Үоу., page 2 de la couverture, deux AVIS IMPORTANTS. BULLETIN SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 £T RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-NEUVIÈME (Quatrième série — TOME Il) 1902 12 CA Séances de Janvier et Février 1902. PARIS | AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 Lue d ^. — La planche 1, dont le détail est donné page 71, sera encartée dans le prochain numéro. Le Bulletin de la Societé botanique de France parait par livraisons mensuelles. Ce numéro a été tiré le 26 mars 1902, % AVIS IMPORTANTS Publication du Bulletin. _ La Commission du Bulletin а décidé, afin de supprimer la principale cause des retards de la publication du Bulletin, de rétablir les anciennes prescriptions du Règlement, tombées en désuétude, qui obligent les au- teurs des communications orales, sous peine de perdre leur tour d’inser- tion, de remettre, dans la séance méme où celles-ci sont faites, leurs manuscrits entiérement terminés, ainsi que les clichés afférents, s'il y en a, aux mains des secrétaires. Les communications écrites adressées à la Société, au lieu d’être un résumé provisoire, comme il est arrivé fré- quemment, devront être rédigées définitivement et prêtes pour l’impres- sion. Celle-ci n'étant plus entravée, le Compte rendu des séances de chaque mois pourra paraitre normalement à la fin du mois suivant ou, dans les circonstances moins favorables que nous/allons spécifier, avec un retard de quelques semaines, ne dépassant jamais un mois au maximum. Lorsque, par suite de l'insuffisance des matiéres, un numéro mensuel contiendra moins de trois feuilles d'impression (48 pages), il paraitra avec le suivant. C'est pour cette raison que les п“ 1 et 9 (janvier et février) de 1902 ont été réunis, de même les n" 3 et 4 (mars-avril, la seconde séance de mars ayant été supprimée à cause du vendredi saint) for- meront un fascicule unique publié en mai, etc. Si les lauteurs des travaux insérés au Bulletin veulent bien, comme nous n'en doutons pas, faciliter par leur exactitude l'accomplissement de la táche du secrétariat, nous espérons conserver rigoureusement désormais le nouvel ordre établi et même l'améliorer encore, aprés la période nécessaire de transi- tion, en ne publiant que des numéros simples paraissant invariablement à la fin de chaque mois. L'avance donnée, par suite de l'application [immédiate du nouveau Réglement, à l'impression des premiers numéros du Bulletin de 1902, devait produire un moment d'arrét dans celle des derniers numéros де 1901; ceux-ci, ainsi que fles Tables des matières des derniers volumes, paraitront successivement dans le courant de l'année 1909. 2° Session extraordinaire. Nous appelons l'attention de nos confréres sur la décision prise par la Société dans la séance du 14 février (voy. page 35) au sujet de la session extraordinaire qu'elle tiendra cette année dans le département de li Gironde et qui s'ouvrira à Bordeaux le jeudi 31 juillet. Nos confrère: recevront en mai prochain, ou au commencement de juin, la circulaire d'invitation habituelle. || С D Don G " . i (о, & / ат À ancase el С rangere S > > e à G Ce d ec € А о Со. 2 $: 72009 | С. : 28 , О Э) S 2/36 Corr Puce 2e Rennes Ika cree pera De Cacr Ce Cerne et - „л E - c e£ de ba Buie Berraparte О Оа e. @ «y Cla lormonstrasse, /6 : e УУЛ буу "VÀ ОРТ À ` аш frel lole | 2 (asi? Ma. уу [A i lee A yoly de farmi ai Ua qu 4228 EM yau aen "Mil all de itano seliimet Yan M -nek yek ntt. Mu гео 2 Hanoi yon AUIL oi Ahe Moerih 0 7 E77 Е УЛУУ Pé 2777 : nhe antt aues Mal Mu indif йл. nnd yif УХ ‚ Lt и Ar ЖУЛУУ) À 7/2 1h 7277 cA e | dar срд у? : h A. batta. Ai | D he Got. de france me (etin Les FAIRE Eine "Yl [1999 SF Чр Da еле 3 US ou h Земли / | w' 40 Du Din Jival we ©: AMO e Lt Quant U | V VENT ME v* 4p De Agro. 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Mes chers Confrères, Je suis d'autant plus touché de l'honneur que vous m'avez fait de m'appeler à la présidence pendant l'année 1902, que je l'ai moins mérité. J'ai été, en effet, bien peu exact aux séances, depuis qu'elles se tiennent dans la journée. Je ne puis invoquer comme excuse que le travail que nous avons à exécuter au Muséum, dans l'intérét de tous, et que nous prolongeons le plus souvent au delà de l'heure réglementaire. Vous avez voulu, mes chers Confrères, rappeler celte année dans votre Bureau quelques-uns de ceux qui ont assisté aux débuts de la Société, il y a quarante-six ans. Vous n'aviez pas beaucoup de choix; car ils sont bien rares, maintenant, vos membres fondateurs. Quelques années encore, et il vous eût été impossible de donner suite à votre généreuse pensée. Permettez done à l'un des quelques survivants de ces temps anciens de rappeler ses souvenirs et de vous ramener à vos débuts. Vous pourrez mieux mesurer ainsi, et non sans quelque fierté, le ehemin parcouru. C’est le 12 mars 1854 que quinze botanistes parisiens se réunirent chez 6 SÉANCE DU 10 зАхутЕВ 1902. M. Antoine Passy, rue Pigalle, n° 6, pour examiner « s’il ne conviendrait » pas d'organiser à Paris une Société centrale qui se proposerait pour » objet de contribuer aux progrés de la botanique, et de multiplier, en » les régularisant, des relations utiles à la science ». Ce sont les termes textuels du premier procés-verbal. Ces quinze botanistes ont été nos vé- ritables fondateurs, et leurs noms doivent être pieusement conservés par nous. Ils s'appelaient : Adolphe Brongniart, Decaisne, Moquin-Tandon, le comte Jaubert, Graves, le vicomte de Noé, Puel, Robin, Maille. Cosson, Duchartre, de Schenefeld, de Bouis, Germain de Saint-Pierre. Pas un n'est vivant aujourd'hui. La plupart étaient des amis ou des éléves d'Adrien de Jussieu, qui était mort il y avait peu de temps (le 20 juin 1853). Pendant de longues années, les Jussieu avaient été le centre autour duquel se groupaient tous ceux, savants formés et jeunes néophytes, qui s'occupaient du règne végétal. Le dernier de cette dynastie, parle charme de ses relations, avait exercé une altraction véritable. Lorsqu'il ne fut plus, les bota- nistes se trouvèrent comme désemparés et sentirent plus vivement le besoin de se rapprocher les uns des autres. Puisque vous voulez bien me permettre des souvenirs personnels, je vous dirai que ce sentiment je l'éprouvais aussi. Arrivé à Paris au cours de mes études de médecine, en 1853, je me promettais bien de suivre les herborisations d'Adrien de Jussieu et, lorsque je vis des affiches apposées dans Paris, je courus au Muséum chercher une de ces cartes signées du Professeur, qui, alors, d'une façon beaucoup plus simple qu'aujourd'hui, donnaient droit à une réduction de prix sur les chemins de fer. L'herborisation n'eut pas lieu. Au jour indiqué, Adrien de Jussieu, trop malade, ne put pas la faire; quelques semaines après, il n existait plus. J'ai assisté aux obsèques d'Adrien de Jussieu ; je ne l'ai jamais vu, mais j'ai toujours la carte de cette herborisation qu'il n’a pas pu conduire, et que, plus de vingt ans aprés (je ne m'en doutais guére, alors), je devais conduire à sa place. N'est-ce pas une chose bien étrange que la dernière signature, sans doute, qu ’il ait donnée ait été remise à son successeur? Les adhésions arrivèrent rapidement à la Société naissante. Le 23avril, elle se réunit rue Taranne, n° 12, el constitua son bureau. C'est dans cette liste, lue le 23 avril, que je dois ine trouver compris. D’après Ad. Brongniart, le nombre des adhérents montait alors à plus de 100. La premiére séance à laquelle j'assistai était donc la troisiéme, en comptant la séance préparatoire. Elle se tint le 24 mai, dans le local de la Société géologique de France. 32 membres nouveaux furent pro- clamés en la forme ordinaire; le 15 juin, la Société en comptait 164. Je suis donc entré dans la Société par simple adhésion communiquée DISCOURS DE М. ED. BUREAU. 7 dans sa séance constitutive, et antérieurement au mode actuel d’admis- sion. C'est en raison de cela seulement que je puis avoir quelque titre à étre considéré comme un ancétre : je n'ai pas assisté à la séance prépa- ratoire tenue chez Antoine Passy. En prenant place au fauteuil de la présidence, Adolphe Brongniart ouvrit la première séance par un discours qui, aujourd'hui encore, serail à relire en entier, et avec profit. En ce moment, cela nous entrainerait trop loin; vous le trouverez dans notre premier volume. Mais laissez- moi, du moins, en détacher un passage, qui nous montre avec quelle largeur notre premier président comprenait le róle dela nouvelle Société : « Si, dans l'état actuel des sciences », disait-il, « des Sociétés spé- » ciales, dans lesquelles on peut discuter avec fruit des questions inté- » ressantes seulement pour les personnes déjà initiées, par leurs études, » aux connaissances particulières qu'elles supposent, sont devenues » indispensables pour le progrés de chaque science, ces Sociétés, cepen- » dant, doivent embrasser un champ assez vaste pour ne pas isoler les » unes des autres les diverses branches d'une méme science, qui doivent » à chaque instant se prêter un mutuel appui; aussi, en ce qui nous » eoncerne, la Société a compris qu'elle devait embrasser toutes les » parties diverses de l'étude du règne végétal, depuis l'examen minu- » lieux des diverses formes d'une espéce ou d'un genre, qui peuvent » souvent jeter plus de jour qu'on ne le croirait sur des questions plus » élevées et plus générales, jusqu'aux études les plus approfondies de » l'anatomie ou de la physiologie végétales; qu'elle devait aussi com- » prendre, dans ses attributions, les applications de la botanique à la » culture, à l'industrie et à la médecine ; enfin, toutes les questions qui » intéressent la distribution géographique des végétaux et l'histoire du » règne végélal pendant les périodes géologiques. » La nécessité de créer une revue bibliographique, l'utilité d'aller au-devant de certains spécialistes pour en obtenir des Mémoires, l'étude des moyens à prendre pour aider les botanistes de province dans leurs travaux : rien n'est oublié. | Се programme si beau et si complet пе dut pas être étranger à Іа prospérité de la Société, à son rapide épanouissement. Elle ne traversa pas une période d’enfance, et arriva tout de Suite à l’état de plein déve- loppement où elle s’est maintenue. Le premier volume est plus mince que les autres, sans doute, mais c'est simplement parce que la Société n'a commencé sa carrière scienti- fique que le 24 mai, et que, par conséquent, ce volume ne représente pas une année entière. Les Mémoires y sont aussi importants, aussi variés que plus tard. Comme elles étaient suivies, ces anciennes séances, où tour à tour 8 SÉANCE DU 10 JANVIER 1902. prenaient la parole Adolphe Brongniart, Decaisne, Duchartre, Moquin- Tandon, Chatin, Cosson, Trécul, Jaques Gay, Payer, Baillon, Weddell, le comte Jaubert, Gris, Germain de Saint-Pierre, Ménière, Duval-Jouve, E. Planchon, Durieu de Maisonneuve, Alphonse de Candolle, et tant d’autres dont il ne nous reste plus que les œuvres et le souvenir ! J’ai dit que les séances étaient suivies, mais elles n’étaient pas calmes: la discussion y tenait plus de place et était plus vive qu'aujourd'hui. On pourrait croire que les botanistes, heureux de se trouver réunis, allaient faire bon ménage et commencer leur union par une sorte de lune de miel. Pas du tout ! Ayant pris l'habitude de vivre isolés et, par conséquent, de ne pas étre contredits, plusieurs trouvérent assez dur que leurs observations fussent contrôlées ei leurs opinions combattues. On vit des discussions trés animées sur les sujets en apparence les moins faits pour en amener. L'amidon, substance adoucissante entre toutes, jeta, certains jours, de l'aigreur dans les débats. D'autres fois, ce fut la nature de quelques inflorescences, ou tels sujets tout aussi propres à allumer la guerre. Toujours est-il que trois ou quatre démissions inatten- dues vinrent, je ne dirai pas inspirer des doutes sur l'avenir de la So- ciété (on n’en a jamais eu), mais faire craindre, peut-être, par la conta- gion de l'exemple, un temps d'arrét momentané. En ce qui me concerne, j'opposai à tout essai de démembrement un refus péremptoire. J'ai toujours cru que cette association des botanistes de France était chose excellente. J'ai toujours pensé que, par là même qu'on communique à une assemblée compétente une observation, une idée, on invite à les contrôler, à les discuter; qu'on n'impose point ses conclusions par l'autorité, mais par la conviction, et qu'il n'y a pasà se formaliser de remarques faites en termes convenables, et sans autre but que celui qu'on a soi-méme : arriver à la vérité. Je restai donc membre convaincu et dévoué de la Société botanique de France. Je ne m'en suis jamais repenti. | Ges nuages, du reste, furent passagers, et les conversations amenées par les différentes manières de voir devinrent bientôt aussi modérées, aussi courtoises qu'elles le sont aujourd'hui. Je viens, mes chers confréres, de vous parler d'un passé que j'ai vu ; laissez-moi vous parler un instant d'un avenir que je ne verrai peut-étre pas. Notre guide le plus sür sera toujours, si je ne m'abuse, le programme tracé dans le discours inaugural d'Ad. Brongniart. Il recommandait que la Société s'occupàt de toutes les branches de la botanique, sans exception. Il croyait que moins notre association serait exclusive, plus elle serait grande. Don ce désir qu'il exprimait, que, lorsqu'une nature de sujet n'aurait pas été abordée depuis un certain temps, en séance et DISCOURS DE М. ED. BUREAU. 9 au Bulletin, on fit des démarches près de quelque spécialiste, pour en obtenir un Mémoire traitant de cette branche de la botanique, dont. l'abandon pourrait être préjudiciable aux autres branches. Il faisait ainsi de la Société un pouvoir modérateur et gardien des intérêts supérieurs de notre science. A mon avis, il avait grandement raison, et vous me permettrez de vous citer la botanique fossile, dont il ose à peine parler, lui qui en était le créateur. C'est une branche de la botanique qui vous revient légitimement, et que vous pouvez revendiquer avee d'autant plus de droit que, cela est surabondamment démontré, la géographie bota- nique, la distribution actuelle des plantes sur le globe, est surtout une conséquence de la paléontologie végétale, c'est-à-dire de leur distribu- tion ancienne, et que ces deux importantes divisions de notre science ont pour base nécessaire la connaissance des formes végétales, la taxinomie. C'est une grande moitié de la science des végétaux dont vous pourriez ainsi étre frustrés et diminués par certaines tendances actuelles, si vous n'y preniez garde. Pour moi, ce n'est jamais sans un sentiment de pro- testation que je vois, dans tous les catalogues de librairie, dans tous les catalogues de ventes, la botanique fossile arriver comme une dépen- dance de la géologie. J'estime beaucoup les géologues, et j'ai des amis parmi eux ; mais aucun géologue proprement dit ne peut déterminer une plante fossile, ni tirer les conséquences de sa détermination. Cela ne peut résulter que d'une comparaison, et d'une comparaison trés difficile, avec les végétaux actuellement vivants. La plante est imprimée sur une pierre; peu importe : au fond, c'est un travail d'herbier. J'ai donc éprouvé une satisfaction bien vive, le jour où vous avez appelé à la prési- dence, il y a deux ans, un paléobotaniste aussi affable que distingué, non pas parce qu'il avait reconnu quelque systéme de stratifieation, mais simplement parce qu'il est, dans notre pays, le savant qui connait le mieux les Fougères vivantes et les Fougères fossiles. Vous avez, ce jour- là, agi conformément aux recommandations d'Ad. Brongniart. Mais notre plus ancien président n'avait pu tout prévoir. La Société botanique de France fut longtemps, sur notre territoire, la seule qui s’occupât exclusivement du Règne végétal. Il n'en est plus ainsi. Des Sociétés botaniques se sont fondées en province, les unes dans de grands centres, les autres dans des localités de faible importance. Je suis par- tisan, pour ma part, d'une sage décentralisation ; mais cette décentrali- sation ne peut avoir d'effet que par la formation de centres secondaires en petit nombre, et seulement dans les plus grandes villes de France: là seulement, оп une Société spéciale, dans le genre de la nótre, peut espérer avoir un nombre assez grand de membres et des revenus suffi- sants pour assurer son existence et sa marche. Mais vouloir établir dans de petites villes ou dans des chefs-lieux de canton quelque chose d'ana- 10 SÉANCE DU 10 JANVIER 1902. logue à ce que nous avons la charge de faire ici, c’est pulvériser les ressources et les annihiler Ily a là, mes chers Confrères, un danger pour l'avenir : celui de voir beaucoup de nos membres nous quitter pour s'agréger à des Sociétés locales, d’où diminution de nos ressources et entraves à notre mission. C'est là, il me semble, une situation à étu- dier, qui, je l'espére, n'est pas sans remèdes, et qui s'est, du reste, présentée ailleurs. Les Sociétés d’horticullure de Belgique ont retrouvé dans une fédération les forces que leur grand nombre et leur éparpille- ment leur faisaient perdre. Espérons que nous réussirons aussi, nous, à sortir, au plus grand profit de la science, des difficultés que nous pré- voyons. Je n'ai pas besoin de vous dire qu'en cela, comme en toutes choses, mon concours vous est entièrement acquis, et, en vous expri- mant de nouveau tous mes remerciements, je puis du moins vous donner l'assurance d'une exactitude à laquelle, hélas! je ne vous ai pas habitués ces derniers temps. Cette allocution est accucillie par de vifs applaudisse- ments. M. Guérin, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 27 décembre dernier, dont la rédaction est adoptée. M. le Président, par suite des présentations faites dans la précédente séance, proclame membres de la Société : MM. Barré (Émile), place Saint-Thomas, à Vire (Calva- dos), présenté par MM. l'abbé Hue et Malinvaud. GÉRARD (Charles), capitaine d'artillerie, impasse du Vieux-Montaud, à Saint-Étienne (Loire), présenté par MM. Delacour et Malinvaud. M. le Président annonce ensuite une nouvelle présentation. Le Conseil, dans la séance qu’il a tenue avant celle de 1а Société, a nommé les Commissions suivantes conformément au Règlement (1): (1) Voy. art. 19 et suivant du Règlement. D’après l’article 25, le Président et le Secrétaire général font partie de droit de toutes les Commissions. DAVEAU. — L'HELMINTHIA SPINOSA. 41 1° Commission de Comptabilité: MM. Bornet, G. Camus et Mouil- lefarine. 2° Commission des Archives : MM. Delacour, abbé Hue, Maugeret. 9* Commission du Bulletin : MM. Bonnier, Bornet, Boudier, Hua, Drake del Castillo, Zeiller et MM. les membres du Secrétariat. 4 Comité consultatif chargé de la détermination des plantes de France et d'Algérie soumises à l'examen de la Société : MM. Bornet et Gomont (A/gues); Boudier et Rolland (Champignons); abbé Hue (Lichens); Bescherelle et F. Camus (Mousses) ; G. Camus, Gagnepain, (plantes vasculaires); Foucaud (plantes de Corse, Spergularia). 9° Comité de la session extraordinaire : MM. F. Camus, Lutz et Mouillefarine. M. le Secrétaire général donne lecture des communica- tions suivantes : L'HELMINTHIA SPINOSA DC.; par M. J. DAVEAU. Longtemps considéré comme espéce uniquement francaise et originaire des Pyrénées, infirmé par les uns, méconnu par les autres, l'Helminthia spinosa est, encore aujourd'hui, peu connu de la plupart des bolanistes. Les publications, méme les plus récentes, présentent, du reste, au sujet de celte espéce, de notables divergences. Dans ces dix derniéres années, par exemple, nous voyons certains auteurs réunir à Г. spinosa DC. une espèce portu- gaise, lH. lusitanica Welwitsch (1), que d'autres persistent à en distinguer (2), tandis que, pour d'autres encore, lH. spinosa ren- trerait dans la synonymie de UH. echioides Gaertn. (3). Pour tous les auteurs enfin, ces plantes seraient annuelles, tandis que Геѕрёсе recueillie par nous sur les collines calcaires du littoral portugais est pourvue d'une souche nettement vivace. Plusieurs questions se posent tout d'abord au sujet de la patrie et de lasynonymie de cette Chicoracée. (1) Cf. Joaquim de Mariz, Subsidios para o estudo da flora portugueza. Chicoracées, in Boletim da Sociedade Broteriana, XI, 1893, p. 157. (2) Cf. Willkomm, Illustrationes flore hispan. insular. Balear., vol. Il, p. 146, t. 177; et Supplementum Prodrom. fl. hispanicæ, p. 110 (1893). (3) Cf. Index Kewensis, p. 1124. 12 SÉANCE DU 10 JANVIER 1902; L'Helminthia spinosa DC., des Pyrénées, est-il spécifiquement distinct de l'Helminthia spinosa du Portugal, comme on serait fondé à l’admettre d’après l'examen des gravures (1), et en pré- sence de l'habitat si différent assigné aux deux plantes ? Doit-on les considérer comme identiques et faire rentrer dans leur synonymie ГЛ. lusitanica Welwitsch (2), comme le fait M. Joaquim de Mariz (l. c.) ? Faut-il, avec Nyman (3), Wilkomm (1. c.) et autres, séparer comme distinct Н. lusitanica Welw. de Н. spinosa DC. ? Cette dernière espèce est-elle une monstruosité d'H. echioides Gaertn., comme le déclare Grenier (4) ? | Si, d'autre part, nous rangeant à l'opinion de M. J. de Mariz, nous admettons la synonymie d'H. spinosa DC. et d' H. lusitanica Welw.; en d'autres termes, si nous reconnaissons l'identité des échantillons de Lemonnier, sur lesquels s'est appuyé de Candolle, avec ceux recueillis en Portugal, comment accepter sans hésitation l'habitat pyrénéen indiqué pour les premiers? Cette station n'ayant pas été confirmée depuis plus de 160 années, peut-on conserver H. spinosa à la flore des Pyrénées? S'il y a eu erreur, comment celle-ci a-t-elle pu se produire ? En ce qui concerne la. nomenclature, pas de doute pour les échantillons portugais : Helminthia lusitanica Welwitsch, dont Willkomm a laissé une. excellente planche (l. с.), est bien la plante décrite et représentée par Link et Hoffmansegg (5) sous le nom d'H. spinosa. Quant à son homonyme, le dessin des Icones de de Candolle (б) nous montre une plante distincte ай premier coup d'eil des échantillons portugais, La plante des Icones a de plus grandes proportions ; les ramifi- cations de l'inflorescence, longues et feuillées, rappellent bien plus le port de РА. echioides que de PH. lusitanica, ce dernier mon- trant au contraire une inflorescence à rameaux très courts, raides el une tige munie de feuilles trés pelites, bracléiformes. Sur les (1) Cf. de Candolle, Icones plantarum Gallie rariorum, p T t 2i 9 Hoffmansegg et Link, Flore portugaise, p. 165, t. 93. (2) Welwitsch, ex Schlecht., in Linnea, XXVII (1854), p. 515. — Exzsicc. fl. lusit. et algarbiensis (1847), n 221, 297. (3) Nyman, Conspectus flore Europee, 1818-82, p. 466. (4) Grenier et Godron, Flore de France, M, p. 391. (5) Hoffmansegg et Link, Flore portugaise, p. 165, t. 93. (6) De Candolle, Jcones plant. Gall. rarior., t. 21. DAVEAU. — L'HELMINTHIA SPINOSA. 13 échantillons portugais les bractées externes du capitule, ovales- cordées, nettement appliquées, en égalent à peine le tiers; elles sont oblongues aiguës, étalées, parfois récurvées et aussi grandes que le capitule, d’après la planche des Zcones. Enfin, cette gravure montre l'aigretle plus courte que le fruit et le bec plus long que le corps de l'ukéne, tandis que les plantes portugaises présentent un akène à bec court portant une aigrette deux fois plus longue que le fruit. Les renseignements qui suivent éclairent singuliérement la question ; nous les devons à l'obligeante bienveillance de M. Ca- simir de Candolle et de son dévoué et savant collaborateur M. Buser. « Les échantillons de FH. spinosa, attribués aux Pyrénées, sont au nombre de trois. Ce sont des inflorescences, de simples corymbes longs de 27 à 36 centimètres, paraissant provenir de plantes trés fortes, ayant pu atteindre 80 centimètres à 1 mètre de hauteur (1). Ces échantillons ne se rapprochent nullement de Н. echioides, mais l'examen de l'échantillon qui a servi de modéle pour les cones permet la curieuse constatalion que le dessinateur a agrandi les fewilles d'un bon tiers, bien que l'échantillon choisi possède déjà les plus grandes des trois spécimens. En outre, les graines, par exemple les plus müres, présentent un bec de méme longueur que le corps de l'akéne, tandis qu'il est deux fois plus long sur la gravure. Les échantillons donnent l'impression de plantes cultivées dans un endroit ombragé ; les inflorescences, molles n'ont aucune coloration estivale ; elles n'ont pas ce diva- riqué dur et rectangulaire qu'on observe, par exemple, sur ГН. lusitanica (Bourgeau exsicc. (1863) n° 1933). » Ces réserves faites, M. Buser conclut néanmoins à l'identité spécifique compléte entre ce dernier échantillon (le seul qu'il pos- sédàt de PH. lusitanica), et ceux de l'herbier du Prodrome, attribués à Lemonnier. iul | L’Helminthia lusilanica Welwitsch est donc synonyme de H. spinosa de Candolle, mais la gravure présentée par ce même auteur est Lruquée, et, par suite, inexacte et méconnaissable. teste la question de l'habitat pyrénéen. (1) Les échantillons portugais dépassent trés rarement 35 centimètres, souche comprise (J. D). 44 SÉANCE DU 10 Janvier 1902. Dans le Synopsis planlarum (1), la courte diagnose princeps de l H. spinosa est suivie de l'unique indication : «In Pyrenæis ». П en est de méme, d’après M. Buser, de l'étiquette unique des trois échantillons d'H. spinosa de l'herbier du Prodrome, entière- ment de la main de De Candolle, et sur laquelle il n'est fait nulle mention de Lemonnier. Ce nom apparait pour la premiére fois en 1808 dans les Jcones. Dans la Flore francaise (2), publice en 1815, de Candolle, plus explicite, dit à la fin de sa description : « Je décris cette plante d’après des échantillons originaires des Pyrénées, et qui proviennent de l'herbier Lemonnier. » Sur la foi de cette affirmation, les auteurs qui suivirent n'hési- tèrent pas à comprendre РА. spinosa dans la flore francaise. Willkomm en Espagne (3), M. J. de Mariz en Portugal (l. c.) se basent méme sur l'habitat pyrénéen pour préjuger l'existence de cette plante dans l'Espagne occidentale. Quelques doutes s'étaient cependant élevés dans le courant du siècle dernier et, dés 1838, de Candolle lui-même faisait quelques réserves dans le Prodrome (4). Douze ans plus tard, Grenier retranche lH. spinosa de la flore de France, en constatant que cette plante, connue seulement par l'exemplaire de Lemonnier, n'avait jamais été retrouvée. Enfin, Philippe, auteur d'une Flore des Pyrénées (1859), est muet sur PH. spinosa. Lemonnier faisait partie de la mission Lacaille et Cassini de Thury, chargée en 1739 de prolonger le méridien de l'Observa- toire. А cette occasion, il herborisa dans le midi de la France, notamment dans les Pyrénées; mais les échantillons de son herbier provenaient-ils bien tous de ses herborisations? Ne s'est-il pas introduit dans cette collection des plantes provenant de jardins botaniques, comme cela se faisait alors fréquemment? La supposition en est permise. Contemporain des Jussieu, de Desfontaines, qu'il précéda à la chaire du Jardin des Plantes, Lemonnier, médecin du roi, fut chargé par Louis XV de planter (1) De Candolle, Synopsis plantarum in Flora gallica descriptarum (1806), p. 265, n° 2977. | (2) De Candolle et Lamarck, Flore francaise (1815), IV, p. 58. (3) Willkomm et Lange, Prodromus flore Hispanica, 11, p. 221. (4) « In Pyrenais ex herb. Lemonnier, sed nuperiores saltem in gallicis non reperierunt. » De Candolle, Prodromus, VII, p. 132. DAVEAU. — L'HELMINTHIA SPINOSA. 15 un jardin botanique à Trianon. Cuvier (1), son panégyriste, nous apprend encore que, dans le but d'enrichir ce jardin, Lemonnier profita de son influence pour faire envoyer dans différents pays des voyageurs chargés d'y recueillir des plantes. L'un d'eux, Antoine Richard, parcourut ainsi les iles et les cótes de la Médi- terranée. Si l'on insiste sur le « facies cultural » des échantillons de Lemonnier, on peut admettre que ceux-ci proviennent de plantes ou graines recueillies dans le sud du Portugal par Antoine Richard et cultivées ensuite à Trianon ou au Jardin des Plantes ; cette hypothèse est vraisemblable. Quant à l'attribution pyrénéenne, elle serait due а une confu- sion de provenance, confusion fréquente dans les vieux herbiers, et d'autant plus explicable que de Candolle acquit les plantes de Lemonnier longtemps aprés la mort de celui-ci (2). En outre, les échantillons de Lemonnier seraient, paraît-il, le plus souvent dépourvus de {оше indication. de provenance; VH. spinosa, entre autres, devait être privé d'étiquette, puisque celle qu'il porte est de la main de de Candolle. Il ressort de ce qui précède que, si le nom d'Helminthia. spinosa doit étre conservé, il y a lieu, par contre, de faire d'expresses réserves sur la figure et la patrie citées par l'auteur. П nous parait également nécessaire de rayer définitivement I' Hel- minthia spinosa de la flore francaise, la patrie de cette Chicoracée demeurant rigoureusement comprise dans le domaine des plaines et basses montagnes du S. W. de la péninsule ibérique, entre l'estuaire du Mondego, qui en constitue la limite nord, et la baie de Cadix, qui borne vers le sud-est l'extension de cette espéce. (1) Cuvier, Recueil des éloges historiques lus dans les séances publiques de l'Institut, vol. 1, p. 94. (2) Benjamin Delessert, acquéreur de l'herbier Lemonnier, en céda un cer- tain nombre de parts à de Candolle, en 1800; l'Helminthia spinosa faisait partie de ce stock. 16 SÉANCE DU 10 JANVIER 1902. NOTE SUR LE XANTHOSIA CONCOLOR; par te Frère SAL'TEL. XANTHOSIA CONCOLOR Th. Fr. — Végétant sur une Algue (Ulo- thrix) et sur des Mousses ; recouvrant en partie le tronc d'un Magnolia, au parterre de l'Orphelinat, Grande-Allée, à Toulouse. J'ai observé le développement de ce Lichen pendant prés de deux ans. Aprésles pluies, j'ai eu soin de récolter les premiers glomérules qui paraissaient; j'ai cueilli aussi le thalle développé, mais sans y trouver des fructifications, comme j'en ai rencontré de fort belles sur divers arbres aux environs de Toulouse. En étudiant au microscope des coupes légéres pratiquées au bord des plus petits glomérules, j'ai constaté que les premiers filaments, ou hyphes, sont bien distincts, séparés, et relativement gros et aplatis aux extrémités. Ils ne pénètrent jamais dans l’Ulo- тіл et ne portent aucune trace de gonidies. Les coupes faites plus avant dans le thalle offrent à l'oeil des gonidies de différentes dimensions, placées sous la couche corticale. Toutes sont diffé- rentes des cellules vertes de l’Algue. La plus simple observation démontre que les trois Cryptogames : Mousse, Algue et Lichen, se superposent sans se confondre, et que chacune conserve son autonomie. Des échantillons du Lichen mentionné dans la Note pré- cédente sont placés sous les yeux des membres présents. SPORANGE ET SPOROCYSTE; par M. Paul VUILLEMIN. Le mot sporange est employé en botanique avec les acceptions les plus diverses, et devient souvent une source de confusion. M. Van Tieghem а déjà fait le procès de ce terme ambigu ; mais la critique du savant maitre n'a atteint le mot sporange que par ricochet, car elle visait avant tout l'emploi abusif du mot spore. La création des mots diode et tomie entrainait la formation corré- lative des mots diodange et tomiange : c'était logique. Je n'ai pas l'intention de discuter l'opportunité de ces néolo- gismes. Je ferai seulement observer que le mot spore a depuis longtemps acquis des droits à l'existence dans le langage des D—————— ` VUILLEMIN. — SPORANGE ET SPOROCYSTE. 11 bryologues et des ptéridologues. D'autre part, si nous passons sur la question de priorité, et si nous admettons qu'il y ait lieu d'éta- blir certaines distinetions entre les organes confondus sous le nom de spores, il n'y a peut-être pas grand inconvénient à garder à ce mot le sens physiologique d'organe disséminateur conforme à son étymologie (czopá, semence; oropés, disséminé, sporadique) et à son acception vulgaire; car, en français, on emploie très bien le mot spore dans le langage courant pour désigner, sans aucune prétention scientifique, les éléments microscopiques qui dis- persent les plantes sans graine : Cryptogames ou Sporophytes. La désinence « ange » n’a pas droit à la méme indulgence. Le radical du mot grec &yyeiov (vase, boite, récipient) entre, en botanique, dans la constitution des mots qui indiquent une enveloppe indépendante, formée d'un tissu cellulaire ayant sa vitalité propre. C'est bien ce sens qu'il posséde dans le mot Angiosperme, et qu'il garde dansle mot sporange appliqué à la capsule des Fougéres. Mais il est abusif d'employer le radical de &yycto» pour désigner les sacs protecteurs qui procèdent directement. de la membrane de la cellule ou du groupe de cellules qu'ils entourent. De telles vésicules protectrices sans vitalité propre sont clairement dési- gnées par le radical du mot x$c«; (vessie, vésicule). Nous appellerons donc sporocystes les organes des Mucorinées, jusqu'ici appelés sporanges; nous ne faisons qu'appliquer à la botanique un mot employé dans le méme sens en zoologie. Les zoosporanges des Saprolégniées deviennent de méme des zoospo- rocystes. r Pour les organes de fusion isogame ou sexuelle, on appliquera le méme principe à la distinction entre gamétanges et gaméto- cysles, anthéranges et anthérocystes, oanges et oocystes, etc. En séparant ies sporocystes des sporanges, nous saisirons mieux les liens génétiques et cytologiques par lesquels ces simples produits du dédoublement des membranes périphériques d'un massif cellulaire se rattachent à d'autres organes à double mem- brane qui donnent moins souvent l'illusion de produits endo- genes, et qui sont pourtant homologues des sporocystes. Tels sont : les baguettes simples ou digitées des Mucorinées cépha- lidées, les conidies des Entomophthorées dont l'épispore se dé- tache de l'endospore, les éléments appelés endoconidies chez les Т. XU д (SÉANCES) 2 18 SÉANCE DU 10: JANVIER 1902. Hyphomycètes, les plastides sporifères d'un certain nombre de Bactéries, ete. On retrouve une signification analogue chez des organes pure- ment végétatifs, tels que les poils glanduleux qui possèdent un réservoir d'huile sous la cuticule, c’est-à-dire entre deux lames de la membrane périphérique d'une cellule ou d'un massif cellu- laire affecté à la fonction sécrétoire. Le terme d'adénocysle, et d'autres mots formés selon la méme régle dans les cas analogues; marqueront à la fois la ressemblance d'origine et la diversité de nalure d'organes dont les analogies et les différences étaient insuffisamment exprimées dans la nomenclature actuelle. En résumé, la valeur biologique des enveloppes qui revétent une cellule ou un massif de cellules, reproductrices ou végéta- tives, sera exprimée par des radicaux empruntés aux mots &yyctov Ou жйсты, selon qu'on aura à désigner un organe cellulaire ou une pellicule inerte provenant, à la façon d'une cuticule, des mem- branes mémes de la cellule ou du groupe de cellules protégées. SÉANCE DU 24 JANVIER 1902. PRÉSIDENCE DE M. BUREAU. M. Lutz, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 10 janvier 1902, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite.dans la: dernière séance, M. le Président proclame membre de la Société : M. Dunaroun, instituteur à Bourg-en-Bresse (Ain), pré-. senté par MM. Magnin et Malinvaud. Lecture est donnée de lettres de MM. Ballé et Charles Gérard, précédemment admis, qui remercient la Société de les avoir reçus au nombre de ses membres. Dons faits à la. Société : D' Bettini, L'assimilazione del carbonio. Blane, Projets de cartographie botanique. А. Gautier, Les mécanismes moléculaires de la variation des races et des espéces. Th. Holm, On some canadian species of Gentiana. — Some new anatomical characters for certain Graminee. Kearney, Rep. on a botanical Survey of the dismal swamp region. Magoczy-Dietz, Das Diaphragma in dem Marke des Dicotylen Holz- gewüchse. Paris (général), Muscinées du Tonkin, de Madagascar, de la Cóte- d'Ivoire, etc: Rosenberg, Ueber die Pollenbildung von Zostera. Rouy et Camus, Flore de France, t. ҮП. Annuaire du Conservatoire et du Jardin botanique de Gen?ve, Dr année. Anales dal Museo nacional de Montevideo, t. IV, extraga ХХІГ. Boletim del Instituto fisico-geografico de Costa Rica, n° 10 et #1. Proceeding of the Indiana Academy of sciences, 1900. 20 SÉANCE DU 24 JANVIER 1902. M. Rouy offre à la bibliothèque de la Société, au nom de M. G. Camus et au sien, le tome VIT, récemment paru, de la Flore de France de MM. Rouy et Foucaud, et donne un aperçu des matières qu'il renferme. Il s'est assuré, pour ce nouveau volume et les suivants, la collaboration de M. G. Camus. M. G. Rouy fait passer sous les yeux des membres pré- sents les planches composant le fascicule XVI de ses Il/us- trationes plantarum Europe rariorum et donne divers détails au sujet de cette publication. M. le Secrétaire général donne lecture de la communica- tion suivante : LE CERISIER DE VIRGINIE (PRUNUS VIRGINIANA L., CERASUS VIR- GINIANA DC.) ET LE CERISIER TARDIF (PRUNUS SEROTINA Ehrh., CERASUS SEROTINA DC.); par M. E. GUINIER. Ces deux arbres, originaires de l'Amérique du Nord, sont fré- quemment cultivés dans nos jardins et nos parcs, où ils sont trés bien naturalisés. [ls présentent un grand intérêt, non pas seule- ment pour l'ornement, mais surtout à cause des qualités de leurs bois, encore peu connues et peu appréciées en dehors deleur pays d'origine, mais qui tót ou tard leur feront attribuer une large place dans nos travaux de reboisement et dans la culture de nos foréts. Or les deux espéces sont sans cesse confondues, c'est-à-dire soit prises l'une pour l'autre, soit considérées comme une espéce unique. П importe de faire cesser cette confusion. Le Prodrome de De Candolle donne les diagnoses suivantes : Cerasus virginiana Michaux. — Racemis rectis, petalis orbiculatis, foliis oblongis acuminatis, duplicato-dentatis levibus, petiolis subquadriglandulosis; fructibus rubris. Cerasus serotina Lois. — Racemis laxis, foliis ovato-lanceolatis, simpli- citer serratis, serraturis infimis, subglandulosis imbricatis numerosissimis, costa media basi pubescente, fructibus nigris..., folia subeoriacea lucida, flo- ralia sæpe basi angustata. Or voici la diagnose que Michaux (Histoire des arbres forestiers w Amérique, Paris, 1813) donne du Cerisier de Virginie : 21. Cerasus virginiana. — Cerasus foliis detiduis ovali-oblongis acuminatis. serratis nitidis, racemis terminalibus elongatis, fructibus globosis nigris. GUINIER. — LE CERISIER DE VIRGINIE ET LE CERISIER TARDIF. Michaux donne ensuite une description détaillée d'aprés laquelle cette espèce présente : Des feuilles longues de 15-18 mill. ovales trés pointues el dentées, sur tout leur pourtour d'un beau vert luisant, munies à la base de deux glandes rougeátres, des fleurs blanches en épi, des fruits de la grosseur d'un pois, de couleur presque noire quand ils sont à matu- rité. Il résulte de ce qui précède que le Cerasus Virginiana décrit par de Candolle et attribué par lui à Michaux, n'est nullement l'espéce décrite par Michaux, laquelle est bien le Cerasus serotina. Aucun doute ne peut subsister là-dessus ; au besoin la figure jointe au texte de Michaux, et où la feuille est simplement dentée, ôterait toute hésitation. Voici, en résumé, les caractères les plus saillants des deux espéces permettant de les distinguer facilement : CERASUS VIRGINIANA. Feuilles largement ovales brus- quement acuminées, doublement den- tées en scie, à dents subulées ou plutôt apiculées, recourbées; — mem- braneuses vert brillant en dessus, plus pâles ou parfois pubescentes en dessous. Pétiole grêle, concave à la face supérieure, muni au sommet de deux ou parfois plusieurs glandes. Calice caduc. Fruit globuleux, rouge brillant avant la maturité, rouge vineux foncé quand il est már. CERASUS SEROTINA. Feuilles ovales ou lancéolées oblon- gues, insensiblement (très rarement brusquement) acuminées, finement dentées en scie à dents très serrées, recourbées; — légèrement velues sur la mervure médiane, coriaces vert sombre luisant en dessus, plus pâles en dessous. A la base du limbe ou au sommet du pétiole arrondi, deux ou plusieurs glandes rouge brun trés apparentes. Calice persistant ainsi que les éta- mines méme aprés la chute du fruit. Fruit globuleux, déprimé, rouge foncé avant la maturité, noir quand | ¿l est mûr. En ce qui concerne la qualité du bois, Michaux la caractérise ainsi (il s'agit du C. serotina, celui qu'il donne pour le C. vir- giniana) : Bois de couleur rouge clair devenant plus intense à la longue, à grain fin, serré et très compact; susceptible de recevoir un très beau 22 | BÉANCE :DU :24 JANVIER 1902. poli : il a l'avantage quand (est sec de ne pas se tourmenter ; s'em- ploie pour la fabrication des meubles, imite l'acajou. ‘Michaux rappelle à plusieurs reprises que ce bois est ‘très recherché en Amérique. Or les auteurs qui ont mentionné ou étudié les deux espèces n'attribuent au ‘bois du C. virginiana qu'une valeur faible et une qualité relativement trés médiocre. J'ai recueilli à ce sujet des renseignements contraires de la part de personnes ayant été à méme de faire la comparaison. Mais, dans son traité : « The silver of North America », Sargent a élucidé cette question et’écarté toute contradiction possible : Le Prunus serotina, dit Sargent, est gn. des arbres de futaie les. plus précieux des forêts américaines; le bois est léger, résistant, assez dur, avec des fibres droites et une surface satinée susceptible de-rece- voir un beau poli. Il est brun clair ou rouge, avec un aubier mince jaune, comprenant 10 à.12 couches annuelles : il devient plus foncé par l'exposition à l'air. Le poids spécifique du bois absolument.sec est 0,5822. Aucun arbre de l'Amérique du Nord n'a un bois aussi coloré et aussi précieux pour l'ébénisterie et les intérieurs soignés des maisons ; la grandeconsommation qui en est faite dans ce but a amené la.destruction.des.gros et beaux arbres;dansitoute la contrée... Le bois du Prunus virginiana-est lourd, dur à fibres droites quoique peu résistant. Il contient de nombreux rayons médullaires; ilest brum clair avec un aubier épais, peu coloré, composé de 15 à 20 couches annuelles. Le poids spécifique du bois.absolument sec est de 0,6951. Ainsi donc, le bois du C.serotina, plus léger, plus résistant, plus coloré peut-être, est éminemment propre à la menuiserie.de luxe et à l'ébénisterie, tandis que le bois du С. virginiana, plus dur, plus lourd, susceptible-aussi de recevoir un beau poli, "est propre à divers usages dans lesquels il peut remplacer le Buis.no- tamment, aux.ouvrages de tournerie. Le Cerisier tardif a étérutilisé avec succès dans les travaux de reboisement de la Campine belge. Ce Cerisier et sans doute aussi le Сегіѕіег de Virginie paraissent peu exigeants et sont d’une trans- plantation facile. I1 est probable qu'ils jouissent, de même que notre Cerisier à grappes, Cerasus Padus DC., de la propriété de.se reproduire assez facilement par boutures. Les deux espéces, mais surtout le Cerisier tardif, méritent donc GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 23 d’être propagées et d’entrer dans la composition de nos forêts. Nous ajouterons que, considérées comme arbres d'ornement, elles sont bien au-dessous, pour la beauté des fleurs, du superbe Ceri- sier à grappes, à grandes fleurs, des montagnes de la Tarentaise et de la Maurienne, en Savoie [Cerasus Padus var. « DC. (?) ]. M. Gagnepain fait à la Société la communication suivante : ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES DE L'UERBIER DU MUSÉUM (1), par M. F. GAGNEPAIN. RENEALMIA I. — INFLORESCENCE RADICALE 1. Renealmia goyazensis K. Schumann et Gagnep. sp. nov. Herba elata. Vaginæ striatæ glabræ, ligulis brevibus, minute ciliatis; la- minæ lanceolatæ petiolatæ apice acuminatæ basi longe et inæqualiter atte- nualæ, utrinque glabrae, margine ciliatæ, vel subtus :tomentosæ. Scapus aphyllus, radicalis, tomentosus; vaginis (squamis) numerosis imbricatis lanceolatis striatis apice vel omnino rufo-villosis; bracteis appresse pilo- sulis, grosse striatis, longe acuminatis; rami tomentosi, alterni, erecti uni- flori. Paracalyx tomentosus uni-hidentatus, sepius uniflorus purpureus. Flones lutei vel rosei; calyx tubulosus et paracalycem superans, appresse pilosus, tridentatus, dentibus triangularibus ; corollæ tubus tomentosus, calycem su- perans ; lobi cucullati, obtusi, dein explicati. Labellum trilobum, lobo medio breve emarginato, lobis lateralibus semi-rotundatis; staminodia 2, linearia ad basin labelli utrinque lateraliter disposita; anthera labellum subæquans, filamentum latum, breve, connectivum in laminam truncatam emarginatam loculos vix superantem productum. Stigma ‘hirtum peltatum, ore antice et :anguste aperto. Ovarium :triloculare, loculis multiovulatis ; arillus cupuli- formis. -Disci plures rugosi basin. styli cingentes. Ligula 1 mm. longa; petiolus 30-45 mm. longus; lamina usque 55 cm. longa, 7 1/2:em. lata. Scapus 35-50 cm. altus; vaginis 2-5 em. longis; brac- teis infimis "em. longis, 4 em. latis; supremis 35 omm, longis, 5 mm. latis. Rami. usque.20 mm. longi; paracalyx 25-28 mm. longus. Flos dehiscens 35 mm. longus. (1) Voyez les notes précédentes, Bull. Soc. bot. Fr., t. XLVIII (1901), p. 20 et session extraordinaire de Corse, p. Lxxtt. Dans cette dernière, nous avons reconnu trop tard une erreur ; Nanochilus arrovicus est une espèce nou- velle mort-née : la description, les observations se rapportent exactement à Riedelia curviflora Oliv. Aucun doute n'est permis à ce sujet. Nous avons déjà signalé cette-erreur momentanée dans une note placée à la fin du tirage à рагі de notre article. 24 SÉANCE DU 24 JANVIER 1902. A. Glaziou, n° 22183 a, plantes du Brésil; « Cabaceira do Rio da Gama, dans les bois humides (Goyaz), 29 octobre 1894. Bractées rouge pourpre, fleurs jaune rosé ». — Gaudichaud, 1831-33, plantes du Bré- sil, n° 324; Rio-de-Janeiro. — Weddell, n° 2895; Brésil, entre Goyaz et Cujaba, novembre et décembre 1844. Cette plante est voisine de Renealmia exaltata Rosc., différent par sa trés haute taille, qui peut atteindre 2 métres, par ses feuilles qui, ayant la méme longueur, peuvent avoir une largeur double ; par son pétiole, qui est court et peu net, car le limbe se prolonge régulièrement presque jusqu'à la ligule, tandis qu'il est manifeste dans A. goyazensis, dont le limbe se prolonge toujours plus bas d'un côté que de l'autre. Dans la plante de Roscoë, la pubescence est trés réduite dans la feuille et dans l'inflorescence. Dans l'espéce nommée par M. K. Schumann, ies feuilles sont tou- jours pubescentes au moins sur la marge et le scape est trés velouté dans toutes ses parties. L'inflorescence de R. goyazensis est plus courte que celle de R. exaltata, mais il y a peu de diffé- rences dans la longueur des rameaux, les proporlions du para- calice et des fleurs. Nous avons observé comparativement l'orga- nographie florale du R. exaltata, n*854 deSagot, qui est classique; son labelle est obscurément trilobé, avec un lobe médian à peine émarginé; dans À. goyazensis, les lobes latéraux sont saillants, le lobe moyen est plus court, émarginé bifide ; l'anthére est grande dans l'une comme dans l'autre plante; mais, dans celle de Sagot, le conneclif tronqué, bifide également, ne se prolonge pas au- dessus des loges comme dans la plante de M. Glaziou. Il y a, à la vérité, quelque différence dans la forme des disques, mais ils sont également nombreux, confluents, et entourent également la base du style. Dans l'ovaire, mêmes loges multiovulées et non sur deux séries longitudinales dans chaque loge, comme dans la plupart des autres espéces du genee Que le stigmate soit plus velu dans R. goyazensis, cela n’a rien qui doive surprendre, puisque cela tient à une disposition générale de la plante. La dénomination В. goyazensis est un nomen nudum que M. Glaziou nous a transmis, avec les échantillons de Scitaminées de son herbier, nous le conservons et y ajoutons notre diagnose, que M. Schumann a approuvée. C'est une plante voisine du R. exal- lala, auquel il faudra la réunir si l'on découvre des intermé- diaires ; ce serait alors une excellente variété du R. exaltata Rosc. GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 25 2. Renealmia reticulata Gagnep. sp. nov. Herba submetralis. Foliorum vagine distincte reticulalæ glabræ vel sparse pilos; ligulæ breves, truncatæ, lamine breve petiolatæ lanceolatæ apice acuminatæ, basi longe attenuatæ utrinque glabræ. Scapus (1, rarius 2) aphyl- lus, radicalis, glaber, gracilis; vaginis (squamis) 5, inferioribus imbricatis, ovatis, brevibus, superioribus lanceolatis, distantibus; bracteis strialis, longe acuminatis, erectis dein patentibus, acutis; superioribus obtusis flores æquantibus. Inflorescentia densa, subcapitata, 10-15 floribus. Paracalyx glaber, nervosus, spathiformis; calyx nervosus, 12 nervis anostomosi-reticu- latis, ad apicem conniventibus, dentibus 3 ciliatis. Corolla tubus glaber, lobi 3 cucullati, margine ciliati. Labellum unguiculatum, trilobum, lobis late- ralibus semirotundatis, medio brevi emarginato; staminodia 2 dentiformia ad basin labelli utrinque lateraliter disposita, filamentum breve sed latum, anthera ovata basi constricta, apice discreta ; connectivum in laminam trun- catam breviorem loculis provectum. Stigma subtrigonum ore ciliato. Disci 3, postici majusculi, discreti, subacuti, anticus subdidymus. Ovarium trilocu- lare, ovula biseriata in quoque loculo. ` 60-70 cin. alta, petiolus 5-29 mm. longus; lamina maxima 22 cm. longa, 5 1/2 em. lata; scapus 30-35 cm. altus; squami usque 55 mm. alti, 10 mm. lati; bracteæ infimæ 25 mm. longo, superiores 10-12 mm. Flores 21 mm. longi. Glaziou, n° 20514; plantes du Brésil; « Corcovado à Paineira (Rio- de-Janeiro), 29 avril 1893, fleurs blanches à base et à scape rose ». C'est au voisinage de Renealinia bracteosa Griseb. que cette nouvelle espèce doit prendre place. Elle est beaucoup plus petite que la plante de Grisebach ; ses feuflles sont au moins deux fois plus étroites et plus courtes. Les gaines sont distinctement réti- culées sur le sec, d’où son nom, celles de R. bracteosa étant seulement striées. La hampe est plus courte d'un tiers au moins, ses écailles (ou gaines) sont plus courtes de moitié, ainsi que les bractées, en sorle que celles-ci ne dépassent point les fleurs du sommet, alors que dans В. bracteosa elles cachent complétement les fleurs. Les paracalices, les calices sont comparables pour la taille, la nervation ; mais, dans la plante de M. Glaziou, le labelle est plus large par l'expansion de ses lobes latéraux, ce qui fait que les trois lobes sont ici plus marqués que dans celle de Grisebach. L'anthére est plus courle, massive, la lamelle qui prolonge le conneclif n'atteint pas le sommet des loges comme dans R. brac- leosa. Ici le stigmate est seulement cilié sur les bords dela cavité, tandis que R. bracteosa présente une surface stigmatique hispide, et les poils sont présents méme sur la partie supérieure du style. Les disques sont comparables, sauf que les deux postérieurs sont 26 -SÉANCE DU 24 JANVIER 1902. aigus chez Renealmia bracteosa, étant seulement auriculés dans В. reticulata. En somme, les dimensions très réduites, l'inflores- cence plus pauvre, presque capitée, les différences florales rendent cette espèce trés distincte de Л. bracteosa, avec laquelle elle a cependant des affinités frappantes. J. Renealmia Petasites Gagnep. nov. sp. Herba elata, crassitudine digiti, grosse striata. Foliorum vaginæ alto, striatæ, glabre; ligulis obtusis subglabris; petioli variabiles, striati, laminae late lanceolatæ, acuminatæ, basi longe attenuatæ utrinque glabræ vel subtus molliter pilosulæ. Scapus aphyllus, radicalis, breve horizontalis dein ascen- dens, squamosus, subglaber, apice sulcatus; squamis striatis, chartaceis, infimis imbricatis; bracteis lanceolatis obtusis ; rami breves, pedicellis lon- gis. Paracalyx spathaceus 2-dentatus. Calyx campanulatus, tridentatus ap- presse pilosus, dentibus obtusis ciliatis. Corollæ tubus calycem equams, lobi 3 cucullati, nervis 5-8 transverse reticulatis apice conniventibus. Label- lum trilobum, unguiculatum, lobis lateralibus latis, medio emarginato bre- viore; staminodia denticulata falciformia; staminis filamentum breve, la- tum; anthera late elliptica, ciliata, loculis late linearibus, obtusis ; connectivo piloso in laminam fissam truncatam provecto (1). Stigma capitatum, subtni- gonum, totum hirtum. Disci 5 confluentes (postici 2 leviter discreti) basim styli cingentes. Ovarium immaturum e paracalyce iongissime exsertum, clavatum, velutinum, triloculare, ovula biseriata in quoque loculo; arillus in appendicem filiformem provectus. Alta 1-2 m. Petiolus 1-4 cm. longus, lamina usque 50-55 cm. longa, 12 cm. lata. Scapus 40 cm. altus; thyrsus 12 cm. longus, 5-10 cm. tatus. Rami (cum йөге) 5-6 cm. longi. Ovarium immaturum 15-18 mm. longum, 6 mm. latum. Calyx 12 mm. longus, 8 latus; corolla 20-23 mm. longa. A. de Saint-Hilaire, voyage au Brésil, 1816-1821 (prov. de Minas- Geraes?). — Weddel, n° 359, Rio-de-Janeiro, 1843. — А. Glaziou, n° 20515; Corcovado; « plante de 1 à 2 m., fleurs blanches, calice rouge pourpre, 2 novembre 1893 »). Le nom attribué à cette espèce fait allusion à l'inflorescence aphylle thyrsiforme du Petasites officinalis Moench. Les rameaux accrus par le pédicelle et la fleur rappellent, en effet, assez bien les rameaux de Petasiles, terminés par un capitule. La place de notre espèce ne doit pas être trés loin du R. macrantha Popp. Endl. Nova genera, pl. 134; mais ses feuilles sont plus larges de près du double, le scape est plus court de moitié, ainsi que l'in- florescence, qui est beaucoup plus.compacte ; les rameaux simples (1) Parfois cette lame dépasse les loges, mais quelquefois aussi ne les atteint pas. GAGNEPAIN.— ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 27 sont de méme longueur ; le paracalice est moitié plus étroit, plus court; de méme il n'enveloppe qu'une seule fleur, mais ici elle est très exserte hors de cette bractée enveloppante, immédiatement après la déhiscence le long pédicelle de la fleur est en dehors de toute sa moilié supérieure, et c’est le long ovaire, le ‘calice allongé, la fleur plutôt grande, qui contribuent à élargir le thyrse, quiaune largeur presque égale à salongueur ; au contraire, В. ma- спетіћа Popp. Endl. présente ses fleurs en panicule trois ou quatre fois plus longue que large. Dans Renealmia Petasites, le calice est plus large, ainsi que la corolle, dont les lobes sont aussi plus obtus ; enfin, tandis quele lobe moyen du tabelle est tronqué, moins long que les latéraux, celui de R. macrantha est obtus et dépasse les autres. En somme, ces deux espèces se distingueront trés facilement, «et elles me sont ‘voisines que parce que nous manquons de points de comparaison intermédiaires. 4. Renealmia spicata Gagnep. sp. nov. Herba elata. Vaginæ altissimo, striatæ, glabræ, ligulis brevibus. Folia ovato-lanceolata, abrupte mucronata, basi longe attenuata petiolo .alato, utrinque glabra. Scapus radicalis, aphyllus, glaber squamosus, squamis 4, striatis, spathiformibus, obtusis distantibus: panicula, stricta, densa, spi- ciformis, ramis brevissimis, bracteis rotundatis, obtusis. Paracalyx spa- thaceo-fissus, subglobosus, bidentatus, velutinus, floribus 2. Flos sessilis; calyx utriculatus, tridentatus, velutinus, dentibus triangularibus. Corolla tubus lobos cueullatos æquans. Labellum amplum, concavum, hemisphericum (explicatum late ellipticum) margine ‘erispatum, ungue brevissimo ; lobis lateralibus, amplis, semi rotundatis, medio profunde emarginato; staminodia parva dentiformia; staminis filamentum breve, anthera parva, basi constricta, loculis apice discretis, acuminatis; connectivo in laminam 'truncatam pro- vecto. Stigma parvum subinfundihuliforme, subtrigonum vel reniforme, ore glabro. Disci 2 ad basim styli айпай invicem .adhzrentes. Ovarium, globo- sum, triloculare, ovula biseriata in quoque loculo. Folia usque 30 ст. longa, 9 cm. lata; vaginæ infimæ 40 ст. ака. Scapus 34 cm. altus; squama 3-5 em. longi, Spica 10 em. longa, 2 em. lata, bracteis 7-9 mm. latis. “CL. Gay, plantes du Pérou, 1839-1840. Bien que notre espéce ressemble beaucoup, par l'aspect, à l'échantillon type du Renealmia breviscapa Popp. Endi., elle diffère assez du dessin de cette plante (pl. 135 du Nova genera) pour qu'elle soit tout autre. En effet, l'échantillon du R. brevis- capa, qui se trouve dans l'herbier du. Muséum est trés maigre, incomplet, surtout dans l'inflorescence, où on ne peut absolument 28 SÉANCE DU 24 ЈАМУІЕК 1902. pas reconnaître la panicule contractée, pyramidale, rameuse qué représente la pl. 135 déjà citée. Dans la plante de Gay, les feuilles ont la méme consistance et sensiblement la méme forme, mais plus grandes; en outre leur pétiole n'existe que virtuellement, parce que le limbe se prolonge par deux ailes étroites jusqu'au voisinage de la ligule, alors que le pétiole est manifeste dans Renealinia bre- viscapa. Le scape est plus robuste, ses gaines aphylles sont sembla- bles à celles de la pl. 135, mais jamais les rameaux ne se bifur- quent, comme l’écrivent et le figurent Peeppig et Endlicher. L'épi de notre espèce est simple, cylindrique, de la longueur et de la grosseur du médius de la main, tandis qu'il est rameux et pyra- midal dans l'espéce de Peeppig. Il est impossible de comparer les deux fleurs, puisque la description de R. breviscapa est muette sur ce point. В. spicata ressemble davantage à Alpinia Paco-Secora Jaeq., qui, pour Horaninow, est l'espéce Renealmia Paco-Secora, et, pour M. Petersen, une simple variété du R. occidentalis; mais le scape est beaucoup trop court dans la plante de Gay, et les bractées sont bien différentes de celles de R. occidentalis; le labelle lui- méme est totalement différent de celui que M. Petersen préte à sa variété Paco-Secora (1). La coloration que donne Horaninow à son espèce R. Paco-Secora (2) ne convient pas à R. spicata. En- fin, il serait bien extraordinaire que R. Paco-Secora, qui est une plante insulaire de Cuba et de Saiut-Vincent, püt exister au Pérou, à 2000 ou 3000 kilomètres de distance, en plein continent, à une altitude certainement beaucoup plus élevée. Ces raisons, qui ne sont pas toutes botaniques, sont indispensables, eu égard à la pauvreté des descriptions, qui, hélas! sont souvent muettes sur l'organographie florale, et ne peuvent ainsi entrer en compa- raison avec les nótres. 5. Renealmia jalapensis Gagnep. sp. nov. Foliorum vagin: striatæ glabre; ligul? minutæ, glaberrimæ ; petioli striati, supra canaliculati; laminæ lanceolatæ apice acuminatæ, basi attenuatæ, utrin- que glabræ. Scapus aphyllus subcompositus, radicalis, apice sulcatus, pu- bescens, vaginis ignotis; bracteis linearihus basi latioribus dein attenuatis, subtus villosis, ramis brevibus, villosis, pedicellis post anthesin deflezis. Paracalyx spathaceo-fissus, 1 (rarius 2) dentatus, scariosus, floribus 2. Calyx tridentatus, extus appresse pilosus, dentibus cilialis, nervis 9, anastomo- (1) Petersen, Flora Brasiliensis, fasc. 107 (Scitaminées), p. 45. (2) Horaninow, Prodromus monographie Scitaminearum, p. 32. GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 29 santibus; corolle tubus brevissimus, lobi cucullati obtusi, posticus latior, nervis mediis anastomosantibus. Labellum profunde naviculare, trilobum, breve unguiculatum, margine crispatum, nervis mediis 2 valde incrassatis, lobis lateralibus latissimis, medio breve emarginato; staminodia dentiformia; anthera minuta, basi constricta, loculis basi et apice acuminatis sublineari- bus. Discus unus cylindricus, adnatus basi styli eamque cingens, postice fissus. Ovarium immaturum e paracalyce exsertum, basi et apice attenua- tum, triloculare, ovula biseriata in quoque loculo, arillus in appendicem filiformem provectus. , Petioli 2-4 cm. longi. Folia usque 28 cm. longa, 55 mm. lata. Herba usque 3 m. 60 alta. Panicula 5 1/2 cm. lata, ramis 4-5 mm. longis; pedicellis 10-11 mm. longis; paracalyx. 15 mm. longus. Ovarium immaturum 9 mm, longum, 3-4 mm. latum. H. Galeotti, plantes du Mexique, n^ 4990; « fleurs blanches à odeur forte,; Xalapa (Jalapa), bois trés humides, juin-octobre 1840 ». — On trouve cette plante, qui atteint une taille de 8 à 12 pieds de hauteur, dans les endroits les plus sombres et les plus humides de la colonie allemande de Mirador, de 2000 à 3000 pieds, fleurs..., juin. — Fruits rouges (1). Le Henealmia jalapensis ne doit pas étre confondu avec le Renealmia occidentalis Griseb., auquel il ressemble le plus. Les feuilles en sont plus petites, plus longuement pétiolées; l'inflo- rescence ressemble à celle de la variété longipes Petersen, qui est elle-même très ressemblante à R. domingensis Horaninow (2), mais les rameaux sont plus courts, à deux, rarement à trois fleurs, au lieu de cinq, six, et les pédicelles sont réfractés aprés la floraison, caractère étranger à R. occidentalis. Jusqu'ici les différences suffi- ralent à caractériser une bonne variété, mais les organes floraux vont en fournir de plus valables et réellement spécifiques : les ovaires sont allongés, atténués aux deux extrémités et non globuleux ou ovoides, comme ceux de В. occidentalis; les pédicelles sont épaissis au sommet et articulés nettement avec le fruit, ce qui n'a pas lieu dans l’espèce de Grisebach ; le labelle est profondément creusé en nacelle, les lobes latéraux sont amples, la caréne est trés cambrée, et deux nervures, larges, épaisses, presque articulées courent paral- lélement, suivant la ligne médiane du labelle. Au contraire, le (1) Martens et Galeotti, Enumeratio synoptica plantarum phanerogamica- rum, etc. (Acad. roy. Bruxelles, t. 1X, 1842). Voy. la courte description de l'espèce rapportée à R. occidentalis ? (2) Horaninow, Prodromus Monographie Scitaminearum, p. 32. Horani- now fait de son R. domingensis le synonyme de Alpinia aromatica Jacquin. Fragmenta, tab. 74. 30 SÉANCE DU 24. JANVIER 1902. labelle de Renealmia occidentalis est à peine concave, elliptique; sans lobes bien marqués, et les nervures médianes charnues sont totalement absentes. Le disque aussi présente des différences по» tables ; celui de R. jalapensis est entier, cylindrique, seulement fendu postérieurement etentourant complètement la base du style. Celui des R. occidentalis variété longipes est toujours semi-cylin- drique, toujours en avant du style, qui est complètement libre à la base; celui du R. occidenlalis est toujours trilobé et enveloppe le style, sauf postérieurement. Le R. jalapensis a beaucoup de ressemblance avec Amomum racemosum Ruiz et Pavon (1), qui. est le Renealmia Ruiziana Horan. du Pérou, mais les échantillons de cette espèce au. Muséum sont fructiféres, et la comparaison organographique est impos- sible; dans la plante de Galeotti, les glomérules sont plus pauci- flores, les pédicelles retombent aprés la floraison, ce qui n'a pas lieu dans le В. Ruiziana, et les fruits allongés, presque fusiformes, sont bien différents de ceux ovoido-cylindriques de l'espéce. de Horaninow. 6. Renealkmia congeensis Gagnep. sp. nov. Rhizoma serpens, radieibus filiformibus. Foliorum. vaginæ alte, striate, glabrae; ligulæ breves; petioli graciles, longi; lamina lanceolatæ, basi atte: nuatæ, apice abrupte acuminate. Scapus radicalis, gracilis, rectus, squa+ mosus, striatus; squama (vagina) appressæ longe scapum involventes, dis- tantes; bracteis lanceolatis acuminatis numerosis, margine ciliatis; ramis filiformibus brevibus. Paracalyx a quo flores. assurgunt, spathaceus,. oblique apertus, plus minusve- pilosus, ore ciliatus; bracteole minute, lanceolata, appresse pilosulæ, ciliatæ. Calyx tubulosus, clavatus ante anthesin, triden- tatus, dentibus ciliatis, extus pilosus; corollæ lobi cucullati, obtusi. Labellumr oblongum, trilobum, lobis. lateralibus semi-rotundatis medio brevissimo emarginato. Anthera parva basi constricta, apice disereta;, connectivo in lami- nam brevem loculos non æquantem provecto. Stigma trigonum, glabrum. Disci 2 subclavati, postice discreti. Ovarium elongatum. Rhizoma 5 mm. crassum; caulis 60 cm. altus ; vagina infima 25 em. longa; petiolus 3-6 em. longus, lamina 20-28 em. longa, 6-8 сш. lata. Scapus 60 em. altus; inflorescentia 25 cm. longa, 2 1/2 em, lata. Squamæ 3-6 cm. longe; bractea infima 2 cm. longa, 5 1/2 mm. lata. H.. Lecomte, plantes du Congo francais, n** E, 33, Mambi (Mayomba), 23 février 1894 et C, 37. « Seitaminée à fleurs d'un blanc jaunátre », Niounroux, 12 janvier 1894. (1) Ruiz et Pavon, Flora peruviana et chilensis, t. I, tab. 1 b. GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 31 Le Renealmia congoensis a des affinités marquées avec le R. cin- cinnata, dont il a les feuilles longuement pétiolées, glabres, brusquement terminées par un court acumen. Sa longue hampe, droite et grêle, la forme et la disposition des bractées et des gaines font que l’on hésite au premier coup d'œil à l'en distinguer. Mais là se bornent à peu prés les analogies, car l'axe de l'inflorescence, au lieu d'étre sillonné et courbé alternativement en zigzag, comme dans le R. cincinnata, est droit, à surface lisse, méme sur les échantillons fructiféres; en outre, les fleurs paraissent moins nombreuses dans chaque paracalice (2-4), tandis que dans le В. cincinnata on peut compter jusqu'à 6 pédicelles à chaque nœud. Enfin le labelle du R. congoensis est à 3 lobes, le médian petit et émarginé, constituant dans l'ensemble une lame régulièrement ovale, tandis que celui du R. cincinnala est manifestement élargi et tronqué à l'extrémité, bien que la ligne de truncature soit interrompue par le lobe médian, d'ailleurs peu prononcé. 1. Benealmia. erythroneura Gagnep. sp. nov. Foliorum vagin: striatæ сарга ; ligulæ non ciliatæ, truncata, brevissime; petioli glabri, striati, plus minus longi, canalieulati.; laminæ lanceolatæ apice acuminatæ, basi attenuatæ, utrinque glabræ. Scapus aphyllus rhizomati in- sertus, rectus vel flexuosus, graeilis, squamosus striatus, apice rimosus; squamis (vaginis) lanceolatis obtusis, striatis, chartaceis, basi latioribus dein attenuatis. Paracalyx glaber, 2 rarius 3 floribus. Calyx tubulosus e paracalyce exsertus, glaberrimus, 12 nervis percursus, tridentatus, dentibus apice ciliatis. Corollæ lobi cucullati glabri, posticus paulo major, nervis: ana- Stomosuntibus atro-fuscis. Labellum unguiculatum, basi subcordalum, ova- lum, trilobum, margine undulatum, nervatum, nervis distincte rubris in sicco; lobi latitudine subæquales, lateralibus longis, medio emarginato; ungue dense villoso. Staminodia 2 dentiformia; antheræ loeulis basi acumi- natis, apice discretis; connectivo trinervato, nervis rubris, in laminam. den- ticulatam, loculos. non æquantem, provecto. Stigma capitatum, trigonum, postice ciliatum. Disci instar cylindri cohærentibus. Ovarium triloculare; arillus in appendicem filiformem proveetus. Ligula 4 mm. longa; petiolus 1-4 em. longus.; lamina usque 25 cm. longa, 42 mm. lata; squamarum maxima 7 em. longa, 10 mm. lata; bracteainfima 30 mm. longa, 6 mm. lata, duc inferiores usque 55 mm. distantes; flos sub anthesin 9-10 mm. longus. G. Zenker, Flora von Kamerun, n° 1166 (sub nomine Renealmia afri- cana Benth.). Bipinde Urwaldgebiet, 1896. Cette espèce diflére de R. africana Benth. par la longueur du scape, les écailles accrues dans la méme proportion, les deux bractées inférieures plus distantes comparées à la figure 1430 des 32 SÉANCE DU 24 JANVIER 1909. Icones de Hooker, dans laquelle elles sont adultes et même fruc- tifères, tandis que notre échantillon de Zenker ne présente encore aucune fleur épanouie, ce qui donne à penser qu'avec la croissance ultérieure ces deux bractées n'auraient fait que s'écarter davantage. L'analyse de la fleur confirme ces différences d'aspect, car les lobes de la corolle sont parcourus de nervures brun rougeâtre anasto- mosées, que ni la description ni le dessin des Icones n'expriment pour le Renealmia africana ; lelabelle est plus allongé de la base au sommet, et c'est le contraire qui est trés accusé dans chaque fleur de R. africana ; enfin le labelle mince porte des nervures si distinctes qu'elles ne peuvent avoir passé inapercues dans celui, épaissi, bosselé, du R. africana. Autre différence : le lobe médian émarginé du labelle de В. erythroneura est presque aussi large que les latéraux, alors que dans R. africana ce lobe médian est très court, étroit et entier; or on ne peut arguer que ces diffé- rences s'alténueraient si on comparait des fleurs de méme âge, car il est évident, pour celui qui a fait du genre de nombreuses analyses, que le labelle est dans le jeune bouton ce qu'il est à l'anthése, sauf pour l'onglet, qui s'allonge sensiblement par crois- sance intercalaire. Ajoutons que ce lobe médian du labelle de notre espéce est tout intérieur aux autres lobes et chevauche tout entier sur eux par ses deux bords, ce qu'on chercherait vaine- ment dans le labelle de R. africana. Ce n'est pas avec cette derniére espéce que nous reconnaissons à R. erylhroneura le plus d'affinités, c'est plutót avec R. congoensis. Les gaines, les ligules, les pétioles sont assez semblables, mais les limbes sont beaucoup plus brusquement acuminés dans R. con- goensis. Le scape de ce dernier porte des gaines plus serrées, plus enveloppantes, des bractées trois et quatre fois plus rapprochées, plus longues ; les labelles sont de même forme, mais le lobe moyen de H. erythroneura est beaucoup plus accusé, et ses nervures ne sont comparables ni par la direction, ni par la netteté, ni par la couleur ; les anthéres sont de même forme, sauf dans la lame du connectif, el nous n'avons pu voir le côté postérieur du stigmate du R. congoensis devenir cilié comme celui du R. erythroneura. GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 33 П. — INFLORESCENCE TERMINALE. 8. Renealmia sessilifolia Gagnep. sp. nov. Foliorum vaginæ striatæ, glabræ ; ligulæ obtuse, minutæ, glabræ ; laminæ lanceolatæ, longe acuminatæ, basi leviter attenuatæ, sessiles, utrinque glabræ, glaucescentes. Inflorescentia terminalis, pauciflora, densa, foliis brevior; bracteis infimis 2, viridibus, foliaceis, sublinearibus, spicam superantibus ; supremis coloratis, lanceolato-acuminatis, sat brevibus; ramis brevissimis ` hirtellis. Paracalyx billorus, latus. Calyx ampullaceus, tridentatus, nervosus ; corolie lobi in parle superiore incrassati, cucullati, obtusi, posticus la- tior. Labellum longitudine ellipticum, breve unguiculatum, lobis inconspi- cuis; staminodia 2 dentiformia; anthera subsessilis, cuneata, apice discreta, connectivo in laminam truncatam, emarginatam, loculos æquantem provecto. Stigma obscure trigonum, glabrum. Disci 5, distincti, postici 2, discreti. Ovarium triloculare, ovula biseriata in quoque loculo. Vagina suprema 10 cm. longa; lamina usque 23 cm. longa, 4 cm. lata; bractea infima 12 cm. longa, 5-6 mm. lata, mediæ 15 mm. longi», 3-4 mm. lat» ; inflorescentia (cum pedunculo) 9 em. longa, 35 mm. lata. W. Jameson; plante æquatoriales, n° 558:« crescit in Andium nemo- ribus alt. 7000 ped. Floret Julio, Augusto (1856) ». Le Renealmia sessilifolia a des analogies de port avec le R. ven- tricosa Griseb.; la forme des feuilles, la position occupée par l'inflorescence, le petit nombre de fleurs en panicule courte et dense se trouvent chez les deux espéces etles rendent trés compa- rables de prime abord. Mais, comme son nom l'indique, les feuilles du R. sessilifolia, très peu atténuées à la base, sont complètement sessiles, et jamais dans le genre, ni méme dans la famille, ce caractère n'a été aperçu par nous si accusé ; elles sont donc sessiles dans toute l'acception du mot. De plus, dans la plante de l'Equa- teur, la grappe est plus longuement pédoneulée, étant à peu prés sessile dans l'espéce de Grisebach, dont les bractées sont en outre plus largement ovales, celles du R. sessilifolia étant lancéolées, linéaires. Ici encore la forme des différents organes floraux est distincte ; les pétales de notre espéce sont plus petits, plus cucullés et trés notablement épaissis dans leur moitié supérieure (1) ; le labelle est plus long que large, presque sans onglet et sans lobes ; (1) L'opacité est générale dans la fleur du R. sessilifolia; au contraire, la transparence est si grande dans la corolle du R. ventricosa que l'on suit faci- lement la marche et la division des nervures depuis la base du tube corollin jusqu'à l'extrémité des lobes et méme jusqu'au sommet du labelle. т хс (SÉANCES) 3 34 SÉANCE DU 24 JANVIER 1902. les pétales du Renealmia ventricosa sont ordinaires, sans épais- sissement, et au moins un tiers plus grands; son labelle est elliptique en largeur par l'ampleur de ses deux lobes latéraux qui, dans le bouton, embrassent l'étamine et se recouvrent largement l'un l'autre ; de plus, le lobe médian est saillant et manifestement émarginé. Enfin, il n'y a pas jusqu'aux disques qui ne soient trés différents : presque entier dans le R. ventricosa, à cinq dents coniques libres dés la base dans le H. sessilifolia. M. le Président félicite M. Gagnepain du succés qui cou- ronne ses recherches persévérantes sur la famille des Scita- minées. Les singularités de l'organisation florale de ces plantes rendent leur étude particulièrement délicate; les difficultés que rencontrait notre confrére ne l'ont pas arrété, et son travail de revision a déjà enrichi la science de plu- sieurs espéces nouvelles. M. Fernand Camus annonce qu'il vient de découvrir, entre Jouy-le-Comte et Champagne (Seine-et-Oise), le Leptobar- bula berica (De Not) , Mousse méditerranéenne, nouvelle pour les environs de Paris. SEANCE DU 14 FÉVRIER 19092. PRÉSIDENCE DE M. ÉD. BUREAU. M. Guérin, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 24 janvier, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce une nouvelle présentation. M. René Mure de Nancy, ayant rempli les conditions énoncées dans l'article 13 des Statuts, est proclamé membre à vie. Lecture est donnée d'une lettre de M. Durafour, qui re- mercie la Société de l'avoir admis au nombre de ses membres. M. Saccardo a également écrit à la Société pour lui exprimer sa gratitude au sujet du titre de membre honoraire qui lui a été conféré. A la suite d'explications données par le Secrétaire général, M. le Président soumet à l'approbation de l'Assemblée la proposition suivante, préalablement GESOT par le Conseil d'administration : La Société botanique de France tiendra cette année une Session extraordi- naire qui s'ouvrira à Bordeaux le jeudi 34 juillet prochain. Cette proposition est mise aux voix et adoptée. M. Malinvaud donne lecture de la communication sui- vante : 86 SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1909. L'« ELLÉBORE MASSALIOTE » DE THÉOPHRASTE, Par M. Ludovic LEGRÉ. Lorsque, vers la fin du xv° siècle, le célèbre imprimeur véni- tien Alde Manuce fit servir à la publication des œuvres d’Aristote l'art nouveau de la typographie, il eut l'idée d'imprimer en même temps quelques-uns des ouvrages composés par le plus brillant disciple du philosophe de Stagyre, notamment ceux que Théo- phraste avait consacrés à la science des végétaux; et c’est ainsi qu'en 1497 parut à Venise, imprimé pour la première fois, le texte grec de l Histoire des plantes (1). Mais déjà, gráce à l'imprimerie, le monde savant possédait une traduction latine de ce livre. Un lettré grec, l'héodore Gaza, obligé d'abandonner la ville de Thessalonique, sa patrie, tombée aux mains des Turcs, vint chercher un refuge en Italie, et dés 1483 il avait fait imprimer à Trévise une traduction de l'Histoire des plantes qui, au cours du siécle suivant, fut, en divers lieux, maintes fois réimprimée (2). Théophraste n'avait pas manqué d'introduire en son Histoire un chapitre où il parlait de l'Ellébore. La thérapeutique d'alors, qui accordait à cette plante vénéneuse une confiance vraiment exces- sive, en faisait la base d'une médication spéciale dite elléborisme. Les anciens accouplaient, sous l'appellation commune g’ Ellé- bore, deux espéces bien différentes, qu'ils distinguaient néanmoins au moyen des qualificatifs noir et blanc. 115 employaient comme ` remède l'une et l’autre espèce. La première conserve dans la no- menclature moderne son nom générique d'Ellébore (3). Quant à l'Ellébore blanc, il dépend aujourd'hui d'un genre placé à un | (1) L'édition princeps des œuvres d'Aristote, imprimée par Alde Manuce, comprend cinq volumes qui furent publiés entre 1495 et 1498. Le tome deuxième, contenant l'Histoire des plantes de Théophraste, parut en 1497. (2) Cette traduction est intitulée : Theophrasti de plantarum historia libri X et de causis plantarum libri VI a Theodoro Gaza latine redditi. La première édition porte la mention suivante, placée à la fin du volume: Impressum Tarvisii per Bartholomeum Confalonerium de Salodis... M.CCCC.LXXXIII die XX Februarii. (3) On admet généralement, avec Sprengel, que les Grecs donnaient le nom d'Ellébore noir à l'Helleborus orientalis de Lamarck. A LEGRÉ. — 1, ( ELLÉBORE MASSALIOTE » DE THÉOPHRASTE. S degré beaucoup moins élevé de l'échelle taxonomique : c'est le Veratrum album de Linné (1). П y a, pour cette identification, unanimité chez tous les botanistes qui ont traduit ou commenté l Histoire des plantes, depuis la Renaissance jusqu'à nos jours. Le Varaire, en si grande faveur auprés des médecins grecs, était donc fort recherché. En quelle région croissait-il et d’où pou- vait-on le faire venir ? Théophraste tenait à le dire de facon précise, en indiquant aussi quel était, d'aprés la provenance, celui dont il fallait user de préférence. Il en recommandait quatre sortes; il en proscrivait deux. Et il désignait chaque sorte au moyen d'adjectifs géogra- phiques qu'il accolait au mot ' EXM6ogoc. П préconisait comme le meilleur de tous le Veratrum récolté au sommet ou sur les pentes du mont (Eta (6 оїтоїос); puis, celui qui venait du Pont (ó тоутіхё;) ; en troisième lieu, celui qui crois- sait aux environs d'Élée (ó ейт); enfin, le Varaire que l'on apportait de Marseille (6 расооћотис) (2). L'adjectif рассаћотис figurait dans le texte grec de l'édition prin- ceps d'Alde Manuce. Dans la version latine, imprimée, nous l'avons dit, avant letexte grec, Théodore Gaza avait ainsi traduit les ad- jectifs qui spécifiaient les quatre qualités d'Ellébore blanc prónées par Théophraste : Oelœus, Ponticus, Eleaticus, MAssiLioTICUS. Pendant plus de trois siècles, les éditions qui se succédèrent, soit du texte grec, soit dela traduction latine, reproduisirent les leçons vacoaiudzae et massiliolicus; en sorte qu'il semblait défini- tivement admis qu'au temps de Théophraste la pharmaceutique (4) Pline, reproduisant, au livre XXV de l'Histoire naturelle, quelques-uns des détails rapportés par Théophraste au sujet de l'Ellébore blane, déclarait qu'en Italie cette plante se nommait Veratrum. Le botaniste provencal Hugues de Solier, dans ses Scholies in Aetium imprimées en 1549, employa l'appel- lation de Veratrum album comme synonyme d'Elleborus candidus, en indi- quant que les Provencaux nommaient cette plante Verayre (Voy. dans la série de nos études sur La Botanique en Provence au XVI siècle, celle que nous avons consacrée à Hugues de Solier). Déjà, dans son De natura stirpium (1536), Jean Ruel avait écrit, sous l'intitulé Elleborus candidus : « Elleborum candidum Itali veratrum album appellant... Candidum multis apud nos locis rustici verarum vocant. » Puis, aprés avoir nommé quelques-unes des con- trées d’où les anciens faisaient venir l'Ellébore blanc, il ajoutait : « Sunt qui inter hec Massileoticum laudent. » (2) Théophraste déconseillait l'usage du Varaire cueilli sur le Parnasse, et de celui que produisait l’Étolie. 38 SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1902. grecque employait une qualité d'Ellébore blanc dont le pays d'ori- gine était Marseille, l'antique Masoaia. Mais, en 1819, le docteur Samuel Hahnemann, — celui-là méme qui devait plus tard se rendre célébre en fondant la médecine homéopathique, — fit imprimer à Leipsick une thése qu'il inti- tula : Dissertatio historico-medica de helleborismo veterum (1). П y commenta le chapitre de l Histoire des plantes relatif à PEL- lébore; et, partant de ce principe que Théophraste ne pouvait indiquer comme habitat de cette plante que des localités situées en Grèce, il proposa de retrancher une syllabe au mot расоо№отис et de le transformer en pakwrns. Le mot ainsi tronqué aurait dési- gné la région voisine du golfe Maliaque, lequel tirait son nom d'une ville trés anciennement détruite, appelée Malia. Voici en quels termes s'exprimait le docteur Hahnemann : « Perverse in textu editionis Theophrasti Stapeliæ pacoakuwrns (#\)4боро;) legitur. Nil tale in Grecia. fuit (nam à flumine Mas- salia Cretæ insulæ non derivandum); nempe Massalioticum, Rho- dani erat ostium in Gallix finibus, quod hic non quadrat. Legendum ` pacc, a regione sinus Maliaci, ubi egregius helle- borus proveniebat, teste Strabone. Derivabatur autem xóAzo; pa- Morys ab antiqua, sed diruta urbe Мама, ut owxehwrns а Хох, aut uacoahwtns а MascaMa (Phocænsium colonia in Gallia; jam Mar- seille) (2). » La variante proposée par Наһпетапп parut s'imposer avec autorité, le jour ou elle fut adoptée par un des derniers éditeurs de l'Histoire des plantes, Frédéric Wimmer, qui s'étant donné (1) Hahnemann avait prématurément manifesté beaucoup de goüt pour les lettres: anciennes. < А treize ans, nous apprend la Biographie universelle, il savait l'hébreu assez complétement pour pouvoir l'enseigner, et il se fami- liarisa de bonne heure dans la connaissance des langues mortes et vivantes, méme dans celle des langues orientales. » Sathése sur l'elléborisme, soutenue à Leipsick, gratiosi medicorum ordinis auctoritate, le 26 juin 1812, porte sur le frontispice cette indication : Lipsie, impressit Carolus Tauchnitz (sans date). — Cette thése nous a été communiquée par les soins de M. le docteur Dorveaux, bibliothécaire de l'École supérieure de Pharmacie de Paris. Nous le remercions encore une fois de l'aimable empressement avec lequel il nous met à méme de consulter les documents que nous lui demandons. (2) Dissertatio medico-historica, p. 27, note b. — Comme on le voit, Hahnemann, dans ce passage, attribue la leçon pacoakmwrns à l'édition de l'Histoire des plantes publiée à Amsterdam, en 1644, par Bodæus de Stapel. Or cette lecon remonte, nous le rappelons, à l'édition princeps d'Alde Manuce, et toutes les éditions subséquentes la reproduisirent. — Postérieurement à LEGRÉ. — 1, « ELLÉBORE MASSALIOTE a DE THÉOPHRASTE. 39 pour tâche de reviser et d'épurer autant que possible le texte grec de Théophraste, publia à Breslau en 1842 une édition nouvelle, reproduite à Leipsick en 1854 et 1862, et finalement admise par Ambroise-Firmin Didot dans sa belle collection de classiques grecs (1). Hahnemann et Wimmer après lui ont-ils eu raison de remplacer раг р«мФтлс l'adjectif pacoarrórns? Nous ne le pensons pas : nous estimons insuffisants les motifs qui ont déterminé ce changement. Hahnemann, — on vient de le voir, — croyait que Théophraste n'avait dü citer, comme territoires producteurs ou pourvoyeurs d'Ellébore blane, que des lieux situés en Gréce. Supposition gra- tuite, démentie aussitót par cette cireonstance que l'Histoire des plantes mettait au second rang l'Ellébore pontique, c'est-à-dire celui qui venait du Pont. Or, si cette contrée était moins éloignée que le littoral gaulois où Marseille fut bâtie, elle n'en était pas moins séparée de la Gréce par une assez forte distance. А l'appui de sa prétention qu'il fallait transférer sur les bords du golfe Maliaque l'Ellébore de la quatrième qualité louée par Théophraste, ahnemann invoquait le témoignage de Strabon. Celui-ci, faisant mention de la ville d'Anticyre située non loin du golfe Maliaque et du mont (Eta, dit, en effet, qu'elle avait la répu- tation de fournir le meilleur Ellébore (2). C'est pour ce Veratrum, qui aurait passé ainsi du quatriéme rang au premier, qu'Hahnemann forgeait l'épithéte de maliole, dérivée de Malia. Sans doute, la formation du terme nouveau n'était point en discordance avec le génie de la langue grecque et, comme il le faisait lui-méme remarquer, Майа aurait ри donner maliote, de méme que Sikelia donnait sikeliote et Massalia, mas- saliote. Il n'en est pas moins vrai que l'adjectif issu de Malia et l'édition de Venise, le texte de Théophraste fut revisé par des érudits de haute valeur, tels que Jules-César Scaliger, Robert Constantin et Saumaise. Aucun de ces savants ne regarda comme due à une erreur de copiste l'existence d'un Ellébore massaliote et n'eut l'idée de proposer la correction dont Hahnemann prit l'initiative en 1812. (1) Theophrasti Eresii opera, quæ supersunt, omnia greca recensuit, latine interpretatus est... Fridericus Wimmer, doct. philos. (Paris, 1866). (2) Strab., lib. IX, cap. 3. — Il existait deux villes qui portaient le nom d'Anticyre : Strabon parle ici de celle « quæ ad (Etam est in sinu Maliaco », et il ajoute : « [n Maliaca Anticyra ferunt optimum helleborum nasci. » (Tra- duction latine de l'édition Didot.) 40 SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1909. créé pour nommer le golfe était Maliaque, xóXxoz Мамахос, et non point Maore. П est donc très probable que, si Théophraste eût voulu spécialiser l'Ellébore de la région du golfe, il se füt servi de la forme pahaxôc. Observation à laquelle il convient d'ajouter cette autre : le territoire qui entourait le golfe Maliaque ne devait-il pas être considéré, à raison de sa proximité avec (а, comme attenant à la montagne, et le prétendu Ellébore maliote pouvait-il ne pas être confondu avec celui de (Еа que Théo- phraste avait signalé en premiére ligne? Mais, objectait Hahnemann, est-il possible d'associer l'adjectif massaliole au nom d'une plante qui, certainement, n'a jamais appartenu à la florule de Marseille? Nous reconnaissons volontiers que le Veratrum albwm ne croit pas sur les collines qui environnent Marseille, et l'on peut sup- poser qu'il en était ainsi au troisiéme siécle avant notre ére. Est-ce une raison de décider que les galéres massaliotes n'ont jamais transporté en Gréce du Varaire de qualité particuliére, nommé par les Grecs, puisqu'il arrivait de Massalie, 'EXié6opoc pacco) cnc ? Les Phocéens qui fondérent Marseille firent d'elle la grande cité commerçante qu'aprés tant de siècles elle est encore. Les habitants de Massalie pénétrérent dans l'intérieur de la Gaule; ils favori- sérent partout l'établissement ou le développement de nombreux marchés qui les mettaient en contact avec les indigènes et leur donnaient le moyen de se pourvoir des denrées que ceux-ci ve- naient y vendre (1). Le Veratrum album se rencontre en grande (1) Pardessus, dans sa Collection de lois maritimes (Paris, Imprimerie royale, 1828), s'exprime ainsi : « Marseille offroit aux habitans de la Gaule tout ce qui pouvoit les exciter à tirer profit des richesses de leur territoire. Sa position avantageuse la mettoit à portée d'y pénétrer par la Durance, le Rhône et la Saône. Ses victoires sur les peuples voisins qui avoient conçu de la jalousie contre sa prospérité naissante, et de prudentes négociations assurèrent à ses commerçans la faculté de s'établir dans les lieux de marché oü les naturels se réunissoient périodiquement pour leurs échanges. Ces lieux, presque toujours situés surles bords des fleuves ou sur les points les plus propres à faciliter les communications, devinrent des villes qui adoptérent les usages commerciaux des Marseillais, leurs poids, leurs mesures, leurs mon- naies, et jusqu'à leur alphabet et leur langage. » (T. I, Introduction, p. xxxiij.) Pardessus a résumé dans ce passage de nombreux détails donnés par Strabon et Justin. H D LEGRÉ.— L'« ELLÉBORE MASSALIOTE » DE THÉOPHRASTE. 41 abondance dans les montagnes de la Haute-Provence (1). En Grèce, l'Ellébore blanc était une rareté; Théophraste le dit expres- sément ` "О д2 Aeuxóc dereen [yveta], Albus paucis locis nascitur. Lui-ménie n'avait jamais vu la plante. Il l'a décrite d’après divers auteurs qui différaient d'avis : пері òè тйс бфеос duasavodauw, dit-il encore, de forma et specie auctores dissentiunt (2). Si done cet Ellébore était pour la Gréce une chose rare, quoi de plus naturel que les Grecs de Massalie, hardis navigateurs et marchands entre- prenants, ayant la faculté de se procurer, dans une région peu éloignée de leur ville, la précieuse plante, n'aient pas laissé échapper une occasion d’accroître ainsi la matière de leur négoce? Il y a lieu de remarquer, au sujet de l'Ellébore, que c'est uni- quement 1а racine dont les pharmaciens grecs faisaient emploi. Sur ce point encore nous avons une indication donnée par Théo- phraste lui-même. Dans un passage de son Histoire où il énumére diverses plantes médicinales quorum radices colliguntur, il cite lEllébore (3). La racine du Veratrum était une marchandise facile à manipuler, en état de se conserver longtemps et que, par suite, les navires de Massalie pouvaient aisément transporter au loin. Au temps de Théophraste, la république massaliote, gráce à des lois dont Aristote s'était proclamé l’admirateur (4), avait atteint à un haut degré de puissance et de prospérité : elle était devenue la rivale de Carthage. Ses habitants ne devaient pas compter, pour donner aliment à leur activité commerciale, sur les ressources d'un territoire essentiellement infertile. Ils étaient donc obligés d'aller querir, dans les pays de production, les divers objets que ` (1) C'est ce qu'ont pu constater de visu les membres de la Société bota- nique de France qui ont assisté à la session extraordinaire tenue à Barce- lonnette en 1897. — Notons qu'au temps de Théophraste le sol de la Pro- vence était, comme le reste de la Gaule, couvert d'épaisses foréts (Marseille méme avait autour de ses remparts la célèbre forêt sacrée que décrivit Lucain). Cet état de choses déterminait évidemment d'autres conditions clima- tiques, et peut-étre alors le Veratrum album descendait-il beaucoup plus bas que les stations ой nous le trouvons aujourd'hui. (2) Lib. IX, cap. 10, traduction Wimmer. (3) Lib. IV, cap. 5. .(4) П avait écrit sur la république de Marseille un livre qui ne nous est point parvenu. Théophraste s'était lui-méme occupé des lois marseillaises et, dans un ouvrage dont il ne subsiste que des fragments, il citait une disposi- tion de ces lois qui imposait aux femmes de Marseille l'obligation de ne boire que de l'eau. (Ed. Didot, Frag. CXVII.) 42 SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1902. recherchaient les peuples avec lesquels ils étaient entrés en rela- tion. C'est ainsi que le méme Théophraste, en son traité De La- pidibus, mentionne, aprés avoir parlé du charbon de terre, une pierre qu'il nomme ёра pareillement, bien qu'elle fùt incom- bustible, mais parce qu'elle resplendissait au soleil comme un charbon ardent. Cette pierre, que l'on payait fort cher pour en faire des chatons de bague, était, disait-il, apportée de Carthage et de Marseille (1). Pas plus que la racine de Varaire, l'escar- boucle que les Massaliotes livraient à la Grèce n'était extraite de leur sol. Le docteur Hahnemann aurait-il pu sous ce prétexte, et comme il le faisait à propos de l'Ellébore, effacer une seconde fois le nom de Massalia ? Ces considérations suffisent, nous semble-t-il, à démontrer l'inanité des arguments sur lesquels il se fondait pour remplacer, au chapitre de l'Ellébore, le mot pacoauwrns. ll. est certain, d'ail- leurs, que c'est bien ce mot-là qu'avaient lu, sur les manuscrits dont ils se servirent, d'une part Alde Manuce, quand, le premier, il imprima le texte de l'Histoire des plantes, et, de l'autre, Théodore Gaza, lorsque, dans sa traduction, il rendit le terme grec par massilioticus. Et nous pouvons ajouter que tous les manuscrits s'accordent à cet égard, puisque Frédéric Wimmer, qui les a tous collationnés soigneusement, n'a pas invoqué l'au- torité de l'un d'eux pour justifier la leçon paors; il ne s'est appuyé que sur l'opinion d’'Hahnemann (2). La question que nous venons d'examiner n'a pas, nous en con- venons, une bien grande importance; et l'antique renommée de (1) De Lapidibus, 111, 18. (2) Dans une Relatio critica placée en téte de l'édition Didot, Frédéric Wimmer a fait connaitre la source des diverses variantes qu'il a choisies. Pour paoms, il note simplement : « Corr. Hahnemann de elleborismo vete- rum, p. 27; pacoahotns Ald. », rappelant ainsi que l'édition princeps d'Alde Manuce portait, de conformité avec les manuscrits, l'adjectif massaliote. — Bien qu'ici l'argument tiré de la comparaison des manuscrits vienne appuyer notre thèse, puisqu'ils concordent tous et militent en faveur de (e Ellébore massaliote », nous n'hésitons pas à convenir qu'en des questions de nature aussi délicate, l'autorité des manuscrits est précaire, et c'est autre part qu'il faut chercher les solutions. Nous donnons une pleine adhésion aux judicieuses remarques formulées par l'éminent secrétaire général de la Société botanique de France en un litige provoqué par un autre passage de l'Histoire des plantes. Il est hors de doute qu'avant l'invention de l'imprimerie, les copistes qui nous ont transmis les ouvrages anciens n'étaient pastoujours des hommes éclairés, et, comme l'a si bien dit M. Ernest Malinvaud, certains mots « ont ARBRES A CAOUTCHOUC DE L'AMAZONE. 43 HUBER. Massalie ne serait point diminuée, s’il demeurait constant que jamais ses navigateurs n’approvisionnèrent de racines d'Ellébore blanc les rhizotomes et les pharmacopoles de la Gréce. Mais la re- cherche de la vérité et le souci de la justice relèvent et ennoblissent toutes les causes, quelque minime qu'en soit l'intérét. M. Gagnepain, vice-secrétaire, donne lecture de la com- municalion suivante : NOTES SUR LES ARBRES A CAOUTCHOUC DE LA RÉGION DE L'AMAZONE; par M. J. HUBER. Les arbres à caoutchouc n'ont été l'objet d'aucun travail spé- cial d'ensemble depuis la publication d'une Notice de Spruce en 1855 (1). En attendant que je sois à méme de donner une Mono- graphie détaillée des végétaux à caoutchouc, il me semble d'autant plus intéressant de fixer l'opinion sur quelques points importants, que l'attention est plus attirée sur ces plantes dans tous les pays tropicaux. Tout derniérement, M. Ule a fait paraitre une note préliminaire sur les plantes à caoutchouc observées par lui au Rio-Juruä (2); j'ai moi-même publié plusieurs fragments sur ce sujet (3). Le moment est venu de donner un certain nombre de résultats précis. Ils sont relatifs aux genres Hevea, Castilloa, Sapium. 1. Hevea brasiliensis Müller Argov. — Question de nomen- dà embarrasser plus d'une fois les scribes à gages chargés de transcrire des manuscrits d'une lecture souvent difficile, et peu intelligibles. » (Bull. Soc. bot. Fr., session tenue à Hyères, p. cxxr.) Surtout quand il s'agit, comme ici, d'un nom propre, inconnu peut-étre du copiste, le retranchement ou le maintien d'une syllabe serait un fait sans grande portée et qui ne saurait étre tenu pour décisif. (1) Spruce, Note on the India-Rubber of the Amazon (Hooker's Journ. of Botany; Kew Garden's Miscellany, VII, pp. 193-196). (2) E. Ule, Erster Ber. üb. den Verlauf der Kantschuk-Exped. bis zum Beginn des Jahres 1901 (Notizbl. des Kóngl. bot. Gartens und Museums zu Berlin, no 26, III, pp. 111-118, juillet 1901). (3) J. Huber, Boletim do Museu Paraense, 11, pp. 250-253, 1897 ; — Id., NI, pp. 72-87, 1900; — Botan. Centralblatt, LXXVI, 1898; — Revue des cul- tures coloniales, décembre 1899, n° 43. 44 SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1902. clature. — Dans sa brochure intitulée Die Kautschukpflanzen und ihre Kultur, M. Warburg propose d'abandonner le nom de Hevea brasiliensis pour l'arbre à caoutchouc du Pará, pour lui donner celui de Hevea Sieberi Warburg. D'aprés lui, Kunth aurait nommé Siphonia brasiliensis une plante récoltée par Humboldt et Bonpland dans le haut Orénoque ; Müller (d'Argovie) aurait, à tort, identifié avec elle l'espéce récoltée plus tard par Sieber à Рага. En fait, c’est le contraire qui a eu lieu; c’est Kunth qui а eu le tort d'identifier la plante de l'Orénoque avec celle qui a été récoltée à Pará. En examinant avec attention le texte de Kunth (1), on acquiert la certitude que son Siphonia brasiliensis est un malheureux mélange de deux espéces bien distinctes, puisqu'il cite comme synonymes : Siphonia foliis oblongis acuminatis Willd. mscript, Siphonia brasiliensis Willd. in herb., Siphonia spec. brasiliensis Adr. de Jussieu, noms qui appartiennent, sans aucun doute, à l'espéce de Pará. On trouve en note l'indication suivante ` « In specimine brasiliensi a Willdenovio cum cl. Beauvois communicato (inque Museo Lessertiano asservalo), fo- liola mullo minora, subtus pallide viridia (nec albida). » Or j'ai examiné dans l'herbier Delessert cet échantillon authentique qui porte le nom de Siphonia brasiliensis Willd., et je me suis assuré qu'il s'agit bien ici de l'espéce si commune à Рага. Il n'est pas douteux que les échantillons de l'herbier Delessert sont ceux méme qu'a récoltés Sieber en 1790, c'est-à-dire longtemps avant la publication des Nova Genera et non aprés, comme le pense M. Warburg (loc. cit., p. 26, en note), si je le comprends bien. S'étant servi du nom déjà existant de Willdenow, Kunth a donc, malgré les différences notées par lui, identifié son espéce du haut Orénoque avec celle des environs de Pará. S'il avait suivi l'usage maintenant adopté par beaucoup de botanistes, il aurait appelé son espèce Siphonia brasiliensis Willd. mscr. Le Siphonia bra- siliensis dans le sens de Kunth est donc une espèce collective dont le nom ne peut être conservé que pour la plante qui Га porté le plus anciennement. Or c’est celle que Sieber a récoltée à Parä et qu'Hoffmannsegg a communiquée à Willdenow. Du reste, comme les fleurs de la plante du haut Orénoque n'ont jamais été récoltées, toutes les descriptions ultérieures et plus complètes, (1) Kunth, Nova Genera et species, vol. VII, pp. 170 et 171, 1825. HUBER. — ARRRES A CAOUTCHOUC DE L'AMAZONE. 45 notamment celle de Müller (d'Argovie) se rapportent uniquement à la plante de Рага. Il serait contraire au bon sens de conserver à une plante véné- zuélienne à peu prés inconnue le nom de brasiliensis qui a été couramment appliqué, pendant plus d'un demi-siécle, à une plante brésilienne universellement connue. Je propose donc de conser- ver le nom de Hevea brasiliensis Müller Arg. (1) pour l'arbre à caoutchouc des environs de Рага et de changer celui de la plante de l'Orénoque, qu'il y aurait probablement lieu de nommer Hevea Kunthiana (Baillon) Huber (2). L'AIRE GÉOGRAPHIQUE DE L’Hevea brasiliensis, dans le sens que nous venons d'établir, est beaucoup plus étendue qu'on ne le pensait Jadis. En 1900 encore, M. Warburg ne le signalait que dans le bas Amazone. Dans son rapport de 1901, M. Ule l'indique dans le bas Rio Juruá. Je l'ai trouvé, en janvier 1899, bien plus à ГУУ. dans le bas Javary, où il est trés fréquent. Il ү est la source principale, sinon exclusive, de la gomme élastique de bonne qualité. Divers témoignages permettent de croire que l Hevea bra- siliensis est répandu sur toute la partie méridionale de la plaine de l'Amazone, depuis son embouchure jusqu'à ses affluents péru- viens. Je ne l'ai pas observé moi-même au N. de l’ Amazone; mais, d'aprés des renseignements dignes de foi, cette espéce existerait aussi le long de plusieurs affluents septentrionaux du bas Ama- zone (3). : LES VARIÉTÉS DE L'Hevea brasiliensis. — M. Ule a, le premier, je crois, distingué deux variétés de (Here brasiliensis, fondées surtout sur la grandeur et la forme des feuilles et sur la ramifica- tion plus ou moins serrée de l'arbre. Pendant quelque temps, j'ai cru moi-méme à deux espéces bien tranchées; mais la compa- raison de centaines d'individus m'a convaincu que la variabilité (1) Comme Müller (De Candolle, Prodromus, XV, 2, p. 718) cite aussi les échantillons de l'Orénoque, on devrait écrire Hevea brasiliensis Müll. Arg. pro parte; mais il me semble bien pourtant que la diagnose et la description se rapportent exclusivement à la plante brésilienne. (2) Nayant pas à ma disposition le travail de Baillon (Adansonia, 1863-64, p. 285), je ne suis pas eertain que ce botaniste n'ait compris que les échan- tillons du haut Orénoque et qu'il n'ait pas englobé ceux de Pará sous le nom de Siphonia Kunthiana. (3) Pour plus de détails, voy. J. Huber, in Revue des cultures coloniales, X, 1902, p. 99. 46 SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1902. en est telle qu’il est impossible d’y distinguer deux variétés. Les termes angustifolia et latifolia adoptés par M. Ule peuvent cependant rendre service en désignant les extrémes d'une série de variations. Mes idées sur la variabilité de l Hevea brasiliensis n'ont pas seulement pour point de départ les observations dans la nature vierge, mais aussi des cultures dans notre Jardin bota- nique de Pará. Les caractéres qui m'avaient frappé d'abord, et qui ont décidé M. Ule, sont si inconstants sur un méme individu que je n'y puis plus voir que des variations dépendant immédia- tement des conditions du milieu, et susceptibles de passer d'une forme à une autre, d'une saison à la saison suivante. Les ouvriers qui exploitent le caoutchouc dans le bas Amazone, distinguent couramment deux sortes d'Hevea donnant de bon caoutchouc, la Seringuiera blanca (blanche) et la S. preta (noire). Je puis assurer, d'aprés mes propres observations, que les Se- ringuieras prelas sont tout simplement les exemplaires 4' Hevea brasiliensis qui se sont développés à l'intérieur de la forét et dont le tronc, toujours humide, soustrait à l’action de la lu- miére directe, а une écorce plus tendre et se couvre de Lichens noirs et de Jungermanniées. L'insolation directe étant nuisible à la production du latex et le tronc de la S. prela étant en général plus élancé, on comprend la préférence que lui accordent les exploiteurs de caoutchouc. 2. Hevea guyanensis Aublet. — Cette espèce guyanaise, la premiére qui ait été décrite, n'avait pas encore été signalée dans la région de l'Amazone, bien que sa présence y ейі éié soup- connée (1). Je l'ai constatée avec certitude еп 1900, dans la ré- gion des canaux de Breves (Rio Aramá). L'arbre y est assez répandu, moins pourtant que l'Hevea brasiliensis. Il se reconnait de loin à son port et à la disposition de ses feuilles. La couronne est relativement petite, en général plus dense et plus compacte que celle de Н. brasiliensis, et les feuilles, d'un vert foncé, ont les folioles dressées presque verticalement dans l'air, tandis que celles de ГА. brasiliensis sont descendantes. La gouttière for- mée par l'extrémité de la nervure. médiane est longue et pointue dans РА. brasiliensis; elle est courte et obtuse, parfois nulle (1) Flora brasiliensis, Euphorbiacew, p. 304. HUBER. — ARBRES A CAOUTCHOUC DE L'AMAZONE. 41 dans H. guyanensis; les folioles sont toujours plus ou moins obovées, plus coriaces que celles de l'H. brasiliensis; desséchées, elles présentent, à leur face supérieure, un reflet bleuátre carac- téristique. Ajoutons encore que sur les feuilles complétement développées d'H. guyanensis, les glandes caractéristiques du sommet du pétiole s'oblitérent complétement, tandis qu'elles de- meurent toujours bien visibles dans 1° H. brasiliensis. Le latex de PH. guyanensis est jaunâtre et fournit un caout- chouc peu estimé; on l'exploite peu. Je n'ai rencontré jusqu'à présent TH. guyanensis que dans la région basse à W. et au N. de Marajó; il y occupe des terrains périodiquement inondés. 3. Hevea Spruceana Müller Argov. — Il y a trois ans (1) que jai identifié cette espèce. J'ai pu ajouter en méme temps que, contrairement à l'opinion reçue, l Hevea Spruceana ne paraissait pas être exploité pour l'extraction du caoutchouc. Si, comme l'assure M. Ule, son latex est mélangé parfois à celui de ГА. bra- siliensis, c'est au grand détriment de ce dernier qui fournirait de la sorte un produit trés inférieur appelé « caoutchouc pourri ». L'aire d'extension de ГН. Spruceana est plus vaste aussi qu'on ne le croyait jusqu'ici. Des renseignements positifs me font penser qu'on le trouve jusqu'au pied des Andes, au moins le long de la rive droite de l'Amazone. Ап contraire, il manque aux environs de Pará, ainsi que dans tout le pays entre le Rio Tocantins et la cóte atlantique, sans doute parce qu'il n'y trouve pas les lacs peu profonds et les lisiéres de campos qui sont ses stations les plus favorables. 4. Hevea lutea Müller Argov. — Spruce, qui a découvert cette espéce à l'embouchure du Rio Uaupés dans le Rio Negro, l'in- dique comme fournissant un caoutchouc de bonne qualité. J'ai rencontré, sur les bords du Rio Ucayali et de ses affluents, une espèce que je n'hésite pas à rapprocher de l'Hevea lutea, bien que j'y voie, pour le moment du moins, une variété distincte. C'est le Siringa amarilla, plus rarement Siringa del Corro des Péruviens. Le Siringa amarilla est un grand arbre élancé de la (1) Boletim do Museu Paraense, M, pp. 252 et 506, 1897. 48 SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1902. forêt de terre ferme concordant bien avec la description de PH. lutea (Prodromus, XV, 2, р. 719). Ce qui m'améne pourtant à le considérer, pour le moment, comme une variété dislincte, c'est le fait que les folioles sont relativement plus étroites et contrac- tées, au moins à partir du milieu de leur longueur, en un coin qui s'atténue insensiblement jusqu'au pétiolule. Voici la diagnose de la nouvelle variété y. cuneata : foliolis longe distincteque cuneatis et in peliolulum sensim angustatis. Il est possible que cette variété soit identique avec le Hevea spec., que M. Ule signale au Juruá, sous le nom d'7tauba com- casca vermelha (loc. cit., p. 114), arbre qui se trouverait aussi sur la terre ferme, en dehors de la zone des inondations. 9. Hevea viridis Huber spec. nov. — Cet Hevea, qui me parait nouveau pour la science, vient assez abondamment dans les foréts marécageuses, surtout sur les bords du Rio Janayaeu, affluent du Huallaga. C'est le Puca-Siringa des indigènes. Arbre de 20 métres de. hauteur, à écorce gris rougeátre parsemée de verrues carac- téristiques, il se distingue des aulres espéces d'Hevea par ses feuilles tendres, presque herbacées, également vertes sur les deux faces; à l'état sec, elles sont méme plus brillantes en dessous qu'au-dessus. Les feuilles d'un exemplaire jeune que j'ai en her- bier ont de plus des pétiolules assez épais (2,5 millim.) et courts (à peine 1 cent.) par rapport aux folioles qui atteignent 30 cent. et plus de longueur sur 8 à 10 de largeur. Les folioles sont ter- minées par une pointe assez longue et étroite, mais franchement obtuse. П y a au sommet du pétiole deux glandes, en forme de mamelons peu élevés, à surface glandulaire petite et peu enfoncée dans le sommet des mamelons. Diagnose : Hevea viridis Huber. — Foliis glaberrimis subher- baceis utrinque læte viridibus nitidis, oblongo-obovatis vel ellip- ticis, basi acutis, apice longiuscule obtuseque acuminatis, biglan- dulosis. L'Hevea viridis vit exactement dans les mémes stations que l'H. brasiliensis, c'est-à-dire. dans les endroits marécageux, inondés l'hiver. 6. Castilloa elastica Cervantes. — Dès 1899, j'ai signalé le Caslilloa elastica comme fournissant le caoutchouc qui est exporté HUBER. — ARBRES A CAOUTCHOUC DE L'AMAZONE. 49 de la région de l'Amazone sous le nom péruvien de Gaucho (1). J'ai fait remarquer que cet arbre, désigné sous le même nom que son produit, n'existe pas seulement au Pérou, mais qu'il est exploité depuis quelques années dans presque toute l'Amazonie, du pied des Andes jusqu'au Rio Tocantins. Les renseignements commerciaux que j'ai recueillis permettent d'assurer que le Cas- lilloa elastica existe le long de tous les affluents importants de lAmazone; il occupe donc la plus grande partie de l'aire des Hevea dans l'Amazonie. S'il ne se trouve pas avec eux dans le bas Amazone, c'est parce que, en sa qualité d'arbre des foréts de terre ferme, il est exclu de districts étendus occupés sans inter- ruption par des foréts marécageuses. 7. Sapium. — П y a quelques années seulement que l'attention a été appelée sur les Euphorbiacées du genre Sapium comme fournissant de bon caoutchouc, notamment en Colombie. Dans le bas Amazone, je connais deux variétés de Sapiùm biglandulosum Müller Argov., toutes deux arborescentes. Elles ne donnent lieu, jusqu'à présent, à aucune exploitation dans la basse Amazonie et les expériences que j'ai faites sur leur latex m'ont donné des ré- sultats peu encourageants. Dans les vallées du Rio Ucalayi et du Rio Huallaga, j'ai ren- contré, sur les alluvions récentes des riviéres, trois formes de Sa- pium; deux d'entre elles appartiennent au groupe spécifique du S. biglandulosum, la troisième est une espèce distincte qui me parait nouvelle. Sapium Mann Huber spec. nov. — Stipulis late ovatis acu- tis, foliis longiuscule petiolatis, petiolis teretibus supra leviter canaliculatis (siccis longitudinaliter valde rugosis), infra medium facie ventrali spurie biglandulosis, limbo coriaceo exacte ellip- tico basi apiceque rotundato vel apice obtusiusculo vel leviter emarginalo, margine integerrimo vel leviter undulato, supra nitido subtus opaco, costis seeundariis utrinque 15-20 ad margi- nem excurrentibus ibique arcuatis, minoribus intersectis ; brac- leis masculinis inferioribus trifloris triangularibus vel semiorbi- (1) Revue des cultures coloniales, n* 42, décembre 1899; Bol. do Museu Paraense, ПІ, pp. 72-87 ; 1900. | To ELA (SÉANCES) 4 Mo. Bot. Garden 1964. 50 SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1902. cularibus glandulis magnis obovatis vel leviter reniformibus, calyce masculino bifido. Fructu (haud plane maturo) globoso vel leviter piriformi, seminibus rugosis. Arbor alta (20 metr.) cortice griseo lævigato ; rami validi, ra- muli petiolique satis graciles nigrescentes. Petioli 3-5 centim.; sepissime 4 cent. longi; limbus 10-12 cent., rarius ad 8 vel ad 15 cent. longus, medio longitudinis 5-7 cent. sepissime 6 cent. latas. Capsula (vel bacca?) immatura 8 mill. diametro metiente. Hab. in silvis recentioribus ad fluvium Ucayali; leg. J. Huber, nov. 1898. Je dédie cette espéce à mon ami et compagnon de voyage, le D' Ed. Marmier, quia pris une part active à la découverte de cette espèce et de bien d'autres que nous avons recueillies au cours du méme vovage. Ce Sapium est peut-être celui que signale M. Ule comme étant connu au Juruá, sous le nom de Seringeirana (sic) com casca preta et dont le produit serait mélangé avec celui de l'Hevea bra- siliensis. Suivant M. Ule, cette espèce aurait des feuilles ellip- tiques et arrondies. AUTRES ARBRES A CAOUTCHOUC de moindre importance. HANCORNIA speciosa Gomez. — Malgré ce qu'en pensent cer- tains auteurs, cet arbre existe dans le bas Amazone, mais il n'y est guère exploité. П est assez commun le long de la côte E. de Marajo et je l'ai trouvé aussi sur le continent, en face de cette ile, prés de la ville de Mosquiero. On en utilise le latex en amont du confluent du Tocantins et de l'Araguaya, où le commerce en aurait pris une certaine importance ; mais cette région n'appartient plus à l'Amazonie proprement dite. LE Taruru. — Je n'ai pas eu l'occasion de voir cet arbre par- fois cité comme producteur de caoutchouc. Il fournirait, suivant M. Ule, un produit de deuxiéme qualité. SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1902. 51 M. le Secrétaire général annonce que, par décision de la Commission du Dulletin remettant en vigueur d'anciennes prescriptions du Règlement, les auteurs des communications orales devront, dans la séance méme ой celles-ci sont faites, remettre leurs manuscrits ainsi que les clichés afférents, s'il y en a, aux mains des secrétaires; faute de s'y conformer, l'auteur perdrait son tour d'insertion. M. Malinvaud espère qu'à l’aide de l'application stricte de ce Règlement, le compte rendu des séances de chaque mois pourra paraitre à la fin du mois suivant. SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1902. PRÉSIDENCE DE M. HUA, VICE-PRÉSIDENT. M. Guérin, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 14 février, dont la rédaction est adoptée. M. le Président а le regret d'annoncer à la Société la perte d'un de ses membres, M. Émile-Victor Mussat, profes- seur à l'École nationale d'agriculture de Grignon et ancien vice-président de la Société nationale d'Horticulture de France, décédé le 90 février 1902 à Paris; il était âgé de soixante-huit ans. M. le Président retrace en quelques mots la carrière, tout entière consacrée à l'enseignement, et les titres scientifiques du défunt; M. Perrot rend aussi un hommage ému à la mé- moire de ce regretté confrère : Qu'il me soit permis, ajoute M. Perrot, comme secrétaire général de la Commission d'organisation et du Bureau permanent du Congrès inter- 52 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1902. national de Botanique de 1900, de rappeler que, dans la période de préparation de ce Congrès, M. Mussat rendit les plus grands services en réussissant à aplanir de graves difficultés, grâce aux qualités de douceur et de persuasion dont il était doué et par lesquelles il avait su gagner l'affection dévouée de tous ceux qui l'ont approché. Je suis sûr d’être l'interprète de tous les membres du Bureau encore actuellement en fonction en exprimant ici le sentiment commun d'affliction profonde ressenti par chacun de nous à la nouvelle de la disparition si rapide de cet aimable et distingué confrère. M. le Président annonce une présentation nouvelle et pro- clame membre de la Société : M. LECHEVALIER (Paul), libraire, rue Racine, 23, présenté dans la précédente séance par MM. Paul Klincksieck et Malinvaud. Dons faits à la Société : Burnat, Flore des Alpes maritimes, vol. ПІ, 2° partie. Church (A.-H.), On the Relation of Phyllotaxis to Mechanical Laws, part. IT. Coincy (de), Revision des espéces critiques du genre Echium. Gandoger, Les Linaria de la Péninsule ibérique. Janczewski (V. de), Notes sur le Ribes triste Pall. Maguin, Archives de la flore jurassienne, n° 20. Ravay et Bonnet, Les effets de la foudre et de la gélivure. D* Trabut, La caprification en Algérie. Annales du Musée du Congo. Botanique, sér. IV: Flore du Katanga, par M. de Wildeman. Acta Societatis pro fauna et flora fennica, vol. XX. Meddelanden af Societas pro fauna et flora fennica, 1900-1901. M. Fernand Camus présente un échantillon, destiné à l'herbier de la Société, de l'Adelanthus decipiens (Hook.) Mitten, Hépatique nouvelle pour la France, qu'il a trouvée près de Landerneau (Finistère). Cette plante, qui parait avoir son aire principale de dispersion dans la zone chaude (Andes de Ecuador, Cuba, Sainte-Hélène, Fernando-Po), remonte FLICHE. — ÉPIPHYTISME DU POLYPODIUM VULGARE. 58 sur les côtes atlantiques de l'Europe; pendant longtemps elle n'était connue que des Iles Britanniques, où d'ailleurs elle est rare; récemment on l'a signalée sur les côtes de Norvège. M. Buchet, vice-secrétaire, donne lecture de la communi- сайоп suivante : NOTE SUR L'ÉPIPHYTISME DU POLYPODIUM VULGARE ES par M. Р. FLICHE. Dans le remarquable ouvrage qu'il a fait paraitre, en 1898, sur la géographie botanique (1), le professeur A.-F.-W. Schimper, aprés avoir exposé, avec la sagacité et la précision qui donnent un si haut intérêt à son livre, les conditions d'existence des épiphytes et indiqué leur distribution à la surface du globe, faisait observer que, sur notre continent et dans tous les pays de climats analogues, il n'y a pas de plantes vasculaires présentant ce mode d'existence, que, seuls, des Algues, des Lichens et des Mousses pouvaient s'en accommoder; il attribue cette possibilité, pour elles, à la faculté qu'ont ces plantes de pouvoir vivre durant des mois, à l’état de dessiceation, à l'air libre, sans périr, de résister ainsi aux longues sécheresses, à celles, en particulier, qu'entrainent les gelées d'hiver. Il fait observer en outre que, malgré cette faculté, les plantes en question sont plus abondantes à proximité du sol et dans les stations où l'atmosphére est trés humide que dans les conditions inverses. Il ajoute, avec raison, qu'il ne faut pas considérer comme des épiphytes les plantes qui s'installent dans le terreau accumulé, parfois, au point de rencontre de plusieurs grosses branches et surtout dans les arbres dont le bois est atteint de décomposition, plantes qui sont particuliérement communes, pour cette raison, sur les tétards de Saules, dont nous devons des Florules, en par- ticulier, à MM. Magnin et Gagnepain. Toutes ces assertions de Schimper sont parfaitement exactes ; toutefois nous avons une plante vaseulaire qui, en France, en Corse et en Algérie, peut vivre à l'état de parfait épiphytisme et méme trés abondamment, dans de certaines conditions; c'est une (1) Pflanzengeographie auf physiologischen Grundlage, 1898. 5b SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1902. Fougère bien connue de tous les botanistes, le Polypodium vul- gare L. Cette espèce, une des plus communes chez nous parmi celles de sa classe, se trouve habituellement sur les rochers, les gros blocs, les couvrant parfois, comme le fait observer Kirschleger (1) avec son exactitude ordinaire; on la trouve aussi sur les vieux murs qui constituent une station artificielle. identique, enfin assez fré- quemment au pied des vieux arbres, sur la partie inférieure dela lige et sur les naissances des grosses racines, ce qui biologique- ment constitue un support de méme nature. Enfin on l'a signalée aussi quelquefois sur des tiges d'arbres, sans insister suffisamment sur les conditions dans lesquelles la plante s'y trouvait. C'est ainsi que Kirschleger dit que, dans sa circonscription florale, on la trouve sur les troncs d'arbres, sans spécifier s’il s’agit de sujets sur pied ou de ces arbres tombés sous l'effort du vent qui pour- rissaient, en si grande quantité, sur le sol des forêts des Hautes Vosges, vers le centre de la chaine, avant l'époque, relativement récente, où l'amélioration des voies de vidange a permis d'enlever tous les bois utilisables. Dans d'autres localités, on a indiqué, au contraire, d'une facon positive, que le P. vulgare se trouvait sur des arbres, debout et vivants. C'est ce que j'ai fait en 1889 pour une localité corse (2). ùn 1893 (3), M. Corbière a fourni une indication semblable pour la Normandie; enfin, tout récemment, le Catalogue de la flore des ` Ardennes de A. СаПау contient une mention analogue (4). Je dois ajouter que ces diverses indications, y compris la mienne, étaient encore insuffisantes, pour bien préciser les conditions d'existence de la Fougère sur les arbres, pour montrer s'il s'agis- sait bien réellement d'épiphytisme ou de faits tels que ceux rap- pelés plus haut, la présence par exemple de plantes vasculaires sur les tètards. Je suis même fort porté à penser qu'il en est ainsi pour l'assertion de Callay. Je ne connais pas tout le département des Ardennes, mais je l'ai habité; j'en ai exploré botaniquement (1) Flore d'Alsace, 11, 384. Sent sur la flore de Corse (Bull. Soc. bot. de France, XXXVI, 1889, p. 966). (9) Flore de la Normandie. (4) Catalogue raisonné et descriptif des plantes vasculaires du dépar- tement des Ardennes. Charleville, 1900, p. 440. FLICHE. — ÉPIPHYTISME DU POLYPODIUM VULGARE. 50 -une partie avec le plus grand soin, et je ne me rappelle pas avoir constaté un seul eas d'épiphytisme vrai du P. vulgare. J'en ai au contraire rencontré des exemples importants en Nor- mandie, en Corse, en Algérie. De plus, j'ai eu occasion de faire des expériences qui montrent comment cette plante vasculaire peut êlre épiphyte, en des pays où, d'une facon générale, ce genre de vie est interdit aux végétaux de méme structure. Il me semble, par suite, de quelque intérét d'exposer ici l'ensemble de mes observations sur l’épiphytisme du P. vulgare, sur sa résistance à la dessiccation, d'en tirer des conclusions relatives aux causes qui lui permettent l'épiphvtisme et font que celui-ci s'observe abon- damment en certaines localités, alors qu'il fait défaut ailleurs. La premiére fois que j'ai vu ce Polypode affecter ce genre de vie élait, il y a longtemps déjà, dans le Cotentin, où, à Cherbourg notamment, il couvrait de longues trainées, du côté le plus exposé à l'humidité, le tronc des Ormes qui bordaient la route d'Equeurdreville au long du mur de l'arsenal. Sa distribution sur ces arbres était celle du plus franc épiphytisme; il était acero- ché à l'écorce, exactement comme le font, en pareille occurrence, les Mousses, les lHépatiques et les Lichens, de la base de la tige à la cime. Je l'ai observé également sur d'autres végétaux, ainsi sur une Épine blanche au bord de la route de Valognes. Ma seconde observation a été faite en 1888 en Corse, comme je viens dele dire, dans la vallée du Liamone, aux environs de Vico (1), dans la forêt de cette commune, au canton de Nesa, d'une contenance de 25 hectares; le P. vulgare s'y trouvait aussi, à l’état d'épiphytisme, sur des Chénes Yeuses et abondamment. L'arbre support montre que le climat, dans la localité, est encore chaud ou à tout le moins très tempéré. D'autres espèces, telles qu' Erica arborea, Arbutus Unedo, Cytisus triflorus, confirment cette déduc- tion, mais le climat n'est pas sec; beaucoup de plantes amies de la fraicheur accompagnent, en effet, les précédentes, Geranium Robertianum, G. lucidum, Cyclamen, Sanicula europea et sur- (1) Lors de la session de la Société botanique en Corse, au printemps đe 1901, M. R. Maire, chef de travaux à la Faculté des sciences de Nancy, a bien voulu, sur ma demande, porter son attention sur le fait étudié ici et il m'a signalé le P. vulgare à l'état d'épiphytisme, en Corse, sur Chêne Yeuse, au- dessus de Cristinacce, à l'Uomo di Cagno (abondant), à Zonzo; sur Chátai- gnier et sur Aune à Zonzo; je le remercie de ces précieux renseignements. 56 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1902. tout quantité de Fougères de stations fraiches, Asplenium Adian- tum-nigrum, Aspidium aculeatum, Polystichum Filiz-mas. En Algérie, j'ai observé le Pol. vulgare, à l'état d'épiphytisme, dans la Haute Kabylie et dans la forét de l'Edough. La première localité se trouve dans un vallon arrosé par un cours d'eau, un peu avant d'arriver à la maison forestière d'Yacouren, en venant d'Asazga. La forêt qui le couvre est constituée par trois espèces de Chénes, le Quercus Suber encore assez commun, le Q. Mir- beckii abondant, le Q. castaneæfolia plus rare. On trouve aussi l'hybride considéré d'abord comme espèce légitime et nommé Q. Fonlanesu. La présence du Liége, bien qu'il devienne moins commun qu'aux environs d'Asazga, montre quele climat est encore chaud ; mais celle d'un certain nombre de plantes amies de la fraicheur ‚ Ajuga replans, Ranunculus Flammula, Viola silvestris, Hypericum repens, Selaginella denticulata, Osmunda regalis, Aspidium Filix-fæmina abondants, montre que le climat est hu- mide en méme temps qu'il est très tempéré. Le Polypodium vul- gare qui, plus bas, se trouve exclusivement sur des roches de grés, est ici trés abondant en épiphyte sur quelques arbres. Dans l'Edough, j'ai vu le P. vulgare sur les Chénes(Q. Mirbeckii). Le climat est encore chaud, bien que l'altitude soit déjà forte; ia présence et la très bonne croissance d’un certain nombre d'espèces méditerranéennes le prouvent. Ainsi Quercus Suber abondant, Arbutus Unedo, Erica arborea, Myrtus communis, Laurus nobilis, l'abondance de ce dernier, le beau développement qu'il prend, on peut en dire autant du Lierre, Hedera Helix, montrent que la lo- calité est, en méme temps, fraiche,au pointde vue de l'humidité; aussi y a-t-il abondance de Fougères variées, en dehors méme du Pteris aquilina, ainsi : Aspidium Filix-fœmina, A. aculeatum, Asplenium Trichomanes, A. Adiantum-nigrum, Scolopendrium officinarum, Grammitis leptophylla, Osmunda regalis. D'ailleurs il y a de l'eau courante dans les vallons et, le 16 juin 1891, j'y ai vu un brouillard intense. En dehors de ces observations personnelles et de celles que j'ai citées plus haut, pour la France, je trouve le P. vulgare indiqué aussi sur les vieux arbres en Italie, sans grands détails, il est vrai; mais le fait que cette station est donnée comme normale semble prouver qu'il s'agit bien d'épiphytisme, et non de la présence acci- FLICHE. — ÉPIPHYTISME DU POLYPODIUM VULGARE. pi dentelle de l'espéce sur le terreau accumulé dans quelque cavité d'un arbre dépérissant ou d'un tétard (1). On voit que toutes les localités où le P. vulgare vit en éópiphyte ont un caractére commun, un elimat tempéré et frais, sans longs hiverset sans grandes sécheresses. Ces conditions, à elles seules, ne suffisent pas à expliquer cet épiphytisme exceptionnel. J'aurai à y revenir en terminant celte Note. Auparavant je dois relater des observations que j'ai faites relativement à la résistance du P. vul- gare à la dessiccation. La résistance que certaines Cryptogames vasculaires peuvent opposer à la dessiecation et les causes qui peuvent amener cette résistance ont déjà été l'objet des études de quelques botanistes, de . MM. Bureau et Borzi notamment, mais le P. vulgare n'a pas été, que je sache, l'objet de recherches de cette nature; cela peut don- ner quelque intérét à l'expérience que je vais relater, d'autant plus qu'elle se rapproche beaucoup, tout en les exagérant, des condi- tions dans lesquelles, soit еп hiver, soit en été, cette Fougére peut avoir, dans le nord-est dela France, à supporter des périodes plus ou moins longues de sécheresse; puisqu'il s’est agi, moins de l'exposition de l'individu mis en expérience à une température plus ou moins élevée, que de son abandon pendant un temps assez long à l'air libre, dans une atmosphére séche, sans aucun arro- sement, Le 28 mai 1888, je recueille prés de la Pierre d'Appel, dans les environs de Raon-l'Etape (Vosges), sur des roches de grès vos- gien, des pieds de Polypodium vulgare; ils sont beaux, bien qu'ils aient subi jusqu'alors une longue période de sécheresse. Je les mets sécher, arrachés, dans mon appartement. Le 11 aoüt, je prends un de ces pieds, portant deux frondes, je le plante dans la terre trés séche, et j'arrose trés légérement au pulvérisateur. La plante a été de plus en plus arrosée, puis soumise à un arrosage normal. Le 2 septembre, non seulement les frondes n'ont pas repris vie, et sont évidemment mortes, mais le rhizome n'a donné aucune production nouvelle au-dessus du sol. Je m'absente et, à mon retour, le 18 octobre, je trouve une belle fronde, compléte- ment développée; elle a commencé à se montrer, d'aprés ce qui (1) Depuis la rédaction de cette Note, M. R. Zeiller m'a signalé aussi l'abon- dance du P vulgare sur les Chàtaigniers aux environs de Pau. 58 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1902. m'a été dit, huit jours aprés mon départ, et avait atteint sa taille aprés un nouveau délai de huit jours; au printemps suivant, la Fougère a donné successivement trois nouvelles frondes, mais lorsqu'on a mis fin à l'expérience, le 12 août, aucune n'avait pro- duit de sporanges. Comme on le voit, il résulte de ce qui vient d’être exposé, qu'un pied de Polypodium vulgare a pu être soumis pendant soixante- quatorze jours de printemps et d'été à la dessiecation à l'air libre, en dehors de son support normal, sans avoir perdu la vie, qu'il a pu ensuite, planté et arrosé, donner une nouvelle fronde au bout de vingt-huit jours, que celle-ci s'est trés bien développée et que le pied, nullement affaibli, a eu, l'année suivante, une végétation parfaitement normale, à la formation près des sporanges, dont la non-production a pu étre due à une autre cause. Si probante parüt cette expérience, j'ai voulu étudier le sujet à nouveau; dans mes notes, je n'avais pas indiqué à quel état se trouvait le rhizome, au moment où, aprés l'avoir laissé à l'air libre durant un certain temps, je l'avais planté et arrosé. Or, bien que, d'aprés la structure de cet organe, il me semblàt qu'il avait dà perdre une quantité d'eau considérable, encore était-il bon de vérifier ce fait par expérience. De plus il était bon de faire varier la durée entre la récolte des pieds de Foug?re et le moment ou ils seraient plantés à nouveau, pour voir si ces variations exerceraient une influence sur la rapidité ауес laquelle la plante reprendrait la vie active, et sur la vigueur aussi qu'elle montrerait dans ses nouvelles productions. En conséquence, j'ai récolté, le 7 mai 1901, aux Bordes, à peu de distance de la route de Theil sur Vanne (département de l'Yonne), un certain nombre de pieds de Polypodium vulgare, et je les mis sécher à l'air libre à sept heures et demie du soir. La plante entrait seulement en végétation; les pieds recueillis crois- saient sur des roches de grés siliceux, leurs rhizomes et leurs racines plongeaient dans un tapis de Mousses, de Lichens, et dans le terreau, qui se forme en pareil cas, sans que jamais les racines fussent logées dans les fentes, d'ailleurs fort rares, de la roche. À mesure que les rhizomes s’accroissent par leur partie antérieure, ils se détruisent par leur partie postérieure; le bourgeon terminal est assez fréquemment couvert de poils rameux ; mais, en dehors de cette protection médiocre, et qui le devient encore plus en dessous FLICHE. — ÉPIPHYTISME DU POLYPODIUM VULGARE. 59 du bourgeon, le rhizome, qui est de consistance assez charnue et fragile, ne présente, dans sa structure, soit macroscopique, soit microscopique, rien qui lui soit une protection contre la dessiccation et, de fait, dès le lendemain de la récolte, ces or- ganes, sur les plantes en expérience, sont déjà fortement dessé- chés aux endroits où ils ont été rompus et, le 22 mai, après une période séche et assez chaude, ils présentaient tous les signes d'une dessiccation aussi complète qu'elle peut être pour des organes végétaux abandonnés à l'air libre. 5i donc ils reprennent la vie active, cela est dà, comme chez les Mousses et certaines Algues, non à des dispositions qui empéchent les cellules de perdre leur eau, mais à des propriétés spéciales de leur proto- plasme. Ce méme 22 mai, à huit heures et demie du matin, j'ai planté un de ces rhizomes, en laissant sa surface dorsale à peu prés découverte, et je le traite comme j'ai fait de celui de l'expérience précédente. Dés le 24 mai, alors que les feuilles sont restées dessé- chées, les rhizomes ont repris, avec leur turgescence, toutes les apparences de la vie aetive. Le 51 mai, on voit apparaitre, sur une des branches du rhizome, un bourrelet, rudiment d'une nouvelle fronde; le méme jour, une des anciennes se détache, laissant une cicatrice fraiche, trés nette, absolument telle qu'on en voit, en pareil cas, sur des pieds normaux, dans la nature. Le 4 juin, un nouveau bourrelet se produit. Le 5 juin, on voit trés nettement les rachis et pinnules de la fronde produite par le développement du premier bourrelet, bien que le tout soit encore enroulé. Durant toute la période pendant laquelle se sont passés les phénoménes que je viens de décrire, le temps a été trés sec, la température élevée, supérieure à la moyenne habituelle de la saison. Le 27 juin, de retour aprés une absence d'une semaine, je constate le développement de deux nouvelles frondes trés gréles, et le 1* juillet on voit apparaitre des sores sur la grande fronde formée la première. Le 28 juillet, le second bourrelet commence à évoluer en une nouvelle fronde, au moins aussi forte que la première; enfin le 22 novembre, lorsque je mets fin à l'expérience, le rhizome présente huit frondes dont deux sont de taille normale, abondamment pourvues de sores normaux; ceux de la seconde fronde sont peut-être un peu plus beaux que ceux de la première. Le 4” août 1901, je plante, par un temps humide, dans un 60 SÉANCE DU 98 FÉVRIER 1909. autre vase, deux fragments de rhizomes, provenant de la mème récolte; ils sont naturellement très secs, très fragiles, mais leur extrémité antérieure a gardé sa couleur verte. Je les traite comme celui de l'expérience précédente. Le 3 août, ils ont repris leur turgescence, avec toutes les apparences de la vie active; le 4 août, ils ont subi un accident et ont été replantés, à nouveau, sans mon intervention; je les laisse dans cet état. Les frondes que portent les deux fragments tombent successivement les 13 et 16 aoüt, en laissant des cicatrices trés nettes, vertes, fraîches, avec toutes les apparences de la vie; mais l'extrémité antérieure du rhizome qui était bien verte n'a pas tardé à présenter une trés petite tache brune, peut-étre le résultat d'une blessure, lors de l'accident sur- venu. Cette tache s'étend lentement, progressivement. Le 4 sep- tembre, alors que je dois cesser de surveiller l'expérience, par suite d'une absence, la vie semble presque éteinte et la plante est complétement morte, sans avoir produit de fronde, à mon retour. De cette expérience, il semblerait résulter qu'aprés une pé- riode de quatre-vingt-cinq jours, pendant laquelle les sujets mis en expérience ont été soumis à la dessiccalion à l'air libre, les rhizomes de P. vulgare n'avaient pas encore perdu la vie, mais qu'ils étaient assez affaiblis pour succomber, au bout d'un peu plus d'un mois, sans avoir donné de nouvelles frondes. Mais, comme je l'ai fait observer, l'expérience reste douteuse, à cause de l'aecident survenu aux plantes dés.le début. А raison du doute planant ainsi sur cette expérience, pour voir également si, au bout d'un laps de temps plus grand encore que quatre-vingt-einq jours, un rhizome était susceptible de donner de nouvelles frondes, j'en ai fait une nouvelle qui a commencé le 7 septembre. Cette fois, j'ai opéré, à la campagne, à proximité de l'endroit ou les Fougéres avaient été récoltées, j'ai planté les rhizomes dans un vase qui a été placé dans un jardin, au pied d'un mur, à l'exposition du nord, soumis à toutes les actions atmosphériques, c'est-à-dire que, à partir de la plantation, les rosées et surtout les pluies ayant été incessantes, il n'a plus été fait d'arrosages en dehors de ceux des deux premiers jours exé- cutés comme il a été dit pour les deux expériences précédentes. Dés le 8, les rhizomes, au nombre de deux, avaient repris leur tur- gescence; le 10, aprés un violent orage, on constate de méme 1а turgescence; de plus, les extrémités antérieures sont bien vertes FLICHE. — ÉPIPHYTISME DU POLYPODIUM VULGARE. 61 et ont toutes les apparences de la vie; le 21 et le 24 septembre, deux frondes, que portaient ces rhizomes au moment de la récolte, se sont détachées, en laissant des cicatrices trés nettes et vertes. Le 24 septembre pour le plus grand rhizome, le 1° octobre pour le plus petit, il s'est formé, sur la partie verte, un mamelon également vert, rudiment d'une nouvelle fronde; le 9 octobre, quand j'ai quitté la campagne, ils s'étaient sensiblement accrus. Depuis ils ont continué à se développer, mais les vents froids et secs de la fin du mois, surtout les températures, très basses pour la saison, qui ont suivi, ont mis fin à l'expérience, et le 10 no- vembre il m'a été écrit qu'il n'y avait plus à espérer aucun déve- loppement plus fort que celui constaté auparavant. Bien que les frondes soient restées trés rudimentaires, il ré- sulte de cette expérience que, aprés 113 jours de dessiccation à l'air libre, les rhizomes avaient encore pu reprendre la vie active; la production de nouveaux organes a été plus tardive que dans la premiére expérience, mais sans que la différence soit trés consi- dérable, sept jours pour un des rhizomes, quatorze pour l'autre, ce qui semble prouver, les conditions extérieures ayant été les mémes pour les deux, que la vitalité du second, le plus petit, avait été plus fortement atteinte. Pour les deux, il est bon de le faire remarquer, la température, moins élevée qu'à la fin de mai, a pu et dû être aussi une cause de ralentissement des phénomènes vi- taux. C'est à elle aussi qu'il faut, je crois, attribuer surtout lenon- développement complet des frondes; mais il reste làun doute regrettable que de nouvelles expériences pourront seules dissiper. Méme en tenant compte des imperfections de toutes celles qui viennent d'étre exposées, il n'en resie pas moins acquis que les rhizomes de Polypodium vulgare abandonnés à eux-mémes, sans relation aucune avec leur support, tout en se desséchant forte- ment, conservent longtemps une vie latente; qu'après une pé- riode de quinze jours, mème secs et chauds, ils peuvent reprendre la vie active, produire rapidement des frondes, que celles-ci fournissent en abondance des sporanges, que toutes choses se passent, en un mot, comme si aucun trouble n'était survenu dans l'existence de l'individu; qu'après une période de soixante-qua- torze jours, un rhizome s'est encore comporté à peu prés de la méme facon, les nouvelles frondes n'ayant pas toutefois donné 62 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1902. de sporanges, bien qu’elles se soient très normalement dévelop- pées, ce qui peut tenir à la saison d'été avancée, les frondes ayant mis d'ailleurs plus de temps à se constituer que dans la première expérience; qu'aprés des périodes plus longues de 85 et de 113 jours, la vie active s'est encore manifestée, mais sans qu'on ait pu constater le développement complet de nouvelles frondes, ce qui a pu tenir aussi bien à des circonstances extérieures dé- favorables qu'à une diminution de vitalité. En un mot, cette plante vasculaire, comme beaucoup d'espéces purement cellu- laires, peut perdre une grande quantité d'eau sans perdre la vie; comme celles-ci, placée dans des ui der favorables, elle peut reprendre l'eau qui est nécessaire à la vie active, elle peut ainsi supporter sans peine des KSE assez longnes d’extrême sécheresse. D'ailleurs, il est bon de le faire remarquer, la plante, dans les expériences qui viennent d’être rappelées, était placée dans des conditions plus défavorables qu'elle ne l'est dans la nature, puisque, dans ce cas, un rhizome et ses racines étant protégés par du terreau, toujours plus ou moins recouvert de Mousses et de Lichens, substance et étres qui attirent et retien- nent l'humidité, elle perd certainement son eau moins vite et mois complètement que dans l'exposition, à l'air libre, de plants déracinés. On voit, en outre, que le Pol. vulgare, non seulement résiste à une trés forte perte d'eau, mais qu'il reste ainsi, à l'état de vie latente, pendant une durée considérable : certainement, dans les conditions de l'expérience, au moins 74 jours, soit environ deux mois et demi, et plus probablement, surtout dans les con- ditions plus favorables de la nature, au moins quatre mois, c'est- à-dire, en s'en tenant même au chiffre le plus faible, durant des périodes de sécheresse absolue, d'une longueur à peu prés in- connue dans nos contrées, soit en été, soit en hiver, sauf peut-être, en ce qui concerne ce dernier, dans les montagnes, où sur les tiges dressées des arbres la neige ne forme pas une couverture protectrice contre la transpiration. IH est remarquable, d'ailleurs, de constater que le P. vulgare n'a pas été rencontré, à l'état d'épi- phytisme, dans les montagnes à climat aussi rude. Comme les Mousses, les Lichens, suivant les justes remarques de A.-F.-W. Schimper, analysées plus haut, le P. vulgare, on vient de le voir, doit sa propriété de vivre en épiphyte, dans une FLICHE. — ÉPIPHYTISME DU POLYPODIUM VULGARE. 63 partie de l'Europe et en Algérie, à cette faculté, qu'il possède, de résister à de longues périodes de sécheresse. Cependant cette faculté est certainement de moindre durée que chez les végétaux cellulaires queje viens de nommer, au moins pour la plus grande partie de ceux-ci; c'est се qui explique, je crois, la moindre étendue de son épiphytisme. Méme pour les Algues, pour les Mousses, les Lichens, A.-F.-W. Schimper l'a fait remarquer avec raison, la variété des espéces et le nombre surtout des individus vivant en épiphytes sont d'autant plus grands que les conditions climatériques sont plus favorables. Il en est exactement de méme pour le P. vulgare, c'est à peine si on peut le dire épiphyte, et encore en de fort rares occasions, sous le climat de l’est et du centre de la France, où on le rencontre rarement à peine à quelques déci- mètres au-dessus du sol, comme aux Rajeuses, dans la forêt d'Othe, ainsi qu'il a été dit plus haut; il est au contraire plus ou moins commun, à l'état d'épiphytisme trés franc, quand, soit à raison de la position géographique générale, soit à raison de cir- constances locales, le climat est assez égal, aux froids de l'hiver peu intenses et de faible durée, l'atmosphére presque constam- ment humide. Ce sont les caractères communs de tous les endroits ой j'ai vu la plante plus ou moins commune à l'état d'épiphy- tisme bien franc, Normandie, Corse, Kabylie forestière et élevée, Edough (1). ll est remarquable de constater qu'une des espéces vasculaires qui, dans l'Amérique du Nord, sont le plus franchement à l’état d'épiphytisme, des zones tropicales ou subtropicales aux Etats- Unis moyens, est une Fougére appartenant au genre Polypodium et présentant, avec le P. vulgare, une grande analogie de struc- lure, pour les organes de végétation et le mode de vie; c'est le Р. incanum Sw. D'autres Cryptogames vasculaires, еі notamment des Fougéres, ayant plus ou moins la faculté que posséde, à un si haut degré, le P. vulgare, il est possible que, dans des conditions trés favorables, on les trouve aussi à l'état d'épiphytisme. C'est ce qui parait étre, aux Canaries, pour le Davallia canariensis et l'Asplenium Hemionitis, suivant ce qu’en dit Schimper d’après M. Christ; c’est ce que М. R. Maire a observé en Corse, pour l'As- Plenium Adiantum-nigrum, sur un Aune de la forêt de Zonzo. (1) ll en est de méme pour les environs de Pau. 64 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1902. M. Malinvaud se rappelle avoir vu assez fréquemment di- verses Fougères, Polypodium, Asplenium, etc., végétant sur des trones d'arbres; mais, son attention n'étant pas appelée sur l'intérét de ces observations, il n'en a pas noté les cir- constances qui permettraient de faire apprécier la nature du phénoméne. MM. F. Camus, Lutz et Zeiller ont fait des remarques analogues. M. Malinvaud donne lecture de la communication sui- vante : LE PIN A CROCHETS SPONTANÉ DANS LES CÉVENNES; par M. A. D'ALVERNY. Les Flores et Catalogues n’ont signalé jusqu'ici la présence d'au- cune des formes de Pinus montana Duroi, dans le Plateau Central et les Cévennes. П en existe cependant au moins un massif spontané dans les monts du Forez, sur la commune de Chalmazel, prés Boén (Loire). Isolé dans un vaste désert de bruyére, à 1350 métres d'altitude, sur roches granitiques, dans le bassin de réception du ruisseau torrentiel de Cluzel, — l'une des branches du Lignon, — est un petit bois communal de 12 hectares environ. La moitié supérieure, sur un versant à pente assez raide au sud-est, est peuplée de Sapin et de Hêtre; on trouve le Pin à crochets pur au-dessous, où commence une tourbière très étendue, au parcours pénible et dangereux. Ce Pin à crochets est le Pinus montana Duroi var. uncinala ham. subvar. elata F. Gérard (in Magnier). Il est identique à la plante assez répandue dans les tourbiéres du Jura (Fresne, etc.) et des Vosges (Gérardmer, ete.) (1). Les arbres sont bien venants, atteignent 6 ou 7 mètres de hau- teur et se régénérent parfaitement. Ils forment un massif clair, puis des bouquets semés sur la lisiére et aux bords du ruisseau. Ce massif est désigné par les habitants sons le nom de La Pigne, (1) Cf. Exsicc. Soc. Rochel., n° 4652, leg. F. Gérard, au Beillard, Gé- rardmer. D'ALVERNY. — LE PIN A CROCHETS DANS LES CÉVENNES. 69 dont on reconnait aisément l'étymologie (Pinea). Or on ne nomme jamais ainsi les peuplements de Pin silvestre, nombreux dans la région. L'autre Pin avait donc été remarqué : singulier en effet, à une altitude où tous les bois sont de Sapin et Hêtre, et où le Pin silvestre ne vit plus. | Dans ces pâturages, dont le déboisement a fait un désert pelé ou couvert de bruyère, la permanence de ce massif, d’ailleurs peu dégradé, est remarquable. L'éloignement de toute habitation, méme des jasseries (chalets-fromageries), l'a préservé du pillage des hommes ; le danger de la tourbiére a empêché aussi, dans une certaine mesure, les dégâts des troupeaux. Le Pin à crochets, employé avec grand succès dans les reboi- sements de la Lozère et du Gard, était donc aussi spontané dans les Cévennes. Il faudra voir là une précieuse indication forestière, et c'est à ce litre que nous avons un peu insisté sur cette реше découverte. Mais ce fait éveille aussi des remarques intéressantes en bolta- nique pure. | Le Pinus montana Duroi (1771), nettement caractérisé dans sa forme typique et très distinct des autres espèces du genre, par son port, son habitat et sa distribution géographique aussi bien que par ses caractères morphologiques, présente au moins trois formes importantes, jadis considérées comme espèces. Rattachées avec raison au type de l'espéce de Duroi, ces variétés n'en ont pas moins un grand intérét botanique. Le P. montana var. uncinata (P. uncinala Ramond) est la seule Conifère subalpine spontanée aux Pyrénées; on ne peut, en effet, considérer comme telle le P. silvestris qui s'éléve parfois dans les forêts subalpines, mais qui descend surtout vers les zones inférieures des montagnes, jusqu'à 600 métres et au-dessous. Le Pin à crochets, comme le nomment les forestiers, forme toutes les foréts supérieures de la Cerdagne et du Capsir (jusque vers 2300 mètres), des Pyrénées catalanes et aragonaises (Laguna). Il est aussi la seule essence subalpine du Ventoux, promontoire des Alpes au voisinage dujRhóne. Daus le massif des Alpes occidentales, il est partout subordonné au Mélèze ou à lÉpicea, suivant les cas, formant un peu partout des bois, de peu d'étendue;en général. Assez répandu, mais Mee en mélange dans les Alpes cen- T. XLIX. (SÉANCES) 5 66 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1902. trales (Christ), les Carpathes et les Sudétes (Pax), il est rare dans les Apennins et les montagnes de Macédoine (Boissier), et spora- dique au Caucase (Radde). Cette forme parait tout à fait indépen- dante de la nature du sol. Une forme (var. elata F. Gérard) plus maigre, plus élancée, mais à peine séparable du type, couvre d'une forét continue la grande tourbière à l'aval du lac de Gérardmer et plusieurs autres tourbières des Vosges françaises. C'est avec raison, sans doute, que M. E. Krause (1) nie l'exis- tence, dans les Vosges, de la variété Mughus; il eùt été plus com- plet s'il avait précisé le fait de l'existence spontanée du Pin de montagne dans ce massif, sous une forme rapprochée du type (Pin à crochets). Vers la limite supérieure, dans cette zone contestée dont M. À. Mathey a si bien écrit l'histoire (2), en tout cas au delà de 2000 m. dans nos montagnes de France, 11 arrive que des individus du type (Pin à crochets) sont écrasés ou brisés par la neige et qu'ils se reconstituent en prenant une forme buissonneuse ; il arrive aussi qu'ils soient abroutis par le bétail. Il faut se garder de les con- fondre avec les variétés suivantes caractérisées par les détails de leurs cónes mieux encore que par leur port. Le Pinus montana var. Pumilio (P. Pumilio Hænke, 1791) est ordinairement un arbrisseau à branches couchées et tor- tueuses; plus répandu que le type dans les massifs montagneux de l'Europe centrale et orientale, à ce qu'il semble, il ne parait pas exister du tout en France. Le Pinus montana var. Mughus (P. Mughus Scopoli, 1772) est aussi un arbrisseau trainant. Il parait fréquent dans les Alpes orientales, et n'existe pas en France, où les anciens botanistes l'ont sans doute confondu avec une des formes que nous ratta- chons ici au type (Pin à erochets). Un examen superficiel peut assurément laisser appliquer la diagnose de la variété Pumilio à un individu du type francais unci- nata déformé aux hautes stations. Koch (Consp. Fl. Germ.) encou- rage encore des confusions regrettables en nommant le Pumilio : P. Mughus var. B. Pumilio. Mais ceux-là ne sauraient s'y tromper (1) E.-H.-L. Krause, Ueber das angebliche Indigenat der Pinus Mughus in den Vogesen (Ber. d. deütsch. bot. Ges. ХП, 1894, pp. 236-239). (2) А. Mathey, Le páturage en montagne. Besancon, 1900, pp. 94 et suiv. D'ALVERNY. — LE PIN A CROCHETS DANS LES CÉVENNES. 61 qui ont vu le vrai P. Mughus Scop. dans sa station : cette grande broussaille trainante est trop commune et trop caractéristique. de l'extrême zone subalpine dans les grandes Alpes orientales, au Tyrol, en Carinthie, ete. D'ailleurs elle semble franchement calci- cole, et le Pin à crochets, commeil a été noté plus haut, ne marque aucune préférence relative à la composition du sol. L'existence d'un bois de Pin à crochets dans le Massif central a un autre intérêt. Les phytogéographes contemporains se préoc- cupent de la distribution des Coniléres aux époques géologiques antérieures à la nótre. M. Fliche a signalé des faits importants relatifs à la distribution du Pin silvestre, du Mélèze et de l'Épicea pendant la période de la grande extension des glaciers. Nous savons, grâce à lui, que le Pin de montagne habitait alors le plateau lorrain (Jarville, prés de Nancy, Bois-l'Abbé, prés d'Épi- nal), que le Pin silvestre était spontané dans le bassin de la Seine pendant la période de réchauffement interglaciaire (1). Nous sa- vons encore que le Pin Laricio existait à l'époque quaternaire aux environs de Montpellier (2). N'y a-t-il pas lieu de considérer le bois de Pin à crochets de Chalinazel, comme un témoin, comme un survivant d'une époque antérieure, au même titre qu'on voit des témoins de l'époque quaternaire dans les quatre ilots de Pin Laricio qui, sous une forme spéciale (Pinus Laricio var. Salzmanni), représentent actuellement l'espèce à l'état spontané en France (3)? M. Guérin fait la communication suivante : (1) P. Fliche, Bull. Soc. géolog. de France, 3° série, XXV, 1897, p. 959, (2) G. Planchon, Étude des Tufs de Montpellier. Paris et Montpellier. 1864. (3) G. Fabre, Compt. rend. Acad. Sc. Paris, 13 janvier 1896. 68 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1902. а SUR LE RSR BROMOIDES Hochst.; par 3. Pawl GUÉRIN. L'accord ne semble pas s'étre fait entre les auteurs sur la place que doit occuper parmi les Graminées le genre Boissiera. Créé en 1838 par Hochstetter et Steudel, le genre Boissiera ne comprend qu'une seule espèce, le B. bromoides Hochst., désignée encore, dans le Nomenclator bolanicus de Steudel, sous les noms de Pappophorum Pumilio Trin., P. sinaicum Steud., P. squar- rosum huss. (Euraphis Pumilio О. K.). C'est aussi « Pappopho- rum sinaicum. » qui est indiqué, comme synonyme de l'espéce qui nous occupe, dans les {llustraliones Plantarum orientalium de . Jaubert et Spach. Mais l'autonomie du genre Boissiera étant admise désormais, doit-on, ainsi que semblerait l'indiquer sa dénomination pre- mière, le laisser auprès du genre Pappophorum ou le ranger au voisinage des Bromus ? Bentham et Hooker placent le genre Boissiera à cóté des Pap- pophorum et des Coltea, et c'est aussi dans la sous-tribu des Pappo- phorées que Boissier classe le Boissiera bromoides. De ses obser- vations sur la fleur du Boissiera (1), Н. Baillon conclut que cette Graminée est bien plus voisine des Bromus qu'on ne semble le croire. Toutefois, dit-il, la plupart des différences génériques s'effacent entre ce genre mieux observé et les Pappophorum, sur- tout les Anthoschmidlia Steud., qui présentent, dans l'organisation des glumelles et la facon dont se comportent alternativement leurs nervures, une grande ressemblance avec le Boissiera. Quoi qu'il en soit, dans son Histoire des plantes, le genre Eu- тарыз Trin. (Boissiera Hochst.) fait suite aux genres Bromus et Brachypodium. Cette dernière manière de voir est aussi celle de M. Hackel qui, trouvant que le Boissiera offre avec les Bromus plus d'affinité qu'avec les Pappophorum, classe ce genre entre les Bromus et les Brachypodium (2). (1) H. Baillon, Observations sur la fleur du Boissiera (Bull. Soc. Lin- néenne de Paris, t. 11, 1892, 1019). (2) Engler et Pra: itl, Die natürlichen Pflanzenfamilien, Graminew, Il, 2 Mi M IA H 75, 10. GUÉRIN. — SUR LE BOISSIERA BROMOIDES. 69 ` En présence de cette diversité d'opinions, il y avait lieu de se demander si l'examen histologique du fruit de Boissiera bromoides ne permettrait pas de donner de la question une solution défini- tive. La structure si particulière du caryopse des Bromus, carac- térisée, comme nous l'avons montré autrefois (1), par un dévelop- pement exagéré de l'épiderme du nucelle persistant à la maturité, ne se retrouverait-elle pas dans le genre Boissiera? Or les re- cherches que nous avons faites dans ce sens nous ont montré précisément que la plus grande analogie existe entre ces deux fruits. Chez le B. bromoides, l'épiderme du nucelle acquiert, Boissiera bromoides Hochst. — Coupe transversale du caryopse, après traitement à l'eau de Javel et examen dans l'acide lactique. Pér., péricarpe; Ep. nuc., épi- derme du nucelle; A. p., assise protéique. Le tégument séminal n'est représenté que par une bande trés étroite à structure cellulaire peu distincte. Gr. 480. comme dans les Bromes, un développement considérable et persiste entre l’assise protéique et le tégument séminal, sous la forme d'une large bande hyaline, dont les cellules n'offrent plus qu'un étroit lumen (Ep. nuc. Figure). L'enveloppe de la graine est sim- plement représentée par une mince assise brunátre dans laquelle la structure cellulaire est bien difficile à apercevoir. La structure des diverses espèces de Pappophorum que nous avons examinées est bien différente au contraire; car, si le tégument séminal a presque totalement disparu comme dans le Boissiera, (1) P. Guérin, Recherches sur le développement du tégument séminal et du Péricarpe des Graminées (Ann. sc. nat., 8° sér., t. IX, 1899). ТО SÉANCE DU 98 FÉVRIER 1009. l'épiderme du nucelle a, lui aussi, subi le méme sort : il n’en reste plus trace dans le fruit adulte. Parce qui précéde se trouve confirmée, il nous semble, l'opi- nion des auteurs qui placent le Boissiera bromoides à côté des Bromus et des Brachypodium. En complétant les caractéres de morphologie externe, nos observations montrent de plus tout le profit que l'on peut tirer, dans certains cas, de l'examen histolo- gique pour fixer définitivement la position de certains genres ou de certaines espéces à affinités douteuses (1). M. Gustave Camus fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR UNE MONSTRUOSITÉ D'ORIGINE PARASITAIRE DU SALIX HIPPOPHAEFOLIA Thuill.; par M. KG CAMUS. En 1894 (Bull. Tom. XLI, 269), notre confrére M. Gagnepain a fait connaitre à la Société plusieurs cas de cédidies dans le genre Salix. . M. Copineau, la méme année (Ibid. p. 518), a donné des rensei- gnements complémentaires sur des cas analogues, indiquant la possibilité du parasitisme du Cecidomya rosaria Н. Lév. Aujourd' hui ў ai l'honneur de présenter des échantillons d'un Saule qui m'a paru intéressant. Ce Saule est le Salix hippophaefo- lia Thuill., plante dont la distribution dans les environs de Paris est trés inégale. Оп en trouve par places sur les rives de la Seine et de la Marne, prés de Paris. L'arbre sur lequel j'ai pris tous les rameaux que je vous présente est sur la rive gauche de la Seine, à environ 1000 métres en aval du pont de Maisons-Laffitte. De taille assez élevée relativement, il est d'une teinte plus pâle que les autres individus portant le méme пот, et à l'époque où nous l'avons observé il était encore en partie sous l'eau, la berge de la Seine étant peu élevée à cet endroit. Les chatons sont peu nom- breux et beaucoup plus espacés que normalement. Les plus voi- sins de la forme typique se développent mal et sont à peu prés (1) Les échantillons de fruits de Boissiera bromoides que nous avons eus à notre disposition sont dus à l'extréme obligeance de M. Hackel, à qui nous sommes heureux d'adresser ici nos remerciements, б. CAMUS. — MONSTRUOSITÉ DU SALIX HIPPOPILEFOLIA. 71 semblables à ceux du type, mais de taille beaucoup moins grande. Certains rameaux portent une deuxième forme de chatons, très gros, longs et ressemblant à ceux très développés que l'on ob- serve dans le S. viminalis. Les stigmates sont sessiles ou subses- siles; les capsules, grosses et longuement pédicellées, ne ren- ferment pas de fruits bien développés ou entiérement vides. Dans cerlains rameaux, quelques chatons sont constitués par un axe caché par des feuilles fasciculées nombreuses. Ces feuilles sont allongées, étroites acuminées, à dents courtes, fines et peu nombreuses. 11 existe enfin une derniére modification dans laquelle les feuilles sont munies de dents trés nombreuses, trés longues (leur longueur atteignant le tiers de la largeur de la feuille). Les feuilles normales sont glabres à la face supérieure, poilues brièvement à la face inférieure; les feuilles des chatons transformés sont au contraire trés velues et d'aspect rendu gri- sâtre par l'abondance de la pubescence. Il reste à déterminer si toutes ces modifications sont dues à l'action de parasites et si c'est encore le Cecidomya rosaria H. Lév. qui en est la cause. Les modi- fications si différentes que nous venons de signaler permettent de soupçonner que l'action pourrait être due à plusieurs espèces d'insectes. Explications de la planche I du volume XLIX. X Salix hippophaefolia Thuill. A. Rameau muni de chatons peu nombreux de forme normale. A Capsule et écailles de cette forme de chatons. B. Rameau muni de chatons normaux et de chatons très développés. D Capsules de ces gros chatons (stigmates sessiles). С. Rameau muni de fascicules de feuilles remplaçant les chatons, folioles entières. D. Rameau muni de fascicules de feuilles presque pinnatifides. M. le Président a reçu la lettre suivante : LETTRE DE M. Ch. COPINEAU А M. LE PRÉSIDENT. Monsieur le Président, Dans un « Rapport fait par M. Maiden, directeur des Jardins botaniques, pour l'année 1900, à l'Assemblée Législative de la Nou- 12 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1902. velle-Galles du Sud », Rapport imprimé par ordre de celle-ci du 24 juil- let 1901, page 3, on lit ce qui suit (trad. de l'anglais) (1) : L'envoi de certains échantillons Lotaniques à M. Michel Gandoger, par la voie ordinaire d'échange, a eu pour résultat une « Note sur la Flore du Mont Kosciusko (Australie méridionale) » par ce botaniste dans le Bulletin de la Société botanique de France, t. XLVI, pp. 391-394 (10 novembre 1899). Voici quelques formes supposées nouvelles décrites par M. Gandoger (sur des données insuffisantes, j'ai lieu de le croire) : Carex MainENIt Gandoger; syn. C. vulgaris Fries var. Gaudichaudiana Boot. (B. Fl. vii, 442), C. cespitosa Linn. (d’après F. v. M.), C. Gaudichaudiana Kunth (Kükenthal). LuzurA Novæ-CamBriÆ Gandoger. — Est la forme alpine du L. campes- tris DC. TRISETUM SUBSPICATUM forme МАІрЕХИ Gandoger. — Semble n'étre qu'une forme luxuriante. POTAMOGETON ODONTOCARPUS Gandoger. — Probablement le P. Tepperi A. Bennett (2). La Société ne possédant probablement pas le document auquel j'ai emprunté le passage ci-dessus, et aussi en considération de la compé- tence incontestable de M. Maiden sur un sujet déjà traité dans le Bulle- tin de la Société, j'ai cru devoir vous communiquer, Monsieur le Pré- sident, l'appréciation précédente d'un botaniste si autorisé. Veuillez agréer, etc. . (1) Legislative Assembly (1901) New South Wales, Report on botanic gardens and domains for year 1900, by J. H. Maiden, Director. Ordered by the Le- gislative Assembly to be printed, 24 July 1901. (2) Voici le texte original : The despatch of certain botanical specimens to M. Michel Gandoger, in the ordi- nary way of exchange, has resulted in a « Note sur la Flore du Mont Kosciusko (Australie méridionale) » by that gentleman in the Bulletin de la Société botanique de France, t. XLVI, pp. 391-394 (10th November, 1899). Following are some supposed new forms described by M. Gandoger (I think on im- perfect evidence): CAREX MaipENI Gandoger; Syn. C. vulgaris Fries var. Gaudichaudiana Boot. (B Fl. vii, 442), C. cæspitosa Linn. (F. v. M.'s Census), C. Gaudichaudiana Kunth (Kükenthal). LUZULA NOVÆ-CAMBRIE Gandoger. — Is the alpine form of L. campestris DC. TRISETUM SUBSPICATUM forma Maidenii Gandoger. — Seems to be оп!у а luxuriant form, POTAMOGETON ODONTOCARPUS Gandoger. — Probably P. Tepperi A. Bennett. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 19 M. Perrot entretient la Société d'une particularité de struc- ture présentée par quelques feuilles d'un méme pied d’Aris- tolochia Sipho. А la face inférieure, оп remarquait des sortes de lames discoides ou elliptiques de 5-15 millimètres, et méme plus, de longueur, présentant l'aspect général du limbe et soudées à ce dernier par une petite portion centrale. L'aspect de ces formations rappelait un peu celui de l'indusium des sores de certaines Fougéres, mais rempli de chlorophylle. A la face supérieure, au-dessus de ces disques, on ne voyait aueune trace de la prolifération correspondante. Le pied d'Aristolochia dont certaines feuilles portaient ces organes appendiculaires était vigoureux, croissait dans de bonnes conditions, en plein soleil, avec uue exposition sur et contre un mur. M. Perrot demande àla Société si de semblables particularités ont déjà été signalées, et, si la question semble assez intéressante, il tà- chera de fournir des renseignements plus circonstanciés par un nouvel examen du méme pied et par l'étude histologique. Quelques membres adressent diverses questions à M. Perrot au sujet de la curieuse anomalie qu'il vient de signaler et l'engagent à en poursuivre l'étude. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE " 2. GAUTIER. Les mécanismes moléculaires de la variation des races et des espéces (Extrait de la Revue de viticulture). Broch. de 24 pages. Paris, 1901. On connait, dans le genre Vitis, une quantité-énorme de races déri- vont d'un nombre relativement restreint d'espéces. Ces races s'obtiennent scit par métissage ou hybridation, soit par fixation au moyen de la greffe ou du bouturage de formes accidentelles. (1) Les ouvrages ou Mémoires imprimés adressés au eru d rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la Se udin qui sont envoyés EN DEUX EXEMPLAIRES, dans l'année méme de leur publica tion, sont analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur es T Soit complètement étranger à la botanique ou aux sciences qui s y rattachent. 74 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Or, dans la production de ces races nouvelles, non seulement les caractéres extérieurs, anatomiques et histologiques de la plante varient, mais la variation atteint les plasmas et les produits spécifiques cellu- laires. C'est ce qui résulte des études antérieures de l'auteur sur les matiéres colorantes des vins et sur les catéchines des Acacias. Toutefois, le plus souvent, la constitution chimique générale des composés inté- grants est respectée et les modifications portent seulement sur des détails secondaires, de telle sorte que les divers termes obtenus appartiennent toujours à la méme famille chimique. M. Gautier pose ensuite le principe de la coalescence des plasmas. Il pense que, en dehors de la pollinisation, le mariage des races pourrait résulter aussi de l'accouplement des cellules végétatives, de la coales- cence de leurs plasmas, et cette coalescence doit étre une cause de variation bien autrement puissante que le métissage ou l'hybridation par les pollens. En effet, si la pollinisation réussit seulement entre espèces trés voisines, on sait qu'on peut réunir, par greffage ou coaptation, des plantes appartenant à des genres différents : Piment et Tomate, par exemple. De méme, dans les cas de symbiose d'un organisme inférieur avec un végétal; on observe alors une adaptation, c'est-à-dire une modification réciproque des cellules en présence et quelquefois de l'être tout entier, et ces modifications peuvent, dans certains cas, se repro- duire par hérédité. | Or si, dans une telle symbiose, il se produit d'importantes modifica- tions de la plante support, on connaît, surtout depuis les travaux de Daniel, l'influence remarquable exercée, dans certains cas, par le porte- greffe sur le greffon et réciproquement, et les variations spécifiques ainsi obtenues peuvent se reproduire fréquemment par hérédité. Daniel supposait que, pour la réussite d'une greffe, il faut et il suffit que les protoplasmas du sujet et du greffon n'aient pas, à la suite de l'opération, leurs propriétés chimiques et physiologiques modifiées au delà d'une certaine limite. M. Gautier admet que, pour la production de l'association, il faut qu'il y ait une parenté chimique suffisante et préexistante entre les plasmas vivants des cellules végétatives. Mais la coalescence ainsi définie ne suffit pas pour assurer la stabilité des nou- velles races; il faut, pour obtenir eette stabilité, que l'alliance soit pro- fonde et répétée et que, finalement, les deux plasmas se fondent en une espéce unique. C'est vers ce but que doit tendre la sélection artificielle en s'attachant à reproduire les conditions du milieu extérieur et l'en- semble des forees physico-chimiques qui réagissent dans la cellule et font acheminer les molécules vers des états d'équilibre de plus en plus stables. І. LUTZ. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. T9 Emm. DRAKE DEL CASTILLO, Madagascar au début du ving- tième siècle : Botanique. Broch. de 48 pages grand in-8°. Paris, 1902. Cette brochure est la reproduction de deux conférences (1) de Pau- teur, qui a résumé dans la première ce que l'on sait aujourd'hui sur la géographie botanique et les produits végétaux de Madagascar; dans la seconde, il a traité des cultures dont l'ile peut étre l'objet. I. Pour donner un aperçu de la richesse en espèces de la flore mal- gache, M. Drake cite l'évaluation donnée par M. Baron (2), qui estime à 4,100 le nombre total des plantes vasculaires connues dans cette ile, et il eroit pouvoir affirmer, en tenant compte des matériaux non encore étudiés qu'il possède, que « ce chiffre est d'un cinquième au-dessous de la vérité ». Le caractére spécial de la flore ressort de ce fait, que « les trois quarts des espéces végétales de Madagascar lui sont particuliers ». Au point de vue de la géographie botanique, l’auteur divise Mada- gascar en trois régions : orientale, centrale et occidentale, « qui jouis- sent.d'un climat aussi différent que leur constitution géologique et orographique ». De plus, il distingue six formations (3) végétales diffé- rentes, 1° FoRMATIONS LITTORALES s'étendant sur presque toute la longueur de la cóte Est de Madagascar, ой « régne une bordure de dépóts sablon- neux sans cesse amoncelés par les torrents qui se précipitent le long du rapide versant oriental, d'une part, et, de l'autre, sans cesse refoulés par les courants marins ». Le sol de cette bordure littorale, irrigué par de nombreux canaux, se couvre d'une aboudante végétation. Citons, parmi les espèces qui la caractérisent, le Filao (Casuarina equiseti- folia); le Copalier (Hymenæwa verrucosa), recherché pour la gomme ou Copal que son trone ou ses raciies exsudent et qui sert à la fabrication (1) Ces conférences, faites au Muséum l'an dernier, faisaient partie d'une série sur Madagascar organisée par l'Union coloniale francaise. Le volume réunissant toutes ces conférences, non encore paru, sera publié par la « So- ciété d'éditions scientifiques et littéraires ». (2) M. Baron est un missionnaire anglais, auteur d'un Catalogue des plantes malgaches. (3) Voici comment l’auteur définit le terme formation : * ... Le botaniste peut chercher à définir certaines contrées se distinguant pu telles ou telles conditions particulières de sol ou de climat; cela fait, il recherchera Comment diverses plantes appartenant à un méme groupe systématique ou à des groupes différents se sont associées pour vivre dans ces contrées et comment les carac- tères les plus saillants de ces plantes ne sont que le résultat de l'adaptation de leurs 9rganes à de mêmes conditions géologiques, orographiques оп climatologiques. On a donné aujourd'hui à ces associations le nom de formations... » 16 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de vernis ; le Pandanus utilis, Àés employé comme bois de charpente et d'autres usages ; le curieux Nepenthes madagascariensis, etc. 20 FORMATIONS DE LA RÉGION ORIENTALE MOYENNE. — « Si on quitte le littoral oriental pour s'avancer dans les terres, on se trouve en pré- sence d'une bande de terrain s'élevant jusqu'à une altitude de 800 métres environ et formée de collines disposées d'une facon extrémement irré- gulière »; ici abondent Pandanus, Musacées et Bambous. La plante offrant le plus d'intérét économique est un Palmier, арма Ruffia, qui prospère surtout entre 25 et 50 mètres d'altitude, pouvant atteindre là une hauteur de 3 à 4 mètres. On retire de ses feuilles une fibre textile servant à la fabrication d'éloffes pour vêtements, rideaux, tentures, ainsi qu'à faire des cordes, des ficelles, des liens pour l'horticulture, méme du fil à coudre. 3 FORMATIONS FORESTIÈRES. — Au-dessus de la région précédente et jusqu’à 1300 mètres environ s’élève la région forestière, où l’on con- naît plus de cent espèces fournissant un bois dont l'industrie pourrait profiter. L'ébéne est fournie par plusieurs espèces de Diospyros, le palissandre par des Légumineuses du genre Dalbergia, Vacajou par une Sapotacée (Labramia Bojeri). La contrée est également riche en plantes à caoutchouc, qu'on retrouve aussi dans l'Ouest et. dont les plus importantes appartiennent aux genres Vahea et Mascarenhasia de la famille des Apocynées. On connait déjà dans cette partie de l'ile plus de 1500 espèces, et elle est la plus riche au point de vue floristique. La famille prédominante est celle des Fougères, qui représentent 12,10 pour 100 de la végétation totale, puis viennent les Composées, les Légumi- neuses el les Rubiacées; le chiffre de celles-ci dépasse sensiblement 300 à Madagascar, presque toutes sont spéciales à l'ile et beaucoup forment des genres» particuliers. 4° FORMATION DU PLATEAU CENTRAL. — Les formations de l'Est cor- respondaient à un climat constamment humide; dans la région centrale, le climat est sec pendant une partie de l'année, humide pendant l'autre. « Iei plus de végétaux à ample feuillage, plus d'arbres à hautes tiges, plus de sous-bois impénétrables, mais de vastes étendues monotones, présentant une terre rouge qui ne semble parée d'aucune verdure ni ` d'aucune végétation autre que des Graminées brunes, séches et dures ». Les espéces de cette formation sont organisées pour vivre dans un climat sec. On constate une forte prédominance de la famille des Composées (Helichrysum, Senecio, etc.). Sur les plus hauts sommets habitent quelques plantes à types européens : une Violette (V. abyssinica), un Geranium (G. simense), le Sanicula europea, des Renoncules, des Clématites, ete. Mais, sauf en ce qui concerne les pâturages, la valeur REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 11 économique des productions végélales est à peu prés nulle; en résumé, peu d'arbres, quelques pàturages, végélalion des pays secs. 9° FORMATION DES PLANTES XÉROPHILES DU SUD-OUEST. — Climat sec pendant les trois quarts de l'année; la flore de cette région offre un aspect tout à fait africain; « les types qu'on y observe, appartenant à des familles bien différentes, se sont adaptés au climat extraordinai- rement sec sous lequel ils sont appelés à vivre..., ils sont à un haut degré épineux ». Les végétaux les plus intéressants sont en premier lieu les Didiera (genre dédié par Н. Baillon à l'éminent explorateur de Ma- dagascar, M. Grandidier); puis les Adansonia ou Baobabs, au nombre de trois (A. madagascariensis, А. Za, A. Grandidieri), atteignant 20 métres de hauteur. A mentionner aussi le curieux genre Pachypo- dium de la famille des Apocynacées, enfin quelques Euphorbes cacti- formes, parmi lesquelles ГЕ. Intisy possède un latex d'où l'on retire un caoutchouc d'excellente qualité. 6° FORMATIONS INTERMÉDIAIRES DU NORD-OUEST. — Climat sec pen- dant une moitié de l'année, humide pendant l'autre. « En remontant vers le nord, dans la partie occidentale de l'ile, on voit s'allénuer le caractère xérophile de la végétation. Généralement ce sont des plaines assez monotones, parsemées de bosquets ou de groupes d'arbres isolés, notamment des Palmiers et de nombreux Acacias. » La végétation suf- frutescente est souvent représentée par une brousse inextricable; dans la saison humide, l'Audropogon contortus y est trés abondant. La fa- mille prédominante de cette région est celle des Légumineuses qui for- meraient 18,8 pour 100 de la végétation totale; en résumé celle-ci présente un mélange inégal de celle des trois autres régions. П. Le Riz, le Manioc, la Canne à sucre réussissent bien à Mada- gascar; le sol et le climat de l'Est conviendraient à trois cultures coloniales importantes : Caféier, Cacaoyer, Vanillier, peut-être aussi on pourra y ajouterle Théier et le Poivrier. L'examen des applications indus- trielles et agricoles s'écarterait de notre cadre habituel, mais le second chapitre n'est pas moins instructif que celui consacré à la géographie botanique, et toutes les parties de ce substantiel apercu sont d'une lec- ture des plus attrayantes. D'excellentes photographies prises par M. Guillaume Grandidier pen- dant son expédition à Madagascar sont reproduites dans le texte et mon- trent quelques-uns des principaux types de la flore malgache. Une carte en noir, trés simplement établie, fait voir les zones de végétalion et la distribution des végétaux caractéristiques de chacune d'elles. Env. MALINVAUD, 18 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Theo. HOLM, On some canadian species of Gentiana : sectio Cros- sopetale Его]. (Extrait de The Ottawa Naturalist, vol. XV, novembre 1901), 10 pages et 4 planches. Espéces décrites et figurées : Gentiana Macounii Holm, G. procera Holm, G. nesophylla Holm, G. elegans Nelson. EnN. MALINVAUD. NOUVELLES — pans la séance publique du lundi 16 décembre 1901, l'Académie des sciences de l'Institut de France a décerné les prix suivants pour des travaux relatifs à la Botanique. La question proposée pour le prix Gay avait trait à la Distribution des plantes alpiues dans les grands massifs montagneux de l'ancien monde. Il a été partagé entre notre regretté collègue M. Franchet et M. Saint-Yves. MM. Matruchot et Molliard ont obtenu le prix Bordin. Le sujet mis au concours était ainsi libellé : Étudier l'influence des conditions exté- rieures sur le protoplasme et le noyau chez les végétaux. Une excellente Monographie des OEdogoniacées a valu à M. Karl E. Hirn, de Jyvälskylä, en Finlande, le prix Desmazières. Le prix Montagne a récompensé M. Mazé dont les recherches sur la Bactérie des Légumineuses a éclairci le mécanisme de la fixation de l'azote libre par ces végétaux. M. Debray, qu'une mort prématurée a enlevé l’année dernière, a reçu le prix de La Fons Mélicocq pour sa Florule des Algues marines du nord de la France. Le prix Thore a été donné à M. Patouillard, qui avait soumis au juge- ment de l'Académie son Essai taxonomique sur les familles et les genres des Hyménomycètes. Enfin, le prix de Physiologie expérimentale a été décerné à M. Marcel Mirande, auteur de Recherches physiologiques et anatomiques sur les Cuscutacées. — Au nombre des questions mises au concours par l'Académie des sciences se trouvent les deux suivantes, proposées l'une en vue du grand prix des sciences physiques, l'autre en vue du prix Bordin, à décerner tous deux en 1903, et de la valeur de 3,000 francs chacun. NOUVELLES. 19 La première est ainsi formulée : Rechercher et démontrer les divers modes de formation el de développement de Tout chez les Ascomycétes et les Basidiomycétes. La seconde : Démontrer, s'il y a lieu, par l'étude de types nombreux et variés, la généralité du phénomène de la double fécondation, ou digamie, c'est-à-dire de la formation simultanée de l'œuf et d'un tro- phime chez les Angiospermes. — Par décret en date du 12 décembre 1901, M. Julien-Noél Costan- tin, maître de conférences à l'École normale supérieure, ancien secré- taire de notre Société, a été nommé professeur de Culture au Muséum, en remplacement de M. Maxime Cornu, décédé. Notre distingué confrére M. Matruchot, maitre de conférences à la Sorbonne, a été appelé à rem- plir les mémes fonctions à l'École normale supérieure. — Par décret du 5 mars 1901 et sur la proposition de M. le Ministre de l'Agriculture, M. D. Bois, un de nos anciens secrétaires, assistant àu Muséum et secrétaire-rédacteur de la Société nationale d'Horticul- ture, a été nommé chevalier de la Légion d'honneur. M. Bois jouit de l'estime et de sympathies unanimes dans les deux Sociétés, et nous sommes heureux de joindre nos félicitations à celles de ses nombreux amis. — L'Association française de botanique, dont le siège est au Mans, a formé, pour 1902, son Bureau et son Conseil de la manière suivante : Président d'honneur, M. Rouy; Président, M. Magnin; Vice-présidents, MM. Foucaud, Gillot et Le Grand ; Secrétaire général, M. Léveillé ; Tré- sorier, M. Arbost ; Membres du Conseil, MM. G. Camus, C. de Candolle, D" Clos, Corbière, abbé Coste, Pellat, abbé Réchin, Thériot. — M. Francois Crépin, directeur depuis 1876 du Jardin botanique de Bruxelles et universellement connu par ses travaux sur le genre Rosa, a pris sa retraite pour raison de santé, le 1* octobre dernier, et, vers la méme époque, il a résigné les fonctions qu'il remplissait, de- puis plus de trente-cinq ans, de secrétaire de la Société royale de Bota- nique de Belgique ; les sympathies et les vœux de ses nombreux amis français suivront notre éminent collègue dans sa retraite, et nous espé- rons que sa santé, un moment ébranlée et dont nous sommes heureux d'avoir de meilleures nouvelles, lui permettra de couronner, par une magistrale Monographie, naguère annoncée et impatiemment attendue, l'euvre spéciale si considérable à laquelle il a voué la majeure partie de Sa vie. Dans les deux charges devenues vacantes, M. Crépin а été rem- placé par M. Th. Durand, nommé d'abord à titre intérimaire le 8 no- vembre, puis à titre définitif, par arrété royal du 31 janvier dernier, 80 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. directeur du Jardin botanique de l'État ; de plus, dans l'assemblée géné- rale tenue par la Société royale de Botanique le 1° décembre, M. Durand a aussi été nommé secrétaire général. La nouvelle de cette double nomi- nation a été reçue en France avec une vive satisfaction par Lous ceux qu'elle devait intéresser. — Ont paru récemment : 1° le tome VII de la FLORE DE FRANCE, etc. раг G. Rouy et J. Foucaud, continuée par G. Rouy et E.-G. Camus; ce volume est en vente, au prix de 8 francs, chez les auteurs, ainsi que chez « Les fils d'Émile Devrolle », 46, rue du Вас, Paris; 2° ILLUSTRA- TIONES PLANTARUM EUROPÆ RARIOnUM, fasc. XVI, planches 375-400, 1 vol. demi-jésus, prix 50 francs, chez M. б. Rouy et maison Deyrolle. Nous reviendrons avec détail dans la Revue bibliographique, très pro- chainement, sur ces deux publications. — A céder un herbier composé d'environ 200 paquets et renfermant une importante collection de plantes méditerranéennes, notamment la majeure partie des espéces de la province d'Oran. S'adresser à M. Dou- mergue, professeur au lycée d'Oran. — А céder la partie phanérogamique des « Tabule et Icones ad plantas asiaticas » de W. Griffith : 1436 pages de texte en З vol. in-8? et 584 planches en З vol. in-4°. S'adresser à M. le général Paris à Dinard (Ille-et-Vilaine). — M. Ign. Dórfler (Wien, IIT, Barichgasse, 36) a fait paraitre la seconde édition, revue et augmentée, de son utile BOTANIKER-ADRESSBUCH, ou Almanach des Botanistes, contenant les noms et adresses des bota- nistes vivants de tous les pays (10,000 adresses) avec l'indication des Jardins botaniques, et des Instituts, Sociétés et publications périodiques de botanique. 23 feuilles d'impression; prix, 12 fr. 50 (10 marks). Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. 6683, — Lib.-Imp, réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. — MoTTEROZ, directeur. | TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. "9 SÉANCE PU 10 JANVIER 1909. Bureau....... Discours prononcé en ouvrant la séance............. DESEN os. ` D Admission de MM. Émile Ballé et Charles Gérard... ..... T ees 10 | Composition des Commissions annuelles nommées par le Conseil....... 11 J. Daveau.... L'Helminthia spinosa DC......................,.....,............... 11 Fr. Saltel.... Note sur le Xanthosia concolor Th. Fr......,.......,.......,.....,.. 16 P. Vuillemin. Sporange et ѕрогосуѕіе. 44 e emen 16 SÉANCE DU 94 JANVIER. Admission de M. Durafour. ................,........,......,....... 19 Lettres de remerciements de MM. Ballé et Gérard..............,.,.., 19 Dons faits à la Société. .........,..,.....,........,.........,.,. ess. 19 Ouvrages présentés раг M. Rouy..................................,.. 20 E. Guinier.... Le Cerisier de Virginie (Cerasus virginiana DC.) et le Gerisier tardif (Cerasus serotina DG.)................,......,...,.......,..,.... 20 F. Gagnepain. Zingibéracées nouvelles de l'Herbier du Muséum (genre Вепеаїтїа).... 23 Observation de M. Bureau..,..,........,......,...................... 34 M. Fernand Camus annonce qu’il a découvert le Leptobarbula berica en Seine-et-Oise... mH hn SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1902. M. René Maire, de Nancy, est proclamé membre à уїе................ 35 Lettres de remerciements de MM. Durafour et Saccardo............... 35 La Société décide qu'elle se réunira en session extraorlinaire à Bordeaux | le jeudi 31 juillet prochain............................,......... .. 35 L. Legré..... L'Ellébore massaliote de Тћворһгаѕіе.. 0а: 36 1, Huber..... Notes sur les arbres à caoutchouc de la région de FAmazone.......... 43 Décision de la Commission du Bulletin communiquée par le Secrétaire général. isses eee hm Hh Heim hh 51 SÉANCE bU 28 FÉVRIER. Décès de M. Victor Mussat.......................................... 51 MM. Hua et Perrot prononcent l’éloge de M. Mussat.......... НТ 51 Admission de M. Paul Lechevalier................................... 52 Dons faits à la Société...................:........................... 52 M. Fernand Camus présente une Hépatique nouvelle pour la France, . l'Adelanthus decipiens Hook., qu'il a trouvée dans le Finistère....... 52 P. Fliche...., Note sur l'épiphytisme du Polypodium vulgare L............ ТЕСЕ 53 , Observations de MM. Malinvaud, F. Camus, Lutz et Zeiller............ 64 А. D'Alverny. Le Pin à crochets spontané dans les Cévennes ................ m 64 P. Guérin..,. Sur le Boissiera bromoides Hochst. (figures dans le texte)............. 68 б. Camus... Note sur une monstruosité d’origine parasitaire du Salix hippophaefolia . Thuill. (Planche I)... lesser III mmn 70 С. Copineau.. Lettre à M. le Président (communiquant des observations de M. Maiden _ sur quelques plantes d'Australie) .......,................s..se sese 71 Observations de M. Perrot sur une particularité tératologique présentée par des feuilles de l'Aristolochia Sipho.......... Ө... жж жж, , REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Gautier (А.), Les mécanismes moléculai- | au début du vingtième siècle : Bota- _ res de la variation des races et des es- nique see . 75 mus Mtem estera 73 Ногм (Theo.), Оп some canadian species AKE DEL CASTILLO (Emm.), Madagascar of Gentiana.............. ЕТЕНЕ NOUvELLES | ef 78 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE Les séances se tiennent à Paris, rue deGrenelle, 84, à QUATRE heures du soir, habituellementles deuxième et quatriéme vendredisde chaque mois. | JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1902 10 et 24 janvier. 11 et 25 avril. ` | 11 et 25 juillet. 14 et 28 février. 9 mai. 14 et 28 novembre. 14 mars. 13 et 27 juin. | 12 et 26 décembre. La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangéres à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel termine (sauf les exceptions spéciliées ci-aprés), 32 fr. par abonrie- ment. — ll peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. 1V (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr: chacun, et les suivants (Gr sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur eotisation de l'année courante. N. В. — Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congres de botanique tenu à Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. | Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'aequéreur ou de l'abonné. AVIS Les notes oucommunications manuscriles adresséesau Secrétariat par les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat- tachent, sontlues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin, Tous les ouvrages ou mémoires imprimes adressés au Secrétariat de la Société botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la Société, Ceux qui seront envoyés, EN DEUX EXEMPLAIRES, dans l'année méme de leur publication seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolument étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tót possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient ММ, les. membres à faire connaître leur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. N. B. — D'aprés une décision du Conseil, il n'est pas donné suite aux de- mandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. — Aucune réclamation n'est admise, de la part des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- A tions, etc., à M. le Secrélaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. Le Secrétaire général gérant du Bulletin : E. MALINVAUD. m —Ó— 6683. — Libr.-Impr. réunies rue Saint-Beroit, 7, Paris — MOTTEROZ, directeur. E | | | | i Ё 4. е n° 7 de 1901 paraîtra trés prochainement. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-NEUVIÈME (Quatrième Série — TOME П) 1902 & wi 3-4 Séances de Mars et Avril 1909. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIETE RUE DE GRENELLE, 8% Le Bulletin de la Société botanique de France parait par livraisons mensuelles. Ce numéro a été tiré le 29 mai 1902. AVIS IMPORTANTS 4° Publication du Bulletin. La Commission du Bulletin a décidé, afin de supprimer la principale | cause des retards de la publication du Bulletin, de rétablir les anciennes prescriptions du Réglement, tombées en désuétude, qui obligent les au- | teurs des communications orales, sous peine de perdre leur tour d'inser- | tion, de remettre, dans la séance méme où celles-ci sont faites, leurs | manuscrits entièrement terminés, ainsi que les clichés afférents, s'il y en | a, aux mains des secrétaires. Les communications écrites adressées à la | Société, au lieu d’être un résumé provisoire, comme il est-arrivé fré- quemment, devront être rédigées définitivement et prêtes pour l'impres- | sion. Celle-ci n'étant. plus entravée, le Compte rendu des séances de chaque mois pourra paraitre normalement à la fin du mois suivant ou, dans les circonstances moins favorables que nous allons spécifier, avec un retard de quelques semaines, ne dépassant jamais un mois au maximum. | Lorsque, par suite de l'insuffisance des matiéres, un numéro mensuel contiendra moins de trois feuilles d'impression (48 pages), il paraitra avec le suivant. C'est pour cette raison que les n° 1 et 2 (janvier et février) de 1902 ont été réunis, de mème les n° 3 et 4 (mars-avril, la seconde séance de mars ayant été supprimée à cause du vendredi saint) forme- ront un fascicuie unique publié vers la fin de mai, etc. Si les auteurs des travaux insérés au Bulletin veulent bien, comme nous n'en doutons pas, faciliter par leur exactitude l'accomplissement de la tâche du secrétariat, nous espérons conserver rigoureusement désormais le nouvel ordre établi et méme l'améliorer encore, aprés la période nécessaire de transi- tion, en ne publiant que des numéros simples paraissant invariablement à la fin de chaque mois. L'avance donnée, par suite de l'application immédiate du nouveat Règlement, à l'impression des premiers numéros du Bulletin de 1902, devait produire un moment d'arrét dans celle des derniers numéros 0 1901; ceux-ci, ainsi que les Tables des matières des derniers volumes, paraitront successivement dans le courant de l'année 1902. 2^ Session extraordinaire. Nous appelons l'attention de nos confréres sur la décision prise par ja Société dans la séance du 14 février (voy. page 35) au sujet de la session extraordinaire qu'elle tiendra cette année dans le département de la Gironde et qui s'ouvrira à Bordeaux le jeudi 31 juillet. Nos confrères recevront au commencement de juin la circulaire d'invitation habituelle: SÉANCE DU 14 MARS 1902. PRÉSIDENCE DE M. BUREAU. M. Buchet, vice-secrétaire, donne lecture du procès-ver- bal de la séance du 28 février, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce une présentation nouvelle et pro- clame membre de la Société : M. le prince BoxapAnTE (Roland), qui avait été présenté dans la dernière séance par MM. Ed. Bureau et E. Malinvaud. M. Bureau offre à la Société une Notice nécrologique qu’il a écrite, pour les Nouvelles Archives du Muséum, sur le professeur Max. Cornu. M. le Secrétaire général donne lecture de la communica- tion suivante : LA PIÈCE QUADRUPLE DES FILICINÉES ET SES RÉDUCTIQNS; par MM. C-Eg. BERTRAND et F. CORNAILLE. 1. — Lorsqu'une chaine, ouverte ou fermée, décrit une boucle en rapprochant . deux points pris, entre ses extrémités, on voit que le contact s'établit toujours sur des points placés , entre deux groupes trachéens consécutifs. Dès que les deux lames ligneuses Sont arrivées en contact, le point de jonction des bois devient un centre de figure commun, aux deux branches de la chaine. 9. — Soient deux faisceaux ЕК”, ET, d'une certaine chaine: o D «4 fi hg) ^ (Pg: ) Ef atis, MEN e capte qui ferment une boucle en upissant leurs bois. Ils confondent leurs centres de figure Y ^^, "TT. La pièce de fermeture de la boucle contient quatre groupes trachéens, et par suite, quatre divergeants, qui sont : (ha) wiist weiht p enn T. XLIX. (SÉANCES) 6 82 SÉANCE DU 14 MARS 1902. La pièce quadruple contient donc deux faisceaux bipolaires entiers, compris entre quatre demi-faisceaux bipolaires. Elle s'écrira transversalement à la ligne de symétrie CS dont elle dé- pend : (па) (һ--«—4) р. (А-а) 1 (h+a+1) [1] "LE C ug | X == h 1) 430 h —1 ox | FS EE dau LT EE PTE 0 2] ou, en pòles doubles AA et en centres de figure ү: (h+a) (hħ+a—1) À (ħ+a) (һа) (he) q (hta) [2] d | Аш А 4 —Ya Âu RE AA | X = (+3) | (+844) A (h+8) (EZ (h--8) д (h+e+4) |, d «А 4 Ap G ut Аш «| sous cette dernière forme on met bien en évidence les huit lignes de différenciation ligneuses du système. 3.— Nous appelons ces pièces de fermeture complexes des quadruples, parce qu’elles contiennent quatre divergeants. Nous les représenterons désormais par le symbole X placé entre les exposants indicés des deux faisceaux rendus coalescents. Dans les formules développées nous spécifions son existence par une barre de liaison qui unit les deux centres de figure fusionnés. Les qua- druples transverses par rapport à CS sont fréquents dans la région des marges des traces foliaires aux niveaux où ces marges émet- tent des pièces latérales. — Exemple. Les quadruples qui ferment les marges de la trace foliaire du Cyathea medullaris à la base de ses premiers pétioles secondaires. — Autre exemple. Les deux quadruples à courbure inverse que donne localement la trace du Polypodium Heracleum dans les pétioles où les plis inverses pro- duisent deux chaînes inverses fermées et libres. Ces quadruples du Polypodium Heracleum sont presque parallèles à la ligne de symétrie CS. 4. — Lorsque les quadruples sont placés radialement dans la surface de symétrie, leurs notations deviennent très symétriques et leurs pièces élémentaires se présentent sériées verticalement BERTRAND ET CORNAILLE. — LA PIÈCE QUADRUPLE DES FILICINÉES. 83 dans les formules développées. Le quadruple médian d'un trés fort pétiole de Polypodium Heracleum s'écrit : $ D na ®—1) D D u— DI (Y; Y; -4 eE Е: ЗЕЕ] Ea Le o p a d X p pns EC on d l a+1 44-1 | | (x +1) D D EE KEE e rt GA dE үк 2 + On obtient les formules des quadruples médians visibles au mi- lieu du pétiole де Scolopendrium officinaleet dans le pétiole prin- cipal du Lygodium scandens en faisant dans cetle formule n° 3 а= 1, le faisceau Е“ devenant un faisceau médian Е“ incisé 2 ud 2 : $ ; en son milieu. Les marges sont sur Y,, Y, et à leur suite vient un divergeant sortant Y7, Y. 9. — Dans les quadruples les tangentes aux deux branches de la chaine menées par le centre de figure commun sont : ou bien dans le prolongement l'une de l'autre, ou bien en coincidence selon la maniére dont on parcourt la chaine. 6. — Un quadruple peut se couper en deux chaines binaires. — La scission se fait transversalement à la tangente commune. En se coupant, le second membre de la formule [3] devient : [4] + y. TT Y: — Е; »| 0 | rp NT 5 Exemples. a). La série des figures présentées par la trace foliaire de Cyathea medullaris dans la région ou elle passe d'un pétiole secondaire au pétiole principal. — b). La série des figures qui amènent la libération des chaines fermées inverses données par les plis inverses dans les gros pétioles de Polypodium Heracleum. 7. — Les quadruples se simplifient en parcourant la série des modifications suivantes qu'il suffit d'énoncer pour des piéces symétriques par rapport à la ligne CS. a). — Les groupes trachéens postérieurs Т”, T7, se rapprochent l'un de l'autre et se fusionnent en un groupe T$. Le quadruple 84 SÉANCE DU 14 mars 1902. n'a plus alors que trois divergeants, un postérieur Y^. et deux (+14) Nor) бш ^з b). — Le groupe trachéen médian postérieur T$ s'éteint. Le qua- druple tombe à l'état de chaine binaire. — Exemples. Les traces foliaires de Lygodium scandens et de Marsilia quadrifolia dans le haut du pétiole. L'état du quadruple de Ceratopteris thalic- troides vers le bas du pétiole. Comme indication de la valeur spé- ciale de cette pièce complexe, on voit souvent un gros épaissis- sement du métaxylème au milieu de la chaîne. Ce second stade de réduction alterne souvent avec le troisième. с). — Les groupes trachéens antérieurs Y ^^, ҮЧ, se fusion- («-Ы) c antérieurs Y nent en un groupe médian Т^”, Quand le groupe trachéen T$ existe encore, le quadruple présente deux divergeants Y *, Т", dont les bois sont accolés par leurs faces externes. La pièce com- plexe qui en résulte diffère done profondément d'une chaine binaire ordinaire, elle constitue иле piéce double ou un double qui est parfois une forme spéciale de la chaine binaire inverse — Exemple. État du quadruple de Polypodium Heracleum dans les parties supérieures de la fronde. — Quand le groupe Т“ est déjà éteint, le quadruple tombe à l'état de divergeant simple. — Exemple. Le massif médian antérieur de la trace foliaire du Pla- tycerium alcicorne dans chacun des lobes du réseau qui repré- sente la nervure médiane d'une fronde dressée. — Le divergeant Y {+9 peut se fermer. — Exemple. Etat du quadruple à la base d’une foliole de Lomariopsis fraxinifolia. 8. — Les quadruples réduits, transverses par rapport à CS, sont "fréquents dans les marges des traces foliaires. 9. — Le rapprochement des groupes trachéens Туз Le: POM se faire de deux maniéres. Dans un premier cas, les demi-faisceaux ;dF,, igF;, se réduisent, puis s'annulent; on a le dispositif du quadruple du Polypodium Heracleum dans les parties un peu moins fortes de sa trace foliaire. Dans un second cas, ce sont au DUC : e d—1 0—1 - z contraire les demi -faisceaux gF 1—7, ИЕ, qui s'awophient BERTRAND ET CORNAILLE. — LA PIÈCE QUADRUPLE DES FILICINÉES. 85 i o tandis que les demi-faisceaux {dF}, ; gF;, grandissent. On ob- tient alors le dispositif dela trace d'Onychium japonicum au milieu du pétiole. Une boucle, réduite à un divergeant fermé, pendue en arrière d’une chaine binaire. La boucle peut s'isoler partiellement de la chaine binaire comme dans la chaine ternaire discontinue de Pellea geraniifolia dont l'état limite produit un groupe de trachées, ow méme une seule trachée isolée en plein liber externe. 10. — La répétition rapide du dispositif d'Onychium pour les groupes trachéens T^, T^^, T^? crée une chaîne radiale de divergeants fermés dans la ligne de symétrie CS. De telles chaines sont parfois localement réalisées dans la trace du P. Heracleum. 11. — L'étranglement d'une chaine binaire fermée, à courbure directe, transversale par rapport à la ligne, CS produit une forme trés curieuse du double qui est la trace en clepsydre à courbure directe. Cet état n'est bien représenté chez les Filicinées actuelles qu'au point où la trace foliaire d'Helminthostachys zeylanica s'attache sur la couronne libéro-ligneuse du stipe. Cette forme si spéciale du quadruple s'écrit : [5] м, EE T D А, SC T^ = AT | окина oo а, таас af di Ау Оп y reconnait une chaîne binaire de divergeanls fermés ums par leurs points de fermeture. 12. — L'opération inverse de la formation d'un quadruple est la réunion de deux chaînes binaires dont l'une s'intercale entre les extrémités de l'autre. SEANCE DU 11 AVRIL 1902. PRÉSIDENCE DE M. MOUILLEFARINE, VICE-PRÉSIDENT. M. le Président annonce la présence de M. Boris de Fedtschenko, conservateur du Jardin Impérial de Saint-Pé- tersbourg et souhaite la bienvenue à ce savant russe, connu par ses voyages botaniques dans le Turkestan. « La Société botanique de France, dit M. le Président, s'est toujours fait un devoir et un honneur d'accueillir les botanistes étrangers de passage à Paris; la nationalité de M. Boris de Fedtschenko rend aujour- d'hui à la Société ce devoir particulièrement doux et cet honneur par- ticulièrement sensible ». M. Gagnepain, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la séance du 14 mars, dont la rédaction est adoptée. M. le Président prononce l’admission de : Mademoiselle Marie-Louise Camus, avenue des Gobelins, 25, à Paris, qui avait été présentée dans la précédente séance par MM. Malinvaud et Fernand Camus. M. le prince Roland Bonaparte, ayant rempli les condi- tions énoncées dans l’article 13 des Statuts, est proclamé membre à vie. M. le Président donne lecture d’une lettre de M. le Mi- nistre de l'Instruction publique, informant la Société qu'il lui accorde, comme les années précédentes, une subvention de 1000 francs, en retour de 25 exemplaires de ses publi- cations. M. le Président a écrit à M. le Ministre pour le remercier au nom de la Société. BERTRAND ET CORNAILLE. — TRACE FOLIAIRE MARATTIENNE, ETC. 87 M. le Secrétaire général donne lecture de la communication suivante : LES CARACTÉRISTIQUES DE LA TRACE FOLIAIRE MARATTIENNE ET DE LA TRACE FOLIAIRE OPHIOGLOSSÉENNE. EXEMPLES ET MODI- FICATIONS DE CES TRACES; par MM. €.-Eg. BERTRAND et F. CORNAILLE. Nous ne parlerons, dans cette Note, que de la partie de la trace foliaire qui est comprise dans la fronde. Pour spécifier les diverses régions de la trace nous ferons usage de la terminologie que nous avons définie dans notre communication à l'Académie du 30 dé- cembre 1901. I 1. La trace foliaire marattienne ne présente tous ses caractéres que dans les trés gros pétioles. 2. Les caractéristiques de la trace marattienne s'énonceront comme il suit. a) Faisceaux disposés en chaine discontinue, coupée par de nombreuses incisions qui y entaillent à la fois le bois et les libers. b) Cette chaine jalonne un premier arc externe fermé en avant par la réunion des paliers antérieurs sur la partie antérieure de la surface de symétrie CS. L'arc externe n'a pas de plis sur ses demi- arcs postérieurs, par suite ses diverses sections ne sont pas diffé- renciées. Les courbures des amorces sont larges, fondues dans la courbure générale de l'arc externe. Les marges ne sont pas sen- sibles. С) L’arc externe enferme une chaine intérieure discontinue, formant un ou plusieurs arcs internes qui sont alors : homæomor- phes, excentriques, fermés, successivement enveloppants. Le der- nier arc interne est ordinairement ouvert. Il peut être fermé localement et alors libre ou bien accolé tangentiellement au milieu de l'arc interne précédent. Parfois aussi le pénultiéme des arcs internes reste également ouvert, il appuie ses bords sur les demi- arcs antérieurs de l'antépénultiéme des arcs internes. #8 SÉANCE pv 14 AVRIL 1902: d) bes masses libéro-ligneuses isolées par les incisions sont des divergeants simples et de petites chaines de divergeants. Au voi- sinage des régions de fermeture on peut rencontrer des faisceaux infléchis et quelques piéces complexes dont certaines sont trés curieuses, comme ces quadruplés produits par la rencontre de deux chaines à courbure directe, qui viennent se toucher par deux faces de noms contraires. Les trachées sont peu saillantes en avant du bois avec tendance à s'étaler devant celui-ci. Le liber antérieur est toujours bien développé avec thylles libériennes comblant les lacunes ligneuses. e) Les émissions latérales des traces des pétioles secondaires, ou réceptions, si on lit les traces en descendant, se font sur les marges des arcs externes et en méme temps sur les marges des premiers arcs internes. Les cordons fournis par ces derniers for- ment l'arc interne du pétiole secondaire. f) A la base du pétiole la chaine intérieure recoit les filets libéro- -ligneux venant des auricules ou stipules, aprés quoi les cordons de la chaine se jettent d'une part sur les termes des demi- ares antérieurs externes et d'autre part sur quelques cordons des demi-arcs postérieurs externes. Aucun des cordons antérieurs n'entre directement dans la région médullaire du stipe, contrai- rement à ce qui arrive dans la grande trace cyäthéenne. Exemples. — a) Les gros pétioles d'Angiopteris evecla qui ont jusqu'à quatre arcs internés. — b) Les gros pétioles de Marattia s0rbifolin qui Ont deux ares iñtérnés. 3. La trace maraitiemne rappelle dans son ensemble la trace o$mondéenne, mais à €elle-ci se sont ajoutés ‘comme 'complica- tions, æ) la fermeture constante de larè externe, b) des inci- sions, c) le remplacementdes crosses par une chaine intérieure qui кш à l'émission des traces des pétioles secondaires. Là réduction dé la tracé marattiénne е présenté аёах «арёз pipa Là'cháine intérieure sé réduit à un seul aré егте, puis la tracé inbrattienné n'à plus i intérné, éllé ne diffère + At LR alors de [a trace oSmondéenne | pure que par ses incisions. 5. Quand ïl y 4 &ne chaife interne Чейне à op seul Are i- terne, la fornie ТА plus élévéé produit Won are intèrne fermë, libre BERTRAND ET CORNAILLÉ: — TRACE FOLIAIRE MARATTIENNE, ETC. 89 à lintériéuf de l'afé externe. Puis vient un aro interne fermé s'üppuyánt au fniliéu dé l'aré externe: puis епеоге un нге interne ouvert écartant plus ou moins ses bords des paliers aiitérieurs de l'arc externe. Trés souvent alors celui-ci est incisé au milieu de sa facé antérieure. Оп verra ces divers états dans des pétioles gréles d'Angiopteris evecta, À. pruinosa, de Marattia sorbifolia, dans des pétioles déjà volumineux de M. macrophylla, M. weinmanni- folia; dans ce cas la concavité de l'are interne vers la face anté- rieure est trés accusée. Il en est encore ainsi chez M. Kaulfussii, où l'arc interne trés ouvert s'écarie beaucoup des paliers anté- rieurs. Cette concavité de l'axe interne s 'atténue lorsqu' il se réduit à quelques divergeants formant une petite chaine discontinue ou continue qui coupe perpendiculairement la surface de symétrie. Exemplès. — Pétioles primaires de petites plantes de M. fraxi- nea, M. macrophylla, A. evecta, ce dernier étant pris au-dessus du départ des premiéres ramifications du pétiole. Quand Vare interne est trés réduit, il s ‘approche beaucoup du point C, où la la ligne CS coupe antérieurement l'arc externe, ces derniers ves- tiges de la chaine intérieure s'épuisent en se réunissant aux diver- geants des deux paliérs antérieurs. A partir de cet état la trace marattienne n'a plus de chaine intérieure, elle a perdu sa prin- cipale caractéristique. 0. La trace marattienne sans chaine intérieure ne présente plus qu'un are externe à bords rabattus en avant et tendant à former des erosses par courbure directe. Les marges, les amiórces, les paliers antérieurs et les erosses sont confondus dans la courbure générałè de larc externe qui est ouvert en avant. Les portions ` isolées par les incisions sont encore de -petites chaînes et des divergeants. Il y a ordinairement une incision plus large entre le divergeant marginal Y" et le second divergeant du demi-arc antérieur Y*^, — Exemples. Pétioles secondaires de M. Lau- cheana, M. levis, haat de іа nervure médiane d'une foliele de Kaulfussia "esculifotia, petits pétioles secondaires d'Angiopterts Pruinosa ‘et A. Jatifolia. 7. Оп trouve même une trace osmondéénne sans incisions darts lé pétiole tertiaire de M. silvatica. On а une chaîne biriaire dans Ta nérvàre médiane d’une foliole A. pruinosa. Tes тегез secon- 90 SÉANCE DU 11 дул 1902. daires montrent à leur base un divergeant isolé qui passe plus loin à l'état de masse libéro-ligneuse indéterminée et aux terminaisons en ampoules. 8. La trace de Kaulfussia csculifolia mérite une mention spé- ciale comme préparant le dispositif de la plus grande des Ophio- glossées, l'Helminthostachys zeylanica. Au milieu du pétiole primaire la trace de Kaulfussia présente une chaine intérieure binaire. А la base de la foliole la chaine intérieure ne contient plus qu'un seul divergeant qui disparait plus haut en se jetant sur les paliers antérieurs. Cette chaine intérieure disparait aussi vers le bas de la fronde en jetant ses divergeants sur les demi-arcs postérieurs aprés avoir reçu les cordons des stipules. Enfin l'arc externe de cette trace est une chaîne discontinue. Il s'agit donc bien d'une trace marattienne mais trés réduite, où les arcs in- ternes sont représentés par une paire de divergeants formant un groupe isolé concave antérieurement, entouré par l'arc externe. Lestipe rampant relativement gréle de Kaulfussia présente une réduction analogue. 9. Faute de matériaux nous avons dû laisser de côté les Danæa. II 10. La trace ophioglosséenne est une trace marattienne trés réduite sur laquelle se différencie une piéce sorifére antérieure. Sa complication maxima comporte un arc externe fermé et incisé, une chaine intérieure réduite à un divergeant et une piéce sorifére antérieure. Nous rencontrons cette organisation dans la trace d Helminthostachys zeylanica. | 11. Le pétiole primaire d'Helminthostachys présente un arc externe fermé en avant, à divergeants tous isolés, avec ailes for- tement rabattues vers leur face antérieure. Les marges ne sont pas sensibles. Il n'y a pas de plis sur les demi-ares postérieurs. Un grand divergeant, presque central, représente à lui seul une chaine intérieure fortement concave en avant. Ces caractéres sont ceux d'une trace marattienne gréle. Les paliers des demi-arcs antérieurs sont assez isolés du reste de l'arc externe. Leurs diver- geants voisins du point C, sont déjà différenciés comme filets con- BERTRAND ET CORNAILLE. — TRACE -FOLIAIRE MARATTIENNE, ETC. 91 ducteurs de la pièce sorifère antérieure. Dans les genres Botry- chium et Ophioglossum, nous aurons une chaine antérieure dia- lydivergeante à trachées regardant la face externe. La chaine anté- rieure spécialisée pour une part, ou totalement, en vue de la piéce sorifére antérieure est la caractéristique nouvelle qui différencie la trace ophioglosséenne de la trace marattienne. 12. Au-dessus de la baguette sorifére, le caractére marattien de l'arc interne et le caractère ophioglosséen de cordons antérieurs différenciés en vue de la baguette sorifère disparaissent. 13. Les divergeants de l’Helminthostachys sont profondément caractérisés comme divergeants. Leur liber antérieur est trés déve- loppé. Les éléments de leur métaxyléme sont les grands tubes scalariformes caractéristiques des Filicinées. 14. La trace foliaire de Botrychium virginicum présente un arc externe incisé, ouvert en avant, et sans chaine intérieure. Elle а donc perdu sa principale caractéristique en tant que trace ma- rattienne. L'émission de chaque demi-piéce sorifére n'emporte qu'une partie de demi-arc antérieur correspondant. Aprés cette émission, il reste encore un demi-arc antérieur convexe en avant, et ce caractére se suit jusque dans les pétioles secondaires. D'autre part, les divergeants de chaque demi-piéce sorifére s'approchent de la ligne CS et viennent se placer antérieurement sur un arc à concavité postérieure. Les groupes trachéens de cette chaine re- gardent sa face externe. Le caractére ophioglosséen s'est donc trés fortement accentué. 15. Chez Botrychium virginicum, le liber antérieur est bien développé, le bois du;métaxyléme est encore composé de grands trachéïdes scalariformes. 16. Quand on arrive aux petites espéces de Botrychium, comme B. rulaceum, la trace foliaire, prise en bas du pétiole, est réduite à une double chaine binaire incisée en son milieu. Les demi-arcs antérieurs sont réduits à un demi-faisceau peu étendu dont la pré- sence n'est généralement pas remarquée. La trace est largement Ouverte en avant. Il n'y a pas de chaine intérieure. Les caractéris- tiques marattiennes sont devenues insaisissables. Par contre les 92 SÉANCE DU 41 AVRIL 1902. deux divergeants marginaux donnent bientôt les deux moitiés du système sorifère. Celui-ci comprend, au niveau où la pièce sorifère se détache de la fronde, quatre divergeants en deux groupes symétriques qui jalonnent un arc à concavité externe; tous ont leurs trachées tournées vers la face postérieure. Le caractère ophio- glosséen a donc conservé sa netteté malgré l'affaiblissement de la trace. Histologiquement nous constatons une autre modification capitale. Le liber antérieur de chaque masse libéro-ligneuse, di- vergeante ou chaine, se réduit à deux, puis à un rang d'éléments péricambiauz. Les éléments ligneux du métaxyléme sont gréles. Ils s'alignent radialement ou en éventail derrière chaque pôle double. Le divergeant a pris un aspect de faisceau unipolaire. 47. Botrychium Lunaria montre cette méme structure avec une piéce sorifére qui a longtemps deux divergeants. Les demi- arcs antérieurs y sont presque dans le prolongement de l'arc postérieur. trés ouvert. 18. Les Ophioglossum , depuis l'O. vulgatum jusqu'à ГО. pen- dulum, présentent la même organisation. Les variantes portent sur la fréquence des incisions de l'arc postérieur, sur l'embrasse- ment apparent de la pièce sorifére par cet arc postérieur : О. vul- gatum, O. bulbosum, O. reticulatum montrent des étapes crois- santes de cet embrassement. L'arc de la pièce sorifère semble doubler antérieurement l'arc postérieur; il double son milieu ou quelques-unes de ses parties latérales chez O. pendulum. 19. Chez tous les Ophioglossum que nous avons analysés, nous avons trouvé les divergeants à facies unipolaires signalés chez les petits Botrychium. 20. А l'inverse des autres traces foliaires qui ве sont modifiées en divers sens autour d'une forme type, la trace ophioglosséenne présente une addition continue de nouveaux caractéres qui l'améne de la trace de l'Helminthostachys à vellee Ophioglossum pen- dulum. i 21. Nous énoncerons comme il suit les caractéristiques de Ja trace foliaire ophioglosséenne. a). Trace marattienne très réduite ne comprenant qu'un art externe fermé antérieurement dans la surface de symétrie раг GAGNEPAIN, — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 93 courbure directe. Cette trace n’a pas de plis sur son arc postérieur. Exceptionnellement elle contient un reste des arcs internes. b). Une pièce sorifère antérieure différenciée en grande partie, sinon en totalité, aux dépens de l’arc antérieur. Au-dessus de l'émission de la pièce sorifère, larc antérieur est trés largement ouvert en avant. c). La trace ophioglosséenne tend à unir ses divergeants en une chaîne continue vers le bas de la fronde. Au contraire, tous les divergeants tendent à s'isoler dans la partie supérieure de la fronde. La dialydivergeance y est poussée trés loin. d). Le divergeant prend un facies unipolaire par réduction du calibre des trachéides de son métaxyléme, et par réduction de son liber antérieur, Ces divergeants à facies de faisceau unipolaire se montrent dans les Botrychium gréles. Tous les Ophioglossum ont ce caractére fortement accusé. M. Gagnepain fait à la Société la communication suivante : ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES DE L'HERPIER DU MUSÉUM; par M. F. GAGNEPAIN. Genre COSTUS INFLORESCENTIA STROBILIFORMIS Costus fissiligulatus Gagnep. sp. nov. Planta herbacea, sarmentosa, multicaulis, caulibus flexuosis, spiralibus, apice hirsutis. Vaginæ cylindraceæ, striatæ, pilosæ; ligule scarioso-fusce, lanceolate, subacutæ, bilobæ, internodia equantes vel minime superantes, lobis valde iuequalibus, subacutis, molliter ciliatis. Folia asymetrica, su- prema falciformia, omnia lanceolata, basi cuneata, apice acuminata, dis- tinete petiolata, crassa, firma, glabra vel ad basim sparse pilosula. Inflo- rescentia terminalis, densa, satis minuta, bracteis imbrieatis, unifloris, apice foliaceis et reflexis. Calyx tubulosus, brevis, tridentatus, dentibus triangula- ribus, glabris, Corolle tubus brevis; lobi З, posticus major, lanceolato-acu- tus, subeuculMatus; laterales obtusi vel emarginati. Labellum infundibuli- forme, margine undulatum, ore antice inclinatum, roseum, sub stamine luteum. Stamen petaloideum, luteum, lanceolatum, apice denticulatum, acu- tum, in tertia parte superiore retroversum; loculis brevibus parallelis in medio laminæ insertis. Stigma lunatum, bilamellatum, ciliatum, postice appendiculatum, appendice crassa, bifida, subacuta. Ovarium hirsutum tri- loculare, loculis multiovulatis. 94 SÉANCE DU 11 AVRIL 1902. Herba 50 cm. alta, 8 mm. crassa; ligula 30-40 mm. longa, lobo majore 12-18 mm., minore 6-10 mm. longo; folia 10-14 cm. longa, 4-6 em. lata; in- florescentia 35 mm. lata et alta, bracteis infimis (foliis supremis) 7 cm. longis, 3 em latis, supremis 15-20 mm. lengis, 5-7 mm. latis. Flores 5-7 em. alti, usque 5 em. lati; calyx 12 mm. altus; corellæ lobi 5-5,5 cm. alti, 12-16 mm, lati, stamen explicatum 40 mm. longum, 15 latum. Cultivé dans les serres du Muséum avec l'étiquette : « Gostus (Gabon) n° 639 ». Floraison 1° juillet 1901. La description a été faite, comme l'analyse, sur la plante vivante, le type de l’herbier en provient et est accompagné d'une inflorescence entiére dans l'aleool. Les numéros suivants de l'herbier n'ont présenté avec le type que des différences individuelles : Herbier de l'exposition coloniale, ministère de la Marine, Gabon, n° 3644 (Griffon du Bellay, 1863). — Mission J. Dybowski (1894), n* 13 « Mayomba, 9 janvier, au bord de la forét ». Var. major Gagnep. Caulis major, robustus, ligulis usque 4 cm. altis. Folia 20-22 cm. longa, 1-12 cm. lata; inflorescentia simillima sed bracteis infimis 2-3 valde foliaceis usque 11-20 cm. longis, supremis latioribus quam in typo ; flos incognitus. Gabon, cóte occidentale d'Afrique, M. Griffon du Bellay. « Amomée à fleurs roses et jaunes, feuilles charnues trés remarquables ». — Méme contrée, méme collecteur :$Etonda, n° 352. Le premier échantillon est extrémement comparable au type, bien qu'un peu plus grand dans toutes ses parties ; c'est le trait d'union avec celui d'Etonda, n* 352, dont il serait trés intéressant d'avoir les fleurs. Le Costus fissiligulatus est une trés jolie petite espéce, à tiges gréles, spiralées, à feuilles charnues d'un vert mat, plus pâle en dessous, disposées elles-mémes en spirale. Il a fleuri presque tous les ans vers la fin de juin et la premiére semaine de juillet. Ses fleurs, d'un rose clair, sont jolies, assez grandes, décoratives et restent quelques jours seulement, mais se succédent pendant prés d'un mois dans la même inflorescence; du reste un pied peut porter en méme temps plusieurs cónes. Dans la serre chaude la fécondation n'a pas lieu, peut-étre à cause d'une humidité exces- sive, et la tige florifére se continue par plusieurs rameaux, nés à la base du cóne, et qui ont tendance à donner des racines adven- GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 95 tives ; cela communique à la plante un aspect chevelu un peu bi- zarre. C’est évidemment auprès des Costus phyllocephalus K. Schum. et ligularis Bak. que cette nouvelle espèce doit prendre place. Elle est plus grande que le premier, avec des feuilles à peu près de mêmes dimensions, mais qui sont au contraire nettement velues sur le pétiole et à leur base ; de plus la nervure principale n'est pas médiane et divise le limbe en deux surfaces sensiblement iné- gales, caractére sur lequel la description du C. phyllocephalus est muette. La ligule fendue en deux lobes inégaux (le plus court à droite de l'autre, si la spirale des feuilles tourne en sens inverse des aiguilles d'une montre; à gauche, dans le cas contraire) constitue un caractère inconnu jusqu'à ce moment dans le genre Costus ; dans le C. phyllocephalus, au contraire, la ligule est large, obli- quement tronquée, subaigué, mucronée au-dessous du sommet. L'étamine est, dans notre espéce, plus large, plus longue, denti- culée au sommet et, fait remarquable, recourbée en arrière dans son tiers supérieur, caractére inconnu dans les Costus. Le C. fissiligulatus est plus petit que le C. ligularis Bak. ; les feuilles ont un pétiole manifeste, tandis qu'elles sont sessiles dans cette derniére espéce, dont la ligule ne présente aucune bifi- dité ; les fleurs де б. fissigulatus sont, en outre, de deux à deux fois et demi plus grandes que dans l'espéce de M. Baker, qui n'a pas l'étamine recourbée en arriére et denticulée au sommet. Enfin ni le C. Dewevrei Wildeman et Durand, nile C. edulis des mémes auteurs n'en approchent assez pour une comparaison utile, et le C. fissiligulatus est une espèce nouvelle intéressante par des Caractères trés tranchés et par ce fait que son port et son orga- nographie sont maintenant complétement connus par les échan- tillons vivants des serres du Muséum (1). Costus araneosus Gagnep. sp. nov. Herba gracilis flexuosa; vagine striatæ, molliter pilosule, majores inter- (1) Nous saisissons avec empressement l’occasion qui s'offre de témoigner nos sincères remerciements à M. le professeur Costantin, à M. D. Bois, assis- tant, à M. Gérome, chef des serres, pour la facilité qui nous est accordée de prélever des échantillons de Scitaminées vivantes. Cette obligeance comporte évidemment, de notre part, l'obligation de déterminer toutes les plantes de cette famille, au fur et à mesure que leur floraison dans les serres en don- nera ]a possibilité. 96 SEANCE DU 14 AVRIL 1902, nodiis, ligulis integris, obtusis, pilosulis, margine ayangoso- ciliatis, pilus longissimis, flexuosis, tenuissimis. Folia lanceolata, apice acuminata, basi longe attenuata, supra glabra, subtus molliter tomentosa. Inflorescentia lateralis (an semper?) parva, pauciflora, bracteis minutis, subrotundatis non foliaceis, calyce minoribus. Calyx tubulosus, latere fissus, extus pilosulus, tridentatus, dentibus brevibus, subacutis, ciliolatis. Corollæ tubus gracilis, calycem vix superans; lobi subæquales, lanceolati, acuti, laterales 2 angus- tiores; labellum infundibuliforme, postice fissum, margine erispatum, subin- tegrum, Staminis lamina lanceolata, acuta, labellum subæquans ; loculis in tertia [уе superiore laminæ oppositis, parallelis, apice acutis. Stigma luna- tum, bilamellatum, ciliatum, postice appendiculatum, appendice bilobata, lobis obtusis. Ovarium pilosulum, triloculare, loculis multiovulatis. Caulis 7 mm. crassus; ligulæ 15- 20 mm, айе, explicatæ 10-12 mm. latæ; folia 12-20 cm. longa, 4-6 cm. lata ; inflorescentia 15-18 mm. lata, 95 mm. alta; bracteæ explicatæ 10-12 mm. latæ et айе; calyx 15-16 mm. altus; flos 6 cm. altus, 3-4 cm. latus; petala 35 mm. longa, 8-10 mm. lata; staminis la- mina 43 mm. longa, 9 mm. lata, loculis 7-8 mm. longis. Mission P. Savorgnan de Brazza (Congo et Ogoué), plantes recueillies par J. de Brazza, n° 100, Brazzaville « Ultimi di settembre e primi di oltebre 1884 ». А un premier examen, cette espéce, par l'aspeet général, par sa gracilité et la forme de ses feuilles, peut être placée auprès de la précédente; mais ce n’est qu'une vaine apparence, car ji les ligules sont entières, les bractées non terminées en pointe folia- cée. Un fait, qui n'est peut-être qu'un accident, se révèle dans le seul échantillon que le Muséum posséde : l'inflorescence est laté- rale et la tige se continue sans transformation à près de 5 сд. au- dessus du cône trés petit. Dans le Costus Malortieanus Wendl., comme dans le С. fissiligulatus, la même accrescenee de la tige s'est produite dans le cas de stérilité du cône. Ici l'accrescence de la tige a lieu en pleine floraison, et on se demande s'il n'y a pas là un caractère spécifique comme dans le Costus lateriflorus Baker. / L'incertitude dans laquelle nous nous trouvons relativement à l'importance de ce caractère fait qu'il est difficile de préciser les affinités de cette espèce qui se rapproche des Costus phyllocephalus, C. ligularis et fissiligulatus par la grandeur des ligules, mais qui s’en éloigne par les bractées non foliacées. Elle a aussi des affinités avec le €. later iflorus Bak.; mais, si elle lui ressemble par la dis- position de l'inflorescence et la petitesse des braetées, elle en dif- fére sensiblément par ses ligules, sa pilosité et son petit nombre de fleurs. GAGNEPAIN. -— ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 97 Costus ubangiensis Gagnep. nov. sp. Herba robusta; vagin: cylindraceæ, striatæ, ligulis striatis fusco-scario- sis, acuminatis, obtusis, glabris. Folia late lanceolata, apice acuminata, basi attenuata, supra glabra, subtus villosula, petiolata, petiolo brevi, villoso. Inflorescentia subglobosa vel ovata, multiflora, bracteis magnis, 3-4 infimis apice longe foliaceis, subtus villosis, supremis glabris subrotundatis vel obtusis, eunctis calycem superantibus. Calyx tubulosus cylindraceus, dentatus (post anthesin longe spathaceo-fissus), dentibus subæqualibus minutissimis. Corollæ tubus angustatus, calycem superans; lobi lanceolati acuminati sub- equales, posticus vix latior. Labellum spathiforme, angustum, postice fissum, antice in lamina obtusa provectum, lobos corollæ longe superans. Staminis lamina lanceolata, minor labello, loculis late linearibus, parallelis apice dis- cretis, in parte media lamiuæ insertis. Stigma reniforme, bilamellatum, cilia- ‚ tum, postice appendiculatum, appendice crassa, oblonga, apice bifida. Ova- rium glabrum. Caulis crassitudine digiti; ligulæ explicatæ 20-26 mm. late et alt; folia usque 17 cm. longa, 7,5 cm. lata, petiolo 4 mm. longo; bracteæ infimæ 25 mm. Іа, parte foliacea 17 em. longa, 7 cm. lata, mediæ et supreme 17-25 mm. late et alte; flores usque 50 mm. longi, petala 20 mm, alta; calyx 20 mm. longus 7 mm. latus; labellum explicatum 25-30 mm. latum, usque 40 mm. longum; stamen 80 mm. longum, 5-6 mm. latum, loculis 8 mm. longis. Haut-Oubanghi, D" Viancin, recu en juillet 1895. Par ses ligules entiéres, ses bractées foliacées, le Costus uban- giensis se place évidemment auprés des C. phyllocephalus K. Schum. et ligularis Bak. ; mais il ne peut être confondu avec le premier à cause de sa tige plus grosse presque du double, de ses ligules non mueronées, de ses feuilles plus larges, surtout mani- festement velues (et non glabres), de ses bractées dont les infé- rieures seulement sont, mais longuement, foliacées au lieu de porter toutes une pointe verte, de son labelle étroit en ligule, large en avant et non obovale crispé, de 5 em. de large. Il ne peut être confondu davantage avec Costus ligularis Bak., dont il différe par la pilosité inférieure de ses feuilles non glabres, par ses bractées inférieures foliacées très largement et non « without leafy tips», par leur largeur quatre fois supérieure 51 on les compare à celles de la plante de M. Baker. Costus congestiflorus L.-C. Richard mss. sp. nov. Herba perennans gracilis. Vaginæ cylindraceæ, striatæ, truncatæ, glabro, ore longe ciliatæ, ocrea subnulla. Folia lanceolata, utrinque glabra, obovata, longe acuminata, basi attenuata, petiolo angusto, omnia unilateralia nisi 2-3 suprema spiraliter disposita. Inflorescentia subglobosa, truncata, ter- minalis ; bracteis viridibus, lanceolatis, apice mucronatis, margine scario- T XIX. (SÉANCES) 7 '8 SÉANCE ‘DU 11 дуйн, 1902. sis, nervo medio apice crassiore. Calyx tubulosus, post anthesin fissus vel lacerus, striatus, subglaber, tridentatus, dentibus brevibus ciliatis valde mi- noribus tubo. Corolle lobi lanceolati, dorso ;pilosi, margine ciliati, apice acuminati. Labellum obovatum, apice rotundum; staminis lamina brevior labello, subelliptica, apice. rotunda, filamento plano; loculis parallelis fusiformibus apice discretis, in parte inferiore insertis. Stigma expanso-in- [undibuliforme, ore viz ciliato. Caulis 7 mm. crassus; folia usque 17 cm..longa, 6 cm. lata. Inflorescentia 3 em. alta et lata; bractea infima 18 mm. longa, 8.mm. lata, supreme 12 mm. Jonge, 5 latae. Calyx 25-50 mm. longus, 7-8 mm. latus, dentibus 4 mm. lon- gis, 2latis. Petala 30-25 mm. longa, 6-8 mm. lata; staminis lamina 35 mm. longa, 10 mm. lata, loculis 8 mm. longis; labellum 45.mm. longum, 30.latum; stigma 2 1/2 mm. latum. Plantes de Cayenne ` M. Martin. Herbarium Guyanensi-Antillanum L.-C. Richard. « Caulis herbaceus, “2-8 ped. spiraliter flexuosus, flores in summitate caulis congesti, ses- siles, ex uno puncto. Costus congestillorus. ln sylvis remotis. Julio. » L.-C. Rich. scrips. La description de cette plante a. été rédigée d’après les échan- tillons de Martin (Cayenne) au nombre de deux, lesquels nous ont donné une fleur analysable avec des inflorescences parfaites et quelques décimètres de tiges feuillées. L'unique échantillon de Richard ne comprend qu'une tige ayant perdu son inflorescence, peut-être mise à рагі par Richard lui-méme, mais dont nous n'avons vu que quelques calices détachés. Cependant la plante de Richard est semblable, dans toutes ses parties, à celle de Martin ét sa courte note s'y applique si bien qu'on ne peut faire autrement que de conclure à l'identité. C'est en effet le méme port, la méme taille, la méme forme de feuilles, les mêmes calices. «C'est pour bien marquer cette identité, qui pour nous est absolue, en méme temps pour témoigner de notre respect.à.la mémoire dé Richard, que nous avons conservé son nom ‘de C. congestiflorus en l'appli- quant également à l'échantillon de Martin. D'abord celte espèce inédite semble être une forme gréle et glabre de C. speciosus Sm.; les feuilles sont assez semblables à celles del'espéce de Smith, les bractées lancéolées étroites rendent la confusion facile. Mais, en botanique exotique, rien de trompeur comme les ‘apparences quand elles ne sont pas contrôlées par l'observation minutieuse et surtout par l'analyse florale, et en effet ce n'est point C. speciosus, ni méme une de ses nombreuses formes. Les feuilles de C. congestiflorus, au lieu d’être régulière- NY GAGNEPAIN. — .ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 99 ment en spirale ei de correspondre à la fraction phyllotaxique, (1/7 environ) sont ici unilatérales, sauf les deux ou trois supé- neures nettement spiralées; les bractées elles-mêmes, non acu- minées aiguës dés le premier tiers ou la moitié, sont lancéolées, obtuses dans les inférieures, un peu plus acuminées dans les autres, mais toujours vertes à bordure étroite, membraneuse, hyaline. Le calice, non trilobé profondément avec les deux lobes postérieurs plus courts, a au contraire ses trois dents égales, très petites avant l'anthése lorsque l'épanouissement de la corolle ne les a pas déchirées par les sinus. Si la forme des pétales et leur pilosité sont trèssemblables dans les deux espèces, le .C. congesti- florus offre un labellenon semi-orbiculaire comme celui du C. spe- ciosus, mais franchement obovale étant étalé. La lame de l'étamine est très différente, large, arrondie au sommet dans notre espèce, en lanière assez étroite, acuminée dans l'autre. Il nya pas jus- qu'aux stigmates qui ne soient très dissemblables : dans C. con- gesliflorus, en cratère à larges bords un peu inégaux, l'intérieur plus élevé, tous deux à peine ciliés ; dans C. speciosus, bilamellé à lames sensiblement égales rénilormes, ciliées avec au dos un appendice bifide à pointes aiguës. | Costus scaberulus L.-C. Rich. mss. sp. nov. « Caules spirales, simplices, debiles э; vaginæ striatæ scaberulæ, oblique truncatæ, in oeren minuta provectæ, ore dense et molliter ciliatæ. Folia pe- tiolata, lanceolata, basi attenuata, apice acuminata, firma, nervata, margine éiliolata, utrinque glabra, sed in nervo medio supra setosa, subtus scabe- rula, petiolo in linea eminente decurrente. Inflorescentia terminalis, ovoidea, magnitudine ovi columbini. Bracteis infimis foliaceis, supremis unilloris, rotundatis, spiraliter imbricatis, vix mucronatis, dorso pilosis, pilis appr'es- sis. Calyx infundibuliformis, tridentatus, parce pilosus, üentibus æqualibus, triangularibus basi lafissimis, apiceciliatis. Bracteola navicularis dorso piloso. Flores... Ovarium hirsutum triloculare, loculis multiovulatis ;ovula biseriata, ardllata, arillo Taciniato. Caulis 60 cm.-1 m. altus; 6 mm. crassus; vaginæ 4.cm. longi; ocrea 2-3 mm. alta; folia usque 20 cm. longa, 5-6 cm. lata, petiolo 4-5 тт. longo. Inflorescentia 4 cm. longa, 22 mm. Tata, bracteis mediis 2 em. longis et latis ; calyx minutus 6mm. longus et latus, bracteola 12 mm. ala. Herbarium Guvyanensi-Antillanum; L.-C. Richard. « Costus scabe- rulus : caules spirales simplices, 2-3 ped., debiles; flores lutei? in uin- brosis sylvis Gabrielis (?), ete., Martio. » L.-G.-Rich. scripsit. Cette espèce inédite de Richard est bien distincte de la plupant des Costus à inflorescence strobiliforme. Le caractère de la feuiiic, 100 SÉANCE DU 11 avRIL 1902. parcourue sur la nervure médiane par une ligne étroite de poils raides, à peine inclinés vers le sommet de la feuille, est d'autant plus inattendu que le reste du limbe est à peu près glabre; il devient absolument spécifique. Un autre qui, croyons-nous, n’a encore été vu nulle part dans le genre, consiste dans la décurrence du pétiole sur sa gaine par une ligne saillante très nette. Le calice est un des plus petits que l’on puisse voir dans le genre; sa forme en entonnoir aussi large que haut, ainsi que l'inflorescence en strobile, lui donne quelque affinité avec le C. Anachiri qui ne parait étre qu'une variété du C. cylindricus Jacq. Par la tige grêle, la forme des feuilles, la grandeur de l'inflores- cence, celte plante se rapproche du C. pictus Don; mais le C. sca- berulus ne porte qu'une оп deux bractées foliacées, encore peuvent-elles étre considérées à bon droit comme feuilles supé- rieures, tandis que le C. pictus porte des bractées foliacées trés nettes et plus nombreuses; l'ocrea est assez comparable, mais elle est trés longuement et mollement ciliée dans la plante de Richard, étant absolument glabre dans celle de Don. INFLORESCENTIA PAUCIFLORA non strobiliformis. Costus paucifolius Gagnep. sp. nov. Herba perennis pumila; radices longissime, luberibus pedicellatis fusifor- mibus ; vaginæ infimæ 5, latæ, nervosæ, truncatæ, lamina destitutæ, caulem in parte inferiore involventes. Folia 4-5 terminalia, rosulantia, laminis late lanceolatis, abrupte acuminatis, basi attenuatis, sessilibus, utrinque glabris vel apice pilosulis, nervis subparallelis anastomosantibus. Inflorescentia ses- silis, pauciflora, non strobiliformis (fere ut in Costo igneo) e rosula foliorum assurgens. Calyx tubulosus, tridentatus dentibus acutis, extus pilosis, apice fulvo-punetatis. Corolla lutea tubulosa, trilobata lobis lanceolatis, subæqua- libus, extus pilosis, apice fulvo punctatis. Labellum explicatum, semi-ellipti- cum, unguiculatum, apice rotundum, emarginatum, crenatum, stamen invol- vens. Antheræ filamentum cum connectivo petaloideum, planum, latitudine et longitudine loculos valde superans, apice trilobatum, lobis brevibus obtusis; loculi subparalleli, apice acuminato, discreti. Stigma infundibuli- forme, ciliatum, postice appendiculatum. 25 cm. alta, tuberibus 35 mm. longis. 8 mm. crassis; folia usque 17 cm. longa, 8 ст. lata; calyx cum petalis 3 cm. longus, labellum 35 mm. longum et latum, Glaziou, n° 22 180, Capelinha de Santo Antonio, prés la grotte de Lage (Goyaz), 20 octobre 1894. Rare. — Morro da Canastra, dans les tèr- rains calcaires, 24 novembre 1894. GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 101 Costus rosulifer Gagnep. sp. nov. Herba minuta caulescens; radices tuberosæ, fusiformes; vaginæ cylin- draceæ, membranaceæ, 4-5 infimæ oblique truncatie, lamina destitutæ, lon- giores internodio, ore araneoso-ciliatæ, Folia 5-6 rosulantia, conferta, terminalia, late lanceolata vel subrolunda, breviter et abrupte acuminata, basi vix attenuata, supra glabra, subtus molliter hirtella. Inflorescentia ter- minalis, sessilis, pauciflora, non strobiliformis, bracteis foliaceis valde mino- ribus quam folia. Flores pauci, lutei. Calyx tridentatus, dentibus... Corollæ lobi lanceolati, acuti, apice ciliati, subæquales, multinervi, nervis parallelis. Labellum infundibuliforme, postice fissum, quoad explicatum obovatum, basi attenuatum, apice rotundatum, tenuiter punctatum, punctis tenuibus fulvis (fere ut in Kempferia rotunda). Staminis lamina longe et anguste lanceolata, loculis parallelis, apice acuminatis, basi obtusis, in dimidia parte laminæ insertis. Stigma optime infundibuliforme, ore fimbriato. Ovarium... Caulis et rosula 12-20 cm. alta, digiti crassitudine; folia usque 9 em. longa, 5 cm. lata; flores 5 em. longi; petala 3-5 mm. longa, 6-7 mm. lata; la- bellum 4-5 cm. latum et longum ; staminis lamina 40 mm. longa, 6 mm. lata ; loculæ 5-6 mm. longæ. Brésil central (Sertao d'Amaroleite), sept.-octobre 1844; Weddell, n°2839. « Vulgairement Canna fistula; fleurs jaunes; bois humides ». Costus latifolius Gagnep. sp. nov. Planta humilis subacaulis; vaginæ paucæ (3-4), striatæ glabræ, infimae lamina destitutæ. Folia 3-5 subradicalia magna, subrotunda vel late ellip- lica, apice breviter acuminata, basi vix attenuata, supra glaberrima, subtus parce pilosula, pilis appressis, margine ciliata, ad apicem brevissum caulis rosulam efformantia. Inflorescentia pauciflora, non strobiliformis, sessilis e rosulà assurgens, bracteis foliaceis brevibus. Flores pauci, magni, lutei vel Пауеѕсепіеѕ. Calyx tubulosus, glaber, dentatus, dentibus subaequalibus, vir minoribus tubo calycis, aculis, sensim acuminalis, apice filiformibus. Corolle tubus gracilis calycem non superans; lobi late lanceolati acuti sub- equales, dorso pilosi. Labellum infundibuliforme postice fissum, quoad expli- catum obovatum, basi attenuatum, apice rotundum, irregulariter crenatum, subtiliter punctatum, punctis tenuibus fulvis (fere ut in Kempferia rotunda). Staminis lamina lata, oblonga, apice rotunda, basi abrupte acuminata, loculis discretis parallelis, apice acuminatis, basi oblusis, in tertia parte inferiore insertis. Stigma infundibuliforme ore ciliato, appendice incognita. Ovarium glabrum. m P Herba 10-15 cm. alta; caulis nudus 7-8 cm. altus, crassitudine digiti; folia usque 8-15 cm. lata, 15-20 cm. longa. Flores 7-9 cm. longi, 40-45 mm. lati. Calycis tubus 20 mm. longus, 8 mm. latus, dentibus 20 mm. longis ; petala 10 mm. lata, circa 32 mm. alta; labellum explicatum circa 50 mm. lon- em et latum; staminis lamina 40-45 mm.alta, 17-20 mm. lata; loculis 5 mm. ongis, Brésil, province de Minas-Geraes; Voy. d'Aug. de Saint-Hilaire 1816-1821 « Olho d'Agoa ». 102 SÉANCE op 14: дуни, 1902. 7 Costus pumilus Peters. var. pélosissimus Gagnep. Herba perennis exigua, subacaulis; radicibus filiformibus sepe tubero- sis, tuberibus fusiformibus pedicellatis. Caulis brevissimus, instructus vagi- nis paucis imbricatis, 4 infimis lamina destitutis, ovatis. Folia 4-5 rosulamtia, sessilia, ovata vel rotunda, brevissime acuminata utrinque et dense pilosa, pilis fulvis, longis, appressis. Inflorescentia sessilis, pauciflora non strobili- formis (fere ut im Costo igneo) e rosula foliorum assurgens; bracteis paucis, foliaceis, minutis, pilosissimis. Calyx tubulosus extus pilosus, trilobatus, lobis triangularibus, acutis. Corolla latea, tubulosa, tubo longo gracili, lobis: 3 lincari-lanceolatis, extus pilosis, subequalibus. Labellum luteum: ovatum: quoad explicatum. Staminis filamentum, cum conneetivo, in laminam peta- loideam, «pice integram obtusam porrectum; loculis subparallelis apice dis- cretis acuminatis, basi obtusis. Stigma infundibuliforme, glabrum. Ovarium hirsutum. Herba 4-5 cm. alta; tuberibus 40 mm. longis, 8 mm. crassis. Folia omnia subradicalia 13-24 em. longa, 5-11 cm. lata; flos: 60-80 mm. longus. Glaziou, plantes du Brésil, n° 22181, grotte de Lapa entre Guariroba: et Santo Antonio (Goyaz), 20 одой 1804, fleurs jaunes; rare. — Claus- sen, n^ 180, Minas Geraes. — Weddell, Brésil central (Sertao d'Ama- roleite), sept.-oct. 1844, n° 2810, « fleurs jaunes, bords des bois hu- mides ». M. O.-G. Petersen, dansle Flora brasiliensis (1), a décrit son Costus pumilus sans en connaître les fleurs. Sa description con- vient si bien à motre plante que nous n’y voyons qu’une espèce. Cependant C. pumilus porte des feuilles densément hirsutes en dessous, surtout sur la nervure médiane, et seulement à poils épars sur la page supérieure, tandis que notre plante est très velue sur les deux pages. M. Le Merchant Moore (2) nomme C. acaulis une plante qui, selon nous, est trés voisine du C. pumilus Peters., si ce n'est elle- méme. Ses feuilles sont d'abord velues ow à peu prés glabres en dessus, ciliées à la marge et velues en. dessous surtout sur la ner- vure médiane ; il est vrai que le texte n'est pas tout à fait d'accord avec la planche qui représente des feuilles nettement, mais briè- ment velues en dessus. M. Moore a étudié l'organographie florale, mais plusieurs heures consacrées à l'analyse ne lui ont point permis d’être trés affirmatif sur les faits observés, précisément à cause des difficultés réelles qu’on rencontre dans la manipulation (1) О.-б. Petersen, Flora brasiliensis, fasc. 107, p. 58. (2) Le M. Moore, Phanerogamic Botany of the Matto Grosso expedition, in Transacl. Linn. Soc., 1895, p. 480. GAGNEPAIN. — ZINGIRÉRAGÉES NOUVELLES. 108. de ces grandes fleurs minces, dont toutes les parties ве collent à la. pression et se déchirent au moindre effort que l'on: tente pour les: séparer. Avec plus de patience peut-être, nous sommes arrivé à être plus affirmatif. Le calice est à trois lobes triangulaires égaux, non ovales lancéolés. (Moore); les pétales sont lancéolés aigus à. dos, velu (non vus par M. Moore); la lame de l'anthére est obovale, élargie au sommet qui estarrondi, et non étroitement: oblancéolée, oblongue, brièvement acuminée (Moore), mais dans: les deux cas les loges sont identiques et placées vers. la base de: Іа: lame; leurs sommets sont acuminés en une ligne saillante et leurs: bases sont élargies obtuses; le stigmate est le même. De ces considérations il résulte que €: acaulis: Moore est très. probablement C. pumilus Peters. et que. la plante ci-dessus; déerite n'est qu'une variété, plus densément velue sur les deux: pages. Si lonse reporte aux descriptions précédentes, on s'apercevra: que les Costus paucifolius et rosulifer sont caulescents, que 1а. tige, pue A sa partie inférieure, ne porte que des gaines envelop- pantes, cylindriques, complètement aphylles, et se termine par une rosette de feuilles à peu prés horizontales à leur complet déve- loppement. Let. paucifolius est plus grand dans toutes ses parties; les feuilles sont plus longues, plus lancéolées, presque entièrement glabres; elles. sont peu. nombreuses au sommet de la tige et ce- caractère, joint à celui de leun base très: nettement atténufe; rend la rosette terminale plus lâche. Au contraire, la rosette du C. rosu- lifer est dense, à feuilles courtes, plus fermes, plus: distinctement nervées peu. ou point atténuées.à la base. Dans la première espèce, les fleurs sont plus grandes, à pétales longs et larges de près du double, manifestement velus dans la moitié supérieure, tandis. que, dans la seconde, ils sont à peine ciliés à l'extréme pointe. Alors que, dans le-C. paucifolius, la lame: de l'anthére est large, à sommet tridenté.au moins dans le jeune-áge; celle du C. rosulifér est étroitement lancéolée et. longuement acuminée аш sommets Les. stigmates offrent aussi des différences marquées, savoir ` C. paucifolius, en. entonnoir à bords ciliés, appendiculé: en: ar- riére par une lame-émarginée courte et large; C. rosulifer, par~: faitement: infundibuliforme, à peine papilleux. sans appendice: observé. De même les Costus- latifolius et pumilus se rapprochent sous, plus d'un. rapport. Tous. deux. ont, une: tige extrêmement: réduite; 104 SÉANCE DU 11 AVRIL 1902. une rosette de feuilles radicales étalées, avec, à son centre, une inflorescence pauciflore à bractées herbacées. Mais, ainsi que son nom l'indique, le C. latifolius porte des feuilles trés larges, grandes de plus du double; elles sont en outre glabres en dessus, et à peu prés à la face inférieure, tandis que le C. pumilus les porte, dans notre variété, extrémement velues sur les deux faces et moins arrondies. Les calices sont trés différents : à grandes dents glabres acuminées presque sétacées dans le C. latifolius, sim- plement triangulaires et. velues extérieurement dans le C. pumi- lus. En général, tous les organes floraux sont plus grands dans le premier que dans le second; la lame de l'étamine, la forme des loges de l'anthére et le stigmate se ressemblent du reste beaucoup. Ces quatre espèces de Costus se relient remarquablement au genre Cadalvena, les deux derniéres surtout. Les Cadalvena sont au nombre de deux : C. spectabilis Fenzl. et C. pistie folia Bak., également africains. | Si Гоп compare le Costus latifolius avec le Cadalvena specta- bilis, les analogies sont extrêmement frappantes. De même la tige est très courte, les feuilles sont de même forme, disposées éga- lement en rosette radicale; c'est la même inflorescence pauciflore ‘et sessile au centre de la rosette, les mêmes fleurs jaunes et fu- gaces, car l'organisation florale est la méme dans son ensemble. S'il y a des différences, elles sont plutót spécifiques. Au lieu des quatre feuilles en croix du Cadalvena spectabilis, la rosette du Costus latifolius en compte souvent cinq, toujours en spirale très surbaissée; le calice est à dents courtes chez le Cadalvena spec- tabilis, trés longues dans le Costus latifolius, et, si dans le pre- mier, le calice passe à la forme de spathe par fissure, c'est un effet de l'étroitesse du calice, à dents courles, qui, comme dans plu- sieurs Costus, ne peut résister à la pression interne des pétales, du labelle, etc., et se fend mécaniquement à l'épanouissement. Les étamines ne sont pas plus différentes entre elles que celles des Costus latifolius, rosulifer, paucifolius et pumilus. Chez le Cadalvena, le stigmate est absolument celui des Costus à strobile, c'est-à-dire formé de deux lames ciliées extérieurement, avec au dos un ap- pendice trés net, qui n'existe pas toujours dans les Costus rosu- litéres. Enfin le Cadalvena spectabilis n'a pas de disque, il a cela de commun avec tous les Costus, et ce caractère l'éloigne des Kæmpferia. Il résulte donc de comparaisons trés minutieuses que GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 105 Cadalvena spectabilis est par ses organes floraux, qui sont les | moins variables, plus voisin des Costus que ceux que nous venons de décrire; qu'il se rapproche absolument de ceux-ci par l'ha- bitus, caractère plutôt spécifique; que, sur certains points méme, il est plus voisin de ces Costus rosulifères qu'ils ne le sont entre eux. La raison tirée de l'aire de dispersion ou de la patrie est infime et, d'ailleurs, combien de fois n'a-t-on pas démontré que la flore de l'ouest africain a des aflinités étroites avec celle du Brésil et de l'Amérique tropicale? Les Costus latifolius, rosulifer, paucifolius, pumilus sont donc plus que des intermédiaires entre le genre Costus et le genre Ca- dalvena ; ils entourent celui-ci, l'enveloppent, l'obligentà prendre place parmi eux dans le genre Costus; ensemble ils ne formeront pas un groupe à part dissident, car ils se relient aux Costus stro- biliféres par une série graduée, à transition parfaite, constituée par les Costus uniflorus Poepp., Warmingii Peters., igneus Brown, tous américains, et les Costus nudicaulis bak. et Englerianus К. Schum. d'Afrique, qui constituent un ensemble approchant du C. lanceolatus Peters., lequel est presque strobiliforme. Cette fusion que nous venons d'opérer de deux genres en un seul n'est pas une nouveauté. M. K. Schumann (1), se basant sur la disposition spiralée des quatre feuilles de Cadalvena specta- bilis Fenzl., continuant celle des gaines inférieures aphylles, sur la forme de la lame staminale et la situation de l'anthére sur cette lame, et enfin sur l'absence des staminodes comme dans les Cos- lus, avait déjà réuni les deux genres dés 1893, avec des raisons excellentes. Cependant M. Baker (2), en 1898, conserve encore le genre africain en faisant remarquer, non sans intention évidente, que les Cadalvena ont l'habitus, le calice et la corolle des Kæmp- feria section Soncorus, l'étamine et les staminodes des Costus. Il ү a dans cette affirmation une grande part d’exactitude, bien que les Kæmpferia aient toujours dans la section Soncorus des sta- minodes distincts, tandis que, dans tous les Costus et dans les Ca- dalvena ces staminodes sojent soudés dans la plus grande partie de leur longueur, sinon dans toute, avec le labelle pour former (1) K. Schumann, Zingiberaceæ africane, in Botanische Jahrbücher von Engler, t. XV, pp. 423-424. : 9 996 (2) J.-G. Baker, Scitamineæ in Flora of tropical Africa, VII, 2, pp. 296- 106: SÉANCE DU: 25: хуки, 1902. avec lui un organe: unique, souvent lobé au sommet, mais parfois aussi simplement erénelé. Enfin M. Baker ne parle pas du stig- matebilamelleux, appendiculé postérieurement, qui est absolument celui des Costus. Étant donné les intermédiaires absolus qui vien- nent d’être décrits ou signalés, il est impossible de nier que les Cadalvena tiennent aux Costus américains et africains par tant d’affinités réelles, incontestables, par des traits d'union si évi- dents tant au point de vue du port que des caractères floraux, qu'il faut nécessairement rejeter le terme Cadalvena comme genre et qu'on ne peut mème le conserver comme caractérisant une section bien définie. SEANCE DU 95 AVRIL 1902. PRÉSIDENCE DE M. ÉD. BUREAU. M. Guérin, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de: la séanee du 11 avril dernier, dont la rédaction est adoptée. M. Delacour annonce qu'il a appris par les journaux la mort de M. Vénance Payot, le naturaliste bien connu de Chamonix (Haute-Savoie) et ancien membre de la Société, dans laquelle il était entré en 1862. M. l'abbé Hue confirme cette fâcheuse nouvelle, mais ne peut pour le moment ajouter d'autres détails; il rappelle les principales publi- calions de M. Payot, concernant surtout les plantes du Mont- Blanc, dont il avait avec beaucoup de soin. et de persévé- rance récolté les Сгуріосатеѕ, qu'il soumettait ensuite à l'examen des spécialistes. Une Notice nécrologique sur V. Payot a été demandée à M. l'abbé Harmand qui entretenait une correspondance suivie avec notre regretté confrère de Chamonix (1). (1) Voy. plus loin, séance du 13 juin. MOUILLEFARINE. — UNE NOUVELLE LOCALITÉ DU VIOLA CORNUTA. 407 M. le Président annonce une présentation nouvelle. M. Mouillefarine fait à Ia Société Та communication sui- vante : SUR UNE NOUVELLE LOCALITÉ DU VIOLA CORNU TA L.; par М. Edm. MOUILLEF ARINE. La Violette que Linné a nommée Viola cornuta est une des plus jolies qui soit. Je lui trouve ce double charme: : d'abord que, lais- sant ses sœurs devancer presque le printemps, elle se: réserve pour fleurir en été les regains des montagnes; ensuite qu'elle se pro- digue chez elle en étant presque: introuvable ailleurs. Le chez soi du Viola cornuta, on le sait, c'est le double versant des Pyrénées avec un écart dans les Corbières et, depuis que je tiens la plume, je me vois montant de Luchon au Portillon, au travers de prés dont cette-aimable fleur faisait des parterres. Et voici que; fort loin de là, le 48 juillet de l'année dernière, M. Alphonse Paulin, directeur dw Jardin botanique de Laybach, accompagné de M. Henry Rolbeck, herborisait en Carniole, dans les montagnes qui la séparent de la Carinthie, et que dans les monts Karawanke, sur la partie ouest de 1а Begungsirca à l'alpe de Préval et vers 1300 mètres, ils trouvèrent avec le Cirsium ear- niolicwm Scop, le Pedicularis sumana Sprengel et le Trifolium noricum Wulf., une Violette assurément nouvelle pour le pays. Elle n'embarrassa pas longtemps M. Paulin, qui la reconnut à première: vue et, de retour chez lui, l'identifia avec deux parts du Viola cornuta existant dans son herbier, parts recueillies l'une par notre confrère M. Givaudias à Vénasque et l'autre par mot à Luchon. Je n'ai nullement l'honneur d’être connu de M. Paulin, quoique son nom figuresur les tables de mon herbier, et c’est par le bon hasard de quelque Tauschverein que nous avons des plantes l’un de l'autre. Il n'en eut pas moins l'extréme courtoisie de m'envoyer un lirage à part du Bulletin dans lequel il annonçait sa découverte, etil ne pouvait m'être plus agréable. M. Paulin, recherchant si cette plante avait jamais été trouvée hors de ses. Pyrénées natales, expose dans sa Note que, d'apres le voyageur Ray, dont l’assertion est reproduite par Reichenbach, on 108 SÉANCE DU 25 AVRIL 1902. l'avait recueillie dans le Jura. C’est peut être d’après la méme source que, suivant la Flore de MM. Rouy et Foucaud, elle avait été indiquée au Grammont, dans le canton du Valais. Ray est un explorateur de la première heure, il est mort au commencement du dix-huitième siècle, et il n'y a pas grand fond à faire sur ses indications. Le Grammont, appelé aussi Chaumeny, est une belle montagne d'un accès facile, qui domine le lac de Genève, au-dessus du Creux de Novel, la frontière de la Suisse et de la France. Ce n'est pas parce que j'ai herborisé deux fois jusqu'à son sommet à la bonne époque et sans y trouver le Viola cornuta qu'il faut en nier l'exis- tence; c'est surtout parce que le Grammont était dans le domaine des Thomas de Bex et qu'elle n'aurait probablement pas échappé à leurs recherches presque séculaires. Mais M. Paulin ignorait, ce que nous sävons par la Flore de MM. Rouy et Foucaud, que la méme plante était indiquée, dans la Flore italienne de Parlatore continuée- par Caruel (1), comme trouvée par ce dernier dans l'Apennin florentin, sur le mont Se- nario, dans les prés de la région des Hétres (comme à Luchon), à l'altitude de 830 métres. П semble bien que ces deux localités doivent être notées à un titre égal comme acquises au Viola cornuta L. J'ai voulu recher- cher s’il en existait d'autres et j'ai visité à cet effet les herbiers du Muséum, de Cosson, de M. Drake del Castillo et de M. Rouy, qui m'a ouvert de plus sa bibliothèque et fait profiter de son érudi- tion. П n'existe, dans aucun herbier, de Viola cornuta qui ne vienne des Pyrénées. Ces plantes à localités disjointes sont un grand mystére et un objet infini de conjectures. Comment une plante répandue dans les Pyrénées se retrouve-t-elle à deux points isolés, l'un en Au- iriche et l'autre en Italie? Comment l'Adonis vernalis, plante qui parait avoir son centre en Sibérie, se trouve-t-il en Valais, en face de Martigny, et en pleines Cévennes, dans une pierraille perdue du Causse Noir? Dans une des séances de la Société en sa jeunesse, séances (1) Flora italiana, IX, 196 (ann. 1890). Caruel avait d'ailleurs signalé le V. cornuta en Italie dès 1860, in Prodrom. della Fl. toscana, p. 65. MOUILLEFARINE. — UNE NOUVELLE LOCALITÉ DU VIOLA CORNUTA. 109 dont M. le président Bureau a évoqué le souvenir avec tant de bonheur et de charme et où un étudiant en droit de ma connais- sance, hélas, trop lointaine, était si fier de se voir admis, le vénéré J. Gay, à propos de la découverte dans les Pyrénées du Trisetum agrostideum, nous tint suspendus à ses lèvres en décrivant ces étapes des plantes polaires, de sommets en sommets et de glaciers en glaciers. La question reste depuis quarante ans aussi attrayante. Elle engage les botanistes actifs à chercher beaucoup, elle permet aux vieux de réver un peu et de se demander aujourd'hui : Quel dieu, quel moissonneur, de l'éternel été Avait, en s'en allant, négligemment jeté une pincée sur la Carniole, et une autre sur la Toscane, de la graine dont il venait d'ensemencer largement les Pyrénées? M. Malinvaud cite des faits du méme ordre qu'il a eu na- guère occasion de signaler, notamment l'apparition acciden- telle, dans une localité du Lot, de quelques pieds de Carex strigosa, manifestement adventice, à l'entrée d'une caverne dont les hôtes ailés avaient transporté, probablement de fort loin, les graines de cette Cypéracée boréale (1). Il rappelle l'Alyssum gemonense couvrant les ruines du château d'As- sier (2), le Sisyrinchium Bermudiana récemment trouvé dans deux localités francaises, etc. (3). À propos du róle des oiseaux aquatiques qu'on a invoqué pour cette dernière plante, le prince Roland Bonaparte si- gnale en particulier les palmipèdes comme agents habituels de la dispersion des graines à longues distances. Ап sujet du Viola cornuta, le prince Roland l'a une fois rencontré au sommet des rochers de Naye, canton de Vaud, mais il a bientôt reconnu que cette plante était échap- pée du jardin alpin qui s'y trouve. П pense que l'attention (1) Voy. le Bulletin, t. XXXI (1884), Revue bibliogr., p. 14. (2) Ibid., t. XXXIX (1889), Congrès de bot., pp. CCLXII et suiv. (3) Ibid., t. ХУШ (1901), p. 271. 440 SÉANCE DU 23 AVRIL 1902. M des botanistes doit étre appelée sur ces introductions qui pourront encore survivre aux jardins alpins donit elles éma- nent. " M. Bureau mentionne, comme offrant un exemple typique d'aires disjointes, le Coleanthus subtilis, petite Graminée de l'Europe centrale, découverte pour la première fois dans la Loire-Inférieure en 1863 et depuis retrouvée dans de nom- breuses localités de l'ouest de la France (1) (Loire-Inférieure, Morbihan, Cótes-du-Nord, Ille-et-Vilaine, Maine-et-Loire). M. Zeiller rappelle que les observations paléobotaniques ont plus d'une fois fourni d'utiles éclaircissements sur cette question des plantes à aires disjointes, en montrant que, pour certaines espèces, les localités actuelles représentent les té- moins isolés d'une dispersion jadis beaucoup plus étendue. Il cite notamment le Rhododendron ponticum L., aujourd'hui connu dans le Caucase ef la région pontique, d'une part, en Espagne et en Portugal, d'autre part (forme Rhod. beticum Boiss.), et qui a été retrouvé dans des dépôts interglaciaires dans différentes localités intermédiaires, situées au pied des Alpes, à savoir aux environs d'Innsbrück, et dans le voisinage des lacs d'Iseo et de Lugano, d’où l'on peut inférer qu'il existait jadis, peut-être dès la fin de l'époque tertiaire, en tout cas pendant une partie de l'époque quaternaire, dauns tout l'intervalle compris entre les deux stations actuelles. M. le Secrétaire général Tit ou résume les communications suivantes : | (1) Voy. Lloyd et Gadeceau, Ftor. de l'Ouest, 5° édit., p. 396. F. CAMUS. — LETTRE А М. MALINVAUD. 411 LETTRE DE M. Fernand CAMUS A M. MALINVAUD. Landerneau (Finistère), .22 avril 1902. Cher Monsieur, Je vous envoie par colis postal des échantillons vivants de VHymeno- Phyllum tunbridgense Sm., recueillis hier à 3 kilomètres de Lander- neau, dans la commune de Dirinon, sur des rochers de quartzite domi- nant le moulin de Saint-Albin, en aval de l'étang du Roual. 11 est assez abondant dans cette localité que je пе crois pas avoir encore signalée, bien que j'en aie déjà distribué des échantillons en août 1900. J'espère que mon envoi arrivera à temps pour la séance du 25 avril, et que vous pourrez partager les échantillons entre les Membres présents, dont quelques-uns peut-être n'ont pas eu l'occasion de voir cette Fougère à l'état vivant. Je vous recommande Ja teinte bleu-cuivré des frondes bien développées. Parmi les localités de Hymenophyllum tunbridgense indiquées en Finistére dans la Flore de l'Ouest de Lloyd, plusieurs sont situées dans la vallée de l'Elorn ou rivière de Landerneau, et sur sa rive gauche : Plougastel, le Haut-Linglatz en Loperhet, la forêt de Pencran, Gorréquer prés Pont-Christ. En réalité, toutes ces localités ne sont que les anneaux épars ‘d’une chaine qui a été probablement autrefois continue, et qui devait s'étendre dans toute Ла vallée inférieure de l'Elorn. Cette vallée, qui débouche dans la rade de Brest, est orientée à peu prés NE-SW. L'Elorn,fleuve côtier, soumis à la marée jusqu'à Landerneau, a, en aval, une largeur moyenne d'au moins 500 mètres. Les coteaux, qui le bordent d'assez prés, s'élévent en général à 80 mètres, souvent plus haut, parfois (Peneran, vis-à-vis Landerneau) jusqu'à 170 mètres. Les flancs sont en partie cultivés, en partie occupés par des bois taillis, restes de la forêt de Landerneau. Le fond du terrain est schisteux; mais, sur la rive gauche, à ces schistes s'ajoutent des masses puissantes d'un quartzite très dur — dit quartzite de Plougastel — formant sur les sommets ou sur les flancs du coteau d'énormes blocs d'un effet très pittoresque. C'est dans les fentes et sur les parois, exposées au Nord ou à PEst, de ces rochers que se tapit l’Hymenophyllum. Toutefois, quand ces rochers Constituent des masses trop considérables, ils sont trop élevés au-dessus du 501, trop «exposés au soleil et trop battus des vents, et, par suite, n'ont qu'une flore trés pauvre. Le voisinage de la mer, d'une rivière importante, de bois étendus et de marécages tourbeux, améne une éva- 119 SÉANCE DU 25 AVRIL 1902. poration considérable qui rend l'atmosphere de la vallée trés humide et les masses rocheuses sont ‘fréquemment noyées dans le brouillard. L'Hymenophyllum trouve done là les meilleures conditions pour son développement. Il ne faut pas croire — c'est une opinion assez répandue — que l'Hymenophyllum cherche uniquement ou du moins préfère le voisinage des cascades, des ruisseaux trés encaissés et ombragés. Il existe en effet dans des stations semblables en Finistère même, à Huel- goat et à Saint-Herbot, par exemple; mais, pour la majorité des autres localités, il se fixe dans des stations rappelant celles de la vallée de l'Elorn. Ainsi on retrouve l'Hymenophyllum (H. Wilsoni Hook.)sur un des points les plus exposés de la chaîne d’Arrée, au Roc’h Trévezel. Là, au sommet (360 mètres) d’une montagne dénudée, aux flancs couverts de landes et de marais à Sphagnum, où la violence des vents empêche le développement même des Pins, l'Hymenophyllum, à peine protégé par les fissures des schistes, se maintient grâce aux masses de vapeur qui se condensent presque constamment autour de ces sommets. А une longue distance du Roc'h Trévezel, j'ai vu, sur un point trés restreint de la forêt de Duault, dans les Cótes-du-Nord, quelques touffes de l'Hyme- nophyllum tundbrigense. Cette forét s'étend en longueur sur une ligne de collines assez élevées, à escarpements tournés vers l'Ouest, c'est-à- dire du cóté des vents chargés de vapeurs, et c'est certainement gràce à ces derniers et uniquement à eux que l'Hymenophyllum peut vivre à Duault (1). i Pour en revenir à la vallée de l'Elorn, j'ai trouvé Hymenophyllum tunbridgense en des localités nouvelles qui relient celles déjà con- nues. Dans les communes de Loperhet et de Dirinon, depuis le village de Botquénal jusqu'à l'étang de Roual, plusieurs groupes de rochers m'ont montré l'Hymenophyllum, tantôt en très petite quantité, tantôt en assez grande abondance, comme celui qui a fourni la matière de mon envoi. Ces localités sont intermédiaires entre celle de Plougastel, la plus anciennement connue et la plus abondante, et celle du Haut- Linglatz. Au delà de Landerneau, dans la commune de La Roche, 0n peut voir quelques touffes d'Hymenophyllum prés du bourg vis-à-vis les ruines de la Roche-Maurice; une seconde localité où l'Hymenophyllum est un реп moins rare existe prés de la route nationale de Carhaix. Il reste encore dans la vallée bien des rochers à explorer, et l'on pourra (1) C'est probablement pour l'instant la limite orientale des Hymenophyl- lum en Bretagne. L'indication par l'abbé Morin de PH. Wilsoni au Tou Goulic en Cótes-du-Nord, bien que je l'aie patronnée dans le Bulletin (XLI, 1894, p. 302), me parait des plus douteuses. Depuis j'ai visité le Toul Goulic : je n'y at point vu trace d'Hymenophyllum, et la localité ne m'a point paru convenir au développement de cette l'ougére. F. CAMUs. — LETTRE A M, MALINVAUD. 113 probablement prolonger la série des localités à Hymenophyllum au- dessus de Pont-Christ. C'est d'autant plus probable qu'en 1878, j'en ai signalé une assez abondante à 12 kilomètres de là, au Boch Toul, prés de Guimiliau, dans la vallée d'un autre petit fleuve côtier, la Penzé. Dans toute la vallée de l'Elorn, et aussi au Boch Toul, c'est inva- riablement Hymenophyllum tundbrigense qu'on rencontre. L'H. Wil- soni parait confiné aux localités, assez voisines entre elles, de Huelgoat, de Saint-Herbot et du Boch Trévezel. J'ai bien cherché le Trichomanes radicans, mais sans succés. L'H. tunbridgense n'a pas pour support exclusif les rochers. Il se fixe de temps en temps sur les souches et les vieux troncs d'arbres, et je l'ai vu jusque sur les murs d'une chaumière à Plougastel. Je n'ai jamais vu l'Hymenophyllum sur la rive droite de l'Elorn qui est orientée vers le midi. Il y a quelques jours, dans le bac qui fait le passage de Plougastel à Kerhuon, j'ai lié conversation avec un individu qui récolte des Mousses — grands Hypnum — pour les jardiniers et les fleuristes, et qui rentrait chargé de plusieurs poches. Je lui ai montré une touffe d Hymenophyllum qu'il a reconnu pour la Fougère trés rare dont il venait de me parler. D’après lui, il en existerait une petite loca- lité sur la rive droite. Je n'ai pu en apprendre davantage de cet homme peu communicalif, qui me prenait sans doute pour un concurrent. Des pares clos occupent les endroits les plus ombragés de ce cóté de la ri- viére, et il sera difficile de vérifier le fait. Les localités où croissent les Hymenophyllum sont habituellement riches еп Muscinées, surtout en Hépatiques. ll en est ainsi dans la vallée de l'Elorn, qui m'a déjà fourni toute une série remarquable d'espéces, dont deux nouveautés pour la flore bryologique francaise. Une belle Hépatique, dont le type (Jungermannia cupressina Swartz, Flor. Ind. occid.) appartient à la zone chaude, et qui compte à peine en France quelques localités, le Lepidozia tumidula du Synopsis Hepaticarum, n'était encore connue en Bretagne qu'à Plougastel, oü l'ont découverte autrefois les frères Crouan. Elle accompagne l’Hyme- nophyllum tunbridgense dans la plupart de ses localités depuis Plou- gastel jusqu'à Pont-Christ, et s'y montre parfois en coussins magni- fiques. J'ai déjà expédié à Paris un panier contenant mes récoltes bryologiques de Landerneau, et il est trop tard pour aller la rechercher à l'intention de mes confréres de la Société. Une Fougère intéressante remonte la vallée de l'Elorn jusqu'à Lan- divisiau, ainsi que l'a montré Blanchard, ancien jardinier de la marine à Brest. C'est le Lastræa æmula Bab., espèce occidentale, qui est d'ail- leurs bien plus abondante en Bretagne que les Hymenophyllum et qui y a une distribution géographique plus étendue que ceux-ci. Je n'ai pas T XLIX: (SÉANCES) 8 114 SÉANCE DU 25: AVRIL 1902. gardé note des. localités où je. l'ai observée en Bretagne. Je vous lai signale cependant.au Cragou (chaine d'Arrée) өй je l'ai apercue le 7 avril dernier. Elle est déjà indiquée à Pontivy (Morbihan), dans l'ouvrage de Milde, Filices Europa, Atlantidis, etc. (1); cependant toutes les loca- lités données par Lloyd. dans. sa Flore de l'Ouest appartiennent au Finistère. Le Lastrea æmula wofire à cette époque de l'année que des frondes. anciennes, pour la plupart desséchées et des crosses en voie de déroulement. Je n'ai pas eru devoir vous l'envoyer en cet état malgré l'intérêt qu'il peut offrir aux botanistes parisiens. J'ai fait au commencement du mois deux courses près de Saint-Pol- de-Léon. J'y connaissais le Grammitis leptophylla Sw. qu'y cite Lloyd, mais je пе Гу avais vu qu'en septembre, c'est-à-dire à une époque de l'année ой il est desséché et d'une recherche difficile. J'étais loin. de m'imaginer qu'il y fùt aussi abondant : certaias talus me rappelaient absolument ies environs d'Ajaceio. Je regrette de ne pouvoir vous en faire un envoi. Ici il manque. Je me contente de vous faire connaitre deux localités nouvelles, ой il n'est représenté que par de rares pieds que j'ai prudemment laissés en place : Morlaix et Le Relecq-Kerhuon. Je pars pour le Conquet et compte passer quelques jours dans cette localité, le fixis terre du continent français. Veuillez, ete. (Note ajoutée pendant l'impression. — Pendant les deux seules journées, fortement contrariées par la pluie, que j'ai pu passer au Conquet, j'ai fait une course dans la petite presqu'ile de Kermorvan, ой la Flore de l'Ouest indique l'Isoetes Hystrix et l'Ophioglossum lusitanicum. De ce dernier j'ai trouvé, parmi un certain nombre de jeunes frondes stériles, une seule portant un épi encore très jeune de sporanges à peine différenciés. Je n'aurais point rappelé ə présence de cette Fougère dans une localité déjà connue, si ee ne me fournissait une occasion de confirmer l'idée émise par notre confrère de Nantes, M. Ch. Ménier (Sur les Ophioglosses de la Flore de l'Ouest, in Bull. Soc. sc. nat. Ouest, VIL, 1897) que l'Ophioglossum lusitanicum est une plante estivale et non hivernale, comme il est généralement dit dans les Flores et particulièrement dans la Flore de l'Ouest. Ce pied d'Opliiog?osse était méme en avance, fait qui s'explique par la topographie de la localité, véritable pe- tite serre exposée en plein soleil, garantie des vents de tous côtés, et où la végétation était (24 avril). d'une précocité extrême. J'y ai vu l Anthyllis Ful- neraria fleuri, le Romulea Columna en fruits trés avancés, alors que le méme jour, sur d'autres points de la cóte, et le lendemain, à la Pointe-Saint-Mathieu, il était encore en pleine floraison]. (1) « In Herbario: Preshi inveni sub nomine Aspidii difatati specimen pul- cherrimum Aspidii æmuli ad Pontivy in Bretagne collectum >, p. 142. DISMIER. — LE FRULLANIA FRAGILIFOLIA AUX ENVIRONS DE PARIS. t5- À l’occasion de la communication de M. Fernand Camus, M. Zeiller signale à la Société l'existence dans les Pyrénées: centrales d'une forme intéressante de Y Aspidium aculeatum ,. recueillie par lui en 1888 au voisinage de la cascade d'Enfer, aux environs Че Bagnères de Luchon. Il rappelle qu'il a déjà fait connaitre la présence, dans cette localité, de 17А зр. Braunii Spenner; mais il y avait récolté en méme temps une autre forme, remarquable par le développement de ses frondes, qu'il avait rapportée à l Asp. lobatum. Bien qu'elle fit songer par quelques caractères à l'Asp. Braunii, il s'était demandé depuis lors s’il ue s'agissait pas là d'une forme d'hybridation entre Asp. Braunii et V Азр. lobatum, lequel existe également, bien caractérisé, à la cascade d'Enfer. Or il vient de constater l'identité de cette forme, demeurée pour: lui ambigué, avec un échantillon d'Oberdrauburg en Carin- thie qui lui a été envoyé par M. Ө. Leonhardt, secrétaire du Berliner botanischer Tauschverein, sous le nom d'« Aspidiim Luersseni Dórfl. = As. lobatum X Braunii ». Cette forme de l'Asp. aculeatum doit donc être inserite au Catalogue de la. flore ptéridologique francaise. LE FRULLANIA FRAGILIFOLIA Tayl. AUX ENVIRONS DE PARIS; ÉTUDE SER SA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE EN FRANCE par ML ©. DISMIER. Le Frullania: fragilifolia Tayt., qui était considéré, il уа pew de temps.encore, comme une extréme rareté pour la flore bryolo- eique francaise parait être, au contraire, répandu. Cette espéee а, sans aucun doute, été méconnue. Vers la fin du mois d'avril 1901, en herborisant dans la forêt de Fontainebleau, je recueillais sur un tronc d'arbre, prés de la route du Cèdre, et presque en face du Mont-Aigu, une toute petite plaque de cette Hépatique. Désirant me rendre compte de la fré- quence de се Frullania dans cette forêt, j'entrepris en, mai de nouvelles recherches, et fus assez heureux pour retrouver cette espèce en abondance, muni de périanthes, sur des grès ombragés à l'extrémité sud-ouest : c’est-à-dire aux environs d'Acliéres, prés. 116 SÉANCE DU 25 AVRIL 1902. de la route dite des Plattières des Béorlots. Continuant l'explora- tion dans la méme région, je la revis quelque temps aprés à Meun, puis à Montigny. А Nemours, dans le bois de Nanteau, le Frul- lania fragilifolia est pour ainsi dire commun. П existe aussi un peu plus loin, dans la direction de Lardv, à Saint-Sulpice-de- Faviéres. Nul doute que cette Hépatique ne soit répandue dans toute cette partie des environs de Paris. Dans les Vosges, où le F. fragilifolia est commun, il se ré- partit à peu prés également sur les troncs d'arbres et les rochers. En ce qui concerne les environs de Fontainebleau, la seule région parisienne où ce Frullania soit actuellement connu, il m'a paru étre, jusqu'à présent, rarement arboricole. J'ajouterai, sans vou- loir cependant en tirer une conclusion définitive, que je ne l'ai jamais trouvé autrement que sur des rochers de nature siliceuse. L'altitude parait lui être indifférente, toul au moins dans une cer- taine limite : il eroit aussi bien dans les régions basses qu'en montagne. À Fontainebleau (77 métres d'alt.) de méme qu'en Suisse, à Salvan (1000 métres d'alt. env.), je lui ai trouvé de nom- breux périanthes. Ce Frullania supporte également bien les expositions les plus variées. A Meun, localité située à la lisiére de la forét de Fontainebleau, il végétait sur des rochers extrémement chauds, orientés au midi. Dans les Vosges, à Rochesson, je l'ai observé en bel état sous bois, sur des rochers humides. Le climat du littoral semble lui être particulièrement favorable : il est in- diqué dans la Manche, le Finistère, les Côtes-du-Nord, le Mor- bihan et l’Ille-et-Vilaine. Il résulte de ces différentes observations que ce Frullania se comporte comme la plupart des plantes qui sont, sinon communes, du moins largement répandues. Voici quelle est actuellement, à ma connaissance, l'aire de dis- persion du Frullania fragilifolia Tayl. en France (1). SEINE-ET-MARNE. — Forêt de Fontainebleau (route du Cèdre, S (1) бгасе а l'obligeance de M. le Dr Camus qui a mis sa belle bibliothèque à ma disposition, voici un aperçu sur la distribution générale du F. fragi- lifolia : Belgique (Prov. de Namur, de Liège et de Luxembourg); — les Britanniques, Iles Féroé, Jersey; — Suède, Norvège méridionale et occiden- tale ; — Danemark ; — Finlande; — Allemagne (Harz et Silésie), Lorraine (Bitche) ; — Autriche (Carinthie, Styrie, Bohême et chaine des Carpathes) ; — Suisse; — Tyrol italien (Trentin), versant italien de la chaine des Alpes — Est aussi indiqué dans l'Amérique du Nord, d'apres Sullivant. DISMIER. — LE FRULLANIA FRAGILIFOLIA AUX ÉNVIRONS DE PARIS. 117 route des Béorlots et Belle-Croix), Meun, Montigny, Nemours. — Saxicole, trés rarement arboricole. — Leg. Dismier. SEINE-ET-OISE. — Saint-Sulpice-de-Faviéres. — Saxicole. — Leg. Dismier. ARIÈGE. — Ax-les-Thermes. — Saxicole. —- Leg. Corbière (in Rev. bryol., 1897, p. 55). Basses-PynÉNÉEs. — Gélos. — Arboricole (Husn. Hep. Gall., 1876, p. 69). AIN. — Environs de Charix. — Arboricole. — Leg. Dismier (in Rev. bryol., 1901, p. 79). Үоѕсеѕ. — Rochesson, Vagney, Le Rudlin. — Arboricole et saxicole. — Leg. Dismier (in Bull. de la Soc. bot. de Fr., 1901, p. 242). Sapois. — Leg. Boulay (in Rev. bryol., 1902, p. 54). Mance. — Cherbourg, Octeville, Tourlaville, Sideville, Har- dinvast, Brix, Digosville, Le Mesnil-au-Val, Urville- Hague, Gré- ville, Omonville-la-Petite, Herqueville, ete. — c. pér.— Saxicole, très rarement arboricole. — Leg. Corbière (in Musc. de la Man- che, 1889, p. 344). FINISTÈRE. — Brignogan, Le Conquet et Landévennec. — Saxi- cole. — Leg. Camus (in Bull. Soc. sc. nat. Ouest, 1899, p. 101). Ss Plougastel, Portsall, prés Ploudalmézeau, La Roche, Saint-Albin- en-Dirinon, pointe du Raz et région du Cap où cette Hépatique est répandue. — Saxicole. — Leg. Camus (mss.). Quimperlé, Baye, Pont-Aven. — Saxicole et arboricole. — Leg. Camus et Dismier (mss.). CóTEs-bv-Nonp. — Sur plusieurs points de l'ile Bréhat. — Leg. Camus (in Bull. de la Soc. des sc. nat. de l'Ouest, 1900, p. 125). | Pointe de Bihit, prés Trébeurden. — Leg. Camus (mss.). ILLE-ET-VILAINE. — Le Mont-Dol. — Leg. Camus (mss.). MonBmaN. — Ile de Groix. — Saxicole. — Leg. Camus (in Bull. de la Soc. nat. Ouest, 1899, p. 101). Le Faouet. — Saxicole. — Leg. Camus (mss.). CANTAL. — Sommet du puy Violent. — Saxicole. — Leg. Héri- baud (in Musc. d'Auvergne, 1899, p. 501). 118 SÉANCE DU 25 AVRIL 1902. Puy-pe-Dèue.— Mont-Dore, Grande-cascade sur de gros rochers un peu au-dessous de la chute. — Leg. Thériot (mn Rev. bryol., 1896, p. 32). HAUTE-VIENNE. — Parmi les Mousses sur un rocher voisin de l'étang de Gouillet, prés Saint-Silvestre. — Leg. Lamy (Corbière, Musc. de la Manche, 1889, p. 344). — Sur les parois ombragées des rochers à Coussac-Bonneval et à Janailhac. — Leg. Lachenaud . - (in Rev. bryol., 1901, p. 41). Corse. — Foréts de Vizzavona et d'Aitone; Bonifato, près Calvi. — Saxicole et arboricole. — Leg. Camus (in Rev. bryol., 1902, p. 23). LES CARACTÉRISTIQUES DE LA TRACE FOLIAIRE -ONOCLÉENNE ET LES PRINCIPALES MODIFICATIONS DE CETTE TRACE; par MM. €.-Eg. BERTRAND et F. CORNAILLE. А. — Les caractéristiques de la trace onocléenne peuvent -s’énoncer ainsi qu'il suil : a) Un pli double sur chaque demi-arc postérieur. Ge caractère, “qui «existe aussi sur la trace cyathéenne, délimite trois régions -dans le demi-are postérieur ` la demi-chaáne médiane postérieure, la branche descendante du pli direct et la branche.ascendante du pli inverse (1). b) Le pli double est localisé sur le dernier faisceau du «demi . arc postérieur, celui qui aboutit à la marge. Се dernier faisceau - est seul élargi. C'est sa moitié externe qui forme la branche ascen- - dante du pli inverse. €) Il ny a pas de grande incision séparant la branche descen- - dante du pli direct de l’origine du pli inverse. d) La trace onocléenne est une double chaine binaire, symé- ' trique par rapport à la igne CS, incisée en arrière dans ta région du centre de figure Y" do faisceau médian et llargement ouverte - en avant. e) Les demi-ares antérieurs y sont réduits à un demi-faisceau (1) Comptes Rendus de Г Асайвтіе des Sciences, 30-décembre 1904 . BERTRAND ET CORNAILLE. — TRACE FOLIAIRE ONOCLÉENNE, ETC. #19 ПЕ” : ek", Tantôt, comme chez Onoclea sensibilis, ces demi- faisceaux sont rabatius en avantpar une forte courbure des marges ; tantôt au contraire, comme chez Asplenium Ruta-muraria, ils se placent dans le prolongement direct de la branche ascendante du pli inverse qui précède la marge. Ces différences tiennent au mode d'émission de la pièce latérale. Dans le premier cas, Onoclea, la pièce latérale se présente au dos de la marge sous la forme d’un divergeant fermé ou d’une chaîne binaire fermée. Dans le second, Asplenium, Marsilia, la pièce latérale se présente à l’état de diver- geant ouvert qui s'ajoute directement à l'extrémité libre de la chaine. f) La chaine médiane postérieure y est réduite à un faisceau médian kl dont les moitiés ok: 14 Е“ sont séparées. g) La triple flexion des faisceaux bipolaires élémentaires est très accusée. Les caractéristiques b à h montrent que la trace onocléenne conserve toutes les particularités de la trace cyathéenne, mais elle les présente réduites et trés spécialisées. 2. — Dans les régions supérieures de la fronde la trace ono- cléenne présente successivement : a) L'état. de chaîne quaternaire continue ou de double chaîne binaire continue раг HE de l'extinction E l'incision médiane qui coupe le faisceau Е". b) L'état de chaine termaire par réduction du faisceau mé- dian EI Les deux groupes trachéens T, " Ty , confluent en un seul groupe médian T'— A, A ,. c) L'état de chaine binaire par extinction du pôle double mé- dian А, TT La plupart des caractères omocléens sont alors effacés. d) L'état de divergeant simple puis de masse libéro-ligneuse indéterminée. 3. — Les variantes de la trace onocléenne sont trés nombreuses. La plupart ne sont pas assez importantes pour justifier la création d'un sous-type organique. 190 SÉANCE DU 25 AVRIL 1902. a) Tout d’abord les deux groupes trachéens postérieurs T g g? se réunissent en un seul groupe médian Т”. Exemple, Onoclea pris assez haut dans le pétiole. La double chaine binaire y est abaissée à l'état de chaine ternaire. Ailleurs, il y a jonction des plis inverses dans la surface de symétrie CS. Dans ce cas, la double chaine binaire de la trace est entièrement employée à la formation d'un quadruple radial ! X a (1). Exemple, Scolopendrium officinale au milieu du pé- tiole. Lorsque la jonction des plis inverses est incmoplète et li- mitée aux libers antérieurs des deux chaines binaires \ ; i Eus е ee sl Si, en même temps, les pièces sortantes sont dans le prolongement direct des deux branches ascendantes on, a la trace dite marsilienne. Nous avons fait un sous-type organique avec la trace marsilienne parce que cette structure se trouve être commune aux deux genres Marsilia et Pilularia. Elle devient ainsi une bonne caractéristique familiale des Rhizocarpées, mais on la trouve aussi chez des Poly- podiacées. b) Quand les moitiés du faisceau médian se réduisent beau- coup et sont presque annulées, les groupes trachéens T, > T, peu- vent paraître terminaux à l'extrémité postérieure des faisceaux Ee . . . { F,F,: Asplenium Nidus-avis. c. Si, en méme temps que le faisceau médian se réduit et s'an- nule, les demi-faisceaux £d ON Lok, s'étendent, ils se rejoignent э . , . p-o r { en arrière et on a un divergeant médian postérieur fermé z . On produit de la sorte une petite boucle médiane pendue à la face externe d'une chaine binaire. Cette disposition n'est sensible que dans le bois. Les trachées sont enfermées dans l'intérieur de la boucle et à sa partie postérieure. Le pétiole d'Onychium japoni- cum montre les diverses étapes de cette formation. — La boucle (1) Voy. C.-Eg. Bertrand et F. Cornaille, La piéce quadruple des Filicinées et ses réductions (Bull. Soc. bot. de France, vol. XLIX, séance du 14 mars 1902). BERTRAND ЕТ CORNAILLE. — TRACE FOLIAIRE ONOCLÉENNE, ETC. 191 médiane postérieure tombe facilement à l'état de pièce apolaire, la trace se réduit à une chaîne binaire dont le faisceau médian M , , ` ` , La . EE F présente un métaxylème très épaissi en son milieu, — La boucle médiane postérieure peut aussi s'isoler de la chaine bi- naire, et on finit par trouver un groupe trachéen ou póle double был isolé en plein liber externe dans la surface de symétrie. Exemple. Pétiole de Pellea geraniifolia. 4. — La trace onocléenne ressemble d'autant plus à la trace cyathéenne : 1* que sa chaine médiane postérieure devient plus importante; 2° que ses faisceaux élargis s'éloignent davantage des marges; 3° que cet élargissement des faisceaux est plus faible. C'est donc surtout par un retour vers un type commun peu dif- férencié de la trace osmondéenne que la trace onocléenne prend sa ressemblance avec la trace cyathéenne. a) La chaine médiane postérieure de la trace onocléenne peut prendre en effet un plus grand nombre de termes, le pli direct tend alors à se confondre avec la courbure générale de la chaine médiane. Exemple, Pétiole de Blechnum brasiliense. Quand la chaine médiane est très grande, elle déborde à droite et à gauche les origines des plis inverses, dans ces cas l'émission des pièces latérales se fait en empruntant un arc ouvert B à la marge de la trace et une chaine postérieure fermée A prise dans le pli direct voisin. C'est de cette même facon que procède la trace cyathéenne. Exemple. Les pétioles des grandes espèces du genre Polypodium. b) Chez les trés grands Polypodium comme P. Heracleum, on peut reconnaitre que la jonction des deux moitiés de la trace ono- cléenne dans la surface de symétrie se fait, non plus sur les plis inverses, mais en un point plus ou moins élevé des branches ascen- dantes de ces plis. C'est ainsi que les plis inverses étant dans la б ^ B' Hu uH 13 : region des divergeants Тоз Тул Тү; у» le quadruple radial médian porte la notation 1 X”, c'est-à-dire qu'il porte sur les quatriémes ou cinquièmes faisceaux des branches ascendantes. Ce quadruple passe rapidement à l'état de double par réduction des 2 19 ni quatre moitiés des faisceaux F, > Е, · €) Chez Ceratopteris thalictroides le quadruple se présente de 492 SÉANCE DU 25 Aen, 1902. suite à l'état de chaine binaire et plus haut comme un simple divergeant médian amtérieur. C'est également l'aspect du qua- druple médian de.chacun des filets qui composent la nervune mé- diane d'un Platycerium alcicorne. Enfin, dans la trace de Loma- riopsis fraxinilolia, le quadruple est à l'état de divergeant fermé, à courbure directe, en méme temps que la chaine médiane posté- rieure y est indiquée par deux divergeants fermés correspondants aux plis directs. d) Chaque pli inverse donne parfois, comme chez le Polypo- dium Heracleum, une chaine fermée intérieure à courbure inverse. А cet effet, il se produit un quadruple radial, tel que Tak "а entre les faisceaux E et Е, quadruple qui se décompose immédia- tement en une chaine externe, à courbure directe, ou eg succède immédiatement à Y 7; et une chaine intérieure fermée, à cour- bure inverse м Cette chaine intérieure est dialy-divengeante avec groupes tra- chéens placés vers l'extérieur de la chaine. On trouverait à gauche de la ligne CS le dispositif symétrique. Les chaines intérieures de la trace des trés grands Polypodium nous montrent la possibilité, et en même temps la rareté, des chaines intérieures dans les traces onocléennes. Elles sont très différentes des chaines intérieures réalisées dans les très grandes traces cyathéennes actuelles qui dépendent des crosses des demi-arcs antérieurs, qui sont par suite comprises entre les plis inverses et l'arc antérieur, comme on le voit chez Cibotium regale. Les chaines intérieures du P. Hera- cleum nous habituent de plus à la notion de chaine à courbure inverse si rare chez les Mégaphyllides actuelles en dehors de la ré- gion des plis inverses. Ces chaines inverses n'arrivent jamais à Y donner la figure si curieuse du divergeant fermé inverse. e) L'union rapide en quadruple des faisceaux FL pe .. dans la surface de symétrie peut y créer une petite chaine radiale de divergeants fermés ou de divergeants fermés et d'apolaires, comme on le voit dans la partie supérieure du méme Polypodium. f) Le faisceau élangi du demi-arc postérieur n’est pas toujours BERTRAND ET CORNAILLE. — TRACE FOLIAIRE ONOCLÉENNE, ETC. 128 son dernier faisceau, celui qui précède la marge. Souvent alors la branche ascendante du pli inverse forme un palier. Un grand épaississement du métaxylème préoéde et accompagne ce palier. Exemple, Davallia fomiculacea. Dans les forts pétioles de Micro- lepia platyphylla, й y a souvent formation d’une boucle fermée par fermeture du pénultième ou de l'antépénultiéme divergeant :du palier. On trouve alors un groupe trachéen inténieur au méta- xyléme. Cette particularité disparaît dés que de pétiole devient plus grêle. 9. — Le pétiole du Goniopteris proliferum présente une série de boucles, réduites à un divergeant fermé ou à une petite chaine binaire fermée sur le pli direct, sur la marge, sur l'incision mé- diane postérieure et méme sur la crosse de chaque demi-trace foliaire. En méme temps on constate plusieurs faisceaux élargis dans Ja partie initiale de la branche ascendante du plis inverse. б. — Le Pteris aquilina nous montre l’adjonction de plis sup- plémentaires sur la chaine médiane postérieure. On peut y trouver cinq plis, trois directs et deux inverses. Un des plis directs ез médian, les deux autres sont latéraux. La trace tend.à être dialy- divergeante. 7. — Sporadiquement, la chaine médiane postérieure et des branches descendantes des plis directs de la traceionpcléenne ont des faisceaux qui sont alternativement très ‘étroits et larges. Les incisions portent sur les faisceaux gréles, il en résulte des chaines binaires à ailes libres très réduites dont les trachées paraissent terminales par rapport à la lame ligneuse-ou.des masses libéro- ligneuses à facies de faisceau bipolaire. Exemple, Polypodium aureum, alors que ce dispositif est exceptionnel dans la fronde de P. Heracleum. Ce facies résulte de l'échange de nombreuses anastomoses lorsqu'un cordon ordinairement simple est remplacé par un réseau. 8. — Les genres Polybotrya et Lomariopsis présentent Tad- jonction d’un réseau libéro-ligneux périphérique entourant la Chaine onocléenne ordinaire. Jl n'y a pas de rapports immédiats entre le réseau périphérique et Ha chaine normale. Vers le haut de 124 SÉANCE DU 25 AVRIL 1902. la fronde les termes du réseau périphérique, qui sont à l’état de divergeants ouverts ou très souvent fermés, viennent renforcer successivement les divers termes de la chaîne normale épuisée par l’émission des pièces latérales. Du côté du stipe le réseau périphérique se poursuit avec le réseau périphérique du stipe. Le réseau périphérique du stipe polybotryen est d’ailleurs équivalent au réseau périphérique du stipe cyathéen ; mais, chez les Cyathea et les Alsophila qui ont été étudiés, on n'a pas retrouvé le réseau périphérique dans la fronde. Malgré la rareté du dispositif de la trace des Lomariopsis et des Polybotrya, nous élevons la modi- fication qu'il représente ап rang de sous-type organique sous le nom de trace polybotryenne, à cause de la complication trés inat- tendue que cette structure nous révéle. i 9. — Il est rare de voir chaque demi-arc antérieur posséder en propre un groupe trachéen au delà de la marge. Cette disposi- tion annonce d'habitude l'individualisation hâtive de la trace d'un pétiole secondaire comme cela s'observe chez le Pteris argyrea. 10. — Quand la trace onocléenne est à l'état de chaine ternaire, dans la région supérieure de la fronde, la gouttiére est souvent comblée par du liber antérieur; la partie péricambiale, trés développée, y forme une sorte de bande triangulaire médiane dont l’arête principale est postérieure. Les modifications com- pliquées de la trace onocléenne retombent très vite dans son état type et dans ses réductions. 11. — La trace onocléenne est générale chez les Polypodiacées et chez les Marsiliacées (1). (1) La trace de certains Lygodium comme L. scandens est presque une modification de la trace onocléenne. La chaine du Lygodium, rendue sexé- naire par lindividualisation hátive de deux sorties Y.» Y25 produit un quadruple radial po eut Ici la formation du quadruple dépend surtout de ce fait que le métaxyléme des faisceaux Fr i est trés épais. Le pli in- verse est seulement indiqué. Dans le L. palmatum M. L.-A. Boodle a observé la réunion des deux divergeants Y» T en un divergeant médian fermé p c'est-à-dire un état semblable à celui d'Onychium. BERTRAND ЕТ CORNAILLE. —- TRACE FOLIAIRE ONOCLÉENNE, ETC. 195 12. — On appréciera peut-être davantage l'utilité de ces indi- cations anatomiques en les appliquant à la trace foliaire du Dip- leris conjugala que viennent de nous faire connaitre M. le pro- fesseur А.-С. Seward et M" E. Dale (1). La trace de Dipleris est une chaine continue à courbure directe. Chaque demi-arc posté- rieur présente une trés faible indication du pli inverse. Le pli direct n'est pas sensible, il est perdu dans la courbure générale de l'arc postérieur. De méme la marge, l'amorce du demi-arc antérieur et son palier, sont confondus dans la courbure générale dela chaine. La crosse esl trés accusée et identique à la crosse osmondéenne. Chaque demi-arc antérieur comprend de nombreux divergeants. Il n'y a pas de faisceaux élargis sur le demi-arc pos- térieur. Cette trace du Dipteris conjugata est donc infiniment plus proche de la trace osmondéenne que de la trace onocléenne. On doit donc enlever Dipteris conjugata des Polypodiacées, mal- gré son anneau sporangial méridien ou presque méridien, et le placer dans le domaine incertain qui sépare les Osmondacées des Polypodiacées. M. Malinvaud fait l'analyse d'un. Mémoire manuscrit adressé à la Société par M. Н. Sudre, d'Albi, sous ce titre : € Les Rubus de l’Herbier Boreau » (2). А la fin de la séance sont exposés divers lots de plantes fraiches provenant d'envois de MM. Copineau, Fernand Ca- mus, Frére Héribaud Joseph et Gabriel Vialon. M. Copineau, de Doullens, a envoyé le Lathrea Squa- maria récolté, le 94 avril 1902, sur les bords de l'Authie, prés de Doullens; M. F. Camus, Hymenophyllum tunbridgense mentionné dans sa lettre (voy. plus haut); Frére Héribaud, l'Androsace. elongata, récolté à Chanturgues, prés de Cler- mont-Ferrand (3); enfin M. Vialon, qui habite Monaco, a adressé deux corbeilles contenant, en nombreux échantillons (1) А.-С. Seward and Elisabeth Dale, On the structure and affinities of Dipteris (Philos. Transac. of the Royal Society of London, vol. 194, p. 487 à 513, 1901). (2) Ce manuscrit a été renvoyé à l’auteur sur sa demande. (3) Voy. le Bulletin, t. XLVIH (1901), p. 282. 196; SÉANCE эл 95 AVRIL 1902. chaeune, plusieurs espéees rares de l'arrondissement de Nice (Alpes-Mantimes), notamment : Biscutella Burseri > Rochers maritimes, le cap d'AiT (La Turbie-sur- Mer). Sisymbrium Columnæ : bords des chemins, le cap d'Ail (La Turbie- sur-Mer). Cytisus Ardoini Fourn. : mont Baudon, versant nord et sommet (1263 mètres), canton de l'Escaréne. entre Peille et Sainte-Agnès. Lotus edulis, L. Allionii, L. ornithopodioides, Coronilla valentina, Hippocrepis unisiliquosa : rochers maritimes, au cap d'Ail. Geum silvaticum : bords des bois, à Laghet, commune de la Turbie. Phagnalon sordidum et saxatile (en boutons) : rochers, cap d'Ail. Airactylis cancellata : non fleuri, même localité. Campanula macrorrhiza : rochers, аш cap: d'Ail.. Primula: marginata : rochers, au Mont Baudon, versant nord; altitud e 1200 métres. Echium calycinum : talus au-dessus de la mer, cap d'Ail. Leucoium hiemale : rochers à la Turbie. | Fritillaria involucrata : versant nord du Mont Baudon (commençant à fleurir). Asphodelus fistulosus : éboulis au-dessus de la mer, cap d'Ail. Scilla italica : Mont Baudon, versant nord (commence à fleurir). M. Malinvaud donne quelques détails sur chacune. de ces espèces, et indique sommairement leur distribution géogra- phique; les confrères présents se les partagent avec empres- sement, et les deux tables sur lesquelles s'étalait un. frais lapis de fleurs et de verdure sont rapidement dégarnies. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ^ Frère HÉRIBAUD JOSEPH. Les Diatomées fossiles d'Auvergne, in-8*, 79 pages et 2 planches. Clermont-Ferrand et Paris, 1902. Le frére Héribaud, qui s'est fait déjà connaitre en 1893 par la publi- catiou d'un Mémoire sur les Diatomées d'Auvergne, couronné par l'Aca- démie des sciences, s'est occupé, depuis celte époque, de l'étude des Diatomées fossiles recueillies dans un certain nombre de dépóts appar- tenant aux départements du Puy-de-Dôme et du Cantal. Il est fait mention, dans ce nouveau travail, de 160 espéces ou variétés dont 93 avaient été déjà indiquées dans les Diatomées d'Auvergne. 43 sont nouvelles pour la flore générale, appartenant aux genres : Gom- phonema, Cymbella, Encyonema, Navicula (15 espèces ou variétés), Actinella, Eunotia, Asterionella, Opephora, Campylosira, Synedra, Tetracyclus, Melosira, Cyclotella. Nous signalerons les Navicula Gomontiana et Malinvaudi dédiés à des personnalités botaniques bien connues. Si l'on établit la liste de toutes les Diatomées fossiles rencontrées jus- qu'à ce jour dans le rayon de la flore d'Auvergne, on trouve quelle se chiffre par 333 espéees ou variétés, parmi lesquelles « il en est au moins une centaine », appartenant aux dépóts quaternaires, qui ont été trou- vées à l'état vivant, soit en France, soit dans d'autres. régions de l'Eu- ropé centrale; des recherches ultérieures permettront. très probablement de constater que la plupart de ces Diatomées vivent aussi en Auvergne. En dehors de la partie descriptive on lira avec plaisir les pages con- sacrées à des observations sur les dépôts à Diatomées et l'influence de la lumière et de l'altitude sur la striation des valves de ces petites Algues. Le frére Héribaud est arrivé, sur ce dernier sujet, aux conclusions sui- vantes : à une profondeur de 15 à 20 mètres, dans les lacs d'Auvergne, € la forme générale des frustules est plus allongée et plus étroite », quant à l'altitude elle agit en ce sens que les stries sont plus nombreuses et moins fortes. Tous ceux qui s’occupent de l'étude des Diatomées consulteront avec fruit l'intéressant travail du frère Héribaud, l'infatigable botaniste qui, _ (1) Il est rendu compte de tout ouvrage envoyé en deux exemplaires au Secrétaire général de la Société. М 128 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. depuis de longues années, consacre tous ses loisirs à la flore d'Auvergne et cherche à nous la faire connaitre sous toutes ses formes. Personnel- lement nous lui adressons nos bien sincéres félicitations. Deux planches dessinées par le commandant Peragallo représentent toutes les espéces et variétés nouvelles. P. Hanror. NOUVELLES — Notre confrére, M. Aug. Chevalier, bien connu par la mission qu'il a remplie au Soudan, vient de partir pour étudier les richesses naturelles des territoires, encore inexplorés, du Chari et du lac Tchad et déterminer les ressources qu'ils peuvent fournir à la colonisation. M. Chevalier a pour collaborateurs M. Courtet, officier d'administratfon et dessinateur habile, M. le Dr Decorse, médecin des colonies et M. Mar- iret, ancien chef des cultures au Soudan français. Tous sont déjà fa- miliers avec la flore, la faune et l'agriculture tropicale; ils sont par conséquent dans les meilleures conditions pour que leur voyage soit fructueux aux points de vue scientifique et économique. Nos vœux accompagnent les explorateurs. — M'* Marguerite Beleze, membre de notre Société, vient d’être nommée « Correspondant du Ministère de l'Instruction publique pour les travaux scientifiques ». — А vendre un herbier de 3000 espèces, la plupart fran5aises, fixées sur fort papier. Ecrire B. Z. Poste restante, Bouzy (Ain). Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. 16093. — Lib.-Imop, réunies, rue Saint-Benoît. T. Paris. — MOTTEROZ. directeur. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. Bertrand et Cornaille.. Bertrand et Cornaille . Gagnepain............. Mouillefarine F. батцѕ.............. Dismier. .... Bertrand et Cornaille.. Fr. Héribaud Joseph. Les NOUVELLES.. SÉANCE DU 14 MARS 1902. Admission du prince Roland Bonaparte M. Bureau offre à la Société une Notice nécrologique sur Max. Cornu... esee eue sue 81 La pièce quadruple des Filicinées et ses réductions.. ......, 81 SEANCE DU 1] AVRIL. M. le Président souhaite la bienvenue à M. Boris de Fedts- chenko, de Saint-Pétersbourg, qui assiste à la séance..... 86 Admission de М! Marie-Louise башиз....................- 86 Le prince Roland Bonaparte est proclamé membre à vie..... 86 Subvention de 1000 francs accordée à la Société par M. le Ministre de l’Instruction publique................ Т5 86 Les caractéristiques de la trace foliaire marattienne et de la trace foliaire ophioglosséenne. Exemples et modifications de ces traces. ...,........,...,....4,.,. eee. 87 Zingibéracées nouvelles de l'herbier du Muséum............ 93 SEANCE DU 25 AVRIL, Décès de M. Vénance Payot. 0... 106 Sur une nouvelle localité du Viola cornulta............ . 107 Observations de MM. Malinvaud, prince Roland Боп: рагі, Bureau et Zeiller,, 109-110 Lettre à M. Malinvaud (sur l'Hymenophyllum tunbridgense). 111 Observation de M. R. Zeiller.............................. 115 Le Frullania fragilifolia Tayl. aux environs de Paris; étude sur sa distribution géographique en France.............. 115 Les caractéristiques de la trace foliaire onocléenne et les prin- cipales modifications de celte Lrace....................... 118 Communication de M. Sudre sur « les Rubus de l'Herbier de Boreau »....................... MEM" 125 Exposition et distribution de plantes envoyées à l'état frais par MM. F. Camus, Copineau, frere Héribaud et Vialon.. 125 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Diatomées d'Auvergne... iiis sers. 127 & SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE " D А D ` 1 4 ( Les séances se tiennent à Paris, rue deGrenelle, 84, à QUATRE heures du Ÿ soir, habituellementles deuxième etquatrième vendredisde chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1902 10 et 24 janvier. | 41 e 25 avri. | 11 et 25 juillet. 14 et 28 février. | 9 mai. | 14 et 28 novembre. 14 mars. [3 et 27 juin. | 12 et 26 décembre. La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spéciliées ci-après), 32 fr. par abonne-. ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2° sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exeeption du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, après avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. B. —Lestomes IV et XV, étant presque épuisés, nesont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Acles du Congres de bolanique lenu d Paris en aoüt 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- géres à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'euvoi de volumes ou numéros auciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l’année, sont à la charge de l'acquéreur ou de l'abouné. AVIS Les notes ou communications manuscriles adresséesau Secrétariat par les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat- tachent, sontlues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin, Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société botauiqu'e de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la Société. Ceux qui seront envoyés, EN DEUX EXEMPLAIRES, dans l'année méme de leur publication seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolument étranger à la botanique ou aux sciences qui s’y rattachent. MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM. les membres à faireconnaitre leur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est pas donné suite aux de- mandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. — Aucune réclamation n'est admise, de la part des abonnes, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- | lions, etc., à M. le Secrétaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris Le Secrétaire général gérant du Bulletin : E. MALINVAUD. — 1603. — Libr.-Impr. réunies rue Saint-Beroit, 7, Paris — MOTTEROZ, directeur, BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 £T RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-NEUVIÈME (Quatrième Série — TOME ЇЇ) 1902 Qv 9-0 Séances de Mai et Juin 1902. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 Le Bulletin de la Société botanique de France parait par livraisons mensuelles, Ce numéro a été tiré le 30 juillet 1902. BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ POUR 1909. Président : M. Édouard BUREAU. Vice-presidents : MM. G. Bonnier, Hua, Jullien-Crosnier, Mouillefarine. Secrétaire géneral: М. Е. Malinvaud. Secrétaires : Vice-secrétaives : MM. Guérin, Lutz. MM. Buchet, Gagnepain. Trésorier : Archiviste : M. Delacour. | M. Éd. Bornet. Membres du Conseil: MM. Bois, MM. Drake del Castillo, MM. de Seynes, Boudier, | Hue (abbé), Van Tieghem, Camus (F.), | Maugeret, Vilmorin (M. de), Camus (G.), | Morot, Zeiller. Tarif des tirages à part. 500 NOMBRE DE FEUILLES. 25 50 100 200 EXEMPL, EXEMPL. EXEMPL. EXEMPL. EXEMPL: ———— E |.——_ — n Une feuille (16 pages), réimposition, papier, tirage, fr. е. fr. c. fr. c. fr. e. fr. c. pliure, piqûre et enveloppe de couleur. . . - . 8 50 9 50 44 » 15 » a Trois quarts de feuille (49 радев)......... 8 > 9 » 4050 | 144 » | 2° Demi-feuille (B pages). . . . . . . . .. en. 5 » 6 » 8 » 12 » 18 › Quart de feuille (4 рарев............. 4» 5 » T 9 » 40 9° feuille en sus de la première. . ........ 7 50 8 50 9 50 42 » 18 » Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. . . . . 7» 8 » 9 » 11 50 46 » Demi-feuille en sus d'une feuille. . . . . . . .. » 5 » 6 50 8 50 14 » Quart de feuille — DEENEN 3 » 4 » 6 » 8 » 12 » La composition d'un titre d'entrée spécial d'une demi-page est de 1 franc. La composition d'un grand titre d'une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. | La composition d'une couverture imprimée, avec encadrements et sans page d'annonces, est de 2 francs sile titre est la répétition de celni de la brochure, et de 4 franes si le titre est fait seulement pour le couver- ture. En plus les frais de tirage et de papier. S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 90 c. l'heure. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tirage de 2 francs. Une gravure d'une demi-page, 4 fr. 50. Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entrainant une modification dans la disposition des pages du Bulletin, sera fait en dehors du Tarif ci-dessus et à des prix qu’il est impossible de fixer, иин. SÉANCE DU 9 MAI 1909. PRÉSIDENCE DE M. BUREAU. M. Gagnepain, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la séance du 95 avril, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la précédente séance, M. le Président proclame membre de la Société : M. Boris de FEDTSCHENKO, conservateur au Jardin bota- nique impérial de Saint-Pétersbourg, présenté par MM. Mouillefarine et Malinvaud. Dons faits à la Société : Briquet, Monographie des Centaurées des Alpes-Maritimes. Bubani, Flora pyrenæa, vol. IV. Bureau (Éd.), Maxime Cornu, Notice nécrologique. Camus (F.), Note préliminaire sur un voyage bryologique en Corse. Chodat, Algues vertes de la Suisse. Foucaud, Un hybride nouveau. — Recherches sur le Trisetum Burnoufii. — Le Spergularia azorica n’est point une plante francaise. — Lettres en réponse à M. Rouy. Goetz et Engler, Vegetationsaussichten aus Deutschostafrica. Guignes, Une forét de Sabines dans les Hautes-Alpes. Guinier, L'Epicéa de Saint-Eustache. Héribaud (Frère), Les Diatomées fossiles d'Auvergne. Hue, Lichens du massif des Maures (Var), récoltés par M. Flahault. — Causerie sur les Pannaria. Le Grand, Les Euphrasia du Berry. Lemaire (Ad.), Recherches microchimiques sur la gaine de quelques Schizophycées. Lloyd (G.), Mycological Notes, 5 brochures. Perrot, Sur le Ksopo (Menabea venenata Baill.). eg Tope 9 T. XLIX. (SEANCES) 180 SÉANCE DU 9 mai 1902. Perrot, À propos de la Sabine et des espèces botaniques affines. Preissecker, Nicotiana alata Link. Radde (G.), Museum caucasicum, 11, Botanique. Ravaz et Bonnet, Les producteurs directs à l'École nationale d'agri- culture de Montpellier. Saccardo, Sylloge Fungorum, etc. Suppl. Sargent, New or little known north-american trees, IN. Stenzel, Abweichende Blüten heimischer Orchideen. Webber, Spermatogenesis and Fecundation of Zamia. Société botanique Rochelaise 1901. Annales du Musée du Congo. Botanique ` Reliquiæ Dewevrean:e. Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou, trois numéros. Mededeelingen uit's lands Plantentuin, LIT. Minnesota Botanical Studies, 2 ser., part. VI. New-York agricultural Experiment Station. Bull. 201-206. M. le Secrétaire général donne lecture dela communication suivante : NOTE SUR UN CAREX LITIGIEUX DE LA FLORE DE L'OUEST DE LA FRANCE; par M. Émile GADECEAU. En 1878 ou 1879, Maupon distinguait à Sautron, prés Nantes, un Carex, qu'il s'empressait, suivant son habitude, de commu- niquer à Lloyd. L'auteur de la Flore de l'Ouest recueillit la plante, au méme lieu, le 28 mai 1879, ne Гү retrouva point le 28 juin 1880 et Гу revit en mai 1881. Il constata, dans ses notes, « qu'aucun des » individus de ce Carex n'avait de fruits mûrs et qu'ils étaient » faciles à distinguer des C. paniculata les plus gréles ou les » plus ramassés. » Il nota la présence, dans la méme prairie, des Carex suivants : C. paniculata L.; C. vulgaris Fries, C.; C. stellulata Good., CC.; C. leporina L. (quelques-uns); C. glauca Scop., €.; C. pa- nicea L., C.; C. ampullacea Good., AC.; C. levigala Sm.; C- æanthocarpa Degl. Dans un opuscule publié, en 1879, sous le titre : Herborisa- GADECEAU. — NOTE SUR UN CAREX LITIGIEUX. 131 lions de 1878-1879, Lloyd rapporte le Carex de Sautron au Carex Bœnninghauseniana Weihe, et il en donne une première description, remaniée par lui, depuis, dans la 4° édition de la Flore de l'Ouest. En mai 1880, je recueillais moi-même ce Carex à Sautron; il croissait en touffes isolées. Outre plusieurs des Carex notés par Lloyd dans cette prairie marécageuse et rappelés ci-dessus, j'y récoltai aussi le Carex dis- ticha Lloyd, Fl. O.! an Huds?. Quatorze ans plus tard, en mai 1894, je recherchai, en vain, dans la méme prairie, le Carex litigieux; je n'y suis pas retourné depuis. Dans un envoi, adressé à mon ami M. C.-B. Clarke, pour lher- bier de Kew, en juin 1895, j'insérai quelques échantillons de la plante de Sautron, étiquetée : C. Benninghauseniana Weihe (Lloyd). Le 6 juillet 1899, le savant botaniste anglais, qui prépare une Monographie des Cypéracées, me faisait part de ses doutes con- cernant l'identité de ce Carex. ll m'affirmait déjà que ce n'était assurément pas le C. Benninghauseniana de lherbier de Kew. J'entrepris alors quelques recherches de mon cóté. Je constatai, tout d'abord, que M. Corbière, dans son excellente Flore de Nor- mandie (1893, p. 615), signalait le caractère litigieux de la plante de Lloyd qu'il croyait devoir se rapporter au Carex silesiaca Figert. L'examen que je pus faire, au Muséum de Nantes, des échan- tillons de Carex Benninghauseniana de l'herbier Billot ne tarda pas à me convaincre de l'exactitude des appréciations de MM. Cor- bière et C.-B. Clarké; enfin la vue de la planche de Reichenbach (Іс. fl. Germ., tab. ССІХ, n° 568) acheva de me convaincre que le C. Benninghauseniana de Sautron n'élait décidément pas celui de Weihe. Aprés un échange de vues assez prolongé avec mon ami de Kew, je lui écrivais, le 20 novembre 1899, que je croyais que nous étions en présence du Carex ludibunda de J. Gay, dont la description s'adapte complétement à notre plante. Enfin, le 5 août 1900, je recevais de M. C.-B. Clarke une note que je résume ainsi : « Comparé à l'échantillon de l'herbier J. Gay, votre Carex 199 SÉANCE DU 9 Mar 1902. » est « identically » Carex ludibunda J. Gay, in Ann. sc. nat., » sér. 2, vol. 10 (1838), p. 357. » A la mort de J. Gay, ses plantes vinrent foutes à Kew, avec » les notes de ce botaniste qui les accompagnaient. Peut-être la » totalité n'a-t-elle pas été annexée à l'herbier de Kew, mais cha- » cun des types le fut, avec les notes qui s'y rapportaient. » De sorte qu'aujourd'hui, gráce à la comparaison qui a pu étre faite par M. C.-B. Clarke, nous sommes bien fixés sur l'identité du Carex de Sautron : c'est le Carex ludibunda J. Gay. Disons, tout de suite, que la détermination faite par Lloyd est à peine critiquable, puisque le Carex ludibunda a été rapporté par son auteur, J. Gay lui-méme, dans son propre herbier et de sa propre main, ainsi que l'a constaté M. C.-B. Clarke, au Carex Bœnninghauseniana de Weihe; ce qui n'empéche pas cette opi- nion d'étre complétement erronée d'aprés M. Clarke et moi- méme. Quant à préciser l'origine exacte de ce Carex ludibunda, nous ne le pouvons pas, dans l'état actuel de nos connaissances con- cernant son histoire. « Les modernes « caricologues », m'écrit M. Clarke, prétendent » que tout Carez stérile est un hybride. Ils prétendent aussi pou- » voir dire, dans tous les cas, quels sont les deux parents. Or, > relativement à ce dernier point, ces botanistes différent souvent » si complétement entre eux, qu'on en arrive à douter qu'ils con- » naissent les parents dans un cas quelconque... Dans les Cypé- » racées, aussi bien que dans d'autres familles végétales, il arrive » souvent que certaines espèces offrent un état stérile, sans qu'il y » ait hybridité. » « Dans le cas particulier de C. ludibunda, les auteurs sont » d'accord : MM. Christ et Kükenthal ont, l'un et l'autre, envoyé » la plante à Kew comme un hybride entre les C. paniculata L. » et paradoxa Willd. ». Cet accord, si rare, est bien loin d'étre concluant ici; car le Carex paradoxa, l'un des deux parents, n'a jamais été rencontré sur aucun point de notre région, il ne figure méme pas dans 1а Flore de l'Ouest de Lloyd ! On remarquera, qu'avec sa réserve habituelle, Lloyd risque, à peine, un soupcon d'hybridité pour la plante de Sautron. GADECEAU. — NOTE SUR UN CAREX LITIGIEUX. 133 Duval-Jouve, au contraire, dans une lettre rendue publique par M. Besnard (1), croit que « toutes ces formes stériles sont des hybrides ». Il est vrai qu'il ajoute, philosophiquement, à propos des diversités de noms et d'opinions auxquelles ces formes ont donné lieu ` « mais qui donc connait le fond des choses ? » Dans le cas du Carex ludibunda tout est conjectural. D'un cóté, la variation dans la situation réciproque des fleurs mâles et des fleurs femelles des épillets, o tantôt mâles au sommet, » quelquefois à la base, quelquefois les supérieurs entiérement » máles, d'autres fois tous femelles (2) » rend difficile le ratta- chement de ce Carex à l'un des groupes créés par les « carico- logues (3) ». ; D'un autre cóté, l'absence d'utricules parfaits ne permet pas, non plus, de rattacher plus particulièrement le Carex ludibunda à l'une ou l'autre des espéces dont il est le plus voisin : C. pani- culata L.; C. paradoxa Willd., C. teretiuscula Good. Cependant M. Clarke, qui a eu sous les yeux, dans le richis- sime herbier de Kew, pour la préparation de son importante Monographie des Cypéracées, de nombreux éléments de compa- raison, affirme que le Carez ludibunda doit étre placé dans le groupe Paniculate, dans lequel les épillets sont généralement femelles à la base, mâles au sommet, tandis que le Carex Bæn- ninghauseniana appartiendrait au groupe « Remote », dans lequel les épillets sont le plus généralement måles à la base, fe- melles au sommet. Cette appréciation du savant botaniste de Kew est confirmée ici par le port de notre plante de Sautron. En résumé, cette étude nous a conduit surtout à vérifier la détermination de notre Carez litigieux. Voici la synonymie précise établie par M. C.-B. Clarke. CAREX LUDIBUNDA J. бау, in Ann. sc. nal., sér. 2, vol. 10 (1838), p. 357. (1) Note sur quelques plantes réputées hybrides des. environs de Saint- James (Manche) [Bull. Soc. Lin. Norm., 3* sér., 10 (1885-86), p. 187]. (2) Lloyd, ЕІ. O., 5° édit., p. 376. ко (3) « Itat ut vix ulla Carex in sexuum dispositione magis ludicra videatur, » unde quoque deductum nomen specificum volui. » ; s < Aucun Carex ne m'a paru jouer davantage dans la disposition des sexes, › d’où le nom spécifique que j'ai voulu en tirer (ludibunda). э (J. Gay, Ann. 5С. nat., 2° sér., t. X, p. 357, 1838). 134 SÉANCE DU 9 MAI 1902. Carex silesiaca Figert, in Jahrb. Schles. Gesell. (1889); Cor- bière, Fl. Norm., p. 615 (1). С. Benninghauseniana Boot.! Сител, p. 180; Lloyd! Flor. Ouest France, édit. 3, p. 337 (en note), хох C. Benninghause- niana Weihe; cf. O.-F. Lang, in Linnea, vol. 24 (1851), p. 525. C. germanica Richter! Pl. europ.. p. 169; cf. Beckmann, in Abhandl. Ver. Bremen, vol. 9 (1886), pp. 285-2806. M. Malinvaud rappelle qu'il a eu l'occasion de présenter à la Société en 1893 (2) le Carex axillaris Good., présumé hybride du C. remota et du C. muricata (ou peut-être vul- pina) et, dans tous les cas, forme litigieuse voisine de celles que M. Gadeceau a mentionnées dans sa Note. Ce Carex, dit M. Malinvaud, rencontré (il y avait déjà quelques années) par M. Bardel dans un fossé peu éloigné du bourg de Mesnil- Mauger (Calvados) (3), figure dans la Flore de Normandie de M. Cor- bière comme hybride avéré du C. remota et vulpina (4); jy voyais plutót un C. remoto-muricata, mais je me proposais d'examiner à nou- veau cette question à l'aide des abondants matériaux que m'avail fournis notre excellent collégue M. Niel, de Rouen, qui avait obligeam- ment récolté sur ma demande tous les Carex croissant dans la méme localité et au voisinage de l'axillaris. Désirant compléter cette étude par la comparaison de ce dernier avec les Carex Benninghauseniana, silesiaca, et quelques autres, mais faute du temps nécessaire pour mener à conclusion les longues recherches qu'exigeait ce nouveau travail, sans renoncer tout à fait à le reprendre plus tard, je me bornai à une courte Note provisoire, publiée dans le Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie en 1893 (5). Le seul résultat, mais important et définiti- vement acquis, de mes recherches préliminaires sur le Сахех axillaris (1) On voit que M. Clarke réunit les C. ludibunda 1. Gay et silesiaca Figert, confirmant ainsi les prévisions de M. Corbière. (2) Voy. le Bulletin, t. XL (1893), p. 254 (séance du 23 juin 1893). (5) et non € Mezidon », commune voisine nommée par erreur loc. cit., au lieu de Mesnil-Mauger. (4) Corbière, Nouvelle Flore de Normandie (1895), pp. 613-614. | (5) Bull. Soc. Linnéenne de Normandie, 4° série, 7° volume, année 1895, рр. 60-61 (Le Carez axillaris dans le département du Calvados). — Voy. sur le même sujet un intéressant article de M. Eug. Niel, intitulé : Note sur quelques Carex nouveaux ou rares de la flore de Normandie, in Bull. de la Sociele des amis des Sciences natur. de Rouen, année 1895, pp. 101-105. MALINVAUD. — OBSERVATIONS SUR LE CAREX AXILLARIS. 499 du Calvados en 1893 fut d'identifier cette plante d’une façon rigou- reuse avec le Carex axillaris signalé à la Société botanique de France, en 1864 (1), par Duval-Jouve comme découvert dans le département de l'Eure et dont on trouve, dans l'herbier de France au Muséum, des échantillons signés par Duval-Jouve lui-méme et qui ont fourni à ce savant botaniste le sujet d'un article des plus remarquables, le plus approfondi sans doute qu'on ait jamais écrit sur cette plante contro- versée. A la fin de la séance, M. le Secrétaire général annonce qu'il a recu, ce jour méme, une série de plantes méridionales fraiches, arrivées en excellent état et envoyées par le frére Sennen, directeur de l'École des Fréres à La Nouvelle (Aude); cet envoi comprend notamment les espèces suivantes : Bras- sica Tournefortii, Spergularia Heldreichii, Melilotus neapo- litana et sulcata var., Hippocrepis ciliata, Pinardia coronaria, les Urospermum, Sonchus tenerrimus, Crepis bulbosa, Gonvol- vulus altheoides et lineatus, Vincetoxicum nigrum, divers Aristolochia, Mercurialis Huetii, Euphorbia Characias et terracina, Asplenium glandulosum, etc., toutes provenant des environs de La Nouvelle (Aude). Ces plantes, aprés des explieations données sur quelques-unes d'entre elles, sont partagées entre les personnes présentes. (1) Voy. Bull. Soc. bot. de France, t. XI (1864), p. 15. SEANGE DU 15 JUIN 1902. PRÉSIDENCE DE M. ÉDOUARD BUREAU. M. Gagnepain, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la séance du 9 mai. Prenant la parole à ce sujet, M. Rouy, sans parler sur le fond de la communication de M. Gadeceau puisqu'il n'as- sistait pas à la derniére séance et n'en a connaissance que par la lecture du procés-verbal, fait simplement observer que, si le Carex ludibunda Gay n'est pas hybride, il ne sau- rait en être de même des C. germanica K. Richter (mieux C. Beckmanni Keck anter.), C. solstitialis Figert et C. sile- siaca Fig., qui ont été reconnus tels et par leurs récolteurs et par leurs descripteurs. Également le C. azillaris Good. (поп L.) = C. pseudoazillaris K. Richter ne peut être, au moins le plus souvent (?), que le produit du croisement des C. remota et vulpina, avec lesquels on le trouve gé- néralement et sans mélange d'autres Carex avec eux. Les exemplaires de ces divers Careæ qu'offre l'herbier Rouy ne paraissent d'ailleurs pas laisser de doute sur leur nature hybride. Aprés cette observation à laquelle M. Malinvaud déclare s'associer, au moins quant à l'affirmation de l'origine hybride du Carez azillaris qu'il a particulièrement étudié, le procés- verbal est adopté. M. le Président a le regret d'annoncer à la Société qu'elle a perdu un de ses membres étrangers, dont l'admission re- montait à 1875 : M. Pierre-Édouard Martens, professeur émérite de l'Université catholique de Louvain (Belgique), décédé le 28 mai 1909, à l’âge de 71 ans. Edouard Martens était né à Maestricht le 9 avril 1831. Aprés une longue carrière vouée à l'enseignement, il laisse peu d'écrits. En dehors MALINVAUD. — OBSERVATIONS SUR LA SESSION EXTRAORDINAIRE. 137 de livres élémentaires et de Rapports publiés dans le Bulletin de la Société Royale de Botanique de Belgique, dont il fut deux fois président, on cite de lui : Les plantes connues des anciens (40 pages, Bruges, 1858) (1), et Gomphidius glutinosus Fries, Agaricinée nouvelle pour la flore belge (2). M. Martens était entré dans notre Société le 26 février 1875, sur la présentation de MM. Méhu et de Schonefeld. M. le Président fait ensuite connaitre deux nouvelles présentations. M. le Secrétaire général communique la circulaire qui va étre adressée aux membres de la Société pour les inviter à prendre part à la prochaine session extraordinaire. Il rappelle que, donnant suite à un vœu émis l'an dernier à l'une des séances de la session d'Ajaccio et confirmé depuis par une invitation de la Société Linnéenne de Bordeaux, dont notre dévoué confrére M. Léonce Motelay s'est rendu l'interpréte, la Société botanique de France, heu- reuse de resserrer à cette occasion les relations sympathiques qui ont toujours existé entre les deux Compagnies, a décidé, dans la séance du 14 février dernier, qu'elle se réunirait extraordinairement à Bordeaux, le 31 juillet prochain. La réunion préparatoire aura lieu dans une des salles de l'Athénée, rue des Trois-Conils, 53, à Bordeaux, à neuf heures du matin, et la séance de clóture se tiendra dans le méme local le jeudi 7 aoüt, à quatre heures de l'aprés-midi. Le programme préparé par le Comité local d'organisation (3) com- prend une série d'excursions consacrées principalement à l'exploration des sables maritimes et des eaux douces du sud-ouest, qui sont riches en plantes rares et spéciales ; la circulaire présente la liste de celles qui pourront étre récoltées au moment de la session. M. Malinvaud donne lecture de cette liste et résume les autres parties de la circulaire. (1) Extrait de la Revue de l'Instruction publique de Belgique. | (2) Bull. Soc. roy. Botanique de Belgique, 1862. — Ces renseignements nous ont été obligeamment fournis par M. Alfred Cogniaux. — — — (3) Ce Comité est composé de MM. Bardié, D" Beille, Crévélier, Foucaud, Lalanne, de Loynes, Maxwell, Motelay, Neyraut, Pitard, Verguin. 188 SÉANCE DU 13 лих 1902. M. Perrot fait à la Société une communication qui а pour objet : UNE PARTICULARITÉ DE STRUCTURE OBSERVÉE CHEZ CERTAINES FEUILLES D Aristolochia Sipho (1). M. Rouy fait à la Société la communication suivante : LE GALIUM COMMUNE Rouy DANS LA FLORE FRANCAISE, раг M. GG ROUY. La section LEPTOGALIUM (Lange Prodr. fl. Hisp., 2, p, 908, emend.) Rouy, telle que je la comprends, est ainsi caractérisée : Plantes vivaces; tiges gréles, non scabres, décombantes, souvent densément cespiteuses ; inflorescence terminale, en рапісше étalée ou diffuse formée de corymbes + lâches, ou en panicule racé- miforme ou subombelliforme, ou enfin en cyme courte; fruits glabres. — Cette section doit comprendre, dans notre flore, six espèces ` G. rubrum L., G. hercynicum Weig., G. Villarsii Req., G. cometerrhizon Lap., G. helveticum Weig., G. pumilum Lamk, G. commune Rouy. — Je ne parlerai ici que de cette dernière espèce; les renseignements concernant les cinq autres seront donnés dans le tome VIII de la Flore de France que je publie avec M. E.-G. Camus. Voici les caractères par lesquels se distingue le G. commune des cinq autres espèces de la section Leptogalium : G. commune Rouy; G. silvestre Bluff et Fing. Comp. fl. Germ., 1, p. 192; non Scop. (1772). — Souche grêle, munie ou поп de stolons radicants, Plante non ou faiblement cespileuse, à tiges de 1-4 décimètres. Feuilles non charnues, lancéolées-linéaires ou largement linéaires, à nervure dorsale nettement marquée. Fleurs en panicule + ample, diffuse ou étalée, formée de corymbes + lâches. Fruits finement chagrinés. %. — Juin-aoüt. Ce type spécifique comprend quatre sous-espéces que je vais différencier dans le tableau dichotomique suivant; puis je don- nerai les caractères particuliers à chacune de ces sous-espèces et à leurs variétés avec la bibliographie, la synonymie et l'habitat, (1) Par suite d'un retard dans la livraison des clichés qui accompagnent cet article, l'insertion du texte a dû être reportée plus loin (voy. p. 163). ROUY. — LE GALIUM COMMUNE DANS LA FLORE FRANÇAISE. 189 de façon à mettre sous les yeux du lecteur l’ensemble des modi- fications que présente chez nous le Galium commune. TABLEAU DICHOTOMIQUE DES SOUS-ESPÈCES. 6-8, les supérieures par 4-6 dont toujours 2 sensiblement et brusque- ment plus courtes; fleurs blanches, en corymbes ombelliformes, à rameaux atteignant presque tous la méme hauteur ; anthères presque blanches E TON e uic M ... G., ANISOPHYLLUM (Viil.). Plantes glabres ou Bubescoutes, à feuilles des verticilles égales ou par- Plante de 1-2 décim., trés glabre, à feuilles inférieures verticillées par \ — fois faiblement décroissantes de l'une à l'autre; anthères jaunes.. 2. jaune clair, subargenté; fleurs blanches en panicule ovale, raide ; tiges de 1-2 décim., raides, dressées-étalées dés la base puis ge- nouillées, à angles saillants et argentés...... G. ARGENTEUM (Vill.). Feuilles, tiges et рапісше non comme ci-dessus......... ii 3. | Panicule ovale-corymbiforme, à rameaux peu nombreux, non entre- lacés; tiges + radicantes et souvent stolonifères, presque toujours E fleurs médiocres (3-4 mill. de diam.)............ + со. EE E ve... б. UMBELLATUM (Lamk). Banicule oblongue, à rameaux nombreux le plus souvent entrelacés et presque inextricables ; tiges couchées, diffuses, presque toujours sans stolons; fleurs petites (2-3 millim. de diam.)............... о. .. G. JORDANI (Lor. et Darr.). | Feuilles luisantes, d'un vert blanchâtre, couvertes de glandes d'un SOUS-ESPÈCE 1. — (1. Jordani Lor. et Barr. (pro specie), Flor. Montp., p. 301; G. collinum (Jord.) Car. et Saint-Lager Et. fl., p. 392. — Panicule oblongue, à rameaux nombreux le plus souvent entrelacés et presque inextricables ; tiges couchées, diffuses, sans stolons. Feuilles glabres, pubescentes-scabres, ow munies de poils ou de papilles en dessus. Fleurs petites (2-3 millim. de diam.), blanches ou d'un blanc jaunâtre; anthères jaunes. | l'euilles couvertes de petits aiguillons ou de papilles saillantes sur la page supérieure, verticillées par 7-10.................. р | Feuilles pubescentes ou glabres, mais dépourvues de papilles ou d'ai- guillons sur la page supérieure...................,.......... 3. Feuilles munies en dessus de papilles saillantes, luisantes, blanches presque argeutées; pédicelles fructifèrés étalés-dressés, 3-4 fois plus longs que le diamètre du fruit............ . 7. intertextum (Jord.). Feuilles hérissées en dessus de petits aiguillons semblables à ceux des bords; pédicelles fructifères très courts, dili Ae ut sel ө. scabridum (Jord.). 140 SÉANCE DU 18 Jurn 1902. Feuilles des verticilles moyens au nombre de 8-11................ 4. Feuilles des verticilles moyens au nombre de 6-8 (exceptionnelle- ment D ыч oU M HT 6. . Pédicelles fructifères épais et presque obconiques, très courts; feuilles réfléchies, glabres ou + pubescentes, noircissant par la dessiccation; 4 tige tétragone, assez robuste ; corolle blanche, médiocre............ SE D ОС y. Bretoni Nob. 3 Feuilles p presque dressées, diire. d'un vert jaunâtre sur le sec; tiges tétragones; plante de 2-3 décim.; corolle très petite, blanchátre..... МЕСЕ Ч See. в. Timeroyi (Jord.). Feuilles étalées, ténues, finement pubescentes, d'un vert clair sur le sec; | tiges pubescentes-pulvérulentes, obscurément quadrangulaires; plante de 1-2 décim.; corolle blanche, médiocre. ..... 8. collinum (Jord.). / Feuilles réfléchies, munies sur les bords et le plus souvent sur les deux | faces de poils raides, étalés; tiges de 1-2 décim., trés gréles; corolle 6 blanchàtre; pédicelles fructifères épaissis vers le haut, courts... ...- a Uu ИСЕСКО de eo ic à. Fleuroti (Jord. }: ' Feuilles trés étalées ou réfléchies; plante ordinairement ace fruit gros; panicule ample et large, très multiflore................ EE .. € implezum (Jord.). Feuilles étalées-dressées ou dressées; plante glabre; fruit petit; pani- cule étroitement oblongue, moins multiflore; tiges trés gréles; pédi- celles et pédoncules capillaires........... s. €. gracilicaule Nob. a. Timeroyi Lor. et Barr., l. c., p. 301; G., Timeroyi Jord. Obs., З, p. 138; G. et б. Fl. Er., 2, p. 30. — Exsicc. : Puel et Maille F1. loc., 18; F. Schultz Herb. norm., 288; Soc. Dauph., 419. — Pelouses et coteaux secs. — Rhône, Ain, Isère, Drôme, Vaucluse, Gard, Bouches- du-Rhône, Hérault, Pyrénées- Orientales, Aveyron, Tarn-et-Garonne, Lot, Haute-Vienne, Vienne, Cher. B. collinum Nob.; G. collinum Jord., l. c., р. 135; б. et G., Le, p. 90. — Dróme, Ardéche, Gard, Bouches-du-Rhóne, Var, Basses- Alpes. y- Bretoni Nob., G. Timeroyi (?) Breton in herb. Rouy. — Meuse : Pagny, à la Blanche-Cóte, avec l’Iberis Violetti; coteaux de la Cham- pagne et de la Jérémie à Saint-Mihiel (Breton). ò. Fleuroti Nob.; G. Fleuroti Jord. ap. G. et G., І. е., р. 31; Edm. Bonnet in le Naturaliste, 4" série, n° 1° et 15 mai 1882; Gillot in Bull. Soc. Dauph., p. 421, et exsice., n% 3747 et 3750; G. silvestre var. Fleuroti Royer Fl. Côte-d'Or, 1, p. 333. — Yonne : éboulis cal- caires des grands rochers de Cry (Gillot); Côte-d'Or : bois et éboulis » ROUY. — LE GALIUM COMMUNE DANS LA FLORE FRANCAISE. 144 calcaires du vallon de la Coquille à Étalante (Fleurot; Jordan et Bonnet in herb. Rouy). e. implexum Nob.; G. implezum Jord., l. c., p. 444 ; G. et G., Le p. 31. — Ехѕісе. : Pill., 3402. — Rhóne, Dróme, Hautes-Alpes, Bou- ches-du-Rhóne, Var : Ampus (Albert in herb. Rouy), Gard, Ardéche, Lot. ©. gracilicaule Nob. — Seine-et-Oise : rocailles calcaires à Port- Villez près Bonnières (Rouy); à rechercher. 7. interteztum Lor. et Barr., l. c., p. 302; G. intertextum Jord., l. c., p. 145; (т. et G., l c., p. 32; G. Closianum Timb. in Bull. Soc. bot. Fr., 9, p. 612. — Isère, Hautes-Alpes, Basses-Alpes, Var, Gard, Hérault, Aude, Pyrénées-Orientales, Aveyron. 9. scabridum Lor. et Barr,, l. c., р. 382; G. scabridum Jord., l. c., р. 136; G. et G., I. c., p. 30. — Isère, Drôme, Hautes-Alpes, Bouches- du-Rhóne, Gard, Hérault, Aude, Aveyron, Pyrénées-Orientales. Aire géogr. — Sous-espéce exclusivement francaise. SOUS-ESPÈCE П. — G. UMBELLATUM Lamk (pro specie), Dict., 2, p. 979. — Panicule ovale-corymbiforme, à rameaux peu nombreux, non entrelacés. Tige + radicante et souvent stolonifère, presque tou- jours ascendante, rarement couchée. Feuilles glabres, pubescentes, scabres-rudes ow munies de poils ou de papilles en dessus. Fleurs médiocres ou assez petites (2-4 mill. de diam.), blanches, rarement d'un blanc verdàtre ; anthéres jaunes. ( Feuilles + rudes et hispidules sur la page supérieure et munies de pa- 1 pilles S UELUT оо у nares о а 2 | Feuilles dépourvues de papilles... KEREN tenata 4. ! Feuilles longues, linéaires-lancéolées, verticillées par 8-10, couvertes de papilles cristallines très brillantes, d’un blanc nacré; corolle blanche ; | panicule ample et lâche, à rameaux étalés-dressés et entre-nœuds 2: iem Nili ue TQ е ё. papillosum (Lapeyr.). Feuilles + abondamment munies de papille fines, non cristallines, gri- | sàtres; panicule moins ample, à rameaux dressés et entre-nœuds \ moins allongés о. о.м: З. Plantes d'un vert jaunàtre; corolle assez petite (2-1/2 mill. de diam.), d'un blanc verdâtre, en petits corymbes pluriflores................. BO ou о о SE 5. chlorophyllum (Baill. et Timb.). Plante verte; corolle grande (3 1/2- 4 mill. de diam.), d’un beau blanc, en corymbes làches, pauciflores.. n. Nouletianum Baill. et Timb.). 149 SEANCE DU 13 jviN 1902. | Feuilles très étalées, rudes-scabres, accrochantes par les bords, li- | néaires-oblongues; tiges couchées, à entre-nœuds allongés, à ra- meaux allongés, étalés, étalés-dressés ou presque dressés... ........ | ais odit. d m t Imc uunc s. scabrifolium (Reichb.). Feuilles non rudes-scabres, non accrochantes; tiges + redressées., 2, D a Tiges rameuses, à entre-nœuds assez courts (1-3 fois seulement plus longs que les feuilles), à rameaux rapprochés, Œ courts, étalés ou © Ф- p Е E [ч”Ы un LU = E Ф E? Co e ui "u.a 9 ^..a* ee qe Ne» "e. ere see ^ "4 5 e 9 ee es 0 6... \ feuilles), à rameaux écartés et + longs, dressés. ò. Thuillieri Nob. Fleurs disposées en cymes ombelliformes irrégulières au sommet des rameaux de la panicule obliquement ovale et subunilatérale; pédi- celles fructifères dressés; tiges brièvement couchées à la base puis redressées, à angles fins; plante pubescente ou glabre; feuilles li- néaires ou sublancéolées, verticillées par 6-9...................... ызыл м NT c y. Lapeyrousianum (Jord.). Fleurs disposées en corymbes formant une panicule étalée presque ré- gulière; pédicelles fructiféres étalés-dressés; tiges diffuses-ascen- dantes, à angles trés marqués; plante pubescente ou glabre; feuilles | verticillées pat О-о уз. iri. © о. зз, 4. Feuilles minces, les inférieures obovales-mucronées, les moyennes et les supérieures + largement linéaires ou sublancéolées, le plus souvent à étalées ou étalées-dressées, + longues..... a. vulgare (W. et Gr.). Feuilles assez épaisses, les inférieures linéaires-oblongues, cuspidées, les moyennes et les supérieures étroitement linéaires, le plus souvent *. dressées, courteg. EE EE e 8. oxyphyllum (Wallr.). a. vulgare Nob.; 6: silvestre Pollich Hist. Palat., 4, p. 151 (1716), non Scop. (1112); G. silvestre var. vulgare W. et Gr. Fl. Siles., 1, p. 126 : S.-var. glabrum Nob.; G. silvestre var. glabrum Schrad. Spic. f. Lips., p. 121; Reichb. Icon. Germ., t. 1193, f. 3; б. glabrum Hoffm. Deutschl. fl., 4, p, 12, non Willd.; G. multicaule a. polyphyl- lum Wallr. Sched. crit., p. 54. — Exsice. : Bill., 377; Soc. Rochel., 3286 (sub G. levi). — Plante glabre. S.-var. asperum Nob.; G. asperum: Schreb. Spicil. fl. Lips., p. 35 G. scabrum Jacq. Fl. austr., 5, p. 10, t. 422, non L.; G. ciliatum - Schrank Primit. fl. Salisb., p. 51 ; G. silvestre var. pubescens Schrad., l. c., p. 135 G. multicaule v. eriophyllum Wallr., l. c., р. 55; G. sil- vestre v. hirtum M. et K. Deutschl. fl., 4, p. 101 ; Reichb. Icon. Germ., t. 1493, f. 5; G. silvestre v. hispidum Reichb. Fl. excurs., p. 209; G. hirsutulum Jord. ined. im herb. Rouy. — Exsicc. Soc. Dauph.; 4123; Bill., 378. — Plante + pubescente, au moins inférieurement. ROUY. — LE GALIUM COMMUNE DANS LA FLORE FRANÇAISE. 143 S.-var, rubriflorum Nob.; G. silvestre var. rubriflorum Gillot in Bull. Soc. bot. Fr., 41, p. 305 G. sabaudum ej., l. c.. — Fleurs rouges ou roses. Hab. — Coteaux secs, lisiéres des bois, pâtures dans une grande partie de la France; plus rare ou nul dans le midi. В. oxyphyllum Nob.; G. austriacum Jacq. Fl. Austr., 1, p. 51, t. 80; G. multicaule GB. oxyphyllum Wallr. Sched. crit., p. 55; G. commutatum Jord. Obs., 3, p. 149; G. et G. Fl. Fr., 2, p. 33 (excl. syn. Boræan.). — Ехзїсс.: Soc. Dauph., 5114; Magn. Fl. sel., 854. — Bois et pàturages : Alsace; Vosges; Franche-Comté; Bour- gogne; Lyonnais; Savoie; Auvergne; Corbières, Pyrénées; Cher, Charente-Inférieure; Lot; Tarn ; Aveyron; Gard; à rechercher. ү. Lapeyrousianum Nob.; G. pusillum Lap. Abr. Pyr., p. 63, non L.; G. Lapeyrousianum Jord., І. c., p. 154; б. et G., І. с., p. 34. — Exsiec. : Soc. Dauph., 2088. — Prairies des Pyrénées, surtout dans la région alpine. з ё. Thuillieri Nob. : S.-var. leve Nob.; G. montanum Vill. Hist. Dauph., 2, p. 317 bis, Pi: б. et RE Er., 2, p. 93; non 1.5 G. leve Thuill El. Paris., р. 77. — Exsice. : Soc. Dauph., 2089 et 4122. — Plante glabre. S.-var. nitidulum Nob.; G. nitidulum Thuill., l. c., p. 76. — Exsicc.: Bill., 2478. — Plante + pubescente, au moins inférieurement. Hab. — Pelouses sèches, bords des bois, dans une grande partie de la France; rare ou nulle dans le midi; s’élève dans les Alpes et les Pyrénées jusque dans la région alpine. г. scabrifolium Nob.; G. silvestre B. scabrifolium Reichb. Fl. excurs., p. 209; G. supinum Bor. Fl. centre, éd. 3, p. 303; G. silvivagum Baill. et Timb. Essai mon. Galium, in Mém. acad. sc. Toulouse, 9° série, 6 (1862), p. 239. — Nièvre, Allier, Puy-de-Dôme, Dordogne, Aveyron, Hérault, Pyrén.-Orientales, Ariège, Haute-Garonne, etc. (1). 5. chlorophyllum Nob.; G. chlorophyllum Baill. et Timb., l. c., р. 235. — Haute-Garonne, Ariège, Pyrénées-Orientales, Aude, etc. 7. Nouletianum Nob.; G. Nouletianum Baill. et Timb., l. c., p. 233. — Exsice. : Е. Schultz Herb. norm., 867. — Basses-Pyrénées; Hautes- Pyrénées; Ariège ; Pyrénées-Orientales ; Aude; Tarn ; Gard. 0. papiilosum Nob.; G. papillosum Lapeyr. Abr. Pyr., p. 62; Jord. (1) Les exemplaires de petite taille (1-2 décim.) de cette variété (s.-var. humile Nob.) correspondent au G. supinum Lamk, Fl. fr., 3, p. 379, Dict., 2, p. 579, non al. 144 SÉANCE DU 18 JuiN 1902. Obs., 3, p. 144; G. et G., l. c., 2. p. 32. — Aude; toute la chaine des Pyrénées, surtout dans la région alpine (1). Aire géogr. (du Galium umbellatum). — Islande, Europe (excl. rég. bor., Portugal, Turquie, Gréce); Maroc (var.). Sous-EsPECE Ш. — б. AncENTEUM Vill. (pro specie), Hist. Dauph., 2, p. 318 bis, t. 7; Jord. Obs., 3, p. 152; б. et G., I. с., p. 34; б. sil- vestre var. argenteum Arc. Comp. fl. Ital., ed. 2, p. 628. Plante d'un vert pàle. Tiges de 1-2 décim. dressées-étalées dés la base, raides, + flexueuses, genouillées aux angles, jamais diffuses, à angles saillants et argentés, luisantes, glabres, papilleuses. Feuilles à bords rudes, verticillées par 6-8, linéaires ou linéaires-lancéolées, fermes, glabres, couvertes de petites glandes d’un jaune clair subargenté. Panicule ovale, faiblement étalée, raide; pédicelles fructifères éta- lés-dressés. Fleurs blanches; anthères jaunes. Fruit faiblement cha- griné. А Hab. — Pâturages et rocailles des Alpes de l'Isère, des Hautes-Alpes et des Basses-Alpes. Aire géogr. — Jtalie septentrionale. SOUS-ESPÈCE ТҮ. — G. ANISOPHYLLUM Vill. (pro specie), Hist. Dauph., p. 31i bis, t. 15 Jora. Obs.. 5, p. 195, t. 6, F B, 1-5; G. et G, L 0, p. 35. — Tiges redressées, un peu rigides, glabres, lisses, à angles sail- lants. Feuilles verticillées par 6 (rarement par 8) dont 2 nettement plus petites surtout dans les verticilles supérieurs, un peu ciliées-rudes, trés glabres. Panicule ovale, faiblement étalée, à rameaux dressés- étalés atteignant presque tous la même hauteur ; pédicelles dressés ou un peu étalés. Corolle blanche; anthères presque blanches. a. genuinum Nob. — Exsiec.: Bill., 3403; Reliq. Maill., 60; Soc. Dauph., 3333. — Plante de 1-3 décim.; feuilles grandes, sublancéolées, étalées-dressées, minces sur le sec; pédicelles fructifères 2-3 fois plus longs que le fruits; plante noircissant + par la dessiccation. S.-var. rubriflorum Nob. — Fleurs roses ou rougeâtres (2). Q. sudeticum Nob.; G. sudeticum Tausch in Flora, 18, p. 341. — Plante de 5-15 centim.; feuilles médiocres, linéaires ou lancéolées, plus courtes, étalées-dressées, plus épaisses sur le secet + raides; pé- (1) Y compris la s.-var. hirsutum Clos (pro var.), Rev. herb. Lapeyr- р. 16, G. Marchandi Rom. et Schultes Syst., 3, p. 528, à tiges et feuilles + hérissées-rudes. (2) Savoie : Mont Goléon (alt. 2400 mètres, Chabert et Songeon). ROUY. — LE GALIUM COMMUNE DANS LA FLORE FRANÇAISE. 145 dicelles fructiféres courts (1/2-2 fois plus longs que le fruit); plante noircissant + par la dessiccation. Hab. — Débris des rochers des hautes montagnes. — Chaîne du Jura; Alpes : Isère, Hautes-Alpes, Savoie, Haute-Savoie, Basses-Alpes; Puy- de-Dôme : le mont Dore ; Haute-Garonne; Ariège. Aire géogr. — Espagne orientale; Italie; Suisse; Allemagne; Au- triche-Hongrie; Bosnie, Herzégovine; Macédoine; Grèce (var.). Forme. — G. alpestre Gaud. (pro specie), ap. R. et Sch. Syst., 3, р. 226; G. silvestre var. alpestre Gaud. РІ. Helv., 1, р. 429; G. Bocconi All. Fl. Pedem., 1, p. 6 (e loc. nat.), non al. plur. (species valde con- fusa!). — Plante de 3-8 centim., à tiges nombreuses, très gréles; feuilles petites, lancéolées ou linéaires, courtes, dressées, assez épaisses sur le sec et + raides; pédicelles fructiféres courts (1/2-1 fois plus longs que le fruit); plante devenant d'un vert jaunâtre par la dessic- cation. Hab. — Savoie : le Móle (Dumont in herb. Rouy); Mont-Cenis. — А rechercher. ÜBSERVATIONS. 1° Le G. Jordani Lor. et Barr., dont la variété la plus septen- trionale représentait le G. Fleuroti Jord., de la Cóte-d'Or, offre maintenant deux autres variétés encore plus au nord : var. Bre- loni dans la Meuse, var. gracilicaule dans Seine-et-Oise. 2° Les G. montanum Vill. (non L.) et leve Thuill. (avec sa variation nitidulum), d’après ce que j'ai pu voir dans les herbiers et sur le terrain, tant aux environs de Paris et dans le centre que dans les Alpes, sont identiques, mais constituent une variété sensiblement différente de la var. glabrum Schrad. du G. silvestre (G. umbellatum a. vulgare s.-var. glabrum Nob.). 3 Le G. commutatum Jord. n'est pas autre chose que la var. ozxyphyllum du G. multicaule Wallr. De même, ainsi que j'ai pu le contróler sur les exemplaires des localités authentiquées par Boreau et Timbal-Lagrave, les G. swpinum Boreau et silvivagum Baill. et Timb. rentrent absolument dans la var. scabrifolium Reichb. du G. silvestre Poll. (G. umbellatum s. scabrifolium Nob.). П est assez curieux que ces auteurs n'aient pas recherché tout d'abord si leurs plantes n'avaient pas été déjà constatées et dé- erites antérieurement à l'étranger. T. XLIX. (SÉANCES) 10 146 SÉANCE DU 13 JUIN 1902. M. Malinvaud dit qu'il a été longtemps embarrassé pour déterminer avec précision une forme de Galium silvestre particuliére aux terrains rocailleux des causses jurassiques du Lot et notamment abondante à Rocamadour. Cette plante est remarquable par ses nombreux rameaux entrecroisés, raides et divergents formant une panicule ample et diffuse, occupant presque toute la tige et parfois plus large que haute, dont le volume contraste avec une racine filiforme à peine engagée entre les débris ou dans les fentes de la roche calcaire et s'en détachant à la plus légère traction. Cette forme, soumise naguère à Boreau, qui lui avait donné succes- sivement des noms différents, doit étre rapportée au Galium Jordani Loret et Barrandon (Flore de Montpellier) et en re- présente trés probablement la variété intertextum (G. inter- textum Jord.). M. Rouy déclare qu'il ne peut y avoir de doute sur l'exac- ütude de cette détermination. M. Malinvaud donne lecture de la communication sui- vante : LETTRE DE M. Ludovic LEGRÉ А M. ERNEST MALINVAUD. Marseille, le 28 mai 1902. Mon cher Secrétaire général, Les membres de notre Société n'ont-ils pas le devoir de vous signaler toutes les découvertes floristiques qu'ils supposent assez intéressantes pour étre consignées, le cas échéant, dans un inventaire général des richesses botaniques du sol français? J'obéis avec grand plaisir à ce devoir, en vous annonçant qu'aprés des recherches antérieures de- meurées sans résultat, je viens enfin de retrouver le Dictamnus albus sur le territoire de lacommune de Rognes (Bouches-du-Rhône), dans le vallon du Dragon : c'est l'endroit méme oü Garidel rencontra cette rare espèce, il y a plus de deux cents ans (1). (1) Les premiers exemplaires de l'Histoire des plantes qui naissent aux environs d'Aix portent la date de 1714. Mais comme, à l'époque où ce gros volume fut imprimé, il y avait de longues années que l'auteur y travaillait, on peut affirmer que sa découverte du Dictamnus remonte certainement à plus de deux siècles. LEGRÉ. — LE DICTAMNUS ALBUS DANS LES BOUCHES-DU-RHONE. 147 L'indication donnée par Garidel avait été reproduite par les divers auteurs de Catalogues locaux, Fontvert et Achintre, Castagne, Honoré Roux; mais je crois bien que, parmi les botanistes contemporains, nul ne s'était mis en peine de savoir si la Fraxinelle continuait à orner de ses thyrses roses le vallon du Dragon. Nous avons exposé, dans la Revue horticole des Bouches-du-Rhône (juillet 1897), pour quelles raisons, quand nous voulümes nous-méme nous en enquérir, il n'avait pas été bien facile de retrouver ce petit val- lor, où Garidel et son maitre Tournefort étaient allés maintes fois her- boriser. Le jour oü nous y parvinmes pour la premiére fois, nous ren- contràmes la plupart des espéces que Garidel déclarait avoir récoltées dans ces parages (1); mais nous ne vimes pas le Dictamnus. Une végé- tation arborescente très vigoureuse, exploitée en taillis, recouvre les pentes du vallon. Dans les années qui précédent les coupes périodiques, le taillis forme un maquis épais, à travers lequel il n'est pas possible de circuler. C’est là l'obstacle qui, lors de nos premières tentatives, nous empécha de voir le Dictame. En reprenant nos recherches il y a trois jours, nous avons bénéficié de cette circonstance, qu'une coupe récente permettait d'explorer librement le terrain. Vous savez par expérience, bien cher Secrétaire général, combien vive est la joie du botaniste herborisant, lorsqu'il met la main sur l'avis rara. La présence du Dictamnus albus dans le vallon du Dragon nous montre une fois de plus avec quelle conscience a été rédigée l'Histoire des plantes qui naissent aux environs d'Aix. Et je devais vous faire part de l'heureux succés de ma persévérance, ne füt-ce que pour avoir l'occasion de rendre un juste hommage à notre vieux Garidel. Je vous prie de croire... P.-S. — Au cas oü vous seriez curieux de savoir quelle est l'origine de ce nom, à physionomie quelque peu fantastique, de « vallon du Dragon », je vous répondrais que le mot provençal dragoun, comme l'indiquait Garidel lui-méme, est un des noms que les gens du pays donnaient et donnent encore à l'Aphyllanthe de Montpellier, plante dont les brebis sont friandes. (1) Notre première herborisation dans le vallon du Dragon nous procura l'explication d'une erreur commise par certains Catalogues, qui attribuaient à cette localité le Ligusticum (Pleurospermum) austriacum. En réalité, il s'a- gissait du Cnidium apioides. Je rappelle que cette erreur à été rectifiée dans une Note communiquée à la Session extraordinaire de Barcelonnette (Bull., 1897, Session, p. сххуш). 148 SÉANCE DU 13 JUIN 1902. M. F. Camus fait à la Société la communication suivante: LE HARPANTHUS FLOTOWIANUS Nees ab Es. EN FRANCE, par M. Fernand CAMUS. Depuis la publication par M. Husnot (1881) de l’Hepaticologia gallica, seul ouvrage que nous possédions sur l'ensemble de la flore des Hépatiques françaises, Je ne crois pas qu'il soit fait mention du Harpanthus Flotowianus dans les Catalogues régio- naux parus en France. Récemment M. Bescherelle m'a remis un paquet déjà ancien de Muscinées récoltées par lui-même ou envoyées par ses correspondants, et resté en souffrance depuis que tout son temps est pris par l'étude absorbante de la bryologie exotique. J'ai pu tirer quelque parti de ces plantes, et j'ai eu la bonne fortune de trouver parmi elles une nouveauté pour la flore francaise. C'est une récolte de l'abbé Puget qui, dans la période de 1850 à 1870 environ, a beaucoup contribué à faire connaitre la flore de la Haute-Savoie et particulièrement celle de l'arrondis- sement de Thonon. Il a présenté à la Société, lors des sessions extraordinaires de Chambéry et d'Annecy, plusieurs Notes inté- ressantes qu'on trouvera au Bulletin, années 1863 et 1866, dans lesquelles une place importante est souvent faite aux Crypto- cames. Un sachet étiqueté « 28 juin 1867. Haute-Savoie. Les Moises. » renferme plusieurs touffes d'une Hépatique que l'exa- men microscopique m'a montré appartenir au Harpanthus Floto- wianus. La détermination de cette Hépatique n'offre d'ailleurs aucune difficulté. La plante de l'abbé Puget est largement repré- sentée, ce qui me permet d'en offrir un bon échantillon à lher- bier de la Société. Elle affecte une forme luxuriante et atteint une taille au-dessus de la moyenne de l'espéce. Je la compare volon- tiers à la variété uliginosus Schffn. in sched., distribuée dans le Bryotheca bohemica, n° 189. Elle semble avoir poussé parmi des tiges d'Hypnum, dont quelques fragments sont restés inclus dans l'échantillon, et s'être allongée verticalement pour lutter contre l'envahissement de ceux-ci. Elle est naturellement stérile : du reste, l'espèce est peu fertile et les échantillons fructifiés en sont assez rares dans les herbiers. FERNAND CAMUS. — LE HARPANTHUS FLOTOWIANUS EN FRANCE. 149 Il n'est pas hors de propos de dire quelques mots du Lopho- colea vogesiaca auquel a été rapporté le Harpanthus Flotowianus. Hübener créa le nom de Jungermannia vogesiaca pour une plante trouvée par lui dans les Vosges, et qu'il distribua sous ce nom à ses amis, mais sans en publier la description. En 1834, dans son Hepaticologia germanica, il rapporta le Jungermannia voge- siaca comme synonyme au Jung. Flotoviana (1) que Nees d'Esen- beck avait décrit l'année précédente, et il donna une diagnose de ce dernier. Il n'aurait donc plus été question du Jungermannia vogesiaca, si Nees d'Esenbeck n'avait, et avec raison, remarqué dans la diagnose, donnée par Hübener, du J. Flotoviana, des caractéres qui ne permettent pas de l'identifier de maniére satis- faisante avec l'espéce que lui, Nees, avait décrite le premier sous ce nom. Dans le second volume, paru en 1836, de son Natur- geschichle der Europäischen Lebermoose, Nees sépare compléte- ment les deux espèces. Il place dans le genre Lophocolea l'espèce de Hübener qui devient le Lophocolea vogesiaca (p. 348 et seq.); mais, n'ayant pu, faute d'un échantillon à l'appui, se faire une idée exacte de la plante de Hübener, il transcrit mot à mot et tout au long la diagnose et les remarques de ce dernier. Plus loin, à la fin de l’article consacré au Harpanthus Flotovianus, il ajoute (p. 358) : le Jungermannia vogesiaca Hüben. que M. Hübener regarde comme identique au J. Flotoviana, s'en distingue absolument par son fruit naissant sur de courts ra- meaux basilaires, ses larges feuilles involucrales trilobées et son périanthe trigone, et il doit former une espéce particuliére qui appartient vraisemblablement au genre Lophocolea. Dans le Sy- nopsis Hepalicarum, le Lophocolea vogesiaca figure encore comme espéce, avec un point de doute, il est vrai; la diagnose donnée n'est encore que la transcription de celle de Hübener, et elle est suivie de la phrase : Ап synonymon Zarpanthi Flotoviami ? (p. 164.) En réalité la caractéristique de Hübener ne convient (1) Nees, Dumortier, MM. Boulay et Husnot écrivent Flotovianus. Au con- traire Flotowianus est adopté par Lindberg, MM. Limpricht, Stephani, Schiffner, Pearson, Kaalaas. C'est aussi par un w que le nom est écrit sur les échantillons de divers collecteurs qui figurent dans mon herbier. L'espèce étant dédiée à von Flotow, l'orthographe Flotowianus me parait préférable. Cette remarque était nécessaire pour expliquer l'orthographe différente adoptée dans ma Note suivant que je cite Nees d'Esenbeck ou que je parle Pour mon propre compte. de KU SÉANCE DU 18 Jurn 1909. : nullement au Harpanthus Flotowianus. Personne, que je sache, ¿wa pu depuis étudier la plante originale. En supposant qu'un - examen de celle-ci montrât qu'elle appartient réellement au Har- . panthus Flotowianus, la caractéristique de Hübener n'en serait pas moins mauvaise. Le Lophocolea vogesiaca reste donc une énigme. « D'autre part, le Harpanthus Flotowianus n'a jamais été signalé par un autre botaniste dans les Vosges, bien que sa présence y - soit parfaitement possible. Cette Hépatique est une espéce des régions froides. Son aire de - dispersion s'étend sur tout le pourtour de l'hémisphére septen- trional. En Europe, elle est commune dans la presqu'ile scan- . dinave, et elle est signalée dans de nombreuses localités des : montagnes de l'Europe centrale jusque dans le Tyrol et la Styrie. Toutefois elle semble manquer dans les Alpes Pennines, ой MM. Massalongo et Carestia ne l'indiquent pas. Elle manque éga- lement dans la Suisse occidentale, le Valaiset le Jura (Bernet, . Hépal. S.-O. Suisse; Magnin et Hétier, Observ. fl. Jura et Lyon- - nais). Elle est trés rare dans le duché de Dade (Jack, Die Leberm. Badens). Elle est trés rare également dans les iles Britanniques (deux localités en Écosse, une dans les Shetland, ex Pearson Hepat. Brit. Isles). Il est probable qu'elle existe dans d'autres - localités du massif montagneux de la Savoie. L'étiquette de Puget ne donnant aucun détail et les Moises . n'étant pas le nom d'une commune, j'ai dà chercher sur les cartes - à retrouver cette localité. Elle est située à une dizaine de kilo- . mètres (à vol d'oiseau) au sud de Thonon. La carte de l’État-major indique là le col des Moises, duquel partent, sur les deux ver- - sants, plusieurs petits ruisseaux. C'est vraisemblablement dans les sources de l'un ou de l'autre que le Harpanthus a été trouvé. -M y a encore dans le voisinage un lieu dit Aux Moises, à l'alti- tude de 1046 mètres. L'altitude du col n'est pas donnée; d’après ‘les cotes voisines, elle doit être de 900 à 1000 mètres. Enfin la route qui relie Thonon à la commune de Habére-Poche, bien que - laissant un peu à l'est le col, traversé seulement par un sentier muletier qui évite des lacets, est dite route des Moises (Cfr. Puget, . in Bull. Soc. bot. Fr., 1863, р. 698 et 729). . Je n'ai pas vu le Harpanthus Flotowianus vivant. Les échan- tillons d'herbier, surtout ceux bien développés, ont quelque res- semblance avec le Chiloscyphus polyanthus qui recherche les HENRY. — CHAMPIGNONS PARASITES DES CHÉNES. 151 mêmes stations. Се dernier, suivant qu’il est émergé ou immergé, est d’un vert clair ou foncé, tandis que le Harpanthus est souvent teinté de brun ou de rouge brunâtre. Parmi les Hépatiques des marais, l'Ódontoschisma Sphagni montre une coloration assez semblable; mais son tissu beaucoup plus ferme lui donne un port plus rigide. Certaines formes du Kantia Trichomanis, bien que d'une teinte plus pále, nesont pas non plus sans analogie avec la plante qui nous occupe. Toutes ces Hépatiques, en raison de leur taille et de la forme de leurs feuilles, sont faciles à distinguer les unes des autres avec la simple loupe sur le terrain. J'ai cru cependant qu'il n'était pas inutile de rappeler ces ressemblances d'aspect pour éveiller l'attention des botanistes à méme de par- courir des localités susceptibles de leur fournir le Harpanthus Flotowianus. M. Lutz, secrétaire, donne lecture de la communication suivante : NOTE SUR QUELQUES NOUVEAUX CHAMPIGNONS PARASITES DES CHÉNES; par M. E. HENRY. 1° PsEUDOVALSA LoNGiPES (ul) Sacc. — Cette Sphériacée, décrite comme saprophyte dans le Sylloge Fungorum (vol. П, р. 136) et comme habitant les rameaux morts des Chénes, méne quelquefois une vie parasitaire, du moins sous la forme coni- dienne, et doit s'ajouter à la liste déjà si longue des organismes animaux ou végétaux qui vivent aux dépens de ce grand ganre d'arbres forestiers. Au mois d'octobre 1901, M. Fliche m'adressait des rameaux de Chéne provenant d'une forét du département de l'Yonne et qui étaient attaqués par un Champignon, dont la présence amenait fatalement l'état maladif d'abord et finalement la mort du brin envahi. « La maladie, écrit M. Fliche, commence par les cimes des rejets ou au moins de leurs rameaux principaux et le mal se propage en descendant de telle sorte que des rejets finissent par périr entiérement, ce qui est assez rare d'ailleurs... Le mal, sans étre trés considérable, est cependant fort appréciable. » L'examen des rameaux attaqués montre, en des points assez 152 SÉANCE DU 18 mu 1909. nombreux, des amas mycéliens disciformes, noirs, ayant fait écla- ter l'écorce. Ces pustules sont formées de conidies fusiformes, fuligineuses, un peu courbées, munies de six cloisons, ayant 50-60 y. de longueur sur 10-12 y de largeur. Elles sont remplies d'un plasma brun foncé avec gouttelettes. Ces conidies sont por- tées sur des basides filiformes et hyalines; elles présentent tous les caractères du genre Coryneum. Malgré mes recherches, je ne pus trouver que cette forme coni- dienne. J'espérais rencontrer les périthéces d'un Pseudovalsa sur les rameaux que M. Fliche détacha six mois plus tard, en mars 1902; mais, sur ceux-là encore, il n'y avait que des Coryneum. Les ouvrages de phytopathologie les plus récents ne signalent aucun parasite de ce genre sur les rameaux des Chénes. Dans le Sylloge Fungorum on relève, parmi les formes vivant sur les rameaux, trois Coryneum saprophytes sur les branches mortes des Chênes d'Europe. C'est le C. umbonatum Nees, état conidien du Pseudovalsa umbonata (Tul.) Sacc.; le C. Kunzei Corda, dont la forme ascosporée est le Ps. longipes (Tul.) Sacc., et le C. Nota- risianum басс. (== C. disciforme Corda), qui, trés commun sur les branches mortes des Bouleaux, n'a été indiqué sur le Chéne qu'en Portugal et représente l'état conidien du Ps. lanciformis (Fries) Ces. et de Not. Il résulte du témoignage de M. Saccarao, l'éminent mycologue, qui a eu l'obligeance d'examiner quelques-uns de ces rameaux, qu'il s'agit en l'espéce du Coryneum Kunzei, commun en France, Angleterre, Italie, qu'il a figuré dans ses Fungi italici (pl. 1110) et qui est l'état conidiophore du Pseudovalsa longipes (Tul.) басс. € Mais, ajoute M. Saccardo, si le Champignon est bien connu, vous êtes tout à fait justifié dans vos demandes; car, dans aucun des traités de phytopathologie, l'espéce n’est citée comme pathogène. Je suis toutefois persuadé, à l'égal de votre correspondant, que cette forme, comme d'autres Coryneum, peut quelquefois vivre en parasite et produire des ravages sur les Chênes. L'argument est trés intéressant et nouveau et vous feriez trés bien d'en publier une étude. » Voilà donc encore un nouvel exemple, ajouté à tant d'autres, de Champignons qui, habituellement indifférents — voire méme utiles puisqu'ils hâtent la transformation de la matière organique en humus — peuvent s'installer sur des végétaux vivants et les HENRY. — CHAMPIGNONS PARASITES DES CHÉNES. 153 faire périr. Les mycologues forestiers sont familiarisés avec ces faits; ils savent parfaitement que l'Armillaria mellea, par exemple, l'ancien Agaricus melleus, donné comme saprophyte dans la plupart des Flores mycologiques (1), est en effet trés habituel- lement inoffensif pour nos forêts feuillues où il est parfois fort abondant, mais devient un véritable fléau dans les sapinières et les pineraies. Et, à mesure que l'on étudie plus à fond les con- ditions biologiques de ce Champignon, on cite des exemples de plus en plus nombreux et probants de la nocuité, méme pour les arbres feuillus, de ce soi-disant saprophyte (2). On pourrait citer beaucoup d’autres fait analogues (Pholiota destruens, Nectria cinnabarina, maintes Polyporées, etc.). Ajoutons que, conformément à la loi physiologique bien con- nue en vertu de laquelle les organismes sains et vigoureux résis- lent mieux aux attaques des parasites végétaux, ce sont ordinai- rement des plantes rendues languissantes par de mauvaises con- ditions de sol et de climat qui deviennent victimes de ces Cham- pignons obligés de vivre ailleurs en purs saprophytes. Les Chénes de l'Yonne, envahis par le Coryneum Kunzei, sont. précisément dans ce cas. Installés en sol de craie pauvre, sec, à l'exposition brülante du sud-ouest, ils végètent lentement et ne peuvent réagir avec l'énergie qu'il faudrait. 2° AGLAOSPORA TALEOLA Tul. (Syn.— Diaporthe taleola Fries) est encore une Sphériacée, voisine de la précédente, dont les périthéces, ascospores et conidies, sont figurés dans le Lehrbuch der P[lanzenkrankheiten du regretté R. Hartig (3° édit, Berlin, 1900), aux pages 76 et 77, où l'on voit aussi l'aspect des tiges allaquées (3). Cette espèce, ainsi que plusieurs autres Diaporthe, se rapproche de la section Melanconidium (Sylloge, vol. 1, p. 604) du genre Melanconis par ses spores apendiculées. (1) Notamment celle de L. Quélet, de Costantin et Dufour. d (2) Voy. les expériences et observations récentes de R. Hartig, de Cieslar, de Wagner. (3) D’après Saccardo (Sylloge, vol. П, p. 2) Aglaospora diffère de Pseudo- valsa uniquement par les asques qui contiennent toujours 4 spores au lieu de 8 qu'ont les Pseudovalsa. C'est aussi au genre Diaporthe (Chorostate) de la section Hyalodidyma des Sphæriaceæ, et non au genre Aglaospora de la section des Phæophragmiæ, que le Sylloge rapporte l'espèce dont il s’agit, appelée encore par d’autres Melanconis, Valsa ou Sphæria taleola. 154 SÉANCE DU 18 JuIN 1909. Le Champignon envahit les tiges et les rameaux des Chênes quand ils n'ont pas encore formé de rhytidóme. L'écorce devient brune par places et le brunissement envahit le bois sous-jacent. L'écorce se desséche, éclate et, en elle comme dans le bois adja- cent, on trouve le mycélium parasite qui pénètre sans doute le plus souvent par les petites déchirures de l'écorce. Dans l'année qui suit celle de l'infection, il se développe sous cette écorce un stroma de forme à peu prés circulaire, à la surface duquel se produisent de nombreuses conidies incolores, falci- formes, unicellulaires. A l'intérieur sont nichés plusieurs péri- théces dont les longs cols s'inclinent l'un vers l'autre et finissent par confluer. Les ascospores, oblongues, hyalines, au nombre de huit (ce qui explique que Saccardo ne rattache pas cette espéce à son genre Aglaospora), sont partagées en deux loges égales par une cloison munie de trois appendices filiformes, presque aussi longs que la spore et qui jouent un rôle dans la mise en liberté de ces spores. Ces appendices existent aussi à chaque extrémité. Les spores ont 18-24 y. sur 7-9 p. Jusqu'alors ce parasite n'a été signalé que dans les environs de Stettin, oà il a causé de sérieux ravages dans des peuplements d'environ trente-cinq ans. Mais, puisqu'il est indiqué comme saprophyte dans toute l'Europe orientale, il faut s'attendre à le voir un jour s'installer dans nos foréts en parasite quand les cir- constances lui seront favorables. J' PEZICULA CINNAMOMEA (Pers.). Saec. (Syn. : Pezicula quer- cina Fuck.). — Les deux précédentes espèces appartenaient aux Pyrénomycétes; celle-ci est du groupe des Discomycètes. C'est une Pézizée hyalosporée. M. G. Wagner la signale (Zeitschrift für Pflanzenkrankheiten, 1896, р. 76) comme s'étant montrée fort nuisible aux Chênes dans un peuplement mélangé de Chênes, Hétres, Érables, Frénes, âgé de trente ans et situé sur une mon- tagne de la Suisse saxonne. Le Champignon, sous sa forme conidienne, se développe sous l'écorce des arbres vivants et les tue en deux ans ; rarement ils ne succombent que la troisiéme année. Sur les arbres morts, d'aoüt à novembre, se voient les périthèces. Cette Pézize ne se montre que sur les tiges dont l'écorce à été endommagée par le gibier ou par tout autre cause. Quand lé E.-G. CAMUS. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LES SAULES. 155 Champignon n'intervient pas, les plaies se cicatrisent; mais l'arbre meurt fatalement si les spores arrivent et germent sur ces places dénudées. M. G. Camus fait à la Société la communication suivante : NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LES SAULES, par M. E.-G. CAMUS. Depuis plusieurs années, j'ai eu l'honneur de vous présenter les résultats de mes recherches sur le genre Saliz. Aujourd'hui je vous demanderai encore de bien vouloir fixer votre attention sur de nouvelles observations, que j'ai eu l’occasion de faire cette année. Les échantillons que je mets sous vos veux vous permet- tront de mieux apprécier les faits que je vous présente. Mes recherches ont été faites entre Gouvieux et Verneuil, sur la rive gauche de l'Oise. Nous avons trouvé, au-dessous du Camp de César, prés de Toute-Voie, le X Salix Smithiana Forbes (S. viminalis-cinerea Wimm.) (1); le X S. acuminata Koch, S. Smithiana Hartig (S. viminalis-caprea Wimm,); prés de Verneuil, non loin du bac, deux variétés de S. alba L. 9 , caractérisées, l'une par la glande égalant le pédicelle et l'autre par la glande plus courte que le pé- dicelle mais élargie au sommet et présentant 3 dents, dont la médiane plus grande, les latérales un peu étalées; immédiatement au-dessus du bac, un bel arbre appartenant au X S. viridis Fries, dontles magnifiques chatons tardifs ont des écailles à 2-3 ou 4 éta- mines conformées normalement. Sur la rive droite, entre Villers-Saint-Paul et Creil, la voie de halage, maintenant peu fréquentée, donne asile à une colonie de X S. undulata Ehrh. et de S. purpurea, tous deux relative- ment abondants. Un seul pied de X S. rubra сў, en aval de Creil, prés de Montataire, le X S. undulata Ehrh. reparait, puis, entre le pont du chemin de fer et le Thérain, sur les bords de cette petite (1) Rodin a signalé sous ce nom les hybrides du S. viminalis avec le S. Ca- prea et le S. cinerea, confondant, comme MM. Cosson et Germain, les plantes ayant ces deux origines distinctes. 156 SÉANCE DU 18 лих 1902. rivière à l'endroit que l'on peut nommer le bec du Thérain, le x Salix Smithiana Ф et 3. Nous avons récolté le X S. Reichardti Kerner, S. Caprea-cine- rea ©, dans une carrière abandonnée prés de La Chaussée (envi- ron de Chantilly). Nous avons trouvé la méme origine ancestrale pour un Saule 9 dans le marais de Villebon. Nous vous présentons le X S. multinervis Doll. (S. aurita- cinerea, Wimm.), recueilli sur la route de Saint-Léger, à 2 kilo- mètres du hameau des Bréviaires. Enfin, nous avons retrouvé plusieurs stations de X S. undu- lata à fleurs irréguliérement hermaphrodites et, conformément à ce que nous avions déjà remarqué, les arbustes qui présentaient cette anomalie étaient immergés tout au moins dans leur partie inférieure, Si l'action du milieu influe sur cette production ano- male, elle explique en partie l'observation de nouvelles stations, les eaux de la Marne étant restées trés hautes tardivement. Nous avons dü opérer nos récoltes en partie en bateau sur la Marne; sur l'Oise, où la berge était élevée et où les Saules étaient exondés depuis longtemps, il n'y avait pas de S. undulata anomal. M. Rouy, à l'occasion de l'intéressante communication de M. б. Camus, appelle plus particulièrement l'attention de la Société sur le х Salix Reichardti А. Kern. (S. Caprea X cinerea Wimm.), ce bel hybride, à peine signalé en France (Puy-de-Dôme, Aube, environs de Paris, eic.), bien que répandu en Europe depuis l'Écosse et la Finlande jusqu'à la Transylvanie, étant à rechercher dans toutes les localités où croissent ensemble les S. Caprea et cinerea et ayant dû souvent être pris pour une variation quelconque de l'un de ses parents. DE REY-PAILHADE. — L'EUPHORBIA SULCATA EN FRANCE. 194 М. Malinvaud donne lecture de la communication sui- vante : L'EUPHORBIA SULCATA EN FRANCE, par M. €. de REY-PAILHADE. Parmi les plantes rares ou peu connues de la France, il n'en est pas dont l'existence ait été plus contestée que Euphorbia sul- cala de Lens ; en effet, pendant que certains auteurs affirmaient sa présence dans notre pays, quelques autres botanistes émet- taient quelques doutes, supposant quelque erreur de provenance ou quelque fausse direction d'étiquette. Mais enfin des indications successives et précises dans le midi de la France ont finalement dissipé tous les doutes et prouvé son existence dans notre région. Voici, par ordre de date, les titres des ouvrages descriptifs qui mentionnent cette plante. Dès 1836, Mutel dans sa Flore francaise (vol. Ш, p. 139), signale l' Euphorbia sulcata de Lens et en donne une courte mais exacte description; plus tard, en 1856, Grenier et Godron dans la Flore de France (vol. III, p. 92) le mentionnent à Montpellier sur la foi de Walker-Arnot et le décrivent plus longuement mais avec quelques inexactitudes. En 1868, Bautier, à son tour, dans ses Flores comparées de la France, reproduit le méme habitat et le signale à Montpellier. Loret et Barrandon, dans la Flore de Montpellier (vol. II, p. 594, 1% édit., 1876), l'indiquent à Roquehaute, commune de Porti- ragnes (Théveneau). M. О. Debeaux, dans un travail intitulé : « Notes sur plusieurs plantes nouvelles ou peu connues de la région méditerranéenne », paru dans la Revue botanique (Bulletin de mai àjuillet 1891), men- tonne l'Euphorbia sulcata, en donne une brève diagnose et précise trois habitats : Roquehaute (Théveneau), Casas de Peñas (Neyraut) et Château-Roux, prés Marseille (Miciol). MM. Bonnier et de Layens, ainsi que M. Acloque, compren- nent cette plante dans notre flore et indiquent sa présence sur le littoral méditerranéen; enfin M. G. Gautier, dans le Catalogue raisonné de la Flore des Pyrénées-Orientales, sur la foi de 158 SÉANCE DU 18 mm 1902. M. Neyraut, la fait figurer avec juste raison, dans l'énumération des plantes de ce département. Sans insister plus longuement sur l'historique de cette espéce, disons que M. le D' Théveneau, membre de la Société botanique de France, découvrait, il y a environ une trentaine d'années, l'Eu- phorbia sulcata sur le plateau volcanique de Roquehaute, prés Vias (Hérault) et en distribua quelques parts à ses correspondants; son indication dissipa tous les doutes, confirmant désormais d'une facon nette et indubitable l'existence de cette espéce dans notre contrée. L'herbier de M. Théveneau renferme de beaux échantillons de cette plante en parfait état de fructification et nous avons pu nous assurer de son exacte détermination; malheureusement, ni léti- quette ni le eatalogue ne portant aucune date, nous ne pouvons préciser l'année de sa découverte. Depuis lors et malgré les minutieuses recherches des botanistes de l'Hérault, la plante n'a été apercue ni à Montpellier, ni à Roquehaute, ni dans aucun autre lieu du département et parais- sait avoir abandonné notre territoire, lorsque, l'année dernière, le 5 mai 1901, au cours d'une herborisation faite dans la com- mune de Corneilhan, prés Béziers, en compagnie de mon excel- lent confrére M. de Crozals, nous l'avons récoltée et déterminée simultanément à notre retour. Il n'y avait d'ailleurs aucun doute possible; les graines, de cou- leur grise, portaient toutes les six sillons longitudinaux, caracté- ristiques de l Euphorbia sulcata. Cette année, vers la fin du mois d’avril et pendant les premiers jours du mois de mai, nous avons retrouvé son habitat, et, malgré sa rareté, il nous a été possible, sans nuire le moins du monde à sa multiplication, d’en faire une petite récolte pour distribuer à nos correspondants. Quelles sont les causes qui, pendant si longtemps, ont empêché les botanistes de suivre la trace de cette petite Euphorbiacée? Sa rareté sans doute, et puis surtout sa ressemblance avec l Euphorbia exigua L. La plante est très rare certainement, mais nous sommes convaincu qu'elle n'a pas cessé de se reproduire dans notre do- maine et one de patientes recherches la feront découvrir non seu- lement dans plusieurs stations du département, mais encore dans de nouvelles localités de la France. DE REY-PAILHADE. — L EUPHORBIA SULCATA EN FRANCE. 159 Quoi qu'il en soit, il convient, pour appeler l'attention des cher- cheurs sur cette espèce intéressante et méconnue, d'en donner une description avec figures à l'appui et de faire ressortir les Euphorbia sulcata de Lens. 1. Plante entiére (fort exemplaire) de grandeur naturelle. — 9. Diverses feuilles rétuses, 4/1. — 3. Capsule, 4/1. — 4. Graine, 8/1. — 5. Graine vue en dessous, 8/1. — 6. Coupe transver- sale d'une graine montrant les sillons, 8/1. — 7. Grains d'amidon, 300/1. caractéres morphologiques qui la distinguent de sa congénére l'Euphorbia exigua. Euphorbia sulcata de Lens in Loisel. Flor, gall., 1, 339. Plante annuelle (voy. figure) naine, de 3-6 centimètres de hauteur, couchée et puis redressée, glabre, à plusieurs tiges généralement 160 SÉANCE DU 18 Jurn 1902. rouges et nues à la base; feuilles éparses, un peu glauques, tronquées, ou émarginées-mucronées, les supérieures linéaires ou subcunéiformes, dressées et souvent appliquées et cachant entièrement la tige. Ombelle à 2-3 rayons plusieurs fois bifurqués ; З bractées à lom- belle, libres, ovales-oblongues, inéquilatères, obtuses ; 2-3 bractées aux ombellules, ovales-oblongues, obtuses ou aiguës. Glandes de l'involucre calyciforme au nombre de quatre, d'un rouge foncé, en croissant, à deux pointes courtes de couleur jaunátre. Capsule petite, de 1 1/2 à 2 millimétres de longueur, glabre, trigone, à sillons profonds, à coques obtusément carénées et finement rugueuses sur le dos. Graines petites, ovoïdes d'un blanc grisätre, creusées de 6 sillons longitudinaux, obliquement tronquées au hile et pourvues d'une caroncule blanche, convexe ; trois graines dans chaque capsule. Racine filiforme, pivotante, blanchâtre. Fleurit aux mois de février et mars et mürit les graines dans le cou- rant du mois de mai. Plante très rare, que l’on ne trouve que par place. STATION : pelouses et gazons des lieux incultes. TERRAIN : calcaire et volcanique. ALTITUDE : de 30 à 150 mètres au-dessus du niveau de la mer. Voici les différences que nous avons constatées entre les Eu- phorbia exiqua et sulcata. EUPHORBIA EXICUA L. Plante de 5-10 centimétres de hau- teur, à tige droite. Feuilles vertes et minces à latex peu abondant. Bractées de l'ombelle longues, de 6-8 millimètres, aiguës. Sépales ordinairement jaunes avec longues cornes. Coques lisses. Graines noires tuberculeuses. Floraison en avril et mai, matura- tion des graines dans le courant du mois de juin. Plante trés commune dans tous les terrains. EUPHORBIA SULCATA de Lens. Plante de 3-6 centimètres de hau- teur, généralement plus naine, à nom- breuses tiges d'abord couchées, puis redressées. Feuilles d'un vert pâle, glauques, à latex abondant. Bractées, courtes, obtuses. Sépales rouges avec cornes jaunes très courtes. Coques faiblement tuberculeuses. Graines d'un blanc-grisátre, avec 6 sillons profonds, longiludinaux. Floraison fin février et mars, matu- ration des graines dans le mois de mai. Plante trés rare. DE REY-PAILHADE. — L'EUPHORBIA SULCATA EN FRANCE. 161 Voici les seules localités connues de l Euphorbia sulcata. 1° Chàteau-Roux, près Marseille (Miciol). 2° Chàteauneuf-les-Martigues (Roux), mai 1860, ex- siccata Billot, n° 3774. Bouches-du-Rhône . .. . í l 22 : . 4 Casas-de-Peñas (découvert dans ce département, par келии цер ду. ! М. Neyraut, le 25 mai 1890). Corneilhan, près Béziers (Hab. découvert par MM. de | Rey-Pailhade et de Crozals, le 5 mai 1901; la plante а été retrouvée en assez grande abon- dance aux mêmes lieux en 1902). C'est le seul habitat du département, la plante n'ayant plus été récoltée ni à Montpellier, ni à Roquehaute. Hérault... AIRE GÉOGRAPHIQUE. — Espagne: dans les provinces de Cata- logne, d'Aragon, de Murcie, de Nouvelle-Castille, d'Andalousie (Willk. et Lge). — Algérie : province de Constantine, à Batna (Ball. et Trab.); province d'Alger, à Teniet-el-Haad (Batt. et Trab.); province d'Oran, à Santa-Crux, prés d'Oran (Bull. el Trab.); champs du littoral (О. Debeaux), Tlemcen (Batt. et Tr.). Disons, en terminant, que le facies de certaines formes d'Eu- phorbia exiqua est si identique à celui du sulcata, que seule une grande habitude permet de les distinguer à premiére vue; aussi engageons nous vivement les botanistes méridionaux à récolter, pendant les mois d'avril et de mai, de nombreux échantillons de ces petites Euphorbes et de les examiner avec soin pour voir s'il ne s'y trouve pas l Euphorbia sulcata. [Note ajoutée pendant l'impression. — M. Neyraut, à qui j'avais adressé dernièrement quelques pieds d'Euphorbia sulcala provenant des environs de Béziers, vient, d’après mes conseils, de porter tout particulièrement son attention sur cette езрёсе rare. Il m'annonce, dans une lettre datée du 14 juin, qu'il récolta l'Euphorbia sulcata dans le département de l'Aude le 8 juin dernier : à Boutenac, sur des éboulis calcaires du vallon de Barry-Longue. Voilà donc une station nouvelie qu'il convient d'ajouter aux précédentes. ](1) M. Rouy pense qu'il convient de rechercher trés attenti- vement dans l'Hérault, l'Aude et les Pyrénées-Orientales, (1) Cette Note, reçue après la séance, vient confirmer la justesse de lob- servation suivante de M. Houy. T 4X. (SEANCES) 11 162 SÉANCE DU 18 Јох 1902. dans les champs maigres, les garigues et aux bords des ` vignes, l’ Euphorbia sulcata, qui peut ètre sensiblement plus .répandu qu'on ne le croit, ayant dù être souvent pris pour une variation à feuilles obtuses ou rétuses de PE. exigua, auquel il ressemble beaucoup, mais dont il diffère essentiel- lement par ses graines. D'abord admis comme rare en . Espagne, cet Euphorbia y est constaté de plus en plus, el M. Rouy Гу а trouvé notamment abondant par places dans ‚ les provinces d'Albacete et d'Almeria. La Société a recu de M. Duech, botaniste à Tournemire · (Aveyron), un envoi de plantes fraiches récoltées sur le Lar- zac, très bien conservées et offrant notamment : Alyssum | macrocarpum, Iberis pinnata, Linum campanulatum, Ononis rotundifolia, Geum silvaticum, Valeriana tuberosa, Campa- nula speciosa, Armeria juncea, etc. M. Malinvaud donne un aperçu de la distribution géographique de ces intéressantes espèces, et les membres présents s'en partagent les échantil- lons avec empressement. ADDITION А LA SÉANCE DU 13 JUIN 1902 (4). M. Perrot fait à la Société la communication suivante : SUR UNE PARTICULARITÉ DE STRUCTURE OBSERVÉE CHEZ CERTAINES FEUILLES D'ARISTOLOCHIA SIPHO; par M. E. PERROT. L'an dernier on nous apportait, de Melun, quelques feuilles FIG. |. — Face inférieure d'une feuille d’Aristolochia Sipho, pourvue appendices foliacés surnuméraires (1/2 grandeur nat. environ). (1) Voy. plus haut, p. 138, 164 ADDITION A LA SÉANCE DU 18 JUIN 1902. d'Aristolochia Sipho présentant à la face inférieure des anomalies qui nous ont semblé dignes d'intérét.| Ces feuilles, de forme ordinaire et d'aspect normal à la face supérieure, montraient au contraire à la face inférieure des expan- sions foliacées de forme elliptique-allongée, et disposées paral- lèlement aux nervures secondaires. Ces lames sont intimement soudées au limbe foliaire suivant une ligne qui correspond au 16, 2. — Coupe schématique perpendiculaire au grand axe d'une des formations surnuméraires du limbe. grand axe de l'ellipse de ces formations; elles ne coincident nul- lement avec le parcours des principales nervures, mais bien [au contraire sont insérées dans l'espace compris entre deux de ces nervures secondaires (fig. 1). Les nervures plus petites, qui dans les espaces normaux forment un réseau irrégulier, présentent ici une petite modification, et se dirigent directement et paralléle- ment vers la ligne de soudure de ‘ces formations surnuméraires anormales. PERROT. — ANOMALIE DE FEUILLES D'ARISTOLOCHIA SIPHO. 165 L'étude histologique de ces formations ne présente rien de bien saillant; chacune de ces lames n'est autre chose qu'une sorte de limbe normal surajouté (fig. 2), constitué comme celui-ci par un mésophylle trés lacuneux, dont les éléments de la face externe sont assez réguliérement rangés perpendiculairement à l'épiderme. De fines ramifications vasculaires parcourent ce tissu, dans lequel Fic. 3. — Même coupe que dans la figure 2, en montrant les détails histologiques. — Gr. 120 diamétres. оп rencontre aussi des mácles volumineuses d'oxalate de calcium (fig. 3). En un mot, limbe normal et expansions foliacées ont une struc- ture histologique absolument identique. Seul, le systéme fasciculaire de la ligne de soudure est plus volumineux et semble résulter de la soudure des terminaisons vasculaires émanant des nervures secondaires. 166 ADDITION А LA SÉANCE DU 18 JUIN 1902. Ce faisceau est protégé par des amas de sclérenchyme, fixant difficilement les réactifs colorants des tissus lignifiés. Quelle peut étre la signification biologique de telles for- mations ? La question nous semble actuellement impossible à résoudre; il serait nécessaire de retrouver de semblables ano- malies soit sur cette espéce, soit sur d'autres, et de suivre avec soin leur développement, en notant les conditions extérieures de Ja végétation de la plante qui fournirent ces feuilles anormales. Notre but est principalement aujourd'hui d'attirer l'attention sur ce fait curieux qui, à notre connaissance, n'a pas encore été signalé. Il est impossible de comparer ces expansions aux formations qui ont recu le nom de domaties ou d'ascidies, et de même l'exa- men microscopique éloigne toute idée de production patholo- gique. I! semblerait que la plante, par ces productions surnuméraires, ait ainsi cherché à augmenter la surface de son limbe, pour aug- menter sa transpiration, mais sous quelle influence physiolo- giques? M. Rouy demande à M. Perrot si, en dehors de l'asymétrie qui n'est pas rare dans les feuilles d'Aristolochia Sipho, il n'a pas constaté que les feuilles de la plante étudiée par lui étaient moins grandes, moins développées qu'à l'ordinaire ou de consistance plus ferme. M. Perrot répond que les feuilles qui lui ont été appor- {без avaient à peu prés la grandeur normale, et que le pied qui produisait des feuilles anormales paraissait en pleine vigueur. Il y aurait plutót lieu de soupconner l'influence de l'exposition aux rayons du soleil. SÉANCE DU 27 JUIN 1902. PRÉSIDENCE DE M. ÉD. BUREAU. M. Gagnepain, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la séance du 13 juin dernier, dont la rédaction est adoptée. En vertu des présentations faites précédemment, M. le - Président proclame membres de la Société : MM. Lrovp, de Cincinnati (États-Unis), présenté раг · MM. Patouillard et Malinvaud. L'abbé Ввлор, au château de la Verrerie, prés Ré- - milly (Niévre), présenté par MM. Gagnepain et. Malinvaud. * M. Poisson fait hommage à la Société des ouvrages sui- vants et donne un aperçu des matières qu'ils renferment : J. Poisson, Note sur le développement des épines de l'Idria colum- naria, 1895. — Consolidation des talus par la végétation et entretien des haies ` de clótures, 1895. — Présence du Matricaria discoidea aux environs d'Abbeville (Somme), 1895. — et Béhaguel, Note sur le Mimulus luteus L. dans le département du Pas-de-Calais, 1899. — Sur la fixation des dunes dans l'ouest et dans le nord de la : France, 1900. — Sur l’Aratacio du Brésil, 1900. — Sur le Caoutchouc de іа Nouvelle-Calédonie, 1900. — Pouvoir germinatif des graines, 1900. — Sur un Castilloa particulier du Guatemala, 1901. — Sur l'Agave Weberi, 1901. Poisson et Pax, Sur trois espèces cactiformes d'Euphorbe de la côte - occidentale d' Afrique, 1902. 168 SÉANCE DU 27 Jurin 1902 M. André Thil, inspecteur des Eaux et Forêts, offre à la Société les deux ouvrages suivants : A. Thil, Constitution anatomique du Bois, Étude présentée à la commission des méthodes d'essai des matériaux de construction, 1900. — Étude sur les fractures des bois dans les essais de résistance, 1900. M. le Secrétaire général a reçu la Notice nécrologique suivante, qu'il avait demandée à M. l'abbé Harmand (1). NOTE NÉCROLOGIQUE SUR VÉNANCE PAYOT, par M. l'abbé HARMAND. La nouvelle de la mort de M. Payot, naturaliste à Chamonix et membre de la Société depuis 1862, vient de m'être confirmée par M. le curé de Chamonix, qui m’a en outre communiqué quelques renseigne- ments; je vous les transmets avec l'appréciation sommaire des travaux scientifiques du défunt. M. Vénance Payot, né à Chamonix le 25 juin 1826, est décédé, dans sa commune natale, le 13 mars de l'année courante, probablement des suites d'une attaque d'apoplexie qui avait causé la paralysie du cóté droit. Aprés avoir exercé la profession de guide, M. Payot fut maire de Chamonix en 1870, puis conseiller d'arrondissement pendant quelques années. Resté célibataire, il laisse la réputation d'un homme actif, laborieux, trés économe, avec une pointe d'originalité Les leitres et lesautres écrits du regretté défunt font voir qu'il n'avait regu qu'une instruction tres élémentaire. Cependant ses nombreux ой- vrages ou opuscules (on n'en compte guére moins d'une trentaine) et ses collections, qui enrichissent maintenant le Musée d'Annecy, supposent chez M. Payot une somme plus qu'ordinaire de connaissances, une grande curiosité scientifique et une remarquable ténacité dans le travail. On ne saurait sans doute accorder toujours à ses écrits et aux éti- quettes qui accompagnent ses collections une confiance absolue. Mais il convient d'ajouter que plusieurs de ses Catalogues ont été dressés et rédigés en tout ou en partie par des spécialistes, et qu'un bon (1) Voyez plus haut, p. 106. MOUILLEFARINE. — QUESTION SUR LE GENTIANA CILIATA. 169 nombre d'indications d'espéces, dans les collections, sont de la main même des savants qui lui ont prêté leur concours. En somme, par ses nombreuses excursions, par la quantité considé- rable de matériaux qu'il a recueillis, M. Payot, sans étre précisément un savant, a bien mérité de la science; c'est lui peut-étre qui a le plus contribué à faire connaitre les richesses minéralogiques et botaniques du mont Blanc et, lorsqu'on l'a nommé officier d'Académie, c'était une distinction méritée. Nous ferons connaitre un dernier trait, fort honorable pour le défunt, et qui rendra sa mémoire chère aux malheureux : M. Payot, en mou- rant, a légué une somme de 100 000 francs pour la fondation d'un hos- pice cantonal, consacrant ainsi à une œuvre de bienfaisance le fruit d'une longue épargne. M. Malinvaud rappelle que le Bulletin de la Société a pu- blié de Vénance Payot environ une dizaine de Notes (1), qui n'étaient insérées qu'aprés avoir subi, avec le consentement de l'auteur toujours fort docile, le contróle et les rectifica- tions nécessaires. Ses communications ainsi corrigées présen- taient un véritable intérét. П a rendu, l'an dernier, un signalé service à la lichénologie en confiant à M. l'abbé Harmand la riche collection qui a permis à notre savant confrére de publier dans le Bulletin de la Société un impor- tant Catalogue des Lichens du mont Blanc. M. Mouillefarine fait à la Société la communication sui- vante : QUESTION SUR LE GENTIANA CILIATA; par M. MOUILLEFARINE. L'examen que je viens de faire de mon herbier, dans lequel le hasard a réuni des échantillons exceptionnellement nombreux de Gentiana ciliata, m'a remis en mémoire d'assez longues recherches que j'avais faites en 1875, à Cauterets, pour trouver les racines de cette plante. Or, de la centaine d'échantillons que je possède, pas un seul (1) Voy. le Bulletin, tomes X, XIII, XIX,XXIII, XXIV, XXX, XXXI, XXXVII. 170 SÉANCE DU 27 JUIN 1902. n’en a. Chacun d’eux paraît se terminer par un prolongement sou- terrain de la tige, incolore, long de quelques millimètres à peine, brusquement interrompu. Dans l'herbier;Cosson, un seul échantillon, qui est de grande taille, possède une racine conforme à celle des autres espèces du genre. Tous les autres échantillons en sont dépourvus. Il m'a paru, à Cauterets, que le court prolongement souterrain de la tige donnait naissance à des suçoirs d’une extrême fragilité, très longs et très difficiles à conduire jusqu’à la plante nourri- ciére. Je n'ai pas trouvé ce caractère de parasitisme signalé dans les Flores que j'ai pu consulter. J'appelle sur lui l'attention de nos confrères, et je leur demande de chercher à leur tour, tant sur le vif que dans leurs bibliothèques et dans leurs herbiers. Il serait bien extraordinaire, si ce caractère est aussi général qu'il m'est apparu, qu'il ait échappé aux descripteurs et que je puisse le signaler le premier, vingt-sept ans aprés l'avoir observé. M. Malinvaud donne lecture de la Note suivante : LICHENS NOUVEAUX POUR LA FLORE DE LA BRETAGNE; par M. le ID C.-A. PICQUENAID. Les espéces suivantes ont été recueillies dans le sud du dépar- tement du Finistére : CLADONIA GLAUCA Flk. — Forét de Clohars-Carnoét, cóté est de la ligne qui va de La Plaine au Château de Barbe-Bleue, 25 avril 1902. En beaux échantillons, mais peu abondant. PARMELIA XANTHOMYELA Nyl. — M. l'abbe Olivier a reconnu cette espèce parmi les récoltes faites sur les rochers de Griffonés, dans la gorge du Stangala, le 5 aoüt 1901, par M. Mon- guillon. C'est, d'ailleurs, plutôt une forme qu'une espèce; саг P. ranthomyela Nyl. ne diffère de P. levigata Ach., au moins à l'état stérile, que par la réaction de sa médulle qui jaunit sous l'action de K, tandis qu'elle reste incolore dans P. lœvigata. SQUAMARIA LENTIGERA DC. — Pelouses sablonneuses calcaires entre б. CAMUS. — TROIS ORCHIDÉES NOUV. POUR LE DÉPART. DE 1,'О1ЗЕ. 474 Рапѕе du La Torche et le bourg de Penmarc'h, 6 août 1909. hare, mais bien développé et bien fructifié. Recueilli, de méme que la plante précédente, pendant une excursion de l'Association francaise de Botanique. LECIDEA suBDUPLEx Nyl. — Sur les Mousses d'un tronc d'Abies, pente sud de la Montagne de Locronan, 90 octobre 1899. Cette espéce avait été trouvée aussi à Canisy par M. l'abbé Hue (Lichens de Canisy, 1, p. 47). Elle est déjà à rayer de la flore du Finistére, puisque les derniers Abies de la pente sud de la montagne de Locronan tombaient, vers la fin du mois dernier, sous la hache des bücherons. Avec ce petit bouquet de bois disparait une riche localité ой l'on trouvait abondamment Anaptychia leucomela et Borrera flavicans (c'est là que je l'avais centurié pour l'exsiccata d'Arnold); on y voyait aussi Anaptychia speciosa et le rare Lecanora punicea. De plus, certains Parmelia, souvent stériles ici, fructifiaient trés bien dans cette localité. M. G. Camus fait à la Société la communication suivante : TROIS ORCHIDÉES NOUVELLES POUR LE DÉPARTEMENT DE [/OISE; par. M. E.-G. CAMUS. J'ai l'honneur de signaler la découverte de trois Orchidées nou- velles pour le département del'Oise. Je citerai d'abord l'Óphrys litigiosa G. Camus, anciennement connu sousle nom d'O. Pseudo- Speculum Coss. et Germ., Reichb. et auct. plur., non DC. Nous avons trouvé cette plante, en avril 1902, sur le petit plateau du bois du Tremblay, canton de Creil, où les premiers pieds ont été découverts par ma fille aînée. Les deux autres Orchidées sont des hybrides que nous avons trouvés dans une herborisation faite en commun avec M. Cornuault, sur les coteaux calcaires boisés entre La Chaussée et Gouvieux, près de Chantilly. Ce sont l’ X Or- chis dubia G. Camus au milieu d'O. purpurea et militaris et l' X О. Grenieri б. Camus, au milieu des O. militaris et Simia. La Société a recu de M. Mandon, de Montpellier, un envoi de plantes du département de l'Hérault préparées pour her- 112 SÉANCE DU 27 Jurn 1902. bier et destinées à être offertes aux membres présents à la séance. On remarque notamment : Helianthemum interme- dium, Diplotaxis humilis, Frankenia intermedia, Rhamnus Alaternus 8. Clusii, Ononis reclinata, Medicago disciformis, Anchusa undulata, Lithospermum fruticosum, Alkanna tinc- toria, Mercurialis tomentosa, Asphodelus fistulosus, etc. Quelques-unes de ces rariores sont l'objet d'un échange d'observations, et la distribution en est faite à la fin de la séance. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ^ Charles CONTEJEAN. Un dernier mot sur la flore de Montbéliard. Broch. de 12 pages; Paris, 1902. L'auteur définit comme il suit l'objet de sa Notice : « Les plantes d'une contrée n'y ont point apparu toutes à la fois, et toutes n'y subsis- tent pas indéfiniment. Il y a donc profits et pertes, comme dans le com- merce, еї ce sont ces profits et ces pertes que je veux essayer d'établir en ce qui concerne le modeste domaine de la flore de Montbéliard. » Notre confrère distingue trois catégories de plantes indigènes ou acquises à la flore : 1? AUTOCHTONES, environ 1050 pour la flore de Mont- béliard; 2 plantes des cultures et des lieux habités, la plupart origi- paires de l'Orient, ensemble plus de 100 : Ranunculus arvensis, Adonis, Nigella, Delphinium, Papaver, Fumaria, Valerianella, Anthemis, etc.; 3° plantes survenues en dernier lieu, qui ont réussi à s'établir à de- meure fixe, prés de cinquante: Sempervivum tectorum, Iris germanica, Tanacetum vulgare, Pyrethrum Parthenium, Cheiranthus Cheiri, Tulipa silvestris, Leonurus Cardiaca,Corydalis lutea, Salvia verli- cillata, ete., au total, près de cinquante. L'auteur donne ensuite l'énumération des plantes dites adventices 0U accidentelles, semées avec des graines provenant de contrées plus (1) 1 est rendu compte de tout ouvrage envoyé en deux exemplaires au Secrétaire général de la Société. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 178 chaudes et qu'on trouve surtout dans les champs de Lin, de Luzerne et de Lentilles; plusieurs reviennent fréquemment, mais aucune ne par- vient à s'acclimater, etleur nombre n'a rien d'absolu. Un certain nombre de cette catégorie ont disparu des localités où on les observait naguère, le plus souvent par suite des transformations causées par les aménage- ments du sol et les constructions nouvelles. M. Contejean, à la fin de ee consciencieux Mémoire, prend congé de ses lecteurs : « Arrivé, dit-il, à un àge ой le repos devient appréciable, je dois mettre fin, non sans regret, à mes longues relations avec la flore de Montbéliard, et j'ai dit mon dernier mot. » Nous accorderons que le sujet, aprés les diverses publications, si complétes en ce qui concerne les plantes vasculaires, que lui a déjà consacrées l'auteur de la présente Notice, semble devoir étre considéré comme à peu prés épuisé, autant d'ailleurs que peut l'étre n'importe quelle question scientifique, mais il en est d'autres, notamment dans le vaste domaine de la phytostatique, sur lesquels sans aucun doute notre confrère, si autorisé en pareille ma- tière, pourrait encore nous faire profiter de sa grande expérience et de ses précieux avis. Qu'il nous permette d'espérer, à cet égard, que sa résolution ne sera pas définitive. Ern. MariNvaUvp. Émile BURNAT. Flore des Alpes maritimes, ou Catalogue raisonné des plantes qui croissent spontanément dans les chaines des Alpes maritimes, y compris le département francais de ce nom et une partie de la Ligurie occidentale. Volume III, gr. in-8° de xxxvi-332 pages (1). Genève et Bâle, Georg et C'*, libraires-éditeurs; Lyon, méme maison, Passage Hôtel-Dieu : 1'* partie (pp. xxxv1-172), mars 1899; 2° partie (pp. 173-332), janvier 1902. Tout en résumant ici séparément, en raison des dates différentes de publication, chaque partie de ce volume, nous avons attendu que celui-ci füt terminé pour joindre les deux analyses. 1" partie : pp. xXxv1-172, mars 1899, Ce fascicule comprend les Rosacées, sauf les six premiers genres qui terminaient le second volume, et les Pomacées, en tout 56 espèces (n° 701 à 756); le genre Rosa (36 numéros) en occupe la plus grande partie, et les nombreuses observations de l'auteur concernant ces plantes critiques sont d'un extrême intérêt. Viennent ensuite les genres Agri- monia, Poterium et Sanguisorba avec, respectivement, une, trois et une espèces, n° 737 à 741. (1) Voy. l'analyse du second volume dans le Bulletin, tome XLII (1896), p. 651. 474 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Dans le genre Alchemilla, l’auteur n’admet, pour les Alpes mari- times, que six types spécifiques (n° 741 à 747), ce sont les A. alpina L., pubescens Lamk, glaberrima Schmidt, vulgaris L., pentaphyllea L., arvensis Scop.; les quatre premières de ces espèces sont subdivisées en variétés, parmi lesquelles figurent plusieurs des nombreuses formes distinguées par M. Buser, dont les créations sont l'objet de l'appréciation suivante : « L'existence de formes intermédiaires à caractères ambi- gus entre les diverses races admirablement analysées par M. Buser ne nous permet pas de les considérer comme des espèces, ce qui pour nous serait donner une idée inexacte de leurs rapports actuels... » (p. 131). Les Pomacées admises comme indigénes sont au nombre de 9. Sont exclus de la flore spontanée : Mespilus germanica L., Crategus oxya- cantha et Azarolus L., Cotoneaster Pyracantha Spach, C. vulgaris Lindl., C. tomentosa Lindl., Cydonia vulgaris Pers., les divers Pinus. 2* partie : pp. 173-332, janvier 1902. On y trouve les familles suivantes : Punicacées (Punica Granatum non indigène), Onagracées (n° 757-716), Halorrhagidacées (771-118), Callitrichacées (779-181, auctore John Briquet), Cératophyllacées (182), Lythracées (183-788 bis), Tamaricacées (789-790), Myrtacées (791), Cucurbitacées (792-793), Portulacacées (794-795), Paronychiacées (196- 811), Grossulariacées (812-814), Saxifragacées (815-836). L'auteur, à la fin de ce volume comme dans les précédents, donne un apercu des résultats nouveaux dont on lui est redevable, au point de vue de la connaissance des plantes des Alpes maritimes. Sont mentionnées dans le présent volume 139 espèces numérotées (dont trois portent un numéro bis), plus 13 hybrides (dont au moins deux douteux). La Flore d'Ardoino (1) donnait pour les mémes familles et genres 116 espèces, desquelles il convient de retrancher, d’après M. Burnat, 8 espéces (2) non spontanées ou signalées à tort par Ardoino pour sa circonscription florale, plus 10 non admises au rang d'espèce (3). C'est done à 98 qu'il faut réduire en réalité le nombre des véritables espèces observées jusqu'en 1867, pour les familles énumérées еп ce v9- lume, dans le département des Alpes-Maritimes. Or M. Burnat ajoute à (1) Ardoino, Flore analytique du département des A lpes-Maritimes; Men- ton, 1867. (2) Espèces à exclure de la flore spontanée : Cratægus oxyacantha, Coto- neaster Pyracantha, Pirus communis et Malus, Mespilus germanica, Punica Granatum, Ribes nigrum et rubrum. (3) Rosa sphærica, corymbifera, Lemani, tomentella, subglobosa, ri- bella; Epilobium Fleischeri ; Saxifraga exarata, bryoides et lanioscant. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 175 ce dernier chiffre 24 espèces (1) constatées pour la première fois depuis 1867, dans le domaine de la Flore d'Ardoino, sans compter 17 autres découvertes sur le territoire italien. Un Supplément inséré à la fin du volume contient des « Notes addi- tionnelles » sur ce qui a déjà paru de l'ouvrage. Aux plantes énumé- rées dans les fascicules publiés de 1892 à 1901 sont ajoutées 8 espèces, plus 2 hybrides (dont l'un nouveau pour la science). Sur les 8 espèces nouvelles, 4 ont été rencontrées sur territoire italien : Ranunculus millefoliatus Vahl, Hutchinsia procumbens Desv., Agrimonia odo- rata, Cotoneaster Pyracantha, et 4 dans la région française : Iberis Candolleana Jord., Lepidium pratense Serres, Dianthus subacaulis Vill., Dorycnopsis Gerardi Boiss. Les hybrides sont : Ranunculus Yvesii Burnat (R. Seguieri X pyrenœus), trouvé par le capitaine Saint- Yves, le 24 juin 1900, sur les versants méridionaux du massif du mont Mounier (territoire francais), au voisinage des deux parents, et le Car- damine Ferrarii Burn. (C. asarifolia-amara), en territoire italien. On trouve encore dans ce Supplément, pp. 291-301, une intéressante Note de M. Charles Flahault que M. Burnat avait consulté sur la sponta- néité ou la naturalisation des vignes sauvages des Alpes maritimes. D'aprés notre confrére de Montpellier, s'appuyant principalement sur les données paléobotaniques, le Vitis vinifera, qui existait en Italie et dans la France méditerranéenne à l'époque quaternaire, n'a pas cessé d'y vivre à l'état spontané. ERN. MALINVAUD. Société pour l'étude de la flore franco-helvétique, 1901; onzième Bulletin (Extrait du Bulletin. de l'Herbier Boissier, 1902, pp. 614 à 632). Genève, 1902. Dix-sept se^iétaires (2) ont fourni ensemble 107 numéros nouveaux, п" 1150 à 1257 (le n° 1227 sera distribué l'an prochain), et 4 numéros bis, au total 111 espéces; il est évident que toutes ne sauraient offrir le méme intérét, mais la grande majorité sont véritablement rares ou cri- tiques, ainsi que le prescrivent les statuts de la Société; on sait que cette collection est publiée à vingt exemplaires seulement. Nous remarquons les numéros suivants : 1150, Ranunculus Canuti: (1) Espèces ajoutées par M. Burnat : Rubus pubescens, incanescens et du- metorum ; Rosa a rvensis, rubrifolia, Chavini, Pouzini, tomentella, rubigi- nosa, sicula, Thuretii ; Poterium Magnolii, Cotoneaster tomentosa : Epilo- bium collinum, lanceolatum, nulans et gemmascens; Callitriche verna et hamulata; Lythrum virgatum, Montia fontana, Corrigiola littoralis, Scle- ranthus verticillatus Saxifraga biflora. (2) MM. Beauverd, Burnat, G. Camus, abbé Coste, Corbière, Faure, Fla- hault, Foucaud, Gillot, Guilhot, Hariot, Fr. Héribaud, J. Hervier, Jeanpert, Malinvaud, H. Schinz et Wolf. 176 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 1155, Aquilegia Kitaibelii; 1156, A. Reuteri; 1164, Dianthus Ar- meria З. virescens; 1168, Spergularia Heldreichi ; 1115, Genista del- phinensis ; 1182, Coronilla pentaphylloides ; 1183, X Geum umbrosum; 1185 à 1189, plusieurs Alchemilla étudiés par M. Buser ; 1190, X Rosa involuta; 1198, X Conyza mixta; 1221, X Verbascum Parisii; 1228, Statice bahusiensis; 1233, Salix Faurei ; 1237, Sisyrinchium Bermudiana ; 1238, X Narcissus Grenieri; 1239, Sparganium Bor- deri; 1247, Polypogon subspathaceus; 1253,Asplenium Ruta-muraria var. longilobatum, etc., etc. Les Notes concernent les espèces suivantes : par M. Buser, sur les Alchemilla publiés; MazivauD, Aconitum lycoctonum (forma), Cota altissima, Sisyrinchium Bermudiana; Fr. Нёківлор, Asplenium Ruta-muraria var. longilobatum F. Hérib., curieuse variété ; G. CAMUS, Carduus nutans sous-var. albiflorus Camus; Geranium pyrenaicum var. trilobum; Salix hippophaefolia monstruosité; Giron, Astragalus sesameus var. ambiguus Rouy; Faure, X Verbascum Parisii Rouy (V. Chaixii-Lychnitis Paris). Ern. MALINVAUD. NOUVELLES (Juillet 1902). — Nous avons le plaisir d'annoncer que, par arrêté de M. le Ministre de l’Instruction publique en date du 27 juin 1902, notre confrère M. Gagnepain, vice-secrétaire de la Société, préparateur à l'École des Hautes Etudes du Muséum, а été nommé Officier d'Académie. — Nos confréres qui désireraient se procurer des plantes de Corse bien préparées et déterminées peuvent s'adresser à M. Stéfani, botaniste à Bonifacio, qui les leur cédera à 20 centimes la part. — M. Stéfani se charge aussi de fournir à de bonnes conditions bulbes, oignons et plantes vivantes de la Corse et de la Sardaigne. — A céder, par suite de décés, un herbier de plantes presque toutes européennes (à noter cependant un lot intéressant de plantes de Cili- cie), comprenant, en outre des Phanérogames (26 paquets), des Mus- cinées (600 à 700 espèces), des Lichens (1000 à 1200 échantillons) et quelques Algues marines. S'adresser à M. Fernand Camus, 25, avenue des Gobelins, Paris, XIIe. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. 8.60. — Libr.-Impr. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. — MOTTEROZ, directeur. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SÉANCE DU 9 Mai 1902. Admission de M. Boris de Fedtschenko........ "EP TP 129 Dons faits à la Société....,....,................................ 129 Gadeceau...... e.. Note sur un Carex litigieux de la flore de l'Ouest de la France.. 130 Observations de M. Malinvaud (Carex axillaris Good.)............ 134 Distribution de plantes fraiches envoyées par le frére Sennen.... 135 SÉANCE DU 13 JUIN. Observations de MM. Rouy et Malinvaud à l’occasion du procès- verbal.......................... Festes rra Bele eene 136 Décés de M. Édouard Martens, de Louvain (Belgique)............ 136 Le Secrétaire général donne connaissance de la circulaire d'invi- tation qu'il adressera prochainemeut aux membres de la Société au sujet de la session extraordinaire de 1909.................. 137 Communication de M. Perrot.............,.............:...4... 138 б. Rouy. ........ Le Galium commune Rouy dans la flore française................. 188 Observations de M. Malinvaud sur un Galium des terrains calcaires du Lot (G. Jordani Lor. et Barr.)............................ 146 L. Legré....... . Lettre à M. Malinvaud (Le Dictamnus albus dans les Bouches-du- Кһдпе) RR hn n 146 F. Camus ........ Le Harpanthus Flotowianus Nees ab Es. en France....... ,....... 148 E. Непгу......... Note sur quelques nouveaux Champignons parasites des Chênes. . 151 б. Camus. ....... Nouvelles observations sur les Saules................, !......., 155 Observation de M. Rouy sur le Salix Reichardti Kern............ 156 De Rey-Pailhade. L'Euphorbia sulcata eu France (figures dans le texte)........... . 157 Observation de M. Rouy,............................,.... ..... 161 Distribution de plantes fraiches envoyées par M. Puech, de Tour- nemire (Aveyron)..........,...... 7 ЭЭ 162 ADDITION A LA SÉANCE DU 13 JUIN. E. Perrot... ..... Sur une particularité de structure observée chez certaines feuilles d'Aristolochia Sipho (figures dans le texle)..................... 163 Observation de M. Rouy et réponse de M. Perrot................ 166 SÉANCE DU 27 JUIN. Admission de MM. Lloyd et l'abbé Ribaud....................... 167 Ouvrages offerts à la Société par MM. J. Poisson et André Thil, 167-168 Abbé Harmand... Note nécrologique sur Vénance Payoi........................ ... 168 Observation de M. Malinvaud...................... РЕНЕ 169 Mouillefarine., ... Question sur le Gentiana ciliata.......... өз... eth nnno 169 icquenard....... Lichens nouveaux pour la flore de Bretagne..................... 170 G. Camus. Trois Orchidées nouvelles pour le département de l'Oise.......... 171 Distribution de plantes envoyée par M. Mandon, de Montpellier.... 171 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE CONTEJEAN, Un dernier mot sur la flore MI 173 de Montbéliard. ..................... 172 | Société pour l'étude de la flore franco- URNAT (Ém, ). Flore des Alpes maritimes, helvétique, onziéme Bulletin...... See. 175 NOUvELLES "MM ones ea 176 NNN sm NEE EEN NEE з ж ж ө ө ө э, ÉL — SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE Les séances se tiennent à Paris, гие de Grenelle, 84, à QUATRE heures du soir, habituellementles deuxième etquatrième vendredisde chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1902 10 et 24 janvier. | 11 ei 25 avril. | 11 et 25 juillet. 14 et 28 (évrier. | 9 mai. | de 28 novembre. 14 mars. 13 et 27 juin. | 12 et 26 décembre. La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- ment. — 11 peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2° sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. B.— Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, nesont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congres de botanique tenu à Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les (rais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'aequéreur оп de l'abonné. AVIS Les notes ou communications manuscriles adresséesau Secrétariatpar les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui S y rat- tachent, sontlues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin, Tous les ouvrages ou mémoires Lyprimes adressés au Secrétariat de la Société botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la Société. Ceux qui seront envoyés, EN DEUX EXEMPLAIRES, dans l'année méme de leur publieation seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolument étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM. les membres à faire connaitre leur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. N. B. — D'aprés une décision du Conseil, il n'est pas donné suite aux de- mandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent es terminé depuis plus de deux ans. — Aucune réclamation n'est admise, de la par des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- tions, etc., à M. le Secrélaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris: Le Secrétaire général gérant du Bulletin : E. MALINVAUD. ни 8000. — Libr.-Impr. réunies rue Saint-Beroît, 7, Paris — MoTTEROZ, directeur, BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE ni DW B DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET HECONNUE COMME ETABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET BU 17 AOUT 1875 TOME QUAHRANTE-NEUVIEME (Quatrième série — TOME П) 1902 " séances de Juillet 1902. PARIS AU SIEGE DE LA SOCIETE RUE DE GRENELLE, HÄ — Le Bulletin de la Societe botanique de France parait par livraisons mensu Ce numéro a été imprimé en septembre et ( Publié en octobre 1902. elles, à cause du retard occasionné par la planche) La planche 1 est encartée dans ce numéro (voy. son explication page 71). BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ POUR 190%. Président : M. Édouard BUREAU. Vice-presidents : MM. G. Bonnier, Hua, Jullien-Crosnier, Mouillefarine. Secrétaire general: M. E. Malinvaud. Secrétaires : Vice-secretaives MM. Guérin, Lutz. MM. Buchet, Gagnepain. Trésorier : | Archiviste : M. Delacour. | M. Ed. Bornet. Membres du Conseil. MM. Bois, MM. Drake del Castillo, MM. de Seynes, Boudier, Hue (abbé), Van Tieghem, Camus (F.), Maugeret, Vilmorin (M. de), Camus (6G.), Morot, Zeiller. Tarif des tirages à part. | | 206 500 NOMBRE DE FEUILLES. К | 9 m" | EXEMPL. | ЕХЕМРІ. Une feuille (16 pages), réimposition, papier, tirage, fr. e fr. c. fr. c. fr. е fr. е pliure, piqûre et enveloppe de conleur. . . . 8 50 9 50 t >» 15 » 2» Trois quarts de feuille (42 pages). . . . . . . .. 8 » 9 » 10 50 14 » 22 Demi-fenille (B радев).....,........,. 5 » 6 » 8 » 42 >» 18 o Quart de feuille (4 pages . . . . . . . ... . .. Áo» 5 » 7 9 » uoc 2* feuille en sus de la première. . . . . . . . .. 7 50 8 50 9 50 12 > 18 » Trois quarts de feuille en sus d'une fenille. . . . . T > 8 » 9 » 141 50 16 > Demi-fenille eu sus d'une feuille... . . . . .. » 5 6 50 8 50 14 » Quart de feuille _ ‚........ 3 » | 4 » | 6 » 8 » 2, La composition d'un titre d'entrée spécial d'une demi-page est de 1 franc. La composition d'un grand titre d'une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. | La composition d'une couverture imprimée, avec encadrements et sans page d'annonces, est de 2 {гапев sile titre est la répétition de celni de la brochure, et de 4 francs si le titre est fait seulement pour la couver- ture. En plus les frais de tirage et de papier. S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 90 c. l'heure. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tirage de 2 francs. Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 50, Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entrainaut une modilieation dans la disposition des pages du Bulletin, sera fait en dehors du Tarif ci-dessus et à des prix qu'il est impossible de fixer. SÉANCE DU 11 JUILLET 1909. PRÉSIDENCE DE M. ÉDOUARD BUREAU. M. Gagnepain, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la séance du 27 juin, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce à la Société qu'elle a perdu ré- cemment un de ses membres étrangers les plus distingués, M. Mare Micheli, de Genéve, qui était Correspondant de la Société Nationale d'Agriculture de France et était entré dans. notre Compagnie en 1873. M. le Secrétaire général donne lecture de la Notice suivante : NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR Marc MICHELI, par M. John BRIQUET. Nous apprenons avec un vif regret la mort de notre collégue Marc Micheli, survenue le 29 juin 1902 à Genéve, aprés une longue et pénible maladie. Né en 1844, Marc Micheli appartenait à une ancienne famille d'ori- gine italienne, quia joué un rôle important dans l'histoire de Genève depuis trois siècles, tant au point de vue politique qu'au point de vue scienti fique. Aprés avoir achevé ses premiéres études à l'ancienne Académie de Genéve, il se voua à la physiologie végétale dans les laboratoires de Hofmeister à Heidelberg et de Sachs à Bonn. Pendant plusieurs années, ses travaux restèrent orientés dans la méme direction et l'amenérent à donner une excellente traduction française du Traité de Physiologie végétale de Julius Sachs. Il élabora aussi à plusieurs reprises des re- vues critiques annuelles de Physiologie qui parurent dans les Archives des sciences physiques et naturelles de Genéve. Plus tard, sous l'influence d'Alphonse De Candolle, il se tourna vers la partie systématique de la science, collabora au Flora Brasiliensis de Martius par une Monographie des Onagrariées, et aux Monographie Phanerogamarum d'Alph. et C. de Candolle par une Monographie des Alisinacées et groupes voisins. Il entama ensuite, avec la collaboration de divers savants, une série de Mémoires, intitulés Contributions à la T. XLIX. (SEANCES) 12 178 SÉANCE DU 14 JUILLET 1902. Flore du Paraguay, Mémoires contenant l’étude des récoltes faites par Balansa au Paraguay. Lui-méme s'était particulièrement occupé des Légumineuses; il utilisa les connaissances ainsi acquises sur cette fa- mille pour étendre successivement ses recherches aux Légumineuses du Mexique, de l'Amérique centrale, de la Colombie, de l'Eeuador, du Brésil, et méme de l'Afrique équatoriale. Micheli avait réuni dans sa belle propriété du château du Crest, à Jussy, prés de Genéve, une superbe collection de plantes vivantes, parmi lesquelles brillaient surtout les aquatiques, les bulbeuses et les arbustes de pleine-terre. Un Catalogue de cette collection, unique en son genre, à été publié en 1896, sous le titre de: « Le Jardin du Crest ». Micheli s'était graduellement passionné pour l'horticulture et subven- tionna récemment plusieurs expéditions au Mexique, en Colombie et en Orient pour introduire, dans les cultures, des nouveautés, dont plusieurs ont été décrites et figurées par lui. П a joué un róle important dans le développement de l'horticulture en Suisse, et méme en dehors de son pays, par sa participation active à de nombreuses expositions horticoles internationales. Savant à l'esprit libéral en méme temps qu'homme de cœur, botaniste de talent et Mécéne intelligent, Micheli laisse dans les rangs des bota- nistes genevois une place vide impossible à combler. Les membres de la Société botanique de France n'ont pas oublié, de leur cóté, la récep- tion magnifique que Micheli prépara à la Société, lors de la session extraordinaire de 1894, au château du Crest, et ils garderont de ce col- légue un souvenir reconnaissant et ému. M. le Président s'associe, au nom de la Société, à l'éloge contenu dans cette Notice et aux regrets exprimés par M. Briquet. M. le Président fait ensuite connaitre une présentation nouvelle. Lecture est donnée d'une lettre de M. l'abbé Ribaud, qui remercie la Société de l'avoir admis au nombre de ses membres. M. Malinvaud présente à la Société des échantillons du Potamogeton subflavus découvert dans le département de l'Aude, aux environs de La Nouvelle, par le frére Sennen, et il demande à M. Rouy s'il pourrait rappeler les observa- tions qu'il a publiées naguère sur cette rare espèce. SEANCE DU 11 JUILLET 1902. 179 M. Rouy trouve trés intéressante la découverte du frère Sennen; car, jusqu'à présent, le Potamogeton subflavus n'était connu que dans le département de l'Hérault. Néanmoins, ainsi qu'il l'a établi dans ses Suites à la Flore de France (I, p. 173), M. Rouy estime que le P. sub- flavus, quoique bien distinct du P. coloratus Vahl (P. plantagineus Ducros, P. helodes Dumort., P. Hornemanni б. Mey.) par ses feuilles plus étroites, méme les supérieures atténuées aux deux extrémités, toutes bien plus transparentes, et ses fruits à bords plus obtus, presque dépourvus de carène, ne saurait être séparé spécifiquement du P. sicu- lus Tineo et doit étre admis comme variété de cette derniére espéce dont il se distingue simplement par ses feuilles plus jaunàtres, généra- lement un peu plus étroites, à bords plus faiblement ondulés-sinués, et les épis un peu plus gréles. Le P. subflavus est à rechercher dans toute la région littorale méditerranéenne francaise, surtout dans les eaux stagnantes. Peut-étre méme y trouvera-t-on le P. siculus, type jusqu'à présent recueilli seulement en Sicile. Le P. siculus et sa var. subfla- vus Rouy sont faciles à reconnaitre, ayant des feuilles assez semblables à celles du P. lucens L. et des épis différant peu de ceux du P. colo- ratus Vahl. L'ordre du jour étant épuisé de bonne heure, M. Malin- vaud résume une étude de géographie botanique, qu'il se propose de publier plus tard dans le Bulletin, sur la flore du département du Lot, et il échange, à ce propos, quelques observations avec MM. Bureau et Rouy. SEANCE DU 95 JUILLET 1909. PRÉSIDENCE DE M. BUREAU. M. Gagnepain, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la séance du 14 juillet, dont la rédaction est adoptée. Par suite dela présentation faite dans la séance précédente, M. le Président proclame membre de la Société : M. NENTIEN, ingénieur en chef des Mines, à Chalon-sur- Saône (Saône-et-Loire), présenté par MM. Bazot et Genty. M. Malinvaud présente à la Société, au nom de M. Heckel, un rameau de Juniperus communis, sur lequel est implanté D Arceuthobium Oxycedri; cet exemplaire a été récolté sur le territoire de la commune d'Augés, près de Fortcalquier (Basses-Alpes) et envoyé à M. Heckel par M. Perrot, inspec- teur des Foréts. La méme localité était signalée, dés 1850, dans la Flore de Grenier et Godron (1I, 5), pour l'Arceutho- bium, croissant indifféremment sur les Juniperus Oxycedri et communis; M est intéressant de constater que ce parasite s'y maintient depuis plus d'un demi-siècle dans les mêmes con- ditions. M. Malinvaud rappelle, à ce sujet, la découverte, due à M. Legré, de localités nouvelles de l Arceuthobium dans les Basses-Alpes (1) et de celle de la Gardiole, aux environs de Marseille, ой cette rare Loranthacée était signalée pour la première fois sur le Juniperus phenicea (2). M. Paul Klincksieck a adressé à la Société un Pirola adventice découvert aux environs de Bois-le-Roi (Seine-et- Marne) par les deux fils de M. Guignard, ingénieur chimiste (1) Voy. le Bulletin, t, XXXIX (1892), pp. 403-404. (2) Bulletin, t. XLVII (1900), p. 154. GANDOGER. — LETTRE SUR DES PLANTES D'AUSTRALIE. 184 habitant Melun. Ce Pirola n'appartient à aucune espéce européenne connue, et parait différer, quoique voisin, du P. umbellata trouvé naguère dans le méme département. Il sera nommé pour la prochaine séance et soumisde nouveau à la Société (1). MM. les Secrétaires donnent lecture des communications suivantes adressées à la Société : LETTRE DE M. Michel GANDOGER A M. LE PRÉSIDENT. Arnas, le 24 juillet 1902. Monsieur le Président, Je viens de lire dans le Bulletin de la Société botanique de France, vol XLIX (1902), p. 71, la traduction d'une Note concernant des plantes d'Australie que j'ai décrites ici, il y a deux ans. Comme j'étais absent de chez moi depuis la fin de l'hiver dernier par suite d'un voyage bota- nique aux iles Canaries et Madére, je n'ai pu y répondre plus tót. П n'est pas douteux que l'administration du Jardin botanique de Sydney, dont M. Maiden est le directeur, doit connaitre beaucoup mieux que moi la flore d'Australie, quoique j'aie corrigé plus d'une fois des erreurs de détermination dans les plantes qu'elle a bien voulu m'en- voyer. Mais on conviendra aussi que, depuis plus de trente ans que je m'oc- cupe journellement de la flore d'Europe, j'en puisse avoir une con- naissance assez exacte et décrire comme nouvelles des plantes étran- géres qui ne cadrent pas avec les nótres. Tel a été le cas pour les quatre plantes, objet de la Note de M. Maiden traduite avec un empressement d'autant plus agréable pour moi qu'il me fournit l'occasion d'apporter des documents nouveaux. Examinons donc ces quatre plantes : 1° Carex Матрехи Gandoger. — J'ai communiqué mes échantillons à M. Léveillé, qui prépare une Monographie de tous les Carex du globe. Il m'a répondu que mon C. Maidenii était bien le C. Gaudichaudiana Kunth, conforme à la planche 567 de Doot. J'ai donc décrit, à tort, comme nouvelle, une espéce déjà connue, parce que les échantillons (1) Note ajoutée pendant l'impression. — M. Mouillefarine a reconnu dans cette plante le Pirola maculata, originaire de l'Amérique du Nord (voy., plus loin, dans ce volume). 182 SÉANCE DU 25 JUILLET 1902. australiens envoyés sous le nom erroné de C. cæspitosa ne concordaient pas avec les nótres. 2» LvzutLA Novæ-CauBriÆ Gandoger. — N'est pas du tout une forme alpine du L. campestris, mais une espéce remarquable par son port et son inflorescence. Aprés minutieux examen, elle me parait aussi dis- tincte du L. campestris que celui-ci l’est des L. nigricans, erecta et pallescens, types autonomes qu'il n'est venu à la pensée de personne de réunir ensemble comme formes ou races. Les formes alpines ou mon- tagnardes du L. campestris d'Europe et d'ailleurs, que j'ai d'une foule de localités, ne ressemblent en rien à mon L. Novæ-Cambriæ. Indé- pendamment de ses autres caractéres, celui-ci est surtout curieux par ses feuilles dont la consistance coriace rappelle à merveille celle de certaines Graminées, Caricinées, Iridées, ete., des hauts plateaux de Madagascar, de l'Afrique australe et du Chili. 3° TmisETUM suBsPICATUM f, Матрехи Gand. — T. Maweni Gand., in litt. — Les dimensions des épillets et des anthéres de cette forme peuvent bien la faire considérer comme une forme robuste du type; mais son épi laxiflore, interrompu à la base, ses glumes longuement aristées, ses feuilles coriaces, nervées, ses chaumes presque lanugineux en font un type tout particulier qu'il est impossible de confondre avec la plupart des échantillons de l'hémisphére boréal. Outre ceux que je possède du Spitzberg (Eaton! Nathorst!), de la Laponie (Alm! Dahlberg! Reuterman!, ete.), d'autres échantillons américains cadrent bien avec ceux d'Australie. Ce sont ceux du Groen- land (Smith! Koldrup-Rosenvinge! White et Schuchert, n° 233 !), de la Terre des Esquimaux (Cornell Portym!), de Nuga L. Penins. (Peary voyage, 1896!), des Montagnes Rocheuses (Nelson Pl. of Wyoming, n° 4045! Flodman PI. of Montana, n° 90! Cusick, PI. of Eastern Oregon, n° 2334 et 24711). — Par contre, la plante du Colorado (Baker! Cran- dall! Osterhout! Tracy!), celle de l'Idaho (Rydberg! Heller !) s'en éloignent par les chaumes beaucoup plus élevés, jusqu'à 50 à 60 centi- mètres, les épillets petits, étroits, jamais violacés, etc. Ce serait une forme à distinguer de notre T. subspicatum européen sous le nom ‘de TRISETUM AMERICANUM Gdgr mss. Quant au Trisetum subspicatum de l'Europe centrale et ѕеріеп- trionale, il n’a que des rapports éloignés avec la plante qui m'occupe ici, ce qui me porte à croire, comme j'en avais déjà exprimé l'idée, qu'elle constitue une espéce nouvelle, répandue à la fois dans les Alpes d'Australie, les Montagnes Rocheuses, l'Amérique et l'Europe arctiques. C'est pourquoi je la nomme maintenant Твіѕетом МАЕ Gandoger, in litt. G. DE LAMARLIÈRE. — LE MOLYBDATE D'AMMONIUM COMME RÉACTIF. 483 4° POTAMOGETON oDoNTOCARPUS Gdgr. — Comment M. Maiden peut-il rapprocher cette espèce du P. Tepperi, qui n'appartient méme pas à ce groupe? Mon espèce est intermédiaire entre le P. natans par la forme de ses feuilles et le P. polygonifolius par son fruit qui est beaucoup plus gros et offre quelque analogie avec celui du P. lonchites. — A été distribué sous le nom faux de P. natans, N.-S. Wales, Walcha, décembre 1898. Ges observalions que j'ai l'honneur de vous soumettre, Monsieur le Président, seront, sans doute, dans l'intérét de la science, traduites en anglais et envoyées à l'administration du Jardin botanique de Sydney. Veuillez agréer, etc. M. le Président annonce que la lettre de M. Gandoger sera communiquée, de la part de son autcur, à M. Maiden. QUELQUES OBSERVATIONS SUR LE MOLYBDATE D'AMMONIUM EMPLOYÉ COMME RÉACTIF DES MEMBRANES CELLULAIRES ; раг M. L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. En traitant à froid des coupes minces pratiquées dans divers végétaux, par la solution azotique de molybdate d'ammonium, on n'obtient en général aucune réaction colorante particuliére immé- diate. Parfois seulement on constate, cà et là, des teintes Jaunes trés incertaines et insuffisantes pour qu'on puisse admettre que le réactif a une action déterminée sur la paroi cellulaire. Mais, si l'on attend un certain temps ou si l'on chauffe la préparation jus- qu'à ce que l'on obtienne un commencement d'ébullition, on voit se former sur certains points une belle teinte jaune clair, pouvant passer au jaune foncé, et au microscope on constate que la colo- ration est loin d'étre répartie uniformément sur tous les tissus, ni méme dans toutes les parois d'un méme tissu. Voici par exemple ce que l'on obtient dans quelques cas pris comme types. 1° Péliole de Pteris aquilina. — L'épiderme se montre coloré en jaune net. Les cellules des assises sous-jacentes qui constituent une gaine scléreuse, principal tissu de soutien de la feuille, sont colorées en jaune intense, et les lames intercellulaires paraissent 184 . SÉANCE DU 25 JUILLET 1902. sur quelques points plus foncées que le reste de la paroi. Dans les différentes assises scléreuses, lateinte Jaune va en diminuant régu- liérement d'intensité depuis l'extérieur, ou elle tire un peu sur le brun, jusqu'à l'intérieur, où elle est d'un jaune pâle. On constate que cette diminution dans l'intensité de la coloration est paral- léle à la diminution de l'épaisseur des parois des cellules sclé- reuses. La portion centrale du parenchyme général reste incolore, sauf dans certaines plages intercalées aux stèles, où on retrouve une coloration jaune trés nette. De plus, les deux ou trois assises parenchymateuses qui bordent immédiatement les stéles sont d'autant plus jaunes qu'elles sont plus voisines de ces dernières. L'endoderme propre à chaque stèle montre des parois colorées en jaune pále. Dans les stéles, le péricycle et le liber demeurent in- colores, tandis que les vaisseaux sont nettement colorés en jaune foncé. 9% Racine de Lis (Lilium candidum L.). — Les poils absor- bants en voie de destruction, l'assise pilifère âgée et Гаѕѕіѕе subé- reuse sont colorés en jaune foncé. Tout le parenchyme cortical est incolore. Dans l'endoderme, la paroi est uniformément épaissie et colorée en jaune clair; la portion des lames intercellulaires correspondant aux cadres est jaune brunátre. Le péricycle et le liber sont incolores, tandis que les vaisseaux du bois primaire et le parenchyme médullaire sont colorés en jaune. 3° Tige de Juglans regia âgée de trois ans. — Dans l'écorce еї le liber les sclérites longues et courtes se colorent seules en jaune. Le parenchyme et les tubes criblés restent incolores. Dans l'épais- seur des fibres péricycliques dont les parois sont épaissies presque jusqu'au centre, on distingue nettement trois zones : celle qui est formée par la substance intercellulaire, colorée en jaune foncé; une deuxiéme zone, adjacente, du cóté interne, à la précédente, formant le quart environ de l'épaisseur de la paroi, se colore en jaune clair, mais bien net; enfin le reste dela paroi jusqu'au centre de la fibre reste incolore ou se colore trés peu. Toute la région du bois secondaire et du bois primaire est uniformément teinte en beau jaune d'or, sauf une bande trés étroite qui borde la cavité des cellules du parenchyme ligneux, qui demeure incolore ou se colore moins bien que le reste de la paroi. ; 4 Tige de Fraxinus excelsior âgée de six ans. — Le paren- chyme cortical reste incolore, les fibres de l'écorce disséminées б. DE LAMARLIÈRE. — LE MOLYBDATE D'AMMONIUM COMME RÉACTIF. 185 dans le parenchyme se colorent en jaune net. Le liber mou est incolore, tandis que les fibres péricyeliques et libériennes sont jaunes. Toutefois les premières offrent une teinte plus foncée que les secondes. Dans ces derniéres d'ailleurs la lame intercellulaire est plus colorée que la lame interne, qui reste parfois inerte en présence du réactif. Dans le bois secondaire, les parois des vais- seaux sont colorées en jaune ainsi que celles des éléments paren- chymateux qui les entourent immédiatement. Les autres éléments du bois secondaire (ce sont en grande partie des fibres) laissent voir une lame intercellulaire plus fortement colorée. Le bois pri- maire est entièrement jaune; enfin les cellules de la moelle, qui sont assez fortement épaissies, sont également jaunes. 9° Racine adventive de Ranunculus repens. — L'assise subé- reuse est colorée en jaune, tandis que le reste du parenchyme cortical demeure incolore. L'endoderme, dont les parois sont épaissies uniformément sur tout le pourtour (seules quelques cel- lules situées en face des faisceaux ligneux conservent leurs parois minces), se colore en jaune uniforme, sauf une lame interne trés mince bordant la cavité cellulaire, qui reste incolore. Les cellules du péricycle se colorent en jaune surtout au voisinage des fais- ceaux du bois primaire; les vaisseaux eux-mémes sont colorés en jaune foncé trés net. Les quelques exemples qui précédent, pris à dessein dans des organes divers et dans des espéces diverses de Crvptogames vascu- laires et de Phanérogames, montrent que la réaction du molyb- date d'ammonium possède une certaine délicatesse, et qu'elle doit caractériser d'une facon trés nette la présence de corps déter- minés dans certaines membranes végétales et leur absence dans d’autres. IT La réaction constatée précédemment est bien attribuable au molybdate d'ammonium lui-même et non à l'acide azotique qui lui sert de dissolvant. On pourrait en effet éprouver de ce côté quelque doute, parce que l'acide azotique colore aussi en jaune ou en jaune brun les parois cellulaires. Mais il est facile de se convaincre, en faisant une série de réactions parallèles, d'une part avec l'acide azotique pur, d'autre part avec la solution de mo- 186 SÉANCE DU 25 JUILLET 1902. lybdate d'ammonium dans l'acide azotique, que les deux réaclifs n'agissent pas de la méme facon, et que leur action est si diffé- rente qu'il n'y a pas possibilité de confondre l'une avec l'autre. Les coupes traitées par l'acide azotique pur se colorent immé- diatement et à froid en jaune brun bien visible à l'œil nu. En chauffant avec précaution au-dessus d'une flamme jusqu'à ce qu'on obtienne un commencement d'ébullition, on décolore presque complétement la coupe. Tous les tissus qui étaient auparavant colorés en jaune brun, deviennent jaune pâle, et ceux qui n'étaient que jaunes se décolorent complétement. La chaleur tend donc à faire disparaitre ou du moins à atténuer fortement les teintes produites par l'acide azotique pur. Au contraire, la solution de molybdate ne donne, comme je l'ai dit précédemment, presque aucune coloration à froid ou ne produit qu'une teinte tellement faible qu'elle pourrait être négligée et considérée comme incer- taine. Ce n'est qu'après un certain temps ou qu'en chauffant qu'on obtient des colorations appréciables, qui, si elles ont, à la vé- гие, quelque rapport avec celles que l'on obtient par l'acide azo- tique pur à froid, ne sont certainement pas identiques. Ici la cha- leur, au lieu d'affaiblir la coloration, la détermine ou la renforce. Dans ces conditions, il n'est pas possible d'attribuer à l'acide azotique seul les résultats obtenus, et il faut les mettre sur le compte du molybdate d'ammonium en solution dans l'acide. ПІ Quelles sont donc les substances colorées par le molybdate d'ammonium ? On sait qu'en chimie ce corps, en solution dans l'acide azotique pur, sert à caractériser les phosphates solubles. Si, en effet, dans une solution d'un phosphate, méme trés diluée, on verse quelques gouttes de la solution azotique de molybdate d'ammonium, il $e forme un précipité jaune de phospho-molybdate. La réaction se fait plus rapidement si on chauffe la solution. Cette réaction а été appliquée à l'étude de la répartition des composés du phosphore dans les végétaux par Lilienfeld, Monti, et plus récemment par РоПассі (Intorno ai metodi de ricerca mi- crochimica del fosforo nei tessuti vegetali (Atti dell Istituto bol. della R. Univ. di Pavia, sér. II, vol. VI, 1898). Mais on s'est G. DE LAMARLIÈRE. — LE MOLYBDATE D'AMMONIUM COMME RÉACTIF. 187 appliqué surtout à la recherche du phosphore dans le contenu cellulaire, et beaucoup moins à celle des phosphates dans les membranes. On vient de voir les principaux résultats obtenus à l’aide du réactif sur cette dernière portion des tissus végétaux. Mais il est une remarque à faire et qui est d'importance capi- tale : c’est que, si on met en présence du réactif molybdique des sels de l'acide arsénique ou de l'acide silicique, on obtient égale- ment un précipité jaune d'arsénio- ou de silico-molybdate ana- logue à celui du phospho-molybdate. Les arséniates ne paraissent pas devoir étre génants dans le cas des végétaux, car on n'a pas encore, que je sache, signalé leur présence. Mais il n'en va pas de méme des silicates et de la silice qui existent souvent dans les membranes. Faute d'avoir pu séparer jusqu'à maintenant ces deux séries de sels dans les recherches qui suivent, je les considérerai toujours comme réunis. La séparation sera l'objet de recherches subséquentes. IV Lorsqu'on étudie parallèlement l'action du molybdate d'ammo- nium sur les parois végétales et celle des différents réactifs de la lignine (phloroglucine et acide chlorhydrique, orcine et acide chlorhydrique, sulfate d'aniline, etc.), on est frappé rapidement par une certaine identité d'action des deux séries dé réactifs. Cette identité, dans bon nombre de cas, s'étend jusqu'aux plus petits détails de la répartition des colorations. J'ai poursuivi assez longtemps cette étude, et j'ai traité plus de cent espéces de végétaux ligneux et herbacés appartenant aux fa- milles les plus diverses des Cryptogames vasculaires et des Phané- rogames, J'ai pu me convaincre que, s’il y avait parallélisme dans un grand nombre de cas, il y avait cependant des différences bien marquées, C'est surtout en ce qui concerne les réactions des divers élé- ments du bois primaire et secondaire (vaisseaux, parenchyme ligneux, fibres ligneuses) que ce parallélisme est frappant. On le retrouve encore dans les éléments lignifiés allongés (fibres ou sclérites longues) ou courts (sclérites courtes, cellules pier- reuses), qui se trouvent dans différentes régions de la racine ou de la tige (liber, périeycle, écorce primaire ou secondaire). 188 SÉANCE DU 29 JUILLET 1902. Cependant, alors que dans le bois les exceptions au parallélisme sontrares, plus souvent apparentes que réelles et par conséquent douteuses, elles doivent être plus fréquentes dans les sclérites libériennes, péricycliques et corticales, et, dans plusieurs cas, d’une façon très nette, les réactions du molybdate et de la phloroglucine ne se sont pas faites parallèlement. Voici quelques-uns de ces cas pris parmi les plus frappants, et il paraît vraisemblable que des recherches plus étendues sur ce sujet spécial permettraient de trouver un assez grand nombre d'exemples. Ainsi, dans les fibres libériennes de la tige du Colutea arbores- cens, la lame intercellulaire très bien lignifiée, se colore en rouge intense par la phloroglucine acide, tandis que le reste de la paroi est coloré en rouge påle ou seulement en rose. Mais le molybdate d'ammonium n'a aucune action appréciablesur cette zone interne d'épaississement. Dans le Broussonnetia papyrifera, il peut arriver, dans certains саз (mais cela n'est pas une régle absolue), que les fibres libé- riennes et corticales se colorent par le molybdate, alors qu'elles ne présentent pas de traces de lignine. Mais plus généralement il arrive que ces fibres se colorent faiblement par la phloroglucine et le molybdate. Ce défaut de concordance dans les deux réactions se rencontre aussi dañs le liber mou, le parenchyme cortical et le phelloderme de quelques espèces. D'une facon tout à fait générale, ces tissus 86 montrent dépourvus de lignine et ne réagissent pas en présence de la phloroglucine acide. Ils prennent cependant une coloration jaune påle avec le molybdate : tels sont le liber mou, l'écorce et le phelloderme du Crategus Pyracantha, le liber du Prunus do- mestica, du Cerasus Padus, le liber et l'écorce du Jasminum frulicans, etc. Dans certains endodermes à parois épaissies uniformément Sur tout le pourtour ou seulement sur les faces internes et radiales (en fer à cheval), on obtient la réaction trés nette du molybdate, tandis que celle de la phloroglucine se fait trés mal ou n'a р$ lieu du tout (Racines d'Aconit, de Salsepareille, d'Iris, etc.). Le liège présente beaucoup plus fréquemment encore de ces discordances. Il est à remarquer que souvent le liège est coloré à l'état naturel en jaune, en jaune rougeâtre ou en rouge. Dans Ce G. DE LAMARLIÈRE. — LE MOLYBDATE D'AMMONIUM COMME RÉACTIF. 189 cas, il ne peut servir à l'étude; car, pour faire disparaître cette coloration naturelle, qui a trop de ressemblance avec les colora- tions artificielles que l'on se propose d'obtenir, il faudrait traiter les matériaux par des dissolvants de la lignine et des substances colorées par le molybdate, et, dans ce cas, on n'obtiendrait plus les colorations cherchées. Il ne sera donc tenu compte ici que des cas où le liège est incolore à l'état naturel. Or il se trouve que le liège se colore presque toujours par le molybdate dans toute l'étendue de ses parois, alors que la phlo- roglucine ne se fixe que sur certaines parties ou méme ne se fixe pas du tout. On peut observer ces discordances sur l'assise subé- reuse des racines de Ranunculus repens, de Ficaria ranuncu- loides, de Cucubalus bacciferus, de Sium latifolium, de Lilium candidum, etc. Enfin la cuticule d'un grand nombre de plantes m'a laissé voir une forte réaction colorante avec le molybdate d'ammonium (con- cordante en ce cas avec la réaction colorante du Soudan ШІ) alors que la phloroglucine n'a aucune action sur cette portion de la membrane épidermique (Pæonia officinalis, Helleborus niger, Senecio Doria, Bupleurum fruticosum, Rosmarinus officinalis, Teucrium Chamedrys, Ruscus aculeatus, Asparagus officinalis, Yucca aloefolia, Juncus effusus, е\с.). Il résulte de ce qui précède que, si dans un grand nombre de cas le molybdate d'ammonium parait agir d'une façon parallèle à celle de la phloroglucine acide et des autres réactifs de la lignine, il yade trop nombreuses exceptions, en particulier en ce qui concerne le liège et la cuticule, pour que l’on puisse admettre que les deux colorants s'adressent à la même série de substances. Ce qui vient confirmer ce manque de parallélisme, c’est que, si On essaye d'enlever par oxydation (soit à l'aide de l'acide azo- tique, soit à l’aide de l'hypochlorite pur) les substances impré- gnantes des membranes incrustées, on constate aprés quelques tàtonnements que la réaction de la phloroglucine cesse de se produire avant celle du molybdate. Ainsi, aprés une heure ou deux de séjour des coupes dans l'eau de Javel (sans soude caus- tique), la phloroglucine ne donne plus qu'une coloration faible el incertaine, tandis qu'en ce moment encore on constate d'une facon beaucoup plus nette la coloration par le molybdate des pa- rois primitivement lignifiées, ce qui démontre une fois de plus 190 SÉANCE DU 29 JUILLET 1902. que les deux séries de réactifs ne qualifient pas les mêmes sub- stances (1). D'une facon générale, on peut admettre que les membranes des tissus qui ont subi la lignification, la cutinisation ou la subérifica- tion ont subi en méme temps la phosphatation ou la silicifica- tion. Dans certains cas (liber mou et écorce), des membranes dé- pourvues de lignine, de subérine et de cutine sont pourvues cependant de phosphates, mais c'est une exception. V Il n'est pas inutile de vérifier l'action du molybdate par une réaction de contróle, afin d'arriver à une certitude compléte tou- chant cette action. Il est en effet important de savoir si la couleur jaune, quelquefois jaune brun, obtenue dans la membrane, est bien due à la formation de phospho- ou de silico-molybdates. Ces derniers composés en effet, dans les solutions libres, précipitent sous forme de cristaux microscopiques de couleur jaune. Mais, dans T'épaisseur des membranes, le précipité cristallin fait défaut ou n'est pas visible et la coloration seule apparait L'emploi du chlorure d'étain (SnCl?) va nous fournir un moyen de vérification sensible, trop sensible méme, qui exige quelques précautions. On sait, en effet, que quelques gouttes d'une solu- tion de ce sel versées dans la solution azotique de molybdate d'ammonium y produisent une coloration verdâtre virant au brun. Mais, si on ajoute ce méme chlorure stanneux à la solution contenant le précipité de phospho-molybdate provenant de la réaction du molybdate sur un phosphate, on obtient aussitôt une coloration d'un bleu intense. Le chlorure stanneux a réduit le sel, et il s'est formé un sesquioxyde bleu de molybdéne. Les mémes phénoménes ont lieu lorsqu'il s'agit de la réaction colorante jaune obtenue sur les membranes végétales au moyen (4) Aucune Muscinée n'a présenté jusqu'aujourd'hui les réactions de la lignine. Un certain nombre de membranes cellulaires chez ces végétaux se colorent cependant en jaune par le molybdate d'ammonium ; toutefois Je Пё donne pas cet argument comme absolu, car la réaction de contróle par 1 chlorure stanneux ne présente pas la coloration bleue caractéristique (уду. le paragraphe V). i G. DE LAMARLIÈRE. — LE MOLYBDATE D'AMMONIUM COMME RÉACTIF. 191 du molybdate. Mais il est nécessaire d'user ici de précautions. Il faut se servir d'une solution faible de chlorure stanneux. De plus, comme dans la coupe, il arrive que les portions épaisses contien- nent du molybdate à l'état libre, on observe sur ces points des colorations brunátres et verdátres, dues à l'action du chlorure sur le molybdate. Pour éviter autant que possible cette réaction qui masque celle que l'on cherche à mettre en évidence, il faut laver longuement à l'eau les coupes aprés la formation du phospho- molybdate, de maniére à enlever le molybdate qui est en excés. Grâce à cette précaution on arrive à mettre en évidence le phos- pho-molybdate, qui manifeste sa présence par la coloration bleue donnée aux parois cellulaires. Toutefois, malgré ces précautions, on éprouve souvent des dé- ceptions avec des réactifs aussi délicats que le chlorure d'étain et l'oxyde bleu de molybdéne. Ainsi, dans la technique précédente, on obtient souvent une légére teinte bleue sur des tissus qui n'avaient pas auparavant présenté la moindre coloration jaune par le phospho-molybdate, et, réciproquement, des tissus fortement colorés en jaune parle molybdate ne bleuissent pas en présence du chlorure d'étain, mais conservent au contraire leur couleur primitive. Si l'on s'en rapportait simplement à ces réactions, on serait tenté d'admettre une répartition des phosphates toute dif- férente de celle que j'ai citée-plus haut. Mais, si l'on étudie l'action de l'oxyde bleu de molybdéne sur les diverses membranes, on arrive à constater des faits qui ont leur importance dans la question. Pour cela, ayant préparé une solution d'oxyde bleu en traitant successivement le phosphate tribasique de caleium par le molyb- date d'ammonium et le chlorure stanneux, de maniére à obtenir unliquide coloré tout à fait semblable à la solution de bleu de méthyléne à 4 pour 100, j'ai laissé tremper dans cette solution différentes coupes pendant quelques minutes, et jai obtenu une fixation énergique de l'oxyde bleu sur certaines membranes. En voici deux exemples détaillés. 1° Coupes fraîches du rhizome de Convallaria maialis. — La cuticule n'absorbe pas l'oxyde et reste incolore, tandis que le reste des membranes épidermiques, les cellules de l'écorce, moins l'endoderme, celles dela moelle, celles des rayons médullaires et du liber se colorent en un bleu intense pareil au bleu de méthy- 192 SÉANCE DU 25 JUILLET 1902. léne. Les vaisseaux du bois prennent une teinte un peu plus pâle; enfin, tandis que les cellules de l'endoderme épaissies en fer à cheval se colorent assez bien, celles du péricycle qui sont adja- centes et également épaissies en fer à cheval, ne se colorent pas du tout ou se colorent à peine sur certains points en bleu trés pâle. Or, si d'autre part on a essayé de rechercher la distribution des phosphates dans les coupes de ce méme rhizome, on constale que la coloration jaune qui semble révéler leur présence a lieu sur la cuticule, l'endoderme, le péricycle et les vaisseaux seulement. Puis, si l'on essaye le bichlorure d’étain comme réactif de con- tróle, on colore en bleu toute la coupe, sauf le péricycle et la cu- ticule. Ces deux dernières régions restent Jaunes. 2° Tige de Chêne ágée de cinq ans. — Les coupes fraîches traitées par l’oxyde bleu laissent voir que le liège n'absorbe pas ce réactif. Au contraire, le phelloderme, le parenchyme cortical et le liber mou se colorent еп bleu foncé. Dans ces diverses régions les sclérites longues se colorent trés faiblement en bleu pâle, leur lame intercellulaire restant incolore. Les sclérites courtes sont absolument dépourvues de coloration bleue. Dans le bois secon- daire, le parenchyme et les vaisseaux sont d'un bleu assez net, tandis que dans les fibres la coloration bleue, plus pâle en géné- ral, va en croissant de la périphérie de la fibre, ой elle est nulle, jusqu'au centre, où elle est maxima. Les mêmes coupes traitées par le molybdate donnent les colora- tions suivantes: le liége est jaunátre, le phelloderme, le paren- chyme cortical et le liber mou restent incolores. Les sclérites courtes sont jaune brun foncé, les fibres corticales, péricycliques et libériennes sont colorées en jaune, la teinte décroissant de la périphérie au centre. П en est de méme des fibres ligneuses. Enfin, le parenchyme et les vaisseaux sont d'un jaune net. Traitant alors ces coupes par le chlorure d'étain, on obtient de faibles colorations bleuátres sur les tissus cellulosiques et des teintes bleues irrégulières sur le bois et les fibres, mais les sclérites courles conservent leur couleur jaune intense. П faut donc admettre, d’après ce qui précède, trois catégories de tissus : 1° Les uns restent incolores par le molybdate, même employé à chaud, et se colorent plus ou moins bien en bleu lorsqu'on les G. DE LAMARLIÈRE, — LE MOLYBDATE D'AMMONIUM COMME RÉACTIF. 198 traite successivement par le molybdate et le chlorure. On constate que ce sont en général des tissus dépourvus de substances im- prégnantes (lignine, subérine ou cutine). L'emploi direct de l'oxyde bleu de molybdéne montre que ces membranes ont une grande affinité pour ce corps et se colorent fortement sous son influence. Il est done possible que, dans les préparations ou l'on а fait agir successivement le molybdate et le chlorure, leur coloration, généralement faible, soit due à ce que les parois ont absorbé un peu d'oxyde bleu formé et mis en liberté dans le li- quide de la préparation ou provenant du protoplasme des cellules; car on agit ici sur des coupes fraiches et non vidées par l'hy- pochlorite. 2* La deuxiéme catégorie de tissus se colore en jaune net, mais de moyenne intensité, par le molybdate, puis en bleu assez net par le chlorure. Ces cellules sont limitées en général par des parois qui ont subi la lignification, la cutinisation ou la subérification, mais avec une intensité moyenne, si on en juge par l'intensité des colorations obtenues par les réactifs appropriés (Soudan IH pour la subérine et la cutine, phloroglucine acide pour la lignine). La présence des phosphates ne peut étre mise en doute dans ces cellules (parenchyme lignifié, vaisseaux, fibres longues en géné- ral). Ces membranes montrent d'ailleurs moins d'affinité pour l’oxyde de molybdéne libre que les membranes sans lignine et se teintent en bleu plus pále. 3° La troisième catégorie de tissus se colore en jaune très foncé, passant même quelquefois à l'orangé, sous l'action du mo- lybdate. Ce sont des tissus de haute lignification (sclérites courtes), de subérification profonde (beaucoup de liéges), ou de cutinisa- tion avancée (cuticule). Dans les coupes traitées successivement раг le molybdate et le chlorure, les parois conservent leur cou- leur jaune intense. En présence de l'oxyde bleu de molybdéne, elles se colorent à peine en bleu ou ne se colorent pas du tout. Les variations dans l'affinité des membranes pour l'oxyde de molybdéne libre sont donc en raison inverse de l'abondance des substances incrustantes du groupe de Ја lignine, de la subérine et de la cutine. Mais ce n'est pas à la constitution physique par- ticuliére de ces membranes que l'on doit attribuer leur plus ou moins d'affinité pour le colorant. Car si, comme on le verra plus loin (VI), on supprime les substances 1mpregnantes dont il vient T. XLIX (SÉANCES) 13 194 SÉANCE DU 25 JUILLET 1909. d’être question, par un dissolvant convenable, toutes les parois sont alors susceptibles de se colorer en bleu. C’est donc à la pré- sence de ces substances en une certaine proportion qu'il faut attribuer les échecs que l'on subit lorsqu'on essaye de vérifier l'action du molybdate d'ammonium par le chlorure d'étain. On est réduit alors à conjecturer la présence des phosphates et des silicates dans certaines membranes par la seule coloration jaune obtenue par le molybdate, sans pouvoir la confirmer par la réac- tion de contróle du bichlorure. Il y a là un moindre degré de cer- titude. J'estime cependant que l'on peut se contenter de la premiére réaction (jusqu'à démonstration compléte d'erreur par un autre procédé), parce que dans plusieurs cas j'ai observé que le bord des sclérites courtes, les cellules les plus réfractaires à la réaction du chlorure, se colore quelquefois en bleu trés net. П semble que le réactif n'ait pu pénétrer jusque dans la profondeur des parois épaissies et imprégnées de substances étrangères. П faudrait aussi, pour comprendre le phénomène, savoir si les phosphates et les silicates sont dans la membrane à l’état de combinaison avec les molécules organiques des substances imprégnantes ou sim- plement à l'état de mélange, et c'est précisément ce que l'on ignore. Toutefois la première hypothèse me paraît pour le moment moins vraisemblable que la seconde; саг un essai sur le glvcéro-phos- phate de chaux traité par le molybdate d’ammonium ne m'a pas donné de coloration jaune, et le contróle par l'oxyde stanneux produit une coloration verte virant aussitôt au brun, qui est la coloration caractéristique du chlorure stanneux agissant sur le molybdate. Mais il faudrait étendre cette vérification à d'autres composés organiques du phosphore pour lui donner une portée tout à fait générale, ce qui n'a pas encore été fait. YI J'ai dit précédemment (IV) que, si on détruit la lignine dans les tissus végétaux par l'hypochlorite agissant pendant un temps con- venablement calculé, on obtient encore la réaction des phos- phates. Mais on sait d'autre part que, si on prolonge suffisamment l'action des oxydants, on détruit tous les corps imprégnants de la G. DE LAMARLIÉRE. — LE MOLYBDATE D'AMMONIUM COMME nÉACTIF. 195 membrane cellulaire, ү compris les sels, et il ne reste plus qu’un mélange de cellulose et de pectose. Les membranes débarrassées par ce procédé de leurs subs- tances incrustantes, ont-elles la propriété de réabsorber des phosphates, et celles qui en sont dépourvues à l’état naturel peu- vent-elles en absorber artificiellement? Pour répondre à cette question, il suffit de prendre des coupes entièrement nettoyées par l'hypochlorite et de les plonger pendant plusieurs jours dans une solution d'un phosphate. J'ai employé pour cela le phosphate de fer, le phosphate d'ammonium, le phosphate bibasique de potassium et le phosphate tribasique de calcium. Les coupes traitées ensuite par le molybdate d'ammonium, puis par le chlorure stanneux ont montré dans tous leurs tissus une coloration d'abord jaune, puis d'un bleu intense. Toutes les membranes avaient donc absorbé indifféremment le phosphate de la solution, méme celles qui à l'état naturel sont dépourvues de ces sels (liber mou, parenchyme cortical, etc.). En opérant de la méme manière sur des coupes fraîches, non traitées par les oxydants, J'ai pu constater que les membranes naturellement dépourvues de phosphates absorbent également de ces sels. Cette absorption n’est donc pas attribuable à une modifi- cation de la structure de la membrane produite par les oxydants. L'absorption des phosphates par les membranes n'est pas une pure imbibition, mais il doit y avoir une sorte de combinaison ou de teinture, qui fixe dans la membrane la substance absorbée. En effet, les coupes phosphatées artificiellement peuvent étre la- vées pendant vingt-quatre heures dans l'eau pure renouvelée sans perdre pour cela la totalité des sels absorbés. Elles présentent encore la réaction des phosphates, bien que plus faiblement. Il y aurait donc une portion des sels fixée et une autre portion simple- ment à l'état d'imbibition. Il y aurait cependant, à mon avis, à compléter les recherches de ce cóté. Sous le rapport de l'absorption des phosphates, les diverses membranes se montrent donc identiques les unes avec les autres, et si, à l'état naturel, certaines d'entre elles sont dépourvues de phosphates, il faut attribuer ce fait non à une structure physique particulière ne permettant pas l'admission de ces sels, mais à une action propre du protoplasme formateur de la membrane, 196 SÉANCE DU 25 JUILLET 1902. qui, bien que riche lui-même en phosphates, n’en laisse pas dé- poser dans la membrane qui l'entoure. Au contraire, dans les éléments du bois dont les membrares sont riches en phosphates, le protoplasme souvent appelé à dis- paraître rapidement (vaisseaux et fibres ligneuses) cède ses phos- phates à la membrane épaisse qu'il construit rapidement avant de disparaitre totalement. Enfin, si on considère que les phosphates et les silicates entrent toujours dans une proportion assez importante dans les tissus dits lignifiés, c’est-à-dire imprégnés de lignine, et que les phosphates sont aussi en notable proportion dans les organes de soutien des animaux, dans le squelette, оп est naturellement amené à pen- ser que chez les plantes ils jouent un róle analogue, et sans vouloir enlever totalement à la lignine le róle de substance durcissante du bois, on peut admettre qu'elle est fortement aidée dans celte fonction par les sels qui l'accompagnent et en particulier par les phosphates. DESCRIPTION DE DEUX ROSIERS APPARTENANT A LA FLORE D'INDRE-ET-LOIRE; par M. E-H. TOURLET. Linné, dans son Species plantarum, donnant la nomenclature de toutes les plantes connues alors, mentionnait 14 espéces de Rosiers seulement; Boreau, dans la troisiéme édition de sa Flore du Centre de la France et du Bassin de la Loire, publiée en 1857, en décrivait 74 et, moins de vingt ans aprés, en 1876, Déséglise en signalait dans la même région 141 espèces. On en compte beau- coup plus aujourd’hui. Ces plantes peuvent être classées par groupes fort distincts les uns des autres, si l’on ne considère que les formes typiques de chacun d'eux, mais se reliant presque toujours entre eux par des formes moins bien caractérisées et qui établissent le passage de l'un à l'autre. Ces groupes correspondent aux espèces des anciens auteurs, souvent désignées aujourd'hui sous le nom d'espéces de premier ordre. Les formes qui les composent sont généralement très voisines les unes des autres, et les botanistes ne sont pas d'accord sur la valeur qu'il convient de leur donner dans la classification. 0011-01 les considérer comme des espèces affines ou comme de simples TOURLET. — DEUX ROSIERS NOUVEAUX D'INDRE-ET-LOIRE. 191 variations? ou bien doit-on n'y voir que des produits d'origine hybride? Cette question est, dans bien des cas, difficile à ré- soudre, d'autant plus diffieile màme que l'on sait aujourd'hui, grâce aux observations d'horticulteurs et de rhodologues émi- nents, que des Rosiers, dont l'origine hybride ne peut être mise en doute, donnent des graines reproduisant par semis des étres identiques à ceux qui les ont fournies, de telle sorte que ces plantes peuvent s» reproduire indéfiniment avec tous leurs carac- tères. Or c'est là précisément le critérium que l'on employait autrefois pour distinguer les espèces des variations accidentelles ou des hybrides. П est donc bien probable qu'un grand nombre de nos formes spontanées sont des hybrides dont l'origine est fort ancienne et qui se sont perpétués en produisant souvent, par de nouveaux croisements, des formes interinédiaires entre les hybrides primi- fs, c'est-à-dire des métis. Quoi qu'il en soit, les savants qui se sont occupés spécialement de l'étude de ce genre difficile, notamment Déséglise et M. Crépin, sont d'avis qu'il convient de décrire minutieusement et de dé- nommer chacune de ces formes, comme autant d'espèces dis- tinctes. Depuis plus de quarante ans que j'herborise en Indre-et-Loire, J'ai rencontré dans ce département un assez grand nombre de Roses intéressantes. Elles ont, pour la plupart, été étudiées et si- gualées dans le Bulletin par notre regretté confrère, M. Chastaingl, qui, pendant longtemps, a fait de ce genre l'objet exclusif de ses études et à qui je communiquais alors toutes mes récoltes. Je désire cependant appeler l'attention des rhodologues sur deux Rosiers, dont l'un, un hybride, n'a pas été étudié par M. Chas- taingt, et dont l'autre, nommé par lui R. farinosa, est distinct de la plante que l'on désigne généralement sous ce nom. Le premier provient du croisement de deux Rosiers apparte- nant, l'un à la section des Gallicanæ, l'autre à celle des Tomen- tosæ. Les cas d'hybridité sont rares entre les espèces de ces deux sec- tions. Déséglise, dans son Catalogue raisonné, ne cite qu'une plante ayant cette origine, le R. genevensis Puget (Déség. loc. cit., p. 312). Depuis cette époque, M. l'abbé Boullu en a fait connaitre deux 198 SÉANCE DU 25 JUILLET 1902. autres ` le Rosa pseudo-vestita Boullu ap. Car. et Saint-Lag., Etude des fl., p. 289; et le R. marcyana Boullu, in Bull. Soc. Dauph., р. 110 et ap. Car. et Saint-Lag., loc. cit., р. 283. Les deux premiers paraissent provenir du croisement d'un R. gallica (sensu lato) avec un R. tomentosa à folioles surdentées, tandis que le troisième semble avoir plutôt pour parent un R. to- mentosa à folioles simplement dentées (R. cinerascens Dum.). Enfin, tout récemment, M. Rouy en a signalé trois autres formes : l'une est une variété semi-double du R. genevensis, tandis que les deux autres se rattachent au contraire au R. marcyana (1). La plante d'Indre-et-Loire, qui, pendant longtemps, m'a beau- coup intrigué et que j'ai classée successivement, d'abord dans les Gallicanæ, puis dans les Tomentosæ, sans pouvoir l'identifier avec aucune forme connue, a été étudiée récemment par l'un de nos plus savants rhodologues, M. Ozanon, à qui j'en avais adressé des échantillons avec fleurs et fruits. Cet éminent botaniste m'a con- firmé dans l'opinion que je m'étais faite que cette Rose était iné- dite. П m'a indiqué les affinités qu'elle présente avec le R. gene- vensis et m'a signalé les caractères qui la séparent du R. pseudo- vestita et du R. marcyana. Enfin il m'a adressé, à l'appui de ses observations, la copie de la description princeps de chacune de ces plantes. C'est donc à lui que je suis redevable des matériaux qui me permettent de décrire aujourd'hui la Rose de Chinon (Rosa cainonensis). Le second est un Rosier de la section des Tomentosæ, apparte- nant au groupe des Tomentosæ-Farinosæ, c'est-à-dire des tomen- teuses à pédicelles lisses, glabres ou finement et mollement pubes- cents-tomenteux, mais non hispides-glanduleux. Ce groupe contient plusieurs formes qui correspondent à des formes analogues du groupe des Tomentose- Glandulosæ. Ce sont notamment le R. farinulenta Crép., qui, par ses folioles à dents simples, dépourvues de glandes à la face inférieure, correspond au R. cinerascens Dum., prés duquel il doit étre placé si l'on prend pour base de la classification le mode de dentelure des folioles; puis le R. farinosa Bechst. qui, par ses folioles double- ment dentées-glanduleuses et à face inférieure munie de glandes (1) Rouy, Flore de France, tome VII, additions, pp. 411-412. TOURLET. — DEUX ROSIERS NOUVEAUX D'INDRE-ET-LOIRE. 199 sur les nervures secondaires, a sa place marquée près du В. Serin- geana Godr. (R. cuspidatoides Crép.) et des formes voisines (1). La plante que j'ai rencontrée aux environs de Chinon ne peut étre identifiée ni avec l'une, ni avec l'autre des deux précédentes. Par ses folioles doublement dentées-glanduleuses, à face inférieure dépourvue de glandes sur les nervures secondaires et n'en offrant qu'un petit nombre sur la nervure médiane, elle tient, dans les Tomentosæ-farinosæ, la place que le R. Smithiana (В. tomentosa type, Dés., Cat., р. 315) occupe dans les Tomentosæ-Glandulose. Lorsque je la communiquai à M. Chastaingt, en 1883, cet obser- vateur minutieux ne trouvant pas à cette Rose tous les caractères du В. farinosa et voyant du reste que les styles étaient glabres et les folioles à peu près dépourvues de glandes en dessous, me dit que ce devait plutôt être le R. farinulenta. Mais il modifia bientôt cette manière de voir et, quelques années plus tard, dans son Énuméralion des Rosiers du département d' Indre-et-Loire (2), il signalait ma plante sous le nom de В. farinosa Bechst., nom qu'elle porte encore dans son herbier. Un examen minutieux de cette belle Rose m'ayant démontré plus tard que, si elle se rapproche du R. farinosa plutôt que du В. farinulenta, elle diffère cependant de l'un et de l'autre, je lui donnai en herbier le nom de В. pseudo-farinosa, sous lequel je la décris aujourd'hui. Rosa cainonensis Nobis (R. gallica-tomentosa Christ, forma cainonensis Nob.; R. genevensis Puget var. cainonensis Nob. in herb.). Arbrisseau vigoureux, à tiges atteignant souvent près de 2 mètres de hauteur, à rameaux raides et ordinairement dressés. (1) Les auteurs qui ont parlé du R. farinosa en ont donné des descriptions qui ne concordent pas entre elles. N'ayant pu prendre connaissance de la description originale de cette plante, je lui donne comme caracteres distinctifs ceux que lui a assignés M. Rouy, dans sa Flore de France : « styles héris- sés; folioles à dents composées-glanduleuses, toutes munies de glandes à la face inférieure sur les nervures secondaires », caractères que ce botaniste a dû vérifier sur la description princeps ou sur des échantillons authentiques. i Bulletin de la Société botanique de France, t. XXXV (1888), pp. 131- 3. 290 SÉANCE DU 95 JUILLET 1902. Aiguillons effilés quoique assez robustes, allongés, inégaux; les plus longs atteignant 10-12 mill. de longueur, un peu arqués mais non cro- chus, trés comprimés, à base dilatée mais n'ayant que 1 à 2 mill. de largeur et souvent 5 à б de longueur; ceux des rejets et des rameaux florifères rougeátres, ces derniers dégénérant assez souvent en acicules, surtout au voisinage de l'insertion des feuilles, ou en soies glandulifères sur les rameaux de l'inflorescence. Feuilles la plupart à 5-7 folioles assez nettement discolores. Pétiole tomenteux, canaliculé et abondamment chargé de glandes en dessus, légèrement glanduleux et aiguillonné en dessous. Folioles trés amples, les latérales sessiles ou subsessiles, la terminale longuement pétiolulée; les inférieures elliptiques, obtuses; les supé- rieures plus grandes, ovales ou légèrement obovales, aiguës оп méme acuminées au sommet, surtout la terminale, et atteignant souvent 35 à 45 mill. de largeur sur 50 à 65 de longueur. Face supérieure verte, fine- ment pubescente-tomenteuse et douce au toucher; face inférieure blan- chàtre, abondamment et mollement velue-tomenteuse, ne présentant que quelques glandes éparses sur la nervure médiane. Dents larges, toutes surdentées-glanduleuses. Stipules étroites, les supérieures un peu plus larges que les infé- rieures, mais non réellement dilatées; toutes glabres en dessus, pubes- centes et plus ou moins chargées de glandes еп dessous, toujours abondamment ciliées-glanduleuses sur les bords; parties libres triangu- laires et assez courtes dans les feuilles inférieures, lancéolées et lon- guement acuminées dans les supérieures, non ou peu divergentes. Inflorescence rameuse, corymbiforme, ordinairement à 7-15 fleurs, plus rarement 3-5, parfois plus de 20 surles rameaux les plus vigoureux. Pédicelles assez longs, chargés de soies glanduliféres qui s'étendent souvent jusque sur les ramifications supérieures de l'inflorescence. Bractées ovales-lancéolées, acuminées, aiguës, glabres et ordinaire- ment luisantes en dessus, pubescentes-soyeuses en dessous, glanduleuses sur les bords, plus courtes que les pédicelles. Tube du calice ovoide-subglobuleux, pourpré, abondamment hispide- glanduleux. Divisions calicinales ovales, appendiculées au sommet, à appendice étroit et saillant sur le bouton; toutes blanchâtres et finement pubes- centes-aranéeuses à la face interne, glabrescentes mais abondamment chargées de glandes à la face externe, réfléchies aprés l'anthése, pui étalées (parfois méme un peu redressées) et persistant jusqu'aprés is coloration du fruit. Styles courts, hérissés, Disque plan. TOURLET. — DEUX ROSIERS NOUVEAUX D'INDRE-ET-LOIRE. 9201 Fleur d'un rouge très vif, atteignant 5 et 6 centimètres de diamètre. Fruit toujours fertile, subglobuleux, arrondi à la base, un peu con- tracté au sommet, abondamment hispide-glanduleux, à soies toutes égales et terminées par une glande pourprée. Commence à fleurir vers le 15 mai; n'a plus de fleurs avant la fin de juin, souvent méme dès le 20 juin. Ses fruits rougissent à la fin de juillet ou dés le commencement d'aoüt. Croit dans une haie au-dessus de la ferme de la Rochinerie et à l'ouest des ruines du chàteau de Cécigny, sur la commune de Lerné, canton et arrondissement de Chinon (Indre-et-Loire). Observations. — Cette plante se rapproche des Gallicanæ par ses rameaux partiellement hétéracanthes, sétigéres; l'ampleur et la forme de ses folioles; ses stipules étroites, les supérieures non sensiblement dilatées ; ses pédicelles allongés ; ses fleurs trés larges et trés vivement colorées. Elle ressemble aux Tomentosæ par son port, ses rameaux partiellement homéacanthes, ses feuilles mol- lement pubescentes ou tomenteuses sur les deux faces ; ses stipules supérieures un peu plus larges que les inférieures, sans étre posi- tivement dilatées ; son inflorescence pluriflore ou multiflore, pré- sentant méme ce caractére d'une facon souvent exagérée. Elle ne peut être confondue avec le В. marcyana Boullu, qui a les rameaux pubescents au sommet, les folioles presque toutes simplement dentées et à dents non glanduleuses, les fleurs plus pâles; ni avec ses deux variétés (8. longiseta et y. rotundifolia Rouy) dont les folioles présentent la méme dentelure. Elle diffère très sensiblement aussi du R. pseudo-veslita Boullu, qui est beau- coup plus gréle; dont les folioles, au lieu d’être mollement pubes- centes ou tomenteuses sur les deux faces, sont parsemées en dessus de poils apprimés et velues en dessous surtout sur les ner- vures, et dont les fleurs sont plus petites et les fruits lisses. Elle se distingue facilement enfin de la forme semiplena du R. gene- vensis Pug., dont les fleurs sont semi-doubles, et les fruits oblongs, à soies les unes fortes et aciculaires, les autres ténues et glandu- leuses. Elle n'a réellement de rapports qu'avec le R. genevensis type, qui cependant est moins robuste, a les folioles assez abon- damment glanduleuses en dessous, l'inflorescence moins fournie, les pédicelles plus courts, les fleurs moins grandes, la corolle d'un beau rose et non pas rouge, les fruits moins nettement glo- buleux. SÉANCE DU 25 JUILLET 1902. © сә fe: II ROSA PsEUDO-FARINOSA Nobis (R. tomentosa Smith (sensu lato), var. pseudo-farinosa Nob., in herb.). Arbrisseau assez élevé, atteignant environ 17,50 de hauteur, à rameaux un peu flexueux et à ramuscules floriféres assez courts. Aiguillons gréles, allongés, ayant 10 à 12 mill. de longueur, étalés et presque droits, à base dilatée, ovale et relativement courte (3 à 4 mill. de largeur sur 4 à 5 de longueur dans les aiguillons les plus robustes); ceux des rameaux florilères rougeàtres, plus petits, peu abondants, sou- vent nuls. Feuilles la plupart à 5 folioles. Pétiole blanchâtre-tomenteux, étroitement canalieulé et parsemé de quelques glandes en dessus, non ou à peine glanduleux mais ordinaire- ment aiguillonné en dessous. Folioles assez amples, les latérales sessiles ou subsessiles, la termi- nale longuement pétiolulée; les inférieures ovales-elliptiques, souvent obtuses; les supérieures un peu plus allongées, aiguës, la terminale méme parfois légèrement acuminée et atteignant jusqu'à 50 et 95 mill. de longueur. Face supérieure d'un vert pàle, à tomentum fin et doux au toucher; face inférieure blanchâtre, à tomentum plus abondant, dé- pourvue de glandes pédicellées sur le parenchyme et les nervures secondaires, la cóte médiane seule, surtout celle de la foliole terminale, offrant quelques glandes éparses. Dents toutes composées-glanduleuses, chacune d'elles offrant | à З denticules terminés par une glande. Stipules assez étroites, glabres en dessus, finement velues en dessous, ciliées-glanduleuses sur les bords; parties libres triangulaires ou trian- gulaires-lancéolées, mais toujours assez courtes, aiguës et un peu di- vergentes. Pédicelles solitaires ou fasciculés par 9-3, rarement plus, allongés, lisses, glabres ou pubescents-tomenteux, mais toujours dépourvus de soies glanduleuses; le plus àgé de chaque fascicule ordinairement glabre, les autres tomenteux et conservant leur tomentum jusqu'à la maturité complète du fruit. Bractées ovales-lancéolées, acuminées, aiguës, glabres en dessus, finement velues en dessous, ciliées-glanduleuses sur les bords, plus courtes que les pédicelles. Tube du calice ovoide, glabre. Divisions calicinales ovales, appendiculées au sommet, finement to- menteuses-aranéennes à la face interne, pubescentes et à peine glan- duleuses sur le dos et sur les bords; 2 entières, 3 pinnatifides, toutes TOURLET. — DEUX ROSIERS NOUVEAUX D'INDRE-ET-LOIRE. 208: saillantes sur le bouton, mais plus courtes que le pédicelle et que la corolle, réfléchies immédiatement aprés l'anthése et persistant presque jusqu'à la maturité compléte du fruit. Styles libres, glabres. Disque plan. Fleur rose, large de 35 à 45 mill., à pétales non ciliés. Fruit rouge, subglobuleux, arrondi à la base, un peu atténué au. sommet, complétement glabre et lisse. La fleur s'épanouit dés le commencement de juin. Croit dans la forét de Chinon, sur le bord de l'allée Charles-le-Témé- raire, commune de Saint-Benoist (Indre-et-Loire). Observations. — Cette plante ne peut être confondue qu'avec les R. lanuginosa Ravaud, farinulenta Crép., et farinosa Bechst. Les deux premiers s'en distinguent à première vue par leurs fo~ lioles plus petites et à dents simples; le troisième, par ses styles. hérissés et par ses folioles dont la face inférieure est pourvue de glandes sur les nervures secondaires. Voici du reste quels sont les caractères qui distinguent de la: plante d'Indre-et-Loire le R. farinosa de la presqu'île de la Manche, caractères étudiés sur des échantillons recueillis à Négreville par le D' Lebel et communiqués par M. Ozanon : La Rose de Négreville diffère de celle de la forêt de Chinon par les ramuscules florifères plus allongés, abondamment aiguillonnés et à aiguillons plus robustes ; les feuilles la plupart à sept folioles ; les pétioles parsemés de glandes nombreuses et plus abondamment aiguillonnés; les folioles plus petites, la terminale longue de 25 à 35 millimètres, à face supérieure moins fortement pubes-- cente-Lomenteuse et à face inférieure moins pâle ; la côte médiane de toutes les folioles munie de glandes pédicellées qui se retrou- vent, mais en petit nombre, sur quelques-unes des nervures laté- rales; les pédicelles plus courts, le tube du calice subglobuleux; les styles hérissés; la fleur un peu plus petite, à pétales ciliés dans leur moitié inférieure. Je n'ai pas vu les fruits. — Cette plante, qui est le A. farinosa de Boreau (Flore du Centre, t. Il, р. 232), de Déséglise (Revision du groupe Tomentosa, p. 17), et de M. Rouy (Flore de France, t. Vl, p. 385), est, je crois, celle que M. Corbiére (Flore de Normandie, p. 225) a nommée R. littoralis, mais je ne puis l’affirmer, cet auteur ayant passé sous silence- plusieurs des caractères distinctifs. 204 SÉANCE DU 25 JUILLET 1902. JUNGERMANNIA EXSECTA Schm. ET J. EXSECTÆFORMIS Preidl., раг M. G. DISMIER. Nous croyons devoir appeler l'attention de nos confrères sur un fait qu'avait déjà signalé M. Ch. Meylan (1) et qui nous semble étre resté inapercu. En 1896, M. Hétier a publié dans ses « Contributions à l'étude botanique des bassins lacustres de la chaine jurassique (2) », une planche relative au Jungermannia exsecta ainsi qu'à une forme de cette espèce à laquelle il donnait le nom de lignicola. Les fi- gures de cette planche ont été faites : 1° pour le type, d’après un échantillon récolté sur la terre à Montmorency (S.-et-0.) ; 2° pour la forme lignicola, d’après des spécimens recueillis sur des troncs de Sapin dans le Jura et les Vosges. En somme, d’après les dessins de M. Hétier, cette forme lignicola dilfère du type par des cel- lules beaucoup plus grandes et arrondies, tandis que dans le type elles sont rectangulaires. Cette planche est précédée d'explications qui se terminent par l'observalion suivante : « Les deux plantes sont l'une et l'autre trés variables, méme dans le tissu, el je n'ai pas voulu élever cette plante au rang d'espèce comme j'en avais d'abord l'intention. » Quelques années auparavant, M. Breidler (3) avait publié un Catalogue des Hépatiques de la Stvrie et y décrivait, en allemand, une espéce nouvelle sous le nom de Jungermannia exsecla formis. П nous semble utile, pour la compréhension de ce qui va suivre, de donner dés maintenant une traduction de celle diagnose : « Feuilles semblables comme disposition et comme forme au Jungermannia exsecla Schm. Cellules des feuilles plus grandes, ayant souvent des épaississements angulaires très développés; ай milieu de la base ces cellules sont arrondies-anguleuses ou allon- gées, de 16-25 y de large, sur 25-40 v. de long; dans la partie supé- rieure de la feuille la plupart sont arrondies, quelques-unes seu- (1) Ch. Meylan, Cat. des Нёр. du Jura, 1901, p. 12 (in Bull. de lHerb. Boissier). (2) Magnin et Hétier, Mém. Soc. Ém. Doubs, 1896, 7° sér., t. I (1891). - 3) J. Breidler, Die Lebermoose Steiermarks (in Mitth. d. naturw. Fer: für Steierm. Jahr., 1893, p. 321). DISMIER. — JUNGERMANNIA EXSECTA ET J. EXSECTÆFORMIS. 905 lement sont allongées, de 14 jusqu'à 24 р de large et de 16 à 30 p . de long, parfois elles ont jusqu'à 36 р. Propagules groupés au - sommet des feuilles, très gros, anguleux en forme de poire, divi- sés en deux par une cloison, de 13 à 18 y de large et de 17 à 28 y de long, jaunâtres. Fleurs et fruits inconnus. « Dans le Jungermannia exsecla, les cellules des feuilles, dans la partie médiane, sont pour la plupart arrondies, de 10 jusqu'à - 174 de large, quelques-unes ont jusqu'à 25 y de long. Les pro- pagules sont réguliérement ellipsoidaux, divisés en deux par une cloison, de 10 à 12 y de large et de 13 à 20 x de long, rarement ils sont en forme de poire ». En comparantles dessins relatifs à la forme lignicola Hétier avec les caractères attribués au Junger- mannia exsecta Schm., par M. Breidler, on s'apercoit de suite que ces deux Hépatiques sont identiques; et que la plante con- sidérée comme le type de l'espéce par M. Hétier, c'est-à-dire le Jungermannia recueilli à Montmorency, correspond au Junger- mannia exseclwformis Breidler. Pour élucider complètement la question, il nous restait à exa- miner nous-mémes ces deux espèces. Grâce à l'obligeance de M. Breidler, qui nous a adressé un échantillon de chacune de ces Jongermannes, nous n'avons aujourd'hui aucun doute sur l'inter- version des noms qui a été faite dans cette circonstance et qui avait déjà frappé M. Ch. Meylan. Nous avons cru intéressant de rechercher le motif qui avait décidé M. Breidler, puis un peu plus tard M. Stephani (1), et enfin tout derniérement M. Warnstorf (2) à adopter comme Jun- germannia exsecla Schm. une espèce qui, d’après les quelques renseignements que nous avons réunis, semble jusqu'à présent plus rare que le Jungermannia exsectæformis. M. Breidler, lui- méme, cite un plus grand nombre de localités pour cette derniére espèce que pour le Jungermannia exsecta, et M. Warnstorf écrit : « Tout ce que j'ai vu provenant de la Marche de Brandebourg ap- partient au Jungermannia exseclæformis ». Ог M. Breidler, ainsi qu'on l'a vu plus haut, dans la description des caractéres qu'il attribue au Jungermannia exsecta Schm., ne fait aucune (1) Stephani, Spec. Hep., vol. 11, 1902. p. 170. (2) С. Warnstorf. Moose (Kryptogamenflora der Mark Brandenburg 1902, pp. 160, 161). -206 SÉANCE DU 25 JUILLET 1902. mention des Icones Plantarum (1). Dans cet ouvrage, les propa- gules sont représentés et décrits comme globuleux par Schmidel. Peut-étre est-ce ce caractére qui a déterminé M. Breidler à rap- porter au Jungermannia exsecta les échantillons à propagules ellipsoidaux ; car, dans les Icones Plantarum, il n'est nullement . question de tissu. Nous nous croyons d'autant plus fondé à appeler de nouveau l'attention de nosconfréres sur ces deux Hépatiques que, dans l'im- portante publication de M. Pearson (2), terminée actuellement, Al n'est fait aucune mention du Jungermannia exseclo formis. Or cette espéce avait cependant été trouvée en Angleterre, puisque M. Breidler (loc. cit.) écrit: « J'ai recu cette espèce (Jung. exsec- ‚ tæformis), sous le nom de Jungermannia exsecta, de M. G. Stabler de Strensal, dans le Yorkshire. » Bien plus, dans les herbiers que nous avons examinés, presque tous les échantillons sont encore étiquetés indistinctement Jungermannia. exsecta Schmid. П y a quelque temps, M. Stephani (loc. cit.) a publié une dia- gnose de ces deux Hépatiques sous les noms rezpectifs de Sphe- nolobus exsectus (Schm.) St. et de Sphenolobus exsectæformis - (Breidl.) St. L'éminent hépaticologue est d'accord, à peu de chose prés, avec M. Breidler, quant à la forme et à la dimension des cellules. Pour les propagules, M. Stephani ne parait pas leur atta- cher la méme importance. En effet, dans le Species Hepalica- rum, on lit: 1° pour le Sphenolobus exsectus, « Gonidia oblonga vel angulata >; et X pour le Sphenolobus exsectæformis, « in folio gonidiis carente ». Dans un travail en cours de publication, M. Warnstorf (loc. 261.) décrit à nouveau ces deux plantes. Le Jungermannia exsecla Schm. devient le Diplophyllum exsectum (Schm.) ; et, le Jungermannia exsectæformis prend le nom de Diplophyllum exsecliforme (Breidl.). Les diagnoses de M. Warnstorf, assez étendues, diffèrent peu d'ailleurs, dans leur ensemble, de celles données par M. Breidler. Nous avons examiné de nombreux spécimens de ces deux plantes, de provenances trés diverses; et, nous avons toujours trouvé, à de trés rares exceptions prés, les feuilles de l'une et (1) C.-C. Schmide!, Icon. et Anal. (Nuremberg, 1747, p. 241). (2) W.-H. Pearson, The Hep. Brit. Isles (1901, p. 337). DISMIER. — JUNGERMANNIA EXSECTA ЕТ J. EXSECTÆFORMIS. 907 l’autre espèce plus ou moins propagulifères. En ce qui concerne la forme et la dimension des propagules, nous partageons com- plètement la manière de voir de MM. Breidler et Warnstorf. Chez le Jungermannia exsectæformis, nous les avons toujours observés beaucoup plus grands, anguleux, piriformes, pyramidaux, cu- biques ou méme irréguliérement polyédriques, tandis que, dans le Jungermannia. ezsecla, ils sont presque de moitié plus petits et nettement ellipsoidaux. En définitive les caractères du tissu foliaire, joints à ceux des propagules, permettent de bien diffé- rencier ces deux espèces, et cette différenciation est facile. La constance de ces caractères leur donne une valeur spécifique in- €ontestable. helativement au substratum, ces deux Jongermannes ont été trouvées sur la terre, les troncs pourris, l'humus et la tourbe — nous avons méme recueilli le Jungermannia exsectæformis sur des Sphaignes — depuis la plaine jusque dans la région alpine. M. Breidler indique, dans son Catalogue, des localités jusque vers 2460 mètres. Nous donnons, ci-dessous, pour ces deux Jongermannes, une liste de localités, pour la plupart nouvelles, relevées sur des échantillons dont nous avons fait l'examen microscopique. П nous reste maintenant à adresser nos remerciements à M. Fernand Camus, qui nous a confié les spécimens de son herbier, à M. Husnot, qui nous а envoyé de nombreux échantillons, enfin à M. Hariot, pour l'obligeance qu'il a mise à nous faciliter les recherches au Muséum de Paris. Jungermannia exsecta Schm. AIN. — Forêt de Faucille (Guinet, in herb. Camus). Basses-Pyrénées. — Die de бег (В. Spruce, in Hep. Pyren., n° 17). Puy ре-Рдме. — Pierre-sur-Haute et environs d'Ambert, vers 1100 m. (Gasilien, in herb. Camus). Vosges ? — Ad terram in sylva (étiqueté par Mougeot, in herb. Mus. de Paris). — Aurait été trouvé en fruits, dans les Vosges, par M. Hétier (loc. cit.). JURA FRANÇAIS. — M. Hétier y indique cette Hépatique, comme on l'a vu, sous le nom de Jung. exsecta Schm. var. lignicola Hét. 208 SÉANCE DU 25 JUILLET 1902. ITALIE. — Au-dessus de Ponteba, prov. d'Udine (Massalongo, in Hep. it. ven. exs., n° 99 bis). AvuTRICHE. — Styrie (Breidler, in herb. Dismier). M. Breidler (l. c.) indique un certain nombre de localités en Styrie ой cette Mousse est le plus souvent stérile. Bavière. — Deux-Ponts (Zeyher, in herb. Mus. de Paris) (1). Bane. — Près Salem (Jack, in Krypt. Badens, n° 568) et in Gott. et Rab. Hep. Eur., n° 177). — Très rare sur les rochers près du lac Mum- mel, vers Achera (Jack in Gott. et Rab. Hep. Eur., n° 358). Hesse. — Darmstadt (A. Roth, in herb. Bouly de Lesdain). Suisse. — Entre Finshauts et Triquent (Valais), vers 1000 mètres, sur la terre et les troncs pourris (Dismier). — Sainte-Croix, prés La Chaux (Jura Suisse), vers 1100 mètres (Meylan, in herb. Dismier). Commun sur la terre, la tourbe et les troncs pourris (Meylan, /. c.). ASIE. — Japon (Faurie, in herb. Mus. de Paris). — M. Stephani (l. с.) indique également cet échantillon. Dispersion du Jung. exsecta d'aprés M. Stephani : Europa, Asia, China, Schensi (Giraldi) c. per., Japonia (Faurie), Sibiria (Arnell), Hi- malaya, Canada. Jungermannia exsectæformis Breidl. VoscEs. — Rochesson, sur les Sphaignes, les rochers, la terre et les troncs pourris (Dismier). — Le Rudlin, sur les troncs pourris (Dis- mier). SARTHE. — Sainte-Sabine (Monguillon, in herb. Dismier). Cazvanos. — Falaise (de Brébisson, in Husnot, Hep. Gall., n° 30).— Forét des Briards (Martin, in herb. Dismier). SEINE-ET-OISE. — Chaville, Cernay, Montmorency, Marly, Ram- bouillet (Camus). — Clamart (Jeanpert, in herb. Camus). — Saint- Chéron (Dismier) — Viroflay (Thuret, in herb. Mus. de Paris). — Lardy (Camus, in herb. Mus. de Paris). — Meudon (Herb. Mus. de Paris ex herb. Roussel) et (Bescherelle, in herb. Camus). Marne. — Sainte-Ménéhould, forêt de l'Argonne (Dismier). HAUTE-VIENNE. — La Roche-l'Abeille (Lachenaud, in herb. Dismier). FINISTÈRE. — Pointe du Raz (Camus). (1) L'échantillon recueilli et étiqueté Jung. exsecta par M. Arnell (in herb Mus. de Paris) est le Jung. Dicksoni. DU COLOMBIER. — FLORE LICHÉNOLOG. DES ENVIRONS D'ORLÉANS. 209 SEINE-ET-MARNE. — Forêt de Fontainebleau, au Calvaire (Camus). VENDÉE. — Ile de Noirmoutier (Camus). AurRICHE. — Styrie (Breidler, in herb. Dismier). M. Breidler cite de nombreuses localités en Styrie, et indique égale- ment cette Hépatique à Salzbourg. ALLEMAGNE. — Hombourg (Grónland, in herb. Mus. de Paris). — Unterfontheim bei Schwäbisch Hall (Kemmler, in Gott. et Rab. Нер. Eur., n° 130). M. C. Warnstorf (l. c.) indique cette espèce dans la Marche de Bran- debourg. SUISSE. — Parait beaucoup plus rare dans le Jura suisse que le Jung. exsecta (Meylan, in litt.). ANGLETERRE. — Strensal, dans le Yorkshire (б. Stabler, d’après M. Breidler). Écosse. — Strachan, Aberdeenshire (Sim, in Hep. Brit. exsicc., Carringt. et Pears. n^ 108). BELGIQUE. — Rochers ombragés à Corbion, prov. de Luxembourg (Delogne, in Les Hép. de l'Ard., n° 91). — Campine anversoise, sur le sol à Calmpthout (Van den Broeck, in herb. Camus). — Sur rocher, dans un taillis à Wislez (Theux), prov. de Liège (A. Cornet, in herb. Dismier). AMÉRIQUE DU Non». — Colombie anglaise (Macoun). — Échantillon étiqueté Jung. exsecta et distribué par M. W. Н. Pearson, comme se rapportant à la description de l'espéce décrite dans « The Hep. Brit. Isles »). Dispersion du Jung. exsecteformis d’après M. Stephani : Austria, Salzbourg (Breidler) ; Caucasus (Levier), c. per. FLORE LICHÉNOLOGIQUE DES ENVIRONS D'ORLÉANS, 2* liste (1); par M. Maurice DU COLOMBIER. 63bis. Rinodina exigua Th. Fr. (Sur vieilles barrières). 126 bis. Buellia myriocarpa Mudd. (Sur calcaire). 152 bis. Polyblastia modesta Oliv. (Sur trone d'Érable). 179. Rinodina milvina Th. Fr. (Sur gros cailloux siticeux. Les spores mesurent 15 p sur Ty). 180. Rinodina Bischoffii Krbg var. immersa (Sur calcaire). (1) Voyez la premiere liste in Bul'etin, t. XLVIII (1901), p. 91. T. XLIX: (SÉANCES) 14 200. SÉANCE DU 25 JUILLET 1902. Lecanora albella var. subalbella Nyl. (Sur un Pin. Aspect profon- dement différent de celui du type). . Lecanora Sambuci Nyl. (Sur Peuplier, sur tronc d'Acer Ne- gundo). Lecanora piniperda Krbg. (Commun sur les jeunes Pins). . Lecanora lutescens DC., fructifié. (Sur échalas). . Lecanora symmicta Ach. (Sur vieilles barrières). — var. Sæpincola Leigth. (Sur vieilles barrières). . — var.? (Dans cette variété, le chlorure de chaux est sans action sur le thalle, mais colore vivement en rouge orangé le disque des apothécies (AC. sur les jeunes Pins, mélangé avec le Leca- пота сопіс а). Lecanora effusa Th. Fr. (Sur Pin). . Lecania Kerberiana Lahm. (Trouvé une fois sur un tronc d'Erable, à Vomimbert). . Bacidia rosella DN. (Sur Fréne, sur Saule. Trés rare et peu abon- dant). . Baeidia albescens Zwackh. (Abonde dans une haie d'Érables, à La Chapelle). . Bacidia arcentina var. effusa « Nyl. » (Sur un vieil Orme). . Bacidia vermifera Th. Fr. (AC. sur les Pins, en société du Bi- limbia Nitschkeana). . Bilimbia Nitschkeana Lamh. (Trés commun sur les Pins; se ren- contre aussi sur les Bouleaux). . Lecidea quernea Ach., bien fructifié (Sur un vieux Chéne, dans les bois de Saran). . Lecidea nigroclavata Nyl. (Rencontré en abondance sur le tronc d'un jeune Alisier, dans les bois de Chanteau). . Catillaria prasina Th. Fr. (Sur Chéne et sur Bouleau, dans les bois de Saran). . Buellia excentrica (4ch.) (Sur briques). . Arthopyrenia cinerella Nyl. (Sur Bouleaux. Mes échantillons sont remarquables par leurs théques, qui présentent au sommet un épaississement occupant au moins le tiers de leur longueur. Ces théques ont en moyenne 88 y. de long sur 22 y de large. Les spores ovales obtuses, un peu étranglées à la cloison, ont de 22 à 21 y de long, sur 11 à 42 de large). Arthonia pruinosa Ach. (Sur de vieilles poutres, à Saint-Denis- en-Val). DU COLOMBIER. — FLORE LICHÉNOLOG. DES ENVIRONS D'ORLÉANS. 211 201. Trachylia stigonella №у/. (Sur un Chêne, à la Montjoie). 202. Collema conglomeratum Hoffm. (Sur un Peuplier). Un Champignon nouveau, GLONIOPSIS BETULINA Nob. — Les troncs des Bouleaux tant soit peu âgés présentent toujours des excroissances dures, noires et crevassées, qui servent de siège à une assez grande variétés de Lichens (Lecanora conizæa, etc.) et à quelques Champignons de la famille des Hystériacées. En ce qui concerne ceux-ci, J'y ai rencontré, outre l Hysterium pulicare, qui y est très abondant, et le Gloniopsis biformis, qui y est plus rare, un second Gloniopsis qui est probablement nouveau et que jappellerai provisoirement Gloniopsis betulina. Il est caractérisé surtout par la grandeur de ses spores, qui atteignent de 25 à 30 y. de long sur 9 y. de large. Ces spores sont ovales-obtuses, un peu resserrées en leur milieu, hyalines et murales, avec un grand nombre (sept environ) de cloisons transversales et quelques cloi- sons longitudinales, toutes trés fines. Les périthèces s'ouvrant dans leur longueur par une fente étroite, sont assez variables de forme : mais ils sont le plus souvent linéaires étroits, flexueux et mats, peu saillants. Ils se développent sans ordre. M. Alph. Faure, instituteur à Gap, a envoyé à la Société, en nombreux échantillons, les espéces suivantes, récoltées dans les Hautes-Alpes : Helleborus viridis L. var. subalpinus Gave. — Charence, au col de Tavanet (1800 mètres). Malva Alcea vår. fastigiata. — Avançon, lieux incultes (1000 m.). Laserpitium Siler L. var. platypterum Rouy et Cam. — Monéticr- les-Bains, lieux rocailleux (1700 mètres). Asperula taurina L. — Bois de Durbon, près Saint-Julien-en-Beau- Chéne. Tozzia alpina Micheli. — Bois de Durbon. Ces plantes sont mises à la disposition des membres assis- lant à la séance. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE" R. ZEILLER. Nouvelles observations sur la flore fossile du bassin f de Kousnetzk (Sibérie) (5 pages in-4°. Extrait des Comptes rendus, 21 avril 1902). Schmalhausen, qui, le premier, avait pu faire une étude détaillée de la flore du bassin de Kousnetzk, l'avait considérée comme jurassique, se mettant ainsi en opposition avec les géologues les plus autorisés qui considéraient comme houilléres ou permiennes les couches la renfer- mant. En 1895, M. Zeiller, amené, dans un travail qui a été analysé ici, à parler de la flore de ce bassin, avait émis les doutes les plus sérieux relativement à l'opinion de Schmalhausen ; mais, n'ayant pas vu alors d'échantillons provenant de Kousnetzk, il avait jugé prudent de ne pas formuler des conclusions fermes. | Depuis cette époque, M. Zeiller a reçu, par l'entremise de M. Tol- matschow, l'un des géologues russes chargés de l'étude du bassin, un ensemble d'environ 300 échantillons nouveaux, de quelques-uns aussi des types de Schmalhausen. L'étude complète d'une collection aussi importante demande un certain temps; mais un premier examen permit rapidement de déterminer rigoureusement le caractère de la flore, et M. Zeiller, vu l'intérét du sujet, a jugé à propos de faire une communi- cation préliminaire à l'Aeadémie des sciences. La flore qui en fait l'objet est celle de l'étage moyen, le seul qui soit riche en empreintes de plantes. L'examen des échantillons a justifié les observations que lui avait suggérées la vue des figures, d'ailleurs trés exactes, de Schmal- hausen; la plupart des espèces ont un caractère nettement permien. Ce caractère est encore plus accusé chez un certain nombre d'échantil- lous trouvés postérieurement aux travaux du paléobotaniste en question, et qui l'auraient certainement conduit à abandonner son opinion. C'est ainsi que M. Zeiller a trouvé un Nevropteris trés voisin, s'il ne ]ui est identique, du N. Planchardi Zeiller, un Callipteris voisin à la fois du C. crassinervis Gœppert (sp.) et du C. Nicklesi Zeiller; enfin, de ma- gnifiques échantillons de Callipteris conferta, une des espéces les plus répandues dans le permien et les plus caractéristiques de ce terrain. (1) 1 est rendu compte de tout ouvrage envoyé en deux exemplaires ай Secrétaire général de la Société. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 213 L'étude des échantillons a de plus montré à l'auteur que les affinités signalées entre la flore de Kousnetzk et celle à Glossopteris de l'Inde n'existent pas; aussi formule-t-il, en terminant sa Note, les conclusions suivantes : « Ces flores permiennes de la Sibérie (1) n'ont donc pas, à part les Phyllotheca, autant de ressemblance ауес la flore indienne à Glossopleris qu'on avait pu le croire un moment. En réalité, elles paraissent étroitement alliées, par les espèces qui s'y montrent les plus abondantes et les plus caractéristiques, aux flores permiennes normales de l'Europe et de l'Amérique du Nord, dont elles ne se distinguent guére que par la présence de quelques types parliculiers, tels que les Phyllotheca et les diverses formes que Schmalhausen a rapportées aux Salisburyées, ces dernières y étant d'ailleurs fort rares et n'y jouant qu'un róle absolument effacé. » P. FELICHE: G. ROUY et E.-G. CAMUS, Flore de France, etc., par G. Rouy et J. Foucaud, continuée par б. Rouy et E.-G. Camus. (Ouvrage édité раг la Société des sciences naturelles de la Charente-Inférieure.) Tome VIT, in-8° de vi-440 pages (2). Imprimerie Deslis frères, à Tours. Chez les auteurs, et chez « Les Fils d'Émile Deyrolle », li- braires, rue du Bac, 46, Paris; novembre 1901. — Prix : 8 francs. Ce volume comprend les ordres suivants : XXXIV, ROSA c ÉES Juss. (in); XXXV, SAXIFRAGACEES DC; XXXVI, CRASSULACÉES DC.; XXXVII, HALORAGÉES Rob. Br.; XXXVIII, MYRTACÉES Rob. Br.; XXXIX, LYTHRACÉES Liudl.; XL, ONAGRARIÉES Jus; XLI, MOLLUGINACÉES Rouy et Camus; XLII, FICOI- DÉES Juss.; XLIII, OMBELLACÉES Rouy et Camus. без ordres sont subdivisés comme suit : XXXIV, ROSACÉES : sous-ordre IV, Pominées Rouy et Cam. : tribu I, Cratægées Кепе (genres MEsPiLUs, CRATÆGUS, COTO- NEASTER); tribu П, Sorbées Kœhne (genres Pinus, SORBUS et AMELANCHIER). XXXV, SAXIFRAGACÉES : tribu 1, Saxifragées Benth. et Hook. (genres SAXIFRAGA, CHRYSOSPLENIUM, Parnassia); tribu II, Ri- bésiées (genres RIBES). XXXVI, CRASSULACÉES (genres TILLEA, SEDUM,’ SEMPERVIVUM, CoTYLEDON). (1) M. Zeiller considère comme synchronique de la flore de Kousnetzk celle de la Tongouska inférieure. E . (2) Voy. l'analyse du tome VI, dans le Bulletin de 1900, t. XLVII, р. 385. — Le tome ҮП a été offert à la Société dans la séance du 24 janvier, voy. plus haut, p. 20. 214 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Rouy et CAMUS, Flore de France. XXXVII, HALORAGÉES : sous-ordre 1, Myriophyllinées Rouy et Camus (genre MynroPHyLLUM) ; — sous-ordre П, Trapéinées Rouy et Camus (genre Trara); — sous-ordre Ш, Hippuri- nées Rouy et Camus (genre HipPunis). XXXVII, MYRTACÉES (genre MynTUS). XXXIX, LYTHRACÉES (genres LYTHRUM, PEPLIS). XL, ONAGRARIÉES : sous-ordre I, Onagrinées Rouy et Camus, tribu I, Onagrées (genres EpiLoBium et (ExoTHERA); trib. П, Jussiées DC. (genres JussuEgA, LupwicnA); — sous-ordre II, Circéinées Rouy et Camus (genre CIRCÆA). XLI, MOLLUGINACÉES (genre TELEPHIUM). XLII, FICOIDÉES (genre MESEMBRYANTHEMUM). ХИП, QoMBELLACÉES: sous-ordre І, Ombelliférées Rouy et Camus, tribu 1, Hydrocotylées Spreng. (genre HYDROCOTYLE); tribu Il, Sanieulées Koch (genres ASTRANTIA, ERYNGIUM, SANI- CULA); tribu Ш, Laserpitiées Tausch (genres THapsiA, ROUYA, LasEnPITIUM); tribu IV, Baucées Rouy et Cam. (g. ORLAYA et Davcus) ; tribu V, Caucatidées Rouy et Camus (genres TURGENIA, CaucaLis et Toris); tribu VI, Coriandrées Koch (genres Lä: RIANDRUM et BiFoRA); tribu VII, Silérées Rouy et Cam. (genre SILER); tribu ҮШ, Séséliées Rouy et Camus (sous-tribus : (Enan- thées, Feniculées, Ligusticées, ensemble 15 genres); tribu IX, Échinophorées Benth. et Hook. (genre EcuiNoPHonA); tribu X, Ammiées Rouy et Cam. (sous-tribus : Pleurospermées, Cachry- dées, Coniées, Scandicées, Bupleurées, Pimpinellées, en tout 29 genres); tribu XI, Peueédanées (sous-tribus : Pachypleurées; Heracléées, Angélicées, avec un total de 10 genres). — Sous- ordre II, Araliacinées Rouy et Camus (genre HEDERA) (1). — Sous-ordre Ш, Cornéinées Rouy et Cam. (genre CORNUS)- Tel est le cadre de la classification adoptée par les auteurs. Nous allons dresser l'inventaire, pour les familles traitées dans ce volume, des espèces nouvelles dont s'est enrichie la flore française depuis la publication de la Flore de France de Grenier et Godron, qui remonte à un demi-siècle environ (2). Nous aurons aussi à signaler quelques inno- (1) Dans I Histoire des plantes de Baillon, les Araliées forment une section de la famille des Ombeilifères. (2) Le tome 1 est de 1848, le tome HI de 1855. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 211 vations de nomenclature, etc. Les hybrides seront distingués par le signe habituel et les espèces nouvelles par un astérisque. La place nous manque pour signaler les subdivisions de l'espéce, dont plusieurs sont des acquisitions intéressantes. X Mespilus lobata Poir. (Crategus oxyacantha-germanica Gillot) : trouvé en Saône-et-Loire, Gironde et Rhône. Le Crategus monogyna Jacq. est rattaché comme sous-espèce au C. oxyacantha. Les auteurs n'aecordent qu'à deux Pirus le rang spécifique, P. com- munis L. et P. amygdaliformis Vill.; ils émettent méme quelque doute pour ce dernier. P. salvifolia DC., cultivé comme arbre à cidre, serait une variété du P. nivalis Poir. et P. bollwylleriana DC. est présumé hybride, X P. auricularis Knoop = P. Aria X communis Reichb. Divers $оввиз hybrides sont indiqués : S. fennica Fries (aucuparia X scandica), S. thuringiaca Fritsch (Aria X aucuparia), S. confusa Gremli (Aria X torminalis), S. sudetica Nym. (Aria X Chamæmespi- lus), S. arioides Michal. (Mougeoti-Chamæmespilus). X Saxifraga Gautieri Rouy (mixta X geranioides) : Pyrénées-Orient. * S. pedemontana All. : Alpes-Maritimes X S. baregensis Rouy et Cam. (moschata X exarata Engl.) : Hautes- Pyrénées. X S. Jouffroyi Rouy (moschata X mixta Engl.) ? Hautes-Pyrénées. * S. florulenta Moretti : Alpes-Maritimes. X S. Haussmanni Kern. (aizoides X mutata Regel) : Isère (N. Roux). X S. superba Rouy et Camus (Cotyledon X longifolia) : Hautes-Pyré- nées (Bordère). X S. Timbali Rouy et Camus (Aizoon X Cotyledon) : Haute-Garonne (Timbal). у X Sedum luteolum Chaboiss. (altissimum X rupestre Rouy et Сат.) : Vienne, Hautes-Pyrénées. Le SEMPERVIVUM TECTORUM L. est subdivisé en 3 sous-espèces : I. S. rupestre Rouy et Camus; II. S. caleareum (Jord.); III. S. arver- nense Lor. et Lamt., subdivisées, la première en 3 formes (1) et 20 va- riétés, la seconde en 3 variétés, la troisième en 3 formes et 13 variétés. — Le S. montanum Grenier-Godron (I, 629) devient S. CANDOLLEI Rouy et Camus (— S. montanum Jacq. et DC. non L.). — Le 5. ARA- (1) Nous rappelons, pour éviter toute équivoque, que le terme « forme », d'aprés l'acception qui lui est donnée dans l'ouvrage analysé ci-dessus, dé- signe un degré intermédiaire entre la sous-espèce et la variété. 216 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Rouy et Camus, Flore de France. CHNOIDEUM L. comprend 4 variétés. — Enfin le SEMPERVIVUM FAUCONETI Reut. (Gren. Fl. Ch. Jurass., p. 280) termine la section Eusemper- vivum. Les auteurs décrivent en outre de nombreux hybrides des com- binaisons rupestre >< Candollei, rupestre X arachnoideum, arver- nense X arachnoideum, Boutignyanum X arachnoideum et Candollei X arachnoideum. Obligé de nous restreindre, nous ne relèverons dans les Lythracées qu'un changement notable de nomenclature. Les auteurs transportent dans le genre Lvrunvw le Peplis erecta Req. (Gren.-Godr. I, 598) et le décrivent sous le nom de Lythrum Loiseleurii Rouy et Camus, en cela peu attentifs aux prescriptions de Particle 57 des Lois de la Nomen- clature botanique (1), qui a pour but d'éviter dans les cas analogues la création superflue d'un nouveau nom spécifique. ONAGRARIÉES. — Les 16 espèces du genre Ep op admises dans la Fiore de Grenier-Godron (І, pp. 576-584) sont ici réduites à 12: E. Fleischeri est une « forme » dE. Dodonæi Vill. (= E. rosmarini- folium Hænke); E. Lamyi devient une forme et E. virgatum une sous- espèce d'E. tetragonum L., E. lanceolatum est rattaché comme sous- espèce au collinum. De nombreux Epilobes hybrides sont décrits ou signalés pour la première fois dans la flore française. L'ordre XLI, MOLLUGINACÉES Rouy et Cam. (famille des Mol- luginées Boiss. Fl. Orient., etc.), est créé pour le seul genre TELE- PHiUM, et l’ordre XLII, FICOIDÉES Juss., renferme aussi un seul genre, MESEMBRYANTHEMUM L.; le XLIII, OMBELLACÉES, qui fait suite, remplit la seconde moitié du volume. Les auteurs y distinguent les trois sous-ordres et les tribus énumérés plus haut. Les caractéres présentés par le' fruit, notamment le nombre des cótes et la disposition des canaux sécréteurs, ont ordinairement dans les Om- bellifères, quand on les observe dans des conditions identiques, une grande fixité, et l'on ne peut qu'approuver les auteurs de leur avoir donné une valeur prépondérante. On remarque dans la tribu des Laserpitiées le nouveau genre ROUYA, créé par M. de Coincy pour le Thapsia polygama Desf., trouvé раг Revelière dans les sables maritimes de Porto-Vecchio (Corse), et qui avait été confondu avec le Laserpitium polygamum Lamk, espèce trés différente. (1) Art. 57. — Lorsqu'une espéce est portée dans un autre genre, le nom spécifique subsiste. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 2117 Le genre Daucus est traité d'une façon originale. Sous la rubrique Daucus communis Rouy et Cam. sont réunis les D. mauritanicus L., maximus Desf., Bocconei Guss., Carota L., gummifer Lamk, Gingi- dium L., ramenés au rang de sous-espèces et divisés eux-mêmes en ` groupes secondaires et tertiaires, dont plusieurs ont reçu un nouveau baptême. Le D. hispidus Gr.-Godr. (non Desf.), de Corse, figuré dans les Illustr. plant. Eur. rar. de M. Rouy (tab. 113), devient une « forme » du D. mauritanicus sous le nom de D. lopadusanus Tin. Le D. Carota est largement subdivisé; indépendamment de nombreuses variétés, trois formes lui sont attribuées : D. maritimus Lamk (offrant lui- méme trois variétés), D. Gadecæi Rouy et Cam. (plante du Morbihan et du Finistére), D. cuminifolius Rouy et Cam. (découvert par le Frére Sennen, dans les dunes de Leucate, Aude). A la suite du type gummi- fer sont décrites huit variétés, etc. On remarquera que le qualificatif communis ne serait ici strictement applicable qu'à la sous-espéce Ca- rota, et méme seulement à sa forme ordinaire. * Œnanthe Foucaudi Tesseron, peut-être hybride (OE. crocata X Lachenalii? Rouy et Cam.) ou « forme » de POE. Lachenalii. D'aprés les auteurs, l'OEnanthe silaifolia MB., plante de l'Europe orientale et de l'Afrique septentrionale, devrait étre exclu de la flore de France; la plante rapportée par erreur à cette espèce par Grenier- Godron et la plupart des botanistes francais serait FOE. media Griseb. Par suite, l'OE. media Bor. (Fl. centr., ed. 3, p. 271), qui n'est pas l'espéce de Grisebach, devient ОЁ. stenoloba Schur el sous ce nom est rattaché comme « forme » à l'OE. peucedanifolia Poll. * Seseli glaucum L. (non alior.) : Provence. * Ligusticum cynapiifolium Viv., espèce exclusivement corse (1). Le Cherophyllum torquatum DC. Fl. fr., mentionné par Gren.- Godr. (11, 742) comme synonyme de la var. alpestris Koch de l'Anthris- cus silvestris Hoffm., reste dans les dépendances de ce dernier type spécifique, mais au rang de sous-espéce : A. Candollei Rouy et Cam. On aurait pu lui conserver, conformément aux lois de la nomenclature, le vieux nom spécifique torquatus. Le Cherophyllum Villarsii Koch devient une sous-espèce du Ch. hirsutum L. (Ch. Cicutaria Vill.). Comme sous-espèces du Conopodium denudatum les auteurs décri- vent deux nouveaux types : C. silaifolium Rouy et Cam. et C. dauci- (1) Dans l'Index Kewensis (11, 32), le Laserpitium cynapiifolium Salis.- Marsch., sous-espèce ou variété du L. Panaz, est donné comme synonyme du Ligusticum cynapiifolium Viv. Ce sontdes plantes presque introuvables dans les herbiers et mal connues. 218 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Roux et Camus, Flore de France. folium Rouy et Cam., issus l'un et l'autre du démembrement du Cono- podium mutabile Miégev. (Bull. Soc. bot. Fr., t. ХХІ, р. xxxt). Le genre Bupleurum donne lieu à diverses remarques. Le nom de B. subovatum Link est substitué à celui de B. protractum Link et Hofmang., qu'il y avait cependant bien des raisons de conserver. * Bupleurum insulare Rouy et Camus, sous-espèce de B. frutico- sum L. et plante corse. D’après une observation qu'on lira p. 320, le B. petrawm L., regardé à tort comme synonyme de B. graminifolium Vahl, représenterait sim- plement une variété de B. stellatum L. Au type spécifique du B. ranunculoides L., trois « formes » font cortège : 1° B. Perrieri Bréb. et Mor. (B. caricifolium auct.); 2° Bupl. gramineum Vill. non Gren.-Godr.; 3° B. telonense Gren., avec plu- sieurs variétés. Le Bupleurum falcatum L., non moins polymorphe que l'espéce précédente, comprend la sous-espèce corsicum (B. corsicum Coss. et Kral.) et, au titre de « formes » ou variétés: B. latifolium Schur, pe- tiolare Lange, petrogenes Jord., neglectum Cesati, alpigenum Jord., gramineum Gren.-Godr., cernuum Ten., baldense Host, etc. Le Bupleurum glaucum Rob. et Cast. est décrit comme sous-espèce du B. semicompositum L. Le nom Trinia glaberrima Hoffm., repris sans doute comme plus ancien et naguère employé par Duby, remplace la dénomination Qan- dolléenne T. vulgaris, généralement adoptée par les botanistes fran- cais. C'est probablement pour un motif analogue que Falcaria vulgaris Bernh. est substitué à F. Rivini Host. La raison de ces changements, qui causent un certain trouble, serait plus évidente si l'on citait toujours à l'appui la date de publication de chacun des noms dont il s'agit. Par suite de la restauration d'un genre d'Adanson, le Bunium Bulbo- castanum L. est appelé Bulbocastanum Linnæi Schur, avec trois va- riétés : 2. nanum Rouy et Cam., ү. Gouani R. et C. (Bunium minus Gouan), ò. mediterraneum А. et C. (Bunium collinum et mediterra- neum Albert). * Bunium incrassatum Lange, environs de Narbonne. Peut-être importé d'Algérie. Ptychotis verticillata Duby (1828) est remplacé à bon droit, au point de vue de la priorité, par Р. ammoides Koch (1824). * Ridolfia segetum Moris, signalé sur divers points dans la région méditerranéenne, probablement adventice. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 219 Gaya simplex Gaud. et auct. plurim. devient Pachypleurum sim- plex Reichb. Pastinaca sativa L. est divisé en cinq sous-espèces : 1° P. sil- vestris Mill. avec sept variétés; 9° P. urens Godr. non Req. (P. opaca nonnull. non Bernh.); 3° P. Requienii Rouy et Cam. (P. urens Req. non Godr.); 4^ P. divaricata Desf. (Corse); 5° P. insularis R. et C. (Corse). Heracleum Lecokii Gren. et Godr. est rapporté comme « forme » à H. sibiricum L. Heracleum Sphondylium L.; sept variétés : H. delphinense, csti- vum et pratense Jord.; Н. Panaces Lamt., Н. occidentale Bor., Н. ste- nophyllum Jord., H. dissectum Le Gall (Н. angustatum Boreau). Heracleum Panaces, in Gren. et Godr. (quoad plant. Pyr. et Alp. p. р.) est nommé P. setosum Lap. a. genuinum, avec les variétés В. gra- natense et redolens R. et Cam. Heracleum montanum Schleich. (H. alpinum Vill.) correspond à H. Panaces Gren.-Godr. [quoad pl. Alp. (p. p.) et Jurass. ]. Enfin H. alpinum L. spec. (sensu amplo) comprend, comme sous- espèces : 1° H. juranum Genty |H. pyrenaicum Gren.-Godr., in FI. Fr. (quoad pl. Jurass.)]; 2° H. pyrenaicum Lamk; 3° H. benearnense R. et Cam. nov. subsp. * Peucedanum lancifolium Lange, Lloyd et Fouc. Fl. Ouest; dépar- tements du Nord-Ouest. * Peuc-danum Schottii Bess. 8. petreum : Alpes-Maritimes. Une variété (P. Leli»rrei Hy) est signalée dans l'Aude. Peucedanum venetum Koch est une sous-espéce de P. alsaticum. * Peucedanum austriacum Koch, rayé par Grenier et Godron de la flore francaise, lui est restitué mais signalé seulement dans la Haute- Savoie. * Ange'ica heterocarpa Lloyd; plante de l'Ouest décrite en 1859, in Bull. Soc. bot. Fr., t. VI, p. 709. Nous mentionnerons, en terminant, l'intercalation de nombreux ta- bleaux dichotomiques qui sont d'une grande utilité dans l'étude des groupes litigieux. Malgré l'ampleur de notre analyse et notre désir d'étre aussi exact que possible dans l'inventaire des nouveautés, l'abondance de celles-ci et la nécessité de nous restreindre obligeaient de passer sous silence plusieurs points intéressants, relativement surtout aux variétés nouvelles dont nous n'avons pu noter qu'un petit nombre. Евх. MariNvAUD. 290 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. SUDRE (H.), Les Rubus de l'herbier Boreau (Bulletin de la Société scientifique d'Angers, 1901, XXXI année), 106 pages. Angers, 1902. L'Herbier Boreau, conservé au Jardin botanique d'Angers, comprend treize gros fascicules de Rubus renfermant environ 1500 spécimens dont la plus grande partie provient des récoltes de Déséglise pour le Cher, de Levent pour la Marne, de Le Jolis pour Cherbourg, de Cha- boisseau pour la Vienne et de Genevier pour la Vendée. En 1867, celte copieuse collection fut revisée par Genevier en vue d'une quatrième édi- lion, préparée mais non publiée, de la Flore du centre de la France. On sait que les botanistes qui ont fait une étude spéciale de ce genre épineux sont en complet désaccord. « Tandis que Müller et Genevier admettaient l'existence. d'autant d'espèces qu'ils reconnaissaient de formes plus ou moins distinctes et soupconnaienl à peine l'importance de l'hybridation, d'autres, parmi lesquels MM. Ustch et H.-K. Krause, n'admettent, dans le sous-genre Eubatus Focke, qu'un très petit nombre d'espéces et ne voient dans la plupart de nos Rubus que des hybrides dont la production serait due à des croisements de plus en plus compliqués. » Cette dernière interprétation des faits serait, d’après М. Sudre, « une hypothèse absolument fantaisiste »; notre ‘confrère reconnaît toutefois que les hybrides sont extrêmement nombreux dans le genre Rubus. L'examen du pollen est généralement d'un grand secours pour dis- tinguer une forme pure d'un produit de croisement. Mais il s'en faut qu'on puisse à cet égard poser une régle absolue, et notre confrére à constaté dans les Ronces, comme nous l'avons fait depuis longtemps dans les Menthes, que « l'état morphologique du pollen ne peut pas toujours servir de criterium pour la distinction des hybrides et des formes pures ou supposées telles ». M. Sudre a passé sous silence, dans son travail, les Ronces de l'Anjou que renfermait en grand nombre l'herbier Boreau, parce que leur étude est depuis longtemps l'objet des recherches de M. Bouvet ; il a reconnu dans les autres environ 250 types différents, dont 56 espéces de premier ordre ou collectives, 140 espèces de deuxième ordre (sous-espèces) 0u de troisième ordre (microgènes), et 60 hybrides. Il propose lui-mème d'assez nombreuses dénominations nouvelles soit pour des distinctions inédites, soit afin d'en remplacer qui étaient erronées. Оле « Liste alphabétique des Rubus cités » termine cette conscien- cieuse revision. S EnN. MALINVAUD. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 991 Général PARIS. Muscinées de Madagascar; 2° article (Revue bryo- logique, 1902). Dans cette Note, l'auteur énumère les espèces de Mousses et d'Hépa- tiques récoltées sur divers points de l'ile de Madagascar et de l'ile de Nossi-Bé. Les espèces nouvelles sont les suivantes : Porotrichum requ- lare Ren. et Par., Fissidens Savellii Par. et Ren., Campylopus Ver- dilloni Par. et Ren., Sphagnum grandirete Warnst., Fabronia Lachenaudi Ren., Pottia punctulata Ren. et Par., Schlotheimia acu- lifolia Reu. et Par., Garovaglia planifrons Ren. et Par. Les diagnoses des Syrrhopodon glaucophyllus Ren. et Card. et Pterogoniella obtusi- folia Ren. et Card., qui n'étaient connus qu'à l'état stérile, sont com- plétées dans la présente Note, par la description des organes de fructifi- cation. Ём. BESCHERELLE. Générai PARIS. Muscinées de l'Afrique occidentale française (Re- vue bryologique, 1902). Les espèces nouvelles décrites dans cette Note sont : Ectropothecium Rootii Par. et Broth., du Haut Sénégal, Campylopus reticulatus Par. et Broth., Campylopus Salesseanus Par. et Broth., Leucoloma Nor- mandi Par. et Broth., Leucobryum Fouta-Djalloni Par. et Card., Ochro- bryum Normandi Card. et Par., Calymperes perserratum Broth. et Par., C. Peulhorum Par. et Broth., Macromitrium limbatulum Broth. et Par., M. pleurosigmoideum Par. et Broth., Bryum Fouta-Djalloni Par., Trachypus Normandi Broth. et Par., Leptohymenium pinnatum Broth. et Par., Raphodastegium julicaule Broth. et Par., Ectropothe- cium Bingerianum Par. et Broth., du Fouta-Djallon, et Porotrichum Jollyi Par. et Broth., de la côte d'Ivoire. Ex. B. E. PERROT. Sur le Ksopo, poison des Sakalaves (Menabena ve- nenata Н. Dn.) (Revue des Cultures coloniales, 6* année, t. X, 1902, pp. 105-113). On connait depuis longtemps le Tanghin de Madagascar (Thanginia venenifera Poir.). Vers 1889, M. Grandidier remettait à Baillon un échantillon incomplet d'une plante qui paraissait douée de propriétés comparables et qui, chez les Sakalaves, servait également de poison d'épreuve. Désignée sous les noms de Tanghin femelle, Tanghin de Ménabé, Kissoumpo, cette plante a paru nouvelle à Baillon, qui l'a nommée Menabea venenata et Ya rapportée à la famille des Asclé- piadées. 299 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Grâce à des échantillons qui lui furent envoyés par M. le D' Lanet et dont l'identité a été vérifiée par M. Poisson, M. Perrot a fait l'étude morphologique et histologique de la plante qu'il détaille avec de nom- breuses figures à l'appui. La disposition des anthéres soudées au style et celle du pollen en tétrades ne laissent aucun doute sur la position de la plante parmi les Asclépiadées. Les autres caractéres permettent de rapporter avec cer- titude le Ksopo au Menabea venenata de Baillon. Des expériences pharmacodynamiques instituées actuellement per- mettront de fixer prochainement la valeur toxique et les effets physio- logiques de cette plante. L. Lurz. L. BLANC. Projets de cartographie botanique (Bulletin de l'herbier Boissier, Ze sér., II, pp. 24-34), 1902. Le Congrés international de Botanique de 1900 a mis à l'étude la question de la eartographie appliquée à la Géographie botanique. Notre confrére engage la discussion sur ce point; il a lui-méme fait valoir les avantages des procédés graphiques par d'excellents exemples. Il établit d'abord, qu'appliqués aux sciences biologiques, les procédés graphiques sont appelés à exprimer des notions et des rapports trés variés. La végé- lation du globe doit étre envisagée au triple point de vue systématique, géographique et biologique : 1° au point de vue systématique, la distri- bution d'une famille, d'un genre, d'une espèce nous renseigne sur les migrations antérieures et actuelles des groupes naturels; 2° au point de vue géographique, c'est-à-dire dans les rapports généraux de la végéta- tion avec la surface du monde; 3* au point de vue biologique, c'est-à- dire dans les rapports de la végétation avec le milieu trés varié qui con- stitue des stations multiples. L'expression géographique de trois ordres de faits si différents ne saurait étre superposée sous peine de confusion; ce n'est donc pas d'une carte botanique, mais de trois sortes de cartes qu'il s'agit. Tout effort tendant à superposer des données aussi diverses ne saurail ame- ner que de la confusion; il ne faut pas prétendre figurer trop de choses à la fois si l'on ne veut faire perdre aux procédés graphiques tous leurs avantages. La premiére préoccupation doit étre celle du choix d'une échelle et d'un systéme de projection appropriés aux exigences auxquelles on veut satisfaire. L'auteur expose les raisons qui lui font considérer le système de projection zénithale équivalente de Lambert comme remplissant le mieux les conditions exigées pour une carte botanique du monde entier. Abordant ensuite chacun des trois points de vue énoncés ci-dessus; REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 993 il rappelle les travaux qu'il a publiés, soit seul, soiten collaboration ауес M. E. Decrock; il a établi la possibilité de représenter clairement au 1/30,000,000* l'aire de n'importe quel groupe systématique (vol. XLIV de ce Bulletin, 1897, et Bull. Herb. Boissier, VI, 1898). Quant à la cartographie des régions naturelles, M. Blanc croit qu'il convient d'adopter l'échelle du 1/2,000,000. La carte formerait ainsi 106 feuilles de 0,33 X 0,42 (format de l'Atlas de Stieler). M. Drude a divisé le globe terrestre en 136 régions de végétation, qu'il faudrait dis- tinguer par des couleurs ; mais il est faeile d'introduire de l'ordre dans le sujet, d'exprimer les analogies qui existent entre certaines régions en leur appliquant les mémes couleurs; une lettre ou un signe suffit alors pour établir les différences. Gràce à cela, le nombre des régions qu'il serait indispensable de distinguer par des couleurs différentes ne dépas- serait pas 90. Or, il n'est pas difficile de subordonner les caractères qui unissent ou distinguent ces régions, de maniére à exprimer celles qui ont le plus de caractères communs par une méme gamme de teintes; cette possibilité, combinée avec les facilités actuelles de la gravure en couleurs, permet l'application d'un nombre de teintes supérieur à tout ce dont on aurait besoin. Quand il s'agit des groupements biologiques dans leurs rapports avec le milieu, la nécessité de la synthése s'impose plus que partout ail- leurs; M. Blanc pense qu'on peut se préoccuper dés maintenant de figurer les groupes d'associations et que le plus grand nombre en peu- vent étre exprimés à l'échelle du 1/2,000,000. L'emploi de teintes et de signes conventionnels, établis toujours d'aprés les mémes principes, permettrait d'exprimer, et au delà, toutes les combinaisons biologiques qu'on peut avoir la prétention de figurer à raison de 1 kilométre par demi-millimètre. D'ailleurs ces cartes d'ensemble n'excluraient pas les cartes à grande échelle; elles seraient le cadre général commun où tous les travaux de détail trouveraient leur place. Il est évident que nous ne pouvons songer qu'à montrer ici l'importance du travail de M. Blane; dans une étude technique de cette sorte, il n'est pas un détail qui n'ait son importance, pas une analyse qui puisse suppléer à la lecture attentive du Mémoire original. Cu. FLAHAULT. Essai de classification des Simarubacées basée sur les carac- téres anatomiques; par M. F. Jadin, professeur à l'École supé- rieure de pharmacie de Montpellier (Compt. Rend. Assoc. franc. Арапе. Sc., Congrès d'Ajaccio 1901). Tirage à part en broch. in-8° de 1 pages, 1902. La famille des Simarubacées peut étre divisée en deux sous-familles, les Simarubées et les Irvingiées. Le genre Suriana doit étre exclu de 924 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. la famille et constitue sans doute une petite famille entre les Biebers- teiniées et les Simarubacées. Le genre Holacantha devient le type de la famille des Holacanthacées, grâce à ses caractères externes aussi bien qu'anatomiques. Le genre Picrocardia Radlkofer rentre dans le genre Soulamea ; le Picrocardia resinosa Radlk. parait identique au Soula- mea Muelleri Brongniart et Gris. Les vingt-huit genres maintenus dans la famille des Simarubacées se groupent de la maniére suivante : Sous-fam. 1. SIMARUBÉES. Pas de cellules mucilagineuses dans l'écorce et dans la moelle. Fibres péricycliques bien développées; souvent présence de canaux sécréteurs périmédullaires dans la tige et de sclérites dans la feuille. A. SIMARUBÉES vraies : Pétiole prenant trois faisceaux à la tige; ces faisceaux forment un cercle à l'intérieur duquel sont inclus un ou plusieurs faisceaux libéro-ligneux. 1. Oléorésine dans l'écorce et dans les vaisseaux du bois : Picrella, Harrisonia. 2. Canaux sécréteurs périmédullaires ; pas de sclérites : Brucea, Pi- crasma, Picrolemma, Ailanthus, Soulamea (incl. Picrocar- dia), Amaroria. З. Canaux sécréteurs périmédullaires et sclérites; a. sclérites rami- fiés : Simaruba, Oldyendea, Hannoa ; b. sclérites droits : Eu- rycoma, Simaba. 4. Pas de canaux sécréteurs, présence de sclérites ; a. ramifiés Man- nia; b. droits : Quassia, Castela, Hyptiandra. 9. Liber divisé, pas de canaux, pas de sclérites : Cadellia, Kirkia. В. SamaDËRÉES : Pas de canaux, pas de sclérites; pétiole avec faisceaux libéro-ligneux inclus invers. : Simadera. C. Picramxiées : Pas de canaux, pas de sclérites; pétiole sans faisceaux libéro-ligneux inclus : Picramnia, Alvaradoa. Sous-fam. 2. IRVINGIÉES. Cellules mucilagineuses dans l'écorce et dans la moelle. Feuilles avec faisceau libéro-ligneux allant d'un épiderme à l'autre. Stomates avec quatre cellules de bordure disposées symétriquement : Irvingia, Klainedoxa, Picrodendron. Cu. FLAHAULT. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 225 YENDO (К.). Corallineæ vere japonice (Journ. of the Coliege of Science, Imperial University Tokyo, XVI, part. 2, 1902). Tirage à part, 36 pages, 7 planches. L'auteur de ce Mémoire a passé cinq années à la récolte des Algues marines du Japon septentrional et central, et son attention a été particu- lièrement attirée sur la famille des Corallinacées. Onze espèces avaient été indiquées au Japon; M. Yendo en énumère trente-deux appartenant aux 3 genres : Amphiroa (18 espéces), Cheilosporum (5 esp.), Coral- lina (14 esp.). Dix-neuf d'entre elles sont nouvelles et décrites ici pour la première fois : Cheilosporum yessoense avec une forme angusta, très voisine des Amphiroa chiloensis el prolifera; C. latissimum ; C. maximum; Corallina yenoshimensis, nipponica ressemblant beaucoup au Corallina rubens, decussato-dichotoma, arborescens, radiata présentant quelques rapports avec le C. Lenormandiana Grun. (C. nana Lenorm.), ungulata (rappelant le C. adhærens) avec une forme brevior plus robuste que le type, sessilis, kaifuensis et confusa; Ат- phiroa valonioides qui n'est pas sans analogie avec ГА. setacea, zonata, echigoensis rappelant les A. algeriensis et exilis, pusilla très voisin d'A. dilatata, misakiensis, declinata, crassissima сі aberrans ressem- blant assez aux figures de Kützing consacrées aux Corallina frondescens , gomphonemacea et flabellata var., mais ne se rapportant pas aux descrip- tions qui les accompagnent. Il faut noter aussi une variété nouvelle, mo- desta, du Cheilosporum anceps. Toutes les espèces décrites sont figurées. P. Harior. D' J. MATSUMURA. Revisio Alni Specierum japonicarum (Extrait du « Journal of the College of Science, Imperial University, Tokyo, Japan », vol. XVI, 1902). 16 pages in-4^ et 4 planches. Sont décrites sept espèces d'Aínus : 1. Aznus virinis DC. var. sibirica Regel. — Régions alpines. 2. A. SiEBoLoiANA Matsum. == Alnus firma Sieb. et Zuccar. (pro parte). — Région maritime des provinces méridionales. 3. А. Yasna Matsum. == Alnus firma (pro parte), A. Harinoki Sieb. (ce dernier nom pouvait être conservé). — Forêts montagneuses du Japon septentrional. 4. А. PENDULA Matsum. = Alnus firma var. multinervis Regel in DC. Prodr. — Régions subalpines, bords des ruisseaux. 9. A. ManITIMA Nuit. var. japonica Regel — А. japonica Sieb. et Zuecar. — Lieux humides de la plaine, variété formosana à Formose. T. XLX. (SÉANCES) 15 226 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 6. ALNUS GLUTINOSA Willd. var. japonica Matsum. — Provinces méri- dionales. 1. А. 1NCANA. Willd., avec les variétés hirsuta Spach, sibirica Led., emarginata Matsum. — Régions montagneuses. Les planches représentent les Alnus Sieboldiana, Yasha, pendula et incana var. emarginata. Ens. MALINvAUD. Y. YABE. Revisio Umbelliferarum japonicarum (Extrait de The Journal of the College of Science, Imperial University, Tokio, Japan; vol. XVI, part 2, 1902). 108 pages in-4° et 3 planches. M. Yabe est assistant de botanique au Collège des sciences de l'Uni- versité de Tokio; il a entrepris ce travail sur le conseil et sous la direc- tion de son chef, M. le р" J. Matsumura, professeur de Botanique à l'Université Impériale. Il rend hommage, dans une courte préface, aux anciens botanistes qui ont écrit les premiers sur la flore du Japon : Kaempfer (1712), Thunberg (1784), Siebold (1823), etc. Il cite, parmi les derniers, notre regretté Franchet. Les Ombellifères du Japon présentement connues représentent 40 genres et 95 espèces. Quatre de ces genres (Cæœlopleurum, Conioseli- num, Osmorhiza et Phellopterus) ne se rencontrent que dans l'Amé- rique et l'Asie septentrionales. D'aprés l'auteur, les trois genres Ceno- lophium, Nothosmyrnium et Pleurospermum appartiendraient exclusi- vement au nord de l'Asie et à la Russie d'Europe. Nous ferons cependant remarquer que le Pleurospermum austriacum est répandu dans une grande partie de l'Europe et se retrouve méme en France, dans les mon- tagnes de la Savoie et du Dauphiné. L'auteur signale ensuite trois genres, Cicuta, Heracleum et Ligusticum, comme n'existant que dans l'hémisphére boréal, tandis que le genre Seseli, largement dis- tribué dans l'hémisphére oriental, n'est pas représenté dans l'Amérique septentrionale. Les autres genres seraient presque cosmopolites. Quant aux espèces, vingt-huit seulement sont endémiques, douze ont été introduites, quatre attribuées par erreur à la flore du Japon. Le genre qui compte le plus d'espéces est Angelica, qui en a 20, puis 6 Peucedanum, 5 Hydrocotyle; les genres Bupleurum, Carum, Cni- dium, Ligusticum, Pimpinella ont chacun 4 espéces, onze genres en ont une seule. Environ vingt Ombellifères de la flore francaise se retrouvent au Ja- pon; Sanicula europea,: Anthriscus silvestris, Torilis Anthriscus, Bupleurum falcatum, Libanotis montana y sont indigènes et très répandus. L'auteur nomme et décrit quelques espèces nouvelles : Cnidium for- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 221 mosanum, Angelica edulis, A. nikoensis, A. Matsumuræ ; il change le genre de deux espèces mais en conservant le premier nom spéci-: fique, Chamele tenera Miq. devient Ægopodium tenerum Yabe, dans le sous-genre Слатоіе, et Angelica ibukiensis Makino (in sched.) est décrit sous le nom de Ligusticum ibukiense Yabe. Enfin les espéces suivantes, nommées par M. Makino (in sched.), sont décrites et publiées par M. Yabe : Angelica utilis, A. shikokiana, A. saxicola, Peuceda- num deltoideum et P. cartilaginomarginatum. L'exposé des espéces est précédé d'un « Conspectus generum » établi à l'aide des caractères du fruit, et ceux-ci sont figurés sur les trois planches qui accompagnent le Mémoire. Deux tableaux font connaître la distribution des Ombellifères mentionnées dans l'empire du Japon. L'exécution typographique est très soignée; çà et là quelques fautes de latin ont échappé à l'imprimeur. Cette Monographie fait honneur aux connaissances et à l’espril mé- thodique de son auteur. Ern. M. B. de BOISSIEU. Note sur quelques Ombelliféres de Chine d'aprés les collections du Muséum d'Histoire naturelle de Paris (Bull. Herb. Boissier, seconde série, 1902, n* 9, pp. 801-810). L'auteur a entrepris l'examen des Ombelliféres chinoises du Muséum de Paris qui n'avaient pu étre étudiées par le regretté Franchet. La présente Note est relative aux premiéres tribus de la famille et sera complétée l'an prochain. Elle offre les nouveautés suivantes, dans une énumération de 37 espèces : Trachydium novemjugum Clarke var. TONGOLENSE, plante intermé- diaire entre le T. novemjugum Clarke et le T. Delavayi Franch. Melanoseiadum gen. nov. dont la place est dans la tribu des Ammi- nées, sous-tribu des Smyrniées, à cóté des Trachydium et des Smyrnium, etc. Une seule espèce, M. PIMPINELLOIDEUM sp. nov. Bupleurum falcatum var. LONGEPEDUNCULATUM : € Pedunculi primarii umbellulis 10-15 plo longiores ». BuPLEURUM COMMEYLINOIDEUM, très voisin de B. himalayense Klotzsch, mais distinct par son involucre nul ou monophylle. CRYPTOTÆNIOPSIS ASPLENIOIDES : € Feuilles rappelant la fronde de l'As- plenium septentrionale ». PIMPINELLA SUTCHUENSIS, voisin du P. calycina Max. PiwPINELLA FARGESII, P. HELOSCIADOIDEA, P. SILAIFOLIA et P. Sou- LIEI ; ces quatre espèces nouvelles sont du Sutchuen. Enx. M. 998 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. J. BARBOSA RODRIGUEZ. Contributions du Jardin botanique de Rio-de-Janeiro, par son directeur. Fascicules I à III, ensemble 90 pages gr. in-4° et 11 planches. Rio-de-Janeiro, 1901-1902. Fasc. 1: pages 1 à 22, pl. I (1901). Espéces décrites (diagnoses latines) dans les genres suivants : PASSIFLORA L. (sect. Granadilla) : P. corumbaensis Barb. Rodr., (Planche I). — Poryanprococos Barb. Rodr., genre nouveau de l’ordre des Palme (tribu Cocoineæ), résultant d'un démembrement de l'ancien genre Diplothemium. — EuTERPE багіп. : E. badiocarpa et Е. jata- puensis Barb. Rodr. spec. nov. — PINDAREA Barb. Rodr., genre créé en 1894 et comprenant les deux anciennes espèces : Orbignya dubia Mart. et Attalea indaya Drude. — DESMONEUS inermis Barb. Rodr. А la fin de ce fascicule est reproduite une lettre adressée par M. B. Rodriguez à M. Rob. E. Fries en réponse à diverses critiques que ce der- nier avait formulées à son égard dans un Mémoire sur les Anonacées de l'Amérique du Sud. Fasc. IL : pages 23 à 58, pl. Па VI (1901). Ce fascicule est divisé en deux parties; la première a pour objet : « Palms uruguayenses ». L'auteur, ayant mis à profit un voyage à Mon- tevideo pour l'étude des Palmiers de ce pays, en présente un tableau analytique, suivi d'observations sur quelques espéces (Cocos Roman- zoffiana Cham., C. Jatay Mart., C. pulposa Barb. Rodr., etc.) et de la deseription d'espéces nouvelles : Cocos catechucarpa et C. Arechava- letana (PI. V). Dans la seconde partie du fascicule, l'auteur fait connaitre des Orchi- dées nouvelles : Pogonia lenheirensis, Stenorrhynchus Сапіеге, S. venustus, Masdevallia paulensis, Cyrtopodium lineatum. Les planches offrent de nombreuses figures bien dessinées à l'appui de la phytographie. Fasc. ПІ: pages 59 à 90, pl. VII à XI (1909). On y trouve trois Passiflorées nouvelles : Passiflora alliacea (Pl. ҮП), P. æwtheoantha (Pl. ҮШ), l'une et l'autre des environs de Rio, et P. ver- nicosa, de l'Amazonie. L'auteur donne ensuite la diagnose d'une Bignoniacée nouvelle, Ja- caranda chapadensis, et maintient, contrairement à l'avis exprimé récemment par MM. Bureau et Schumann in Flora Brasiliensis, la REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 229 légitimité de deux espèces, Tynnanthus igneus et Bignonia Vesper- tilio, qu'il avait proposées et décrites in Vellosia (1888). Passant aux Orchidées, notre confrère de Rio donne de nouveaux détails sur le Stenorrhynchus venustus (Pl. X) et décrit un nouveau type du méme genre, S. taqguaremboensis (Pl. ХІ), puis revenant aux Palmiers, parmi des remarques de classification et de phytographie, il nomme et décrit de nouveaux types : Astrocarpum giganteum (PI. X), Acrocomia erioacantha, Geonoma yanaperyensis. Ern. MaALINVAUD. SARGENT (Charles-S.). New or little known north american trees, IV (Bolanical Gazette, février 1902, pp. 108-125). Espèces nouvelles, 4 Prunus et 13 Cratæqus. PRUNUS TARDA, voisin de P. umbellata. — Texas, Louisiane, Arkansas. CnATEGUS Busan, distinct du C. Crus-Galli L. par le nombre des éta- mines, etc. — Arkansas. . EDITA, à placer à cóté de C. berberifolia. — Texas, Louisiane. . FECUNDA, affinités avec C. elliptica. — Missouri. . GEORGIANA. — Environs de Rome, Géorgie. SORDIDA, dont se rapproche C. collina Chapm. — Missouri. SERA, а été probablement confondu avec C. mollis Scheele. — Mi- chigan, Illinois. C. conusca, se distingue des autres espèces du groupe mollis par ses feuilles fermes et luisantes, glabres, etc. — Illinois. C. ELLWANGERIANA, dédié à George Ellwanger, horticulteur distingué de Rochester. C. GEMMOSA, du groupe tomentosa. — Ontario et Michigan. C. BLANDA, affinités avec C. viridis L. — Près de Fulton, Arkansas. C. RavENELII, précédemment confondu avec C. flava Aiton. — Géorgie et Caroline. C. LaAcEnA, différent du C. apiifolia par la forme des feuilles et les caractères du fruit. — Arkansas. C. FLORIDANA — C. flava Serg. olim, non Aiton. — Géorgie et Floride. Ern. M. ©) бо бй б @ 230 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. James M. MACOUN. Contributions to canadian Botany (Contri- butions à la Flore du Canada), ХҮ. Ed. L. GREENE. Some new northwestern Composite (Quelques Composées nouvelles du Nord-Ouest). Broch. de 16 pages in-8^, extr. de « The Ottawa Naturalist », mars 1902. M. Macoun donne une série de localités nouvelles de plantes cana- diennes, puis une Note sur les Saules de la vallée du Chilliwack, et un aperçu des Taraxacum du Canada, dont cinq espèces, sur les six men- tionnées, sont de M. Greene, qui les a décrites dans le Pittonia, vol. IV (Taraxacum Chamissonis, rupestre, ovinum, lacerum, dumetorum) ; la sixième espèce est le T. erythrospermum Andrz. M. Edw. L. Greene décrit les espèces nouvelles suivantes : Aster mi- crolonchus, Gnaphalium Macounii, G. proximum, Arnica lævigata, A. aprica, A. Macounii, A. aurantiaca, A. confinis, A. aspera. ERN. MALINVAUD. J. POISSON et J. PAX. Sur trois espèces cactiformes d'Euphorbes de la côte occidentale d'Afrique (Extrait du Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle, 1902, n° 1). Broch. de 3 pages. Ces trois espèces ont été découvertes par M. Eugène Poisson, fils de notre confrère assistant au Muséum. La première espèce, récoltée en 1900 aux environs de la ville de Conakry, produit un Caoutchouc passable. C’est un arbuste « haut de 2 à 3 mètres, offrant, dès la base, des ramifications diffuses, feuillées vers le sommet », mais privées, au moment de la récolte, de fleurs et de fruits. En attendant que les organes de reproduction soient connus, M. Jules Poisson donne provisoirement à cette espèce le nom d'Eu- phorbia elastica. Les deux autres espèces ont été rencontrées au Dahomey en 1901 et soumises à l'examen de M. J. Pax, de Breslau, le savant monographe des Euphorbiacées africaines, qui lesa décrites et nommées : l'une d'elles a été appelée Euphorbia Renouardi, « affinis E. drupifere Schum. el Thonn., magnitudine et forma fructus diversa », etla seconde Euphorbia Poissoni, « species foliis difformibus valde insignis in sectione Euphor- bium inserenda ». Enw. M Em. de WILDEMAN. Études sur la flore du Katanga, fasc. I etH (in Annales du Musée du Congo. Botanique, série IV), grand in-F- Bruxelles, 1902. Fasc. I (pp. 1 à 24, planches 1 à 6), janv. 1902. L'ÉNUMÉRATION sYSTÉMATIQUE commencée dans ce fascicule débute REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 231 par les Ptéridophytes, représentées par le seul Osmunda regalis, et se continue par les Monocotylédones. Sont énumérées : 10 GRAMINÉES, avec une espèce nouvelle : Antephora elongata (Planche 1); 3 CyPÉRACÉES; 1 ALISMACÉE; 2 ComMMÉLINACÉES ; 1 CYA- NASTRACÉE nouvelle, Cyanastrum Verdickii: 10 LiciacéEs, avec un genre nouveau ne contenant qu'une espèce, Verdickia katangensis (РІ. IX), et deux autres espèces nouvelles, Ddsystachys Verdickii, Kniphofia dubia; 4 AMaRYLLIDACÉES ; 5 DioscoRÉACÉES, dont deux Dioscorea nouveaux, D. apiculata (Planche V) et D. Verdickii (Pl. VII); 4 TRIDACÉES, toutes nouvelles, Morea Arnoldiana, M. Verdickii (Pl. X), Antholyza Descampsii (Pl. X), A. Gilletii ; 4 ZiNGIBÉRACÉES, dont une espèce nouvelle, Kempferia pallida; 1 MARANTAGÉE ; 9 ORCHIDACÉES, dont quatre espèces nouvelles, Angrecum Verdickii, Lissochilus ka- tangensis, Habenaria Kitondo, Bonatea Verdickii. Au total, 44 es- pèces, dont 17 nouvelles et un genre nouveau. Les espéces nouvelles sont décrites en francais ; il serait regrettable, selon nous, de renoncer, pour ces diagnoses, à l'emploi du latin, qui les met à la portée de l'universalité des botanistes. Fasc. II (pp. 25 à 80, planches 7 à 28), juillet 1902. Espèces mentionnées ou décrites dans les familles suivantes : ORCHIDÉES : З du genre Disa, dont 2 espèces nouvelles : Disa katan- gensis de Wildem., D. Verdickii de Wildem. — CuÉNoPopiAcÉEs : 1 Che- nopodium (C. ambrosioides L.). — MarPrcnuiACÉES : 1 Acridocarpus : A. katangensis de Wildem. (Planche I). — Urricacées : 2 Dorstenia, dont D. lukafuensis de Wildem. nov. sp., et 2 Fleurya. — AMARANTA- СЁЕЅ : 1 Alternanthera et 2 Celosia. — PnorÉAcÉES : 1 Protea (P. Le- mairei nov. sp.), et 1 Pilostyles. — PuyToLaccAcÉES : 1 Phytolacca. — PonrurLAcAcÉES : 1 Portulaca. — №ҮМРНЁАСЁЕЅ : 2 Nymphæa. — ANONACÉES : 2 espèces nouvelles, Xylopia katangensis et X. Butayei de Wildem. — RenoncuLacées : 1 Delphinium et 1 Clematis. — CAP- PARIDACÉES : 1 Pedicellaria, 1 Cratæva religiosa Forst. var. brevisti- pitata de Wildem. (Pl. XV), 1 Capparis (C. Verdickii de Wildem., nov. sp.), 1 Boscia, 1 Мегиа. — Р1РЁВАСЁЕ5$ : 1 Piper. — ROSACÉES : 1 Parinarium. — LÉGUMINEUSES : 3 Albizzia, dont A. katangensis de Wildem. nov. sp. (Planche VIT); 2 Acacia, 1 Entada, 1 Dichrostachys; 3 Cryptosepalum, C. Verdickii de Wildem. nov. sp. (Pl. JI), C. De- beerstii de Wildem. nov. sp. (Pl. УШ), C. exfoliatum de Wildem. nov. sp. (Pl. Ш); 1 Dewindtia katangensis de Wildem. nov. gen. et nov. sp. (Pl. XV); 2 Brachystegia, dont B. stipulata de Wildem. nov. sp. (Planche XII); 1 Afzelia, 1 Bauhinia, 1 Dialium; 5 Cassia, dont 232 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. trois espèces nouvelles (Pl. XVI et ХҮП), Cassia Droogmansiana, C. kethulleana, C. Verdickii de Wildem.; 1 Ormosia, 4 Crotalaria, 1 Indigofera, 1 Tephrosia, A Herminiera, 1 Æschynomene ` 2 Smithia, dont S. Harmsiana de Wildem. nov. sp. (Planche XXII); 2 Desmodium; 3 Droogmansia nov. gen. (Pl. XXIID, avec attribution d'un ancien Dolichos et de deux Desmodium; 3 Pterocarpus, dont deux espèces nou- velles, P. Mutondo et P. odoratus de Wildem.; 4 Erythrina, 1 Rhyn- chosia, 1 Eriosema, 1 Physostigma, 1 Psophocarpus; D nouveaux Do- lichos créés par l'auteur, D. esculentus (Pl. XX), D. serpens (Pl. ХХІ), D. Verdickii (Pl. XXII), D. dubius, D. Gululu (Pl. XX), D. trinervis (Pl. XIX); 2 Vigna spec. novi, V. capitata (Pl. XIX) et V. katan- gensis de Wildem.; Vignopsis lukafuensis de Wildem. gen et sp. nov. (Pl. XXIV), 5 Liebrechtsia (gen. nov.), dont trois espèces nouvelles, L. Schweinfurthii, L. esculenta (Pl. XXV), L. scabra de Wildem. (Pl. XXIV). — Arzoacées : 1 Glinus. — Ruracées : 1 Teclea (Т. En- gleriana nov. sp. (Pl. XXVII). — MeLiacées : 4 Trichilia. — SIMAROU- BACÉES : 1 Kirkia. — Porycaracées : 4 Polygala, 1 Securidaca. — EupnorBiAGéEs : 1 Fluggea, 1 Tragia, 1 Ricinus, 1 Jatropha et 2 Eu- phorbia:. | EnN. MALINVAUD. C.-H. OSTENFELD. Flora arctica, containing descriptions of the flo- wering plants and Ferns found in the arctic regions, with their dis- tribution in these countries (Flore arctique, contenant la descrip- tion des Phanérogames et des Fougères observées dans les régions ` arcliques, avec l'ecposé de leur distribution dans ces contrées). Part. I : Pteridophyta, Gymnospermæ and Monocotyledones, by 0. GELERT and C.-H. OsrENFELD (avec nombreuses figures dans le texte). x11-136 pages gr. in-8° et 95 figures; Copenhague, 1902. En 1896, M. le professeur Warming avait engagé M. O. Gelert à entre- prendre un travail de revision de la flore des régions arctiques en uti- lisant pour cette ceuvre critique la riche collection de plantes boréales que possède le Musée botanique de l'Université de Copenhague. M. 0. Gelert accepta la tàche qu'on lui proposait et obtint la collaboration de M. Ostenfeld; malheureusement il mourut àgé de trente-sept ans, ай commencement de l'année 1899, et son collaborateur, poursuivant seul désormais cette publication, en fait aujourd'hui paraitre la premiére partie qu'ils avaient préparée en commun. On trouve, au commencement du volume, un Index bibliographique trés soigné. Les espèces décrites, au nombre de 212, se répartissent entre les ordres suivants : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 233 Classe I, РтемірорнүтА : Ophioglossacées, 1 à 4 (genre Botry- chium); Polypodiacées (cinq genres), 5 à 14; Équisétacées, 15 à 21; Lycopodiacées, 21 à 26 (Lycopodium); Sélaginellacées, 27 à 28; Isoe- tacées, 29 à 30. Classe П, бүмхо$РЕВМЖ : Conifères, 31 à 33 (Pinus Cembra L. var. pumila, Larix divaricata, Juniperus communis). Classe IH, Axciospermæ ` Sparganiacées, 34 à 30; Potamogeto- nacées, 37 à 44; Joncaginacées, 45 à 46; Joncacées, 47 à 66; Liliacées, 67 à 76; Iridacées, 77; Orchidacées, 78 à 84; Cypéracées, 85 à 151; Graminées, 152, à 212. Soit 16 ordres ou familles, dont les plus importantes par le nombre des espèces sont : Cypéracées, 67; Graminées, 61; Joncacées, 20; Li- liacées, 10; Polvpodiacées, 10; Potamogelonacées, 8; Orchidacées et Équisétacées, chacune 7, etc. Les descriptions spécifiques sont précises et suffisantes, de nom- breuses clés analytiques et d'excellentes figures insérées dans le texte facilitent les déterminations. Pour chaque espèce, la synonymie, la bibliographie, la distribution géographique sont consciencieusement traitées. On ne peut que souhaiter la continuation poursuivie avec le méme soin et le prompt achèvement de cette utile publication. Ern. M. Alfred CHABERT. Les Euphrasia de la France (Extrait du Bulletin de l'Herbier Boissier, seconde série (1902), pp. 121-152, 265-280 et 497-520). L'étude des Rhinanthus (1) devait conduire notre confrère à celle des Euphrasia. L'auteur, dans un premier chapitre intitulé « L'espéce chez les Eu- phrasia », expose sa manière de voir sur cette maliére si controversée. À son avis, « il n'y a pas actuellement d'espéce dans le sens linnéen parmi les Euphrasie semicalcaratæ. ll n'y a que des formes ou des races ou, pour employer un mot qui ne préjuge rien, des micromorphes, dont les uns sont répandus sur une vaste surface du globe, les autres n'en occu- pent que des aires restreintes, et qui, fort différents les uns des autres dans certaines régions ou dans certains massifs montagneux ой ils se reproduisent sans altération, sont et se perpétuent moins fixes et moins distincts sur d'autres points ». En d'autres termes, telle plante qui reste invariable dans un pays, se montre plus ou moins variable dans d'autres et y présente des transitions vers d'autres formes. Il en résulte que « la (1) Voy. le Bulletin, t. XLVI (1899), p. 342, et t. XLVII (1900), p. 397. 934 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. méme plante peut très logiquement être nommée espèce par les bota- nistes d'un pays, et sous-espèce, race ou variété par ceux d'un pays dif- férent; et tous seront dans le vrai, chacun pour son pays respectif. » Notre confrére ne croit pas que les formes intermédiaires observées dans certains pays soient des hybrides; il ne nie pas cependant les phé- потёпеѕ d'hybridité chez les Euphrasia, mais il les croit assez rares, et il pense que presque toujours la plante a varié sans aucune interven- tion étrangère. Certaines Euphraises, présentant un curieux dimorphisme saisonnier, « se divisent chacune en deux espèces distinguées en précoce ou estivale et tardive ou automnale. Les Euphraises précoces ont pour caractères une tige simple ou peu rameuse et alors seulement dans sa partie supé- rieure, des entre-nœuds plus longs que les feuilles, celles-ci plus larges, obtuses et à dents obtuses ou subaigués. Les tardives, au contraire, se reconnaissant à leur iige ordinairement rameuse dès la base ou dans la partie inférieure, à leurs entre-nœuds courts, à leurs feuilles aiguës et à dents aigués. » Ainsi Euphrasia montana Jord. est la forme précoce CE. Rostkoviana Hayne; E. cerulea Tausch du printemps devient E. curta Fr. dans l'arriére-saison, etc. Les Euphrasia sont parasites pendant la première partie de leur existence, soit sur des Graminées (Poa annua et nemoralis; Agrostis vulgaris, etc.), soit sur des Cypéracées (Carex alba, etc.). M. Chabert a examiné les Euphrasia de plus de 80 herbiers, notam- ment communiqués par MM. Barbey, Burnat, Chodat, Flahault, Gade- ceau, Héribaud, Hervier, Legré, Le Grand, etc., ete. Il décrit, dans ses diagnoses, 12 groupes principaux, nommés spécifiquement, ce sont les E. MINIMA Jacq., HIRTELLA Jord., RosrkoviANA Hayne, NEMOROSA Pers., GRACILIS Fries, srRiCTA Host., BREvIPILA Burn. et Gremli, PECTINATA Ten., PECORINA Chab., ALPINA Lamk, PERRIERI Chab., SALISBURGENSIS Funck. Voici, dans chacun de ces groupes ou espèces primaires, les subdivi- sions Е secondaires et tertiaires, sous-espèces, races ou variétés, selon les divers points de vue) que l'auteur a distinguées et minutieuse ment décrites (leurs noms sont imprimés en italiques). 1. E. мммал pallida. Gremli, drosocalyx Freyn, gymnanthera À. Chab., capitulata (Towns.), Wilkommii Freyn. 2. E. HIRTELLA polyadena (Gren. et Roux), lepida A. Chab. З. E. RosrkoviaNA (= E. officinalis L. et auct. gall. part.) : campes- tris (Jord.), montana (Jord.), cantalensis A. Chab., nebulosa А. Chab., giroflexa (Arv.-Tour.), cebennensis Martin. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 235 4. E. NEMOROSA fetraquetra Arrondeau, Labusquettei А. Chab., ver- nalis A. Chab., curta Fries, occidentalis Wettstein. CE GRACILIS- D Qt ‚ E. ѕтвістА pumila (Kern.), pseudocerulea Sagorski, Heribaudi А. Chabert. 7. E. nnkviPILA tenuis (Brenner). 8. E. PECTINATA (= maialis Jord.), obtecta А. Ch., tatarica (Fisch.), Bicknellii (Wettst.). 9. E. PECORINA. 10. E. ALPINA Vidali А. Chab. 11. E. PERRIERI. 12. E. SALISBURGENSIS cuprea (Jord.), nivalis(Beck.), corsica (Towns.), Sengen? А. Chab. M. Chabert a constaté en France la présence de trois hybrides : E. Rostkoviana X hirtella. — Région subalpine en Savoie. E. stricta X salisburgensis. — Haute-Savoie. E. salisburgensis X minima. — Région alpine, Hautes-Alpes. Si l'on n'admet qu'une seule espéce au sens linnéen dans tout le groupe, ces trois plantes sont des métis. Dans un appendice, l'auteur décrit deux Euphrasia nouveaux, l'un du Piémont, caractérisé par la forme de sa capsule, E. SONGEONI А. Chab.; lautre, de la Transcaucasie, remarquable par la forme du calice, E. ALBOFFII. EnN. MALINVAUD. H. CHRIST. Quelques remarques sur la végétation de la Riviera di Levante (Bullettino della Società botanica italiana, février et avril 1902). L'auteur débute ainsi : « Un séjour d'hiver à la Riviera di Levante, dans les environs de Sestri Levante, m'a révélé quelques faits de géo- graphie botanique qui méritent d'étre plus connus, sinon parmi mes confrères d'Italie, du moins parmi les botanistes du nord qui visiteront cette cóte si riche et si variée. » Un de ces faits offre un intérét particulier aux botanistes francais. Le savant ptéridologue de Bâle a découvert, sur un mur de la gorge de 8* Anna, un petit pied isolé d'Asplenium foresiacum (1) Le Grand, (1) M. Le Grand a changé depuis, pour cause de correction, foresiacum en forisiense; quelques botanistes conservent le premier nom. 986 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. « plante du centre de la France, mais se retrouvant aux Euganées, voilà done un jalon intermédiaire entre ces deux stations ». L’attention de notre confrère devait se porter de préférence sur les Fougères, dont il signale, outre la précédente, d’autres espèces rares : Notochlæna Ma- rante, Asplenium cuneifolium Viviani et l'Asplenium lanceolatum qui, d’après l'auteur, « n'aurait jamais été trouvé plus à lorient dans le bassin dela Méditerranée ». EnN. MALINVAUD. GANDOGER (Michel). Les Linaria de la Péninsule ibérique (Bull. Assoc. franc. de Botanique, 1902), 4 pages. Le Mans, 1902. En 1901, l'auteur a exploré l'Algarve et des provinces peu connues de l'Espagne occidentale, ainsi que celles de Salamanque et d'Avila, oü abonde précisément le genre Linaria. « Sur 200 espéces ou sous-es- pèces de Linaria que compte la flore de l'Europe, la Péninsule ibé- rique en posséde environ 150 et, sur ces 150, les huit dixiémes sont endémiques. » M. Gandoger donne un Conspectus des Linaria ibériques, tel qu'il paraitra dans son Flora hispano-lusitanica. Voici les variétés créées par l'auteur (leurs noms sont imprimés en italiques) : Linaria viscosa (L.), 2. adenoclada. L. spartea (LA, B. Sarracenorum, y. pubibasis, à. amblensis. L. tricolor (Pourr.), à. herminia. L. purpurea (L.), Ё. cordubensis. L. striata (L.), В. asturica. L. micrantha (Cav.), В. castellana. L. tristis (L.), 8. apiculata. L. melanantha (B. R.), à. Zapateri. L. supina (L), Y. navarrensis. L. Rossmaessleri (Willk.), р. hypopsila, y. pithyusa, à. trium- virati. L. amethystea (Vent.), p. erythrostachys, y. psilodes, à. leucantha. L. multipunctata L., 6. impunctata, y. flavescens, L. Tournefortii Poir. Ё. glabrescens. L. macropoda B. R., В. tejedensis. L. crassifolia DC., р. $e- gura, ò. cantabrica. L. villosa L., в. strigosa, c. gibraltarica. L. rubrifolia Cost., 8. Formentosæ, y. alicantina, 9. murcica. L. lanigera DC., 8. tolelana- L. cirrosa L,, 8. collivaga. L. æquitriloba, y. minoricensis. L'auteur possède toutes les espèces et sous-espèces ou variétés men- поппёеѕ dans son tableau, sauf deux, Linaria lilacina et L. tenella. Il offre dix espèces de Linaria, au choix, au botaniste qui pourra lui proeurer les deux espéces manquantes. Ern. M. LEMOINE (Émile). Monographie horticole du genre Deutzia (Jour- nal de la Soc. nation. d'Horticulture de France, avril 1902). Tirag? à part de 16 pages gr. in-8 et fig. dans le texte. Ce Mémoire, qui s'adresse plutôt aux horticulteurs qu'aux botanistes, offre cependant à ceux-ci quelques données intéressantes. L'auteur divise REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 997 les espèces cultivées du genre Deutzia en quatre groupes ` 1° CRENATÆ, Deutzia crenata Sieb. et Zucc. et ses variétés; 9° GRACILES, avec D. gracilis Sieb. et Zucc., D. discolor Hemsley (non introduit); 3° Cra- TÆGIFLORÆ, D. parviflora Bunge, D. scabra Thunb., D. Sieboldiana Maxim., D. corymbosa R. Brown (non hortul.); 4° PANICULATE, D. sta- minea R. Brown, D. corymbiflora hortul. Or « l'espéce qui constitue à elle seule le premier groupe, le D. crenata, s'est montrée rebelle à toute espéce de croisement avec les espéces des autres groupes », tandis qu'on a pu obtenir, en croisant ces dernières, différents produits hybrides. Ce résultat expérimental fournit uu criterium précieux, que les botanistes empruntent aux horticulteurs, pour comparer les espèces d'un méme genre au point de vue des affinités. А propos de la plante dénommée : « DEUTZIA coRYMPIFLORA hort. (syn. : D. corymbosa hortul. (?), D. setchuenensis Franch.) », nous renouvellerons un vœu, plus souvent émis que réalisé, au sujet de la concordance des nomenclatures horticole et botanique. La plante dont il s'agit ici, si l'on admet la synonymie précédente, ne peut porter dans la science que le nom spécifique de setehuenensis que lui a imposé le regretté Franchet, qui l'a décrite pour la première fois. Si elle constitue, au contraire, un nouveau type spécifique, et tel parait étre l'avis de notre confrére de Nancy, l'emploi du nom corymbifera serait justifié, mais setchuenensis n'en est plus synonyme; on doit au moins faire suivre l'annotation : « Teste olim Franchet, sed non ex descriptione ». Erx. M. E. GUINIER. L'Épicéa de Saint-Eustache (Extrait de la Revue Savoi- sienne, 1902). 4 pages et une planche. « Il existe sur le territoire de la commune de Saint-Eustache (Haute- Savoie), à une altitude de 1100 mètres environ, un Épicéa remarquable par sa ramification serrée, sa frondaison compacle et sa forme rigoureu- sement conique, qui le font ressembler à un arbre taillé au ciseau. Le trone mesure 17,90 de circonférence, à hauteur d'homme ; la hauteur totale de l'arbre est de 16 mètres environ. Le couvert embrasse une sur- face d'une circonférence de 30 mètres. » Cet individu est un lusus; après l'avoir décrit, l'auteur fait une revi- sion sommaire des espèces et variétés d'Épicéa qui entrent pour une part trés importante dans le peuplement des foréts de la Haute-Savoie. Eryx. M. 288 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. BIBLIOGRAPHIE Articles originaux publiés en 1902 dans les Revues et Journaux reçus par la Société. Revue générale de Botanique, dirigée par M. Gaston Bonnier, t. XIV*, 1902. : N° 157 (15 janvier). — Noël BERNARD : Études sur la tubérisation. — H. RICÔME : Action de la lumière sur des plantes préalablement étiolées (planches 4 à 6). — L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE : Revue des travaux publiés sur les Muscinées depuis le i*r janvier 1895 jusqu'au 1* jan- vier 1900. — E. GRIFFON : Revue des travaux de physiologie et de chimie végétales parus de 1893 à 1900. — 158 (15 février). — Paul VurLLEMIN : Une série de feuilles d'Orme à ra- mifications latérales; nature de cette anomalie. — Noël BERNARD : Études sur la tubérisation, etc. (suite). — Н. RicówE : Action de la lumière sur des plantes étiolées, ete. (suite). — L. GÉNEAU DE La- MARLIÈRE : Revue des travaux publiés sur les Muscinées, etc. (suite). — GRIFFON : Revue des travaux de physiologie et de chimie végé- tales, etc. (suite). 159 (15 mars). — H. КОСКЕП : Une monstruosité du Citrus Aurantium.— Noël BERNARD : Etudes sur la tubérisation (suite). — RICÓME : Action de la lumière sur des plantes préalablement étiolées (fim). — GRIF- FON : Revue des travaux de physiologie et de chimie végétales, etc. (suite). — 160 (15 avril). — LECLERC DU SABLON : Sur le tubercule du Tamus com- munis. — André RICHTER : Étude sur la photosynthese et sur l'ab- sorption par la feuille verte des rayons de différentes longueurs d'onde (planches 10 et 11). — Noël BEnNARD : Études sur la tubéri- sation (suite). — GÉNEAU DE LAMARLIERE : Revue des travaux publiés sur les Muscinées, etc. (suite). — GRIFFON : Revue des travaux de physiologie et de chimie végétale, etc. (suite). 161 (15 mai). — Матвиснот et MorLiARD : Variations de structure d'une Algue verte sous l'influence du milieu nutritif (planches 7 et 8). — А. RICHTER : Etude sur la photosynthèse, etc. (suite). — Noël BER- NARD: Études sur la tubérisation (suite). — бвїрком : Revue des travaux de physiologie et de chimie végétales, etc. (suite). 162 (15 juin). — L. GENEAU DE LAMARLIERE : Recherches sur le bois de Conifères des tourbières. — MatrucHoT et MoLLiamp : Variation de structure d'une Algue verte, etc. (suite). — Noél BERNARD : Études sur la tubérisation (fin). — GRIFFON : Revue des travaux de physio- logie et de chimie végétales (suite). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 239 Journal de Botanique de M. Louis Morot, 16° année. 1902. N° 1 (janvier). — Ph. van TIEGHEM : Sur le genre Вессагіпе de la famille des Dendrophthoacées. — Ém. BESCHERELLE : Note sur les Mousses nou- velles récoltées à la Guadeloupe et à la Martinique par le R. P. Duss. — N. PATOUILLARD et P. HAROT : Le Bovista ammophila Lév. — GUÉGUEN : Anatomie comparée du tissu conducteur du style et du stigmate des Phanérogames (suite). N^ 2 (février). — Ph. van TIEGHEM : Sétouratée, Campylosperme et Bisétaire, trois genres nouveaux d'Ochnacées. — GUÉGUEN : Anatomie com- parée, etc. (suite). — A. de CorNcY : Revision des espèces critiques du genre Echium N° 3 (mars). — L. GUIGNARD : Les Daniellia et leur appareil sécréteur, — D' LE RENARD : Du chémauxisme des sels de cuivre soluble sur le Penicillium glaucum. — A. De Coincy : Revision des espèces cri- tiques du genre Echium (fin). № 4 (avril). — Ph. van TIEGHEM : Subdivision du genre Ochne et constitution actuelle de la tribu des Ochnées. — Edm. Bonner : L'Herbier de Lamarck, son histoire, ses vicissitudes, son état actuel. — GUÉGUEN : Anatomie comparée, etc. (suite). № 5 (mai). — L. GuiGNaRD : La double fécondation chez les Solanées. — F. GUÉGUEN : Anatomie comparée, etc. (suite). N° 6 (juin). — Ph. van TiEGHEM : Constitution nouvelle de la famille des Ochnacées. — A. de CoiNcy : Les Echium de la flore atlantique. Association française pour l'avancement des sciences ` Compte rendu de la 21* session, Ajaccio (1901). Paris, 1902. On trouve dans le second volume les Mémoires botaniques suivants : P. GAucHERY : Notes anatomiques sur l'hybridité. — Edm. BONNET : Essai d'une bio-bibliographie botanique de la Corse. — P. LEDOUX : Sur la régéné- ration expérimentale des organes foliaires chez les Acacias phyllodiques. — Jona : Sur la structure et le développement de l'ovaire chez les Nolanées. — DELACOUR et GERBER : Branches anormales du Cupularia viscosa des envi- rons d'Ajaccio. — Н. ARNAUD : Nécessité d'admettre une famille des Eryn- giées ou Astrantiées distincte des Ombellifères. — P. Навіот : Énumération des Champignons récoltés en Corse jusqu'à l'année 1901. — G. DuTAILLY : Le Staminode des Parnassia. — LIGNIER : Sur une canne pour excursions botaniques. — F. Janin : Essai de classification des Simarubacées, basée sur les caractères anatomiques. — С. GERBER: Virescence du Centaurea Calci- trapa. — P. LESAGE : Germination des spores de Penicillium dans l'air alter- nativement sec et humide. — Feu D" QuELET : Quelques espèces critiques ou nouvelles de la flore mycologique de la France. — Н. Соорх : La couleur des fleurs de la flore francaise, étude statistique. — Ducamp : De la présence de canaux sécréteurs dans l'embryon de l'Hedera Helix avant la maturation de la graine. — L. DucawP : Note tératologique sur le Typha latifolia. 240 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Mémoires de la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg. Tome XXXII, publié sous la direction de M. Corbière, secrétaire de la Société. Un volume gr. in-8° de 404 pages. Cherbourg, 1901-1902. Prix : 15 francs. Mémoires botaniques. J. Canpor, pp. 1-84 : Recherches anatomiques sur les Leucobryacées (avec 19 planches hors texte). — Aug. CHEVALIER, pp. 85-340 : Monographie des Myricacées (avec 8 planches et une carte double dans le texte). — Ed. de JANC- ZEWSKI, pp. 341-348 : Note sur le Ribes triste Pallas. NOUVELLES (15 septembre 1902). . D’après une circulaire de M. le Ministre de l'Instruction publique en date du 16 juillet 1902, le 41° Congrès des Sociétés savantes s'ouvrira à Bordeaux le 14 avril 1903. Les Mémoires qui seront communiqués à ce Congrès doivent être envoyés avant le 20 janvier prochain, au 5° bureau de la Direction de l'Enseignement supérieur. Nous tenons à la disposition de nos confrères le programme des questions proposées. Parmi celles, en petit nombre, réclamant des connaissances botaniques, nous signalerons, dans la section des sciences, la sixième formulée : Mono- graphies relatives à la faune et à la flore des lacs francais. — Nous avons recu, de l'éditeur M. Paul Klincksieck, le fascicule 2 du tome second de la FLORE DESCRIPTIVE ET ILLUSTRÉE DE LA FRANCE, efc., par M. l'abbé H. Coste; ce fascicule, sur lequel nous reviendrons, ren- ferme les familles 51 (Paronychiées) à 57 (Ombellifères) et les genres 231 (Polycarpon) à 320 (Smyrnium), ainsi que les figures 1330 à 1635, ensemble 128 pages (96 à 224). Nous sommes autorisé à annoncer que le fascicule 3 paraitra fin décembre. — A céder, par suite de décés : 4^ un herbier composé de plus de 10,000 espèces françaises ou algériennes (la flore de l'Ouest de la France et celle des environs de Paris y sont représentées presque au complet); 2° une collection mycologique comprenant les exsiccatas de Roumeguëre (prés de 15,000 espéces) et plus de 10,000 espéces provenant surtout des environs de Paris et de la Seine-Inférieure. — S'adresser à M™ Mussa 11, boulevard Saint-Germain, Paris, V°. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. 8116. — Libr.-Impr. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. — MorTU noz, directeur. Tome XLIX (1902). PI. I. bot. de France. Bull. Soc. Monstruosite du Salix hippophaefolia Thrill. 1 TABLE: DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SÉANCE bU 11 JUILLET 1902. Décès de M. Mare Micheli.................... ко 177 J. Briquet........ Notice nécrologique sur Mare Micheli......,.....,.............. 177 Découverte du Potamogeton subflavus Loret, par le frère Sennen, dans le département de l'Aude et observations de М. Rouy sur cette езрёсе............................ ......... ...... 178-179 Communication de M. Malinvaud sur des faits de géographie bo- tanique observés dans le département du Lot... 179 SÉANCE DU 25 JUILLET. Admission de M. Nentien.................. ss... e 180 Présentation, au nom de М. Heckel, d'un exemplaire d'Arceutlio- bium Oxycedri récolté dans les Basses-Alpes......... et 180 Présentation d'un. Pirola adventice découvert par MM. Guignard fils, de Melun, aux environs de Bois-le-Roi..... Ms 180 Gandoger......... Lettre à M. le Président (Sur des plantes d'Australie)............ 181 G. de Lamarliére. Quelques observations sur le molybdate d'ammonium employé comme réactif des membranes cellulaires...................... 183 Tourlet .......... Description de deux Rosiers appartenant à la flore d'Indre-et- | Loire (R. cainonensis Tourlet et pseudo-farinosa Tourlet)..... 196 Dismier.......... Jungermannia exsecta Schm. et S, exsectæformis Breidl....... 204 Du Colombier.... Flore lichénologique des environs d'Orléans, ® liste. ......... 209 Distribution de plantes des Hautes-Alpes envoyées par M. Alphonse Faute... 211 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE R.ZEILLER. Nouvelles observations sur la american trees, \У.................. 229 flore fossile du bassin de Kousnetzk M. Macoun. Contributions а 1а Flore du (Sibérie)............. .............. 212 Canada, XV..................,,..... 229 Rouy et G. Camus. lore de France, t. ҮП. 212 | Ed. L. GREENE. Some new northwestern SUDRE. Les Rubus de l'Herbier Boreau.. 990 COMPOSTE. „ааа .. 230 Général Paris. Muscinées de Madagascar, Poisson et PAX. Sur trois espèces cacti- 2° article. .........,..,............. 221 formes d'Euphorbes de la côte occiden- Général Paris. Muscinées de l'Afrique tale d’Afrique......,................ 230 occidentale française................ 221 | WiLDEMAN (Em. de), Études sur la flore du | PERROT. Sur le Ksopo, poison des Saka- Katanga, fasc. I et H..... T 230 laves (Menabena venenata H. Bn)..... 221 | OsTENFELD. Flora arctica, part. 1....... 232 L. BLANC. Projets de cartographie bota- A. CHABERT. Les Euphrasia dela France. 233 тїаче........................ o" 222 | H. CHRIST. Quelques remarques sur la JADIN. Essai de classification des Sima- végétation de la Riviera di Levante... 235 rubacées basée sur les caractères ana- GANDOGER. Les Linaria de la Péninsule tomiques ...,,,...,.........,....... 293 ibérique............. e ........ 236 YENDO. Corallinæ реге juponicæ........ 995 | LEMOINE. Monographie horticole du genre MATSUMURA. Revisio Alni specierum ja- Deutzid.. ............ se eene 236 ротїсатит.......................... 295 | GuiniEr. L'Epicea de Saint-Eustache. 237 YABE. Revisio Umbelliferarum japonica- Revue générale de Botanique, t. XIV тит.................. ns... 226 (1902) n 157 à 162)................ 238 De BorssiEU. Note sur quelques Ombelli- Journal de iue de M. Louis Morot, feres de Chine d’après les collections 16° année (1902), n* 1 à 6,.......... 239 du Muséum d'Histoire naturelle de Pa- Association francaise pour l'avancement rs, DEE 227 des sciences; 21° session, Ajaccio (1901), BARBOSA RODRIET EZ. Contributions du Mémoires de botanique...,......,.... 239 Jardin botanique de Rio-de-Janeiro. Mémoires de la Société nationale des Fascicules Là ЇП................... 228 sciences naturelles et mathématiques SARGENT. New or little known north de Cherbourg, tome XXXI (1901-1902). 240 24) NOUVELLES. ........ Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à QUATRE heures du soir, habituellementles deuxième elquatrième vendredisde chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1902 10 et 24 Janvier. | 41 et 25 avril. | ål et 25 juillet. 14 et 28 février. 9 mai. 14 et 28 novembre. 14 mars. I3 et 27 juin. 12 et 26 décembre. очу — La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- ment. — П peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1568), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2* sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exeeption du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, après avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. В. — Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congres de botanique tenu à Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'acquéreur ou de l'abonné AVES Les notes ou communications imnaünuscrites adresséesau Secrétariat par les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui $ у rat- tachent, sontlues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin. Tous les ouvrages ou mémoires tnprimes adressés ап Secrétariat de la Société botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la Société. Ceux qui seront envoyés, EN DEUX EXEMPLAIRES, dans l’année même de leur publication seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolument étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les uuméros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM, les membres à faire connaître eur nouvelle adresse ne pourraient pas être remplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est pas donné suite aux de- mandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. — Aucune réclamation n'est admise, de la pat des abonnés, pour les numeros publiés depuis plus de trois mois. clama- Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, re . Paris tions, etc., à M. le Secrélaire géneral de la Sociéte, rue de Grenelle, 84, à Le Secrétaire général gérant du Bulletin : E. MALINVAUD. e КРИ IG CANNE AIRES 8116. — Libr.-lmpr. réunies rue Saint-Beroit, 7, Paris — MoTTEROZ, directeur BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AvRIL 1854 ЕТ RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-NEUVIÈME (Quatrième Série — TOME Il) 1902 g 7 Séances de Novembre 1902. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 8% Le Bulletin de la Société botanique de France parait par Publíé en Janvier 1903. livraisons mensuelles dans le numéro suivant. ee r 93, sera encart 2 La planche II, dont l'explication est à la page BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ Pour 1903. Président : M. Gaston BONNIER. Vice-presidents : MM. Zeiller, Costantin, Guillon, Poisson. Secrétaire général: М. Е. Malinvaud. Secrétaires : Vice-secretaires MM. Buchet, Lutz. MM. Gagnepain, Ph. de Vilmorin, Trésorier : Archiviste : M. Delacour. M. Éd. Bornet. Membres du Conseil: MM. Bois, MM. Camus (6G.), MM. Hue (abbé), Boudier, Dismier, Maugeret, Bureau, Drake del Castillo, Mouillefarine, Camus (F.), Guérin, de Seynes. Tarif des tirages à part. NOMBRE DE FEUILLES. "Zu nu Bach Ed шит. —— Une feuille (16 pages), réimposition, papier, tirage, fr. e. fr. c. fr. с. fr, c. fr. е. pliure, piqûre et enveloppe de couleur. . . . . 8 50 9 50 1441 » 45 » 24 » Trois quarts de feuille (42 pages). . . . . . . .. 8 » 9 » 10 50 14 » 22 >» Demi-feuille (B радев).......... e... $5 6 » 8 » 42 » 18 » Quart de feuille ($ pages . ............ 4» 5 » m 9>» | 4» 2° feuille en sus de la première. . . .. . .. .. 7 50 8 50 9 50 12 » 18 » Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. . . . . То» 8 » 9 » 11 50 16 » Demi-feuille en sus d'une feuille. . . .. rn » Dn 6 50 8 50 аә Quart de feuille — der. 3 » 4 » 6 » 8 » 12 >» La composition d'un titre d'entrée spécial d'une demi-page est de À franc. La composition d'un grand titre d'une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. . La composition d'une couverture imprimée, avec encadrements et sans page d'annonces, est de 2 fraucs sile titre est la répétition de celni de la brochure, et de 4 franes si le titre est fait seulement pour la couver- ture. En plus les frais de tirage et de papier. S'il y а des corrections, elles sont comptées en sus 90 c. l'heure. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tirage de 2 francs. Une gravure d'une demi-page, 4 fr. 50. Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entrainant une modification dans la disposition des pages du Bulletin, sera fait en dehors du Tarif ci-dessus et à des prix qu'il est impossible de fixer. SEANCE DU 14 NOVEMBRE 1902. PRÉSIDENCE DE M. ÉDOUARD BUREAU. M. le Président a le regret d'annoncer à la Société qu'elle a perdu récemment deux de ses membres trés distingués : M. Lemaire, de Nancy, et M. le professeur Mori, de Modène. M. le Seerétaire général donne lecture des Notices nécrolo- giques suivantes : NOTICE SUR LA VIE ET LES TRAVAUX DU D' LEMAIRE (Adrien), membre de la Société botanique de France, par M. LE MONNIER, professeur de botanique à la Faculté des sciences de Nancy. La Société botanique de France vient de faire une perte sensible en la personne de M. Lemaire (Adrien), docteur en médecine et docteur és sciences naturelles, professeur au lycée de Nancy, décédé subitement le 23 octobre dernier. Bien que Lemaire n'ait rien publié dans le Bulle- tin de la Société, il avait conquis parmi les botanistes lorrains une place honorable et il mérite que ses travaux soient brièvement rappelés à cette place. Lemaire était né à Senones (Vosges), le 23 octobre 1852 et, dés ses plus jeunes années, il avait manifesté un goüt passionné pour les sciences naturelles. La belle végétation de ses montagnes natales avait particu- lièrement fixé son attention et fait de lui un botaniste. Au sortir du collége de Lunéville, il suivait les cours de la Faculté de médecine de Nancy, mais sa sensibilité trop vive l'éloigna bientót des études médicales et, bien que recu docteur en médécine en 1882, il n'exerca jamais et tourna son activité vers le professorat. Son savoir étendu et profond, son inépuisable complaisance, son ingéniositéjdans l'exposition faisaient de lui un maitre excellent qui gagnait toute la con- fiance des élèves et dont les leçons pleines de bonhomie ne trouvaient pas de rebelles. Malheureusement une timidité excessive l'écartait des concours et, malgré le titre de docteur és sciences qui lui fut conféré en 4886 par la Faculté de Paris, il ne put entrer dans l'enseignement supérieur, où il aurait rendu d'éminents services. Ce fut une grande déception pour lui, et il ne s’en consola qu'en poursuivant des recherches T. XLIX. (SÉANCES) 16 949 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1902. personnelles qu’il sut rendre fécondes malgré la charge d’un lourd ser- vice au lycée, et en dépit des obstacles que lui suscitait une santé depuis longtemps précaire. La première publication importante de Lemaire fut sa thèse de méde- cine sur la Détermination histologique des feuilles employées en mé- decine : travail étendu et précis, beaucoup plus personnel que la plupart des essais présentés aux Facultés de médecine comme thèses. Puis vient une courte analyse sur la Lignification de quelques épidermes. Les An- nales des sciences naturelles, qui avaient accueilli ce premier travail, publièrent un peu plus tard un Mémoire beaucoup plus considérable sur l'Origine et le développement des racines latérales chez les Dicotylé- dones, thèse pour le doctorat ès sciences. Dans cette étude, Lemaire donnait quelques-uns des principaux résultats qui furent un peu plus tard repris et développés dans le grand ouvrage de MM. Van Tieghem et Douliot. Mais, antérieurement déjà, Lemaire avait commencé l'étude des Algues d'eau douce et saumâtre qui demeura jusqu’à la fin son sujet favori. En 1880, il donna au Bulletin de la Société des sciences de Nancy un Catalogue de Diatomées des environs de Nancy. En 1882, le méme Recueil fait paraitreune Liste des Desmidiées observées dans les Vosges, liste qui est augmentée en 1883 et 1889 et arrive à comprendre 222 es- pèces, dont 4 nouvelles. ; Еп 1894, le Diatomiste imprime un article sur les Diatomées des eaux salées de Lorraine, où sont signalées 54 espèces qui vivent dans ces eaux et manquent aux eaux douces de la région. Enfin, en 1901, le Journal de Botanique insère une étude appro- fondie de la Structure de la graine des Schizophycées. En comparant minutieusement les réactions microchimiques de cette production avec celles des substances déjà connues dans les membranes des cellules végétales, l'auteur démontre l'existence d'une substance nouvelle, la schizophycose, en fixe les caractéres et en étudie la distribution. Àu cours de ces longues études, Lemaire avait acquis une connais- sance profonde des Algues d'eau douce de notre contrée. Ses amis souhaitaient qu'il résumât, dans une œuvre d'ensemble, les résultats de sa longue expérience; ils savaient qu'il avait déjà recueilli en Lorraine des représentants de presque tous les genres signalés en Europe. Lui- méme était résolu à entreprendre cette tâche et se faisait une joie de préparer un livre qui manque à notre littérature botanique francaise. Nous avons vu avec une profonde douleur une mort imprévue et soudaine ravir en un moment un homme modeste autant que savant et ajourner sine die une œuvre qui eût fait honneur à notre pays. SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1902. 243 NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. le professeur Antoine MORI, directeur du Jardin botanique de Université de Modène, par M. de TONI. M. le professeur Antoine Mori, né à Pise le 21 décembre 1847, est décédé le 6 avril 1902, à Modène, où il était depuis 1883, professeur de botanique et directeur du Jardin botanique de l'Université. Ses premières études portèrent sur divers sujets d'anatomie et de phy- siologie végétale. Il étudia, avant d'étre nommé professeur à Modéne, la structure de la tige des Periploca greca, Erythrina Crista-galli, des feuilles des Éricacées, l'irritabilité des feuilles de l Aldrovanda vesiculosa: il donna un essai monographique sur la structure histolo- gique des Crassulacées; il s'occupa, après les expériences de Bayer et de Reinke, de la question relative aux premiers produits de la photo- synthése du carbone. Ses observations, exécutées sur quelques Algues (Spirogyra) waitées par une solution alcaline trés diluée de nitrate d'ar- gent, le conduisirent à admettre que la formaldéhyde est le premier corps organique qui résulte de la fonction assimilatrice. Cette conclusion fut eritiquée par MM. Lów et Bokorny, qui furent à leur tour critiqués par le savant physiologiste Pfeffer. Avec feu le professeur T. Caruel, A. Mori publia les résultats d'expé- riences entreprises sur l'absorption de l'eau par les feuilles. Par ses études, M. Mori conclut à l'inexistence de la parthénogénése chez le Datisca et nia que le eystome de Gasparrini soit un organe spé- cial; car il démontra que ce prétendu cystome n'est que le revétement cuticulaire de la chambre stomatique et des méats du mésophylle. Aprés sa nomination à Modéne, le professeur Mori, auquel on doit la construction du Nouvel Institut de botanique et un accroissement consi- dérable de l'herbier, s'adonna principalement à l'étude des Phanéro- games de la flore de Modène, pour laquelle existait le travail de MM. Gi- belli et Pirotti, auquel il ajouta bon nombre d'espéces, et à celle des Champignons, sur lesquels il travaillait encoré lorsque la mort vint le frapper. M. Antoine Mori laisse un grand vide dans la compagnie de ses confréres, qui l'appréciaient beaucoup en raison de la loyauté de son caractère et de l'érudition qu'il possédait. Sa veuve et son fils pleurent leur cher défunt, qui embrassait dans un même sentiment la famille, la patrie et la science. M. le Président remercie, au nom de la Société, MM. Le . As "e e ae Monnier et de Toni, et s'associe aux hommages qu ils ont rendus à la mémoire de leurs savants et regrettés collègues. 244 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1902. M. Zeiller offre à la bibliothèque de la Société les ouvrages suivants : 4° Observations sur quelques plantes fossiles des Lower Gondwanas, par M. R. Zeiller; 2° Sobre algunas im- presiones vegetales del Kimeridgense de Santa Maria de Maya (Cataluña), par MM. Zeiller et Mariano Vidal, et donne un aperçu des matières qu'ils renferment. La Société reçoit communication du Rapport suivant : NOTE SUR LA SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ А LA FIN DE L'EXERCICE 1901, par M. Th. DELACOUR. fr. €. La Société avait en caisse à la fin de 1900........... р 55.636 11 Elle а reçu pendant l'exercice 1901..................... 13.631 30 SOLE EE tal Че... de a LINES 69.267 41 Los dépenses de 1901 ont éte de...........,............. 13.609 80 L’excédent des fonds à la fin de 1900 se trouve donc de... 55.657 61 die Cet excédent est représenté par les valeurs ci-après : Rente de 1700 francs sur l'État ayant coûté... 45.049 21 Dépót au Comptoir national d'Escompte........ 10.353 35 le, lili uses cie Ede 255 05 Total comme ci-dessus..... 55.657 61 А E Les recettes et les dépenses se décomposent comme suit : RECETTES. I. Cotisations AER EE 1.980 » HI Cotisations а vie... ora o 300 » REES D V. Vente de volumes, et abonnements......... 2.111 50 TE Есейе do pages.: аа 15 » VII. Subvention du Ministère de l'Instruction pu- bhlqie i.i vro B iUd FAN V eis ГИ 1.000 » VIII. Subvention du Ministére de l'Agriculture.... 1.000 » DL Rente sor ГЕЦ s seriis 1.700 » X. Intéréts du dépót au Comptoir national d'Es- compte... ev EI 53 80 13.631 30 PRIE SPA Ue PRE ques y ps SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1902. 245 DÉPENSES. E Impression du Ballet 1.00. Ge 6.204 05 П. Revue bibliographique et Tables........... 657 » Ill. Frais de gravures........ Se Pire 342 55 1y- Frais de Бтоспаре м 1 es 675 05 V- Port du Bulletin mi su chier Se 403 10 VE. Ioipressions diverses.. Le, ui. nue 98 75 УШ Boyer d. d eis cic d 2.000 40 1X. Dépenses EE 1.347 40 X. Bibliothèque, Herbier et Mobilier.. ......... 531 50 XII. Honoraires du Conservateur de l'herbier.... 500 » XIII. Honoraires du Trésorier adjoint.. ......... 500 » XIV. Gages du garcon de bureau............... 350 » 13.609 80 M. le Président dit que le Rapport qui vient d'étre lu a été examiné et approuvé par le Conseil d'administration : il demande à la Société de l'approuver et de voter des remer- ciements à M. le Trésorier. Ces propositions sont adoptées, à mains levées, par un vote unanime. M. le Président annonce àla Société une présentation nou- velle. Sur l'invitation de M. le Président, M. Hua, qui avait été délégué, en qualité de vice-président du Bureau de Paris, à l'ouverture de la session extraordinaire récemment tenue par la Société à Bordeaux, donne les renseignements suivants sur cette session : La session extraordinaire tenue à Bordeaux du 31 juillet au 8 août s’est ouverte à l'Athénée, dans les locaux de la Société Linnéenne de Bordeaux, au milieu d'un grand concours de membres de cette dernière Société qui tenaient à honneur de bien recevoir leurs collègues de la Société botanique de France. Les regrets causés par l'absence du Président de la Société, M. Édouard Bureau, appelé à Nantes par de douloureux devoirs, et celle du sympathique Secrétaire général, retenu pour raisons de famille et de santé, étaient unanimes. La visite des établissements scientifiques de Bordeaux : Jardin bota- nique, sous la conduite de son zélé directeur, M. le Dr Beille; Faculté 246 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1902. des sciences, sous celle de M. le doyen, puis de M. Devaux, professeur adjoint de botanique, a occupé fructueusement la première journée entre les séances. Faute de temps, nous avons eu le regret de ne pouvoir nous ` rendre à l'École de médecine, où nous attendait le doyen, le D' de Nabias. Les excursions qui suivirent furent favorisées par un temps à souhait. Au milieu de l’été pluvieux de cette année, ce fut une chance peu com- mune de n'étre pas arrêté une seule fois par le mauvais temps. Gràce au programme étudié dans les moindres détails par la Commis- sion locale d'initiative, et à l'accomplissement duquel M. Motelay, notre président d'honneur, s'attachait avec le plus grand zéle, nous avons pu, dans un temps restreint, nous rendre compte des caractéres spéciaux à la région bordelaise. Laissant au compte rendu détaillé, dont a bien voulu se charger notre collégue, M. Pitard, toute énumération d'espéces et aussi l'indication précise des diverses localités explorées, je dois me borner à noter briéve- ment les points qui ont le plus spécialement intéressé les congressistes. Ainsi, la récolte des /soetes à Cazau et à La Mothe, dans les gazons, entre de grands bosquets de Myrica Gale; l'exploration des berges de la Gironde, aux portes de Bordeaux ; les immenses champs naturels de Gui- mauve, au domaine des Mothes, où nous avait attirés la présence du Stratiotes aloides dans les fossés du parc, aimablement ouvert à la Société par le propriétaire, M. Bellot. Ce dernier, homme d'initiative, à joint au traitement des vins la culture rémunératrice du houblon; les hautes perehes de sa houblonniére sont inattendues au milieu de ce pays vignoble. Les formations maritimes sont particuliérement intéressantes au сар Ferret. Là aussi, au milieu des sables stériles, les vallons minuscules connus sous le nom de Lèdes renferment quantité de bonnes espèces. Cette première vue de la flore des sables maritimes, en un point où les zones de végétation sont plus nettement définies qu'ailleurs, a rendu plus fructueuses par comparaison les courses faites à la pointe de Graves et sur la côte calcaire de Royan. А Arcachon, nous avons eu la bonne fortune de visiter en détail le Laboratoire fondé par la Société scientifique d'Arcachon, et qui, con- sacré jusqu'ici principalement aux recherches zoologiques, s'ouvre aussi aux travailleurs qui étudient la flore algologique. L'aimable président de la Société, M. le Dr Lalesque, nous guidait. La séance de clóture eut lieu, d'une facon pittoresque, dans un salon du bateau qui nous ramenait à Bordeaux en remontant la Gironde, une modification imprévue dans lhoraire de la navigation girondine nous ayant, au dernier moment, empéchés de rentrer en ville à temps pour tenir la séance prévue à l'Athénée. GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 247 Cette session laisse le meilleur souvenir à tous ceux qui l'ont suivie, à la fois par les récoltes qui ont été faites, le retard de la saison ayant laissé beaucoup d'espéces en bon état, et par la cordialité qui n'a pas un seul instant cessé d'étre parfaite entre les excursionnistes. Le char- mant caractére du président de la session, M. de Loynes, y contribuait pour une grande part. : Avant de se séparer, les membres de la Société présents à la séance de clôture ont émis plusieurs vœux : 1. Eu égard au lieu de la prochaine session, le désir unanime es qu’elle ait lieu en Algérie, à Oran. Si ce projet n’est pas possible à réaliser, on propose en seconde ligne : l'Aveyron, en remontant vers le Cantal, ou les Pyrénées centrales. 2. Il serait désirable qu'un tirage à part de la liste des membres de la Société, avec les adjonctions et modifications apportées depuis sa pu- blication, fût envoyée aux membres nouvellement admis. M. le Président remercie M. Hua de son intéressant exposé et exprime à nouveau ses regrets de n'avoir pu assister à la session de Bordeaux. M. Gagnepain fait à la Société la communication suivante : ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES DE L'HERBIER DU MUSÉUM (1), > par M. F. GAGNEPAIN. Alpinia satsumensis Gagnep. Herba perennans, elata; vaginæ striatæ, margine scariose, ciliate ; ligulæ breves, truncatæ, ciliatæ ; folia breviter petiolata, ovato lanceolata, hasi atte- nuata, apice acuminata, firma, nervata, utrinque glabra, sed margine et apice villosula ; suprema scariosa, spathacea, apice acutissima, colorata, paniculam involventia et superantia. Inflorescentia anguste ramosa, recta, ramis alternis obliquis, subfiliformibus, glaberrimis, 2-3 floris; bracteis caducis...; bracteo- sis amplexicaulibus, ovatis, obtusis, scariosis, glabris, haud spathaceo-fissis. Calyx tubulosus, glaber, tridentatus, dentibus triangularibus, apice emar- ginatis, pilosis. Corolle tubus non exsertus, lobi cucullati, ovati, glaber- rimi, posticus latior. Staminis filamentum conspicue exserlum, anthera glabra, loculis parallelis, connectivo non producto; s£aminodia parva, lamel- losa, lanceolata, acuminata, in ima parte angustiora, basi carnoso-dilatata ; labellum seaphiforme, ellipticum quoad explicatum, haud unguiculatum, apice emarginatum. Stylus sparse pilosus, stigma obscure trilobum, paulo dilatatum, ciliatum. Disci 2 lamellosi, distincti, oblique truncati, emarginati. Ovarium globosum apice sparse pilosulum ; placentatio semi-parietalis. (1) Voy. Bull. Soc. bot. de Fr., t. ХМ (1901), p. 201, et session extraor. de Corse, p. LXXII; t. XLIX (1902), pp. 23 et 93. à; 948 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1902. Ligula 5-6 mm. longa; petiolus 12-15 mm. longus; folium supremum 55 em. longum, usque 11 cm. 1/2 latum; vagina suprema spathacea 22 cm. longa, 22-95 mm. lata ; inflorescentia 17 cm. longa, ramis infimis 10-12 mm. longis; bracteolis 10-13 mm. longis, 10 mm. latis; calyx 16 mm. longus, 6 latus; corollæ lobi 11-14 mm. longi, posticus 9 mm. latus ; stamen 25 mm. longum ; labellum 30 mm. longum, 23 mm. latum; staminodia 8 mm. longa, 1 lata. Plantes du Japon, exposition de 1889; Jejusku, Satsuma, aoüt 1887. L'Alpinia satsumensis de Satsuma (district du S-W. de Kiou-Siou) est assez voisin de А. formosana K.Schum. Пеп diffère par ses feuilles au moins doubles dans leurs proportions, par ses gaines un peu ciliées, par l'axe principal de l'inflorescence glabre, les rameaux plus gréles sans aucun poil, par la fleur trés glabre et manifestement plus petite, le calice tubuleux, denté et non court, renflé et spathiforme, le labelle moins circulaire, le filet staminal plus long, les staminodes lamelleux droits et non en aléne recourbée. C'est donc, comme 1А. formosana, une de ces nombreuses espèces qu'il faut rapprocher de TA. nutans, qui sont extrêmement intéres- santes en ce qu'elles en diffèrent d'autant plus, dans l'ensemble des caractères, qu'elles vivent plus loin vers le N. et s'éloignent ainsi des Indes orientales et de la presqu'ile indo-chinoise qui semblent la patrie de ГА. nutans de Roscoe. Costus tonkinensis Gagnep. Caulis foliaceus, spiralis, sterilis. Inflorescentia radicalis, scaposa, pedun- culata, globosa vel ovoidea, magna, densa; bracteis unifloris lanceolatis, glabris, chartaceis, grosse striatis, acuminatis, apice subspinosis; inflores- centiæ pedunculus flexuosus, reptans dein ascendens, squamatus, squamis ovalibus vei rotundatis, obtusis, glabris, striatis, dense imbricatis. Calyx tubu- losus tridentatus, grosse striatus, chartaceus, glaberrimus, dentibus sub- aequalibus, triangularibus, acutis, spinulosis. Corolle tubus exsertus; lobi lanceolati, acuti, subæquales, vel posticus vix major. Staminodia indistincta (in labellum coalita); labellum subintegrum, ovatum vel basi vix attenuatum, lobos coroll longe superans; staminis lamina petaloidea apice truncata, sinuata; loculis linearibus parallelis in medio laminæ insertis. Stigma bila- mellatum, infundibuliforme, extus pilosum, postice appendiculatum, appen- dice biloba, carnosa, lobis subacutis. Ovarium cylindraceum striatum ; fructus globosus, exocarpio indurato, seminibus parvis, nigris, angulatis, arillo membranaceo trilobato. Inflorescentiæ pedunculus 4 mm. crassus, 9 cm. longus; squama 10-15 mm. longæ et lat:e; bracteæ usque 35 mm. long:e, 12-15 mm. late; calyx 30 mm. longus, 8-9 latus; corolle lobi 32 mm. longi, 8-10 mm. lati; labellum 52- 55 mm. longum, 45-50 latum; staminis lamina 30 mm. longa, 9 lata; stigma 3 mm. latum; fructus submaturus 10 mm. longus et latus. Balansa : Tonkin. « Fleurs jaunátres, tiges еп. spirales; forét du GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 249 Mont Bavi, au-dessus de Van-máàou, vers 700 mètres d'altitude, 24 juil- let 1886. » De cette espéce nouvelle, il n'y a, dans l'herbier, que les inflorescences et la plus grande partie du pédoncule. Dans la méme chemise figure une tige avec l'étiquette suivante : « Balansa, n° 4206. Tiges en spirale; fruits charnus comestibles. Forêt du Mont Bavi, octobre 1887. » C’est évidemment une tige de Costus ; mais il nous est impossible de la décrire comme appartenant certainement au C. tonkinensis, qui est d'ailleurs trés caractérisé et sera facilement distingué par l'inflorescence radicale, la fleur et le fruit. | Le C. tonkinensis se rapproche des C. globosus Blume, Kingii Вак., acanthocephalus К. Sch. (1) et paradoxus K. Sch., par son inflores- сепсе radicale. Mais il diffère du C. glohosus, qui a des écailles courtes ovales, la tige florifére plus courte, l'épi beaucoup plus petit. Ce n'est pas non plus le C. Kingii, qui a le scape plus fort, les bractées ovales, les plus intérieures lancéolées, le calice et la corolle velus, les lobes de la corolle un tiers plus courts et le labelie un tiers moins grand. Le C. acanthocephalus porte un calice plus large, les épines des dents et des bractées plus brusquement acuminées, les lobes corollins plus longs et larges. Le C. tonkinensis ne peut étre confondu non plus avec le C. paradoxus, qui présente les écailles du scape et les bractées tridentées, l'ovaire: soyeux, le calice velu, le labelle allongé obovale, la lame staminale obtuse et non tronquée, la capsule à péricarpe mince fragile, et tous ces caractères trés importants sont étrangers à notre espéce. Enfin, parmi les nombreuses formes du C. speciosus, aucune n'a un cône si volumineux, des bractées si longues et si aiguës, un calice si manifestement épineux, des graines si petites et en outre des inflores- cences radicales. Dans certains genres, et méme dans certaines espèces, ce dernier caractére est trompeur, et c'est ce qui nousengage à comparer notre Costus à inflorescence radicale avec ceux à cône terminal; c'est un exemple utile à suivre dans tous les genres de cette famille. Zingiber rufopilosum Gagnep. Herba perennans, rhizomate crasso. Vaginæ longæ, extus pilosæ, pilis rufis, densibus, mox sparsis; ligule truncatæ, dense rufo-pilosæ. Folia approxi- mata, disticha, subsessilia, lanceolata, basi rotundata, apice acuminata, firma, supra glabra, margine rufo-pilosula, subtus ad basim pilosula, cieterum glabrescentia, nervo medio ad vaginam conspicue decurrente. Inflorescentia terminalis sessilis, strobiliformis, ovato-acuta, bracteis dense imbricatis, ovalibus, glaberrimis, striatulis, margine scariosis, 5-6 infimis apice rufo- (1) Loc. cit., p. 345 et tab. VI, D, E. 250 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1902. pilosis; floribus bracteam vix superantibus. Calyx tubulosus dein spathaceo- fissus, truncatus, dentibus inconspicuis; corollæ lobi sub:equales, lanceolati, multinervi. Anthera connectivo in appendicem longam, rostratam, longe pro- ducto, loculis parallelis, glaberrimis, fusiformibus; labellum oblongum distincte bifidum, lobis lanceolatis obtusis; staminodia brevia, lamellosa, obtusa, ad basim labelli connata. Stigma tubuloso-ciliatum. Disci 2, subulati ; ovarium glabrum ; pericarpium tenue, seminibus paucis, pressulis, subglo- bosis, fuscis, tenuiter punctatis ; arillo campanulato, lobato. Caulis 1 m. a 1,30 altus; folia 15-20 cm. longa, 2-3 lata; petiolus 2-3 mm. longus; ligula 2 mm. longa; inflorescentia usque 6 cm. longa, З lata ; bracteæ 2 cm. in diametro ; semina 6 mm. longa et lata. Balansa : Plantes du Tonkin « n° 4228, forêt du Mont Bavi, près de Tu-Phap, septembre 1886, en fleurs et fruits. » Cette espéce ne peut étre confondue avec aucune de celles qui lui sont voisines dans la section Dimczewiezia à inflorescence terminale. Elle se distingue facilement du Z. marginatum Roxb., dont elle n'a pas les longues ligules et les feuilles doublement acuminées; du Z. capi- tatum Roxb., dont elle n'a pas les longs épis, les gaines glabres, les brac- tées lancéolées villeuses, les longs staminodes, le labelle orbiculaire simplement émarginé ; elle diffère également du Z. gramineum, à pre- miére vue par l'épi non làchement imbriqué et les bractées non velues. Dans notre espéce, la fermeté des feuilles, qui ressemblent à celles d'un Arundo, la pubescence courte, fauve, raide, dense, un peu glutineuse qui revêt la plante dans le jeune âge sur les tiges, sous les feuilles et sur les bractées inférieures, constituent des caractères distinctifs très sail- lants. Pour éviter une création inutile de nom et de synonyme, sachant que les sections d'un genre basées sur l'inflorescence radicale ou termi- nale peuvent quelquefois induire en erreur, nous avons comparé avec les espéces des autres sections, Cryptanthium à inflorescence-radi- cale subsessile, et Lampuzium à long scape radical. Le Z. puberulum Ridley (1), qui semble avoir une pilosité comparable, s’en éloigne par une foule de caractères importants, et le Z. rufopilosum est une espèce nouvelle aussi légitime et tranchée que possible. Zingiber monophyllum Gagnep. Herba perennans, subacaulis, rhizoma nodosum, horizontale; vaginæ infi- mæ 2-3, laxæ, latæ, vix plicatæ, lamina destitutæ, suprema valde major, cuncti apice farinose vel pubescentes. Folium wnicum (vel rarius folia 2, infi- mum valde minus), longe petiolatum, petiolo striato, glabro ; lamina magno» lanceolato-ovata, basi attenuata, ad petiolum utrinque decurrens, OUT obtusa vis mucronata, supra glabra, subtus sparse pilosula vel glabro» densissime punctata. Inflorescentia subradicalis, pyramidalis, ad basim caulis (1) H.-N. Ridley, The Scitamineæ of the Malay Peninsula, in Journ. Straits Asiat. Soc. (1901), pp. 130-131. GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 951 inter vaginas assurgens; bracteis rotundatis vel truncatis, striatis, valde imbricatis, margine dense villosulis; floribus bracteas superantibus. Calyx... Corollæ tubus gracilis, longus; lobi lanceolati acuti, posticus latior. Anthera subsessilis, loculis parallelis, connectivo in appendicem longam, rostratam, provecto; Jabellum lanceolato-truncatum, apice trilobum, lobo medio mi- nore ; staminodia lanceolata, acuta, divergentia, basi unguiculata, ad basim labelli vix coalita. Stylus filiformis; stigma tubulosum, ore dilatato, ciliato. Disci... ovarium..., semina pauca (5-7), oblonga, curvula, arillo carnoso sub- integro semina amplectante. Caulis, cum folio, 1 m. 10 altus; vagina infima 8 em. longa, 2 lata, su- prema 35 ст. longa; folii petiolus 22 ст. longus; lamina usque 52 cm. longa, 18 em. lata; inflorescentia 9 cm. longa, 2-3 em. lata; bracteis infimis 2,5- 3 cm. in diametro; corollæ tubus usque 4 cm. longus; lobi 17 cm. longi, laterales 2-3 mm. lati, posticus 6-7 mm. latus; labellum 16 mm. longum, 5-6 latum; staminodia 10 mm. longa, 3-4 lata; stamen 18 mm. longum, 3,5 latum, loculis 10 mm. longis; semen 8 mm. longum, 3-4 latum. Balansa. Plantes du Tonkin, n° 4214 « Corolle d'un blanc rosé, vallée de Lankok (Mont Bavi), sur le bord des torrents ; aoüt 1887. » Abbé Bon. Plantes du Tonkin occidental, n° 3024. « Lat-son in valle Thung-Ngang, 21 octobre 1886, vulg. Rieng-rieng — Amomum Galanga silvestre » — n° 3024 « Kien-Khé,in montibus Domg-Dau, 30 aug. 1885. (Perianthii 3 div. exteriores rubræ, 3 interiores subflavæ). » Si l'on considére l'inflorescence comme radicale et sessile, ce Zingiber apparlient à la section Cryptanthium ; mais si, considérant qu'au lieu de naître sur le rhizome, elle sort de la tige à З centimètres au-dessus de lui, on est tenté d'admettre que le Z. monophyllum appartient aux Pleu- ranthesis qui ont un épi s'élevant par cóté de la tige feuillée. Cependant Bentham, le créateur de cette section (1), admet comme caractères cons- litutifs de ce groupe : « inflorescentia in pedunculo a latere caulis fo- liati recurvo, staminodia lateralia, brevia, libera, incurva. » Le Z. mo- nophyllum ne peut donc entrer dans les Pleuranthesis puisque son inflorescence n'est pas pédonculée et que ses staminodes ne sont pas courts, à moins d'élargir le cadre qu'en a tracé Bentham. Comme espéce, le Z. monophyllum se distingue de toutes celles qui sont connues à ce jour; sa feuille trés grande, unique dans trois échan- tillons sur quatre, son long pétiole, la position occupée par l'épi sessile et longuement conique, les staminodes presque aussi longs que le la- belle qui est lui-méme trilobé, constituent autant de caractéres tranchés qui font que cette remarquable espèce ne peut entrer en comparaison avec aucune autre. (1) Bentham, Genera plantarum de Bentham et Hooker, ПІ, 2, p. 646. 252 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1909, Zingiber atrorubens Gagnep. Herba perennans elata. Vaginæ infimæ 3-4 lamina destitutæ, cunctæ striatæ, glabræ vel parce pubescentes; ligulæ scariosæ, tenuiter striato-rubræ, bilo- batæ, lobis triangularibus obtusis; foliorum laminæ approximatæ, lanceo- latæ, basi attenuatæ, apice acuminatæ, utrinque glaucescentes, supra glabræ, subtus ad basim sparse pilosulæ. Inflorescentia radicalis, sessilis vel mi- nime pedunculata, laxa, pauciflora; squamis infimis ovato-lanceolatis supre- mis latioribus et bracteis lineari-lanceolatis viridibus vel roseis, sparse pilosulis. Flores pauci, atropurpurei, bracteas longe superantes. Bracteola lanceolata, subacuta, brevis. Calyx tubulosus spathaceo-fissus, pilosus, triden- tatus, dentibus triangularibus, obtusis. Corollæ tubus calyce duplo longior; lobi laterales æquales, lanceolati, posticus duplo latior. Stamen subsessile, Joculis parallelis, fusiformibus, connectivo in appendicem rostratam loculos æquantem provecto, labellum lanceolato-ovale vel ovale, integrum vel emar- ginatum; staminodia o, vel forsan in labellum tota coalila. Stigma tu- bulosum ore dilatato, ciliato. Disci 2 subulati, tenuiter sulcati; ovarium pilosum. Herba 80 cm. alta; ligulæ lobi 6 mm. longi, 3-4 lati; lamina 15-25 cm. longa, 3-6 cm. lata. Inflorescentia tota 8-15 cm. longa, 4 lata; squamæ 15- 40 mm. longæ, 15-20 mm. latæ; bracteæ 5 cm., bracteolæ 3 cm. longæ ; calyx 2 cm. longus; corollæ tubus 4-5 cm. longus, lobi 3 cm. longi, posticus 15- 18 mm, latus; anthera 30 mm. longa, loculis 15 mm. longis; labellum 32-35 mm. longum, 15-22 mm. latum. Disci 5 mm. longi. R. P. Farges, plantes de Chine, Su-tchuen oriental, district de Tchen- kéou-tin (sans numéro ni étiquette de collecteur). Cette espèce est assez variable dans ses individus, au nombre de trois, en bon état dans l'herbier, et qui, sans être identiques, ne peuvent être séparés. Les dimensions des feuilles, de l'inflorescence, des écailles et des bractées, méme du pélale postérieur et du labelle, varient comme l'indiquent les mensurations précitées. Le Z. atropurpureum appar- tient au groupe des Cryptanthium et doit prendre place au voisinage du Z. rubens; il en diffère par ses feuilles plus atténuées aux deux extrémités, d'un vert beaucoup plus pâle, par ses bractées et ses écailles verdàtres et non d'un rouge brillant, par l'épi trés làche pauciflore à bractées et fleurs divergentes et non compact globuleux, par son labelle sans trace de staminodes et non à oreillettes arrondies, rouge foncé sur le sec et non blanc jaunàtre rayé de rouge. Notre espèce diffère du Z.aquosum Bl. par ses feuilles non poilues en dessous vers la base et sur la nervure médiane, par ses ligules bifides triangulaires et non arrondies, par son épi plutôt bas, tandis que celui du Z. aquosum est beaucoup plus élevé, par ses bractées ovales brus- quement atténuées en une pointe lancéolée, un peu velues à la base. Elle diffère encore du Z. odoriferum Bl., qui a des feuilles oblongues" lancéolées, une ligule tronquée, des bractées mucronées, mais il semble GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 253 qu'il y ait entre ces plantes analogie dans le labelle concave ovale d'un violet foncé. Amomum cuspidatum Gagnep. Caulis foliaceus semper sterilis: (pseudocaulis); vaginæ apice distincte striatæ; ligulæ ovales, obtusæ; folia ovato-lanceolata, basi vix attenuata, petiolata, apice abrupte cuspidata, ad marginem anguste scariosa, utrinque glabra. Inflorescentia radicalis, squamata, subsessilis, squamis ovatis, obtusis viridibus, 3-4 infimis minoribus, omnibus imbricatis parce pilosulis, 3-4 su- premis floralibus, lanceolatis, subacutis. Calyx tubulosus spathaceo-fissus, villosus, tridentatus, dentibus minutis, subinconspicuis. Corollæ tubus brevis non exsertus ; lobi З inæquales, posticus lanceolato-obovatus, apice subemar- ginatus, latior, laterales anguste lanceolati subacuti. Labellum spathula- tum. concavum, crenatum, basi longe et stricte attenuatum, staminis fila- mentum concavum ; connectivum triappendiculatum, appendice media longe triangulari, lateralibus falciformibus plus minus flexuosis; loculis basi discretis; staminodia in laminam brevem, obtusam reducta. Stigma infundi- buliforme extus pilosum. Disci 2 elongati, apice obtusi. Fructus... Caulis in medio 5 mm. crassus; ligula 3-4 mm. longa; petiolus 5 mm. lon- gus; folia 15 cm. longa (acumen 20-25 mm. longum), 5 1/2 em. lata; in- florescentia 8 cm. alta, 25 mm. lata; calyx 25 mm. longus; corollæ lobi 30 mm. longi, posticus 13 mm. latus, laterales 5 mm.; labellum totum 40 mm. longum, unguis 13-15 mm. longus; staminodia 3 mm. longa; filamentum (antheram æquans) 12 mm. longum ; disci 8 mm. longi, 1 1/2lati ; stigma 2 mm. latum. D' Maclaud, plantes de Conakry (Guinée frangaise) « vulg. gogo ou dadigogo; tiges dressées, fleurs roses ou blanches, lieux ombragés à Conakry, décembre 1896. » L'A. cuspidatum appartient au groupe des espèces africaines à feuilles lancéolées ovales, dontla largeur atteint environ le quart de la longueur; ce groupe est relativement peu nombreux et ne comprend guère que les A. Mannii, albo-violaceum, certaines formes de А. angustifolium, les A. polyanthum et sanguineum Schum. Notre espèce a les ligules courtes des A. Melegueta, arundinaceum, limbatum, Elliotii: nais elle differe de toutes les espéces à nous connues par la forme du labelle trés rétréci à la base en un onglet de 10 à 15 millimètres de long, plié en étroite gouttiére; elle se reconnaitra aussi assez facilement par ses feuilles elliptiques, à peine rétrécies à la base, à peine quatre fois plus longues que larges, longuement et brusquement cuspidées au sommet, par ses inflorescences radicales courtes, sessiles, ses bractées petites et verdàtres. Amomum alpinum Gagnep. Caulis foliaceus sterilis; vaginæ virescentes, vel purpurascentes, striatulæ; ligulæ minute, truncate, scariosæ ; folia petiolata anguste lanceolata, basi vix attenuata, apice acuminata, firma, utrinque glabra. Inflorescentia ra- 254 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1902. dicalis, sessilis; bracteis sterilibus (squamis) valde imbricatis, minutis, ovali- bus, obtusis, vel subemarginatis, supremis floralibus 2-3, conspicue lanceola- Lis. Calyx tubulosus, spathaceo-fissus, 3-dentatus, dentibus subinconspicuis. Corollæ tubus exsertus ore dilatatus; lobi æquales, posticus valde latior, ovato-lanceolatus, obtusus, laterales acuminati. Labellum ovali-cuneiforme, apice rotundo-crenatum, vix lobatum; staminis filamentum breve, conca- vum; antheræ appendices 3, media triangulari, lateralibus longe falciformi- bus; loculi glabri. Ovarium... Ligula 1 mm. alta; petiolus 2-3 mm. longus; folia 25-55 mm. lata, 16-19 cm, longa; inflorescentia 5 cm. alta; bracteæ steriles 5-15 mm. lat; fertiles 15 mm. longæ et latæ ; flores usque 11 ст. longi, corollae lobus posticus 18- 20 mm. latus, 45-50 mm. longus; laterales 6-7 mm. lati; labellum 65-70 mm. longum, 45 mm. latum ; stamen 20-22 mm. longum, loculis 13-14 mm. longis. В. P. Rion : Afrique orientale, n° 22 « montagnes, 1600 mètres, 18 janvier 1885; fleurs blanches avec le bord violet. » L'A. alpinum ressemble par le port aux Amomum gréles, A. arun- dinaceum, Melegueta, Granum-Paradisi, Sceptrum, etc... Sa ligule est remarquable par sa brièveté, par sa truncature presque concave, qui fait qu'elle se présente avec deux épaules arrondies. L'inflorescence ra- dicale, pauciflore, à fleurs trés grandes, blanches à bords violets, à écailles obtuses et presque rondes étant étalées, sont autant de carac- tères qui n'existent réunis dans aucune autre espèce connue. Sa station élevée dans les montagnes de l'Afrique orientale lui a valu son nom spé- cifique. Amomum procurrens Gagnep. Herba perennans; rhizoma appresse villosum, squamosum, horizontale, longe procurrens, gracile; radicibus filiformibus in parte superiore vix in crassatis. Scapi numerosi, minuti, parum distantes, breviter pedunculati, e rhizomale assurgentes; squamis membranaceis, ovalibus vel lanceolatis, imbricatis ; bracteis consimilibus sed lanceolatis obtusis; bracteolis spathaceo- fissis bidentatis. Caules multi e rhizomate assurgentes. Foliorum vaginæ striato-reticulate ; lamine firme, lanceolatæ basi attenuatæ, apice acumi- nale supra pruinoso-glaucescenles, utrinque glaberrimæ. Calyx spathaceo- fissus, cylindraceus, ore inflatus glaberrimus, bidentatus, dentibus triangu- laribus. Corollæ tubus gracilis, calyce major; lobi æquales, lanceolati, obtusi, posticus latior. Staminis filamentum breve, plicatum, loculis parallelis dense hirsutis, connectivo in cristam bifidam provecto ; labellum cucullatum, qua- drangulum quoad explicatum, emarginatum, basi attenuatum, margine undu- latum. Stigma infundibuliforme, ciliatum, dorso gibbero. Disci 2, laminas apice crenatas simulantes. _KRhizoma 5-6 mm. crassum; inflorescentia 15-20 mm. lata, pedunculo 20- 25 mm. longo; squamis 5 mm. longis; bracteis 25 mm. longis, 4-5 latis; bracteolis 15 mm. longis, 4 latis; folia 30 cm. longa, 35-40 mm. lata; caulis 1 m. longus, flos 50 mm. longus; calyx 4 mm. longus; corolla tubus 45 mm. longus, lobi 15 mm. longi, posticus 6 mm. latus; labellum 17 mm. longum, 1-8 latum; staminis filamentum 5 mm. longum; anthera 7 mm. longa; disci 10 mm. longi. GAGNEPAIN. —— ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 255 Le Guillou : baie Triton, côté nord de la Nouvelle-Guinée; voyage de « l'Astrolabe » et de « la Zélée » (1838-1840). Cette espéce est remarquable par son rhizome à peu prés nu, de la grosseur d'un tuyau de plume doie, qui court à de grandes distances presque à la surface du sol, émettant de place en place destiges stériles feuillées et de 5 en 5 centimètres environ des scapes peu fournis, pauci- flores, nombreux. Si l'on tient compte de la classification de M. К. Schumann basée sur l'inflorescence, c’est dans ses Autamomum (paucifloræ) qu'il faudrait sans doute placer l'A. procurrens. C'est au voisinage aussi des A. bi- florum Jack. et elettarioides Bak. qu'il convient de le placer, c'est-à- dire dans les Amomum dont la crête de l'anthére est lobée et à épis pauciflores. Avec M. Ridley, nous sommes assez enclin à en faire un Elettariopsis, mais ce groupe étant compris comme section des Amo- mum ; les caractères végétatifs de ГА. procurrens expliquent ce rappro- chement que ne contredit pas le stigmate en forme de pipe par la bosse qui occupe sa partie postérieure et présente en avant l'ouverture ciliée; ce dernier caractère est commun avec le Cyphostigma pulchellum Benth. Amomum Vespertilio Gagnep. Herba perennans, probabiliter alta. Vaginæ striatulæ, vix molliter villo- sulæ; ligulæ lignosæ, lanceolato-truncatæ; folia late lanceolata, basi atte- nuata, apice acuminata, firma, utrinque glabra sed margine villosula. Inflo- rescentia radicalis, densa, sessilis vel minime pedunculata, multiflora; squamis lanceolatis acutis, villosis, membranaceis, dein evanescentibus ; bracteis imbricatis consimilibus sed maxime firmis, striatis, persistentibus ; bracteolis ovalibus spathaceo-fissis. Calyx tubulosus, basi pilosus, apice dila- tatus, 2-3-dentatus, dentibus triangularibus ciliolatis. Corollæ tubus calycem superans, cylindraceus, glaber; lobi ovali-cucullati, æquales, posticus latior. Staminis filamentum plicatum, glabrum, antheram æquans; loculi subli- neares, paralleli apice discreti; connectivum in appendicem petaloideam productum, appendice in latitudine extensa, triangulari, ad locuiorum usque in medio adnata ; labellum ovale basi unguiculatum, apice bilobatum, lobis acuminatis divergentibus, staminodia ad basim labelli adnata, parva, sulcata. Stylus pilosus; stigma infundibuliforme, ciliatum. Disci 2 semi-cylindracei, truncati, subemarginati. Ovarium pilosum triloculare; fructus maturus ellip- ticus, striatus in sicco, calyce coronatus; semina ovoidea, nigra, lucida, basi fulva; arillo laciniato, lobis 2-5 acuminatis, flexuosis, semen superantibus. Ligula 10-12 mm. longa, 5-8 mm. lata ; petiolus 20 mm. longus; lamina 95-60 em. longa, usque 15 cm. lata; inflorescentia 5 em. lata, 7 ст. ака; pe- dunculus 2-9 cm. longus; bracteæ 35-40 mm. longi, 10-15 mm. latæ, brac- teolie explicatæ 15 mm. longe et late ; calyx 40 mm. longus, 10 latus; corollae tubus 40 mm. longus, lobi 30 mm. longi; labellum 40 mm. longum, 23 mm. latum; stamen 18-20 mm. longum; antheræ crista 10 mm. lata, 5 mm. longa; disei 4 mm. longi ; fructus 23-25 mm. longus, 10-15 mm. latus; semen 5mm. longum, 3 mm. latum. 256 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1902. Balansa, plantes du Tonkin, n° 4209; forét du Mont Bavi, août 1881. : Le caractère qui a donné le nom spécifique de eet Amomum est tiré de la crête de l’anthère, dont la forme est assez exactement celle de la chauve-souris, les ailes étendues. Cette créte est en effet un triangle surbaissé dont le sommet dirigé en bas se confond avec les loges vers leur milieu. Si l'on admet la classification de M. Baker (1) basée sur la forme de cette crête, c'est entre PA. graminifolium et ГА. ciliatum qu'il faudrait placer ГА. Vespertilio. Mais ici la confusion n'est pas possible, car dans l'A. graminifolium les feuilles rappellent celles de l'Arundo Phragmites L. ou du Baldingera ; les inflorescences sont maigres, presque pauciflores; le labelle est superficiellement, mais nettement trilobé ; les staminodes sont soudés avec lui sur une lon- gueur appréciable; le calice est dilaté en outre au sommet. Dans l'A.ci- liatum, les feuilles sont moitié plus petites et velues en dessous, les bractées sont densément ciliées, les pédoncules sont eux-mêmes trés velus ainsi que l'axe et les lobes de la corolle sont deux fois plus courts. Amomum thyrsoideum Gagnep. Herba perennans, radicibus tuberosis; vaginæ striatulæ glaberrimæ; ligulæ breves truncatæ, haud fisse; folia breviter petiolata, lanceolata, apice acu- minata, basi abrupte attenuata, viridia, supra nitida, subtus glaucescentia, utrinque glabra. Inflorescentia radicalis thyrsoidea, laxa, ovala, rachi tomentosa, floribus approximatis sed capsulis distantibus ; pedunculo plus minus flexuoso e rhizomate verticaliter assurgente vel hasi curvato dein as- cendente ; squamis infimis striatulis, lanceolato-ovatis, obtusis, vix imbricatis, supremis haud imbricatis, scapo villoso non occultato ; bracteis approximatis, imbricatis, dein distantibus, lanceolatis, obtusis. Calyx tubulosus, subeylin- draceus, extus villosus, membranaceus, 3-dentatus, dentibus triangularibus. Corolla tubus cylindraceus, extus villosus; lobi lanceolato-ovales. Labellum...; staminis lilamentum breve, anthera (cristata?) loculis parallelis. Stigma infun- dibuliforme, ciliatum, extus pilosulum. Disci 2 simul cylindrum formantes, stylum cingentes. Ovarium hirsutum; fructus pedicellatus, ovoideus, tomen- Losus, dense echinatus, pedicello tomenloso; spinis curvatis compressis seminibus angulatis. Folium 25 em. longum, 6 cm. latum, petiolo 5 mm. longo, ligula 4-5 mm. longa ; scapus 30-32 cm. longus; inflorescentia post anthesim 8-12 cm. longa; squamis 3 cm. longis; bracteis 20-23 mm. longis; calyx 10 mm. longus; fruc- tus submaturus 25 mm. longus, 12-15 latus, pedicello 12-15 mm. longo. В. P. Bon, plantes du Tonkin occidental, n° 2687, « In montibus Lat són, loco dicto Quen-Se, 11 juin 1884, radix tuberosa, fructus echinatus, vulg. Rieng-àm. » Cet Amomum est à placer prés des A. echinosphæra, melichroum (1) Loc. cit., pp. 233 et suiv. GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 257 et chrysogynium, toutes trois nouvelles, mais sans descriptions (1), créées par M. Schumann et placées par lui dans sa section Botryamo- тит. L'A. thyrsoideum se distingue de ГА. melichroum, autant que nous puissions en juger par une courte clef dichotomique, en ce que ses bractées ne sont pas caduques, que le fruit n'est pas turbiné ou piri- forme, qu'il n'est pas seulement verruqueux, mais nettement échiné- épineux; il se distingue de А. chrysogynium par son tomentum blan- chàtre et non brun doré; dans tous les cas, il est bien distinct de ГА. echinosphera, dont on trouvera ci-après la description princeps. Amomum echinosph:era K. Schumann (nomen nudum). Herba perennans alta; rhizoma crassum plus minus horizontaliter procur- rens, radicibus filiformibus. Vagina alte, striatæ margine scariosæ, glaber- rime; ligule fissæ, breves, late, rotundata, scariosæ, glabrae. Folia ovato- lanceolata, basi abrupte attenuata, apice longe acuminata, firma, breviter petiolata, utrinque glabra, nervo medio carinato, nervis secundariis conspi- cuis, parallelis. Panicule numerose laxæ e basi caulis assurgentes, pedun- culo gracili, squamoso, horizontali dein ascendente, squamis vaginantibus, imbricatis, infimis brevibus, obtusis, supremis lanceolatis, bracteiformibus ; bracteis membranaceis, lanceolatis, obtusis, haud imbricatis; floribus subses- silibus, paucis, paulo distantibus. Calyx tubulosus sensim dilatatus, basi pilo- sus, ore tridentatus, dentibus triangularibus; corollæ tubus modice exsertus, lobi ovales, cucullati, posticus latior. Staminis filamentum plicatum, latum; anthera subquadrangularis, loculis fusiformibus, connectivo expanso paulo latiore quam loculi ; crista brevis, truncata, sinuata vel inconspicue tri- lobata ; labellum subrotundum, basi vix attenuatum, ad apicem breviter provectum, bifidum ; staminodia callosa, elongata, ad basim labelli coalita. Stylus filiformis, glaber; stigma minutissimum, capitatum, ore inconspicue ciliolatum. Disci 2, laminas ovales submarginatas simulantes. Ovarium pilo- sum ; fructus dense echinatus, ovoideus; semina angulata, rugulosa, non lucida. i Ligula 9-10 mm. longa et lata; folia 8 cm. lata, 37-40 longa, petiolo 5 mm. longo, 2-3 lato; inflorescentia 4-5 cm. longa, 25-30 mm. lata, pedunculo 8-4 mm. crasso, 8 cm. longo, squamis 10 mm. longis, 6-8 latis; bracteis 15- 20 mm. longis, 4-5 latis; calyx 20 mm. longus; corolla lobi 12-13 mm. longi, posticus latior 5 mm. latus; labellum 22-25 mm. in diametro; staminis fila- mentum 8 mm. longum, anthera 7 mm. longa, 5 lata; fructus submaturus, 2 em. longus ; 12-15 mm. latus, seminibus 3 mm. in diametro. Balansa, plantes du Tonkin, n° 4211, « inflorescence radicale, corolle d'un blanc jaunâtre; les fruits de cette Zingibéracée sont souvent vendus sur le marché de Phuong-Lam; Tu-Phap, dans les bois, mai 1887. » Cette plante, dont on voit quelques dessins analytiques sommaires de Daillon dans l'herbier du Muséum, a été rapportée avec doute, par (1) Loc. cit., p. 322. Ts ERR (SÉANCES) 17 258 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1902. ce botaniste à PA. zanthioides Wall. M. К. Schumann l'a mentionnée, ainsi qu'on vient de le voir, dans sa section Botryamomum, sous le nom de À. echinosphæra, d'ailleurs sans aucune description, mais avec l'étiquette et le numéro de Balansa reproduits ci-dessus. Nous n'avons aucune raison de changer le nom donné par M. Schumann ; le collec- teur, ayant donné au Muséum de Paris sa première distribution, notre échantillon est peut-étre meilleur, et c'est ce qui nous a engagé, aprés une analyse détaillée facilitée par de bons matériaux, à donner une description complète de cette espèce encore inédite. L'A. echinosphæra est différent de ГА. æanthioides Wall., dont l'épi est globuleux, pauciflore, avec un pétiole de 4 à 7 centimètres de long, des bractées extérieures petites oblongues, le labelle en cuiller, bifide, la crête courte mäis large et entière et ne se prolongeant pas comme dans ГА. echinosphæra en une aile étroite qui accompagne les loges jusqu'au filament; cette eréte, au contraire, est à peu près orbiculaire, avec deux oreillettes de chaque cóté. Amomum Loroglossum Gagnep. Herba perennans; rhizoma crassum horizontale, radicibus longissimis; cau- lis sterilis, inferne squamosus; squamis 3-4 ovalibus vel lanceolatis obtusis, mucronulatis. Folia lanceolata basi attenuata apice longe et tenuiter acu- minata, subsessilia, firma, utrinque glabra, vaginis altis, grosse striatis; ligulis brevibus, truncatis, glabris, scariosis. Inflorescentia radicalis, ovata, sessilis, multiflora; squamis imbricatis, scariosis, glabris; bracteis grosse striatis ovato-lanceolatis, acuminatis; bracteolis spathaceis, bidentatis, sca- riosis, glabris. Calyx glaber, spathaceo-fissus, tubulosus, in medio inflatus, 3-dentatus, dentibus minutissimis, acutis. Corolla tubus calyce brevior vel ei subæqualis; lobi lanceolati vix acuti, posticus latior. Staminis filamentum latum, breve, carinatum; anthera dorso carinata, connectivo plicato, glabro, apice subemarginato non producto ; loculis ovatis parallelis appresse pilosulis; labellum longissime et anguste provectum integrum; staminodia cum basi labelli coalita, duos lobos breves effingentia. Disci..., ovarium... Ligulæ 4 mm. longe, latæ; folia usque 40 cm. longa, 6 lata; inflorescentia 3-4 em, lata, 8 em. longa; calyx 7 mm. latus, 55 longus, dentibus 2-3 mm. longis; corollæ lobi 22 mm. longi, posticus 8 latus, laterales 4 lati; stamen 17 mm. longum, anthera 7 mm. longa; labellum 55 mm. longum, 6 latum, ad basim 17 mm. latum (cum staminodiis). Herbier des Indes orientales, Hooker fils et Thomson (sub nomine Amomum linguiforme Roxb.). Habit. Khasia reg. trop. alt. 2000 ped. Évidemment cette plante n'est point PA. linguiforme Benth. (Gener. III, 644), qui, d’après l'auteur, n'est autre chose que l Alpinia lingut- formis Roxb. (Plant. Coromand., t. 216). Or, l’espèce qui vient d’être décrite n'est pas du tout la plante de Roxburgh. Si la bractéole et le calice offrent une grande analogie, il n’en est pas de même de la corolle, dont les lobes sont plus grands, plus égaux entre eux que dans rA. GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 259 Loroglossum. Mais la différence capitale se remarque dans le labelle, qui est à peine deux fois plus long que large, à sommet bifide, à base élargie carénée, sans lobes staminodiaux marqués dans ГА. linguiforme. Ici, au contraire, le labelle est en lanière régulière jusqu'à neuf fois plus longue que large, à sommet indivis, à base élargie, naviculaire par la soudure des staminodes et le relèvement de leurs bords; quand cette base est étalée elle prend la forme d'un violon, et les staminodes sont indiqués par deux lobes courts, arrondis, mais distinets et sur la nature desquels on ne peut se méprendre. C'est cette langue en longue laniére qui a valu à cette nouvelle espéce le nom de Loroglossum. L'A. Loroglossum est certainement de la section Achasma Bak., que M. Ridley met dans son sous-genre Euhornstedtia du genre Hornsted- tia. Elle parait avoir plus d'analogie avec А. gomphocheilos Bak. qu'avec toute autre, mais les feuilles en sont bien plus courtes, les brac- tées plus larges, le labelle plus long et plus étroit, les étamines velues et non glabres comme dans l'espéce de M. Baker. Ce n'est pas davantage PA. macrocheilos, auquel, d’après M. Ridley, il faut réunir PA. gom- phocheilos Bak.: notre espéce n'a pas les feuilles si arrondies à la base, ni si larges, ses bractéoles sont bifides et non entiéres, ses lobes corollins sont plus courts de beaucoup, son labelle est plus long d'un tiers et non profondément bifide, mais entier; et, tandis queles dents du calice ont quelques millimètres (2-3) dans notre espèce, M. Ridley accuse pour le calice de l'A. macrocheilos des « lobes acute, 1 1/2 inch long ». Curcuma alismatifolia Gagnep. Herba perennans, rhizoma gracile, radice fasciculata, fibris filiformibus, versus apicem іп tuber fusiforme incrassatis. Vaginæ infimae 1-4, plus mi- nusve longe, sublineares, lamina destitutæ; superiorum lamine longissime petiolatæ, anguste lanceolatæ, apice acuminato-mucronate, petiolo canali- culato, in ima parte vaginalo. Scapus unicus, gracilis, nudus, folia sub- æquans; inflorescentia strobiliformis, conspicue comosa; bracteis densis, infimis minoribus, virescentibus, nervatis, rotundatis ad apicem acuminatis nonnunquam refractis; supremis 4-6 lanceolatis pallide roseis vel violaceis, duplo longioribus, cristam quasi comosam præbentibus. Flores bracteis bre- viores. Calyx tubulosus ore dilatatus, tridentatus, dentibus triangularibus obtusis; corollæ lobi ovales, posticus cucullatus, laterales minores obtusi. Sta- minodia lauceolata, asymetrica, acuminata, antheram superantia ; antheræ filamentum breve, latum, loculis distantibus, parallelis, in calcem ad basim provectis; conneclivo in laminam obtusam apice producto; labellum obo- vato-cuneatum, basi acuminatum, apice rotundum vix emarginatum, nervis mediis 2, distantibus, conspicue eminentibus. Stigma infundibuliforme, uni- lateraliter gibberosum, oblique apertum, ciliatum. Ovarium pilosum, trilo- culare, loculis multiovulatis. Disci... Herba 40-50 cm. alta, vaginæ infimæ 7-12 cm. longæ; laminæ 12-18 cm. longæ, 1-2 1/9 cm. latæ; scapus 40-45 cm. longus; spica 10 cm. longa, 3-4 cm. lata; bracteæ infimæ 20-35 mm. longæ et late, supremæ usque 6 cm. аа, 260 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1902. 1 1/2-2 ст. latze ; calyx 10 mm. longus, corollæ lobi 11 mm. longi, posticus 7 latus; labellum 17 mm. longum, 13 latum; staminodia 10 mm. longa. Dr Harmand, Cambodge, plantes recueillies par M. Godefroy, n° 408; « fleurs violettes, bractées blanches, hauteur 30-50 centimétres, mont de Pursat, 16 juin 1885 » — et 343 « fleurs violet clair, bractées roses, feuilles lavées de brun au centre, tubercules fasciculés; fleurs comes- tibles chez les Cambodgiens; hauteur 40-50 centimétres; mont de Pursat, juin 1885. — Harmand, sans numéro, « Curcuma, fleurs blan- ches, foréts, clairiéres, 17^ latitude N. ». — R. Schomburgk, consul d'Angleterre à Siam, п° 285, ann. 1859. Cette plante parait préférer les clairiéres humides ou vaseuses. Ses feuilles les plus étroites rappellent celles d'un Alisma Plantago L. dans sa forme submergée, alors elles sont rubanées et trés longues ; par- fois elles s'élargissent et atteignent prés de 2 centimètres de large, tandis que le pétiole diminue de longueur; elles sont alors trés compa- rables à celles du méme Alisma quand elles sont totalement émergées, mais depuis peu. La couleur des bractées, blanches ou roses suivant les collecteurs, la macule brune des feuilles présente ou absente, ne cons- tituent pour nous qu'un caractére de variation peu important. Certai- nement le Curcuma alismatifolia appartient au groupe Mesantha Horaninow, puisque les hampes s'éléventen méme temps que les feuilles. Son aspect le rapproche des C. attenuata Wall. (Bak.) et plicata Wall. (Bak.). Les botanistes de Kew, à qui un croquis de notre espéce a été communiqué, ont bien voulu le comparer au C. plicata Wall., dont le type existe dans leur grand herbier; les feuilles de ce type sont plus larges et moins acuminées à la base que celles de notre espéce, les bractées sont plus nombreuses, celles du toupet étant semblables aux autres, le pédoncule en est beaucoup plus court que dans le C. alisma- tifolia (1). Ajoutons que son labelle obscurément trilobé, à lobe moyen émarginé, ne se rapporte nullement à notre espéce. Celle-ci diffère du C. attenuata qui a les feuilles beaucoup plus longues (2 1/2 et 3 pieds, pétiole compris, au lieu de 30-50 centimètres) et par les bractées du toupet qui sont deux fois plus courtes; toutefois il faut remarquer que le C. alismatifolia se rapproche beaucoup plus du C. attenuata que du C. plicata. Curcuma sparganifolia Gagnep. Herba perennans, radicibus tuberosis, tuberibus fusiformibus, subsessi- D S т D D D D е libus. Vaginæ infimæ 3-4 lamina destitutæ, rubescentes, striatulæ ; superiorum (1) Nos sincères remerciements à sir Thiselton Dyer, l’éminent directeur des Jardins de Kew, ainsi qu’à M. Pearson, de qui nous tenons ces rensel” gnements. GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 261 2-9 lamine longissime petiolate, angustissime, glabræ, basi sensim in pe- dunculum canaliculatum attenuate, apice acuminata. Scapus unicus, fili- formis, ex vaginis assurgens, nudus ` in/lorescentia minuta terminalis, strobi- liformis, roseo-violacea, folia æquans ; bracteis laxiusculis, ovato-lanceolatis, obtusis, apice plus minus patulis. Calyx tubulosus, spathaceo-fissus, ore dilatatus, dentatus, dentibus brevibus, subinconspicuis. Corollæ tubus gra- cilis; lobi ovati, posticus cucullatus, major. Staminis filamentum breve, latum, subarticulatum ; loculi elliptici, calcare brevissime truncato, emar- ginato ; connectivum in laminam rotundam, brevem, provectum ; staminodia lineari-lanceolata, stamine duplo majora, labellum rotundum integrum brevius quam staminodia, minime unguiculatum. Stigma infundibuliforme, ore inconspicue ciliatum. Ovarium glabrum, triloculare, loculis multiovu- latis, ovulis polygonatis. Fructus maturus globosus, leve; semina ellipsoideo- curvula; arillo lacero, laciniis linearibus summo semine brevioribus. Disci О. Herba tota 30-40 cm. alta; radices 2 em. longi, 5 mm. crasse, vagina infimæ 5-10 cm. long: ; petioli 20 cm. longi, laminæ 15-18 cm. longe, 1 latæ; scapus 30-35 cm. altus; spica 4 ст. longa, 2 lata; bracteis 18-20 mm. longis, 4-5latis; calyx 7 mm. longus; corollæ tubus 15 mm. longus; lobi 5 mm. longi, postieus 4 latus; stamen 4 mm. longum, loculis 2 longis; staminodia 7 mm. longa, 1 lata; labellum 5 mm. longum et latum; fructus 7 mm. longus et latus; semina 5 mm. longa, 2 1/2 lata. р" Hahn, Cambodge, n° 30, à Tiak-Kol (Kampot), 27 octobre, en fruits, vulgairement « Chauk rat prey »; — sans numéro et date de ré- colte, échantillon en fleur : « Médicament contre les saisissements; on fait bouillir le tout dans une marmite moitié eau et moitié eau-de-vie; employé comme boisson. » Cette espéce nouvelle est bien distincte de toute autre. Sa place dans le groupe des Mesantha est à cóté de la précédente et du C. attenuata Wall. Elle se reconnaitra à sa gracilité générale, à ses feuilles rubanées qui lui ont valu son nom, à son inflorescence lâche de la grosseur du pouce à peine; ce semble une espèce aberrante si l'on considère ses sta- minodes linéaires plus longs que le labelle, son anthére dans laquelle chaque loge ne porte à la base qu'une expansion trés courte, tronquée, émarginée, au lieu d'un éperon membraneux ou filiforme aigu comme dans les autres espéces du genre. Enfin les stylodes, au nombre de deux dans les Curcuma, sont ici totalement absents. On l'a vu, nous comprenons largement le genre Amomum, nous lui incorporons volontiers les Geanthus, les Achasma, les Hornstedtia, les Cenolophon, dont certains auteurs sont tentés de faire des genres à part. Mais il y a, en allant plus loin, la plus grande analogie entre les quatre genres Amomum, Cyphos- tigma, Elettaria, Elettariopsis, et l'on se demande s'il ne serait 262 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1902. pas préférable à tous égards de les réunir en un seul dans le genre Amomum (sens. lat.) qui est plus ancien. Il y a, pour ou contre cette méthode, la raison théorique pure résultant de la comparaison des caractères différentiels et de leur discussion ; l'opinion des auteurs sur la distinction des groupes ou leur réunion en un genre; et enfin la raison, purement pra- tique, qui fait que l'on rapportera facilement ou difficilement une espèce donnée au groupe qui lui appartient, suivant l'un ou l'autre procédé et que les erreurs de toute nature seront plus ou moins évilées. Pour trancher le premier point, on peut mettre en regard les diagnoses précises de ces quatre genres actuels et les comparer successivement deux à deux, caractére à caractére, en voyant sur- tout les différences. Si ces différences sont notables ou infimes, il faut, dans le premier cas, distinguer les groupes, dans le second les réunir (voy. le Tableau comparatif, p. 263). Discussion des caractéres différentiels. — Dans deux espéces voisines d'un méme genre, on trouve parfaitement les différences remarquées dans le calice. Qu'il soit spathacé ou non, ce n'est méme pas un caractère spécifique, car les calices trés jeunes ne le sont jamais et, à l'anthése, ils le deviendront par le déchirement dû à la poussée des verticilles internes. Corolle : le tube plus ou moins exsert et gréle offre à peine un caractère spécifique, car il varie suivant l’âge de la fleur observée ; dans les quatre genres on trouve des lobes égaux, bien qu'ils de- viennent trés inégaux dans certains А momum. Staminodes : nuls dans deux genres, réduits à deux dents trés petites dans le reste; or M. Baker dit textuellement des Amomum « laterale staminodes o, or minute teeth », et maintes fois, nous avons observé dans ce genre cette absence; les trois genres peuvent donc, à cepoint de vue, rentrer dans les Amomes. D'ailleurs, dans les Alpinia, on peut voir quelquefois une espéce, par exemple ГА. nutans, présenter deux staminodes petits et dentiformes, tan- dis qu'une espèce trés voisine, telle que PA. mutica, en est entié- rement dépourvue. Des observations analogues peuvent être faites dans le genre Costus sans que personne songe à le démembrer. Si l'on considère les caractères fournis par le labelle, Panthère, le stigmate et le fruit, la fusion des genres est permise, Car les 268 А ZINGIBERACEES NOUVELLES. GAGNEPAIN. "ns ә gy "dd (6680) "o0S әрз зира 2u] Jo "шатор ui vjnsutuaq Dm 21 Jo VIUNUDNIŞ IYL ‘KAPIA зә (рее "d "А “урш чылын Јо v4014 *y) (g) “019-049-4490 "dd “Түр ^wunabpjup]d pasuan geen 19 uag су) (р) "sosnouw1quiour Soa Sang “вәцәрү S1nop 'sjinoo sou 890025 *әәлә[ә әді eun queunoj no 'ognoj uo ‘snyd no ‘3-7 8ә]!лә4 *ӘѕВА EI Supp rjoAosuo no zued -wer juouron3uo[ ‘pI әшо тү "puo. “8013 ‘әлге[ав@ вә (999dsa oun виер) {иы “pueië 10100 зә onbiu -09 no xnopnqoré '.nod әш `хпәлүшоц SO[NAO 'aure[noo[gu] Suo[qo 242200 ‘opjuop siojied ‘ərp -uoiie jo әрие1$ no opio[vjod a31nod әзәлә :jinoo juourepy e 242YJUY ‘Ipugare 19 1erjuo “әшлоутәппә әүкло 27]2Qv ‘0 Sopoununjs `вә[оәдәиеү sSuo[qo-so1moui| soqo[ £ v 'onbripunKo *ә[әл8 oqnj g 2770407 "[eog uojnoq at jueddojoAuo әәецдейѕ Зио 20007) '(&) SISdONIVLLATA ootd ә[оӱ}әва v 'sooj[oorpad quom -9^0Hq ‘993981 ənbeyə snos CS 14 “299eyeds osnouvaquiour 9319w4q “5624 v[ sop «пәр onbsoid 'ynonxog 'sSuop "әре ` sodrog *senSuo| so[[moj sonbjonb ooavw әүүләдѕ o9]moj әл "20094 'pejuozriot 2u0£11/H ‘so$0[ sa] iuessrdop pgod 270100115 "ONERI, 242010 әпи 97949 * *San#$1ju09 jo satatteigpd soo] 'ouregui “опу пр 03103 ef v әрвзәв 249yJuy 9901113905 уџәшәд Ie] ‘әцопәй jeuruos v 'soqo| вә onb Suoj sujd oujed v ‘aproao 21120071 'sjuop ѕәүәй с v SJINpai $2pouum]g "5310139 Sn[d soigne so[ ‘әлеәпоә 800140 Jnori9js$0d әү 'soqo[ e ^j1osxo oud g onbripur&o oam в 2770407 "90011 упәшәл -Iq *xue[n quj *xnougdquiou 291107) (1) vi vLLaau “opovyeds 2109} “2844 ү 'xnop лей no soa1jipos $4524 "soonbriquiy -puas ѕөдоецтеѕ səwenbs *outoztqa np juvAo[9,s 'xnonxo] "ѕәләуілор 8249 `ә9101194 oured g әпипә} ‘mIs ‘Janod aoqpmnoj IDA "[ejuozttou ‘siedo *oovAtA IWOVIUY зим "aot oqonoq v mp ‘nssoq ‘sedo 230ш015 "eptoAo no xnopnqo[J oam]noopt] 242240 "әәә ‘opjougdo *әтриолае “әргоүејәй әзәлә 'jouwos пе вәушәдләлтр 'son$muoo Soot ‘Janos juourv]g un ans 949uJuy '9qopqns juouoS4e| *uepuod ‘әш -lOopuot ‘AMIO 'oprssos 2119907 ‘0 S2pourwns 's9jno1uo 'sSuo[qo 1чәшәўїол}д 'xne29 onbsoid soqo[ g v 'jrosxo nod 'ojo18 om g 2710409 "әѕәцуиер v npuoj 9oeujeds ‘18 469 JIWWOS v ‘21291194 ƏSLA v 291707) e (D VK9ILSOHdAD 'о[од}әюлд ү !әдўәюлд әпһецо SNOS р-а ed по souvejos ELNI 'soonbuiqui SIOD $093 -daq R 'ooSuoj[v no on3uo]qo 'osno| -nqo$ owaojipiqons 291298240]u] ‘Suoj no j1noo ojnouopod y “хпәүцюәзә sopÁude *omoznji пр sussi s2409S '$90|H9]8 quoAnos so9]pmoj 82011, “quedwezr puole wg ‘sda pejuozioq goue ‘outoriyy ‘anuna no хпәп8 -na ‘ossy oduvoriod g *ooq uo onuojje Stop '*Suo[qo по xnoqnqo|S. pinay "хпәдд18 sop g nuieqo 301 -uej *xno[qo|$ цә оиу ‘2јршбиѕ *epnAorj[nur PIENI 24100 ‘apyg по әләгушә "әгриолле 'epueis no ‘әуцәй no әпи 1qrue әлә] -ue[ әр 01949 !,1uoSdoA:p јәшшов v 'sonjoa по Sage? ‘вәәЯпоце вәЗо v Soup 2495uD Фи "әй 2u210714 "Pqop no ләцпә “әәүполпә oseq X no триолле *pueis juoAnos 2772007 "$juop SINL р v spnpoz s2pouruv]g "9ssodp ‘osier snyd дпә1лд180Ч әү no xnv$o soq -0] g € "Hosea no j1noo IANI е 23720407) "әрли 1әшшов v ‘gep no xno[nqnj 221127) (1) HKAKONV SUUNTO SAA TAILNAUAAAIG LA ALLVUVANOND ПҮЯПЯҮ 264 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1909. différences sont infimes. Pour le fruit par exemple, 11 y a plus de différences entre les Amomum africains et australasiens gu entre celui des Amomum en général et des trois genres contestés. Dans les caractères de second ordre ou végétatifs, les différences sont un peu plus prononcées. Même rhizome et même tige, basse et paucifoliée ou plus feuillée et plus grande. C'est dans l'inflorescence que résident les différences réelles, et il faut bien reconnaitre que les scapes des Elettariopsis, tout en ressemblant à ceux des Amomum, sont moins strobiliformes et plus nombreux ; que ceux de l’ Elettaria sont rampants comme un long rhizome superficiel, avec cà et là des inflorescences parti- culières, pauciflores, courtes, et que celui des Cyphostigma, ram- pant aussi à la surface, donne naissance, à l'extrémité, à une panicule lâche, dont chaque rameau est uniflore ou à peu près; en sorte qu'à ce seul point de vue on pourrait avancer sans risque d'erreur que les Elettariopsis ont un rhizome souterrain, tandis que celui du Cyphostigma et de l'Elettaria est superficiel ; c'est ce qui fait que, dans les Elettariopsis, il s'enracine et progresse, donnant naissance cà et là à des tiges feuillées stériles et à des inflorescences nombreuses, tandis que, dans les deux autres genres, ce rhizome, ne puisant pas dans le sol une nourriture suffisante et ne produisant pas de racines adventives, n'émet pas de tiges feuillées et se borne à donner des scapes courts et paucillores, du reste absolument comparables. П y a là, ce semble, unecondition stationnelle, si l'on considère que les Elellariopsis vivent dans des limons où le rhizome trouve facilement l'humidité qui favorise la formation de racines adven- tives. La grande différence entre les Amomum et les genres con- testés est donc basée en somme sur la longueur du scape et sur l'inflorescence plus ou moins lâche. Mais, dans les Amomum africains, on trouve des différences presque aussi grandes; ainsi l'Amomwnm Meleguela a une inflorescence sessile, simple et uni- flore, alors que l'Amomum giganteum en porte une grande, ra meuse et multiflore, et si son scape, au lieu d’être ferme et droit, était débile et rampant, on pourrait avoir l'intention, trés mal justifiée selon nous, d'en faire un genre à part, car alors il aurait la plus grande analogie avec celui du Cyphostigma et de l Elet- taria, et si, végétant dans des conditions stationnelles spéciales, il GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 265 devenait radicant et stolonifére, il présenterait quelque analogie avec celui des Elettariopsis. Enfin deux espèces que M. Baker, créateur du genre Eletta- riopsis, a placées parmi les Amomum, les А. ellettarioides Bak. et biflorum Jack, sont pour M. Ridley des Eletlariopsis, ce qui indique que M. Baker ou M. Ridley sont incertains des limites du genre Éleltariopsis et montre aussi sa trés grande affinité avec les Amomum. S'il faut s'en rapporter davantage, dans la coupe des genres, au monographe lui-méme qui a une notion à la fois plus générale et plus précise du groupe, la classification de M. K. Schumann serait préférable. Cet auteur a placé dans les Amomum plusieurs espèces qui sont aussi différentes par l'aspect et l'inflorescence du gros des Amomum, que les trois genres que nous contestons. Ainsi dans les Botryamomum К. Schum., l'Amomum echinosphera, par exemple, a une inflorescence làche et spéciale qui lui assurait facilement une place parmi les Eleltariopsis, et M. Schumann comprend, lui aussi, trés largement le genre Amomum; notre A. thyrsoideum, dont l'inflorescence làche est un épi à fleurs pé- donculées et distantes, ferait trés bien pour les pulvérisateurs un genre à part par son scape extraordinaire. Selon nous, si l'on admet l'autonomie des genres contestés ci- dessus, il faut mettre sur le pied d'égalité avec eux les Cenolophon Horan., Hornstedtia Retz., Achasma Griff., Geanthus Reinw., etc. ; il faut faire un groupe distinct des Amomum africains qui ont entre eux dans l'anthére des appendices extrémement semblables, des fruits ampulliformes construits sur un type unique, et les séparer des Amomes asiatiques ou océaniens dont l'appendice pé- taloide de l'anthére prend toutes les formes et presque toutes les dimensions et dont le fruit, lisse ou verruqueux, sillonné ou échinulé, globuleux ou ovoide, est toujours plus petit. Les avantages pratiques sont incontestables, si, au lieu de mor- celer certain groupe en genres nombreux, on le divise en genres largement compris, bien limités, bien définis. Car, dans le premier cas, üne espéce élant donnée, on éprou- vera de sérieuses difficultés à la faire entrer dans un genre, puisque ceux-ci sont voisins, empiètent les uns sur les autres et n'offrent que des différences mal caractérisées. Dans le cas du genre élargi, au contraire, les difficultés et les hésitations seront 266 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1909. atténuées et il y aura chance, pour le déterminateur, d'attribuer à cette plante le nom qui lui convient. Dans le premier cas, un botaniste d'esprit synthétique, compre- nant très nettement les différences des genres, sera tenté de croire à une espéce nouvelle s'il ne la trouve pas dans le genre А, puis- qu'il suppose que les voisins, D, C, D sont plus distincts de А qu'ils ne le sont en réalité. Résultat : création inopportune d'es- péces nouvelles et par conséquent formation de synonymes qui encombrent bien inutilement la nomenclature; dans le second cas, non seulement un synthétiste, mais encore un pulvérisateur tombera beaucoup plus rarement dans les mémes errements. Il est évident que, parmi les diverses étapes que parcourt successivement le botaniste déterminateur, les plus importantes pratiquement sont les premiéres : la famille et le genre; cha- cun comprend, en effet, que, si l'erreur de détermination a lieu dés la premiére ou la seconde étape, elle conduit à un résultat absurde, et l'on manque le but d'une distance énorme. Or l'er- reur sera d'autant plus facile que les premiéres coupes, celle du genre notamment, seront plus mal faites. Au point de vue spécial de la nomenclature, il y a deux groupes dont l'importance n'échappe à personne : le genre et l'espèce, mais le genre vient en premier lieu; car, en déterminant, man- quer le genre, c'est aussi manquer l'espèce, de plus les pulvériser, c'est accumuler des vocables; au contraire les rendre plus com- préhensifs, c'est diminuer la synonymie. Enfin, il y a une vérité qui sera acceptée de tous, c'est qu'il y a plus de chances pour que deux réducteurs arrivent au méme résultat sur un point, que deux pulvérisateurs concurremment; car les moyens de réunir sont simples, les procédés de division sont complexes. Ces réserves sont faites sur le genre en particulier; mais il est évident que pour la facilité de la détermination et sur le terrain de la pratiqué où nous sommes, il y a un inconvénient beaucoup moindre à subdiviser une famille en tribus, ou un genre en sections, et cela d'aprés ses vues personnelles. Telles sont les principales raisons qui font que nous préférons de beaucoup les genres compréhensifs et que nous associerons volontiers au genre Amomum (lato sensu) les petits genres caducs Cyphostigma, Elettaria, Elettariopsis, qui ne s'en distinguent GAGNEPAIN. -— ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 267 pas suffisamment, sauf à en faire de bonnes sections du genre Amomum. Le Cyphostigma pulchellum Benth. redevient ГА. pulchellum Thwaites, vocable qui a pour lui la priorité et la logique; pour des raisons analogues, l Elettaria Cardamomum Mat. redevient l'A. repens Sonn., et les Elettariopsis passent ensemble dans les Amomum. Camptandra vel Pyrgophyllum ? En 1899, M. Ridley, de Singapore, avait décrit pour la première fois le genre Camptandra (Л), avec une espèce inédite, le C. lati- folia Ridley, et en y introduisant le Kæmpferia parvula King in Bak., devenu le C. parvula Ridley. Sans avoir eu connaissance du travail de M. Ridley, nous pu- bliions dans ce Bulletin même (2), en 1901, un sous-genre de Kæmpferia, le Pyrgophyllum, avec deux espèces nouvelles, les K. yunnanensis et fongyuensis, en faisant entrer dans le même groupe le К. parvula King in Bak. La double présence de ce Kæmpferia parvula dans le groupe décrit par M. Ridley et dans le nôtre indiquait, entre les Camp- tandra et les Pyrgophyllum, la plus grande analogie. Les deux en effet ne font qu'un méme groupe, et notre sous-genre est caduc si l'on applique la loi de priorité, puisqu'il est de deux ans posté- rieur. Une premiére question se pose relative aux espéces : un des Kæmpferia, yunnanensis ou fongyuensis, rentre-t-il dans le Camp- tandra latifolia? Ici il faut répondre par la négation absolue et nos deux espéces persistent. La seconde question ne comporte pas une solution aussi facile : le genre Camptandra est-il réellement distinct des Kæmpferia et doit-il subsister comme genre? M. Ridley admet que son genre, quoique voisin, est très distinct par la disposition spéciale de l'anthére. [I sera donc utile de savoir en quoi consistent les caractéres différentiels des deux groupes, de les discuter et de voir si, dans nos deux espéces qui restent nouvelles, des caractères nouveaux inconnus de M. Ridley ne (1) Ridley, The Scitamineæ of the Malay Peninsula, in Journ. Straits Asiatic Soc., 1899, pp. 103-105. то (2) Gagnepain, Zingibéracées nouvelles de lherbier du Muséum, in Bull. Soc. bot. Fr., t. XLVIII (1901), pp. LXXVII-LXXIX. 268 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1902. viennent pas s'ajouter, qui éloignent ou rapprochent les Camp- tandra des Kæmpferia. Les caractères seulement différentiels sont ci-après mis en pré- sence pour servir à une comparaison logique : KÆMPFERIA (1). Filament de l’anthère court, loges linéaires ; connectif largement con- cave, développé au-dessus des loges en une crête pétaloïde entière ou dentée. CAMPTANDRA (2). Filament long, anthére exserte, grêle, dorsifixe, versatile, loges sté- riles à la base qui devient un double éperon, polliniféres au sommet ; créte nulle ou développée entière. Fleurs nombreuses dans une ou plusieurs bractées spathiformes ter- minales, à l'aisselle de trés petites bractées. Epis terminant des tiges feuillées ou un scape radical écailleux ; brac- tées jamais spathiformes. On le voit, les caractéres distinctifs sont plutót minces; encore, dans nos espéces, les loges ne sont pas complétement stériles et éperonnées à la base, bien qu'elles soient nettement acuminées; la créte dont M. Ridley ne parle pas y est bien marquée, et c'est un grand pas vers les Kæmpferia où elle existe toujours. Le filament long, auquel correspond l'anthére exserte, ne constitue pas, à notre avis, une différence générique. | La différence extrèmement remarquable est présentée par les inflorescences, et les bractées spathiformes quelquefois très grandes (К. yunnanensis Gagnep.) donnent aux Camplandra un aspect absolument distinct. Or, dans toute la famille, l'inflorescence n'entre pour rien dans l'établissement des genres; dans les Kæmp- feria, Globba, Costus, Amomum, le groupement floral, en res- tant théoriquement le méme partout, prend parfois des faciès distincts dans un méme genre. En considérant les K. yunna- nensis et fongyuensis seulement, on est grandement tenté de les mettre à part, mais les autres espèces, C. latifolia et parvula, complètent la chaine qui les relie aux Kæmpferia, en sorte que nos deux espèces sont davantage des Kæmpferia par la fleur que les autres, mais le sont moins par l'inflorescence. De plus, M. Ridley lui-méme, et cela trés judicieusement, ne reconnait pas comme caractères différentiels suffisants ceux tirés de l'inflorescence eb (1) Bentham et Hooker, in Gen. plant., Ш, pp. 641-642. x ( pd baies e рр. 103-105, et Gagnepain, Loc. cit., pp- LXVII-LX sup P yrgophywum). PARIS. — LICHENS DE MADAGASCAR ЕТ DE L'AFRIQUE OCCIDENT. 269 comme de nouvelles espéces inconnues de cet auteur viennent réduire de beaucoup les seuls caractéres différentiels qu'il recon- naît à son genre, celui-ci tombe au rang de sous-genre; notre groupe Pyrgophyllum devient nul, étant postérieur, et toutes les espèces de ce groupe peuvent être ainsi désignées : genre Kæmp- feria, s.-genre Camptandra Ridley (sub gen.), K. parvula King in Bak. (Camptandra parvula Ridley); K. latifolia (C. latifolia Ridley}; К. yunnanensis Gagnep.; К. fongyuensis Gagnep. Globba adherens Gagnep. — G. violacea Gagnep. prius (non Ridley anterius). — Dans ce méme Bulletin (1), avait été décrit le Globba violacea Gagnep. dont le nom spécifique avait été donné, à notre insu, deux ans auparavant, à une espéce bien distincte du méme genre par M. Ridley de Singapore (2). 1 importe donc, pour éviter toute équivoque, que le nom postérieur disparaisse et, comme l'espéce elle-méme doit étre maintenue, de la désigner par un autre vocable spécifique. Celui d'adhe'rens rend un de ses caractéres les plus marquants, car ses rameaux sont adhérents à l'axe principal sur plusieurs millimétres au-dessus de la bractée dont ils devraient occuper l'aisselle. Le Globba violacea Gagnep. devient le б. ADHÆRENS Gagnep. M. le Président félicite M. Gagnepain des résultats nou- veaux de ses persévérantes études sur l'important et difficile groupe des Scitaminées. « Grâce à lui, ajoute M. Bureau, les espèces de cette famille que renferme l’herbier du Muséum seront bientôt complètement déterminées. » M. le général Paris fait à la Société la communication Suivante : LICHENS DE MADAGASCAR ET DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE FRANCAISE, par M. le général PARIS. M. le р" Antonio Jatta, le lichénographe bien connu, a eu l'obli- geance, sur la recommandation de M. le D' Em. Levier, de déter- (1) Gagnepain, Revision des genres Mantisia et Globba de l'herbier du Mu- séum, in Bull. Soc. bot Fr., t. XLVIII (1901), pp. 205-206. (2) Ridley, loc. cit., p. 97. 210 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1902. miner les Lichens qui se sont trouvés mélangés aux Mousses (et souvent envoyés comme telles!) que j'ai recues de nos colonies africaines. J'en donne la liste, dans la pensée que, bien qu'il ne s'y trouve pas d'espéce nouvelle, elle pourra intéresser, au point de vue de la géographie de ces plantes, ceux de nos collégues qui en font l'objet de leurs études. Le nom des espéces dont la présence est constatée pour la pre- mière fois dans la région est précédé d'un astérisque. SIROSIPHON Kütz. * SIROSIPHON SAXICOLA Nàg in Kütz. Sp. Alg., p. 316. — Rochers à Madagascar, province d'Aldovrando. USNEA Hoffm. USNEA BARBATA Ach, var. perplexans Wain. Et. Lich. Brés., p. 9. — Arbres, à Kadiel, Fouta Djallon. U. DENSIROSTRA Tayl. in Lond. Journ. of Bot., 1847, p. 192. — Ro- chers, à Madagascar, province de Betafo. U. FLoripa Hffm. РІ. lich., t. 30, f. 2.-— Arbres, à Madagascar, cercle de Fort-Dauphin; arbres, à Dango et Boumo, Fouta Djallon. — var. strigosa (Ach.) Krplh., Fl. exot., р. 312. — Arbres, à Kadiel, Fouta Djallon. U. раѕүросогреѕ Nyl. in Cromb. Lich. Rodrig., p. 263. — Arbres, à Madagascar, cercle de Fort-Dauphin. U. rRicHODEA Ach. Meth., p. 312. — Arbres, à Madagascar, Betsimita- rakas du sud, vallée de la Lakato; cercle Mt des Baras. RAMALINA Ach. * RAMALINA USNEOIDES Fr. var. capensis Nyl. Mon. Ram., p. 29. — Arbres, à Porto-Novo, Dahomey. * R. caricanis Fr. var. subampliata Nyl. op. cit., p. 31. — Arbres, à Madagascar : Rudroka, cercle de Tulear. * R. FARINACEA Ach. var. nervosula Müll. L. B., p. 558. —- Arbres, à Porto-Novo, Dahomey. * R. COMPLANATA (Аећ.) Nyl. op. cit., p. 29. — Arbrisseaux, à Mada- gascar : Androka, cercle de Tulear. PARIS. — LICHENS DE MADAGASCAR ET DE L'AFRIQUE OCCIDENT. 271 * R. ivTEnMEDIA Del. hb.; Nyl. op. cit., p. 68. — Arbrisseaux, à Ma- dagascar : Mt des Baras; Androka, cercle de Tulear. ROCCELLA Bauh. RoccELLA Monracnet Bél. Voy. Ind. or., p. 447. — Sur les rameaux, Madagascar, Androka, cercle de Tulear. CLADINA. CLADINA ALPESTRIS Nyl. in Flor. 1866, p. 179. — Sur la terre, Mada- gascar; province de Betafo. SPHÆROPHORON Pers. SPHÆROPHORON COMPRESSUM Ach, Meth., p.135. Sur la terre, à Madagascar, province d'Ankazobe. STICTA Schreb. STICTA DAMÆCORNIS (Sw.) Ach. Meth., p. 276. Arbrisseaux, à Madagascar : Retsimitarakas du sud, vallée de la Lakato. STICTINA Ny. STICTINA INTRICATA (Del.) Nyl. Syn., p. 334. Arbrisseaux, à Madagascar : Mandritnera, province de Betafo. PARMELIA Ach. PARMELIA PERFORATA Ach. Meth., p. 217. Arbres, à Madagascar, province de Betafo. — var. ulophylla Sw. et Mey. Arbres, à Madagascar : territoire Sakalave, Mandrimera. * P. cErRaRIOIDES Mont. et v. d. B. Lich. jav., p. 16. Avec la variété précédente. P. pERnLATA (L.) var. sorediifera Müll. L. B., р. 8. Arbres, à Madagascar, province de Betafo. P. nEvoLuTA (Flk.) Nyl. Syn., p. 335. Avec le précédent. 219 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1902. PARMELIA LÆVIGATA Ach, Meth., p. 212. Avec le précédent. * P. тплАсЕА Ach Meth., p. 215. Méme localité. * P. Вовк Turn. in Trans. of the Linn. Soc. V, р. 148. . Arbres, à Madagascar : territoire Sakalave, Mandritsara. * P. ApPRESSA Krplh. E. Glaz., p. 15. Rochers, à Madagascar, province d'Andovoranto. * P. STENOPHYLLOIDES Wain. Et. Lich. Brés. 1, p. 62. Rochers, à Madagascar, province d'Ankazobe. * P. BRACHYPHYLLA Müll. L- B. IV, p. 1013. Rochers, à Madagascar, province d'Andovoranto. PHYSCIA Schreb. Payscra speciosa Nyl. Prodr. Lich. Gall. et Alger., р. 61. Parmi les Mousses: Madagascar, province d'Ankazobe. * P. рістА Nyl var. sorediata Müll. Lich. Afr. occ., p. 12. Rameaux des arbres, à Porto-Novo, Dahomey. * P. cxsio-PicTA. Nyl. Lich. Jap., р. 34. Rochers, au Fouta Djallon. * P. osscuna Nyl. Prodr. Lich. Gall. et Alger, p. 63. Arbres, à Madagascar, province de Betafo. THELOSCHISTES. THELOSCHISTES FLAVICANS Norm. Con. prœm., p. 11. Rameaux des arbres, à Madagascar, province de Betafo. — Var. intermedius Müll. Rev. Lich. Mey. p. 5. Arbrisseaux, à Madagascar : Androka, cercle de Tulear. XANTHORIA. * XANTHORIA LYCHNEA Th. Fr. Lichenogr. scand., p. 146. Arbrisseaux, à Madagascar, province d'Ankazobe. PARIS. — LICHENS DE MADAGASCAR ET DE L'AFRIQUE OCCIDENT. 978 LECANORA Ach. * LECANORA CINEREO-CARNEA Wain. Lich. Brés., p. 80. Rameaux des arbres, à Madagascar : Androka, cercle de Tulear. * L. conizæA Nyl in FI., 1872, p. 249. Arbres, à Madagascar, province de Detafo. CALLOPISMA. * CALLOPISMA AURANTIACUM Mass. var. rubescens Koerb. Syst., p. 130. Rochers, à Madagascar, province d'Ankazobe. ACAROSPORA. * ACAROSPORA THÆODES Mass. Lich. Cap. Wawra, p. 55. Rochers, à Madagascar, province d'Andovorando. LECIDEA Ach. LECIDEA RUSSULA Ach. Univ., p. 197. Arbres, à Madagascar, province de Betafo. CROCYNIA. * CROCYNIA GOSSYPINA (Sw.) Nyl. Lich. Japon:, p. 59, var. cineritia Jatta. Arbres, à Madagascar : Mandritsara; Tonkin, à Lao*Kay. LEPRARIA Ach. * LEPRARIA FLAVA Ach, Univ., p. 663. Arbres,, à Dabou, Côte d'Ivoire. * L. LEIPILEMA Ach, 8. virescens Ach. Univ., р. 664. Arbres, à Madagascar, province d'Ankazobe. M. Malinvaud donne lecture des communications sui- vantes, adressées à la Société : T. ХСС (SEANCES) 18 974 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1902. LES ORGANES SOUTERRAINS DU GENTIANA CILIATA; раг M. Paul VUILLEMIN. On trouverait difficilement une plante indigène qui ait été l'objet de plus de contradictions de la part des botanistes que le Genliana ciliata. Les anciens classiques la disent vivace : c'est l'opinion de La- marck, Mertens et Koch, Duby, De Candolle; c'est aussi l'opinion de Willemet, Thiébaut de Berneaud, Grenier (1869), Ch. Royer. Elle est donnée comme annuelle par les floristes de la région de l'Est, à partir de 1835 : Doisy, Holandre, Godron (1843), Kirschleger (1852), et c'est avec la méme mention qu'elle figure dans la Flore du Centre de Boreau et dans les ouvrages plus généraux de Grenier et Godron (1850, sous la signature de Gre- nier), Lemaout et Decaisne, Gillet et Magne. Puis nous trouvons des opinions intermédiaires. Godron (1861) la dit bisannuelle ou vivace, Ducommun annuelle ou vivace, Fr. Crépin annuelle ou bisannuelle. Nous avons jugé superflu d'étendre davantage notre enquéte, puisque, dans les quelques ouvrages taxinomiques que le hasard a réunis entre nos mains, nous avons relevé toutes les combinai- sons possibles au sujet de la durée du G. ciliata. Les organes souterrains sont rarement mentionnés. Mertens el Koch disent : « Die Wurzel schlank, hinabsteigend, weisslich, ein — auch mehrkópfig », Racine grêle, plongeante, blanchâtre, mono, parfois polycéphale. Godron (1861) observe, sur des échantillons envoyés de Metz par Warion, la persistance des tiges desséchées de l'année précédente; on peut méme y constater que la souche est déterminée. Nous avons pu vérifier ces faits sur les échantillons de Warion conservés, à Nancy, dans l'herbier Godron. Grenier (1869) indique une souche gréle, vivace, portant de petits turions qui donneront les tiges de l'année suivante. Kirsch- leger (1870) ajoute que la souche est munie de racines adventives. Enfin Ch. Royer dit : « Pseudorhizes horizontales, flexueuses, très gréles, drageonnant par bourgeonnement adventif. » Dans son « Anatomie comparée des Gentianacées », M. E. Perrot VUILLEMIN. — LES ORGANES SOUTERRAINS DU GENTIANA CILIATA. 975 en nous dit rien de l'aspect général des portions souterraines ; il décrit еп ces termes la structure de la racine : « Écorce lacu- neuse, caduque; liber assez épais; bois trés compact, conservant un peu de parenchyme vers le centre, dans le pivot. » Enfin M. Mouillefarine mentionnait derniérement le résultat négatif de ses recherches dans les herbiers ou dans la nature. Sur une centaine d'échantillons recueillis à Cauterets et conservés à Sec, pas un n'a de racines. Toutefois, dans l'herbier Cosson, un échantillon de grande taille posséde une racine conforme à celles des autres espéces du genre, c'est-à-dire un pivot. D'autre part, il lui a paru, à Cauterets, que le court prolongement souterrain de la tige donnait naissance à des sucoirs d'une extréme fragilité, très longs et trés difficiles à conduire jusqu'à la plante nourri- cière. Désireux d’éclaireir quelques-unes des obscurités de l'histoire du G. ciliata, nous avons déterré avec précaution un certain nombre d'échantillons, dans la vallée de la Meuse, au mois d'aoüt. Nos récoltes personnelles ont été complétées par celles de M. Po- tron, chef des travaux de notre laboratoire, qui a réuni d'excel- lents matériaux autour de Nancy, en septembre et octobre. Les spécimens de diverses localités et de différents âges nous ont offert une concordance de caractéres qui nous permet de donner à nos conclusions une portée plus générale. La tige florifère, simple ou ramifiée dans sa partie aérienne, se continue directement sous terre par une souche d'un blane jau- nâtre, munie à chaque nœud de gaines d’où se détache une paire d'écailles de méme couleur. Tantót la souche reste trés courte, tantót elle s'enfonce à 6 centimétres ou davantage. Les bourgeons nés de la partie souterraine sont, en général, isolés à chaque nœud. Tantót ils s'allongent en méme temps que Гахе principal, et donnent des touffes florales plus ou moins fournies; tantôt ils restent courts ou méme fermés à la fin de la saison, pour se déve- lopper seulement l'année suivante. Nous avons la preuve de cette pérennité dans les échantillons semblables à celui de Warion oü la souche est définie par une tige séche de l'année précédente, tandis que les tiges fleuries sont axillaires. Sur certains exem- plaires, nous avons vu à la fois des débris de la tige principale desséchée, des pousses en fleur, et des bourgeons de réserve. L'espàce est donc vivace, conformément à l'opinion classique, qui 216 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1902. s'était perdue au milieu du siècle dernier, pour être réhabilitée, parfois avec restriction, par des auteurs qui, comme Godron, Grenier, Kirschleger, l’avaient d’abord méconnue. Quand la tige souterraine s'enfonce assez loin, elle peut porter un nombre variable de racines latérales, échelonnées sur son trajet. Mais elle ne porte pas de racine terminale. La souche florifére est produite par bourgeonnement adventif d'une racine dont l'origine reste à déterminer. M. Ch. Royer est le seul auteur qui mentionne cette origine, sans toutefois se pro- noncer sur la valeur morphologique de l'organe gemmipare qu'il désigne sous le nom vague de pseudorhizes horizontales. Ces membres souterrains sont de vraies racines, comme nous le ver- rons par leurs caractères anatomiques; mais déjà, à premiére vue, ils se distinguent de la souche par l'absence d'écailles, par leur couleur brune, leur surface terne et moins lisse. Ils présentent ces caractères, en commun avec les racines latérales. Toutes les racines de Gentiana ciliata sont, en outre, privées de poils ra- dicaux. La racine gemmipare horizontale, portant l'axe florifère à sa partie supérieure, présente parfois, au point diamétralement ор posé, c'est-à-dire en dessous, une petite cicatrice qui parait étre une racine avortée, opposée au bourgeon. | La souche est munie à la base d'un bourrelet qui l'engaine par- fois d'une facon bien visible et qui révèle immédiatement son origine endogéne. Elle émet presque toujours des racines laté- rales, à sa base méme. Celles-ci sont horizontales comme la га- cine mère; elles peuvent même paraître, par suite de leur épais- sissement, situées dans le même plan et former avec elle un pied d'oiseau servant de support à la tige. Quand ces racines se suivent de prés, on eroirait que la tige émet à la base un chevelu de racines équivalentes; un examen attentif permet pourtant de dis- tinguer encore la racine d’où sort la tige des racines issues de la lige. Les racines se ramifient à des distances variables, parfois assez grandes. Les radicelles, comme les racines lalérales nées de la tige, sont souvent étroites à leur origine, mais s'élargissent pro gressivement en cóne allongé jusqu'à ce qu'elles aient atteint un calibre de 0"",5 à 4 millimètre. Désormais elles gardent des dimen- sions comprises dans les mêmes limites, c'est-à-dire d'assez fortes VUILLEMIN. — LES ORGANES SOUTERRAINS DU GENTIANA CILIATA. 977 dimensions; mais, au lieu d’être cylindriques, elles sont comme variqueuses, présentant même cà et là des nodules un peu plus volumineux. Elles s'atténuent rapidement à l'extrémité, sans con- tracter de relations avec les organes souterrains des autres plantes. Les observations précédentes confirment l'opinion de Kirsch- leger, qui dit la souche munie de racines adventives, et celle de Ch. Royer, à la condition de traduire pseudorhizes par racines. L'hypothèse d'un parasitisme sur les Phanérogames, émise par M. Mouillefarine, n'est pas vérifiée. En(in, l'existence du pivot, signalée par Mertens et Koch, par M. Perrot et M. Mouillefarine d’après un échantillon de l'herbier Cosson, nous parait douteuse. Nous avons bien observé une souche llorifére portant à la base une seule racine; mais un examen attentif. nous a prouvé qu'il s'agissait, non d'un pivot issu de la souche, mais au contraire d'une racine gemmipare dont la portion afférente avait été détruite, non sans laisser une cicatrice visible au niveau méme d’où partait la tige. Le pivot ne doit done pas ètre cherché à la base des pousses fleuries; s'il existe, on le trouvera sur les plantules obtenues de graines el sur la végétation primaire, probablement stérile, d'oü partent les premières racines gemmipares. La structure de la racine est fort intéressante. Nous comptons la décrire en détail dans un prochain Mémoire. Signalons-en seu- lement ici les principaux caractères. À la période primaire, on trouve : un épiderme, une écorce, el un cylindre central. L'épiderme reste simple; il n'émet pas de poils radicaux, mais prend les caractères d'un revêtement protecteur. Les cellules ne se divisent dans aucune direction : leur longueur est trés grande par rapport aux autres dimensions; elle atteint dix fois la largeur et davantage. La paroi externe présente, sous une mince cuticule, une couche principale épaisse, formée d’un mélange de cellulose et d'un composé pectique gélifiable. Cette couche, épaisse de 9 y, sur les coupes pratiquées après fixation au formol ou à l'alcool, atteint de 17 à 91 фр sous l'influence de lhypochlorite de soude. Pendant le gonflement, la cuticule rigide se brise à Ja limite des cellules: la couche gonflée présente des stratificalions conver- geant brusquement vers les bords, pour se réunir au sommet des parois radiales, 2718 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1909, L'écorce présente la différenciation classique en trois zones: l'exoderme, l'autoderme, l'endoderme. Les deux zones limitantes sont composées d’une seule assise de cellules formant une couche continue. Les cellules exodermiques ont les parois épaisses, sauf celle qui touche à l'autoderme; elles alternent réguliérement avec les cel- lules épidermiques sur la coupe transversale; mais elles sont beaucoup plus courtes, leur longueur n'excédant pas le double de la largeur. Les cellules de l'endoderme présentent les plissements subérisés typiques, mais trés fins. Sur la coupe transversale elles sont irréguliérement bombées au dehors. Sur la coupe longitu- dinale elles sont allongées avec un bord externe sinueux dont les saillies correspondent aux méats du parenchyme spongieux. L'autoderme, ou écorce proprement dite, comprend trois à six assises de cellules qui s'arrondissent à la longue et laissent entre elles de grands méals. Les parois sont minces. Le trait le plus frappant de l'organisa- tion de l'autoderme est la présence de filaments de Champignons qui se pelotonnent dans toutes les cellules et passent d'une cel- lule à l'autre, sans d’ailleurs compromettre la vitalité du proto- plasme et du noyau. Les filaments ne passent pas dans l'endoderme. On n'en trouve que dans un petit nombre de cellules exodermiques ; ceux-ci élablissent la communication entre le Champignon de l'écorce et l'extérieur. Les racines de Gentiana ciliata sont donc des mycorhizes endotrophiques. Le cylindre central comprend un péricycle formé d'un rang de cellules à parois minces, deux cordons libériens et deux cordons ligneux réunis au centre ou séparés par une ou deux cellules pa- renchymateuses. Les formationssecondaires sont précoces. Une assise génératrice continue donne un liber secondaire et des vaisseaux secondaires formant, avec le bois primaire, un massif ligneux central à peu prés cylindrique. L'endoderme suit la dilatation du cylindre central en prenant de nombreuses cloisons radiales et de rares cloisons transversales et tangentielles qui n'offrent pas de plissements subérisés comme les cloisons primitives. Le recloisonnement de l'exoderme s'effectue suivant le méme (уре; il débute méme avant celui de l'endoderme, en pleine période VUILLEMIN. -— LES ORGANES SOUTERRAINS DU GENTIANA CILIATA. 979 primaire. Sur des racines âgées, les deux couches limitantes de l'écorce présentent une frappante ressemblance. Avec ces légères modifications, l’écorce persiste indéfiniment, aucun liège ne se forme pour l'exfolier. L'épiderme lui-même se retrouve sur les plus vieilles racines comme sur les plus minces. Dans les unes et les autres d'ailleurs, il présente de nombreuses lacunes. En ce qui concerne l'origine des souches florifères, le bourgeon nait dans le péricycle de la racine en face d'un cordon ligneux primaire, tout comme une radicelle. L'épiderme de la tige prend son aspect définitif vers le milieu du trajet du membre endogéne à travers l'écorce de !а racine gemmipare; plus profondément ses cellules prennent une forme de papille, qu'elles gardent jusqu'au niveau de l'endoderme. Le Champignon de l'écorce de la racine ne pénétre pas dans les cellules de la tige. Nous ne connaissons point d'autre description anatomique de la racine de Gentiana ciliata que celle de M. Perrot, citée plus haut. Quoique vague, cette description ne s'applique pas aux racines que nous avons étudiées; elle ne répond méme pas à la caractéristique générale des racines des Gentianoidées donnée par le méme observateur, car « les trachées se rejoignent au centre, il n'y a jamais de moelle dans la racine des Gentianées terrestres, » tandis que, dans le pivot du G. ciliata, on trouve un « bois trés compact, conservant un peu de parenchyme vers le centre ». L'or- gane décrit par M. Perrot comme un pivot est probablement une tige souterraine. Nous n'aurions pas osé hasarder cette hypothése, s’il ne nous disait lui-même, au sujet des souches d’où partent les racines adventives des Gentianoidées en général : « Le plus souvent, ces souches sont un peu renflées, courtes, et il est diffi- cile de dire si la coupe examinée est celle d'une racine ou d'une lige. » C'est un peu exagérer les difficultés du sujet. Nos racines se rapprochent des racines latérales du Gentiana lutea, étudiées avec soin par MM. Tschirch et Œsterle. Les auteurs ont vu les endophytes de l'écorce, sans en préciser 1а constance; ils ont vu l’exoderme et l'épiderme avec sa remarquable adaptation protectrice. La figure montre très bien la membrane épaisse qui en revêt extérieurement les cellules; mais MM. Tschirch et Œsterle ne mentionnent ni sa composition ni sa capacité de se gonfler. L'endoderme présente aussi des membranes primaires épaisses, 980 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1902, et des cloisons secondaires, non seulement dans la direction radiale, comme M. Perrot l'a reconnu chez un grand nombre des Gentianoidées, mais encore dans la direction transversale. L'écorce du G. lutea est rejetée trop vite pour que l'exoderme se recloisonne comme l'endoderme. Par la persistance de l'écorce, le G. ciliata rappelle les Gen- tianées humicoles, dépourvues de chlorophylle. Les Voyria des Antilles, admirablement décrits par M. Johow, ont des endophytes localisés comme dans notre Gentiane. L'exo- derme et l'endoderme, nettement opposés, par leurs cellules petites et solidement unies, au parenchyme à Champignons, restent indivis, n'ayant pas à suivre un accroissement diamétral de la racine; l'épiderme, non pilifère, est revêtu d'une mince cuticule et reste indissolublement uni à l'exoderme. Sa persistance est encore plus parfaite que dans notre espéce. L'aspect extérieur et la disposition générale des organes sou- terrains du G. ciliata offrent encore une grande analogie avec ceux de plusieurs Voyria et Voyriella, notamment du Voyria uniflora. L'analogie de notre espèce indigène avec le Voyria uniflora se poursuit dans l'aspect du rhizome et des pousses florales qui en naissent directement. Quand l’axe terminal qui définit la souche est fané, d’autres s'épanouissent comme des ramifications nor- males nées à l'aisselle des feuilles écailleuses et embrassantes. La principale différence provient de l'interruption annuelle de Ја vé- gétation dans les climats tempérés. Au lieu de se succéder sans interruption comme sur la souche des Voyria tropicaux, les bour- geons de notre Gentiane donnent une ou plusieurs tiges aériennes qui sortent presque simultanément en automne; puis les suivants entrent en repos pour pousser l'année suivante. Il est assurément curieux de retrouver chez nos Gentianées in- digénes un appareil radical qui, par sa structure et par son com- mensalisme avec les Champignons, présente une si grande ressem- blance avec celui des Gentianées tropicales, dépourvues de chlorophylle. П reste à chercher la végétation initiale du G. ciliata, les con- ditions de sa germination, de sa nutrition et l'époque d'apparition des racines gemmipares. Nous nous proposons d'étudier ultérieu- rement ces divers problémes. MOUILLEFARINE. — CHIMAPHILA MACULATA AUX ENVIR. DE PARIS. 281 M. Mouillefarine fait la communication suivante : LE CHIMAPHILA MACULATA Pursh AUX ENVIRONS DE PARIS, par M. MOUILLEFARINE, Le 12 juillet 1854, M. Chatin conduisant dans la forêt de Fon- tainebleau ses élèves de l'École de pharmacie, on trouva en abon- dance, sur les pentes du Mail de Henri IV, une Orchidée jusque-là particuliére aux montagnes, le Goodyera repens R. В. Cette date mémorable fut notée pour la postérité dans le Bulletin de la Société botanique et dans la seconde édition de la Flore de Gosson et Germain. Quand ce fut notre tour, à mes camarades et à moi, de nous enrôler dans les bandes un peu bruyantes de M. Chatin, cet événement encore récent élait présent aux mémoires. Une de nos chansons pour marcher s'appelait le Goodyera, et l'on racon- tait volontiers que, le 12 juillet 1854, la journée avait fini, sous l'œil indulgent du maitre, dans une joie atteignant l'ivresse : ки! pater optimus ollis. La découverte était curieuse en effet : la localité la plus voisine du Goodyera était dans les Vosges. On suppose qu'il en était venu avec des graines de Pin; ce qui est sùr, c'est qu'un demi-siècle s'étant presque écoulé, il s'est répandu avec une abondance que je ne lui ai jamais vu atleindre en montagne, je ne Гу ai trouvé que clairsemé comme l'Epipogum, le Malaxis, le Goral- lorhiza; au contraire, il couvre de larges espaces, en individus serrés, sur plusieurs points de la forét de Fontainebleau, et ail- leurs aussi, me dit-on, et il est bien décidément aujourd'hui une plante des environs de Paris. Quelle joie c'eüt été pour nous, si notre cher et respecté maitre avait prolongé de quelques années sa belle existence, d'aller lui dire, à lui qui aimaittant les plantes et tant la jeunesse, que c'était aujourd'hui une Éricacée américaine qui semblait s'étre intro- duite et se répandre de Іа méme manière dans la méme forêt ct qu'elle avait été découverte par deux enfants ! М. Guignard, ingénieur à Melun, a deux fils, Louis et André, âgés l'un de quinze ans et l'autre de douze, qui ont déjà trois ans de botanique derrière eux et qui, encouragés par leur père, par- courent en chercheurs assidus la forét de Fontainebleau, surtout 282 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1902. dans sa partie nord, Que si, courant partout avec l'entrain de leur âge, ils avaient trouvé par hasard une « drôle de fleur », l'avaient mise dans leur boite et ensuite fait nommer, il faudrait encore les féliciter grandement; mais la facon dont ils ont fait leur décou- verte leur fait plus d'honneur. Le 13 juillet 1909, ils herborisaient entre Chailly et Bois-le-Roi (les vrais amis de la plante m'approuveront assurément de n'étre pas plus précis); ils pénétrèrent dans une futaie assez sombre et remuérent de-ci et de-là les feuilles mortes et les herbes basses, à la recherche de Myxomycétes. Ils furent frappés par une petite plante non fleurie, ceci est à remarquer, dont les feuilles à peu prés triangulaires étaient la- chées largement de blanc sur la nervure médiane et lavées d'in- carnat sombre au revers. Ils n'avaient pas derrière eux quelqu'un pour leur souffler comme Linné à Jussieu, d’après la légende, Нес planta faciem americanam habet. Ils reconnurent à eux tout seuls, avec leurs trois ans d’expé- rience, que cette plante avait un facies inconnu. Ils prirent bonne note de la localité et y retournèrent quelque temps après. Cette fois la plante était fleurie; ils la rapprochèrent du Chi- maphila umbellata, dont ils connaissaient la localité découverte par M. Jeanpert aux environs de Nemours. Ils virent dans le nombre des fleurs et leur disposition, ainsi que dans la feuille, des différences notables et firent tenir à la Société, par l'intermé- diaire de M. Paul Klincksieck, quelques brins de la plante, à la fin de la séance du 15 juillet dernier; le Bulletin en fait foi. Quelques-uns d’entre nous ont en herbier des plantes de l'Amé- rique du Nord, et il leur suffit d'un rapide examen pour nommer Chimaphila maculata Pursh, la plante de la forêt de Fontaine- bleau (1). M. Guignard, accompagné de ses fils, eut l'obligeance de con- duire in situ, le З août dernier, quelques anciens, qui subirent le charme de cette jeunesse alerte, chercheuse, curieuse el rieuse (1) M. Jeanpert le faisait en méme temps que moi. ll peut être utile de mettre ici la diagnose de la plante, que d'autres bot nistes pourraient retrouver. Je l'emprunte à Michaux (Flora boreali-amerr cana, editio nova, 1820, p. 251). а” А S ЭА S i А > { dis- PYROLA MACULATA L., P. foliis lanccolatis, rigide serratis fascia longitudinali ge colore notatis : scapo bi sive rarius trifloro : filamentis lanuginosis : stigmate seien MOUILLEFARINE. — CHIMAPHILA MACULATA AUX ENVIR. DE PARIS. 283 et de l'intelligente direction qu’elle reçoit. Nous constatämes que la plante, encore très peu abondante, se répandait sur deux points de la forêt et paraissait promise, si on la laisse faire, à la même destinée que le Goodyera. Il faut avouer que cette découverte dépasse de loin les deux précédentes. Une plante des Vosges, il y a quarante-huit ans, une plante d'Allemagne, il y en a dix ou douze, je crois. Aujourd'hui une plante de l'Amérique du Nord ; c'est une progression notable, П faut dire tout de suite que les choses ont marché depuis cin- quante ans et que, de bien des cótés, on signale chez nous des in- troductions de plantes américaines. Il y a entre l'Europe et l'Amérique un mouvement d'expansion dont on ne peut indiquer les limites, pas plus qu'on n'en pourrait souvent reconnaitre la cause, si on voulait la rechercher, pour chaque introduction envisagée séparément. Il уа, pour le Chimaphila, la légende d'un botaniste anglais qui aurait habité de ce cóté et fait des semis. La chose est pos- sible; mais il faut, je pense, prendre la question d'une manière plus générale : il faut voir ce que peut faire l'homme envisagé comme le plus grand agent d'introduclion, agent involontaire et inconscient, bien entendu. Pourquoi, si haut qu'on monte, trouve-t-on des Orties autour des habitations des montagnes et, dans nos Alpes, le Rumex alpi- nus, alors qu'on n'en a pas trouvé sur la montée? L'homme qui les y a conduits ne les y a pas semés, ils sont ve- nus mélés à lui-méme et à ses compagnons les animaux. J'ai lu, je ne sais plus ой, que les Indiens appelaient « le pied du blanc » le Plantain qui apparaissait là où les premiers Euro- péens avaient pénétré. Ils ne l'avaient pas semé davantage. S'il en était ainsi des introductions involontaires quand le voyage durait des années, que ne peut-il arriver aujourd'hui où Urs P. maculata et umbellata forsan constituunt genus a Pyrola discrepans habi- tu, stigmate sessili et indiviso, antheris breviter rostratis et foramine subbivalvi de- hiscentibus. Hab. a Canada ad Carolinam. Ce genre a été constitué par Pursh et parait contenir deux autres espèces. ll est admis dans l'Indez de M. Durand, et on doit l'adopter. Le Pirola ma- culata L. sera donc le Chimaphila maculata (L.) Pursh. 284 SÉANCE DU IL NOVEMBRE 1902, les distances sont presque nulles et les voyages innombrables et où chaque transatlantique peut nous apporter des graines fraiches comme les figues de Caton? Le Chimaphila des jeunes Guignard а pu sortir de la vareuse d'un ehasseur, de la toison de son épagneul ou de la peau de bique d'un conducteur d'automobile quinze jours np qu'il y était entré dans une forét des États-Unis. Il existe un certain « Vieil Amateur », pour lequel je suis plein d'indulgenee et qui risque de loin en loin des notules familières sur les plantes adventices dans la Feuille des jeunes naturalistes. Il y a fait imprimer, en 1892, que dans quatre cents ans les flores de l'Europe et de l'Amérique du Nord seraient identiques. ll priait même, ambitieux vieillard, qu'on mit de cóté le numéro pour que sa mémoire eüt l'honneur de sa prophétie. Je ne peux la reproduire dans le grave Dulletin, et cependant de nombreux faits d'introductions américaines y ont été indiqués depuis dix ans; plus nombreux encore, à ce qu'il semble, sont les cas réciproques observés en Amérique, où ils sont signalés, pour l'état d'Alabama, dans une Flore récente pleine d'intérêt et dont je me propose d'entretenir un jour 1а Société. Bornons nous aujourd'hui, sans embrasser les siécles à venir, à prédire que ces faits se reproduiront bien des fois pendant les longs jours que nous souhaitons aux deux aimables enfants qui nous ont apporté le Chimaphila maculata. M. Rouy demande à M. Mouillefarine s'il a constaté la pré- sence, dans les environs de la localité où a été recueilli le Chimaphila maculata, de plantes américaines, Pins ou autres, dans les plants desquelles ou avec les graines desquelles auraient pu se trouver mèlées les graines si ténues de ce Chi- maphila? 1 rappelle, comme le fait l'intéressante commu- nication de M. Mouillefarine, que, depuis plusieurs années, certaines régions de la France sont envahies de plantes exo- tiques, et il cite à l'appui de ce qui vient d’être dit, qu'il y à (rois ou quatre ans, le R. Frère Héribaud lui a envoyé, 5008 le nom de Androsace elongata L., une plante qui venait d’être trouvée en mai 1898, très abondante dans les vignes de Ghan- lurgues, prés беттїї: Ferrand. Or cette plante ét tait la ROUY. — REMARQUES SUR LA FLORISTIQUE EUROPÉENNE. 285 var. occidentalis (— A. occidentalis Pursh) de PA. elongata, plante américaine évidemment importée avec les plants de vigne américaine mis en culture à Chanturgues, et PA. elon- gata veste donc, en réalité, toujours étranger à la flore fran- calse. M. Rouy fait à la Société la communication suivante : REMARQUES SUR LA FLORISTIQUE EUROPÉENNE, par M. ROUY. Je n'ai pu assister à la session de la Société à Bordeaux, et c'est bien à regret, car il m'eüt été agréable d'entretenir mes confrères présents de deux plantes du sud-ouest de la France qui semblent avoir été complètement négligées par les floristes de Ja région, puisque, depuis qu'elles ont été décrites, nous ne voyons leurs diagnoses inscrites dans aucun ouvrage soit général, soit local. Je veux parler du Senecio buyonnensis, de Boissier, et du Galium hybride, dont M. Contejean a découvert l'une des variations, qu'il a signalée dés 1865, produit par le croisement du Galium arena- rium et de l'Asperula Cynanchica var. densiflora Gren. et Godr. SENECIO BAYONNENSIS Boiss. — Ce Senecio a été décrit par Boissier dans les Diagnoses plant. orient., sèr. 2, fasc. 3, p. 34, el il l'a indiqué, d’après Férat, à Bayonne, dans les bois hors de la porte Mousserolle. Ayant eu la pensée de figurer cette rarissime plante dans les Jllustrationes plantarum. Europe rariorum, j'ai prié M. Barbey, propriétaire de l'Herbier Boissier, et M. Beauverd, son conservateur, de vouloir bien me communiquer le seul échan- tillon connu, semble-t-il, qui a servi à Boissier pour sa diagnose. Avec son extréme obligeance habituelle, M. Barbey а fait droit à ma demande, et c'est la photographie de cet exemplaire unique, soit la planche 408 des /llustrationes, que je mets sous vos yeux en Lranscrivant ci-dessous la diagnose complète que j'en ai donnée loco citato, puisque personne n'en a publié une nouvelle depuis 18306. 286 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1902. SENECIO BAYONNENSIS. — Caule elato (15-20 decim. allo) crasso bre- vissime puberulo striato-sulcato im corymbum compositum amplum confertum ramis crassis abeunte. Foliis elliptico-lanceolatis subacu- minatis supra glabris subtus albidis (?) in sicco ferrugineis adpressius- cule et densissime subvelutinis, omnibus etiam rameis petiolatis argute minuteque serrato-dentatis ramealibus ultimis linearibus sub- integris. Anthodii crassi latiuscule campanulati hirtuli phyllis oblongo-linearibus apice abrupte mucronatis; squamis accessoriis elongatis anguste linearibus anthodium equantibus. Floribus quinque- ligulatis. Achæniis glabris albicantibus pappo conspicue brevioribus. Hab. — France : Basses-Pyrénées : bois hors de la porte Mous- serolle à Bayonne (Férat in herb. Boissier-Barbey). А classer comme sous-espèce du 5. Fuchsii Gmel. — А re- chercher dans les Pyrénées occidentales et la chaine cantabrique. ASPERULA OCCIDENTALIS Rouy; Galium arenarium X Asperula Cynanchica Contejean — C’est dans le tome ХП de notre Bulle- tin que M. Contejean a fait connaître cet hybride recueilli par lui en septembre 1863, à la Côte des Basques, près Biarritz, inter parentes. J'ai désiré, pour la Flore de France, pouvoir parler en connaissance de cause de cette plante, et j'ai écrit à M. Contejean pour le prier de me la communiquer. Notre excellent confrère m'a aussitôt répondu que, sur les deux parts recueillies par lui, l'une avait été envoyée à un botaniste de l'ouest et que la plus belle se trouvait actuellement dans l'herbier de la Faculté des sciences de Besancon, à laquelle il avait donné ses collections bota- niques. Je m'adressai donc à mon ami M. Magnin, directeur de V Institut Botanique de l'Université de Besancon, qui s'empressa de m'envoyer l'exemplaire en question et m'autorisa gracieusement à en prendre des fragments pour mon herbier, ce qui me permet de les faire passer sous vos yeux. Vous remarquerez que ces frag- ments tiennent beaucoup plus, comme aspect, du байит arena- rium, tout en ayant pourtant les fleurs + rosées et + papilleuses | de l'Asperula Cynanchica; c'est, pour moi, une variété galufor- mis == Asperula Cynanchica < Galium arenarium. Mais, еп recherchant dans mes collections de plantes françaises, j'ai Cons- taté que j'avais reçu de Bordére, en 1878, une part d'un Asperula qu'il avait recueilli également à Biarritz et envoyé sous le nom de A. Cynanchica L. var. maritima, et qui n'était autre que Ihr: ROUY. — REMARQUES SUR LA FLORISTIQUE EUROPÉENNE. 281 bride en question, quoique tendant plus vers ГА. Cynanchica que vers le Galiwm arenarium, soit : Asperula Cynanchica > Galium arenarium. Je vous montre aussi ces exemplaires ainsi que des pieds du Galium arenarium et de la var. densiflora G. et G. de l'Asperula Cynanchica. Voici maintenant la description de cet hybride avec ses deux variétés. X А. occipENTALIS Rouy — Plante pubescente à la base. Tiges courtes (5-10 cent.), couchées, ascendanles au sommet, épaisses, simples ou peu rameuses, à entre-nœuds rapprochés. Feuilles verticillées par 4-6, épaisses, les inférieures trés petites, obovales, arrondies au sommet, à peine mucronulées, ies moyennes et les supérieures linéaires-oblon- gues, obtusiuscules, aiguës ou obtuses-mucronées. Fleurs en petites cymes terminales, denses, multiflores; bractées ovales. Corolle d'un blanc jaunâtre et rosée au sommet ou rose + faiblement papilleuse, à tube trés évasé, court, égalant environ la demi-longueur des lobes. Racine non rampante, mais tige en partie recouverte par le sable, allongée et rougeâtre. а. galiiformis Nob.; Galium Cynanchico-arenarium Contej., in Bull. Soc. bot. Fr., ХИ, p. 218. — Port du Galium arenarium ; tiges couchées, à entre-nœuds trés rapprochés; feuilles médianes verticillées par 4-6, les supérieures par 4 dont 2 plus petites. B. cynanchiciformis Nob.; Asperula Cynanchica > Galium are- narium Nob. — Tiges plus allongées, ascendantes au sommet, à entre- nœuds moins rapprochés; feuilles médianes verticillées par 4, les supé- rieures opposées. П me reste à entretenir la Société de deux rectifications que je dois présenter au sujet des étiquettes n° 1166 et 1167 de la Société pour l'étude de la flore franco-helvétique, étiquettes qui, telles qu'elles se présentent, sont de nature à induire en erreür nos con- fréres qui les ont dans leurs collections. 1° La synonymie « Spergularia azorica Rouy (non Lebel) var. pedicellata Rouy ap. Rouy et Fouc. Fl. Fr., 6, p. 463 >, inscrite sur l'étiquette du n* 1166, est matériellement erronée et doit étre simplement biffée. La plante distribuée sous le n° 1166, que je vous fais voir en méme temps que les exemplaires qui ont servi à l'établissement de ma var. pedicellata du S. azorica Lebel, pré- sente, en effet, des capsules grosses, ovales-coniques, dépassant longuement les sépales lancéolés, caractères du S. marginata 288 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1902. Kittel, et non des capsules médiocres, subglobuleuses, ne dépassant que peu ou point les sépales ovales, caractères du Spergularia azorica. La plante du n° 1166 n’est, bien entendu, pas celle que jai reçue du Frère Sennen et qui a servi à ma note du tome 6 de la Flore de France. 7 La synonymie € Spergularia Dillenii Lebel var. perennis Rouy ap. Rouy et Fouc. Fl. Fr., 3, p. 303 », attribuée au n°1167, avec le nom de Spergularia micæensis, évidemment pour nicæen- sis, est inexacte ainsi que la bibliographie fournie. Voici, en effet, le paragraphe de la Revision de Lebel, qui, après avoir décrit les Spergularia français, y compris le S. nicæensis Sarato, et deux des Canaries, ajoute (op. cil., p. 32) : « La Monographie de M. Kindberg cite encore en France quatre formes ou espèces que je wy ai pas vues; j'indiquerai sommairement les caractères qui peuvent les faire reconnaitre ` 1. Lepigonum trachyspermum var. murale Kindbg. — Capsule dépassant à la fin un peu le calice; graines dimorphes, tubereuleuses ; racine vivace. — Avignon (H. Lange). « J'ai vu la plante de Murviedro recueillie par Willkomm sur laquelle l'espèce est fondée : on dirait un S. Dillenii à cap- sules plus courtes. » Ог nous savons, car tous les auteurs sont d'accord sur ces points, que le S. nicæensis Sarato a la racine cour- lement pérennanle (deux ou trois ans au plus) et les graines toutes aptères! Donc le Lepigonum trachyspermum var. murale, qui est bien, en effet, le Spergularia Dillenii var. perennis Rouy, n'a rien à voir avec le S. nicæensis, et ces deux synonymes doivent être absolument rayés, je le répète, de l'étiquette du n° 4167. J'ajouterai que certains de mes exemplaires de S. Dillenit var. perennis présentent une racine vivace de plus d’un centimètre de diamètre ! M. Malinvaud, au nom de M. Paul Dumée et au sien, pré- sente à la Société, des échantillons de Corydalis ochroleuct Koch, plante probablement naturalisée, qui depuis plusieurs années tapisse abondamment des murs cimentés situés le long de la rivière du Petit-Morin, à Crécy-en-Brie (Seine-et- Marne). « C'est la première fois, ajoute M. Malinvaud, ап moius à notre eonnaissance, que cette plante est signalée en France à l'état subspontané. Sa congénère, C. lutea, est, ай BATTANDIER. — PLANTES DE LA FLORE ATLANTIQUE. 989 contraire, assez répandue et nous présenterons prochaine- ment une Note sur la distribution géographique de ces deux. espèces (1) » M. Malinvaud a recu de M. Gadeceau, de Nantes, une: lettre lui annonçant la découverte faite à Belle-Ile-en-Mer, . au mois de mai dernier, de deux Carex intéressants : l’un, le : C. brizoides, est nouveau pour la Bretagne et pour la flore de · l'Ouest. L'autre, le C. Pairæi F. Sch., est généralement con- - sidéré comme une variété ou sous-espèce du C. divulsa. NOTE SUR QUELQUES PLANTES DE LA FLORE ATLANTIQUE, par M. BATTANDIER. Fumaria capreolata L. var. flabellata; F. flabellata Gasp. — Falaises à Dellys. Alyssum montanum L.; А. atlanticum Desf., Fl. atl., var. fo- liosum Batt. (Bull. Soc. bot., 1894, p. 519). — Cette belle variété abonde sur les grands rochers calcaires du massif de l'Ouarsenis, où elle forme des touffes d’un vert gai, très feuillues et dressées, fort différentes d'aspect avec toutes les autres variétés de l'espèce. Ses fleurs sont d'un beau jaune d'or, son indumentum est entière- ment formé de poils étoilés tous semblables et trés réguliers, à. branches courtes et égales. — var. decoloratum, А. decoloratum Pomel (Nouv. Mat., p. 236). — Créte de l'Abd-el-Kader et tout le massif de l'Ouar- senis. Pelouses. Plante entièrement couchée sur le sol, à feuilles- étroites, grisátres, à grandes fleurs blanchátres ou. blanches, in- florescence trés hispide. Dans cette espèce, si variable, il est curieux de voir ces deux variétés, les plus tranchées de toutes, vivre dans les mêmes lieux. mais dans des stations différentes. Alsine tenuifolia Crantz. — Nous n'avons en Algérie ni le type de l'espèce, ni PA. laxa Jord., ni ГА. viscosa Schreber. Je n'ai jamais vu, dans les plantes d'Algérie, de corolle atteignant le milieu (1) Voy. plus loin séance du 12 décembre. : T oHm (SÉANCES) 19 290 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1902. des sépales et, par suite, je crois que les échantillons que j'avais jadis rapportés à l’Alsine hybrida Jordan se rapportent mieux à PA. arvatica Presl (sub Arenaria), qui est la variété la plus ré- pandue dans ce pays. L'A. conferta Jord. et l'A. confertiflora Rouy, qui en diffère assez peu, n'y sont pas rares. L'A. Munbyi Boissier parait assez rare. Je l'ai récolté pour la première fois cette année à Berrouaghia. Je l'avais d'An Mansour, récoltée par le D' Clary. Comme l'a montré Murbeck, cette plante, que Je considére comme une simple variété de ГА. tenuifolia, diffère surtout de ГА. hy- brida par ses graines à tubercules pointus, spinuleux. Buffonia Buvaljouvii Вай. et Trab. — Boghari. Cerastium algericum Batt., Flore de l'Algérie. — Ouarsenis, route des Beni Hindel au Hammam. Geum heterocarpum Boissier. — Cette belle plante, que je n'avais pas encore vue d'Algérie, a été récoltée au djebel Moghrar, prés d'Ain Sefra, par un botaniste suisse, M. Hochreutiner. Lonicera kabylica Rehder nov. sp.; L. arborea var. kabylica Batt. (Bull. Soc. bot., 1896, р. 479). — J'avais déjà, dans ce Bul- letin, attiré l'attention sur les profondes différences qui séparent la plante kabyle du L. arborea d'Espagne et de l'Aurés; ayant communiqué ces plantes à un monographe américain, M. Rehder, celui-ci a trouvé entre elles d'autres caractéres distinctifs. Laissons- lui la parole: « Le L. arborea de l'Aurés est parfaitement iden- lique à celui d'Espagne, mais celui de Kabylie semble avoir peu d'affinités avec cette espèce et je crois qu'il se rapproche plus du L. orientalis Lamarck. Le Lonicera de Kabylie se distingue par ses ovaires soudés au-dessous du milieu, par ses bractéoles sou- dées en cupule, par les rameaux remplis de moelle, etc., tandis que le L. arborea a des ovaires parfaitement séparés, des brac- téoles simplement connées, des rameaux creux et des feuilles avec nervation différente. Je crois que le Lonicera de Kabylie doit constituer une espèce distincte intéressante, spéciale au Nord de l'Afrique. Je propose de la nommer L. kabylica. » Senecio leucanthemitolius Poiret var. nov. lanuginosus. — Cette curieuse variété, couverte d'un indumentum blanc de poils laineux, a été récoltée par M. le D' Trabut dans les ruines de Timegad. BATTANDIER. — PLANTES DE LA FLORE ATLANTIQUE. 291 Atractylis aristata spec. nova (sect. Anactis Cassini). — Plante herbacée, trés rameuse à rameaux intriqués, trés feuillue; feuilles petites, lancéolées, dentées-épineuses à épines faibles, couvertes sur les deux faces d'une pubescence grise, finement laineuse; tiges également pubescentes; capitules petits, cylindriques, à fleurs égales toutes tubulées, solitaires au sommet des rameaux, involucrés par des bractées semblables aux feuilles supérieures; écailles du péricline velues-aranéeuses, étroites, aiguës, acumi- nées par une arête grêle, longue de 7 à 8 millimètres, achaines très velus, cylindriques surmontés d’une aigrette plus courte que les fleurons, à grosses soies jaunâtres sur un seul rang, ciliées jusqu'à leur sommet, de longs poils dressés d'un blanc sale, unies en anneau à leur base. Cette plante fut rapportée par la mission Flamand de la Haci- Incokki en un seul exemplaire en assez mauvais état; aussi l'avais-je signalée dans ce Bulletin, année 1900, p. 244, sansle décrire. Mais, cette année, M. l'abbé Chevallier ayant rapporté des mêmes régions un autre Atractylis annuel de la section Anactis, j'ai repris étude simultanée de ces deux plantes, et j'ai cru devoir donner la des- cription ci-dessus en attendant la publication de M. Chevallier. Carduncellus atractyloides Cosson el Durieu, inédit. — Се nom fut d'abord donné par les auteurs à une plante des montagnes du sud de l'Algérie, publiée dans les exsiccatas de Balansa et de Bourgeau en 1853 et 1856. Plus tard le D' Cosson attribua ce méme nom à une plante des sommets du Djurdjura, totalement différente de la premiére, qui resta également sans description. Ce nouveau C. atractyloides est celui qui figure dans les deux édi- tions du Catalogue de Kabylie de M. Letourneux. Il fut déterminé ainsi dans la première édition par M. Cosson lui-même. Il est également inscrit sous ce nom dans la Flore de Kabylie de Debeaux. Lorsque je rédigeai les Carduncellus de la Flore de l'Algérie, j'étais persuadé que c'était bien là le vrai etle seul C. atractyloides. Je l'avais en effet recu sous ce nom de M. Letourneux, je l'avais récolté moi-même dans les localités signalées au Catalogue de Kabylie; je l'avais vu étiqueté de la main de Cosson, dans l'herbier de l'exposition permanente d'Alger, et je ne connaissais point les exsiccatas de Bourgeau et Balansa, vieux de cinquante ans. Aussi en 1888, rencontrant sur le djebel Mat le premier Cardun- 992 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1909. cellus atractyloides, je ne doutai pas un seul instant que ce ne fût une espèce nouvelle que je décrivis sous le nom de C. cespilosus à cause de sa ressemblance de port avec l'Atractylis cespilosa. En 1892, je vis dans l'herbier du D' Paul Marés l'exsiccata de Bourgeau. J'y reconnus de suite mon C. cespitosus étiqueté C. atraclyloides; mais j'étais si bien persuadé que ce nom n'ap- partenait qu’à la plante kabyle, que je crus à une erreur de déter- mination. En 1900, M. l'abbé Chevallier centuria de nouveau cette plante et, étudiant ses récoltes avec M. Barratte dans l'herbier Cosson, découvrit la confusion de ces deux Carduncellus sous un méme nom. Ces auteurs décidèrent alors (Bulletin de Г Herbier Bois- sier, 1900) de conserver à la plante du Sud de l'Algérie le nom de C. atractyloides, qu'elle avait porté la première et de me dédier celle de Kabylie comme étant le premier qui avait distingué les deux plantes. J'accepte volontiers le fait accompli, mais il souléve pour l'ave- nir une question de principe. Était-il bien nécessaire, pour deux exsiccatas devenus rares, de débaptiser à la fois ces deux espèces décrites et figurant dans de nombreux ouvrages et exsiccatas? Et, si un des deux noms devait étre abandonné, n'était-il pas plus conforme aux usages de déclarer caduc le nom de C. atractyloides, qui, successivement appliqué par le méme auteur à deux types tout à fait incompatibles, ne pouvait que préter à confusion ? Quoi qu'il en soit, voici la synonymie actuelle de ces deux plantes : 4° Carduncellus atractyloides Cosson et Durieu, inédit, Exsic. Balansa, 1853, sous le n° 763; Exsic. Bourgeau, 1856, n° 67; Exsic. Chevallier, 1900, n° 331; Chevallier et Barratte, Bulletin de l'Herbier Boissier, 1900 : = C. cespitosus Battandier et Trabut, Exsice. Вай. (Bull. Soc. bot., 1888, p. 390 et Flore de l'Algérie). 2" C. Battandieri Chevallier et Barratte, loc. cit. == C. atrae- tyloides Cosson, in herbario et in exsiccatis permultis; Letourneux, Cat. Kab.; Debeaux, Flore de la Kabylie; Batt. et Trab., Flore de l'Algérie et Exsic., n* 253. Campanula rotundifolia L.; Munby, Cat. — Djebel Cheliah, ‚ Aurès. Tandis que les sommets kabyles gardent d'assez nombreuses stations du C. macrorrhiza J. Gay, C. jurjurensis Pomel, la plante BATTANDIER. — PLANTES DE LA FLORE ATLANTIQUE. 293 du djebel Cheliah, que M. Trabut a récoltée en 1893, appartient nettement au type C. rotundifolia L. C'en est une forme à petites fleurs, trés voisine du C. subramulosa Jordan. Myosotis versicolor Persoon. — Je ne connais cette espéce en Algérie qu'en la comprenant dans un sens trés large, aussi Гү ai-je longtemps méconnue. Notre М. versicolor n’est ni plus versicolore ni plus grandiflore que le M. hispida. Il se rapproche beaucoup du M. fallacina Jordan. Il se distingue du M. hispida par son port plus ferme, ses grappes plus denses, plus régulières, à pédicelles dressés-étalés, plus courts, par son calice obconique, étroit à la base, à poils plus courts, par le tube de sa corolle plus saillant. Il est assez commun dans les montagnes, mais ne manque ni dans la plaine, ni dans le Sahel. J'en ai trouvé un peuplement à fleurs blanches au Corso, d'ordinaire il est à fleurs bleues. Veronica Buxbaumii Tenore. — Marengo, Blida. Carregnoa humilis J. Gay. — J'avais depuis longtemps signalé celte espèce entre Tipasa et le Nador, d’après un botaniste, M. De Noter, qui m'en avait donné quelques bulbes. Elle a été abondam- ment récoltée, cet automne dernier, dans les broussailles de cette région, par M. Gay, instituteur à Marengo et zélé botaniste. Aucun doute ne peut donc subsister sur la spontanéité de cette plante en Algérie. J'ai recu du djebel Aabed, prés de la frontiére marocaine, de la part de M. Bojoly, vétérinaire à Bedeau, un Scorzonera d'un type sûrement nouveau pour l'Algérie, mais trop jeune et en échantil- lon trop imparfait pour pouvoir être décrit. Ses fleurs sont assez semblables à celles du Sc. undulata; mais il a une tige rameuse, rigide, et de longues feuilles lancéolées-linéaires, trés longuement acuminées. Les montagnes de la frontiére marocaine paraissent être particulièrement riches au point de vue botanique. Par mal- heur, l'insécurité y est telle qu'on n'a jamais pu y herboriser sérieusement. Explication des figures de Іа planche II de ce volume. Fic. 1. — Carduncellus atractyloides Coss. et DR. (C. cespitosus Battand.). Fic. 2. — C. Battandieri Chevall. et Barr. (C. atractyloides nonnull.). 294 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1902. A propos de la difficulté résultant de l'homonymie des Carduncellus mentionnés dans la communication précé- dente, M. Malinvaud est d'avis qu'on pourrait s'inspirer du précepte énoncé dans l'un des premiers articles des Lois de la nomenclature botanique (1) ; il y est recommandé d'éviter l'emploi des noms pouvant produire des équivoques, or un nom spécifique est inévitablement ambigu s'il a été donné par le méme auteur et dans le méme genre à deux espèces différentes. Écartant atractyloides pour ce motif, si l'on adoptait pour le plus ancien Carduncellus le nom de cespi- Гоѕиѕ sous lequel il a été décrit pour la première fois et, pour lespéce plus récente, celui de Battandieri proposé par MM. Barratte et Chevallier, la nomenclature ainsi fixée serait sans conteste la plus précise en principe. Mais, en fait, les botanistes algériens, les plus intéressés dans cette question, sont appelés à la résoudre et si, d'accord dans un sentiment de déférence pour la mémoire d'Ernest Cosson, ils préfèrent conserver le nom donné par ce savant botaniste, il serait peut-étre excessif de vouloir les en détourner. Nous devons, ajoute M. Malinvaud, nous garder, en cette matière, de l'esprit d'intransigeance et, dans les cas douteux comme celui-ci, il est presque toujours avantageux d'accep- ter les dénominations qui rallient les plus nombreux suf- rages, lorsqu'elles n'ont pas d'ailleurs d'inconvénient grave. M. Rouy rappelle que, depuis de nombreuses années, et à juste titre selon lui, la presque totalité des auteurs botanistes, lloristes ou monographes, ne tiennent plus compte, comme condition voulue de publicité, de l'inscription d'un simple nom sur une étiquette d'une collection méme numérotée el datée. Tout au plus, peut-on accepter des noms ainsi créés quand les étiquettes accompagnant les plantes mentionnent (1) Article 3 des Lois de la nomenclature botanique. — Dans toutes les parties de la nomenclature, le principe essentiel est d'éviter ou de gien? l'emploi de formes et de noms pouvant produire des erreurs, des équivoque ou jeter de la confusion dans la science... BATTANDIER. — PLANTES DE LA FLORE ATLANTIQUE. 295 imprimés les caractères différentiels et qu’on peut ainsi cons- tater de visu si les plantes distribuées correspondent bien à la diagnose inscrite sur l'étiquette. Cette manière de voir est adoptée en Allemagne, en Angleterre, en Autriche, etc., enfin presque partout à l'heure actuelle, notamment par les bota- nistes du Musée de Berlin, et dans l’Index Kewensis de MM. Hooker et Jackson. Et, en réalité, elle s'explique très bien; car nombreux, on le sait, sont les numéros d'exsiccatas où toutes les plantes distribuées ne sont nullement identiques, ce qui amène des confusions inévitables, selon que tel ou tel auteur s'appuie sur l'exemplaire qu'il a sous les yeux. Le cas présent démontre justement l'inconvénient de ces noms créés sans diagnose comparative. Cosson a nommé une plante dans un exsiccata ` Carduncellus atractyloides; plus lard il attribue ce méme nom à une plante toute différente pour certains botanistes actuels, et c'est celle-ci, nommée pourtant en dernier, qui donne lieu à une description diffé- rentielle étendue; c'est donc elle qui, selon M. Rouy, doit porter le nom donné par Cosson, la premiere devant rece- voir un nom nouveau, celui de C. cespitosus Batt. Et, con- trairement à ce que craint M. Malinvaud, il ne saurait y avoir équivoque si l'on écrit ainsi dans une Flore ou un Catalogue : Carduncellus atractyloides (Coss. p. p.) Batt., et C. cespi- tosus Batt. En résumé, un nom ne peut être avec certitude attribué à une plante que si cette plante offre bien l'ensemble des caractéres mentionnés dans une diagnose. M. Zeiller s'associe aux observations précédentes. SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1902. PRÉSIDENCE DE M. ÉD. BUREAU. М. Gagnepain, vice-secrétaire, donne lecture du procés- -verbal de la séance du 14 novembre, dont la rédaction est -adoptée. M. le Président proclame membre de la Société : ‚М. de Томі, professeur de botanique et directeur du Jar- din botanique à l'Université de Modène (Italie), рге- senté dans la dernière séance par MM. Ed. Bornet et Malinvaud. "M. le Président annonce ensuite une présentation nou- velle. M. Mouillefarine fait à la Société la communication sul- vante ` SUR LE GENTIANA CILIATA (2 Article), par M. MOUILLEFARINE. Si j'avais pu être prévenu de l'intéressante communication dé- posée à la derniére séance par M. Vuillemin, j'y aurais apporte, ‘pour la lire à la Société, la lettre suivante, que m'a écrite sur le même sujet notre confrère M. Théodore Holm, de Brookland, dis- trict de Colombia (États-Unis). « Je viens de lire, m'écrit-il, votre question sur le Gentiana ciliata dans le Bulletin de la Société. » Je suis heureux de vous annoncer que les échantillons que не avez trouvés sont sans doute développés sur une racine d’un individu produit de semence. La propagation végétale du Gentiana ciliata par des pousses radicales а été signalée par Th. Irmisch (Botan. Zeitung, 1851, p. 466) et par moi chez le Gentiana holopetala (0n some Canadian Gentian. = wv v w w MOUILLEFARINE. — SUR LE GENTIANA CILIATA. 297 » De telles pousses radicales florifères sont développées latéralement, non terminalement, sur une racine, et l’on peut assez facilement ob- » server la continuation de la racine mère. » Je suis sûr qu’on peut trouver cette manière de propagation chez » beaucoup d’autres espèces de Gentianes. x Un petit dessin à la plume joint à la lettre représente schéma- tiquement une racine traçante de laquelle une tige sort à angle droit. Ce n’est pas là се que j'avais observé. La pseudorhize la- térale sort du milieu de la tige souterraine et semble faire seule- ment un angle droit avec elle. J'ai encore, sur le même sujet, à signaler à la Société deux com- munications, l'une de M. Copineau et l'autre de M. Pellat, parues dans le Monde des Plantes du 1* octobre et du 1" novembre 1902. Celle de M. Pellat est particulièrement intéressante en ce que, préoccupé de cette question depuis aussi longtemps que moi, il a distribué à la Société Dauphinoise des Gentiana ciliata portant rhizomes et boutons souterrains, et publié à ce sujet une Note (1) dans le Bulletin de cette Société pour l’année 1880. Je suis vraiment heureux qu'une question d'ignorant ait pro- voqué d'aussi intéressantes et aussi savantes réponses. M. le Secrétaire général donne lecture de la Note suivante : (1) Voici cette Note : 2551 Gentiana ciliata L. — Cette espèce est décrite par la plupart des auteurs comme une plante vivace; cependant De Candolle et MM. Grenier et Godron ne 1ш attribuent qu'une existence annuelle. D'où vient cette divergence d'opinion ? Si l'on observe des sujets jeunes, gréles, uniflores, on voit une racine pivotante ténue, à peine ramifiée, sans trace de rejets pérennants ` en cet état, le Gentiana ciliala а toutes les apparences d'une plante annuelle. Mais, si l'on a sous les yeux des exem- plaires robustes à plusieurs tiges et plusieurs fleurs, tels qu'on en rencontre assez souvent à la fin de l'automne dans la région subalpine, il est facile de reconnaitre que la plante porte, vers le collet de la racine, des bourgeons ou rejets blanchátres, dressés contre la tige et destinés évidemment à assurer l'existence de la plante l'an- née suivante. Si la saison n'est pas favorable et que les froids de l'hiver soient précoces, T bourgeons ne se développent pas, ou bien les rejets se flétrissent et meurent : alors le Gentiana ciliata est réellement annuel. Mais si, au contraire, ces rejets ont pris assez accroissement et de vigueur pour pouvoir résister aux froids rigoureux, la plante revit à la fin de l'été suivant. : Aiusi le Gentiana ciliata serait, à mon avis, suivant les circonstances, annuel i vivace. Ne serait-il pas intéressant de soumettre ces observations au contróle de la culture? J'appelle sur ce point l'attention des botanistes qui s'occupent de ce genre d'expériences, (Note de M. A. Pellat.) 298 SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1902. LETTRE DE M. J. DAVEAU А M. LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL. Cher Monsieur Malinvaud, Je vous ai envoyé, à l'intention des membres de la Société botanique de France, un petit Sfatice litigieux des Sansouires (1) de Palavas-les- Flots. Il s'y trouve à peu près localisé, derrière l'ancien cimetière, sur une étendue d'environ un ou deux hectares, en compagnie de plusieurs espéces de Salicornes (2) et de nombreux sujets de Statice virgata We de S. Girardiana Boiss. et de quelques S. bellidifolia Gouan. Le premier collecteur de ce Statice (23 juin 1846) le rapportait comme variété au S. olæifolia Pourr. (S. virgata W.), il ajoutait cette annota- tion : « variété due à ce qu’elle croissait sur de petits amas de terre un peu élevés, dans un ravin de la plage du Lez ». L'étiquette n'est pas signée, l'écriture ne se rapporte à aucun des botanistes de l'époque. Cependant notre confrère M. Aubouy, bien connu pour ses travaux sur la flore des environs de Montpellier, nous assure avoir vu des échantil- lons de ce Statice recueillis par Delile. | Notre plante fut de nouveau signalée еп 1879 par un étudiant, М. Szpre- giewski, dans une liste de plantes recueillies à Palavas (3). Nous suppo- sons du moins que le St. minuta indiqué pour la première fois à Pala- vas dans cette liste se rapporte bien à notre plante. En août 1885, MM. Aubouy et Lombard-Dumas, herborisant de com- pagnie à Palavas, furent assez heureux pour rencontrer ce Statice en nombre. Frappés par les caractères différentiels de cette plante, qui se distingue d'autant plus facilement du S. virgata que les deux espèces croissent en société, nos confréres en recueillirent une ample moisson. Des échantillons furent d'abord communiqués par M. Aubouy à Timbal- Lagrave, qui déclara y reconnaitre le Statice minuta L. (4). Il fut plus affirmatif encore dans une seconde lettre (5), ой il dit avoir constate une identité parfaite avec la figure de Boccone. Entre temps la plante était soumise à l'examen de Barrandon, qui n'y voyait qu'une insiguifiante variété du Statice virgata W. — C'était éga- lement l'opinion de Maury, auteur d'une étude sur les Plombaginacées, auquel la plante litigieuse fut envoyée en 1887, par М. Lombard-Dumas. Чч) Sansouires, voy. Flahault et Combres (Bulletin Soc. bot. France, 1894, p. 41). (2) Salicornia macrostachya Moric.; S. fruticosa L.; S. radicans 5ш. (S. sarmentosa Duv.-Jouv.); S. patula Duv.-Jouve; S. Emerici Duv.-Jouve. (3) Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Nimes, janvier 1879. (4) Lettre du 23 août 1885. (5) Lettre du 5 octobre 1885. DAVEAU. — UN STATICE LITIGIEUX. 299 Maury s'exprime ainsi : « C’est sûrement pour moi le S. virgata Willd.; je ne erois pas qu'on puisse méme la distinguer comme variété. Aucun caractère différentiel dans la forme de l'inflorescence et dans celle des bractées. La petite dimension des feuilles s'observe aussi dans nombre d'échantillons inconstestablement rapportés à la forme type. » En présence de ces opinions contradictoires, M. Aubouy, persuadé qu'il avait affaire à une espéce nouvelle, lui donnait en 1887, le nom de Statice Delilei et la distribuait dés lors, sous ce nom, à tous ses corres- pondants, notamment à la Société helvétique (1888), et à la Société Rochelaise (1893) (1), par les soins de laquelle le Statice Delilei est dis- tribué sous le n° 3516. Quelques années auparavant M. Aubouy en avait fait l'objet d'une communicalion à l'Association pour l'avancement des sciences (séance du 10 aoüt 1889). & Puis, cinq ans plus tard, notre confrére et ami M. Rouy présentait une description de cette méme plante, qu'il tenait de M. Lombard- Dumas, et lui donnait le nom de Statice Tremolsii (2). Enfin, les échantillons présentés aujourd'hui, étudiés par M. Gagne- pain, sont rapportés раг lui au Statice minuta L., opinion partagée, nous l'avons dit, par Timbal-Lagrave. À notre avis la plante а d'incontestables affinités avec cette dernière espèce et aussi avec le St. virgata W., comme le dit M. Rouy (ci M. Aubouy avait cru y voir un hybride des St. Girardiana et St. vir- gata; mais, à notre avis, la plante est trop abondante pour qu'on puisse s'arréter à cette hypothése. Les feuilles de la plante des « Sansouires » de Palavas, cultivée dans le Jardin botanique de Montpellier depuis août 1902, se sont assez rapide- ment modifiées, pour se rapprocher de celles du St. virgata. Le St. mi- nuta L., témoin envoyé de Monredon par notre ami et confrère M. Davin, et planté à cóté, n'a subi dans les mémes organes aucune modification sensible. Nous tiendrons nos confréres au courant de la question. Les échantillons envoyés par M. Daveau à l'appui de sa com- munication sont mis à la disposition des membres présents. M. Malinvaud dit qu'il avait recu naguére la plante dont il s'agit récoltée à Palavas par M. Lombard-Dumas et, aprés l'avoir rapportée, à la suite d'un examen rapide, au S. virgata (sensu amplo), il l'avait communiquée à M. Maury, auteur d'une thèse sur les Plombaginées; ce regrelté confrère (1) Voy. Société Rochelaise (Bulletin, XV. 1893-1894, p. 16 . (2) Bull. Soc. bot. de France, séance du 11 mai 1894, p. 325. 300 confirma l'attribution au S. virgata. M. Malinvaud écrira à M. Lombard-Dumas pour le prier de lui rappeler quelques détails de la correspondance qu'ils avaient échangée vers 1887 sur cette question, et dont il a conservé un souvenir peu précis. SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1902. M. Rouy demande la parole et s'exprime ainsi : Mon ami M. Daveau a prié M. Malinvaud de me faire tenir les exem- plaires qui vont vous étre distribués afin que je puisse vous assurer que ces exemplaires appartiennent bien à mon Statice Tremolsii, ce qui est en effet. J'ai pensé qu'il serait intéressant, puisque M. Daveau mettait à votre disposition des exemplaires de la plante de Palavas, un peu dif- férente du type, de vous montrer également les exemplaires de Cata- logne sur lesquels a été établi le S. Tremolsii, en vous donnant l'aire géographique actuelle de cette espéce. Vous aurez remarqué les hésitations des botanistes pour tàcher de rattacher, selon la méthode suivie à l'heure présente et que j'ai adoptée dés 1893 dans la Flore de France, le S. Tremolsii à un type spécifique largement concu; les uns ont penché à le rapprocher du S. virgata Willd., les autres ont incliné vers le S. minuta L. Pour rattacher scien- tifiquement une plante à un type spécifique, il ne faut pas que cette plante diffère du type par des caractères qualitatifs importants et cons- tants; on admet généralement que la présence de caractères qualitatifs peu nombreux, et touchant des organes plus ou moins essentiellement variables, ou des caractéres purement quantitatifs permettent seuls le rattachement. Or vous pouvez constater que le S. Tremolsii se sépare tant du S. virgata que du S. minuta par des caractères qualitatifs de tout premier ordre, intéressant les rameaux, les feuilles, les bractées, la nature du calice et la forme de ses lobes. Je les rappelle ici : STATICE VIRGATA Willd. STATICE TREMOLSIi Rouy STATICE MINUTA L. Rameaux stériies nu's ou peunombreux,non flexueux, Rameaux stériles bien moins nombreux, écartés, Rameaux stériles nom- breux, rapprochés, rigides; feuilles non ridées-bulleu- ses, non linéaires-oblongues, grandes, rétuses; bractée, externe lancéolée, aiguë, 2 fois plus courte que l'interne, celle-ci tres appliquée, en- veloppant étroitement les fleurs; calice à tube courbé, à limbe une fois plus court que le lube et à lobes ovales, obtus. non rigides, flexueux; feuil- lesridées-bulleuses, épais- ses, petites, linéaires-oblon- gues, obtuses ; épillets droits; bractée externe ovale, 3 fois plus longue que l'inlerne obtuse, ouverte; calice à tube faiblement courbé, à lobes oblongs, obtus, el à limbe à peine plus court que іе lube. feuilles rétuses ou échan- crées, non obtuses-mucro- nées; épillets arqués; brac- tée interne aigue, appliquée; calice à lobes lancéolés, aigus ou apiculés. DE SALIGNAG-FÉNELON. — LA FORÊT D'IRATY (BASSES-PYRÉNÉES) 304 J’ajouterai que, malgré mon vif désir, selon ma compréhension de l'espéce, de rattacher le S. Tremolsii à un « stirpe », il ne m'a pas été possible, aprés eomparaison minutieuse de mes exemplaires de ses diverses localités avec toutes les autres espèces de Statice de l'Europe, puisque j'ai la bonne fortune de les avoir toutes, sauf deux qui n'ont rien à voir ici, les S. Sibthorpiana Guss. et S. alutacea Stev., et même avec les Statice de l'Afrique septentrionale, de voir dans le S. Tre- molsii autre chose qu'une espéce des mieux caractérisées, prise méme par Trémols pour le S. salsuginosa Boiss. Le S. Tremolsii, découvert d'abord par Trémols, en Catalogne, sur toute la cóte de Cadaqués, au cap Creus, prés de l'ile Satanella, а été constaté également dans les Pyrénées-Orientales, au cap Ouillastreil entre Port-Vendres et Paulilles, par Oliver qui, lui, l'avait appelé S. re- ticulata L. La plante de Palavas, qui vous est distribuée aujourd'hui, est un peu en dehors de l'aire naturelle du S. Tremolsii et elle présente des feuilles plus petites, des tiges plus gréles et moins rameuses et, natu- rellement, des épis plus courts. Tenant compte du nom attribué, mais sans description, par M. Aubouy àla plante de Palavas, je considére celle-ci comme var. Delilei du S. Tremolsii. M. le Secrétaire général donne lecture de la Note suivante : LIMITE SUD-OUEST DES SAPINS (ABIES PECTINATA) DANS LES BASSES-PYRÉNÉES FRANÇAISES ET LA NAVARRE ESPAGNOLE; EXCURSION FAITE, LE 3 OCTOBRE 1902, DANS LA FORÊT d'IRATY, par M. le Vicomte François de SALIGNAC-FÉNELON. La forêt d'Iraty, située dans le canton de Saint-Jean-Pied-de- Port (arrondissement de Mauléon, Basses-Pyrénées), s'étend sur les deux rives de l'Iraty, qui prend sa source au sud du pic d'Occabé, au nord-est, vers l'ouest jusqu'à la crête qui sépare sa vallée de celle de Roncesvalles, où coulent les rios Legarzya et Navala, vers l'est jusqu'au sud du pic d'Orhy et aux crêtes qui le continuent au nord-ouest, dans la vallée de l'Uchurria et de ses affluents, vers le sud jusqu'à la crête des monts d'Abodi, qui limi- tent cette vallée, et à son confluent avec l'Iraty. | ~ Les Sapins se montrent sur la rive gauche, depuis la limite nord, et descendent au sud sur le bord du torrent; la rive droite 302 SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1902. est boisée de Hétres et a été exploitée à une époque récente pour les forges. Dans le quartier appelé « les Herrequerequa », au nord, ces Sapins sont plus rares, surtout à une altitude inférieure, et forment des groupes isolés au milieu des autres essences. А partir du pont d'Orate, quartier sud-ouest de la forêt, situé par 3*25'90" de longitude О. de Paris et 43° 1' de latitude, l'Iraty s'infléchit au sud-ouest, direction moyenne de son cours jusqu'au confluent de l'Uchurria; le point extréme au sud-ouest, dans la partie espa- gnole, où se trouvent encore les Sapins, est situé par 3'27' ou 28° de longitude, et 425856” de latitude; de là, en revenant vers l'est, le point sud le plus éloigné de la courbe qui limite la forét de Sapins, partie francaise, quartier de Fachalupia, partie espa- gnole sur la rive droite de l'Uchurria, est situé par 3*2530" de longitude, et 4275545" de latitude. L'altitude du pont d'Orate, sur l'Iraty, est de 1000 mètres; les hauteurs boisées qui dominent la forêt jusqu'à ses limites au nord et nord-est, rive gauche, varient de 1200 à 1600 métres ; l'étendue, en France seulement, est de 2000 hectares. Les Sapins sont des arbres primitifs, atteignant leur déve- loppement complet dans ces conditions naturelles, sans aucune exploitation jusqu'à présent. Déjà, au pont d'Orate, ils présen- tent, espacés de 6 à 13 mètres, ou méme 22 mètres, des troncs simples ou accolés d’une même souche, ayant 1",50 de diamètre, et une hauteur, sous couronne ou flèche, de 40 ou 50 mètres en moyenne. Le tronc est souvent droit comme une colonne, souvent la flèche а été brisée par les vents violents du sud-est; dans l'intervalle de ces géants, d'autres géants, les Hétres sécu- laires, rivalisent avec eux de masse et d'élancement, et leur dia- métre est souvent égal. Dans le reste de la forét, sur la rive droite, et jusqu'aux foréts de la vallée de Roncevaux, les Hétres ont couramment un diamètre de 0,60°, espacés de 6 mètres à 10 et 14 mètres ` mais, en d'autres parties de la forêt d'Iraty, ils atteignent une hauteur de fût, sous la couronne, de 36, 44 et méme 48 mètres. Le pont d'Orate offre au visiteur l'entrée de la forêt seulement, dont la région la plus riche, au sud-est et à l'est, renferme les plus beaux arbres.et les plus nombreux. Là, les Sapins, parfois rapprochés à 3 métres, avec des troncs de 0,65 à 0,80 centi- mètres, s'élèvent à 40 et 50 mètres de hauteur; l'un d'eux а DE SALIGNAC-FÉNELON. — LA FORÊT D'IRATY (BASSES-PYRÉNÉES). 303 94 mètres, sans compter la flèche terminale, peut-être 70 mètres d'élévation. La partie espagnole de la forêt d'Iraty, bien plus étendue, est encore plus luxuriante : le service forestier espagnol en a com- mencé les travaux d'aménagement. Dans la partie francaise, tous les arbres ont été comptés et marqués par l'Administration des foréts; ce travail a duré prés de deux années. Les difficultés d'exploitation sont grandes, car il existe un seul chemin forestier d'aecés à l'Iraty parle col de Burdin-Curutcheta, à 1200 métres, aboutissant à Mendive; du cóté d'Espagne, le chemin muletier continue jusqu'à Ochagavia, dans la vallée d'Ahescoa. Une coupe de Hêtres а été vendue à la scierie franco-espagnole de Burguete, prés de Roncesvalles, à raison de 94000 métres cubes pour 75000 francs. Un des grands Sapins du pont d'Orate a été estimé 1500 francs, rendu à Bordeaux. Cette forêt représente, pour la flore pyrénéenne, une magnifique réserve de végétation, que la culture a laissée intacte depuis des siècles. M. Rouy, sans parler sur le fond de l'intéressante commu- nication de M. de Salignac-Fénelon, dit que la forét d'Irati recéle une des plantes les plus rares de la flore européenne, le Poa Feratiana Boiss. et Reut., et qu'il serait bien à désirer qu'un botaniste zélé entreprit de nouvelles recherches sur place au sujet de cette Graminée; car M. J. Richter, de Saint-Jean-Pied-de-Port, qui a fait de si belles découvertes botaniques dans les Basses-Pyrénées et qui a parcouru la forêt d'Irati à plusieurs reprises, n'a pu y retrouver le Pou Feratiana. D’après la diagnose princeps de Boissier et Reuter, assez différente de la description de Grenier et Godron, le Poa Feratiana se distingue surtout du Poa nemoralis par ses épillets biflores, les ligules lancéolées, exertes, la panicule étalée-dressée à rameaux inférieurs subternés. La localité exacte de ce Poa est ainsi indiquée par Boissier et Reuter : « Pyrénées occidentales, dans la forét d'Irati, au lieu dit « Erreca-Idorra », qu'il faut sans doute traduire, selon M. Rouy, par bords du Rio « Erredigorra », qui se jette 304 SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1902. dans la rivière d'Iraty, non loin du château d’Iraty, en terri- toire français. » M. Gagnepain fait à la Société la communication suivante : ZINGIBÉRACÉES DE L'HERBIER DU MUSÉUM (VI: Note); par M. IF. GAGNEPAIN. Achilus : genre déchu (Globba siamensis vel G. graminifolia ?). En 1901, dans ce méme Bulletin a été publié le Globba grami- nifolia Gagnep. (1). C'est une espèce trés remarquable par ses feuilles sublinéaires comme celles d'un Digitaria filiformis ou sanguinalis, par ses gaines ciliées, par sa grappe diffuse et re- courbée depuis le rameau inférieur, par ses bractées colorées pâles, ses bractéoles beaucoup plus foncées. A en juger par prés de vingt échantillons, qui presque tous portent au moins une fleur bien développée, c'est évidemment un Globba, des Versicolores, section appartenan* au sous-genre Marantella. L'analyse certaine d'une fleur dons: au G. graminifolia un calice tubuleux à trois dents triangu.aires, des lobes corollins presque égaux formant avant l'épanouissement un bouton globuleux et le postérieur dé- pourvu du capuchon qui se trouve dans beaucoup d'espéces; les staminodes sont ovales obtus; le labelle en est profondément bifide; enfin l'unique anthére porte, de chaque cóté en dessous, deux ailes membraneuses qui caractérisent la plus grande partie des Marantella. Qu'il y ait un ovaire, à placentation pariétale, couronné par deux stylodes en aléne, cela n'a rien qui doive surprendre, puisque ce sont des caractères généraux du genre Globba. Or M. W. B. Hemsley a décrit, dansle Bulletin de Kew, un Achi- lus siamensis (2), genre et espèce inédits. Dans les Jcones de Hooker, planche 2370 publiée en avril 1895, le méme auteur consacre une planche et une page de texte à l'Achilus siamensis (1) F. Gagnepain, Zingibéracées nouvelles ou mal connues de l'herbier du Muséum, їп Bull. Soc. bot. Fr., t. XLVIII (1901), session extr., pp. 1X5" LXXIII. E Kew, Bulletin of miscellaneous Information, fév. 1895 (n° 98), рр: 38- GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 305 où il répète presque sans variante les termes du Bulletin de Kew (loc. cit.). La planche représente une sommité de la plante, un ensemble de bractéoles, deux fleurs entières avec un ovaire et ses stylodes. En somme, c'est la méme plante que le Globba graminifolia, soit que l'on consulte et la planche et le texte. Il y a cependant des différences : l'inflorescence parait trés jeune, à peine s'il existe deux fleurs en bouton avancé, tandis que nos nombreux échantillons portent des fleurs épanouies et méme quelques ovaires fécondés. Mais la différence capitale se trouve entre les analyses des Icones et les nôtres, car le dessinateur n'a reproduit des ca- ractéres d'un Globba que l'ovaire, sa placentation et ses stylodes, le calice et les pétales trés jeunes; le tube corollin est à peine marqué, et Гоп ne voit rien qui rappelles les deux staminodes pé- . taloides, le labelle et le stigmate d'un Globba. Évidemment, ces dessins étant donnés, il y avait matiéreà un genre nouveau, d'au- tant que le port et les feuilles sont extraordinaires et ne font point penser à un Globba. La question se pose ainsi : la plante de M. Hemsley est la nótre aussi parfaitement que deux individus différents peuvent étre iden- liques; nous sommes absolument sür d'avoir affaire à un Globba. Vingt échantillons l'attestent, tandis que l'auteur de l'Achilus n'avait que les matériaux trop jeunes d'une part unique. Quant aux dessins analytiques de la planche 2370, ou bien ils sont trés impar- faits sous le rapport de l'observation, ou bien ils sont véridiques. Dans le premier cas, le genre tombe; dansle second, il tombe également, car évidemment ils reproduisent une monstruosité qui ne peut entrer dans la formation d'un genre. L'hypothése de l'anomalie nous semble assez admissible, car il y en a des exemples dans la famille : Roscoe a figuré un Alpinia difissa qui a deux anthéres, nous avons observé le même fait dans le Henealmia goyazensis Schum. et Gagnep.; le Zingiber atrorubens Gagnep. s'est révélé dans quelques fleurs avec les trois lobes de la corolle soudés; dans le Costus fissiligulatus, il y avait seulement soudure entre deux de ces organes; enfin, dernier exemple paraissant expliquer l'anomalie qui semble avoir présidé à la création du genre Achilus, nous avons trouvé dans le Globba japonica, qui est l'Alpinia japonica Miq., un certain nombre de fleurs dépourvues de labelle ou dans lesquelles le labelle devenait trés réduit. т ХЫХ. (SÉANCES) 20 :306 SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1902. Notre opinion est celle de Baillon et en quelque sorte celle de M. Hemsley lui-méme, bien que le savant botaniste anglais fasse les réserves suivantes : « Que la plante cambodgienne soit spé- cifiquement la même que celle venant du Siam, cela n'est pas certain; mais il y a des différences qui peuvent seulement être 'estimées par la comparaison avec les spécimens normaux de la dernière (1) ». Pour nous, personnellement, il n'y a aucun doute et nous pen- sons que l'Achilus siamensis Hemsley, corrigé en Globba siamen- .sis Hemsley (1), n'est pas autre chose que le Globba siamensis ‘Gagnep. Bien que notre espèce soit postérieure à celle de M. Hemsley, nous proposons volontiers d'en conserver l'appellation, qui a cet avantage de répondre à une description précise, détaillée, ce qui n'est le cas ni de l'Achilus siamensis ni du Globba siamensis; l'accepter, c'est éviter toute équivoque. En résumé : L'Achilus siamensis Hemsley est le Globba graminifolia Gagnep., et le genre devient caduc. La planche 2370 des Icones convient parfaitement au G. grami- nifolia dans la sommité et les n° 1, 3, 4 d'analyse, les n° 2, 5 ne convenant que pour l'ovaire, le calice et les lobes de la corolle. Dans le texte, tout ce qui concerne les caractères macroscopiques s'applique à notre Globba ; mais la dicecie, ou monœcie supposée, l'absence du labelle, des staminodes, des appendices du connectif de l'anthére, ne conviennent pas au Globba, soit par observation amparfaite, soit par tératologie. On ne peut considérer, en outre, les Globba (et l'Achilus) comme annuels; ils sont en réalité vivaces par la racine, annuels par Ja tige, qui meurt après la maturation des fruits ou la formation des bulbilles. La station de l'Achilus (lieux découverts sur le mont Putsum, près de Nam-kawng à environ 2000 pieds, Siam) doit être attribuée au Globba graminifolia et contribue à faire connaître son aire de (1) Bulletin de Kew (1895), p. 204. M. Hemsley a bien voulu nous indiquer “obligeamment cette correction, qui nous avait totalement échappé; elle à passé Inaperçue aussi pour les auteurs du Genera Siphonogamarum ad sys- tema Englerianum, fasc. 2 (1900), genre 1356, p. 86, étant mentionnée dans Ae Supplément à l’Index Kewensis, fasc. 1, р. 5 et fasc. 2, p. 184. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 307 dispersion, qui paraît s'étendre du Cambodge occidental au Siam septentrional. Que l’on préfère l'appellation de M. Hemsley qui est antérieure, ou la nótre qui est postérieure mais répond à une diagnose cer- taine, il n'en est pas moins hors de doute que l'Achilus siamensis Hemsley ou G. siamensis Hemsley n'est que le G. graminifolia Gagnep. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE" R.ZEILLER. Observations sur quelques plantes fossiles des Lower Gondwanas, 1* fascicule du П° vol. des nouvelles séries du Paleontologia indica ; in-4°, 40 pages et ҮП planches. Calcutta et Londres, 1902. Depuis la publication du trés important ouvrage du D" Ottokor Feist- mantel, sur la Fossil Flora of the Gondwana System, de nombreuses empreintes végétales ont été recueillies, sur divers points de l'Inde, dans les Lower Gondwanas, c'est-à-dire dans la parie inférieure du sys- tème, laquelle est d'âge permo-triasique. La direction du Geological Survey les а confiées à M. R. Zeiller, en vue de les examiner, de les déterminer, et d'en faire l'objet d'une publication destinée à servir de supplément à l'ouvrage que je viens de nommer. La collection communiquée était considérable par le nombre des échantillons, s'élevant environ à 350, la plupart se référant à des espéces déjà connues; mais ils ont fourni une quantité de localités soil complétement nouvelles, soit déjà mentionnées par Feistmantel, mais à la florule desquelles M. Zeiller a pu ajouter des espéces qu il n y avait point observées. De plus, certains échantillons ont fourni d'utiles com- pléments à la connaissance des espèces déjà décrites; enfin sept espéces nouvelles ont été reconnues, soit une addition d'environ 10 pour 100 au chiffre des espéces déjà connues. (1) ll est rendu compte de tout ouvrage eivoyé en deux exemplaires au Secrétaire général de la Société. 308 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Après un court préambule, M. Zeiller commence son Mémoire par l'indication, suivant l'ordre alphabétique, des localités complètement nouvelles, au nombre de dix-huit, et il donne pour chacune d'elles l'énu- mération des espèces qu'il y a reconnues. Un second chapitre donne l'énumération, également alphabétique, des localités anciennes oü ont été reconnues des espéces non observées par Feistmantel, avec l'indication de celles-ci. Enfin un troisième passe en revue, en les groupant suivant l'ordre taxinomique, les diverses espéces comportant une étude particu- lière, soit parce qu'elles sont nouvelles, soit parce que les nouveaux échantillons permettent de rectifier ou de corroborer des opinions déjà émises, ou méme d'ajouter quelque chose à ce que nous en savons; nous allons résumer rapidement ce qui se réfère à chacune d'elles. , FoucEnEs. — Sphenopteris (Dicksonites) Hughesi Feistmantel. Les nouveaux échantillons fournissent quelques localités nouvelles; de plus, ils ajoutent à nos connaissances sur la forme générale et les subdivisions de la fronde, sans permettre encore de la connaitre complètement; ils confirment les analogies de cette Fougére avec les Dicksonia vivants, sans permettre toutefois, jusqu'à nouvel ordre, l'attribution positive à ce genre qu'avait admise Feistmantel. — Glossopteris indica Schimp. La réunion du G. communis Feistmantel à celte espéce se trouve confir- mée. — Glossopteris damudica Feistmantel parait étre certainement distinct du précédent. — Glossopteris tortuosa n. sp. Bien qu'elle soit établie sur un échantillon très incomplet, les caractères en sont si nets que celte espece semble fort légitimement distincte de toutes celles con- nues jusqu'à présent. — Glossopteris angustifolia Brong. Les échan- tillons nouveaux confirment les rectifications apportées par Feistmantel à la description, faite par Brongniart, de la nervation; en outre, il de- vient certain qu'il faut lui rapporter un échantillon qui lui avait été altri- bué avec doute et de plus deux soi-disant Sagenopteris de Feistmantel. — Vertebraria indica Royle. L'attribution des Vertebraria, genre si longtemps énigmatique, à des rhizomes de Glossopteris, proposée d'abord par M. Zeiller, est aujourd'hui hors de doute; mais la maniére de voit de ce paléontologiste relative à leur structure a été discutée; les trés nombreux et beaux échantillons qu'il a eus entre les mains, et dont plusieurs sont reproduits en phototypie dans son Mémoire, lui ont per- mis de se livrer à de nouvelles études qui ont confirmé l'interprétation d'abord proposée par lui relativement à leur forme et à leur structure à l’état vivant. — Dictyopteridium sporiferum Feistmantel. Sous ce nom l'eistmantel avait désigné, sans le décrire, un fossile qu'il était porté, sans se prononcer d'une facon absolue, à considérer comme une pinnule de fronde fertile de Fougère. П a compris, sous ce nom, en effet, une leuille de Fougère qui parait être un petit Glossopteris, mais le fossile / REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 309 type, dont M. Zeiller a pu examiner un très bon échantillon est tout autre chose; il lui paraît plutôt être un fragment de racine ou de rhi- zome, ayant porté probablement des appendices plus ou moins ana- logues à ceux des Stigmaria, sans qu'on puisse, d'ailleurs, dire rien de certain quant àla place systématique de ce fossile. ÉouisÉTINÉESs. — Schizoneura gondwanensis Feistmantel. Quelques échantillons donnent des indications complémentaires sur l'espéce et notamment sur son mode de ramification. — Schizoneura Wardi, espéce nouvelle voisine du S. Meriani. А propos de cette plante, M. Zeiller a été amené à examiner l'Actinopteris bengalensis de Feistmantel qu'il considère comme une Équisétinée comparable aux Annularia. — Phyllotheca Griesbachi, espèce nouvelle figurée d’après un échantillon unique, mais bien caractérisé. ConpaiTÉES. — C'est à cette classe que M. Zeiller rattache les Næg- gerathiopsis de Feistmantel, au moins en ce qui concerne le N. Hislopi Bunbury (sp.). Quant au N. lacerata Feistmantel, son attribution géné- rique lui semble fort douteuse; sans qu'il puisse encore formuler une opinion ferme, il inclinerait à y voir une Salisburiée. Cycaninées. — Cycadites (sp.)? Attribution vraisemblable, mais non certaine à cause de l'imperfection de l'unique échantillon étudié. SALISBURIÉES. — Ottokaria n. gen., représenté par une espèce, О. bengalensis. CowrrEREs. — Araucarites Oldhami п. sp., présentant beaucoup d'analogie avec les Araucaria de la section Colymbæa. Le genre Araucariles n'ayant pas été signalé, jusqu'à présent, en dessous du Jurassique, M. Zeiller se demande si le niveau des couches ayant fourni ce fossile a été déterminé d'une facon bien précise. GRAINES DE GYMNOSPERMES. — Cardiocarpus indicus n. sp. Appar- tient probablement aux Cordaitées, de méme qu'un autre Cardiocarpus qui n'a pu étre l'objet d'une diagnose spécifique certaine. Enfin il a été trouvé des graines appartenant très probablement aux Voltzia. P. FLICHE. FLICHE (P.). Note sur un Zosterites trouvé dans le Crétacé su- périeur du Devoluy (Bull. Soc. géolog. de France, 4 série, t. П, pp. 112-1926, 1 figure, pl. П). Paris, 1902. M. Fliche ayant reconnu, dans des échantillons du Crétacé supérieur du Devoluy qui lui avaient été soumis par M. P. Lory, des feuilles d'une 310 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. grande Zostéracée, а, en vue de leur détermination, procédé à un examen détaillé de toutes les Zostéracées fossiles signalées jusqu’à présent soit dans le Crétacé, soit à la base de l'Éocéne dans le Thanétien. Les plus anciennement connues sont les Zosterites du Cénomanien de l'ile d'Aix, décrits en 1823 par Brongniart; c’élaient en même temps les seules qui eussent été observées jusqu'ici en France dans le Crétacé. M. Fliche estime d'ailleurs, avec Unger et Schimper, qu'il faut réunir en une espèce unique les quatre espèces de Brongniart, et il en confirme les affinités avec les Cymodocea. Il a pu, d'autre part, étudier, sur de bons moulages qui lui ont été communiqués d'Allemagne, les Zostéracées du Crétacé supérieur d'Aix- la-Chapelle que Debey avait annoncées, en 1848, sans les décrire ni les figurer, sous le nom de Thalassocharis Mülleri, et il a reconnu en elles des rameaux trés analogues à ceux de certains Cymodocea; une forme voisine a été également annoncée par Debey, et décrite ensuite par Miquel, du Crétacé supérieur des environs de Maéstricht. D'autres tiges du méme type ont été trouvées dans le Sénonien supérieur de West- phalie et décrites par Hosius et von der Mark sous le nom de Thalas- socharis westphalica; mais M. Fliche fait quelques réserves pour certains des échantillons figurés, dont l'attribution aux Zostéracées lui semble quelque peu douteuse. Il regarde également comme insuffisamment démontrée l'attribution aux Posidonia des feuilles du Sénonien de Westphalie rapportées à ce genre par les mémes auteurs. Au contraire, l'attribution lui parait légitime pour les feuilles du Thanétien de Gelin- den décrites comme Posidonia par Saporta et Marion; mais il préfère, pour les rhizomes du méme niveau attribués par ces derniers auteurs au genre Zostera, l'appellation générique moins précise de Caulinites proposée par Brongniart. Quant aux quelques restes de Zostéracées de l'Infracrétacé et du Cré- lacé du Portugal décrits par Heer et par Saporta, ils paraissent à M. Fliche trop imparfaits pour étre susceptibles d'une détermination tant soit peu süre. Il ressort, en somme, de cet examen préliminaire, que les premières Lostéracées certaines sont celles du Cénomanien de l'ile d'Aix, que jusqu'à la fin du Sénonien les formes alliées aux Cymodocea et aux Amphibolis paraissent avoir été prépondérantes, si méme elles n'ont pas été seules à représenter la famille, réserve faite toutefois des Zoste- rites de Debey, que M. Fliche n'a pu examiner et sur lesquels on ne peut porter un jugement; c'est seulement dans le Thanétien inférieur qu'apparaissent des formes affines aux Posidonia et peut-étre également aux Zostera. L'étude qu'a faite l'auteur des empreintes recueillies par M. Lory REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 311 près du col du Festre, dans le Campanien supérieur, lui а permis de: faire remonter jusqu'à ce niveau l'existence de ces dernières formes : il a reconnu en effet, dans ces empreintes, des feuilles linéaires d’au moins 10 centimètres de longueur, de largeur variant entre 8 et 21 millimètres, à nervures parallèles sensiblement égales réunies çà et là par des nervilles transversales, et offrant les plus grandes res- semblances avec des feuilles de Posidonia ; ils’abstient toutefois de les attribuer formellement au genre vivant, et les désigne seulement sous le nom de Zosterites Loryi n. sp. Il présume qu'il faut rapporter à la méme espéce certaines empreintes observées sur les mémes plaques et qui lui paraissent correspondre à des racines. Avec ces échantillons M. Lory a recueilli une empreinte unique d'une petite feuille de 2 millimètres seulement de largeur, à nervation peu distincte, qui semble offrir de grandes affinités avec les Zostera, mais que M. Fliche se borne à signaler sans lui donner de nom, l'échantil- on lui paraissant trop imparfait. L'abondance avec laquelle se montrent, dans les couches campa- niennes du col du Festre, les débris de feuilles du Zosterites Loryi permet de conclure que cette Zostéracée formait, comme ses congénéres actuelles, de vastes prairies sous-marines situées vraisemblablement à assez faible profondeur. R. ZFILLER. A. ENGLER. Vegetations Ansichten aus Deutschostafrika. Leipzig, Engelmann, édit., 1902, 64 photographies, accompagnées de 50 pages de texte. Jusqu'en 1898, on ne connaissait guére la végétation des possessions allemandes de l'est de l'Afrique ; c’est en août de cette année que partit Walther Gœtze pour visiter les steppes du Khutu, les montagnes de l'Uluguru, de l'Uhehe, du Kinga, le pays de Kondé et les steppes du Kuckwa. Ce voyageur, arrivé en avril 1899 à Dar-ès-Salam, fit de cette ville d'intéressantes excursions dans les montagnes de Livingstone et dans les régions que nous venons de citer; il succomba à Lange nburg, le 9 décembre de la méme année. M. Engler, le savant directeur du Musée de Berlin, a réalisé le vœu de №. Gœætze, en publiant les remar- quables photographies de cette malheureuse nouvelle victime du climat africain. M. Engler, séduit par la richesse fantastique de la végétation de ces régions, a voulu nous donner, dans les limites du possible, l'impression grandiose de la flore équatoriale africaine. Les remarquables reproduc- tions éditées par Engelmann sont accompagnées d'un texte explicatif concis de M. Engler; on y trouve la flore des steppes et celle des mon- tagnes jusqu'à l'altitude de 3000 mètres. Ces phototypies présentent le 312 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. plus grand intérêt pour les botanistes passionnés de la flore tropicale et pour tous ceux qu'intéresse la biologie des végétaux. ÉMILE PERROT. Ed. de JANCZEWSKI. Note sur le Ribes triste Pall. (Mém. Sor. nation. sciences natur. et mathém. de Cherbourg, t. ХХХП, 1902). Dans le volume X des Nova acta Acad. scient. imp. Petropolitanæ, pp. 378-379 (1897), Pallas décrivait un Groseiller sibérien qu'il appelait Ribes triste. Les botanistes ne s'accordent pas sur l'espéce à laquelle ce nom doit étre appliqué, et c'est la question examinée dans la présente Notice. Beaucoup d'auteurs ont identifié le R. triste Pall. soit avec le R. rubrum L., soit avec le R. petreum Wulff., et ces deux rapproche- ments sont fautifs. Le seul synonyme exact est R. albinervium Michaux qui est postérieur (1803) et par suite doit disparaitre. L'origine des di- verses confusions est imputable à Pallas lui-même, qui a attribué à sa plante, qu'il avait trouvée dans l'herbier de Silvers, des fruits noirs, tandis qu'en réalité ils sont rouges. Il est probable, d'aprés M. de Janc- zewski, que « Pallas trouva dans les notes et l'herbier de Silvers deux plantes différentes confondues : le R. triste récolté en fleur et le R. pe- trœum en fruit ». EnN. MALINVAUD. F.-H. HILLMAN. The seeds of Rescue grass and Chess (Les Se- mences du Brome de Schrader et du Brome des Seigles). U. S. De- partment of Agriculture, Washington, 1902. Broch. de 4 pages gr. in-8°, avec figures. Des semences du Brome des Seigles (Bromus secalinus L. — Chess, Cheat, Willard's Brome grass) avaient été livrées au commerce sous le nom de Brome de Schrader (B. Schraderi Kunth, B. unioloides — Rescue grass, Schraders Brome grass, Arctic grass). Informé de cette erreur, le Laboratoire des graines du Département de l'Agriculture de Washington fait paraitre une Notice ой l'assistant de ce Laboratoire, M. Hillman, donne la description comparative trés exacte, avec figures à l'appui, des semences des deux Bromes ci-dessus, ainsi que du Bromus racemosus L. (Upright Chess). D'une maniére générale, les botanistes descripteurs se servant principalement, pour la classification des Gra- minées, des caractéres différentiels fournis par l'inflorescence et la structure de la fleur, négligent souvent à tort ceux que l'examen com- paratif des semences leur offrirait utilement dans certains cas. Ern. M. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 313 D. BOIS et J. GÉROME. Tableau synoptique des principaux genres d'Orchidées cultivées (Journ. Soc. nation. d'Horticulture de Fr., août 1902). Tirage à part de 20 pages gr. in-8*; Paris, 1909. En 1893, l'un des auteurs avait fait paraitre un petit livre sur les Orchidées les plus généralement cultivées (89 genres comprenant 650 espéces) (1), renfermant un tableau disposé, comme dans les Flores, en clef dichotomique et inspiré du Genera plantarum, mais ne s'ap- pliquant qu'aux 89 genres décrits dans l'ouvrage, et conduisant facile- ment à leur détermination. Ce tableau est reproduit par les auteurs sous une forme synoptique qui permet, mieux qu'une clef dichotomique, d'embrasser l'ensemble et « donne ainsi une idée exacte des caractères communs à certains genres, propres et spéciaux à certains autres, en mettant bien en évidence ceux de ces caractères qui servent à distinguer un genre d'autres trés voisins. » « C'est, en résumé, ajoutent les auteurs, une étude de classification botanique appliquée aux Orchidées horticoles les plus communes, faci- litant les recherches, que nous voulons présenter aux lecteurs. » Le but ainsi tracé parait heureusement atteint. Aprés quelques expli- cations nécessaires pour l'intelligence des importantes modifications de forme ou d’aspect que l'on observe dans les principaux organes des Orchidées les plus cultivées, les auteurs adoptent la classification dueà Lindley, divisant la famille en cinq tribus : Épidendrées, Vandées, Néot- liées, Ophrydées, Cypripédiées. Chacune de ces tribus est l'objet d'un tableau synoptique. De petites figures démonstratives accompagnent le texte. Enw. M. D. BOIS. La récolte et l'expédition des graines et des plantes vivantes des pays chauds, Lecon faite au Muséum (Enseignement Spécial pour les voyageurs naturalistes), le 11 mai 1902. Brochure de 12 pages gr. in-8*. Paris, bureaux de la « Revue des cultures coloniales », 44, rue de la Chaussée-d'Antin ; 1902. Cette brochure, dont le sujet est traité par l'Assistant de la chaire de culture au Muséum, c'est-à-dire par un des plus compétents en cette matière, initiera tous ceux qu'intéresse la propagation des végétaux utiles à la technique des meilleurs procédés enseignés par l'expérience pour assurer la conservation des plantes vivantes pendant leur transport à de longues distances. Ern. M. (1) Les Oncnip£ss, par D. Bois, assistant de la chaire de culture au Mu- séum. Nous avons annoncé cet ouvrage en 1893 : voy. le Bulletin, t. XL, Revue, p. 52. 314 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. D. BOIS. Une nouvelle espèce de Cotoneaster du Yunnan, le Co- toneaster Francheti (Revue horticole du 16 août 1902). Figures dans le texte. Le regretté Ad. Franchet, après avoir décrit son Cotoneaster pannosa sur des échantillons en fleur envoyés du Yunnan par l’abbé Delavay, avait rapporté à cette espèce d’autres échantillons provenant du même pays, mais récoltés en fruit à une date différente et sur des individus dis- tincts de ceux qui avaient fourni les fleurs. Or une plante, correspon- dant exactement à la description princeps du C. pannosa, est issue de noyaux semés au Muséum; très ornementale et propagée par le profes- seur Cornu, elle est aujourd'hui répandue dans les jardins. D'autre part, d'un semis de graines envoyées par M. l'abbé Soulié, missionnaire au Thibet, M. Maurice de Vilmorin a obtenu, aux Barres (Loiret), un Coto- neaster entièrement inédit, mais se rattachant aux échantillons fructi- féres précédemment étiquetés par Franchet dans l'herbier du Muséum « Cotoneaster pannosa Franch. Yunnan... ». M. Bois décrit sous le nom de Cotoneaster Francheti l'espéce nou- velle qui s'est ainsi manifestée et signale ses rapports ainsi que ses dif- férences avec les C. pannosa Franch. et Simourii Baker, qui sont les deux congénéres s'en rapprochant le plus. Plus ornemental que ceux-ci, le Cotoneaster Francheti est un très élégant arbrisseau « dont on devra la propagation à M. Maurice de Vil- тогіп, l'amateur passionné auquel l’arborieulture d'ornement doit déjà l'introduction de nombreuses espéces intéressantes. » EnN. MALINVAUD. A. GUILLIERMOND. Recherches cytologiques sur les Levüres et quelques Moisissures à formes Levüres. Une broch. in-8° dem: 289 pages, avec 12 planches, dont 4 coloriées et 8 figures dans letexte. Lyon, Storck édit., 1902. Malgré de trés nombreuses observations publiées dans ces derniéres années, la question de la structure des Levüres et en particulier de leur noyau est restée très obscure, et les résultats obtenus sont souvent Con- tradictoires. L'auteur s'est donc proposé de reprendre l'étude de la cyto- logie de ces organismes et des formes conidiennes d'Ascomycétes, de maniére à définir exactement la constitution de leur noyau. Après avoir passé en revue les divers réactifs préconisés tour à tour, M. Guilliermond indique le mode opératoire qu'il a suivi et qui consiste à fixer les noyaux et à colorer leurs divers éléments, non à l'aide d'un REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 315 seul réactif, mais de tous ceux déjà connus employés à tour de rôle. Les indications obtenues se contrôlent ainsi mutuellement. Un deuxième chapitre est consacré à l'étude d'un Dematium et de l'Oidium lactis Fres. Ces deux Champignons sont décrits avec détail, ainsi que l'action exercée sur eux par les divers colorants. La premiére espèce possède, au début de son développement, un protoplasma homo- gène qui ne tarde pas à se creuser de vacuoles dans lesquelles se montrent un cerlain nombre de granules colorables en rouge par l'hé- matoxyline. Ces granules sont comparables à ceux que l'on rencontre chez les Bactéries et que Babés a désignés sous le nom de corpuscules métachromatiques. Les noyaux se différencient des corpuscules méta- chromatiques par leur forme et leurs dimensions à peu près constantes. L'Oidium lactis s'écarte peu du Dematium. Il s'en distingue cepen- dant par sa pauvreté en corpuscules métachromatiques et sa richesse en glycogène. Le troisième chapitre constitue une véritable Monographie cytolo- gique du Saccharomyces Cerevisiæ qui sert de type pour l’étude d’un certain nombre d'autres Saccharomyces : S. Pastorianus. S. ellip- soideus, S. subcutaneus, tumefaciens, S. membranæfaciens, S. ano- malus, S. Ludwigii, répartis entre deux autres chapitres. Les Levüres ont une structure conforme à celle quia été rencontrée chez les Moisis- sures : elles possèdent également des corpuscules métachromatiques localisés dans les vacuoles et un noyau bien différencié. On y re- marque souvent une curieuse localisation du glycogène dans des vacuoles spéciales que Wager avait décrites précédemment sous le nom de vacuoles glycogéniques. Mais, d'une facon générale, la vacuole glyoc- génique naît aprés la vacuole à corpuscules métachromatiques; elle la refoule rapidement et arrive à remplir presque totalement la cellule pour diminuer ensuite quand la fermentation du milieu se ralentit. Le noyau, toujours unique par cellule, peut se rattacher à deux types de structure : 1° noyau à membrane très nette, avec nucléohyaloplasma incolore et quelques éléments incolores disséminés dans ce nucléohyalo- plasma; 2 noyau analogue à celui des Moisissures, avec membrane, nucléohyaloplasma et chromoblastes. La division se rattache également à deux modes : 1° bourgeonnement de la cellule, allongement du noyau et étranglement médian; 2° allon- gement et cloisonnement transversal de la cellule. Les Schizosaccharomycètes sont caractérisés par leur multiplication résultant d’un cloisonnement transversal de la cellule. M. Guilliermond à surtout étudié dans ce groupe les phénomènes de copulation. Il a ainsi constaté que, sur jus de raisin gélatiné à 8 pour 100, le temps qui s'écoule entre la bipartition de la cellule et la formation des 316 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. spores (précédée par la conjugaison de deux cellules provenant de la bipartition primitive) est d'environ dix heures. La conjugaison se fait par l'émission, aux extrémités des cellules sexuelles, de petites proémi- nences qui s'allongent, se rejoignent et résorbent leurs parois au point de contact. Le noyau de chacun des gamétes s'introduit dans le canal de copulation et leur fusion s'opère au milieu de ce canal; le noyau ainsi fécondé se divise bientót et se distribue entre les spores. Mais ces phé- noménes d'isogamie deviennent souvent de véritables phénoménes d'apogamie : par exemple, lorsque des cellules sporogénes se trouvent séparées les unes des autres par un obstacle quelconque, les becs de copulation peu vent ne pas se rejoindre, ou bien, si l'anastomose a lieu, le canal peut étre coupé par une cloison. En tout cas, la sexualité de ces organismes doit étre considérée comme trés primitive, étant donnée la grande parenté des gamétes. Des phénoménes analogues se retrouvent chez le Schizosaccharo- myces Pombe et le S. meliacei. Le septiéme chapitre est consacré à l'étude de divers Champignons à forme Levüre : Saccharomyces mycoderma Cerevisie, S. mycoderma vini, S. apiculatus, S. Kephir, Endomyces albicans, Monilia candida, Ustilago avene, U. maydis. On y retrouve comme partout ailleurs un noyau de forme trés simple et des corpuscules métachromatiques qui sont presque toujours localisés dans les vacuoles. Il n'existe aucune dis- tinction histologique entre les formes Levüres des Moisissures et les véritables Levüres. Le dernier chapitre est réservé à l'examen des corpuscules métachro- matiques. M. Guilliermond constate qu'à certains stades de leur évolu- tion les corpuscules se dissolvent dans les vacuoles qui les renferment et semblent alors absorbés par le Champignon. Ils joueraient donc le róle de substance de réserve. En résumé, cet important travail établit nettement la présence chez les Levüres d'un noyau unique possédant une structure différenciée et se rapprochant des noyaux des Champignons supérieurs, ainsi que celle de corpuscules métachromatiques, substance de réserve, confondus par Wager avec des grains de chromatine. La sporulation des Levüres les rapproche des Ascomycètes supérieurs. Enfin les phénoménes de sexua- lité observés chez trois Schizosaccharomyces apportent un appoint inté- ressant à nos connaissances sur la sexualité des Ascomycétes. | Nous пе terminerons pas sans mentionner d’une façon toute particu- liére les planches coloriées qui accompagnent ce travail et qui, malgre les grosses difficultés techniques de leur exécution, représentent trés fidèlement l’aspect des préparations cytologiques obtenues par les diffé- rentes méthodes. L. LUTZ. CONGRÈS DES SOCIÉTÉS SAVANTES. 317 41* CONGRÈS DES SOCIÉTÉS SAVANTES. Nous avons précédemment annoncé (1), d'aprés une circulaire de M. le Ministre de l'Instruction publique en date du 16 juillet dernier, que le 41* Congrés des Sociétés savantes s'ouvrirait à Bordeaux le 14 avril prochain. Une nouvelle circulaire, en date du 27 décembre dernier, ajoute, sur ce sujet, les explications sui- vantes : Le Congrés s'ouvrira à Bordeaux, dans le grand amphithéátre de l'Athénée municipal, le mardi 14 avril prochain, à 2 heures précises. Ses travaux se poursuivront durant la journée des 15, 16 et 17 avril. Le samedi 18 avril, M. le Ministre présidera la séance générale de clóture. Les membres de la Société botanique de France qui voudraient assister à ce Congrès voudront bien nous en prévenir le plus tôt possible, au plus tard avant le 15 février, afin que nous puissions en dresser la liste et l'envoyer à M. le Ministre, qui nous fera par- venir des lettres d'invitation pour nos délégués. La gare de départ délivrera au titulaire de chacune de ces lettres, du 1° au 17 avril seulement et pour Bordeaux, un billet ordinaire de la classe qu'il désignera. Le chef de gare percevra le PRIX ENTIER de 1a place en mentionnant sur la lettre d'invitation la délivrance du billet et la somme reçue. Cette lettre ainsi visée et accompagnée du certificat régularisé servira au porteur pour obtenir, au retour, un billet gratuit de Bordeaux au point de départ de la méme classe qu'à l'aller et par le mème itinéraire, si elle est utilisée du 18 au 21 avril inclusivement. Nous sommes à la disposition de nos confrères pour leur donner, sur le méme sujet, les autres renseignements et éclaircissements qu'ils pourraient désirer. (ERN. M.) (1) Voy. plus haut, p. 240. 318 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. NÉCROLOGIE Nous apprenons la mort d’un botaniste des plus distingués. MILLARDET (Pierre-Marie-Alexis) est né dans le Jura, à Mont- mirey-la-Ville, le 3 décembre 1838. Aprés avoir fait ses premières études à Dóle et à Besancon, un goüt trés vif pour les sciences naturelles le conduisit à Paris, où il prit sa licence en 1861. Il se rendit alors à Hei- delberg et à Fribourg-en-Brisgau, où il suivit assidüment, pendant quatre années, les lecons de Hefmeister, de Sachs et de de Вагу. De retour en France, il se fit recevoir docteur en médecine (1868) et és sciences natu- relles (1869). Nommé professeur suppléant de botanique à la Faculté des sciences de Strasbourg en 1869, chargé de cours à la Faculté de Nancy en 1872, il devint titulaire de la méme chaire à Bordeaux en 1876. Sa santé toujours délicate l'obligea à prendre sa retraite il y a deux ans. Il est décédé le 15 décembre dernier. Ses premiers travaux, purement scientifiques, traitent de sujets trés variés. Il a étudié successivement l'anatomie et l'accroissement de la tige des Yucca et des Dracena; le développement en épaisseur des mem- branes cellulaires; la matiére colorante des Phycochromacées, des Diatomées et des Fucoidées. Il trouva dans la Tomate une matière colo- ranle nouvelle. A Fribourg il découvrit une petite Algue épiphyte qu'il nomma Phycopeltis, près de laquelle sont venues se placer d'autres Algues foliicoles des pays chauds. Avec Montagne, il a publié un travail sur les Algues de la Réunion, dont il a dessiné les planches. Une bonne étude sur la cause des mouvements de la Sensitive a constitué sa thèse pour le doctorat en médecine. Sa thèse pour le doctorat ès sciences à pour titre: Le Prothallium des Cryptogames vasculaires. Dans cel ouvrage, dont les conclusions sont restées classiques, il démontre que le large intervalle qu'on admettrait entre ces Cryptogames et les Phané- rogames n'existe pas en réalité. Les deux groupes ont le méme plan de structure et passent graduellement de l'un à l'autre. Dès son arrivée à Bordeaux, Millardet reçut mission de déterminer la résistance comparative des diverses Vignes américaines aux attaques te Phylloxera. Depuis lors il consacra tous ses efforts à la recherche des moyens propres à reconstituer les vignobles détruits. Tout le monde connait la part considérable qu'il a prise dans la création d'hybrides re- sistant aux maladies et adaptés à la nature du sol, sa découverte des bouillies cupriques et leur mode d'emploi contre le Mildiou. Quoique des études botaniques soient à la base de ces recherches, leur applicatio? n'est plus du domaine propre de notre Société. (D' BORNET.) MÉLANGES. 319 Une rectification. — Nous apprenons que l'Association française de bota- aique qui avait son siège au Mans s’est dissoute aprés cinq années d'exis- tence. Dans une publication récente oü cette nouvelle est annoncée et com- mentée, on lit : €... Cause ou prétexte : une réclamation absolument non fondée, ayant donné naissance à un incident, qui a été, du reste, écarté par le Conseil de la Société botanique la plus importante de France,... » Afin de prévenir toute conjecture non fondée, nous sommes autorisé à faire savoir que le Conseil de la Société botanique de France ne s'est réuni qu'une fois dans le dernier semestre, et cette unique séance, tenue le 12 novembre, a élé consacrée exclusivement aux affaires administratives habituelles de la Société. (NOTE APPROUVÉE PAR LE BUREAU DE LA SOCIÉTÉ.) Une circulaire de la Société botanique d'Italie. — Nous avons recu de M. S. Sommier, président de la Société botanique d'Italie, la circulaire suivante datée de Florence : « Les botanistes italiens, à leur réunion générale de Palerme (mai 1902), ont émis les vœux suivants que je suis chargé de transmettre à nos confréres de l'étranger : 1° П est désirable que les Congrès botaniques internationaux adoptent une seule langue officielle et que cette langue soit le français. 2 Mais, si plusieurs langues continuent à être officiellement admises, les congressistes de Palerme expriment le vœu que l'ita- lien dorénavant soit également considéré comme langue officielle aux réunions botaniques internationales. » * Les botanistes français s'associeront volontiers aux vœux ci-dessus de leurs confrères d'Italie. 320 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. NOUVELLES (e Janvier 1903). — La Société nationale d'agriculture, dans sa séance publique du 17 décembre 1902, a décerné une médaille de bronze à notre confrère M. Husnot pour son livre intitulé : Les Prés et les Herbages. Les re- cherches de M. Daniel sur la greffe lui ont valu une médaille d'or à l'ef- figie d'Olivier de Serres. Une médaille d'argent a récompensé M. Paul Parmentier de son Traité de Botanique agricole. — Dans sa séance publique annuelle tenue le 22 décembre, l'Aca- démie des sciences a attribué le prix Desmazières à M. Roland Thaxter, professeur de cryptogamie à l'Université de Harvard, à Cambridge, Mass., États-Unis, auteur de la remarquable Monographie des Laboul- béniacées que l'on connait. Notre confrére M. Vuillemin a regu le prix Montagne pour l'ensemble de ses travaux sur les Champignons. — On nous annonce la prochaine publication, à Berlin, d'un nouveau Recueil intitulé : ANNALES MycoLocici editi in notitiam scientie my- cologice universalis, dont le but, d'aprés le prospectus que nous avons recu, est de « former un centre littéraire de tout ce qui se rapporte à la mycologie ». Cette Revue paraitra tous les deux mois, à partir de 1903, par cahiers de 6 à 7 feuilles, formant environ 640 pages de texte par année; le prix d'abonnement est fixé à 25 mares. On s'abonne chez l'éditeur H. Svpow, Berlin W., Goltzstr., 6, ou chez FRIEDLANDER und Sous, Berlin N. W., Carlstrasse, 11. — M. Gagnepain, attaché à l'herbier du Muséum, s'offre à déter- miner toutes les Zingibéracées qu'on voudra bien lui soumettre. Écrire au Muséum d'Histoire naturelle, galeries de botanique, 57, rue Cuvier, Paris, V* arrond'. Le Secrétaire général, gérant du Bulletin, ERN. MALINVAUD. 9290. — Libr.-Impr. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. — MorTEROZ, directeur. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1902. : Décès de MM. Mori, de Modène, et Lemaire, de Nancy......... 241 в Monnier......... Notice sur la vie et les travaux du Dr Lemaire.............. .. 941 ї............. Notice nécrologique sur M. le professeur Ant. Mori........... 243 M. Zeiller fait don de divers ouvrages à la Société....... ess 244 TE Note du Trésorier sur la situation financière de la Société à la La Société vote des remerciements à M. le Trésorier........ .. 245 M. Henri Hua donne quelques détails sur les travaux de la ses- | fin de l'exercice 1901 .........,...,............ ensure 211 | |! f | sion extraordinaire que la Société a tenue à Bordeaux au mois f | d'août dernier... 245 fagnepain DEER -. Zingibéracées nouvelles de l'herbier du Muséum.... ......... . 247 b M le Président adresse des félicitations à M. Gagnepain..... . 969 iénéral Paris....... Lichens de Madagascar et de l'Afrique occidentale frangaise..... 269 hillemin........... Les organes souterrains du Gentiana сїйайа................... 214 louillefarine ....... Le Chimaphila maculata Pursh aux environs de Paris.......... 281 | Observations de M. Rouy....,....... ........,..,,...,....,. 284 gé BEE Remarques sur la floristique епгорёеппез..................... 285 M. Malinvaud présente le Corydalis ochroleuca Koch, récolté en Seine-et-Marne ......,.........,..44...e see 288 | М. Malinvaud annonce que M. Gadeceau a découvert, à ВеПе-Пе- | en-Mer (Morbihan), les Carex brizoides et Pairæi............. 289 httandier.......... Notes sur quelques plantes de la flore atlantique. (Planche II)... 289 Observations de MM. Malinvaud et Rouy.................. 293-295 | SÉANCE DU 28 NOVEMBRE. Admission de M. de Toui....,......,...,.................... 296 louillefarine....... Sur le Gentiana ciliata (2 article)........... ................ 296 aveau .......,...., Lettre sur un Statice litigieux de l'Hérault................... 298 | Observations de MM. Malinvaud et Rouy................. 299-300 8Salignac-Fénelon. Limite sud-ouest des Sapins dans les Basses-Pyrénées; excur- sion faite dans la forét d'Iraty....... eee heh testet 301 Observations de M. Rouy sur le Роа Feraliana..........,..... 303 адпераіп .......... Zingibéracées de l'herbier du Muséum (6° Note). .............. 304 | REVUE BIBLIOGRAPHIQUE H ILLER (R.). Observations sur quelques principaux genres d'Orchidées culti- Plantes fossiles des Lower Gondwanas. 307 бева 343 ORE. Note sur un Zosteriles trouvé dans Bois. La récolte et l'expédition des graines le Crétacé supérieur de Devoluy...... 309| et des plantes vivantes des pays chauds. 313 IGLER. Vepelations Ansichten aus Deuts- Bois. Une nouvelle espèce de Cotoneaster ` Chostafrika......,.,,................ 311! du Yunnan...... E esee BMA CZÆWSKI. Note sur le Ribes triste Pall. 312 Сопллекмохо. Recherches cytologiques MAN (F.-H). Les semences du Brome sur les Levüres et quelques Moisissures е Schrader et du Brome des seigles.. 312, а formes Levüres..... «nt tnn 314 3 et GÉRÔME. Tableau synoptique des Congrés des Sociétés savantes......,.....,......se.s.. LLL LLL 317 ROLOGIE (A. Millardet) ......,...,..... eee o. 318 rectificative.....,,,..... Mel hee e mre e TETE EEE EE EEE MM ..... 919 * du Président de la Société botanique italienne..................... essere ‚ӨӨ. 30 VELLEE ..... 320 ss... tetti rt ns УУ, , ,,... re eee eme EE) SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à QUATRE heures йи: soir, habituellementles deuxième etquatrième vendredis de chaque mois: -| - JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1903 9 et 23 janvier. | 24 avril. 10 et 24 juillet. 13 et 27 lévrier. | 8 ei 22 mai. | 13 et 27 novembre. 13 et 27 mars. 12 et 26 juin. | 11 et 18 décembre. ——— Á 9 La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- ment. — ll peut étre échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IN (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2° sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exeeption du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, après avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. В. — Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrès de botanique tenu à Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. | Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des nuiné- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'aequéreur ou de l'abouné. AVIS Les notes ou communications manuscriles adresséesau secrétariat par les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui S y rat- tachent, sontlues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin, Tous les ouvrages ou mémoires iniprimes adressés au Secrétariat de la Société botauique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la Société. Ceux qui seront envoyés, EN DEUX EXEMPLAIRES, dans l’année même de leur publication seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolument étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer Ie Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM. les membres à faire connaitre eur nouvelle adresse ne pourraient pas être remplacés. é suite aux de- ennent est de la par! N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est pas donn | mandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils apparti terminé depuis plus de deux ans. — Aucune réclamation n'est admise, des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. ts, réclama- Adresser les lettres, communications, demandes de renseignemen ; Paris 84, à Faris. tions, etc., à M. le Secrélaire général de la Société, rue de Grenelle, Le Secrétaire général gérant du Bulletin : E. MALINVAUD. 9290, — Libr.-Impr. réunies rue Saint-Benoît, 7, Paris — MoTTEROZ, directeur. BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1894 ЕТ RECONNUE COMME ETABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-NEUVIÈME (Quatrième série — TOME Il) 190? Séances de Décembre 1902. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIETE RUE DE GRENELLE, 8% [^ H 3 et 377) sont encartées dans ce numéro, Les planches H et HE (voy. pages 29 Le Bulletin de la Societé botanique de France parait par livraisons mensuelles Publié en Mars 1903. BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ - | POUR 1902. Président : M. Gaston BONNIER. Vice-presidents : MM. Zeiller, Costantin, Guillon, Poisson. Secrétaire général: M. E. Malinvaud. Secrétaires : Vice-secretuires MM. Buchet, Lutz. | MM. Gagnepain, Ph. de Vilmorin, Trésorier : Archiviste : M. Delacour. M. Éd. Bornet. Membres du Conseil: MM. Bois, | MM. Camus (G.), | MM. Hue (abbé), Boudier, | Dismier, | Maugeret, Bureau, | Drake del Castillo, | Mouillefarine, Camus (F.), | Guérin, | de Seynes. COMMISSIONS ANNUELLES NOMMÉES PAR LE CONSEIL D'ADMINISTRATION 1° Commission de Comptabilité : MM. E. Bornet, G. Camus et Mouillefa- Tine. 2° Commission des Archives : MM. Delacour, abbé Hue, Maugeret. 3 Commission du Bulletin : MM. E. Bornet, Boudier, Bureau, Drake del Castillo, Guérin, Zeiller. 4 Comité consultatif chargé de la détermination des plantes de Frante et d'Algérie soumises à l'emamen de la Société : MM. Bornet et Gomont (Algues); Boudier et Rolland (Champignons) ; abbé Hue (Lichens); F. Camus (Mousses); б. Camus, Gagnepain (Plantes vasculaires); Foucaud (Plantes de Corse, Spergularia). 5 Commission chargée de formuler un avis au sujet de la prochaine session extraordinaire : MM. G. Camus, Hua, Lutz. t Art. 25 du Règlement. — Le Président et le Secrétaire général font partie de dro! de toutes les Commissions. SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 41902. PRÉSIDENCE DE M, BUREAU. M. Gagnepain, vice-secrétaire, donne lecture du procés- verbal de la séance du 28 novembre dernier, dont la rédac- Поп est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la précédente séance, M. le Président proclame membre de la Société : M. l'abbé Sarvror. (Constantin-Émile), curé à Neuvelle- les-Voisey, par Voisey (Haute-Marne), présenté par MM. Ir Gillot et Malinvaud. M. le Secrétaire général donne lecture des communica- tions suivantes : CARDUUS PUECHII (C. NUTANS x SPINIGER), HYBRIDE NOUVEAU, DÉCOUVERT DANS L'AVEYRON; par M. l'abbé H. COSTE. On sait avec quelle facilité s'hybrident les Cirsium. Dans presque toutes les régions où deux ou plusieurs espèces vivent ensemble, il n'est pas rare de rencontrer des formes intermé- diaires, évidemment d'origine bátarde. Dans le genre Carduus, pourtant si voisin, les hybrides sont moins nombreux, sans doute parce que la plupart des espéces sont plus localisées ou qu'elles vivent rarement plusieurs ensemble. Mais les espéces à aire de dis- persion étendue semblent posséder au méme degré les propriétés et les facilités de croisement des Cirsium. Dans l'Aveyron, sans parler du vulgaire Carduus tenuiflorus si commun aux bords des routes et dans le voisinage des habita- tions, trois espèces sont surtout abondantes : C. nutans L., C. vi- variensis Jord., C. spiniger Jord. (C. hamulosus G. G., non T. XLIX. (SÉANCES) 21 322 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1902. Ebrh.). Le Carduus nutans, bien que préférant les sols calcaires, végéte indifféremment sur tous les terrains. Le C. vivariensis, propre à nos montagnes siliceuses, se trouve parfois mélangé avec le précédent, mais descend fort rarement dans la zone du C. spi- niger. Celui-ci s'observe aussi à la base des montagnes siliceuses, mais il végéte surtout abondamment sur les bas coteaux et les plateaux calcaires, presque toujours en société avec le C. nutans. Nous ne connaissons pas l'hybride du C. nutans et du C. viva- viensis, non plus que l’hvbride du C. vivariensis et du C. spiniger. Ce dernier, s'il existe, sera difficile à distinguer, car les deux parents sont déjà bien rapprochés et offrent des formes inter- médiaires d'une détermination fort embarrassante. L'abondance et la présence simultanée des C. nutans L. et C. spi- niger Jord. dans nos causses aveyronnais avaient depuis longtemps éveillé mon attention. Ces deux espèces ayant un port bien diffé- rent et des caractéres nettement tranchés, la distinction de leur produit hybride ne pouvait offrir de sérieuses difficultés. Cepen- dant toutes mes recherches étaient jusqu'ici restées sans résultat. Cette année, j'ai été plus heureux et, dés les premiers jours du mois d'aoüt, j'ai découvert dans mon voisinage un champ en friche tout couvert de C. nulans et C. spiniger, et parmi eux croissant pêle-mêle environ 50 C. nutans X spiniger qui m'ont fourni plus de 80 parts d'herbier pour la Société rochelaise, la Société franco- helvétique et l'Association pyrénéenne. Voici une courte diagnose comparative des deux espéces et de leur hybride. Carduus nutans L. — Capitules gros (3-4 centimètres de large), subglobuleux, penchés sur des pédoncules plus ou moins longuement nus au sommet; involucre pubescent-aranéeux, déprimé et concave à la base, à folioles lancéolées, planes et sans nervure dorsale à la base, caré- nées dans le haut, les extérieures et les moyennes réfractées vers le milieu, les intérieures dressées, toutes terminées en épine assez forte; fleurs d'un pourpre clair; feuilles pubescentes-aranéeuses en dessous, les eaulinaires largement ailées-décurrentes. Carduus spiniger Jord. — Capitules assez petits (environ 2 2 centi- metres de large), ovoides, dressés sur des pédoncules nus ou feuillés jusqu'au sommet; em glabre ou pubescent, non aranéeux, ni ombiliqué à !a base, à folioles linéaires, étroites, offrant une nervure dorsale dans toute leur étendue, les extérieures et les moyennes dres- COSTE. — CARDUUS PUECHII (C. NUTANS X, SPINIGER) DANS L'AVEYRON. 323 sées ou étalées-dressées, les moyennes et les supérieures arquées en de- hors, toutes terminées en épine assez faible ; fleurs d'un pourpre foncé; feuilles pubescentes, les caulinaires étroitement ailées-décurrentes. Carduus Puechii (C. nutans X spiniger). — Capitules assez gros (2-3 centimétres de large), subglobuleux, dressés ou inclinés sur des pédoncules briévement nus ou feuillés jusqu'au sommet; involucre pu- bescent ou à peine aranéeux, un peu déprimé et coneave à la base, à folioles linéaires-lancéolées, parcourues dans presque toute leur longueur par une forte nervure dorsale, la plupart étalées-dressées, non réfrac- tées au milieu, arquées au sommet, terminées par une épine assez forte; lleurs d'un pourpre assez pàle; feuilles un peu aranéeuses en dessous, les caulinaires assez largement ailées-décurrentes. — Akénes constam- ment avortés ! Hab. — Aveyron : entre Saint-Paul-des-Fonts et Tournemire, à la ferme de la Treille, sur un mamelon argilo-calcaire trés exposé à lac- tion des vents, vers 650 mètres d'altitude. — Juillet-aoüt. Comme on le voit par cette courte diagnose, notre hybride est presque exactement intermédiaire entre les parents, dont И se par- lage les caractères. Toutefois, comme tous les hybrides, dont aucun caractère n'est constant, il se rapproche davantage tantôt du C. nutans, tantót du C. spiniger, sans que dans aucun cas on puisse reconnaitre avec certitude les rôles paternel et maternel. Il se présente au milieu de ses congénères sous un facies parli- culier qui le fait aisément reconnaitre méme à distanee. Nous dédions avec empressement notre découverte à M. Hip- polyte Puech, notre confrère de Tournemire, qui explore depuis plus de trente ans avec tant de suecés cette intéressante région. 324 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1902. NOTES SUR QUELQUES ROSIERS HYBRIDES, par M. le D' X. GILLOT. I. — Rosa PIMPINELLIFOLIA X ALPINA. Dans une excursion faite, le 10 août dernier, au vallon d'Ardran, commune de Thoiry (Ain), en compagnie de deux zélés botanistes du département de l'Ain, MM. Brunard, instituteur à Ambléon, et Durafour, instituteur à Bourg (1), notre attention fut particuliére- ment attirée par les belles fleurs, encore épanouies, d'un hosier croissant à l'altitude de 1600 métres environ, à l'exposition Nord- Est, dans la combe méridionale du vallon d'Ardran, au-dessus de la source dite des Auges, et dont cette station froide et ombragée avait retardé la floraison. A première vue, l'apparence était celle d'un R. pimpinellifolia L., presque inerme, mais à feuillage plus développé. Nous n'avons pas hésité à le considérer comme un hybride des deux seuls Rosiers dont nous ayons, en méme temps, constaté la présence dans cette localité, les R. pimpinellifolia L. et R. alpina L., et cette opinion a été confirmée par notre étude ultérieure. Parmi les formes hybrides de ce groupe, déjà décrites, nous avons pu le rapporter, autant qu'il est possible en pareille matière, au Rosa petrogena Ozanon, d'une part, grâce à la com- paraison d'échantillons authentiques de ce Rosier dans l'herbier Ozanon, d'autre part, grâce à l'examen qu'en a bien voulu faire M. Ozanon lui-méme, dont l'opinion a été nettement conforme. П me parait à peu prés certain que cet hybride a eu pour origine la fécondation de R. pimpinellifolia par В. alpina. En outre de ce que la ressemblance générale d'un hybride est habituellement plus marquée avec la plante mére, le Rosier du vallon d'Ardran croit non loin de R. pimpinellifolia L., dont une forme aprica, qui semble répondre à la var. microphylla Rouy, Fl. de Fr., Vl, p. 419, à tiges et rameaux faiblement aiguillonnés, à folioles (1) Voy. Brunard, De Saint-Claude à Thoiry. Excursion botanique dans la haute chaine du Jura, 7, 8, 9 et 10 août 1909, in Bulletin de la Sociéte des naluralistes de PAin, 7° année, п° 11, 15 novembre 1902, pp. 21-49. СПОТ. — NOTES SUR QUELQUES ROSIERS HYBRIDES, 325 trés petites (10 millimétres de longueur maximum), à pédicelles lisses, à fruits petits, globuleux, croit sur les rochers supérieurs du vallon d'Ardran, alors que le R. alpina (var. levis et his- pida) ne se rencontre que beaucoup plus bas, entre 1400 et 1500 métres, dans les broussailles et les páturages herbeux. De plus, les fissures de rochers, d’où sortent des tiges de ce Rosier, sont une station plus habituelle à R. pimpinellifolia qu'à R. al- pina, et ont suffi à la germination de quelques akènes de R. pim- pinellifolia, échappés d'un fruit mangé par les oiseaux, et dont, plus tard, les longues racines tracantes ont plongé dans les fentes de la pierre. Le X Rosa petrogena Ozanon est presque un nomen nudum. Découvert, en 1862, aux environs de la Grave (Hautes-Alpes), il n'a, en réalité, jamais été décrit, mais primitivement signalé, sous le nom de R. petrogenes Oz., par F. Crépin (Primitiæ monog. Rosarum, Matériaux pour servir à Ühistoire des Roses, in Вий. Soc. roy. bot. Belg., ҮШ (1869), I, p. 261 etextr., p. 40), qui en soupçonnait déjà la nature hybride (ibid., pp. 263 et 43). Il a été surtout connu par sa publication dans l'erbarium normale de F. Schultz (Nov. ser. cent., 3, n° 254), sous le nom plus correct de € Rosa petrogena Oz. Rochers du Puy-Vacher, canton de la Grave (Hautes-Alpes). Terrain granitique, altit. 1300 métres. Fleurs blanchátres. Fl. 20 juin. Fr. fin juillet. Réc. par Ch. Ozanon. » En voici les principaux caractéres : X Rosa PETROGENA Ozanon = R. pimpinellifolia X alpina forma petrogena. — Arbrisseau touffu, peu élevé, à rameaux étalés, plus ou moins munis, au début, d'aiguillons fins et droits, promptement caducs, d'où tiges et rameaux presque inermes. Stipules étroites, surtout dans les feuilles inférieures, oü elles sont souvent presque réduites aux oreillettes courtement ovales-lancéolées, divergentes et ciliées-glandu- leuses seulement sur les bords. Pétioles inermes garnis de glandes sti- pitées et de quelques poils. Feuilles à 7-9 folioles, vertes en dessus, pàles en dessous, glabres ou munies de quelques poils sur la nervure médiane (dimensions moyennes des folioles terminales bien dévelop- pées: 22 millimètres et demi de longueur sur 15 millim. et demi de largeur), courtement ovales, arrondies à la base, obtuses au sommet, à dents inégales ou surdentées. Pédicelles hispides-glanduleux, ainsi que la base du tube du calice. Sépales, tous entiers, glabres ou parsemés de rares glandes sur le dos, redressés sur le fruit. Fleurs grandes, blanches. 326 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1902. Styles courts, très hérissés, presque laineux, sur un disque large et évasé. Fruits petits, subglobuleux, trés contractés au sommet, à pédi- celles recourbés, presque constamment stériles et se desséchant, caducs de bonne heure, arrivant trés rarement à maturité, et alors plus al- longés, mal développés et rouges. Cette description, établie principalement d'aprés les échantil- lons du vallon d'Ardran, cadre, dans presque tous ses détails, avec ceux de Rosa petrogena de la Grave, conservés dans l'herbier Oza- non, que son propriétaire a bien voulu me 'confier avec sa com- plaisance habituelle. Les Rosiers du Puy-Vacher ont cependant les stipules supérieures plus larges et les sépales constamment glabres. Le R. Ozanonis Déségl., de la même localité, semble en être une variation affine à pédicelles et sépales complétement lisses et à folioles simplement dentées. Ces deux localités ne sont pas les seules où cet hybride ait été constaté. En 1897, mon excellent ami, Ch. Ozanon, avait rapporté de la Créte-des-Roches, prés de Pont-de-Roide et d'Hérimoncourt (Doubs), un Rosier qui, aprés examen, nous a paru tout à fait semblable à celui du vallon d'Ardran, et que M. Ch. Ozanon rap- porte aussi à son À. petrogena. ЇЇ occupe à la Créte-des-Roches, sur calcaire jurassique, une superficie assez étendue, tout au vol- sinage de R. pimpinellifolia, tandis que R. alpina, absent de la localité même, ne se trouve qu'assez loin de là. Ce fait confirme l'hypothèse du croisement R. pimpinellifolia x alpina, avec R. pimpinellifolia pour plante-mére; et, quant à la multiplication de l'arbuste, elle s'explique facilement par la propagation des longs stolons, qu'il tient de R. pimpinellifolia, depuis un temps probablement considérable, en terrain vague et peu fréquenté. Soit dit en passant, j'ai déjà observé un phénomène analogue : 1° aux environs de Chagny (Saône-et-Loire), près de la ferme Saint- Jacques, relativement à un autre hybride de Rosa pimpinellifolia X sepium = X R. caviniacensis Ozanon, où un pied, probable- ment et primitivement unique, de ее Rosier est arrivé à recouvrir de ses rejetons un vaste espace de plusieurs centaines de mètres carrés; 2 à Santenay (Cóte-d'Or), où le X Rosa biturigensis Вог., hybride de R. pimpinellifolia X rubiginosa, semble abondant, en nombreux pieds, dans une haie près du champ de tir. En réalité, ce sont les racines traçantes qui l'ont propagé le long de cette haie GILLOT. — NOTES SUR QUELQUES ROSIERS HYBRIDES. 197 et sur le chaume inculte voisin. Il епеѕі résulté que ces intéres- sants hybrides ont pu être, à plusieurs reprises, centuriés en nombre et répandus dans les exsiccatas (Société dauphinoise pour l'échange des plantes, Flora selecta ezsiccata de Ch. Magnier, Herbarium Rosarum de Coste et Pons, etc.), donnant ainsi l'il- lusion d'une plante commune, alors qu'elleest, au contraire, trés rare et tout à fait accidentelle. Il importe cependant de tenir grand compte de ces hybrides vivaces et à propagation facile, car ils peuvent se fixer, comme l'avait supposé H. Christ (Le genre Rosa; résullals généraux des travaux de botanique systématique concernant ce genre, trad. E. Burnat, 1885, p. 45), se reproduire de graines quelquefois fertiles et constituer dès lors des espèces nouvelles, comme je l'ai déjà exposé ailleurs [ 0" X. Gillot, Hy- brides et métis de la flore francaise, in Bull. Soc. d'hist. natur. d'Autun, ХШ, 2 (1900), p. 199]. Les hybrides de R. pimpinellifolia X alpina sont assez fré- quents et affectent les formes les plus variées. M. Crépin, qui s'en est occupé à plusieurs reprises, et avec sa compétence de mono- graphe [Prim. monog. Ros., 1, in Bull. Soc. roy. bot. Belg., VIL, (1869), p. 328, et extr., p. 107; Hose hybride, in Bull. Soc. roy. bot. Belg., ХХХШ (1894), p. 33 et extr., p. 29], a signalé et classé par séries les innombrables combinaisons que peuvent réaliser ces hybrides entre leurs espèces si polymorphes elles- mémes. « On devra rechercher avec soin, disait-il, les formes d'Alpines et de Pimpinellifoliées qui produisent des hybrides. Ceux-ci paraissent assez variables dans leurs divers organes, ce qui tient à la prépondérance d'un type ou d'une forme sur l'autre dans l'acte de croisement. De ce que certaines formes fruclifient plus ou moins bien, il serait imprudent de conclure à la légiti- mité spécifique de ces formes, ear si le pollen des hybrides est stérile, atrophié, les ovules peuvent être fécondés par le pollen des ascendants qui vivent dans le voisinage. » [F. Crépin, Prim. monog. Ros., 1, in Bull. Soc. bot. roy. Belg., ҮШ (1869), p. 2329, et extr., 108]. On peut dire de ces hybrides qu'il n'en est pas deux absolument identiques; mais, cependant, on peut, d’après la prépondérance de certains caractères, les grouper, comme les petites espéces elles-mémes, sous une étiquette spéciale ; et M. G. Rouy (Fl. de Fr., Vl, p. 412) n'a pas catalogué moins de dix-huit variétés nommées parmi les croisements de R. alpina X 328 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1902. pimpinellifolia. Mais, s'il a eu raison de les réunir sous ce litre, qui ne préjuge rien, je ne puis partager son opinion quand il le fait suivre de l'appellation binominale : X Rosa reversa Waldst. et Kit., comme nom collectif. J'ai voulu, comme l'avait déjà fait M. Crépin, remonter aux sources et, en examinant les textes et les figures originales de diverses Roses, aujourd'hui litigieuses, je me suis convaincu que ce sont des formes hybrides locales et spéciales, dont on ne peut augmenter la valeur, sous peine de fausser l'assimilation. Le Rosa reversa, très bien décrit et figuré par Waldstein et Kitaibel (Descript. et Icones plant. rar. Hung., Ml, p. 293 et pl. 264), ne peut s'appliquer qu'à une forme à fleurs roses, à fo- Holes ovales-elliptiques, rétrécies à la base, à organes (pélioles, pédicelles, urcéoles, sépales) trés hispides-glanduleux, et à tiges densément aculéolées, à fins aiguillons inclinés vers le bas (re- versi), caractères qui rapprochent ce Rosier de R. alpina var. pyrenaica Auct., comme les auteurs eux-mémes le font observer, mais ne peuvent, en aucune façon, convenir aux variétés à fleurs blanches, plus ou moins inermes et à folioles arrondies, comme R. petrogena, par exemple. Il en est de méme de R. rubella Sm., que la figure de l'English botany (pl. 462 de l'édition de 1864), représente plutót comme une forme voisine, par sa petite taille, son port, son armature sétiforme, ses folioles petites et arrondies, de В. pimpinellifolia, mais à fleurs panachées de rose. M. Crépin avait émis des doutes sur l’origine hybride de cette plante sous prétexte que « l'hybride ne peut se produire en Angleterre, du moins à l’état sauvage, puisque le R. alpina est étranger à ce pays » (Hose hybride, p. 30). La raison me parait peu péremptoire par le fait que R. al- pina est fréquemment cultivé dans les pares anglais, et a pu faci- lement s'hybrider avec R. pimpinellifolia au voisinage d'un cottage. Cette hypothèse a été, d’ailleurs, vérifiée expérimentalement, il ү а quelques années, par mon savant ami et amateur de Roses, Ch. Ozanon, trés expérimenté en hybridologie rhodologique et viticole. M. Ozanon, qui possède, dans son jardin paysager de Saint-Emiland (Saône-et-Loire), un véritable Rosarium, а eu Pidée d'hybrider le R. pimpinellifolia L. (R. spinosissima L.), des coteaux calcaires de la Côte-d'Or, par le R. alpina L. Il en a GILLOT. — NOTES SUR QUELQUES ROSIERS HYBRIDES. 329 obtenu un hybride remarquable, cultivé depuis plusieurs années, et par lui et par moi, et qui répond bien à la description de Smith (English botany (1864), П, p. 204), et à la figure de Sowerby par l'abondance des aiguillons sétiformes, la forme et la serrature simple des folioles, la teinte rose panachée de la fleur et la cou- leur rouge du fruit, quand par hasard il atteint une maturité le plus souvent imparfaite. Il parait donc démontré que R. rubella Sm. est bien un hybride de R. pimpinellifolia et de R. alpina, dans lequel ce dernier a fournile pollen, tandis que la plante- mére appartiendrait à une de ces formes microphylles et trés aci- culées de R. pimpinellifolia, telle que la forme spinosissima microphylla de 1а Cóte-d'Or, ou la var. hispidissima Rouy (Fl. de Fr., VI, p. 420), du littoral de la Manche, qui doit se retrouver sans doute sur les cótes d'Angleterre. Le R. rubella publié par M. Bernouilli, dans le Flora selecta exsiccata de Ch. Magnier, n° 1938, de Suisse (Lindsberg, Jura Soleurois, prés Bâle), par ses tiges à fins aiguillons réclinés, parait se rapporter plutôt à R. reversa W. et K., et se rapproche des formes de R. alpina par la forme des folioles. Il en est de méme de R. rubella var. medilerranea Christ, de la Motte-d'Aveillans (Isère), récolté et distribué par M. Moutier (Exsice. Soc. dauph., n° 3288, et Ch. Magnier, Fl. sel. exsicc., n° 2462), qui me parait ainsi qu'à M. E. Burnat (Fl. des Alpes maritimes, HT, р. 43) une autre variation hybride voisine de R. reversa W. et K. Rien n'est donc plus juste que cette réflexion de M. Burnat : chaque forme décrite n'est « qu'un fragment détaché d'une immense série de variations », loc. cit., p. Al (1). Le R. petrogena Oz. serait donc un autre hybride, de méme origine que A. rubella Sm., mais issu de formes différentes, le R. pimpinellifolia, du vallon d'Ardran entre autres, quoique mi- crophylle, étant médiocrement aiguillonné, et le R. alpina y va- riant par les dimensions des folioles comme par la glandulosité des pédicelles et des sépales. (1) Quant à Rosa gentilis Sternb., dont j'ai lu également la description originale [Bruckstücke aus dem Tagebuch einer naturhistorischen Reise von Prag nach Istrien, von dem Herrn Grafer Caspar von Sternberg in Flora, 17 (1826), p. 79], c’est une espèce douteuse, qui, par ses folioles doublement dentées glanduleuses, ses fleurs d’un rouge vif (petala saturate rubra), parait être plutôt une variété de В. alpina qu'un hybride (Cf. Crépin, Hose hybride, p. 32). 33) SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE 1902. Mais les simples apparences suffisent-elles pour permettre d'éta- blir, ou méme de conjecturer la filiation d'un hybride ? Non, et ici encore je ferai appel à la preuve expérimentale, également fournie par les cultures de M. Ch. Ozanon. Ayant rapporté de Louëche-les-Bains (Suisse), des pieds de Rosa alpina, à tiges iner- mes, à folioles larges, à nervure médiane poilue, à pédicelles glanduleux, mais à fruits lisses, il en féconda, en usant de toutes les précautions voulues, quelques fleurs avec le pollen de R. pim- pinellifolia de Meursault (Cóte-d'Or). Il en obtint un certain nombre de fruits, d'apparence fertile, dont le semis lui donna quinze jeunes plants, sur lesquels onze se développérent et exis- tent encore, se couvrant de fleurs et de fruits chaque année. Or, sur ces onze hybrides de R. alpina X pimpinellifolia, issus des mémes parents, nous avons pu constater de grandes variations, qui, par l'analyse des détails, nous révélent à peu prés autant de combinaisons différentes que d'individus. Voici les principales variations notées sur des spécimens bien développés, que nous avons étudiés, Ch. Ozanon et moi, sur chaque pied hybride : 1° deux d'entre eux portent des fleurs nettement roses ou panachées de rose, et trois des fleurs d'un blanc pur; 2" six portent des fruits ovoides, plus ou moins allongés, atté- nués à la base, étranglés au sommet, rappelant ceux de В. alpina ; dans trois autres, les fruits sont arrondis à la base et, sur un seul, nettement sphériques, comme ceux de В. pimpinellifolia ; 3 les pédoncules sont lisses dans quatre cas, glanduleux dans tous les autres; 4° les sépales, au contraire, sont totalement ou à peu prés dépourvus de glandes sur le dos dans sept Rosiers, nelte- ment elanduleux dans trois autres; 5° quant aux organes de végé- tation, les tiges sont toutes homæœacanthes, mais à aiguillons fins et peu fournis, la plupart promptement cadues, les rameaux inermes ou à rares aiguillons et acicules; sur ип seul individu densément pourvu d'aiguillons fins, ceux-ci étaient réclinés vers le bas de la tige, comme dans R. reversa W. et K.; 6° j'ai déjà parlé de la forme des folioles, au nombre de 7-9, à pétiole et ner- vure médiane plus ou moins poilue et glanduleuse, à dents tantót presque simples ou irréguliéres, tantót une ou trés rarement deux fois surdentées, à dents non ou à peine glanduleuses; les di- mensions des folioles terminales les mieux développées varient de e 35 millimétres à 25 millimétres de longueur, et de 24 millimétres GILLOT. — NOTES SUR QUELQUES ROSIERS HYBRIDES. 331 à 15 millimètres de largeur ; 7° le pollen examiné au microscope m'a donné, sur une moyenne de dix préparations, la proportion considérable de 53 pour 100 de graines bien conformées en appa- rence. Bien que la plupart de ces variations croisées, par leur port, les dimensions et la forme des folioles rétrécies à la base, le fruit ovoide-allongé, etc., se rapprochent de R. alpina, dont l'impres- sion dominante est manifeste, deux d'entre elles, par les folioles arrondies à la base et plus courtes, par leurs fleurs blanches, leurs fruits plus petits, arrondis à la base, rappellent R. petrogena, et par conséquent l'influence de R. pimpinellifolia ; et certainement nous serions conduits, par le seul examen des arbustes isolés, à interpréter en sens inverse l'action des facteurs croisés, si nous n'en connaissions pas l'origine commune, ce qui doit singulière- ment mettre en garde contre les interprétations toutes subjectives des descripteurs. Ceci n'est pas pour nous étonner à la suite des travaux récents sur les hybrides artificiels, notamment de M. Hugo de Vriés, qui a établi, dans ses expériences, et sous le titre de disjonction des hybrides, l'influence prépondérante d'un des pa- rents sur chaque ovule, de sorte que, par exemple, sur 100 graines provenant du croisement de deux espéces, 75 rappelleront davan- lage l'influence dominante maternelle, et 25 celle du père, propor- tion qui se modifie encore à une seconde génération (Н. de Vries, Compl. rend. Ac. sc., CXXX, 96 mars 1900, p. 845). Que conclure de ce long et minutieux exposé : 1* il m'a paru de quelque intérét de rapporter en détail les observations person- nelles prises sur le vif, ainsi que le résultat des expérimenta- lions exécutées par mon ami Ch. Ozanon, dont j'ai été le témoin, et dont la connaissance démontre avec évidence la complexité des Phénomènes d'hybridation des Rosiers; 2° il me parait donc à peu prés impossible de détermineravec certitude le róle plus ou moins prépondérant des parents dans la formation des hybrides, les mémes combinaisons hybrides pouvant sortir, en proportions dif- férentes toutefois, de croisements en sens inverse; 3° il est donc sage et rationnel de réunir tous ces hybrides sous ипе seule for- mule, par exemple, dans le eas présent : R. pimpinellifolia X al- pina ou R. alpina x pimpinellifolia; 4 il faut réserver les ap- pellations binominales pour les seules formes hybrides qui se distinguent par quelques caracteres plus tranchés, paraissent pré- 332 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1902. dominantes ou se rencontrent plus fréquemment et pourraient devenir l’origine d’une race fixée, peut-être d’une espèce future. C'est affaire d'observations et d'expériences répétées. On pourrait classer les formes hybrides, dont je viens de parler plus particulièrement, de la façon suivante : ROSA PIMPINELLIFOLIA X ALPINA. Tiges et rameaux à aiguillons et acicules nombreux. Acicules droits, folioles ovales-arrondies, fleurs roses. В. rubella Sm. Acicules inclinés, folioles ovales-elliptiques, fleurs тозе о. ооо EE R. reversa Wald. Tiges et rameaux lisses ou à aiguillons et acicules peu nombreux. Rameaux pourvus de quelques aiguillons, pédicelles et sépales plus ou moins hispides-glanduleux, fleurs planches. ес R. petrogena Oz. Rameaux inermes, pédoncules et sépales lisses, fleurs EE аср ыз т. В. Ozanonis Dez. Et ainsi de suite, rangeant dans un tableau synoptique à cou- lisses toutes les variations qu'il sera possible de distinguer, et dont la plupart, innomables, devront rester englobées dans la for- mule générale d'hybridité, dont pourront se contenter les esprits les plus généralisateurs. C'est, du reste, le plan indiqué par M. F. Crépin, notre maitre en rhodologie, et suivi déjà, sauf les inter- prétations que j'ai discutées plus haut, dans les Flores les plus ré- centes francaises et étrangéres. II. — Rosa GALLICA X ARVENSIS. Les mémes réflexions peuvent s'appliquer à un autre Rosier hybride, également fabriqué par M. Ch. Ozanon en fécondant par le pollen de R. arvensis Huds. (forme : R. repens Scop.) de Saint-Emiland (Saône-et-Loire) une forme semi-double de R. gal- lica L., cultivée en massifs sous le nom de Rose de Provins et qui semble être le R. rubra атк. Cette expérience répond à un pos tulat de M. Crépin [Prim. monog. Ros., V, in Bull. Soc. roy- bot. Belg., ХҮШ (1874), p. 347, et extr., р. 595], et n'a reproduit exactement aucune des formes hybrides depuis longtemps connues GILLOT. — NOTES SUR QUELQUES ROSIERS HYBRIDES. 339 el décrites jusqu'à présent; ce qui justifie encore l'assertion de Crépin (ibid.) que, les ascendants étant l'un et l'autre trés va- riables, leurs hybrides varieront encore davantage, et, dés lors, il devient trés difficile, sinon impossible, d'identifier les formes observées et décrites par ces divers auteurs. C'est ce qui arrive pour l'hybride de Saint-Émiland, où M. Ch. Ozanon a cru avoir reproduit le Rosa conica Chabert [Cariot, Et. des ft., 4° édit. (1865), П, p. 171; 5° édit. (1872), Шор 177; Exsicc. : Flora exsicc. de C. Pillot, n* 3717], qui s'en rapproche, en effet, beaucoup, mais en différe cependant par des folioles plus petites, plus généralement en cœur à la base, simplement dentées, et par ses styles glabres et libres; la var. acutifolia Boullu [Cariot et Saint-Lager, Et. des fl., 3* édit. (1888), П, p. 246] s'en rap- proche encore davantage par ses folioles doublement dentées, mais ces folioles sont à dents plus profondes et plus aigués, les rameaux sont plus abondamment aiguillonnés et les styles obscurément hérissés, d'aprés la description détaillée et les échantillons méme de l'abbé Boullu [Bul]. Soc. dauph., XII (1885), р. 507 et Exsice., n° 4515], et non glabres, comme l'a écrit M. Rouy (Fl. de Fr., VI, p. 260). Ces variations, si minimes, qui ont suffi cependant à M. Rouy (loc. cit., p. 260 et 264) pour classer R. conica Chab. et la var. acutifolia Boullu assez loin l'un de l'autre, l'un rattaché à X R. Polliniana Spreng., l'autre à X R. Schleicheri H. Braun, me paraissent de valeur bien moindre que la forme si remarquable du disque conique, très large et très saillant, surmonté par les styles serrés, mais tantôt glabres et libres, tantôt hérissés et plus ou moins rapprochés en colonne. C'est l'apparence du disque qui avait surtout frappé Chabert quand il a créé son Rosa conica. L'hybride artificiel de Saint-Émiland peut être considéré comme une variation trés rapprochée, mais sans identité absolue avec la forme lyonnaise, dont il différe surtout par ses styles densément hérissés, plus allongés et plus ou moins rapprochés en colonne. Je crois donc pouvoir le rattacher à X KR. conica comme var. lasiostyla, à styles velus. Ce Rosier, cultivé depuis dix ans à Saint- Émiland, tient davan- tage de Rosa gallica L. (В. rubra Lamk) par ses rameaux florifères aciculés et glanduleux, par ses larges folioles, ses grandes fleurs rosées, et ses styles hérissés, et de Rosa arvensis Huds. (R. repens Scop.) par ses tiges assez fortes, mais sarmenteuses, rampantes 334 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1902. sur le sol et par ses styles d'apparence plus ou moins colomnaire. Les fruit ovoides sont presque constamment stériles, ou, tout. au moins, déformés et à rares akénes. Un seul et méme pied a fourni assez de parts, en deux ans, pour le distribuer dans les ехѕісеаіаѕ de la Société pour l’étude de Іа flore uie ылы étique en 1902. En voici la description détaillée : x. Rosa GALLICA X ARVENSIS = X, R. conica Chab. var. lasiostyla Gillot et Ozanon = X R. Schleicheri Н. Braun, in Beck Fl. von Nied. OEst., р. 113; Rouy Fl. de Fr., VI, p. 268, pro parte. Tiges assez grosses, mais eouchées sur le sol. Rameaux hétéracanthes, garnis d'aiguillons faibles et droits ou légèrement {inclinés et d'art: cules glanduleux peu abondants. Pétioles pubescents, glanduleux, aci- culés. Stipules peu développées, à oreillettes étalées, glanduleuses sur le dos et les bords. Folioles, 5, ovales elliptiques, grandes (dimensions moyenne : 52 millimétres de longueur sur 31 millimétres de largeur), d'un beau vert en dessus, pàles et pubescentes en dessous, à nervures saillantes, la médiane glanduleuse, arrondies et subcordiformes à la base, obtuses ou subaeuminées au sommet, doublement ou tout au moins inégalement dentées glanduleuses, à dents peu profondes. Dractées peu dilatées. Pédicelles solitaires, ou 2-3, allongés, rougeâtres, fortement hispides-glanduleux. Sépales contractés au sommet, à pointe aiguë, courte, dépassant à peine le bouton. Pétales grands, d'un beau rose, rétrécis à l'onglet (diamètre de la fleur — 55 millimètres à 9 centi- métres). Disque élargi, fortement conique, trés saillant au moment de la floraison. Styles trés hérissés, longuement exserts, rapprochés et serrés mais non soudés en colonne, plus courts que les étamines. Fruits ovoides, hispides-glanduleux à la base, contractés au sommet, le plus souvent avortés et stériles, plus rarement rouges, à rares akènes fertiles. Le pollen, examiné au microscope, donne une proportion moyenne de 24 1/2 pour 100 de grains bien conformés. Le vrai R. conica Chabert en diffère par ses folioles plus en cœur à la base, à dents presque toutes simples, par ses pétales aussi larges que longs et arrondis à la base, description erronée d'aprés Déséglise (Cal. rais., p. 72), qui en a recu des spécimens authentiques à pétales cunéiformes, et surtout par ses styles tou- jours glabres et libres. C'est peut-étre un hybride en sens inverse, R. arvensis X gallica, car il rappelle beaucoup le R. arvensis par son aspect général (Crépin, Prim. monog. Ros., V, p. 948). ! Mais comme, d'après Crépin (Rose hybride, p. 79), les ‘caractères des GILLOT. — NOTES SUR QUELQUES ROSIERS HYBRIDES. 335 styles n'ont pas grande valeur réelle, c'est dans la forme conique du disque qu'il faut surtout chercher un caractère distinctif, et réunir sous le nom de В. conica les différentes variations citées plus haut, parini lesquelles notre hybride à styles hérissés, la- sioslyla. Je serais trés embarrassé pour classer cet hybride soit dans X R. Polliniana, soit dans X R. Schleicheri que M. Rouy (loc. cil.) a choisis comme en-tétes de chapitres, attendu qu'il diffère de l'une et de l'autre description: de R. Polliniana par ses folioles ovales-oblongues, ses styles en colonne, etc.; de ft. Schleicheri par ses folioles doublement dentées. Il faut ajouter toutefois que X R. Schleicheri H. Braun, in Beck. Fl. von Nied. (Esl., p. 773, dont M. Rouy a restreint la signification, est, en réalité, un nom binaire englobant tout le groupe des hybrides R. gallica X arven- sis. Quant à R. Polliniana Spreng., ce n'est vraisemblablement qu'une simple variation hybride au méme titre que les autres, mais dont le nom a été choisi de préférence parce qu'il est le pre- mier en date (1813). Plusieurs des hybrides de ce groupe, rencontrés autour des villes, ont dà avoir pour parents des formes horticoles de R. yal- lica, provincialis, rubra, etc., et n'étaient, comme dans la ban- lieue lyonnaise, constitués que par un seul buisson, dont la dis- parition entraine celle du type décrit par les spécialistes rhodo- philes. П n'y a donc pas lieu d’v attacher plus d'importance qu'il ne convient, et si cette vérité était plus généralement acceptée, elle empécherait ces discussions oiseuses sur la valeur de telle ou telle prétendue espèce éphémère, que l'on ne retrouve plus et qu'on ne retrouvera probablement plus, car le buisson en a été détruit, et les circonstances qui avaient présidé à son apparition, c’est-à-dire le rapprochement des formes qui lui avaient donné naissance, ne se sont pas reproduites. La réflexion, si judicieuse, de M. Crépin est donc plus que jamais opportune : « Ce serait évidemment perdre son temps que de discuter longuement sur ce que les divers auteurs ont eu en vue sous les noms qu'ils ont adoptés pour ces hybrides. » (F. Crépin, Ros. hybrid., p. 7%.) Hs ont nommé des formes souvent isolées, fortuitement rencontrées, dont la reproduction ne peut étre qu'un nouvel effet du hasard, et 336 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1902. auxquelles on ne peut assimiler les formes affines que par ana- logie plutôt que par identité. Au sujet de la communication précédente, M. Rouy déclare que, partisan de la nomenclature binaire pour les hybrides et, du reste, également partisan de la règle de priorité de la dénomination binaire, il a tout naturellement admis le >< А. reversa de Waldstein et Kitaibel comme le nom binaire prin- ceps de l'hybride R. alpina >< pimpinellifolia, puisque ce nom a été le premier appliqué à une forme hybride issue du croisement de ces deux types spécifiques. M. Rouy a ensuite rattaché comme variétés au >< R. reversa les diverses formes hybrides qu'il a constatées dans notre flore, mais on remar- quera que, justement, il n'a pas signalé en France (Cf. Rouy ap. Rouy et Cam. Flore de France, VI, p. 413-415) la var. typica dont il n'y a. pas constaté l'existence, et qui corres- pond à la plante figurée par Waldstein et Kitaibel (Plant. rar. Hung., t. 264). M. Rouy ajoute que l'origine hybride du R. rubella Smith n'est qu'une hypothèse, ingénieuse sans doute, mais enfin qui n'offre jusqu'à présent aucune certi- шиде. En ce qui concerne le А. Polliniana Spreng., c'est aussi pour la raison de priorité que M. Rouy a adopté ce nom pour une partie des hybrides des R. gallica et arvensis. ' Quant au R. Schleicheri Н. Braun, il n'est pas possible d'af- firmer que M. H. Braun a créé ce nom pour toutes les formes hybrides des R. arvensis et gallica, car il savait très bien que le >< R. Polliniana (1813) était de tous points antérieur, méme au >< R. hybrida Schleich. (1815), non Vill.; d'autre part, M. H. Braun a établi, pour d’autres formes hybrides des R. arvensis et gallica, les noms de >< R. Beckii et R. Wieder- manni, en dehors de son R. Schleicheri. Ne parlant que des Rosiers de la basse Autriche (« in Flora von Nieder-Œster- reich »), MM. Н. Braun et G. Beck n'ont pas eu à s'occuper des formes qui rentraient dans le >< В. Polliniana, plantes de France, de Croatie, du Trentin et de la Vénétie. П уа GILLOT. — NOTES SUR QUELQUES ROSIERS HYBRIDES. 337 donc bien, en réalité, selon M. Rouy, deux formes hybrides principales de R. arvensis >< gallica; la première : >< R. Pol- liniana Spreng., se rapportant (ex locis citatis) au R. gallica > arvensis Rouy; la seconde : >< R. Schleicheri H. Braun qui correspond au R. gallica < arvensis Rouy. Il y a lieu également de relever ce fait que des formes hybrides sem- blables se rencontrent assez fréquemment pour que M. Rouy ait pu, dans son étude monographique des Rosiers francais (Flore de France, NI, pp. 236-431), citer souvent plusieurs localités pour la méme variété d'un hybride. Au résumé, dans des genres aussi polymorphes que le genre Rosa, il est de loute nécessité de pénétrer nettement jusqu'aux micromor- phes pour bien saisir l'ensemble du type spécifique et le présenter avec chances de vérité. M. Malinvaud dit qu'il a observé, depuis plus de trente ans, dans le genre Mentha des phénoménes d'hybridation trés analogues à ceux que M. le D" Gillot a signalés à propos des Rosa. De nombreux faits, ajoute M. Malinvaud, vérifiés au cours de longues études remontant à plus de trente ans, pourraient nous suggérer des ‘conclusions presque en tous points identiques à celles qu'a si claire- ment formulées notre distingué confrère d'Autun. Nous ne pouvons toutefois étendre au genre Mentha une hypothése émise dans la com- Munication précédente, il est vrai sous une forme réservée et portant sur le genre Rosa pour lequel nous sommes incompétent. Nous voulons parler de la fixation éventuelle de certaines races pouvant devenir l'ori- gine d'espéces futures. Partout ой sont voisins, soit les M. aquatica et arvensis, soit les M. rotundifolia et silvestris, dans l'immense ma- jorité des cas, ils se croisent pour ainsi dire invinciblement, donnant naissance à un nombre presque indéfini de combinaisons ou de mé- langes des caractéres des parents (1). Quelques-unes de ces produc- (1) П serait cependant exagéré et inexact d'admettre qu'une Menthe hybride disparue ne рїї apparaître plus tard avec un facies et des caractères identi- ques dans la même localité, ou se retrouver exactement la même dans des pays éloignés, par exemple en Limousin et dans les provinces rhénanes, comme nous l'avons constaté. Toutefois, si les combinaisons issues du croisement des mêmes parents, quoique très variées, ne sont pas en nombre absolu- ment indéfini, leur polymorphisme est la règle générale. (Ern. M.) T. XLIX. (SÉANCES) 22 388 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1909. tions hybrides, représentées par un petit nombre d'individus, ont une existence éphémère et restent étroitement localisées; d'autres, au con- traire, gràce à leurs puissants rhizomes, se multiplient et s'étendent, jamais cependant sur d'aussi vastes espaces qu'on l'a constaté pour cer- tains Rosiers. Ces hybrides, surtout quand ils sont au second degré, peuvent persister sans changement appréciable pendant on grand nombre d'années. Toutefois, au bout d'un temps variable, il semble que les rhi- zomes primitifs s'épuisent, et ceux qui les remplacent donnent le plus souvent naissance à des formes affines des précédentes mais non sem- blables. Si les parents dont procédent ces produits de croisement dis- paraissaient, ceux-ci ne pouvant plus se renouveler finiraient aussi par s'éteindre. Nos remarques ne s'appliquent qu'aux plantes spontanées, et non aux formes horticoles telles que M. rubra, M. piperita, etc., qui se trouvent dans des conditions différentes. Nous avons particuliére- ment en vue les hybrides spontanés des formes rotundifolia-silvestris et aquatico-arvensis. M. Fernand Camus fait la communication suivante : SUR QUELQUES CRYPTOGAMES VASCULAIRES DE LA BASSE-BRETAGNE, par M. Fernand CAMUS. NEPHRODIUM ÆMULUM (Ait.) Baker. — Au printemps dernier, en envoyant à la Société des échantillons de l Hymenophyllum tun- bridgense pour sa séance du 25 avril, j'exprimais le regret de ne pouvoir joindre à mon envoi des échantillons en bon état du Ne- phrodium emulum : à cette saison, les jeunes frondes ne sont pas complétement déroulées, et celles de l'année précédente se res- sentent des effets de l'hiver. J'essaye de combler cette lacune en mettant à la disposition de mes collégues présents à la séance, des exemplaires de cette Fougère. Je les ai recueillis, le 18 septembre dernier, àla Roche, prés de Landerneau, dans un terrain vallonné, à la lisiére d'un bois dont le sous-sol est constitué par des schistes siluriens. Cette localité appartient à la vallée de l'Elorn, où le Nephrodium æmulum est largement répandu. Cette jolie Fougère a longtemps échappé à l'attention des bota- nistes français. Décrite pour la première fois en 1789 par Aiton dans l Hortus Kewensis (sub Polypodium æmulum), elle compte de nombreuses localités dans les Iles Britanniques, y compris les Orcades, particulièrement en Irlande et sur le versant occidental F. CAMUS. — SUR QUELQUES CRYPTOGAMES DE LA DBASSE-BRETAGNE. 339 de la Grande-Bretagne. Elle habite également les archipels des Açores el de Madère, mais non celui des Canaries. C’est donc une espèce éminemment atlantique. La première mention, comme plante francaise, en a été faite par Milde dans ses Filices Europe et Atlantidis, etc., 1867 : « In Herbario Preslii inveni sub nomine Aspidii dilatati specimen pulcherrimum Aspidii «muli ad Pontivy in Bretagne collectum. » Le collecteur de l'échantillon dont parle Milde est probablement Cauvin ou sa femme qui, dans le premier quart du siècle dernier, ont habité Pontivy et ont fait dans les environs de cette ville d'intéressantes récoltes phanérogamiques et cryptogamiques, dont on retrouve les traces dans beaucoup d'herbiers. Quoi qu'il en soit, l'indication de Milde a passé ina- perçue, et c’est en 1882 seulement que M. Joseph-Lafosse a redé- couvert cette plante prés de Cherbourg, et comprenant tout l'in- térêt que sa découverte offrait aux botanistes francais, il en a rendu compte dans deux Notes insérées dans le Bulletin de la Sociéte Linnéenne de Normandie (1). Cherbourg est encore l'unique localité francaise indiquée dans « Les Fougères de France » par M. de hey-Pailhade (sans date, 1893?). On en connait actuellement un certain nombre d'autres, tant dans le Cotentin que dans la Basse-Bretagne (Cfr. Corbière Nouvelle Flore de la Normandie, 1894; Llovd Flore de l'Ouest, 9' édition, 1898), auxquelles on pourra ajouter les suivantes que ] ài reconnues dans le courant de cette année, et qui toutes appar- tiennent au département du Finistère : vallée de la Penzé, à Hoch Toul, prés Guimiliau; Botquénal en Loperhet; bois du Folgoat, prés Landévennee; forêt de Cascadec; chaine d'Arrée aux rochers du Cragou et au Roc'h Trévézel. L'altitude de ces localités varie depuis le niveau de la mer (bois du Folgoat) jusqu'à prés de 390 mètres / Boch Trévézel). Toutes sont situées sur des terrains siliceux (schistes anciens; schistes, grés et quartzites silariens, et — dans d’autres localités bretonnes que celles énumérées ici — granit). Je n'ai pas à exposer ici les caractéres distinctifs du N. emulum. l'insiste cependant sur un caractère mieroscopique que je trouve (1) Étude d'une espèce de Fougère nouvelle pour la Normandie, probable- ment aussi pour la France et l'Europe continentale, le Lastrea aemula Brac- kenridge, p. 214, et Une herborisation à la recherche du Lastrea æmula, р. 218, 4* série, 6* volume 1881-1882. Caen (1882). 340 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1902. indiqué seulement dans l'ouvrage de Milde, et dont j'ai pu rò connaitre l'exactitude etla valeur pratique, d'autant qu'il n'exige, pour être constaté, aucune préparation compliquée. Il suffit de détacher un indusium et dele placer sous le microscope. Les bords de l'indusium du Nephrodium æmulum portent des glandes ses- siles globuleuses dont la forme rappelle le bouton qui surmonte les cloches de verre des maraichers. Chez le N. dilatatum, ces glandes terminent, sans renflement appréciable, un support hyalin cylindrique ou subcylindrique. Elles sont constituées de méme chez le N. spinulosum, quand il en existe, ce qui est rare. А l'état vivant, notre Fougère se reconnait au premier coup d'oeil. La sin- gulière conformation de ses feuilles dont les lobules sont rendus concaves en dessus par le relèvement des bords, lui donne un aspect tout spécial et d'une grande élégance. C'est une espèce qui mérite d'étre cultivée, d'autant qu'elle a l'avantage de conserver ses frondes en hiver. On n'est pas d'accord sur la valeur spécifique du N. æmulum. Lloyd le met sur le méme rang que les N. dilatatum et spinulo- sum et fait de ces trois plantes trois variétés d'un méme type spécifique. M. Corbiére lui accorde le rang d’espèce. C'est égale- ment l'avis de Hooker et Baker (Synopsis Filicum), dont les ten- dances sont assurément réductrices. Milde en fait aussi une espèce, mais avec quelques restrictions : « Hæc species quie vero- similiter in A. dilatatum transit ». Pour ma part, je trouve que le N. aemulum est assez nettement caractérisé pour mériter le rang d'espéce. En tous cas, il y a bien plus de différence entre lui d'une part, les N. dilatatum et spinulosum d'autre part, qu'il n'y ena entre ces deux derniers, qui semblent bien réellement les deux extrémes d'un méme type spécifique. NEPHRODIUM FiLix-was Rich. var. pALEACEUM Th. Moore. — Escarpements schisteux couverts de bois maigres, vallée du Blavet, près de Saint-Nicolas-des- Eaux (Morbihan). Cette variété a été créée par Th. Moore dans son grand ou- vrage sur les Fougères anglaises « Nature printed Ferns » (1899). Moore a été surtout frappé du développement considérable des écailles qui couvrent la presque totalité du stipe et du rachis, d'où le nom de paleaceurn qu'il lui a imposé; mais il décrit avec som un autre Caractère, dont l'importance me semble plus grande F. CAMUS. — SUR QUELQUES CRYPTOGAMES DE LA BASSE-BRETAHNE. 341 et qui est tiré de l'indusium. Dans les formes ordinaires du N. Filiv-mas, cet organe est large, simplement infléchi sur les bords pour atteindre le niveau de Іа fronde, quand le sore est encore jeune. Dans la variété paleaceum, l'indusium se recourbe sur les cótés du sore et au-dessous de lui de facon à l'enclore, et lui constitue une poche compléte et fermée; l'ensemble du sore et de son enveloppe est notablement plus petit que dans le Filiz- mas type (1). L'un ou l'autre de ces caractéres ou les deux réunis se retrouvent sur des formes exotiques de pays divers (lles atlan- tiques, Asie, Amérique) qui avaient recu des noms particuliers. Ils sont parfaitement nets sur la plante de Saint-Nicolas-des- Eaux, ainsi que quelques caractères secondaires indiqués par Moore : pinnules tronquées-obtuses, dentelées seulement au som- met, teinte générale vert-jaunâtre, un peu glauque en dessous, texture moins solide. En Europe, la variété paleaceum paraît spéciale aux contrées occidentales. Elle n’est pas rare dans les Iles Britanniques, d'aprés Moore. On iui connait une localité dans le duché de Bade, une aussi dans le Tyrol. Les autres appartiennent à la Péninsule ibé- rique et à la Corse. Milde (Filices Europe, etc.) ne cite qu'une localité francaise : Montauban prés de Bagnéres-de-Luchon. Je wai pas trouvé d'autres traces de l'indication de cette Fougère dans les ouvrages français, sauf dans la Flore de Normandie de M. Corbière, où on lit: « La forme ordinaire du nord du dépar- tement de la Manche a les frondes densément écailleuses (var. pa- leaceum Moore) ». M. Corbière ne parle pas de l'indusium si ca- ractéristique. S'agit-il réellement de la méme plante? I] ne me parait donc pas superflu d'appeler sur elle l'attention des bota- nistes de l'Ouest. ASPLENIUM LANCEOLATUM Sm. — J'ai remarqué, dans plusieurs localités, sur cette Fougére, un développement exagéré de la paire inférieure des pinnules'de la feuille, ou de l'une de ces pinnules. Sur la plante normale, celles-ci sont trés courtes; les suivantes le sont moins, et ainsi de suite jusque, un peu au-dessous du milieu de la longueur de la feuille, point ой celle-ci atteint sa largeur , ` 787) a créé 'ariété minutisorum (1) Le Gall (Flore du Morbihan, р. 187) a créé une variété minut ; qui, d’après la description qu'il en donne, est différente de la variété palea- ceum. 342 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1902. maximum. Dans les feuilles modifiées, la seconde paire de pin- nules est normale, c’est-à-dire plus courte que la troisième, de sorte que, en faisant abstraction de la paire inférieure de pin- nules anormalement développées, la feuille conserve sa forme lan- céolée caractéristique. Je me suis demandé quelle peut étre la cause de сеце anomalie. Sur un exemplaire cueilli à Landerneau, dans une haie fraiche et trés fourrée, la paire inféricure de pin- nules est non seulement d'une longueur exagérée — 7 centimètres, la longueur totale du limbe en mesurant 23 — mais elle est d'un tissu tendre et pâle, comme si elle s'était développée après coup, le reste de la feuille ayant achevé son développement. Elle fait penser aux plantes obtenues par culture forcée dans l'obscurité, et en effet cette partie inféricure de la feuille, perdue au milieu du fourré et peut-étre de la terre éboulée, s'est trouvée assez bien dans le cas d'une plante forcée. Cette cause ne peut être invoquée pour la même anomalie observée dans d'autres localités. Ainsi, à Bannalec, une série de touffes de l'Asplenium lanceolatum, bien isolées et non protégées par d'autres plantes, croissait sur un talus formé de terre et de pierres séches et bordant une route pou- dreuse : de là la taille réduite des feuilles et la rigidité de leur tissu. Or les feuilles anormales n'étaient point rares sur ces pieds d’ Asplenium; seulement les pinnules inférieures modifiées rappe- laient absolument les autres pinnules pour la couleur et la fer- metédu tissu. Quelques-unes de ces feuilles préseniaient, en outre, une bipartition du rachis principal s'étendant jusqu'à la moitié de la longueur, et même, sur l’une d’elles, intéressant la totalité du rachis. POLYPODIUM VULGARE L. — Ilya is années, M. Raphaël Ménager а signalé au Faou, particulièrement sur un mur voisin de l'église, des variations intéressantes de cette Fougère. J'ai passé à la fin de septembre dernier trois jours au Faou, et, grâce à des indications précises complaisamment fournies par M. Ed. Rogez, j'ai pu récolter facilement ces variations du Polypodium vulgare. Elles sont nombreuses : bifurcation de l'extrémité des pinnules, bords dentés, lobés ou pinnatiséqués, etc. Bien que ces variations soient connues, elles ont leur intérét régional, et l'on voit qu 'elles se maintiennent bien dans cette localité. Je les retrouvais pm aussi bien caractérisées quelques jours aprés à Bannalec, et ja! F. CAMUS. — SUR QUELQUES CRYPTOGAMES DE LA BASSE-BRETAGNE. 34% constaté, si je puis dire, des essais de ces mêmes variations dans plusieurs autres localités bretonnes : Morlaix, Rosporden (Finis- tère), Plouhinec (Morbihan). Au Faou, quelques frondes m'ont présenté une anomalie singuliére que je n'avais pas encore ob- servée. Des pinnules sont réduites à une longueur de un demi- centimétre à un centimétre et demi et se terminent par une extré- mité arrondie. La nervure principale de ces pinnules se détache du limbe quelques millimétres avant l'extrémité de celui-ci et se continue indépendante sous forme d'un flagellum qui peut at- teindre jusqu'à 2 centimètres. Cette anomalie est surtout unila- lérale, c'est-à-dire qu'à de rares exceptions prés, elle intéresse uniquement les pinnules — en totalité ou en partie — de l'un des côtés de la feuille, celles du cóté opposé étant développées comme à l'ordinaire. Ces frondes anormales croissaientau milieu d'autres frondes parfaitement conformées et en bel état de végétation. HYMENOPHYLLUM TUNBRIDGENSE Sm. — J'ai trouvé quelques mai- gres touffes de cette Fougère sur un rocher de la forêt de Coatloc'h, prés de Scaer. Elle y parait souffreteuse. Dans la forét voisine de Cascadec, où elle a été jadis découverte par б. de l'Isle, elle se maintient toujours; mais elle est trés localisée, trés peu abondante et n'atteint pas le beau développement qu'on lui voit dans d'autres localités finistériennes. EovisETUM LITTORALE Kuehlew. — Cette espèce ne compte encore que de très rares localités bretonnes. J'en ai trouvé un pied unique entre Le Faou et Rumengol, au bord de la route qui relie ces deux communes, à l'endroit oi elle coupe le premier ruisseau. Je n'ai pas eu le loisir de visiter les bords de ce ruis-: seau, où j'aurais peut-être trouvé quelques autres pieds de la plante ou méme de ses parents, puisqu'elle est considérée comme une plante hybride. Mon échantillon, stérile, comme il arrive généra- lement pour D Equisetum littorale, appartient à la variété elatius de Milde, caractérisée par la présence de rameaux assez nombreux dans la partie moyenne de la tige, les extrémités supérieure et inférieure de celle-ci restant nues. AZOLLA FILICULOIDES Lamk. — Cette jolie petite plante, abon- damment naturalisée sur quelques points de l'Ouest de la France, JA . SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1902. paraît jusqu'ici fort rare en Bretagne. La dernière édition de la Flore de l'Ouest de Lloyd ne Гу indique encore qu'à Rennes, où j'ai pu vérifier sa présence dans un des faubourgs même de la ville. Je l'ai trouvée, à l'autre bout de la province, dans des mares peu profondes et dans des fossés, sur des sables encore peu fixés, voisins de la grève de Tréompan, commune de Ploudal- mézeau. Cette localité appartient à la région du Bas-Léon, située à l'extrémité occidentale du littoral de la Manche et peu visitée par les baigneurs et les touristes. Il y a quelque chance que ce ne soit pas là une naturalisation volontaire due à des botanistes, comme c'est le cas dans un certain nombre d'autres localités. Il me parait assez vraisemblable d'attribuer l'apport de la plante aux oiseaux, ces gréves étant fréquentées par de nombreux échas- siers migrateurs. Les échantillons de Tréompan (10 septembre) portent des microsporanges et des macrosporanges en parfait état de développement. LvcoPonruM SELAGO L. — Cette espèce, connue dans une ving- taine de localités de la partie montueuse de la Bretagne, me semble se raréfier depuis quelques années par suite des progrés du défri- chement. Je l'ai vue ou revue cette année méme dans quelques localités ой elle n'était pas encore indiquée, je crois : à Pontchrist, prés de La Roche, et sur quelques points de la chaine d'Arrée (rochers du Cragou, Roc’h Trévézel, Toussaines), mais presque toujours par pieds isolés. Le Lycopodium inundatum se main- tient mieux et est encore largement répandu sur l’un et l'autre versant de la chaine principale d'Arrée. Le L. clavatum est cer- tainement, dans la partie centrale du Finistère, le plus rare des trois, M. Géneau de Lamarliére fait à la Société la communica- tion] suivante : б. DE LAMARLIÈRE. — CONTRIBUTIONS А LA FLORE DE LA MARNE. 945 CONTRIBUTIONS A LA FLORE DE LA MARNE (4° Note) (1), par M. L. GÉNEAU DE LAMARLIERE. ANEMONE SILVESTRIS L. — Cette Anémone est trés commune dans les bois qui bordent la ligne du chemin de fer de Laon à Reims, entre les stations de Guignicourt et d'Amifontaine (Aisne). Elle habite les dernières couches des sables inférieurs qui s'éten- dent sur la craie. Sur les talus mémes des tranchées elle croit directement sur la craie. On sait d'ailleurs qu'elle devient assez commune, un peu plus au Nord, vers Laon (de Mélicocq, Copineau, etc.). | RaANuNCULUS NEMOROSUS DC. — D'abord constaté sur plusieurs points de la forét d'Argonne, aux environs de Sainte-Ménehould (1° Note), il a été retrouvé par M. A. Guillaume et par moi un peu plus au Sud, dans la forêt de Belval, prés de l'Etang-Neuf, et aux bois Guillot, sur le territoire de Givry-en-Argonne. M. Bour- geois l'a trouvé également dans la méme forét, sur le terri- toire de la Neuville-aux-Bois. Il est vraisemblable que cette Re- noncule se retrouvera assez communément dans toute la région de l'Argonne. Elle est certainement beaucoup plus rare dans les forêts de l'Ouest du département, oà malgré toutes mes recherches, je n'ai encore pu la constater que dans une seule localité: bois de Courton, sur le territoire de Chaumuzy. DipLoraxis viminea DC. — Cette espèce à affinités méridionales avait élé trouvée autrefois dans les vignes de Merfy à ual (Levent) et à Sacy (Maltot). Toutefois il y avait longtemps qu elle n'avait pas été revue dans la région. Je l'ai trouvée en 1902 à Rilly, dans les vignes, à proximité du village. CARDAMINE srLvATICA Link. — Constatée depuis longtemps а diverses localités dans les forèts de l'arrondissement d P cette espèce paraissait manquer dans la forêt de Reims, dont le so (1) Cf. Bull. de la Soc. bot. de Fr., 1899, t. XLVI, p. 272; 1900, t. XLVII, p. 415; 1901, t. XLVIII, p. 39. 346 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1902. cependant est identique à celui de la région d' Épernay. J'ai essayé de combler cette lacune, et j'ai pu constater, en 1901, la présence de cette Cardamine aux environs du Gouffre de Germaine. Quelque temps aprés cette découverte M. Maury retrouvait cette e au Gouffre méme. * Buwns ORIENTALIS L. (1). — Introduit à Reims il y a quel- ques années, dans un champ, derriére les maisons du faubourg l'léchambault (Leroy), il y avait pris une grande extension, et me- nacait de tout envahir; le champ a été transformé en propriété privée, et le Bunias semble avoir disparu. Je l'ai constaté en 1901, sur les talus du chemin de fer entre les stations de Courcy et de Loivre, surla ligne de Reims à Laon. DROSERA ROTUNDIFOLIA L. — Cette espèce rare pour le dépar- tement se maintient avec difficulté à la localité de la ligne Mangin (Cf. 2° Note). J'en ai retrouvé une nouvelle localité au Craon- de-Ludes, où elle est très abondante en deux endroits. PorvGALA SERPYLLACEA Weihe. — Signalée d'abord par Barot (in Lemoine, 1880), dans la forêt de Reims, entre Rilly et Ger- maine, celte forme intéressante a été retrouvée en plusieurs en- droits, sur le plateau de la forét de Reims, mais toujours en petite quantité : plateau de Ludes à Ville-en-Selve; route de Germaine à Louvois, sur le territoire de Fontaine; Fontaine-Landry et carre- four de la Genette, sur Germaine; le Rond-Point, sur Trépail. Elle n’a pas encore été indiquée en dehors de la forêt de Reims, sans doute parce qu’on ne l'a pas cherchée avec soin. * SILENE DiCHOTOMA Ehrh. — Cette espèce importée et natura- lisée dans un certain nombre de départements francais, et notam- ment dans le Midi, wavait pas encore été signalée dans notre région. Elle vient d’être découverte récemment par M. Rose, dans un champ de luzerne, à Bazancourt. DiaNTHUS surergus L. — Cet (Eillet paraissait primitivement ум m E (1) Nous distinguons par un astérisque les espèces importées. G. DE LAMARLIERE. — CONTRIBUTIONS А LA FLORE DE LA MARNE. 347 limité aux marais de Saint-Gond; il a été retrouvé dans la vallée de la Suippe, à Hauviné, par M. A. Guillaume. ELATINE HYDROPIPER L. — Il en existe un échantillon dans l'herbier de Saubinet, noté comme provenant d'une mare de Chau- muzy. Dien que la découverte paraisse antérieure à la publication du Catalogue de Lambertye, cet auteur ne la mentionne pas. TRIFOLIUM AUREUM Poll. — Il est probable que c’est à Levent qu'on doit la découverte de ce Trèfle dans notre département; mais cette découverte est postérieure à la publication du Catalogue de Lambertye. L'Herbier Levent contient, en effet, des échantillons recueillis dans les bois de Chenay (juin 1847) et à Germaine (juil- let 1850). J'ai retrouvé moi-même un seul individu de cette espèce sur le territoire de Germaine, dans la forêt de Reims, aux environs de la Fontaine-Landry. Le Trifolium aureum est trés rare et inconstant dans tout l'Ouest du département. Il parait plus répandu dans les bois de l'arrondissement de Vitry-le-Francois (Bazot). Plus au Nord il devient plus commun, ainsi que j'ai pu le constater dans la forêt de Belval; mais je n'ai pu, dans les diffé- rentes excursions que j'ai faites dans les foréts des environs de Sainte- Ménehould, en rencontrer un seul échantillon. La distribu- tion de cette plante dans le département est donc bien caracté- ristique. ASTRAGALUS CICER. — Perrin, un des correspondants de Lam- bertye, avait découvert cette espéce dans un terrain sec et cal- caire le long de la berge du ruisseau qui descend de Champillon à Пігу. En 1902, j'ai eu le plaisir de la voir sur place, en compagnie de MM. A. Guillaume et Maury. Elle y a donc persisté depuis sa découverte, qui remonte à une soixantaine d'anmées. En 1901, M. Guillaume et moi avions eu la bonne fortune de trouver cette méme plante en parfait état, sur les coteaux du caleaire grossier de Nanteuil-la-Fosse qui font face aux ruines de Courton. Cette seconde localité est dans la même région que la première, mais à une certaine distance cependant, et sur un versant opposé de la montagne de Reims. De Lambertyela considérait comme subspon- lanée, Primitivement j'étais de son avis ; mais l'examen de la loca- lité de Nanteuil-la-Fosse m'a fait supposer depuis qu'au contraire 348 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1902. elle était indigène. M. Rouy, dans sa Flore de France, parait être de ce dernier avis. On a d’ailleurs constaté cette espèce, plutôt méridionale, dans les Ardennes et la Meuse. Il est vraisemblable qu'elle atteint chez nous sa limite septentrionale de dispersion. * Vicra PURPURASCENS DC. et Vicia MELANOPS Sibth. et Sm. — Le Vicia purpurascens trouvé une première fois près de la station de Breuil-Romain, par M. A. Guillaume, a été retrouvé par moi dans les champs de Bazancourt, oü il a été sans doute introduit avec des graines de prairies artificielles. Cette seconde rencontre a été faite en octobre 1901, lors d'une excursion de la Société d'Histoire naturelle des Ardennes. Parmi les échantillons recueil- lis par M. Harlez, de Charleville, dans le méme champ, il s'est trouvé un unique individu d'une autre espéce, qui étudié avec soin par M. Harlez, s'est montré identique au Vicia melanops, connu jusqu'ici en France, seulement dans le département du Var. OROBUS NIGER L. — On n'avait pas constaté depuis longtemps la présence de cette plante dans l'unique localité du département où elle avait été découverte par Gillotin, correspondant de Lam- bertye : Bois de Chenay, à droite de la route de Chenay à Trigny. En 1901 et en 1902, j'ai eu l'occasion de la revoir en assez grande abondance. ALCHEMILLA VULGARIS Koch. — Le Catalogue de Lambertye ne mentionne qu'une seule localité pour cette espéce, sur les plateaux du S.-0. du département. Brisson en avait ajouté une autre : Beaulieu, dans la forêt d'Argonne. J'ai pu vérifier, avec M. А. Guillaume, cette dernière assertion : nous avons rencontré lA- vulgaris sur plusieurs points de la forét d'Argonne, et M. A. Bour- geois me l'a signalée aux environs de Sainte-Ménehould. Aupara- vant J'en avais trouvé quelques rares individus dans la montagne de Reims, d'abord au milieu du pâtis de Villers- Allerand, puis dans un chemin forestier aux environs de l'étang de Germaine. ; Carum Caper L. — Cette Ombellifère est répandue dans tout l'est du département, et elle y est assez commune. Mais elle pa- raissait arrêtée par la plaine crayeuse. J'ai eu l'occasion de trouver G. DE LAMARLIÈRE. — CONTRIBUTIONS А LA FLORE DE LA MARNE. 349 celte espèce trois fois dans l’ouest du département, mais toujours à l'état d'introduction avérée : à Courcy, au bord du canal, sur la craie età proximité des maisons; à Chamery, également aux abords du village, et à Champillon. SAMBUCUS RACEMOSA L.— Cet arbrisseau, si commun dans l'Est, est fréquent dans la forêt d'Argonne un peu partout. Mais il parait jusqu'ici ne point en sortir. Il n'atteint méme pas les forêts de l'Argonne méridionale, la forêt de Belval, par exemple, où je l'ai vainement recherché. GALIUM SILVATICUM L. — La distribution de cette espèce est encore plus restreinte que celle de la précédente. Non seulement elle n'a pas encore été constatée dans l'Argonne méridionale, mais encore elle parait manquer dans la portion méridionale de la forêt de Sainte-Ménehould, ой je l'ai vainement cherchée en 1901. * SENECIO viscosus L. — Ce Senecon ne parait pas indigène dans notre région, mais depuis quelques années il montre une tendance à se répandre. Dés 1847, il était recueilli à Beaurieux (Aisne), exactement sur nos limites (Herbier Levent). Indiqué ensuite à Chálons-sur-Marne (Cat. Bazot), il y a été retrouvé ré- cemment par M. Maury, sur la rive gauche de la Marne vers Com- pertrix. M. Devauversin l'a découvert à la station du Meix-Saint- Epoing, prés de Sézanne, et à la halte de Vindey, sur le ballast (1901). M. А. Bourgeois me l'indique à la gare de Sainte-Méne- hould. D'autre part, en octobre 1901, je l'ai trouvé, en compagnie de M. Guillaume, dans un gazon à Bazancourt, et en 1902, M. Rose l'a retrouvé sur le territoire de la méme commune mais tout à fait àlopposé. La découverte de cette espèce sur des points aussi éloignés les uns des autres d'un méme département indique une introduction qui a dû commencer depuis quelques années déjà, et qui a une cause assez générale. Les chemins de fer sont l'agent de propagation au moins dans un certain nombre de cas. * BarknausiA setosa DC. — Il ne semble pas que cette espèce se répande autant que la précédente. M. Rose vient de la trouver à Bazancourt, c’est la seconde localité (Cf. 1* Note) seulement con- nue depuis sa découverte à Pévy, qui date de six ans. 390 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1902. * HIERACIUM PRÆALTUM Vill. — M. Bourgeois m'a communiqué des échantillons de cette espèce, recueillis sur les talus du che- min de fer aux environs de Givry-en-Argonne. GRNTÍANA CILIATA L. — Cette rare espèce paraissait limitée à une petite région crayeuse qui s'étend ап Nord de Vitry-le- Francois. M. L. Demaison en a trouvé quelques échantillons, qu йй m'a communiqués, dans la région tertiaire d Épernay, au rocher des Rouales, prés de Grauves. * LITHOSPERMUM APULUM. — Deux fois, cette espèce méridionale a été trouvée dans les derniéres années, sur le territoire du dépar- tement, à Pierry (L. Demaison) et à Reims, au Faubourg Flé- chambault (Jolicœur et Ploussard). * ScROFULARIA vERNALIS L. — La seule localité connue dans le département : Champvoisy, au bord de la Grange, vers Mille- en-Part (Fouré in Brisson Cat.), semble avoir disparu, si ellea jamais existé. Les recherches pour la retrouver en 1901 n'ont donné aucun résultat, quoique la localité ait été indiquée d'une facon trés précise. LATHRÆA SQUAMARIA L.— Cette espèce est très rare dans tout le département; on en connaissait quelques localités dans les ter- rains tertiaires de l'arrondissement d'Épernay, mais elle n'avait jamais été rencontrée encore dans la montagne de Reims. Je Гу ait découverte au printemps de 1901, dans le vallon de с au sortir de la forêt, vers Fontaine. * GooDYERA REPENS Rich. — Cette curieuse Orchidée se répand de plus en plus dans les localités ой on 1а connaissait depuis quelques années. Ces localités étaient limitées jusqu'à ce jour aux terrains tertiaires; mais M. Rose vient d'en découvrir une nou- velle dans la plaine crayeuse, où le Goodyera est fort abondant : entre Boult-sur-Suippe et Fresnes, au lieu dit la Croix-Godinot. ll est probable que l'espéce se répamdra d'ici quelques années dans les immenses bois de Pins dela plaine champenoise. Liparis Lesen Rich. — П paraissait limité aux tourbières G. DE LAMARLIÈRE. — CONTRIBUTIONS A LA FLORE DE LA MARNE. 351 de la région soissonnaise. Mais je l'ai trouvé en 1901, à Ludes, dans la montagne de Reims. * Juncus TENUIS Willd. — Dans le courant de l'été de 1901, J'ai eu l’occasion de constater sur deux points très éloignés l'un de l'autre, dans la montagne de Reims, cette curieuse Joncacte, qu'on signale comme apparaissant de divers cótés en Europe : d'abord au bois de Courton sur le territoire de Chaumuzy, ou il était abondant, puis dans un sentier non loin de la station de Germaine, oü il n'y avait qu'un seul individu. CAREX sTRIGOSA Huds. — Une seule touffe de ce Carex a été constatée par moi au Gouffre de Germaine dans la forêt de Reims, en 1901. П n'avait encore été trouvé que dans la forêt de Trois- Fontaines (Bazot). AIRA PRÆCOX L. — Connue depuis longtemps sur les limites du département, à Beaurieux (Aisne) (de Belly et Levent, in herb. Levent, 1847), et dans les sables de Fére-en-Tardenois (Aisne), cette plante n'avait pas encore été rencontrée dans l'intérieur du territoire. Je l'ai trouvée en 1902 sur le sable à Cernay-les-Reims, & quelques jours aprés M. Devauversin me la communiquait ve- nant de Vindey. Des recherches plus approfondies dans les loca- lités à sol sableux, si fréquentes dans le département, la feront sans doute découvrir ailleurs. NaRDUS sTRICTA L. — Cette Graminée existe également à Beau- rieux, où elle a été trouvée par les mêmes botanistes que l’'Aira. precor. Elle était inconnue dans la Marne. Je l'ai rencontrée en petite quantité sur le plateau tourbeux de Chamery, en 1901. Lycopopium iNUNDATUM L. — C'est encore une espèce nouvelle pour le département : je l'ai rencontrée en 1901, sur le sable hu- mide au-dessus du village de Ludes. Elle y est en fort petite quan- lité, mais fructifie régulièrement. EouisETUM siLvATICUM L. — А peu de distance de la plante précédente j'ai retrouvé la localité de PE. silvaticum découverte autrefois par Rémy (Catal. Lambertye). Il v avait longtemps que du SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1902. cette localité n'avait été constatée. Il n’en existe encore que deux dans la Marne. PoLyPoniuM PHEGOPTERIS L. — Cette Fougère si commune dans les montagnes de l'Est vient jusque sur nos limites, dans la forét de l'Argonne, le long du chemin qui monte de Saint-Rouin à la Cóte des Cerfs. C'est encore une nouvelle acquisition pour la Marne. A propos du Carex strigosa, M. Malinvaud rappelle qu'il signala naguére une station accidentelle de cette plante, rencontrée dans des conditions un peu singulières (1). C'était à l'entrée d'une vaste caverne, dite « grotte ou gouffre de Réveillon » et située sur le territoire de la commune d'Alvi- gnac, canton de Gramat (Lot). Il y avait seulement quelques pieds de ce Carez, qui ne tarda pas à disparaitre. La grotte était habitée par des corneilles et le sol était couvert de leurs déjections. Un de ces oiseaux migrateurs avait sans doute porté de fort loin dans son estomac des graines non digérées dela plante adventice et les avait rejetées avec ses excréments à l'endroit oü elles avaient germé. M. C. de Rey-Pailhade, de Béziers, a fait à la Société un envoi de plantes rares de la flore méridional, destinées à étre distribuées aux personnes présentes à la fin de la séance. Une de ces plantes est nouvelle pour l'Hérault, c'est I Hype- coum procumbens 8. glaucescens Moris. M. de Rey-Pailhade annonce qu'il s'efforcera de la récolter l'an prochain en plus nombreux exemplaires et qu'il adressera en méme temps une Note sur cette découverte. M. Malinvaud fait à la Société la communication suivante : (0) Voy. le Bulletin, tome XXXI (1884), Revue, p. 13. — Le Carex strigosa est rare dans la flore francaise. Peu commun et disséminé dans le nord et le nord-ouest, il parait nul dans le centre et le midi. MALINVAUD. — LES VICISSITUDES D'UN STATICE. 353 LES VICISSITUDES D'UN STATICE, раг M. Ernest MALINVAUD. Le Statice litigieux dont M. Daveau avait envoyé à la Société de nombreux échantillons distribués aux membres présents dans la dernière séance m'avait été communiqué, il y a quinze ans, par M. Lombard-Dumas, et le débat dont il est l'objet ne pouvait me laisser indifférent. Il ne sera pas inutile de rappeler la suite donnée à la communication de notre confrére du Gard. Je me souvenais d'avoir rapporté la plante au Statice virgata après l'avoir comparée avec les échantillons de cette espèce que renferme l'herbier de la Société, puis de l'avoir soumise à l'examen de notre regretté confrére, Paul Maury, qui venait de passer sa thése de docteur és sciences sur la famille des Plombaginacées (1); mais, n'ayant plus présents à l'esprit les termes de la correspondance échangée à ce propos, j'ai dû faire appel à la complaisance de M. Lombard-Du- mas, dont j'ai recu aujourd'hui méme la copie de ce que je lui écrivais à cette époque en lui transmettant, à l'appui de mon opi- nion personnelle, la Note que m'avait remise Paul Maury. Voici ces deux documents : А M. LowBAnD-DUMAS, A SOMMIÈRES : « ... Cher Monsieur, M. Maury, à la premiére vue de votre Statice de Palavas, pensait qu'il était différent du virgata. Le port, en effet, donne cette impression. L'examen comparatif qu'il a bien voulu faire lui a montré que les différences ne portaient pas sur les caractères essentiels. Je vous envoie son billet et la note qui accompagnait l'échantillon. Cet avis confirmant le mien et appuyé sur un examen complet peut étre considéré comme un jugement définitif. Votre plante est un Statice virgata forme prostrata... Paris, 31 mai 1887. (E. MatiNvAUD.) COPIE DE LA NOTE ADRESSÉE EN MAI 1887 A M. MaziNvauD PAR M. PAUL MAURY SUR LE Statice DE PALAVAS. — C'est évidemment, pour moi, le Statice virgata Willd. Aprés un examen comparalif de cet échantillon avec les nombreux spécimens de l'Herbier du Muséum, il ue me parait guère possible d'arriver à une autre conclusion. Je ne crois méme pas qu'on puisse regarder cette plante comme une variete du S. virgata; en effet, la seule différence qu'elle me paraisse présenter avec le type, c'est la dimension des feuilles. Or cette petite dimension se retrouve fréquemment dans nombre d'échantillons incontestablement rapportés à la forme type; enfin je ne trouve aucun autre caractère différentiel dans la forme de l'inflorescence ou dans celle des bractées. (P. Maury.) (1) Ce Mémoire a été analysé dans le Bulletin, GE (1886), Rec. bibl., p 21. SÉANCEc) 22 F. XLIX. (SÉANCES) 25 354 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1902. L'expression « jugement définitif » dont je me servais, il y a quinze ans, marquait de ma part une confiance prématurée que l'avenir n'a pas justifiée. Voici, en effet, la chronologie des chan- gements apportés dans l'état civil de notre Statice : 1846. Statice oleæfolia Pourr. (S. virgata W.). sec. Delile? 1879. S. minuta L. — Szpregiewski. 1885. S. minuta L. ; — Timbal-Lagrave (in litt.). 1886. S. bellidifolia Gn. — Loret (1). 1887. S. virgata W. — Parrandon, Maury, Malinvaud. 1887. S. Delilei Aubouy, sp. nov. [Société helvétique, 1888 ; Ass. fr. avancem. sciences, 48 session (Paris), 1'° partie, p. 300 (2); Société Rochelaise, 1893]. — (— S. virgata X Girardiana ? Aubouy recentius). 1894. S. Tremolsii Rouy (3) prius, in Bull. Soc. bot. de Fr.,t. XLI (1894), p. 325. 1902. S. minuta L. — Gagnepain. 1902. S. Tremolsti var. Delilei Rouy recentius. Je crois pouvoir conjecturer, sans manquer à l'équité et en me rangeant d'ailleurs moi-méme parmi ceux auxquels s'applique mon observation, que la plupart des botanistes dont le jugement est ci- (1) C'est probablement à la méme plante que se rapporte la note suivante d'Henri Loret (Flore de Montpellier, 2° éd., 1886, p. 402) : Un étudiant de Montpellier, M. Szpregiewski, confondant un fragment de Statice bellidifolia trouvé sur la plage de Palavas, le 1° décembre 1878, avec le S. minuta L., s'est empressé de signaler cette dernière espèce comme une nouveauté oubliée dans la Flore de Montpellier (voy. Bull. Soc. d'Hist. natur. de Nimes, janvier 1879, 19). En croyant établir ainsi une omission de notre Flore, il n'a fait que prouver son im- péritie personnelle. L'observation peu indulgente de Loret se retourne aujourd'hui contre lui. (2) Voici la note publiée par M. Aubouy : Sur une Síalice des environs de Palavas. — M. Aubouy parle d'une Statice qu'il croit nouvelle et à laquelle il donne le nom de Statice Delilei. C'est une plante intermédiaire entre le S. minuta et le S. virgata, mais elle differe de l'une et de Pautre par des caractères parfaitement tranchés. On la trouve en petite quantité dans les terrains salés près du cimetière à Palavas-les-Flots (Hérault). Оп pe la rencontre sur aucun autre point du littoral (3) En 1894, M. Rouy ne distinguait pas, comme variété, le Statice de Pa- lavas du type de son S. Tremolsii. MALINVAUD. — LES VICISSITUDES D'UN STATICE. 299 dessus rapporté s'étaient bornés à un examen plus ou moins som- maire des caractères extérieurs de la plante. Parmi les opinions ‚ émises, etmon insistance sur ce point est l'objet principal de la pré- sente Note, celle de Paul Maury tirait une importance particulière de son savoir et de son expérience de monographe, ainsi que du fait d’une analyse approfondie qui avait compris les caractères ana- tomiques ; ceux-ci ont une valeur le plus souvent décisive dans les cas litigieux analogues à celui de notre Statice. La détermination à laquelle j'étais arrivé avait. précédé le travail de Paul Maury, et Je п'аї pu que me féliciter, sans m'en exagérer le mérite, qu'elle ait été confirmée par un savant spécialiste, dont j'ai volontiers saisi l'occasion de rappeler ici le sympathique souvenir. Nous ajouterons une courte remarque : Quelques floristes ont essayé, dans ces dernières années, d'un Système de réunion des espèces dont la généralisation, encore fort hypothétique, modifierait singulièrement les principes admis jusqu'à ce jour en matière de classification et de hiérarchie des groupes. Par exemple, tous les Daucus de la flore française for- meraient désormais une espèce unique : Daucus communis. Si l'on appliquait une synthèse analogue dans le genre Statice, le nombre des espèces y serait considérablement réduit; notam- ment on ne manquerait pas de réunir les Statice virgala et minula, entraînant eux-mémes leurs formes affines dans celte fusion. Quant au Statice si discuté de Palavas, les résultats de la culture expérimentale du Jardin botanique de Montpellier feront peut- étre cesser l'incertitade dont il est l'objet. Adhuc sub judice lis est (1). M. Rouy répète ce qu'il a dit à l'avant-dernière séance au sujet du Statice de Palavas (S. Tremolsii Rouy var. Delitei), en exposant à nouveau les caractères différentiels de premier ordre, à son avis, qui le séparent autant du S. virgata Willd. que du S. minuta L. « Eu 1889, ajoute M. Rouy, le S. Tre- molsii n'avait pas été décrit, ni les localités de la Catalogne (1) Les probabilités nous paraissent étre, jusqu'à plus ample informé, en faveur soit d'une simple variété ou forme de Statice virgata, soit d’une pro- duction hybride conformément à l'opinion de М. Aubouy. (Ern. M.) 356 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1902. et des Pyrénées-Orientales signalées, en sorte que Maury n'avait pas pu comparer la plante de Palavas à celle des ro- chers de la côte roussillonnaise ou espagnole. Mais l'opinion de ce regretté botaniste considérant la plante de Palavas comme une simple variété du Statice virgata ne saurait ètre actuellement considérée comme fondée; a fortiori l'avis, émis par M. Malinvaud, que l'on puisse englober les S. mi- nuta L. et virgata Willd., si essentiellement différents, en une seule et même espèce, ne parait que bien difficilement acceptable, quelqueampleur que l'on veuille donner à la con- ceplion du type spécifique. Le cas n'est pas du tout le méme ici que pour le Daucus communis Rouy et Camus. » M. Malinvaud fait, au nom de M. Dumée et au sien, la communication suivante : LES CORYDALIS LUTEA DC. ET OCHROLEUCA Koch DANS LA FLORE FRANCAISE; par MM. Paul DUMÉE et Ernest WALINVAUD. 1. Le Corydalis ochroleuca en Seine-et-Marne. Les Corydalis lutea et ochroleuca étaient beaucoup plus cul- livés naguère que de nos jours dans les pares et les jardins. Sans continuer à leur donner des soins, on les a souvent abandonnés à eux-mêmes, et ils se retrouvent assez fréquemment au voisinage des habitations. Le Corydalis lulea а méme été signalé, sur divers points de la France, comme offrant les apparences d'une compléte naturalisation. П n'en est pas de méme du С. ochroleuca, dont nous ne croyons pas que l'existence à l'état subspontané : ait été précédemment indiquée dans notre pays. Or, depuis plusieurs années, sans qu'on puisse remonter, mème approximativement, à l'époque de son introduction, le Corydalis ochroleuca tapisse, Sur un espace de 20 mètres environ, les murs eimentés de la rivière du Grand-Morin, à Crécy-en-Brie (Seine-et-Marne). D'aprés les renseignements recueillis dans la localité, cette plante n'y serail pas cultivée actuellement dans les jardins, où seulement оп ren- contre çà el là sa congénère lutea. On peut donc voir dans la DUMÉE ET MALINVAUD. — CORYDALIS LUTEA ET OCHROLEUCA. 357 Corydale du Grand-Morin une espèce d'origine adventice qui s'est maintenue et propagée dans un milien favorable, ou la considérer comme échappée d'anciennes cultures aujourd'hui disparues. L'attention étant appelée par ce premier fait sur le Corydalis ochroleuca, il est probable qu'on en découvrira d’autres localités offrant des conditions analogues à celles que nous venons de men- tionner. Nous tenons de notre confrère et ami M. Th. Delacour qu'il en existe au Clos-Montalais, prés Montigny-sur-Loing (Seine- et-Marne), une station comparable à celle de Créey-en-Brie. La plante provenant de pieds plantés sur une terrasse a. gagné les interstices des pierres et s'y est installée et multipliée au point qu'il serait difficile de la faire disparaitre aujourd'hui sans dé- molir la terrasse (1). Le C. lutea est beaucoup plus répandu que le précédent dans la flore francaise, et les résultats de notre petite enquéte à son sujet apporteront quelques éclaireissements sur des points dou- leux (2). 3. Corydalis lutea DC. : patrie et diffusion. А. de Candolle, dans son Traité de géographie botanique, cite deux fois (3) le Corydalis lutea à propos des espéces naturalisées dans l'ile de la Grande-Bretagne. N s'exprime ainsi, p. 650 : ConvpALIS LUTEA DC. — Sur les vieux murs près des jardins. Souvent cultivé autrefois. Ray et Dillenius n'en parlent pas. Les auteurs de l'English Bo- tany le recurent en 1798; mais Withering l'avait déjà trouvé... On peut le regarder comme répandu par les jardins dans le nord-ouest de la France et en Angleterre. La patrie primitive parait être l'Halie, l'Hlyrie, etc. Оп ne l'indique ni en Irlande, ni dans le sud-ouest de la France, ce qui con- firme une origine orientale et non occidentale. (1) M. Daveau m’écrit qu'au Jardin de Montpellier, le Corydalis ochroleuca est depuis longtemps établi dans les murs et les enrochements de la partie N. de l'École de Botanique, dite « Fer-à-cheval ». — | | (2) Voici, d'après Nyman (Consp., р. 26), la distribution géographique еп Europe du Corydalis ochroleuca K.: € Wal. Dalm. Monten. Croat. l'ranssilv. Serb. Bosn. ». D’après M. Jonn Briquet, de Genève, auquel nous devons de pré- Cieux renseignements, le Corydalis ochroleuca est souvent cultivé el parfois subspontané en Suisse; on l'a méme indiqué comme spontané au Monte Ge- neroso (Tessin), mais sa spontanéité dans cette unique localité est considérée comme des plus douteuses. | ; is Sue (3) A. de CANDOLLE, Géographie botanique raisonnée (1855), pp. 650, 699. 358 SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE 1902. Deux points, sur lesquels nous reviendrons, sont à noter dans ce passage : le Corydatis lutea serait seulement naturalisé dans la flore française et manquerait dans le sud-ouest de notre pays. D'après Nyman (1), l'aire géographique de cette Fumariacée comprendrait : « Gall. Germ. occid., centr. (r.). Helv. mer. Ital. bor. (cæterum Belg., Angl., Scot., etc., introd.) » M. l'abbé Coste, dans sa grande Flore en cours de publication, indique : « Italie; Suisse; Allemagne » (2). MM. Rouy et Foucaud, dans leur Flore de France (1. p. 188), ajoutent à ces pays, sous une forme dubitative : « (Espagne?). » MM. Willkomm et Lange ont signalé le Corydalis lutea DC. en Espagne, mais s'agit-il d'une plante indigéne et dela forme connue en France sous ce nom? (3). Nous sommes redevables à M. J. Briquet des données suivantes concernant la Suisse et la Savoie. Le Corydalis lulea n'existe dans ce pays que sur le versant transalpin, c'est-à-dire au Tessin, au moins à l'état spontané. On le trouve sur les murs et tout à fait naturalisé dans les parties chaudes du versant cisalpin. M. Briquet l'a vu souvent dans les vignobles au bord du lac de Neuchâtel, du lac Léman et dans le Valais. En Savoie, il en est de même, c'est sur les murs des vignes et au. voisinage des habitations qu'on le rencontre. Nulle part cette espéce ne se trouve avee des caractéres de spontanéité indiscutable. En résumé, si l'on suspend son jugement sur les faits douteux relatifs à l'Espagne, l'indigénat du C. lutea ne parait établi d'une facon certaine que dans une aire assez circonscrite de territoires appartenant à la Suisse, à l'Allemagne et à l'Italie, avec une large expansion facilitée par la culture qui a permis à cette Fumariacée de se naturaliser dans de nombreuses localités dont nous allons. dresser un rapide inventaire dans les limites de la flore fran- çaise. (1) Nyman, Consp. fl. eur. (1878), p. 26. (2) H. CosTE, Flore descriptive et illustrée de la France, 1, p. 66. (3) Wonn et Lance, Prodr. flor hisp. 11. p. 888: « 4913. Corydalis lutea... ad muros et in rupibus, raro : in Gallec., Catal., Murc., etc... ? € auteurs ajoutent, au sujet du C. ochroleuca Koch : « In Hispania pyren. in- quirenda ». — M. Beauverd, l'obligeant conservateur des Herbiers Barbey et Boissier, ayant bien voulu, à notre demande, faire des recherches dans ces belles collections si riches en plantes d'Espagne, nous a informés qu'on пу trouvait aucun exemplaire de Corydalis lutea ou de C. ochroleuca provenant de la péninsule ibérique. DUMÉE ET MALINVAUD. — CORYHALIS LUTEA ET OCHROLEUCA. 8359 3. Distribution du Corydalis lutea dans la flore francaise. A.-Pyr. De Candolle, après avoir décrit le Corydalis lutea dans le Flore Francaise (1) ajoutait ` « Cette plante croît dans les lieux montueux des provinces méridionales; aux environs de Narbonne; de Nice (АП.) ». C'est probablement sur la foi de cette indication, au moins en partie inexacte, que Grenier et Godron ont men- tionné Narbonne parmi diverses autres localités du Corydalis lu- lea (2). Cette espèce a pu s'y rencontrer d'une facon accidentelle et temporaire, elle a depuis longtemps disparu. Notre confrére M. Gaston Gautier nous écrivait récemment : « Je n'ai jamais vu le Corydalis lutea à Narbonne, ni personne que je sache, malgré l'indication de Grenier et Godron ». Le méme doute subsiste sur l'existence du Corydalis lutea aux environs de Nice (3). M. l'abbé Coste, dans son excellente Flore descriptive el illustrée de la France, t. 1, p. 66, résume en ces termes la distribution de cette Fumariacée : « Vieux murs et rochers, cà et là dans toute la France, mais seulement échappé des cultures et naturalisé. » Cette appréciation nous parait exacte, sauf la mention station- nelle ` « rochers », qui semble impliquer des conditions d'indi- génat et n'a probablement jamais été constatée dans notre pays. Koch (4) peut dire : « In rupium fissuris et muris », mais pour l'Allemagne et la Suisse. Nous extrayons de nos principales Flores régionales ou de Ca- talogues locaux les indications suivantes relatives au Corydalis lutea : Masccer, Catal pl. Pas-de-Calais (1886), p. 9: « Naturalisé cà et là sur les vieux murs. » E. de Vico, Fl. de la Somme (1883), p. 22 (en note). « Nous avons remarqué, (1) Lamarck et A.-P. ре Сахро, Flore française, 3° éd. (1815), vol. V, p. 638. | (2) GRENIER et Gopnow, Fl. de Fr. (1848), 1, 68. ` я (3) D’après M. Émile Burnat (Flore des Alpes marilimes, L 65) "4 Le Co- rydalis capnoides est représenté dans l'herbier d'Allioni par des échantillons trés jincomplets ; nous ne l'avons jamais rencontré dans notre circonscription. » Le Fumaria capnoides Al. Fl. pedem. a pour synonyme Corydalis capnoides B. lutea DC. Syst. (C. lutea DC. Fl. fr.). — S (4) Koch, Syn. flor. german. et helv., ed 3, p. #7. 360 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1902. sur un mur à Saint-Valery, le Corydalis lutea DC., espèce subspont. qui se naturalise sur les vieilles murailles ». ConBIERE, Nouv. Flore de Normandie (1894), р. 33 : « Souvent cultivé et na- turalisé sur les vieux murs au voisinage des jardins. AC. ». LLovp, Fl. Ouest Fr. (5° éd., publié par Ém. Gadeceau) (1898), p. 17, en note : « C. lutea DC. s'échappe des cultures et se naturalise sur les vieux murs ». CossoN et GEnw., Flor. env. Paris, 2 éd. (1861) : « AR. subspontané, vieux murs, décombres, etc. ». GopRoN, Fl. de Lorraine, Ze éd. (1861), р. 40: « Surles vieux murs, à Plom- bières ». Boreau, Fl. centr., 3° éd. (1857), p. 31 : « Vieilles murailles, RR. : Côte- d'Or, Saóne-et-Loire ». Bras, Pl. vascul. Aveyron (1877), p. 21 : « Vieux murs, Villefranche >. CARIOT et Saivr-LacEn, Étude des fleurs, 8° éd. (1889), t. П, p. 86: « Rhône, Isère, Drôme, Haute-*avoie ». IL était intéressant d'avoir des données sur notre région juras- sienne. M. le professeur A. Magnin, de Besancon, le botaniste de nos jours le mieux renseigné sur la géographie botanique de cette partie de la France, nous a répondu : « Je ne connais pas de loca- lités, dans le Jura, où Corydalis lutea puisse être considéré comme véritablement spontané ; toutes celles citées, ou que j'ai vues, sont de vieux murs, au voisinage de jardins d’où la plante a pu s'échap- | per, pour quelques-uns cette sortie parait même assez récente... » M. Magnin ajoute qu'il n'a absolument aucun renseignement au sujet du Corydalis ochroleuca. D'autre part, nombreux sont les auteurs de Flores régionales ou de Catalogues locaux qui ont passé complètement sous silence le Corydalis lutea, quelques-uns peut-étre parce qu'ils considé- raient la plante comme adventice. Cette Fumariacce n'est pas citée dans les ouvrages suivants ` Lamotte, Prodr. Flor. Plateau cen- tral; Пеѕмостахѕ, Catal. Phanér. Dordogne; de ROCHEBRUNE et SavariER, Catal. pl. Charente; Сілулор, Fl. de la Gironde; PuEL, Catal. pl. du Lot; de Saint-Amans, Fl. agenaise; de Povu- 1012, Flore du Gard; DtaxcugT, Catal. pl. vasc. sud-ouest de la France; Durac, Fl. Hautes-Pyr.; G. Gautier, Catal. pl. Pyr- Orient. ; LongT et BARRANDON, Flore de Montpellier; Roux, Catal. pl. Provence, etc. Les citations précédentes, forcément abrégées et incomplètes, DUMÉE ET MALINVAUD. — CORYDALIS LUTEA ET OCHROLEUCA. 361 permettent cependant de rectifier quelques préjugés et de poser cerlaines conclusions. Il y a lieu d'abord de redresser l'opinion des auteurs qui signa- lent en France la Corydale jaune comme une plante méridionale (voy. Gillet et Magne, Nouv. Flore française, ete.). Chez nous, dans ses stations, elle est plutôt septentrionale et elle parait offrir dans le nord-ouest son maximum de fréquence: rare dans la ré- gion centrale, plus rare encore dans le midi, elle parait manquer, comme l'avait déjà remarqué А. de Candolle, dans le sud-ouest. Cependant nous verrons plus loin qu'ellea été publiée, n° 1108 des centuries Billot, provenant d'une vallée pyrénéenne, et, n° 2747 bis de la Société Dauphinoise, du département de l'Ariège. L'hypothèse de son indigénat sur un point quelconque du ter- ritoire français est presque inadmissible et, dans tous les cas, Jusqu'ici, en contradiction avec les faits connus. La plupart des stations de cette plante ne mesurent qu'une faible étendue; elle a disparu de beaucoup de localités où pendant longtemps on l'avait observée, et ailleurs elle se montre pour la première fois. Il est présumable qu'elle deviendra plus rare à l'état subspontané à me- sure que disparaitront les anciennes cultures dont elle est échap- pée. 4. Nomenclature. Le genre Corydalis étant de De Candolle (Syst. H, 113), le C. lutea correspond au Fumaria lutea L. Mant., 258 (1), que son auteur séparait du F. capnoides (Spec. 984) (2). C. lutea DC. in FL. fr. (IV,638) devient, dans le Systema et le Prodromus, C. capnoides Pers. 8. lutea. C. ochroleuca est de Jos. Koch (in Sturm Deutsch. Flora) (3). Son auteur l'identifie avec : C. capnoides =. DC. (Syst. П, 126), Fumaria capnoides Scop. Carn., non L., eic. Koch a conservé le nom de capnoides L., qui était primitive- mont collectif, pour une troisième plante, affine des deux précé- (1) On trouve Fumaria lutea dans Pinax de Bauhin, 143 (ann. 1623). (2) Linné dit de son F. lutea (loc. cit.) : « simillima F. саро, sed регеп- nis. Corollæ calcar rotundatum,tubo dimidio brevior. Racemi absque brac- teis. » (3) Voy. aussi Jos. Koch in Flora (1831) et in Syn. Fl. germ., etc. 362 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1902. dentes, qu'on trouve dans le Tyrol méridional et dont l'étude sort du cadre que nous nous sommes tracé dans cette étude; nous n’avons pas non plus à nous occuper du désaccord des auteurs sur ce dernier nom spécifique. Il suffit de savoir, pour notre thème de géographie botanique relatif aux deux plantes dont il s’agit, que l'une d'elles, déjà nommée Fumaria lutea par divers auteurs prélinnéens, figure dans tous les auteurs français qui la mention- nent depuis A.-P. De Candolle sous le nom de Corydalis lutea; A | v : 555 2 D " 5 а e D 1 à 3, сотила lutea : 1, pétales; 9, sépale ; 3, graine "A à 7, С. ochroleuca : t, pétales; 5, un sépale ; 6, un sépale plus agrandi ; 7, graine. l’autre, moins connue dans notre pays, où elle est signalée pro- bablement pour la première fois cette année comme plante natu- ralisée, est le C. ochroleuca Koch loc. cit. Il est possible que ces deux plantes soient deux variétés d'un mème stirpe, c'est un point d'appréciation que nous n'avons pas à résoudre ici. La différence de coloration de la fleur, dans les deux tvpes, per- xis de distinguer aisément l'un de l'autre dans le temps de l'an- thèse ; à l'aide de la diagnose comparative suivante, résumant leurs principaux. caractères différentiels, on pourra presque tou- jours les déterminer facilement sur des exemplaires défleuris. DUMÉE ЕТ MALINVAUD. — CORYDALIS LUTEA ET OCHROLEUCA. 9363 5. Caractères différentiels des Corydalis lutea et ochroleuca. CORYDALIS LUTEA. Fleurs d'un jaune citron plus foncé ` au sommet. Silique ovale oblongue, ordinaire- ment plus courte que le pédicelle. Graines luisantes, trés finement granuleuses rugueuses. Caroncule élargie, étalée, lacérée dentée. CORYDALIS OCHROLEUCA. Fleurs d'un blanc jaunâtre plus foncé au sommet. Silique linéxire-oblongue, plus longue que le pédicelle. Graines subopaques, eranuleuses scabres. Caroncule apprimée, presque en- tière. On peut ajouter d'autres différences. J. Koch (loc. cil.) distingue les pétioles : « supra planis immar- ginatis » dans le C. lutea, et « elevato-marginatis » dans C. ochro- leuca. Ces caractéres sont difficiles à saisir sur le sec. Les pétales et les sépales figurés ci-contre font voir, pour ces organes, des différences trés appréciables de forme et de grandeur entre les deux espéces. Ayant bien voulu, à notre demande, examiner, tant à l’état sec que sur le vif, de nombreux exemplaires des deux espèces, culti- vées l'une et l'autre au Jardin botanique de Montpellier, notre obligeant collègue M. Daveau nous a fait part des intéressantes remarques suivantes : « Dans C. lutea, les graines, lors de la déhis- cence, restent attachées, comme le dit très bien Godron (Fl. de Кү |, p. 65) aux placentas. J'ai constaté ce fait sur des exemplaires séculaires ! (herbier Cambessèdes). Dans C. ochroleuca, au con- traire, les graines abandonnent le placenta dès louverture du fruit. Ce caractère est très net... Les graines du C. lutea sont lui- santes à l’œil nu, celles du C. ochroleuca sont ternes. Cela tient å ce que les aspérités du testa sont superficielles chez le premier, tandis que chez le second ces aspérités sont saillantes, coniques, et leur plus grande surface n'est pas éclairée; mais, sous la loupe, on voit qu'elles sont luisantes. Les aspérités du C. ochroleuca sont telles qu’elles font paraître la graine comme denticulée, ce qui ne s'observe pas dans C. lutea. » m D’après la Flore de France de MM. Rouy et Foucaud CG 188), les graines seraient fortement bordées dans C. ochroleuca. Nous n'avons pas observé ce caractére sur nos échantillons. 364 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1902. 6. Exsiccatas. Le Corydalis ochroleuca n'a pas encore été publié, à notre con- naissance, provenant de localités françaises, dans les exsiccatas numérotés. On trouve le C. lutea dans les collections suivantes : Corydalis lutea 1853. Centuries de C. Billot, n° 1108 : Entre les pierres disjointes de vieux murs de Turla, dans la vallée de Broto (Pyrénées). — — Magnier, « Plantæ Саа et Belgii >, n°454: Saint-Quentin (Aisne), vieux murs. — 1881. Société Dauphinoise, n° 2747 : Saint-Vérand (Isère), vieux murs d’un jardin. — 1887. Société Dauphinoise, n° 2747 bis: envi- rons de Foix (Ariège), vieux murs. — 1888. Société Rochelaise, n° 2341 : Vieux murs, à Mortemart (Haute-Vienne). On remarquera que la station « vieux murs » revient constam- ment et que les localités de l'Ariège et des Pyrénées paraissent indiquer que le C. lutea, quoique passé sous silence par les flo- ristes dans ces régions, existe dans le sud-ouest de la France. M. Malinvaud résume le travail suivant : HERBORISATIONS AUX ENVIRONS DE LA NOUVELLE (AUDE), suite (1); par le Frère SENNEN. Durant les années 1901 et 1902, avec la même activité que par le passé, toujours aidé par mes fidèles et dévoués collaborateurs, parfois aussi en l'agréable compagnie d’aimables visiteurs, nous avons poursuivi assidüment l'inventaire des plantes de la com- mune de La Nouvelle et des communes voisines. Nous avons dé- couvert de nouvelles stations de plantes rares, observé des espéces nouvelles pour le département, des hybrides non encore décrits... Nous venons vous soumettre ces nouveaux résultats. (1) Voy. le Bulletin, t. XLVH (1900), p. 424. SENNEN. — HEHBORISATIONS DANS L'AUDE. 305 hanunculus rhipiphyllus Bast. — Lagunes entre Leucate et La Palme. Adonis autumnalis var. micrantha DC. — La Palme, champs. Delphinium pubescens DC. — Ile Sainte-Lucie, champs (J. Chevalier, fréres Jonas et Sennen). Hypecoum pendulum. — Пе Sainte-Lucie, champs. Brassica Tournefortii Gu. — Ile Sainte-Lucie, vignes (voy. pl. IH). Cette Crucifère de l'Asie Mineure, des iles de la Méditerranée, de l'Algérie, de l'Espague méridionale, a été trouvée par nous, et trés abondamment, dans les vignes de Sainte-Lucie, non loin du Salin. ll n'y a pas de doute qu'elle n'ait été introduite, par les fumiers pro- bablement; elle y serait tombée des avoines étrangères données aux chevaux. L'étendue assez considérable où elle se trouve abondamment répandue ferait supposer que son introduction remonte à plusieurs années. Elle parait apte à se multiplier, peut-être à la façon du Diplo- taxis erucoides, qui, en ce moment, couvre littéralement toutes nos vignes (1). Diplotaxis auriculata Coss. et R. — Ile Sainte-Lucie, quelques pieds dans un champ d'avoine (J. Chevalier, frères Jonas et Sennen). Clypeola petrwa Jord. et Fourr. — Garigue, où nous avons précédem- ment indiqué trois autres formes. Myagrum perfoliatum. — Sigean, à Sainte-Croix. Cakile ægyptiaca Gti. et sa variété Bauhini Jord.; C. hispanica Jord. — La Nouvelle, terres à peu prés incultes, qui plus tard seront plantées en vignes. Rapistrum orientale DC. — Ile Sainte-Lucie, champs. Fumana levipes Spach. — Falaises de la Garigue, de La Nouvelle à La Palme; de Fitou à Salces, au bord de la route. Viola arborescens. — La Nouvelle, dunettes en face Jugnes et, quelques kilomètres plus loin, entre Cap de Roc et la halle de La Paline. (1) Voici la diaguose de cette plante : Tige dressée simple ou rameuse, hispide à la partie inférieure. ` E Feuilles presque toutes radicales en rosette, hispiles, lyrées-roncinées, à s dentés; les caulinaires peu nombreuses, linéaires. P S Fleurs petites, d'un blaue jaunàtre; calice droit, à sépales étroitement bordés че egments blanc. Pédicelle souvent étalé, égalunt à peu pres la longueur du bec, qui est env fois plus court que le reste du fruit; silique, non stiptice, subiétragone, toruleuse, glabre; bec assez souvent séminifère à la base. е гч Аіге géographique : Espagne et Italie méridional.s, Algérie et Orient. iron deux 366 SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE 1902 Il est abondant dans la première station, trés rare dans la seconde. Nous ne l'avons jamais vu à l'ile Sainte-Lucie, où certaines Flores l'in- diquent ; d'ailleurs, il y a lieu de remarquer que le sol herbeux ou buis- sonneux de l'ile ne lui serait guére favorable. Viola alba Bess., forme à fleurs violettes et forme à fleurs blanches. — Portel, garigues des Mattes. Silene conica. — La Nouvelle et La Franqui, sables. S. saxifraga var. viscidula Giraudias. — Collines calcaires de Feuilla, rochers, sur les deux versants. S. italica Pers. — La Nouvelle, Garigue; Feuilla, rochers. — Trés rare dans les deux localités. La forme de Feuilla est trés vis- queuse. Dianthus brachyanthus Boiss. var. mucronatus Rouy. — Feuilla, ro- chers calcaires. Lychnis macrocarpa Boiss. — La Nouvelle, vignes de la plage. Buffonia tenuifolia. — Route de La Nouvelle, à Sigean. Cerastium fallax Guss. — La Nouvelle, vignes. C. pallens F. Schultz. — La Nouvelle, champs sablonneux. Arenaria serpyllifolia var. patula Martr.-Don. — Vignes sablonneuses de la plage. A. leptoclados Guss. var. minutiflora Loscos. — Fitou, île dite Si- drière. Mæhringia pentandra J. Gay. — Feuilla, gorges et collines. Alsine arvalica Guss. — Fitou, ile Sidriére. A. conferta Jord. — La Palme, champ. Spergularia nicæensis Sarato. — Leucate, prés la station; de Fitou à Salces, au bord de la route, et dans les deux départements : un quart de cette distance est dans l'Aude ; le reste, dans les Pyrénées- Orientales ; Béziers, vers Fonserane, une forme à longs pédicelles, que j'ai autrefois rencontrée aux environs de Montpellier. — — var. stipularis Vouc. et Sennen, Société Rochelaise, n° 4700. S. Heldreichii Fouc., type et var. — La Nouvelle, ile Sainte-Lucie, Sigean, Béziers. S. arenosa Fone., variation. — Elne, Saint-Cyprien (P. O.). S. atheniensis Asch. var. Bocconei Fouc. et variation. — La Nouvelle, Sigean, La Palme, Béziers, Elne. Linum narbonense var. densiflorum Sennen. Cette variété du L. narbonense diffère du type surtout par les carat- SENNEN. — HERBORISATIONS DANS L'AUDE. 261 léres suivants : taille basse; tiges couchées, à feuilles presque imbri- quées sur presque touteleurlongueur; corymbes à fleurs nombreuses brièvement pédicellées ou subsessiles. J'ai pu constater que cette variété est bien rapprochée du L. reflexum Ait. de l'ile de l'Aute, décrit dans Rouy et Fouc. — Garigues de la La Nouvelle, de La Palme, de Feuilla. Malva parviflora et M. niceensis All. diverses formes à tiges et feuilles variables. — La Nouvelle, Sigean : champs et vignes. M. rotundifolia, variété à feuilles d'un gris cendré, qu'on pourrait appeler cinerea. — La Nouvelle, vigne. Lavatera arborea. — La Nouvelle, Sigean, La Palme, Leucate, Fiton : par-ci, par-là dans les vignes, les champs, les lieux vagues. L. punctata. — Leucate, vignes. L. maritima. — Feuilla, rochers calcaires dans les gorges du versant gauche. Geranium dissectum, variété à segments plus étroits et plus écartés, à rameaux nombreux et longs étalés sur le sol, et qu’on pourrait appeler decumbens. — La Nouvelle, vigne de la plage. Erodium malacoides Willd. var. subtrilobum (Jord.). — Sigean et La Nouvelle : terrains rocailleux aux cabanes, au Rec de l'Aigue, ete. E. petreum Willd. — Feuilla, rochers calcaires du sommet des col- lines du versant gauche, alt. 600 mètres environ. Pistacia Terebinthus. — Feuilla, collines. Ulex parviflorus Pourr. — Sigean et Roquefort. Medicago pentacycla DC. var. tuberculata Rouy. — La Palme, champ. Melilotus Fabrei Sennen, їп Bull. Assoc. Pyr., année 1901-1902, р. 9, ne 219. Nombreuses tiges partant du collet, dressées, la centrale plus courte, très anguleuses ainsi que les pétioles. Feuilles nombreuses inférieure- ment; pétiole long, atteignant 35 millimètres, folioles aiguës, dentées jusqu’à la base, la moyenne obovale-lancéolée, les latérales plus étroites, les supérieures étroitement lancéolées, ordinairement repliées face contre face autour de la nervure médiane; stipules très amples, embras- santes, les inférieures et les moyennes laciniées, devenant entières vers le haut et bien plus petites, toujours subulées. Grappe assez longuement pédonculée, dépassant la feuille de la longueur de celle-ci. Calice fendu par le fruit et paraissant bilabié, scarieux. Fleurs d'un jaune trés pâle, 2-2 1/2 millimètres. Fruit plus petit que dans le M. sulcatus Desf., très finement strié, stries paraissant roulées en spirales. Au nom de notre École reconnaissante, j'ai dédié ce Mélilot à la fa- mille Fabre, bien connue de Sigean et de La Nouvelle. 368 SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE 1902. Habitat. — Aude : La Nouvelle et La Palme, talus de la voie ferrée, depuis Jugnes jusqu'à la halte de La Palme. Melilotus Foucaudi Sennen, in Bull. Assoc. Pyr., aunée 1901-1902, p. 9, n^ 280. Plante à peine pubescente dans le haut; tige de 1-2 décimètres, angu- leuse supérieurement. Folioles inférieures obovales, les moyennes sub- rhomboidales, longuement atténuées en coin, spinuleuses presque jus- qu'à la base. Stipules amples, dentées de moins en moins jusqu'au sommet. Grappe laxiuscule, égalant environ 2 centimètres et à peu prés de méme longueur que les feuilles. Pédoncule aristé; pédicelle recourbé en are, plus long que le calice, celui-ci fendu par le fruit. Fleurs jaune pâle, différant par des plis et des soudures du M. sulcatus Desf., éten- dard égalant la earéne, plus court que les ailes. Légumes sillonnés comme dans le M. sulcatus Desf., gros, comprimés latéralement, très obtus, non apiculés, d'un vert rougeâtre à la maturité. M. Foucaud, à qui j'ai eu le plaisir de dédier ce Mélilot, a constaté par culture la persistance de ses caractères. Habitat. — La Nouvelle, terrains en friche, dans la plage. Melilotus elegans Хајат. — La Nouvelle, vignes à сар de Roc et à la plage. Trifolium maritimum Huds. — Route de La Nouvelle à La Palme. Bonjeania hirsuta Rchb. var. prostrata Rouy. — Пе Sainte-Lucie, Jugnes, Mattes. Astragalus Stella Gn, variation. — La Nouvelle, cap de Roc à Combe Redoude. A. monspessulanus, variété à fleurs pâles, peu nombreuses, à fruits courts et peu recourbés; plante petite bien différente de la forme ordinaire. — La Nouvelle, Garigue à cap de Roc. Vicia pubescens Link. — Feuilla, gorges. V. Giraudiasi Rouy. — Même habitat. Lathyrus ciliatus Guss. — Toutes nos garigues pierreuses : La Nou- velle. La Palme, Fitou, Feuilla. L. pid Rouy (L. amphicarpos Gn). — La Nouvelle, au Rec de Aigue. Nous sommes portés à croire que le L. setifolius peut devenir aisé- ment amphicarpe : il suffit que la plante croisse dans des terrains ro- cailleux, ой le bas des rameaux se cache sous les pierres ou sous des débris quelconques. Trigonella Fenum-grecum. — Пе Sainte-Lucie, vignes. SENNEN. — HERBORISATIONS DANS L'AUDE. 369 T. gladiata Stev. — Sigean, vignes. Coronilla varia. — La Nouvelle, vigne au Grand-Levat. Daucus Bocconei Guss. — Leucate, Sigean : talus. D. maritimus Lamk var. nitidiformis R. et Cam. — Falaises du Cap Leucate. D. cuminifolius Rouy et Cam. — Dunes de Leucate. D. gummifer Lamk, plusieurs variétés, — Sigean, ile des Oulous. D. Gingidium var. lucidus Rouy et Cam. — Falaises de Leucate. Torilis heterophylla Guss. — Feuilla, gorges et collines. Ferula communis var. Linneana Rouy et Cam. — Feuilla, rochers calcaires dans les gorges du versant gauche. OEnanthe Lachenalii Gmel. — Prairies maritimes à Sainte-Lucie, Fitou, Salces. Bupleurum protractum Link. — Ile Sainte-Lucie, quelques pieds dans un champ de blé (Frére Septimin-Donat). B. tenuissimum. — Prairies maritimes : La Nouvelle, Leucate. Apium graveolens. — Très abondant dans les prairies maritimes, entre Salces et Fitou, tandis qu'il ne parait pas dans nos environs immédiats. Scandix australis. — Collines de Feuilla. Rubia Requienii Dub. — La Nouvelle, falaises de la Garigue, au delà du Cap de Roc. Cette Garance est-elle une espéce ou une variété du Rubia pere- grina Mill.? Sur les falaises calcaires de nos collines, à Cap de Roc, croissent, à côté l'une de l'autre, la Garance voyageuse de Miller et la Garance dédiée à Requien par Duby. Or il y a, entre les deux plantes, une différence qui ne permet pas d'hésiter un seul instant sur leur dis- tinction. Le А. Requienii Dub. mürit ses fruits un mois avant l'autre ; ses tiges sarmenteuses et quasi ligneuses inférieurement grimpent sur les rochers et s'élancent en longues guirlandes sur les arbustes et les buissons, tandis que les tiges du R. peregrina Mill. sont toujours courtes, et les feuilles, outre leur largeur, sont plus coriaces, et ne pré- sentent pas la même dentelure aux bords; enfin les fruits du R. Re- quienii Dub. sont bien plus petits. Galium vernum Scop. var. Bauhini G. G. — Feuilla, collines. G. setaceum Lamk. Dans ma Note de 1900, j'indiquais un habitat dans l'Aude de cette élégante Rubiacée. Depuis, notre groupe excursionniste l'a découverte * , [^ * ху. (SÉANCES) 24 310 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1902. dans les collines de la Rigole ou Font-Estramer, sur la commune de Salces, dans les Pyrénées:Orientales. Nous l'avons encore observée et centuriée dans la commune de Feuilla (Aude), dans les gorges du ver- sant gauche et dans les garigues qui bordent le chemin de Leucate à Feuilla, à 2 kilomètres environ de ce dernier village. Ce Galium est donc bien daus son domaine chez nous. A Feuilla surtout, il est trés abondant dans les gorges sauvages et sur les garigues arides oü nous l'avons observé. 11 n'est pas douteux que ses habitats chez nous sont encore bien plus nombreux que nous ne l'avons pu constater. Voilà donc bien élargie en France l'aire du G. setaceum Lamk de la Provence, «elle passe par l'Hérault, s'étend, chez nous, dans les dernières ramifications des Corbiéres à la Nouvelle et à Feuilla (Aude), et de là poursuit jusqu'à Salces (P. 0.). Je ferai remarquer que l'aire de l'Asplenium glandulosum Lois. (A. Petrarchæ) suit le méme développement : Provence, Hérault, Aude, Pyrénées-Orientales, comme nous avons pu le constater de visu. Centranthus Lecogii Jord. — Feuilla, rochers calcaires sur les deux versants. Valerianella discoidea Lois. — Sigean, champs. Achillea Ageratum. — Пе Sainte-Lucie. Helichrysum decumbens Camb.? — La Nouvelle, à Cap de Roc, et une autre forme aux Garigues de Mattes, dans la commune de Portel. H. flexirameum Jord.? — Feuilla, rochers : diverses formes curieuses, differant par la taille, les feuilles, la grosseur et la densité des capitules. H. serotinum Boiss. — Portel, Sigean, Leucate, Fitou. Calendula ceratosperma Viv. et С. parviflora Raf. — La Nouvelle : voie ferrée et Garigue. Micropus erectus. — Feuilla, garigues. Cirsium echinatum DC. — Feuilla, collines:calcaires du versant droit, jusque vers 600 métres d'altitude. Voilà une espèce bien caractéristique de nos collines calcaires, qui sont les dernières ramifications des Corbières. Cette espèce s'étend sans interruption de Sigean jusqu'à Rivesaltes, oà elle remonte 1а vallée:de l'Agly. Voici les habitats que nous lui avons trouvés : Sigean, La Nou- velle, La Palme, Leucate, Treilles, Feuilla, Fitou, Salces : par-ci, par-là, un peu dans toutes les garigues. M. Gautier, dans son riche Catalogue raisonné des plantes des Pyré- nées-Orientales, l'indique entre Rivesaltes. et Vingran, à Saint-Antoine de Galamus... SENNEN. — HERBORISATIONS DANS L'AUDE. 311 Dans nos garigues, j'ai vu de très rares formes paraissant tenir quelques caractères du C. lanceolatum Scop., ce qui m'a fait soupçon- ner une hybridation. Le Cirsium echinatum DC. ne vient pas à Ја montagne de la Font de Comps dans les Pyrénées-Orientales; c'est une autre espèce que j'avais rapportée au C. odontolepis Boiss., mais que je crois différente, car elle ne ressemble pas du tout aux plantes que j'ai reçues sous ce nom. Centaurea paniculata. — Treilles et Feuilla. к C. collina var. leptocephala Coste et Sn. — Sigean, Jugnes, Treilles. Une forme du С. collina à feuilles trés découpées se trouve à Jugnes sur un talus. J'ai retrouvé à Frescati quelques pieds du C. algeriensis Coss., mais non le Notobasis syriaca Cass. Microlonchus salmanticus DC. — Sigean, Treilles, Feuilla. Thrincia hispida Roth. — Treilles, garigues. Picris stricta. Јога. — Sigean, terrains incultes. Scorzonera crispatula Boiss. — Treilles, La Palme : garigues. Plante bien moins élevée que celle de l'ile de l'Aute, à laquelle elle me parait étre rapportée et ой l'on trouve des formes à feuilles entiéres et larges, d'autres à feuilles larges plus ou moins laciniées, d'autres enfin à feuilles entières et trés étroites. La plante de Treilles et de La Palme est identique à celle de la Sidrière de Fitou, nommée Scorzonera co- ronopifolia Desf. dans le Catalogue de G. Camus. Tragopogon australis Jord. — Treilles, Feuilla : garigues. Lactuca tenerrima Pourr. et L. ramosissima G. et б. — Treilles et Feuilla: garigues. Sonchus asper Vill. var. lacerus, analogue à la variété lacerus du S. olerduceus. — La Nouvelle. On trouve des formes embarrassantes, croissant au milieu des S. ole- raceus, asper et tenerrimus, et que je soupçonne étre des hybrides. Crepis pulchra. — Feuilla, champ. Andryala incana DC. — Voie ferrée près la halte de La Palme, oi, il est abondant. La plante est basse, trés rameuse, blanchátre, à petits capitulesinom- breux. Erica scoparia. — Portel, garigues de Maltes. Phillyrea latifolia? — La Nouvelle, Feuilla. 372 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1902. Espèce à larges feuilles, très coriaces, dentées sur tout le pourtour du limbe; ne fructifiant pas. Je n’ai jamais vu cette espèce, qui n’est peut- être pas le latifolia, dans les garigues de Béziers ou des environs de Montpellier. Olea Oleaster Link var. buxifolia. — La Nouvelle, Sigean ` garigues, haies. Pour la première fois, cette année, nous avons trouvé des fruits sur cette espèce d'Olivier, tout près de Frescati. Cynanchum monspeliacum.— Пе de l'Aute, où l'a observé M. Cazaban, propriétaire de l’île; île des Oulous, près Sigean. Erythræa tenuiflora Link. — La Nouvelle, vers Jugnes, île de l’Aute. Cressa cretica. — Leucate, près la station. Convolvulus lanuginosus Desv. — Treilles, garigues. Scrofularia peregrina. — Feuilla, gorges. Antirrhinum pseudomajus Rouy. — Feuilla, rochers. Linaria supina Desf. et L. origanifolia DC. var. — Feuilla, gorges et rochers. . Mentha aquatica var. hirsuta. — Ile Sainte-Lucie; fossés entre Fitou et Salces. M. Pulegium var. — Portel, à Mattes au bord d'un ruisseau. Phlomis Herba-venti. — Sigean; le Lac. Sideritis hirsuta. — Feuilla, colline prés le roc du Touich. Marrubium vulgare var. apulum Ten. — Forme à tige plus courte, plus ou moins blanchátre, à feuilles plus petites, qu'on trouve dans les lieux secs, et qui n'est pas rare dans nos environs. Teucrium aureum Schreb. var. — Feuilla, vers le roc du Touich. Statice Companyonis Gren. sec. Gaut. in herb. — Leucate, terrains incultes dans le voisinage de la station de la voie ferrée, des deux cótés de la voie. On le trouve aussi en allant vers La Palme, dans des terrains en voie de desséchement. S. globulariæfolia Desf. — Sigean, ile des Oulous. Le Limoniastrum monopetalum Boiss. présente sur notre plage une forme à grappes plus denses, à fleurs trés pàles, au feuillage méme dif- férent de la forme normale, et qu'on pourrait appeler variété pallidi- florun. Globularia cordifolia et G. Alypum. — Feuilla, gorges. Ce n'est pas sans quelque surprise que nous avons observé, à 12 kilo- mètres de la mer et à moins de 300 mètres d'altitude, le G. cordifolia. SENNEN. — HERBORISATIONS DANS L'AUDE. 313 Les Atriplex crassifolia C. 4. M., laciniata, hastata, présentent, sur le littoral de La Nouvelle, des formes très nombreuses et parfois très curieuses. Je signale en particulier une variété microphylla de ГА. laciniata.— La Nouvelle, dans des terrains remués, vers la gare. Chenopodium rubrum. — Sur toute la plage, dans les terrains cul- tivés. Salsola Tragus. — Portel, vignes de Matte. Euphorbia polygalæfolia Desf. — Abondant sur les collines calcaires de Feuilla, à droite et à gauche : 500, 600 et 700 mètres d'altitude. Une variété angustifolia, à feuilles très étroites, présente quelques très rares pieds. E. terracina. — Elne (P. 0.), à Saint-Martin. Parietaria lusitanica. — La Palme, murs; Feuilla, éboulis dans les gorges de la rive gauche, avec Theligonum Cynocrambe et Galium setaceum Lamk. Theligonum Cynocrambe. — Garigue de La Nouvelle, tout le versant sud; La Palme, murs; Feuilla, éboulis. Juniperus communis et J. alpina Clus. — Feuilla, sommet des col- lines; altit. 600 mètres environ. Ephedra distachya. -- Ile Sainte-Lucie, partie supérieure de la falaise, au-dessus de la halte. Uropetalum serotinum Gawl. — Plateau inculte entre Treilles et Feuilla. Phalangium Liliago Schreb. — Collines de Feuilla; garigues de Treilles. Romulea Columnae Seb. et Maur. — Ile Sidrière de Fitou. — RR. Gladiolus illyricus Koch. — Portel, aux garigues de Mattes. Narcissus dubius Gn. — Garigue de la Nouvelle, entre Cap de Roc et La Palme. — RR. Orchis pyramidalis (Anacamptis Rchb.). — Portel, aux garigues de Mattes. Potamogeton subflavus Lt et Barr. — La Palme, fossés entre la halte et la route nationale. Juncus multiflorus Desf. — lle Sainte-Lucie; plage de La Nouvelle. Carex extensa Good.— Variété à épillets étroits, pour laquelle M. Lé- veillé m'a proposé le nom de stenantha. Phalaris brachystachys Link. — Sigean et Portel : vignes. 374 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1902. Crypsis aculeata Ait. — Leucate, près la station (abbés H. Coste et Soulié, les Frères). Setaria glauca Р. B. — Grande forme à trés longs épis et à soies for- tement colorées; vignes, entre Fitou et Salces. Panicum Crus-galli. — Petite forme mutique et couchée, mêlée à une forme gréle à 2-3 épillets de P. sanguinale. Arundo Pliniana Turra? — La Nouvelle, talus de vigne. Phragmites gigantea J. Gay. — Béziers prés Fonseranes; La Nouvelle, vers Cap de Roc. Cerynephorus canescens P. B. var. maritima 6. et G. — Dunes, à la plage de La Palme, prés La Franqui. Arrhenaterum elatius M. et K. var. gracilis. — Gorges de Feuilla. Eragrostis Barrelieri. — La Nouvelle, à Cap de Кос; Feuilla. Cette Graminée, qui foisonne dans les cultures à Béziers et à Mont- pellier, est trés rare chez nous. Ælwropus littoralis Parl. var. Chevalieri Sennen. Epis plus allongés et interrompus ; feuilles bien plus étroites et très velues. — La Nouvelle, bord des étangs (J. Chevalier) ; Fleury! Schismus marginatus Р. В. — La Nouvelle, à Combe Redonde; La Palme, vigne en face de l'entréedu Salin; bord dela route, de Fitou à Salces. Melica Bauhini All. — Feuilla, au Roc du Touich. Asplenium glandulosum Lois. (A. Petrarchæ DC.). — Salces (P. 0.), rochers de la. Font-Estramer, dite aussi la Rigole; rochers de la Garigue de La Nouvelle, depuis Cap de Roc jusqu'à La Palme. A. Ruta-muraria, forme à feuilles trés larges. — Rochers de la Garigue de La Nouvelle. APPENDICE. Sisymbrium runcinatum Lag. var. hirsutum Coss. — Bord du che- min qui méne de Treilles à Feuilla. : Alyssum spinosum. — Collines de Feuilla, très abondant sur les ro- chers calcaires des deux versants. Bunium incrassatum Boiss. — Béziers, talus et champs, non loin de *, Ы hs D Fonseranes, d'où nous le possédions dans nos cartons depuis 1890, et ой nous l'avons revu depuis; Sigean, champ de céréales vers Portel. SENNEN. — HERBORISATIONS DANS L'AUDE. 315. Crepis setosa Mall. fil. — La Nouvelle, La Palme : bords de la route. Coris monspeliensis. — Sigean, talus. Mercurialis Malinvaudi Sennen (M. Huetii X tomentosa) Senn. Deux pieds portant des fleurs femelles, solitaires ou géminées à l'ais- selle des feuilles, subsessiles; capsule tomenteuse poilue, non déve- loppée. Feuilles petites, comme dans le M. Huetii Hanry, étroitement ovales lancéolées, d'un vert un peu cendré, dentées dés la base jusque vers le.sommet. Souche vivace, émettant de très nombreuses tiges très rameuses, subligneuses à la base. Plante de la taille du M. tomentosa, plus grêle, grisàtre. J'ai été très heureux de dédier cetle plante au savant et obligeant Secrétaire général de la Société botanique de France. Habit. — Aude : La Nouvelle, Garigue, au: Roc de l'Aygue. Allium moschatum. — La Nouvelle, Garigue; Baixas, collines de Sainte-Catherine, où il'est abondant (Frères Sevitien-Jules et Jude- Marie, vers 1890; Frères Jonas et Sennen, 1900). Cette plante n'avait pas encore été signalée dans les Pyrénées-Orientales. Setaria verticillata P. B. var.? Plante trés élevée, à épis longs, atténués aux extrémités et non cylin- driques ni rougeätres, comme dans la forme ordinaire. Cette plante est peut-étre une espéce distincte du S. verticillata P. B., à laquelle elle Se rapporte par ses soies oncinées et ses épis prenants. Je crois bon de faire entrer dans cette Note la description d'une Om- bellifére hybride du genre Eryngium, la premiere, croyons-nous, qui aif été observée en France. Cet hybride, récolté en Cerdagne, en compagnie de M. Jh Chevalier, inspecteur des chemins de fer de l'Ouest et mon excellent ami, présente un mélange des caractères des E. campestre et Bourgati, comme va le montrer la description suivante : Еһумс̧том Crevarierr Sennen (E. Bourgati X campestre Senn. Tige: robuste, comme dans le campestre, moins rameuse et moins multiflore, mais plus rameuse et plus multiflore que dans. le Bourgati. Rameaux dressés à angles aigus et non divariqués. Feuilles du cam- pestre, à pétiole auriculé-épineux. Fleurs en têtes: oblongues. Involucre à 8-10 folioles (le campestre en a 4-6; le Bourgati, 10-12), entières ou dentées, entourées de paillettes épineuses longues : une quinzaine de tiges, à côte du campestre et non loin du Bourgati. Habit. — Cerdagne française à Llo (où nous avons été gracieusement hospitalisés. par M. l'abbé Villa, curé), vallon d'un affluent de la Sègre rive droite. 376. SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1902. CIRSIUM CORBARIENSE Sennen. M. l'abbé Coste, mon excellent ami, à qui j'avais communiqué un Chardon recueilli au pied des collines de Feuilla, dans nos Corbières, m écrit: « Votre Cirsium du groupe eriophorum me parait intéressant, et sans doute inédit, car je ne le trouve décrit dans aucune Flore. Il est remarquable par sa petite taille, ses feuilles à segments étroits, ses capitules de moyenne grandeur, agglomérés au sommet de la tige, les bractées de l'involucre al- longées et insensiblement atténuées en épines subulées, non dilatées, assez faibles, les tiges et le dessous des feuilles faiblement aranéeux ». D'autre part, voici ce que je reçois de M. le D" Gillot : « Je viens d'examiner votre C. corbariense. C'est évidemment une race régionale du C. eriophorum Scop., trés voisine de mon C. Richterianum, mais non identique. L'un et l'autre sont des formes montagnardes du C. eriophorwm, dont elles se distinguent... Mais votre C. corbariense se distingue du C. Richterianum par le tomen- tum moins développé de toute la plante, par les segments des feuilles plus étroits, par les feuilles involucrales plus courtes, ne dépassant pas les capi- tules, les écailles extérieures à cils épineux plus rares et plus courts, bien moins aranéeuses. » Comme on le voit, la plante se trouve décrite dans ses principaux caractéres par les citations de deux savants botanistes. Je n'ajouterai donc rien sur la forme ordinaire. Mais il est une forme distincte présentant quelques pieds assez rares et paraissant plus tardifs, que j'appellerai variété involucratum. Elle se distingue de la forme ordinaire par ses capitules plus aranéeuc entourés d'un involucre foliacé, à folioles larges, assez courtes; la plante paraît plus rameuse dés la base, moins épineuse, à capitules moins agglomérés, quelquefois solitaires au sommet des rameaux. La forme ordinaire est dépourvue de feuilles involucrales. Habitat. — Aude: les Corbiéres, au pied des collines caleaires à Feuilla, dans un terrain en friche; altit. 300 métres environ. Cinsium LEGRANDI Sennen (C. lanceolatum X corbariense) Senn. Differe du C. corbariense, auquel il se rapporte plus par l'aspect général qu'au €. lanceolatum, par ses capitules plus nombreux, dissé- minés sur toute la tige, ой ils sont sessiles, et non ramassés uniquement vers le sommet; par leur forme cylindro-conique allongée au moment SENNEN. — HERBORISATIONS DANS L'AUDE. 874 l’anthèse, légèrement rétrécie vers le dessus du milieu, et non ovoides et courts, comme dans le C. corbariense; ils sont aussi plus petits et bien moins aranéeux que ceux-ci, quoiqu'ils le soient trés faiblement, si ce n'est dans la variété involucratum. Je me suis fait un plaisir de dédier cette plante au savant et conscien- cieux collaborateur de M. l'abbé Coste à la Flore illustrée de la Franee, arrivée en ce moment à l'importante famille des Composées, que traite M. A. Le Grand, l'auteur bien connu de la Flore du Berry. Habitat. — Aude : les Corbiéres, à Feuilla; terrains en friche, au pied des collines. Explication de Іа planche DI de ее volume. Brassica Tournefortii Gouan. (1/2 gr. nat.). Des échantillons desséchés des plantes méditerranéennes préparées etenvoyées par M. de Rey-Pailhade, de Narbonne, sont, d'aprés le désir de notre confrére, mises à la disposition des membres présents à la fin de la séance. Ceux-ci se par- lagent également des exemplaires de deux brochures envoyées à la Société par le Frère Héribaud : La Flore d'Auvergne en 1901 et un Carex nouveau pour la flore francaise. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1909. PRÉSIDENCE DE M. ÉD. BUREAU. M. Gagnepain, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la séance du 19 décembre, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer à la Société qu'elle а perdu un de ses membres, M. Hilarion-Joseph Borel, dé- cédé à Lyon, le 11 décembre dernier, dans sa soixante- septième année. M. Borel était conservateur de l'herbier d'Alexis Jordan, qui lui avait légué la jouissance, sa vie durant, de ses cultures et de ses collections, à charge de terminer la belle publication des Zeones que le Maitre avait laissée ma- chevée. Par suite d'un avis transmis par M. le Trésorier, M. le D" Salathé, ayant rempli les conditions énoncées par l'article 13 des Statuts, est proclamé membre à vie. Dons faits à la Société : Ballé (Émile), Plantes rares des environs de Vire (1891). — Véroniques cultivées, en 1741, dans le jardin des Apothicaires de Paris. — Carex des environs de Vire. 2 Beille (Lucien), Recherches sur le développement floral des Disci- flores. Deléze (Marg.), Mousses et Hépatiques de Montfort- Amaury. — Bescherelle, Liste des Muscinées récoltées au Japon par Nordenskiold en 1778-79. — Deuxième supplément à la flore bryologique de Taiti. — Les récoltes bryologiques de Paul Maury au Mexique. — Mousses nouvelles rec. à la Guadeloupe, etc., par le P. Duss. Bois (D.), Notice nécrologique sur le professeur Mussat. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1902. 319 Bois, La récolte et l'expédition des graines et des plantes vivantes des pays chauds. — et Géróme, Tableau synoptique des principaux genres d'Orchi- dées cultivées. Briosi et Farneti, Intorno ad wm nuovo tipo di Licheni, etc. Camus (F.), Une Hépatique nouvelle pour la France (Adelanthus de- cipiens). — Excursions bryologiques em Finistère. Chabert (A.), Les Euphrasia de la France. Chifflot (J.-B.-J), Contributions à l'étude des Nympliéinées. Comère (J.), Flore dw canal du Midi. Conway Mac Millan, Minnesota Plant Life. C. M., Le Jardin des plantes de Paris et les colonies françaises. Daveau (J.), A travers l'Espagne et le Portugal. Dismier (G.), Le Cephalozia catenulata & Cherbourg. — Muscinées des Ardennes. — Flore bryologique du bois de la Grange. Drake del Castillo, Madagascar au début du XX* siècle. Engler, Vegetations-Ansichten aus Deutschostafrika. Faull, The Anatomy af the Osmundaceæ. Friren (A.) Catalogue des Hépatiques de la Lorraine. — Promenades bryologiques en Lorraine. — Supplément au Catalogue des Mousses de Та Lorraine. Granger (P.), Les Fleurs du Midi. Guillermond, Recherches cystologiqwes sur les Levüres et quelques Moisissures. Hemsley W. Botting, The Flora of Tibet or High Asia. Héribaud (Fr.), La végétation de l'Auvergne en 1901. Holm (Th.), On the genus Arctophila Rupr. — Studies on the Cyperaceæ. Huber (J.), Observations sur les arbres à caoutchouc. Husnot, Les Prés et les Herbages. Lemoine (E.), Monographie horticole du genre Beutzia. ; Lesparre (G. de), Étude sur la reproduction sexuée des Champi- gnons. Lignier (0.), Sur la valeur morphologique des pièces florales. — Sur une canne pour excursions botaniques. — Léger (L.-J.), Notice biographique. Lloyd (C.-G.), Mycological Notes (avr. 1901). Macoun (J.-M.), Contributions to canadian Botany. Magnin (A.), Archives de la flore Jurassienne, А n^. : Malinvaud et Fr. Héribaud, Un Carex nouveau pour la flore franc. 380 SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1902. Matsumura, Revisio Alni specierum japonicarum. Montemartini, Contrib. allo studio della anatomia comparata del Aristolochiace. — Uredo aurantiaca nov. sp. Niederlein (G.), Ressources végétales des colonies françaises. Ostenfeld, Flora arctica. Paris (général), Muscinées de Madagascar (2° article). — Muscinées de l Asie orientale française. -— Muscinées de Г Afrique occid. francaise. Poisson (J.), Les épines de l'Idria columnaria. — Consolidations des talus par la végétation. — Matricaria discoidea à Abbeville (Somme). — Sur la fixation des dunes dans l'Ouest et le Nord. — Sur l'Aratacio du Brésil. — Sur le Caoutchouc de la Nouvelle-Calédonie. — Pouvoir germinatif des graines. — Sur un Castilloa du Guatemala. — Sur l'Agave Weberi. — et Behaguel, Le Mimulus luteus L. — et Pax, Sur trois espèces cactiformes d'Euphorbes. Schinz (Hans), Beitrag zur Kenntniss Schweizer-Flora. Thil (A.), Constitution anatomique du bois. — Sur les fractures du bois dans les essais. Thonner (Franz), Excursions Flora von Europa (1901). Werworm (Max), Zeitschrift fur Allgemeine Physiologie. Woods (F.), Observations of the mosaic disease of tobacco. Yabe, Revisio Umbelliferarum japonicarum. Yendo (K.), Coralline vere japonice. Zahlbruckner, Schede ad Kryptogamas exsiccatas. Zeiller (R.), Sur quelques plantes fossiles de la Chine méridionale. — Nouvelles observations sur la flore fossile de Kousnetzi (Sibérie). Société des sciences natur. de la Charente-Inférieure, 1902, n° 33. Mémoires de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts d'Angers (1901). Société d'histoire naturelle d' Autun, 14* Bulletin. , Association francaise pour l'avancement des sciences (Ajaccio, 30° ses- sion, 1901). Congrés des Sociétés savantes (Nancy, 1901). Recueil de l'Institut botanique de Bruxelles, t. V (1902). vein. de la Société nationale des sciences et arts de Cherbourg, KEE SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1909. 381 Archives de l'Institut botanique de l'Université de Liège, vol. П et III. New-York Agricultural Experiment station, Geneva, n° 197à 200 et 212-913. International Catalogue of scientific litterature. Botany. Publications of the University of Pennsylvania Contrib. from the Botan. Laboratory. Contributions from the U.-S. national Herbarium, vol. V, n° 4. Missouri botanical Garden 13 th. Report (1902). Annals Royal Botanic Garden Peradenya (juin 1901). Journal of Mycology (juin 1902). Bulletin de l'Académie des sciences et lettres de Danemark, п" 2 et 3. Bulletin de l'Institut botanique de Buitenzorg, n° 9. Magyar botanikai Lapok, 5 numéros. Boletin de la Officina Agricola Ganadera (avr. 1902). Acta horti Petropolitani, t. XIX, fasc. 1, 2. Boletin del Instituto fisico-geografico de Costa-Rica, п” 14 à 17. П est procédé, conformément à l'article 10 des Statuts, aux élections annuelles pour le renouvellement partiel du Bureau et du Conseil d'administration. Les nominations à faire cette année sont au nombre de onze : le Président, les quatre vice-présidents, un secrétaire, un vice-secrétaire el quatre membres du Conseil. Aucun des membres sortants n'est immédiatement rééligible à la méme fonction. Aprés l'appel nominal et le vote des membres présents, dont les bulletins sont jetés dans l'urne contenant déjà ceux qu'on avait recus par correspondance, la clóture du scrutin est prononcée à six heures et le dépouillement a lieu sous la direction de M. le Président. Il donne lieu aux résultats sui- vants : Aprés annulation de 5 bulletins irréguliers, ceux qui sont valables étant au nombre de 150 (1), M. Gaston BONNIER, (1) Les 150 membres dont les votes ont été comptés sont : MM. Alverny (A. d), Amblard (ri, André, Arbaumont (d), Arbost, = gier, Bach (abbé), Ballé, Barnsby, Battandier, Beille, Belzung, Bescherelle, Billiet, Blottière, Bonnier, Bornait-Legueule, Bornet (D'), Boscq, Boudier, Bouvet, Boyer, Buchet, Bureau, Burnat, Cadix, Camus (F.), Camus (б.), Camus 382 SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1902. premier vice-président sortant, est élu Président pour Гап- née 4903, par 137 suffrages ; M. Hua a obtenu 2 voix, ММ. Ed. Bornet, Mouillefarine et Poisson, chacun une. П y a eu 8 bulletins blancs. Sont ensuite élus avec les suffrages ci-après : Premier vice-président : M. R. Arm, 146 suffrages; M. G. Camus a obtenu une voix; trois bulletins blancs. Vice-présidents : MM. GuiLLon, CosrANTIN et PorssoN, respec- tivement avec 145, 143 et 144 suffrages. En ont ensuite obtenu : M. Bois, 2; MM. Foucaud, Hue, Perrot, Mouillefarine, chacun une voix. Il y a 12 bulletins blanes. Secrétaire : M. Samuel Воснет, par 147 suflrages; 3 bulletins blancs. Vice-secrétaire : M. Philippe de Vinwoni, 146 suffrages; 4 bul- . letins blancs. Membres du Conseil: MM. Bureau, 145 suffrages, GUÉRIN, 147; Dismier, 143; MoviLLEFARINE, 144. Оп: eu ensuite : MM. Hua, 2 voix; Daguillon, Finet, Lecomte, Perrot, Rouy, chacun 1 voix. Il y a 14 bulletins blancs. | M. le Président proclame les élus. En conséquence, le OU: L.), Carrière, Chevallier (abbé), Clos, Coincy (de), Comar, Coste (abbé), Daguillon, Degagny, Delacour, Dismier, Dollfus, Douteau, Drake del Castillo, Du Colombier, Ducomet, Durafour, Durand (Eug.), Dussaud, Dutailly, Duval, Duvergier de Hauranne, Fedtschenko, Flahault, Flahault (M), Fläche, Fou- caud, Gadeceau, Gagnepain, Gaïllard, Gandoger, Gaucher, Gauchery, Gautier, Gave (R. Р.), Géneau de Lamarlière, Gérard (Charles), Gérard (Claude), Gerber, Gibault, Gillot, Giraudias, Glaziou, Godfrin, Gomont, Gonse, Grand- Eury, Grecescu, Guérin, ‘Guiard (abbé), Guillon, Hannezo, Hariot, Harmand (abbé), Heckel, Henry, Héribaud (Fr.), Hervier, Hoschedé, Hua, Hue (abbé), Hy (abbé), Ivolas, Jolyet, Klincksieck, Lachmarn, Lacroix, Lassimonne, Leche- valier (Paul), Legrand, Legré, Legué, Le Monnier, Léveillé, Lignier, Lombard- Dumas, Lutz, Magnin, Maire, Malinvaud (E.), Malo, Mangin, Marty, Maugeret, Меге, Mellerio, Mer, Michel, Morot, Motelay (Léonce), Mouillefarine, Mue, Nentien, Noblet (abbé), Olivier, Orzeszko, Ozanon, Pellat, Perrot, Pitard, Planchon, Poli(de), Prillieux Prunet, Ramond, Réchin (abbé), Rey-Pailhade(de), Ribaud (abbé), Rolland, Roux, Rouy, Russell, Sahut, Schœnefeld (M), Seynes (de), Thil, Thouvenin, Toni(de), Touzalin(de), Vendryès, Vidal (Louis), Zeiler. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1909. 38^ Bureau et le Conseil d'administration de 1а Société seront composés en 1903 de la manière suivante : Président. M. Gaston BONNIER. Vice-présidents. MM. Zeiller, MM. Guillon, Costantin, | Poisson. Secrétaire général. M. Malinvaud. Secrétaires. | Vice-secrélaires. MM. Bucket, | MM. Gagnepain, Lutz. | Ph. de Vilmorin. Trésorier. | Archiviste. M. Delacour. | М. Éd. Bornet. Membres du Conseil. MM. Bois, |! MM. Drake del Castillo, Boudier, Guérin, Bureau, Hue (abbé), Camus (F.), Maugeret, Camus (G.), Mouillefarine, Dismier, ipe Sevnes. Avant de se séparer, la Société, sur la proposition de M. Malinvaud, vote des remerciements unanimes à M. Éd. Bureau, Président sortant. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE F. GUÉGUEN. Anatomie comparée du tissu conducteur du style et du stigmate des Phanérogames (Monocotylédones, Apétales et Gamopétales) (Journal de Botanique, XV et XVI et Thèse Univ. Paris, 1901-1902). Depuis le travail classique de Capus, il n'y a pas eu de Mémoire d'en- semble sur le tissu conducteur. En outre, les exemples fournis par tous les anatomistes l'ont été exclusivement parmi les plantes dont les ovaires et les styles volumineux présentaient le plus de commodité pour l'étude : d'oà le manque de documents concernant certaines familles. Une étude méthodique et systématique s'imposait. M. Guéguen a examiné un trés grand nombre d'espéces appartenant à 44 familles, savoir : 14 de Monocotylédones, 9 d'Apétales et 21 de Gamopétales. Les Dialypétales ont été laissées de cóté. Parmi les espéces étudiées, beaucoup sont exotiques; cependant l'auteur a choisi de préfé- rence celles qui croissent sous le climat de Paris et sont susceptibles de s'y polliniser naturellement. Technique : surtout la méthode des coupes, plus rarement la dissec- tion fine facilitée par la macération préalable dans l'acide chromique à 1 pour 100. Eclaircir par le bleu lactique (solution à 4 pour 100 de bleu coton dans l'acide lactique), qui posséde la propriété précieuse de co- lorer en bleu foncé le contenu du tube pollinique. Pour chaque espéce, l'auteur décrit les papilles collectrices du stig- mate, le canal stylaire, le tissu conducteur dans l'ovaire, la façon dont cheminent les tubes polliniques et, accessoirement, l'histologie du style, la course de ses faisceaux et diverses questions de morphologie florale. Un grand nombre de figures réunies en 22 planches illustrent cette partie descriptive. Ка point de vue général, l'auteur fait ressortir une complexité crois- sante du tissu conducteur à mesure qu'on s'éléve dans la série des familles. Ainsi, chez beaucoup de Monocotylédones (type Liliacé), la conduction s'effectue par un épiderme slylaire à peine modifié. Chez les (1) ll est rendu compte de tout ouvrage envoyé en deux exemplaires ап Secrétaire général de la Société. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 385 Orchidées, il l'est déjà davantage. Chez quelques Apétales (Urticacées, Polygonacées, Nyctaginées), nous assistons à l'apparition d'un tissu con- ducteur plein, le centre du style étant rempli par un tissu collenchy- matoide avec disparition dela fente carpellaire. Cette disposition devient constante chez les Gamopétales; et méme, dans ce dernier groupe, le fusionnement е! la prolifération des carpelles sont d'autant plus complets que l'on s'éléve davantage dans la classification naturelle. La forme des papilles stigmatiques a peu d'importance au point de vue de la phyllogénie; car sa constance dans un méme groupe est mé- diocre, surtout chez les Phanérogames supérieures. D'une façon trés générale, les collecteurs ont d'autant moins de tendance à se cloisonner que l'on s'éléve davantage dans la série. Enfin la nervation du style va s'atténuant de la base ап sommet de l'organe chez les termes inférieurs de la série (Graminées, Cypéracées, Palmiers, etc...); dans les termes supérieurs elle atteint d'ordinaire son maximum de développement au niveau du stigmate. Cette loi se vérifie surtout dans l'ordre des Gamopétales. L. VIDAL. ENDRISS (W.). Monographie vou Pilostyles Inge Karst. (Pilo- styles Ulei Solms-Laub.) [Flora, tome 91, vol. complém. pp. 209- 236], 29 figures dans le texte et 1 planche, 1902. Cette Rafflésiacée, dont l'étude anatomique approfondie fait l'objet de ce travail, a été récemment récoltée au Brésil par M. Ule. Tout d'abord M. le comte de Solms-Laubach avait cru pouvoir en faire une espèce nouvelle, qui fut figurée sous le nom de Pilostyles Ulei dans l'organo- graphie de Goebel (tome П, p. 434); mais il a reconnu depuis qu'elle devait être réunie au P. Inge de Karsten. Elle croit sur les Légumi- neuses arborescentes. Les fleurs sont petites, unisexuées par avortement. La fleur mâle pré- sente une colonne staminale à 18-20 loges. Le pollen est petit (5 mill. de mill.), lisse. Les fleurs femelles sortent tantót isolées, tantót en bouquets serrés; dans ce cas leur compression mutuelle rétrécit l'ovaire, qui devient pauciovulé. Il existe des placentas différenciés. L'ovule est anatrope, bitégumenté; il y a deux anticlines supérieures; le sac em- bryonnaire est normal. Le suspenseur est bicellulaire et l'embryon est réduit à six cellules disposées en trois étages. Sauf au fond du sac, il ne se forme qu'une seule assise de cellules d'albumen. Le tégument sémi- nal ne comprend que deux assises : une succulente, provenant du tégu- ment ovulaire externe ; l'autre scléreuse, du tégument interne. L'organo- génie montre que les fleurs sont absolument exogénes et non pas endogénes, coinme on le croyait. Le thalle a, au plus haut degré, l'aspect d'un Champignon endophyte. T. XLX. (SÉANCES) 25 386 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Il se développe surtout, en gros cordons, dans l'écorce et le liber; еп suivant les rayons médullaires il gagne aussi la moelle. C'est dans la moelle qu'il est le plus aisé d'observer les filaments unisériés qui che- minent dans l'intérieur des cellules en en perforant les membranes. Louis VIDAL. A. L. MENNECHET. Sur le fruit du Jacquinia ruscifolia Jacq. et sur les poils épidermiques des Myrsinéacées (Journal de Bota- nique, ХҮІ, pp. 349-357, 4 figures, 1902). Le fruit du Jacquinia ruscifolia atteint ła grosseur d'une noisette; il est charnu, ovoide, jaune orangé, ponctué de brun, entouré à sa base par le calice persistant. Le péricarpe est coriace; sa chair renferme éparses des cellules scléreuses et des fibres; les éléments scléreux plus abondants dans le mésocarpe 1endent à s'y agréger en un noyau; dans la région apicale la sclérose est presque totale. Le volumineux placenta libre est formé par un parenchyme charnu, à contenu mucilagineux ren- fermant des granulations orangées. Les graines (2-3 à maturité) ont un tégument séminal présentant un épiderme et un exoderme épaissis et un parenehyme (6-8 assises) оха- lifere. L'albumen trés abondant englobe l'embryon; il renferme des matières grasses. Les pièces du calice ont un mésophylle homogène avec cellules sclé- reuses isolées. Leur surface est couverte de poils, les uns tecteurs, les autres glanduleux. Les poils tecteurs sont scléreux, pluricellulaires ; les poils glanduleux sont pluricellulaires, capités, assez variés de formes. L'auteur fait une étude détaillée, non seulement de ceux du Jacqui- nia, mais aussi de ceux des Ardisia et des Theophrasta. ` Louis V. MUTH (Franz) Untersuchungen über die Entwickelung der In- florescenz und der Blüthen, sowie über die angewachsenen Achselsprosse von Symphytum officinale (Recherches sur le dé- veloppement de l'inflorescence et des fleurs et sur la structure adulte des pousses aaillaires du Symphytum officinale). (Flora, t. 91, vol. complém., pp. 56-114, pl. IX-XV, 1902.) L’inflorescence scorpieide des Borraginées est-elle sympodique ou monopodique? Aprés ben d'autres, M. Muth s'attaque à ce probléme ardu. La partition apparente ou réelle du point végétatif forme l'objet principal de ses recherches; mais il a examiné en outre : l'explication mécanique de l'enronlement, Forigine des pièces florales, la concres- n des pousses axillaires, les. décurrences foliaires, la « certácation » . e la tige. Il a pris comme type à peu près exclusif le Symphytum officinale REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 387 déjà si souvent étudié. П le figure avec beaucoup de détails еп 7 plan- ches trés artistiques qui représentent surtout des dissections à la loupe comme celles de Payer et des coupes. D'après lui cette inflorescence est décidément un sympode. Il y a vé- ritablement partition du point végétatif. Pourtant moins absolu que M. Kauffmann, il n'admet pas toujours une pure dichotomie. (Cela si- gnifie-t-il clairement que la ramification change de nature à un moment donné; commencée en monopode peut-elle continuer en sympode ou inversement? On regrette que M. Muth ne soit pas plus explicite.) En tout eas, il ne reconnait pas du tout ce qu'ont décrit M. Goebel et M. Krauss, à savoir une pousse dorsiventrale monopodique dont le cône végétatif indéfiniment prolongé garde, ne füt-ce que par ses plus grandes dimensions, une constante prédominance sur les ébauches latérales destinées à devenir des fleurs. L'explication de l'enroulement par des causes mécaniques (appliea- tion des principes de Schwendener, dont M. Muth est un élève) ne con- duit à rien de satisfaisant. Les adhérences contractées par les pousses latérales résultent de la compression exercée par les feuilles. — Les ailes de la tige sont des décurrences foliaires. — Les hypothèses de Celakovsky que les pousses latérales naissent constamment à l’aisselle d’une feuille et que la « cor- tication » de la tige procède exclusivement de la feuille ne se vérifient pas chez le Symphytum. Quelles que soient les réserves à faire sur les conelusions, ce travail comme l'a dit M. Goebel, est une utile contribution particulièrement en ce qui concerne les tout premiers stades de l'inflorescenee. Louis V. G(EBEL (К.). Morphologische und biologische Bemerkungen. — I. UEBER nr POLLENENTLEERUNG BEI EINIGEN GYMNOSPERMEN ; 11. ZUR EwTwiCKELUNGsGESCHICHTE DES BoRaAcoms (Remarques morpholo- giques et biologiques. — 1. Sur la mise en liberté du pollen chez quelques Gymnospermes ; II. Sur le développement de l'inflorescence des Borraginées). (Flora, t. 91, vol. complém., pp. 227-262, 19 fi- gures dans le texte, 1902.) L La premiére Note est une addition à ce qu'a dit l'auteur daas son récent Traité d'organographie (Iéna, Fischer, 1898-1901) sur l'étamine des Gymnospermes. Pour un certain nombre de Conifères, il donne des descriptions fort précises de l’étamine, de son inclinaison Sur hé poe mère et sur l'horizon, de ses fentes de déhiscence, et enfin l'histologie de la paroi des loges. аади La déhiscence est longitudinale chez les Pinus et Picea, ‘transversale 388 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. oblique chez les Abies et Larix, en « ombrelle » chez le Taxus, longi- tudinale avec écartement des loges chez le Ginkgo. L'assise mécanique des Conifères est épidermique comme l'anneau du sporange des Cryptogames vasculaires. Seul le Ginkgo fait excep- lion : son assise mécanique est sous-épidermique tout comme celle des Phanérogames. Nous avons remarqué que cela a été vu, dés 1897, par M. Thibout dans un Mémoire dont M. Goebel n'a pas eu connaissance (Recherches sur l'appareil mâle des Gymnospermes, Thèse Fac. sc. Lille, 1897). Cette exception si intéressante, jointe à tant d'autres ca- ractères importants, donne décidément au Ginkgo une place tout à fait à part parmi les Conifères. П. La seconde Note est une réplique au travail de M. Muth sur le développement de l'inflorescence du Symphytum officinale (Flora, t. 91, 1902) analysé plus haut. M. Goebel a repris ses anciennes observations, dont l'exactitude con- testée par M. Muth avait d'ailleurs été attestée par Celakovsky. Et il les maintient intégralement. Tout d'abord il insiste sur l'utilité qu'il y a à choisir comme objets d'étude des pousses aussi puissantes que possible, ainsi qu'il l'avait déjà fait dans son Mémoire de 1880 (Ueber die Verzweigung dorsiventraler Sprosse. Arb. bot. Inst. Wurzbourg, П). La prédominance du sommet végélatif saute alors aux yeux. Jamais on n'observe une vraie dicho- tomie. L'axe d'inflorescence a une symétrie dorsiventrale; peut-étre pas au tout commencement, mais du moins il la posséde dés qu'il émet les mamelons floraux. L'insertion unilatérale des fleurs est primitive : elle ne résulte pas d'un hypothétique déplacement secondaire. M. Gabel persiste donc à reconnaitre là tous les caractères d'une ramification monopodique, au moins apparente. Car peut-être est-ce un sympode après tout. Mais alors c'est un sym- pode qui croit comme un monopode, et qui y ressemble joliment. Ce sera aussi notre conclusion. Louis VIDAL. D' TRABUT. La caprification en Algérie (Bull. n* 32, Gouvernement général de l'Algérie). Direction de l'Agriculture. Service botanique. Dans cette trés intéressante Note, le D' Trabut fait l'historique de la caprification et expose avec précision le rôle joué dans la fécondation des Figuiers de Kabylie par le Blastophaga Psenes, ou mouche des figues dont la présence est absolument nécessaire ; car il est établi maintenant que « certains Figuiers ne donnent aucune figue, si les ovaires ne sont pas fécondés et que le seul agent naturel de cette fécondation est le Blastophaga ». REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 389 De nombreuses figures accompagnant les descriptions permettent de se rendre compte avec la plus grande facilité du développement et du róle de l'insecte femelle qui, sortant de sa galle à l'intérieur d'une figue mále du Caprifiguier (dokkar), s'en va visiter les fleurs femelles du Figuier comestible et y apporter le pollen désiré. Le Caprifiguier repré- sente évidemment la forme sauvage du Figuier comestible. Le Blasto- phaga possède un ennemi, c'est l’Ichneumon ficarius, petite mouche rousse trés facile à reconnaitre et qui est parasite de la première. La conclusion pratique du travail de M. Trabut, c'est qu'au lieu d'opérer la caprification comme les Kabyles, en recueillant les dokkar et les sus- pendant aux Figuiers, il serait peut-étre plus aisé de planter de place en place, au milieu de ces derniers, des Caprifiguiers capables de four- nir les mouches nécessaires à la fécondation, sans intervention de la main de l'homme. Emile PERROT. R. CHODAT. Algues vertes de la Suisse, Pleuroccoides-Chroole- poides (Beiträge zur Kryptogamenflora der Schweiz, Bd 1, H. 3), in-8°, 373 pages et 264 figures dans le texte. Berne, 1902. Il n'est pas de branche de l'algologie qui présente autant de difficultés que celle qui a trait aux Algues vertes; aussi l'ouvrage de M. R. Chodat, écrit en francais, illustré d'un grand nombre de figures, est-il appelé à rendre de vrais services. Les Euchlorophycées sont en partie étudiées dans cet ouvrage et cer- taines familles sont plus complètement traitées que d’autres. ЇЇ en est ainsi des Palmellacées, des Volvocacées, des Protococcacées et des Pleu- rococcacées qui sont étudiées monographiquement. Il n'est pas ү des Confervoides, des (Edogonioides, des Cladophoroides, que l'auteur réserve vraisemblablement pour plus tard. Les Pleuroccoides de M. Chodat, comprenant les Palmellacées, les Volvocacées, les Protococcacées, les Chétopeltidacées, les Ulvacées, р Uloihrichiacées, les Pleurococcacées, les Chétophoracées et les Coléo- chétacées, ont pour caractéristiques « Algues unicellulaires ou en colo- nies, ou en filaments simples ou ramifiés, ou en thalle mono- ou bistro- matique; cellules uninucléées (au moins au début) à un ou plusieurs chromatophores ordinairement munis de pyrénoides, rarement sans pyrénoïdes et alors unicellulaires; zoospores dans les cellules m férenciées en sporange distincte des cellules végétatives dès le début, ordinairement à deux cils, rarement à quatre cils, parfois point de zoo- spores, celles-ci remplacées par des spores et des autospores ; isogamie, hétérogamie et sexualité bien définie ou p | Tous les états principaux réalisés dans cette série se rencontrent dans le genre Pleurococcus : 1° état unicellulaire ; 2° filamenteux; 3° thalleux 390 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. avec ou sans pyrénoides, à zoospores ou gamètes bieiliées. Si nous pre- nons en effet le Pleurococcus vulgaris Menegh. non Nägeli, nous y trouvons, avec M. Chodat, un stade Pleurococcus, un autre Cystococcus, un troisième Pleurococcus -Cystococcus réunissant les deux formes pré- cédentes sur un méme thalle, le stade Pleurastrum ; le stade Proto- derma et un dernier filamenteux. Dans d'autres espèces du méme genre, on observe des stades Trochiscia ou un état Hormotila. Les Schizogonioides doivent-elles étre réunies, comme on l'a fait sou- vent, aux Ulothrichiacées? M. Chodat est d'avis contraire. Pour lui, elles forment une série naturelle qu'il faudra peul-étre un jour sortir des Euchlorophycées pour les réunir ou les rapprocher des Rhodophycées- Bangiacées. Que faut-il faire des Chroolepoides et quelles sont leurs affinités? On doit les éloigner des Chétophoracées, dont elles n'ont ni les poils ni les chromatophores à pyrénoïdes; elles ont, dans la plupart des espèces, des sporanges nettement différenciés. Elles ne présentent aucune affi- nité avec les Confervoides, qui en ont, au contraire, de réelles avec les. Flagellées, tels les Dinobryon, les Synura, etc. Les Chroolepoides peuvent être ainsi caractérisées : « Rarement unicellulaires, ordinairement filaments ramifiés irréguliérement ou concrescenis en thalle discoide; sporanges différenciés, à zoospores biciliés; chromatophores plusieurs. sans pyrénoides, sans amidon. Souvent hématochrome remplissant les cellules, isogamie; plantes ordinairement aériennes. » Elles ne renferment qu'une seule famille, les Trentépohliacées, avec trois genres : Trentepohlia, Phycepeltis et Cephaleuros, ce dernier exotique. | Les genres nouveaux dus à M. Chodat, et publiés pour la plupart anté- rieurement, sont ` Stapfia, de la Haute Autriche et du Nord; Spero: cystis, des lacs suisses; Palmellococcus (== Pleurococcus muricatus Nág.), Golenkinia, de Suisse et d'Allemagne; Lagerheimia, des mêmes régions; Tetrastrum (== Cohniella Schroeder et Staurogenia Nordst., р. p); Hofmania, du Danemark; Lemmermannia (== Tetrapedia Schreder non Reinsch); Hormococcus (== Hormiscia Fr. p. p., Шо Ки. р. p» Hormidium Menegh. p, p., Hormidium Klebs); Foreliell&, qu perfore les coquilles des anodontes vivantes de la plupart des lacs Suisses. Ce qui caractérise par-dessus tout la classification de M. Chodat, c'est l'importance attachée au développement et au polymorphisme de certains genres. Les 98 premières pages de ce travail sont consacrées à la récolle et à la conservalion des Algues d’eau douce, au protoplasma, aux vacuoles, aux flagellums, aux chromatophores, aux pyrénoïdes, au noyau, à la REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 391 membrane, à la multiplication, aux soies et aux rhizoides, aux organes de multiplication, à la biologie, au parasitisme, à la symbiose, au plancton, à la dispersion. Chacune de ces questions est aceompagnée d'une bibliographie bien fournie où l'on trouvera d'utiles indications. A signaler une classification des Euchlorophyeées, d'aprés la bio- logie, en : A. Parasites ou demi-parasites. Phyllosiphon, Cephaleuros. B. Symbiotiques. Avec des Lichens : Pleurococcus, Trentepolhia, Cephaleuros ; avec des Infusoires : Chlorella ; avec des Éponges : Trentepolhia, Struvea ; avec des Noctiluques ou des Anodontes : Zoochlorella et Foreliella. €. Holophytes. Firés (aériens, aquatiques limnophiles (eaux tranquilles) ou pota- mophiles (eaux courantes); Libres (Pélagoplaneton, Limnoplanctom, Hélioplaneton (étangs et marais peu profonds) ; Sphagnoplancton, Cryo- plancton (neiges persistantes ou glaciers). P. Hanior. А. de GRAMMONT DE LESPARRE. Étude sur la reproduction se- xuée de la Truffe et de quelques Champignons supérieurs, Une broch. de xx-64 pages, avec 16 figures dans le texte et 3 planches hors texte. Paris, Klincksieck édit., 1902. Aprés un historique assez étendu de la question, l'auteur donne une discussion des observations auxquelles il s'est livré depuis plusieurs années au sujet des divers modes de reproduction de plusieurs Champi- gnons supérieurs et en partieulier de la Truffe. D'après lui, la Truffe est un Champignon à générations alternantes, dont l'une des phases de l'évolution se passe nécessairement sur certaines feuilles (Chênes, Coniféres, Noiselier). La spore est transportée hors de terre par lesinsectes tubérivores, dont les principaux sont un Coléoptère, l'Anisotema cinnamomea et surtout les mouches du genre Helomyza, mais il n'est pas vraisemblable que les spores se disséminent après avoir traversé le tube digestif de ces insectes. ) Quand elle est déposée sur le limbe d'une feuille, la spore germe (princi palement aux mois de mai et de novembre-décembre- janvier). Elle émet un filament, souvent sous-épidermique et terminé par une pseudo- spore. Les pseudo-spores sont mâles ou femelles, les premières étant triangulaires et pointues, les secondes ou sporules, plus pelites el noires. H se produit alors des phénomènes variables de reproduction sexuée : on peut observer en effet une fécondation de la spore femelle 392 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. par la pseudo-spore mâle, une fécondation de la sporule femelle par la spore ou la pseudo-spore mâle, ou encore l'émission par la pseudo- spore màle de filaments terminés par de nouvelles pseudo-spores fécon- datrices, ou enfin une formation possible d'œufs par rencontre sous- épidermique de deux filaments. Le délai entre l'ensemencement et l'accouplement, à l'époque la plus favorable, c’est-à-dire en mai et pendant l'hiver, est de neuf à dix jours au moins; il est plus grand dans les autres saisons; la maturation des œufs demande huit à douze semaines. Ces œufs germent soit sur la feuille, soit sur lesol, en donnant le début d'un mycélium truffier, mais l'époque favorable à celte germination se trouve en mai, décembre ou janvier. La fermentation de la Truffe diminue le pouvoir germinatif des spores. La Truffe du Piémont se conduit comme la Truffe du Périgord, ainsi que les Coprins, mais dans ce dernier cas, la pseudo-spore n'émet pas de filaments secondaires; on observe d'ailleurs également des accouple- ments entre les gamétes mäles et femelles. Les spores de Coprins, de méme que celles du Psalliota campestris et du Tricholoma nudum, présentent en outre une forme germinative asexuée, mais une répétition de ce mode de reproduction entrainerait le dépérissement de l'espéce. Quant aux Morilles, elles procèdent de phénomènes sexués analogues à la Truffe, mais la simple germination des spores sans copulation wa jamais donné qu'un mycélium conidiophore, et dans aucun cas la forme parfaite dn Champignon. Cette dernière observation est d'ailleurs en contradiction avec les résultats obtenus récemment par Repin (1), qui à reproduit la forme ascosporée de la Morille par culture directe des spores sur terreau de feuilles. Une culture en surface, comme c'est le cas sur une feuille, ne présente que la forme conidienue. Lh. LUTZ. J. MACOUN. Catalogue of Canadian Plants, part VII, Lichenes and Hepatice. Ottawa, 1902. Ce Catalogue, qui est une simple énumération des espèces, sans aucune description, présente un grand intérêt au point de vue de la géographie botanique, car nous ne possédions aucune vue d'ensemble sur les Lichens de cette région. Le total des espèces récoltées dans le Canada et dans l'ile de Terre-Neuve est, d'aprés M. Macoun, de 614. Ce nombre paraitra peu élevé, si l'on considère d'une part que la superficie du territoire du Canada, sans l'ile de Terre-Neuve, est presque égale aux neuf dixièmes (1) Ch. Repin, La culture de la Morille (Rev ыы des EE p. 595, 1901). (Revue générale , REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 393 de celle de l'Europe et surpasse dix-sept fois l'étendue de la France, et, d'autre part, que M. Lamy de la Chapelle, dans son Catalogue des Li- chens du Mont-Dore et de la Haute- Vienne, est arrivé à la somme de 627, sans présenter bien entendu les espéces arctiques et maritimes, qui se rencontrent dans l'ouvrage de M. Macoun. La classification suivie par cet auteur est celle de Tuckerman, qui a déterminé un grand nombre des espéces citées. Celles qui ont été récoltées aprés la mort du lichéno- logue américain ont été nommées par MM. Eckfeldt, de Philadelphie, et Deichmann Branth, de Copenhague. Le genre Lecidea, tel que M. Nylander l'a compris, c'est-à-dire ren- fermant les Lecidea, Biatora, Buellia, etc., a fourni 185 numéros, tandis que le genre Lecanora avec les Placodium et Rinodina wen a donné que 75; les Cladonia en ont 37 et les Parmelia 18. Quelques espéces sont communes au Canada méridional et à la Californie; mais dans la première de ces régions, on ne voit aucun Roccella. ll est re- greltable que M. Macoun n'ait pas jugé à propos de donner une descrip- lion de ses espéces nouvelles, comme Pannaria Macounii Tuck., Biatora flavido-livens Tuck.; car ces noms demeurant nus, c'est-à-dire privés de diagnose, perdent toute valeur. Que faut-il entendre par Leptogium respulinum Ach.? D'abord Acha- rius n'a jamais employé се nom générique, il en a fait seulement une section de son genre Collema, puis je ne crois pas que le nom spéci- fique respulinum se rencontre dans les ouvrages de cet auteur. Abbé Hve. Н. CHRIST. Filices Bodinierianæ (Bull. de l'Académie intern. de géographie botanique, aoüt-septembre 1902). Tirage à part de 86 pages in-8°, 2 planches et plusieurs figures dans le texte. Le Mans, 1902. Les Fougéres décrites ou énumérées dans ce Mémoire par le savant ptéridographe de Bâle lui avaient été confiées par notre confrère M. Hector Léveillé, du Mans; elles proviennent des récoltes faites par le P. Bodinier et ses compagnons des Missions étrangères dans le Kouy- Tchéou, province chinoise trés continentale, ne touchant nulle part ni à l'Océan ni aux frontières de l'empire et située au nord-est du Yunnan. Dans une préface trés instructive, l'auteur analyse les éléments de la flore du Kouy-Tchéou. On y observe moins de formes tropicales qu'au Yunnan, mais encore en grand nombre, avec une faible augmentation des plantes boréales, parce que d'immenses étendues de terrains sont ouvertes vers le sud mais fermées vers le nord. A côté des types tropicaux, il у а une quantité d’espèces chinoises proprement dites, « qui ont leur domaine en Chine, ой elles sont campées en partie exclusivement, en partie rayonnant le long de la grande chaine occidentale jusqu'au nord 394 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de l'Inde, ou du côté de l'Orient jusqu'au Japon, à Formose et méme aux Philippines ». D’après des renseignements fournis par M. Léveillé : « Le pays est trés humide. Les conditions climatériques varient d'un point à l'autre. H faut faire des kilomètres pour retrouver des échantillons d'une méme plante. Le tapis végétal est pauvre, mais la. flore est trés riche, les espéces étant variées. Le pays est mamelonné, ce sont des trous et des monts d'une altitude moyenne de 1000 à 1100 mètres. » À cet aperçu géo-botanique succède une « Énumération raisonnée des espéces ». Celles-ci sont au nombre de 174, partagées entre 4% genres, dont les mieux représentés sont ` Aspidium, 24 espèces; Polypodium, 39; Asplenium, 15; Polystichum, 13; Niphobolus, Pteris, Diplazium, chacun 8; Adiantum, 6, etc. 21 genres n'ont qu'une espèce. Voici les espèces nouvelles, au nombre de 19 (nous omettons les sous- espèces et variétés nouvelles) : Ро„їРоршм Bopiniert, voisine de P. microrhizoma Clarke. * P. (Pleopeltis) PHYLLOMANES. * P. (Pleopeltis) HEDERACEUM, voisin de P. Buergerianum Miquel. NiPHOBOLUS ACROCARPUS Christ et Giesenhag., « N. assimili Baker (sub Polypod.) valde affinis ». ADIANTUM REFRACTUM, à intercaler entre А. Capillus- Veneris L. et A. venustum Don. DoryorTERIS Ducrouxi, « Port de D. argentea, moins divisé >. * CE v D * DLEcHNUM (Lomaria) EBURNEUM, « unique dans le genre, à cause des sores bombés et des indusies eachant complétement les sores méme mürs ». ASPLENIUM WRIGHTIOIDES, € pinnæ » plus larges, ovales, et plus dentées- incisées, sans oreillettes que dans А. Wrightii. A. INTERJECTUM, du groupe d’Adiantum-nigrum, tirant vers А. Ruta- muraria. * А. BODINIERT, voisin d'A. Billetii. ASPIDIUM (Anisocampium) OTARIOIDES, se rattachant étroitement à А. subpectinatum Wall. i А. BopiNiERI, du groupe Pycnopteris Moore. А. FLEXILE, « difficile à grouper ». А. PANDIFORME, à rapprocher de certaines formes de Filix-mas. POLYSTICHUM (Aurieulata) NEPHROLEPIOIDES, appartenant au groupe de P. Lonchitis. P. ACUTIDENS, appartenant au groupe de P. awriculatum. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 395 P. DIPLAZIOIDES entre P. munitum d'Amérique et P. prelongum P. (Ineisa) PRÆLONGUM. * P. (Fœniculacea) MarTiNi, très voisin de P. carvifolium, mais pius large et moins divisé. Les espéces figurées, outre celles marquées d'un astérisque, sont : Polypodium drymoglossoides Bak., Niphobolus angustissimus Bak., Pteris trifoliata Christ, Scolopendrium sibiricum Hook. : Ern. MaALINVAUD. GAGNEPAIN. Les Zingibéracées de Vherbier Bodinier (Extrait du Bull. Acad. intern. géogr.-botanique, décembre 1902), T pages in-8e. Le Mans, 1909. M. Hector Léveillé, devenu acquéreur, à la mort du P. Bodinier, de l'herbier personnel de ce zélé collecteur, y trouva quatre Zingibéracées et Ies soumit à l'examen de notre confrère M. Gagnepain, dont la com- pétence en cette matiére est aujourd'hui bien connue. Ces Zingibéracées provenant de la province chinoise du Kouy-Tchéou sont : Globba bul- bosa Gagnep., Zingiber roseum Roscoe, Hedychium coronarium var. maximum Bak. et Hedychium spicatum Hamilton; chacune d'elles est l'objet de remarques critiques qui attestent la science du monographe. Ern. M. Michel GANDOGER. Le mont aux Hélianthémes dans la province de Murcie (Espagne) (Вий. Assoc. franc. de bot., 1902). З pages. — Le Viola delphinantha Boiss. et le Pinguicula vallísneri- folia Webb dans le midi de l'Espagne. (Ibid. 3 pages.) Dans la première Notice, l'auteur énumère 34 Hélianthèmes rares qu'il a récoltées, dans un espace restreint, sur le mont Cabezon de Car- гаѕсајеји, dans la. province de Murcie. Il dresse en méme temps une liste d'autres espéces intéressantes qu'on rencontre dans celle localité, Notre confrère, en herborisant sur la sierra de Cazarla, province de Jaén (Espagne), a eu la bonne fortune de découvrir deux plantes geit: mement rares : l'une d'elles est le Viola delphinantha Boiss., qui n'était connu qu'en Macédoine et en Thessalie. Toutefois la plante espagnole différant assez sensiblement de celle de l'Orient, l’auteur la décrit sous le nom de Viola cazarlensis. L'autre rareté est le Pinguicula vallisnerifolia Webb, trouvé sous les cascades d'un torrent, vers 1000 métres d'altitude, mélé au P. lon- gifolia Ram., « dont il ne parait être qu'une forme à feuilles linéaires allongées, trés grasses, à fleurs plus petites, d'un lilas pâle, à gorge blanchàtre et à éperon plus courbé ». Ern. M. 396 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. В. ZEILLER. Sobre algunas impressiones vegetales del Kimme- ridgense de Santa Maria de Meya, 27 pages in-4° et 2 planches, (Mém. de l'Acad. roy. des sc. et arts de Barcelone, 3° sér., IV, 1902.) Le Mémoire dont on vient de lire le titre, a paru en francais et en espagnol; il est consacré à l'étude de quelques empreintes végétales, recueillies par M. Luis Mariano Vidal, membre de l'Académie de Bar- celone, communiquées par lui à M. R. Zeiller pour en faire l'étude; toutes proviennent de caleaires kimméridgiens de Santa Maria de Meya, pro- vince de Lerida, en Catalogne. Les formes sont peu nombreuses, de détermination spécifique et méme générique parfois douteuse; malgré ces défectuosilés, cette petite florule offre un certain intérét, comme on va le voir par l'énumération et l'examen des fossiles déterminés. Une Fougére, appartenant au genre Sphenopteris, présente de grandes analogies avec les Trichomanes actuels; parmi les formes fossiles déjà déterminées, elle offre avecle Sph. microcladus Sap., du Kimmeridgien et du Portlandien du Portugal, une telle ressemblance que M. Zeiller serait disposé à admeltre l'identité des deux plantes, si l'état de conser- vation trés imparfait de la Fougére catalane et l'impossibilité de la com- parer avec les échantillons types de Saporta ne l'obligeaient à se tenir sur la réserve. Les Cycadées sont également représentées à Santa Maria de Meya par une seule forme, et celle-ci par un unique échantillon de foliole, paraissant se rapporter au Zamites acerosus Sap. du Corallien supérieur; toutefois, en présence d'un fossile aussi imparfait, on ne sau- rait prononcer entre celte espéce et le Z. Feneonis, dontelle n'est peut- être qu'une variété. Les Conifères sont souvent représentées par une espèce, le Pagiophyllum cirinicum Sap., primitivement observé dans le Kimmeridgien du Bugey, mais on verra plus loin que deux autres fos- siles paraissent devoir étre rapportés à cette classe. Оп commence à admettre que les Cordaites, longtemps considérées comme appartenant exclusivement aux flores primaires, ont vécu, aussi, pendant une portion trés notable des temps secondaires. Un rameau, dont l'empreinte figure parmi les fossiles étudiés par M. Zeiller, offre la plus grande ressem- blance avec les Cordaicladus, c'est-à-dire les rameaux de Cordaites, particulièrement avec ceux de faible diamètre que M. Grand'Eury arap- portés ац Poa Cordaites; mais il semble impossible d'affirmer l'attri- bution, quand il s'agit de fossiles aussi peu caractérisés; le méme motif rendrait toute détermination spécifique illusoire. C'est aux Conifères, trés probablement au genre Pinus, qu'appartien- nent de trés grands fragments de feuilles allongées étroitement linéaires, présentant les stries, le mode de terminaison, et méme sur les meil- leures empreintes, au microscope, les dépressions correspondant à des REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 397 stomates qu'on observe chez les espèces du genre Pinus, mais comme on ne connait pas le mode d'attache et de groupement de ces organes, comme en outre ils paraissent avoir eu une flexibilité qui, tout en n'étant pas étrangère aux feuilles de certains Pins actuels, ne se re- trouve, au même degré, chez aucun d’eux, il a semblé préférable de les ranger dans le genre Pityophyllum créé par M. Nathorst, pour tontes les feuilles étroites et allongées semblant appartenir non seulement à des Pins, mais à toutes les Conifères à feuilles de même forme générale; elle a recu, en outre, le nom de P. flexile. La plante la plus intéressante de Santa Maria de Meya, par le nombre des échantillons, leur bon état de conservation, et les problèmes qu'elle souléve, est une espéce qui, à un examen superficiel, présente, avec les Asterophyllites primaires, une ressemblance telle que Feistmantel avait étiqueté A. cretacens une plante, de méme facies, trouvée dans le Génomanien de Bohême; mais un examen plus approfondi a conduit Velenowsky à créer, pour la plante de Bohéme, un nouveau genre, Pseudo-Asterophyllites; les figures qu'il en a données avaient conduit M. Zeiller à y placer la plante catalane, mais à en faire une espèce dif- férente; la comparaison des échantillons des deux provenances a justifié celte double manière de voir, et le fossile de Santa Maria est ainsi de- venu le Pseudo-Asterophyllites Vidali, du nom de celui qui en avait récolté les échantillons. Velenowsky avait eu l'heureuse chance de trou- ver un échantillon avec deux épis présentant des bractées, disposées en hélice, portant à leur aisselle des corps, trop mal conservés pour qu'il ait pu en reconnaitre la nature exacte; la disposition des épis suffisant toutefois pour écarter toute attribution aux Equisétinées ; mais cette éli- mination faite, le paléontologiste bohémien men considérait pas moins sa plante comme devant appartenir probablement à une Cryptogame aqua- tique et comme ne pouvant, dans tous les cas, être une Conifère. C’est cependant de ce côté que semblent à M. Zeiller être les vraies affinités de ce végétal ; il a montré, en effet, que la disposition soi-disant verticillée des feuilles est due à une illusion; qu'il s'agit, en réalité, de très courtes ramules alternativement plus longs ou plus courts, placés à l'aisselle de feuilles opposées; par une suite de raisonnements très simples, il arrive à montrer qu'il faut exclure toutes les classes е que les Conifères, et l’étude de la ramification, sa omia: des types vivants, notamment les Libocedros, l'amènent à chercher les affi- nités de ce curieux genre du cóté des Cupressinées, sans que d'ailleurs on puisse étre affirmatif, tant qu'on ne connaitra pas complètement ses organes reproducteurs. ; BD BEE Avec ces fossiles végétaux, M. Vidal a recueilli Г empreinte une la d'insecte qui parait à M. Oustalet appartenir aux névropteres. P. FLICHE. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. BIBLIOGRAPHIE Articles originaux publiés en 1902 dans les Revues et Journaux reçus par la Société. Revue générale de Botanique, dirigée par M. Gaston Bonnier, t. ХІУ, 1902, 2* semestre. N° 163 (45 juilllet). — DAGUILLON : Observations sur la distribution des poils à la surface de la tige chez quelques espèces herbacées. — GÉNEAU DE LAMARLIERE : Recherches sur le bois de Coniféres des tourbières (fia). — MarRUcHOT et MoLLIARD : Variations de structure d'une Algue verte sous l'influence du milieu nutritif. — GRIFFON : Revue des travaux de physiologie et de chimie végétales. — 164 (15 aoùt). — Jean FRIEDEL: L'assimilation chlorophyllienne aux pres- sions inférieures à la pression atmosphérique. — GÉNEAU DE LAMAR- LIERE : Revue des travaux publiés sur les Muscinées, etc. (suite). — GRIFFON : Revue des travaux de physiologie, etc. (suite). — 105 (15 septembre). — J. FRIEDEL : L'assimilation chlorophyllienne, etc. — GRIFFON : Revue des travaux de physiologie, etc. — 166 (15 octobre). — MarrucHOT et MoLLi&mD: Modifications produites par le gel dans la structure des cellules végétales (planches 12, 13, 11). — W. RUsSELL : Essai sur la localisation de la daphnine chez le Daphne Laureola. — ZEILLER : Revue des travaux de paléontologie végétale, — GÉNEAU DE LAMARLi£RE: Revue des travaux publiés sur les Muscinées (suite).— бвіғғом : Revue des travaux de phy- siologie, etc. — 167 (15 novembre). — KovEHOFF : Influence des blessures sur la forma- Поп des matiéres protéiques non digestibles dans les plantes. — Матвоснот et MoLLuRD : Modifications produite par le gel, etc. (suite). — Me H. KARAPETOFF et M. SABACHNIKOFF : Sur la décom- position des matiéres protéiques dans les plantes. — ZEILLER : Revue des travaux de paléontologie végétale (suite). — 168 (15 décembre). — W. PALLADINE et Mis А. Komere : Influence de Ја concentration des solutions sur l'énergie respiratoire et sur la trans- formation des substances dans les plantes, — M. Fockeu : Digitales monstrueuses. — MaTRUCHOT et MoLuiARD : Modifications produites par le gel, ete. — ZEILLER : Revue des travaux de paléontologie vé- gétale (suite). — Grrrron : Revue des travaux de physiologie et de chimie végétales (suite). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 399 Journal de Botanique de M. Louis Morot, 16° année, 1902, 9° semestre. N° 7 (juillet). — Ph. van TIEGHEM : Germination et structure de Га plantule chez les Coulacées. — А. de CorNcy : Énumération des Echium de la flore Atlantique (suite). — CoL : Sur les relations des faisceaux médullaires et des faisceaux dits surnuméraires avec les faisceaux normaux. — COPINEAU : A propos du Meum adonidifolium. N° 8 (août). — А. de CoiNcy ` Énumération des Echium de la flore Atlan- tique (fin). — GÉNEAU DE LAMARLIERE et MAHEU : Sur les Muscinées des cavernes de l'Yonne. — GUÉGUEN : Anatomie comparée du tissu conducteur du style et du stigmate des Phanérogames (suite). — Roury : A propos du Ligusticum adonidifolium Rouy et Camus. К° 9 (septembre). — Ph. van TrEGHEM : Periblépharide, genre nouveau de Luxembourgiacées. — бомомт : Note sur une espèce nouvelle de Fischerella. — GUÉGUEN : Anatomie comparée, etc. (fin). — Edm. BONNET : Plantes antiques des nécropoles d'Antinoé. — МЕВЕ5СН- KOWSKY : Note sur quelques Diatomées de la Mer Noire. N° 10 (octobre). — SavvacEAU : Remarques sur les Sphacélariacées (suite). — MENNECHET : Sur le fruit du Jacquinia ruscifolia Jacq. et sur les poils épidermiques des Myrsinéacées. — MERESCHKOWSKY : Note sur quelques Diatomées, etc. (suite). N° 11 (novembre). — L. Guicnarp : La double fécondation chez les Cruci- fères. — Maneu : Recherches anatomiques sur les Ménispermacées. — SAUVAGEAU : Remarques sur les Sphacélariacées (suite). № 12 (décembre). — SAvvAGEAU : Remarques sur les Sphacélariacées (suite). — MERESCHKOWSKY : Sur quelques Diatomées de la Mer Noire (fin). [NoTE ADDITIONNELLE (APPROUVÉE PAR LE BUREAU ET LE CONSEIL D'ADMI- NISTRATION DE LA SOCIÉTÉ.) . À propos de la Note intitulée « UNE RECTIFICATION » insérée dans le pré- cédent numéro du Bulletin (voy. plus haut, p. 319), il convient de constater que l'incident auquel il est fait allusion a bien eu lieu dans la séance du 14 novembre; la Société avait décidé qu'il serait porté devant Je Conseil, mais le confrère qui Pavait fait naître ayant consenti à retirer sa réclamation et l'incident se trouvant ainsi écarté, le Conseil n'en fut pas saisi.] NOUVELLES — L'Académie de Médecine, dans sa séance du 23 décembre 1902, a décerné le prix Buignet, d'une valeur de 1500 francs, à notre confrère M. le Dr Pierre Lesage, maitre de conférences à la Faculté des sciences 400 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de Rennes. La fondation Buignet a pour but de récompenser chaque année l'auteur du meilleur travail sur les applications de la physique ou de la chimie aux sciences médicales. D'après les termes du Rapport sur le concours pour ce prix, « M. Lesage a fait, sur les conditions de déve- loppement des spores de certaines Mucédinées, notamment Penicillium glaucum et Aspergillus niger, une série de recherches aussi intéres- santes que judicieusement conduites et dont les applications médicales sont immédiates... » — MM. Claudel et l'abbé Harmand publient une collection d'exsiecatas contenant 200 des Lichens les plus faciles à récolter. Cette collection est destinée à faciliter aux débutants l'étude de ces intéressantes Crypto- games; les échantillons ont été ehoisis avec le plus grand soin et don- nent une idée bien nette de chacune des espèces. Les localités où ils ont été récoltés ne sont pas indiquées, mais le nom de l’espèce est toujours suivi du renvoi à un ouvrage oü se trouve la description. Ces 200 espéces forment quatre fascicules qui sont mis en vente, au prix de 60 francs, soit chez les auteurs à Docelles (Vosges), soit chez M. Klincksieck, libraire de la Société, rue Corneille, n° 3, à Paris. — Nous apprenons que la Bibliothéque de feu Alexis Jordan, de Lyon, sera vendue aux enchères publiques à Paris, dans les premiers jours du mois de mai. Cette Bibliothéque, une des plus importantes en systéma- tique, renferme à peu près tout ce qui a été publié sur la flore d'Europe, le Nord de l'Afrique, l'Asie occidentale, aussi bien en fait de grandes Iconographies, que de Flores locales. Elle contient aussi de nombreux ouvrages de cryptogamie. Le Catalogue est à l'impression et sera expé- dié à toute personne qui en fera la demande à M. Paul KLINCKSIECK, libraire, 3, rue Corneille, à Paris, chargé de la vente comme expert. — No avonsrecu de l'éditeur Paul Klincksieck le fascicule З du tome deuxième de la FLORE DESCRIPTIVE ET ILLUSTRÉE DE LA FRANCE, etc. par l'abbé Н. Coste; ce fascicule renferme la fin des Ombellifères, les familles 58 à 62 (Araliacées, Caprifoliacées, Rubiacées, Valérianées, Dipsacées) et la premiére partie de la famille 63, Composées, soit les genres 320 (Smyrnium) à 389 (Achillea), ainsi que les figures 1636 à 1974, avec le méme nombre d'espéces numérotées correspondantes. L'éditeur annonce que le fascicule 4 paraîtra en avril, et la fin du vo- lume П en juillet. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. 10393, — Libr,-Impr. réunies, rue Saint-Benoit, 7, Paris. — MoTTEROZ, directeur. Bull. бос. bot. de France. T. XLIX (1909), PL II. C, üutkgwr , $c Car 72 " an H , А А 1. Carduncellus atrai lyloides Coss. (С. cespilosus Batt.). — 9. C. Ballandieri Chev. el B. Bull. бос. bot. de France. nom Nr AN BRAS SICA TOURNEFORTII 3 0 U AIN Admission de M. l’abbé Saintot SEANCE DU 12 DÉCEMBRE 1902. Abbé Coste............... Carduus Puechii (C. nutans X spiniger), hybride nouveau découvert dans UAveron, rennon) X. Gillot................. Notes sur quelques Rosiers һуһгїЧез.................... Observations de M. Rouy.....................,......... Remarques de M. Malinvaud..............:............. Р. Camus................ Sur quelques Filicinées de la Basse- Bretagne erento G. de Lamarliére......... Contributions à la Flore de la Marne (4° Note)........... Observation de M. Malinvaud...........,........ m Plantes envoyées par M. de Rey-Pailhade.....,........., Malinvaud............... Les vicissitudes d'un Statice...... PUEDES Observations de M. Rouy...................,.....,..... P. Dumée et E. Malinvaud. Les Corydalis lutea DC. et ochroleuca Koch dans la flore française (Figures dans le texte)..................... Fr. Ѕеппеп............... che 111)....... Herborisations aux environs de La Nouvelle (Aude) (Plan- "ortho ttt t m. Pel... eet te ж жж Distribution de plantes et de brochures...,..........,... SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE. Décès de M. Воге]..................................... M. le р" Salathé est proclamé membre à vie...,......., Dons faits à la Société................................. Élections : M, Gaston BONNIER est élu président....... T Composition du Bureau et du Conseil d'administration de la Société en 1903..... mr NEE E Des remerciements sont votés à М. sortant.,..... Bureau, président REVUE BIBLIOGRAPHIQUE F. GUÉGUEN. Anatomie comparée du tissu conducteur du style et du stigmate des Phanérogames. ...............,..... 384 ENDRISS (W.). Monographie du P ilostyles Inge Karst......................... 385 MENNECHET. Sur le fruit du Jacquinia ruscifolia Jacq. et sur les poils épider- miques des Myrsinéacées............ 386 | Митн. Recherches sur le développement de l'inflorescence et des fleurs, etc. 386 GŒBEL. Remarques morphologiques et biologiques, ete..................... 387 TRABUT. La caprification en Algérie... 388 CHODAT. Algues vertes de la Suisse. 389 DE GRAMMONT DE LESPARRE. Étude sur la reproduction sexuée de la Truffe...... 391 NOTE ADDITIONNELLE. -ooo eooo arenan NOUVELLES Macoun. Catalogue de Lichens et d'Hé- patiques du Canada.................. CHRIST. Filices Bodinierianæ.......... GAGNEPAIN. Les Zingibéracées de Pher- bier Bodinier.......... . ....,..... | GANDOGER. Le mont aux Hélianthèmes dans la province de Murcie........... — Le Viola delphinantha Boiss. et le Pinguicula vallisnerifolia Webb dans le midi de Г'Е$рарпе............... . ZEILLER. Quelques impressions végétales du Kimméridgien de Santa Maria de Меуа........ ооо етене Revue générale de Botanique, 1902, 2° se- mestre . | Journal de Botanique, 1902, 2 semestre. ss. ees ttt t À n OC sons. ss... NEEN SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à ciNQ heures du soir, habituellementles deuxième etquatrième vendredis (е chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1903 9 et 23 janvier. | 24 avril. 10 et 24 juillet. 13 et 27 lévrier. | 8 et 22 mai. | 13 et 27 novembre. 13 et 27 mars. | 12 et 26 juin. | 114 et 18 décembre. La Société publie un. Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- ment. — П peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. 1V (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2° sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur eotisation de l'année courante. N. D. — Les tomes IV eL XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congres de bolanique tenu à Paris en aoüt 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'acquéreur ou de l'abonné. AVIS Les notes ou communications nanuscriles adresséesau Secrétartat par les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat- tachent, sont lues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin, Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la Société. Ceux qui seront envoyés, EN DEUX EXEMPLAIRES, dans l'année méme de leur publication seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet. пе soit absolument étranger à Ja botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. MM. les membres de la Société qui chaugeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard qne mettraient MM, les membres à faire connaitre eur nouvelle adresse ne pourraient pas ètre remplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est pas donné suite aux de- mandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent es terminé depuis plus de deux ans. — Aucune réclamation n'est admise, de la part des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. ‚ Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- tions, ete., à M. le Secrétaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Pari? Le Secrétaire général gérant du Bulletin : E. MALINVAUP: 10393. — Libr.-impr. réunies rue Saint-Beroît, 7, Paris — MoTTEROZ. directeur BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET bU {47 AGUT 1875 TOME QUARANTE-NEUVIÈME (Quatrième Série — Tour 1!) 190? 4 10 Fin de la Revue bibliographique et Tables du volume. . (La couverture du volume XLIX est incluse dans ce numéro). D d PARIS AU SIEGE DE LA SOCIETE RUE DE GRENELLE, 84 Deeg — € E uum Le Bulletin de la Société botanique de France parait par livraisons mensuelles, AVIS Ce numéro contient : 1° Un supplément de Revue bibliographique, pp. 401-464, . . n "E m faisant suite, comme la pagination l'indique, Comptes rendus des séances. r "M _ . . n æ Les Tables des matières du volume, dont la paginatio (рр. cxxxv-cLiv) continue celle du Comple rendu de la session: extraordinaire. 7 7 o, i- 3° La couverture du volume XLIX pliée dans се fasc cule. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE = CHEVALIER (A.). Un voyage scientifique . à travers l'Afrique occidenlale t.t t 27 BESCHERELLE (Em.). Liste des Muscinées récoltées au Japon par le professeur Nordenskióld — Les récoltes bryologiques de Paul Maury au Мехідие................ — Note sur les Mousses nouvelles récol- tées à la Guadeloupe et à la Marti- nique par le R. P. Duss........... DiSMIER (G.). Quelques Museinées nou- velles ou rares pour les Ardennes їтапсаїзез........................... — Le Cephalozia catenulata (Hüben.) à Cherbourg....................... — Flore bryologique du bois de la Grange (Seine-et-Oise)........... BELEZE (OU: M). Liste des Mousses et des Hépatiques de la forét de Ram- bouillet et des environs de Montfort- sous Macoun (John). Catalogue of Canadian plants, part. VII. Lichenes and Hepa- ticæ 401 | 402 | 402 | | | | | | | Camus (F.). Excursions bryologiques en Finistère... oeoo ee ereet tent tt . — Une Hépatique nouvelle pour a France, l'Adelanthus decipiens (Ho ker) Mitten........ TD Hä Paris (général) Muscinées de m orientale [гапса1зе........- went BoisTEL. Nouvelle Hore 15 Lichens, 9° partie (partie scientifique) -* ++- | DAVEAU (Jules). A travers l'Espagne € ` le Portugal, esset FoUILLADE (А.). Note sur quelques у” lettes hybrides des environs M 2o hy- — Note sur quelques EM | brides des environs de l ie culture CLos (D.). Résultat des essai Jardin des de lAstragale en faux at 77/7 / EE d'hybridité entbg, 5557 Seen Société d'histoire naturelle d'Autun. ХҮ Bulletin (1902)...-.---:--- en CHIFFLOT (J.-B.-J.). Contribution à геше de la classe des Nymphéinees-. -- (Voyez la suite page 3.) 405 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ————— (SUPPLÉMENT) ————— CHEVALIER (A.). Un voyage scientifique à travers l'Afrique oc- cidentale, Soudan français, Sénégal, Casamance (Annales de lIn- stitut colonial de Marseille, 10° année, 9 (1902), p. 159, 8 planches, 14 figures dans le texte). Le trés intéressant récit de voyage de M. A. Chevalier n'est pas sus- ceptible d'analyse; il doit être lu en entier. Ce sont des observations au jour le jour s’étendant du 15 janvier 1899 au 14 février 1900. La bota- nique tient naturellement la plus large place dans ce carnet de voyage, ‘que nous recommandons comme un modèle aux explorateurs à venir. M. А. Chevalier faisait partie d'une mission organisée par le général de Trentinian pour entreprendre l'étude sur place de tout ce qui se rap- porte au Soudan. Son séjour dans la boucle du Niger se divise en deux étapes distinctes : itinéraire à travers la région sud et le territoire mili- laire dela Volta ; parcours des régions du nord et, en parlie, traversée de la région de Tombouctou. Comme le dit si bien M. le professeur Heckel, M. A. Chevalier a partout fait preuve des mémes qualités « d'une part *ndurance aux privations qu'impose forcément une pareille mission, et de l'antre, opiniàtreté du travail de récolte et sagacité profonde dans l'observation ». Le distingué explorateur affirme qu'au moment ой il réalisait son voyage, on pouvait déjà circuler à travers presque tout le Soudan français, méme dans les territoires militaires, sans le secours d'une escorte armée. Dans les provinces inexplorées, mais où le prestige dn blanc est parfaitement assis, il paraitrait qu'un Européen accompagné de deux ou trois tirailleurs passerait parlout sans difficulté. Оп se fera une idée des récoltes faites par M. A. Chevalier en rappe- lant qu'à son retour il transportait 10000 parts d'herbier, renfermant 3000 numéros, deux tonnes d'échantillons de bois, de plantes dans l'aleool et de produits végétaux divers. Le Mémoire de M. Chevalier est divisé en cinq chapitres, qui ont trait : le premier à la région de Bammako; le second aux anciens états de Sikasso, à la région de Sindou, aux territoires de la Haute-Volta ; le troi- T. XLIX. (SÉANCES) 26 402 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sième à la région de Tombouctou et à celle des lacs du Niger moyen; le quatrième au Sénégal (Cayor, Baol, région littorale des Néayes); le cinquième et dernier à la Casamance, que l'explorateur а visitée, en re- venant du Soudan, à la demande du gouverneur général de l'Afrique occidentale. M. Chevalier a réuni, à la fin de ce travail, les noms vernaculaires qu'il a pu se procurer et les a fait concorder avec les dénominations scientifiques exactes. Les huit planches hors texte représentent : Sansevieria guineensis Willd.; Conocarpus erectus L.; Cordia Муха L.; Butyrospermum Parkii Kotschy, le Karité; Lonchocarpus cyanescens Benth., la Liane à indigo du Soudan; Adenium Hongkel DC.; Tephrosia Vogelii Hook. f.;. Paspalum longiflorum Retz., le Fonio. 1, ОР HARUT BESCHERELLE (Ém.). Liste йез Muscinées récoltées au Japon par M. le professeur Nordenskióld, au cours du voyage de la Vega, autour de l'Asie en 1878-1879 (Üfvers. Kongl.-Vetensk.-Akad. Forhandl.),. 1900, n° 2, pp. 289-995). - Énumération de 51 espèces de Mousses, parmi lesquelles 6 nouvelles: sont décrites. Ce sont les : Ancctangium ikaoense Besch., Brachyme- nium Nordenskioldii Besch., Webera thermalis Besch., Rhaphidoste- gium Nordenskioldii Besch., Isopterygium kusatsuense Besch., Ste- reophyllum Nordenskioldii Besch. La Note se termine par une liste de- 7 Hépatiques, dont aucune nouvelle, déterminées par M. Stephani. Fernand CAMUS. BESCHERELLE (Ém.). Les récoltes bryologiques de Paul Maury au Mexique (Journal de Botanique , tome XV, n* 11, 1901). Tiré à. part, 9 pages. ( Liste de 42 espèces de Mousses et de 25 espèces d'Hépatiques (déter- minées par M. Stephani). Les Mousses suivantes sont nouvelles, décrites et signées раг M. Bescherelle : Ceratodon bryophilus, Геріос епа rubricarpa, Brachymenium niveum, Microthamnium Mauryanum. Il faut encore noter une variété Maurianus Besch. du Leucodon domin- gensis. Fd C. BESCHERELLE (Ém.). Note sur les Mousses nouvelles récoltées à la Guadeloupe et à la Martinique par le R. P. Duss (Journal de Botanique, XVI, n° 4, 1902). Tiré à part, 6 pages. Malgré les nombreuses recherches bryologiques faites antérieurement dans ces deux iles par divers collecteurs, M. Bescherelle a pu trouver dans les envois du Père Duss — plus de 400 numéros de Mousses et REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 403 d'Hépatiques — onze espèces nouvelles de Mousses, savoir les : Leuco- bryum perangustum, Conomitrium Dussianum, Brachymenium Mar- tinicæ, Distichophyllum Dussii de la Martinique; les Brachymenium (Peromnion) mnioides, Distichophyllum longipilum, Hookeria Dussii, Pilotrichidium Dussii, Rhaphidostegium tenuissimum, | Taxithe- lium (Ӯ) thelidiellum, Stereophyllum Matoube. Description est donnée de ces onze espèces. ‚ ‚ЕЧ 6. DISMIER (G.). Quelques Muscinées nouvelles ou rares pour les Ardennes françaises (Revue bryologique, 1902, pp. 89-90). C'est le récit d'une excursion faite à Laifour et à Revin. Bien que cette région soit une des mieux étudiées par les bryologues, M. Dismier а trouvé moyen d'ajouter à la flore des Ardennes françaises les Barbula intermedia et Webera annotina. Le Gymnostomum rupestre, Mousse nouvelle pour les Ardennes aussi bien belges que francaises, avait été trouvé antérieurement par lui aux environs de Braux. Fd C. DISMIER (G.). Le Cephalozia catenulata (Hüben.), à Cherbourg (Revue bryologique, 1902, pp. 86-88). M. Dismier a reconnu cette Hépatique parmi un envoi de Muscinées des environs de Cherbourg fait par M. A. Martin. Le Cephalozia cate- Ónulata est une espèce rare et facile à confondre avec les C. lunulæfolia Dum. et C. connivens (Dicks.). Un tableau comparatif des caractères de ces trois espèces termine cette Note. Fd C. DISMIER (G.). Flore bryologique du bois de la Grange (Seine-et- - Oise) (Comptes rendus du Congrès des Sociétés savantes en 1901. Sciences). Tiré à part, Paris, Impr. nationale, 1902, іп-8°, 12 pages. Le bois dela Grange, aujourd'hui bien dépeuplé et dont l'accès de- vient de plus en plus difficile, était autrefois pour les phanérogamistes parisiens une localité classique. Il est beaucoup moins connu des eryptogamistes. M. Dismier, qui a eu l'occasion d'y foire de nombreuses promenades, est parvenu à y recueillir environ 150 Museinees, parmi lesquelles plusieurs espèces rares dans la région parisienne ; Haeo tomum squarrosum, Barbula membranifolia, B. зїпиова, В, inei mis, Webera eruda, Bryum alpinum, Eurhynchium pumilum, Scapania compacta, Sphærocarpus Michelii, ete. Fd C, 404 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. BELEZE (Marguerite). Liste des Mousses et des Hépatiques de la forêt de Rambouillet et des environs de Montfort-l'Amaury (Seine-et-Oise) (Comptes rendus de l'Association francaise pour l'avancement des sciences). Congrès de Paris 1900, pp. 621-626. Mi: Beleze, qui, dans de nombreuses Notes, a beaucoup contribué à faire connaitre la flore phanérogamique et cryptogamique des environs de Rambouillet, donne ici une liste des Muscinées qu'elle y a. récoltées. Cette liste est assez longue et comprend un certain nombre de bonnes espéces. Fd C. FRIREN (abbé A.). Promenades bryologiques en Lorraine (Extrait du Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Metz), 21° cahier (2° série, tome IX). Brochure іп-8°, 58 pages. Metz, 1901. — Deuxième série. Extrait du méme Recueil, 22* cahier (2* série, t. X), 37 pages. Metz, 1902. Sous forme de lettres à un ami, M. l'abbé Friren expose en détail, dans ces deux ouvrages, l'itinéraire que doit suivre le bryologue pour récolter presque à coup sür les Mousses etles Hépatiques existant dans une dizaine de localités lorraines, dont chacune est le but d'une prome- nade. L'auteur fait remarquer avec raison que, lorsque l'on sait qu'une plante croit dans telle ou telle localité, on n'en est pas toujours beaucoup plus avancé. Ces « promenades » seront donc trés utiles aux botanistes régionaux, qui pourront ainsi profiter de l'expérience de l'auteur sans perdre leur temps en longues recherches. Ils auront entre les mains un véritable guide du bryologue herborisant autour de Metz. F. CAMUS. MACOUN (John). Catalogue of Canadian plants. Part VII. — Liche- nes and Hepaticæ. Ottawa 1902, in-8° v-318-xix pages. Ce volume fait partie des publications dues au Geological Survey of Canada. Le titre en est incomplet, car le volume contient encore un important Supplément au volume VI (Mousses). Comme dans les volumes précédents, le champ étudié comprend, outre le Canada, le Groenland, l'Alaska, Terre-Neuve et les iles voisines, c'est-à-dire toute l'Amérique septentrionale en dehors des États-Unis. M. Pearson avait déjà publié, en 1890, le résultat de l'examen qu'il avait fait des Hépatiques récoltées par M. Macoun (1). Il y comptait 165 espèces. Depuis, de nouvelles ré- colies sont venues apporter de nombreux matériaux nouveaux à la con- naissance des Hépatiques de l'Amérique anglaise, et, au lieu de donner un Supplément au travail de M. Pearson, M. Macoun a préféré refondre (1) W. Н. Pearson, List of Canadian Hepaticæ. Montreal, 1890. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 405 complètement le sujet. Les déterminations nouvelles sont dues au pro- fesseur Underwood et surtout au professeur А. W. Evans, qui a également revu les récoltes anciennes de M. Macoun. La liste actuelle comprend 196 espèces. Les localités, souvent nombreuses, sont indiquées ауес soin. À l'exception de l'Anthoceros Macounii Howe, il n'y a pas d'es- péces décrites, aucune d'ailleurs n'étant nouvelle. La synonymie se borne à la citation de quelques noms employés par M. Pearson dans son travail et non adoptés ici. Le Supplément aux Mousses comprend prés de la moitié du volume, et il porte de 953 à 1196 le nombre des espèces canadiennes. Quelques-unes de ces espéces étaient déjà connues hors de la région, d'autres sont signées d'auteurs américains ou de MM. Renauld et Cardot; mais la grande majorité a été créée par M. Kindberg, qui, dans ce Supplément, comme dans la partie déjà publiée des Mousses, а été le principal déterminateur des récoltes de M. Macoun. On sait que les espéces de M. Kindberg, souvent basées sur des caractères peu saillants, ont été vivement critiquées; nous n'avons pas parti à prendre sur la ques- tion dans ce compte rendu, et je ne rapporte le fait que parce que M. Macoun en parle dans sa préface et y répond en continuant sa con- fiance à M. Kindberg. Ces espèces sont décrites au moins brièvement. De nombreuses localités nouvelles sont données pour les espèces déjà énumérées dans le tome VI; elles conservent dans ce Supplément les numéros d'ordre qu'elles possédaient dans ce tome VI, de sorte que le repérage est facile. Fd Camus. CAMUS (Fernand). Excursions bryologiques en Finistère (Bull. Assoc. franc. de Botanique; numéro d'avril-mai 1902). Tiré à part, іп-8°, 1902, 16 pages. Chargé par l'Association française de Botanique, lors de sa session extraordinaire à Quimper, de guiderles bryologues et de rendre compte des récoltes bryologiques faites au cours des exeursions des 9, 10 et 11 aoüt 1901, l'auteur a pensé que l'énumération des récoltes faites à la hàte pendant ces trois jours donnerait une idée incomplète de la ri- chesse bryologique des localités visitées : Saint-Rivoal, Hueïgoat et Châteaulin. Il a cru préférable de publier la liste à peu près totale des Muscinées dont il avait lui-même constaté la présence dans ces localités à différentes époques. Ces listes contiennent un grand nombre de га- retés. Citons : Fissidens polyphyllus dans la seule localité connue oü les fruits se soient développés, Hyocomium flagellare trouvé pour la première fois fructifié dans l'Europe continentale, Habrodon Notarisii, Mousse méditerranéenne abondante à Chàteaulin, Sphagnum Pylaiei, espèce américaine n'existant en Europe que dans le Finistère, Sacco- 406 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. чупа viticulosa, dans un magnifique état de développement, Jubula Hutchinsiæ, seule localité française probablement détruite aujourd’hui des espèces montagnardes qu'on est étonné de trouver à une faible alti- tude : Rhacomitrium fasciculare, Alicularia compressa, Scapania umbrosa, une série d'especes atlantiques : Dicranum Scottianum, Scleropodium cespitosum, Diplophyllum Dicksoni, Lejeunea calyp- trifolia, L. ovata. Fd Camus. CAMUS (Fernand). Une Hépatique nouvelle pour la France, l'Ade- lanthus, decipiens (Hook.) Mitten. (Bull. Soc. scienc. nat. Ouest, 1902, fasc. I, pp. 1-2). Cette Hépatique est une espèce de la zone chaude (Cuba, Équateur, Sainte-Hélène, Fernando Po), égarée sur les côtes atlantiques de l'Eu- rope (sept localités dans les Iles Britanniques, une sur lacóte norvégienne et une en Finistère). Elle est un nouveau lien rattachant la flore de la Bretagne continentale à celle de la Bretagne insulaire. La localité finis- térienne est située prés du village de Pont-Christ, dans la commune de la Roche, prés Landerneau. L'Adelanthus y croit dans les interstices des rochers de quartzite silurien, au voisinage d'autres raretés bryolo- giques et de l'Hymenophyllum tunbridgense. Fd C. PARIS (général). Muscinées de l'Asie orientale française (Revue bryolog., 1902, n° 5, pp. 93-97). | Enumération, avec localité et remarques, de 24 Mousses et de 11 Hépa- tiques récoltées au Tonkin et au Cambodge par divers collecteurs : lieutenant Mercier, de Larminat, F. Gaultier, D' Le Mithouard. Les Mousses suivantes sont nouvelles et décrites : Fissidens Gaultieri Par. et Broth., Barbula scaberrima Broth. et Par., Calymperes saigonense Par. et Broth., Philonotis Mercieri Broth. et Par., Pogonatum Lyel- lioides Par. et Broth., Anomodon Mithouardi Par. et Broth. La pré- sence du Fissidens Cameruniæ dans l'ile de бас Ba est un curieux fait d'aire dissociée. Dans un renvoi en bas de page, le général Paris an- nonce qu'il a trouvé dans des récoltes du Père Faurie, faites dans l'ile de Tsu Shima, située entre la Chine et le Japon, un Syrrhopodon. « Le Japon possède donc désormais son Syrrhopodon (S. japonicus Par. et Broth.) comme il avait déjà son Calymperes (C. japonicum Besch.), l'un е! l’autre tenant, dans leurs genres respectifs, le record de la sep- tentrionalité. » Fd C. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 407 BOISTEL. Nouvelle Flore des Lichens, 2° partie (partie scientifique) servant à la détermination de toutes les espèces, variétés et formes signalées en France, avec leurs caractères microscopiques et leurs réactions chimiques, par M. Boistel (1 vol. in-12 de xxx11-353 pages, Paris, sans date). Ce volume est le complément de celui qui a paru il y a six ans (1) et qui, loin de devenir inutile, doit remplir le rôle des clefs dichotomiques servant d'introduction à la plupart des Flores phanérogamiques. En publiant ce nouveau et consciencieux travail, l'auteur s'est proposé un triple but : 1, établir un Catalogue complet de tous les Lichens existant en France et reconnus jusqu'à présent. 2, Fournir une marche commode, précise et süre pour reconnaitre et nommer les innombrables formes qui ont été signalées par les différents lichénographes francais. 3. Éta- blir une hiérarchie scientifique entre ces diverses formes, qui sont loin d'avoir toutes la méme valeur au point de vue de la classification. D'après ces données, il n'est pas un Lichen récolté en France et bien constitué, bien entendu, auquel on ne puisse donner un nom. Pour y parvenir, il faut d'abord chercher à le déterminer d'aprés le premier. volume; supposons que l'on soit arrivé au Lecanora varia Ach., qui porte le n° 193. Nous ouvrons alors le second volume à la table de con- -cordance qui se trouve aprés l'introduction ; là, nous sommes avertis que cinq espèces ou sous-espèces ont été ajoutées à ce Lecanora varia et -cette table nous renvoie au n° 271. A cette page, une table dichotomique Spéciale a été établie et par elle nous connaissons non seulement les cinq espéces ajoutées, mais encore toutes les formes qui ont été recon- nues. Cet exemple nous prouve qu'un grand nombre de noms ont été ajoutés dans le second volume. M. Boistel a poussé le scrupule de la précision et de l'intégrité jusqu'à faire entrer dans sa nomenclature les formes que les auteurs avaient simplement signalées sans les nommer, comme pouvant n'étre que des modifications locales. Mais alors, pour demeurer concis, il a dû leur imposer un nom nouveau; cette facon d'agir ne peut pas causer d'embarras, parce que le nom de la localité est toujours joint à ces formes et à celles qui n'ont été observées qu'une seule fois. Quant aux clefs dichotomiques complétant celles qui existent dans la première partie, la répétition du numéro et du signe adoptés dans ce volume indiquent qu'une espéce voisine présente un aspect un peu différent et qu'il faut faire un choix entre l'espèce de la première partie et celle de la seconde. | Pour pouvoir distinguer les unes des autres ces espèces de Lichens (1) Voyez Bulletin, Revue bibliogr., t. XLII, 1896, p. 632. 408 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. avec leurs nombreuses sous-espèces, variétés et formes, les indications- prises sur l'extérieur de la plante ne suffiraient plus. M. Boistel a donc dù indiquer au moins une partie de leurs caractères microscopiques et en particulier la forme et la grandeur des spores. Celles-ci ont chez lui, comme du reste dans la plupart des Flores lichéniques, un róle prépon- dérant et entrent méme dans la composition des clefs dichotomiques. La synonymie est rare, bien entendu, mais les indications bibliographiques sont suffisantes pour que l'on puisse obtenir des renseignements plus complets sur le Lichen que l'on étudie. La classification adoptée est celle qui repose sur l'étude anatomique du thalle; mais, pour faciliter les déterminations, l'auteur a été obligé dese servir des petits genres fondés uniquement sur la forme et la couleur des spores. Enfin les re- cherches sont facilitées par la reproduction, en téte de chaque page, des numéros que celle-ci renferme et par une table contenant tous les noms génériques et spécifiques rangés par ordre alphabétique. Il est regret- table que l'auteur n'ait pas toujours pris le soin de placer après les noms générique et spécifique de l'espéce le nom de l'auteur qui les a unis; par exemple, Linné n'a pas publié le Parmelia Omphalodes, ni Light- foot le Lecanora aurantiaca, car ces botanistes n'ont connu qu'un seul genre, Lichen; Rinodina Roboris Dufour n’est pas plus exact, car ce dernier a écrit : Lecanora Roboris. Abbé HvE. DAVEAU (Jules). A travers l'Espagne et le Portugal (Annales de la. Société d'horticulture et d'histoire naturelle de l'Hérault). Broch, de 45 pages ; Montpellier, 1902. Les observations recueillies par l'auteur dans cette Note ont été saisies au vol, comme il le dit, « telles qu'on peut les prendre par la portiére d'un train en marche ». Les principaux points d'arrét du voyage; qui avait lieu en avril, en indiquent l'itinéraire: Barcelone, Montserrat, Madrid, Cordoue, Grenade, Séville, Lisbonne, Cintra, Coimbre, Porto, Salamanque, Burgos, Bayonne. Grâce à sa parfaite connaissance de la flore hispano-portugaise, notre confrére sait distinguer dans chaque contrée les espèces caractéristiques, il montre les différences qu'om observe en passant de l'une à l'autre et donne une vision rapide de ces pays ensoleillés et de leur merveilleuse végétation. On trouve aussi, parmi les notes concernant les villes visitées, d'intéressants détails sur les jardins de la Péninsule. Ern. MALINVAUD. FOUILLADE (A). Note sur quelques Violettes hybrides des en- virons de l'Absie (Bull. de la Soc. bot. des Deux-Sèvres, 1902). M. Fouillade a rencontré aux environs de l’Absie les Violettes hybrides suivantes : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 409 VIOLA CANINA X LANCIFOLIA (У. militaris Savouré, V. canina x lactea Murbeck). V. CANINA X REICHENBACHIANA (V. dubia Wiesb., V. silvatico X Ri- viniana Wiesb.). V. LANCIFOLIA X RiviNIANA, sous deux formes : var. pseudo-canina Fouillade et var. pseudonemorosa Fouillade. V. LANCIFOLIA X REICHENBACHIANA. À propos des hybrides du V. lancifolia, l'auteur а fait une remarque curieuse. Souvent l'influence respective des parents se manifeste avec une intensité différente sur les deux moitiés de la méme feuille. « Il en résulte que les deux bords du limbe ne sont pas symétriques et ne s'in- sérent pas à la méme hauteur sur le pétiole : la feuille est, d'un cóté, atténuée et subdécurrente sur le pétiole, de l'autre, tronquée ou sub- cordiforme. » Ces hybrides sont parfois fertiles et ne sont peut-étre que des métis. Il est probable que les parents, relativement peu différenciés, appar- tiennent au méme stirpe. Ern. M. FOUILLADE (A.) Note sur quelques Potentilles hybrides des environs de l'Absie (Bull. Soc. bot. des Deux-Sèvres, 1902). Les Potentilla reptans et Tormentilla donnent lieu, en se croisant, à plusieurs combinaisons hybrides, réunies par la plupart des auteurs sous le nom de Р. procumbens. M. Fouillade a observé les formes sui- vantes : н X POTENTILLA rrALICA Lehm. — Р. reptans X Тоғтепі а. X P. бкемілт Zimm. = Р. procumbens auct. plurim. non Sibth., P. Tormentilla X reptans Gren, X P. FALLAx Zimm. — P. procumbens X Tormentilla, sur hybride, ainsi que P. italica X Tormentilla et P. Gremlii X Tormen- tilla. | X P. mixra Nolte (P. procumbens X reptans Murb.). La Note, très documentée, de M. Fouillade appellera l'attention sur се groupe d'hybrides peu connus, qui sont probablement presque aussi répandus que les parents. - Ern. M. CLOS (D.) Résultat des essais de culture de l'Astragale en faux au Jardin des plantes de Toulouse (Journ. d'agriculture pra- tique, 1901). Notre éminent confrère, auquel on est redevable de l'introduction, comme plante fourragére, de l'Astragale en faux (Astragalus falcatus 410 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Lamk) dans notre pays, fait connaître les résultats que lui ont donnés les essais de culture de cette Légumineuse au Jardin des plantes de Toulouse. Parmi les avantages constatés, on remarque la précocité et la vigueur de la plante. « Indéfiniment vivace, entièrement insensible aux froids de l'hiver comme aux gelées du printemps, elle émet ses premières pousses dès le mois de janvier, après un court sommeil hivernal... » En regard des qualités méritant des éloges, l'auteur signale impartialement quelques défauts, dont le principal serait une germination lente et irré- gulière. Les graines sont trés dures et se développent inégalement ; mais on découvrirait sans doute, dans la pratique en grande culture, le moyen de vaincre celte résistance et d'obtenir une levée uniforme et plus prompte. Ern. MariNVAUD. MALINVAUD (Ernest). Classification des espéces et hybrides du genre Mentha. ПП, Signes d'hybridité dans le genre Mentha (Comptes ` rendus du Congrès des Sociétés savantes en 1900, Sciences). Paris, Imprimerie nationale 1901. Tirage à part, 1902. Cette Note fait suite à une première étude sur le genre Mentha, qui avait été communiquée au Congrès des Sociétés savantes en 1898, et où il était exposé que les espéces dites cardinales dans le genre Mentha sont au nombre de cinq et reliées entre elles par des formes de transi- tion dont un grand nombre avaient été considérées et décrites par divers auteurs comme de véritables espèces. Cette erreur de jugement rendait insaisissable la notion des types spécifiques réels, et la classification rationnelle du groupe était à bon droit réputée un probléme aussi chi- mérique que la quadrature du cercle. La solution qui se dérobait appa- rait au contraire avec évidence si, au lieu d'élever les productions inter-: médiaires au rang d'espèce, on reconnait en elles des plantes hybrides, par suite sujettes au polymorphisme qui est une des marques de leur double origine. Gràce à cette vue, vérifiée par la preuve expérimentale, les difficultés naguère insurmontables sont aplanies, la confusion et l'obscurité font place à une clarté inattendue. Aprés avoir fait pénétrer un premier rayon de lumière dans l'explication des faits, il restait à réaliser un nouveau progrés en définissant les caractéres qui permettent non seulement de reconnaitre l'hybridité quand elle existe, mais d'établir la filiation des hybrides; on doit s'attendre à rencontrer des cas embar- rassants dans la recherche et l'appréciation de ces caractères, cependant on arrive le plus souvent à des conclusions positives. Rappelant, par exemple, que les Eumentlue offrent trois modes très distincts de l'inflo- rescence sur lesquels a été fondée la subdivision Linnéenne en Spicatæ, Capitatæ, Verticillatæ, l'auteur a reconnu par l'observation, et confirmé par des expériences de culture, que le caractère de l'inflorescence est REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 411 invariable dans les formes légitimes; donc toute inflorescence mixte, telle que spicata sur l'axe principal et capitata sur les rameaux, ou vice versa, est un indice d'hybridité, lequel est assez fréquent avec trois inflorescences pour cinq espéces et fournit aussi une indication sur les parents présumés. D'autre part, lorsque, dans une Menthe capitata ou verticillata, le calice, cilié ou non sur les dents et les nervures, est à sa base parfaitement glabre, on peut affirmer l'hybridité ainsi que l'inter- vention du M. viridis, etc., etc. BRIQUET (John). Monographie des Centaurées des Alpes mari- times (Matériaux publiés par M. Émile Burnat pour servir à lhis- toire de la flore des Alpes maritimes). 196 pages in-8°, avec une planche et 12 vignettes. Bàle et Genéve, Georg; mars 1902. Cette étude est divisée en quatre chapitres : [. APERÇU SUR L'ORGA- NISATION ET LE MODE DE VIE DES CENTAURÉES : Racine et rhizome, lige aérienne, feuille, inflorescence, fleur, fruit. — Il. OBSERVATIONS SUR LA SYSTÉMATIQUE ET LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE : Limites du genre et des sections, Rhaponticum, Leuzea, Jacea, Cyanus, Acro- centron, Acrolophus, Mesocentron, Calcitrapa, Seridia. — MI. Des- CRIPTION DES ESPÈCES. — IV. CLEF ANALYTIQUE. — Un Index trés com- plet termine le volume. Dans un « Résumé statistique », p. 50, l'auteur constate l'existence dans les Alpes maritimes (avec les limites que leur assigne M. Burnat) de 20 espèces du genre Centaurea et deux combinaisons hybrides. 10 espéces sont polymorphes et comprennent un total de 42 variétés ou SOus-variétés, non compris les formes de moindre importance. Trois espèces sont endémiques, C. Æmilii, Jordaniana et procumbens. Cinq sous-espèces ou variétés sont également endémiques : C. Rha- ponticum y. Bicknellii, C. uniflora Q. Tineana, C. Cineraria ё. Sa- Toto, C. aplolepa y. ligustica, C. paniculata y. esterellensis. Les Alpes maritimes sont une des régions de l'Europe les plus riches en Centaurées. .. L'auteur rattache au C. Jacea L. les espèces linnéennes C. amara et C. nigra, ainsi que C. nigrescens Willd., C. pratensis Thuill., C. mi- .troptilon Godr. et Gren., C. Debeauxii Godr. et Gren., C. derventana Vis. et Panc. (1). (1) Voyez, à titre de comparaison, dans le Bulletin : 1° CLASSIFICATION RAI- SONNÉE DES Centaurea DE LA SECTION Jacea, par M. Rouy, dont l'analyse a été donnée t. XLV (1898), p. 197; 9° LES Centaurea DE L'OUEST DE LA FRANCE, par le professeur H. Léveillé, Mémoire analysé également dans le Чоте XLV. du Bulletin, p. 659. — M. Rouy admet huit espèces dans la section Jacea ; M. Léveillé, comme M, Briquet, réunit spécifiquement toutes les formes € ce groupe si polymorphe ; Godron avait aussi naguere pratique cette syn- thèse dans Ја 1" édition de sa Flore de Lorraine. 419 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Le Centaurea Æmilii Briquet, dédié à M. Émile Burnat, est voi- sin de C. pectinata, dont il se distingue par les feuilles basilaires et inférieures entières ou ondulées-dentées (et non lyrées ou lobées), à glandes très nombreuses (et non rares et disséminées), par son indu- mentum, blanc-tomenteux, etc. La planche unique du volume est con- sacrée à cette espèce. M. Briquet a joint l'étude histologique aux autres caractères morpho- logiques, doublant ainsi la valeur de cette savante Monographie. Ern. MALINVAUD. Société d'histoire naturelle d'Autun; AN: Bulletin (1902). In-8’, 462 + 399 — 861 pages, avec 20 planches. Prés de 400 pages y sont consacrées à la botanique. Parmi les Mémoires, la suite du Catalogue raisonné des plantes phanérogames et cryptogames indigènes de la haute Ariège (canton d Ax-les-Thermes), par H'* et Alex. MARCAILHOU-D'AYMÉRIC, рр. 249- 413), traite des familles des Amygdalacées, Rosacées, Pomacées, Saxi- fragacées, Crassulacées, Haloragiacées, Lythracées et Onagracées, avec une grande précision de détails et une abondance de notes critiques. A signaler, en particulier, les genres Rubus, entièrement inédit et revu par M. H. Sudre, Rosa, relativement pauvre en espèces, Alchimilla, revu par M. Buser, Saxifraga, qu'on peut considérer comme une véri- table revision des Saxifrages des Pyrénées. Il en est de même des genres Sempervivum et Epilobium avec leurs hybrides, qui terminent ce pre- mier volume d’un ouvrage dont la valeur dépasse de beaucoup son titre trop modeste. M. F. GAGNEPAIN, du Muséum, fidéle à la Société qui a publié ses premiers travaux, lui а réservé un Mémoire sur les Zingibéracées du continent africain dans l'herbier du Muséum (pp. 137-190). Elles se répartissent en quatre genres : Kempferia, Costus, Amomum et Re- nealmia, comportant 67 espèces, dont 34 seulement sont représentées dans l'herbier du Muséum. L'auteur donne des tableaux analytiques, soigneusement établis, des genres et des espéces admises, dont sept nou- velles et décrites par lui, à savoir : Costus urangiensis, С. araneosus, C. fissiligulatus, Amomum alpinum, A. cuspidatum, Renealmia con- goensis, R. erythroneura Gagn. La botanique fossile est représentée par deux Mémoires originaux de M. Maurice LANGERON : 1° Contribution à l'étude de ia flore fossile de Sézanne (pp. 59-84, avec 5 planches et figures dans le texte), démon- trant que les empreintes des tufs de Sézanne sont dues, les unes au tra- vail d'Algues perforantes, Nostocacées, Oscillariées, Chlorophyllées, analogues à celles de certains galets calcaires, les autres à des larves REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 413 d'insectes creusant des galeries dans les couches d'Algues d'eau douce; 2° Note sur une empreinte remarquable provenant des Cinérites du Cantal (pp. 85-96), empreinte qu'avec une rare sagacité M. Langeron а rapprochée des samares orbiculaires du Paliurus et a décrite sous le nom de Paliurites Martyi, avec deux planches et figures. Puis (pp. 97-118) une Note sur quelques micro et macrospores fos- siles de M. Bernard RENAULT, avec 7 planches et figures, dans laquelle l'auteur continue, principalement à l’aide des végétaux silicifiés d'Autun, ses études de paléobotanique micrographique, si intéressantes au point de vue de la classification, de l'anatomie, voire méme de la physiologie des végétaux permiens, puisqu'il a pu, sur des plaques minces obtenues avec une habileté technique consommée, suivre l'évolution des pollens fossiles jusqu'à la pénétration du boyau pollinique dans le canal micro- pylaire des ovules. La deuxiéme partie du volume contient les Comptes rendus des séances où sont à relever les communications suivantes : pp. 49-61 : Les caractéristiques des traces foliaires osmondiennes et cyathéennes. Exemples, modifications et réductions par MM. C.-Eg. Bertrand et F. Cornaille, avec 2 planches représentant 32 figures de coupes indispensables pour l'interprétation de cette savante étude des Fougéres, | pp. 123-132 : Sur la formation des couches de Houille, de Stipite, de Braunkohle et de Lignite, par M. Grand'Eury ; et pp. 133-138 : Sur la transformation de la matière organique des plantes en combus- tibles fossiles par M. Bernard Renault. Deux Notes, sur les limites de la géologie et de la botanique, où, d’une part, le distingué paléonto- logiste de Saint-Étienne explique la formation des charbons fossiles par l'accumulation sous l'eau chargée d'acide ulmique, à de faibles profondeurs et sous une couverture de limon, de détritus végétaux; d'autre part, le savant Président de la Société d'histoire naturelle d'Autun fait ressortir le rôle des Microbes ou Bactériacées dans la décomposition et la transformation charbonneuse dela matiére organique végétale, pp. 177-180 : Étude des Champignons. Projet de tableaux scolaires par le р” X. Gillot, qui insiste sur la nécessité de vulgariser la connais- sance des Champignons, surtout des quelques Champignons réellement vénéneux, et préconise l'emploi des tableaux scolaires dressés par MM. Mazimann et Plassard, instituteurs à l'Ecole de cavalerie d'Autun. Le méme auteur a résumé dans une seconde Note (pp. 24 1-250) : Le suc des Champignons antidote du venin des viperes, les curieuses expé- riences de M. Phisalix; et plus loin (p. 291) attire l'attention sur la re- 414 SOCIÉTÉ BOTANIQUE LE FRANCE. production des Champignons en terre cuite coloriée par M. Prudhon, de Bourg (Ain), qui а ainsi constitué une collection de plus de 400 espèces assez bien figurées et à bon marché. рр. 205-217 : Le Blocus continental et le Pastel des teinturiers, par E. Chateau, où cet instituteur de Bourg-le-Comte explique la présence de VIsatis tinctoria L. à l’état adventice dans le département de Saône- et-Loire, par la culture dont il a été l'objet en 1806, par ordre du gou- vernement impérial, pour remédier, en ce qui concernait les matières tinctoriales, aux inconvénients commerciaux et industriels du blocus continental. : : pp. 217-219 : Tératologie végétale par M. Chateau, ой le méme auteur décrit des cas de viviparisme chez Setaria viridis P. de B., de phyllanthie et de prolification chez Hesperis matronalis L., de polypé- talie et polycarpie chez Ranunculus monspeliacus L. Dans le méme ordre d'idée, M. C. Marchal a décrit (p. 262) une Galle sur un Platane ou plutót un broussin observé à Bourbon-Lancy. pp. 223-227 : M. le р” X. Gillot signale et décrit une série d'arbres curieux par leurs dimensions extraordinaires : Aubépine, Charme et Chàtaignier des environs d'Autun, Cèdre du Liban de Montigny-Lencoup (Seine-et-Marne), pp. 229-233 : Sur quelques Pollens fossiles, Prothalles mâles, tubes polliniques, etc., du terrain houiller, par M. B. Renault ; avec 1 planche. M. B. Renault donne de nouveaux détails, que M. A. Gaudry a rapportés avec les plus grands éloges à l'Académie des sciences, et compléte le Mémoire cité plus haut sur la fécondation des plantes de l'époque houillére. 5 рр. 255-260 : L'Ergot du Seigle et des Graminées fourragères, par M. C. Marchal, instituteur au Creusot; résumé de faits connus, mais précisés et condensés, avec leurs applications pratiques. ) EE 261-270 : Notes de géographie botanique, par M. Є. Basset, instituteur à Mont, sur la propagation dans le département de Saône-et- Loire, de quelques plantes : Veronica spicata L., Lepidium Smithii Hook., Lepidium virginicum L., Lindernia gratioloides Lloyd. — е! pp. 210-213 : Contributions à la Flore de Saône-et-Loire, où le même M. Basset signale quelques plantes rares ou nouvelles pour le Charol- lais, entre autres : X Primula media Peterm. (P. elatior X officina- lis), à Mont, et X Asplenium Breynii Retz. (A. septentrionale X Tri- chomanés), dans trois localités différentes, aux environs de Bourbon- Lancy. | и: dus ~ Le Bulletin se termine par les Comptes rendus des excursions faites REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 415 par la Société d'histoire naturelle d'Autun en 1902, avec l'indication des plantes et des Champignons les plus remarquables observés à Alise- Sainte-Reine et Flavigny (pp. 311, 320), à Uchon (pp. 327, 332), à Rous- sillon-en-Morvan (pp. 336, 341); et surtout l'excursion au parc de Ba- leine (Allier), dont le Compte rendu rédigé par le D" X. Gillot (pp. 341- 314), fournit des renseignements intéressants sur les herbiers de Miche] Adanson, de Romagnoli, et de N. Doümet-Adanson, sur les collections botaniques du Musée Doûmet, ainsi que sur les arbres rares du раге de Baleine plantés et acclimatés par M?* Aglaé Adanson depuis 1817, et soigneusement entretenus par le propriétaire actuel, M. G. de Roequigny- Adanson. р" X. Girror. Ј..В.-Ј. CHIFFLOT. Contribution à l'étude de la classe des Nym- phéinées (Extrait des Annales de l'Univ. de Lyon, nouv. série, I, Sciences, Médecine, fasc. 10 1902). Un vol., 294 pages avec 214 figures dans le texte. Ce travail est limité à l'étude de la strueture de la feuille staminale adulte avant la déhiscence de l'anthére, de la feuille carpellaire et des téguments séminaux aux différentes phases de leur développement. Les conclusions principales sont les suivantes : Dans l'étamine, les filets portent, le plus souvent sur leurs deux faces, des poils 1-2-cellulaires surmontés par une glande bien caractérisée ou réduits à une seule celluie incolore à peine saillante au-dessus des épi- dermes. Sur l'anthére, ces mêmes poils sont toujours peu nombreux ; ils sont exceptionnels ainsi que les stomates sur l'appendice staminal. Les stomates sont rares; dans le parenchyme du filet et de l'anthére, on trouve des sclérites. Le système conducteur du filet est le plus ordinai- rement représenté par trois méristéles contenant des cellules tanniféres. Exception faite pour l'Euryale ferox, l’anthère chez toutes les Nyni- phéinées contient une seule assise fibreuse. La transformation de l'ovaire en fruit se fait soit sans aueun cloison- nement (Cabombacées), soit avec accroissement: radio-tangentiel (la plupart des Nymphéacées), ou tangentiel (Nympha de la section Bra- chyceras et Euryale ferox). id | L'épiderme externe porte des poils pluricellulaires-unisériés dont la cellule terminale est sécrétrice et contient une substance présentant les réactions de la myriophylline de Raciborski. Cette disposition de l'ap- pareil pilifère subit quelques variations chez les Victoria et Euryalé. Le mésophylle est toujours hétérogène et renferme le plus souvent des sclérites. | | Les appendices carpellaires ont toujours un mésophylle һотовёће rarement pourvu de selérites. E GE 416 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Le tissu collecteur est formé de papilles 1- ou pluri-cellulaires parfois terminées par une cellule sécrétrice (Eunymphéacées). La nervation de la graine est le plus souvent peltée. Le développement de l'arille s'et- fectue en peu de temps, avant la déhiscence du fruit. Au point de vue de l’utilisation de ces données pour l'établissement d'une classification anatomique, on peut dire que les meilleurs carac- téres sont fournis par la structure de la graine. Ceux tirés de la feuille carpellaire ou de l'étamine ont une valeur beaucoup moindre. Faisant application de ces connaissances, l'auteur termine son travail par un tableau dichotomique permettant une distinction trés facile des diverses espèces de Nymphéinées en se basant sur les caractères ana- tomiques de l'ovaire et de l'étamine. L. Lurtz. VALLOT (Joseph). Les plantes exotiques et ornementales que l’on peut cultiver dans la région de l’Olivier ; seize ans d’acclimatation à Lodève (Hérault), par M. J. Vallot, directeur de l'Observatoire du Mont Blanc. Un vol. їп-8° de 146 pages, Paris, 1902. G. Steinheil, éditeur. C'est un travail bien intéressant et trés utile que celui dont l'auteur donne les résultats dans le présent volume, mais qui est uniquement du domaine de la culture; car il s'applique, comme le titre l'indique d'ail- leurs, à l'essai de résistance au froid d'un grand nombre de plantes, principalement ligneuses, dans une région de l'Hérault ой résiste roli- vier. Dans cette région, plus froide par conséquent que celle où croit l'Oranger, la température descend pendant les grands hivers jusqu'à 10-12 degrés, avec une moyenne de 6 à 8 degrés. Cette expérience, poursuivie depuis seize ans, a porté sur environ 500 espéces, dont 234 peuvent étre cultivées dans l'Hérault, parmi lesquelles 128 sont à feuil- lage persistant. L'auteur en donne d'abord une énumération dans le- quelle ces espèces sont classées : 1° Plantes intéressantes; 9° Plantes sans intérél. Puis, chacun de ces deux groupes est divisé en deux parties, comprenant, l'une, les espèces à résistance complète, l'autre celles à resistance suffisante. On comprend trés bien ces deux dernières coupes, mais les deux premières et principales s'expliquent moins ; car l'intérêt et la valeur décorative que présente chaque espèce sont affaire d'ap- préciation individuelle et peut-être aussi de conditions culturales indé- pendantes de la température. On se trouve surpris de voir figurer parmi ces dernières plantes le Kerria japonica, si florifère et si joli partout ailleurs, le Diospyros Kaki et autres, à beau feuillage et fruits comes- tibles, le Kelreuteria paniculata, le Rhodotypos kerrioides, Solanum Jasminoides, etc. L'auteur ne donne pas, dans son introduction, la liste complète des espèces n'ayant pas résisté à Lodève, mais simplement la REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 417 citation d'une trentaine déjà cultivées dans les jardins de la région dont la résistance n’est pas complète ou ne vivant pas habituellement dans le Nord, et ici on remarque encore, non sans surprise, l’ Aristolochia Sipho, le Cryptomeria japonica, le Ginkgo biloba, le Cephalotaxus Fortunei, qui vivent et prospèrent pourtant parfaitement dans la région parisienne et plus au nord méme. Mais la partie maitresse de ce travail, celle qui présente une grande somme d'intérét et d'utilité, est la partie descriptive, dans laquelle les espèces sont classées par familles. Là, l’auteur a indiqué la durée et le résultat de ses observations quant à la résistance au froid, et fait suivre ces remarques de notes succinetes sur les mérites, le mode d'utilisation et de multiplication de chaque espéce. A lire l'ouvrage de M. Vallot, on sent évidemment une œuvre de longue haleine, faite d'observations scrupuleusement suivies et consciencieuse- ment exposées, qui en font toute la valeur, en ce qu'elles démontrent la possibilité de culture et d'utilisation ornementale de prés de 250 plantes n'existant pas ou trés rares dans les jardins de l'Hérault. C'est un beau résultat d'acclimatation, dont on doit lui savoir gré. S. Моттет. Jahrbücher für wissenschaftliche Botanik, tome XXXVII (1901- 1902). ZIMMERMANN (A.). Ueber Bakterienknoten in den Blättern einiger Ru- biaceen ; pp. 1-11, 9 figures dans le texte. Trois espèces de Pavetta (P. lanceolata, angustifolia, indica) et le Gru- milea micruntha possèdent, à la face supérieure de leurs feuilles, des pro- tubérances dont la présence a été signalée par Trimen dans la diagnose du P. indica. Ces aspérités cachent des colonies de bactéries réunies dans les espaces intercellulaires correspondant primitivement à une chambre sous- Stomatique. Le stomate est oblitéré par l'hypertrophie des cellules avoisi- nantes. Les bactéries pénètrent dans la feuille par les stomates épars sur la face supérieure, alors que les faces supérieures de deux feuilles opposées Sont encore en contact. Le fait est moins exceptionnel qu'il ne semble au premier abord; M. Treuh et après lui M. Koorders ont constaté la présence de bactéries dans les or- ganes aériens de plusieurs plantes. E M. Zimmermann pense qu'il s'agit d'hótes normaux, adaptés à ce mode de vie et aux espèces qui les hébergent, que les bactéries contribuent peut-étre activement à la production des protubérances foliaires. Il est bon d ajouter que, lorsqu'elles se trouvent dans une région décolorée par panachure, il se forme de la chlorophylle au voisinage immédiat des colonies bactériennes. NonpnausEN (M.). Untersuchungen über Asymmetrie von Laubblättern РА с” T. XLIX, (SÉANCES) 27 418 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. hóherer Pflanzen nebst Bemerkungen zur Anisophyllie; pp. 12-54, 8 figures dans le texte. L'auteur distingue l'asymétrie foliaire habituelle, qui consiste en un déve- Joppement asymétrique de toutes les feuilles d'une espèce, et l'asymétrie latérale, qui limite le développement asymétrique aux feuilles portées par des bourgeons latéraux. Le Hêtre et Orme (Ulmus campestris) ont des feuilles asymétriques sur les bourgeons latéraux, le Hêtre surtout, s'ils sont exposés à un fort éclairement, l'ÓÜrme au contraire si les feuilles sont développées à l'ombre. Dans le Marronnier d'Inde et les Érables, les feuilles des rameaux dressés, verticaux, sont symétriques, celles des rameaux horizontaux sont anisophylles. L'anisophyllie, dans ce cas, est manifeste dés avant l'épanouissement du bour- geon; la pesanteur ne peut donc en étre la cause unique; l'inégalité de l'éclairement parait jouer un rôle plus important dans ce phénomène, en dé- terminant une adaptation immédiate. Des causes internes, plus ou moins obscures, interviennent peut-étre aussi. Ккү (L.). Ueber den Einfluss von Zug und Druck auf die Richtung der Scheidewände in sich theilenden Pflanzenzellen (2° Mitth.); pp. 55- 98, pl. I et II. L'auteur poursuit ses recherches sur l'influence qu'exerce la pression sur la direction des divisions nucléaires. Aprés avoir discuté les faits déjà connus, M. Kny expose ses expériences sur l’œuf des Fucacées et sur diverses Algues, sur les racines et tiges de quelques plantes Phanérogames. L'accroissement a toujours lieu perpendiculairement à la direction de la pression; les cloisons cherchent à se former dans la direction de la pression. Les forces qui agis- sent sont multiples, c'est d'abord la réaction mécanique des tissus; la lumiere agit aussi dans certains cas, le róle de la pesanteur ne saurait étre précisé encore, Des forces internes agissent également pour déterminer l'orientation des divisions cellulaires et contrarient, dans certains cas, le jeu des forces phy- sico-chimiques. Toster (Fried.). Der Ursprung der peripherischen Stammgewebes; pp. 99-136, 13 figures dans le texte. L'hypothèse d’après laquelle les tissus de la tige tireraient leur origine n tissus de la feuille par prolongement de ces tissus dans l'axe n'est pas suffi- samment établie. Il est évident que dans l'Elodea, par exemple, le tissu de - tige est bien autonome, primitif; méme, dans les cas les plus favorables, rien пе prouve que les tissus des tiges n'aient pas une origine propre indépen- dante des feuilles. 11 en est de méme chez les Coniféres, les Équisétacées, les Mousses; les ailes des Cirsium et du Genista sagittalis n'ont aucun rap- port d'origine avec les feuilles. Kosinsk1 (Tgn.). Die Athmung bei Hungezustànden und unter Einwir REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 419 kung von mechanischen und chemischen Reizmitteln bei Asper- gillus niger : pp. 137-204, pl. HI. Un Champignon affamé par la privation de nourriture subit une diminution brusque de la respiration, qui persiste pourtant pendant longtemps aux dépens des matériaux de réserve accumulés dans la cellule; placé dans ces conditions, VAspergillus niger, qui a trés peu de réserves, emprunte directement l'ali- ment au substratum. Les cellules vivantes des Champignons ont la faculté de modifier trés promptement l'activité de leurs fonctions. Un brusque change- ment dans la concentration du milieu nutritif entraine une modification dans l'énergie respiratoire; la cause première en doit être recherchée, ce semble, dans les phénomènes d'osmose. Des accidents traumatiques déterminent une augmentation respiratoire qui peut atteindre un cinquième de la respiration antérieure. Différents sels et alcaloides sont aussi des excitants respiratoires; les anesthésiques déterminent un abaissement trés rapide de la respiration. PursT (Carl). Die Widerstandsfähigkeit einiger Schimmelpilze gegen Metallgifte; pp. 205-263. Les limites de concentration des sels métalliques que peuvent supporter les Moisissures sont trés variables. L'action des diverssels métalliques dépend des propriétés électrolytiques des solutions et de l'action physiologique de la partie non dissociée des sels. Les Moisissures sont, d'ailleurs, plus ou moins susceptibles de s'adapter; Penicillium glaucum atteint, par des cultures suc- cessives, un haut degré de résistance. On ne saurait donc fixer une limite spé- cifique de résistance. 11 semble toutefois que l'adaptation n'est pas durable, qu'il ne résulte pas descultures progressives des formes physiologiques per- sistantes. Penicillium parait ne pas absorber le cuivre, grâce à une propriété spéciale de sa membrane protoplasmique. Hernricuer (E.). Die grünen Halbschmarotzer. IV. Nachtráge, ete.; pp. 264-337, pl. IV-V. Les Euphrasia et Alectorolophus sont peu difficiles sur le choix de leurs hótes; les premiers, еп particulier, poussent aussi bien sur les plantes lati- cifères que sur celles qui sont riches en acides organiques. Les Alectorolo- phus wont pas uniquement pour hôtes des Monocotylédones, comme on l'a dit; leur choix dépend plutót de conditions biologiques que des caractères systématiques des espèces. Les Graminées ne sont attaquées de préférence que parce qu'elles ont une masse de petites racines peu profondes ; — cite de nombreux exemples à l'appui de cette affirmation. Ces hémiparasites peuvent, du reste, se développer et fleurir sans étre en rapport avec un hôte; elles sont alors humicoles. L'auteur est en désaccord avec von Wettstein au sujet de la conception de l'espèce dans ce groupe de plantes (Voy. ci-dessous). KorpEnUP-RosExviNGE (L.). Ueber die Spiralstellungen der Rhodome- laceen ; pp. 338-364, pl. VI. 420 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. L'auteur confirme, par de nouvelles observations sur Polysiphonia Brodiaei et urceolata, les résultats acquis par lui (1884-1888) et combattus рат Schwen- dener (1901). Les « feuilles » des Rhodomélacées sont bien disposées en spire sinistrorse et n'ont rien à voir avec une action mécanique, pas plus qu'avec toute autre force extérieure. ll semble qu'on peut en rechercher les causes dans l'orientation de la premiére division nucléaire intervenant dans la cellule terminale de l'axe. NikrriNsKY (J.). Ueber die Zersetzung der Huminsäure durch physika- lisch-chemische Agentien und durch Mikroorganismen ; pp. 365- 420, 4 figures dans le texte. L'assimilation immédiate des substances humiques par les racines des plantes supérieures n'est pas démontrée; des faits signalés cà et là permet- tent seulement de la considérer comme vraisemblable. L'assimilation par les plantes supérieures des substances nutritives contenues dans les substances humiques doit faciliter singulièrement leur groupement en combinaisons plus simples; l'humate d'ammonium se décompose vers 20° C. sous l'action de PO et de microorganismes, avec formation de CO?; en l'absence d'O, il ne se forme pas de С0°; en l'absence de microorganismes, les agents physico-chi- miques décomposent l'acide humique, en présence de l'O, et d'autant plus activement que la température est plus élevée. CO? est formé par oxydation du С de l'acide humique ; la lumière active cette oxydation. L'acide humique s'oxyde lentement ; il reste un résidu difficilement oxydable. La présence de microorganismes double à peu près l'activité de l'oxydation, les autres condi- tions étant égales. L'acide humique fournit aux microorganismes des aliments qui peuvent, dans une certaine mesure, remplacer le saccharose et suffire en méme temps à leurs besoins en azote. LrirEniG (B.). Winkler's Einwände gegen die mechanische Theorie der Blattstellungen; p. 421-476, pl. VII-VIII. Contrairement aux affirmations de Winkler (1901) et conformément aux résultats acquis par Schwendener (1878-1901), la théorie mécanique de la phyllotaxie ne serait pas infirmée, 1 y aurait, de la part de Winkler, inter- prétation trop étroite de la notion de contact. Il y a toujours une pression venant de l'extérieur, lorsqu'il y a contact de deux organes; cette pression peut être démontrée, Lorsqu'il s'agit de déterminer les lois de la position des feuilles, il ne faut pas seulement tenir compte du contact, mais encore du rapport du diamètre de l'organe à la circonférence de la tige. L'auteur appuie sa discussion sur un grand nombre d'exemples, à l'illustration desquels il consacre deux planches doubles. STRASBURGER (Ed.). Ein Beitrag zur Kenntniss von Ceratophyllum m und phylogenetische Erórterungen ; pp. 471-526, pl. Ie Peu de plantes des pays tempérés sont plus profondément adaptées à la vie REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 421 aquatique que Ceratophyllum. Son étude en est particulièrement intéressante. La fleur femelle se compose d'une feuille carpellaire unique qui épuise l'acti- vité du point végétatif; un bourgeon nait immédiatement au-dessus de la fleur femelle. Les fleurs des deux sexes commencent, comme les bourgeons végé- tatifs, par former un verticille de feuilles. Les fleurs máles ont de dix à vingt étamines en disposition spiralée. Ce sont bien des Dicotylédones; la gemmule est trés développée, entre deux cotylédons. C'est aux Nymphéacées que le Ceratophyllum parait pouvoir se rattacher. On trouvera, naturellement, dans ce Mémoire, de nombreux détails sur l’évolution et la division des noyaux sexuels, l'anatomie du carpelle, du sae embryonnaire, des étamines et du pollen. . МпЕнЕ (Hugo). Ueber correlative Beeinflussung der Geotropismus einiger Gelenkpflanzen; pp. 527-593, 6 figures dans le texte. Des plantes articulées, les Tradescantia, fournissent à l'auteur de nouveaux exemples à l'appui de ce qu'on sait sur l'influence corrélative du géotropisme sur les organes des plantes. On doit à Kohl (1900) les premières observa- tions sur ce point délicat de physiologie. D’après lui, l'excitation géotropique où héliotropique d'un article peut se communiquer à un autre arlicle voisin €t plus jeune. M. Miehe confirme etétend ces résultats. Gràce à une technique expérimentale variée, il détermine des phénomènes qui le conduisent à une hypothèse nouvelle au sujet de la transmission de l'excitation; ce travail, accompli sous la direction de Pfeffer, est tout d'analyse expérimentale et doit être lu en détail. Weisse (Arthur) Ueber die Blattstellung an einigen Triebspitzen- Gallen, pp. 594-642, pl. XII, XIII a et XIII P. , Le développement de certaines cécidies n'arréte pas celui d'un bourgeon terminal parasite, mais y détermine des anomalies; c'est à leur étude qu'est consacré ce Mémoire. L'auteur étudie une série de cécidomies et d'autres galles de Dicotylédones et de Gymnospermes. Les bourgeons atteints subis- sent, dans certains cas, un développement hypertrophique; ailleurs, ralenti ou arrêté. Dans le premier cas, la tige subit d'ordinaire un accroissement en diamètre; la base des feuilles s’élargit proportionnellement moins que la tige; la dimension des feuilles s'amoindrit, leur position est désor- donnée. Ailleurs, la base des feuilles s'élargit proportionnellement plus que la tige; dans ce cas aussi, la position des feuilles est désordonnée, à la condi- tion que l'accroissement des feuilles soit lui-même inégal. Si les rapports de dimension de la tige et de la base des feuilles restent sensiblement les mémes qu'à l'état normal, l'insertion des feuilles ne subit pas de modifications. L'au- teur admet que la théorie mécanique de la position des feuilles s'applique sans difficulté à tous les cas étudiés par lui. Suparta (K.). Cytologische Studien über die endotrophen Mykorrhizen; pp. 643-684, pl. XIV et XV, doubles. M. Shibata а étudié la cytologie des mycorhizes endotrophes avec tous les . 422 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. secours de la technique moderne; il a examiné (à Tokio), les mycorhizes des ` Podocarpus, ceux du Psilotum, des Alnus et des Myrica. Podocarpus finit par consommer entièrement ses mycorhizes, y compris la membrane chiti- neuse des filaments; les tubercules ainsi vidés sont eux-mémes détruits peu à peu. L'auteur suit l'évolution des noyaux de l'hóte et du parasite et leur sort fma — Dans le rhizome de Psilotum, il y a deux sortes de pelotes mycéliennes et des cellules durables à noyaux énormes, très riches en chromatine. Les туео- rhizes des Alnus et Myrica sont plus difficiles à suivre; l'auteur contirme à leur sujet les observations de Brunchorst (1886) et de Müller (1889); le Gham- pignon de Myrica est peut-être un Actinomyces; il fournirait le premier exemple d'actinomycose chez les végétaux. L'extrait glycériné des tubercules de Podocarpus, d'Alnus et de divers autres mycorhizes dissout la fibrine dans un milieu légèrement acide; il y a donc, dans les mycorhizes, un enzyme protéolytique; cependant le probléme du mode de nutrition des Champignons endophytes demeure à peu près tout entier à l'étude. WrrrsTEIN (R. von). Bemerkungen zur Abhandlung E. Heinricher's : Die grünen Halbschmarotzer, IV; pp. 685-697. Réponse au Mémoire de M. Heinricher (voy. ci dessus, p. 419). Heinricher affirme que les caractères invoqués par M. Wettstein pour diagnostiquer des espèces dimorphes saisonnières sont inapplicables ; or il s'appuie, pour l'éta- blir, sur une espèce, Alectorolophus lanceolatus, qui ne présente pas de dimorphisme saisonnier. Les caractères mis en valeur par M. Wettstein de- meurent donc utilisables, à la condition qu'on sache s'en servir. Ch. FLAHAULT. Botanische Jahrbücher für Systematik, Pflanzengeschichte und Pflanzengeographie, herausgeg. von A. Engler; XXX, 1901. LormionE (Gius.). Uber die geographische Verbreitung der Amaranta- ceen in Beziehung zu ihren Verwandtschaftsverhältnissen; pp- 1-38, 1 planche, 1 figure dans le texte. Ces Amarantacées appartiennent surtout aux régions tropicales et. subtropi- cales. Des formes endémiques se trouvent sur le continent américain comme dans l'ancien monde avec des centres principaux en Afrique, en Asie et en Australie. Quelques esp?ces sont cosmopolites. L'auteur de ce Mémoire s'est proposé d'établir les relations qui existent entre la distribution géographique de ces plantes et les aflinités des princi- paux groupes. C'est une étude difficile, car les genres y sont trés diversement appréciés par les savants qui les ont étudiés et définis. Il les groupe en cinq séries : Célosices, Achyranthées, Gomphrénées, Cyathulées et Amarantées 5. il étudie successivement les affinités des différents genres de chacune d'elles dans leurs rapports avec leur distribution géographique. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 423 HENNINGS (P.). Fungi eamerunenses novi. Ш (Beiträge z. Flora von Afrika, XXT); pp. 39-57. Genres, espèces et formes nouvelles décrites : Bulgaria Urnula; Pyro- nema omphalodes Fuck. var. camerunensis; Penicillopsis ? togoensis ; Splue- rostilbe lutea; Fenestrella gigaspora; Thamnomyces camerunensis; Thele- phora Braunii et Amigenatscha; Typhula bipindiensis, Lachnocladium Zenkeri; Polystictus Zenkeri, Polyporus cinnamomeo-squumulosus, Favolus bipindiensis, Favolaschia sanguinea, FiSTULINELLA (gen. nov.) Staudtii, Boletus ater et Zenkeri; Rimbachia? camerunensis, Cantharellus violaceo- griseus, Lentinus clitocyboides, Marasmius reniformis, flabellatus, reticu- latus, griseo-flavus, pseudocalopus, geophyllus, testaceus, ockraceo-niger, pseudosplachnoides, hygrocyboides, subimpudicus, pallide-szpiaceus, cine- reo-flavidus, subcurreyi, superbus, albofarinaceus, flavidulus, subplancus, elæicola, Hygrophorus (Hydrocybe) bipindiensis, H. (Hygrocybe) hypholo- moides, PHÆOHYGROCYBE (gen. nov.) Zenkeri, Limacium castaneum, LACTA- RIOPSIS (gen. nov.) Zenkeri, Coprinus pseudodomesticus, Stropharia Staudtiana, hypholomoides, lepiotoides, Psalliota microsperma, Inocybe (Asterosporina) flavo-fusca, bipindiensis, Naucoria jaundensis, Zenkeriana, Flammula ochraceo-tristis, Pholiola Zenkeri, Pluteus cilrino-carnescens, bulbipes, Pleurotus bipindiensis, violaceo-cinerascens, Mycena fusco-pur- Purea, Aschi, bipindiensis, Clitocybe bipindiensis, Collybia subdryophila, sulfurea, Lepiota discipes, pulveracea, rhacodioides; Phallus sanguineus ; Scleroderma Zenkeri. Toutes ces nouveautés, signées P. Hennings, ont leur diagnose latine avec des indications précises sur les stations et les localités oü elles ont été trou- vées; aucune n'est figurée. SCHMIDLE (W.). Beiträge zur Algenfllora Afrikas; рр. 58-68, planche Il. Espèce nouvelle de l'Afrique orientale : Spirulina Neumannii (lig. 5); Algues nouvelles du Cameron : Phormidium Bohneri (fig. 11), Scytonema Bohneri, Calothrix membranacea (fig. 12-14), Chamasiphon africanum (fig. 3), Trentepohlia ellipsicarpa var. africana (fig. 8-10), Vaucheria re- pens Hass. form. nasuta (fig. 1, 2), Cosmarium subconstrictum (fig. 4), cé trum Bohneri ((ig. 6). Ces nouveautés, nommées par M. Sehmidle, sont décrites en allemand. бис (EA. Übersicht über die Arten der Oleaceengattung Schrebera Roxb.; рр. 69-74. Description, distribution du genre Schrebera, clef des espéces et diagnoses latines des 16 espèces aujourd'hui connues : S. oligantha, obliquifoliata, la- tialata, Welwitsehii, argyrotricha sont nouvelles; elles appartiennent à la flore de l'Afrique tropicale et méridionale. Hanus (H.). Leguminosæ africanæ. 11; pp. 75-94, pl. Ш et 1 figure dans le texte, 424 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Espèces nouvelles de l'auteur (avec diagnoses latines) : Albizzia War- neckei, Antunesiana, Acacia Antunesii, Buchananii, Cynometra Schlech- leri, SCORODOPHLŒUS (gen. nov.) Zenkeri, Hymenostegia Dinklagei, Deta- rium macrocarpum (figuré, p. 79), Crudia? monophylla, Didelotia Engleri Dinklage et Harms, Brachystegia Bragæi, euryphylla, Woodiana, Berlinia bifoliolata, Scheffleri, Macrolobium Dinklagei, diphyllum, lamprophyllum, - Dialium Zenkeri, RHYNCHOTROPIS (gen. nov.), Poggei (Indigofera Poggei Taubert), Millettia Warneckei, SCHEFFLERODENDRON (gen. nov.) adenopeta- lum (Milletia Taubert), usambarense (fig. pl. Ш), Lonchocarpus eriocalyx, Pterocarpus Dekindtianus, Rhyncosia Buettneri, Dekindtii, sericosenium, Phaseolus Schlechteri, Vigna Antunesii, bukobensis, Dekindtiana, Junodii, macrantha et Stuhlmannii. бис (E.). Myrsinaceæ african: ; pp. 95-101. Espéces nouvelles, de l'auteur, avec diagnoses latines : Embelia retusa, nyassana, Rowlandii, erythrocarpa; Ardisia Sadebeckiana, Schlechteri, polyadenia, brunneo-purpurea, Conraui, Staudtii, hemantha, Zenkeri ; Masa Zenkeri et Quintasii. Toutes ces nouveautés sont africaines; la plupart cnt été recueillies au Cameron. LOPRIORE (Gius.). Amarantaceæ africanæ. IJ; pp. 102-110, 2 figures. A l'occasion de la description de plantes nouvelles, l'auteur cherche à déli- miter les genres de la famille des Amarantacées avec plus de précision que cela n'a été possible à ses prédécesseurs. ll donne des diagnoses latines des Hermbstedtia transvaalensis et laxiflora, Celosia hastata, Achyranthes angustifolia, ARGYROSTACHYS (gen. nov.) splendens (fig. p. 109) et Psilotri- chum densiflorum, toutes nommées par lui. Lannau (G.). Acanthaceæ africanæ. V; pp. 111-114. Diagnoses latines et descriptions des espèces nouvelles de l’auteur : Barle- ria Wilmsiana, Pseudoblepharis cerulea, Crossandra fruticulosa, Didiptera letschuanica, laxispica, Isoglossa Candelabrum, Justicia euosmia. Одвах (Ign.). Caricaceæ african ; pp. 115-147. Le nouveau genre Cylicomorpha (diagn. lat.) doit prendre place entre se Carica et Jøocaratia; il comprend deux espèces : C. Solmsii Urban et C. par- viflora Urban (figurées p. 116). Ditern (R.). Gramineæ africanæ (pp. 118-126). Uiagnoses avec détails descriptifs d'espèces et de variétés nouvelles : Pani- сит sanguinale L. var. Lecardii, P. Hackelii, P. leptorhachis, Antephort elegans Schreber var. africana, Pennisetum arvense, monostigma, Schwein- furthii, trachyphyllum, Guaduella densiflora, Zenkeri, Puelia subsessilis, acuminata et Schumanniana. Риск (R.). Beitrag zur Flora von Mattogrosso. Botan. Ber. über die REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 495 Expedition von D” Herrm. Meyer nach Central-Brasilien 1899; рр. 127- 238, carte-esquisse dans le texte. Aprés un court historique sur l'expédition du D' Meyer et sur la connais- sance floristique du Brésil central, l'auteur donne la statistique de ses ré- coltes phanérogamiques. Il décrit en passant (avec diagn. latine) un certain nombre de variétés et d'espèces nouvelles de diverses familles. Espèces nou- velles : Panicum inequale, Schumannii, Imperata longifolia, Andropogon palustris, Gymnopogon biflorus, Eragrostis mattogrossensis; Scirpus xero- philus, Rhyncospora pluricarpa, Scleria cuyabensis, pusilla, violacea; Eriocaulon altogibbosum Ruhland, Pilgeri Ruhland; Bilbergia Meyeri Mez; Habenaria Pilgeri Schlechter; Connarus Gilgianus; Mimosa setifera, Cro- talaria erecta, Centrosema brevilobulatum; Croton cuyabensis; Serjania chetocarpa Radlkofer ; Cienfuegosia cuyabensis; Bombax pumilum ; Dolio- carpus platystigma; Ouratea densiflora; Turnera dasytricha; Calyptran- thes amoena; Rhyncanthera glabrescens; Labatia mattogrossensis; Styrax pachyphylla: Plumiera latifolia : Salvia mattogrossensis, Hyptis helophila, indivisa, lasiocalyæ, Læseneriana, mattogrossensis; Utricularia amethys- tina; Memora campicola, Tecoma Piutinga; ACANTHURA Lindau (gen. nov.) mattogrossensis ; Eupatorium Meyeri, Aspilia elata. La deuxième partie de ce Mémoire est consacrée à l'étude phytogéogra- phique du territoire parcouru par l'expédition; il en étudie les diverses for- mations botaniques et les compare entre elles, examine les formes de la végétation et compare la flore à celle des autres domaines brésiliens. ENGLER (A.). Berichte über die botanischen Ergebnisse der Nyassa-See und Kinga-Gebirgs Expedition. 1V; рр. 239-445, pl. IV-XXII. Cette quatrième contribution à la connaissance de la végétation du lac Nyassa et des monts Kinga est, comme les précédentes, une œuvre collective à laquelle la plupart des collaborateurs de M. Engler ont pris part. Elle témoigne une fois de plus de la grande activité que ce savant sait commu- niquer à ceux qui l'entourent. Le Catalogue que voici comprend surtout les plantes récoltées par W. Geetze; il comprend des Algues des sources ther- males (W. Schmidle), des Champignons (P. Hennings), des Hépatiques (Ste- phani), des Mousses (Brotherus), des Cryptogames vasculaires (Hieronymus) et un grand nombre de Phanérogames, parmi lesquelles une foule de nou- veautés dont les auteurs donnent les diagnoses latines; beaucoup sont figurées, Soit dans le texte, soit dans les 19 planches qui accompagnent ce Mémoire. LoEsENER (Th.). Übersicht über die bis jetzt bekannten chinesischen Celastraceen ; pp. 446-474. -La connaissance des Célastracées de Ја Chine а fait tant de progres depuis quelques années, nos musées se sont enrichis de tant d'espèces nouvelles, qu'une revision de la famille devient tout à fait nécessaire. Cinq genres de cette famille sont sürement indigènes en Chine; il faut y ajouter les Elæoden- drum dont l'indigénat y est douteux. L'auteur énumére 45 espèces chinoises 496 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. d'Evonymus parmi lesquelles plusieurs sont nouvelles : E. kiautschorica, tonkinensis. hupehensis, Bockii, Forbesiana, sulicifolia, actinocarpa, Hems- leyana, lanceifolia, verrucosoides ; Celastrus gemmata est aussi nouveau. La description de plusieurs de ces espèces, toutes créées par l'auteur, est aecom- pagnée d'une diagnose latine. Mez (Carl). Bromeliaceæ et Lauraceæ novæ vel adhuc non satis cognilæ ; Beiblatt, n° 67, pp. 1-23. Description et diagnose des Bromelia Glaziovii, goyazensis, exigua, vil- losa, Canistrum ingratum, Schwackeanum, Portea Silveire, Dyckia horri- dula, emineas, Lindmania Rusbyi, Hechtia myriantha, Liebmannii, Vriesea modesta, Mülleri, Tillandsia Scleri«na, Rothschuhiana, Palmana, Tondu- ziana, Augustæ-regiæ, linearis Vell., des Cryptocarya minutiflora, Ajouca Schwackeana, marginata, farinosa, Endlicheria Lhotzkyi, Persea fusca, Pittieri, Phoebe tetragona, Tonduzii, Pittieri, Ocotea paradoxa, penta- gona, cuneata, alirrensis, clavigera, pedalifolia, catharinensis, rubigi- nosa, inconspicua. Toutes ces plantes sont américaines, quelques-unes du Mexique, la plupart de l'Amérique centrale ou du Brésil. Elles ont. toutes été nommées par l'auteur. Urgan (lgn.). Plantæ novie american: imprimis Glaziovianæ. Ш; Beiblatt, n° 67, pp. 27-38. Description et diagnose latine des Vismia Glaziovii Ruhland; Euplassa goyazensis Schumann, Taubertiana Schumann, Rupala pallida Schumann, Weinmannia goyazensis Schum., Metrodurea gracilis Schum.; Aspidosperma ingratum Schum.; Orypetatum hirsutulum Schum.; Barjonia platyphylla Schum.; Trichilia brachythyrsus, pyramidata, graciliflora, Schumanniana et angustior, toutes créées par Harms; Cabralea microcalyx Harms; Celosia salicifolia, Gomphrena grisea, chloromalla, eriocalyx et aurea. Ces Ama- rantacées out été créées par Lopriore. SEEMEN (Otto von). Vier neue Weidenarten aus Japan; Beiblatt, n° 61, рр. 39-41. | Description et diagnose en allemand des Salix dolichostyla, Fauriei, Shi- rau et cyclophylla, distinguées et nommées par l'auteur. e ENGLER (А.). Protarum Engl. nov. gen. Eine neue interessante байии. der Araceen von den Seschellen; Beiblatt, n° 67, р. 42. Le Protarum Sechellarum Engler est une espèce endémique ancienne des. Seychelles ; l'auteur la considére comme un type primitif des Aracées de la sous-famille des Aroïdées, où l’on trouve encore des traces d'hermaphro- disme dans la fleur. Diagnose latine du genre et de l'unique espèce- CLARKE Le Cyperaceæ (præter Сагісіпаѕ) chilenses ; Beiblatt, n° 08, рр. T Y ) REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 497 Bibliographie du sujet; clef pour la détermination des genres de Cypéra- cées chiliennes et des espèces des genres Pycreus, Cyperus, Heleocharis, Scirpus et Carpha. Les espèces suivantes nommées par C.-B. Clarke sont l'objet de diagnoses latines : Pycreus nematodes, Fernandezianus, grammi- cus, inelanostachyus, elegantulus, Lagunetto; Juncellus lævigatus ` Heleocha- ris melanomphala. L'auteur publie des observations sur la synonymie d'une foule d'autres espèces, modifie ou complète des diagnoses de dillérents auteurs. qui étaient insuffisantes et fait de ce travail une contribution des plus impor- lantes à la systématique des Cypéracées. Ure (E.). Ameisengürten in Amazonasgebiet; Beiblatt, n° 68, pp. 45-52, pl. XXIH. L'auteur décrit de véritables cultures de plantes phanérogames effectuées par des fourmis; ces animaux sèment dans un sol composé et transporté par eux, sur des arbustes et des arbres, des graines qu'ils soignent en vue de pro- téger par la végétation et de cacher leurs demeures; ce sont de vrais jardins; ils produisent ainsi des épiphytes d'un genre tout partieulier. On peut ob- server de ces jardins de fourmis aussi bien dans la zone inondable que sur la terre ferme. Ch. FLAHAULT. Botanische Jahrbücher für Systematik, Pflanzengeschichte und Pflanzengeographie, herausg. von A. Engler, XXXI, 1901-1902. Арлмоус (Lujo). Die Sibljak-Formation, ein wenig bekanntes Busch- werk der Balkanlànder ; pp. 1-29. On donne, en Serbie, le nom de Sibljak à des végétations d'arbustes et de broussailles, d'arbrisseaux parfois, qui couvrent le sommet des collines et des basses montagnes de la zone inférieure. Ces végétations se retrouvent D Dal- matie, en Herzégovine, au Monténégro et, d’après les observations d’autres botanistes, dans toute la partie occidentale des Balkans et au delà, vers le Кога; elles ont une origine pontique et des caractères qui les rattachent, Sans doute possible, au domaine méditerranéen oriental; elles sont plus » pandues encore en Crimée et au Caucase que dans les Balkans. Formé d'es- pèces à feuilles caduques, le Sibljak commence ой cesse le maquis, "етип, Suivant les situations, jusqu'à 600-1200 mètres, s'abaissant insensiblement du S. au N. et du littoral vers l'intérieur. Très varié dans sa composition géné- rale, il est formé surtout d'espèces propres aux Balkans ou à l'Orient médi- lerranéen. FEDDE (Fried.). Versuch einer Monographie der Gattung Mahonia ; pp. 30-133, 5 figures dans le texte. П ne s'agit pas d'une Monographie, mais d'un essai, nécessairement incom- plet en raison de l'impossibilité où l’auteur s’est trouvé d'obtenir des — plaires originaux de plusieurs régions oü les Mahonia sont oe Aprés un court historique, l'auteur examine la morphologie générale et florale, 428 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. l'anatomie et la distribution géographique des Mahonia en Amérique et en Asie, les témoignages paléobotaniques qu'on en connait; il justifie la distinc- tion des Mahonia comme genre et les divise en cinq groupes : Aquifoliate, horride, paniculatæ et longibracteatæ; il donne ensuite une diagnose du genre et une clef pour la détermination des 37 espèces qu'il décrit. La dis- tribution de chacune d'elles est mentionnée en détail; les folioles sont figu- rées avec leur nervation. La plupart des espèces désignées jusque là comme Berberis prennent le nom de Fedde en passant dans le genre Mahonia. M. zimapana et Parii du Mexique, polyodonta et eury bracteata de Chine, sont nouveaux. 2 ScuLecurEer (Rud.). Monographie der Diseæ; рр. 134-313, pl. I-VI. Les Orchidacées du groupe des Disées comprennent les genres Satyrium, Pachites, Disa, Schizodium et Brownleea. Le genre Satyrium se subdivise en sept sections ou sous-genres avec 57 espèces définitivement retenues par l'auteur; des clefs analytiques facilitent la détermination des espèces dans chaque section. L'auteur décrit 2 Pachites, 6 Schizodium, 7 Brownleea, mais il retient 100 espèces de Disa qu'il répartit entre douze sections. Les diagnoses latines sont accompagnées de détails circonstanciés sur la distri- bution géographique, la morphologie et les affinités des genres, sections et espèces; 12 espèces sont figurées. Ріки (M.). Die Gattung Dorycnium; pp. 314-404, pl. VII-X. Monographie du genre Dorycnium, divisé en trois sections : Canaria sect. nov., Bonjeania et Eudorycnium. A la sect. Canaria appartiennent D. Brous- sonetii Webb, eriophthalmum Webb et spectabile Webb. Les Bonjeania comprennent D. hirsutum Seringe, rectum Ser. et latifolium Ser. Les Eu- dorycnium sont au nombre de six : D. herbaceum Villars, Jordani Loret et Barrandon, suffruticosum Villars, germanicum Rouy, anatolicum Boissier, Haussknechtii Boissier. Chacune est l’objet d’une étude extrêmement dé- taillée, où l'auteur n'omet aueun des points de vue, systématique, morpholo- gique ou géographique sous lesquels peuvent être envisagées ces espèces et leurs variétés; trois cartes permettent de suivre exactement la distribution pr me des espèces, toutes confinées dans l'Europe méridionale ou cen- trale. Нӧск (F.) Verwandschaftheziehungen der Valerianaceen und Dipsaceen ; pp- 405-411. Courte étude sur les affinités des Valérianacées et des Dipsacées ; l'auteur conclut en dressant un arbre généalogique supposé de ces végétaux; ig indique aussi leurs affinités avec les Caprifoliacées, les Rubiacées et les Saxi- fraginées, VoLKENS (G.). Die Vegetation der Karolinen, mit besonderer Berück- sichtigung der von Yap; pp. 412-477, pl. XI-XIV. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 429 Étude botanique et phytogéographique entreprise au cours d’un voyage de courte durée aux iles Carolines et principalement à Yap. L'auteur donne une description générale de l'Archipel et des principales iles, donne des indica- tions sur leur structure géologique et leur climat et décrit sommairement les formations végétales de Yap. Les Palétuviers, la végétation littorale, la végé- tation des terres cultivées et celle des hauteurs inhabitées se partagent l'ile; en réalité les trois quarts de la surface de l'ile appartiennent à ce dernier type, les cultures, la végétation littorale et les Palétuviers y tenant peu de place; trois planches en phototypie font valoir les détails donnés par l'auteur. Ce Mémoire se termine par l'énumération des espéces recueillies par M. Vol- kens, avec la description d'espéces nouvelles de Mousses nommées par Bro- therus et de Phanérogames de diverses familles nommées par Volkens. Une planche est consacrée au Meryta Senfftiana (Araliacées). Perrins (J.). Beiträge zur Kenntniss der Styraceæ; pp. 478-488. Descriptions et diagnoses latines de Styrax nouveaux de l'Amérique tropi- cale : Styrax lauraceus, Roraime, hypochryseus, tarapotensis, polyanthus, micranthus, Warscewiczii, lasiocalyx, myristicifolius, davillifolius ` puis étude générale des Styrax de l'Asie tropicale; clef dichotomique des 19 es- péces admises par l'auteur; descriptions et diagnoses des espéces nouvelles suivantes : S. caloneurus, paralleloneurus, dasyanthus, macrothyrsus, hypoglaucus, prunifolius et macranthus. Description et diagnose d'une nou- velle espèce d'Ainiphyllum, А. macranthum du Yunnan; l'auteur en profite pour compléter la diagnose du genre donnée par Matsumura en 1901. PERKINS (J.). Monographische Uebersicht der Arten der Gattung Lisian- thus (Gentianacez) ; рр. 489-494. Le genre Lisianthus L. (1767), compte 15 espéces du Mexique, des Antilles et de l'Amérique centrale; l'auteur décrit L. corymbosus, arcuatus et acu- minatus, dont il donne des diagnoses latines. GLÜck (Hugo). Der Moschuspilz (Nectria moschata); pp. 495-515, pl. XV ә р et XVI. Étude monographique du Nectria moschata. L'auteur examine successive- ment sa répartition telle qu'elle est connue jusqu'à présent, la formation des périthèces, le développement des spores et conidies de diverses sortes, le parasitisme et la position systématique de ce Champignon; il appartient au sous-genre Lasionectria ` l'auteur examine aussi divers points de la dre logie de ce parasite, examine le problème de sa nomenclature et donne la bibliographie du sujet. BEYER (H.). Beiträge zur Anatomie der Anonaceen, insbesondere der afrikanischen; pp. 516-555, 4 figures dans le texte. ^ x À SE . or Qs Enumération des Anonacées africaines (87), américaines et asiatiques (49); description anatomique brève des feuilles de toutes les Anonacées d Afrique. -430 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Description générale de l’anatomie de ces plantes, épiderme et trichomes, tissus mécaniques, assimilateurs, faisceaux libéro-ligneux, tissu lacuneux, -organes sécréteurs, pollen, fruit et graine; applications des données acquises à la systématique des Anonacées. -Wanuixc (Eug.). Der Wind als pflanzengeographischer Factor. Anmer- kungen zu Prof. Ad. Hansens : Die Vegetation der osfriesischen Inseln ; pp. 556-586. (Euvre de polémique suscitée par un travail de M. Ad. Hansen sur la végé- tation des iles de la Frise orientale. La discussion porte sur divers détails et ne saurait étre analysée. Роррева (J.). Einige Bemerkungen zur geographischen Verbreitung der Laubmoose in Mitteleuropa; pp. 587-595. Les Mousses présentent un intérét particulier au point de vue géogra- phique; leurs moyens de dispersion sont faibles, leur variabilité restreinte ; Ja végétation bryologique de l'hémisphère austral présente une grande unifor- mité. Ge sont autant de raisons de croire que les Mousses ont occupé dès avant la période géologique actuelle la place qu’elles occupent maintenant. Il est remarquable, par exemple, qu'au milieu des Phanérogames d'origine pontique de la flore de Bohéme, on n'ait observé aucune Mousse de cette origine. La plupart des Mousses méridionales, ou plus exactement thermo- philes, ont leur extrême limite septentrionale précisément sur la ligne que l'on considère comme ayant marqué la limite de la grande glaciation boréale et leur répartition ne coincide pas du tout avec celle des Phanérogames de méme origine. TiscHLER (Georg). Die Berberidaceen und Podophyllaceen. Versuch einer morphologisch-biologischen Monographie; pp. 596-727, 30 fi- gures dans le texte. Travail considérable intéressant à la fois la morphologie, l'anatomie, la ply- siologie générale et la physiologie spéciale des organes reproducteurs, la sys- tématique et la phytogéographie. L'auteur en tire des cenclusions touchant surtout à 1а systématique; il propose un groupement nouveau des dix genres qu'il a examinés : Berberis, Mahonia, Nandina, Epimedium, Leontice, Ran- zania, Achlys, Jeffersonia d'une part, Diphylieia, Podophyllum et Hydrastis d'autre part; il discute enfin les relations qui existent entre les affinités des différents genres et leur répartition géographique. Hennixcs (P.). Fungi japonici. IV, pp. 728-742 (Voyez ibid., Vol. 28, 29 et 32). U "s ımération de Champignons du Japon appartenant aux Péronosporacées, rédinées, Tremellacées, Exobasidiacées ( Exobasidium Yoshinaga! SP- nov.), Théléphoracées (Thelephora komabensis sp. n.), aux Hydnacées, Poly- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. ` 431 poracées (Fomes musashiensis, Polystictus Tkenoi), Agaricacées, Nidularia- cées, Calostomatacées (Calostoma japonicum), Porisporiacées (Dimerosporium -gardeniicola, Asterina Aucubæ), Hypocréacées, Dothidéacées, Mélanom- macées, Xylariacées, Phacidiacées, Hélotiacées (Lachnellula Ikenoi), Nectria- cées (Aschersonia Tamurai), Leptostromatacées et Dématiées (Cercospora Aralie, Lactucæ, Litsee et Triposporium Lagerstræmiæ). Perkins (Ј.). Nachtrag zur Monographie der Monimiaceæ in Engler's Pflanzenreieh, Heft IV ; pp. 743-748. Diagnoses d'espèces nouvelles : Mollinedia Pinchotiana, de Costa Rica, chrysolena du Brésil, costaricensis Donn. Sm., de Costa Rica, Palmeria gracilis de la Nouvelle-Guinée, Siparuna Tonduziana, chrysothrix et grisea, ces trois dernières de Costa-Rica. Gürke (M.). Eine neue Mayaca-Art aus Afrika; Beiblatt, n° 69, pp. 1-2. Diagnose du Mayaca Baumii des montagnes du Benguela. КАЗАХ (Fr.). Beitrag zur Klärung einiger phytographischer Begriffe; Beiblatt, n° 69, pp. 3-38. Exposé des vues de lauteur sur les moyens d'apprécier l'àge relatif des espèces, et discussion sur Ja valeur de cette appréciation; travail important que liront avec profit tous ceux qui s'intéressent à l'histoire des flores et de la végétation. CLEMENTS (Fr. E.). A system of Nomenclatur for Phytogeography ; Bei- blatt, n° 70, pp. 1-20. L'auteur expose briévement tout un plan de nomenclature. phytogéogra- phique. I! propose en particulier, pour les formations (habitats), une nomen- clature dont tous les termes sont tirés du grec, à terminologie uniforme. Ce programme est un appoint important pour la diseussion et la recherche des meilleurs procédés à appliquer à la nomenclature phytogéographique. Ursan (Ign.). Plant: novæ americanæ imprimis Glaziovianæ. ТҮ; Bei- blatt, n* 70, pp. 21-23 (Voy. ibid., vol. 30, Beibl. n* 67). Diagnoses des espèces et variétés nouvelles suivantes de la famille des Pal- miers : Jessenia Glazioviana, Cocos Glazioviana, Urbaniana, graminifolia Dr. var, Glazioviana, Diplothemium campestre Martius var. Glaz iovii, Orbi- gnya Urbaniana; ces espèces ou variétés, toutes du Brésil, sont nommées Par U. Dammer. Ch. FLAHAULT. D' X. GILLOT, MAZIMANN et PLASSARD. Étude des Champignons; projets de tableaux scolaires (Compt. Reud. Assoc. franc. avanc. Sc., Congrès de Montauban 1902, p. 613). Tirage à part, 4 pages. L'étude des Champignons aux points de vue scientifique, économique et médical a fait de grands progrès, dus principalement à l'activité de la 432 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Société mycologique de France. Il n'en est pas de méme des tentatives destinées à vulgariser la connaissance des Champignons comestibles et vénéneux. Les tableaux populaires sont trop peu répandus; ils repré- sentent trop ou trop peu d'espéces. Et à côté de cela, n'a-t-on pas vu publier en milliers d'exemplaires, dans un journal des plus connus, des figures notoirement défectueuses et propres à induire le publie en erreur! MM. Gillot, Mazimann et Plassard, s'inspirant d'un vœu émis par le Congrés international de Botanique de 1900, out entrepris la publication de tableaux scolaires représentant les principaux Champignons véné- neux, ceux qu'il íaut à tout. prix connaitre pour éviter les accidents mor- tels, c'est-à-dire les Amanites. Les dessins sont accompagnés de légendes rédigées en termes simples, dégagés de la technologie scientifique incompréhensible pour les classes populaires. L'œuvre de MM. Gillot, Mazimann et Plassard mérite donc d'être encouragée et sa diffusion est appelée à rendre de réels services. L. LUI Annales des sciences naturelles, huitième série. BOTANIQUE, publiée sous la direction de M. Ph. van Tieghem. Tome XV, pubké еп 1902 (404 pages et 13 planches). ERIKSSON (Jakob), pp. 1-160 : Sur l'origine et la propagation de la Rouille des céréales par la semence (suite) (Fig, et planches I à VII). — GAUCHER (L.) : pp. 161-309, Recherches anatomiques sur les Euphorbiacées (81 figures): — Ducamp (L.), pp. 311-402 : Recherches sur l'embryogénie des Araliacées (Planehes VI à XIII). Tome XVI, publié en 1902 (418 pages). PÉCHOUTRE (F.), pp. 1-158 : Contribution à l'étude du développement de l'ovule et de la graine des Rosacées (Figures 1 à 166). — VAN TIEGHEM (Ph.), pp. 159-160 : L'hypostase dans la graine et l'ovule des Rosacées.— Le méme, pp. 161-416 : Sur les Ochnacées. | Ern. M. Bulletin de l'Association française de Botanique, 5° année. Le Mans, 1902. N° 49 (1° janvier 1902). — Foucaun : Lettre en réponse à la lettre de M. G. Rouy. — CAUCHETIER-CHAPRON et GUFFROY : Catalogue des plantes vasculaires de Montdidier. — Ganpocer : Les Linaria de la pénin- sule ibérique. — OLIVIER : Lichens de l'Ouest et du Nord-Ouest de la France. — 50-51 (1° février, 4° mars 1902). — Rouy : Dernière réponse au dernier article de M. Foucaud. — Supre : Excursions botaniques dans les REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 433 Pyrénées. — Соми, : Additions à la Flore des Pyrénées-Orientales. — BLANCHARD : Noms patois de plantes en Vendée. — FAURE : Note sur le Sisyrinchium Bermudiana. № 52-53 (1° avril, Ier mai 1902). — Camus (F.): Excursions bryologiques en Finistère. — MONGUILLON et PICQUENARD : Lichens du Finistère. — ALBERT (А.) : Essai de classification des variations provençales du Quercus Ilex L. — Dr Boissieu : Lettre sur l'acclimatation du Si- syrinchium Bermudiana. — 54 (sr juin 1902). — ROCHEREAU : Monstruosité de Bellis perennis. — Д X. билот : Note sur une Alchimille nouvelle. — 55 (1° juillet 1902). — LÉVEILLÉ et Vaxror ` Un nouveau Careæ hybride (Carex Belezii — C. paniculata X elongata). — Rouy : Le Galium Mollugo dans la flore francaise. — LACHENAUD : Herborisations bryo- logiques dans le département de la Correze. — 56-57 (1° aoùt, 1*' septembre 1902). — Le mont aux Helianthèmes dans la province de Murcie (Espagne). — BRAcHET : Excursions botaniques de Briancon aux sources de la Clarée et de la Durance. — 58 (1* octobre 1902). — D' PICQUENARD : Session dans le Finistère, Plantes vasculaires. — a dede Le Viola delphinantha Boiss. et le Pinguicula vallisnerifolia Webb dans le midi de l'Espagne. — OLIVIER : Lichens de l'Ouest et du Nord-Ouest de la france (suite). — CAUCHETIER-CHAPRON et GUFFROY : Catalogue des plantes vascu- laires de Montdidier (suite). — Supre : Excursions batologiques dans les Pyrénées (suite). — 59-60 (1° novembre, 1** décembre 1902). — PicQUENARD (С.) : Session de l'Association francaise de Botanique dans le Finistère, Plantes vascu- laires. — D" GiLLoT : Sur une race alpine de Carduus nutans (C. alpicola Gillot, voisin de C. platylepis Кеһ et Sant.). — Ce nu- méro se termine par une « Note du Bureau » annonçant la DissoLU- TION DE L'AssOCIATION, et par suite la cessation du Bulletin qui était son organe. M. Annales de la Société botanique de Lyon, tome XXVII (1902). Au siége de la Société, Palais des Arts, et chez Georg, à Lyon (1902). 1° Notes et Mémoires. AUDIN : Recherches sur la distribution du Sapin dans le Lyonnais et le Beaujolais. — Масхіх (Ant.): Nouvelle Note sur l'Acer Martini Jord. — Roux (Nisius) : Herborisations dans les Pyrénées orientales et centrales. — BRETIN (Ph.j : Herborisations aux environs de Marseille. — Ma6NIN (Ant.) : La végétation des lacs du Jura (17° partie). 2° Comptes rendus des séances, 48 pages. Principaux articles : BLANC (Léon), p. 5 : Fasciation des rameaux d'un Sambucus. T. XLIX. (SÉANCE£) 28 434 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. MonEL (Francisque) et SaiNT-LAGER, p. 1: Senecio incanus et uniflorus. PRUDENT (P.), p. 11 : Ravages produits en quelques familles par les insectes. SAINT-LAGER, p. 4: Action adjuvante des Champignons filamenteux sur la. germination des graines d'Orchidées. — Sur le sens du mot Aloe dans la Bible. VIVIAND-MOREL et SAINT-LAGER, p. 24 : Le Myosotis Balbisiana Jord. non dis- tinct du M. versicolor. VIVIAND-MOREL, р. 34 : Lavandula vera et L. Spica espèces bien distinctes. M. Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, volume LVH, Bor- deaux, 1962. BouvGuEs (H.), pp. 41-à 176 : Structure, origine et développement de certaines. formes vasculaires anormales du pétiole des Dicotylédones. Extrait des Comptes rendus des séances : BEiLLE : Sur le mouvement de retrait de l'Azolla- filiculoides. BouvGues ` Sur l'interprétation anatomique de certaines régions homologües de l'individu végétal. Deyaux : Dépression de l'air dans les vaisseaux ligneux. — Sur un mouvement provoqué chez les fleurs du Cistus salviefolius. — 1? Aponogeton distachyum à Biarritz. — Sur l'emploi des sels métalliques en histologie végétale. — Observations sur le rougissement des feuilles dela Vigne. LALOY : Sur l'Impatiens parviflora DC. MoTELAY : Présentation d'une feuille de Vigne à double limbe portée par un seul pétiole. — Sur le Narcissus Bulbocodium. — Sur un Robinia Pseudo-Acacia pyramidal. —- Sur une anomalie du Digitalis purpurea. PETIT (Louis) : Sur les globules réfringents du parenchyme chlorophyllien des feuilles. Pirard : Rapports et classification des Ternstrémiées et des Théées. _ — биг un genre nouveau de Ternstrémiacées. — La polystélie des axes fructifères de Shima. — La situation des genres Wisnea et Anneslea parmi les Ternstrémiacées. — Caractères anatomiques généraux des Ternstrémiacées. VERGNOLLE : Sur le Tuber melanosporum, і M. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 435 Bulletin de l'Association pyrénéenne pour l'échange des plantes: Directeur, M. L. Giraudias. Douzième année, 1901-1902, Notes critiques sur des plantes distribuées. Ё. SENNEN : Brassica Tournefortii. — Н. GYSPERGER : Viola rhetica Gremli. — H. SupnE : Viola scotophylla Jord. var. violacea Wiesb. — Le méme ` Viola tarnensis Sudre (groupe du V. alba). — F. SENNEN : Melilo- lus Fabrei Sennen. — Le méme : Melilotus Foucaudi Sennen (groupe du M. sulcatus Dest). — Supre : Rubus cruentiflorus Sudre (groupe du R. ul- mifolius). — Le méme : Rubus debilispinus, R. densiflorens, R. evagatus, - R. gneissogenes, В. pervagus, R. vicarius Sudre. — F. Sennen : Rubia Re- quienii Dub., Galium setaceum Lamk, Centaurea corbariensis Sennen. M. Bulletin de l'Herbier Boissier; sous Ja direction de Gustave Beauverd. 2* série, tome П (1902). N° 1 (paru le 31 décembre 1901). — FEDTSCHENKO (Olga et Boris): Maté- riaux pour la flore de la Crimée. — BLANC (L.) : Projet de cartogra- phie botanique. — STEPHANI (Frarz): Species Hepaticarum (suite). — Несі (Gustav) : Das obere Tæsstal und die angrenzenden Gebiete floristisch und pflanzen-geographish dargestellt (6 suivre).— CHABERT (Alfred) : La destruction des Rosiers en Savoie, — BEAUVERD (G.) : Quelques stations nouvelles des Alpes francaises. — 2 (31 janvier 1902). — SorEREDER (H.) : Ueber die systematische Stellung von Lebeckia? retamoides Bak. — CHABERT (A.) : Les Euphrasia de la France (à suivre). — MEYLAN (Ch.) : Recherches sur les Nec- kera Menziesii Hook. et turgida Jur. — STEPHANI (Franz): Species Hepaticarum (suite). — Heci (G.): Das obere Toesstal, etc. (suite et fin). — 3 (98 février 1902). — GniNTZESCO (Jean): Recherches expérimentales sur la morphologie et la physiologie de Scenedesmus acutus Meyer (gra- vures, pl. I à Ш) (à suivre). — CHABERT (A.) : Les Euphrasia de la France (à suivre). — CnopaT (R.) et WILCZEK (E.) : Contributions à la Flore de la hépublique argentine, avec gravures (d suivre). = Снорат (R.): Plante Hassleriane, soit Enumération des plantes ré- coltées au Paraguay, par le Dr Hassler d'Aarau (Suisse), de 1885 à 1895 et de 1898 à 1900 (à suivre). — CHRIST (H.) : Spicilegium pte- ridologicum austro-brasiliense (à suivre). — BORNMULLER GES Ueber die systematische Stellung der Nigella elata Boiss. — BOISSIEU (Н. de) : Un nouveau Viola de Chine (V. Fargesii sp. nova). N° 4 (27 mars 1902). — Cocxtaux (Alfred) : Une Orchidée nouvelle de Costa- Rica (Epidendrum biflorum) (avec une gravure). — SCHINZ (Hans) : Beitræge zur Kenntnis der Schweizerflora. — бнв1зт (H.) : Spicile- 486 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. gium pteridologicum austro-brasiliense (à suivre). — CHopAT (R.) : Plante Hasslerianæ, etc. (à suivre). — BgaUvERD (G.) : L'herbier Conti. — HERzoG (Th.) : Racomitrium tortuloides nov. sp. (avec une gravure). — GRINTZESCO (Jean): Recherches sur le Scenedesmus acutus Mey. (grav., pl. 1 à V). № 5 (30 avril 1902). — R&NAULD (F.) et Canpor (J.) : Mousses des Canaries récoltées par M. Tullgren, et coup d'œil sur la flore bryologique des iles atlantiques (pl. VI et VII). -— SrEPHANI (Franz) : Species Hepa- ticarum (suite). — CHODAT et WILCZEK : Contributions à la flore de la République argentine. Énumeration critique des plantes récoltées par M. Wilezek à Saint-Raphael et dans la vallée de l'Atuel, avec gra- vure dans le texte (à suivre). — 6 (31 mai 1902). — CHABERT (А): Les Euphrasia de la France (suite et fin). — CuopAT et WILCZEK : Contributions à la flore de Іа Répu- blique argentine (suite et fin). — CnnisT (H.) : Spicilegium pterido- logicum austro-brasiliense (à suivre). — CunisT (H.) : Filices novæ (Gymnogramme Fauriei Christ). — BEAUVERD (G.) : Un cas de dis- sociation d'hybride chez le Primula brevistyla. — 7 (30 juin 1902). — Mapen (J.-H.) : On Eucalyptus tereticornis Smith and E. rostrata Schlechtendal. — FgprscuENko (Olga et Boris): Matériaux pour la flore du Caucase. — WiLLIAws (Fréd. 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Fargesii, P. helios- ciadoidea, P. silaifolia, P. Souliei spec nova). — CHODAT (R.). : Plante Hasslerianæ, etc. — 10 (30 septembre 1902). — Curisr (H.): Filices Faurieanæ. — FREYN (Joseph) : Plante nove orientales. — BECKER (W.): Revision der Violæ des Herbiers Barbey-Boissier. — ЅТЕРНАМІ (Fr.) : Species Hepaticarum (suite). — 11 (4 octobre 1902). — Еңкүх (Ј.) : Plante nove orientales (suite el fin). — Paris (Ed. Gabr.) : Musci japonici a P. Faurie anno 1900 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 437 lecti (à suivre). — ScuiNz (Hans) : Beitræge zur Kenntnis der afrika- nischen Flora. — FiscHER (Édouard) : Beitræge zur Kenntnis der Schweizer Rostpilze. — Meytan (Charles) : Documents eryptoga- miques du Jura. — GOFFART (Jules) : Sur quelques Gyrophora ré- coltés à Zermatt (Valais) (PI. 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Ephedra campylopoda. — Le méme: Influenza di minime eccezionali di temperature sulle piante dell” orto botanico di Cagliari. — Cecconi (G.): Intorno alla sporulazione della Monocystis agilis Stein. — FRanciscis (F. de) : Ustilago violacea nei fiori di Melandrium pratense Roehl. — DeLpiNo (Е.) : Sugli artropodi fillobii e sulle complicazioni dei rapporti biologici. — Forti (A.) : L'impiego dell 'aldeide formica per impedire Іа fluidificazione nei preparati alla gelatina gly- cerinata. — Maccntam (L.) : Sulla biologia dei Phormidium uncinatum Gomont e autumnale Gomont. — Le méme : L'assimilazione contemporanea del carbonio dell’ idrogeno et dell’ ossigeno e una speciale fermentazione promossa dall' attività vitale di una diastasi, segregata dalle cellule conte- nenti pigmenti clorofillici. — MAssALOoNGO (C.) : Un interessante caso di vivi- parita nelle Epatiche. — MichELETTI (L.) : Sulla tossicità dei semi de Lolium temulentum. — MicLionaTo (E.) : Fasciazoni сашіпагі di Laurus nobilis L. — MOTTAREALE (G.) : Un caso d'isteranzia nel Pomodoro (Lycopersicum escu- lentum) con qualche considerazione sulle Amentiflore. — Le méme : esem- Plare teratologieo di Papaver Rhœas L. — PASSERINI (N.) : Sui tubercoli radicali della Medicago sativa L.— Picctoui (L.) : Sulla maturazione biennale del Cerro. — Тох (G.-B.) : Una nuova specie di Cycloderma raccolta al piede di una Latania borbonica. — 'ТвоттЕв (A.) : Miceti del Friuli. — Le méme : Sullo stato ecidiosporico della Puccinia Umbilici Guép. 1902, vol. 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Setariæ-italicæ. — TROTTER (А.) : Contributo alla Teratologia vegetale. — Le même : Intorno ai tubercoli radicali di Datisca cannabina L. — Le méme ` Descrizione di alcuna galle dell" America del Sud. M. Malpighia, Rassegna mensuale di Botanica, redatta da O. Penzig et R. Pirotta. Ann. XV et XVI (1901-1902), Génes. Principaux travaux originaux : VoLuwE xv (1901-1902). BARTELETTI (V.) : Studio monografico intorno alla famiglia delle Ochnacee: e specialmente delle specie malesi (Тау. V-XI). — BuscaLioNi (L.) : Sul anatomia del cilindro centrale nelle radici delle Monocotiledoni. — GIOVAN- NOSI (U.) : Sul movimento igroscopico dei rami delle Conifere. — D'IPPOLITO (G.): Contributo alla' anatomia comparata del caule delle Magnoliacee. — Lorenzi (A) : Prime note geografiche sulla Flora dell" anfiteatro morenico del Tagliamento e della pianura Friulana. — MassaLoNco (C.) : Sopra alcune Milbogalle nuove per la flora d'Italia (Tav. 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IX). — Gora (G.) : Lo Zolfo ed i suoi composti nell’ economia delle piante. — MarrIRoLO (0.) : Le raccolte botaniche della « Stella polare ». — NoELLI (A.) : OEcidium Biscutellæ n. sp. — PANTANELLI : Sul per- tamento plasmolitico dei protoplasti albicati. — PENziG (0.): Note di Tera- tologia vegetale (Tav. IV, V, VI). — Traverso (G.-B ) : Nota critica sopra le Sclerospora parassite di Graminacee. — VILLANI (A.) : Dello stimma e del preteso stilo delle Crocifere (Tav. VII). — VoctiNo (P.): Polydesmus exitio- sus Kühn ed Alternaria Brassicæ (Berk.) Sacc. (Tav. VIII). M. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. ` . 444 Nuovo Giornale botanico italiano, nuova serie, Memorie della Societa botanica italiana, vol. ҮШ. Florence, 1901. BACCARINI, pp. 457 et 577: Appunti sulla vegetazione di aleune parti della Sicilia orientale. BARGAGLI-PETRUCCI (G.). p. 492 : Cavita stomatifere nel genere Ficus. — p. 603 ; La specie di Pisonia della regione dei Monsoni (tav. 18). BRESADOLA E CAVARA, p. 163 : Funghi di Vallombrosa. CAVARA (F.), p. 363 : La vegetazione della Sardegna méridionale (tav. 1-11). COLOZZA (A.), p. 477 : Nuova contribuzione al} anatomia della Alstræmeriee. GIOVANNOZZI (U.), p. 207 : І. movimenti igroscopici delle piante (tav. Ш). LEVIER (E.), p. 187 : Sfagni italiani determinati dal sig. C. Warnstorf. MAINARDI (A.), p. 49 : Osservazioni biologiche sui Rosolacci. PAMPALONI (L.), p. 626 : Il Nostoc punctiforme nei suoi rapporti coi tuber- coli radicali delle Cicadee (tav. V). PASSERINI (N.), p. 64 : Sullo sviluppo di calore di alcune piante e sulla tem- peratura che assumono gli organi vegetali durante la insolazione. Pons (G.), p. 5 : Saggio di una rivista critica delle specie italiane del genere Ranunculus. TROTTER (A.), p. 557 : Le ragione biologiche della cecidogenesi. VACCARI (L.), p. 416 e 527 : Flora cacuminale della valle d'Aosta. M. Flora oder allgemeine botanische Zeitung, Band 88, 1901. ERNST (Alfr.). Ueber Pseudo-Hermaphroditismus und andere Missbil- dungen der Oogonien von Nitella syncarpa (Thuill.) Kützing; рр. 1-36, pl. 1-1. Entre autres particularités remarquables offertes par le développement des oogones de Nitella syncarpa, il arrive que la cellule-œuf, entourée d’un in- volucre normal ou à filaments libres, soit remplacée par un système complexe de rameaux anthéridifères ; ceux-ci évoluent jusqu’à un stade très voisin de la différenciation définitive des anthérozoides, sans pourtant que ceux-ci at- teignent jamais la maturité complète. L'auteur discute les hypothèses relatives à l'explication de ces faits. Ernst (Alfr.). Beiträge zur Kenntniss der Entwickelung des Embryo- sackes und des Embryo (Polyembryonie) von Tulipa Gesneriana L.; рр. 87-17, pl. IV-VIII. Les cas connus de polyembryonie se multiplient de jour en jour. Dans Tulipa Gesneriana, il s'agit d'une vraie polyembryonie du méme type que celle des Erythronium. L'ceuf fécondé se divise irréguliérement en un massif de cellules pourvues de gros noyaux ; ce massif produit par bourgeonnement de 1à6 proembryons ; un seul d'entre eux se développe d'ordinaire normalement 442 - SOCIÉTÉ BOTANIQUE DEFRANCE. en embryon. Le reste du massif proembryonnaire est ensuite résorbé et les substances nutritives en sont consommées par l'embryon. L'auteur termine en donnant un tableau méthodique de tous les cas connus de polyembryonie. GARJEANNE (Ant. J. M.). Beobachtungen und Culturversuche über eine Blütenanomaiie von Linaria vulgaris; pp. 18-07, pl. IX et X. L'auteur a cherché l'explication de ces productions supplémentaires de la fleur de Linaria vulgaris qu'on a nommées lobes catacorollaires ; très va- riables, ces formations sont pétaloides, plus ou moins concrescentes avec la corolle, extérieures aux pétales ou intérieures. L'auteur a observé ces for- mations sur 10 pour cent des fleurs nées de graines venues d'un peu partout ; mais les graines issues de ces fleurs, soigneusement recueillies, ont fourni l'année suivante, et méme après deux ans, des résultats inattendus. Il ne semble pas qu'une sélection rigoureuse tende à fixer cette variation ou l'une оц l'autre de ses formes. Tout au plus peut-on dire que les fleurs à 1 ou 3 lobes catacorollaires sont les plus fréquentes et que ces variations se mani- festent de préférence sur des plantes abondamment nourries. i Gorprt, (K.). Morphologische und biologische Bemerkungen. G. Zür Biologie der Malaxideen; pp. 94-104, 7 figures dans le texte. Les Orchidées européennes de la tribu des Malaxidées (Sturmia, Malazis, Microstylis) out des bourgeons qui rappellent ceux des Orchidées épiphytes tropicales ; on leur a attribué par erreur un voile de même structure que celui des racines aériennes des Orchidées tropicales. En réalite, il s'agit de cellules à épaississement réticulé qu’on y observe jusque dans les faisceaux libéro- ligneux des bourgeons et qui servent à emmagasiner l’eau. Les feuilles exté-' rieures et les bourgeons des Malaxidées indigènes, des Microstylis surtout, forment des rhizoides. Des Champignons habitent des zones déterminées des bourgeons et, à un degré moindre, les feuilles et les racines. ` Mur (Hugo). Ueber die Wanderungen des pflanzlichen Zellkernes; pp. 105-142, pl. XI. L'auteur a réussi à modifier expérimentalement le développement normal des cellules stomatiques de Monocotylédones, en faisant agir sur les noyaux la force centrifuge, par des actions traumatiques et en renversant la direction de l'accroissement. Il fait connaitre, à cette occasion, divers résultats relatifs àu développement des noyaux des cellules épidermiques ; l'épiderme est ca- pable de se régénérer par lui-méme dans des conditions favorables et de re- trouver une certaine plasticité sous l'influence du noyau. Lanc (Fr. X.) Untersuchungen über Morphologie, Anatomie. und Sa- menentwickelung von Polypompholyx und Byblis gigantea : pp- 1 206, pl. XII et 80 figures dans le texte. Н s'agit de deux plantes insectivores, Polypompholyx (Utriculariacées) et а gigantea, considérée jusque-là comme une Droséracée et qui parait evoir prendre place à côté des Pinguicula. L'auteur fait de ces deux plantes REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 443 une monographie anatomique et morphologique détaillée ; i] en fait connaitre les nombreuses particularités et insiste d’une manière spéciale sur le déve- loppement du sac embryonnaire, de l'émbryon et de la graine. L'embryo- génie suffit à fixer la place du Byblis gigantea parmi les Gamopétales ; il représente une forme aetinomorphe, primitive de Lentibulariacée, à 5 éta- mines. GoEBEL (K.). Archegoniatenstudien. IX. Sporangien, Sporenverbreitung und Blüthenbildung bei Selaginella; pp. 207-228, 16 figures dans le texte. L'histoire morphologique des sporanges et des épis sporangiféres (fleurs) de Selaginella laisse encore bien des points dans l'incertitude. M. Goebel comble diverses lacunes de la morphologie des sporanges, sur lesquels il donne de nombreux détails et des « fleurs ». Ces dernieres n'ont pas toujours une symétrie radiaire ; cependant elle l'est toujours lorsque Іа. tige est elle- méme orthotrope. Dans le cas où les organes végétatifs sont dorsiventraux, la dorsiventralité peut s'étendre à la fleur, mais avec des dispositions inverses de celles que présentent les tiges et les feuilles, inversion en rapport avec le besoin de protection des sporanges. i Ікехо (S.). Studien über die Sporenbildung bei Taphrina Johansoni Sad.; pp. 229-937, pl. XIII. Le Taphrina Johansoni Sadeb. (Exoascées) attaque le Populus Tremula aux environ de Tokio. Le développement des spores tend à éloigner ce Cham- pignon des Phycomycètes. Il a plus d'analogie avec les faits décrits par Harper chez des Ascomycètes, bien qu'on y puisse signaler des différences sensibles. Les Exoascées paraissent être la souche des Eu-Ascomycètes ; mais les Phycomycètes ne semblent pas être les ancêtres des Exoascées Les Taphrina ne sont pas, en tout cas, des intermédiaires entre les Phyco- et les Ascomycètes. MINDEN (M. von). Reizbare Griffel von zwei Arctotis-Arten; pp. 238- 249. : L Arctotis aspera, de l'Afrique australe, a des fleurs fortement proté- randres. Le style en est doué d'une irritabilité particulière qui lui imprime une courbure immédiate sous l'influence d'un contact, comme celui d'une ai- guille; puis il revient à sa position primitive ; cette sensibilité s'émousse assez rapidement. La turgescence parait être la cause de ces mouvements. Tscnincu (A.) Notiz über Cola ; pp. 242-244, 1 figure dans le texte. Une discussion s'est élevée, entre le regretté K. Schumann et l'auteur, au Sujet des Cola. M. Tschirch affirme que le prétendu Cola vera К. Schum., de Buitenzorg, est, ou bien le C. acuminata P. Beauv. ou une espèce trés Voisine, 444 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. OsrEnwaLDER (А.). Eine Blüthe von Cypripedium spectabile Sw. mit Rückschlagserscheinungen ; pp. 244-247. Bien des Orchidées, en particulier des Cypripédinées ont fourni des exemples de retour au type floral actinomorphe; celui que décrit l’auteur dans un Cypripedium est particulièrement intéressant. Les deux sépales supérieurs ne sont pas concresents ; le labelle n'est pas différencié ; l'étamine supérieure (cycle interne) est développée comme les deux latérales ; les étamines laté- rales (et non l'inférieure) du cycle externe sont staminodales. On ne connait, dans aucun autre exemple de cette tribu, toutes ces anomalies réunies en une seule fleur. Виллмсѕ (Fr. H.). Beiträge zur Kenntniss der Samenentwickelung; pp. 253-318, 101 figures dans le texte. Étude du développement de l'embryon et surtout de la graine dans un certain nombre de familles de Dicotylédones dialy- et gamopétales. L'auteur prend comme point de départ l'ovule et ses téguments au moment de la fé- condation. Son travail tire un intérét spécial de ce qu'il cherche à éclairer la morphologie par les fonctions, suivant en cela l'exemple de M»* G. Balicka- Iwanowska (1899). La place nous manque pour donner les résultats relatifs aux diverses familles; le but poursuivi et la méthode adoptée par l'auteur montrent assez l'intérét du sujet et ce que les lecteurs peuvent en attendre. Baur (E.). Die Anlage und Entwickelung einiger Flechtenapothecien; pp. 319-332, pl. XIV et XV. On n'est guére plus avancé qu'il y a vingt ans au sujet de la sexualité des Ascomycètes supérieurs. C'est dans l'espoir de faire des découvertes intéres- santes dans cette direction que M. Baur a étudié le thalle d'un certain nombre de Lichens. S'il n'a раз atteint son but, il a du moins reconnu les premiers développements de l'ascogone d'un certain nombre de Lichens appartenant à diverses familles, tels que Parmelia Acetabulum, Amaptychia ciliaris, Physcia alba, Pertusaria communis et Pyrenula nitida. L'auteur résume à cette occasion ce qu'on sait du développement du carpogone dans ce groupe de végétaux. NEGER (F.-W.). Beiträge zur Biologie der Erysipheen; pp. 333-310, pl. XV et XVI. L'auteur se préoccupe surtout du mode de dispersion des périthéces mûrs des Erysiphées et fait, à ce point de vue, une étude des différents genres; il Nac l'origine et le développement des pointes dont on a tiré les carat- teres génériques et décrit le mécanisme de leur mise en liberté. M. Neger croit que la structure du périthèce n'a pas encore fourni tous les caractères qu'on peut lui demander pour la distinction des genres et des espéces et fait une tentative pour établir l'arbre généalogique des différents genres. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 445 RoTHERT (W.). Beobachtungen und Betrachtungen über tactische Rei- zerscheinungen; pp. 371-421. L'auteur a étudié l'influence des anesthésiques sur les phénomènes d'irri- tabilité chez quelques organismes végétaux microscopiques et a fait inci- demment des observations sur divers tactismes : phototactisme d'un Flagel- late sans chlorophylle; chimotactisme des zoospores de Saprolegnia ; apaérotactisme présenté par un Amylobacter ; proschimotactisme à l'égard de l'óther; phénomènes d'osmotactisme ; il émet, en terminant, quelques réflexions au sujet de l'inconstance des propriétés tactiques. CLAUSSEN (Peter). Ueber die Durchlässigkeit der Tracheidenwände für atmosphärische Luft; pp. 422-469, 9 figures dans le texte. On n’a pas encore résolu la question de la perméabilité des trachéides et des parois des vaisseaux en général, malgré l'importance qu'aurait cette solution au point de vue de la connaissance de la circulation chez les plantes. L'auteur s'est demandé si la membrane lignifiée humide est plus perméable que Ја méme membrane sèche et les conséquences que cette perméabilité peut avoir au point de vue de la circulation des gaz et de l'eau. Les opinions sont jusqu'à présent contradictoires; c'est que l'expérience est très difficile à conduire à l'abri de toute cause d'erreur. En fait, la membrane lignifiée est d'autant plus perméable qu'elle est plus humide, parce que les gaz sont absorbés par l'eau et traversent la membrane avec elle. GOEBEL (K.). Morphologische und biologische Bemerkungen. i0. Ueber die Bedeutung der Vorläuferspitze bei einigen Monokotylen; pp. 470- 478, 5 figures dans le texte. Les feuilles de beaucoup de Monocotylédones sont terminées par une pointe plus ou moins cylindrique ; les faisceaux libéro-ligneux s'y perdent peu à Peu; ils sont disposés en cercle dans une région moyenne et prennent une disposition bilatérale, symétrique par rapport à un plan, à mesure qu'on se rapproche de la base de la pointe ой elle se continue avec le limbe foliaire. Ch. FLAHAUIT. Flora oder Allgemeine botanische Zeitung, Band 89, 1901. VoGLer (Paul). Ueber die Verbreitungsmittel der schweizerischen Al- penpflanzen ; pp. 1-137, pl. I-IV, 1 figure dans le texte. La connaissance des moyens de dispersion des plantes alpines fournit une base solide à l'étude phytogéographique des flores alpines. P. Vogler a exa- miné à ce point de vue 183 especes de la flore alpine de Suisse, formant plus de la moitié des Phanérogames alpines de Suisse. Il'examine individuellement la structure des graines et fruits dans leurs rapports avec Ja dispersion, en même temps que la distribution des espèces. ЇЇ jette un coup d'œil d me Sur les divers types de moyens de dispersion, par les vents, les animaux et l'eau, pour, dresser ensuite la statistique des moyens de dispersion des espèces 446 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. alpines appartenant aux diversés famiiles ; il résume et synthétise les résultats fournis par l'observation. П étend à toute la flore phanérogamique de la Suisse les données précé- demment acquises pour en déduire des éléments de comparaison. Le transport des graines et fruits par le vent intéresse un nombre d’espèces beaucoup plus élevé au-dessus de la limite des arbres qu'au dessous ; le transport par les animaux et par l'eau est beaucoup plus important, au contraire, dans les zones oü se développe la végétation ligneuse. P. Vogler examine la signification des adaptatious anémophiles au point de vue des migrations lentes des espèces alpines et de leur distribution post- glaciaire ; il étudie le probléme du transport à grande distance par le vent et le róle possible des divers organes de dispersion analysés plus haut. Des con- clusions précises se déduisent naturellement d'observations aussi rigoureuses, Un tableau général des espèces de la flore suisse et de leurs moyens de dispersion complète cet important Mémoire, DARANETZKY (J.). Ueber die Ursachen, welehe die Richtung der Aeste der Baum-und Straucharten bedingen; pp. 138-239, 20 figures dans le texte. L'étude du géotropisme et de ses diverses formes appliquée aux différents organes, n'a pas résolu, il s'en faut, toutes les difficultés du sujet. Baranetzky reprend le travaux d'Hugo de Vries, dans l'espoir d'arriver à des résultats plus précis. 11 est certain.que les rameaux latéraux des végétaux ligneux sont sollicités par autre chose que par le géotropisme ; mais la force qui agit n'est pas, d’après l'auteur, ce que pensait de Vries. Les observations poursuivies dans la nature et les expériences lui font admettre chez les végétaux ligneux une propriété spéciale de courbure qui détermine la position des rameaux par rapport aux axes verticaux. Cette propriété aurait sa raison d'étre ana- omique dans l'inégal développement en longueur des trachéides du bois secondaire aux faces supérieure et inférieure des rameaux. Коһѕсніхѕкү (S.). Heterogenesis und Evolution; pp. 240-363. L'auteur est frappé depuis longtemps du grand nombre de faits qui ne cadrent pas avec les conclusions de Darwin sur l'origine des espèces. Бич que les manifestations hétérogénésiques ne soient pas fréquentes, Korschinsky leur attribue un rôle normal et particulièrement important au point dé- ver de l'origine des espèces animales et végétales. Kólliker formula en 1804 la théorie de l'hétérogénése et l'appuya d'un certain nombre de faits. On en a signalé d'autres depuis, en particulier le cas du Chelidonium laciniatum, bien des fois invoqué depuis dix ans, celui de la Fraise monophylle obtenue par Duchesne. Kölliker en signale un nombre considérable portant Sur des variations manifestées par les organes les plus variés. L’hétérogénèse consiste dans la brusque apparition de caractères nouveaux sur une plante issue de graine, alors que des milliers d'individus issus de graines de méme iem ne les présentent pas. L'auteur propose une explication de l'hétérogénese, C'est là une œuvre importante qui demande à être étudiée dans tous 56 détails. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE... - 447 MENDEL (Gregor). Versuche über Pflanzenhybriden ; pp. 364-408. Le trés remarquable Mémoire de Mendel sur les plantes hybrides, publié en 1866 (in Verhandl. des naturw. Ver. in Brünn, IV, 1865), est demeuré pendant longtemps inconnu de presque tous les biologistes. H a été pour ainsi dire découvert par H. de Vries, Correns, etc. M. Goebel a'eu l'heureuse idée d'en donner une reproduction qui le met à la portée de tous. Nous ne chercherons pas à résumer le travail de Mendel, l'un des plus intéressants qui aient été publiés sur le sujet; il suffit de le signaler à l'attention des botanistes. KansTEN (G.). Ueber farblose Diatomeen; pp. 404-433. pl. V. La reproduction et la multiplication des Diatomées ont fourni, depuis quelque années, d'importantes observations. Pour Miquel, la diminution de volume des individus par suite de la division successive est la seule cause de la formation des auxospores. L'affaire est moins simple aux yeux de ceux qui ont observé des types sexués, de ceux surtout qui, comme Karsten, ont suivi les Diatomées dans diverses conditions biologiques. Ceci nous ramène aux travaux de Klebs sur l’action exercée par les conditions de nutrition sur les phénomènes de reproduction et aux observations relevées ca et là sur les Diatomées inco- lores. Karsten a été amené, en effet, à réaliser des cultures en milieu nutritif, à l'obscurité. Les cultures en milieu nutritif ont pour effet constant de déterminer des différences d'aspect des plantes cultivées, puis une dimi- nution de volume des chromatophores et leur décoloration, méme si les cultures se font à la lumiére ; jamais pourtant le chromatophore ne disparait Complètement. L'auteur mentionne, en terminant, des observations compara- ` tives sur l'accroissement des Diatomées. Loncu (Wilh.). Beiträge zur Anatomie und Biologie der Laubmoose; pp. 494-454, 32 figures dans le texte. ~ L'auteur revient sur ce sujet, traité par lui en 1894, pour fournir des obser- vaiions complémentaires sur le développement de la feuille de Leucobryum ; il fait connaitre le développement des feuilles d Eucalypta, de divers Barbula, de Sphagnum. Ch. F, Flora oder allgemeine botanische Zeitung. Band 90, 1902. Huer (Hugo). Zur Secretionsmechanik der extrafloralen Nektarien ; Pp. 1-41. 1 L'auteur examine l'influence de l’âge des nectaires extra à е l'humidité atmosphérique sur leur sécrétion. П confirme, dans d Sgr recherches de Bonnier (1878). 1 s'attache surtout à déterminer [Гас de exercée par la lumière, la température et les agents chimiques et epuer Sur la sécrétion et la résorption des produits des neclaires; il n'est К deg cord avec Bonnier sur le rôle des nectaires extrafloraux, dans lesquels 1! ne voit pas uniquement des réserves nutritives. floraux et celle de 418 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. LEPEscukiN (Wlad.). Die Bedeutung der Wasser absondernden Organe für die Pflanzen ; pp. 42-60. Lepeschkin a cherché a établir par la méthode expérimentale, si l'infiltra- tion des méats intercellulaires par l'eau en excés dans le corps de la plante est nuisible ou non, et dans quelle mesure elle peut l'étre lorsqu'on empéche l'émission de l'eau. ll est amené à contester l'importance des hydathodes. Les plantes ne subissent pas de dommage appréciable par suite de la suppression des hydathodes et de l'injection des méats; la respiration et l'assimilation n'en sont pas diminuées. Ces organes n'ont pas plus d'importance au point de vue de la détermination des courants liquides chargés de substances nutritives; aussi beaucoup de plantes n'ont-elles pas d'hydathodes et se débarrassent-elles de l'excés d'eau par la voie des stomates ordinaires. SuipATA (K.). Die Doppelbefruchtung bei Monotropa uniflora L.; pp. 61-66, pl. I. Confirmation, sur le Monotropa uniflora, des résultats obtenus pas Stras- burger (1900) dans la double fécondation de M. Hypopitys. L'auteur a observé cependant que dans certains cas la fusion des deux noyaux polaires a lieu 2-3 jours avant la fécondation, que, sur d'autres exemplaires, la féconda- tion a lieu lorsque les deux noyaux polaires sont encore complétement isolés; le noyau fécondant s'unit dans ce cas au noyau polaire supérieur, comme cela a lieu chez les Liliacées. L'auteur attribue ces variations non à des caractères spécifiques, ce qui serait impossible dans ce cas particulier, mais aux condi- tions du milien oü vivent les plantes étudiées. KüsTER (Ernst). Cecidiologische Notizen; pp. 67-83. Notes relatives à l'anatomie, à la morphologie et au développement de diverses Cécidies d'Ulmus, Salix, Quercus, Tilia, Viburnum, etc. (Voyez Flora, 86, 1900). МЕТЕВНОЕЕВ (Hans). Beiträge zur Anatomie und Entwickelungsge- schichte der Utricularia-Blasen; pp. 84-113, pl. II-X. Mémoire largement documenté et accompagné de 9 planches démonstratives. L'auteur établit la nature foliaire des utricules d'Utricularia par l'anatomie, le développement et la morphologie. Brenner (Wilh.). Klima und Blatt bei der Gattung Quercus; pp. 114- 160, 31 figures dans le texte. Chercher à établir s'il existe des relations entre le climat et la structure de la feuille dans le genre Quercus, déterminer la nature de ces relations, tel est le but de ce travail. L'auteur applique la méthode expérimentale, e? cultivant de jeunes plants de méme origine dans des conditions trés diffé- rentes, et la méthode des comparaisons; travail particulièrement intéressant, fournissant des données précises sur des exemples particuliers, d'une portée spéciale au point de vue de la critique des documents paléobotaniques. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 449 ScuNEGG (Hans). Beiträge zur Kenntniss der Gattung Gunnera; pp. 161- 208, 28 figures dans le texte. Reinke a donné une première étude d'un caractère général sur le genre Gunnera. Schnegg la reprend sur des documents nouveaux et plus variés. П étudie le parcours des vaisseaux dans la tige, les pétioles et les feuilles et leurs rapports avec les stomates aquifères, la structure anatomique générale de la feuille, de la tige, des divers axes de nature caulinaire, des racines; il examine surtout la structure de la fleur, le développement du sac embryon- naire et de l'embryon. GonENKiN (M.). Die Mycorrhiza-ähnlichen Bildungen der Marchantia- ceen; pp. 209-220, pl. XI. Nouvelles observations sur les Mycorhizes des Marchantiacées, confirmant celles de Nemec, de Goebel, ete. Golenkin est porté à penser que les Cham- pignons des Mycorhizes appartiennent à un petit nombre d'espéces, peut-étre ubiquistes. NecER (F.-W.) Beiträge zur Biologie der Erysipheen ; pp. 221-272, 27 figures dans le texte. Dans ce second Mémoire (Voy. Flora, 88, 1901), l'auteur étudie la germi- nation des conidies d'un certain nombre d'espèces et l'infection des espèces parasitées par les conidies des Erysiphées. ll en tire des déductions théori- ques sur la phylogénie des Champignons; c'est pourtant de nombreuses observations positives que ce Mémoire tire sa valeur principale. Les conidies paraissent s'adapter plus aisément que les périthéces et acceptent plus facile- ment qu'eux une certaine diversité d'hótes. TiscurtER (G.). Ueber die Bildung von « verjüngten » Stämmchen bei alternden Weiden, pp. 273-278, 4 figures dans le texte. Recherches sur la régénération de vieux trones de Saules et sur le méca- nisme de ce phénomène. Gorge (K.). Morphologische und biologische Bemerkungen, XI. Ueber Homologien in der Entwickelung männlicher und weiblicher Ge- schlechtsorgane ; pp. 279-305, 9 figures dans le texte. Un certain nombre d'exemples empruntés aux Characées, aux Muscinées et aux Ptéridophytes fournissent à Goebel des conclusions spéciales établissant les homologies des organes mâles et femelles dans chacun de ces groupes et les conclusions générales suivantes : Les organes sexués mâles et femelles ont, au début, Ја méme origine et la même structure, Des différences impor- tantes interviennent ensuite ; elles consistent surtout en l'absence de divisions des éléments femelles par rapport aux organes mâles; dans ce fait que cer- laines cellules de l'organe femelle deviennent stériles, qui, dans les organes mâles, forment des anthérozoides. En outre, au cours de d rs F. XLIX (SÉANCES) 29 450 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sexuelle, il s'établit des différences dans les dimensions des cellules filles et la position des cloisons. Grotz (Fr.). Zur Biologie der Laubmoose; pp. 305-315. ' Notes posthumes sur l’anatomie physiologique et les phénomènes méca- niques présentés par les feuilles de Polytrichum. L'auteuc a cherché surtout à déterminer par l'expérience comment se comportent les membranes eellu- laires lors de la dessiccation des Mousses, dans la nature, sous l'influence de la sécheresse. KansTEN (б.).- Ueber die-Entwickelung der weiblichen Blüthen bei eini- gen Juglandaceen; pp. 316-333, pl. XII. Les Juglandacées n'appartiennent pas à un type unique. Juglans cordifor- mis, Pterocarya et vraisemblablement Carya se distinguent peu de l'en- semble des Angiospermes au point de vue de la structure de leur sac em- bryonnaire. Juglans nigra et regia appartiennent à un autre type. Nous devons laisser de cóté tous les détails de cette étude approfondie pour nous limiter aux conclusions relatives à la place systématique des Juglandacées. Elles représentent certainement l'une des formes les plus inférieures parmi les Angiospermes; peut-étre faut-il les rapprocher des Pipérinées. Мои, (J. W.). Das Hydrosimeter; pp. 334-342, 1 figure dans le texte. L'auteur décrit, sous le nom d'hydrosimétre, un appareil destiné à mesurer, sous une pression constante, les liquides contenus dans les plantes. Jaccarb (P.). Gesetze der Pflanzenverbreitung in der alpinen Region; pp. 349-377. Synthèse des résultats publiés par l'auteur depuis deux ans et parus en. français au Bull. Soc. vaudoise Sc. natur., vol. 36 et 37. LEISERING (B.). Die Verschiebungen an Helianthusköpfen im Verläufe ihrer Entwickelung vom Aufblühen bis zur Reife; рр. 378-492, pl. ХШ-ХУ. Etude sur les variations que subit le capitule de ’Helianthus ANNUUS depuis avant l’anthèse jusqu’à la maturité des fruits. L'auteur y trouve ипе confirmation évidente de la théorie de Schwendener sur les causes méca- niques de la disposition des feuilles et des bourgeons. ё CeLaxovskY (L.-J.). Die Berindung des Stengels durch die Blattbasen; pp. 433-465, 11 figures dans le texte. L'auteur eombat la théorie. de Hofmeister d'après laquelle axes eaulinaires et feuilles seraient distincts dés l'origine. C'est la base des feuilles qui forme au début l'écorce de la tige; feuille et tige constituent une unité morpholo- gique et sont indistinctes pendant la première période de leur évolution. La théorie de Hofmeister, combattue par divers auteurs, est passée pourtant REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 451 dans le domaine classique sans méme qu'on élève contre elle la moindre objection. Celakovsky s'appuie, pour en montrer l'inanité, sur des exemples empruntés à ‘différents groupes : Chara, Mousses, Equisetum, Gymno- spermes. BnENNER (Wilh.). Zur Entwiekelungsgeschiehte der Gattung Quercus z pp. 466-470. De ses études antérieures sur les relations des variations du climat avec 1а forme des feuilles de Quercus, W. Brenner tire un certain nombre ‘d’obser- vations relatives à l'histoire du développement du genre Chéne. Les feuilles de Quercus fournissent, sur la détermination des espéces, des données d'autant plus incertaines que l'auteur a montré dans quelle large mesure le paren- chyme, la forme et méme la nervation varient dans une méme espéce avec le climat. 1l propose une théorie nouvelle de l'évolution du genre en se basant sur l'observation comparée des formes vivant actuellement sous dif- férents climats. GorBEL (K.) Morphologische und biologische Bemerkungen. XII. Die verschiedene Ausbildung der Fruchtkôrper von Stereum hirsutum ; pp. 471-376, 2 figures dans le texte. Étude du développement du fruit de Stereum considéré au point de vue de son orientation. П peut être parfaitement radiaire, ou excentrique, on com- plétement dorsiventral. Goebel examine les diverses causes auxquelles өп peut atiribuer ces variations du développement. C. F. Flora oder allgemeine botanische Zeitung, Band 91, 1902. Enxsr (A.). Chromosomenreduction, Entwickelung des Embryosackes und Befruchtung bei Paris quadrifolia L. und Trillium grandiflo- rum Salisb.; pp. 1-46, pl. I-VI. Les phénoménes intimes qui se passent dans les noyaux sexuels ап moment de la fécondation laissent place encore à bien des recherches. L'auteur а entrepris l'étude du Paris quadrifolia et du Trillium qu en est peu éloigné. ) П étudie successivement l'origine et la formation de la cellule mére du sac embryounaire, la division hétérotypique du noyau de la cellule mère, ses dei Sions successives et celles de ses produits jusqu'à la formation des deux tétrades, la différenciation des noyaux des tétrades et, enfin, les EEES de fécondation. I y a vingt-quatre chromosomes, au maximum, dans les noyaux végétatifs du Paris, douze seulement dans ceux du Trillium. Ernst suit eng soin tous les phénomènes que présentent les noyaux et leurs chromosomes au cours de leurs transformations. Les conclusions détaillées sont exprimées avec méthode et clarté. 452 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. JuEL (H.-0.). Ueber Zellinhalt, Befruchtung und Sporenbildung bei Dipodascus: pp. 41-55, pl. VII et VIII. Le Dipodascus albidus découvert à l'Équateur par Lagerheim a été retrouvé en Suéde par Juel, qui a pu en entreprendre l'étude cytologique. Les tubes copulateurs renferment plusieurs noyaux; les noyaux sexuels ne se dis- tinguent pas des cellules végétatives. Après la copulation apparait dans le carpogone un gros noyau; il résulte sans doute de la fusion de deux noyaux provenant de chacun des organes copulateurs. Le tube sporifère contient un grand nombre de noyaux; la plupart résultent de la division successive des noyaux copulés; les autres sont des noyaux végétatifs qui se trouvaient dans les tubes copulateurs. Les spores naissent par formation cellulaire libre; mais des noyaux végétatifs el du cytoplasme libre demeurent dans le tube sporifére. L'auteur profite de l'occasion qui lui est fournie pour discuter la place du Dipodascus parmi les Hémiascées et montrer que ce Champignon n'est pas sans relations avec les Péronosporacées, les Erysiphées et d'autres Ascomycètes. Мотн (Fr.). Untersuchungen über die Entwickelung der Inflorescenz und der Blüthen, sowie über die angewachsenen Achselsprosse von Symphytum officinale; pp. 56-114, pl. IX-XV. L'inflorescence des Borraginacées, le borragoide, fournit à Muth l'occasion d'appuyer la théorie mécanique de Schwendener relativement à la position des feuilles. L'auteur a étudié surtout l'inflorescence du Symphytum of ici- nale; il a examiné la constitution et la nature souvent discutée de l'inflores- cence, le développement de la fleur, celui des rameaux latéraux. L'inflores- cence double ne serait jamais le résultat d'une dichotomie; elle serait toujours de nature sympodiale. Muth fait valoir toutes les raisons qui le déterminent à admettre l'interprétation de Schwendener et à rejeter celle de Cela- kovsky, etc. FREIDENFELT (T.). Studien über die Wurzeln krautiger Pflanzen. I. Ueber die Formbildung der Wurzel vom biologischen Gesichtspunkte; pp. 115-208, pl. XVI-XIX, 20 figures dans le texte. Freidenfeldt étudie les formes des racines des végétaux herbacés dans leurs rapports avec les conditions biologiques. Il examine l'influence du milieu extérieur sur le système radiculaire. 1] propose une classification des diffé- rents types de racines qu'il décrit et s'occupe ensuite de chacun d'eux, racines des mésophytes, des hydrophytes, pivot des plantes annuelles, bisan- nuelles et pérennes. Ce travail, trés documenté, comporte une bibliographie particulièrement abondante, que l'auteur détaille avec soin (505 numéros). ENDRISS (W.). Monographie von Pilostyles Inge (Karst.) (Pilostyles Ulei Solms-Laub.); pp. 209-236 ; pl. XX, 29 figures dans le texte. Solms-Laubach seul s'était occupé jusqu'iei de l'étude morphologique des REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 453 Pilostyles. Une forme nouvelle fournit à Endriss l'occasion d'une étude plus complète. Les fleurs sont unisexuées; les fleurs femelles n'ont qu'un cycle de feuilles carpellaires, sans traces d'étamines; les fleurs mâles conservent, à l'intérieur d'une couronne d'étamines, les traces du gynécée. Le résultat le plus inattendu au point de vue du développement des fleurs, c'est qu'elles sont exogénes, ce qui est en contradiction avec tout ce qu'on sait du dévelop- pement floral des Rafflésiacées. L'ovaire a plus de rapports avec celui des Cylinus qu'avec celui des Rafflesia. Endriss décrit en outre le (alle, extrè- mement simple, du Pilostyles. GokBEL (K.). Morphologische und biologische Bemerkungen. ХІПІ. Ueber die Pollenentleerung bei einigen Gymnospermen ; pp. 237-255, 13 fi- gures dans le texte. Les différents modes de déhiscence des sacs polliniques des Gymnosperme s'expliquent par des causes biologiques; l'auteur l'établit en étudiant en détail le mode de déhiscence des sacs polliniques des Pinus, Picea, Larix, Taxus et du Ginkgo biloba. GOEBEL (K.). Zur Entwickelungsgeschichte des Boragoids; pp. 255-263, 6 figures dans le texte. P es 4 AA L'auteur revient sur ses publications antérieures sur l'inflorescence des Borraginacées pour en confirmer les résultats et montrer que Muth a ajouté peu de chose à ce qu'on en savait déjà. Lorw (0.), К. Aso und S. Sawa. Ueber die Wirkung von Manganver- bindung auf Pflanzen ; pp. 264-273, 1 figure dans le texte. La présence du manganése parait générale chez les étres vivants. Оп sait qu'à forte dose, il exerce une action nuisible sur la chlorophylle; mais on n à раз déterminé l'action qu'il peut exercer à doses faibles. Les auteurs ont Opéré avec du sulfate de manganèse à 0,02 pour 100; à cette dose, le man- ganèse détermine un accroissement d'intensité des réactions dans Ја plante; les auteurs cherchent, dans l'action exercée par le manganése sur les oxy- dases, une hypothèse qui explique ces phénomènes. Porrs (George). Zur Physiologie des Dictyostelium mucoroides ; pp. 281- 341, 4 figures dans le texte. L'auteur étudie l'influence de la composition du milieu de culture, de l'humidité et de l'oxygène, de la température, de la lumiere, eiea шг de croissement du Dictyostelium mucoroides. La présence de кек е: nécessaire à son développement; vivantes ou mortes, elles lui fournissen bon partie de leur aliment. Potts résume clairement en quelques pages les résul- tats et conclusions de ses recherches. 454 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Снаріх (Paul). Einfluss der Kohlensäure auf das Wachsthum; pp. 348- 319, pl. ХХІ, 1 figure dans le texte. Depuis que de Saussure publiait, au début du хіх" siècle, les premières recherches expérimentales sur l'influence. qu'exerce l'acide carbonique sur la végétation, bien des travaux ont été publiés sur ce sujet; les résultats en sont en partie contradictoires et laissent d'ailleurs encore bien des lacunes. H faudrait savoir, par exemple, la proportion optimum d'acide carbonique pour Faccroissement, le maximum possible et l'action de CO? sur divers organes et sur différents phénomenes biologiques. C'est ce que Chapin s'est proposé de déterminer. L'optimum d'acide carbonique pour l'accroissement des plantes supérieures est de 1-2 pour. 100; à faible dose, il agit comme stimu- lant, à forte dose comme poison. L'auteur a déterminé, pour divers phéno- menes et différentes doses, le temps pendant lequel l'action de l'acide carbo- nique peut étre prolongée sans amener la mort. VocLER (Paul). Die Anwendung der Variationsstatistik zur Untersu- chung von Plankton-Diatomeen ; pp. 380-388. P. Vogler résume les principaux résultats des recherches sur les variations numériques des Diatomées planktoniques, en se plaçant au point de vue de la entique des méthodes. C. F. Botanische Zeitung, LIX, 1901. Jost (L.). Ueber einige Eigenthümlichkeiten des Cambiums der Daüme; p. 1-24, pl. I. Comment se comporte le cambium lors de la formation de rameaux laté- raux? Que deviennent, au cours de l'accroissement en épaisseur, les grands rayons médullaires qui, parfois, s'étendent sur plusieurs entre-nœuds ? Des rameaux de deux ans ou plus âgés, dont l’accroissement en longueur est achevé, sont-ils susceptibles de se courber activement ? Ces trois questions semblent n'avoir entre elles aucune relation ; leurs rapports se sont révélés à l’auteur au cours de ses recherches et sont établis par les réponses quil donne à chacune d'elles. Messner (Rich.). Ueber das Verhältniss von Stamm und Nadellänge bei einigen Coniferen ; pp. 25-60, pl. H. Reinke a annoncé jadis qu'un arbre transplanté produit, l'année qui suit la transplantation, des feuilles plus petites qu'avant et qu'après. Des mesures nombreuses réalisées sur un grand nombre d'individus d'espèces différentes ont prouvé à R. Meissner que c'est là une généralisation prématurée. En réalité, des Coniféres transplantées peuvent, suivant les cas, produire, à la suite de la transplantation, des rameaux ou des aiguilles plus longs ou plus courts que dans les conditions normales de la croissance, ou des rameaux Jongs avec des aiguilles courtes et inversement, sans qu'il y ait de rapport REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 450 mécessaire entre les deux choses, le maximum d'accroissement des rameaux пе coincidant pas avec celui des aiguilles. SoLxs-LavpAcn (H. Grafen zu). Cruciferenstudien IL. Ueber die Arten des Genus Aethionema, die Schliessfrüchte hervorbringen; pp. 61- 18, pl. Ill. L'auteur a entrepris l'étude critique des Aethionema à fruits plus ou moins uniloculaires, le plus souvent dimorphes, tels que Ae. helerocarpum бау, Polygaloides DC., monospermwum R. Br., etc. Il constate qu'il reste beaucoup à faire pour élucider Ja morphologie et pour éclairer la descendance des Aethionema de cette série. CEcakovsky (L.-J.). Gliederung des Stengels im Allgemeinen ; рр. 79- 114, pl. IV. L'auteur cherche à définir les différentes régions de la tige; elle ресі être holo- ou méricyclique et, dans ce second cas, en disposition spiralée ou ver- ticillée. Il recherche ensuite l'origine de la disposition holocyelique, réalisée surtout chez des Monocotyiédones, et de la disposition méricychque. IL s'ef force de poser les principes de la cornaissance de la disposition des rameaux et d'en établir les rapports avec la phyllotaxie. ` GIESENHAGEN (K.). Taphrina, Exoascus und Magnusiella; pp. 145- 142, pl. V. Étude d'ensemble sur les genres Taphrina et Magnusiella, constituant le 8roupe des Exoascées parasites. Le genre Éroascus n'aurait pas sa raison d'être et formerait seulement un sous-genre des Taphrina, avec les sous- senres Taphrinopsis, Euluphrina et Sadebeckiella. Le genre Magnusiella Sadebeck ne comprend que cinq espèces. L'auteur donne la liste alphabétique des plantes atteintes par des Exoascées, avec l'indication des espéces qui yont été observées ; il fait suivre son Mémeire d'un index bibliographique, ordonné 'thronologiquement, qui comprend 240 numéros. SCHERFFEL (A.). Kleiner Beitrag zur Phylogenie einiger Gruppen niede- rer Ürganismen ; pp. 143-158, pl. VI. Nouvelle tentative de l'anteur pour établir la phylogénie d'un certain we “d'organismes inférieurs unicellulaires, et réponse aux critiques de Senn sur le travail qu'il a consacré à ce sujet en 1900. Sorus-LavpAcu (Н. Grafen zu). Ueber die in der Oase Biskra und m deren nächster Umgebung wachsenden spiroloben Chenopodeen ; pp. 159-186, 3 (igures dans le texte. Ce n'est plus par de simples spéculations qu'on peut chercher à rient les problémes de 1а philogénie et de l'origine des espèces. L'auteur eng e avec soin, à ce point de vue, la morphologie des Sueda, du Sevada Schimperi “et des Saísola ; il fournit, sur ces genreset sur leurs espéces méditerranéennes, 456 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de nombreux détails ; ils devront être utilisés par ceux qui tenteront la Mono- graphié des Chénopodiacées du nord de l'Afrique. RuuLanD (W.). Zur Kenntniss der intracellularen Karyogamie bei den Basidiomyceten; pp. 187-206, pl. VII. Étude suscitée par les travaux de Dangeard, de Sappin-Trouffy sur la sexualité des Basidiomycètes et par la controverse ouverte par Wager. L'auteur, tout en confirmant les faits signalés relativement à la copulation des deux noyaux des basides, s'efforce de les rattacher au point de vue phylogéné^ tique aux cas ой cette copulation n'a pas été observée, ой elle semble im- possible. Hannie (E.). Untersuchungen über die Scheidewände der Cruciferen- früchte; pp. 207-245, pl. VIII-X. Recherches sur la « fausse > cloison du fruit des Cruciféres ; étude morpho- logique et anatomique. L'auteur examine le parcours des faisceaux dans les carpelles et dans Ia cloison, l'anatomie de cette dernière, celle des placentas, etc. ; il étudie aussi les cas, plus ou moins aberrants, de fruits en apparence sans cloison, de fruits à cloisons transverses, etc. Ce Mémoire fournit une importante contribution à la connaissance d'une question que la morphologie et la tératologie paraissent impuissantes à résoudre. c. F. Botanische Zeitung, LX, 1902, 1° Abtheilung. TERNETZ (Charlotte). Morphologie und Anatomie der Azorella Selago Hook. fil.; pp. 1-20, pl. T, 9 figures dans le texte. L’Azorella Selago est une petite Ombellifère appartenant à un genre austro- américain; c'est la plus répandue des vingt-trois plantes phanérogames rap- portées jusqu'ici de Kerguelen; elle est aussi dans un certain nombre d'iles voisines. Elle forme des coussins serrés qui pouvent s'étendre à Kerguelen sur plusieurs mètres carrés et atteindre 4 métre de hauteur; dans cet élat, ils doivent être fort âgés. L'Azorella occupe les stations les plus variées; c'est une plante essentiellement xérophile, en dépit du climat extrêmement humide de Kerguelen; ce climat est aussi très froid. C’est à ces conditions biologiques particulières que sont dues sans doute quelques particularités ni m structure de ces plantes. L'auteur en examine aussi la morphologie orale. Josr (L.). Die Theorie der Verschiebung seitlicher Organe durch ihren gegenseitigen Druck; pp. 21-43, 6 figures dans le texte. La théorie mécanique relative à la pression réciproque des feuilles et des bourgeons comme déterminant la position de ces organes, émise par Schwen- dener en 1875 et défendue à maintes reprises par lui, trouve, définitivement de nombreux contradicteurs. L. Jost a pris parti dans le débat en 1899; il revient sur ses affirmations d'alors, développe un certain nombre d'exemples, E REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 457 en particulier celui de l'inflorescence de l'Helianthus annuus. Il conclut qu'aucun fait actuellement connu ne nécessite l'interprétation admise par Schwendener. Jost répond plus loin (2° Abth., р. 225-228) aux critiques for- mulées par Schwendener au sujet de ce travail (Voyez aussi Leisering in Flora, vol. 90, 1902). Мом5сн (Hans). Ueber localen Blutungsdruck und seine Ursachen; pp. 45-63. Étude expérimentale et critique sur l'appréciation et la signification des pressions de la séve observées dans les axes des végétaux supérieurs. W. Fidgor а fait, sous les tropiques, des expériences d'aprés lesquelles la pression de la sève y atteindrait une valeur trés élevée; il y aurait, suivant Molisch, erreur d'interprétation. Il critique, de même, les recherches de C. Krauss (1895) et celles de Pitra (1878). НА$ЗЕХКАМР. (A.) Ueber die Entwickelung der Cystocarpien bei einigen Florideen; pp. 65-86, pl. II, 12 figures dans le texte. Dans le carpogone des Thuretella Schousboei et Chylocladia kaliformis, il n'y a, conformément aux résultats publiés par Oltmanns sur un petit nombre d'espéces, qu'une fécondation unique; elle détermine seule le déve- loppement du carpagone et de l'appareil sporifére tout entier; c'est la fécon- ` dation de la cellule ceuf par l'intermédiaire du trichogyne. Quant à la cellule auxiliaire, elle subit des phénoménes partieuliers mais rien qui puisse étre considéré comme fécondation. Үбснтїхс (Herm.). Ueber die Keimung der Kartoffelknollen; pp. 81- 114, pl. Ш et IV. Vóchting s’est déjà occupé avec succès de la physiologie des tubercules. Il se propose aujourd'hui de rechercher pourquoi, à la germination des tuber- cules, il se forme tantót, tout d'abord des tiges feuillées et tantót tout de suite des tubercules. ll examine à ce point de vue l'influence de la tempéra- ture, de l'oxygène (activité respiratoire), de l'eau (du substratum et de vem midité atmosphérique), de la lumière, Les résultats obtenus et leur interpré lation sont clairement exposés (p. 107-113) ; des planches soigneusement des- Sinées accompagnent ce Mémoire. WissELINGH (C. van). Untersuchungen über Spirogyra; 4" Beitrag zur Kenntniss der Karyokinese; pp. 115-138, pl. V. L'étude de la karyokinèse présente, chez les Spirogyra, des difficultés par- ticuliéres ; l'auteur poursuit les études dont i] a publié les premiers аз en 1900. Le fuseau nucléaire est d’origine cytoplasmique, comme L admet Strasburger; il a plusieurs póles au. début; mais ils se réduisent bientót à deux. Le fuseau, à la fin de la karyokinése, se confond de nouveau € le CYtoplasme. Sur tous ces points, l'auteur est d'accord avec ар е quelques autres, il n'a pas observé exactement, dans S. friformis, les mémes Phénomènes que Strasburger a observés dans S. polyteniata. e -458 SOCIÉTÉ BOTAMQUE DE FRANCE, Meyer (Arthur). Die Plasmaverbindungen und die Fusionen der Pilze der Florideenreihe; pp. 139-178, pl. VI. | L'auteur s'est occupé, dès 1896, des communications protoplasmiques chez les Champignons. Il traite ici le sujet d'une manière large, et en déduit des in- terprétations biologiques et phylogéniques. Nous ne pouvons songer à analyser ce Mémoire, œuvre à la fois d'observation et de philosophie scientifique. Sozus-LauBacn (Н. Grafen zu). Isoetes lacustris, seine Verzweigung und sein Vorkommen in den Seen des Schwarzwaldes und der Vo- gesen; pp. 178-206, pl. VH. Étude sur la morphologie du tubercule de l'Isoetes lacustris, sa dichotomie normale, sa division adventive, et sur la forme bulbifère de cette espèce ‘variable. ©снмю (В.). Beitrige zur Embryo-Entwickelung einiger Dicotylen; рр. 207-230, pl. VIII-X. Les graines de certaines plantes ne germent pas lorsqu'on les sème dans les conditions communes de la pratique horticole. Telles sont ` Eranthis, Cory- dalis cava, Ficaria, Bunium Bulbocastanum. La premiere partie de ce Mé- moire est consacrée au développement de l'embryon considéré depuis la chute des graines ou fruits jusqu'à la germination. L'auteur examine expérimenta- lement l'influence des agents extérieurs sur la germination et la biologie de -ce phénomène dans ces plantes. Si elles ne germent pas habituellement lors- qu'on les sème, c'est qu'elles ont des exigences précises à l'égard des condi- tions physiques du milieu. On ne trouve jamais de mycorhizes dans ой sur leurs racines. Corydalis et Ficaria n'ont qu'un cotylédon. Voss (Wilh.). Neue Versuche über das Winden des Pflanzenstengels; pp. 231-252, pl. XI et XII, 5 figures dans le texte. Le mécanisme de la torsion de la tige chez les plantes grimpantes à fixé l'attention d'une foule de botanistes; Voss s'est proposé de traiter quelques poials particuliers de cette vaste question, Il détermine la courbe de torsion du sommet de la tige soumise à des conditions variées d'éclairement et de pe 'santeur, dans deux espèces. ` Botanische Zeitung, LX, 1902, 2° Abth. Rorserr (W.). Zur Terminologie der tactischen Reizerscheinungen; p. 17-23. — NaceL (W.-A.). Einige Bemerkungen zu Rothert $ Aufsatz : Zur Terminologie dertactischen Reizerscheinungen ; pp-2#+ 26. Courte Note sur la terminologie des phénomènes d'rritabilité tactique e ‘réponse critique de Nagel à cette Note. SrnAsBUnGER (E.). Die Siebtüpfel der Coniferen in Rücksicht auf Arth. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 459 W. Hills soeben ersehienene Arbeit : The histology of the Sieve- Tubes of Pinus: pp. 49-53. Réflexions provoquées par un récent article de W. Hill sur les tubes criblés des Conifères. Correns (C.). Ueber den Modus und den Zeitpunkt der Spaltung der Anlagen bei den Bastarden des Erbsentypus; pp. 65-68. Réponse à des critiques de Strasburger au sujet du moment ой se mani- festent les caractères différentiels entre les éléments constitutifs des hybrides -à la suite de la fécondation. Kregs (G.). Ueber Sporodinia grandis; pp. 111-199. Note relative aux conditions physiologiques du développement des organes reproducteurs du Sporodinia grandis, en réponse aux critiques de Falck et Brefeld. Beurexs (J.). Gährung ohne Hefezellen, IV; рр. 273-279 (Voy. Bot. Zeit., LVIII et LIX). Quatrième Note relative aux difficultés du problème de la fermentation du -Sucre sans cellules-terments. C. FLAHACLT. -Bolletino da Sociedade Broteriana, rédacteur J.-A. Henriques, XVIII. Coimbre, 1901. Principaux articles : Состтхно (Pereira) : Les Campanulacées du Portugal. — Sur deux Allium nouveaux pour le Portugal. DAvEAU : L'Heiminthia spinosa DC. HENRIQUES : Plantes nouvelles pour le Portugal. Manz (de) : Contributions à la flore portugaise. Mot rn (A.-F.) : Observations phénologiques. ` SawPa10 (G.) : Menthes des environs de Porto. TROTTER (All.) : Zoocécidies du Portugal. M. " Bulletin de l'Académie internationale de géographie botanique, Le Monde des Plantes, 11° année (3° série). Le Mans, 1902. Principaux articles : № 146-147 (1er janvier, 1° février 1902). — LÉVEILLÉ et VANIOT : Carex Co- mari (sous-espèce ou variété du C. frigida, val de Bitet dans les Basses-Pyrénées, altit. 1200 à 1500 mètres). — REYNIER (Alfred) : Annotations botaniques provençales (Clypeola Houziana Reyn.; Quercus Bertrandi Alb. et Reyn., qui est peut-étre une race subero- Ilex). — CARRIER (В. Р. J. С.) : La flore de l'ile de Montréal (suite). — BarLÉ (Em.): Les Menthes viroises. — LÉVEILLE et VANIOT : Les Carex du Japon (spec. novæ : Carex argyrostachys, C. stolo- 460 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. nifera, C. cardioglochis). — MoNGUILLON (E.) : Lichens du départe- ment de la Sarthe. № 148 (1* mars). — PETITMENGIN : Promenades botaniques en Lorraine (Ranunculus bulbifer Lapeyr., prés de Nancy). — LÉVEILLÉ et Va- NIOT : Énumération des plantes du Kouy-tchéou, d'apres l'herbier d'Émile Bodinier (spec. nove ` Aconitum Bodinieri, Anemone be- goniifolia, A. Boissiœi, A. Scabiosa, Bodinieria thalictrifolia nov. gen. et spec., Delphinium Cavaleriense, D. Cerefolium, D. Rober- tianum, Ranunculus Labordei, Thalictrum amplissimum). — LÉ- VEILLÉ et VANIOT : Carex d'Espagne. — FERET (A.) : Les plantes des terrains salés. — OLIVIER (H.) : Quelques Lichens saxicoles des Pyrénées-Orientales.— LÉVEILLÉ et VANIoT : Carew de Chine d’après l'herbier Émile Bodinier (spec. novæ : Carex Martini, C. Schkuh- riana, C. Reichenbachiana). — LÉvEILLÉ et VaNioT : Note sur le Carex tenax Reut. — CARRIER : La flore de l'ile de Montréal (suite). — 149-150 (4° avril, 1° mai). — De Boissieu (H.) : Les Viola de Chine d'aprés les collections de l'Herbier de l'Académie internationale de géographie botanique (Viola Leveillei sp. nova). -— LÉVEILLÉ (H.) : Contribution à la Flore de la Mayenne (suite). — LÉVEILLÉ et VA- NIOT : Énumération des plantes du Kouy-tchéou (Espèces nouvelles : Rubus Bodinieri, R. Chaffanjoni, R. Gentilianus, R. multibractea- tus, R. kerriifolius, В. Monguilloni, R. Jamini). — Les mêmes : Les Carex du Japon (spec. nov. Carex tenuiformis, C. pseudo- strigosa, C. peniculacea, C. flabellala). — MONGUILLON : Lichens du département de la Sarthe. — ALBERT (Abel) : De quelques Quer- cus hybrides, ou supposés tels, des Quercus Ilex et coccifera (Q. Reynieri et Q. Auzendi var. acuta et subinermis, Q. Comari, Q. de- nudata, Q. integrata). — Le méme : Simple Note sur un Phagna- lon hybride (Ph. hybridum — Ph. sordidum X telonense). — 151 (1* juin). -- BALLÉ (Émile): Carex des environs de Vire. — REY- NIER : Botanique rurale (Fumaria micrantha X officinalis, etc.). — 152 Ur juillet). — LévEILLÉ et VANIOT : Énumération des plantes du Kouy-tchéou (suite) (species nove : Typha Martini (1), Clematis Drakeana, C. funebris, C. Philippiana, C. Clarkeana, C. Kunt- ziana, C. splendens, Corydalis daucifolia, C. ægopodioides, С. Martini, C. Duclouxii, C. chelidoniifolia, Passiflora Seguini). — Les mêmes : Les Carex du Japon (suite) (spec. novæ : Carex cau lorrhiza, C. pseudo-vesicaria). — 153-154 (1° août, 1° septembre). — Curis : Filices Bodinieriantæ (species nove : Polypodium Bodinieri, P. phyllomanes, Р. hederaceum, P. podobasis, Niphobolus acrocarpus Christ et Giesenhag, Adian- (1) Il existe depuis 1850 un Typha Martini de Jordan, in Catal. Grenoble. MM. Léveillé et Vaniot ont, en conséquence, changé le nom de T. Martini en T. Bodinieri. É REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 461 tum refractum, Doryopteris Duclouxii, Blechnum eburneum, As- plenium wrightioides, A. interjectum, А. Bodinieri, Aspidium Bodinieri, A. flexile, A. pandiforme, Polystichum nephrolepioides, P. acutidens, P. diplazioides, P. prelongum, P. Martini, Glei- chenia levissima. — CLAIRE (Ch.) : Un coin de la flore des Vosges. N° 155 (1° octobre). — BERGEVIN (de): Promenade bryologique au Jardin pu- blic de Coutance. — REvwrER : Botanique rurale, diverses récoltes en Provence (Xanthium strumarium var. seplimense vav. nova, Vero- nica agrestis var. subabortiva var. nova). 156 (1° novembre). — LÉVEILLÉ : Typha Bodinieri. — De HELDREICH : Un nouveau Myosurus (M. Heldreichii Lév.). — LÉVEILLÉ ` Renoncu- lacées de Corée (spec. nove : Thalictrum coreanum, Clematis coreana, Eranthis Vaniotiana, Aquilegia Fauriei). — DELAUNAY (P.) : La géologie du département de Ja Mayenne dans ses rapports avec la géographie botanique. — LÉVEILLÉ et Vaniot : Carex de Corée (species novæ : Carex hematostachys, С. pseudo-chinensis, C. tegulata. — бром (F.) : Sur l'époque de la feuillaison des arbres aux divers niveaux d'altitude de la Grande-Canarie. — LÉVEILLÉ : Onothéracées du Japon (Epilobium punctatum sp. nov.). — 157 (1* décembre). — Tptnior : Excursions bryologiques dans les Alpes françaises. — OLIVIER : Quelques Lichens saxicoles des Pyrénées- Orientales. — LÉVEILLÉ et VANIOT : Plante Bodinierianæ (species novæ : Polygonum Martini, P. sagittifolium, P. Bodinieri, P. panduriforme, P. Labordei). — Vaniot : Plante Bodinierianæ, Composées (spec. novæ : Senecio Labordei, 8. Leveillei, S. Martini, S. kematongensis, S. Bodinieri, S. Pseudosonchus, S. Gentiliana, S. Henrici) — FERET : Les plantes des eaux salées. — LEVEILLE : Contributions à la Flore de la Mayenne. — PETITMENGIN : Souvenirs d'herborisations à Zermatt (Valais). Minnesota botanical studies, second Series, parts I-V (Geological and Natural History Survey of Minnesota; Conway Mac Mitran, state bo- tanist). Minneapolis, 1898-1901. Les Minnesota botanical Studies sont au premier rang des publica- tions périodiques régionales qui témoignent de la puissante activité de nos confréres des États-Unis d'Amérique. Part 1 (15 juin 1898), pp. 1-68. — 1. Bruce Fink : The rock Lichens of Taylors Fall. — 11. Roscoe PouNp and Fr. E. CLEMENTS : А method of deter- mining the abundance of secondary species. — Ш. Josephine E. TILDEN : List of fresh-water Algæ collected in Minnesota during 1896 and 1897. em IV. A. А. HELLER : Correetions and additions to the Flora of Minnesota. pm + А. HELLER : New and interesting species from New Mexico. — VI. J. К. HoL- ZINGER : Some Musci ef the International Boundary. — ҮП. E. P. SANDSTEN : The influence of gases and vapors on the growth of plants. Part 2 (92 février 1899), pp. 69-194, pl. XVIII. — ҮШ. Fr. RAMALEY : 462 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. seedlings of certain woody plants. — IX. Fr. RAMALEY : Comparalive anatomy of hypocotyl and epicotyl in woody plants. — X. В. Faxk : Contribution to the life-history of Rumex. — М. M. E. Огѕох : Observations on Gigartina. — XII. D. T. Mac-DoucaL : Seed dissemination and distribution of Razoumofskya robusta (Engelm.) Kuntze. — XIII. E. M. FREEMAN : Observations on Cons- tantinea. — NIV. L. R. Moyer : Extension of plant ranges in the upper Min- nesota velley. — XV. Alexander W. Evans : List of Hepaticæ collected along the international boundary by J. M. Holzinger, 1897. Part 3 (29 décembre 1899), pp. 195-352, pl. ХІХ-ХХ. — XVI. E. M. FnEE- MAN : Observations on Chlorochytrium. — ХҮП. Fr. К. BUTTERS : Observa- tions on Rhodymenia. — XVIII. Bruce Fink } Contributions to а knowledge: of the Lichens of Minnesota, Lichens of the Lake Superior region. — XIX. Bruce Fink : Contributions, ete.; Lichens of the Minnesota valley and southwestern Minnesota. — XX. К. C. Davis : А synonymic conspectus of the native and garden Aquilegias of North America. — XXI. К. С. Davis : А syno-- nymie conspectus of the native and garden Aconitums of North America. Part 4 (15 août 1900), pp. 353-536, pl. XXI-XXXI. — XXII. W. A. WHE- LER : А contribution to the knowledge of the flora of southeastern Minnesota. ` — XXIII. Fr. RAMALEY : The seed and seedling of the western larkspur (Dol- phinium occidentale Wats.). — XXIV. E. M. FREEMAN : A preliminary list of Minnesota Erysipheæ. — XXV. К. C. Davis: Native and Garden Delphi- niums of North America. — XXVI. K. C. Davis : Native and cultivated Ranun- euli of North Ameriea and segregated genera. — XXVII. K. C. Davis : À syno- uymic conspectus of the native and garden Thalietrums of North America. — XXVII. С. S. SCOFIELD : Some preliminary observations on Dietyophora Ra- тепа Burt. Part 5 (20 juillet 1901), pp. 537-655, pl. XXXII-L. — ХХІХ. E. M. FREE- MAN : А preliminary List of Minnesota Uredineæ. — XXX. ALTON SANDERS : А new species of Alaria. — XXXI. Е. К. BUTTERS : А preliminary List of Min- nesota Xylariaceæ. — XXXII. W. 4. WHEELER : А contribution to the know- ledge of the flora of the red river valley in Minnesota. — XXXIII. H. B. Hun- PHREY ` Observations on Gigartina exasperata Harv. — XXXIV. 6. FANNING : Observations on the Algæ of the Saint-Paul city water. — XXXV. W. А. WHEELER : Notes on some plants of Isle Royale. — XXXVI. D. LANGE : Reve- getation of Trestle Island. — XXXVII. W. D. Hozway : Violet rusts of North America. — ХХХУШ. Н. L. Lyon : Observations on the embrrogeny of Nelumbo. - Ero. MaLINvAUD. COSTE (l'abbé H.). Flore descriptive et illustrée de la France, de la Corse et des contrées limitrophes, avec une introduction sur la flore et la végétation de la France, accompagnée d'une carte .coloriée par Ch. Flahault, professeur à l'Université de Montpellier : 1. I, avec les figures 4 à 1082. Paris, Paul Klincksieck, 1901. Ce volume contient : l'Introduction, 52 pages; la carte qui l'accom- pague; le Vocabulaire des mots techniques employés dans la Flore REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 463 xxxvi pages, enfin la partie descriptive, Renonculacées à Papilionacées, se terminant par la table des familles et des genres, pp. 1-416. M. Flahault a enrichi l'ouvrage d’une magistrale Introduction dont voici le sommaire : I. Flore et végétation; — П. Le passé de la flore de France ; — IH. Le sol et la végétation; — IV. Remarque sur ia méthode; — V. Essais antérieurs. VI. Explication sommaire de la carte. — 1. Région océanique. — 2, Région tempérée de l'Europe occidentale; Domaine atlantique; Domaines des plaines et collines du Nord européen continental; Domaine des plaines et basses mon- tagnes de l'Europe occidentale. — 3. Région méditerranéenne. — 4. Région des hautes montagnes d'Europe. C'est un exposé aussi clair que substantiel, une sorte de philosophie abrégée des notions fondamentales de géographie botanique, que l’en- seignement et les écrits de M. Flahault contribuent si puissamment à vulgariser dans notre pays, rendant en cela un service qu'on ne saurait trop apprécier. ; А cette instructive et attaehante Introduction fait suite le « Vocabu- laire des mots techniques ». Chaque terme est défini ауес précision et, à l'appui de la plupart, un dessin trés exact éclaire et complète l'expli- cation. Des tables analytiques habilement faconnées conduisent pour chaque plante, successivement, au nom de la famille, puis au genre et à l'espèce. L’agencement des matières est d'une remarquable régularité, toutes les espèces sont numérotées; en général une page contient quatre de celles-ci avec un texte de quinze lignes en moyenne pour chacune, accompagné de l'illustration correspondante placée parallèlement au texte. Les descriptions, avec les principaux caraetères soulignés, sont nettes et eoncises; l'auteur а su éviter la prolixité des détails superflus qui causent fréquemment plus de confusion que de clarté. On lui reprochera Peut-être trop de parcimonie dans la citation des synonymes. l| con- Serve presque toujours la nomenclature suivie par Grenier et Godron dans leur Flore classique et, lorsqu'il eroit devoir y ehanger un nom, il a soin de citer celui qu'il a remplacé. La limitation de l'espace ac- cordé à [a description obligeait de restreindre les indications aeces- soires. L'éditeur a donné une nouvelle preuve de la conscience et du goût qu'il apporte dans ses publications en confiant à de véritables artistes l'exécution des dessins. Il suffira souvent à un botaniste un peu expé- rimenté de jeter un coup d'œil sur les figures pour déterminer ou se rappeler, sans recourir au texte, le nom spécifique cherché. 464 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. L'auteur s'est montré scrupuleux observateur, dans ce premier vo- lume, de l'orthographe exacte des noms botaniques ; il écrit, par exemple, cirrosus, pirola, silvestris, circinatus, etc., et non cirrhosus, pyrola, sylvestris, circinnatus, comme la plupart des floristes; nous l'enga- geons à poursuivre cette épuration dans la suite de l'ouvrage. En résumé, la Flore illustrée de l'abbé Coste est une belle et bonne œuvre de vulgarisation. Ern. MALINVAUD. Missouri Botanical Garden, twelfth annual Report (Jardin bota- nique du Missouri, 12* Rapport annuel). Saint-Louis Mo., 1901. Six Mémoires de botanique : Ei A disease of the black locust (Robinier Pseudacacia L.), by HERMANN VON SCHRENK. сх - Crotons of the United States, by A. M. FERGUSON, avec 31 planches. — Variétés nouvelles : Croton glandulosus Shorti, C. glandulosus Simp- soni, C. Engelmanni albinoides, C. californicus mohavensis). с. An undescribed Algave from Arizona (Agave Treleasii n. sp.), avec 1 pl., by J. W. TOUMEY. d. A. cristate Pellæa (Pellea atropurpurea cristata nov, var.), pl. 34, by WILLIAM TRELEASE. e. A pacific-slope Palmetto (Sabal uresana), pl. 35 à 37, by W. TRELEASE. f. Garden beans cultivated as esculents, by Н. C. Inten, pl. 38 à 47. M. Missouri Botanical Garden, thirteenth annual Report (Jardin bota- nique du Missouri, 13° Rapport annuel). Saint-Louis-Mo, 1902. Un seul mais considérable Mémoire : The Yucceæ, by William TRELEASE, pp. 27-133 et 99 planches, dont les dernières (88-99) figurent la distribution géographique des espèces, l'ensemble formant une trés belle illustration. — L'auteur adopte cinq genres : HESPERALOE Engelmann (2 espèces), HEsPEROYUCCA Baker (1 espèce, H. Whip- plei Baker), CLysroyucca Trelease (1 espèce, C. arborescens), YUCCA (28 es- peces) et SAMUELA Trelease (2 espèces, S. Faxoniana Trel. et S. carnerosana Trel.). Ce dernier genre a été séparé des Yucca parce qu'il a le périanthe gamophylle à sa partie inférieure. Ern. M. з DEE } м BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-NEUVIÈME (Quatrième Série — Tour П) 1902 SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. PARIS AU SIEGE DE LA SOCIETE RUE DE GRENELLE, 84 Le Bulletin de la Socicte botanique de France parait par livraisons mensuelles, Мо. Вої. Сагаег 1906 А e Гай “Фф = Led — E e c un = = ES -— = 2 = E e Ge Gi © -— ka [^ = — “ = - ES = © -— — = "T > © mu = = ES ES — = - S keng / SW: BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ POUR 1902. Président : M. Édouard BUREAU. Vice-presidents : MM. G. Bonnier, Hua, Jullien-Crosnier, Mouillefarine. Secrétaire général : M. E. Mahnvaud. Secrétaires: . Vice-secrelaires : MM. Guérin, Lutz. MM. Buchet, Gagnepain. Trésorier : | Archiviste : M. Delacour. M. Éd. Bornet. Membres du Conseil : AM. Bois, MM. Drake del Castillo, MM. de Seynes, Boudier, Hue (abbé), | Van Tieghem, Camus (F.), Maugeret, | Vilmorin (M. de), Camus (G.), Morot, Zeiller. Tarif des tirages à pact. I NOMBRE DE FEUILLES. Zu nu UC Ed eor Une feuille (16 pages), réimposition, papier, tirage, fr. e. fr. e. fr. e. fr. e. fr. e. pliure, piqûre et enveloppe de eonlenr. . . . . 8 50 9 50 44» 15 » 98 o» Trois quarts de fenille (12 радев)......... 8 » 9 » 10 50 44 > Sr Demi-feuille (8 радезв)............... 5» 6 » 8 » 42 >» 18 » Quart de feuille ($ pages . . . . : .. .. e... 4 » 5 » 7 9 » ads Sr feuille en sus de la ргетїёге.......... 1 50 8 50 9 32 >» 18 › Trois quarts de fenille en sns d'une fenille. .... I » 8 » 9 » 44 50 46 » Demi-feuille en sus d'une fenille, . . . . .. .. 3 5» 6 50 8 50 su? Quart de fenille eee 3 » 4 » 6 » 8 » ma? La composition d'un titre d'entrée spécial d'nne demi-page est de 4 frane. | La composition d'un grand titre d'une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plns les frais de tirage et de papier. " La composition d'une converture imprimée, avec encadrements et sans page d'annonces, est de 2 fraucs s! titre est la répétition de eelni de la broehnre, et de 4 franes si le titre est fait seulement pour ka: ture. Ea plus les frais de tirage et de papier. l S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 90 с. l'heure. Une gravure d'une page, interealée dans le texte, entraine nn supplément de tirage de 2 francs. Uue gravure d'une demi-page, 4 fr. 50. du Tont travail de remise en pages, c'est-à-dire entrainant une modification dans la disposition des pages Bulletin, sera fait en dehors du Tarif ci-dessus et à des prix qu'il est impossible de fixer. MESS. en SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE А BORDEAUX EN JUILLET-AOUT 1902. La Société, conformément à la décision prise dans la reunion du 14 février dernier (1), et donnant suite à une invitation de la Société Linnéenne de Bordeaux, se réunissait dans cette ville le 31 juillet 1902. Aprés entente entreles deux Compagnies, le Comité d'orga- Disation a été composé de MM. Bardié, D" Beille, Crévélier, Foucaud, Lalanne, de Loyne;, Maxwell, Motelay, Neyraut, Pitard et Verguin. Ont pris part aux travaux de la session : MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE : MM. Amblard (Dr). MM. Dumée. Bailé. Foucaud. Bazot. Geze. Beille (Dr). Glaziou. Carriére, Guillon. Crévélier. Hérail. Devaux. Hoschedé. Dezanneau (Dr). Hua. Douteau. Hy (abbé). Duffort. ` (1) Voy. plus haut, p. 35. Т. XLIX. MM. Maire. Maxwell. Motelay (Léonce). Nevraut. Pitard. Réchin (abbé). Ribaud (abbé). Rodier. Roux (Nisius). п SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX : M. De LOYNES, professeur à la Faculté de droit, président de la session, MM. ММ. BARDIÉ, industriel. BIAL DE BELLERADE, ancien employé de la compagnie des he de fer du Midi. Bover (D?), préparateur à la Faculté des sciences. CHEVALIER, employé à la Faculté des sciences. DorNET, inspecteur des postes et télégraphes. DURAND, imprimeur. Савр, chef de travaux à la Faculté des sciences. ` GRANGER, membre de la Société Linnéenne, inspecteur des postes en retraite LarrirTE (D* Dupont), prosecteur à la Faculté de médecine. LaLox (0°), sous-bibliothécaire de l'Université (Faculté de médecine). LAMBERTIE, membre de la Société Linnéenne de Bordeaux. NaBIAS (D' de), doyen de la Faculté de médecine et de pharmacie. PRELLER, négociant. , SALLET, élève de l'École de santé navale, aujourd'hui médecin de la marine. TRiIBONDEAU (D'), médecin de la marine, professeur à l'École de santé navale. $АВВА7Ё5 (D^), professeur à la Faculté de médecine et de pharmacie. VICTOR et FORTUNÉ (frères), professeurs à Saint-Genès. PERSONNES ÉTRANGÈRES AUX DEUX SOCIÉTÉS : PLAIZE. | BREIGNET, archivis'e de la Société Linnéenne. DEYSSON (abbé), professeur au séminaire de Bordeaux. Faces (abbé), curé de Cazaux. LLAGUET, pharmacien. SEIGNEURIN, jardinier au Jardin botanique. VERDIER, professeur au collège de Bazas. Mmes GEZE et MAIRE. Dix-huit Membres de la Société scientifique d'Arcachon. RÉUNION PRÉPARATOIRE. HI Réunion préparatoire du 31 juillet 1902. La premiére réunion a lieu à neuf heures du matin à l'Athénée municipal, dans la salle des séances ordinaires de la Société Linnéenne, mise gracieusement par celle-ci à la disposition des congressistes. Cette réunion, purement pri- vée, est présidée par M. Hua, vice-président de la Société botanique de France. En ouvrant la séance, M. Hua exprime les regrets de M. Bureau, président de la Société, empéehé au dernier moment de venir à Bordeaux; et ceux de M. E. Malinvaud, Secrétaire général, également empêché. Puis il est procédé à l'élection du bureau spécial qui, ainsi que le prescrit l'article 11 du Règlement, doit être nommé par les sociétaires présents pour la durée de la session. SC Sont proposés, et élus à l’unanimité : Président d'honneur : M. MOTELAY (Léonce), président de la Société Linnéenne de Bordeaux. Président : M. LOYNES (de), professeur à 1а Faculté de droit de Bordeaux. Vice-présidents : MM. АмвгАво, docteur en médecine. BEILLE, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Bor- deaux. CrévéLier, de Bordeaux. GLaziou, de Bordeaux. MAXWELL, avocat général à Bordeaux. Secrétaires : MM. Prranp, professeur à l'École de médecine et de pharmacie de Tours. Devaux, professeur adjoint à là Faculté des sciences de Bor- deàux. ү SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902, Secrétaires adjoints : MM. NeyrauT, membre de la Société Linnéenne de Bordeaux. Roux (Nisius), ancien président de la Société botanique de Lyon. M. Hua propose ensuite l'adoption du programme dont un texte provisoire a été envoyé à tous les membres du Congrés, et dont un texte définitif est distribué aux membres présents. M. Motelay donne quelques explications sur les modifications tardives qui ont été apportées à ce programme par la Com- mission d'organisation. La visite à la Villa algérienne, prés d'Arcachon, qui était fixée au samedi 2 aoùt, ne peut avoir lieu, faute de moyens de transport. La séance indiquée le lundi à Bordeaux se tiendra à Arcachon le dimanche. Enfin le retour de Royan par le bateau, le jeudi 7 aoüt, est fixé à 2 heures de l'aprés-midi, à cause de la marée, qui ne permet pas de partir le matin. Aprés ces explications, le Président met aux voix le pro- gramme proposé, dont le texte suit. Ce programme est adopté. JEup: 31 Jur.LET. — А 9 heures, séance à l'Athénée, 58, rue des Trois-Conils, salle 11, local de la Société Linnéenne de Bordeaux, nomination du bureau de la session. A 5 heures du soir, séance générale, méme local. Avant déjeuner, visites au jardin et à la bibliothèque botanique, ainsi qu'aux herbiers, au Musée colonial et à tout ce qui se rattache à cette nouvelle création à Bordeaux; aprés déjeuner, visite aux Facultés des Sciences et à la Faculté de Médecine et de Pharmacie. VENDREDI 1° Aour. — Départ de la gare Saint-Jean à 6 h. 50 du matin, prendre billets simples pour la Teste, 2* classe, 3 fr. 25. A la Teste, prendre billet pour Cazaux, aller et retour, 4 fr. 20. Arrivée à Cazaux à 9 h. 10. Herborisation jusqu'à midi. Déjeuner au buffet à midi précis. Les départs des trains de retour sont à 4 h. 35 ou à 6 h. 15. Le premier train permettrait de visiter de 2 à 6 heures les prés salés de la Teste. Dans tous les cas, rentrée à Arcachon à Victoria Hótel (sur 1а plage) pour diner à 7 h. 30. : SAMEDI 2 AOUT. — Départ en bateau à vapeur spécial (prendre son RÉUNION PRÉPARATOIRE. ү pardessus) а 7 heures du matin, billet aller et retour, 1 fr. 25. Déjeuner chez Lavergne, à midi. Herborisation dans les sables maritimes et les lettes du littoral. Retour par un des bateaux faisant le service régulier de chez Lavergne à Arcachon. Diner à Victoria Hôtel à 7 h. 30. M. le docteur Lalesque, Président de la Société scientifique d'Arcachon, sera des nótres. DIMANCHE З Aovr. — Préparation des plantes. А 8 h. 30, rendez-vous à l'Aquarium. Visite des laboratoires et du musée de la Société scien- tifique d'Arcachon. Séance à 10 heures dans une des salles de cette Société. Déjeuner à Victoria Hótel à midi. Retour le soir à Bordeaux par un train au choix. Lunpi 4 Aour. — Rendez-vous à 7 heures, place Richelieu (près la statue Carnot), départ à 7 h. 30 par les gondoles, pour rejoindre à la Bastide le tramway électrique de Lormont, il part toutes les 15 minutes. Déjeuner à midi, au restaurant l'Étoile du Bonheur, à Lormont. Aprés déjeuner, traversée de la Garonne en gondole. Herborisation aux Allées de Boutaut. Diner à 7 heures, hótel de Toulouse. Мавр 5 Aour. — Départ de l’hôtel à 5 h. 25 matin en voiture (50 centimes la place à condition d’être quatre), pour la gare du Médoc (prendre son pardessus), arrivée au Verdon à 9 h. 23. Les sacs et par- dessus seront portés au restaurant; 4 kilomètres à faire en herborisant. Déjeuner à midi à l'hótel de la Tour de Cordouan. Nouvelle herborisa- tion jusqu'à 3 h. 10. Embarquement pour Royan à 3 h. 20 en face du restaurant, arrivée à Royan à 4 h. 15. Hôtel de Paris, diner à 7 h. 30. On y couchera deux nuits. MEnRcnED: 6 Aour. — Départ par un tramway spécial à l'aller, à 9 h. 30 matin, le tramway sera devant l'hótel de Paris (prix aller et retour, 95 centimes). Arrivée aux Mathes (marais de Breujat), ;vers 7 heures. Herborisation jusqu'à midi. Déjeuner au point d'arrivée, à midi exactement. Aprés le repas, grâce à la complaisance de M. l'Ingé- . nieur, nous pourrons visiter le phare de la Coubre. Herborisation dans les sables maritimes des environs. Retour à Royan pour diner à l'hótel de Paris, à 7 h. 30 ou 8 heures. ` Jeu: 7 Aovr. — Départ de Royan pour Saint-Georges-de-Didonne. Herborisation aux environs. Retour à Royan par tramway et départ définitif à 2 heures du soir par bateau à vapeur, arrivée à Bordeaux vers 6 heures. La séance de clóture a été tenue dans l'un des salons du bateau mis gracieusement à notre disposition par M. le capitaine. Le Comité d'organisation. VI SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. SÉANCE PUBLIQUE DU 31 JUILLET 1902. La séance est ouverte à 5 heures et demie, sous la prési- dence de M. Hua, vice-président du Bureau permanent de la Société botanique de France. | Le Président exprime tout d'abord à l'assemblée les re- merciements sincéres que la Société botanique de France adresse à la Société Linnéenne de Bordeaux pour son bien- veillant accueil. Il explique ensuite que c'est à cause de sa qualité de vice-président de la Société botanique de France que lui est échu l'honneur de présider l'ouverture du Congrés. M. Bureau, président de la Société, s'est en effet trouvé em- péché au dernier moment par une maladie grave d'un de ses fréres l'appelant à Nantes. M. Hua exprime les trés vifs re- grets de M. Bureau, puis il lit le discours d'ouverture préparé . par celui-ci : | DISCOURS D'OUVERTURE DE M. BUREAU. MESSIEURS, C'est bien volontiers et de tout cœur, que la Société botanique de France a accepté l'invitation de sa sœur aînée, la Société Linnéenne dé Bordeaux, sa sœur ainée, Messieurs, et de beaucoup, nous n'avons garde de le dissimuler; car, pour les Sociétés, le grand аде est un gage de vitalité et de force. La Société Linnéenne de Bordeaux date du 9 juillet : 1818; la Société botanique de France, du 23 avril 1854. Vous avez trente- six ans de plus que nous, et votre reconnaissance d'utilité publique est du 15 juin 1828; la nôtre, du 17 août 1875. Nos quarante-huit années d'existence font petite figure auprès de vos quatre-vingt-deux ans. Nous vous devons le respect; permettez-nous d'y ajouter une fraternelle affection. Peut-étre, en comptant, de part et d'autre, les volumes publiés, pour- rait-on croire que nous avons regagné le temps perdu. Nous en avons fait paraitre, en effet, quarante-huit en quarante-huil ans, et vous ne pouvez pas offrir un volume par année; mais ce n'est qu'uue simple apparence : vos bulletins n'ont commencé à voir le jour qu'en 1826, et, BUREAU. — DISCOURS D'OUVERTURE. VII en 1830 seulement, ont pris le nom d'Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, sous lequel, nous avons le devoir de le dire, ils sont univer- sellement connus. Mais, avant 1826, votre Société publiait déjà un Annuaire. Nous en avons la certitude par la citation d'une espèce d'Euphorbe : Euphorbia Milii Des Moulins, qui s'y trouve décrite en 1823. Je dois l'avouer cepen- dant, malgré le désir que j'avais de découvrir la trace dé vos premiers pas et de vous suivre dans votre marche ascendante, je n'ai pu re- trouver à Paris cet Annuaire. Peut-étre serai-je plus heureux à Bor- deaux. En réalité, c'est de juillet 1826 que date votre plein fonctionnement. C'est à ce moment, qu'élargissant son cadre, votre Société publie un arrêlé par lequel elle déclare qu'à l'avenir elle joindra à ses éludes de botanique des études de zoologie. En réalité, c'était l'histoire naturelle tout entière qu'elle affirmait être son domaine; car ce premier volume renferme des articles de botanique, de zoologie, de paléontologie et de géologie. La Société ne se borne pas à l'étude des productions du dépar- tement de la Gironde, bien qu'elle ait toujours su leur assurer une large place; elle embrasse l'examen des produits naturels de tous les pays et, si cela peut paraitre, pour une ville de province, une ambition bien grande, il ne faut pas oublier que cette ville est une ville maritime, et que ses relations lui permettent de rassembler des objets du monde entier, et lui donnent la possibilité, j'oserai méme dire lui font un devoir de les examiner et de les faire connaitre. Les villes placées comme la vôtre ont, au point de vue des travaux d'histoire naturelle, des avantages incontestables sur les villes de l'inté- rieur, et Paul Bert, qui s'est tant préoccupé des conditions du développe- ment des sciences en France et qui a été professeur ici, n'a pas manqué, en différentes pages de ses publications, de faire ressortir cette supé- riorité, C'est qu'en:dehors des importations dont nous venons de parler, le voisinage de la mer triple peut-être la flore, décuple peut-être la faune, augmente, en un mot, dans une proporlion énorme, le nombre des sujels d'étude, et il faut ajouter que, nulle part plus que sur le littoral, les esprits ne sont curieux et ouverts à l'observation, nulle part la Science n'a des applications plus nécessaires et plus désirées, nulle part la force d'expansion de la France ne se voit plus active. C'est, en репе- ral, à la périphérie maritime de notre pays que la vie se montre parti- culiérement intense; et, comme conséquence, il n'est pas un seul de nos fleuves qui n'ait prés de son embouchure une très grande ville. Votre Société, Messieurs, a compris, dés son début, le rôle que lui VII SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. réservait sa situation géographique et la facilité que lui. donnait, pour se constituer, un centre tel que celui-ci. Il s'éloigne de plus en plus le temps ой nos cités francaises sem- blaient se répartir en deux catégories : les vifles savantes, ou soi-disant telles, à chiffre de population parfois assez faible, mais peuplées de penseurs dont on commentait les ceuvres ; et les villes uniquement com- merciales, terrain tout à fait défavorable, semblait-il, pour les nobles travaux de l'esprit. Si un tel préjugé pouvait subsister aujourd'hui, il suffirait, pour le détruire, de remarquer qu'une ville à laquelle personne ne conteste un certain développement intellectuel, Paris, est en méme temps, de toute la France, celle dont le port a le plus fort tonnage. Mais il n'est pas besoin d'aller chercher ailleurs des exemples. Ici le culte de la science date de loin, et la prospérité de vos établissements d'enseignement supérieur démontre surabondamment que, sur les bords de la Gironde, le commerce, l'industrie et la navigation sont en parfait accord avec les études élevées. A l'époque reculée oü votre Société se constitua, elle eut l'idée excel- lente d'établir des sections sur certains points du département. C'était un moyen d'intéresser la région tout entière à sa prospérité et d'éviter la formation de petites sociétés locales et la dissémination des res- sources. Une autre mesure, non moins louable, fut le complément de celle-ci : votre Sociélé n'eut pas de musée; mais, tant à Bordeaux que là ou elle avait des sections, elle acerédila les collections d'un certain nombre de naturalistes locaux et prit des précaulions très sages, qu'il serait trop long de détailler ici, pour que ces collections devinssent aussi complètes que possible. Chaque objet qui parvenait à la Société était marqué de ses initiales et donné en garde à un de ses membres. Si le sociétaire qui en avait le dépôt venait à décéder ou à quitter 1а région, l’objet était réclamé par la Société Linnéenne. Votre compagnie, sans avoir la charge d'un musée, en avait donc tous les éléments. En méme lemps, elle organisait des séances publiques à Bordeaux, des concours suivis de distributions de récompenses, des excursions trimestrielles et une fête Linnéenne annuelle. Cette fête fut fixée, par ordonnance royale du 28 juin 1828, au jeudi qui suit la fête de Saint- Jean-Baptiste. Elle était précédée de l'exploration de quelques points du pays et consistait en une séance tenue еп plein air. C'est ainsi que vous avez su zssocier toute la Gironde à vos travaux. Depuis, bien des sociétés Linnéennes ont été fondées : la vôtre a servi de modèle. Dés le premier volume de vos publications on trouve les mémoires BUREAU. — DISCOURS D'OUVERTURE. IX les plus variés : le Florula littoralis aquitanica, de Grateloup; des articles de botanique cryptogamique, par Durieu de Maisonneuve: un essai sur les Sphérulites, par Charles des Moulins; une étude sur la Licorne, par Laterrade, etc. Tous ces travaux sont signés par des hommes qui étaient déjà, ou qui sont devenus universellement connus, et quels noms, Messieurs, sont venus se joindre à ceux-là, dans les vo- lumes suivants! Les énumérer serait impossible. Laissez-moi citer au hasard : Marcel de Serres, Millet, Nérée-Boubée, Treviranus, Rafinesque, Ch. Grenier, Léon Dufour, Lespinasse, Lesson, Moquin-Taudon, d'Hombres-Firmas, Mauduyt, Paul Fischer, Jacques Gay, Bory de Saint- Vincent, Nylander, Victor Raulin, A. Chaubard, Al. Leymerie, Alf. Dé- séglise, le P. Montrouzier, le 0" Savatier, б. Cotteau, Ed. Jardin, Henri Bordére, le comte de Bouillé, Alph. Milne-Edwards, et tant d'autres qui mériteraient d'être rappelés, et dont la réunion ici atteste que les Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux sont considérés comme donnant la publicité la plus sérieuse et la plus étendue. Vous pouvez done, Messieurs, vous rendre ce témoignage que vous avez fait de la bonne décentralisation. Ce n'est pas une impulsion mo- тепіапёе que vous avez donnée aux travaux scientifiques dans votre région. Depuis quatre-vingt-deux ans, vous y entretenez le goùt de la science. Vous avez fondé une ceuvre durable, et votre passé répond de l'avenir. Aujourd'hui, comme en 1859, vous allez nous guider au milieu de la végétation de votre beau pays ; mais combien les explorations seront plus faciles! Au lieu des diligences dans lesquelles les botanistes s'entas- saient pendant de longues heures pour gagner les localités intéres- santes, partout nous trouverons des chemins de fer et des paquebots, et puisque je suis conduit à cette idée de transport par eau, laissez-moi vous dire que le hasard, qui parfois fait bien les choses, a précisément appelé cette année à la présidence de la Société botanique de Frauce et amené dans cette importante ville maritime, celui peut-étre des mem- bres de la Société qug les choses de la mer touchent de plus pres et in- téressent le plus. Certes, le Président de la Société Botanique n'a pas ici d'autre tàche que d'installer le bureau de la session, et, cela fait, sa personnalité doit disparaitre; si cependant, avant de т” ffacer, comme le BE nos statuts, je vous dis (et je tiens à vous le dire) que Bordeaux n'est pas pour moi une ville comme une autre, et qu'elle m'offre un attrait parti- culier, vous me demanderez sans doute pourquoi. Eh bien ! c'est que je ne suis qu'un faux Parisien, un Parisien de rencontre. Notre pays, Messieurs, a prés de l'embouchure de nos deux grands fleuves se jetant dans l'Océan, deux grandes cités maritimes, ayant des X SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1002. intéréts de méme ordre, admirablement placées, véritables portes d'en- trée et de sortie de la France, appelées à voir développer encore, et dans une proportion considérable, leur mouvement commercial, lorsque nous aurons (et nous les aurons) la Loire navigable et la Garonne navi- gable. Nous sommes ici dans la plus belle et la plus grande de ces deux villes. C'est dans l'autre, belle et grande aussi, que je suis né, et, si vous voulez me permettre un langage qui ici est compris de tout le monde, je dirai que si, dans ma jeunesse, j'ai dü mettre le cap sur Paris, y mouiller et y faire une longue escale, c’est Nantes qui est mon port d bes Bien que j'aie dérivé du cóté de la science, je n'en suis pas moins, à l'heure qu'il est, petit-fils, fils, frère et père d'armateurs. Mais il est temps de faire tréve à cette trop longue digression. J'ai hâte de vous rendre au sujet spécial de vos études, et je déclare ouverte la session extraordinaire de la Société botanique de France. La lecture de ce discours, si aimable pour les Bordelais et pour la Société Linnéenne, est accueillie par les applaudis- semenls de l'assistance. M. Hua exprime ensuite les regrets de M. Malinvaud, secré- taire général de la Société, également empêché de venir par un deuil récent. Puis il communique à l'assemblée la liste des membres du Bureau du Congrès, élus le matin. Il invite M. de Loynes à occuper le fauteuil de la présidence, et les autres membres du Bureau à prendre place à ses cótés. M. de Loynes, président, prononce le discours d'ouver- lure DISCOURS DE M. de LOYNES. MESSIEURS ET HONORÉS COLLÈGUES, Il y a quarante-trois ans, au mois d'août 1859, la Société botanique de France, fondée en 1854, tenait dans notre ville, sous 1а présidence de M. Léon Dufour, sa cinquième session annuelle. Cette solennité ех- ceptionnelle avait aure en grand nombre les amis de Flore, ceux qui se vouent d'une manière presque exclusive à son culte aussi bien que ceux dont l'ingénieuse activité sait, au milieu de nombreuses et absor- bantes occupations, se procurer des loisirs pour les consacrer à des re- DISCOURS DE M. DE LOYNES. XI cherches scientifiques et trouver soit dans un travail nouveau, soit dans des excursions dont le charme fait oublier la fatigue, le fécond repos qui leur est indispensable. i Des Bordelais qui avaient considéré comme un agréable devoir de venir s'associer à vos travaux, s'éclairer à la lumière de vos obser- vations el vous offrir le fruit de leurs recherches, il n'en survit que trois : la mort а fait son œuvre. L'un, M. Micé, aprés s'étre consacré à l'instruetion publique et avoir occupé dans l'enseignement et plus tard dans l'administration de l'Université des postes élevés, emploie à l'étude les loisirs que lui fait une retraite où la sympathie générale l'entoure de la plus légitime considération. Le second, M. Elly Durieu de Mai- sonneuve, porle dignement un nom cher à la science; mais les circon- Stances l'ont déterminé à se retirer loin de nous, dans une des localités intéressantes de notre pittoresque Périgord, où notre amitié l'accom- pagne. Le dernier enfin, avec une ardeur qui ne connait pas la fatigue, à poursuivi avec une indéfectible constance des recherches couronnées Souvent des plus enviables succès : il a fait de curieuses découvertes parmi lesquelles je me borne à citer l’Jsoetes Brochoni et le Muscari Motelayi. Les ouvrages qui enregistrent nos richesses citent son nom presque à cháque page. A celui-ci semblait naturellement destinée la présidence de cette session extraordinaire. Il était appelé à cet honneur à la fois et par les explorations qu'il a faites et par les ouvrages qu'il a publiés, spécialement par la magnifique monographie des /soétées qui lui a justement mérité un prix del'Académie des sciences. Notre Société Linnéenne, dont il est l’un des membres les plus dévoués et où nous nous plaisons à l'entourer de la plus sympathique vénération, l'avait désigné d'avance à vos suffrages en le choisissant pour Président précisément en vue de cette réunion. Vous avez cru devoir tenir compte des désirs de notre collégue, dont notre amicale insistance n'a pu vaincre les scrupules. Mais tout en le déchargeant du fardeau de la Présidence, qui aurait été bien léger pour lui, vous avez voulu donner satisfaction à nos vœux; vous l'avez élu Président d'honneur et, vous conformant à la tradition d'aprés laquelle le Président de la session extraordinaire doit étre choisi parmi les bo- lanistes de la région, vous m'avez appelé à l'insigne honneur de pré- Sider à vos travaux. Je cherche en vain les titres que je peux avoir à la haute confiance dont vous m'avez honoré. Toutefois, en serutant mon passé, j'y vois que pendant quatre années la Société Linnéenne de Bor- deaux m'a chargé de la délicate mission de la diriger. C'est évidemment à cette circonstance que je dois vos suffrages. C'est done à la Société Linnéenne que je reporte tout l'honneur de cette élection. En son nom Je vous en remercie. XII SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. Votre pensée éclate d’ailleurs ауес évidence dans le discours que votre Président, dont nous regrettons l'absence et auquel j'adresse au nom de ` tous l'expression de notre douloureuse sympathie, vient de consacrer à l'histoire de notre Société. Avec la haute autorité qui s'attache à son nom et à la fonction dont vous l'avez investi, il a raconté cette existence de quatre-vingt-quatre ans, pendant lesquels les publications de la So- ciété ont enregistré des travaux relatifs à toutes les branches de l'his- toire naturelle; il vous a montré comment les découvertes journalières de la science donnent à ces associations le privilège d'une perpétuelle jeunesse. Vous avez voulu, Messieurs, manifester par votre choix le prix que vous attachez aux travaux de ceux qui se proposent par leurs observa- lions, soit de pénétrer les secrets de la nature, soit de faire connaitre les richesses végétales de la région qu'ils explorent. Dans sa poursuite à la recherche de la vérité, dans sa lutte incessante contre l'erreur, la science procède à l'instar des armées en campagne. Ses soldats se dis- persent pour répéter en des lieux divers, en des temps différents, sous des climats dissemblables et pour mieux les contróler de la sorte, leurs observations isolées. Puis ils se réunissent, comme nous le faisons au- jourd'hui, pour échanger et mettre en commun le fruit de leur travail, pour faire jaillir l'étincelle qui sera l'éclair éblouissant destiné à dissiper les ténébres, et la science aura remporté une nouvelle victoire sur l'ignorance. N'est-ce pas par ces observations consciencieuses, renouvelées en quelque sorte chaque jour, que nous pouvons parvenir à déterminer l'in- fluence qu'exercent sur la végétation le sol et sa composition chimique, le climat et les circonstances extérieures? N'est-ce pas à ces observations qu'il faut demander l'explication de ce fait, singulier au premier abord, que le Cicuta virosa qui, d’après Linné, est des plus vénéneux en Suède, n’est nullement nuisible aux bestiaux qui, au témoignage des bergers, le recherchent au contraire avec avidité aux bords de l'étang de Léon, sur notre littoral ? N'est-ce pas par des considérations analogues qu'on s'explique com^ ment des Champignons vénéneux dans l'Est de la France peuvent étre consommés sans danger dans nos pays de l'Ouest et réciproquement? N'est-ce pas à l'observation. minutieuse, répétée et contrôlée, qu'il appartient de constater les modifications subies par les organes d'une plante et de déterminer les formes qui, par une série de transitions in- sensibles et incontestables, se relient à un type unique et plus élevé dont elles ne sont que des dépendances? | N'est-ce pas par des observations de cette nature que Clavaud, dans cette Flore de la Gironde qui est un magnifique monument élevé à la DISCOURS DE M. DE LOYNES. : XIII science et que sa mort a malheureusement laissé inachevé, a pu sinon distinguer ce qui est espèce et ce qui ne l'est pas, du moins bien définir les types de valeurs différentes, exprimer autant qu'il lui a été possible leurs dépendances et leurs relations et faciliter ainsi la marche des jeunes botanistes à travers la classification de ces diverses formes spéci- fiques ? N'estce pas par des explorations et des observations répétées que nous parviendrons à faire l'inventaire exact des diverses contrées et à réunir les matériaux nécessaires pour établir sur les bases d'une cer- titude absolue et indiscutable la géographie botanique des diverses ré- gions du globe? Vous me permettrez de vous soumettre à ce point de vue quelques constatations que je crois intéressantes. N'est-ce pas, par exemple, par des observations climatologiques et peut-étre historiques que peut s'expliquer la présence, dans nos étangs d'Hourtin, de La Canau et de Cazaux, du Lobelia Dortmanna qu'on a depuis découvert dans le lac de Grandlieu ? N'est-il pas curieux de constater, grâce aux explorations de notre col- légue linnéen M. l'abbé Labrie, que l'Anemone ranunculoides que nous сгоуіопѕ descendu des Pyrénées et exclusivement cantonné aux environs de Budos, daus le Bazadais, existe également dans l'entre-deux mers àux environs de Frontenac ! Que l'Allium siculum, qui semblait spécial à l'Esterel croit aussi dans cette méme localité de Frontenac oü il a été découvert par le méme explorateur, qu’un des vôtres l'a récolté dans l'Angoumois, aux envi- rons de Luxé, et qu'il a été récemment recueilli dans la Vienne. N'est-ce pas à ses recherches que nous devons la découverte d'un Sempervivum dans lequel nous avions cru reconnaitre le S. Funckii du Tyrol, et que notre collègue M. Foucaud, plus expert que nous, est dis- posé à rapporter au S. calcareum Jord? N'est-il pas intéressant de récolter sur nos côtes Euphorbia polygo- nifolia originaire d'Amérique; de savoir que l'Isoetes Hystrix var. subinermis qui se développe en Algérie, en Italie, dans la Gironde et dans une partie de l'Ouest, se rencontre également dans le centre de la France, aux environs de Coutras et dans la commune de Lathus (Vienne), Sur les coteaux des bords de la Gartempe? Au point de vue des Muscinées, que d'intéressantes découvertes nous réserverait une exploration minutieuse de notre département, qui ont échappé à l'œil pourtant si pénétrant de Durieu ! N'est-il pas curieux de constater que le Tetraphis pellucida descend dans notre département, comme du reste dans celui des Deux-Sèvres, bien au-dessous de la zone inférieure de la région sylvatique ? XIV SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. Que le Splachnum ampullaceum, qui n'avait jamais été observé avec certitude au sud de la Loire, se trouve dans les endroits marécageux et spongieux d'une petite vallée des landes de la commune d'Uzeste, dans le voisinage du Tyichocolea tomentella et du Sphagnecetis com- inunis ? Qu'on rencontre dans notre département le Riccia tumida qui n'a- vait été récolté qu'en Italie et dans le département du Gard, l'Hypnum Sommerfeltii qui rappelle l'inoubliable souvenir de notre regretté col- légue et ami Henry Brochon, le Dichelyma capillaceum qu'un caprice de la nature a transporté du Nord de l'Europe, de l'Écosse, de la Suède el de la Norvége, dans notre département et que Crozals avait l'ex- tréme surprise de recueillir au pied des Aulnes dans le marais de La Mothe ? A cette liste que je pourrais allonger, vous me permettrez d'ajouter le Bruchia vogesiaca qu'on découvrait il y a quelques années dans un marais du département des Landes, bien loin des localités qui lui ont valu son nom spécifique et auxquelles il semblait spécial. Si j'aborde maintenant l'application pratique des découvertes de la science, je suis frappé du rôle essentiel que joue l'observation. N'est-ce pas elle, et elle seule, qui nous permet de déterminer les conditions.du sol, de climat et de culture dans lesquelles les plantes peuvent se déve- lopper? Cette connaissance et les expériences qui en sont la; ost: quence naturelle nous procurent les moyens de choisir les espéces sus- ceptibles de s’acclimater, de fournir, par leur introduction, un nouvel aliment à l'activité de nos intelligents agriculteurs et de développer ainsi la fortune publique. C'est а ce procédé notamment: que nous avons été obligés de recourir pour défendre la viticulture contre les dangers de mort auxquels l'expo- sait l'invasion. du Phylloxera, de sauver cet arbuste dont, comme le disait en 1859 votre Président, M. Maniére, « les fruits succulents sont a а la fois la richesse et l'honneur de la Gironde et répandent dans € le monde entier son nom et sa renommée ». Lorsque ce fléau vint frapper le pays, lorsqu'il fut démontré que, si dans certaines régions au sol privilégié comme Sauternes et notre incomparable. Médoc, la vigne francaise pouvait résister victorieusement à son redoutable ennemi etl conserver avec sa vigueur productrice la valeur de ses produits, il exis- tait d'autres terrains dans lesquels la lutte serait vaine, dans lesquels les remèdes demeureraient impuissants, il fallut recourir à des espèces importées et vivifiées par le greffage pour réparer le désastre et sauver la fortune du pays. Dans les régions auxquelles les cépages étrangers ne pouvaient s'adapter, il fallut, par des hybridations multipliées ё! perfectionnées par les plus délicates sélections, créer des espèces ou DISCOURS DE M. DE LOYNES. XV des variétés nouvelles qui, appropriées au sol et au climat, pussent fournir au viticulteur le moyen, par un travail incessant, de conserver cette source importante de la richesse nationale. C'est un honneur pour la Société Linnéenne de compter parmi ses membres l'un de ceux qui se sont le plus hautement distingués dans cette recherche difficile. J'ai nommé notre éminent collégue M. Millardet, dont le nom associé à celui du savant doyen de notre faculté des sciences, M. Gayon, rappelle aussi une autre victoire non moins précieuse sur un autre ennemi de la vigne, le Mildew. Enfin, au moment où la France, comme toutes les autres grandes nations européennes, a eoncu la noble ambition de répandre au loin sa civilisation et ses produits, où elle consacre ses efforts à féconder ses nouvelles et récentes conquétes coloniales, ой elle comprend que la mise en valeur de ces pays est un devoir du conquérant et la condilion primordiale et essentielle du développement des relations commerciales, Bordeaux, sur l'initiative du Recteur de son académie, par l'organe de son Université et de ses nombreuses Sociétés scientifiques unies el grou- pées sous l'intelligente et habile direction de sa municipalité, a créé un Institut colonial et institué un enseignement de culture coloniale. C'est à l'un de nos jeunes collégues, dont la valeur scientifique s'est haute- ment affirmée par des travaux justement appréciés, qu'est confiée la mission de faire connaitre la végétation de ces pays lointains et d'initier les futurs colons aux secrets de la culture, qui fera de cette richesse nouvelle un des affluents de la fortune nationale. Voilà, Messieurs, la part que les membres de la Société Linnéenne prennent, par leur travail personnel, au mouvement scientifique, agri- cole et économique contemporain. Voilà la contribution que la Société Linnéenne est heureuse et fière de vous offrir au moment où, pour la seconde fois, vous venez tenir dans notre ville vos assises solen- nelles, Ce beau discours est accueilli par de vifs applaudissements. M. le Président donne lecture de lettres d'excuses de M. le Préfet de la Gironde et du Maire de Bordeaux, qui regrettent l'un et l'autre de ne pouvoir assister à la séance d'ouverture du Congrès. М. l'abbé Hy fait à l'assemblée la communication suivante : XVI SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. DE L'ANTHÈLE, par M. l'abbé HY. Cette inflorescence, communément admise en Allemagne, est à peu près inconnue dans la littérature scientifique de notre pays. La première application de ce terme servit à désigner le groupe- ment des fleurs chez les Jones et les Cypéracées « Corymbum Juncacearum et Cyperacearum nomine Anthelæ salutamus ». Koch Synops. Fl. Germ. (1844), p. 837), et c'est ce qui a le plus contribué sans doute à en faire méconnaitre le sens, parce qu'il est peu de végétaux où l'avortement des bractées, joint au raccour- cissement et à la soudure des axes, rende l’inflorescence aussi confuse. Néanmoins, si on l'étudie dans les espèces où le type se montre simplifié, par exemple chez les Luzula Forsteri ou ver- nalis DC, on reconnait aisément une disposition florale des.plus nettes. L'axe principal se termine par une fleur — dite prime- fleur — et porte au-dessous un nombre indéterminé de pédon- cules axillaires, de second degré par conséquent. C'est cette inflorescence que jadis Ad. de Jussieu proposa d'ap- peler grappe définie, corymbe défini (Cowrs élém., 10° édition, p. 219). Mais une pareille expression est contradictoire dans les termes, puisque la grappe est essentiellement indéfinie : elle montrait du moins que son auteur y voyait bien une inflores- сепсе mixte. D'ailleurs, les mots de grappe définie, ombelle et corymbe définis n'ont jamais été adoptés dans le langage des- criptif. dl y а quelques années, écrivant dans la Revue générale de bola- nique un Mémoire sur les inflorescences, j'avais proposé des dési- gnations qui n'ont pas eu plus de succès, celles d'anthéles bo- tryoïde, corymboide, etc., ou plus brièvement de botryoide, corymboide, ombelloide. Ainsi la monographie trés savante des Rubus publiée dans la Flore de France de M. Rouy, parle couramment, pour la descrip- tion des espèces, de grappes ou de corymbes, alors que les inflo- rescences, si variées qu'elles soient en apparence, s'y montrent constamment avec tous les caractéres propres à l'anthéle. La seule différence porte sur le nombre et l'allongement des entre-nœuds, HY. — DE L’ANTHÈLFS XVII sur la ramification plus ou moins riche des axes latéraux, ce qui rend la corymboide ordinairement simple dans le groupe cæsius, la botryoide composée à divers degrés dans la série des Frulicosi et surtout des Spectabiles. Bien plus, dans la livraison récemment parue du « Cours de Botanique », par MM. Bonnier et Leclerc du Sablon, on peut lire, page 456 : « П ne faudrait pas croire qu'il existe une opposition absolue entre le type des inflorescences indéfinies, la grappe et ses dérivés, et le type des inflorescences définies, la cyme et ses dérivés. C'est ainsi que sur Іа même plante, sur un pied de Cam- panule Raiponce, par exemple, on peut trouver une sorte de grappe ou une cyme unipare suivant que tel ou tel rameau aura pris plus d'importance par rapport aux autres. » Suit l'explica- tion d'une figure 642 représentant soi-disant un fragment d'inflo- rescence de Campanula Rapunculus, oà un rameau (à droite) est interprété comme étant une grappe, et un autre (à gauche) donné comme cyme unipare. | D'abord, si le dessin est exact, c'est plutôt le Campanula patula que le Rapunculus qui a dà servir de modéle, mais peu importe. L'explication vraie est en méme temps beaucoup plus claire que celle apportée dans le texte : l'inflorescenee est ici, comme dans toutes les Campanules, une anthéle, et dans le cas présent une corymboide composée. En effet, la fleur marquée F' est la prime- fleur de toute l'inflorescence, elle n'appartient done pas, comme il est dit, au rameau de gauche, mais bien termine tout l'en- semble. Ce rameau de gauche, pelite anthéle latérale, a bien cependant sa fleur terminale propre, du deuxiéme degré, celle marquée f', de méme que la fleur terminale spéciale au rameau de droite est désignée par F. En somme, l'anthéle de la figure 642 est constituée, d'une facon fort régulière, en procédant suivant le sens rétrograde, par une prime-fleur générale F', au-dessous de laquelle se détachent deux rameaux axillaires, l'un en H, l'autre en R’. L'un et l'autre sont de petites anthéles secondaires : la premiére formée seulement de deux fleurs et la seconde tri- flore. Il ne faudrait pas croire que ce mode d'inflorescence soit rare parmi les plantes qui nous entourent, on l'observe parfaitement caractérisée dans un grand nombre de familles et de genres très répandus. L'ombelle de la Chélidoine est en réalité une anthèle Т. don В ХҮШ SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. ombelloide, le capitule de la Moscatelline une céphaloide; on voit dans le Lierre une botryoide d'ombelles et chez la plupart des Composées non pas un vrai corymbe, mais une corymboide de capitules. Inutile d'en multiplier les exemples. Remarquons seulement que l'anthéle revét des apparences trés différentes par cela méme qu'elle sert de trait d'union entre les diverses modifications de la grappe et celles non moins variées de la cyme : 1^ Lorsque le nombre des rameaux axillaires situés au-dessous de la prime-fleur se réduit à un ou à deux, elle ressemble beau- coup à une cyme unipare appauvrie, et méme à un dichase lors- qu'en méme temps les deux pédoncules latéraux deviennent sub- opposés par raccourcissement de l’entre-nœud qui les sépare. Ainsi, l'inflorescence du Néflier est une dichasoide, celle de nos Geranium indigènes une anthèle biflore. La plupart des triades décrites par M. Van Tieghem pour des genres de Loranthacées exotiques et comparées par lui tantôt à des capitules, tantôt à des cymules, sont dans le même cas : il serait alors plus correct de les nommer dichasoïdes ou anthèles triflores. Enfin, les exemples si nombreux, chez les Dicotylédones, de pédoncules uniflores pourvus de deux bractéoles, ne sont en réalité que de petites anthèles réduites à leur fleur terminale, mais qui peuvent toujours redevenir normales, lorsque, par exubérance, les bractéoles deviennent accidentellement florifères à leur aisselle. 2° Lorsque, au contraire, les rameaux axillaires de l’anthèle sont très nombreux, sa prime-fleur est beaucoup moins accusée, el parfois si peu qu’il est alors fort difficile de la distinguer des inflorescences indéfinies de même forme. Ainsi, chez beaucoup de Rosacées, on hésite à voir une anthéle dans les inflorescences с0- rymbiformes par exemple de l'Aubépine et des Sorbiers. Оп s'explique pourquoi M. Daniel, parlant des variations obte- nues par la greffe, dit que dans une Rose observée par lui, lin- Погеѕсепсе indéfinie en corymbe avait fait place à une inflores- cence définie. En réalité, le faux corymbe des Rosa est une anthéle corymboïde : pour passer au dichase, quand elle se réduit à trois fleurs, il suffit que les entre-nœuds basilaires se rap”. prochent jusqu'à se confondre, mais d'ordinaire elle reste plutôt à l'état de dichasoide, c'est-à-dire avec des entre-nœuds seulement HY.— DE L'ANTHÉLE. XIX trés rapprochés; dans tous les cas, il né peut être ici question que d'inflorescences parfaitement définies. En résumé, les variations qui affectent l'inflorescence ne pré- sentent jamais des écarts aussi grands que semblent l'indiquer les citations discutées dans cette Note, On peut dés lors considérer les caractéres fournis par elle comme de premier ordre. Souvent ils s'appliquent à tout un groupe élevé ` outre les grandes familles indiquées plus baut, on peut noter encore celle des Ombelliféres comme montrant constamment des anthéles d'ombelles plus ou moins condensées. Si enfin on fait la part des exemples obscurs et douteux, la nature définie ou indéfinie des inflorescences garde partout son importance, et les passages de l'une à l'autre sont extrémement rares, si méme ils existent, dans une méme série naturelle. Cette intéressante communication est suivie d'un échange d'observations entre MM. Hua, Rodier et l'abbé Hy. M. Hua s'attache à montrer que les dénominations an- ciennes de corymbe et d'ombelle, ete. étaient primitivement très peu précises. C'est à tort, dit-il, qu'on a cherché à leur donner un sens rigoureux, purement artificiel et du reste inexact. M. l'abbé Hy observe que pourtant il serait nécessaire d'avoir des définitions précises. Répondant à des questions de M. Rodier, il dit que la dif- ficulté principale réside dans le choix descaractéres à adopter pour définir les inflorescences, ceux tirés du développement où bien ceux que fournit la morphologie à l'état adulte. Peut- être faudrait-il ajouter au terme d'anthéle un qualificatif additionnel, dire par exemple, anthèle ombelloide ou согут- boide, | Étant donné l'heure tardive, les autres communications Sont renvoyées à la prochaine réunion. Au moment où la Séance est levée, M. Hua informe les assistants que M. Ney- raut a récolté aux Allées de Boutaut, cet après-midi, quelques plantes intéressantes, dont il offre des échantillons à ceux qui en désirent : Salvinia natans, la rare Hydroptéridée si XX SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1909. abondante autrefois autour de Bordeaux, devenue presque introuvable aujourd'hui; — Conyza mixta, avec les parents, Conyza ambigua et Erigeron canadensis, de ce curieux hy- bride. La séance est levée à 6 heures et demie. SÉANCE DU 3 AOUT 1902. PRÉSIDENCE DE M. DE LOYNES. Cette séance est ouverte à 10 heures, dans la salle de confé- rences du Laboratoire maritime d'Arcachon, pavoisée avec le goùt le plus exquis, au milieu de l'assistance la plus élé- gante. M. le D" Lalesque, président de la Société scientifique d'Arcachon, et plusieurs de ses confrères assistent à la séance. Le procès-verbal de la précédente réunion est In et ap- prouvé, M. de Loynes remercie la Société scientifique d'Arcachon de l'aimable accueil qu'elle a fait aux membres des Sociétés botanique de France et Linnéenne de Bordeaux et de l'em- pressement de son dévoué président, M. le Р" Lalesque, à leur faire les honneurs de ses collections botaniques et zoologiques ll nous retrace l'histoire de la Société scientifique, rappelle le róle important de ses présidents : MM. Lafon, Нашеап, Chantelat et Lalesque, et nous montre les résultats magni- fiques qu'elle a obtenus et qui sont le fruit d'une initiative exclusivement privée. Il invite M. le D" Lalesque à prendre place au Bureau. ; MOTELAY. — PLANTES GIRONDINES INDIQUÉES PAR THORE. XXI M. Motelay fait la communication suivante : NOTES SUR LES PLANTES GIRONDINES INDIQUÉES PAR THORE DANS UN OUVRAGE PEU CONNU; par M. L. MOTELAY. J'ai eu l'occasion de lire dernièrement un livre intitulé : Pro- menade sur le bord du golfe de Gascogne, par Thore (imprimé chez Brossier en 1810 à Bordeaux). Mon but était de copier, pour un botaniste de mes amis, la définition d'un Epilobium intermedium Bory de Saint-Vincent inédit. Cette diagnose est trés courte et, comme je ne l'ai lue que dans cet ouvrage assez rare, il me semble utile de la repro- duire ici in extenso. EPILOBIUM INTERMEDIUM Bory inéd. — Foliis oppositis, geminis, ovato-cor- datis, denticulatis, tomentosis, calyce simplici, pedali, erecto, gracili. Habitu lanuginoso, rufescente. Dans les sesques ou lettes, sans désignation de commune, ni de date... La plus grande partie des autres plantes dénommées dans cet ouvrage et dont je vais entretenir la Société, sont indiquées à Lanton, Audenge, Lamothe, etc. Il se peut que cet Epilobe se trouve dans cette méme partie du département. Nous allons prendre, par ordre d'inscription, les plantes que Thore a nommées dans sa promenade et nous étudierons la valeur des découvertes faites dans cette course. L'auteur commence par Crocus LUTEUS. — Les landes rases de Lanton. Dans la Chloris du département des Landes, an XI (1803), Thore n'indique que le Crocus multifidus Ramond, fleurissant en vendémiaire (octobre). « J'allais, dit-il, décrire cette espèce, lorsque Ramond la publia. » С П ne parle pas, dans cet ouvrage, du Crocus luteus, qu'il semble n'avoir trouvé qu'en 1810. En 1811, premiére édition de la Flore Bordelaise, Laterrade n'indique aucun Crocus. En 1812, deuxiéme édition, Laterrade décrit le Crocus luteus, récolté par Thore dans les landes de Lanton. En 1829, troisième édition, le méme auteur dit : « Le Crocus XXII SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. multifidus Ramond a été récolté à Bazas en septembre », et il en donne la définition. Dans une note seulement de cette troisiéme édition, Laterrade parle encore du Crocus luteus, mais en l'ex- eluant des plantes décrites et ne l'indique que comme ayant été signalé par Thore dans les landes de Lanton. Enfin, en 1846, Laterrade, dans la quatriéme édition de sa Flore, supprime complètement le Crocus luteus et met en sus- picion l'indigénat du C. mullifidus à Bazas, « ou, dit-il, cette ` plante n'aurait plus été retrouvée depuis l'indication de Thore ». Dans la quatrième édition de Lloyd, 1886, Flore de l'Ouest de la France, J. Foucaud indique le C. multiflorus Ramond comme synonyme du C. nudiflorus Sm., mais il ne l'a vu que des départements des Landes et des Basses-Pyrénées. Il parait donc certain que les C. luteus et nudiflorus (multiflo- rus) n'ont pas été récoltés dans les limites de notre Gironde, Quelle est done la plante des landes rases de Lanton qui a dù faire commettre à Thore cette confusion? Ce botaniste avait publié sa Chloris sept ans avant l'impression de la Promenade sur le bord du golfe de Gascogne; il devait donc bien connaitre la flore des Landes. La commune de Lanton et bien d'autres communes de notre département ne sont qu'un prolongement de celui des Landes dans la Gironde. Malheureusement Thore n'indique pas l'époque de la récolte du Crocus luteus; si cette récolte a eu lieu au printemps, ne pourrait-il pas y avoir une grossière confusion avec le Narcissus Bulbocodium, que j'ai ramassé abondamment en mars et avril dans les landes rases et les prairies de Mios, Audenge, Lanton, Gradignan, ete.? Dans la Chloris il n'est pas parlé de ce Narcisse, cependant très répandu de Bordeaux à Bayonne. Son long style jaune a pu le faire confondre avec un Crocus. Laterrade, dans sa premiere édition de 1811, n'indique pas non plus le Narcissus Bulboco- dium. Cette plante aurait-elle été inconnue de nos botanistes de cette époque? C'est probable. Ce n'est qu'en 1821, dans sa deuxième édition, que Laterrade l'indique pour la première fois. П y a une grande probabilité pour que le Crocus luteus de Thore пе soit que le Narcissus Bulbocodium. MOTELAY. — PLANTES GIRONDINES INDIQUÉES PAR THORE. ZAIT AIRA GLOBOSA Thore. — Sur les landes rases de Lanton et Audenge. Ces localités ne me sont pas encore connues, mais il est très possible qu'en avril ou mai on retrouve cette plante qui serait bien chez elle dans ces deux communes. ASPARAGUS ACUTIFOLIUS L. — Dans les lettes garnies de Јопсѕ ou sesques au Verdon. Cette plante n'a pas été retrouvée depuis Thore, au moius à ma connaissance. Laterrade, dans sa quatriéme édition, 1846, n'ins- crit cette espéce dans la Gironde que sur les renseignements de Thore (1810). L'aire géographique de ГА, acutifolius ne lui per- met guére de se trouver au Verdon. ll est probable que c'est la forme maritimus L. de l'Asparagus officinalis, forme rampante, à feuilles dures, que nous avons tous récoltée au Verdon, que Thore а dù prendre pour l'acuti- folius L. Acorus CALAMUS L. — Bord des eaux, à la Teste de Buch. Dans la Chloris, Thore dit que Bory de Saint-Vincent a récolté cet Acorus sur le bord des eaux aux environs de la Teste. Grenier el Godron indiquent cette plante dans l'ouest de la France; ces auleurs veulent sürement parler des départements au nord de la Loire. Laterrade ne la mentionne, sur l'indication de Thore, que dans ses deuxième et troisième éditions. Enfin, dans la quatrième, il supprime complètement cet Acorus, comme ne croissant pas dans la Gironde. Muscant воткуогреѕ DC. — Les vignes à la Teste. Cette espèce n’est sûrement pas de notre département, malgré l'affirmation de Grenier etGodron, qui lui assignent tout l'ouest. Mais, indubitablement, on ne peut trouver cetle plante dans les vignes de la Teste. Le Muscari dont parle Thore n'est pas non plus celui que tous les botanistes de notre région désignaient, jusqu'en 1890, sous le nom de botryoides et dont M. Foucaud a donné une définition accompagnée d'une planche. Ce travail a раги dans le tome LXIV des Actes de la Société Linnéenne. Du reste, Laterrade dit, dans sa quatriéme édition, page 382 : XXIV SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. « Je supprime, dans cette édition, le M. botryoides indiqué par Thore à la Teste et que Chantelat et moi n'avons pu y retrou- ver. » Dans les sables où sont plantées les vignes de la Teste, il ne peut y avoir que le comosum et le racemosum. L'espéce que M. Foucaud a distinguée, et à laquelle il a bien voulu attacher mon nom est, comme le botryoides, une plante des terres fortes, argilo-calcaires ou d'alluvions et ne peut se trouver dans 1а silice pure. Thore a donc confondu cette plante et lui a donné un nom qui ne lui appartient pas. EPILOBIUM INTERMEDIUM Bory inéd. — Les sesques, les lettes. Sans date de récolte, ni désignation de localité. Nous aurions bien besoin de retrouver cette plante, car la définition de Bory est par trop sommaire. Dans le tome XLIV des Actes de la Société Linnéenne et aux pages 13 et 18 des Procès-verbaux des 5 et 15 mars 1890, Clavaud parle de deux Epilobes que Brochon et lui ont récoltés, l'un à Pitchourlin, l’autre à Arès. Ce sont : les E. palustre L. et obscurum. Schreb. Je n'ai pas eu occasion de voir сез plantes, mais il est probable que c'est l'une d'elles que Bory a dà trouver aussi et à laquelle il a assigné le nom d'intermedium. Telle est la question. SAXIFRAGA MONODACTYLIS Bory. — Sables des lettes. Cette plante se trouve partout dans les sables, mais ne peut étre élevée ап rang d'espéce, car ce n'est qu'une toute petite forme du tridactyliles; j'ai souvent ramassé des pieds ne dépassant pas un ou deux centimétres de hauteur. Toute la plante est ramenée à ses plus petites proportions. Le Senecio vulgaris, dans les mémes lieux, présente des formes analogues. SPARGANIUM NATANS L. — La Leyre, à Lamothe. - Laterrade, dans sa quatrième édition, ajoute à la localité de Thore celle de Cazaux, oü, dit-il, la plante est rare. Foucaud, dans la quatrième édition de Lloyd, n'indique, avec raison, que le Sparganium minimum Bauhin, Fries. Il rectifie les premiéres éditions de la Flore de l'ouest, qui indiquaient à tort le Sp. natans L. au lieu du minimum Fries, et donne comme localités MOTELAY. — PLANTES GIRONDINES INDIQUÉES PAR THORE. XXV girondines : Lacanau (Durieu), Cazaux (Laterrade). Il y aurait à ajouter : Sanguinet (Durieu), dont voici la copie de l'étiquette : Sparganium minimum Fries! (Sparg. natans Flor. plur.) non L., Lagunes, prés Sanguinet, 20 juillet 1856! Le vrai Sparganium nalans L. n'existe pas dans la Gironde. Grenier et Godron ne le font connaitre que dans les Vosges. Nous n'avons donc qu'à le supprimer et à le remplacer par le minimum Fries, qui est celui des localités ci-dessus mentionnées. Dans sa Flore de Bordeaux et du sud-ouest, Guillaud, page 173, donne tout simplement comme synonyme du natans L. le mini- тит Fries, et prétend que cette espéce est descendue des Pyré- nées. Or, les étangs littoraux cités n'ont aucune communication avec la chaine pyrénéenne où, du reste, le Sparganium nalans L. ne parait pas exister. MILIUM LENDIGERUM L. — Bordure des bois sablonneux. Pali- sot de Beauvois, avec juste raison, a changé le genre de cette espèce, il en a fait un Gastridium, auquel il a laissé son nom spécifique de lendigerum. La plante de Thore ne semble pas étre de cette espèce et se rapporte plutôt au Milium scabrum Rich. ou plutôt au Milium effusum L. L'une et l'autre de ces deux plantes se trouvent fréquemment dans les parties sablonneuses de la Gironde, alors que le Gastridium lendigerum semble trés rare et caleicole. Je ne le posséde, dans mon herbier girondin, que de la com- mune de Haux, venant dans des terrains argilo-caleaires, qui n'ont rien de comrnun avec les sables des bords du golfe dé Gascogne. Ce n'est donc pas le Gastridium que Thore a récolté. TRIGLOCHIN PALUSTRE L. — Lieux humides. -- Ce Triglochin est bien une plante de notre sud-ouest, et le botaniste de 1810 a dû la trouver. Voilà, en résumé, la revision des dix plantes mentionnées par Thore dans sa « promenade » : Trois sont bien nommées; il est certain qu'il a pu les trouver, ce sont ` Aira globosa, Triglochin palustre et Saxifraga tridac- lylites; cette dernière réduite à sa plus petite forme, qu'il a cru pouvoir ériger en espéce, ce n'est pas notre avis. XXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1302, Puis l’Epilobium intermedium Bory, plante qu'il serait bien désirable de pouvoir retrouver. Enfin six plantes qui, certainement sont mal nommées, ce sont : Crocus luteus, Asparagus acutifolius, Muscari botryoides, Spar- ganium natans, Milium lendigerum et Acorus Calamus. Ce que je viens de dire doit être considéré comme une rectifica- tion et non comme une critique. En 1810, les routes, dans се pays perdu, n'existalent pas, les voyages ne pouvaient se faire qu'à cheval, et i1 était souvent utile de presser sa monture pour arriver avant la nuit à un gite. De plus, une grande partie de la lande n'était qu'un marais ou tout au moins une cuvette, d'ou l’eau ne s'écoulait qu'à la longue; le voyageur avait ou devait avoir souvent de la peine à mettre pied à terre. Voilà des données plausibles pour excuser les erreurs que je viens de signaler. En 1837 ou 1838, il me souvient d'être allé de Bordeaux à Arcachon, dans le premier établissement de bains de mer (Hótel Tindel); et l'on mettait alors, pour effectuer le trajet, une ving- taine d'heures dans une voiture indescriptible. А cette époque, il n’existait pas de pont sur la Leyre, de telle facon que si, en cours de route, un orage faisait monter les eaux de ce petit fleuve, il fallait attendre la baisse des eaux pour le traverser. Ceci se passait vingt-sept ou vingt-huit ans aprés l'ex- ploration faite par Thore. Au nom de M. Maurice Langeron, M. Hua donne lecture de la Note suivante : | LANGERON. — ROLE PHYTOSTATIQUE DES EAUX LIMONEUSES XXVH NOTE SUR LE ROLE PHYTOSTATIQUE ET LA FLOCULATION NATURELLE DES EAUX LIMONEUSES, par le D' Maurice LANGERON. ў 1". Les argiles. Les régions où le ruissellement est le plus intense sont celles dont le sol superficiel est le plus imperméable. Le lut naturel le plus fréquent à la surface du sol est l'argile. Sous le nom d'argile ол a coutume de ranger un certain nombre de roches, toutes for- mées fondamentalement de silice, d'alumine et d'eau. Cependant, les diverses espèces de ce genre minéralogique peuvent différer notablement entre elles par leurs propriétés physiques et aussi par suite de l'adjonclion de minéraux étrangers. Des cinq groupes d'argiles établis par Le Châtelier : halloy- sites, allophanes, kaolins, pyrophyllites, smectiles, nous pouvons éliminer tout d'abord les allophanes et les smectites, trés peu répandues. Les hulloysiles renfermeront la plupart des argiles sédimen- taires, plastiques ou réfractaires, la terre glaise et les marnes : ces deux derniéres caractérisées par leur teneur de plus en plus élevée en carbonate de calcium, pouvant varier de 15 à 50 pour 100. Toutes peuvent étre plus ou moins chargées d'oxyde de fer. Ce groupe est trés important, car on peut y ranger Ja plus grande partie des argiles communes qui affleurent à l'état de pureté, ou qui, mélangées à la terre végétale, forment de vastes revêtements à la surface du sol. Les Aaolins, en mettant à part les gisements où cette roche se présente en grandes masses à peu prés pures, forment un lit im- perméable à peu de distance de la surface dans toutes les con- trées granitiques. La décomposition des feldspaths sous lin- fluence de l'intempérisme donne continuellement naissance à cette argile, Elle est recouverte d'une arène quartzeuse et mi- сасее. Les pyrophyllites renferment un très grand nombre d'argiles XXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. plastiques et réfractaires qui se présentent souvent en bancs inter- calés dans les terrains stratifiés, mais forment rarement un revéte- ment à la surface du sol. Toutes ces argiles différent entre elles par leur teneur en eau. Le premier groupe posséde toujours une grande quantité d'eau d'imbibition qui disparaît à + 250 degrés. L'eau de constitution se sépare à des températures plus élevées : + 400 degrés pour les halloysites, + 770 degrés pour les kaolins, + 800 degrés pour les pyrophyllites. Enfin, les halloysites et les allophanes su- bissent aux environs de + 1000 degrés une transformation mo- léculaire qui se manifeste par une brusque élévation de tempéra- ture et par l'insolubilité de l'alumine dans les acides. Au point de vue phytostatique, le groupe le plus intéressant est celui des halloysites, parce qu'il renferme les éléments qui re- vétent la surface du sol dans les pays de nature argileuse ou pélique. $ 2. La région d'étude à sol pélique. Comme type d'une semblable région, nous prendrons la partie de la chaine du Jura et du val de Saône qui se trouve représentée dans la feuille de Lons-le-Saulnier (Carte géologique détaillée de ła France au 1/80.000°, n° 138). Du nord au sud, cette feuille s'étend d'Arbois jusqu'au delà de Lons-le-Saulnier. De l'ouest à l'est, elle renferme tout le pays compris d'une part entre les val- les du Doubs et de la Seille, et, de l'autre, entre le mont Noir et le plateau de Doujailles, de 180 à 1900 métres d'altitude. Une ligne oblique et concave vers l'est, passant par Aumont, Selliéres, Montmorot, Orbagna, divise cette région en deux zones bien distinctes. A l'ouest, c'est la plaine, région d'abord un peu ondulée, puis complètement horizontale, forméé par les vallées de la Grozonne, de la Brenne, de la Seille, de la Valliére. A l'est, c'est la montagne, nettement définie par sa falaise, mais séparée de la plaine par une bande large d'environ 10 kilométres, à tecto- nique trés compliquée, où dominent le Trias et le Lias. La mon- tagne elle-même couvre environ la moitié de la carte. Le pre- mier plateau, qui s'étend entre la falaise et la deuxième chaine ou créte de Leutte, est à peu prés exclusivement calcaire et formé par les assises du Bajocien et du Bathonien. Le second plateau est LANGERON. — ROLE PHYTOSTATIQUE DES EAUX LIMONEUSES, XXIX d'abord formé d'Oxfordien, de Bathonien et d'alluvions anciennes; puis, à l'est d'une ligne partant de Boujailles et passant par Cham- pagnole pour aboutir au lae de Bonlieu, apparait la premiére ligne de récifs coralliens, datant de l'époque séquanienne, entre- mélée de larges plaques d'alluvions dites glaciaires. À notre point de vue particulier, nous devons déterminer la quantité et la position des éléments péliques. Toute la plaine est couverte par des dépóts tertiaires qui, sous le nom de terre à pisé ou limon de la Bresse, de sables de Chagny, sables et argiles pliocénes, forment un vaste ensemble pélopsam- mique, à peu prés complétement dépourvu de calcaire. A ces élé- ments on doit ajouter les alluvions modernes qui remplissent les vallées et sont surtout développées dans la vallée de la Seille : ces formations peuvent renfermer des éléments calcaires. Enfin, on place dans le quaternaire les larges plaques d'argile à cailloux siliceux qui s'étendent tout le long de la bande liaso-triasique et panachent cette bande jusqu'au pied de la falaise. Tous ces dépóts contiennent une énorme quantité d'argile et leur couche super- ficielle est formée d'une terre jaune, onctueuse, plus ou moins mélangée de sable, passant en certains points aux extrêmes : argile pure, plastique ou sable presque pur, jaune et un peu terreux. Dans la bande intermédiaire abondent aussi les éléments pé- liques: marnes du Lias à teinte bleuâtre et calcaires marneux bleuátres aussi, marnes irisées du Trias, le plus souvent colorées en beau rouge grenat par de l'oxyde de fer. Le premier plateau, exclusivement calcaire, ne renferme pour ainsi dire pas d'argile, tandis que dans les premières zones du second plateau, les marnes oxfordiennes et les alluvions anciennes forment de vastes plages presque exclusivement péliques. Il est dés lors facile de comprendre que les eaux atmosphé- riques, en ruisselant à la surface de ces sols peu perméables et facilement. détritiques, vont se charger de particules de tout vo- lume, sableuses, argileuses, organiques, et donner ainsi naissance à des filets d'une eau plus ou moins trouble. XXS SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. $ 3. Les eaux limoneuses. Aprés une pluie violente, l'eau qui ruisselle à la surface d'un sol quelconque n'est jamais limpide, car elle tient en suspension des corps de nature trés diverse. Comme, d'autre part, l'argile se trouve en petite quantité dans toutes les formations, dans toute terre végétale, les eaux de ruissellement immédiat, surtout aprés les fortes pluies, seront donc à peu prés toujours et partout un peu troubles. Aussi n'est-ce pas à ce point de vue que nous nous placons et par eaux limoneuses nous entendons les produits de ruissellement, quelquefois trés peu chargés, mais blanchâtres, opalescents, très difficiles ou impossibles à clarifier par le repos. Alors que les eaux ordinaires deviennent rapidement limpides en abandonnant leurs parties lourdes, les eaux limoneuses for- ment des flaques, des mares, des étangs indéfiniment troubles. Le botaniste qui parcourt pendant la fin de l'automne ou le premier printemps les bois qui couvrent toute la partie de la Bresse com- prise dans le domaine étudié ne voit qu'orniéres fangeuses, que mares jaunátres à fond invisible, qu'étangs boueux. Si, par sa situation particuliére dans un bassin psammique séparé, quelque nappe stagnale reste limpide, il est facile de trouver sur ses bords quelques affluents blanchátres qui viennent en troubler momen- tanément la limpidité. Nous avons déjà insisté (1) sur la distinction à faire entre ces deux sortes d'étangs généralement clairs ou toujours troubles, et sur l'influence néfaste des eaux limoneuses sur les Sphaignes. Nous avons montré que la pureté méme des eaux de ces stations est un obstacle à la présence de ces plantes, car elles ne peuvent guère souffrir les eaux troubles, et, dans un liquide non minéralisé, les troubles ont grandes chances de rester indéfiniment en suspen- sion. П en résulte, que dans les stations qui devraient être privi- légiées pour les Mousses aquatiques oxycoles, ces végétaux пе peuvent subsister. Nous indiquions aussi que, dans les marécages où il y a des traces de sulfate et de carbonate de calcium, les troubles pouvaient être précipités et que les Sphaignes commen- (1) M. Laugeron et H. Sullerot, Muscinées de la Cóte-d'Or (in Revue bour- guignonne, enseignem. sup., Dijon, 1898, p. 58 et suiv.). LANGERON. — ROLE PHYTOSTATIQUE DES EAUX LIMONEUSES. ХХХ! çaient alors à se développer. Ces notions demandent à être précisées. Nous prendrons pour exemple deux localités situées, dans le département du Jura, à très peu de distance l’une de l'autre. L'une de ces localités est un étang, dit étang du Vernois, et situé un peu à l'est de Pont-de-Bourg, sur le chemin qui mène ` de ce village à Biefmorin et à Neuvilley et Aumont. Cette nappe s'étend, à l'altitude de 229 métres, partie sur les sables de Chagny, partie sur les argiles pliocénes, Depuis bien des années, nous n'avons jamais vu les eaux de cet étang étre limpides. Leur te- neur en sels calcaires est extrémement faible puisque leur degré hydrotimétrique ne dépasse jamais 1 degré. Dans cet étang végétent en abondance Trapa natans et Nitella flexilis. Sur les bords et à la queue on trouve : à gauche, un ilot de Scirpus lacustris; tout autour du niveau des eaux pérennes une ceinture de Sagittaria; dans le$ deux cornes et sur toute la zone littorale une abondante végétation de Cypéracées. Оп peut noter Carex cyperoides, Heleocharis ovata et acicularis, Scutella- ria minor et hastifolia. Si l'on adopte la méthode de Magnin pour l'étude des zones de végétation, méthode qui lui a donné des résultats si remarquables dans l'étude des lacs jurassiens (1), on trouvera que cet étang est ainsi caractérisé ` le centre est occupé par un Trapetum (Trapa natans), bordé d'un étroit Sagittetum; les rives sont couvertes par un ample Caricetum. C'est du reste le schéma général de tous les étangs de la Bresse ой l'on peut distinguer deux zones: l'une toujours inondée et remplie de Potamogeton ou de Trapa, une autre souvent exondée et alors couverte de Carex, Bidens, Gna- phalum. C'est au bord interne de cette zone exondée que végètent les Sphaignes quand il y en a. Ces deux zones sont séparées soil par un Scirpetum soit par un Sagillætum. Si l'on compare la succession des zones de végétation d une nappe stagnale à celle des nappes lacustres, on voit qu elle n'en ФШёге que par deux points: l'absence presque constante du Phragmitetum et la réunion dans une méme zone du N upkare- tum, du Potamogetonelum et du Characetum. Les tableaux sui- (1) А. Magnin, Végétation des laes du Jura (Rev. génér. bot., 1893, рр. 2115545). XXXII SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. vants permettront de saisir ces différences : les deux premiers sont empruntés à Magnin. LAC JURASSIEN NORMAL LAC DE TOURBIÈRE ÉTANG DE LA BRESSE Caricetum. Caricetum. Caricetum. | топо Phragmitetum. Phragmitetum et Scirpetum. exondée. Scirpetum. Scirpetum. Nupharetum. Nupharetum. Nupharetum. zone Potamogetonetum. Potamogetonetum. ( inondée. Characetum. Characetum. Characetum. Dans les étangs, le Carex, mais encore : Caricetum comprend non seulement des Bidens tripartita. ` -— cernua. Gnaphalium uliginosum. — luteo-album. Leersia oryzoides. Cyperus flavescens. Carex cyperoides. Juncus conglomeratus. Polygonum Hydropiper. — effusus. Potentilla supina. — bulbosus Oplismenus Crus-galli. — bufonius. Le Scirpetum est formé par les Scirpus lacustris et mucronata, avec Heleocharis ovata, acicularis et palustris, Juncus effusus et conglomeratus. Les Nupharelum, Potamogetonetum, Characetum renfer- ment : Nuphar luteum. a ; Caulinia fragilis. Villarsia nymphoides. Chara coronata. Trapa natans. — fætida. Potamogeton natans. Nitella flexilis. Ceratophyllum demersum. — opaca. Naias major. Tolypella intricata. La faible alimentation d’une part, le peu de profondeur de l'autre, sont cause du grand développement du Caricetum et де la fusion en une seule zone des Nupharetum, Potamogelonelum, Characetum. : Dans l'étang du Vernois, la végétation bryologique est à peu près nulle. Il n'y a ni Sphagnum, ni Hypnum fluitans. Tout autre LANGERON. — ROLE PHYTOSTATIQUE DES EAUX LIMONEUSES. XXXIII est le facies de l'Étang de Neuvilley. Cette petite nappe d'eau, de titre hydrotimétrique trés faible (0*5 à 1 degré), est toujours lim- pide. C'est à peine si, dans les grandes pluies, quelques minces affluents limoneux la troublent en certains points. La quantité de matériaux apportés est si faible qu'à quelque distance du bord le trouble n'est plus perceptible. Aussi nourrit-elle une abondante végétation d Hypnum fluitans et de Sphagnum subsecundum. Tout autour de la zone inondée on ne trouve guére que des touffes de Juncus effusus. Dans la zone exondée on remarque Cyperus flavescens. Autant les environs de l'étang du Vernois étaient à peu près exclusivement péliques, ne nourrissant que : Eurhynchium Stokesii. Jungermannia exsecta. Brachythecium salebrosum. — crenulata. Mnium undulatum. — divaricata. Dicranum scoparium. — bicuspidata. Fissidens taxifolius. Calypogeia Trichomanis. Pleuridium subulatum. Fossombronia pusilla. Scapania nemorosa. Riccia glauca. Jungermannia albicans. autant trouve-t-on d'espèces relativement rares dans les bois qui environnent l'étang de Neuvilley: Trichocolea tomentella. Philonotis fontana. Sphagnum cymbifolium. Aulacomnium palustre. — Gravetii. Tetraphis pellucida. — recurvum. Polytrichum commune. Archidium alternifolium. Plagiothecium denticulatum, Fissidens exilis. — silesiacum. Leucobryum glaucum. : Amblystegium Juratzkanum. Campyiopus turfaceus. Hypnum moiluscum. icranum montanum (RR). — — condensatum. i Leptotrichum pallidum. Hypnum fluitans. artramia pomiformis (RRR). ' Hylocomium loreum (RR). C'est que le sol de ces derniers bois est surtout psammique, et les eaux qui l'imprégnent et l'arrosent sont généralement lim- pides. | Étant donnée la composition chimique identique des eaux, il ne reste pour expliquer la pauvreté des sols purement péliques е! de leurs nappes stagnales que la présence des limons en suspension. Il reste à voir si ces limons peuvent se déposer facilement et cesser leur action nocive sur les Bryophytes. To NEL С XXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. $ 4. La floculation des milieux troubles. Les récentes recherches de Spring (1) ont jeté un jour tout nouveau sur la constitution des milieux troubles et leur mode de clarification. Les expériences de Spring ont été exécutées sur des troubles artificiels, notamment sur des émulsions dans l’eau de résine mastic; néanmoins un certain nombre des données ainsi établies s'appliquent aux milieux troubles naturels. Spring divise les liquides troubles en deux catégories : les uns laissent un résidu plus ou moins grenu, à cassure conchoide terne; les autres fournissent un dépót à cassure vitreuse et bril- lante. Dans les premiers, les particules ont une certaine indé- pendance et ils peuvent être susceptibles de clarification spon- tanée : on les obtient notamment avec le kaolin, la silice. Dans les autres, les particules ont entre elles une certaine adhérence et forment avec l'eau une sorte de gelée trés fluide : telles sont les suspensions de sulfures colloidaux d’arsenic, d'hydrate de fer, les émulsions de-gomme gutte ou de résine mastic. Ces milieux peuvent rester indéfiniment troubles. | Notons que la place des troubles argileux n'est pas exactement définie par cette classification. Il est possible que les suspensions kaoliniques s’éclaircissent facilement, mais les eaux troubles natu- relles se présentent sous un aspect plus complexe. Un. premier dépót, assez rapide dans l'immobilité absolue, élimine toutes les particules de dimensions appréciables, et nous entendons par là tout ce qui est visible au microscope. Après cette première clari- fication il reste un louche léger, quelquefois décelable seulement par comparaison avec une eau très limpide. Ce trouble ne se cla- rifie pas spontanément, et des eaux laissées en repos pendant plu- sieurs mois ne présentent pour ainsi dire aucune modification. Il faut donc les ranger dans la seconde catégorie et on doit consi- dérer dans ce cas que l'argile forme une masse gélatineuse fluide, de même volume que le liquide qui la tient en suspension. Elle serait donc à l’état colloïdal. La clarification des milieux troubles a été attribuée à une foule (1) W. Spring, Sur la floculation des milieux troubles. Acad. Toy. Belg- (Bull. dass, se. n° 7, 1900). LANGERON. — ROLE PHYTOSTATIQUE DES EAUX LIMONEUSES. XXXV de causes. On sait que l'addition d'un acide minéral ou de cer- tains sels minéraux la produit rapidement. On a précisé ces no- tions et Barus a montré que la clarification est produite par les électrolytes dont les ions sont trés actifs. Bodländer a établi que leur pouvoir clarifiant augmente avec la uos des métaux, mais sans proportionnalité. Spring a reconnu d'autre part qu'il ne » fallait pas admettre en- tièrement la théorie de Bredig sur la floculation par électrolyse, ni chercher à expliquer ce phénoméne par le mouvement brow- nien. H résulte, au contraire, de ses expériences que l'hydrolyse joue un rôle considérable dans le phénomène de la floculation. Le trouble se comporterait comme une membrane : l'acide du sel floculant, plus diffusible, progresse à travers le trouble, tandis que l'hydrate métalique enrobe 1а matière troublante sous forme de flocons qui se déposent. Ce phénomène serait analogue à l'agglu- tination des microorganismes parle sérum d'un animal immu- nisë. Spring a bien constaté des traces a acide libre à la limite supérieure de 1a floculation. Avec l'hydrolyse nous devons noter encore un des résultats acquis par Spring, touchant l'activité relative des divers sels mé- talliques. Ces sels se conduisent comme des électrolytes, mais la floculation ne dépend pas de la conductibilité électrique, car des electrolytes de cathions et d'anions différents, quoique de méme conductibilité, - ont une puissance floculante trés inégale. Au con- traire, des électrolytes à même cathion (ion métal) produisent dans le méme temps la floculation d'un trouble:donné. Les anions n'ont qu'une influence secondaire. La vitesse de floculation est d'autant plus rapide que la vitesse de cheminement des cathions dans |’ électrolyse est plus grande. Dans un autre ordre d'idées, Spring a reconnu que les sels qui ne peuvent former des solutions optiquement vides sont ceux qui ont le pouvoir floculant le plus considérable. Or les sels qui sont dans ce cas, c'est-à-dire qui ne peuvent donner des liquides abso- tument limpides, sans aucune particule en suspension, ne s'illu- minant pas par réflexion moléculaire lorsqu'ils sont traversés par un faisceau lumineux linéaire trés intense, ces sels, disons-nous, XXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. subissent par le fait de leur dissolution le phénomène de l'hydro- lyse ainsi que Spring l'a bien montré (1). Nous voyons done qu'en définitive on doit attribuer la flocula- tion par les solutions salines à l'hydrolyse de ces sels, et, d'autre part, que la floculation est d'autant plus rapide que la vitesse des ions est plus grande. Si l'on applique ces données aux troubles contenus dans les cuvettes stagnales ou dans les marécages, on comprend pourquoi leur clarification ne se produit pour ainsi dire jamais. D'abord ces nappes d'eau ne renferment qu'une proportion extrémement faible de sels minéraux, comme en témoigne leur faible degré hydroti- métrique et, méme en leur supposant des affluents minéralisés, elles ne recevraient qu'une trés faible proportion de sels métal- liques, représentés presque uniquement par le carbonate et le sulfate de calcium. Or, la vitesse des ions Ca est beaucoup plus faible que celle des ions К, Na, Mg. Il s'ensuit que, pour amener la floculation, il faudrait une grande quantité d'eau trés chargée de sels calcaires, ce qui ne saurait se produire dans les condi- lions géographiques que nous avons envisagées. Nous avons institué une série d'expériences destinées à con- firmer ces vues théoriques. De l'eau a été prélevée dans les étangs toujours troubles ou bien encore dans les fossés, les ruisseaux, les prairies inondées du Val de Saóne aprés des périodes pluvieuses. Pour ces derniéres eaux, on attendait que quelques jours de beau lemps eussent permis aux particules grossiéres de se déposer. Оп avail alors des liquides opalescents, ne donnant par le repos in vilro aucun précipité appréciable. Voici le résultat de nos expériences : 1° Ces liquides additionnés d'eau chargée de carbonate de cal- cium ne présentent, méme aprés huit jours, aucune trace de floculation. Les quantités d'eau calcaire étaient progressivement élevées jusqu'à égaler en volume l'eau trouble primitive. . 9' Des quantités de sulfate de magnésium et de chlorure de sodium, préalablement dissoutes dans l'eau distillée et égales à (1) W. Spring, Sur la réalisation d'un liquide optiquement vide. Bull. Acad. roy. Belg., 1899, p. 174. W. Spring, Sur la diffusion de la lumiére par les solutions. Bull. Acad. тоу. Ге үч E LANGERON. — ROLE PIIYTOSTATIQUE DES EAUX LIMONEUSES. XXXVII celles qui existent dans des eaux naturelles, et non spécialement minérales, n'ont pas amené la floculation. 3° Le traitement des eaux troubles par des tourbes très riches en acide humique, telles que celle d'Andelot (Jura), n'a produit aucune trace de floculation. Ces tourbes sont cependant trés acides, car un poids minime peut dépouiller de carbonate de cal- cium de grandes quantités d'eau. Les acides humique, ulmique et géique n'ont donc pas d'action floculante. Ceci concorde du reste avec les résultats obtenus par Spring, qui, avec les liquides organiques non électralytes, n'a pu obtenir de solutions optique- ment vides par floculation. Ces corps ne sont pas floculants parce qu'ils ne sont pas électrolytes (1). Du reste, ces composés ne forment pas de vraies dissolutions, car l'abaissement du point de congélation de ces sortes d'unions moléculaires est toujours trés faible, quelle qu'en soit la concentration. # Nous avons pu floculer rapidement et complètement ces troubles par l'alun. De nombreuses séries d'expériences nous ont montré qu'un centigramme d'alun suffit à floculer complétement 100 ec. d'eau limoneuse. Nous versions des quantités variables d'une solution titrée d'alun dans des flacons d'Erlenmeyer, renfermant 100 grammes d'eau à traiter. Avec la quantité indiquée plus haut, on voyait, au bout de 30 minutes environ, des flocons apparaitre dans toute la masse du liquide. En deux heures, tous ces flocons étaient réunis au fond du vase en une masse jaune brunâtre gélatineuse, ne formant plus de trouble persistant par l'agitation. Examiné au microscope, ce précipité présentait une matière amorphe englo- bant les corpuscules figurés en suspension dans le liquide : Desmi- diées et autres Algues de petite taille, Infusoires, etc. Le liquide était toujours d'une extrême limpidité, contrastant étrangement avec les témoins restés opalescents. Du reste, les Chinois ont de- puis longtemps mis à profit les propriétés floculantes de l'alun pour la clarification des eaux destinées à l'usage alimentaire. Nous n'avons essavé aucun autre sel métallique, car ces re- cherches sont purement du domaine de la géographie botanique, et il nous suffisait de montrer que, dans les circonstances ac- ` (1) W. Spring, Bull. Acad. roy. Belg., 1898, p. 180. XXXVHI SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902, tuelles, là floeulation spontanée des eaux troubles ne peut se pro- duire. . Il pourrait èlre curieux de rapprocher les phénomènes de flo- culation des processus encore si obscurs de la coagulation du sang et du lait. On sait que, dans ces deux phénomènes, l'action des ions. Ca est prépondérante sinon indispensable. On sait que du sang décalcifié par addition de fluorures ou d'oxalates ne se coagule pas. D'autre part, dans le sang normal, la coagulation est le résultat de la production de fibrine sous l'action: d'une diastase, le fibrin-ferment. Ce fibrin-ferment dédouble le fibrinogéne en &eux globulines, dont l'une reste dissoute et dont l'autre forme coagulum en se combinant avec les sels de calcium. Dans le lait, la présure dédouble la caséine en. lactoserum protéose el caséogène qui s'unit aux sels de calcium pour former le caséum. Pour les albumines, Rosenberg a montré que, si l'on élimine complète- ment les sels par dialyse, la coagulation n'a plus lieu. Ces phénoménes sont trés compliqués et encore passablement obseurs, et il n'y a peut-être là qu'un curieux rapprochement. Si l'on peut expliquer la floculation des précipités minéraux par un processus purement physique, il est hors de doute que celle in- terprétation serait trés incompléte pour les liquides organiques où les ferments solubles jouent un rôle considérable. Pour l'albu- mine de l’œuf, Schutzenberger et Gautier ont établi que, pendant la coagulation, il уа élimination d'un peu de soude et d'un corps jaune sulfuré. H n'y aurait done pas seulement précipitation phy- sique, mais encore modification chimique. Nous tenions toutefois à signaler l'analogie que l'on pourrait établir entre les phénomènes de floculation et les coagulations. Dans ces derniers, les ions Са peuvent étre, pour le sang, rem- placés par les ions Sr, tandis que le lait, beaucoup plus tolérant, admet les ions Sr, Me, Ba. On remarquera enfin le róle prépondé- rant que jouent les acides dans tous ces phénoménes. CONCLUSIONS. © 1° Dans les eaux troubles provenant du ruissellement sur les e ^ DH ө. „Я D » , - terr ains de nature pélique ow pélopsammique, une partie de Рат gile en suspension est à l'état colloidal ; o D a D $ Me 2° Les sels de calcium, de magnesium, de sodium sont imputs LANGERON. — ROLE PHYTOSTATIQUE DES EAUX LIMONEUSES, XXXIX sanis à amener cette floculation, dans les proportions où ils existent dans les eaux courantes s 3° Les acides humique, ulmique, géique ne peuvent amener la floculation méme à des doses élevées; # La floculation naturelle de l'argile est impossible dans l'équilibre actuel des régions envisagées. ll résulte de là que l'argile colloïdale exerce une action très puissante sur la dispersion des plantes qui fuient les eaux limo- neuses ol notamment sur les Muscinées. Aucun moyen naturel ne pouvant clarifier ces eaux, les stations qui en sont inondées ne serviront jamais de substratum à certains groupes que toutes les autres conditions physiqueset chimiques pourraient attirer. Les espèces du genre Sphagnum sont encore dans ee cas le grand critérium. Dans des eaux troubles, méme chimiquement pures, elles ne végétent jamais, alors qu'à peu de distance, dans une nappe limpide, on les voit prendre un beau développement. Àu contraire, parmi les plantes qui semblent affectionner par- ticuliérement les eaux limoneuses, nous citerons toutes les Cha- racées et notamment : | Nitella flexilis. Tolypella intricata. — tenuissima, Chara coronata. — capitata. — fætida. — ораса. Parmi les Phanérogames : Trapa natans. Potamogeton natans. Naias major. Heleocharis palustris. Caulinia fragilis. à .— ovata. ` Potamogeton crispus. — acicularis. М. le р" Lalesque prend ensuite la parole pour remercier la Société botanique de France de l'honneur qu'elle a bien voulu lui faire en venant visiter le Laboratoire maritime. li exprime sa vive satisfaction, partagée par tous ses confréres, d'avoir pu lui offrir l'hospitalité, et il espère que ses membres voudront bien en conserver un agréable souvenir. i M. de Loynes répond que tous les congressistes ont été vive- ment intéressés par l'examen des richesses d'un laboratoire aussi habilement dirigé et qu'ils garderont de cette visite XL SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1002. instructive, ainsi que du gracieux accueil qu'ils ont recu, le plus agréable et reconnaissant souvenir, SÉANCE DU 7 AOUT 1902. (A bord du steamer « Gironde et Garonne » en vue de Saint-Estèphe). La séance est ouverte à 3 heures, sous la présidence de M. de Loynes. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. M. de Loynes engage la Société botanique de France à émet- tre un vœu, suivant l'usage, pour indiquer ses préférences au sujet de la prochaine session extraordinaire. Aprésun échange d'observations, Oran est désigné en première ligne, l'Aveyron et le Cantal en deuxième lieu. Quelques personnes proposent les Pyrénées centrales, les Alpes-Maritimes et le Jura. M. Beille fait la communication suivante : SUR L'HELEOCHARIS AMPHIBIA Durieu de Maisonneuve ; par M. BEILLE. Cette Cypéracée, découverte en 1851, par Durieu de Maison- neuve, aux environs de Bordeaux, est extrêmement abondante sur les bords vaseux du fleuve baignés à chaque marée. Aprés avoir consulté les grands herbiers de France et d'Europe; le savant directeur du Jardin botanique vit que la plante était nouvelle, mais il ne tarda pas à substituer au qualificatif d' Oxy- neura, qu'il lui avait d'abord appliqué, celui d'amphibia, qui exprime mieux ses conditions biologiques et qui lui est définiti- vement resté. À la session extraordinaire de la Société botanique de France tenue à Bordeaux en 1859, le р" Cosson fit remarquer l'analogie BEILLE. — SUR L'HELEOCHARIS AMPHIBIA. XLI de cette Cypéracée avec une autre espéce chilienne (H. striatula Desvaux) (1), et Clavaud raconte à ce sujet l'enthousiasme pro- voqué parmi les membres de la session par la récolte de cette plante. L'Heleocharis amphibia est donc connu depuis un demi-siècle, mais on n'en trouve nulle part la description. Durieu fit cepen- dant graver par Grónland, en 1871, une planche qu'il se proposait de joindre à la diagnose; celle-ci ne fut jamais publiée. Clavaud, en 1885, annonçait à la Société Linnéenne de Bordeaux (séance du 1* juillet) qu'il allait la décrire, mais ses notes, si elles ont existé, ont été perdues et il nous a été impossible d'en retrouver la moindre trace dans les collections botaniques de la Ville de Bordeaux et dans son herbier, où on trouve cependant tant d'autres observations encore inédites sur la flore de la Gironde. Nous nous proposons de combler cette lacune. Heleocharis amphibia Durieu. Plante croissant en touffes serrées et couvrant parfois de grandes sur- faces. Rhizomes entrelacés, de couleur jaune foncé, portant à chacun de leurs nœuds une écaille triangulaire embrassante à l'aisselle de laquelle Sont fixés 6-8 rameaux entourés chacun à leur base d'une longue gaine membraneuse coupée obliquement à son extrémité libre. Rameaux attei- gnant 0",40, terminés par un épi effilé incurvé à la lin de sa croissance. Ecailles nombreuses, imbriquées dans tous les sens, trés serrées, bords Scarieux, nervure médiane s'arrétant un peu au-dessous du sommet; dans chaque épi, l'écaille inférieure semi-embrassante est stérile comme là suivante, les autres sont fertiles. Fleurs solitaires, périanthe formé par trois soies persistantes à dents latérales incurvées vers le bas; trois élamines alternes, anthéres égalant à peu prés le tiers du filet, surmon- lées d'un petit prolongement cylindrique du connectif. Ovaire élargi à la partie inférieure, style dilaté à la base puis aminci et terminé par les trois stigmates, Fruit jaunátre coiffé par la base dilatée du style ridé lransversalement et pourvu de cótes longitudinales saillantes. ан La plante se propage par ses rhizomes et par ses graines. Naturalisée Sur les bords de la Garonne aux environs de Bordeaux, très abondante depuis le port jusqu'à Pauillac, plus rare en amont de la ville et dispa- raissant complètement à partir de Langon. On la rencontre aussi sur les bords de la Dordogne. (1) Et non striulata, comme on l'a imprimé in Lamie, Plantes naturali- sees dans le sud-ouest, р. 98. XLII SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. L'H. amphibia Dur., très voisin de PH. striatula Desvaux, en-diffère surtout par le port. Cette modification tient peut-être aux conditions de milieu (Bonnet cité раг Lamie, loc. eit.). Cette espèce américaine a été mtroduite par la navigation, sur les bords du fleuve nous voyons du reste apparaitre de temps à autre des plantes étrangères dont l'introduction est due à la même cause et nous y avons signalé récemment le Salvia silvestris ori- ginaire du Caucase. Explieation de la planche IV de ce volume. 1. Plante entière. 6. Fruit. 2. Un épi développé. 1. Fenr. 3. Un épi plus jeune. 8. Diagramme. 4-5. Écailles florales. 9. Une des pièces du périanthe. MM. Motelay et Maire échangent au sujet de cette Note quelques observations. М. de Loynes prononce le discours suivant : DISCOURS DE M. de LOYNES. MESSIEURS, Au moment où cette Session extraordinaire prend fiu, aprés ces Journées trop courtes et si bien oecupées dont nous conserverons linou- bliable souvenir, il me reste un devoir bien agréable à remplir. C'est de vous remercier du concours constant et précieux que vous m'avez prêté dans l'accomplissement de la mission dont votre confiance m'a honoré. Ce n’est pas sans hésitation que j'avais accepté un honneur dont Jappréciais la haute valeur mais dont je ne me dissimulais. pas le poids. Vous avez su me rendre si facile l'accomplissement de ma tàche qu'elle m'a paru légère. Recevez mes bien sincères remerciements. Les heureux résultats que nous sommes fiers d'enregistrer sont prin- cipalement dus à la sympathique activité de M. Hua. Il a su, par le plus aimable des entrains, établir entre tous les membres participants de cette session, une cordialité qui a fait l'un des meilleurs charmes de nos reunions. А lui vont d'abord nos félicitations. - Ma pensée se reporte ensuite vers les travailleurs infatigables, dont es communications et les observations ont fait l'attrait. de nos séances, à M. l'abbé Hy, à M. Hua, à M. Rodier, à M. Motelay. HUA. — DISCOURS DE CLOTURE. GI Je suis heureux de leur adresser au nom de tous l'expression de nos plus chaleureux remerciements. ` Је dois une mention particulière à M. le D" Lalesque, qui avec une grâce parfaite nous a fait les honneurs du Musée et du Laboratoire de la Société scientifique d'Arcachon qu'il préside avec une si noble distinc- lion. А beaucoup d'entre nous il a révélé les mœurs et les habitudes du résinier de la forêt de La Teste et des parqueurs du bassin d'Arcaclion. C'est avec plaisir que je rends hommage à sa science et que je pro- clame les services signalés qu'il rend chaque jour aux savants et à la science. Je ne veux pas non plus oublier ceux qui, en grand nombre, ont pris part à nos diverses excursions. Dans l'impossibilité ой je suis de les citer tous, vous me pardonnerez de signaler spécialement notre vénéré doyen, M. Bazot, qui a parcouru, avec une ardeur que bien des jeunes lui envieraient, nos landes et nos dunes, y a fait d'amples et fructueuses récoltes et vers lequel convergent tous nos vœux ; et l'infatigable M. Ney- raut, qui a si bien dirigé nos pas et nous a procuré le plaisir d'observer et de recueillir des échantillons de nos plus curieuses espéces. : Enfin, Messieurs, c'est notre Président d'lionneur, qui a organisé toutes nos excursions. Sa prévoyance a su tout régler avec une préci- sion telle que le programme a été exactement rempli. Je suis certain d'étre votre interpréte en lui adressant l'expression de notre vénération et de notre reconnaissance. Ce discours soulève des applaudissements unanimes. M. Hua prend la parole et s'exprime en ces termes : DISCOURS DE. CLOTURE. DE M. MUA. Nous voici arrivés, Messieurs, au terme de cette session de RE Où la Société Linnéenne a ménagé un si charmant accueil à sa jeune sœur la Société botanique de France. Cette semaine a passé trop vite : il semble que c'était hier, non pas il уа huit jours, sidus TA- Péunissions pour la première fois dans la salle hospitaliere de l'A- thénée. i . Mais en jetant un regard en arrière, en mesurañt le chemin geis — il ne s’agit pas des kilomètres, qui sont nombreux, mais des nie Scientifiques acquis pendant ce court espace de temps, maed Conscience d'avoir fait œuvre utile en méme temps qu agréable. Le lae de Cazeau avec sa ceinture de bois, ses berges si riches en XLIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. espèces rares ; le cap Ferret avec ses zones de végétation halophile et sabulicole si nettes, et ses lettes où se réunissent, au milieu de la sté- rilité ambiante, tant de bonnes plantes; La Mothe, avec ses Jsoetes au milieu des gazons et des bosquets de Myrica; la forêt de Royan, avec ses Chênes verts et ses Pins; le domaine des Mathes, libéralement ou- vert aux congressistes par son propriétaire M. Bellot, pour permettre la récolte du Stratiotes aloides; et tant d’autres charmantes el fructueuses excursions; que de souvenirs vivaces pour nous! . Nos herborisants reviennent leurs cartons chargés de récoltes; tous, nous partirons le cœur plein de reconnaissance pour ceux qui nous ont aidés dans nos recherches. Gràce à l'action constante de notre Président d'honneur, M. Motelay, nous avons trouvé toujours et partout bon gite, bonne table, et, ce qui nous importait plus encore, bonnes espèces. Il a été la cheville ouvrière de cette session. Dans notre gratitude envers le Comité d'organisation qui avait préparé un programme si attrayant et si bien compris à tous égards, nous lui devons une place toute particulière. ` Le caractére aimable, l'esprit si fin du Président de la Session, M. de Loynes, a entretenu parmi nous des relations d'une cordialité par- faite, qui pas une fois n'a subi la moindre atteinte, — chose rare dans une réunion d'hommes, méme si ces hommes sont des botanistes que la classique amabilité de leur science devrait pénétrer toujours. Parmi nos vice-Présidents, MM. Beille, Amblard et Maxwell, auxquels nous adressons nos meilleurs au revoir, me permeltront d'aecorder un souvenir spécial à mon vieil ami Glaziou, qu'un commun amour des anciennes traditions de la Botanique francaise attire -chaque année au- près de celui qui vous parle, dans les galeries de l'Herbier du Muséum, où tant de précieux matériaux sont à la disposition de ceux qui ont la volonté d'en tirer un bon parti. Excusez-moi si je ne puis nommer tous ceux auxquels, à un titre quel- conque, est acquise notre gratitude. Ils sont trop: c'est vous tous; Messieurs de la Linnéenne de Bordeaux. Néanmoins, je m'en voudrais de ne pas remercier particulièrement M. le р" Lalesque pour son parfait accueil dans les laboratoires d'Arca- chon; et aussi nos dévoués secrétaires : ceux qui ont tenu la plume; comme MM. Devaux et Pitard — sans oublier le crayon de celui-ci, tou- Jours actif pendant nos courses, notant au passage les moindres circon- stances des récoltes, — et ceux qui nous ont éclairés par leurs connais- sances techniques, MM. Nisius Roux et Neyraut. Ce dernier, par $2 remarquable connaissance des localités et des espèces de la flore bor- delaise, nous а rendu des services signalés, dont je tiens à faire une mention toute spéciale. HUA. — DISCOURS DE CLÔTURE. ALV L'heure de la séparation a trop tót sonné. En déclarant close la Ses- sion de Bordeaux, je veux, au nom du Bureau de la Société botanique de France qui m'a délégué auprés de vous, et laissez-moi ajouter, en mon nom personnel, adresser à tous de chaleureux remerciements, et dire non pas adieu, mais au revoir; les bonnes relations contractées ou res- serrées pendant cette session ne doivent pas étre sans lendemain. Aueune communication ne figurant à l'ordre du jour, M. le Président déclare close la session extraordinaire de 1902. La séance est levée à trois heures trois quarts (1). (1) Parmi les plantes nombreuses que M. Neyraut a si aimablement distri- buées à cette séance, rappelons : Panicum platense. Erica Watsoni form. glandulosa Œnanthe Foucaudi. Pinguicula lusitanica. Centaurea Neyrauti. Narthecium ossifragum. Erica ciliaris form. glandulosa. Salvinia natans. — — form. eglandulosa. Conyza ambigua. — — form. Co!lioti. -— mixta, etc., etc. ~- Watsoni form. eglandulosa. : RAPPORTS EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ PAR NW 1 PITARD Le Comité d'organisation avait tenu à faire connaitre aux excursion- nistes la flore des sables maritimes, des marais et des étangs du littoral girondin. Le bassin d'Aquitaine, dont la Société devait explorer les derniéres limites au voisinage de la mer, n'est géologiquement pas comparable au bassin de Paris. Émergé de bonne heure, le massif central le limita e d'abord vers l'orient, et, sur ses flancs sans cesse dénudés, se dépo- sérent les premiers terrains sédimentaires. : Les irrégularités de sédimentation si caractéristiques de cette ге- gion remontent à la période secondaire. Sur un sol tantôt émergé, tantôt submergé, les diverses mers jurassiques déposèrent d’abondants sédi- ments. Gs Avec les temps tertiaires, le soulèvement pyrénéen limita définitive” ment le bassin d'Aquitaine vers le sud, et les irrégularités de dépôt déjà signalées devinrent de plus en plus manifestes. А cette époque, surtout pendant le Miocène, la mer séjourne encore dans le bassin actuel Ј08- qu'au Gers, puis progressivement se retire еп déposant les sédiments coquilliers si célèbres de la Gironde et les sables pléistocènes de la rê- gion du sud-ouest. Mais ce soulèvement pyrénéen et ce retrait de la mer furent accom- PITARD. — RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ. XLVII pagnés de phénomènes de cassure bien spéciaux. Dans la région voisine de Bordeaux, pour ne parler que de celle qui nous intéresse directe- ment, nous constatons, à Coutras ou à Royan par exemple, la présence du Crétacé à une altitude assez élevée, tandis que de l'autre côté de la Gironde ce Crétacé s'est effondré à plus de 400 métres de profondeur. Il en est de méme des calcaires éocènes de Blaye, que des sondages pro- fonds révèlent seuls prés de Bordeaux. Ces cassures, si fréquentes dans le bassin d'Aquitaine, qui ont mis en conlact sur la rive gauche de la Garonne les sables pléistocénes des Landes, et sur la rive droite les calcaires secondaires ou éocènes, ont eu pour résultat de créer tout autour de Bordeaux une assez grande diver- sité de stations botaniques: les plantes calcicoles habiteront la rive droite montueuse de la Garonne, et les calcifuges, en face, la rive gauche, uniformément plate, du fleuve. Mais le terrain géologique qui intéresse tout particulièrement le bo- laniste, élant donné surtout le programme des herborisations de la Société, est le pléistocène ou le quaternaire ancien. Nous voulons sur- tout parler des dunes et des oscillations de la cóte maritime. Actuellement, dans cet océan de sable sur lequel s'étend à l'infini le manteau veri des Pins, il nous est bien difficile de concevoir l'état ancien de cette région. Alors de vieilles et inextricables foréts abritaient les grands carnassiers, l'Elephas primigenius, que nos ancétres chas- saient avec leurs flèches de silex. De bonne heure cette côte landaise, si tardivement émergée et édifiée avec des matériaux si instables, a été modifiée par le vent et par les vagues. Leur œuvre destructive a été certainement favorisée par les oscillations côtières de l'Europe occidentale, si malheureusement cé- lébres durant les vi*, уш" et xv* siècles. C'est alors que la côte anglaise s'effondre, pendant que Jersey se trouve momentanément rattachée à la terre ferme, que la forêt du mont Saint-Michel est submergée, enfin, en 1421, que la digue protectrice des marais de Hollande est rompue, livrant 72 villages à la merci des flots. Sur la côte landaise, ces phénomènes se reproduisent avec une len- leur et une persistance caractéristiques. Certaines villes de la côte sont détruites : «est Domnotonus, où vivait Théon, l'ami d'Ausone, qui devient la proie d'une tempête furieuse, puis Noviomagus, l'ile PAn- chise. ; Mais, tandis que les tourmentes de l'Océan font disparaitre quelques villes imprudemment bâties sur ses bords, l’homme et ses habitations Sont menacés bien plus encore par les vagues de sables qui s'amon- cellent sur les cótes. Depuis l'embouchure de l'Adour jusqu'à l'estuaire de Та Gironde, sur. XLVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. une distance d'environ 250 kilomètres, nous constatons toute une série de collines de sable, dont quelques-unes, au sud du bassin d'Arcachon, atteignent 89 mètres d'altitude. Ce sont les plus hautes dunes de l'Eu- rope. Sans cesse rejeté par la vague el soulevé par le vent d'ouest tou- jours violent sur la côte, le sable fin peu à peu tend à former de légères rides, de petits monticules, et enfin les hautes dunes que nous connais- sons. Celles-ci, toujours en butte aux vents marins, poussées continuelle- ment par eux, marchent insensiblement vers l'est: la parcelle de sable, rejelée par le flot et prise par le vent, gravit peu à peu la colline, puis arrivée à son faite, retombe du cóté opposé à la mer. А peine celte pre- miére dune a-t-elle quitté le rivage, qu'une seconde ride de sable se dessine, embryon d'une nouvelle dune, paralléle à la première. C'est ainsi que se sont édifiées toute une série de collines sableuses qui se sont mises en marche vers l'intérieur des terres. Les villes les plus proches furent l'une aprés l'autre surprises et enlisées : Anchise, Contis, Sart, Lélos, Lillan, ete. Lège recula par deux fois devant la vague de sable, de 4 kilométres en 1480, de 3 kilométres en 1660; son exemple fut suivi quelque temps aprés par le gros bourg de Mimizan. Mais outre le danger que couraient les villes de la cóte d'étre rapide- ment enlisées, les vagues de sable rendaient le pays trés malsain en déplacant sans cesse les marais, si abondants dans cette région. Le sous-sol des Landes, quoique généralement sableux, présente, à une petite profondeur, quelques couches d'argile qui, au contact des infil- trations des sels de fer et des matières organiques, ont constitué un banc de grès compact, appelé alios, absolument imperméable. C’est lui qui retient l’eau des pluies et favorise l’évolution des Sphagnum et de leurs satellites, si fréquents dans toute cette contrée. Avec la présence et l'instabilité des marais, les fièvres paludéennes, dites « médoquines » décimérent la population des Landes. C'est Brémontier qui, en 1787 et en 1793, fixa les dunes par des plantations, faites, pour la premiére fois en grand, de Pin maritime. Le sable mouvant, consolidé par les racines, agglutiné par des restes d'in- fusoires, de rares débris de coquilles, protégé contre l'action du vent d'ouest par le feuillage persistant des Pins, fut désormais fixé dans sa course. Les eaux dormantes des marais ne furent plus déplacées et les fièvres devinrent moins meurtrières ax En méme temps que Brémontier procurait à cette région un remède curatif contre les fièvres, préservant la vie et les habitations des popu- (1) Depuis cent ans elles ont complétement disparu de la région landaise, grâce au drainage du sol par des fossés profonds, appelés crastes, qui se dé- versent dans les étangs côtiers. PITARD. — RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ. XLIX lations côtières, il dotait le paysan des Landes d'une véritable fortune. Le Pin, planté en forêts denses, a bientôt élu domicile non seulement daus les dunes voisines de la cóte, mais aussi dans tous les sables mio- cènes et pléistocènes, où il est CHE pour ses produils résineux et pour son bois. Lorsqu'aux États-Unis, les forêts du Pin à longues feuilles el des diverses autres espéces indigénes auront disparu par suite du vandalisme des exploiteurs, et l'époque en est prochaine, nous verrons le Pin maritime donner aux Landes, jadis désolées, une prospérité tout à fait inespérée. Ces dunes ont eu, sur la flore de la région et sur le facies des indivi- dus, une trop g SE influence pour que nous ne nous y arrêlions pas un instant. Le long du rivage, dans le sable extrêmement fin, sans cesse en mou- vement, où le Pin n’a pu vivre, toujours en butte à la violence des vents marilimes, et par suite le fixer, nous rencontrons une flore dont les individus sont presque entierement représentés par leurs organes sou- terrains : Psamma, Agropyrum, Festuca, Carex, à stolons rigides et interminables, Silene, Eryngium, etc., à racine souvent unique d'une insondable longueur. La plante, pour lutter contre la sécheresse estivale et la mobilité de ce sable si fin, doit émettre de trés profondes ou très nombreuses racines. Sur les dunes fixées, au contraire, sous le couvert des Pins, nous trouvons toute la flore landaise silicicole et xérophile. Entre les dunes existent de petites vallées, appelées letles, parallèles à la côte, où l'eau des pluies entretient tardivement, au cœur de l'été, une végétation assez verdoyante. L'abbé Baurin, qui les étudia (1) l'un des premiers au point de vue géographique, définit ces lettes des « es- paces ой croissent des herbes trés fines et trés propres à la nourriture du bétail ». Thore en parle comme de « simples dépressions locales entre les dunes ». Laterrade croit aussi que ces lettes « tirent leur nom de la qualité et de la quantité du lait que donnent les vaches nourries dans ces vallées, offrant beaucoup de Graminées ». Notre orthographe actuelle « lette » serait done impropre, cette stalion botanique, si curieuse et si riche en types rares, étant toujours orthographiée « laite » sur les vieilles cartes et dans les actes authentiques. Mais, en dehors de l'action des vents sur l'érection et la marche des dunes, les stations botaniques si différentes des lettes et des crétes sa- bleuses ont été aussi certainement trés modifiées par l'action des cou- rants marins. Les lames de fond, en effet, ont progressivement, depuis quatre siècles environ, transformé tous les golfes profonds de la cóte (1) Variétés bordelaises, 1185. T. ALF. D L SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. en étangs enclavés dans les dunes. Tous les étangs côtiers étaient donc, à une époque assez peu reculée, des baies profondes dont les eaux ma- rines venaient battre les rives, comme la lagune d'Arcachon à l'heure actuelle. Les anciennes cartes nous montrent que jadis l'étang d'Hour- tin s’abouchait à la mer par un chenal et que le port d'Anchise, au fond de l’étang actuel, devait être très sûr. L'étang de Cazaux a été de même en communication avec la mer par la passe de Maubruc. Sous les dunes qui séparent ce village de la mer, on devine encore les traces du chenal. Vers 1825, le bassin d'Arcachon a failli une première fois avoir le méme sort. Les chroniques racontent que, du cap Ferret à la côte opposée, deux bergers pouvaient alors facilement se héler. Peu à peu les passes entrèrent dans une période d'extension notable; mais actuellenient de nombreux bancs de sable, qu'accumulent les courants marins, rendent les abords du bassin dangereux (1). Cette :action des vagues, isolant ainsi ces anciens golfes, dont l'eau s'est progressivement dessalée, en les transformant en étangs côtiers, а eu certainement pour effet d'en modifier profondément la flore. H nous suffit, pour nous en rendre compte, de quelques heures d'excursion aux environs du bassin d'Arcachon actuel qui a conservé son chenal, et d'un étang queleonque de la cóte. Plus une seule plante halophile à Lacanau, Cazaux ou Parentis! Au contraire, comme nous le verrons plus loin, méme sur les rives orientales du bassin d'Arcachon, dont l'eau est à peine saumátre, gràce à l'apport des eaux douces de la Leyre, abondent toujours les Salsolacées et les Plombaginées marines. Ainsi donc tout l'intérêt botanique de cette région bordelaise a son origine dans les phénomènes de cassure aux temps tertiaires qui ont mis en contact les facies calcicole et calcifuge, dans la transgression miocène qui a étendu sur toute la région son manteau de sable, dans l'action des vents et des vagues qui, créant aux dépens des matériaux pléistocènes les dunes et les lettes, enclavant les anses maritimes et épargnant le golfe d'Arcachon, ont réalisé des stations bien différentes qu'ont pu :choisir à leur gré les diverses:espéces végétales de notre Sud- ouest. Nous aurions désiré indiquer, par rapport aux accidents géologiques de la région, les diverses stations botaniques.que nous avons explorées. Nous aurions voulu condenser toutes les observations faites pendant les courses de la session sur un méme facies géologique -et botanique plu- (1) Le chenal du bassin d'Arcachon paraît cependant devoir persister mal- om 1 aciion des vagues, parce que la Leyre, petit fleuve côtier qui se jette à extrémité orientale de la lagune, empêche, par son débit, l'édification trap rapide des banes de sable dans les passes. PITARD.— RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ. и sieurs fois rencontré, au hasard des promenades, dans un même cha- pitre : en un mot réunir les localités de méme nature. Nos collègues préféreront certainement une description fidèle, aussi complète que possible, des récoltes faites dans l'erdre chronologique des.courses. Ge compte rendu rapide leur permettra de classer plus faci- lement leurs récoltes et leur rappellera bien mieux les phases du voyage. Nous pouvons d'ailleurs, synthétisant les récoltes des diverses loca- lités parcourues, en tenant compte des préférences des associations végétales, schématiser en un tableau les divers faciès rencontrés, aux- quels correspondent les stations ci-contre : | tr calcaire (calcaires purs). Pentaillac ; Grande Con- che. to FI Kë | Ze marno-sableuses (vases maritimes) (1). La Teste ; dp PRE ha- La Hume ; quelques points du cap Ferret et du lophile. Stations : | Vadon | / Prés salés et lettes. Cap Ferret; La Teste. \ Ze me, Sables mobiles. Cap Ferret ; Pointe de \ Grave; les Mathes. | Ir dunes anciennes | Cazaux; cap Ferret; La Teste; fixées par les le Verdon; Pointe de la Cou- 2° Flore continentale. : Pins. bre. Stations : 2* calcaire........ Lormont. ; { Cazaux; allées de Poutaut ; e Ё 4 3° eaux... ...... d — Breujat. 4 décombres...... Lormont; Bastide. 1. — CAZAUX (er août 1902). Cest par l'examen des rives de l'un des étangs de notre Sud-ouest, qui, aprés bien des vicissitudes (golfe, anse profonde, lagune), s'est transformé, comme nous l'avons dit, en un lac clos, que les excursious de la Société botanique devaient commencer. 5i le petit lac tranquille de Cazaux, jadis réuni à la шег, à Wii SDI ses rives plates se briser les vagnes de l'Océan, il serait impossible aujour- d'hui à sa flore de fournir un argument à l'appui de cette métamor- phose. Les espèces franchement halophiles ont disparu sans doute rapi- dement avec le retrait de la mer. Sur les bords de ses eaux absolument (1) А affinités plutót calcifuges. Lil SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. douces, qui servent de boisson à tous les habitants de ses rivages, il serait impossible. de signaler la présence d'une plante plus particuliére- ment marine. C'est donc. une flore essentiellement calcifuge que nous nous proposons d'examiner. Nous nous réunissons à 6 heures à la gare. Tout le monde est pré- sent; la journée s'annonce belle : la liste des plantes à récolter est longue. A La Teste, nous quittons le bord du bassin d'Arcachon que nous cótoyions depuis La Mothe, pour nous enfoncer dans la forêt de La Teste, avec le petit chemin de fer économique. Son allure particu- liérement lente, bien que saccadée, permet aux voyageurs d'examiner de la plate-forme des wagons la physionomie spéciale de cette immense forét, sur laquelle nous nous proposons de donner quelques renseigne- ments complémentaires. - Aprés trois quarts d'heure d'un trajet monotone, pendant lequel nous avons franchi, dans le sens nord-sud, les 14 kilomètres de forêt qui sé- parent le bourg de La Teste du village de Cazaux, nous arrivons au bord du lae où l'excursion devait commencer. Le soleil s'est peu à peu recouvert d'un manteau de nuages qui va rendre l'herborisation parti- culièrement agréable. La chaleur et la réverbération, justement redou- tées par tous les botanistes dans les dunes, nous seront épargnées. Les rives de l'étang sont absolument plates; quelques dunes d'une altitude variable, mais toujours faible, surtout vers le sud du lac, laissent, devant nos yeux, se dérouler un trés vaste horizon. Les eaux verdàtres se plissent légèrement sous l'influence du vent du sud-ouest. Les berges, nues d'abord, bientót recouvertes de Pins d'une teinte sombre, vert foncé, peuvent étre longtemps suivies du regard, el peu à peu, estompées par la brume, se perdent vers le sud. Jamais nous n'avions vu, en cette saison de l'année, le niveau de l'étang aussi élevé. C'est à peine si, sur ses bords, nous pouvions par- courir, sans trop nous mouiller, une zone de quelques mètres nous offrant des plantes hygrophiles. On devait s'y attendre, l'année ayant été exceptionnellement pluvieuse. Mais, à défaut d'une large surface à ex- plorer, les excursionnistes een er une compensation dans la beauté et la taille excessive des échantillons, qui d'ordinaire, dans cette zone, sont de maigre venue. Nous pouvons facilement reconnaitre, dans notre excursion de Cazaux, quatre zones de végétation bien distinctes : 1* Les eaux de l'étang, que les plus intrépides d'entre nous vont explorer jusqu'à une certaine profondeur; 2^ Les rives immédiates de l'étang : zone de faible étendue, essen- PITARD. — RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ. LIII tiellement sableuse, plus ou moins humide selon les oscillations du niveau du lac; ; 3° La forêt de Pins qui fait suite, autour de l'étang, à la petite zone précédente. Elle débute par des arbres de piètre venue, sans doute ra- bougris par le vent violent et trés froid de l'hiver. Puis assez rapidement la végétation acquiert sa taille moyenne, toujours faible, et prend son aspect uniforme définitif; 4° Les prés, contigus à la gare de Cazaux et disséminés le long de la rive nord-ouest de l'étang. Cette région trés basse est souvent envahie, directement ou gràce à des infiltrations de sous-sol, par les eaux de l'étang, qui, méme en été, y maintiennent une assez grande humidité. Parfois méme le pré devient marécageux et donne asile à des plantes un peu spéciales. ij 1° Eaux de l'étang. — Les rives de l'étang s'abaissent, surtout dans sa région nord-est, en pentes trés douces. Le sable particulièrement fin invite à se dévétir. On récolte tout d'abord, en face de la gare, dans un pelit fossé attenant à l'étang, auprés du ponton qui vient d'étre construit cette année seulement : Potamogeton fluitans. Ranunculus Lenormandi f. lutarius. Scirpus lacustris. — trichophyllus form. Godroni. Alisma natans. — ranunculoides. Helodea canadensis. i Phragmites communis. Glyceria fluitans. Chara fragilis. En longeant le bord de l'étang vers l'ouest, dans le direction du port de Maubruc, signalons : Ranunculus tripartitus var. submer- sus. Nuphar luteum var. minus. — — var. submersum. Nymphæa alba var. minor. Myriophyllum alterniflorum. Lobelia Dortmanna. Utricularia vulgaris. — neglecta. ;emna minor. Potamogeton natans. — heterophyllus var. gramineus. — — var. heterophyllus. Juncus supinus var. fluitans. Pilularia globulifera var. natans. Isoetes Boryana. Chara fragifera. — stelligera. Nitella batrachosperma. — flexilis var. longifolia. Toutes ces plantes sont, cette année, entiérement submergées. Cepen- dant, nous avons souvent cueilli les Nuphar et les Nymphea précé- dents dans la zone que nous allons étudier en second lieu, en terrain simplement humide. Leurs feuilles n'atteignent alors que 10 centimé- tres de longueur, et leurs rosettes, toujours trés enfoncées dans le sol, demeurent trés petites. LIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. L'Isoetes Boryana et le Lobelia Dortmanna sont aussi profondément submergés, ce qui explique la grande taille des échantillons que nous récoltons. M. Motelay nous en rapporte de plus d'un métre de hauteur. De méme l'Isoetes Boryana atteint ап moins les vingt centimétres que les Flores lui assignent comme taille maxima. La Lobélie est malheureu- sement en fruit. Les Chara et Nitella précités sont plus faciles à récolter. 115 sont, de méme que le Lobelia Dortmanna, facilement arrachés de ce sol sableux fin par le vent qui agite les eaux du lac, et rejetés sur les rives de l'étang. 2» Zone marginale humide de l'étang. — Nous inspectons à deux reprises la végétation de cette zone : le matin dans la direction du port de Maubrue, le soir vers le Pujoou blanc, dans la direction sud-est de Sanguinet. Au sud-ouest de Cazaux, cette zone reste trés étroite el mat- teint que quelques métres d'étendue. La végétation est maigre et les espèces sont toutes de petite taille. Signalons dans la direction du port de Maubruc : Ranunculus Flammula f. y. et è. (1). | Peplis Portula. Drosera intermedia. Hydrocotyle vulgaris var. х. Radiola linoides. Gnaphalium luteo-album var. 2. Silene portensis. Ormeriis mixta. Sagina procumBens. — nobilis. Elatine hexandra. Thrincia hirta var. arenaria. WHlecebrum verticillatum. Lobelia urens. Gorrigiola littoralis. Anagallis tenella. Helodes palustris. — crassifolia (3). Genista anglica var. «. Lge. Cicendia filiformis. Lotus hispidus. — pusilla var. Candollei. Ornithopus perpusillus var. interme- | Veronica scuteltata. "dius (2). Littorella lacustris. Isnardia palustris. Polygonum minori-persieærra. (1) La variété ү. angustifolius Wair. (Schred crit., p. 28) serait earacté- risée par sa tige grêle, couchée, ses feuilles petites lancéolées, la variété д. arenarius DC. (Syst., p. 2AT) aurait des feuilles radicales ovales laneéo- Joes, les caulinaires linéaires. ll est difficile de se prononcer bien catégorique- ment au sujet des échantillons de Cazaux, qui présentent souvent des carat- téres mistes. - (2) Variété à gousse glabre. - (3) La station classique d'Anagallis crassifolia devient de moins en moins riche. Près de la gare, dans un pré, M. Neyraut en découvre en abondance, ce qui permet à tous les excursionnistes d'en recueillir de nombreux exem- plaires. Nous avons ew l'oeeasion. de revenir cette année à deux reprises à DRTE le 20 juillet la station était bien moins riche et a floraison trés Fe- ardée, PITARD. —- RAPPOBTS SUR LES EXCURSIONS. DE LA SOCIÉTÉ, . LV Lemna minor, ` Cyperus flavescens. Alisma ranunculoides var. repens.. Garex trinervis: Juncus. bufonius. Seirpus lacustris.. — pygmæus. — pungens (S. Rothii). — capitatus. — triqueter. — acutiflorus. Agrostis vulgaris. Dans la méme zone, auprés de la gare : Solanum nigrum. | Datura Stramonium. Les rives de l'étang, au sud-ouest de Cazaux, sont en pente encore plus douce que celles que nous venons d'observer prés du port de Maubrue. C'est pour cette raison que les crues, surtout sensibles sur ces rives, assurent à la végétation de cette zone une aire bien plus vaste. Ce sont elles qui oceasionnent. aussi les prairies marécageuses et les véritables maréeages que nous examinerons aprés déjeuner dans cette méme: di- rection. Notons, outre les espèces déjà mentionnées dans cette: zone, au Pujoou blanc, dans la direction de Sanguinet : Drosera rotundifolia. . Carex (Ederi. form. minor. — intermedia. Schenus nigricans. Radiola linoides. * Agrostis canina. Sagina: subulata. : — vulgaris (forme spéciale à Ca- — procumbens. zaux). Potentilla fallax. Aira. præcox. Littorella lacustris. Corynephorus canescens. Salix repens var. argentea. Isoetes Hystrix var. subinermis. Carex trinervis. . Et une petite Hépatique très abondante : Fossombronia pusilla. No- lons en outre la méme abondance de petits Jones, de Cicendia et de fleurs d'Anthemis. nobilis et. de: Thrincia hirta. Toutes ces petites plantes disparaissent rapidement, desséchées par l'ardeur particulière- ment brûlante, à Cazaux, du soleil d'été. En septembre, les rives de l'étang ne sont plus égayées que par les tardives Погаіѕопѕ de Lobelia urens, de Ranunculus Flammula et surtout par des. tapis. rosés d'Alisma repens. > Midi sonne. — La course fatigante dans le sable fin a aiguisé l'appétit de tous les chercheurs. Devant la gare, une longue table est dressée sous les grands arbres, et permet aux convives d'admirer les rives de l'étang ourlées: des guipures sombres des Pins qui s'enfuient en de loin- taines perspectives... On s'attarde déjà dans l'entrain. de causeries bruyantes lorsque le sifflet du train, à quelques métres de notre table, nous rappelle à la réalité. L'heure du départ est déjà passée : le ehef de gare nous exhorte à partir. Mais pourquoi. se. presser puisque nous Lui SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. sommes les seuls voyageurs ? Cazaux, caché dans sa forêt, n’a pas sou- vent vu une telle affluence d’excursionuistes ! Enfin, chacun boucle son cartable, les uns pour aller explorer les environs de La Teste et les prés salés de la Hume, les autres pour rechercher vers Sanguinet quelques espèces rares que l'excursion du matin n'avait pas fournies. Les deux bandes doivent se rencontrer le soir à Arcachon. 3° Forêt de Pins. — La gare de Cazaux est construite sur le рога de la forêt : une centaine de mètres à franchir, et nous reprenons nos recherches. Composée en majeure partie par le Pin maritime, la forét ne présente pas, aux environs immédiats de Cazaux, de bien grands arbres; seuls, quelques Pins ébranchés (1), dont la cime rappelle l'allure des Pins Parasols, s'élancent à une vingtaine de métres de hauteur. Tous les autres végétaux atteignent la taille moyenne d'arbustes, et composent d'inextricables fourrés au milieu desquels serpentent quelques sentiers à peine battus. Nous remarquons deux facies de végétation bien différents dans la forêt. Tantót le sol sableux, couvert d'aiguilles de Pins, de débris de Fougères et d'Éricacées, demeure extrêmement sec; tantôt, au con- traire, dans les bas-fonds humides, s'infiltre l'eau de l'étang et persiste l'eau des pluies. La première station nous fournit les espèces xéro- philes ordinaires de la flore des landes, la seconde, les espéces hygro- philes habituelles des terrains marécageux. Оп est surpris au premier abord de rencontrer cóte à cóte les Typha et les Bruyéres. Nous récol- tons : А. Facies hygrophile des bas-fonds tourbeux: Ranunculus tripartitus var. fluitans. Lysimachia vulgaris. — Lenormandi form. lutarius. Scrofularia nodosa. Potentilla Tormentilla. Scutellaria minor. — procumbens. Mentha aquatica. — fallax. Alisma ranuneuloides (grande forme). Hydrocotyle vulgaris. Typha latifolia. Lythrum Saliearia. Glyceria fluitans. Galium palustre var. genuinum. Osmunda regalis. — — var. elongatum. Polystichum Thelipteris. Wahlenbergia hederacea. — spinulosum. Ce facies est trés curieusement complété par de hautes touffes d'Al- nus glutinosa, de Myrica Gale et de Carex paniculata, qui, d'une (1) Ce sont les Pins « bornes », souvent plus que centenaires, qui limitent les grandes sections des « pinadas ». PITARD. — RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ. LVII végétation trés dense et trés verdoyante, contrastent profondément avec l'aridité du cadre environnant. B. Facies xérophile des anciennes dunes : Cistus salvifolius var. В. occidentalis. Helianthemum guttatum f. Milleri. Mohringia trinervia. ‘Pirus communis var. Desvauxii. Sedum Cepæa. Lonicera Xylosteum. — Periclymenum. Achillea Millefolium var. surgens. Gnaphalium luteo-album var. a. Filago minima. Senecio lividus. Senecio viscosus. Lampsana communis. Andryala sinuata. Erica lusitanica (1). — scoparia. — cinerea. — Tetralix. Polygonum dumetorum. — Convolvulus, Pteris aquilina var. undulata. Quant à la végétation ligneuse qui compose les-fourrés, elle com- prend surtout, sériés suivant le nombre décroissant des individus, les espéces suivantes : Pinus maritima. Quercus Tozza. Ulex europæus. Cratægus oxyacantha. ]lex Aquifolium var. genuina. Rhamnus Frangula var. genuina. Pirus communis var. Desvauxii. Arbutus Unedo (2). Signalons enfin à l'attention des spécialistes des formes curieuses, probablement rares, de Rubus. 4° Prés et prairies marécageux. — Soit aux bords de l'étang, soit, . bien plus fréquemment, en pleine forét, les Graminées et les Joncs en- vahissent des bas-fonds humides et constituent de mauvais pâturages à herbe dense. Au milieu de Graminées vulgaires, nous récoltons : Ranunculus Lenormandi f. lutarius. — Flammula. Helodes palustris. Ptychotis Thorei (3). (1) On reconnait facilement les grands Erica lusitanica par leurs fleurs passées, marcescentes, qui les distinguent au premier abord des espèces voi- %пеѕ. Elles croissent toujours non loin des marais. (2) Trés rare à Cazaux, l'Arbousier abonde au contraire dans le nord-ouest de la forêt de La Teste, ainsi qu'à Arcachon, où son fruit est trés estimé. Par- tout où il croit, le Houx fait défaut : ils semblent s'exclure (Durègne, Actes de la Soc. Linn. de Bord., 1896). SÉ (3) Cette petite Ombellifère, que nous avons cherchée vainement sur les bords du lac dans la matinée auprès du port de Maubruc, у existe cependant, ainsi que nous venons de le constater en octobre dernier, mais elle y demeure toujours très petite et les hampes de ses ombelles n'atteignent souvent que quelques centimètres de hauteur. Vers la fin d'octobre elle y demeure encore fleurie, gràce à des stolons rampants souvent assez étendus. LVII SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902, Jasione montana. Juneus supinus var. proliferus. Myosotis palustris. Cyperus: flavescens: Scutellaria minor. Heleocharis uniglumis. Lycopus europæus var. pubescens. Rhynchospora fusea. Juncus Tenageia. Danthonia decumbens (1). — supinus. . | Parfois les Graminées devenant plus rares, les Jones et Тез Cypéra- cées dominent. Enfin, nous nous arrêtons, dans l'étude. des: transforma- tions de cette station, à un marécage à sous-sol spongieux, à demi sec en cette saison, envahi par une luxuriante végétation de Cladiwm Mu- riscus. Nous y rencontrons aussi : Bunium verticillatum. | Pilularia globulifera. II. — FORÊT DE LA TESTE (Hors session). La distance, malheureusement trop grande, qui sépare Cazaux de La Teste, ne nous permettait pas d’effectuer à pied la traversée de la forêt de La Teste. Bien que pendant la session extraordinaire nous n'ayons pu quitter la plate-forme des wagons pour y herboriser, nous devons lui consacrer quelques lignes. Elle complète en effet la flore de la forêt de Cazaux et nous montre plus nettement encore les deux facies si curieusement associés que nous y indiquions : le sable sec des landes au contact des marais à Sphagnum. Cette forêt mériterait trois visites. Au printemps, elle frappe par l'extraordinaire épanouissement des fleurs dorées de ses Genêts et de ses Ajoncs. C'est un agreste fouillis de verdure poudrée d'or. En été, au contraire, au moment où nous la traversons, c’est la pourpre des Bruyères qui s'étend sur elle, depuis le blane rosé des Bruyères ciliées, Jusqu'au rouge violaeé des eorolles de la Bruyère cendrée. Enfin, par les brumes légères qu'octobre épand sur le dôme épais de ses Pins, ce sont les teintes rouillées des Bruyères et des Ajoncs desséchés, le coloris fauve des feuilles mortes des Chénes et des Pins qui la revêtent de: la plus monotone et de la plus attristante livrée. Tantôt le chemin se poursuit dans des espaces dénudés, recouverts бе grands Pins, dont l'ombre ne permet à la végétation du sous-bois qué d'atteindre un faible développement; tantôt le sentier, se faisant plus Se Laterrade signale dans cette station le Pedicularis rostrata, retrouve plus tard par le Dr Chansarel. Nous пе l'y avons jamais rencontré. PITARD. — RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ. LIX étroit, serpente dans d'interminables fourrés. Là, les Pins ont été cou- Dës, la végétation est particulièrement vigoureuse. Chênes, Ajoncs, Bruyères, Genéts et jeunes Pins se disputent la place libre; mais, dans cette lutte pour la vie, c'est le Pin qui triomphe : И arrive assez rapide- ment à dominer les plantes voisines, qui ne tardent pas à s'étioler sous l'ombre épaisse de ses branches. Cà et là on constate quelques tentatives de cultures. Ici, des vignes en proie à une indescriptible chlorose; là, des pommes. de terre d'une taille dérisoire. Enfin des champs de Mais, déjà jaunis, desséchés avant d'avoir fructifié, et dont beaucoup d'individus, épi compris, ne par- viennent pas à atteindre 50 centimétres de hauteur. а Le sol présente un vallonnement continuel : се sont d’anciennes dunes, de faible altitude, dont Ia végétation landaise a depuis longtemps pris possession. Notons les principales espèces nouvelles qui eroissent - dans les deux stations (1). . A. Facies xérophile des anciennes dunes. ` a. Talus du chemin de fer entré la station de Cazaux-Hameau et la Craste de Nezer : Arenaria leptoclados. var. scabra. Sagina subulata. Spergula arvensis var. sativa.. Trifolium suffocatum. Sagina procumbens var. apetala. Isoetes Hystrix var. subinermis. b. Vers le Courneau et le garage, en face du Truc de la Truque (2) : Draba verna. Senecio silvaticus. Viola canina subsp. V. lancifolia. Calluna vulgaris. Cerastium pumilum f. tetrandrum. Erica cinerea. E semidecandrum var. pellucidum. | — Tetralix. Sagina apetala var. imberbis. — ciliaris. agina subulata. Allium ericetorum. Silene gallica var. agrestina.. Simethis planifolia. Scleranthus annuus var. genuinus. Mibora verna. Rhamnus Frangula. Molinia cærulea. Ulex europæus var. biferus. Aira caryophyllea var. patulipes. — nanus. S с. Au point où la voie: ferrée coupe l'extrémité de ka dune de Béquet : Alchemilla arvensis var. littorea s.-var- ascendens. rement M. Neyraut, qui a bien voulu préciser (1) Nous remercions particuliè te en nous remettant les listes de ses 105 souvenirs sur cette course intéressan récoltes ! (2) Au pied des dunes du Courneau abonde l'Erica lusitanica. LX SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. d. Bois des dunes à l'ouest de Cabaret : Hedera Helix s.-var. prostrata. Scabiosa Succisa. Serratula tinctoria var. pianatifida. Anthemis nobilis. Solidago Virga-aurea var. vulgaris. Centaurea Debeauxii var. macroce- phala, Verbascum Thapsus var; subviride. — pulverulentum. Atriplex hastata, Quercus pedonculata. Ruscus aculeatus. Holcus lanatus. e, Dunes du sud-ouest de La Teste, auprès de la voie ferrée d'Arcachon, Geranium Robertianum. destum. Silene portensis. Arenaria montana. Cerastium pumilum form. tetrandrum. — semidecandrum. Spergula pentandra. Anthriscus vulgaris. Genista scoparia. Rubia peregrina var. intermedia. Lonicera Periclymenum. Baccharis halimifolia. Senecio lividus. var. mo- Hypochæris radicata. — glabra. — — var. Dalbisii. Hieracium umbellatum. — eriophorum. Jasione montana. Melampyrum pratense. Polygonum Convolvulus. — dumetorum. Carex arenaria. Phragmites communis. Calamagrostis Epigeios. Polypodium vulgare. B. Flore hygrophile des bas-fonds et des crastes. a. Bords de la craste de Nézer : Sagina procumbens var. corallina. b. Vers le Courncau et le garage, en face du True de la Truque : Tillæa muscosa. Cirsium anglicum. Bellis perennis. Pinguicula lusitaniea. Gentiana Pneumonanthe. Daphne Cneorum. Narcissus Bulbocodium. Carex punctata. — pulicaris. — panicea. c. Dans lc canal de Cazaux а La Hume (1): Utricularia intermedia. Juncus heterophyllus. Eriophorum angustifolium. (1) A partir de la troisième écluse on rencontre la Lobelia Dortmanna. PITARD. — RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ. LXI d. Marécages de la craste de Nézer entre la voie ferrée et Je garage : Carex paniculata. Nitella translucens. Cladium Mariscus. | e e. Fossés de la route, au Garage : Ranunculus Lenormandi form. luta- | Callitriche stagnalis. rius. — obtusangula. . f- A Cabaret, prés le garde-barrière : Ranunculus Lenormandi. ceolatus. — -— form. lutarius. Juneus heterophyllus. — tripartitus var. fluitans. Carex (Ederi form. elongata. Genista anglica var. о. е. — pilulifera. Pedieularis silvatica (1). Nitella Lamyana. Salix repens var. fuscata. — translucens. — — tar. leiocarpa. — capitata. Potamogeton polygonifolius var. lan- | — — var. longifolia. g. Fossés marécages au sud-ouest de La Teste : Peplis Portula. Sparganium simplex. Bidens cernua. Cyperus flavescens. — — var. minima. Scirpus Sait, Erica lusitanica. Blechnum spicant. Myrica Gale. Polystichum spinulosum. Alisma ranunculoides var. repens. Ill = LA TESTE. ET LA НОМЕ (1** août 1902). . Aprés la traversée de la forét, nous arrivons ап bourg de La Teste : petites maisons blanches capricieusement éparses sous les rayons d'un soleil toujours brûlant et particulièrement lumineux, cabanes grises minuscules, cà et là bariolées de goudron, couvertes de tuiles rousses. Au milieu de ces habitations, sur des piquets, sont étalés et sèchent au soleil d'interminables filets aux mailles grossièrement tissées. Lue | Un chenal assez large, mais peu profond, met en communication, à marée haute, La Teste avec les autres villages du bassin. Lorsque la mer se retire, le port est à sec et l’on est obligé de traverser, pendant plus de 3 kilométres, les prés salés, jusqu'à la grande digue, pour s'embarquer. (1) Parfois à fleurs blanches. LXII SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902, En arrivant à La Teste, aux environs de la gare et du port, nous ren- controns une flore silicicole un peu hétérogène. C'est encore celle des landes que nous venons de quitter à Cazaux, mais à laquelle s'associent quelques espéces satellites habituelles des habitations. Signalons : Ranunculus sardous var. hirsutus. Delphinium Ajacis (1). Brassica asperifolia var. oleifera. Sinapis nigra. — Cheiranthus. Teesdalia nudicaulis. Astrocarpus Clusii. Silene gallica var. agrestina. Spergula arvensis var. sativa. — — 8.-var. glutinosa. ` Polycarpon tetraphyllum var. laxum. Trifolium incarnatum s.-var. roseum. Torilis nodosa. Erigeron canadensis. | Carduus pyenocephalus. — tenuiflorus. Crepis tectorum. Hypochæris glabra. — — var. Balbisi. Tolpis barbata. Arnoseris pusilla. Myosotis versicolor. Cynoglossum pictum. Phytolacca decandra. Chenopodium ambrosioides. Arum italicum. Vulpia Myuros. — sciuroides. Conyza ambigua. Les plantes particulièrement intéressantes que nous désirons récolter sont distribuées sur une aire trés vaste, entre La Teste et La Hume, sur des vases trés marneuses auprés des bords du bassin, et forment une flore halophile dont quelques espèces sont assez particulières. Ge faciès se poursuit vers l'embouchure de la Leyre, c'est-à-dire dans la région orientale de la lagune, remonte vers le nord jusqu'à Lanton et dis- parait en face de Marsalat. Les 3 kilométres qui séparent La Teste de la grande digue, que bat constamment la mer, nous offrent deux zones de végétation bien rettes, | La première zone, sableuse, renferme une série de plantes nettement silicicoles, plus ou moins halophiles, associées à une trés grande quan- tité d'espéces silicicoles ubiquistes. La deuxième, marno-sableuse, nous offre des espéces exclusivement halophiles : c’est la flore générale des vases de l'Océan, dans notre Sud- ouest. La première zone s'arrête, en face de La Teste, à une première digue surélevée, sur laquelle est construite une petite maison dont la tonnelle est couverte d'une magnifique floraison de Periploca greca. L'air salin semble favoralile à cette émigrée. T zone : Prés salés. — Се sont des prairies généralement peu her- beuses qui constituent notre premiére zone. Elle est entrecoupée de (1) Échappé des jardins, d’après Chantelat (1844). PITARD. — RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ. fossés remplis d’eau trés légèrement saumátre, le long desquels s'éche- lonnent quelques types halophiles de la zone suivante. De loin en loin le pré devient humide et se couvre d'abondantes touffes de Jones. Nous avons donc deux habitats spéciaux à examiner : les endroits secs ou humides (eaux et bords des fossés) des prés salés. A. Prés salés desséchés. Nous cueillons dans ces prairies séches, peu herbeuses et à végétation déjà jaunie : Ranunculus Flammula. — sardous var, parvulus. Radiola linoides. Silene gallica form. agrestina. Cerastium pumilum. — quaternellum. Sagina subulata. Herniaria glabra var. scabrescens. Portulaca oleracea. Trigonella ornithopodioides. Trifolium suffocatum. — arveuse form. agrestinum. — Tesupinatum. — glomeratum. — cernuum var. intermedium. Lupinus angustifolius. Lotus angustissimus form. linifolius. — hispidus (1). Ornithopus compressus. Sedum villosum war. pentandrum. Hydrocotyle vulgaris. uplevrum tenuissimum v. genuinum. Filago minima. Baccharis halimifolia (2). Gentaurea 'Calcitrapa. rincia hirta var. arenaria. Jasione montana. Erica cinerea. Myosotis collina. Erythræa tenuiflora. — spicata. Eufragia viscosa (en fruits). Plantago Coronopus var. maritima. Chenopodum Vulvaria. Salix aurita (3). Romulea Bulbocodium. Spiranthes autumnalis (4). Carex punctata, — extensa. — distans. Cynodon Dactylon. Agrostis alba var. maritima. Alopecurus bulbosus. Polypogon maritimus. — monspeliensis. Koehleria cristata. — albescens. Aira caryophyllea var. protumbeus. Vulpia sciuroides. ‘Bromus mollis subsp. hordaceus. Agropyrum acutum. Hordeum ‘murinum war. genuinum. — maritimum. Lepturus filiformis. LXII Parfois les prés, secs en cette saison, restent longtemps humides (1) Le Lotus Allionii indiqué par Pailloux à La Teste de Buch (Flore de France de Gren. et:Godr., t. L, p. 434) n'y a jamais été retrouve. ut uché dans les toulles de Joncs où il (2) Toujours rabougri, probablement fa lai pousse, et récolté avec ceux-ci pour faire la litiére des chevaux, Les beaux individus de cette espèce se rencontrent ‘dans les haies, entre La Teste et Arcachon, le long de la voie ferrée, où ils fleurissent à la fin de septembre. (3) Quelques exemplaires rabougris; très rare. SM (4) Échantillons à tubercules énormes, à hampes florales souvent multiples et trés hautes; en fleurs à la fin de septembre. LXIV SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1909, au printemps et se trouvent de ce fait envahis par le Juncus mari- timus. B. Eaux saumâtres (1) et bords des fossés. Lythrum Salicaria. Ruppia rostellata. Aster Tripolium (2). Typha angustifolia. Bidens cernua. Juncus maritimus. Gnaphalium luteo-album. — obtusiflorus. Samolus Valerandi. Scirpus maritimus. Statice Limonium (3). — triqueter. — Dubyei (3). — parvulus. Alisma Plantago. ; Phragmites communis. Potamogeton fluitans. Glyceria convoluta. Enfin, le long du chemin qui conduit à la zone suivante, notons divers Rubus et Tamarix anglica Webb. 2° zone : Vases marno-sableuses. — Cette seconde station qui, en face de La Teste, atteint une centaine de métres de largeur, est distri- buée autour des réservoirs qu'alimentent les marées. Dans la grande digue, qui empéche cette région d'étre recouverte par les eaux, sont pratiquées un certain nombre de vannes qui permettent, à chaque flux, à l'eau de la mer de rentrer dans les réservoirs d'où elle sort avec le reflux; tandis que l'eau de ces réservoirs est toujours riche en sel, les fossés de la zone précédente qui s'y déversent ne ressentent pas, ou trés faiblement, le contre-coup de la marée et demeurent remplis d'eau de pluie que les infiltrations du sol rendent légèrement saumátre. Voilà la raison d'étre des deux zones de végétation que nous montrent, si mani- festement tranchées, les prés de La Teste. Entre le chemin’ que nous suivons de La Teste à La Hume, limite de notre première zone, et la grande digue, il existe un certain nombre de réservoirs destinés à la capture du poisson apporté par chaque marée. . Le long de ces réservoirs quadrangulaires, entaillés dans ces vases marines , croissent la plupart des plantes halophiles de cet habitat spécial. L'aspect de cette zone varie peu avec la saison : en été, ce sont 507" tout les Obione poudreux qui dominent, et de loin se confondent avec les marnes grises. Plus tard le sol se tapisse de Frankenia et de rejets de Salicornia, qui, dés septembre, prennent une teinte automnale rosée. La végétation, pauvre en espèces, comprend : (1) La quantité de sel marin contenue dans ce fossés est peu considérable. (2) Fleuri en septembre, 3) Très rare d sette z ; ; ( ans cette zone le long des fossés. PITARD. — RAPPORTS SUR LES Cochlearia danica. — anglica. — — var. Motelayi. Frankenia hirsuta var. lævis. Armeria maritima var. Linkii. Spergularia marginata var. angustata. — rubra var. arenosa. — heterosperma var. salina. EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ. Sagina maritima var. stricta. Glaux maritima. Chenopodium glaucum. Salicornia herbacea. Salsola Kali. — Soda. Obione portulacoides. Atriplex littoralis. LXV — — var. sperguloides. — patula var. salina. Sagina maritima. Beta maritima. En suivant le bord de l'eau de ces réservoirs, nous arrivons sur la grande digue. La végétation qui la recouvre est peu intéressante : elle езі d'une part trop éloignée de l'Océan pour présenter quelques espèces nouvelles, et, d'autre part, par son orientation de l’ouest à l'est, elle ne recoit pas franchement les embruns marins. Enfin ses bords, battus par les vagues toujours chargées d'abondants Fucus, sont protégés par des blocs de pierre trés volumineux qui entraventencore la végétation. Cepen- dant on est frappé par l'abondance relative d'une végétation surtout exu- bérante en septembre du cóté de la mer, tandis que les pentes orientées vers les réservoirs sont à peu prés stériles. C'est du cóté de la mer que l'on trouve seulement les Atriplex et les Salsola en énormes touffes, atteignant parfois 4 mètre de hauteur. Les quelques espèces ligneuses qui croissent sur la digue y sont naturellement trés rabougries et buis- sonnantes. Parmi les espèces notées sur la digue, rappelons : Atriplex littoralis. Obione portulacoides. Beta maritima. Salsola Kali. — Soda. Juncus maritimus. Phragmites communis. Agropyrum caninum. — acutum. Pinus -maritima. Cakile maritima var. edentula. Frankenia hirsuta var. lævis. amarix anglica. Sarothamnus scoparius. Baccharis halimifolia. Filago minima. Senecio lividus. Sonchus levis var. lacerus. Erica scoparia. Atriplex patula var. salina. En suivant le bord de la digue, et en récoltant toujours des espèces de cette seconde zone, nous arrivons auprès de La Hume. Aux abords du chalet, si curieusement bariolé de gris et de rouge, qui sert de gare au village de La Hume, s'étend, du côté de la mer, une zone assez étroite plantée de Pins maritimes. Nous la traversons rapidement : elle nous fournit, outre les espèces landaises ordinaires (1): (1) Chantelat y indique Iria Bulbocodium. T. XLIX. LXVI SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. Silene portensis. Scilla autumnalis (2). Jasione montana. Phallus impudicus (3) Linaria spartea (1). Les vases maritimes de La Hume, qui sont baignées à chaque marée par les eaux du bassin, sont infiniment plus riches en espéces halo- philes que les réservoirs de La Teste. Les plantes de leurs bords ne sau- raient, en effet, étre soumises à l'influence des vagues, que brise la grande digue et qui sont indispensables au développement de certaines espéces. Ces vases offrent deux horizons. Le premier, caractérisé par une végé- tation luxuriante, correspond à la zone inondée seulement aux grandes marées de mars et de septembre: la mer vient alors battre la voie ferrée et s'arréte à une dizaine de métres de la gare. Le second, au contraire, est à chaque marée complètement baigné par la vague, qui n'étend cependant sur ces vases qu'une nappe d'eau de quelques centimétres d'épaisseur. А. Vases submergées par les grandes marées. Les Jones y dominent: on les voit de loin entourer la zone suivante d'un cordon vert, très dense. Nous у récoltons abondamment : Spergula marginata var. angustata. Statice Limonium var. macroclada. — heterosperma var. sperguloides. Armeria maritima var. Linkii. — — var. salina. Plantago maritima. Inula crithmoides. Obione portulacoides. Aster Tripolium. Triglochin maritimum (4). Glaux maritima. Juncus maritimus. Statice Limonium var. Behen. B. Vases submergées par toutes les marées. Cet horizon est trés caractérisé par la faible taille de ses espèces peu nombreuses et visibles de loin par leur coloration vert très clair, tran- chant sur la teinte vert foncé des Jones de l'horizon précédent. Il esl surtout riche еп Spartina; les Jones n'y semblent pas fleurir. On Y rencontre : (1) Fort rare dans la région du bassin d'Arcachon, elle abonde à Lacanau- (2) En fleur à Ia fin de septembre. (3) Abondant en octobre. (4) Au truc de Baillon abonde aussi le Triglochin Barrelieri. PITARD. — RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ. LXVII Spergularia (diverses espèces préci- | Salicornia herbacea. tées). Spartina stricta. Statice lychnidifolia. Nous retournons à la gare de La Hume prendre le train qui doit nous ramener à Arcachon. Nous retrouvons à La Teste nos collégues qui se sont atlardés à Cazaux, et nous remontons tous ensemble à l’hôtel Vic- toria à Arcachon. Sur le balcon de l'hótel, qui domine le bassin, le couvert est mis. En dégustant les vins exquis que nos confréres bordelais nous offrent aimablement, nous suivons, bercés par le bruit des vagues qui se brisent au-dessous de nous, le soleil pàle qui dore le sommet des grandes dunes el peu à peu descend à l'horizon. Insensiblement le crépuscule enve- loppe les eaux de la lagune, tandis que, dans la nuit de plus en plus sombre, scintillent plus brillants les feux des bateaux qui partent pour la péche. IV. — САР FERRET (2 août 1602). C’est la seconde fois que la Société botanique rend visite ап cap. En 1859, cinq barques de pêcheurs conduisaient péniblement les excursion- nisles à travers les bancs de sable de la lagune, et les robustes épaules de leurs guides leur servaient de débarcadére. Alors les dunes désertes du cap Ferret n'offraient au voyageur indiscret qui venait troubler leur solitude, ni vivres, ni abri. Tandis que maintenant! C'est la sirène d'un magnifique vapeur qui nous arrache au sommeil, ce sont ses hélices rapides qui, dévorant la vague, font passer devant nos yeux la vision des chalets bigarrés d'Arcachon et des grandes dunes de la Grave éclairés parle soleil matinal. Au cap, deux débarcadéres s'offrent à nous : c'est à celui du sémaphore que nous donnons la préférence. Et, près de lui, un hôtel, presque majestueux, est de nature à satisfaire les plus préten- tieuses exigences. Le cap Ferret est constitué par une large péninsule de sable mou- vant qui change de contours continuellement, sans cesse accrue à l'heure actuelle par les vagues qui entament la cóle sud du bassin, créant progressivement une barre qui relie le cap d'Arcachon au cap Ferret et transformant la lagune marine en étang, comme ceux d'Hourtin ou de Cazaux. : : А Il est trés facile de reconnaitre, dans le cap, trois slations bolaniques bien spéciales : 1° Au contact du bassin dont l'eau est bien moins salée que celle de LXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. l'Océan, nous rencontrons, selon la nature du sol, marneux par endroits, sableux le plus souvent, deux horizons : vases argileuses, avec les Sal- solacées et les Plombaginées ordinaires de cet habitat; sables mouvants, avec de petites plantes maigres, et surtout l'Helichrysum Stæchas; 2° L'axe du cap, dont les dunes peu élevées ont pu être fixées par la forét landaise, de piétre venue, caractérisée par le Pin maritime, rabou- gri du côté de la mer, plus robuste auprès du golfe; 3 Les bords immédiats de l'Océan, présentant deux facies spéciaux : crétes des dunes mobiles et vallons ou lettes intercalés. I. — BORDS DU BASSIN A. Vases argilo-sableuses. Cà et là les rives du bassin, au sud du phare, nous offrent la flore des limons, si caractéristique de La Hume. Dans les endroits ой les cou- rants ont déposé des sédiments marneux, empruntés aux bancs d'ar- gile intercalés dans le sable des Landes, se développent les Salsolacées et les Plombaginées. Cette station ай nord du phare devient trés ré- duite, et n'est plus représentée que par une rangée d'énormes touffes de Salsola. Auprés du sémaphore croissent : Glaucium flavum. Suida maritima. Frankenia hirsuta var. lœvis. — fruticosa. Tamarix anglica. Salicornia fruticosa. Spergularia marginata. — — var. radicans. Honkeneja peploides. , Obione portulacoides. Tetragona expansa. Atriplex crassifolia. Galium arenarium (1). — hastata var. oppositifolia. Eryngium maritimum (1). — littoralis. Chondrilla juncea. Salsola Soda, Datura Stramonium. — Kali. Linaria thymifolia (1). Polygonum maritimum. Statice Dubyei. Euphorbia Paralias. — lychnidifolia. — Peplis. — Limonium var. macroclada. Triglochin maritimum. — — var. genuinum. -Glyceria convoluta. — — var. Behen. Spartina stricta. — Dodartii. (1) Toujours peu fréquent dans cette zone, abonde au contraire dans W sable mouvant. PITARD. — RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ. LXIX Cette station est visitée assez souvent par les eaux de la mer, qui enru- bannent les grosses touffes de Salicornes d'innombrables filaments de 2251ёгеѕ blanchis par le soleil. B. Sables mouvants. Toujours exondée, contigué à la précédente, cette station est caracté - risée par ses petites plantes, maigres, toujours peu développées. Elle est trés riche en Helichrysum, dont les fleurs communiquent, pendant la forte chaleur, à toute l'atmosphére ambiante, une odeur balsamique pénétrante. On y remarque : Glaucium flavum. Erodium cicutarium form. bipinna- tum var. pilosum. B — бағ. sabulicola. Silene portensis. Herniaria ciliata. Corrigiola littoralis. Lotus corniculatus var. crassifolius. Ononis repens var. inermis. Galium arenarium. Eryngium maritimum. Artemisia crithmifolia. Thrincia hirta var. arenaria. Hypochoeris radicata. 11. — AXE Jasione montana var. littoralis. Convolvulus Soldanella. Solanum nigrum (1). Datura Stramonium. Linaria thymifolia. Plantago Coronopus. Atriplex crassifolia. | Polygonum maritimum v. latifolium. Euphorbia Peplis. Phleum arenarium. Festuca sabulicola. Corynephorus canescens. Agropyrum acutum. — littorale. DU САР Comme nous l'avons dit, la région moyenne du cap Ferret est or: cupée par les derniers Pins qui se rattachent à la forêt du nord du bassin. Très abattus et presque rampants, à branches généralement mortes, noires et chargées de cônes du côté de la mer, ils tendent, sous l'inluence du vent, toujours violent, à s'enfuir vers des régions plus calmes, c’est-à-dire vers le bassin. Grâce à leur abri peuvent croître toute la série des plantes landaises déjà examinées à Cazaux et dans la forêt de La Teste. Sur le sol végétent en abondance diverses espèces de Cladonies. Rappelons surtout : Astragalus baionensis (en fruit). Rubia peregrina var. longifolia. Hieracium eriophorum (début de la floraison). Polypodium vulgare. Arenaria montana. Ulex europæus var. biferus. Ononis repens var. inermis. — — var. subspinosa. T7 var. horrida. А Se 2 A illage charnu. (1) Très rabougri, à rameaux rampants et à feuillag LXX SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. Nous savons par Lespinasse que l Hieracium eriophorum de Saint- Amand ne serait qu'une variation maritime de UU. umbellatum. Durieu de Maisonneuve sema en Dordogne des graines de la forme ma- rilime, et obtint, dès la première année, la forme continentale. Il est curieux loulefois de signaler que la forme eriophorum n'a jamais été indiquée, à notre connaissance, entre Lacanau et la pointe de Grave, où nous l'avons souvent recherchée, alors que la forme continentale abonde, toujours typique. Dien mieux, auprès d'Andernos, d'Arés, etc , à une vingtaine de kilomètres du phare du cap Ferret, VH. umbellatum existe, sans jamais présenter la moindre transition vers le type erio- phorum. Cette variation, très locale (puisque PH. eriophorum ne parait exister qu'en masse au cap Ferret, et disséminé auprés de La Teste) est donc des plus curieuses au point de vue physiologique. Nous savons de méme que lHieracium prostratum DC. (1), long- lemps tenu pour une espéce aulonome, ne serait que la forme gréle et procombante de UH. eriophorum. Lespinasse déjà en avait eu le pres- sentiment. Nous avons pu en avoir la preuve cette année. Le 21 sep- tembre, les touffes de PH. eriophorum, depuis longtemps défleuries, sous l'influence des pluies d'aoüt, avaient émis de leur souche de nom- breuses branches 1гёз flexibles, décombantes, pauciflores, généralement peu laineuses; c'était. PH. prostratum, variation simplement tardive de VH. eriophorum, correspondant à une humidité atmosphérique plus intense, IIl. — COTE MARITIME A. Sables mouvants. Dans les sables fins, extrémement mobiles, du bord de l'Océan, nous ne rencontrons que peu d'espéces. La flore maritime est toujours pauvre. Elle comprend des plantes à racines rampantes trés longues, ou pivo- tantes profondes, annexées à un appareil aérien généralement peu développé. Ces plantes, soumises à une extrême chaleur estivale, sont obligées, pour diminuer leur transpiration, de réduire la surface de leur système aérien ou de fixer dans leurs tissus d'abondantes provisions d'eau. Leurs feuilles deviennent alors charnues. Tout au bord de la mer : Eryngium maritimum. Psamma arenaria. Convolvulus Soldanella. Agropyrum (div. esp.). Euphorbia Paralias. | ; (1) Cest PHieracium eriophorum хат. @. prostratum de Grenier el ge dron (Fl. de France, t. 1]. р. 388). PITARD. — RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ. LXXI Sur la dune proche du rivage :: Cakile maritima var. edentula. Polygonum maritimum v. latifolium, Silene Thorei. Euphorbia Peplis. Ononis repens var. horrida. — polygonifolia. Galium arenarium. Festuca sabulicola. Artemisia crithmifolia. Corynephorus canescens var. mari- Jasione maritima var. littoralis. tima (1). Linaria thymifolia. B. Lettes. Parallèlement à la mer et aux dunes arides, on aperçoit des dépres- sions toujours humides ou lettes, encore trés verdoyantes, souvent tein- tées de rose par l’abondante floraison des Erythræa. Au milieu de nombreuses espèces de Joncs, signalons : Radiola linoides, Polygala vulgaris var. aquitanica. Plantago Coronopus. Lotus hispidus (surtout var. genui- | Spiranthes æstivalis. nus). — autumnalis (2). — corniculatus var. crassifolius. Epipactis palustris (en fruit). — fragiferum. Juncus maritimus. Lythrum Salicaria var. gracile. — compressus var. Gerardi. (Enanthe peucedauifolia. — anceps. Sonchus maritimus. — acutus. Lobelia urens. — capitatus. Anagallis tenella. — pygmeus. Samolus Valerandi. Carex extensa. Erythræa Centaurium. Scirpus Holoschenus. — pulchella. | Schonus nigricans. — chloodes. Agrostis alba var. maritima. Chlora imperfoliata. | Le sol est souvent recouvert du Bryum pendulum Schimp. (3). Auprès du phare, en recherchant la localité classique de l'Hieracium eriophorum de Saint-Amand, nous iraversons une prairie, sorte de lette où les Graminées sont plus fréquentes que dans les stations voi- sines de ce genre, et où nous récoltons en ouire : (1) Au milieu des plantes précitées, apportées certainement par les cou- rants marins et rejetées par la vague, il n'est pas rare de rencontrer des graines de plantes tropicales. Durant certaines années elles se sont montrées plus particulièrement fréquentes. C'est ainsi qu'en juin 1898, en montrant aux éléves de la Faculté des sciences ce facies balophile si caractéristique, ils récoltérent des graines de Bonduc gris et jaune (Cesalpinia Bonducella L.) et de divers Mucuna. (2) Qui fleurit en septembre. à i l (3) Nous remercions M. F. Camus, qui a bien voulu examiner les échantil- lons de cette espèce, déjà trés avancés dans leur végétation. LXXII Lychnis læta (4). Althæa officinalis. Apium graveolens. Dipsacus silvestris. Baccharis halimifolia (2). Gnaphalium luteo-album. Cirsium palustre. — lanceolatum (sub. C. microcepha- SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. Sonchus arvensis. Glaux maritima. Erythræa Centaurium. — tenuiflora. — pulchella. Euphragia viscosa. . Origanum vulgare var. semiglabrum, Carex punctata. lum Lge) (3). Scirpus setaceus. Extensions des principaux facies halophiles autour du bassin d'Areacbon. Les deux excursions faites par la Société à La Teste de Buch et au cap Ferret nous ont donné un excellent type des deux facies princi- paux de la flore du bassin d'Arcachon : station halophile des boues de La Teste et de La Hume, station xérophile des dunes mobiles du .cap Ferret. Nous croyons intéressant d'indiquer tout autour du bassin la répar- tition de ces principales zones de végétation et leurs variations respec- tives. Nous avons à considérer, arrivant au contact de l’eau marine, quatre stations principales : 1° dunes fixées; 2° dunes mobiles; 3° prés salés, lettes ; 4° vases argilo-sableuses. 4° Dunes fixées. — Depuis Cazaux, l'ancienne forêt du Captal de Buch s'étend, comme nous venons de le dire, jusqu'aux abords de La Teste. Depuis le sémaphore du сар d'Arcachon jusqu'à Arcachon, elle borde le plus souvent les dunes de l'entrée du bassin. De nouveau, au nord de Lanton, la forêt vient finir sur les bords du bassin jusqu'aux environs d'Arés. A quelques kilomètres d'Arés, les Pins arrivent encore au contact du rivage. Au cap Ferret, la région boisée s'arréte au niveau du sémaphore et n'occupe que l'axe de la presqu'ile. Dans toute son étendue, elle présente les mêmes peuplements : C'est la flere calcifuge par excellence des Landes. Notons cependant lha- bitat particulier de l'Hieracium eriophorum ац cap Ferret ef aux abords de La Teste. Partout ailleurs, c'est DH. umbellatum que l'on rencontre. Les Pins maritimes n'offrent l'aspect rabougri et buissonnant déjà signalé qu'au sud du cap d'Arcachon ou au nord du cap Ferret. Partout ailleurs, sur les dunes de la Grave, du Piquey, entre Arés et Taus- id Trés rare au cap Ferret, il abonde au contraire dans les prés salés Ares. (2) Encore trés rare dans tout le cap. (3) Prodr. fl. Hisp. PITARD. — RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ. LXXIII sat, etc., les Pins qui bordent la forêt et qui végètent jusque sur la plage sableuse ou sur la dune taillée en falaise ont l'allure arbores- cente des individus de la pleine forét. 2° Dunes mobiles. — Ce facies s'étudie surtout facilement au cap Ferret et en quelques rares endroits aux environs d'Andernos ou aux environs de Moulleau. La flore est caractérisée par les petites plantes que nous avons précé- demment indiquées, mais varie singulièrement si l'on envisage les bords de l'Océan ou les rives du bassin. A. Cótes de l'Océan. Sur les bords immédiats de l'Océan croissent exclusivement les es- péces suivantes en fortes touffes : Silene Thorci. Eryngium maritimum. Dianthus gallicus. Euphorbia Paralias. Ononis repens var. horrida. Psamma arenaria. Lotus corniculatus var. crassifolius. Festuca sabulicola, etc. Artemisia crithmifolia. B. Bords de la lagune. Au contraire, les rives du golfe sont riches en petites plantes gréles : Erodium cicutarium (div. form.). Jasione mortana var. maritima. Silene portensis. Linaria thymifolia, etc. Thrincia hirta var. arenaria. C'est la zone par excellence de l'Helichrysum Stechas. 3° Prés salés et lettes. — La flore de ces deux stations est à peu près identique : dans les dépressions qui bordent le bassin, les Graminées envahissent les endroits humides : c'est un pré salé. Au contraire, entre les dunes voisines de la cóte de l'Océan, les dépressions restreintes, parfois marécageuses, ne comprennent guère que des Joncées : c'est une lette, mais les deux stations, comme nous l'avons vu, offrent des multi- tudes d'espéces communes. Rappelons : Spiranthes autumnalis. Epipactis palustris. Juncus bufonius. — maritimus. — acutus, etc. Lychnis læta. Sonchus maritimus. Lobelia urens. Samolus Valerandi. Erythræa tenuiflora. Spiranthes æstivalis. LXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. Les lettes sont assez nombreuses entre les dunes mobiles et fixées du cap Ferret, les prés salés très développés, ауес une flore bien mari- time, aux environs de La Teste, La Hume, Gujan-Mestras, Le Teich, Audenge, etc. Au contraire, la rive septentrionale du bassin, qui offre quelques prés voisins de la mer, au nord d'Andernos et surtout autour d'Arés, présente des espèces plus ubiquistes, bien plus semblables à celles des prairies ordinaires que les types des prés salés de La Teste. 4° Vases argilo-sableuses. — Représenté par quelques petits îlots au cap Ferret, ce facies de notre flore maritime atteint son maximum. der: tension de La Teste de Buch au Teich, surtout à La Hume et à Gujan- Mestras. Il s'étend encore sur les rives orientales du bassin jusqu'à Audenge, la pointe de Dranne et Lanton, pour disparaitre aux environs de Taussat. En face de ce village, il reparait un instant, pour cesser de nouveau et envahir enfin tous les environs d'Arés. Ce facies des vases semble aussi présenter deux manières d’être assez différentes, suivant qu'on l'examine au nord ou au sud du bassin. De La Teste au Teich, nous avons signalé une flore monotone en genres, riche en plantes halophiles variées, assez nombreuses. Toutes y alleignent leur développement normal. Au contraire, à Taussat et aussi à Arès (1), la flore halophile est moins riche, les individus restent de trés pelite taille, peu nombreux, perdus au milieu d'une forêt dense de petits Jones maritimes. Avec peine, dans les marais de Taussat, nous pouvons retrouver, perdus au milieu des Jones maritimes, des échantillons trés petits de : Spergularia marginata var.angustata. | Statice Limonium var. macroclada. Aster Tripolium. к Plantago maritima. Glaux maritima. Salicornia herbacea. Armeria maritima var. Linkii. | Obione portulacoides. 1 semble donc que ce facies soit, comme le précédent, plus accentué sur les côtes méridionales du bassin. L'extension la plus grande de Ја flore maritime se manifeste ainsi sur les rives méridionales du bassin, tandis que les rives seplentrionales marquent un appauvrissement remarquable des types halophiles dans les stations siliceuses ou argilo-sableuses. (1) Les bords des réservoirs d'Arés, entaillés dans une argile trés sableuse; offrent une flore bien plus banale que ceux de La Teste. On y est frappé de la rareté et de la petitesse relatives des espèces maritimes. PITARD.— RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ. LXXV IV. — LA MOTHE (3 août). Profitant de l'aprés-midi libre du dimanche, au lieu de rentrer di- reclement à Bordeaux, nous décidons de nous arréter à La Mothe, bien que le programme de la session ne prévit pas cette excursion. La Mothe est situé à 3 kilométres environ du bassin d'Arcachon, sur un pelit fleuve côtier, la Leyre, aux eaux particulièrement claires ei courantes. De la station nous descendons, par la route de Bordeaux, à Arcachon, à travers le village, vers le pont de la Leyre. Le sol, toujours trés sableux, nous présente, outre les espéces habituelles des bords des chemins : Ranunculus parviflorus. | Scleranthus annuus. Lepidium virginicum. Myosotis collina. Cerastium semidecandrum. Cynoglossum pictum. ` — glomeratum Thuill. var. coralli- | Solanum nigrum (1). SH num Fenzl. | Verbascum Thapsus var. subviride. Erodium cicutarium var. pilosum. Phytolacca decandra. — — var. genuinum. Nous longeons la rive droite de la Leyre, dont les eaux, trés transpa- rentes et rapides, s'enfuient entre une double bordure verdoyante de grands Aunes. Nous traversons, еп nous dirigeant vers son embouchure dans le bassin, tantót la forét de Pins, avec ses deux facies déjà signalés, aride оп trés humide, tantôt des prés déjà desséchés. Tandis que, le long de la rive droite de la Leyre, la forét de Pins se poursuit presque jusqu'à son embouchure, sur la rive gauche elle disparait rapidement, et l'on tombe alors dans des prairies, puis dans des prés salés analogues à ceux de La Teste. Au Teich, nous retrouvons en effet la méme flore qu'à La Hume. Ir: station : Forét de Pins. — Nous ne reviendrons pas sur le facies Silicicole des terrains secs de la forêt landaise, déjà étudié à La Teste. Ай contraire, les espèces hygrophiles deviennent très abondantes et très variées par suite du voisinage de la Leyre et des nombreux petits affluents qu’elle reçoit (2). Au milieu des grandes touffes de Carex, de (1) Forme trés élevée (au moins 89 centimètres), très grêle; tiges sd feuilles vert très foncé; pétales trés allongés, étroits. Fraits excessivemen rares, pas encore colorés le 25 octobre. (2) Ce même facies est remarquablement développé le long de la жебем, dernier affluent de la rive droite de la Leyre, principalement aux environs du LXVI SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. Jones ou de Myrica, dans des marais encore très humides, envahis de Sphagnum, ou plus secs, au milieu des Graminées, croissent : Ranuneulus Flammula var. angusti- | Scutellaria minor. folius. | Orchis maculata. Cardamine pratensis (C. praticola | — latifolia. Jord.). — laxiflora. Stellaria graminea. — Morio. Viola silvatica (V. Riviniana Reichb.). | Gymnadenia conopea. Hypericum perforatum var. micro- | Cephalanthera ensifolia. phyllum (1). Epipactis palustris. — humifusum. Juncus effusus. Helodes palustris. — conglomeratus. Sanguisorba officinalis. -— silvaticus. Potentilla splendens (P. montana — Jamprocarpus. Brot.). Luzula campestris. Helosciadium nodiflorum subsp. re- Cyperus flavescens. pens. : Carex (Ederi form. elatior. Bunium verticillatum. — glauca. Galium palustre var. debile. — paniculata. Valeriana dioica. Scirpus setaceus. Senecio barbareæfolius. — Savii. Gnaphalium uliginosum. — pungens (S. Rothii Hoppe). Crepis virens. Festuca elatior. Scorzonera humilis. Trisetum flavescens. Lobelia urens. Poa nemoralis. Lysimachia vulgaris. Polystichum Thelipteris. Myo:otis palustris. Equisetum arvense var. decumbens. Pedicularis palustris (2). — campanulatum. М :ntha Pulegium. Nous remontons un petit affluent de la Leyre, aux eaux trés ferru- gineuses qui teintent fortement de couleur rouille le sable de leur lit. Nous arrivons à une fontaine, pour y rechercher le Lycopodium inun- d'tum qui y est indiqué. Mais сеце Cryptogame, trés rare dans le d^parlement de la Gironde, malgré de minutieuses investigations, Y demeure introuvable. Suivrait-elle, elle aussi, le mot d'ordre que sem- blent s'étre donné dans nos régions Azolla et Salvinia ? SC Naou, à 1 kilomètre de la gare de Facture, sur la route de Biganos à Mios. M. Neyraut nous en rapporte aimablement les principales espèces. Cistus alyssoides. Erica ciliaris form. Collioti. Drosera intermedia (très grands exem- | — Watsoni form. glamlulosa. plaires). — — form. eglandulosa. — rotundifolia. Pinguicula lusitanica. Erica ciliaris form. eglandulosa. Narthecium ossifragum. — — form. glandulosa. | Rynchospora alba. (1) An H. angustifolium DC 3 (2) A fleurs parfois blanches. PITARD. — RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ. LXXVII 2° station : Prés secs. — Le sol, toujours sableux, ne donne asile qu'à des Graminées courtes, souvent même très disséminées, qui, dès juillet, se dessèchent pour ne reverdir qu'avec les premières pluies d'automne. Ces prés renferment donc une flore trés caractéristique par l'exiguité de la taille de leurs habitants : Ranunculus Flammula var. arena- rius. Arabis Thaliana. Erophila vulgaris. Silene portensis. Sagina subulata. — procumbens var. apetala. Arenaria serpyllifolia (A. leptoclados var. scabra). Linum catharticum. Radiola linoides. Asterocarpus Clusii. Lotus hispidus. —- angustissimus (1). Trifolium subterraneum, — striatum var. genuinum. — seabrum. Ornithopus sativus var. — perpusillus. — compressus (2). Illecebrum verticillatum. Senecio Jacobæa. Ormenis nobilis. Leucanthemum vulgare var. pratense. Cicendia pusilla var. Candollei. Verbascum pulverulentum. Panicum sanguinale var. genuinum. Isoetes Hystrix var. subinermis (3). 3° station : Bords de la Leyre. — Sur les rives, le plus souvent ina- bordables, véritable fouillis de roseaux et d’arbustes intriqués : Prunus insititia. Cratægus oxyacantha. — monogyna. Pirus communis form. Piraster. Œnothera biennis. Epilobium palustre. — tetragonum form. adnatum. — molle (E. parviflorum). Angelica silvestris var. vulgaris. Evonymus europæus. Lysimachia vulgaris. Humulus Lupulus (4). Carex pendula. Leersia oryzoides. Osmunda regalis. Enfin les eaux de la Leyre nous fournissent toute une série de plantes fluviatiles, et surtout des Potamogeton. Parmi ceux-ci, le P. ni- tens y acquiert un développement véritablement remarquable : Isnardia palustris. Myriophyllum alterniflorum (5). (Enanthe fistulosa. — pimpinelloides. (1) D'après Chantelat (Act. Soc. Lin., 1844). (2) Variété à gousses velues. (3) Trés difficile à découvrir, l’Isoetes Hystrix, qui se dessèche avant les Graminées, présente à l’extrémité -de ses feuilles une teinte jaune, indice du commencement de dessiccation, qui nous le fait abondamment récolter. (4) Chantelat (Act. Soc. Linn., 1844) n'y a jamais trouve que l'individu mâle. А l'heure actuelle le sexe femelle y est trés abondant. (5) Myriophyllum spicatum et Utricularia neglecta abondent sur la rive gauche de la Leyre, dans des fossés qui drainent vers ce petit fleuve les prés Marécageux du Tech. : LXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902 Alisma Plantago var. lanceolatum. | Potamogeton densus. Potamogeton natans. | — variifolius. — fluitans. | Scirpus lacustris. — nitens. | == jlultans. — perfoliatus. | Heleocharis palustris. —- crispus. — — var. intermedius. — obtusifolius. Juncus heterophyllus. — pusillus. Nitella flexilis. | | | — — var. tenuissimus. | — translucens. — — var. Berchtoldi. | Après cette rapide course le long des herges verdoyantes de la Leyre, qui nous reposait de l'aridité de la végétation des deux excursions pré- cédentes, nous reprenions à 5 heures le train qui nous conduisait à Bordeaux. V, — LA PASSERELLE (4 août). - Le programme de la quatrième journée de la session comportait, dans la matinée, une herborisation sur le coteau de Lormont. Là nous nous proposions de visiter le tertre de calcaires oligocènes. En route, nous devions examiner la flore des bords de la Garonne. Mais celle-ci étant particulièrement haute, d'un accès difficile en aval de Bordeaux, el surtout endiguée par des quais depuis le pont de la Bastide jusqu'à quelques centaines de métres de Lormont, ne nous aurait pas, en cet endroit, présenté dans toute sa rigueur la physionomie de sa flore. Aussi, aprés nous être réunis de bonne heure au quai de la Bourse et avoir traversé la Garonne en gondole, nous sommes-nous mis à remon- ter le cours du fleuve dans la direction de la Souys, opposée à celle de Lormont. Peu aprés la passerelle qui relie la gare du Midi à celle d'Orléans, nous tombons dans un espace pierreux à végétation maigre, que nous traversons pour aller rejoindre la rive de la Garonne. Elle est tout d'abord bordée d'un quai élevé, mais bientót, la magonnerie cessant, nous trouvons la flore exubérante qui pousse sur ses bords. La zone à explorer est trés étroite, bordée par la route de Cadillac d'un côlé, par le fleuve de l'autre. Le: sol est vaseux, et sur le bord immédiat du fleuve de gros blocs calcaires limitent la végétation ёп arrétant le choc des vagues du mascaret des grandes marées el ralen- tissant les érosions des eaux du fleuve. Cette flore fluviatile nous présente deux horizons : PITARD. — RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ. LXXIX 1° A côté de la route, uu talus herbeux, à végétation dense, que l'eau n'atteint directement qu'aux forles marées, mais que son voisinage du fleuve rend trés humide; 2° Une bande de 3 à 5 mètres d'étendue, contiguë au fleuve, couverte et découverte chaque jour par la marée. 1° Talus herbeux humide. — Nous nous aventurons avec précautions dans cette partie du talus, toujours trés glissante quoique plus acces. sible que la zone voisine. Le sol est recouvert d'une végétation presque inextricable. La flore est assez peu variée et généralement banale. Notons cependant : Nasturtium anceps. Sonchus asper var. elatior. — silvestre var. rivulare. Xanthium strumarium. Linum angustifolium. Verbascum sinuatum. Vicia Cracca s.-esp. intricata. Aristolochia Clematitis. (Enothera biennis. Salix purpurea. Torilis Anthriscus var. rubella. — alba. Dipsacus silvestris. — triandra. Tussilago Farfara. Leersia oryzoides. Aster Novi-Belgii (4). Panicum Crus-Galli. Pulicaria dysenterica. Paspalum dilatatum. Bidens tripartitus. Cynodon Dactylon. Sonchus palustris. Glyceria maritima. 2° Zone atteinte par les marées. — Cette station, qui borde le fleuve, est particulièrement difficile à étudier. S'y aventurer est assez périlleux : le sol est trés argileux, toujours très glissant, la pente de la berge assez rapide. Enfin, les eaux creusent des trous profonds que 1а végétation masque. Le sol est généralement recouvert de débris de liège et de hampes florales de roseaux, brisées en petits fragments, charriés par le fleuve. Parmi les plantes récoltées, signalons : Angelica heterocarpa. Lyth icari - ythrum Salicaria (2) Helosciadium nodiflorum. (Enanthe Foucaudi. (1) Signalé par Chantelat comme s'étant naturalisé dans les meyer de S Teste, mentionné par Laterrade dans ce méme habitat, il semble actuellemen! peu fréquent ап bord du bassin d'Arcachon. Nous ne l'avons rencontré qu'à Audernos, daus les fossés qui bordent la route de Bordeaux à Arès. ` : (2) La Salicaire qui eroit dans cet habitat présente des feuilles tou Tv Sen lancéolées (8 à 10 centimètres de long et 1 centimètre de large.) Elles Es verticillées deux par deux : ce n'est done pas la sous-var. verticillata. Les feuilles florales nombreuses ne permettent pas de 1 idenlifier avec la т. alterniflorum. Enfin la plante est glabre et ne saurait étre confon ue avec la sous-var. cinereum. Serait-ce une forme spéciale de la sous-var. genui- num? LXXX SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. Senecio aquaticus. Cyperus Monti. Sagittaria sagittæfolia. — vegetus. — obtusa. Scirpus maritimus. Typha latifolia. — triqueter. Cyperus longus. Heleocharis amphibia (1). — badius. Phragmites communis. Parmi les plantes qui s'avancent le plus prés du fleuve, signalons Scirpus triqueter et Heleocharis amphibia, qui forment un gazon trés court et trés verdoyant. Toutes ces plantes ont besoin, avant d'étre hospitalisées dans nos cartables, de longues ablutions. La boue de l'estuaire, que remue sans cesse la marée, les revét d'un enduit poudreux. Les hautes ombelles d'Angélique sont remplies de débris végétaux, charriés par les eaux, et les gaines trés élargies des plus hautes feuilles sont absolument rem- plies de boue. Les plantes de cette zone, que nous venons de signaler, à part Heleo- charis amphibia, semblent trés bien se passer des deux bains quoli- diens que la marée leur fait subir dans cet habitat. De l'autre cóté de la route, nous cueillons des Angéliques en abondance, par exemple, mais elles sont toujours moins avancées dans leur végétation que celles de la rive, bien qu'elles soient aussi trés irriguées par l'eau du fossé. Nous remarquons en outre que, si l'Angelica heterocarpa de Lloyd offre toujours des feuilles bien caractéristiques à foliole terminale lon- guement acuminée, les ombelles n'offrent pas toujours des fruits abso- lument typiques, à ailes épaisses, raides, rectilignes, moins larges que le mésocarpe, qui les distinguent de l'Angelica silvestris. Parmi les ombelles recuillies nous constatons, à côté d'individus à fruits carac- téristiques, d'autres à fruits très allongés, à ailes trés épaisses et ге- courbées en crochet. Enfin, certains nous offrent de larges ailes épaisses et rectilignes; d'autres, des fruits trés surbaissés, presque aussi larges que longs, dont les ailes deviennent plus minces, ondulent leurs bords, et se rapprochent ainsi beaucoup de ceux d'Angelica silvestris. Serail- ce un hybride ?. Notre récolte terminée, nous regagnons alors le pont de Bordeaux et, (1) Les Heleocharis amphibia, qui atteignent ici facilement la taille de 60 centimétres que les flores leur assignent comme maxima, présentent, au Bec d'Ambés et méme en certains endroits, auprés de la passerelle à Bordeaux, 80 et 90 centimètres, dans la zone supérieure atteinte par la ma- rée. Ils développent là leurs longs épis floraux arqués. Dans la zone infé- Heure, presque toujours submergée, ils demeurent petits et n'y fleurissent que rarement. PITARD. — RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ. LXXXI à 500 mètres de la Bastide, nous nous éparpillons de nouveau pour étu- dier la flore des quais. VI. — LORMONT (^ aoùt). Entre la gare de la Bastide et le bourg de Lormont s'étendent, le long de la Garonne, de vastes quais. Tout d'abord les entrepóts de bois du Nord les encombrent de leurs planches; puis, avant d'arriver aux entrepôts de charbon, qui de nouveau les envahissent de tas de houille et d'anthracite, s'étend, sur plusieurs kilomètres, un terrain vague que nous désirons tout d'abord explorer. Nous nous proposons ensuite, arri- vés aux chantiers de constructions maritimes, de reprendre le tramway pour consacrer à la colline de Lormont nos derniéres minutes avant le déjeuner. А. Flore des décombres, lieux vagues, quais et chantiers abandonnés. Le sol pierreux nourrit une herbe courte : dans cette vaste prairie séche se dressent des touffes de Cirsium lanceolatum et d'Eryngium campestre, que remplaceront, à l'arriére-saison, d'abondantes floraisons de Mélilots et de Chenopodium ambrosioides. Nous notons, dans la rapidité de la course, comme particuliérement abondants : Sinapis arvensis. Ononis repens var. inermis. Barbarea præcox. Melilotus alba. Lepidium Draba. — altissima var. longiracemosa. — campestre. Astragalus glycyphyllos. — ruderale. Linum angustifolium. — graminifolium. Torilis Anthriscus var. rubella. — virginicum. Pastinaca sativa 5.-езр. silvestris. Capsella Bursa-pastoris var. agres- Fæniculum vulgare. tina. Lappa major. Senebiera pinnatifida. — minor. — Coronopus. Erigeron canadensis. Myagrum perfoliatum. — acris. — Rapistrum rugosum. Conyza ambigua. Arenaria serpyllifolia var. leptoclados. | — mixta Fouc. et Neyr. — — var. patula. Matricaria inodora. Saponaria officinalis var. glaberrima. Kentrophyllum lanatum. Dianthus prolifer. Centaurea aspera. Reseda lutea. — Pouzini (C. Calcitrapa X aspera). Geranium rotundifolium. к Calcitrapa. Ononis Natrix var. major. — mra. T. XLIX. F LXXXH SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX, JEILLET-AOUT 4902. Chovdrikla juncea. Chenopodium Botrys. Crepis biennis. — Vulvaria. Thrincia hirta. — opulifolium. Helminthia echioides. — hybridum. Picris hieracioides. — urbicum. Barkhausia feetida. — — var. intermedium. Xanthium strumarium. — murale. — spinosum. — glaucum. Salvia Verbenaca. Aristolochia Clematitis. Plantago Coronopus. Kæleria phleoides. Amarantus silvestris. Eragrostis major. — albus. — pilosa, Euxolus deflexus. Avena sativa. — viridis. — Ludoviciana. Atriplex hastata. — fata. Roubieva multifida (adventice), Equisetum arvense. Chenopodium ambrosioides. Quelques espèces maritimes se trouvent parfois accidentellement associées à celles que nous venons d'indiquer. C'est ainsi que nous avons rencontré au quai de Queyriés : Glaucium luteum. Scolymus hispanicus. Salsola Kali. Seul, Salsola Kali y ahonde toujours et y atteint son développement normal : les autres espèces y demeurent très petites. C’est surtout au- près de Bègles, dans les sécheries de morues, dont le sol est trés chargé de sel, que l’on rencontre auprès de Bordeaux des types de la flore halophile. A cóté.de ce champ immense dont nous venons d'indiquer rapide- ment la population végétale, de l'autre côté de la route, limité par l'en- trepôt de charbons anglais Astié et С", s'étend un vaste enclos, qui en septembre est à peu prés uniquement composé de Polygonum. Ils croissent avec une vigueur extraordinaire sur un sol vaseux à demi des- séché, extrait de la Garonne. Des pompes trés puissantes élévent l'eau du fleuve, qui, par l'intermédiaire de longs tuyaux suspendus, est trans- portée par-dessus le quai et la route dans des marécages alimentés 4 chaque instant par les infiltrations du fleuve. Le sol est ainsi rapidement exhaussé par la sédimentation des particules tenues en suspension dans ces eaux boueuses. Le milieu est donc d'abord favorable à l'évolution des types hygro philes. Mais l'apport d'eau cessant, la boue séche et d'énormes fissures se creusent dans sa masse, causées par son retrait. Malgré tout, les parüeules trés ténues du sol retiennent facilement l’eau nécessaire la végétation. Dans cette forét de Polygonum notons : Salsola Tragus. Lepturus filiformis. PITARD. — RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ. LXXXIM Nasturtium silvestre Veronica agrestis. Senehiera Coronopus. -| Polygonum lapathifolium. Lychnis dioica. — mite. Malachium aquaticum. — Persicaria. Lythrum Salicaria. Rumex bucephalophorus. Gnaphalium luteo-album. Chenopodtum ambrosioides. Barkhausia fœtida. Alisma ranunculoides. Xanthium strumarium. Cyperus flaveseens. Datura Stramonium. Panicum Crus-Galli. Veronica persica. Equisetum Telmateia. Nous arrivons aux Entrepôts maritimes et aux chantiers de la Gi- ronde, où nous examinons le croiseur cuirassé Kléber, qui doit être lancé dans quelques semaines et dont la coque, noire et fauve, flamboie au soleil. B. Flore calcicole de la colline de Lormont. La route longe alors la rivière, et toutes les espèces des décombres et des abords de ville disparaissent. Nous approchons de Lormont, dont le coteau, à croupe arrondie, limite l'horizon. Il disparait à demi, caché par ses Yeuses au feuillage dense et lustré, suspendues aux escarpe- ments de ses falaises. Çà et là, les pentes raides, dépourvues de végéta- tion, laissent voir leslignes à peu près horizontales de la stratification du calcaire oligocéne jaune, trés grossier, en cet endroit assez friable, qui porte le nom de calcaire à Astéries. | Nous arrivons au pied de la colline, mais la sonnerie de la vieille église, par ses douze coups répétés, d'un timbre fêlé, nous rappelle le déjeuner proche sous la verdoyante tonnelle, à l’abri d’un soleil torride qui depuis le matin nous harcéle. Les plus courageux gravissent rapide- ment le sentier du Rouquet, qu'une plaque qualifie à son entrée, un peu pompeusement peut-étre, de « Chemin dangereux ». Est-ce à la pente raide prés de laquelle il serpente, est-ce au souvenir des crimes tra- giques consommés à l’ombre épaisse de ses Yeuses que cette laconique inscription fait allusion? Peut-être à la fois au précipice et aux embus- cades. Mais cette seconde hypothése ne saurait nous inspirer de bien sérieuses appréhensions. Comme nous venons de le dire, le coteau nous offre un bon type de flore calcicole, peut-être cependant un peu moins parfait dans son en- semble que celui des collines plus méridionales de Cenon ou de Bou- liac, qui bordent la rive droite de la Garonne. | | А la base de l'escarpement, jadis planté en vignes, dont cà et là per- sistent quelques individus rabougris, dans les éboulis calcaires, no: > récoltons : LXXXIV SESSION. EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX JUILLET-AOUT 1902. Silene nutans. Lathyrus latifolius. Poterium Sanguisorba var. murica- tum. Feniculum vulgare. Seseli montanum v. longifolium? (1). Centaurea nigra. Buphthalmum spinosum. Helichrysum Stæchas. Erythræa ramosissima. . Chlora perfoliata. Salvia Verbenaca. , Teucrium Botrys. Spiranthes autumnalis. Dactylis hispanica. Festuca duriuscula. Bromus madritensis. Les escarpements du coteau nous fournissent : Coronilla Emerus. Hypericum hirsutum. Acer Pseudo-Platanus. Rhamnus Alaternus. Pimpinella saxifraga. Lonicera implexa Ait. (2). Viburnum Tinus (3). Rubia peregrina var. intermedia. Leucanthemum Parthenium. Orobanche Hederæ. Teucrium Botrys. Globularia vulgaris. Parietaria officinalis. Quercus Пех. Allium pallens. Ruscus aculeatus. Polypodium vulgare var. serratum. Asplenium Adiantum-nigrum. — Trichomanes. — Ruta-muraria. Au sommet du coteau, sur les talus du chemin et dans les champs : Ranunculus parviflorus. — aeris. Dianthus Armeria. Althæa cannabina. Linum gallicum. Lathyrus sphæricus. Coriaria myrtifolia (4). Sanicula europæa. Hedera Helix. Campanula Trachelium. Jasminum fruticans (5). Vinca major. ` Orobanche Hederæ. Euphorbia Helioscopia. — Peplus. — silvatica. Carex divulsa. Melica uniflora. Agropyrum caninum. En revenant vers la place du bourg : Geranium lucidum. Oxalis corniculata. Althæa officinalis. Caucalis daucoides. (1) Qui atteignent jusqu'à 1 métre de hauteur, alors que les flores lui assi- gnent généralement 50 centimétres comme taille maxima. (2) Un seul individu, évidemment échappé des jardins voisins, mais d'une taille gigantesque.. Nous le différencions du Lonicera Caprifolium par ses rameaux sans poils; tous les autres caractères ne peuvent être consultés e? cette saison. (3) Très abondant; tend à še naturaliser. (4) Toujours trés rare à Lormont, le Redoul, abonde à 8 kilomètres de là, sur les coteaux. le Bouliac. (5) Egalement très rare; subspontané dans les haies. PITARD. — RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ. LXXXV Tordylium maximum. -+ Lithospermum officinale. Sambucus Ebulus. — purpureo-cæruleum. Centranthus ruber (1). Calamiutha officinalis. Une heure ! Une longue table dressée à l'hôtel «l'Étoile du bonheur » sous une fraiche tonnelle qui domine la Garonne, est entourée de bo- tanistes affamés. Le temps s'écoule en d'aimables causeries... Voilà, comme toujours : au moment ой l'on apprécie le mieux l'ombre douce et le charme du farniente, le signal du départ est donné! Nous prenons la gondole qui doit nous ramener à Bordeaux, el chacun s'abandonne au splendide panorama qui s'offre à ses yeux : à l'horizon, Bordeaux, avec l'amphithéàtre superbe de sa rade, bordée de ses somptueux vêtements de pierre, hantés de souvenirs; dans l'azur du ciel les envolées sveltes de ses campaniles et les dómes de ses pa- lais qui reflétent les rayons étincelants du soleil. VII. ALLÉES DE BOUTAUT А (4 août). Après une matinée si laborieusement employée et aussi chaude, bien peu d'amateurs sont disposés à aller aux Allées de Boutaut! D'autaut plus que notre collégue M. Motelay nous invite à aller en son magni- fique hôtel nous reposer de nos fatigues dans la contemplation de son bel herbier. Quelques infatigables cependant se mettent en route pour examiner les prairies humides et les fossés des Allées. À cóté de la gare du Médoc, longeant la rive gauche de la Garonne, s'étendent de vastes terrains incultes, actuellement en voie de remanie- ment complet, sillonnés de voies magnifiques qui seront bientót bor- dées de constructions. pus Le niveau général des prairies est trés bas; aussi, pour obvier à leur transformation inévitable en marécages malsains, est-on obligé, par des canaux larges et profonds, sans cesse nettoyés, d'assurer le drai- nage parfait du sol. Ce sont les crastes des Allées de Boutaut. Cà et là quelques Saules au feuillage cendré, qui jalonnent les fossés les plus larges, rompent seuls la monotone perspective de cette vaste plaine. — Nous remarquons trois stations principales. Tout d'abord, aux envi- rons de la gare du Médoc, les talus herbeux, déjà desséchés, nous offrent la flore banale des décombres, des abords de routes, satellites (1) Sur les vieux murs, derrière la gare. LXXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. inévitables des habitations de banlieue. Puis, en s’avançant dans les Allées proprement dites, nous avons à examiner les habitants des prai- ries humides et des eaux des fossés qui les sillonnent. 1* Talus et décombres. — Nous rencontrons de nouveau la plupart des espéces déjà notées daus la matinée, sur les quais de la rive droite de la Garonne. Parmi les espèces nouvelles ou plus particulièrement fréquentes dans cette station, notons : Lepidium gramiaifolium. — virginicum. Cucubalus baccifer. Evonymus europæus. Medicago minima. — orbicularis. Galega officinalis (advent.). Trifolium fragiferum. Agrimonia Eupatoria. Conium maculatum. Feeniculum vulgare. Sambucus Ebulus. Dipsacus silvestris. — laciniatus. Matricaria inodora. Onopordon Acanthium. Carduus tenuiflorus. — pycnocephalus. Logfia gallica. | Sonchus asper var. elatior. Thrincia hirta. Leentodon autumnalis. | Lactuca virosa. | — saligna var. runcinata. Helmiathia echioides. Cynoglossum officinale. Anchusa italica. Datura Tatula. ` | Limaria spuria. — Elatine. Stachys recta. Polygonum aviculare. — — par. arenastrum. — — var. rurivagum. Chenopodium (sp. div.) (1). Amarantus (sp. div.) (1). Euphorbia stricta. Phalaris canariensis (advent.). Panicum Crus-Galli. Eragrostis megastachya. — pilosa. , — ambigua. Vulpia Myuros. Lolium tenue. -X Prairies humides. — Malheureusement, fauchés depuis long- temps, ces prés ne nous fournissent plus en cette saison que des rejets de plantes mutilées. Elles nous donnent, en juin, un excellent type des prairies du Sud-ouest. Cependant, par endroits, le sous-sol trop humide les rend marécageuses, et les Graminées disparaissent alors devant Im: vasion des Joncs et des Cypéracées. La liste des plantes qui y végètent serait longue si l'on devait tenir compte des espèces banales des prai- ries. Nous cueillons surtout, auprès des fossés : Ranunculus Boræanus. Stellaria aliginosa. — philonotis. Lotus uliginosus. Cardamine amara, Lathyrus Nissolia. — hirsuta. | — Aphaca. Lychnis Flos-Cuculi, | | Lythrum Salicaria. (1) Voy. Excursion de Lormont (quai de Queyries). Les espèces sont les mémes. | PITARD. > RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ. - Lythrum Нуѕѕор еа; Hydrocotyle vulgaris. Ammi majus. — Visnaga. Epilobium palustre. Galium Cruciata. — palustre. Bidens tripartitus. — cernua. Gnaphalium uliginosum. Sonchus palastris. Trágopogon porrifolius. Fráxinus excelsior: Myosotis palustris. Veronica Chamædrys. Scutellaria minor. Stach{s palustris; Polygonum Persicaria. — Hydropiper. — lapathifolium. — amphibium var. terrestre. Polygonum dubium. — minus. — dubium X Hydropiper. Euphorbia palustris. Salix alba. — cinerea. Alisma ranuneuloides. Orchis palustris. — ustulata. Cyperus longus. — badiüs. Campe pánite& bar. Phizozyna. — distans. !— maxima. — Pseudo-Cyperus. — riparia. елери Holoscti@nus. Leerstà orvzóides: Pánieum vaginatum. Alopecurus fulvus: ‚ Polystichum Thelypteris. LXXXVIII ae 9 Fossés des Allées. — L'eau y est stagnante : sa profondeur varie avee les endroits explorés, mais ne dépasse jamais 1 mêtre. Là aussi nous examinons quelques marais dont la profondeur est plus consi- dérable. On note : Ranunculus sceleratus. Nymphæa alba var. génuira. Nuphar luteum. Nasturtium officinale v. intermedium. Roripa amphibia. Istiardia palustris. 'Callitriche obtusangula. — hamulata. Myriophyllum alterniflorum. — verticillatum var. pectinatum. Hippüris vulgaris. Ceratophyllum demersum. Peplis portulaca. Sium angustifolium. Œnanthe fistulosa. — peucédanifolia. Phetlandriüm афЧан@йї. Helosciadium nodiflorum. — — var. ochreatum. Hottonia palustris. Utriculária nėgleċta. — vulgaris. Veronicà Ападан. Rumex Hydrolapathum Polygonum amphibium. Hélodea cánadensis. Hydrocharis Morsus-hanz. Sagittar а sazittæfolia. — obtusa. Potamogeton obtusifolius. , = паіапѕ. — fluitans. — densus var. laxifolius. — gramineüs. == grdinineus ear. Dan. = pusillus. Zanniehellia palustris. Iris Pseudo-Acorus. Typha latifolia. ` Sparganium simplex. Хатаз minor. — miájor. Lemna polyrhiza. — trisulea. — minor. Wolfia arhiza. Juricus heterophyllus. ‚ Scirpus fluitans- LXXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1909. Heleocharis acicularis. Chara fœtida var. macroptila. Catabrosa aquatica. — fragilis form. brevibracteata. Equisetum limosum. Nitella opaca. Azolla filiculoides. — translucens. Salvinia natans. — flexilis. Pilularia globulifera. Tolypellopsis stelligera. Chara fœtida var. subinermis. Toute la population aquatique que nous venons d'indiquer briève- ment, si exubérante il y a quelques années, tend à disparaitre avec les travaux de voirie et de nivellement entrepris dans le but d'étendre la ville vers le nord-ouest. Le curage réitéré des fossés doit aussi hâter la disparition de bien des espèces. L'Helodea continue à envahir les ma- rais et à rendre la végétation des Potamogeton et des Characées de plus en plus difficile. Déjà la station classique de Salvinia natans devient excessivement pauvre. Оп avait tout d'abord pensé que l'expansion de l'Azolla en était cause : aujourd'hui celui-ci devient à son tour à peu prés introuvable. Un instant menacés de disparaitre des fossés des Allées devant l'exubérante végétation de l'Hydroptéridée américaine, les Lemna et les Hydrocharis recouvrent de nouveau, en automne, la surface des eaux que percent cà et là les longues quenouilles brunes des Typha et les aigrettes argentées des Phragmites. VIII — LE VERDON ET LA POINTE DE GRAVE (5 août). C'est à la gare Saint-Louis que le rendez-vous matinal est fixé; nous nous embarquons dans les wagons de la plus arriérée des com- pagnies. Vous qui vous plaigniez, б Durieu, dans un style si aimable, de la longueur du trajet et de la mauvaise apparence des attelages qui vous emportaient vers Lacanau, le 10 août 1859, ne trouveriez-vous m au- jourd’hui bien plus intolérables quatre heures de voyage dans d incom- modes wagons pour franchir à peine 100 kilomètres! Il est vrai qu chaque station on a le plaisir d'herboriser sur la voie : à Druges, ce sont les Asterocarpus Clusii et Torilis nodosa, à Lesparre, les Ammi Vis- naga que l'on se passe de portière en portière. à; Nous patientons ‘cependant en admirant les vignobles célèbres цы promettent une jolie récolte : voici Margaux, Saint-Julien, Saint-Es- tèphe, qui rappellent à nos palais d'agréables instants. Enfin, vers Lesparre, les vignes, plus petites, déjà moins abondantes, semblent peu à peu disparaître et l’on entre dans une zone de prairies PITARD. — RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ. LXXXIX humides, sillonnées de fossés bordés de toute une population de Jones, de Typha et de Phragmites. Voici Talais avec sa petite gare, entourée de ses splendides Tamariz, les plus vigoureux certainement de toute la presqu'ile, qui, sur plu- sieurs centaines de mètres, bordent le quai. Bientót les rebords des fossés se garnissent de toutes les Chénopo- dées halophiles : Salicornes et Arroches abondent, tandis que les prés, dépourvus d'arbres, n'offrent que des haies de Tamaris rabougris. Enfin, nous entrons dans la forêt de Pins, remplie de touffes de Ronces, de Genêts et de Troénes; quelques centaines de mètres plus loin nous sommes à $ой!ас. La voie ferrée traverse encore pendant quelques kilomètres du sad au nord l'étroite bande de Pins qui végétent au bord de l'Océan, et nous arrivons au Verdon. Àu dernier moment, un guide inconnu, que le hasard nous envoie, nous affirme que le trajet du Verdon au phare est actuellement plus intéressant en suivant l'estuaire de la Gironde que la cóte marine. Nous abandonnons bien à tort, sur ses dires, l'itinéraire fixé. Pour donner un apercu complet de la végétation de la presqu'ile nous indiquerons rapidement, aprés les plantes que nous avons notées durant cette excur- sion, celles que l'itinéraire primilif nous avait fournies. Entre le Verdon et le phare de la pointe de Grave, nous traversons les mémes zones de végétation qu'au cap Ferret. Au hasard de la course, nous avons sauté souvent de l'une dans l’autre : pour éviter des redites nous étudierons à part chacune de ces zones : 1° Dunes fixées. — La gare du Verdon est construite sur le revers oriental de la forét de Pins. Elle offre la méme allure qu'au cap Ferret, mais nous sonimes ici frappés par l'abondance des Chénes veris et des Daphne, qui faisaient défaut au cap. Le sol est de méme tapissé d Ephe- dra en fruit. Nous rencontrons, après avoir traversé la voie en nous diri- geant vers le nord-ouest: Helianthemum guttatum. Trifolium angustifolium (fructifié). — umbellatum. Cratægus oxyacantha. Silene conica. Potentilla argentea (2). Ulex europæus. Torilis Anthriscus. uz V TOF. hanus. Herniaria glabra. Sarothamnus scoparius (1). = = var, scabrescens. Melilotus parviflora (2). Rubia peregrina. (1) Forme à gousses petites, de coloration toujours fauve clair, jamais lui- Santes et à bords glabres. 92 (2) Bardié (Proc. verb. Soc. Linn. de Bordeaux, 1892). XE SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. Heliehzysim Stæchas (aff, Н. angus: | Quercus sessiliflora tifolium) (1). Ephedra distachya (fructifié). Chondrilla juncea. Allium vineale. Hypoeheeris glabra. Rascus aculeatus. Jasione monfana. Asparágus officinalis qf. maritimus: Monotropa Hypopitys (en fruit). | Tamus éommunis. Verbascum sinuatum. Poa nemoralis. Plantago arenaria: Cynosurus echinatus. Daphne Gnidiùm. . Vulpia Myuros. Osyris albà. Phléüm arenarium. Quercus Ilex. Geaster hygrometricus. — Tozza. | Sur la lisière de la forêt : Lychnis dioica var. macrocalycina. | Marrubium vulgare. Polycarpon tetraphyllum. Rumex Acetosella. Calendula ofüeinalis. | 9 Dunes móbiles. — La bordire de sable encore mobile entre là Gironde et l'axe de Ia presqir'ile fixé par les Pins est généralement très étroite. Ce sont des sables littoraux peu vallonnés. Du bord des vagues, près desquelles croissent Psamma, А угор, Eryngium, etc., aux premiers Pins, la transition est établie ра? des plantes sous-frutescentes : touffes énormes de Daphne et surtout d'Arte- misid. Cetté zone est bién caractérisée par Г Artemisia érithmifolid sûr toute là côte de là presde. Nous notons : Cakile maritima var. edentula. Euphorbia Paralias. Dianthus gallieus (2). | Aspáragus maritimis. Eryngium maritimum. Psamma arenaria (3): Helichrysum Steechas. Festuca sabulicola. Artemisia erithmifolia (A. campestris | Hordeum maritimum. . var. maritima Lloyd). Kæleria albescens. Solidago Virga-aurea var. macto- Polypogon monspeliensis. rhiza. Calamagrostis Epigéios. Centaurea aspera. Phleum arenarium. Convolvulus Soldanella (fructifié). Agropyrum acutum: Phelipæa arenaria. — pungens var. genuina: Daphne Gnidium. — var. megastachyum. Osyris alba. — pycnanthum. (1) Observé par Laterrade (Flore girondine), qui le déerit ainsi : € forme à feuilles plus étroites et à glomérules de fleurs plus allongés et qui semble së rapprocher de l'Helichrysum angustifolium qui nous paraît d'ailleurs pet distinct de Stechas (р. 234! ». (2) Fort rare sur les bords de la Girotide, eet Œillét est tres commn entre Soulac et la Pointe de Grave. ‚ (9) Lors de l'excursion de la Soeiété botanique, les épis de Рэпти dé la rive etaient à peu près tous porteurs d'un ou de plusieurs Ergots. Le sclérote PITARD. — RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ. ХС 3° Prés salés. — Très étendus ap sud de Verdon, ces prés salés w'existent à proprement parler pas entre le Verdon et la pointe de Grave. Dans cette excursion nous avons cependant traversé wh pré, sorte de lette desséchée, qui nous a fourni des plantes d'une taille excessive- ment petite : Erodium cicutarium (E. triviale Jord.). Silene gallica (S. agrestiwa Jord. et Four.). Dianthus prolifer. Corrigiola littoralis. Herniaria glabra var. subciliata. — — var. scabrescens. Polycarpum tetraphyllum vær. la- . xum. Eryngium campestre v. littorale (1). Filago germanica var. canescens (F. canescens Jord.). — Minima. Erigeron. canadensis. Ormenis mixta. Bellis perennis s.-var. exigua. Kentrophýllum lanatum, Sonchus asper. Thrincia hirta var. arenaria. Andryala integrifolia. Erythræa tenuiflora. Plantago Coronopus (2). Chenopodium glaucum. Setaria viridis. Cynodon Dactylon. Tragus racemosus. Koeleria phleoides. Scleropoa rigida. Lepturus filiformis. Agrostis alba var. maritima. Sur le bord du pré que nous venons d'explorer, im fossé encore hu- mide, sorte de lette, nous offré une végétation exubérante : Lathyrus hirsutus. Œnothera biennis. Lythrum Salicaria s.-oar. verticilla- ‚ tum Coss. et Germ. Pulicaria dysenterica. Gnaphalium luteo-album var. а. Rouy. Cirsium lanceolatum, Tragopogon major. Lactuca virosa. = Scariola var. subintegrata. — saligna var. ruticmata. Chora perfoliata. Verbaseum sinüatum. — blattarioides. Scirpus Holoschœænus. 4° Vases de l'estuaire de la Gironde. — Les dépôts argilo-marneux, sédimentés dans les endroits tranquilles de embouchure du fleuve, donnent asile à une flore analogue à celle des vases de La Teste et de La Hume, et en général de toute la partie orientale du bassin d'Areachon. de ce Claviceps était petit et assez allongé. Cette année (19 juillet 1903) le pa- rasite semblait bien moins abondant. : c (1) Quelques échantillons se rapportent certainement à la variété y. de MM. Rouyet Camus. D'autres, dont l'involuere et les capitules rappellent cette variété, ont, comme la variété 2. genuinum, 1а tige principale ramifiée seule- ment au niveau du tiers supérieur où de Ja moitié de la hauteur. — ` (2) Forme gréle, à feuilles courtes, très velues; serait-ce une variation de tette espèce, parallèle à celle du Р. lanceolata, décrite sous le nom de lamt- jinosa par M. Foucaud auprès de Soulac? XCI[ SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. Nous traversons d'abord cette zone en sortant du Verdon, puis nous la retrouvons en cótoyant l'estuaire aux bords du pré salé dont nous venons d'indiquer la végétation; enfin, en face du fort et du village de la pointe de Grave, nous trouvons : Silene conica. Scolymus hispanicus. Spergularia heterosperma var.salina. | Statice Dodartii. — marginata var. angustata. — Limonium var. macroclada. Tamarix anglica. Obione portulacoides. Buplevrum tenuissimum var. genui- | Salicornia herbacea. num. . — fruticosa. Inula crithmoides. Salsola Soda. Aster Tripolium var. о. Rouy. — Kali. — — var. discoideus (1). Suida maritima. Artemisia maritima. — fruticosa. — gallica. Beta maritima. Centaurea Calcitrapa. Juncus maritimus. Kentrophyllum lanatum. — acutus. Enfin, dans les vases baignées à chaque marée : Spartina stricta. Nous arrivons ensuite, aprés une marche des plus pénibles dans le sable mobile des dunes, sous les rayons d'un soleil ardent, les yeu: fatigués par une réverbération d'une intensité incroyable, au fort de la pointe de Grave, dont nous longeons les fossés. Nous ne tardons pas à atteindre le village, dont les maisons blanches, tranchant nettement sur le bleu profond du ciel, nous rappellent bien des paysages méditerra- néens. Pendant que quelques insatiables vont sur la dune voisine à la recherche d'espéces rares, les autres s'acheminent jusqu'au phare en admirant l'immensité de l'horizon et la beauté des vagues qui, défer- lant contre le brise-lames, accrochent à toutes ses saillies la dentelle de leur écume. Au loin, par delà la Gironde, Royan et Saint-Georges éparpillent leurs maisons blanches couvertes de tuiles rousses sous les rayons étincelants du soleil, qui ourlent d'une frange d'or les crétes hérissées des vagues. Notre admiration est interrompue par les clameurs de nos coll affamés, annoncant le déjeuner servi dans le petit restaurant proche du phare, qu'une haie d’Atriplex Halimus enserre de son feuillage argenté. А Le soir, sans incidents, nous traversions la Gironde pour 84 oyan. ègues ner (1) Très rare partout ailleurs; très facile à distinguer de la variété type * par ses capitules sans ligules, sa forme souvent plus basse, plus trapue Ф coloration plus foncée de ses feuilles. PITARD. — RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ, XCI IX. — DE LA POINTE DE GRAVE A SOULAC (Hors session). Entre le phare de la pointe de Grave et Soulac s'étend une longue plage sableuse bordée de falaises peu élevées que viennent battre les vagues aux grandes marées. Au-dessus de la falaise, nous rencontrons parfois un petit plateau, puis une deuxième falaise. Souvent, au contraire, cette deuxième falaise n'existe pas et sur le premier plateau s'étend la forét de Pins. Par suite de cette disposition des dunes, nous remarquons deux facies assez par liculiers de distribution des plantes côtières : tantôt elles sont asso- ciées aux arbres de la forét jusqu'au bord de la mer (dune Girofle, dune du Rocher), tantôt les plantes halophiles seules s'instalient sur le pre- mier plateau, les arbres n'occupant que la surface du second (dunes de Lestor et des Huttes). Aussitót aprés avoir quitté le phare et longé le terrain militaire annexé au fort, nous pouvons examiner le premier facies que nous ve- nons d'indiquer. ` Sur une centaine de mètres environ, avant la pleine forêt, nous trou- vons, à partir de la falaise, intimement associés aux plantes des dunes, les arbres de la forét réduits à l'état de petits buissons. L'aspect gé- néral est donc très différent de celui des dunes du cap Ferret, qui ne donnent l’hospitalité qu'à des plantes de petites dimensions. Nous rencontrons donc ainsi, trés rabougris et excessivement ramifiés, de nombreux individus de : Salix repens var. argentea. Daphne Gnidium. Quercus Пех. Pinus maritima. Cistus salviæfolius var. occidenta- lis (1). Sarothamnus scoparius. Artemisia campestris var. maritima. Ligustrum vulgare. Et au milieu de ces plantes sous-frutescentes : (1) On remarquera dans cette liste que bien des plantes de la flore calci- fuge continentale des Landes deviennent littorales, par suite de la méme téndance que manifestent, sur ces dunes, les arbres de la forét d'ailleurs loute voisine. Les sables des dunes, souvent lavés par les eaux pluviales, n'of- frent qu'une très petite quantité de sel et par suite la croissance de toutes ces espèces continentales n'y est pas entravée. XCIV Matthiola sinuata. Erodium cicutarium (E. triviale Jord.) Silene conica. — Thorei Dufour. Dianthus gallicus. Ononis Natrix. — repens var. horrida. ' Astragalus baionensis. Medicago marina. Lotus corniculatus var. crassifolius. Trifolium arvense form. agrestinum. (Enothera biennis. Galium arenarium Solidago Virga-aurea. Helichrysum Stæchas. — affine.(H. angustifolium). Erigeron acris. Centaurea aspera var. genuina. SESSION EXTRAORDINALRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. Sonchus oleraceus var. lacerus. Crepis bulbosa. Gonvolvulus Soldanella. Anagallis arvensis var. рһопісеа. Linaria thymifolia. Phelipæa arenaria, Orobanche Galii. — Rapum. Salvia Verbenaca. Polygonum maritimum. Cytinus Hypocistis (1). Euphorbia portlandica form. sege- talis. = Paralias. — Peplis. — polygonifolia. Thesium humifusum, Ephedra distachya. Polypodium vulgare. Au contraire, à la dune des Huttes, deux falaises successives séparent la mer de la forêt. Le premier plateau nous offre seulement des types franchement halophiles : Eryngium maritimum. Convolvulus Soldanella. Psamma arenaria. Festuca sabulicola. Agopyrum (div. esp.). La seconde falaise, entre се premier plateau et le suivant, en pente assez douce, donne asile à : Heliehrysum Stœchas. Artemisia crithmifolia. Centaurea aspera. Euphorbia Paralias. associés aux espèces précédentes devenues moins fréquentes. Enfin, le second plateau nous offre la flore de la forêt. Le vent particulière ment violent donne aux Pins et aux Yeuses des bords de la forêt uR aspect trés particulier. Le Pin rampe continuellement couché, étalant un tronc souvent volumineux et des branches nombreuses à 1а surface du sol. De loin en loin une branche essaye de se relever, puis elle se recourbe de nouveau : le sol a l'air jonché de branches récemment cou- pées. L'Yeuse au contraire, au bois infiniment plus dur, dresse, légère- ment inclinée vers l’est, sa tige principale jusqu’à un mètre environ de hauteur. Puis alors, ne pouvant plus lutter contre la violence du vent, elle devient horizontale et émet à partir du niveau de sa flexion un nombre prodigieux de petits rameaux plus ou moins dressés qui don- (1) Toujours fort rare, parasite du Cistus salviæfolius. PITARD. — RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCTÉTÉ. «cv nent à l'arbre un aspect bien particulier. Pins et Yeuses sont chargés de fruits en octobre. Contre la.cóte, une zone de Pins élevés s'étend sans interruption de la pointe de Grave à Soulac et, outre les espéces déjà signalées entre Verdon et le Phare, nous rencontrons : Papaver hybridum. } Trigonella ornithopodioides. „Alyssum maritimum (1). Ornithopus roseus. Viola lancifolia. | Sium latifolium (3). Gistus alyssoides. Smyrnium Olusatrum, — laurifolius (2). Plantago lanceolata var. lanuginosa, Près de la vieille église de Soulac : Chrysanthemum segetum. | Omphalodes littoralis (4). Crepis Suffreniana. | Dans les fossés, près des Tamarix : Zannichellia dentata var. viridis, Carex remota. — -— var. pedicellata. Les deux excursions précédeutes nous montrent ainsi trés parfaite- ment la répartition des zones de végétation dans toute l'étendue de la presqu'ile. Tout autour d'elle, une marge de sables mobiles, d'une lar- geur minime (quelques dizaines de mètres au maximum), est peuplée par les halophiles et les calcifuges habituelles de nos stations siliceuses landaises. Ce n'est que près des bords de l'estuaire que des vases marno-sableuses, par petits ilots isolés et toujours rares, nourrissent les Chénopodées et les Plombaginées des terrains salés. En dehors de Celle zone marginale, la presqu'ile se partage en deux stations bien nettes : toute la région orientale est occupée par le Pin maritime et les plantes satellites landaises ; la partie occidentale, au contraire, au- dessous du Verdon, est recouverte d'immenses prairies salées. (1) Auprès des habitations. ; 4 ол (2) Signalé par M. Bardié (Pr.-verb. Bull. Soc. Linn. Bord we b n par MM. Rouy et Foucaud sous la rubrique « introduit ou subspon ааб EL t. I). La plante en question, d'environ 1 mètre de liauteur, n vin wës Ce retrouvée, пі par MM. de Loynes et Neyraut, ш par EE ice collé ue fréquentes excursions dirigées dans ce but. Le Ciste signalé ри жор a sa était certainement spontané. il existe d’ailleurs dans le Gers, à pure, d’après Irat. (3) Dans les endroits assez humides. (4) Bardié, Loc. cit., 1891. XCVI SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902 X. — ENVIRONS DE ROYAN — POINTE DE LA COUBRE (6 août). Aussitôt arrivés à Royan, quelques-uns d’entre nous vont étudier la flore des rochers calcaires du Crétacé supérieur de Pontaillac; les, moins zélés préfèrent se reposer dés courses précédentes en visitant la ville. Le lendemain, dès la pointe du jour, nous partons en tramway pour la Grande Conche. Les falaises de Royan à Saint-Palais, de 4 à 5 mètres de hauteur, sont constituées par un calcaire noduleux, très érodé par les vagues, qui viennent le frapper avec violence. On arrive à l'anse de Pontaillac, où nous avions cueilli la veille : Crithmum maritimum. Trinia vulgaris var. platycarpa. Scabiosa columbaria form. permixta. Leucanthemum corymbosum. Carduncellus mitissimus. Cirsium acaule. Linosyris vulgaris. Inula spiræifolia. — montana. Convolvulus lineatus. Centunculus minimus. Lycium sinense (advent.). Linaria Elatine. — spuria. Teucrium montanum. Statice Dodartii. Atriplex hortensis. Salsola Kali. Agrostis alba var. maritima. Au-dessus des falaises, dans des champs en friche : Seseli montanum var. breviscapum. Senecio Jacobæa. Centaurea aspera var. genuina. Onopordon Acanthium. Alopecurus bulbosus. Nous arrivons à Saint-Palais où, sur les falaises toujours très déchi- quetées, et au milieu des blocs calcaires éboulés par l’action des vagues, nous récoltons : Crithmum maritimum. Helichrysum Stæchas. Centaurea pratensis form. serotina., Sonchus maritimus. Cichorium Intybus. Chlora imperfoliata. Convolvulus lineatus. Echium italicum. Teucrium montanum. Statice ovalifolia. Statice Dodartii. Armeria plantaginea. Obione portulacoides. Beta maritima. Euphorbia exigua. — Paralias. Glyceria convoluta. Kæleria albescens. Agropyrum acutum, PITARD. — RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ. XCVII Malheureusement, le temps presse et ne nous permet pas de noter d'une manière plus complète les espèces halophiles de ce faciès cal- caire. Nous prenons le tramway forestier qui, aprés une heure environ de trajet, au milieu de la forêt de Pins et d'Ajones, nous conduit à l'hó- tellerie des Mathes. Perdu à la lisière de la forêt, sur le bord d'une vaste plage sableuse, le petit chalet bigarré, blanc et ocre, n'abrite durant les chaleurs de l'été que les baigneurs de goüts peu mondains. Ici, ni casino, ni deux théàtres comme à lioyan, mais, de chaque cólé de l'hótel, la solitude : la plage ou la forét. Nous quittons aussitót l'hótel pour nous diriger vers les marais du Breujat, où M. Motelay avait eu, en 1884 (1), la bonne fortune de décou- vrir le Stratiotes aloides. C'est d'ailleurs pour le rechercher que cette excursion avail été organisée. Deux kilométres, à peu prés, nous séparent de la propriété de M. Bellot, qui est assez aimabie pour nous faire les honneurs de ses prairies et de sa plantation de Houblon (2). Jadis trés humides, les prés marécageux du Breujat, bien drainés par des fossés larges et profonds, trop souvent et trop soigneusement net- toyés, malheureusement pour les botanistes, sont à l'heure actuelle représentés par des prairies ой les plautes hygrophiles se font rares. Chaque année, l'adjonction d'une couche de sable maritime au sol pri- mitivement spongieux des prés fait que peu à peu les Carex et les Joncs quittent leur ancien domicile. Dans les larges fossés, signalous : Nymphæa alba var. genuina. Hippuris vulgaris. Myriophyllum alterniflorum. Ceratopliyllum demersum. — verticillatum var. pinnatifidum. Utricularia neglecta. (1) Proc.-verb. Soc. Linn. de Bordeaux. : (2) lastallée au milieu du sable, cette culture semble se développer à mer- veille. Elle recouvre 5 hectares et il ne faut pas moins de vingt personnes Pendant quinze jours pour opérer la cueillette des fleurs. паи fois mé- daillé pour la beauté et le parfait séchage de ses produits, M. Bellot а = jours cédé à l'avance sa récolte, qu'il expédie un mois aprés la cueillette. A Plantation comprend 14 mille pieds, el chaque pied fournit une livre Me D'après les calculs de M. Bellot la plantation rapporterait annuel ement 6000 francs: les frais d'entretien de la plantation et de la préparation du roduit ne s’élèv as à la moitié du prix de vente. gus Г C'est d s d assez pratique, dans un terrain ой, here mn ment, ne croissent que bien peu de plantes cultivables. Elle surprend surtou Par sa nouveauté dans le Sud-ouest. M. Bellot nous montre, dans son jardin, un (Cuscuta Epithymum). Y. KLIK. Lierre envahi par la Cuscute G XCVIH SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902, Hottonia palustris. | Lemna trisulea. Menyanthes trifoliata. dem minor. ` Polygonum amphibium var. natans. | Wolffia arhiza. Rumex Hydrolapathum. | Sparganium ramosum. Alisma Plantago. | Typha latifolia. Iris Pseudo-Acerus (fructifié). | Scirpus Holoschænus. Stratiotes aloides. | — lacustris rar. Tabernæmonlani. Potamogeton pectinatus. | Dès le premier fossé, nous rencontrons en grande abondance le Stra- tiotes aloides. Les exemplaires sont de grande taille et quelques échan- tillons en fleur. Il est probable que cet assèchement progressif aura pour conséquence de le faire disparaitre de cette station. Nous prions son propriétaire d'avoir pitié de lui et de réserver dans sa propriété un pelit fossé pour cette rare Hydrocharidée. Espérons que notre priére. sera exaucée. Mais que deviendra cette plante infortunée, ainsi domes- tiquée ? : Les bords des fossés plus ou moins remplis d'eau nous fournissent : Lychnis Flos-cuculi. Samolus Valerandi. Althæa officinalis. Scutellaria galericulata. Potentilla Anserina. Teucrium Scordium. Epilobium palustre var. genuinum. Cyperus longus. Lythrum Salicaria. Carex distans. (Enothera biennis. Calamagrostis Epigeios. Hydrocotyle vulgaris. Polystichum Thelypteris. Helosciadium nodiflorum, Equisetum campanulatum. Leucanthemum vulgare v. pratense. — limosum. Sonchus palustris. Nous quittons alors les prairies du Breujat et, à travers un champ de Guimauves, nous allons rejoindre la plage. Au milieu des Althea offici- nalis, dont les individus croissent par milliers, indiquons, associés à eux : Linum angustifolium. Mentha aquatica var. hirsuta. l'rifoium fragiferum. Juncus compressus. Peu à peu, en nous approchant de la mer, les Guimauves dispa- raissent, nous entrons dans une zone de transition entre les prairies marécageuses et les sables mouvants de la cóte de la Coubre. Nous notons : Dipsacus silvestris. Chenopodium glaucum. Helichrysum Stæchas. Euphorbia portlandica form. sege Centaurea aspera var. genuina. talis. Glaux maritima Erythræa pulchella, Odontites serotina. Plantago maritima. Triglochin palustre. Vulpia Myuros. Agrostis alba. Polypogon monspeliensis. PITARD, — RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ, XCIX Enfin, nous entrons dans les sables mouvants du rivage, C'est la flore de la région maritime cu cap Ferret et de Soulac que. nous retrouyons ici. Peut-être quelques espèces sont plus fréquentes, quelques autres plus rares. L'allure générale de la flore halophile des sables maritimes - demeure toujours monotone : Dianthus gallicus. UE Medicago marina. Silene Thorei. Euphorbia Peplis; Medicago littoralis. — polygonifolia, etc. Toutes ces espéces sont associées à quelques Salsolacées et aux Gra- minées ordinaires. L'Eryngium maritimum y abonde et atteint une taille gigantesque. Les Psamma, plantés dans le but de fixer le sable très fin du rivage que la racine des Pins ne saurait agglomérer, croissent en abondance tout le long de la cóte. Nous revenons ainsi, en suivant le bord des vagues, à l'hótel des Mathes, où nous déjeunons. Nous repartons aussitôt pour visiter le phare de la Conbre. Le petit tramway s'engage encore dans la forêt de Pins, de plus en plus rabougris, au fur et à mesure que nous approchons de la Pointe. Souvent morts, chargés de cônes, ils dressent encore, en des poses rigides, leur squelette noirci. Enfin, nous nous arrêtons à une avenue de hauts Tamariz, d'Alnus viridis (1) et A. glutinosa, associés au feuillage argenté du Salix repens. Nous faisons alors l'ascension du phare, non sans nous étre MEE: ment inscrits sur le registre disposé à l'entrée. Le mécanicien, complaisant, nous montre le jeu des lentilles récentes, et veut bien nous dévoiler le langage de ce vigilant gardien de nos côtes, qui, ауес les phares voisins de Grave, de Cordouan ou de l'Étoile, con- Ser par les brumes sombres des nuits d'hiver,- Et sur la plate-forme chacun s'attarde à suivre du reg gard les perm lures minuscules du rivage, la petite languette de sable qui, aperçue de Si haut, représente la pointe de la Coubre, les côtes de la Gironde et de la Charente, dont les contours se perdent en l'indécision des lointains lumineux. А l'horizon, le bleu des vagues se eonfond avec l'azur du ciel, et dans l'atmosphére étincelante, sous les éblouissantes. flambées du plus beau soleil d'aoüt, oubliant les préoccupations des heures qui s'en- volent, chacun, bercé par le rythme musical de l'Océan, s'abandonne au Charme de-sa rêverie... Le 7 aoüt, M. Motelay, non conteut de l'aimable hospitalité qu’il nous (1) Plauté dans cette région. С SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. avait offerte à Bordeaux, en son hôtel et sa magnifique galerie bota- nique, а tenu à nous faire les honneurs de sa charmante villa de Saint- Georges. Il nous remercie encore des instants que nous sommes pourtant si heureux de lui consacrer, et nous ne savons, très confus de tant de marques de sympathie, comment exprimer au Président d'honneur de la Session nolre reconnaissance pour la cordialité de son aecueil. Nous regagnons alors Bordeaux en remontant l'estuaire de la Gi- ronde, et quelques heures plus tard, sur le quai, les mains se tendent pour les adieux. à; LISTE MÉTHODIQUE DES PLANTES PHANÉROGAMES, CRYPTOGAMES SUPÉRIEURES ET CHARACÉES, récoltées pendant la session de Bordeaux (aoüt 1902). Nous croyons utile de faire suivre le compte rendu des herborisations de la liste méthodique des plantes récoltées. | Nous пе saurions mieux faire que de suivre le modèle donné par M. Malinvaud dans le compte rendu de la session d'Antibes (1). Nous avons adopté les mémes signes. Les plantes dont le nom est entre crochets n'étaient reconnaissables qu'à leurs feuilles. Les autres étaient en fleur ou en fruits. . c Nous avons adopté dans la plupart des cas la nomenclature de la flore de France de Grenier et Godron, qui se trouve universellement ré- pandue. Nous avons utilisé, pour préciser les variétés des espéces signa- lées, les désignations de la flore de M. Rouy et de ses collaborateurs MM. Foucaud et Camus. | SC Nous n'aurions pu rédiger des listes aussi complètes et, nous l'espé- rons, aussi précises, sans l’aimable concours de nos collègues MM. Mo- telay et de Loynes, qui nous ont toujours honoré de leur si-cordiale sym- pathie. Enfin, M. Neyraut, qui a pris une part si active aux travaux de la session, a bien voulu, ауес l'extréme complaisance que. nous lui connaissons tous, nous faire part de nombreuses observations, fruit du patient labeur de ses recherches personnelles, et examiner-les formes litigieuses que sa parfaite compétence en cette matière a eu vite fait de tirer au clair. (1) Voy. Bull. Soc. bot. de France, t. XXX, p. CLXXX et suiv. PITARD. — LISTE MÉTHODIQUE. CI Clematis Vitalba L. Ranunculus hederaceus L. — tripartitus DC. var. fluitans G. G. — — var. submersus G. G. — trichophyllus Chaix. — — form. В. Godroni(pro p.) Gr. — fluitans Lamk. var. «. Rouy et Fouc. — Lenormandi Schultz form. R. lu- tarius Revel. — Flammula L. var. a. Foucaud. — — tar. y. angustifolius Wallr. — — var, б. arenarius DC. — acris L. — Boræanus Jord. — repens L. var. «. Rouy et Fouc. бє var, B. erectus DC, — — var. y. glabratus DC. — — var. $. villosus DC. — bulbosus L. — Philonotis Erh. var. в. hirsutus Curt. Е par. С parvulus DC. — Parviflorus L. var. а. Boun et Foucaud. — Sceleratus L. [Ficaria ranunculoides Mænch]. [Caltha palustris L.]. Delphinium Ajacis L. Nymphæa alba L. var. a. Rouy et Fouc. var. minor Eresi ` Nuphar luteum L. var. а. Rouy et Fouc. — — tar. Y. minus Loret. — — Var. g. submersum Rouy et Fouc. Papaver Rheas L. var. genuinum. = — ar. B. pallidum б. G. — dubium L. — Argemone L. var. а. Rouy et Fouc. — hybridum L. Glaucium luteum Scop. Chelidonium majus L. [Fumaria capreolata DC.]. [— Boræi Jord. (div. form. de Cla- vaud)]. [— officinalis L.]. [— parviflora Lamk]. [— Bastardi Bor. |. Rouy. et nm Agen Raphanus sativus £L. — Raphanistrum L. Sinapis arvensis L. — Cheiranthus L. var. genuina 6. 6. — nigra L. Brassica Napus L. — asperifolia Lamk var. oleifera DG. . Diplotaxis tenuifolia DC. Matthiola sinuata R. Br. [Cheiranthus Cheiri L.]. Barbarea vulgaris R. Br. — præcox R. Br. Sisymbrium officinale Scop. var. a. Rouy et Foucaud. [— Alliaria $сор.]. Nasturtium officinale R. Br. var. ge- puinum б. G. : — silvestre L. var. rivulare Koch. — anceps DC. [Arabis sagittata DC.]. [— Thaliana L.]. [Cardamine pratensis L. фат. C. pra- ticola Jord.]. [— amara L. var. «. Rouy et Fouc.]. [— hirsuta L. var. «. Rouy et Fouc.]. Alyssum calycinum L. — maritimum Lamk. Roripa amphibia Bess. [Draba verna L. (div. formes]. [— muralis L.]. [Cochlearia Armoracia L.]. [— officinalis L.]. [— anglica L. var. a. Rouy et Fouc.]. [— — var. Motelayi Rouy et Fouc.]. [— danica L.]. [Myagrum perfoliatum L.]. [Teesdalia nudicaulis R. Br.]. Thlaspi arvense L. я [— perfoliatum L. form. T. errati- cum Jord.]. Capsella Bursa-pastoris Mœnch (sur- tout : agrestina Rouy el Fouc.). Lepidium campestre A. Br. — ruderale L. — virginicum L. — graminifolium L. var. polycladum Jord. — — var. y. virgatum Jord. — Draba L. Senebiera Coronopus Poir. — pinnatifida DC. lapistrum rugosum А il. СЇ SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX. JUILLET-AOUT 1902. Cakile maritima Scop. var. — Coss. Helianthemum umbellatum Mill ve ‘Rouy et Fouc. — alyssoides Lamk. Cistus laurifolius L. — 'salviæfolius L. var. Fouc. ; Helianthemum guttatum Mill. form. H. Milleri Rouy et Fouc: Viola tricolor L. i: — canina L. | — silvatica Fries for m. Riviniana Reichb. ` ' Reseda Luteola L., — lutea L. = у Var. tenuisecta. ` Asterocarpus Clusii J. Gay. var. a. Rouy et Fouc. Drosera rotundifolia L. — intermedia Hayn. ` ; Polygala vulgaris L var. aquitanica -ua Burd. Frankenia hirsuta L v. Cucubalus bacciferus L. Silone inflata L. ' —- Thorei Dufour. — tonica Lë? — gallica L. form. $. deefe Jord. et Fourr. — portensis L. — nutans L. var. x. Rouy et Fouc. Lychnis Flos-cuculi L. — leta. — dioica DC. var. a. Rouy et Fouc. — — tar. P. Rouy et Fouc. Agrostemma Githago L. Saponaria officinalis: L. var. glaber- rima Ser. [Gypsophila Vaccaria Sibth.]. Dianthus prolifer L. — Armeria L. — gallicus Pers. var. о. Rouy et F. Sagina procumbens L. var. o coral- lina Fenzl. — — var. apètal: Fenzl. — — var. apetala Rouy et Fouc. — apetala L. var. imberbis Fenzl. — maritima Don var. о. Rouy et F. — — var. stricta Fries. — subulata Wimm. var. a. mu et Fouc. 8. Rouy et levis Boiss. Sagina nodosa Fenzl. var. eglandu- losa Corbière, : Alsine tenuifolia Crantz. Honkeneja peploides Ehrh. Moehringia trinervia Clair. [Arenaria montana L ]. — serpyllifolia L. var. Guss. . — — var. patula Mart.-Don. Stellaria media Vill. [— Holostea /,.]. — gramiaea L. var. o. Ru — uliginosa Murr. [Cerastium setidecandrdmifs var. o. Rouy et Fouc.]. ү [— — var. pellucidum Chaub.]. [— pumilum Curt. form. aos leptoclados Fries]. [— — form. tetrandromCunido [— quaternellum Fenzl. var. a. non et Fouc.]. [— glomeratum L. var. о. collinum Fenzl]. Malachium aquaticum Se ies var. Rouy et Fouc.- Spergula arvensis L. var. sativa Koch. — — var. vulgaris. — pentandra L. var. а. Rouy et Fout. Spergularia rubra Pers. var. arè- nosa Fouc. et Simon. : — marginata Kittel. — marginata Kitiel. var: angustata Clavaud. — heterosperma Heldr. tar. salina- Fouc. — — var:sperguloides Fouc. ; Elatine paludosa Seub. var. hexandra. Radiola linoides Gmel. Linum angustifolium Huds. — usitatissimum L. —. catharticum L. — gallicum L. Malva Alcea L. — silvestris L. — rotundifolia L. i Аа officinalis L. var. a. Rouy e Fouc. — cannabina L: Geranium colombinum Ls — dissectum L. — molle L. — rotundifolium Ё. 7. 9. Rouy el F, PITARD. — LISTE MÉTHODIQUE. Geranium lucidum L. — Robertianum L. form. purpureum. Erodium cicutarium L'Herit. form. bipinnatum Wilid. v. pilosum. — — form. bipinnatum Willd. — — f. pimpinellifolium Sibth. Hypericum perforatum L. var. angus- üfolium DC. й — — var. microphyllum DC. — quadrangulum Ё. — hemifusum L var. o. Fouc. — pulchrum L. — hirsutum L. Helodes palustris Spach. Acer Pseudo-Platanus L. — campestre L. — platanoides L. Vitis vinifera L. Oxalis cornicu'ata L. var. a. Rouy et Fouc. Coriaria angustifolia L. Evonymns europæus L. llex Aquifolium L. var. genuina Gaud. ©; — var. senescens Gaud. Rhamnus Alaternus L. var. a. Rouy el Fouc. — Frangula L. var. genuina Magn. Ulex europæus L. var. a, Rouy. — Var. biferus Fash. — — form. nanus. Sarothamnus vulgaris Wim. Genista anglica L. var. =. Rouy. Lotus angustifolius L. Ononis repens L. var. inermis Lange. — — var. P. Rouy. — — var. horrida Lange. — Natrix L. var. major. Medicago Lupulina L. —- Sativa L. — Orbieularis АШ. — maculata Wilid. — minima Lamk. — marina E. — littoralis Rhode. — Gerardi Willd. — apiculata Wild. — denticula'a Willd. [Trigonella ornithopodioides DC.]. [Meliiotus parviflora Desf.]. — alba Lamk var. a. Rouy. — altissima Thuill. Rouy et CIH [Trifolium angustifolium L.]. [— incarnatum L ]. | — var. roseum Rouy]. — pratense L. var. a. Rouy. — maritimum Ниаз. — arvense L. for. agrestinum Jord. — striatum L. var. o. Rouy. [— seabrum LI | — subterraicum L.]. — fragi'erum L. var. =. Rouy. [— resupinatum L.]. [— glomeratum L. var. a, Rouy). [— — var. 8. minus Rouy]. [— suffocatum L.]. Trifolium L. var. «. Lagr.-Fossat. — cernuum Brol. var. intermedium. — filiforine L. — procu:nbens L. — patens L. — agrarium L. Lotus hispidus Hai var. a, Rouy. — — var. P. Rouy. — angustissimus L. form. linifolius Roth. — corniculatus L. var. arvensis Desv» — — var. crassifolius Ser. — uliginosus Schkuhr. Astragalus glycyphyllos L. — baionensis Lois. Colutea arborescens L. [Robinia Pseudo -Acacia L |. Galega oflicinalis L. Vicia saliva L. var. vulgaris б.б. — angustifo'ia Roth var. a. Rouy. — ѕерішт L. Cracea major. L. Ervum hirsutum L. [Lathyrus Aphaca L.]. [— Nissolia L.]. — hirsutus £L. [— angulatus L.]. [— sphe.i:us Retz.]. — pratensis L. — Jatifolius L. [Coronilla Emerus ET Ornithopus ebracteatus Brot. — perpusillus L. var. 2. Rouy. — — var. intermedius Rouy. — sativus Brot. var. а. Rouy. = 2 Фаг. P. Кону. — compressus L. [Onobrychis sativa Lamk |. CIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET--AOUT 1902. [Prunus insititia L.]. [— spinosa L.]. Spiræa Ulmaria L. Geum urbanum L. Potentilla splendens Ramond. Tormentilla Nestl. fallax Zimm. procumbens Sibth. replans L. Anserina L. var. concolor Wallr. — var. discolor Wallr. argentea L. Fragaria vesca L. var. Cam. Rosa canina L. Rubus (sp. div.). Agrimonia Eupatoria L. var. x. Rouy et Cam. Poterium Sanguisorba L. form. dic- tyocarpum Spach. — — form. muricatum Spach. Sanguisorba officinalis L. var. ». Rouy et Cam. Alchemilla arvensis Scop. — — f. microcarpa Boiss. et Reut. Cratægus oxyacantha L. — monogyna Jacq. Pirus communis L. form. Piraster Boreau. Epilobium palustre L. var. a. G. G. — — var. hyssopifolium Reich. — tetragonum L. form. adnatum Griseb. — hirsutum L. — molle Lamk. (Enothera biennis L. Isnardia palustris L. — — var. latifolia Rouy et Cam. Myriophyllum verticillatum L. var. pinnatifidum Wallr. — — var. peclinatum Wallr. — spicatum L. — alterniflorum DC. Hippuris vulgaris L. var. a. Rouy et Cam. — — var. maritima Koch. Callitriche stagnalis Scop. -— obtusangula Le Gall. — verna kulz. — hamulata Кй. Ceratophyllum demersum L. Lythrum Salicaria L. a, Rouy et Lythrum Salicaria var. vulgare DC. | — — саг. gracile DC. — Hyssopifolia L. Peplis Portula L. var. o. Rouy et Cam. Tamarix anglica Web». »rvonia dioica Jacq. l'ortulaca oleracea L. Montia minor Gmel. Polycarpon tetraphyllum L. fil. var. а. et 8. Rouy el Cam. Hlecelirum verticillatum £L. Herniaria glabra L. var. В. scabres- cens Дет. — — var. subciliata Bab. — ciliata Bab. Corrigiola littoralis L. Scleranthus annuus L. var. Gillot et Coste. Tillæa muscosa L. Sedum Cepæa L. rubens L. villosum L саг. pentandrum б. б. album ZL. acre L. reflexum L. Saxifraga tridactylites L. Daucus Carota L. (surtout : Var. a. Rouy et Cam.). Caucalis daucoides L. tar. «. G: 6. Torilis Anthriscus Gmel. — nodosa Gærin. var. a. Cam. Coriandrum sativum £L. Angelica silvestris L. гат. vulgaris Fisch. genuinus Rouy «t | — heterocarpa Lloyd. Pastinaca sativa L. subsp. silvestris Mul. ў Heracleum Sphondylium L. Tordylium maximum L. Crithmum maritimum L. : Seseli montanum L. var. breviscapum Mart. Feeniculum vulgare Gærtn. (Enanthe pimpinelloides L. — Lachenalii Gmel. var. Cam. — peucedanifolia Poll. — fistulosa L. — Foucaudi Tess. Phellandrium aquaticum L. a. Rouy el PITARD. — LISTE MÉTHODIQUE. CV Bupleurum tenuissimum L. var. 2. G G- Sium latifolium L. Berula angustifolia Koch. Pimpinella saxifraga L. Bunium verticillatum G. G. Ammi majus L. — Visnaga Lamk. Ptychotis Thorei G. G. Helosciadium nodiflorum Koch. var. a. Rouy et Cam. — — s.-esp. repens Koch. — — var. ocreatum DC. Trinia vulgaris DC. var. 2. Rouy et Cam. Apium graveolens L. Scandix Pecten-Veneris L. Anthriscus vulgaris Pers. — silvestris Hoffm. var. х. G. G- [—= Cerefolium Hoffm.]. [— silvestris Hoffm.]. Conopodium denudatum Koch. var. a. Rouy et Cam. Smyrnium Olusatrum L. Conium maculatum L. Hydrocotyle vulgaris L. var. х. Rouy el Cam. Eryngium campestre L. var. a. Rouy et Cam. — — L. var. littorale Rouy et Cam. — maritimum L. Sanicula europæa L. Hedera Helix L. Cornus sanguinea L. Sambucus Ebulus L с niera L: Viburnum Tinus L. — Lantana L. — Opulus L. Lonicera implexa Ait. — Periclymenum L. — Xylosteum L. Rubia peregrina L. tar. a. G. G. с bar. B. 626. — — tar. ғ, Rouy et Cam. [Galium Cruciata Scop. var. a. Rouy et Fouc |. [— verum Scop ]. Galium arenarium DC. — verum L. var. a. Rouy et Cam. — palusre L. var. a. Rouy et Cam. m DOr 8.6. G. Galium palustre var. y. elongatum Lange. — Mollugo L. — Aparine L. Sherardia arvensis L. Centranthus ruber DC. Valeriana officinalis L. [— dioica L.]. [Valerianella olitoria Рой. ]. [— carinata Lois.]. Dipsacus silvestris Mill. var. о. Rouy et Cam. — laciniatus L. Knautia arvensis Koch. Scabiosa Columbaria L. form. per- mixta Jord. — Succisa L. Eupatorium cannabinum L, var. х. Rouy. [Tussilago Farfara L.]. Solidago Virga-aurea L. var. vulga- ris Lge. — — var. macrorhiza. Lge: [Linosyris vulgaris DC.]. : Conyza ambigua DC. — mixta Fouc. et Neyr. (C. ambigua X Erigeron canadensis). Erigeron canadensis L. — acris L. Aster Tripolium L. car. x. Rouy. — Novi-Delgii L. [Bellis perennis L.]. — — var. a. Rouy. Senecio vulgaris L. — viscosus L. — silvaticus L. var. а. Rouy. — Jividus L. var. a. б. G. — aquaticus Huds. — Jacobæa L. var. campestris Schl. — — tar. erucoides DC. — erraticus Bert. Artemisia vulgaris L. var. communis Ledeb. a — campestris L. var. maritima Lloyd. — maritima L. — gallica Willd. - Leucanthemum vulgare L. var. pra- tense Timb. — corymbosum G. G. — Parthenium 6. б. Chrysanthemum segetum L. Matricaria inodora L. var. a. Rouy. CVI SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1909. Matricaria Chamomilla L. Ormenis nobilis J. Gay. — mixta G. G. Anthemis arvensis L. var. a. Rouy. Diotis candidissima Desf. Achiilea Millefolium L. var. genuina б. G. — — таг. surgens Fous. Bidens tripartita L. var. a. Rouy. — cernua L. rar. a. Rouy. — — таг. ß. minima DC. Asteriscus spinosus G. G. Inula Conyza DC. — squarrosa L — crithmoides L. — montana L. Pulicaria dysenterica Gertn. Helichrysum Stæchas DC. — — aff. angustifolium DC. Gnaphalium luteo-album L. var. a. Rouy. — uliginosum L. var. a. Rouy. — — var. р1л'аге Koch. Filago minima Fries. — germanica L. сат. canescens G. б. Logfia subulata Coss. Calendula arvensis L. var. a. Rouy. Galactites tomentosa Mænch. Silybum Mariauum Gærtn. var. о. Rouy. Onopordon Acanthium L. Cirsium lanceolatum Scop. — — subsp. microcephalum Lge. -- palustre L. var, genuinum G. G. — anglicum Lob. — acaule ALL — arvense Scop. Carduus tenuiflorus Curt. — pycnocephalus L. [Carduncellus maritimus DC. Centaurea amara L. — Jacea L. — nigra L. — Debeauxii G. G — Cyanus L. — aspera L. var. genuina G. G. — Neyrauti Fouc. (C. microptilon X С. Calcilrapa). — Calcitrapa L. — Peuzini DC. (C. Calcitrapa X С. aspera). Kentrophyllum lanatum DC. [Serratula tinctoria L. var. pinnati- fida Kit.]. Carlina vulgaris L. Lappa minor DC. — major Ge "tn. Cichorium Intybus L. [Tolpis barbata Willd.]. Arnoseris pusilla Gertn. Lampsana communis L. Hypocheris glabra L. var. genuina God. -- — var. Balbisii Lois. — radicata L. Thrincia hirta Koth. — — rar. arenaria DC. — — var. Wallrothiana Godr. Leonto lon proteiformis Vill. — autumnalis L. Picris hieracioides L. Ilelmintia echioides Gærtn. [Scorzonera humilis L.] [Tragopogon major Jacq.]. [-- porrifolius L.] Chondrilla juncea L. Taraxacum oflicinale Wigg. — palustre DC. Lactuca saligna L. var. G G. — virosa L. — Scariola L. var. integrata Gren- Godr. Sonchus oleraceus L. — — var. lacerus Vill. — asper Vill. — — var. elatior Coss. el Germ. — arvensis L. — maritimus L. — palustris L. Crepis bulbosa Coss. — biennis L. — virens Vill. — tectorum L. — pulchra L. Barkhausia fœtida DC. [— taraxacifolia DC.] [— Suffreniana DC.]. Hicracium Pilosella L. (diverses for- mes). — umbellatum L. — criophorum Saint-Am. Andryala sinuata L. — integrifolia L. ruucinata PITARD. — LISTE MÉTHODIQUE. Scolymus hispanicus k Xanthium strumarium L. — spinosum L. Lobelia urens L. [—Dortmanna £.]. Jasione montana L. — — var. maritima Duby. = — "var. nana G. б. — — var. littoralis Fries d [Specularia Speculum DC.]. Campanula Rapunculus L. — Trachelium L. ` Wahlenbergia hederacea Rchb. Arbutus Unedo Ё. Erica ciliaris L. — Watsoni Benth. form. glandulosa L. Cheval. — — form. eglandulosa L. Cheval. — Tetralix L. — cinerea L. [— lusitanica Rudolphi]. [— scoparia L.]. [Monotropa Hypopitys L. E Pinguicula lusitanica L. Utricularia vulgaris L. — neglecta Lehm. — intermedia Hayn. [Hottonia palustris L. J- [Primula grandiflora Lamk]. [— officinalis Ll Glaux maritima L. Lysimachia vulgaris L, — Nummularia L. Centuneulus minimus L. Anagallis arvensis L. var. phœnicea G. G. — — var, cærulea G.G. — tenella L. — crassifolia Thore. Samolus Valerandi L. Fraxinus excelsior L. Ligustrum vulgare L. Jasminum fruticans L. Vinca major L. Vincetoxicum officinale Mænch. Erythræa pulchella Horn. — — var. subelongata Wittr. — Centaurium Pers. — chloodes б. б. — latifolia Sm. — spicata Pers. Cicendia filiformis Del. CVIE Cicendia pusilla Griseb. var. Candol- lei Griseb. Chlora perfoliata L. — imperfoliata L. fil. Gentiana Pneumonanthe L. Menyanthes trifoliata L. Convolvulus sepium Ё. — Soldanella L. — arvensis L. [— linertus L.]. . Cuscuta Epithymum ү [ Воггасо officinalis LL [Symphytum tuberosum L.]. [Anchusa italica Retz.]. Lycopsis arvensis L. [Lithospermum Al etc cæruleum [— oflicinale LE [— arvense LL Echium italicum £. — vulgare L. [Pulmonaria tuberosa Schr 4. [~ affinis Jord.]. Myosotis palustris Witt. [— stricta Link]. [— versicolor Pers.]. [— hispida Schlecht. |. — intermedia Link. Cynoglossum pictum Ait. — officinale L. [Omphalodes littoralis Lehm.]. Lycium sinense Lamk. Solanum nigrum £L. var. genuinum G. б. — Dulcamara L. : Datura Stramonium L. var. genui- num 6. G. — — v. chalybea Koch (Tatula LA Verbascum Thapsus L. — — war. subviride Lloyd et Fouc. — sinuatum L. — pulverulentum Vilt. — Lychnitis L. — Blattaria L. — virgatum With. Scrofularia nodosa L. — aquatica L. Antirrhinum Orentium L. Linaria Cymbalaria Mill. — spuria Mill. — Elatine Desf. — vulgaris Mænch. СУШ Linaria arvensis Desf. — spartea Hoffm. et Link. — striata DC. — thymifolia DC. — supina Desf. — arenaria DC. — minor Desf. [Veronica Chamædrys L.]. — Beccabunga L. — Anagallis L. — scutellata L. — officinalis L. — serpyllifolia L. — arvensis L. [— persica Poir.]. [— agrestis L.]. [— hederæfolia L.]. Euphrasia officinalis L. (div. var.). Odontites serotina Rchb. [Eufragia viscosa Benth.]. Rhinanthus Crista-galli L. [Pedicularis palustris L.]. [-- silvatica L.]. Melampyrum pratense L. [Phelipæa arenaria Walp.]. lOrobanche Rapum Thuill ]. |— Galii Vauch.]. [— Hederæ Vauch.]. [Clandestina rectiflora Lamk]. Mentha rotundifolia L. — aquatica L. var. genuina Fries. — Pulegium L. Lycopus europæus L. — — var. pubescens Benth. Origanum vulgare L. — — var. semiglabrum Boiss. Thymus Serpyllum L. Calamintha officinalis Mænch. — Nepeta Link. Clinopodium vulgare L. Salvia pratensis L. — Verbenaca L. Fins hederacea L. var. genuina GE [Lamium amplexicaule L.]. [— purpureum L.]. [— album L.]. Leonurus Cardiaca L. Galeopsis Tetrahit L. Stachys arvensis L. — recta L. — silvatica L. SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. Stachys palustris L. Betcnica officinalis L. Ballota fætida Lamk. Marrubium vulgare L. Scutellaria galericulata L. — minor L. Brunella vulgaris Mænch var. ge- nuina Godr. [Ajuga reptans L.]. Teucrium Botrys L. — Scorodonia L. — montanum L. — Chamædrys L. Verbena officinalis L. Plantago major L. — Coronopus L. var. vulgaris G. G. — — var. maritima G. G. — maritima L. — lanceolata L. var. genuina G. G. — — var. lanuginosa Fouc. — arenaria Waldst. et Kit. Littorella lacustris L. : Armeria maritima Willd. var. Lin- kii G. б. — plantaginea Willd. | Statice Limonium L. var. genuinum Boiss. — — var. Behen Boiss. — — var. macroclada Boiss. — ovalifolia Poir. — lychnidifolia de Girard. — Dodartii de Girard. — Dubyei G. G. [Globularia vulgaris L.]. Phytolacca decandra L. Euxolus deflexus Raf. — viridis Moq. Amarantus silvestris Desf. — albus L. Atriplex hortensis L. — crassifolia G. б. [— Halimus L.]. Atriplex hastata L. var. genuina Godr. — — var. salina Wallr. — patula L. — littoralis L. Obione portulacoides Moq. Beta maritima L. Chenopodium ambrosioides L. — Botrys L. — polyspermum L. v. spicatum Mog. — — var. cymosum Cheval. PITARD. — LISTE Chenopodium Vulvaria L. — album L. var. commune G. G. — — var. viride G. б. — — var. lanceolatum G. G. — opulifolium Schrad. — hybridum L. — urbicum L. — — var. intermedium G. G. — murale L. — glaucum L. Roubieva multifida Moq. Salicornia herbacea L. — fruticosa L. — — var. radicans G. G. Suæda fruticosa Forsk. — maritima Dum. Salsola Kali L. — Soda L. Rumex pulcher L. — conglomeratus Murr. — Crispus L. — Hydrolapathum Huds. — Patientia L. — bucephalophorus L. — Асеѓоѕа L. — Acetosella L. Polygonum amphibium L. var. natans Mænch. — — var. terrestre Mænch. — lapathifolium L. — Persicaria L. — dubium Stern. — minus Huds. — Hydropiper L. — maritimum L. — — var. latifolium. — aviculare L. — — var. arenastrum Bor. — — var. rurivagum Jord. — Conyolvulus L. — dumetorum L. — Fagopyrum L. — minori-Persicaria All. — Hydropiperi-dubium G. G. [Daphne Cneorum L.]. — Gnidium L. Passerina annua Spreng. Thesium humifusum DC. Osyris alba L. [Cytinus Hypocistis L.]. [Aristolochia Clematitis L.]. [— rotunda L.]. MÉTHODIQUE. сїх Euphorbia Peplis L. — polygonifolia L. — helioscopia L. — stricta L. — pilosa L. — palustris. — Paralias L. — exigua L. — Peplus L. [— amygdaloides L.]. — portlandica L. form. E. segetalis Lloyd et Fouc. Mercurialis annua L. Celtis australis L. (planté). Ulmus campestris. Smith var. nuda Koch. — — rar. suberosa Koch. Urtica urens L. — dioica L. Parietaria officinalis L. Cannabis sativa L. (subsp.). Humulus Lupulus L: Quercus sessiliflora Sm. — pedupeulata Ehrh. — Tozza Bosc. — Пех L. Corylus Avellana L. Carpinus Betulus L. Salix alba L. — purpurea L. — viminalis L. — cinerea L. - саргеа L. — aurita L. repens L. var. fusca Koch. — — var. argentea Koch. — —- var. leiocarpa Koch. — amygdalina L. Populus alba L. — Tremula L. — nigra L. — pyramidalis Hoz. — virginiana Desf. (cult.). Alnus glutinosa Gertn. — viridis DC. (planté). Myrica Gale L. Pinus maritima Lamk. Ephedra distachya L. Alisma Plantago L. — — rar. lanceolatum G. G. — ranunculoides L. — — var. repens G. б. X SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1902. Alisma natans L. Sagittaria sagittæfolia L. — — var. angustifolia Bor. — obtusa Willd. Butomus umbellatus L. Narthecium ossifragum Huds. [Scilla autumnalis L.]. Allium vineale L. — pallens L. [Muscari comosum Mill.]. [— racemosum DC.]. [Simethis planifolia G. G.]. [Asphodelus albus Willd.]. [Polygonatum multiflorum AN. 1. [Convallaria maialis L.]. - Asparagus officinalis L. var. mous L. ." TOM — — var. campestris G. G. Ruscus aculeatus. £. Tamus communis L. [Trichonema Bulbocodium Rchò.]. [1715 Pseudo-Acorus L.]. [— fœtidissima L.]. [Nareissus Bulbocodium L.]. Spiranthes æstivalis Rich. [— autumnalis Rich.]. [Cephalanthera ensifolia Rich.]. [Epipactis palustris Crantz]. [Serapias Lingua L.]. [Loroglossum hircinum Rich.]. [Orchis pyramidalis L.]. [— Morio L.]. [— ustulata L.]. [— laxiflora Lamk]. | — latifolia L.]. [— palustris Jacq.]. [— maculata L.]. [— bifolia L.]. [— conopea L.]. Hydrocharis Morsus- Ranz L. Helodea canadensis Rich. Stratiotes aloides L. Triglochin palustre L. — Barrelieri Lois. — maritimum L. Potamogeton natans L. — fluitans Roth. i — polygonifolius Pourr. var. lanceo- latus Le Grand. — nitens Web. — perfoliatus L. — crispus E. marili- Potamogeton obtusifolius M. et K, — pusillus L. E — — v. tenuissimus Mert. el Koch. — — var. Berchtoldi Fieber. — pectinatus L. -— densus L. var. densus G. G. — — var. laxifolius G. G. — gramineus L. v. gramineus G. G. — — ват. heterophyllus G. G. — — var. Zizii б. б. — variifolius Thore. Zannichellia palustris L. — dentata Willd. — — var. pedicellata G. G. Najas major Roth. — minor All. Ruppia restellata Koch. Zostera marina L. — — var. angustifolia Horn. — nana Roth. Lemna trisulca L. -— minor L. — polyrhiza L. Wolfia arhiza Wim. [Arum maculatum L.]. [— italicum Mill.]. Typha latifolia L. — angustifolia L. Sparganium ramosum Huds. — simplex Huds. — minimum Fries. Juncus effusus L. —- conglomeratus £L. — acutus L. — maritimus Lam. — pygmæus Thuill. — capitatus Weig. — supinus Mænch. — — var. aquatilis G. G. — — var. proliferus Brébiss. — heterophyllus L. Dufour. — lamprocarpus Ehrh. — silvaticus Reichb. — anceps Lah. — Tenageia L. — bufonius L. — compressus Jacq. — — var. Gerardi Lois. Luzula Forsteri DC. — campestris DC. Cyperus longus L. — badius Desf. PITARD. — LISTE MÉTHODIQUE. Cyperus Monti L. fil. — flavescens L. — vegelus Willd. Seheenus nigricans £L. Cladium Mariseus R. Br. Eriophorum angustifolium Roth. Scirpus maritimus L. — Holoschenus L. — lacustris L. — — var. Tabernæmontani G. G- — triqueter L. — Rothii Hoppe. — mucronatus L. — selaceus L. — Savii Seb. et Maur. — fluitans L. — parvulus Ræm. et Schult. Heleocharis palustris L. — — var. intermedia Thuill. — uniglumis Koch. — multicaulis Dietr. — acicularis R. Br. — amphibia DR. Rynchospora alba Vahl. — fusca Ræm. et Schuit. [Carex pulicaris L.]. — агспагіа £L. — vulpina L. — divulsa Good. с remota L. — muricata Huds. — paniculata EL [— stricta Good.]. — trinervis Desgl. — acuta L. — glauca Scop. var. genuina G. б. — maxima Scop. — рапісеа L. — — var, rhizogyna Reich. [— præcox Jacq.]. [— pilulifera L.]. — (Eden Ehrh. — — form. elongata L. Corbiere. — — form. minor L. Corbière. — — form. elatior Anders. — — form. compacta L. Corbière. — distans L. — extensa Good. [— punetata Gaud.]. — Pseudo-Cyperus L. [— paludosa Good.]. — riparia Curl. CXI Leersia oryzoides Soland. Phalaris canariensis L. (subsp.). Anthoxanthum odoratum L. — — var, Lloydii. [Mibora minima P. Beauv.]. Crypsis scheenoides Lamk. Phleum pratense L. — arenarium L. Alopecurus pratensis L. — agrestis f. — fulvus Sm. — bulbosus L. Tragus racemosus Hall. Setaria glauca P. Beauv. — viridis P. Beauv. — ambigua Guss. Panicum Crus-galli L. Digitaria sanguinalis Scop. Paspalum dilatatum... Cynodon Dactylon Pers. Spartina stricta Rith. Phragmites communis Trin. Calamagrostis Epigeios Roth. Psamma arenaria /:gin. et Schuit. Agrostis alba L. var. genuina Godr. — — var. maritima Mey. — vulgaris With. — canina L. — setacea Curt. Polypogon monspeliensis Desf. — maritimus Willd. Milium scabrum C. Rich. [Airopsis globosa Dese.]. Corynephorus canescens P. Beauv. var. genuinus б. G. — — var, marilimus 6. б. Aira caryophyllea L. ~- — var, patulipes Jord. — — var. procumbens. — præcox L. Deschampsia cæspitosa P. Beauv. — flexuosa Gris. Avena sativa L. — fatua L. — Judoviciana Durieu. — pubescens L. — pratensis L. : Arrhenatherum elatius Mert. el Koch. — Thorei Desm. Trisetum flavescens P. Beauv. Holcus lanatus L. — — mollis L. CXII Koleria albescens DC. —— cristata Pers. — phleoides Pers. Catabrosa aquatica P. Beauv. Glyceria fluitans R. Br. — aquatica Wahl. — convoluta Fries. — maritima Mert. et Koch. Poa annua L. — nemoralis L. — bulbosa L. var. vivipara auct. — compressa L. —- pratensis L. trivialis L. Eragrostis megastachya Link. — pilosa P. Beaur. Briza media L. Melica uniflora Retz. Scleropoa rigida Gris. Dactylis glomerata L. — hispanica Roth. Molinia cærulea Mænch. Danthonia decumbens DC. Cynosurus cristatus L. — echinatus L. Vulpia sciuroides Gmel. — Myuros Rchb. — bromoides Rchb. Festuca duriuseula L. -— ovina L. — rubra L. — arenaria Osbeck. — pratensis Huds. Bromus tectorum L. — sterilis L. — madritensis L. Serrafalcus secalinus Godr. — arvensis Godr. — mollis Parl. — — rar. hordeaceus Godr. Hordeum murinum L. v. genuinum G. — secalinum Schreb. — maritimum With. Agropyrum junceum Р. Beauv. — acutum Ræm. et Schull. — pungens Нет. et Schult. var. ge- nuinum G. G. — — var. megastachyum G. G. — pycnanthum G. G: ` — repens Р. Beuuv. — caninum Rem. et Schult. Brachypodiumsilvaticum Rem. et Sch. SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-A^UT 1902. Brachypodium pinnatum P. Beauv. Lolium pereune L. — — var. tenue Schrad. Lolium strictum Presl. — linicola Sond. (natur.). Gaudinia fragilis P. Beauv. Nardurus Lachenalii Godr. tar. ge- nuinus G. б. Lepturus incurvatus Trin. — filiformis Trin. [Ophioglossum vulgatum L.]. [— lusitanicum L.]. Osmunda regalis L. Polypodium vulgare L. var. genui- num 6. G. — — var. serratum б. б. Polystichum Thelypteris Roth. — spinulosum DC. Asplenium Trichomanes L. — Ruta-muraria L. — Adiantum-nigrum L. Blechnum Spicant Roth. Pteris aquilina L. — — var. undulata Brébiss. Equisetum arvense L. — — var. decumbens Mey. — Telmateia Ehrh. —- palustre L. — — var. nudum Duby. — — var. polystachyum. — limosum L. var. genuinum б. б. Pilularia globulifera L. — — ват. natans Mérat. Salvinia natans Hoffm. Azolla filiculoides Lamk. Isoetes Boryana Dur. ; — Hystrix Dur. var. subinermis Dur. Chara fœtida A. Br. — — var. macroptila Mig. — — var. subinermis Mig. — fragifera Dur. — fragiiis Desv. — — brevibracteata Hy. Nitella batrachosperma A. Br. — capitata Аф. — — var. longifolia Hy. — Lamyana Ну. — flexilis Аф. — — var. longifolia Hy. — opaca. — translucens Ag. ; Tolypellopsis stelligera Mig. PITARD. — ESPÈCES RARES ET ADVENTICES CXIII SUR LES VICISSITUDES DES ESPÈCES RARES ET ADVENTICES DU DÉPARTEMENT DE LA GIRONDE, par M. J. PITARD. Les espèces rares du département de la Gironde sont depuis si long- temps connues et les vicissitudes de leur existence antérieure si par- faitement observées (1) que nous croyons, comme complément naturel des listes précédentes, devoir indiquer leur état actuel. Beaucoup d’adventices ont aussi apparu dans cetle même région : quelques-unes pour disparaitre peu de temps après ou y vivre quelques années seulement, quelques autres pour persister, et dans la suite se naturaliser. П est bon de savoir alors la date de leur introduction, fac- leur essentiel pour essayer de rechercher les causes probables de leur acclimatation. Parmi les plantes rares de la flore girondine, un certain nombre ten- dent à disparaître, quelques-unes méme avec une rapidité surprenante. Les autres, au contraire, demeurent, depuis les observations de Laterrade et de Chantelat, plus ou moins stationnaires. Le reste enfin, dans ces dernières années, ainsi que nos collègues MM. Motelay (2), Neyraut (3) et nous-même avons pu le constater, tendent à se développer d'une manière extrêmement rapide. І. — ESPÈCES EN VOIE D'EXTENSION. Lepidium virginicum. — Notée par Grenier et Godron, vers 1845, autour de Bayonne, cette espéce a envahi dans la suite tous les terrains vagues et les bords des routes du département. Angelica heterocarpa. — Venue sans doute d'Espagne, cette Om- bellifére s'est installée depuis longtemps dans les vases et sur les berges herbeuses des bords de la Garonne et de la Dordogne dans le départe- inent de la Gironde. Elle y a pris un tel développement que l'Angelica silvestris y est dévenu fort rare. OEnanthe crocata. — Toujours rare dans le département girondin, indiquée par Brochon au Teich, celte espéce y a été EE рер MM. Motelay et Neyraut. Actuellement, elle semble devoir s'étendre dans les marais de Facture et de Gujan, où nous l'avons rencontrée. (1) Laterrade (Flore de la Gironde) : Chantelat (1844), loc. cit.; Desmou- lins et Lespinasse (Plantes rares de la Gironde, 1803). | (2) Plantes rares de (a Gironde (Assoc. franç. pour l'avanc. des Sciences, 1895). (3) Procès-verb. Soc. Linn. Bordeaux (1891 et suiv.). sí T. ХІІХ. CXIV SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1901. Baccharis halimifolia. — Venu de Virginie ou de Cuba; M. Neyraut en signalait cinq individus en 1891, et prévoyait à cette époque son acclimatation et son extension définitives dans nos prés salés. L'attente de notre collègue n’a pas été trompée. La plante est actuellement très abondante entre La Teste et Arcachon, moins fréquente entre La Teste et La Hume, encore rare dans les prés salés du cap Ferret. Elle ac- quiert tout son développement dans les haies. Quoique fréquente au milieu des Jones des prairies maritimes, elle ne peut s'y répandre, les jeunes individus étant annuellement fauchés avec les Joncées voi- sines. Aster Novi-Belgii. — Signalée par Lespinasse et Desmoulins à La Teste, revue par M. Motelay à La Teste, cette espèce semble définitive- ment naturalisée le long des fossés du bassin d'Arcachon (Andernos, Lanton, etc.) et sur les berges de la Garonne (Montferrand, La Souys, La Passerelle, ete.). Centaurea Pouzini. — Cet hybride de Centaurea Calcitrapa X C. aspera semble prendre de plus en plus possession des vieux quais abandonnés de Bordeaux. Tandis que les parents y deviennent moins nombreux, leur produit, sans doute plus robuste, tend à envahir les en- droits pierreux abandonnés. Euphorbia polygonifolia. — Signalée en 1881, très rare pendant une quinzaine d'années, cette espéce n'a été longtemps représentée dans notre département que par quelques individus croissant sur les grandes dunes du cap Ferret. Cette Euphorbe américaine s'est étendue depuis le long de la cóte, sur les dunes mobiles, et abondait tout particulière- ment cette année aux abords de Soulac (4 oct.). Scirpus mucronatus. — Indiquée à Gujan par Chantelat, à Coutras par l'abbé Lussae, à Biganos par Brochon, revue par MM. Motelay, Ney- raut et nous-méme, cette belle espéce tend à se naturaliser dans la Gironde : son aire de distribution autour de Biganos et de Gujan sem- blant s'étendre notablement dans ces dernières années. Heleocharis amphibia. — Rare en 1863, cette espèce, qui nous vient d'Amérique, est devenue d'une fréquence extréme sur tous les bords de la Gironde, de la Garonne et de la Dordogne dans le département girondin. Elle a envahi toutes les vases et les talus herbus, plus où moins atteints par les oscillations du flux et du reflux. Dans certains endroits, elle acquiert une taille géante et peut, auprès de Montferrand, non loin du Bec d'Ambés et, à Bordeaux, près de la Passerelle, atteindre 80 à 90 centimétres de longueur. Cyperus Monti. — Trés rare en 1834, d’après Laterrade fils, qui le premier signala sa présence à Bègles, non loin des rives de la Garonne, P{TARD. — ESPÈCES RARES ET ADVENTICES. CXV cette espèce est actuellement trés abondante à Bacalan, Lormont, La Souys, etc., el se retrouve jusque vers Blaye (Grenier et Godron, 1855), dans les vases submergées par les marées. Le Cyperus vegelus, que l'on rencontre dans le méme habitat et les mémes localités, est infini- ment plus rare. Son aire de distribution ne semble pas s'élendre dans ces dernieres années. Paspalum dilatatum. — Venue de l'Amérique boréale, cette Grami- née, signalée par Desmoulins et Lespinasse, élait très rare sur les bords de la Gironde vers 1863. Son acclimalation, depuis celte époque, s'est progressivement opérée et M. Motelay, en 1895, signalait l'envahisse- ment par cette espèce des berges de la Garonne. Actuellement, sa pé- riode d'extension se poursuit toujours dans le méme habitat. Sagittaria obtusa. (S. variabilis var. obtusa Engel). — Cette belle espéce américaine, signalée par Desmoulins et Lespinasse, en 1863, semble, dans ces derniéres années, prendre de plus en plus possession des boues de la Garonne et des vases des marais voisins. Seul, l'individu mâle y existe (Motelay, 1895). П serait alors intéressant de planter, dans les endroits oü il tend à se développer, le sexe femelle pour doter défi- nitivement nos eaux douces de celte magnifique Sagittaire. Enfin notons, parmi les espéces plus vulgaires, l'abondance extréme des plantes de naturalisation plus ancienne : Chenopodium Botrys. Senebiera pinnatifida. Phytolacca decandra, etc. Erigeron canadensis. Chenopodium ambrosioides. IF. — ESPÈCES EN VOIE DE DISPARITION. Cistus laurifolius. — Indiqué par M. Bardié, ea 1898, au Verdon, ce Ciste n'a pu être retrouvé depuis par aucun botaniste. Sans doute accidentellement semé dans la forét de Pins, il n'aura pu supporter les rigueurs excessives du climat hivernal du cap. ` Dianthus deltoides. -- Mentionné par-Thore el Grenier à La Teste. Depuis ces auteurs, il n’y a pas été revu. xc Aldrovandia vesiculosa. — Très fréquente à Cazaus, ainsi que le compte rendu de la session de Bordeaux de 1859 1 indiquait, celle Dro- élang et des fossés voisins. A l'heure Séracée a disparu peu à peu de 1 ч V'abais actuelle, elle y est introuvable. M. Motelay estime avec raison que l'abais- sement du niveau des étangs de la ole, qui a MIS à sec e ium nombre de fossés où elle végétait, semble être la cause principale de sa disparition. Diotis candidissima. — Indiqué dans les sables du cap Ferret, par CXVI SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1901. Laterrade, où « avant la floraison il exhale une forte odeur de rhubarbe qui devient résineuse quand on frotte les feuilles entre les doigt (1) ». Quelques individus y végétaient en septembre 1895; nous n'en n'avons plus trouvé qu'un seul en septembre 1898, et aucun représentant de cette espèce durant la session actuelle. Anagallis crassifolia. — Nous avons déja indiqué, en parlant des environs. de Cazaux, l'état des stations de cette rare Primulacée. Elle parait aussi y devenir de moins en moins fréquente. Utricularia intermedia. — La méme raison qu'invoque M. Motelay pour expliquer la disparition de Г Aldrovanda vesiculosa semble expli- quer aussi la rareté de cette Utriculaire, jadis trés commune dans les mémes endroils. Pedicularis rostrata. — Indiquée par Bory de Saint-Vincent à La Teste et à Cazaux, où elle fut plus tard retrouvée par le D" Chansarel, cette plante n'y a pas été signalée depuis. Naias major et N. minor. — Ces deux espéces, indiquées par tous les anciens auteurs dans les fossés des allées de Boutaut, semblent dis- paraitre définitivement de cet habitat. Acorus Calamus. — Trouvé par Chantelat dans la forét de Cazaux; M. Neyraut et nous-méme n'avons jamais pu le revoir. Liparis Leselii. — Récoltée dans les lettes extrêmes du cap Ferret, par Chantelat et Laterrade, cette petite Orchidée n'a pu étre signalée de nouveau par aucun de nos confréres. Elle parait devoir étre rayée de la flore girondine. Salvinia natans. — Jadis assez commune; dés 1863, déjà rare, de l'avis de Desmoulins et de Lespinasse, cette petite Hydroptéridée n'a fait que décroitre depuis. Tout d'abord en lutte et vaincue par Azolla, elle n'a pas semblé, depuis la disparition de ce dernier, s'étendre de nouveau. Quelques petites stations, très localisées, qui tendront à dis- paraitre avec le drainage des allées de Boutaut, pourront encore, durant quelques années, en fournir aux visiteurs. Azolla filiculoides. — Prenant un développement inattendu en quelques années, cetle espèce, venue d'Amérique, couvrait tous les fossés et tous les marais des environs de Bordeaux et se rencontrait méme presque jusqu'aux portes de Coutras. M. Motelay a déjà signalé la décroissance de cette espéce, au premier développement de laquelle tous les botanistes bordelais attribuaient l'extrême rareté du Salvinia natans et allaient méme jusqu'à pronostiquer la disparition des Lemna. 1) Flore, p. 231. PITARD. — ESPÈCES RARES ЕТ ADYENTICES. CxVH A l'heure actuelle, les fossés, entièrement couverts d'Azolla il ya six ans, n'en renferment plus un seul échantillon. La plante, sans rai- son apparente, tend à devenir introuvable et malgré sa disparition les Salvinia persistent à suivre son exemple. Lycopodium inundatum. — Très rare en Gironde, où il a été si- спаів aux environs de La Mothe et prés d'Arés, aux bords du Cla de Laugouarde, par M. de Loynes. Nous ne connaissons pas l'état de la deuxième station, mais il parait avoir disparu de la première. Nitella hyalina. — Elle semble devenir particulièrement rare, ainsi que ses congénères : Nitella tenuissima, Chara fragifera et Chara coronata, encore assez répandus, par suite de l'asséchement des crastes landaises. Comme nous venons de le voir, ce sont presque toujours des plantes des élangs ou des fossés qui tendent à disparaître de la flore girondine: Azolla, Salvinia, Aldrovandia, Utricularia, Stratiotes, Naias, divers Chara et Nitella, ainsi que des espèces des marécages ou des endroits humides: Liparis, Pedicularis, Acorus, Lycopodium, ete. L'insa- lubrité des Landes, hantées jadis par les fameuses fièvres « médo- quines », en est certainement cause. Elles ont disparu en effet avec l'asséchement des marais au moyen de crastes ou fossés profonds, drai- nant le sol jusqu'aux étangs côtiers. Ceux-ci à leur tour voient leur ni- veau s'abaisser (et de ce fait les crastes s'asséchent) par suite du creu- sement des canaux les reliant au bassin d'Arcachon. Enfin, l'agriculture qui se développe en Gironde, aulant, sinon plus, que dans n'importe quel département de la plaine, tend à faire disparaître les bois et les quelques forêts qui persistent encore. L'idéal économique du départe- ment n'est-il pas de couvrir, d'interminables rangées de ceps de vigne, son sol soigneusement privé de « mauvaises herbes » et enclos de murs élevés? I] n'est évidemment pas de nature à satisfaire le bota- niste. Dans tous les cas, sans pessimisme, à l'heure présente, nous pouvous enregistrer l'appauvrissement en espèces végétales des fossés et des étangs et prévoir aussi la disparition des plantes des marais à ism num : Drosera, Ptychotis, Helodes, Wahlenbergia, Pinguicuta, Eriophorum, Carez, etc. III. — PRINCIPALES ESPÉCES ADVENTICES. Diverses adventices ont été signalées dans le département de la Gi- ronde, par Chantelat et Lespinasse (1). Beaucoup ont été indiquées par (!) Plantes adventices de la Gironde (1863): CXVHI SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1901. Brochon (1), MM. Motelay (2) et de Loynes (3). Un grand nombre ont été étudiées depuis par M. Neyraut (4), et nous avons été amené dans nos herborisations à noter quelques types nouveaux. La plupart d'entre eux n'y atteignent pas une véritable longévité : l’adventice disparait aprés une ou deux années de végélation plus ou moins précaire. Au contraire, et c’est surlout celles dont le botaniste doit se préoccuper, d’autres, plus robustes, ont persisté quelques années et ont pu, de ce fait, être signalées dans des points divers du département par plu- sieurs botanistes. Parmi les principales signalons : Achillea Ageratum. — Près Bordeaux (N) (5). Ægilops triuncialis. — Sainte-Foy (№). Aira elegans var. aristata. — Près Bordeaux (N). Alihæa rosea. — Assez fréquent. Amarantus sanguineus. — Près Bordeaux (N). Amsinckia angustifolia. — Saint-Mariens ; sans doute rapporté du Chili avec les blés. Anoda triangularis. — Près Bordeaux (N). Anthriscus graveolens. — Lacanau (Х). Arachis hypogæa. — Quais des Queyries (N, P). Arum Arisarum. — La Réole (N). Berteroa incana. — Signalé par Clavaud près du раге Bordelais; retrouvé par M. Neyraut et depuis par nous-méme. Bidens heterophylla. — Venu du Mexique. A Bègles (N); persiste depuis trois ans sur les bords de la Garonne, le long de Ja route de la Souys (P). Bromus squarrosus var. villosus. — Pros Bordeaux (N). Bunias Erucago. — Près Bordeaux (N); Bastide (P). Calepina Corvini. — Signalé à Bourg-sur-Gironde par M. de Luetkens, à Ba- calan (Clavaud). Camelina sativa. — Indiquée par Desmoulins, retrouvée par M. Neyraut et par nous-méme, prés Bordeaux (juin 1901). Capparis spinosa. — Semble naturalisé sur les ruines du vieux château de Montségur (Clavaud, Neyraut, etc.). Centaurea solstitialis. — Près Bordeaux (N). e шы Soc. Linn. Bordeaux (notes diverses). (3) 1dem. (1) Plan tes girondines rares ou peu connus (1891, 1894). А (5) Nous indiquons par leurs initiales le nom des botanistes qui ont signalé les adventices : (N) Neyraut, (F) Foucaud, (P) Pitard. PITARD. — ESPÈCES RARES ET ADVENTICES. CXIX Centaurea melitensis. — Bastide (N). Cephalaria syriaca. — A Paludate (Laterrade). Cleome ornithopodioides. — Talus des allées de Boutaut (№). Cochlearia armoracia. — Indiqué par Thore sur les rives de la Garonne, où on le rencontre encore parfois. Colutea arborescens. — Souvent échappé des jardins, il paraît cependant se naturaliser en quelques points : Floirac, les Mathes, ete. Coreopsis tripteris. — Venu de Virginie; pas rare aux environs de Bordeaux, Coriandrum sativum. — Toujours isolé, cà et là, dans les moissons : Madère, Sarcignan, le Verdon, etc. ` Cynanchum acutum. — Environs de Bordeaux (N). Datura Tatula. — Décombres auprès de Bordeaux (N, P). Daucus serratus. — Près Bordeaux (N). > Dianthus barbatus. — A Saint-Emilion (N). Ecballium Elaterium. — Reychevelle (de Luetkens, 1891). Escholtzia californica. -— Près Bordeaux, Pontaillac, etc. Galium Vaillantii, — Bègles (N). Gomphocarpus fruticosus. — Environs de Bordeaux (N). Helianthus annuus. — Souvent signalé. Humulus japonicus. — Environs de Bordeaux (F). H. cordifolius. — Environs de Bordeaux (F). Hyoscyamus niger. — Décombres; cà et là, toujours rare. Impatiens glandulifera. — Environs de Bordeaux (N). Isatis tinctoria. — Toujours rare: prés Bordeaux (N); Lormont, auprès la gare, etc. (D). Jasminum fruticans. — Signalé par Laterrade à Lormont, ой quelques indi- vidus persistent encore dans les haies (P). Lycium sinense. -- Abondant autour d'Andernos; falaises de Pontaillac, etc, (P). Mesembryanthemum cristallinum. — Bazas (P). Moricandia arvensis. — Prés la gare du Médoc, à Bordeaux (P). Myagrum perfoliatum. — Souvent signalé, il n'a jamais longtemps persisté dans aucune localité girondine. Il est au contraire bien plus abondant dans les calcaires de la Charente-Inférieure (F). Neslia paniculata. — Auprés de Bordeaux (N). Nicandra physaloides. — Décombres autour de Bordeaux (N, P). Nicotiana ruslica. — Décombres (N). Nigelia damascena. — Importé cà et là. OEnothera suaveolens. — Queyries (N), Bacalon (P). OE. stricla. — Autour de Bègles (N). CXX SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1901. Panicum miliaceum. — Assez abondant autour de la gare du Médoc (P). Phalaris canariensis. — Signalée par M. Neyraut, cette espèce persiste depuis dix ans autour de la gare du Médoc (P). P. paradoxa. — Idem. (N). Р. brachystachys. — Idem. (N); retrouvé l'an dernier sur les talus des allées de Boutaut (P). Pharbitis hispida. — Près Bordeaux (N). Phillyrea angustifolia. — Dans les haies, à Cambes, ой il devient fréquent (P). Pinpinella Anisum. — Quai de Brienne (N); retrouvé en 1901 au méme endroit (P). Polygonum orientale. — Auprès Bordeaux (N). P. cuspidatum. — Talus des allées de Boutaut (P). Rosmarinus officinalis. — Introduit à Cambes (P). Roubieva multifida. — Quais de Bordeaux (N); Queyries, où il n’est pas rare (P). Ruta graveolens. — А Cambes, assez fréquent (P). Scabiosa atropurpurea. — Signalée par Laterrade comme assez fréquente, cette espèce abondait cette année, naine et trapue, dans les sables ma- . rilimes, près dela vieille église d'Andernos (P). S. maritima. — Près de Bordeaux (N). Schkuhria abrotanoides. — Quais de Bordeaux (N). Secale monianum. — Queyries (N). Setaria italica. — Près Bordeaux (N). Sisymbrium pannonicum. — Banlieue de Bordeaux (N). S. Irio. — Toujours rare : rives de la Garonne (N, P). S. Sophia. — Méme habitat. Solanum citrullifolium. — Décombres prés Bordeaux (N). S. lanceæfolium. — Idem (N). Solidago glabra. — Bègles (N); rives de la Garonne (P). Spinacia spinosa. — Arcachon (N). Tetragona expansa. — Cap Ferret (Neyraut, 1894). Revu cette année sur plu- sieurs points autour du bassin d'Arcachon : prés du sémaphore, Arès) Andernos, etc. (P). Torilis heterophylla. — Très rare : Bègles (N), Sainte-Croix-du-Mont (Р). Tribulus terrestris. — Indiqué par M. Neyraut à Bacalan, il se retrouve ps fois anx environs de Bordeaux (P). Viburnum Tinus. — Naturalisé à Verdelais (M. Eyquem); tend à se ré- pandre sur la colline de Lormont (P). Xanthium macrocarpum.: — Bords de la Gironde (N), ete., etc. PITARD. — ESPÈCES RARES ET ADVENTICES. CXXI Parmi les espéces adventices que nous venons de citer, beaucoup, comme bien l'on pense, ne courent aucun risque de se naturaliser dans la région bordelaise. Quelques-unes, originaires des pays tropicaux, sont, avec les détritus des jardins, rejetées dans les décombres des abords de Bordeaux, ой elles peuvent prospérer pendant une ou deux années. Puis surviennent un hiver hâtif ou des gelées printanières tar- dives, et l'évolution de l'espéce se trouve compromise. Il en est de méme des graines qui sont semées sur les quais pendant le déchargement des navires : Pimpinella, Arachis, etc. La région méditerranéenne fournit un assez grand nombre d'espéces adventices au Sud-ouest, mais les conditions climatériques des deux domaines, température et surtout état hygrométrique de l'air, sont trop différentes pour que nous puissions constater, dans l'avenir, en Gironde, une naturalisation bien durable de nombreuses espéces du Midi. Au contraire, les espèces importées de l'Amérique, surtout septen- trionale, relativement en petit nombre, car les moyens de transport sont moins rapides et plus malaisés entre Bordeaux et le Nouveau Monde qu'entre la Gironde et l'Aude, tendent à se maintenir et à se dé- velopper dans notre région. Rappelons, outre Helodea et Erigeron cana- densis, les Baccharis halimifolia, Cyperus vegetus, Sagittaria obtusa, Lepidium virginicum, Paspalum dilatatum, Senebiera pinnatifida, Heleocharis amphibia, Euphorbia polygonifolia, ete., etc. Nous voyons au contraire Diotis candidissima disparaître des sables du cap Ferret et Cistus laurifolius de la pointe de Graves. Les adventices d'origine américaine ont donc jusqu'à présent assez souvent fourni à la Gironde des espèces durables, tandis que celles im- portées de la région méditerranéenne ne semblent pas devoir y prendre une grande extension. CXXII SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1901. REMARQUES SUR QUELQUES ESPÈCES RECUEILLIES AU COURS DES EXCURSIONS DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE ; par M. NEYRAUT. AcmiLLEA MILLEFOLIUM L. var. surgens Fouc. (Bull. Soc. Rochelaise, 1897). — Au milieu des dunes prés Cazaux. C'est la méme plante que je rapportais avec doute à la variété macrocephala de Lamothe (Procés- verb. Soc. Linn. Bord., 5 décembre 1894). ALCHEMILLA ARVENSIS Scop. form. microcarpa Boiss. et Reut. var. littorea Neyr. (in herb. 1902), s.-var. ascendens Neyr. — Dune du Bé- quet. Notre variété littorea diffère de ГА. microcarpa par sa taille moins réduite et par ses feuilles à lobes le plus souvent trifides, aussi bien les lobes latéraux que le lobe médian. Les fleurs et les graines, nettement plus petites que celles de PA. arvensis Scop., ne différent pas de celles de PA. microcarpa. Dans notre région, elle se présente sous deux états extrêmes : S.-var. ascendens. — Tiges grêles, rapidement redressées. S.-var. procumbens. — Tiges assez robustes et fortement appliquées sur le sol. Ce dernier état est probablement dà à l'influence de la mer. АША CARYOPHYLLEA L., J. Duval-Jouve, var. procumbens Neyr. (in herb., mai 1902). — Digue et prés salés sablonneux de la Teste. Dif- {ёге du type par ses tiges raides de 5 à 15 centimètres, étalées en cercle, et fortement appliquées sur le sol. Elles prennent une direction hori- zontale dés leur sortie de terre. SPARTINA VERSICOLOR Fabre. — Seul jusqu'ici, le Spartina stricta Roth. a été signalé à Arès. J'ai rapporté le S. cersicolor le 12 mai 1901 de cette localité, entre le village etles dunes, croissant sur les talus d’une digue qui sépare le bassin d’un réservoir de poissons. CIRSIUM LANCEOLATUM subsp. C. microcephalum Lge (Willk. et Lge : Prodr. fl. Hisp.). — Lettes du сар Ferret. Trés voisin du Cirsium lan- ceolatum, le C. microcephalum en diffère par ses calathides du double plus petites, par ses akénes également beaucoup plus petits et bien moins comprimés; par ses feuilles beaucoup moins rudes à la page Supé- rieure, etc. TnocLocuiN MARITIMUM L. — En dehors des marécages maritimes, j'ai rencontré cette plante au milieu des Landes, de Candros à Sanguinet, au moins à 18 kilomètres de la mer (20 mai 1888). NEYRAUT. — REMARQUES SUR QUELQUES ESPÉCES. CXXIII POTAMOGETON NATANS L. — Dans les marais de Pont-Naou, prés de Facture, on rencontre un état stérile de cette plante dont les feuilles submergées, nombreuses, réduites au pétiole, et les feuilles flottantes ont l'aspect du P. variifolius de Thore. Seules, les proportions de cette plante ne permettent pas de l'identifier avec le P. variifolius : celui-ci est beaucoup plus grêle. — Dans la Leyre il est représenté par une forme à feuilles nombreuses submergées, réduites au péliole. Les graines de celte plante avortent presque toujours. POTAMOGETON VARNFOLIUS Thore. — La Leyre, prés la Mothe. Cette plante, par ses feuilles submergées, surtout celles qui naissent dans le bas de la plante, ne diffère pas de celle du P. pusillus. Par suite de celte ressemblance d’un côté avec le P. pusillus, de l'autre avec le P. natans, on peut se demander si le P. variifolius de Thore, qui ne nous а pas encore donné un seul fruit, ne serait pas un hybride de ces deux espèces. POTAMOGETON POLYGONIFOLIUS Pourr. var. microphylla Le Grand. — Existe dans les eaux stagnantes et boueuses. POTAMOGETON PoLYvGoNiFOLIUS Pourr. subsp. P. pseudo-fluitans Sym. — Les feuilles flottantes de cette plante ne diffèrent du Р. polygoni- folius que par les pétioles, qui sont bien plus longs. Les feuilles qui viennent immédiatement au-dessous sont bien moins coriaces et alté- nuées sur le pétiole ; les suivantes sont encore plus allongées, plus atté- nuées et presque pellucides; enfiu celles qui naissent dans le bas sont étroitement lancéolées ou lancéolées linéaires et entièrement pellucides. Les akènes, qui avortent presque tous, sont peut-être un peu plus gros que ceux du P. polygonifolius : en y comprenant le bec, ils ont 3 mil- limètres de long sur 2 millimètres de large. Ce Potamogeton croit dans ` les eaux courantes peu profondes. POTAMOGETON PoLvGONIFOLIUS Pourr. var. submersus vage Absolument stérile, ce Potamot ne différe du précédent (subsp. pseudo fluitans Smye?) que par l'abseuce totale des feuilles flottantes. Poramocerox мітехѕ Nolte var.? (Pot. rufescens pl. auct. el hd Girond., non Schrad.). — Ce Potamot, que les auteurs et seier gi- rondins rapportent au P. rufescens Schrad., est, à mon avis, une "len robuste, sinon une sous-espèce, du P. nitens Nolte. Elle pen ya être inédite et spéciale aux ruisseaux de nos Landes. Je n'ai pas encore eu l’occasion de récolter ce Potamogeton en fruit, опу m pericu seuls de notre plante, qui ont jusqu'à deux fois le diamétre de la m. suffisent pour le séparer du P. rufescens. Dans le P. rufescens, e е CG la tige et Тез pédoneules ont à peu prés le méme diamètre. En outre, feuilles de notre Polamot ne rougissent pas par la dessiccation comme CXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1901. celles du P. rufescens : elles conservent leur couleur vert sombre. Les tiges, ordinairement simples dans le P. rufescens, sont ramifiées dans notre plante. J’ajouterai que Гері du Potamogeton de la Leyre a jusqu'à 25 millimétres de longueur et que ses feuilles atteignent 18 à 14 centi- metres sur 12 millimétres de largeur au maximum. CHENOPODIUM VULVARIA L.X C. opuzirocium Sch, — Allées de Bou- taut. Plante toute pulvérulente blanchâtre, à odeur fétide, identique à celle du C. Vulvaria. Tige de 2 à 3 décimètres, dressée, rameuse, à ra- meaux ascendants. Feuilles ovales-rhomboïdales (15 X 10 mill.), inéga- lement découpées dentées, presque trilobées hastées, à lobes latéraux courts, larges, bidentés au sommet, à lobe terminal deux fois plus long que les latéraux, tridentés, mais parfois pourvus de deux autres dents vers le milieu du lobe. Fleurs et fruits? (récolté trop jeune), 14 juillet 1896, un seul échantillon. RAPPORT SUR LES LICHENS RÉCOLTÉS PENDANT LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE EN GIRONDE ; par M. J. PITARD. _ Nous indiquons seulement les espèces récoltées dans deux stations bien spéciales : forêt de Pins de Cazeaux et de Soulac et calcaires oli- gocènes de Lormont. : Malheureusement la saison trés séche que nous traversions ne nous à permis de recueillir que des observations trés incomplétes sur ce groupe . de végélaux. Nous ne mentionnons que quelques espéces, les mieux caractérisées. Nous remercions M. l'abbé Harmand, qui a bien voulu, avec sa com- pétence et son amabilité bien connues, revoir une partie de nos récoltes. Г. Forêt de Pins. — Sur les troncs de Pins maritimes, des Chênes, des Yeuses et des quelques plantes arborescentes accessoires (Nerprun. VAM Peupliers, etc.) ou sur le sol sableux de la forêt landaise, rap- pelons : Usnea barbata L. Cladonia pyxidata Ach. Alectoria jubata L. — verticillata Kærb. Cladonia rangiferina Ach. — alicornis Fik. — diss Ach. — cervicornis Ach, — gracilis L. — cespit tia Pers. — squamosa Del. — coccifera Ach. PITARD. — VISITE А L'HERBIER MOTELAY. Cladonia fimbriata Ach. С — var. radiata Ach. Stereocaulon paschale Ach. Ramalina calicaris Hffm. var. fasti- giata Pers. pe — var. fraxinea L. == — var. farinacea L. Evernia prunastri Ach. — furfuracea Ach. Cetraria aculeata Ach. Platysma sæpincola Ehrh. Peltigera canina Ach. = polydactyla Асл. — horizontalis Ach. Sticta pulmonacea Ach. — scrobiculata DC. Parmelia acetabulum Duby. — caperata DC. — perlata Ach. — physodes Ach. — olivacea L. — tiliacea Ach. — saxatilis ACh. Borreria chrysophtalma DC. (1). CXXV Ricasolia glomulifera DC. (2). Anaptychia ciliaris Ach. Xanthoria parietina Ach. Physcia cæsia Ach. — pulverulenta Ach. — stellaris Ach. Pannaria rubiginosa Del. — plumbea DC. — nigra Nyl. Calophaca cerina Krb. — aurantiaca Корр. Lecanora subfusca Ach, — albella Ach. Pertusaria communis DC. Phlyetis agelæa Ach. Bæomyces rufus DC. Graphis elegans Ach. — scripta Ach. Opegrapha atra Pers. Collema nigrescens Ach. — crispum Ach. ; Leptogium lacerum Fr. var. pulvina- tum Ach. П. Calcaires oligocènes de Lormont. — Nous ne donnons provisoire- ment qu'une liste très incomplète des espèces, l'époque de leur récolte favorisant trop peu l'étude approfondie d'une telle station : Lecanora citrina Ach. = pyracella Nyl. — Heppiana Müll. — Hageni Ach v. nigrescens Th. Fr. Lecidea aromatica Ach. — subduplex Nyl. Lecidea lurida (Sw.) Ach. (3). Verrucaria integra Nyl. — viridula Ach. Opegrapha Chevalieri Leight. Collema pulposum Ach. RAPPORT SUR LA VISITE FAITE PAR LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE А L'HERBIER DE M. MOTELAY; par M. J. PITARD. : ( LH iété Sur l'invitation de notre aimable collègue, M. dad ipe botanique, au cours de la session extraordinaire, a été rendre visite а magnifiques collections botaniques. 1) Sur le tronc des Pommiers. (2) Indiqué par Chantelat sur le tronc des vieux Chénes des gran (3) Mal caractérisé. des dunes. CXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1901. L'Herbier de notre confrère occupe tout l'étage supérieur de son vaste hótel du cours de Gourgue. L'installation est des plus luxueuses, tout à fait en rapport avec les richesses de toutes sortes qu'il contient. Il comprend une collection générale des plantes d'Europe, un herbier local des espéces du Sud-Ouest et une magnifique série de Cryptogames vasculaires et de Mousses. Les plantes inférieures, remplissant plus de 200 paquets, ont été généreusement données au Muséum d'histoire na- turelle par notre collégue, qui a désiré, bien qu'il en connaisse la grande valeur et tout l'intérêt scientifique, en faire profiter nos confrères spé- cialistes en cette matière. L'herbier général comprend plus de 700 cartons. Il renferme une in- nombrable série d'exsiccatas de pays divers et de collecteurs multiples dont la liste serait par trop longue à dresser. Signalons seulement parmi lant de richesses, la présence, dans cette collection, de tous les types du Catalogue des plantes de la Dordogne de Des Moulins, les plantes de la péninsule ibérique de Léon Dufour, de Willkomm, de Lange, des Asturies, de Durieu de Maisonneuve. Rappelons, comme notre savant confrère, M. Poisson, le disait au Congrès de 1894, que l'herbier de M. Motelay renferme une inestimable série de plantes d'Algérie. Ce qui faisait écrire à Cosson : « Conservez, cher Monsieur Motelay, avec soin les plantes d'Algérie de Durieu ; car, si mon herbier brülait, on n'aurait plus à consulter que le vôtre pour les types algériens. » Nous rencontrons aussi les plantes de Dubois, d'Orléans, auteur d'une excellente Flore, qui sont contenues dans 63 volumineux cartons. Puis sont encore, avec les exsiccatas précédents, ceux de Grognot, de Saône-et-Loire, qui occu- pent, luxueusement.préparés, la valeur d'une cinquantaine de paquets. Voilà les principales séries dont un examen rapide permet de cons- later la présence. Mais ce que notre collègue, toujours trop modeste; n avoue qu'aux intimes, c'est que, sur les cinq milliers d'espéces que Grenier et Godron mentionnent dans leur Flore, il n'en est pas vingt qu! manquent à ses collections, et qu'enfin il posséde plus d'une centaine d'espèces, certainement françaises, que ces auteurs n’indiquent pas dans leur ouvrage ou dont ils rejettent pour notre pays l'indigénat. La série qui, pour le botaniste du Sud-Ouest, présente le plus d'in- térêt est certainement celle de la Gironde. M. Motelay, avec raison, à isolé de son herbier général toute la flore de notre département. Elle es! représentée par plus de 70 paquets : c'est dire combien elle est com- pléte. Mais, ce qui est au-dessus de tout éloge, c'est l'esprit scientifique qui a présidé à son classement et la sagacité des diagnoses. La collection eryptogamique de M. Motelay offre aussi le plus grand intérêt. Il serait impossible de noter toutes les séries, el à fortiori toutes les espèces rares qu’elle renferme. Rappelons seulement que tous les НОА, — RAPPORT SUR LES COLLECTIONS SCIENTIFIQUES. CXXVII types de la savante Monographie de MM. Motelay et Vendryès sur les Isoetes y existent et que toutes les espéces connues y sont représentées par de nombreux échantillons. La série bryologique enfin est des plus importantes. Elle ne comprend pas moins d'une centaine de paquets de Mousses renfermant des types indigènes ou exotiques et 8 paquets d'Hépatiques, dont un grand nombre des régions subtropicales. Beaucoup de ces échantillons viennent de Duby et de Durieu; tous les types du Botanicon gallicum y existent, ainsi qu'une infinité de Mousses d'Algérie. En feuilletant quelques pa- quets on rencontre partout des autographes rares : ce sont des observa- lions de Schimper, de Montagne, des notes de Sullivan, Lesquereux, Nees, de Notaris, Zetterstedt, Fourcade, de Brébisson, Hübner, Reuter, Gasparini, Richard Spruce, Hooker, Aug. Müller, Fravini, Koch, Blytt, Arnolt, Seringe, Mougeot, Boeck, Robillard, Lesson, d'Orbiguy, Bescherelle, ete., etc. En les examinant à loisir — l'amitié dont nous honore notre collégue nous l'a souvent permis — ses collections nous font songer à ces Musées célèbres, tout parés d'œuvres originales. Et nos jeunes collections, comme les Musées récents, sont condamnées à ne posséder jamais, de ces ma- gnifiques séries, que le reflet påle des copies! Nous quittons à regret notre hóte, car les heures passent bien rapides en si charmante compagnie. Et nous ne savons vraiment si nous devons conserver un meilleur souvenir de la richesse inévaluable de si mer- veilleuses collections ou de la cordialité si sympathique de notre col- légue, dont la bonté pour tous les botanistes s'est toujours montrée iné- puisable. RAPPORT SUR LES COLLECTIONS SCIENTIFIQUES VISITÉES PAR LES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE AU COURS DE LA SESSION DE BORDEAUX (août 1902); par M. Henri HUA. I. — VISITE AU JARDIN BOTANIQUE DE LA VILLE DE BORDEAUX. Au sortir de la séance préparatoire du 31 juillet, la plupart des botanistes présents s'en vont, sous la direction de M. le D" Beille, visiter l'établissement dont il a la charge, le Jardin botanique et les Herbiers de la Ville. Le Jardin botanique et les bàtiments qui en dépendent occupent une CXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1901. partie importante de ce beau jardin public dont les Bordelais ont droit d'être fiers. Ce jardin, dont l'entretien était autrefois placé sous la di- rection du botaniste Durieu de Maisonneuve, pour les services orne- mentaux, aussi bien que pour les services botaniques, n'est pas seule- ment une promenade des plus agréables, bien dessinée, bien fleurie et bien ombragée. Elle contient des spécimens remarquables de divers arbres exotiques. En passant, les congressistes admirent particulière- ment un massif de Chamærops excelsa de toute beauté, et de superbes exemplaires fleuris de Sterculia platanifolia et de Lagerstræmia indica. L'une des parois du bâtiment où sont les services scientifiques est garnie de Ficus repens, ornement ordinaire des murs des serres chaudes, mais qu'on s'étonne de trouver en plein air. Ce sont des ra- meaux échappés par une fente de la serre adossée au bâtiment; ils ré- sistent aux hivers doux, mais périssent dés que la température s'abaisse quelque peu. Cette espèce ne peut pas encore remplacer le Lierre pour masquer les murailles. Nous arrivons aux salles occupées par la Bibliothèque et par l'Her- bier. BIBLIOTHÈQUE. — Le fonds principal de livres est dù à un legs de Lespinasse, dont l'herbier est aussi le noyau de la collection botanique. Parmi les plus importants ouvrages que l'on y peut trouver, citons : l'Histoire des Palmiers, de Martius; le Flora brasiliensis, don de M. Glaziou, témoignage des attaches qui le tiennent à la fois à Bordeaux et au Brésil; les /cones, de Cavanilles; le Flora austriaca, de Jacquin; le Flora batavica, de Kops, etc., et de nombreux autres ouvrages de fond. Cette bibliothéque ne vaut pas seulement par la valeur des ouvrages qu'elle contient. Depuis quelques mois qu'il en a recu la direction, M. le D" Beille a voulu la rendre d'un accès facile à tous. Un catalogue sur fiches a été établi en deux séries: 1° une série alphabétique par noms d'auteurs; 2° une série méthodique ой les ouvrages sont groupés suivant six létes de chapitre: Ouvrages généraux ; Monographies des plantes vasculaires; Flore de France, plantes vasculaires; Mousses; Cryptogames cellulaires; Divers, ne rentrant manifestement dans aucune des catégories précédentes. Les fichiers, placés sur des meubles à hauteur d'appui au milieu de la salle principale, dont les parois sont garnies de rayons numérotés, faci- litent les recherches autant qu'il est possible. HERBIER. — L'Herbier, soigneusement rangé dans des casiers dans HUA. — RAPPORT SUR LES COLLECTIONS SCIENTIFIQUES. CXXIX les salles voisines, a été constitué au moyen de plusieurs collections importantes : 1° En première ligne, l'Herbier Lespinasse, formé pour la majeure partie de plantes récoltées par son auteur, en France, en Espagne, dans les Alpes, dans les Pyrénées et en Algérie, auxquelles ont été joints la plupart des exsiccata publiés alors sur la flore européenne. A elle seule, cette collection représente plus de trois cents cartons; 2» L'Herbier Brochon, comprenant le trés important Herbier Cia- vaud, donne l'ensemble trés complet des plantes de la région girondine, et une belle série de divers genres difficiles, tels que : Rubus, Rosa et Callitriche ; 3° L'Herbier Charles Desmoulins a fourni, outre des plantes de la région girondine, de France et d'Europe, un certain nombre d'espéces exoliques prises im les cultures; 4° Enfin, l'Herbier de Léon Dufour, qui fut le еме de la pre- mière SES de la Société botanique de Bordeaux, en 1859, est parti- culiérement riche en Cryptogames : les Mousses ont été revues par Sehimper et par Spruce. La collection a de ce chef une importance toute particulière. Tous ces herbiers étaient, il y a quelques mois encore, entassés dans une seule pièce, difficiles à consulter par suite de la superposition des cartons et du manque d'ordre consécutif à l'absence de meubles conve- nables pour les loger. Depuis que la ville de Bordeaux, encouragée par les beaux résultats obtenus naguère par M. Beille, au Jardin botanique de la Faculté de Médecine, l'appela à diriger les services botaniques municipaux, ce zélé Б onnaire se mit à l’œuvre avec l'entrain qu'il apporte à toutes choses. Son but principal, nous l'avons déja constaté à la Bibliothèque, a été de rendre les recherches faciles au premier venu. — Les cartons, autre- fois épars, ont été rangés sur des élagéres appropriées, et munis chacun d'un numéro d'ordre; puis il a fait dresser un Calalogue de tous les genres y existant, avec renvoi au numéro du carton contenant chacun d'eux; de telle sorte que la consultation rapide des documents est assu- rée sans aucune hésitation. M. Beille viendrait à disparaître, ce qui serait éminemment déplorable pour l’ avenir du service qu'il dirige, son successeur aurait tout le bénéfice du travail accompli par lui dans les collections. Je ne crois pas qu'on puisse faire de plus bel éloge à un homme appelé à la direction de collections destinées au public. CurLTURES. — Si la Bibliothèque et l'Herbier nous ont présenté de précieux résultats acquis en quelques mois, le jardin, M. Beille l'avoue Ti XLIX; I CXXX SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1901. avec modestie, est encore presque tout à réorganiser. Le classement des plantes dans les plates-bandes demande à étre repris entiérement pour le mettre d'accord avec les données modernes de la science. Une place importante sera réservée aux plantes utiles ou curieuses des colonies. Il convient, dans un port de l'importance de Bordeaux, que les voyageurs, qui si nombreux s'y embarquent à destination des régions tropicales, puissent y trouver un apercu des cultures possibles à y entre- prendre, et aussi des végétaux les plus caractéristiques de ces pays lointains. — Le climat girondin est des plus favorables au de ment d'une telle entreprise. Dès maintenant, M. Beille a réuni les principales espèces utiles dans une plate-bande spéciale. Elles sont encore à l'état de tout jeunes plants, dont la vue ne peut guére à présent donner une idée bien précise au publie, méme au public botaniste, mais qui, aux yeux de quiconque s'est préoccupé de l'avenir colonial du pays, sont un gage précieux pour l'avenir. Leur développement futur est en bonnes mains. Les serres doivent jouer un róle important à ce point de vue colo- nial; les végétaux qui n'ont qu'une valeur décorative doivent de plus en plus faire place à ceux qu'il importe de connaitre à cause de leur uti- lité. Dés à présent, on y remarque de beaux exemplaires de Roupellia grata; Coffea arabica, liberica et autres, Landolphia divers, Manihot Glaziovii; Bixa Orellana, Carica Papaya; Sanseveria angolensis. Une Vanille, qui fructifiait abondamment autrefois, a vu, faute de soins convenables, sa production cesser. ll est à eroire qu'une direction plus attentive pourra ramener cet intéressant résultat. Le Jardin botanique de Bordeaux, avec ses cultures, ses herbiers, Sa bibliothéque, présente tous les éléments d'un centre important pour les études botaniques. Si la Société n’a pu voir encore qu’un début d’exé- cution, elle est assurée, pour avoir constaté l'excellence des premiers résultats, que l'activité du directeur actuel, M. le D' L. Beille, appuyée par une municipalité ayant à cœur les intérêts intellectuels comme les intéréts matériels de la Ville, promet un prompt développement de cet ensemble si intéressant. II. — VISITE А LA FACULTÉ DES SCIENCES. Dans l'après-midi du même jour, M. le doyen de la Faculté des sciences attendait les membres de la Société dans le large vestibule du Palais de l’Université où se trouve le tombeau de Montaigne. Après la réception officielle dans la salle des Actes, la délégation de la Société est conduite au Laboratoire de Botanique, dont le chef de ser- vice, M. le professeur C. Sauvageau, nous fait les honneurs avec une HUA. — RAPPORT SUR LES COLLECTIONS SCIENTIFIQUES. CXXXI bonne gràce bien connue de ceux qui sont en relations avec lui. Les portraits de son prédécesseur Millardet, et de son maitre en algo- logie Ed. Bornet, indiquent l'orientation des études du professeur actuel : le maintien du bon renom de l'enseignement botanique de l'Université de Bordeaux, et le progrés de nos connaissances dans cette branche de la botanique, trop peu cultivée en France, qu'est l'étude de nos Algues. Le meilleur parti possible a été tiré d'un espace trop restreint pour les besoins actuels, étant donné le nombre des étudiants qui fréquentent la Faculté des sciences: quatorze pour la licence, cent vingt pour le certificat des sciences physiques, chimiques et naturelles, préparatoires aux études médicales. Deux grandes salles, séparées par un petit cabinet, contiennent l'une la Bibliothèque, l'autre les Herbiers. M. Sauvageau à l'Université, comme M. Beille aux services dela Ville, à donné tous ses soins à la mise en ordre des collections placées sous sa direction. Les plantes jus- qu'alors éparses dans les chemises, ont été empoisonnées et attachées. Les vrais amis de la science ne peuvent que se réjouir en voyant l'at- tention se reporter d'une manière active vers une branche un peu négligée dans les centres universitaires au cours du dernier demi- siécle, la botanique systématique appuyée sur l'étude des échantil- lons. Cet Herbier de l'Université contient entre autres les exsiccata de F. Schultz et de Bourgeau, les plantes de Saône-et-Loire du D" Grognot, données par M. Motelay, une belle série de plantes du Bordelais récol- tées par Balansa, un maitre collecteur dont l'activité s'est étendue sur le globe entier. Outre l'Herbier général, un herbier local est destiné à familiariser les étudiants avec la connaissance des familles de plantes le plus souvent rencontrées par eux. Un laboratoire de recherches physiologiques, bien outillé, est spécia- lement sous la direction de M. H. Devaux, professeur adjoint, dont on connait les délicats travaux effectués dans cet ordre d'idées. Les nombreux éléves qui se préparent aux études médicales ont dü étre installés dans un long couloir, oà le nombre des fenétres permet de fournir le jour nécessaire à leurs études microscopiques. | On nous apprend que cette installation sera bientôt remplacée par une meilleure. Dès maintenant on construit, malheureusement un peu ` loin du centre, un bâtiment neuf destiné à abriter la Faculté des sciences. 3 Nous пе pouvons nous étendre ici sur les services поп botaniques visités en détail sous la conduite de M. H. Devaux. Les collections CXXXII SESSION EXTRAORDINAIRE A BORDEAUX, JUILLET-AOUT 1901. d'anatomie comparée, de zoologie, de géologie, sont particulière- ment intéressantes, la dernière surtout très riche en fossiles de 1а région. L'ensemble des services universitaires est digne d'une grande ville telle que Bordeaux. ПІ. — HERBIER NEYRAUT. Nous ne pouvons passer sous silence, bien que le temps ait manqué pour aller en corps у. faire visite, l'Herbier de notre zélé confrère M. Neyraut. Ceux d'entre nous qui' out pu le voir, savent quels soins lui donne son propriétaire; l'activité qu'il apporle à la récolte et à la préparation de beaux échantillons, la connaissance toute spéciale qu'il a acquise de la flore girondine, donnent à ces collections un intérét trés particulier. Entré en relation avec tous les herborisants de son temps, il a pu acquérir la plupart des collections distribuées dans les derniéres années. Cet important Herbier, que le rapport publié par l'As- sociation francaise en 1895 mentionne comme contenant 115 paquets, réunis depuis 1887, a plus que doublé de 1895 à 1902. Tout botaniste ayant à s'occuper de la flore girondine doit tenir compte de l'Herbier Neyraut. IV. — ARCACHON. — LES COLLECTIONS DE LA SOCIÉTÉ SCIENTIFIQUE D'ARCACHON. Les membres de la Société botanique ont pris le plus grand intérét à visiter, sous la direction du Dr Lalesque, les collections réunies au Laboratoire d'Arcachon, qui, dans son ensemble, est un modèle d’instal- lation pour les études scientifiques. Nous n'avons pas à nous étendre sur les services zoologiques, aux- quels plusieurs peuvent croire qu'est exclusivement consacré le Labora- toire. Ceux qui pensent ainsi peuvent se détromper; tout ce qui con- cerne la Biologie marine est du ressort du Laboratoire; un cabinet est spécialement aménagé pour l'étude des Algues et de leur reproduc- tion, à l'usage de M. le professeur C. Sauvageau. Quiconque voudrait entreprendre des recherches de méme ordre recevrait le meilleur accueil. Au premier étage, 6 chambres avec 7 lits, permettent aux travailleurs de loger au centre méme de leurs études. La salle des collections, trés vaste, présente une belle série de la faune locale. Des vitrines spécialement instructives exposent dans leur détail deux industries particulières à la région, l'une, application de là HUA. — RAPPORT SUR LES COLLECTIONS SCIENTIFIQUES. CXXXIII Zoologie, l'ostréiculture; l'autre, application de la Botanique, l'exploi- tation de la résine. Nous nous arréterons particuliérement devant ces derniéres. Cinq dessins originaux de Kauffmann, utilisés pour le journal Illustration, représentent divers scénes de la vie des résiniers. Tout auprés sont les objets mobiliers à leur usage : le Troupés (escabeau), la Panchote (cuiller en bois), le Saley (écuelle en bois), le Réjen (poêle à frire), le Graoupeau (crochet à pendre le lard). Puis, voici les échasses qui leur servent à se transporter à travers les landes marécageuses. Dans la vitrine voisine sont les instruments utilisés pour l'extraction de la ré- sine : le Hapchot (hachette) et le maillet au moyen desquels on pratique les incisions dans l'écorce, le pot, petit godet de fer-blanc fixé par un crampon, au-dessous de chaque fente, et recueillant la résine; le pitey, échelle spéciale au résinier. — Enfin, les produits du Pin : l'essence de térébenthine, la colophane, la poix, le brai, des couleurs dérivées des goudrons, et aussi des pavés en bois, dernière utilisation des arbres épuisés. Dans la salle de bibliothéque, un herbier des environs d'Arcachon, contenant, entre autres, des Mousses récoltées et déterminées par Bescherelle, qui passa les derniers hivers de sa vie à Arcachon, et un curieux album composé par M. Thézée, oü les fleurs desséchées ont conservé les couleurs les plus éclatantes, complétent ce qui concerne la botanique dans cet établissement scientifique si intéressant. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. 15118. — Libr.-Impr. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. — MoTTEROZ, directeur. TOXLIX РЫ Bull. Soc.bot.de France | lleleocharis amphibia "7. 47 TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE А BORDEAUX EN JUILLET-AOUT 1902. Liste des membres et des autres personnes qui ont pris part à la session... ........ TUUM sous. noces esse T 1-11 RÉUNION PRÉPARATOIRE DU 21 JUILLET 1902. Élection du Bureau spécial de la зеззїөп.................. ...... ш Programme de la session..... vos ns... TOPPED ee ton IN SÉANCE DU 31 JUILLET. Bureau...... Discours d'ouverture............. DEE DEENEN VI leloynes.... Discours du Président de la session. .... THER СОНИ x m... - De lanthèle.,,.................. ИИ sn... er... XVI Observations de MM. Hua et Ну........ "+99999595695 . ТЕГЕ XIX SÉANCE DU 3 AOUT. | Visite de la Société au laboratoire maritime d'Arcachon.......... XX Motelay...... Notes sur les plantes girondines indiquées par Thore dans un ou- vrage peu connu, DEET sn... Meters XXI langeron.... Note sur le róle phytostatique et la floculation naturelle des eaux limoneuses. .,........ tet T TTC e XXVII SÉANCE DU 7 AOUT. Beile... . . e Sur l'Zeleocharis amphibia Durieu (Planche IV)........ DEENEN XL Discours de M. de Loynes.............. ss... T XLII Ша... Discours de clôture.......,................ T хип RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ раг М. J. Pitard... XLVI I. Cazaux (Uer août)............ ТТЛ DEE — LI IL. Forêt de la Teste....... T PPS TEE ES у Ш. La Teste et la Hume......... "m LXI IV. Cap Ёегге!...................... see „хуп V. La РаззегеПе.,.,.................... on... Meth enn " LXXVIII VI. Lormont..............,.....................,, “esse. crosse LXXXI VH. Allées de Boutaut............ ЖКТО eus LXXXV ҮШ. Le Verdon et la pointe de Graye....*..°................,..... LXXXVIIE IX. Dela pointe de Grave à Soulac...... OEC EE хеш X. Environs de Royan, Pointe de la бопһге....”................. XCVI ........ Liste méthodique des plantes Phanérogames, Cryptogames supé- rieures et Characées, récoltées pendant la session de Bordeaux (août 1902)............... T EE Sa ken d KEE WS ER , c Sur les vicissitudes des espèces rares et adventices du département de la Gironde................. soiree robe ihe sieste es bee cxut Remarques sur quelques espéces recueillies au cours des excursions de la session extraordinaire. ....... Get dÄ del KA a e CXXII Rapport sur les Lichens récoltés pendant les excursions de la So- ciété botanique en Gironde......... SNE AE Ee erre dë CXXIV Rapport sur la visite faite par. la Société botanique de France à l'herbier de M. Motelay....... TT Кажы... el $e aed : CXXY Rapport sur les collections scientifiques visitées par les membres de la Société botanique au cours de la session de Bordeaux.... CXXVH 1. Jardin botanique de la Ville de Bordeaux..........°............... CXXVII 2. Faculté des sciences...... КУЫРУ. cuve ée we aowi CS CXXX 3. Herbier Neyraut................ ОТТ Г йөз... CXXXII CXXXI 4. Société scientifique d'Arcachon..........- S ne ies sans exa z STATUTS DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE ARTICLE 1%. La Société prend le titre de Société botanique de France. ART. 2. Elle a pour objet : 1° de con- courir aux progrès de la Botanique et des sciences qui s'y rattachent; 2 de faciliter, par tous les moyens dont elle peut disposer, les études et les travaux de ses membres. ART. 3. Pour faire partie de la Société, il faut avoir été présenté dans une de ses séances par deux membres qui ont signé la présentation, et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président. — Les Francais, quel que soit le lieu de leur rési- dence, et les étrangers, peuveut également, et au même titre, être membres de la Société. — Le nombre des membres résidant à Paris ne pourra pas dépasser quatre cents. Celui des membres résidant dans les départements ou à l'étranger est limité à six cents. ART. 4. La Société tient ses séances habi- tuelles à Paris. Leur nombre et leurs dates sont fixés chaque année, pour l'année sui- vante, dans la derniére séance du mois de décembre. — Tous les membres de la Société ont le droit d'assister aux séances. Us y ont tous voix délibérative. — Les délibérations sont prises à la majorité des voix des meni- bres présents. ART. 5. Les délibérations relatives à des acquisitions, aliénations ou échanges d'im- meubles, et à l'acceptation de dons ou legs, sont soumises à l'autorisation du Gouverne- ment, préalablement à toute exécution. ART. L'administration de la Société est confiée àun Bureau et à un Conseil, dont le Bureau fait essentiellement partie. ART. 7. Le Bureau est composé : d'un président, de quatre vice-présidents, d'un secrétaire général, de deux secrétaires, de deux vice-secrétaires, d'un trésorier et d'un archiviste. ART. 8. Le président et les vice-présidents Sont élus pour une année, — Le secrétaire général est élu pour cinq années; il est rééligible aux mémes fonctions. — Les se- crétaires, les vice-secrétaires, le trésorier et l'archiviste sont élus pour quatre années; ces deux derniers sont seuls rééligibles, — Le Secrétariat est renouvelé par moitié tous les deux ans. ART. 9. Le Conseil est formé en outre de douze membres, dont quatre sont remplacés chaque année, ART. 10. Le Président, les autres mem- bres du Bureau et les membres du Conseil d'administration sont élus, à la pluralité des voix, dans la derniére séance du mois de décembre Tous les membres de la Société sont appelés à participer à ces élections, soit directement, soit par correspondance. Le Président est choisi parmi les quatre vice- présidents en exercice. ART. 11. La Société pourra tenir des séances extraordinaires sur des points de la France qui auront été préalablement déter- minés. — Un Bureau sera spécialement or- ganisé par les membres présents à ces réunions. ART. 12. Un Bulletin des travaux de la Société est délivré gratuitement à chaque membre. ART. 12. Chaque membre paye une coti- sation annuelle de 30 francs. — La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, être remplacée par une somme de 400 fr. une fois payée. Tout membre qui а payé régulièrement la cotisation sociale pendant au moins dix ans peut devenir membre à vie en versant seulement 300 fr. ART. 14. La Société établit chaque année son budget pour l'année suivante. Dans la première séance du mois demars de chaque année, le compte détaillé des recettes et des dépenses de l'année précédente est soumis à son approbation. Ce compte est publié dans le Bulletin. AnT. 15. Les fonds libres sont déposés dans une caisse publique jusqu'à leur emploi définitif. — Les sommes secues, qui n'ont pas été employées dans 1% ours d'un exer- cice, sont placées en rentes sur l'État, en obligations de chemins de fer francais (dont le minimum d'intérét est garanti par l'État), en actions de la Banque de France, ou en obligations du Crédit foncier, sauf celles que la Société juge nécessaires pour couvrir les dépenses de l'exercice suivant. — Les valeurs ainsi acquises ne peuvent être alié- nées qu'en vertu d'une délibération de la Société. ART. 16. La Société est représentée, dans les actions judiciaires qu’elle а à exercer оп à soutenir, et dans tous les actes passés en vertu de ses délibérations, par le Trésorier ou par l'un des membres du Conseil qu'elle a désigné à cet effet. | ART. 17. En cas de dissolution, tous les membres de la Société sont appelés à déci- der sur la destination qui sera donnée à ses biens, sauf approbation du Gouvernement. Авт. 18. Les Statuts ne peuvent étre modifiés que sur la proposition du Conseil d'Administration ou sur une proposition de vingt-cinq membres présentée au Bureau. Dans l'un ou l'autre cas, la proposition doit être faite un mois au moins avant ta séance dans laquelle elle est soumise 8" vote de la Société. | L'assemblée extraordinaire, spécialement convoquée à cet effet, ne peut modifier " Statuts qu'à la majorité des deux tiers се“ membres présents ou votant par corres pondance. о, ‚| Le nombre des membres présents à ta séance ou votant par correspondance doit être égal, au moins, au quart des membres de la Société, Сез statuts ont été délibérés et adoptés par le Conseil d'État, dans sa séance du 5 août 1875; ils ont été modifiés en 1887 et en 1894 avec l'autorisation du Gouvernement. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. 15118. — Libr -Impr. réunies, rue Saint-Benoît 7, Paris. — MoTTEROZ, directeur TABLES DU VOLUME QUARANTE-NEUVIÈME (1902) (Quatrième série. — TOME Il). I. — COMPTES RENDUS DES SÉANCES. SÉANCE DU 10 JANVIER 1902. Bureau. — Discours prononcé en ouvrant la séance....................... ğe 5 Admission de MM. Émile Ballé et Charles Gérard........ боео ТТТҮГ 10 ` Composition des Commissions annuelles nommées раг le Conseil........ 11 J. Daveau. — L'Helminthia spinosa DC................... КИИН ОГЛ 11 Frère Saltel. — Note sur le Xanthoria concolor Th. Fr..................... 16 P. Vuillemin. — Sporange et sporocyste..... ооо EE EEE ЕР cbe. “46 SÉANCE DU 24 JANVIER. Admission de M. Durafour. .............:.................. dr» es . 19 Dons faits à la Société........... ld por UP Узын e en. nh GE, .19 Ouvrages présentés par M. Rouy.......--- A Dr AS ste CS 20 E Guinier. — Le Cerisier de Virginie et le Cerisier tardif.................. 20 IF. Gagnepain. — Zingibéracées nouvelles (genre Renealmia) (3° Note)... .. 23 Observation de M. Bureau.............:... Ae LEE Tee SNS e 1. 08 M. F. Camus a découvert le Leptobarbula berica en Seine-et-Oise...... 34 SÉANCE DU 14 FÉVRIER. M. René Maire, de Nancy, est proclamé membre А VIO. тк» + е; жу, rper 35 Lettres de remerciements de MM. Durafour et Saccardo.......... fe ses: QU La Société décide qu'elle se réunira en session extraordinaire à Bordeaux : le jeudi 31 juillet ргосһаіп.....: Деев eecsesevecceooeteosso . 35 L. Legré. — L'Ellébore massaliote de Théophraste............ V edes i is 36 J. Huber. — Notes sur les arbres à caoutchouc de la région de l'Amazone... 43 Décision de la Commission du Bulletin communiquée par le Secrétaire i général. .......-..-..".... ; T. XLIX. CXXXVI TABLES DU VOLUME XLIX. SÉANCE DU 98 FÉVRIER. Deces de М Victor С EE EE 5cBood ТОМ ММ. Hua et Perrot prononcent l’éloge de M. Миѕѕаї.................. + 91 Admission de M. Paul Léchevaliler.... 2... ...... уш: ‚ОЕ Dons Falls а la SOUNO. 06 Bu ndo i adc 52 M. Fernand Camus présente une Hépatique nouvelle pour la France, l'Adelanthus decipiens Hook., qu'il a trouvée dans le Finistère......, 52. P. Fliche. — Note sur l'épiphytisme du Polypodium vulgare L............ ».. о? Observations de MM. Malinvaud, F. Camus, Lutz et Zeiller........... < 6 A. d'Alverny. — Le Pin à crochets spontané dans les Cévennes ............ (04 P. Guérin. — Sur le Boissiera bromoides Hochst. (figures dans le texíe)...... 68 €. Camus. — Note sur une monstruosité d'origine parasitaire du Salix hippo- phaefolia Thuill; (Planche 1)........... NUUAM E ec E 10 Ch. Copineau. — Lettre à M. le Président communiquant des observations de M Maiden sur quelques plantes d'Australie: -..,............... suns JL Observations de M. Perrot sur une particularité сана présentée par des feuilles de l'Aristolochid Sipho.........:...............,.. с la SÉANCE DU 14 MARS. Admission du prince Roland Bonaparte........ оомо nude с 81 M. Bureau offre à la Société une Notice nécrologique sur Max. Cornu... 81 Bertrand et Cornaille. — La pièce quadruple des Filicinées et ses réductions. 81 SÉANCE DU 11 AVRIL. Admission de M? Marie-Louise Camüus............. NENNEN ог 86 Le prince Roland Bonaparte est proclamé membre à vie........... Subvention de 1000 francs accordée à la Société par M. le Ministre de l'instruction publique. EE crea Si ce taie tes. 86- Bertrand et Cornaille. — Les caractéristiques de la trace foliaire marattienne et de la trace foliaire ophioglosséenne. Exemples et modifications de сес Тасев 0-5 (0000: E NO p ML C E Gagnepain. — Zingibéracées nouvelles de l'Herbier du Muséum (genre Costus) Ut Note) а ut uL QC о 93 SÉANCE DU 25 AVRIL. Décès de M. Vénance Payot............... ы e „оол. ecco ix р Mouillefarine. — Sur une nouvelle localité du Viola cornuta L.. „он: ЖИЛ Observations de MM. Malinvaud, le prince Bonaparte, Bureau et st Zeiller. 109-110 F. Camus. — Lettre à M. Malinvaud sur l’Hymenophyllum tunbridgense. . 111 Observation de M. R. Zeiller............. OPI ы о, re HN Dismier. — Le Frullania fragilifolia Tayl. aux environs de Paris; étude sur sa distribution géographique en France.............. exl у MM I. — SOMMAIRES DES SÉANCES. CXXXVII Bertrand et Cornaille. — Les caractéristiques de la trace foliaire onocléenne et les principales modifications de cette trace......... о о оок 118 Exposition et distribution de plantes envoyées à l’état frais par ММ. F. Camus. Copineau, frère Héribaud et Vialone.. ceres eoi 4 ies s.: 125 SÉANCE DU 9 MAI. Admission de М. Boris de Fedtschenko... s.n у. хо... o: 129 Dons faits à lasSociétó- io oo o о о о D 129 Gadeceau. — Note sur un Carex litigieux de la flore de l'ouest de la France. 130 Observations de M. Malinvaud sur le батет axillaris Good. 134 Distribution de plantes fraiches envoyées par le frére Sennen..... 5009 185 SÉANCE DU 13 JUIN. Observations de MM. Rouy et Malinvaud à l'occasion du procés-verbal. 136 Décès de M. Édouard Martens, de Louvain (Belgique)........... 2:5 100 Le Secrétaire général donne connaissance de la circulaire d'invitation relative à la session extraordinaire de 1902.,............ Ii M єє НИ Сошшишсапоп de M. Perrot. en ул л с о S 138 G. Rouy. — Le Galium commune Rouy dans la flore francaise.......... .. „ке АЗЕ Observations de M. Malinvaud sur un Galium des terrains calcaires du Бо (G Jordani Lor el Ватт) ec eee. ane 146 L. Legré. — Lettre sur le Dictamnus albus dans les Bouches-du-Rhóne...... 146 F. Camus. — Le Harpanthus Flotowianus Nees ab Es. en France....... AE 148 E. Henry. — Note sur quelques nouveaux Champignons parasites des Chénes — 151 G. Camus: — Nouvelles observations sur les Saules.. 2... 155 Observation de M. Rouy sur le Salix Reichardlii Kern...... doge 156 De Rey-Pailhade. — L'Euphorbia sulcata en France (figures dans le texte).. 157 Observation de Mc a eese teer oie $6.2 I.I TUS 161 Plantes fraiches envoyées par M. Puech, de Tournemire (Aveyron)..... 162 ADDITION A LA SÉANCE DU 13 JUIN. E. Perrot. — Sur une particularité de structure observée chez certaines feuilles d'Aristolochia Sipho (figures dans le texle).............,............ Observation de M. Rouy et réponse de M. Perrot........,........... e 16. 166 SÉANCE DU 27 JUIN. Admission de MM. Lloyd et l'abbé Ribaud............................ 167 Ouvrages offerts à la Société par MM. J. Poisson et André Thi 167-168 Abbé Harmand. — Note nécrologique sur Vénance Рауоі..................: 168 Observation de M. Malinvaud..................................... $459 Mouillefarine. — Question sur le Gentiana ciliata................ e cede 169 Picquenard. — Lichens nouveaux pour la flore de Bretagne................. 170 б. Camus. — Trois Orchidées nouvelles pour le département de l'Oise........ 171 Distribution de plautes envoyées par M. Mandon, de Montpellier......... 171 CXXXVIII TABLES DU VOLUME XLIX SÉANCE DU 11 JUILLET. Décès de M. Marc Michel. E on desde ee ee d. Briquet. — Notice nécrologique sur Mare Micheli............,..... оос Découverte du Potamogeton subflavus Loret, par le frère Sennen, dans le 177 177 département de l’Aude et observations de M. Rouy sur cette espèce. 178-179 Communication de M. Malinvaud sur des faits de géographie botanique observés dans le département Pot... eterisk: GE SEANCE DU 25 JUILLET. Admission de M. E Nenücn -- е ere Roc Présentation, au nom de M. Heckel, d'un exemplaire d'Arceuthobium аген récolé dans les Basses-Alpes: 01,2... : Présentation d'un Pirola adventice découvert par MM. Guignard fils, de Melun, aux environs de Bois-le-Roi (Seine-et-Marne)........... т M. Gandoger. — Lettre à M. le Président sur des plantes d’Australie......... б. de. Lamarliére. — Quelques observations sur le molybdate d'ammonium employé comme réactif des membranes cellulaires...........,....... Tourlet. — Description de deux Rosiers appartenant à Ја flore d'Indre-et- Loire (R. cainonensis Tourlet et R. pseudo-farinosa Tourlet).......... G. Dismier. — Jungermannia exsecta Schm, et S. exsectaformis Breidl...... Du Colombier. — Flore lichénologique des environs d'Orléans, 9° liste. ...... Distribution de plantes des Hautes-Alpes envoyées par M. Alphonse Faure. SÉANCE DU 14 NOVEMBRE. Décès de MM. Mori, de Modène, et Lemaire, de Nancy...... ЭОТС Le Monnier. — Notice sur la vie et les travaux du Dr Lemaire............... De Toni. — Notice nécrologique sur le professeur Antoine Mori.............. M. Zeiller fait don de divers ouvrages à la Société................ etr Th. Delacour.— Situation financière de la Société à la fin de l'exercice 1901. La Société vote des remerciements à M. le Trésorier........ Sol rs M. Henri Hua donne quelques détails sur les travaux de la session extra- ordinaire que la Société a tenue à Bordeaux au mois d'aoüt dernier.... Gagnepain. — Zingibéracées nouvelles de l'Herbier du Muséum (5° Note)... .. Général Paris. — Lichens de Madagascar et de l'Afrique occidentale francaise. P. Vuillemin. — Les organes souterrains du Gentiana ciliata................ *Mouillefarine. — Le Chimaphila maculata Pursh aux environs de Paris....... Observations de M. Rouy..........-. dud de eee c LR MEE Rouy. — Remarques sur la floristique europcenne. isis sosise cirri eee ny M. Malinvaud présente le Corydalis ochroleuca Koch, récolté en Seine-et- Marne ne ne. dorer eur д eos scores Fee M. Malinvaud annonce que M. Gadeceau a découvert, à Belle-Ile-en-Mer : (Morbihan), les Carex brizoides et Pairæi........ з ыу сет 179 180 180 180 181 183 196 204 209 211 289 Battandier. — Notes sur quelques plantes de la flore atlantique (Planche II)... 289 ы Observations de MM. Malinvaud et Rouy............ aies ares ace MEM 1. — SOMMAIRES DES SÉANCES. OXXXIX SÉANCE DU 98 NOVEMBRE. Admission de М. de ТӨ. 296 Mouillefarine. — Sur le Gentiana ciliata (2 article).......... ............. 296 J. Daveau. — Lettre à M. Malinvaud sur un Statice litigieux de l'Hérault... 298 Observations de MM. Malinvaud et EE 299-300 De Salignac-Fénelon, — Limite sud-ouest des Sapins dans les Basses-Pyré- nées; excursion faite dans la forêt d'Iraty....... кызм. M ARE ee OUI Observations de M. Rouy sur le Poa Feraliana..... .... EE = 302 Gagnepain. — Zingibéracées de l'Herbier du Muséum (6° Note).............. 304 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE. Admission ае М: labbé бато EE 321 Abbé Coste. — Carduus Puechii (С. nutans X spiniger), hybride nouveau, dé- couvert dans ГАуеугоц. о 321 D" Gillot. — Notes sur quelques Rosiers hybrides....... DONO D A з. 324 Observations de M. Косу Ges EI: Remarques de M. UE 387 F. Camus. — Sur quelques Cryptogames vasculaires de la Basse Bretagne.... 338 G. de Lamarliére. — Contribution à la Flore de la Marne (4° Note). ......... 345 Observations de M. Malinvaud....... ES EAD pO M л 3952 Plantes envoyées par M. de Rey-Pauhade 15.90... л р; 352 E: Malinvaud. — Les vicissitudes d'un Statice о ш 353 Observation de М. Вопу -o s siriene ous: Sl Lcd CU oc 355 Р. Dumée et Е. Malinvaud. — Les Corydalis lutea DC. et ochroleuca Koch dans Ja flore francaise (figures dans le lente) 7,00... i 990 Frére Sennen. — Herborisations aux environs de La Nouvelle (Aude) (Plan- che à à DS E SE OU ALL BD po араан OST e 364. Distribution de plantes et de brochures......- 2... eee eoe 2$ Sil SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE. Pecas de M. Borel.. soeur л ло aie 378 M. le р” Salathé est proclamé membre à vie................ ren 378 Dons faits a 1a SOCIÉLE. eoo no, een cc LR 378 Élections : M, Gaston BONNIER est élu Président ....... $us dI ees 381 Composition du Bureau et du Conseil d'administration de la Société en 190353 — HEC a CARA E HORA S UR E 55 383 Des remerciements sont votés à M. Bureau, président sortant....... 383 . - SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE A BORDEAUX EN JUILLET-AOUT 1902 Liste des membres et des autres personnes qui ont pris part à 1а о see о: EE RÉUNION PRÉPARATOIRE DU 31 JUILLET. Élection du Bureau spécial de la session..,...................... Progi omme de la SESSION co... ko ireua SEANCE DU 31 JUILLET. Ed. Bureau. — Discours d'ouverture............. EE De Loynes. — Discours du Président de la веѕѕіоп...................: : Abbé Hy. — De l'anthéle.. Observations de MM. Hua et abbé Hy.. SÉANCE DU 3 AOUT. Visite de la Société au laboratoire maritime d’Arcachon........... L. Motelay. — Notes sur les plantes girondines indiquées par Thore dans un ouvrage peu connu...... Langeron. — Note sur le rôle phytostatique et la floculation naturelle d eaux limoneuses..... SÉANCE DU 7 AOUT. Beille. — Sur l'Heleocharis amphibia Durieu (Planche IV)...... COP Discours de M. de Loynes Henri Hua. — Discours de clóture.... RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ par M. J. Pitard.... I Cazaux (4* зош) E QUEE ERR d е Н. Foret de Ја Teste... s Lucani E du E SUISSE Ш. La Teste et la Hume Uer aoüt)......... ACD ERU е e.. ТУ: Сар Ferrot (ао): EE т. ba Passerelle CET эз о . VI. Lormont (4 août)... VII. Allées de Boutaut (4 aoüt) ......... "papi d D зз OT ҮШ. Le Verdon et la pointe de Grave (5 août)...................... IX. De la pointe de Grave à Soulac (hors session)............... ees X. Environs de Royan, Pointe de la Coubre (6 août)......... UE I-1I II IN XXI XXVII XL XLII XLIII XLVI LI LVIII LXI LXVII LXXVIII LXXXI LXXXV LXXXVIII хеш SCHT II. — SESSION EXTRAORDINAIRE А BORDEAUX. J. Pitard. — Liste méthodique des plantes, Phanérogames, Cryptogames supérieures et Characées, récoltées pendant la session de Bor- deauxc 25.2 SEET DÉEN SE — Sur les vicissitudes des espèces rares et adventices du département de la Gironde o. ce eee RAD E а BORA nS . -J. Neyraut. — Remarques sur quelques espèces recueillies au cours des excursions de la session extraordinaire.......... SE EE 1. Pitard. — Rapport sur les Lichens récoltés pendant les excursions de la Société botanique en Gironde......... р E R ©, — E sur la visite faite par la Société botanique à l'herbier d М E- Motelay- e Se е Уособвозсобооосоо Н. Hua. — Rapport sur les coilections ere visitées par les mem- bres de la Société botanique au cours de la session.......... UE 1. Jardin botanique de la ville de Bordeaux...... TT EMO 9. Faculté des sciences...... ec M due IINE PL IUE 9. Herbier Neyraut.......-.... зл шз о ооо ec see Dé 4. Societé scientifique A Arcachon. 22... 2 2-0 CXLI CXIII CXXII CXXIV CXXV CXXVI CXXVII CXXX CXXXII CXXXII Ill, — TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS: Alverny (A. d"), 64. ' Battandier (A.), 989. — ВеШе, хі. — Bertrand (C.-Eg.) et Cornaille (F.), 81, 87, 118. — Bonaparte (prince Roland), 109. — Briquet (J.), 177. — Bureau (Ed.), Gr 34, 110, vi. Camus (Fernand), 34, 52, 111, 148, 338. — Camus (Gustave), 70, 155, 171.— Copineau (Ch.), 71. — Cornaille (F.), voy. Bertrand. — Coste (abbé H.), 321. Daveau (Jules), 11, 998. — Delacour (Th.), 244. — Dismier (G.), 115, 204. — Du Co- lombier (M.), 209. — Dumée (Paul) et Malinvaud (E.), 356. Fliche (Paul), 53. deceau (Em.), 130. — Gagnepain (Fr.), 23, 93, 247, 204. — Gandoger (M.), 181. — Géneau de Lamarlière (L.), 183, 345. — Gillot(D* X.), 324. — Guérin (Paul), 68. — Guinier (E.), 20. Harmand (abbé), 168. — Heckel, 180. — Henry (E.), 151. — Hua (Henri), 245, хіх, XLII, CXXVII. — Huber (J.), 43. — Hy (abbé), XVI, XIX. Klincksieck (Paul), 180. Langeron (M.), xxvit. — Legré (Ludovic), 36, 146. — Le Monnier, 241. — Loynes (de);. X, XX, XLII- Maiden (H.-J.), 72. — Malinvaud(E.), 51, 109, 134, 135, 126, 137, 146, 162, 169, 178,. 180, 288, 289, 294, 299, 337, 352, 353; voy. Dumée. — Motelay (Léonce), XXI. — Mouillefarine (Edm.), 107, 169, 281, 296. Neyraut (Jean), CXXII. Paris (général E.-G.), 269. — Pellat (да) 297. — Perrot (E.), 51, 73, 163. — Pic- quenard (C.-A.), 170. — Pitard (J.), XLVI, C, CXIII, CXXIV, CXXV. Rey-Pailhade (C. de), 157, 352. — Rouy (Georges), 136, 138, 156, 161, 179, 284, 285,. 294, 300, 303, 336, 355. Salignac-Fénelon (vicomte F. de), 301. — Saltel (frère), 16. — Sennen (frère), 364. Toni (de), 243. — Tourlet (E.-H.), 196. Vuillemin (Paul), 16, 974. Zeiller (René), 110, 115. IV. — TABLE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS DES OUVRAGES ANALYSÉS DANS LA REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. BELEZE (M'e M.). Liste des Mousses et Hépatiques de la forêt de Rambouillet et des environs de Montfort-l'Amaury (Seine-et-Oise) 404. BESCHERELLE (Émile). Liste des Muscinées récoltées au Japon par M. le profes- seür Nordenskiold, 402. — Les récoltes bryologiques de Paul Maury au Mexi- que, 402,— Note sur les Mousses nou~- velles récoltées à la Guadeloupe et à la Martinique par le R. P. Duss, 402. BLANC (Louis). Projet de cartographie bo- tanique, 222. Bois (D.). La récolte et l'expédition des graines et des plantes vivantes des pays chauds, 313. — Une nouvelle espéce de Cotoneaster du Yunnan : C. Fran- cheti, 314. — et GÉRÔME (J.). Tableau Synoptique des principaux genres d'Orchidées cultivées, 313. Boissieu (Н. de). Note sur quelques От- belliferes de Chine d’après les collec- tions du Muséum de Paris, 227. BoISTEL. Nouvelle flore des Lichens, 2° partie (partie scientifique) servant à la détermination de toutes les es- pèces, variétés et formes signalées en France, etc., 407. BRIQUET (John). Monographie des Centau- rées des Alpes maritimes, 411. BURNAT (Émile). Flore des Alpes mariti- mes; vol. ПІ, 178. CAMUS (Fernand). Excursions bryologi- ques en Finistère, 405. — Une Hépa- tique nouvelle pour la France : Ade- lanthus decipiens (Hook.), 406. CAMUS (Gustave). Voy. Rouy. CHABERT (Alfred). Les Euphrasia de la France, 933. CHEVALIER (Auguste). Un voyage scienti- fique à travers l'Afrique occidentale, Soudan francais, Sénégal, 401. CuiFFLOT (J.-B.-J.). Contribution à l'étude de la classe des Nymphéinées, 415. СнорАт (R.). Algues vertes de la Suisse, Pleurococcoides-Chroolepoides, 389. CHRIST (H.). Quelques remarques sur la végétation de la Riviera di Levante, 235. — Filices Bolinierianæ, 393. CLos (D.). Résultat des essais de culture de l'Astragale en faux au Jardin des plantes de Toulouse, 409. CONTEJEAN (Charles). Un dernier mot sur la flore de Montbéliard, 172. CORBIÈRE (J.). Voy. Société des sciences de Cherbourg. CosrE (l'abbé Hipp.). Flore descriptive et illustrée de la France, de la Corse et des contrées limitrophes‘ avec une Introduction par Ch. Flahault, 462. DAVEAU (Jules). А travers l'Espagne et le Portugal, 408, DISMIER (G.). Quelques Muscinées nou- velles ou rares pour les Ardennes françaises, 403. — Le Cephalozia ca- tenulata (Hüben.) à Cherbourg, 403. — Flore bryologique du bois de la Grange (Seine-et-Oise), 403. DRAKE DEL CASTILLO (Emm.). Madagascar au début du vingtième siècle; Bota- nique, 75. Ехрв1$55 (W.). Monographie du Pilostyles Inge Karst., 385. ENGLER (A.). Aspects dela végétation des possessions allemandes de l'Afrique orientale, 311. — Voy. Botanische Jahrbücher. FLICHE (Paul). Note sur un Zosteriles trouvé dans le Crétacé supérieur du Devoluy, 309. FOUILLADE (A.). Note sur quelques Vio- lettes hybrides des environs de l'Absie, 408. — Note sur quelques Potentilles hybrides des envlrons de l'Absie, 40) CXLIV FRIREN (abbé A.). Promenades bryolo- giques en Lorraine, 404. GAGNEPAIN (Fr.). Les Zingibéracées de l'herbier Bodinier, 395. GANDOGER (Michel). Les Linaria de la Péninsule ibérique, 236. — Le mont aux Hélianthèmes dans la province de Murcie (Espagne), 395. — Le Viola delphinantha Boiss. et le Pinguicula vallisnerifolia Webb. dans le midi de l'Espagne, 395. GAUTIER (A.). Les mécanismes molécu- laires de la variation des races et des espèces, 73. GÉRÔME (J.). Voy. Bois. GILLOT (D' X.), MAZIMANN et PLASSARD. Étude des Champignons ; projets de tableaux scolaires, 431. GIRAUDIAS (Louis). Voy. Association py- rénéenne, etc. GOŒBEL (Karl). Remarques morphologi- ques et biologiques : Sur la mise en liberté du pollen chez quelques Gym- nospermes. Sur le développement de l'inflorescence des Borraginées, 387. GRAMMONT DE LESPARRE (A. de). Étude sur la reproduction sexuée de 1а Truffe et de quelques Champignons supérieurs, 391. GREENE (Ed.-L.). Quelques Composées du Nord-0. de l'Amérique sept., 230. GUÉGUEN (F.). Anatomie comparée du tis- su conducteur du style et du stigmate des Phanérogames, 384. GUILLIERMOND (A.). Recherches cytolo- giques sur les Levüres et quelques Moisissures à formes Levüres, 314. GUINIER (Ernest). L'Epicea de Saint- Eustache, 237. HENRIQUES (Ј.-А.). Voy. Sociedade Bro- teriana. HÉRIBAUD-JOSEPH (frère). Les Diatomées fossiles d'Auvergne, 127. HILLMAN. Les semences du Brome de Schrader et du Brome des seigles, 819. HoLw (Theo.). Quelques espèces cana- diennes de Gentiana, 78. Jung (F.). Essai de classification des Simarubacées basée sur les caractères anatomiques, 223. JANCZEWSKI (Ed. de). Note sur le Ribes triste Pall., 312. TABLES DU VOLUME XLIX. LEMOINE (Émile). Monographie horticole du genre Deutzia, 236. Macoun (James M.). Contributions à la Flore du Canada, 230. — Catalogue des plantes du Canada (Lichens et Hé- patiques), 392, 404. MALINVAUD (Ernest). Classification des espèces et hybrides du genre Mentha. II. Signes d'hybridité dans le genre Mentha, 410. MATSUMURA (0? J.). Revisio Alni specie- rum japonicarum, 225. MAZIMANN. Voy. Gillot. MENNECHET (A.-L.). Sur le fruit du Jac- quinia ruscifolia Jacq. et sur les poils épidermiques des Myrsinéacées, 386. MoROT (Louis). Voy. Journal de Boa: nique. Мотн (Franz). Recherches sur le déve- loppement de l'inflorescence et des fleurs et sur la structure adulte des pousses axillaires du Symphylum of- ficinale, 386. OSTENFELD (C.-H.). Flore arctique, conte- nant la description des Phanérogames et des Fougères observées dans les régions arctiques, avec lexposé de leur distribution dans ces contrées; part. I 232. PARIS(général). Muscinées de Madagascar; 2 art., 221. — Muscinées de l'Afrique occidentale franç., 221. — Muscinées de l'Asie orientale française, 406. Pax (J.). Voy. Poisson. PERROT (E.). Sur le Ksopo, poison des Sakalaves (Menabena venenata Н. Bail- lon), 221. PIROTTA ((R.). Voy. Penzig. PLASSARD. Voy. Gillot. Poisson (J.) et Pax (J.). Sur trois espèces cactiformes d'Euphorbes de la côte occidentale d’Afrique, 230. RopRiGUEZ (J. BAnBOsA). Contributions du Jardin botanique de Rio-de-Janeiro; fase. I-IH, 228. Rouy (G.) et Camus (E.-G.). Flore de France, etc., t. ҮП, 213. SARGENT (Charles-S.). Arbres nouveaux ou peu connus du nord de l'Amé- rique, IV, 229. SUDRE (H.). Les Rubus de l'Herbier Bo- reau, 220. IV. — TABLE DE LA REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. TRABUT (D' Louis). La caprification en Algérie, 388. VALLOT (Joseph). Les plantes exotiques et ornementales que l'on peut cultiver dans la région de l'Olivier; seize ans d'acclimatation à Lodéve (Hérault), 416. VAN TiEGHEM (Ph.). Voy. Annales sciences naturelles. WILDEMAN (Em. de). Études sur la flore du Katanga, 230. YABE (Y.). Revisio Umbelliferarum japo- nicarum, 226. YENDO(K.). Corallinæ vere japonica, 225. ZEILLER (René). Nouveiles observations sur la flore fossile du bassin de Kous- netzk (Sibérie), 212. — Observations sur quelques plantes fossiles des Lower Gondwanas, 307. — Quelques impres- sions végétales du Kimméridgien de Santa Maria de Meya (Catalogne), 396. PÉRIODIQUES. Annales des sciences naturelles publiées sous la direction de M. Ph. van Tic- ghem, 8° série : BOTANIQUE, tomes XV et XVI (1902), 432. Association francaise pour l'avancement des sciences : Compte rendu de la 21* session (Ajaccio) (1901), 239. Revue générale de Botanique dirigée par M. G. Bonnier, t. XIV (1902), 238, 398. Journal de Botanique dirigé par M. Louis Morot : 16* année (1902), 239, 399. Actes de la Société Linnéenne de Bor- deaux; vol. LVII (1902), 434. Annales de la Société botanique de Lyon, t. XXVII (1902), 433. Bulletin de l'Académie internationale de géographie botanique. Le Monde des Plantes, 11° année (1902) (3° série), 460. Bulletin de l'Association francaise de Botanique, 5° année (1902), 432. NOUVELLES, 78, 128, 176, 240, 320, 399. CXLV Bulletin de l'Association pyrénéenne pour l'échange des plantes, sous la direc- tion de M. L. Giraudias, 12° année (1901-1902), 435. Mémoires de la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg; Direct. M. Corbiére, tome XXXH (1901-1902), 240. Société d'histoire naturelle d'Autun, ХУ Bulletin (1902), 412. Société pour l'étude de la flore franco- helvétique, 11* Bulletin (1902), 175. Bulletin de l'Herbier Boissier, sous la direction de M. Beauverd, 9° série, t. 11 (1909), 435, The Journal of Botany british and fo- reign, edited by J. Britten, vol. XL, n** 469-480 (1902), 437. Dotanische Jahrbücher für Systematik, Pflanzengeschichte und Pflanzengeo- graphie; directeur M. Engler, t. XXX- XXXI (1901-1902), 422, 427. Jahrbücher für wissenschaflliche Botanik, t. XXXVII (1901-1902), 417. Botanische Zeitung, t. LIX, LX (1901- 1902), 454, 456. Flora oder Allgemeine botanische Zei- tung ; vol. 88, 89, 90 et 91 (1901-1902), 441, 445, 451. Bulletino della Societa bolanica italiana (1901-1902), 439. Malpighia, Revue mensuelle de Bota- nique rédigée par MM. О. Penzig et R. Pirotta; années XV et XVI (1901- 1902), 410. Nuovo Giornale botanico ҮШІ (1901), 441. Bolletino da Sociedade Broteriana, ré- dacteur M. J.-A. Henriques, XVIII (1901), 459. Missouri Botanical Garden, 12 et 13° Comptes rendus annuels (1901, 1902), 464. ilaliano, vol. NÉCROLOGIE : 51 (Victor Mussat); 106, 168 (Vénance Payot); 136 (Edouard Martens) 177 (Marc Micheli); 241, 243 (prof Mori); 241 (Adrien Lemaire); 318 (Alexis Mil- lardet); 378 (Joseph Borel). V.— TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS LATINS DE PLANTES (1). Les noms de genres nouveaux sont imprimés en ÉGYPTIENNES MAJUSCULES, ceux des espèces, hybrides et variétés nouvelles en égyptiennes ordinaires. Abies pectinata, 301. Achillea Millefolium var. surgens, CXXII. Achilus (Zingibéracées), 304. — А. sia- mensis, 306. Acorus Calamus, XXIII, CXVI. Adelanthus decipiens, 52. Aglaospora taleola, 153. Aira caryophyllea var. procumbens, CXXI. — А. globosa, XXII. — А. præcox, 351. Alchemilla arvensis var. littorea, CXXII. — Al. vulgaris, 348. Aldrovandia vesicnlosa, cxv. Allium moschatum, 375. — А. siculum, XIII. Alpinia satsumensis Gagnep., 947. Alsine tenuifolia, 289. Alyssum gemonense, 109. — А. atlanti- cum var. foliosum et montanum var. decoloratum, 289. Amomum alpinum, cuspidatum, echi- nosphæra, Loroglossum, procur- rens, thyrsoideum ct Vespertilio Gagnep. 253-258. Anagallis crassifolia, LIV, CXVI. Anemone ranunculoides, unt. — A. sil- vestris, 345. Androsace elongata, 125. — A. elongata var. occidentalis, 284. Angelica heterocarpa, LXXX, CXIII. Andryala incana, 871. Arbutus Unedo, LVII. Arceuthobium Oxycedri, 180. Aristolochia Sipho, 73, 163. Arthopyrenia cinerella, 210. Asparagus acutifolius, XXHI. X Asperula occidentalis f. galiiformis et cynanchiciformis Rouy, 286. — A. taurina, 211. Asphodelus fistulosus, 126. Aspidium aculeatum, Braunii, lobatum et Luersseni, 115. Asplenium lanceolatum, 341. Aster Novi-Belgii, схі. — A. tripolium var. discoideus, XCII. Astragalus Cicer, 347. Atractylis aristata Batt., 291. — A. can- cellata, 126. Atriplex laciniata var. microphylla, 373. Azolla filiculoides, 343, CXVI. Baccharis halimifolia, LXIII, CXIV. Barkhausia setosa, 349. Biscutella Burseri, 196. Boissiera bromoides, 68. Brassica Tournefortii, 365. Bruchia vogesiaca, XIV. Buffonia Duvaljouvii, 290. Bunias orientalis, 346. Campanula macrorrhiza, 126. — С. ro- tundifolia, 292. Camptandra vel Pyrgophyllum, 267. Cardamine silvatica, 345. А Carduncellus atractyloides et Battandierl, 291, 292, 294, 295. i Carduus Puechii Coste (C. nutans X spt- niger), 321, 322. Carex axillaris, 134. — С. brizoides et Pairæi, 289. — C. Boenninghauseniana, (1) Ce relevé ne comprend pas les noms de plantes mentionnés dans les analyses bibliographiques. V. — TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS DE PLANTES. germanica, ludibunda et silesiaca, 130-134, 136. — C. Maidenii, 72, 181. — C. strigosa, 109, 351, 352. Carregnoa humilis, 293. Carum Carvi, 348. Castilloa elastica, 48. Centaurea Pouzini (C. Calcitrapa X as- pera), CXIV. Cerastium algericum, 290. Cerasus serotina et virginiana, 20. Chenopodium Vulvaria X C. opulifolium, CXXIV. Chimaphila maculata, 281. Cicuta virosa, XII. Cirsium corbariense et Legrandi Sen- nen, 376. — C. echinatum, 370. — C. lanceolatum subsp. microcephalum, CXXII, Cistus laurifolius, XCV, CXV. Cladonía glauca, 170. Coleanthus subtilis, 110. Conyza mixta (C. ambigua-Erigeron X canadensis), Xx. Corydalis lutea, 356. — С. ochroleuca, 288, 356. Costus araneosus, fissiligulatus et var. major, latifolius, paucifolius, rosu- lifer et ubangiensis Gagnep., 93- 101. — С. congestiflorus et scabe- rulus Richard, 97-99. — C. pumilis var. pilosissimus Gagnep., 102. — C. tonkinensis Gagnep., 248. €rocus luteus, XXI. Curcuma alismatifolia et sparganifolia Gagnep., 259. Cyperus Monti, CXIV. Cytisus Ardoini, 126. Daucus communis, 355. Dianthus deltoides, cxv. — D. superbus, 346. Dichelyma capillaceum, XIV. Dictamnus albus, 146. Diotis candidissime, CXV. Diplotaxis viminea, 345. Drosera rotundifolia, 346, Echium calycinum, 126. Elatine Hydropiper, 347. Epilobium intermedium, XXI, XXIV. Equisetum littorale, 343. — E. silvati- cum, 351. Erica lusitanica, LYI. CXLVII Eryngium campestre var. littorale, хс. — E. Chevalieri Sennen, 375. Euphorbia exigua et sulcata, 157-162. — E. polygalæfolia var. angustifolia , 373 — E. polygonifolia, хїп, CXIV. Fraxinus excelsior, 184. Fritillaria involucrata, 126. Frullania fragilifolia, 115. Fumaria capreolata var. flabellata, 289. Galium commune, 138. — G. anisophyl- lum, argenteum, commutatum, Jor- dani, læve, montanum et umbellatum, 139-146. — G. setaceum, 369. — G. silvaticum, 349. — G. silvestre, 146. — G. umbellatum, 141. Gentiana ciliata, 169, 274, 296, 350. Geum heterocarpum, 290. — G. silvati- cum, 126. Globba adhærens, 269. — G. graminifolia et siamensis, 306. Globularia А1уршп et cordifolia, 372. Gloniopsis betulina Du Colomb., 211. Goodyera repens, 350. Hancornia speciosa, 50. Harpanthus Flotowianus, 148. Heleocharis amphibia, XL, LXXX, CXIV. Helichrysum Stæchas var., ХС. Hellchorus viridis var. subalpinus, 211. Heiminthia spinosa, 11. Hevea brasiliensis, guyanensis, Spruceana et viridis, 43-48. Hieracium eriopliorum et prostratum, хх. — H. præaltum, 350. Hymenophyllum tuubridgeuse, 111, 125, 313. Hypecoum procumbens p. glaucescens, 352. Hypnum Sommerfeltii, XIV. Isoetes Brochoni, XI. — I. Hystrix var. subinermis, ХІ. Juglans regía, 184. Juncus tenuis, 351. Jungermannia exsecta et exsectæformis, 204. Juniperus communis, 180. Kæmpferia, 268. Laserpitium Siler var. platypterum, 211, Lastræa æmula, 113. Lathræa Squamaria, 125, 250. Lathyrus Gouani, 368. Lecidea subduplex, 171. Lepidium virginicum, CXIII. lutea, CXLVIII Leptobarbula berica, 34. Leucoium hiemale, 126. Lilium candidum, 184. Limoniastrum monopetalum, 272. Linum narbonense var. densiflorum Sennen, 366. Liparis Læselii, 350, cxvi. Lithospermum apulum, 350. Lobelia Dortmanna, XIII. Lonicera kabylica, 290. Lotus Allionii, 1х. — L. edulis, etc., ` 126. Luzula Novæ-Cambriæ, 72, 182. Lycopodium inundatum, 351, CXVII. — L. Selago, 344. Lythrum Salicaria var., LXXIX. Malva Alcea var. fastigiata, 211. Marrubium vulgare var. apulum, 372. Melilotus Fabrei ct Foucaudi Sennen, 367, 368. : Mentha (hybrid.), 337. Mercurialis Malinvaudi Sennen (Huetii X tomentosa), 375. Milium lendigerum, xxv. Muscari botryoides, xxttt. — M. Motelayi, XI. Myosotis versicolor, 293. Naias major et minor, CXVI. Nardus stricta, 351. Nephrodium æmulum et Filix-mas var. paleaceum, 338, 340. Nitella hyalina, cxvir. Œnanthe crocata, Cent. Olea Oleaster var. buxifolia, 372. Ophioglossum lusitanicum, 114. Ophrys litigiosa, 171. Orchis dubia et X О. Grenieri, 174. Orobus niger, 348. Panicum Crus-galli forma, 374. Parmelia xanthomyela, 170. Paspalum dilatatum, cxv. Pedicularis rostrata, СХУІ. Pezicula cinnamomea, 154. Phagnalon saxatile et sordidum, 126. Phillyrea latifolia, 371. Pinus montana var. uncinata subvar. elata et ivar. Mughus et Pumilio, 64- 67. Pirola maeulata, 180. Plantago Coronopus var., XCI Poa Feratiana, 303. Polygala serpyllacea, 346. TABLES DU VOLUME XLYIJI. Polypodium Phegopteris, 352. — P. vul- gare, 58, 342. Potamogeton natans, nitens, polygoni- folius var. microphylla, pseudo-flui- tans, submersus et variifolius, CXXII. — Р. odontocarpus, 72, 183. — P. subflavus, 178. Primula marginata, 126. Prunus serotina (Cerasus serotina) et virginiana (C. virginiana), 20. Pseudovalsa longipes, 151. Pteris aquilina, 183. Ptychotis Thorei, LVII. Ranuneulus Flammula ү. angustifolius, LIV. — R. nemorosus, 345. — А. re- pens, 185. Renealmia congoensis, erythroneura, jalapensis, Petesites, reticulata, sessilifolia et spicata Gagnep., 25- 34. — R. goyazensis K. Schum, et Gagnep., 23. Rhododendron ponticum ct f. bæticum, 110. Riccia tumida, xiv. Rosa cainonensis et pseudo-farinosa Tourlet, 196-203. — В. gallica X ar- vensis, X petrogena, Ozanonis, pim- pinellifolia X alpina, reversa, rubella 321-331. Rubia Requienii, 369, Sagittaria obtusa, CXV. X Salix acuminata, multinervis, purpu- rea, Reichardti, rubra, Smithiana, un- dulata et viridis, 155-156. — X 5. hippophaefolia, 70. Salvinia natans, XIX, CXVI. Sambucus racemosa, 349. Sapium Marmieri Huber, 49, Saxifraga monodactylis, XXIV. Scilla italica, 126. Scirpus mucronatus, CXIV. Scorzonera crispatula, 371. Scrofularia vernalis, 350. Sempervivum calcareum, XIII. Senecio bayonnensis, 285. — S. leucan- themifolius var. lanuginosus, 290. — S. viscosus, 349. Setaria verticillata, 375. Silene dichotoma, 346. Sisymbrium Columna, 126. Sisyrinchium Bermudiana, 109. Sparganium natans, xxiv. V. — TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS DE PLANTES. Spartina versicolor, сххи.. Spergularia azorica var. pedicellata et Dillenii var. perennis, 287-288. — S. nicæensis, 366. Splachnum ampullaceum, xiv. Squamaria lentigera, 170. , Statice Companyonis, 372. — S. minuta, Tremolsii et virgata, 298-300, 353, 355. Tetraphis pellucida, xii. Tozzia alpina, 211. Trifolium aureum, 347. CXLIX Triglochin maritimum, cet. — T. pa- lustre, XXV. . Trisetum americanum et subspicatum f. Maidenii, 72, 182. Utricularia intermedia, cxvi. Veratrum album, 37. Veronica Buxbaumii, 293. Vicia melanops et purpurascens, 843. Viola cornuta, 107, 109, Xanthoria concolor, 16. Zingiber atrorubens, monophyllum et rufopilosum Gagnep., 249-252. CL TABLES DU VOLUME XLIX. ADDENDA ET ERRATA Page 16, lignes 1 et 2. au lieu de Xanthosia, lisez Xanthoria. — 22,ligne 10, au lieu de silver, lisez silva. — 58, ligne 2 (en remontant), au lieu de rameux, lisez ramenteux. — 396, ligne 47 (en remontant), au lieu de souvent, lisez sûrement. — 991, ligne 10 (en remontant), au lieu de courtes, lisez courts. SESSION EXTRAORDINAIRE. Page LXXI, ligne 18, au lieu de — fragiferum, lisez Trifolium fragiferum. — XCY, ligne 12 (en remontant), au lieu de occidentale, lisez orientale, et ligne 13 (en remontant), au lieu de région orientale, lisez région occidentale. — сш, ligne 5, au lieu de form. bipinnatum, lisez var. sabulicolum. — CXIV à CXXVI, dans les titres des pages à folios pairs, au lieu de 1901, lisez 1902, AVIS AU RELIEUR. Planches. — Le tome XLIX renferme quatre planches qu'on peut réunir à la fin du volume ou placer de la manière suivante : Planche I (Salix hippophaefolia)............... en regard de la page 71 — M(Carduncellus atraclyloides et Bat- landieri)..... DEE DEE = 292 — Ш (Brassica Тоиштпе[ог1й)............ — 365 — IN (Heleocharis amphibia)...,......... — хш Classement du terte. — Comptes rendus des séances et Revue bibliogra- phique, 464 pages; Session extraordinaire et Tables, CL pages. Le Secrétaire général, gérant du Bulletin, ERN. MALINVAUD. 19089. — Libr.-Impr. réunies, ruc Saint-Benoît, 7, Paris. — MoTTEROZ, directeur. STATUTS DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE ARTICLE 1%. La Société prend le titre de Sociélé botanique de France. ART. 2. Elle а pour objet : 1° de con- courir aux progrès de la Botanique et des sciences qui s'y rattachent; 2 de faciliter, par tous les moyens dont elle peut disposer, les études et les travaux de ses membres. ART. 3. Pour faire partie de la Société, il faut avoir été présenté dans une de ses séances par deux membres qui ont signé la présentation, et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président. — Les Français, quel que soit le lieu de leur rési- dence, et les étrangers, peuvent également, et au méme titre, étre membres de la Société. — Le nombre des membres résidant à Paris ne pourra pas dépasser quatre cents. Celui des membres résidant dans les départements ou à l'étranger est limité à six cents. ART. 4. La Société tient ses séances habi- tuelles à Paris. Leur nombre et leurs dates sont fixés chaque année, pour l'année sui- vante, dans la derniére séance du mois de décembre. — Tous les membres de la Société ont le droit d’assister aux séances. Hs y ont tous voix délibérative. — Les délibéralions sont prises à la majorité des voix des mem- bres présents. AnT. 5. Les délibérations relatives à des acquisitions, aliénations ou échanges d'im- meubles, et à l'acceptation de dons ou legs, sont soumises à l'autorisation du Gouverne- ment, préalablement à toute exécution. ART. 6. L'administration de la Société est confiée à un Вигеапеі à un Conseil, dont le Bureau fait essentiellement partie. ART. 7. Le Bureau est composé : d'un président, de quatre vice-présidents, d’un secrétaire général, de deux secrétaires, de deux vice-secrétaires, d’un trésorier et d’un archiviste. ART. 8. Le président et les vice-présidents sont élus pour une année. — Le secrétaire général est élu pour cinq années; il est rééligible aux mémes fonctions. — Les se- crétaires, les vice-secrétaires, le trésorier et l'archiviste sont élus pour quatre années ; ces deux derniers sont seuls rééligibles. — Le Secrétariat est renouvelé par moitié tous les deux ans. ART. 9. Le Conseil est formé en outre de douze membres, dont quatre sont remplacés chaque année. Акт. 10. Le Président, les autres mem- bres du Bureau et les membres du Conseil d'administration sont élus, à la pluralité des voix, dans la derniére séance du mois de décembre. Tous les membres de la Société sont appelés à participer à ces élections, soit directement, soit par correspondance. Le Président est choisi parmi les quatre vice- présidents en exercice. | ART. 11. La Société pourra tenir des séances extraordinaires sur des points de la France qui auront été préalablement déter- M minés. — Un Bureau sera spécialement or- ganisé par les membres présents à ces réunions. Акт. 12. Un Bulletin des travaux. de la Société est délivré gratuitement [а chaque membre. AnT. 13. Chaque membre paye une coti- sation annuelle de 30 francs. — La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, être remplacée par une somme de 400 fr. une fois payée. Tout membre qui a payé régulièrement la cotisation sociale pendant au moins dix ans peut devenir membre à vie en versant seulement 300 fr. | ART. 14. La Société établit chaque année son budget pour l'année suivante. Dans la premiére séance du mois de mars de chaque année, le compte détaillé des recettes et des dépenses de l'année précédente est soumis à son approbation. Ce compte est publié dans le Bulletin. Акт. 15. Les fonds libres sont déposés dans une caisse publique jusqu'à leur emploi définitif. — Les sommes reçues, qui n’ont pas été employées dans le cours d'un exer- cice, sont placées en rentes sur l'État, en obligations de chemins de fer francais (dont le minimum d'intérêt est garanti par l'État), en actions de la Banque de France, ou en obligations du Crédit foncier, sauf celles que la Société juge nécessaires pour couvrir les dépenses de l'exercice suivant. — Les valeurs ainsi acquises ne peuvent étre alié- nées qu'en vertu d'une délibération de la Société. ART. 16. La Société est représentée, dans les actions judiciaires qu'elle a à exercer ou à soutenir, et dans tous les actes passés en vertu de ses délibérations, par le Trésorier ou par l'un des membres du Conseil qu'elle a désigné à cet effet. ART. 17. En cas de dissolution, tous les membres de la Société sont appelés à déci- der sur la destination qui sera donnée à ses biens, sauf approbation du Gouvernement. ART. 18. Les Statuts ne peuvent être modifiés que sur la proposition du Conseil d'Administration ou sur une proposition de vingt-cinq membres présentée au Bureau. Dans l’un ou l'autre cas, la proposition doit étre faite un mois au moins avant la séance dans laquelle elle est soumise au vote de la Société. L'assemblée extraordinaire, spécialement convoquée à cet effet, ne peut modifier les Statuts qu'à la majorité des deux tiers des membres présents ou votant par corres- pondance. Le nombre des.membres présents à la séance ou votant par correspondance doit étre égal, au moins, au quart des membres de la Société. Ces statuts ont été délibérés et adoptés par le Conseil d'État, dans sa séance du 5 aoùt 1875; ils ont été modifiés en 1887 et en 1894 avec l'autorisation du Gouvernement, Le gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. = e А 49089, — Libr.-Impr, réunies, ruè Saint-Benoît 7, Paris. — Моттепох, directeur. емы ее TABLE DES MATIÈRES (svrrE). № 2 (Voyez le commencement page 2.) VALLOT (Joseph). Les plantes exotiques Bulletino della Societa botanica italiana, et ornementales que l'on peut cultiver 1901-1909........................... 439 dans la région de l'Olivier .......... 416 | Malpighia, Rassegna mensuale di Bota- Jahrbücher für wissenschaftliche Bota- nica, vol. XV et XVI (1901-1902). ..... 440 mik, t. XXXVII (1901-1902)....... -... 417 | Nuovo Giornale botanico italiano, nuova Botanische Jahrbücher für Systematik, serie, vol. ҮШ...................... 441 l'{'anzengeschichte und P[lanzengeo- Flora oder allgemeine botanische Zei- graphie, berausgeg. von A. Engler; tung, vol. 88, 1901................... 441 XXX (1901)......................... 422 | — — vol. 89, 1901............ ...... 445 — — XXXI (1901-1902).............. 427 | — — vol. 90,1902...............,... 447 р" GILLOT, MAXIMANN et PLASSARD. Étude — vol. 91, 1909................... 451 des Champignons, projets de tableaux Botanische Zeitung, LIX, 1901 ТГ 454 scolaires ........................... 431 -— LX, 1902......... 456 Annales des sciences naturelles, 8° série, Bolletino da Sociedade Broteriana, réd. BOTANIQUE, t. XV et XVI (1909)...... . 432| J.-A. Henriques, XVIII, 1901... . ... 459 Bulletin de l'Association française de Bo- Bulletin de l'Académie internationale de tanique, 5° année, [902.............. 492| géographie botanique, Le Monde des Aunales de la Société botanique de Lyon, Plantes, 3* série, 11* année, 1902..... 459 tome XXVII (1909) .... ...... ...... 433 | Minnesola botanical studies, second se- Actes de la Société Linnéenne de Bor- ries, parts I-V (1898-1901)........... 461 deaux, vol. LVH, 1909............... 484 | CosrE (l'abbé Hippol.). Flore descriptive Bulletin de l'Association pyrénéenne pour et illustrée de la France, de la Corse l'échange des plantes, XH*, 1901-1902. 435 et des contrées limitrophes, avec une quein de l'Herbier Boissier, 2° série, Introduction par M. Ch. Flahault, etc., t. (190@)......................... 4371 tome I............................. 462 The e of Botany british and fo- | Missouri botanical Garden, 12° et 13° Rap- reign, vol. XL, по 469-480........... 437! ports annuels, 1901-1902............. 464 TABLES DU VOLUME XLIX (1902). I. Comptes rendus des $ёапсез............................ 22.2. CXXXV II. | Session extraordinaire tenue à Bordeaux.................. . CXL Ht. Table alphabétique des noms d'auteurs (articles originaux). ..... CL IV. Table, par ordre alphabétique des noms d'auteurs, des publica- tions analysées dans la Revue bibliographique.............. CXLIUI V. Table alphabétique des noms latins de plantes........... CXLVI CL ADDENDA ET ERRATA. — Avis au relieur........ .... 19089. — Librairies-Imprimeries réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. t MoTTEROZ, directeur.