BULLETIN DE LA r r ` B mild hl I l XP | g m SOCIETE BOTANIQUE m i l av 7 à ERE Y A] DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ETABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 sour [875 TOME CINOUANTIEME (Quatrième Série — Tome II) 1903 Séances de Janvier 1903. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIETE RUE DE GRENELLE, 34 o — ~- cá " : Ys de E - - Les planches I à IV sont encartées dans ce numéro; la planche V sera dans le suivant. Le Bulletin de la Socicte bolanique de France parait par livraisons mensuelles a Le BOn-à tirer de ce numéro a été donné le 30 Avril. 1903. BUREAU ET CONSEIL Pour 1905. Président : M. Gaston DoNNIER. Vice-presidents : D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ MM. Zeiller, Costantin, Guillon, Poisson. Secrétaire général: M. E. Malinvaud. Secrélaires : Vice-secretaires . MM. Buchet, Lutz. | MM. Gagnepain, Ph. de Vilmori Tresorier : | Archiviste : M. Delacour. | M. Ed. Bornet. Membres du Conseil: MM. Bois, MM. Camus (G.), | Boudier, | Dismier, | Bureau, Urake del Castillo, | Camus (F.), Guérin, | ( MM. Hue (abbé), | | |] | | i | 1 | | | 1 Maugeret, Mouillefarine, de Seynes. COMMISSIONS AXAUELEEN 1° Commission de Comptabitité rine. : MM. E. Bornet, 9» Commission des Archives : 3° Commission du Bulletin : Castillo, Guérin, Zeiller. * NOMMERS PAR LE CONSEN G. D'ADMININTRATION Camus et Mouillefa- MM. Delacour, abbé Hue, Maugeret. MM. E. Bornet, Boudier, Bureau, Drake del 4 Comité consultatif chargé de la détermination des plantes de Frantt et d'Algérie soumises à l'examen de la Société : MM. Bornet et Gomon! (Algues); Boudier et Rolland (Champignons); abbé Hue (Lichens); F. Camus (Mousses); G. € Corse, Spergularia). amus, Gagnepain (Plantes vasculaires); Foucaud (Plantes di 5 Commission chargée de formuler un avis au sujet de la prochaini session. extraordinaire : MM. G. Camus, Hua, Lutz. Art. 25 du Règlement. — Le Président et le Secrétaire général font partie de droit de toutes les Commissions. fo I adia SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE 11094. — Lib.-Imp. réunies, rue Saint-Benoit, 7, Paris. — MOoTTEROZ, direc'eur BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 93. AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME CINQUANTIÈME (Quatrième série. — ToxE HI) PARIS AU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 1903 Mo. Bot. Garden. 1€ y Ve ADDITIONS ET CHANGEMENTS LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE PENDANT LES ANNÉES 1901 ET 1902 Membres nouveaux en 1901. BALLÉ (ÉMILE), place Saint-Thomas, 14, à Vire (Calvados). HOSCHEDÉ (JEAN-PIERRE), à Giverny, par Vernon (Eure). LESPARRE (DUC DE), rue de Ponthieu, 62, Paris, VIII. PITARD, chef de travaux à la Faculté des sciences de Bordeaux, rue Clément, 11, à Bordeaux. ROUX (Nisivs), rue de la République, 19, Lyon. Membres nouveaux en 1902. BONAPARTE (Prince ROLAND), avenue d'Iéna, 10, à Paris, XVI’. CAMUS (M'* Marie-Louise), avenue des Gobelins, 25, à Paris, XIII. DURAFOUR, instituteur, secrétaire de la Société des Naturalistes de l'Ain, à Bourg-en-Bresse (Ain). FEDTSCHENKO (Boris DE), conservateur au Jardin Botanique Impérial de Saint-Pétersbourg. GÉRARD (CHARLES), capitaine d'artillerie, impasse du Vieux-Montaud, à Saint-Etienne (Loire). LECHEVALIER (PAUL), libraire, rue Racine, 23, à Paris, VI*. LLOYD (C.-J.), Court and Plum street, Cincinnati (Ohio), État-Unis d'Amérique. 6 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. NENTIEN (E.), ingénieur en chef des Mines, à Chalon-sur-Saône (Saóne- et-Loire). RIBAUD (abbé MicnEL), château de la Verrerie, prés Remilly (Nièvre). SAINTOT (abbé CoNSTANTIN-ÉMILE), curé à Neuville-lés-Voisey, prés Voisey (Haute-Marne). TONI (DE), professeur à l'Université el directeur du Jardin botanique, à Modène (Italie). Admis comme membres à vie en 1901 et 1902. BONAPARTE (prince Roland). ' Camus (Fernand). Maire (R.). SALATHÉ (D). Admis comme membres honoraires. R. P. DUSS. SACCARDO. Membres décédés en 1901. Avice (D^). BARBICHE (abbé). CHATIN (Ad.). CINTRACT. CONSTANT. Cornu (Maxime). GIORDANO. GODET. ManriN (D" Joseph de). MiÉGEVILLE (abbé). CHANGEMENTS A LA LISTE DES MEMBRES. 7 Membres décédés en 1902. BOREL. LEMAIRE. MARTENS. MICHELI. Monr. MussaT. PAYOT Changements d'adresse. ALvERNY (André d"), garde général des Eaux et Forêts, à Boën (Loire). AMBLARD (M.), 14 bis, rue des Droits-de-l Homme, Alger. AzNAvOUR, 6, Foundouklian-Han, Stamboul (Constantinople). Banusny (David), 10, rue Origet, à Tours. BEiLLE, 13, rue de la Verrerie, Bordeaux. BELzuNc (Ernest), 4, boulevard Morland, Paris, IV*. BouLay (abbé), 80, rue Colbert, Lille. BucugT (Samuel), 270, boulevard Raspail, Paris, XIVe. DBuLLEMONT (L. de), rue Faraday, 11 bis, Paris, XVII. CANTREL, pharmacien, 23, rue G. David, Lisieux (Calvados). CosraNTIN (Julien), professeur au Muséum, rue Cuvier, 57, Paris, V°. CRÉvELIER, rue de Ladime, 3, à Bordeaux. DaNGEARD, 1, rue Jules-Ferry, Poitiers. DEcRock, 14, rue Malus, Lille. Dercers, Boîte postale 613, au Caire (Égypte). Ducomer, professeur à l'École nationale d'Agriculture, à Rennes. GApECEAU, Champ-Quartier, rue du Port-Guichard, à Nantes. GAGNEPAIN, 4, avenue d'Italie, Paris, XIII". GÉRARD (Claude), conservateur des hypothèques, à Rennes. GÈZE, Jardin royal, 7, à Toulouse. Gonse, 66, boulevard de Beauvais, Amiens. HaRMaAND (abbé), Docelles (Vosges). 8 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Héraiz, 10, rue d'El-Bias, Alger-Mustapha. Lecré (Ludovic), 38, rue Montgrand, Marseille. L£vEILLÉ (abbé Hector), 78, rue de Flore, Le Maus. MarnE (René), 11, rue Baron-Louis, Nancy. Marry, ancien notaire, rue Trivalle, 193, Carcassonne. MarRUCHOT, maitre de conférences à l'École ‘Normale supérieure, rue d'Ulm, 45, Paris, V*. MOUILLEFARINE, avoué honoraire, 129, rue faubourg Saint-Honoré, Paris, VIII. Mur, directeur des Contributions indirectes, 67, boulevard Barbès, Carcassonne. NoBLET (abbé), au monastère des Bénédictins, Herck-la-Ville, Limbourg belge. ORZESZKO, avenue Léopold II, à Nice-Cimiez. P£ELLAT (Ad.), 35, rue Alsace-Lorraine, Grenoble. Perit (V.-Abel), 9, rue Chartran, Carcassonne. PrrAnp, professeur à l'École de médecine et de pharmacie, 58, rue Nationale, à Tours. Poisson (Jules), 32, rue de la Clef, Paris, V*. RoDiER, rue Mondenard, à Bordeaux. THOUVENIN, villa Saint-Yves, à la Croix-d'Arénes, Besançon. TISSEYRE, directeur de l'École primaire supérieure de Montpellier. TouzaLin (de), capitaine au 90° de ligne, à Châteauroux. SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. PRÉSIDENCE DE M. GASTON BONNIER. M. le Président, en prenant place au fauteuil, s'exprime en ces termes : Messieurs, l'adresse tous mes remerciements à nos collégues pour l'honneur qu'ils ont bien voulu me faire en m'appelant de nouveau à présider les séances de notre Société. Je n'étais pas venu dans cette salle depuis bientót dix ans, depuis le jour où la majorité des membres présents avait demandé une réforme dans la publication de notre Bulletin. Le velo du Conseil et aussi l'inébranlable conviction de notre cher et dévoué Secré- taire général, gardien des antiques traditions, ont enterré cette proposition. Toutefois, il en est résulté une heureuse modification à nos Statuts, qui était demandée par tous depuis longtemps. A partir de cette méme année, tous nos collégues, aussi bien de province que de Paris, aussi bien absents que présents à la der- nière séance de décembre, sont appelés à voter pour le bureau tout entier. C'est là une excellente réforme que je suis heureux d'avoir contribué à provoquer indirectement. Personnellement, je persiste à croire que la publication trés ra- pide d'un compte rendu abrégé de nos séances, comme cela se 10 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. fait dans la plupart des Sociétés similaires de la nôtre, donnerait plus de vie à nos réunions et permettrait aux auteurs des commu- nications d'avoir une prise de date effective et réelle. Mais que notre Secrétaire général se rassure, je n'ai pas l'intention de pro- fiter de ma présence à la présidence de notre Société pour essayer de faive renaitre cette question brülante. Je me contenterai de souhaiter que d'intéressants travaux nous soient présentés cette année et que le nombre des membres de notre Société aille toujours en augmentant, répandant de plus en plus, dans toutes les régions de la France, Je goüt de la science qui nous est chére. L'assemblée s'associe, par de chaleureux applaudissements, aux souhaits exprimés par M. le Président. M. Gagnepain, vice-secrétaire, donne lecture du procés- verbal de la séance du 26 décembre 1902, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce une présentation nouvelle. M. Molliard fait à la Société les deux communications suivantes : CAS TÉRATOLOGIQUE DÉTERMINÉ PAR UNE CAUSE MÉCANIQUE, par M. Marin MOLLIARD. Dans une note récente (1), M. Ducamp a décrit et figuré une in- florescence de Typha latifolia dont la disposition est trés singu- liére; l'épi, porté par une hampe d’aspect normal, se bifurque dés sa base et devient double dans sa plus grande longueur, dans toute la région qui porte les fleurs femelles, pour redevenir simple dans la portion terminale correspondant aux fleurs máles. Cette anomalie est connue depuis longtemps; en 1858, J. Buffet (2) décrit le méme phénomène : « Au-dessus de l'épi femelle inférieur, la tige est fendue en deux parties; chacune d'elles porte (1) Ducamp, Note tératologique sur le Typha latifolia L. (Assoc. pour l'avanc. des sc., 1901). p à, Buffet, Sur des épis monstrueux de Typha (Bull. Soc. bot. Fr., 1858, p. 758). MOLLIARD. — CAS TÉRATOLOGIQUE DÛ A UNE CAUSE MÉCANIQUE. 411 un épi femelle, au-dessus duquel elles se réunissent pour porter l'épi mále unique et terminal. » Le méme auteur rapporte que Vigineix a trouvé une monstruosité analogue dans laquelle la bifurcation était définitive, les deux épis måles étant eux aussi distincts. Cette anomalie a été de nouveau signalée soit dans le T. latifolia, soit dans le T. angustifolia par Borbas (1), Beckhaus (2), Wigand (3) et d'autres. M. Ducamp émet, pour expliquer cette anomalie, l'hypothése d'une fasciation accidentelle ; à priori, elle est difficile à admettre, puisque les deux organes fasciés ne seraient soudés que dans leur partie terminale; il faudrait encore expliquer comment ils s'indi- vidualisent en arriére de la région de croissance commune. Penzig (4) dit, de son côté, que tous les faits tératologiques concernant l'inflorescence des Typha amènent à penser que celle-ci est normalement constituée par plusieurs axes floraux qui seraient fasciés; outre que rien dans l'anatomie de la hampe ne permet de la considérer comme un organe fascié, cette hypothèse n'explique nullement comment des organes d'abord concrescents cessent de l'étre, et moins encore comment ils se soudent après s'étre indivi- dualisés. J'ai trouvé de mon cóté, à diverses reprises, la méme anomalie sur plusieurs individus de Typha angustifolia dans les tourbières d'Airon-Saint-Vaast (Pas-de-Calais), et j'ai pu constater que la cause du phénomène est des plus simples. La hampe florifère se déve- loppe normalement, protégée et enserrée par les feuilles; si l'élon- gation de la tige florale s'effectue trop rapidement à l'intérieur du fourreau foliaire, ou, pour parler autrement, si les feuilles qui enserrent la tige ne s'écartent pas assez rapidement pour lui frayer passage, il peut arriver que la région terminale renflée, re- tenue par le sommet, se fende sur presque toute sa longueur en deux demi-massettes qui restent réunies en haut par la partie effilée correspondant à l'insertion des fleurs máles. Cette région elle- (1) Borhas, Zur Verbreitung und Teratologie von Typha ‘und Sparga- nium (GEsterr. Bot. Zeitschr., 1886, pp. 81-85). (2) Bechhaus, Mittheilungen aus dem Provincialherbarium (Münster, 1886, pp. 105-123). (3) Wigand, Beiträge zur Pflanzenteratologie (A. Wigand, Botanische Hefte, 11, Marburg 1887, p. 104). (4) O. Penzig, Pflanzenteratologie, 1890, Bd LE, p. 441. 12 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. méme s'est fendue dans les échantillons de Vigineix, et en bas par la hampe florifére; c'est à cet état que les échantillons tératolo- giques que nous avons en vue deviennent libres. Dans chacun des demi-épis, les fleurs femelles pressées les unes contre les autres utilisent tout l'espace dont elles disposent, se rejoignant de part et d'autre des deux bords de l'axe fendu, si bien qu'elles donnent l'apparence de fleurs s'insérant réguliére- ment sur une tige complète. Il suffit, pour se convaincre que c'est bien là la véritable expli- cation de ce cas tératologique, de dégager les deux demi-massettes de leurs fleurs; on voit alors que chaque axe est constitué par la moitié d'une tige qui s'est fendue tardivement, ear on n'observe pas d'autre phénomène de cicatrisation qu'une légère subérifi- cation de la membrane des cellules mises à nu. Les fleurs s'insérent uniquement sur la partie externe et convexe; dans la région qui est dépourvue de fleurs et dans celle qui porte les fleurs mâles la structure de la tige est parfaitement normale. On connait, dans le domaine de la tératologie végétale, peu d'exemples qui se raménent à une cause purement mécanique; aussi il n’était peut-être pas sans intérêt de signaler celui qui se rencontre assez fréquemment chez le Typha et pour lequel il n'a été fourni que des explications inexactes. SUR CERTAINS RAMEAUX DE REMPLACEMENT. CHEZ LE CHANVRE, par M. Marin MOLLIARD. Lorsque les pieds de Chanvre évoluent normalement il ne se produit jamais de rameaux à l'aisselle des cotylédons et des pre- miéres feuilles; la tige reste simple jusqu'à une assez grande hau- teur ; les feuilles qui se développent immédiatement au-dessus des cotylédons sont simples et dentées; celles qui suivent ou bien sont simples ou bien présentent 3, 4 ou 5 folioles, ce dernier nombre devenant constant à partir de la troisiéme paire de feuilles. Si l'on vient à couper l'axe principal au-dessus du nœud corres- pondant aux feuilles qui suivent les cotylédons, il se développe deux rameaux axillaires, et ceux-ci portent des feuilles isolées qui sont généralement toutes simples (dans quelques cas les feuilles supérieures présentent trois folioles); il en est de méme pour les MOLLIARD. — RAMEAUX DE REMPLACEMENT CHEZ LE CHANVRE. 418 feuilles de rameaux de troisiéme ordre qui naissent sur ces deux axes de remplacement. Tous ces rameaux, soit dit en passant, sont dés le début florifères. Les feuilles de ces rameaux, nés aux dépens de bourgeons qui ne se développent pas normalement, présentent donc le caractère essentiel de simplicité des feuilles primordiales à laisselle desquelles ils se sont constitués, ét il vient naturellement à l'esprit de penser que ces organes de remplacement gardent les carac- tères morphologiques de la région où ils ont pris naissance. Nous avons affaire à un cas rentrant dans la catégorie de ceux que M. Giard (1) a classés sous le nom de régénérations hypoly- (4) A. Giard, Sur les régénérations hypotypiques (Compt. rend., Soc. Biol., 27 mars 1897). 14 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. piques, pouvant s'expliquer en partie ici par la situation de lor- gane de remplacement sur l'organisme lésé. J'ai pu en effet provoquer de la même manière la formation de rameaux de remplacement à des nœuds plus élevés et constater que les feuilles de ces rameaux sont d'autant moins simples qu'elles appartiennent à des rameaux plus haut placés sur l'axe principal, mais géné- ralement plus simples que les feuilles normales correspondant à leur niveau. Les feuilles des rameaux développés à DI des feuilles inférieures, pour en revenir à ce premier cas, different encore de ces derniéres par leur taille moindre et surtout par leur con- tour beaucoup moins accidenté; elles peuvent étre complétement entières ou bien ne présenter qu'un nombre restreint de dents peu accentuées, disposées quelquefois sur un seul cóté du limbe. Ces seconds caractères trouvent peut-être leur explication dans les mauvaises conditions de nutrition qui étaient réalisées lors du développement de ces rameaux de remplacement. Il n'existe plus en effet au moment de la section, pour nourrir les bourgeons qui vont se développer, que les deux feuilles primordiales et les deux cotylédons qui sont déjà à demi flétris. Il nous parait donc que l'on doit tenir compte, pour expliquer la forme des feuilles dans les rameaux de remplacement dont nous venons de parler, à la fois de leur position et des conditions phy- siologiques qui ont présidé à leur évolution, ces derniéres ayant d'ailleurs une action prédominante. Le fait que nous venons de signaler est évidemment à rappro- cher de ceux que l'on observe pour les feuilles des rameaux qui se développent sur les souches d'arbres coupés et qui présentent toujours une forme plus simple et moins réguliére par rapport aux feuilles des rameaux normaux. J'ai, de plus, retrouvé des phénoménes tout à fait comparables chez plusieurs individus d'Artemisia vulgaris dont les tiges prin- cipales avaient été accidentellement sectionnées à des hauteurs variables; les rameaux de remplacement qui apparaissaient étaient pourvus de feuilles dont la forme était toujours trés simplifiée. M. Henri Hua eroit pouvoir appuyer sur des observations personnelles l'opinion, émise par M. Molliard, attribuant à HUA. — OBSERVATIONS SUR DES RHIZOMES DE SILACÉES. 15 une nutrition. insuffisante la formation, chez le Chanvre, de rameaux à feuilles simples et entières rappelant les premières feuilles des pieds normaux. Sous une influence analogue, il a vu, au cours de ses recherches sur la végétation des Liliacées à rhizome, la reproduction des formes juvé- niles. On sait que les plantes, telles que les Paris, les Polygonatum, les Maianthemum, etc., présentent, suivant les circonstances et en parti- culier suivant leur àge, deux formes de feuilles assimilatrices : les unes, longuement pétiolées, directement attachées au rhizome; les autres sessiles ou brièvement pétiolées, insérées sur Ja tige aérienne, que celle-ci soit la terminaison redressée de l'axe souterrain comme chez les Polygonatum ou les Maianthemum, ou qu'elle soit due au développement de bourgeons axillaires des écailles du rhizome comme chez les Paris. Les premières existent seules chez les jeunes individus, et sont méme spéciales à ces jeunes individus chez les Polygonatum et les Paris. Pourtant, si l'on vient à briser le rhizome d'une de ces plantes en frag- ments comprenant un petit nombre d’entrenœuds, il arrivera que, les réserves contenues dans ces fragments étant réduites par le fait méme de leur faible volume, les bourgeons développés sur eux donneront des rameaux souterrains de diamètre restreint, sur lesquels s'inséreront des feuilles à long pétiole, absolument comparables aux feuilles des jeunes individus nés de graine. I|! parait donc légitime de dire que l'insuffisance dans la nutrition détermine le retour aux formes juvéniles sur les rameaux développés sous cette influence. M. Bonnier présente quelques observations sur le méme sujet. M. G. Camus fait à la Société la communication suivante : 16 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. DOCUMENTS NOUVEAUX SUR LA FLORE DE FRANCE, par M. Gustave CAMUS. I. Bunium alpinum Waldst. et Kit. — Signalé en France seu- lement dans les Basses-Alpes, existe à Monétier-les-Bains, au Pervou, Hautes-Alpes (France). II. Kernera saxatilis Reichb. — Loin d’être dans la flore francaise, comme on l'a dit à tort, d'une dispersion limitée aux Pyrénées, cette plante parait relativement répandue. Elle a été citée par M. Coste au Lan, dans les Basses-Alpes, puis par M. Faure à Monètier-les-Bains. Ce dernier botaniste déclare qu'elle est abon- dante dans tout le Briançonnais. Il est à remmarquer que M. Burnat, dans sa Flore des Alpes maritimes, ne sépare pas le K. auriculata Reichb. du K. saxatilis; il écrit : « Nos échantillons des Alpes- Maritimes wont pas sinc les feuilles auriculées, les basilaires sont tantôt entières, lantôt pinnatifides. » La Flore de Cariot et Saint-Lager distingue les deux formes à titre de variétés et déclare la variété auriculata plus commune. Enfin nous ajou- terons que nous avons rencontré le K. saxalilis abondant dans le Jura vaudois et neuchátelois et, tout. récemment, dans les Alpes d'Annecy nous avons pu constater sa présence. III. Hurcamsia ALPINA R. Dr. et H. AFFINIS Gren. — La dis- tinction de ces deux plantes a été faite sur la différence de forme des silicules et sur la longueur plus ou moins grande de l'inflo- rescence. Cette séparation ne semble pas fondée et, dés l'année 1901, M. Faure me signalait le fait que, dans une station où il avait trouvé une forme qu'il avait rapportée à l'A. affinis en raison des silicules atténuées aux deux extrémités, il avait été surpris de retrouver plusieurs jours aprés, dans le méme endroit, les mémes plantes avec des silicules arrondies au sommet et à la base; la grappe fructifère était aussi plus allongée. Dans la chaine des Aravis, notre attention éveillée par l obser- vation de M. Faure nous a fait reconnaitre que H. alpina et H. affinis étaient synonymes, c'est une simple question d'àge; la jeune plante est H. affinis avec des silicules atténuées aigués au G. CAMUS. — DOCUMENTS SUR LA FLORE DE FRANCE. 17 sommet et atténuées de méme à la base. Quand la plante est plus âgée, les silicules s'arrondissent aux extrémités en raison du déve- loppement des deux graines; la grappe fructifère s'allonge, c'est alors PH. alpina à la maturité. Dans certains cas, le développe- ment s'arréte et la plante reste à l’état d'A. affinis. Comme Haussmann, in Fl. Tirol, nous réunissons à titre spécifique H. alpina H. affinis et H. brevicaulis. N'ayant pas observé sur Le vif cette dernière plante, nous aurons à son égard une réserve plus grande. Je ne puis faire mieux que de citer l'opinion de M. Faure. « Je wai jamais pu distinguer, en les étudiant sur place, la différence que les auteurs voient entre H. alpina et H. affinis. On trouve toujours, dans toutes les stations, des échantillons plus ou moins robustes qui semblent se rapporter à la premiére forme et d'autres, plus réduits, plus rabougris, qui répondent à la description de H. affinis; mais, pour moi, tout cela forme une seule espéce dont les représentants varient beau- coup sous le rapport de la taille, de la grandeur des fleurs, de la plus ou moins grande compacité de l'épi fructifére, de forme des silicules, etc. » La Flore de Cariot et Saint-Lager fait l'H. brevicaulis le syno- nyme de H. affinis. Nous concluons que H. alpina et H. affinis sont de simples états différents de développement, et (lH. brevi- caulis ne nous parait pas étre au. delà des limites de la variation des espèces suivant les conditions de milieu. III. Biscutella cichoriifolia, Lois. — M. Burnat (Flore des Alpes-Maritimes) admet pour cette espéce la synonymie suivante : DB. cichoriifolia Lois. — B. auriculata All. — B. cichoriifolia et hispida DC. — B. hispida Bert. — B. Burseri Jord. (1). (1) M. Burnat ajoute dans une note, p. 128. « On a voulu distinguer un B. Burseri Jord. Diagn., p. 326, comme espèce ou sous-espèce (Rouy, Suites Fl. Fr. I, p. 45), distinct du B. cichoriifolia Loisel, sur- tout par ses silicules notablement plus grandes et sans échancrure au sommet » Jord., l. c. Le premier ayant pour patrie le Var (environs de Bormes), les Alpes- Maritimes et la Ligurie (?); le second les Pyrénées, la haute Provence, le Dauphiné, la Toscane, l'Istrie, la Dalmatie et régions voisines. Nous avons soigneusement com- paré les échantillons de vingt et une provenances des Alpes-Maritimes et du Var (La- vandon près Bormes) avec la plante de l'Isère (Billot, conliu. Bavoux, etc., n? 3517!; Soc. Dauph., n° 3191 ! ; F. Schultz Herb. norm., nov. ser. cent., XIV, n° 1316), de l'Ain (Jordanleg.), des Pyrénées centrales, et de la Dalmatie (Pichler, Sadler, Petter lez.), et à notre avis il n'y a pas là deux variétés appréciables à l'aide des caractères qui ont été indiqués dans les ouvrages cités. La séparation spécifique qui a été opérée ne peut s'expliquer que par des observations restreiites à des matériaux iijsu-i- sants. » KE (SÉANCES) 2 18. SÉANGE DU 9 JANVIER 1903. Nous laisserons à dessein le D. aurieulata qui n'a pas encore été récolté en France. Il reste donc comme formes distinguées B. cichoriifohia, B. hispida et B. Burseri. La Flore de France de Rouy et Foucaud, IL, p. 103, distingue dans le B. (Jondraba) ci- chortifolia trois variétés dont nous reproduisons ici les diagnoses. a. VILLOSA Noh.; Biscutella cichoriifolia Loisel., l. c.; DC. Diss., n° 4, t.2, Fl. Fr., 5, p. 993, Syst., 2, p. 409; Duby Bot. Gall., n° 41; B. picridifolia Lapeyr. Hist. abr. Pyr., p. 319. — Plante velue, à vil- losité blanchàtre appliquée au moins sur les feuilles; silicules de gran- deur moyenne (10-12 millimétres de largeur). Q. mispipa Nob.; Biscutella. hispida DG., Diss., n° 9, t. 4, f. 1, Syst., 2, p. 409; Hornem, Hort. Hafn., 2, p. 602; Spreng. Pug., 2, p. 11. — Exsicc. : Bill., n^ 3317 et 3323; Pett. Pl. Palm., n° 57; Soc. Dauph- n° 3191; MagN. FT. sel., n° 2397. — Plante hispide à pubescence très fournie ; silicules de grandeur moyenne (10-12 millimètres de largeur). y. MACROCARPA Nob.; Biscutella Burseri Jord. Diagn., p. 326; Ar- doino Fl. Alpes-Marit., p. 44; Rouy Suites fl. Fr., 4, p. 45; B. auri- culata E. Spec., 911 (p. p, quoad pl. Bormes); G. et G. Fl. Fr., L p. 134 (p. p.); B. dilatata Vis. Stirp. Dalm. spec., p. 14, t. 5; B. ma- crocarpa Groves FT. Sir., p. 60. — Exsice. Soc. Rochel., n° 3228. — Plente hispide, à pubescence trés fournie, plus ou moins rude; sili- cules grandes (14-16 millimétres de largeur). On remarquera que les deux variétés 6.. et y. ont les caractères communs soulignés. Elles différent par la grandeur des silicules, 10-12 et 14-16 millim., c'est bien peu pour distinguer même deux variétés. Que dirait-on si l'on divisait ainsi les espéces d'aprés la taille des individus? Nous ferons remarquer, sans ajouter d'autre commentaire, que le n° 2397, Magn. Fl. sel. (cité pour f. hispida) est exactement identique au n* 3228 de la Société Roche- laise (cité pour p. macrocarpa). La plante a été récoltée dans la méme localité par MM. Vidal et Bonafons et par M. Bonafons, les deux exsiccatas provenant de La Turbie-sur-Mer. La mensuration n'a donné que des résultats défavorables à Fhypothèse de deux variétés, on voit ainsi la méme plante rapportée successivement à deux variétés. Parlant de la Flore du France (R. et F.), M. Faure, que je cite textuellement, m'éerit : « Comme vous, je n'ai jamais pu saisir la différence qui existe entre B. hispida et B. Burseri. La dernière a G. CAMUS. — DOCUMENTS SUR LA FLORE DE FRANCE. 19 peut-être d'une manière générale des silicules un peu plus larges, mais cela provient probablement de ce que cette plante croit dans des endroits plus chauds, mieux exposés, et que par suite elle se développe davantage. D'ailleurs où classer la plante de Théus si on maintient comme distinctes ces deux variétés? Dans certains échantillons, les silieules n’ont que de 10-12 millim. et, dans d'autres, elles atteignent parfois16, méme 18 millim.; elles varient beaucoup de grandeur, méme sur le méme pied, suivant leur état plus ou moins avancé. En somme, à mon avis, la distinction est subtile entre les var. 8. et y., qui doivent être réunies en une seule. » IV. Dans la Flore de France, VHE, p. 409, il a été décrit un Ra- nunculus Faurei Rouy et Camus. Cette plante très intéressante m'avait été envoyée par M. Faure, botaniste zélé, habitant les Hautes-Alpes et précédemment cité. Mon correspondant, excellent observateur, avait ainsi libellé sonétiquette. « Ranunculus Seguieri Vill. FORME LUXURIANTE VENANT DANS LES ENDROITS UN PEU OMBRA- GÉS. » C'était pour lui une variété trés manifeste du R. Seguieri et non un hybride. Je ne pouvais faire mieux que de m'en rap- porter à som opinion; je donnai de la plante, pour les Additions à la Flore, une description sommaire et je soumis à M. Rouy les échantillons qui m'avaient été envoyés. Je ne pus m'empécher de les rapprocher d'un x R. Yvesi? Burnat R. pyrenœus X Se- quiert? publié dans les Zcones. Mon collaborateur m'a affirmé que par la simple inspection de la photographie, je ne pouvais me rendre compte des rapports des deux plantes aussi bien que lui, qui avait eu en mains celle de M. Burnat. Il les déclara distinctes et me dit que le mieux était de demander d'autres exemplaires à M. Faure et un. supplément d'informations. Quelle fut ma sur- prise lorsque j appris par M. Rouy qu'il était tombé d'accord: avec M. Faure et que la plante était hybride du R. platanifolius et du R. Sequieri! Malgré cette affirmation, je fis remarquer que, si la plante était hybride, il était au moins surprenant que le R. platanifolius fût l'un des parents puisque rien ne dénotait son ascendance dans le prétendu hybride. Le point de doute fut ajouté. Dans un important envoi de plantes critiques fait récemment 920 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. par M. Faure, je viens de recevoir une deuxième part du Ranun- culus du massif du mont Aurouse. Je transcris ici les observations de M. Faure : « Pour moi cette plante, n'est pas un hybride; c'est une forme robuste de R: Seguieri à lobes des feuilles plus élargis que dans le type. Dans la- forme typique, qui croit à côte, les sépales sont également velus, le degré plus ou moins grand de villosité des sépales ne doit donc pas étre un caractére distinctif, d'autant plus que Vil- lars, le créateur de l'espéce, attribue à sa plante des sépales velus en dehors. Il est vrai que le R. Seguieri, que j'ai récolté ailleurs, a les sépales absolument glabres, il y aurait donc lieu à mon avis de considérer la plante d'Aurouse comme une variété du R: Seguieri. Mais non comme un hybride. » Je n'avais cédé, pour l'iypothése d’hybridité, que par respect pour les observations faites sur place par un botaniste en qui j'ai toute confiance. Aujourd'hui, aprés la lecture de cette simple note, je suis obligé de penser que M. Rouy a dù bien mal inter- préter le sens de la réponse de M. Faure, qui, malgré ou peut- étre à cause de la publication, déclare ne pas étre partisan des vues exprimées daus la Flore de France. Be plus je regretlais que la diagnose ne fût pas comparative avec le R. Yvesi qui est tout au moins trés voisin, et surtout j'äi toujours vainement cherché quel rapprochement on pouvait faire avec le R. platanifolius. Pour l'ensemble de ces raisons j'ai eru utile de présenter à la Société ce que je posséde dans mon herbier de ce Ranunculus et d'en donner une description pläs complète que l'on pourra vérifier sur ces échantillons. Port d'un R. Seguieri robuste ou mieux d'un R. glacialis. Plante vivace, atteignant environ 12 à 15 centimètres, ordinairement dépourvue de fibrilles au sommet. Tige dressée ou plus ou moins si- nueuse, glabrescente inféricurement, velue ou un peu tomenteuse au sommet. Feuilles radicales et caulinaires longuement pétiolées, palmées multifides, à lobes longuement pétiolulés (1), divisés en trois rare- m^nt deux lobules, largement ovales (et non sublinéaires) acuminés, fo-tement nerviés (ces feuilles ressemblent assez à celles d'un Cory- dá'is). Pédoncules uniflores, pubescents-sublaineux au sommet, dépas- (4) Les lobes du R. Sequieri typique sont très brièvement pétiolulés. G. CAMUS. — DOCUMENTS SUR LA FLORE DE FRANCE. 21 sant longuement les fleurs (1). Pétales largement obovales. Carpelles peu nombreux velus, à bec recourbé. Réceptacle velu. — Le nombre des fleurs varie beaucoup : nous en avons eu jusqu'à onze sur le méme pied. Nous donnerons à cette variété le nom de R. Seguieri var. LUXURIANs l'aure et Camus. — Tous les auteurs frangais imitant Koch disent que les sépales du R. Seguieri sont GLABRES. Deux font exception; ce sont Villars et Mutel, Fl. Dauph., éd. 2, qui les indiquent plus ou moins velus. Dans tous les individus que nous avons observés, les sépales sont velus ou glabrescents, nous n'en avons jamais vu d'absolument glabres. M. Rouy exprime le regret que M. E.-G. Camus ne l'ait pas prévenu de sa communication, ce qui lui aurait permis d'ap- porter également les données de son herbier qui ne s’accor- dent pas avec les appréciations de M. Camus. Mais ce n'est que partie remise, et M. Rouy, en mettant les plantes sous les yeux des membres de la Société, soit dans une prochaine séance, soit aprés l'impression au Bulletin de l'article de M. Camus, se propose de revenir sur ces divers points. D'ores et déjà, pourtant, M. Rouy peut affirmer à M. Ca- mus que ce dernier se trompe en estimant à l'époque actuelle le Bunium alpinum, nouveau pour les Hautes-Alpes, et qu'il fait erreur aussi en croyant que les exemplaires de Ranun- culus Seguieri qu'il vient de montrer sont ceux qui ont servi à M. Rouy pour établir la forme R. Faurei, hybride possible des R. Sequieri et platanifolius. Le R. Faurei n’a point été décrit d’après les exemplaires de M. Camus, qui ne paraissent (1) Drôme : Mont Jocon, alt. 1700-1800 mètres (abbé Guiguet), sépales ve- lus ? Alpes-Maritimes : Mont Monnier, alt. 2600-2800 mètres (G. Vidal), sépales velus au sommet! Alpes-Maritimes : Mont Formosa, près du col de Tende (Bourgeau), sépales un peu velus au sommet. Hautes-Alpes : Mont Aurouse (d'Absac), sépales velus au sommet ! Hautes-Alpes : Le Loubet; alt. 1800 mètres (A. Faure), sépales velus au sommet! Isere : Col del'Arc (Faure et Chaboisseau), sépales un peu velus au sommet! 22 sÉANCE DU 9 JANVIER 1903. être, à première inspection, que des variations à lobes des feuilles + élargis du R. Seguteri. M. l'abbé Hue fait à la Société la communication sul- vante : CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA Ach.; par MI. l'abbé HUE. De toutes les espéces de Lichens que j'ai étudiées jusqu'à ce jour, aucune ne m'a présenté autant de difficultés pour la dis- tinguer et la délimiter, méme extérieurement, que celle qui fait l'objet de cette Causerie. La raison de ces difficultés provient d'abord et avant tout des nombreuses variations que ce Leca- nora, comme toutes les plantes communes, présente à chaque instant, mais elle vient aussi du peu d'entente qui existe, pour les déterminations, entre les différents auteurs qui s'en sont oc- cupés. La plus grande partie du présent Mémoire sera l'exposé de la premiére de ces causes; pour montrer ce qu'il en esl de la seconde, je vais faire un résumé de la facon dont les lichéno- graphes ont compris ou plutót tenté d'expliquer cette espéce. Acharius, aprés l'avoir examinée et partagée dans ses premiers ouvrages, la définitivement constituée dans la derniére de ses œuvres, ie Synopsis methodica Lichenum, publié en 1814. Il lui attribue, p. 157, 7 formes, a. argentata, b. coilocarpa, c. glabrata, d. horiza, e. rufa, f. cateilea et g. allophana, ainsi que les trois variétés, 8. L. chlarona, y. L. Zostere et 5. L. atryneu. Les formes coilocarpa et caleilea ainsi que la variété L. atry- nea sont maintenant regardées comme des espèces distinctes, tandis que la f. rwfa et la var. Zostere ont été abandonnées ; il reste donc 4 formes et une variété. Il serait intéressant de savoir si Acharius a placé dans son herbier quelques échantillons sous le nom de L. subfusca; ce n'est pas probable, car aucun des lichénologues qui ont vu cet herbier n'en parle. Faurais désiré avoir communication de la partie concernant l'espéce qui nous occupe, mais il parait que cet herbier est disposé de telle façon qu'il est impossible de le faire voyager; on avait promis d'envoyer des apothécies de plusieurs espéces, et rien n'est venu. Le Parmelia swbfwsca d'Elias Fries Lichenogruphia «europea HUE. — CAESERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 23 reformata. (1831), p. 136, est des plus embrouillés, et dans les explications que l'auteur donne sous sa forme primaire il fait entrer des choses absolument hétérogènes; il en est de méme pour sa premiére variété qu'il nomme discolor; parmi les cinq autres, les trois premiéres sont des espéces distinctes et les deux autres sont empruntées à Acharius, mais non à son subfusca. Je passe sous silence Montagne, qui ne s'est guére occupé que de Lichens exotiques, et j'arrive à Schærer. Cet auteur, dans son dernier ouvrage, qui a pour titre : Enumeratio critica Lichenum euro- peorum. (1850) p. 73, considère le L. swbfusca comme un type vague et le partage en 15 variétés et 5 formes; 6 de ces variétés sont lignicoles, 6 saxicoles et 3 muscicoles. Est-ce un pas de fait vers une meilleure connaissance de l'espéce? Non, car on y trouve un amas de choses disparates et mal définies avec quelques bons Lichens; la var. €. Pénastri dans les lignicoles et la variété saxi- cole 8. campestris sont de véritables espèces, mais v. Hypnorum b. oculata est un Pertusaria, o. bryophila, un Rinodina, tandis que À. conferta et u. cnenulata sont des Lecanora distincts. De plus 3. cateilea n’est pas le Lichen d'Acharius, quoique mis sous son nom, mais le Lecanora intumescens Rebent. ; B. distans ne repré- sente pas non plus l'espéce de ce nom d'Acharius, et du reste Schærer lui donne comme synonymes chlarona et allophana Ach. D'aprés ces données on devrait s'attendre à rencontrer le vrai allophana Ach. sous le distans Schær., mais pas du tout; lallo- phana Ach. est représenté dans la nomenclature de Schærer par sa var. «a. vulgaris. Avec les auteurs qui suivent, la confusion continue ou méme s'accentue. En 1852, Massalongo Ricerche sul? autonomia dei Licheni crostosi p. 5, décrit la forme typique avec des apothécies à marge enliéreet lui donne comme synonyme le L. subfusca a. vulgaris Scheer. qui lesa trés crénelées ; nous ver- rons que la présence ou l'absence des crénelures est un caractère des plus importants. Les formes sont au nombre de 14, et les noms de la plupart d'entre elles sont empruntés à Acharius et à Scherer; parmi celles qui ont été créées par Massalongo, une est demeurée en usage £. geographica, devenue L. chlarona f. geographica Nyl. ; y. atrynea est, d’après Koerber, l'argentea Hoffm. Trois ans plus tard, Koerber, Systema Lichenum Germanic, p. 140, publie le L. subfusca avec 5 variétés prises: la première, «. vulgaris, à . Scherer, la denxième, P. allophana, à Acharius, et les autres sont 94 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. tirées d'El. Fries; sous la première se trouvent 7 formes d'Acharius. Nous savons déjà que vulgaris Schær. et allophana Ach. sont synonymes, et par conséquent les deux premières variétés n'en font qu'une; de plus f. 4. bryontha Ach. est, chez cet auteur, un, Pertusaria, mais ici il a pour synonyme la var. Hypnorum Schær. Dans son autre ouvrage, Parerga lichenologica (1865) p. 77, le méme lichénologueénumére 6variétésavec7 formessousla première et 3 sous la seconde; il ne reste que 2 des anciennes variétés, et allophana devient une forme de la var. distans. En 1857, Nylander, dans son Prodromus Lichenographiæ Gallic et Algerie, est loin d'apporter un peu de clarté, car il laisse de cóté tous les noms d'Acharius et indique comme variétés des espéces tout à fait distinctes : 1. albella, 2. angulosa, 3. muralis ou galactina et 4. Hageni. De plus, dans la synonymie de la forme typique il place d’autres espèces comme Patellaria populicola DC. et Par- melia diploloma Mont. Enfin il affirme que ce Lecanora subfusca se trouve dans toutes les parties du monde, mais l'herbier du Muséum prouve que ce lichénographe a nommé L. subfusca des Lichens des plus divers. Dans ses Lichenes Scandinaviæ (1861), p. 159, il parait n'avoir conservé aucun souvenir de sa précédente publication et reprend une partie des déterminations d'Acharius. Ce travail est encore assez incohérent et il est des parties qu'il est impossible de citer d'une facon intelligible; par exemple à la f. 1. allophana s'ajoute la f. rugosa, à laf. 3. distans la var. chlarona Ach. et'à la f. 5. airynea, la var. expansa Ach.; puis tous ces noms, à l'exception du dernier, deviendront, avec les f. 4. coilo- carpa et 6. epibrya, dans la suite des écrits de M. Nylander, des espéces autonomes, de sorte qu'il pourrait ne rester de ces 7 formes que la f. 2. argentata et la f. 7. biatorea. Pour cette dernière, Th. Fries Lichenogr. scand. p. 242 affirme qu'elle est un Lecidea; quant à l'autre, qui a ici pour synonyme d'aprés M. Nylander glabrata Ach., elle deviendra en 1873, Nyl. Obser- vata lichenologica in Pyrenæis-Orientalibus pp. 33 et 65, et dans la réimpression de ce Mémoire, Lichenes Pyrenæorum-Orienta- liwm observatis novis (1891) pp. 59 et 89, synonyme de la forme primaire, et elle sera dénommée L. subfusca (argentata), puis, plus tard, en 1896, ce sera l'autre variété qui obtiendra la pre- miére place, L. subfusca (glabrata) Nyl. Lichens des environs de Paris, p. 57. Il faut remarquer que dés l'année 1880, M. Nylan- HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 25 der avait fait publier par M. Lamy de la Chapelle, Catalogue des Lichens du Mont-Dore et de la Haute-Vienne, p. 71, que: « Les variétés argentala et glabrala Ach. correspondent au type de cette espèce (L. subfusca). » Nous venons de voir paraître ici pour la première fois le Lichen rugosus Pers. que nous retrou- verons ensuite placé dans presque toutes les nomenclatures prés du L. subfusca, quoiqu'il en soit réellement trés éloigné. Mais pourquoi le type d'Acharius subfusca doit-il être abandonné, pourquoi doit-il être remplacé par argentata ou glabrata, pour- quoi L. rugosa est-il une espèce distincte? M. Nylander ne l'a jamais dit et méme les groupements qu'il forme et la facon dont il les indique prouvent qu'il n'a pas une idée bien nelle des noms qu'il réunit. Je suis obligé de citer en latin, car le français est impuissant à rendre ces expressions dubitalives accumulées à l'excés : « Sub L. rugosa fere subsumendæ sunt sicul subspecies L. atrynea Ach., L. subrugosa Nyl. et L.chlarona Ach., ita se arcte tangunt. » Or, de ces 4 espéces, aucune n'a la plus petite affinité avec ses voisines, comme on le verra dans la suite. Le docteur Muller, d'Argovie, Principes de classification des Lichens et énumération des Lichens de Genève (1862), p. 43, regarde la var. vulgaris Schær. comme la forme primaire de l'espéce et lui attribue 8 formes empruntées à Schærer et à Keerber. C'est la méme forme que le docteur Stizenberger prétend aussi être le type de l'espèce. Donc L. subfusca Stizenb., De Lecanora subfusca ejusque formis commentatio (1868), est la méme chose que le L. subfusca var. allophana Ach. ou var. vulgaris Scher. et une nombreuse progéniture lui est attribuée parce que cet auteur a fait entrer dans sa classification toutes les formes exo- tiques alors connues; on y trouve d'abord 15 formes, puis 6 variétés, et l'une de ces dernières, la var. albella, possède elle- méme 7 formes, une autre en a une et c'est donc un total de 30 noms pour exprimer les divisions d'une seule espéce. (M. Mul- ler, cité tout à l'heure, dans ses différents Mémoires sur les Lichens exotiques, a attribué au L. subfusca 33 formes ou variétés.) Je n'ai pas besoin de faire remarquer qu'un grand nombre de ces divisions sont de véritables espéces. Avec M. Th. Fries, Liche- nographia scandinavica (1871), p. 238, le L. subfusca est beaucoup plus restreint, car il ne comprend pour la Suède que 9 variétés, dont les 3 dernières sont des espèces à séparer; la sixième est 26 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. soredifera Th. Fr. et les autres sont empruntées à Acharius et à Schærer. Il est à remarquer que cet auteur n'indique pour toutes ces formes qu'une seule mesure de spores, mesure que du reste nous retrouverons. M. Stein, Kryplogamen Flora von Schlesien, Flechten, 1879, p. 129, fait de méme et les dimensions qu'il donne, 12-20 x en longueur et 7-12 u en largeur, différent peu des précédentes (12-22 sur 7-12 x) ; les 9 variétés qu'il admet avec quelques formes sont empruntées aux auteurs précédents. Le révérend Leighton, The Lichen Flora of Great Britain, ed 3. 1879, emprunte ses 11 variétés à Acharius et à Nylander, et il est loin de diminuer la confusion ; car il prétend que la var. campestris Schr. est synonyme de la f. argentata Ach. Dans la méme région, le révérend Crombie, A Monograph of Lichens found in Britain (1894), p. 409, suit les plus récentes indications de M. Nylander et n'admet comme type que la forme offrant des apothécies à marge entière, c'est-à-dire les var. glabrata et argentata Ach.; il me lui donne qu'une variété, campestris Nyl. En Normandie, M. Mal- branche, Supplément au Catalogue descriptif des Lichens de la Normandie (1881), p. 37, nous ramène en arrière, vers le Prodromus de M.Nylander; il divise les variétés en corticoles et saxicoles, 5 pour les premières avec quelques formes et 3 pour les secondes; dans les dernières se trouve muralis Nyl. etje crois qu'il y a des réserves à faire sur le coilocarpa. Labbé Olivier, Exposé syslématique et description des Lichens de l'Ouest et du Nord-Ouest de la France, p. 268, regarde, comme Nylander, les var. argentata et glabrata Ach. comme constituant la forme typique et néanmoins il les énumére séparément. En Amérique, Tuckerman, A Synopsis of the North American Lichens, 4882, p. 187, réunit plusieurs variétés dans les 5 qu'il place sous son L. subfusca : rugosa et parisiensis sous allophana, chlarona sous distans. M. Sydow, en Allemagne, Die Flechten Deutschlands (1887), p. 109, emprunte ses 14 variétés et 8 formes aux auteurs cités ci-dessus et donne également une mesure unique de spores, 12-20 sur 7-12 y. M. l'abbé Harmand, Catalogue descriptif des Lichens de Lorraine (1894), p. 289, n'admet pas non plus de forme primaire, mais seulement 2 variétés, la premiène avec 2 formes et la seconde avec 5 formes et 2 sous-formes, et il avoue que plusieurs de ses formes n’ont pas toujours des caractères nettement accusés, En Italie, M. Jatta, Sylloge Liche- HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 27 num ilalicorum, p. 187, a résumé les travaux de ses devanciers en donnant au L. subfusca 13 variétés et 9 formes, mais pas plus qu'eux il n'indique les raisons des changements qu'il opère, par exemple L. distans Ach. est devenu, comme nous l'avons dit, chez Schærer, L. subfusca var. distans avec chlarona comme synonyme, chez M. Jatta ce dernier reprend la place que lui avait assignée Acharius, L. subfusca var. chlarona, et distans en de- vient une forme, pourquoi? On pourrait multiplier les exemples, non pas seulement pour M. Jatta, mais encore pour les autres lichénographes et la raison de leur silence est bien simple, c'est que les diagnoses décrivent mal le Lichen visé. Enfin M. Doistel, dans sa Nouvelle Flore des Lichens, l* et H° parties, publiées sans date (la première a paru en 1896 et la deuxième en 1902), a réuni toutes les variétés et formes reconnues en France par les différents auteurs etles a placées sous le L. subfusca (glabrata). Je passe sous silence les nombreux Catalogues de Lichens qui ne contiennent que de simples énumérations d'espéces ; ils ne nous seraient d'aucun secours. L'un des auteurs cités ei-dessus, Elias Fries, avoue que, malgré un long et pénible travail, il lui a été impossible de délimiter nettement les variétés découlant du L. subfusca, etil ajoute qu'il lui serait trés agréable de voir quelqu'un arriver à découvrir les notes essentielles et les limites stables qui permettront de séparer nettementles formes que revêt cette espèce si ondoyante. Il est incontestable que le L. subfusca, comme toutes les espéces communes, présente des formes trés voisines les unes des autres et il n'est pas moins certain que ce n'est pas dans les ouvrages que nous venons de parcourir que nous trouverons le fil d'Ariane qui nous guidera dans ce nouveau labyrinthe. En effet, les dispositions admises par les différents auteurs sont confuses, plus ou moins arbitraires et proviennent uniquement de la manière de voir de chacun d'eux, laquelle ne s'appuie sur rien de précis et se modifie dans leurs ouvrages successifs, sans qu'ils puissent indiquer ni que l'on arrive à soupconner la raison de ces changements. ll est encore une autre conclusion qui s'impose; c’est que si, aprés s'étre bien pénétré des descriptions données par ces auteurs, on examine un herbier un peu considérable, on rencontre facilement un bon nombre d'échantillons qui ne trouvent pas leur place sous les différentes formes exposées. Il y a long- temps que j'ai été frappé de cette vérité, et aussi, contrairement 28 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. à ce qui se pratique ordinairement, ai-je toujours placé des échantillons sous la forme primaire. Mais pas plus que les autres je n'avais la clef du mystère de la séparation des formes. Une autre cause n'a pas peu contribué à embrouiller les déter- minations; je veux parler des notes anatomiques données cà et là et qui interprètent mal la nature. En 1866, M. Nylander a créé une espéce trés voisine de l'allophana, mais distincte par son aspect extérieur et l'a nommée Lecanora parisiensis ; malheureu- sement, dans le but de la faire mieux reconnaitre, il lui a attribué un caractère qu'il croyait ne pas exister dans l’allophana, des pa- raphyses nettement articulées, « paraphyses distincte articulatæ. » Or, non seulement dans le L. subfusca Ach., mais encore dans toules les espéces du groupe les paraphyses présentent des arti- culations. Qu'est-il arrivé? M. Nylander a nommé L. parisiensis des échantillons qui appartiennent à la var. allophana et méme au L. subfusca, comme on le verra plus bas. Cette erreur est facile à expliquer; les paraphyses sont toujours ici articulées, c'est- à-dire qu'elles présentent des articles courts ou peu allongés avec des cloisons plus ou moins épaisses. Mais elles sont des organes qui s'usent assez vite; en vieillissant, elles s'affaissent, leurcavité intérieure diminue et en méme temps les cloisons dispa- raissent ou deviennent plus rares. Examinez une apothécie encore jeune du parisiensis ou de l'allophana, vous trouverez dans les paraphyses des articulations trés nettes; si vous faites des coupes dans une vieille apothécie, vous les distinguerez à peine, ou méme vous n'en verrez aucune. Dans le premier cas, M. Nylander écrivait parisiensis, et dans le second allophana. Voilà en quel état se trouve en ce moment la notion du Leca- nora subfusca. Est-il possible de faire mieux ? Oui et sans rien innover, en se servant simplement de termes bien définis. Il est donc nécessaire de préciser ceux dont nous allons faire usage. Le thalle peut étre hypophléode ou épiphléode. Dans le premier cas, les éléments qui le composent sont mélés aux cellules de l'écorce de l'arbre et recouverts par l'épiderme, qui présente l'aspect d'un cartilage ou d'une membrane. Dans le second cas, il est ordinairement cendré, plus rarement blanc, et parfois teinté de jaunátre, rugueux, granuleux ou verruqueux. A l'intérieur, on y trouve trois couches superposées, en haut le cortex, en dessous les gonidies et en bas la médulle dont les hyphes inférieurs HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 29 attachent le Lichen au substratum. Ces trois couches ne sont pas toujours parfaitement distinctes dáns les exemplaires corticoles, parce que les cellules de l'écorce de l'arbre en dérangent assez souvent la symétrie; elles le sont beaucoup plus dans les spé- cimens saxicoles. Dans les espèces qui constituent le groupe du £L. subfusca Ach., comme du reste dans tout le genre Lecanora, l'apothécie est une petite coupe pleine; elle présente par conséquent une enveloppe extérieure qui monte de la base au bord de la cupule et, entre les contours du bord, une surface horizontale. L'enveloppe se nomme l'excipule, le bord s'appelle la marge et la surface hori- zontale est désignée sous le nom de disque. Gagnepain del Fic. 1. — Lecanora subfusca Ach.; a. apothécie à marge entière; b. en partie crénelée ; c. en partie inégalement dilatée. Fic. 2. — Le méme var. allophana Ach.; a. marge crénelée; b. excipule lisse; c. apothécie Iobée. Fic. 3. — Le méme var. glabrata Ach. Frc. 4. — Le méme var. chlarona Ach.; a. marge formée par les sommets des dos qui séparent les sillons de l'excipule; b. excipule sillonné. Ces figures sont grossies 7 fois. Les apothécies sont normalement rondes, et elles demeurent telles quand elles sont séparées les unes des autres par un espace plus ou moins grand; on les dit alors dispersées. Quelque- fois cependant leur contour est découpé en fragments plus ou moins répétés, plus ou moins profonds, et alors elles deviennent lobées (fig. 2c) ou lobulées, suivant l'importance des découpures. Al arrive fréquemment que plusieurs apothécies se touchent, sont contigués, parfois méme elles se pressent, s'entassent, et 30 SÉANCE DU 9 JANVIER 1908. alors elles deviennent oblongues ou anguleuses. Elles sont ses- siles sur le thalle qui leur a donné naissance et elles lui adhé- rent par un point d'attache étroit; on les dit alors resserrées à la base. Quant à l’excipule prolongé en dessous jusqu'à ce point d'attache, il peut étre libre, ou bien soudé dans sa partie inférieure au thalle sous-jacent. La surface de l’exeipule est tantôt lisse (fig. 2 b), tantôt inégale, c'est-à-dire offrant quelques pelites cavités, rugueuse ou sillon- née (fig. 4 b) par des lignes verticales, superficielles ou profondes, laissant entre elles un dos plus ou moins large, plus ou moins proéminent. La marge peut égaler le disque, le dépasser ou quelquefois se trouver recouverte par lui. On la dit entière (fig. 1 a) quand elle égale ou dépasse le disque de la méme hauteur dans toute sa cir- conférence ; elle devient flexueuse, si les différences de hauteur sont fréquemment répétées et peu prononcées ; inégalement dilatée (fig. 1 b), quand dans une partie de son contour elle est plus élevée que dans le reste. Une marge granuleuse présente de petits granules hémisphériques et une marge rugueuse est couverte d'aspérités de formes diverses, plus ou moins saillantes et sépa- rées par des rides s'anastomosant. Enfin quand la marge qui s'élève au-dessus du disque est découpée, on la nomme dentée si les divisions sont courtes, triangulaires à la base et aiguës au sommet ; crénelée (fig. 1 b et 2 a) quand les divisions sont presque égales dans toute leur hauteur ou un peu atténuées et obtuses au sommet. Le disque est plan ou convexe, mat ou brillant, lisse ou légère- ment rugueux, c'est-à-dire couvert de petites aspérités formées par le sommet des paraphyses, ou encore un peu inégal et coloré par le rouge mêlé ou au noir plus ou moins dilué, plus ou moins foncé (rouge brunâtre ou noirátre) ou au jaune (roux) ou au blane (rouge brique pále, carné). Quelque foncée que soit la teinte, le rouge apparait toujours quand on humecte l'apothécie. Enfin le disque peut étre nu ou recouvert d'une pruine blanche ou bleuátre. Examinons maintenant le contenu de la cupule et prenons une coupe d'apothéeie passant par le point où celle-ci est attachée au thalle. On voit, à droite et à gauche, le cortex de l'excipule ; à la base, des hyphes qui, sortant de la médulle du thalle, montent HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 91 par le point d'attache vers le disque et forment trois couches superposées : la médulle, l'hypothécium et les paraphyses. Le cortex de l'excipule est nu ou le plus souvent couvert de petits corpuscules Jaunátres. Il n'est que la continuation du cortex du thalle et est formé, comme lui, par les hyphes gonidiaux. Chez lui les hyphes sont le plus souvent verticaux, soudés les uns aux autres si intimement qu'il est impossible de les distinguer et for- ment une masse cutinisée, ils sont articulés avec constriction à la cloison, émettent latéralement des rameaux qui s'anastomosent et forment un réseau à mailles plus ou moins grandes, et enfin ils sont parfois protégés extérieurement par une zone amorphe. Quelquefois les hyphes ne sont aussi solidement unis les uns aux autres que vers la base de l'apothécie et demeurent distincts vers le haut. On arrive à distinguer la direction de ces hyphes et de leurs rameaux, en colorant le. protoplasma qu'ils contiennent à l’aide du bleu coton ; quand les cloisons. sont minces, le protoplasma parait former à un faible grossissement une ligne presque ininterrompue, et alors on apercoit parfaite- ment les mailles du réseau formé par les rameaux anastomosés. Dans la médulle qui est plus ou moins épaisse, selon la hauteur de l'apothécie, les hyphes s'étendent de chaque côté de la colonne montante, prennent ordinairement la direction horizontale, pas- sent dans les gonidies et vont former le cortex. Les hyphes mé- dullaires sont ramifiés, plus ou moins serrés, parfois intimement unis au point de présenter l'aspect d'un réseau. Quand ils péné- trent dans lesgonidies, ils prennent le nom d'hyphes gonidiaux et laissent entre eux des lacunes plus ou moins grandes remplies d'air. Quand une coupe ne passe pas par le milieu de l'apothécie, les hyphes médullaires sont tous horizontaux. Quand l'apothécie a peu de hauteur, il peut arriver que la médulle fasse défaut et alors, entre le cortex et l’hypothécium, il ne se rencontre que des hyphes gonidiaux. Il n'est pas toujours facile d'apercevoir dans la coupe les hyphes médullaires et méme gonidiaux; parfois ils sont simplement voilés par de petits corpuscules que la potasse fait disparaitre; assez souvent ils sont entiérement recouverts de petits cristaux d'oxalate de chaux que l'acide azotique seul peut dis- soudre. Quand ils restent nus et par conséquent trés visibles, les cristaux prennent des dimensions assez grandes relativement à la grosseur des hyphes et se réunissent ordinairement en glomé- 32 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. rules qui se logent dans la marge et sous l'hypothécium; il n'est pas rare de constater que ces intrus ont réduit latéralement l'épaisseur du cortex, refoulé les gonidies ou contraint les hyphes médullaires à passer à l'état de cordons qui montent entre ces glomérules. Une autre cause de géne pour les hyphes médullaires est la présence parmi eux non seulement de quelques cellules, mais encore de longs fragments de l'écorce de l'arbre, qui ont été entrainés de la médulle du thalle dans l’apothécie. Les gonidies sont celles du thalle; on peut les rencontrer en couche plus ou moins épaisse ou en glomérules isolés sous le cortex, dans la marge et sous l'hvpothécium. Dans les coupes qui ne passent pas par le point d'attache elles existent sous le cortex qui alors entoure toute la coupe; dans celles qui traversent ce point, le cortex et les gonidies se voient seulement de chaque côté de la colonne montante. L'hypothécium incolore est constitué par les hyphes venant de la médulle. Ils prennent la direction horizontale, se ramifient, se soudent intimement, parfois présentent un réseau et montent la- téralement jusqu'au sommet de l'apothécie en formant une marge intérieure qui sépare les paraphyses des hyphes gonidiaux.Parfois ces hyphes de la marge intérieure sont peu distincts des para- physes, on les voit seulement un peu plus ramifiés, mais ils ne contiennent pas d'amidon, et en colorant la préparation avez l'iode, on les distingue nettement. La réunion des paraphyses et des théques contenant les spores a été nommée le thécium. le thalamium ou l'hyménium. Les premiéres sont fournies par le prolongement vertical des hyphes de l'hypothécium. Les paraphyses sont droites ou flexueuses, inti- mement soudées les unes aux autres et incolores dans toute leur longueur, excepté à leur sommet qui a recu le nom d'épithécium et forme le disque extérieur. Leur tégument contient de l'amidon et se colore en bleu sous l'action d'une solution aqueuse d'iode. Elles émettent cà et là, et parfois très fréquemment, des rameaux latéraux qui souvent s'anastomosent avec la paraphyse voisine ; elles sont articulées avec constriction à la cloison, les articles sont plus ou moins courts et les cloisons plus ou moins minces. Leur sommet plus ou moins arrondi est endurci et coloré ; il est insen- sible à l'action de l'iode. Souvent, il est nu, parfois il est rempli de pelites granulations d'un jaune obscur, et alors l'épithécium HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 33 est dit granulé, « epithecium granulosum », ce qui est une expres- sion impropre, puisque ces granulations ne s'attachent pas aux paraphyses et sont facilement chassées par la potasse; rarement ces granulations couvrent les paraphyses dans toute leur longueur. On voit quelquefois la membrane des paraphyses se prolonger au dessus de leur téte et former une cuticule amorphe et con- tinue. Ce caractère n'est pas constant dans les apothécies d'un méme échantillon ; M. Nylander l'a désigné par ces expressions : « epithecium continuo-amorphum ». Les théques et les spores proviennent d'hyphes spéciaux qui se sont formés dans le thalle dés le début de l'apothécie et ont monté avec les hyphes médul- laires. On les voit ramper horizontalement et s'anastomoser vers la base des paraphyses verticales; cà et là ils montent entre les paraphyses pour former une théque qui se remplira de spores. Dans les mesures de la hauteur des paraphyses données ci- dessous, la partie sillonnée par ces hyphes horizontaux n'est pas comptée; par conséquent paraphyses hautes de 80 y. signifie que des derniers hyphes horizontaux au sommet il y a 80 v. Il faut remarquer que dans les apothécies âgées, l'iode ne colore pas la membrane des paraphyses ou ne lui donne la teinté. bleue que vers les hyphes horizontaux. M. Nylander indique assez fréquem- ment un changement assez prompt produit dans la coloration de la gélatine hvméniale, comme il dit, et il a méme fondé des espéces sur ce passage du bleu au rouge vineux, bruni ou violacé. Voici ce qui se passe. Aussitôt qu'une goutte de la solution aqueuse d'iode a pénétré entre les deux verres de la préparation contenant des paraphyses, la coloration bleue se produit; puis, si le liquide continue à affluer la coloration, passe au rougeâtre; c’est l'excés d'iode qui masque le bleu et, si on l'óte, celui-ci reparait. En un mot, on ne doit noter la coloration que quand la préparation a été lavée. Il n'existe donc pas de gélatine hymé- niale dans l'apothécie du L. subfusca, car ce sont les téguments incolores des paraphyses que l'on a nommés ainsi. De cette erreur d'observation il est résulté que dans les ouvrages descriptifs on nomme paraphyse la cavité seule de ces hyphes, quoiqu'elle soit deux ou trois fois moins large que le tégument, dont les limites sont, il est vrai, plus difficiles à apercevoir. Pour terminer .€e qui regarde les paraphyses, disons qu'ici elles ne conservent pas dans leur vieillesse la vitalité que nous avons observée dans T. L. (SÉANCES) 3 34 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. certaines espèces de Pannaria. Quand on rencontre des gonidies dans l'intérieur des paraphvses des apothécies âgées, les hyphes qui les entourent proviennent de la face supérieure de l'hypothé- cium et écartent les paraphyses pour se frayer un passage. Dans les apothécies prolifiées, c'est-à-dire présentant sur le disque pri- mitif deux ou trois hyméniums sessiles, les paraphyses de ces apothécies secondaires sont également formées par des hyphes sortis de l’hypothécium et passant à travers les vieilles paraphyses. Elles s'entourent d'une marge qui n'admet pas de gonidies et re- pose sur le sommet des vieilles paraphyses (1). Dans le L. subfusca les paraphyses sont donc des organes qui, en vieillissant, perdent leur vitalité. Les théques présentent la forme d'un sac allongé, dont la paroi s'épaissit notablement au sommet et qui se termine à la base par une queue plus ou moins longue ; l'iode les colore souvent en bleu, parfois en rougeâtre ou en violet. Les spores, au nombre de huit dans chaque théque, sont hyalines, simples et disposées d'abord sur un rang vertical (la théque est alors un véritable tube dont la largeur est égale dans toute la longueur); quand elles ont atteint leur complet développement, elles se placent sur deux rangs et on les dit alors disliques, « sporæ dis- tichæ »; le plus souvent six seulement prennent cette disposition, la septième est solitaire en haut et la huitième en bas. Leur forme est ellipsoide ou oblongue, avec des extrémités arrondies ou atté- nuées et cette double disposition se rencontre trés fréquemment, pour ne pas dire toujours, dans la méme apothécie; parfois l'atté- nualion ou rétrécissement ne se produit qu'à une des extrémités. Leur membrane présente une épaisseur de À à 1,5 y. Les spermogonies sont contenues dans de petites verrues, assez saillantes et situées vers la périphérie. On les reconnait à leur ostiole ou noir ou brunátre, c'est-à-dire que la dépression .médiane les fait distinguer des autres petites verrues thallines. Elles contiennent des spermaties rarement droites, le plus souvent un peu courbées et prenant méme la forme d'un arc. Elles sont (1) Cette observatiou a été faite sur un échantillon récolté dans les environs de Paris, ci-dessous, n. 1. Mais, dans une espèce voisine du L. subfusca provenant de la Corée, j'ai vu sur de vieilles aphothécies deux ou trois jeunes apothécies normalement constituées, c'est-à-dire ayant un excipule avec un cortex, des gonidies, des hyphes gonidiaux, une marge intérieure et des paraphyses sans spores, le tout formé égale- ment par les hyphes de lhypothécium, qui passent à travers les vieilles paraphyses entierement cutinisées, HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 35 attachées à des stérigmates assez courts, simples ou ramifiés et non articulés. Les hyphes du thalle se resserrent pour entourer la base des stérigmates et, au-dessous de ces hyphes, se voit une couronne de gonidies. Les spermogonies sont des organes relati- vement rares, c'est-à-dire qu'un grand nombre d'échantillons bien constitués n'en possèdent pas et par conséquent leur diffé- rence de longueur dans des espèces voisines est un caractère difficile à vérifier. Dans la description de l'apothécie que je viens de donner, les parties qui la composent sont énumérées dans leur ordre naturel. Il n'en est pas ainsi dans mon étude du thalle, car je parle d'abord du cortex; c'est la médulle qui est le commencement du thalle, et c'est elle qui devrait étre examinée en premier lieu. La nature monte et ma description descend. Si je n'ai pas suivi l'ordre logique et naturel, c'est que j'ai tenu à me conformer à l'usage généralement adopté. Revenons maintenant aux formes que présente le L. subfusca. Parmi les noms d'Acharius, il en est qui ont été admis par la généralité des lichénologues, d'abord celui que je viens de citer, puis les formes ou variétés allophana, glabrata et chlarona ; conservons-les et táchons de préciser les descriptions d’Acharius. Il faut remarquer que, dece dernier à la fin de la carrière de Nylander, la description de cette espéce, à part la connaissance des spores et des spermogonies, n'a pas fait de grands progrés. En 1814 le père de la lichénographie décrivait dans son Synops. Lich., p. 158, la f. allophana avec des apothécies à marge cré- nelée, « margine thallode flexuoso crenato », et à la var. chlarona il donnait des apothécies à bord finement crénelé, « margine thal- lode elevato crenulato »; de méme M. Nylander, dit pour les apo- thécies dela premiére forme, dans ses Lich. Scand. (1861), p. 160, « margine thallino demum crenato et flexuoso » et dans le Prodr. Flor. Nov. Granat. Supplem. (1867), p. 544, « margine thallino subcrenato demumque flexuoso », et, pour la var. ehlarona dansle premier ouvrage en la comparant à la var. distans, « margine « thallino distinctius erenulato », et dans le second p.542, « margine thallino crenulato »; pour étre juste, je dois ajouter que pour cette derniére M. Nylander ajoute que des granules jaunátres se trouvent entre les sommets des paraphyses. Il en a été de ces caractéres comme des autres; on s'est contenté le plus souvent 36 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. de reproduire ce qui a été dit une première fois. Voici un autre exemple concernant les spores; M. Nylander a indiqué pour lal- lophana comme mesures extrêmes, Lich. Scand. p. 160, 13-22 u en longueur et 8-12 y en largeur, et dans les échantillons de celte variété que j'ai examinés je n'ai rencontré que trois fois la plus grande longueur 22 u, et encore avec une largeur un peu moindre. Eh bien! quatre lichénographes (1) ont indiqué pour leur allophana, exactement les mêmes mesures, un cin- quiéme cependant (2) a fait une petite variante, 13-22 sur 8-13 p. Les anciens, privés de nos moyens d'investigation, altachaient une grande importance aux caractères extérieurs et les exprimaient d'une facon claire, mais conforme à l'état de leurs connaissances, car il en est qu'ils ne pouvaient interpréter. De ce nombre est une expression qu'Acharius en traitant du L. subfusca a emplovée pour la seule forme glabrata, croûte semblable à un cartilage, « crusta cartilaginea ». Ces mots négligés par tous les auteurs subséquents signifient que le thaile de cette forme est hypophléode et comme on ne voit que l'épiderme de l'écorce de l'arbre, il ressemble à un cartilage. Voici, exprimés aussi brièvement que possible, les caractères distinctifs du L. subfusca et des trois variétés que nous avons choisies : L. svBFUSCA Ach. — Thalle mince épiphléode et en partie seulement hypophléode, granuleux ou rugueux. Apothécies dégagées du thalle, à marge peu élevée au-dessus du disque, trés souvent entière, parfois granuleuse, cà et là en partie inégalement dilatée ou crénelée, ne pré- sentant méme parfois qu'une seule crénelure, rarement crénelée dans tout son contour et alors avec des crénelures courtes et droites ou inflé- chies sur le disque; celui-ci d'un rouge bruni ou noirci (p. 29, fig. 1). — var. 1. ALLOPHANA Ach. — Thalie épiphléode, ordinairement plus épais, rugueux ou verruqueux. Apothécies souvent grandes, à marge élevée, crénelée ; disque d'un rougeàtre bruni ou noirci (fig. 2). — var. 2. GLABRATA Ach. — Thalle hypophléode; marge entière et dépassant peu le disque, qui est d'un rouge bruni ou noirci (fig. 3). (1) Stizenb. De Lecan. subfusca, p. 3; Harm. Catal. Lich. Lorraine, p.291; Oliv. Expos. syst. et descript. Lich. Ouest, p. 270, et Crombie A monogr- Lich. Brit. p. 41. '(2) Jatta Sylloge Lich. Italic., p. 187. HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 91 — Var. 3. CHLARONA Ach. — Thalle ordinairement épiphléode, par- fois ou en partie hypophléode, granuleux ou rugueux ; apothécies à ex- cipule sillonné, à marge ordinairement trés peu élevée et formée par le sommet des dos qui se trouvent entre les sillons ; disque carné ou roux, rarement bruni (p. 29, fig. 4). De ce simple apercu, on peut facilement conclure que la forme la plus simple devrait être énumérée la première. Cette espèce recevrait donc le nom de glabrata, et elle aurait pour variétés subfusca, allophana et chlarona. En agissantainsi, toutel'ancienne nomenclature serait bouleversée et, c'est pourquoi j'ai préféré conserver les anciens errements, qui facilitent les déterminations. J'ai donc placé en premier lieu le type linnéen subfusca, puis j'ai mis allophana qui s'en rapproche par sa marge crénelée, ensuite glabrata qui s'en éloigne par sa marge entiére, et enfin chlarona distingué par son excipule sillonné. Quelques formes qui ne ren- irent pas dans ces variétés sont énumérées à leur place. Comme je l'ai déjà fait remarquer, cette espéce est trés polymor- phe et par conséquent il n'est pas étonnant que certains caractéres que je regarde comme primaires pour une variété se rencontrent dans la variété voisine, mais alors ils sont toujours accom- pagnés de différences notables et faciles à saisir. Par exemple, les sillons caractéristiques de la variété chlarona se voient cà et là dans le L. subfusca type et dans la variété allophana, mais alors la marge de ces derniers est ou dans l'apothécie sillonnée ou dans les voisines, toujours ou inégalement dilatée ou crénelée, tandis que ces deux caractéres ne se montrent jamais dans la variété chlarona. Du reste l'aspect de chacune de ces formes est réellement trés différent. J'avais espéré que l'anatomie fournirait des notes bien tranchées et permettrait de séparer facilement toutes ces formes. Loin de me venir en aide, l'étude de la structure n'a fait qu'augmenter les difficultés, car à un moment je me suis trouvé en présence de coupes prises dans deux échantillons presque identiques exté- rieurement et qui offraient à première vue, des caractères qui paraissaient absolument différents. D'un côté, on voyait des gonidies pressées contre le cortex, des hyphes assez ou trés serrés et le tout recouvert d'une multitude de petits cristaux d'oxalate de chaux, présentant l'aspect d'un champ des plus caillouteux. De 38 : SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. l'autre côté, j'avais des hyphes complètement nets, distincts dans le haut du cortex, à leur entrée dans le cortex lacuneux et dépour- vus de gonidies, celles-ci laissant entre elles et le cortex une zone étroite et libre, puis entre les hyphes soit gonidiaux soit médul- laires de gros glomérules de cristaux. Je savais que bon nombre d’espèces exotiques offrent exclusivement ce dernier mode de structure, néanmoins il me paraissait impossible d’imposer des noms différents à des spécimens semblables extérieurement et dont les spores sont également pareilles. H m'a donc fallu rechercher si on ne pourrait pas rencontrer des transitions entre ces deux struc- tures extrêmes. Le travail a été long et pénible, car j'ai dü faire des coupes dans plus de 150 échantillons choisis les uns dans la méme région, les autres dans les pays les plus divers, les uns aussi semblables et les autres aussi dissemblables que possible. Alors j'ai constaté que ces différences qui paraissent si grandes au premier abord, s'atténuent, qu'elles ne sont que partielles chez certains individus et que par conséquent elles ne sont pas fonda- mentales; de plus elles se rencontrent non seulement dans le L. subfusca typique, mais encore dans les variétés allophana et glabrata ; dans la var. chlarona, les notes anatomiques sont plus constantes. [| n'y a pas de caractères extérieurs qui décèlent la strueture intérieure, ear des échantillons récoltés dans des con- trées trés éloignées les unes des autres sont identiques intérieu- rement, tandis que d'autres, pris les uns à cóté des autres ou à quelques kilomètres de distance et sur la méme essence d'arbres, offrent des variations parfois trés sensibles. Afin que l'on puisse se rendre compte du polymorphisme qui existe dans les caractéres tant extérieurs qu'intérieurs de cette espéce, je vais passer en revue les individus que j'ai étudiés; je parlerai principalement de la structure de l'apothécie, mais il est bien compris que les mémes notes se rencontrent dans le thalle, c'est-à-dire que siles hyphes médullaires de l’apothécie sont couverts de cristaux épars ou logent entre eux des glomérules de ces cristaux, il en est de méme dans le thalle. La seule remarque à faire, c'est que les hyphes médullaires du thalle sont en général plus étroits que ceux de l'apothéeie. Avant de commeneer cette étude, je ferai quelques remarques sur certains des exsiecatas et des échantillons dont il va être question : HUE. — CAUSERIE SUR LE L'CANORA SUBFUSCA. 39 1. Lecanora subfusca et var. a. argentata Ach., Mougeot et Nestler Stirpes cryptogame Vogeso-Rhenanæ, fasc. VIH, 1823, n. 740, herbier du Muséum de Paris, se compose de quatre échantillons, deux pour 740 et deux pour 740 a. Dans 740, celui de droite parait étre L. subfusca Ach. et celui de gauche var. glabrata Ach., ci-dessous n. LXXXIX; dans 740 a. celui de droite est L. intumescens Reb. et celui de gauche L. albella Ach. 2. L. subfusca Ach., El. Fries Lichenes Sueciæ exsiccati n: 250 a et b. Ce dernier, 250 b, est la var. glabrata Ach., ci-dessous n. rxxvin.. D’après Th. Fries Lichenogr. scand. p. 239, le n. 250 a représente L. subfusca var. allo- phana Ach., tandis que, d'après M. Nylander Lich. envir. Paris p. 56, il doit prendre le nom de L. intumescens Reh. et ce lichénographe ajoute : « Minime allophana ut affert Fr. fil. Scand. p. 239 ». Or dansl'herbier du Muséum ce n. 250 a se compose de deux fragments, celui de droite est L. intumescens et celui de gauche L. subfusca var. allophana, ci-dessous n. LXV. El. Fries a récolté en méme temps les deux Lichens, leur a donné le méme nom et a dis- tribué tantót l'un et tantót l'autre. Pour l'exemplaire du Muséum, un seul frag- ment étant trop petit pour bien représenter l'espéce, Fries en a mis deux et il est tombé sur les deux espèces différentes. Ce qui prouve que parfois les exsiccatas n'ont leur réelle valeur que pour celui qui les possède. 3. Parmelia subfusca a. vulgaris Schær. Lich. helvet. exsicc. n. 308, her- bier du Muséum de Paris, offre trois échantillons. Le supérieur et l’inférieur - de droite appartiennent au L. subfusca var. allophana Ach., avec des diffé- rences de structure, voir ci-dessous n° XLv1 et LXIV ; l'inférieur de gauche est L. subrugosa Nyl. . 4. P. subfusca Stenhammar Lich. Sueciæ exsicc., edit. altera, n. 129, est, d’après M. Nylander Lich. emvir. Paris, p. 56, L. alophana Nyl. in Flora 1872, p, 250 (nomen nudum), et d’après M. Th. Fries Lichenog. scand. p. 239, ce n'est qu'une partie de cet exsiccata qui représente le L. subfusca var. allo- phana dont cet auteur donne une description. En effet, dans l'herbier du Muséum de Paris, cet exsiceata présente cinq échantillons rangés sur deux lignes. Les deux supérieurs appartiennent au L. subfusca Ach.,et les autres à sa variété allophana, voy. ci-dessous n° XXVII et XLVIII. 9. Lecanora subfusca var. geographica Mass., Anzi Lich. minus rari Ita- lite superioris n. 187, sur Chàtaignier, dans l'herbier du Muséum, présente sur l'échantillon unique trois espèces, séparées ou parcourues par des lignes noires et formant par conséquent de petits ilots : L. subfusca var. chlarona f. geographica ci-dessous n. cxvi, L. angulosa Ach. et cà et là un Verru- caria du groupe de V. epidermidis. 6. Le même, Anzi Lich. rariores Veneti, n. 37, sur Mûrier blanc, égale- ment dans l'herbier du Muséum, est composé de la méme facon, mais la troi- sième espèce est Lecidea parasema Ach. ou une variété de cette espèce. 7. L. chlarona Harm. Lich. Lotharing. n. 581 (1), au milieu la var. gla- brata, ci-dessous n.Lxxv et, à droite et à gauche, lavar. chlarona, ci-dessous n. CVHI. (1) Les échantillons, dont la provenance n'est pas indiquée, se irouvent dans mon herbier. 40 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. 8. L. subfusca var. urgentata Ach. récolté par de Brébisson à Falaise et déterminé par M. Nylander, dans l'herbier Weddell au Muséum de Paris, est en grande partie le L. intumescens Reb.; dans l'échantillon de droite, vers le haut, il y a un peu du L. subfusca var. glabrata ci-dessous, n. LXXXIV, et dans celui de gauche, également vers le haut, un peu du L. albella Ach. 9. L. subfusca 8. distans Schær. Enum. crit. Lich. europ. p. 74, d’après deux échantillons authentiques dans l'herbier du Muséum de Paris est à droite notre variété chlarona et à gauche le L. intumescens Reb., lequel se trouve également dans cet herbier et a été donné parle méme auteur sous lenom de L. cateilea, L. subfusca à. cateilea Scheer. Enum. crit. Lich. eur. p. 74. 10. Ix subfusca L. f. chlarona Ach., Arn. Lich. Monac. exsicc. n. 343, se compose, sans parler du Physcia parietina, de deux espèces : L. subfusca var. chlarona f. cacuminum Hue, ci-dessous p. 81 et L. angulosa Ach. Un autre échantillon récolté par moi en Lorraine et dans les mémes conditions, c'est- à-dire sur les branches les plus élevées d'un Peuplier pyramidal abattu, pré- sente les deux mêmes espèces. Lecanora susrusca Ach. Lichenogr. univ. (1810) p. 393 pr. p. et Synops Lich. p. 157 pr. p. ; Lichen subfuscus L. Spec. plant. (1753) n. 45. Thalle blanchátre ou cendré, parfois teinté de jaunàtre ou de bleuâtre, souvent épiphléode, parfois en partie hypophléode, mince, mat, à rugo- sités peu élevées, de formes diverses et séparées par des rides peu pro- fondes, cà et là granuleux, continu ou fendillé, souvent trés inégal à cause des inégalités de l'écorce qu'il revét, quelquefois parcouru par des lignes noires, à contours ordinairement indéterminés, parfois ce- pendant limités ou par une ligne noire ou par une zone plus blanche, . jaunissant par la potasse, ainsi que l'exeipule de l'apothécie; cette réaction se produi! également dans les formes et variétés énumérées ci-dessous. Cortex couvert de corpuscules jaunátres, épais de20 à 40, rare- ment de 60 x, formé d'hyphes perpendiculaires à la surface, intimement soudés, cloisonnés avec constriction à la cloison, émettant latéralement des rameaux qui s'anastomosent et forment un réseau à mailles plus ou moins grandes et inégales, avec une lumière large del, 5-2 u, des articles courts ou peu allongés et des cloisons assez minces; parfois une zone amorphe épaisse de 4-10 y les recouvre. Gonidies vertes, fournies par le genre d'Algues Protococcus Ag., rondes ou oblongues, larges de 7-14, plus rarement de 16-18 x, à membrane souvent trés épaissie, formant sous le cortex une couche plus ou moins épaisse ou des glomérules es- pacés; hyphes gonidiaux épais de 4-6 u, verticaux, cloisonnés et laissant entre eux des lacunes remplies d'air. Hyphes médullaires épais ordi- nairement de 4-5 y, en couche généralement assez mince ou bien vi- vant entre les cellules de l'écorce de l'arbre. Ils sont nus ou recouverts d'une matière noiràtre ou encore de petits cristaux d'oxalate de chaux; HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 41 parfois ces cristaux sont réunis en glomérules et logés entre les hyphes. Souvent des cellules de l'écorce de l'arbre se rencontrent dans toute l'épaisseur du thalle. Elles sont plus nombreuses dans les thalles hypo- phléodes et, dans ceux-ci, la constitution n'est réguliére que daus les granules qui se rencontrent cà et là. Apothécies larges de 0,7-1,5, rarement de 2 millimétres, assez élevées au-dessus du thalle, attachées par un point étroit, ordinairement com- plétement dégagées, rarement appuyées sur le thalle sous-jacent, ou éparses et arrondies, ou contigués et anguleuses, parfois entassées et se recouvrant partiellement, assez rarement lobulées par des lobules peu profonds; excipule plus blanc que le thalle, lisse ou inégal ou un peu rugueux; marge mince, peu élevée, mais surpassant distinctement le disque, d'abord entiére (p. 29, fig. 1 a), puis parfois flexueuse, cà et là et souvent en partie seulement inégalement dilatée (fig. 1 b), granuleuse ou briévement crénelée, ne présentant parfois qu'une ou deux dents ou crénelures rabattues sur le disque (fig. 1 c), rarement entièrement crénelée par des crénelures courtes, droites, ou réfléchies; disque d'un rougeàtre plus ou moins bruni, rarement d'un roux également bruni ou d'un rouge un peu terne, plan ou convexe, mat ou brillant, trés rarement couvert d'une pruine blanchàtre, lisse ou légèrement scabre. Le cortex est formé comme celui du thalle dont il n'est que la continua- tion; mais les hyphes, principalement vers la base, sont plus épais et les mailles du réseau sont plus grandes. La moyenne de son épaisseur est dans la marge de 20 à 25 y, dans le côté de 30 à 40 y. et, à la base, de 60 à 80 y; la largeur de la lumière des hyphes est 1 à 2 p; souvent elle paraît plus grande à la base des articulations que dans les entre-nœuds, la raison en est que la potasse contracte les parois et rétrécit ainsi la co- lonne du protoplasma ; les articulations sont fréquemment répétées et les cloisons minces. Les gonidies s'entassent ordinairement dans la marge et touchent le cortex, puis elles forment une couche assez mince ou des glomérules sous l'hypothécium et le cortex. Les hyphes gonidiaux sont ordinairement assez làches. La médulle est composée d'hyphes épais de 4-8 u, horizontaux, plus ou moins serrés et formant une couche peu épaisse; parfois elle manque ou est entremélée de longues zones de cel- lules enlevées au suber de l'écorce de l'arbre. Les hyphes médullaires peuvent étre ou voilés d'une matiére noiràtre, ou couverts de petits cristaux débordant méme sur le cortex ou encore présentant de gros glomérules de ces cristaux. Dans les deux premiers cas, le cortex est le méme dans toute la hanteur de l'excipule, c'est-à-dire que les hyphes sont indislincts et les mailles du réseau sont seulement un peu plus petites dans la marge, les hyphes étant moins épais, et alors elles ressem- blent à celles du thalle. Quand les cristaux sont réunis en glomérules, 42 SÉANCE DU O JANVIER 1903. les hyphes de la marge, tout en étant soudés, demeurent distincts, les hyphes gonidiaux sont plus làches, sans gonidies à leur entrée dans le cortex et la médulle prend souvent la forme de cordons verticaux qui montent entre les glomérules. L'hypothécium incolore est composé d'hyphes horizontaux, ramifiés et formant souvent un réseau avee une lumière de 4 u; ils montent verticalement entre les gonidies de la marge et les paraphyses et forment une marge intérieure large de 20-30 p; souvent ces hyphes sont peu distincts des paraphyses, mais ils présentent toujours des articulations plus rapprochées et des ramifiea- tions plus nombreuses. Les paraphyses sont les unes droites et les autres flexueuses ; elles mesurent en hauteur de 60 à 80, plus rarement 100 p, et en largeur de 3 à 4 et parfois 5 u; leurs téguments sont in- timement soudés, ils s'endurcissent et se colorent en rouge plus ou moins pàle au sommet qui est ordinairement arrondi, et assez souvent ils se prolongent au-dessus de la partie colorée en une cuticule épaisse de 6 à 10 p, hyaline et continue; ils émettent latéralement des rameaux plus ou moins fréquents et qui s’anastomosent ; leur lumière est large de 1,5 à 2 y; ils sont articulés par des articulations souvent 3 ou 4 fois plus lengues que larges vers la base et dans le milieu, et plus courtes dans le haut avec des cloisens assez épaisses; parfois les articulations sont eourtes dans toute la hauteur; enfin les téguments se colorent en bleu sous l'influence de l'iode, tandis que les thèques prennent parfois une teinte rougeätre. J'avais noté, dans le cours de mes observations, des différences sensibles dans la largeur du tégument et de la lumière, mais j'ai reconnu que ces variations ont pour principe l'àge de l'apothécie. Ainsi des téguments larges de 7 ou 8 y. avec une lumière de 1 x, non colorés par l'iede dans le tiers ou la moitié supérieure de leur hauteur, appartiennent à de vieilles paraphyses. Les spores sont hyalines, simples et placées sur deux rangs dans les théques; elles sont ordinairement ellipsoides, arrondies aux deux extrémités et mesurent le plus souvent 14-16 p en longueur et 7-9 p en largeur, rarement elles atteignent 11-19 x sur 8-10 y. et, de temps en temps, on en rencontre n'ayant que 10-11 p en longueur; quand elles sent oblongues, c'est-à-dire moins larges, leurs extrémités sont souvent atténuées. Les spermogonies sont renfermées dans de petites verrues situées or- dinairement vers la périphérie; elles sont parfois nombreuses sur un méme échantillon et trés souvent manquent complétement. Elles sont indiquées par un petit ostiole noirâtre. A l'intérieur, elles sont incolores et renferment des stérigmales dressés, non articulés, simples ou 1-2 fois ramifiés, hauts de 14-20 u, épais de 2 y et terminés à la base par une cellule un peu plus épaisse, mesurant 3 œ; ils portent des spermaties, ou courbées en forme d'arc avec une ouverture de 9-14 u, ou simplement HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 43 un peu courbées, longues de 13-22 y et larges de 1 y. La base des sté- rigmates est entourée d'une zone étroite d'hyphes serrés et cloisonnés, au-dessous de laquelle se trouvent ordinairement des gonidies, voir Tu- lasne Mém. sur les Lich. p. 160, pl. XIII, fig. 18-20. Dans Lindsay, Mem. crust. Lich. p. 218, pl. VIII, fig. 25, les stérigmates me parais- sent appartenir à une autre espéce. Au commencement de cette diagnose, je n'ai pas cHé Reinke Abhandl. uber Flecht. p. 172, fig. 90, parce que le texte et la figure 90, II, mex- priment pas bien la structure du L. subfusca. Je vais maintenant passer en revue les divers échantillons qui m'ont servi à composer la diagnose que l'on vient de lire; je ne répéterai pas les caractéres qui sont les plus ordinaires: thalle cendré, gonidies larges de 7 à 14 p, apothécies dispersées ou cà et là contigués, excipule plus blanc que le thalle, lisse ou rugueux, disque d'un rouge bruni, épaisseur du cortex, de la lumière des hyphes ne dépassant pas 2 p, mailles du réseau à peu prés semblables dans toute la hauteur de l'ex- cipule, hyphes médullaires épais de 4-6 u, couche gonidiale d'une épais- seur ordinaire et existant dans la marge, sous l'hypothécium et le cortex et caractéres des paraphyses, à l'exception de la cuticule qui les recouvre. Comme la disposition des cristaux change complétement l'aspect de la coupe et modifie méme une partie de la structure, ce sont eux qui serviront de base à notre énumération. A. — MÉDULLE SANS CRISTAUX. l. L. subfusca Ach., Hue Lich. Canisy, p. 62, sur Fréne. lI. Le méme var. allophana Hue Lich. env. de Paris, M, p. 182, sur Erable. Tous deux n'ont ni cristaux sur les hyphes, ni cuticule sur les paraphyses. Dans le premier, thalle assez mince; apothécies ayant en largeur de 1 à 2 mill.,'cà et là lobulées; marge parfois flexueuse, d'autres fois en grande partie finement crénelée ou munie seulement de 2 ou 3 dents rabattues ; disque assez souvent inégal, et un peu brillant. Hyphes médullaires et gonidiaux horizontaux et verticaux, làches. Gonidies atteignant 16 p, manquant parfois sous le cortex. Spores longues de 14-15 w et larges de 6-7 v. et d'autres longues de 14,5 u et larges de 9 p. Dans le second, thalle assez épais; apothécies ne dépassant guère 1g, en partie appuyées sur le thalle; marge granuleuse ou entiérement erénelée, à crénelures trés courtes. Hyphes gonidiaux laeuneux; médulle nulle. Spores arrondies ou atténuées aux extrémités, longues de 13-19 sur 8,5-10y avee 19 sur 8 p. 44 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. B.— CRISTAUX PETITS, PEU NOMBREUX ET DISSÉMINÉS SUR LES HYPHES. III. L. subfusca Ach., sur vernis du Japon à Bellevue (Seine-et-Oise). Apothécies larges de 1,5, et quelques-unes atteignant 2,5 mill.; marge dépas- sant peu le disque, flexueuse, sillonnée ou crénelée, à crénelures trés courtes et réfléchies; disque parfois prolifère, c'est-à-dire portant 2, 3 ou 4 petites apothécies sans marge thalline (voy. plus haut p. 34). Hyphes gonidiaux épais de 8-105, peu serrés; peu de gonidies sous l'hypothécium ; cutieule sur les paraphyses. IV. Le méme, herbier Vaillant dans l'herbier du Muséum de Paris (trois échantillons sur la page, celui de droitea été examiné). Apothécies ne dépassant pas 1,5 mill. entassées; marge rarement flexueuse, granuleuse ou vaguement et très brièvement crénelée; hyphes gonidiaux peu serrés; hyphes médulla:res seuls couverts de petits cristaux; cuticule sur les paraphyses; spores arrondies ou parfois un peu atténuées aux extrémités, longues de 11-16 sur 7-9 v. avec 14 sur 9 y.. V. Le méme, herbier Richard, puis herbier de Franqueville et main- tenant en ma possession. Thalle d'un cendré jaunâtre, entouré d'une zone plus påle et moins ru- gueuse. Apothécies ne dépassant pas 1 mill.; marge cà et là granulée ou fine- ment crénelée. Notes anatomiques comme dans le précédent, mais cuticule nulle; spores 15-17 sur 8-10 v. et 16-17 sur 10-9 u. VI. Parmelia subfusca, ad cortices arborum Daniæ frequens, herbier Joh. Lange. Thalle cendré jaunâtre, indéterminé; apothécies atteignant 1,5 mill.; marge cà et là flexueuse ou granuleuse, dans un petit nombre quelques crénelures réfléchies; disque légèrement convexe, un peu scabre. Hyphes gonidiaux lacu- neux; hyphes médullaires làches et admettant des gonidies, seuls couverts de cristaux; cuticule nulle; spores 12-14 sur 7-9, et 11 sur 8,5 u. VII. L. subfusca var. glabrata Nyl. determ., sur Charme, bois du Rou- gelot entre Richardménil et Azelot (Meurthe-et-Moselle). Thalle en grande partie hypophléode; apothécies larges de 1, etatteignant 1 mill. 5, très nombreuses, souvent pressées; disque un peu scabre. Cristaux seulement sur les hyphes médullaires lâches; médulle remplie de cellules de l'écorce de l'arbre; euticule nulle; spores 11-14 sur 7-8 p. VIII. L. subfusca f. allephana Mandon Lich. Madère, n. 53, herbier du Muséum de Paris; saxicole. HUE. —: CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 45 Thalle cendré. assez épais, mat, un peu inégal à cause des aspérités de la pierre, rugueux et méme verruqueux. Apothécies larges de 1-1,5 mill., dis- persées et arrondies, cà et là contigués et un peu anguleuses, dégagées du thalle, mais peu élevées; excipule concolore au thalle et lisse; marge trés peu élevée, cà et là flexueuse, le plus souvent crénelée par des crénelures très courtes, dressées et très rarement réfléchies; disque d'un rougeâtre noirci. A l'intérieur les couches sont plus régulières et plus larges que dans lés spéci- mens corticoles. L'épaisseur du cortex du thalle est de 20 à 40 y et il est pro- tégé par une couche amorphe large de 6u, le réseau en est très distinct et la lumière des hyphes est de 2x; gonidies larges de 8-12j et formant une couche très épaisse; entre elles des hyphes épais de 3-4 p articulés avec con- striction à l'articulation, verticaux et trés lacuneux ; médulle serrée et d'un rouge noiràtre à la base. Le cortex de l'excipule mesure en haut 20, latéra- lement 30, et en bas 40-50 ».; le réseau est le méme partout; les hyphes goni- diaux épais de 4-6 v. sont lacuneux et la médulle peu serrée; peu ou point de cristaux; couche gonidiale épaisse; paraphyses hautes de 70 p flexueuses, et ramifiées, lumière 2u, articles courts, cloisons épaisses, cuticule; pas de spores. Diffère de Ja var. allophana par les apothécies plus plates, la marge moins élevée et les crénelures courtes et presque toujours dressées. Dans une note de la page 250 du Flora de 1872, M. Nylander affirme que cet exsiccata de Mandon, n. 52 est le L. subfusca var. expansa. Or Acharius, Lichenogr. univ. p. 345, a donné à son L. atra var. expansa des apothécies à marge très entière, un peu épaisse et surpassée par le disque qui est d'un noir moins foncé que dans le L. atra. Cette description ne convient donc pas au Lichen de Madère; elle s'accorde mieux avec les échantillons récoltés par M. Weddell dans la Bolivie septentrionale, en 185! (herbier du Muséum de Paris) et nommés également par M. Nylander L. subfusca f. expansa (Ach.). La structure est celle du L. subfusca, mais les mailles du réseau de l'excipule des apothécies sont plus confuses, à cause de l'étroitesse des parois des hyphes et de la largeur de la lumière. Il fant remarquer que, dans ses Lich. Scand. p. 161, M. Nylander regarde cette forme expansa comme synonyme d'atrynea. IX. L. subfusca f. parisiensis Arn. in Flora 1888, Lichenol. Fragm. XXIX, Miquelon, p. 14 et Lich. exsicc. n. 1255, récolté sur des clôtures en bois de Sapin, parle D" Delamare, dans l'ile de Miquelon. Thalle cendré obscur, assez épais, rugueux et fendillé, cà et là verruqueux, etles verrues s'agglomérant forment de petits monticules. Apothécies larges de 2 et quelquefois 2,5 mill., un peu entassées; excipule concolore et rugueux ; marge peu ou assez élevée, flexueuse, inégalement dilatée, granuleuse ou en partie crénelée avec crénelures courtes et rabattues; disque d'un rouge bruni, souvent brillant. Dans le thalle, gonidies larges de 8-14 et méme de 18g; hyphes gonidiaux épais de 4-7y, lacuneux; médulle peu serrée et peu de cristaux. Cortex de l'excipule et autres notes comme dans le précédent. Paraphyses hautes de 100», larges de 4-5 p, peu flexueuses et peu ramifiées, articles assez courts et cloisons minces, cuticule; spores 12-17 sur 7-8,5, et 16 sur 7-8,5 u. Spermaties ou courbées en arc, l'ouverture de Parc étant de 9-145, ou peu courbées, longues de 14-22 sur 1 x de largeur; stérigmates épais de 2 v. et la cellule basilaire de 3 v. 46 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. M. Arnold Zur Lichenenfl. München, 1891, p. 55, prétend que le caractère distinctif de la forme parisiensis Nyl. est l'épaisseur de la couche gonidiale sous l'hypothécium; il est facile de se convaincre qu'elle existe épaisse dans certains échantillons du L. subfusca. C. — CRISTAUX PETITS ET NOMBREUX, COUVRANT LA MÉDULLE ET DÉBORDANT MÉME SUR LE CORTEX. Le premier échantillon que je vais citer se rapproche beaucoup du précédent. X. L. subfusca Ach., récolté sur des os de baleine, par le D" Delamare, dans l'ile de Miquelon et communiqué par le D" Viaud-Grand- Marais. ll diffère du précédent principalement par un thalle moins sombre et des apothécies d'un rouge moins bruni, différences qui tiennent trés probablement à ce qu'il a été plus exposé à l'influence de la lumière et de l'air sur ces os de baleine que sur les parois verticales des clótures. Les gonidies ne dépassant pas 12u (je dois dire que je n'ai qu'une médiocre confiance dans cette consta- lation, car il m'est arrivé dans un second examen d'un échantillon quelconque de L. subfusca de rencontrer des gonidies plus larges que celles que j'avais observées d'abord) etles couches constitutives du Lichen sont épaisses comme dans les deux espéces précédentes, mais dans les hyphes de la médulle se ren- contrent des fragments d'os et ainsi les hyphes ont enlevé ces fragments de la méme facon qu'ils dissocient les cellules du liège de l'écorce de l'arbre. Le cortex de l'excipule est recouvert d'une couche amorphe large de 104 et vers le baut les hyphes sont plus distincts et moins verticaux et à leur entrée dans le cortex ils laissent des méats entre leurs ramifications, et ainsi ils présentent une structure à peu prés semblable à celle que nous observerons dans les thalles contenant des cristaux en glomérules. Ici les cristaux ne couvrent que les hyphes et la couche gonidiale est également épaisse sous l'hypothécium et dans la marge. Paraphyses hautes de 80 p, en partie flexueuses, peu rami- fiées, avec une lumière de 1,5-2u, des articles longs et des cloisons peu épaisses; cuticule sur le sommet. Spores longues de 16-19 sur 6-7, de 14-18 sur 8 et de 12-15 sur 9p.. Spermaties courbes, longues de 13-20, et larges de i.u. XI. L. scrupulosa Oliv. Herb. Lich. Orne, n. 232, sur Peuplier. Parait étre un jeune L. subfusca. Apothécies larges de 0,5-0,7 mill., trés peu nombreuses; marge dans la plupart entière, dans quelques-unes un peu inégalement dilatée ou en partie trés brièvement crénelée; disque d'un brun noirci, parfois un peu pruineux. Trés petits cristaux sur le cortex et sur une partie des hyphes gonidiaux; médulle et cuticule nulles. XII. L. subfusca Ach., Balansa FT. d'Algérie, 1852, échantillon du bas de la page, herbier du Muséum de Paris. Thalle d'un cendré jaunâtre. Apothécies atteignant à peine 1 mill.; dans HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 47 quelques-unes marge granuleuse ou on partie très brièvement crénelée. Hyphes gonidiaux làches; cuticule. Spores 11-16 sur 6-7, et 12-13 sur 8-9 u. XIII. Le méme. Échantillon décrit dans le Botanicon gallicum et donné par De Candolle au Muséum de Paris. Apothécies ne dépassant pas 1,5 mill.; cuticule. XIV. Le méme, étoile Caroline, forét de Saint-Germain, septembre 1902, sur Érable. Thalle d'un blanc bleuâtre; apothécies larges de 1-1,5 et parfois de 2 mill.; marge en partie flexueuse, granuleuse ou crénelée; disque un peu brillant; cellules de l'arbre dans l’hypothécium; cuticule; spores 15-17 sur 9 p. XV. Le méme, sur Populus nigra, route des Loges, forét de Saint- Germain, septembre 1902. Thalle entouré d'une zone blanche, presque lisse, Apothécies larges de 1, rarement de 1,5 milL pressées dans le centre; marge flexueuse, inégalement dilatée, en partie sillonnée, cà et là presque entièrement et brièvement cré- nelée; disque d'un rougeátre noirci; hyphes médullaires serrés, formant réseau; euticule. Spores 12-15 sur 7-8 u XVI. Le méme, méme substratum, Hue Lich. massif Maures, p. LXXIX. Thalle comme dans le précédent. Apothécies ayant la méme largeur ; marge grauuleuse, en partie et méme entièrement crénelée; cuticule. Spores 12-13 sur 7, 11 sur 8 et 12 sur 6 v. XVII. Le méme, sur Cyprés, Hue loc. cit. Spécimen formant un ilot au milieu de deux échantillons appartenant à la var. allophana; les apothécies larges seulement de 1 mill., entassées, à marge peu élevée, laissent apercevoir le disque plus facilement que dans la var. allophana et lui donnent un aspect plus sombre; marge entiére, rugueuse, flexueuse, inégalement dilatée ou offrant rarement deux ou trois crénelures ; cuticule. Spores 13-17 sur 7, 14 sur 6-8 et 15 sur 7,5 y. XVIII. Le méme, Flag. Lich. algeriens. ezxsicc. p. 112 ,sur Ailanthus glandulosus; L. subfusca var. coilocarpa Flag. Catal. Lich. Algér. p. 41. « Forme difficile à nommer, » dit M. Flagey dans l'étiquette; cependant elle me parait appartenir au L. subfusca. Thalle d'un blanc sale, ou un peu fari- neux ou couvert par des apothécies larges de 0,8 à 1,2 mill. et anguleuses ; excipule concolore, lisse ou un peu farineux; marge assez épaisse, peu élevée et entière, ou plus haute et alors ou entière ou flexueuse ou en partie cré- nelée par des crénelures courtes et repliées, disque noirâtre. Les notes ana- tomiques ne different pas, la couche gonidiale est mince et la cuticule existe. Spores 10-13 sur 7-8, 11-14 sur 6-7, et 12-13 sur 9 u. 48 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. D. — CRISTAUX COUVRANT SEULEMENT LES HYPHES GONIDIAUX ET MÉDULLAIRES. Dans cette section les cristaux se présentent sous différents aspects. a.— Petits cristaux semblables à ceux des sections précédentes. XIX. L. subfusca Ach., récolté par M. Thuret à Rentilly (Seine-et- Marne), dans son herbier. Apothécies ne dépassant guére 1 mill.; dans quelques-unes seulement marge granulée ou en partie et trés brièvement crénelée; hyphes gonidiaux lacu- neux et trés visibles à leur entrée dans le cortex; médulle peu serrée; cuti- cule. Spores longues de 15-16 sur 8-9, et 15 sur 9,5 u. XX. L. subfusca var. allophana Hue Lich. env. Paris, II, p. 182. Sur un Fréne, allée des Loges, forét de Saint-Germain ; échantillon marqué A, dans le haut de la carte à droite. Thalle entouré d'une zone blanchâtre. Apothécies atteignant 1,5 mill., marge cà et là flexueuse, granuleuse avec de gros granules, inégalement dilatée ou en partie brièvement crénelée; disque rougeàtre, peu bruni et un peu bril- lant. Hyphes gonidiaux lâches; médulle trés mince; couche gonidiale épaisse sous l'hypothécium; cuticule. Spores 11-14 sur 7-8, avec 13 sur 9y.. XXI. L. subfusca Ach., Hue Lich. massif des Maures, p. Lxxix, sur Fréne. Thalle en partie entouré d'une zone blanchâtre. Apothécies ne dépassant pas 1,2 mill.; marge cà et là granuleuse ou présentant au sommet un sillon orbiculaire. Hyphes gonidiaux assez lâches, couche épaisse de gonidies sous l'hypothécium ; cuticule. Spores 14-18 sur 8-10,5, 13 sur 9 et 16 sur 7 p, b. — Cristaux les uns petits, comme les précédents, les autres assez gros „XXII. L. subfusca Ach., dans l'herbier Richard. . Thalle visible seulement dans les contours à cause des nombreuses apo- thécies, d'abord contigués, puis entassées et larges de 0,6-1, 5, et plus rarement de 2 mill.; marge d'abord crénelée, puis entière et cà et là un peu granu- leuse ou en partie inégalement dilatée; disque d'un rougeâtre très bruni, plan ou un peu concave et mat. Excipule du cortex large de 25,30 et 100 œ, à la base, sur les 100 &, 40 sans cristaux ; gonidies en couche mince ou en glo- mérules ; hyphes de la médulle lacuneux ; cristaux les uns, les plus nombreux, très petits, les autres assez gros; cuticule sur les paraphyses dont la lumière mesure 2 y, les articles sont courts et les cloisons épaisses. Spores 13-15 sur 8-9 u. et 15-16 sur 7 y. HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 40 e. — Cristaux gros et dispersés. XXIII. — Verrucaria urgenteo-fusca Hoffm., dans l'herbier du Mu- séum de Paris. Je ne sais qui a récolté cet échantillon; il est trés vieux et date certaine- ment du commencement du siècle dernier. Il répond bien au V. argenteo- fusca Hoffm. Deutschl. Flora M, p. 181, mais non aux explications que cet auteur donne; car, dans ces derniéres, sont comprises d'autres espéces et particulièrement le L. campestris (Schær.). Thalle blanc et rugueux. Apothécies larges de 0,6-1 mill., souvent con- tigués et anguleuses ; excipule d'un blanc jaunâtre, lisse ou un peu rugueux; marge assez épaisse et un peu élevée, parfois flexueuse ou granulée et, dans quelques jeunes apothécies, verticalement sillonnée ; disque d'un rouge noi- ràtre foncé, plan et mat. Gros cristaux dispersés; cuticule sur les paraphyses. La couleur de son thalle rapproche ce Lichen de la f. cretacea, ci-dessous; mais celle de l'excipule et du disque des aputhécies l'en éloigne. d. — Cristaux gros, les uns dispersés, les autres réunis en glomérules. Nous remarquons ici une transition à la section suivante, transition qui a commencé dans les deux sous-sections précédentes. XXIV. L. subfusca Ach., déterminé par M. Weddell et récolté par lui sur un Peuplier à Ligugé (Vienne), juillet 1871; M. Nylander a corrigé la détermination et écrit « L. parisiensis ». Herb. Wed- d:il au Muséum de Paris. Apothécies ne dépassant pas 1 mill., nombreuses; excipule un peu plus blanc et lisse; marge entière ou rugueuse, rarement un peu crénelée, ne sur- passant pas le disque, qui est rougeàtre bruni ou noirci, souvent convexe. Hyphes gonidiaux làches; peu de médulle; couche gonidiale mince; dans les paraphyses articulations courtes et cloisons épaisses; cuticule. Spores 14 16 sur 8-9, et 14 sur 10 u. XXV. Le méme, saxicole, récolté par M. l'abbé Faurie sur les falaises d'Aomori, ile de Nippon, Japon, n. 969, mars 1899. Thalle cendré, peu épais et verruqueux. Apothécies larges de 1,5-3 mill., rares, dispersées ou contigués; marge en partie flexueuse, granuleuse ou va- guement crénelée; disque d'un rouge un peu bruni, à la fin convexe, bril- lant. Comme dans les n°° 1x et x, les diverses couches sont trés distinctes. Cortex du thalle épais de 25-30, parfois de 60 v et protégé par une couche amorphe de 8-10. Gonidies larges de 8-125, en couche épaisse sous le cortex normal ou en glomérules quand il est épaissi. Médulle recouverte d'une matière noirâtre, formée d'hyphes ramiliés, et contenant des cristaux d'une grosseur médiocre, çà et là réunis en glomérules. Cortex de l'excipule épais de 20, 40 et 80 u; T oL (SÉANCES) 4 Mo. Rot. Garden 50 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. lumière des hyphes 2-3 œ; hyphes gonidiaux épais de 4-8 p, articulés, et lacu- neux; médulle comme dans le thalle; gonidies en couche épaisse; paraphyses hautes de 80, larges de 4-5 p, avec une lumière de 1,5 p, peu flexueuses et peu ramifiées ; articles longs et cloisons minces ; euticule. Spores 12-16 sur 6-8, et 10 sur 6-8y.. Spermaties un peu courbes, longues de 10-12, rarement de 18 sur Au; stérigmates hauts de 20 y. et épais de 2 y. Espèce à distinguer. XXVI. Le méme, récolté sur un Pin par M. l'abbé Harmand, à Docelles (Vosges), septembre 1902. Apothécies atteignant 1,5 mill.; excipule rugueux ou sillonné; marge éga- lement rugueuse ou sillennée ou crénelée à crénelures réfléchies. Cristaux épars ou réunis en glomérules larges de 40-100 p; pas de cuticule. Une partie de cet échantillon appartient à la var. allophana. E. — CRISTAUX EN GLOMÉRULES. Les glomérules de cristaux sont logés dans la marge et sous l'hypothé- cium; hyphes du cortex de l'excipule, quoique soudés, distincts dans le haut de la marge; hyphes gonidiaux lacuneux et souvent dépourvus de gonidies à leur entrée dans le cortex ; pas de cuticule sur les paraphyses. Le cortex de l’excipule est plus étroit que dans les échantillons précé- dents, mesurant dans la marge de 15 à 20, latéralement 20-25, et à la base 40 y. XXVII. Parmelia subfusca Stenham. Lich. Sueciæ exsiec. n. 129; quant aux échantillons supérieurs, voir ci-dessus, p. 39. Thalle d'un cendré jaunâtre, en partie hypophléode et parcouru par des lignes noires; il contient deux petits îlots, l'un de L. albella et l'autre d'un Pertusaria entourés d'une ligne noire. Apothéeies larges de 1 à 1,5 mill.; excipule lisse ou rugueux; marge le plus souvent entière, parfois en partie granuleuse ou présentant quelques sillons superficiels; disque d'un rouge brun et un peu scabre, ainsi que dans les numéros suivants. Cortex de l'exci- pule un peu plus épais, ayant à la base 70u; hyphes médullaires et goni- diaux couverts d'une matière d'un jaunâtre obscur. Spores 16-20 sur 7-10, et 14-15 sur 9.10 u. XXVIII. Lecanora subfusca Ach., Hue Lich. Canisy, p. 63, sur un Cerisier. Thalle limité par une zone blanchátre. Apothécies larges de 1 à 1,5 mill., éparses, rarement lobulées; marge parfois flexueuse ou granuleuse ou formant quelques petites dents. Spores 11-16 sur 7-8, et 11-15 sur 8 y. XXIX. Le méme, Hue loc cit.: sur un Hêtre. Apothécies larges de 1, rarement de 2 mill., entassées souvent lobulées ; excipule lisse, comme dans le précédent et le suivant ; marge parfois fle- xueuse ou granuleuse. Spores 12-14 sur 7-8 y. HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 9f XXX. Le méme, Hue /oc. cit.; sur un Marronnier. Thalle vaguement déterminé par une zone un peu plus pàle; quelques apo- thécies lobées mesurent 2 mill.; marge parfois flexaeuse ou granuleuse ou formant quelques petites dents. Les glomérules de cristaux atteignent 100 sur 70 v. Spores 13-15 sur 7-9, et 13 sur 8,5 p. XXXI. Le méme, Hue loc. cit.; sur un Pin de Normandie. Thalle limité en partie par une ligne noire et en partie par une zone blan- ehàtre. Apothécies larges de 1 à 1,5 mill.; excipule dans les jeunes vaguement sillonné, puis rugueux, marge parfois llexueuse, granuleuse ou avec quelques petites dents. Hyphes médullaires serrés formant un réseau; gonidies en glo- mérules. Spores 11-15 sur 7-9 avec 15 sur Tp. XXXII. Le méme, sur un Hétre, bois de la Petite-Croix à Richardménil (Meurthe-et-Moselle). Apothécies et excipule comme dans le précédent; marge parfois étre + ou inégalement dilatée ou avec quelques crénelures. XXXIII. Parmelia subfusca, « legit Ravenel ad truncos, asseres, etc., passim, South Carolina, » Amérique septentrionale, herbier da Muséum de Paris. Thalle traversé par une ligne noire, vaguement déterminé par une zone blanchàtre. Apothécies ne dépassant pas 0,8 mill.; exeipule lisse ou rügteux ; marge rarement inégalement dilatée ou avec quelques dents; disque un peu brillant. Spores 11- 44 sur 7- -8 p. XXXIV. Lecanora subfusca Ach., typique d’après Nylander, sur un Hétre, dans la forét de Saint-Léger de la Montagne, herbier Lamy de la Chapelle, fasc. XXVII, p. 4, appartenant à la Société botanique de France. Apothécies larges de 1, rarement de 1,5 mill., entassées ; excipule rugueux; marge parfois flexueuse, granuleuse ou inégalement dilatée; disque un peu convexe. Spores 12-15 sur 7-8, et 13 sur 10 y. XXXV. Le méme, sur un Hétre, montagne de Saint-Sulpice de Lauriére, Lamy loc. cit.; échantillon de droite. Apothécies larges de 1 et méme de 1,5 mill., dispersées; marge souvent granuleuse et méme un peu crénelée; disque un peu brillant. Spores 14-46 sur 7-8,5, et 11 sur 8 v. XXXVI. Le méme, sur un Hétre à Muret, prés d'Ambazac, Lamy loc. cit. p. 5; échantillon de droite. Thalle en grande partie hypophléode; apothécies lobulées, et pour le reste comme dans le précédent. 52 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. XXXVII. L. chlarotera Nyl. (ipse determin.), sur des Hêtres, des Pins des Frênes dans le parc de M. de Boigne, près de Bellavilliers Orne). Lamy, fase. XXVIII, p. 17 et Catal. Lich. Mont-Dore p. 73, pr. p. Apothécies atteignant 1,5 mill., entassées ; excipule lisse ou rugueux ou en partie superficiellement sillonné; marge cà et là avec quelques crénelures réfléchies; disque plan ou un peu concave. XXXVII. L. chlarona Hue Lich. env. Paris, I, p. 176, sur des Charmes; échantillons de droite et du milieu; pour celui de gauche, voir ci-dessous n. LVII. Semblable au précédent. Spores 12-15 sur 7-9, et 15 sur 7 v. XXXIX. L. subfusca var. allophana Hue Lich. env. Paris, II, p. 183, sur un Frêne, route Ruzée, forét de Marly, échantillon mar- qué C. Apothécies larges de 1,5 mill.; excipule lisse ou rugueux; marge parfois flexueuse, granuleuse ou en partie crénelée. Spores 14-16 sur 7-9, et 12-14 sur 9 v. — f. 4. cnETACEA Hue; L. subfusca var. vulgaris f. cretacea Malbr. Catal. descript. Lich. Norm. (1870), p. 151, d'aprés l'échantillon de son herbier, récolté sur un Fréne à Bernay (Eure). Thalle blanc pur, épiphléode, assez épais, mat, rugueux ou cà et là presque lisse, indéterminé et jaunissant à peine par la potasse. Cortex épais de 20-40 u, formé comme celui du thalie de la forme primaire et couvert, ainsi que la médulle, qui est épaisse, de nombreux petits cris- taux. Gonidies larges de 8-14 u, à membrane épaissie, formant une couche de 40-50 u, souvent interrompue par des hyphes gonidiaux lâches. Apothécies larges de 0,6-1,5, rarement de 2 mill., pressées et méme entassées ; excipule concolore au thalle et lisse; marge assez épaisse, dépassant peu le disque, souvent entière, parfois flexueuse ou inégale- ment dilatée, rarement en partie crénelée par des crénelures très courtes, étroites ou larges; disque d'un rouge foncé, peu ou trés bruni, plan ou légèrement convexe et mat. Cortex de l'excipule épais dans le | haut de 30, dans le côté de 50 et à la base de 100 yu, semblable à celui ! du L. subfusca type, et couvert, comme la médulle et les hyphes goni- diaux, de petits cristaux. Gonidies en couche épaisse dans la marge e! sous l'hypothécium, manquant ou trés mince sous le cortex. Marge inté- rieure large de 25-30 y. Cuticule sur les paraphyses dont le sommet est roux. Spores 13-17,5 sur 1-8, et 13-15 sur 8-9 y. Spermaties ou courbées HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 53 en arc avec l'ouverture de larc de 13-14 p, ou simplement courbes et longues de 16-18 v. sur une largeur de 1 p. En somme, cette forme ne se distingue de la forme typique que par la couleur blanche de son thalle, qui est également plus épais,et le rouge plus vif de ses apothécies. Elle se sépare de la f. argentata Ach., d'aprés la description de cette derniére, par ses apothécies plus larges et leur marge qui n'est pas toujours entière. Comme j'en ai sous les yeux des spécimens provenant de régions de la France assez éloignées les unes des autres, j'ai cru pouvoir conserver cette forme. Ces spécimens sont : XL. L. subfusca Hue Lich. Canisy, p. 63, sur un Peuplier à Caran- tilly. Thalle également très blanc et finement rugueux avec une ligne noire dans un des échantillons. Apothécies larges de 0,6-0,8, rarement de 1-1,5 mill., dispersées, contiguës ou entassées; excipule lisse ou un peu rugueux; quel- ques-unes plus, crénelées que dans l'échantillon typique. Dans une des apo- thécies coupées, le cortex de l'excipule est seulement latéral et les cristaux font défaut; dans les autres ces derniers sont dispersés et assez gros, et le cortex existe à la base. Cuticule sur les paraphyses dont le sommet est éga- lement roux et dévient brun sous l'influence de la potasse. Spores 14-15 sur 1-9, et 15 sur 9. XLI. L. subfusca var. argentata Nyl. et déterminé par lui, sur un Chéne, prés du pont-viadue de l'Aiguille, herbier Lamy de la Chapelle, fasce. XXVII, p. 13, appartenant à la Société bota- nique de France. Thalle blanc. Apothécies larges, la plupart de 0,5-0,6, et quelques-unes de 1,5-2 mill. et très distinctement crénelées. Hyphes du cortex de l'excipule assez distincts dans le haut; cristaux petits et dispersés méme sur le cortex; cuticule sur les paraphyses. Spores 15 sur 8 y. XLII. L. subfusca f. cretacea (Malbr.), récolté par le R. P. Villard, dominicain, sur un Peuplier à la Sainte-Baume (Var), en 1896. Apothécies larges de 0,7 à 1 mill., cà et là et en partie crénelées; disque d'un rouge foncé peu bruni. Très peu de cristaux; cuticule sur les paraphyses. Spores 14-16 sur 7-8 u. Dans ce spécimen, les mailles du réseau formé par les hyphes dans le cortex de l'excipule, quand les cristaux n'empéchent pas de le voir, sont grandes et très distinctes, la lumière n'est que de 1 à 1,5 p et les cloisons sont trés minces. Les paraphyses ont en hauteur de 80 à 100 v, une lumière de 1,5 à 2y, des articles assez courts et des cloisons assez épaisses, elles sont droites ou flexueuses et en général peu ramifiées. Le L. subfusca f. cretacea Harm. Catal. Lich. Lorraine, p. 291, n'appar- tient pas à cette forme, voir ci-dessous n. LXIX. 5A SÉANCE DU 9 JANVIER 1902. — f. 2. ARGILLICOLA Hue Lich. Canisy, p. 63; L. subfusca var. vul- garis f. argillicola Malbr. Catal. descript. Lich. Normand. (1870), p. 152 et Lich. murs d'argile dans l'arrondissement de Bernay (Eure), p. 10, d’après l'échantillon archétype de son herbier. Thalle cendré blanchàtre, mince, rugueux et mat. Cortex épais de 40 v, couvert de corpuseules jaunàtres et formé comme dans le type. Gonidies larges de 8-12, en gros glomérules sous le cortex. Hyphes médullaires épais de 3-5 u, assez serrés et entre lesquels se voient quel- ques cristaux assez gros. Apothécies larges de 0,6-1 mill., souvent pres- sées et méme entassées; excipule blanc et lisse; marge trés peu élevée, souvent entière, rarement flexueuse ou en partie crénelée par des cré- nelures trés courtes; disque d'un rouge foncé un peu bruni et comme velouté, plan ou convexe (en herbier la teinte noircit et le velouté tend à disparaitre). Cortex de l'excipule épais dans la marge de 30, sur le cóté de 40, et à la base de 80 u, de méme structure que dans le type; les mailles du réseau sont grandes et trés distinctes et la lumière des hyphes est de 1,5-2 v. La couche gonidiale est épaisse et quelques glomérules de gonidies montent parfois dans lhypothécium ; hyphes gonidiaux épais de 6-8 p, cloisonnés et méme toruleux, lacuneux ; cristaux assez gros dispersés dans la médulle. Marge intérieure large de 40 u; hypo- thécium comme dans le type; paraphyses hautes de 90 u, épaisses de 9-6 x, rousses au sommet qui est recouvert d'une cuticule épaisse de 8 p, droites et flexueuses, ramifiées, articulées par des articles assez longs et plus courts dans le haut et des cloisons minces, avec une lumière de 1,9 p, et bleuissant par l'iode. Spores, dans Malbr. Lich. murs argile p. 10, longues de 11-12 et larges de 6 u; dans mes Lich. de Canisy, 12-15 sur 8-9, et 15-18 sur 6-7 y. Cette forme est propre à la Normandie et principalement au canton de Doos dans la Seine-Inférieure, à l'arrondissement de Bernay dans l'Eure et à une grande partie de la Manche, c'est-à-dire aux régions où l'on emploie l'argile dans la construction des murs des bàtiments de ferme ou séparant les propriétés. — f. 9. SILVESTRIS Nyl. apud Cosson Catal.. plant. recueillies par G. Mandon en 1865 et 1866 dans les iles de Madére et de Porto-Santo, in Bull. Soc. botan.( France t. XV, 1868, p. 189, et Stizenb. De Leca- nora subfusca ejusque formis comment. p. 4; L. silvestris Nyl. apud Stizenb. Lich. ins. Maderæ (1887) p. 9 et Lichenæa afric. p. 112, d’après l'échantillon authentique, Mandon Lich. Madère, n. 1, dans lherbier du Muséum de Paris. Il est aussi indiqué par Crombie Lich. Challeng. exped. p. 245; je n'ai pas vu ce spécimen. Thalle d'un blanc jaunâtre et méme cà et là blanc, en partie hypo- HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 9o phléode et d'aspect membraneux, dans le centre rugueux, à contours déterminés. Apothécies larges de 1-1,5 u, en partie contigués et angu- leuses; exeipule concolore au thalle, lisse ou rugueux; marge peu élevée, souvent entière, parfois flexueuse ou en partie inégalement di- latée et réfléchie ou encore présentant 2 ou 3 crénelures également rabattues sur le disque ; celui-ci d'un rougeàtre bruni ou noirci, plan, mat et nu. Les notes anatomiques sont celles du L. subfusca type; spores longues de 7-12 sur 5-7 y et 9-10 sur 6-7 y. Spermalies droites ou un peu courbées longues de 18-20 u ou courbées en arc avec une ouverture de 7-14 u et épaisses d'à peine 1 y. En somme, cette forme ne se sépare du type que par des spores nota- blement plus petites et des spermaties en partie droites. J'ai examiné plusieurs apothécies et je n'ai jamais rencontré de spores dépassant en longueur 12 x; les mesures moindres sout même les plus fréquentes. Nous retrouverons des spermaties complètement droites dans la var. chlarona. — var. 1. ALLOPHANA Ach. Lichenogr. univ. (1810), p. 375 et Sy- nops. Lich. p. 158, Nyl. in-Triana et Planchon, Prodrom. Flor. Novo- granat. Lichen., p. 32; L. subfusca var. vulgaris Scheer. Enum. critic. Lich. europ. (1850) p. 13, tab. IV, fig. 3 (les deux dernières citations sont faites d’après des exsiecatas indiqués ci-dessous n. xrv1 et LXIV pour le dernier et n. Lvi pour le premier). Thalle blanchâtre ou cendré, parfois obscurci, souvent teinté de jau- nàtre, rarement glaucescent, quelquefois en partie hypophléode, ordi- nairement epiphléode, mince ou un peu épais, puis demeurant tel ou prenant dans le centre une grande épaisseur par la superposition de plusieurs couches et devenant alors trés inégal et fendillé, mat, rugueux, trés sauvent verruqueux, ordinairement indéterminé, parfois limité au moins en partie par une ligne noire ou une zone plus blanche et plus mince. Le cortex épais de 20-30, et méme de 40-50 p est constitué comme celui de la forme typique. Les gonidies sont également semblables et elles peuvent atteindre en largeur 17-20 u. La médulle est mieux dé- veloppée, formée également d'hyphes horizontaux et ramifiés, couverte ou d'une matière noirâtre ou le plus souvent de petits cristaux épars; ceux-ci se réunissent aussi parfois, mais plus rarement, en glomé- rules. Apothécies larges ordinairement de 1 à 2, parfois de 3-4 mill., bien dégagées du thalle, ou dispersées et arrondies, ou contigués, amonce- lées et anguleuses ou difformes, souvent lobulées ou méme lobées (p. 29, ñg. 2 c); excipule tantôt concolore au thalle, tantôt un peu plus blanc, souvent lisse (fig. 25), parfois sillonné ou rugueux; marge plus épaisse que dans la forme primaire et plus élevée, d'abord entiére, puis 56 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. flexueuse, le plus souvent crénelée par des crénelures tantôt régulières, tantót variant de largeur, presque toujours infléchies vers le disque (fig. 2a), disque roux foncé, rouge brique, rarement rougeàtre, plus ou moins bruni, parfois noiràtre, plan ou concave, plus rarement trés con- vexe, mat ou brillant, nu ou trés rarement un peu pruineux. Le cortex de l'excipule est souvent plus épais que dans le L. subfusca type; il mesure en moyenne dans la marge 20 à 40 u, latéralement de 40 à 80 y et à la base de 70 à 120 u; il est formé de la méme manière, mais les mailles du réseau sont ordinairement plus grandes. Quand les cristaux sont réunis en glomérules, le cortex est moins épais, mais sa structure reste la méme dans toute la hauteur, les mailles du réseau étant toujours un peu plus petites vers le haut. Les hyphes gonidiaux sont plus serrés, tout en laissant entre eux de petites lacunes. Les hyphes médullaires atteignent quelquefois une épaisseur de 10 v; ils sont parfois soudés et forment alors un réseau avec une lumière de 1 v. Les gonidies touchent toujours le cortex; elles sont ordinairement trés nombreuses dans la marge et forment une couche épaisse sous l’hysothécium; parfois elles manquent sous le cortex inférieur, et alors il est difficile de distinguer où s'arrête ce dernier, car il forme dans ce cas avec la médulle un réseau continu; on ne le distingue bien que dans une coupe à l’état naturel et les corpuscules jaunàtres qui le couvrent en marquent la limite. Quand les glomérules de cristaux sont nombreux, la médulle est réduite à l'état de cordons, qui passent entre ces glomérules et contiennent souvent des go- nidies. Les fragments de l'écorce de l'arbre sont rares dans l'intérieur de l’apothécie. Le plus souvent la coupe tout entière est couverte de petits €ristaux ; rarement la médulle est nue et parfois elle présente des glo- mérules de cristaux. Hypothécium, marge intérieure et paraphyses comme dans le L. subfusca type; celles-ci sont quelquefois un peu plus longues et dans un seul échantillon, n. LX, des granules ont été obser- vés entre leurs sommets. Dans les individus que j'ai examinés, à l'ex- ception de ceux qui sont munis de glomérules de cristaux, une cuticule amorphe et continue régne au-dessus de ces sommets. Les spores sem- blables à celles de la forme primaire sont parfois un peu plus grandes, mesurant 224 en longueuret 11 y. en largeur. Néanmoins les dimensions que j'ai rencontrées le plus fréquemment sont exactement celles que j'ai indiquées pour le L. subfusca, 14-16 sur 7-9 y. En effet, dans les 25 échantillons dont j'ai mesuré les spores, la dimension 22 y est venue trois fois, 21, une fois, 20 et 19, cinq fois, 18, neuf fois, 17, quatre fois, tandis que 16 et 14 y. ont été observées respectivement seize et quatorze fois. Avec la plus grande largeur 11 y. la plus grande longueur a été 22 p, puis 18 et 16 p. Les plus courtes dimensions sont 10-12 y. en longueur sur 6-7 p en largeur. On rencontre également des spores ou plus ellip- HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUDFUSCA. 5i soides, par exemple 11-13 sur 9-10, ou plus oblongues, 16-20 sur 7 y. Les spermogonies sont également pareilles à celles de la forme typi- que : spermaties ou presque droites et longues de 18-244, ou un peu courbées et longues de 14-22 p, ou prenant la forme d'un arc avec une ouverture de 8-14 p, toujours sur la largeur de 1 p; les stérigmates ont une hauteur de 14-16 y. avec une largeur de 2 p, et la cellule de la base mesure 3 y. en épaisseur. M. Glück, Entwurf-Flecht. Spermog. p. 93, donne aux spermaties les mêmes dimensions pour la longueur, 10, 8-24 u, mais il leur attribue une largeur exagérée, 2,2-2,5 u. L'aspect de l'apothécie sépare nettement cette variété du L. subfusca type. Dans ce dernier la cupule est aplatie et les contours en sont moins apparents que le contenu; dans la var. allophana au contraire, les bords de la cupule sont élevés, plus épais, les crénelures recouvrent une partie du disque, et c'est l'extérieur qui frappe d'abord l'eeil. Le mode général de structure est le méme dans les deux Lichens, mais les différentes couches sont plus épaisses et les détails anatomiques plus constants dans la var. allophana. Comme les crénelures de la marge, qui sont le vrai caractère de cette variété, se retrouvent cà et là dans la forme primaire, il ne. m'a pas paru possible de faire entre elles une distinction spécifique. On lit, dans le Supplém. au Catal. descript. des Lichens de Norm. de Malbranche, p. 37 que « aujourd'hui M. Nylander pense que l'allophana n'existe pas en France ». Mais ce dernier, Lich. env. Paris, p. 56, affirme que l'exsiccata de Stenhammar, Lich. Suec., ed. allera, n. 129, appartient à cette variété, et, comme nous verrons que cet exsiccata ne diffère en rien des autres échantillons que nous avons placés sous ce nom, il s’ensu't que l'allophana végète en France. A.-- MÉDULLE SANS CRISTAUX. XLIIT. Lecanora subfusca var. vulgaris Schær., Anzi Lich. Ital. super. minus rari n. 184, sur Peuplier, herbier du Muséum de Paris. Thalle en grande partie noiràtre. Apothécies atteignant 2,5 mill.; excipule plus blanc que le thalle et lisse; marge peu élevée, trés souvent crénelée par des crénelures trés petites ou assez grandes, inégales méme dans la même apothécie. Médulle couverte d'une matière noirâtre, contenant beaucoup de cellules de l'écorce de l'arbre, cuticule sur les paraphyses. Thèques longues de 70 p et larges de 18, leur membrane est épaissie au sommet et elles se terminent par une courte queue ; spores longues de 13-16 p. et larges de 8-10 p et 13 sur 10 y. XLIV. L. rugosa Harm. Lich. Lothar. n. 511, sur un Noyer à Malzé- ville (Meurthe-et- Moselle). Thalle mince d'un cendré jaunâtre, en partie obscurci, granulé. Apothécies pour la plupart larges de 0,6-0,8, quelques-unes seulement atteignant de 1 58 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. à 1,5 mill.; excipule lisse et plus blanc que le thalle ; marge assez élevée et assez épaisse; dans les petites, entière, granuleuse ou vaguement crénelée ; dans les grandes, crénelée à crénelures étroites ou larges et plus ou moins rabattues sur le disque qui est d’un rouge terne bruni. Médulle comme dans le précédent; cuticule sur les paraphyses. Spores 16-22 sur 7-8, 15-19 sur 9-10 y. XLV. L. allophana Nyl., Johns. The North Engl. Lich. Herb. n. 110. Thalle cendré obscur, mince, rugueux, fendillé, entouré d’une zone plus pâle. Apothécies ne dépassant pas 1 mill.; excipule plus blanc que le thalle et rugueux; marge peu élevée, trés souvent et méme entièrement crénelée par des crénelures très petites et réfléchies ; disque d'un rouge bruni ou noi- râtre, plan, nu et mat. Cortex de l'excipule épais (1) de 18,20 et 40 p., avee une zone extérieure amorphe de 8 v; gonidies en couche épaisse dans la marge et sous l'hypothécium et descendant entre les hyphes gonidiaux lacuneux; pas de médulle; cuticule sur les paraphyses. Spores 11-14 sur 7-9, et 12-13 sur . 8-9, et 9 sur 74. B. — CRISTAUX ÉPARS SUR LES HYPHES MÉDULLAIRES ET GONIDIAUX. XLVI. Parmelia subfusca a. vulgaris Schær. Lich. helvet. exsicc. n. 308, herbier du Muséum de Paris; échantillon de droite et en bas, voir ci-dessus, p. 39. En assez mauvais état; thalle à peine visible. Apothécies amoncelées en petits tas, larges de 1,5 mill., une seule atteint 3 mill., crénelées par des crénelures larges, élevées et réfléchies. Cristaux peu nombreux et situés prin- cipalement sur les côtés. Spores 14-20 sur 9-10 v. et 20 sur 8y. XLVII. Lecanora subfusca a. vulgaris Schær., Hepp Flecht. Europ. n. 183. Dans l'échantillon de droite, apothécies larges de 2,5 mill.; excipule blanc et lisse; marge peu élevée et crénelée. Hyphes gonidiaux lacuneux ; cristaux trés petits et peu nombreux. Thèques 78 sur 16 p. ; spores 15-18 sur 10-11, et 18 sur 9u. Dans celui de gauche, apothécies un peu plus petites; excipule lisse et concolore au thalle qui est blanchâtre; hyphes gonidiaux làches; cristaux trés nombreux et débordant sur le cortex. Spores 13-20 sur 8-11, 14-16 sur 11 et 16 sur 8,52. Spermaties ou courbées en arc avec l'ouverture de ves de 10-14 v, un peu courbées 17-22, sur à peine 1p; stérigmates 14 sur 2 y. XLVII. Parmelia subfusca Stenh., Lich. Suec. exsicc., edit. altera, n. 129, quant aux échantillons inférieurs, sur Peuplier, herbier du Muséum de Paris. (1) Ces mesures doivent être lues ainsi: dans le haut de l'excipule 18 u, latéralement 20 u et à la base 40y. Le | | | | HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 99 Apothécies larges de 1,5 à 2 mill. avec excipule lisse et un peu plus blanc que le thalle et de grosses crénelures dans la marge. Cristaux couvrant méme le cortex inférieur. Thèques longues de 68 sur 202; spores 15-18 sur 8-9, et 15,14 et 16 sur 9, 13 sur 10w. Dans l'échantillon de gauche, la marge de l'apothécie, quoique aussi épaisse, est moins crénelée, mais les notes anato- miques sont identiques; spores 12-18 sur 6-9, et 11-12 sur 9, 16 sur 9 u. XLIX. L. subfusca f. intermedia Flag. Lich. Franche-Comté, n. 128, sur les vieux Noyers (l'auteur par une note manuscrite a corrigé sa détermination). Apothécies atteignant 2,5 mill.; disque rouge brique foncé, un peu bruni et parfois légèrement pruineux. Gonidies en couche large, mais peu serrée; petits cristaux méme sur le cortex, Spores 16-20 sur 8-11, et 15 sur 9-10 y. L. L. chlarona Harm. Lich. Lothar. n. 581, forme, sur Noyer. Échantillon de droite et moitié de celui de gauche; l'autre moitié de ce dernier est L. subfusca type et les deux espèces sont séparées par un petit sentier blanchàtre. Apothécies ayant en largeur 0,6-1, quelques-unes attei- gnant 1,5-2 mill.; disque d'un rouge bruni, inégal et brillant. Gonidies en couche épaisse; cristaux méme sur le cortex. Spores 15-20 sur 8-10, et 18 sur 10. LI. L. subfusca f. allophana Ach., récolté par M. l'abbé Harmand, dans la Lorraine annexée et sur Peuplier prés de la Malgrange ( Meurthe-et-Moselle). Ces deux échantillons sont trés incomplets et paraissent n'avoir été pris que pour les apothécies. Dans le premier, celles-ci profondément lobées mesu- rent 2,5 mill. en largeur; marge peu élevée et très flexueuse dans les grandes, et crénelée dans les autres; disque d'un rouge noirâtre et mat. Dans le se- cond elles atteignent 4 mill. et elles ont une marge très crénelée et un disque rougeàtre et brillant. Couche gonidiale épaisse; cristaux peu nombreux, mais envahissant le cortex. Théque 76 sur 20 u, épaissie au sommet et terminée par une queue; spores dans une apothécie 16-19 sur 7-10, 15 et 21 sur 9, 20 et 22 sur 8u; dans une autre, 16-22 sur 6-10, 13 et 19 sur 10, 15 sur 11 et 20 sur 7u; dans une troisième, 14-19 sur 7, 5-9 et 18 sur 7 v. LIT. L. rugosa Harm. Lich. Lothar. n. 577, forme se rapprochant d'allophana, sur Peupliers dans la Lorraine annexée. Cet exsiccata se compose de trois échantillons; celui de droite est le L. sub- fusca. Dans les deux autres le thalle est très épais et largement fendillé. Les apothécies larges de 1 à 3 mill. sont semblables à celles du premier spéci- men du numéro précédent. Les cristaux sont petits, nombreux et couvrent méme le cortex del'excipule. Spores dans une apothécie 16-18 sur 9-11 u, dans une autre 16-20 sur 9-10, 18 sur 10, et 20 sur 8v. Spermaties semblables à celles de l'exsiccata Hepp n. 183, ci-dessus n. XLVII. 60 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. LIHI. L. subfusca var. allophana Ach., sur un Noyer à Haroué (Meurthe- et-Moselle). Thalle d’un blanc jaunâtre; apothécies larges de 1,5 mill. avec l'excipule concolore au thalle et le disque rougeàtre et mat. Couche gonidiale mince; cristaux en petite quantité et disséminés surtout en dessous des gonidies et sur le cortex. Spores 12-17 sur 3-12, et 16 sur 8,5 v. LIV. L. subfusca Ach., récolté sur un Noyer à Ligugé (Vienne), et dé- terminé par M. Weddell; M. Nylander a corrigé la détermination et éerit : L. parisiensis Nyl.; herbier Weddell, au Muséum de Paris. Thalle en partie mince et verruqueux, portant des apothécies espacées, larges de 1, 1.5 et 2 mill.; cà et là épais de 2-3 mill. avec des apothécies entassées, larges de 3 mill., lobulées, difformes, une marge presque toujours crénelée et un disque rouge bruni, plan ou concave, mat ou brillant. Couche gonidiale assez épaisse; cristaux petits et assez gros placés sur la médulle. Spores dans une vieille apothécie 14-17 sur 7-9 v.. LV. L. subfusca var. allophana Ach., Hue Lich. massif des Maures, p. LXXIX, sur Cyprès. Échantillons situés de chaque cóté d'un L. subfusca, voir ci-dessus, n. XVII. Apothécies ne dépassant pas 1,2 mill.; marge dans la plupart d'entre elles crénelée, dans quelques-unes inégalement dilatée et, comme les cré- nelures, infléchie sur le disque. Couche gonidiale épaisse; cristaux petits et nombreux. Spores 15-17 sur 8-9, 16 sur 9, et 17 sur 8 u. LVI. Le méme, Hue Lich. env. Paris, Il, p. 182; sur un Frêne, allée des Loges, forét de Saint-Germain, deux échantillons mar- qués D. Apothécies larges de 1 et 1,5 mill; excipule lisse et concolore au thalle cendré ou un peu plus blanc. Couche gonidiale mince sous l’hypothécium, épaisse dans la marge et sous le cortex; cristaux répandus méme sur le cortex. Spores 14-16 sur 7-8, et 14 sur 9 w. LVII. L. chlarona Hue Lich. env. Paris, 1, p. 116; sur Charme, parc du chàteau de Lorrez-le-Bocage (Seine-et-Marne). Thalle limité par une zone blanchàtre, trés mince et fimbriée. Apothécies ne dépassant pas 1 mill. Spores 14-16 sur 8-9 p. LVII. L. subfusca var. allophana Ach., sur Noyer, parc du château du Bois-Tillae, prés du Pélerin (Loire-Inférieure). Apothécies ne dépassant pas 1 mill.; marge dès le commencement crénelée; disque d'un roux foncé envahi par un Champignon et noircissant. HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 61 LIX. L. allophana (Ach.) Nyl., Hue Lich. Canisy, p. 64, sur un Noyer. Apothécies larges de 1,5 mill., très nombreuses; excipule lisse et concolore au thalle; marge trés crénelée; disque roux foncé ou bruni, plan ou concave, rarement convexe, mat. Gonidies en couche épaisse sous l’hypothécium et montant méme en colonnes à travers ce dernier et allant jusqu'au haut des pa- raphyses; cristaux petits ou assez gros, répandus méme sur l'hypothécium ; pas de cuticule. Spores 12-16 sur 7-11. Spermaties courbées en arc avec l'ou- verture de Parc de 10-14 u. LX. L. subfusca var. allophana Ach.; L. subfusca var. parisiensis Nyl. in Rabenh., Malbr. Lich. Normand. n. 282, sur des Til- leuls, dans l'herbier Malbranche. Cet exsiccata, regardé par plusieurs auteurs comme représentant le L. pari- siensis Nyl., s'en éloigne par ses apothécies à excipule blanc et leur marge souvent entièrement crénelée dés le commencement; celles-ei sont très pe- tites, il est vrai, mais nous les avons vues telles dans d'autres allophana. Le disque du reste est d'un roux bruni, rarement noirci. La largeur des apo- thécies est de 0,8-1, rarement de 1,5 mill. Le cortex de l'excipule est large de 15,25 et 40 u; la couche gonidiale est épaisse dans la marge et sous l’hypo- thécium, mince sous le cortex. Les cristaux sont petits et dispersés; la cuticule exisie sur les paraphyses. Spores 12-16 sur 6,5-10, 13 sur 10, et 16 sur 7 p.. LXI. L. subfusca «. vulgaris b. sorediata Schær. Enum. crit. Lich. europ. p. 74, d’après deux échantillons authentiques dans l'her- bier du Muséum. Celui de gauche est la var. allophana occupant les parties supérieure et inférieure; dans le milieu se trouve un thalle à petites sorédies pulvérulentes, nettement séparé du Lecanora; dans celui de droite qui appartient à la méme variété, le thalle et l'excipule des apothécies sont entièrement pulvérulents et comme rongés ou usés. Les notes anatomiques sont celles de l’allophana, mais bien entendu les hyphes sont souvent libres à la surface; à la base de l'apothécie le réseau normal apparait nettement. De nombreux cristaux trés petits, cà et là un peu plus gros, recouvrent les hyphes et une partie du cortex. Les gonidies sont larges de 12-15 u; une cuticule recouvre les paraphyses. Spores 17 sur 9u. L'exsiccata Flagey, n. 112, ci-dessus, n. xvin, présente, sous le rapport de l'aspeet du thalle, une certaine analogie avec celui de Schærer, mais il est moins pulvérulent. L'un et l'autre me paraissent représenter un état acci- dentel. Le L. subfusca £z. sorediifera Th. Fries, Lichenogr. scand. p. 239, semble différer complètement; car d’après la description il a de vraies soré- dies et les apothécies ont la marge entière et non crénelée comme dans le spé- cimen de Schærer; n'ayant pas vu d'échantillon de cette forme, je n'en puis rien dire. LXII. L. subfusca f. mesophana Nyl. apud Stizenb. De Lecanora sub- fusca ejusque formis commentatio (1868) p. 4; L. mesophana Nyl. in Flora 1872, p. 250, et 1877, p. 231. 62 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. M. Nylander n'a jamais fait la diagnose de ce Lichen; d’après les brèves indications données par le Dr Stizenberger, il est impossible de le séparer de la var. allophana. L. allophana * mesophana Nyl. in Norrl. Herb. Lich. Fennie n. 131. Variation intermédiaire entre le L. subfusca et sa var. allophana, car un bon nombre d'apothécies sont larges de 1 à 2 mill. et quelques-unes seulement ont une marge élevée et crénelée ; dans les autres, elle dépasse peu le disque et elle est flexueuse, granulée ou en partie inégalement dilatée ou encore trés brièvement crénelée ; le disque est roux et un peu bruni. Le thalle est d'une couleur blanchàtre mêlée de jaunàtre et en grande partie hypophléode; son cortex ainsi que celui de l'excipule présente cette particularité que les hyphes sont nus, c'est-à-dire dépourvus de corpuscules jaunâtres. Les hyphes du cortex sont épais de 7-8 u et ceux de la médulle de 4-5 &; ces derniers sont couverts de petits cristaux. Les gonidies sont larges de 10-18 u et disposées en glomérules soit sous le cortex du thalle, soit dans l'apothécie. Dans le cortex de l'excipule les mailles du réseau sont trés distinctes à cause du peu d'épais- seur des cloisons, et la lumière des hyphes ne dépasse guère 1 y. Les para- physes hautes de 100 u, épaisses de 2-41, droites et flexueuses, sont rousses ah sommet et recouvertes d'une cuticule épaisse de 10 u; les ramifications anasto- mosées sont fréquentes, les articulations longues, les cloisons minces et la lu- mière large de1 u; elles bleuissent entièrement par Piode ou seulement dans les deux tiers inférieurs, selon l’âge de l'apothécie. Spores longues de 15-18 u et larges de 8-10 x avec 19 sur 7 u. D’après Stizenberger, elles mesurent 10-19 sur 7-12 p. On sait que lesexsiecatas de Norrlin ont été revus par M. Nylander, et cependant ce spécimen ne répond pas entiérement à la description du D" Stizenberger, ce qui prouve qu'il n'y a là qu'une des nombreuses variations de l'espeéce. C.— CRISTAUX ÉPARS ET EN GLOMÉRULES. LXIH. L. subfusca var. allophana f. granulosa Grogn., sur un Mar- ronnier à la Saussaye (Eure), herbier Malbranche. Thalle d'un gris cendré un peu glaucescent, trés inégal, primitivement peu épais et verruqueux, formant ensuite des amoncellements très irréguliers, de formes variées et de hauteurs inégales: composé intérieurement de couches superposées et extérieurement de grosses verrues agglomérées. Cortex épais de 12-40 u, couvert de corpuscules jaunâtres; mailles du réseau médiocres; lumière des hyphes 2u. Gonidies larges de 8-14, rarement de 18 u, formant sous le cortex une couche épaisse (parfois de 200 u), souvent traversée par des hyphes gonidiaux, verticaux, lacuneux et admettant méme des cristaux isolés ou en glomérules. Médulle épaisse formée d'hyphes serrés et contenant les mémes cristaux. Quand les verrues du thalle ne sont pas soudées les unes aux autres, elles sont complètement cortiquées. Apothécies larges d'abord de 0,8-1, puis de 1,5-2 mill., dispersées ou con- tigués; excipule concolore au thalle, d'abord verticalement ‚sillonné, puis rugueux; marge épaisse, rugueuse, puis grossièrement crénelée avec créne- lures eourtes et infléchies; disque roux ou roux bruni, plan et mat. Cortex de l'excipule épais de 10, 14 et 20 y. et dans les vieilles apothécies il atteint à la HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 63 base de 30 à 40 u ; lumiere des hyphes 1,5 u ; mailles du réseau petites et cloi- sons minces. Gonidies en couche très épaisse dans la marge et sous l'hypo- thécium, plus mince sous le cortex; hyphes gonidiaux épais de 4-5 p, septés et lacuneux. Dans la médulle hyphes serrés et cristaux dispersés ou réunis en glomérules. Hypothécium incolore et composé d'hyphes intimement soudés ramifiés et formant réseau; marge intérieure épaisse de 40. Paraphyses hautes de 100 y, épaisses de 4-5 y, peu flexueuses, peu ramiliées, contenant des granules entre leurs sommets, articulées par des articles longs et des cloi- sons minces avec une lumière de 1,5 p. et bleuissant par l'iode. Spores longues de 12-16 p et larges de 6,5-9 v. «t 11-14 sur 9, 16 sur 7 y. D. — CRISTAUX EN GLOMÉRULES. Les paraphyses ne forment pas de cuticule au-dessus de leur sommet. LXIV. Parmelia subfusca a. vulgaris Schær. Lich. helvet. exsicc. n. 308; échantillon du haut, voir ci-dessus, n. xLvi. Apothécies atteignant 2,5 mill.; marge relativement peu élevée, crénelée ; disque d'un rouge bruni devenant inégal et trés convexe dans quelques apo- thécies. Hyphes médullaires et gonidiaux couverts d'une matière noirâtre et très làches. Spores 14-19 sur 8-9 u. LXV. Lecanora subfusca Ach., El. Fries Lich. Suecie ezsicc. n. 250a, échantillon de gauche, herbier du Muséum de Paris; voir ci- dessus, p. 39. En assez mauvais état; apothécies larges de 1 à 1,5 mill., entassées; exci- pule d'abord verticalement sillonné, puis rugueux: erénelures de la marge petites et réfléchies; disque rouge brique bruni, plan, mat ou un peu bril- lant, caché par la marge dans les apothécies anguleuses. Cortex de l'excipule épais seulement de 12,20 et 25 p.; gonidies nombreuses dans la marge et enva- hissant la marge intérieure, puis en couche peu épaisse; gros glomérules de cristaux, nombreux et entourés d'hyphes fasciculés. LXVI. L. subfusca x. allophana Ach., sur les Tilleuls dans le parc de Blossae à Poitiers (Vienne), récolté et déterminé par M. Weddell, dans son herbier au Muséum de Paris. Apothécies ne dépassant pas 1,5 mill., couvrant le thalle, parfois entassées ; excipule concolore, d'abord sillonné verticalement, puis rugueux; marge à crénelures courtes, fortes et souvent repliées vers le disque. Gonidies en couche épaisse dans la marge et sous l'hypothécium, dispersées sous le cortex ; glomérules de cristaux nombreux et montant jusque dans le haut de la marge; médulle réduite aux cordons qui circulent entre les glomérules de cristaux et qui contiennent des gonidies. Spores 10-16 sur 6-9 et 16 sur 7u. LXVII. Le méme, sur un Hêtre, bois de la Petite-Croix à Richardménil (Meurthe-et-Moselle). 64 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. Thalle blanchàtre en partie limité par une ligne noire. Apothécies comme dans le précédent, mais les erénelures sont plus irrégulieres; les notes ana- tomiques sont aussi les mêmes. Spores 14-18 sur 7-8, 13 sur 8 u, 14 sur 8, 9 et 10 u, 11 sur 9 u. LXVIII. Le méme, Nyl., coll. Lindig, n. 737, Nova Granata, Bogota, alt. 2600, 1860, herbier du Muséum de Paris. Apothécies ne dépassant guére 1 mill.; marge peu élevée et flexueuse, plus haute et crénelée à crénelures petites et réfléchies. Cortex de l'excipule épais de 10, 12 et 30 y; gonidies nombreuses seulement dans la marge et disséminées dans la médulle. Spores, d’après Nylander in Triana et Planchon, Prodrom. Flor. Nov. Granat. Lich. Supplem. p. 542, longues de 14-16 x et larges de 8-10 u. LXIX. L. subfusca B. (1) var. rugosa B. f. cretacea Harm. Catal. Lich. Lorraine, p. 291 et Lich. Lothar. n. 568, non f. crelacea (Malbr.), ci-dessus, p. 52. Thalle blanchâtre, légèrement teinté de jaunâtre, rugueux et en partie pul- vérulent. Cortex épais de 10-50 u, rempli de corpuscules d'un jaunâtre obscur, composé d'hyphes formant un réseau et protégés par une couche amorphe de 4-6 u ou, dans les parties pulvérulentes, libres à la superficie. Gonidies larges de 8-12 u en couche épaisse sous le cortex. Hyphes gonidiaux septés et lacuneux. Médulle en partie comprise entre les cellules de l'écorce de l'arbre. Apothécies larges de 1-1,5 mill., souvent pressées; excipule lisse et concolore au thalle; marge parfois flexueuse, le plus ordinairement crénelée; disque d'un rouge brique un peu foncé, souvent noirei par un Champignon. Cortex de l'excipule épais dans la marge de 20-30, sur le cóté de 40-50, et à la base de 60-90 u., formé comme celui du cortex du thalle et contenant comme lui de petits cristaux; les mailles du réseau sont plus grandes et la lumière des hyphes est de 1,5 u. Gonidies en couche épaisse dans la marge et sous l'hypothécium, et en glomérules sous le cortex ; cristaux en grands glomérules dans la marge; sous l’hypothécium et méme dans le bas de la médulle. Hyphes de la mé- dulle agglutinés, ramifiés et formant un réseau. Hypothécium iucolore et composé d'hyphes formant aussi un réseau ; marge intérieure épaisse de 20- 25 et peu distincte des paraphyses. Celles-ci hautes de 70 p, épaisses de 4-5 p, droites, contenant entre leurs sommets des granules qui disparaissent dans les vieilles apothécies, présentant cà et là des rameaux anastomosés, quelquefois bifurquées ou recourbées au sommet, articulées par des articles assez longs avec des cloisons épaisses et une lumière de 2 y. et enfin bleuis- sant par l'iode et devenant ensuite rougeâtres, puis, l'excés du réactif étant en- levé, redevenant bleues. Spores longues de 11-14 et larges de 7-8 p ou plus longues et mesurant 12-15 sur 5-7 y. L'un surtout de ces deux échantillons, avec son thalle en partie pulvérulent, ses apothécies dont les crénelures sont également lépreuses et en partie ron- gées, pourrait paraître à première vue constituer une espèce différente. Un (1) L'usage est de désigner les divisions primaires d'une espèce par des lettres grecques et les secondaires par des caractères vulgaires. HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA, 65 examen plus attentif montre que l'on se trouve simplement en présenee d'un état morbide. Il y a là quelque chose d'analogue à l'exsiccata de Flagey, n. 119, ci-dessus, n. xvii et à l'échantillon de Schærer, n. LXI. — — f. PARISIENSIS Hue; L. parisiensis Nyl. Lich. jardin du Luxembourg in Bull. Soc. botan. France, t. XIII, 1866, p. 368 et Lich. envir. Paris p. 15 L. horiza Ach., pr. p., Nyl. in Flora 1883, p. 107 et Lich. envir. Paris p. 56 (1), d'aprés un échantillon récolté à Meudon sur les Peupliers en 1872 par M. Nylander et déterminé par lui. Thalle d'un cendré un peu jaunâtre, en grande partie trés obscurci, peu épais, mat, dans le centre rugueux par des rugosités assez fortes et inégales, vers la périphérie granulé et en partie limité par une zone plus mince et plus pâle. Cortex épais de 20-30 et méme de 40 u, sem- blable à celui de l'allophana et recouvert d'une couche amorphe de 6-10 u. Gonidies épaisses de 9-17 y, en glomérules plus ou moins espa- cés sous le cortex et descendant cà et là dans la médulle. Hyphes mé- dullaires épais de 3-5 p, parallèles à la superficie, ramifiés et peu serrés; ils sont couverts ainsi que les gonidies et le cortex de nombreux petits cristaux et contiennent des cellules de l'écorce de l'arbre. Apothécies larges d'abord de 0,5-0,6, puis de 1,5-2 mill., vers la périphérie dis- persées et arrondies, dans le centre pressées et anguleuses, cà et là lo- bulées; excipule un peu jaunátre, lisse et légèrement brillant; marge (1) D'aprés M. Th. Fries Lichenogr. scand. p. 241, le L. horiza est composé dans lherbier d'Acharius de trois espèces: Lecanora rugosa (Pers.), Maronea constans (NyL) et Lecanora subfusca a. allophana à l'état jeune et par conséquent il n'aurait rien de commun avec le L. parisiensis Nyl. Mais M. Nylander prétend, dans le f lora 1883, p. 107, que la dernière de ces espèces, envoyée de France par Léon Dufour à Acharius est bien son parisiensis, et c'est pourquoi il impose à ce dernier le nom d'horiza Ach. pr. p. Mais vers la fin de sa carrière, Lich. env. Paris, p. 56, tout en reproduisantle nom d'Acharius pr, p., M. Nylander ajoute que le nom parisiensis est plus exact et par conséquent facilement préférable, quoique trop local (nomen exac- tius et igitur facile praeferendum, licet nimis locale). En réalité la description l'em- porte sur les échantillons d'herbier, et c'est elle qu'il faut consulter en premier lieu. Il est incontestable que la description qu'Acharius a donnée de son L. horisa ne con- vient nullement au L. rugosa (Pers.) ; peut-elle s'appliquer au Lichen de M. Nylander? Je ne le crois pas, car jamais dans ce dernier le thalle n'est membraneux (crusta tenuis submenbranacea), et jamais non plus il n'est limité par une marge ondulée, sinueuse et noirâtre. Par conséquent le mieux est de répondre au désir de M. Nylan- deret de conserver son nom de parisiensis. Je ferai remarquer que cet auteur, tout en disant, Lich. env. de Paris, p. 2, qu'il va reproduire les Lichens du jardin du Luxembourg, publiés en 1866, dans le Bull. de la Soc. botan. de France, a fait, non une reproduction, mais une revision, car la diagnose du L. parisiensis est notable- ment abrégée, le L. scrupulosa Ach. est donné comme synonyme du L. parisiensis, tandis qu'il est décrit comme espèce propre dans le texte primitif. Autre remarque que j'ai déjà faite: si M. Nylander a beaucoup varié dans les déterminations qu'il a données ds son L. parisiensis, c'est qu'il prétendait le séparer de 1 allophana par deux caractères qu'il regardait conime exclusifs, la couche gonidiale épaisse sous l'hypothécium et principalement les paraphyses articulées ; or ces caracteres appar- tiennent également à ce dernier. É E T L (SÉANCES) Ə 66 SÉANCE pu 9 JANVIER 1903. longtemps entière, épaisse, élevée au-dessus du disque (par conséquent jeunes apothécies coneaves), puis flexueuse ou en partie crénelée par des crénelures trés courtes et réfléchies; disque d'un rougeàtre trés obscur et le plus souvent noirci, mat, plan ou à la fin légérement convexe, nu et dans les jeunes apothécies un peu pruineux. Cortex de l'excipule large dans la marge de 20, sur le côté de 40, et à la base de 60-70 p, formé comme celui de la var. allophana. Couche gonidiale épaisse dans la marge et sous l'hypothécium, plus mince sous le cortex ; hyphes goni- diaux assez làches. Hyphes médullaires épais de 7-8 p, ramifiés et serrés, couverts ainsi que les gonidies et le cortex de petits cristaux. Hypothécium comme dans l'allophana ; marge intérieure épaisse de 20 y. Paraphyses hautes de 80-100 x, épaisses de 4-6 p, brunies au sommet et couvertes par une cutieule hyaline et continue, agglutinées, avec une lumière de 1,5-2&, des articulations un peu plus longues que larges et des cloisons assez épaisses, droites et cà et là flexueuses, ramifiées par des rameaux anastomosés et bleuissant par l'iode. Spores longues de 13-16 y et larges de 7-9 y. M. Nylander les indique, dans le Bull. de la Soc. botan. de France, de 10-18 sur 6-8 Let, dans les Lich. env. de Paris, de 14-18 sur 7-9 p. D’après ce dernier ouvrage, les spermaties sont longues de 18-30 p. Au point de vue de la structure, cette forme ne diffère pas de la var. allophana et dans de vieilles apothécies prises à des échantillons ré- coltés par moi sur des Peupliers à Bellevue (Seine-et-Oise), j'ai rencontré également des paraphyses dont la lumière ne dépassait guère 1 p, les articulations étaient allongées et les cloisons à peine visibles. Mais, par son aspect extérieur, elle se sépare nettement de cette variété et on la distingue immédiatement par le disque de ses apothécies noirci, leur marge plus longtemps entière, jamais erénelée dés le commencement, ordinairement un peu brillante, et à la fin moins crénelée et présentant des crénelures plus courtes et toujours réfléchies sur le disque. Il ne faut pas s'étonner que j'indique le disque des jeunes apothécies parfois pruineux; celle particularité existe dans mon spécimen et est relatée par M. Nylander dans la premiere des diagnoses qu'il a publiées. C'est pourquoi je regarde cet échantillon, que je viens de décrire, comme étant absolument typique. LXX. L. horiza Nyl., Harm. Lich. Lothar. n. 516. Ces échantillons incomplets, car ils ne présentent pas les contours du thalle, sontcependant intéressants, parce qu'ils offrent un état qui se rencontre assez fréquemment dans cette forme, c'est-à-dire des apothécies entassées et recou- vrant entièrement le centre du thalle. Elles sont larges de 0,8-1,5 mill. et souvent lobulées ou déformées. Les gonidies sont larges de 8-17 x et les hyphes gonidiaux épais de 4-5 u. Dans la médulle du thalle les cristaux sont assez HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 51 gros, épars ou réunis au nombre de 5 ou 4 en glomérules. Le cortex de l'exei- pule est épais de 20, 30 et 80 y; les crénelures ont un double cortex épais en dessus de 22 et eu dessous de 20 y, composé comme celui de l'excipule et entre ces deux cortex se voient quelques hyphes et quelques gonidies; ces crénelures touchent le bord du disque et alors la marge intérieure est envahie par les gonidies. Celles-ci sont en couche peu épaisse. Les cristaux sont gros et épars, Les paraphyses hautes de 90 iL, épaisses de 5 u, sont droites et fe- xueuses, fréquemment ramifiées, couvertes par une cuticule, avec une lumière de 1,5 u, des articles longs et des cloisons minces. Au milieu des paraphyses d'une vieille apothécie, j'ai trouvé une colonneassez large de gonidies accom- pagnées d'hyphes partant de l'hygothécium. Spores mesurant 12-15 sur 8-9, 11-13 sur 9-10, et 16 sur 7,5 u. LXXI. L. subfusca var. allophana f. parisiensis (Nyl.), récolté, en sep- tembre 1902, sur un Peuplier blanc de la route des Loges, dans la forét de Saint-Germain (Seine-et-Oise). Les apothécies larges de 0,6-1 mill., sont également entassées. Les cristaux manquent dans l'apothécie; la médulle également. Les hyphes gonidiaux qui la remplacent sont làches et contiennent des gonidies. La cuticule existe. LXXH. L. horiza (Ach.) Nyl., Flag. Lich. algeriens. exsicc. n. 110, sur l'Ailanthe glanduleux. Mêlé au L. subfusca. Apothécies larges de 0,8-1, atteignant rarement}1,5 mill.; disque parfois d'un brun un peu plus clair (Nylander dans sa pre- miére diagnose dit : rarius fusca). Cortex de l'excipule épais de 25, 30 et 401; couche gonidiale épaisse dans la marge et sous l'hypothecium, mince sous le cortex; cristaux petits et dispersés; cuticule épaisse de 8u. Spores 14-17 sur 6,5-10 u. — var. 2. GLABRATA Ach. Lichenogr. univ. (1810), p. 393 et Synops. Lich. p. 157, Scheer. Enum. crit. Lich. europ. p. 14; L. subfusca (ar - gentata) Nyl. Observ. lichenol. Pyren.-Orieunt. (1813), p. 33, et Lich. Pyren.-Orient. (1891), p. 59; les deux dernières citations sont faites d’après des exsiccatas énumérés ci-dessous, n. LXXIY et LXXIX. Thalle hypophléode, d'aspect cartilagineux ou membraneux, blanchàtre ou cendré jaunâtre, tantôt complètement uni, tantôt aérolé ou trés inégal et fendillé, à cause des rugosités de l'écorce de l'arbre, mat ou un peu brillant, en grande partie lisse, présentant de petits granules rares ou assez fréquents, parfois parcouru par des lignes noires, à contours indé- terminés ou limités par une ligne noire. La structure du cortex est celle du L. subfusca type, mais elle n'apparait nettement que dans les gra- nules. L'épaisseur du cortex est de 20-40 y, et de 60 y quand les hyphes sont cutinisés, presque sans lumière. Les gonidies sont larges de 8-14, et rarement de 16-18 p. La médulle est souvent peu développée. Dans les parties du thalle hypophléode les trois couches sont mélées à des zones 68 SÉANCE DU. 9 JANVIER 1903. de cellules du liege de l'écorce et la supérieure recouverte par l'épi- derme de l'écorce; il arrive qu'une longue zone de ces cellules parait séparer les gonidies du cortex; les hyphes passent alors entre ces cellu- les. Quant aux cristaux d'oxalate de chaux, nous retrouvons la méme disposition que ci-dessus; médulle couverte d'une matière noirâtre, de petits cristaux ou nue avec des cristaux en glomérules. Apothécies ordinairement larges de 0,8-1 mill., atteignant quelquefois 1,5 et plus rarement 2 mill., le plus souvent trés espacées et arrondies, parfois quelques-unes contigués et oblongues ou un peu anguleuses, trés rarement lobulées et peu profondément, resserrées au point d'attache, appuyées souvent sur le thalle sous-jacent ; excipüle concolore au thalle ou un peu plus blanc, lisse; marge égalant le disque ou le dépassant peu (p. 29, fig. 3), toujours trés entiére, rarement ornée de quelques petits granules; disque d'un rouge bruni ou noirci, parfois roux, plan ou légè- rement convexe, mat et trés rarement pruineux. Cortex de l'excipule épais dans la marge de 16 à 25, latéralement de 20 à 40 et à la base de 20 à 110 uw; les mailles du réseau sont ordinairement trés distinctes et la lumière des hyphes est de 1-1,5 u; comme dans les formes décrites ci-dessus, les mailles sont souvent semblables dans tout le cortex ou seulement un peu plus petites dans le haut; parfois, comme dans le L. subfusca, les hyphes demeurent distincts vers la marge, sans que cette disposition accompagne toujours les eristaux en glomérules. Hyphes gonidiaux plus ou moins làches, horizontaux ou verticaux. Médulle ou en couche peu épaisse, ou se confondant avec le cortex, comme dans la var. allophana ou manquant; dansle premier cas, la couche gonidiale est compléte; dans les deux autres, elle fait défaut sous le cortex. Cristaux ou nuls ou dispersés ou en glomérules. Paraphyses hautes de 70 à 100, souvent de 80 u, épaisses de 3-4 u, colorées en rouge ou en roux à leur sommet, droites ou flexueuses, ramifiées, articulées, avec une lumière de 1,5 p, souvent recouvertes d'une cuticule el bleuissant par Piode. Les dimensions des spores ne différent guére de celles de la forme primaire, 14-16 sur 1-9 y. Dans les 13 échantillons dont j'ai mesuré les spores, la dimension 20 p en longueur n'a été atteinte qu'une fois et celles de 18 et 17 chacune deux fois, tandis que les longueurs 14 et 16 y ont été comptées la première neuf fois et la seconde sept fois. ll y a également des longueurs moindres, 11-12 x, des spores les unes plus ellipsoides et et les autres plus oblongues. Les spermaties, d'aprés M. Nylander Lich. env. Paris p. 57, sont longues de 16-19 u; elles sont figurées dans Crombie Monog. Lich. Brit., fig. 65. HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 69 A. — MÉDULLE SANS CRISTAUX. LXXIII. L. subfusca var. glabrata Ach., Anzi Lich. minus rari Ital. super. n. 185, herbier du Muséum de Paris. Thalle jaunâtre, lisse, mais très inégal à cause des rugosités de l'écorce. > J , > $ i s 1 ) Apothécies larges de 0,6-1, rarement de 1,5 mill., cà et là lobulées ; quelques p 8 1; 9 MI., cà et l que'q granules sur la marge ; disque d'un roux bruni ou noirci. Cuticule sur les pa- raphyses. Spores 13-18 sur 7-8, et 12-14 sur 9-10 u. Spermogonies parfois com- plètement incluses dans le thalle et recouvertes de cellules du liège. LXXIV. L. subfusca (argentata) Nyl. Lich. Pyr.-Orient. exsicc. n. 32; petit échantillon formant un îlot au milieu du L. rugosa (Pers.). Thalle jaunátre obscur, aréolé, fendillé. Apothécies atteignant 1,5 mill., marge entière ou un peu flexueuse. LXXV. L. chlarona Harm. Lich. Lothar. n. 581, l'échantillon du mi- lieu, voir ci-dessous, n. CVIII. Thalle jaunâtre et aréolé. Apothécies ne dépassant pas 2 mill. Cortex de l'excipule épais de 40, 60 et 120 u; hyphes gonidiaux épais de 8-10 p; médulle à la base non distincte du cortex ; cuticule. LXXVI. L. subfusca var glabrata Ach., sur un Hêtre, chemin des Dames au Hohneck (Vosges). Thalle jaunàtre obscurciet uni. Apothécies atteignant souvent 1,5 mill., quelques-unes lobulées; marge dans un petit nombre flexueuse ou un peu granuleuse; disque rouge brun. Cortex de l'excipule 20, 80 et 100; médulle bien développée; cuticule. LXXVII. Le même, Flag. Lich. algeriens. n. 143, sur de jeunes Frênes- D’après M. Flagey, cet échantillon serait une forme de la. var. glabrata se rapprochant légèrement de la var. chlarona, mais en réalité il présente les deux formes parfaitement caractérisées. Dans la seconde, le thalle est blanc et les apothécies sont régulièrement sillonnées, tandis que, dans la var. gla- brata, le thalle est jaunâtre et hypophléode; les apothécies sont larges de 1-1,2 mill. avec une marge entière et dépassant peu le disque, qui est d'un rougeâtre plus ou moins bruni; ni médulle dans l'apothécie, ni cuticule sur les paraphyses ; hyphes gonidiaux épais de 6-8 u, tantôt serrés, tantót lacuneux et souvent verticaux. Spores longues de 13-16 u et larges de 7-8 p, quelques- unes mesurant 13 sur 9 p. 70: SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. B. — CRISTAUX DISPERSÉS. LXXVIN. L. subfusca El. Fries Lich. Suec. exsicc. n. 250 b, herbier du Muséum de Paris. Thalle blanc jaunâtre et uni. Apothécies ne dépassant pas 0,8 mill, dis- persées ou contigués et toujours arrondies; marge rarement avec quelques granules; disque roux ou roux bruni. Cristaux couvrant méme les deux tiers du cortex de l'excipule; cuticule. Spores 15 sur 8 u. LXXIX. Parmelia subfusca x. glabrata Schær. Lich. helvet. exsicc. n. 309, herbier du Muséum de Paris. Thalle cendré un peu jaunâtre et uni. Apothécies larges de 0,8, rarement de f mill; disque roux bruni. Cortex de Pexcipule épais de 20 u; hyphes gonidiaux épais de 4-6 et lacuneux; gonidies larges de 8-18 p, manquant sous: le cortex; pas de cuticule. Spores 12-14 sur 7-8 et 11 sur 8 y. LXXX. L. subfusca var. argentata Ach., sur un Noyer prés des ruines de Saint-Amand à Saint-Junien, juin 1875, herbier Lamy de la Chapelle, fase. XXVII, p. 11. (En note sur l'étiquette : d’après M. Nylander le nom d'argentata est synonyme de subfusca). Thalle blanchátre, en grande partie hypophléode, aréolé, fendillé. Apo- thécies larges de 0,6, rarement de 1 mill.; disque d'un rouge noirätre. Cortex de l'excipule, 15, 30 et 60, ou 20, 80 et 1102; cristaux méme sur le cortex; cuticule. Spores 11-16 sur 5-8, et 12-14 sur 7-8 y. LXXXI. Le méme, Hue Lich. Canisy, p. 63; sur un Frêne. Thalle blanc, assez fréquemment épiphléode et granuleux. Apothécies de 0,6 à 1 mill. de largeur, cà et là un peu lobulées; marge avec quelques gra- nules ; disque roux bruni, plan ou un peu convexe. Hyphes gonidiaux épais de 7-8 u, laeuneux. Spores 14-17 sur 8-10, 15-16 sur 6-7, et 14,5 sur 10 y. LXXXH. L. subfusca var. cacticola Nyl., dans l'herbier du Muséum de Paris; L. cacticola Nyl. apud Stizenb. Lichenea afr. p. 111 : Sur le Cactus Opuntia, près de Tenés, Algérie, récolté le 27 février 1845. Thalle d'un jaune blanchátre, hypophléode, cartilagineux, pareouru par des lignes d'un noir bleuâtre; épiphléode et granuleux dans lesfentes de l'écorce. Apethécies larges de 0,5-0,8 mill.; excipule Bisse; marge surpassant à peine le. disque, qui est d'un rouge noiràtre. Cortex de l'excipule épais dans la marge de 16u avec 4 y. de couche amorphe, dans le côté de 40, et à la base de 100 u; réseau semblable dans toute la hauteur; mailles de ce réseau trés distinctes ; lumiere des hyphes 1,5 x et cloisons des articulations minces; hyphes goni- diaux épais de 6 et lacuneux; gonidies larges de 7-125 en couche mince HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 11 dans la marge, sous l'hypothécium et le cortex; pas de médulle; cristaux épars méme sur le cortex. Paraphyses hautes de 60u, flexueuses et ramifiées avec une lumière de 1,5 u, des articles longs et des cloisons minces, bleuis- sant par Piode; pas de cuticule. Spores longues de 11-14 u et larges de 6-7 u. Spermaties toutes courbées en arc, d’après le dessin fait par M. Nylander à cóté de l'échantillon. Comme on peut le voir par cette description, ce Lichen ne diffère en rien de la var. glabrata; le substratum est autre, mais il n'y a pas là une raison suf- fisante pour en faire une variété et encore moins une espèce propre. LXXXIII. L. subfusca var. glabrata Ach., sar um Pin, récolté par M. l'abbé Harmand, à Docelles (Vosges), en septembre 1902. Thalle d'un blanc glaucescent, en grande partie épiphléode et très fine- ment rugueux, limité partiellement par une ligne noire. Apothécies larges de 1 mill, trés espacées; disque d'un rouge légèrement bruni. Cortex de l’excipule épais de 20, 95 et 502; cristaux en petit nombre et variant de gros- seur; cuticule. Spores 14-16 sur 8-9 u, 12-13 sur 9-10, et 16 sur 7 y. C. — CRISTAUX EN GLOMÉRULES. LXXXIV. L. subfusca var. argentata Ach., récolté par de Brébisson à Falaise et déterminé par M. Nylander, herbier Weddell au Mu- séum de Paris; sur Bouleau, partie supérieure de l'échantil- lon de droite, voir ci-dessus, p. 40. Thalle blanchàtre. Apothécies larges de 0,6 à 0,8, rarement de 1 mill.; marge rarement flexueuse ou portant quelques granules; disque rouge noi- râtre, plan ou légèrement convexe. Cortex de l'excipule large de 16,25 et 40 "E hyphes distincts dans le haut; hyphes gonidiaux épais de 6-10 w et à paroi épaisse, horizontaux et verticaux; gonidies en couche épaisse ; gros glomé- rules de cristaux dans la marge et sar l'hypoethécium; fragment de bois dans . la médulle; pas de cuticule. Spores 42-17 sur 7-8, et 15 sur 8 y. LXXXV. Le méme, Haute-Vienne, herb. Lamy de la Chapelle, fasc. XXVII, p. 15, appartenant à Ia Société botanique de France. Thalle cendré Jaunâtre, uni. Apothécies larges de 0,5-0,7 mill.; disque roux où roux bruni. Cortex de l'excipule large de 16, 20 et 40 x; gonidies dans la marge, sous l’hypothécium et dans les cordons qui séparent les gros glomé- rules; pas de euticule. LXXXVI. Le méme, sur un Hétre prés du lac de Lispach (Vosges). Thalle d'un blanc jaunâtre, cà et là finement rugueux. Apothécies mesurant 1, et méme 1,2 mill.; disque d'un roux bruni, plan ou un peu convexe. Cortex de l'exeipule épais en haut de 20 x et dans le reste de la longueur, de 30 p; réseau semblable partout; gonidies en couche épaisse et ne touchant pas le cortex; pas de cuticule. Spores 13 sur 9, et 14 sur 8 p. T2 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. LXXXVII. Le mème, récolté sur un Hêtre par M. l'abbé Harmand, à Docelles (Vosges), en décembre 1902. Thalle d’un noir bleuâtre. Apothécies larges de 1 mill., espacées; marge parfois un peu granuleuse; disque d'un rougeâtre bruni. Mailles du cortex de l'excipule semblables dans toute la hauteur; pas de cuticule. Spores 11-15 sur 6,5-90, 12, 13 et 14 sur 9 y. LXXXVIII. Le méme, Oliv. Herb. Lich. Orne, n. 234. Thalle blanchâtre, uni, en partie limité de noir. Apothécies larges de 0,5 et rarement de 1 mill. Cortex de l'excipulejlarge de 20, 30, 40 y. avec des hyphes distincts dans le haut; hyphes gonidiaux épais de 5-62 avec une lumière de 1,5u et lacuneux; gonidies en glomérules; pas de euticule. Spores 10-13 sur 6-8, et 11 sur 7-8 u. Cet échantillon répond à la description du L. subfusca var. argentata Ach. Synops. Lich. p. 157, mais d'un côté il ne diffère de la var. glabrata Ach. que par la couleur plus blanche du thalle, et d'un autre côté on rencontre des thalles dela méme couleur et méme encore plus blanes avec des apothécies encore plus larges. M. Wainio, Adjum. Lichenogr. Lapp. fenn. t. 1, p. 156, rejette cette forme parce que dans l’herbier d'Acharius elle est composée de plusieurs espéces. Comme la description l'emporte sur les échantillons d'her- bier, la raison du rejet ne serait pas suffisante, si nous n'avions pas montré qu'en réalité elle rentre dans la var. glabrata Ach. LXXXIX. L. subfusca Mougeot et Nestler Stirp. cryptog. Voges.-Rhen. n. 740, échantillon de gauche, voir ci-dessus, p. 39. Thalle d'un blanc jaunátre, dans le centre aréolé et fendillé, entouré et séparé du L. albella par une ligne noire. Apothécies larges de 1 à 1,5 mill.; excipule blanc et assez fréquemment granuleux; marge très entière et ornée de quelques petits granules espacés; disque d'un rougeâtre bruni, devenant un peu eonvexe et couvert d'une pruine blanche. Cortex de l'excipule sem- blable dans tozte la hauteur; hyphes gonidiaux à leur entrée dans le cortex épais de 7-8 u, lacuneux; gonidies dans la marge et sous l'hypothécium ; pas de médulle; pas de cuticule. Sporesles plus nombreuses de forme oblongue, longues de 16-20 et larges de 6-7 u, avec 16-18 sur 7, ou ellipsoides et alors longues de 14-16 sur 7-8, avec 12et 14 sur 8 u. $ — var. 3. CHLARONA Nyl. Lich. Scand. (1861) p. 160; L. subfusca B. L. chlarona. Ach. Synops. Lich. (1814) p. 158 ; L. albella var. cAla- rona Nyl. in Triana. et Planchon, Prodr. Flor. Nov. Granat. Lich. Supplem. p. 543, d’après l'exsiccata Lindig n. 2614, ci-dessous n. xcvi ; L. chlarotera Nyl. Observ. lichenol. Pyren.-Orient. (1873), p. 20 et Lich. Pyren.-Orient. (1891) p. 44. Thalle cendré ou blanchâtre, épiphléode, trés mince, opaque, rugueux ou granuleux, parfois en partie ou en totalité hypophléode, d'aspect membraneux et cà et là granuleux, quelquefois parcouru par des lignes HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 73 noires, à contours indéterminés. Cortex large de 20-40 p et ayant la méme structure que celui des formes précédentes. Gonidies larges de 1-15, atteignant rarement 16-20 u. Médulle peu développée et contenant des glomérules de cristaux d'oxalate de chaux et des fragments du liége de l'écorce de l'arbre. Apothécies, dans certains échantillons, ne dépassant'pas 0,6-0,8 mill.; dans le plus grand nombre atteignant 1 et plus rarement 1,5 mill., éparses sur le thalle et arrondies, cà et là contigués et anguleuses, très rarement entassées, resserrées à la base et plus ou moins largement appuyées sur le thalle sous-jacent; excipule (p. 29, fig. 4 b) vertica- lement marqué par des sillons plus ou moins profonds et présentant entre chaque sillon un dos plus ou moins proéminent; marge (fig. 4a) dépassant peu le disque et formée par le sommet des dos de l'excipule et présentant une couronne de granules hémisphériques et régulièrement espacés; on rencontre fréquemment, dans le méme échantillon, des exci- pules lisses ou rugueux ou en partie seulement sillonnés et des marges entiéres, granuleuses ou en partie également sillonnées; disque roux, d'un carné sordide ou rouge brique pàle, souvent bruni, plan ou légére- ment convexe, nu ou couvert d'une pruine blanche. Cortex de l'excipule large au sommet de 16-20 u, et souvent recouvert d'une couche amorphe de 1-8 v. sur le côté de 20 à 40, et à la base de 40 à 60, rarement de 80 y, for.né, comme dans L. subfusca, d'hyphes verticaux et anastomosés, avec une lumière ordinairement de 1,5, parfois de 2x et des mailles mé- diocres ou petites, souvent trés distinctes, quelquefois un peu moins cluüres à cause de l'épaississement des cloisons; ces mailles sont sem- b'ables dans tout le cortex et seulement un peu diminuées dans le haut; on rencontre cependant des hyphes distincts dans le haut et méme sur le cóté. Couche gonidiale dans la marge, sous l'hypothécium et le cortex, ordinairement peu épaisse et fréquemment interrompue. Hyphes goni- diaux épais de 4-6 p, lacuneux ou assez serrés. Médulle développée ou nulle: hyphes épais de 6-8, et méme de 10 y et assez serrés. Hypothé- cium incolore composé d'hyphes horizontaux, agglutinés, ramifiés, pré- s^ntant parfois un réseau et formant entre les gonidies et les paraphyses une marge intérieure large de 15-20, et méme de. 40 y. Paraphyses hautes de 60-80, rarement de 100 y, épaisses de 3-5 p, avec une lumiere de 1,5-2 u, complètement agglutinées, mais distinctes au sommet, qui est coloré en roux ou rougeàtre ou méme incolore et quelquefois couvert de petits granules d'un jaunâtre obscur, droites et flexueuses, plus ou moins ramifiées par des rameaux s'anastomosant, articulées avec des ar- ticles courts ou un peu allongés et des cloisons peu épaisses ; les tégu- ments se teignent en bleu sous l'influence de l'iode. Les dimensions des Spores sont uu peu moindres que dans le L. subfusca et les deux variétés 14 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. précédentes, 12-15 sur 7-8 u; dans les 27 échantillons dont j'ai mesuré les spores, 12 y. s'est trouvé répété seize fois, 15 p onze fois et les lon- gueurs intermédiaires 13 et 14 u, dix-huit et dix fois. Les plus grandes longueurs observées sont 16 et 17 p, répétées la première cinq fois et la seconde trois fois; les plus petites sont 9 et 10 u, rencontrées cinq et deux fois. Quelques spores sont plus ellipsoides, par exemple 10-43 sur 8-9 u. D’après M. Nylander, Lich. env. Paris p. 56,les spermaties sont longues de 15-20 v; celles que j'ai observées ne différent pas, 14-20 p sur 1 p, elles sont ou courbées en arc, ou simplement courbes et plus rarement quelques-unes sont droites comme dans le L. subfusca f. sil- vestris. En 1867, M. Nylander in Triana et Planchon, Prodr. Flor. Nov. Gra- nat. Lich. Supplem., p. 543, a attribué comme caractères distinctifs à cette var. chlarona, dont il a fait plus tard une espèce propre, un thalle blanchàtre, mince, presque lisse ou un peu rugueux; des apothécies à marge finement crénelée, un épithécium granulé et une gélatine hy- méniale bleuissant par l'iode, les théques prenant une teinte violette ou d'un violet rougeâtre. Puis, en 1872, dans ses Observ. lichenol. Pyren.- Orient. in Flora p. 550 et parus en volume l'année suivante, du chla- rona il a séparé L. chlarotera Nyl., espéce nouvelle, qui se distingue de la première par la marge des apothécies plus crénelée: l'épithécium non granulé, la gélatine hyméniale colorée en bleu intense par l'iode et des spermaties plus longues. A première vue, aucun de ces caractères ne parait suffisant pour eonstituer une espèce, car quelques crénelures de plus ou de moins ne signifient rien, la coloration de la gélatine hyméniale, c'est-à-dire des paraphyses, est la méme dans les deux, et enfin, quant à la longueur des spermaties, elle n'a jamais été indiquée ; reste done comme uuique caractère distinctif l'épithécium granulé ou non. Or nous allons voir qu'il existe des apothécies trés régulièrement sillonnées avec un épithéeium granulé et d'autres trés peu sillonnées avec un épithécium non granulé. Dans ce dernier cas se trouve l'exsic- cata Anzi Lich. venet. rariores n. 37, vu et annoté par M. Nylander (voir ci-après n. cxvi). Dien plus, on peut trouver, dans un méme individu, des apothécies à épithécium granulé et non granulé et par conséquent ce caractère, regardé comme primaire par M. Nylander, est en réalité inconstant et il n'y alà qu'une seule et méme variété. Pour que l'on puisse bien juger de la vérité de ce que je viens d'affirmer, je vais séparer les échantillons à épithécium granulé de ceux qui l'ont nu, HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 19 À. — EPiTRÉCIUM GRANULÉ. XC. L. subfusca f. chlarona Ach., Flag. Lich. Franche-Comté, n. 127, sur un jeune Chéne. Thalle cendré obscur, granuleux, en partie hypophléode et lisse ; quelques- unes des gonidies mesurant 16-20 u. Apothécies dans un des deux spécimens ne dépassant pas 0,6, dans l'autre mesurant fréquemment 1 mill., très nom- breuses, pour la plupart régulièrement sillonnées; disque d'un carné obscur, plan et pruineux. Hyphes gonidiaux épais de 7-8 y, avec une lumière de 2. Spores atténuées aux extrémités, longues 11-14 et larges de6-8 u, arrondies et longues de 11-14 et larges de 7-9 u. XCI. Le méme, sur un Chêne, récolté par M. l'abbé Harmand, à Docelles (Vosges) en septembre 1902. Apothécies larges de | mill., assez régulièrement et parfois grossièrement sillonnées ; disque carné sordide et nu. Spores 9-10 sur 7, 11 sur 6,13 sur 5 w (individu en mauvais état de végétation). XCII. L. chlarona (Ach.), Nyl., Hue Lich. env. Paris II, p. 184, sur un Chéne, étoile du Loup, forét de Marly. Apothécies atteignant 1 et 1,2 mill. en largeur; excipule souvent régulière- ment sillonné, mais les sillons n'arrivent pas toujours à la marge; disque rouge brique pâle et pruineux. Spores arrondies aux extrémités, 13-16 sur 7-9, 12 et 14 sur 8, et 13 sur 9 u, atténuées 17 sur 9 u. XCII. Le méme, Norrl. Herb. Lich. Fenn. n. 133 a ad corticem Alni et 133 b ad corticem Rhamni Frangulæ. , Mélé à d'autres Lichens qui occupent une plus grande place que lui. Apothé- ces ne dépassant pas | mill.; marge souvent entière, cà et là et, ainsi que l'excipule, au moins en partie sillonnée ; disque rouge brique, bruni ou méme noirci, tantôt nu, tantôt pruineux. Hyphes du cortex distincts vers le haut, épais de 6-8 y. avec une lumière de 1,5-2 u. Spores arrondies aux extrémités, longues de 12-15 u et larges de 7-9 y avec d'autres de 11-13 sur 9, et de 13-14 sur 10 u, XCIV. L. subfusca c. Pinastri Hepp Flecht. Ewrop. n. 184, regardé par M. Nylander Obser. Pyren.-Orient. (1813), p. 20, comme étant son chlarona. Thalle blanchátre, en grande partie hypophléode. Apothécies ne dépassant Pas 1 mill.; quelques-unes seulement entierement sillonnées ; disque rouge bruni ou méme noirci, légèrement pruineux. Spores arrondies aux extrémites, longues de 13-15 et larges de 7-8 u. 16 SÉANCE DU.O JANVIER 1903. XCV. L. subfusca 8. distans Hepp Flecht. Europ. n. 319. Dans l'échantillon du milieu le thalle est cendré, granulé et parcouru par des lignes noires. Apothécies ne dépassant pas 0,7 mill. avec les mêmes carac- tères que dans les deux numéros précédents, disque rouge brique pâle et pruineux. Spores 14-15 sur 8-9 p. Dans l'échantillon de droite, les apothécies trés pressées dans le centre, larges de 1-1,5 mill.,prennent une certaine ressemblance avec celles des petites formes de la var. allophana par leur marge plus élevée, plus épaisse et en partie crénelée par des crénelures larges et irrégulières; dans un certain nombre d'entre elles, comme dans celles de la périphérie, l'excipule est dis- tinctement et régulièrement sillonné et la marge formée par le haut des sil- lons, peu élevée; disque rouge brique pàle ou un peu prnineux. Le cortex de l'excipule dans les apothécies crénelées est épais de 20, 25 et 40 u. Spores 15-16 sur 7-9 y. et 13 sur 9u. Cette forme prouve que cette variété ne peut pas étre spécifiquement séparée de la var. allophana. Dans ce méme n^ 379 d'un autre exemplaire des exsiecatas de Hepp que je possède également, dans l'échantillon inférieur de droite le thalle est plus rugueux à cause des aspérités de l'écorce, parcouru par des lignes noires et séparé du L. angulosa par ces mêmes lignes. Apothécies parfois un peu plus grandes, larges de 1,2 mill., souvent pressées; disque rouge brique pâle et pruineux. Gonidies larges de 9-185. Théque longue de 65% et large de 12 u; spores 13-15 sur 7-8 et 13 sur 9 u. XCVI. L. subfusca (albella) f. chlarona (Ach.) Nyl. dans la collection Lindig n. 2614, Dogota, Nouvelle-Grenade, altit. 2600 m. Thalle blanc jaunàtre, en grande partie hypophléode. Apothécies larges de 1 mill., pourla pluplart plus ou moins régulièrement sillonnées, dans les autres, marge entiére ou granuleuse; disque d'un roux foncé, un peu con- vexe, un peu ou très légèrement pruineux; spores, d’après Nylander, 9-15 sur 7-8 u. XCVII. L. subfusca Hue Lich. Canisy p. 64. sur un Hêtre à Canisy. Thalle cendré jaunâtre; apothécies larges de 1 mill., quelques-unes seule- ment et en partie sillonnées; marge dépassant à peine le disque ou l'égalant; disque roux, souvent nu, cà et là pruineux. Spores 9-15 sur 6,5-8, 12 sur 8 et 13 sur 8-9 u- XCVII. L. subfusca var. chlarona Ach. ; sur un Chêne dans la forêt de Montmorency, récolté par M. Gomont en 1896 ; quelques années auparavant j'avais trouvé un échantillon semblable dans la méme forét. Se rapproche du L.subfusca par ses apothécies un peu entassées dans le centre et parfois sillonnées au sommet par un sillon horizontal et orbiculaire qui semble séparer la marge thalline de la marge intérieure; elles sont larges de 1-2 mill. et dans la périphérie assez régulièrement sillonnées daus le sens vertical. Spores 12-14 sur 7-8 u. HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 11 XCIX. L. subfusca, forme, Anzi Lich. minus rari Ital. super. n. 190 a, b et c. Ces trois échantillons appartiennent à la var. chlarona. Le premier se rap- proche également du L. subfusca par ses apothécies larges de 1-1,2 mill. à marge un peu épaisse et dépassant le disque; dans les autres, qui sont plus étroites, l'excipule est assez régulièrement sillonné; disque rouge brique un peu foncé et pruineux, devenant noir et nu par la présence d'un Champi- gnon. Spores 12-16 sur 7-8,5, 13-17 sur 6,5-8, 11, 12 et 14 sur 8, 14 sur 9 u. Dans 190 b, les apothécies sont plus petites, lés plus grandes atteignant à peine 1 mill., moins élevées et assez réguliérement sillonnées; disque d'un carné obscur et pruineux. Spores 11-15 sur 6-8, 13-15 sur 6-7, 12 sur 9 et 14 sur osu . Dans 190 c, le thalle est en grande partie hypophléode, en assez mauvais état et parait contenir plusieurs espèces; des apothécies assez nombreuses appartiennent cependant à la var. chlarona. C. L. subfusca, sur Tilleul, dans l'herbier Richard. Thalle d'un cendré jaunátre. Apothécies atteignant 1,5 mill.; excipule trés souvent régulièrement et parfois méme grossièrement sillonné, assez rare- ment le dos des gros sillons s'éléve au-dessus de la marge et forme plusieurs crénelures soudées les unes aux autres ou d'autres fois la marge entière se dilate dans une partie de la circonférence; disque rouge brique pâle ou roux, parfois un peu bruni très pruineux ou seulement couvert d'une pruine légère. Le cortex de l'excipule mesure à la base de 80 à 905; l'épithécium n'est pas toujours granulé. Spores arrondies aux extrémités, longues de 9-13 p et larges de 6,5-8 et 11 sur 9u, atténuées aux deux bouts, 12 sur 6u. — ij Ce spécimen par les fausses crénelures de la marge touche à l'allophana et par sa marge quelquefois inégalement dilatée au L. subfusca. CI. L. subfusca var. glabrata Mass. Lich. ersicc. Italie n. 42, dans l'herbier du D" Weddell au Muséum de Paris. Thalle d'un blanc un peu jaunàtre, parcouru et séparé d'un Lecidea para- Sema par des lignes d'un noir bleuâtre. Apothécies larges de 0,6-1 mill., un peu plus élevées et marge surpassant également un peu plus le disque que dans les autres échantillons; excipule dans beaucoup d'apothécies régulièrement et complètement sillonné par des sillons assez profonds; disque d'un roux plus ou moins foncé, bruni ou presque noirci, plan, mat ou légèrement pruneux. Le cortex de l'excipule mesure dans le haut 20, latéralement et à la base 40 y; gonidies larges de 8-10 v. en gros glomérules ; glomérules de cristaux grands et nombreux. Spores 12 sur 7 p. B. — EPITHÉCIUM NON GRANULÉ. CI. L. angulosa f. chlarona Nyl. Mandon Lich. Madere n. 2; d'aprés mes Lich. exot. n. 4360, c'est le L. chlarotera Nyl. Observ. Pyren.-Orient. p. 20, dans l'herb. du Muséum de Paris. 18 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. Trois échantillons dans cet exsiccata, deux petits et un grand; dans l'un des premiers, les apothécies larges de plus de 1 mill. sont pressées et sou- vent anguleuses, dans les deux autres elles sont plus espacées et rondes; l'excipule est fréquemment et profondément sillonné surtout dans les jeunes apothécies; dans celles du centre la marge entière et en partie inégalement dilatée s'éléve et se referme sur le disque qu'elle cache en partie; disque roux pâle, parfois un peu bruni, plan et nu. Cortex de l'excipule large dans sa partie supérieure et latérale de 20, et à la hase de 905. et couvert de cor- puscules noiràtres; hyphes distincts dans le haut de la marge et à leur entrée dans le cortex épais de 6-8 u, mailles du réseau médiocres et trés vi- sibles; gonidies larges de 10-12 u en couche peu épaisse dans la marge, l'hy- pothécium et le cortex; hyphes gonidiaux lacuneux. Spores 9-12 sur 5-7, et 9 SUE lu Dans l'herbier du Muséum de Paris, les n^ 756 et 757 de la collection Lin- dig, de la Nouvelle-Grenade, portent le nom de L. chlarotera. Dans l'un et l'autre les apothécies sont presque toutes sillonnées et méme profondément, et dans le n. 759 elles sont très anguleuses et cà et là flexueuses. Ces échan- tillons sont désignés dans Nyl. inTriana et Prodr. Flor. Nov. Planchon Granat. Lich. pp. 32 et 34, sous le nom de L. subfusca var. distans et dans le Suppl., le second est placé sous la var, chlarona. Je n'ai pas fait l'analyse anatomique de ces deux numéros. CII. Lecidea parasema Bourgeau Plant. Canariens. n. 618, sur le Prunier domestique ; l'exsiccata du méme auteur n. 634 désigné par M. Nylander Lich. Pyren.-Orient. (1891), p. 44, comme étant son chlarotera, est dans mon herbier le L. subfusca. Dans l'un des échantillons les apothécies atteignant 1,5 mill., sont bien sil- lonnées; daus l'autre le disque devient convexe et recouvre presque la marge, mais dans les jeunes, les sillons sur l'excipule sont très visibles; dise que rouge brique pâle et pruineux; dans le premier qui est situé à droite, le haut de la marge est parfois marqué d'un sillon circulaire et alors la marge intérieure atteint 50 u. Spores 11-13 sur 6-8, et 12 sur 8 u. CIV. L. chlarona (Ach.) Nyl., Hue Lich. Canisy p. 64; sur un jeune Chéne. Thalle blanchátre granulé et traversé par une ligne noire. Apothécies larges de 1 mill., toutes régulièrement et profondément sillonnées, plus élevées au-dessus du thalle que dans les numéros précédents; disque d'un carné plus ou moins foncé, plan, nu ou un peu pruineux. Épithécium tantôt granulé, tantôt nu méme dans les apothécies pruineuses. Spores 12-14 sur 6-8, et 13-15 sur 8-9 p. Dans les quatre échantillons suivants, les apothécies sont aussi pourla plu- part régulièrement sillonnées par des sillons plus ou moins profonds. CV. L. subfusca var. allophana Hue Lich. env. Paris II, p. 184, sur un Fréne prés de l'Auberderie, échantillon du bas à droite marqué D, forét de Marly (Seine-et-Oise). Apothécies larges de 1,2 mill.; disque roux, souvent trés bruni, plan et nu. HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 19 Hyphes de l'excipule distincts dans le haut du cortex de la marge; hyphes médullaires épais de 6-10 u. Spores 12-15 sur 7-8 u. CVI. Le méme, Hue loc. citat. sur un Chéne, route Royale, forét de Marly (Seine-et-Oise). Thalle trés inégal à cause des rugosités de l'écorce. Apothécies larges de 1 mill., cà et là entassées; disque roux obscur, plan et nu. CVII. L. chlarone (Ach.) Nyl., Hue Lich. env. Paris I, p. 176, sur un Chêne, bois de Chenneviéres (Seine-et-Marne). Apothécies larges de 1,5 mill.; disque roux, plan et nu. Hyphes distincts et moins verticaux dans le haut du cortex de l'excipule. Spores 12-16 sur 7-8, et 12-13 sur 8-9 u. CVIII. Le méme, Harm. Lich. Lothar. n. 581, échantillon de droite et de gauche, voir ci-dessus p. 39. Thalle en grande partie hypophléode. Apothécies ne dépassant pas 0,7 mill.; sillons superficiels; disque d'un rougeâtre bruni. Gonidies épaisses 11-18 v. ; hyphes gonidiaux épais de 6u. Spores 12-17 sur 6-7, 11-13 sur 6-7, et 10 sur 8 u. Dans les six échantillons suivants un certain nombre seulement d'apothécies sont entièrement sillonnées ou ne le sont que dans une partie de leur circonférence; dans les autres, l'excipule est lisse ou un peu rugueux et la marge entiére ou granulée. CIX. L. subfusca var. chlarona (Ach.) Nyl., Oliv. Herb. Lich. Orne, n. 233. Deux échantillons sur écorces différentes et ayant un thalle en grande partie hypophléode. Dans le premier, apothécies larges au plus de 0,8, disque rouge brique pàle bruni, nu ou légérement pruineux; épithécium un peu granulé ; thèque 65 sur 20 p; spores 11-13. sur 7-8 p. Dans le second, largeur des plus grandes apothécies 1,5 mill., disque roux, nu ou un peu pruineux, spores 12-15 sur 7-8 y. CX. L. subfusca B. distans Hepp Flecht. Europ. n. 379, dans le second de mes exemplaires de ces exsiccatas, voir ci-dessus n. xcv. Thalle en grande partie hypophléode, une ligne noire l'entoure ou le sépare du Lecidea parasema. Apothécies atteignant souvent 1,2 mill.; disque rouge brique pâle obscur, plan, nu ou légèrement pruineux. ifyphes distincts dans le haut du cortex de l’excipule. Spores 11-13 sur 6-8, et 11 sur 74. CXI. L. chlarona (Ach.) Nyl., sur un Hêtre, montagne de St-Sulpice Laurière, déterminé par Nylander et Arnold, dans l'herbier 80 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. de Lamy de la Chapelle, fasc. XXVIII, p. 5, appartenant à la Société botanique de France. Thalle hypophléode. Apothécies larges de 1 mill.; disque rouge brique pàle, plan ou un peu convexe, nu ou légèrement pruineux. CXH. Le méme, corticole, sur un coteau voisin du Petit-Caillaud au- dessous de Condat, Lamy loc. citat. p. 7; déterminé par Nylander. Apothécies atteignant 1,5 mill., pressées et même entassées, quelquefois lobulées; disque d'un carné sordide, plan ou convexe ou un peu concave; pruineux. Spores 12,5-16 sur 7,5-9 u. CXII. L. chlarotera Nyl., sur des troncs d'arbres dans le parc du châ- teau de Bellaviers (Orne), herbier Lamy, fase. XXVII, p. 17, déterminé par M. Nylander. Apothécies larges de 1 mill.; disque rouge brique pàle ou un peu bruni, plan et nu. Spores 12-15 sur 7-8 u. CXIV. L. subfusca Lojka Flor. exsicc. Austro-Hungarica n. 1545, herbier du Muséum de Paris; L. subfusca f. chlarona Ach., Arn. Lich. exsicc. n. 586a et b; L. chlarona Ach., Zwackh Lich. exsicc. n. 915; ces quatre échantillons sont sur Rhodo- dendron. Thalle en grande partie hypophléode, et dans le n. 586 b parcouru par des lignes noires, et apothécies larges de 0,6-0,7, rarement de 1 mill.; marge très peu élevée, parfois flexueuse, disque rouge brique pàle, d'abord plan, puis convexe, nu et pruineux seulement dans 586 b. CXV. L.chlarona (Ach.) Nyl., Hue Lich. Canisy p. 64, sur un Chà- taignier à St-Martin-de-Bonfossé (Manche). Thalle d'un blanc un peu jaunátre, granulé, rarement parcouru cà et là et séparé du Pertusaria leioplaca Schær. par des lignes noires. Apothécies larges de 0,6-1 mill., trés espacées et rarement 2 ou 3 contigués, rondes; excipule régulièrement et assez profondément sillonné; marge plus élevée qu'elle ne l'est ordinairement dans cette espéce et alors les dos séparant les sillons pren- nent l'apparence de petites crénelures soudées dans toute leur hauteur; disque roux, plan et nu. Le cortex de l'excipule trés probablement à cause de l'importance des glomérules de cristaux, ne mesure dans la marge et dans le côté que 20 u et 30 à la base; dans la marge les hyphes formant réseau sont protégés par une couche amorphe de 6 u. Gonidies en couche mince, hyphes gonidiaux épais de 5-6 y. et horizontaux; marge intérieure large de 20 p.. Spores 12-14 sur 7-8 et 12 sur 9 y. Spermaties ou droites et mesurant 12-20 u en lon- gueur ou un peu courbes et longues de 14-20 y sur 1 y de largeur; stérigmates longs de 14 et larges de 2 y. Ce spécimen a beaucoup d'analogie avec l’exsice. Mass. n. 42, ci-dessus HUE. — CAUSERIE SUR LE LECANORA SUBFUSCA. 8l n. CI, sous le rapport de la hauteur et de la forme dela marge de l'apothécie, et présente, comme lui, une transition à la f. cacuminum. — -- f. 1. GEOGRAPHICA Hue; L. subfusca c. geographica Mass. Ri- cerch. Lich. crostosi (1852) p. 65; L. chlarona f. geographica Nyl. Observ. Lich. Pyren.-Orient. (1813) p. 34 et Lich. Pyren.-Orient. (1891) p. 94, d'aprés l'exsiecata décrit ci-dessous. Dans l'exsiceata, Nyl. Lich. Pyren-Orient. exsicc. n. 33, cette forme geographica compose avec le Lecidea parasema Ach. de petits ilots li- mités par une ligue noire, et quelquefois ses propres ilots sont subdivisés également par des lignes noires. Thalle en grande partie hypophléode. Apothécies ne dépassant pas 0,7 mill.; excipule souvent régulièrement sillonné ; disque rongé par les insectes. CXVI. Le méme, Anzi Lich. minus rari Ital. super. n. 181 et Lich. rariores Veneti n. 37, voir ci-dessus p. 39, herbier du Muséum de Paris. Thalle également hypophléode. Apothécies ne dépassant pas 1 mill.; exei- pule souvent régulièrement sillonné dans le n. 187, les sillons sont plus rares dans le n. 37; disque d'un rouge brique pâle plus ou moins bruni, prui- neux dans le premier et nu dans le second. Spores dans celui-ci 13-17 sur 7-9 et 14 sur 7-9 u, avec des spermaties courbées et mesurées par M. Nylander, longues de 16-18 u; dans celui-là, spores 13-17 sur 7-9 et 13 sur 9 u. CXVII. L. subfusca var. Pinastri Anzi, méme collect. n. 186, sur les écorces des Coniféres, herbier du Muséum de Paris. Pas plus que Hepp n. 184, ci-dessus n. XCIV, ce n'est la var. Pinastri Scher., qui est une espèce distincte. Mieux que les deux précédents cet échantillon mérite le nom de geographica, car il est sans mélange d'autres d'espèces et comme elles divisé en ilots par des lignes noires. Ces lignes frappent moins les yeux, parce que le thalle blanchátre, trés mince, souvent hypophléode est dispersé et souveut méme interrompu par des zones noiràtres de l'écorce du Conifère. Les apothécies, larges de 0,6-1 mill., présentent souvent un excipule lisse ainsi qu'une marge entiere et méme un peu épaisse relativement à l'es- péce; cà et là ils sont l'un et l'autre entierement ou au moins en partie, munis de sillons peu profonds ; disque roussátre, plan et nu. Dans une apothécie à bord épais je n'ai trouvé dans les coupes que deux ou trois cristaux, solitaires ou réunis par deux; dans les apothécies sillonnées, les glomérules de cristaux sont nombreux. Épithécium granulé. Spores semblables dans les deux formes d'apothécies et remarquables par leur brièveté et leur forme largement ellip- soide, presque sphérique, 10-12 sur 9-10 u. — -— f. 2. cacuuivuM Hue; L. subfusca var. chlarona Arnold Zur Lichenenflor. Münch. (4897) p. 16 et Lich. Monac. exsicc. n. 343, voyez ci-dessus p. 40. Le docteur Arnold a récolté ces échantillons à Munich, sur les bran- LE (SÉANCES) 6 82 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. ches d'un Populus nigra renversé par une tempéte le 14 juillet 1894. Dès l'année 1882, j'avais recueilli le méme Lichen également sur les branches du sommet d'un des Populus fastigèata qui bordent la route à Richardménil (Meurthe-et-M oselle). Thalle d'un cendré obseur, épiphléode, rugueux ou granuleux, formant des ilots de 8-20 mill. de diamétre, dispersés ou rarement 2-3 confluents, limités par une zone plus blanche trés étroite et un peu plus élevée que l'écorce de l'arbre environnante. Cette différence de niveau entre le Lichen et l'écorce tient à ce que les cellules du suber ont disparu sur l'écorce, tandis qu'elles ont été recouvertes et protégées par le Lichen. Quand un des ilots touche le L. angulosa, une ligne noire l'en sépare. Le cortex est épais de 20-25 u, recouvert de corpuscules jaunâtres et composé d'hyphes verticaux ramifiés et anastomosés en réseau, comme dans le L. subfusca. Les gonidies, d'un vert jaunàtre, sont larges de 8-20 u, disposées en couche épaisse sous le cortex et descendent même dans la médulle. Des glomérules de cristaux se rencontrent entre les hyphes de celle-ei et méme parmi les gonidies. Apothécies larges de 0,6-4 mill., assez élevées au-dessus du thalle, dispersées vers la circonférence et pressées dans le centre des ilots; ex- cipule et marge régulièrement sillonnés par des sillons assez profonds; marge surpassant toujours notablement le disque, qui est d'un roux bruni, plan, mat et nu. Le cortex de l'exeipule mesure dans la marge 30 v, y compris une couche amorphe de 10 y, dans la paroi latérale 20 y. et à la base 40 u; les hyphes verticaux, cloisonnés avec constriction à la cloison, latéralement ramifiés et anastomosés, forment un réseau à mailles médiocres et inégales avec une lumière de 1,5-2, des articles courts et des cloisons minces. Les gonidies sont en couche épaisse dans la marge et sous l'hypothéeium et descendent entre les glomérules de cristaux, qui sont grands et nombreux vers le cortex; les hyphes goni- diaux sont épais de 4-5 4 et lacuneux. La médulle est peu développée, génée par les cristaux et contient des cellules du liège de l'écorce de l'arbre. L’hypothécium est composé d'hyphes agglutinés, ramifiés, pré- sentant un réseau et formant entre les gonidies et les paraphyses une marge de 25 p, souvent recouverte par la marge thalline. Les paraphyses, rousses au sommet, sont hautes de 80 y, droites et flexueuses, peu rami- fiées avec une lumière de 1-1,5 x, des articles longs et des cloisons assez épaisses. Les spores sont longues de 12-14 et larges de 7-8 y et de 12 sur 8,5 v. Les spermaties sont droites, longues de 12-16 y. et épaisses de 1 u; les stérigmates ont 14 sur 2 y. J'ai été tenté un moment de séparer comme espèee cette forme du chlarona, mais les apothécies ont également une marge trés élevée dans HUE. — ‘CAUSERIE: SUR LE :LEGANORA SUBFUSCA. 83 les n. cr-et cxv, iet dans ce dernier les : spermalies sont-en ‘partie droites. be R..P. Longin Navas, professeur au collège du Sauveur :et lun des fondateurs de la Société aragonaise des sciences naturelles à Saragosse, a eu l'obligeance de me communiquer les échantillons de Lecanora sub- fusca. qu'il possède dans son herbier. Ils sont au nombre de 65 pour la forme typique, de 2 pour la forme cretacea, de 2 également pour la variété allophana, de 1 pour la forme parisiensis, de 16 pour la variété glabrata et de 20 pour la variété chlarona. S'il s'agissait d'un herbier français, je crois que ces chiffres ne subiraient guère de changement et que les différentes formes seraient représentées à peu prés dans la même proportion. Peut-être cependant y aurait-il un peu moins de:subfusca et une petite augmentation pour le chlarona. Les régions:et les localités explorées sont, au nord: 1. les Asturies, Gijon et Covadonza ; 2. la Na- varre, Ulzama et Guipuzcoa (Gestona); 3. la Catalogne, Barcelone (Montsemy et Sarvia) ; 4. la Galice, Fontevedra (La Guardia et Alon= dariz). Au centre : 5. la Vieille-Castille, Palencia; 6. la Nouvelle-Castille, Madrid (Chamartin, Almeda del Dugue, La Moraleja et El Goloso) et Guadalajara Brihuega; 7. l'Aragon, Saragosse (Moncayo, Veruela, So- bradiel, Alagon, Calatayud et Cabaces). Au sud: 8. la province de Valence, Castellon de la Plana (Segorbe); 9. la province de Grenade, environs de la ville du méme nom. Comme il ressort de celte énumération, ees échantillons ont été récoltés sous les différents climats de l'Espagne. Quelques-uns d'entre eux sont assez semblables à ceux de la France, mais la plupart different des nôtres par une taille moins grande, un certain nombre sont à peine larges d'un centimétre et les plus grands ne dépassent guére 5 centi- mètres. Leur thalle, toujours mince, quand il n'est pas hypophléode, est souvent d'un blanc assez pur, parfois et fréquemment à Gijon et à Bar- celone, d'un blanchàtre glaucescent et plus rarement d'un cendré plus ou moins foncé ;il est limité par une zone plus mince et plus blanche, rarement par une ligne noire. De cet ensemble il résulte que les con- tours du Lichen. se détachent nettement de l'écorce de l'arbre sur laquelle il végéte. Les apothécies ont en général un petit diamétre ; elles sont souvent peu nombreuses, espacées ou cà et là contigués ; dans quelques échantillons seulement on les voit pressées, mais jamais lobulées. Il n'est pas rare que leur marge demeure entière ; cà et là, elle est inégalement dilatée ou ornée de quelques granules et ce n'est qu'exceptionellement qu'elle présente quelques crénelures ; le disque est d'un rougeàtre plus ou moins bruni et parfois noirci. ; Les notes anatomiques sont identiques à celles que nous avons exposées ci-dessus. Dans le L. subfusca j'ai retrouvé les mémes variations, c est- 84 SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. à-dire des cristaux d'oxalate de chaux ou nuls, ou dispersés sur les hyphes et rarement couvrant méme une parlie du cortex, ou disposés en glomérules. Dans ce dernier cas, le haut du cortex de l'excipule offre également des hyphes plus distincts et moins verticaux que vers la base. La couche gonidiale dans la marge, sous l'hypothécium et sous le cortex est tantót trés mince, tantót assez épaisse; assez souvent ces deux dernières couches se confondent, la médulle faisant déraut. Les spores ne différent pas. Dans la var. allophana, le thalle et les apothécies sont presque blancs, les crénelures de ces derniéres sont courtes, et ainsi les échantillons ressemblent assez à celui de la Nouvelle-Grenade, ci-dessus n. LXVIII. Dans la forme parisiensis, les apothécies sont peu crénelées. Dans la var. glabrata, elles deviennent facilement convexes, et enfin dans la var. chlarona, elles sont bien sillonnées ; le disque est tantôt pruineux et tantót nu et le sommet des paraphyses présente quelquefois de petits granules jaunàátres. Dece que je n'ai placé, sous le L. subfusca Ach., que 3 variétés et quelques formes, il ne faut pas conclure que je rejette toutes celles que j'ai énumérées au commencement de ce Mémoire. Mon silence signifie simplement que j'ai reconnu en elles des espèces distinctes, et elles trouveront place dans une seconde Causerie qui comprendra tout le groupe du L. subfusca. Enfin, je crois qu'il est utile, pour faciliter les déterminations et éviter une perte de temps, d'indiquer les endroits où se trouvent les diagnoses : Pages Lecanora subfusca Ach. diagnose générale...,...:::.......::....... 28 — — — propre à l'espéce.......... iv xoc E zm E 1. Cretacea (Malbr. ). Hue. "c uu 52 — — L X argilhcola (Mab. Hue. = à 54 — -— f. 3. silvestris (Nyl): Hue... o d 54 = = var. 1. allophana Ach. uoo Sl LS e a UE 55 — — — IL parisiensis (Nyl) Hue 5 65 = — var. 2. glabrata Ach... o a a 61 — = yar 3- Chlarona Ach: iio iet ao tos 2, — — f. 1. geographica (Mass.). Hue.... 81 i: da 2L t 9. cacuminum Hue... 425 81 TABLE DES EXSICCATAS EXAMINÉS NOMS PRIMITIFS Anzi Lich. min. rari Ital. super. n* 184, Lecanora subfusca var. vulgaris. — n. 185, L. subfusca var. glabrata... — n. 186, var. Pinastri... zn 197 — v. geographica. — n. 190, forme Lich. ne Veneti n. 37, L. bees r. geographica....... OOo Arnold vd exsicc. n. 986, L. brutes fchlarona 0... — — n. 1255, L. subfusca f. parisiensis. wies c» € ey — Lich. monac. exsicc. n. 343, L. sub- fusca var. chlarona o2 aei Bourgeau Plant. canar. n. 618, Lecidea parasema- |. nn "ox oc — — n. 654, Parmelia subfusca. frusto Flagey Lich. Fr. Comté n. 127, L. sub- fusca f. chlaronas -i.i — — n. 128, E. subfusca f. intermedia. . — Lich. alger. exsicc. n. 110, L. horiza.. n. 112, L. subfusca. — — n. 113, L. subfusca var. glabratx.. — Prem El. Fries lod Suec. exsicc. n. 250 a, E. subfusca -< sso. ee = — 0 200b, L. sablusca. is: -as . Harmand Lich. Lothar. n. 568, L. sub- fusca var. rugosa f. cretacea.... en. 0/6, D: horizi.:... aoe ess zo co m. HS L. rugosa: eee A ogoc — — n. 577, L. rugosa, furme....... . exc n 581 b chlarona- 0 z aoo 15-5. — — forme......... Hepp Flecht. Europ. n. 183, L. subfusca var vulgaris; 75... — — n. 184, L. subfusca var. Pinastri.. — — n. 379, L. subfusca f. distans..... . Johnson North Engl. Lich. Herb. n. 110, Eu b-alophana;.... 22 s : ~ne NOMS ACTUELS Lecanora ;subfusca var. allophana Ach., n. XLIII, — var. glabrata Ach., n. LXXHI; — var. chlarona Ach., n. CXVII. f. geographica Hue, n. CXVi. angulosa Ach. subfusca var. chlarona Ach., n. xcix. f. geographica Hue, n. CXVI. — var. Chlarona Ach., n. CXIV. subfusca Ach., n. 1x. — var. chlarona f. cacuminum Hue, p. 8l. angulosa Ach. subfusca var. chlarona Ach., n. Cii. subfusca Ach., n. CIII. — var. chlarona Ach., n. XC. — var. ailophana Ach, n. XLIX. f. parisiensis n. LXXII. subfusca Ach., n. XVIII. — var. glabrata Ach. — var. allophana Ach., n. Lxv. intumescens Reb. subfusca var. glabrata Ach., n. LXXVIII. Hue, subfusca var. allophana Ach., n. LXIX. f. parisiensis Hue, n. LXX. . allophana Ach., n. XLIV. n. LIL . glabrata Ach., n. LXXV. . chlarona Ach., n. Cviit. . allophana Ach., n. L. n. XLVII. . chlarona Ach., n. XCIV. n. Xcv et cx. var. allophana Ach., n. XLV- 86 NOMS PRIMITIFS Lindig Lich. Nov. Granat. n. 737, Leca- nora subfusca. var.. allophana ... — — pn. 756 et 757; Ei chlárotera;..... — — n. 2614, L. subfusca f. chlarona.. Lojka Fl. exsicc. Austro-Hung. n. 1545, E SUDIUSCR ae Malbranche Lich. Norm. n. 282, L. uem fusca var. allophana......... : Mandon Lich, Madère n. 1, L. silvestris. —— n. 2, L. angulosa f. chlarona..... — — n. 53, L. subfusca f.. aliophana.... Massalongo Lich. exsicc: Ital. n. 42, L. subfusca:var glabrata.......... Mougeot Stirp: crypt. Vog. Rhen. n.740, b sublusca 5... E AR —.— n. 740, L.. subfusca var. argentata. Norrlin Herb. Lich. Fenn. n. 131, L. sub- fusca f. mesophanad..: s.s. — — n:133,:L. chlazona.......... dance Nylander Lich. Pyr. Orient.n. 32,U sub- [USCR nr dH . — — n. 33, L. chlarona f. geographica.. Olivier Herb. Lich. Orne, n. 232, L. scru- putosus- s 0090909 0. — — n. 233, L. subies var. chlarona. — — n. 234, L. subfusca var. argentata. Scherer"Lich. helv. exsice: n. 308, Par- melia subfusca: f.. vulgaris...... — — n. 309, P. subfusca f. glabrata... Stenhammar Lich. Suec. exsicc., ed. alt., n. 129, Parmelia. subfusca... e.. Zwackh Lich. exsicc..n::918; L. chlaronå. LA. ame, a Ro dune ERUNT I | SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. NOMS ACTUELS Lecanora subfusca var. allophana Ach., n. LXVIII. — —- var. chlarone Ach., n. cii. n° XCVI. n. CXIV. — — var. allophana Ach., n. Lx. — f. silvestris Hue, p. 54. — var. chlarona Ach., n. CIL: — subfusca Ach., ni VIL — var.. chlarona Ach., n..c subfusca Ach., p. 40. — -var glabrata Ach., n. LXXXIX. albella Ach. intumescens Reb. . subfusca var: allophana: Ach, n. LXII. — var. chlarona Ach:, n. XCHI —. — var: glabrata Ach., n. LXXIV. —. — var. chlarona. f.. geographica: Hue, p.81. — subfusca Ach., n. xi. — var. chlarona.Ach., n. cix. — var. glabrata Ach., n. LXXXVIII. — — var.allophana Ach., n. XLVI et LXIV. —.subrugosa:; Nyl.. — subfusca var. glabrata Ach., n. LXXIX. — subfusca Ach:, n» XXVII: —-— var. allophana Ach., n. XLVIII. —.—- var. chlarona Aeh., ni. CxiN. SÉANCE. DU. 23. JANVIER 1903. PRÉSIDENCE DE M. BONNIER. M. Buchet, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 9 janvier, dont la rédaction est adoptée. Par suite dela présentation faite dansla précédente séance, M: le président: proclame membre de la Société.: M. Louis Perir, docteur ès sciences, rue d'Elbeuf, 37 bis, à Rouen, présenté par MM. G. Bonnier et Molliard. M. le Président annonce ensuite une nouvelle présenta- tion. La Société a.recu.la communieation. suivante : INFLUENCE SPÉCIFIQUE: RÉCIPROQUE: DU. GREFFON: ET; DU SUJET CHEZ LA: VIGNE, par M; RAWAZ. Dans une communication sur! La, variation: spécifique. dans la greffe: ow hybridution asexuelle, faite au: congrès viticole tenu. à Lyon le 17 novembre 1901, l’auteur, M. Lucien Daniel, s’exprime ainsi : € À lasuite de ma communication à l'Académie. des Sciences sur la variation que.le greffage amène dans les races.de haricots, M: Gaston. Bonnier, dont.les beaux travaux. sur. la variation des plantes alpines: sont bien, connus, rapprocha ces faits de: ce. qui se: passe: dans:la:vigne et montra: que par le greffage, tel qu'il est pratiqué. actuellement, nos- crus: sont, exposés à disparaitre. M. Bellot des Minières, un viticulteur, arriva aux, mêmes conelu- sions, et l’on sait quelle tempête soulevèrent ces affirmations dans lè monde vitieole, persuadé ou voulant le paraître, de. l'immuta- bilité de la: vigne dans: le greffage. « Or, récemment, un hybrideur à qui l’on doit d'intéressantes créations, M: Jurie, frappé: des résultats signalés dans les greffes lierbacées etides avantages: du greffage mixte; a essayé la méthode de perfectionnement. systématique: de-la vigne par. la: greffe. rai sennée:sur sujets.appropriés.. Les:résultats: qu'il a obtenus-sont d'un: haut. intérêt scientifique et. pratique...» 88 SÉANCE DU 23 JANVIER 1903. Et plus loin (page 345) : « Les conclusions que je viens de don- ner sont générales et s'appliquent à toutes les familles de plantes étudiées dans le cours de l'ouvrage. Je ne veux pas oublier que ce sont des viticulteurs qui m'ont confié ce rapport sur l'hybridation asexuelle, et je terminerai par des conclusions intéressant spécia- lement la vigne. « Jusqu'ici, beaucoup de personnes ont considéré legreffage de la vigne comme l'opération qui a servi aux vignerons à sauver le vignoble francais et à conserver intégralement les types de vignes qui ont fait la réputation si justifiée de nos vins. « Il est un fait acquis, c'est qu'en effet, nos vignes greffées ont résisté au phylloxera, et que malheureusement, malgré ses nom- breux inconvénients, la greffe est encore l'un des meilleurs pro- cédés dont on dispose pour la lutte actuelle. Mais il est, pour moi, non moins certain, d'aprés les recherches que je viens d'exposer et d'aprés les variations de nutrition générales amenées par l'opération, que c’est le greffage, seul ou combiné avec une culture plus intensive, qui doit étre rendu responsable, en grande partie, des désastres qui atteignent le vigneron : abondance de vin inférieur, goüt particulier désagréable des vins, diminution de la résistance aux agents extérieurs, modification plus ou moins lente, plus ou moins profonde, mais süre, des cépages. L'on peut prédire, d'une facon presque certaine, la disparition d'un certain nombre de crus qui devaient leur principale réputation à ces raisins que nos péres avaient sélectionnés depuis des siécles. « Le greffage a donc sauvé momentanément nos cépages, mais en engageant l'avenir. Il tuera trés probablement à la longue les cépages anciens : voilà le fait brutal ; bien coupable serait celui qui s'endormirait dans une trompeuse sécurité, comme celui qui, prévoyant ce résultat, resterait indifférent et ne jetierait pas un cri d'alarme. » M. Armand Gautier admet, lui aussi, comme possible, le mé- lange des protoplasma du sujet et du greffon, c'est-à-dire une modification des plantes unies par la greffe. « Pour ce qui est, dit-il, des influences réciproques du greffon et du sujet, il semble qu'un premier greffage, méme à grefle mixte, c'est-à-dire où la végétation du porte-greffe est assurée par la conservation de quelques-uns de ses rameaux, ne confére au greffon qu'une partie des aptitudes du sujet, puisque nous avons RAVAZ. — INFLUENCE DE LA GREFFE SUR LA VIGNE. 89 vu que celui-ci est lui-même modifié par le greffon. Mais, si un œil de greffe pris sur une branche déjà greffée sur un pied de race étrangére qui, par eonséquent, est déjà modifié lui-méme sensiblement par la greffe qu'il a subie, est porté sur un second pied de cette méme race n'ayant jamais subi de greffage, celui-ci communiquera au greffon déjà impressionné une nouvelle modifi- cation dans le méme sens qu'avait fait le premier sujet ; et, si ces greffes successives sur pieds vierges de race pure se répétent une troisième fois, ou une quatrième, on pourra aceumuler ainsi sur le greffon de troisième et quatrième portée les qualités du porte- greffe. Telles seront, si l'on a bien choisi celui-ci, la résistance au froid, à la sécheresse, aux moisissures, la hátivité, l'abondance du fruit, etc. ; en méme temps, on conférera à la race ainsi mo- difiée une plus grande fixité. « Supposons que nous choisissions comme porte-greffe un plant américain bien résistant au phylloxera, à la chlorose et aux moi- sissures et peu ou pas foxé. Greffé par un de nos bons cépages français, il communiquera en quelque mesure à son greffon cer- taines de ses qualités secondaires, peut-être une partie de sa résis- lance aux atteintes du phylloxera. Un second greffage d'un bour- geon emprunté à ce rameau déjà impressionné, sur un autre pied vierge américain de méme race, accentuera sans doute encore la résistance acquise et ainsi de greffe en greffe jusqu'à la quatriéme ou cinquième opération. Que l'on sème alors la graine du cépage francais ainsi modifié par ces greffes successives sur pieds vierges américains, il en résultera des variétés nouvelles et l'on pourra recueillir celles oà se sont accumulées à la fois les propriétés du plant américain apte à la résistance au phylloxera, tout en ayant le inieux conservé au fruit les qualités du plant francais pri- .mitif. » Ces idées ne sont point entiérement nouvelles. Elles remon- tent, d'aprés M. Lucien Daniel, au moins à Théophraste; et depuis cette époque, elles ont été soutenues ou combattues par de nom- breux écrivains, agriculteurs, naturalistes (1). En viticulture, elles ont été soutenues à nouveau lors de la pre- (1) Voyez pour l'historique de cette question : L. Daniel, op. cit.; Darvin, Variation des animaux et des plantes; V. Delage, Structure du proto- plasma, etc., 90 SÉANCE DU 23 JANVIER 1903. mière utilisation: des: vignes américaines greffées. Qui n'a lu que les chasselas greffés sur Taylor donnaient des raisins foxés comme ceux du sujet? Et elles apparaissent encore dans. toutes les régions où la reconstitution est à ses débuts, tant que les. vignes greffées ne produisent rien; elles disparaissent au. fur et à mesure que celles-ci occupent: des. étendues plus importantes, c'est-à-dire justement quand il devient possible d'en vérifier le bien fondé. Aussi bien n'ont-elles jamais provoqué une inquiétude durable chez les viticulteurs. Il a.fallu les deux. communications. simul- tanées de M. Armand: Gautier et de M. Lucien, Daniel, pour faire naître chez eux des craintes pour l'avenir de leur vignoble. Ces craintes sont-elles fondées ? Si sujets et greffons mélangent leur protoplasma ou s'ils se cèdent réciproquement les substances morphogènes qu'ils produisent, il est en effet à craindre qu'ils se modifient jusqu'à devenir un type également éloigné de l’un et de l'autre, une sorte. d'hybride. dont toutes les propriétés seraient également intermédiaires. En est-il ainsi? C'est ce que j'ai voulu rechercher en instituant les expériences suivantes. : 1* INFLUENCE DE LA GREFFE SUR. LA RÉSISTANCE AU PHYLLOXERA DU GREFFON ET DU.SUJET. — Pour rechercher quelles modifi- cations la greffe-peut amener dans la résistance au phylloxera, j'ai fait enraciner en milieu. phylloxéré artificiellement : A, des- boutures. de. vignes américaines résistantes provenant : a) de. souches franches de. pied; b) de souches greffées en Vinifera depuis 4 à 25 ans (rejets) ; D. des boutures de variétés de vinifera provenant: a) de sou- ches franches de pied depuis 50 ans et plus; b) de souches greffées depuis 4 à 95 ans, et dont les premiéres provenaient de trois greffages successifs sur des variétés pures; c) dé souches nourries en partie par des rameaux du sujet américain (greffe mixte). Ces bomtures: ont été plantées: groupées comme: l'indique le tableau suivant. Dans la série I, elles ont été élevées en serre, pen- dant l'hiver 1901-1902; dans la série II, elles étaient placées en plein champ. Les résultats de ces expériences sont’ exposés sous la rubrique ÉTAT PHYLLOXÉRIQUE. RAVAZ. — INFLUENCE DE: LA. GREFFE SUR LA VIGNE. 91 ÉTAT PHYLLOXÉRIQUE. NUMÉROS pue des NOMS DES VARIÉTES. SÉRIE I SÉRIE IL. groupes. Boutures de Nodosités. Tubérosités. Reparia»tiano de: piéd: ............... Ki M + t. < Riparia greffé en Aramon depuis vingt-cinq, ARE RIRE, ae res Asc T +. | Riparia\frane de pied........... a ++ + 2 | Riparia greffé en Alicante, Bouschet depuis trois ans (ROIS orsus eT -e FHF -—— 3 Rupestris du Lot franc de pied............ + — Hupestris greffe en Aramon............... + — i | Rupestris du Lot franc de pied............ + — Rupestris greffé en Carignan (rejets)...... + — Aramon franc de pied (cinquante ans)..... + qe 9 4 Aramon greffé sur Riparia avec rejets du Ur. MN VV S. du uev lr p QD E ++ Grenache franc de pied (éinquante ans)... ++: m 6 | Grenache: greffé suv: Riparia: sans rejets idu. Re A oed bei id a EI zm | Gamay sur Rüparia sans rejets: ......... + FE 7 À Gamay sur Riparia avec rejets............ zx TE ( Gamag.sur York sans rejets. ............- 13 , ,Pinotisur ‘Riparia sans rejets............. RTI , 8 | Pinot sur Riparia avec rejets du sujet..... + ; Pinot sur York sans rejets................ + ne „Carignan sur Rupestris d'un an (sans rejets. — +. 9 Carignan sur Rupestris de vingt ans (sans tefe A GR AERA PA Hi V TITRES os TH: Carignanisur Rupestris avec rejets: ...... … + +ch: Aramon: frane de pied (cinquante ‘ans):..... s TT Aramon sur Rupestris sans rejets......... + +? 10 < Aramon sur Rupestris sans rejets, greffes dün aa .. RE C c + + rare. Aramon sur Rupestris de vingt ans........ : + II résulte de ces essais : 4 Que: les vignes: américaines: expérimentées: conservent: la même réeeptivité phylloxérique; qu'elles soient issues-de souches n'ayant jamais été en contact par la'greffe avec le V. vinifera, 92 SÉANCE DU 23 JANVIER 1903. ou de rejets de souches greffées avec le V. vinifera depuis plus de vingt ans; 2» Que la réceptivité phylloxérique des variétés du V. vini- féra n'est point modifiée par la greffe, quel que soit leur âge, qu'elles aient été ou non greffées à plusieurs reprises successives sur des sujets résistants, ou qu'elles proviennent ou non de sou- ches nourries en partie par des rameaux du sujet (greffe mixte). Ainsi pour la vigne, et en ce qui a trait à la réceptivité phyl- loxérique, l'influence spécifique réciproque est nulle, même dans le cas de la greffe mixte. Ces expériences nous rassurent sur un point: une propriété qu'il importe de rendre immuable, qui est la seule justification de l'introduction des vignes américaines dans nos vignobles, la résistance aw phylloxera, n'est point modifiée par la greffe. D'ail- leurs, s’il pouvait en être autrement, il y a longtemps qu'on le saurait. Les vignes greffées n’occupent pas seulement quelques fractions d'une plate-bande de jardin, elles couvrent une surface de prés de deux millions d'hectares ; elles ne sont pas représen- tées seulement par quelques plantes élevées sous cloche ; elles sont au nombre de plus de dix milliards, poussant dans les sols et sous les climats les plus variés. Et si j'ajoute que non pas ua, mais des millions d'observateurs en surveillent chaque jour la croissance, on conviendra qu'un fait de l'importance de celui dont on admet la possibilité, et qui non seulement serait possible, mais encore trés fréquent, d'aprés MM. Daniel et Jurie, un tel fait, dis-je, eüt difficilement échappé méme à l'examen le plus superficiel. L'expérience et l'expérimen- tation sont donc ici d'accord, et c'est une raison de plus de croire à l'immutabilité de la réceptivité phylloxérique du sujet et du greffon. 2 [INFLUENCE DE LA GREFFE SUR LES QUALITÉS DU RAISIN. — Mais en est-il de máme pour les autres propriétés de la plante? L'une d'elles nous intéresse tout particulièrement : c'est la qualité du fruit. Le raisin des vignes greffées participe-t-il des qualités ou des défauts du raisin que produit normalement le sujet, et inver- sement les fruits du sujet peuvent-ils pt des qualités ou des défauts des fruits du greffon ? RAVAZ. — INFLUENCE DE LA GREFFE SUR LA VIGNE. 93 Deux séries d'expériences vont nous permeltre de répondre à ces deux questions. Je posséde, dans les collections de l'École d'Agriculture de Montpellier, à la fois greffées et franches de pied, beaucoup de variétés américaines ou franco-américaines. Leur nombre doit s'élever à 500 ou 600. Chacune d'elles est représentée par 6-19 souches plantées cóle à cóle, cultivées de la méme manière, dont 4-9 sont greffées sur rupestris et 2-3 sont franches de pied. La comparaison de leurs produits peut donc être [aite d'une manière aussi rigoureuse que possible. Le V. rupesiris, employé comme sujet, donne des fruits à goût fade, ou herbacé, suivant l'état de maturité, mais non foxé. Les variétés greffées franches de pied, appartiennent pour la plupart au V. Lincecumii, au Labrusca et à leurs descendants. Je cite les plus connues d'entre elles. | Isabelle. Martha. Caroline. North Carolina. Dragut Amber. Concord. Israella. Venango. Muscadine. Perkins. Rentz. Rebecca. VARIÉTÉS DU V. LABRUSCA... ( Telegraph. Creveling. ; Muncy. Elisabeth. Alexander. Tolman. Wite Fox. Black Hawck. Logan. North America. Cassady. Early Victor. Northen Precoce. / Goethe. Lindley. | Massasoit. Merrimack. | Essex. Requa. HYBRIDES DU V. LABRUSCA.. / Herbert, Barry. Black Eagle. Salem. Irwing. Senasqua. , Black Defiance. Triumph. 94 SÉANCE DU 23 JANVIER 1903. AMERICA. NEWMAN. 'Séibel, —'Ne 1 Seibel, N°8 | UM 2 ES T | m 4 = 29 | — 25 — 99 Ed 70 a 54 HYBRIDES DU V. LINCECUMII.. d E n n p — : 809 — 181 — 1015 — 200 Couderc. 1106 — 1014 —— 1020 | Couderc. 7120 Elles ont toutes un goût de foxe ou de bitume très marqué. Or, j'ai goûté moi-même comparativement et j'ai fait goûter par plu- sieurs personnes les fruits de ces variétés et de bien d’autres : 4° Greffées sur Rupestris ; 2° Franches de pied, et aucune différence dans la saveur n’a pu être relevée. Le sujet n'a en rien modifié le goût des raisins des variétés qu'il a nour- ries : ils avaient, dans tous les cas et au méme degré, la même saveur foxée ou bitumineuse. Et d'ailleurs, dans cette immense expérience faite par nos vi- gnerons, on n'a jamais observé une modification quelconque. Et l'on ne possède pas seulement comme sujet des vignes américaines à saveur neutre ou presque neutre, telles que V. Riparia, V. Rupes- tris, etc., dont l'influence spécifique, en somme, ne pourrait se traduire que par une diminution de l'intensité de la saveur des fruits du greffon; on a aussi des vignes greffées depuis fort long- temps sur des sujets dont les fruits sont nettement foxés : Taylor, Clinton, Noah, Concord méme. Et ces greffes existent depuis bien- tôt trente ans, et les plus jeunes proviennent de variétés de Vinifera greffées à plusieurs reprises successives sur des sujets à goüt foxé. Eh bien, si le sujet devait modifier spécifiquement le goüt du fruit du greffon, c’est assurément chez ces plantes que son in- fluence devrait être marquée. Il n'en est rien, elle n'existe même pas. Des raisins de chasselas, etc., greffés sur Taylor, Clinton, etc., depuis trente ans, ont actuellement encore exactement la méme sa- RAVAZ. — INFLUENCE ‘DE LA: GREFFE ‘SUR LA VIGNE. 95. veur que:les chasselas produits par des souches franches de pied. Et il serait facile de citer d'autres exemples analogues. Voilà pour l'influence du sujet représenté seulement par son système radiculaire. Le sujet qui a émis des rameaux adventifs (greffe mixte), dont les feuilles fonctionnent normalement en. méme temps que celles du greffon, ne modifie pas davantage la nature. des produits de ce dernier. J'ai goüté et fait goüter des raisins de greffes nourries en partie par les rameaux du sujet; ila été impossible de trouver la moindre modification indiquant une influence de ces rameaux adventifs. Ges résultats nous aménent déjà à avoir des doutes sur l'in- fluence du greffon sur le sujet. Mais les expériences suivantes vont nous permettre de serrer la question de plus prés. J'ai fait greffer au printemps dernier, immédiatement au-dessus des grappes, sur des rameaux herbacés des variétés- sujets énu- mérées à la droite du tableau suivant, les variétés- greffons indi- quées à la gauche. VARIÉTÉS GREFFONS. VARIÉTÉS SUJETS. 1° Concord (foxé) sur Aramon. 2» Isabelle (foxé) sur Aramon. 3° Teinturier sur Aramon. i^ Teinturier sur Petit Gamay. o° Teinturier sur Gamay blanc. 6" Gamay blanc sur Teinturier. Les greffes, au nombre de dix à vingt dans chaque série, ont mal réussi, à cause de la pluviosité du printemps. Je n'ai eu aucune réussite dans les deux derniéres séries. L'expérience est donc à reprendre pour ce cas particulier, qui est très intéressant. Mais dans les quatre premiéres, le nombre des reprises a été suffisant. Sitót la soudure commencée, les greffes réussies ont été traitées de la maniére suivante : Aux rameaux-sujets, j'ai enlevé toutes les feuilles et tous les bourgeons; ils n'ont conservé que leurs grappes. Par contre, j'ai laissé les greffons se développer librement. Il est résulté de cette Préparation que, sensiblement depuis la floraison, le sujet «est resté dépourvu entiérement de ses feuilles, et que ses grappes ont été alimentées uniquement par les feuilles du greffon. 96 SÉANCE DU 23 JANVIER 1903. Ces grappes, qui ont été nourries par un nombre de feuilles du greffon variant de vingt à trente, ont parfaitemént müri, quoique un peu plus tard que les grappes normales (on conçoit qu'il en soit ainsi), et voici ce qu'on a observé : 4° Les grappes d'Aramon, nourries par le Concord et l' Isabelle, ont présenté la coloration, la grosseur, la forme du grain et la saveur qui leur sont propres. Pas la moindre trace, chez elles, de n'importe quel caractére appartenant au V. Labrusca, pas la moindre saveur de foxé ; 2^ Le Teinturier est, comme on sait, un cépage dont les feuilles et le bois prennent de bonne heure une coloration rouge intense. Les tissus corticaux des rameaux renferment beaucoup de matière colorante, et l'on sait aussi que ses raisins sont trés colorés. On pouvait done s'attendre à voir la matière colorante des rameaux- greffons passer dans les tissus et les raisins de leurs rameaux- sujets. I! n'en a rien été. Les feuilles du greffon ont pris la teinte rouge habituelle, il en a été de méme des écorces de la tige; mais cette coloration rouge s'est arrétée net au plan de soudure. La matiére colorante, dissoute cependant, n'a pu pénétrer dans le sujet, et les grappes de l'Aramon et du Gamay — sujets ne se sont pas plus colorées qu'à l'état normal, et n'ont présenté aucun ca- raclére, méme de faible importance, étranger à l'Aramon et au Gamay. Il me semble que, si le greffon pouvait réagir spécifiquement sur le sujet, c'est évidemment dans ces expériences. Nous sommes ici dans des conditions bien plus favorables à la variation que dans le cas des greffes mixtes; la nutrition est, en effet, compléte- ment changée, les grappes du sujel recevant uniquement les sub- stances élaborées par le greffon. Malgré cela, grappe et sujet restent immuablement ce qu'ils sont à l'état normal. Je n’insiste pas sur la conclusion qui découle de ces résultats. Je pourrais encore tirer cette autre conclusion des mêmes expé- riences. C'est que les substances qui apparaissent dans le fruit : matiére colorante, huile essentielle, etc., ne sont pas nécessaire- ment préformées dans la feuille, et le raisin n'est pas simplement le réservoir où le trop-plein des feuilles vient s'accumuler. Il jouit d'une autonomie plus grande qu'il ne parait. Sans doute, il recoit des feuilles des substances déjà transformées, mais ce sont pour lui des matiéres premiéres qu'il élabore à son tour et à sa facon, RAVAZ. — INFLUENCE DE LA GREFFE SUR LA VIGNE. 97 formant toujours ainsi, quelles que soient les circonstances dans lesquelles il vit, les mémes produits. Ainsi, ni le sujet, ni le greffon ne réagissent spécifiquement sur les qualités du fruit. L'hybridation par la grefle ne s'est pas réalisée dans ces circonstances. 3° MODIFICATIONS PRODUITES PAR LA GREFFE DANS LA RÉGION DE LA SOUDURE. Si, ainsi qu'on vient de le voir, l'influence réciproque du sujet et du greffon est nulle, méme au voisinage de la soudure, sur la nature des produits, il doit sans doute en étre de méme sur la Structure des tissus. « Mes expériences, dit M. Lucien Daniel, sur la greffe des He- lianthus, m'ont fait voir que cette opinion est erronée. € J'ai greffé l Helianthus letiflorus, plante vivace, sur l Helian- lhus annuus, plante annuelle. La première est de taille plus faible. Elle posséde une tige trés ligneuse, au centre de laquelle s observe une moelle peu développée. Son épiderme est vert sombre, de nombreux poils raides la recouvrent; ces poils sont cadues avec l’âge, et la tige finit par devenir globée et couverte de lenti- celles brunes plus ou moins larges mais nombreuses. « La seconde est de taille plus élevée. Elle posséde une tige à moelle prédominante très épaisse, à bois trés peu développé. Son épiderme est vert pâle; ses poils sont persistants, les lenticelles rares et peu apparentes. Aussi les différences d'aspect entre ces deux végétaux sont telles qu'on ne saurait les confondre, méme en les examinant superficiellement. « Or, aprés la greffe, les sujets ont présenté de bonne heure des différences extrèmement remarquables et importantes. Ainsi leur lige, au 1" octobre, était parfaitement vivante encore, tout comme les racines, quand les témoins étaient complétement morts. Elle avait perdu tous ses poils, qui élaient remplacés par de larges et nombreuses lenticelles. Sa couleur gris cendré verdâtre s'était modifiée completement, elle était passée au vert sombre, de telle sorte que l'épiderme du sujet rappelait à s'y méprendre celui du greffon. ; « L'épaisseur de la tige du sujet était de 65 millimétres de dia- mètre, quand les plus forts témoins accusaient un diamètre de T. L. (SÉANCES) 7 98 SÉANCE DU 23 JANVIER 1903. 15 à 20 millimètres au plus. La greffe avait donc causé un aecrois- sement, son diamétre pouvalt étre évalué à trois ou quatre fois l'épaisseur normale. . « Mémes phénomènes de variation dans la structure du greffon m'ont été fournis par les greffes des G. Helianthus Globulus et an- nuus sur Helianthus letiflorus, etc. » La vigne greffée nous présente des faits analogues. Prenons, par exemple, une greffe d'Aramon (V. vinifera) sur Riparia (fig. 1). Nous voyons que le sujet, dans le voisinage de la soudure, est plus fort qu'un peu plus bas; à partir d'un point 5) plus ou moins : Aranor éloigné, il se rapproche des dimensions du greffon, et, sur la ligne de soudure, ìl dépasse d'une quantité BC, ses dimensions à l'état normal. Le greífon, lui, se rétrécit à partir d'un point G d'une quantité qui devient égale à A B, si bien que dans la ligne de sou- dure, sujet et greffon ont le méme diamètre. Renversons la figure 1, et nous aurons l'image d'une greffe de V. riparia, de V. rubra, sur V. vinifera. C'est le greffon qui reste inférieur en dimensions au sujet; c'est lui qui grossit au voisinage de la soudure et c'est le sujet qui se rétréeit. Faut-il voir là, comme M. Daniel, une influence spécifique réei- proque du sujet et du greffon, une sorte d'hybridation localisée à la région de la soudure, c'est-à-dire n'intéressant que les tissus voisins du point où l'union a eu lieu? On ne conçoit guère que deux plantes qui grossissent inégale- ment puissent conserver, lorsqu'elles sont unies par la greffe, leurs RAVAZ. — INFLUENCE DE LA GREFTE SUR LA VIGNE. 99 dimensions normales. S'il en était ainsi, la greffe d’ Aramon sur Ripariæ présenterait le contour indiqué par la ligne G. A. C. S. et dés lors les tissus du sujet ne pourraient étre en communication directe avec tous ceux du greffon. Iis le seraient d'autant moins, du reste, que la greffe serait plus âgée, car il est clair que la dif- férence A C ne peut aller qu'en s'accentuant. Mais sujet et gref- fon sont soudés non seulement au centre, mais encore sur les bords; et dés lors si l'un d'eux grossit plus que l'autre, il en- traine ce dernier avec lui. Le greffon, dans le cas de la figure 1, exerce sur le sujet une traction, dont une composante est di- rigée suivant B A; cette force attire les tissus du sujet au dehors, et ses effets sont d'autant plus marqués que les tissus sont plus ou moins lignifiés. Ou, plus exactement, elle diminue la pression que les écorces exercent sur la région en voie de erois- sance (région de la couche génératrice); et, par suite la division (ou le grossissement) des cellules de cette région est ainsi rendu plus facile. Elle agit en quelque sorte à la manière de ces mei- sions longitudinales que les jardiniers pratiquent sur les arbres pour en faciliter le grossissement. Quant au sujet, il oppose à eet entrainement une certaine résis- lance, qui est dirigée suivant B C et qui agit sur le greffon. Elle fait obstacle au grossissement de ce dernier à la manière d'une ligature ; et c’est pourquoi le greffon se rétrécit dans le voisinage de la soudure. Ce passage. graduel du greffon au sujet au du sujet au greffon est donc dà à une cause d'ordre mécanique; on pourrait le réaliser facilement au cas où il me le serait pas par la greffe méme. On voit maintenant : 4° Que les effets des deux forces qui agissent en sens contraire, Fune sur le sujet, l'autre sur le greffon, doivent ètre appréciables à des distances variables suivant |a dureté des tissus sur lesquels elles agissent. Ces distances sont faibles pour les vignes, plantes à tissus durs, où em effet le raccordement est tres court; elles sont plus grandes pour les. plantes à tissus mous et de moindre résis- tance. 2" Que le grossissement ou le rétrécissement des plantes unies par la greffe sont proportionnels aux différences de développement 100 SÉANCE DU 23 JANVIER 1903. en diamétre qui existent entre elles; qu'ils sont nuls quand ces différences sont nulles. C'est ce qui a eu lieu pour l'Aramon greffé sur Rupestris du Lot, sur 1202, etc. Il n'est donc pas du tout nécessaire de faire intervenir une action mystérieuse du sujet et du greffon pour expliquer ce pas- sage de l'un à l'autre; les lois de la mécanique y suffisent am- plement. 4 INFLUENCE DE LA GREFFE SUR LE DÉVELOPPEMENT DES RA- MEAUX NÉS PRÉS DE LA SOUDURE. Ces modifications dans la structure entrainent-elles des modifi- cations correspondantes dans le développement des rameaux qui prennent naissance sur les tissus voisins de la soudure? Les cas du Néflier de Bronveaux, de Cytisus Adam? semblent montrer que ces modifications sont possibles. Mais le Néflier de Bronveaux est greffé depuis bien longtemps, et on ne sait peut-étre pas toute son histoire. Quant à celle de Cytisus Adami, elle est trés contro- versée. La Vigne, jusqu'ici, ne nous a fourni aucun exemple semblable aux deux précédents, et pourtant les rejets sont fréquents prés de la soudure sur le sujet et sur le greffon. J'ai voulu en produire un grand nombre. A cet effet, à deux re- prises, en 1897 et en 1902, j'ai décapité, à 4 centimètres au-dessus de la soudure, environ 300 souches greffées sur Riparia, Rupes- tris Jacquez, depuis cinq à trente-cinq ans. Au printemps, des ra- meaux sont nés sur la portion restante du greffon, ainsi que sur le sujet, à une distance plus ou moins grande de la soudure. Mais tous, jusqu'ici, ont présenté les caractéres du greffon ou les carac- téres du sujet; aucun d'eux n'a montré trace de mélange ou d'hy- bridation. Nous pouvons donc conclure de tout ceci que chez la Vigne le greffon et le sujet ne sont pas modifiés spécifiquement par la greffe; qu'ils conservent tous leurs caractéres, toutes leurs pro- priétés, et que, par suite, il n'y a pas lieu de redouter une modi- fication quelconque dans la nature de nos Vignes et de leurs produits. ROUY. — REMARQUES SUR LA FLORISTIQUE EUROPÉENNE. 101 M. Rouy fait à la Société la communication suivante : REMARQUES SUR LA FLORISTIQUE EUROPÉENNE, par M. €. ROUY. II. — Réfutation de quelques critiques. A la dernière séance de la Société, M. E.-G. Camus a lu une communication portant exclusivement sur des plantes dont les diagnoses ont été données dans les volumes déjà parus de la Flore de France, que je publie avec ou sans collaborateurs, et a critiqué assez vivement certaines de nos appréciations. En exprimant le regret de n'avoir pas été prévenu de cette communication, car je persiste à croire que nos sociétaires et le Bulletin gagneraient beaucoup à ce que l'attaque et la réponse fussent publiées en méme temps, j'ai alors promis d'apporter, moi aussi, à la Société, les éléments de mon herbier ; c'est ce que je fais aujourd'hui, en revenant point par point sur les allégations de M. E.-G. Camus, et ce, de mémoire, puisque je n'ai pas eu con- naissance de son manuscrit : 1° RANuwcULUS FaunEr Rouy et Cam. Flore de France, VII, p. 409. — Dans le courant de 1901, M. Camus, alors mon colla- borateur, me montra des exemplaires de R. Seguieri, recueillis au mont Aurouse, qu'il avait recus de M. Alphonse Faure et qui pa- raissaient, en effet, curieux par la largeur des lobes des feuilles. J'avais déjà recueilli au mont Aurouse, en 1898, des exemplaires de R. Seguieri à lobes larges, mais pas au point de ceux des échan- tillons de l'herbier Camus. Cette derniére plante m'intéressa et je priai M. Alphonse Faure de m'en envoyer ce qu'il pourrait, surtout des exemplaires à feuilles trés larges. M. Faure m'adressa quelques jours aprés divers spécimens. J'en trouvai quatre qui me pré- sentérent des affinités trés sérieuses vers l'hybride possible R. Seguieri-plate:;ifolius : je les fais circuler ici (ce sont ceux qui m'ont serv; à établir le R. Faurei), en mettant sous vos yeux, en méme temps, le R. Seguieri, tel que nous le connaissons tous, et le R. platanifolius. Mais, pour cette derniére plante, vous aurez remarqué que par simple inadvertance sans doute, à la derniére séance, M. Camus ne vous a apporté qwe des exemplaires de haute 102 | SÉANCE DU 23 JANVIER 1903. taille (plusieurs décimètres), à tiges épaisses, très rameuses, à feuilles radicales grandes, larges, profondément divisées, à segments lancéolés, de 13-15 cent. de long ; mais il a omis, par contre, ne les ayant peut-être pas, il est vrai, de vous montrer les formes basses (2-4 décim.), à tige grèle, simple, 2-4-flore et 9-3- phylle, à feuilles petites, à segments ovales ou elliptiques, de 9.5 cent. seulement de longueur. C'est surtout cette dernière variété (var. gracilis Rouy in herb.) qui croit aux environs de Gap (je vous la montre ici du Devez de Rabou, leg. Alphonse Faure), et bien ailleurs, du reste. Si l'on met les exemplaires de R. Faurei entre ceux du R- Seguieri typique, si abondant au mont Aurouse, et ceux de cette variété gracilis du R. platanifolius, il est facile de voir que le R. Faurei parait presque exactement intermédiaire entre les deux plantes, par la forme des racines, des feuilles et des bractées, la largeur des feuilles, la longueur, la gracilité et da faible pubescence des pédicelles, la longueur des tiges (2-3 décim., ce qui ne parait jamais avoir lieu dans le R. Seguieri), enfin, par le port général à entre-nœuds trés allongés et à feuilles peu nom- breuses. Aussi ne m'a-t-il pas paru ridicule de supposer la possi- bilité d'une hybridation entre ces deux plantes, hybridation qui produirait le vrai R. Faurei trouvé en compagnie du R. Segwuieri, excessivement abondant au mont Aurouse. Mais, avec la circons- pectron que je crois devoir apporter quand un fait scientifique ne m'est pas matériellement prouvé, j'ai fait suivre d'un point de doute dans da Flore l'indication de cette hybridation possible. Car, là aussi, la mémoire de M. Camus le sert mal; ce n'est point lui qui «a fait mettre» un point de doute : c'est moi qui, ayant décrit entièrement le R. Faurei dans la Flore de France, d’après mes exemplaires, et non d’après les variations à feuilles + larges de R. Seguveri que possède M. Camus, ai mis ce point de doute, pro- bablement d'ailleurs d'accord avec M. Camus, de méme que j'en ai mis un autre pour le AR. Yvesii Burnat, en indiquant la possibilité de l'hybridation R. pyrenœus X Seguieri, pourtant admise sans conteste par M. Burnat, qui a signalé (Cf Fl. Alpes marit., IH, p. 281) des variations intermédiaires retournant soil au R. Saguieri, soit au R. pyrenœus, comme ilea existe pour le Jt. Faurei tendant plus vers le R. platanifolius ou vers le R. Seguieri, et ce sont ces dernières probablement que M. Camus a prises pour le R. Faurei. ROUY. — REMARQUES SUR LA FLORISTIQUE EUROPÉENNE. 103 Voici maintenant quelques extraits d'une lettre de M. Alphonse Faure, relatifs à ce Ranunculus. « 11 novembre 1901. — J'ai trouvé cette plante en deux endroits « différents, mais toujours dans le massif d'Aurouse. En 1899, « je n'ai récolté qu'un échantillon, que je vous envoie, du reste, « entre les Sauvas et le Rocher des Hirondelles, donc sur le veg- « sant sud, à une altitude d'environ 1,800 métres. « L'an dernier, j'en ai trouvé une colonie oü toutes les formes étaient mélangées, depuis la forme à feuilles simplement trilobées jusqu'à celles à feuilles trés divisées et différant trés peu du R. Segwieri. Cette dernière station est située au-dessus de la Grangette, sous les pentes qui se trouvent à Ja base des escarpe- ments d'Aurouse, sur le flanc est (altitude : env. 2,000 à 2,200 mètres)... » « Quant au R. platanifolius..., il est abondant au bois du Loubet, qui est voisin de la Grangette... La plante en question a toujours été récoltée au milieu du R. Seguieri. » Dans une autre lettre, du 22 novembre 1904, M. Faure m'éerit : « Je n'attachais pas une grande importance à la pilosité du « calice, car Villars le décrit comme étant velu en dehors, quoique « ce caractère ne soit pas toujours exact. » On voit par ce qui précède que le R. platanifolius croit non loin de l'endroit où a été trouvé le R. Faure: (la forme à feuilles trilobées de M. Alphonse Faure), c'est-à-dire à la Grangette, et que dans cette localité on trouve aussi divers passages entre le R. Faurei et le R. Seguieri. Rappelons que c'est également à la Grangette du mont Aurouse, c'est-à-dire à la méme localité où a été recueilli par M. Alphonse Faure le R. Faurei (R. platanifolius X Seguieri ?) que Mutel à pris le X R. lacerus Bell. (R. platanifolius X pyrenæus]) que Grenier a retrouvé après lui, d'après les exemplaires de son her- bier que j'ai vus au Museum de Paris. nes Etant appelé à parler de ces formes hybrides, ou considérées telles, de la section Leucoranunculus Boiss., j'ai cru être agréable à mes confrères en leur faisant passer sous les yeux la série peut- être unique de ces plantes rares, puisque j'ai eu la bonne fortune de pouvoir me les procurer. Voici donc : R. LAGERUS Bell. (B. pla- lanifolius X pyrenœus), R. Yvesu Burnat (R. Seguieri X Pyre- næus?), R. Luizeri Rouv(R. parnassifolius X pyrencaus) et Sa var. 104 SÉANCE DU 23 JANVIER 1903. Flahaulti (Gaut.) ; R. Faurer Rouy et Cam. (R. Seguieri X plala- nifolius ?) ; R. scoNrroipES Rouy (R. glacialis 8. aconitoides DC., R. aconitifolius X glacialis) qui, ainsi que vous pouvez le voir, a quelque ressemblance de port et de feuillage avec le R. Faurei; enfin R.jcELIDus Hoffmgg non alior. (R. glacialis X alpestris ex Bruégg.) — Les R. lacerus, aconiloides, Luizeti et Yvesii ont été figurés dans mes /llustrationes plantarum Europe rariorum: ainsi que le A. belgicus Dumort., l’hybride si curieux des R. aconitifolius (ou platanifolius) avec le R. gramineus, et que voici également. 2 Noccæa AFFINIS Rouy et Fouc. Flore de France, M, p.90 ; Hut- chinsia affinis Gren. ap. F. Schultz Archives de la Flore de France et d'Allemagne, p. 2775. — Si j'ai bien saisi à la lecture le sens des déclarations de M. Camus, il n'admettrait pas même comme variétés les N. affinis R. et F. et brevicaulis Reichb., qui ne seraient que de simples états du N. alpina Reichb. (Hutchinsia alpina R. Br.). Cela est en contradiction formelle avec les dires de Grenier (loc. cit.), qui s'exprime ainsi : « MM. Mathonnet, Clément et Verlot m'ont donné cette plante pro- « venant du Lautaret, sous le nom de H. (Hutchinsia) brevicaulis « Hoppe, et j'ai cru la plante bien nommée jusqu'au moment où j'ai « comparé sa capsule avec celle de la plante du Tyrol et de la Carinthie. « Alors j'y ai reconnu une espéce nouvelle, distincte des H. alpina et « brevicaulis, tout en empruntant ses caractéres aux deux espéces. Ainsi « le H. affinis a le port et l'aspect du H. brevicaulis. Comme dans ce « dernier, l'inflorescence est en corymbe serré, les pédoncules sont « raides et aussi rapprochés que les siliques peuvent le permettre, car « l'axe floral ne s'allonge pas, et à la parfaite maturité il est aussi court « qu'au moment de l'anthése. Ces caractéres ne permettent donc pas de « le réunir au H. alpina, dont il a exactement la capsule; autre carac- « tère qui le sépare nettement du H. brevicaulis. La diagnose de cette « nouvelle espèce comparée à celle des H. alpina et brevicaulis serait « donc la suivante : « Foliis pinnatis, caule simplici nudo, racemo fruc- « tifero condensato corymboso, petalis calyce duplo longioribus, siliculis « oblongis utrinque acutis, stylo brevi terminatis. » Dans la Flore de France, nous avons caractérisé comme suit le Noccea affinis, pour le différencier du N. alpina, d’après nos exemplaires d'herbier et notamment les exsiccatas Billot, 326 ROUY. — REMARQUES SUR LA FLORISTIQUE EUROPÉENNE. 105 (Savoie) et Soc. dauph., 3,190 (Hautes-Alpes) que je mets sous vos yeux avec mes autres exemplaires du Valais, du Piémont et de Savoie : « Tiges simples; silicules oblongues, atténuées et aigués aux deux extrémités, rapprochées en un corymbe court, dense, ne s'allongeant que peu ou point à la maturité ; style court » et en renvoi : « Cette plante a tout à fait le port du N. brevicaulis Reichb. (Hutchinsia brevicaulis Hoppe) qui s'en distingue, à première vue, par les silicules oblongues-obovales, obluses, et le stigmate sessile. » M. Camus ne vous a pas montré ses exemplaires de N. brevicaulis; mais, sur ceux que j'ai apportés, provenant des localités classiques : Tyrol, Carinthie, Valais, vous pouvez constater que les silicules, méme trés jeunes, alors que les pétales ne sont pas encore tombés, ne sont nullement atténuées-aiguës au sommet et apiculées par le style très visible, mais bien obtusiuscules ou obtuses, non ou à peine mucronées par le stigmate. Reichenbach (Fl. eæcurs., p. 663) attribue d'ail- leurs à son N. brevicaulis : « Siliculis obovato-oblongis truncato- mucronalis. » Donc, il ne peut déjà y avoir identité entre les N. affinis et N. brevicaulis, ce dernier ayant toujours des silicules plus larges, plus courtes et plus brièvement mucro- nées et les pédoncules plus courts que chez le N. affinis. D'autre part, les N. alpina et affinis peuvent-ils, eux, être con- sidérés comme identiques? Là encore, il faut répondre : non ! En effet, les caractéres cités par Grenier et par nous, et reproduits plus haut, ne permettent pas cette assimilation. Je n'entrerai pas dans de plus longs détails à ce sujet, car tous les botanistes con- naissent le N. alpina, à grappes, styles et silicules allongés, et le N. affinis est également assez répandu dans les herbiers. Mais si, contrairement à l'avis de M. Camus, ces trois « formes » ne constituent pas une seule et méme plante, variable selon l’âge, y a-t-il lieu d'admettre encore comme « formes » du N. alpina, les N. affinis et brevicaulis ? Je ne le pense pas, étant données mes idées sur l’espèce, et j'estime actuellement que ces deux plantes, qui poussent exactement dans les mémes régions que le type, doivent être considérées comme simples variétés du N. alpina, croissant cà et là, soit seules, soit avec le type. Depuis la publi- cation du tome II de la Flore de France (1895), j'ai pu constater que le N. alpina var. brevicaulis Nob. (N. brevicaulis Reichb) avait. été trouvé au-dessus du Lautaret et au mont Cenis; cette 106 | SÉANCE DU 23 JANVIER 1903. variété est donc, en réalité, française, et elle est à rechercher dans nos Alpes les plus élevées. IH. — JoxpnaBA CICHORUFOLIA Webb (Biscutella cichoriifolia Lois.). — Je mets sous vos veux les trois variétés (1) qui sont établies dans ie tome II de la Flore de France de Rouy et Foucaud, et je reproduis ici les caractères différentiels de ces variétés : var. a. villosa R. et F. Flore de France, M, p. 103; Biscutella cichoriifolia Lois. (sensu stricto); DC. Dissert., n? 4, t. 2; B. picri- difolia Lapeyr. Hist. abr. Pyr., p. 373. — Plante velue, à villosité blanchátre appliquée, au moins sur les feuilles; silicules de gran- deur moyenne (10-12 millim. de largeur). var. B. hispida R. et F., 1. c.; Biscutella hispida DC. Dissert., m 3, t. 1, f. 4; et auct. — Plante hispide, à pubescence très fournie ; silicules de grandeur moyenne (10-12 mill. de largeur). var. y. macrocarpa R. et F., l. c.; B. Burseri Jord. Diagn., p. 926; B. dilatata Vis. Stirp. Dalm., p. 14, t. 5; B. macrocarpa Groves Fl. Sir., p. 60.— Plante hispide, à pubescence trés fournie plus ou moins rude; silicules grandes (14-16 mill. de diam.). Autrement dit, la variété villosa présente une pubescence non hispide et des silicules médiocres; la var. hispida une pubescence hispide et des silicules médiocres; la var. macrocarpa une pu- bescence hispide plus rude que dans f. et des silicules grandes. Il y a donc là réellement trois variétés distinctes dont les deux dernières, que M. Camus voudrait réunir et qui ont été séparées méme comme espéces par des botanistes tels que Visiani, Jordan, et M. Groves, eroissent dans des régions assez différentes, Ja var. (1) Voici d'où proviennent ces exemplaires et l'indication des botanistes qui les ent recueillis : Var. villosa. — HAUTE-GARONNE : Bagnères-de-Luchon (Juillard); Pyri- NÉES-ÜMENTALES : le Canigou (de Franqueviile), Sournia (Timbal-Lagrace). Var. hispida. — AIN : Serrières-sur-Rhône (Jordan); ISÈRE : sur Comboire (H. Pellat et G. Bonnier), mont Rachais (Ad. Pellat, Soc. Dauph., 3191); Saint- Eynard (Kralik); HAUTES-ALPES : Charance prés Gap (de Valon, exsicc. Bill., n° 3323); BAssEs-ALPES : la Condamine (Lannes), de Barréme à Castel- lane (Rouy); ITALIE : Toscane : Torre du Capo d'Umo (Forsyth Major). Var. macrocarpa. — Var : Sainte-Claire et col d'Aigue, près La Roque- brousanne (Shuttleworth); ' AuPEs-MantrIMES : Pont Saint-Louis (de Coincy), la Turbie (Bonafons). IraLxE : mont Pastelli, province de Vérone (Rigo). ROUY. — REMARQUES SUR LA FLORISTIQUE EUROPÉENNE. — 107 macrocarpa étant plus spéciale aux Alpes-Maritimes et à la basse Provence, surtout sur les coteaux de la région littorale; la var. hispida, plus montagnarde, s'étendant de l'Ain aux Alpes de Cas- tellane. Mais j'ai dit qu'il y avait là trois variétés; je n'ai point dit trois formes ou trois sous-espèces, el le tout est de s'entendre sur la valeur du mot variété. Dans la Flore de France, ce mot est compris d’après son radical, c'est-à-dire est appliqué à des plantes variables, pouvant passer au type ou à une autre variété en chan- geant de terrain, de climat ou d'altitude, etc. Et il est fort pos- sible qu'on rencontre daus les Hautes-Alpes des exemplaires de la var. macrocarpa, mais il est bien probable que la villosité sera moins rude que dans la plante de Provence; et, inversement, il n'y pas d'objection à ce que sur les limites du Var ou des Alpes- Maritimes et des Basses-Alpes se trouvent des pieds de la var his- pida à pubescence plus rude que dans la plante des Alpes. En un mot, les 3 variétés que nous avons établies, et qui ont même été admises comme espèces par divers botanistes autorisés, repré- sentent les états de variation les plus répandus du type spéci- lique. Je sais bien qu'il existe des auteurs qui appellent varietés des dérivés du type spécifique restant parfaitement stables par la culture et tous les changements possibles de conditions d'exis- tence; mais on me permettra de trouver que le terme variété n'a aucune raison d'étre pour ces plantes d'allure constante qui doivent être considérées comme sous-espèces ou formes, selon le nombre et l'importance des caractères quantitatifs qui les dis- ünguent du type. Il y a toutefois lieu de reporter à la var. y. ma- *rocaürpa, comme indication d'exsiecata, le n° 2397 du Flora selecia mentionné, par lapsus calami, comme appartenant à la var. hispida. IV. — KrRxERA saxamiLIS Reiehb. — Dès 1857, Boreau (Flore du centre, éd. 3, p. 63) n'admettait, dans le centre de la France, que le K. auriculata Reichb. En 1877, Lamotte (Prodr. fl. plat. centr., p. 94-05) donne trés exactement les caractères différentiels des K. auriculata et saxalilis et ajoute : « Cette dernière espèce parait spéciale à l'Aliemagne; si elle existe en France, elle y est rare; c'est le K. auriculata qui croit dans la plupart des loca- lités où elle a été indiquée. » Lorsque nous avons eu à étudier, en 1895, pour la préparation du tome II de la Flore de France, 108 SÉANCE DU 23 JANVIER 1903. les Kernera de diverses collections, nous avons pu constater la justesse de l'observation de Lamotte, car nous ne l'avons pas vu alors de nos Alpes et nous n'avons pu l'indiquer que dans les Py- rénées, d’après les récoltes de Bordère, et de MM. Marcais, Foucaud et Rouy; toutefois, l'absence du Kernera saxatilis dans les autres montagnes de France nous paraissant invraisemblable, nous avons ajouté : « A rechercher dans toutes nos hautes montagnes. » L'évé- nement est venu confirmer nos prévisions, et le K. saxatilis type a été découvert dans les Hautes-Alpes par M. Alphonse Faure et dans les Basses-Alpes par M. l'abbé Coste, ainsi que cela est men- tionné dans le tome VII de la Flore de France, p. ^10. L'indi- cation de cette plante comme nouvelle pour les Alpes n'est donc pas une primeur. V. — BuxiUM ALPINUM Waldst. et Kit. —M. Camus vous a annoncé cette espèce comme nouvelle pour les Hautes-Alpes, le Bunium alpinum n'étant connu, selon lui, que dans les Basses-Alpes. Il n'en est rien. A l'époque actuelle, le B. alpinum est connu aux localités suivantes : Hautes-Alpes: col de Gimont, prés du mont Genévre (Perrier) ; Basses-Alpes : vallonnet de Meyronnes (Cogor- dan, Lannes); vallon du Châtelet (Lannes); Savoie : base du pic de Sarrazin (A. Chabert); la Glière, prés Pralognan (Perrier). Ces indieations figuereront au tome VIII de la Flore de France. Et je conclus ainsi : 1° Le R. Faurei n'a pas été décrit sur les exemplaires de R. Se- guieri à larges feuilles qu'a montrés M. Camus. C'est trés vrai- semblablement un hybride du R. Seguieri et du R. platanifolius, croissant tous les deux sur la méme montagne, le mont Aurouse, et ce d'autant plus qu'aucune localité de R. Seguieri à feuilles aussi larges ne parait être connue autre que celle-là; 2 Les Noccea alpina, affinis et brevicaulis ne sont pas des états momentanés d'une méme plante, mais bien trois variétes d'une méme espéce ; 3 Les var. villosa, hispida et macrocarpa du Jondraba cichorii- folia sont toutes les trois à conserver, non seulement par suite de leurs caractères différentiels, mais même au point de vue des aires différentes ; ROUY. — REMARQUES*'SUR LA FLORISTIQUE EUROPÉENNE. 109 4 Le Kernera saxatilis, sur lequel j'avais du reste appelé spécialement l'attention dans le tome II de la Flore de France, en invitant les botanistes à le rechercher dans toutes nos hautes montagnes, n'est pas nouveau pour les Alpes, puisque, dés 1901, il a été signalé dans les Hautes-Alpes et les Basses-Alpes ; 5 Le Bunium alpinum, indiqué comme nouveau pour les Hautes-Alpes par M. Camus, y est déjà connu, ainsi que dans la Savoie et les Basses-Alpes. En résumé, l'on peut voir ce qui reste des allégations premiéres de M. E.-G. Camus, et je me permets d'espérer que, s'il parle ail- leurs des plantes dont il vient d'étre question aujourd'hui, il n'omettra pas de mentionner mes observations et critiques. J'aurai maintenant à demander à M. Camus de vouloir bien tenir la promesse qu'il m'a faite, de me montrer l'Aster. Willkommii Schultz Bip., provenant d'une localité francaise. Lorsque M. Camus était encore mon collaborateur pour le tome VIII de la Flore de France, il m'avait signalé, en se portant garant de la détermination exacte, cet Aster comme croissant en France, dans les Pyrénées- Orientales, ce qui m'étonna quelque peu. Je lui demandai commu- nication de sa plante, dans l'intérét de la connaissance exacte des espéces de la flore francaise et pour la mentionner dans le tome VIII de la Flore de France. Cette communication me fut refusée par lui, mais, par lettre du 31 août 1902, M. Camus m'assura qu'il main- tenait sa détermination et qu'il me communiquerait la plante à la Société botanique. Comme le tome VIII est à l'impression et que je corrigerai prochainement les épreuves du genre A ster, je prierai M. Camus d'apporter sa plante à la prochaine séance ou, s'il ne peut venir, de vouloir bien la remettre à l'un des membres du secrétariat, qui nous la montrera, car j'ai attendu cinq mois, ce qui est peut-être suffisant, semble-t-il, et le temps presse. Dans le compte rendu détaillé que M. Malinvaud a publié du tome VII de la Flore de France, j'ai relevé quelques légéres cri- tiques sur lesquelles je désire aussi dire un mot : 4° Il nous a été reproché, en transportant le Peplis erecta Req. dans le genre Lythrum, de ne pas avoir adopté dans ce dernier genre le nom spécifique le plus ancien, soit erectum, conformé- ment aux termes de l'art. 57 des lois de la nomenclature. En théorie, cela parait exact; mais, en fait, il n'en est plus ainsi. En 110 SÉANCE DU 23 JANVIER 1903. effet, dans le genre Peplis, comprenant des plantes trés petites, toutes entièrement couchées, à l'exception du P. erecta, V'épithéte erecta parait être assez bien appropriée; mais dans le genre Ly- thrum, où de nombreuses espèces, et méme de grande taille, sont erecta, ce qualificatif spécifique, pour une plante de 5-15 cent., le plus souvent d'ailleurs ascendante et radicante à la base et ra- meuse à rameaux étalés, ne convient plus du tout, et nous l'avons rejeté en nous appuyant sur l'art. 63 des lois de la nomenclature (contresens), en lui attribuant le nom de Lythrum Loiseleurii qui, au point de vue historique, rappelle que Loiseleur a le premier, en 1810, distingué cette plante comme Lythrum sous le nom de L. nummulariefolium, nom que nous ne pouvions conserver, puisque, dés 1807, Persoon l'avait appliqué à une tout autre plante ; 29" Nous n'avons pas rattaché, comme l'a éerit M. Malinvaud, évidemment par un lapsus calami, Y Epilobium lanceolatum à VE. collinum, ce qui ne s'expliquerait pas du tout, mais nous avons considéré ces deux types comme deux sous-espéces du type linnéen E. montanum (Cf. Fl. France, Vll, p. 189-190). 3° Plusieurs botanistes sont aujourd'hui d'accord, comme nous, pour estimer que les nombreux Daucus de nos régions ne sont que des dérivés d'un méme type, auquel le nom de D. Carota L. ne peut uniquement convenir, puisque Linné acceptait en méme temps les D. Maurilanicus et D. Gingidiwm, et qu'il serait absolument anormal de vouloir rattacher à un de ces types les deux autres, puisqu'il les jugeait spécifiquement différents et de même valeur. De là est né le terme D. communis (Rouy et Camus), comme type de premier ordre. Or, M. Malinvaud dit : « On remarquera que le qualificatif communis ne serait ici strictement applicable qu'à la sous-espéce Carola, et méme seulement à sa forme ordinaire. » Bien au contraire, le D. communis est le type spécifique le plus élevé, nullement une forme, et chaque sous-espèce doit être ainsi comprise : D. communis subspec. D. Carota; D. communis sub- spec. D. gumanifer ; D. communis subspec. D. Gingidium, etc.— C'est tout différent de ce qui existe dans le compte rendu. 4° M. Malinvaud nous blâme de ne pas avoir conservé pour notre Anthriscus Candollei (A. torquatus Duby, non Thomas nec al.), sous-espèce de lA. silvestris, « le vieux nom spécifique ROUY. — REMARQUES SUR LA FLORISTIQUE EUROPÉENNE. 411 de (orquatus ». En réponse, je me borne à reproduire ici inté- gralement ce que nous avons dit dans la Flore de France, VIE, p- 304 : € Sous-espéce. — A. €andollei Rouy et Cam.; A. lorquata Duby Boi., 4, p. 239, non Thomas nec al.; Myrrhis bulbosa All. Fl. Pedem., 2, p. 29 (eæcl. syn.); Chærophyllum lorqualum DC. FL. fr., 5, p. 506. € Hab. — Prairies des Alpes. — Haute-Savoie: sommet du Drizon (Bourgeaw in herb. Rouy); Hautes-Alpes : Siguret prés Embrun (Rouy); Basses-Alpes : vallée de Colmars (A.-P. de Candolle); à rechercher. — Mont-Cenis (Gendoger). « Aire géogr. — Piémont. € Obs. —L'A. torquatus Thomas PI. ezsicc. est une forme locale curieuse de A. Candollei dont elle présente l'ensemble des carac- téres floraux et fructiféres, mais dont elle différe par les feuilles (de même 2-pinnatiséquées) à segments subdivisés en lanières linéaires espacées, entières ou dentées. II croît seulement dans le Jura bernois, sur les rochers du mont Terrible prés Porrentruy et Bessancourt (1). Rejetant l'épithéte de torquatus appliquée par la plupart des auteurs à plusieurs plantes différentes et de na- ture à créer des confusions inévitables, nous donnons à FA. tor- quatus Thomas le nom d'A. stenophyllus Rouy et Cam. » Jajouterai qu'en dehors de la flore française, l'A. torquatus Duby est admis par certains auteurs suisses comme synonyme de A. alpinus Jord., que, d'autre part, l'A. torquatus des auteurs allemands et autrichiens n'est autre que FA. alpestris de Wimmer et Grabowski, et qu'en présence d'une pareille synonymie, je per- siste à estimer que ee qualificatif de lorqualws doit être réso- lument écarté. 9* Enfin, je répondrai en dernier lieu au sujet des change- ments de noms qu'impose la règle dela priorité, noms d'ailleurs déjà adoptés par les auteurs les plus sérieux de l'étranger, que nous citons toujours les dates quand il s'agit de publications peu répandues ou trés peu connues. Mais, franchement, est-il néces- saire de préciser les dates, que tous les botanistes savent, d'ou- (1) Et dans Jura souabe. 112 SÉANCE DU 23 JANVIER 1903. vrages aussi connus par exemple que le Genera plantarum Umbelliferarum de Hoffmann? En ce qui concerne l'ouvrage de Bernhardi (System. Verzeichn. der Pflanzen, welche in der Gegend um Erfurt, etc.) où a été décrit le Falcaria vulgaris Bernh. (1800), au lieu de Falcaria Rivini Hort. (1828), ouvrage un peu négligé chez nous par les floristes actuels, nous avons eu soin de mentionner la date de publication (Cf. Flore de France, VIL, p. 340, ligne 11), détail ayant évidem- ment échappé à M. Malinvaud, qui doit voir seulement dans ces simples remarques le désir de bien préciser quelques points qui auraient pu paraître douteux d’après certains passages de son arti- cle, d'ailleurs consciencieusement élaboré et dont je le remercie. M. Houy présente à la Société divers échantillons extraits de son herbier à l'appui de sa communication. M. G. Camus déclare qu'il ne veut pas prolonger la discus- sion et d'ailleurs qu'il ne voit dans l'exposé de M. Rouy, autant qu'il a pu en suivre les développements au cours d'une rapide lecture, aucun motif de modifier ses précédentes observations qu'il maintient intégralement. M. Malinvaud dit qu'en raison de l'heure avancée il ne ré- pondra pas à toutes les critiques que lui a adressées M. Rouy sur divers points de nomenclature. Il se bornera à faire remarquer, au sujet du Peplis erecta porté dans le genre Lythrum, où il a reçu un nouveau baptême spécifique sous le nom de Loiseleurii, que les raisons données à l'appui de ce dernier changement ne paraissent pas suffisamment con- cluantes, l’article 63 des Lois de la nomenclature n'est pas ici applicable; car la plante qui par la rectitude de son port a mérité le nom d’erecta conservera ce caractère dans tous les genres où on peut la placer. A. de Candolle a, d’ailleurs, formellement insisté sur ce point, qu'un nom « est fait seu- lement pour désigner et n'a pas pour but d'énoncer les ca- ractères ou l'histoire d'un groupe, mais de donner un moyen de s'entendre lorsqu'on veu: en parler », et il ajou'ait plaisam- BOULAY. — PLANTES DU PAS-DE-CALAIS. 113 ment : « On n'est pas choqué lorsqu'un individu de grande taille à pour nom de famille Petit, ou qu'un autre de teint clair se nomme Brun (1). » L'essentiel est de s'entendre et d'éviter toute création inutile de noms. Les complications sans cesse croissantes de la synonymie, résultant de la mul- uplicité abusive des désignations pour le méme objet, sont, dans le langage scientifique, une cause incontestable de con- fusions que chacun devrait se faire un scrupule d'aggraver en proposant sans une absolue nécessité, pour les formes déjà connues et classées, des noms nouveaux ou des formules inédites, M. G. Camus présente au nom de M. Legrand un hybride d'Orehidées récolté par ce dernier à La Chapelle Saint-Ursin prés de Bourges, en juin 1882, et donne les détails suivants : La tache bleuàtre qui est au centre du labelle indique l'intervention del'Ophrys myodes. Pour l'autre parent, deux Ophrys existent dans la localité, O. aranifera et O. arachnites; le second seul a pu donner nais- sance à l'hybride; son rôle est indiqué par la coloration rose des lobes extérieurs du périanthe, par les gibbosités latérales et l'appendice por- rigé du labelle. De plus, les traces peu marquées de l'écusson central viennent renforcer cette hypothése. Nous croyons pouvoir attribuer à cette plante le nom de X Ophrys devenensis Reichb.; Icon., XIII, p. 81 (1851), O. myodes X arach- niles. Le peu de différence qui existe entre cette plante et celle de Reichen- bach ne sort pas des limites de variation habituelle des hybrides. M. le Secrétaire général donne lecture de la Note suivante : LE CONOPODIUM DENUDATUM Koch DANS LE PAS-DE-CALAIS; par M. l'abbé BOULAY. Üceupé en ce moment de l'étude des Hépatiques, en vue de com- , . H i 7 pléter mon travail sur les Muscinées de la France, je fis, l'an dernier (1902), dans le courant de juin, une excursion dans la (1) Alph. de CaxpoLLE, Nouvelles remarques sur la nomenclature bota- nique, Genève, 1883, pp. 17 et 18. TE (SÉANCES) 8 ELA SÉANCE DU 23 JANVIER 1903. Vallée heureuse, entre Caffiers et Marquise, dans l'espoir de re- trouver sur les troncs. d' Ulex les petits Lejeunea, fréquents sur ce support en Bretagne et en Normandie. Je ne parvins pas à les découvrir, ce qui ne veut pas dire que ces petites plantes n'existent pas dans la région. En revanche, au lieu des Cryptogames que je cherchais, je rencontrai des Phanérogames que je ne cherchais pas, et dont l'une me parait assez intéressante pouren faire l'objet d'une mention dans le Bulletin de la Société. Il s'agit du Conopodium denudatum Koch. Jusqu'ici, si je ne me trompe, eette espèce, assez fréquente dans le Centre et l'Ouest, manquait dans les Flores et les Catalogues de la région du Nord et de l'Est, dans les départements de la Somme, du Pas-de-Calais, du Nord, en Belgique, en Alsace, en Lorraine, dans la Champagne, c'est-à-dire à peu prés sur tout l'espace situé sur la rive droite de la Seine, dans la direction de l'Est. Je l'ai trouvée en assez grande quantité dans un petit bois taillis sur l'argile à silex, à environ 100 mètres à l'ouest de la ferme de Beaulieu, dernier débris de l'abbaye du méme nom, détruite à la fin du dix-huitième sièele. Je profite de l’occasion pour signaler dans la même vallée quel- ques autres plantes d'un intérèt plus local. Les Trifolium striatum L. et subterranewm L. se rencontrent sur Te plateau, prés de la deseente qut eonduit aux grottes ouvertes dans le calcaire carbonifére, prés d'Hydrequent, rive droite de la vallée. A l'entrée de ces mémes grottes, on remarque en petite quantité, maissur plusieurs points, le Ceterach officinarum Willd., espéce assez rare dans nos régions du Nord. Elle a disparu d'un autre point situé sur la rive gauche, au pied des rochers de la Grande Chambre, station célèbre en anthropologie préhistorique. Dovergne l'avait indiquée, non loin de là, dans les carrières du Haut-Banc, d'où elle aura été expulsée par suite de l'exploitation très active de ces carrières. [résulte de ces données que le Ceterach se maintient quand méme dans la Vallée heureuse. M. Bonnier fait à la Société la communication suivante : BONNIER. — BIOLOGIE DE LA RONCE. 115 MODIFICATIONS EXPÉRIMENTALES DE LA BIOLOGIE DE LA RONCE, par M. Gaston BONNIER. Tout le monde sait que les arceaux formés par la Ronce (Rubus fruticosus) vivent normalement pendant deux ans. La première année, la tige ne produit que des feuilles à l’aisselle desquelles sont des bourgeons qui ne se développent pas pendant cette saison, puis elle s’enracine par son extrémité qui s’est enfoncée dans le sol de haut en bas. La seconde année, les bourgeons s'épanouissent et donnent d'assez courts rameaux inclinés en moyenne à 45° par rapport à un plan horizontal, portent quelques feuilles et se ter- minent par une inflorescence. La troisième année, tout l'arceau est mort et, par conséquent, les bourgeons nés sur les rameaux de second ordre ne se développent jamais. Avant observé quelquefois le développement de ces bourgeons, nés sur des rameaux de second ordre, sur des arceaux de Ronce qui avaient été accidentellement coupés bien avant l'automne, je me suis demandé s'il n'y aurait pas une relation entre l'évolution de ces bourgeons et le mode de nutrition des tiges qui portent ces rameaux. Pour cela, j'ai installé au Laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau les expériences trés simples dont je vais résumer briévement les résultats. J'ai pris un méme pied de Ronce produisant plusieurs tiges comparables destinées à se développer en arceaux ; l'une de ces tiges dés son apparition, alors qu'elle était encore verticale et dirigée exactement de bas en haut, a été fixée sur un tuteur trés solide, haut de 5 métres environ, tandis que les autres tiges simi- laires ont été abandonnées à elles-mêmes. Pendant toute la crois- sance, jusqu'à la fin de la saison, la tige a été fixée au support par de nouvelles attaches, de facon à ce qu'elle füt entiérement main- tenue verticale sur la longueur de 4 mètres à 4",50 environ qu'a présentée son développement total. : Le même dispositif a été ainsi établi sur sept pieds de Ronce. A la fin de la première année, chaque tige de Ronce, ainsi main- tenue verticalement, n'avait pu se fixer dans le sol par son extré- mité terminale, tandis que toutes les autres tiges des mémes pieds 116 SÉANCE DU 23 JANVIER 1903. avaient formé des arceaux aprés s'étre enracinées par leurs som- mets. Qu'allait-il se passer pendant la seconde année? D'une part, les tiges, maintenues verticalement sur les tuteurs, n'étaient nour- ries au moyen de leurs racines que par leur base, tandis que les tiges en arceaux recevaient la sève brute des racines des deux côtés de l'arceau à la fois, morphologiquement de bas en haut pour la premiére moitié de l'arceau, morphologiquement du haut en bas, ou « à l'envers » si l'on veut, pour la seconde moitié de l'arceau. L'opposition mise à l'enracinement par le sommet et la verticalité de la tige n'ont pas empéché les bourgeons de donner des rameaux fleuris, comme ceux des tiges en arceaux. La seule différence, modifiant d'ailleurs complétement l'aspect de la plante, résidait dans la disposition de ces rameaux. Au lieu d'étre rejetés tous d'un méme cóté dela tige, comme dans les tiges en arceaux, les rameaux fleuris se dispersaient réguliérement tout autour de la tige maintenue verticale, donnant à cette Ronce fleurie un aspect pyra- midal tout à fait remarquable. D'ailleurs, ces rameaux fleuris de seconde année, ainsi disposés, étaient inclinés en moyenne de 45° sur l'horizon, et, par conséquent, faisaient tous ce méme angle avec la tige de premiére année maintenue verticale. Les rameaux fleuris similaires étaient sous le méme angle par rapport à l'horizon, et, par conséquent, présentaient tous des angles différents et trés variés avec la tige de première année en arceau. Qu'allait-il se passer maintenant pendant la troisième année? Les tiges en arceaux avaient toutes péri pendant l'hiver précédant la troisième année, et l'on pouvait constater qu'aucune racine nou- velle ne s'était développée du cóté de l'arceau qui correspond à la base morphologique de la tige. Au contraire, toutes les tiges maintenues verticalement étaient encore vivantes, sinon jusqu'à leur sommet, au moins jusqu'à la moitié ou jusqu'aux trois quarts de leur hauteur. Sur ces tiges verticales de Ronce, les rameaux fleuris étaient ainsi restés vivants jusqu'à la base de leurs inflorescences, et les bourgeons de second ordre, nés sur ces rameaux, s'étaient développés. Pendant cette troisiéme saison, qui ne donne lieu à aucun développement à l'état normal, les bourgeons de second ordre produisirent de nouveaux rameaux fleuris disposés presque verticalement, portant seulement deux ou trois feuilles, au lieu de six à dix que portaient les ra- BONNIER. — BIOLOGIE DE LA RONCE. HT meaux issus des bourgeons de premier ordre, et terminés par une inflorescence moins fournie, à fleurs plus petites mais bien cons- tituées. H était facile de constater que, contrairement aux tiges en arceaux, de nouvelles racines adventives s'étaient produites, au- dessus des anciennes, à la base des tiges maintenues verticales. Anatomiquement, ces rameaux fleuris, issus des bourgeons de second ordre et qui ne prennent pas naissance sur les tiges en arceaux enracinées par les deux bouts, présentaient une réduction dans le nombre des faisceaux libéroligneux, des formations se- condaires bien moins accentuées et des tissus fibreux et recoupés plus développés que les rameaux fleuris issus des bourgeons de premier ordre. Tous les éléments des fleurs qu’ils portaient avaient une structure simplifiée depuis les sépales jusqu'aux feuilles ca- pillaires et aux ovules. Quant à la tige de premier ordre, maintenue verticale sur la longueur assez considérable où elle était restée vi- vante, elle avait formé une couche de bois secondaire et de liber secondaire de troisième année, beaucoup moins épaisse, il est vrai, que celles de première et de seconde année. Qu'allait-il se passer pendant la quatrième année? Il ne pouvait plus étre question d'étudier les tiges en arceaux précédentes, puis- qu'elles étaient toutes mortes depuis un an. Or, sur les huit tiges mises en expérience et maintenues verticales, six étaient mortes un an plus tard que les tiges en arceaux, c'est-à-dire pendant l'hiver séparant la troisième année de la quatrième. Deux autres étaient encore vivantes vers la base, ainsi que leurs premières ramifica- tions et que la base des rameaux de second ordre. Gà et là quel- ques bourgeons de troisiéme ordre se développérent pendant la quatriéme année en donnant des pousses trés courtes avec une ou deux feuilles développées; ces feuilles étaient assez petites et presque toutes réduites à une seule foliole; ces rameaux de troi- sième ordre, et qui n'ont pas fleuri, tendaient à prendre une di- rection verticale. Àu commencement de la cinquiéme année, toutes les tiges mises en expérience avaient péri. Peut-étre qu'une culture intense, un sol approprié et bien fumé auraient permis de prolonger encore la vie de ces tiges qui ne vivent normalement que pendant deux saisons. Il est permis de le supposer; car les deux tiges maintenues verticales, qui ont vécu pendant quatre ans, se trouvaient sur un lerrain meilleur que les six autres. 118 SÉANCE DU 23 JANVIER 1903. Quoi qu'il en soit, il résulte de cet essai expérimental que le fait d'avoir modifié la nutrition d'une tige de Ronce en la forcant à se maintenir dans une position verticale, et à ne produire de raeines que par une extrémité, à la facon d'une plante ordinaire, d'un Églantier par exemple, a modifié profondément la biologie de la plante. Au lieu de ne produire, comme à l'état normal, que des ra- meaux de premier ordre et de mourir ensuite à la fin de la seconde saison, la tige a pu prolonger son existence pendant trois et quatre années, et donner naissance successivement à des ra- meaux fleuris de second ordre et à des rameaux de troisième ordre qu'on n'observe jamais dans la nature. M. Lutz fait la communication suivante : SUR LE ROLE DES ALCALOIDES ENVISAGÉS COMME SOURCE D'AZOTE POUR LES VÉGÉTAUX; par M. L. LUTZ. J'ai constaté précédemment (1) que les alcaloïdes offerts aux végétaux et principalement aux Champignons comme unique aliment azoté se conduisent comme des substances inassimilables, mais que leur association à un sel azoté directement utilisable, Pazotate d'ammoniaque, par exemple, se traduit par une abon- dante assimilation non seulement de ce sel azoté, mais encore de l'atealoide. Interprétant ces résultats, Clautriau (2), dans un important mémoire posthume, suppose que les Champignons ont besoin d'avoir acquis un certain degré de développement pour parvenir à détruire et à utiliser la molécule alcaloidique. : Ti wa paru de quelque intérêt de vérifier cette hypothèse en faisant végéter des Champignons inférieurs dans un liquide nutritif contenant de l'azote directement assimilable, puis en remplacant, au bout d'un temps suffisant, le premier liquide nutritif par un second de composition élémentaire analogue, mais dans lequel l'azote se trouverait tout entier à l'état alealoidique. (1) L. Lutz, Recherches sur da nutrition des végétaux à l'aide de sub- stances azotées de nature organique (Ann. Sc. nat. BoT., 1899, p. 1. (2) Clautriau, Nature et signification des alcaloides végétaux. Bruxelles, Lamertin édit., 1900. LUTZ. — ROLE DES ALCALOIDES DANS LES VÉGÉTAUX. 149 Pour qu'un semblable essai füt concluant, il était de toute nécessité de se mettre à l'abri des contaminations microbiennes et aussi d'éliminer, au moment du changement de milieu, toute trace d'azote assimilable provenant du premier liquide nutritif. . J'ai donc imaginé le dispositif suivant : Le vase de culture (C) est une fiole d'Erlenmeyer dans le fond de laquelle est soufflée une petite ampoule. Le goulot est fermé par un bouchon de caoutchouc à 4 trous donnant passage à quatre tubes de verre (a b c d). Deux de ces tubes (a et d) plongent jusqu'au fond et aboutissent dans l'ampoule même. L'un d'eux (d) est courbé à angle aigu et terminé en pointe effilée scellée à la lampe. Le tube (a), coudé à angle droit, est également fermé au début de l'opération. Le troisième tube (b) porte un renflement garni de coton et plonge à la partie supérieure du vase d'Erlen- meyer; le quatriéme, plus gros et court, est droit : il est égale- ment bouché au coton et servira pour l'introduction d'un fil de platine chargé de semence. On dispose d'autre part un flacon laveur (L) constitué par un grand ballon dont la capacité devra être 8 à 10 fois celle du vase de culture, ainsi qu'une deuxiéme fiole d'Erlenmeyer (A), dont le fond est muni d'une ampoule et qui servira à la conservation du second liquide de culture que l'on substituera aseptiquement à celuidu vase (C) aprés développement convenable du Champignon. Ces deux appareils sont bouchés par un bouchon de caoutchouc à deux trous laissant passer deux tubes qui plongent : l'un à la partie supérieure, l'autre jusqu'au fond. Le premier porte un renflement muni de coton ; au second sera ajusté un raccord en caoutchouc (r) que l'on recouvrira par un manchon de verre (m) maintenu par un tampon de coton. Le fonctionnement du système est facile à imaginer. Lorsque la culture du vase (C) aura duré assez longtemps, on brisera aprés llambage la pointe effilée du tube (d) que l'on maintiendra dans l'atmosphère d'une flamme; en(b), on adaptera une poire en caoutchouc, puis, bouchant avec le doigt l'extrémité du tube (OQ, on expulsera le liquide de culture par insufflation d'air. Grâce à l'ampoule soufflée au fond du vase (C), on peut vider le liq ide d'une facon presque totale. On coupealors àla lime l'extrémité scellée du tube (a), on flambe et, tout en maintenant l'extrémité ouverte dans l'atmosphère E DU 23 JANVIER 1903. SEANC 120 *1) IJOY CI 9p rn[oo 1eov[durot v 9 A ('S947J0] Soajne sop uorvor[dxo,[ Inod 93x97 91 zoAoA) unsop Jnidnu op mbi ep 3ueuojuoo 0010} *y fanoAv[ uoj[eq “J :e1nj[no ef 319] os apjonber surp 9101107 fY 'u0rvj93oA Vp ep s1noo ne nər o[ I9LIUA jUsI9J U9 sqnorgojut suoudiduieu) sop o1:d e10j[no e[ e juvAd08 [ro1edd y ZAF LUTZ. — ROLE DES ALCALOIDES DANS LES VÉGÉTAUX. 191 d'une flamme, on y adapte le raccord en caoutchouc du flacon laveur que l'on découvre également dans l’atmosphère de la flamme. A l'aide d'une autre poire adaptée au deuxième tube adducteur du laveur, on fait alors passer une certaine proportion du liquide de lavage dans le vase (C), puis, interrompantla com- munication entre (L) et (C) au moyen d'une pince de pression fixée sur le raccord, on vide de nouveau (C), et on recommence à plu- sieurs reprises jusqu'à ce que le liquide sortant en (d) ne contienne plus trace des substances dissoutes dans le milieu de culture primitif. On retire alors tout le système (L), y compris le raccord en caoutchouc, toujours en opérant dans l'atmosphére d'une flamme, et on le remplace par le système (A) en observant les mêmes pré- cautions. On transvase dela méme manière le liquide de (A) en(C), aprés quoi on scelle de nouveau les tubes (a) et (d) du systéme (C). Ou eoncoit que, si l'on opére avec soin, avec des vases et des milieux stériles, on puisse faire tous les lavages et transvasements sans que les divers liquides aient été en contact direct avec l'air non stérilisé et, par suite, d'une maniére entiérement aseptique. Examinons maintenant les détails de l'expérience. Pour chaque Champignon et chaque alcaloide, il convient de faire trois essais comparatifs : Le premier consistera dans une culture servant de type sur liquide de Raulin. (Pour éviter l'action possible de l'acide tartrique sur les alcaloides pendant la stérilisation, on se servira du liquide de réaction neutre que j'ai employé dans les recherches auxquelles j'ai fait allusion précédemment.) Un deuxième essai se fera en ensemençant le Champ ignon dans le méme liquide de Raulin neutre. Lorsque le développement sera suffisant, on soutirera ce liquide et on lavera soigneusement le Champignon avec une solution azotée aussi isotonique que pos- sible de la première, c'est-à-dire avec du liquide de Raulin neutre sans azotate d'ammoniaque, et cela jusqu'à ce que le produit de lavage recueilli en (d) ne se colore plus sous l'action du réactif de Nessler (disparition totale de l'ammoniaque). On substitue alors au premier liquide un nouveau milieu à base de liquide de Raulin neutre, mais dans lequel tout l'azote est à l'état alcaloidique. Le troisiéme essai sera commencé comme le second, mais, aprés ANGE DU 23 JANVIER 1903. SÉ 122 00€1 €6 06 L0 0 L0'0 100 GG Q 070 090 OQCT 0e 86 L0'O L070 L0'0 0L 00€ I L0'0 1070 1070 SG 0 0r'0 00 0 uU à 9.6 0L QOSH . '"epro[|eope,p awapåyIorp teree gssejod op eqorits ertr Ewe ezda ep MING esse coug 9p ejejrags it: gssejod op ejjms '""ersoudeur op ojeuoq.mr) ''''essejod op oejeudsoqgq roe ənbvrruowwe, p 970)0ZY 'ossejod op o4jnou PIJL, entes eat DUBO MING siho: ieke GOTTI nen ANJHAUON ININIDO ANIVI0) HLOZV SNVS ALAN NIINAVH ALOZY 93AY AULNAN NITAVU SHINVISANS LUTZ. — ROLE DES ALCALOIDES DANS LES VÉGÉTAUX. 193 lavage, on substituera du liquide de Raulinadditionné d'alcaloide, c'est-à-dire contenant à la fois de l'azote ammonical et de l'azote alcaloïdique. Après développement suffisant, on recueillera les Champignons sur des filtres tarés, on les lavera, séchera et pèsera. Les eaux de lavage seront réunies et on y ajoutera les traces du liquide de culture resté dans le vase (A) en vue de faire, s'il y a lieu, le dosage de l'alealoide non utilisé par le Champignon. Les essais ont porté sur les alcaloides suivants : Cocaïne, quinine, morphine, employés à l'état de chlorhydrate. Les espéces mises en culture ont été : Aspergillus niger, A. repens, Penicilliwm glaucum. Les liquides de culture à base d'alcaloide ont été établis de maniére à avoir la méme composition élémentaire (1). Leurs for- mules sont résumées ci-aprés sous forme de tableau. . La premiére expérience de chaque série est faite à l'aide de 90 centimètres cubes de liquide de Raulin neutre; La seconde, commencée dans 50 cent. cubes de liquide de Raulin neutre, sera continuée dans 50 cent. cubes de l'un des liquides à base d’alcaloïde ci-dessus ; La troisième est effectuée dans 50 cent. cubes de liquide à base d'alealoide auquel on ajoute uniformément 0 gr. 15 d'azotate d'ammoniaque, c'est-à-dire une proportion équivalente à celle contenue dans 50 cent. cubes de liquide de Raulin neutre. Ces divers milieux ont été introduits dans les vases convenables préalablement stérilisés à l'autoclave, puis ils ont été eux-mémes Stérilisés par tyndalisation à 60°. (1) Voy. peur plus de détails : L. Lutz, Joc. cit., p. 20. 124 SÉANCE DU 23 JANVIER 1903. I. — ASPERGILLUS NIGER. Date de l'ensemencement : 25 septembre 1902. Date du transvasement : 27 septembre. Fin de l'expérience : 23 octobre. Température de culture : 37^. eo es Poids de Champignon dans le liq. de Raulin type -- alcaloide au moment du transvasement (27 seplembre).. 09.078 Poids de Champignon dans liq. Raulin type + cocaine à la fin de Texpérienes, ooo 09,830 Poids de Champignon dans liq. cocaine transvasé. 09.175 —— 07.155 Poids de Champignon dans liq. Raulin type A i po pe TN e 17.252 Poids de Champignon dans liq. quinine transvasé. 09.371 09.881 Poids de Champignon dans liq. Raulin type + morphine oss. tox a qud. dor 09,355 Poids de Champignon dans liq. morphine trans- VC. ver ce ME ii D vi E EE RC 07.239 . 07.116 Analyse des liquides de culture à la fin de l'expérience. Les Champignons avant d'étre pesés ont été recueillis sur des filtres tarés et lavés soigneusement à l'eau distillée. Les eaux de lavage sont réunies au liquide filtré; on y joint en outre les eaux de lavage du ballon bitubulé où était l'alealoide avant d’être transvasé dans les fioles de culture. Le tout est précipité par un excés d'iodure double de mercure et de potassium, et le poids d'iodomercurate comparé aprés dessiccalion au poids du précipité fourni par une solution à dilution aussi rapprochée que possible de l'alcaloide examiné. La morphine donnant un précipité gélatineux et par suite trés difficile à purifier par simple lavage à l'eau distillée, n'a pas été dosée. I. — CocAiNE Poids de chlorhydrate de cocaine mis en expérience par fiole . 195.273 A. — Liquide transvasé (sans azote d'ammoniaque). Poids d'iodomercurate obtenu avec 0.10 de chlor. de cocaine. 07.318 Poids obtenu avec le liquide de culture ................... 39,390 0,107«3,3561 0,318 Ceci correspond à = 17.055 de chlor. de cocaine restant dans la liqueur. Il en a donc été usé 1,273 — 1,055 — 07.218. LUTZ. — ROLE DES ALCALOIDES DANS LES VÉGÉTAUX. 129 B. — Liquide avec azotate d'ammoniaque. Poids d'iodomercurate. ....... 19.895. 10X 1.895 Sepe Correspondant à Z Sas ? — 0.525 de chlor. de cocaine restant. > à Il en a donc été usé 1.895 — 0.525 — 01.748. 1,212 C. — Comparaison. Chlorhydrate de cocaine usé dans le liq. ammoniacal........ 077,148 -— -—— non ammoniacal .... 09,918 Différence en faveur du liquide ammoniacal................ 07,530 II. — QUININE. Pour ne pas répéter les mémes calculs que précédemment, je men- tionnerai seulement les résultats. Poids de chlorhydrate de quinine mis en expérience : 07.698. Chlorhydrate de quinine usé dans le liquide ammoniacal..... 057.306 — non ammoniacal. 09.107 Différence en faveur du liquide ammoniaeal ................ 09.199 II. — ASPERGILLUS REPENS. Date de l'ensemencement : 25 septembre 1902. Date du transvasement : 27 septembre. Fin de l'expérience : 23 octobre. Température de culture : 37° ur gae Poids de Champignon dans le liq. de Raulin + alcaloïde. type au moment du transvasement........... 09.096 Poids de Champignon dans le liq. de Raulin.type — cocaïne à la fin de l’expérience............ 09.397 Poids de Champignon dans liq. cocaine transvasé. 07.280 09,117 Poids de Champignon dans liq. de Raulin type F quinine... -or e reo rus 07,755 ; Poids de Champignon dans liq. quinine transvasé. 09.5175 07,9375 Poids de Champignon dans liq. de Raulin type XN ine cor aa r5 T morphine suis: D Poidsde Champignon dans liq. morphine transvasé. 03,440 Analyse des liquides de culture à la fin de l'expérience. 126 SÉANCE DU 23 JANVIER 1908. I. — CocaAiNE. Poids de chlorhydrate de cocaine mis en expérience par fiole.. 17.273 Chlorhydrate de cocaine usé dans le liquide ammoniacal..... 07.947 = — non ammoniacal. 09.498 Différence en faveur du liquide ammoniacal ,............... 07.449 H. — QUININE. Poids de chlorhydrate de quinine mis en expérience par fiole.. 079.698 Chlorhydrate de quinine usé dans le liquide ammoniacal ..... 09.168 — — non ammoniacal.. 07.123 Différence en faveur du liquide ammoniacal................ 07.049 III. — PENICILLIUM GLAUCUM. Date de l'ensemencement : 25 septembre 1902. Date du transvasement : 3 octobre. Fin de l'expérience : 18 novembre. Température de culture : 15°. "n paul Poids de Champignon dans le liq. de Raulin type + at au moment du transvasement............... 07.2185 Poids de Champignon dans le liq. de Raulin type — cocaïne à la fin de l'expérience........... 09.441 Poids de Champignon dans liq. cocaïne transvasé. 09.357 07.090 Poids de Champignon dans liq. de Raulin type na D pe Uu e TM 027,908 Poids de Champignon dans liq. quinine transvasé. 07.625 . 07.218 Poids de Champignon dans liq. de Raulin type -4 morphinë i an auch ee ai i bete 07.329 Poids de Champignon dans liq. morphine aestu 0.288 . 0.031 Analyse des liquides de culture à la fin de l'expérience. I. — Cocaïne. Poids de chlorhydrate de cocaine mis en expérience........ 17.2713 Chlorhydrate de cocaine usé dans le liquide ammoniacal.... 09.6905 xx = non ammoniacal. 07.612 Différence en faveur du liquide ammoniaeal............... 07.0785 LUTZ. — ROLE DES ALCALOIDES DANS LES VÉGÉTAUX. 127 H. — QUININE. Poids de chlorhydrate de quinine mis en expérience par fiole. 0%.698 Chlorhydrate de quinine usé dans le liquide ammoniaeal ..... 07.400 — — non ammoniacal..... 09.129 Différence en faveur du liquide ammoniacal (1).............. (07,2771 REMARQUES GÉNÉRALES. — La comparaison de ces résultats montre que, dans tous les eas où l'on a opéré un.transvasement du liquide azoté primitif pour lui substituer un liquide semblable mais dont l'azote, au lieu d’être à l'état ammoniaeal soit à l'état alealoidique, le rendement en Champignon ainsi que la quantité d'alcaloide consommée sont nettement inférieurs à ceux que l'on observe dans le cas du mélange des deux formes de composés azotés. Rapprochons de ces faits la marche des cultures ; voici ce qu'on observe : au début de l'expérience, le développement des Mucé- dinées est normal et vigoureux dans tous les flacons. Aussitót après le transvasement, ce développement se ralentit d'une manière brusque dans les fioles où vient d’être supprimé l'azotate d'ammoniaque. La moisissure continue bien à végéter, mais, au lieu de donner un mycélium dense et abondant, elle ne produit plus que des filaments gréles et courts, à peine feutrés et sur lesquels apparaissent bientôt quelques têtes sporifères de petites dimensions. Aprés quoi l'accroissement cesse tout à fait. Dans ces conditions, il est naturel d'admettre que, malgré le coup de fouet donné au début de la végétation par l'azotate d'am- moniaque, le mycélium parvenu à un certain degré de développe- ment ne peut pas encore se contenter de l'azote alcaloidique. Un certain poids d'alealoide a cependant disparu des liquides de eulture. Ce fait peut s'expliquer si l'on remarque qu'une quantité plus ou moins grande d'azotate d'ammoniaque a pénétré au début de la végétatiom dans les hyphes du Champignon; cet azote a permis à une nouvelle proportion d'alealoide de se transformer dans la plante en matières albuminoides, et c'est pour cette raison que le mycélium a continué à se développer (!) Ces essais, répétés à plusieurs reprises, ont donné chaque fois des ré- . . E ,* Lo sultats concordants, sur lesquels, par suite, il n'y a pas lieu d'insister plus longuement. 128 SÉANCE DU 23 JANVIER 1903. encore pendant quelque temps; mais, lorsque tout cet azote ammoniacal est transformé, l'assimilation de l'alcaloide cesse et avec elle l’accroissement du végétal. On se trouve ainsi amené à conclure que l'interprétation donnée à nos premiers résultats par Clautriau parait s'éloigner de la réalité. Si le Champignon, comme le supposait cet auteur, avait besoin d'étre parvenu à un certain degré de développement pour assimiler les alealoides, nul doute qu'à l’aide de l'artifice em- ployé on ne füt parvenu à lui faire terminer son évolution. Or il n'en a rien été et la substitution de milieu a entrainé l'arrét presque immédiat de la végétation. Il faut donc admettre que la présence simultanée d'azoteammoniacal et d'unalealoide est nécessaire pour que cette derniére substance puisse étre utilisée par le Champi- gnon. Cette suite d'observations présente un certain parallélisme avec ce qui a lieu pour l'asparagine et quelques autres amides. On sait, en effet, que l'asparagine se conduit comme une sorte de moyen terme entre la matière minérale et les albuminoïdes : elle peut prendre naissance aux dépens des albuminoides et les régénérer au contact d'un excès d'hydrates de carbone; lorsqu'il y a pénurie de ces dernières substances, la régénération est entravée et l'asparagine s'accumule dans les tissus. De méme, dans les végétaux, les alcaloides ne sont susceptibles de se transformer en albuminoides qu'en présence d'un excés d'azote minéral; ce fait expérimental peut d'ailleurs étre rappro- ché des remarques bien connues relatives à la teneur en alcaloides de certaines plantes, la belladone et l'aconit, par exemple, trés riches lorsqu'elles poussent dans les terrains pauvres, foréts ou décombres, pauvres au contraire quand on les cultive dans les jardins ou elles trouvent un sol riche en nitrates. Sans prétendre trancher d'une maniére définitive la question du róle des alcaloides dans les végétaux, il semble que ce parallélisme mérite d’attirer l'attention. On pourrait alors envisager les alcaloïdes, non comme des substances de réserve au sens propre du mot, ou comme de simples déchets, mais bien comme des moyens termes entre la matiére minérale azotée et les albumi- noides, dont l'utilisation serait subordonnée à un afflux d'azote minéral, de méme que celle de l'asparagine est liée à la présence d'hydrates de carbone en excés. MALINVAUD, — DE LA DURÉE DES MENTHES HYBRIDES. 129 QUELQUES FAITS INDICATIFS DE LA DURÉE DES MENTHES HYBRIDES; par M. Ernest MALINVAUD. Presque tous les ans, de 1871 à 1885, la seconde quinzaine du mois d'aoüt me ramenait à Provins, où m'attendait la cordiale hospitalité d'un vieil ami, Edmond Bouteiller, dont le nom est fréquemment cité dans la Flore classique de Cosson et Germain. Nous visitions ensemble de nombreuses localités riches en formes du genre Mentha, qui était pour lui-méme depuis longtemps l'objet d'une étude de prédilection, et son obligeant concours contribua beaucoup au succés de mes propres recherches. Il possédait en her- bier une collection considérable de Menthes provinoises compre- nant des séries d'échantillons récoltés à diverses reprises, les plus anciens depuis plus de quarante ans, dans les mêmes localités. Un examen comparatif de ces témoins du passé m'avait fait entrevoir un fait intéressant. Si l'on divisait le temps écoulé en périodes de dix à quinze ans, chacune de celles-ci semblait marquée par l'apparition de certaines formes hybrides qu'on ne retrouvait dans aucune des autres. Désirant vérifier si cette observation élait aussi applicable à la période la plus récente, je me décidai, en septembre dernier, à reprendre le chemin de Provins, où je n'étais pas revenu depuis la mort de mon regretté ami, afin de revoir aprés une inter- ruption de dix-huit ans quelques-unes des localités que j'avais naguére si assidüment visitées et de me rendre compte de leur élat actuel. Deux de nos confrères, MM. Gustave Camus et Mellerio, me firent le plaisir de m'accompagner dans cette tournée de revi- sion. Descendus à la petite gare de Longueville, nous suivimes à pied jusqu'à Provins la route de Bray, sur les cótés de laquelle S 'échelonnaient naguère six principales stations de Menthes; voici, dans chacune d'elles, ce que nous avons noté : 4° Dans un fossé humide bordant un champ cultivé prés du viaduc de Longueville, se montrait encore, il y a vingt ans, une Menthe hybride de filiation douteuse que je nommai M. Brule- letii, parce qu'un de nos anciens confréres, L. Blondin de Bru- telette, m'avait précédemment communiqué une forme à peu pres TL. (SÉANCES) 9 130 sÉANCE DU 23 JANVIER 1903. identique, provenant de Fort-Mahon, prés Quend (Somme) (1). Le M. Brutelelii n'existait plus dans la station de Longueville. 2" Le long du viaduc du cóté de Provins, j'avais observé pendant dix années consécutives une Menthe robuste à feuilles arrondies et briévement pétiolées que j'identifiai avec celle que F. Schultz avait autrefois publiée sous le nom de M. Scribæ (2). Nous n'en retrouvàmes aucun vestige. 3* Nous avancant dans la direction de Sainte-Colombe, à moins d'un kilomètre du viaduc, que nous laissions derrière nous, nous recherchàmes attentivement, dans le fossé bordant à main gauche la route de Bray, un autre hybride arvensi-rotundifolia décou- vert en 1864 et qui s'était maintenu pendant vingt ans sur un étroit espace de quelques mètres. On l'y voyait encore en 1882, en 1902 il avait disparu (3). Aprés ce nouvel insuccès, franchissant environ 3 kilomètres nous arrivons à l'importante station connue sous le nom de « Ravin de Varailles », également située sur la gauche. C'est un bois arrosé par une source dont les eaux s'épandent sur le bas- fond avoisinant la route, puis le terrain s'éléve, et le penchant du coleau ainsi que les bords du ruisseau offraient, de 1872 à 1884, une luxuriante végétation de Menthes dont le développement exu- bérant, accompagné de phénomènes d’éliolement, paraissait dù à leur croissance dans un sol marécageux placé sous le couvert d'arbres de hautes futaies. Nous y retrouvàmes, quoique beau- coup moins prospère qu'il y a vingt ans, le remarquable Mentha varaliensis (4) au voisinage des M. rotundifolia et arvensis; mais les produits du croisement de ces deux espéces que j'y avais naguère observés faisaient totalement défaut. 5° Nous reprenons le chemin de Provins. A quelques mètres du ravin de Varailles et du même côté de la route, M. Gustave Camus (1) Catal. rais. pl. vasc. Somme par de Vicq et Brutelette (1865), p. 180. (2) Herb. norm., nouv. sér. (1874), n° 114; Malvd, Menth. exsicc., 90 et 91. (3) Cette forme, soumise à Boreau, qui la nommait Mentha carinthiaca Host (in Flor. centr., ed. 3, t. II, p. 514), figure, sous le n° 69, dans les Menth. exsicc pres. gallice. Voy. aussi M. arvensi- rotundifolia w irig. in centuries Billot contin., n° 3749. (4) Ce Mentha a été publié sous le n° 320 dans les exsiccatas de la « Société pour l'étude de la flore franco-helvétique ». (Voy. la note le concernant in Bul. Herb. Boissier, vol. 11, 1894, App. n? 4); il est étiqueté : Mentha sativa L. var. VARALIENSIS Malvd; M. varaliensis Bouteiil. in sched.; Camus Catal., p. 221; M. hirta Bor. Flor. centr., ed. 3, n? 1921 (teste Boreau) non Willden. MALINVAUD. — DE LA DURÉE DES MENTHES HYDRIDES. 131 apercoit de hautes et belles touffes de Dipsacus pilosus. Presque en méme temps apparaissent à droite, sur la lisiére d'un bois, les grandes feuilles accrescentes du Pelasites vulgaris, puis au bois succède une vaste étendue de terrain découvert, à demi-maréca- geux, qu'on travaillait au moment de notre passage pour l'appro- prier à la culture de la betterave. On y voyait précédemment un maigre páturage connu sous le nom de « Prairie Béchereau », où pullulaient des Menthes de petite taille, des types arvensis, aquatica, sativa, rotundifolia. Le premier et le dernier, malgré leur étatde nanisme, avaient produit, en se croisant, un curieux hybride, M. arvensis var. micrantha Schultz, que récemment M. Gustave Camus a cru devoir appeler M. Malinvaldi (1). Nous en découvrons avec peine quelques pieds, en voie de retour au type arvensis. ll est d'ailleurs probable que les travaux destinés à transformer l’ancienne prairie en feront disparaître les Menthes. 6' Continuant de nous rapprocher de Provins, nous nous en- gageons à main droite dans un chemin qui conduit au bourg de Poigny. Aprés avoir traversé la voie ferrée et laissé à gauche un moulin, nous apercevons, à droite, une allée de grands arbres côloyée vers son extrémité par une ancienne tourbière remplie de roseaux, qui est le dernier objectif de noire excursion. Sur l'étroite bande de terrain qui s'étend entre la tourbiére et l'allée, abon- dait, en 1874, le rare Mentha Schullzii Boutigny (aqualico-ro- tundifolia) (2), déjà très diminué en 1882. Nous le cherchâmes vainement avec la plus grande attention; des formes de M. aqua- lico-arvensis et arvensi-rotundifolia observées naguère avaien également disparu. Avec les M. rotundifolia, aquatica et arvensis légitimes, on ne voyait qu'une variété de M. saliva, différente de toutes celles qui s'y étaient succédé précédemment. En résumé, quatre Menthes hybrides, sur six, disparues des Slations où elles s'étaient maintenues pendant un grand nombre (1) X M. Malinvaldi G. Cam., in Bull. herb. Boissier, vol. 1 (1893), App. l, p.19; M. arvensis L. var. micrantha Fr. Sch. Herb. norm., n° 126 ; Wirtg. Herb. M. rhen., ed. 3, n° 99. Schultz avait d'abord vu dans cet hybride une lorme intermédiaire entre les M. sativa et arvensis, puis il le considéra comme une simple variation de ce deruier. L'hybridité de la plante n'est. pas contes- table, mais la filiation est incertaine : M. rotundifolio-sativa? (2) Voy. le Bulletin, t. XXIL (1875), p. 249. M. Schullzii a été publié dans les exsiccatas suivants : 4? Herbar. norm. de Schultz, n° 338 ; 2° Malvd Menthe exsiccate pres. gallice, n° 29, 30; Soc. franco-helvétique, n° 1013, 122 SÉANCE DU 23 JANVIER 1903. d'années, les deux autres retrouvées en individus peu nombreux el affaiblis présageant une extinclion prochaine; à Poigny une forme nouvelle de sativa différente de toutes celles que naguère J'y avais récoltées; seules les espèces légitimes restant immuables au milieu des perpétuels changements de leur cortège d'hybrides, tels furent les résultats d'une enquête qui clóturait, en les confir- mant, une série de constatations embrassant, pour l'étude des Menthes observées à diverses époques dans les mémes localités, une période de soixante et dix ans. Conclusion : d'aprés les faits connus, la durée des Menthes hybrides, variant suivant les circonstances, est toujours limitée. La fixation apparente du Mentha sativa au voisinage des M. ar- vensis el aquatica est une illusion créée par la continuité des croisements renouvelant les lignées hybrides qui se succèdent in- définiment. Explication des planches X, Il, III et IV de ce volume. Planche I. — X Mentua ScnurTZU Bout. (M. aquatico-rotundifolia) forma staminibus inclusis. — A droite, échantillon de petite taille. — I — X M. Scauzrzu forma staminibus exsertis. — Offrant le degré maximum de stérilité : aprés une courte anthèse, la fleur tout entière tombe et il ne reste du glomérule que les pé- dicelles dressés. — Hl. — X M. caniNTHIACA Bor. (an Host?) ; M. arvensi-rotundifolia Wirtg. — IV.— X M. MauiNvaupi, G. Camus (M. arvensis var. micrantha F. Schultz). — L'échautillon de droite se termine par un court épi; celui de gauche présente des feuilles caulinaires moyennes plus petites que celles situées plus bas ou plus haut sur la tige (forma strangulans). M. Gustave Camus fait à la Société la communication sul- vante : G. CAMUS. — UNE RECTIFICATION. 133 UNE RECTIFICATION NÉCESSAIRE ; par M. G. CAMUS. Le débat récemment soulevé par M. Rouy au sujet des Spergu- laria publiés par la Société franco-helvétique (1) ma remis en mémoire une appréciation inexacte concernant deux Polygala que J'avais fournis à diverses Sociétés d'échange, appréciation con- tenue dans la Flore de France de MM. Rouy et Foucaud et de nature à induire en erreur ceux qui consulteront cet ouvrage. À l'appui de la rectification qui me parait nécessaire, j'ai l'hon- neur de présenter à la Société des échantillons de Polygala ré- coltés {ous par moi-même dans la même localité (2). On peut remarquer des individus presque nains et d’autres plus déve- loppés; les plus petits ont été pris les premiers et dans les endroits les plus arides, les individus robustes ont été récoltés quinze jours plus tard dans des endroits herbeux. Cette dernière forme (3), publiée dans divers exsiccatas (4), a été rattachée par M. Rouy comme par moi-même au P. Lensei Bor. Quant à la forme naine, donnée sous le n° 11 dans la collection de la Société franco-helvé- tique, on peut lire sur l'étiquette l'observation suivante : « cette forme, à notre avis, établit le passage entre le P. Lensei et le P. comosa type; nous pensons que le P. Lensei est la forme du P. comosa propre aux terrains trés arides ». Or, de ces deux plantes récoltées dans la méme localité et ne différant absolument que par la taille, ce sont des individus, les uns grands les autres petits, récoltés à quinze jours d'intervalle; notre confrére a classé l'une parmi les mieromorphes du type vulgaris et l'autre, fort loin de celle-ci, parmi les subdivisions (à. humile) de sa sous-es- péce comosum. Il est peut-étre excessif de les séparer comme va- riétés; ne pas les réunir dans la méme sous-espéce, c'est rompre leurs affinités naturelles. J'ai vainement averti notre confrère de (1) Voy. le Bulletin, t. XLIX (1902), p. 287. : (2) Le Montrognon est un coteau calcaire et Vaux est un hameau qui en est e l'un et l'autre sont situés dans la commune de Champagne (Seine-et- lse). (3) Nous employons le mot forme dans son acception usuelle et non dans le sens restreint que lui donne M. Rouy et qui crée des malentendus. (4) Voy. Soc. Rochel., n° 2597; Magnier, Flore sel., n° 2936; Soc. franco- helv., n° 12, 134 SÉANCE DU 23 JANVIER 1905. cette forte méprise, et comme elle met en cause les plantes que j'ai récoltées, je crois devoir dégager ma responsabilité. M. Rouy dit qu'il se réserve de répondre plus tard, maté- riaux en mains, à M. G. Camus; il se borne aujourd'hui à lui demander s'il a eu à sa disposition des échantillons authentiques du P. Lensei. M. Molliard faitàla Société les communications suivantes: ACER LANCEOLATUM, NOUVELLE ESPÈCE D'ÉRABLE DE LA PROVINCE CHINOISE DU KOUANG-SI, par M. MOLLIARD. (PLANCHE V.) Les espèces d'Acer qui appartiennent à la section /nlegrifolia de Pax constituent un groupe confiné au S.-E. du continent asia- tique et sont au nombre de six (1). J'ai trouvé, dans l'herbier que M. Beauvais a constitué dans son séjour en Chine, une nouvelle es- péce de cette section; l'exemplaire a été récolté sur les bords rocheux du Sikiang, entre Taipingfou et Longtchéou (province du Kouang-Si), au commencement de novembre, époque à laquelle il était en fruits; cette plante se trouve donc dans la zone des autres espèces d' Acer à feuilles entières. Les tiges de cette nouvelle espéce sont gréles, élancées, à écorce foncée; les feuilles sont opposées, simples et absolument entiéres; leur aspect rappelle tout à fait celui des feuilles de Lauriers ; elles sont coriaces et légérement ondulées sur les bords; leur pétiole gréle est assez long (2-2,5 cent.); le limbe est trés aigu à sa base, assez longuement et étroitement acuminé vers l'extrémité qui est incurvée dans le plan de la feuille; il mesure en moyenne 8-10 cent. de long et 1,7-2 cent. dans sa plus grande largeur et présente une légére glaucescence, surtout à la face inférieure; entre les ner- vures secondaires se trouve un réseau trés fin, mais trés distinct, qui fait saillie à la surface du limbe. Les inflorescences sont disposées à l'extrémité des rameaux (1) D’après M. F. Pax, Aceraceæ in Das Pflanzenreich (^. Engler), 1902. MOLLIARD. — VARIAT. DU POUVOIR GERMINATIF CHEZ LE CHANVRE. 135 feuillés; elles forment des corymbes glabres, comprenant une di- zaine de fleurs; celles-ci présentent 8 étamines insérées en dedans du disque nectarifère, qui est bien développé. Les deux carènes de la disamare forment entre elles un angle d'environ 80 degrés ; les akénes, assez petits, mesurent, abstraction faite de l'aile, 6-7 millimètres sur 3,5-4 mill., l'aile mesurant de son côté 2 cent. sur 0,7 mill. Cette espèce, que je désignerai sous le nom d'A. lanceolatum, en raison de la forme élancée de ses feuilles, devra, d'aprés les carac- tères que je viens d'en donner, se placer au voisinage d'A. lævi- gatum. Wall.; elle se rapproche de cette derniére espéce par le réseau trés distinct des nervures et par la forme aigué des feuilles à la base, mais elle s'en éloigne nettement, d'autre part, par les caractères différentiels suivants : À. LÆVIGATUNM, A. LANCEOLATUM., Pétiole trés court. Pétiole long. Feuilles non glaucescentes. Feuilles glaucescentes. Les feuilles mesurent 5-15 : 4-5 Les feuilles mesurent 8-10 : 1,7-2 centimètres. © | centimètres. Longueur de l'aile; 3,5 centimètres. Longueur de l'aile ; 2 centimètres. VARIATIONS DU POUVOIR GERMINATIF SUIVANT LA TAILLE DES AKENES CHEZ LE CHANVRE, par M. Marin MOLLIARD. [3 Voulant rechercher l'influence du poids de l'embryon d'une graine sur le développement ultérieur de la plante, j'ai été amené à étudier certains caractères différentiels que présentent les graines de taille plus ou moins considérable chez une même espère végétale; je rapporterai ici comment les akènes du Chanvre se distinguent, au point de vue de leur pouvoir germinatil, suivant qu'ils sont plus ou moins volumineux. J'ai réparti les akénes du Chanvre en trois catégories : les gros, les moyens et les petits; les gros akénes sont ceux qui ne passent pas à travers les mailles d'un certain tamis (tamis n° 8 du com- merce) ; les moyens, passant à travers les milles de ce lamis, ne passent pas à travers celles d'un tamis plus fin (tamis n° 9), qui ne laisse ainsi passer que les petits akènes. 136 SÉANCE DU 23 JANVIER 1903. Si nous divisons ainsi un certain poids d'akénes non triés, nous obtenons trois lots inégaux d'importance; c'est ainsi, pour ne citer qu'un exemple, que 1 000 grammes de Chanvre du commerce nous ont donné 290 gr. de gros akènes, 610 gr. de moyens et 100 er. de petits, ce qui correspond en nombre d'akénes à 20 pour 100 de gros, 62 pour 100 de moyens et 18 pour 100 de petits. Le poids moyen des akénes, assez constant pour une des trois ca- tégories, est trés différent quand on passe d'une catégorie à l'autre; un gros akéne pése environ 21 milligrammes, un moyen 15 milli- grammes, un petit 9 milligr.; mais il est bien évident qu'il y a lieu de distinguer le poids du péricarpe et celui de la plantule, ce dernier étant seul important. Si on décortique avec soin 100 akènes de chaque catégorie et qu'on pése à part les péricarpes et les em- brvons, on trouve, pour les trois catégories de fruits, les poids suivants, rapportés à un akéne : Poids Poids du péricarpe. de l'embryon. Akënes TOS e- ent. MON 12,6 mmgr. 7,2 mmgr. mu cL M T 8,3 6,6 doc BBC E Su. eri Des 3,3 5,6 Ces chiffres montrent que les différences de poids des akènes portent beaucoup plus sur le péricarpe que sur l'embryon, le rapport des poids de ces deux parties de l'akéne étant exprimé par les nombres 1,7 (gros akénes), 1,2 (akénes moyens) et 0,6 (petits akénes). Pour déterminer le pouvoir germinatif des trois catégories d'akénes de Chanvre, j'ai placé chaque lot d'akénes au fond d'une coupelle de terre poreuse et l'ai recouvert d'une feuille de papier à filtre imbibée d'eau; la coupelle était elle-méme placée dans une assiette recouverte d'un disque de verre et dans laquelle on avait versé de l'eau; le tout était mis dans une étuve réglée à la température de 24 degrés; pour chacune des trois catégories, j'ai pris deux lots de 100 akénes ; les nombres relatifs aux akénes ayant commencé à montrer leur radicule au bout d'un certain nombre d'heures sont portés dans le tableau suivant : MOLLIARD. — VARIAT. DU POUVOIR GERMINATIF CHEZ LE CHANVRE, 137 TABLEAU I NATURE ropa NOMBRE DES AKENES AYANT GERMÉ AU BOUT E T des EE : kines 24 heures | 40 heures | 66 heures | 74 heures | 95 heures |143 heures| 464 heures | | Els days sis ) 18 ! 80 ) 82 ) 83 83 i 86 GROS. otal des 2 lots. » 95 164 169 171 172 í 119 ES s). 15 mI ms 09 mi a M lot.. -| 96 ) 65 T2 ) 74 ) 75 76 ) 78 MOYENS 4 Total des 2 lots. 15 132 14 > 445 147 148 (9 lot 19 \ 67 69 \ 71 \ 12 19 \ 19 de ot: | 26 ) 41 50 | 51 ) 52 ) 52 55 PETITS. Total des 2 lots. > 56 80 91 Y 99 93 94 9*100....| 30 ) | 49 iet od us abjp 43 On voit qu'au début les deux lots de chaque catégorie se com- portent assez différemment, pour devenir de plus en plus compa- rables à mesure qu'on approche du résultat final; cela tient trés vraisemblablement à ce que les conditions dans lesquelless'effectue l'imbibition du péricarpe sont réalisées de facon variable d'un lot à l'autre; il suffit, par exemple, que la feuille de papier soit plus ou moins mouillée, que son contact avec les graines soit plus ou moins parfait pour que l'imbibition des akènes s'effectue plus ou moins rapidement. La conclusion la plus nette qui se dégage de ce tableau est que le pouvoir germinatif est d'autant plus consi- dérable que les akénes sont plus gros; il est, en effet, d'environ 86 pour 100 pour les gros akénes, 77 pour 100 pour les moyens et seulement 50 pour 100 pour les petits (ces résultats s'appli- quant à des akénes qui provenaient d'une récolte de l'année). D'autre part, dans les conditions de ce premier essai, la germi- nation est d'autant plus rapide que les akénes sont plus gros; considérons, par exemple, les nombres d’akènes germés au bout de quarante heures et comparons-les, pour chacune des trois caté- gories, aux nombres définitifsd'akénesayantgermé ; nous constatons qu'au bout de quarante heures il a germé 95 pour 100-des akènes devant germer pour la catégorie des gros akénes, 87 pour 100 138 SÉANCE DU 23 JANVIER 1903. pour les akénes moyens et 81 pour 100 pour les petits; autrement dit, plus les akénes sont petits, plus ils offrent de cas de germi- nation tardive. D'autres essais ont été effectués à la même température et de la méme maniére que précédemment, mais en recouvrant les akénes d'un papier trés légérement imbibé d'eau; je rapporterai les ré- sultats relatifs à deux de ces essais sous forme des deux tableaux suivants : TABLEAB DE NATURE NOMBRE DES AKENES AYANT GERME AU BOUT DE Lia C EE des Akènes 94 heures | 41 heures | 65 heures | 89 heures | 113 heures 1e Tot: Su 9 19 85 ) 87 87 GROS... | Total des 2 lots.. 45 153 167 112 179 95100: 7: 5 36 14 82 \ 89 86 a loti. ais: 31:52 76 79 79 ) 80 MOYENS. 4 Total des 2 lots.. 100 136 | 148 154 | 158 2* lot e « 48 60 69 To \ 78 4e E 2. 32 ! 59 65 68 ) 68 PETITS.. < Total des 2 Tots.. 47 86 97 103 105 Ze lot 3 54 15 \ 27 32 35 \ i Notons d'abord que les résultats finals concordent avec ceux du premier essai ; le pouvoir germinatif, calculé d'aprés les données des trois essais dont je viens de donner les résultats, est de 85 pour 100 pour les gros akénes, 72 pour 100 pour les moyens, 50 pour 100 pour les petits, nombres peu différents de ceux que nous avail fourni le premier essai. Mais ce en quoi les tableaux II et III diffèrent surtout du ta- bleau I, c’est dans ce fait qu'au bout de vingt-quatre heures le nombre de gros akénes germés est trés inférieur à celui des akénes moyens ; il est seulement à peu prés le méme que celui des petits akénes; aprés vingt-quatre heures, les indications sont inverses, en ce qui concerne les gros akènes, de celles qui seront fournies à la fin de l'expérience. MOLLIARD. — VARIAT. DU POUVOIR GERMINATIF CHEZ LE CHANVRE. 139 TABLEAU Ill. NOMBRE DES AKENES AYANT GERVÉ AU BOUT DE NATURE RE ia = S ER o des AARON 24 heures | 40 heures | 64 heures | 88 heures | 110 heures 1e OE s 29 GROS : .. | Total des 2 lots.. — to o © S PR — moe et . 5 : : 3 . . " . to > [2C] -1 75 82 39 142 ) MOYENS. Total des 2 lots.. 2) ot ee k [2v © c TT dt SIN d — M— ex c> n oo «3 — ? s © c . [55] 1 4 43 49 PETITS.. Total des 2 lots,. 37 84 T z Ei : : : — ~J Ces résultats s'expliquent par ce fait que, si les gros akénes ont une plantule capable de germer très rapidement, ils possèdent, par contre, un péricarpe plus épais, qui est un obstacle à la sortie de la radicule tant qu'il n'est pas suffisamment imbibé; si, en effet, on assure une imbibition rapide du péricarpe, par exemple en faisant germer les akènes dans de l'eau, on constate, ainsi que l'indique le tableau IV, que, dés le début, le nombre des gros akénes germés est plus considérable que celui des moyens. On constate que, de suite, les deux lots se comportent, pour chaque catégorie, d'une manière trés analogue, ce qui tient à ce que les conditions d'imbibition sont tout à fait comparables; de plus, la germination est sensiblement plus rapide, bien que la température soit la même, ce qui s'explique encore par une im- bibition plus rapide. Tous les akénes qui devaient germer avaient développé leur radieule.en dehors du péricarpe au bout de quatre-vingt-onze heures, et nous trouvons, au bout de ce temps, pour exprimer les pouvoirs germinatifs des trois catégories d'akénes, les nom- bres 74 pour 100, 48 pour 100 et 37 pour 100, beaucoup plus faibles que ceux qui avaient élé fournis par les essais précédents ; la chose peut tenir à deux causes; l'aération était beaucoup moins 140 SÉANCE DU 23 JANVIER 1903. TABLEAU IV. NOMBRE DES AKÈNES GERMÉS AU BOUT DE NATURE M at des Aksnes 18 heures 49 heures 91 heures ets lot: 5. 53 70 15 | GROS- .-. < Total des 2 lots.. 101 143 148 i 951005. 9. 48 73 15 Y [pt lop: a 32 44 | AG l MOYENS... | Total des 2 lots.. 69 99 \ 97 2 RE oi 0l a 48 \ 557 E Tot 19 l 26 97 PETITS... 4 Potal des 2 lots.. 42 62 | 65 T. s Du 3] 36 38 considérable que dans les premiéres expériences, puisque les fruits étaient recouverts d'une couche de plusieurs centimètres d'eau; de plus, il faut tenir compte du développement des bac- téries qui pouvaient arréter la germination d'un certain nombre de plantules. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE" GANDOGER (Michel). Trois déjeuners dans les montagnes de l'Andalousie orientale (Académie de géographie botanique, 1903). 4 pages in-8°. Récit de trois explorations exécutées cette année (1902) dans le midi de l'Espagne et choisies, parmi plusieurs autres, « pour montrer, dit l'auteur, ce que le botaniste rencontre de merveilles dans cette flore ». La première excursion avait pour objectif la sierra Magina, dans la pro- vince de Jaén; le deuxiéme déjeuner eut lieu sur la sierra de Gador, à la limite des provincesde Grenade et d'Alméria, et le troisiéme couronna lascension du Cerro del Almirez, situé à l'extrémité orientale de la sierra Nevada. Partout riches moissons d'espéces rares, en grande partie spéciales à l'Espagne. Ern. MALINVAUD. D" X. GILLOT. Sur une race alpine de Carduus nutans L. Car- duus alpicola Gillot (Bull. Assoc. franc. de Botanique, novembre- décembre 1902). Broch. de 6 pages in-8*. Les derniéres lignes de cette Note en résument le sujet : « ... aulour du type trés répandu du Carduus nutans L., dit l'auteur, gravitent des races ou formes régionales qui méritent d'étre distinguées et parmi lesquelles une forme montagnarde, probablement assez commune dans les Alpes francaises et helvétiques, voisine mais différente de C. platy- lepis Rchb. et Saut., confondue avec celui-ci et que j'ai cherché à en dégager, d'autant plus qu'elles'est parfaitement maintenue par une cul- ture de plusieurs années. » Le C. ArPICOLA Gillot, manifestement apparenté avec Carduus nu- tans L., dont il a le port, « en diffère à première vue par la villosité aranéeuse, et blanchâtre sur le vif, de toute la plante, qui, au début, rappelle l'indumentum d'un Onopordon ; par ses feuilles bien plus larges, à lobes également élargis et peu profonds, à épines moins vulnérantes; par ses gros capitules globuleux, non contractés au sommet, à écailles bien plus larges, d'abord étroitement appliquées sur l'anthode, relà- chées et seulement étalées à la fin, et à rétrécissement terminal plus brusque et plus court ». Ce nouveau Chardon a été récolté le 45 août 1898 au-dessous du bourg de Saint-Christophe-en-Oisans (Isére); il parait assez répandu dans les Alpes du Dauphiné et de la Savoie. M. Gillot présume qu'il a (1) Il est rendu compte de tout ouvrage envoyé en deux exemplaires au Seerétaire général de la Société. 142 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. élé déjà observé et confondu avec le C. platylepis Rchb. et Sauter, autre race régionale de C. nutans, propre à l'Europe centrale, notamment au Tyrol et se distinguant de C. alpicola « par ses feuilles à villosité rare ou presque nulle, à lobes plus profonds et plus aigus, par ses capitules plus petits habituellement géminés, et alors les latéraux sessiles, hori- zoutaux, par les écailles du péricline moins larges, plus ou moins ré- fractées et non dressées, et colorées en pourpre noir dans leur moitié supérieure. » La consciencieuse étude de notre confrére contribuera à faire mieux connaitre ce groupe de plantes litigieuses. Ern. MALINVAUD. Bulletin de la Société des Naturalistes de l'Ain, 1* Bulletin de 1903 (15 mars), 64 pages in-8*. La botanique occupe plus de la moitié de ce fascicule; en voici les articles : BnuNAUD. Dans les lacs et les marais du Jura méridional. — Hypothese cu- rieuse relative au Drosera obovata Koch, qui, d’après M. Girod, ue se trouverait que dans les terrains fauchés, « résultant d'une seconde poussée plus tardive »; cette plante, prise à tort pour un hybride, ne serait que le résultat d'un fait physique accidentel. Observation intéressante d'un Dro- sera longifolia « occupé à dévorer une sauterelle ». On remarque de nombreux exemples de nomenclature ou d'orthographe réformée : Pota- mogiton, Acer trilobatum et acutifolium, Ononis parviflora, Eragroslis megalostachya, Asplenium nigrum, etc. Le voisinage de Lyon en donne l'explication. BLIND. Les Sphaignes de la région jurassienne. — Au nombre de 18. F. LiNcoT. Les Sphaignes de l'Ain. — Ces deux articles sont dus à l'impul- sion donnée par M. F. Camus aux études sphagnologiques. — La végétation de la montagne de l'Avocat. — Altitude maximum 1017 m. Plantes montagnardes : Rhamnus alpina, Trollius europœus, Crocus vernus, Laserpitium Siler et latifolium, Campanula pusilla, Epilobium rosmarinifolium, etc. CHARBONNELL. Sur quelques Orchidées du Jura. — Ophrys Pseudospeculum DC., etc. CLERC. La cueillette des Champignons. A. Durarour. Les Violettes. — Récit pittoresque de la récolte des Violettes sur le mont Jura. BRUNAUD. Sur quelques formes des Corydalis solida et cava. — Observations sur le doublement des tiges de certains végétaux : Leucoium vernum var. pluricaule, cas de Corydalis à tige rameuse. Girop, Notes sur quelques Composées du Burgey et du Valromey.— Solidago monticola Jord., Buphthalmum salicifolium L., Cirsium vigens, etc. PnupoN. Les plantes médicinales et économiques de l'Ain. — Cardère, Co- quelicot, Bourse à pasteur, Chiendent, Chicorée sauvage, Fenouil. Vertus médicinales souvent exagérées ou imaginaires. Ern. M. NOUVELLES. 143 Note nécrologique. — Par ses travaux sur les Lemanea, les Ba- trachospermum et le Balbiana, M. Simon Sirodot s'est fait une place distinguée parmi les botanistes français. Il a démontré que les Lemanea et les Batrachospermum sont le thalle sexué de petites Algues filamen- teuses connues sous le nom de Chantransia. Les Chantransia ont une structure semblable à celle des Conferves et sont le plus souvent pourvus de cellules multiplicatrices asexuées. On lui doitla découverte des anthé- ridies et des carpogones du Lemanea. Enfin, il observa que les Chan- transia d'eau douce ne sont pas tous des prothalles de Batrachosper- mum, mais que l'un d'eux est une plante sexuée. Il l'a distinguée sous le nom de Balbiania. Il suffira de rappeler ici qu'il a publié des « Recherches sur les sé- crétions des Insectes » et qu'il a exploré un gisement préhistorique de l'époque de l'Elephas primigenius au pied du Mont Dol. M. Sirodot est né à Longeau (Haute-Marne), le 10 janvier 1825. Il est mort presque à la méme date (11 janvier) à l’âge de soixante-dix-sept ans, aprés avoir été professeur à la Faculté des sciences de Rennes pendant trente-cinq années. — D" BonNET. Donnant suite à l'un des vœux émis par le Congrès international tenu à Paris en 1900, les botanistes viennois, dans une réunion tenue le 9 décembre dernier, ont constitué la Commission d'organisalion d'un Congrès international de botanique, qui aura lieu à Vienne en 1905. Voici le Bureau de cette Commission : Présidents d'honneur : Son Excellence D" GUILLAUME chevalier pe HAr- TEL, Ministre des Cultes et de l'Instruction publique; — Son Excel- lence M. CHaAnLES baron DE GiovANELLI, Ministre de l'Agriculture ; — professeur M. ÉpovAn» Suess, président de l'Académie impériale des Sciences. Présidents : M. Ricuanp chevalier pg WETTSTEIN, et le conseiller au- lique M. Jutes Wiesner, professeur à l'Université de Vienne. Vice-présidents : M. ÉpovAnpD HackEL, professeur au gymnase de Saint- Polten; — M. Hans Mouiscu, professeur à l'Université de Prague. Sécrétaire général : M. ALEXANDER ZAHLDRUCKNER, conservateur en chef de la section botanique au Musée d'Histoire naturelle, à Vienne. Secrétaires : M. CHARLES LINSBAUER et M. FRÉDÉRIC VIERHAPPER, as- sistants à l'Université de Vienne. 144 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Trésorier : M. LEOPOLDE DE PORTHEIM, directeur de la station biolo- gique à Vienne. En sus du Bureau, la Commission comprend de nombreux membres : Le Congrés se tiendra à Vienne du 12 au 18 juin 1905, pendant la semaine de la Pentecóte. La Commission d'organisation est entrée en fonctions le 1* janvier 1903. Son secrétaire général, M. Al. Zahlbruckner, a signé la circulaire n° 1 (janvier 1903), à laquelle nous empruntons les renseignements qui pré- cédent. C'est à lui que doivent être adressées [Burgring, 7, Vienne, I (Autriche-Hongrie)] toutes les communications relatives au Congrès. NOUVELLES — Nous sommes heureux d'annoncer les décorations accordées à deux de nos confrères à l'occasion du 1* janvier : M.le professeur BERTRAND, de Lille, a été nommé chevalier, et M. VrALa, professeur à l'Institut agronomique, promu officier dans l'ordre national de la Légion d'honneur. — Notre confrére, M. H. Sudre, 66, boulevard de Valmy, à Albi (Tarn), annonce, dans le Monde des Plantes, qu'il se propose de com- mencer cette année, la publication d'un Herbarium de Rubus européens. ll donnera tous les renseignements nécessaires à ceux qui désireraient collaborer ou souscrire à cette publication. — Nous avons recu une circulaire de M. Georges Rouy (41, rue Par- menlier, à Asnières, Seine) annonçant la création d'une Revue de Bota- nique systématique et de géographie botanique, qui paraîtra par livraisons mensuelles de 16 pages; le prix de l'abonnement partant du 1* février est de 8 francs pour la France. — M. le D" Luigi Cufino se propose de faire, au mois de juin pro- chain, un voyage botanique en Calabre et d'explorer particulièrement les parties les moins connues de cette contrée si intéressante au point de vue floristique. Les plantes. qu'il rapportera seront mises en vente au prix de 20 lires italiennes la centurie, compris les frais de port. On peut souscrire dés à présent, en écrivant à M. Cufino, Vico Impagliafiaschi ai Vergini, 13, à Naples. Le Secrétaire général, gérant du Bulletin, ERN. MALINVAUD. 11001. — Libr.-Impr. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. — MOoTTEROZ, directeur. Mentha I. SUO. bot Hr. | L OO DIOE x MExrua Senucrzu Bout. (M. aqualico-rolurdifolia) f. inciusa. Mentha II. Doc. Dot wo T. L o d90S. pL X MENTHA ScuvLTzn Bout. (M. aquatico-rotundifolia) f. exserla. Mentha III. Soo. bot B P. t 4000. PL qd. 2-20 dp 7X MENTHA AnRVENSi-hOTUNDIFOLIA Wirig. (M. carinthiaca Host teste Boreau). = Mentha 1V. Goc. Doa Br L L 0909; PP TV. X MENTHA Mazinvazpr G. Camus (M. arvensis var. micrantha F. Sch.). Membres décéiés en 1902.......... 4e eee AED Changements d'adresse, ......,....,.........,.... ese Vene ene : SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. : ; Allocution du Président..,.....,.......,...,..,. Sasorepise eses ia - Molliard.......... Cas tératologique déterminé par une cause MÉCANIQUC. sassarese sese à — Sur certains rameaux de remplacement chez le Chanvre (Fig. dans E le Lexle)...........,..,.....,,.,,,,,2,.22 3: rer e Vbservations de M, Hua...............,..,.................,... G. Camus......... Documents nouveaux sur la flore de France. .,.............,... Observations de M. Rouy.................,.,,....., ess. | abbé Hue........ Causerie sur le Lecanora subfusca (Fig. dans le temte)........ SÉANCE DU 23 JANVIER. 3 Admission de M. Louis Petit......,.......,.,... ESSE. en ne e ERR Ravaz....... ees. Influence spécifique réciproque du greffon et du sujet chez la Vigne (Fig. dans le texte) ........,.... "E ; Rouy......,...... Remarques sur la ftoristique européenne............. ERIT e fs Observations de MM, G. Camus et Malinvaud.....,............ Ju Présentation, au nom de M. Le Grand, d'un Orchis hybride, O. de- í : ' . venensis Reichb. (0. myodes X arachniles)...... veo e rl oin T 1 Abbé Boulay...... Le Conopodium denudatum Koch dans le Pas-de-Calais.......... . ET Bonnier...,... Modifications expérimentales de la biologie dela Ronce........... dut; ns vs on 0 0 0 à Sur le rôle des alcaloïdes envisagés comme source d azote pour les | à végétaux (Fig. dans le texte)..... esse. "C - Málinyaud...... Quelques faits indicatifs de la durée des Menthes hybrides (Planches - : I, H, HI et IV). Lesser HM ne ee ntum Rs rn 7S Camus... Une rectification nécessaire. «eese htt Rd dre 3 Observations de M. Rouy.................... Vae AV CPI EY Molliard ISSN Acer lanceolatum, nouvelle espèce d'Érable de la province chinoise du Kouang-Si....... EY RT SA A or Qi rdA io ER Lao qe tut SN Ut A Variations du pouvoir germinatif suivant la taille des akènes chez le Chanvre,.....- leer Red d ERE ue VCI dE e oS REVUE BIBLIOGRAPHIQUE dread Trois déjeuners dans les mon- Bulletin de la Société ‘des Naturalistes de 6 ès de l'Andalousie orientale...... I4 |. Pain, 17 Bulletin de 1903..,......... Wort. Carduus alpicola Gillot..... 24M : NÉ EN Le professeur Millardet...,,............ PRE tnn nn sonores eseese LANGES, Le Congrès international de botanique de 1905..... nnn anses E se 14 o è SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à cing heures du soir, habituéllementles deuxième etquatrième vendredis de chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1903 9 et 23 janvier. | 24 avril. | 10 et 24 juillet, 13 et 27 février. | Set 22 mai. | 13 et 27 novembre. 43 et 27 mars. 12 et 26 juin. | dL et 18 décembre. La Société publie un. Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spéciliées ci-après), 32 fr. par abonne- ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2e sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exeeption du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, après avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. D. — Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Acles du Congres de bolanique tenu à Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran-- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'acquéreur ou de l'abouné. AVIS , Les notes ouconimunicalions manuscrites adresséesau Secrétariat par les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y ral- tachent, sontlues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Dulleltn, Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Sociélé botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque delà | Société. Ceux qui seront envoyés, EN DEUX EXEMPLAIRES, dans l'année même de leur | | publication seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet |- ne soit absolument étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment Ja priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qui f se perdraient par suite du retard que mettraient MM, les membres à faire connaitre eur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est pas donné suite aux de- mandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. — Aucune réclamation n'est admise, de la par des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- tions, etc., à M. le Secrétaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris: Le Secrétaire général gérant du Bulletin : E. MALINVAUD. 11091. — Libr.-lmpr. réunies rue Saint-Beroit,. 7, Paris — MoTTEROZ, directeur, PAS BULLETIN DE LA SOCIETE. BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AvRIL 1854 £T RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME CINQUANTIEME (Quatrième Série — TOME IlI) 1903 ° 9 Séances de Février 1903. PARIS AU SIEGE DE LA SOCIETE RUE DE GRENELLE, 84 Le Bulletin de la Société botanique de France parait par livraisons mensuelles, Le Bon à tirer de ce numéro a été donné le 95 Mai 1903. Les planches V et VÍ sont encartées dans ce numéro; la planche VII sera dans le suivant. rine. BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉI POUR 1903. | Président : M. Gaston BONNIER. Vice-presidents : MM. Zeiller, Costantin, Guillon, Poisson. Secretaire general: M. E. Malinvaud. Secrétuires : Vice-secretaires 3 MM. Buchet, Lutz. MM. Gagnepain, Ph. de vi Tresorier : Archiviste : M. Delacour. M. Éd. Bornet. Membres du Conseil: MM. Bois, MM. Camus (G.), MM. Hue (abbé), Boudier, Dismier, Maugeret, )ureau, Drake del Castillo, Mouillefarine,. Camus (F.), Guérin, de Seynes. COMMISSIONS ANNUELLES NOMMÉES PAR LE CONSEIL D'ADMINISTRATION t Commission de Comptabilité: MM. E. Bornet, G. Camus et Meuilleft- - 2 Commission des Archives : MM. Delacour, abbé Hue, Maugeret. 3» Commission du Bulletin : MM. E. Bornet, Boudier, Bureau, Drake da | - Castillo, Guérin, Zeiller. 4 Comité consultatif chargé de la détermination des plantes de France et d'Algérie soumises à l'examen de la Société : MM. Bornet et Gomont (Algues); Boudier et Rolland (Champignons); abbé Hue (Lichens); E. Camus | (Mousses); G. Camus, Gagnepain (Plantes vasculaires) ; Foucaud (Plantes dt Corse, Spergularia). 9° Commission chargée de formuler un avis au sujet de là prochain | session extraordinaire : MM. G. Camus, Hua, Lutz. Art. 25 du Règlement. — Le Président et le Secrétaire général tont partie de isi À de toutes les Commissions. E + SÉANCE DU 43 FÉVRIER 1903. PRÉSIDENCE DE M. GASTON BONNIER. M. Gagnepain, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la séance du 93 janvier dernier, dont la rédac- tion est adoptée. M. le Président annonce à la Société qu'elle a fait une - perle trés regrettable dans la personne de M. Auguste de Coincy, décédé le 30 janvier dernier au château de Courtoi- seau (Loiret). Le notaire du défunt a informé la Société que, par testament en date du 28 janvier, M. Auguste de Coincy léguait à celle-ci une somme de 30,000 francs, à charge de fonder un prix qu'elle décernerait tous les ans à des travaux de taxinomie. Le Conseil d'administration de la Société sera convoqué d'urgence pour prendreune délibération à ce sujet. Une Notice nécrologique sur M. de Coincy sera publiée dans le Bulletin. M. le Président fait connaitre une présentation nouvelle et, par suite de celle qui avait été faite dans la précédente séance, proclame membre de la Société : M. Lauey (Antoine), licencié ès sciences, préparateur à la Faculté des sciences, 9, rue Dallet, à Clermont- Ferrand, présenté par MM. Frére Héribaud et Ern. Malinvaud. M. Fernand Camus présente à la Société, au nom de l'au- teur, M. Boistel, un ouvrage intitulé : Nouvelle Flore des Lichens, seconde partie, et donne un aperçu des matières qu'il renferme, M. Rouy demande la parole et s'exprime en ces termes : J'ai déjà montré précédemment que M. E.-G. Camus, en maintenant son appréciation que le Noccæu affinis n'est nullement distinct. du N. alpina, allait à l'encontre de ce qu'en avait dit Grenier, l'inventeur T. (SÉANCES) 10 146 SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1903. du Noccæa affinis. J'ajouterai aujourd'hui que des botanistes que j'estime étre autorisés ayant, pendant de nombreuses années, parcouru les régions alpines, séparent également le N. affinis du N. alpina, comme nous l'avons fait dans la Flore de France; tels, par exemple, les directeurs de la « Société Dauphinoise » qui ont distribué le Noccæa affinis comme différent du N. alpina ; tel Cariot, puis M. Saint-Lager, qui, dans leur Étude des Flewrs, éd. 8, p. 14, disent « la var. brevicaulis (Hoppe), affinis (Jord.) est plus grêle et a une grappe d'un tiers plus courte en corymbe condensé; elle monte plus haut dans les Alpes que le type »; | tel enfin Gremli, l'auteur de la Flore analytique de la Suisse, pourtant bien réducteur, qui sépare, même comme espèces, les N. alpina et N. affinis, ce dernier étant donné par lui comme synonyme du type N. brevicaulis, mais, nullement du type N. alpina., On voit par là que M. E.-G. Camus diffère d'opinion, pour l'assimilation qu'il propose, non seulement avec Grenier, mais aussi avec tous les botanistes qui ont exploré à fond les Alpes ou ont écrit sur ces plantes. Je ne saurais done trop engager M. E.-G. Camus à se mettre à nouveau à l'étude de ces diverses plantes sur le terrain, ce qui lui permettra de se former une opinion définitive basée sur une série de conslatations plus prolongée. M. Lutz résume et lit en partie le travail suivant : ÉTUDE HISTOTAXIQUE SUR LES FESTUCA, par M. N. ORZESZKO. Je présente cette étude d'histotaxie appliquée aux Festuca à feuilles d'innovations condupliquées, dans le but d'attirer l'atten- tion de mes confrères sur l'importance que ces caractères offrent comme adjuvants dans la détermination de beaucoup d'espéces, et, afin de propager ce moyen d'investigation, j'insisterai particu- lièrement sur les procédés techniques à employer. La base de cette étude est une application pratique de la « Monographia Festucarum europæarum » de M. E. Hackel à la recherche des caractères histotaxiques des Festuca à l'aide de coupes. pratiquées: sur des plantes des provenances suivantes : 4° Herbier que je dois àl'obligeance de M. E. Hackel, contenant une grande partie des plantes décrites dans sa Monographie. "- Herbiers communiqués par MM. T. Husnot, T. Delacour, ;. Mandon, contenant des Festuce de France de différents habitats, ainsi que des Festuca d'Allemagne, d'Espagne, eic. Environ mille coupes photographiées au 30/1 ont été jointes à ORZESZKO. — ÉTUDE HISTOTAXIQUE SUR LES FESTUCA. 147 ces herbiers et m'ont servi de base pour la description histotaxique des espéces. Procédés techniques. Choisir une plante bien développée et compléte, ayant un chau- me avec toutes ses feuilles et ses racines; isoler une innova- tion attenante au même rhizome quele chaume ; enlever une à une toutes les feuilles de l’innovation en commençant par les infé- rieures, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que deux feuilles, celle du sommet de l'innovation, feuille n° 1, et la première feuille dont elle traverse la gaine, feuille n° 2 ; écarter ces deux feuilles l'une de l'autre jusqu'à ce que l'on voie nettement quelle est la feuille engainante ; couper celle-ci au milieu perpendiculairement à la- longueur dela feuille; détacher par une coupe oblique, faite à un centimétre et demi environ de la premiére, un fragment de feuille et le plonger dans un petit tube contenant de la lessive glycé- rinée suffisamment pour immerger le fragment de feuille. La lessive glycérinée se compose de: Bs. hommes, T Lessive des savonniers.... 59 (carbonate de soude). GNO res 259" Laisser macérer à la température ordinaire jusqu’à ce que tout le fragment de feuille paraisse uniformément pénétré par le liquide. On voit, au bout de peu de temps, une coloration différente se pro- duire aux points de section de la feuille et cette coloration s'étendre graduellement dans tout le fragment de feuille. H est nécessaire que cette coloration pénétre toute la partie qui doit étre débitée en coupes. Pendant cette macération, préparer la moelle de sureau qui doit servir à l'inclusion du fragment de feuille que l'on veut débiter en coupes. Remarque. — Si l'on veut voir la vernation ainsi que l’état de la gaine, prendre une innovation dont on a enlevé toutes les feuilles sauf les deux du sommet, couper celles-ci au ras de la ligule de la feuille n° 9: laisser intact le noeud inférieur qui représente lori- gine de la gaine de la feuille n* 2, macérer le tout dans la lessive glycérinée. Couper ensuite la gaine à différentes hauteurs que 148 SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1903. l'on exprimera en fonction de la longueur totale, mesurée depuis le nœud inférieur jusqu'à la ligule de la feuille n° 2. Dans Pin- térieur de la gaine on trouvera une coupe de la feuille n° 4 qui renseignera sur la vernation. PRÉPARATION DE LA MOELLE DE SUREAU. — Prendre une plan- chette carrée de cinq centimètres environ et d'une épaisseur de un centimètre ; enfoncer au marteau perpendiculairement et au milieu de cette planchette, à une distance de un centimètre et demi l'un de l'autre, deux clous de trois centimètres de longueur environ, ronds et droits ; coucher entre ces deux clous un fragment de cy- lindre de moelle de sureau, d'une longueur suffisante pour qu'il puisse être maintenu dans leur écartement; faire dépasser à la moitié du cylindre de moelle la ligne tangente aux deux clous, puis, avec une scie fineà découper, scier le cylindre de sureau en maintenant toujours la lame descie encontact avec les deux clous, qui lui servent ainsi de guides. Le cylindre de moelle ayant été ainsi partagé en deux moitiés, prendre chacune de ces moitiés et en frotter légérement la face plane sur une petite lime-velours comme celles que l'on emploie pour aiguiser les crayons. Les deux moitiés du cylindre de moelle ainsi aplanies doivent bien adhérer, dans toute leur longueur sans solution de continuité, lorsqu'on les place l'une sur l'autre et sont prétes pour l'inclusion de la feuille. INCLUSION ET COUPE DE LA FEUILLE, — Prendre le fragment de feuille suffisamment macéré dans le liquide glycériné, le coucher sans l'essorer suivant l'axe du demi-cylindre de moelle, de ma- nière à ce que le bout de feuille coupé perpendiculairement vienne affleurer à l'extrémité du demi-cylindre de moelle, recouvrir avec lautre moitié du cylindre de moelle et serrer le tout entre les pinces d'un microtome, d'abord modérément, puis, aprés avoir essoré avec un chiffon la petite goutte de liquide qui se montre au sommet de la moelle, resserrer encore la pince du microtome assez fort pour que le cylindre ne puisse pas vaciller, sans pour cela l’écraser. Le cylindre de moelle doit affleurer la platine du microtome, la pince étant au bas de sa course ; relever un peu la pince et faire quelques cou pesjusqu'à ce que le sommet du cylindre de moelle soit complétement aplani ; enlever avec la ORZESZKO. — ÉTUDE HISTOTAXIQUE SUR LES FESTUCA. 149 pointe du rasoir le plus possible de moelle devant la feuille, de manière à ce que le rasoir n'entame que peu de moelle avant d'ar- river à la feuille; faire quelques coupes en faisant glisser le tran- chant du rasoir à travers l'objet, par un mouvement lent et con- tinu, de maniére à faire passer une longueur de tranchant égalant trois à quatre fois l'épaisseur de l'objet. Aussitót que le tranchant a dépassé l'objet, retirer le rasoir avec précaution, recueillir la coupe avec la pointe d'un pinceau légérement humecté, et trans- porter cette coupe dans une goutte d'eau que l'on a placée au milieu d'un porte-objet ; ajouter à cette goutte d'eau contenant les coupes une ou deux gouttes d'hypochlorite de potasse concentré ; recouvrir le tout avec un cover oulamelle ronde, chauffer légère- ment au-dessus d'une lampe à alcool jusqu'à apparition de quel- ques bulles gazeuses autour des coupes. Voir au microscope si les coupes sont bien distendues et si la chlorophylle est détruite, et lorsque ce point est arrivé, enlever le cover et transporter à l'aide d'une aiguille toutes les coupes dans une goutte d'eau bien propre placée au milieu d'un second porte-objet ; ajouter une ou deux gouttes de glycérine acidifiée à l'acide acétique; ramener toutes les coupes au centre de la goutte avec la pointe d'une aiguille et recouvrir avec un cover propre. Laisser macérer la préparation au moins quelques heures : elle est préte à étre en- fermée dans la gélatine glycérinée. Observation. — Si le fragment de feuille provenait d’une feuille plane et assez large, il faudrait l’essorer et ensuite le coucher à plat entre les demi-cylindres de moelle et de manière à entamer d’abord la face supérieure de la feuille. Les coupes ne doivent pas se coller au rasoir; si cela est, c’est que le fragment de feuille est trop humide; il faut alors le laisser se dessécher dans le micro- tome et ne commencer les coupes que lorsque ce défaut aura dis- Paru. INCLUSION DES COUPES DANS LA GÉLATINE GLYCÉRINÉE. — Prendre un porte-objet au milieu duquel on a placé une goutte de gélatine glycérinée fondue; celle-ci s'étant solidifiée, trans- porter à l’aide d’un pinceau les coupes traitées par la glycérine acidifiée, au milieu de la goutte de gélatine glycérinée, les orienter convenablement avec la pointe du pinceau, avoir soin que toutes les coupes soient plongées dans une seule goutte de liquide sans 150 SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1903. solution de continuité, mais cependant ne flottant pas, recouvrir le tout avec un cover bien propre en ayant soin de ne pas produire de bulles d'air pendant cette opération ; cet accident n'arrivera pas si l'on a tenu compte de la recommandation précédente et si l'on n'a pas posé le cover avec brusquerie. Le milieu du cover doit toucher les coupes ; équilibrer le cover en le pressant iégé- rement avec une aiguille sur le côté qui serait le plus élevé; porter ensuite le porte-objet bien horizontalement au-dessus d'une petite flamme de la lampe à alcool; chauffer la goutte de gélatine givcérinée jusqu'à ce qu'on la voie se liquéfier ; enlever le porte- objet de dessus la flamme et laisser la gélatine fondue s'étendre sous le cover en maintenant le porte-objet bien horizontalement. Si toutes ces opérations ont été bien faites, les coupes ne se dépla- ceront pas. La préparation ainsi faite se conserve bien; on peut plus tard la border au bitume pour plus de sécurité. 4 Remarque. — Si on a à transporter une coupe de feuille plane dans la goutte de gélatine glvcérinée, cette opération ne se ferait que difficilement à l'aide d'un pinceau. On peut alors se servir du tour de main suivant. Faire glisser avec une aiguille, la coupe le plus prés possible du bord du porte-objet en ayant toujours soin qu'il y ait assez de liquide pour que la coupe n'adhére pas au verre; prendre avec la main gauche un porte-objet ayant une goutte de gélatine glycérinée solidifiée au centre; saisir avec la droite le porte-objet ayant la coupe orientée prés.de son bord, le retourner de maniére à ce que la coupe se trouve en bas, appuyer une extrémité du porte-objet portant la coupe, sur l'extrémité du porte-objet ayant une goutte de gélatine glvcérinée en son milieu, puis abaisser avec précaution le porte-objet contenant la coupe, jusqu'à contact de la coupe avec le centre de la goutte de gélatine glycérinée, faire glisser par un léger mouvement de côté le porte-objet avec la coupe, sur la goutte de gélatine gly- cérinée. La coupe adhérera à la gélatine sans aucune déforma- tion. Recouvrir avec un cover et liquéfier la gélatine. PRÉPARATION DES OVAIRES. — Prendre un épillet jeune, l'ovaire n'étant pas můr et ayant ses stigmates ; ramollir cet épillet dans de l’eau chaude, puis avec deux aiguilles chercher à écarter les glumelles de manière à parvenir jusqu'à l'ovaire qui se trouve à leur base ; le faire glisser avec précaution hors de son enveloppe ORZESZKO. — ÉTUDE HISTOTAXIQUE SUR LES FESTUCA. 151 et le déposer au milieu d'un porte-objet ; prendre ensuite avec une baguette de verre un peu du liquide suivant: Chloro-lacto-phénol (3. Aman). Hydrate de chloral..….,..,.... sise 2 part. Acide phénique cristallisé....,....... 1 part. Acide Iuplique -nn oos ] part. déposer ce chloro-lacto-phénol sur l'ovaire ; recouvrir le tout avec un cover et. chauffer légérement au-dessus d'une lampe à alcool. Le liquide entre facilement en ébullition, retirer du feu dés l'apparition des premiéres bulles gazeuses. Examiner l'ovaire au microscope ; il doit devenir transparent, reprendre sa forme nor- male et montrer tous les détails de sa surface avec une grande netteté. Si une ébullition ne suffisait pas, il faudrait la renouveler jusqu'à résultat satisfaisant. Détermination des Festuca. Une coupe, faite au-dessous de l'insertion de la ligule de la feuille n° 2 d'une innovation, montre dans l'intérieur de la gaine, soit une feuille pliée en deux, soit une feuille enroulée et carac- térise dans le premier cas une vernation condupliquée et, dans le second cas, une vernation convolulée. La préparation de l'ovaire renseigne sur sa vestiture, il est glabre ou poilu. Une coupe faite au milieu de la feuille n° 2 d'une innovation détermine la division, la section et le groupe auxquels appartient la plante, Enfin, les coupes de la gaine de la feuille n° 2 d'une innova- tion, faites à différentes hauteurs, nous permettent de constater qu'il y a, selon les espèces, quatre sortes de gaines : 1° Gaine tubuleuse. Son aspect dans une coupe transversale : un anneau sans solution de continuité et sans marges dis- tinctes ; 2° Gaine enroulée. On y distingue deux marges libres, super- posées (gaine fendue des auteurs); 3° Gaine mi-enroulée-tubuleuse. On v distingue une marge 152 SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1903. libre et superposée, l'autre marge faisant corps avec le reste de la gaine et formant un anneau sans solution de continuité. Ex. : F. scoparia, F. marginata, etc. ; 4^ Gaine enroulée-attenante. On y distingue deux marges su- perposées et réunies obliquement par une membrane sans solu- tion de continuité. Ex. : gaines des F. amethystina et F. scaber- rima dans leur moitié inférieure. Dans les descriptions, je désignerai sous le nom de gaines tubuleuses : les gaines tubuleuses, ainsi que les gaines mi- enroulées-tubuleuses. Quant aux descriptions histotaxiques, chaque caractère sera représenté par un indice ou signe qui, seul, figurera dans les descriptions. Chaque espèce aura sa for- mule, ce qui, à mon avis, fera mieux ressortir les analogies et les différences des caractères. FESTUCA A VERNATION CONDUPLIQUÉE FESTUCÆ CONDUPLICATÆ Observations sur les coupes faites au milieu de la feuille n° 2 des innovations. Ces coupes présentent, au point de vue de leur forme : 1° Une section triangulaire. 2" Une section pentagonale. 3° Une section ovale, arrondie ou oblongue. Àu point de vue histotaxique, trois caractéres principaux, selon que l'on considére : a) L'état du tissu fibreux caractérisant les Divisions. b) Le nombre des cótes internes caractérisant les Sections. c) Le nombre des faisceaux caractérisant les Groupes. a) ÉTAT DU TISSU FIBREUX : donne trois Divisions. Division 1..— Tissu fibreux en assise continue à la face inférieure du limbe : indice : T.1. Division 2. — Tissu fibreux en trois groupes épidermiques, aux deux marges et à la caréne : indice T.2. 9 Division 3. — Tissu fibreux en groupes épidermiques correspondant aux ORZESZKO. — ÉTUDE HISTOTAXIQUE SUR LES FESTUCA. 193 faisceaux, et cela tantôt aux pôles inférieurs seulement, tan- tôt aussi aux pôles supérieurs des faisceaux : indice: T.3. Observation. — Entre ces divisions on constate quelquefois des tran- sitions surtout entre T.7 et T.2 par suite de la disparition partielle de l'assise du tissu fibreux dans T.7. ou de la présence de quelques groupes isolés épidermiques du tissu fibreux dans 7.2. b) NOMBRE DE CÔTES INTERNES : donne quatre Sections. Section 1. — Une seule côte interne médiane ou pas de côtes. indice : C.1. Section 2. — Trois côtes mternesi i. oe re es indice : C.3. Séthon 3. — Cinq Cotes IMLéFNES........,.,.....:.,. <- indice; C.5. Section 4. — Sept ou plus de sept côtes internes.......... indice : C.7. Observation. — On constate quelquefois des ondulations plus ou moins prononcées, qui donnent à l'observateur de l'incertitude pour décider dans quelle section il devra placer la coupe. En général une cóte bien définie est limitée des deux cótés à sa base par quelques cel- lules un peu plus grandes que leurs voisines et que l'on pourrait consi- dérer comme des rudiments de cellules bulliformes (sensu Duv. Jouve). Il y a, dans la division T.1, une relation entre le diamètre des coupes et le nombre des côtes. Les coupes ayant 0,3 à 0,5 millimètres de diamètre m'ont donné une côte interne; à partir de 0,6 millimètres, il y a tantôt trois côtes dans les deux feuilles n° 1 et n° 2 des innovations, tantôt mélange de feuilles à une cóte et de feuilles à trois cótes internes. Lors- qu'on trouve une côte interne au milieu de la feuille n° 2 d'une innova- tion ayant un diamètre supérieur à 0,6 millimètres, prendre plusieurs innovations de la méme plante, couper les feuilles n° 1 et n° 2 vers le milieu et accepter comme caractère dominant celui qui se répétera le plus souvent. c) NOMBRE DES FAISCEAUX : donne cinq groupes. Groupe 1. — Trois faisceaux.............. indice : F.3. Groupe 2. — Cinq faisceaux............... indice : F.5. Groupe 3. — Sept faisceaux............... indice : F.7. Groupe 4. — Neuf faisceaux............... indice : F.9. Groupe 5. — Onze ou plus de faisceaux..... indice : F.11. 154 SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1903. CATALOGUE DESCRIPTIF DES FESTUCA I. — VERNATION CONDUPLIQUÉE N Festuca Hystrix Boiss.. 3 ; 8 F. F. . capillata Lamk..... OUMA b: onn a Shaca Host o o m. . duréuscula L'..... > ochroleuca T.-Lagr. glauca Lamk... .-:. dumetorum L..... . À. OVAIRE GLABRE T.1 — T.1 — T.1 — T.1 — T.1 — T.] — TI FORMULES HISTOTAXIQUES C1 — RD... C.1 — F.5-7 C.1 — F.5-7. C.1 — F.7-5... (pe D €.3 xS Ji s s. G9 ~ Eno o 63- F9... TT —C1I-— Fit... | CARACTÈRES COMPLÉMENTAIRES Coupe arrondie, gaines tubu- leuses, ligules longuement biau- riculées. Coupe ovale, diam. 0,3 à 0,3 mm., gaines enroulées, ligules biau- riculées, glumelles mutiques. | Coupe ovale, diam. 0,4 à 0,6 mm., gaines enroulées, ligules biau- riculées, glumelles aristées. Coupe ovale à caréne ordinaire- ment saillante, diam. 0,5 à 0,6 mm., gaines tubuleuses au tiers ou quart inférieur, ligules biauriculées ; glumelles aristées. Coupe ovale, diam. 0,7 mm. ou plus, gaines enroulées, ligules biauriculées, première feuille culmaire, cañaliculée à cinq faisceaux. Coupe ovale, diam. 0,6 mm. ou plus, gaines enroulées, ligules biauriculées, première feuille culmaire, pliée ou canaliculée à sept ou plus de faisceaux, tiges à deux nœuds. Coupe ovale, diam. 0,7 mm. où plus, gaines enroulées, ligules biauriculées, première feuille cülmaire, canalieulée à sept faisceaux, tige à trois nœuds, à poils courts et raides sous la panicule. Coupe ovale, diam. 0,7 mm. ou plus, gaines enroulées, ligules biauriculées, première feuille culmaire, à neuf faisceaux, tige à deux nœuds, plante pruineuse. Coupe ovale, gaines tubuleuse, li- gules des innovations non auri- culées, groupes de tissu fibreux au sommet des côtes au-dessus des faisceaux. ORZESZKO. — ÉTUDE HISTOTAXIQUE SUR LES FESTUCA. NOMS E, alpina Sul pcs iise F. rupicaprina Hack... . glacialis Mieg sulcata Hack F. pseudovina Mack.... F. valesiaca Schl...... F. marginata Hack... F. dura Hack... ale AD F. Clementei Boiss.... FORMULES HISTOTAXIQUES T.2 — 10.1 —.F.3...... T.2 — GT — F.5...... T. — C3 — F5... T.2 — C3 — F.5..... T.2 — 0.3 — F.5...... T3 6.3 — F.5 ..,.. T.2 fe Ce FT: T2 — C3 — F.7.... 4,2 + 63 — F7... T.3 — €.1 — F3. ** 2 T3 Ci F5. 3 — 03- F.5...... 155 CARACTÈRES COMPLÉMENTAIRES Coupe ovale à carène saillante, diam. 0,3-0,4 mm., gaines tu- buleuses, ligules biauriculées. Coupe oblongue, diam. 0,5-0,7 mm., gaines tubuleuses, ligules biauriculées. Coupe ovale, diam. 0,5-0,6 mm., gaines tubuleuses, ligules biau- riculées. Coupe ovale, diam. 0,7-0,8 mm., gaines enroulées, ligules biau- riculées, premiére feuille cul- maire canaliculée à cinq fais- ceaux. Coupe ovale, diam. 0,4-0,5 mm., gaines enroulées, ligules biau- riculées, première feuille cul- maire canaliculée à cinq fais- ceaux. Coupe ovale, diam. 0,4-0,6 mm., gaines enroulées, ligules biau- riculées, première feuille cul- maire à sept ou neuf faisceaux. Coupe oblongue, diam. 0,6 à 1 mm. gaines tubuleuses au tiers infé- rieur, ligules biauriculées ci- liées, panicule composée, ra- meau inférieur à trois ou plus d'épillets. : Coupe oblongue, diam. 0,6 mm. ou plus, gaines tubuleuses au quart supérieur, ligules biauri- culées ciliées, panicule compo- sée, rameau inférieur à 3-6 épil- lets, Coupe ovale, diam. 0,5-0,6 mm., gaines tubuleuses, ligules biau- riculées glabres, panicule sim- ple, rameau inférieur à un ou deux épillets. Coupe triangulaire, gaines tubu- leuses, ligules tronquées. Coupe pentagonale, gaines enrou- lées, attenantes dans la moitié inférieure, ligules biauriculées. Coupe arrondie, diam. 0,6-0,7 mm., gaines tubuleuses ridées trans- versalement, ligules biauricu- lées, tissu fibreux de la caréne réuni aux deux groupes laté- raux. 156 NOMS F. fallax Thuill........ I rubrt Lb... : E, juncea Hack — -- ES F. violacea Schil- > F. pyrenaica Reut..... F. Borderii Hack...... SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1903. FORMULES HISTOTAXIQUES T.3 — €.3 — F.5-T.... T.9 — C3 — F.1...... T.3 — C.3 — F.7-5.... T.3 — C.3 — F... T.3.— C.5 — F.1...... T.3 — €.5 — F.7...... CARACTÈRES COMPLÉMENTAIRES Coupe triangulaire, gaines tubu- leuses, pas de traces de tissu fibreux au sommet des cótes, au-dessus des faisceaux, aussi bien dans les innovations que dans la première feuille cul- maire, qui est plane et étroite, c'est-à-dire à peine plus large que la coupe d'innovation sup- posée étalée. Coupe triangulaire, gaines tubu- leuses, première feuille cul- maire large et plane, c'est-à- dire plusieurs fois plus large que la coupe d'innovation sup- posée étalée, avec des traces de tissu fibreux au sommet des côtes au-dessus des faisceaux. Coupe triangulaire, gaines tubu- leuses, traces de tissu fibreux au sommet des cóles, au-dessus des faisceaux. Groupes de tissu fibreux trés développés égalant ou dépassant le diamètre des faisceaux correspondants, cel- lules de l'épiderme inférieur à grand lumen, double de celui de F. rubra. Ovaire quelquefois glabrescent, gaines tubuleuses, première feuille culmaire canaliculée à cinq faisceaux. Coupe ovale, gaines tubuleuses, tige à deux nœuds, groupes de tissu fibreux très petits, sauf à la carène et aux marges, fais- ceau médian libre dans le pa- renchyme, non contigu au groupe de tissu fibreux de la carène. Coupe ovale, gaines tubuleuses, tige à un nœud, faisceau mé- dian contigu par son pôle infé- rieur au groupe de tissu fibreux de la carène. ORZESZKO. — ÉTUDE HISTOTAXIQUE SUR LES FESTUCA. 157 NOMS Festuca rigidior Mutel. F.: Gautieri Hack...... RexünthinaiRe S5. F. varia Waenke....... I Eskia Rama 9. F. granatensis Boiss... = - helerophylla Lamk.. F. flavescens Bell...... F. pumila Vill......... B. OVAIRE POILU FORMULES HISTOTAXIQUES TE— gi ET... PA CT ET. T4963 —F.L..... TQ EE T. — €.7-5 — F. 11-7. Tt- 067 EM ES 61 — F.3...... T3 — €4 — F.5...... Tee dip Eo... CARACTERES COMPLÉMENTAIRES Coupe ovale, gaines enroulées, ligules glabres saillantes non auriculées. Coupe arrondie ou obscurément pentagonale, gaines tubuleuses, ligules saillantes non auricu- lées. Coupe ovale, ligules tronquées non auriculées, gaines enrou- lées. Coupe ovale, gaines enroulées, ligules saillantes non auriculées, cellules du tissu fibreux à lumen plus petit que celui des cellules de l'épiderme inférieur, pas de traces de tissu fibreux au som- met des cótes. Coupe ovale, gaines enroulées, ligules non auriculées saillantes, cellules du tissu fibreux à lumen plus grand que celui des cel- lules de l'épiderme inférieur, groupes de tissu fibreux au sommet des cótes. Coupe arrondie, gaines enroulées, faisceaux contigus par leurs deux pôles au tissu fibreux, dont les cellules sont plus petites que celles de l'épiderme inférieur. Coupe triangulaire, gaines tubu- leuses, feuilles culmaires planes ct larges. Coupe pentagonale à carène or- dinairement très saillante, gai- nes enroulées, ligules saillantes non auriculées, feuilles infé- rieures des innovations envi- ron vingt fois plus courtes que celles du sommet des innova- tions. Coupe pentagonale ou obscuré- ment pentagonale, gaines en- roulées, ligules saillantes non auriculées, feuilles inférieures des innovations quatre à six fois plus courtes que celles du som- met des innovations. 158 SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1903. NOMS FORMELES HHSTOTAXIQUES CARACTÈRES COMPLÉMENTAIRES ` | Coupe pentagonale, gaines tubu- | leuses, feuilles inférieures des | | | EFFE... F. scoparia Kern...... TE: innovations égales ou la moitié de celles du sommet des inno- vations. — F.5...... | Coupe ovale ou obscurément pen- | tagonale, gaines enroulées-at- tenantes dans la moitié infé- rieure. F. violacea Schl- 2" T3- O9 R5 Coupe pentagonale à carène sail- lante, gaines tubuleuses, pre- mière feuille culmaire canali- culée à cinq faisceaux. Coupe pentagonale à carène sail- lante, gaines tubuleuses, pre- a miére feuille culmaire canali- culée à 7-8 ou plus de faisceaux, chaumes poilus sous la pani- cule. E nigricans Scl T3. 63 Em. Coupe pentagonale à carène sail- lante, gaines tubuleuses, pre- mière feuille culmaire à 7-9 ou plus de faisceaux, chaumes gla- bres sous la panicule. E. brachystachys Hack. | T.3. — €.5 — ET... Coupe ovale, gaines enroulées, ligules saillantes obtuses, fais- ceaux libres dans le paren- : chyme. dimorpha Gus... LIU Co — BR. Coupe arrondie, gaines enrou- lées, tissu fibreux contigu au pôle inférieur des gros fais- ceaux, glumelles largement sca- rieuses et plus ou moiasfendues au sommet, les faisceaux cor- respondent aux côtes. IC laza Ho ...— .LT.9 — €.5-7 — K.7-11. Coupe arrondie, gaines enroulées, tissu fibreux contigu au póle inférieur des gros faisceaux, glumelles étroitement scarieuses et entières au sommet, les fais- ceaux correspondent aux côtes- F. pseudo-Eskia Boiss.. | T3 — C.5-7 — F.11... Cou»e arrondie, gaines enroulées, tissu fibreux contigu au pôle inférieur des plus gros faiseeaux, les plus petits faisceaux libres dans le parenchyme, les gros faisceaux correspondent aux côtes, et les moyens aux sinus séparant les côtes. Nx «y .0 F. amethyslina L...... [T3 — | à e2 | "i CA E pen RM. T: = ORZESZKO. — ÉTUDE HISTOTAXIQUE SUR LES FESTUCA. 159 F. spadicea L. — Cette plante ayant une structure plus compliquée ne peut être carac- térisée par les formules précédentes. En outre, au point de vue histotaxique, F. spadicea représenteraitune espèce collective dont les deux extrêmes seraient : d'une part F. Durandii, de l'autre F. spadicea genuina. Entre ces deux types extrêmes il y a des intermédiaires se rapprochant plus ou moins du Festucu spadicea genuina. Je donne la description histotaxique de ces deux extrémes. en les accompagnant de leurs formules respectives qui aideront à bien saisir les différences (1). b? Le 4.C. 13 (t-n) 13 (no) Le 5 (t!n-t) 12 (e-n) JA 5 (not) E II — — ——— FEsTUCA DURANpII Claus. Cellules bulliformes indistinctes. Pas de lacunes dans le mesophylle. Une cóte à la face supérieure du limbe. Tissu fibreux en groupes épidermiques correspondant, mais non contigus au póle inférieur de treize faisceaux. Cellules incolores en bande simple au pôle supérieur et sur les flancs de treize faisceaux. FESTUCA SPADICEA L. GENUINA. Cellules bulliformes à la face supérieure du limbe, bandes entre les gros faisceaux et au-dessus des petits. Pas de lacune dans le mesophylle. Sept côtes à la face supérieure du limbe. Tissu fibreux en groupes épidermiques contigus au póle inférieur et correspondants, mais non contigus au pôle supérieur de cinq faisceaux. Tissu fibreux en groupes épidermiques correspondant, mais non contigus au póle inférieur de douze fais- ceaux. Trois faisceaux. libres dans le parenchyme sans groupes de tissu fibreux correspondants. Cellules incolores en masses plus ou moins fortes au póle supérieur de cinq faisceaux. 20 (ro) — Cellules incolores en bande simple au pôle supérieur et o sur les flanes de vingt faisceaux. (t) La clef de. ces formules a été publiée dans la Revue bv yologique, n° t, 27° an- née, 1900. 160 SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1903. Explication des figures de la planche VI de ce volume. Schémas des coupes transversales de feuilles de Festuca (innova- tions). — t, tissu fibreux; c, cóle interne de la feuille; f, faisceau li- béro-ligneux. — Grossissement 30/1. 1, Festuca Hystrix Bss. — 2, F. supina Schur. — 5, F. ovina var. firmula .— 4, F. rigidior Mut. — 5, F. striata Host. — 6, F. duriuscula h durissima Hack. — 7, F. ochroleuca Timb.-Lagr. — ., F. indigesta Bss. — 9, F. duriuscula L. — 10, F. calva Hack. (F. varia y. crassifolia Koch). — 11, F. varia Hænke. — 12, F. Eskia Ram. — 13, F. alpina Sut. — 14, F. valesiaca Schl. — 15, F. marginata Hack. — 16, F. heterophylla Hack. — 17, F. plicata Hack. — 18, F. scaberrima Lge. — 19, F. ampla Hackel. 20, F. flavescens Bell. — 21, F. juncea Hack. (F. rubra var. juncea Hack.). — 92, F. nigricans Schleich. — 23, F. pyrenaica Rout. — 23, F. Borderi Hack. M. Gagnepain fait à la Société la communication suivante : ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES DE L'HERBIER DU MUSEUM (7° Note) (1), par M. -F. GAGNEPAIN. Globba villosula Gagnep. sp. nov. Herba perennans, gracilis. Foliorum vaginæ angustæ extus villosulæ, 3-4 infimæ lamina destitutæ; ligulæ breves, truncata, dense rufo-pilosulæ; lami- næ minute, lanceolato-lineares, acuminata, sessiles vel breviter petiolatæ, utrinque et molliter villosulæ, subtus glaucescentes. Panicula laxa cernut, villosula, ramis 5-6, remotis, nudis, basi rachi adherentibus, apice multi- floris, infimis vix majoribus; bracteis lanceolatis, sparse villosulis, coloratis, 2-3 infimis majoribus, aurantiacis (in sicco), supremis valde reductis, vires- centibus; bracteolis viridibus, confertis, venulosis. Calyx tubulosus, triden- tatus, velutinus, dentibus acuminatis. Corollæ tubus tenuis, filiformis; lobi ovati, subæquales, concavi, posticus apice mucronatus. Staminis filamentum longe filiforme, flexuosum; anthera elliptica 4-alata, alis angustis, acutis; staminodia ovalia, truncata; labellum profunde bilobum, lobis triangula- ribus, subacutis, sat divergentibus. Stylus filiformis apice ciliatus. Ovarium glabrum, vix verrucosum, uniloculare, placentariis 3, parietalibus. Bul- billi O. ; Herba 40 em. alta; folia usque 8 cm. longa, 16 mm. lata; inflorescentia cm. longa, 2-3 lata, ramis 12-16 mm. longis; bracteæ infimæ, majores, cm. longe, 1 cm. latæ, medii et supreme 8-6 mm. longs. Flos totus 1 5 5 D») 15 mm. longus. D' Harmand, sans n^; « foréts, clairiéres; rive gauche du Mé- Kong (Laos) 1875-1871. » (1) Voy. nos précédentes Notes dans ce Bulletin, années 1901 et 1902. GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 161 Cette espèce se trouvait dans la méme chemise que le Globba grami- nifolia, où elle avait été placée provisoirement par H. Baillon ; elle s'en distingue par ses feuilles plus grandes du double, trés villeuses sur les deux faces, par ses gaines velues sur toute la surface extérieure, par ses bractées hétéromorphes, les deux ou trois inférieures beaucoup plus grandes que les autres, par ses rameaux plus courts, devenant unila- téraux par leur direction ascendante, par ses bractéoles non colorées, par l'ovaire à peine verruqueux. Elle rappelle le G. violacea Gagnep. devenu le G. adhærens Gagnep. par ses grandes bractées colorées infé- rieures, par la forme de l'inflorescence, par le velours mou des feuilles, par les rameaux adhérant à l'axe et distants de quelques millimétres de la bractée dont ils devraient occuper l'aisselle, mais elle n'a pas son inflorescence droite, ses grandes feuilles, ses bractées violacées. Sa place est entre les deux espéces précitées, auprés du G. cernua Baker, dans la sous-section des Versicolores appartenant à la section Marantella. Curcuma gracillima Gagnep. sp. nov. ($ Eealearata Gagnep.). Herba gracilis. Radices ignotæ. Folia 4-5; 1-2 infima lamina destituta (va- gine); suprema longe petiolata ; lamina lanceolata, linearis, apice et basi valde attenuata, inflorescentiam vix superans. Inflorescentia minuta, scapo longo gracili, bracteis 5-8 parvis, ovalibus, viridibus, apice plus minusve reclinatis, laxe imbricatis. Flores albi, bracteam vix superantes. Calyx cam- panulatus, tridentatus, dentibus triangularibus, subobtusis. Corollæ tubus calyce duplo longior; lobi ovales, posticus cucullatus, laterales lanceolati, apice attenuatis. Staminis filamentum breve, planum, basi hirsutum ; loculi "paralleli, approximati, conspicue hirsuti, basi non calcarati, connectivo vix producto; staminodia lata, cuneato-truncata, antheram vix superantia, basi hirtella; [ubellum obovatum,profunde bilobatum, basi hirtellum, lobis oblique truncatis. Stigma tubulosum non ciliatum; disci nulli. Ovarium leve, gla- brum, triloculare ; loculis multiovulatis. Herba 20-25 cm. alta; vaginæ 3-6 em. long:e; folia 17-22 cm. longa, 8-12mm. lata, petiolo 5-10 cm. longo; scapus 5-12 cm.; inflorescentia 25-32 mm. longa, 15-18 mm. lata; bracteæ usque 12 mm. long: et latæ. Flos 13 mm. longus; calyx 3 mm. latus, 4 longus; corollæ tubus 5-6 mm. longus; lobi 6-7 mm. longi ; staminodia 5-6 mm. longa, 3 lata; labellum 6-7 mm. longum et latum. D: Harmand, «rive gauche du Mé-Khong (Laos central) 1875-1877, Curcuma ; mont de La-Khou. » — var. elatior Gagnep. — Folia in medio maculata usque 40 cm. longa. 15-18 mm. lata; flores striato-puncticulati, calyx duplo minor; corollae lobi subduplo minores, staminodia semilatiora; labellum angustius ; anthera parce hirtella. Godefroy, n° 386, « feuilles lavées de brun au centre; fleurs blanc verdàtre, bractées vertes... mont de Pursat, 15 juiu 1875. » "Y. (SÉANCES) 11 162 SÉANCE DU 19 FÉVRIER 1903. Curcuma gracillima est très voisin de notre sparganifolia. ll lui ressemble par ses feuilles étroites, peu nombreuses et longuement pétiolées, par l'inflorescenee petite, par les loges de l’anthère dépourvues d'appendiee calcariforme. Il en diffère par ses touffes plus basses, méme dans la variété elatior, par les hampes moins élevées de moitié, par les bractées vertes et non rosées, arrondies et non lancéolées, un peu plus densément imbriquées, par le calice campanulé et fortement tridenté, par les staminodes plus larges, dépassant à peine l'étamine et jamais plus grands que le labelle, par celui-ei trés profondément lobé et non entier à peine émarginé, par le connectif à peine prolongé au-dessus des loges qui sont velues. Comme le C. sparganifolia, le C. gracillima est une espèce aber- rante qui rapproehe les Curcuma des Hitchenia. Gependant ou ne peut les ranger dans les Hitchenia comme ils sont actuellement déerits, car le caliee n'en est pas toujours brièvement denté, les pétales n'en sont pas entièrement semblables de forme, le filament de l'étamine n'est pas libre des staminodes et n'est pas aussi long que le labelle; le connectif est erété plus ou mons brievement, mais toujours, ce qui n'existe pas dans les /Jitchenia. Ces deux espèces different de l'ensemble des Curcuina par leur inflorescence très petite, sans braetées stériles en toupet, par l'absence des éperons membraneux qui, dans tout le genre, terminent inférieurement les loges de Fanthère, et par les stylodes, ou lobes du disque, dont on chercherait vainement la trace dans nos espèces. Cette affinité des Curcuma et Hitchenia n'avait point échappé à nombre de botanistes, et l'incertitude de quel- ques-uns est vraiment suggestive. Le Curcuma glaucophylla Wat lich est devenu l’Hitchenia glauca Wallich. L’Hitchenia careyana Bentham a été fait du Curcuma careyana Wallich; enfin PH. caulina Baker avait d'abord été placé par Graham, Dalzel dans les Curcuma. Quant au C. Roscoeana, ik oscille vers Pun ou l'autre des genres suivant les auteurs. Pour M. Baker, c'est un Curcuma de la section Hitche- niopsis ; pour Bentham et Hooker, c'est probablement un Hitchenia. On le voit, les deux genres sont très voisins, et nous trouvons des inter- médiaires qui les rapprochent encore. Évidemment ce serait éviter à Vavenir des incertitudes et des synonymes si les Hitehenia étaient réunis aux Curcuma largement compris. - Il est juste de dire que les C. sparganifolia et gracillima ne sont pas exactement intermédiaires entre les deux genres précités, puisqu'ils sont privés de stylodes ou de disques, et que les deux genres les pos sedent parfaitement. Dans tous les cas, fidèle à nos principes de com- prendre largement les genres, nous ne voulons ni ne pouvons en créer GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 163 un nouveau pour nos deux espèces. H suffira de les placer dans la see- tion Æcalcarata que nous proposons aux botanistes. K:empferia fissa Gagnep. sp. nov, Herba minuta; radicibus fasciculatis, incrassatis, fusiformibus. Foliaignota. Injlorescenti« pauciflora, folia præcedens; bractec steriles, virescentes, li- neares; supremae membranaceæ non dense imbricatæ, 2-3-floribus ; bracteolæ parvæ lineari-lanceolatæ. Calyx longissime tubulosus, spathaceo-lissus, tri- dentatus, dentibus triangularibus, subaeutis. Corolle tubus gracilis, calycem longe superans; lobi lanceolato-lineares, posticus vix major et latior. Stami- nis filamentum planum; loculi paralleli, discreti, fusiformes, connectivum n laminam expansum, crista brevi, bilobata, lobis triangularibus; stami- nodia, 2, cuneata lanceolata, «ntheram sexeuplo superantia, apice margi- nato-obtusa ; labellum usque ad basim fissum, lobis 2 cuneuto-lunceolatis, Laminodiis consimilibus, sed vix longioribus. Sügma infundibuliforme, vel oblique truncatum, ore denticulatum, Ovarium glabrum, eylindraceum. Disci 2, subulati, apice vix inerassati. Herba foliis non adultis, 10-13 cm. alta; radices 4 mm. crasse; hracteæ infima 5-6 cm. longie, 2-3 mm. latæ; flores 8 em. longi; calyx 42 mm. longus, coroll tubus 67 mm. longus, lobi 17-20 mm. longi, 3-4 lati; stamen 12 mm. longum, erista 2 mm. longa, 1 1/2 lata; staminodia 18 mm. longa, 5 lata; labelli lobi 20 mm. longi, 5 lati; disei 3-4 mm. longi. D: Harmand, 1815-1871; rive gauche du Mé-Khong (Laos central). « Diracodes, province de La-Khou. » Le Kæmpferia fissa est la troisième espèce connue de la section Protanthium dont les fleurs paraissent avant les feuilles. La plus connue, répandue dans beaucoup de serres et d'herbiers, est le K. ro- tunda L.; le K. candida Wall., beaucoup plus rare dans les collections, le rappelle par l'aspect et la taille; il en diffère principalement par les fleurs blanches et non roses, à lobes du labelle et à staminodes plus arrondis, à crête de l'anthére plus courte et plus superficiellement lobée. Notre espéce est trés distinete des deux précédentes : pas de souche lorte, pas de larges braetées étroitement imbriquées, pas de grandes fleurs s'épanouissant presque simultanément; mais de six à dix raeines laseieulées fusiformes atteignant à peu prés chacune la grosseur d'un luyau de plume d'oie; au-dessus, un bouquet maigre de quelques lon- gues écailles verdàtres, linéaires et de braetées ou bractéoles beaucoup plus courtes ; une seule fleur s'épanouit à la fois, mais grêle, délicate, avec un long tube emmanché dans un long calice. La fleur elle-même est petite, à organes pétaloides étroits. Le labelle de cette espèce lui a donné son nom; il est, en effet, fendu jusqu'à la base, et, à l'analyse, il faut une certaine attention pour distinguer ses deux lobes des slami- nodes qui sont trés semblables, mais un peu plus courts. Il semble que le labelle profondément fendu soit un caractère de certaines espèces des 164 SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1903. montagnes chinoises ou indo-chinoises; nous l'avons déjà reconnu dans le Roscoea Chameleon (1). Amomum íruncatum Gagnep. sp. nov. Herba celsa, glaberrima; vaginæ grosse striatæ; ligule obtuse vel minus acutae, triangulares, Scariosæ; folia magna, distincte petiolata, petiolo ca- naliculato, laminis amplis ovato-lanceolatis, apice acuminatis, basi sub- rotundatis, margine purpurascentibus, firmis, oblique distincteque striatis. Inflorescentia radicalis, aphylla, scapis pluribus curvatis e rhizomate assur- gentibus; vaginis dense imbricatis, chartaceis, grosse striatis, persistentibus, lanceolatis submucronatis ; bracteis majoribus, sed eis similibus, mucronatis, in scapo florifero imbricatis, dein parum distantibus. Flores sat minuti, numenosi, caput globosum eflormantes, vix bracteas superantes. Bracteæ uni- laterales semiamplectentes, bilobatæ. Calyx longe tubulosus, extus pilosulus tridentatus, dentibus subequalibus, triangularibus, mucronatis. Corollæ tu- bus gracilis, calycem superans; lobi lanceolati, subcucullati, posticus paulo major. Staminis filamentum loculis æquilongum, canaliculatum, loculi dis- creti dense hirsuti, connectivo cuneiformi non producto; staminodia nulla; labellum cuneatum, truncatum, vix emarginatum, basi canaliculatum, lobis corolle duplo longius. Stylus pilosus; stigma ciliatum, discoideum, ore tubuloso, angusto. Ovarium ampulliforme, dense pilosum, triloculare ; disci 2, truncati, confluentes, cylindrum canalieulatum efformantes; fructus globo- sus vix tomentosus, irregulariter. striatus, echinatus, echinulis conspersus; semina angulosa, fusca. Caulis usque 17-18 mm. erassus; ligula 12 mm. longa et lata; petiolus 1 em. longus; folium 10 em. latum, 50 longum, scapi 5-9 cm. longi: inflores- centia florifer 4-5 cm. longa et lata, fructifer usque 7-9 cm. longa et lata, squamis 15-30 mm. longis, 5-12 latis; bracteis 35 mm. longis, 10 latis. Calyx 30 mm. longus, 5 latus, ; corolle tubus 35 mm. longus, lobi 10-8 mm. longi; stamen 12 mm. longum; labellum 18 mm. longum, usque 11 latum; fructus diametro 17 mm., echinulis 2-3 mm. longis; semina 2 1/2 mm. lata. Ed. de la Savinière, n° 137; voyage aux iles Célèbes et de Java 1876-1878. « Forét, prés de la route de Likupang à l'entrée de la vallée du Tiran, Minahassa, 23 aoüt 1876, vulg. Bua-tu-hin-min (2). » Le nom de cette espèce est dù à la forme du labelle qui est cunéi- forme à sommet deux fois et demie environ plus large que la base, tronqué carrément et à peine émarginé au milieu. L’ Amomum trun- catum doit étre placé dans la section Achasma Baker, non loin des A. Fenzlii, araneosum, stenoglossum, dans lesquels le labelle est à peine plus long que les lobes de la corolle. Il se distingue facilement (1) Gagnepain, Zingibéracées nouvelles, voy. le Bulletin, t. XLVIII (1901), Sess. Corse, p. LXXVI. (2) Indépendamment de l'herbier du Muséum, l'Amomum truncatum est représenté également dans les herbiers Cosson à Paris et Barbey-Boissier, près Genève. Ces divers échantillons que nous avons eus sous les yeux ont contribué à la précédente diagnose en-se complétant mutuellement, F. CAMUS. — LE SPHAGNUM RUSSOWII AUX ENVIRONS DE PARIS. 165 du premier par les bractées glabres, le labelle un peu plus long que les pétales, les feuilles fortes, fermes, striées par les nervures de second ordre, les bractées seulement lancéolées. Il diffère de PA. araneosum dont il n'a pas les larges bractées à marge aranéeuse, les loges stami- nales glabres. Le long tube calicinal persistant, le labelle bizarre, les loges velues, en brosse sur Ja ligne de déhiscence, les fruits globuleux échinulés de cette espèce la distingueront facilement de celles qui lui sont le plus affines. M. Fernand Camus fait à la Société la communication sui- vante : LE SPHAGNUM RUSSOWII Warnst. AUX ENVIRONS DE PARIS; par Mi. Fernand CAMUS. I! y a quelques années, notre collègue, M. Édouard Jeanpert, voulut bien me consulter à propos d'une Sphaigne qu'il avait re- cucillie dans la forêt de Marly, et qu'il croyait pouvoir rapprocher du Sphagnum Girgensohnii Russ. L'échantillon qui m'était confié semblait provenir d'une plante maladive; sa physionomie exté- rieure ne me rappelait exactement aucune espéce. Cet échantillon ayant été écrasé par une pression excessive, les tissus revenaient mal à l'eau, et, dans un premier examen, j'eus quelque peine à en détacher des feuilles caulinaires et des lambeaux en bon état de la couche corticale de la tige, parties qui m'étaient nécessaires pour asseoir le diagnostic. Néanmoins, le peu que j'en vis et le fait d'une légére coloration rosée des rameaux, coloration qui n'existe jamais chez le S. Girgensohnii, me permirent d'affirmer à M. Jeanpert que sa plante n'appartenait pas à cette derniére espéce, sans que je pusse d'ailleurs lui assigner un nom. L'expérience de notre collégue en bryologie me commandait de ne pas tenir pour légères les raisons qui l'avaient porté à penser au S. Girgensohnit; j étais d'ailleurs assez intrigué. Je repris done plus tard, faute d'un meil- leur échantillon que M. Jeanpert ne possédait pas, l'étude de celui que j'avais entre les mains, et, à force d'en sacrifier des parties, J'arrivai à le rapporter d'une facon certaine au S. Russowii Warnst., espèce voisine du S. Girgensohnii. J'avoue que j'étais fort étonné et de la présence dans la flore parisienne de cette Sphaigne et de la singulière physionomie de 166 SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1903. l'échantillon unique qui la représentait à mes yeux. M. Jeanpert avait trouvé le S. Russowii, le 24 juin 1896, dans la partie méri- dionale de la forét de Marly, dans une mare voisine de la batterie de Noisy-le-Roi. Je me rendis à cette localité. C'est un plateau de meuliéres (argile à meuliéres de Beauce); on y voit, outre un cer- tain nombre de petites fosses profondes, restes d'anciennes exploi- tations, ou les feuilles tombées pourrissent et qui sont sans intérét pour le brvologue, deux mares moins profondes, mais d'une super- ficie beaucoup plus considérable, et certainement plus anciennes. L'une d'elles est purement herbeuse; l'autre en partie remplie par le S. squarrosum Pers., qui y prend un développement luxu- riant. C'est parmi les touffes de cette belle Sphaigne, et en quelque sorle cachés par elles, que notre collègue avait trouvé de rares brins du S. Russowii. Je passai assez longtemps, les pieds dans l'eau, parcourant en tous sens la mare autant que le fond le per- mettait, sans avoir la satisfaction de mettre la main sur la plante cherchée. M. Jeanpert voulut bien m'accompagner dans une seconde course; malheureusement, ce jour-là, la hauteur de l'eau ne nous permettait pas de chercher avec quelque chance de succès. Je fis seul une troisième tentative, pas plus heureuse que les pré- cédentes et pour la méme raison. Depuis, M. Jeanpert a eu la complaisance de retourner à mon intention à Marly, et il en a rapporté de bons échantillons du S. Russowii qui auraient enlevé tous mes doutes, s'il en était resté, sur la réalité de mon diagnos- tic, et dont la physionomie rappelle bien mieux celle d'une plante normale. Les détails un peu personnels dans lesquels je viens d'entrer, et que l'on voudra bien excuser, montrent l'importance que j'atta- chais à l'étude sur place de cette Sphaigne. Étant d'ordinaire loin de Paris pendant la saison sèche, j'attendrais peut-être longtemps l'occasion de visiter Marly au moment favorable. Aussi, malgré mon regret de n'avoir pas constaté par moi-même et, par suite, dé ne pouvoir préciser exactement dans quelles conditions vit à Marly le S. Russowii, ces conditions étant certainement mauvaises, et cette Sphaigne pouvant disparaître d'un jour à l'autre de la loca- lité, je crois ne pas devoir tarder davantage à faire connaitre la trés intéressante découverte de notre collégue. M. Jeanpert, en effet, n'a pas seulement ajouté un numéro à la flore bryologique parisienne. La présence à Marly du S. Russowii à F. CAMUS. — LE SPHAGNUM RUSSOWII AUX ENVIRONS DE PARIS. #61 pour la géographie botanique un intérêt spécial. Cette Sphaigne, du moins dans l'Europe centrale et occidentale, est une espèce montagnarde. En France, je la connais des Ardennes, des Vosges, du Jura, de la Haute-Savoie, de l'Auvergne et des Pyrénées. Bien qu'elle s'éléve à une certaine altitude, — je l'ai rencontrée au Simplon à 2000 métres, — elle est surtout caractéristique des basses et des moyennes montagnes; mais elle doit être fort rare au-dessous de 500 mètres, si ce n’est au voisinage des massifs montagneux, et la localité de Marly est la seule localité francaise située en plaine. Dans presque toutes les flores régionales, il existe des espèces qui semblent dépaysées. Elles n'ont qu'une importance minime dans la caractéristique actuelle de la flore, qui doit surtout être prise des plantes qui y jouent le principal rôle dans la formation du tapis végétal. Elles ont, au contraire, un très grand intérêt his- lorique, si je puis dire, en ce sens qu'elles sont des restes, des témoins d'une végétation ant ‘rieure qui, dans la lutte pour la vie, ont réussi à arriver jusqu'à nous. Le Sphagnum Russowii est du nombre de ces plantes. Il persiste à Marly ccmme témoin d'une époque ou le climat était beaucoup plus froid. On connait d'autres espèces, phanérogames ou cryptogames, qui, grâce aux tourbières, se maintiennent cà et là à une altitude qui n- leur est pas habi- tuelle. Nous en possédons plusicurs dans la fore parisienne, et, chose curieuse, on comple parmi elles une seconde Sphaigne qui se comporte exactement comme le S. Russowii. Je veux parler du S. Girgensohnii Russ., que j'ai signalé il y a une dizaine d'années dans la forêt de Montmorency. Le S. Girgensohnäi, qui appartient comme le §. Russowii, à da section des Aculzfolia, a sensiblement la même distribution générale que lui, avec cette différence que jusqu'ici il est certainement plus commun. Le 5$. Gingensohadii habite toutes nos chaines de montagnes ; mais il m'est connu d'un plus gramd nombre de localités et aussi de départements (13 contre 8). Comme le S. Russowii, ila été vainement cherché dans les parties montueuses de la Bretagne et dela Normandie, dont les points culminants sont respectivement de 391 et de 417 mètres. Malheureusement aussi, en tant que plante parisienne, les jours du S. Girgensohnii, tout comme ceux du S. Russowii, sont comptés. En 4892, il était fort rare à Montmorency, et, sa gracilité de prouvait, il luttait difficilement contre les espéces voisines. En A0- 168 SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1903. vembre 1896, il existait encore : je ne pourrais dire s'il en est de méme aujourd'hui. C'est vraisemblablement l'abondance et le dé- veloppement excessif du Sph. squarrosum qui étouffe, à Marly, le S. Russowii. Les deux localités de Montmorency et de Marly sont d'ailleurs de surface trés réduite. Des travaux de desséchement dans la premiére, l'envahissement de la végétation phanéroga- mique dans l'une et dans l'autre, contribuent encore à restreindre les chances de vie de nos deux Sphaignes. Souhaitons que des récoltes indiscrètes ne les suppriment pas complètement et ne détruisent pas sans retour ces deux vénérables débris d'une végé- tation à peu prés disparue. M. Malinvaud donne lecture des communications sui- vantes : FUMARIA MURALIFORMIS Clavaud olim, par M. l'abbé F. HY. L'auteur dela « Flore dela Gironde » décrivit, en 1882, une va- riété muraliformis du Fumaria Boræi Jordan, forme notable qu'il avait méme considérée autrefois comme espèce distincte. Il l'en sépare pour ses fleurs pâles, en grappe pauciflore à axe ordinai- rement arqué-récurvé, et surtout pour ses pédicelles fructiféres à direction indécise, généralement dressé-étalés, fréquemment plus ou moins récurvés. Les sépales sont aussi un peu plus grands, acuminés, et le fruit parfaitement lisse. Depuis, cette plante semble avoir été trop méconnue; on ne la voit pas mentionnée dans la 4 édition de la Flore de l'Ouest, pu- bliée en 1886 par Lloyd et Foucaud ; elle n'a été distribuée sous son nom propre dans aucune collection que je sache. Seuls MM. Rouy et Foucaud en parlent à la page 173 du 1* volume de leur Flore de France, mais simplement pour l'assimiler au type méme du Fu- maria muralis de Sonder, et sans rappeler les caractères spéciaux mis en relief par Clavaud. Vers la fin de juillet dernier, j'observai en abondance dans les champs cultivés de la campagne de Saint-Malo, notamment prés de la villa de Sainte-Anne-des-Gréves, une Fumeterre qui me parut répondre au F. muraliformis avec quelques particularités assez intéressantes pour étre signalées ici. F. HY. — FUMARIA MURALIFORMIS. 169 La station d'abord est exactement celle où Mabille, dans son Catalogue des plantes des environs de Dinan, indique comme assez commun le Fumaria pallidiflora de Jordan; il n'est pas douteux pour moi qu'il n'ait eu eette plante en vue. Toutefois, ce ne peut être une forme du vrai F. capreolata, malgré la ressemblance qui ressort du premier aspect, parce que les pédicelles du fruit ne sont jamais tous franchement courbés. Comme ce point est capital dans l'organisation des Fumaria, mon attention s'y est arrêtée, et je fus frappé par un détail relevé sur un nombre considérable de pieds vivants, jamais je n'ai pu constater aucun fruit mür en place sur le rachis de la grappe. Il se passe ici un phénomène tout particulier ; alors que dans les espéces voisines le fruit reste attaché quelque temps à la plante mére aprés s'étre dépouillé de ses enveloppes florales, dans le Fumaria de Saint-Malo, la caducité des achaines est si prématurée qu'ils se disséminent encore revétus de leur corolle. Au moment de la chute, les pédicelles sont bien d'ailleurs, comme l'indique Clavaud pour son F. muraliformis, de direction indécise, les uns recourbés, les autres plus nombreux étalés. Les différences, toutes secondaires, portent sur la corolle un peu plus grande (de 8 à 10 mm.), tandis que Clavaud attribue seulement 6à 8 mm. à la plante de la Gironde. Ces détails suffisent pour établir que: 1° le Fumaria murali- formis est bien une forme notable du genre, sinon une espéce de premier ordre; 92" il ne peat représenter le type F. muralis de Sonder à pédicelles tous étalés et à fleurs roses, « amne purpu- rei », dit Koch. Au contraire, par ses corolles blanches seulement maculées de poupre-noir au sommet, ses fruits lisses, et surtout par ses pédi- celles dont quelques-uns sont manifestement recourbés, il a bien plus de rapport avec le F. capreolata, spécialement avec la forme pallidiflora, ce qui explique la confusion faite par Mabille. Du reste, pareille méprise s'est renouvelée d'autres fois. On voit, sous le n? 609 de la collection Billot, la méme plante récoltée à Saint-Germain-en-Laye par Kralik le 12 juin 1843, sous le nom de F. capreolata. Boreau l'a distribuée également comme « F. capreo- lata sponte nata in horto ». Enfin, Mabille n'est pas le premier botaniste que la Fumeterre de Saint-Malo ait embarrassé. Je l'ai retrouvée dans l'herbier Béraud avec une étiquette ainsi libellée par Duclaux, ancien magistrat à Laval : « F. capreolata vel potius 110 SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1903. Bastardi, Boreau, Revue bot., t. 2. — C'est en 1814 — je venais de finir mon droit — en allant voir la mer à Saint-Malo, que je recueillis cette espèce au pied du vieux mur du château de la Briantais, prés de Saint-Servan. » Concluons que le Fumaria muraliformis, intermédiaire entre les muralis et capreolata, se rapproche un peu plus de ce der- nier. Enfin, il ne semble pas possible d'identifier absolument la plante de Bretagne avec celle d'Aquitaine. Les traits essentiels concordent assurément. Toutefois, il est plus exact d'y voir deux variétés, dont la première se distingue par sa corolle un peu plus grande et par la remarquable caducité des achaines. A cet égard, la différence est déjà sensible si l'on compare les figures données dans la Flore de la Gironde. Mais, en outre, d’après ies renseignements que m'a fournis obligeamment M. Motelay, les plantes types de Clavaud, conservées à l'herbier municipal de Dordeaux, portent des fruits mürs trés apparents, ce qui ne s'observe jamais sur l'autre. Ces deux variélés du F. muraliformis peuvent étre désignées sous les noms de Clavaudiana et Mabilleana, rappelant ceux des auteurs qui les ont signalées. L'HYPERICUM LIOTTARDI Vill., ESPÈCE ANNUELLE ET LÉGITIME; par M. D. CLOS. En 1789, Villars proposait comme variété B de l Hypericum humifusum L. et faisait figurer (Flore du Dauph., IN, 504, t. XLIV) son Hypericum Liottardi, déjà signalé par G. Bauhin, qui, à côté de son Hypericum minus supinum, s. supinum gla- brum, mentionnait son H. supinum. glabrum exiguum (Phytop., 947). « L'Hypericum humifusum, écrit Villars, a ses tiges ram- pantes (qui) s'allongent et se ramifient em se trainant par terre dans la première variété ; dans la seconde, elles n’ont qu’un pouce ou deux, elles sont simples et se soutiennent. Une singularité de cette dernière, c'est qu'elle est bisannuelle, et son calice n'a sou- vent que quatre feuilles; les pétales sont aussi souvent en pareil nombre. La première vient le long des chemins; la seconde se trouve à Brié, prés de Grenoble, parmiles champs après la moisson. La première est vivace, la seconde bisannuelle. » CLOS. — HYPERICUM LIOTTARDI, ESPÈCE LÉGITIME. 111 Lamarck, dans sa Flore française de Van HI, inserit PH. kumi- fusum comme vivace et sans variétés (p. 770. n° 9 de la 2° édit.) ; mais, en 1795, il le fait suivre, dans l'Encyclopédie méthodique, Dict. bot., V. IV, p. 167, de ces mots : « La plante J, d’après un exemplaire communiqué par M. Liotiard neveu, parait fort remar- quable, en ce qu'au contraire de l'espéce commune, elle a le calice plus grand que la corolle (ce que mentionne Villars, et que n'indique pas la figure qu'il en donne) et partagé en découpures où l'inégalité est beaucoup plus sensible. Je ne doute pas que cette plante, si surtout, comme le dit M. Liottard, elle est annuelle ou bisannuelle, ne doive constituer une espèce particulière. » Or les descriptions qui précèdent démontrent clairement que la plante naine unicaule, dressée, aux très petites feuilles à type floral quaternaire, qualifiée à tort par Villars de bisannuelle mais sûrement annuelle, est une espèce toute différente de celle reçue par Lamarck de Liottard neveu, sous la dénomination d’H. Liot- tardi, et qui doit rentrer dans PH. humifusum. Cette erreur a été l'origine d'une extréme confusion sur ce point en phytographie. Ma résidence habituelle, durant les mois de vacances, dans le Sorézois, au pied de la Montagne Noire (Tarn), m'y avait. fait depuis longtemps reconnaître deux types d Hypericum à tort confondus sous la dénomination d H. humifusum, l'un vivace, à forte racine, avec de nombreuses branches étalées sur le sol, l'autre propre aux guérets aprés la moisson, annuel et répondant à la variété Liottardi Vill. En 1886, dans une communication sur la durée des plantes comme caractère phytographique, je signa- lais celle-ci à la Société (voy. Bull. Soc. bot. de Fr., t. XXXIII, p. 49), ajoutant que, malgré tous les soins de transplantation dans notre École de Botanique, elle n'y avait jamais que peu survécu à la fructification, s'y comportant toujours comme an- nuelle. La comparaison des opinions de nombre de floristes à l'égard de PH. humifusum dévoile entre eux la plus grande discordance ; la plupart l'inserivent comme vivace, tels Koch, Kirschleger, Grenier et Godron, Boreau, Lamotte, Bras, Revel, de Martrin- Donos, Lecoq, etc. Ch. Royer se borne à signaler des différences dans la grosseur de la souche et dans la durée de la plante, suivant qu'elle croit 472 SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1903. sur des pelouses sèches (où la racine devient forte), ou dans des sóls humides, ou elle reste gréle (Fior. Cóte-d' Or, 63) Lecoq et M. Garcke mentionnent les deux tvpes floraux, mais non leurs rapports avec la durée, bien que le second auteur applique à l'espéce les signes © ou 2 (Deutschl. Flora, 144). M. l'abbé Coste (F1. de Fr., p. 208) dit VH. humifusum bisan- nuel ou vivace, ajoutant à la description : « arie à tiges naines; fleurs ordinairement à quatre sépales, quatre pétales, dix-douze étamines (Hypericum Liottardi Vill.). » MM. Rouy et Foucaud, aprés avoir dist in gé quatre variétés de PH. humifusum, admettent une forme H. Liottardi Vill. (pro specie) Flore de France, IT, 344-345. Si Villars n'a considéré son H. Liottardi que comme variété, la concordance des caractères végétatifs et floraux sus-énoncés me semble valoir à cette plante le rang d'espéce. M. bonnier dit qu'il est difficile de reconnaitre la durée de la plante dans les Hypericum humifusum et Liottardi. M. Maiden, directeur du Jardin botanique de Sydney, mis en cause dans une communication précédente de M. Gan- doger relative à des plantes d'Australie, aadressé à la Société, en réponse aux observations de notre confrére, la note sui- vante, que nous traduisons de l'anglais (1) : NOTE SUR DES PLANTES D'AUSTRALIE par M. MAIDEN, directeur du Jardin botanique de Sydney. Carex MarpENi Gandog. M. Gandoger admet qu'il a commis une erreur en le décrivant comme nouveau; d'aprés M. Léveillé, c'estle Carex Gaudichaudiana Kunth. M. Gandoger dit qu'il a été induit à cette erreur parce que le spécimen lui était parvenu sous le nom fautif de C. cæspitosa Linn. L'espéce en question est, sans aucun doute, d'aprés les meilleures autorités (pasteur Kükenthal et M. Kneucker), le C. Gaudichaudiana Kunth. Pour Bentham, c'est le C. vulgaris Fries variété Gaudichaudiant. (1) Voyez ce Bulletin, vol. XLIX (1902), pp. 71 et 181. MAIDEN. — NOTE SUR DES PLANTES D'AUSTRALIE. 113 C’est une simple affaire d'appréciation, que ce soit une espèce ou une variété, et Mueller l'a rapportée dans son Census au C. cæspitosa L. ll parait maintenant incontestable que Mueller était tout à fait dans l'erreur en identifiant ce Carex avec le C. cespitosa, et avant de con- naitre les corrections de Kneucker et Kükenthal, j'avais envoyé mes doubles sous le nom de C. cæspitosa. Ainsi, M. Gandoger a raison de dire que cette espèce lui a été envoyée sous le nom erroné de C. cæspi- tosa, quoique nous puissions faire valoir que nous avions été trompé par Mueller. Luzuca CamsriÆ Gandog. Si M. Gandoger croit devoir distinguer du L. campestris cette forme alpine à inflorescence compacte, il suit en cela l'exemple de Hooker et de Bentham, mais il n'y a certainement pas là une espèce nouvelle. Les exemplaires provenant du mont Kosciusko qu'il a reçus sous le nom de Luzula campestris peuvent être identifiés avec le L. Oldfieldii Hook. f. (Fl. Tasm., 11, 68). Mueller a réuni le L. Oldfieldii avec le L. cam- pestris et, comme lui, je n'y voyais qu'une forme alpine de L. cam- pestris. Maintenant, à l'exemple de Bentham, je maintiens le L. Oldfieldii comme espèce distincte, bien que nous observions des formes intermé- diaires entre les deux espéces. J'aurais pu appeler les exemplaires envoyés à M. Gandoger L. campestris variété Oldfieldii, mais il mar- rive souvent de passer sous silence la variété, et c'est ce que j'ai fait pour cette plante. TnisETUM SUBSPICATUM Beauv. var. MAIDENI. C'est une affaire d'appréciation de savoir s'il vaut mieux distinguer une forme ou non. La plante du mont Kosciusko est certainement beau- coup plus robuste que celles qu'on récolte à Victoria et en Tasmanie, et je pense qu'on peut adopter le nom de variété donné par M. Gandoger. POTAMOGETON 0boNTOCAnPUS Gandoger. Toutes les espèces australiennes de Potamogeton de l'herbier de Sydney ont été communiquées dans ces dernières années, pour en faire la revision, à M. J. Baagoe, qui, de son côté, a pris l'avis de M. A. Ben- nett dans les cas douteux. Le Potamogetou de Walcha, décrit par M. Gandoger sous le nom de P. odontocarpus, avait été déterminé par M. A. Bennett P. sulcatus A. Bennett. Les P. Tepperi A. Benn. et P. sulcatus A. Benn. paraissent être, sinon identiques, du moins de simples formes. Un échantillon authentique de P. Tepperi, envoyé par M. Tepper lui-méme et placé dans la série des Potamogeton soumis à l'examen de Baagoe, a été nommé P. sulcatus par M. Bennett. Bentham était dans l'erreur en rapportant plusieurs espèces de Potamogeton 114 SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1903. d'Australie au P. natans L. Le véritable P, natans n'existe probable- ment pas en Australie. M. Bonnier fait la communication suivante : NOTE SUR LA VEGÉTATION DES LANDES COMPARÉE A CELLE DE FONTAINEBLEAU; par M. Gaston BONNIER. Ayant passé quelque temps aux environs de Captieux, dans la pariie du département de la Gironde comprise dans la région des Landes, j'ai fait quelques observations et quelques expériences que je vais résumer brièvement. Lorsqu'on arrive de la région de Fontainebleau, en considérant la végétation de cette partie des Landes, on est frappé de la simi- litude générale des espèces dominantes, A part le Quercus Tozz et l'Erica scoparia, presque toutes les plantes abondantes sont celles des sables de Fontainebleau, telles que Erica cinerea, Gal- luna vulgaris, Aira flexuosa, Aira canescens, Molinia caerulea, Helianthemum gutlatum, Melampyrum pratense, Pteris aqui- lina, Jasione moniana, Solidago Virga-aurea, Hieracium silva- ticum, Hieracium umbellatum; Polytrichum pilosum, Leuco- bryum glaucum, etc. Quelques plantes de l'ouest sont mèlées cà et là aux précé- dentes espèces; on peut citer les Erica vagans, Erica ciliaris, Lobelia urens, Helianthemum alyssoides, Ulex nanus, Wahlen- bergia hederacea. Les plantes communes à cette région et à celle de Fontainebleau ne croissent pas exactement dans les mêmes conditions ; car à Fontainebleau le sable a une profondeur indéfinie, tandis que, dans les Landes, il forme généralement une couche peu épaisse située au-dessus de l'alios formant un sous-sol trés humide ; aussi les racines de presque toutes ces plantes des sables s'étalent-elles le plus souvent au-dessus de cette couche d'alios, ce qui modifie le port général de la plante. Remarquons enfin que, malgré la différence de latitude, toutes ces espéces fleurissent plus tard dans cette région des Landes qu'à Fontainebleau. D'ailleurs, la culture de la Vigne n'est pas possible dans le climat trop froid de cette partie des Landes. G. BONNIER. — PLANTES DES LANDES.ET DE FONTAINEBLEAU, 475 Dans les endroits oà la couche de sable est. peu épaisse, si l'on ignorait la proximité du sous-sol humide, on serait tout étonné de voir se méler parfois aux plantes précédentes, eroissant ordi- nairement pour la plupart dans les terrains secs, des espéces, au contraire, aquatiques ou presque aquatiques, telles que Alnus glutinosa, Lysimachia vulgaris, Gratiola officinalis, Corrigiola littoralis, Phytolacca decandra, Glyceria aquatica, Polystichum Filiz-femina, Osmunda regalis, Blechnum Spicant, etc. Un certain nombre des espèces communes à la région de Fon- tainebleau et à cette partie des Landes, vivaces ou même annuelles, ont la partie inférieure de leurs racines en contact avec le sous- sol humide; elles peuvent ainsi s'adapter à un milieu relative- ment aquatique. Je n'insisterai pas sur les modifications de strue- lure qui en résultent, ce sont celles qu'il. est facile de prévoir, telles que réduction des vaisseaux lignifiés vers la base de la Plante, ainsi que l'épaississement de l'écorce et lormalion de larges méats ou mème de lacunes. Mais, à un autre point de vue, cette situation des racines dont les plus profondes plongent dans un sol saturé d'eau, produit certains changements visibles à l'extérieur. C'est ainsi, par exemple, que se trouvent réalisés par ces conditions les résultats que j'avais obtenus expérimentalement en 1878, lorsque j'ai rendu artificiellement nectarifères, en plongeant leurs racines dans Veau, des plantes qui n'ont pas de nectar dans les conditions ordinaires. En effet, beaucoup des espéces précédentes, dont les nectaires n'exsudent généralement aucun liquide sueré à Fontai- nebleau, peuvent produire dans les Landes un nectar abondant recueilli en quantité par les abeilles ou par les autres insectes melliferes. Je prendrai simplement deux plantes comme exemple : | He- lianthemum guttatum et F Hieracium umbellatum. A Fontaine- bleau, je wai jamais observé le nectar sur la première de ces deux espèces et presque jamais sur la seconde; elles ne sont jamais visitées par les abeilles. Dans les Landes, l Helianthemum guttatum est abondamment mellifére dans la matinée et l Hiera- cium umbellatum est assez mellifère le matin et le soir. Elles sont toutes les deux visitées activement par les abeilles. La première de ces deux espèces est particulièrement intéres- sante à observer, car les abeilles ne vont sur les fleurs que depuis 116 SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1903. le lever du soleil jusqu'à environ dix heures et demie du matin, moment à partir duquel le nectar cesse de s'y produire. Des expériences que j'ai faites en 1878 (1), et qui ont été con- firmées par M. F. Plateau (2), il résulte que la couleur des fleurs n'a pas pour rôle d'attirer les insectes mellifères. L Helianthemum guttatum des Landes peut servir trés faci- lement à la démonstration de ce fait; en effet, chaque cyme n'épanouit qu'une seule fleur chaque Jour, et les fleurs sont toutes fanées avant midi. Je pouvais donc facilement, le soir, sur un certain nombre de pieds, enlever d'avance les pétales sur chacun des boutons devant s'épanouir le lendemain matin. Mais pour que l'expérience fût coneluante, il ne fallait pas laisser les plants ainsi préparés, à l'endroit où ils se trouvaient, car les abeilles pourraient y revenir comme la veille, par habitude. Ces plants ayant été déplacés avec le sol sur lequel ils crois- saient, ont été mis à une assez grande distance de tout autre exemplaire d'Helianthemum; les fleurs sans pétales se sont ouverles le lendemain matin, produisant du nectar comme les autres, les abeilles éclaireuses n'ont pas tardé à les découvrir, et bientót les butineuses sont venues visiter ces fleurs sans pétales aussi bien que les autres. Les pétales d'un jaune éclatant de l Helianthemum guttatum, la tache brune qu'ils présentent, que certains auteurs ont décrite comme devant servir à guider les insectes vers les nectaires, mont donc aucun effet pour attirer les insecles et favoriser la pollini- sation croisée. A Fontainebleau, où cette même espèce ne produit jamais de nectar, les fleurs ne sont jamais visitées par les abeilles, malgré leurs brillantes couleurs et leurs taches brunes soi-disant indica- trices. : En résumé, on voit, par ces quelques exemples, que les mémes espéces croissant à Fontainebleau et dans les Landes présentent des différences dans leur port, dans leur structure et méme dans certaines de leurs propriétés physiologiques. (1) Gaston Bonnier, Les Nectaires (Ann. des Sc. Nat. Bor. 6° série, t. VII, 1879). (2) F. Plateau, Nouvelles recherches sur les rapports entre les Insectes et les Fleurs (Mémoires de la Société zoologique de France, 1898-1899-1900). FOUCAUD. — LETTRE SUR DEUX SPERGULARIA. 177 Lecture est donnée de la lettre suivante : LETTRE DE M. J. FOUCAUD A M. G. CAMUS. Rochefort, le 14 janvier 1903. Mon cher ami, M. Rouy ayant présentė, dans une des dernières séances de la Société botanique, des observations inexactes, concernant deux Spergularia, vus par moi, que vous avez publiés sous les n% 1166 et 1167, dans la collection de la « Société pour l'Étude de la flore franco-helvétique », je tiens à y répondre en quelques mots. Le Spergularia publié sous le n° 1166 est bien celui qui a été envoyé par le frère Sennen à M. Hervier, sous le nom de S. azorica var. pedi- cellata Rouy. Voici d'ailleurs la lettre que notre collégue de La Nouvelle (Aude) m'a adressée à ce sujet, le 26 décembre dernier : « ... Je ne sais vraiment plus quelle Spergulaire M. G. Rouy a nommée tizorica var. pedicellata; celle que j'ai donnée à M. Hervier m'a toujours paru y correspondre Elle vient dans les terrains cultivés, est trés mulliflore, an- nuelle, tandis que celle des prairies maritimes n'a que peu de tiges, terminées par peu de fleurs. C'est cette dernière (qui est vivace, a les stipules allongées et non largement triangulaires et courtes) que j'ai toujours prise, sur toute notre plage (La Nouvelle, Sérignan, Mauguio) pour S. marginata. Pour le Spergularia en question, M. Rouy ne m'a pas répondu du tout, comme d'ailleurs au sujet d'autres espèces critiques... » La variété, ou plutót la simple variation dont il s'agit, ne peut étre rapportée au S. azorica, plante des mieux caractérisées et que l'on ne peut confondre avec d'autres lorsqu'on l'a vue. Les caractères que M. Rouy attribue à sa variété pedicellata s'appli- quent exactement à quelques-unes des formes du trés variable S. mar- ginata Kitt. ; Le Spergularia publié sous le n° 1167 est bien le S. nicæensis Sa- rato. La synonymie que j'ai donnée est exacte puisque le Spergularia de Murviedro, que j'ai étudié dans l'herbier Willkomm méme et dont Kindberg (Monogr., p. 34) a fait la variété murale de son Lepigonum trachyspermum, et que M. Rouy a compris dans sa variété perennis du S. Dillenii, appartient à l'espéce S. nicæensis Sarato. Lorsque j'ai rédigé l'étiquette n* 1167, je n'avais pas encore vu la KC E (SÉANCES) 12 118 SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1903. plante d'Avignon rapportée aussi par Kindberg (l. c. p. 31) à sa variété murale du L. trachyspermum et par M. Rouy à sa var. perennis du S. Dillenii. Cette plante, que j'ai étudiée dans l'herbier Lange, rentre dans l'espéce S. rubra Pers. La var. perennis Rouy du S. Dillenii comprend donc au moins le S. nicæensis et le S. rubra. On peut remarquer aussi que Lebel (Revis. genr. Spergul., p. 32) attribue à la plante d'Avignon, qu'il dit n'avoir pas vue, des graines de deux sortes, tandis que, d’après Kindberg (l. c.), les graines de cette plante, ainsi que celles de la plante de Murviedro, sont toutes aptères, ce qui est trés exact. Je me borne à ees courtes remarques... M. Rouy revient en peu de mots sur les observations qu'il a déjà présentées : « J'ai fait remarquer, dit-il, que tous les auteurs sont unanimes à considérer les Spergularia Dille- nii et niceensis comme différents. J'ai montré, avec des pièces probantes à l'appui, que les exemplaires distribués sous le n? 1166 ne correspondaient ni comme pédicelles, ni comme sepales, ni comme capsules, à la plante qui m'avait servi à établir la variété pedicellata du Sp. azorica, et que la plante du n°1167 ne cadrait pas avec la synonymie qu'on lui avait attribuée. Comme les opinions peuvent étre chan- geanles ou diverses mais que les textes sont rigides, je m'ap- puie sur eux, et sur eux exclusivement, pour maintenir les reetifications que j'ai données dans la séance du 14 novembre dernier. » M. Malinvaud rappelle que la petite Société franco-helvé- tique, mise en cause dans ce débat, a été fondée il y a douze ans par quinze botanistes francais et suisses désireux d'échan- ger entre eux des plantes, surtout rares et critiques, et de Se communiquer leurs observations sur les plus intéressantes. « Le petit nombre de parts, fixé à vingt pour chaque numéro, permet de récolter modérément des formes très localisées, notamment les hybrides, souvent. introuvables dans les her- biers et dont on ne pourrait réunir les centuries d'échantil- PETIT. — COLORATION DU LIÈGE PAR L'ALKANNA, ETC. 119 lons que demandent les grandes Sociétés d'échange; nous procurons ainsi à nos collègues de précieux matériaux d'étude qu'ils utilisent dans leurs travaux. D'autre part, les discus- sions courtoises que provoquent les diffieultés inhérentes à la détermination des plantes eritiques sont toujours profi- tables et font valoir l'utilité des collections qui en fournissent le sujet. À l'égard de la controverse relative au Spergularia azorica, il convient d'attendre la publication prochaine de l'importante Monographie de ce groupe litigieux que prépare en ce moment M. J. Foucaud. On y trouvera, nous n'en dou- tons pas, une étude documentée avec des éclaircissements sur les points controversés. » | Lecture est donnée de la Note suivante : PROCÉDÉS DE COLORATION DU LIEGE PAR L'ALKANNA, DE LA CELLULOSE PAR LES SELS MÉTALLIQUES — TRIPLE COLORA- TION; par M. Louis PETIT. En étudiant les sphérulins (1) du parenchyme chlorophyllien des feuilles, j'ai fait un grand usage de la teinture d'Alkanna, et J'ai pu remarquer que, outre les substances grasses ou résineuses, la cuticule se colore également en rouge. J'ai pensé alors que les membranes subérifiées, qui se comportent d'ordinaire vis-à-vis des réactifs comme la cuticule, devaient également se colorer en rouge. L'expérience a confirmé ces prévisions, et l Alkanna, qui est depuis longtemps employé pour reconnaitre les graisses et les résines, devient aussi un excellent réactif du liége, puisqu'il per- met de le distinguer de la cellulose et surtout du bois. En m'aidant de cette réaction et en utilisant aussi la coloration des membranes cellulosiques par les sels métalliques, j'ai pu obtenir une triple coloration des préparations végétales. | Deux mots d'abord, relatifs aux procédés de coloration de la cellulose. (1) Je rappelle que j'ai donné le nom de sphérulins à des corpuscules que l'on rencontre dans le parenchyme chlorophyllien de certaines feuilles, et qui ont la propriété de se colorer par la teinture d'Alkanna. Voir à cet égard’: C. R. Académie des Sciences, 23 décembre 1901 et 1** décembre 1902. 180 SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1903. En général, le bois se colore mieux que la cellulose par les divers réactifs : iode, phloroglucine, couleur d'aniline. Quant à la cellu- lose, on peut la différencier du bois avec le carmin boracique qui -la colore et ne teint pas le bois; je ne parle pas du chlorure de zinc iodé qui ne donne pas de coloration persistante. J'ai fait con- naitre (1), il y a bientòt sept ans, d'autres réactifs que le carmin qui ont plus d'action sur la cellulose que sur le bois. Ce sont diffé- rents sels métalliques. Mes recherches étant probablement ignorées de la plupart des membres de notre Société, je demande la permission de les rappeler brièvement (2) : 1* Sion plonge une coupe d'organe végétal dans une dissolution de perchlorure de fer, puis, après lavage, dans du ferrocyanure de polassium, le bois reste incolore, la cellulose prend une colo- ration bleue, beaucoup plus intense dans le tissu collenchy- mateux ; 2? Si on remplace le sel de fer par de l'acétate de cuivre, on ob- lient pour la cellulose une coloration rouge; 3 Si on plonge successivement la coupe dans de l'acétate de plomb, dans de l'eau, dans du bichromate de potassium, la cellu- lose se colore en jaune, le bois se colore à peine; 4 Enfin, voici une réaction qui m'a paru trés sensible et qui pourra, sans doute, rendre des services lorsqu'il s'agira de recon- naitre l'existence des membranes en voie de formation. Si l'on plonge un tissu végétal dans du perchlorure de fer, puis qu'on le place au-dessus d'un verre de montre contenant du sulfhy- drate d'ammoniaque, la cellulose se colore la premiére en noir, le bois ne se colore qu'ensuite (3). En me servant des procédés que je viens d'indiquer, voici com- (1) Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux (1896). (2) Il faut employer avec ménagement les réactifs qui suivent, car après leur action prolongée le bois se colore, à l'intensité prés, comme la cellulose. (3) En 1901, M. Devaux a fait à la Société Linnéenne de Bordeaux une com- munication où il décrit les trois premières réactions ci-dessus, les croyant nouvelles. 1l aurait dù cependant en avoir connaissance, puisque l'indication de ma première Note sur ce sujet figure dans le Compte rendu des travaux, pour 1896, de la Faculté des sciences de Bordeaux, où M. Devaux est maitre de conférences depuis 1891. A ce propos, j'ai adressé à la Société Linnéenne une réclamation de priorité (séance du 7 août 1901) dont M. Devaux a reconnu l'exactitude (Procès-verbaux de la Société Linnéenne de Bordeaux, 5° livrat- son, parue en février 1903). HUSNOT. — LETTRE A M. MALINVAUD (POA FERATIANA), 181 ment j'opére pour obtenir une triple coloration des organes vé- gétaux : Une coupe de tige de sureau, par exemple, est traitée par potasse, puis eau de Javel, pour détruire le contenu des celluloses. Lavage à l'eau distillée. Coloration du liège par la teinture d'Alkanna en rouge. La coupe est placée ensuite dans une dissolution alcoolique de vert d'iode, lavée à l'alcool; le bois seul demeure coloré en vert. Enfin, la coupe est traitée successivement par l'acélate de plomb, par l'eau distillée, par le bichromate de potassium, et la cellulose (parenchyme cortical, liber) est colorée en jaune. M. le Secrétaire général donne lecture de la lettre sui- vante : LETTRE DE M. HUSNOT À M. MALINVAUD. Cher Monsieur Malinvaud, Je viens de lire, dans le Bulletin, les observations de M. Rouy au sujet du Poa Feratiana Boiss. et R. (P. biflora Ferat), trouvé par Ferat, le 24 juillet 1828, dans la forét d'Irati, partie dite Erreca-idorra, parce que cette riviére en est voisine. « Cette espéce, dit Ferat, se rapproche beaucoup du P. nemoralis et » du P. glauca. FI. fr., mais elle en diffère essentiellement parce que » l'entrée des gaines est garnie d'une longue languette lancéolée et » membraneuse. Elle en diffère par ses tiges raides, fermes et naissant » plusieurs ensemble; ses feuilles sont plus larges et sa panicule n'est » point penchée, mais droite et étalée. » o Je suis surpris que Ferat, d’après sa description ci-dessus, n'ait pas rapproché sa plante du P. trivialis, comme l'a fait Reuter : « Prés » du P. trivialis, dont il ne diffère peut-être pas assez. » ; Ce n'est pour moi qu'une forme biflore du P. trivialis; c est dans les localités où cette espèce croît que je la chercherais. Elle est très dis- lincte du P. nemoralis par les feuilles plus larges munies d'une ligule très longue, les épillets plus aigus et plus longs (5 mill.) que les épil- lets bi flores du P. nemoralis, la glume inférieure uninerviée, la glu- melle inférieure plus longue (4 mill.), beaucoup plus aiguë et à nervures très saillantes. Veuillez agréer mes salutations empressées. 182 SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1903. M. Malinvaud estime qu'il est peut-être plus avantageux pour la vérité scientifique d’effacer une mauvaise espèce que d'en faire connaitre une nouvelle. Boissier lui-méme aurait reconnu l'inconsistance de son Poa Feratiana s'il en avait prévu la destinée. Depuis longtemps il est presque in- vraisemblable qu'on puisse encore découvrir, dans la flore francaise continentale, des types spécifiques inédits de plantes phanérogames (en prenant ici le terme espéce daus son accep- tion linnéenne), et cette invraisemblance atteint son apogée Jorsqu'il s'agit d'une plante rencontrée accidentellement, une seule fois, au siècle dernier. Cette réflexion est applicable à d'autres cas analogues, par exemple au Senecio bayonnensis qui récemment a été remis en mémoire et dont on ne connait qu'un exemplaire récolté prés de Bayonne vers 1836. Le S. bayonnensis n’était trés probablement qu'une variation, curieuse et restée individuelle, du S. Fuchsii qu'on trouve dans la région. Ces productions éphéméres et anormales, à l'instar des monstruosités, si elles offrent le plus souvent un grand intérét pour les études biologiques, sont des facteurs peu importants et presque négligeables dans les statistiques de la population végétale fixe d'une contrée; les floristes sont d'autant plus fondés à les passer sous silence que le plus souvent ils n'en ont eu connaissance que par des textes d'une interprétation douteuse. SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1902. PRÉSIDENCE DE M. BONNIER. M. Gagnepain, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la séance du 13 février, dont la rédaction est adop- tée. Par suite de la présentation faite dansla précédente séance, M. le Président proclame membre de la Société : M. l'abbé Secrer, curé de Maray, par Mennetcu-sur-Cher (Loir-et-Cher), présenté par MM. Leguć et Malinvaud. M. le Président annonce une présentation nouvelle. M. de Boissieu fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR QUELQUES PLANTES ADVENTICES*DES ENVIRONS DE PONT- D'AIN (AIN), par M. Hi. de BOISSIEU. La plaine infertile et caillouteuse qui s'étend. sur la rive gauche de l'Ain, au sud de Pont-d'Ain, dans la direction d'Ambronay et d'Ambérieu en Bugey, est une station assez célébre parmi les botanistes de la région de Lyon. Les espèces rares y abondent, ainsi que les formes locales bien caractérisées. On y trouve aussi assez souvent des plantes adventices. Plusieurs causes concourent en effet à favoriser l'introduction et Tacclimatation, dans cette plaine, de végétaux étrangers à la station : proximité d'une chaine de montagnes, le Jura; passage d’une rivière, l'Ain, descendant de la montagne, et sujette aux débondements, aux fréquents chan- gements de lit; traversée de la plaine par une ligne de chemin de fer de grand parcours (de Paris à Genève) où eimeulent des mar- chandises de toute provenance et de toute mature; existence, à proximité de la plaine, d'usines s'approvisionnant un peu partout de matières premières, mimoterie, fabrique de soieries, tissage de schappe ou déchets de soie; enfin, abondance de terrains vagues len exposés, où les plantes alpines ou méridionales, introduites 184 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1903. par hasard, peuvent germer, fleurir et souvent fructifier et se mul- tiplier à l'aise. Depuis quelque temps, notre curiosité était intriguée par la découverte que nous fimes à plusieurs reprises, dans la partie de la plaine qui touche Pont-d’Ain, d'espéces adventices jadis signalées avant nous et originaires du Centre ou du Sud-Est de l'Europe : Silene dichotoma Ehrh., Centaurea diffusa Lamk, Salvia silves- tris L. Une herborisation fructueuse faite l'3n dernier avec notre maitre et ami M. l'abbé Fray, suivie d'une investigation métho- dique des lieux, nous a permis de constater qu'il existe un foyer d'introduction et de dissémination de ces espéces. C'est un pré voisin de la riviére, dont il est séparé par une berge assez raide. La station peut avoir en tout 400 à 500 mètres de long et 30 à 40 de large. Nous y avons récolté, dans le courant de 1902, les plantes adventices suivantes : Berteroa incana DC. Achillea nobilis L. Silene dichotoma Ehrh. Verbascum phæniceum L. Astragalus Onobrychis L. Veronica austriaca L. var. dentata Centaurea diffusa Lamk. Schm. — maculosa Lamk. Salvia verticillata L. — diffuso X maculosa (C. Bar beyana | — silvestris L. Vetter et C. Frayana Nob.). — nemorosa L. — spinulosa Rochel. — silvestri X pratensis (forma elata — orientalis L. Host et forma ambigua Celak.). Artemisia Absinthium L. Ces plantes se répartissent, au point de vue de leur acclimata- tion, en deux catégories. Les unes sont encore purement adventices, représentées par un seul pied ou par deux ou trois pieds dissé- minés. Les autres, au contraire, et ce sont les plus nombreuses, sont vraiment naturalisées. Elles forment des colonies importantes, généralement compactes, et plusieurs se répandent déjà à quelques distance de leur foyer d'introduction. L'acclimatation est notam- ment complète en ce qui concerne les Berteroa incana, Silene dichotoma, Astragalus Onobrychis, Centaurea maculosa, diffusa, diffuso X maculosa, spinulosa, Artemisia Absinthium, Achillea nobilis, Salvia silvestris, verticillata. Nos découvertes anté- rieures dans l'ensemble de la plaine au sud de Pont-d'Ain nous prouvent d'ailleurs que certaines acclimatations sont Ide. et remontent au moins à une dizaine d'années. Y a-t-il eu un agent spécial d'introduction pour ces espéces DE BOISSIEU. — PLANTES ADVENTICES A PONT-D'AIN (AIN). 185 groupées sur un territoire restreint des bords de l'Ain, ou les causes générales indiquées précédemment ont-elles été seules à agir? Une conversation avec le principal employé d'une grande minoterie de Pont-d'Ain nous a donné, croyons-nous, le clef du probléme. Le pré où apparaissent les plantes en question est la propriété du directeur de la minoterie, qui y fait répandre tous les ans les graines de rebut et la poussiére des déchets de son mou- lin. La minoterie de Pont-d'Ain s'est approvisionnée, à diverses reprises, dans la région du Danube et la Russie méridionale. Or, si l'on examine la liste des plantes adventices de Pont-d'Ain, on peut voir que toutes les espéces étrangéres à la France sont justement originaires de la région danubienne ou des régions im- médiatement voisines. Quelques-unes de ces plantes nous paraissent appeler des re- marques spéciales. Nous prévenons d'abord que nous nommons avec certains au- teurs, notamment Reichenbach, Salvia nemorosa L la forme à tige tomenteuse et à poils étalés du Salvia silvestris L. et con- sidérons le Salvia elata Host comme l'hybride Salvia silvestris (sensu amplo) X pratensis, mais nous n'entendons nullement par là nous immiscer dans une question de nomenclature trés délicate et qui semble diviser assez profondément les botanistes autri- chiens (4). Dans la liste des plantes adventices de Pont-d'Ain figurent deux hybrides, produits l'un par deux espèces introduites, les Centaurea diffusa et maculosa, l'autre par une plante adventice et une plante du pays, les Salvia silvestris et pratensis. Nous croyons ces hy- brides nouveaux pour la France; aussi pensons-nous devoir en donner ici la description, autant qu'on peut décrire ces étres ins- tables que sont les hybrides en général. HYBRIDES pes Centaurea diffusa et maculosa. Produit extrêmement polymorphe. Nous croyons utile de dis- tinguer les deux formes principales par des noms spéciaux. A. CENTAUREA BannEYANA. Centaurea diffusa X maculosa Fa- (1) Sur cette question, consulter en particulier la très intéressante note critique de Kerner qui accompagne l'exemplaire n° 948 du Flora exsiccata austro-hungarica. 186 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1903. vrat,in Bull. Soc. vaud. sc. nal. 1887, p. 277, part.! Centaurea Barbeyana Vetter, in Bull. Soc. bot. Genève, 1888. p. 11, part! (1). Tiges de 5 à 8 décimètres, droites, cotonneuses, à rameaux dressés. Feuilles pubescentes-grisátres, 1-2 fois pennatipartites, à partitions linéaires. Capilules assez gros, subglobuleux ou ovoides globuleux, nettement tronqués à la base, nombreux, réunis en une panicule dressée étalée trés rameuse. Involucre à écailles bordées de cils blanchátres, le terminal souvent spinescent; écailles non ou faiblement nervées et marquées, au sommet de l'appendice, d'une tache d'un brun obscur. Fleurons ordinairement blancs, plus ra- rement roses ou purpurins, quelquefois les fleurons extérieurs roses, les intérieurs blanes. Akénes parfois avortés ou compléte- ment difformes, mais en général seulement un peu aplatis, et ter- minés par une aigrette blanche trés courte. Exactement intermédiaire entre les Centaurea diffusa et macu- losa. Différe du premier par la forme des capitules, qui sont sub- globuleux et non ovoides oblongs, par les akénes munis d'une aigrette, du second par les écailles involucrales dépourvues des 5 nervures caractéristiques ou à peine nervées, plus faiblement tachées au sommet, par les cils involucraux blanchâtres et sou- vent assez inégaux. B. CENTAUREA FmavaNA Nob. Centaurea diffusa X maculosa Favrat, loc. cil., part.! Capitules oblongs-ovales, assez petits, atténués ou subatténués à la base et au sommet. Évailles bordées de cils brunätres, le ter- minal spinescent ou non, assez nettement mervées, à «appendice assez manifestement taché de brun ou de brun noirâtre: Flewrons ordinairement d'un rose vif ou rouges. Le reste comme au Gen- laurea Darbeyana. Diffère des parents à peu prés par les caractères opposés à ceux du Centaurea Barbeyana, et constitue l'hybride inverse (°). "ys d'ailleurs des formes de passage entre les deux hybrides et avec l'un et l'autre des parents. : ` (4) Les descriptions originales de Favrat et de Vetter sont plus extensives que la nótre, et le C. Barbeyana comprend, tel que l'entend son auteur, toutes les formes hyhrides. entre les C. diffusa et maculosa. Nous avons conserve e nom pour la forme de beaucoup la plus commune, et à laquelle se rappo la grande inajorité des exemplaires d'Orbe et de Pont-d’Ain, - DE BOISSIEU. — PLANTES ADVENTICES A PONT-D'AIN (AIN). 487 Observations. — La localité de Pont-d'Ain est la seconde du Centaurea diffusa X maculosa. Cet hybride a été trouvé pour la première fois en Suisse, à Orbe (canton de Vaud), et décrit par Vetter, sur des exemplaires provenant de cette station. Des échan- lillons originaux existent dans l'herbier de Valleyres appartenant à M. Darbey, qui a bien voulu les mettre à notre disposition. Ils ne présentent aucune différence avec les exemplaires de Pont- d'Ain du C. Barbeyana tel que nous l'entendons. La station de Pont-d'Ain offre d'ailleurs elle-même la plus grande affinité avec celle d'Orbe, où la plante a été découverte, en compagnie des parents, dans un terrain sur lequel on répan- dait chaque année les détritus d'un grand moulin (1). SALVIA ELATA Host. Fl. aust. I, p. 74; Kerner Fl. exsicc. austro-hungarica, 948! Plante herbacée, brièvement pubescente, généralement non glanduleuse. Tige de 3 à 5 décimètres, droite, simple ou presque simple. Feuilles amples, largement ovales oblongues, en cœur à la base, plus ou moins ridées, ordinairement assez également crénelées-dentées, pubescentes-cotonneuses en dessous, les cauli- naires par paires peu nombreuses, écartées. Braclées, calices et corolles non visqueux. Épi floral long, à bractées généralement non colorées, ovales-acuminées, régulièrement imbriquées avant la floraison, égalant ou dépassant peu le calice. Corolle une fois à peine plus longue que le calice, à lèvre supérieure à peine cour- bée. Fleurs d'un bleu cendré ou rosé. Varie (Salvia ambigua Gelak., Prodr. Fl. Böhm., 353), à brac- tées, corolles et calices un peu glanduleux-visqueux. Cette forme se trouve aussi à Pont-d'Ain. Intermédiaire entre les parents: Port du Salvia pratensis, dont le Salvia elata diffère par les feuilles ordinairement assez régu- (1) €f. Bull. Soc. bot. Genève, 1. c.: «ll y a à Orbe, sur la rivière, de grands moulins, dont. le propriétaire fait venir d'Orient de fortes quantités de blés. Il en tire surtout de Hongrie et de la Russie méridionale... Ces blés, avant d'aller à la mouture, ont besoin de passer au crible », etc... Les introductions d'Orbe et de Pont-d'Ain et la production, en ces deux localités, de l'hybride Centaurea diffuso. X maculosa ont également pour cause l'emploi des eri- blures de moulin comme engrais et comme mode de rajeunissement d'une végétation appauvrie. Le Centaurea maculosa existe .dans la Loire et le hóne, mais est étranger à la flore de l'Ain. 188 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1903. lièrement et superficiellement crénelées-dentées et non très iné- galement dentées, les bractées, corolles et calices non visqueux, les bractées larges et imbriquées sur l'épi avant la floraison, la corolle une fois et non deux ou trois fois plus longue que le ca- lice, à lévre supérieure à peine courbée. S'éloigne davantage du Salvia silvestris, qui a les tiges plus élevées, les feuilles assez étroi- tement lancéolées non ridées, les caulinaires rapprochées, les brac- tées colorées, les fleurs généralement violettes, etc. Nos échan- tillons sont absolument conformes à ceux qui ont été distribués par Kerner (Flora exsiccata austro-hungarica, n° 948). Centaurea spinulosa Rochel. Variété du Centaurea Scabiosa, ne différant guère du type que par le cil terminal des écailles involucrales spinescent. Assez répandu en Autriche, en Allemagne, en Italie. Le C. Scabiosa est trés commun à Pont-d'Ain, mais nous n'avons trouvé aucune forme de passage vers le C. spinulosa. Il s'agit donc d'une introduction et non d'une variation locale. Nous croyons intéressant de terminer cette Note par le relevé approximatif des plantes adventices ou erratiques trouvées par nos prédécesseurs ou par nous, dans l'ensemble de la plaine au sud de Pont-d'Ain. Sinapis alba L. Centaurea diffusa Lamk var. brevis- — incana L. pina Boiss. Arabis alpina L. Aster Novi-Belgii Lamk. Berteroa incana DC. Stenactis annua Nees. Lepidium virginicum L. Solidago glabra Desf. Silene dichotoma Ehrh. Barkhausia setosa DC. Saponaria ocymoides L. Datura Stramonium L. Coronilla montana Scop. (?) (1). — Tatula L. Centaurea collina L. Salvia silvestris L. M. Rouy est d'avis que les deux intéressantes formes si- gnalées par M. .de Boissieu doivent étre considérées comme les deux termes extrêmes de la série de variations de l'hybride Centaurea maculosa X diffusa : le C. Barbeyana étant un C. maculosa 7» diffusa, le C. Frayana serait un C. maculosa « diffusa. (1) Cette plante pourrait avoir la méme origine que certaines de celles du pré dont nous avons parlé, notamment Astragalus Onobrychis. Cependant la station actuelle du Coronilla montana se trouve à une distance notable en amont du pré où apparaissent les plantes introduites par le moulin. GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 189 Explication de la planche VII de ce volume. À gauche, Centaurea Frayana; à droite, C. Barbeyana. M. Gagnepain fait à la Société la communication suivante : ZINGIBÉRACÉES DE L'HERBIER DU MUSÉUM (8* Note); par M. F. GAGNEPAIN. En 1707, dans son Voyage aux iles Madére-Jamaique, Hans Sloane (1) a figuré un Renealmia sous la rubrique Zingiber syl- vestre minus fructu e caulium summitate exeunte. Il prend place dans la planche 105, figure 1, retenons bien ce dernier numéro, el à la page 165 du méme ouvrage, on trouve une description longue, un peu diffuse, qui est condensée ci-aprés : « Semblable au Zérumbet, 4 pieds de haut, tige ronde feuillée depuis la base, feuilles de 4 pouces de long et 2 de large, plutót ovales, minces, nervation d'une feuille de Canna. Inflorescence ter- minale multiflore, dense, d'un pourpre pâle, de 3 pouces de long, bractées nombreuses, concaves en dessous, bractéoles membra- neuses, blanches; baie oblongue, ovale, pourpre; racine blanche, ronde à radicelles nombreuses, serrées, dans toutes les directions, sentant le Gingembre. » La figure 4 de la planche 105 représente deux feuilles un peu llétries, d'aspect mou ; les bractées concaves sont nettement figu- rées; l'inflorescence est beaucoup plus làche que ne l'indique la description. Il semble que le dessinateur a tenu à simplifier la besogne en supprimant nombre de fleurs. Toutefois, on peut rap- porter assez facilement une plante à ce dessin. Quarante-huit ans après, en 1755, Plumier figura et décrivit son Alpinia racemosa. alba cannacori foliis (2); pp. 11 et 12, on trouve une description latine qui peut étre traduite et résumée ainsi : « Racine noueuse, à (ibres rampantes, tiges rapprochées. Feuilles briévement pétiolées, alternes, un peu ondulées, acuminées, striées, nervées, plus distantes à la base. Scape rameux, multiflore. (1) Hans Sloane, Voyage to the Islands Madera..., Jamaica, etc. (1707), t. 1, p. 165, tab. 105, fig. 1. (2) Plumier, édit. Burmann, Plantarum americanarum, etc. (1155), p. 11, tab. 20. 190 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1903. Fleur d'Alpinia (1). Fruits nombreux, ovales, striés, couronnés par le calice. » La planche 20, consacrée à cet Alpinia racemosa, est trés belle, sinon au point de vue artistique, du moins quant à la facilité de lui rapporter une plante. Ce dessin représente une sommité de 4 feuilles et une grande panicule pyramidale dense, à pédoncules rameux que l'on devine pluriflores, nettement étalés, presque horizontaux, à bractées réfractées. A droite, est représentée une panicule dense, fructifère, pyramidale, à fruits sillonnés, globu- leux, de la grosseur du pouce. Au bas de la planche sont figurées quelques tiges feuillées dont on n'apercoit que la base, mais qui se montrent en touffe assez dense parce qu'elles sont assez rap- prochées. Entre les deux plantes de Sloane et de Plumier, il y a des diffé- rences sensibles. La premiére offre des feuilles prés deux fois plus petites, plus largement onduleuses; l'inflorescence est plus petite dans toutes ses dimensions au moins de moitié, porte des fleurs trois ou quatre fois plus rares à pédicelles filiformes non robustes ; ses bractées sont distinctes, plus fermes, plus étroites et se rap- prochant davantage de la verticale; elles sont bien concaves en dessus comme l'indique la description, tandis que les bractées figurées par Plumier (pl. 20) sont molles, flexueuses, réfractées et à peu prés planes. Si l'on compare planche à planche les bractées foliacées les plus inférieures, il y a des différences sensibles, tandis que, dans le Zingiber de Sloane, elles sont grandes et constituent un passage intermédiaire des feuilles aux braclées florifères, étroites, fermes, obliques par rapport à l'axe, elles sont dans lAl- pinia de Plumier plus scarieuses et enserrent étroitement l'axe floral, en sorte qu'ici elles sont beaucoup plus des bractées que des feuilles. Enfin, les fruits sont totalement différents: ceux de Sloane moitié plus petits, à peu prés lisses; ceux de Plumier, gros, elobuleux, cannelés, ou plutôt à côtes, comme de minuscules melons. Il serait bien extraordinaire que l'éditeur Bonds n'ait point vu la planche de Sloane, puisqu'il la cite, mais il est difficile de croire autrement, puisqu'il réunit les deux plantes qui sont si (1) Burmann renvoie à l'ouvrage de Plumier, Nova plantarum americana rum genera (1705), où le genre Alpinia est nommé pour la premiere fois. GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 191 différentes. En effet, après avoir nommé son Alpinia racemosa, alba, cannacori foliis, il ajoute en synonyme : « Zingiber silvestre minus, fructu e caulium summitate Sloane (Hist. Jam., t. 1, p. 165, tab. 105, fig. 19). » Ce nombre 12 n'a aucune signification rationnelle, quelque bonne volonté que l'on ait pour lui donner une interprétation. S'il y manque une virgule, l'auteur entend identifier les fig. 1 et 2 qui représentent deux Zingibéracées aussi dissemblables que possible. Si l'auteur fait allusion à la fig. 1, on n'apercoit. pas l'utilité du chiffre 2, et il est certain que le nombre 12 est à re- jeter, puisqu'il n'existe aucune fig. 12 dans la planche 105. I n’y a donc plus qu'une interprétation, c'est que Burmann a entendu affirmer l'identification de la fig. 2 de Sloane avec son Alpinia racemosa, et c'est une opération bien risquée, car de deux choses l'une, ou les dessins sont exacts, et alors Burmann cst un rappro- cheur outrancier, ou ils sont inexacts, et on ne peut guére se fonder sur eux pour les rapporter à une méme espéce. Or, Plumier ou l'éditeur de Plumier a eu l'intention évidente de réunir les deux dessins sur une méme plante, puisqu'il dit en observation après la description de son Alpinia : « Ad Zingiber proxime per- ünere illamque Sloanei supra adlegatam, si non eadem, saltem hujus minorem esse speciem. » Quelques remarques peuvent étre faites ici au sujet du nom générique Alpinia; il venait d’être admis par Linné, en 1753, dans ses Species plantarum, d’après un autre ouvrage de Plumier (1), en sorte que la première espèce du genre est précisément Alpinia racemosa de Plumier que l'on range maintenant dans les Renealmia. Quant à l'erreur de chiffre faite par Plumier dans sa citation de Sloane, elle va étre la source d'erreurs toutes comparables; enfin le rapprochement inopportun de Plumier va amener une confusion regrettable. entre les deux espèces. En 1788, Gærtner, dans son De fructibus et seminibus planta- rum, p. 36, cite l'Alpinia racemosa et son fruit : capsule en baie, ovale, globuleuse, couronnée par la fleur persistante, striée, obtusément trigone, coriace, d'un noir sale, uniloculaire, à trois valves». Mais, bien qu'il eite Plumier et sa planche 20, ni dans la description du fruit, ni dans sa figure de la planche 12, Gærtner (1) Nova plantarum americanarum genera (1702). 192 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1903. ne mentionne ces sillons profonds déterminant des cótes sail- lantes si accusées dans la figure de Plumier. D'ailleurs cette figure parait tout aussi bien s'appliquer au Renealmia exaltata qu'à la plante de Plumier; on ne peut done rien appuyer de certain sur une base si peu solide, et on peut en dire autant du fruit de PAL- pinia jamaicensis, qui peut tout aussi bien appartenir au Reneal- mia ventricosa de Grisebach. Lamarck a donné, dans son Dictionnaire, une magistrale des- cription de Amomum pyramidale, qu'il identifie avec la plante de Plumier, tab. 20 (1). Cette diagnose précise, complète, lumi- neuse, n'oublie rien de ce qui peut faire reconnaître la plante que l'on voit en quelque sorte par transparence ; elle fait mieux que .de décrire, elle photographie, elle peint. Elle complète si heureu- sement la planche 20 de Plumier, que désormais on est fixé sans erreur possible, que dis-je? elle corrige la grappe fructifère où le dessinateur a sculpté trop régulièrement et invariablement ces côtes, que l'on ne retrouve pas plus marquées dans le Melon ou la Tomate. Pour Lamarck, « la capsule est ovale, blancbe, charnue, longue d'un pouce, sillonnée dans sa longueur et couronnée par le calice propre, qui est court et trifide. Cette capsule devient d'un bleu noirátre. » . Il faut que l'auteur de l'Encyclopédie ait vu la piante pour être aussi clair et aussi complet, et, en effet, si on se reporte à son herbier, on trouve deux échantillons de cette plante, dont l'un ré- colté par « M. Badier, Guadeloupe »; mais, au lieu de les placer dans le genre Amomum, comme dans son Dictionnaire, il les fait rentrer dans les Alpinia avec Plumier et Linné. Voici, du reste, exactement la copie des étiquettes écriles de la main de Lamarck : : 1° « De la Guadeloupe, de Mr. Badier, Alpinia racemosa Lin., Alpinia Plum. gen. t. II et Burm. Amér. t. 20. — Conf., Alpinia -jamaicensis Gærin. » 2 » Alpinia recemosa. » Swartz, en 1791 (2), décrit un Alpinia racemosa qui n'est pas la plante de Plumier, ni de Linné, car il lui attribue une grappe colorée, luisante; des bractées alternes, lancéolées, acuminées, (1) Lamarck, Encycl. méthod. Bot. (Dictionnaire), 1783, 1, p. 137. (2) Swartz, Observationes botanice (1791), p. 4-6. GAGNEPAIN. — ZINGIBZRACÉES NOUVELLES. 193 presque de la longueur des fleurs et couleur de sang; un calice rouge à dents tronquées. L'observation de Swartz est à citer en entier: « [con Plumieri (t. 20) aliena videtur, sed nuper des- cripta, planta Linnei est et Amomum Alpinia Rottboell. » — Or, d'aprés la description deSwartz, on reconnait trés bien la plante de Sloane, et pas du tout la plante de Plumier et de Linné par consé- quent. Ainsi l'Alpinia racemosa de Swartz n'est pas le véritable A. racemosa, et il est regrettable que cet auteur n'ait pas eu con- naissance de la planche 105, (ig. 1, de Sloane, et qu'il ne s'en soit pas souvenu pour un rapprochement utile et méme nécessaire. Pour être complet et vérifier entièrement tous les synonymes vrais ou supposés des deux espéces cn question, nous avons tenu à voir la description et la planche que Rotthoell consacre à son Amomum Alpinia (1). | La planche I (tab. I, p. 248) représente un épi cylindrique assez lâche supporté par un scape aphylle portant seulement deux grandes bractées au-dessous de l'inflorescence. Des détails ana- lytiques trop peu grossis représentent des paracalices à différents étais accompagnés ou non du calice, de la corolle, de l'andro- cée, etc... Une longue description concorde en tous points avec les figures, bien qu'il y ait parfois apparence du contraire. Ainsi Rottboell attribue à son espèce « racemo longissimo, folioso », tandis que la planche ne donne enirée à aucune feuille et que la grappe est à peine trois fois plus longue que large. Évidemment la grappe est chargée de bractées non de feuilles, et c’est dans ce sens qu'il faut comprendre ici l'adjectif fuliosus. Dans l'explication de la planche la mème interprétation doit intervenir et il faut comprendre caulis cum foliis « la tige et les bractées ». Deux grands appendices foliacés, striés, spathiformes, distants, enserrant la tige norma- lement et que le dessinateur en a trop écartées, ne peuvent en effet èlre des feuilles. ll s'agit évidemme: t d'un scape radical aphylle et le racemo longissimo qui le termine donne à la plante tout à (1) C.-F. Rottboell, Observationes ad genera quedam rariora exoticarum PIS etirans. Cum genere novo Rolandra (Societatis medicæ havniensis col- lectanea. Vol. 11, Havnie; 1775, p. 245). Icon. 1, tab. 1 ad pag. 218. — Des recherches longues et infructueuses dans les bibliothèques parisiennes nous ont contraint de nous adresser à la grande obligeance de M. Warming, direc- teur de l'Université botanique de Copenhague, que nous tenons à remercier ici publiquement des renseignements complets qu'il nous a fournis. LI (SEANCES) 13 194 ^ «^ SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1903. fait l'aspeet du Renealmia 'occidentalis Griseb. La description étendue se rapporte d’ailleurs très bien aux échantillons de cette espèce qui existent dans l'herbier du Muséum ; il est done certain que T Amomum Alpinia Rottboell à scape radical aphylle n'a rien ‘de commun ni avec le Henealmia racemosa A. Rich., ni avec le Alpinia Antillarum Rom. Sch. qui portent des inflorescences terminant une tige feuillée. En conséquence ni Reemer et Schultes (1), ni Horaninow (2) ne sont fondés à considérer Amomum Alpinia Rottboell comme synonymes de l'A/pinia racemosa Plum., qui n'est autre chose que le Renealmia racemosa A. Rich. Pourquoi Willdenow n'a-t-il pas, comme Lamarck, rapporté uniquement l'Alpinia racemosa à la planche 20 de Plumier? Il a voulu étre plus complet dans sa synonymie, ne se doutant pas que le mieux est parfois l'ennemi du bien et du vrai. En effet, dans le Species plantarum, édit. Willdenow (1797), on lit : '« Alpinia racemosa; A. jamaicensis Gærtner, tab. XII; A. race- mosa , alba, cannacori foliis Plum. 1c. tab. 20; Zingiber sylvestre minus fructu e caulium summitate Sloane Jam. 61, hist. 1, p. 165, . tab. 105, fig.'1. — Icon Plumieri aliena videtur. » “Boileau nous apprit qu'il y a un silence prudent; Willdenow l'avait oublié, car dans cette eyfiongane il by a des erreurs fla- "grantes : i 4^ i L^Alpinia jamaicensis de Gærtner n'a rien de commun comme fruit avec l'Alp. racemosa de Plumier et de Linné; 9* Le Zingiber sylvestre de Sloane, tab. 105, fig. 1, n'est pas du tout le mème Alp. racemosa,’ ka fais excuse à la mémoire de Plumier et de Willdenow ; :3* Enfin, pourquoi cette suspicion de la planche 90 de Plumier nn est le type de = racemosa? “En 1807, dix ans après la synonymie malheureuse de Willdenow, " Roscoe apporte sa contribution à l'histoire de l'Alpinia racemosa. Il s'exprime ainsi à propos du genre (3) : (0) Rom. et Schult., loc. cil., t. 1, p. 19. :(2). Horaninow, Loc. "cit. yp. 34, no 44. (3) Roscoe, Nei: arrangement: of the Plants of Mohañarian Class called Scitamineæ,: in Trans.iLinn. Soc. London, VIII (1807), p. 343. * GAGNEPAIN, — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 195 « Le genre Alpinia est fondé sur la plante figurée par Plumier, (Amer. tab. 20), l'Alpinia racemosa, de Linné, dont il reste un spécimen dans son herbier, que j'ai eu l'occasion d'examiner par la faveur de son libéral propriétaire, et qui s'accorde bien avec la description. » | Ainsi l'Alpinia racemosa. se précise de plus en plus; ce que Linné a appelé ainsi est bien la plante figurée par Plumier, nous le savions par l'auteur du Species plantarum (1753), nous en avons une preuve nouvelle par Roscoe, et Lamarck a apporté, à l'appui, des échantillons de son herbier et sa superbe description. On pouvait désirer que cetle espèce, de méme que les peuples heu- reux qui n'ont pas d'histoire, verrait enfin finir la sienne par une chance un peu tardive, On pourrait le croire en lisant le Systema vegetabilium de Roemer et de Schultes. Ces auteurs écri- vent en effet (t. I, p. 29) qu'ils sont d'accord sur cette espèce avec Plumier, Roscoe, Lamarck. Mais la vérité n'est pas de ce monde, car ils donnent entrée à l'Alp. caribæa Gærtner, qui semble être une erreur de graveur que Gærtner ne conserve pas dans son texte, puisqu'il dit expressément, p.36: « Alpinia racemosa (caribæa in iC.), tab. 12, fig. 2. ». Ainsi le nom de caribæa n'est cité par Gærtner que comme une indication pour retrouver le dessin du fruit, mais il est elair qu'il donne toute autonomie à la plante de Plumier, acceptée par Linné et depuis par Roscoe. Pour faire au- tremént dans ce même esprit, il aurait dû effacer le nom caribea de toutes les planches déjà tirées quand il s'est aperçu de la substi- tution, et c'était une opération difficile. Il est donc bon de remar- quer que Rœmer etSchultes, enidonnant l'hospitalité à ce caribwa, enfant perdu, ont contribué à créer un synonyme que d'autres accepteront de confiance et dont ils embrouilleront la nomencla- ture. [uH ! Il y a quelque temps que nous n'avions vu la fig. 1 de la planche 105 de Sloane entrer en jeu. Elle nous revient sous la forme d'A[- pinia Antillarum « racemo spicato, bracteis acuminatis, capsulis subrotundis lævibus.... Zingiber silvestre minusSloane I, p. 165, t. 105, f. 2,» auquel Romer et Schultes donnent : «€ Caulis, 2-5 pedalis ; foliis ovato-lanceolatis; racemus erectus, floribus distinc- tis geminatis. >” Encore une erreur de citation à rectifier. La planche 105 de Sloane contient deux plantes : la fig. 1 que Plumier avait rapportée 196 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1903. à son Alpinia racemosa, et Willdenow l'a suivi, comme on l'a vu précédemment. Rœmer et Schultes ont reconnu qu'il y a une dis- tinction à faire et que la fig. 1 de Sloane ne peut se rapporter à la planche 20 de Plumier. C'est trés bien jugé et trés mal agi, car ces deux auteurs, par un lapsus regrettable, citent la fig. 2-pour la fig. 1. Or, la fig. 2 ne se rapporte en aucune facon à la description que Rœmer et Schultes donnent de l'A/pinia Antillarum, bien qu'elle soit trés bréve. Cette fig. 2 accuse un scape radical, un épi compact comme ceux des Curcuma, des bractées larges et trés obtuses, presque tronquées (1); aucune fleur ni aucun fruit ne sont dessinés; ajoutons que la feuille longuement lancéolée et que le nom de Zingiber sylvestre majus fructu in pedunculo singulari ne conviennent, ni l'un nil'autre, à la plante que Ræmer et Schultes avaient en vue, etla conclusion forcée est que ces deux auteurs ont voulu désigner la fig. 1 de Sloane. Ce nom spécifique de l'A/p. Antillarum Rom. ct Schult. aura lui aussi ses vicissitudes, et 1l est bon d'en prévenir le lecteur. Pour ètre complet dans cette histoire de nos deux Zingibéracées, il nous faut mentionner Descourtilz dans sa Flore pittoresque des Antilles, bien que nous y trouvions des erreurs piltoresques. P. 91 du vol. 3, Descourtilz cite : « Amome pyramidale. Amomum caulibus, racemo erecto, pyra- midali terminatis », et ses synonymes : Alpinia racemosa L. sp. pl. p. 2. — A. racemosa, alba, cannacori foliis Plum. nouv., p. 25, t. 9. — Zingiber sylvestre minus fructu e caulium summitate exeunte Sloane (Hisl. Jam., t. 1, p. 165, tab. 105, fig. 19); fig. 12. C'est la copie textuelle de l'erreur de Burmann.. La description de Amomum pyramidale est pittoresque; elle est précise, complète, lumineuse; elle montre en quelque sorte la plante par transparence; elle fait mieux que de décrire, elle photo- graphic, elle peint; bref, elle a toutes les qualités de la belle diagnose de Lamarck, et comment en serait-il autrement puisque c'en est la copie textuelle ? C'est dommage que Descourtilz wail pas en également la planche 20 de Plumier, il aurait fait un dessin bien plus naturel que le sien, qui semble truqué. IH représente un rhizome duquel s'élèvent deux ges, l'une coupée, l'autre portant 3 feuilles ct (1) C'est le l'enealmia sil-estris Horan: (1862), Grise'i? (1851). GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 197 une inflorescence. Les feuilles, par une nervation et un relief fan- tastiques, appartiennent à une Dicotylédone; comme l'auteur a reconnu qu'une inflorescence touffue, dense, est d'une exécution bien difficile, il l'a beaucoup simplifiée; il a supprimé nombre de bractées ennuyeuses et de fleurs surabondantes sans indiquer méme la trace de leur insertion, et il a fait quelque chose de pit- toresque. Avec une telle peinture, on est bien fondé à reconnaitre VA monum pyramidale de Lamarck, si on est certain que ce n'est pas autre chose. Mais laissons Descourtilz et arrivons à un vrai botaniste. En 1850, Richard créa un Renealmia racemosa auquel il donne la synonymie suivante (1): « Alpinia racemosaPlum. , Am. Il, t. 20; Willdenow, sp. 1,11; Roscoe, in Linn., transac. VIII, 345; Alpinia caribea Gærtner, Fruct., t. 19, f. 2. » D'ailleurs la description qui suit ne laisse aucun doute : « Feuilles longuement engainantes, elliptiques-lancéolées, aigués, grappe simple allongée, terminant une tige à sommet dépourvu de feuilles, muni de gaines; pédon- cules axillaires un peu velus, à 4 et 2 fleurs; calice campanulé, pubescent cilié; calice intérieur (corolle) à lobes blancs, allongés, obtus; labelle trilobé, capsule triquétre, pourpre, presque char- nue. » On remarquera que le fruit n'est point cótelé comme dans la figure de Plumier, et que probablement Richard l'a vu avant la maturité puisqu'il l'indique seulement pourpre, et non blanc à la fin bleuátre, comme Lamarck. Il semblait que le Henealmia racemosa Rich. était bien et dù- ment fixé dans ce genre avec lequel il avait plus d'affinité et que personne maintenant ne pourrait appliquer ces deux mots à une autre espèce. Pourtant, en 1864 (2), Grisebach compromet toute la clarté qui avait été faite à grand'peine sur l'Alpinia racemosa L. Plum. Lamarck devenu le Renealmia racemosa Rich., et sur l'Alpinia Antillarum Rœm.-Schult. En effet, dans son Flora of British West India Islands, VAlpinia racemosa —. Renealmia racemosa Rich. est devenu le R. caribæa Grisebach, évidemment à cause de la fig. 2 de la planche XII de Gærtner qui mentionne FA. caribæa. Or, nous l'avons vu pour Gærtner lui-même, le mot (1) A. Richard in Ramond de la Sagra, Historia fisica, politica y natural de la Isla de Cuba. Fanerogamias ô plantas vasculares, t. XI (1850). (2) Grisebach, Flora of British West Indian Islands, p. 601. 198 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1903. caribea était une erreur qu'il a corrigée dans le texte de son ouvrage, qu'il ne pouvait corriger sur la planche et qu'il n'a men- tionné dans le texte, ce nom malheureux, que comme une indi- cation pour retrouver le dessin du fruit. Enfin, il est extrémement abusif, quand il est si difficile de déterminer les espèces avec tous les matériaux en main, de supposer uniquement d’après le fruit que l'Alpinia racemosa (caribæa, in ic.) de Gærtner est bien cer- tainement l'Alp. racemosa de Lin., Plum., Lamarck. De toutes ma- nières donc le nom de caribæa adopté par Grisebach est bien léger. Il est d'autant plus inutile que, quatorze ans avant, A. Richard avait appelé cette même espèce Renealmia racemosa, en se basant sur le fondement de granit qu'est la planche 20 de Plumier. On peut facilement pardonner à Grisebach d'avoir méconnu la Monographie des Scitaminées d'Horaninow qui, parue en 1862, était de date toute récente et dans laquelle l'auteur, p. 34, conserve des doutes légitimes sur l'identification absolue du caribæa et du racemosa; mais comment l'excuser aussi facilement d'avoir méconnu le Renealmia racemosa de Richard publié quatorze ans auparavant? Conclusion, le R. caribæa doit être abandonné absolument. Mais Grisebach est eoupable d'un autre méfait; car, dans le méme ouvrage, il donne le nom de R. racemosa à la plante de Sloane, t. 105, fig. 1, avec la synonymie suivante : Renealmia ra- cemosa Rosc. ; Sloane, t. 105, fig. 1; A. antillana Rœm.-Schuit. Dans son Catolog. plant. cubensium (1866), p. 256, Grisebach répète la méme assertion sans indiquer davantage où Roscoe aurait nommé Renealmia racemosa une espèce distincte, mais trés voisine de celle qu'il avait nommée précédemment Alpinia race- mosa. Horaninow lui-même qui devait être, en sa qualité de mo- nographe, particulièrement renseigné, ne cite pas le Renealmia racemosa Rosc. (1). On peut done faire les suppositions suivantes : ou bien Roscoe a réellement donné ce nom, ce qui n'est pas connu et parait bien invraisemblable, ou bien il l'aurait mis sur un échan- tillon sans le publier, et il n'est pas permis d'en tenir compte à cause de la confusion. inextricable créée et du nom donné par Richard, antérieur de quatorze ans. Reste une autre alternative, (1) L'Index Kewensis est absolument muet sur le R. racemosa Rosc.; il ne cite que le R. racemosa A. Rich. et le R. racemosa Popp. Endl., qui doit être hors dé cause puisqu'il s'identifie avec une espèce, le R. breviscapa, tout autre que celles que nous avons en vue. GAGNEPAIN. — ZINGIRÉRACÉES NOUVELLES. 199 Grisebach lui-même aurait fait confusion et attribué à tortà Roscoe; une opinion qu'il n'aurait jamais eue ; voilà bien des raisons pour que le Renealmia racemosa Rosc: soit un: ax el ne soit. pas. maintenu. Remarquons qu'en synonyme, Grisebach attribue à Rœmer et Schultes un Alpinia antillana dont ces auteurs sont bien innocents puisqu'ils l'appelent Alp. Antillarum. Décidément, Grisebach est malheureux dans ses recherches bibliographiques. Horaninow, danssa Monographie des Scitaminées, cite bien, AL pinia Anlillarum. et son synonyme Zingiber sylvestre minus Sloane, Hist., 1, t. 105, avec une description qui ne laisse aucune place au du mais l'inévitable et décourageante fig. 2. est citée au lieu de la fig. 1, qui est la seule acceptable. au M. Petersen, dans le Flora brasiliensis, HI, pars 3.° p. 47; donne des Renealmia racemosa Rosc. in Grisebach, et R. cariba Griseb., une synonymie sommaire.Pour lui, l'Alpinia racemosa L: (Sp. plant. édit. 4, 2) et Horaninow (Prod. mon., 34) serait syno- nyme à la fois du R. racemosa Rosc, et du R. caribæa Griseb., et ce n'est pas exact : 1° pour Linné, qui cite dans son Sp. plant. la plante qui deux ans plus tard a donné lieu à la planche 20 de Plumier, sans s'occuper de la fig. 1 de Sloane; 2" pour Horaninow qui, p. 35 de sa Monographie, donne la description de PA. An- lillarum Ræmer et Schultes et la citation de la planche de Sloane, preuve qu'il ne comprenait pas cette dernière espèce dans l'Alp. racemosa L. qu'il mentionne p. 34, n° 14. Enfin, on peut faire procès à M. Petersen d'avoir adopté le R. caribæa Griseb., postérieur de quatorze ans au À. racemosa Rich. Comme résumé, nous donnons la synonymie des deux espèces ci-après : 1753. ALPINIA RACEMOSA Lin. Sp., p. 2. 1755. Alpinia racemosa Plum. t. 20 (syn. excl.). 1783. Amomum pyramidale Lamk (Encycl. dict., p. 197). 1788. Alpinia racemosa? Gærtn, p. 36. Alpina caribæa? Gærtn., t. XII, fig. 2. 1191. Amomum pyramidale (Encyclop. (1791), p. 5). Alpinia racemosa (Lamk, in herb. Mus. Par.). 1807. Alpinia racemosa (Rosc. Trans., p. 343). 1817. Alpinia racemosa (Rœm. Schult., p. 19). 200 sÉANCE DU 27 FÉVRIER 1903. 1833. Amomum pyramidale (Descourt. descrip.). Amomum pyramidale (Desc. icon?). 1850. RENEALMIA RACEMOSA A. Rich. Cuba. 1862. Alpinia racemosa (Horaninow, Monog.). 1864. Renealmia caribæa Griseb. (West Ind. Isl.). 1892. Renealmia caribæa (Peters. Fl. bras.). 1701. Zingiber sylvestre minus Sloane, t. 105, fig. 1 et desc., p. 16. 1755. Alpinia racemosa Plum. (synon. non tab. 20, nec descr.). 1788. Alpinia jamaicensis? Gærtn (t. XII, fig. 2). Alpinia jamaicensis? Gærtn (deser., pp. 36-37). 1191. Alpinia racemosa Swartz (Obs. bot., pp. 4-5). 1797. Alpinia racemosa (Willd. Sp. pl. pr. parte). 1817. ALPINIA ANTILLARUM Rom. Sch. (Syst., p. 20). 1833. Alpinia racemosa (Descourt. syn. non descrip. nec icon.). 1862. Alpinia Antillarum (Horanin. Monog.). 1864. Renealmia racemosa Rosc. (in Griseb. West Ind. Isl.). 1866. Renealmia racemosa Rosc. (Griseb. Cat. Cub.). 1892. Renealmia racemosa (Peters. Fl. bras.). 1903. RENEALMIA ANTILLARUM Gagnep. Nous croyons avoir séparé ces deux espèces parfois si bien dis- tinguées, plus souvent inconsidérément réunies; notre connais- sance des deux espèces, abondamment représentées dans l’herbier du Muséum, nous a été d’un grand secours. Ce n’est pas ici le lieu de décider s’il faut conserver les deux genres Alpinia et Renealmia, cependant il y a des raisons qui peuvent être mises en avant. Les Renealmia ne diffèrent des Al- pinia que par le filet de l'étamine, toujours beaucoup plus court et souvent plus court que large, alors que dans le genre Alpinia il est toujours 5 à 6 fois plus long que large; il ont, en outre, un labelle plus large que long, au contraire des Alpinia ; leurs ovules sont moins nombreux dans chaque loge que dans les Alpinia, et il faudrait observer si, dans tous les ovules de Renealmia, Varille est toujours unilatérale en languette, ce qui les distingue nette- ment de ceux du genre voisin. Au point de vue uniquement biblio- graphique, il y a cette constatation singuliére à faire: c'est que la première espèce du genre Alpinia, l'A. racemosa Lin., est devenue un fienealmia pour les auteurs contemporains, et ia conclusion forcée est que les auteurs de notre époque ne comprennent pas ie genre Alpinia comme Linné. GAGNEPAIN. — ZINGIDÉRACÉES NOUVELLES. 201 Dans tous les cas, il faut admettre, en distinguant les deux genres, que le Renealmia racemosa A. Richard est le seul valable et que leR.caribæa Griseb., de quatorze ans postérieur, n'a aucune raison d'étre admis ; que, dans le cas de réunion des deux genres, le nom d'Alpinia racemosa L. doit prévaloir. Le R. racemosa Rosc. est trés probablement un mythe dà à Grisebach; il doit dis- paraitre de l'usage à cause de cela, et de plus il préte à la confu- sion. Si on conserve le genre Renealmia, ce qui semble plus pra- tique et logique, il l'est également d'appeler Renealmia Antil- larum l’ancien Alpinia Antillarum de Ræmer et Schultes, adopté par le monographe Horaninow. Ce ne serait pas étre complet que d'omettre ici des diagnoses précises de ces deux espéces si longtemps méconnues, et dont les descriptions actuelles sont parfois pauvres à tel point que les bota- nistes font des confusions regrettables. Voici ces diagnoses d'aprés les différents auteurs anciens ou modernes, et surtout d'aprés nos observations et analyses person- nelles : RENEALMIA RACEMOSA A. Rich. Rhizoma nodosum, album, radicibus fibrosis repentibus, caules plures emit- tens. Caulis metralis et ultra; folia disticha, margine undulata, ovalo-lan- ceolata, basi altenuata, petiolo brevi, apice sat abrupte acuminata subasy- metrica, glaberrima ; ligula membranacea, fusca, brevis, obtusa, bilobata, subtruncata, petiolo duplo minor; vagina striata, margine membranaceo- scariosa. Inflorescentia terminalis, pyramidata, recta vel obliqua, densa, folia suprema non æquans; bracteis albis, patentibus, slriatulis, planis, subulatis; 9-3 infimis sterilibus rachin villosam involventibus ; bracteolis (paracalycibus) albis, spathaceo-fissis, villosis. Calyx extus villosus, tubulosus, subcampanulatus, tridentatus, dentibus triangularibus, post anthesim mar- cescens. Corollæ tubus brevis, lohi late ovales, subcucullati, posticus paulo major. Staminis lilamentum brevissimum; loculi approximati, paralleli, fusiformes; conuectivo in laminam brevissimam emarginatam producto. Labellum transverse ellipticum, trilobatum, breviter unguiculatum, lobis, lateralibus latis, sinuatis, medio profunde emarginato, 2-3-plo minore. Sta- minodia brevia, dentiformia vel falciformia, basi labello adnata. Stigma infundibuliforme, postice callosum. Disci confluentes basi stylum semi-am- plectentes, apice crenulati. Ovarium triloculare, pubescens, ovula plura, arillo cupuliformi vel laminam unilateralem efformante. Fructus ovoideus vix striatus. Caulis 1",30-1",60 altus; ligula 3 mm. longa; folia usque 40 cm. longa, 11 em. lata; inflorescentia 10-20 cm. alta; bracteis fertilibus 2-3 cm. longis, 9-8 mm. latis; bracteolis 6-8 mm. longis; calyx 10 mm. longus, 6-7 latus; labellum 10 mm. longum, 5 latum ; disci 3 mm. longi. 902- SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1908. L.-C. Richard, « Alpinia Plumieri, Guadeloupe ; Alpinia race- mosa Lin.; Balisier, flores albi; au Para, à la Guadeloupe et à la Martinique. » + Duchassaing, « Guadeloupe; ad ripas torrentium ; in montibus Guadelop:e, fl. Martii. » — Duperrey, « Martinique, 1825. » — M™ Rivoire, « Martinique, Alpinia spicata; vulg. : Canne de rivière. » — Plée, « Martinique, n° 690. J'ai trouvé cette plante tout au haut du Piton du Capot avant 1820, au pied de Fougères en arbre, dans des lieux fort humides, (signé) Plée. » — Belanger, « Martinique, n° 118, année 1858, et n° 350, juin 1853, environs de Saint-Pierre ». — Herb. Vaillant : « Ipecacuanha Indorum affinis planta racemosa, Laureola indica succisz folio subincano, flore Rapuneuli candido, cum baccis coccineis, Surian, n'68. » — Bordaz, « Martinique, les Saintes, n° 106. Pistache bâtarde, Alpi- nia. »— Guadeloupe, in herb. De Candolle. » — L. Hahn, n° 422. « Thalia obliqua, Calebasse, bois humides, nov. 1867. »: Renealmia Antillarum Gagnep. = Alpinia Antillarum hom. Schult. Rhizoma album, cylindricum, radicibus multis. Folia disticha, lanceolata ovata, firma, apice acuminata, basi parce attenuata, glaberrima, suprema inflorescentiam æquantia, subsessilia; ligula bilobata, scariosa, lobis minu- tis lateralibus, semiorbiculatis, vagina striata. Inflorescentia terminalis, folia superans, satis laga, purpurata, sepe obliqua, ramis et bracteis sub- unilateralibus. Bracteæ infimæ steriles, apice foliaceæ, basi purpurate; fertiles sanguineæ, lanceolate vel lineares; bracteolæ spathaceo-fissæ, san- guinee. Calyx tubuloso-campanulatus, glaber, dentatus, dentibus semi-orbicu- latis. Corolla tubus brevis, exsertus; lobi paulo cucullati, equales vel posticus major, glaberrimi. Staminis filamentum breve; loculi elliptici-fusiformes, apice discreti, connectivo cuneato in laminam brevissimam emarginatam producto. Labellum trilobatum, breviter unguiculatum, basi cordatum, lobis lateralibus latis, medio parvo obtuso, emarginato. Staminodia dentiformia vel falciformia, ad basim labelli adnata. Stigma cupuliforme, glabrum. Disci coaliti, stylum cingentes, apice crenati. Ovarium glabrum, loculis 3, multio- vulatis, arillo in laminam lateralem expanso. Herba 1 mm. alta ; folia usque 20 cm. longa, 4-6 lata; ligula 1-2 mm. longa; inflorescentia 10-12 cm. longa; bracteæ steriles 5 cm., fertiles 2-4 cm. long, 5-7 mm. latæ ; calyx 10 mm. longus, 4-5 latus; corollæ lobi 5 mm. longi, 4 lati; labeflum, 8 mm. longum, 8-9 latum; stamen 1 1/2 mm. latum 5-6 lon- gum. Egger « Flora exsiccata Indiæ occidentalis, n° 887, Renealmia caribæa, Porto-Rico, sierra de Luquillo, 4000 m., in sylvis humi- dis ad orillam amnium aprilis 1883 » herb. Museum et herb. Barbey-Boissier. — Saintenis, n° 1578 : « Renealmia racemosa GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 208 Rosc.; Sierra de Luquillo in sylvis, montes Fimenes, juin 1885, det. Urban (herb. Cosson et Drake), — « n° 216, Maricao in sylvis monti Alegrillo 26, XI, 1884, det. Eichler » (herb. Cosson, de Candolle, Boissier, Drake). Var. puberula. Folia firmiora et crassiora ; bracteæ steriles numeros: ; inflorescentia pube- rula; ovarium villosum; connectivum in laminam brevem triangularem pro- vectum ; labellum transverse ellipticum sed lobis 3 subinconspicuis. Plée, Martinique. — L.-C. Richard, « Alpinia Plumieri? Saint- Domingue. » — Poileau, herbier des Antilles, Saint-Domingue.— Beauner, n^ 226, Sierra de Luguillo à Porto-Rico, 1854 (herb. de Candolle). — Murray, « Amomum », Jamaique, 1827. (herb. de Candolle). — L.-C. Richard, « Alpinia Plumieri », Saint-Domingue (herb. Drake). Le Renealmia Antillarum, est distinct du R. racemosa par ses proportions réduites, par ses feuilles plus petites bien que des individus vigoureux puissent les porter aussi grandes que les in- dividus appauvris du R. racemosa, par les ligules plus petites et plus latérales au sommet de la gaine, par l'inflorescenee unila- térale moins fournie, à bractées et bractéoles rouges et non blanches, par les dents du calice arrondies et non triangulaires. Il est impossible de confondre le Renealmia racemosa A. Rich. de toute autre espéce quand on compare les échantillons; mais il n'en est pas de même du Renealmia Antillarum, qui a des affi- nités marquées avec les R. amoena A. Rich.(R. pauciflora Griseb.) et le R. ventricosa Griseb. Le R. amæna paraît être un R. Antillarum à feuilles deux fois plus courtes et plus étroites, à panicule pauciflore deux fois plus brève, parfois seulement à 2 ou 3 fleurs. Il a toute l'apparence d'une variété plus petite que notre variété puberula. Cependant, l'axe de l'inflorescence est glabre, toute la fleur également; Ja trés petite lame du connectif est tronquée, émarginée au lieu d'étre triangulaire surbaissée, et le labelle en est trés fortement trilobé comme dans le type R. Antillarum. Enfin, le disque est à trois lobes distincts, non confluents comme dans celui-ci. Le R. ventricosa Griseb. porte des feuilles plus grandes que dans le R. amena, plus petites ou à peu près égales à celles du R. Antillarum, mais l'inflorescence est trés compacte, beaucoup plus 204 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1903. courte que les feuilles supérieures, ce qui le distingue trés nette- ment du R. Antillarum; enfin, le disque est trilobé à lobes co- hérents. Un fait remarquable et qui prouve bien l'affinité de ces Reneal- mia, c'est que pour M. E.-G. Petersen (Flora Brasil, III. pars. 5, col. 47-48), le n° 621 de Wright appartient à la fois au R. Antil- larum (R. racemosa Rosc.) et au R. ventricosa Griseb. Nos échan- tillons de ce numéro de Wright, bien que différents par la colo- ration des feuilles, doivent rentrer dans le R. ventricosa Griseb. Le résumé de ces distinctions est donc que les R. Antillarum, amæna et ventricosa sont beaucoup plus voisins entre eux qu'ils ne le sont du Renealmia racemosa A. Rich. M. Rouy dit que lIndex Kewensis étant le Recueil dont la elassification pour les espèces est le plus généralement uti- lisée de nos jours, il serait intéressant, au point de vue pra- tique, desavoir si le nom spécifique adopté par M. Gagnepain, à la suite de son étude synonymique, est le méme que celui publié dans l Indez. M. Molliard fait à la Société la communication suivante : RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LE CHANVRE; par M. Marin MOLLIARD. (i| I. — Conditions influant sur le poids des akénes chez le Chanvre. Dans une précédente communication, j'ai défini expérimenta- lement trois catégories d'akénes de Chanvre d'aprés leur taille, et jai montré la facon variable dont ces trois catégories se compor- taient au moment de leur germination, en ce qui concerne le nombre des graines qui étaient capables de germer et la rapidité avec laquelle s’effectuait la sortie de la radicule. Je voudrais aujourd'hui montrer comment le nombre respectit et le poids moyen des akénes gros, moyens et petits, récoltés sur un pied de Chanvre, peuvent varier sous l'influence de certaines conditions, les unes externes, s'exercant sur la plante à partir de la germination, une autre résidant dans la nature méme de l'akéne qui a produit la plante dont on examine les fruits. MOLLIARD. — RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LE CHANVRE. 205 1. CONDITIONS DONT DÉPENDENT LES CARACTÉRES DES AKÈNES RÉCOLTÉS ET AUXQUELLES LA PLANTE EST SOUMISE A PARTIR DE LA GERMINATION. Dans toutes les cultures que j'ai faites pour étudier cette ques- tion, j'ai semé uniquement des akénes moyens d'un méme lot, afin de ne pas faire intervenir dans les résultats la taille des akénes semés; les expériences ont porté sur l'influence de la nature du sol, de son humidité, de l'éclairement, du serrage des pieds. On observera que les nombres qui vont figurer plus loin peuvent étre trés différents quand on passe d'un tableau à l'autre; cela tient à ce que les akènes semés sont d'origines variées et à ce que les résultats correspondent à des cultures faites dans des conditions de nutrition trés diverses, en des années et à des époques différentes; ces nombres ne sont donc comparables que dans un tableau con- sidéré isolément. a) Influence de la nature du sol.— Celle-ci influe beaucoup sur la taille des akénes récoltés; Je rapporterai, par exemple, les poids des akénes fournis par des pieds de Chanvre cultivés, les uns dans une terre assez forte, les autres dans du sable calcaire dépourvu d'argile et peu riche en humus : Pour 100 akènes récoltés Poids moyens (en milligr.) il y ena: des akènes, me^ uam uo T NE RS gros. moyens. petits. gros. moyens. petits, Terre argileuse et calcaire... 10 62 23 16.5. 14.8 10.6 Terre siliceuse et calcaire. ... 4 ,9D : 0 12.7 10.8 7.7 De plus, le poids de la récolte totale était beaucoup plus faible dans le second cas que dans le premier, ce qui correspondait à un développement moindre des plantes. Si au terrain calcaire et siliceux dont je viens de parler, on ajou- tait du fumier et un engrais chimique constitué par du phosphate de calcium, du sulfate de calcium, de l'azotate de sodium et de potassium, de manière à donner tous les éléments utiles au dévelop- pement de la plante, on obtenait, à partir des mêmes akènes, des 206 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1903. pieds de Chanvre qui atteignaient jusqu'à 2",50 et dont les akénes pesaient 237", 5 — 17,5 — 6,1 pour chacune des trois catégories; on comptait d'autre part 39 pour 100 de gros akènes, 52 pour 100 de moyens et 9 pour 100 de petits. Les fruits semés étaient les akénes moyens d'un lot de semences dont les échantillons pesaient respectivement, en moyenne, 21""*,2 — 15,2 et 8,2; les gros et moyens akénes récoltés.dans les dernières conditions de culture intensive étaient plus pesants et plus nombreux que ceux qui avaient été semés ; l'écart en sens inverse qui s'est manifesté pour le poids des petits akénes provient de ce que je n'avais pas écarté du lot récolté un certain nombre de petits akénes mal formés, réduits à leur enveloppe, ce qui avait été fait pour le lot ayant servi au semis. La différence de poids est surtout sensible pour l'ensemble des akènes de cette dernière récolte lorsqu'on les com- pare à ceux des deux cultures précédentes; le poids des gros akénes varie presque du simple au double. J'ai recherché, d'autre part, comment agissaient, au point de vue qui nous occupe, certaines substances chimiques ajoutées à un sol donné; les résultats les plus caractéristiques se rapportent au sulfate de calcium et au chlorure de magnésium ; les poids moyens des trois catégories d'akénes récoltés ont été : Poids total de la récolte Poids moyens des akénes. pour un même nombre de pieds. PTT s aom L———— D — gros. moyens. petits, gros. moyens. petits. Sol témoin. —m:...se e". ^, —19. 7. " 40.23 7-4 142 gr. Sol précédent auquel il a été (4 E ajouté 600 gr. So*Ca par mq. C 28,9 T3 190 gr. Sol précédent auquel il a été ( 4 . ajouté 100 gr. MgCI? par mq. | 14.9 10.3 83 215 gr Si on ajoutait du calcaire, du phosphate de calcium, de l'azotate de sodium, le poids de la récolte était légèrement augmenté; il devenait 250 grammes avec l'azotate de potassium, 238 grammes avec le chlorure de potassium ; mais le poids des akènes était, dans tous ces cas, trés sensiblement le mème que pour le lot témoin. Faisons de plus remarquer que c'est avec l'azotate de sodium où de potassium, puis avec le.chlorure de potassium qu 'on, obtenait MOLLIARD. — RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LE CHANVRE. . 207 le plus grand développement de l'appareil végétatif, ce qui nous empéche d'admettre un rapport nécessaire entre la taille des in- dividus etle poids des akénes correspondants, lorsque cette taille provient de l'intervention. d'un sel ajouté au sol. b) Influence de l'humidité du sol. — Parmi les différentes ma- nières dont peut agir la nature du sol, il faut évidemment tenir compte de la facon dont ce sol retient l'eau et qui est trés variable suivant sà constitution. physique et chimique. Si.on donne à un méme sol des quantités d'eau différentes, le poids des akènes ré- coltés est trés variable et augmente nettement avec la masse d’eau fournie. Les chiffres suivants suffiront à mettre ce pointen évidence : - " Expérience n° 1. Poids moyens des akènes. . ER D lat T7 me gros. moyens. petits. Sol meuble témoin non arrosé..... 12.1 410.2 J. ^ Mème sol arrosé tous les jours..... 18.14.:14,2:,,.8.2 Expérience n° 2. obediens doe Poids moyens des akènes. il yena: o ELLA. Rm or, me EA gros. moyens, petits. Culture en pots à peine arrosés. — 21 10 9 19.0 24% I Id-—constamment humides. 29. 65 6 20.4 16 8.5 Les akènes provenant des pieds cultivés en sol humide sont donc plus lourds dans chaque catégorie de taille que ceux qui pro- viennent d'un sol sec et les gros akènes sont relativement plus nombreux. c) Influence de l'éclairement. — J'ai comparé de méme les ré- coltes de fruits correspondant à des pieds cultivés à la lumière solaire directe, avec des pieds pour lesquels cette lumière était alténuée par une toile grossière placée au-dessus d'eux et sur leurs côtés. Les pieds cultivés à l'ombre étaient moins trapus, plus lå- chement et plus longuement ramifiés; les akènes des deux lots présentaient les caractères suivants : 208 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1903. Pour 100 akènes récoltés iyena: Pom MEE . Pn MANET Poids moyens des akènes. gros. moyens. petits. gros. moyens. petits. um / lumière normale. 10 64 26 16.2 .14,4 10.4 Expérience| T 1 c Chuué. ^ dM 19. d 18.1 15.1 40.4 y fs lumidre normale: -i ast dro 4E - xS 17.8. 41.5... 1.4 Expérience \ n° 2. l Dee o no =. A2 169 TS Les akénes gros et moyens sont donc plus nombreux et sont aussi plus pesants pour des pieds développés à l'ombre; il peut se faire d'ailleurs que cette condition rentre en partie dans la précédente, le terrain restant à l'ombre conservant davantage son humidité. d) Influence du serrage.— Les conditions de la végétation sont profondément modifiées suivant que les pieds sont plus ou moins distants les uns des autres; aussi les caractères des akénes se montrent-ils trés variables pour des lots où les semis ont clé effectués de manière que les individus se développent, par exemple, à 50, 30 et 5 centimètres les uns des autres, comme le montrent les chiffres suivants : Ponr 100 akènes récoltés "m. Poids moyens des akenes. il y en a: Marks Pun deen gros. moyens. petits- BO C. 6 wx 1 30,6 15.7 10.! Espacement : 4 30 em. ...... Bo Ri M 16.2 16.4 10.4 5 em- 5 46 49 15.4 19.3...9.2 Le nombre relatif des petits akènes augmente rapidement avet le serrage, en méme temps que le poids des akènes gros et moyens diminue notablement. Notons en passant que plus les pieds étaient _ serrés, plus leur taille était faible et leur maturité rapidement atteinte. | MOLLIARD. — RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LE CHANVRE. 209 2. INFLUENCE DES CARACTÈRES DES AKÈNES DE SEMIS SUR CEUX DES AKÈNES RÉCOLTÉS. Il était particulièrement intéressant de savoir si les caractères de taille et de poids des akènes étaient héréditaires; les expériences que j'ai faites à cet égard répondent nettement par l'affirmative, Il suffira de rapporter les résultats suivants : Expérience n* 1. Pour 100 akènes réco'tés Poids total il y ena: Poids moyens des akónes, — * 9163 tota Rae NS EN, uero S atm de la gros. moyens. petits. gros. moyens petits. récolte. Semis de gros akènes. 50 45 5 2.7 151. 84 199 gr. — moyens — 31.254 23 2 2 JAJ ..9 175 — petits — 24i 27 49 19.6 44.2: 7.8 : 164 Expérience n° 2. Semisde grosakènes, . 52. 4 — 7. 90. 18.4 6.6 1471 gr. bo 00 a Gb ABB uud Expérience n° 3. Semis degrosakènes. 8 65 27 19.6 15 8.6 ^. petits ols 2 43 55 18.1 13.7 8.2 Les akènes de semis de l’expérience n° 1 pesaient respectivement Damme 8 — 47,9 et 8,2; ceux de l'expérience n° 2, 21"^7,7 et 6,1, 'Ges deux premiéres expériences seules ont été faites dans des con- ditions de culture comparables. Il v a donc hérédité des caractéres que nous avons considérés; comme, d'ailleurs, les pieds issus des gros akénes sont beaucoup plus forts que ceux qui proviennent des semis des petits akènes, on voit qu'au point de vue pratique, il y a le plus grand intérêt à opérer la sélection des akénes. TE (SÉANCES) 14 910 -O SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1903. II. — Rapports entre le poids des akénes du Chanvre et le sexe des individus qui en sont issus. Lorsqu'on met à germer les akénes de différentes tailles d'un méme lot, on s'aperçoit facilement que les plantules sont, dés lé: début, d'autant plus vigoureuses qu'elles proviennent d'akénes plus volumineux, et la taille moyenne des individus reste durant tout le développement fonction de la grosseur des akénes. Citons seulement les tailles moyennes des quatre lots suivants, pour cha- cun desquels les pieds provenant d’akènes de différentes dimen- sions ont été cultivés dans les mêmes conditions : 4er lot. 2e lot. 3° lot. 4 lot. Hauteur moyenne | prob. c 1*5 1.65 15,90 0.80 des pieds prove- < moyens. 0.90 17.60 07:95 0.50 nant d'akémes (édite. Qn gs 17,30 ("85 0™,45 Mais, dans chaque lot, les pieds femelles de Chanvre atteignent toujours une taille plus considérable que les pieds mâles, en méme temps qu'ils sont plus robustes et plus fortement ramifiés. Je me suis posé la.question de savoir si on pouvait, par des carac- téres tirés de la taille des jeunes plantules, déterminer de bonne heure quels sont les pieds qui doivent étre d'un sexe déterminé. Je rapporterai une des expériences que j'ai faites à ce sujet ; ellea consisté à semer dans des trous séparés par des intervalles régu- liers des lots de quatre graines. On laissait se développer toutes: les plantules jusqu'à ce qu'elles eussentleurs deux premieres feuilles primordiales étalées; à ce moment, on ne laissait subsister, parmi les plantules poussées côte à côte, que l’une d'entre elles. A cette fin, chacun des onze carrés où les semis avaient été effectués était divisé en deux parties; dans l’une, on laissait systématiquement pour chaque trou le pied le plus robuste, daris r autre à au contraire le pied le moins développé. | 109 Le dénombrement des pieds: mâles et femelles pour. ces onze carrés a donné les résultats suivants ::.: 7 { HO ) MOLLIARD. — RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LE CHANVRE. 211 PARTIE OU ON A LAISSÉ LES PARTIE OU ON A LAISSÉ LES PLANTULES LES PLUS ROBUSTES || PLANT. LES MOINS DÉVELOPPÉES Te "e. 7 me — [lc ur EE ^ E rr NOMBRE NOMBRE NOMBRE NOMBRE de pieds NOMBRE NOMBRE de pieds LOTS de dé.piedg | .omelles de de pieds | femelles pour pour pieds mâles | femelles 100 pieds || pieds mâles | femelles 100 pieds mâles mâles. | 1 89 97 109 82 83 101 2. 82 101 123 78 93 119 3 100 114 114 122 88 72 4. 51 T2 126 76 54 110 5 79 88 ttt 97 89 94 6. 10 106 151 86 RO 107 7 61 114 186 79 81 106 8 85 108 127 82 102 129 9 94 115 122 105 102 91 10. 77 95 123 103 125 121 115 95 98 103 101 | 89 | 88 €——— | ie | P NPPNNI NR Total... 889 | 1108 | 125 1011 1019 | 104 | | . ll résulte de ce tableau que, dans chaque lot, on a laissé relati- vement plus de pieds femelles, en gardant les individus les plus vigoureux au stade où les deux premières feuilles étaient seules développées; tous les lots donnent à eet égard des résultats eon- cordant entre eux. Sion établit le total des pieds mâles et femelles pour les divers lots considérés dams leur ensemble, on compte 2197 pieds femelles pour. 1900 pieds mâles, ce qui fail une moyenne de 112 femelles pour 100 mâles, nombre qui correspond exactement aux statistiques établies précédemment par différents auteurs. ‘i | En résumé, les expériences précédentes établissent les deux póints suivants : les gros akénes donnent des pieds plus robustes, et, d'autre part, dans un lot d'individus provenant de graines 942 SÉANCE DU 2T FÉVRIER 1903. déterminées, les pieds qui sont les plus grands à un stade encore jeune ont plus de chance d’être femelles. ll serait tentant d'en conclure que les gros akénes doivent donner plus de pieds femelles que les petits, et que, par suite, toutes les conditions qui aug- mentent le poids des akénes favorisent la production des individus femelles. Cette conclusion ne s'impose d'ailleurs pas nécessaire- ment à priori, car la taille plus considérable des pieds issus de gros akènes s'applique aussi bien aux pieds mâles qu'aux pieds femelles; il faut, pour élucider ce point, avoir recours à l'expé- rience directe. Celle-ci ne m'a pas fourni de résultats positifs à cet égard; je transcris ci-dessous les dénombrements des pieds måles et femelles de lots provenant des semis d'akénes de diffé- rentes tailles : PIEDS PROVENANT DES SEMIS D'AKÈNES GROS MOYENS PETITS itd nombre de pieds | nombre de pieds _ nee PILAM mâles femelles mâles femelles måles femelles 1. 197 217 180 220 196 187 2. 47 58 121 116 » » 3 54 80 » » 66 90 à 2344 2573 3240 4048 249 352 5 906 1166 2140 2302 1042 1116 Total | 3348 4094 5681 6686 1553 1745 Soit pour les trois catégories d’akènes : 115, 117 et 112 pieds femelles pour 100 máles; ces nombres ne sont pas trés différents, de plus, les résultats partiels correspondant aux divers lots, sur- tout aux deux derniers, qui sont les plus importants, ne sont pas concordants. On ne peut donc tirer aucune conclusion ferme de ces dernières expériences; tout ce qu'on peut dire, c'est que, S'il. existe réellement une relation entre la taille des akénes et la pré- dominance de l'un des sexes, elle doit étre peu appréciable. GANDOGER. — SOLIDAGO YUKONENSIS. a J'ai écarté à dessein, en rapportant dans cette Note préliminaire les résultats de quelques-unes de mes expériences, toute compa- raison avec les recherches qui ont été faites antérieurement sur le méme sujet, me réservant de revenir sur cette question d'une ma- niére plus détaillée. M. le Secrétaire général donne lecture des communica- tions suivantes : SOLIDAGO YUKONENSIS Gdgr, ESPÉCE NOUVELLE DE L'AMÉRIQUE ARCTIQUE; par M. Michel GANDOGER. Parmi les collections de plantes exotiques que j'ai reçues dans le courant de 1902, se trouvait une série d'espéces récoltées, sur le territoire du Yukon (Alaska), par un des membres de l'expédition américaine, en 1899. Le mouvement extraordinaire qui avait entrainé une foule de gens vers cette partie de l'Amérique arctique, par suite de la dé- couverte de l'or au Klondyke, engagea le gouvernement des États- Unis à y envoyer des naturalistes pour explorer le pays. J'ai pu me procurer un exemplaire des récoltes botaniques faites là-bas ; elles sont d'autant plus précieuses que presque aucun botaniste n'y avait encore herborisé. La flore en est nettement arctique, bien qu'un certain nombre d'espéces se retrouvent dans la région alpine et glaciale des Mon- tagnes Rocheuses : Colorado, Wyoming, Idaho, Orégon, etc. Elle participe surtout à celle de la Sibérie orientale telle qu'on peut la voir dans les ouvrages de Bongard (1), de Gmelin (2), de Lede- bour (3), de Pallas (4), de Kjellman (5), etc. Mais elle n'a que des (1) Bongard (H.), Observation sur la végétation de l'ile de Sitcha. Saint- Pétersbourg, 1832, in-4°. 1 (2) Gmelin (J.-G.), Flora sibirica. Petropoli, 1747-1749, 4 vol. in-8°. (3) Ledebour (C.-F. von), Flora rossica, etc. Stuttgartiæ, 1842-53, 4 vol. in-8», (4) Pallas (P.-S)., Flora rossica, etc. Petropoli, 1784-1788, in-foiio. (5) Kjellman (F.-R.), Asiatische Beringesunds-kustens Fanerogamen- flora. Stockholm, 1882, in- 8". ade Kjellman (F.-R.), Om växtligheten pa Sibiriens nordkust. Stockholm, 1879, in-8», : Kjellman (F.-R.), Fanerogamer fran Vest-Eskimærnas land. Stockholm, 1883, in-8». 914 SÉANCE DU ‘27 FÉVRIER 1903. rapports très éloignés avec celle de l'Amérique polaire orientale : mer de Baffin, Groenland, etc., selon Seeman (1) et surtout d'aprés le bel. ouvrage de J. Lange (2), qui résume admirablement l'en- semble de nos connaissances botaniques sur la flore arctique du Nouveau Monde. : . Dans tous les cas, afin d'avoir une idée de la végétation de l'Amérique du Nord, on doit consulter les ouvrages classiques de Michaux (3), de pursh (4) et de Gray (5). Ces généralités exposées ainsi, je vais donner la description d'un Solidago qui me parait nouveau pour la science, n'ayant pu le rapporter à aucune espéce connue : SOLIDAGO YUKONENSIS Gdgr sp. nova. Perennis, radice subreptante cicatricosa, caulis pedalis aut minor oblique ascendens teres simplex inferne glaberrimus superne puberulus, folia radi- calia obtusa fasciculata oblongo-spathulata glauco-viridia ciliolata crenata, caulinaria vero acuta oblongo-linearia sessilia, capitula sepius 3-glomerato- racemulosa in paniculam ovatam paucilloram densam abeuntia, phylla. invo- lueri glabra vixque apiculata extus ad apicem dorsi intense viridi-maculata marginibus albido-scariosa, pedicelli tenues superne non incrassati, ligulæ luteæ oblongæ involucro saltem duplo breviores, pappus albus minor flosculos fere superans. Hab. America arctica occid., Alaska : Yukon territory in glareosis subherbosis frigidis loco dicto Fifty-Mile River (A.-L. Bolton, 3 aug. 1899). | Affinis S. humilis Pursh a qua optime differt foliis obtusis glauces- centibus obtuseque crenatis spathulatis, pedicellis tenuioribus, capitulis duplo minoribus, pappi setis brevioribus sed flosculos saltem æquan- tibus, elc. Le S. humilis Pursh., que j'ai de plusieurs localités de l'Amé- rique du Nord, où il est localisé dans les Montagnes Rocheuses, offre un certain nombre de formes qui pourraient facilement étre élevées au rang de sous-espéces. En voici quelques-unes : ! (1) Seeman (B.), Flora of western Esquimaux land. London, 1852, in-Á". (2) Lange (J.), Oversigt over Groenlands Flora (Conspectus flore "Groen- landicæ). Kjôbeñhavn 1880-1890, 2 vol. in-8°. (3) Michaux (4.), Flora boreali-americana. Parisiis, 1803, 2 vol. in-8°. (4) Pursh (F.), Flora America septentrionalis, or a systematic arrange- ment, etc. London, 1814, 2 vol. in-8°. (5) Gray (A.) and Watson (S.), Synoptic flora of North America. New York, 1881-1895, 4 vol. in-8e. FOUCAUD. — LETTRE. A M: MALINVAUD. 215 -4° Solidago humilis f. PATTERSONII Gdgr, caulis pedalis et ultra puberülus Tracemoso-paniculatus, folia omnia. acuta, radicalia ample oblonga argute. ser- rata, caulinaria vero integerrima non ciliata, phylla involueri subviridi-lutes- centia angustiora, capitula majuscula laxius racemosa, pappus floseulos sub- æquans. l Hab. Colorado, in saxosis ad Clear Creek, Empire, all. 8500 ped. GE- Patterson Colorado fl. exs. n. 279} 9» S. humilis f. CRANDALLUI Gdgr, caulis vix sesquipedalis sparse Mute cui ruber simplex, folia inferiora subobtusa ample oblonga obtuse crenata, cauli- naria autem conferta ciliolata ad apicem dentieulata, phylla involucri atro- viridia late oblongo-ovata, capitula majora conferta racemum ovatum pauci- florum dense efformantia, pappus flosculis multo brevior. Hab. Colorado, Beaver, Creek in declivibus frigidis, alt. 14,000 ped. (C. Crandall !); Wyoming in elatioribus supra Laramie (Nelson!); Idaho (Heller!); California, in sierra Nevada supra Reno et ad nives versus lacum Webber (B. Kennedy and Doten !).. 3 S. humilis f. GLACIALIS Gdgr, caulis nanus subdecumbens apice pilosulus atrorubens simplex, folia fere omnia radicalia- obtusa, obovato-spathulata, petiolo lineari, ád apicem crenäta vixque ciliata, eaulinäria conferta nonüun- «quam puberula oblonga, phylla involucri viridia superne contracta oblonga, capitula mediocria corymbum confertum 5-10 florum efformantia, pappus flosculis æquilongus. r Hab. Oregon occid. in regione nivali (Cusick !); Colorado, Gray Peak ad nives æternas, alt. 12-13,000 péd. ( €. Crandall!) in formam nanam Gray transiens. LETTRE DE M. J. FOUCAUD À M. MALINVAUD. Í Rochefort, le 7 février 1903. Cher Monsieur Malinvaud, Dans la séance du 14 novembre dernier de notre Société, M. Rouy a signalé, à la barre de l'Adour, le Galium arenarium X Asperula Cy- nanchica Contejean, et, à Bayonne, le Senecio bayonnensis Doiss., qui, dit-il, « semblent avoir été compléterhent négligés par les floristes de la région » les diagnoses de ces plantes n'étant « inscrites dans aucun 'óu- vrage soit général, soit local ». in échantillons de l'hybride en question m'ont été donnés par mon , M. Contejean, lorsque j'explorais la Gironde, les Landes et le lit- ini des Basses-Pyrénées dans le but d'ajouter ces départements à la 4* édition de la Flore de l'Ouest de Lloyd. 216 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1903. Je n'ai pas mentionné cette plante dans cet ouvrage parce que son au— teur attachait, comme on le sait, peu d’importance aux hybrides et qu'il en admettait difficilement l'introduction dans sa Flore. Je parlerai de cet hybride dans un travail sur la flore de l'Ouest de là France que je terminerai lorsque j'aurai publié ma Monographie des Spergularia. : Quant au Senecio bayonnensis, s'il existe à Bayonne ou dans les en- virons, il y est excessivement rare, puisque mon regretté ami Sibuet,. qui a habité Bayonne et qui a exploré le pays avec le plus grand soin, pendant plusieurs années, ne l'a jamais rencontré. Moi-méme, je ne l'ai observé ni à Bayonne, ni dans les environs oü j'ai fait de nombreuses herborisations de 1880 à 1884. Le docteur Blanchet, qui habitait Bayonne et Guéthary (Basses-Pyré- nées), ne l’a pas vu non plus puisqu'il me tenait au courant de ses décou- vertes et qu'il ne me l'a pas communiqué. MM. Lagu et Dupuy, qui m'on fait de si nombreuses communications et dont les herborisations ont eu lieu surtout en Chalosse (Landes), c'est-à-dire dans la région des collines, ou premiers chainons des Py- rénées, ne l'ont jamais observé non plus. Cette plante n'existe pas dans les herbiers Thore, Perris, Féraud, Léon Dufour, Toussaint, qui renferment des plantes des Landes et des Basses-Pyrénées. Je ne crois pas l'avoir vue non plus dans les herbiers Lesauvage et Dar- racq, auxquels je n'ai rien emprunté parce que, en étudiant ces collec- tions, j'ai remarqué des indications inexactes de localités. Craignant de publier des erreurs, j'ai préféré laisser à d'autres, et aucun botaniste sérieux ne m'en blàmera, le soin de citer celles de ces- plantes dont l'existence, dans la région, pourrait étre constatée plus tard avec une complète certitude. Enfin, si ce Senecio existe où il a été indiqué ou dans la région des Landes ou des Basses-Pyrénées, il est vraiment étonnant qu'il n'ait été observé par aucun des botanistes dont je viens de parler et dont trois, Toussaint, Sibuet, le docteur Blanchet, ont habité Bayonne. Je vous serais trés reconnaissant de vouloir bien donner lecture de cette lettre dans la prochaine séance de notre Sociéte. Avec tous mes remerciements, recevez, cher Monsieur Malinvaud, etc. SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1903. 917 M. Rouy dit que la lettre de M. Foucaud, qu'il n'avait pas mis particuliérement en cause, confirme son observation du 14 novembre, à savoir que deux plantes trés remarquables, le Galium cynanchico-arenarium Contejean et le Senecio bayonnensis Contej., ont été omises dans la 4° édition de la Flore de l'Ouest de la France. M. Malinvaud rappelle ce qu'il a dit à ce sujet dans une séance précédente (1). Le premier auteur de la Flore de l'Ouest, Lloyd, était trés scrupuleux dans la citation des plantes qu'il n'avait jamais vues, ou sur lesquelles il était insuffisamment renseigné, et l'on ne saurait l'en blâmer. On éviterait de nombreuses inexactitudes en suivant rigoureuse- ment cette méthode. (1) Voy. plus haut, p. 182. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE” G.-E. MATTEI. Aréonautica vegetale (Aéronautique végétale) (Buli- dell Orto botanico, 1,f. 3, 22 pages, 25 figures dans le texte, Naples, 1902). La dissémination des fruits el des graines d'un certain nombre de végélaux se fait par l'intermédiaire des courants aériens. De ces or- ganes les uns sont plus légers que l'air et sont entrainés, ils:se com- portent comme des ballons; les autres sont plus lourds et portés par les couches aériennes, ce sont des aréoplanes; d'autres enfin, également plus pesants que l'air, progressent gràce aux mouvements d'hélice qu'ils produisent. L'auteur appelle ces derniers des hélicoptères. , MEI Dans le premier cas (ballons), rentrent les types : Stanhopé (spores d' Helvella, graines d'Orchidées, Campanulacées, Éricacées, Cistacées, Bégoniacées, Orobanchacées, Scrofulariacées,, Hypéricacées, Onagra- riacées, etc.); Alyssoide; Salicacé; Clématidé; Taraxacoide; Car- diospermé. Aux aréoplanes se rattache le type Zanoniacé représenté par les grains d'une Cucurbitacée de la Malaisie, le Zanonia macrocarpa. Les fruits, à la maturité, sont secs et déhiscents; ils renferment de 300 à 500 graines légères, entourées d'une aile mesurant jusqu'à 20 centimètres de diamètre. Les graines de Pithecoctenium se comportent sensiblement de même. Le type hélicoptère se rencontre dans l'Ailanthe, le Fréne, le Robi- nia (Cycloptéres); dans le Tilleul, les Malpighiacées, les Abiélinées (Hélicoptères vrois); dans les Dipterocarpus et quelques genres voisins (Mégaloptères). P. HAROT. J. COMÉRE. De l'action des eaux salées sur la végétation de quelques Algues d'eau douce (Nuova Notarisia, XIV, 1902, pp. 18- 21, Venise). On peut, en prenant certaines précautions, faire vivre des Algues verles d'eau douce dans des eaux contenant une plus ou moins grande proportion de sels marins. Mais il existe une limite au delà de laquelle ces sels deviennent toxiques, et de plus la rétrogradation progressive (1) ll est rendu compte de tout ouvrage envoyé en deux exemplaires au Secrétaire général de la Société. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. ` 219 dans l'eau douce des espèces adaptées à l'eau salée peut être opérée avec succès. M. Comère se sert, pour fertiliser ses milieux de culture, d’une solu- tion à base d'azotates de chaux et de potasse, de phosphates de polasse et de peroxyde de fer, de sulfate de magnésie. 30 gouttes de cette liqueur sont suffisantes pour 100 grammes d'eau distillée additionnée d'eau de mer factice présentant une teneur en sels égale à 30 grammes quand on ajoute 10 parties de cette eau à 90 d'eau distillée. Il est facile de faire varier la quantité d'eau de mer dans le liquide nourricier, mais il est indispensable de n'augmenter la dose que graduellement et à in- tervalles réguliers. Les essais ont porté sur des OEdogonium, des Spirogyra, des Clado- phora, un Vaucheria. Les Cladophora et les OEdogonium peuvent vivre avec 35 grammes de sels marins par litre; le Vaucheria sessilis se développe dans l'eau contenant 20 grammes de sels; les résultats sont variables avec les Spirogyres. Les espéces à chloroleucites larges (S. ca- tene formis et varians) prosperent avec 18 à 20 grammes de sels par litre; les grosses formes (S. jugalis et orbicularis) ne peuvent sup- porter plus de 15 grammes au maximum. L'aceroissement continu des Algues mises en expérience et la persis- tance de leurs fonctions assimilatrices, vérifiées avec soin, montrent que la vitalité est parfaite. On peut considérer comme établi d'une facon cer- taine que les formes les plus robustes se prétent le mieux à l'adaptation, que l'aeclimatation est d'autant plus prospère et rapide que la structure est moins compliquée. La rétrogradation dans l'eau douce se fait aussi facilement, en pre- nant les mêmes précautions, en remplaçant successivement une quan- tité déterminée du liquide de culture par une proportion égale d'eau douce. L'aspect général des plantes étudiées parait peu se modifier. La teinté verte des chloroleucites semble cependant passer progressivement à une coloration vert-jaune différente de la teinte naturelle. — PR. E. HECKEL. Sur un autre poison des Sakalaves appelé Komanga ou Kimanga (Répertoire de Pharmacie, décembre 1902, 10 pages, å figures dans le texte; Paris). On sait que le nom de Kimanga est donné par les Sakalaves au Mena- bea venenata Baillon, Asclépiadacée, qui constitue le Tanghim du Ménabé de Madagascar. D'un autre côté, Baillon a fait connaitre sous le nom d'Erythrophleum Couminga, une Légumineuse, dont le nom ver- naculaire Couminga, aux Seychelles, devient Komanga et Kiminga à Madagascar. Pervillé avait déjà fait remarquer que toutes les parties 220 SOCIÉTE BOTANIQUE DE FRANCE. de cette plante étaient très toxiques. D’après M. Perrier de la Bathie, cette assertion est tout à fait exacte; les indigénes prétendent méme que l'odeur de ce végétal et la fumée qu'il répand quand on le brüle sont nuisibles. Les échantillons envoyés par M. Perrier de la Bathie ont permis à M. Heckel de donner une description compléte de cette Légumineuse, dont les inflorescences rappellent, sauf la coloration des fleurs qui est vert d'eau, celle de l'Erythrophleum guineense. Le Couminga existe aux Seychelles, sur la grande terre de Madagas- car, où il abonde sur les rives du lac Kinkony et des lacs voisins d’An- dranolava et d'Anjeza. La floraison a lieu en septembre-octobre. C'est l'écorce du tronc qui est utilisée à Madagascar par les empiriques, qui en font une panacée universelle contre toutes les affections. On rape un peu d'écorce sur une pierre, on y ajoule du piment écrasé, un peu d'eau, et on fait boire le tout aux malades. Gallois et Hardy y ont signalé la présence d'un alcaloide, peut-étre identique à l'érythrophléine de l'écorce de Téli. L'écorce de Komanga serait donc un poison du cœur. P. Hanior. G. CLAUTRIAU. Nature et signification des alcaloides végétaux (Recueil de l Inst. bot. de Bruxelles ; tome V, pp. 1-87, 1902). La caféine se rattache chimiquement au groupe des alcaloides pu- riques, qui dérivent du radical C*H*Az*, dit purine; à ce groupe appar- tient notamment la xanthine (dioxypurine), qui existe chez les plantes, comme chez les animaux, et dont la caféine est précisément un dérivé triméthylé. L'étude microchimique de la localisation de la caféine dans les tissus du Caféier et du Thé, tentée par divers auteurs à l'aide des réactifs ordi- naires, n'a pas donné jusqu'ici de résultats précis. Dans le présent travail, fait à Java, l'auteur, rencontrant les mêmes difficultés, s'est borné, lui aussi, à doser la caféine par voie chimique, tant dans les feuilles qu'aux divers niveaux de la tige. Les feuilles jeunes dn Caféier contiennent toujours de la caféine. Tou- tefois, la proportion de l’alealoïde varie beaucoup avec les espèces : ainsi, elle n'est que de 0,6 pour 100 du poids sec dans le café de Libéria, tandis qu'elle s'éléve à 1,6 pour 100 dans le café d'Arabie. Les feuilles adultes en manquent entiérement dans la premiére de ces espéces; au contraire, elles en restent abondamment pourvues dans la seconde (1,1 pour 100), ce qui justifie l'emploi des feuilles sèches du Cofea arabica, en guise de thé, par les indigènes de diverses iles malaisiennes (Bornéo, Sumatra). y Les graines du Caféier contiennent de 1,5 à 2,8 de caféine, sauf tou REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 224 tefois une variété du C. arabica, cultivée dans la Grande Comore, qui en est entièrement exempte, alors que l’espèce type, répandue dans la méme ile, en renferme 1,3 pour 100. Dans le Thé, au contraire, la caféine manque à la graine; mais elle existe dans le péricarpe. D’après divers auteurs, la caféine va en disparaissant peu à peu pen- dant la germination de la graine, ce qui tend à faire considérer cet alca- loidé comme une réserve nutritive, Or, les dosages, faits par l'auteur dans des plantules étiolées de Caféier, accusent au contraire une aug- mentation de caféine; toutefois, si l'on tient compte, dans la compa- raison des graines et des plantules, de la perte de poids sec de ces der- nières due à l'émission incessante d'anhydride carbonique, on arrive à ce résultat que la proportion de caféine reste sensiblement la méme dans la plantule que dans la graine müre. Ces mémes plantules étiolées, exposées ensuite à la lumière et verdies, contiennent encore la méme proportion d'alealoide aprés plusieurs semaines d'assimilation chloro- phyllienne : la caféine n'est donc pas, comme l'asparagine et tant d'au- tres composés azotés, un principe alimentaire. Quant aux plantules de Thé, dont les graines sont, comme on vient de le dire, dépourvues de caféine, elles offrent celle particularité intéres- sante d'en élaborer une trés forle proportion au cours de la germination, ce qui conduit à considérer l'alealoide comme l'un des produits de la décomposition qu'éprouvent les albuminoides de réserve pendant le développement. Mais, pas plus que dans le Caféier, cette caféine n'est consommée par la plante à un stade quelconque de la germination : on ne peut donc la considérer que comme une excrélion interne. D'autres auteurs ont d'ailleurs établi que les alcaloides donnés aux plantules de Phanérogames comme seuls aliments azolés, ne sont pas susceptibles d'étre assimilés, et les plantes simples, telles que les Moisis- sures, ne les ineorporent que s'ils sont associés à une nourriture azotée saline, telle que du nitrate d'ammonium. Dans la feuille adulte du Caféier, la caféine éprouve une résorption, partielle dans le C. arabica, complète dans le €. liberica. Ici, il est bien difficile, au cours de cette période de grande activité organisatrice, de refuser à la portion disparue de l’alcaloide le caractère d'une réserve nutritive, tout comme dans le cas précité des Moisissures. ll n'en reste pas moins que, dans lé plus grand nombre des circons- tances, la caféine, ainsi que la généralité des alcaloides, se comporte comme un produit d’excrétion, contrairement aux autres principes azotés (asparagine,...), issus eux aussi de la décomposition des albumi- noides. Mais si les alcaloides sont d'ordinaire exclus de toute partici- pation au travail nutritif intracellulaire, ils peuvent néanmoins étre 2929 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ` utiles à la plante, en contribuant à sa prótection, conclusion à laquelle conduisent, notamment, toutes les données relatives à la localisation de ces principes. | Ern. DELzUNG. G. CLAUTRIAU. La digestion dans les urnes des Nepenthes (Re- cueil de l'Inst. bot. de Bruxelles; t. V, pp. 89-133, 1902). Les recherches de l'auteur sur l'action digestive du liquide des urnes des Nepenthesont été faites, non seulement sur des exemplaires cultivés en serre, mais encore sur de nombreux individus observés à Java, à l'état de nature. Le N. melamphora, espèce particulièrement répandue dans l'ile, végéte indifféremment en épiphyte dans les foréts humides, ou sur le sol à la maniére des plantes ordinaires; on le rencontre no- tamment, à la faveur de ses graines ailées, sur les versants volcaniques dénudés. Sur ce sol aride, le liquide des ascidies joue bien certaine- ment, avant (out, le róle de réserve d'eau pour la plante; pourtant, on y rencontre toujours des cadavres de Fourmis ou autres insectes, sauf à proximité du sommet des volcans, où la végétation herbacée va en se raréfiant de plus en plus. Pour éprouver le pouvoir digestif du liquide des urnes, l'auteur a eu recours à une dissolulion d'albumine fraiche, rendue incoagulable par addition d'une trace de sulfate ferreux, ce qui permet de la stériliser par la chaleur sans l'aliérer. Cette addition n'influe en rien sur la marche ordinaire de la digestion pepsique; elle. n'est pas non plus de nature à nuire aux urnes, qui sont généralement trés sensibles aux réactifs introduits (anesthésique...). La dissolution d'albumine stérilisée était introduite directement et aseptiquement dans le liquide des ‘urnes encore closes, au moyen de pipettes effilées dont la pointe, préalablement flambée, était poussée au travers de la paroi, dans la portion supérieure non glandulaire, de l'organe; la perforation était aussitôt oblitérée au moyen d'un peu de vaseline. On évitait de la sorte les développements bactériens, qui Se produisent toujours lorsqu'on emploie des fragments de blanc d'œuf cuit, et auxquels certains auteurs altribuent exclusivement la désagrégation des parties molles du corps:des insectes qui tombent dans Purne ou qui y sont directement déposés. . Le liquide des urnes intactes est incolore, un peu visqueux el faible- ment odoranL; sa réaction est neutre dans les urnes jeunes, encore closes, acide duis les urnes ouvertes. L'introduction d'un corps étran- ger, l'agitation de la plante, le choc ou le froissement del ascidi pro- voquent de méme l'excrétion dii principe acide, | ' La dissolution d'albumine incoaágülable, introduite. dans Purne, rend le liquide temporairement opalescent; même à dose assez forte, ce prin- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE: 223 cipe, comme le montrent les dosages de l'azote, est entierement résorbé au bout de quarante-huit heures, ce qui implique une digestion. .Tou- tefois, avec le N. melamphora, et contrairement à d’autres espèces dont il sera question plus loin, il n'a pas été possible à l'auteur de recon- naître formellement la présence de peptones ou de propeptones dans le mélange, d’où il résulte que les produits de la digestion sont absorbés par l'urne au fur et à mesure qu'ils prennent naissance. Les insectes noyés dans le liquide sont, eux aussi, lentement digérés, si bien qu'il ne reste de leur corps que les portions chitineuses péri- phériques. Il est à remarquer que, CR la d le liquide de l'urne se conserve clair; aucun développement bactérien ne s'y produit, circons- tance due sans doute, en partie à l'aeidité du suc, en partie aussi, comme il vient d’être dit, à la prompte absorption, par la paroi de l'urne, des produits de.la digestion. Extrait des urnes, le liquide intact des Nepenthes, qu'il soit acide ou non, n'exerce aucune action sur l'albumine; il en est de méme du liquide maintenu dans les urnes, dés que ces dernières viennent à être séparées de la plante. C'est donc que la sécrétion du principe diastasique, qui est bien probablement élaboré par les nombreuses glandules de la région inférieure de l'urne, s'effectue seulement au moment de la diges- tion, ce qui conduit à considérer son émission comme une réaction à l'excitation produite sur la paroi par le corps introduit. ` Dans des observations ultérieures, faites en Europe sur des Nepen- thes de serre (N.. Mastersiana,...), l'auteur a établi méthodiquement que l'aibumine est réellement peptonisée par le liquide des ascidies. D'autre part, ce liquide prélevé dans des urnes qui renferment des cada- vres d'Insectes, est tout aussi actif en dehors de la plante que dans les urnes elles maios: il reste au contraire sans ac tion digestive, lors- qu'il a été préalablement chauffé. Les ascidies sécrètent donc un principe protéolithique, non isolé encore il est vrai, agissant sur les albuminoides en milieu acide, et com- parable, comme tel, à la pepsine animale. Les produits de la digestion Sont absorbés par la paroi des urnes, au fur et à mesure qu'jls prennent naissance : ainsi, dans un cas, au bout de huit jours, le liquide d'une ascidie n 'accusait plus que le‘cinquième de la quantité d'azote protéique qui y avait été introduite au début de l'expérience. * D'aprés l'auteur, les glandules internes de l'urne seraient le siège, non seulement de l'élaboration du principe acide et de la zymase, mais encore de l’absorption des produits de la digestion ; de là, le parenchyme adjacent aux fascicules vasculaires, qui partent de la base des glandules, 294 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. conduirait ces substances nutritives dans les faisceaux principaux de Ja paroi. Le point essentiel, établi par les recherches de Clautriau, est que les Nepenthes se comportent réellement comme des plantes carnivores, Ern. BELzUNG. NOUVELLES (45 Mai 1903). — L'Aeadémie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon, dans sa séance du 23 avril dernier et sur le Rapport de M. d'Arbaumont, a décerné une médaille d'or à M. le docteur Gillot, vice-président de la Société d'Histoire naturelle d'Autun ; cette distinction a été accordée à notre confrére pour l'ensemble de ses nombreuses publications concer- nant la botanique, et jamais ne fut mieux méritée la juste récompense d'un travail assidu. — À céder, par suite de décès, un herbier considérable parfaitement conservé, toutes les plantes ayant été passées au sublimé, et contenant à peu prés toutes les plantes d'Europe. Les personnes qui désireraient consulter le Catalogue de cette collection ou obtenir d'autres renseigne- ments peuvent s'adresser à Madame Eugénie Chabert, 9 à Oncin, par Lépin (Savoie). — Le fascicule 4 du tome deuxième de la FLORE DESCRIPTIVE ET ILLUSTRÉE DE LA FRANCE, etc., par l'abbé H. Coste, vient de paraitre chez Paul Klincksieck, 3, rue Corneille, à Paris. ll renferme la suite de la famille des Composées avec les espèces et figures correspondantes 1975 (Achillea macrophylla) à 2229 (Andryala integrifolia); il ne manque que les Hieracium). L'éditeur annonce que les souscripleurs recevront en juillet la fin du volume II. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. 11428. — Libr.-lmpr. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. — MoTTEROZ, directeur. Bull Soc. Dot. Pr. T. DL (1903. PL ACER LANCEOLATUM Molliard. Bull. Soc. bot. Fr. HE 4999 p) wj FEsTUCA. Schémas des coupes de feuilles d'innovations. p TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1903. Décès de M. Auguste de Coincy. Le défunt a légué à la Société 30,000 frances pour fonder un prix de Botanique...:............. 145 Admission de M. Antoine Lauby............... eae este] 145 M. Fernand Camus présente à la Société, au nom de M. Boistel, un ouvrage intitulé : Nouvelle Flore des Lichens, seconde partie..... 145 Observations de M. C. Rouy relatives à une communication précé- dente de M. G. Camus. ...,...........,...,....,........,..,... 145 Orzeszko ....... Étude histotaxique sur les Festuca (Planche VI).................. e 146 F. Gagnepain... Zingibéracées nouvelles de l'Herbier du Muséum.................. 160 F. Camus....... Le Sphagnum Russowii Warnst. aux environs de Paris.............. 165 Abbé Hy....... Fumaria muraliformis Glavaud................, ....,,........ *. 168 Clos............ Hypericum Liottardi, espèce annuelle et légitime........... PEDEM 170 Observation de M. G. Bonnier......................,.....,....... 172 Maiden......... Note sur des plantes d'Australie. ...,,................,.........., 172 G. Bonnier..... Note sur la végétation des Landes comparée à celle de Fontainebleau. 174 J. Foucaud..... Lettre à M. 6. Camus (Spergularia).......,........,..... BEEN 177 Observations de MM. Rouy et Malinvaud..........,...,.,......... 178 L. Petit........ Procédés de coloration du liège par l'Alkanna, de la cellulose par les sels métalliques; triple coloration......,....,.......,............ 179 Husnot......... Lettre à M. Malinvaud (Poa Feratiana).....................,...... 181 Observations de M. Malinvaud.................................. .. 182 SÉANCE DU 27 FÉVRIER. Admission de M. l'abbé Segret...............,...,,.............. 183 De Boissieu.... Note sur quelques plantes adventices des environs de Pont-d'Ain (Ain) (Planche VIP...............4.4e4 ss eesesssses 183 Observation de M. Rouy..................,..,................... 188 F. Gagnepain... Zingibéracées de l'Herbier du Muséum.................. MED 189 Molliard . ...... Recherches expérimentales sur le Chanvre......................... 204 Gandoger....... Solidago yukonensis.............................................. 213 Poucaad........ Lettre à M. Malinvaud (Senecio bayonnensis, etc.)................. 215 Observations de MM. Rouy et Malinvaud........................... 217 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE . MATTEL: Aéronautique végétale......... 218] appelé Komanga ou Kimanga. ee. et 919 COMÈRE, Action des eaux salées sur la CLAUTRIAU. Nature et signification des végétation de quelques Algues d'eau alcaloides végétaux.................. 220 douce ,.... e nnne ons .... 218 | CLAUTRIAU. La digestion dans les urnes —— HECKEL. Sur un poison des Sakalaves ` des Nepenthes...................... 222. NOUVELLES ............. osse sehe RI eher hehe hh e e eene 22 $ SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE ^? Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à cIN@heures du soir, habituellementlesdeuxiéme et quatriéme vendredis de chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1903 9 et 23 janvier. 24 avril. | 10 et 24 juillet. 13 et 27 (évrier. 8 et 22 mai. | [3 et 27 novembre. 13 et 27 mars. I2 et 26 juin. | Il et 18 décembre. La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- - ment. — ll peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bitlletin, à l'exception des t. 1V (1857) et XV (1568), sont cédés au prix de {0 fr. chacun, et les suivants (2€ sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exeeption du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. B. — Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, nesont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congres de botanique tenu à Paris en août 1889; le prix de ce volume est de {0 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes où numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l’année, sont à la charge de l'acquéreur ou de l’abonné. AV IS Les notes ou communications manuscrites adresséesauSecrétariatpar les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s y rat- tachent, sontlues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin, Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la Société. Ceux qui seront envoyés, EN DEUX EXEMPLAIRES, dans l'année méme de leur publication seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolument étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM, les membres à faire connaitre eur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est pas donné suite aux pt mandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent a terminé depuis plus de deux ans. — Aucune réclamation n'est admise, de la pa des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- tions, ete., à M. le Secrélaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris: Le Secrétaire général gérant du Bulletin : E. MALINVAUD. _ — nó 11428, — Libr.-Impr. réunies rue Saint-Beroit, 7, Paris — MOTTEROZ, directeur, BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 aouT 1875 ` TOME CINQUANTIEME (Quatrième Série — TOME 111) 1903 Séances de Mars et Avril 1905. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 mile Bescherelle) sera jointe au . r * 4 La planche VII (portrait d'F ro contient les planches VIF et IX. Li » La Ce numi Le Bulletin de la Société botanique de France parait par livraisons "T , = 4Q0* Le Bon à tirer de ce numéro a éte donné le 22 Juin 1903. mensuelles. numéro suivant. BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ POUR 1903. Président : M. Gaston BONNIER. Vice-présidents : MM. Zeiller, Costantin, Guillon, Poisson. Secrétaire général : M. E. Malinvaud. Secrétaires : Vice-secretaires : MM. Buchet, Lutz. MM. Gagnepain, Ph. de Vilmorin, Trésorier : Archiviste : M. Delacour. M. Éd. Bornet. Membres du Conseil: MM. Bois, MM. Camus (G.), MM. Hue (abbé), Boudier, Dismier, Maugeret, Bureau, Drake del Castillo, Mouillefarine, Camus (F.), Guérin, de Seynes. COMMISSIONS ANNUBLLES NOMMÉES PAR LE CONSEIL D'ADMINISTRATION 1° Commission de Comptabilité : MM. E. Bornet, G. Camus et Mouillef- rine. 2» Commission des Archives : MM. Delacour, abbé Hue, Maugeret. 3* Commission du Bulletin : MM. E. Bornet, Boudier, Bureau, Drake del Castillo, Guérin, Zeiller. | 4 Comité consultatif chargé de la détermination des plantes de France et d'Algérie soumises à l'examen de la Société : MM. Bornet et Gomont (Algues) ; Boudier et Rolland (Champignons); abbé Hue (Lichens); F. Camus (Mousses); G. Camus, Gagnepain (Plantes vasculaires); Foucaud (Plantes e Corse, Spergularia). Dl ; . . ine 5° Commission chargée de formuler un avis au sujet de la procha session extraordinaire : MM. G. Camus, Hua, Lutz. - " WENN ti it Art. 25 du Règlement. — Le Président et le Secrétaire général tont partie de dro de toutes les Commissions. SÉANCE DU 13 MARS 1903. PRÉSIDENCE DE M. DELACOUR, TRÉSORIER. En l'absence de M. le Président, retenu par des devoirs professionnels, M. Delacour, trésorier, prend place au fau- teuil. M. Gagnepain, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la séance du 27 février, dont la rédaction est adop- tée, M. le Président fait part à la Société de la perte doulou- reuse qu'elle vient de faire d'un de ses anciens présidents, M. Émile Bescherelle, décédé à Arcachon le 96 février der- nier. Ses obsèques ont eu lieu à Clamart le 2 mars; la Société y était représentée par M. Jules Poisson, un de ses vice- présidents, et par M. le D" Fernand Camus, membre du Conseil d'administration. Le premier a prononcé sur la tombe les paroles suivantes : DISCOURS PRONONCÉ, AU NOM DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, SUR LA TOMBE DE M. ÉwrLE BESCHERELLE, par M. J. POISSON, vice-président. Appelé au dernier moment à remplacer notre Président retenu par des obligations professionnelles, j'accomplis un douloureux devoir en venant aujourd'hui adresser un supréme adieu, au nom de la Société botanique, au membre éminent dont elle ressent vivement la perte. Qu'il me soit permis de rappeler qu'Émile Bescherelle était pour moi un an- cien camarade, et que la sympathie qui m'attirait vers sa nature franche et loyale avait resserré les liens d'une confraternité qui remontait à plus de quarante ans. C'est une dure épreuve de voir disparaitre, apres tant d'autres, hélas! un de ces amis éprouvés qui ne seront pas remplacés, alors que la vieillesse parcimonieuse nous mesure l'horizon ! Notre regretté collègue était le fils de l'érudit grammairien Besche- T. L. (SÉANCES) 15 226 SÉANCE DU 13 Mans 1903. relle, ancien conservateur à la bibliothéque du Louvre et auteur d'un Dictionnaire national de la langue francaise qui eut un grand succès au milieu du siècle dernier. Dirigé par un tel père, Émile Bescherelle fit de fortes études classiques et, après avoir satisfait aux obligations du service militaire, il était attaché, vers 1858, au Ministère de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publies, et il parcourut honorablement une longue carrière administrative; il reçut en récompense la décoration de chevalier de la Légion d'honneur et prit sa retraite avec le titre de chef de division honoraire. Émile Bescherelle avait trente-deux ans lorsqu'il fut proclamé membre de la Société botanique de France, dans la séance du 24 février 1860 ; ses parrains étaient Ém. Le Dien, connu par ses travaux sur la bryo- logie parisienne, et le secrétaire général, W. de Schoenefeld. Il ne tardait pas à se lier d'une étroite amitié avec le regretté Ernest Roze, que notre Compagnie reçut dans la méme année; ils s’adonnèrent l'un et l'autre à l'étude des Muscinées et publiérent divers travaux en collabora- tion. A partir de 1864, les deux amis cessèrent de suivre la méme voie. Tandis que Roze abordait de préférence ses délicates recherches sur la morphologie interne des Cryptogames supérieures, Bescherelle continua seul à s'occuper de la systématique des Mousses et des Hépatiques. Ce qu'il a ajouté, par un travail ininterrompu de quarante ans, à cette bran- che de nos connaissances, forme une œuvre considérable qu'il ne m'ap- partient pas d'analyser. Un de nos collégues, plus compétent, s'est chargé de ce soin. Il nous dira aussi les hautes récompenses qu'à plusieurs reprises l'Académie des sciences décerna à notre ami. La Société bota- nique de France lui accorda la plus haute distinction dont elle dispose en l'appelant aux fonctions de Président pour l'année 1885. Émile Bescherelle était Correspondant du Muséum ; il a revisé avec le plus grand soin toute la classe des Muscinées dans l obit de cet éta- blissement et rendu ainsi un grand service à ceux qui ont besoin de les consulter. En dehors du savant qui s'était acquis l'estime générale, il y avait, chez notre ami, l'homme privé aimable, complaisant, d'un commerce agréable et sür. Ce n'était jamais en vain que des éléves ou des ama- teurs, désireux de faire des excursions cryptogamiques, faisaient appel à son concours ; il se mettait avec la meilleure grâce à leur disposition et, tout en les instruisant au cours de l’herborisation, il égayail ses compa- gnons par les saillies d'un esprit brillant et par une bonne humeur tou- jours éveillée. Sous des allures d'une vivacité primesautière, on né tardait pas à découvrir en Jui un fond de bonté, de modestie et de siu- cérité qui lui gagnait les sympathies de tous ceux qui le connais- saient. F. CAMUS. — NOTICE SUR M. ÉMILE BESCHERELLKe 227 Au milieu de sa charmante famille, où nous l'avous vu longtemps à Clamart, régnait une touchante harmonie. Dans ces derniéres années, la mort de M"* Bescherelle fut pour notre confrère un coup terrible et qui Vébranla profondément. Les soins dont l'entourérent ses deux filles, qu'il adorait, furent un adoucissement à cette cruelle épreuve, et il s'est éteint dans les bras de ses enfants le 26 février dernier. M. Fernand Camus s'exprime en ces termes : NOTICE SUR M. Ém. BESCHERELLE; par M. Fernand CAMUS. M. Émile Bescherelle était né à Paris le 3 janvier 1828. Aprés quel- ques années de service militaire, il rentra dans la vie civile et fut atta- ché au ministère des Travaux publics, qui ne faisait alors qu'un ministère avec ceux de l'Agriculture et du Commerce. Il v a parcouru toute sa carrière administrative, et ne le quitta qu'à l'heure de la retraite, avec le titre de chef de division honoraire. Le goüt de la botanique lui vint en la société de quelques amis dont il se plaisait à rappeler le souvenir et qui furent longtemps ses compa- gnons d'excursions. Il se tourna presque aussitót vers l'étude de la eryp- logamie et particulièrement de la bryologie, alors fort négligée en France. En 1859, il suit sur la cóte de Cherbourg le professeur Chatin qui, avec un entrain sans pareil, faisait presque annuellement visiter quelque point éloigné de la France aux élèves de l'École de pharmacie. Plusieurs Mousses de ses récoltes, et non des moins intéressantes, sont citées dans le compte rendu de l’excursion fait par le docteur Jamain (Cfr. Bulletin, 23 mars 1860). L'année suivante, il entre à la Société botanique (séance du 24 février) et se lie avec Roze d'une étroite amitié, union féconde à laquelle nous devons les premières études suivies sur la bryologie parisienne. De 1860 à 1867, Roze et Bescherelle consa- crèrent aux Mousses leurs rares journées de liberté — Roze était de son côté attaché au ministère des Finances — parcourant un grand nombre de localités de nos environs, visitant à maintes reprises les plus voisines de Paris, et poussant de temps en temps jusqu'a Rambouillet, Vernon, Compiègne, Villers-Cotterets, Fontainebleau. M. Lescherelle tenait très exactement depuis 1861 un registre de ses herborisations : en le parcourant, on suit pour ainsi dire pas à pas les progies accomplis dans la connaissance de la flore bryologique parisienne. Plusieurs Notes, publiées par les deux amis, annoncaient à la Société botanique leurs découvertes les plus importantes. En méme temps, ils entreprenaient 228 SÉANCE DU 13 Mars 1903. une œuvre longue et difficiie : c'était la publication d'échantillons en nature des espèces parisiennes. Cette collection, Muscinées des envi- rons de Paris, encore très recherchée aujourd’hui, comprenait 250 es- pèces de Mousses et d'Hépatiques, toutes recueillies par eux-mêmes, à l'exception de quelques-unes fournies par des amis, de Marcilly, de Mercey, Lefèvre, Michel. Ils eurent la bonne fortune d’être accom- pagnés, le 27 mars 1864, par Schimper dans une excursion à Jeufosse et à Bonniéres. Pendant son séjour à Paris, dans l'été de 1867, Gottsche herborisa deux fois avec eux à Sceaux et à Fontainebleau. M. Bescherelle ne se bornait pas à l'étude des Mousses parisiennes. En 1863, il prend part à la session extraordinaire de Chambéry. et, avec Roze et Le Dien, en énumére les récoltes bryologiques. En 1865, il as- siste à celle de Nice, dont il étudie les Mousses avec Albert de Mercey. Il avait prélidé à ce dernier voyage par l'étude et la publication des récoltes de de Mercey aux environs d'Hyéres. D'autres travaux bryo- logiques, dont on trouvera la liste compléte dans la bibliographie qui termine cette notice, témoignent également de son activité. En méme temps, il entretenait une correspondance suivie avec de nombreux con- fréres de province, heureux de lui soumettre leurs récoltes et de prendre ses avis: MM. l'abbé Boulay, alors vicaire à Rambervilliers, P. Mabille, professeur à Dinan puis à Bastia, Gautier, de Narbonne, de Mercey, obligé par sa santé délicate de séjourner dans les Pyrénées et qui en profitait pour faire de remarquables explorations dans la partie centrale de la chaine, Le Jolis, de Cherbourg, l'abbé Puget, de Thonon, l'abbé Ravain, de Segré, Ch. Trouillard et l'abbé Lelièvre, de Saumur, Ravin, d'Auxerre, et bien d'autres. Il est regrettable que MM. Roze et Bescherelle n'aient pas couronné leurs recherches par la publieation d'un catalogue bryologique des en- virons de Paris; mais déjà d'autres travaux ne leur laissaient plus le loisir de songer aux Mousses parisiennes. Tandis que Roze observait les phénoménes de la fécondation chez les Cryptogames, M. Bescherelle abordait l'étude des Mousses exotiques. Montagne venait de mourir dans un âge avancé, les collections envoyées par les voyageurs s'entassaient au Muséum sans étre étudiées; de riches matériaux avaient été rappor- tés du Mexique par la commission scientifique qui suivait l'expédition. Eugène Fournier, ami intime de M. Bescherelle, avait été chargé de la mise en œuvre de ces récoltes du Mexique. Il confia l'examen des Mousses à M. Bescherelle qui, encouragé par les professeurs Brongniart et Decaisne, accepta. A partir de ce moment, l'existence de M. Besche- relle fut vouée presque tout entiére à l'étude des Mousses exotiques, el l'on ne sera pas peu étonné des difficultés qu'il dut vaincre pour fournir une pareille somme de résultats, si l’on songe que, tenu pendant la F. CAMUS. — NOTICE SUR M. ÉMILE BESCHERELLE. 229 journée par ses devoirs professionnels, il ne pouvait consacrer que ses soirées à l'étude des Mousses. Grâce à lui, la plupart des colonies fran- caises possédent maintenant leur florule bryologique: la Nouvelle-Calé- donie, les Antilles francaises, les Mascareignes et les Comores, l'Algérie, le Tonkin, Tahiti, la Tunisie. En dehors des colonies francaises, les col- lections recues de divers pays au Muséum des voyageurs attitrés de l'éta- blissement ou des missionnaires, ont aussi passé entre ses mains. [Il décrivit ainsi, parmi beaucoup d'autres, les Mousses envoyées du Para- guay par Balansa, celles recueillies au Yun-nan par le père Delavay, et surtout les nombreuses récoltes faites au Japon par le pére Faurie qui ont permis, quelques années à peine aprés la publication de l'ouvrage de Mitten, de doubler presque nos connaissances sur la flore bryologique de l'archipel japonais. Entre temps, il était chargé de l'étude des Mus- cinées rapportées par la mission scientifique envoyée au Cap Horn. On doit également à M. Bescherelle plusieurs travaux monographiques, parmi lesquels il convient de mettre hors de pair une remarquable étude sur le genre Calymperes, justement qualifiée de opus eximium, et que seul pouvait entreprendre avec succés un botaniste ayant une longue pratique des Mousses de la zone chaude. En raison du désordre qui régnait parmi les herbiers dans l'étiquetage des espéces du genre Calymperes, la publication de ce mémoire a rendu un service inappré- ciable aux bryologues. M. Bescherelle voulait lui donner pour pendant une étude sur le genre voisin Syrrhopodon, non moins mal connu que le genre Calymperes : la mort ne lui a pas permis de mener ce travail à bonne fin. M. Bescherelle a décrit plus d'un millier d'espéces nouvelles de Mousses. 1l avait l'intention de réunir les diagnoses de toutes ces espèces dans un ouvrage unique, un Sylloge, où l'on püt les trouver facile- ment, sans être obligé de recourir aux nombreux mémoires originaux dans lesquels elles sont dispersées. Les matériaux de ce Sylloge étaient en grande partie préparés; M. J. Cardot a accepté la tâche de les com- pléter et d'assurer la publication de l'ouvrage. Un grand mérite de M. Bescherelle, et dont on ne saurait trop le louer, est de s'être montré prudent dans la création de ses espéces nouvelles. Des bryologues émi- nents ont eu parfois l'espéce un peu facile: c'est un reproche qu'on n'adressera pas à M. Bescherelle. On le louera également de ne pas avoir encombré les herbiers de noms manuscrits, laissant à d'autres le soin d'ajouter à ces noms une diagnose. Loin de là, M. Bescherelle a conservé bien souvent, par un scrupule vraiment excessif, une signature „étrangère à des espéces inédites dont il donnait le premier la deserip- tion. ll a montré la méme prudence en créant plusieurs genres qui semblent presque tous devoir rester. Le premier en date, Rozea (Pro 230 SÉANCE DU 13 Mars 1903. drom. bryol, mexic.), accepté par tous les bryologues, était dédié à son ancien collaborateur Roze. Au milieu deses études sur les Mousses exotiques, M. Bescherelle n'oubliait pas la bryologie francaise. A défaut de- travaux écrits sur le sujet, il encourageait par sa correspondance, par l'envoi ou l'examen d'échantillons, tous les bryologues qui s'adressaient à lui. MM. Husnot et Boulay, les promoteurs de l'essor qu'ont pris en France les études bryologiques, lui ont payé, dans leurs ouvrages, un juste tribut d'éloges. A Paris, son expérience et aussi son obligeance étaient souvent mises à contribution par les professeurs du Muséum et de l'École de pharmacie, chargés de diriger les excursions de botanique rurale, et il avait à cœur de se rendre à leur appel. A plusieurs reprises, il guida les bryologues, lors des sessions extraordinaires de la Société botanique de France. En 1881, on le voit à Fontainebleau, en 1883, à Antibes, en 1885, à Char- leville. Il était tout désigné pour ouvrir cette dernière session : il possé- dait bien la végétation des Ardennes, des attaches de famil'e l'ayant appelé plus d'une fois à Revin, dont vingt ans plus tôt, il avait fait connai- tre les Mousse- par un article inséré au Bulletin. Ses collègues de la Société botanique ne lui ont pas ménagé leur con- fiance. De 1867 à 1870, il est vice-secrétaire. S'il ne passa pas ensuite secrétaire, c'est qu'il lui était matériellement impossible d'en remplir les fonctions, obligé qu'il était de suivre à Versailles les bureaux du mi- nistére auquel il était attaché. Il fit partie du Conseil de la Société en 1864 et 1865, ainsi qu'en 1874 et 1875 et, en 1876, il fut élu vice-prési- dent. Nommé à nouveau et à plusieurs reprises membre du Conseil, il fut élevé à la présidence de la Société en 1885. D'autres honneurs l'at- tendaient. Par trois fois, l'Institut eouronna ses travaux scientifiques. .En 1875, le prix Desmazières fut partagé entre MM. Emile Bescherelle et Eugène Fournier pour leurs travaux respectifs sur les Mousses et les Fougères du Mexique et de la Nouvelle-Calédonie. En 1881, M. Besche- relle obtint le prix Thore pour l'ensemble de ses travaux bryologiques; il fut enfin lauréat pour le prix Desmazières en 1896. Déjà la croix dela Légion d'honneur avait récompensé les services qu’il rendit au ministère pendant la période difficile qui suivit 1870. Il était encore officier d’A- cadémie et Correspondant du Muséum. Un honneur cher aux botanistes est celui que leur décernent leurs collègues sous la forme d'une dédicace générique. Le pasteur Duby à dédié à M. Bescherelle un genre que, par une délicate attention, il avait fondé sur une Mousse de la Nouvelle-Calédonie (1). Plus heureux (1) Duby, Nouveau genre de Mousses pleurocarpes propre à la Nouvelle- Calédonie. Bescherellia Duby, genus nov. ined. (Bull. Soc. bot. France; séance du 9 mai 1873, pp. 130-131, pl. I). F. CAMUS. — NOTICE SUR M. ÉMILE BESCHERELLE. 231 que d'autres genres, rappelant aussi le nom de botanistes éminents, et que l’inflexible loi de priorité ou leur mauvaise constitution a fait passer àlétat de synonymes, le genre Bescherellia est assuré de vivre. L'es- péce sur laquelle il est basé, Bescherellia elegantissima, à laquelle Hampe a depuis ajouté une seconde, appartient à un type très spécial, sans affinités étroites avec les espèces des genres voisins. Le nombre et l'importance des travaux de M. Bescherelle sur la bryologie exotique lui avaient créé une haute situation scientifique et de nombreuses relations avec les bryologues et les établissements botani- ques étrangers. Une volumineuse correspondance en est résultée dans laquelle on reléve les noms de toutes les illustrations bryologiques de la seconde moitié du siécle dernier. Ces relations lui avaient également procuré un nombre considérable d'échantillons de tous les pays, qui élaient venus grossir ses herbiers et leur donner une grande valeur scientifique. M. Bescherelle avait constitué quatre herbiers séparés. Un premier herbier contenait seulement les Muscinées des environs de Paris ; un second était spécial aux Mousses européennes, un troisiéme aux Mousses exotiques. Ce dernier, renfermant à peu près toutes les es- péces que M. Bescherelle avait nommées et celles qu'il avait recues de ses correspondants, comptait environ 5.800 espéces. Enfin, sous le nom de collection de types, M. Bescherelle avait réuni pour la comparaison rapide et pratique, une série d'échantillons de petit volume de toutes les espéces qu'il avait pu se procurer. Ces échantillons sont collés sur des feuillets de carton mince divisés en carrés, chaque feuillet portant tout ou partie des espèces d'un genre. La grande majorité de ces échan- tillons a été fournie par les auteurs mêmes qui ont signé les espèces auxquelles ils appartiennent: ce sont donc des échantillons originaux. Cette précieuse collection, à laquelle M. Bescherelle avait donné tous ses soins et qu'il a constamment tenue à jour jusqu'à la fin de sa vie, a été léguée par lui au Muséum de Paris, ainsique son herbier de Musci- nées parisiennes, ses notes manuscrites et ses dessins. Lesbotanistes francais regretteront certainement que son herbier de Mousses exotiques ne soit pas, lui aussi, restéen France. A défaut du Muséum, où il eiit fait double emploi, sa place était toute marquée dans une de nos Univer- sités où les matériaux nécessaires aux études systématiques sont encore peu abondants. Le British Muséum en est devenu l'heureux possesseur. Les Mousses européennes ont été acquises par l'Université de Winona (Minnesota, U. S. A.). Ajoutons que M. Bescherelle distribuait trés lar- gement ses doubles, qui se trouvent ainsi répandus dans beaucoup d'herbiers : personnellement j'ai eu bien des fois à me louer de sa libéralité. M. Bescherelle avait conservé dans un âge avancé une grande activité 202 SÉANCE DU 43 Mans 1903. et une santé excellente. Les loisirs que lui avait apportés sa retraite lui permettaient de se livrer plus que jamais à ses occupations favorites, et ses publications se multiipiiaient. La mort subite de M"* Bescherelle en 1898, brisant une union de prés de cinquante ans qu'avait précédée une affection remontant jusqu'à l'enfance, lui porta un coup fatal. Un peu plus tard, celle de son ancien collaborateur Roze, plus jeune que lui de quelques années, l'avait frappé vivement. C'est à partir de ce moment qu'il se préoccupa du sort de ses collections. Il n'avait cependant point interrompu complètement ses éludes : on peut méme dire qu'il tra- vailla tant que ses forces le lui permirent. Dans les rares moments de répit que lui laissait la pénible maladie qui l'a emporté et qui depuis longtemps l'avait beaucoup affaibli, il se reprenait à espérer. Quinze jours avant sa mort, il écrivait, à la demande d'un collègue, quelques lignes de biographie sur le professeur Millardet; mais il avait dü cesser tout travail suivi, tout examen au microscope depuis prés d'un an. Il s'est éteint à Arcachon le 26 février 1903 : il était entré depuis peu dans sa 76° année. Dans cette Notice, c’est seulement le savant que j'avais à apprécier. M. J. Poisson a retracé en termes émus, sur la tombe de M. Bescherelle, quel avait été l'homme, Qu'il me soit permis d'unir ma voix à la sienne, et d'évoquer, en terminant, le souvenir de toutes les bontés que M. Bes- cherelle a eues pour moi, ainsi que dés encouragements qu'il n'a cessé de me prodiguer, comme d'ailleurs à tous ceux qui se sont adressés à lui. LISTE DES PUBLICATIONS DE M. BESCHERELLE. Qt -1 10. in 13. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE (Paris). . (Roze et Bescherelle) Note sur quelques Mousses rares ou nouvelles, ré- cemment trouvées aux environs de Paris. — Tome VII, 1860 (séance du 8 juin), pp. 433-434. . (Roze et Bescherelle) Note sur quelques Mousses rares ou nouvelles, récemment trouvées aux environs de Paris. — Tome VIII, 1861 (22 fé- vrier), pp. 82-84. . Rapport sur une herborisation faite aux environs de Fontainebleau, sous la direction de M. Maurice Tardieu. — Ibid. (12 juillet), pp. 443-444. . Note sur une variété bulbillifère du Pleuridium nitidum Bridel.— Tome IX, 1862 (28 novembre), pp. 448-449. — Tiré à part avec pagination spéciale. . Bryologie parisienne. — Note sur les Mousses des environs de Ram- bouillet (Seine-et- Oise). — Tome X, 1863 (16 janvier), pp. 20-24. . Note sur les Mousses récoltées pendant la session extraordinaire de Cham- béry en aoüt 1863. — Ibid., pp. 761-763. . Note sur les Mousses de l'herbier de M. H. de la Perraudiére. — Tome XI, 1864 (13 mai), pp. 169-172. . Note sur le Barbula ruralis Hedw. et sur une nouvelle espèce (B. rura- liformis Besch.) du méme genre. — Ibid. (9 décembre), pp. 334-336. . Bryologie française : ilorule bryologique des environs d'Hyeres (Var). — Tome XII, 1865 (10 mars), pp. 133-137. — Tiré à part (avec pagination spéciale) sous le titre : Note de M. Émile Bescherelle sur les Mousses recueillies par M. Albert de Mercey aux environs d'Hyères. Note sur une disposition anomale des périgones dans le Wr bera anno- tina Schwægr. — Ibid. (id.), pp. 197-140. Note sur deux cas de syncarpie observés sur le Bryum atro-purpureum. — Ibid (14 juillet), pp. 291-295, figures. — Les numéros 8, 10 et 11 ont été tirés à part en une brochure de 10 pages, sous le titre collec- tif : Notes bryologiques. . (Bescherelle et de Mercey) Note sur les Mousses récoltées aux environs de Nice [pendant la session extraordinaire de 1865]. — Ibid. pp. Lvi- LVIII. [Remarque sur le Barbula papillosa Wils.]. — Tome XIII, 1866 (13 juil- let), pp. 371-372. 234 SÉANCE DU 13 Mans 1963. 14. Bryologie française : florule des environs de Revin (Ardennes). — lbid. Qt 32. 33. (28 décembre), pp. 417-478. . [Remarques sur le Barbula papillosa Wils. et sur l'Hypnum Sendtneri Sch.]. — Tome XIV, 1867 (27 décembre), pp. 260-261. . De la structure de la tige dans les Mousses de la tribu des Bryacées et en particulier dans le genre Philonotis Brid. — Tome XV, 1868 (14 fé- vrier), pp. 13-16. . Note sur les Mousses du Mexique. — Tome XVII, 1870 (14 janvier), pp. 22- 21. . [Annonce de l'établissement du nouveau genre Rozea Besch.]. — Ibid. (24 juin), p. 270. . Lettre à M. le Président de la Société botanique de France [Question de priorité pour le genre Rozea Besch.]. — Tome XIX, 1872 (9 février), p. 75. . Note sur les collections bryologiques de l'herbier du Jardin botanique de Bruxelles. — Tome XX, 1873, pp. LX-LxXHI. . Note sur trois nouvelles espéces de Mousses de la Nouvelle-Calédonie ap- partenant au genre Pterobryella C. Müll. — Tome XXV 1878 (8 février), pp. 64-67. . Note sur les Mousses des colonies françaises. — Tome XXVIII, 1881 (10 juin), pp. 187-193. . Note sur les Mousses récoltées pendant la session d'Antibes. — Tome XXX, 1883, pp. ccir-cciv. . Discours préparé pour les obsèques de A. Lavallée, — Tome XXXI, 1884 (9 mai), pp. 224-225. . Discours prononcé aux obsèques d'Eug. Fournier. — Ibid. (13 juin), pp. 280- 282. . Allocution comme Président de la Société. — Tome XXXII, 1885 (9 jan- vier), pp. 1-2. . Hommage rendu à la mémoire d’Edmond Boissier. — Zbid. (13 novembre), pp. 325-327. . Hommage rendu à la mémoire de J.-E. Duby. — Ibid. (11 décembre), pp. 371-373. . Discours d'ouverture de la session extraordinaire à Charleville. — Ibid. (14 juin), pp. v-vr + Mousses nouvelles de l'Amérique méridionale. — Jbid., pp. LIV-LXIX. . Rapport sur l'herborisation faite par la Société le 15 juin : Laifour et Revin. — Ibid., pp. Lxxvi-Lxxix. Contribution à la flore bryologique du Tonkin. — Tome XXXIV, 1887 (25 février), pp. 95-100. (Bescherelle et R. Spruce) Hépatiques nouvelles des colonies francaises [Guadeloupe, Guyane, Nouvelle-Calédonie, Réunion et Sainte-Marie-de- F. CAMUS. — NOTICE SUR M. ÉMILE BESCHERELLE. 235 Madagascar]. — Tome XXXVI, 1889 (Congrès), pp. CLXXVII-CLXXXIX, pl. XIII-XVII. 34. Contribution à la flore bryologique du Tonkin (3* Note). — Tome XLI, 1894 (26 janvier), pp. 77-86. 35. Florule bryologique de Tahiti (Supplément). — Tome XLV, 1898 (28 jan- vier), pp. 52-67 et (11 février), pp. 116-198. — Tiré à part avec pagi- nation suivie (pp. 1-29). 36. Réponse à une lettre du général Paris. — Ibid. (11 mars), pp. 157-159. 37. Deuxiéme Supplément à la flore bryologique de Tahiti. — Tome XLVIII, 1901 (11 janvier), pp. 11-17. En outre, depuis la mort d'Eug. Fournier (1884), l'analyse de tous les ou- vrages de bryologie adressés à la Société, dans la Revue bibliographique du Bulletin. ! MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE DES SCIENCES NATURELLES DE CHERBOURG. 38. Prodromus bryologiæ mexicanæ ou Énumération des Mousses du Me- xique avec description des espèces nouvelles. — Tome XVI, 1871-1872 (1872), pp. 143-256. — Tiré à part avec pagination spéciale (pp. 1-112). Reproduit (à l'exception de l'avant-propos) dans : Mexicanas plantas nuper a collectoribus expeditionis scienlifice allatas aut longis ab annis in herbario Musei parisiensis depositas, preside J. Decaisne, enumerandas curavit Eug. Fournier. Pars prima. Cryptogamia, ad- juvantibus Cl. W. Nylander et Ém. Bescherelle edita. Parisiis, 1872. 39. Note sur les Mousses du Paraguay récoltées par M. Balansa de 1874 à 1877. — Tome XXI, 1877, pp. 257-272. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES (Paris). 40. Note sur les Mousses des iles Saint-Paul et d'Amsterdam. — Tome 81, séance du 26 octobre 1875, pp. 720-725. — Tiré à part avec : Nylander, Liste des Lichens recueillis par M. G. de l'Isle, aux iles Saint-Paul et d'Amsterdam, et description des espèces nouvelles. In-4°, 7 pages. ANNALES DES SCIENCES NATURELLES (Paris). M. Florule bryologique de la Nouvelle-Calédonie. — 5* série, tome XVIII, 1873, pp. 184-215, — Tiré à part avec pagination spéciale (pp. 1-62). 42. Florule bryologique des Antilles françaises. — 6* série, tome I, 1876, pp. 175-263. — Tiré à part : Florule bryologique des Antilles francaises ou énumération et description des Mousses nouvelles recueillies à la Guadeloupe et à la Martinique. — Paris, J.-B. Baillière et fils, 1876, 94 pages. 236 43. 44, 45. 46. 49. 96. 97. 58. 59. SÉANCE DU 13 mars 1903. Florule bryologique de la Réunion et des autres iles austro-africaines de l'Océan Indien. — 6* série, tome IX, 1879, pp. 291-380, et tome X, 1879 (1880), pp. 233-332. — Tiré à part avec pagination suivie (pp. 1- 200). Florule bryologique de Mayotte. — 7° série, tome lI, 1885, pp. 82-98. Musci yunnanenses. Énumération et description des Mousses récoltées par M. l'abbé Delavay en Chine, dans les environs d'Hokin et de Tali (Yun-Nan). — 7e série, tome XV, 1892, pp. 47-94. Nouveaux documents pour la flore bryologique du Japon. — 7* série, tome XVII, 1893, pp. 327-393. . Flore bryologique de Tahiti et des iles de Nukahiva et Mangareva. — 7* série, tome XX, 1895, pp. 1-62. . Essai sur le genre Calymperes. — 8° série, tome I, 1895, pp. 247-308. REVUE BRYOLOGIQUE (Cahan). Note sur deux espèces nouvelles de Mousses du groupe des Pterobryella de ‘a Nouvelle-Calédonie. — Tome V, 1878, n° 2, pp. 30-32. [Repro- duction partielle de l'article publié dans le Bulletin de la Société bo- tanique de France, n° 21]. . Florule bryologique de l'ile de Nossi-Bé. — Tome VII, 1880, n° 2, pp. 17- 23, et n° 3, pp. 33-40. — Tiré à part avec pagination suivie (pp. 1-14). . Ephemerum Philiberti Bescherelle. — Tome VIII, 1881, n° 3, pp. 48-49. . Liste des Mousses du Paraguay distribuées en 1884 par M. Balansa. — Tome XII, 1885, n° 2, pp. 17-19. . Revision des Fissidentacées de la Guadeloupe et de la Martinique. — Tome XVIII, 1891, n* 4, pp, 49-55. . Musci novi guadalupenses. — Ibid., n° 5, pp. 75-11. . Énumération des Mousses nouvelles récoltées par M. l'abbé Delavay au Yun-Nan (Chine), dans les environs d'Hokin et de Tali. — Ibid., n° 6, pp. 87-82. (Bescherelle et Stephani) Énumération des Hépatiques récoltées au Tonkin par M. Balansa et déterminées par M. Stephani. — Tome XIX, 1892, n? 1, pp. 13-15. (Bescherelle et Stephani) Liste des Hépatiques récoltées aux environs de Rio-Janeiro (Brésil), par M. Glaziou, et déterminées par M. Stephani.— Tome XX, 1893, n^3, pp. 59-60. (Bescherelle et Stephani) Liste des Hépatiques récoltées aux environs de Brazzaville (Congo francais), par M. Thollon en 1892, et déterminées par M. Stephani. — Ibid., pp. 60. (Bescherelle et Stephani) Hépatiques récoltées par M. l'abbé Delavay au Yun-Nan (Chine), et déterminées par M. Stephani. — Ibid., n° 6, pp. 106- 108. 60. 61. 62. '63. F. CAMUS. — NOTICE SUR M. ÉMILE BESCHERELLE. 231 Nadeaudia Besch. Genus novum. — Tome XV, INS nsi p- 11, Sur le genre Nadeaudia Besch. — Ibid., n° 3, pp. 42-43. Contribution à la flore bryologique du Tonkin (4° Note). — Ibid., n^ 5, pp. 73-75. Note sur le Philonotis papulans C. Müll. et le Macromitrium cacumini- cola Besch. — Ibid., n° 6, pp. 89-90. En outre un état complet de la bibliographie de la bryologie exotique en 1874, et de nombreuses analyses d'ouvrages de bryologie exotique surtout dans les premieres années de la Revue. 64. 65. 66. 67. 68. 69. 10. 72. 73. 74. SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS. (Bescherelle et C. Massalongo). — Hepatice nove americanæ-australes. — Séances du 6 octobre et 4 novembre 1886. — Tiré à part avec pagi- nation suivie, pp. 1-11. JOURNAL DE BOTANIQUE DE M. L. MOROT (Paris). Nouvelle contribution à la Flore bryologique du Tonkin. — Tome 1V, 1890, n° 11, 1° juin, pp. 201-206. Selectio novorum Muscorum. — Tome V, 1891, n° 9, 1*' mai, pp. 142- 148, n° 15, 1*7 août, pp. 252-255, et n° 20, 16 octobre, pp. 312-350. — Tiré à part avec pagination suivie, pp. 1-19. Étude sur le genre Eustichia (Brid.) C. Mueller. — Tome VI, 1892, n° 10, 16 mai, pp. 177-186. Énumération des Hépatiques connues jusqu'ici aux Antilles françaises (Guadeloupe et Martinique). — Tome VII, 1893, n* 9, 1* mai, pp. 174- 180, n* 10, 16 mai, pp. 183-194. — Tiré à part avec pagination suivie, pp. 1-17. Selectio novorum Muscorum. — Tome VIII, 1894, n* 2, 16 janvier, pp. 43-44, n° 3, 4% février, pp. 59-63 et n° 9, 1*' mai, pp. 177-179, pl. I. — Tiré à part avec pagination suivie, pp. 1-9, 1 pl. Mousses du Congo francais récoltées par M. H. Lecomte et déterminées par M. Ém. Bescherelle. — Tome IX, 1895, n° 12, 16 juin, pp. 221- 222. . Note sur le Leucobryum minus. — Tome XI, 1897, n° 5, 1°" mars, p. 96 et n* 6, 16 mars, pp. 97-103. Revision du genre Ochrobryum. — Tome XI, 1897, n* 8, 16 avril, pp. 138- 142 et n° 9, 1* mai, pp. 143-153. — Les numéros tirés à part en une brochure avec pagination suivie, pp. 1-24, figur. Note sur le Rhacopilum pacificum Besch. — Tome XII, 1898, n° 3, 1 fé- vrier, pp. 42-46, figur. Énumération des Hépatiques connues dans les iles de la Société (princi- 338 16. ~ —! 19. 80. SÉANCE DU 13 Mans 1903. palement à Tahiti) et dans les iles Marquises. — Tome XII, 1898, n°9, 1** mai, pp. 136-148 et n^ 10. — Tiré à parl avec pagination suivie, pp. 1-15. . Bryologiæ japonicæ supplementum 1. — Tome XII, 1898, n% 17-18, 1-16 septembre, pp. 280-281,.et n* 19-20, 1-16 octobre, pp. 285-300. — Tome XIII, 1899, n° 2, pp. 37-45. — Tiré à part avec pagination suivie, pp. 1-20. Récoltes bryologiques de Paul Maury au Mexique. — Tome XV, 1901, n° 11, novembre, pp. 380-388. — Tiré à part avec pagination spéciale, pp. 1-9. . Note sur les Mousses nouvelles récoltées à la Guadeloupe et à la Marti- nique par le R. P. Duss. — Tome XVI, 1892, n° 1, janvier, pp. 6-11. — Tiré à part avec pagination spéciale, pp. 1-6. BULLETIN DE L'HERBIER BOISSIER. . Musci, in Cryptogame centrali-umericanæ in Guatemala, Costa-Rica, Columbia et Ecuador a cl. F. Lehmann lecte. — Deuxième année, n° 6, juin 1894, pp. 389-401. OEFVERSIGI AF KONGLA VETENSKAPS-AKADEMIENS FORHANDLINGAR (Stockholm). Liste des Muscinées récoltées.au Japon par M. le professeur A.-E. Nor- denskióld, au Cours du voyage de la Vega, autour de l'Asie en 1878- 1879. — Tome LVII, 1900, n° 2, pp. 289-295. DIVERS, Catalogue des Mousses observées en Algérie par MM. Balansa, Bové, Cordier, Cosson, Debeaux, Delestre, Durieu de Maisonneuve, Gandoger, Gouget, Guyon, Jourdan, Kremer, Letourneux (Aristide), Nicaise, Paris, de la Perraudière, Philibert, Reboud, Reuter, Roussel et Trabut (Alger; 1882, in-8°, 41 pages). . Mousses in Mission scientifique du Cap Horn, tome V, Botanique, pp. 253- 312, pl. 4-6. . (Bescherelle et C. Massalongo). — Hépatiques in Id., pp. 201-252, pl. 1-5. . Musci in Exploration scientifique de la Tunisie, Catalogue raisonné des plantes cellulaires, pp. 1-13. . (Roze et Bescherelle). — Muscinées des environs de Paris. (Eæsiccata publié à environ cinquante exemplaires). F. CAMUS. — CATAL. DES SPHAIGNES DE LA FLORE PARISIENNE. 239 Fascicules Numéros ilc 1-25 (décembre 1861). 2: 26-50 (février 1862). 3. 51-75 (juin 1862). 4. 16-100 (aoüt 1862). 5. 101-125 (mars 1863). 6. 126-150 (juin 1863). 1 151-175 (novembre 1863). 8. 176-200 (décembre 1863). 9. 201-225 (décembre 1864). 10. 226-250 (février 1866). M. Fernand Camus fait à la Société la communication sui- vante : CATALOGUE DES SPHAIGNES DE LA FLORE PARISIENNE, par M. Fernand CAMUS. La systématique des Sphaignes a subi une transformation com- pléte depuis une vingtaine d'années. Une part plus grande a été faite aux caractères anatomiques dans l'étude spécifique de ces plantes. Il en est résulté que certaines espèces admises ancienne- ment, doivent être considérées aujourd'hui comme comprenant plusieurs types bien nets, à qui la fixité et la constance de leurs caractères donnent une valeur spécifique réelle. Dans un travail fait en commun sur les Sphaignes de Bretagne (1), travail qui n'a pas été achevé, M. Émile Bureau et moi avons exposé tout au long ces idées nouvelles, généralement admises à l'étranger, et nous avons essayé d'en faire la premiére application à l'étude et à la no- menclature des espèces françaises du genre Sphagnum. Plusieurs confréres, qui ont bien voulu me confier la revision des Sphaignes de leurs herbiers, ont publié des Catalogues bryologiques régio- naux dans lesquels le genre Sphagnum est également traité d'aprés ces idées nouvelles. J'ai pensé que l'application de ces idées à un Catalogue des Sphaignes des environs de Paris pourrait présenter quelque intérét. Ce travail aura du moins l'avantage d'offrir la liste des espèces actuellement acquises à la flore parisienne et le (1) Émile Bureau et Fernand Camus, Les Sphaignes de Bretagne. Cata- logue des espèces et variétés, etc. (Bulletin Soc. sc. natur. Ouest, VI, 1896). 240 SÉANCE DU 13 Mans 1903. relevé à peu prés complet des localités où ces plantes ont été ren- contrées (1). Je fais précéder le Catalogue lui-méme d'un apercu historique sur l'étude des Sphaignes aux environs de Paris et d'un tableau synoptique des caractéres de ces plantes destiné à en faciliter la détermination. I. — APERÇU HISTORIQUE. On doit à Tournefort la première indication d'une Sphaigne aux environs de Paris. Dans ses Institutiones rei herbariæ (2), Tournefort crée la phrase : « Muscus squamosus palustris, can- dicans, mollissimus », pour désigner une espéce que la tradition et la synonymie des auteurs postérieurs assimilent au Sphagnum cymbifoliwm (Ehrh). C’est bien en effet cette Sphaigne que Tour- nefort a ainsi désignée, comme j'ai pu m'en assurer par l'examen de son herbier, dans lequel figure un bon échantillon du S. cym- bifolium, étiqueté de la main de Tournefort lui-même : « Muscus palustris terrestri similis raii. Muscus squamosus palustris, can- dicans, mollissimus (3). » Cette phrase est reproduite dans I'His- toire des plantes des environs de Paris (1698), page 505 de l'Her- borisation VI : « La plante dont nous parlons, dit Tournefort, se trouve dans les laeunes de Saint-Clair, de Ruel, de Bondy. » Le Sphagnum cymbifoliwm a longtemps persisté dans cette dernière localité. Vaillant, un des péres trop oubliés de la Cryptogamie, recon- nait deux Sphaignes. La premiére, Muscus palustris, in ericelis nascens de hay et de Plukenet, est représentée à la planche XXIII, fig. 3 du Bolanicon parisiense (1727). Cette figure a été rapportée par tous les botanistes qui l'ont citée au S. eymbifolium, et il me semble difficile de ne pas étre de leur avis. En effet, malgré quelques imperfections de détail, déjà relevées par Dillen, elle ne (1) Aucun Catalogue bryologique de la région parisienne n'a été publié depuis celui de Le Dien, qui laisse fort à désirer, méme pour l'époque (1858) où il a paru. (2) Cet ouvrage u'a paru qu'en 1700. Dans l'Histoire des plantes des envi- rons de Paris (1698), Tournefort nous apprend (« Explication des noms abrégez des auteurs citez ») que les Institutiones étaient alors sous presse et il les cite fréquemment, eu particulier pour presque toutes les Mousses, dont une ving- taine soet données comme nouvelles. (3) L'herbier de Tournefort est conservé à part au Muséum, de Paris. Les échantillons en ont été numérotés. Celui qui nous intéresse porte le n° 5474. + F. CAMUS. — CATAL. DES SPHAIGNES DE LA FLORE PARISIENNE. 241 peut ètre rapportée à aucune autre Sphaigne de la flore francaise, sauf peut-être à certaines formes du Sphagnum Gravetii Russ.; mais, pour des raisons dont l'exposé prendrait trop de place, cette opinion ne me parait pas admissible. Vaillant donne comme synonyme la phrase citée plus haut de Tournefort. L'autre Sphaigne n'est pas figurée, et elle n'est désignée dans le texte du Botanicon, p. 139, n° 25, que par le phrase: « Muscus palustris purpurascens mollissimus.» Cette phrase est de Vaillant; elle n'est accompagnée d'aueun synonyme, d'aucune remarque ou indi- cation de figure. Dillen (Historia Muscorum) la rapporte à la variété rubens de son Sphagnum palustre molle deflezum, squa- mis capillaceis, laquelle représente les formes rouges du Sph. acutifoliwm sens. lat. Il est impossible de préciser davantage sans échantillon. Passons done à l'examen de l'herbier de Vaillant. Les Mousses de Väillant sont intercalées dans l'herbier général du Muséum de Paris. Elles ne paraissent pas étre arrivées toutes jusqu'à nous dans leur état primitif; certaines étiquettes semblent avoir été refaites et leur teneur premiére modifiée (1). Ainsi, plusieurs échantillons ayant-servi de modèles aux figures des planches de Vaillant, et précisément celui de la figure 3 de la planche XXIII, font défaut. Deux des étiquettes accompagnant les échantillons de Sphaignes, portent écrites des phrases du Ca talogus plantarum circa Gissam nascentium de Dillen, publié en 1719, peu de temps avant la mort de Vaillant, arrivée le 22 mai 1722 (2). Il est bien peu probable que le libellé de ces étiquettes soit de la (1) L'herbier bryologique de Vaillant n'en est pas moins, et à divers titres, du plüs haut intérét. J'avais commencé à en faire le relevé en vue d'une pu- blication qui n'est qu'ajournée. Mérat (Revue de la Flore parisienne, 1843) a donné une correspondance linnéenne des espèces, phanérogames et crypto- games, mentionnées dans le texte du Botanicon parisiense. Lindberg yari ning af mossorna uti Vaillant's Botanicon parisiense in QEfv. af K. Vet.- Akad. Fürh. XX, 1863) a donné de son côté la synonymie des Muscinées figurées dans les planches du méme ouvrage. Il est vraisemblable que Mérat, il est certain que Lindberg oht uniquement travaillé sur le texte et sur les planches du Botanicon, sans avoir contrôlé la valeur de leurs identifications sur les échantillons de l'herbier de Vaillant. La question est donc à reprendre. (2) Depuis plus d'un an déjà, la santé de Vaillant ne lui permettait plus : s'occuper de botanique. Le Catalogue de Dillen figure. il est vrai, dans a bibliographie botanique placée au commencement du Botanicon por mais cette bibliographie doit être attribuée à Boerhaave, l'éditeur de vas vrage, ainsi qu'on peut en inférer de la citation de l'[tineraria alpina de Scheu- chzer, paru un an aprés la mort de Vaillant. TL (SÉANCES) 16 249 SÉANCE DU 13 Mans 1903. main de Vaillant, qui ne cite jamais dans son ouvrage, du moins dans les articles consacrés aux Mousses, le Catalogue de Dillen. Quoi qu'il en soit, voici les remarques que j'ai faites sur les trois échantillons de Sphaignes contenus dans l'herbier de Vaillant. Sur l'étiquette du premier, qui ne porte pas d'indication de loca- lité, sont écrites trois phrases : l’une est celle du Botanicon pari- siense (n° 24, p. 139); l'autre, celle citée plus haut de Tournefort; la troisième de Dillen ; toutes trois désignent le S. cymbifolium. L'échantillon n'appartient pas à cette espèce. Il se compose de plu- sieurs tiges, fort bien préparées et collées parallèlement en lon- gueur, d'une forme nageante du S. Gravelii (S. subsecundum Auct., ex. p. ). On trouve souvent dans les vieux herbiers, certaines formes du S. Gravetii confondues avec le S. cymbifolium sous le nom de S. obtusifolium; mais ici, en dehors de la grandeur et, jusqu'à un certain point, de la forme des feuilles, l'échantillon n'a vraiment rien de commun avec le S. eymbifolium, qui ne prend jamais, méme dans ses formes nageantes, le méme aspect : il ne justifie en rien la phrase si heureuse de Tournefort. Un fragment de Sphaigne, collé ultérieurement à ce qu'il semble, car il rompt manifestement la symétrie de l'échantillon, appartient au S. rigi- dum Sch. L'erreur est trés excusable, cette dernière espèce ayant été pour la premiére fois distinguée par de Candolle (S. compactum DC. Fl. fr., 1805), et caractérisée anatomiquement par Schimper (Mém. Sph., 1857). Le second échantillon a pour étiquette la phrase de Dillen qui correspond à une partie du complexe S. acu- tifolium Auct., suivie des mots « de Meudon, juin ». I appartient au S. subnilens R. et W., espèce détachée, en effet, du S. acuti- folium s. lat. Le troisième échantillon est étiqueté « Muscus pa- lustris Dodonei purpurascens... de Franchard ». Cette phrase est ce que nous appelons aujourd'hui un nomen nudum. La plante appartient au 5. fenellum. espèce également détachée de l'ancien S. aculifoliwm. Les échantillons de Vaillant sont bien choisis et suffisamment fournis. Ils ne rappellent en rien les maigres morceaux qui trop souvent, hélas! repri ésentent les Sphaignes dans beancoup d'herbiers. En somme, au commencement du dix-huitiéme siécle, les bo- tanistes parisiens distinguaient deux Sphaignes : l'une était le S. cymbifolium — parfois confondu avec des formes du S. Gravelii ou avec le S. rigidum, — et l'autre représentait en partie le 5. F. CAMUS. — CATAL. DES SPHAIGNES DE LA FLORE PARISIENNE. 243 acutifolium, tel qu'il a été longtemps compris. Ils nous ont laissé des échantillons de cinq espèces : les S. cymbifolium, Gravetii, rigidum, subnilens et tenellum. Il nous faut franchir l'espace d'un siècle pour constater quelque progrés dans la connaissance des Sphaignes parisiennes. Dans la seconde édition (1821) de sa Nouvelle Flore des environs de Paris, la première où il aborde l'étude des Cryptogames, Mérat admet quatre espèces de Sphaienes, les Sphagnum latifolium, S. capillifolium, S. cuspidatum et S. squarrosum, qui correspondent sensiblement aux S. cymbifolium, S. acutifolium, S. cuspidatum, dans le sens ou l'entendait Schimper en 1860 (= S. cuspidatum et S. recurvum), et S. squarrosùm. Dans la quatrième et dernière édition (1836) du mème ouvrage, Mérat ne cite encore que les quatre espèces précédentes; mais le S. capillifolium devient le S. acutifolium; le S. latifolium devient le S. obtusifolium Ehrh., et il comprend deux variétés, l'une vulgare H. et T (— S. cymbi- folium), l'autre minus H. et T., qui représenterait leS. compac- tum DC, Fl. fr. (c'est-à-dire le S. rigidum Sch.). Les descriptions de Mérat, et il n'en pouvait guére étre autrement à son époque, sont fort vagues et uniquement basées sur des caractères exté- rieurs. Le botaniste devait se trouver vraiment bien embarrassé pour arriver, avec ces seules descriptions, à une détermination un peu précise. L'herbier de Mérat en fournit la meilleure preuve (1). (1) E'herbier de Mérat appartient au Muséum de Paris. Les Mousses ont été conservées à part et réunies en deux paquets assez volumineux. J'y ai puisé des renseignements intéressants surtout au point de vue historique. C'est à dessein que j'ai omis de parler du Fore parisiensis prodromus de Dalibard (1749). L'auteur n'indique aux environs de Paris qu'une Sphaigne qui, d’après les synonymes cités, comprend les deux espèces déjà distinguées par Vaillant et par Dillen. Thuillier, dans la premiére édition de sa Flore des environs de Paris (1190), la seule qui contienne de la cryptogamie, ne cite également, et toujours sans localité, que le Sphagnum palustre L., qui re- présente le genre Sphagnum tout entier. C'est donc un recul de plus d'un demi-siècle sur Vaillant. Je ne crois pas qu'il soit resté quelque chose de l'herbier de Dalibard. Les échantillons de Thuillier, qui faisait commerce de plantes, ne sont pas rares dans les vieux herbiers, et j'ai vu des Sphaignes de lui dans l'herbier du Muséum de Paris et dans celui de Mérat. Malheureusement, ces échantillons portent pour toute étiquette, et encore pas toujours, « Paris » ou « environs de Paris », et la détermination spécifique n'en appartient point à Thuillier. Leur intérêt est, par suite, bien minime, tant au point de vue historique qu'au point de vue de la géographie régionale. Chevallier, Flore génerale des environs de Paris, tome il (1827), admet 244 SÉANCE DU 13 Mars 1903. Sans entrer dans le détail des échantillons et des noms qui leur sont attribués, voici les espèces que j'ai reconnues dans cet her- bier : S. cymbifoliwm (Ehrh.) Russ., S. rigidum Sch., S. fim- briatum Wils., S. acutifolium (Ehrh.) s. lat. (mauvais fragment qu'il est difficile d'identifier d'une facon plus précise), 5. recurvum P. Beauv., var. mucronatum, S. inundatum Russ., ce dernier re- cueilli à Magny en 1845, c'est-à-dire prés de dix ans aprés la publication de la dernière édition (1836) dela Flore. Aucun échan- tillon de l'herbier n'appartient au S.squarrosum ni n'est étiqueté de ce nom. Mérat n'indique d'ailleurs cette espéce à Montmorency que d'aprés de La Roche, Godefroid et Lestiboudois. La connaissance vraiment scientifique des Sphaignes des envi- rons de Paris ne commence qu'avec les recherches de Roze et de Bescherelle, c'est-à-dire en 1860. Schimper venait de faire paraitre (1857) son ouvrage classique : Mémoire pour servir à l'histoire naturelle des Sphaignes. Pendant plusieurs années, Roze et Bes- cherelle ont fouillé avec ardeur la région parisienne. Toutes les espèces de Sphaignes qu'ils y ontrencontrées ontété publiées par eux en nature dans leur Exsiccata : Muscinées des environs de Paris. En voici la liste avec les numéros correspondants de l Exsiccata, et, pour quelques-unes, le nom moderne qui doit étre appliqué à l'échantillon publié : Fascicule III (juin 1862). N°75. Sphagnum cymbifolium. Fascicule V (mars 1863). N* 119. S. acutifolium (S. subnitens Russ. et Warns). 120. S. fimbriatum. 121. S. cuspidatum. 422. S. rigidum. 123. S. molluscum. cing espèces de Sphaignes : Sphagnum latifolium, S. capillifolium, S. ob- tusifolium, S. cuspidatum, S. squarrosum. Le S. obtusifolium est signé de Chevallier et répond, autant qu'on en peut juger d’après les synonymes et la figure, d'ailieurs inexacte, qu'il en donne, au S. rigidum Sch. Les descriptions de Chevallier sont également trés vagues, Son ouvrage, du moins dans sa partie bryologique, ne réalise aucun progrès sur celui de Mérat qui, pour l'époque, représentait un effort considérable, et il lui est souvent inférieur. F. CAMUS. — CATAL. DES SPHAIGNES DE LA FLORE PARISIENNE. 245 124. S. subsecundum (1) (S. subsecundwm (Nees emend.) Russ.). 125. S. subsecundum, var. contortum (S. Gravetii Russ.). Aux quatre espèces plus ou moins distinguées par Mérat, et dont ils avaient retrouvé trois, Roze et Bescherelle en ajoutaient quatre autres. En somme, ils prouvaient, et par des arguments matériels, l'existence de sept espèces aux environs de Paris. Si l'on s’en réfère à la nomenclature adoptée dans la premiére édition du Synopsis de Schimper, ouvrage qui alors faisait loi, ils avaient trouvé, à part le Sphagnum squarrosum qui leur avait échappé, toutes les espéces qui pouvaient étre alors reconnues dans le rayon de la flore parisienne. Depuis cette époque, la flore parisienne s'est enrichie de plu- sieurs espèces. J'ai moi-même signalé, au cours de quelques Notes parues dans le Bulletin, la présence aux environs de Paris des S. recurvum, S. Girgensohnii, S. medium, S. papillosum et aussi du S. tenerum (2), espéce qui doit étre exclue de notre Flore. Les Sphaignes sont des plantes fort négligées. Pour encourager les botanistes parisiens à leur étude, dont on s'exagére les diffi- cultés, j'ai cru bon de donner ici un tableau synoptique des ca- ractéres des espéces destiné à en faciliter la détermination (3). J'ai tenu avant tout à rendre ce tableau pratique. Dans ce but, j'ai omis, plusieurs fois, d'énoncer des caractères méme impor- tants, quand ceux-ci n'avaient que peu d'utilité pour la déter- mination. J'ai par contre mis en relief certains caractères de moindre valeur, mais que l'expérience m'a montrés trés utiles en (1) Le Sphagnum subsecundum était déjà indiqué dans le Catalogue des Mousses observées aux environs de Paris, par Emile Le Dien (Bull. Soc. bot. Fr., 17 décembre 1858). Malheureusement ce Catalogue n'est guère autre chose qu'une compilation souvent sans critique des ouvrages de Mérat, de Chevallier et de Graves). Il a peu ajouté à la connaissance des Mousses pari- siennes, et, parmi les quelques nouveautés introduites par l'auteur, plusieurs reposent sur des erreurs de détermination. Le Sphagnum subsecundum y est indiqué à Lognes, près Lagny, d’après Cosson. Je n'ai pu trouver dans lher- bier Cosson d'échantillon à l'appui de l'indication de Le Dien. ue (2) Voyez plus loin, pour cette espèce, l'article consacré au S. acutifolium. (3) Je fais figurer dans ce tableau les Sphagnum laricinum et platyphyl- lum qui n'ont pas encore été rencontrés aux environs de Paris, mais qui ont quelque chance de l'être. 946 : SÉANCE DU 13 wans 1903. pratique. Il ne faut donc pas demander à ce tableau ce qu'il ne contient pas, c'est-à-dire un exposé complet des caractères des es- pèces citées. Les personnes, que la question intéresserait pourront recourir à celui que M. Émile Bureau et moi avons donné des ca- ractères des espèces françaises dans notre Mémoire déjà cité sur les Sphaignes de Bretagne. [[. — TABLEAU SYNOPTIQUE DESTINÉ A FACILITER LA DÉTERMINATION DES SPHAIGNES PARISIENNES. » Cellules dela couche corticale de la tige (presque toujours) et des rameaux (toujours), pourvues d'épaississements spirauæ. Feuilles caulinaires ligu- lées ou ligulées-spalulées, concaves, cymbiformes. F. raméales squa- meuses au sommet sur le côté externe, par la saillie en créte de la portion apicale des cellules. (Sphagna cymbifoliu). — Plantes robustes. © Cellules chlorophylleuses des feuilles raméales ayant (en coupe trans- versale) une forme triangulaire — équilatérale ou isocèle — (ou trapézoidale allongée par troncature du sommet) à base libre (c'est- à-dire atteignant la surface) du côté interne de la feuille, à sommet généralement + recouvert par les cellules hyalines du côté externe. Le lumen de la cellule chlorophylleuse est nettement excentrique et rapproché du côté basilaire du triangle. S. cymbifolium. © Cellules chlorophylleuses des f. raméales fusiformes : leurs extrémités tronquées ont des parois très épaisses et atteignent (ou à peu près) la surface de chaque côté de la feuille, les cellules hyalines restant séparées (à ce niveau) l'une de l'autre par les extrémités épaissies des cellules chlorophylleuses. Lumen situé un peu au-dessous du milieu de la coupe (hypocentrique), c'est-à-dire un peu plus rapproché de la surface interne. La paroi commune aux cellules chlorophylleuses et aux cellules hyalines est (en dedans de celles-ci) garnie de petites papilles trés rapprochées. (Ce caractére peut faire défaut sur certaines feuilles; il est rare qu'il manque complètement sur la plante entière.) S. papiliosum. © Cellules chlorophylleuses des f. raméales nettement elliptiques, com- plètement incluses entre les cellules hyalines qui arrivent au contact (de facon à avoir une portion de paroi commune non épaissie) de chaque côté de la feuille. Lumen absolument central — Plante présentant fréquemment des parties + teintées de pourpre cavminé, coloration qui n'existe jamais dans les autres espèces européennes de la section Cymbifolia. S. medium. F. CAMUS. — CATAL. DES SPHAIGNES DE LA FLORE PARISIENNE. 247 »X Cellules de la couche corticale de la tige ou des rameaux ne portant. jamais (l'épaississements spiraux. Feuilles raméales jamais squameuses du cólé externe. ; ©] Cellules chlorophylleuses des f. raméales ayant en coupe la forme d'un triangle, dont la base libre est tournée du côté interne de la feuille (Sph. acutifolia). Feuilles caulinaires à marge fortement et brus- quement élargie vers la base. X Paroi ertérieure, dans la plupart (ou du moins dans un certain nombre) des cellules de l'assise externe de la couche corticale de la tige, percée d'un ou de plusieurs pores (trous sans marge ou à marge à peine épaissie, visibles seulement apres coloration artificielle). Feuilles caulinaires larges, ligulées ou méme spa- tulées, généralement appliquées sur la tige ou enroulées autour d'elle. © F. caulinaires, plus larges que longues, courtement spatulées, rétrécies à la base, à sommet en arc régulier, profondément frange jusque sur les parties latérales, enroulées autour de la tige (ce qui en rend parfois l'enlévement intégral difficile). Plante monoique, souvent fertile, verte ou hlanc-jaunâtre, délicate. S. fimbriatum. © F. caulinaires ligulées, aussi longues ou un peu plus longues que larges, non rétrécies à la base, à sommet en arc sur- baisse, érodé-frangé (au moins au milieu). Plante dioique, généralement blanc-jaunátre, plus rarement vert-pâle, raide. S. Givgensohnii. © F. caulinaires ligulées, relativement plus allongées (deux fois, ou presque, aussi l. q. |.) à sommet arrondi, eérodé-denté versle milieu seulement, à cellules quelquefois fibrillées (1). Pores des cellules corticales, moins abondants que dans les deux espèces précédentes. Châtons mâles et cylindre ligneux de la tige habituellement rougeâtres. Plante dioique, pré- (1) Le mot « fibrillées », et plus bas le mot « fibres », sont employés ici dans le sens conventionnel et tout à fait impropre — malheureusement con sacré par l'usage — qu'on leur donne dans les ouvrages descriptifs sur les Sphaignes. On désigne sous ce nom de « fibres », les lignes de raccord, avec la paroi extérieure des cellules hyalines, des cloisons incompletes qui font saillie à l'intérieur de ces cellules. Dans certaines cellules hyalines (e. g., feuilles caulinaires du S. subsecun- dum, du S. inundatum), la paroi, du cóté de la face interne de la feuille, est criblée sur toute sa surface «de pores sans marge, séparés par de fines trabé- cules, seuls restes de la paroi primitive. Ces minces trahécules simulent assez bien les soi-disant fibres et peuvent égarer les débutants. Russow les qualifie de « pseudofibres ». 248 SÉANCE DU 13 Mans 1903. sentant, dans la majorité des cas, des parties colorées em rouge. : Sphagnum Russowii. X Couche corticale — sauf chez le S. subnitens — à assise exté- rieure, depourvue de pores. Feuilles caulinaires proportionnel- lement plus petites, de forme variable, non ou lâchement appli- quées sur la tige ou méme réfléchies. Rameaux mâles (à de rares exceptions prés), souvent aussi cylindre ligneux, teintés de rouge. O Feuilles caulinaires petites, ligulées, arrondies au sommet, qui est à peine érodé, et dont les bords sont parfois incurvés en-dessous (ce qui masque alors la forme ligulée). Cellules hyalines en partie multiseptées, à pores nuls (ou trés rares), à fibres nulles ou rares et alors très délicates. Plante dioique, gréle, à foliation souvent lüche et subseconde, à coloration habituelle (au moins en partie) dans les teintes rouges. S. tenellum. © Feuilles caulinaires grandes ou petites, à forme (assez va- riable), dérivée du triangle, c'est-à-dire dont les côtés laté- raux sont + comvergenis dés la base ou, du moins, bien avant le sommet. Cellules hyalines à cloison d'ordinaire unique, quelques-unes seulement, et rarement, multiseptées, à pores et à fibres rarement nuls, généralement + et souvent très marqués. Plante monoique (caractère d'une constatation souvent difficile, espéce d'ailleurs trés peu fertile), à foliation plutót serrée, de taille petite ou moyenne, habituellement blanc jaunâtre ou vert pâle, souvent maculée de rouge au sommet ou même entièrement rouge. $. acutifolium. © F. caulinaires grandes, triangulaires-ligulées, puis brusque- ment rétrécies au sommet en une petite pointe tronquée à bords enroulés. Cellules hyalines (sauf trés rares exceptions), dépourvues de pores et de fibres, en partie multiseptées. Paroi extérieure de l'assise externe de la couche corticaie portant cà et là quelques pores. Plante monoique, habituel- lement robuste, à coloration rouge, violet luride, ou en partie verte, plus rarement jaune pâle, prenant sur ie sec, un reflet brillant particulier. S. subnitens. CJ Cellules chlorophylleuses des feuilles raméales ayant en coupe la forme d'un triangle (ou, par troncature du sommet, la forme d'un trapeze allongé), dont la base libre est tournée du côté convexe de la feuille (Sphagna cuspidata). Plantes pàles ou vertes, parfois maculées au sommet ou à l'extrémité des rameaux de bistre ou d'orangé luride (Aucune partie ne prend jamais de teinle rouge.) © Couche corticale de la tige non différenciée. (Les cellules extérieures peuvent étre un peu plus graudes, mais leurs F. CAMUS. — CATAL. DES SPHAIGNES DE LA FLORE PARISIENNE. 249 parois ne tranchent pas par leur minceur sur celles des cellules du cylindre ligneux, lui-méme moins distinct du tissu central que dans les autres espèces.) Feuilles cauli- naires en £riangle équilatéral ou isocèle, à sommet aigu ou tronqué-arrondi, à bords plans, à marge fortement et brus- quement dilatée à la base. Feuilles raméales presque planes (sauf au sommet) à bords ondulés, frisées-crépues à l'état sec, à marge plutôt étroite (2-4 raugs de cellules). Plante élégante, à tige fragile, souvent cachée par les rameaux réfléchis bien différents des rameaux étalés. $. recurvum. © Couche corticale formée de 2 (3) couches de cellules nette- ment différenciées. Feuilles caulinaires comme dans le pré- cédent, mais plus longues, en triangle proportionnellement plus étroit, assez souvent fibrillées. Feuilles raméales longues et étroites, paraissant subulées, tuyautées au sommet par suite de l'enroulement des bords, à marge souvent tres large (4-15 rangs de cellules). Faisceaux de rameaux peu fournis (4 en général), les étalés et les réfléchis peu differents, devenant complètement semblables dans les formes aquatiques. Plante s'allongeant énormément dans les eaux profondes, prenant alors une ¿ige filiforme, à nœuds trés distants, à foliation lâche et plumeuse. €. cuspidatum. © Couche corticale tres distincte (2-3 rangs de cellules). Feuilles caulinaires petites, ovales, à pointe courte, fortement con- caves. Feuilles raméales ovales, obtuses. Petite plante déli- cate, à reflet un peu soyeux sur le sec, ayant un port com- plétement différent de celui des autres espèces de la section (dans laquelle elle est rangée assez artificiellement d'après les seuls caractéres des cellules ehlorophylleuses des feuilles raméales). S. molluscum. -E3 Cellules chlorophylleuses des feuilles raméales de forme différente sur une méme feuille, suivant le niveau examiné (partie inférieure de la feuille : en triangle étroit à base externe; partie supérieure : en ellipse allongée). Feuilles caulinaires ligulées, à marge nulle (ou extrêmement étroite). (Sphagna squarrosa.) © Feuilles raméales, imbriquées à la base, puis brusquement déjetées en dehors dans leur moitié ou leur tiers supérieur. (Il existe des formes à feuilles totalement imbriquées, mais il est rare qu'elles soient complétement pures.) Plante robuste verte ou (moins souvent) jaune pâle, monoïque (assez souvent fertile). Châtons mâles, d’abord courts et claviformes, puis se développant régulièrement en un rameau sem- blable aux autres (rameaux étalés). $, squarrosum. SÉANCE DU 13 Mans 1903. © Feuilles raméales étroitement imbriquées (sauf dans leur partie tout à fait supérieure) de facon à rendre les rameaux arrondis. (Il existe des formes — plutôt rares — à foliation squarreuse; mais celles-ci, rarement pures, sont plus gréles que le S. squarrosum.) Plante de taille moyenne (ou petite) jaune pâle, fauve clair, plus rarement verte (surtout la variété), dioique. Chàtons mâles, d'abord courts et clavi- formes, dont l'extrémité seule se développe ultérieurement en un long flagellum. Sphaganm teres. O Cellules ehlorophylleuses des feuilles raméales de forme elliptique- allongee, complètement incluses entre les cellules hyalines voisines et par conséquent n'atteignant la surface de la feuille ni du côté interne ni du côté externe (dont elles sont un peu plus rappro- chées). Feuilles caulinaires petites, en triangle à sommet largement tronqué, arrondi ou érodé(parfois cucullé), à marge large, progressi- vement dilatée vers la base de la feuille. Feuilles raméales grandes, fortement concaves. (Sphagna compacta.) Plante à entre-nœuds courts et à foliation généralement trés serrée, pàle ou vert clair, par- fois lavée de bistre. S. compaetum. C Cellules chlorophylleuses des feuilles raméales en forme de rectangle ou de barrillet ou même de trapeze allongé, avant une base libre sur chacune des faces de la feuille, par suite séparant complètement les cellules hyalines. Feuilles caulinaires de forme variable suivant les espèces. (Sphagna subsecunda.) L'étude, après coloration artificielle, de la disposition et des carat- tères des pores des cellules hyalines des feuilles (surtout caulinaires) est indispensable pour la détermination des espèces de cette section, la plus difficile du genre. X Cellules corticales de la tige formant deux ou plusieurs couches. © Tige raide, à cylindre ligneux pàle ou brun. Feuilles cauli- naires petites, triangulaires-ligulées, largement tronquees, à peine concaves, sauf au sommet, à cellules hyalines géné- ralement sans fibres et portant à leur face externe quelques rares pores annelés trés petits, à leur face interne des pores sans marge. Plante vert pàle ou fauve, souvent teintée de brun ou de violet foncé; rameaux généralement contournés et à feuilles subsecondes. S. laricinum. © Tige grêle à cylindre ligneux pâle. Feuilles caulinaires habi- tuellement grandes ou même très grandes, ovales, fortement concaves, garnies de fibres et de pores annelés, surtout nombreux à la face externe. Feuilles raméales presque sem- blables aux caulinaires, lâchement imbriquées, molles. Plante pàle ou luride, généralement nageante. S. platyphyllum. F. CAMUS. — CATAL. DES SPHAIGNES DE LA FLORE PARISIENNE. 291 X Cellules corticales de la tige formant une couche unique. Cylindre ligneux généralement brun foncé. © Feuilles caulinaires petites ou très petites (généralement 0.6 mm. environ, maximum, rarement atteint, 1 mm.), triangulaires-ligulées, largement tronquées et à bord en- roulé au sommet, dépourvues de fibres, ne portant de pores que dans le 1/2 ou le 1/4 supérieur de la feuille; ceux-ci : face externe, peu nombreux (ou nuls), petits, à bord épaissi, dis- posés sans ordre —— face interne, généralement nombreux, relativement grands, à bord non épaissi, parfois se touchant presque, de facon à réduire à une fine dentelle la paroi de la cellule dont ils occupent toute la surface. Plante de taille moyenne, peu variable, rappelant assez la physio- nomie extérieure du S. laricinum. — $. subsecundum. © Fenilles caulinaires plus grandes que dans le précédent (en général 1-1 1/2 mm.), triangulaires isocèles à sommet emoussé, plus rarement triangulaires-ligulées (mais bien moins largement tronquées que dans les S. laricinum et subsecundum), ayant leur plus grande largeur à la base, fibrillées au moins dans le tiers supérieur (rarement avec quelques fibres seulement). Disposition et caractères des pores comme chez le S. subsecundum. Feuilles raméales comme chez le S. Gravetéi et tout aussi variables. Plante à physionomie tres variable, dont les formes ont leurs ana- logues chez le S. Gravetii. S. iaundatum. ‘euilles caulinaires grandes ou très grandes (2-4 mm.), oblongues-ligulees, ayant au milieu la mème largeur qu'a la base, parfois méme légèrement élargies à ce niveau, à fibres bien marquées et descendant plus bas que chez le S. inundatum. Disposition typique des pores (des f. caul.) : à la face externe, pores petits, à bord épaissi, disposés le long des commissures des cellules hyalines, se touchant presque et formant des séries continues (séries perliformes); à !a face interne, pores de méme sorte, moins nombreux et irréguliérement disposés, pouvant être mélangés de pores sans bord épaissi (mais jamais, comme dans l'espéce précé- dente, exclusivement des pores sans bord épaissi, nombreux et occupant la presque totalité de la surface des cellules hvalines à Ja face interne). Feuiiles raméales de taille va- riable (1 4/2-5 mm.), richement fibrillées, à pores (dans les formes typiques (xérophiles), trés nombreux et en séries perliformes à la face externe, moins nombreux à la face interne. (Ce type de feuilles est d’ailleurs + le type général des feuilles raméales dans toutes les espèces de la section.) Les caractères des pores dans les feuilles raméales — et SÉANCE DU 43 MARS 1908. 19 ot ro aussi dans les feuilles caulinaires — sont sujets, surtout dans les formes hydrophiles, à des variations et des réduc- tions considérables, dont la description ne peut trouver place ici. Ces modifications dans les feuilles caulinaires peuvent rendre trés difficile le diagnostic différentiel des S. inundatum et Gravetii. — Plante trés variable dans la taille, la couleur, la forme, la longueur et le rapprochement des rameaux, le développement, la longueur et l'imbrication des feuilies. C'est l'espéce la plus hetéromorphe du genre, et le S. inundatum la suit d'assez près. Sphagnum Gravetii. M. le Secrétaire général donne lecture dela Note suivante : FICOIDES, MESEMBRIANTHEMUM ET MESEMBRYANTHEMUM, PRIORITÉ ET ÉTYMOLOGIE, par M. D. CLOS. On sait à quelles discussions a donné lieu le choix entre les voyelles à et y dans la composition du mot générique latin dési- gnant le Poirier (1). Il est étrange de voir surgir la méme diffi- culté à propos de deux des substantifs cités en tête et devenus le principal objet de cette Note. Vers la fin du xvir siècle et dans les premières années du suivant, apparaissent en botanique les noms de genres Ficoides et Mesembrianthemum pour un groupe de plantes dont quelques espèces étaient des Kali pour G. Bauhin, Prosper Alpin et autres auteurs anciens. En 1687, Paul Hermann crée et décrit le genre Ficoides omis par Tournefort dans ses Institutiones de 1700, mais auquel le botaniste francais accorde la plus large place dans son Établissement de quelques nouveaux genres de Plantes, Mémoire publié en 1705 dans l'Histoire de l'Académie des sciences, pp. 276 et suiv. Aprés avoir énoncé qu'on me saurait mieux faire que de profiter des occasions qui se présentent pour observer la structure des parties essentielles des plantes dont le genre n'est pas encore connu; que cest par ce seul moyen que l'on peut achever de débrouiller une science qui élait restée dans une étrange confusion faute de secours nécessaires, il décrit six nouveaux genres, dont il figure (1) Voyez Alph. de Candolle, l'Origine des plantes cultivées, p. 185, note 7 et Malinvaud, Doit-on écrire Pirus ou Pyrus? [Bull. Soc. bot. de Fr. t. XLVII (1900), pp. 39 et 257.] CLOS. — FICOIDES, MESEMBRIANTHEMUM ET MESEMBRYANTHEMUM. 253 les caractères floraux, mais sans rappeler qu'en ce qui concerne le sixième ou Ficoides, où il comprend vingt-neuf espèces repré- sentées par autant de noms-phrases, il avait été devancé à cet égard par Paul Hermann, auquel cependant il en attribue trois, savoir: les 107 og or Mais, en 1680 et 1689, Breyn fait paraitre les Catalogues des plantes exotiques les plus rares observées par lui dans les jardins de la Hollande, distinguant des Chrysanthémes, dans le premier fascicule, un nouveau genre qu'il dénommera Mesembrianthemum dans le second (Prodromus fasciculi rariorum. plantarum anno 1679... observatarwm, in-#; id. secundus... anno 1688, in-4°). Dillen, en 1732, en fait en quelque sorte la monographie par les deseriptions et les belles figures qu'il consacre à un grand nombre d'espèces, et il nous en trace l'origine (1). Aprés avoir rappelé le Ficoides d'Hermann, il ajoute : « Non longo post, Breynius in Prod. Alt., p. 67 et suiv. Mesembrianthemi introduxit nomen... » Et plus bas : « Itaque in Prodromo secundo audacius fecit et novo generi, cujus notas dat, novum tribuit nomen, Mesembrianthemi videlicet, seu floris meridiani, quoniam, ut ipse loquitur, ple- rarumque hujus generis flores, medio sole illustrato, sese aperire observantur. Constat enim Breynio constitisse de florentia hujus generis antequam P. Hermannus suum Catalogum hort. lugd. Bat. ederet : Prodiit enim P. Hermanni Catalogus anno 1687. Breynii vero Prodromus primus anno 1681 et alter 1689. » Dillen ajoute encore, à l'avantage de restituer la priorité au mot Mesembrian- themum comparé à Ficoides, celui d'éviter la confusion avec les Ficus indica et vulgaris (2). Mais il va plus loin : arguant que certaines espèces de ce genre s'ouvrent le soir ou dans la nuit (3), il propose d'obvier à cette insuffisance de nom par le simple remplacement dans le mot Mesembrianthemum d'i par y, ut alius sensus et derivatio emergat. Il n'y avait pas là de raison valable pour en changer la signi- fication en substituant à la dénomination créée par Breyn, d'ori- gine pecnuoix, milieu du jour, celle que Linné a depuis traduite (1) Hortus Elthamensis, in-foi. 1], 225 et suiv. (2) Il y a là un point trés délicat à décider touchant la paternité d'un genre; revient-elle à qui le reconnait et le signale ou à qui le dénomme? (3) Necker avait cherché à les détacher du Mesembrianthemum pour en former le genre Nycleranthus qui n'a pas été adopté (Élém. bot. V, 82). 25 - SÉANCE DU 13 Mars 1903. par Mediogerminis pécos £pgpóov (Philos. bot., n° 239); car la section nocliflora d'Haworth, adoptée par la plupart des phyto- graphes, ne comprend qu'un trés petit nombre d'espéces. En 1829, elle en avait 3 à peine, d’après De Candolle (Prodromus, HT, 44), sur les 300 qu'on y comptait, et ne différant des autres que par ce trait physiologique; mais eiterait-on d'aussi grands genres où les caractères morphologiques floraux soient aussi constants et aussi facilement saisissables, méme par les profanes? Dillen était certes loin de se douter de la scission que le simple remplacement d'une voyelle par une autre allait entrainer dans le camp des phytographes. Il est suivi par Linné, par les Jussieu, par les De Candolle, et de trés nombreux botanistes de marque, la plupart attribuant le genre à Linné au détriment de Dillen (1), quelques-uns seulement à celui-ci, tels Miller, Adanson, D. Dietrich, etc. J'ai sous les veux deux éditions du Genera Plantarum de Linné, l'une de 1778 (de Reichard), l'autre de 1785, où le nom en question est écrit avec y dans la première, p. 750, avec i dans la seconde, p. 161. On a peine aussi à concevoir que Lamarck, auteur de l'article Ficoide, dont il décrit le genre et les espéces à lui connues, dans le Dictionnaire botanique de l Encyclopédie métho- dique, t. IH, p. 474 et suiv., y admette à la fois Mesembryanthe- mum en. latin et Fleur de midi en français, et sans indiquer le créateur du genre. Ventenat écrit de même: « Mesembryanthemum, c'est-à-dire. Fleur de midi (Tabl. du règne véq., t. II, p. 270) », et celle méprise sur la signification du genre Mesembryanthemum avec y, je la reléve dans un de nos plus grands dictionnaires franeais, dans trois dictionnaires d'histoire naturelle et dans les Flores de maints phytographes (2). A.-L. de Jussieu écrivait, en 1820, dans le Dictionnaire des sciences naturelles, t. XVI, p., au mot Ficoides : « nom donné pri- mitivement à des plantes dont le fruit présente la forme d'une (1) Si Linné était le créateur du genre Mesembryanthemum (qu'il rapporte expressément à Dillen), il serait au moins piquant de rappeler l'objurgation dont son Philosophia botanica flétrit les nomina sesquipedalia, au nombre desquels figure celui de ce genre (éd. IV, n° 249). (2) Toutefois certains botanistes modernes ont repris l'orthographe du mot créé par Breyn, tels Naudin, F. de Mueller, Le Maoût et Decaisne, etc., exemple qu'il conviendrait d'imiter, en tant que n'entrainant pas de perturbation grave dans la nomenclature botanique. CLOS. — FICOIDES, MESEMBRIANTHEMUM ET MESEMBRYANTHEMUM. 255 figue, et particulièrement au Mesembrianthemum edule nommé Figuier des Hotlentots ; par suite, il a été appliqué au genre entier, et nous l'avons emplové pour désigner la famille. » Cette dénomination a été maintenue à ce titre tant que la famille qu'elle désignait primitivement restait composée de quelques genres groupés en deux ou trois tribus, suivant le sen- timent propre à chacun des classificateurs. Mais, lorsque plusieurs de ceux-ci l'eurent réduite ou à peu prés au genre Mesembrian- lhemum, ils lui en appliquèrent le nom avec la désinence voulue, et là se retrouve encore la divergence signalée ci-dessus, concer- nant les deux voyelles; souvent méme dans ce cas, le mot géné- rique francais Mésembrianthéme remplace Ficoide, lequel devient ainsi superflu et passe à l'état de synonyme. Choqués sans doute de sa longueur nauséabonde, suivant l'expression de Linné, certains (Endlicher, Lindley, Ach. Richard, notamment) lui sub- stituërent Mesembryacées; et on se demande si, quelque jour, en vue d'unifier sur ce point l'orthographe, on ne conviendra pas d'appliquer cette réforme au genre, devenant lui-même, non pas comme le proposait Adauson, Mesembryon (Famille des plant., t. H, p. 242), mais bien Mesembrion ? Qu'on me permette de rappeler le déni de justice dont me parait ètre victime Dillen, touchant les dénominations des nom- breuses espèces de Ficoides qu'il a le premier magistralement dé- crites et figurées, et cela pour avoir méconnu l'importance de la nomenclature binaire. Il a cependant appliqué, inconsciemment sans doute, celle-ci à quelques espèces, les Mes. calamiforme, bellidiflorum, loreum, entre autres, que plusieurs phytographes attribuent à tort à Linné. Pour un second groupe d'espéces, la phrase-nom que leur consacre Dillen commence par l'épithète spécifique, seule partie conservée, qu'on inserit aussi au bilan de Linné, telles les Mes. micans, serratum, acinaciforme, crassifo- lium, par exemple; enfin, dans un troisième cas, l'épithéte, tou- jours sous le vocable de Linné, est remplacée chez Dillen par deux mots : folio dolabriformi, folio pugioniformi; dans le se- cond et le troisième cas, le nom d'auteur des espèces ne devrait-il pasétre mixte: Dill.-L.? En 1892, je faisais une proposition ana- logue pour des cas de ce genre. (Voir Bull. Soc. bot., t. XXXIX, p. 63-64.) 956 SÉANCE DU 13 MARS 19083. En résumé : i° Le mot et le genre Ficoides sont de Paul Hermann (1686), et'non de Tournefort (1705) auquel on les attribue fréquemment ; % Dès 1680, Breyn reconnait la distinction d'un groupe d'es- péces qu'il réunira en 1689 sous le nom générique de Mesem- brianthemum, signifiant Fleur de midi ; 3' En 1730, Dillen remplace ce mot par Mesembryanthemum ou fleur à germe central, qui recoit l'approbation de Linné, auquel on l'assigne souvent, et de la plupart des phytographes; 4 Certaines espèces de ce genre, dues à Dillen, sont attribuées à Linné, et d'autres devraient étre rapportées à la fois à Dillen et à Linné. M. de Boissieu présente à la Société un Solenanthus et s'exprime en ces termes : LE SOLENANTHUS LANATUS ADVENTICE EN PROVENCE; par M. de BOISSIEU. J'ai l'honneur de soumettre à la Société un échantillon unique du Solenanthus lanatus DC., récolté le 17 mai 1900 dans un champ d'Oliviers, au vallon des Pinchinets, prés Aix-en-Provence. La plante a été cueillie par M. l'abbé Delmas et m'a obligeamment été communiquée par M. Reynier. L'exemplaire en question me semble appartenir à une forme assez curieuse. Il est remarquable notamment par ses petites fleurs, ses étamines constamment exsertes, ses feuilles larges, ovales, son tomentum relativement peu fourni. Par l'ensemble de ses caractères, la plante se rapproche de la variété glabrescens Battand. M. Gustave Camus a envoyé à la Société, pour être pré- senté en séance, un magnifique pied vivant d'Aceras longi- bracteata. Cette plante a été récoltée par M. Comar aux envi- rons d Hyères. SÉANCE DU 97 MARS 1903. PRÉSIDENCE DE M. ZEILLER, PREMIER VICE-PRÉSIDENT. En l'absence de M. G. Bonnier, Président, retenu par ses devoirs professionnels, M. R. Zeiller, premier-vice président, prend place au fauteuil. M. Gagnepain, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la séance du 13 mars, dont la rédaction est adop- tée. M. de Toni, professeur à l'Université de Modène (Italie), auteur d'un important SYLLOGE ALGARUM ainsi que d'autres ouvrages scientifiques dont il a fait don à la bibliothéque de la Société, est proclamé membre honoraire. M. le Président déclare ensuite admis comme membre à vie M. l'abbé Saintot, curé de Neuvelle-les-Voisey (Haute- Marne), qui a rempli les conditions exigées par les Statuts pour l'obtention de ce titre. M. Gagnepain fait à la Société la communication suivante : ZINGIBÉRACÉES DE L'HERBIER DU MUSÉUM (9° Note); par M. F. GAGNEPAIN. €lobba macroclada Gagnep. sp. nov. Herba glabrescens ; vaginis infimis 3-4, lamina destitutis, striatulis, glaber- rimis; ligulis bilobatis, lobis brevibus, rotundatis; foliorum laminæ lanceo- late subsessiles, apice longe acuminate, basi attenuata, supra glaberrime subtus ad basim inconspicue pilosule. Inflorescentia terminalis, pyramidalis, laxa, recta vel reflexa, glaberrima, brevior foliis; ramis infimis longissimis, remotis, supremis approæimatis, cunctis 2-3 floris; bracteis et bracteolis lanceolatis, albis, vel lutescentibus, mox deciduis. Calyx tubulosus, ore dila- tatus, tridentatus, dentibus triangularibus. Corolle tubus villosulus, lobi lanceolati, posticus cucullatus. Anthera elongata, nuda, loculis filiformibus, parallelis, nitidis; staminodia lanceolata, subacuta, lobos corollæ æquantia sed angustiora ; labellum cuneatum, bilobatum, aureum, lobis obtusis, bre- vibus. Disci 2, subulati; ovarium glabrum. Bulbilli O. Herba 60 cm. et ultra; ligulæ 2 mm. longs; folia suprema usque 25 cm. longa, 55 mm. lata, infima minora; inflorescentia usque 15 cm. longa, 8 iata, ramis infimis 7 cm. longis; calyx 8 mm. longus; corollæ lobi 9 mm. longi, 3 lati, posticus 4; antheva, 6-7 mm. longa; disci 4 mm. longi. TE (SÉANCES) 17 258 SÉANCE DU 27 Mans 1903. « ... Silake, 2000 pieds; 2 juin 1884 » et « Mongpoor, 3500 pieds; 12 juillet 1884 » (Herb. Barbey-Boissier) (1). Griffith n* 5639 East Himalaya. Ce dernier échantillon, que nous avions rapporté avec doute au Gl. Wallichi Baker, est une variété du Gl. macroclada, à rameaux plus courts que le type, assez comparable à celui de Mongpoor. Le n° 5639 du Catalogue de Griffith est un Diospyros! Quant au. Gl. Wallichi Bak., dont nous venons de voir le type dans l'herbier de Candolle, il est bien différent du GI. macroclada par sa longue grappe. Le Slobba macroclada tire son nom de ses longs rameaux inférieurs de 5-6 cm. Il se distingue de toutes les espèces connues de la section Aplanthera, à laquelle il appartient. Ses fleurs, par leur grandeur, res- semblent à celles des G. racemosa, Clarkei, Wallichi, mais il a l'inflo- rescence beaucoup plus courte et plus large et les feuilles un peu velues à la face inférieure, surtout sur la nervure médiane. Il ne peut étre com- paré aux GI. Hookeri Clarke, ophioglossa Wight, multiflora Wall. à longue panicule; ses bractées et bractéoles peu persistantes et petites l'éloignent des G. substrigosa King, Andersoni Clarke et arracanensis Kurz. Ces deux derniers d'ailleurs sont extrémement voisins et devraient étre réunis. M. Baker prétend qu'ils se rapprochent de G. racemosa par le port; le G. Andersoni n° 12 de la distribution Hooker et Thomson, qui existe au Muséum, en est du moins bien différent par ses bractéoles persistantes et enveloppant les fleurs au sommet des rameaux. Le Globba macroclada n'a aucune ressemblance avec les G. sessiliflora Sims, floribunda Bak. et uliginosa Miquel à panicule étroite, de la section Careyella. Les deux sections Aplanthera et Careyella sont extrémement dif- ficiles à distinguer, car elles ne différent que par l'étamine à connectif adhérent aux loges dans la première, s'en séparant en aile impercep- tible à droite et à gauche dans la seconde. Au point de vue pratique, voilà un caractère distinctif bien insaisissable et qui dit que ce caractère ne varie pas dans la même espèce? Pour nous, le G. multiflora est voisin du G. sessiliflora et a comme lui une anthère marginée, dès lors peut-il être réellement distingué du G. floribunda Baker? Dans un échantillon du Globba Clarkei Bak. (Aplanthera), nous avons reconnu un connectif semi-marginé (Careyella). Conclusion : cette (1) Mongpoor, Labdah |sont des localités du Sikkim (ou Silake) (Indes an- glaises). Le collecteur qui les a visitées est probablement un indigène : telle est l'opinion de sir King, ex-directeur des Jardins botaniques de Calcutta. l] nous a donné ces renseignements autorisés avec une obligeance empressee qui a droit à nos plus sincères remerciements. GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 259 espéce serait à cheval sur deux sections ! Ce fait est la condamnation de l'une d'elles. : En somme, la distinction en Aplanthera et Careyella est plus nuisible qu'utile, car elle engage à créer indüment des espèces nouvelles. Les deux sections étant d'Horaninow (1862), on peut étendre le sens de la première à toutes les espèces qu'elles comprennent et la définir « an- thera nuda vel angustissime marginata (1). » Kæmpferia fallax Gagnep. sp. nov. Herba parvula, floribus folia precedentibus. Inflorescentia radicalis vel brevissime pedunculata, pauciflora, squamis longissime linearibus, stria- tis, viridibus, apice acuminatis, filiformibus, flores non æquantibus; bracteis. valde minoribus lineari-lanceolatis, viridibus, acutis. Calyx glaber, longissime tubulosus, post anthesim spathaceo-fissus, tridentatus, dentibus triangula- ribus. Corollæ tubus exsertus; lobi lineares, subæquales, posticus vix latior. Staminis filamentum breve; loculi paralleli, non contigui, apice discreti, di- vergentes, subacuminati; connectivum in laminam quadratam, integram, vel parce crenatam provectum; labellum late ovatum, profunde bifidum, basi breviter unguiculatum, lobis rotundatis apice obtusissimis, vix crenatis ; staminodia obovata, breviter unguiculata, margine sinuato, labellum :equan- tia. Stylus filiformis glaber, apice pilosus; stigmate ciliato, infundibuli- formi, extus hirsuto. Disci 2, filiformes, subulati. Ovarium glabrum, peri- carpio tenui. Herba 13-15 cm. alta; squamæ 12 cm. longe; bracteæ 25 mm. longæ, 4-5. late; calyx 60 mm. longus; corollæ tubus 10 cm. longus; lobi 30 mm. longi, 4-5 lati; stamen 10 mm. longum, crista 3 mm. longa et lata; staminodia 23 mm. longa, 15 lata; labellum 30 mm. longum, explicatum usque 35 latum. Disci 4 mm. longi. D: Harmand; rive gauche du Mé-Kong (Laos central) « forêts, clai- rières ». Le Kæmpferia fallax est trés semblable au K. fissa Gagnep., auquel nous l'avions réuni provisoirement comme simple variété un peu plus grande, à inflorescence plus nettement pédonculée et un peu plus pluri- flore. Mais une analyse complète et certaine amène de tout autres con- clusions, car les fleurs sont différentes par plusieurs caractères. Elles sont plus grandes du double; le labelle en est trois ou quatre fois plus large, ainsi que les staminodes; ses lobes sont soudés au tiers inférieur et non entièrement libres; l'étamine est portée sur un filet plus court, terminée par une eréte carrée entiére et non profondément émarginée; ses loges sont à sommet divergent et non absolument parallèles ; les stylodes sont nettement en alène, non renflée au sommet, et le stigmate au lieu d'étre petit, glabre en coupe, à bord denté, est abondamment (1) C'est aussi l'opinion de M. Ridley, Journ. of Straits Asiat. Society: (1899), p. 89 du tirage à part. 260 SÉANCE DU 27 Mans 1903. velu à l'extérieur et cilié sur les bords. Cette espéce est donc la quatriéme de la section Protanthium avec les Kempferia rotunda L., candida Wall., fissa Gagnep., à supposer que le K. ovalifolia soit placé dans la section Soncorus ; mais évidemment les affinités les plus grandes de cette espèce nouvelle sont avec le K. fissa, dont on la distinguera diffi- cilement avant ou après la floraison. Amomum síipulatum Gagnep. sp. nov. Herba metralis, vaginis glaberrimis, striatis, tenuiter reticulatis, infimis 1-3 lamina destitutis; ligulis bilobatis, scariosis, lobis lanceolatis subacutis. Folia sessilia, lanceolata, apice acuta, basi attenuata, utrinque glabra, firma, subtus pallescentia, supra viridia. Stolones longe repentes, squamati, squa- mis chartaceis, sese oblegentibus, striatulis, radicibus filiformibus. Scapi 1-2, pauciflori, breves, ad basim caulis assurgentes, squamati, squamis imbricatis, amplexicaulibus, membranaceis, chartaceis glaberrimis, palles- centibus, supremis coloratis, bracteiformibus; bracteis ovalibus purpuras- cenlibus, glabris, vel apice villosulis. Calyx tubulosus, spathaceo-fissus, apice integro, acuminato. Corolla tubus vix exsertus; lobi rubescentes equales, posticus ellipticus, 9-plo latior, laterales acuminati. Staminis filamentum loculos æquans; loculi paralleli sed apice discreti, pilosi ; connectivum apice trilobatum lobis lateralibus, falciformibus, medio subnullo, truncato; label- lum rubrum /atissime cuneiforme, apice rotundum, sinuatum, inconspicue trilobum; staminodia dentiformia, basi staminis adnata, Stylus pilosus; stigma cupuliforme, pilosum. Disci 2, distincti, intus plani, extus convexi, longi. Ovarium glabrum. Herba 80-100 cm. alta; folia circa 20 cm. longa, 45 mm. lata; ligula lobi 10 mm. longi; stolo usque 40 cm. longus, squamis 3 em. longis, 2 latis; scapus 6-8 cm. altus; squamis infimis 10-12 mm. longis, supremis 20-15 mm.; bracteis usque 30 mm. longis, 15-18 latis; flos explicatus 7-8 em. longus; calyx 3 em. longus; corollae lobi 37-40 mm. longi, posticus 18-20 mm. latus; labellum circa 45 mm. longum, 35 latum; stamen totum 2 mm. longum; disci 10 mm. longi. A. Chevalier 2 voy. (1902), n° 362, environs de Libreville; n° 410 id., et n* 514, 527, 532 (n** provisoires donnés à l'herbier). Cet Amomum est très ressemblant à PA. Granum-Paradisi par ses feuilles, bien qu'elles soient sessiles et non courtement pétiolées, et surtout par ses ligules à deux lobes, longs et acuminés; par son scape court, .il ressemble beaucoup à la forme figurée dans le Botanical Magazine, tab. 4603, mais les écailles inférieures sont blanches ou vert pàle, tandis que les supérieures sont pourprées, ainsi que les bractéoles. Les lobes corollins sont roses, ainsi que le labelle; celui-ci différe donc de celui de l'A. Granum-Paradisi, qui est blanc. S'il n'y avait que la coloration, ce pourrait être seulement une variété, mais outre les caraetéres différentiels précédents, le lobe médian du connectif est presque nul, tandis qu'il est longuement acuminé dans VA. Granum- Paradisi. Ce caractère capital est certain et se retrouve dans trois fleurs GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 261 analysées de l'A. stipulatum. Enfin les lobes latéraux de la corolle, au lieu d'étre en laniére obtuse, sont trés réguliérement acuminés en fine pointe depuis la base. En résumé, les feuilles sessiles, les squames dis- colores du scape, les pétales latéraux aeuminés, le lobe médian du con- nectif presque nul, outre les différences de coloration, rendent cette nou- velle espéce des plus légitimes. Son nom fait allusion à sa longue ligule bifide, qui est l'homologue ressemblant des stipules des Rosacées. Costus lacerus Gagnep. sp. nov. Herba robusta; vaginis sese obtegentibus, grosse striatis, pilosis, pilis den- sissime appressis, fulvis; ochrea subnulla araneosa vel ciliata, ore dila- tato; folia magna ovato-lanceolata, apice paulo acuminata, basi rotundata, sessilia, supra glabra, viridia, subtus glaucescentia, hirtella vel aspera. Inflorescentia terminalis, ovata, strobiliformis, sessilis; bracteis dense im- bricatis, rotundatis, grosse nervatis, margine ciliato-araneosis, extus rufo- pilosis, ad basim chartaceis, viridibus, apice colorato, carnosulo, fugace, post anthesim omnino laceris. Flores, permulti lutei vel purpurati, bracteas superantes. Calyx tubulosus, striatus, ore dilatatus, tridentatus, extus rufo- pilosus præsertim in costis, dentibus rotundatis. Corollæ lobi lanceolato- obtusi, subæquales vel posticus paulo major, apice ciliati. Staminis filamentum breve, intus striatum; loculi paralleli; connectivum in cristam tridentatam, truncatam apice productum, in laminam lateralem utrinque expansum, dorso canaliculato. Labellum spathiforme explicatum rotundatum, basi abrupte truncatum, ungue papilloso. Stigma bilamellosum, ore ciliatum, dorso biap- pendiculatum. Ovarium hirtum, seminibus maturis angulatis, pentaquetris, cærulescentibus, umbilico fulvo. Disci nulli. Caulis 2 cm. crassus; folia 22-32 cm. longa, 11 cm. lata, inflorescentia usque 7 em. longa, 5 lata, bracteis infimis 3-4 em. latis, 3 longis, fructus 15 mm. latus; semina 2 mm. crassa. « Labdah, 5000 pieds, 30 juillet 1884 » herb. Barbey-Boissier (1). Cette espéce nouvelle de Costus, originaire de l'Inde, ne peut étre confondue avec le C. speciosus Sm. En effet, elle en diffère par ses tiges, mais surtout son inflorescence trés velue, à poils fauves, ses bractées arrondies au lieu d’être aiguës, se détruisant en lanières au lieu d’être fermes et persistantes, son ovaire trés velu. Dans l'étamine, les diffé- rences ne sont pas moins accusées ; tandis que dans le C. speciosus les loges sont étalées sur une large lame entiére au sommet, qui est lancéolée au-dessus d'elles, dans le C. lacerus les loges sont insérées longitudi- nalement et obliquement sur la lame pétaloide du connectif, en sorte qu'elles forment entre elles un angle diédre; enfin le sommet de cette lame, qui est assez courte au-dessus des loges, est manifestement tronqué et à trois dents aigués. (1) Gràce à M. Barbey, quia consenti à se dessaisir de doubles en faveur de l'herbier, on trouvera également au Muséum le type de cette espèce nouvelle, de même que celui du Globba macroclada qui vient d’être décrit. 262 SÉANCE DU 27 Mars 1903. Il est impossible de séparer spécifiquement du C. lacerus l'échantillon que nous trouvons dans l'herbier du Muséum sous l'étiquette suivante: « Herb. Ind. Or. Hook. fil. et Thomson, 13 Amomum? habit. Khasia, Regio trop. coll. J. D. H. » Cependant la plante parait moins robuste, moins velue sur les gaines, à feuilles plus étroites. Mais l'inflorescenee est la méme, avec des bractées toutes pareilles, quoique plus avancées et plus lacérées. Comme il n'y a que des différences individuelles ou de variation, nous nous permettons de donner plus haut la description des graines müres de cet échantillon et de compléter ainsi la description de l'espéce. €ostus radicans Gagnep. sp. nov. Herba parva, repens, paucifolia, glabrescens, apice radicans. Vagina, 3-4 infimæ lamina deslitute, striatule, apice scariosæ; supremi (ochretæ) ciliatæ, ore dilatatæ. Folia 4-5, petiolata, sat approximata, petiolo brevi, appresse piloso; lamina elliptico-lanceolata, basi rotunda apice breviter acuminata, supra glabra, subtus appresse pilosula, pilis subinconspicuis. In- florescentia strobiliformis, radicalis, 2-3 flora, scapo subnullo vel subter- raneo, radicoso; bracteis infimis sterilibus scapum involventibus, nervalis, purpurascentibus; mediis et supremis 5-6, striatulis, rotundatis, purpuras- centibus, apice minutissime callosis, bracteolis lanceolatis, obtusis. Flores 2-3 rosei. Calyx tubulosus, glaber, minutus, tridentatus, trama pellucida, den- tibus brevibus, rotundatis, purpurascentibus. Corollæ tubus brevis; lobi lan- ceolati, subæquales, posticus sescuplo latior. Labellum spathiforme, postice fissum, antice inflexum, quoad explicatum latissime cuneatum, margine crenu- lato-sinuatum, roseum, fauce luteo. Stamen petaloideum, lamina lanceolata, apice obtusa À-dentata, in medio constricta; loculis supra basim insertis, ellipticis, parallelis. Staminodia insconspicua, nulla vel cum labello coalita. Stigma bilamellatum, ore ciliatum, postice biappendiculatum. Disci O, Ovarium glabrum. Caulis 35 em. longus, 4-5 mm. crassus; folia 10 cm. longa, 4-5 lata; petio- lus 4-5 mm. longus; rhizoma 3-5 mm. crassum; inflorescentia 2-3 cm. longa, 1 1/2 lata; bracteis 12-14 mm. longis; flores 6,5 cm. longi; calyx 8 mm. longus; corollæ lobi, 25 mm. longi; stamen 24-26 mm. longum; loculi 6 mm. longi; labellum 40 mm. longum, non explicatum 35 mm. latum. G. L. Bates « n° 519, Calathea sp.; fleurs pourpres, s'élevant directe- ment du rhizome; Mfoa, 85 milles E du Gabon; octobre 1896 » (herb. De Candolle). Quatre Costus seulement, plus la var. maculatus du C. afer, sont à inflorescence radicale en Afrique. Le C. radicans est le cinquième ; il a donc de ce chef quelque affinité avec les C. bicolor, tappenbeckianus, pauciflorus et giganteus. Il se rapproche beaucoup plus encore des deux premiers. Il diffère du C. bicolor par ses feuilles arrondies à la base, à poils épars et courts en dessous, par son scape floral extrêmement court ou enterré jusqu'aux fleurs, par ses bractées plus longues que l'ovaire, par le calice moitié plus court, le labelle rosé à gorge jaune. ll diffère DARBAUMONT. — UNE TIGE ANORMALE DE VIPÉRINE. 263 du C. tappenbeckianus par ses feuilles à peine velues en dessous, par ses bractées moitié plus courtes, son calice réduit dans les mémes pro- portions. Il se distingue de tous les Costus africains actuellement connus par sa tige courte, grêle, rampante, enracinée et vivipare au sommet. On le retrouvera de préférence dans les sols meubles ou sablonnenx du Gabon oü il peut seulement enfoncer les racines adventives de sa tige couchée. M. le Secrétaire général donne lecture de la communica- tion suivante : UNE TIGE ANORMALE DE VIPÉRINE, par M. Jules BD'ARBAUMONT. [PLANCHE IX]. La photographie ci-jointe représente — avec réduction aux deux tiers — et fera mieux comprendre qu'aucune description un phénomène de tératologie végétale qui m'a semblé digne, en raison de son étrangeté, d’être soumis à l'appréciation de la Société botanique. A l'aspect de cette touffe compacte, étroitement allongée en forme de haut plumet, avec ramification et foliaison extraordi- nairement abondantes, bien qu'extrémement réduites dans la dimension de leurs unités constituantes, on aura sans doute peine à y reconnaitre ce qu'elle est en réalité, une tige anormale de Vipérine (Echium vulgare L.). Je dois communication de cette curieuse anomalie végétale à M. A. Huguenin, mon confrère à l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, qui l'a rencontrée en septembre 1901 aux environs du village de Gemeaux (canton d'Is-sur-Tille, Cóte-d'Or), associée sur le méme pied à plusieurs autres pousses, les unes semblablement modifiées, les autres normales. Pour permettre d'apprécier la valeur de l'explication que je lenterai de donner de ce phénomène trés particulier, il convient d'entrer auparavant dans quelques détails sur la morphologie externe et interne, et particuliérement sur le systéme de rami- fieation dela plante normale. Morphologie externe. — On sait que la tige de l’ Echium vulgare, 264 SÉANCE DU 27 Mans 1903. hérissée, tuberculeuse (1), rude au toucher, se développe au- dessus d'une rosette centrale, en une longue grappe de cymes scorpioides, formées à l'aisselle des feuilles caulinaires, et dimi- nuant graduellement de longueur de la base au sommet. Trés courtes au début de la floraison, les cymes floriféres s'allongent peu à peu le plus souvent, jusqu'à prendre à la fin des dimensions assez considérables. Il peut aussi, dans les pieds vigoureux, se produire, à l'aisselle des feuilles inférieures, des rameaux secondaires, qui prennent parfois un assez grand développement et se ramifient à leur tour en eymes floriféres, donnant, dans son ensemble, à l'inflorescence tout entière, la valeur d'une véritable panicule, ce qui l'éloigne beaucoup de la forme typique, et peut même empêcher qu'on s'en puisse servir, pour la reconnaissance de l'espèce, à la fin de la floraison. C'est ce qu'a fort bien observé M. A. de Coincy dans son intéressante Revision des espèces critiques du genre ECHIUM (Journal de botanique, 1900, p. 302). D'autre part, il arrive parfois, sur des pieds peu vigoureux, que les cymes floriféres restent courtes sur toute la hauteur de la tige, — ne dépassant pas 2 à 3 centimètres, tandis qu'on en trouve ailleurs qui atteignent jusqu'à 15, 16 et méme 90 centimètres, — l'inflores- cence formant ainsi une simple grappe plus ou moins étroite. C'est màme sur les cymes ainsi réduites qu'on peut le mieux reconnaitre la disposition relative des individualités florales dont elles sont normalement composées. On constate ainsi que les fleurs sont disposées sur le rachis, dans l'ordre alternant, sur deux lignes étroitement paralléles, la cyme tout entiére reposant sur un ensemble de bractées latérales qui lui forment en dessous, avec le rachis, une sorte de carène. Même disposition à l'extrémité des cymes plus ou moins allongées, — beaucoup plus lâche sur le reste de leur parcours. Morphologie interne. — Une suite de coupes horizontales, tan- gentielles et diamétrales va nous permettre de nous rendre compte de la constitution histologique de la tige, laquelle reste la méme, (1) Deux sortes de poils, tous de méme forme, unicellulaires, échinulés aiguisés en aléne, mais les uns courts, trés nombreux; les autres, au con- traire, trés disséminés, beaucoup plus longs, émergeant ordinairement de petites protubérances cellulaires à contenu coloré en bleu ou en rose. D'ARBAUMONT. — UNE TIGE ANORMALE DE VIPÉRINE. 265 loutes proportions gardées, dans les rameaux axillaires et dans le rachis des cymes florifères. Sous un épiderme comportant une seule rangée de petites cel- lules, légèrement bombées en dehors, apparaissent plusieurs assises de cellules chlorophylliennes, également de petit calibre. Le reste de l’écorce primaire est formé de cellules incolores, plus ou moins ponctuées, de calibre sensiblement plus fort, surtout dans la région interne, et souvent de consistance un peu collenchyma- teuse, sans endoderme caractérisé. Péricycle peu distinct du liber, et probablement de même ori- gine, tous deux à éléments parenchymateux allongés, dont les parois s’épaississent parfois à la périphérie, mais sans fibres de soutien ; tubes cribreux assez nombreux, et bien visibles. Rayons médullaires assez apparents à la base des faisceaux ligneux, mais s'éteignant bientôt pour reparaître parfois au voi- sinage du liber. Dans l'intervalle, le massif ligneux forme un anneau continu, essentiellement composé de fibres et de vaisseaux ponctués, ceux-ci souvent disposés en séries rayonnantes. Moelle volumineuse, à cellules de fort calibre, dont les parois restent minces, bien que marquées elles-mêmes de ponctuations plus ou moins abondantes. Les feuilles sont sessiles, lancéolées, hispides, parcourues, dans toute leur longueur, par une forle nervure médiane d'oü s'é- chappent, à la base, deux nervures beaucoup plus délicates, quasi- marginales et s'anastomosant plus ou moins, aussi bien avec les bords qu'avec la nervure médiane. Les bractées et les sépales ont méme structure, dans des pro- portions naturellement plus réduites. Etudiant maintenant le systéme de ramification de la plante, je reconnais que le rameau florifére se constitue à l'aisselle de la méristéle foliaire, laquelle se détache elle-même de la stèle cauli- naire pour passer dans la feuille, soit à la hauteur du nœud, soit, assez souvent, aprés un court entrainement à la base du rachis. ll n'en est pas de méme des rapports d'insertion des bractées et de la stéle florale. Les méristéles bractéales se détachent alternati- vement de l'un et de l'autre cóté du rachis, distantes d'environ 90 degrés des stéles florales, lesquelles se forment par segmentation de la stéle raméale. Les segments ainsi détachés se ferment peu à peu, cheminant quelque temps dans le rachis avant de saillir au 266 SÉANCE DU 27 Mans 1903. dehors, ce qui constitue de part et d'autre une sorte.de dichotomie inégale. Telle est la plante normale, combien différente, dans son aspect extérieur tout au moins, de celle dont il nous reste à analyser les caractères ! Au lieu d’une ramification régulièrement sériée, à entre-nœuds graduellement répartis sur la tige, très raccourcis sur le rachis, on a affaire ici à une sorte d'affolement caractérisé par une pro- duction absolument désordonnée d'organes appendiculaires trés réduits, le tout formant, nous l'avons déjà dit, une touffe com- pacte dont il n'est pas facile de distinguer nettement les éléments constituants. . Quesi cependant on y regarde de plus prés, par l'observation attentive de la forme apparente et l'analyse histologique de ces mêmes éléments, on s'apercevra bientôt: 1° que la structure interne des appendices foliacés est exactement la méme que celle des feuilles, des bractées et des sépales de la plante normale: forte . nervure médiane, accompagnée d'une ou deux nervures secon- daires, avec anastomoses; ® que leur forme extérieure rappelle non moins fidélement celle des bractées et des sépales, bien que de taille plus réduite, et plus étroitement linéaires. [ls ne dépas- sent pas généralement 4 à 5 mill. de longueur, tandis que les sépales atteignent de 7 à 8 mill., et que la longueur des bractées varie, de la base au sommet du rachis, de 15 à 8 mill. On remarquera en outre que ces mêmes appendices foliacés, plus ou moins espacés à la partie inférieure et moyenne des courts ramuscules qui leur donnent naissance, se groupent ordinaire- ment en pinceaux à leurs extrémités. : Il est assez difficile, eu égard à l'extréme petitesse des organes considérés, et à la fréquence des sorties raméales ou foliacées, de se rendre bien compte du systéme compliqué de ramification qui s'offre ainsi à notre étude. Jai cru cependant reconnaitre qu'il présente, à chaque sortie raméale, la plus grande analogie avec celui que nous avons Vu caractériser, par segmentation de la stéle mére et dichotomies iné- gales, les rapports d'insertion de la stéle florale et du rachis chez la plante normale, d’où la conclusion acceptable que nous avons en définitive affaire à tout un ensemble d'individualités florales se développant par degrés successifs en ramifications abondamment D'ARBAUMONT — UNE TIGE ANORMALE DE VIPÉRINE. 261 proliféres, avec organes appendiculaires foliacés et tous réduits à un type uniforme, bien que de valeurs morphologiques différentes, puisqu'on doit vraisemblablement considérer comme participant à leur formation, dans des proportions à la vérité impossibles à déterminer, l'appareil tout entier des bractées, des sépales, et peut-être méme, des feuilles axillantes, et des verticilles plus internes de la fleur. Il s'agirait donc ici, si nos suppositions sont fondées, d'un phé- nomène tératologique tenant à la fois de la prolifération et de la chloranthie. hesterait à se demander quelle peut en avoir été la cause effi- -ciente. Le Journal of the New York botanical garden publiait der- niérement (novembre 1902, p. 196) la figure d'une pousse anor- male de Picea Mariana assez analogue à celle que nous produisons ici, et causée, est-il dit, caused by a fungal parasite. Peut-étre faudrait-il mettre aussi sur le compte de quelque Champignon inférieur l'extraordinaire déformation de notre Echium, bien que je n'y aie trouvé aucune marque apparente de parasitisme, avouant toutefois qu'il m'eüt été sans doute bien dif- ficile d'en reconnaitre sürement les traces sur une tige depuis longtemps cueillie et complètement desséchée lorque j'en ai reçu communication. Quant à la recherche, dans un sens interprétatif différent, des causes d'ordre purement physiologique dont cette méme défor- mation pourrait relever, je confesse que, sur ce point, le champ des hypothéses est trop vaste et trop mal délimité pour que je juge prudent de m'y aventurer. 268 SÉANCE DU 27 Mans 1903. SUR LA PRÉSENCE DANS CERTAINES MEMBRANES CELLULAIRES D'UNE SUBSTANCE A RÉACTIONS ALDÉHYDIQUES; par M. L. GÉNEAU DE LAMARLIERE. Lorsque l'on traite des coupes de végétaux frais par le réactif de Schiff (solution de fuchsine décolorée par l'acide sulfureux), on obtient dans un grand nombre de cas une belle coloration vio- lette sur la cuticule, sur une portion des membranes du liége et sur les parois des fibres sclérifiées et des vaisseaux. En ce qui concerne l'épiderme dont il sera plus particulière- ment question dans cette Note, la réaction s'obtient avec une faci- lité particulière chez les plantes aquatiques dont la cuticule est très mince (Nymphœa alba, Ranunculus fluitans, Hotlonia pa- lustris, Potamogeton oppositifolius, etc.) et chez les plantes ter- restres à cuticule relativement plus épaisse (Helleborus niger, Cheiranthus Cheiri, Brassica oleracea, Viola odorata, Ruta gra- veolens, Convallaria maialis, Arum italicum, Tamus commu- nis, etc.). Dans ces différentes espèces, les couches sous-jacentes à la cuticule se colorent aussi en violet par le réactif de Schiff, mais la teinte est toujours trés faible. La réaction se fait différemment chez les plantes à cuticule épaisse et à couches cuticulaires peu distinctes. La coloration vio- lette s'obtient plus difficilement sur ces épidermes. Elle présente alors son maximum d'intensité au niveau des couches cutinisées les plus profondes et va en se perdant graduellement vers l'ex- térieur. Il arrive méme que dans les couches les plus externes il ne se produit pas de coloration (Aucuba japonica, Evonymus japonicus, Spartium junceum, Prunus Laurocerasus, Ilex Aqui- folium, Hedera Helix, Vinca major, Rosmarinus officinalis, Ficus elastica, Viscum album, Yucca aloefolia, Ruscus aculeatus, Juncus glaucus, Cladium Mariscus, Pteris aquilina, Polypodium vulgare, etc.). Cette réaction est indépendante de celles que produit la cutine mise en évidence par l'iode, le soudan III, l'orcanette acétique et la safranine. Si, en effet, la fuchsine sulfureuse colore, dans les plantes à cuticule mince ou de moyenne épaisseur, les mêmes portions de membrane que les réactifs de la cutine cités précé- G. DE LAMARLIÈRE. — SUBSTANCE A RÉACTIONS ALDÉHYDIQUES. 269 demment, elle n'agit pas de méme dans les végétaux à cuticule épaisse, et l'on peut, jusqu'à un certain point, dire que dans ce dernier cas les deux séries de réactifs agissent en sens inverse. Quelle est donc la substance ainsi mise en évidence? Il serait prématuré dela définir d'une facon absolue et méme delui imposer un nom; mais on peut dés aujourd'hui connaitre quelques-unes de ses propriétés. On sait que la coloration violette obtenue à l'aide du réactif de Schiff est une réaction des aldéhydes ou des corps à fonction aldé- hydique. Cependant cette seule réaction pourrait paraitre insuf- fisante à démontrer la présence dans les membranes cellulaires d'un corps de cette catégorie ; mais on peut s'attacher à obtenir des réactions de contrôle. On sait en effet que la fonction aldéhydique confère aux corps qui la possèdent des propriétés réductrices. Certains sels d'argent et de cuivre sont d'excellents réactifs dans ce cas. En mettant à contribution ces réactions, on peut con- tróler facilement l'action de la fuchsine sulfureuse. Le réactif de Tollens (3 grammes de nitrate d'argent en solution dans 30 gramines d'ammoniaque, auxquels on ajoute 3 grammes de soude caustique) donne avec les aldéhydes un précipité noir d'argent. Les coupes étant macérées pendant des temps variables dans le réactif, on obtient des colorations noires ou brun noir. Cela réussit parfaitement avec les espéces à cuticule mince ou de moyenne épaisseur. Les plantes à cuticule épaisse réagissent moins bien : souvent on n'obtient qu'une coloration brun noir ou sim- plement brune. Ce sont précisément les espéces qui se colorent le moins avec le réactif de Schiff. Il est à noter que les vaisseaux se colorent généralement en noir ou en noir brun avec le réactif de Tollens. Les fibres péricycliques et libériennes réagissent moins bien, et se colorent parfois en bistre rougeâtre, mais alors les lames intercellulaires sont généralement noires. La liqueur de Pasteur peut étre aussi employée comme contróle. On sait que ce réactif en présence d'un corps aldéhydique donne un précipité de sous-oxyde de cuivre de couleur brun rougeâtre. Ici il est bon de s'entourer de certaines précautions; car, pour obtenir la réduction, il faut chauffer. Les coupes sont mises pendant quelques heures dans la liqueur Pasteur, puis placées dans une goutte de réactif sur le porte-objet et recouvertes d'une lamelle. On les chauffe ensuite avec précaution sur une flamme, 210 SÉANCE DU 27 mars 1903. jusqu'à ce qu'on obtienne un commencement d'ébullition. On constate alors que la cuticule prend une légère teinte cuivrée, sem- blable à celle du précipité produit in vitro. De plus, on réussit ordinairement à obtenir des granules de cuivre précipité restant adhérents en grande quantité le long du bord externe de la cuti- cule, et aussi en moins grande abondance sur la tranche. Ces granules sont très rares dans le reste de la coupe, sauf au niveau des éléments lignifiés, où on les retrouve souvent en abondance. Dans le cas des fibres on les observe groupés en plus grand nombre le long des lames intercellulaires; or, cette portion de la mem- brane est celle qui se colore le mieux par les réactifs de Tollens et de Schiff. Il est indispensable que toutes ces réactions soient pra- tiquées sur des coupes fraiches, car l'action de beaucoup de réactifs employés pour vider les cellules modifie la membrane dans une certaine mesure et pourrait amener la formation de corps aldé- hydiques. Cependant, comme le protoplasma contient aussi des corps de cette nature (sueres, etc.), il est bon de vérifier si les réactions se produisent encore dans les cellules vidées, mais traitées pendant un temps suffisamment court pour qu'il n'y ait pas de modification sensible de la membrane. On obtient dans ce cas encore les mémes réactions que sur le frais. En résumé, les réactifs de Schiff, de Tollens et de Pasteur ont une action concordante et décèlent dans les membranes cutinisées et lignifiées la présence d'une substance de nature aldéhydique. Mais ce n'est pas la première fois qu'on signale dans les mem- branes végétales la présence d'un corps à fonction aldéhydique. Un aldéhyde aromatique a été isolé des membranes lignifiées par M. Czapek (1) à l'état cristallisé et a recu le nom d'hadromal. Mais en somme cet hadromal n'est pas autre chose que la substance qui donne avec la phloroglucine et l'acide chlorhydrique la réaction rouge caractéristique du bois : c’est done la substance que nous sommes habitués d'appeler la lignine, quelle que soit l'ignorance dans laquelle nous sommes de sa nature. Or l'hadromal de Czapek ou notre lignine n'est pas le corps qui présente les réactions étudiées dans cette Note. En effet, si lebois se colore bien souvent (1) F. Czapek: Ueber die sogenannten-Lignin reactionen des Holzes (Zeits. für Physiol. und Chemie, T. 5, XXVI, 1899, pp. 141-171). — Sur quelques substances aromatiques contenues dans les membranes cellulaires des plantes (Actes du Congrès intern. de Botanique de Paris, 1900, p. 14). G. DE LAMARLIÈRE. — SUBSTANCE A RÉACTIONS ALDÉHYDIQUES. 271 en violet avec le réactif de Schiff, en noir avec le réactif de Tollens, en rougeâtre avec la liqueur Pasteur, il en est de méme, a-t-il été dit plus haut, de la cuticule. Mais, dans aucune des espèces citées précédemment, la cuticule ne présente la réaction de la lignine. Il n'y a donc pas identité de distribution des deux sub- stances. De plus, il est facile, soit par des actions oxydantes, soit par des actions réductrices, de faire disparaître la lignine des membranes lignifiées; mais, méme aprés cette disparition, on arrive à colorer ces mémes membranes avec les réactifs des aldéhydes, au moins pendant un certain temps. On a donc bien affaire ici à un corps différent de la lignine (1). SÉANCE DU 24 AVRIL 1903. PRÉSIDENCE DE M. BONNIER. M. Gagnepain, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la séance du 27 mars, dont la rédaction est adoptée. Le Secrétaire général annonce qu'il a recu de M. Gabriel Vialon, de Monaco, une paniére de plantes fraiches prove- nant des Alpes-Maritimes; on y remarque notamment : Sera- pias Lingua, abondant dans les prairies de l embouchure de la Brague, et les espèces suivantes récoltées sur les collines de Biot, près d'Antibes : Valerianella puberula, Cytinus Hy- pocistis, Ophrys bombylifura, Notochlena Maranthe, Gram- (1) Laboratoire d'Histoire naturelle de l'École de Médecine et de Pharmacie de Reims. 212 SÉANCE DU 24 AVRIL 1903. mitis leptophylla, Ce frais et gracieux bouquet est mis à la disposition des membres présents. Le Secrétaire général a écrit à M. Vialon pour le remercier. M. F. Camus fait la communication suivante : CATALOGUE DES SPHAIGNES DE LA FLORE PARISIENNE, par M. Fernand CAMUS (suite) (1). Mi — CATALOGUE DES ESPÈCES. La nomenclature adoptée dans le présent Catalogueest empruntée principalement aux travaux de MM. Russow et Warnstorf. J'ai ac- cepté la délimitation des espéces telle qu'elle existe dans le dernier ouvrage de Russow : Zur Kenniniss der Subsecundum — und Cymbifoliumgruppe europüischer Torfmoose, 1894, qui renferme un tableau de toutes les espéces européennes alors connues dans le genre Sphagnum. Aucune de celles décrites depuis lors ne parait exister dans le rayon de la flore parisienne. J'ai réduit la syuo- nymie au strict nécessaire. A part quelques rares indications placées entre crochets [ ], et qu'il m'a semblé bon de conserver en raison de leur intérêt his- torique, toutes les indications sans exception de localités données ici, le sont d’après l'examen microscopique fait par moi-même d'échantillons de provenance authentique. J'ai donc cru inutile de faire suivre toutes ces indications du !... Je marque, au contraire, de ce signe toute localité dans laquelle j'ai moi-même constaté sur le terrain une Sphaigne, soit que je l'y aie trouvée le premier, soit aprés en avoir vu un échantillon récolté par un botaniste dont le nom suit alors entre parenthéses. J'aurais pu fournir des dates pour la majorité des indications de localités : je ne l'ai fait que quand ces dates me paraissaient offrir quelque intérét. Lorsque, pour une espèce, j'ai vu des échantillons recueillis par plusieurs botanistes dans la méme localité, j'ai, autant que possible, cité, à l'exclusion des autres, le nom du plus ancien collecteur, sans d'ailleurs pouvoir certifier qu'on doit attribuer au botaniste cité la première découverte de la plante dans cette localité. (1) Voyez séance du 13 mars 1903, p. 239 et suiv. F. CAMUS. — CATAL. DES SPHAIGNES DE LA FLORE PARISIENNE. 273 J'ai trouvé parmi mes confréres la plus grande bienveillance dans la communication des échantillons dont j'avais besoin pour ce travail. Je les en remercie tous bien vivement : M. Besche- relle, dont nous déplorons la perte récente, qui m'a laissé reviser toutes les Sphaignes de son herbier et qui m'a donné de nombreux échantillons; M. Hariot, conservateur des herbiers cryptogamiques du Muséum; M. le docteur Bonnet, qui m'a ouvert l'herbier de Tournefort; M. Barratte, conservateur de l'herbier Cosson; M. Dumée, possesseur de l'herbier de l'abbé Questier; M. Douin, qui a exploré avec succés diverses parties de la forét de Ram- bouillet; M"* Beleze, qui m'a guidé dans mes recherches aux en- virons de Montfort-l'Amaury; M. Hoschedé, qui a herborisé dans les environs de Vernon et dans le Vexin ; le frére Adorateur Henri, qui m'a fourni des renseignements sur le bois de Verriéres. Je dois une mention parliculiére à nos collégues, M. Dismier, l'un des rares brvologues français que ne rebute pas l'étude des Sphaignes, qui a été souvent mon compagnon d’excursion et en compagnie duquel ont été faites plusieurs des observations consignées ci- dessous, et M. Jeanpert, qui est certainement, parmi les botanistes vivants, celui qui ale plus couru les environs de Paris. En dehors de la communication de ses récoltes, M. Jeanperl m'a donné sur des localités dont il n'avait pas rapporté d'échantillons, mais où il avait remarqué des Sphaignes au cours de ses excursions phané- rogamiques, de précieuses indications qui m'ont permis de visiter avec profit ces localités. J'ai également tiré quelques indications de l'herbier L. Marcilly qui appartient à la Société botanique de France (1). (4) Il ne maura manqué pour avoir épuisé les sources d'information sur le sujet, que d'avoir eu en mains les Sphaignes de l'herbier de Graves. Acquis par le comte de. Limminghe, mort assassiné à Home en 1861, cet hethier passa, avec les collections de celui-ci, au Jardin royal de Botanique dé Bruxelles. M. Malinvaud a bien voulu me servir d'intermédiaire auprès de M. Théophile Durand, conservateur des collections du Jardin de Bruxelles, et le prier de me communiquer les pl intes dont j'avais besoin. Malheureusement l'herbier de Graves n'a pas été gardé à part et, malgré d'actives recherches, il a été impossible de retrouver les échantillons désirés. Je n'en remercie pas moins de leur complaisance MM. Malinvaud et Durand. - Le Calalogue des plantes observées dans l'étendue du département de l'Oise par Graves (1857) énumère (p. 158 et 159) les espèces suivantes: Spha- gnum cymbifolium, S. squarrosum, S. cuspidatum, S. cüpillifolium, S. com- pactum. Toutes ces espèces me sont connues de l'Oise. T. EL (SÉANCES) 18 274 VS SÉANCE DU-94 AvRIL 1903. J'ai fait moi-même, à la recherche des Sphaignes, bon nombre d'excursions autour de Paris. J'ai visité soigneusement et, pour la plupart, à plusieurs reprises, les principales localités riches en Sphaignes et, à l'exception du S. Russowii et aussi du S. teres que je n'ai reconnu que récemment dans l'herbier de M. Jeanpert, j'ai pu étudier sur place toutes nos espèces. Sphagnum cymbifolium (Ehrh.) Russow. Sphagnum eymbifolium Russow, Zur Kenntniss der Subsecun- dum und Cymbifoliumgruppe -europ. Torfmoose (Arch. f. d. Nat. Liv.-Esth.-und Kurl. 2* série X, 1894, p. 461). — sph. cymbifolium Hedwig Fundam., 1782, p. 86., ex p.; Schimper, Mem. Sphaign., 1857 et Syn. Muscor. ex p. —- Sph. palustre eymbifolium Ehrhart, Hannov. Magaz. 1780, p. 255 ex p. Premiére indication. parisieune : Tournefort, Hist. pl. env. Paris, 1698 et herbier ! ENVIRONS DE Panis. — Sans localité (Thuillier in herb. Mérat et in herb. Mus. Paris). SEINE-ET-O1SE. — Bois de Meudon : RR. Fond du Trésor et les Nouettes! — Forét de Bondy (Tournefort). Existait encore, en juin 1894, prés de Gargan (Jeanpert), actuellement détruit! — Forêt de Montmorency (X... in herb. Muséum Paris, vers 1800) (1), sur plusieurs points de la foret! — Forêt de Rambouillet : Saint-Léger ! (Mérat, etc.), étang de Gambaiseuil! (de Scuœne- feld), Gambais ! (Dænen 1849) et sur beaucoup d'autres points de la forêt! — Cernay, étang du Grand-Moulin! — Villers-en-Arthies, bois des Mares (Tous- saint et Hoschedé). SEINE-ET-MARNE. — Boissettes, près Melun (Roussel). — Forêt de Fontai- nebleau : Bellecroix'! Franchart! Fontaine Sanguinède! Caverne des Brigands! Gorge du Houx! Mare aux Couleuvreux! — Forêt de Crécy (Mérat, 21 juillet 1809; Dismier, 1896). — Montgé, bois près du château du Sépulcre (Dumée). OISE, — Bois de Belloy. prés Beauvais! — Savignies au Mont-Bénard! — Sérans : La Molière et Mesnil-Lancelevée (Toussaint et Hoschedé}. — Neuville- Bosc (Questier, 1847). — Pouilly (Dænen). — Forét de Compiègne : Malassise (Marcilly), Saint-Jean (Jeanpert). — Prés Senlis (Maire, juillet 1854). — Foret d'Hallatte : Mont Pagnotte! — Mortefontaine! AISNE, — Forêt de Retz : mares du Souillard (Questier); pres du chemin de Vivière (L. Marcilly). A à * EURE. — Forét de Vernon (Toussaint et Hoschedé). jer nee SOFI. ou ius Ad : : (1) L'étiquette, d'une écriture à moi inconnue, est ainsi libellée : € J'ai trouvé ces individus dans la foret de Montmorency, le 7 août 20 thermidor. » F. CAMUS. — CATAL. DES SPHAIGNES DE LA FLORE PARISIENNE. 275 Le Sphagnum cymbifolium est la Sphaigne la plus commune des environs de Paris, et elle y revét un grand nombre de formes : couleur, densité des touffes et des rameaux, laxité, squarrosisme des feuilles, etc. Une variation intéressante est celle que caractérise la présence — anor- male chez les Cymbifolia — de fibres dans les cellules des feuilles caulinaires : j'ai constaté cette variation sur une plante de la forét de Montmorency. J'ai aussi trouvé dans cette dernière localité, ainsi qu'à Fontainebleau et à Gambaiseuil, des formes nageantes, relativement rares chez le S. cymbifolium. Cette espèce fructifie assez commu“ nément. Sphagnum papillosum (Lindb. extens.) Russow. Sphagnum papillosum Lindberg, Contrib. fl. crypt. Asie bor.-or. (Act. Soc. sc. fenn. X (Addendum), 1872, p. 280), extens. — Sph. eymbifolium Ehrh. var. papillosum (Lindb.) Schimper, Synops. Musc. ed. X, 1876. Premiere indication parisienne : F. Camus in Bull. Soc. bot. Fr., 26 avril 1895 (forét de Rambouillet). SEINE-ET-OISE. — Forêt de Rambouillet : les Planets prés Saint-Léger, 19 juin 1894! La Croix Pater (Douin); Gambaiseuil, Ventes aux Moines! SEINE-ET-MARNE. — Forêt de Fontainebleau : Franchart! (Dismier). OrsE. — Mortefontaine! La forme la plus répandue aux Planets est de coüleur presque uni- formément fauve, ou verdissant au sommet, teinte habituelle du Spha- gnum papillosum. Elle représente, comme compacité des touffes, lon- gueur et rapprochement des rameaux, la moyenne de l'espéce. La plante de la Croix Pater est plus élancée et plus verte. Gelles de Morte- fontaine et de Franchart sont remarquables par l'extréme petitesse de: leurs papilles, d'ailleurs absentes sur un grand nombre de feuilles. I! en est de méme de celle de Gambaiseuil qui se fait, en outre, remar- quer par ses cellules chlorophylleuses relativement larges du cóté con- cave de la feuille. Sphagnum medium Limpricht. Sphagaum medium Limpricht, Zur System. der Torfm. (Botan. Centralbl. VII, 1881, p. 215). Première indication parisienne : F. Camus, in Bull. Soc. bot. Fri, 8 dé- cembre 1893 (forêt de Fontainebleau). 276 SÉANCE DU 24 AVRIL 1903. SEINE-ET-MARNE. — Forêt de Fontainebleau : mares de Bellecroix, 21 no- vembre 1892! ` Cette plante est rare et cantonnée à Bellecroix. Les touffes sont d'un vert luride rougissant au sommet; elles ne m'ont pas présenté les riches colorations pourprées assez fréquentes chez cette espéce. Sphagnum fimbriatum Wilson. Sphagnum fimbriatum Wilson, in Hooker's Flora Antarctica, ll, p. 398 (1847) et in Bryol. Brit., p. 21 (1855). Première indication parisienne : Roze et L. Marcilly, in Bull. Soc. bot. Fr., 25 juillet 1862 (Beauvais). Roze et Bescherelle, Exsiccata n° 120, 1862(méme localité). ENVIRONS DE PARIS. — Sans localité (Thuillier, in herb. Mératet in herb. Mus. Paris). SEINE. — Bois de Verrières (Durieu de Maisonneuve). Cette localité parait complétement détruite. SEINE-ET-OISE. — Forêt de Montmorency, à la tourbière de la Fontaine-du- Four, 1892! et sur la lisière septentrionale de la forêt vis-à-vis le bourg de Chauvry ! Oise. — Bois de Belloy, prés Beauvais ! à l'entrée du chemin Marin (15 juin 1862, Roze et L. Marcilly). — Savignies, au Mont-Bénard ! Cette jolie espéce se présente d'ordinaire aux environs de Paris sous sa forme gréle habituelle, et elle y est, sous bois, d'un joli vert. Au bois de Belloy, j'ai trouvé, avec la forme précédente, dans une mare des- séchée située dans un taillis clair, de beaux échantillons d'une forme à rameaux et capitules deux fois plus robustes, sans que d'ailleurs la taille de la plante füt développée en proportion. Ces plantes de Belloy étaient d'un jaune pâle. Le Sph. fimbriatum fructifie dans nos environs. Sphagnum Girgensohnii Russow. Sphagnum Girgensohnii Russow, Beiträge zur Kennin. d. Torfm. (Arch. f. Nat. Liv.-Ehst-und Kurl. VII, p. 124, 1865). Premiére indication parisienne : F. Camus, in Bull. Soc. bot. France, 8 avril 1892, SEINE-ET-O1SF. — Forêt de Montmorency, tourbiére de la Fontaine-du-Four, 20 mars 1892 ! . Bien rare et souffreteux. Appelé à disparaitre d'un jour à l'autre. F. CAMUS. — CATAL. DËS SPHAIGNES DE LA FLORE PARISIENNE. 277 Sphagnum Russowii Warnstorf. Sphagnum Russowii Warnstorf, Zwei Artentypen der Sphagn. (Hedwigia, XXV, p. 295, 1886). — sph. acatifolium Ehrh. VAT. robustum Russow, Beitr. z. Kenntn. d. Torfm., 1865. — Sph. acutifolium (Ehrh.) Schimper, Mém. Sph. ex p. et Synop. Musc. ex P- SEINE-ET-OISE. — Forêt de Marly, mare prés de la batterie de Noisy-le-Roi, 24 juin 1896 (E. Jeanpert). Pour plus de détails sur cette espéce, voir l'article que je lui ai con- sacré dans le Bulletin (février 1903). Sphagnum tenellum (Schimper) von Klinggræff. Sphagnum tenellum VON Klinggræff, Beschreib. d. in Preussen Art. und Var. d. Sphagn. (Schrift. d. phys.-ækon. Gesells. Kónigsb. XII, P- 4, 1 872). — Sph. acutifolium VY. tenellum el Sph. rubellum (Wils.) Schimper, Mém. Sph. 1857 et Synop. Muscor. 1860 et 1876. — Sph. rubellum Wilson, Bryol. Brit., p. 19, 1855. extens. Non encore indiqué, comme espèce distincte, dans la région parisienne. SEINE-ET-OISE. — Forêt de Rambouillet : Saint-Léger, les Planets ! (Roze et Bescherelle, juin 1861); Poigny, la Licorne! Gambaiseuil? — Villers-sur- Arthies, bois des Mares (Toussaint et Hoschedé). SEINE-ET-MARNE. — Forét de Fontainebleau : Bellecroix ! Franchart (herb. Vaillant). Semble avoir disparu de cette dernière localité, où je l'ai vainement cherché. Oise. — Méru (Dænen). — Savignies, au Mont-Bénard ! Cette Sphaigne correspond en partie au Sphagnum rubellum de Wilson, et il serait vraiment juste de lui restituer ce nom. Assurément l'espéce n'est plus éomprise exactement comme le faisait Wilson : ses limites ont été élargies. Mais quelle est la Sphaigne qui peut porter actuellement la signature initiale, sans un correctif ex p., emend. ou extens.? Le fait que le nom de rubellum ne convient pas à toutes les formes de l'espèce n'est pas une objection suffisante. Pour ne pas com- pliquer la nomenclature, je laisse au Sph. tenellum la signature de von Klinggræff qui, le premier, a accordé à cette plante une valeur spécifique; mais la caractéristique qu'il en a donnée est absolument insuffisante. 278 SÉANCE DU 24 AVRIL 1903. C’est M. Warnstorf qui a vraiment précisé les caractères de l'espèce, dans son travail sur la section Acutifolium, et il serait plus correct d'écrire Sph. tenellum (Schimp., v. Klingg.) Warnstorf. Cette Sphaigne est rare autour de Paris. Certains échantillons ne sont pas toujours faciles à séparer du Sph. acutifolium. Sphagnum acutifolium (Ehrh.?) Russow et Warnstorf. Sphagnum acutifolium Russow et Warnstorf, in Warnstorf, Die Aculifoliumgruppe d. eur. Torfm. (Verh. Bot. Vereins d. Brandenb. XXX, p. 119, 1888). — sph. acatitotium Ehrh. ex p.? an Auct. — sph. aeutifolium Schimper, Mem. Sph. et Syn. Musc. ed. 1* et X ex p. ' Non encore indiqué, avec le sens donné ici au mot acutifolium, dans la flore parisienne. SEINE-ET-OISE. — Forêt de Montmorency, à la Fontaine-du-Four ! — Forèt de Rambouillet : Saint-Léger, les Planets ; Poigny, à la Licorne! SEINE-ET-MARNE. — Forêt de Fontainebleau : Bellecroix ! mares de la gorge du Houx! caverne des Brigands ! mare aux Couleuvreux ! Oise. — Forêt de Compiègne : étang Saint-Jean (Jeanpert) ; route des étangs de Battigny (L. Marcilly, 1856). — Neumoulin, prés Thiers (Jeanpert). — Forét d'Hallatte, mont Pagnotte ! — Mortefontaine ! AISNE. — Forét de Retz, le Souillard (Questier, 1859). J'ai recueilli en 1892, dans les mares de Bellecroix, une forme du Sphaguum acutifolium dont les feuilles caulinaires sont remarquables par le riche développement de leurs fibres. M. Warnstorf, à qui cette plante a été soumise, avait cru pouvoir la rapporter àson Sph. tenerum, fondé sur une plante américaine qu'Austin avait antérieurement nommée Sph. acutifolium var. tenerum. J'avais, sous la responsabilité de M. Warnstorf, annoncé, dans le Bulletin de la Société (8 décembre 1893), la présence, aux environs de Paris, de ce Sph. tenerum connu seule- ment dans l'Amérique du Nord, et qui n'a pas, que je sache, été signalé depuis dans une autre localité européenne. Reprenant, plus tard, l'étude de la plante de Bellecroix, des doutes me sont venus au sujet de son attribution au SpA. tenerum, et, malgré l'autorité du célèbre sphag- nologue allemand, il m'est difficile de voir en elle autre chose qu'une variété remarquable du Sph. acutifolium. Russow, que j'avais con- sulté, élait arrivé à la méme conclusion. Le Sph. tenerum est donc à rayer de la flore d'Europe. J'avais déjà fait cette rectification, en ren dant compte, dans la Revue bryologique, du Répertoire sphagnole- F. CAMUS. — CATAL. DES SPHAIGNES DE LA FLORE PARISIENNE. 279 gique de M. Cardot, dans lequel est reproduite l'indication du Sph. tenerum à Fontainebleau. Il n'est pas inutile de renouveler ici cette rectification. Le Sphagnum acutifolium présente dans nos limites de nombreuses variétés de coloration, parmi lesquelles domine le rouge, diversement et souvent élégamment mêlé au blanc et au vert. J'ai trouvé une fois à Bellecroix quelques touffes d'une forme extrémement vigoureuse : Russow m'écrivait qu'il avait rarement vu le Sph. acutifolium atteindre de pareilles dimensions. Malheureusement rien n'est plus instable que les formes des Sphaignes, et on n'est jamais sür de retrouver la méme d'une année à l'autre. L'examen fait récemment par M. Warnstorf et par M. Dusén des exemplaires, conservés à Berlin et à Upsal, de l'exsiccata d'Ehrhart, dans lequel figure pour la premiére fois un Sph. acutifolium, a montré que les échantillons d'Ehrhart appartiennent à la Sphaigne nommée plus tard par Wilson Sph. fimbriatum, et non à celle à laquelle la tra- dition avait pendant un siècle appliqué le nom de acutifolium. Le Sph. acutifolium, tel qu'il est compris ici, n’est lui-même qu'une cou- pure de l'acutifolium de la majorité des auteurs et de Schimper. Il a conservé le nom primitif, sans y avoir plus droit que les autres espèces — Sph. tenellum, fuscum, subnitens... — successivement détachées du S. acutifolium sens. lat. Il n'y aurait que des inconvénients à bou- leverser la nomenclature adoptée actuellement, sous prétexte de faire une application rigoureuse des questions de priorité : le remède serail pire que le mal. Ne quid nimis. Sphagnum subnitens Russow et Warnstorf. Sphagnum subnitens Russow et Warnstorf, in Warnstorf, Die Acu- tifoliumgruppe, etc., p. 115, 1888. — Sph. aeutifolium Ehrh.? an Auct. ex p. — Sph. aeutifolium Schimper, Mém. Sph. et Syn. Muse. ed. 1° et X ex p. — Sph. acutifolium VAT. Inridum Hübener, Muscol. germ.? et Auct. plur. Non encore signalé, comme espèce distincte, dans la flore parisienne. — Échantillon publié, in Roze et Bescherelle, Exsiccata, n^ 119, 1863 (Saini- Léger), sub Sph. acutifolium. SEINE-ET-OISE. — Meudon (herb. Vaillant). — Forêt de Montmorency (E. Hardy, juin 1849), à la Fontaine-du-Four ! au château de la Chasse ! — Lou- veciennes, Bois brûlé (de France, 1860). — Dampierre (De Schenefeld, 1850); Cernay, étang du Grand-Moulin! — Forét de Rambouillet : in myricelis de Saint-Léger, majo (L.-C. Richard, vers 1780); Saint-Léger, Les Planets ' Ub... 1839; Roze et Bescherelle), et dans beaucoup d'autres points de la forêt jusque 280 SÉANCE DU 94 avniL 1903. vers Gambaiseuil! et Gambhais ! — Villers-en-Arthies, bois des Mares (Tous- saint et Hoschedé). Oise. — Marais de Belloy, prés Beauvais (Roze et L. Marcilly, juin 1862).- - Pouilly (Dænen, 1839). — Neuville-Bosc (Questier, juin 1847). — Forêt de Compiègne (Lecoq). — Forêt de Hallate, mont Pagnotte' -—— Emeville (Ques- tier). AISNE. — Silly-la-Poterie, les Hureaux (Dumée). — Forét de Retz, mares du Souillard (Questier). Le Sphagnum subnitens est certainement, dans l'ouest de l'Europe, la plus commune des espèces détachées de l'ancien Sph. acutifolium. Aux environs de Paris, il en est de méme, bien qu'il semble absent de plusieurs localités riches en Sphaignes : ainsi, je n'ai jamais pu con- stater sa présence dans la forêt de Fontainebleau. Il fructifie assez fré- quemment et présente de nombreuses variétés de coloration. Sphagnum recurvum (Pal. Beauv.) Russow et Warnstorf. Siphagnum recurvum Russow et Warnstorf, in Russow, Sphagn. . Stud. (Sitzb. d. Dorpat. Nat. Gesells. IX, p. 99, 1889). — sph. reeurvum Palisot de Beauvois, Prodr. Æthéog., p. 88, 1805 emend. (e specim. origin. !) — sSph. reeurvum Schimper, Syn. Musc. ed. 2", 1876. ex p. — Sph. cuspidatum (Ehrh.) Schim- per, Mém. Sph. et Syn. Musc. ed. 1*, 1860 ex p. (S. cuspida- tum lypicum).— Sph. intermedium Hoffmann, Deutschl. Flor. II, p. 22, 1796 (e specim. secund. Lindberg) et Auct. nonnull. (non Russow 1894). Longtemps confondu par les botanistes parisiens avec le Sph. cuspidatum. Première indication, comme espece distincte : V. Camus, in Bulletin Soc. bot. Fr., 3 avril 1892 (Montmorency). SEINE-ET-OISE. — Forêt de Montmorency 1864 (Bescherelle), au château de la Chasse (Cardot), à la Fontaine-du-Four ! — Forêt de Rambouillet : Saint- Léger, les Planets ! (Roze et Bescherelle, 15 juillet 1860); bois de Gazeran' Poigny, à la Licorne ! Gambaiseuil ! — Magny (herb. Mérat, 1844). SEINE-ET-MARNE. — Forêt de Fontainebleau (herb. Mérat), Bellecroix ! — Forét de Crécy (Dismier). Oise. — Bois de Belloy, près Beauvais, à la localité du Sph. fimbriatum et prés du village des Planches ! — Savignies, au Mont-Bénard ! — Forét d'Hal- latte, mont Pagnotte ! AISNE. — Bois de Cresnes, prés Silly-la-Poterie (Jeanpert). — Forét de Retz (L. Marcilly). F. CAMUS. — CATAL. DES SPHAIGNES DE LA FLORE PARISIENNE. 281 Les deux variétés principales, créées par Russow, mucronatum et amblyphyllum, établies sur la forme des feuilles caulinaires, existent l'une et l'autre et à peu près aussi communément dans nos environs. Je crois avoir également trouvé la variété parvifolium dans la forêt de Montmorency. Parmi les variations secondaires, je signalerai, à la Fon- taine-du-Four, de belles formes nageantes, à feuilles raides, non ondu- lées sur le sec. Rare en fruits. Sphagnum cuspidatum (Ehrh.) Russow et Warnstorf. Sphagnum euspidatum Russow et Warnstorf, in Russow, Spha- gnologisch. Stud. (loc. cit., p. 99, 1889). — sph. cuspidatum Ehrhart, Plant. cryptogam., n° 251, 1791 (ex Lindberg et ex Warnstorl). — sph. cuspidatum Schimper, Synop. Musc. ed.2*, 1870. — sph. cuspidatum Schimper, Mém. Sph., 1857 et Syn. Musc. ed. 1°, 1860, ex p. (incl. Sph. recurvum). Première indication parisienne (du Sph. cuspidatum sens. str.) : Roze et Bescherelle, Exsicc., n° 121, 1863 (Rambouillet). SEINE-ET-OISE. — Forêt de Rambouillet : Saint-Léger, les Planets (Roze et Bescherelle); près de la Croix-Pater (Douin); Gambaiseuil, ventes aux Moines ! SEINE-ET-MARNE. — Forét de Fontainebleau : Bellecroix ! (Roussel, 1849; Roze et Bescherelle, 1860); fontaine Sanguinède ! (Roze et Bescherelle); Franchart ! gorge du Houx! gorges d'Apremont, à la caverne des Brigands ' Plateau de la Haute-Borne ! OISE. — Mortefontaine ! Cette espèce est extrêmement commune dans certaines parties de la forêt de Fontainebleau, et elle s'y présente sous ses trois formes prin- cipales, falcatum, submersum et plumosum, reliées par des intermé- diaires, suivant l’état de la station et la profondeur de l’eau. La variété plumosum y est parfois magnifique au printemps, atteignant facilement cinquante centimètres en longueur. Bien que, par cette variété, le Sph. cuspidatum puisse être considéré comme la plus aquatique des Sphaignes, ce n’en est pas moins une de celles qui résistent le mieux à la sécheresse. En été, il n’est pas rare de trouver dans le fond des petites mares de Fontainebleau, au milieu des débris d'aiguilles de Pins, le Sph. cuspidatum réduit à ses capitules terminaux, eux-mémes à moitié desséchés et rappelant les bourgeons d'hiver des Myriophylles et des Utriculaires. La lutte contre la sécheresse est certainement plus difficile chez une espéce à tiges isolées que chez celles qui vivent en touffes compactes. Le Sph. cuspidatum, sous sa variété falcatum, fruc- tifie de temps en temps, et alors abondamment. 282 SÉANCE bU 24 AVRIL 1903. Sphagnum molluscum Bruch. Sphagnum molluscum Br uch, Ueber Sphagna (Flora, ML pp. 633- 635, 1825). — Sph. molluscum Schimper, Mém. Sph. et Syn. Musc. ed. 1* et 2*. — Sph. tenellum Hoffmann, Deutsch. Flor. II, p. 22, 1796? et Auct. nonnull. non v. Klinggræff. 1872. Première indication parisienne : Roze et Bescherelle, in Bull. Soc. bot, Fr., 22 fevrier 1861 et Exsicc., n? 123, 1863 (Saint-Léger). SEINE-ET-OISE. — Forêt de Rambouillet : Saint-Léger, les Planets ! (Roze et Bescherelle, 15 juillet 1860) ; Poigny, à la Licorne !, près de la Croix Pater (Douin). Cette charmante petite espèce, très rare dans nos environs, ne pré- sente aucune variation notable. Elle fructifie assez bien. Elle est à rechercher dans les sables de Mortefontaine. Sphagnum squarrosum (Persoon mss.) Crome. Sphagnum squarrosum Crome, Sammlung deutscher Laub-Moose, p. 24 et exempl. 3, 1803. — sph. squarrosum Schimper, Mem. Sph., et Synop. Musc. ed. 1* et 2* ex p. Première indication parisienne : [Elle croit, dans les marais, aux environs de Paris et m'a été communiquée, sans fruits, par le C. Delaroche] De Candolle, in Lamk. et DC. Fl. fr., M, p. 443, 1805. SEINE. — « Dans un étang du bois de Verrières » (Durieu de Maisonneuve, échantill. s. date). Retrouvé par M. Jeanpert dans une mare du bois près du Petit- Bicétre. lI y est toujours ! (janvier 1903) mais s'y maintient avec beau- coup de peine. C'est la seule Sphaigne existant actuellement dans les limites du département de la Seine. SEINE-ET-OISE. — Forét de Montmorency (herb. Desvaux), lisière nord de la forét, prés dela route de Bouffemont, 1892! — Forét de Marly, mare prés de la batterie de Noisy-le-Roi ! (Jeanpert). — Cernay, étang du Grand- Moulin (Dismier). — Forét de Rambouillet, étang d'Angennes (Jeanpert). OISE. — Bois de l'Italienne près Beauvais (Jeanpert). — Savignies, au Mont- Bénard ! AISNE. — Bois de Cresnes, près Silly-la Poterie (Jeanpert). Cette belle Sphaigne se présente en général sous sa forme typique. La variété à feuilles non squarreuses (var. imbricatum) ou du moins des formes de transition se sont montrées dans quelques-uues des loca- F. CAMUS. — CATAL. DES SPHAIGNES DE LA FLORE PARISIENNE. 983 lités précitées. Elle fructifie de temps en temps. Elle parait avoir été plus d'une fois confondue par les anciens botanistes avec des formes à feuilles squarreuses du Sph. cymbifolium. Le Sphagnum squarrosum est partout signé de Persoon. On lit dans plusieurs ouvrages : « Persoon in Schrader, Journ. Bot., 1, 1, p. 398, 1800 (1801) » En réalité, à la page citée de l'article — lettre de Swartz à Schrader, — on trouve simplement « S. squarrosum » sans diagnose, sans indication de localité, sans méme mention du nom de Persoon. C'est done moins qu'un nomen nudum. L'indication « Persoon mss et in Web. et Mohr Naturh. Reise d. ein Th. v. Schweden. p. 129, tab. II » est correcte; mais l'ouvrage de Weber et Mohr date de 1804. Or, en 1803, Crome avait publié un eæsiccata de Mousses allemandes accompagné de descriptions. L'échantillon n° 3 appartient au Sph. squarrosum. Dans la description de l'espéce, pp. 24 et 25, Crome ne parle pas du tout de Persoon. Le méme nom a donc été choisi par deux auteurs, à l'insu l'un de l'autre, pour désigner la méme espèce : il faut convenir qu'ils n'en pouvaient choisir un meilleur. Il me parait de toute justice et absolument conforme aux régles ordinaires de la nomencla- ture de donner au Sph. squarrosum la signature de Crome, précédée ou non des mots : Persoon mss. Sphagnum teres (Schimp.) J. Aongstræm. sphagnum teres J. Aongstræm, in Hartmann, Skand. Flor. 8' ed., p- 47,1 8, 1861. — sph. squarrosum Var. squarrosulum et var. teres Schimper, Entwick.-Gesch. d. Torfm., p. 63 et 64 1858 et Syn. Musc. ed. T, 1860.— Sph. squarrosulum Lesque- reux, in Mougeot, Nestler et Schimper, Stirpes crypt. voges.- rhen., n* 1305 854). — Sph. squarrulosum Schimper, Mém. Sph. 1857. — Sph. «eres et Sph. squarrosum Var. squarro- sulum (Lesqx) Schimper, Syn. Musc. ed. 2*, 1876. Non encore indiqué dans la flore parisienne. OISE. — Saint-Germer-en-Bray, tourbière de Bretel, 27 septembre 1896 (Jeanpert), type et + var. squarrosulum. Sphagnum rigidum Schimper. Sphagnum rigidum Schimper, Mémoire pour servir à l'histoire nalurelle des Sphaignes, p. 72, 1857. — Sph. compactum De Candolle, in Lamk et DC., Fl. fr. H, p. 443, 1805 (synonymie trés probable), 284 SÉANCE DU 24 AVRIL 1903. Première indication parisienne : [Circa Lutetiam communicatum a Cel. Daleune] Bridel, Species Musc., I, p. 18, 1806. Premier échantillon publié : Roze et Bescherelle, Exsiccata n° 122, 1863 (Saint-Aubin-en-Bray). ENviRONS DE Panis. — Sans localité (herb. Vaillant et herb. Mérat). SEINE-ET-OISE. — Forêt de Rambouillet : Saint-Léger, Poigoy (Tulasne, 98 juillet 1838) ; Saint-Léger, les Planets ! (Roze et Bescherelle) ; Poigny, à la Licorne ! au-dessous de la Croix Pater (Douin). SEINE-ET-MARNE. — Forêt de Fontainebleau : Bellecroix ! Franchart! mares du Mont Chauvet ! (Roze et Bescherelle); caverne des Brigands! plateau de la Haute-Borne, où il est commun ! Oise. — Bruyères de Saint-Aubin-en-Bray (Roze et L. Marcilly, 17 juin 1862) ; Neumoulin, pres Thiers (Jeanpert). Le Sphagnum rigidum, indépendamment de sa forme compacte ordinaire, présente, dans les foréts de Rambouillet et de Fontainebleau, de belles touffes profondes de la variété subsquarrosum. 1l fructifie parfois. En l'absence d'un échantillon authentique, que j'ai vainement cherché dans les collections qui m'ont été ouvertes, il m'est impossible d'aflirmer l'identité de cette espèce avec le Sph. compactum de De Candolle; mais je crois cette identité au moins trés probable. Ce serait alors le nom de Sph. compactum que l'espèce devrait porter. MM. Russow et Warnstorf écrivent Sph. compactum Bridel. Il me semble évident que De Candolle et Bridel désignent l'un et l'autre sous le nom de compactum la même plante; mais l'ouvrage de Bridel est postérieur d'un an à la Flore francaise. Bridel a fondé son espèce sur une plante parisienne : circa Lutetiam communicatum a Cel. Daleune. De son cóté, De Candolle, qui n'indique pas de localité, dit : elle m'a été communiquée par le C. Deleuze. Il m'est bien difficile de ne pas voir dans le nom de Daleune, personnage absolument inconnu des bota- nistes parisiens, le nom défiguré de Deleuze (1). Les indications fournies par ce dernier à de Candolle portent sur des plantes des environs de Paris — dont une (Webera annotina), précisément de Saint-Léger, loca- lité du Sph. rigidum — ou de la Provence. Il est bien douteux que ce soit en Provence que Deleuze ait trouvé le Sph. compactum. Bridel, dans ses deux ouvrages postérieurs, Methodus nova Muscorum et Bryologia universa, cite le synonyme de De Candolle pour son propre Sphagnum compactum. En résumé, on peut conserver le nom de Sph. rigidum Schimp., qui (1) Les noms propres estropiés né sont pas rares dans les ouvrages de Bridel, e.g. Du Bosc, Thuilliar, Boiteau, pour Bose, Thuillier, Poiteau. F. CAMUS. — GATAL. DES SPHAIGNES DE LA FLORE PARISIENNE. 285 ne préte à aucune ambiguité. Si l'on adopte celui de Sph. compac- tum, il semble juste de lui donner la signature de De Candolle. Sphagnum subsecundum (Nees emend.) Russow. Sphagnum subsecundum Russow, Die Subsecundum-und Cymbi- foliumgruppe der europ. Torfm. (Arch. f. d. Naturk. Liv.- Ehst-und Kurl. 2 série, X, p. 400, 1894). — sph. subsceun- dum Nees, in Sturm, Deutschl. Flor. II, fasc. 17, 1819, emena. — Sph. subsecundum Schimper, Mém. Sph. et Syn. Musc. ed. 1° et X et Auct. fere omn. ex p. Non indiqué dans la flore parisienne comme spécifiquement distinct des autres espèces de la section Subsecunda. Premier échantillon publié : Roze et Bescherelle, Exsiccata, n° 124, 1863 (Saint-Léger) — au moins dans quelques exemplaires. SEINE-ET-OISE. — Forêt de Rambouillet, Saint-Léger (Roze et Bescherelle); bois de Gazeran, où il est abondant, 1894 ! Oise. — Emeville, à la limite de la forêt de Villers-Cotterets (Questier, 1858). Cette espéce est certainement trés rare autour de Paris. Elle est d'ailleurs loin d’être la plus commune de celles créées aux dépens de l'ancien Sphagnum subsecundum. Sphagnum inundatum Russow. Sphagnum inundatum Russow, Die Subsecundum, etc. (loc. cit., p. 405, 1894). — sph. subseeundum Nees et Auct. ex p. — Sph. subsecundum Var. contortum Schimper ex p. Non indiqué, comme espèce distincte, dans la région parisienne. SEINE-ET-OISE. — Forêt de Montmorency (Bescherelle, 1862), à la Fontaine- du-Four! — Forét de Sénart! — Forét de Rambouillet : Saint-Léger, les Planets ! Bois de Gazeran! Poigny, la Licorne ! SEINE-ET-MARNE. — Forêt de Fontainebleau : Bellecroix ! OrsE. — Bois de Belloy, prés Beauvais! Savignies, au Mont-Bénard ! Sérans, prés Magny (herb. Mérat, 1844). Eure. — Forêt de Vernon, mares près Bois-Jérome-Saint-Ouen (Toussaint et Hoschedé). Il est à peu prés impossible de distinguer sur place cette Sphaigne de ses voisines et surtout du Sph. Gravetii, infiniment plus commun 280 SEANCE DU 24 AVRIL 1903. qu'elle. De magnifiques formes inondées se sont montrées dans les bas- fonds de la Fontaine-du-Four, dans la forèt de Montmorency. Sphagnum Gravetii Russow. Sphagnum Gravetii Russow, Die Subsecundum, etc. (loc. cil., p. 423, 1894). — Sph. subsecundum Nees et Auct. ex p. — Sph. subsecundum VAT. contortum Schimper ex p. Non indiqué, comme espece distincte, dans la flore parisienne. Premier échantillon publié : Roze et Bescherelle, Exsiccata, n° 125, 1863 (Saint-Lé- ger), sub Sph. subsecundum var. contortum. SEgiNE-ET-ÜisE. — Forêt de Bondy, près de Gargan (Jeanpert). — Forêt de Montmorency ! (Bescherelle) sur plusieurs points! — Cernay (Roze et Besche- relle, 1863). — Bois des Essarts, près Dampierre (Roze). — Forêt de Ram- bouillet : Saint-Léger ! (X..., in herb. Mus. Paris, 1835; Roze et Bescherelle); bois de Gazeran! Poigny, à la Licorne! et à l'étang de Guipereux (Douin); au-dessous de la Croix Pater (Douin); Gambaiseuil, ventes aux Moines! Gam- bais, étang des Bruyères! SEINE-ET-MARNE. — Forêt de Fontainebleau : mare aux Évées (Bescherelle); Bellecroix! Franchart, mare aux Pigeons ! diverses mares autour de la fon- taine Sanguinède ! Gorge du Houx! mare du carrefour d'Occident! du carre- four d'Achéres! du Parc aux Bœufs! mare aux Fées plateau de la Haute- Borne ! — Forêt d'Armainvilliers (Dismier). OISE. — Savignies, au Mont-Bénard! Saint-Aubin-en-Bray (Roze et L. Mar- cilly, 1862). — Forét de Compiègne : prés du carrefour du Nid-de-Grue (L. Marcilly). — Mortefontaine ! EURE. — Forét de Vernon : mares entre les routes de la Queue d'Haye et Tilly (Hoschedé). C'est de beaucoup, non seulement autour de Paris, mais dans toute la France, l'espece la plus commune de la section Subsecunda. Elle est, avec le Sph. cymbifolium, une de celles qui se montrent le moins exi- geantes sur la station. Malheureusement son extréme polymorphisme, e! l'effacement progressif de ses caractères anatomiques dans les formes hydrophiles, en rendent la détermination souvent laborieuse. Je termine cette Note par quelques réflexions sur la flore sphag- nologique parisienne. | Malgré l'extension des cultures, malgré les travaux d'assainis- sement dans les parties marécageuses des bois, et malgré l'enlé- vement direct et de plus en plus fréquent des Sphaignes pour la F. CAMUS. — CATAL. DÉS SPHAIGNES DE LA FLORE PARISIENNE. . 287 culture des Orchidées, les localités à Sphaignes sont encore assez nombreuses aux environs de Paris. Le fait est surtout frappant, si l'on réfléchit que plus de la moitié de la couche superficielle du sol parisien est, en raison de sa nature calcaire, absolument ré- fractaire à l'établissement et à la vie de nos plantes. Malheureu- sement, si les localités sont encore nombreuses, elles sont généra- lement restreintes, et il n'y a guére que certaines foréts, telles que celles de Rambouillet et de Fontainebleau qui possédent des localités où les Sphaignes soient vraiment abondantes : encore quelques-unes vont-elles en diminuant de jour en jour. Le chiffre des espéces, qui atteint 18, est également trés hono- rable. Les limites de la région parisienne, telles qu'on les admet d’après Cosson et Germain, sont, il est vrai, assez étendues, puis- qu'elles comprennent la valeur de plus de trois départements; mais un de nos départements parisiens posséde, à lui seul, 16 es- pèces, un autre 14, chiffres qui représentent largement la moyenne d'un département francais situé en dehors des régions monta- gneuses. Ce n'est pas seulement comme nombre, mais aussi comme composition, que la flore sphagnologique parisienne rappelle celle de la majorité des plaines françaises. Deux espèces assez largement répandues, Sphagnum laricinum et Sph. platyphyllum, lai man- quent cependant; mais j'ai quelque espoir de trouver l'une ou l'autre; Ces deux Sphaignes semblent aimer surtout les prairies tourbeuses et leurs fossés, stations que la culture a supprimées à peu prés autour de Paris, sauf dans certaines vallées de l'Oise encoreinsuffisamment connues. Parmi los autres espéces francaises constatées en plaine, les unes sont spéciales à certaines régions (Sph. Pylaiei en Basse-Bretagne), ou sont de grandes raretés en France (Sph. molle, Sph. imbricatum), tout au moins en plaine (Sph. fuscum, ou bien réclament des stations qui nous man- quent. Ainsi le Sph. quinquefarium s'établit sur des rochers déclives suintants station à peine représentée à Fontainebleau, el encore peut-on faire des réserves sur la pureté d'une eau qui, là, a pu se charger en chemin de sels calciques. De nos départements parisiens, c'est celui de Seine-et-Oise qui jusqu'iéi a fourni la liste la plus élevée : elle comprend 16 espéces dont 3 (Sph. Girgensohnii, Sph. Russowii, Sph. molluscum) n'ont pas été trouvées jusqu'ici dans d'autres parties de la région 288 SÉANCE DU 24 AVRIL 1903. parisienne. Celui de l'Oise vient ensuite avec 14 espèces, dont une spéciale, Sph. leres; mais il a été bien moins étudié que celui de Seine-et-Oise, et j'ai quelque raison de croire qu'il est au moins aussi riche que ce dernier. Celui de Seine-et-Marne ne vient que bien loin aprés eux, avec 9 espéces : cela tient à ce qu'il ne comprend guére, en fait de localité propice aux Sphaignes, que la forét de Fontainebleau, dans laquelle les stations sont, il est vrai, nombreuses, mais trés uniformes. Les autres départements n'appartiennent à la flore parisienne que par une étendue trop peu considérable pour fournir des éléments à une slalistique. Les Sphaignes sont des plantes de la zone sylvatique; mais il en est quelques-unes qui ne descendent pas dans la zone sylva- tique inférieure : tels sont les Sphagnum Girgensohnii et Rus- sowii. Nulle part, à ma connaissance, ces deux espéces n'ont été trouvées en France en dehors des régions montagneuses. Le fait de leur existence dans la région parisienne est donc du plus grand intérêt. L'extréme rareté de l'une et de l'autre, et l'état maladif de l'une d'elles au moins montrent bien qu'elles v sont dépay- sées, et leur présence ne peut s'expliquer qu'en admetlant que ces deux Spaignes sontdes resles d'une végétation antérieure carac- téristique d'un climat plus froid. Elles rattachent vraisembla- blement la végétation parisienne à celle des Ardennes, et il serait intéressant de les trouver dans quelque localité intermédiaire. Au point de vue géologique, les Sphaignes ont été rencontrées aux environs de Paris sur des terrains trés variés. Souvent, il est vrai, le support immédiat est une couche moderne de tourbe ou de terre plus ou moins tourbeuse. Voici quelques exemples : néo- comien inférieur, sables et argiles du Bray (Savignies et Goin- court, près Beauvais); éocène inférieur, argile à lignites (forèt de Compiègne); éocène moyen, sables de Beauchamps (Mortefon- taine); miocène inférieur, marnes vertes (bas-fond de la forêt de Montmorency); sables de Fontainebleau, rarement à la base, plus généralement à la partie supérieure, sur les plateaux de grès (forêt de Fontainebleau); argile à meuliéres de Beauce (forét de Marly); quaternaire, hauts graviers et limon des pla- teaux (foréts de Sénart et de Crécy); alluvions anciennes des vallées (forêt de Bondy); tourbières modernes (forét de Ram- bouillet). Je ne saurais trop recommander aux botanistes parisiens vrai- DISMIER. — LE LEJEUNEA ROSSETTIANA DANS LE DAUPHINÉ. 289 ment dignes de ce nom, de ménager les localités à Sphaignes voisines de la capitale. Ces plantes, dans nos régions, luttent avec peine pour la vie. Il deviendra bientót difficile de pouvoir les étudier sur place. M. Malinvaud donne lecture de la communication sui- vante, adressée à la Société : LE LEJEUNEA ROSSETTIANA Mass. DANS LE DAUPHINÉ; par M. G. DISMIER. Dans la séance du 22 juin 1900, M. Fernand Camus (1) pré- sentait, à la Société botanique de France, un travail sur les espèces françaises du genre Lejeunea, et, en particulier, sur le Lejeunea Rossettiana. Il y rappelait et faisait ressortir les carac- tères qui différencient le Lejeunea calcarea du Lejeunea Rosset- tiana, espèces confondues jusqu’à ces dernières années sous le nom de Lejeunea calcarea. Sachant que cette dernière espèce avait été trouvée, par M. Douin, aux environs de la Grande- Chartreuse, et ayant eu, l'été dernier, loccasion d'aller dans le Dauphiné, j'en ai profité pour m'établir quelques jours à Saint- Pierre-de-Chartreuse, en vue de rechercher le Lejeunea Rosset- liana. La partie supérieure du massif de la Grande-Chartreuse appar- tient presque en entier au Néocomien. Pour le bryologue, les herborisations se font donc sur calcaire. L'excursion certaine- ment la plus intéressante est celle du col de Saulce. Le long du sentier on trouve, sur les troncs pourris : Jungermannia incisa Schrad. Cephalozia reclusa (Tayl.). — Espèce Jungermannia exsecta Schm. nouvelle pour le Dauphiné. Cephalozia curvifolia (Dicks.) Dum. Scapania umbrosa (Schrad.) Dum. sur les rochers : Seligeria pusilla B. E. — Fr. | Pseudoleskea catenulata B. E, dans leurs anfractuosités : (4) F. Camus, Présence en France du Lej. Rossettiana Mass. et Remarques sur les espèces françaises du genre Lejeunea (Bull. de la Soc. bot. de Fr., 1900, p. 187). ndn (SÉANCES) 19 290 SÉANCE DU 24 AVRIL 1903. Bryum pallesceus Schl. Ditrichium flexicaule Lindb.— Fr. Mnium orthorrhynchum B. E. Barbula tortuosa W. M. var. fragili- Orthothecium intricatum B. E. folia Jur. au bord du Guiers-Mort : Jungermannia riparia Tayl. | Gymnostomum curvirostrum Hedw. Orthothecium rufescens B. E. C'est en montant au col de Saulce que j'ai recueilli en abon- dance sur des rochers ombragés, à une altitude d'environ 1100 mètres, une Hépatique appartenant soitau Lejeunea calcarea Lib., soit au Lejeunea Rossettiana Mass. À mon avis, il me parait bien difficile de différencier sur place, à la simple loupe, ces deux espéces. Ce n'est qu'au retour, à l'examen microscopique, que j'ai pu reconnaitre le Lejeunea Rossettiana. Je ne Vai trouvé que dans un seul de mes nombreux sachets, par suite, je présume qu'il doit étre rare dans cette région. Le Lejeunea Rossettiuna n'était encore connu en France qu'aux environs de Bellet (Corrèze) et prés de Montmorillon (Vienne); de plus il n'avait pas encore été indiqué en montagne. La présence de ce Lejewnea à proximité de la Grande-Chartreuse me semble donc offrir un double intérét. Une nouvelle localité francaise du Lejeunea Rossettiana vient de m'étre communiquée par M. F. Camus. Notre collégue a eu l'oc- casion de faire l'examen microscopique de la plante indiquée, à Port-Vitlez (Seine-et-Oise), par MM. Toussaint et Hoschedé (f), sous le nom de Lejeunea calcarea. Cette plante appartient au Lejeunea Rossettiana. M. Bonnier fait à la Société la communication suivante : (1) Toussaint et Hoschedé, Aperçu sur les Muscinées de Vernon (Eure) et du Vexin (in Monde des Plantes, 1898). BONNIER. — RACINES AÉRIENNES D'ORCHIDÉES. 291 SUR DES FORMATIONS SECONDAIRES ANORMALES DU CYLINDRE CENTRAL DANS LES RACINES AÉRIENNES D'ORCHIDÉES, par M. Gaston BONNIER. Les Orchidées épiphytes, telles qu'on les cullive dans les serres chaudes, présentent, comme on sait, de nombreuses racines aériennes. Les unes pendent librement dans l'air, d'autres rampent à la surface des récipients en terre ou en bois qui contiennent les Orchidées, et s'aplatissent plus ou moins fortement contre ces supports. Lorsque l'aplatissement de la racine aérienne n'est pas trés marqué, les tissus du voile et le tissu cortical sont seuls modifiés; le cylindre central de la racine restant semblable à celui d'une racine libre. Mais, dans la plupart des Orchidées, lorsque la racine est fortement appuyée sur le support, e& surtout dans la partie où elle est appliquée horizontalement ou un peu obliquement, des modifications plus ou moins grandes se font sentir jusque dans le cylindre central de la racine aérienne. Il est à remarquer que, si la racine est trés aplatie contre le support mais dans le sens ver- tical ou presque vertical, on n'observe aucune modifieation des divers tissus du cylindre central; nous verrons plus loin quelle explication peut étre donnée de ces faits. Mais voyons d'abord en quoi consistent ces altérations de struc- ture, et, pour préciser, faisons une coupe transversale dans la partie appliquée horizontalement sur un récipient en bois, dans une racine de Cattleya citrina. Nous voyons d'abord que l'influence mécanique de l'aplatisse- ment se manifeste dans les tissus du voile et de l'écorce proprement dite d'une facon symétrique par rapport à un plan normal à la surface du support el passant par l'axe de la racine. Le voile, qui présente dix ou douze assises de cellules du cóté opposé à la partie appliquée contre la surface du support, ne monire que deux ou trois assises du côté du support ; il en résulte que la zone de cellules épaissies qui limite le voile et le tissu cortical, au lieu d’être cireulaire comme dans une racine aérienne libre, est dé- formée et se présente sous la forme d'une courbe fermée qui devient concave du côté du support, parfois même en forme d'U, 292 SÉANCE DU 24 AVRIL 1903. d'autant plus que le tissu cortical a ses cellules plus petites et aplaties tangentiellement du cóté du support. Mais, si l'on considére maintenant le cylindre central de cette racine de Cattleya citrina, on voit que sa section n'est plus circu- laire; au cylindre central normal se trouve comme surajouté un tissu régulier, qui apparait sur la coupe en forme de croissant. Or, ce qui est le plus curieux, c'est que le plan de symétrie de ce croissant ne coincide pas avec le plan de symétrie de l'altération ou de la compression générale des tissus, résultant de l'aplatisse- ment de la racine contre le support. Le plan de symétrie du crois- sant formé par les productions anormales du cylindre central fait un angle de 60 à 90 degrés avec le plan de symétrie dà à l'aplatis- sement. De plus, la partie la plus épaisse du croissant, qui correspond à ce plan de symétrie des tissus du cylindre central, se trouve toujours vers le haut, du cóté de la racine placée horizontale- ment qui regarde la partie supérieure du récipient en bois de l'Orchidée. Examinons maintenant en quoi consistent ces productions spéciales qui surajoutent pour ainsi dire, sur la coupe, une sorte de tissu en forme de croissant, orienté comme je viens de le dire. Lorsqu'on suit le développement de ce tissu anormal, on constate d'abord que les cellules les plus externes, en face des faisceaux libériens et des faisceaux du bois, ne se sont pas scléri- fiées dans toute la zone péricyclique correspondant au futur croissant de formations anormales. Puis, l'on ne tarde pas à voir apparaitre des cloisonnements surtout tangentiels dans celles de ces cellules qui sont extralibériennes; le cloisonnement gagne bientôt les cellules péricycliques extraligneuses ; il se forme ainsi peu à peu une sorte d'assise génératrice fonctionnant de dedans en dehors et avec d'autant plus d'intensité qu'elle se trouve plus rapprochée de la ligne indiquant la trace du futur plan de symétrie de ce tissu secondaire péricyclique anormal. C'est ainsi que cette production composée de files régulières de cellules, et qu'on né saurait confondre avec le début de racines secondaires, prend peu à peu cette forme générale qui donne en coupe l'apparence d'un croissant. Ce tissu tranche d'abord trés nettement, par l'en- semble de ses assises restées cellulosiques, sur le reste du cylindre BONNIER. — RACINES AÉRIENNES D'ORCHIDÉES. 293 central qui, sauf le tissu central et les faisceaux libériens, est déjà entiérement sclérifié. Lorsque la racine devient trés ágée, le tissu nouveau peut se sclérifier à son tour et produire des sortes de fibres dont on distingue trés bien la forme et la nature par des coupes longitudinales. Une racine aérienne de Lælia crispa, aplatie sur un support et le parcourant presque horizontalement, offre des modifications de structure analogues aux précédentes. Sur une coupe transversale, le croissant formé par les tissus secondaires péricycliques est trés étalé et reste toujours cellulosique; le rayon passant par sa partie médiane fait un angle d'environ 80 degrés avec le rayon passant par le plan de symétrie de l'aplatissement. Les tissus pé- ricycliques sont formés d'assises radiales réguliéres, juxtaposées cóte à cóte, en dehors des faisceaux libériens et des faisceaux ligneux. Dans la partie la plus épaissie de ces tissus, l'assise géné- ratrice secondaire peut donner naissance à 12 ou 15 assises de for- mations secondaires. Il faut remarquer aussi que ces racines sont parfois onduleuses et appuient plus ou moins fortement sur la surface du support; dans les régions où elles appuient peu sur le support, on n'ob- serve aucune déformation du cylindre central, absolument comme dans une racine qui pend librement dans l'air. Comme je l'ai dit plus haut, l'intensité des modifications pro- duites dans le cylindre central vers le cóté supérieur d'une racine aplatie peut varier beaucoup, non seulement avec l'intensité de l'aplatissement, mais aussi dans les diverses espèces d'Orchidées. Je citerai seulement les exemples suivants : Dans l'Aeranthes Arachnitis, la modification du cylindre cen- tral se borne à l'absence de sclérification d'une partie du bois, du cóté influencé, entre le péricycle externe qui reste sclérifié et les faisceaux du bois et du liber. Chez le Cirropetalum pulchrum, le cylindre central est seulement un peu moins lignifié du côté influencé. Une racine aplatie de Dendrobium speciosum, comparée à une racine ronde pendante, présente, au lieu de la sclérification et lignification presque totale du cylindre central, toute une zone, orientée de méme que les précédentes, où l'intervalle entre les faisceaux ligneux est resté entiérement cellulosique, et cette aire non sclérifiée présente son maximum dans un plan qui correspond 294 : SÉANCE DU 24 AvmiL 1903. au plan de symétrie des tissus secondaires en croissant cités plus haut. Il en est à peu prés de méme chez le Phalænopsis grandi- flora. Les racines aplaties du Catileya Mossiæ montrent, du côté influencé, trois ou quatre assises de cellules périeycliques non sclérifiées, tandis qu'il n'y en a qu'une ou deux sur le reste du pourtour du cylindre central. Chez le Sophronitis cernua, les racines aplaties sclérifient rapi- dement les quelques assises péricycliques secondaires qu'elles ont formées du côté influencé. Enfin, certaines racines, comme celles des Angræcum ou des Tœniophyllum, ne paraissent éprouver aucune altération des tissus du cylindre central, même lorsqu'elles sont trés aplaties contre un support. Tels sont les faits observés; il s'agit maintenant de chercher à quelles causes ils se rapportent. En résumé, on constate sur une racine rampant en travers el aplatie sur un support : 1* une déformation qui porte presque exclusivement sur le voile et le tissu cortical ; cette déformation est visiblement due à l'aplatissement de la racine; 2° une défor- mation dans un plan différent et vers le cóté supérieur de la racine, qui altére un peu les tissus du voile et de l'écorce, mais qui porte surtout sur le cylindre central. A quoi est due cette dernière déformation? Telle est la question. On sait que les Orchidées épiphytes sont cultivées dans des serres qui sont constamment arrosées, et l'eau vient tomber ou se condenser sur les Orchidées. En particulier, elle vient se recueillir dans ces sortes de petites gouttiéres produites par le cóté supé- rieur d'une racine aérienne qui rampe contre un support. Ne serait-ce pas là qu'on doit chercher la cause des modifications observées? Ces modifications se produisent non dans le plan d'aplatissement, mais au- dessus, suivant une direction qui passe précisément par l'eau séjournant au contact de la racine, du côté supérieur; ces modifications sont moins marquées sur une racine qui rampe obliquement, et où l’eau s'écoule plus facilement; enfin, ces modifications sont nulles sur une racine rampant verti- calement, c'est-à-dire lorsque l'eau ne peut séjourner au contact de la racine. Ainsi s'expliqueraient les altérations observées, ou encore les tissus de réaction produits dans le péricyclique, la BONNIER. — RACINES AÉRIENNES D'ORCHIDÉES. 295 seule région de la racine qui ait encore, à l’âge où l'action peut s'exercer, des cellules susceptibles de se cloisonner. Pour vérifier l'exactitude de cette hypothése, j'ai installé dans les serres de notre confrère M. Finet, grâce à son obligeance et à ses soins, une série d'expériences trés simples. Sans toucher aux pieds de diverses Orchidées, j'ai fait déve- velopper un certain nombre de racines aériennes soit dans des tubes de verre transparents, soit dans des tubes de verre noircis. Certains de ces tubes, de l'une et de l'autre sorte, contenaient simplement de l'air; les autres étaient remplis de sphagnum et maintenus constamment humides à l'intérieur. Or aucune différence appréciable ne s'est produite dans les tubes transparents ou opaques ; la lumière n'est donc pas la cause des modifications observées. Au contraire, dans les tubes remplis de sphagnum, partout où les racines des diverses Orchidées étu- diées touchaient au milieu humide, et parfois sur tout leur pour- tour, on observait les mémes modifications signalées plus haut dans cette région limitée, toujours la méme, au-dessus du plan d'aplatissement des racines. Dans ces expériences, les racines aériennes n'étaient pas aplaties; ce n'est donc pas l'aplatissement qui est la cause des modifications du cylindre central. Il résulte de l'ensemble de ces observations el de ces expé- riences que les altérations observées dans les tissus du cylindre central des racines aériennes d'Orchidées, qui penvent varier de- puis la non lignification de quelques cellules jusqu'à la production d'un véritable tissu secondaire péricyclique, doivent ètre attri- buées à l'influence du milieu aquatique. Si ce milieu agit de tous les côtés, les modifications peuvent se produire sur tout le pourtour du cylindre central; si le milieu n'agit que sur un cóté de la racine (comme dans le cas des racines horizontalement appliquées sur un support), c'est seulement de ce côté qu'on observera les modifications des tissus. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE" SUDRE (H.). Les Hieracium du centre de la France d’après les types de Jordan et de Boreau (Extrait de la Revue du Tarn, 1902); 108 pages in-8*, 32 planches. Albi, 1902. Prix : 8 francs, chez Paul Klincksieck à Paris, et chez l'auteur à Albi. M. Sudre, déjà connu comme zélé rubologue, a vaillamment abordé le genre Hieracium. Se proposant de publier une Monographie des Éperviéres du département du Tarn et présumant que beaucoup des formes qu'il avait réunies pourraient se rattacher aux espéces décrites dans la 3* édition de la Flore du centre de Boreau, il s'est rendu à Angers pour prendre connaissance des types de ces espéces conservés au Musée de cette ville; ils lui ont été oblireamment communiqués par M. Bouvet, directeur du Jardin des plantes. Dans l'intéressante préface où il donne ces détails, M. Sudre ajoute : « Je ne fus pas peu surpris de rencontrer à diverses reprises, sous la méme enveloppe et par conséquent sous le méme nom, des formes qui, à premiére vue, paraissaient fort dissemblables, tandis qu» des plantes bien identiques entre elles n'étaient point dans la méme chemise et portaient des noms différents : il était manifeste que des erreurs de détermination, peut-étre graves, existaient dans cette collection (2). D'un autre côté, je trouvai là un certain nombre de formes que Jordan avait adressées à Boreau en vue de la publication d'une 4° édition de la « Flore du centre » et dont j'ignorais absolument l'existence, la plupart de ces formes n'ayant pas, à ma connaissance, élé publiées par le célébre botaniste lyonnais ». Jugeant qu'il y aurait inté- rét à reprendre l'étude de ces matériaux (10 fascicules contenant envt- (1) ll est rendu compte de tout ouvrage envoyé en deux exemplaires au Secrétaire général de la Société. (2) On sait que Jordan se perdait lui-même dans le dédale de ses propres espèces; il lui est arrivé plus d'une fois, notamment à propos du genre Hiera- cium, quand on lui communiquait à deux reprises la méme plante dans un but de contróle, de la renvoyer lors de la seconde consultation sous un nom dif- férent de celui qu'il lui avait précédemment attribué. Aussi, comme on l'en avait averti, il ne répondait plus depuis longtemps aux demandes de détermt- nation. Nous avons signalé ailleurs les fréquentes erreurs analogues commises par Boreau (voy. E. MaLiNvAUD, Trois genres critiques de la flore du Li- mousin : Rosiers, Ronces et Épervières, in « Assoc. fr. avancem. sciences, Compt, rend. du Congrés de Limoges, 1890 »). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 291 ron 1500 spécimens), où l'on trouve la plupart des types de Jordan accompagnés de diagnoses latines, M. Sudre a essayé, dans le présent travail, de « dégager de cetle multitude de formes considérées comme d'égale valeur par leurs auteurs les espèces les plus saillantes, en suo- ordonnant à ces espéces principales comme sous-espéces ou variétés les formes de valeur moindre ». D'aprés notre confrére d'Albi, tant qu'on n'a sous les yeux qu'un nombre trés restreint de formes d'Éperviére, elles paraissent bien tran- chées et semblent constituer des espéces de premier ordre parfaitement distinctes; mais, dés qu'on en réunit un grand nombre on obtient des séries dans lesquelles ces formes se relient insensiblement les unes aux autres. « En présence de ces faits, ajoute notre confrére, on ne saurait, comme l'ont fait Jordan, Boreau, etc., admettre autant d'espéces qu'il semble y avoir de formes stables et distinctes, et l’on est amené à grouper en une méme espèce collective toutes les plantes ayant un certain nombre de caractéres communs. Comme ces formes dérivent apparemment, par variation, d'un petit nombre d'espèces primitives et ne sont que des stades différents d'évolution, cette seconde facon d'envisager l'espéce parait la plus rationnelle... Il résulte de ce qui précéde que, dans un genre à espèces essentiellement protéiformes, tel que le genre Hiera- cium, le groupement des formes en espèces collectives est nécessaire- ment un peu arbitraire ». Cette maniére de voir se rapproche de la doc- trine de Kunth qui soutenait que les formes des plantes se touchent comme les parties d'un ruban : coupez-le où vous voudrez, disait-il, ce seront des espèces (1). L'auteur, tout en se rattachant par ses procédés à l'école analytique, a soin d'affirmer que « sa manière d'envisager l'espéce en botanique différe totalement de celle de Jordan ». Il estime que les types créés par le célébre botaniste lyonnais sont de valeur trés inégale : si quelques- unes de ces créations sont « de bonnes sous-espèces ou méme des espèces de premier ordre, un plus grand nombre, reliées les unes aux autres par des intermédiaires embarrassants, doivent étre considérées comme de simples variétés » ; il en est enfin dont on ne peut tenir aucun compte. Ces réserves ne sont d'ailleurs pas exclusives du sentiment d'admiration qu'inspire à notre confrère l’œuvre de Jordan, dont le nom « mérite d'occuper une des premières places sur la liste de ceux qui ont le mieux mérité de la flore francaise ». On remarque l'emploi du terme microgéne qui désigne les espéces de troisiéme ordre, que d'autres auteurs appellent micromorphes. Les espèces décrites, au nombre de 33, sont classées comme il suit : (1) Malinvaud, loco citato. 298 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Subgenus I. Arehieracium Fr. Sect. 1. AccrPiTRINA Koch: Hieracium 1, umbellatum L.;2, boreale Fr.; 2, platyphyllum à.-T.; 4, rigidum Hartm.; 5, corym- bosum Fr. — lI. AUSTRALIA A.-T. : 6, heterospermum A.-T.; 7, pyrenaicum Jord.; 8, Magnolianum A.-T.; 9, Chevallieri Timb. et M. — HT. PRENANTHOIDEA Koch : 10, cantalicum A.-T.; 11, lycopifo- lium Fról.; 12, tanceolatum Vill.; 19, jurassicum Griseb. ; 14, rapunculoides A.-T. — IV. PicRorpEA A.-T. : 15, lactucefolium A.-T. — V. PULMONAROIDEA Koch : 16, vulgatum Fries; 17, divisum Jord.; 18, murorum L.; 19, precox Schultz; 20, bifidum Kitaib.; 21, comatulum Jord.; 22, buglossoides ^.-T.; 23, stelligerum Vroel. — VI. CERINTHOIDEA Koch : 24, sonchoides A.-T.; 25, cerinthoides L.; 26, saxatile Vill. — VII. PSEUDOCERINTHOIDEA Koch : 27, amplexicaule L. — VII. AURELLA Koch : X, glanduliferum Hoppe; 29, piliferum ` Hoppe. Subgenus II. Pitosetla Fries. 30, cymosum L.; 31, aurantiacum L.; 32, Auricula L.; 33, Pilosella L. De plus l'auteur a classé et décrit environ 250 types secondaires : sous- espèces, microgenes et variétés. L'espéce la plus polymorphe est l’H. ^o- reale Fries, qui offre 4 sous-espèces et plus de 50 subdivisions; H. vui- gatum Fries en a plus de 40, etc. La détermination des divers types est facilitée par de nombreux tableaux analytiques; une illustration formée de 32 planches bien dessinées concourt plus efficacement encore au méme but eu figurant exactement le port de la plante et sa foliation, ainsi quela forme et le mode de den- telure des feuilles, caracteres fréquemment utilisés pour la distinction de ces micromorphes. Ern. MALINVAUD. L. RAVAZ. Nouvelles recherches sur la résistance au Phylloxera (Annales de l'École nationale d'Agriculture de Montpellier, nou- velle série, I, 20 pages, 2 planches. Montpellier, 1903). M. Ravaz reconnait que la détermination de la résistance au phyllo- xéra n'est pas aussi facile qu'elle peut le paraitre. Il indique le dispositif qu'il a adopté pour se livrer à des recherches de ce genre. Sa méthode a REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 299 pour base deux faits bien établis: les lésions des radicelles n'ont qu'une importance nulle ou à peu prés nulle; la réceptivité m'a rien à faire avec la résistance de la plante ; il importe seulement de connaître la réceptivité des racines, sur lesquelles se forment les tubérosités. Les Vitis riparia et rupestris, les cépages Taylor, Clinton, Vialla, Jacquez ont été employés comme témoins. Les deux premiers repré- sentent des plantes à résistance élevée, les autres sont beaucoup moins résistants. Les Vignes suivantes ont été expérimentées : V. Berlandieri, rupes- tris, riparia-rupestris, riparia-monticola, cinerea-rupestris, cordi- folia-rupestris, cordifolia-riparia, riparia-Berlandieri, rupestris- Berlandieri, vinifera-Berlandieri e rupestris-vinifera. Le degré de résistance est des plus variables : les rupestris-Berlandieri, par exemple, sont trés attaquées par le phylloxéra, les cordifolia-riparia le sont à peine. D’après M. Ravaz, la résistance relative de la plupart des franco-amé- -ricains, dont les racines sont souvent couvertes de nodosités, serait liée à la nature du terrain, à la culture, à la taille. Elle aurait pour cause intime la formation des nouveaux tissus qui dérivent de l'activité de la couche génératrice et qui augmentent sans cesse l'épaisseur de l'écorce. Leur accroissement peut étre plus petit, égal ou plus grand que la marche et l'altération en profondeur. La tubérosité peut étre sans im- portance dans les deux premiers cas; elle est nuisible dans le troisième. « En somme, conclut M. Ravaz, les franco-américains cités plus haut ne me paraissent offrir de durée suffisante que dans les sols sablonneux ou frais, ou très riches. » P. Harior. Frére HÉRIBAUD-JOSEPH. Les Diatomées fossiles d'Auvergne (se- cond Mémoire). In-4°, 155 pages, 4 planches hors texte, Clermont- Ferrand, 1903. Les matériaux considérables que le Frére Héribaud a eus à sa dispo- sition, depuis la publication de son premier Mémoire en mars 1902, ont nécessité un second travail qui vient de paraitre. Les dépóts nouveaux du Cantal qui ont été étudiés sont au nombre de huit. Les dépóts de la Haute-Loire et de l'Ardéche ont été de nouveau analysés avec soin. La flore diatomique du Cantal appartient tout entière au Miocène ; celle de la Haute-Loire est synchronique de la précédente. Le dépót de Joursac (Cantal) a livré plus de deux cents espéces et va- riétés, dont soixante-dix environ sont inédites et trés remarquables; les autres sont moins riches. 127 espéces et variétés doivent étre ajoutées à la Flore d'Auvergne, dont 114 nouvelles pour la Flore générale. Ges dernières sont particulièrement abondantes dans les genres Navicula 300 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. (35 espéces et variétés), Cymbella (12), Gomphonema (11), Fragilaria (10), etc. En 1888, lors des premières recherches du Frère Héribaud sur les Diatomées vivantes et fossiles de l'Auvergne, on ne connaissait que 122 espéces et variétés, Aujourd'hui, la flore diatomique comprend 908 représentants, avec 564 espéces de premier ordre, 344 variétés dont 125 sont quelquefois élevées au rang d'espéces de second ordre, et 281 formes inédites. Comme celles de l'Auvergne, les argiles à Diatomées de la Haute-Loire renferment un mélange d'espéces d'eau douce, marines et saumátres. Tous ces dépóts contiennent des empreintes de feuilles d'arbres; ce ne sont donc que des lambeaux restratifiés par les eaux et provenant d'un dépót initial, dont la formation n'a pu s'effectuer que dans un cratère-lac miocène. C'est également ce dépôt de Joursac qui renferme une flore phanérogamique trés remarquable, composée de 68 espéces : le Bouleau, le Robinier, l'Aulne, le Charme, le Noisetier, le Chêne-Kermès, le Salix alba, le Marsault, le Tremble, le Noyer, etc., y coudoient les Sassafras, les Bumelia, les Cesalpinia, les Pteroca- rya, les Parrotia, etc. A signaler encore trois Champignons et deux Mousses. Nous ferons remarquer, à propos du dépôt lacustre de Joursae, qu'il est le plus riche de tous ceux que l'on connait jusqu'à ce jour dans l'Eu- rope centrale. Les Cocconeis Placentula et lineata; Fragilaria cons- (ruens var. Venter, Zeilleri et nitida; Epithemia Hyndmannii; Ope- phora Martyi; Melosira undulata, crenulata et minuta ; Coscinodiscus pygmeus en sont les formes caractéristiques, observées en frustules nombreux, dans l'ensemble des échantillons étudiés. Les dépóts de l'Ardéche se comportent exactement comme ceux de la "Haute-Loire; ils ont été remaniés par les eaux. Dans l'un d'eux, celui de Pourchéres, tous les frustules sont fragmentés et désorganisés, méme les plus petits et de telle facon qu'il semble que les agents de fraction- nement sont plutót d'ordre physique que chimique. A cette étude analytique de dépôts fossilifères sont jointes des obser- vations d'un haut intérét sur les dépóts tertiaires à Diatomées du plateau central. Toutes les argiles à Diatomées proviennent du dépôt initial de Chambeuil-Fraisse-Bas; leur formation s'est effectuée sans doute dans un cratere-lac profond et vaste; la masse diatomique, démantelée par des poussées volcaniques, a été entrainée à des distances variables du point où le cratère s'est ouvert. Certains de ces dépôts ont été rema- niés par les eaux, tels ceux de Joursac et d'Andelat, à la fin du Miocène, et se sont restratifiés dans des dépressions préexistantes avec des em- preintes de feuilles d'arbre charriées par les eaux ou apportées par les courants aériens. Les lambeaux non remaniés (Auxillac, Gelles, Mois- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 304 sac, elc.) ne renferment pas d'empreintes de feuilles. Sur la carte du Cantal, les dépóts sont tous situés dans un méme secteur du grand volcan. Ceux du Puy-de-Dôme ont tous été remaniés, mais à des époques va- riables; celui de Saint-Saturnin, en plein quaternaire. Le dépôt initial serait celui des Egravats, à 1,350 mètres d'altitude, entre la base du Sancy et la Grande-Cascade du Mont-Dore. Le dépôt initial de la Haute- Loire et de l'Ardéche n'est pas facile à fixer. On peut conclure, avec le savant botaniste de l'Auvergne : « En ré- sumé, il a existé dans le Cantal, le Mont-Dore et le Mézenc, à la fin du Miocéne, de vastes dépóts à Diatomées, dont la formation a été extraor- dinairement favorisée par des circonstances encore assez diverses, mais probablement liées aux sources thermales et aux cratères-lacs trachyti- ques, comme cela se produit actuellement à Java, où la modalité volea- nique a beaucoup de rapport avec celle du Cantal. » Il faut remarquer que les argiles à Diatomées renferment non seule- ment des espèces d'eau douce, mais aussi des représentants des flores d'eau marine et saumàtre. Comment ce mélange peut-il s'expliquer? Les sources salines qu'on trouve encore maintenant en Auvergne, avec une flore spéciale phanérogamique, ont dû, aux âges anciens, contenir plus de sels en dissolution que de nos jours et se préterainsi à ce développement de Diatomées spéciales. Sur les flancs d'un volcan de Java, le mont Idjeng, jaillissent des sources salées où l'on trouve le Stauroneis java- nica, représenté à Moissac par une forme arvernensis et le Stictodiscus pulchellus qui se rencontre à Ceyssac. Le Mémoire se termine par la distribution géographique des Diato- mées du Plateau central, comparée avec celle de quelques dépóts du nord de l'Europe, du Canada, des régions équatoriales; la comparaison de la flore des argiles du Plateau central avec la flore actuelle de Java, les applications industrielles des Diatomées fossiles. Tel est, dans son ensemble, l'exposé des documents que l'on trouve dans cet excellent Mémoire, fruit d'un labeur considérable, qui dénote chez son auteur des qualités peu communes. Le Frére Héribaud nous a déjà fait conaitre les Mousses de l'Auvergne, les Diatomées vivantes et fossiles; il prépare un Catalogue des Lichens. Nous faisons tous nos vœux pour qu'il le mène à bonne fin et nous lui adressons nos plus affec- tueuses félicitations. Il serait ingrat de ne pas rappeler la part prise par le commandant Maurice Peragallo, à qui l'on doit les quatre planches parfaitement des- sinées qui sont jointes à ce Mémoire. P. Harior. 302 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Frére HÉRIBAUD-JOSEPH. Disposition méthodique des Diatomées d'Auvergne; in-4^, 50 pages. Clermont-Ferrand, 1903. Le but de ce travail est de réunir les faits épars dans les publications que le Frére Héribaud a consacrées à l'étude des Diatomées depuis 1893. Avant cette époque, on ne connaissait que 122 espèces, 86 fossiles et 36 vivantes. Le Mémoire de 1893 en énumérait 716, dont 126 nouvelles. Aujourd'hui le chiffre monte à 908, comprenant 564 espéces et 314 va- riétés, dont 281 formes inédites. En ajoutant 37 espéces provenant des dépôts de l'Ardèche et de la Haute-Loire, on voit que la flore diato- mique du Plateau central ne compte pas moins de 945 représen- tants. La classification suivie est celle des Diatomées d'Auvergne (1893), avec quelques modifications suggérées par les travaux de MM. Clève, Van-Heurck et du commandant Peragallo. Les familles sont divisées en : Raphidées, Pseudo-Raphidées et Cryptoraphidées. D'après le Frère Héribaud, les Cocconeis à raphé sigmoide doivent vraisemblablement constituer un genre nouveau; les genres Diploneis, Van-Heurckia et Colletonema, placés d'abord par lui dans le genre Navicula, doivent être maintenus séparés; le genre Rhopalodia est également autonome; le Cerataulus subangulatus pourrait être réuni au genre Heribaudia. P. Hanior. L. BEILLE. Recherches sur le développement floral des Disci- flores (Thèse; 177 pages avec 118 figures dans le texte. Bordeaux, 1902). Ce Mémoire est consacré à l'étude délicate et patiente de l'évolution florale d'uue série de plantes hypogynes, offrant le caractére commun de produire un disque floral trés apparent. L'auteur a suivi pas à pas, non seulement l'ordre extérieur d'appa- rition des divers organes de la fleur, mais encore l'individualisation progressive des faisceaux conducteurs qui leur sont destinés, ainsi que les cloisonnements cellulaires d’où procèdent les divers mamelons ori- ginels; à la. vérité, le nombre des cellules initiales, de nature épider- mique et corticale, qui entrent en jeu dans la genèse de chacun de ces mamelons, est difficile à préciser. L'observation microscopique directe des ébauches premières de fleurs a été pratiquée, non seulement sur de très jeunes boutons intacts, mais encore sur ces mêmes matériaux, préalablement soumis à un traitement au chloral, qui leur donne la transparence voulue. La méthode organogénique et la méthode anatomique sont de nalure REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 303 à se compléter et à se contrôler mutuellement; en particulier, dans les cas de concrescence entre la corolle et l'androcée, la communauté pos- sible d'origine du pélale et. de l'étamine qui lui est superposée est attestée par la coalescence originelle des faisceaux qui alimentent ces deux organes. L'emploi simultané des deux méthodes a permis à l'auteur, tout en confirmant le fond des travaux de ses prédécesseurs, d'en recti- fier, chemin faisant, certains points, et, de plus, par un apport de docu- ments originaux, de porter plus avant la connaissance de la genése de la fleur. A la base des Discifleres prennent place, par la simplicité de leur constitution florale, les Euphorbiacées. L'anatomie et l'histogénie con- duisent l’auteur à fixer définitivement l'idée que le cyathium des Euphorbes représeute, nou une fleur hermaphrodite, mais une inflores- cence; car, d'une part, à l'inverse de ce qui a lieu dans une fleur, le pistil se développe en méme temps que le premier cercle d'étamines et ses faisceaux s'isolent en premier lieu; d'autre part, les: faisceaux des étamines se forment successivement, dans l'ordre même .d'apparition des bractées à l'aisselle desquelles elles se développent, bractée et étamine procédant d'ailleurs ici d'un mamelon primitif unique. Les Euphorbiacées représentent, d’après l'auteur, la souche probable des autres Disciflores, lesquelles sont ou diplostémones (Méliacées,...), ou obdiplostémones (Rutacées,...), ou isostémones (Rhamnées, Célas- trinées). Or, selon le groupe, le développement des étamines est tout différent, et l'auteur a pu élucider à ce propos plusieurs points liti- gieux. Dans le cas de la diplostémonie normale, les étamines naissent toutes indépendamment des piéces du périantha, d'abord les étamines exté- rieures, qui sont épisépales, puis seulement, et un peu plus en dedans, les étamines épipétales, comme l'exige la loi d’alternance. Certaimes Euphorbiacées offrent le méme caractère. Chez les Obdiplostémones, ou Diplostémones inverses, c'est, comme l'on sait, le verticille extérieur qui est oppositipétale, et l'intérieur, qui apparait à peu prés au méme moment, oppositisépale. Or l'étude du déve- loppement explique cette apparente anomalie, en montrant que les cinq mamelons pétalaires, alternes aux sépales, au lieu de se borner à cons- tituer les pétales, comme dans le cas ordinaire, se subdivisent de bonne heure en deux autres, radialement superposés, et c'est le mamelon ex- térieur seul de chaque couple, fait déjà constaté pour les Ampélidées, qui produit le pétale, tandis que l'intérieur se différencie en étamine : celte derniére est des lors nécessairement oppositipétale. Plusieurs Eu- phorbiacées (Cluytia) se comportent de méme. Cette différence d'origine des deux verticilles staminaux des Obdiplostémones explique en quelque 304 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. manière pourquoi les variations de l'androcée (ramification, avorlement) affectent au méme degré toutes les étamines d'un verticille, en laissant indemnes celles du verticille adjacent, contrairement à ce qu'on observe chez les Diplostémones. Les Disciflores isostémones ont leurs élamines, tantót épipétales (Rhamnées, Ampélidées), tantót épisépales (Célastrinées). Or, tandis que ces dernières naissent indépendantes du périanthe, les étamines épipé- tales résultent d’un dédoublement des mamelons pétalaires, ce qui permet de considérer les Isostémones de ce type comme des Obdiplos- témones dont le verticille proprement staminal aurait avorté. Inverse- ment, chez les Disciflores isostémones épisépales, plantes étroitement affines aux Rhamnées, les mamelons pétalaires originels, au lieu de se dédoubler, se bornent à engendrer les pétales, et seules les étamines libres se constituent. Ajoutons que, chez toutes les Disciflores, le disque floral qui entoure d'ordinaire la base du pistil offreles caractères d'une simple émergence nectarifère, qui accumule notamment du sucre dans son parenchyme. Ern. BELZUNG. NOUVELLES (15 Juin 1903). — Une chaire de « Matiéres premiéres coloniales » ayant été récem- ment créée à l'École nationale supérieure d'Agriculture coloniale, par décret du 30 mai dernier, notre confrère M. le D" Heim, professeur agrégé d'Histoire naturelle à la Faculté de médecine de Paris, en a été nommé le premier titulaire ; il était présenté en première ligne au choix du Ministre des colonies par le Conseil d'administration de l'École, Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVYAUD. 11611, — Libr.-Impr. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. — MOTTEROZ, directeu Bull. SoC. bot. de France. T G (1909). R VIC Centaurea diffuso x maculosa Centaurea diffuso x maculosa forma FRAyYANA de Boissieu. C. BARBEYANA Vetter. Soc. bot. de Fr. T L KOS) D VHE Emile BESCHERELLE (1828-1903). Poil S0C. Bot de France. T M (1909 Ri Ix TIGE ANORMALE DE VIPÉRINE. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SÉANCE DU 13 MARS 1903. Décès de M. Émile Bescherelle, ancien président de la So- ciété et discours prononcé, à ses obsèques, par M. Poisson, vice-président de la Société........................,.. e F. Camus. ............ Notice sur M. Émile Bescherelle....... soon seine ele — Liste des publications de M. Émile Bescherelle............. F. Camus.............. Catalogue des Sphaignes de la flore parisienne.,..... EDEN D. Clos................ Ficoides, Mesembrianthemum et Mesembryanthemum..... . De Boissieu....... .... Le Solenanthus lanatus adventice en Provence............. . Présentation d'un pied vivant d'Aceras longibracteata envoyé par M. G. Camus.............. ETT e necp i SÉANCE DU 27 MaRS. M. le professeur de Toni est proclamé membre honoraire.... Admission de M. l'abbé Saintot..........,... "n 6e rus Gagnepain ............ Zingibéracées de l'Herbier du Muséum (9* Note).......... TE D'Arbaumont.......... Une tige anormale de Vipérine (Planche IX).............. z . Géneau de Lamarliére. Sur la présence dans certaines membranes cellulaires d'une substance à réactions aldéhydiques....... ACA — SÉANCE DU 24 AVRIL, Distribution de plantes fraiches des Alpes-Maritimes envoyées par M. Vialon..................................... andre F. Camus.............. Catalogue des Sphaignes de la flore parisienne (fin)......... Dismier............... Le Lejeunea Rossettiana dans le Dauphiné................ " G. Bonnier............ Sur des formations secondaires anormales du cylindre central dans les racines aériennes d’Orchidées..,............,.... REVUE BIBLIOGRAPHIQUE SUDRE, Les Hieracium du centre de la ! d'Auvergne (2* Mémoire) REM DD France d'aprés les types de Jordan et HÉRIBAUD-JOSEPH. Disposition méthodique de Boreau..,....,.......... ++... . 296 des Diatomées d’Auvergne.....,..., . Ravaz. Nouvelles recherchés sur la ré- BEILLE. Recherches sur le développement sistance au Phylloxéra........ Erien 298| floral des Disciflores........... ou... HÉRIBAUD-JosEpH. Les Diatomées fossiles NOUVELLES ........... e. alsseecetecevteseso eme shesseooee 225 227 233 239 252 256 256 257 257 257 263 268 271 212 289 291 299 mandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils app Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à cINQ heures du soir, habituellementles deuxième et quatriéme vendredisde chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1903 9 et 23 janvier. | 24 avril. | 10 et 24 juillet. 13 et 27 février. | 8 ei 22 mai. | 13 et 27 novembre. 13 et 27 mars. | 12et 26 juin. | 11 et 18 décembre. —- ——À n La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui paraît par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-aprés), 32 fr. par abonne- ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. LV (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2e sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur eotisation de l'année courante. N. D. — Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Acles du Congrès de bolanique tenu à Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- géres à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. . Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des nume- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'acquéreur ou de l'abouné, AVIS Les notes oucommunicalions manuscriles adresséesau Secrétariat par les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat- tachent, sontlues eu séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bullelin, Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la - + Société. Ceux qui seront envoyés, EN DEUX EXEMPLAIRES, dans l'année même de leur publication seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolument étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM. les membres à faire counaitre eur nouvelle adresse ne pourraient pas être remplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est pas donné suite aux de- artiennent est terminé depuis plus de deux ans. — Aucune réclamation n'est admise, de la part des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. réclama- Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, bari à Par! tions, etc., à M. le Secrélaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, Le Secrétaire généralfgérant du Bulletin : E. MALINVAUD- " RI ASE JT Sua 11611. — Libr.-mpr. réunies rue Saint-Beroit, 7, Paris — MOoTTEROZ, directeur- BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE ni mE à DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 £T RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME CINQUANTIEME (Quatrième Série — TOME IH) 1903 _ 5-6* Séances de Mai et Juin 1903. PARIS AU SIEGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 Le Bulletin de la Société botanique de France parait par livraisons mensuelles. Le Bon à tirer de ce numéro a été donné le 30 Juillet 1902. La distribution a dà étre différée par suite d'un retard dans la livraison de la planche VIH. — ——À an Ce numéro contient les planches VIJ et.X, — Les planches XI, XII, XIE et XIV seront jointes au numéro t. suivan |. BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIETE — POUR 1903. o Président : M. Gaston BONNIER. Vice-presidents : MM. Zeiller, Costantin, Guillon, Poisson. Secrétaire général: M. E. Malinvaud. Secrélaires : | Vice-secrétaires MM. Buchet, Lutz. | MM. Gagnepain, Ph. de Vilmorin, Trésorier : | Archiviste : M. Delacour. M. Ed. Bornet. Membres du Conseil: . Bois; | MM. Camus (G.), ( MM. Hue (abbé), Doudier, | Dismier, | Maugeret, Bureau, | Drake del Castillo, Mouillefarine, Camus (F.), | Guérin, de Seynes. J COMMISSIONS ANNCELLES NOMMÉES PAR LE CONSEIL D'ADMINISTRATION 1° Commission de Comptabilité : MM. E. Dornet, G. Camus el Mouillefa- . rine. 9" Commission des Archives : MM. Delacour, abbé Hue, Maugeret. .. 3 Commission du Bulletin : MM. E. Bornet, Boudier, Bureau, Drake del Castillo, Guérin, Zeiller. 4 Comité consultatif chargé de la détermination des plantes de France et d'Algérie soumises à l'examen de la Société : MM. Bornet et Gomont (Algues); Boudier et Rolland (Champignons); abbé Hue (Lichens); F. Camus (Mousses); G. Camus, Gagnepain (Plantes vasculaires); Foucaud (Plantes dt = Corse, Spergularia). 5° Commission chargée de formuler un avis au sujet de la prochaine session extraordinaire : MM. G. Camus, Hua, Lutz. Art. 25 du Règiement. — Le Président et le Secrétaire général font partie de doe de toutes les Commissions. | ' SEANCE DU 8 MAI 1903. PRÉSIDENCE DE M. ZEILLER, PREMIER VICE-PRÉSIDENT. M. le Secrétaire général donne lecture du procès-verbal de la séance du 24 avril, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'informer la Société qu'elle a perdu un de ses membres étrangers les plus distingués dans la personne de M. Francois Crépin, directeur honoraire du Jardin botanique de Bruxelles, décédé le 30 avril dernier dans la soixante-treizióme année de son âge. Une Notice, que M. le D' Gillota bien voulu se charger d'écrire, sur la vie et les travaux de cet éminent botaniste, sera communiquée à la Société dans sa prochaine séance. M. Malinvaud donne un résumé de la communication sui- vante : DESCRIPTION DE QUELQUES PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES OBSERVÉES DANS LE DÉPARTEMENT D'INDRE-ET-LOIRE, par M. E.-H. TOURLET. La nomenclature botanique est encombrée de tant de noms, souvent inutiles, que j'ai hésité longtemps avant de publier la description des plantes que je me propose de signaler ici. Je ne m'y suis décidé qu'aprés m'étre convaincu qu'elles présentent un intérét réel. Ce ne sont toutefois, pour la plupart, que des formes d'espéces déjà connues; quelques-unes cependant paraissent étre des hybrides. Nasturtium ampbibium Brown var. insidiosum Nob.; Roripa amphibia Bess. var. insidiosa. Fruits oblongs, atteignant 5 à 7 millim. de longueur (sans le style) et à peine plus courts que leur pédicelle ; celui-ci ne dépassant pas 10 mil- lim. et n'en ayant souvent que 5 à 7. Tous les autres caractéres sont ceux du N. amphibium var. indivisum DC., à feuilles inférieures la plupart lyrées, les supérieures non auriculées, indivises mais ordinaire- ment dentées. Hab. — Dans une petite ile de la Vienne, à Rivière, prés de Chinon. T. &. (SÉANCES) 20 306 SÉANCE DU 8 MAI 1903. Obs. — Le Nasturtium amphibium est, au point de vue de la forme du fruit, une plante polymorphe, dont les variations extrêmes pourraient être prises pour des espèces distinctes si l'on n'avait parfois sous les veux les intermédiaires qui les relient entre elles. La forme la plus répandue a les fruits subovoides, longs de 3 mil- limétres environ (sans le style) et au moins deux à trois fois plus courts que leur pédicelle. C'est la forme typique, que l'on trouve décrite dans tous les ouvrages. Mais cette plante se présente cà et là avec des fruits oblongs, atteignant 5 à 7 millimétres de lon- gueur et parfois à peine plus courts que leur pédicelle. Cette der- nière forme, qui est ma variété insidiosum, diffère de celle que Godron a nommée longisiliquum par ses pédicelles proportionnel- lement moins longs. Elle est bien caractérisée dans la localité citée où elle se trouve avec la forme typique, à laquelle elle se relie par une série d'intermédiaires que l'on peut aisément observer sur place et qui établissent une transition ininterrompue de l'une à l'autre. En réalité, cette plante ne mérite donc d'étre distinguée qu'au méme titre que la variété rotundisiliquum de Godron, à fruits subglobuleux et cinq à six fois plus courts que leur pédi- celle, ces deux formes représentant chacune les états extrémes d'un type essentiellement polymorphe. Viola canina L. var. pusilla Nob.; V. pusilla Nob. in herb. Tiges de 6 à 10 cent., gréles, ordinairement sociétaires et dressées. Feuilles toutes ovales-lancéolées, à limbe toujours un peu atténué à la base et brièvement décurrent sur le pétiole. Stipules peu développées; les inférieures étroitement lancéolées et plus ou moins dentées; les su- périeures trés petites, linéaires, ordinairement entières et toujours plus courtes que le pétiole contigu. Pédoncules longs de 1 à 2 cent., plus courts que les feuilles, méme après la floraison, et à bractées situées vers leur milieu. Fleurs petites, bleuàtres. Capsule ovoide-oblongue, sub- tronquée et légérement mucronée au sommet. Hab. — Landes marécageuses voisines des étangs du Fay, à Or- bigny. Observ. — Cette plante, qui n'est qu'une forme remarquable du V. canina, diffère du type linnéen par sa gracilité constante, ses feuilles à limbe toujours un peu atténué à la base et décurrent sur le pétiole, et surtout par ses pédoncules plus courts que les feuilles et à bractéoles situées vers leur milieu. Elle diffère du TOURLET. — QUELQUES PLANTES NOUVELLES D'INDRE-ET-LOIRE. 307 V. lancifolia Thore par sa fleur, qui est celle du V. canina; ses feuilles plus courtes et à limbe moins longuement décurrent; ses stipules beaucoup plus petites, les supérieures non foliacées et toujours plus courtes que le pétiole; enfin par ses pédoncules beaucoup moins allongés, toujours plus courts que les feuilles et à bractéoles situées vers le milieu de leur longueur. Hypericum quadrangulum L. (sensu lato), subspecies obtusius- culum Nob. L'H. quadrangulum des anciens auteurs, abstraction faite de PH. tetrapterum de Fries (H. acutum Monch) auquel ce nom a été donné à tort par quelques botanistes (Crantz Stirp. Austr.; Smith Fl. brit.; DC. Fl. fr., Prodr.; Duby Bot. gall., etc.), con- stitue un groupe complexe, comprenant notamment les trois sous- espèces suivantes, qui se distinguent surtout par les caractères tirés de la forme des sépales : I. — H. QUADRANGULUM L. (sensu stricto). — Sépales ovales-ellipti- ques, trés obtus et entiers au sommet. Feuilles dépourvues de ponctua- tions translucides, — Spécial à la région des montagnes. II. — H. oprusiuscuzum Nob. — Sépales inégaux et dissemblables ; les uns trés obtus, entiers ou érodés au sommet; les autres assez brus- quement acuminés en une pointe subulée qui s'oblitére plus ou moins complètement après la floraison ou pendant la dessiccation ; avec, parfois dans la méme fleur, des passages entre ces deux formes. Feuilles, toutes ou au moins les inférieures, dépourvues de ponctuations translucides, — Intermédiaire entre PH. quadrangulum type et PH. Desetangsii La- motte, cette plante croit dans les plaines de la France moyenne et sep- lentrionale. HI. — H. DeseranGsir Lamt. — Sépales tous étroitement laneéolés- acuminés, aigus, subulés. Feuilles toutes munies de ponctuations trans- lucides, — Plante croissant, comme la précédente, dans les plaines de la France moyenne et septentrionale. Elle établit le passage entre mon H. obtusiusculum et PH. tetrapterum Fries, mais elle doit, ce me semble, malgré l'opinion différente de quelques botanistes distingués, être rattachée au groupe de l'H. quadrangulum plutôt qu'à l'A. tetrap- terum Fries (H. acutum Mænch). LH. oblusiusculum, auquel je reviens maintenant, présente les deux formes suivantes, trop voisines l'une de l'autre pour qu'il soit possible de les séparer autrement qu'à titre de simples variétés : 308 SÉANCE DU 8 Mar 1903. a. imperforatum (Hypericum Desetangsii, var. imperforatum Bonnet in Bull. Soc. bot. Fr., t. XXV, p. 277).— Feuilles toutes dépourvues de ponctuations translucides. B. perforatum (an H. quadrangulum var. occidentale Franchet Flore de Loir-et-Cher p. 917). — Feuilles supérieures, les florales surtout, munies de ponctuations translucides plus ou moins nombreuses. mais ordinairement peu abondantes, toutes les autres en étant complète- ment dépourvues. — Cette forme, qui croît en Indre-et-Loire, aux Her- mites, où elle a été découverte par M. Doucet alors instituteur dans cette localité, est, je crois, celle que Franchet a eue en vue lorsqu'il a décrit sa variété occidentale. Cependant ce botaniste (loc. cit.) dit que sa plante a les sépales trés obtus ou arrondis au sommet et jamais acu- minés ni subulés; mais peut-étre ne l'a-t-il vue que séche, et, dans cet état, les caractères tirés de la forme des sépales sont ordinairement trés difficiles à apprécier. En tout cas, l'Hypericum d'Indre-et-Loire ne peut être rapporté à PH. Desetangsii, qui, d’après la description qu'en donne son auteur (Bull. de la Soc. bot. de Fr., t. XXI, p. 121), a les sépales tous lancéolés aigus. Voici, du reste, la description détaillée de la plante d'Indre-et-Loire, faite sur des échantillons vivants, provenant des prairies du vallon de la Desmée, aux Hermites : Plante glabre, émettant des stolons rampants, flagelliformes. Tige de 3-8 décim., faiblement tétragone, à angles peu saillants, souvent rameuse dés la base et à rameaux ordinairement allongés. Feuilles ovales-oblon- gues, obtuses, semi-amplexicaules, bordées de glandes noires poncti- formes, à nervures secondaires trés fortement anastomosées-translucides; les florales, la plupart munies de trés petites glandes translucides, les autres en étant complétement dépourvues. Inflorescence làche, subco- rymbiforme, ordinairement ample. Pétales d’yn beau jaune, rayés de noir en dehors, 1 à 2 fois plus longs que le calice. Sépales oblongs- lancéolés, un peu inégaux, ponctués de noir à l'extérieur; les uns très obtus, entiers ou érodés au sommet, les autres assez brusquement acu- minés en une pointe subulée qui s'oblitére plus ou moins complétement aprés la floraison et qui devient souvent invisible sur le sec. Capsule ovoide-conique, une fois plus longue que le calice, munie de stries lon- gitudinales fines et nombreuses. La var. imperforatum (H. Desetangsii Lamotte var. imperforatum Bonn. loc. cit.) ne diffère de la plante précédente que par les feuilles toutes dépourvues de ponctuations translucides. Epilobium hirsutum L. var. minus Nob. Plante plus grêle et moins élevée que le type (2-3 décim.). Feuilles plus amples, plus minces, oblongues-lancéolées, toutes ou la plupart TOURLET. — QUELQUES PLANTES NOUVELLES D'INDRE-ET-LOIRE. 309 obscurément sinuées-denticulées, très légèrement pubescéntes sur les deux faces, plus pàles et luisantes en dessous. Pétales d'un rose moins vif, longs d'un centimétre à peine, plus étroits, profondément bifides et à lobes sensiblement plus longs que larges. Hab. Huismes, aux Fontaines-d'Ozon. Observ. — Cette plante s'éloigne surtout du type par sa tige moins élevée et cependant garnie de feuilles plus amples ; celles-ci moins nettement dentées et à pubescence plus fine; et surtout par ses fleurs plus petites, à pétales profondément bifides au lieu d’être seulement échancrés. Ces mêmes caractères la distinguent également des variétés subglabrum Koch, nerüfolium Borb., par- viflorum Hausskn. avec chacune desquelles elle a cependant quel- ques points de ressemblance. Knautia arvensis Coult. variété ligerina Nob.; K. ligerina Nob. in herb. et ad amic. Plante robuste, dressée. Tige de 7 à 9 décim., rameuse au sommet, parsemée dans toute sa longueur de poils raides, étalés ou un peu réflé- chis. Feuilles d'un vert tendre, moins velues que dans les formes vul- gaires, toutes profondément pinnatipartites; les inférieures amples, à segments oblongs-lancéolés, entiers, sauf le terminal, qui est plus grand et superficiellement denté ; les supérieures plus petites, à segments tous sublinéaires et entiers, le terminal beaucoup plus long que les latéraux. Rameaux floraux (pédoncules) allongés, couverts d'une pubeseence fine et fournie, entremélée de longs poils blancs, et chargés dans presque toute leur longueur de glandes pédicellées et colorées qui les rendent visqueux au toucher. Capitules larges de 4 cent. environ, à involucre formé de folioles ovales-lancéolées, parsemées et bordées de longs poils et couvertes d'une pubescence plus ou moins glanduleuse. Fleursgrandes, d'un rose assez vif, les extérieures rayonnantes. Fruits velus, couronnés par le limbe du calice nettement pédicellé et à dents aristées. Hab. — Talus de la levée de la Loire entre Amboise et Négron. Observ. — Cette plante n'est en réalité qu'une forme remar- quable du K. arvensis, voisine surtout de sa variété pinnatisecta dont elle diffère par ses pédoncules abondamment glanduleux, son involuere à folioles plus ou moins parsemées de glandes, son ca- lice nettement stipité sur le fruit. Trés voisine aussi des K. Tt- meroyi Jord., K. collina Gren. et Godr., et K. mollis Jord., — qui tous sont également des formes glanduleuses du K. arvensis, 310 SÉANCE DU 8 Mar 1903. — elle diffère du premier par ses capitules plus larges, son calice stipité, ses feuilles moins velues, d’un vert plus clair et à segments latéraux toujours entiers; des deux autres par ses feuilles de forme différente et seulement parsemées de poils, tandis qu’elles sont velues-subtomenteuses dans le Knautia collina et presque soyeuses dans le K. mollis. Ces trois derniers, qui croissent dans la région méditerranéenne et dans l'est de la France, paraissent du reste étrangers au bassin de la Loire. Cette plante ne peut enfin être confondue avec les formes glanduleuses du K. silvatica Duby, qui présentent des caractères trés différents et qui, toutes, sont spéciales à la région des montagnes; ni avec le À. hybrida Goult., plante annuelle qui croit dans les moissons de la région méditerranéenne. Cirsium richeleanum Nob.; C. acaule X lanceolatum. Souche vivace, ligneuse. Tige de 3 décim., dressée, laineuse, forte- ment anguleuse si ce n'est au sommet, trés rameuse et très feuillée, à feuilles supérieures ordinairement un peu éloignées des capitules. Feuilles vertes sur les deux faces, rudes-tuberculeuses en dessus, un peu aranéeuses en dessous et parfois légèrement spinuleuses sur la ner- vure médiane de la face inférieure; toutes pinnatipartites, à segments latéraux bi-trifides, à lobes ovales-triangulaires fortement ciliés-spinu- leux et terminés en pointe épineuse; les caulinaires non rétrécies en pétiole, un peu auriculées-embrassantes et presque toutes trés brieve- ment décurrentes. Capitules larges de 3 à 4 cent., solitaires au sommet de la tige et des rameaux. Involucre ovoide, à peine aranéeux, à folioles extérieures lancéolées, arquées-étalées au sommet et assez brièvement atténuées en une pointe épineuse. Fleurs purpurines. Hab. — Richelieu, sur le bord d'un ehemin allant de la route de Chinon au lieu dit le « Clos de Mademoiselle de Bournais ». Observ. — Cette plante tient à la fois du C. acaule et du C. lan- ceolatum, prés desquels je l'ai trouvée et dont elle me parait étre un hybride, Elle diffère notablement de l'hybride déerit par Næ- geli sous le nom de C. lanceolato-acaule (Koch Syn., X édition, p. 997), dont elle s'éloigne notamment par ses feuilles plus briéve- ment décurrentes, dépourvues de poils spinescents à la face supé- rieure et seulement tuberculeuses-scabres. Elle diffère du C. lan- ceolatum par sa racine vivace; sa tige moins élevée, ordinairement un peu nue sous les capitules; ses feuilles dépourvues de poils TOURLET. —- QUELQUES PLANTES NOUVELLES D'INDRE-ET-LOIRE. 341 spinescents à la face supérieure, moins profondément pinnatipar- Lites, à segments latéraux divisés en lobes plus courts et fortement ciliés-spinuleux, les caulinaires trés brièvement décurrentes ; lin- voluere à peine aranéeux, à folioles extérieures plus larges, moins recourbées et moins longuement épineuses au sommet. Elle diffère enfin de la forme caulescente du €. acaule par sa tige beaucoup plus grosse, trés rameuse, trés feuillée jusque prés des capitules, fortement anguleuse dans toute la partie feuillée, trés laineuse depuis la base jusqu'au sommet ; ses feuilles fortement tuberculeuses en dessus, les caulinaires non atténuées en pétiole, un peu auriculées-embrassantes et presque toutes brièvement dé- currentes; les folioles extérieures de l'involucre à pointe étalée el nettement épineuse. Salix rubriformis Nob. ; S. purpurea X viminalis ? ou peut-être S. rubra X viminalis ? Arbrisseau dressé, ayant le port du S. viminalis, à rameaux de l'année précédente très souples et d'un jaune verdàtre. Feuilles étroitement laneéolées, non dentées, à bords légèrement ondulés et un peu roulés en, dessous, d'un vert foncé en dessus, blanchàtres-soyeuses en dessous, méme à l'état adulte. Stipules petites, linéaires. Chatons mâles sessiles, cylindracés, à écailles velues-soyeuses et noiràtres au sommet; 2étamines trés saillantes, à anthéres d'abord rouges puis jaunes, et à filets soudés jusque vers leur milieu. Fleurit, en année moyenne, du 15 mars au 45 avril. Hab. — Chinon, dans la vallée de la Vienne, oü je l'ai rencontré sur plusieurs points. Observ. — Cette plante, dont je n'ai distingué que le måle, tient à la fois du S. rubra par ses étamines et du S. viminalis par ses feuilles, mais elle ne peut être confondue ni avec l'un ni avec l'autre. Si le S. rubra est, comme on le pense généralement, un hybride des S. purpurea et viminalis, cette plante pourrait également résulter du croisement de ces deux espéces, mais en sens inverse. Elle pourrait cependant aussi provenir du croise- ment du S. rubra avec le S. viminalis, qui, tous les deux, abon- dent dans la vallée de la Vienne. Elle me semble d'ailleurs ne pou- voir être identifiée avec le S. elæagnifolia Tausch in Koch Synops. 2° édit., p. 745 (S. rubra var. 6. sericea Koch, loc. cit.), qui doit avoir les feuilles denticulées comme celles du S. rubra, tandis que 312 SÉANCE DU 8 MA1 1903. mon Saliz rubriformis les a parfaitement entières comme celles du S. viminalis. Orchis limearis Nob.; O. purpurea X Simia var. linearis Nob., ou peut-être simple déformation de l'O. purpurea ? Tubercules oblongs, obtus, entiers. Tige de 45 cent., assez robuste, portant à sa base quelques feuilles à limbe nul ou trés court, puis 5 feuilles assez grandes, oblongues-lancéolées, pointues, rapprochées un peu au-dessous de son quart inférieur, et enfin, vers son milieu, une feuille beaucoup plus courte. Épi oblong-pyramidal, long de 65 millim., large de 45 à sa base. Fleurs assez nombreuses, naissant à l'aisselle de bractées membraneuses, ovales-triangulaires et trés courtes. Divisions extérieures du périanthe rayées et ponctuées de pourpre rosé, toutes les trois conniventes, ovales-lancéolées, acuminées et trés aigués; divisions intérieures rayées et ponctuées comme les extérieures, mais un peu plus pâles, plus courtes et étroitement lancéolées. Labelle d'un blanc brillant, ponctué de houppes purpurines, sans lobes ni lobules, largede 2 millim. environ, long de 10 à 12, linéaire dans ses deux tiers inférieurs, atténué en pointe dans son tiers supérieur, légèrement arqué en dehors et à bords un peu rabattus sur les cótés. Éperon long de 4 millim. environ, cylindracé, obtus, un peu arqué et formant avec le labelle un arc continu dont la concavité est tournée vers la terre. Hab. — Cravant près Chinon, sur les pentes boisées des coteaux de Narcay. Observ. — Cette plante, caractérisée par son labelle linéaire, atténué en pointe au sommet et complétement dépourvu de lobes latéraux et de lobules terminaux, ne peut être rattachée qu'à l'O. purpurea ou au groupe d'hybrides que forme cette espèce en se croisant avec l'O. Simia; mais les divisions extérieures du pé- rianthe ovales-lancéolées, acumintes et très aiguës (presque comme dans l'O. Simia), rayées et ponctuées de pourpre rosé, l'éloignent, à mon avis, de l'O. purpurea qui les a moins allongées, moins ai- guës ou même obluses et maculées de pourpre foncé, et la rap- prochent au contraire des hybrides du groupe purpurea X Simia qui les ont toujours plus allongées, plus aiguës et d’une teinte plus claire. Elle croissait du reste en compagnie de plusieurs de ces hybrides normalement développés. — Cette plante devrait-elle ce- pendant la forme de son labelle à l'influence d'un croisement avec l'O. montana qui se trouvait également dans le voisinage? Assu- TOURLET. — QUELQUES PLANTES NOUVELLES D'INDRE-KT-LOIRE. 343 rément non. Les cinq grandes feuilles que porte la tige vers son quart inférieur se trouvent, il est vrai, un peu plus rapprochées qu'elles ne le sont ordinairement dans les O. purpurea et Simia ainsi que dans leurs hybrides, mais le croisement avec l'O. mon- tana aurait certainement produit une modification quelconque dans la longueur et la forme des bractées et de l'éperon, ainsi que dans la couleur et la configuration des autres parties de la fleur qui, toutes, sauf le labelle, sont exactement celles des hybrides du groupe purpurea X Simia. Ce n'est donc qu'une modification de l'O. purpurea ou plus probablement, je crois méme pouvoir dire certainement, un hybride provenant du croisement de cette plante avec l'O. Simia, et dont le labelle, par suite d'une cause inconnue, s'est trouvé réduit à sa partie médiane. Carex Tourleti Gillot in litt; C. distans X Hornschuchiana ? Souche gazonnante. Tiges de 3 à 4 décim., dressées, triquétres, rudes dans toute leur longueur. Feuilles vertes sur les deux faces, non glau- ques en dessous, linéaires, planes, trés rudes sur les bords. Épis mâles solitaires ou rarement géminés, à écailles rousses, très arrondies et lar- gement blanchâtres-hyalines au sommet. Épis femelles 2 ou plus souvent 3, oblongs, espacés, l'inférieur à pédoncule longuement saillant, le supérieur ou les supérieurs à pédoncule complètement inclus dans la gaine. Écailles des épis femelles d'un roux assez pàle; celles des épis in- f:rieurs ovales-lancéolées, munies sur le dos d'une bande verte assez large à la base, la plupart plus ou moins distinctement trinervées et souvent submucronulées par le prolongement de la nervure médiane, dépourvues de bordure hyaline sur les côtés et au sommet; celles des épis supérieurs plus courtes, plus étroitement vertes sur le dos et seu- lement à la base, non mucronées et munies d'une bordure hyaline trés étroite. Utricules paraissant stériles, fortement nervés, trés étalés, ter- minés par un bec droit, allongé, scabre et subcilié sur les bords. Hab. — Hommes, bords des mares el fossés fangeux des bois bordant la route d'Avrillé. Observ. — Cette plante se rapproche surtout du C. Hornschu- chiana dont elle a le port, la tige rude, les écailles des épis máles très arrondies et largement blanchâtres-hyalines au sommet, les écailles des épis femelles supérieurs uninervées, non mucronées et un peu quoique plus étroitement hyalines sur les bords. Elle s'en distingue toutefois par ses épis femelles un peu plus espacés, 314 SÉANCE DU 8 Mar 1903. à écailles d'un brun plus pále, celles des épis inférieurs plus lar- cement vertes sur le dos, souvent trinervées et submucronulées, dépourvues de bordure hyaline; par ses fruits plus fortement nervés et à bec trés nettement seabre-subeilié, caractères la rap- prochant du Carex distans. Ses fruits, qui paraissent stériles et qui sont trés étalés, l'éloignent de l'un et de l'autre. Elle est d'ailleurs très distincte du C. fulva Good. et elle me parait être, soit une forme remarquable du C. Hormschuchiana, soit plutôt un hybride provenant du croisement de cette espéee avec le C. distans. M. le docieur Gillot, d'Autun, à qui jel'ai communi- quée, partage cette derniére maniére de voir et m'a proposé de lui donner le nom sous lequel je la signale aujourd'hui. Festuca ciliata DC. var. glabra Nob. ; Vulpia ciliata Link var. glabra. Fleurs toutes à glumelle inférieure dépourvue de cils sur les bords et glabre sur le dos ; axe de l'épillet toujours complètement glabre. Hab. — Amboise, ile Saint-Jean, avec le type !, et sans doute ailleurs, où il suffira probablement de le chercher avec attention pour le trouver. Observ. — Dans la forme typique du F. ciliata, les épillets du vertieille inférieur, inclus dans la gaine, ont seuls toutes leurs fleurs dépourvues de cils et de poils, et leur axe glabre; ces fleurs, . d'aprés Duval-Jouve, sont toutes fertiles. Les autres épillets, oc- cupant toute la partie exserte de la panicule, n'ont ordinairement qu'une seule fleur fertile, l'inférieure, et, dans cette fleur, la glu- melle extérieure est souvent dépourvue de eils sur les bords, mais velue ou ciliée sur le dos; les autres fleurs sont stériles et réduites à leur glumelle inférieure qui est longuement ciliée sur les bords depuis la base jusqu'à la naissance de l'aréte; l'axe de ces épillets est toujours velu-hispide sous chaque fleur. Dans la forme que je signale ici, toutes les fleurs, celles des épil- lets supérieursaussi bien que celles des épillets inclus dans la gaine, sont complètement glabres ainsi que l'axe qui les porte. Les épillets supérieurs ne contiennent cependant, comme dans la forme typi- que, qu'une seule fleur fertile, l'inférieure. Cette forme, qui ne me semble pas avoir encore été signalée, ne différe donc du typeque par l'absence compléte de poils sur tous ses organes. Elle ne peut, du TOURLET. — QUELQUES PLANTES NOUVELLES D'INDRE-ET-LOIRE. 315 reste, être confondue avec le F. Pseudo-Myuros Soyer-Will. (F. Myuros DC.), dont elle diffère par tous les caractères propres au F. ciliata, et notamment par sa panicule plus fournie, à ra- meaux inférieurs naissant au niveau du nœud supérieur de la lige; ses épillets plus rapprochés, à pédicelles plus courts; et surtout par ses glumes trés dissemblables, l'inférieure subtrian- gulaire et n'ayant guére qu'un demi-millimétre de longueur, la supérieure beaucoup plus longue mais n'ayant cependant que 3 millim. environ. À la fin de la séance, un envoi de plantes fraichement cueillies aux environs de Baixas, prés Perpignan, et offertes à la Société par M. Castanier, est mis à la disposition des personnes présentes. On remarque les espéces suivantes : Diplotaxis tenuifolia, Silene nocturna, Erodium ciconium, Ononis minutissima, Anthyllis cytisoides, Medicago Gerardi, Astragalus hamosus, Lathyrus setifolius, Rosa andegavensis, Paronychia nivea, Telephium Imperati, Laserpitium galli- cum, Orlaya platycarpos, Asteriscus spinosus, Helichrysum Stæchas, Anacyclus clavatus, Phagnalon sordidum, Leuzea conifera, Crupina vulgaris, Cynoglossum pictum, Phlomis Lychnitis, Teucrium aureum, Bromus erectus, etc. Une de ces plantes, Orlaya platycarpos, parait nouvelle pour les Pyrénées-Orientales. SEANCE DU 22 MAL 1905. PRÉSIDENCE DE M. ZEILLER, PREMIER VICE-PRÉSIDENT. M. Gagnepain, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la séance du 8 mai, dont la rédaction est adoptée. Le Secrétaire général donne lecture de la Notice nécro- logique suivante : NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR Francois CRÉPIN, par M. le D' X. GILLOT. La mort de François Crépin, qui met en deuil la Belgique savante tout entière, sera vivement regrettée par les botanistes francais, en par- ticulier par la Société botanique de France, dont Crépin faisait partie depuis de longues années, et au sein de laquelle il comptait de nombreux amis. Qu'il soit permis à l'un d'eux, parmi les plus humbles mais les plus sincéres, de résumer en quelques lignes la vie de travail persé- vérant, de généreuse iniliative, de dévouement patriotique et de sympa- thique bienveillance qui fut celle de François Crépin. Né à Rochefort, province de Namur, le 30 octobre 1830, d'une famille des plus honorables, Francois Crépin, à l'instar de ses fréres, dont plu- sieurs ont rempli des fonctions importantes dans les services de l'État belge, essaya de la vie de fonctionnaire. Surnuméraire des postes à dix- huit ans, il devint, en 1850, commis de l'Enregistrement et des Domaines; mais, déjà passionné pour la botanique, il consacrait tout son temps dis- ponible et une partie de ses nuits à ses chéres études, en particulier à apprendre le latiu indispensable pour les naturalistes, et employait les jours fériés à des excursions botaniques. L'étude des plantes semble avoir « refroidi de plus en plus son zéle pour la bureaucratie » et attiré sur lui « le mauvais cil de ses chefs », comme il l'a confessé lui-màme (1) ; car, au bout de deux ans, Crépin donna sa demission et rentra dans sa famille, qui, loin de lui tenir rigueur de celte décision, semble avoir favorisé, au contraire, les études scientifiques, pour lesquelles il avait un goüt inné et des dispositions évidentes. Pendant dix années consécutives de travail personnel et acharné, Crépin se mit en possession des connaissances botaniques les plus éten- (1) F. Crépin, Guide du botaniste en Belgique, 1878, p. 11. GILLOT. — NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR F. CRÉPIN. 317 dues et les plus complètes, copiant, par économie, les livres qu'on lui prétait et apprenant les langues vivantes nécessaires pour se tenir au courant d'une science qui ne connait plus de frontières. Il possédait surtout la langue anglaise, dans laquelle il publia, plus tard, un certain nombre de Mémoires. Il acquit, en outre, par des herborisations répé- tées sur tous les points du territoire belge, principalement dans la région Ardennaise, et par le conctact intime avec la nature, l'expérience et le coup d'oeil du praticien consommé. Le jeune botaniste devait infailli- blement voir son zéle et son ardeur récompensés par de nombreuses et intéressantes trouvailles, et l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, qui comptait parmi ses membres d'émi- nentsphytographes comme Du Mortier, Coemans, J. Kickx, A.Lejeune, ete., n'hésita pas à enregistrer les découvertes de Crépin en publiant les pre- miers travaux du néophyte, qui devait devenir plus tard un de ses titu- laires les plus savants et les plus honorés. Citons parmi les premiers en date : Note sur le Galeopsis ladano-ochroleuca(1853); Notice sur deux nouvelles hybrides de Menthe (1853), et des Notes sur quelques plantes rares ow critiques de la Belgique, publiées de 1859 à 1865. L'intérét passionné que lui inspirait l'étude de la botanique, Crépin cherchait à le communiquer aux autres par l'exemple, par la parole et par l'écrit. Le Manuel de la Flore de Belgique, dont la première édition de 1860 fut suivie de quatre autres, et dont le succés a été toujours gran- dissant, classa du premier coup Crépin parmi les maitres, et, dés l'année suivante (1861), il fut nommé, en remplacement de Schweidweiler, professeur de botanique à l'École d'horticulture de Gendbrugge, prés Gand. Dés lors, son avenir fut assuré, mais ce lui fut une raison de plus pour un travail sans relàche. Il nous est bien loisible ici de rappeler, non sans quelque fierté, que parmi les solides et bienveillantes amitiés, telles que celles de Du Mor- tier, Bellynck, Coemans, Morren, Van Houtte, etc., que lui avaientacquises ses mérites et son caractére, c'est à un Francais et à un Bourguignon, Pierre Joigneaux, proscrit du 2 décembre 1851, exilé en Belgique, bota- niste et agronome consommé, que revient l'honneur d'avoir facilité, par un concours pécuniaire, l'impression de son Manuel à Crépin, qu'il avait rencontré et apprécié au cours de quelques herborisations. Ce livre, « travail d'ensemble mis à la portée de tous, fut accueilli avec empres- sement par la jeunesse universitaire, dont il excita l'enthousiasme », et devint « le livre de chevet de tous ceux qui s'adonnent à l'étude de la botanique en Belgique » (1). (1) Manifestation en l'honneur de M. Crépin. Bruxelles, 6 décembre 1891. Compte rendu; discours de M. Gravis, p. 11, et de M. Errera, p. 49 (Extrait du Bull. Soc. royale Bot. Belg. XXXI (1892), pp. 1-66). 318 SÉANCE DU 22 mar 1903. Ce fut pour Crépin le début de publications successives qui allaient alimenter surtout les Bulletins de la Société royale de botanique de Belgique, à la fondation de laquelle, en 1862, il prit la plus grande part, et dont il devint, en 1866, le secrétaire perpétuel, fonctions qu'il remplit pendant trente-cinq ans avec une régularité, une distinction et une affabilité qui ne se sont jamais démenties. Dés la premiére séance de cette Société, le 6 juillet 1862, immédiatement aprés le discours d'ouverture du président, C. Du Mortier, les trois premiéres communi- cations portent la signature de F. Crépin, l'une, Note sur lElodea cana: densis (Bull. soc. roy. Bot. Belg. I (1862) p. 33), les autres : Coup d'œil sur la florule des environs de Han-sur-Lesse (ibid. p. 45); Petites annotations à la flore de Belgique (ibid. p. 69); l'année suivante, une Monographie complète des Characées de la Belgique (ibid. II (1863) p. 145); et, pendant quarante ans, cette active collaboration n'a pas cessé d'apporter son contingent à chaque volume de cette importante collection, sur les sujets les plus variés de systématique et de géographie botaniques, en particulier sur le genre Rosa, qui devint l'objet de ses prédilections, et dans l'étude duquel il se spécialisa à tel point que c'est aujourd'hui comme monographe rhodologique qu'il est le plus généra- lement connu. Nous y reviendrons plus loin. Comme l'étude des espéces végétales, pour étre compléte et fructueuse, ne doit pas se borner à leur description, mais comprendre leurs rapports - avec l'ensemble des espéces et des genres voisins, leur évolution phylo- génique, il est nécessaire d'en rechercher les traces dans le passé, et de reconstituer laborieusement les chainons interrompus des séries bota- niques. Crépin se mit à l'étude de la paléontologie végétale, et publia de 1819 à 1876 une suite de Mémoires sur les flores devoniennes et houil- léres de la Belgique, avec l'indication d'un grand nombre d'espéces fos- siles nouvelles, dont plusieurs lui ont été dédiées et transmettront son nom à la postérité (1). Enfin, bien qu'il ne fût pas mierographe, F. Crépin était loin d’être étranger aux seiences nouvelles; il sentait bien tout ce que le micros- cope perfectionné et l'expérimentation pouvaient apporter d'appoints à la parfaite connaissance des plantes. Aussi fut-il un des fondateurs de la a» Voyez notamment : F. Crépin, Description de quelques plantes fossiles de l'étage des Psammiles du Condroz (Devonien supérieur), in Bull. Acad. Belg., 18145 Fragments paléontologiques pour servir à la flore du terrain. houiller de Belgique (ibid, 1874); Notes et observations sur le Pecopteris odontopteroides Morris (ibid., 1875-1876); Observations sur quelques plantes fossiles des dépôts devoniens. Gand, 1875; La photographie appliquée à la paléontologie végétale, in Bull. Soc. roy. bot. Belg. XVIP (1879), p. 49, XXIP (1883), p. 22; Notes paléophytiques, ibid., XIX? (1880), pp. 22, 49, XX? (1881), p. 42, etc., etc. i GILLOT. — NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR F. CRÉPIN. 319 Société belge de Microscopie; et c'est gràce à son initiative bienveillante qu'on put, en 1880, installer un laboratoire ou Institut de physiologie végétale au Jardin botanique de Druxelles, transformé sous la direction de Crépin. Fondé en 1826, le Jardin botanique de l'État avait depuis longtemps dévié de son but primitif d'enseignement, et était tombé à l'état d'une sorte d'établissement commercial pour la vente des fleurs. F. Crépin, qui, en 1871, avait été nommé conservateur pour la botanique, alors annexée au Musée royal d'histoire naturelle, fut installé comme direc- teur du Jardin botanique de l'État le 34 mars 1876. Il se mit réso- lument à la besogne, réformant les abus, renouvelant le personnel, pré- chant d'exemple, et, gràce à son activité, à son tact, à l'aménité de son caraclére, et aussi à l'autorité acquise, il sut se concilier le respect, l'estime et l'affection de tous, et finit par mettre l'établissement qui lui avait élé confié au premier rang, à lui attirer la haute considération des savants étrangers, et à en faire « une grande école d'enseignement pour ceux qui se consacrent à la science comme pour ceux qui s'adonnent à la pratique » (1). A cóté du Jardin botanique proprement dit, sans cesse enrichi de plantes rares ou nouvelles, européennes ou exotiques, Crépin sut réunir dans des locaux, malheureusement trop exigus et avec un budget trop limité, des collections et herbiers importants, chaque jour consultés par les botanistes étrangers, et qu'avec un rare désintéresse- ment Crépin compléta par le don de sa propre bibliothéque et de son riche herbier. Et les soucis de l'administration, le travail matériel de surveillance et d'organisation n'arrétaient ni les études spéciales ni les publications de Crépin. C'est à cette époque (1878) qu'il résuma, pour le plus grand profit des jeunes botanistes, les résultats acquis de son expérience et de sa connaissance approfondie de la flore de Belgique, et fit paraître le Guide du botaniste en Belgique (plantes vivantes et fossiles), petit volume, mais de grande valeur, dont la lecture a singulièrement favo- risé la vulgarisation et l'extension des études botaniques, et dont les conseils techniques, les renseignements bibliographiques, ete., ont été souvent utilisés depuis, méme en dehors de son pays d'origine, sans que la source en ait été toujours suffisamment indiquée. Vers le méme temps, toujours soucieux de l'enseignement public, Crépin apportait une collaboration importante, mais qu'il dissimulait volontairement au second plan, aux Notions élémentaires de botanique 4 l'usage des écoles par J.-J. Poncin, au Cours élémentaire de bota- nique par A. Bellynck, sans compter nombre d'articles de vulgarisation (1) Manifestation, etc., p. 6. 320 SÉANCE DU 22 Mar 1903. scientifique, d'horticulture, de nécrologie et de bibliographie dans les journaux belges ou étrangers. Malgré la simplicité et la modestie de sa vie, les honneurs, que Crépin ne cherchait nullement, vinrent le trouver. Toutes les Sociétés savantes de Belgique tinrent à le compter parmi leurs membres. L'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, qui avait accueilli ses premiers essais, lui ouvrit ses portes en 1872. Il en fut de méme de la Société Linnéenne de Bruxelles, de la Société royale de Ma- lacologie, dont il fut le président (1888-1890), de la Société entomolo- gique de Belgique, de la Société de Géologie, du Club alpin belge, dont il fut un des fondateurs, etc., etc. Décoré de l'ordre de Léopold, de la croix civique de 1"* classe, etc., il recevait, comme témoignage de la haute estime du Roi et comme ré- compense nationale, la croix d'officier de l'ordre de Léopold dans des circonstances particulièrement flatteuses pour lui. Le 6 décembre 1891, la Société royale de botanique de Belgique avait pris l'initiative de célé brer le vingt-cinquième anniversaire de l'entrée en fonctions de F. Crépin comme secrétaire général et de reconnaitre par une manifes- tation solennelle les services rendus par lui non seulement à la Société botanique, mais au pays tout entier. La fête fut complète, présidée par M. A. Gravis, professeur à l'Université de Liège, et M. de Bruyn, mi- nistre de l'Agriculture, de l'Industrie et des Travaux publics; et les discours prononcés nous édifient pleinement sur les mérites du jubi- laire. Les souscriptions recueillies à cette occasion furent employées à la fondation d'un prix triennal, prix Crépin, à décerner par la Société de botanique de Belgique aux meilleurs travaux publiés par ses membres, en mémoire de l'impulsion si énergique et si féconde dounée à la bota- nique en Belgique par Francois Crépin! De tous les pays du monde des adhésions nombreuses et enthousiastes avaient répondu à l'appel du Comité, et Crépin put apprécier le prix qu'on attachait partout à ses œuvres et la sympathie qui entourait sa personne. La France n'était pas restée étrangère à cette véritable apothéose scientifique, et M. C.-Eg. Ber- trand, professeur à la Faculté des sciences de Lille, y prit la parole au nom des botanistes frangais (1). F. Crépin appartenait, en effet, à de nombreuses Sociétés étrangères, et notamment, depuis 1872, à la So- ciété hotanique de France, dont il présida la session extraordinaire tenue à Charleville en juin 1885 (2), et dont les Bulletins renferment quelques courtes Notes de sa main, à savoir : Description d'une nouvelle espèce de Rose américaine, Rosa Durandii (tome XXII (1875) p. 19); Sur (1) Manifestation, ete., p. 33. (2) Bull. Soc. bot. de France, XXXII (1885), session extraord. de Charle- ville. Discours de M. Crépin, p. vit. GILLOT. — NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR F. CRÉPIN. 321 l'inégalité de valeur des espéces dites linnéennes (tome XXXII (1885) p. 411); Notes sur diverses Roses des Pyrénées (tome XXXVIII (1891) Session extraord. à Collioure, p. xLvI et cx). Ces communications ont exclusivement trait à l'étude du genre Rosa, et c'est maintenant le lieu d'insister sur les nombreux travaux que Crépin lui a consacrés pendant quarante années. A l'époque de sa première ferveur botanique, Crépin se trouva en présence de deux écoles dont l'antagonisme a rempli de leurs discussions passionnées le monde des naturalistes d'il y a un demi-siècle, l'une croyant à la multiplicité et à la fixité des espèces de création spéciale, l'autre à l'origine commune d'espéces instables, en voie perpétuelle de transformation. Les erreurs de la première école, dont A. Jordan a été le coryphée et que ses adeptes ont poussées jusqu'à l'absurde, en ce qui concerne les Roses jusqu'à la buissonomanie que Crépin a si vigoureu- sement sligmatisée (1), ont singuliérement favorisé les progrés de la se- conde, à laquelle le$ théories de Darwin semblaient apporter une base scientifique sérieuse, et qui, dépouillée depuis lors de ses affirmations trop absolues, est devenue la doctrine de l'évolution, qui rallie actuelle- ment la majeure partie des naturalistes, et dont Crépin s'est, à maintes reprises, déclaré partisan, non toutefois sans quelques réserves pru- dentes. C'est le désir d'une solution à ce grand et primordial probléme de l'espéce qui l’a conduit à en poursuivre la recherche avec ténacité dans un des genres réputés comme les plus polymorphes et les plus difficiles, le genre Rosa, qui l'avait séduit, en outre, dés le début, par les belles formes qu'il en avait découvertes et décrites en Delgique : Rosa coronat Crép. et R. arduennensis Crép.(2). Pour faire apprécier la somme de la- beurs, d'observations et d'expériences auxquels s'est livré Crépin, nous ne pouvons mieux faire que de reproduire les lignes suivantes, dans lesquelles il a, pour ainsi dire, résumé son autobiographie de spécia- liste. « Durant ce trés long espace de temps (de 1856 à 1898), j'ai eu l'occasion d'étudier sur le vif une prodigieuse quantité de buissons, non seulement en Belgique, mais encore dans la plupart des massifs montagneux de l'Europe centrale, la Suisse, la Bavière, le Tyrol, l'Italie du Nord, la Savoie, le Dau- phiné, les Vosges, le Jura, l'Auvergne et les Pyrénées françaises; j'ai cultivé un assez grand nombre d'espéces et de variétés; je me suis mis en rapports avec une foule de spécialistes, qui m'ont communiqué de riches matériaux recueillis sur tous les points de l'hémisphere boréal; jai été mis à méme (4) F. Crépin, Le rôle de la buissonomanie dans le genre Rosa, in Bull. Soc. roy. bol Belg. XXV? (1886), p. 53. (2) F. Crépin, Notes sur quelques plantes rares ou critiques de la Belgique, in Bull. Acad. Belg. XIV, 1856). T L. (SÉANCES) 21 9292 SÉANCE DU 22 Mar 410903. d'étudier à peu prés toutes les récoltes des botanistes voyageurs; j'ai enlin fait la revision des colleetions de Rosa conservées dans tous les herbiers pu- blics ou privés d'Europe et d'Amérique ayant quelque imporlance et dans lesquels j'ai peut-étre étiqueté prés de 100,000 numéros. » L'examen de ces immenses matériaux joint à l'étude; de ceux composant mon propre herbier de Roses, qui comprend actuellement au delà de 40,000 feuilles, m'a successivement fourni matière à de nombreux travaux prépara- toires qui, réunis, forment aujourd'hui un volume de 2000 pages » (1). Ce que la modestie de Crépin l’a empêché d'ajouter, c'est que ses voyages, dont cependant le Jardin botanique de l'État bénéficiait par l'apport de plantes nouvelles, ont été entiérement entrepris à ses frais, sans subsides officiels (2); c'est que cet herbier incomparable de Roses a été libéralement légué par son auteur aux collections du Jardin bota- nique de Bruxelles; c'est surtout l'empressement, la bonne grâce et la bienveillance inaltérables avec lesquels il accueillait les communica- tions de ses nombreux correspondants, méme des' plus modestes, la ré- gularité, l'exactitude, la rigueur scientifique avec lesquelles il leur prodiguait ses conseils et ses renseignements. L'auteur de ces lignes, qui a eu, pendant vingt-cinq ans, le bénéfice et honneur d’être en re- lations suivies avec Crépin, se fait un pieux devoir d'en apporter à la mémoire de cet excellent homme et de ce savant émérite un témoignage de respectueuse reconnaissance ! Les Mémoires et articles publiés par F. Crépin sur le genre Rosa dans différents Recueils, principalement dans les Bulletins de la Société royale de botanique de Belgique, et sous le titre Primitie monographie Rosarum, Matériaux pour servir à l'histoire des Roses (1869-1882), ont abordé, dans leurs moindres détails, toutes les questions de mor- phologie, de biologie et de classification. Ses Notes sur l'inégalité de valeur des espèces dites linnéennes (3), ses Études sur les Roses hy- brides (4) pendant longtemps méconnues, peut-étre trop en faveur au- jourd'hui, sur les Variations paralléles (5), ont éclairé d'une vive lumière des particularités longtemps obscures de la taxonomie. Aprés les études analytiques les plus minutieuses sur les Roses de (4) F. Crépin, L'anatomie appliquée à la classification, in Bull. Soc. roy. bot. Beig. XXXVII (1898), p. 9. (2) Voyez surtout : F. Crépin, Mes excursions rhodologiques dans les Alpes en 1889, en 1890, en 1894 (Extraits de Bull. Soc. bot. Belg. XXVII (1889), XXX (1890) et XXXIV (1895), et Mes excursions rhodol. dans les Alpes de 1891 à 1892 (Extrait du Bull. de l'Herbier Boissier, II (1894), n° 1 et 3). (3) Bull. Soc bot. Belg. XXI (1882), p. 850 et Bull. Soc. bot. France, XXXII (1885), p. 411). (4) Ibid. XXXUE (1894), pp. 7-149. (5) Ibid. XXXII (1897), p. 203. GILLOT. — NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR F. CRÉPIN. 323 Belgique, déjà décrites avant lui par Lejeune, Du Mortier, etc., Crépin élargit sa sphère d’observations, et partant ses idées, par l'examen des Roses d'Europe, puis du monde entier. Il en est résulté un concept phylogénique de plus en plus élevé des groupements scientifiques en général et des espèces de Rosa en particulier. Et tous les efforts de Crépin ont tendu à dresser « l'arbre généalogique » du genre Rosa, dont les branches simples ou ramifiées représenteraient les subdivisions naturelles, monotypes ou pléiotypes, de ce genre à espèces variant, dans des limites plus ou moins étendues, en séries paralléles et de valeur décroissante. Aux « groupements plus ou moins empiriques, opérés sans s'inquiéter des véritables affinités ou des dissemblances des es- péces », Crépin a voulu substituer « une classification scientifique des espèces du genre Rosa », et on en trouvera l'exposé dans ses Primilie monographie Rosarum, (I et VI, 1869-1882), puis le résumé dans sa Nouvelle classification des Roses (1), dans son Tableau analytique des Roses européennes (2). La classification et la nomenclature de Crépin sont généralement adoptées aujourd'hui, et les modifications qui - y ont été apportées dans quelques ouvrages récents sont, pour la plupart, loin d'étre heureuses. Mais tous ces travaux, quelque nombreux et quelque importants qu'ils soient, ne constituent, selon la propre expression de Crépin, que des Matériaux pour servir à l'histoire des Roses. Il restait à élever l'édi- fice, à écrire la Monographie dont il avait promis la publication, et qui lui était réclamée avec instance par ses éléves et ses amis. Malheureu- sement, les scrupules du savant lui faisaient exagérer les difficultés de la tàche, les points encore obscurs à élucider, les recherches à com- pléter, les documents inédits ou nouveaux à compulser; et l'excellent ouvrier, qui ne se trouvait jamais suffisamment outillé, a failli à son “entreprise, laissant en chantier, autour des fondations solides de l'édifice inachevé, une quantité de matériaux tout préparés, mais que personne mieux que lui ne pouvait utiliser. En dernier lieu, l'orientation nouvelle de la science, tendant, dans une certaine école, à subordonner la mor- phologie à l'histologie, et révolutionnant, sans profits, aux yeux de Crépin, les classifications établies; et puis, quelques critiques, vivement ressenties, semblent l'avoir découragé. Le moment opportun était passé; la Monographie des Roses est restée à faire; et méme le Synopsis Rosarum monographie, annoncé depuis 1876, n'a jamais vu le jour! Peu à peu, avec l’âge, l'activité scientifique de Crépin s'est forcément ralentie; le surmenage physique et intellectuel avait alléré sa robuste (1) Extrait du Journal des Roses, n* 3, 4 et 5 (1891). (2) Bull. Soc. bot. Belg. XXXP (1892), p. 65), etc. 324 SÉANCE DU 22 MAI 1903. constitution. Il dut successivement abandonner la direction du Jardin botanique de l'État, résigner ses fonctions de secrétaire général de la Société royale de botanique de Belgique, qui, en reconnaissance de trente-cinq années de services dévoués, l'acclamait comme président d'honneur, et attendre, dans un repos forcé, l'heure fatale oü il s'étei- gnit, sans souffrances, le 30 avril dernier, à Bruxelles. Sa mort a été simple comme sa vie, et sa volonté formelle a banni de ses obséques toute pompe officielle, tout discours d'apparat. Il savait que les regrets seraient sincères et le deuil profond au cœur de ses amis, et il ne se Arompait pas ! Nous demandons qu'au cimetière de sa ville natale, où ce travailleur inlassable, ce savant d'élite et cet homme de bien a voulu dormir son dernier sommeil, on plante un bosquet d'églantines, Rasa coronata, ar- duennensis et Crepiniana, afin que, chaque année, lorsque viendra la saison des fleurs, leurs gracieuses corolles effeuillent mélancoliquement leurs pétales fugaces sur la tombe de celui qui les a tant aimées! (1) La Société écoute cette lecture avec un vif intérét et mani- feste chaleureusement son approbation. M. Zeiller s'exprime en ces termes : Dans la trés intéressante Notice qui vient de nous étre lue, M. Gillot a rappelé les quelques notes consacrées par M. Crépin à la paléontologie végétale. Il ne me parait pas inutile d'ajouter qu'elles ne donnent qu'une faible idée de l'oeuvre paléobotanique entreprise par notre regretté con- frére, qui avait réuni au Jardin botanique de l'État de trés riches maté- riaux provenant des divers gisements houillers de la Belgique et les avait méthodiquement étudiés et classés. Entrainé dans une autre direc- lion par ses travaux sur les Roses, il s'est borné à publier, en outre de ces quelques notes, relatives à diverses formes de Fougères, de Spheno- phyllum et d'Equisétinées, un résumé général de ses observations, sous Ja forme d'une liste des espèces de la flore houillére belge, insérée par M. Mourlon dans sa Géologie de la Belgique ; mais ces matériaux d'étude (1) Nous avons cité, au cours de cet article, seulement les principales pu- blications de F. Crépin. Le nombre en est très considérable et l'on en trouvera l'indication bibliographique plus compléte soit dans le Guide du botaniste en Belgique de Crépin lui-même (Bibliographie générale de la botanique en Belgique, p. 431), soit dans les Tables générales des Bulletins de la Sociéte royale de botanique de Belgique (1862-1887) et les Tables des volumes sui- vants, soit, surtout, dans la Notice biographique que la Société de botanique de Belgique ne manquera pas de consacrer prochainement à son regretté Secrétaire général. GADECEAU. — FLORE BRETONNE ET SA LIMITE MÉRIDIONALE. 325 si précieux qu'il avait accumulés, il les mettait avec une rare générosité à la disposition de ses confréres en botanique fossile, et plus d'une fois j'ai eu recours à lui pour me procurer des spécimens fructifiés, soit de Fougères, soit de Sphenophyllum, que je savais exister dans ses collec- tions et qu'il m'a toujours communiqués avec la plus obligeante libéra- lité; il m'a permis ainsi de résoudre plus d'un probléme demeuré pendant, et il a également fait largement profiter Stur des richesses qu'il possédait : bon nombre des espéces nouvelles comprises dans le Fossile Flora der Schatglacer Schichtea ont été établies sur des échantillons recueillis et communiqués par lui, et plusieurs d'entre elles lui ont été dédiées. Il a ainsi contribué dans une trés importante mesure au progrés de la paléontologie végétale, et tous ies paléobotanistes qui ont eu, comme moi, la bonne fortune d'étre en rapports avec M. Crépin garde- ront de lui un souvenir ému et reconnaissant. M. Buchet, secrétaire, donne lecture de la Note suivante : LA FLORE BRETONNE ET SA LIMITE MÉRIDIONALE, par M. Ém. GADECEAU. (PLANCHE X) Le remarquable essor des études phytogéographiques, depuis le milieu du dix-neuviéme siécle, a fait ressortir la nécessité d'aban- donner, dans le groupement des végétaux, les limites purement politiques ou administratives. Les efforts des Humboldt, des Pyr. de Candolle, des Robert Brown avaient réussi à asseoir sur des bases solides la Géographie botanique et à tracer les grandes lignes des principales régions naturelles de végétation, lorsque, serrant pour ainsi dire de plus prés encore le probléme, A. de Candolle, Ch. Martins, Grisebach et, de nos jours, A. Engler, O. Drude, Ch. Flahault, etc., ont tenté d'établir, dans les grandes divisions primordiales de la végétation du globe, des subdivisions d'un ordre inférieur, mais basées sur les caractères de la végétation elle-même et non plus sur des limites artificielles. Les limites naturelles de ces circonscriptions végétales ne sont pas absolues : il y à toujours, au point de contact, une certaine pénétration réciproque, de là une certaine difficulté de les pré- ciser, méme de la facon approximative à laquelle nous devons forcément nous restreindre. Mais, comme l'éerivait M. J.-E. Plan- 326 SÉANCE DU 22 MAI 1903. chon (1), de simples approximations, dans le sens des limites naturelles, ont plus de valeur scientifique que la simplicité, toute apparente, des limites arbitraires. C'est dans le groupement en Associations d'un certain nombre d'espéces, dont quelques-unes influent particuliérement sur la physionomie végétale de la contrée, qu'il faut chercher le carac- tère de pareilles zones naturelles, plutôt que dans la limite de végétation d'une ou de plusieurs espèces. « Lorsque la majorité des espéces caractéristiques d'une zone » cesse de se montrer, lorsqu'on ne les voit plus qu'en mélange » avec une majorité d'autres espèces auxquelles elles sont » numériquement subordonnées, on a quitté la zone en ques- » tion » (2). Partant de ces principes, M. Ch. Flahault a cherché à unifier la nomenclature phytogéographique au double point de vue des unités géographiques et biologiques (3), en méme temps qu'il appliquait sa méthode à notre pays dans le tracé de sa Carle de la distribution des végétaux en France (4). ll a consulté, pour l'établissement de cette carte, les botanistes francais familiers avec la flore du pays qu'ils habitent, et il m'a fait l'honneur de s'adresser à moi pour la région de l'Ouest. Depuis, il n'a pas cessé de me prodiguer ses encouragements et ses conseils, et c'est sous cette impulsion, à la fois amicale et énergique, que j'ai osé aborder quelques-unes des questions de géographie botanique vers les- quelles je me sentais d'ailleurs naturellement attiré. D'accord avec M. Ch. Flahault sur les grandes divisions qu'il a adoptées, je crois, comme il l'écrit lui-méme, que certains points gagneraient à étre étudiés de prés par les botanistes bien placés pour une pareille étude. C'est ce qui me conduit à exposer au- jourd'hui mes idées sur la végétation de la Bretagne en général (1) Des limites naturelles des flores, etc. (Extrait Act. Congrès scienlif., XNXV* session, Montpellier 1871). (2) Ch. Flahault, Projet de Carte botanique. Extrait Bull. Soc. bot. Fr., t. XLI, p. Lvi (1894). (3) €h. Flahault, Premier essai de nomenclature phytogéographique. Extr. Bull. Soc. Languedoc. de géographie (1901). nr Ch. Flahault, Introduction à la Flore de France de M. l'abbé Coste, t . GADECEAU. — FLORE BRETONNE ET SA LIMITE MÉRIDIONALE. 327 el, en particulier, sur la limite méridionale qu'il convient d'assi-. . gner au Secteur Armoricain (1). Essayons d'abord de caractériser la végétation bretonne. Y a-t-il réellement, dans la péninsule armoricaine, un ensemble de végétaux susceptible de donner à l'explorateur, familiarisé avec un certain nombre de régions botaniques naturelles, l'impression qu'il se trouve dans une de ces régions, en admettant qu'il eût été transporté là, les yeux bandés ? Que verra-t-il autour de lui, tout d'abord ? Des forêts, aujour- d'hui clairsemées, vestiges de l'antique végétation: du pays, riches en Cryplogames, où des Fougères varices, d'une végétation luxu- riante, étalent leur élégante frondaison, sous le couvert des Hétres, arbres dominants de ces foréts, tandis que de nombreuses espéces de Mousses, fructifiant là pour la plupart, couvrent le sol, en- vahissent les rocailles, se cachent dans les grottes humides, en compagnie de petites Fougères membraneuses (Hymenophyllum) qui ne peuvent vivre que dans une atmosphére saturée d'humidité. De nombreux Lichens arboricoles atteignent là des dimensions exceptionnelles, fructifiant beaucoup mieux qu'ailleurs :. quelques espéces, réputées stériles ou à peu prés, s'y font méme remarquer par le nombre de leurs apothécies (2). Un pareil ensemble, caractérisé par le Hêtre et par le Chène, démontrera facilement au voyageur-botaniste qu'il se trouve dans la Région tempérée de l'Europe occidentale, à laquelle appartient, du reste, la majeure partie de notre pays, et, au point de vue biologique, il se sentira environné d'un Groupe d'associations d'arbres à feuilles caduques. La simple inspection des Landes qui remplacent, presque par- tout, la forét détruite, lui montrera la prédominance frappante d'une série d'arbrisseaux qui ne-s’écartent guère, en Europe, de la zone atlantique et qui ne supportent pas les climats continentaux. Trois Ajoncs: Ulex europœus, U. nanus, U. Gallii, dont la flo- raison successive revét la Bretagne d'un manteau d'or presque permanent; cinq espèces de Bruyères : Erica Tetralix, E. ciliaris, E. cinerea, E. vagans, Calluna vulgaris, dont l'abondante flo- (1) J'adopterai, au moins provisoirement, le terme de secteur, dans le sens proposé par M. Ch. Flahault. (2) Ch. Picquenard, La végétation de la Bretagne, etc., Thèse pour le doc- torat en médecine, p. 31 (Paris, Carré et Naud, 1900). 328 SÉANCE DU 22 Mar 1903. raison automnale vient mêler la noblesse de sa pourpre à l'opu- lence dorée des Ajoncs ; telle est la décoration sévère et grandiose de la lande bretonne. Elle est en harmonie, par la note vigou- reuse qu'elle y ajoute, avec le ciel sombre et la mer menacante qui l’encadrent de toutes parts, dans ce pays de l'Armor. Nous sommes donc dans le Domaine atlantique; mais ce Do- maine atlantique s'étend, en Europe, depuis la lisiére N. des Cantabres, en Espagne, jusqu'à la Cornouaille anglaise et le S. de l'Irlande (1). Si nous nous rapprochons des côtes, de facon à gagner la zone littorale proprement dite, nous ne pouvons manquer d’être frappés de la présence de quelques espéces méridionales qui n'atteignent pas les iles britanniques. Ces espèces sont géné- ralement clairsemées sur la côte bretonne; les moins rares sont : Lagurus ovatus. — Cà et là sur tout le littoral breton. Melilotus indica. — Cà et là sur tout le littoral breton. Arrhenatherum Thorei. — Presqu'ile de Crozon; littoral NW. de la Manche, répandu autour de Morlaix. Gymnogramme leptophylla. — Cà et là sur le littoral N. et NW., manque vers le S. Helichrysum Stechas. — Assez répandu sur le littoral S.; manque sur le littoral de la Manche proprement dit. Lotus parviflorus. — Littoral S., manque sur la Manche. L'examen des végétaux cultivés à l'air libre sera pour nous plus instructif encore : on ne verrait pas en pleine terre, dans la Grande- Bretagne, les Eucalyptus globulus, Laurus nobilis, Viburnum Tinus, Ficus Carica, Escallonia macrantha, Pittosporum Tobira, Veronica speciosa, Veronica Traversii, Spiræa sorbifolia, Bud- dleia globosa, Magnolia grandiflora, etc. Nous sommes donc certains de ne pas avoir franchi la Manche et de nous trouver, par suite, dans cette partie du Domaine atlan- tique située entre le N. de l'Espagne et la Manche. Mais M. Ch. Flahault a divisé ce Domaine atlantique francais en (1) Ch. Flahault, d’après Guillaud : Introd. fl. France de Coste, p. 28. GADECEAU. — FLORE BRETONNE ET SA LIMITE MÉRIDIONALE. 329 deux « secteurs » : 1° Le secteur Aquitanien, correspondant au climat.girondin, d'E. Reclus; 2° le secteur Armorico-ligérien. C'est le point litigieux. Sans vouloir entrer, dés à présent, dans la discussion relative au secteur Armorico-ligérien, je dois dire que cette division me semble artificielle; l'auteur lui-méme en a présenté les limites à titre provisoire. Dans mon opinion, la flore des Schistes de l'Anjou, qui se prolonge dans presque tout le pays ancenien, ne saurait être comprise dans la flore bretonne; elle en differe essentiellement. Lloyd semble exprimer cette opinion lorsque, cherchant à caractériser la flore bretonne, il indique, comme suit, les espèces à retrancher de la flore de l'Ouest pour avoir un tableau d'ensemble de la végétation de la Bretagne. Il écrit : « Pour permettre de saisir promptement le caractère » de la végétation de la Bretagne, il faudrait ajouter à la liste des » espèces étrangères au N. de la Loire quelques espèces croissant » sur les schistes des environs d'Ancenis, qui se relient plutót » avec le calcaire de l'Anjou qu'avec la Bretagne, et aussi » plusieurs plantes qui ne s'écartent pas des bords de la » Loire a d Il est évident que Lloyd comprenait l'arbitraire des limites ad- ministratives dont il n'a pas su s'affranchir. Nous ajournerons l'étude de la limite orientale du Secteur Ar- moricain pour rechercher seulement ici à quel point on peut placer la limite méridionale de ce secteur. Si nous partons du Cap Finistére, qui forme l'extrémité N.-W. de la Péninsule Ibérique, nous rencontrons un certain nombre d'espéces méridionales qui représentent, dans leur ensemble, une sorte de prolongement septentrional de la végétation hispano- portugaise et qui nous suivront plus ou moins longtemps dans notre marche vers le N. sur le littoral occidental francais. Ces espéces sont les suivantes : Seseli bayonnense. — Environs de Biarritz. Narcissus intermedius. — Environs de Bayonne. Ptychotis Thorei. — Embouchure de la Gironde. Erica lusitanica. — Embouchure de la Gironde. Ánagallis crassifolia. — Embouchure de la Gironde. (1) J. Lloyd, Flore de l'Ouest, 5° édit. Introd., p. LXXII. 330 SÉANCE DU 22 mar 1903. Narcissus Bulbocodium. — Embouchure de la Gironde. Linaria spartea. — Dépasse à peine l'embouchure de la Gironde. L. thymifolia. — Dépasse à peine l'embouchure de la Gironde. Avena sulcata. — Dépasse un peu la Gironde (réapparait sur le littoral de la Manche). A. Ludoviciana. — Embouchure de la Loire. Allium. ericetorum Thore. — Embouchure de la Vilaine. Narcissus reflexus Lois. — Iles des Glénans. Lithospermum prostratum. — Presqu'ile de Crozon. Sur les 13 espèces que je viens d'énumérer, 4 seulement dé- passent sensiblement la Gironde, et la flore perd ainsi quelque chose de son earactére méridional dés qu'on passe au N. du fleuve. Ne serait-ce pas là qu'il conviendrait de fixer la limite du Secteur Aquitanien? Cependant, l'appauvrissement de la flore apparait bien plus sensible encore, à partir de l'anse du Perray, où commencent les roches primitives en méme temps que cessent, à peu prés complé- tement, les calcaires. Aux Sables-d'Olonne, 224 espèces méridio- nales ou calcicoles ont disparu, et ce nombre atteint 249 à l'em- bouchure de la Loire. Le caractère transitoire de la flore, entre le secteur Aquitanien et le secteur Armoricain, se fait sentir presque jusqu’à la Vilaine, et peut-être y aurait-il place entre la Gironde et la Vilaine pour un Secteur Ligérien, dont les limites par ailleurs resteraient à dé- finir. Mais je reviens au sujet principal de cette Note. Partant de l'appauvrissement considérable que subit la flore des côtes océaniques à partir des Sables-d'Olonne, Puel et Letour- neux ont été conduits à placer là la limite méridionale de la flore bretonne (1). Je crois que nous devons la reporter sensiblement plus au Nord. En effet, si la végétation méridionale disparait presque complé- tement, à partir du cours de la Loire, la végétation hygrophile de : aT. Letourneux, Sur la distribution. géogr. des plantes en Vendée (Buil. Soc. bot. Fr. t, VIII, p. 91); T. Puel, Étude sur les divisions de la flore fran- çaise (Bull. Soc. bot. Fr. t. V, p. 591). GADECEAU. — FLORE BRETONNE ET SA LIMITE MÉRIDIONALE. 991 la Bretagne n'est pas encore entrée en scène. La Vigne donne encore de bons produits au N.-E. du fleuve. Les Pommiers, le Blé noir ne sont pas encore des nécessités agricoles. Le Chéne Tauzin ou Chêne doux (Quercus Toza) nous suit jusqu'à la Vilaine, au delà de laquelle il n'apparait plus en taillis ou en futaies, mais seu- lement, cà et là, probablement planté, dans les haies ou au bord des routes. Examinant la carte ci-jointe, sur laquelle M. Fontaine, délégué départemental du service du Phylloxéra, a bien voulu tracer la limite septentrionale de la zone viticole proprement dite, on peut voir à quel point cette limite suit les contours du Grand plateau du Nord, qui forme la ligne de partage des eaux entre le bassin de la Loire et celui de la Vilaine. Ce plateau, long d'environ 210 kilomètres, fait suite aux collines du Maine. Il entre dans la Bretagne par 110 mètres d'altitude à l'angle N.-W. de Villepot. Il atteint son point culminant (111 mè- tres) en tête des sources de la Chère, passe à PW. de la forêt de Juigné, effleure les sources du Don, longe la forét d'Ancenis au N. (84 mètres), d’où il suit une ligne droite par la Meilleraye et la forét de l'Arche. Au bief de partage du canal de Nantes à Brest, il subit une grande dépression; il traverse du N. au S. le pays d'Héric, en s'élevant de 22 à 46 métres d'altitude, et se dirige vers W. par Grandchamp, Notre-Dame-des-Landes et Le Temple (84 mètres). A partir du Temple, le Grand Plateau suit, en se dirigeant tou- jours vers PW., la ligne de partage des eaux de la Loire et de lIsac ; il s'élève à 90 mètres au S. de Malville, s'abaisse à 22 mètres entre Bouvron et Guenrouet, et domine le cours de la Vilaine, avec de nombreuses inégalités d'altitude, jusqu'auprés de la Roche-Bernard. Il coupe l'angle N. d'Herbignac, touche à Férel et tourne brusquement au S. pour passer à PW. d'Herbignae par 4l mètres. A ce dernier détour, le Grand Plateau du Nord quitte les eaux de la Vilaine pour séparer le bassin de la Loire et celui de l’Océan (1); à partir de ce point, nous entrons dans la zone mari- (1) Eug. Orieux et J. Vincent, Histoire et Géographie de la Loire-Infé- rieure, t. 1, p. 94 et suiv. Nantes, impr. Em. Grimaud (1895). 332 SEANCE DU 22 MAI 1903. time, et la pénétration des espèces halophiles ou littorales devient de plus en plus intense. Les hauts coteaux exposés au Midi, qui limitent le bassin de la Loire, offrent sans doute aux végétaux parvenus à leur limite sep- tentrionale, et tout particulièrement à la Vigne, un dernier abri contre les vents du Nord et contre l'humidité de la péninsule bre- tonne. Il est trés curieux de constater que le Hêtre, rare dans le Bocage vendéen et autour de Nantes, ne commence à se montrer - que dans la dépression formée par ces coteaux vers Sautron, le Buron, Vigneux, Fay, en méme temps qu'apparait le Sibthorpia europæa, et plus haut vers l'W., mais toujours en suivant le ver- sant N. des coteaux, le Polystichum Oreopteris à Saint-Gildas, Coleanthus subtilis à Nozay et Grand Auverné, Eriophorum vagi- natum, Lycopodium inundatum, Peucedanum lancifolium vers Derval, toutes espèces à tendances septentrionales. Sur le versant S., au contraire, quelques espéces calcicoles se montrent encore dans les petits bassins calcaires de Campbon, Saint-Gildas, Bergon, tandis que vers lE. tout le pays d'Ancenis, ou à peu prés, nous montre un prolongement de la flore des Schistes de l'Anjou. Ainsi que je l'ai dit plus haut, il ne saurait être question d'éta- blir ici une limite inflexible, absolue, mais, en présence de la nécessité pour le botaniste-géographe de tracer, sur une carte, une limite se rapprochant, autant que possible, d'une démarca- tion naturelle, JE PROPOSE DE CONSIDÉRER LES CONTOURS DE NOTRE GRAND PLATEAU DU NORD, DE VILLEPOT A HERBIGNAC, CIRCON- SCRIVANT AU S. LE BASSIN DE LA VILAINE, COMME LIMITE MÉRIDIO- NALE NATURELLE DE LA FLORE BRETONNE, AUTREMENT DIT DU Secleur Armoricain. Cette conclusion montre bien à quel point mon opinion diffère de celle de T. Letourneux lorsqu'il écrit, par exemple : « La déclivité des terrains, qui dirige les eaux vers tel ou tel » fleuve, n'exerce aucune influence sur les plantes. C'est donc, » selon moi, à la géologie et à la climature que la géographie » botanique doit emprunter ses bases et non à l'hydrogra- » phie. » (4). Je crois, au contraire, avec J.-E. Planchon (2), que les bassins (f) boc. ait, p. 93- (2) Loc. cit., p. 4. GADECEAU. — FLORE BRETONNE ET SA LIMITE MÉRIDIONALE. 333 des fleuves peuvent servir à former trés souvent de bonnes cir- conscriptions végétales. Quoique les recherches hydrologiques récentes aient établi que l'hydrologie n'est pas nécessairement liée à l'orographie, je crois qu'on peut dire que l'orientation des vallées suit ordinairement la direction des cours d'eau, et tout botaniste herborisant a pu constater les différences considérables de la végétation des ver- sants N. ou S., méme dans une simple chaine de collines. En résumé, la flore de la Bretagne est, avant tout, sous la dé- pendance des conditions climatiques. L'influence minéralogique du sol, tout en s'y exercant comme ailleurs, ne contribue pas d'une facon particuliére à la physionomie spéciale de la végéta- tion bretonne. L'absence ou la rareté des calcicoles est commune à la Bretagne et à bien d'autres contrées purement siliceuses. CE QUI CARACTÉRISE LA DRETAGNE ET LUI VAUT SA VÉGÉTATION PARTICU- LIÈRE, C'EST SON CLIMAT. Le versant septentrional du Grand Plateau, qui circonserit au S. le bassin de la Vilaine, excluant la Vigne et la plupart des espèces méridionales qui nous avalent plus ou moins suivis jusque-là, peut étre considéré comme le seuil de cette végétation bretonne, avec ses cultures de Pommiers et de Sarrazin, avec ses landes d’Ajoncs et de Bruyères, ses Hètres et ses Chênes, auxquels se joindra graduellement, si nous continuons à marcher vers le Nord, une pléiade d'espéces septentrionales, hygrophiles, parfois presque montagnardes, caractéristiques de la zone bretonne pro- prement dite, abstraction faite de la flore exclusivement litto- rale. Telles sont : Viola palustris. Juncus squarrosus. Ulex Gallii, Carex limosa. Pirus Aucuparia. Equisetum silvaticum. — cordata. Isoetes lacustris. Selinum Carvifolia. Lycopodium Selago. Vaccinium Myrtillus. Botrychium Lunaria. Erythræa capitata. Polystichum :emulum. Galeopsis versicolor. Hymenophyllum tunbridgense. Hippophae Rhamnoides. — unilaterale. SEANCE DU 12 JUIN 1903. PRÉSIDENCE DE M. PUISSON, VICE-PRÉSIDENT. M. le Secrétaire général donne lecture du procès-verbal de la séance du 22 mai, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce une présentation nouvelle. M. Delacour fait la communication suivante : SUR UNE LOCALITÉ NOUVELLE DE L'ISOPYRUM THALICTROIDES DANS SEINE-ET-MARNE, par M. DELACOUR. Dans la séance du 27 avril 1900, notre excellent confrère M. Jeanpert signalait la découverte faite par M. Dumée de l'/so- pyrum thalictroides sur les bords du ru de Vergis, prés la Cho- mois, c'est-à-dire au Sud et près de Nogent-l’Artaud, dans l’ Aisne, et sur un affluent direct de la Marne, coulant dans la direction du Nord. Cette localité ne parait pas la seule de la région, et, à ce titre, je pense qu'il n'est pas sans intérét d'en noter une seconde, au S.-0. de la précédente, mais cette fois dans le département de Seine-et-Marne et sur un affluent du Petit-Morin, courant dans la direction du Sud. Les échantillons que j'ai l'honneur de pré- senter ont été recueillis, le 1* avril 1902, par M. Léon Biollay, dans un petit bois de la commune de Bussières, non loin du Parc de Séricourt, bordant un ru qui va se jeter dans le Petit-Morin, à Orly, sous le nom, d’après la carte de l'État-Major, de ru de la Fonderie. La plante y est très abondante, et M. L. Biollay l’y ayant récoltée déjà il y a plus de vingt-cinq ans, il ne saurait y avoir de doute sur sa spontanéité, comme cela arrive pour celle du bois de Meudon. M. Malinvaud présente quelques observations au sujet des localités et de la distribution de l Isopyrum thalictroides dans le centre de la France. Cette délicate petite plante, avec son DE LAMARLIÈRE. — CONOPODIUM DENUDATUM DANS PAS-RE-CALAIS. 335 feuillage élégamment découpé et ses gracieuses fleurs blan- ches suspendues à de fins pédoneules, est une espèce mon- tagnarde qui, sur le plateau central, habite principalement la zone des Hétres, de 800 à 1200 mètres. Elle peut descendre le long des cours d'eau et vivre dans la plaine, mais les colo- nies qu'elle forme aux basses altitudes sont disséminées, sou- vent réduites à quelques individus et peu stables. C'est dans ces conditions que l’Isopyrum thalictroides, très rare dans la Haute-Vienne, a été rencontré notamment aux environs de Limoges. M. Malinvaud donne lecture de la Note suivante : A PROPOS DU CONOPODIUM DENUDATUM Koch DANS LE PAS-DE- CALAIS; par M. L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. Dans la séance de la Société botanique du 93 janvier 1903, il a été lu une Note de M. l'abbé Boulay concernant la découverte du Conopodium denudatum faite par lui aux environs de Marquise; la plante était considérée comme nouvelle pour le Pas-de-Calais, et méme pourrait-on dire pour le Nord de la France, puisque les départements du Nord et de la Somme y sont cités comme n'ayant pas encore laissé découvrir cette intéressante Ombellifère. Il y avait là une inexactitude, car le Conopodium n'est pas nouveau pour cette région; l'erreur était d'ailleurs facile à com- mettre, et presque fatale, dirai-je, comme on va le voir. J'écrivis à ce sujet à M. l'abbé Boulay, qui me pria très gracieu- sement de: publier une Note rectificative, et je le faisici, dans le seul intérét de la vérité. La découverte du Conopodiuwm dans le Pas-de-Calais remonte à 1882, époque où M. Gérard, alors habitant Lumbres, le trouva dans la forét de Tournehem, prés de la Chapelle, et sur les pentes siliceuses du camp d'Helfaut, aux environs de Saint-Omer, deux localités assez distantes l'une de l'autre, et bien différentes par le terrain (argile à silex pour l'une, sables de l'éocéne pour la se- conde). Je crois, sans pouvoir l'affirmer, que l'auteur de la découverte ne détermina pas cette plante, et les échantillons trop incomplets 336 SÉANCE DU 12 jurn 1903. qui arrivérent entre les mains de M. Masclef, qui rédigeait à cette époque le Catalogue raisonné des plantes vasculaires du Pas-de- Calais (1886), furent la cause que l'auteur du Catalogue laissa cette espèce parmi les incerta et n'en fit pas mention dans son ouvrage, ni dans les Notes qui suivirent la publication du Cata- logue. Le Conopodium denudatum n'étant cité ni dans le Cata- logue du Pas-de-Calais, ni dans d'autres ouvrages importants, M. Boulay a pu le eroire nouveau. J'avais moi-même envoyé à M. Masclef, en 1885, un échantillon de Conopodium, trouvé dans la forét de Guines-en-Calaisis, sur l'argile à silex. Mais cet échantillon, recueilli au courant d'une course trop rapide, dépourvu de tubercules et de fruits, ne nous avait nullement renseignés sur la valeur de la trouvaille. Ce n'est qu'en 1890 que je repris, d'une facon plus serrée, l'étude de cette espéce et que j'arrivai à identifier per comparaison et d'une facon certaine mon échantillon, aussi bien que ceux que M. Gérard voulut bien mecommuniquer de Tournehem et d'Helfaut. En 1891, je retrouvai la même espèce dans la forêt de Boulogne, sur Far- gile kimméridgienne. Je publiai ces divers renseignements dans une petite Note qui parut, le 1" mars 1892, dans la Feuille des Jeunes naturalistes (22° année, p. 108), et qui a passé inapercue. Le Conopodium denudatum n'est donc pas nouveau pour le Pas-de-Calais, mais son existence étant peu connue, je crois qu'il était bon d'attirer l'attention des botanistes sur ce point. La dé- couverte du Conopodium aux environs de Marquise, par M. l'abbé Boulay, vient ajouter une localité de plus et montrer que si cette espèce n'est pas commune dans la région, elle y est au moins ré- pandue sur une aire assez vaste, et il peut dès lors paraitre éton- nant qu'on ne l'ait pas trouvée dans toute la grande région picarde qui sépare le Pas-de-Calais du Pays de Bray, où cette espèce devient caractéristique par son abondance. Des recherches seraient à faire en ce sens. M. Poisson fait la communication suivante : POISSON. — DURÉE DE LA VITALITÉ DES GRAINES. 331 OBSERVATIONS SUR LA DURÉE DE LA VITALITÉ DES GRAINES; par M. J. POISSON. Les semences ou graines des végétaux phanérogames se com- portent de facons trés différentes, au point de vue de la conservation de leur vitalité, suivant les genres ou les espéces que l'on consi- dére. Leur pouvoir germinatif peut étre trés éphémére ou, au contraire, persister pendant plusieurs années et, si des conditions spéciales interviennent, cette vitalité peut se maintenir pendant des siécles. | Parmi les premiéres sortes, il en est qui germent méme dans le fruit avant de se séparer du végétal producteur; tels sont certains Palétuviers (Ægiceras, Avicennia, Rhizophora, etc.), lesquels, dans le but d'assurer leur postérité, préparent d'avance leurs or- ganes de la reproduction à s'implanter dans la vase saumátre, qui est leur station préférée, de facon à n'avoir ainsi aucune transition à subir entre l'éclosion et la fixation au sol. C'est l'idéal de la transmission de la vie, des parents à la progéniture, chez les végé- taux supérieurs, puisque tout a été préparé pour favoriser la des- cendance dans ce cas particulier. Il est des graines qui, sans bénéficier de ces conditions excep- tionnelles, germent cependant peu de temps aprés leur chute de la plante qui les porte. Quelquefois le fruit étant plus ou moins charnu et tombant sur le sol sert de substratum aux graines, qui peuvent ainsi germer directement si la température s'y préte et si leur embryon est mür; tels sont le Cacaoyer (1), le Manguier, les (1) Les graines de Cacaoyer passent pour étre d'une extréme sensibilité lors- qu'on les soustrait à leur milieu habituel. Eugène Poisson a eu l'occasion de faire fortuitement la remarque suivante à leur sujet. Ayant rapporté en France plusieurs barriques de cabosses de Cacaoyer en bon état pour le commerce hor- ticole, les graines qu'elles contenaieut furent semées promptement en serre, et toutes furent fertiles. Un fruit, dont la moitié des semences fut laissée dans la cabosse restée ouverte et oubliée pendant trente-six heures environ en dehors de la serre, avait déjà subi un commencement d'altération. Sur 16 graines qui restaient daus ce fruit et qui furent néanmoins semées à part, 4 seulement germèrent. — Il y aurait lieu de répéter cette expérience pour en contróler la valeur. T. L (SÉANCES) 22 :399: SÉANCE: DU’ 12: Juin: 1903. Landolphia, Hancornia, Muscadier, Giroflier, etc. Pour d'autres, le péricarpe est sec ou peu charnu (Hevea, Micrandra, Castilloa, da plupart des Palmiers, Gonifères, Amentacées, ete.), et a germi- nation de ces graines ne doit pas moins se faire promptement pour n'étre pas compromise. Aussi, quand on veut conserver pen- dant quelque temps ou transporter au loin les semences de .cette nature, on aura soin de les stratifier dans un terreau très lé- gèrement humide, ou, suivant les cas, dans de la poudre. de .cliarbon, des fibres de coco, etc., matières qui provoquent un commencement de germination et, dés lors, les semences ne s'altéreront pas pendant le transport, si l'emballage est fait con- venablement. Pour les graines de lai seconde catégorie, la durée de leur vita- Tité est variable. Il y en a qui mettent plusieurs semaines ou: plu- :sieurs mois pour germer et qui cependant ne se conservent pas plus d'une: année aprés la récolte, si elles ne sont semées pendant cet intervalle (Cerfeuit! masqué; Cumin, Arachide, Cerfeuil tabé- reux, etc.). D'autres perdent leur faculté germinative aprés: deux années de récolte (Angélique, Houblon, Rue, Salsifis, Pis- sentit, etc.). Enfin, les agriculteurs, les lorticulteurset marchands grainiers savent que maintes graines ne peuvent plus avoir chance: de -germer aprés un: nombre d'années déterminé pour chacune -des espèces considérées; ces connaissances sont courantes pour les gens du métier. Cependant d’autres n'ignorent pas:que des se- mences bien soignées et mises à l'abri de l'humidité peuvent pro- longer leur vitalité plus longtemps qu'on ne le dit d'ordinaire, et l'expérience est facile à réaliser. En séchant, aussi bien que possible, des: graines potagéres et des plantes d'ornement, puis en les mettant dans des sachets de papier et en plaçant ceux-ci dans un: bocal à Bouchon'de liège et éloigné d'une vive lumière, j'ai ainsi conservé des graines six, sept et huit ans, alors que la durée qui leur est assignée est de deux ou trois ans au plus. Lors du Congrès de Paris, en 1900 (1), une discussion s'étant élevée: sur la durée germinative des graines, j'eus l'occasion de présenter | quelques observations sur ce sujet, et je conclus en disant que les facteurs qui entrent en ligne de compte dans la con- (1) Assoc. pour l'avanc. des sciences. Paris, 1900. POISSON. — DERÉE DE LA VITALITÉ, DES GRAINES. 339. servation ou l'altération, des, graines sont : 1^ la température; 2° l'état desiccité où d'humidité de l'air; 3° l'action de l'oxygène; 4^ la lumière plus ou moins vive (1). Plus récemment, M. Maquenne a publié, d'inténessantes expé- riences sur l'hygrométricité des graines (2); il.a démontré sciens, tifiquement que. l'humidité est préjudiciable, à leur vitalité. Les diastases qui. favorisent la germination, seraient altérées, ou dé- truites par l'eau. qui, lentement, et sans élévation de température, pénétrerail, ces graines. M. Scribaux, àl Exposition de 1900, a fait figurer des tableaux indiquant que, pour. plusieurs semences. et, notamment. le blé, l'humidité est, redoutable, en diminuant les chances de germina». tion; mais, si l'on peut à temps. déshydrater ces, semences, la pro- portion de celles qui germeront s'élévera bientôt, Cependant un certain nombre de graines pour lesquelles aucune précaution. n'a été prise. par la. nature, sinon d'être abritées. par l’humus des feuilles. dans la forêt, ou. bien. qui. ont été enfouies: par un éboulement accidentel du sol, peuvent se conserver pendant. des années et même. des siècles, et sortir sans altération de leur long sommeil si elles sont ramenées à la surface par suite de tra vaux. de terrassement ou d'autre changement du milieu. Les observations de cet; ordre faites en France, et qui paraissent les plus probantes, sont celles de Michalet (in Bull. de la Soc. Bot. de France, 1860, p. 334). Ce savant fit des constatations précieuses et s'accordant avec d'autres faits observés depuis et qui leur don-, nent une réelle sanction. Sans y attacher aucune importance spéciale, Michalet cite un nombre important de plantes des lieux humides : Chara, Potamogeton, Naias, Limnanthemum, Gaxex, Scirpus, Rumez, Bidens, Elatine, Lindernia, Alisma, Utricula- (1) M. Jodin a publié, aux Comptes rendus de PAcadémie des sciences (t. CXXXV, p. 1229), une Note dans laquelle il conclut que la lumière directe n'a aucune influence nocive sur les graines, mais.c'est la température élevée que ces graines subissent pendant les expériences qui agit défavorablement sur elles. i D'autre part, M. Émile Laurent, dans une Note postérieure insérée reci Recueil (t, CXXXV, p. 1293), décrit des expériences très soignées qui l'ont amené à reconnaître les effets préjudiciables de la lumière, laquelle, selon lui, retarde notablement la germination ou anéantit la vitalité des graines. j (2) Comptes-rendus Acad. des sciences, t. CXXIX, p. 719; t. CXNXIV, p. 1213 et t. CXXXV, p. 208; Ann. agronomiques, t. XXVI, p. 321. 340 SÉANCE DU 12 juin 1903. ria. Quant aux espèces de sol asséché, il mentionne le Senecio silvaticus, les Phelipæa cerulea et Galium anglicum ; de ce der- nier Michalet n'avait trouvé qu'un seul pied dans la région qu'il habitait et tout à coup il apparut en abondance dans le sol extrait d'une sablonniére pour réparer un chemin vicinal. L'espéce avait existé vraisemblablement en ce point à une époque reculée, et les graines s'étaient conservées aprés avoir été enterrées pro- fondément depuis ce temps. Nous verrons plus loin d'autres exem- ples de cette nature. Un Mémoire trés important, et trop étendu peut-étre, qui a paru sur ce sujet en Allemagne, est celui de A. Peter (1). Cet ob- servateur, dont les nombreuses expériences ne peuvent qu'étre succinctement résumées ici, a fail aux environs de Góttingue un prélévement d'échantillons de terre dans la forét de Chénes ou de Pins, ou sur des champs en culture ou dans des prairies avoi- sinantes. Cette terre ensemencée donnait naissance à des espéces qui occupent le sol actuellement ou à d'autres qui ont disparu depuis plus ou moins longtemps. Pour certaines d'entre elles, Peter estime, approximativement, que les graines étaient som- meillantes depuis vingt et méme quarante années, et plus peut- être, en se reportant à l'époque de la formation de la forêt. Il a constaté dans ses expériences, dont la durée variait suivant la promptitude ou la lenteur des germinations, 70 espéces environ appartenant à diverses familles. Le!sol d'urfe forêt ancienne ne donnait qu'une faible partie des espéces forestiéres qu'on y cons- tate actuellement; mais, sila forét était d'une formation récente, plusieurs des espéces qu'on trouvait sur son emplacement avant son installation réapparaissaient. A. Peter distingue trois zones : la terre de la surface donnant plus de germinations que la terre d'une profondeur moyenne, et celle-ci étant plus riche en graines germantes que la terre prise encore plus profondément. La proportion des graines conservées diminuerait donc suivant la profondeur du sol. Les espéces qui apparaissent en plus grande abondance dans les expériences dont il s'agit étaient le Juncus bufonius, puis J. con- glomeratus; venaient ensuite Sagina procumbens, Hypericum T -7 (1) Culturversuche mit « ruhenden Sümen » (in Nachrichten v. d. Kónigl. Gessells. d. Wissenschaften zu Góttingen, 1893, 1894). POISSON. — DURÉE DE LA VITALITÉ DES GRAINES. 341 humifusum et perforatum, Ranunculus repens, Plantago major, Gnaphalium uliginosum, etc, c'est-à-dire une dominante d'es- pèces des terrains humides, auxquelles d'ailleurs l'auteur ne parait pas avoir attaché d'importance. D'autres étaient fréquentes : en premiére ligne le Chenopodium olyspermum, puis Rubus idœus, Potentilla Tormentilla, etc., qui sont plutôt des terrains asséchés. Un fait assez curieux, et qui se rattache au Galium observé par Michalet, est l'apparition, dans les expériences de Peter, de deux exemplaires de Linaria Elatine et de trois Centunculus mini- mus. L'auteur appelle l'attention sur ce point parce qu'il s'agit d'espéces à peu prés disparues de la flore actuelle de la région considérée et qui certainement avaient dû être plus abondantes au- trefois. La bibliographie trés soignée du Mémoire de Peter indique qu'il a eu connaissance de nombreuses observations signées de J.-C. Arthur, E. Caron, A. Ernst, Heldreich, J. Hyatt, H. Ludwig, M. Melsheimer, L. Mejer, R. Schomburgk, A. Treichel, H. Waldner, ou extraites de The Gardener's Chronicle, Pharmac. Journ. Il eût été intéressant d'y voir plus de noms francais et notamment ceux de Michalet et de Sirodot. Je n'ai pas cru devoir insister, dans le présent travail, sur les observations souvent citées d'aprés une Notice de Des Moulins (1), sur des graines issues de sépultures de la période mérovingienne et qui auraient germé. M. Gainen a fait le procés récemment(2), aprés De Candolle, considérant avec raison que ces observations man- quaient d'exactitude. Il en sera de méme pour les céréales et autres graines trou- vées dans les sépultures pharaoniques qui n'ont pu germer que par suite de supercherie en substituant des semences récentes auxanciennes; telle était l'opinion de De Candolle à leur sujet (3). Pour appuyer cette assertion d'une autre autorité, il me parait utile de mentionner le passage d'une lettre que M. Maspero me faisait l'honneur de m'écrire à ce sujet. « Aprés des essais répétés et toujours infructueux, nous sommes arrivés si bien à la convic- (1) Actes de la Soc. Linn. de Bordeauz, t. VM, p. 65. (2) Compt. rend. Assoc. française, 1900, p. 614. (3) Ann. des sc. nat. (Botanique), 3° sér., t. III, p. 373 et Origine des plantes cultivées, p. 290. 342 SÉANCE "bo 12 JUIN 1908. tion de la mort complète de tës graines qu'aujourd'hui, lorsque fous én'trouvons de nouvelles, nous ‘ne ‘récommencons plus l'expérience. Il arrive quelquelois ’qüe les graines, Surtout Île blé ou l'orge, vendus aux touristes par les fellahs ou les már- ‘chands'd'antiquités germent, les fellahs n'éprouvant ucun seru- pule à mêler ‘des graines modernes ‘aux graines provenant des sites antiques : jamais une seule des graines n'a germé que noüs avons recueillies nous-mêmes dans les nécropoles antiques. » Enfin M. Vietor Loret, dans &ücun texte, n'a vu ni entendu dire que des séthenees de ces époques reculées'aient conservé leur vitalité. Une des plantes les plus commiunes que nous ayons dans la région mioyenne'de l'Europe est la Moutarde sauvage, Sanve ou Sangle (Sénapis arvensis), qui inleste les culturés mal 'sóignées. On semble étre d'aecord pour reconnaitre que la conservation de leurs graines dans le sol est de longue durée. On voit apparaitre subitement et parfois en quantité prodigieuse, sur les'pentes des tranchées de'chemin de fer, cette Crucifére. Assurément'ses se- meénces n'ont pas été ambnées volontairement. H est possible que, par éboulement de portions dela sürface du sol sür la'pente, des 'graines récentes aient été entraînées, mais en d'autres occurrences on ne s'explique guère ce semis spontané; il est bien plus naturel d'adümettre, datis'des cas favorables d'étouffement, la longue durée de ces graines. Ce qui donnérait créance à cétte hypothèse ‘est l'observation Süivitite. Les agriculteurs ‘de la Brie et W’aatres régions savent dépuis longtemps que dans leurs cultures/de itéréales 'on constate üne quantité plus ou moins grande de Sanve, et cependant on ñneïpeut supposer que Ja graine si ténue de eette Crucifère soit associée au blé de séménce, habituellement criblé 'et ‘exempt 'd'aütres grainés qui ne sont 'pas'de la même dimension. Mais, lorsque la culture change et, ee qui ‘est fréquent, que l'on sème du Trèfle (Trifélèum prütense L.), on'ne voitque'peu de'Sanve 'et enfin pas du tout pendant les deux tibnées d'occupation du champ pr le Trèfle. Il-én séra de même avec la Lüzerne, tart que duréra la Yuzerniére, C'estià-dire six ‘à Huit ans en moyenne, la Sanve ne se montrera pas. Est-ce répulsion de la Crucifère pour les Légumi- neuses ou bien, comme quelques-üns le prétendent, parce que le Sinapis recherche les terres fraîchement remuées .pour se déve- lopper ? C'est un point à discuter. Cependant, si'aprés le cycle’des POISSON. — DURÉE DE LA VITALITÉ :DES GRAINES. 943: Légumineuses ‘on revient aux Céréales, la Sanve réapparait après les labours sur le terrain ensemencé. La conservation dans de ‘sol d'une graine pendant six ou huit ans, dans de bonnes conditions d'étouffement, peut bien se pro- longer davantage, si les-conditions ne changent pas, et le nombre des années n'aura pas d'importance, semble-t-il. On a prétendu, peut-être avec raison, que les graines à réserves oléagineuses ne pouvaient se conserver longtemps sans s’altérer ; cependant cette opinion souffrequelques exceptions, méme lorsqu'il n'y a pas étouffement. Beaucoup ie Cruciféres, de:Qucurbitacées, de Gomposées, de Légumineuses, deLabiées, tc. , peuvent pro- longer leur vitalité, dans les conditions ordinaires, pendant -dix ans et quelquefois :davantage. J'ai obtenu la germination diun ‘Cucurbita après quinze ans de:récolte, et les observations ana- logues ne manquent pas (1). Toutefois on ne»peut nier que l'altération ;plus-ou moins rapide de quantité de semences me sait due à l'oxydation que subit la matiére:grasse qu'elles recélent, et dont la composition chimique est variable pour les différentes:espèces. Ainsi il n'est pas douteux que ce: qui-s'oppose à une longue vitalité :du. grain de-blé est. la nature oléagineuse de son embryon. Pour les graines d'Hevea ét certamement d'autres Euphorbia- cées, leur conservation est trés éphémère à cause du contenu de l'albumen qui se:modifie rapidement si la germination tarde à se faire. Les acheteurs de ces graines, dans;la région de l'Amazonie, “ont soin Wen couper quelques-unes,prélevées sur les lots qui leur :sont offerts, pour s'assurer de la bonne qualité :de ces $€- mences ; en:eífet, si l'albumen, -aullieu d’être blanc, présente une teinte jaunâtre, les graines :offertes:sont:suspectes, c'est-à-dire /la récolte remonte à plusieurs semaines, et par«conséquent-elles sont avariées. Mais, fait remarquable, dès qu'un conmmeneement de germination à peine appréciable s'est manifesté, pour des graines normales, l'albumen restera sain, quelles que soient les manipula- tions qu'on fera.subir à ces semences. C'est ce qu'il importe d'ob- tenir pendant le transport des envois que l’on fait des graines (1) Voy. Fintéressant tableau des Plantes potageres de: la maison Vilmorin - Andrieux et Oi°,:2° édit.,. p. 648. 344 SÉANCE DU 12 Juin 1903. d'Hevea en Europe pour le commerce avec les colonies (Eug. Poisson). Le Sinapis arvensis a des réserves oléagineuses dans les coty- lédons de sa graine, et la mince couche aleurique qui entoure l'embryon semblerait devoir diminuer ses chances de conserva- tion; il n'en est rien cependant, puisque l'on peut maintenir pendant quelques années la graine intacte dans un appartement. Mais, si cette graine est soustraite aux influences extérieures et recouverte d'une épaisse couche de terre exempte d'humidité, on ne peut assigner des limites à la durée de sa conservation. Les mémes remarques sont applicables aux graines de Papaver. On a souvent cité le Coquelicot comme apparaissant spontanément aprés un remaniement du sol, et certainement ses graines sont susceptibles de se conserver pendant de longues années dans les mémes conditions; cependant leur albumen est oléagineux, et à l'air libre on sait que les graines de Papaver perdent leurs fa- cultés germinatives assez promptement. M. Émile Laurent (1) a insisté avec raison sur l'influence nocive de l’oxygène, dont on prévoyait bien les conséquences surtout pour les graines oléagineuses (2). Les observations de ce savant méri- tent une grande attention. Depuis longtemps on sait que telle condition physique du sol entraine une végétation particuliére, le fait est connu et consta- table lorsqu'on déboise une portion de forét. Peu de temps aprés, une flore nouvelle apparait, et le résultat est plus frappant quand il s'agit d'une région tropicale plutót que d'une région tempérée. Nous assistons fréquemment à ce spectacle quand une coupe de bois est pratiquée; nous voyons alors apparaitre des Campanules, des Verges d'or, des Digitales et plusieurs autres plantes qu'on ne voyait pas auparavant. Nous avons rapporté que Michalet avait signalé le Senecio sil- vaticus comme espéce à apparition alternante. M. Ed. André a fait (1) Compt. rend. Acad. des sciences, t. CXXXV, p. 1091. (2) On peut se demander si les essais les plus soignés, faits dans les labo- ratoires et en tubes fermés, sont comparables à l'étouffement auquel les se- mences sont soumises sous une couche de terre suffisante pour assurer leur conservation ? Simple question n'infirmant nullement les observations scru- puleuses des savants distingués qui se sont occupés de ce sujet. POISSON. — DURÉE DE LA VITALITÉ DES GRAINES. 345 la méme observation dans le Berry, la Touraine et l'Orléanais. Quand le terrain est déblayé des arbres abattus, ce Senecon se développe en abondance, puis il devient rare et disparait totale- ment, sauf dans les clairiéres, quand la repousse ombrage le sol; il en est de même aux environs de Paris. Dans une Note présentée à l'Académie des sciences en aoüt 1902, je mentionnais un exemple analogue constaté par M. J. Hennecart, dans sa propriété de Combreux, en Seine-et-Marne. Sur une portion boisée du parc entourant le cháteau de ce nom, chaque fois que l'on fait la coupe du bois, tous les trente ans, surgit en quantité une Légumineuse annuelle, le Lathyrus Nis- solia L. La plante se resséme d'elle-méme et se maintient pendant quelques années; mais, aussitôt que la futaie se reforme, le Lathy- rus disparaît pour se montrer à nouveau lors de la coupe suivante. Le botaniste précité ayant vécu quatre-vingt-douze ans, a pu voir et recueillir plusieurs fois cette intermittente Papilionacée, qui exige une vive lumiére pour se développer (1). A ces observations vient s'en ajouter une autre également iné- dite et intéressante. M. le professeur Ed. Bureau a maintes fois constaté, dans les bois dépendant de son domaine de la Meilleraie, en Loire-Inférieure, que lorsqu'une coupe était pratiquée, le Cory- dalis claviculala, Fumariacée annuelle, assez fréquente en Bre- tagne, se montrait abondamment dés le printemps suivant; mais dés que la futaie commence à se reformer, peu à peu le Corydalis disparaît. Cependant il réapparaît périodiquement, car, dans celte contrée, on coupe le bois tous les dix-huit ans. Les graines ré- pandues sur le sol, et suffisamment recouvertes par les feuilles tombant des arbres, se conservent donc pendant plusieurs lustres sans étre protégées ni étouffées par une épaisse couche de terre comme il arrive pour d'autres espèces déjà citées. Ne peut-on pas admettre que des graines qui se conservent pen- dant trente années et d'autres pendant dix-huit auraient pu pro- longer leur sommeil beaucoup plus longtemps encore dans les mêmes conditions? Dans le cas présent, la siccité du milieu n'est pas une condition indispensable, tandis qu'elle parait étre néces- saire pour d'autres catégories. (4) M. Malinvaud nous a dit avoir qnelquefois rencontré cette plante, dans le Lot, sur la lisière des bois; on l'y trouve aussi dans les champs et au bord des prés argileux. 846 SÉANCE DU 12 Jurn 1903. TI Les semences dont nous allons maintenant nous occuper sem- blent devoir être soumises à un régime particulier pour conserver leur vitalité et souvent pendant une durée trés prolongée, ce sont les espèces qui vivent habituellement dans l'eau ou croissant sur un sol humide ou fangeux. ‘On a pu voir précédemment que Michalet avait signalé ‘dans sa Note, publiée en 1860, un grand nombre de plantes aquatiques et trés peu d'espèces habitant un sol 'asséché ; c'était déjà une indi- cation, mais à laquelle on n'avait pas songé. Il en est de même "dans le Mémoire de Peter, si on relève les germinations les plus nombreuses de ses essais. En accord avec ces exemples il sera utile d'ajouter les suivants. Le D' Boisduval, entomologiste distingué et botaniste, s'était procuré de la terre provenant des fouilles que l'on faisait dans l'ile de la Cité, il y a bientót un demi-siécle, fouilles motivées par les embellissements de la Ville de Paris vers le milieu du second Empire. J'assistai, dans mon enfance, à cette prise deterre noire et humide ramenée d'au moins 8 à 10 métres de profondeur. Revenu chez lui, Boisduval sema cette terre sur celle de deux pots fleurs et attendit le résultat de son semis. Quelques semaines aprés, il obtenait deux potées fournies de Juncus bufonius qui croît toujours en lieux humides ou au bord des eaux, « conditions analogues à celles qu'offrait le sól sur lequel fut bâtie Lutèce», dit Duchartre dans ses Éléments de Botanique ($° édit., p. 838). Ainsi ces graines remontaient probablement à une époque anté- rieure à César, c'est-à-dire à 2000 années environ. Nous tenons un fait analogue de M. Ed. André, qui a vu appa- raitre les Juncus bufonius et Tenageia, jusque-là inconnus, dans le voisinage d'une propriété dont il tracait le parc, et à la suite'de lerrassements ‘qui avaient mis à découvert une partie basseet humide du terrain; celle-ci avait été remblayée à une époque trés ancienne qu'on ne pouvait préciser. Une Note fort intéressante du professeur Sirodot! (1) signale la découverte d'une petite Graminée annuelle apercue pour la pre- (1) Ann. des Sc. nat. (Botanique), 1869, 5° série, t. X, p. 65 POISSON. — DURÉE IDE LA VITALITÉ DES GRAINES. 341 miére fois en France, il y a quarante ans, aux bords des étangs de la Bretagne, le Coleanthus subtilis. Il constata que ‘cette espèce minuscule n'apparait que les années Ou les étangs découvrent exceptionnellement leurs rives. A l’un d'eux, celui ide Paimpont, cette plante n’a été vue que lorsque les eaux avaient subi une baisse tout à fait insolite. « N'est-ce pas, dit-il, un fait intéressant qui prouve que les graines de Coleanthus peuvent se conserver sous l'eau pendant wne longue série d'années? » L'auteur de cette Note avait également remarqué quel Heleocha- ris ovata habitant dans des lieux semblables ne devient abondant que lorsque les eaux des étangs sont particuliérement basses. Une Cypéracée bien connue des botanistes, parce qu'on ne la rencontre que dans le lit desséché des étangs, est le 'Gavez cype- roides de la région moyenne de l'Europe. On en trouve parfois quelques pieds sur les bords de ces étangs, maïs ‘c’est sur leur fond asséché qu'il se plait. — L'étang d' Armainvillers, prés Grétz (Seine-et-Marne), est ‘une station de la floreparisierme où l'on re- cueillait cette plante aprés que cette pièce d'eau avait'été mise à sec, et qu'on se disposait à 'y faire des cultures. L'abondance du Carex était extrème et on l'arrachait eomme une mauvaise herbe. Mais, quand les intentions du propriétaire étaient autres ou que le domaine d'Armainvillers passait en d'autres marns, et que l’on préférait l'élevage du poisson à la culture, l'étang était à nouveau rempli et le Carez disparaissait. Des périodes de vmgt et trente ans s'écoulaient sans que l'étang fût asséché et, chaque fois que les eaux disparaissent, immédiatement les graines de ce Carer, qui est annuel, entrent en germination, et bientòt la plante 'foi- sonne dans le lit.de l'étang. Parmi les Monocotylédones nous signalerons ‘encore un fait d'autant plus curieux qu'il s'agit dün genre exotique n'ayant peut-être ‘pas d'analogue, quant à l'habitat, dans la ‘famille à 'la- quelle il appartient. Les observations qui 'suivent sont dues à M. Caille, le chef du Jardin des plantes de/la'ville:de Bordeaux. En l’année 1869, dans un ‘endroit retiré'de ee jardin, se trou- vait'tm important armas:de terre provenant du curage du bassin des 'plantes aquätiques'que l'on y cultive. Ge curage, motivé par des ‘réparations qui s'imposaient, remontait à 4866. Or, pendant les années 1874, 1872 et 14873, M. Caille employa cette réserve de terre pour remontér le miveau des plates-bandes trop creuses du 348 SÉANCE DU 12 Jurn 1903. jardin. Depuis cette époque jusqu'en 1900, on a pu voir, à chaque printemps, naître aux points où la terre avait été épandue, un certain nombre de jeunes plants de Thalia dealbata qui pro- venaient, sans nul doute, de la postérité que cette Scitaminée avait accumulée à l'endroit qu'elle occupait alors dans le Jardin botanique. A partir de l'année 1900, M. Caille a vu tarir celte source de germinations qui, fréquentes au début de leur apparition, s'étaient raréfiées progressivement avec les années. Le Thalia dealbata, on le sait, estune Marantacée croissant le pied dans l'eau et qui peut vivre sans abri dans le sud-ouest de la France. En se détachant chaque année de la plante mére, les fruits plongeaient dans l'eau jusqu'à la vase et attendaient là des condi- tions favorables pour que leur graine entrát en germination. Ces semences résultant du curage se sont donc maintenues, pour les plus anciennes, pendant trente-cinq années environ, engagées dans une terre vaseuse ayant conservé une humidité suffisante. Les plantes du groupe des Scitaminées passent pour ne conserver leur pouvoir germinatif que trés peu de temps ; mais le Thalia dont il s'agit étant un. végétal subaquatique, et ses semences étant main- tenues dans un milieu favorable aux espéces hygrophiles, on s'ex- plique leur conservation prolongée. Les espéces arborescentes ne nous fournissent qu'un petit nombre d'exemples bien observés jusqu'alors de la vitalité durable de leurs semences; cependant on en a remarqué chez plusieurs Légumineuses et quelques espèces d'autres familles; mais, comme l'attention n'a pas été appelée sur ce sujet, les notions aflérentes sont encore assez vagues et doivent être précisées. Dans les listes du Mémoire de Peter on trouve la présence, parmi ses essais, du Betula pubescens et du B. verrucosa, mais en faible proportion ; enfin le Sambucus racemosa s'y trouve également. L'Alnus glutinosa fournit un exemple excellent à mentionner et que je connais depuis très longtemps, c'est l'apparition pério- dique des germinations de cette Bétulacée des terrains humides. Un botaniste abbevillois, M. Blondin de Brutelette, m'a souvent entretenu de ce fait qu'il a maintes fois observé. — Certaines terres qu'il possédait dans le voisinage d'Abbeville (Somme), étaient en prairies basses et quelque peu tourbeuses. Quand les années étaient pluvieuses et que l'inondation des POISSON. — DURÉE DE LA VITALITÉ DES GRAINES. 349 prés menacait la récolte future, le propriétaire faisait pratiquer, çà et là, des tranchées pour drainer et assécher ses prés. La terre issue des fouilles était mise en ados le long des fossés el, peu de jours aprés, cette lerre se couvrait de germinations d'Aulne. — Quelques mois plus tard, lorsque le sol était suffisam- ment étanche, on comblait les tranchées, et toutes les germinations étaient détruites. Chaque fois que semblable opération était re- nouvelée, on voyait réapparaitre les Aulnes en abondance. Cepen- dant dans le voisinage on ne rencontrait pas cette essence d'arbres; mais, le bois d'Aulne étant estimé pour certains usages, on s'expli- querait leur disparition. Or, aussi loin que le souvenir pouvait remonter dans la famille de Brutelette, qui a occupé pendant prés de deux siècles le domaine de Drucat, on ne se rappelait pas l'existence des Aulnes producteurs des graines contenues en si grande quantité dans le sol des prairies (1). Il est utile, en la circonstance, de faire remarquer que les se- mences d'Aulne s'altérent rapidement si elles ne sont stratifiées dés la récolte. La durée de la vitalité des semences, telle qu'on l'entend habi- tuellement, c'est-à-dire à l'air libre, que ce soit dans les collec- tion d'un Musée ou dans les magasins des marchands grainiers, est généralement limitée lorsqu'il s'agit de plantes aquatiques ou vivant en lieux humides. Néanmoins il peut y avoir des exceptions et l'une d'elles mérite d'étre signalée, d'autant plus que le fait est inédit et concerne un végétal curieux par son organisation ; il s'agit du Nelumbium, genre composé de deux espèces : l'un asia- tique et l'autre originaire du Nouveau-Monde. Une provision de semences de Nelumbo provenant des doubles de l'Exposition des Colonies avait été offerte an Muséum avec d'autres produits. La vétusté de ces semences les avait fait consi- dérer comme dépourvues d'intérét (2). Quelques-unes furent remises à la maison Vilmorin, et M. Lasseaux, chef de service, en fit semer un petit nombre, bien que nous fussions convaincus de (1) L'auteur de la Flore de Loir-et-Cher, ^. Franchet, auquel j'avais com- muniqué cette observation, l'a relatée à la suite de la description du genre Alnus de sa Flore, p. 544, sans spécifier le point oü elle avait été faite. (2) Dans l'Inde,les achaines du Nelumbo contenant une graine féculente sont comestibles aprés avoir été grillés. ^ 350. SÉANGE DU; 12. Juin 1903. l'insueces. de la; tentative à cause de l’ancienmeté desdites. se-. mences, quiavaient été envoyées de l'Inde vers 1860. Quelle fut ma surprise en apprenant qu'elles avaient germé! Je: m'empressai en conséquence de renouveler l'expérience en 1902, Je: préparai une demi-douzaine de ces achaines de Nelumbo, en les limant au point correspondant à la radicule, et;je versai dessus de-l'eau chaude à 60° centigrades, puis je laissai le tout au repos. dans un vase.jusqu'au lendemain. Les semences furent alors. con- fiées au chef des serres du Muséum, qui chargea: son sous-chef de les mettre en végétation. Celui-ci, praticien soigneux, dressa ua procès-verbal de son semis après l'avoir placé sur couche chaude à 23 degrés. Cinq aehaines sur six germérent entre trente et trente-six: heures. Encouragé par ce succès, je me souvins que le célèbre botaniste Tréeul avait rapporté de son voyage en Loui- siane et Texas, accompli en 1547-1848, des fruits du Nelumbium luteum, et je tentai le même essai avec cette espèce. Traitées de la même façon que les précédentes, ces semences développèrent leur embryon avec un peu moins de promptitude : la première germination parut aprés trenie-six heures, les deux suivantes après quarante-huit heures et les autres évoluèrent à la suite. Le même résultat fut obtenu par le chef de l'École de bola- nique. Ges divers.essais confirment la durée de vitalité des achaines. de Nelunbium pendant plus d'un demi-siècle, dans les conditions de température variable d'un local inhospitalier, et il est trés. pro- bable que dans cinquante années ils n'auront pas encore perdu leur propriété germinative (1). Une observation subséquente compléte à certains égards ia pré- cédente; M'* Endell, sculpteur américain, m'ayant obligeamment envoyé des fruits de Nelumbium recueillis en 1902 dans sa propre région, le semis que j'ai opéré avec les semences. qu'ils m'ont données a été beaucoup moins régulier, et le résultat des germina- lions a été précaire en comparaison des semis précédents. Je n'en ai pas été surpris, sachant. que quantité. de. graines ne sont pas aptes à germer lorsqu'elles sont récentes et qu'il leur faut un laps (1) Les botanistes auxquels je me suis adressé aux États-Unis n'ont pu me dire s'il avait été publié quelque Note sur la longévité des semences de Né- lumbo dans leur pays; cependant il n'est pas vraisemblable que dans l'Inde ou l'Amérique ce fait ne soit pas connu. POISSON. — DURÉE DE LA VITALITÉ DES GRAINES. 354 de temps suffisant pour que leur embryon. soit en. état parfait. de maturité (1). M. Jules Daveau, dans une intéressante broehure.sur les: Nélum- bos (2), dit que ces plantes se: sèment d'elles-inémes.dans le Jardin botanique de Montpellier, maison peut.se demander si ce sont les achaines de l’année précédente qui germent ainsi ou. ceux des années antérieures, En résumé, les semences de Nelumbium paraissent se comporter autrement que celles des espèces des lieux humides, dont la con- servatiom est peu durable généralement en dehors de ce milieu habituel. La cause en. paraît imputable à l'enveloppe de l'achaine, qui est très résistante. et s'oppose à l'accés de l'air jusqu'à Pem- bryon: D'ailleurs la-nature.amylaeée et. dense de cet embryon est encore une garantie contre: sa détérioration. Les chimistes: et: les physiologistes pensent. avec raison que les diastases qui accompagnent et favorisent la germination sont fâcheusement influencées par un excès d'humidité, comme nous l'avons appris par les observations des savants précités. On a vu méme des. semences recouvrer après. une. déshydratation la vitalité qui avait été compromise par un séjour dans un endroit humide (3). D'ailleurs la Nature prévoyante a fait varier les exigences des végétaux suivant le milieu qu'ils préfèrent. Il est possible que par une accoutumance lente et progressive on puisse faire changer peu à peu les habitudes d'un végétal; un exemple de celte adap- (1) Dans la pratique, on sait que des graines de deux ou trois ans (pour certaines espèces bien entendu) donnent de meilleurs résultats que des graines fraîches. Les Cucurbitacées en fournissent de bons: exemples. L'an- eienne coutume des jardiniers de mettre pendant. quelques. mois des graines de melons dans leur poche pour les « avancer », c'est-à-dire, leur donner un degré de maturité suffisante est parfaitement justifiée. Il m'est arrivé avec des graines de Cucumis: de premiere: année d'avoir des individus ne donnant que des fleurs mâles, tandis que les fleurs femelles sont prépondérantes ou en grand nombre si l'on se sert de graines ayant atteint leur état parfait de ma- turité. On sait maintenant, et il n'est pas douteux, que la prépondérance des individus. femelles indique un signe de perfectionnement dans l'évolution des étres. (2) Ann. de la Soc. d'Horticulture de l'Hérault, année 1900. (3) Les anciens agronomes et méme des philosophes avaient remarqué l'action préjudiciable de l'humidité sur les graines; Raynal en 1770, après d'autres auteurs sans doute, dit « L'excés d'humidité ruine les semences des plantes. » (Hist. philosophique, ete. VII, 21; cité par Littré.) 352 SÉANCE DU 12 juin 1903. tation est fourni par les espéces amphibies qui, dans les années sèches, se modifient en diminuant l'ampleur de leurs organes d'entretien, résistent et produisent des graines fertiles. D'aprés quelques essais que j'ai faits, mais que je mai pu poursuivre, j'ai lieu de croire qu'on pourrait obtenir des résultats analogues; on arriverait à rendre xérophiles des plantes hygrophiles, et vice-versa. Dans ce cas il serait permis de soupconner que les aptitudes des graines subiraient des modifications correspondantes. Les faits réunis dans la présente Note et empruntés à de soi- gneuses observations, exigeraient de nouvelles recherches pour qu'on en puisse tirer des déductions réellement profitables. Tout en regrettant l'insuffisance de ce faible essai, je souhaite qu'il éveille l'attention de lecteurs bienveillants et engage ceux qui se seraient occupés du méme sujet à me communiquer ou à publier eux-mémes leurs observations inédites sur un point, encore obscur et méritant d'étre approfondi, de la physiologie des végé- taux phanérogames. Cette intéressante étude donne lieu à un échange d'obser- vations auquel prennent part MM. le prince bs. Bona- parte, Lutz, Malinvaud et Maugeret. M. Maugeret demande à M. Poisson ce que l'on peut ad- mettre dans la légendequi avait cours au Muséum, vers 1845 ou 1846, au sujet de haricots tirés de l'Herbier de Tournefort par M. Spach, plantés par ses soins et dont quelques-uns auraient germé. M. Poisson dit que le fait rappelé par M. Maugeret est con- signé dans une note manuscrite qui accompagne l’ échantil- lon de Phaseolus de l'Herbier de Tournefort au Muséum. Il en est fait mention dans la morphologie végétale d' A. de Saint-Hilaire, p. 767, de la facon suivante: « Tout le monde sait qu'aprés cent ans environ on a fait germer à Paris des Haricots tirés de l'Herbier de Tournefort. » A. de Saint-Hi- laire cite aussi, à la méme page de son excellent ouvrage, des graines de Datura Stramonium qui, suivant Duhamel, germérent au bout de vi ingt-cinq ans environ aprés avoir été débarrassées d'une épaisse couche de terre qui les recouvrait. POISSON. — DURÉE DE VITALITÉ DES GRAINES. 353 Au sujet de la conservation de la vitalité des graines dans le sol, graines qui viennent à germer aprés dix, quinze ou vingt ans, lorsque l'aménagement des bois ou taillis ramène des conditions favorables à l'existence des espéces dont les graines dormaient, M. Maugeret dit que, fréquentant depuis son enfance les bois de Meudon, il a vu deux fois au moins Digitalis purpurea. surgir en extrême abondance, dans les terrains à gauche de la route montant à l'étang de Villebon, lorsque le taillis a été coupé. La Digitale disparait dés que les pousses fournies par les souches recépées prennent un peu de vigueur. De méme, dans les taillis un peu maréca- geux du fond de Morval, vers Chaville, le terrain est envahi par le Valeriana officinalis L., aprés la coupe des arbres et cette espéce disparait aprés la repousse. « Les observations sur la Digitale faites par M. Maugeret, dit M. Poisson, sont d'une exactitude incontestable. A l'her- borisation que nous fimes, M. Danguy et moi, en l'absence de M. le professeur Bureau, à Marly, le 14 juin de cette année, nous avons conduit les éléves dans une taille récente de cette forét qui était jonchée de Digitalis purpurea en fleur, dont on n'aurait pas soupçonné l'apparition possible en ce lieu avant la coupe du bois. Je crois qu'on peut accorder la méme valeur à la remarque de notre honorable confrère en ce qui concerne le Valeriana officinalis. Quand l'attention sera appelée sur les plantes qui apparaissent dans ces condi- lions et qui sont essentiellement photophiles, on sera étonné du nombre important d'espéces qui rentrent dans cette caté- gorie. » M. le prince Roland Bonaparte rapporte divers faits qui montrent le rôle des oiseaux de passage dans la dissémina- tion de certaines graines qu'on pourrait croire exister spon- tanément dans le sol. M. Malinvaud rappelle à ce propos le fait, qu'il a déjà cité, de l'apparition imprévue du Carez strigosa à l'entrée d'une grotte hantée par des Corneilles (1). (1) Voy. le Bulletin, t. XLIX, (1902), p. 342. T. L. (SÉANCES) 23 394 SÉANCE DU 26 Juin 1903. M. le prince Roland pense qu’il serait. intéressant d'exa- miner si, dans les talus du chemin de fer, l'apparition de certaines plantes provient d'un apport accidentel de graines ow sielle ne serait pas simplement. la conséquence de l'aération du sol consécutive aux travaux. SÉANGE. DU 926 JUIN 1909. PRÉSIDENCE DE M. ZEILLER, PREMIER VICE-PRÉSIDENT. M. Gagnepain, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la séance du 12 juin, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer à la Société la mort d'un de ses membres honoraires, M. Baltié, M. Lutz donne lecture de la Notice suivante : - "NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. E. BALTIÉ, par M. L. GUTZ. Baltié (Ernest-Edme-Jean-Irénée) est né au mois de mai 1851, à Louhans (Saône-et-Loire). Il étudia sucessivement la médecine, qu'il dé- laissa par la suite, et le droit. Notaire à. Louhans, il ne tarde pas: à abandonner sa charge pour affronter avec succès, en 1885, le concours d'entrée au Crédit Foncier de France. Attaché à l'Administration des Domaines, il franchit rapidement les premiers degrés dela hiérarchie jusqu'au grade de sous-chef de bureau. En cette qualité, il remplit en Corse une première mission temporaire, qui ne dura que quelques mois; mais, au bout de trés peu de temps, il retourna dans l'ile comme Chef de bureau, Inspecteur des Domaines du Crédit Foncier (1897). Pendant les six années qu'il a passées dans l'ile, au milieu de situa- tions souvent fort délicates, dans lesquelles une connaissance appro- fondie du droit et surtout des habitudes du pays était nécessaire pour concilier les intérêts opposés du Crédit Foncier et des emprunieurs, LUTZ. — NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. BALTIÉ. 355. Daltié a su conquérir l'estime et la sympathie générales, méme de ceux que les nécessités professionnelles: l'obligeaient à traiter avec ri- gueur. En 1900, lors du premier voyage que je fis dans l'ile de Corse, j'ai pu apprécier moi-méme jusqu'à quel point pouvaient étre poussés le dé- vouement, l'affabilité et le désintéressement de Baltié; c'est grâce à lui que j'ai pu accomplir sans ennuis un programme hérissé de difficultés matérielles. Lorsqu'il s’agit de nommer un Comité local d'organisation pour la session extraordinaire de la Société en 1901, Baltié m'écrivait : « Ne vous occupez de rien, tout marchera, je vous en réponds. » ll a tenu lar- gement sa promesse, payant à chaque instant de sa personne, de ses re- lations et de ses deniers, sans vouloir accepter aucun dédommagement. Ce qu'il a fait pendant la session, tous les assistants peuvent en témoi- gner. Sans cesse sur la brèche, il a: triomphé de toutes les difficultés et, seul, son collaborateur dans l'organisation a pu s’apercevoir que, parfois, elles avaient paru presque insurmontables. Son extréme affabilité, les mille attentions qu'il prodiguait aux ses- sionnistes lui avaient conquis, en ces quelques jours trop vite écoulés, l'amitié profonde de tous nos confrères; aussi, avant. de se séparer, les membres de la Société, réunis à Ajaccio, émirent un vœu chaleureux en faveur de Baltié, demandant que, pour lui témoigner leur vive reconnais- sance, le Gouseil d'Administration voulüt bien lui décerner le titre envié de Membre honoraire. Le Conseil ne pouvait que sanctioner une propo- sition congue en des termes semblables: au mois de novembre 1901, Baltié était proclamé Membre honoraire de la Société botanique de France. Le séjour de la Corse avait failli être fatal à notre confrére; au bout de deux ans de séjour, un accès de fièvre pernicieuse, gagné dans les marais de la côte orientale, l'avait tenu pendant plus d'un mois entre la vie et la mort. En 1900, il était victime d'un accident de voiture, survenu au cours d'une de ses inspections aux environs de Padulella et dans lequel il avai le bras droit brisé. C'est un autre accident de voiture qui l'a enlevé, dans la force de l’âge et-en pleine activité. Il se trouvait sur le continent, où l'avait appelé le décés de son pére ; à la veille de son départ pour la Corse, il se rendait à Villefranche avec M"* Baltié, lorsque la voiture qui les emportait versa. M= Baltié eut une fracture peu grave du poignet, mais notre malheureux confrère avait une fracture compliquée de l'astragale el, malgré les. soins assidus et éclairés dont il était. entouré, malgré l’amputation de la jambe qu'il dut subir à Lyon, il fut impossible d'enrayer l'infection qui. 356 SÉANCE DU 26 surn 1903. s'était emparée de la blessure, et Baltié s'éteignait le 18 juin 1903, àgé seulement de cinquante-deux ans. L'impression pénible causée par cette fin imprévue est loin d'étre calmée, et tous nos confrères qui le connaissaient s'associeront vivement au deuil cruel qui frappe les siens. Baltié avait rendu de tels services en Corse, il y a laissé de tels souvenirs que, pendant bien longtemps, il sera impossible de parler de l'ile sans évoquer l'image si sympathique de celui dont le seul abord conquérait l'affection et envers lequel la So- ciété avait contracté une dette de gratitude qui augmentera encore les regrets causés par sa perte prématurée. Par suite des présentations faites dans la précédente séance, M. le Président proclame membres de la Société : MM. BLANDENIER, professeur au collège de Ras-el-Tin, boîte postale 534, à Alexandrie (Egypte), présenté par MM. Gaston Bonnier et J. Foucaud. MAGNE (Georges), ancien notaire, Président de la Société régionale d'Horticulture de Boulogne, à Boulogne-sur-Seine (Seine). M. le Président fait ensuite connaitre une nouvelle pré- sentation. M. Gagnepain fait à la Société la communication suivante : ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES DE L'HERBIER DU MUSÉUM (10° Note); par M. F. GAGNEPAIN. L'Amomum Granum-Paradisi est une de ces espèces connues sur lesquelles les botanistes contemporains ne sont pas beaucoup mieux renseignés que les écrivains anciens. Cette plante est une espéce médicinale employée de temps immémorial, et ceux qui ont écrit sur la matiére médicale n'ont souvent contribué, botani- quement parlant, qu'à embrouiller la question. Les raisons de cet état de choses sont faciles à présenter: 1" les graines de Paradis arrivaient par le sud de l'Italie, la Tunisie ou la Tripolitaine, et longtemps l'on n'a pas su si elles tiraient leur origine de l'Afrique ou de l'Inde, d’où les caravanes les auraient transportées de proche en proche; 2" les officines n'en contiennent que la partie utile, les GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 397 graines, plus rarement le fruit, jamais les fleurs ni les feuilles ; ce sont des matériaux directement indéterminables pour des bota- nistes; si on avait l'idée de semer les graines, on se heurtait à des difficultés résultant de leur mauvais état germinatif, de l'igno- rance des conditions nécessaires à la plantule, de la rareté des floraisons; 3° enfin plusieurs espèces ont des graines de propriétés organoleptiques ou médicinales trés voisines et on les désignait indifféremment sous le nom de Graines de Paradis. Sans remonter plus haut que 1590, nous trouvons dans Taber- næmontanus (1), sous le nom de Cardamomwm arabicum majus, des dessins de deux fruits entiers et un coupé longitudinalement, que les auteurs subséquents ont attribués au Granum-Paradisi. Ce sont bien les fruits d'un Amomum et, de plus, nous pouvons préciser, d'un des Amomum africains, dans lesquels la capsule est toujours plus grosse que dans les autres espèces, en méme temps qu'ampulliforme. Les sillons qui se trouvent sur toute leur surface les rapprochent sans doute de ceux de PA. sulcatum Oliv., Hanb., toutefois, il est impossible de préciser davantage. Mais il est une erreur à rectifier, prévue plus haut, c'est que le Grain de Paradis ne tira pas son origine de l'Arabie, ni méme de l'Inde, mais bien de l'Afrique, et ceci est indéniable, lant les fruits des Amomum africains sont distincts, sans aucun intermédiaire, de ceux des A. océaniens ou asiatiques. Bauhin, dans son Pinax, en 1671, ne dit presque rien des Grana-Paradisi, il renvoie à la description de son Prodromus (2) où le médicament est décrit en quelques lignes sous le nom de « Melegueta sive Grana-Paradisi », avec des feuilles épaisses, longues de quatre pouces, larges de trois, trés semblables à celles des Caryophyllus (3). Or, les dimensions des feuilles ne conviennent ni à l'A. Granum-Paradisi Hook., ni à PA. Melegueta Rosc.; c'est une constatation absolument forcée. Quant aux fruits, Bauhin n'en dit rien, probablement parce qu'ils sont assez connus dans les officines. Dans Morison (4), il n'y a rien de plus, et l'auteur se borne à (1) Tabernæmontanus, Icones stirpium et plantarum, 1590, p. 915. (2) Gaspar Bauhin, Prodromus Theatri Botanici, 1671, p. 158. (3) Les Caryophyllus de Bauhin sont des Graminées ; la comparaison est des plus justes. (4) Morison, Plantarum historia oxoniensis (1680), pars lIl, p. 254. 358 SÉANCE pu 26 JviN 1903. renvoyer à Bauhin et autres auteurs qui désignent le médicament par les noms de Malagueta, Meleguela, Granum-Paradisi. Blackwell, dans son Herbarium (1), nous entretient de trois Zingibéracées que cet auteur figure : le « kleiner Cardamomum » . est certainement l Elettaria Cardamomum Matt. , l'A. repens Sonn., les fruits des fig. 2, 5, 6 « gróssern Cardamomum » rappellent beaucoup ceux des Amomum sericeum Roxb., et A. deulbatum Roxb. Sous le nom de « Paradis Kórner », les figures 4, 5, 6 repré- sentent certainement les fruits d'un Amomum africain; ils sont gauchement placés, le calice en bas, et cette faute significative indique que le Grana-Paradisi ne se trouvait jamais en inflo- rescence entière dans les pharmacies. Sur les caractères de l'espéce, l'auteur est muet; ce n'est pas faute d'avoir consulté de nombreux auteurs: Cordus, Parker, Lobel, Ray, Morison, Matthiole, Taber- nmemontanus, qui, vraisemblablement, n’en connaissaient pas plus que lui. Linné (2) ne nous donnera pas plus la clef du mystère. Son « Amomum Gran.-Parad. » est ainsi désigné: « A. scapo vestito racemoso ; A. caule racemoso Linn., Mat. med. 3; Grana-Paradisi officinarum Bauh. Pin., p. 413. Habitat in Madagascar, Guinea. » Dans ia seconde édition (1762), il y a quelques changements ou additions: « A. seapo ramoso brevissimo — Elettari Rheed. Mal., t., 6. » Cette derniére indication est précieuse, elle précise ce qu'il y a de désespérant dans la briéveté de telles diagnoses ; car, si l’on se reporte à l'ouvrage de Rheede, Hortus Malabaricus pars 11 (1692), tab. 6, la description de Linné se concrète en se complétant. Cette planche 6 de Rheede représente une espéce à fort rhizome écailleux, à écailles appliquées, à inflorescence presque radicale rameuse, flexueuse, avec des rameaux de second et de troisième ordre, des fruits petits, globuleux, sans trace de calice, striés longitudinalement ; les feuilles sont grandes, larges, sur une tige stérile, Exidemment, avec de telles capsules, l'espéce n'est pas africaine, elle n'a rien de commun avec l'Am. Granum- Paradisi de Tabernæmontanus, de Blackwell; elle a quelque affinité avec l’Elettaria Cardamomum Matt., qui est l'Amomum repens Sonn., Willd., trés bien figuré par Rheede dans la planche (1) Blackwell, Herbarium (1750-1773), tab. 385. (2) Linné, Sp. plant. (1753), t. 4, p. 2 et (1762), t. 1, p. 2. GAGNEPAIN. — 'ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 359 précédente 5. Elle est trés probablement originaire de l'Asie ou de l'Océanie; il est.bien douteux que Madagascar puisse être sa patrie et, certainement, elle ne saurait tirer son origine de la Guinée. D'ailleurs, cette figure, à notre connaissance, ne correspond exactement à aucun échantillon figurant actuellement dans les herbiers, ou décrit dans les ouvrages sur les Zingibéracées austra- lasiennes. Un fait des plus significatifs va montrer quelle obscurité régnait sur les Amomum avant Linné et méme de son temps. Get. auteur méme fait une confusion au sujet des deux Amomum Grana- Paradisi et Gardamomum. Pour lui, nous venons de le voir, le Grain de Paradis est assimilé à la planche 6 de Rheede, Hortus malabaricus; eh bien! dans son Materia medica (1), Linné écrit texluellement : « Amomum Curdamomum ‘scapo, ‘etc. Rheed., Mal., 11, p. 9, t. 6 ». En faisant varier le principe connu, on est bien fondé à conclure : Deux espéces identiques à une troisiéme sont identiques entre elles.et, pour Linné, les A. Grana-Paradisi et Cardamomum ne font qu'un. Cependant, il n’en'est rien, car Roscoea vu dans Pherbier de Linné l'A. Cardamomum L. que Blume, Miquel et, plus récemment, M. K. Schumann ont parfai- tement reconnu, dont-on a, dans les Plant medicinales de Nees ab Esenbeck, tab. 64, une belle planche qui n'a aucune ressem- blance avec la planche 6 de Rheede (2). Gærtner (3) donne à son Zingiber Meleguelta la synonymie suivante: «Bauhin, hist., p. 204; Curdamomum majus s. Grana- Paradisi Blackw., herb. t. 985, f. 4, 5, 6 et t. 584, f. 9, 40, 11, 12; .A momum anguslifoliuwm. Grand Cardamome de Madagascar, Sonnerat voy. Ind. orient., vol. 2,'p. 242, t. 137. » Or, nous savons le crédit qu'il faut -donner à Bauhin et à Blackwell au sujet idu Grana-Paradisi. Quant à Sonnerat, qui a décrit l'Amomum angus- lifolium, ‘espèce bien distincte et connue, c'est autre chose, et nous sommes obligé de conclure que de :Grana-Paradisi de Gærtner est tout ce-que l’on voudra, mais que c'est aussi la plante (1) Linné, Materia medica (1787), Monanüria, p. 96. i (2) Rees ou plutôt l'auteur de l'article Amomum du Cyclopædia a certai- nement vu l'A. Cardamomum L. dans l'herbier de Linné lui-même (voy. Cy- clopædia, t. XXXIX, art. Amomum, n° 1). (3) Gærtner (J.), De fructibus et seminibus plantarum (1788), t. 1, p. 51, tab. 12, Bp. d, 5... V. 360 : SÉANCE DU 26 jviN- 1903. de Sonnerat, l'Amomum angustifolium. En effet, la planche 12 de Gærtner (fig. a-h) ne convient nullement à Amomum Meleguetta Rosc., ni à PA. Granum-Paradisi Hook., mais plutôt à l'A. an- gustifolium Sonner., que les Malgaches appellent Longosa ou Longousa. En 1805, Sims décrit son Amomum exscapum (1) dont il donne une bonne description, bien qu'il appelle « spatha propria » le calice, « labium superius » le pétale supérieur, « lacinia interior (nectarium Linnei) » le labelle de tous les auteurs contemporains. La plante a été élevée de graines venant de Sierra-Leone, où elles furent récoltées par Afzelius; elle a fleuri dans les serres de Loddiges, à Hackney, et c'est cette plante vivante qui a donné lieu à la description susmentionnée et à la planche 13. Cette fi- gure coloriée représente une inflorescence radicale avec deux fleurs, dont une seule épanouie, la tige et deux feuilles inférieures, l'étamine et les staminodes vus de face et de dos, le style et les disques ou stylodes. On peut dés maintenant remarquer, en vue de comparaisons futures, que la coloration est plutôt violacée dans la tige, que les feuilles ne sont point bordées de rouge; que les ligules sont trés courtes ou nulles, que le lobe moyen du connectif est bifide, les loges glabres, les staminodes en alène. Enfin, les écailles supérieures de l'inflorescence radicale ou bractées sont rousses et déjetées, comme si elles avaient commencé à se dessécher, Presque en même temps, J.-E. Smith (2) décrivait son À. gran- diflorum sur une plante dont les graines avaient été également récoltées à Sierra-Leone par le professeur Afzelius, et la plante vivante était identique à un « Amomum n°3 » envoyé à l’auteur par Afzelius lui-même. La description, très précise, complète heureusement la planche, qui est très réussie et qui rappelle beaucoup celle de Sims figurant l’A. ezscapum. A part quelques différences, c’est la même espèce, bien que Smith, se fondant sur la longueur du scape, le nombre des bractées, la forme du lobe median du connectif, conclue qu’elle est en conséquence bien distincte de PA. grandiflorum. (1) Annals of Botany, 1 (1805), p. 518, tab. 13. (2) Exotic Botany, vol. ll, tab. 111 (1805), p. 103. GAGNEPAIN. — ZINGIRÉRACÉES NOUVELLES. 361 En 1807, Roscoe (1) ne parait pas avoir eu connaissance des espéces de Sims et de Smith, ou, du moins, il ne les rapporte pas à l'A. Granum-Paradisi dont il dit: « Scapo ramoso laxo, foliis ovalis Willd. Sp. pl. I, p. 9; Rheede, Hort. Malab., vol. 14, tab. 6? » Il comprend donc cette espéce comme Linné, c'est-à- dire qu'il ne la connait pas, et, en conséquence, il lui est difficile de nous la faire connaitre. Quant à Amomum Afzelii Rosc., son auteur le rapporte à la plante de Sims, l'A. exscapum. En 1817 (2), Romer et Schultes ne nous disent rien de nouveau sur le grain de Paradis si ce n'est planta obscura, et rien n'est plus juste, puisque l'on n'en connait que le nom appliqué à des vestiges à peu prés informes et que la concordance avec des planches varie au gré des imaginations. Mais, fait remarquable, les Amomum Afzelii Rosc., exscapum Sims, grandiflorum Smith se réunissent dans la méme page en un bloc à peine coupé par l'A. silvestre qui est un Renealmia. C’est la fusion qui commence et qui s'accentuera au fur et à mesure que les affinités de ces prétendues trois espéces seront mieux comprises par les auteurs. Pourtant, pourquoi Ræmer et Schultes n'ont-ils pas réuni les Amomum Afzelii Rosc. et exscapum Sims, à l'instar de Roscoe lui-même ? C'est un fait absolument inexplicable. Dans le Cyclopædia de Rees (3), on peut lire de longues descrip- tions des Amomum Granum-Paradisi L., Afzelii Rosc. et grandi- florum Smith. La première de ces espèces est une plante bien mal connue, dont les synonymes sont souvent faux. Par la description de l'auteur de l’article, on peut juger que son A. Granum-Paradisi à lui, — car chaque botaniste comprenait autrefois cette espèce à sa manière — est trés comparable à PA. Melegueta Rosc., par les dimensions et la forme de ses feuilles. L'inflorescence parait appartenir à une autre espéce, car les bractées mucronées presque spinescentes de PA. Melegueta ne sont point décrites (4) ; elle se (1) Roscoe, Monandrian plants called Scitamineæ in Transact. Linn Societ. VIII, p. 353. (2) Reemer et Schultes, Systema vegetabilium, I, p. 26. . (3) Rees, Cyclopædia art. Melegueta, tome XXIII (1819), art. Amomum, t. XXXIX, nes 5, 6, 7. aue : (4) S'il est vrai que l'auteur ne parle pas des mucrons épineux des bractées dans l'article Melegueta, il les désigne parfaitement dans le n° 5, A. Gra- num-Paradisi. En sorte que les bractées rapprocheraient encore son Grain de Paradis de l'A. Melegueta Rosc. 362 SÉANCE DU 26 svin 1903. rapproche sans doute de celle de l'A. Sceptrum Oliv. , Hanb., fruits compris. Enfin, les graines, d'un or brun brillant, brülantes, âcres etaromatiques, ressemblent, du moins beaucoup par ces caractères, à celles de l'A. Sceptrum. Ainsi, il parait probable qu'il y a plusieurs plantes dans l'A. Granum- Paradisi du Cyclopædia, que ce n'est pas celui de Linné et bien moins encore celui que Hooker décrira et figurera dans le Botanical Magazine. Suivant en cela Roscoe, l'auteur de l'article Amomum a fait de l'A.ezscapum Sims PA. Afzelii qu'il distingue de l'A. grandi- florum Smith par le lobe moyen du connectif fendu, par le scape très court, par les graines d'un brun noir, luisantes, à hile saillant, à saveur presque nulle, tandis que celles de PA. grandiflorum seraient grises ou plombées, trés chaudes et âcres au goût. Ces caractères des semences, qui n’ont pas été indiqués dans Sims, rapprochent beaucoup l'A. grandiflorum Smith de ce que Hooker appellera plus tard A. Granum-Paradisi, au point que c'est évidemment la même espèce, tandis que, si nous nous en rappor- tons à l'auteur (1) de l'article du Cyclopædia qui paraît bien informé, l'A. eæscapum Sims (= A. Afzelii Rosc.) en serait une variété que nous serions assez disposé à distinguer. Salisbury (2), en 1820, ne donne aucune description et n'apporte aucune lumiére sur les plantes qui nous occupent; en revanche, il les affuble de noms fantaisistes : Torymenes officinalis Salisb. = Am. elatum Salisb. Prodr. p. 5 — A. Granum-Paradisi L.; Alexis grandiflora Salisb. — Am. grandiflorum Smith, et l’ Alexis bifurca Salisb. n'est autre chose que l'Am. exscapum Sims. Rœmer et Schultes, en 1822 (3), fontide PA. Granum- Paradisi une chimère extrèmement complexe, un composé monstrueux, avec des stolons trés longs, écailleux; ‘des tiges floriféres ou stériles, des scapes au nombre de 1-3 au collet de la racine; des fleurs solitaires; la corolle, l'étamine et le pistil comme dans l'Amomum ezscapum. En 1825, Sprengel (4) attribue à Amomum Granum-Paradisi (1) On attribue l’article Amomum de la Cyclopædia à Smith lui-même (voy. Flora of tropic. Africa, VII, p. 305); nous n'en avons eu nulle preuve en consultant trés attentivement l'ouvrage de Rees. (2) Salisbury (Ant. Rich.), Transact. of horticultur. Societ. 1, p. 183. (3) Rœmer et Schultes, Mantissa, vol. 1, p. 36. (4) Sprengel Curt., Systema vegetabilium, vol. 4, p. 41. GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 363 L. Afzel. un scape simple, des fleurs solitaires, des bractées imbri- quées et colorées, une capsule oblongue, et il faut convenir que ce petit nombre de caractères sont communs à beaucoup d'Amo- mum. Nees.a fait, lui aussi, un composé bizarre de son Amomum Granum-Paradisi (1); car sa planche 65 représente, à n'en pas douter, la plante désignée par Roscoe dans ses Monamdrian Plants of the Scitaminec tab. 98, sous les noms d'Amomum Meleguetu Rosc.; le reste a été calqué dans la planche 13 de Sims, savoir: l'inflorescence (fig. 5) et une étamine à part (fig. 6), en sorte que la planche de Nees est un hybride artificiel des A. Melegueta Rose. et exscapum Sims, hybride dont il n'y a pas lieu de féliciter l'auteur. Cette erreur assez grossière est due à ce fait que le nom vernaculaire « Grain de Paradis », donné à des matériaux d'officine provenant de plusieurs origines, a été appliqué indistinctement à l'une ou à l'autre espéce, comme si un nom vulgaire, en dehors de toute considération scientifique, suffisait à caractériser une plante. ° En 1851, dans le Botanical Magazine, tab. 4603, W. J. Hooker consacre une belle planche coloriée et trois pages à son A. Gra- num-Paradisi. Nous écrivons ‘son avec intention, ear Hooker lui-même doute fort que ce soit la plante de Linné; mais, au contraire, il reconnait parfaitement que c'est l'A. grandiflorum Smith, FA. ezscapum Sims. Dès lors, pourquoi l'auteur a-t-il adopté l'A. Granum-Paradisi, nom qui ne repose sur rien de précis, pour le donner à une plante qui, grâce à lui, est parfaite- ment connue et facile à connaitre ? Pourquoi, puisque cette plante est synonyme des A. grandi- florum et exscapum, n'avoir pas adopté le nom qui a la priorité, ou, si cette priorité était difficile à reconnaitre, ne ‘pas adopter le nom de la plante dont la description et la figure offraient le plus d'analogie avec l'espéce qu'il présentait? Nous avons montré que l'Amomum (Granuwm-Paradisi des auteurs prélinnéens, de Linné, de Roscoe, de Ræmer et Schultes, de Sprengel est un mythe, un fantóme que personne ne connait. Hooker a ressuscité ce spectre sous la forme d'une plante parfai- tement connue, c'est un fait accompli que nous acceptons; mais, (4) Nees ab Esenbeck, etc., Plante medicinales oder Sammlung offici- neller Pflanzen (1828), tab. 65. 364 SÉANCE DU 26 Juin 1903. pour qu'aucune équivoque ne subsiste, nous pensons qu'on doit réserver un sens spécial à PA. Granum-Paradisi Hook. non L., nec auct. mult.; de plus, qu'il est préférable de conserver cette appellation qui se trouve dans tous les ouvrages, au lieu de rame- ner un vocable peu connu, comme l'A. grandiflorum par exemple. "est, en effet, la plante de Smith, qui se rapproche assez de celle de Hooker pour que l'on puisse les réunir. Méme port, méme forme de feuilles à longue pointe, les inférieures teintées de rouge, les autres pâles en dessous, bordées d'une marge rouge, même ligule courte, arrondie, un peu fendue, méme scape, mémes fleurs. Les différences ne sont qu'individuelles ou d'interprétation. Dans l'A. grandiflorum, la coloration générale est plus pâle; l'inflo- rescence, plus large, porte des bractées supérieures plus vertes, les inférieures étant beaucoup moins rosées; les staminodes sont en aléne entiére, non bifides, et les lobes corollins sont plus aigus. Or, ces derniers caractéres varient d'un individu à l'autre dans des espèces voisines, et il arrive parfois de rencontrer dans la méme fleur, par exemple,. à gauche un staminode bifide, à droite son congénère entier. Si l'on compare à l'A. Granum-Paradisi Hook., tab. 4603, la plante de Sims, tab. 13, on observe que : 1? la coloration générale est plus violacée dans la tige et les écailles inférieures de l'inflo- rescence; 2? les bractées ou écailles supérieures du scape sont jaunâtre fauve et non rose jaunâtre; 3e les feuilles ne sont point bordées de rouge. Comme on voit, ce sont là des caractéres indi- viduels ou de variation, à supposer que l'interprétation de l'artiste et la description de l'auteur soient scrupuleusement exactes. Et, si l'on ajoute à ces différences bien minces, la briéveté plus grande des ligules, le lobe moyen du connectif fendu au lieu d'étre entier, les staminodes entiers et en aléne, il y a de quoi faire une variété légitime, rien de plus. Si nous citons Ch. Lemaire (1) ce n'est que pour mémoire, car il s'est contenté de copier la planche 4603 du Botanical Magazine et de traduire les trois pages que Hooker avait consacrées à son Amomum Granum-Paradisi publié quelques années auparavant. Il faut savoir gré à Pereira (2) d'avoir travaillé la matière médi- (1) Lemaire (Ch.), Jardin fleuriste, pl. 178. (2) Pereira, The elements of Materia medica and therapeutics, 4° édit. (1854-1857), vol. II, part I, p. 244. i à : GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 365 cale avec l'esprit d'un vrai botaniste, ne se bornant pas à décrire des médicaments plus ou moins informes, mais faisant des compa- raisons avec les collections scientifiques. Aussi, dans la quatriéme édition de son magistral ouvrage, il réunit l'A. grandiflorum de Smith à l'A. exscapum de Sims qu'il ne distingue pas de l'A. Gra- num-Paradisi Hook. Il ne pense pas que cet Amomum ait jamais donné les grains de Paradis; il lui attribue une ligule obtuse ou bilobée, des bractées pubescentes, une corolle un peu velue en dehors, des staminodes linéaires obtus (évidemment pour désigner les stylodes ou disques), des fruits pubescents, et ces caractères n'ont pas été apercus par Hooker. Enfin, une inflorescence avec deux fruits, prise dans l'herbier méme de Smith, est figurée en grandeur naturelle et présente les caractères de PA. Granum-Paradisi Hook. Pereira attribue aux graines une odeur trés aromatique, mais une saveur moindre que celle des grains de Paradis vrais; et c'est sans doute cette raison qui l'incline à penser que l’A. Granum-Paradisi ne donne point le grain de Paradis du commerce, qui serait exclusivement produit par l'A. Melegueta Rosc. Guibourt et Planchon (1) ne sont pas de cet avis puisqu'ils distinguent deux sortes, a et b, de grains du Paradis: l'une, fournie par VA. Granum-Paradisi d'Afzelius, et l'autre par l'Amomum Meleguela. La variation qu'on observe entre ces auteurs parait se résumer en ceci : Pereira considére le grain de Paradis donné par la plante de Hooker comme une sophis- tication de l'autre fourni par l'A. Melegueta ; Guibourt et Planchon appellent les deux sortes « Grains de Paradis » en leur attribuant des propriétés inégales: simple différence d'appréciation. Il ne serait pas impossible que d'autres espéces méme fournissent les grains de Paradis, car les fruits sont trés semblables dans les nombreuses espéces de la cóte occidentale d'Afrique, et il n'est pas prouvé que des espéces bien distinctes n'aient pas des pro- priétés organoleptiques voisines. Dans tous les cas, Guibourt et Planchon réunissent les A. Granum-Paradisi et Melegueta Rosc., eten ceci l'erreur est capitale. Mais comment l'éviter si ces auteurs se sont appuyés uniquement sur la « bonne figure » de Nees von Esenbeck, qui, nous l'avons vu, est absolument trompeuse et ou (1) Guibourt et Planchon, Drogues simples, T° édit. (1876), LI, p. 22i 366 SÉANCE DU 26 JUIN 1908. se. trouve fabriquée de: toutes pièces une espèce unique avec les caractères die: deux espèces distinctes ? Walpers (1):et Horzaninow (2) ont tort, selon nous, de rapporter la planche de Hooker, t..4603, à l'Amomum Granum-Paradisi de Linné, de Schultes (Mantissa l. c.) qui est totalement inconnu. Le monographe Horaninow regarde les Am.. Afzeliz Rosc., A. es: capum. Sims, À. grandiflorum: Sinith. simplement comme une forme de l'A. Granwm-Paradisi Hook., variété que Walpers ne sépare pas du type:et:avec plus de raison peut-être. Le Flora of tropical Africa (NH, p. 304-5), publié en 1897, contient une description qui donne les principaux caractères de l'A. Granum-Paradisi Hook., cependant les longueurs de la tige et du scape sont un peu augmentées. Le texte est muet sur la bordure rouge des feuilles, les staminodes fourchus, et donne des synonymes que nous connaissons déjà: « Botanical Magazine, tab. 4603; Lemaire, Jardin fleuriste, tab. 178; A. exscapum Sims ; A. grandiflorum Smith: et Cyclopædia n°6 ; A. Afzelit Rose., Cyclopædia, n? 7; A. palustre Afzel. Stirp. Med. Nov. 1829, 9. » Ainsi M. J.-G. Baker, auteur de la famille dans l'ouvrage, com- prend largement l'espéce et ne distingue point la plante de Sims, malgré son scape un peu différent, son anthére spéciale, ses feuilles sans marge rouge. En acceptant Amomum Granum-Paradist Hook., il le fond avec celui de Linné qui est véritablement trop inconnu, trop flottant pour entrer dans la synonymie, d'autant que Hooker a affirmé lui-même qu'il ne connaissait point l'espéce linnéenne. Enfin, M. Baker donne: une série de localités de la Haute-Guinée où l'Am. Granum-Paradisi Hook. a été récolté. Nous retiendrons pour le moment les renseignements suivants : Territoire du Niger: Nupe, Barter n° 1543 ; Bas-Niger : Onitza, Barter n* 1787. Ces deux numéros sont représentés au Muséum; auquel ils ont été donnés par l'herbier de Kew; ils correspondent parfaitement entre eux; mais ils ne concordent pas exactement avec la description du Flora of tropical Africa; la ligule des feuilles n'est pas « moderately large, obtuse », c'est une des plus grandes du genre, elle est profondément bifide à deux lobes longs et aigus; le pédoncule del'inflorescence n'a pas seulement de 2 à 6 pouces (5 à 15 em.), mais bien de 15 à* 95 cm. Pour la ligule et (1) Walpers, Annales botanices systematicæ, VI (1861), p. 20. (2) Horaninow, Prodromus monographie Scitaminearum (1862), p. 29. GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 361 le scape, nous sommes loin des A. Granum-Paradisi Hook. et de ses synonymes, A. exscapum, grandiflorum, et très loin aussi d'un échantillon cultivé au Jardin. botanique de: la Martinique. et qui ne serait pas mieux l'A. Granum-Paradisi Hook. si la planche 4603 et la description avaient été établies sur lui-méme. Ces échantillons des n^ 1543 et 1787 de Barter au Muséum ne sont pas seulement identiques entre eux ; mais, d'aprés.des renseignements que le distingué botaniste M. Stapf a bien voulu nous fournir, ils sont absolument pareils à leurs correspondants de l'herbier de Kew. Ceux-ci donc différent également de PA.: Granum-Paradisi Hook., et nous sommes. absolument, certain qu'il y a dans VA. Granum-Paradisi du Flora of tropical Africa deux espèces distinctes. De plus, le n° 55 de Vogel, la plante récoltée par Vogel à Abo ne peuvent étre séparés des numéros de Barter ; ils sont distincts, comme eux, de la planche 4603 du Botanical Magazine et l'on ne trouve pas d'intermédiaire, aucun échantillon. qui ne puisse être rapporté facilement, à l'un ou l'autre type, parmi les sept échantillons que contient l'herbier de Kew. En 1902 (1), nous n'étions pas aussi bien renseigné et, suivant en cela M. Baker, nous avions attribué à VA, Granum-Paradisi Hook. les n° 1543 et 1787 du collecteur Barter, ainsi que plusieurs autres, et force nous était de reconnaitre à l'espéce de Hooker une « inflorescence sub- sessile ou atteignant le plus souvent une hauteur de 15 à 20 cm., une ligule assez grande divisée en deux lobes égaux acuminés ». Tout récemment arrivaient au Muséum l'échantillon le plus identique que l'on püt trouver avec l'A. Granum-Paradisi Hook. et d'admirables spécimens envoyés de Libreville par M. Aug. Chevalier et qui avaient, avec les n** 1543 et 1787 de Barter, l'analogie la plus absolue. Des com- paraisons longues et scrupuleuses faites sur des échantillons complets nous ont convaincu qu'il y avait là deux espèces bien distinctes séparées par des caractéres trés nets et qui jamais n'offrent aucun intermédiaire dans des spécimens nombreux. - On en jugera par les diagnoses suivantes : AMoMUM GRANUM-PARADISI Hook. — A. grandiflorum Smith. — A. Gra- num Paradisi Baker (in Flora trop. Africa) pro part. Herba sat excelsa, glaberrima; stolones radicantes O. Vagine angusti, glabra, striatulæ, infimae 1-2. lamina. destituta. Folia longe elliptica, bre- viter petiolata, basi subrotunda, apice abrupte et longe acuminata, supra viridia, subtus glaucescentia, margine angustissimo rubro; ligula brevi, (1) Gagnepain F. Les Zingibéracées du continent africain dans l'herbier du. Muséum, du Bull. Soc. hist. nat. Autun (1902), pp. 28 et 33 du tiré à part. 368 SÉANCE bu 26 Juin 1903. truncata vir emarginata. Inflorescentia radicalis; scapis 1-2 brevissimis, rubris, squamatis, squamis 6-8 mollibus, paulum imbricatis, striatulis, obtusis vel minime acutis ; bracteis lanceolatis calyce valde majoribus, extus tenuis- sime pilosis vel pulverulentis, rubro-luteis. Flores 2-4 vicissim aperti, spec- tabiles, magni. Calyx spathaceo-fissus, roseo-luteus, postice bidentatus, extus villosulus, dentibus brevissimis, tubum corollæ attingentibus. Corollæ tubus fauce dilatatus, extus tenuiter sericeus; lobi subæquales, posticus ellipticus, obtusus, apice emarginatus, duplo latior, laterales lanceolati obtusi, omnes albo-rosei. Staminis filamentum breve, loculi lineares pubescentes, apice discreto, polline destitulo ; connectivum trilobatum, dorso pulverulentum, lobis lateralibus falciformibus acutis, medio breviore, triangulari, obtuso; staminodia 4, linearia, dentiformia, quorum par utrinque ad basim filamenti dispositum, vel 2 unum integrum altero bifido ; labellum amplum, unguicula- tum, subrotundatum, albidum, fauce luteum, margine undulatum. Ovarium villosulum. Disci (stylodia) 2 clavati, stigma infundibuliforme, ore ciliato; stylus pilosus. Capsula ovata, sulcata, apice attenuata, semina numerosa, nitida, grisea, subrotunda, sapore ardente, acri. Herba 75 cm., 1 m. alta; folia 15-16 cm. longa, 4 1/2 lata; petiolo 4 mm. longo; ligulæ 3 mm. longc; inflorescentia tota 9-15 cm. longa; Mores usque 9 cm. longi; calyx 3 cm. longus; corollæ lobi laterales 45 mm. longi, 10 lati, posticus 40 mm. longus, 20 latus; labellum explicatum 6 cm. longum, 5 1/2 latum, staminodia 2-3 mm. longa; disci 8 mm. longi; stamen 12 mm. longum; fructus ad 5 cm. longus. Var. A. exæscapum Sims = A. Afzelii Rosc. Folia non rubro-marginata; scapum minus, squamis paucis; connectivi lobus medius fissus. Le type a été décrit principalement d'aprés les planches 4603 du Bota- nical magazine et 111 de l Exotic Botany et d’après les diagnoses cor- respondantes, mais aussi d'aprés un magnifique spécimen donné au Mu- séum par M. Delacour, cultivé dans le Jardin botanique de la Martinique et qui offre d'ailleurs l'identité la plus parfaite avec la planche et la de- scription de Hooker. Il existe dans l'herbier un échantillon ancien qu'il faut nécessairement rapporter à cette espèce; il provient de l'herbier Brongniart, porte le nom d'Amomum Cardamomum, sans indication cerlaine d'origine. Les numéros suivants du Flora of tropical Africa doivent être également identifiés avec A. Granum-Paradisi Hook. d'aprés M. Stapf, de Kew : Millen, n* 103 de la collection de 1894; Rowland, sans numéro; Millson, n° 22, Yoruba, [kiroun. AwowvM Masuraux de Wildem. et Durand (Mat. fl. Congo, V, 1899) Reliquiæ Dewevreanæ, fasc. 2, p. 228). Herba sat excelsa, glaberrima ; rhizoma horizontale; stolone longe repente, squamato, radicoso, squamis imbricatis, striatis, chartaceis, acutis; caulis basi purpurascens (fulvus in sicco); vaginis latis, striatulis, glabris, infimis 3-4 lamina destitutis ; folia lanceolata apice tenuiter acuminata, basi attenuata, breviter petiolata, glabra, margine concolore, utrinque viridia (brunnea in sicco.) Ligula profunde fisse ; lobis 2 longis, acutis, scariosis-fragilibus. Scapus unicus, rarius 2, elatus, purpureus, squamis rubris, imbricatis, obtu- GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. 369 sis, grosse striatis, infimis brevibus, medio et supremis lanceolatis; inflores- centia ovata, 2-3 flora, bracteis ovalibus vel ovato-lanceolatis, vix mucronu- latis, striatis, chartaceis, verosimiliter purpureis; bracteolis lanceolato- obtusis, plus minus scariosis. Flores purpurei, magni. Calyx spathaceo-fissus, integer, apice pilosus. Corollæ tubus brevis, vix exsertus ; lobi æquales, pos- ticus 3-plo latior, rotundatus, laterales lanceolati, acuminati vel rarius obtusi. Labellum obovatum, crenulatum, vix emarginatum, fauce pilosa, maculata. Staminis filamentum breve, parce pilosum; loculi paralleli, apice discreti, antice pilosi; connectivum apice tri-appendiculatum, lobis lateralibus falcifor- mibus, medio triangulari plus minusve longo. Staminodia parva, subulata, basi filamenti inserta, integra vel furcata. Stigma infundibuliforme, ciliatum, pilosum, ore obliquo. Disci 2, clavato-truncati. Ovarium glabrum. Fructus ampulliformis; semina numerosa . angulosa, a£ro-fulva, nitida, striatula, sapore resinoso, viz piperato. Caulis 80 cm.-1m. altus ; folia circa 15-20 cm. longa, 4lata; ligula 10-15 mm. longa; scapus 15-40 cm. longus; squama 1-5 cm. longæ, bracteæ 3-4 em. longæ, 2-3 latie; flores explicati usque 8-9 em. longi; labellum 5 cm. longum, 4 latum; fructus submaturus 4 em. longus, 2 latus; semina 5 X 4 mm. (1). « C. Barter, Baikie's Niger expedition 1858, n^ 1543 Amomum (Nupe) »; « 1787, Amomum (Onitza) » et « 3295, Amomum Fl. light purple, a common coast plant. Eppah ». — Vogel, à Abo et n° 55, Nun River. — Griffon du Bellay «n° 37, Gabon 1863 Amomum sub- sericeum Oliv. Hamb. vulg. Yangué Béré ». — R. P. Duparquet, Gabon.— R. P. Ménager « vulg. Grain de Paradis », env. de Porto-Novo, 1874. — Échantillon communiqué par M. Heckel, provenant du Gabon, du Congo Zerumbet Autrani Heckel. — D" Debeaux, n° 171, 19 juin 1900, Libreville; herbier Faculté des sciences de Montpellier, com- muniqué par M. Flahault. — Auguste Chevalier, Libreville, T juillet 1902. Var. comosum. Folia variegata, subtus glaucescentia, basi distincte atte- nuata, petiolata; inflorescentia comosa, 3-4 bracteis apice longissime appen- diculatis, appendice foliacea, glauca, 2-8 cm. longa, 1-3 lata. Aug. Chevalier, Mandgi (Cap Lopez), 11 juillet 1902. Ainsi l'Amomum Masuianum se distingue de l'Amomum Granum- Paradisi Hook. par ses grands stolons écailleux radicants, par ses lon- gues ligules à lobes bifides aigus, la marge des feuilles absolument con- colore, leur base plus atténuée, par ses scapes écailleux trés hauts (15-40 em.), les bractées de l'inflorescence plus largement ovales et plus fermes, par les fleurs pourpres, l'ovaire glabre, les graines noiràtres à saveur à peine poivrée, plutót résineuse. (1) Si nous étions certain de la bifidité des ligules de VA. Masuianum de l'herbier de Bruxelles, il ne resterait plus l'ombre d'un doute sur l'identité de cette plante et de celles que nous lu! rapportons, du reste avec toute certitude désirable. i F TE (SÉANCES) 24 310 SÉANCE DU 26 JUIN. 1903. Cen'estpasavecl'Amomum Granum-Paradisi Hook. que l'A. Masuian- uma le plus d'affinités, mais avec notre A. stipulatum (1). Celui-ci a des feuilles toutes semblables, mais plus brièvement pétiolées, des ligules de méme longueur et de méme forme, mais ses scapes sont presque nuls comme dans la planche 4603 de Hooker; ses bractées sont discolores, les inférieures trés pàles, les supérieures purpurines et toutes papyracées ; ses fleurs sont rouges de méme, mais son labelle est presque obtus et non elliptique; la eréte de son anthére ne présente jamais de lobe médian; enfin, les gaines sont dans notre espéce nettement réticulées au sommet. L'A. stipulatum. diffère done des deux espèces qui peuvent le mieux lui étre comparées, et son autonomie reste entiére. CONCLUSIONS Nous résumons dans le tableau synoptique suivant l'histoire de PA.) Granum-Paradisi : 1590. Cardamomum arabicum majus (Tabernæmontanus."Icon. stirp. p. 915) — Amomum sp.? (Africain !) 1671. Melegueta sive Grana Paradisi (Bauhin Prodr. p. 158) — Zingibéracée. 1680. Malaguetta, Meleguetta, Granum-Paradisi (Morison Plant. ox. lll, p. 254) — Amomum sp. ? 1750. Melegueta, Grana Paradisi, Cardamomum majus, etc. (Blackw. herb. tab. 385) — A. sp.? 1759. Amomum Grana Paradisi Linné (Sp. pl. édit. 1, p. 2) = Amomum sp. ? (Africain.) 1762. Amomum Grana-Paradisi Linné (Sp. pl. édit. 2, t. 1, p. 2) — Amomum sp. ? (Asiatique pro p.) 1787. Amomum Grana-Paradisi Linné Mat. med. monandria p. 36) — Am. sp. ? (Asiatique pro p.) — Am. Cardamomum L. pro p. 1788. Zingiber Meleguetta (Gærtner De fruc. sem. t. 1, p. 34, t. 12, fig. a. h.) — Am. sp. ? ; — Am. angustifolium Sonner. pro p. 1805. AMOMUM ExscaPUM Sims (Ann. Bot. I, p. 549, tab. 13) — A. Granum- Paradisi Hook. var. 1805. AMOMUM GRANDIFLORUM Smith (Exot. Bot. Il, p. 111,. tab 109) — A. Granum Paradisi Hook. 1807. A. Granum-Paradisi (Rose. Trans. Linn. Soc. VIII. p. 253) — Amo- mum sp. ? 1807. A. ArzEtH Rosc. (Trans. Linn. Soc. VIII) — A. Granum-Paradisi Hook. var. 1817. A. Granum-Paradisi L. (Rœm. Schult. Syst. vég. I, p. 26) — Amomum sp.? (Africain.) (1) Voy. le Bulletin de 1903, p. 261. GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. J11 1819. A. Granum-Paradisi L. (Rees Cyclop. XXHI) — Amomum Meleguetta Rose? 1819. A. Afzelii Rosc. (Rees Cyclop. XXXIX) — A. Granum-Paradisi Hook. var. 1819. A. grandiflorum Sm. (Rees Cyclop. XXXIX) — A. Granum-Paradisi Hook. 1820. Torymenes officinalis Salisb. (Trans. hort. Societ. I, p. 183)— A. Gra- num Paradisi L. — Am. sp. ? 1820. Alexis grandiflora Salisb. (Trans. hort. Societ. 1, p. 183) — A. gran- diflorum Smith. 1820. A. bifurca Salisb. (Trans. hort. Societ. 1, p. 183) — ^. exscapum Sims 1822. Amomum Granum-Paradisi L. (fem. Schult. Want. 1, p. 36) — Amo- mum sp.? (Afrieain.) 1825. A. Granum-Paradisi L. (Sprengel, Syst. veget. 1, p. 11) — Am. sp.? (Africain.) 1828. A. Granum-Paradisi L. (Nees Plant. med. tab. 65) — A. Meleguetta hosc. pr. p. 1851. A. Granum-Paradisi Hook. (Bot. Mag. tab. 4603). 1852. A. Granum-Paradisi (Lemaire Jard. fl. tab. 178) — A. Granum-Paradisi Hook. 1854-7. A. Granum-Paradisi (Pereira Mat. med. 4° éd. 11.1. p. 244) = A. Gra- num-Paradisi Hook. 1861. A. Granum-Paradisi L. Hook. (Walp. Ann. bot. syst. VI, p. 20) — A. Granum-Paradisi Hook. 1862. A. Granum-Paradisi L. Hook. (Horaninow Monog. p. 29) = A. Granum- Paradisi Hook. 1876. A. Granum-Paradisi L. (Guibourt et Planch. Drog. simpl. 7° édit. 11, p. 224) = A. Granum-Paradisi Hook. ; A. Meleguetta Rosc. 1898. A. Granum-Paradisi!L. ez Hook. (Baker Fl.. trop. Afr. Vl, p. 301) = A. Granum-Paradisi Hook. pr. p. A. — Masuianum Wild. Dur. pr. p. 1902. A. Granum-Paradisi L. Hook. (Gagnep. Zing. Afric. p. 28-32) = A. Gra- num-Paradist Hook. pr. p. — A. Masuianum Wild. et Dur. pr, p. Ce tableau montre surabondamment que lA. Granum-Paradisi L. est une espèce totalement inconnue et que tous les botanistes qui se sont efforcés de la faire revivre l'ont comprise à leur manière et plus ou moins différemment. C'est également celle des botanistes prélinnéens. Une nuit obscure s'étend sur elle, et il est impossible de la dissiper. Conserver l'espèce linnéenne, c'est donc vouloir l'obscurité quand méme. Le seul A. Granum-Paradisi qui puisse avoir droit d'asile dans les ouvrages subséquents est celui de Hooker, tab. 4602, du Bola- nical Magazine. Ses synonymes sont VA. exscapum Sims, un peu différent et que l'on peut considérer comme une variété, mais sur- 212 SÉANCE DU 26 Jurn 1903. tout l'A. grandiflorum Smith. Telles sont les trois bases sur les- quelles s'appuie la connaissance actuelle et compléte de l'A. Gra- nuin-Paradisi. Quant à la drogue nommée Graines de Paradis, son origine parait complexe. Certainement, elle est fournie par l'Amomum Melegueta Rosc., par PA. Granwm-Paradisi Hook. Mais il y a des présomptions pour que d'autres Amomes africains soient aussi mis à contribution, pourvu qu'ils aient des graines chaudes et âcres, par exemple l'A. Sceptrum. En raison de la forme du fruit qui est commune à nombre d'espéces, en raison aussi du nombre probable des espéces inconnues africaines, il est extrémement dif- ficile, voire méme impossible, de déterminer spécifiquement les capsules de Graines de Paradis non accompagnées du scape ou de feuilles. Enfin, l'A. Granum-Paradisi Hooker est confondu avec lA. Masuianum de Wildeman et Durand, dans l'herbier de Kew, sinon dans la diagnose du Flora of tropical Africa, du moins dans les échantillons, et il était utile de dissiper cette équivoque. M. Finet fait la communication suivante : DENDROBIUM NOUVEAUX DE L'HERBIER DU MUSÉUM ; par M. E.-A. FINE. 1. Dendrobium Urvillei n. sp. (Dendrocoryne). Herba elata, epiphyta. Caulis ad basin attenuatus, supra fusiformis, apice foliatus. Folia pauca, coriacea, lanceolata, acuminata. Scapus pseudo-termina- lis, erectus, multiflorus. Flores mediocres, non resupinati, longe pedicellati, breves, acuti, bracteati. Sepala erecta, acuta; lateralia oblonga, posticum lanceolatum. Petala spathulata, mucronata, sepalis multo latiora, paulo lon- giora, Labellum 3-lobum, nudum; lobi subæquales, laterales ovato-oblongi ; medius oblougus, apice acutus; labelluia basi nervis ramentaceis auctum, breviter unguiculatum ; unguis cum columna pede adnatus, calcar obtusum subdidymum simulans, intus 2 callosum. Columna brevis, lata, stelidiis 2-3 dentatis, dente anteriore triangulari-acuto, longiore. Anthera... Timor (Guichenot, voyage du capitaine Baudin ; Le Guillou, n°40 et 41, voyage de l'Astrolabe, en 1841). Port du D. crumenatum : voisin sans doute du D. polycarpum, in- suffisamment décrit, de Reichenbach f. (in Gard. chron. 1883, p. 492); ne diffère par la tige fusiforme, le labelle. dépourvu de lames, le cli- nandre de la colonne muni de trois dents de chaque cóté ; l'éperon obtus, FINET. — DENDROBIUM NOUVEAUX DE L'HERDIER DU MUSÉUM. 373 avec deux callosités à sa partie intérieure et antérieure, formant le pro- longement de l'onglet du labelle. Pseudo-bulbes de 35 centimétres de haut sur 15,5 de large: feuilles de 12* X 2*; hampe florale de 35 à 40 cent.; fleur de la dimension de celle du D. Pierardi. 2. D. borneense n. sp. (Pedilonum). Herba epiphyta, pusilla. Caules graciles, clavati, apice foliati. Folia bina, fere opposita, ovata. Flos unicus, e vaginis brevibus inter folia erumpens; longe pedicellatus, nutans. Sepala erecta, brevia, obtuse-triangularia, lateralia cum column: pede elongato concrescentia, inter se libera. Petala paulo mi- nora, oblonga, acuta, angustiora. Labellum ambitu rectangulum, elongatum, apice rotundatum, emarginatum, erosum, pubescens, venis ramentaceis per- cursum, ad dimidiam inferiorem partem nudum. Columna brevis, stelidiis latis, oblongis; column: pes elongatus, postico sepalo bis longior, cum labelli basi adnatus ; calcar cavum, intus nudum. Bornéo (Beccari, n^ 442). Pseudo-bulbes réunis en touffes, de 4 à 5 cent. de long sur 05,2 de large; feuilles de 17,6 X 0°,5 ; fleurs de 1 cent. de long, du sépale posté- rieur à l'extrémité de l'éperon. 3. D. elephantinum n. sp. (Distichophyila). Herba epiphyta. Caules teretes, undique foliati. Folia carnosa, disticha, dis- sita, lanceolato-linearia, apice oblique biloba. Scapi laterales, oppositifolii, breves,9-4 floriferi. Bracteæ triangulares, breves. Sepala erecta, ovato-acumi- nata,lateralia cum column: pede concrescentia, inter se libera. Petala oblonga, acuta, sepalis paulo breviora, marginibus minute serratis. Labellum ambitu hexagonum, 3-lobum ; lobi laterales triangulares, apice truncati ; lobus medius obcordatus, acutus; laminæ binc, a stigmatis leteribus usque ad basin lobii medii labellum percurrentes; ibi lamina tertia, brevi, interposita. Columna recta, alata, stelidiis rotundatis; pes cum dimidia ovarii pedicellati parte æquans, primum obconicus, ad apicem inflatus. Anthera glabra, antice ero- sula, connectivo incrassato. Pollinia 4, more generis. Bornéo (Beccari, n° 3656; Chaper). Port du D. rerolutum et voisins; mais feuilles trés écartées les unes des autres. Fleurs couleur de vieil ivoire, de la dimension de celles du D. aduncum. ; Tiges de 20 à 25 cent. de haut, 0°,6 d'épaisseur; feuilles de 2,7 X ONE. 4. D. odiosum. n. sp. (Eudendrobium). Herba epiphyta. Caulis fusiformis usque ad medium, supra teres, nodosus, ramis secundariis adjunctis, apice solum foliatus. Folia plana, fere linearia, apice truncata. Racemi biflori, breves, laterales. Flores lutei vel albi, floribus D.chrysanthi velchrysotoxi affines et forma et magnitudine. Sepala paten- 314 SÉANCE DU 26 Jurn 1903. tia, lanceolata, acuta. Petala latiora, patentia, ovata, basi attenuata, acuta. Labellum ad medium trilobum, liberum, unguiculatum ; ad unguis basin, callus carnosus, glaber; discus et lobus medius papillosus. Columna erecta, brevis, stelidiis triangulis; pes brevis, mentum obtusum cum sepalis fingens, apice non excavatus. Anthera ut in Dendrobio aggregato ; pollinia more generis. CHINE : Mong-tsé (Tanant). Par sa fleur, cette plante appartient intimement aux sections Densi- flora ei Eudendrobium. Mais le port, au contraire, la rapprocherait de certains Stachyobium; il est d'ailleurs absolument hors des formes ordi- naires. Un pseudo-bulbe allongé, fusiforme, à nœuds écartés, peu marqués, aphylle, ridé profondément, se prolonge brusquement par une tige beau- coup plus grêle, à nœuds rapprochés et saillants, formée d’un bois lisse, dur et luisant, comme la tige d’un bambou, portant latéralement quel- ques fleurs et feuillée seulement vers le sommet. Sur cette tige primaire, à des nœuds irrégulièrement élus, prennent naissance des rameaux se- condaires absolument semblables, mais avec des dimensions réduites, à la tige primaire qui termine le pseudo-bulbe, rameaux qui portent eux- mêmes des feuilles et des fleurs. Ce mode de végétation lui donne donc l'aspect d'un arbre à tronc ébranché dont les branches supérieures seules sont feuillées et fleuries. J'avais cru d'abord pouvoir le rapprocher du D. leucochlorum Reichenb. f.; la description sommaire de cet auteur pouvait, à la rigueur, convenir à la plante en question; mais il n'était fait aucune allusion à son mode anormal de végétation, et j'ai, faute de matériaux de comparaison, renoncé à les identifier. Pseudo-bulbe 24° >< 4°; tige qui le prolonge 45° X 05,2; feuilles de 6* X< 3°; fleurs de 25,5 de longueur, fermée. 9. D. Fargesii n. sp. (Cadetia). Herba pusilla, epiphyta. Caulis repens, pseudobulbos dissitos emittens. Pseudo-bulbi costati, apice attenuati, unifoliati. Racemus terminalis, e spatha membranacea oriundus, uniflorus. Flos maximus, pedicellatus, cum flore D. grundiflori Lind. æquans. Bracteæ mediocres, basi ocreatæ, dein libe- ræ, latæ, acutæ. Sepala erecta, triangularia, acuta, lateralia duplo longiora. Petala erecta, oblique triangularia, acuta. Labellum longe unguiculatum, dein expansum, panduratum, 3-lobum, fere induplicatum ; lobi laterales cuneato- rotundati, apice lobo medio incumbentes; lobus medius reniformis, id est valde emarginatus; in diseo, ad basin lobii medii, calli duo carnosi, rotundati, antrorsi. Columna brevissima, apice attenuata, stelidiis fere obsoletis; pes elongatus, sepalo postico ter longior; labellum pedi continuum. Anthera 2-locularis, loculis indivisis. Pollinia more generis. Cune (province du Su-tchuen, district de Tehen-Kéou-Tin), Farges n° 1506; fleurs rouges avec le labelle blanc ; croît àl'altitude de 1200 mè- tres sur les arbres des rochers escarpés à Ta-han-Ky ; 4 juin 1900. FINET. — DENDROBIUM NOUVEAUX DE L' HERDIER DU MUSÉUM. 375 Cette curieuse petite plante a tout à fait le port d'un Bolbophyllum. La tige rampante, presque jamais ramifiée, porte une chaine de 15 à 11, petits pseudo-bulbes piriformes, les huit ou dix derniers terminés par une feuille unique, obovale, un peu atténuée à la base, obtuse au sommet. Le dernier pseudo-bulbe seul porte une fleur unique, aussi grande à elle seule que le pseudo-bulbe avec sa feuille, et caractérisée par le développement exagéré du pied de la colonne qui forme un long menton saillant. Le labelle n'est pas appliqué par sa face interne le long du pied de la colonne; son onglet, trés long, prolonge au contraire celui-ci et forme avec lui une espèce de col de cygne renversé, que cachent les sépales latéraux. L'affinité de cette espèce me parait être avec le Dendrobium grandiflorum Lindley. Pseudo-bulbe 05,9 de long; feuilles 4°,2 X 05,7; fleur 27,3 du sommet du sépale postérieur à l'extrémité du menton. 6. D. inæquale n. sp. (Bistichophylla). Herba epiphyta. Caules cæspitosi, teretes, foliosi. Folia distieha, conferta, ovali-oblonga, apice attenuata, oblique biloba, membranacea. Racemi obso- leti. Flores solitarii, e vaginarum perula oriundi, laterales, perpauci. Sepala 8 p , » perp I erecta, triangularia, acuta, lateralia paulo longiora et cum columnæ pede con- crescentia. Petala erecta, cum sepalo postico æquantia, ovata, obtusa. Label- lum 3-Iobum, carnosulum, a basi libera angustata cuneatum ; lobi laterales irregulariter inæquales, nunc integri, nunc laciniati, subtriangulares, truncati ; lobus medius latus, reniformis, lobulis inæqualibus, rotundatis; laminæ du, carnosæ, medio magis evolutæ, a basi usque ad apicem labellum percurrunt, lamina tertia humiliori per lobum medium interposita; utrinque ad apicem ejusdem lobi erist duc exteriores, breves additæ. Columna brevissima, crassa, supra attenuata, stelidiis uncinatis apice retusis; pes brevis, cum labelli ungue calcar breve vel saccum efficiens, intus ad apicem excavatus. Anthera 2-locularis, loculis integris, antice elongato-truncata. Pollinia generis. Ovarium valde incurvum, crassum. NoUvELLE-CALÉDONIE : prés Nouméa, dans la forêt (Balansa, n° 761). Port des D. revolutum, ete. se distingue par l'asymétrie des limbes de son labelle; bien que les crêtes ou lames qui le garnissent soient ab- solument dans l'axe de la fleur et rigoureusement symétriques, les lobes sont beaucoup plus développés d'un cóté que de l'autre et découpés de façon différente. Les crêtes du labelle se terminent dans l'éperon au fond de la fossette creusée à l'extrémité du pied de la colonne en deux petites callosités arrondies. Tiges de 30° X 0*,6; feuilles de 3* X 0°,6; fleur de la dimension de celle du D. revolutum. 1. D. vand:efolium n. sp. Herba erecta, arundinacea. Caules teretes, lignosi, ramosi, basi exfoliati, apice distiche foliosi. Folia lorata, disticha, apice obtusa, oblique emarginata, 316 SÉANCE DU 26 JviN 1903. more Sarcanthearum. Racemi longi, e foliorum axillis nutantes, multiflori. Flores mediocres, longe pedicellati, bracteis triangulis, acutis, parvis. Sepala semi- patentia, lanceolata, acuta, lateralia paulo longiora, obliqua et carinata, cum columna pede concrescentia. Petala angustiora, fere lanceolata, acuta. Labellum liberum, cum columnae pede articulatum, sub-trilobum, ambitu spathulatum; lobi laterales stricti, erecti, antice oblique truncati; lobus medias incrassatus, suborbicularis; a labelli basi usque ad disci medium, lamine tres, parallela, contiguæ, membranaceæ, laterales magis evolutæ. Columna longa, cum pede rectangula, stelidiis quadratis, serratis et filamento anthere longo, erecto; pes cum columna æquans, intus paulo canaliculatus, sepalis lateralibus adnatus et cum eis meutum breve fingens. Anthera 2-locu- laris, loeulis integris, subglobosa. Poilinia more generis. NOUVELLE-CALÉDONIE : ile Art (Balansa, n° 3117). — var, brevipedicellata. Dans un échantillon sans nom de collecteur, les fleurs ont le pédicelle moitié plus court et leur dimension est un peu plus faible; en revanche, on peut compter une trentaine de fleurs par grappe. Cette forme de Dendrobium à labelle charnu est spécial, je crois, à la Nouvelle- Calédonie. Sa hauteur, qui, d'apres Balansa, atteint souvent 2 métres, rappelle le port de certains Vanda à tige gréle. Les grappes portent de 15 à 20 fleurs, dont malheureusement le collecteur n'a pas indiqué la couleur. Tiges atteignant 2 mètres, souvent ramifiées, dénudées à la base, fo- liéesau sommet; feuilles indupliquées, de 16° X< 153. Grappes de 13-55" de long, portant jusqu'à 20 fleurs de 17,2, mesurées du sépale supérieur à la pointe du menton. 8. D. Sarcochilus n. Sp. (Distiehophylla). Herba erecta, arundinacea. Caules teretes, lignosi, graciles, apice foliati, basi denudati. Folia disticha, longe lanceolata, apice obtusa, oblique biloba. acemi pauciflori, erecti, basi vaginati. Flores mediocres, patentes, pedicellali, bracteis triangulis, acutis, parvis. Sepala obtusa, patentia, posticum longe ovatum, lateralia oblonga, latiora, longioraet obliqua. Petala, cum sepalo pos- tico æquantia, lanceolata, basi attenuata. Labellum liberum, trilobum, sub- spathulatum; lobi laterales longi, angusti, erecti, antice angulati; lobus medius, dimidio brevior, suborbicularis, longitudinaliter induplicatus, carno- sus, emarginatus, marginibus, crispato-undulatus, intus nudus; inter lobos laterales et cum eis æquantes, additæ sunt lamina tres, erectæ, parallele, membranaceæ, ad basin lobi medii abrupte desinentes et ei incumbentes. Columna erecta, robusta, stelidiis uncinatis, bene evolutis. obtusis; pes, cum columna fere rectangulus et æquans, intus canaliculatus, sepalis lateralibus adnatus; stigma limine hippocrepico infra marginatum. Anthera 2-locularis, loculis sub-locellatis, antice connectivo membranaceo lato, obtuse triangulo ornata. Pollinia more generis. NoUvELLE-CALÉDONIE : Collines herbeuses à la base de la Table Unio (Balansa, n° 2386; Pancher, n° 3307). FINET. — DENDROBIUM NOUVEAUX DE L'HERDBIER DU MUSÉUM. 317 Voisin du précédent, dont il différe par les grappes dressées, pauci- flores, le lobe médian du labelle plus petit que les latéraux, la colonne plus courte, plus forte, aux stélidies en forme de dents allongées, le con- nectif de l'anthére, et enfin le bourrelet en forme de fer à cheval, qui délimite la partie inférieure du stigmate. Hauteur d'environ 2 mètres, appelée par Pancher « Orchidée à cannes »; feuilles de 12* X 15,3; grappes de 7 cent., portant 8-10 fleurs bien ouvertes. Presque à chaque feuille est opposée une hampe fleurie ou défleurie. Les fleurs étalées ont environ 2 cent. de diamètre. Fleurs jaunàtres avec le labelle pourpre à son extrémité, d'après Pancher. 9. D. fractiflexum sp. nov. (Distichophylla). Herba erecta, arundinacea. Caulis ligneus, ramosus, teres, vaginis persis- tentibus striatis tectus. Folia coriacea, disticha, lanceolata, acuta, oblique biloba. Racemi pauciflori, fractiflexi, basi 1-2-vaginati; scapus 1-vaginatus. Vaginæ et bracteæ triangulares, acute, minimæ.!Flores ad sex, non resupinati, pedicello cum flore æquante. Sepala erecta?, triangulari-acuminata, posticum carinatum, lateralia ecarinata, paulo longiora, basi latiora, sparse intus fur- furacea. Petala linearia, acuminata, cum sepalo postico æquantia, intus sparse furfuracea. Labellum liberum, sepalo postico longius, basi erectum dein abrupte patens, basi anguste et breviter unguiculatum, integrum, longe ligulatum, acutum, ad basin marginibus erectis ; laminis tribus, parallelis, con- liguis usque ad apicem labelli discum carnosulum, intus furfuraceum percurren- tibus. Columpa erecta, apice paululum clavata, stelidiis parvis, retusis, fila- mento antherz longo ; pes columna paulo longior, solidus. Anthera2-locularis ; connectivum postice incrassatum, antice dilatatum, membranaceum, rostello incumbens. Pollinia ? NovvELLE-CarÉpoNiE : Baie de Tupiti, sommet des montagnes (De- planche, n° 529). Port des deux espèces précédentes, c'est-à-dire d’un Vanda; tiges sans doute fort hautes, les rameaux latéraux, seuls conservés dansl’her- bier, dépassant 25 cent. avec un diamètre presque uniforme de 0,4 à 0*,5; feuilles de 10* X 2°; fleur de 2*,8 de long; labelle de 95,2. Grappes à fleurs écartées, gréles, changeant de direction à chaque bractée flo- rale, portant 6-7 fleurs. 10. D. muricatum n. sp. (Dendrocoryne). Herba epiphyta. Caulis repens, pseudo-bulbosus, radices muricatas emittens. Pseudo-bulbi late fusiformes, vaginarum vetustarum ad filamenta hispida restrictarum cicatricibus 5-annulati, apice 1-2-foliati. Folia longe ovalia, ad basin in petiolum conduplicata, acuta, obtusa, multi-nervosa. Racemus unus (vel plures?) lateralis, foliis æqualis vel brevior, gracilis, ad dimidiam infe- riorem partem 3-4-vaginatus, ad dimidiam superiorem densiflorus. Flores brevissime bracteati, non resupinati. Sepala erecta, linearia, obtusa, posticum longius, lateralia faleata. Petala erecta, linearia, falcata, obtusa, basi attenuata. Labellum liberum, 3-lobum, basi erectum, dein abrupte patens; lobi laterales 318 SÉANCE DU 26 jvix 1903. breves, antice uncinati, obtusi, erecti; lobus medius, multo major, fere duplicatus, ambitu sagittatus, isthmo angustato, longo, marginibus anticis crispato-uudulatis ; limbus inter lobos laterales incrassatus, lamellis duabus, brevibus antice cincinnatis, medio ornatus. Columna brevis, crassa, apice atte- nuata, stelidiis uncinatis; pes brevis, intus canaliculatus. Anthera postice incrassata, 2-locularis, imperfecte 2-locellata. Pollinia 4, per paria aggregata. NovvELLE-CALÉDONIE : Forêts au-dessus de la Conception, prés Nou- méa (Balansa, n° 738); Cougui, à 100 mètres (Pancher). Les pseudo-bulbes sont jaunes, cerelés de noir par les cinq cicatrices des gaines réduites à des filaments raides et dressés comme des crins. L'inflorescence prend naissance à la cicatrice supérieure; elle est simple et porte une trentaine de fleurs purpurines (Pancher). Les racines sont extrêmement curieuses; trés développées comme dans toutes les Orehi- dées, elles sont absolument recouvertes d'exc roissances serrées, courtes, dures et obtuses, qui leur donnent l'aspect absolument muriqué ; c'est un fait, à ma connaissance, unique dans la famille des Orchidées. Les deux lames ondulées du labelle, d'abord paralléles, divergent à droite et à gauche en formant de chaque côté une espèce de boucle dressée comme une dent, redeviennent parallèles et se terminent presque aussitôt à rien vers le milieu de l’isthme. Pseudo-bulbes de 7° X< 3; feuilles de 25° X 5°; inflorescence de 22--30* de haut; fleurs de 1*,2 de long, du sommet de l'ovaire à l'extré- mité des sépales. 11. Dendrobium muricatum Finet var. munificum. À specie typica differt sepalis lanceolatis, acutis; petalis obovatis, obtusis, fere faleatis; labello spathulato; lobis lateralibus quadratis, erectis; isthmo cuneato-elongato, marginibus integris; lobo medio isthmo paulo latiore, me- diocri, fere orbiculari, marginibus erispato-undulatis, disco concavo pube- rulo; laminis labelli rectangule cincinnatis, nec antice cincinnatis ; cetera speciei typicæ conformia. Plante de port beaucoup plus robuste; pseudo-bulbe de 9* X 4; feuilles plus larges, 22* X Te, plus longuement pétiolées; inflorescen- ces 2-3, prenant naissance chacune à la cicatrice d'une gaine différente ; bampes trés robustes, ramifiées, de 35 à 40 cent. de long, portant de 60 à 65 fleurs moitié plus grandes que dans le type. NovvELLE-CALÉDONIE : Montagnes situées au N.-E. de la Conception, sur le tronc des arbres, à 700 mètres (Balansa, n° 181). L'espéce la plus voisine de cette plante parait étre le D. speciosum, dont elle montre la floraison abondante, les pseudo-bulbes trés déve- loppés, les feuilles épaisses et coriaces, quoique de forme différente. Les racines sont muriquées, comme dans l'espéce type. FINET. — DENDROBIUM NOUVEAUX DE L'HERBIER DU MUSÉUM. ‘379 12. D. pectinatum n. sp. (Distichophylla). Herba epiphyta, mediocris. Caules graciles, teretes, basi paulo attenuati, undique foliati. Folia disticha, dissita, linearia, apice in:equaliter biloba, obtusa, Racemi laterales, biflori, oppositifolii, tenues. Flores longe pedicellati, non resupinati, parvi, braeteis ocreatis, acuminatis. Sepala erecta, ovata, acuta, æqualia, lateralia paululum carinata. Petala eonformia. Labellum liberum, brevissime unguiculatum, ambitu ovatum, sub-trilobum, lobis lateralibus ad dentes obtusos, sub-basilares, restrictis; ad imam basin callus transversus in disco per tres lineas incrassatas, subparallelas desinens, iutermedia multo longiore. Columna crassa, nana, antice et apice rectangule alata, stelidiis serratis; pes brevis, abrupte et antice geniculatus, solidus, mentum breve por- rectum fingens. Anthera semi-globosa, imperfecte 2-locularis. Pollinia... NovvELLE-CaALÉDONIE : Mont Humboldt (Balansa, n° 1717); mon- tagnes à l'ouest de Messioncoué, au sud de Port-Bouquet (Balansa, W41174) Cette espèce rappelle le D. revolutum, mais en modèle réduit et avec les feuilles plus écartées. Chaque feuille, à partir du milieu de la tige, est opposée à une inflorescence unique issue de deux gaines, formant pé- rule. Le rachis est très grêle comme le pédicelle, et de même longueur que l'ovaire augmenté du pédicelle, et la fleur se trouve ainsi égale aux feuilles, Tiges de 30°-40° flexueuses; feuilles de 1°,1 X 0°,2; fleur de 05,4; scape de 0*,5; ovaire pédicellé de 05,5. 13. D. margaritaceum n. sp. (Eudendrobium). Herba epiphyta, mediocris. Caules cæspitosi, subclavati, abbreviati, vaginis 3-4 pellucidis, nigro-pilosis tecti. Folia ad apicem 2-3, lanceolata, obtusa, apice oblique biloba, nigro-pilosa. Flores 1-2, terminales, vel laterales, e vaginarum membranacearum perula oriundi, pedunculis obsoletis, non resu- pinati, mediocres. Sepala subpatentia, posticum lanceolatum, acutum, cari- natum, lateralia late triangularia, obliqua, acuta. Petala cum sepalo pos- tico æquantia, late linearia, acuta. Labellum liberum, basi erectum, dein patens, panduratum, unguiculatum ; lobi laterales late triangulares, apice truncati, antici; lobus medius cordatus, emarginatus, marginibus undu- latis; ab ima basi usque fere ad apicem laminæ tres, contiguæ, carnosæ, ad dimidiam inferiorem partem margaritaceæ ; lamina lateraliter utrinque addita omnino margaritacea. Columna brevis, stelidiis filamento longioribus, uncina- tis; pes elongatus, intus canaliculatus, cum ovario pedicellato æquans. Anthera connectivo incrassato, antice ineumbente, 2-locularis, subquadrata, Pollinia more generis. Anyam : Haut Donai, sur les Pins à trois feuilles (Vernet, n° 2). Cette espèce rappelle par son port le D. alpestre Royle; mais les fleurs, ordinairement solitaires et beaucoup plus grandes, sont termi- nales et latérales; le labelle est absolument libre comme dans les Eu- dendrobium, formant un menton long, mais non un éperon ; les bractées 380 SÉANCE DU 26 Jurn 1903. et les feuilles sont parsemées de poils noirs comme dans les Dendrobium cariniferum, Infundibuium, longicornu, etc. Les lames saillantes du labelle forment des chapelets de perles accolées, sauf la moitié su- périeure des trois lames médianes, qui est lisse et entière. Tige longue de 5 cent., épaisse de 05,7; feuilles de 4° X 1,2; fleur longue de 25,3, du bout du sépale postérieur à l'extrémité du menton. 14. D. striolatum Reichenb. f. var. Chalandei Finet. Forme calédonienne du D. striolatum Reichenb. f. (D. Milligani F. v. Mueller). TYPICA Var. CHALANDEI Tiges courtes. Feuilles courtes et épaisses : 5° X 054. Sépale postérieur lancéolé. Tiges très allongées. Feuilles longues et gréles : Ix 06d. Séprle ligulé-aigu, à cinq nervures saillantes en dehors. Pétales lancéolés-aigus. Pétales rétrécis à la base, presque spatulés, obtus. Labelle à lobe médian ovale, obtus. Labelle à lobe médian émarginé. Trois lames, de la base à la pointe. Trois lames identiques, plus deux autres, une de chaque côté allant de la base jusqu'à la naissance du lobe médian. Pied de la colonne formant un angle Pied de la colonne dans son pro- obtus avec celle-ci et plus court | longement direct et plus long qu'elle qu'elle. ou égal au moins à elle. Bords du clinandre laciniés. Plus profondément dans la variété. Anthére 2-loculaire, à loges ou- Anthère à deux loges contigués, vertes en coquilles. | profondes, divisées chacune en deux logettes pàr une cloison. Fleurs solitaires sur des hampes au Fleurs 2-3, sur des hampes plus n nussi longues que l'ovaire pé- | courtes que l'ovaire pédicellé. 1celle. | NOUVELLE-CALÉDONIE, sur le tronc des arbres (Chalande, septembre 1884). 15. D. secundum Lindley var. Urvillei Finet. Cette variété ne diffère du type que par ses proportions plus robustes et surtout la forme de son labelle, qu'A. Brongniart avait remarquée et signalée sur son étiquette ; il l'avait nommée D. secundum Lindley et ajoutait « vix differt forma obtusiori labelli ». La fleur, moitié plus grande que celle de l'espéce type, n'a pas le la- belle en forme de sandale, avec les bords relevés, mais en éventail ou plutôt en forme de hachette allongée, et la callosité de la base est réduite à une dent plate dirigée en arrière. FINET. — DENDROBIUM NOUVEAUX DE L HERBIER DU MUsÉUM. 381 ARCHIPEL Papou : Waigheou (Dumont d'Urville). 16. D. Tokai Reichenb. f. var. crassinerve Finet. Cette variété diffère du type par ses feuilles plus courtes et plus larges; le labelle a des lobes latéraux tronqués à augle droit en avant; le lobe médian linéaire aigu; les trois lames du labelle sont très épaisses et charnues, surtout au niveau de la naissance du lobe médian. Enfin, la colonne a deux dents de chaque cóté, la dent antérieure plus longue et aigué. L'ensemble de la fleur est un peu plus réduit. Tige de 1 metre de hauteur. NOUVELLE-CALÉDONIE (Thiébault, 1865 ; Germain, 1874-1876); fleurs jaunes; rochers de Bouremére, à l'embouchure de la rivière Io. (Balansa, n° 2387.) Explication des planches Xf. XII. XIII et XIV de ce volume. PLANCHE XI: DENDROBIUM URVILLEI. — 1. Sépale postérieur, X 2. — 2, s. latéral, X 2. — 3. Pétale, X 2. — 4. Labelle étalé, X 2, et coupe transversale de l'on- glet. — 5. Pédicelle, ovaire, colonne et éperon, X. — 6. Eperon vu de face, X. — 7. Coupe longitudinale d'avant, en arriére de la colonne et de l'éperon, X. — 8. Coupe transversale de l'éperon, X. — 9. Anthère vue de face, X. D. BORNEENSE. — 10. Sépale postérieur, X 4. — 11. Sépale latéral, X 4. — 12. Pétale, X 4. — 13. Labelle, X 4. — 14. Coupe transversale vers l'ex- trémité du labelle, X. — 15. Profi! longitudinal des crêtes des nervures du labelle, X. — 16. Colonne et éperon, X 4. — 17. Anthére vue de côté, X. — 48. Anthére vue de face et en dessus, X. — 19. Anthére vue en des- SOUS X. D. ELEPHANTINUM. — 20. Sépale postérieur, X 2. — 21. S. latéral, X 2. — 22. Pétale, X 2. — 23. Moitié du labelle, X 2. — 24. Pédicelle, ovaire, co- lonne et éperon, X 4. — 25. Coupe longitudinale de la colonne et de l'éperon, X 4. — 26. Coupe transversale de l'éperon, X. — 27. Anthére vue de face, x. — 98. Anthère vue de côté, X. — 29. Coupe longitudinale de l'anthére, d'avant en arrière, X. — 30. Anthère vue en dessous, x. — 31. Pollinaire vu en dessus, X. PLANCHE XII. D. optosum. — 1. Sépale postérieur, gr. nat. "a 2.2 latéral, gr. nat. — 3. Pétale, gr. nat. — 4. Labelle, gr. nat. — 9. Coupe longitudinale de l'on- glet du labelle et de sa callosité, X. — 0. Papilles du labelle Xv. — 7. Co- lonne et éperon vus de côté, X 2. — 8. Colonne et éperon vus de face, X 2. — 9. Pédicelle, ovaire et labelle vus de côté, X, 2. — 10. Anthere vue de face. D. FAncEsi. — 11. Sépale postérieur, X 2. — 12. Sépale latéral, X 2. — 13. Pétale, x 2. — 14. Pédicelle, ovaire, colonne, éperon et labelle, X 2. — 15. Labelle étalé, X 2. —- 16. Coupe transversale du labelle au niveau des callosités, X. — 17. Anthére vue de face, X. — 18. Vue en dessous, X. D. IN.£QUALE. — 19. Sépale postérieur, X 2. — 20. Sépale latéral, X 2. — 382 SÉANCE DU 26 JUIN 1903. 91. Pétale, X 2. — 22. Labelle étalé, X 2. — 23. Pédicelle, ovaire, colonne et éperon vus de côté, X 2. — 2%. Anthére vue de face, X. — 25. Anthère, coupe longitudinale d'avant en arrière, X. — 26. Anthére vue en dessous, X. — 27. Colonne avec son pied vus de face, X. PLANCHE XIII. D. vANDÆFOLIUM. — 1. Sépale postérieur, X 2. — Sépale latéral, X 2. — 3. Coupe transversale du S. latéral, X. — 4. Pétale, X 2. — 5. Labelle vu de côté, X 2. — 6. Labelle vu en dessus, X 2. — 7. Coupe transversale du lobe médian du labelle, X. — 8. Coupe transversale de l'onglet ou des lobes latéraux, X. — 9. Colonne et pied vus de côté, X 4. — 9 bis. Coupe trans- versale du pied de la colonne, X. — 10. Colonne et son pied vus de face, X. — 41. Anthère vue de côté, X. — 12. Anthére, coupe longitudinale d'avant en arrière, X. — 13. Anthère vue de face, X. D. SAncocuiLUs. — 14. Sépale postérieur, X 2. — 15. Sépale latéral, X 2. — 16. Pétale, X 2. — 17. Coupe longitudinale du labelle, X 4. — 18. La- belle vu de côté, X 4. — 19. Coupe transversale par les lobes latéraux, X. — 90. Coupe transversale du lobe médian du labelle, X, — 21. Colonne et pied vus de face, X. — 22. Coupe longitudinale d'avant en arrière de la colonne et de son pied, X. —23. Pédicelle, ovaire, colonne et son pied, X 4. — 24. Coupe transversale du pied, X. — 25. Anthére vue de côté, X. — 26. Anthére vue en dessous, X. D. FRACTIFLEXUM. — 27. Sépale postérieur, gr. nat. — 28. Coupe transver- sale du S. postérieur, X. — 29. Sépale latéral, gr. nat. — 30. Pétale, gr. nat. — 31. Pédicelle, ovaire, colonne et pied, X. — 32. Labelle, X 2. — 33. Coupe longitudinale du sommet du labelle, X. — 34. Coupe transversale, un peu au-dessus de l'onglet, X. — 35. Colonne vae de face, X. — 36. Coupe trans- versale du milieu du labelle, X. — 37. Anthère vue de face, X. — 38. An- thére vue de côté, X. — 39. Anthère, coupe longitudinale d'avant en arrière de l'anthére, X. PLANCHE XIV. D. MURICATUM. — 1. Sépale postérieur, X 2. — 2. Sépale latéral, X 2. — 3. Pétale, X 2. — 4. Labelle vu de côté, X 4. — 5. Labelle étalé, X 4. — 6. Lames du labelle, X. D. MURICATUM var. MUNIFICUM. — 7. Sépal» postérieur, gr. nat. — 8. Sépale latéral, gr. nat. — 9. Pétale, gr. nat. — 10. Labelle vu de cóté, x 2. — 11. Labelle étalé, vu de face, X 2. — 12. Pédicelle, ovaire et colonne, vus de côté, X 2. — 13. Colonne vue de face, X 2. — 14. Colonne, coupe longitu- dinale d'avant en arrière, X 2. — 15. Anthére vue de côté, X.— 16. Anthère, coupe longitudinale d'avant en arrière, X. — 17. Anthére vue en dessous, X- — 18. Anthère, coupe transversale, X. D. PECTINATCM. — 19. Sépale postérieur, X 4. — 20. Sépale latéral, X 4. — 21. Coupe transversale du sépale latéral, X. — 22. Pétale, X 4. — 23. La- belle étalé vu de face, X 4. — 24. Labelle : coupe transversale par le milieu du lobe médian, X. — 25. Labelle: point d'insertion et lobes latéraux, X. — 20. Labelle : coupe transversale par le milieu des lobes latéraux, X- — 27. Bractée, pédicelle, ovaire et celonne, X 4. — 28. Sommet de la colonne FINET. — DENDROBIUM NOUVEAUX DE L'HERBIER DU MUsÉUM. 383: vu de face, X. — 29. Anthére vue en dessus, X. — 30, Anthére vue en des- sous, X. i; D. MARGARITACEUM. — 31. Sépale postérieur, gr. nat. — 32. Sépale latéral, gr. nat. — 33. Pétale, gr. nat. — 34. Labelle vu de face, gr. nat. — 35. Pé- dicelle, ovaire et colonne, X. — 36. Coupe transversale du pied dela colonne, — 91. Labelle, coupe transversale par le milieu du lobe médian, X. — 38. Anthère vue de trois quarts de face, X. D. SECUNDUM var. UnviLLEL — 39. Labelle étalé, vu de face, X 2. — 40. Coupe longitudinale du labelle, X 2. M. Gustave Camus fait à la Société la communication suivante : PLANTES NOUVELLES OU INTÉRESSANTES DES DUNES SITUÉES ENTRE BERCK ET MERLIMONT (PAS-DE-CALAIS), par M. €. CAMUS. Continuant nos recherches sur le genre Saliz, nous avons, le 14 juin, fait, ma fille et moi, une excursion dans les dunes du Pas- de-Calais. Notre confrére M. Mellerio nous accompagnait. Ce sont les résultats de nos recherches que je demande la permission de faire connaitre à la Société en présentant en méme temps les plantes qui font l'objet de cette communication. Nous grouperons ces ré- sultats en deux parties : ceux qui ont trait aux plantes méritant une Note spéciale, et ceux qui concernent les Saules nombreux de cette région toute parliculiére. Notre itinéraire a été le suivant : départ de Berck-Plage, prai- ries marécageuses et marais en arrière des dunes jusqu'à la gare des Dunes, puis jusqu'à un étang situé à 5 kilométres environ au nord de Berck, examen des bords de l’étang, traversée des marais et prairies en se dirigeant vers Fort-Mahon (1). Les prairies prés de la route de Berck à Merlimont sont fermées par des ronces ar- tificielles, ce qui nous a obligés à traverser une seconde fois les mémes marais dans une direction presque paralléle. Huit heures d'investigations nous ont permis de récolter : Viola canina L. — Le type, un peu grêle il est vrai, et non le V. lancifolia Thore. (1) Il existe aussi un Fort-Mahon, prés de Quend (Somme); ce lieu, situé au milieu des dunes, a une flore quia une grande analogie avec celle que nous avons visitée. 384 SÉANCE DU 26 Juin 1903. Deux Poly;ala intéressants : 1° P. dunensis Du Mort., à ratta- cher au groupe du P. depressa Wender. ; X P. vulgaris var. litto- ralis — P. vulgaris var. parviflora de Vicq, Flore de la Somme, non Coss. et Germ. — Forme naine caractérisée par : grappes compactes; fleurs petites, ailes dépassant la capsule. Dans la Flore de la Somme, E. de Vieq cite à Saint-Quentin-en-Tourmont P. vul- garis var. comosa et var. parviflora (Coss. et Germ.). La descrip- tion de la plante correspondant à la variété parviflora convient bien à la plante des dunes de Berck; mais la synonymie doit être rectifióe, la var. parviflora Coss. et Germ. étant synonyme de P. comosa. Tetragonolobus siliquosus Roth var. maritimus DC. Lotus corniculatus var. crassifolius Pers. Anthriscus vulgaris Pers. var. graveolens. — Plante peu élevée, atteignant rarement 2 décimètres. Feuilles plus épaisses que dans le type. Fruit chargé d'aiguillons obtusinscules, courts, transpa- rents. Plante trés odorante. Nous avons suivi cette variété pendant 4 kilométres dans une direction s'éloignant de la mer. A cette distance, elle devient plus élevée, mais est encore odorante. Myosotis hispida Schlecht.— Forme peu élevée, à grappes flo- rales proportionnellement longues et à fleurs blanches, trés ré- pandus dans les marais et consociée avec l'Anthriscus. Alisma ranunculoides L. — Abondant prés de l'étang, non loin de la mer. Avait déja été récolté à cet endroit par mon ami M. Jeanpert. Orchis incarnata L. (Sensu stricto). Carex vulgaris Fries. — Nous partageons l'avis de M. Masclef lorsqu'il dit que le C. vulgaris a été confondu avec le C. stricta. Il existe bien dans le Pas-de-Calais, au moins dans les dunes, puisque nous en avons trouvé entre Berck et Fort-Mahon. La lo- calité de Condette, signalée par Rigaux, nous semble fort probable. On n'en sera pas étonné, si l'on considére que, dans les dunes de Quend, à Fort-Mahon (Somme), elle est signalée par E. de Vieq. Le but principal de notre excursion étant surtout l'examen des Saules de cette région, nous avons pu observer quelques faits que nous croyons intéressants : G. CAMUS. — PLANTES DU PAS-DE-CALAIS (RÉGION LITTORALE). 385 1° Salix argentea Sm. — A l'exemple de plusieurs auteurs, et notamment de de Vicq, nous croyons devoir distinguer ce Saule comme une espèce ou sous-espèce trés distincte, et non comme une variété du S. repens. Celle plante, exclusivement maritime, est trés polymorphe, méme sur un individu. Les feuilles sont souvent variables, distinctes quant à la grandeur et la forme. Dans les jeunes rameaux de la première année, les feuilles sont trés grandes, suborbiculaires, souvent cordées à la base. Dans les ra- meaux fertiles, les feuilles sont souvent de dimensions plus petites et ovales atténuées aux deux extrémités, les subdivisions des ra- meaux principaux ont parfois des feuilles plus grandes. « Feuilles largement ovales ou suborbiculaires, trés soyeuses, argentées en dessous, quelquefois sur les deux faces. » (E. de Vicq, loc. cit.). Cette courte description convient parfaitement au S. argentea de nos dunes. Nous avons suivi cette espéce pendant 4 kilométres en nous éloignant du littoral. Le nombre des individus examinés a été trés grand, la plante formant une grande partie du tapis vé- gétal. Nous n'avons pas vu un seul échantillon établissant le pas- sage du S. argentea au S. repens L. L'éloignement plus ou moins grand de la mer nous a paru sans influence ; 9" et 3 S. aurita L. et S. cinerea L. — Ces deux espèces su- bissent l'influence du milieu et présentent à l'observation chacune une variété maritime caractérisée surtout par la présence de poils nombreux et courts sur la face supérieure des feuilles; & et 5° Pour les S. triandra L. et alba L., d'ailleurs peu abon- dants dans la localité, la morphologie externe ne nous a donné aucune modification appréciable. HYBRIDES. S. aurita X S. argentea, X S. ambigua Ehrh. 9. maritima A. et Gust. Cam. Différe du S. ambigua Ehrh. a. par la présence de poils nombreux sur la face supérieure des feuilles. Deux petits arbustes. Spontanés. S. aurita X cinerea, X S. multinervis Doll. — Un seul pied. Spontané. S. caprea X cinerea, X S Reichardli A. Kerner. — Un seul pied. TE (SÉANCES) 25 380 SÉANCE DU 26 surx 1903. Salix aurita x, viminalis, x S. fruticosa Düll. — Trois petits arbres. S. alba X fragilis, X S. viridis Fries. — Ces trois derniers hybrides sont fort probablement originaires de la région des marais de Merlimont et de hang-du-Flier. Nous les avons trouvés plantés, au milieu des haies séparant les prairies, non loin de la route de Merlimont. Le Frére Sennen a adressé au Secrétaire général de nom- breux exemplaires à l'état frais des espèces suivantes, prove- nant de ses dernières récoltes aux environs de La Nouvelle (Aude) : Erodium murcicum, Melilotus sulcatus et neapoli- (anus, Telephium Imperati, Rubia Requienii, Lactuca tener- rima, Heliotropium curassavicum, Echium pustulatum, Ghlora imperfoliata var. lanceolata, Euphorbia terracina, Asplenium glandulosum, etc. Les plantes de ce bouquet méridional sont offertes aux personnes présentes. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE" LIGNIER (0.). Le fruit du Williamsonia |gigas Carr. et les Ben- nettitales; Documents nouveaux et Notes critiques. Caen. In-4', 40 pages, 9 figures (Mém. Soc. Linnéenne de Normandie, XXI, pp. 19-56). 1903. Les appareils reproducteurs trouvés dans l'Oolithe inférieure du Yorkshire associés aux frondes du Zamites gigas, et sur lesquels Carru- thers a établi le genre Williamsonia, ont fait l'objet d'interprétations assez diverses : Williamson regardait le réceptacle conique ou piri- forme qui en forme la région centrale comme ayant porté des organes mâles, et l'appendice infundibuliforme placé au sommet de ce réceptacle comme ayant porté des graines; il le désignait sous le nom de disque carpellaire. Le Marquis de Saporta avait établi plus tard que cet appen- dice terminal foliacé était stérile, et il avait constaté, sur certains échantillons, l'existence d'organes femelles fixés directement sur le ré- ceptacle; mais il considérait comme des appareils màles une partie des échantillons étudiés par lui, montrant encore à la base de leur récep- tacle une couronne d'éléments fibreux, qu'il regardait comme des restes d'organes staminaux disposés à peu prés comme chez les Typha. M. Lignier a repris l'étude des échantillons de la collection Yates,. appartenant au Muséum d'histoire naturelle de Paris, qui avaient servi de base aux observations de Saporta, et le remarquable travail qu'il vient de leur consacrer ne laisse aucun doute sur l'identité réciproque: de ces divers échantillons, qui ne représentent décidément, ainsi que le pensaient déjà plusieurs paléobotanistes, que des appareils femelles à divers états de conservation. ll a. constaté, sur les mieux conservés d'entre eux, que le réceptacle, en forme de poire, renflé à sa base, ré- tréci en pointe vers le haut, portait sur toute sa surface des organes appendiculaires dirigés normalement à celle-ci, plus courts et beaucoup plus gréles que ceux des Bennettites Gibsonianus et Benn. Morierei, mais offrant exactement le méme aspect extérieur : ce sont des écailles stériles, disposées en rosettes autour de petites graines dont le tube mi- cropylaire aboutit seul à la surface, au centre de chaque rosette ; mais à la partie inférieure et à la partie supérieure du réceptacle, conformé- (1) Il est rendu compte de tout ouvrage envoyé en deux exemplaires au Secrétaire général de la Société. 388 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ment à ce qui a lieu chez les Bennettites dans la région inférieure seu- lement, on n'observe que des écailles stériles sans interposition de graines. Au voisinage du sommet du réceptacle, qui se termine par une pyramide à pointe mousse, une partie des écailles stériles s'allongent dans le plan axial et se soudent les unes aux autres en un organe d'abord tubuleux à la base, qui s'épanouit ensuite en un appendice infundibuli- forme foliacé à bord supérieur lobé. Cet appendice se détachait plus tard, laissant à la base de la pyramide terminale une cicatrice annulaire, et de méme, à la maturité, la couche séminifère se détachait du réceptacle, les écailles stériles de la base et du sommet demeurant seules en place sous la forme de collerettes annulaires formées de fibres rayonnantes. Or, les appareils décrits par Williamson et par Saporta comme des appareils staminifères ne sont autre chose que des appareils femelles ainsi dé- pouillés de leur couche séminifère et de leur appendice terminal infun- dibuliforme, l'anneau strié et le disque lenticulaire de Williamson représentant les deux collereltes, basilaire et apicale, d'écailles sté- riles demeurées adhérentes au réceptacle, et la corona placée un peu au-dessous du sommet de l'axe pyramidal correspondant à la cicatrice d'insertion du disque carpellaire, d'ailleurs purement stérile comme l'avait admis Saporta. Aucun échantillon n'a offert de trace des organes mâles, qui étaient, vraisemblablement, comparables à ceux que M. Wieland a observés chez le Cycadeoidea ingens, où l'inflorescence femelle centrale, avortée ou non encore développée, s'est montrée entourée à sa base par une couronne de frondes staminales à pennes latérales portant des synangium marat- tiacéens à logettes renfermant des grains de pollen. M. Lignier considere d'ailleurs comme probantes les observations de M. Seward d'aprés lesquelles le Williamsonia gigas représenterait, ainsi que l'avait admis Williamson, l'appareil reproducteur du Zamites gigas. La dépendance, établie par M. Nathorst, entre le Williamsonia angustifolia et certaines frondes d'Anomozamites ne laisse d'ailleurs, non plus que les observations de M. Wieland, aucun doute sur l'appa- rence cycadéenne que devaient affecter les frondes des Bennettitées ; mais l'auteur se demande si les échantillons de Will. angustifolia con- sidérés par M. Nathorst comme des fleurs mâles ne seraient pas, confor- mément à ce qu'il a reconnu chez le Will. gigas, des appareils femelles dépouillés de leur couche séminifére ; il se borne toutefois à signaler la possibilité d'une telle interprétation. Au point de vue de la place à attribuer aux Bennettitées dans la clas- -sification, M. Lignier discute la valeur morphologique de leurs appareils floraux, et repousse l'assimilation proposée par M. Wieland avec les appareils floraux des Cycas, tout au moins en ce qui regarde les appa- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 389 reils femelles; il voit en effet dans ceux-ci, non pas un axe simple constituant une fleur comparable au cône mâle des Cycadées, mais une inflorescence dans laquelle les pédoncules séminiféres correspondraient à des bourgeons latéraux unifoliés naissant à l'aisselle de certaines des bractées stériles; pour les fleurs måles elles-mêmes des Cycadeoidea, sans contester formellement la manière de voir de M. Wieland, il ne serait pas surpris qu'il fallüt également voir en elles des inflorescences, dans lesquelles les frondes staminales seraient axillantes des bractées piliféres au-dessus desquelles elles sont situées. Jl conclut de là à l'impossibilité de rattacher les Bennettitées aux Cycadinées et à la nécessité d'en faire, avec Engler et Prantl et avec M. Nathorst, un groupe distinct, celui des Bennettitales. Il ne croit pas, à raison de la différence de constitution des inflorescences, comme à raison de la disposition toute différente des graines, terminales, isolées et dressées chez les Bennettitées, tandis qu'elles sont latérales, géminées et pendantes chez les Cycadales, que les Bennettitales soient les ancétres de ces dernières, mais elles sont trés proches parentes de ces ancêtres, et toute une série de caractéres, tels que la ressemblance de leurs poils lamelleux avec ceux des Fougères et l'apparence maraltiacéenne de leurs frondes staminales, attestent leur ancienneté relative. M. Lignier les rapprocherait de préférence des Cordaitales, certaines inflorescences de Cordaitées, notamment les Cordaianthus Williamsoni et Cord. Zeil- leri, étant constituées sur un plan trés analogue, formées de bractées stériles insérées sur un axe commun et dont un certain nombre ont à leur aisselle un bourgeon qui porte un ovule dressé, plus ou moins pé- donculé. D'une souche primitive, sortie des premières Filicinées, seraient dérivés, suivant M. Lignier, d'une part le groupe des Cordaitales et, d'autre part, celui des Salisburiales, qui auraient ensuite donné nais- sance chacun à une branche latérale, à savoir : les Bennettitales, issues du premier d'entre eux, et les Cycadales, issues du deuxième. R. ZEILLER. LE GRAND. Série d'Hieracium, principalement des Alpes françaises, suivie de notes sur quelques plantes critiques ou rares (6° Notice), extrait de la Revue de Botanique systématique, numéro du 1* juillet 1903. L'auteur, ayant traité le genre Hieracium,avec la grande famille des Composées, dans la Flore de France de M. l'abbé Coste, a. exirait, des notes et renseignements qu'il avait pris pour cette étude, une série d'indications géographiques inédites se rapportant à diverses espéces alpines rares ou critiques. Il fait aussi connaitre une espéce nouvelle que lui a communiquée M. Arvet-Touvet : HiEnAcIUM GERARDI Arv.-T. 390 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. (section Aurella Koch gr. Eriophylla), découvert par M. G. Vidal dans les Basses- Alpes. Suivent des observations sur d'autres plantes critiques : Filago subspicata Bor. Fl. centr. n'est qu'une déformation du F. ca- nescens Jord. x Filago Lamottei Le Grand, rapporté naguère à tort au F. subspi- cata Bor. (in Suppl. stat. bot. du Forez, 1816), est un F. arvensi- lutescens, ainsi que l'avait reconnu Lamotte. Reseda lutea var. hispidula Muell., découvert à Baugy (Cher). Lamium guestphalicum Weihe (secund. Rouy), forme ambigué in- termédiaire aux L. purpureum et hybridum. Berry, vallée de la Loire. Woodsia hyperborea, découvert par M. G. Vidal aux gorges de Cians (Alpes-Maritimes). Ern. MALINVAUD. A. LE GRAND. Sur le Saxifraga nivalis de la Flore d'Auvergne de Delarbre (Extrait de la Revue de Botanique systématique, 1° fé- vrier 1903), 3 pages in-8°. D’après notre confrère, la Flore d'Auvergne précitée n'inspirant aucune confiance, « le synonyme Saxifraga nivalis Delarbre attribué au S. hieracifolia W. K. (1) doit être rayé des Flores françaises ». Ern. M. J.-P. HOSCHEDÉ. Notes sur quelques plantes récoltées en Dor- dogne (Académie de géographie botanique, 1903). 44 pages in-8". Profitant d'un séjour d'environ trois mois dans l'arrondissement de Nontron, fin avril à fin juillet 1902, notre confrère herborise avec zèle aux environs de Mareuil-sur-Belle, La Roche-Beaucourt, Piegut et Javerlhae, et dressant l'inventaire de ses récoltes, il a relevé un assez grand nombre de plantes rares ou nouvelles pour le département de la Dordogne, ou du moins non mentionnées dans le Catalogue raisonné de Charles Des Moulins (2). (1) Voyez la découverte de cette espéce dans le Cantal, in Bull. Soc. bot. Fr., t. XXVI (1879), p. 91. (2) Charles DES MouriNs, Catalogue raisonné des plantes de la Dordogne (1840-1859). Cet ouvrage, fondamental pour la connaissance des. plantes du Périgord, a paru en quatre fascicules, publiés successivement dans les Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux (tomes Xl, XIV, XV et XX) et dont les tirages à part portent les dates et titres suivants : I. CATALOGUE RAISONNÉ DES PLANTES QUI CROISSENT SPONTANÉMENT DANS LE DÉPARTEMENT DE L^ DORDOGNE, par MM. Charles Des Moulins et Du Rieu de Maisonneuve, pre- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 391 Voici quelques-unes des observations : Capsella gracilis Gren. serait hybride des C. Bursa-pastoris et rubella. — Linum Loreyi Jord., la Roche-Beaucourt. — Trifolium pallidulum Jord., variété de T. ochro- leucum. — Digitalis lutea var. longibracteata. — Verbascum Schot- tianum Schrad. — Serapias Lingua var. longibracteata, « caracter généraux du S. Lingua, mais pas de S. longipetala Poll. dont il a l'as pect à cause des bractées dépassant plus ou moins longuement les fleurs, les inférieures foliaeées trés longues, labelle visiblement pubescent. — Orchis alata Fleury (0. Morio-laxiflora), partout où croissent les parents, et O. subalata Gadeceau, moins fréquent, probablement issu d'un croisement inverse des deux mêmes espèces. — Ophrys Trollii Reichenb., sous-espèce d'O. apifera? — Arum italicum var. Foucaudi Corbiére, à spadice rouge violacé et non jaune. — Juncus tenuis Willd., ne figurait pas dans le Catalogue de Des Moulins. — Ceterach offici- narum var. sublobata Milde. Ern. M. GILLOT (X.)et BERTHIER. Excursion au parc de Baleine (Allier) (Extrait des Procès-verbaux de la Société d'histoire naturelle d' Au- tun, 1902). 47 pages in-8°. Les auteurs donnent la relation d'une visite faite au pare et au chà- teau de Baleine, qui appartiennent aujourd'hui aux petits-fils de notre regretté confrère Napoléon Doümet-Adanson (1). On trouve dans le chàteau l'important herbier de Michel Adanson, qui contient environ 30,000 espéces étiquetées et annotées par ce célèbre naturaliste. Le parc, créé il y a prés d'un siècle par M"* Aglaé Adanson, renferme des bois de toutes essences actuellement fort beaux, et des rangées d'arbres poussés en magnifiques avenues et pour la plupart étiquetés avec l'in- dication du pays d'origine. On y remarque toute une série de Sapins; l'Abies Pinsapo, des sierras espagroles, introduit par Boissier en 1837, atteint 22 mètres de hauteur, avec des troncs de 1"40 à 2"80 de tour, et donne des semis spontanés, dont plusieurs sujets ont offert un di- morphisme foliaire des plus curieux, les feuilles de certains rameaux mière partie : Phanérogames, distribuées d'après le Synopsis Flore germa- nicæ et helveticæ dx D" G.-D.-J. Koch; Bordeaux (1840), 165. pages in-8°. — Il. Supplément au Catalogue raisonné, ete., 1°" fascicule (Renonculacées- Caryophyllées), jauvier 1846, 69 pages. — lll. Catalogue raisonné, etc. (suite), additions au 1* fascicule du Supplément et 2° fascicule du Supplé- ment (Linées-Dipsacées), 1849, 178 pages. — IV. Catalogue raisonne, etc., Supplément final, 1859, 453 pages (total des quatre parties : 865 pages). Les premiers fascicules sont devenus rares, (1) Voy. dans le Bulletin, t. XLIV (1897), session extraordinaire de Barce- lonnette, p. Lvi et suiv., la Notice de M. Barratte sur Napoléon Doùmet- Adanson. 392 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. rappelant les caractéres morphologiques de celles d'Abies peclinata, les autres d'Abies Pinsapo; aussi N. Doümet-Adanson les considérait comme hybrides (A. Pinsapo-pectinata) (1). Les pépinières de Baleine sont installées dans un sol alluvial sablon- neux et siliceux humide, offrant naguère des landes incultes et tour- beuses que d'habiles irrigations ont changées en prairies fertiles. Plu- sieurs espéces ligneuses étrangéres s'y multiplient spontanément el fournissent aux sylviculteurs de précieux renseignements sur la produc- tion des bois d'œuvre qu'ils pourraient obtenir dans la plaine du Bour- bonnais. Ern. MALINVAUD. Jules OFFNER. Aperçu de la flore alpine (Revue alpine du 1* fé- vrier 1903). 21 pages in-8* et 2 planches. Lyon, 1903. Si l'on franchit les 2000 mètres environ qui séparent les coteaux de La Tronche, près de Grenoble, du sommet de la chaine de Belledonne, on passe du climat de la Provence à celui du Spitzberg. Dans les parties basses, Figuier, Amandier et Laurier poussent en pleine terre; l'Olivier peut étre cultivé à La Tronche. Aprés avoir dépassé la zone inférieure occupée par les cultures, on atteint les premiers arbres qui annoncent la montagne : Châtaignier, Chêne, Hêtre; ce dernier, vers 1400 à 1500 métres, céde la place aux Sapins. La région subalpine ou zone des forêts est caractérisée par les Conifères : Épicéa et, plus haut, Pin Cembro. Au-dessus des derniers arbres, commence la région alpine ou des pâturages, avec le ravissant tapis des fleurs alpines, Gentianes, Saxi- frages, Anémones, Épervières, Campanules, Pédiculaires, etc.; comme arbustes, Genévrier nain, Saules rabougris et surtout le Rhododendron ferrugineux. Vers 2000 métres, les arbustes disparaissent, le gazon véclaircit, le rocher nu émerge presque partout, et vers 2500 mètres on atteint la région nivéale : Saules minuscules (S. herbacea); Androsace, miniatures de Primevére, le Myosotis nain, Linaire alpine, Renoncule des glaciers, etc. Cette derniére espéce, jusqu'à plus ample informé, détient « le record de l'altitude », elle a été récoltée à 4,270 mètres ; précédemment l Achillea atrata avait été trouvé à plus de 4000 mètres; les Licheus, au mont Blanc, montent jusqu'à 4700 mètres. Aprés cette vision rapide des zones de végétation, l'auteur résume la question fort intéressante de l'adaptation des plantes au climat alpin. Il rappelle, à ce propos, les résultats obtenus par M. Gaston Bonnier dans une série d'expériences failes comparativement dans la plaine et dans la montagne, par exemple le Topinambour se transformant, au bout d'un an de culture à l'Aiguille de la Tour (2500 métres), en une (4) Voy. ce Bulletin, t. XXXVI (1889), p. 334. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 393 rosette de feuilles aplaties sur le sol au lieu d'une tige élancée cou- verte de fleurs. Les deux planches montrent les changements analogues subis par la Vergerette (Solidago Virga-aurea) et les Pissenlit (Tara- cacum Dens-Leonis), cultivés aux altitudes les plus différentes. Une hypothèse plausible se dégage de ces faits : les plantes alpines offriraient le dernier état d'une transformation lente et progressive qui aurait adapté des plantes de la plaine aux exigences du climat alpin. Dans cerlains cas, on observe un enchainement d'intermédiaires entre le type de la plante primordiale et celui qui en est dérivé. Ainsi, à l'Alpe du Villard d’Arène, croit le Silene alpina à souches ligneuses, à feuilles épaisses et ciliées, à fleurs grandes et nuancées de violet, généralement solitaires au sommet des rameaux. Or on peut récolter entre le Grave et le Lautaret toute une série d'échantillons se rapprochant davantage les uns du Silene inflata, les autres du S. alpina. N'est-on pas, par suite, autorisé à considérer ces deux Silene comme « deux formes extrémes de la méme espèce »? Ern. M. GENTIL (Amb.). Variétés sarthoises du Rosa canína (Bull. Soc. d'Agricult., Sciences et Arts de la Sarthe, t. XXXIX). Tirage à part, 1903. Des observations faites par l'auteur depuis la publication de son His- toire des Roses indigènes de la Sarthe (1), sans modifier sensiblement le classement qu'il avait adopté, lui permettent d'ajouter quelques formes qu’il croit bon de signaler, se bornant toutefois, pour le moment, à celles qui se rattachent au Rosa canina. Les formes nouvelles, consi- dérées par l'École analytique comme autant d'espèces, sont : R. ery- thrella Rip., R. silvularum Rip., R. adscita Déségl., R. leiostyla Rip., R. hemitricha Rip., R. hirsuta Déségl., R. inconspicua Déségl.; elles portent à 21 le nombre des Canines connues actuellement dans la Sarthe. L'auteur en a dressé un tableau synoptique où elles sont rangées en trois groupes : vulgaris, glandularis et hispida. Précédemment il donnait au dernier groupe le nom de dumalis, qu'il prend aujourd'hui dans un sens plus restreint. Ern. M. SARGENT. Recently recognised species of Cratægus, in eastern Canada and New England, Let I (Extrait de Rhodora. vol. V, n** 50 et 52, février et avril 1903). Boston, 1903. Espéces nouvelles : Sect. Crus-Galli : CRATÆGUS EXIGUA, (1) Voy. l'analyse de cet ouvrage dans le Dulletin, t. XLIV (1897). .p 275. 394 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Sect. Pruinosæ: CRATÆGUS FESTIVA, C. PEQUOTORUM, C. PILOSA, C. CONJUNCTA, C. COGNATA, C. LITTORALIS, Q. DISSONA, C. JESUPI. — Intricate : Craræëus Sronet, C.Prckn, C. BisseLLI, C. HAR- í GERI. — Molles : CRATÆGUS EXCLUSA. — Lobulatæ : CRaTÆGUS ROBESONIANA, C. POLITA, C. FRETALIS, C. THAYERI. — Flabellate : CRATÆGUS CONTIGUA, C. IRRASA, C. FLUVIATILIS. Ern. MALINVAUD. SARGENT (Charles S.) The genus Cratægus in New Castle County, Delaware (Botanical Gazette, février 1908, pp. 99-110). Nouveautés : Crategus Crus-galli var. OBLONGATA; C. PENNYPAC- KERI (20 étamines), C. DELAWARENSIS (10 étamines); C. APPOSITA, NE- MORALIS et CUPREA, in sect. Intricatæ:; C. TATNALLIANA, in sect. Molles ; C. STOLONIFERA, in sect. Tenuifolic. Ern. M. Hanz SCHINZ. Versuch einer monographischen Ubersicht der Gattung Sebæa R. Br. I. Die sektion Eusebæa Griseb. (Essai d'un apercu monographique du genre Sebæa R. Br. I. section Eusebæa Griseb.), aus den Mitteilungen der Geograph. Gesellschaft in Lübeck, Heft 17, 1903, 55 pages gr. in-8°. Sebæa est un genre de la famille des Gentianées, tribu des Evacee; Index de Th. Durand (1888) lui attribuait 18 espèces habitant l'Afrique tropicale et australe, la Nouvelle-Zélande et l'Australie. M. Schinz en décrit 66 espèces dans la section Eusebæa. Préface historique, bibliographie, tableau de synonymes, clef des espèces, description en allemand de 66 espèces, dont voici les nouvelles : Sebæa rhomboidea Schinz et sclerosepala Gilg dans la sous-section TETRANDRIA Schinz; dans la section PENTANDRIA Schinz : Sebæa sat- cata, exigua, Gilgii, Baumii, cuspidata, Conrathii, scabra, vitellina, multiflora, wittebergensis, grandiflora de Schinz, Macowanii Gilg, transvaalensis, Brehmeri, Dregei, confertiflora de Schinz. Nous regrettons toujours l'abandon du latin dans les diagnoses des espèces. Ern. M. Marc MICHELI. Leguminose Langlasseanæ, Légumineuses récoltées daus les États mexicains de Michoacan et de Guerrero pendant les années 1898 et 1899, par Eugène Langlassé, avec 28 planches et lé portrait de Marc Micheli (Mém. Soc. phys. et hist. nat. de Genève, vol. XXXIV, 1903), 52 pages. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 395 Ce travail est une œuvre posthume du trés regretté Marc Micheli (1), de Genève. Dans une Note présentée à notre Société en 1900 (2), M. Micheli, rendant hommage à la mémoire d'Eug. Langlassé récemment décédé, donna un aperçu de l'itinéraire parcouru par cet explorateur au Me- xique et en Colombie, ainsi que des résultats botaniques de son voyage, qui avait surtout un but horticole. Les Légumineuses récoltées au Mexique étaient représentées par 237 numéros, parmi lesquels Micheli, qui avait une connaissance parfaite des plantes de cette grande famille, reconnut plusieurs espéces nouvelles. Les Légumineuses abondent surtout dans la zone supérieure, au- dessus de 2000 mètres, de la sierra Madre, au point d'y former, avec les Composées, le fond du tapis végétal. Un trait saillant, dans cette pré- dominance des Légumineuses, est offert par de nombreuses Galégées arborescentes, ainsi que par l'abondance des Mimosées dans la brousse de la zone séche. : | 28 planches, dessinées et gravées avec un art consommé par M° Hé- rincq, représentent les espèces suivantes : I, Brongnartia bilabiata ; Il, B. bracteolata; VIL, Tephrosia Langlassei; IV, T. major; V, Coursetia planipetiolata; VI, C. madrensis; VH, Æschynomena si- mulans Rose; VIH, Æ. madrensis; IX, Æ. paucifoliolata; X, Desmo- dium madrense; XI, D. pseudo-amplifolium ; XII, Phaseolus brevi- calyx; XII, Ph. Buseri: XIV, Rhynchosia bicolor; XV, Macherium biovulatum; XVI, Pterocarpus. aphyllus; XVII, Lonchocarpus erio- carinalis; XVIII, Cercidium plurifoliolatum ; XIX, Cassia Quiedon- dilla; XX, Goldmania constricta Micheli et Rose; XXI, Mimosa Herincquiana ; XXII, M. Langlassei; XXIII, M. lignosa; XXIV, M. paucifoliolata; XXV, Acacia Iguana: XXVI, Calliandra bijuga Rose; XXVII, Pithecolobium acatlense Bentham; XXVIII, P. tomen- tosum Micheli. Les 24 espèces mentionnées ci-dessus sans nom d'auteur sont de Mi- cheli. Goldmania, voisin des Piptadenia et Prosopis, est un genre nou- veau nommé par M. Rose en l'honneur de M. E.-A. Goldman, qui l'a, le premier, récolté au Mexique en mars 1899. Ern. M. (1) Voy. dans le Bulletin, t. XLIX (1902), p. 177, la « Notice nécrologique sur Marc Micheli », par M. J. Briquet. l (2) Note sur le voyage botanique d'Eug. Langlassé au Mexique et en Colombie, par M. Micheli (séance du 23 mars 1900, voy. tome XLVII, p. 117). 396 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Bulletin de la Société botanique des Deux-Sévres pour l'étude de la flore du Poitou et limites, 1902, quatorziéme Bulletin. Un vol. in-8° de 264 pages. Niort, 1903. Nombreux Rapports d'herborisations, dont quelques-unes mycologiques. — E. Smow : Anomalie florale de l'órobanche Epithymum (corolle offrant un tube long et sinueux puis brusquement élargi, avec cinq divi- sions à peu près égales, cinq étamines bien développées, etc.). — Le même : Floraison du Triodia decumbens. — FoviLLADE : Sur quelques Potentilles hybrides (P. reptans X Tormentilla — P. Gremlii Zimm.; P. procumbens X Tormentilla — P. fallax Zimm.; P. procumbens X reptans Murb. — P. mixta Nolte). — Le méme: Violettes hybrides des environs de l'Absie (Viola canina X lactea, V. canina X Rivi- niana, V. lactea X Riviniana, V. Reichenbachiana X Riviniana) et intéressantes observations sur les phénoménes d'hybridité dans le genre Viola. Ern. MariNvaUD. Congrés des Sociétés savantes de Paris et des départements, tenu à Paris en 1902, sous les auspices du Ministère de l'Instruction pu- blique et des Beaux-Arts; Comptes rendus de la section des sciences, pp- 113-193 (Botanique). Paris, Imprimerie nationale, 1903. Mémoires présentés : Jules RUDOLPH : un Jardin de plantes officinales. — E. MauNvauD : Classification des espèces et hybrides du genre Mentha; de l'application du principe de la « subordination des caractères » à l'étude des groupes critiques, particulièrement dans le genre Mentha. — E. MALINVAUD : Traits généraux de la flore du Lot; Faits remarquables de géographie bota- nique récemment observés dans ce département. — M! Marguerite BELÈZE : Station anormale de Tetragonolobus siliquosus. — M!* M. BELEZE : Quelques observations sur les « Criblures en grains de plomb » qui perforent les feuilles de certains végétaux cultivés et sauvages des environs de Montfort- l'Amaury et de la forét de Rambouillet (Seine-et-Oise). — Émile BELLOC : Note sur les Diatomées marines de la côte occidentale du Maroc. — GAGNE- PAIN : Contribution à l'étude du pollen des Géraniacées. — Ch. LE GENDRE : Réponse à la question « Signaler les points de la France où la flore à été insuffisamment explorée ». — Ant. MAGNIN : Recherches complémentaires sur les lacs du Jura (1894-1901). — J. MAHEU : Contribution à la Flore obscu- ricole de France, — G. Diswigr : Observations sur l'inflorescence du Bryum pallescens. Ern. M. D. CLOS. Les Eucalyptus au Jardin botanique de Toulouse (50- ciété d'Agriculture du département de la Haute-Garonne, novembre 1902, Toulouse, 14 pages). M. le D" Clos estime que les établissements publics du Sud-Ouest, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 397 contrairement à l'avis exprimé par M. F. Sahut, doivent essayer la cul- ture des Eucalyptus, en multiplier les semis et en suivre le dévelop- pement. Certaines espèces ont pu supporter des abaissements de tem- pérature considérables. D'E. viminalis a résisté à — 11 et, d'aprés M. le professeur Guillaud, il vient trés bien aux environs de Bordeaux. Les Eucalyptus Globulus Labill., rostrata Schlecht., wrnigera Hook., polyanthema Schauer, coccifera Hook., ont été étudiés au Jardin botanique de Toulouse. Les deux premiers répudient définitive- ment le climat toulousain, les Æ. urnigera et coccifera lacceptent nettement; quant à l'E. polyanthema, il faut faire des réserves à son sujet, pour insuffisance d'épreuves. M. le D' Clos se propose de suivre le développement d'un certain nombre d'autres espéces, encore indéterminées, cultivées au Jardin de Toulouse. Parmi elles se trouvent vraisemblablement les E. viminalis Labill. et resinifera Smith. Il rappelle, en terminant, que l'hybridité a été constatée en Europe dans le genre Eucalyptus et que M. le D' Trabut a signalé un E. gomphocornuta qui reconnait pour parents les E. gomphocephala et cornuta. D'autres hybrides spontanés ont été éga- lement constatés en Algérie et en Australie. P. Harior. P. GUÉRIN. Sur le sac embryonnaire et en particulier les anti- podes des Gentianes (Journal de Botanique, XVII, pp. 101-108, 9 figures dans le texte; mars 1903). Au cours des études qu'il poursuit depuis quelques années sur l'ori- gine des téguments séminaux, M. Guérin vient de découvrir chez les Gentianes de la section Amarella Griseb. une forme extrémement re- marquable de l'appareil antipodial. Cet appareil est en outre conformé tout autrement chez d'autres espéces du genre, et il présente en consé- quence une fort intéressante variété. Les études de l'auteur n'ont porté que sur nos espèces indigènes et sur quelques espèces asiatiques. Dans la plupart des cas, il n'y a que trois antipodes et elles sont petites et réduites pour ainsi dire à leur noyau. Toutefois elles sont ordinaire- ment plurinucléées. Ex. : Gentiana lutea, asclepiadea, nivalis, cru- ciata, thibetica, Walujewi, etc. Dans d'autre cas, il n'y a aussi que trois antipodes mais passablement volumineuses; leur noyau assez gros est solitaire. C'est le cas de G. cri- nita et de G. ciliata. Chez cette dernière espèce, qui a dernièrement servi à M. Guignard pour l'étude de Ja double fécondation, les antipodes n'ont donc rien de spécial. Chez les G. tenella, campestris, germanica et amarella, elles sont au contraire trés nombreuses et géanies. 398 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Chez le tenella, il y en a six allongées dans le sens du grand axe de l'ovule. Chez campestris, germanica et amarella, leur nombre oscille de douze à seize et elles sont énormes surtout chez les deux premières espèces; elles sont disposées en un lit unique tapissant le fond et les côtés du sac embryonnaire. Celui-ci, comme il est du reste de règle chez les Gamopétales, ayant résorbé complètement le nucelle, les grosses cellules antipodes sont en contact direet avec le tégument ovulaire. Lorsqu'elles ont atteint leurs dimensions définitives, les antipodes ont une membrane assez épaisse, leur protoplasme peu abondant est creusé de nombreuses vacuoles ; leur noyau est trés gros et renferme plusieurs nucléoles. Ces antipodes persistent ainsi dans toute leur intégrité tant que la fécondation ne s'est pas opérée, mais elles ne demeurent pas inactives. Elles digérent en effet le tégument ovulaire, qui ne présente souvent plus en certaines régions que deux assises cellulaires, au lieu de 8-10 qu'il avait au début. Avec l'apparition de l'albumen les antipodes se résorbent à leur tour. H est à remarquer que les quatre espèces dont il vient d’être question appartiennent à la méme section Amarella. L'analogie inattendue trou- vée dans leur sac embryonnaire confirme l'étroitesse de leurs affinités. Les antipodes géantes que M. Guérin vient de décrire peuvent élre rangées auprès de celles des Renonculacées, les plus remarquables qui fussent connues jusqu'à ce jour. Louis VIDAL. De JANCZEWSKI (Ed.). Essai d'une disposition naturelle des es- pèces dans le genre Ribes L., (Bulletin international de l'Aca- démie des sciences de Cracovie, mai 1903). Tirage à part in-8° de 10 pages. La classification du genre Groseillier en série naturelle était à faire. M. de Janczewski a recherché de prime abord les caractères pouvant contribuer à cette classification : 1* mode de végétation, bourgeon à fleur axillaire ou terminal; 2° écailles, herbacées ou scarieuses; 3° pé- dicelle inséré à l'aisselle d'une bractéole ou pédoncule articulé sur le faux pédicellé; 4^ fleurs hermaphrodites parfois unisexuées par avorte- ment; 5° inflorescence et ses différents modes; 6° trichomes, poils simples ou glanduleux, glandes cristallines, visqueuses ou huileuses. Ces caraetéres ont contribué à la distinction des groupes suivants : Ribesia, Berisia, Grossularioides, Grossularia, Calobotrya et Co- reosma. De nombreux exemples foris par les espèces éontribuent à faire mieux connaître chacune de ces sections. GAGNEPAIN. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 399 NOUVELLES (15 Juillet 1903). — Nous avons reçu le « Programme du congrès des Sociétés savantes à la Sorbonne en 1904 », rédigé par le Comité des travaux historiques et scientifiques siégeant au Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts. Ce Programme renferme, dans la section des sciences, les questions suivantes intéressant les botanistes : 8. Monographies relatives à la faune et à la flore des lacs francais; 11. Flore spéciale d'une des régionsles moins explorées en France; 19. Variations de la flore parisienne dans la période historique. — Parmi les distinctions honorifiques accordées à l'occasion de ia Fête du 14 Juillet, nous sommes heureux de pouvoir signaler les sui- vantes : M. Ch. Lemonnier, professeur de botanique à la Faculté des sciences de Nancy, a été nommé chevalier de la Légion d'honneur ; deux professeurs des Écoles supérieures de Pharmacie, MM. Perrot à Paris et Drunotte à Nancy, ont obtenu la rosette d'Offieier de l'Instruction publique; MM. Achille Finet, attaché à l'Herbier du Muséum, et Paul Lechevalier, membres de notre Société, ont été nommés Officiers d'Aca- démie. — L'Académie internationale de géographie botanique, dont le siège est au Mans, tient cette année un Congrès, du 6 au 13 août, dans le département du Cantal. Voici les grandes lignes du programme que son zélé secrétaire perpétuel, M. Hector Léveillé, nous a obligeamment communiqué : 6 août, rendez-vous et séance à Murat; 7, excursion aux rochers de Donnevie et de Chastel-s.- Murat; 8, ascension du Plomb du Cantal; 9, herborisation au Griou, col de Cabre, Peyre-Arse et Puy- Mary ; 10, excursion à Carlat; 11, Ravin de Croix et Rocs de Vassiviéres ; 12, Joursac, Trou d'Enfer (flore miocène); 13, herborisation à Garabit, gorges de la Truyére, séance de clôture à Saint-Flour. Cette pittoresque région a été visitée par la Société botanique de France en 1879, lors de la session qu'elle a tenue à Aurillac. — La Société des sciences naturelles de la Charente-[nférieure vient de publier, dans les Annales de 1902, le tome VIII de la « FLORE DE France, par G. Rouy, J. Foucaud et E.-G. Camus, continuée par G. Rouy. » 400 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Ce volume, de 406 pages, comprenant les Rubiacées, Lonicéracées, Valérianacées, Dipsacées et une partie des Composées (Corymbifères et tribus des Échinopsidées, Carlinées et Silybées des Cynarocéphales), est en vente, au prix de 8 francs, chez l'auteur, G. Rouy, 41, rue Parmentier, Asnières (Seine), et chez les fils d'Émile Deyrolles, libraires, 46, rue du Dac, à Paris. M. Rouy nous prie d'annoncer que le tome IX de cette Flore est en préparation. — L'ARCHITECTURE DU SOL DE LA FRANCE, essai de géographie tecto- nique, par le commandant 0. BARRÉ ; 1 vol. in-8 raisin, 189 figures, dont 31 planches hors texte. Broché, 12 francs, chez Armand Colin, 5, rue de Mézières, Paris. — Cet ouvrage ne s'adresse pas seulement aux géologues, il sera aussi profitable à tous ceux qui veulent approfondir les études de géographie botanique. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. 11980. — Libr.-Impr. réunies, rae Saint-Beno'!, 7, Paris. — MOTTEROZ, directeur. Bull. Soc. bot. Fr. de la Vilaine et de1 Océan. ++++++++ Limite Septentrionale de Ja région viticole proprement dite. Conguere à y IAE TYXa£ iW Limite meridionali de la Flore bretonne par Em.Gadeceau SÉANCE DU 8 war 1903. DH Décès de M. Francois Crépin.......:.... PER ME TTourlet...... sisi. Description de quelques plantes nouvelles ou peu connues obser- E vées dans le département d’Indre-et-Loire.....-........ sess Te * QUO Distribution de plantes envoyées par M. Castanier............e.e. 315 SÉANCE DU 22 MAI. D'Gillot.......... Notice nécrologique sur F. Crépin..... DIC Tr ... 316 Remarques de M. Zeiller. au sujet de la communication précédente, 324 Gadeceau..... La flore bretonne et sa limite méridionale. (Planche X)............ 325 D SÉANCE DU 12 JUIN. Delacour ......... Sur une localité nouvelle de l'/sopyrum thalictroides dans Seine- et-Marnc..............e....e. sooroo ase iere AX. cien E Observations de M. Malinvaud....... TEC else eredes e T DOM G. de Lamarliére. A propos du Conopodium denudalum Koch dans le Pas-de-Calais.. 335 J. Poisson........ Observations sur la durée de la vitalité des graines.......... sers 3917 Observations de MM. Maugeret, Prince Roland Bonaparte, Malinvaud et Poisson........ DIU M qs usos evo; 302-006 SÉANCE DU 26 JUIN. Décès de M. Ballié................ ixl. NEU E n L. Lutz .......... Notice nécrologique sur M. Baltié.......- (reecsdasum ueteres 354 l Admission de MM. Blandenier et G. Magné................. rm Gagnepain........ Zingihéracées nouvelles de l'Herbier du Muséum (10° Note)....... 356 Finet............. Dendrobium nouveaux de l'Herbier du Muséum (Pl. XI, XII, XHI, : XIV)............ er EP eV. MM I code tee re A ve COR G. Camus,... .... Plantes nouvelles ou intéressantes située entre Berck et Merlimont (Pas-de-Calais) .....-........e NEP ME .... 383 Distribution de plantes envoyées par le frére Sennen......... ..... 386 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Licxiër. Le fruit de Williamsonia gigas Comté de New Castle (Delaware)...... 3994 Carr. et les Bennettitales.......... -.. 387| Scumwz. Essai d'un aperçu monographique i LE GRAND. Série d'Hieracium, ete......- 389| du genre Sebga R. Br..........:-.. 394 DA Sur le Saxifragu nivalis de la MICHELL. Leguminosæ Langlasseame. 3054 098 Flore d'Auvergne de Melarbre......- 390 | Bulietin de la Société botanique des Deux- - < MoscngbÉ. Note sur quelques plantes ré- Sèvres, XIV, 1902.......- eene 396 - coltées en Dordogne......... aee vs 390 | Congrès des Sociétés savantes de Paris et GILLOT et BERTHIER. Excursion au parc des départements, tenu à Paris en 1902. 396 de Baleine (Allier). ....... eese eee 331 | D. Cros. Les Eucalyptus au Jardin bota- ÜrFNER. Aperçu de la flore alpine.....- 392 nique de [Ioulouse.......-.- IE . 996 GENTIL. Variétés sarthoises du Rosa ca- Guérin. Sur le sac embryonnaire et en ; DU I. i E 224 dud `... 393| particulier les antipodes des Gentianes. 397 SARGENT. Nouvelles espèces de Cratægus ` DE JANCZEWSKI, Essai d’une disposition du Canada oriental et de la Nouvelle- naturelle des espèces dans le genre Angleterre......,.......,...... 2. 993] Ribes.....es.s.e. Vs vada T Es ei AME mp Le genre Cratægus dans le 399 NOUVELLES LL Lille Lio vi REI TS EA Se Tv E E Y E er ce m ME at 305 Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à CINQ heures du soir, habituellementles deuxième el quatri&me vendredisde chaque mois: JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1903 9 et 23 janvier. 24 avril. | 10 et 24 juillet. 13 et 27 février. 8 ei 22 mat. | 13 et 27 novembre. 43 et 27 mars. 12 et 26 juin. | 11 et 18 décembre. ———n 9 La Société publie un. Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Dulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annue] terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- ment. — ll peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2 sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, après avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. B. — Les tomés IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrès de bolanique tenu à Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'aequéreur ou de l'abouné. AV IS Les notes oucommunicalions manuscriles adresséesau Secrétariatpar les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s y rat- tachent, sontiues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin, Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Sociélé botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la Société, Ceux qui seront. envoyés, EN DEUX EXEMPLAIRES, dans l'année niéme de leur publication seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolument étranger à ja botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. MN. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM, les membres à faire connaitre eur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est pas donné suite aux de- mandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans.— Aucune réclamation n'est admise, de la pari des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. , Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- tions, etc., à M. le Secrélaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris: Le Secrétaire général gérant du Bulletin : E. MALINVAUD. * MD " Tum uere 11980, — Libr.-Impr. réunies. rue Saint-Beroit, 7, Paris — MoTTEROZ, directeur. BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE (FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 £T RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 Aour 1875 TOME CINQUANTIÈME (Quatrième Série — TOME lI) | 1903 , \ 4 Séances de Juillet 1903. | PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 —Má———— a RD RTE DARREN CHEM DAD. Le Bulletin de la Société botanique de France parait par livraisons mensuelles Le bon à tirer de ce numéro a été donné le 28 novembre 1903, . , ainsi Ce numéro renferme les planches XI, XII, XIII et XIV, dont l'explication a été donnée pp. 381 et suiv. que la planche XV (voy. page 470). " *a BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ: Poun 1902. Président : M. Gaston BONNIER. Vice-présidents : MM. Zeiller, Costantin, Guillon, Poisson. Secrétaire général: M. E. Malinvaud. Observations de M. Magne... ss... nono | (Voyez la suite page 3.) Secrétaires : Vice-secrelaires MM. Buchet, Lutz. MM. Gagnepain, Ph. de Vilmorin, «0 Trésorier : Archiviste : M. Delacour, M. Éd. Bornet. Membres du Conseil: o MM. Bois, MM. Camus (G.), MM. Hue (abbé), Boudier, Dismier, Maugeret, Bureau, Drake del Castillo, Mouillefarine, Camus (F.), Guérin, de Seynes. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMERO. SÉANCE DU 10 JuiLLET 1903. Rien. Admission de M. l'abbé Andrés Malga......... NN EEE EEE s... 40l : Subvention de 950 francs accordée à la Société par M. le Ministre de | l'Agriculture. .......,........ ...... WM .. 401 Tourlet....... Revision de la Flore d'Indre-et-Loire..........- NMNMNMMMM-—--—--—-— . 4! Observations de M. Malinvaud............ eese... Qesctessocostes se . 428 - Langeron.... Les Mousses sociales du Palatinat........ PRE EEE EE se O40 Legré........ Les Herborisations de Gaspard Bauhin aux alentours de Marseille en 1579... . .. ses rure err ee pente sé ones) ee "M" sosonseseeee 458. Distribution de plantes envoyées par le frère Sennen........-.s- 465 z SÉANCE DU 24 JUILLET. La Société reçoit communication de documents qui lui ont été adressés par une Association nouvelle intitulée : « Comité pour l'Inventaire : "os méthodique des ressources de l'Afrique occidentale française D..... 466 ; c Gandoger.... Lettre à M. Malinvaud (sur l'Hesperis dauriensis Amo)... .. «nnn . 466 = Battandier... Note sur quelques plantes rapportées du Touat par le D" Perrin : Nucu- ; M CRUEL laria, nouveau genre de Salsolacées........ eee t .... 468 > — Malinvaud.... Notules floristiques : Il. Angelica heterocarpa Lloyd; ]H. Evax carpe- tana Lange,............,...,:.,,............... eses rares . 41 —' — Molliard..... A propos de la galle de PEriophyes Echi..... seen 415 ^ Durafour..... Leitre à M. Malinvaud à propos d'un envoi d'exemplaires de Sisyrin- Ee. chium Bermudiana........... PRE EEE EEE TEE ET ETEEEE VENT . 411 SES Observations de M. Malinvaud.,,,,..,,.,,.... ess." . 418 ~ Poisson ,..... Comparaison des résultats obtenus en semant de jeunes ou de vicilles graines..,.,.,...,.....,.., ANR teh meth ng ng. seu 418 SEANCE DU 10 JUILLET 1903. PRÉSIDENCE DE M. MOUILLEFARINE, ANCIEN VICE-PRÉSIDENT. M. Gagnepain, vice-seerétaire, donne lecture du procès- verbal de la séance du 26 juin, dont la rédaction est adoptée. M. le Président proclame admis : M. l'abbé Andrés Marca, 68, calle de S.-Antonio, Saint- André, à Barcelone (Espagne), présenté dans la der- nière séance par MM. l'abbé Hue et Malinvaud. ll est donné lecture d'une lettre de M. le Ministre de l'agriculture annoncant qu'il a accordé à la Société, à titre d'encouragement, une subvention de 950 francs, au nom du Gouvernement de la République. M. le Président a écrit à M. le Ministre pour le remercier de cette libéralité. M. Malinvaud résume et lit en partie le travail suivant : REVISION DE LA FLORE D'INDRE-ET-LOIRE, par M. E.-H. TOURLET. La végétation du département d'Indre-et-Loire a été, pendant le cours du xix? siècle, l'objet de deux publications importantes : une Flore et un Catalogue. Je me propose d'étudier comparativement ces deux ouvrages dans le but de relever le nombre des espéces que l'on v trouve mentionnées, de constater dans quelle proportion ce nombre s'est aceru entre la publication du premier et celle du second, de rectifier les erreurs de détermination que l'on rencontre dans chacun d'eux, de signaler les plantes qui s'y trouvent indiquées à tort ou que du moins l'on n'a pas retrouvées depuis, de donner enfin la liste des espéces et des formes les plus remarquables dont la flore s'est enrichie depuis l'impression du dernier de ces ouvrages. I La Flore, publiée en 1833 sous les auspices de la Société d'Agriculture, est l'œuvre de Félix Dujardin (1), qui a suivi, pour (1) Flore complete d'Indre-et- Loire, publiée par la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-lettres et dédiée à M. d'Entraigues, préfet du dépar- tement; précédée d'une introduction à l'étude de la botanique. Tours, 1832; 472 pages, 3 planches. (Le titre ne porte pas de nom d'auteur.) T. L, (SÉANCES) 26 402 SÉANCE DU 10 JUILLET 1903, la rédaction de ce travail, le Botanicon gallicum de Duby. Le département n'avait été que fort peu exploré jusqu'alors; aussi le nombre des espèces décrites par Dujardin est-il peu considé- rable : 1958 seulement, pour l'ensemble des Phanérogames, des Cryptogames vasculaires et des Characées. Dans ce chiffre figurent méme un grand nombre de plantes cultivées ou trop incomplé- tement naturalisées pour qu’il soit possible de les considérer comme faisant partie de la flore du pays. Les espèces qu'il faut éliminer de ce chef sont donc nom- breuses. Il est assez difficile toutefois d'établir une ligne de dé- marcation bien nette entre les plantes qui s'échappent des cui- tures et celles qui sont naturalisées au point d'avoir, pour ainsi dire, acquis l'indigénat. Je crois cependant pouvoir fixer à 124 le nombre des espéces décrites par Dujardin, qui ne sont ni spon- tanées, ni franchement naturalisées. Ces plantes, dont il est inutile de donner la liste, comprennent : 1* les arbres fruitiers le plus fréquemment cullivés; 2° les végé- taux arborescents communément plantés sur le bord des routes ou des prairies, dans les parcs et les bois; 3° enfin, un grand nombre d'espèces cultivées comme plantes ornementales ou pour leurs usages alimentaires ou industriels. Beaucoup de ces végétaux s'échappent des cultures ou se main- tiennent plus ou moins longtemps dans les lieux où ils ont été cültivés. Cependant ils ne tardent généralement pas à disparaître, surtout lorsqu'ils sont annuels ou bisannuels. Les espèces vivaces persistent plus longtemps, parfois méme se multiplient, mais leur origine cultivée est ordinairement trop évidente pour qu'il soit possible de les considérer comme faisant partie de la flore. Tels sont notamment le Syringa vulgaris, le Ficus Carica, Y Iris ger- manica, etc. Tels sont encore plusieurs hybrides dont l'origine cultivée ne me semble pas douteuse : Mentha piperita, Mentha rubra, Populus canescens. Je considére, au contraire, comme faisant partie de la flore d’Indre-et-Loire : 1° Les plantes cultivées, certainement non indigènes, mais qui se reproduisent et se multiplient en dehors des cultures au point de pouvoir être considérées comme étant naturalisées. Ce sont, par exemple Linum usitatissimum, Medicago sativa, Petroseli- TOURLET. — REVISION DE LA FLORE D'INDRE-ET-LOIRE. 402 num salivum, Anthriscus Gerefolium, Centranthus latifolius, Vinca major, Lycium europæum, Antirrhinum majus, Mentha viridis. 2% Les plantes étrangères à la région, mais cultivées autrefois et qui, depuis lors, se sont maintenues et même multipliées sans cependant s'éloigner beaucoup des lieux où elles avaient été pri- mitivement introduiles, notamment : Isatis tinctoria, Ruta gra- veolens, Rubia tinctorum, Echinops sphærocephalus, Hyssopus officinalis, Micromeria Juliana, plantes auxquelles on peut ajouter le Sempervivum tectorum, encore fréquemment planté de nos jours. 3° Les plantes dont l'indigénat est généralement considéré comme douteux, et qui, pour la plupart, paraissent avoir en effet une origine culturale. Ce sont, par exemple, Lepidium latifolium, Dianthus Caryophyllus, Vitis vinifera, Trifolium elegans, Ono- brychis sativa, Rosa gallica, Epilobium spicatum, Ecballium Elaterium, Smyrnium Olusatrum, Ægopodium Podagraria, Pyrelhrum Parthenium, Inula Helenium, Silybum Marianum, Campanula rapunculoides, Atropa Belladona, Satureia hortensis, Salvia Sclarea, Rumex scutatus, Osyris alba, Euphorbia Lathyris, Urtica pilulifera, Quercus Ilex, Narcissus Pseudo-Narcissus. 4' Les plantes sporadiques qui apparaissent à intervalles plus ou moins éloignés, sans provenir des cultures, telles que Lepi- dium ruderale, Lindernia Pyxidaria. 5 Enfin, je considère évidemment comme faisant partie de la flore les plantes qui, saus doute introduites à une époque. trés reculée, ont absolument acquis droit de cité, comme Cheiran- thus Cheiri, Leonurus Cardiaca, Nepeta Cataria, Melissa offici- nalis, etc., de méme que celles dont l'introduction, tout en étant plus récente, n'en est pas moins définitive, comme Zrigeron.ca- nadensis, Œnothera biennis, Xanthium macrocarpum, etc. Le nombre des espèces décrites dans la Flore de 1833, ainsi réduit à 1134, doit encore étre diminué des plantes dont le nom fait double emploi ou n'indique que des formes ou variétés appar- tenant à des espéces déjà signalées. Je crois devoir en donner ici l'énumération, la Flore de Dujardin étant aujourd'hui trés rare et les plantes s'y trouvant mentionnées sans nom d'auteur, ce qui les rend parfois difficiles à identifier. Ce sont, dans l'ordre où elles figurent dans cet ouvrage : 404 SÉANCE DU 10 juiLLET 1903. Ranunculus lanuginosus DC. non L., qui est une forme du R. acris L. Fumaria media Lois., simple variété du F. officinalis L. Sinapis orientalis L., variété du S. arvensis L. Helianthemum obscurum Pers., forme de l'H. vulgare L. Silene anglica L., synonyme de S. gallica L. Medicago denticulata Willd., qui rentre, ainsi que le M. apiculata, dans le M. polycarpa Gr. et Godr. Trifolium microphyllum Desv., variété du T. pratense L. Vicia Gerardi Dujard. Fl., non Jacq. nec All., variété du V. Cracca L. Pimpinella dissecta Retz, forme du P. magna L. Galium divaricatum Lamk, forme du G. anglicum Huds. Galium supinum Duj. Fl., non Lamk, nom sous lequel Dujardin dé- signe la forme glabre et à feuilles rudes du G. silvestre Poll., dont la forme à feuilles lisses est pour lui le G. lgve. Galium Bocconi DC. non All., forme hérissée du G. silvestre. G. litigiosum DC., forme à fruit velu du G. anglicum Huds. et qui, du reste, m'est inconnue dans le département. Valerianella Auricula DC., forme du V. dentata DC. Thrincia hispida DC., non Roth, variété du T. hirta Roth. Crepis diffusa DC., variété du C. virens Vill. Solanum villosum Lamk, forme notable du S. nigrum L., qui, du reste, n'a pas été retrouvée en Indre-et-Loire. Datura Tatula L., forme du D. Stramonium L. Verbascum thapsiforme Schrad., forme du V. phlomoides L. Verbascum pulverulentum Auct. pl., forme du V. floccosum W. et K. Thymus lanuginosus Link, variété du T. Serpyllum L. Euphorbia salicifolia DC. non Host, forme de YE. Esula. L. Salix vitellina L., forme du S. alba L. Potamogeton oppositifolius DC., forme du P. densus L. Typha media DC., variété du T. latifolia L. Juncus fluitans Lamk, variété du J. supinus Mœnch. Agrostis decumbens Duby, variété de l'A, alba L. Agrostis rubra DC. non L., variété del A. canina L. Bromus grossus Duj. Fl. an DC.?, forme du B. secalinus L.?, non re- trouvé en Indre-et-Loire. TOURLET. — REVISIÓN DE LA FLORE D'INDRE-ET-LOIRE. 405 Festuca glauca DC., variété du F. duriuscula L. Triticum junceum Duj. Fl. non L. nec Duby, forme du T. repens L.? Triticum tenuiculum Lois. (Festuca tenuicula Kunth), forme du T. Poa DC. (Festuca Poa Kunth). Lolium tenue L., variété du L. perenne L. (1). Enfin, Dujardin signale un hybride d'origine spontanée, le Festuca loliacea, qui ne doit pas non plus entrer en ligne de compte. C'est donc encore 34 espèces qu'il faut déduire des 1134 signalées plus haut. Les plantes spontanées ou naturalisées, décrites dans la Flore de 1833, se trouvent ainsi réduites à 1100, parmi lesquelles plusieurs sont désignées sous des noms erronés ou pouvant préter à confusion. Ce sont notamment : Lepidium Iberis Duj. Fl., non L., qui est L. graminifolium L. Helianthemum apenninum Duj. Fl., non DC., qui est H. pulverulen- tum DC. Astrocarpus sesamoides Duj. Fl., non Reseda sesamoides L., qui cor- respond à la variété ©. de Duby : Astrocarpus purpurascens Raf. Polygala amara Duj. Fl., Duby pro parte, qui est P. calcarea Schtz. Hypericum quadrangulum Duj. Fl., Duby pro parte, qui est H. te- trapterum Fr. Cytisus capitatus Duj. Fl., qui doit être C. supinus L. sensu stricto. Lupinus angustifolius Duj. Fl., qui est L. reticulatus Desv. Callitriche autumnalis Duj. Fl., Duby, non L., qui est C. hamulata Kütz. Œnanthe peucedanifolia Duj. Fl. et Auct. plur., qui paraît être OF. media Griseb. Centaurea nigrescens Duj. Fl., qui est C. pratensis Thuil. Xeranthemum inapertum Duj. Fl., Duby, non Willd., qui est X. cylin- draceum S. et Sm. Hieracium sabaudum Duj. Fl. et Auct. pl., non L. Sp., qui est H. boreale Fr. (1) Je m'abstiens ici de parler des Characées, qui, en raison des descriptions incomplètes de Dujardin et de la synonymie erronée qu'il donne pour plu- sieurs d'entre elles, ne peuvent pour la plupart étre identifiées avec cer- titude. 406 SÉANCE: DU 10 JUILLET 1905. Orobanche cerulea Duj. Fl., non Vill., qui est O. arenaria Borck. Ajuga pyramidalis Duj. Fl., non L., qui est A. genevensis La Rumex Nemolapathum Duj. Fl., Ehrh., qui est R. conglomeratus Murr, Rumex aquaticus Duj. Fl., Vill. non L., qui est R. Hydrolapathum Huds. Crypsis schænoides Duj. Fl., non Lamk, qur est C. alopecuroides Schrad. Bromus madritensis Duj. Fl., Duby, non L., qui est B. maximus Desf.. IT ll y avait quarante ans que la Flore de Dujardin avait vu le jour lorsque parut le Catalogue de Jules Delaunay (1). I fut publié en 1872, aprés la mort de ce botaniste, par les soins et aux frais de la Société d'Horticulture. La rédaction en fut confiée à l'abbé Co- queray, qui utilisa pour ce travail les matériaux que Delaunay avait réunis en collaboration avec le docteur Blanchet, ceux qui prove- naient de ses recherches personpelles, ceux enfin que lui commu- niquérent à cette époque quelques botanistes du département. Ce Catalogue comprend 1345 plantes. Mais, de ce nombre, il convient de déduire : 1° 80 espèces cultivées ou introduites accidentellement et d'une facon temporaire, et que je crois inutile de nommer; 2° 35 plantes qui ne sont que des variétés ou formes peu nota- bles d'espéces déjà signalées, et que je ne nommerai pas davan- tage; o 3 espéces (Impatiens Noli-tangere, Lotus hispidus, Juncus anceps) indiquées par l'abbé Coqueray dans des localités qui ap- partiennent au département de Maine-et-Loire et non à celui d Indre-et-Loire ; 4 T hybrides (Cirsium hybridum, Primula variabilis, Verbas- cum Bastardi, Rumex palustris, Salix undulata, Orchis cerco- e Mae c des plantes vasculaires du département d'Indre-et-Loire, par: vends Delaunay. Tours, 1873; vol. in-8 de 144 pages: (Extr. du Bull. dé la Soc. tourangelle d'Horticulture, tome Ill, 1872). À TOURLET. — REVISION DE LA FLORE D'INDRE-ET-LOIRE. 407 pitheca, Carex fulva), qui ne doivent pas entrer en ligne de compte. Soit en tout 125 plantes qui, déduites des 1345 portées sur le Catalogue, donnent un total de 1220 espèces spontanées ou natu- ralisées. D’après cela, la Flore se serait donc enrichie de 120 plantes pendant les quarante années qui se sont écoulées entre la publi- cation de Dujardin et celle de l'abbé Coqueray. Mais ce nombre est en réalité plus considérable, si l'on considére que ce dernier a éliminé du Catalogue 58 espèces signalées dans la: Flore et qui, à l'exception d'une dizaine, omises sans doute par inad- vertance, n'avaient pas été retrouvées depuis lors ou avaient été indiquées par erreur. Il est vrai de dire, cependant, qu'une vingtaine des espèces nouvelles du Catalogue se trouvaient déjà décrites dans la Flore, mais à titre de variétés seulement, et qu'une dizaine proviennent du démembrement d’espèces anciennes. Cela fait donc seulement 28 espéces, au lieu de 58, à ajouter aux 120 déjà mentionnées, ce qui porte à 148 le nombre des plantes du Catalogue qui ne figu- raient pas dans la Flore, augmentation relativement considérable et due surtout à ce que le département avait été, depuis 1855, mieux exploré qu'auparavant. Un certain nombre de ces plantes avaient cependant été signalées longtemps avant la publication de la Flore. Ce sont d'abord celles que du Petit-Thouars avait récoltées aux environs de Chinon de 1782 à 1791 et qui avaient été mentionnées, pour la première fois, dans un petit volume, publié à Angers en 1809, sous le nom de : Herborisations de feu M. Merlet de la Boulaie; puis celles que Bastard avait signalées, en 1812, dans son Supplément à l Essai sur la Flore de Maine-et-Loire. Mais Dujardin, qui n'avait sans doute pas eu connaissance de ces publications, ne leur avait rien emprunté. Il avait également omis quelques-unes des espèces que Diard avait indiquées dans son Catalogue manuscrit des plantes de l'arrondissement de Loches, rédigé en 1832 et déposé à la Bi- bliothéque de Tours. ll n'en est pas moins vrai que la majeure partie des espèces nouvelles, signalées dans le Catalogue en 1873, avaient été décou- verles postérieurement à la publication de la Flore, et qu'elles provenaient, ainsi que je l'ai déjà dit, des recherches de Delaunay, 408 SÉANCE DU 10 JUILLET 1903. de Blanchet, de Coqueray et de plusieurs autres botanistes, dont quelques-uns existent encore aujourd’hui. Le Catalogue donnait donc, de la végétation du département, une idée plus exacte que la Flore : les plantes y figuraient en plus grand nombre; l'habitat des espèces rares y était indiqué avec plus de soin; la plupart des erreurs commises par Dujardin s'y trouvaient rectifiées ; etil n'est pas douteux que, si l'abbé Coqueray avait pu disposer de plus de temps pour la rédaction de ce travail, il l'eüt rendu plus complet et plus parlait. Voici la liste des plantes de la Flore de Dujardin qui ont été éliminées par l'abbé Coqueray lors de la rédaction du Catalogue, en 1873 (1) : — Ranunculus lanuginosus. Epilobium palustre. — Alyssum campestre. Callitriche autumnalis. Thlaspi alliaceum. Ceratophyllum submersum. — Erysimum strictum. Peucedanum officinale. Lepidium ruderale. Pimpinella dissecta. Sinapis incana. + Galium anglicum, = — orientalis. = — divaricatum. = Helianthemum obscurum. = — supinum. Reseda Phyteuma. = — Bocconi. = Silene anglica. + — erectum. + Lychnis Flos-Cuculi. = — litigiosum. + Holosteum umbellatum. — hercynicum. Geranium pratense. = Valerianella dentata. Erodium moschatum. Inula hirta. Oxalis corniculata. Ononis spinosa. = Medicago denticulata. — Trifolium squarrosum. = — microphyllum. — elegans. Lotus tenuifolius, = Vicia Gerardi. — Orobus vernus. Comarum palustre. Rosa gallica. — Antennaria dioica. — Lappa tomentosa. Centaurea nigrescens. Crepis tectorum. Thrincia hispida. Campanula rapunculoides. — Solanum villosum. + Verbascum phlomoides. = — thapsiforme. — — floccosum. + Veronica hederifolia. l|! (1) Les espèces cultivées ne figurent pas dans cette liste, de méme que les hybrides; les Characées en ont également été exclues. Les plantes qui ne sont que des variétés d'espéces déjà signalées ont leur nom précédé du signe —, tandis que le nom de celles dont l'indication résultait certainement d'une erreur est précédé du signe —. Enfin, le nom des espèces que l'abbé Coqueray n'asans doute omises que par suite d'un oubli involontaire est précédé du signe "A Tous ces noms sont ceux de la Flore de Dujardin, et ils ont, pour la plupart, été empruntés au Botanicon gallicum de Duby. TOURLET. — REVISION DE LA FLORE D INDRE-ET-LOIRE. 409 Linaria simplex. — Juncus furans- Orobanche elatior., — Tvpha media. — Melampyrum silvaticum. $ Sparganium natans. + Mentha viridis. Scirpus Bæothryon. -— Salvia silvestris. ; Carex curta. Stachys alpina. — montana. = Thymus lanuginosus. — biligularis. Calamintha Nepeta. -+ Brunella laciniata. Agrostis decumbens. — rubra. : A Amarantus prostratus. Phalaris arundinacea. Chenopodium ficifolium. Avena tenuis. — urbicum. Bromus grossus. — Rumex acutus. — sterilis. = Euphorbia salicifolia. Potamogeton oppositifolius. Festuca glauca. Triticum junceum. 1d ea — compressus. — tenuiculum. — Serapias Lingua. + Polystichum Filix-Mas. Narcissus Pseudo-Narcissus. Cystopteris fragilis. ITI Depuis la publication du Catalogue de Jules Delaunay, la Flore d'Indre-et-Loire a fait l'objet des recherches de plusieurs bota- nistes qui ont eu l'obligeance de me communiquer le résultat de leurs explorations, souvent plein d'intérét (1). J'ai visité moi-méme presque toutes les communes du département, et j'y ai fait des découvertes nombreuses et souvent imprévues. J'ai pu me con- vaincre ainsi que notre flore était plus riche qu’on ne l'avait supposé : la plupart des plantes les plus rares se sont montrées (1) Jeciterai notamment MM. AUDEBERT, jardinier-chef au château de Candé ; BarxsBY, directeur honoraire de l'École de médecine et de pharmacie de Tours (a publié, sous le nom de Florules d'Indre-et-Loire, le compte rendu de trois des herborisations classiques du département, 1886-87-90); BouvET, directeur du Jardin des plantes d'Angers (a publié en 1875, dans le Bull. Soc. bot. Fr. et dans le Bull. Soc. d'étud. scientif. d'Angers, une « Liste de plautes rares ou nouvelles observées aux environs d'Amboise »); CHASTAINGT, alors conduc- teur des Ponts et Chaussées à Tours (a publié en 1888 et 1890, dans le Bull. Soc. bot. de France, et en 1891 dans le Bull. Acad. sciences et belles-lettres d'Angers, des « Notes sur les Rosiers d'Indre-et-Loire »); CHAUMIER, doc- teur en médecine à Tours ; DoucEr, instituteur à Cinq-Mars; IVOLAS, professeur au lycée de Tours; Louis LÉGER, professeur à la Faculté des sciences de Grenoble; MADRELLE, instituteur à Lussault; MARTEL, alors directeur de l'Ecole normale de Loches (a fait autographier en 1887 un « Petit Guide du botaniste aux environs de Loches ») ; NivERT, instituteur à Civray-sur-Esves; SCHIFFMACHER, pharmacien à Tours; SENNEGON, instituteur à Neuvy-le-Roi ; VERGNAUD, instituteur à Monthodon ; etc. 410 SÉANCE DU 10 JuiLLET 1903. dans nombre de localités nouvelles; plusieurs espèces, considé- rées par l'abbé Coqueray comme devant être exclues, ont été re- trouvées; enfin, un certain nombre de plantes, non encore signa- lées dans la région, y ont été découvertes. Je n'ai pas l'intention de mentionner ici les diverses loca- lités où l'on a rencontré les plantes rares dont l'existence était déjà connue daus le département. Cela m'entrainerait beaucoup trop loin. Ces indications seront du reste consignées dans un travail d'ensemble que je compte publier incessamment sur la flore d'Indre-et-Loire. Je me propose seulement de donner la liste des espèces découvertes depuis la publication du Catalogue, avec l'indication des localités où elles croissent, en intercalant dans cette liste les formes les plus remarquables des espéces déjà con- nues. Je rectifierai en màme temps les quelques erreurs commises par l'abbé Coqueray et je mentionnerai les plantes du Catalogue qui me paraissent devoir être éliminées de la flore d'Indre-et- Loire (1). DICOTYLÉDONES DIALYPÉTALES * Anemone Pulsatilla L. subspecies A. rubra Lamt. — C'est à: cette plante, dont la fleur est parfois d'un violet presque noir et qui, d'un autre cóté, se relie au type par des formes embarrassantes, qu'il faut rapporter l Anémone que l'abbé Coqueray, Boreau, Franchet et quelques. autres botanistes ont signalée dans le département sous le nom d'A. montana Woppe. Boreau a, du reste, postérieurement à la publication de sa Flore, rectifié cette erreur dans son herbier. La plante d'Indre-et- Loire a été publiée par Puel et Maille, en 1851, dans l’Herbier des flores locales de France, sous le n^ 74. * Ranunculus hololeucos Lloyd. — Cest à cette plante qu'il fant rapporter le R. Petiveri du Catalogue. * Ranunculus aquatilis L., G. et G.; R. diversifolius Gilib. — Plante très: polymorphe, dont les formes les plus remarquables, ren- contrées dans le département, sont les suivantes : R: peltatus: Schrk. — RR. Mares et fossés tourbeux, entre et sur Hommes et Avrillé ! (1) Les: plantes dont le nom est précédé d’une astérisque ne représentent: que des formes ou des variétés d’espèces signalées par l'abhé“Coqueray dans le Catalogue de Delaunay. : Ee p ce i TOURLET. — REVISION DE LA FLORE D'INDRE-ET-LOIRE. 411 R. radiatus Bor. (R. radians Hiern. non Revel). — RR. Avec le précédent, à Hommes et Avrillé! Ranunculus confusus G. et G. — RR. et peut-être seulement accidentel. Mares de la vallée de la Loire, à Limeray, d’où il m'a été envoyé par M. Lair sous le nom de R. heterophyllus. Ranunculus trichophyllus Chaix. — CC. dans tout le dépar- tement où l'abbé Coqueray a négligé de l'indiquer. * Ranunculus Philonotis Retz (R. sardous Crantz), var. albi- florus. — Rigny-Ussé, champs de la ferme des Landes! — Simple va- riation du type, mais que l'on rencontre trés rarement. * Chelidonium majus L. var. laciniatum G et G. (C. laciniatum Mill.). — RR. Loches, vieux murs dans la rue Bourdillet (G. Genevier)! Fumaria capreolata L. var. albiflora Hamm. (F. pallidiflora Jord.). — RR. Monts, potagers des chàteaux de la Roche et de Candé (Audebert !). Fumaria Boræi Jord. — RR. La Riche-Extra, dans les jardins de Saint-Francois! — C'est cette plante que l'abbé Coqueray signale en note dans le Catalogne de Delaunay, page 27. Intermédiaire entre les F. capreolata et Bastardi, elle ne peut étre réunie ni à l'une ni à l'autre de ces espèces. La forme qui croît à Saint-François a les pédi- celles tantôt droits, tantôt arqués réfléchis. Fumaria micrantha Lag.— RR. Seuilly, à Morin !, Verné! ete.; Lerné, au bas de Cécigny!, de la Rochinerie!, etc. * Fumaria Vaillantii Lois. var. Chavini Rouy et F. (F. Cha- vini Reut.). — RR. Restigné, prés de Santenay!; Bourgueil, dans les jardins et les vignes dela communauté et aux alentours! Sinapis alba L. — R. et sans doute introduit. Champs calcaires, à Mettray !, Montbazon (Audebert), Marcay! et parfois sur les décombres. Hesperis matronalis L. — RR. Chinon, ile Anger! où il me parait spontané, ou tout au moins apporté de la Haute-Vienne ou de la Creuse. — Subspontané cà et là ailleurs. * Arabis hirsuta Scop. — Cette espéce est représentée dans le département, non seulement par l'A. sagittata DC., que cite l'abbé Coqueray, mais encore par la forme typique et sa variété Gerardi Bess. Barbarea intermedia Dor. — RR. Sonzay, à Tournelune (Blan- chet in litt.) ; Sainte-Radégonde, à Marmoutier! * Nasturtium officinale Brown var. microphyllum Bœngh in R..et F.). — R. mais cà et là : Mettray !, Rigny-Ussé!, Margay! 412 SÉANCE DU 10 JUILLET 1903. * Nasturtium silvestre Brown var. rivulare Koch (N. rivu- lare Wchb.). — R. mais cà et là dans les vallées de la Loire! et de la Vienne! Observ. — Une forme du N. silvestre, à fruits une fois moins longs que le pédicelle, se rencontre cà et là dans le département, mais je ne saurais dire si c'est bien le N. anceps DC. : Saint-Avertin (Ivolas !); Chinon! * Nasturtium amphibium Brown var. insidiosum Nob., in Bull. Soc. bot. Fr., 8 mai 1903. — Dans une ile de la Vienne, à Rivière près Chinon! Berteroa incana DC. — RR. et à peine naturalisé. S'est montré, depuis 1870, sur plusieurs points d’où il a disparu, mais se maintient depuis une vingtaine d'années à Avoine, sur les talus de la levée qui conduit au pont de Port-Boulet ! * Lepidium heterophyllum Benth. — Je n'ai pas vu la plante de Semblangay, signalée dans le Catalogue sous le nom de L. Smithit Hook., mais j'ai retrouvé cette espéce à Chinon, sur plusieurs points, et la forme que j'y ai vue appartient à la var. medium Rouy et F. et non à la var. canescens G. et G. (L. Smithii), rectification déjà consignée par MM. Rouy et Foucaud dans leur Flore de France. Lepidium virginicum L. — RR. et seulement naturalisé. Joué- lés-Tours, bords du Cher entre le pont de Grammont et le pont Saint- Sauveur! — Cette plante était assez abondante dans cette localité lorsque je l'y ai découverte en 1882. Elle s’y est maintenue pendant un certain nombre d'années, mais je ne saissi elle a disparu depuis. Toutefois, elle existe toujours dans le département, car, cette année méme, je l'ai re- trouvée sur la voie du chemin de fer à Langeais et M. Doucet l'a ren- contrée dans les mêmes conditions à Cinq-Mars, où je l'ai vue également. Enfin, je l'ai recueillie tout récemment sur les bords de la Vienne, à Chinon, ce qui prouve que cette plante tend à se répandre de plus en plus. Lepidium ruderale L. — RR. Vallée de la Loire à Chouzé! et à Sainte-Radégonde! — Plante sporadique, peu fixe dans ses stalions. Thlaspi alliaceum L. — RR. Druyes, champs incultes prés de Bois-Tireau! — Cette plante, indiquée dans la forêt d'Amboise, il y a plus de soixante-dix ans, n'y a jamais été retrouvée. Elle n'a pas été revue non plus aux environs de Montrichard, où Charlot l'a recueillie autrefois. Cette dernière localité appartient du reste au département de Loir-et-Cher. Nora. — Le Senebiera pinnatifida DC., naturalisé autrefois à Saint- TOURLET. — REVISION DE LA FLORE D'INDRE-ET-LOIRE. 413 Cyr, prés de Tours, a disparu de cette localité depuis plus de quarante ans. Calepina Corvini Desv. — Recueilli par Delaunay à Fondettes, mais non signalé par l'abbé Coqueray, il a été retrouvé, depuis la pu- blication du Catalogue, à Monts (Audebert!), Azay-le-hideau!, Crissay !, Maillé!, Antogny!, Champigny!, Chaveignes! — Probablement intro- duit dans plusieurs de ces localités, il me parait spontané dans le bassiu de la Vienne. Fumana Spachii G. et G. — RR. Le Grand-Pressigny, coteaux de la Claiseentre le parc et la vallée du Brignon!; Abilly, coteaux du Bri- gnon entre la Haute-Davière et Bessé ! — Cette plante, essentiellement méridionale, n'a pas encore été signalée dans le bassin de la Loire. Je l'ai découverte en 1886 dans ces deux localités, où elle croît en compa- gnie du Lavandula Spica DC. * viola silvestris Lamk. — Cette espèce est représentée dans le département, non seulement par le V. Riviniana Rchb., indiqué par l'abbé Coqueray, mais encore par le V. Reichenbachiana Jord., qui est considéré comme la forme typique. * Viola canina L. var. pusilla Nob., in Bull. Soc. bot. Fr., 8 mai 1903. — Orbigny, bords des étangs du Fay! Reseda Phyteuma L. — RR. Champs calcaires, à Chaveignes! et à Braye-sous-Faye! — Cette plante, signalée autrefois à la Ville-aux- Dames (Duj. F/.), où elle n'a pas été retrouvée, a été éliminée par l'abbé Coqueray lors de la rédaction du Catalogue. Nora. — Le Dianthus deltoides L. m'a été envoyé par M. Barnsby, des bois de la Ribellerie et de Bel-Air prés de la Membrolle, mais son origine spontanée me semble fort douteuse, et j'ignore méme s'il s'est maintenu dans cette localité. $ Le Lychnis coronaria L., dont M. Ivolas a vu quelques pieds à la Ville-aux-Daines, dans un bois situé au bas de la levée de la Loire, me parait également étranger à la flore du département, oü il se trouve du reste cà et là sur le bord des chemins et des champs, mais toujours échappé des jardius. * Lychnis vespertina Sibth. var. colorata (ou roseiflora). — RR. en Indre-et-Loire, où je ne l'ai vu qu'à l'He-Bouchard ! Sagina ciliata Fries, — C. dans tout le département, mais souvent confondu avec le S. apetala, dont il est du reste trés voisin. Sagina nodosa L. — Cette plante n'existe plus, depuis 1856, à Saint-Pierre-des-Corps, où elle avait été recueillie autrefois, mais j'ai constaté sa présence à Hommes! et à Avrillé! 414 SÉANCE DU 10 JUILLET 1903. Holosteum umbellatum L. — C. dans presque tout le dépar- tement, où l'abbé Coqueray a négligé de signaler sa présence. Hypericum quadrangulum L. subspecies H. obtusiusculum Nob., in Bull. Soc. bot. Fr., 8 mai 1903. — RR. Les Hermites, prairies de la vallée de la Desmée (Doucet !). * Hypericum humifusum L. var. Lioltardi Car. et Saint-Lag. — RR. Saint-Patrice, bords de l'étang des Gatés! Nora. — Le Geranium pratense L., indiqué autrefois, d’après Diard, aux environs de Loches (Duj. FL), a été exclu du Catalogue de Delau- nay par l'abbé Coqueray. Cependant je l'ai recu de cette localité en 1886. Cette indication demande done à être vérifiée. Geranium pyrenaicum L.— RR. et seulement introduit. Lan- geais!, Ballan!, Joué!, Le Grand-Pressigny!, Chaumussay (Audebert) et sans doute ailleurs. Tend à se répandre dans la région. Oxalis corniculata L. — Le type aurait été trouvé jadis à Tours près de la barrière Saint-Éloi, mais une seule fois (Blanchet in litt.).— La forme que Jordan a nommée 0. Navieri m'est seule connue dans le département, où elle est rare. Vallée de la Loire à Saint-Genouph et à la Riche-Extra! ; vallée de la Vienne à Chinon!, l’Ile-Bouchard!, Mar- cilly!, etc. Observ. — Une autre forme, O. diffusa Bor., intermédiaire entre les O. corniculata et stricta, a été recueillie à Langeais!, à Amboise (Tourlet père !), à Saint-Martin-le-Beau (Coqueray, in herb. Delaunay !). Impatiens parviflora DC. — RR. Beaulieu, à l'entrée de car- riéres bordant la route de Montrésor! — Cette plante, qui n'est pas spon- . lanéeen France, a sans doute été introduite accidentellement dans cette tocalité, où elle était très abondante lorsque je l’y ai découverte en 1884. Plusieurs botanistes l'ont recueillie depuis au màme lieu, sur mes indi- cations, et elle a été vue plus récemment sur des décombres amenés de cet endroit dans la prairie de Loches. Nora. — Je crois avoir vu autrefois le Coriaria myrtifolia L. dans de petits bois bordant la créte des coteaux de Cinq-Mars; mais, n'ayant pas conservé la plante, dont je n'ai vu ni la fleur ni le fruit, et n'ayant pas eu occasion de la recueillir depuis lors, je n'ose affirmer son exis- tence dans cette localité. Rhamnus Alatermus L. — R. Crête des coteaux de la rive droite de la Loire à Vouvray! , Rochecorbon ! , Sainte-Radégonde!, Saint- Cyr! ; crête des coteaux de la rive droite de la Vienne à Chinon! — Cette plante se reproduit d'elle-méme dans ces localités, où elle est parfaite- TOURLET. — REVISION DE LA FLORE D'INDRE-ET-LOIRE. A195 ment naturalisée, sinon spontanée. — La forme naine, var. prostrata Boiss., croit à Sainte-Radégonde prés de Tours ! Cytisus purgans Benth. — RRR. Sables de la Loire dans l'ile de Négron! (Lair), où il a sans aucun doute été apporté des régions supé- rieures de la vallée du fleuve. Nora. — Cest au Lupinus reticulatus Desv. qu'il faut rapporter le L. linifolius du Catalogue de Delaunay. * Medicago falcata L.— La forme typique m'est inconnue dans le département, où je n'ai rencontré que le M. silvestris Fries, Rouy Fl. Fr. (M. cyclosperma Hy, M. falcata var. heterocarpa Le Grand), fruits la plupart fortement courbés en faucille ou méme en anneau com- plet, ou formant parfois un tour et demi de spire. Ses tiges sont couchées ou dressées; ses fleurs toutes jaunes ou d'un blanc jaunâtre, ou les su- périeures bleuàtres ou violacées. Melilotus italica Lamk. — RRR. Chinon, parties incultes et ro- cheuses des terrasses situées au pied des murs du château, du côté du midi, où il me paraît bien spontané quoique trés rare. — Cette plante, récoltée autrefois par Diard, à Beaulieu et à Saint-Germain-sur-Indre, n'a jamais été: pa dans les ouvrages publiés sur la flore d' inre- et-Loire. Trifolium elegans Savi. — RR. et sans doute introduit. Prairies de l'Indre, à Azay-le-Rideau! — Indiqué autrefois dans les iles de la Loire (Duj. Fl), où il n'a pas été retrouvé. Lotus tenuis Kit. — Cette plante, AC. dans le département, n'y a pas été signalée par l'abbé Coqueray. Lotus hispidus Desf. — RR. Courcoué, champs près de la Ché- naie!; Chaveignes, champs et bois de Pins prés du Moulin-Blanc!, et plus S sud jusque sur la commune de Braye-sous-Faye! * Vicia angustifolia hoth. — Les formes que l'on peut grouper sous ce nom sont nombreuses. Parmi elles se trouve la plante que le docteur Blanchet a récoltée autrefois au bois de Narbonne, commune de Joué, et que l'abbé Goqueray a rapportée, dans le Catalogue, au V. un- cinata Desv., mais ce n'est assurément pas celle à laquelle Desvaux a donné ce nom. Elle me parait être identique au V. heterophylla Presl (V. cuneata G. et G. non Guss.), que l'on considère comme spécial à la région méditerranéenne. Nora. — Le Vicia bithynica L., qui abondait autrefois dans les mois- sons du Gué-Blordeau prés de Bourgueil (Coqueray in Delaunay Ca- talogue), parait ne plus y exister et doit, ce me semble, étre éliminé de la flore du département, où il avait été sans doute introduit accidentelle- 416 SÉANCE DU 10 JUILLET 1903. ment.— Il en est de méme des Vicia serratifolia Jacq., pannonica Jacq., et melanops Sibth. et Sm. qui se sont montrés abondamment, il y a une quinzaine d'années, dans un champ de la vallée du Cher, à Joué, d’où ils ont disparu depuis. * vicia villosa Roth. — R. et sans doute introduit. Champs sa- blonneux, à Rivière !, Chaveignes!, ete. Parfois cultivé. Vicia monantha Desf. — RR. Champs sablonneux de la vallée de la Loire, à Pocé et Amboise! Lathyrus latifolius L. var. neglectus Rouy (L. neglectus Puel). — RR. et peut-être introduit. Chinon, garenne de Basse ! ; Lémeré, bois de Neuilly! Lathyrus silvestris L. — RR. Azay-le-Rideau, bois de la Cha- tonniére ! — Cette plante, indiquée autrefois à Saint-Georges, commune de Rochecorbon (Duj. Fl., Delaunay Cat.), a disparu depuis longtemps de celte localité. Prunus insititia L. — R. Lémeré, à la Garenne-des-Hauts! ; indiqué autrefois à Verneuil-sur-Indre et à Ferrière-Larçon (Diard). Prunus ambigua Rouy et Cam. — Représenté dans le départe- ment par la forme que Desvaux a nommée P. silvatica et qui croit çà et là dans les bois, les haies, les lieux rocailleux, où elle parait spon- lanée. Cerasus Mahaleb Mill. — Parfaitement naturalisé dans un assez grand nombre de localités, où il se multiplie et où il a l'apparence d'une plante spontanée. Potentilla recta L. — RRR. et certainement introduit. Meltray, au Petit-Bois!; Tours, sur les talus de l'avenue de Grammont! Nora. — Je ne m'arréterai pas aux genres Rubus et Rosa, dont l'étude détaillée dépasserait de beaucoup les limites que je me suis tracées dans ce travail. Je n'en dirai que quelques mots : I. — Dans le genre Jtubus, les groupes spécifiques représentés par les R. cæsius et discolor sont très répandus dans le département, tandis que les groupes des ft. glandulosus, tomentosus, silvaticus et sube- rectus (sensu latissimo) sont beaucoup plus rares. Ces deux derniers constituent le R. fruticosus du Catalogue Delaunay que l'abbé Coqueray indique à tort comme étant trés commun. Il.— Le genre Rosa est représenté par les espèces suivantes : 1° R. ar- vensis L., comprenant le R. bibracteata du Catalogue de Delaunay, qui ne parait pas être celui de Bastard; 9» R. stylosa Desv., comprenant le R. systyla Bast. et le R. leucochroa Desv. du Catalogue, ainsi que TOURLET. — REVISION DE LA FLORE D'INDRE-ET-LOIRE, 411 quelques autres formes; 3° R. gallica L., qui n'est sans doute que na- turalisé; 4 R. canina L., comprenant des formes nombreuses, parmi lesquelles les R. dumetorum Thuil. et R. andegavensis Bast. du Cata- logue, ainsi que le R. obtusifolia Desv., qu'il me parait difficile de con- sidérer comme une espèce distincte; 9° ft. Jundzilli Bess, dont M. Chastaingt a signalé une forme dans le département; 6^ R. agrestis Savi, synonyme de R sepium Thuil.; 7° R micrantha Sm., et 8^ R. rubiginosa L. (sensu stricto), qui constituent le R. rubiginosa du Ca- talogue; 9° R. tomentosa Sm., qui comprend, entre autres formes, le R. subglobosa du Catalogue et une plante du groupe des Farinosæ que Jai décrite sous le nom de R. pseudo-farinosa (Bull. de la Soc. bot. de Fr., t. 49, p. 202); 10" R. omissa Déségl. — Ces espèces sont toutes plus ou moins répandues dans le département, sauf les R. gallica, Jundzilli et omissa. Ce dernier, particulièrement intéressant, ne m'est connu qu'à Marçay, où il est représenté par sa forme hétéracanthe (R. Gil- loti Dés. et Luc). * Epilobium hirsufam L. var. minus Nob. in Bull. Soc. bot. de Fr., 8 mai 1993). — R. Huismes, aux Fontaines d'Ozon ! Epilobium lanceolatum Seb. et M. — AR., mais cà et là dans presque tout le département. «nothera suaveolens Desf. — Cà et là, surtout dans la vallée de la Loire, avec OE. biennis, dont il est très voisin. Callitriche obtusangula Le Galb. — R. Chinon, fossés de la prairie Saint-Mexme! Callitriche pedunenlata DC. — RR. Mares des landes de Cléré! Callitriche hamalata Kutz. — AR., mais çà et là dans presque tout le département. Nora. — Le Claytonia perfoliata Don apparaît quelquefois dans les cultures, où il tend à se naturaliser. Il a été trouvé ainsi à la Guerche par M. l'abbé Joureau, et à Chinon par moi-même. * Helosciadium mnodifiorum Koch var. ochreatum DC. — R. Gizeux, moulin de la Besse! ; Chinon, marais de Grigny!; Pouzay, fon- taines de la Dourassée ! — A tout à fait le port de l'H. repens. €nanthe media Griseb. non Bor.; OE. silaifolia Gr. et Godr., Foucaud, non M. B. — C. Ces} à cette plante qu'il faut rapporter ce que l'on a pris jusqu'ici, dans le département, pour l'OE. peucedanifolia Poll. — Ce dernier n'a jamais, à ma connaissance, été rencontré en Indre-et-Loire. T. L. (SEANCES) 27 418 SÉANCE DU 10 JUILLET 1903. Selinum Carvifolia L.— RR. Les Hermites, bois des Pares et de Vautourneux (Doucet!). Peucedanum palustre Monch. — RR. Fossés de la vallée du Lathan, en amont de Rillé! ; fossés et bords des étangs, au nord du bourg d'Avrillé! Cornus Mas L. — RR. et peut-être introduit. Esvres, bois de Vau- grignon ! ; Chinon, garenne de Basse! DICOTYLÉDONES GAMOPÉTALES Galium debile Desv.; G. constrictum Chaub. — R. Montlouis, prairies de la vallée du Cher, près de la station de Véretz ! Asperula zalioides MB. — R. et seulement naturalisé. Gazons, pelouses ou bords des voies ferrées, à Monnaie!, Joué (Audebert!), Sa- vonnières!, Benais!, Avoine!, Beaumont-en-Véron!, Chaumussay (Sen- negon !), etc. Asperula odorata L. — RR. Saint-Nicolas-de-Bourgueil, bois de Vaux (aujourd'hui défriché)! ; Saint-Cyr, bois de la Gagnerie et de la Ribellerie!; Mosnes, bois de la Calonnière (Bouvet)!. Valeriana excelsa Poir. — Vallon de Jolivet, à Cheillé et Avon! ; marais de Malveau, à Cravant!; bords de la Manse, à Saint-Epain ! * Knautia arvensis Coult. var. ligerina Nob. in Bull. Soc. bot. de Fr., 8 mai 1903. — R. Talus de la levée de la Loire entre Amboise et Négron! — Cette plante, qui rentre dans le groupe auquel M. Rouy a donné, dans le tome VII de sa Flore de France, qui vient de paraitre, le nom collectif de K. collina, se rapproche surtout des variétés carpo- phylax et virgata de Jordan. Stenactis annua Nees. — RR. et certainement introduit. Gom- plètement naturalisé à la Ville-aux-Dames, où il abonde depuis plus de vingl ans sur un assez grand espace! Senecio erraticus Bert. — AR., mais cà et là dans les prairies humides. Doronicum emarginatum Le Grand; D. Willdenowii Rouy; D. scorpioides Bor. non Lamk; D. plantagineum var. auriculatum Nob. in herb. — RRR. Larçay, bois de la Roche!; Saint-Avertin, bois entre le bourg et Grammont! Inula montana L. — RR. Truyes, friches à l'est des Frandalais (Audebert)! ; Chediguy, entre Cléret et Fontenay! ; Reignac, C. entre les vallous de Cléret et des Tabardières, depuis la limite de la commune de Chedigny jusqu'au-dessus du Bas Ville-Pays! TOURLET. — REVISION DE LA FLORE D'INDRE-ET-LOIRE. 419 NorTA. — L'Inula squarrosa L., indiqué en Indre-et-Loire par M. Rouy (Fl. fr., t. VIII, p. 205), n'y a jamais été rencontré, à ma connaissance. Cette plante a, il est vrai, été signalée dans le département par M. Barnsby (Florules, t. II, p. 8), qui, par suite d'un lapsus, a désigné sous ce nom l'/nula Conyza DC. (Conyza squarrosa L.). Helichrysum Stæœchas DC. — RRR. Abilly, pente du coteau entre le bourg et le Grand- Village, vis-à-vis du confluent de la Claise ! Filago apiculata G. E. Sm.; F. germanica L. pr. p.; F. lutes- cens Jord. — R. Bourgueil (Blanchet in litt.); Azay-le-Rideau, aux Granges (Joureau!); Cheillé, au sud du parc d'Azay prés de la route de Saché!; Tavant, prés de Marmignon ! — Cette plante rentre dans le F. germanica du Catalogue, mais elle est bien distincte de la forme vul- gaire qui est le F. canescens Jord. * Anthemis mixta L. var. /ufea Nob. — Ligules jaunes dans toute leur longueur et sur les deux faces, plus courtes que dans le type et bi- tridentées au sommet. — RRR. Mazières (Doucet!). Centaurea solstitialis L. — Cette espèce, que l'abbé Coqueray n'avait vue que dans un champ de Luzerne où elle avait été introduite avec les semences de cette plante, a été rencontrée plusieurs fois depuis lors dans les mêmes conditions, notamment aux Hermites (Doucet !), à Restigné!, etc., mais elle est parfaitement naturalisée sur les talus de la levée de la Loire à Amboise et surtout à Limeray ! Carduus crispus L.— R. mais çà et là dans la vallée de la Vienne, à Savigny!, Saint-Germain !, Thizay!, Beaumont!, Chinon!, Rivière!, Cravant!, Panzoult! , l’Ile-Bouchard!, Pouzay!, eic. Scolymus hispanicus L.— lili*et certainement introduit. Cette plante, que j'ai rencontrée plusieurs fois, mais accidentellement, à Chi- non et à Avoine, existe depuis au moins trente ans à Beaumont-en-Véron sur les bords de la grande route, à la cóte de Coulaine! Tragopogon orientalis L. — Plus répandu dans le département que le T. pratensis. Sonchus maritimus L. — RR. Marais d'Assay!, de Margay!, de la Roche-Clermault! , de Seuilly! Crepis setosa Hall. — Cette plante, que l'abbé Coqueray n'avait vue qu'à Nouzilly, dans un champ de Luzerne, abonde depuis plus de trente ans dans tout le département, où elle est absotument naturalisée. Hieracium rigidum. llartm.; H. tridentatum Fries. — AR. et bien moins répandu que IH. vulgatum Fries (Hi. silvaticum Delaunay Cat.) et que IH. boreale Fries (H. sabauduin Delaunay Cat. ). 420 SÉANCE DU 10 JUILLET 1903. Campanula rapunculoides L. — R. et peut-être introduit dans les diverses localités où on l’a rencontré. Saint-Denis-Hors (Tourlet pére!, Bouvet); Saint-Symphorien ; Saint-Avertin!; Chinon!; Seuilly (Letondal sec. Boreau, in litt.) ; Richelieu ! Erica vagans L. — R. J'ai rencontré cette plante, que ne citent ni Dujardin, ni Coqueray, dans trois régions bien distinctes : 1° au nord- ouest, dans le canton de Chàteau-la-Valliére, où elle est commune à Villiers-au-Bouin!, Braye-sur- Maulne!, Marcilly-sur-Maulne!, Lublé!, Chàteau-la-Valliére! ; 2° à l'est, dans le canton de Bléré, à Chisseaux! ; 3° au sud, dans le eauton de Richelieu, à Razines!, Braslou!, Jaulnay ! * Monotropa Hypopitys L. subspecies M. glabra Beruh. (Hypo- pitys hypophegea Don). — RR. Athée, parc de la Chenaie (Delaunay herb.); Cheillé, pare d'Azay-le-Rideau! ; Saint-Benoist, forêt de Chinon !; la Roche-Clermault, petit bois au sud-ouest de Cliargé! ; Seuilly, parc du Coudray et bois de la Brevonnière! Nora. — Le Cyclamen neapolitanum Yen. se multiplie facilement dans les bois où il est souvent planté. C'est ainsi qu'on le trouve dans quelques pares, à Saint-Symphorien!, Ballan (Audebert), Monts (id.), Beaumont-en-Véron ! Jasminum früdicans L. Abondamment et parfaitement natura- lisé, à Chinon, sur les rochers qui dominent les terrasses du quartier Saint-Maurice! et dans de vieux murs à la montée du Pavé-Neuf!; plus rare sur les coteaux de l'Indre à Courçay! Gentiana germanica Willd. — RRR. Marcilly-sur-Maulne, friches bordant la route de Chàteau-la-Vallière à Baugé, au-dessus de la Gitonnière! Lithospermum arvense L. var. ceruleum Coss. et Germ. — R. La Chapelle-aux-Naux, champs bordant la route de Lignières! ; Azay- le-Rideau, champs au nord du moulin de Charrière! Anchusa sempervirens L. — RRR. et certainement introduit accidentellement. Metlray, au pied d'un mur prés du Petit-Bois (Mas- son) ! Myosotis silvatica Hoffm. — RR. Nouzilly (Chastaingt); pare z bois de Pray à Chargé et Saint-Denis- Hors! ; Saint-Avertin, bois de Gram- mont (Chambert); Joué, bois entre Pont-Cher et L'Épan!; Savonnières, bois du Chatonnet (Audebert). Asperugo procumbens L. — RRR. Tours, où il a été trouvé une fois par M. Tassin (Blanchet, in litt.); Cinq-Mars, dans un jardin à gauche de Ja route de Tours! (Dumas); Chinon, ruelles et jardins en TOURLET. — REVISION DE LA FLORE D'INDRE-ET-LOIRE. 421 terrasse situés au-dessus du collège! et au bas du château du côté du sud et de l'ouest! Lycium sinense Lamk; L. europeum Auct. pl. non L. — AR. et seulement naturalisé. Restigné!, Cinq-Mars! , entre Nazelles et Am- boise (Delaunay herb.), la Ville-aux-Dames (Chambert), Monts (Aude- bert), Chinon!, ete. * Hyoscyamus niger L. var. pallidus (H. pallidus Kit.).— RRR. Saint-Nicolas-ide-Bourgueil, bord d'un chemin entre Vaux et le Pavil- lon! Verbascum phlomoides L. — C. dans presque tout le départe- ment. où il est surtout représenté par la forme que Schrader a nommée V. thapsiforme. — C'est sans doute par inadvertance que l'abbé Coque- ray a négligé de signaler cette plante. Nora. — L'Anarrhinum beliidifolium Desf., qui existait autrefois à la Ville-aux-Dames, n'y a pas été vu depuis plus de quarante ans. * Scrofularia canina L. var. albiflora Gagaep. — RR. Alluvions de la Loire, à Avoine ! Nora. — Le Scrofularia vernalis L., naturalisé autrefois à Mar- moutier, parait ne plus exister daus cette localité. Lindernia gratioloides Lloyd; //ysanthes Benth. — RRR. Sables viseux de la Loire près du pont de Port-Boulet, à Chouzé-sur- Loire’, la Chapelle-sur-Loire! et Avoine! Veronica hederifolia L. — CCC. partout en Indre-et-Loire, où l'abbé Coqueray a négligé de l'indiquer. Veronica persica Poir.; V. Buxbaumii Ten. — AR. mais cà et là dans le département, où il n'a fait son apparition que depuis 1871. Nora. — L'Euphrasia officinalis du Catalogue de 1873 comprend en Indre-et-Loire trois plantes bien distinctes: 1^ E. officinalis L. sensu stricto (E. pratensis Auet. pl.), AR. mais cà et là; 2* E. cuspidata Car. el Sain-Lag. (E. nemorosa Pers. pro max. parte), CC. partout; 3° E. gracilis Fries, qui me parait RR. et que je ne connais qu'à Orbigny! Orobanche rubens Wallr.; O. Medicaginis Duby. — RR. Lus- sault, levée de la Loire en aval des carrières!; Cinq-Mars, levée de la Loire en allant à Langeais (Normand !). Orobanche minor Sult. var. lutea Nob. — Plante entièrement jaune (méme le stigmate), à corolle un peu plus ouverte que dans le type ct à style plus fortement pubescent. — R. Sur le Trèfle cultivé à Marcé- sur-Esves!, la Celle-Saint-Avant!, Balesmes!, Abilly! — Par ses ca- ractères, abstraction faite de sa couleur, cette plante est intermédiaire 499 SÉANCE DU 40 JUILLET 1903. entre les Orobanche minor et Picridis, et se rattache incontestablement au premier. Elle diffère de l'O. unicolor Bor. par ses étamines insérées au-dessus du tiers inférieur du tube de la corolle ; elle est bien distincte également de la variété flavescens Car. et Saint-Lag. de l'O. minor (0. Carote De:moul.) dans laquelle la fleur seule est jaunâtre (et non jaune) et qui croit sur les Ombelliféres. Phelip:ea cærulea C.-A. Mey. — La plante que l'abbé Coqueray indique sous ce nom dans le Catalogue Delaunay appartient au P. are- naria; mais le P. cerulea a été trouvé depuis cette époque à Lussault, dans les carrières où il adhérait probablement aux racines de l'Achillea (Douvet!), et sur le coteau voisin où il adhérait aux racines du Cirsium acaule! (Schiffmacher). Mentha viridis L. — AR. mais çà el là dans tout le département, où il est bien naturalisé. * Mentha Pulegium L. var. prostrata (M. Boræi Timb.).— RR. Saint-Denis-Hors, à la Croix-Douillard! Calamintha ascendens Jord,; C. menthifolia Auct. pl. — R. mais cà et là. Saint-Cyr!, Tours!, Savonnières (Audebert), Loches!, Beaumont-en-Véron! , Chinon!, Cravant!, Rivière!, ete. — Réuni par l'abbé Coqueray au. C. silratica Bromf., sous le nom de C. officinalis Mœnch. Salvia verticillata L. — RR. et seulement naturalisé. Saint-De- nis-Hors, bords de la route de Lussault!; Champigny, à la gare des marchandises, — Dans la première de ces localités, les pétioles des feuilles inférieures sont munis de deux lobules foliacés ; dans la seconde, ils en sont dépourvus. DICOTYLÉDONES APÉTALES Amarantus deflexus L. — R. mais cà et là dans le départe- ment, où il tend à se répandre de plusen plus. Tours!, Hommes!, Cinq- Mars!, Langeais!, Saint-Patrice!, Restigné!,. la Chapelle-sur-Loire!, Chouzé!, Candes!, Chinon !, ete. * Polychnemum arvense L. — L'abbé Coqueray a réuni sous ce nom, dans le Catalogue, le P. majus A. Br., qui est AC. dans le dé- partement, et le P. minus Jord., qui est beaucoup plus rare. Chenopodium Botrys L. — RR. et seulement sur les sables de la Loire. Noizay!, Vernou!, Vouvray!, Montlouis!, Cinq-Mars! , Lan- geais!, la Chapelle-sur-Loire!, Chouzé!, Savigny!, ete. — Celte plante, d'apparition récente, est apportée par les eaux, du bassin supérieur du TOURLET. —- REVISION DE LA FLORE D'INDRE-ET-LOIRE. 423 fleuve. Elle est peu fixe dans ses stations, qui se déplacent souvent à la suite des crues. Chenopodium intermedium M. et K. — RRR. Bords de la Loire, à Saint-Pierre-des-Corps (Delaunay herb.!); bords du Cher, à Saint-Averlin (Blanchet, in litt.). A retrouver. Nora. — L'Atriplex Halimus L., qui couvre sur plusieurs points les rochers des coteaux de la Vienne, à Chinon, a certainement été introduit dans ces localités, ou il s'est multiplié et parfaitement naturalisé. Thesium divaricatum Jan. — RR. Beaumont-en-Véron, coteaux entre Coulaine et le Perou! ; Chinon, le Puy-Besnard!, la Colline! Nora. — Le Celtis australis L., qui se trouve à Gizeux, sur les bords de l'étang du Gué et dans les bois voisins, y a sans doute été planté. * Quercus pubescens Willd. var. spicata Nob. (Q. apennina Bor.!, an Lamk?). — Ne diffère du type que par ses fruits disposés par 4-12, en épi, le long d'un pédoncule souvent long de 4 à 6 centimètres. Il est impossible de séparer cette plante du Q. pubescens type, auquel elle se relie par une série ininterrompue de formes intermédiaires. — Bois sees et bords des chemins à Chinon!, Huismes!, Riviere!, Ligré!, etc. * Quercus Toza Bosc. var. spicata Nob. — Fruits disposés par 4-6, en épi interrompu, le long d'un pédoncule long de 4 à 5 centim. — Sonzay, bois de la Motte ! Betula pubescens Ehrh. — AR. mais çà et là et ordinairement dans des lieux plus humides que le B. alba. MONOCOTYLÉDONES Alisma parnassifolium L. — RR. Bossay, étang Neuf et étang Perriére!, et sans doute ailleurs sur cette commune et peut-être sur les communes voisines. Gagea bohemica Schultes. — RRR. Chinon, à la Butte-aux-Chil- loux, où il est peu abondant ! Nora. — Le Scilla Lilio-Hyacinthus L., qui, paraît-il, a été trouvé autrefois par le D" Blanchet sur les coteaux boisés de l'Indre, à Monts, n y a pas été revu depuis. On devra l'y chercher. Ornithogalum divergens Dor. — Celte plante, non signalée par l'abbé Coqueray, croit cà et là dans le département, surtout dans les vallées de la Loire et de la Vienne. Gladiolus illyricus Koch. — RR. Saint-Benoist, dans la forêt de Chinon! — Cette espéce intéressante, indiquée autrefois dans les 424. SÉANGE DU 10 JUILLET 1903. landes du Ruchard, à Cravant, n'avait pas été observée en Indre-et-Loire depuis le commencement du xtix* siècle, lorsque je la rencontrai dans la forét de Chinon, en 1883. Narcissus Pseudo-Narcissus L. — R. et peut-être introduit dans le département, où il existe, à ma connaissance, à Chambourg (Au- debert), Loches (Nivert), Manthelan (id.). Civray-sur-Esves. (id.)!, Huismes!, la Roche-Clermauli! Serapias Lingua L. — RRR. Langeais, bois de la Châtaigneraie! (Louis Léger). — C'est par suite d’une erreur de détermination que celte plante avait été indiquée autrefois à Joué (Dujardin F1). Aceras anthropophora R. Dr. — RR. Entre Perrusson et Saint- Jean! (Martel) ; le Grand-Pressigny, au bas de la montée de Muret! , et dans le bois de Serre (D' E. Chaumicr). Orchis sambucina L.— RRR. Marcay, bois bordant la route de Sammarcolles (avec les bractées plus courtes que les fleurs)! , bois etre Dauconnay et Couesmé (avec les bractées plus longues que les fleurs)! — La localité de Brain-sur-Allonnes, signalée par. l'abbé Coqueray, appar- tient au département de Maine-et-Loire. Nora, — L'Orchis galeata Lamk, indiqué, dans le Catalogue de De- launay, comme étant AC. dans le département, wy a jamais été ren- contré, à ma connaissance. * Epipactis latifolia All. — A celte espèce se rattachent : 1^ PE. riridiflora Wehb., qui est AC. surtout au sud de la Loire et du Cher, 2" VE. violacea Dur. Duq., que je ne connais que dans deux localités : coteaux de la Loire entre Mosnes et Chargé! , coteaux de l'Indre prés de Truyes (lvolas!). Cette dernière forme établit le passage entre lE. latifolia type et VE. atrorubens Hoffm. Epipactis atrorubens Hoffm. — RR. Coteaux de la rive gauche de la Loire entre Mosnes et Chargé! (Chivert, Bouvet, Lair) ; coteaux de Uludre entre Monts et Artannes (Audebert !). Malaxis paludesa Sw. — RRR. Saint- da bords de la forêt de Chinon, dans lo vallon du Châtellier! Melodea canadensis Rich. — C. Cà et là dans les vallées de la Loire, du Cher, de l'Indre, de la Vienne et plus rarement ailleurs. ]a- diqué pour la première fois dans le département d'Indre-et-Loire, par M. Chastaing en 1880. Vallisneria spiralis L. — RR, Villandry, dans le Cher, près de son confluent avec la Loire (Doucet!), et sans doae ailleurs. Potamogeton polygonifolins Pourr. — R. mais cà et là. Saint- TOURLET. — REVISION DE LA FLORE D'INDRE-ET-LOIHE. 425 Etierne-de-Chigny!, Ambillou!, Mazières!. Lazgeais!. Saint-Patrice!, Gizeux ! , Saint-Benoist! , Cravant! , etc. Potamogeton acmtifolius Link. — RR. Langeais, élang de la Baiérie!; Cinq-Mars, mare au nord du village du Ponceau! ; Chisseaux, étang de la Charviere! ; Orbigny, étangs du Fay! ? Potamogeton Friesii Rupr. — RR. Les Hermites, dansla Desmée (Doucet!). * Potamogeton densus L. var. angustifolius Koch. — Joué, mares du Pont-aux-Oies ! Spargaminm neglectum: Deeby. — Vallon de Villaines!, .et certainement ailleurs dans le département, où il doit être, sans doute. assez répandu. * Spargasiam simplex Huds. var. submersum Nob. (var. flui- tuns Gr. et Godr., non S. fluitans Fries). — R. Ruisseau du vallon de Jolivet, à Avon et Cheillé! Sparganium minimum Fries; S. natans Auct. pl. non L. — RR. Monthodon, mares de la Corbinière (Vergnaud!). Juncus anceps Lah. — R. mais cà et là. Gizeux!, Avrillé!, Lan- geais!, Maziéres!, Ambillou!, Montlouis !, la Ville-aux-Dames!, Dierre!, Saint-Martin-le-Beau!, la Croix de Bléré! —- La localité de la Nouillére, indiquée seule dans le Catalogue de Delaunay, appartient au déparle- ment de Maine-et-Loire. Scirpus macronatus L. — RRR. Huismes, étangs du pare de la Ville-au-Maire, où il était très abondant lorsque je l'y ai découvert en 1882. Scirpus pauciflorus Lightf. — RR. Gizeux, étangs du Gué el du Mur! ; Cheillé, forêt de Chinon dans la vallée de la Vaunoir ! Heleocharis uniglumis koch. — R. mais cà et là. Hommes", Ambillou*, Semblancay!, Saint-Martin-le-Beau!, Savigny!, Avoine!, Ligré! R Eriophorum gracile Koch. — Indiqué à Chàteau-la-Valliére (Boreau F1). M. Louis Léger m'a dit ly avoir recueilli, mais je n'ai pas vu la plante. Carex digitata L. -— RRR. Panzoult, bois montueux de la vallée du Croulay ! Carex binervis Sm. — RRR. Landes de Cléré et d'Ambillou!, bois de Mettray (Coqueray !). Nota — Là présenee du C. Mairii Coss. et Germ., indiqué dans le 426 SÉANCE DU 10 JUILLET 1903. Catalogue de Delaunay, me parait douteuse dans le département. Je ne l'y ai pas rencontré et ce que j'ai vu sous ce nom dans divers herbiers n'ap- partient pas à cette plante. Carex depauperata Good. — RRR. Nazelles, dans les bois qui dominent le bourg, le long de la route de Montreuil! Sorghum halepense Pers. — RR. et peut-être introduit. Ro- checorbon, prairies de la vallée de la Loire en aval du bourg! * Digitaria sanguinalis Scop. var. ciliaris (D. ciliaris Koel.). — Chinon!, Ligré! , Champigny!, Chaveignes! Nora. — Le Tragus racemosus Hall. n'a pas été retrouvé dans le département depuis 1834. Phleum asperum Jacq. — RRR. Luynes, dans une vigne située à droite de la route de Cléré ! Alopecurus bulbosus L. — RR. Prés humides, entre Ville- perdue et Sainte-Catherine-de-Fierbois (Audebert)! Nora. — L’Anthoxanthum Puelii Lec. et Lamt., indiqué dans le Catalogue de Delaunay comme étant très rare en Indre-et-Loire, y est au contraire assez répandu. Phalaris arundinacea L. — C. dans tout le département, où l'abbé Coqueray a négligé de le signaler. Avena Ludoviciana DR.— C. dans presque tout le département, surtout au sud de la Loire. Koleria setacea Pers.; K. valesiaca Gaud. — RR. Beaumont- en-Véron!, Truyes!, Athée!, Cigogné!, Reignac!, Chedigny!, Abilly! * Festuca ciliata DC. var. glabra Nob., in. Bull. Soc. bot. Fr., 8 mai 1903. — RR. Amboise, ile Saint-Jean! Nora. — Le Festuca uniglumis du Catalogue Delaunay appartient à la forme que Loiseleur a nommée F. agrestis (Vulpia agrestis Duval- Jouve). - Bromus sterilis L. — CC. dans tout le département, où l'abbé Goqueray a négligé de le signaler. Bromus madritensis L. — RRR. Tours, sur le bord d'une rue en construction dans le quartier Saint-Étienne (Moreau)! Elymus europ:eus L. — RR. Rigny-Ussé, pare d'Ussé, oü il est assez abondant dans les futaies qui dominent le château! Lolium italicum A. Br. — C. dans tout le département, où cette plante, d'introduction relativement récente, se répand de plus en plus. TOURLET. — REVISION DE LA FLORE D'INDRE-ET-LOIRE. 497 Lolium strictum Presl; L. rigidum Gaud. — C. sans être très abondant. ACOTYLÉDONES Polystichum Filix-mas Roth. — C. presque partout en Indre- et-Loire, où l'abbé Coqueray a omis de le signaler. Cystopteris fragilis Bernh. — RRR. Vallée de la Maulne, à Lublé et Marcilly! ; bords du ruisseau de Mié, à Saint-Cyr! Adiantum Capillus-Veneris L. — RRR. Luynes, fentes et exea- valions des rochers qui couronnent le coteau, au-dessus du hameau de la Grenouille ! (Louis Léger). — Cette plante existait autrefois à la Riche-Extra et à Tours! dans des puits qui, je crois, ont lous disparu. Je ne la connais pas à Cinq-Mars, ni à Langeais, où M. Barnsby l'indique (Florules Wl, p. 10). Nora. — L'Equisetum hyemale du Catalogue Delaunay appartient à la forme que M. l'abbé Hy a nommée E. occidentale. Chara horrida Wallm. — RR. Gizeux, étangs du Mur! et du Gué (Hy). Chara polyacantha A. Br. — RR. Gizeux, étangs du Gué! et du Mur (Hy). Nora. — Le Chara aspera. Willd. m'a été indiqué par le D" Blanchet comme croissant à Varennes, mais je n'ai pas vu la plante. Tolypella intricata Leonh. — RR. Mettray (Hy, in litt.) ; Chi- non, dans le canal de Saint-Lazare ! Tolypella prolifera Leonh. — RR. Chinon, dans le ruisseau du marais Saint-Mexme ! Nitella syncarpa Chev. — RR. Continvoir, dans un petit étang de la vallée de la Branne (Hy !). Nitella opaca. Agardh. — RR. Rigny-Ussé, étangs du parc d'Ussé! Nitella flexilis Agardh. — Dansl'Indre, à Pont-de-Ruan !; fontaine de la vallée de Courtineau, prés de Sainte-Catherine (Audebert). Nitella mucronata Kütz. — RR. Chinon, fossés du marais de Grigny!; Cinais, fossés près de Pontille! Nitella batrachosperma Braun. — RR. Rigny-Ussé, étangs du pare d'Ussé ! Nitella hyalina Agardh. — RR. Chàteau-la-Valliére, dans l'étang !; Assay, dans le grand étang de Champigny! 498 SÉANCE DU 10 j3uiL.LET 1903. Je n'ai pas cru devoir mentionner iei les hybrides que l'on ren- contre dans le département. Ce sont des plantes que l'on ne trouve le plus souvent qu'accidentellement et dont je me propose, du reste, de faire l'objet d'un travail spécial. Il en est, cependant, qui sont assez répandus pour qu'il soit impossible de ne pas les considérer comme faisant partie intégrante de la flore du pays. Tel est, notamment, le Saliz rubra Huds. dont l'origine hybride est d'ailleurs parfois controversée et qui est assez abondant dans les vallées de la Loire, du Cher et de la Vienne, où il n'a été signalé - ni par Dujardin, ni par l'abbé Goqueray. H suffit de parcourir la liste qui précède pour voir que, depuis la publication du Catalogue de Delaunay en 1873, la flore d'Indre- et-Loire s'est enrichie d'un grand nombre de plantes nouvelles et pour la plupart fort intéressantes. Plus de 120 espéces, sponta- nées ou parfaitement naluralisées, sont venues grossir le nombre de celles qui figurent dans le travail de l'abbé Coqueray, de telle sorte que, si l'on élimine de cet ouvrage les plantes qui s'y trouvent signalées à tort ou qui n'ont pas été rencontrées depuis lors, on constate que la flore du département compte actuellement en- viron 1330 espèces appartenant aux Phanérogames, aux Crypto- games vasculaires et aux Cliaraeces. Encore est-il que Je ne com- prends dans ce nonibreque les plantes spontanées ou complètement naturalisées. Une vingtaine d’espèces, d'apparition récente, ne larderont pas, sans doute, à s'implanter d'une façon définitive dans notre province et viendront alors augmenter d'autant le nombre des plantes de la flore. Si, d'un autre côté, le goût de Ia botanique continue de se dé- velopper comme il parait le faire depuis quelques années, si, enfin, les herborisations se multiplient dans la réeion, il est permis d'espérer que de nouvelles découvertes ne tarderont pas à venir accroitre encore les richesses végétales du département d'Indre-et- Loire. M. Malinvaud ajoute les observations suivantes : La communication de notre confrére de Chinon précise, en y ajoutant une importante contribution, les connaissances précédemment acquises sur la flore d'Indre-et-Loire. Plusieurs des plantes signalées sont par- ticulièrement intéressantes, TOURLET. — REVISION DE LA FLORE D INDRE-ET-LOIRE. 429 IL est curieux de suivre les progrès de l'invasion du Lepidium virgi- nicum qui finira peut-étre par se naturaliser aussi completement que son compatriote américain l'Erigeron canadensis. Dans le département du Lot, je l'ai rencontré le long de la voie ferrée et aux abords de presque toules les gares (Gramat, Montvalent, Saint-Denis, Lamativie, etc.) sur la ligne d'Aurillac; toutefois, jusqu'à ce jour, il parait s'éloigner peu du voisinage de chaque stalion, sans se répandre dans l'intervalle de l'une à l'autre. Dans le méme département, comme dans Indre-et-Loire, on rencontre çà et là au bord des chemins le Lychnis coronaria, dont lindigénat est douteux. Je lai trouvé naguère, au bord de la route d'Aynac à Leyme, loin de toute habitation, et il paraissait y étre, par son extréme abondance, sinon indigène, du moins depuis longtemps et complète- ment naturalisé. l| est difficile de ne pas compter parmi les espèces spontanées une plante s+ montrant dans de telles conditions. Notre collègue a mentionné une variété roseiflora du Lychnis ves- pertina. On trouve accidentellement cette forme aux environs de Limoges, et je suis aujourd'hui persuadé qu'elle procédait d'un croise- ment avec le Lychnis diurna. L'observation relative au Vicia bithynica me rappelle un fait ana- logue qui remonte à quarante ans. Cette plante abondait dans uu champ cultivé de la commune d'Alvignac (Lot), et elle s'y est maintenue pen- dant plusieurs années, elle en a depuis longtemps entièrement disparu; elle y était adventice, comme probablement dans les autres localités qu'on lui a attribuées dans le méme département. Notre confrère a rectifié une indication erronée relative à l'Iuula squarrosa, dont l'existence en Indre-et-Loire, au moins comme plante spontanée, est fort improbable. Cette espèce à floraison estivale appar- tient au contraire incontestablement à la flore du département du Lot, où elle est assez largement répandue (Rocamadour, Cahors, Gour- don, etc.). M. Tourlet avait observé depuis plusieurs années et nommé argented (in herb.) la remarquable variété du Scrofularia canina (1) publiée sous le nom de var. albiflora par M. Gaguepain en 1900. Cette plante, jus- qu'à ce jour, n'était signalée que dans la Nièvre. (4) Scrofularia canina var. albiflora Gagnep. « diffère du type par la colo- ration plus verte et non rougeàtre des tiges et des feuilles, ainsi que par les lleurs blanches » [Gagnepain, Topographie bolan. des environs de Cercy-la- Tour, Nièvre, p. 123; Autun (1900)]. 430 SÉANCE DU 410 JUILLET 1903. M. Magne, proclamé dans la dernière séance, remercie la Société de l'avoir admis parmi ses membres. M. le Président lui souhaite la bienvenue. M. Langeron fait la communication suivante : LES MOUSSES SOCIALES DU PALATINAT, par le I M. LANGERON. Il peut paraître superflu de publier de nouvelles observations sur la dispersion des Muscinées dans le Palatinat. Peu de régions ont été aussi bien étudiées. Grâce aux recherches persévérantes de Bruch, ee pays est devenu, pour ainsi dire, la terre classique des raretés européennes. Les environs de Zweibrücken, notamment, ont été explorés avec un soin extrême et sesont montrés particu- liérement riches en espèces peu connues et mal observées. Notre but n’est pas d'ajouter quelques noms à la liste de ces types remarquables ou de signaler des localités nouvelles pour quelques- uns d'entre eux. Nous nous proposons d'étudier quelques types d'associations végétales où les Mousses jouent le róle principal en tanl qu'espéces sociales. Ces sociétés végétales exigent, pour s'installer et prospérer, des stations d'une nature particulière et bien définie. Nous avons combiné de nombreuses herborisations de facon à pouvoir étudier, dans une grande partie du Palatinat, les localités qui présentent les conditions requises pour constituer de telles stations, Les bords du Rhin et les vastes marécages qui les occupent favorisent à un haut degré le développement des sociétés de grands Hypnum du groupe Harpidium : c'est notre premier type. Un second groupe social est constitué, dans les mêmes localités, par la famille trés homogène des Characées. La région des forêts, dans ses vallées étroites et fraiches, nous fournit un troisième type, sous forme de tourbières à végétation luxuriante. Enfin, surle vasle plateau qui occupe tout le nord-ouest du Palatinat, s étendent d'autres marécages tourbeux, bien distincts des premiers, qui constituent un quatrième type d'association végétale, à la vérité socialement peu diflérent, mais dont l'évolution et la destinée sont bien spéciales. Limitons-nous d'abord géographiquement et précisons la situa- LANGERON. — LES MOUSSES SOCIALES DU PALATINAT. 431 tion exacte de notre champ d'étude. Nous nommons Palatinat la contrée ainsi désignée à l'heure actuelle en géographie politique. Elle s'étend sur la rive gauche du Rhin, entre 487,55 et 49°35 de latitude boréale, sous forme d'un triangle dont le sommet atteint presque Kreuznach, au nord, et dont la base va de Saargemünd à Lauterburg. au sud. On peut y distinguer trois régions : la vallée du Rhin à l'est, la chaine de Haardt au centre et, à l'ouest, une vaste contrée ondulée, prolongement de la chaine du Haardt, qui renferme au nord le massif du Donnersberg, dont le point culmi- nant atteint 678 mètres, et qui s'abaisse insensiblement au sud- ouest avec une altitude moyenne de 200 mètres. Au point de vue du climat, la vallée du Rhin possède une tem- pérature moyenne plus élevée que celle de Ja région montagneuse. Elle est largement ouverte aux courants du sud. La chaine du Haardt, au contraire, est généralement plus froide et possède un climat plus continental, c'est-à-dire à variations plus brusques. Il résulte des travaux de Crépin (1) et de Sehultz (2) que la flore phanérogamique du Palatinat a un caractère plus méridional que celle de la Belgique et que sa flore montagnarde a un carac- tère moins subalpin. Pour les Muscinées, qui sont des plantes hygrophiles, l'abondance des stations humides et orientées au nord, dans le vaste district forestier qui couvre toutes les Vosges du Haardt, compense la douceur relative du climat de la plaine rhénane. L'état hygrométrique élevé, dà à l'orientation E-W des vallées principales et à l'élendue des foréts, permet à ces plantes de présenter en beaucoup d'endroits une flore et un lapis végétal très riches. l.— LES BORDS DU RHIN Les Muscinées sociales des bords du Rhin prospérent dans les marécages connus sous le nom d'Alt-Hhein ou Vieux-Rhin. Sous ce nom on désigne tantôt de vastes nappes profondes et pérennes, bordées de massifs de Phragmites ou de grèves sableuses el peuplées d'oiseaux aquatiques; tantôt des espaces marécageux, parsemés de mares plus ou moins temporaires, ou méme en (1) Crépin, La flore du Palatinat comparée à celle de la Belgique. Bru- xelles, 1865. (2) ScuuLTZ, Grundzüge zur Phytostatik der Pfalz. 432 SÉANCE DU 10 jviLLET 1909. partie pérennes et qui, de méme que les grandes nappes, corres- pondent à d'anciens méandres du Rhin. Nous avons visité toutes les stations de ce genre qui abondent enire Ludwigshalen et Speyer, notamment à Mundenheim, Neuhofen, Altrip, Waldsee, Otterstadt. Nous avons exploré les marécages de Mundenheim avec un soin tout particulier. La flore brvologique de ces stations est peu variée. Beaucoup d'espèces sont trés vulgaires et sans signification géographique; telles sont : Barbula unguiculata, Bryum capillare, B. cespiti- tium. À signaler cependant une Funariée intéressante, le Physco- milrium piriforme, très bien développée. On sait que cette plante a été souvent confondue avec le Potlia truncata, et, de ce fait, certaines localités peuvent paraitre suspectes. La variété major (Ph. euryslomum Sendt.) a été signalée à Strasbourg, sur les bords du Rhin, par Boulay (1). Il n'est donc pas surprenant que nous ayons retrouvé cette plante un peu plus au nord. Nos échantillons nous paraissent bien s’accorder avec la description de cette variété major. Notons encore Bryum pseudo triquetrum var. gracilescens, abondant à l'Hafen, dans un marécage situé entre la route d'Oggersheim et la ligne de chemin de fer de Neustadt. Mais si la flore est pauvre, la végétation est des plus riches. Beaucoup de mares sont littéralement remplies par des Hypnum du groupe Harpidium, qui tapissent tout le fond, au pied des Phragmites, Juncus, Cicula virosa, etc. D'autres sont garnies de divers Chara qui occupent les parties plus profondes et tou- jours inondées. Sur les berges de ces bassins et dans les prairies humides qui les entourent, on peut encore faire ample récolte des grands Hypnum. À. — Les sociétés formées par la section Harpidium. L'étude de ces plantes présente un intérét considérable, non pas tant à cause de leurs infinies variations, susceptibles d’être rattachées, ainsi que l'a fait si magistralement Renauld, à des formes cardinales, mais parce que l'étendue méme et les limites de ces variations sont en rapport intime avec la nature du milieu (1) Bourav, Muscinées de la France. Paris, 1884, l, p. 304. LANGERON. — LES MOUSSES SOCIALES DU PALATINAT. 433 où elles vivent. La connaissance et l'examen de ces formes et de leur biologie nous renseignent sur la facon dont nous devons con- cevoir la notion d'espéce et sur les principes qui doivent régler une nomenclature rationnelle. En réalité, dans la nature, il n'y a que des individus, procé- dant les uns des autres soit par reproduction sexuée et fusion de gamètes, soit par multiplication, bourgeonnement et autres pro- cessus non sexués. C'est là une distinction de laquelle on ne tient pas suffisamment compte, surtout en matière de Cryptogames, où les processus de multiplication jouent un róle considérable dans la constitution du tapis végétal. Il est certain. qu'à priori la distinction entre individus demande à être nettement. établie deux individus, pour étre différents, devraient procéder l'un de l'autre par reproduction sexuée. Tout mode de multiplication, quel qu'il soit, n'est que la fragmentation de l'individu: primitit et est fatalement limité. Il en résulte qu'à ce point de vue la végé- tation bryologique d'une mare tout entière, et méme d'une étendue beaucoup plus considérable, pourrait étre constituée par un seul individu, si l'on prend ce mot au sens strict que nous venons d'indiquer. On sait en effet que les Hypnum du groupe Harpidium sont rarement fertiles, quoique, ou parce que, doués d'une puissante végétation. Néanmoins, ils arrivent à former des sociétés très florissantes. Il semble méme que ces végétaux rachètent leur infériorité sexuelle par la constance de leur état social. ll en résulte aussi que les caractères qui permettent de les distinguer les uns des autres sont surtout tirés de la morphologie et de l'anatomie des feuilles. Du reste, il n'y a généralement que d'insignifiantes différences dans l'appareil sporifére; méme dans les limites d'une espèce, la monoicité ou la dioicité n'ont pas une constance absolue. Il est possible ainsi d'établir, sinon des cou- pures spécifiques, du moins des formes cardinales auxquelles on peut rattacher les individus récoltés. Quelle est la valeur de ces formes? Pour l'apprécier il est nécessaire d'avoir présent à l'esprit un fait qui est la base de toutes les classifications. Trés bien mis en lumière par Briquet (1), il consiste essentiellement dans la pré- (1) Briquer (J.), Observations critiques sur les conceptions actuelles de l'espece végétale au point de vue systématique, in BURNAT, Flore des Alpes maritimes, II, 1": part., 1899. TE (SÉANCES) 28 434 SÉANCE DU 10 JUILLET 1903. sence de hiatus dans les séries végétales. Selon la grandeur de ces. hiatus, on distingue des familles, des genres, des espèces. Ges termes désignent des groupes plus ou moins isolés et plus ou moins riches en formes. Les espéces sont les plus litigieux de ces groupements, à cause de l'existence réelle que l'on a souvent tenté de leur attribuer. Si ces groupes-espéces sont pauvres en formes, ils seront trés homogènes et séparés des groupes voisins par des hiatus profonds. S'ils sont riches, ils seront hétérogènes, leurs formes extrémes réaliseront des passages aux groupes voisins et, dans leur intérieur, les hiatus secondaires pourront étre dilficiles à apercevoir. En tout cas, il faut bien se garder de voir des entités pourvues d'une existence réelle dans les types que l'on peut éta- blir. Il s’agit seulement d'apprécier les groupes qui sont le mieux isolés, et le.résullat ne sera définitif qu'autant que des matériaux nouveaux ne seront pas venus modifier l'appréciation. Ce qui rend la besogne délicate, c'est qu'il faut tenir compte, non pas d'un seul caractère, mais de plusieurs dont les variations peuvent être indépendantes. Il faut aussi distinguer les variations purement accidentelles et individuelles de celles qui sont plus constantes et plus fréquentes et sous la dépendance de conditions elimatériques ou géologiques. Les Hypnum nous offrent deux exemples remarquables de ces groupes spécifiques, extraordinairement riches en formes dont la valeur est difficile à apprécier. C'est, d'une part, l? Hypnum cupressiforme et, de l'autre, les espèces de la section Harpi- dium. On peut dire que, pour la quantité de dispersion, Hypnum cupressiforme occupe, dans les stations sèches de toute nature, la place que la section Harpidium remplit dans les stations maréca- geuses. Or il a toujours été impossible de faire la moindre cou- pure dans le type cupressiforme. C'est à peine si l'on a pu en séparer les trois sous-espèces : H. resupinatum Wils., H. impo- nens Hedw., H. Vaucheri L.; la première étant localisée sur le littoral À n et dans la France occidentale ; la dernière étant particulière à la région alpine. Quant à H. imponens Hedw., c'est une Mousse boréale et de la zone tempérée-froide qui n'est sépa- rée que par des caractères légers de PH. cupressiforme, mais varie peu. Il est assez difficile d'apprécier la valeur de toutes: les variétés LANGERON. — LES MOUSSES SOCIALES DU PALATINAT. 499 déerites et de dire pourquoi on ne peut les grouper et les réunir à des formes cardinales. Il nous semble cependant qu'une des prineipales causes est l'indiflérence absolue de ces plantes pour les substratum et les altitudes. On peut dire qu'elles sont vraiment ubiquistes : il n'y a guère que les eaux profondes où elles ne peuvent végéter. Méme dans les tourbiéres, nous avons bien souvent récolté l Hypnum cupressiforme dans des endroits pério- diquement inondés. Cette indifférence si complète produit une remarquable stabilité du type. ll en résulte que cette espèce est en réalité des plus homogènes. Son hétérogénéité apparente n'est due qu'à son ubiquité. Ses variations ont un cycle trés étroit : elles sont à peu prés indépendantes des conditions extérieures; €e sont presque uniquement des varialions individuelles. Cette ubiquité fait aussi que l Hypnum cupressiforme n'est;pas une Mousse sociale. Pour qu'il y ait société, il faut qu'un ensemble d'individus analogues vive dans les mémes conditions. Tout autre est la végétation des plantes de la section Harpi- dium. Elles habitent un milieu aquatique infiniment plus homo- gène et plus stable, aux points de vue physique et chimique, que le milieu terrestre. ll est de toute évidence que la composition du sol est exirémement variable d'un point à un autre et que, par là même, la distinction et la définition précise des stations sont pratiquement impossibles. Le milieu aquatique, au contraire, présente toujours le méme ensemble de conditions dans un milieu donné. Une mare pérenne ou temporaire est alimentée par des sources ou par des ruissellements qui lui donnent toujours la méme «composition chimique moyenne. Sa température est moins variable que celle du sol. Il est donc beaucoup plus faeile ici d'appréeier l'influence de tel ou tel facteur : composition chimique, altitude, etc., et les va- riations causées par l'un ou par l'autre seront beaucoup plus stables et beaucoup mieux définies puisque, en réalité, un seul facteur à la fois intervient pour modifier les caractères des végétaux de la station. C'est ce qui explique la constance relative des variations dans la section Harpidium et le petit nombre de formes car- dinales auxquelles se rattachent ces variations. Nous arrivons ainsi à conclure que, pour l'appréciation des groupes, la morphologie n'est pas suffisante. Si l'on ne considère que les contours ou les détails anatomiques, on arrive fatalement à choisir un ou deux caractères dont on cherchera la présence ou 436 pores SEANCE DU 10 - JUILLET. 1908. l'absence dans tous les échantillons à l'étude. On sera porté à voir une filiation là où il n'y a en réalité que des rameaux divergeant d'un centre commun. Un grand nombre d'échantillons des groupes très polymorphes seront indéterminables, parce que le caractère adopté pour critère ne permettra pas toujours d'apprécier les affi- nités. Les caractères biologiques et d'adaptation permettront au contraire d'établir des types correspondant à cerlains ensembles climatériques et géologiques, auxquels on rattachera toutes les formes secondaires. On évitera ainsi de présenter, comme sous- espéces ou variétés distinctes, des échantillons qui ne sont en réalité que des fragments d'un méme individu, ainsi que nous l'avons établi plus haut. Ces considérations n'ont pour but que de donner une base solide aux recherches du botaniste qui se trouve en face de formes asexuées ou stériles formant un riche tapis végétal social. Il ne peut établir la phylogénie de ces formes, qui souvent se multiplient. surabondamment sans se reproduire, mais il veut chercher une raison d'étre et une explication aux varialions constantes et paralléles qu'il observe. Au lieu d'étre un écueil et presque une anomalie, ces groupes trés hétérogénes montreront de plus en plus leur róle important et leur haute signification. Loin d'étre négligées, ces plantes demandent à étre récoltées plus fréquemment et avec plus de soin dans l'indication des stations. Tout groupe hétérogène non social n'a que peu d'intérét : ses variations sont de peu d'étendue et sans lien visible. Les groupes hétérogénes sociaux présentent au con- traire les mémes variations sous l'influence des mêmes conditions : leur morphologie concorde avec leur biologie ; ils sontsusceptibles d'amener à des conclusions vraiment scientifiques. Dans les marécages rhénans, dont les eaux sont calcaires, 0n n’observe guère, en fait d'Harpidium, que des formes de l'Hypnum aduncum. Les trois groupes établis par Renauld dans cette espèce sont trés inégalement représentés. Les individus du groupe typicum et surtout ceux du groupe pseudofluilans sont excessivement nombreux et bien développés. Au contraire on né trouve que rarement, et sous des formes rabougries ou peu carac- térisées, les représentants du groupe Kaeiffii. LANGERON. — LES MOUSSES SOCIALES DU PALATINAT. 431 HYPNUM ADUNCUM Hedw., Renauld. 4. — Groupe ryricum Renauld, forma falcata Renauld. Très répandu et très abondant dans tous les endroits humides ou marécageux de Ja rive gauche du Rhin, entre Ludwigshafen et Spire. Également répandu sur la rive droite à Mannheim, Rhei- nau, Sehwetzingen, Ketsch. Dans les endroits herbeux, à tapis végétal profond, ou encore dans les fossés et les rigoles presque toujours inondés, la plante est trés développée. Les tiges sont grandes, dressées, abondamment ramifiées, munies d'un grand nombre de rameaux ascendants, terminés par un fort crochet et portant des feuilles nettement falciformes. La plupart du temps la ramification est pennée et les rameaux secondaires sont ascendants; les inférieurs croissent- jusqu'à atteindre le niveau de l'extrémité des supérieurs et l'on voit émerger de la nappe liquide une forét de ramuscules égaux et serrés, terminés chacun par un crochet. Dans d'autres cas, les branches secondaires sont courtes, l'extrémité seule de la tige se dresse ou méme la tige est presque couchée. Cette derniére dispo- sition se rencontre surtout quand Hypnum aduncum est mélangé à l'Hypnum cuspidatum ou à des Glumacées. 2. — Passage à HYPNUM SENDTNERI. L'exagération de la forme falcata, avec une tige solide, des feuilles fortement falciformes à nervure épaisse et à oreillettes opaques, mène directement à H. Sendineri. Ces tendances ne sont pas rares dans le domaine exploré. Ce fait est d'autant plus inté- ressant que la valeur spécifique de PH. Sendtneri a été discutée et que sa dispersion est mal connue. Nous avons eu l'occasion de récolter cette plante en grande quantité dans le Jura et, si nous rapprochons les faits de dispersion observés dans le Jura et dans le Palatinat, nous arrivons aux conclusions suivantes : Aux basses altitudes et dans les climats tempérés, l'Hypnum Sendineri est rare ou absent. Si l'on s'éléve en altitude, la fréquence de l'Hypnum aduncum diminue et il se trouve peu à peu remplacé par l'H. Sendtneri. Nous avons un grand nombre de localités du 438. SÉANCE DU 40 JUILLET 1903. Jura où nous avons rencontré l'Hypnum Sendineri bien carac- térisé, robuste, avec des feuilles larges, concaves, circinées, munies d’une forte nervure et d’oreillettes opaques. Citons : les tourbières de Frasne, de Bief du Fourg, l'étang de Frasne, les marécages de Bief du Fourg (Doubs); Saint-Laurent, Arsure- Arsurette, Censeau, le lac de la Motte, Fontenu (Jura), ete. Dans certaines localités méme, telles que l'étang de Frasne (Doubs) et les prés humides qui environnent la tourbiére de Censeau (Jura), on observe le passage trés net del H. Sendineri à l Hypnum Wil- soni. Dans toutes ces localités, l' Hypnum Sendineri forme un tapis: végétal luxuriant et remplit le méme rôle que l Hypnum adun- cum dans les marais des bords du Rhin. Si donc PH. Sendineri n'est pas une espèce absolument légitime, du moins sa distint- tion offre un grand intérét, puisqu'il semble l'étre d'adaptation boréale d'un type dont VH. aduncum est le représentant méri- dional. Ces considérations sont appuyées par l'observation, dàns la plaine de Saóne, des mémes faits de dispersion et du méme rôle de FH. aduncum. D'autre part, ces données de répartition concordent avec ce que l'on sait de l'action de la chaleur et de l'état hygrométrique sur les végétaux. Les expériences de Bonnier ont prouvé que le climat alpin a pour effet d'augmenter la solidité de la tige, le développement du tissu protecteur, la différenciation des tissus assimilateurs, le nombre, le volume, la teinte verte des corps chlorophylliens (1). Or les caractères de PH. Sendtneri sont précisément un port plus robuste, une couleur verte plus foncée, une nervure foliaire plus large, un tissu plus solide que dans PH. aduncum. Les cellules sont plus remplies de corps chlorophylliens, notamment les alaires, qui sont obscures et non hyalines comme dans PH. aduncum. En tenant compte des différences entre les Phané- rogames, qui ont servi aux expériences de Bonnier, Wagner, Griffon, et les Mousses, qui sont des plantes essentiellement (1) BowNrER (G.), Recherches expérimentales sur l'adaptation des plantes au climat alpin. Ann. se. nat. Bor., 7, XX, p: 217: GRIFFON (Ed.), L'assimilation chlorophyllienneet la structure des plantes» . Paris, Carré et Naud, Scientia, sér. biol. no. 10. Inc Sitz. d. k. Akad. d. wiss. in Wien, math. maturw. Klasse, Tl, LANGERON. — LES MOUSSES SOCIALES DU PALATINAT. 439 hygrophiles, on voit qu'au moins pour ce qui regarde les condi- tions de température, les résultats sont concordants. Pour les Phanérogames, une atmosphére séche contribue à accentuer les caraetéres alpins; pour les Mousses, il ne peut étre question de cette influence. Forma pseudo-Sendtneri Renauld et Langeron. Dans les marécages de Ludwigshafen et de Mundenheim, on trouve en abondance, quelquefois remplissant des mares entières, une forme d' H. aduncum qui présente un ensemble de caractères remarquables et constants. Ce sont des plantes assez robustes, trés allongées dans l'eau profonde, munies sur toute leur longueur de feuilles serrées, ordinairement plissées, fortement falciformes ou méme circinées, trés vertes, présentant en somme tous les caractères des feuilles de l? Hypnum Sendtneri, mais qui en diflé- rent par le développement moins grand de la base et surtout par la nervure beaucoup moins large. M. F. Renauld a bien voulu examiner nos échantillons et les comparer à des types de Sanio. Il est résulté de cet examen que l'on pourrait rapprocher ces plantes de la forme robustius Sanio de la var. tenue Schp. de l Hypnum aduncum. Suivant la nomen- clature de Sanio, on pourrait ainsi nommer cette plante : Hypnum aduncum y. Hampei, ò. tenue, ttt robustius. Elle seraitalors très voisine de lH. Sendineri (H. aduncum, c. legitimum Sanio). Ainsi la loi de priorité ne serait pas violée. Mais cette solution parait trés peu satisfaisante. Outre qu'elle ne fait pas ressortir la parenté de cette forme, elle méconnait complètement son rôle et sa valeur. On est amené à en faire une sous-forme d’une variété qui, elle-même, est un type plus ou moins déprimé ou atténué, ce qui est tout à fait contraire aux faits observés. A cette inconstquence logique s'ajoute l'inconvé- nient de présenter les variations de ces plantes, ainsi que le faisait Sanio, sous forme de série linéaire. Tout séduisant que soit ce procédé, il ne correspond pas à la réalité des fails et conduit à une pulvérisatiom presque infinie. Du reste, méme au point de vue phylogénétique, cette méthode est inféconde puisque, ainsi que nous l'avons rappelé plus haut, la plupart des échantillons étudiés proviennent d'un morcellement multiplicatif et non d'un 440 SÉANCE DU 10 JUILLET 1903. processus de reproduction proprement dite, de sorte qu'aucune conclusion ne saurait être tirée de la morphologie d'un être sans parents et sans descendance. Ajoutons que, pratiquement, un grand nombre d'échantillons deviennent indéterminables parce que la moindre variation dans un sens ou dans l'autre les empéche de concorder avec les descriptions données. Si, au contraire, on adopte la méthode employée par Renauld, « on retient surtout les formes qui, par leur fréquence ou leur localisation climatérique, géologique ou régionale, dénotent une tendance à telle ou telle adaptation et, pour établir les groupes, on cherche un certain accord de plusieurs caractères, habituel plutôt qu’absolu » (Ren. in litt.). Nous voici bien loin d'une stricte morphologie, en quelque sorte mécanique, et préservés de donner trop d'impor- tance à des variations accidentelles ou de négliger des formes importantes par leur róle dans la constitution du tapis végétal. Si séduisante que soit cette méthode, moins que toute autre elle est exemple d'écueils, d'hésitations, de doutes : plus qu'avec toute autre le naturaliste doit faire preuve de jugement, de mesure. Elle exige surtout une longue suite d'observations faites dans un rayon trés étendu. Dans ce domaine, la recherche de l'absolu ne peut aboutir qu'à l'erreur; car, dans la nature, l'absolu n'existe pas. La certitude a un fondement tout autre, qui est la réalisation de l'équilibre par l'accord des conditions d'optimum. Cet équi- libre est sans cesse détruit, sans cesse renouvelé; il est aussi variable que les conditions qui le régissent, mais il a, dans le temps ou dans l'espace, des périodes de stabilité relative. Ce sont ces périodes que le naturaliste doit définir et concrétiser dans ses descriptions, tout en laissant devinerles oscillations qui préparent ou détruisent l'équilibre. | Il semble donc opportun de créer une forme pseudo-Sendineri qui comprendra, outre notre plante, les types analogues signalés en Bavière, en Silésie, en Sibérie et qui permettra de nommer les formes de passage entre H. aduncum et H. Sendineri que l'on ne peut manquer de rencontrer dans les localités analogues. Ce que nous avons dit des caractères d'adaptation alpine del H. Sendineri, légitime encore la distinction de cette forme, qui concrétise un des stades intermédiaires entre le facies alpin et le facies de plaine de PH. aduncum, sensu lato. LANGERON. — LES MOUSSES SOCIALES DU PALATINAT. 441 Nous donnerons donc la diagnose suivante, mise en place dans la série établie par les travaux de Renauld : Hypnum aduncum Hedw. Renauld, 1894. Groupe TYPICUM Ren. Forma typica Ren. — falcata Ren. — turficola Ren. — levis Boulay 1884, indique le passage au groupe Kneiffii. — pseudo-Sendtneri Renauld et Langeron, 1908. Facies harpidioide, port de l'Hypnum Sendtneri. Plante d'un vert foncé ou jaunâtre. Tige souvent très allongée, peu divisée, munie sur toute sa longueur de feuilles conformes, serrées, falci- formes ou presque circinées, oblongues-lancéolées, entières, plissées, élargies à la base et souvent brusquement contractées à la naissance de l’acumen. Les feuilles apicales forment un crochet plus ou moinsnet. Nervure large, tissu assez solide, cellules alaires souvent remplies de corps chlorophylliens. Les caractéres sont intermédiaires entre ceux de l'Hypnum aduncum-lypicum et de l'Hypnum Sendineri. Il se distingue de ce dernier par sa nervure moins large, son port un peu plus gréle, son habitat dans des régions de climat moyen. Vallée du Rhin entre Ludwigshafen et Speyer! ; Bavière (Ren.). Forma gracilescens (Sch.) Ren. — tenuis (Sch.) Ren. Var. aquaticum Sanio, 1880. Forma tenuis (Sch.) Ren. Dans les parties rarement inondées des marécages rhénans, sur les plages sableuses, les talus qui séparent les fossés et les bassins, on rencontre fréquemment et en abondance des tapis de petites formes qui correspondent à la forma tenuis. Quelques-unes, dont les feuilles sont trés falciformes, peuvent trés bien dériver de la forma pseudo-Sendtneri exondée. 3. — Groupe Ksgirrir Renauld. Ce groupe est trés mal représenté sur les bords du Rhin. C'est à peine si nous en avons rencontré quelques échantillons, trés mal 442 SÉANCE DU 10 JUILLET 1903. caractérisés, à Ludwigshafen, Mundenheim, Neuhofen. La raison de cette rareté nous paraît être l'absence de sols argileux sur les bords du Rhin et la prédominance des alluvions sableuses. Dans la plaine de Saône, au contraire, surtout dans la Bresse stagnale, où abondent les sols presque purement péliques, on trouve la var. intermedium du groupe Kneiffii très répandue, très abon- dante et bien développée. Le groupe Kneiffii représente donc l'adaptation de l'Hypnum aduncum aux sols purement argileux. Les formes diffuses de la forma falcata s'acheminent insensible- ment vers le groupe Kneiffii. Les feuilles caulinaires s'espacent de plus en plus en perdant leur courbure : celles de l'extrémité de la tige et des rameaux deviennent plus grandes, moins courbées, plus étalées. Néanmoins ces formes sont rares dans le domaine exploré. Le crochet apical est remarquablement persistant, ainsi que la courbure des feuilles des ramifications ultimes. 4. — Groupe PSEUDO-FLUITANS Renauld. Au contraire, le groupe pseudo-fluitans prend une énorme im- portance sur les bords du Rhin. Les plantes de ce groupe sont très faciles à distinguer et les caractères en ont été très nettement établis par Renauld. La tige est généralement très allongée, la ra- mification plus ou moins régulièrement pennée. Les feuilles cau- linaires sont conformes, très rarement courbées, longuement acuminées. Les cellules moyennes des feuilles sont très étroites et . trés allongées, et les alaires, envahissant presque toute la base, forment des décurrences convergentes, limitant un petit sinus oT- biculaire. Ces caractéres sont aussi sürs que constants. L'Hypnum aduncum — pseudo-fluitans est trés répandu et ex- traordinairement abondant et luxuriant dans le domaine exploré, principalement dans les mares partiellement asséchées en été et sur les bords des bassins persistants. Il peut acquérir un trés beau développement et atteindre ou méme dépasser une longueur de 30 à 40 centimètres. Flottant dans les mares profondes ou laissé à sec et mouillé seulement à la base des tiges, partout il est trés fa- cilement reconnaissable. Si nous comparons ces faits de dispersion à ceux que nous avons notés dans le massif du Jura, la Bresse, la plaine de la Saóne et la. Cóte-d'Or, nous voyons que partout le groupe LANGERON. — LES MOUSSES SOCIALES DU PALATINAT. 443 pseudo-fluitans est la forme la plus caractérisée et la plus répandue de l Hypnum aduncum. Peut-être doit-il cette grande diffusion à la facilité avec laquelle il supporte des changements considérables dans la composition chimique des eaux qui le baignent. Non seu- lement l'évaporation estivale des bassins où il végéte le soumet à des alternatives extrémes de sécheresse et d'humidité, mais encore, par le fait de la concentration, la composition de l'eau peut varier dans de grandes proportions. Des séries d'analyses exécutées sur les eaux des marécages avoisinant Ludwigshafen nous ont donné des résultats tels que les suivants : Eau d'un marécage entre Ludwigshafen et Mundenheim, Fin d'août : C03 Ca 0,0309 S04 Ca 0,14 15 septembre : C03 Ca 0,1236 SO4 Ca 0,182 30 septembre : C03 Ca 0,1442 S04 Ca 0,238 D'autre part, toutes les eaux renferment une proportion consi- dérable de sels de caleium autres que le carbonate, La proportion de ces sels, exprimée en sulfate, peut varier de 0,042 par litre à 0,238. Cette proportion considérable est due à la concentration par évaporation. Une partie du carbonate de calcium se dépose par suite du départ de l'anhydride carbonique; les sels qui ne sont pas dissous à la faveur de ce gaz restent dans le liquide concentré. C'est pourquoi les touffes d'H. aduncum typicum et pseudo-fluitans sont presque toujours incrustées, au moins à la base. Le carbonate de calcium varie de 0,0309 à 0,1957 ; le dé- part de C02 ne lui permet pas d'exister en solulion plus concen- trée, Ces résultats analytiques nous semblent jeter un jour tout parti- culier sur les lois de distribution de ces formes. En nous révélant cette remarquable résistance à la dessiccalion et à l'action de so- lutions trés concentrées de sels de calcium, ils nous expliquent 444 SÉANCE DU 10 JUILLET 1903. pourquoi le groupe pseudo-fluitans est si répandu dans toutes les stations marécageuses de l’est de la France et du Palatinat. Il doit en être de même dans d’autres régions, puisque Crozals signale à Roquehaute, dans l'Hérault, la très grande abondance de la variété paternum de l'Hypnum aduncum, variété qui appartient au groupe pseudo-fluitans. En même temps, il devient impossible de confondre PH. pseudo-fluitans avec PH. fluitans Linné. Ce der- nier, en effet, végète dans des conditions toutes différentes et ne peut vivre que dans des eaux très peu minéralisées. ll est inutile de dire que, dans le domaine exploré, PH. fluitans est totalement inconnu. Comme localités précises pour le groupe pseudo-fluilans, nous citerons : Friesenheim, Oggersheim, Ludwigshafen, le vieux Rhin qui se trouve à l'ouest de Ludwigshafen, et, notamment, en sor- tant de cette ville par la route d'Oggersheim, un marécage qui se trouve à gauche, entre cette route et le chemin de fer de Neustadt et où l'on peut récolter en abondance à peu près toutes les formes d'H. aduncum que nous venons de signaler; Mundenheim, Neuhofen, Altrip, Eulenhof, Friedensau, Waldmühle, Rehhütte, Waldsee, Otterstadt, Binshof, Kammerworth, Angelwald, etc. B. — Les sociétés de Characées. Au point de vue géographique, l'étude de ces plantes est insé- parable de celle des Muscinées aquatiques. A còté des grands Hypnum que nous venons d'étudier, elles constituent un type social dont le róle est aussi important et dont le développement est paralléle ou antagoniste. Plus aquatiques que les Mousses, ces plantes garnissent les parties profondes des mares et les fonds va- seux impropres à la végétation des grands Hypnum. Leur rapide et luxuriante végétation peut refouler et cantonner ces derniers sur le bord des dépressions. Par contre, elles résistent beaucoup moins bien à la concentration et à l'asséchement des mares. Aus- sitôt que l’incrustation se produit par un pur phénomène physique et dépasse le taux normal du dépôt physiologique dans les parois, ees plantes meurent, blanchissent, puis tombent en poussiére au fur et à mesure que l'abaissement du niveau de l'eau les découvre. La formation précoce de leurs œufs leur permet seule de lutter el de reconquérir au printemps suivant le terrain perdu. Ces LANGERON. — LES MOUSSES SOCIALES DU PALATINAT. 445 plantes peuvent former des dépôts importants de vase calcaréo- siliceuse et constituent ainsi un facteur géologique aussi intéres- sant que les associations turfigénes. Elles sont trés abondantes dans les marécages rhénans où elles trouvent réunies les condi- tions biologiques qu’elles préfèrent, c’est-à-dire des dépressions tranquilles, peu profondes, à fond vaseux, alimentées par des eaux fortement minéralisées et riches en sulfates. Voici la liste des espèces que nous avons observées dans les marécages entre Ludwigshafen et Spire : Nitella syncarpa Al. Br. — Très abondant surtout autour de Munden- heim et remarquable par la faible épaisseur de sa couche gélati- neuse. Chara fœtida Al. Br. — var. stricta Al. Br. — Petite forme vivant en tapis serrés dans les eaux peu profondes et sur les fonds très vaseux. — var. semi-corticata Müller Arg. — Beaucoup plus allongée et flottante dans les eaux à niveau assez constant, d’où allongement de l'extrémité non cortiquée des rameaux. Chara hispida Al. Br. — var. qymnoteles Al. Br. — Remarquable par le développement de ses aiguillons ; trés abondant dans les eaux profondes. — var. crassicaulis Al. Br. — Une des Characées les plus robustes d'Europe; remplit complètement certains fossés à niveau à peu prés constant. : Chara aspera Willd. — var. genuina Müll. Arg. — Cette jolie espéce est trés abondante aux environs de Ludwigshafen; elle est facilement reconnaissable à sa dioicité, mais varie beaucoup quant au nombre et au développement des aiguillons. Ghara fragilis Desv. — var. genuina Müll. Arg. et var. elongata Kütz. — Toutes deux également communes dans les marécages rhénans. II. — LES FORÉTS DU PALATINAT Toute la partie centrale du Palatinat, c'est-à-dire le massif du Haardt, forme un immense district forestier où abondent les sta- 446 SÉANCE DU 10 JUILLET 1903. tions favorables à la végétation des Mousses. Les parties les plus riches sont, d'une part, le flanc des vallées qui est exposé au. nord et, d'autre part, le fond tourbeux de certaines de ces dépressions. Toutes, en effet, ne sont pas occupées par des tourbiéres, soit à cause de leur peu de largeur, soit à cause de leur trop grande pente et du cours trop rapide des ruisseaux. Un bon type de ces marécages tourbeux est la vallée de Brei- tenau, située à peu de distance de Kaiserslautern, sur la route qui mène de cette ville à Waldfischbach, en passant au sud du pitto- resque village de Hohenecken. Pour visiter avec fruit cette loca- lité, il convient de quitter Kaiserslautern par la route: de Tripp- stadt, en passant au pied du Letzberg, puis, arrivé à la vallée de 'Aschbach, on quitte la route et on marche à l'ouest, en suivant un sentier qui conduit à la Jagdhaushof et à la tourbiére de Brei- tenau. Dès l'origine de ce sentier, on peut recueillir le Wahlen- bergia hederacea dans des touffes de Sphagnum, sur le bord méme du chemin. Toute la vallée est remplie par des marais tourbeux où l'on ne doit avancer qu'avec précaution, car ils sont des plus mouvants. Tout prés du groupe de maisons désigné sous le nom de Breitenau, au pied de l'Ameisenkopf et en plein nord, se trouve une tourbiére en tout semblable à celles que l'on observe dans le Jura. Voici les espèces que nous avons récoltées dans cette vallée : Sphagnum acutifolium c. fr. Hypnum fluitans, gr. exannulatum — subsecundum. ar. pinnatum., — cymbifolium c. fr. — stramineum. — squarrosum. Blepharostoma trichophyllum. — intermedium. ite Cephalozia connivens. — rigidum. Lepidozia setacea. Tetraphis pellucida, Aneura pinnatifida. Webera nutans. Cladonia cervicornis. Aulacomnium palustre et sa var. po- | -— coccifera, lycephalum, — digitata. Polytrichum strictum, — furcata var. corymbosa. — gracile. — gracilis. — formosum. ` — pyxidata. — commune. —- squamosa, Parmelia physodes. Dans les foréts avoisinantes, on peut récolter abondamment : LANGERON. — LES MOUSSES SOCIALES DU PALATINAT. 447 Ulota crispula. Lepidozia reptans. — crispa. Lophozia exsecta. Rhacomitrium heterostichum. — ventricosa. Oncophorus Bruntoni. — incisa. Campylopus turfaceus. Aplozia crenulata. — fragilis. Cephalozia bicuspidata. — flexuosus. Diplophyllum albieans c. fr. Aulacomnium androgynum. Blepharostoma trichophyllum c. fr. Bryum inclinatum. Harpanthus scutatus. Mnium punctatum. Frullania Tamarisci, Pogonatum urnigerum. Alicularia scalaris. Diphyscium foliosum. Beeomyces iemadophilus. Heterocladium heteropterum. Cladonia furcata. Plagiothecium silesiacum. — rangiferina. Hypnum uncinatum. — uncialis. — arcuatum. Evernia furfuracea. Hylocomium loreum c. fr. Parmelia caperata. Scapania nemorosa. — saxatilis. Ptilidium ciliare. Peltigera malacea. Lliochlena lanceolata. Pertusaria communis. La plupart des espéces de cette liste se rencontrent fréquem- ment dans les vallées du Haardt. Voici les principales localités que nous avons explorées : vallée de l'Isenach entre Dürkheim et Fran- kenstein, à noter une longue muraille humide au point culminant de la route, entre le Spitzkopf et le Spechkopf, où l'on trouvera à peu prés toutes les Hépatiques que nous citons; route de Fran- kenstein à Elmstein par Waldleimingen, au milieu de belles et soli- taires forêts : celle route est une des plus pittoresques de la région, l'abondance des récoltes et la beauté du site compensent le mauvais état des chemins forestiers; haute vallée du Speyer Dach, de Neustadt à Elmstein et surtout d'Elmstein à la maison forestière de Johanniskreuz par Speyerbrunn; c'est dans cette partie si pit- toresque que l'on fera les plus belles récoltes sur les rochers ex- posés au nord. De Johanniskreuz on peut gagner Kaiserslautern par Breitenau, en passant par Lauberhof, les trois Eisenhammer, Eisenschmelze, en explorant de riches prairies tourbeuses. Johan- niskreuz, où se croisent presque toutes les grandes routes du Haardt, peut trés bien servir de centre d'excursions. Certes, on ne doit pas s'attendre à rencontrer le décor majes- tueux des Hautes-Vosges et toute la flore subalpine et alpine qui l'accompagne, mais on peut observer un grand nombre de faits eurieux de dispersion, et des recherches minutieuses et prolongées fourniraient certainement des localités nouvelles pour les espèces 448 SÉANCE DU 10 jvuiLLET 1903. rares du Palatinat. Ces forêts ont un charme intense et vraiment très spécial : les vieilles futaies se continuent sur d'immenses étendues et offrent un refuge inviolable à ceux qui aiment à mé- diter. Les renseignements géographiques et kilométriques des poteaux indicateurs sont remarquablement précis, et, lorsqu'on est en outre muni d'une bonne carte, on peut s'enfoncer dans la forét sans crainte de s'égarer. His LES TOURBIERES DU PALATINAT Outre les marécages tourbeux des vallées, dont Breitenau nous à fourni un exemple, le Palatinat posséde encore d'immenses tour- bières. Elles occupent toute la région comprise entre Kaiserslau- tern et Homburg, surtout dans la partie centrale, autour de Land- stuhl, si bien que ce vaste espace a recu le nom de Landstuhler Bruch (marécage de Landstuhl). Le Landstuhler Bruch offre un aspect très caractéristique. Au lieu de vallées fraiches et bien arrosées, dont les versants sont boisés, au lieu de marécages étroits et profonds ou de tourbières de faible étendue et couvertes d'arbrisseaux, nous nous trouvons transportés sur une vaste surface plane et morne, parsemée de bois de Pins ou de Sapins, mais souvent aussi absolument nue. Partout le sol est tourbeux et imprégné d'eau : tantót ce sont des prairies simplement humides, mais encore propres à la pâture et à la fauchaison; tantót le sol s'abaisse insensiblement, la quantité d'eau augmente, la tourbiére est en pleine activité; tantôt, au con- traire, le sol est comme gonflé et surélevé, la tourbiére est arrivée à son stade ultime, c'est une masse brune élastique, presque sèche : la tourbe a cessé de se former, le sol est devenu propre à l'ex- ploitation ou à l'établissement naturel des foréts. Dans les prairies humides, la végétation bryologique est peu variée : sur de grandes étendues on trouve, mélés aux Glumacées et autres Phanérogames des prés tourbeux, les Sphagnum cym- bifolium et aculifolium, ainsi que l'Aulacomnium. palustre. Ces trois espèces sont généralement rabougries mais végétent en im- mense quantité, couvrant des espaces considérables. Aux bords des fossés et des rigoles, ces deux Sphaignes forment des touffes profondes, et alors elles sont associées au Sphagnum subsecun- dum. Dans les tourbiéres proprement dites, telles qu'on les LANGERON. — LES MOUSSES SOCIALES DU PALATINAT. 449 observe particuliérement en face d'Hauptstuhl, on trouve toutes les Sphaignes que nous avons signalées à Breitenau, ainsi que l'Hypnum fluitans, représenté par la variété pinnatum, du groupe exannulatum. Quant aux tourbiéres exploitables, desséchées par conséquent, nous les avons surtout étudiées à Moordamm, entre Landstuhl et Kindsbach. Dans cette région, on ne voit que des landes dessé- chées, parsemées de tas bruns de tourbe extraite et coupées de fossés à parois brunes, baignés par une eau immobile et de méme teinte. Sur ces parois tranchent en blanc grisátre les troncs, sou- vent énormes, de Pinset de Bouleaux enfouis dans la tourbe. Ces coupes permettent d'observer la constitution du sol. Le front de taille a généralement une hauteur de 3 mètres; mais, à cette pro- fondeur, on n'est pas encore arrivé au niveau inférieur de la tourbe. Généralement un fossé de drainage est creusé un peu en avant du front de taille et permet d'arriver jusqu’au sous-sol de la tourbiére. Voici la succession des couches que nous avons pu noter, depuis une profondeur de 3",50 à 4 métres, jusqu'à la sur- face actuelle. Tout à fait à la base on trouve une assise de couleur gris-clair, trés pulvérulente aprés dessiccation et formée de grains de quartz trés petits, mélangés de matiéres terreuses en petite quantité. Les débris végétaux sont rares, trés altérés et consistent en racines principalement. Il est probable que c’est là le sol primitif sur lequel s'est installée la tourbiére. La coupe ne permet pas de suivre cette couche vaseuse dans la profondeur. On n'en apercoit qu'environ 30 centimètres. Bientôt le sable devient plus pur et les débris végétaux plus abondants. La deuxiéme zone est de couleur plus jaune, sur laquelle tranchent les petits points brillants corres- pondant aux grains de quartz devenus plus volumineux. À ce niveau, les débris végétaux sont extrémement nombreux et dans un état de conservation suffisant pour permettre un examen mi- croscopique et même une détermination. Il est à coup sûr fort intéressant de savoir quels ont été les premiers habitants de ces tourbiéres. En dissociant la masse avec précaution, sous un faible grossissement, on arrive à en extraire des fragments de tiges de Mousses encore munis de leurs feuilles. Ün rencontre aussi un grand nombre de filaments qui ne sont autres que des tiges de Sphaignes et de Mousses hypnacées : en T. L. (SÉANCES) 29 450 : SÉANCE DU 10 JUILLET 1903. effet, on n'y voit pas traces de trachéides ni de vaisseaux d'aucune sorte. Cà et là sont quelques graines. Enfin on peut reconnaitre de nombreux pollens appartenant aux genres Quercus, Betula, Pinus, Calluna, etc., et des spores de Lycopodium. Les restes de plantes vasculaires ne sont pas rares : épidermes de Glumacées à cellules sinueuses, de Calluna avec ses nombreux poils caracté- ristiques, de Vaccinium uliginosum, V. Myrlillus, etc. Les fragments de Mousses traités par le lactophénol de Amann et disséqués avec précaution dans ce réactif, dont la densité et la viscosité sont très favorables, fournissent souvent des feuilles en- tières et déterminables. Elles sont admirablement éclaircies au bout de quelques heures. Il ne reste plus qu'à substituer de la gélatine glycérinée au lactophénol pour avoir des préparations durables. Nous avons pu reconnaitre ainsi : Hypnum scorpioides, bien caractérisé, un Camplothecium qui est trés probablement le C. nitens, Sphagnum cymbifolium, S. acutifolium. On peut connaitre approximativement l’âge de ces débris. La hauteur totale de la couche de tourbe est de 3 mètres à 37,50. La moyenne d'aceroissement de la tourbe est de 07,60 par siècle pour la tourbe à Hypnacées et de 3 métres pour la tourbe à Sphai- gnes. Si l'on prend la moyenne de ces deux chiffres, on obtient le nombre 1,80 que nous appliquerons à ces plantes. Elles auraient done deux siécles et seraient contemporaines de la fondation de Saint-Pétersbourg par Pierre le Grand et du règne de Louis XV. De ce fond trés sableux, on passe presque brusquement à la zone inférieure de la tourbe proprement dite, formée de tourbe noire. Les végétaux conservés dans le sable avaient gardé leur structure et leur transparence, tandis qu'ici leur transformation est beaucoup plus avancée. La páte est noire, compacte, certaines parties sont presque charbonnées et, à part les fragments cuticu- laires, tout est opaque et peu susceptible d'un examen microsco- pique. Cependant, en décolorant cette tourbe par la méthode de Lagerheim (1) (action d'une solution d'acide oxalique à 3 pour 100 en plein soleil), on arrive à rendre plus visibles les détails de structure qui sont conservés, Mais, à part les pollens et les spores, il est bien rare de rencontrer quelque organe permettant une détermination. Du hauten bas de la couche, quel que soit l'aspect (1) LAGERHEIN (G.), Torftekniska Notiser. Geol. Fóren. Fórhandl., 216, XXIV, 6. LANGERON. — LES MOUSSES SOCIALES DU PALATINAT. 451 de la tourbe, les conditions de conservation sont les mêmes. Il n'y a d'exception que pour les branches, troncs et racines, qui sont conservés en entier. À la base et au sommet la tourbe est noire et compacte : en bas elle est plus feuilletée, en haut elle est for- tement mélangée de matières terreuses et se présente plutôt sous la forme d'humus tourbeux. Dans la partie moyenne, elle est bien moins compacte, de couleur brun clair et trés filamenteuse. Elle est constituée en grande partie par des Sphaignes, dont les tiges seules ont subsisté. On trouve aussi beaucoup de restes de Gluma- cées, nolamment d Eriophorum, reconnaissables à leur épiderme formé de cellules earrées et sinueuses. La composition de ces masses tourbeuses est donc assez dif- férente de ce que l'on observe dans le Jura. Bourgeat (1) a trés bien décrit ce que montre le front de taille d'une tourbiére ju- rassienne : à la base, de la tourbe noire et compacte, formée par les Mousses, les Carex, les Saules, les Bouleaux; au milieu, de la tourbe brune et feuilletée, formée par des Mousses ; au sommet, de la tourbe jaune et filamenteuse, formée par les Sphaignes, les Mousses, les Eriophorum. * TX d U R A Sommet | Sphagnum. | Tourbe jaune, filamenteuse Eriophorum. Calluna. Partie moyenne a | | | Tourbe brune, feuilletée Hypnum. | Base | \ Hypnum. Tourbe noire, compacte Curia. j Salix. Betula. Dans le Palatinat, l'ordre de succession est différent : les Spliai- gnes apparaissent dés la base, où leurs restes sont encore déter- (1) BOURGEAT, Exposé de quelques observations concernant le 4 j ; > S-tourtières du Jura. Poligny, Gindre, in-8' de 20 pages, 1885. 452 SÉANCE DU 10 JUILLET 1903. minables, et persistent jusqu'à la surface. Leur développement maximum a lieu à peu prés dans la partie movenne. Le tableau suivant indique les différences entre ces tourbiéres et celles du Jura. PALATINAT Sommet Sphagnum. Hypnum. | Tourbe brune, a Glumacees. \ Calluna. Pinus. | Partie moyenne s 3 l'ourbe jaune, filamenteuse | © Sphagnum. Base | Sphagnum. Tourbe noire, feuilletée Hypnum. | Glumacées. . Betula. Ici, les trois sortes de tourbe diffèrent seulement par la plus ou moins grande abondance des Sphaignes, et Ja cause en est facile à établir. Il résulte en effet de nos recherches (1) que les tourbiéres du Jura, étant alimentées par des eaux chargées de carbonate de calcium, les Sphaignes ne peuvent apparaitre que lorsque l'humus, à la faveur des conditions climatériques, est devenu capable de précipiter entiérement ce sel. Au contraire, dans le Palatinat, les Sphaignes peuvent s'établir directement sur le sable ou le limon siliceux, ainsi qu'on peut le voir en maint endroit des environs de Kaiserslautern. Par contre, l'arrét de la végétation des Sphagnum est dû aux mêmes causes que dans le Jura, c'est-à-dire au dessé- chement progressif du sol, par suite de son exhaussement, et à l'établissement des Bruyères. Alors, si la tourbiére n’est pas exploitée, elle se convertit en lande ou en forêt. : (1) LANGERON (M.), Premier supplément au Catalogue des Muscinées de la Côte-d'Or et Note préliminaire sur le rôle des acides humiques dans la dis- persion des Muscinées. Revue bourguignonne de l'Enseignement supérieur, X, 2, 1900. LANGERON. — LES MOUSSES SOCIALES DU PALATINAT. 493 [l est intéressant de voir que le processus tourbeux, quoique infiniment plus ample que dans le Jura, n'en diffère pas sensible- ment. Le plus grand écart a lieu au début, à cause de la différence de composition du sol et des eaux ; mais, dans la suite, il se pour- suil parallèlement et aboutit au même résultat : l'établissement de landes ou de forêts. Mais, si l'homme intervient et détruit la couche tourbeuse, la destinée du sol est bien différente. Dans le Jura, comme l'a si bien fait remarquer Bourgeat, toute lourbière exploitée à fond, c'est-à-dire dépouillée de toute trace d'humus acide, est vouée à devenir un marécage fangeux pendant un temps indéterminé. L'équilibre chimique nécessaire au développement des Mousses et des Sphaignes a été détruit et il devient fort diffi- cile à rétablir, d'autant plus que l'intempérisme peut avoir pro- fondément modifié le nivellement et l'irrigation, depuis l'époque reculée où la tôurbière s'était établie. Au contraire, dans le Pala- tinat, la découverte du sous-sol n’amène qu'une faible modifica- tion dans le chimisme superficiel, et les Mousses el Sphaignes peuveut rapidement reprendre possession du sol dont le nivelle- ment et l'irrigation ne sont guére modifiés. Notons enfin que, dans les massifs boisós qui occupent cer- taines parties du plateau tourbeux, les stations particulièrement ombragées et humides abritent des Muscinées intéressantes. C'est ainsi que, non loin de Homburg, entre cette ville et la station de Eichelscheiderhof-Lambsborn, dans les bois marécageux des Lin- den-Schachen, et aussi au bord des Druch-Wiesen, on trouve, avec une extrême abondance, le Dicranum montanum et le rare Dacra- num flagellare qui recouvrent presque toute la base des arbres et toutes les souches, dans les parties humides. IV. — ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES CHARACÉES Nitella syncarpa M. Br. Chara fœtida Al. Br. var. stricta Al. Br. var. semi-corticata Müll. Arg. C. hispida M. Br. var. gymnoteles Al. Br. var. crassicaulis Al. Dr. C. aspera Willd. var. genuina Müll. Arg. 454 SÉANCE DU 10 JUILLET 1903. Chara fragilis Desv. var. genuina Müll. Arc. var. elongata Kütz. Tous répandus, trés abondants dans les marécages rhénans. HÉPATIQUES Nardia scalaris Gray. — Assez répandu, peu abondant dans le Haardt. Scapania nemorosa Dum.— Très répandu, abondant dans les forêts du Haardt. Diplophyllum albicans Dum. — Excessivement répandu, abondant el souvent fertile dans le Haardt. Lophozia exsecta (Schmid.) Dum. L. ventricosa (Dicks.) Dum. t L. incisa (Schrad.) Dum. — Répandu, mais point abondant, dans le Haardt. Aplozia crenulata (Sm.) Dum. — Répandu, très abondant dans le Haardt. : Cephalozia bicuspidata (Sm.) Dum. — Excessivement répandu, abou- dant dans le Haardt. C. connivens (Dicks.) Dum. Lepidozia setacea (Web.) Mitt. — Tous deux disséminés, surtout dans les tourbières, parmi les Sphaignes. L. reptans Dum. — Trés répandu dans les foréts parmi les Mousses et sur le bois pourri. Blepharostoma trichophyllum Dum. — Excessivement répandu, très abondant et généralement fertile dans les foréts du Haardt. Lliochlæna lanceolata Nees. — Assez répandu cà et là dans les foréts. Harpanthus scutatus Spruce. — Trés répandu, assez abondant dans le Haardt. Ptilidium ciliare Nees. — Assez rare mais abondant, Haardt. Frullania Tamarisci Dum. — Trés répandu partout. Aneura pinnatifida Dum. — Disséminé, peu abondant dans les maré- cages lourbeux, parmi les Sphaignes. Riccia fluitans L. — Disséminé dans le Haardt. LANGERON. — LES MOUSSES SOCIALES DU PALATINAT. 455 SPHAIGNES Sphagnum acutifolium (Ehr.) Russ. et Warnst. S. cymbifolium (Hedw.) Warnst. — Ces deux espèces couvrent d'im- menses étendues dans les prairies tourbeuses du plateau de Kai- serslautern; leur importance géographique est donc de premier ordre. Elles peuvent supporter la fauchaison, une dessiccation re- lative et montrer ainsi une résistance remarquable dans le genre Sphagnum. S. subsecundum (Nees) Limpr. — De méme trés répandu et trés abon- dant, mais exige plus de calme et d'humidité. S. squarrosum Pers. — Répandu dans toutes les tourbiéres, mais peu abondant et souvent mélangé à S. recurvum. S. recurvum (P. B.) Russ. et Warnst. — Généralement trés répandu, trés abondant et trés bien développé dans toutes les tourbiéres du Palatinat. S. rigidum Sch. — Souvent associé dans les prairies à S. acutifolium et S. cymbifolium ; se présente le plus souvent dans les tourbiéres sous la forme de var. compactum Schp. BRYACÉES Oncophorus Bruntoni Lind. — Répandu, abondant sur les rochers au nord. Dicranella cerviculata Schp. — Sur les parois des fossés dans toutes les tourbiéres du Landstuhler-Bruch. D. heteromalla Schp. — Excessivement répandu, abondant dans les foret. . Dicranum montanum Hedw. — Assez rare, mais très abondant, notam- ment aux Bruch- Wiesen, entre Vogel-Bach et Homburg et entre Johanniskreuz et Trippstadt. D. flagellare Hedw. — Plus rare que le précédent; nous ne l'avons vu qu'aux Bruch-Wiesen, prés de Homburg. Campylopus turfaceus B. E. — Très répandu, abondant partout où il ya de l'humus. C. fragilis B. E. €. flexuosus Brid. — Tous deux, cà et là en petite quantité, sur les ro~ chers et dans les sentiers des foréts. 456 SÉANCE DU 10 JUILLET 1903. Rhacomitrium heterostichum Brid. — Très abondant sur les rochers. Ulota crispula Brid. U. crispa Brid. — Tous deux fréquents, mais en petite quantité, sur les troncs. Tetraphis pellucida Hedw. — Très répandu, quoique peu abondant, dans les creux des rochers et partout où il y a de l'humus. Physcomitrium sphericum Brid. — Marécages des bords du Rhin, entre Ludwigshafen et Mundenheim. Webera nutans Hedw. — Trés répandu, abondant, dans les creux des rochers, l'humus, la terre tourbeuse. Bryum pseudo-triquetrum Hedw. — Très répandu dans les marécages rhénans, mais presque toujours stérile. var. gracilescens Schp. — Marécages à Ludwigshafen. Bryum argenteum L.— Devient très beau et fructifie très bien sur les sables de la plaine rhénane. B. inclinatum B. E. — Rare; nous ne l'avons rencontré qu'une fois entre Johanniskreuz et Trippstadt. Mnium punctatum Hedw. — Répandu, abondant, dans les parties hu- mides des foréts. Aulacomnium palustre Schw. — Des plus répandus et des plus abon- dants dans les prairies et les marécages tourbeux. var. polycephalum. — Fréquent dans les tourbiére:. Aulacomnium androgynum Schw. — Très répandu, abondant sur les rochers et les endroits riches en humus. Pogonatum urnigerum P. B. — Cà et là, notamment entre Dürkheim et Frankenstein. Polytrichum strictum Banks. P. gracilis Menz. P. commune L. — Tous trois répandus, abondants, dans toutes les tourbiéres. P. formosum L.— Excessivement répandu et abondant dans les forêts. Diphyscium foliosum W. et M. — Répandu, trés abondant dans les parties humides des foréts. HYPNACÉES Leucodon sciuroides Schw. — Passe fréquemment des troncs sur le sol, sur sable siliceux, et se présente ainsi sous des formes trés Le LANGERON. — LES MOUSSES SOCIALES DU PALATINAT. 457 trompeuses; ce passage d'une plante corticicole sur le sable quart- zeux est à noter. Anomodon attenuatus Hartm. — Assez rare, quoique abondant. Eurhynchium rusciforme Mild. — Fréquent et abondant sur les pierres des ruisseaux. Plagiothecium silesiacum B. E. — Excessivement répandu, abondant dans les forêts. Amblystegium irriguum B. E. — Passant à A. fluviatile B. E., dans le Speyer-Bach près d'Elmstein. Hypnum aduncum Hedw., groupe typicum Ren. forma falcata Ren. -- Excessivement répandu, excessivement abon- dant dans les marécages rhénans. forma pseudo-Sendtneri Ren. et Langeron. — Disséminé, excessive- ment abondant dans les marécages rhénans. forma tenuis Ren. (var. tenue Schp.?). — Répandu, abondant sur les bords des marécages rhénans. Groupe Kneiffi Ren. — Presque nul dans la plaine rhénane. Groupe pseudo-fluitans Sanio. — Excessivement répandu et exces- sivement abondant dans les marécages rhénans. Hypnum uncinatum Hedw. — Disséminé, abondant sur les rochers dans le Haardt. H. fluitans L., groupe amphibium Ren. var. Jeanbernati Ren. et Groupe exannulatum Ren. var. pinnatum Boulay. — Tous deux ré- pandus, abondants dans le Haardt et le Landstuhler-Bruch. H. cupressiforme L. — Passe quelquefois dans le Haardt à H. impo- nens, notamment à Johanniskreuz. Le type est fréquent dans les prairies tourbeuses, aux endroits souvent exondés. H. arcuatum Ldb. — Répandu, abondant dans le Haardt. H. stramineum Dicks. — Répandu, abondant et des plus abondants dans les marécages tourbeux. H. loreum B. E. — Excessivement répandu, abondant et bien fructifié dans le Haardt. 458 SÉANCE DU 10 JUILLET 1903. M. Legré fait à la Société la communication suivante : LES HERBORISATIONS DE GASPARD BAUHIN AUX ALENTOURS DE MARSEILLE EN 1579 (1); par M. L. LEGRÉ. Gaspard Bauhin n'a pas introduit dans ses écrits beaucoup de renseignements sur sa personne et sur sa vie. Pourtant, dans le Pinax et surtout dans le Prodromus, il a indiqué, pour certaines plantes, qu'il les avait cueillies en tel lieu et, quelquefois, à telle date; pour d'autres, qu'il les tenait de tel ou tel de ses amis. Mais, le plus souvent, au lieu de l'attestation personnelle : « in- venimus, observavimus, collegimus », il emploie de préférence une tournure impersonnelle et se contente de dire au sujet de telle plante : « reperitur, provenit, crescit, occurrit ». ll s'est servi deux fois, relativement à la Provence, de la pre- miére personne du verbe. À propos d'une variété de Scabiosa stel- lala, il a écrit dans le Prodromus : « Hanc IN Provincia locis incultis OBSERVAVIMUS » ; et de notre ZEgilops ovata, ila dit dans le Theatrum. botanicum : « In Galli: Narbonensis et GALLOPRO- VINCLE et [taliæ agris, inter segetes triticeas et hordeaceas æstuo- sis et glareosis marginibus,. frequenter OBSERVAVIMUS ». Il y a done certitude qu'il vint herboriser en Provence. Ce fut, sans aucun doute, pendant la durée de ses études à Montpellier en 1579. Bien qu'il n'aitalors passé qu'un temps assez court dans le midi de la France, il ne voulut pas retourner en Suisse sans avoir visilé au moins une partie de la Provence, et la ville de Marseille fut comprise dans son itinéraire. Nous n'avons, il est vrai, aucun texte contenant l'affirmation que Gaspard Bauhin ait herborisé aux alentours de cette ville : le fait n'en doit pas moins étre tenu pour constant. (1) Notre confrère M. Ludovic Legré poursuit l'œuvre entreprise il y a quelques années sous ce titre : La Botanique en Provence au XVI siècle. ! prépare en ce moment un sixiéme volume qui contiendra le récit des her- borisations faites en Provence par Jean et Gaspard Bauhin et Henri Cherler, le gendre de Jean. L'auteur a bien voulu offrir à notre Bulletin la primeur d'un extrait de son nouveau travail : c’est le compte rendu des herborisations de Gaspard Bauhin aux environs de Marseille. L. LEGRÉ. — LES HERBORISATIONS DE GASPARD BAUHIN. 459 L'auteur du Pinax eut des amis ou des disciples qui, venus aprés lui à Marseille, lui communiquérent les plantes nouvelles récoltées par eux. Or, fidéle à une promesse qu'il avait formulée dans son premier ouvrage, il eut toujours grand soin de mentionner ces découvertes et d'en nommer les auteurs. D'où nous devons con- clure que lorsque, en citant certaines plantes des environs de Marseille, il s'est contenté d'indiquer l'habitat, sans ajouter qu'elles y furent trouvées par tel ou tel de ses correspondants, c'est qu'il en avait été lui-même l'inventeur (1). Des quelques stations de la Provence citées par Gaspard Bauhin, c'est d'ailleurs Marseille qui est le plus souvent nommée. D’après les indications du Prodromus, il y récolta personnel- lement neuf espéces, parmi lesquelles cinq ne donnent lieu à aucune difficulté d'identification. Les voici dans l'ordre même où l'ouvrage les présente : Hieracium Dentis leonis folio flori- bus parvis (2). Jasonia glutinosa DC. Limonium maritimum minimum (2). Statice minuta L. Linum sylvestre | ceruleum folio acuto (4). Linum narbonense L. Gnaphalium roseum (5). Evax pygmæa Pers. Tithymalus sive Esula exigua foliis obtusis (6). Euphorbia exigua L. . Pour les quatre suivantes, il est impossible de se prononcer avec certitude au sujet de leur identité : Thlaspi Vaccarie incano folio minus. — L'habitat de celle plante est ainsi indiqué par le Prodromus : « Hoc in agris Mons- peliensibus repens, et in Provincia propé Massiliam, pauló majus et erectius reperitur. » Ni Magnol, dans le Languedoe, ni Garidel, en Provence, n'igno- (1) Nous verrons un peu plus loin Pyrame de Candolle attribuer à Gaspard Bauhin la découverte à Marseille du Linaria rubrifolia. (2) Prodr., p. 63 : « Hoc in Gallia Narbonensi cireà Massiliam reperitur. » (3) Ibid., p. 99 : « Hoc in insula quadam non longe Massilia provenit. » — Il résulte de ce texte que pendant son séjour à Marseille, Gaspard Bauhin alla explorer l'une au moins des petites iles du golfe. Le Statice minuta con- tinue à croître en abondance dans ces iles. On le trouve aussi sur la terre ferme, dans les rocailles du littoral. (4) Ibid., p. 107: « Hoc in saxosis Provincize, non longe Massilia, provenit. » (5) Ibid., p. 192 : « Massiliæ in saxosis reperitur. » : (6) Ibid., p. 133 : « Hie in agris Patavinis et Massiliensibus reperitur. » 460 SÉANCE DU 10 JUILLET 1905 rèrent quelle était la Crucifère, maintes fois rencontrée par eux, à laquelle il convenait d'appliquer le nom bauhinien, et ni l'un ni l'autre n'hésitérent sur ce point. Magnol disait, dans le Bolanicum Monspeliense, au sujet de ce prétendu « T'hlaspi » : « Invenimus nos copiosum in sylva Valena, via qua itur ad pagum Viols, Maio mense, cum flore; et multo majus in plurimis satis circà urbem. » Garidel, de son côté, écrivait dans l Histoire des plantes qui nais- sent aux environs d'Aix : « C. Bauhin dit que cette plante vient dans le terroir de Marseille : je ne l'ai trouvée dans ee terroir [celui d'Aix] que dans le quartier de Robert et aux Devens. » Linné fut moins heureux; il se montra si fort embarrassé qu'il aima mieux laisser de côté la dénomination de Gaspard Bauhin : il ne chercha point à la faire concorder comme synonyme avec l'une de celles qu'il avait lui-même créées. Dans le Pinax, avant la plante qui nous occupe, l’auteur en admit une autre qu'il appela « Thlaspi Vaccariæ incano folio majus. » Celle-là, Linné la reconnut; et, de par son autorité, nous savons aujourd'hui qu'il s'agit du Lepidium campestre R. Brown (= Thlaspi campestre L.). Le « Thlaspi Vaccarie incano folio minus » était donc un Lepidium de moindre taille. Nous estimons que c'est à notre Lepi- dium hirlum DC. qu'il y a lieu dele rapporter. On pourrait objecter que, d’après Linné lui-même, son € Thlaspi hirlum » (Lepidium hirtum DC.) se confondait avec une autre espèce du Prodromus : « Thlaspi villosum capsulis hirsutis ». Rien de plus exact; mais nous croyons que Gaspard Bauhin à décrit deux fois la méme plante sous des noms différents. Tous les détails qu'il a donnés dans sa diagnose du « Thlaspi Vaccariæ incano folio minus » s'adaptent avec une parfaite exac- utude au Lepidium hirtum DC.; ila, notamment, très bien indiqué la forme des feuilles caulinaires; mais il est resté muet au sujet des feuilles radicales, tandis que pour son « Thlaspi villosum cap- sulis hirsutis » les feuilles radicales ont été décrites, et repré- sentées dans la figure gravée qui accompagne le texte. Cette circonstance est facilement explicable. Le Lepidium hirtum est une de ces nombreuses Phanérogames qui, le plus souvent, ont déjà perdu leurs feuilles radicales, au moment où les fleurs apparaissent. Nous supposons que sous le nom de « Thlaspi Vaccariæ incano L. LEGRÉ. -— LES HERBORISATIONS DE GASPARD BAUHIN. 461 folio minus », Gaspard Bauhin a décrit un échantillon dont les feuilles radicales avaient disparu, tandis que pour son « Thlaspi villosum capsulis hirsutis », il était en présence d'un sujet qui les avait conservées. Limonium maritimum minus foliis cordatis. — Linné, en con- stiluant l'espéce à laquelle il attribuait le nom de Statice cordata, entendait remplacer ainsi l'appellation bauhinienne qui précède, libellée pour une plante croissant « in littore maritimo circà Massiliam ». Mais cette création de Linné ne lui a pas survécu longtemps : les floristes qui ont suivi ont différé d'avis sur l'application à faire de la diagnose du Species, et le Prodrome de De Candolle a mis fin à ces divergences au moyen de la déclaration suivante : « En quoi consiste le vrai Statice cordata L. est chose incertaine. Linné parait n'avoir jamais vu sa plante et l'avoir décrite d'aprés des diagnoses et des figures se rapportant à des espèces différentes (1). » Quand le P. Jacques Barrelier, vers le milieu du xvn’ siècle, vint herboriser en Provence, il cueillit au pied du Bec de l'Aigle, rocher qui domine la petite ville de La Ciotat (2), un Statice qu'il fit graver sous le nom de « Limonium minimum cordatum seu folio retuso », synonyme de l'appellation bauhinienne « Limonium maritimum minus foliis cordatis. » La plante de Barrelier était celle qui porte actuellement le nom linnéen de S/alice echioides. Le mot minus, employé par Gaspard Bauhin, ne pouvait évi- demment s'appliquer qu'à une plante de petite taille. Nous croyons donc que, suivant toute probabilité, c'était bien le Statice echioides L. qu'il prit « sur lelittoral maritime prés de Marseille », station à laquelle, du reste, cette Plombaginée n'a pas cessé d'étre fidéle. Antirrhinum saxatile folio serpilli. — Dans le Species, Linné donna pour synonyme à son Antirrhinum origanifolium (— Li- naria origanifolia DC.) le Antirrhinum saxatile folio serpilli » de Gaspard Bauhin. C'est donc avec le Linaria origanifolia que nous aurions dû purement et simplement identifier cet « A ntir- (1) Prodromus systematis naturalis regni vegetabilis, t. NI, p. 656. (2) Icones plantarum per Galliam, Hispaniam et Italiam observatarum P. « Ad radices altæ præruptæque rupis quie portum Oppidi La Ciutat dicti Mas- siliam inter et Tolonam respicit, viget. » 462 SÉANCE DU 10 JUILLET 1903. rhinum saxatile... », trouvé « Massiliæ in saxosis ». En le fai- sant, nous n'eussions pas eraint de proposer une invraisemblance, puisque, sans être commune, — bien loin de là! — la Linaire à feuilles: d'Origan se rencontre encore, cà et là, dans les rocailles du terroir de Marseille. Mais Linné n'avait jamais vu, ou ne distinguait pas du Linaria origanifolia, 'espéce, d'ailleurs trés voisine, qui a été plus tard établie sous le nom de Linaria rubrifolia. Lorsque, vers 1809, les deux botanistes marseillais Robillard et Castagne remarquérent les premiers cette espèce qu'ils rencontrèrent sur la colline Notre- Daine- de-la-Garde, ils la nommérent Linaria rubrifolia et len- voyèrent sous ce nom à Pyrame de Candolle. Celui-ci reconnut que c'était bien, en effet, une espèce nouvelle; il lui laissa le nom créé par ses deux correspondants de Marseille et il en inséra la description dans le tome V de la Flore francaise (1). Sur quel fondement Robillard et Castagne ou peut-être De Candolle (2) s'appuyaient-ils pour supposer que leur Linaria ru- brifolia était la plante même trouvée jadis à Marseille par Gaspard Bauhin, décrite dans le Prodromus sous le nom d'« Antirrhinum saxatile folio serpilli » et qui aurait été cueillie exactement au méme endroit, c'est-à-dire à l'entour du fort Notre-Dame-de-la- Garde? Il serait difficile de le dire. Pourtant, sans aucune hési- tation, De Candolle écrivit : « Cette plante croit sur les collines (1) Les inventeurs de cette Scrophulariacée se montrèrent d'abord fort em: barrassés. Castagne la soumit à Requien, qui répondit d'Avignon le 21 août 1809 : « Les botanistes de Montpellier nomment votre Antirrhinum : origa- > mifolium, je l'ai examiné avec attention et l'absence du palais le met dans » les Anarrhinum; j'ai consulté plusieurs ouvrages, votre plante, qui se » trouve dans tout le midi, est l'Anarrhinum crassifolium Cavanilles. La » description de Willdenow est excellente et se rapporte onne peut mieux. » Tous les hotanistes citent l'Antirrhinum origanifolium à Marseille ; ainsi, » ils ont fait erreur et n'ont point examiné celte plante. » (Lettre publiée par la Revue Horticole des Bouches-du-Rhône, 1894). — De Candolle ayant accolé, dans la Flore française, aux mots Linaria rubrifolia, les noms de Robillard et Castagne, ces derniers doivent être considérés comme les créateurs dé les- pèce. Nous verrons un peu plus loin que De Candolle déclarait avoir recu d'eux une « description inédite ». (2) Dans la préface du Catalogue des plantes qui croissent naturellement aux environs de Marseille (Aix, 1815), Castagne écrivait : « Bauhin, Tour- nefort, Adanson, de Candolle ont herborisé sur nos rochers arides... » Mais c'était peut-être Pyrame de Candolle qui, plus érudit que Castagne, avait si- e à celui-ci les herborisatious de Gaspard Bauhin dans le terroir de Mar- seille. L. LEGRÉ. — LES HERBORISATIONS DE GASPARD BAUHIN. 463 rocailleuses des environs de Marseille, notamment prés le fort de N.-D.-de-la Garde, du cóté de la mer; elle y « été découverte par Gaspard Bauhin, et retrouvée par MM. Robillard et Castagne, qui m'en ont communiqué des échantillons el la description iné- dite (1). » En établissant la synonymie de la nouvelle espèce, l'auteur de la Flore française y introduisit, aprés P « Antirrhinum saza- tile... » du Prodromus de Gaspard Bauhin, celui du Botanicum Monspeliense. Magnol croyait avoir rencontré en divers lieux, aux environs de Montpellier, l'Autirrhinum de Bauhin et il en a méme donné une figure. Mais, à notre avis, la planche qu'il a fait graver représente le Linaria origanifolia, et rien n'était plus téméraire que d'y voir le L. rubrifolia. De ces deux espéces affines, quelle est, en réalité, celle que Gaspard Bauhin, au printemps de 1579, aperçut « in saxosis Massiliæ » ? Ce petit mystère risque fort, croyons-nous, de n'être jamais éclairci, Rubeola maritima aspera. — Linné, renonçant à identifier cette « Rubeola » avec l'une quelconque des plantes qui lui étaient connues, n'a pas relevé l'appellation du Prodromus pour l'intro- duire dans les synonymies du Species. Il est certain que nous sommes en présence d'un Galium. Les floristes modernes ont torturé ce genre : ils en ont tellement fragmenté les espéces que les déterminations offrent souvent de sérieuses difficultés quand on a sous les yeux la plante vivante. A plus forte raison, s'il s'agit d'appliquer à des sujets absents une description incompléte comme le sont toujours celles d'un temps où les auteurs n'attachaient aucune importance à la conformation de la fleur et du fruit ! Gaspard Bauhin a dit de son « Rubeola maritima aspera » : « Hæc copiosè in littore maris Mediterranei, non longè Monspelio et etiam Massiliæ occurrit. » Nous pensons que l'expression « littoral de la Méditerranée » doit étre entendue dans un sens trés large et qu'il ne s'agissait point ici, à proprement parler, d'une espéce maritime (2). (1) Flore francaise, t. V, p. 410. pu (2) Le Crucianella maritima L. est mentionné dans le Pinax sous le nom de « Rubia maritima ». 464 SÉANCE DU 40 JUILLET 1903. Aux diverses plantes dont Gaspard Bauhin constata la présence à Marseille, il convient d'ajouter le Plantago subulata L. En her- borisant sur les bords de la mer, il rencontra ce Plantain qui, encore aujourd'hui, couvre là des surfaces d'une assez grande étendue. Pierre Pena l'avait déjà remarqué dans les mémes lieux. Mais ne sachant à quelle forme connue rattacher un type qui n'était alors nulle part décrit, il le désigna dans les Adversaria par cette périphrase : « Coronopi et Sedi montani media planta Massi- liensium ». Bauhin, non sans raison, estima que cette appellation devait être remplacée par une autre plus simple; et comme il voyait que la plante, qu'il n'avait observée en aucun autre endroit, était fort commune aux environs de Marseille, il créa pour elle le nom d' « Holosteum Massiliense » (4). A l'époque où Gaspard Bauhin se disposait à publier le Prodro- mus et le Pinaz, il eut l'occasion d'ajouter, aux plantes de la Pro- vence dont il avait à faire mention et qui provenaient de ses ri coltes personnelles, quelques espéces trouvées ultérieurement dans la méme contrée par Joachim Burser et que celui-ci avait mis beau- coup d'empressement à lui communiquer. | Lorsque ces deux ouvrages parurent en 1621, Burser était mé- decin à Anneberg; et sur la liste, imprimée en tête de chaque volume, des correspondants qui fournirent des plantes à l'auteur, il est inserit avec ce titre : « Joacmimus Burserus, Medicus An- nœbergensis ». Né en 1593 à Camentz, petite ville de la Lusace, il vint, comme (1) Nous venons d'attribuer à Pierre Pena la paternité de la périphrase qui, dans les Adversaria, sert de nom au Plantago subulata L. Cette périphrase comparative ne fut point créée par lui : il secontenta, croyons-nous, d'y joindre le mot Massiliensium. Ce génitif pluriel marquait que telle était la dénomi- nation donnée à la plante parles botanistes de Marseille (médecins ou phar- maciens). — Une signification pareille est celle du mot Monspeliensium, que la nomenclature moderne a maintenu pour certaines espèces. Cet autre genitif, dont l'emploi remonte au xvi* siecle, indiquait, non point précisément que la plante au nom de laquelle il était accolé croissait sur le territoire de Mont- pellier, mais que ce nom était celui qu'avaient adopte les botanistes de là célebre Université. — Le mot Massiliensium, ajouté, dans les Adversaria, à la dénomination du Plantain en alène, vient confirmer le témoignage de Léonard hauwolff, écrivant qu'il y avait alors à Marseille un groupe de médecins et de pharmaciens savants en botanique, parmi lesquels il est juste de rappeler Jacques Raynaudet, qui fut l'ami de Jean Bauhin. Si Raynaudet n’eût pas été prématurément enlevé, il n'aurait pas manqué d'accueillir Gaspard Bauhin et de le guider à travers le terroir marseillais. L. LEGRÉ. — LES HERBORISATIONS DE GASPARD BAUHIN. 465 tant d’autres étrangers, étudier à Montpellier la botanique et la médecine. On trouve peu de botanistes qui aient herborisé avec une telle activité. Il transmit à Bauhin une multitude de plantes et, d'aprés les annotations du Prodromus, nous voyons qu'il avait déjà, en 1621, exploré le Languedoe, ou il ne manqua point de faire l'ascension de l'Esperou et de l'Aigoual, les deux versants des Pyrénées, la Provence, qu'il parait avoir parcourue d'un bout à l'autre, une partie de l'Italie, les Alpes de la Suisse et de l'Au- triche. Ses récoltes aux environs de Marseille permirent à Joachim Burser de faire connaître à l’auteur du Prodromus deux Crucifères, dont l'identité nous est connue par les synonymies du Species : Rapistrum floribus Leucoii marini. Arabis verna R. Br. (— Hesperis ver- na L.). Thlaspi fruticosum Leucoii folio la- tifolium. Iberis saxatilis L. Pour l'une et l'autre, Gaspard Bauhin a indiqué l'habitat au moyen de cette formule : « Circà Massiliam D. Burserus legit »; pour la premiére, il ajoute au nom de Marseille les mots « in ru- pibus », qui pouvaient encore mieux étre appliqués à la seconde. Burser affectionnait particuliérement les herborisations en mon- tagne. Et ces deux plantes nous montrent que, lorsqu'il vint à Mar- seille, il eut à cœur d'atteindre le sommet des massifs rocheux qui enserrent le territoire. L'I beris saxatilis ne croit, en effet, que dans les escarpements les plus élevés de ces collines. A la fin de la séance, sont distribuées des plantes fraiches envoyées à la Société par le Frére Sennen et récoltées aux environs de La Nouvelle (Aude) : Cachrys levigata, Euphor- bia pubescens et pithyusa; les Statice Companyonis, confusa, diffusa, Gerardiana, lychnidifolia, etc. TL (SÉANCES) 30 SEANGE DU 24 JUILLET 1905. PRÉSIDENCE DE M. MOUILLEFARINE, ANCIEN VICE-PRÉSIDENT. M. Gagnepain, vice-secrétaire, donne lecture du procés- verbal de la séance du 10 juillet, dont la rédaction est adoptée. M. Malinvaud annonce qu'il vient de se constituer une association intitulée : « Comité pour l'Inventaire méthodique des ressources de l'Afrique occidentale francaise », dont le Président, par une circulaire adressée aux Sociétés savantes, fait appel au concours de celles-ci, à l'aide notamment des moyens de publicité qu'elles peuvent lui préter. Un « Pro- gramme général des études » projetées est joint à la circu- laire. M. le Président décide que cette communication sera mentionnée au procès-verbal de la séance et que les passages du Programme se rapportant au Règne végétal seront publiés dans le Bulletin (1). Le Secrétaire général donne lecture des communications suivantes : LETTRE DE M. Michel GANDOGER A M. MALINVAU. SUR L'HESPERIS DAURIENSIS Amo. Arnas; le 11 juillet 1903. Cher Monsieur, Dans son Flora española, Amo del Campo a décrit un Hesperis dau- riensis qui, jusqu'à ce jour, est resté une plante trés obscure. Nyman (Consp. Suppl., p. 24) dit que c'est une espéce douteuse et peu connue. Moi-même dans mon Novus Conspectus flore Europe, p. 32, en cours de publication, j'ai rapporté PH. dauriensis à PH. matronalis, n'en connaissant alors que la description. (1) Voy. plus loin, p. 511. GANDOGER. — SUR L'HESPERIS DAURIENSIS AMO. 467 Mais, actuellement, je suis à même d’apporter des données positives sur cette plante et de trancher définitivement la question. En effet, j'ai passé cette année prés d'un mois à Grenade, où je m'étais établi pour herboriser dans le sud de l'Andalousie. Or l'herbier d'Amo est déposé à l’Institut de l'Université de cette ville, je l'ai parcouru pour en étudier certaines espéces rarissimes et prendre des notes, j'ai vu ce fameux Hesperis dauriensis qui n'est autre que l’Arabis verna R. Br.! Dans lherbier, il en existe quatre échantillons de belle taille fixés sur une feuille de papier, et aecompagnés d'une description latine ma- nuscrite de la main d'Amo lui-même, description reproduite dans son Flora. L'indication exacte de la localité est ainsi libellée : « In collibus granatensibus vallis fluvii Dauri (Darro) ad fontem dictam del Avel- lano. » Jai eu la curiosité d'aller herboriser moi-même à la fontaine de l'Avellano (du Noisetier), afin de rechercher cet Hesperis dauriensis dans sa localité classique et confirmer ainsi ma détermination. — L'expérience a été concluante : nulle trace d'un Hesperis quelconque, mais présence de l'Arabis verna, qui y croit sur les pentes ombragées par : Coriaria myrtifolia, Rubus ulmifolius, Bupleurum fruticosum, Santolina canescens, etc. Done, à n'en pas douter, Hesperis dauriensis n'est qu'un dud syno- nyme d' Arabis verna. Peut-étre, cher Monsieur, quelques détails sur l'herbier d'Amo et sur lherborisation à la fontaine de l'Avellano vous intéresseront-ils ainsi que nos confréres. L'herbier d'Amo se compose de deux parties : la premiére comprend l'herbier général, environ 25 petits paquets; la seconde forme l'lierbier de la province de Grenade, soit une dizaine de fascicules, le tout en bon état, bien que ces collections aient été assez bouleversées et que cer- taines espèces rarissimes en aient disparu. Ainsi, par exemple : Aethio- nema almijarense Amo, Arenaria cantabrica Amo, Centaurea dorna- cina Amo, etc., n'existent pas dans l'herbier. C'est grâce à l'obligeance de M. le professeur Ramon Ochoa, direc- teur du Musée, que j'ai pu examiner les collections d’Amo, qui fut doyen de l'Université et: mourut aveugle, il y a une douzaine d'années, Que l'obligeant. directeur veuille bien accepter ici l'hommage public de ma vive reconnaissance! C'est aussi en partie avec lui et sur ses indications ‘que j'ai exécuté l'herborisation à la fontaine del Avellano pour y rechercher l'Hesperis dauriensis : herborisation charmante dans ce site enchanteur qu'est. la vallée du Darro, prés du palais de l'Alhambra, festonné à l'horizon par les cimes neigeuses de la sierra Nevada. 468 SÉANCE DU 24 JUILLET 1903. Au surplus, le botaniste rencontrera dans la vallée du Darro bien des plantes qu'il chercherait souvent en vain ailleurs : Hypecoum patens, Fumaria malacitana, Matthiola lunata, Alyssum granatense, Helian- themum sanguineum, Silene nevadensis, Hypericum caprifolium, Hippocrepis prostrata, Scandix microcarpa, Putoria hispanica, Va- lerianella divaricata, Anthemis granatensis, Filago micropodioides, Lactuca Schimperi, Antirrhinum rupestre, Linaria granatensis, L. nummularia, Anarrhinum laxiflorum, Asphodelus tenuifolius, Tri- setum Læflingianum, Echinaria pumila, Equisetum granatense. En une demi-journée on peut faire cette promenade botanique. Comme dans une oasis, on s'y repose des ascensions pénibles et des her- borisations à travers les régions désertes et brülées du midi de lEs- pagne. Ici, tout est frais et verdoyant, au milieu d'un paysage grandiose qu'éclaire de ses rayons d'or le soleil andalous. Veuillez agréer, etc. NOTE SUR QUELQUES PLANTES RAPPORTÉES DU TOUAT par le D' PERRIN, NOUVEAU GENRE DE SALSOLACÉES ; par M. BATTANDIER. Il y a quelques mois, au retour d'une campagne au Touat, M. le D’ Perrin, médecin de l'armée, me fit remettre par M. le D' Trabut un fascicule de ses récoltes contenant une centaine de plantes fort intéressantes. Beaucoup, telles que : Moricandia Tourneuxti, Randonia africana, Reseda villosa, Crotalaria Saharæ, Acacia tortilis, etc., étaient déjà connues dans ces régions, je n'y insisterai pas. D'autres n'avaient été rapportées du Sud-Oranais ou du Touat que dans ces dernières années, soit par la mission Flamand, soit par M. l'abbé Chevallier, comme : Enarthrocarpus Chevallieri Bar- ratte, Farsetia ramosissima Hochst., Frankenia florida Cheval- lier, Fagonia Jolyi Batt., Deverra intermedia Chev., Anvillea australis Chev., Trichodesma africanum L., Salsola zygophylla Batt. var., Euphorbia calyptrata Cosson var. involucrata Batt. ; — deux Salsolacées sans fleurs ni fruits, déjà recueillies dans le méme état par la mission Flamand et qui n'ont pu étre assimilées à aucune espèce connue ; — une espèce, le Rytidocarpus morican- dioides Cosson, qui n'était encore connue qu'au Maroc ; — et enfin une Salsolacée spirolobée qui me parait devoir constituer un BATTANDIER. — PLANTES DU TOUAT; NOUVEAU GENRE (NUCULARIA). 469 genre nouveau voisin des genres Halimocnemis et Halantium. Malheureusement, l'échantillon tout brisé qui avait été rapporté ne contenait pas d'étamines, soit que la saison füt trop avancée et que ces organes eussent disparu, soit que la plante fùt dioique et qu'un pied femelle eût seul été récolté, Cette derniére hypothése semble la plus probable, car j'ai dis- séqué une vingtaine de fleurs, toutes munies de 5 staminodes en parfait état et je n'ai pu voir la moindre trace des filets ou de leur insertion. D'autre part, le pollen était assez abondamment répandu dans toutes les fleurs,.et sur une j'ai trouvé un débris d'anthére qui, par certaines analogies de forme et de tissu avec les staminodes, paraissait bien appartenir à l'espéce. Malgré cette lacune regrettable, je crois devoir décrire et figurer cette plante, ne füt-ce que pour attirer l'attention des futurs ex- plorateurs du Touat. Nucularia novum genus SALSOLACEARUM. Ramuli floriferi breves, axillares, pedunculiformes, foliis floralibus 2 con- natis coronati. Flores verisimiliter dioici, feminei adhuc tantum noti, gemi- nati, sessiles, foliis floralibus basi lata insidentes, ab imo latere cohærentes. Bracte:e 2, carnosæ, magna, ovato-acuminatæ, connatæ, apice tantum libere. Perianthium membranaceum, rigidum, 5-partitum. Segmenta (quorum 2 exte- riora, anticum et posticum) oblonga, mucronata, uninervia, basi indurata inter se coalita, nuculam osseam, bracteis adnatam, apice apertam effor- mantia. Staminodia 5, plana, linearia, toro indistincto inserta, apice cucullato triloboque flavescentia. Fructus subcompressus, ovoideus, pericarpio mem- branaceo, spice vix coriaceo, semini! non adhærente, in stylum angustato. Stigmata 2, stylo æquilonga, intus papillosa. Semen lenticulare, erectum testa albida fragili, albumine nullo. Embryo spiralis radicula supera, cotyledoni- bus angustis. 3 Fruticulus erectus, glaber, ramis albidis, oppositis. Folia opposita, semi- amplexicaulia, linearia vel lineari-lanceolata, mucronata, carnosa. Perianthia fructifera majuscula, cum omni ramulo florali unà decidua. Genus Halimocnemidi et Halantio proximum, a quibus differt staminodiis corollam simulantibus, floribus geminatis et certe dioicis, foliis oppositis ct habitu longe alieno. Nucularia Perrini nova species. Arbuste à tiges dressées, fermes, blanchátres; rameaux trés étalés. Feuilles linéaires ou linéaires-lancéolées, opposées, semiamplexicaules, charnues, mucronées, glabres avec une petite touffe de poils laineux 410. SÉANCE DU 24 JUILLET 1903. dans leur aisselle. Bractées florales formant par leur soudure une coque ouverte dans le haut seulement et laissant à peine voir le sommet de la fleur. Coques géminées, divergentes mais unies par le cóté dans le bas. Périanthe parcheminé, rigide, à sépales rapprochés en tube étroit, ni ailés ni appendiculés, fortement indurés dans le bas. La base du calice avec le torus indistinct forme un noyau osseux adhérent aux bractées et iogeant l'ovaire. Sur le pourtour de ce noyau s’insèrent les staminodes. Staminodes rubanés blanes, cucullés au sommet trilobé un peu épaissi et jaunâtre. Style brun, fendu jusqu'au milieu en deux stigmates papilleux à leur face interne, de méme longueur que les staminodes, un peu plus long que le calice. Pollen sphérique. Les indigènes appellent cette plante Dhomrane, nom qu'ils donnent également au Traganum nudatum. qui a, à peu près, le mème port et dont les feuilles ont aussi à leur base une touffe de poils laineux. Explication de la planche XV de ce volume. NUCULARIA PERRINI. 1. Tige et rameau florifère. — Grandeur naturelle. 2. Ramuscule florifère trés peu grossi. 3. Coque florigère séparée de sa voisine et vue de face. — Grandeur natu- relle. 4. Coque dont on a enlevé une bractée pour laisser voir la fleur. — Très grossie. 5. La méme. — Fleur coupée par le milieu montrant le fruit, le style et les stigmates. 6. Staminode grossi quatre fois. 1. Sommet du staminode, face antérieure, fortement grossi. 8. Face postérieure du méme staminode. 9. Embryon fortement grossi. 10. Fragment d'anthére trouvé dans une fleur, fortement grossi. N. B. Dans la figure 5, c'est par suite d'un malentendu que les staminodes sont arrétés à la gorge du calice; ils devraient étre prolongés jusqu'au bas, derrière le fruit. M. Malinvaud fait la communication suivante : MALINVAUD. — NOTULES FLORISTIQUES : I. ANGELICA HETEROCARPA. 474 NOTULES FLORISTIQUES, par M. Ernest MALINVAUD. Il. ANGELICA HETEROCARPA Lloyd; Ill. EVAX CARPETANA Lange. Ayant recu, en nombreux exemplaires destinés à étre distribués en séance, deux espèces rares et peu connues de la France occi- dentale, j'ai pensé qu'un apercu descriptif et historique sur cha- cune d'elles offrirait quelque intérét. 1. Angelica heterocarpa Lloyd. L'une de ces plantes, Angelica heterocarpa Lloyd, récoltée par notre confrére, M. Léonce Motelay, sur les alluvions vaseuses de la Garonne, à Lormont, prés Bordeaux, se distingue de l'A. sil- vestris, dont elle a le port et n'est peut-être qu'une remarquable sous-espéce, par sa floraison plus précoce, par les folioles des feuilles plus étroites, par les pétales à pointe courbée en dedans et non dressée, et surtout par le fruit. D’après Lloyd (1), dans Angelica silvestris, le fruit est uniforme, comprimé par le dos, à carpelles elliptiques arrondis, bordés d'une large aile mem- braneuse, ondulée, plus large que le corps du carpelle. Dans A. heterocarpa, le fruit est variable; mür, mais non sec, il est un (1) Voy. J. LLovp, Flore de l'Ouest. de la France, 5° _édition (posthume), publiée par les soins de M. Émile Gadeceau (1898), p. 158. 4 SÉANCE DU 24 JUILLET 1903. peu plus large sur le cóté que sur le dos, chaque carpelle ellip- tique-oblong a cinq côtes obtuses, les latérales un peu plus fortes; plus rarement, et cela dans les ombelles des individus robustes, le fruit est comprimé par le dos, parce que les côtes latérales sont développées en aile épaisse de largeur variable. Cette plante parait être sous-maritime et particulièrement argilicole, tandis que l'A. silvestris est ubiquiste et indifférent à la nature du sol. L'Angelica heterocarpa, précédemment confondu avec lA. sil- vestris, en fut distingué par Lloyd dans une Note communiquée le 11 novembre 1859 à la Société botanique de France (1). Cette espèce ou sous-espèce, jusqu'ici exclusivement française et occidentale, a été trouvée dans trois départements, Loire-Infé- rieure, Charente-Inférieure et Gironde, sur les bords vaseux des rivières baignées par la marée. Elle a été publiée dans diverses collections numérotées : Reliq. Maill., n° 99; Soc. Dauphinoise, n° 129; Magnier, Flora sel., n° 3007; Soc. Rochel., n° 2398; Soc. él. fr.-helv., n^ 135. 2. Ecax carpetana Lang. var. gallica. L'autre espèce occidentale provient de la localité, unique jus- qu'à ce jour, « Chaumes secs et stériles de Sèche-Bec, près Bords (Charente-Inférieure) » (2), où elle fut découverte le 27 juin 1884 par M. Foucaud. M. Ivolas l'a abondamment récoltée dans la pen- sée bienveillante de nous l’adresser, pour être offerte en son nom aux confrères présents à cette séance. C’est, comme on le voit, une trés petite plante du genre méridional Evas, qui ne comp- tait, avant l'aequisition de ce nouveau type, que deux espèces, E. pygmæa Pers. et rotundata Moris, dans la flore française. Voici les principaux caractères différentiels des trois espèces : Evax rotundata Moris, plante de Corse et de Sardaigne. — Feuilles florales orbiculaires, folioles de l'involuere brièvement mucronées au sommet, akènes petits, papilleux ou presque lisses. Evax pygmwæa Pers. — Feuilles florales obovées ou oblongues, folioles de l'involucre longuement acuminées, akènes papilleux. Evax carpetana Lge. — Feuilles florales lancéolées, folioles de l'involucre longuement acuminées, euspidées; akènes poilus. (1) Voy. Bull. Soc. bol. de France, t. VI (1859), pp. 706, 708, 709. (3) Lloyd, Op. cit., 18U. MALINVAUD. — NOTULES FLORISTIQUES : III. EVAX CARPETANA. 473 Dans la forme trouvée à Séche-Bec, l'acumen des folioles in- volucrales est d'un blanc hyalin ou argenté, et non jaunâtre comme dans le carpelana type. On a donc créé pour la plante francaise une variété gallica qu'il eût été préférable, à notre avis, de dédier à M. Foucaud pour rendre hommage à celui qui l'avait découverte; mais nous nous garderons d'introduire un nouveau terme faisant double emploi. L'Evax de Séche-Bec a été successivement nommé : 1° Evax caRPETANA Lange Pug. II, p. 119 (ann. 1861, quoad speciem) ; Lloyd et Foucaud, Flore de l'Ouest, & édition (18806). «Evax pygmæa Evax carpetana X Evax CAvANILLESI Rouy var. GALLICA Rouy, in Le Natura- liste, n^ 70, du 15 novembre 1884. 3 Evax canPETANA Lange var. GALLICA Rouy, in Coste Flore illustré», t. II, p. 327 (1903). Cette dernière formule sera jugée sans doute la plus correcte ; en adoptant le nom le plus ancien tant pour l'espéce que pour la variété, elle est doublement respectueuse de la loi de priorité. 3. Un cas litigieux de nomenclature. Dans le Prodromus Flore hispanice de Willkomm et Lange, vol. H (1870), p. 65, on lit : Evax canpETANA Lge Pug. (E. lasiocarpa Lge exsice. !)... Pourquoi l'auteur, aprés avoir appelé sa plante lasiocarpa, a-t-il remplacé ce nom qui semblait fort bien choisi à cause de la 414 SÉANCE DU 24 JUILLET. 1903. villosité du fruit, par celui de carpetana? Ce changement se rat- tache sans doute aux circonstances que nous allons rapporter. Lange avait distribué cette espèce à ses correspondants plusieurs années avant d'en publier la description. L'Herbier Boissier (1) en renferme un exemplaire nommé Evas lasiocarpa sur léti- quette, qui est manuscrite (sauf les mots « Herb. Joh. Lange ») et datée de juin 1852. En 1861, Cutanda mentionna dans sa Flore un « Evax lasiocarpa Lange Mss. » qu'il décrivit sommairement (2). La méme année, Lange publia le mème Evas, dans son Pugillus (Copenhague 1861), sous le nom de E. carpetana n. sp. Ce chan- gement était sans doute motivé par la publication contemporaine de Cutanda et devait prévenir toute équivoque sur l'auteur à citer. Si cette hypothése est fondée, elle souléve une question un peu délicate relative à l'opportunité d'un nouveau nom. Lange aurait pu s'en tenir au premier, mais le procédé de Cutanda était quelque peu reprochable : avant de publier un nom inédit qui ne lui ap- partenait pas, cet auteur aurait dü s'enquérir des intentions du principal intéressé. Quoi qu'il en soit, le terme carpetana Lange ayant prévalu malgré l'inconvénient d'un double emploi, lasio- carpa est annulé d'un commun accord et le luxe d'un troisième baptéme pour la méme espéce enfreindrait cette fois sans raison plausible la règle de priorité (3). (1) Nous sommes redevable des renseignements ci-dessus à l'obligeance de M. G. Beauverd, conservateur de l'Herbier Boissier, que nous remercions ICI dili ^ : de l'aide aimable qu'il nous a prétée. (2) « 946. Evas lasiocarpa Lange Mss. Especie propuesta por mi amigo el profesor citado sobre los ejemplares que halló en el pinar de Guadarrama, en Junio. — El estado en que se encuentran los que he recibido de su mano no me permiten des- cribirla. Creo, sin embargo, poder asegurar su afinidad con la pygmæa, aunque lae hojuelas de su involucro me hayan parecido mucho mas anchas en la base que las de aquella, terminadas asimismo en aguzadura setacea, el fruto? — Respecto al tallo es sencillisimo, 0 ramoso con los ramos patentissimos, bipolicar, no completamente cu- bierto por las hojas aovado-espatuladas, largamente borroso-sedosas, especialmente las florales, que son mayores; el involucro amarillo reluciente. C) ». M. Beauverd a bien voulu m'adresser la copie du passage ci-dessus extrait de l'ouvrage, publié à Madrid, en 1861, par « Don Vincente Cutanda, prof. », sous le titre de Flora compendiada de Madrid y su provincia..., page 403. (3) Les figures comparatives insérées dans le texte de cet article sont em- pruntées à la Flore descriptive et illustrée de la France de M. l'abbé Hipp- Coste. Nous remercions M. Paul Klincksieck, éditeur de ce bel ouvrage; d'avoir bieu voulu mettre ses elichés à notre disposition. 1 Tm Qt MOLLIARD. — A PROPOS DE LA GALLE DE L'ERIOPHYES ECHII. M. Molliard fait la communication suivante : A PROPOS DE LA GALLE DE L'ERIOPHYES ECHII Can. par M. Marin MOLLIARD, Dans le dernier numéro paru du Bulletin de notre Société, M. d'Arbaumont (1) décrit avec soin une tige anormale de Vipérine et en donne une reproduction photographique qui complète heu- reusement le texte; je regrette de n'avoir pas été présent à la séance où a été lue la communication de notre collègue, car j'au- rais émis de suite quelques observations relatives à l'explication qu'il propose pour cette curieuse anomalie. Le cas de tératologie signalé par M. d'Arbaumont n'est pas nouveau pour la science ; il a été décrit en 1829 par Schimper (2), en 1849 par Pluskal (3), en 1864 par Kirschleger (4). Plus récem- ment, c'est encore la méme modification singuliére de l'axe flori- fére de la Vipérine dont M. l'abbé Giraud-Josserand (5) signale l'existence aux environs de Bordeaux. Ce dernier auteur émet à ce sujet les hypothéses les plus variées, mais il est surtout séduit par celle qui consiste à considérer la plante transformée comme un type fixé par l'hérédité ; nous allons voir ce qu'il faut en penser. De son cóté, M. d'Arbaumont a été frappé par l'analogie qui existe entre le cas tératologique qui l'oecupe et celui qui a été figuré par le Journal of the New-York botanical garden (1902, p. 196), qui se rapporte au Picea Mariana et serait attribuable à l’action d'un Champignon parasite. Notre collègue a cherché à mettre en évidence, dans son échantillon d'Echium, la présence d'un Champignon, mais n'y a pas réussi. Voilà donc une déformation étudiée par un certain nombre d'auteurs au point de vue purement morphologique, M. d'Arbau- mont seul ayant soupconné qu'on pourrait bien se trouver en présence d'un phénoméne de parasitisme. (1) J. d'Arbaumont, Une tige anormale de Vipérine (Bull. Soc. bot. Fr., 1905, p. 263). (2) Flora, 1829, p. 441. (3) Flora, 1849, p. 641. (4) Notes sur quelques antholyses (VInsQtut, XII, p. 111). (5) Une variété de la Vipérine (Echium vulgare) (Bull. Soc. sc. nat. de Tarare, M, 1897, p. 249). 476 SÉANCE DU 24 JUILLET 1903. Parallélement à cette histoire tératologique de la modification présentée par Echium s'en déroule une autre, à la fois plus simple et plus vraie; les cécidologues connaissent bien, eux aussi, la déformation qui vient de nous occuper, mais ils savent qu'elle est produite par un Acarien, l'Eriophyes Echii Can.; il suffit de consulter les catalogues classiques de zoocécidies pour s'en convaincre; c’est la galle n° 974 du Catalogue de Schlechten- dal (1), la galle n* 1047 du Catalogue de Darboux et Houard (2). J'ai récolté l'échantillon que j'ai l'honneur de présenter à la Société, en 1896, à Saint-Cast (Cótes-du-Nord), où il est assez abondant sur les falaises, et il suffit de le comparer avec la des- cription et la reproduction données par M. d'Arbaumont et ses prédécesseurs pour se convaincre que le cas tératologique se con- fond avec la cécidie. Ces fails constituent pour moi une nouvelle preuve qu'un grand nombre de cas de tératologie devront trouver leur explication dans un phénoméne d'ordre parasitaire et rentrer par conséquent dans le cadre de la pathologie, lorsque ces deux chapitres de la science cesseront d'étre étudiés isolément. A propos de la localité d’où provient l'échantillon que je viens de présenter à la Société, je ferai en outre remarquer que le voi- sinage de la mer me parait favoriser la production des Phytopto- cécidies; j'ai trouvé sur les cótes francaises de la Manche ou de l'Océan un assez grand nombre de ces galles qui ne se rencontrent pas, ou beaucoup plus rarement, dans l'intérieur des terres; je citerai, par exemple, les galles de l’Eriophyes galiobius Can. sur le Galium verum, de l'E. Ononidis Can. sur l'Ononis procur- rens, du Phyllocoptes Convolvuli Nal. sur le Gonvolvulus arvensis, de l'Eriophyes longior sur le Daucus Carota. de VE. megacerus Can. et Mass. sur le Mentha aquatica, de VE. cladophthirius Nal. sur le Solanum Dulcamara. Cette dernière galle a été signalée pour la premiére fois, par Martel, aux environs d'Elbeuf; je l'ai retrouvée en abondance dans les dunes de Berck (Pas-de-Calais), et ne l'ai jamais observée aux environs de Paris. Peut-étre faut-il voir dans la clémence relative de l'hiver une partie de l'explica- uon de ce fait, les Acariens rísistant mieux à la mauvaise saison EI (1) Die Gallbildungen (Zoocecidien), Zwickau 1891. (2) Catalogue systématique des Zoocécidies de l'Europe, 1901. DURAFOUR. — LETTRE A M. MALINVAUD. 471 dans la région littorale; d'autre part, au bord de la mer, se trou- vent souvent réalisées les mêmes conditions de sécheresse du ter- rain, de grande aération et d'insolation que dans les collines arides où l'on rencontre également beaucoup de phytoptocéeidies. M. le Secrétaire général a reçu la lettre suivante de M. Du- rafour, de Bourg (Ain). LETTRE DE M. DURAFOUR ^ M. MALINVAUD. Monsieur, Je vous adresse aujourd'hui quelques exemplaires de Sisyrinchium Bermudiana (1). Je suis allé hier à Passin dans l'intention de. vous en envoyer une grande quantité de pieds vivants pour les membres de la Société; mais j'en ai reconnu l'impossibilité, en moins d'une heure les fleurs récoltées étaient complétement fermées ou tombées. Gràce aux bons soins d'un de mes collégues, M. Barbarin, instituteur à Passin, membre dévoué de la Société des Naturalistes de l'Ain, auquel revient une grande part dans la découverte de la station du Sisyrin- chium, ce dernier abonde de plus en plus dans le pré où j'ai pu l'étudier hier, il semble s'y cantonner. M. Barbarin s'est appliqué, depuis quelques années, à le protéger. [I a obtenu d'abord qu'on ne fauchàt pas l'herbe à l'endroit qu'affectionne cette [ridacée ; il l'a fait clore, et il rend plus effective par une gratification la surveillance du berger qui méne son troupeau pâturer dans le pré environnant. Dans le coin ainsi efficace- ment défendu, le nombre des pieds de Sisyrinchium n’a fait que s'ae- croitre, et tout fait espérer que cette station se conservera longtemps. J'ai vivement félicité M. Barbarin de ses bons soins et l'ai engagé à y persévérer. Nous avons exploré, le méme jour, le pays dans un rayon de plusieurs kilomètres et n'avons pu découvrir ailleurs la moindre trace de Sisyrinchium. Nous avons cherché une explication plus satisfaisante que celles qu'on a proposées jusqu'ici de la présence, sur un espace aussi limité, de cette plante étrangére (du moins supposée telle). On a dit que les oiseaux en auraient porté les graines des iles Bermudes; cependant rien ne semble les attirer dans ces lieux plutót qu'ailleurs. La station n'est pas un marais, comme il a été dit, mais un pré légèrement incliné, maigre, (1) Voy. de Boissieu, Le Sisymbrium Bermudiana dans l’Ain, in Bulletin, t. XLVII (1901), p. 271. 418 SÉANCE DU 24 JUILLET 1903. un peu argileux ; on y rencontre de nombreux Carex. Par quels moyens les oiseaux migrateurs peuvent-ils contribuer à la dispersion des plantes? Peut-on citer à cet égard des faits incontestables? La plupart des oiseaux, étant fort propres, lissent leurs plumes une à une et les débarrassent soigneusement, ainsi que leurs pattes, des corps étrangers. M. Brunard avait d'abord pensé que les graines de Sisyrinchium étaient venues à la suite des fumures au guano ou autres engrais, ou avaient été apportées par des semis, mais il a été constaté que le pré, qui ne donne qu'un foin de mauvaise qualité, n'a recu aucun engrais et n'a jamais été ensemencé. M. Barbarin a visité tous les jardins de Passin, aucun ne renferme le Sisyrinchium. En somme, notre curiosité des causes de la présence de cette petite plante à Passin est loin d'étre satisfaite... . M. Malinvaud fait remarquer qu'à défaut de certitude, on doit rechercher la cause plus probable. Au sujet de la question qui intéresse à bon droit nos confrères de l'Ain, il semble que toutes les hypothéses admissibles ont été proposées. Depuis la découverte faite à Passin, on a retrouvé le Sisyrinchium à Puget-Théniers, dans des taillis humides, et il est assez vrai- semblable qu'il apparaitra sur d'autres points. Aprés avoir été transporté une premiere fois des iles Bermudes en Eu- rope, il peut l'étre à plus courtes distances sur le méme continent et il s'y répandrait sans doute rapidement, de pro- che en proche, dans les stations favorables, sans la résis- tance, presque toujours victorieuse, opposée par les espèces indigènes à l'invasion des plantes étrangèrés. M. J. Poisson fait la communication suivante : COMPARAISON DES RÉSULTATS OBTENUS EN SEMANT DE JEUNES OU ;; DE VIEILLES GRAINES; par M. J. POISSON. La Société d'Horticulture de France avait mis au concours un certain nombre de. questions à étudier à l’occasion du Congrès que tenait cette Compagnie en 1903. Ces questions concernaient des procédés perfectionnés de culture de plantes diverses, de con- servation des fruits, l'emploi des engrais, des meilleurs insec- POISSON. — RÉSULTAT DES SEMIS SUIVANT L'AGE DES GRAINES. 479 ticides à préconiser et autres sujets relatifs aux progrès de lhor- ticulture. On en remarquait un parmi ces derniers, qui paraissait être autant du domaine de la botanique que de l'horticulture et qui était intitulé : « Y a-t-il avantage à semer les graines de l'année de leur récolte ou aprés plusieurs années de conservation? » Ce sujet complexe, et qui exige une longue pratique pour étre traité amplement, a été abordé par M. Grosdemange avec succés, et son Mémoire a eu pour conséquence de grouper des observations nouvelles ou mal connues, et sans doute il en fera surgir d'autres profitables à la connaissance de cette utile question. D'ailleurs la discussion a provoqué, de la part de quelques con- gressistes, de MM.. Bazin et Opoix notamment, la communication de faits intéressants. En principe, il faut que les graines soient bien conformées et suffisamment müres pour donner des produits satisfaisants. Ce sont là des conditions bien connues, mais qui sont variables pour les différentes espèces. Chacun sait que quantité de semences peuvent germer quelques jours aprés leur sortie du fruit, tandis que d'autres ne germeront qu'à la saison favorable suivante. [l ressort des observations des praticiens précités que les graines de plantes potagères : Choux, Radis, Épinards et d’autres encore, de récolte récente, donnent des plantes au feuillage abondant, de plus elles ont tendance à fleurir et à fructifier facilement. Au contraire, des graines âgées de trois ou quatre ans produisent des plantes dont les réserves qu'on recherche dans ces légumes sont mieux assurées. Ainsi les radis forment plus sûrement leur racine tubéreuse et ont un moindre feuillage; les choux et les salades pomment leur bourgeon comestible plus aisément. Les proportions pour les résultats obtenus sont importantes puisque, dans le premier cas, les choux, par exemple, ne pro- duisent que 50 pour 100 de spécimens suffisamment formés, tandis que, dans le second cas, c'est-à-dire avec les vieilles graines, cette proportion est de 90 à 95 pour 100. Même observation pour les melons, qui avec des graines âgées produisent des pieds plus trapus et des fleurs femelles moins éloi- gnées du pied ou centre du végétal. Ce vieillissement des graines a aussi un retentissement bien singulier sur les espéces ornementales en augmentant le nombre 480 SÉANCE DU 24 JUILLET 1903. des fleurs doubles; alors qu'avec des graines récentes les spéci- mens produits sont presque toujours à fleurs simples. Avec des Œillets, des Giroflées, on peut n’obtenir que 50 et méme 40 pour 100 de fleurs doubles en semant de Jeunes graines, tandis que des semences de trois ou quatre ans produisent un rendement sous ce rapport beaucoup plus avantageux. Il en est de même pour les Balsamines qui occasionnellement ont fourni Ja preuve qu'avec des graines de dix ans de récolte la moitié seulement a germé et il en est résulté des plantes basses avec des fleurs entiérement doubles. On a donc la certitude qu'il se fait dans la graine un travail de perfectionnement pour le but que l'on veut atteindre et qui a un retentissement sur le dévelop- pement futur du végétal, sujet bien digne de fixer l'attention des physiologistes qui voudront en rechercher les causes. M. Magne demande la parole et s'exprime en ces termes : La question posée par notre collégue M. Poisson est des plus inté- ressantes, mais ne peut étre résolue que par une suite d'expériences de longue haleine. A cóté des graines qu'il ne faut semer que la seconde ou la troisiéme année, il y a certaines graines, pour les plantes alpines, qui demandent à étre semées aussitót récoltées, notamment les graines du Cortusa Matthioli, de l'Arnica montana, et. généralement des Primulacées et des Gentianées; quand on n'a pas semé ces graines aussitót leur ré- colte, il faut user, l'hiver suivant, du semis sous la neige si l'on veut obtenir la germination. Il faudrait donc que tous nos confrères pussent pratiquer des expé- riences sur le semis des graines fraichement récoltées ou non, et les résultats de ces expériences, fort longues à coup sür, seraient un ache- minement à la solution de la question posée par M. Poisson. Le Secrétaire général donne lecture des Notes suivantes : GÈZE. — L'ASPLENIUM VIRIDE AUX ENVIRONS DE TOULOUSE. 48! NOTE SUR LA PRÉSENCE DE L'ASPLENIUM VIRIDE Huds. DANS LES ENVIRONS DE TOULOUSE; par M. J.-B. GEZE. En 1892, je trouvai dans un puits (1) de la commune de Pin- Balma, située à sept kilomètres à l'est de Toulouse, un pied d'Asplenium viride Huds. (Doradille verte). Ce pied, unique et très chétif, était inséré entre deux briques, sur la paroi sud de l'intérieur d'un puits à noria, à un métre environ au-dessous du bord, en un point que n'éclaire jamais le soleil. Depuis cette époque, je visite fréquemment cette plante, mais c'est seulement en février 1898 que je l'ai trouvée pour la premiére fois munie de ses organes reproducteurs. Depuis lors, elle fructifie régulière- ment chaque année, mais ne se développe guère, et ne se multiplie . pas. J'ai vérifié ma détermination sur l'herbier de Lapeyrouse, avec M. le docteur D. Clos, directeur du Jardin botanique de Toulouse, qui a eu la bonté de l'étudier avec moi. Cette plante n'a pas été signalée dans les environs de Toulouse, à ma connaissance, ni dans toute la partie basse de la Haute- Garonne, pas plus que dans les départements voisins, le Gers et le Tarn. M. Clos et M. Laborie ne l'ont pas trouvée dans leurs nombreuses herborisations autour de Toulouse, dont elle vit éloignée, ordinairement à plus de cinquante kilométres, dans les montagnes des Pyrénées : Lapeyrouse l' y indique « Sur les rochers élevés et humides » (Histoire abrégée des plantes des Pyrénées, 1818, p. 627); M.J. Vallot, dans son « Guide du botaniste à Cauterets », 1886, la signale depuis la région subalpine jusqu’à la région glaciale. L'Aspleniwm viride est fidèle aux sols calcaires, d’après Conte- jean, qui en fait une calcicole exclusive. Cette plante a donc des exigences assez grandes de sol et de climat pour rendre sa propagation difficile, et Je me suis demandé comment elle avait pu se développer dans des conditions si diffé- rentes de sa station habituelle. Il parait difficile que le vent ou les oiseaux aient porté ses spores dans une anfractuosité de puits, surplombée par le parapet. Il semble plus naturel de supposer (1) Ce puits est à 140 mètres d'altitude, dans une vallée bordée de coteaux qui ne dépassent guère 200 mètres d'altitude. T bh. (SÉANCES) 31 482 SÉANCE DU 24 JUILLET 1903. qu'elles ont été apportées avec le sable de la Garonne qui les aurait entrainées depuis les montagnes pyrénéennes. A l'appui de cette hypothèse, j'ai interrogé le maçon quia construit il y a trente ans le puits où se trouve la Doradille. Il se souvient très bien avoir employé, pour cette construction, du sable de la Garonne, malgré son éloignement de 7 kilométres, à cause de sa supériorité sur le sable de mine ou des rivières de Seillonne ou de Lhers, plus rapprochées, dont on se sert le plus souvent pour bátir dans la localité. Or ces riviéres descendent de la Montagne Noire, où l’Asplenium viride ne se trouve pas, ce qui explique son absence dans les autres puits du pays. Le maçon a méme ajouté qu'à cette époque-là, il employait de la chaux éteinte depuis longtemps, qu'il mélangeait peu inti- mement avec le sabie. La spore d'Asplenium viride a donc pu “se trouver dans ce sable, sans être détériorée par la chaux, qui à, au contraire, salisfait ses goûts calcicoles. M. Malinvaud se rappelle avoir observé, sur une forme d’Asplenium forisiense Le Gr. provenant des environs de Gourdon (Lot), des pieds très jeunes qu'on aurait pu prendre à premiere vue pour des rameaux d'A. viride sans les tiges plus développées et différenciées qu'on apercevait dans la méme touffe. NOTE SUR UNE OMBELLIFÈRE MONSTRUEUSE DE CORÉE; par M. H. de BOISSIEU. Nous avons l'honneur de signaler à la Société une monstruosité assez bizarre que nous avons observée dans une Ombellifère de Corée. La principale caractéristique de cette anomalie est la présence, au centre de la fleur, aux lieu et place de l'ovaire, d'un verticille complet ou incomplet de folioles analogues aux folioles de l'involucelle. Les organes de végétation sont parfaitement normaux, ainsi, en général, que les premiers verticilles des organes floraux, sépales, pétales ou élamines. Cependant les pétales et les etauiines man- queut dans quelques Heurs. Un involucelle anormal naît à l'aisselle des pétales (ou des sé- pales). Il est composé le plus souvent de deux folioles à peu près SOMMIER. — LETTRE A M. LE PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. 483 égales, parfois de trois ou 4-5-6, dont une ou deux beaucoup plus longues que les autres. Dans la plupart des fleurs, l'involucelle anormal termine la fleur, mais souvent aussi à l'aisselle de cet involucelle naissent des fleurs avortées, solitaires, géminées ou déposées sur plusieurs verticilles superposés, composées de sépales, parfois de pétales et d'étamines, et terminées, au moins quelques-unes, par un nouvel involucelle anormal, analogue au premier. L'Ombellifére en question ne porte aucune fleur normale. La plante sur laquelle nous avons observé cette anomalie est le Peucedanum terebinthaceum Fish., espèce assez répandue en Sibérie, en Chine, au Japon. L'échantillon monstrueux se trouve dans la belle collection d'Ombelliféres de Corée envoyée au Muséum de Paris par M. l'abbé FKaurie, et a été cueilli, en octobre 1901, près de Fusan. Le Président de la Société a reçu la lettre suivante : Florence, 9 juillet 1903. Monsieur et trés honoré confrére, La Société botanique d'Italie a projeté pour le mois prochain une excursion dans la vallée d’Aoste, aux confins immédiats de la France, à Courmayeur et au Petit Saint-Bernard. Nous serions bien heureux si, touchés par le voisinage et par l'assurance de l'accueil empressé que nous leur ferions, quelques-uns des membres de la Société botanique de France voulaienl se joindre à nous et nous fouruir ainsi l'occasion de lier ou de renouveler connaissance avec quelques-uus de nos con- fréres d'outre- Alpes. Je vous envoie le programme de notre course afin que, si d'ici là, vous aviez une réunion de volre Société, vous puissiez, si vous le voulez bien, le communiquer à vos membres. Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'assurance de ma laute con- sidération. SOMMIER. De son côté M. Malinvaud a recu de son éminent confrère M. Émile Levier, de Florence, une invitalion trés gracieuse où est exprimé le souhait que les botanistes des deux pays puissent « inaugurer une série d'uerborisauons franco-ita- liennes en été ». M. le Président décide que ch lettre de M. Sommier sera 484 SÉANCE DU 24 JUILLET 1903. publiée dans le compte rendu de la séance et qu’il sera ré- pondu, au nom de la Société botanique de France, à M. le Président de la Société botanique Italienne pour le remercier cordialement de sa fraternelle invitation. Le Secrétaire général, le temps faisant défaut pour convo- quer le Conseil et envoyer une circulaire à tous les membres, s'est empress^, avec l'autorisation du Président, de prévenir les botanistes français qui prennent part le plus souvent aux sessions extraordinaires de la Société, ainsi que les domi- ciliés dans les départements du sud-est, que la proximité du lieu de rendez-vous pouvait engager à accepter l'invitation. D'après les réponses reçues, la plupart avaient déjà pris leurs dispositions en vue de leurs voyages de vacances; plnsieurs étaient inscrits pour une prochaine excursion botanique dans le Cantal, dirigée par M. Hector Léveillé (1). M. Malinvaud saisit l'occasion d'expliquer les raisons qui ont obligé d'ajourner les deux projets de session extraordi- naire qui ava ent. été pris en considération à la réunion de Bordeaux. Un voyage botanique dans l'ouest de l'Algérie est subordonné à la pacification du Sud-oranais; MM. Battandier et Trabut sont toujours disposés à préter à la Société leur indispensable concours, dés que les circonstances seront plus favorables. Quant au projet relatif à des herborisations estivales dans les parties montagneuses limitrophes des. dé- partements du Cantal et de l'Aveyron, les deux confrères qui devaient les diriger s'en trouvent malheureusement empê- chés cetle année; mais leur bonne volonté reste acquise, et ce programme pourra étre repris dans un ou deux ans. En 1904, la Société se réunira extraordinairement à Paris pour célébrer le einquantenaire de sa fondation. : Des échantillons de Statice pubescens DC. récoltés aux environs de Nice et envoyés à l'état. frais par M. G. Vialon, sont distribués aux personnes présentes à la fin de la séance. (1) Voy. le Bulletin, plus haut, p. 399. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE" Em. MARCHAL. Rapport sur les observations effectuées par le service phytopathologique de l'Institut agricole de l'État en 1902 (Bulletin du service phytopathologique de l'Institut agricole de l'État, n° 8, 1903, 14 pages, Bruxelles). Le service phytopathologique a fourni, en 1902, 151 consultations écrites, contre 85 en 1901. La recrudescence des affections cryptogamiques en est en partie la cause. Ces consultations ont trait à 70 maladies de di- verses natures et à 118 cas. Le printemps et l'été humides de 1902 ont favorisé l'apparition et l'ex- tension des maladies cryptogamiques : ce sont les Péronosporées qui ont le plus bénéficié de la persistance de l'humidité, principalement le Phy- tophthora de la Pomme de terre. Les maladies charbonneuses des cé- réales ont subi une certaine recrudescence; la caractéristique de l'année a été, pour les Rouilles, l'abondance de la Rouilie jaune (Puccinia glu- marum (Schm.) Erikss. et Henn.) sur le Froment et la rareté du Puc- cinia graminis. Les périthéces de l’ Dral necator ont été signalés pour la pre- mière fois en Belgique, ainsi que l'apparition du Rhizoctóne de l'Asperge, de la Pourriture noire de la Féverolle (Fusarium roseum Link) et du Coryneum du Pécher (C. Beijerinckii Oud.). P. Hanror. Em. MARCHAL. Recherches sur les Rouilles des céréales, in-8", 40 pages, Bruxelles, 1903. La question de la Rouille des céréales est trés complexe, comme l'a bien montré M. J. Eriksson : la nature des espéces de Rouilles, leur spécialisation parasitaire, leur conservation, leur mode de vie, varient d'un pays à un autre. Le but de l'enquéte ouverte par M. Marchal est de préciser, parmi les espéces qui attaquent les céréales en Belgique, celles qui prédominent et doivent attirer l'attention des savants et des agronomes. On sait qu'il existe actuellement six espéces de Rouilles, avec un grand nombre de variétés et de formes spécialisées. (1) ll est rendu compte de tout ouvrage envoyé en deux exemplaires au Secrétaire général de la Société. 486 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Le Puccinia graminis Pers., Rouille noire, se rencontre sur les quatre Graminées habituellement cultivées. Certaines de ses formes sont polyphages, se développant sur des hótes divers, d'autres sont iso- phages, tel le P. graminis f. Tritici, qui ne se communique qu'aux Tri- ticum. Les Rouilles brunes sont fournies par le P. triticina Erikss. sur le Froment et le P. dispersa Erikss. sur le Seigle. La Rowille jaune, con- fondue avec la Rouille brune, sous la dénomination générale de P. Ru- bigo-vera (DC.), doit être attribuée au P. glumarum (Schm.), se dé- veloppant en De!gique seulement sur le Froment. La Rouille noire est le P. simplex (Kórn.) Erikss. et Henn., spécia- lisé sur l'Orge cultivée et quelques Hordeum sauvages. Le P. coronifera Kleb. constitue la Rouille couronnée, qui a une forme spécialisée sur l'Avoine. De ces Puceinies, trois sont autoïques jusqu'à ce jour : P. triticina, glumarum et simplex, dont on ne connait pas les hôtes éridiens. La germination des Rouilles est variable; les téleutospores germent avant l'hiver (P. dispersa, P. glumarum f. Tritici), ou bien aprés l'hiver (P. graminis, triticina, simplex, coronifera f. Avena). Les unes hivernent sur les céréales d'hiver en Belgique (P. triticina, dis- persa, simplex); les autres, sur des Graminées vivaces (P. graminis f. Secalis et Avene); pour d'autres, le mode de conservation est encore inconnu (P. graminis f. Tritici, P. glumarum f. Tritici; P. coronifera f. Avene). La détermination des espèces a été faite pour chaque province. L'en- quéte a permis d'établir que : 1? le Froment est attaqué par trois formes de Rouilles (brune 60 pour 100, jaune 30, noire 10); 2° le Seigle est attaqué presque exclusivement par la Rouille brune (85 pour 100) ; 3* la Rouille la plus connue de l'Orge est la Rouille noire (92 pour 100); 4 l'Avoine souffre beaucoup moins que les autres céréales. Les facteurs qui agissent sur l'intensité dela Rouille sont d'ordre interne ou externe. Le plus important des premiers est l'influence de la variété : le Michigan bronce, par exemple, parmi les Froments, est trés résis- tantà la Rouille brune, tandis qu'il est trés sensible à la Rouille jaune. Parmi les facteurs externes, il faut compter les conditions météorologi- ques, l'influence du sol, l'influence des engrais, de la rotation, des con- ditions des semailles. L'influence de l'Épine-vinette n'est pas aussi grande qu'on l'a supposé ; il est bien prouvé aujourd'hui que cet arbuste n'es! pas nécessaire pour assurer la conservation de la Rouille noire. Le Berberis est rare en Belgique et toujours éloigné des champs cultivés. D'ailleurs, pour qu'il soit dangereux, il faut qu'il soit lui-même atteint par la maladie, ce qui n'est pas fréquent, du moins en Belgique. a REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 487 Le rôle joué par le Lycopsis arvensis et le Rhamnus cathartica dans le développement des Rouilles brunes du Seigle et couronnée de l'Avoine est encore moins important. Les hôtes écidiens n'auraient done qu'une influence insignifiante sur l'évolution des Rouilles des céréales : il faut donc s'adresser ailleurs. L'intervention du Chiendent, dans la propagation de la Rouille noire de l'Orge et du Seigle, peut étre, dés à présent, considérée comme démontrée. Sa destruction s'impose donc. Les pertes causées par les Rouilles s'évaluent à des sommes colos- sales : en Suéde, on peut estimer à plus de vingt millions celle qui est occasionnée par la Rouille de l'Avoine. En Belgique, ce dommage est moins grand, d'autant que la Rouille noire et la Rouille jaune, si dé- sastreuses pour le Froment, n'y sont pas prédominantes. L'action nuisible de la Rouille se traduit par une dépression trés no- table de la récolte en quantité, par suite d'une diminution d'activité fonc- tionvelle des organes atteints, ainsi que par la mauvaise qualité de la paille, qui devient cassante. Les pailles rouillées ne seraient dangereuses, contribuant à la conser- vation de la maladie, que dans le cas de la Rouille brune du Seigle et de la Rouille jaune du Froment, mais le fait n'est pas bien prouvé. La semence agit-elle comme agent important de transmission ? 1] est impos- sible de répondre d'une facon satisfaisante. Quelles sout les mesures à préconiser en vue d'atténuer les dommages causés? Le traitement à l'aide des fongicides a échoué ; celui au sulfate de fer en pulvérisation n'est pas pratique; il en est de méme du sulfate de fer incorporé dans le sol. Il faut se borner à faire un choix de variétés résistantes, à semer de bonne heure, à donner aux céréales une nourri- ture rationnelle, à détruire le Chiendent, à pratiquer le déchaussage. La question est encore loin d’être résolue, et elle comprend une série de problèmes du plus hant intérêt dont la solution seule peut mettresuf la voie d'un traitement rationnel et efficace. P. Hantóor?55/! olliiagdo5. 195 G.-B. de TONI et H. pu La ns Tongifolig, r press , il del Reale Istituto Veneto p Sua Nm Lid «Ail fni pp- 561- 565). : MIo1tt15915110(05 »55[bl: L'herbier de l'Université de Modène -renferme' une Fougère aréltée en 1816 par la Signora Lena Perpenti: el'énvopée-x cétte époque Bri- gnoli. Il s'agit du Pteris longifolia trouvé au voisinage de Brienno; prés du Lac de Côme. Le fait est intéréssint'àa póitit devwe de da distributión de cette belle plante en [tilie *^ elle n'avait pas eñéure été reeueillite au nord du golfe de Naples: Depuis cette époque, elle n'a pas été revue 488 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. à la localité indiquée plus haut par les nombreux botanistes qui, chaque année, visitent les bords du Lac de Côme. Le Pteris cretica, par contre, y existe. L’existence du Pteris longifolia, dans cette région, prête à deux suppositions : ou bien il y est spontané, ou bien il ne s'y est trouvé que d'une façon passagère, échappé de quelque jardin où on le cultivait. Il se naturalise d'ailleurs assez facilement, et M. Saccardo a fait remarquer qu'on le rencontre sur les murs du Jardin botanique de Padoue. Cepen- dant l'échantillon de l'herbier de Modène semble provenir d'une plante bien développée et spontanée plutót que d'un végétal cultivé. P. HARIOT. FLICHE (P.) Note sur des bois silicifiés permiens de la vallée de Celles (Vosges). In-8°, 16 pages, 1 planche (Bulletin de la Soc. des sciences de Nancy, 3° sér., t. IV, fasc. 3, 1903). M. Fliche a étudié deux échantillons de bois fossiles trouvés par M. Ingold dans le Grés rouge de la vallée de Celles, et a pu les rapporter à l’Araucaroxylon valdajolense Mougeot (sp.); l'un et l'autre présen- taient des apparences d'anneaux ligneux, mais l'examen microscopique a montré qu'il s'agissait, dans un cas, de séries de trachéides de diamètre moindre que leurs voisines, mais sans ligne de démarcation tranchée ni d'un cóté ni de l'autre, et ne pouvant, par conséquent, étre considérées comme marquant la limite d'une couche annuelle; dans l'autre cas, il y avait eu simplement écrasement accidentel des trachtides le long d'une série de lignes paralléles à peu prés équidistantes. Ces trachéides ne por- tent généralement sur leurs faces radiales que deux files au plus, trés rarement trois files de ponctuations; celles-ci sont arrondies comme chez les Araucariées, et non polygonales comme chez les Cordaïtées. A cette occasion, M. Fliche a examiné à nouveau un des échantillons types de l'Araucarites valdajolensis Mougeot, provenant de Faymont; cet échantillon offre à sa surface une écorce portant des mamelons ovales, à grand diamétre vertical, à peu prés contigus, disposés en sé- ries obliques, dans lesquels il faut voir des coussinets foliaires oblitérés, recouverts de liège, et noyés méme par places dans un tissu subéreux qui les efface entiérement; on ne peut, d’après cela, rapporter, comme on avait été disposé à le faire, l'Araucarites valdajolensis aux Cor- daitées, les insertions des feuilles donnant lieu chez celles-ci à des cica- trices à peu prés dépourvues de mamelons, beaucoup plus espacées, et allongées dans le sens transversal. M. Fliche n'a, malheureusement, pas été autorisé à faire de coupes de cet échantillon, mais il a pu constater l'existence d'une moelle relativement peu épaisse, de 15 à 19 millimé- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, . 489 res de diamètre, et apparemment non cloisonnée, caractères qui excluent également l'attribution aux Cordaitées. L'auteur conclut que l'Araucarozxylon valdajolense, et avec lui PA. stigmolithos, qui en est trés voisin, sont des bois de Conifères, proba- blement affines aux Araucariées, sans cependant qu'on puisse rien affirmer quant à leur attribution, et il est amené à penser qu'ils corres- pondent à des Walchia ou des Gomphostrobus, ces deux genres étant ceux qui semblent le plus fréquents à ce méme niveau. R. ZEILLER. FLICHE (P.). Sur les corps problématiques et les Algues du Trias en Lorraine (Compt. rend. Acad. sc., CXXXVI, pp. 827- 829; 30 mars 1903). M. Fliche a observé dans le Trias moyen et supérieur de Lorraine, d'une part, une assez grande quantité de fossiles problématiques appar- tenant aux genres Gyrochorte, Paleophycus, Chondrites, Bactryllium et Spongillopsis, celui-ci marquant une liaison avec le Permien, d'autre part des Algues, trouvées soit dans le Muschelkalk, soit dans le Grés bigarré, Quelques-unes de ces Algues montrent une grande ressemblance extérieure avec des types vivants, et peuvent étre classées ainsi sous les noms génériques de Chordites n. gen., Cystoseirites Sternberg (emend.) et Lomentarites n. gen., avec une espéce pour chacun, les deux pre- miéres provenant du Muschelkalk supérieur des environs de Lunéville, et la troisiéme du Grés bigarré de Merviller-Vacqueville. Quatre autres formes spécifiques, dont trois du Muschelkalk et une du Grès bigarré, ne peuvent étre classées que comme Algacites, n'étant pas susceptibles de rapprochement immédiat avec les formes actuelles; l'une d'elles, ce- pendant, ne laisse pas de rappeler un peu les Anadyomene, et une autre le Landsburgia quercifolia de la Nouvelle-Zélande. n FLICHE (P.). Sur les Lycopodinées du Trias en Lorraine(Compt. rend. Acad. sc., CXXVVI, pp. 907-908; 6 avril 1903). M. Fliche a constaté la présence, dans le Trias de la Lorraine, des débris de quelques grandes Lycopodinées plus ou moins affines aux formes paléozoiques. Il a, tout d'abord, reconnu dans le Muschelkalk supérieur de Chauffontaine, prés de Lunéville, des fragments de rhi- zomes du genre Pleuromeia, qui n'avait encore été observé que dans le Grés bigarré de Bernbourg et de Commern, en Allemagne. Un autre fossile, recueilli par M. Nicklés dans le Grés bigarré de Mer- viller-Vacqueville, ressemble d'une façon frappante au Stigmaria ficoides du Houiller; M. Fliche le désigne sous le nom de Stigmarites Nicklesi. 490 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Enfin, il est porté à rattacher également aux Lycopodinées certaines tiges décriles, no» sans hésitation, comme tiges de Fougères par Schimper et Mougeot, à savoir leur Caulopteris tessellata, qui lui semble voisin des Lepidodendron, ainsi que les Lesangeana de Mougeot, dont la place dans la classification demeure encore incertaine, mais qui sont, à coup sûr, très différents des Fougères. 5 R. ZEILLER. Ch. FLAHAULT. La Paléobotanique dans ses rapports avec la végétation actuelle. 257 pages in-8, autographiées avec 54 figures dans le texte. Paris, Paul Klincksieck. M. Flahault a jugé, avec raison, qu'il y avait intérêt, pour les étu- diants se vouant à l'étude de la Botanique, dans les Universités, à étre mis au courant des résultats positifs acquis sur les végétaux apparus avantla période actuelle et sur leurs relations avec le monde végétal qu'ils ont sous les yeux. Ila, depuis un certain nombre d'années, con- sacré à ce sujet quelques conférences faites aux élèves de l'Université de Montpellier, au début de chaque année scolaire; depuis 1891-1892, il leur en a remis des résumés autographiés; ce sont ceux-ci, constam- ment revus, mis au courant de la science et un peu développés, qui forment le volume objet de ce compte rendu. En quelques pages d'introduction, le professeur montre qu'un certain nombre de faits de distribulion d'espéces végétales ne peuvent s'expli- quer complètement par les conditions actuelles de milieu; ainsi espèces disjointes, espéces isolées aujourd'hui au milieu d'ensembles végélaux trés différents d'elles-mémes; il y a donc lieu de chercher si l'histoire du monde végétal ne jette pas quelque lumiére sur ces questions. Un premier chapitre est intitulé : « Notions préliminaires ». Il est consacré d'abord à définir les fossiles, à montrer les diverses formes sous lesquelles la plante a laissé des traces de son existence, depuis la plus parfaite, celle qui consiste dans la conservation compléte des organes avec leur propre substance (plantes trouvées dans l'ambre), jusqu'à de simples emoreintes ou moules chez lesquels les détails externes de struc- ture sont plus ou moins bien conservés, parfois trés imparfaitement. L'auteur passe ensuite à la nomenclature paléophytique; il montre la grande différence existant entre les points de vue auxquels se placent les géologues et les botanistes qui veulent faire l'histoire de la végéta- tion. Pour les premiers, des corps, méme d'attribution végétale fort problématique, tels que Oldhamia, Bilobites, ete., sont précieux pourvu qu'ils scient susceptibles d'une description rigoureuse, tandis qu'ils sont complètement inulilisables pour les seconds. Mais, méme pour les fos- siles bien incontestablement végétaux, que de difficultés! A cóté du nombre relativement faible de ceux qu'on peut rattacher certainement REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 491 à des genres, voire même à des espèces actuelles, il en est quantité d'autres pour lesquels on peut seulement risqner des rapprochements indiqués par des noms de genres actuels qu'on termine par les suffixes iles ou opsis, ainsi Danæopsis, Dracænites ; souvent méme il a fallu créer des genres provisoires et complétement artificiels, pour des or- ganes dont on voyait les analogues dans la nature actuelle sans pouvoir, dans leur état présent de dissociation, les réunir sous le vocable des espèces auxquelles ils ont appartenu : ainsi Araucaroxylon, Caulop- teris, Ginckophyllum, etc. Enfin, indépendamment des difficultés qui résultent, pour l'étude des flores anciennes, du mauvais état des fossiles, il y a l’imperfection considérable des statistiques paléofloristiques. Un très grand nombre d'espéces échappent à la fossilisation ; M. Flahault le prouve, d'une façon positive, par des observations faites sur les limons laissés par des cours d'eau actuels, à la suite de fortes crues, ainsi sur ceux du Lez. D'une facon générale, on peut direque ce sont les végétaux ligneux qui ont le plus de chances de se fossiliser, les chances pour les végétaux herbacés n'étant égales que pour les espèces aquatiques. Or les végétaux ligneux n'ont pas, en général, des aires aussi étendues que les autres ; il importe de se le rappeler, pour ne pas trop généraliser les résultats d'études faites sur la flore d'un seul dépót ou d'un petit nombre de ceux-ci. Les quatre chapitres suivants sont consacrés à montrer l'évolution des Thallophytes, des Bryophytes, des Characées, des Ptéridophytes et groupes d'affinités douteuses. des Gymnospermes et des Angiospermes, depuis le moment où leur existence a été constatée jusqu'à nos jours; les faits y sont soumis à une rigoureuse critique, l'auteur s'attachant à ce qu'on peul considérer comme certain, donnant une certaine atten- tion à ce qui est probable, et laissant à peu prés de cóté tout ce qui est douteux. Le sixième chapitre est consacré à l’étude des climats qui ont succes- sivement régné sur le globe, et à leur influence sur la distribution des formes végétales à sa surface. Durant l'époque paléozoique, une grande uniformité de climat était traduite sur toute la surface du globe par une grande uniformité de flore; sauf l'apparition curieuse et inexpliquée jusqu'à présent, vers la fin de l'époque, d'une flore australe à Ganga- mopteris, Glossopteris, Phyllotheca et Neggerathiopsis, c'est essen- tiellement l'ére des Cryptogames vasculaires. La première partie de l'époque secondaire garde un climat et par suite une flore trés uni- formes, à la surface du globe; c'est essentiellement l'ére des Gymno- spermes. Mais, déjà, pour elles et pour les Ptéridophytes, s'accuse de plus en plus, à mesure qu'on arrive à des couches plus récentes, une ressemblance avec la flore actuelle; le nombre des genres vivant aujour- 492 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. d'hui va en augmentant. Dès l'Infracrétacé, on voit apparaitre, dans l'hé- misphére boréal, des Angiospermes; le rôle de ce groupe devient pré- pondérant dans le Crétacé, en méme temps s’accuse une différenciation de climats et par suite de flores. Ce mouvement se continue durant la période tertiaire et dans le Pliocène; en France, on constate, à côté de formes disparues, un bon nombre d'espéces vivant encore aujourd'hui chez nous, dont la liste est donnée. Au début de la: prédominance des Angiospermes, les formes tropicales montent, sur tout l'hémisphére boréal, beaucoup plus haut vers le nord qu'aujourd'hui; partout égale- ment, à mesure qu'on se rapproche des temps actuels, cette végétation tropicale tend à se rapprocher de sa limite boréale actuelle. L'auteur insiste sur les restes de la végétation tertiaire dans la flore actuelle de l'Europe, particuliérement de la France; puis il passe à la végétation pléistocéne. Il attache naturellement beaucoup d'importance à l'influence exercée, par les grandes extensions glaciaires de cette époque, sur la distribution des espéces végétales; il étudie successivement la flore de la premiére grande extension des glaciers, celle de la période inter- glaciaire à climat plus égal et plus humide que celui de l'Europe ac- tuelle, enfin de la dernière période glaciaire. Dans l'Europe centrale, la période interglaciaire a été marquée surtout par une végétalion de steppe qui nous a été révélée, plus par les restes d'animaux vivant au milieu de cette flore que par ceux laissés par elle-même. Plusieurs exemples sont donnés de l'influence exercée, par la distribution des végétaux, durant les différentes phases de l'époque pare sur la constitution des flores actuelles en France. Le septiéme chapitre est consacré aux résultats généraux et aux con- clusions. Plus nous avancons dans l'étude, soit des conditions actuelles de la végétation, soit de la distribution des végétaux vivants sur le globe, plus nous voyons que foree nous est de rattacher celle-ci aux flores anciennes que nous révéle la paléobotanique. Celle-ci, toutefois, ne nous a pas donné tout ce qu'on espérait d'elle, relativement à la phylo- génie des groupes qui vivent de nos jours à la surface du globe; elle nous laisse cependant l'impression bien nelte d'un mouvement général d'évolution qui des Ptéridophytes nous conduit aux Angiospermes. Celles-ci jouent le rôle prépondérant autrefois dévolu, d'abord aux Ptéridophytes, puis aux Gymnospermes. La paléobotanique nous permet en outre d'affirmer que : « Toute flore se compose de plusieurs flores d'âge différent, les unes en voie d’extinction, les autres à l'état station- naire, ou, nous pouvons le penser, en voie d'expansion progressive. » Las modifications de flores n'ont pas eu lieu brusquement; ce sont des changements de climat qui les ont amenées; la distribution des flores actuelles est aussi en fonction des modifications géographiques surve- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 493 nues à la surface du globe; sous ce rapport, elles confirment certaines données géologiques. Tous ces faits entrainent une connexion trés com- plète entre l'Europe et l'Asie; ils conduisent aussi à considérer comme certaine l'existence d'un continent paléoarctique, émergé depuis la fin ‘de l'époque dévonienne, jusqu'à celle des temps tertiaires, berceau des flores angiospermes de l'hémisphére boréal. L'étude des plantes endé- miques peut fournir de précieuses indications sur l'époque à laquelle une ile ou une chaine de montagnes ont eu leur existence propre. Plus cette époque est ancienne, plus l'endémisme est fréquent, plus aussi il est accusé. L'Angleterre sans endémiques est évidemment détachée de- puis fort peu de temps, géologiquement parlant, du continent; la flore des Pyrénées, avec ses nombreuses formes endémiques, dont quelques- unes assez différenciées pour constituer des genres spéciaux, indique, au contraire, des montagnes anciennes. Une flore est ainsi constituée par des éléments différents, non seulement dans le temps, mais dans leur origine géographique. Si nous nous en tenons à la flore de France, nous constatons qu'elle renferme : 1° des éléments d'origine tertiaire ou plus lointaine; 2° des éléments méditerranéens; 3° des éléments arctiques ; 4 des éléments orientaux, se divisant eux-mêmes en éléments pon- tiques et éléments himalayo-alpins, les derniers peut-étre, dans leur pays, des réfugiés de l'époque tertiaire. P. FLICHE. P. MOUILLEFERT. Traité de Sylviculture. Principales essences fo- restiéres, Un vol. in-12 de 546 pages avec 92 figures intercalées dans le texte. Paris, 1903. Ce premier volume d'un Traité, qui en comprendra quatre, est parti- euliérement intéressant pour les botanistes, puisqu'il est consacré à l'étude des végétaux ligneux qui peuplent ou, suivant l'auteur, devraient peupler les foréts de la France. Aprés une préface, dans laquelle M. Mouillefert donne les raisons qui l'ont conduit à publier un ouvrage qui est essentiellement le cours professé par lui à l'Ecole nationale d'agriculture de Grignon, viennent quelques nolions préliminaires se référant à la statistique forestière de la France, à l'influence des forêts sur le régime des eaux et le climat, sur les conditions, soit naturelles, soit économiques de la production forestière. Ces notions établies, l'au- teur arrive à ce qui forme la presque totalité du volume : l'histoire des principales essences forestières. Elle ne forme double emploi ni avec la Flore forestière de Mathieu, ni avec la Dendrologie publiée antérieure- ment par M. Mouillefert. Plus abrégée que l'une et l'autre, à la diffé- rence du premier, elle ne contient pas l'énumération compléte des espéces ligneuses de la France, elle se limite aux arbres et aux princi- paux arbustes; les sous-arbrisseaux sont ou bien laissés de cóté, ou 494 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. l'objet d'une exposition sommaire, ainsi les Vacciniées et les Éricinées. Mais, par contre, une partie du livre est consacrée à uu certain nombre d'arbres exotiques considérés comme susceptibles d'entrer dans la com- position des foréls; le nombre en est relativement restreint, ce qui fait qu'on ne peul considérer l'ouvrage comme une Dendrologie. Le but visé par l'auteur étant d'ordre essentiellement pralique, les espèces ne sout point groupées suivant une classificalion botanique, mais d’après l'emploi qui peut être fait de leur bois, ou d’après leur rôle en forét. C'est ainsi que les espèces indigènes sont séparées des espèces exotiques. Les premières se divisent en principales essences (autrement dit arbres) et principaux morts bois (arbustes). Les essences se partagent, suivant l'usage forestier, en feuillues (Angiospermes) et résineuses (Gymuospermes conifères); les premières réparties en quatre sections: 1° essences à bois dur; 2 essences à bois demi dur et demi lourd; 3° les fruitiers; 4° essences à bois blanc ou tendre. Les morts bois sont partagés en grands arbrisseaux susceptibles d'exploitalion et arbrisseaux ou sous-arbrisseaux généralement nuisibles. Les espèces exotiques sont divisées en feuillues, Casuarinées, Coniféres. Les arbrisseaux ou sous-arbrisseaux généralement nuisibles sont trailés assez sommairement, leur róle forestier est surtout indiqué. Quant aux autres espèces, elles sont désignées par leur nom français, leur nom botanique latin, puis décrites ; pour chacune d'elles, on trouve leur distribution géographique, leurs conditions d'existence, la description de leur bois, leur róle forestier, les produits qu'elles sont susceptibles de fournir. Enfin, pour les essences indigènes, on trouve dans le livre l'indication des priucipaux insectes s'attaquant à elles, susceptibles par- fois de constituer des invasions, et aussi l'énumération des parasites vé- gétaux (Champignons surtout) qui peuvent leur nuire, causer surtout ce qu'on a toujours appelé leurs maladies. Les 92 figures insérées dans le texte fournissent les dessins de 630 objets assez divers : port des arbres, rameaux soit fleuris, soit fructifiés, détails d'organisation soit des organes végélatifs, soit des organes reproducteurs, jeune plant en germination, structure anatomique des bois à un grossissement de 20. P. FLICHE. CAMUS (Fernand). Muscinées rares ou nouvelles pour la région bretonne-vendéenne (Bulletin de la Société des sciences naturelles de l'Ouest de la France, ® série, t. IJ, fasc. 3-4° pp. 297-326). H ° , . c H C'est une liste d'une soixantaine d'espéces rares, avec remarques par- ticulièrement géographiques. Quinze sont nouvelles pour la région. Certaines espéces descendent à une altitude relativement trés basse : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 495 Brachyodus trichodes, Grimmia Hartmanni, Rhacomitrium fascicu- lare, Heterocladium heteropterum fructifié, Marsupella aquatica, Alicularia compressa, Scapania umbrosa, Aueura palmata. D'autres sont des espèces méridionales : Fissidens algarvicus, Ceratodon chlo- ropus, Ditrichum subulatum, Bryum Donianum commun, Philonotis rigida, Habrodon perpusillus, Calypogeia ericetorum, Kantia ar- guta. Citons encore, parmi les grandes raretés : Cryphea Lamyana, Lophocolea spicata, Saccogyna viticulosa en fruits, Adelanthus de- cipiens, Lejeunea calyptrifolia, L. hamatifolia, L. ovata. DISMIER. Général PARIS. Muscinées de l'Afrique occidentale française, 2° article (Revue bryologique XXX, 1903, n° 4, pp. 66-69). Cet article comprend l'énumération de treize espéces de Mousses de la Guinée française, récoltées dans le Fouta-Djallon par le D" Maclaud el dans le Kouroussa par M. H. Pobeguiu, et la description des espéces nouvelles au nombre de huit. En voici les noms : Campylopus kou- roussensis Ren. et Par., C. Maclaudii Par. et Broth., Fissidens Pobe- guini Par. et Broth., Brachymenium Pobeguini Broth. et Par., Bryum (Doliolidium) elatum Broth. et Par., Erpodium Pobeguini Par. et Broth., Brachythecium Maclaudii Broth. et Par., Stereophyllum gui- neense Par. et Broth. F. Camus. FRIREN (l'abbé A.). Supplément au Catalogue des Mousses de la Lorraine (Ext. du Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Metz, 22° cahier). Tiré à part, Metz 1902, in-8°, 15 pages. L'auteur ayant actuellement en sa possession les récoltes cryptoga- miques de feu l'abbé Barbiche, qu'il n'avait pu consulter pour la rédac- tion de son Catalogue des Mousses de la Lorraine de 1898, a trouvé parmi ces récoltes de nombreuses espèces de Mousses nouvelles pour celte province. En ajoutant le résultat de ses propres recherches pendant ces dernières années, M. l'abbé Friren établit une liste de 35 espèces de Mousses à ajouter à la flore de la Lorraine. 11 donne ensuite une longue liste de localités nouvelles pour les Mousses déjà connues daus la région. F. U. G. N. COLLINS. The Mango in Porto-Rico (Le Manguier à Porto- Rico). U. S. department of Agriculture (Bureau of plant industry, n° 28). Washington 1903, in-8°, 36 pages et XV planches. L'auteur ayant été chargé d'une mission d'études à Porto-Rico sur le Mangifera indica, en donne un rapport précis, complet, que nous ré- sumons à grands traits. 496 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. La Mangue est un excellent fruit quand elle appartient à une bonne variété; elle est alors vraiment délicieuse et exempte du goût de térében- thine que les palais européens lui reprochent. C'est à Porto-Rico qu'en croissent les meilleures races, et elle est si saine que des populations entières s’en nourrissent abondamment. Le Manguier est un arbre qui peut atteindre 20 mètres de haut, au tronc élevé de 3 mètres et jusqu'à 70 centimètres de diamètre. Ses feuilles sont d’abord roses, puis rouges et vert brillant, glabres, lan- céolées avec une longue pointe. Ses fleurs, petites, blanc rosé, sont dis- posées en grappes verticales; ses fruits sont trés variables de couleur, surtout de forme; ils atteignent jusqu'à 18 centimètres de long, pésent parfois prés de 2 kilogrammes; sont sphériques, ou un peu comprimés, cylindriques droits ou courbés, verts, jaunes ou rouges à la maturité. Certaines races inférieures portent des mangues à chair fibreuse à peine comestible. La patrie du Manguier parait étre l'Asie méridionale, la Malaisie; mais l'arbre est cultivé dans presque toute la zone tropicale. Des 37 es- péces connues de Manguier, 2 seulement sont étrangères à l'Indo-Ma- laisie. Il est cultivé de temps immémorial dans l'Inde, comme en témoigne la mythologie sanscrite, et aujourd'hui on le trouve surtout entre la mer Rouge et la Polynésie, dans le Brésil, la Guinée, l'Australie, les Antilles et la Floride. Il demande un sol drainé, profond, pour fleurir et fructifier; les saisons sèches donnent de la qualité au fruit; les pluies d'automne font couler les fleurs, qui ne se forment pas si le climat est trop humide; une alti- tude de 1000 mètres lui est également défavorable. Il se propage par semis etles graines se conservent mieux sans la pulpe; mais souvent les individus perdent ainsi les qualités des parents; que l'on ne conserve guère que parla reproduction agame. La greffe par approche est souvent employée. Quand elle est réussie, les jeunes sujels peuvent étre transportés avec leur pot. Le marcottage parait donner de bons résultats; en Australie on préconise la greffe en flûte ou en écus- son. À la Martinique, dit-on, la greffe aurait été faite sur l'Anacardium occidentale (Pommier d'Acajou) et aurait donné des noyaux plus petits et une chair plus juteuse. Pour planter les jeunes sujets greffés, il faut préparer les trous à à l'avance et en drainer le fond par des pierres ou des os. Ils doivent se trouver à 10 mètres environ de distance et pendant un certain temps croître à l'ombre de Bananiers. Dans les sols humides le système végétatif l'emportant sur le système sexuel, il devient nécessaire, pour obtenir fleurs et fruits, de pratiquer la dénudation des racines, la décortication annulaire des jeunes branches, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 497 ou mieux d'enlever la terre sur les maîtresses racines pour un temps; puis, après la floraison, on recouvre le pied de l'arbre de bonne terre. En sol approprié un Manguier peut donner de 5000 à 10 000 fruits. A Porto-Rico, on ne connait pas d'insecte parasite de la Mangue ; mais, en revanche, des taches noirätres, causées par l'excès d'humidilé, sont probablement d'origine cryptogamique. Il est évident qu'en désin- fectant soigneusement les pieds imporlés on évitera dans les cultures l'envahissement des parasites. Les usages de la Mangue sont multiples; car, outre ses qualités comme fruit de table, on prépare des Mangues glacées, des marmelades, des gelées, avec les soins que réclament les autres fruits. Les Mangues vertes méme donnent des compotes généralement estimées et pour lesquelles les fruits de mauvaise race peuvent étre utilisés, D’après M. J. Dybowski les déchets donnent un alcool assez fort. De nombreuses propriétés médicinales sont attribuées à la Mangue, dont la chair est laxative, diurétique, tandis que l'amande est astringente. Lesfeuilles donnent une teinture jaune qui préexiste aussi dans l'écorce; avec addition de chaux elle vire au vert, et mélangée avec le suc de Curcuma elle passe au rose. Dans le fruit vert on trouve un mordant et, lorsque les feuilles sont données en fourrage aux bétes à cornes, l'urine de ces animaux produit un précipité jaune colorant qui est l'objet d'un certain commerce. M. Collins décrit et figure plus de dix variétés appartenant à Porto- Rico; d'autres également figurées y seraient imporlées avec avantage. Citons, comme variétés recommandables, la Mangue de Mayaguez, la Mangotine, la Péche Mango, la Mangue rose, la Mangue pine, la Mangue large, la Jobos, la Redondo, la Manille, la Mangochine, etc. Toutes ces variétés peuvent être introduites sous forme de greffons soi- gneusement enfermés dans des boites de fer-blanc et autant que possible garantis contre les effets de la dessiccation pendant une longue traversée. 15 belles planches en similigravure représentent l'arbre à différents états, en montrent les principales races, la maniere de peler les fruits, de les emballer, elc. Ce Mémoire est à recommander à tous ceux qui, de prés ou de loin, s'occupent des colonies tropicales. GAGNEPAIN. BAILEY (Ch.). Le Primula elatior en Angleterre et ses rapports avec les P. officinalis et acaulis (The Oxlip, and its relations with the Cowslip and Primrose in England); Extrait, avec addi- tions, des « Proceedings of the Manchester Field club ». Vol. I, pp. 26-35, brochure in-8° de 22 pages avec 1 planche et 2 dessins dans le texte. Manchester, 1903. TE (SÉANCES) 32 498 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Après avoir établi un parallèle entre ces trois espèces au point de vue des caractères, M. Bailey rappelle que chacune possède le dimorphisme floral, formes longistyle et brevistyle, et explique, après Darwin, le mé- canisme de la fécondation croisée et la possibilité de l'hybridation. S'ap- puyant sur des recherches de Godron, l'auteur pense que les Primula polyanthés des jardins (P. variabilis Goup.) sont des hybrides issus de croisements réitérés et, pour montrer graphiquement les affinités des espèces, un schema donne entrée aux quatre espèces de la section Pri- mulastra. Le P. elatior serait issu, avec les P. officinalis et acaulis, d'un an- cétre commun, et c'est topographiquement que M. Bailey raisonne pour expliquer leurs affinités. Le Prizula elatior ne se trouve en Angleterre que sur une aire étroite mais bien eonnue, s'étendant sur le Suffolk, le Cambridge et l'Essex. Le P. officinalis abonde dans la région, tandis que le P. acaulis n'existe guère que cultivé dans les jardinets de la campagne. Sur les points où le P. elatior et ce dernier sont voisins, il y a formation de nombreux hybrides, tandis que les P. elatior et offici- nalis, cependant plus abondants, ne donnent naissance à aucun produit adultérin. Ce fait montre qu'il y aurait ainsi plus d’affinités réelles entre les P. acaulis et elatior qu'entre une quelconque de ces deux espèces et le P. officinalis; qu'en conséquence elles seraient plus voisines aussi de l'ancétre commun. Suit une distribution géographique de la section Primulastra, com- prenant, pour les trois espèces sus-mentionnées, le P. caucasica et de nombreuses variétés, la liste d'environ 300 échantillons de l'herbier de l'auteur, avec l'indication de la localité, de la date de la récolte et le nom du collecteur pour chaque numéro. GAGNEPAIN. 0. GROSJEAN. Les Champignons vénéneux de France et d'Eu- rope à l'Ecole primaire et dans la famille, en six leçons. Un volume, 48 pages, avec 3 figures en noir et 8 figures coloriées et un tableau en couleurs résumant le volume. Chez l'auteur, à Saint-Hilaire par Rou- lans (Doubs), 1903. Répondant au vœu émis par le Congrès international de Botanique de 1900, relatif à l'enseignement à l'École primaire des espéces impor- tantes de Champignons vénéneux, l'auteur, instituteur dans le dépar- tement du Doubs, présente ce petit volume destiné aux écoliers. La lorme est celle qui convient le mieux à ce genre d'enseignement. D'abord une leçon destinée à être faite par l'instituteur, puis un résumé à apprendre par cœur, et enfin une lecture appropriée au sujet de la lecon. Et c'est ainsi qu'en quelques pages, on apprend à l'enfant à dis- linguer sürement-quels sont les Champignons mortels ou simplement REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 499 dangereux, en mettant en évidence les caractères scientifiques et par conséquent précis sur lesquels on peut fonder le diagnostic. Les figures coloriées qui accompagnent le texte et qui sont d’une bonne exécution, complétent heureusement les descriptions. On ne peut qu'applaudir à l'apparition de ce petit ouvrage, conçu sous une forme claire et attrayante et dépouillé des termes, arides pour le public, des descriptions scienti- fiques. Souhaitons sa rapide diffusion dans les écoles : i! y rendra un service signalé, et on lui devra certainement par la suite d'épargner bien des vies humaines. LC Lu. L. MOTELAY. Rubus pseudo-inermis sp. nov. Motelay (Actes Soc. Linn. de Bordeaux, 1903), 3 pages in-8°. Ce Rubus, dont l'auteur donne une description détaillée, fut récolté en 1873 au Verdon, prés Bordeaux, et communiqué à feu Génevier avec d'autres Rubus girondins que ce savant balographe renvoya étiquetés ; mais la plante du Verdon, qu'il avait probablement mise de cóté pour une étude plus minutieuse, n'est point revenue, et M. Motelay, désirant la faire counaitre, l'a nommée R. pseudo-inermis parce qu'elle est re- marquablement peu armée : « les aiguillons sont trés rares, trés petits, recourbés en crochets.... leur dimension ne dépasse pas deux ou trois millimètres. » Cette forme est voisine du Rubus rusticanus. Ern. MaLINVAUD. J. BARBOSA RODRIGUES. Myrtacées du Paraguay, recueillies par M. le D' Émile Hassler et déterminées par J. Barbosa Rodrigues, directeur du Jardin botanique de Rio de Janeiro, 20 pages et 26 plan- ches in-4°; Bruxelles, 1903. Les Myrtaeées décrites dans cet ouvrage ont été rapportées, pendant l'année 1899, par M. le D' Émile Hassler, résident au Paraguay, d'une excursion aux sierras de Amambay et de Maracayu, sur les frontieres du Brésil, contrée peu connue botaniquement. Voici les espéces nouvelles, toutes étudiées et nommées par M. Bar- bosa Rodrigues : Myrcia sparsifolia, M. Hassleriana; Myrceugenia longipedicel- lata; Eugenia maracaynensis, E. Hassleriana, E. montigena, E. corrientina, E. leptophylla, E. dumicola; Stenocalyx nanus, S. Nham- piri; Psidium Hasslerianum, P. igatemyensis, P. campicolum, P. triphyllum, P. eriophyllum, P. lanatum, P. spodophyllum, P. rufi- nervum; Myrtus Hassleriana, M. formosus; Abbevillea bullata ; Cam- pomanesia diversifolia, C. Hasslerii, C. trichosepala, C. resinosa. 500 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Chacune de ces plantes est représentée sur une planche dessinée avec le plus grand soin; les caractères du fruit sont figurés à part. - EnN. MALINVAUD. MAIDEN (J.-H)). A critical Revision of the genus Eucalyptus. Fascicules I à HIT; ensemble 90 pages et 12 planches in-4*. Sydney, 1903. Prix de chaque fascicule, 2 shillings et 6 pence. L'auteur de celte importante étude monographique est botaniste du gouvernement (Government Botanist) de la Nouvelle-Galle du Sud et directeur du Jardin botanique de Sydney. Le premier fascicule (Part I, vi-48 pages, planches 1-4, mars 1903) contient une courte préface, quatre chapitres préliminaires dont un consacré à la bibliographie, et l'histoire de l Eucalyptus pilularis Smith, illustrée par quatre planches : description, synonymie, distribution et affinités sont traitées avec les plus amples détails. Second fascicule (Part IT, pp. 49-74, planches 5-8, mai 1903) : his- toire de l'Eucalyptus obliqua L'Hérit. Troisième fascicule (Part HI, pp. 75-90, planches 9-12) : Euca- lyptus calygona Turcz., avec ses variétés celastroides et gracilis Maiden. Ern. M. WARMING (Eug.). The History of the Flora of the Feróes (Extr. de « Botany of the Fieróes », II). 22 pages in-4°; Copenhague, 1905. D'aprés les recherches d'Ostenfeld (1), la flore des plantes vascu- laires des iles Færôes, comparée avec celle des pays les plus rapprochés, a ses plus étroites affinités avec l'Écosse. Le genre Hieracium mérile une mention spéciale, les 23 formes (21 espèces et 2 variétés) qu'on en connait jusqu'à ce jour dans ces iles seraient toutes endémiques. L'étude de leurs Mousses, qu'on doit à C. Jensen, montre que la plupart leur sont communes avec la Grande-Bretagne, un peu moins avec la Norvége, un trés petit nombre avec l'Islande et l'Amérique boréale ; sur 338 es- péces, une seule et 7 variétés seraient nouvelles pour la science. Pour les Algues d'eau douce, principaux rapports avec l'Europe occidentale, surtout avec l'Écosse et l'Irlande. Sur 324 espèces, 4 sont nouvelles, ainsi que 3 variétés et quelques formes secondaires. Les Diatomées d'eau douce appartiennent. au nord de l'Europe; on en compte 248 espéces, dont 4 nouvelles, ainsi que 9 variétés. On n’a signalé anx Færôes que 168 espèces de Champignons, dont 9 leur seraient spéciales, 10 septen- (1) Voy. « Botany of the Færöes », analysé dans la Revue de ce Bulletin, t. XLVI (1901), p. 239. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 5014 trionales et 149 de PEurope tempérée. La connaissance de la flore fon- gique de ces iles parait d'ailleurs peu avancée comparativement avec celle du Gróenland, où l'on compte 622 espèces, et de l'Islande, 542 (Rostrup). Les Lichens sont au nombre de 194 espèces, aucun n'est spé- cial (Deichmann Branth). Le résultat des études concernant les Algues marines sera prochainement publié. Nous bornaut à ce résumé statistique des éléments constitutifs actuels, nous regrettons de ne pouvoir suivre l'auteur dans ses ingénieux el savants développements sur les origines et le passé de la flore des Fæ- róes. Voici la conclusion : « Toutes les plantes — au moins toutes les espéces terrestres les plus élevées en organisation — dont se compose cetle flore insulaire proviennent de migrations effectuées par mer après la période glaciaire el originaires des contrées les plus rapprochées vers l'est, prineipalement de la Grande-Bretagne. » Ern. M. ROSE (J.-N.). Studies of Mexican and central American plants, n° 3 (Contributions from the United states National Herbarium, vol. VIII, part I). 1v-55 pages, avec 12 planches et nombreuses fi- gures dans le texte. Washington, 1903. De 1890 à 1902 ont paru sept volumes sous ia rubrique : « Contribu- tions from the U. S. National Herbarium ». Le présent fascicule est le premier publié depuis que ces « Contributions », qui étaient précédem- ment du ressort du Département de l'agriculture, ont été attribuées au Muséum National des États-Unis. Il contient la suite des études du D' J.-N. Rose sur la flore du Mexique, études commencées en 1889, et comprenant les plantes de plusieurs collections, notamment celles qu'il a rapportées lui-même de trois voyages dans ce pays. Toutes les plantes mentionnées dans ce travail existent dans l'Herbier du Muséum National des États-Unis. Voici les nouveautés décrites : COMMELINACÉES. Neotreleasea, nom nouveau substitué à Treleasea, pris comme Synonyme de Treleasia Spegazzini. AMARYLLIDACÉES. Revision du genre Polianthes, avec les espèces inédites suivantes : Polianthes palustris, durangensis, Nelsoni, longiflora, Pringlei, montana. plalyphylla, graminifolia. — Genres Prochnenthes et Manfreda. Espèces nouvelles : Manfreda Pringlei, elongata, Oli- verana, rubescens, jaliscana. PAPAVÉRACÉES. Revue des espèces mexicaines du genre Argemone : Arge- mone arida spec. nov. RENONCULACÉES. Espèces nouvelles du genre Thalictrum : Th. obliquum, Jalapense, stipitatum, subpubescens. 502 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. BRASSICACÉES. Nouvelles espèces de Draba : D. confusa, mexicana, nivicola, orbiculata, Pringlei. RosacéEes. Deux nouveaux Potentilla : P. madrensis, Rydbergiana. Mimosacérs. Espèces nouvelles : Acacia ambigua, compacta, macilenta, occidentalis, unijuga, Mimosa Hemiondyta : Pithecolobium compac- tum. Viciacées. Synopsis des espèces du genre Cologania; espèces nouvelles ; C. confusa, scandens, rufescens, glabrior, pallida, Honghii, Lemmoni, humilis, Nelsoni, grandiflora, capitata. Deux nouveaux Harpalyce : H. mexicana, Pringlei. — Climocorachis Hemsl. et Rose, gen. nov. ; C. mexicana et fruticosa Hemsl. et Rose. — Ramirezella, nouveau genre, R. strophilophora, occidentalis, pubescens glabrata. — Brad- burya unifoliata, sagittata. — Espèces nouvelles de divers genres : Gracca submontana, Crotalaria tenuissima, C. viminalis, Indigofera platycarpa, Lupinus submontanus, Nissolia montana, Phaseolus oaza- canus, Ph. pedatus, Rhynchosia australis. MaLeiGHIACkES. Nouvelles espèces de trois genres : Aspicarpa lanata, Gat- dichaudia subverticillata, Hiræa parviflora. MrLIACÉES. Trichilia Pringlei spec. nov. RuauNacÉEs. Colubrina megacarpa spec. nov. — Nouveaux Rhamnus : Rh. obliqua, revoluta, Pringlei, discolor. VirAzéES. Ampelopsis mexicana spec. nov. THÉACÉES. Nouveaux Sauranja : S. pauciflora, Nelsoni, Pringlei, reticu- lata. GonNACEEs. Espèces nouvelles du genre Cornus: C. Urbiniana, Nelsoni, lanceolata; Garrya longifolia spec. nov. GUCURRITACÉES. Schizocarpum reflexum sp. nov. Indépendamment de nombreuses figures dans le texte, douze planches représentent: I, Malvaviscus lanceolatus (color.); II, Neotreleasea brevifolia (color.); HI, Potentilla madrensis; IN, P. Rydbergiana ; V, Cologania capitata; VI, Crotalaria viminalis; VM, Indigofera platycarpa: VNI, Lupinus submontanus ; IX. Phaseolus oaxacanus ; X, Ph. pedatus; XI, Colubrina megacarpa: Xll, Saurauja Pringlei. Un Index des noms de plantes termine cet intéressant fascicule. EnN. MALINVAUD. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 503 ACLOQUE (A.). Flore du Nord de la France, contenant la descrip- tion de toutes les espèces indigènes disposées en tableaux analytiques, illustrée de 2165 figures, représentant les types caractéristiques des genres et des sous-genres, Un vol. in-16 de 816 pages, chez J.-B. Baillière et fils, 19, rue Hautefeuille, à Paris, 1903. Prix 12 fr. 50. Nous avons rendu compte, en son temps, de la Flore de France de M. Acloque (1). Cet ouvrage ne comportait pas de renseignements sur la distribution géographique des espèces, afin de donner plus de dévelop- pement aux descriptions. Dans le but de combler cette lacune, l'auteur a divisé la France en un certain nombre de régionsz et dressé le Cata- logue des espèces végétales qui croissent dans chacune d'elles. Ce Sup- plément, précédant la Flore générale, permet d'arriver à une détermi- nation plus süre et plus rapide, paree que l'on aura à clioisir entre un. moins grand nombre d'espéces, par suite de l'élimination de celles qui ne se trouvent pas dans la région considérée. Ainsi le Nord de la France comprenant cinq départements : Somme, Pas-de-Calais, Nord, Ardennes, Aisne, le tableau géographique placé en téte de la Flore générale énu- mère les plantes croissant spontanément dans les limites de cette région, avec un résumé, pour chacune d'elles, de sa distribution géographique. L'auteur distingue, au point de vue des originesde la flore d'un pays : 1° « des espèces indigènes qui l'ont toujours habité; 2° des espèces introduites, étrangères, venues du dehors; 3° des espèces adrentices, hôtes surtout des cultures spéciales; 4 des espèces cultivées. » Un signe spécial est affecté aux plantes subspontanées ou naturalisées. Les plantes nouvellement signalées en France ont été intercalées à la place qu’elles doivent occuper dans la classification. « Les espèces reconnues hybrides et les espèces cultivées qui ne se rencontrent pas à l’état subspontané ont été éliminées. » La seule observation que nous croyons devoir soumettre à l'auteur concerne le titre du volume qui n’est pas exactement en rapport avec son contenu. fl est vrai que ce titre n'esten défaut que parce qu'il semble annoncer moins de matières que l'ouvrage n'en renferme réel- lement, et la méprise que nous signalons s'en trouve singuliérement atténuée. En somme, si nous avons bien saisi l'ordonnance du plan adopté par M. Acloque, chacune des Flores locales contiendra une seconde édition de la Flore de France primitive, avec un chapitre spécial donnant des indications sur la distribution des espéces dans la région considérée. (1) Voy. le Bulletin, t. XLI (1894), p. 253. 504 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. D'ailleurs l’œuvre nouvelle conserve intégralement tous les mérites de l'ancienne en y ajoutant un chapitre inédit de géographie botanique. Ern. MALINVAUD. Société pour létude de la flore franco-helvétique, 1902; dou- zième (1) Bulletin (Extrait du Bulletin de l'Herbier Boissier, 1903, pp. 733-156. Genève, 1903. Les plantes publiées sont au nombre de 103 (n^: 1258 à 1360) et pro- viennent des dons de quinze sociétaires (2). Nous remarquons, comme tous les ans, une série d'hybrides : Sempervivum Pomelii Lamot. (S. arachnoideum X arvernense Loret), Carduus Puechii (C. nutans X spiniger) Coste, Rumex Weberi (R. Hydrolapathum X obtusijolius), Quercus Reynieri Albert (Q. Iex X coccifera), Salix Smithiana Willd. (S. cinerea X viminalis), ete., puis une collection de Rosa ceri- tiques donnés par M. le D" Gillot avec d'intéressants commentaires (voy. l’article ci-après), enfin beaucoup d'espèce rares ou litigieuses que nous ne pouvons énumérer ici. Les autres Notes sur les plantes distribuées sont de MM. MALINVAUD, Iberis pinnata var. Costei, Linum campanulatum, Lathyrus panno- nicus, Aspilium œæmulum;— BEauvern, Typha latifolia X Schut- tleworthii, Linnea borealis, Crepis terglonensis; — Lecué, Senecio barbarecfolius; — Tu. Decacour, Orlaya grandiflora var. montana et Anagallis phenicea var. violacea; — Burwar, Potentilla nivalis, Galium Tende, Euphrasia alpina var. porphyrea, Juncus arcticus et Carex bicolor. Ern. M. D'X. GILLOT. Notes sur quelques Rosiers distribués en 1902. Tirage à part du Bulletin de l Herbier Boissier, 2* série, t. II, année 1903, pp. 748-756. Genève, 1903. Ce sont les Notes signalées dans l'article précédent. Elles concernent seize Rosa publiés par M. Gillot dans la récente distribution de la So- ciété franco-helvétique et provenant d'anciennes récoltes de notre con- frère M. Ch. Ozanon, l'un des botanistes de nos jours qui connaissent le mieux ee genre critique. Nous regrettons de ne pouvoir suivre notre confrère d'Autun dans les savantes et judicieuses remarques que lui suggèrent, à propos des formes litigieuses passées en revue, Sa longue (1) Voy. l'analyse du onzième Bulletin dans la Revue bibliographique, Bull. Sóc. bot. Fr.. t. XL IX (1902), p. 175. (2) Ces quinze sociétaires oui MM. Beauverd, Burnat, G. Camus, Corbière, abbé Coste, A. Faure, D" Gillot, Guilhot, Hariot, Frère Héribaud, Hervier, Jeanpert, Malinvaud, H. Schinz, F.-0. Wolf. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 505 expérience et ses études approfondies sur le genre Hosa. Nous citerons seulement les dernières lignes où sont formulées les conclusions de cet intéressant travail. Aprés avoir fait l’éloge de la méthode suivie par le savant et célèbre rhodologue belge François Crépin, dont les publica- tions successives n'ont cessé d'apporter des perfectionnements depuis plus de trente ans dans la connaissance et la classification des Roses, l'auteur ajoute : « ... Nous ne pouvons avoir de meilleur guide et, quant à l'étude des formes subordonnées à chacune des espèces admises, il sera facile et préférable. en tenant compte des variations parallèles, parmi lesquelles la serrature des feuilles me parait tenir une place plus importante que leurs dimensions, au lieu d'une interminable et uniforme énumération, de les disposer en séries et, daus ces séries, de dégager un certain nombre de groupes principaux... Libre alors aux amateurs de rébus, aux abstracteurs de quintessence, de multiplier les divisions et subdivisions, jusqu'à l'unité, c’est-à-dire la négation de l'espéce, et par conséquent à la suppression de toute classification. » On ne saurait mieux dire. Ern. M. Em. de WILDEMAN. Études de systématique et géographie bota- niques sur la flore du Bas et du Moyen-Congo. Vol. I, fasc. 1. 88 pages et 22 planches grand in-4 (Annales du Musée du Congo: Botanique, série V). Bruxelles, juin 1903. La planche I est consacrée à une Algue précédemment décrite, Tren- tepohlia Dewevrei De Wild. (1), et au sujet de laquelle son auteur croit pouvoir formuler la loi suivante : « Toutes les cellules des Algues fila- menleuses sont capables, aprés blessure, mort ou disparition d'une de leurs voisines, de donner naissance à des cellules et de régénérer par suite des portions de thalle. » Voici les espéces et variétés nouvelles décrites dans ce travail : Polypodium propinquum Wall. var. iNTERMEDIUM, planche [IT (la planche lI représente le Polyp. propinquum var. Laurentii Christ); — ENCEPHALARTOS LEMARINELIANUS De Wild. et Th. Dur., planch. XXIII et XXIV; — EncEPuALARTOS LaunENTIANUS, pl. XXV; — ANUBIAS HavLLEVILLEANA, pl. VI (la planche VII représente Anubias hasti- folia et la planche XII l'Anubias Gilletii); — ANTHOLYZA CABRAE ; — DnAcENA DUuTEYEL; — ASPARAGUS LECARDI; — Crinum purpurascens var. ANGUSTILOBUM; — DiosconEA LEcarDi (pl. V), LiEBRECHTSIANA, pl. IV; — Pozysracnya KINDTIANA ; — MEGACLINIUM CONGOLENSIS (sans doute pour congolense), pl. VIH et M. LaunENTIANUM, pl. XXII; — Me- (1) De Wild. et Th. Durand, Reliquie Dewevreane (1901), p. 269. 506 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. GACLINIUM GILLETII et M. GENTILI; — DonsmENIA GILLETH, pl. XT; — SCYPHOSYCE GILLETI ; — LonawTHUS BUTAYEI, L. KIMUENZE, L. SENE- GALENSIS ; — EcassEA Pierre nov. gen., E. LAURIFOLIA Pierre (p. XVII), E. PrERnEANA (pl. XVIII); — PTYCHOPETALUM ALLIACEUM et P. NIGRI- CANS; — CLEOME GILLETII ; — CAPPARIS ACUMINATA ; — UVARIA BREVIS- TIPITATA; — CLEISTOPHOLIS GRANDIFLORA ; — XYLOPIA CONGOLENSIS, X. GILLETII et X. DEkEYZERIANA, pl. XIX; — STENANTHERA PLURI- FLORA, pl. XX; — Homacium GENTILI; — ACLOA GILLET; — TRI- CHILIA GILLETIL ; — Cissus PoLycvwosa, C. HAULLEVILLEANA De Wild. et Th. Dur. (pl. XIII); — Concnonus LOBATUS; — TRIUMFETTA DUBIA, T. GILLETII, T. INTERMEDIA; — GnEWIOPsIS Dewevrer De Wild. et Th. Dur. (pl. IX), G. TRILLESIANA Pierre, G. &LoBosa De Wild. et Th. Dur. (pl. X); — Cora GILLETII; -— STERCULIA MARSEILLEI ; — GARCINIA GIL- LETIL; — COMBRETUM UGENTILII; — PREVOSTEA BREVIFLORA ; — CORDIA GiLLETIL; — Vitex GILLET Gurke; — Torenia parviflora var. BREVI- PEDICELLATA; — ÜLDENLANDIA KIMUENZÆ ; — SABICEA AFFINIS, S. LON- GEPETIOLATA et S. GILLET; — RANDIA CUVELIERANA ; — PLECTRONIA GENTILI el P. TOMENTOSA ; — LoBELIA GinLETU; — SENECIO CONGO- LENSIS; — Lacruca GinLETH (pl. XIV), L. LoncesricaTa (pl. XVI), L. TRICOSTATA (pl. XV). — Les espèces sans nom d'auteur sont de M. de Wildeman. Les descriptions, comme les commentaires, sont en francais et nous ne reviendrons pas sur le vou stérile que nous avons précédemment formuié à cet égard. Nous reconnaissons d'ailleurs tout l'intérét des belles publications que nos voisins de Belgique consacrent à la riche flore du Congo et l'activité exemplaire qu'ils déploient dans cette tàche patriotique. Ern. MALINVAUD. Ambr. GENTIL. Tribulations d'un Rubus (Bulletin de l'Académie internationale de Géographie botanique, octobre-novembre 1903). Linné a donné, dans le Species (ed. 2, p. 707), la brève diagnose sui- vante de son Rubus fruticosus : Rubus foliis quinato-digitatis ternatisque, caule petiolisque aculeatis, avec cette remarque complémentaire : Gaulis subangulatus, longissi- mus. Folia subtus subrillosa. Cette trop succincte définition ne pouvait manquer de donner lieu à d'interminables controverses et, comme le disait Arrhenius dés 1840 (1) : € De R. fruticoso Linnæi valde fuit disputatum. » Beaucoup d'auteurs (1) Monogr. Rub. Suec., p. 5. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 507 comprennent sous ce nom seulement les Discolores, d'autres ne veulent y voir que les Suberecti. M. Gentil est d'avis que les uns et les autres sont trop exclusifs et que Linné réunissait en une seule espèce, sous le nom de fruticosus, toutes les Ronces du groupe Eubatus, le cesius excepté, aussi bien les formes à feuilles blanches en dessous que celles à feuilles vertes sur les deux faces. Les citations sur lesquelles s'appuie notre confrère ne laissent aucun doute à cet égard. Ern. M. H. de BOISSIEU. Les Ombelliféres de Corée, d'aprés les collections de M. l'abbé Faurie (Bw. Herbier Boissier, 2° série, 1903, n° 11, pp. 953-958). Les Ombelliféres, au nombre de 18 espéces appartenant à 15 genres, énumérées dans cette Note, proviennent d'une collection de plantes de Corée récoltées par M. l'abbé. Faurie et récemment acquises par le Mu- séum d'Histoire naturelle de Paris. Espèces nouvelles : Sium MarsumurÆ, voisin d Apium cicutæfolium ; SELINUM COREANUM, ayant des affinités avec Selinum Tilingia et S. longeradialum; SELINUM MELANOTILINGIA, rappelant Ligusticum ange- licefolium Frauch. par la couleur de ses fleurs; PEUCEDANUM PODA- GRARIA, ayant le port de l'ZEgopodium Podagraria et les fruits d'un Ferula. En ajoutant ce nouveau contingent aux 20 Ombellifères de Corée précédemment décrites, on arrive au total de 38 espéces coréennes con- nues dans cette famille. Ern. M. J. BARBOSA RODRIGUES. L'Uiraéry ou Curare. Une broch., 180 pages. avec 7 planches en couleur. Bruxelles, 1903. La publication de cette brochure a été entreprise à la suite d'une polémique portant uniquement sur le terrain toxicologique et physio- logique. Nous ne pouvons donc nous étendre ici sur cette partie du tra- vail. Cepandant on y trouve un certain nombre de renseignements qui intéressent le botaniste. Plusieurs d'entre eux sont en contradiction avec les travaux de certains auteurs, alors qu'ils concordent avec d'autres. Il est probable que cette variabilité tient à ce que les Curares n'ont pas tous la méme composition et surtout qu'ils sont souvent fal- sifiés. Voici les plus importantes des conclusions de M. Barbosa Ro- drigues. La plante principale entrant dans la composition du Curare est un Strychnos, variable d'ailleurs suivant les régions (S. torifera, S. Ron- deletioides, S. parviflora); les Indiens n'y joignent de Ménispermacées 508 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. (Anomospermum) que lorsqu'ils veulent rendre le produit fatalement mortel. La préparation comporte une sorte de lixiviation lente au moyen de l'eau, suivie d'une évaporation sur le feu en consistance d'extrait mou, puis d'une dessiccation à l'air libre. Le Curare composé de Strychnées ne produit jamais de secousses convulsives; celles-ci n'apparaissent que lorsqu'on y a ajouté des Ménis- permées; les perceptions sensorielles durent jusqu'au dernier moment chez les individus empoisonnés. Le chlorure de sodium serait, d'apres les expériences de l'auteur, un antidote parfait du Curare de Strychnos ; mais son effet devient nul lorsque le poison a été préparé à l'aide des Ménispermées. Le Curare étant souvent un produit composé, M. Barbosa Rodrigues a eu l'idée iugéuieuse de réunir en tableaux coloriés les principales réactions colorées données avec différents réactifs par les Curares de diverses origines. Il donne aussi la figure de divers pots et calebasses à Curare et celle des fléches qui servent, aprés empoisonnement, aux différentes Iribus. Ces données permettent de se documenter sérieuse- ment sur la provenance et la valeur de la substance, qui doit étre aussi contrôlée au point de vue physiologique par son action sur les Datra- ciens. L. Lurz. BIBLIOGRAPHIE Articles originaux publiés en 1903 dans les Revues et Journaux recus par la Société. Revue générale de Botanique, dirigée par M. Gaston Bonnier, t. XV*, 1903, 1°" semestre. N° 169 (15 janvier). — Jean GniNTZEscO : Contribution à l'étude des Proto- coccacées. Chlorella vulgaris (figures dans le texte). — Luigi MAc- CHIATI : La photosynthèse chlorophyllienne en dehors de l'organisme (figures dans le texte). — S. SMIRNOFF : Influence des blessures sur la végétation normale et intramoléculaire (fermentation) des bulbes. — ZElLLER : Revue des travaux de paléontologie végétale, publiés dans le cours des années 1897-1900. — 170 (15 février). — GeiLLIERMOND : Recherches cytologiques sur les Le- yures (Planches 1 à 9). — J. Grintzesco : Chlorella vulgaris, etc. (suite). — ZEILLER : Revue des travaux de paléontologie végétale, etc. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 509 (suite). — GRIFFON : Revue des travaux de physiologie et de chimie végétales parus de 1899 à 1900. N° 471 (15 mars). — M. THOUVENIN : Observations sur les glandes pétiolaires du Viburnum Opu us (figures dans le texte). — GUILLIERMOND : Recherches cytologiques sur les Levüres (planches et figures dans le texte) (suite). — ZEILLER : Revue des travaux de paléontologie végétale, ete. (suite). — GRIFFON: Revue des travaux de physiologie et de chimie végétales, etc. (suite). — 172 (15 avril). — Maise : Observations biologiques sur la végétation automnale des environs d'Alger. — GÉNEAU DE LAMARLIÈRE : Recher- ches sur que!ques réactions de membranes lignifiées. — W. Rus- SELL : Sur le siège de quelques principes actifs des végétaux pendant le repos hivernal. — A. GUiLLIERMOND : Recherches cyto- logi ques, etc. (suite). — R. ZEILLER : Revue des travaux de paléon- tologie végéta'e, ete. (suite). — 173 (15 mai). — L. Marrucaor et M. MoLLIARD : Recherches sur la fer- mentation propre (planches et figures dans le texte). — GENEAU DE LAMARLIÈRE : Recherches sur quelques réactions de membranes li- gnifiées (fin). — R. ZEILLER : Revue des travaux de paléontologie végétale, ete. (suite). — 174 (15 juin). — Huco DE VRIES : Sur la relation entre le caractère des hybrides et ceux de leurs parents. — MarnucHoT et MOLLIARD : Recherches sur la fermentation propre (planches 10 à 13). — E. GRIFFON : Revue des travaux de physiologie et de chimie végé- tales, etc. (suite). Journal de Botanique de M. Louis Morot, 17° année, 1903, 1° semestre. N° 1 (janvier). — Ph. van TiEGHEM : Proboscelle, genre nouveau d'Ochnacées. — P. Hsnior et N. PATOUILLARD : Quelques Champignons de la Nou- velle-Calédonie, de la collection du Muséum. — D. Bois: Contribu- tion à l'étude de l'Oligostemon pictus Benth. — Ch. BERNARD : Sur l'embryogénie de quelques plantes parasites. N° 2 (février). — L. GutGNARD : La fécondation et le développement de l'em- bryon chez l'Hypecoum. — SAUVAGFAU : Remarques sur les Sphacé- lariacées (suite). — G. W&iLL : Note sur la répartition des appareils sécréteurs dans Hypericum calycinum. — Ch. BERNARD : Sur l'embryogéuie de quelques plantes parasites (suite). N° 3 (mars). — SAUVAGEAU : Sur les Sphacélariacées (suite). — Ph. van Tie- GHEM : Biramelle et Pléopétale, deux genres nouveaux d'Ochnacées. — P. GvÉnIN : Sur le sac embryonnaire et en particulier les anti- podes des Gentianes. N° 4 (avril). — Ém. PEnnor : Le Menabea venenata H. Bn, ses caractères et 910 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sa position systématique, diagnose. — Ch. BERNARD : Sur l'embryo- génie de quelques plantes parasites (suile). — E.-G. CawUs: Sta- tistique ou Catalogue des plantes hybrides spontanées de la flore européenne (suite). Ne 5 (mai), — E.-G. Camus : Plantes hybrides spontanées, etc. (suite). — Ph. van TikcHEM : Sur les Ancistrocladacées. — Ch. BERNARD : Sur l'embryogénie de quelques plantes parasites (suite). N° (6-7) (juin-juillet). — Ch. BERNARD : Sur l'embryogénie de quelques plantes parasites (fin). — Ph. van TIEGHEM : Sur le genre Strasburgérie. — E.-A. FiNET : Sur l'homologie des organes et le mode probable de fécondation de quelques fleurs d'Orchidées. — Ed. MARTEL: Quel- ques notes sur l'anatomie des Solanées. — H. Ei'er PETERSEN : Note sur quelques Phycomycètes. — C.-N. PELTRISOT : Organes sécréteurs du Polygonum Hydropiper. — N. ParouiLLarD et P. HA- RIOT : Une Algue parasitée par une Sphériacée. Association française pour l'avancement des sciences : Compte rendu de la 31* session, Montauban (1902) ; Paris, 1905. Notes et Mémoires communiqués à la section de Botanique (seconde partie, pages 584-702). D? H. ARNAUD : Étude sur les Trifolium. — Paul Perit : Catalogue de Dia- tomées provenant de Madagascar. — D" C. GEnbER : Curieuses modifications du Statice globulariæfolia Desf. — Edm. GAIN : L'herbier de Dominique Perrin, médecin lorrain de la première partie du xvie siècle. — D" GILLOT, Mazimanx et PLassanp : Étude de Champignons, projet de tableaux scolaires. — A. VayssiÈRE et C. GERBER : Recherches cécidologiques sur Cistus albi- dus L. et Cistus salvifolius L. croissant aux environs de Marseille (planches V, VI et VID). — D" APERT : Chicorées monstrueuses. — Edm. Bonner : Docu- ments pour servir à l'histoire de la collection de miniatures d'histoire natu- relle, connue sous la dénomination de Velins du Museum. — D" BRÆMER : L'Aloés aromate. — L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE et J. MAuEU : Sur les affinités géographiques des Muscinées des cavernes. — LEpoux : Sur l'aplatissement des organes du Lathyrus Ochrus. — W. Russert : Recherches sur la locali- sation de la taxiue chez l'If. — H. Join : Structure de l'axe hypocotylé chez les Borraginées. — GÉNEAU DE LAMARLIERE : Sur l'emploi du bleu de molyb- dene comme réactif d'histologie végétale. Bulletin de l'Association pyrénéenne [pour l'échange des plantes (Directeur M. GiRAUDIAS); 13° année, 1902-1903. Broch. de 14 pages in-8°; Quimper, 1903. Parmi les notes critiques sur les plantes distribuées : GiRAUDIAS, n° 292, Fragaria consobrina Jord. et Fourreau, des environs d'Orléans ; — Sunre, 293, 294, 295, Rubus clathrocharis, R. gymnothyrsus REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 511 et R. tarnensis Sudre; — Perry, 297, Sorbus Aria X Mougeoti; — SUDRE, 297, Anacampseros calcareus ; — Fière SENNEN, 298, Eryngium Chevalieri (Bourgati-campestre) Sennen; — SENNEN, 299, Cirsium corbariense Sennen, race montagnarde du C. eriophorum ; — SENNEN, 200, Cirsium Legrandi Sennen (lanceolatum-corbariense); — A. REYNIER, 303, Polygonum Reynieri Giraudias, voisin des P. aviculare, Bellardi et Roberti; — SENNEN, 304, Mercurialis Malinvaudi Sennen (Huetii-Lomentosa); — E. Simon, 305, Triodia decumbens forme chasmogama Hackel. Ern. MALINVAUD. La Société a recu la circulaire suivante, adressée à « M. le Di- recteur du Bulletin de la Société botanique de France » et qui a été déjà communiquée à la séance du 24 juillet (1). Monsieur, Nous avons l'honneur d'attirer tout particulièrement votre attention sur notre projet d' « Inventaire méthodique des ressources de l'Afrique occiden- tale francaise », dont vous trouverez ci-inclus le plan général. Il ne vous échappera pas que cette tentative, absolument pacifique, pré- sente à l'heure actuelle un intérét de premier ordre, puisqu'elle complétera, en les coordonnant, les éléments scientifiques et économiques indispensables pour assurer la mise en valeur de nos belles possessions africaines. Nous avons cru qu'il était du devoir de linitiative privée d'apporter un concours actif et dévoué à l'effort déjà considérable tenté par l'administration coloniale en Afrique occidentale. Nous voudrions, dans une action commune et décisive, sans empiéter aucu- nement sur le domaine de leur activité particulière, grouper toutes les bonnes volontés qui directement ou indirectement s'intéressent aux grandes questions coloniales. Nous vous serions trés obligés de vouloir bien nous faire savoir, le plus tót possible, dans quelle mesure nous pourrons compter sur votre concours. Veuillez, ete., Pour le Comité : Le Président, E. ÉTIENNE, Vice-Président de la Chambre des Députés et de la Société de géographie, etc. (1) Voy. plus haut, p. 466. 512 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Cette. circulaire est accompagnée d'un « Programme général des études » dont nous extrayons le passage suivant, qui concerne le Règne végétal. VÉGÉTAUX : R Inventaire général des plantes. Herbiers. b. Plantes utiles (modes indigènes d'exploitation et d'emploi; industries indigènes ; usages commerciaux ; coefficient de fréquence; aires d'expansion; prix de vente, prix de revient). c. Recherches spéciales (plantes tinctoriales, textiles, oléagineuses; à latex, médici- nales; essences forestières). d. Introduction d’espèces nouvelles. Reboisement; récolte des plantes, bulbes, graines. Le « Comité pour l'Inventaire méthodique des ressources de l'Afrique occidentale française » a son siège à Paris, 44, rue de la Chaussée-d'Antin. NOUVELLES Vacance de l'emploi de conservateur à l'herbier Lloyd, à Angers. La place de conservateur de l'Herbier Lloyd, à Angers, se trouvant vacante par suite du décés de son titulaire M. Gaillard, les candidats à cette fonction, qui comporte un traitement, sont priés de poser leur can- didature et de faire connaitre leurs titres, en écrivant au siège de la Société botanique de France, 84, rue de Grenelle, Paris, VII*, avant le {°° janvier 1904. — A vendre, après décès, très bel herbier comprenant 2710 espèces (région des Alpes principalement). Les plantes sont classées méthodi- quement, avec éliqueltes indiquant le lieu d'origine et la date, et collées en entier sur feuilles de papier vélin. En tout vingt cartons forme bureau, à devant mobile. Les plantes ne sont pas empoisonnées, mais conservées à l'aide de la naphtaline. L'herbier est occompagné de son Catalogue. S'adresser à M. Darnaud, 10, rue Nicolas Charlet, Paris, XV*. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. 12362. — Libr.-Impr. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. — MoTTEROZ directeur. Bull Soc bol. hr (ET (1903) E ATELIERS FORTIER & MAROTTE C.KASTNER del Dendrobium ue Z5 2 Fe Lornerrse /0 9 P elwlanliniiii 20. T " - - Bull See bot Ir del : ATELIERS FORTIER & MAROTTE E 5 o a Dendrobium odosum L 10- D Jajgesu 11.18 - D taæguak E SAA Bull Soc bot. Ir ATELIERS FORTIER & MARC TE CKASTNER del Lendi aru randefolium 113D sarcochilus 4-26 - Ÿ fiuel jfexuni M o. Bull Soc bot. Pr TEOS03 PIX, 39 2 15 CKASTNER DL ATELIERS FORTIER & MAROTTE Denadh abina muncdun L6- 2 ZILI. var munifeun Z. A. p ecbuaum ISO P marsaril eun JL SE. sa secund var. p niler 39 40. Bull. Sos. bot, de France. Tome L (4909). Pl. XV. lNucuLARIiA Perrint A. Battandier. | TABLE DES MATIÈRES (sure). l (Voyes le commencement page 2.) é20......... Note sur la présence de l'Asplenium viride dans les environs de Tou- louse.............. ———— nee — TIT essor Observation de M. Malinvaud..... ..............,,..,...... OPEM De Boissieu.. Note sur une Ombellifère monstrueuse de Corée...,.,......,,...:.., Sommier..... Lettre invitant ies botanistes français à prendre part à une excursion que la Société botanique d'Italie doit faire le mois prochain dans la Vallée d'Aoste et au Petit Saint-Bernard...,......,.... PC Remerciements exprimés par le Président à propos de cette invitation, Explications données par le Secrétaire général sur le méme sujet et à propos de deux projets ajournés de session extraordinaire de la So- [A (0 T ess eseresssrsses T eeteeeton tn PEPPER cou. Distribution d'exemplaires de Statice pubescens envoyés par M. G. Vialon..........ossssssesessss ss esersoseereseseseseseereseosse REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Em. MARCHAL. Rapport sur les observa- J. BARBOSA RODRIGUES. Myrtacées du Pa- tions effectuées par le service phytopa- Tagüüdy so es room e sous ee ee d à thologique de l’Institut agricole de MAIDEN. Revision eritique du genre Eu- l'État belge en 1902.,............... 485 calyptus. ..,.............. SELES e. vie — Recherches sur les Rouilles des cé- E. WARNING. L'histoire de la flore des réales LL ecce eee estet hotet 485| Færûües..........,.,................ De Toni et CHRIST, Le Pteris longifolia J.-N. RosE. Études de plantes du Me- au voisinage du lac de Côme. ......... 487 xique et de l'Amérique centrale..... . Flicne, Note sur des bois silicifiés per- ACLOQUE. Flore du Nord de la France .. miens de la vallée de Celles (Vosges).. 488 | Société pour l'étude de la flore franco- — Sur les corps problématiques et les Al- helvétique, 1902, douziéme Bulletin... gues du Trias en Lorraine...... "T 489| X. GiLLoT. Notes sur quelques Rosiers — Sur les Lycopodinées du Trias en Lor- distribués en 1902..,...,........... . (p raine............,.................. 489 | E. de WILDEMAN. Études de systématique | Ch. FLAHAULT. La Paléobotanique dans et de géographie botaniques sur la flore || ses Rapports avee la végétation ac- du Bas- et du Moyen-Congo.......... ; tuelle.............................. 49) | A. GENTIL. Tribulations d'un Rubus (R. P. MoUILLEFERT. Traité de sylviculture.. 493| fruticosus L.)....................... iF, Camus. Muscinées rares ou nouvelles H. de BoissiEU. Les Ombellifères de Co- pour la région bretonne-vendéenne... 494| rée, d’après les collections de M. l'abbé (Général Paris. Muscinées de l'Afrique Faurie...... VP . || occidentale française................ 495 | Barbosa RopRIGUES. L'Uiraéry ou Curare. A. FRIREN. Supplément au Catalogue des Revue générale de Botanique, dirigée par |&. Mousses de la Lorraine........... ... 495 M. Bonnier, 1903, 1°% semestre...... ve | KoLLINs, Le Manguier à Porto- Rico eA 495 | Journal de Botanique de M. Louis Morot, AILEY. Le Primula elalior en Angleterre 1903, 1* semestre... ... n et ses rapports avec les P. officinalis Association francaise pour l'avancement et acaulis..............,............ 497| des sciences, session de ,Montauban ROSJEAN. Les Champignons vénéneux de (1902).................. TEE . | France et d'Europe à l'École primaire Bulletin de l'Association pyrénéenne pour | et dans la famille....,............... 498| l'échange des plantes (Directeur M. Gi- L, MorELAY. Rubus pseudo-inermis sp. raudias), 13° année (1902-1903). .. .. ve . D0v,,.., srsreposesssssessessesrese . 49) ÉLANGES, — Circulaire et Programme général des études du « Comité pour l'Inventaire méthodique des ressources de l'Afrique occidentale francaise ».................. e 481 482 482 483 483 484 484 499 510 511 512 A i T^ a SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à cing heures du soir, habituellementles deuxième et quatrième vendredisde chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1903 9 et 23 janvier. 24 avril. 10 et 24 juillet. 13 et 27 février. 8 et 22 mai. 13 et 27 novembre. 13 et 27 mars. 12 et 26 juin. | 11 et 18 décembre. La Société publie un- Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend: aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério— diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2° sér.) au prix de I5 fr. chacun (à l'exeeption du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, après avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. B. — Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, nesont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congres de botanique tenu à Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société ct de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'aequéreur ou de l'abonné. AV IS Les notes oucommunications manuscrites adresséesau Secrétariat par les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat- tachent, sontlues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin, Tous les ouvrages où mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société botanique de-Franee, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de-la Société. Ceux qui seront envoyés, EN DEUX EXEMPLAIRES, dans l'année méme de leur publication seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolument étranger à la botanique ou aux sciences qui s’y rattachent. MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tót possible. Les numéros du Bulletin qui sé perdraient par suite du retard que mettraient MM; les membres à faire connaitre eur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est pas donné suite aux de- mandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. — Aucune réclamation mesi admise, de La part des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- tions, etc., à M. le Secrétaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris, Le Secrétaire général gérant du Bulletin : E. MALINVAUD. po————M—À 12362. — Libr.-Impr. réunies rue Saint-Beroit, 7, Paris — MOTTEROZ, directeur, BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE - DE FRANCE {EONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME CINQUANTIÈME (Quatrième Série — TOME Ill) 1903 8-9 Séances de Novembre et Décembre 1903. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 Le Bulletin de la Société botanique de France parait par livraisons mensuelles, Publié en janvier 1904, e numéro contient les planches XVI, XVII, XVIII et XIX. , C BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ POUR 1904. Président : M. R. ZEILLER. Vice-présidents : MM. Bureau, D. Clos, Hue (abbé), Maugeret. Secrétaire général : M. E. Malinvaud. Secrétaires : Vice-secrétaires : MM. Buchet, Molliard. MM. Gagnepain, Ph. de Vilmorin, Trésorier : Archiviste : M. Delacour. M. Éd. Bornet. Membres du Conseil: MM. Bois, MM. Camus (G.), MM. Guérin, . Bonnier, Costantin, Lutz, Boudier, Dismier, Mouillefarine, Camus (F.), Finet, Poisson. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. Décès de MM. A, Gaillard et L. Géneau de Lamarliére........... N. Patouillard...... Note nécrologique sur Albert Gaillard......................... G. Bonnier......... Notice nécrologique sur Léon Géneau de Lamarlière........... Finet et Gagnepain. Contributions à la flore de l'Asie orientale d’après l'Herbier du Muséum de Paris (genre Clematis) (Planches XVI et XVII). . Mouillefarine....... À propos du desséchement du Trou-salé....................... Daguillon . ......... Quelques observations tératologiques. (Figures dans le texte).. Ivolas.............. Lettre à M. Malinvaud (Stenactis annua et Impatiens pervifiora en Indre-et-Loire)......................................... Dauphiné........... Quelques expériences et observations sur la loi de niveau appli- ; quée aux rhizomes....,..............,..+.....,............ Heim............... Un nouveau Cæœlococcus des Nouvelles-Hébrides (Cœlococcus Warburgi) (Figures dans le texte)........................... H. Hua............. Une plante problématique de la haute Guinée francaise (Lepida- . gáthis Pobeguini (Planche XVIII)....... eI Molliard ........... Sur l'extension de deux plantes, Matricaria discoidea et Helodea canadensis, dans le nord de la France...............:....... Observation de M. Poisson........ ekedcsbéteteteneotoecsoteeoe (Voyes la suite page 3.) SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. PRÉSIDENCE DE M. BONNIER. M. le Président a le vif regret d'annoncer à la Société qu'elle a perdu deux de ses membres, MM. A. Gaillard, conservateur de l'herbier Lloyd à Angers, et Léon Géneau de Lamarliére à Reims. Lecture est donnée des Notices nécrologiques suivantes : NOTE NÉCROLOGIQUE SUR Albert GAILLARD, par M. N. PATOUILLARD. Notre confrére Albert Gaillard est décédé à Angers, le 28 juillet der- nier, à l’âge de quarante-cinq ans; il était né à Neuilly-sur-Seine, le 9 seplembre 1858. C'est surtout comme mycologue qu'il s'est fait une place honorable parmi les botanistes francais. Dans sa Monographie du genre Meliola, qui lui a valu le titre de lauréat de l'Institut, il a donné une méthode rationnelle pour se re- connaitre dans ce groupe difficile et riche en espèces. Il a publié en outre, dans le Bulletin de la Société mycologique de France, divers Mémoires sur les genres voisins. Asterius et Dimerosporium et décrit quelques espéces nouvelles d'Urédinées. Au cours d'un voyage dans l'Orénoque en 1887, il a recueilli, outre une belle série de Champignons, un Jot important de Phanérogames qu'il déposa dans l'herbier du Muséum. Il fut pendant plusieurs années pharmacien à Paris et aux Lilas; en 1897, la Société botanique lui lémoignait sa sympathie en le proposant pour le poste de Conservateur.de l'herbier Lloyd à Angers, poste qu'il occupa jusqu'à sa mort. Gaillard était décoré de l'ordre national du Venezuela. Savant mo- deste, il emporte avec lui l'estime et l'amitié de ses nombreux correspon- dants et de tous ceux qui l'ont connu. NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR Léon GÉNEAU DE LAMARLIÈRE, par M. €. BONNIER, J'ai la douloureuse mission d'annoncer à la Société la mort de notre cher confrére Géneau de Lamarliére, décédé subitement à Reims, à F àge de trente-huit ans, en pleine activité de production scientifique. T. L. (SÉANCES) 33 514 x SÉANCE DU 43 NOVEMBRE 1903. Léon Géneau de Lamarlière est né à Tardinghem (Pas-de-Calais), le 4 avril 1865. Il était le onzième et dernier enfant d'une famille d'agri- culteurs du Boulonnais. Ses parents lui avaient fait faire ses études à l'École normale de Dohem et au Petit Séminaire d'Arras. Géneau de Lamarliére, encore presque enfant, manifestait déjà par son zéle pour la botanique et la zoologie un goüt trés marqué pour les sciences naturelles. Ayant terminé ses études secondaires, il alla à Ja Faculté catholique de Lille, où il devint bientôt préparateur de M. Boulay. Géneau de Lamarlière travailla en vue de la Licence ès sciences natu- relles, où il fut recu en 1890. Élève de M. Masclef, il ne tarda pas à se spécialiser et commença à préparer une thése de botanique pour le doctorat, tout en s'occupant de diverses recherches dans les branches les plus variées de notre science. -C’est alors qu'il. vint travailler sous ma direction, au Laboratoire de la Sorbonne et au Laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau. Je pus suivre de prés cette nature ardente et infatigable et me rendre compte que Géneau de Lamarlière réunissait les rares qualités d'un vrai naturaliste observateur à celles d'un expérimentateur de premier ordre. Boursier d'études à la Faculté des sciences, recu avec éclat au doc- torat, Géneau de Lamarlière fut nommé en 1894 préparateur à la Faculté el contribua, par son zéle et sa conviction, à l'organisation premiére des études qu'on désigne maintenant sous le nom de P. C. N En janvier 1896, il était désigné par le Ministére comme chargé de cours à l'Ecole de médecine et de pharmacie de Reims. En 1895, ses travaux sur les Muscinées du Nord de la France avaient élé couronnés par l'Académie des sciences. La méme année, et plus tard, en 1897, il avait été chargé de missions en Espagne par le Comité de l'École des Hautes Études, pour étudier la flore du littoral atlantique de la péninsule ibérique. « C'est à heims, dit un collégue, M. J. Laurent, dans la Notice qu'il lui a consacrée, qu'il va donner sa mesure, non seulement à l'École où il conquiert rapidement la confiance et aussi l'amitié de ses élèves, mais encore à la Société d'Études des sciences naturelles dont il fut succes- sivement le vice-président et le secrétaire et dont il refusa méme la présidence en janvier dernier pour ne pas se laisser distraire dans ses recherches. « II fallait le voir dans nos excursions de la Société, la canne sur le bras, le pas toujours alerte, montrant aux jeunes amateurs avec une patience inlassable la trouvaille intéressante et faisant comprendre à ses éléves les raisons de la répartition des végétaux selon les conditions xe milieu. » x « C'était un chercheur infatigable, dit M. Heurot, directeur de redié ; BONNIER. — NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR GÉNEAU DE LAMARLIERE. 545 de médecine, dans le discours touchant qu'il a prononcé sur sa tombe; aprés toute une année de travail, au lieu de prendre pendant les va- cances un repos bien mérité, il se remettait à la tàche, poursuivant sans relàche et sans la moindre interruption ses travaux; le jour méme de sa mort, il avait peiné toute la matinée, l'esprit tendu entre les documents qu'il eollationnait et ses préparations microscopiques, » Les publications de Géneau de Lamarliére sont nombreuses ; de 1891 à 1903, il n'a pas fait paraitre moins de 80 Notes ou Mémoires, publiés dans divers recueils scientifiques. La nature des recherches de Géneau de Lamarliére est tellement va» riée qu'il est difficile de résumer cet ensemble de résultats, dont plu- sieurs ont une importance tout à fait remarquable, Je vais essayer cependant d'en donner une idée, d’après la Note que j'avais rédigée sur l'ensemble de ses travaux scientifiques. Les connaissances déjà acquises par Géneau de Lamarliére en bota- nique descriptive l'avaient engagé à diriger tout d'abord 'ses études vers un groupe déterminé de végétaux. Tla choisi la vaste famille des Ombel- lifères, qui renferme des plantes trés difficiles à classer si on ne s'en tient qu'à la seule morphologie externe, recherchant si l'anatomie des Ombelliféres peut fournir de nouveaux caractères permettant d'arriver à une connaissance plus complète des affinités des plantes de cette fa- mille. Ce travail fait ressortir un grand nombre de rapprochements entre les geures et les espéces, lesquels n'avaient pas encore été signalés; plu- sieurs étaient inattendus. D'ailleurs, des problémes intéressants et d'une portée plus générale, comme ceux que soulève l'étude des racines-tuber- cules ou de la plantule monocotylédone chez certaines espèces de ce groupe, ont été résolus en méme temps. La microchimie des tissus, et en particulier des membranes végétales, a été aussi le sujet des études de Lamarliére. IH a démontré d'une part que les Muscinées possèdent des membranes de méme composition fon- damentale que les Phanérogames, et d'autre part que le bois des Coni- feres subit, par un long séjour dans les tourbiéres, de profondes modifications chimiques et physiques, qui en changent entiérement les propriétés. Les organes sains ont leur structure particulière, mais que devient cette structure sous l'influence de la maladie, sous l'influence d'orga- nismes étrangers, el aussi sous celle de certaines causes encore mal définies qui produisent ces aberrations dans la forme qui ont recu le nom de monstruosités? [l y a là une série de recherches à faire et Géneau de Lamarliére n'a pas négligé cette partie de l'anatomie qu'on peut qualifier de pathologique et de tératologique. Il est méme allé plus loin en réussissant à reproduire expérimentalement uue de ces déforma- 916 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. tions, la fasciation, indiquant en même temps au moins l’une des causes de l'apparition de cette monstruosité. L'examen des variations dans la structure de quelques organes l'a porté ensuite à se demander si, l'organe changeant de structure, ses fonctions variaient d'une facon corrélative. Ce fut l'origine de ses re- cherches physiologiques sur les feuilles. Lamarlière est arrivé à démon- trer que les prineipales fonctions des feuilles varient selon leur structure dans diverses espèces comparables, ce qui conduit à la notion de la « Physiologie spécitique ». Ce genre de recherches fut étendu ensuite par lui à des plantes très différentes, mais en se limitant au cas parti- culier des feuilles développées au soleil et à l'ombre. Ici encore les résultats de l'expérience vinrent confirmer ceux acquis par la connais- sance de l'anatomie des organes. Ces études, quelque restreint que füt - leur cadre, ont eu le don d’attirer l'attention des physiologistes, et les résultats sont cités avec approbation dans les traités classiques de phy- siologie (1). Elles viennent d'étre reprises cette année, dans le méme sens, par le D" Weis, de Copenhague. Si l'étude de l'anatomie et de la physiologie des Phanérogames soulève un grand nombre de problèmes incessants pour les chercheurs, celle des Cryptogames est encore plus riche en points obscurs à éclaircir. Les recherches de Géneau de Lamarliére ont porté surtout sur les Muscinées et les Champignons, Sans parler de nombreuses publications sur la distribution géogra- phique des Muscinées, qui se rattachent plus naturellement à la Géogra- phie botanique générale, il a donné plusieurs articles tendant à établir d'une facon complète le parallélisme du développement des Muscinées et des Cryptogames vasculaires. En ce qui concerne les Champignons, il s'est appliqué plus spécialement à l'étude des groupes renfermant des espèces parasites et nuisibles aux végétaux cultivés. Le débutant est sou- vent arrêlé par les difficultés qu'il rencontre dans la détermination de ces Champignons nuisibles. Notre regretté confrére a essayé de lui venir en aide en publiant des tableaux de détermination qui permettent d'a ar- river avec la plus grande facilité au nom du parasite. En revenant aux études taxinomiques, Géneau de Lamarlière lesa orientées dans une direction spéciale, tout autre que celle représentée par la morphologie pure et la botanique descriptive. Observant les va- riations continuelles de la flore, variations en rapport, méme dans une région restreinte, avec des conditions très diverses, en particulier avec la nature chimique et physique du sol, il chercha à pénétrer les causes de ces variations, et l'étude de la répartition des plantes à la surface du (1) Pfeffer, Pflanzenphysiologie ; Schimper, Pflanzengeographie, ete. FINET ET GAGNEPAIN. — FLORE DE L'ASIE ORIENTALE. 511 sol a été l'une de ses préoccupations constantes. Ce fut là l'origine et la raison d'étre de ses nombreux travaux sur la Géographie botanique. Placé, au début de ces recherches, en contact avec la flore maritime, si spéciale par la nature et la distribution de ses représentants, ayant fait plus tard divers voyages, Lamarliére avait porté la plus grande partie de ses efforts vers l'examen de l'influence du voisinage de la mer sur la distribution des végétaux. Le littoral du Nord de la France, du Coten- . tin, du golfe de Gascogne, du golfe du Lion, fut exploré et étudié avec beaucoup de soins, au moins dans cerlaines de ses parties. La flore con- tinentale du Nord de la France et du département de la Marne ont été également le sujet d'études assidues. Géneau de Lamarliére laisse, aprés sa mort, trois Mémoires com- plètement achevés. Deux d'entre eux étaient destinés à notre Bulletin; je les présenterai dans nos prochaines séances. Ainsi sera encore prolongée l'existence scientifique du collégue que nous regrettons, du chercheur infatigable dont le nom restera inscrit à jamais, parmi les plus estimés, dans les annales de la Science. M. le Président annonce à la Société trois présentations nouvelles. CONTRIBUTIONS A LA FLORE DE L'ASIE ORIENTALE D'APRÈS L'HERBIER DU MUSÉUM DE PARIS; ‘par MM. FINET et F., GAGNEPAIN. Aprés avoir publié tant de plantes asiatiques nouvelles, ic re- gretté Franchet avait senti la nécessité de condenser en un travail d'ensemble les nombreux éléments qu'il avait réunis. Il s'occupait à fondre en un herbier unique les diverses collections qu'il avait étudiées en partie, quand la mort vint brusquement le Irapper. C'est ce travail, si malheureusement interrompu, que nous avons repris et que nous espérons mener à bonne fin si le temps nous le permet. = Franchet, débordé par l'abondance des matériaux, n'avait fait qu'effleurer les collections en publiant les nouveautés les plus frappantes. Nous compléterons son travail en donnant la liste intégrale, pour ces régions, des plantes constituant le fond de l'herbier du Muséum ; ce sera un complément à l'important tra- vail publié par MM. Forbes et Hemsley, dans le Journa! of Lin- nean Society (1). (1) XXI, Enumeration of all the plants known from China proper, etc. 518 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. L'aire de dispersion des espèces énumérées comprend les régions situées entre le Kamtschatka et le golfe de Siam, c'est-à-dire len- semble des bassins fluviaux tributaires de l'Océan Pacifique y com- pris le Japon, dont la flore est trop affine pour être omise, le Gobi et le Turkestan chinois d'ailleurs peu représentés dans les herbiers. Les collections réunies au Muséum sont trés abondantes pour certains points particuliers; mais elles proviennent de localités trop peu nombreuses et trop limitées en surface pour pouvoir fournir tous les matériaux indispensables à l'élaboration d'une flore méme préliminaire. Dans ces conditions notre travail ne peut être qu'un exposé du plus grand nombre possible de données géo-botaniques propres à servir dans l'avenir à un travail plus complet (1). RANUNCULAGEZE I. — CLEMATIS L. Gen., n° 696. La mise en ordre d'un genre riche en espèces est toujours délicate, et cette difficulté s’accroit encore par le polymorphisme, l'homogénéité qu'il présente et l'embarras où l'on est de choisir pour les distinctions les caractères les plus fixes, Les classifications jusqu'ici adoptées pour ce genre sont basées sur les caractères végétatifs, par conséquent les plus extérieurs, les plus soumis aux conditions écologiques, les plus variables; on a trop négligé de s'appuyer sur les organes floraux qui, évoluant plus vite, sont le moins soumis aux conditions extérieures et en conséquence ont toutes les chances d'étre davantage héréditaires et de mieux préciser les espéces réelles. Feuilles. — Elles varient dans la méme espèce et souvent dans le méme individu quant à la pilosité, au nombre des folioles, à leur ser- rature aussi bien que par leur grandeur et leur forme. Pérules. — Elles paraissent plus fixes ; mais, si on ne dispose pas d'un échantillon suffisamment grand et complet; on ne peut dire si une plante est pérulée ou non. Inflorescence et bractées. — Elles sont plus ou moins fouruies et (1) Les plantes de Bobnhof et Chaffanjon ont été déterminées par M. Danguy. FINET ET GAGNEPAIN, — FLORE DE L'ASIE ORIENTALE. 519 nombreuses suivant que l'on considère une sommité ou un rameau flo- rifère. Sépales. — Ils sont accrescents dans beaucoup d'espèces, cadues dans quelques autres, ce qui empéche de prendre comme caractére dis- tinctif leur grandeur relative; les deux extérieurs n'ont pas identique- ment la méme forme que les intérieurs; le mode de pubescence est plus fixe en général, qu'ils soient velus extérieurement, intérieurement, sur les deux faces ou simplement sur la marge. Caractères fixes auxquels une grande importance a été accordée : Akénes': 1° Ordinairement ovés, plans et bordés, rarement fusiformes, toujours atténués progressivement en une Tt plumeuse, | cinq à dix fóis plus longue que l'ovaire; 2 Akenes larges, rhombiques, ‘attériués au sommet, en une queue courte seulement pubescente et droite; rarement un peu longue, plu- meuse et recourbée (C. patens); 3° Akènes à style très court, non n'accrescent, rhortbiques o ou samaroides “à la maturité; : 4° Certe sont velus dans le jeune áge et à la maturité, parfois en dernier lieu l'indumentum disparait en partie; d'autres sont glabres méme dans le jeune âge; sauf deux ou trois exceptions douteuses, ‘le caractère tiré de la pubescetice ou de la glabrescence de r akéne jeune est d'une fixité absolue. Étamines : 4° Anthéres introrses, c'est-à-dire à loges s'ouvrant inté- rieurement, fixées alors par le dos sur la face interne du tilet toujours plus large; cas assez rare. . 2° Loges à déhiscence latérale, bordant en quelque sorte le connectif plus ou moins étroit ; cas le plus fréquent. 9? Loges distantes et parallèles, à connectif large, dépassant l'anthere par un mueron apparent; cas assez rare. : 4? Loges contigués, à connectif étroit sans mucron bien apparent; cas fréquent. 5° Filet filiforme, ou linéaire régulier, ou élargi en un de ses points. 6° Étamines velues dans toutes leurs parties, ou seulement sur le filet ou une certaine étendue du filet, Ces caractères de l'étamine sont également très fixes; nous ne leur connaissons pas d'exceplions non seulement dans une méme fleur, mais encore dans les fleurs d'individus différents d'une méme espèce. Ce qui est variable dans les étamines, c'est la longueur relative du filet et de l'anthére.. En général dans une méme fleur, les élamines extérieures ont le filet plus long, celles du centre ayant une anthère plus développée et plus abondamment pollinifére. 520 ; SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. Un fait organographique très remarquable, mais qui n'a été observé que rarement, c'est que chaque loge de l'anthére est divisée primitive- ment en deux compartiments longitudinaux par une cloison qui se ré- sorbe de bonne heure et s'apercoit trés mal à la déhiscence, si elle n'a tout à fait disparu. Dans le Clematis smilacifolia particuliérement, les étamines exté- rieures sont presque réduites à l'état de staminodes, c'est-à-dire que leurs anthéres sont de dimensions extrémement réduites, souvent méme ne s'ouvrent pas et sont vides de pollen. Dans ce cas, à quelque époque qu'on les examine, on trouve chaque loge divisée entiérement en deux parties par une cloison longitudinale. Cette cloison se retrouve encore dans les anthéres normales du centre de la fleur, pleines de pollen, un peu avant l'époque de leur maturité. Dans le C. alpina (Atragene), quatre étamines extérieures se trans- forment en lames pétaloides plus ou moins aigués ou émarginées au sommet. Le seul C. florida présente le méme phénoméne; encore est-ce plutót une duplicature, car le nombre des staminodes n'est pas limité comme dans le C. alpina. On verra, par le tableau synoptique des sections et les clefs analytiques des espèces, que les caractères distinctifs de tout ordre ont été pris dans l'étamine et le pistil. Lorsque certaines espéces ont été dislinguées par d'autres caractéres supplémentaires, ce sera une preuve de leurs affi- nités étroites. Telles sont les C. recta L., paniculata Thunb. et Flam- mula L. qui ne peuvent être séparées que: 1^ par le port; 2 par les feuilles pinnées dans les deux premiéres, pinnées-ternées dans la troi- siéme ou méme simplement pinnées à segments trilobés. Les exemples analogues abondent ; cependant ces espéces ayant élé conservées, c'est une indication que nous avons tenu à garder les noms admis par un long usage presque général, et à ne pas bouleverser cette partie de la nomenclature, Pour faire comprendre les clefs analytiques suivantes, il est de la plus grande utilité de donner la définition des différentes formes de . feuilles, telles qu'elles sont comprises ici : 1° Feuilles simples ou unifoliolées : a Elles n'ont qu'un pétiole et le limbe est d'une seule pièce (C. inte- grifolia); | b Feuilles simples multiséquées ; elles n’ont qu'un pétiole, mais le limbe est extrêmement divisé, parfois presque jusqu’à la nervure mé- diane (C. nannophylla). FINET ET GAGNEPAIN. — FLORE DE L'ASIE ORIENTALE. 521 2 Feuilles composées ; elles sont pourvues de pétiolules et de folioles distinctes : . a Trifoliolées; 3 folioles (C. Meyeniana) : b Pinnées-unijuguées : elles sont trifoliolées avec une paire en plus, soit 5 folioles (C. Vitalba): c Pinnées-bijuguées ; elles sont trifoliolées avec deux paires en plus, soit 7 folioles, etc. ; d Trifoliolées-ternées ; elles ont 9 pétiolules, et 9 folioles par la division en trois de chacune des 3 folioles primitives ; e Pinnées-ternées ou flammuliformes ; elles sont pinnées avec une paire (ou plusieurs) ternée, c'est-à-dire que chaque foliole de cette paire (ou de ces paires) donne naissance à 3 folioles par division, soit 12 fo- lioles ou plus. Dans toutes ces combinaisons, chaque feuille ou foliole peut étre entiére, dentée ou incisée plus ou moins profondément. Il arrive sou- vent qu'une feuille trifoliolée à la base de la tige est entière au sommet ; car, en général, dans un méme individu le nombre des folioles diminue à mesure que l'on se rapproche de l'inflorescence ou de la racine (C. fusca). : Quelle que soit la forme des folioles, elles se présentent sous deux aspects différents : membraneuses, glabres ou pubescentes(C. Vitalba); ou fermes et coriaces, ordinairement glabres, telle une feuille de Laurier (C. crassifolia). Inflorescence. — Les fleurs de tous les Clematis sont disposées en cyme biparé ou fausse dichotomie plus ou moins complète; par avorte- ment, la fleur peut étre isolée. Jamais le pédicelle de Ja fleur ne porte de bractées ; quand il semble en être muni, c’est qu'il est de deuxième ordre et supporté par un pédoncule (premier ordre) couronné par deux brac- tées à l'aisselle desquelles auraient dù se développer deux pédicelles latéraux. Dans une inflorescence compléte (C. Vitalba), les pédicelles peuvent être de quatrième ordre, étant supportés par un pédoncule commun (premier ordre) qui porte des pédoncules de deuxième et de troisième ordre. Dans le C. montana et espèces voisines, les pédicelles semblent partir d'un méme point, à l'aisselle d'une feuille; ce n'est qu'une apparence, car il y a avortement presque total des pédoncules. Les pédicelles figurent alors assez bien par leur ensemble une ombelle sessile à l'aisselle d’un gros bourgeon écailleux, qui est la pérule consti- tuée par les pédoncules ainsi réduils et munis de leurs bractées. 599 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. TABLEAU SYNOPTIQUE DES CLEMATIS ASIATIQUES (Eenes gia eo s rte Section I (esp. 1-5). j bres ! élamines ; : . plantes bes Š glabres akènes ve- \ pérulées À * — Il (esp. 6-11). es doom + uy cC PNE | anthères à \ pérulées j : loges [| -aKenes ^ ; e glabres; con-| Mx AC 32). neci ^ y : et loges | Z2 | filet velu velus \ yb ma \ í loges ) ne> DM et connectif y, SEE V (esp. 33-44). 4 \ glabres | uno ANS loges | ven ( mrt d (o VI (esp..45-56) : E nectif velu \ loges ; et connectif £ > )—:: VII (esp. 57 59. | ww a : velus | no 66 pie MUN M V pas de $taminodes....5......0. eere ^i. VII (esp. 60-65J. lozes , . ,, introrses i avec'staminodes ........ UM cn T = IX (esp. 65). Style "long à pübeseent ` l 3 5t dud (PPEBQUE DIU du M Miele De I a — ' X (esp. 67-70). meux dans - C. patens). \ Style très ne + rer vou A SR IL SN mu E — XI (esp. 71-73). pubéscent Section I. Styles longs plumeuz; anthères latérales; étamines et akènes glabres. A. Inflorescence feuillée, fleurs multiples ; feuilles pin- nées, 1-2-juguées, chaque paire ayant 1-3 folioles entières coriaces «ue, ever sisse e ; S Clemalis unci- pns nata. B. Fleurs solitaires sur la haue? ou trois au plus. :8. Bractées sur la hampe : Feuilles pinnées, 1- -2-juguées à folioles P nées ou seulement incisées, membra- .. ... . BONUS, pe ea iv near duin uM lec POI b. Sans bractées sur la hampe. T Feuilles trifoliolées, à folioles S. COTIACOR coi. e vus fesses on ts (Ut TORCHCHEROTIE: Tt Feuilles entières incisées, membra- dard xo s Pty pedses. eie ved Voca wc.cqec A Le OUI HO Tit Feuilles trifoliolées, à folioles inci- sées, membraneuses.............. 9. C. montana. FINET ET GAGNEPAIN. — FLORE DE L'ASIE ORIENTALE. 2523 1. Clematis uncinata Champ. in Kew Journ. of Botany, MI, p.255. — Bentham Flora Hong-Kong. p. 6 (1861). — Maximoviez, Mél. biolog., IX, p. 597. — Forbes et Hemsley, Journ. Linn. Soc., XXIII, p.. 7. — Cl. leiocarpa, Oliver in Hook. Icon. plant., t. 1533 (1888). — CI. Drakeana, Lév. et Van., Acad. intern. géog. bot., 11° ann. (1902), p. 168. Cuine. — Prov. Houpé : Yi-chang [A. Henry, n% 1413, 1175, 1596, 2888, 3622, 3622 A, 6008, 6212]; Houpé occidental : [ Wilson, n° 457, mai 1900].— Prov. Se-tchuen [Faber, 1887]; Tchen-kéou, Moung-moung- ky, alt. 1400 m. [Farges, n° 843, íe" mai 1892, fleurs blanches]. — Prov. Kouy-tchéou, environs de Gan-pin [E. Bodinier, n? 1680, 3 juill. 1897, fleurs blanches]. — Prov. Fo-kien, Fou-tchéou [Jv Hurst, n? 2011]. Prov. Kouang-toung | C. Ford, n° 4]. Ixpo-CniNE. — Ton-Kin, environs de Nin-Binh, Vo-xa [Bon, n° 2696, fleurs blanches]; Kien-Ké, dans les rochers du mont Seu [ Bon, n° 3894, 16 juin 1888]; monts Dang-xa [Bon, n° 4172, 22 juin 1889]; région de Lac-tho [Bon; n° 4797, mai et juin 1891]. Obs. — Akènes coniques, non atiénués à la base, glabres, queue plumeuse deux fois plus longue que l'akéne. Étamines glabres à filet linéaire, moins large et plus long que l’anthère, en verticilles nombreux, les moyennes plus grandes que les extérieures et les intérieures qui ont le filet égal à l'anthére ; loges de l'anthére latérales (Pl. XVI). 2. CI. Fargesi Franch. Journal bot. Morot, VIT (1894), p. 273. Cine. — Se-tchuen oriental, prés de Tchen-kéou [Farges n° 177, 1400 m., juin]; Se-tchuen occidental, Ta-tsien-lou [Sowlié, n° 541, juin, fleurs blanches]. Obs. — Akènes glabres dans la fleur. Étamines à filet linéaire de la lar- geur de l’anthère, deux fois plus long qu'elle. Sépales obeunéiformes, sub- émarginés. Hampes triflores à chaque aisselle, Var. Souliei : Cl. Souliei Franch. mss. Cuine. — Se-tchuen occidental, environs de Ta-tsien-lou [Pratt, n° 520], [Soulié]. Obs. — Diffère par les étamines à filet linéaire moins large et de deux à trois fois plus long que l’anthère, les sépales obcunéiformes non émarginés, les fleurs plus grandes et li hampe uniflore. 3. CL fasciculiflora Franch. Plant. Delavayane, 1, p. 5 (1889). CHINE. — Prov. Yunnan, environs de Yunnan-sen [Bodinier et Ducloux, n° 51, 21 janv. 1897, fleurs blanches et soyeuses]; route de Tapin-tze à Tatang [Delaray, n° 2218, 7 mai 1885], bois de Moo- 524 : SÉANCE bU 13 NOVEMBRE 1903. kou-tchang, au -dessus de Ta-pin-tze [ Delavay, 13 janv. 1887]; | Dela- vay, 6 fév. 1881]. Obs. — Akènes glabres, noirs, coniques, légèrement atténués à la base presque de la longueur du style jaune, plumeux, ou plutôt en forme d'ai- grette; filet lancéolé, glabre, égal à l'anthére dans sa plus grande largeur, légèrement atténué aux extrémités; sépales soyeux extérieurement, ainsi que le pédicelle. 4. Clematis acerifolia Maximow., Flor. Asie or. fragm., p. 2; Kuntze, Monog. Clem., p. 142; Forbes et Hemsley, Journ. Lin. Soc., XXIII, p. 1. Caye. — Prov. Tchi-li; environs de Pékin [Prorost, n°87 bis, juin 1891], [Bodinier, mai 1889]. 9. Cl. montana Hamilt. in DC. System., I, p. 464 (1818); Prodr., 1,p. 9; Royle, Jilust. botan. Himalaya, p. 51; Lindi. Bot. regist. (1840), t. 53; Sweet, Brit. fl. gard., II, t. 253; Rev. hortic. (1856), p. 161, t. 43; Gard. Chron. (1872), p. 126 et (1875), p. 665; Garden, XV, p. 291; Lavallée, Clém., t. 22; Franch, Pl. Davidiane, Nouv. Archiv. Mus., VIII, 2* sér., p. 184 ; Maximowiez, Acta horti Petrop., XI (1890), p. 10.; Wallich, Pl. As. rar. IIT, t. 217; Hook. et Thomson, Fl. ind., p. 5; Wall. Catal., n° 4682 (C. Punduana); Don, Prod. flor. nap.,p. 192 (C. anemoniflora) ; Wall., Catalog. 4690 (Anemone curta ;) Hooker, Bot. Mag., t. 4061; Kuntze, Monog. Clem., p. 141; C. Kuntziana Léveil. et Van. Bull. Acad. int. géog. bot., 41, p. 174 (1902). CHINE. — Prov. Kan-sou orient. [Potanin]. — Prov. Houpé, Patung [Henry]; Yi-Chang [Henry, n° 1240]. — Houpé occidental [Wilson, n° 889, juin 1900]. — Prov. Se-tchuen oriental [ Henry, n° 8800]; distr. de Tchen-kéou [Farges n° 554, 2000 m. d'altitude, fleur rouge]. — Prov. du Se-tchuen occidental, Moupin [David, fleurs blan- ches]; Ta-tsien-lou [Pratt, n° 125] [Soulié, n° 391, 25 avril, n° 504, 2 août, n* 745 et 1087] [Mussot, n° 1]; env. Tse-kou [Soulié, n^ 1494, 1495, 20 av. 1895, 1451, mai 1895]. — Prov. Yunnan occid. Kouy-tehéou, route entre Hin-y-fou et le fleuve Hoa-kiang [Bodinier, 20 av. 1897].— Prov. Yunnan, Ta-pin-tze, prés Tali [Delavay, n°3, 23 av. 1883, n° 891 avril 1884 ; sans numéro, avril 1887]. INDES. — Himalaya. Obs. — Akènes glabres, ovés-rostrés, quatre fois plus courts que la queue plumeuse ; filets plus étroits que l'anthére, plus longs dans les verticilles exté- rieurs. Très variable quant à la longueur des pédicelles, la largeur de la FINET ET GAGNEPAIN. — FLORE DE L'ASIE ORIENTALE. 525 fleur et des feuilles, la découpure des lobes de celles-ci et leur pubescence, Les pétioles de l'année précédente sont persistants et simulent à s'y mé- prendre des vrilles anciennes. Var. sericea Franchet. Recouverte sur les sépalesetles feuilles d'un duvet soyeux, jaune. CHINE. — Prov. Se-tchuen occid., Moupin (David, juin 1869, fleurs blanches]. Var. Potanini: Cl. Potanini Maximow. Acta hort. Petropolit., XI (1890), p. 9. Diffère seulement par ses fleurs grandes et surtout ses feuilles très divisées presque biternées. CHINE. — Prov. Kansou oriental [ Potanin, 1885]. — Prov. Se-tchuen occident., Batang [Bonvalot et H. d'Orléans, 7 juin]. Section Il. Styles longs plumeux, anthères latérales, étamines glabres, akénes velus en tout ou en partie : plantes pérulées. A. Trois folioles plus ou moins profondément incisées. a. Hampe uniflore. + Folioles soyeuses à poils jaunes, filets li- néaires plus longs que l'anthere........ 6. C. chrysocoma. ++ Folioles pubescentes, filets élargis plus longs que l'antbére. 752.5 1v yvy 7. €. Williamsii. b. Hampe multiflore, folioles velues, filets aussi longs que l’anthère, légèrement lancéolés.... 8. C. triloba (1). B. Trois folioles entières, glabres. t Folioles membraneuses; filet linéaire plus long que l'anthére; hampe uniflore; pré- sence d'un involucre...... Ws yes score J. Us WOpalemnsis. ++ Folioles coriaces ; filet lancéolé aussi long ou plus court que l'anthére; hampe tri- lore; 1.5... 25-27. ep ADOOS en 10. C. Armandi. lol6os.- 5. Pus CARGO CANC RUDI RI TE Cd de 14. C. hastata. 6. CL. cheysocoma Franch. Bull. Soc. bot. Fr., XXXII (1886), p. 362. (1) Les espèces dont les noms sont imprimés en romain n'appartiennent pas au versant du Pacifique. 526 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. CHINE. — Prov. Se-tchuen occidental, Ta-tsien-lou [Soulié n° 715]. [Bonvalot et H. d'Orléans]. — Prov. Yunnan, Ta-li à Ta-oung-miao [Delavay, 22 nov. 1882]; mont Yang-in-chan, prés de Lan-kong [id.]; gorges du Lan-kien-ho, prés Mo-so-yn [id., n° 940, 26 av. 1884]; Pi- vou-sé [id., 27 avril 1887]; Lang-kong [id., 14 mai 1857]; pied du mont Yang-in-chan, au-dessus de Mo-so-yn [id., 28 mai 1887]; coteau ro- cailleux, près de Hee-chan-men [id., 23 juillet 1887]; coteau au pied du mont Yang-in-chan, au-dessus de Mo-so-yn [id., 14 oct. et 21 oct. 1887], coteaux incultes autour de Yunnan-sen [id., mars 1887]; mon- tagnes [Bonvalot et H. d'Orléans, 18 juin]. environs de Yunnan-sen [Bodinier, n° 1524, 5 avril 1897] [ Ducloux et Bodinier, n° 181, 24 mars 1897]. Obs. Ak?nes velus, presque lenticulaires, à queue cinq fois plus longue et couverte de poils jaunes; stigmate noir; étamine à filet linéaire deux fois et demie plus long que l’anthère, moins large qu'elle. Plante voisine du CI. inontana, dont certains échantillons ont une pubescence jaune analogue. 1. Clematis Williamsii A.Gray, Plant. jap., 306; Miquel, Prolu- si0, p.190; Franch. Savat. Enum. plant. jap., l,p.9. -— JAPON. — Nippon, Yokoska [ Saratier, n** 7 et 688, av. 1867]. CHINE. — Prov. Se-tehuen oriental, dist. de Tchen-kéou, rochers calcaires, à Moung-moung-ki |Farges, n° 1249, 10 mai 1893]. Obs. — Akène velu dans la fleur; fruit mûr... ; étamines glabres de deux séries, les extérieures à filets lancéolés plus larges et deux fois plus longs que l'anthére à loges presque divariquées; les intérieures plus courtes, à loges contigués ayant le quart de la longueur du filet, qui est plus étroit que l'anthéere. Port du Cl. montana, mais hampes munies de deux bractées opposées ; la plante chinoise est plus velue (presque P que la plante japonaise. 8. CL triloba Heyn. — Inde : Himalayà oriental. 9. Cl. nepalensis DC. — Inde : Himalaya occidental, Népaul. 10. Cl. Armandi Franch. Nouvelles archiv. Muséum, sér. 1I, VIH (1885), p. 184; Kuntze, Monog. Clematis, p. 152. CHINE. — Prov. Houpé, Yi-chang [Henry, n^ 5223 et 1388]; Patung, | Henry, n* 3120]; Houpé occidental [ Wilson, n° 2 et 36, av. 1900]. — Prov. Se-tchuen oriental, district de Tchen-kéou, [Farges, n° 3 bis]; Setchuen occidental, Moupin [ David, av. 1859]. — Prov. Kouy-tchéou, district de Gan-pin [Martin et Bodinier, n° 2132, 28 mars 1898]. — Prov. Yunnan, environs de Mi-tsao [Ducloux et Bodinier, n° 108, 3 mars 1897], environs de Mong-tsé [ Tanant, 1893]. FINET ET GAGNEPAIN. — FLORE DE L'ASIE ORIENTALE. 527 INpo-CuiNE. — Ton-kin occidental, Kien-ké [ Bon, n° 1992, 16 mars 1883]. à Obs. — Akènes ovales, substipités, aplatis, velus, fauves, quatre fois plus courts que la queue plumeuse. Etamines glabres de deux séries, les exté- rieures à anthère de la longueur du filet, les intérieures à anthére deux fois plus longue que le filet; filet lancéolé égal en largeur à l'anthére atténuée au sommet. è 11. Clematis hastata Fin. et Gagn. (Pl. XVI). Frutex scandens, caule suteato, glabro, perulato. Perula fere capitata squa- mis densis, lriangulis acutis, tenuiter villosis, pilis appressis. Folia bi-juga, glaberrima, petiolo amp!exicauli, rimoso; jugum infimum foliolis trilobatis vel trisectis, basi subcordutis, lobis longe ovalis obtusis, apice mucronatis, jugum seeundum et foliola suprema conformia sed integra. Flores in perula ad 8, pedic-llis ebracteatis (id est sessilibus), vel in perula bracteatis, inæqua- libus, pubescentibus, apice tomentosis. Sepala lanceolata, basi attenuata, trinervia, extus et marginibus pubescentia, albida, intus glaberrima, apice obtusa. Genitalia calyce fere duplo breviora; stamina numerosa, filamentis loriformi-linearibus, glaberrimis, antheras æquantibus et quam ex angus- tioribus; antheræ lineari-oblongæ, glabræ, loculis a latere dehiscentibus. Achainia pubescentia, stylo hirsuto. Folia tota 15 cm. longa; petioluli 5-15 mm. longi, foliolis infimis trilobatis, 2 em. latis, 5 1/2 em. longis, supremis 5-12 mm. latis, 5 cm. longis; pedicelli 4-7 cm. longi; sepala 12 X 4 mm. CHINE. — Prov. Se-tehuen orient., district de Tehen-kéou, Han-ky- sé, près de Tchen-kéou [Farges. n° 1155, 2 avr. 1892]. Obs. -— Cette espèce est voisine du C. Armandi Franch., dont elle diffère par : 4? ses feuilles bi;uguées, c'est-à-dire à 7 folioles et beaucoup plus pe- tites; 29 par les écailles des pérules triangulaires aiguës; 3° par les pédi- celles sessiles; 4° par les élamines à filet filiforme; 5° par l’anthère linéaire oblongue. D'ailleurs, dans le C. Armandi, il y a plusieursséries d'étamines de dimensions décroissantes en allant vers le centre, le filet diminuant, tandis que l'anthére s'allonge au point que les étamines des verticilles internes ont l'anthére jusqu'à deux fois plus longue que le filet. Section II, Styles longs plumeux; loges latérales, étamines glabres, akenes velus; plantes non pérulees. A. Loges distantes, mucronces, feuilles entières ou trifoliolées. t Folioles fortement réticulées en dessous, cha- grinées en dessus; inflorescence feuillée ; filet, méme dans les étamiues extérieures, égal à l’anthère mucronée ou plus court qu'ellt,...... se. IS Mie RV prid VR 12. €. hedysarifolia. 598 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. ++ Folioles lisses; inflorescence non feuillée ; filet beaucoup plus long que Panthère mu- cronée dans les étamines extérieures...... B. Loges contigués, mutiques. a. Feuilles trifoliolées. * [nflorescence non feuillée. + Filet linéaire aussi long ou plus court. que l'anthére légèrement rm orne? ++ Filet plus long que l’anthère, linéaire, ondulé-erispé au sommet; anthére BOUE Ne AN Ge pr er ** Inflorescence feuillée. + Folioles à une ou deux dents; an- there 1/5 de l'étamine, sphérique. +4 Folioles à 1-5 dents, glabres; akène ovale, à queue dix fois plus longue que lui; anthère 1/3 de l'étamine, ovales. uote tours. : vvv Folioles cordiformes, incisées, pu- bescentes ; akènes environ 10, fusi- formes, queue courte double de l'akéne parfois nu; anthère 1/3 de létamine, ovale......... Sita b. Feuilles pinnées, 1 ou plurijuguées. * Filet de l'étamine linéaire. + Feuilles pinnées-unijuguées à folioles entières ou dentées; inflorescence multiflore; akénes nombreux.... +p Feuilles pinnées, 1-2 juguées, biter- nées ; folioles incisées; queue très Courte... 0:925 ner te vvv Feuilles pinnées, unijuguées, biter- nées; folioles trilobées; inflores- cence pauciflore; akènes 10 ou moins... ovo. for Noa cei. ** Filet de l'étamine filiforme. x. Inflorescence axillaire et terminale. + Feuilles pinnées, 1-juguées,biternées ou non; folioles grandes presque toujours entiéres; plante brune à feuilles soyeuses en dessous; 13. Clematis smila- cifolia. 14. C. Meyeniana. 15. C. crassifolia. 16. C. formosana. 17. €. apiculata. 18. C. apüfolia. 19. C. Vitalba. 90. C. brevicaudata, 91: G. Prerott- FINET ET GAGNEPAIN. — FLORE DE L'ASIE ORIENTALE. 529 inflorescence peu fournie, à fleurs grandesi. i. Te Coco sm G. Dureilold. ++ Feuilles pinnées, 1-juguées, folioles petites, entières; plante noire, gla- bre; fleurs nombreuses, petites... 23. C. chinensis. Ttt Feuilles pinnées, 1-juguées, non bi- ternées; folioles entières: plante verte ou jaunâtre, glabre........ 24. C. recta. 1 "iv Feuilles pinnées, 1-juguées, biter- nées; le plus souvent folioles en- tières; plante verte ou jaunàtre, DATE -> cC. P 25. C. Flammula. &. Inflorescence terminale, plante dres- sée. + Feuilles pinnées, 1-2-juguées à fo- lioles entières, glabres, lancéolées, BEIC eT. 1s 96. C. angustifolia. ++ Feuilles pinnées, 4-5-juguées, non biternées; folioles presque tou- jours entières, soyeuses argentées en dessous 2 sii [X3] -1 . C. Delarayi. :. Feuilles entières (non foliolées). * Filet de l'étamine lancéolé, c'est-à-dire atténué à la base et au sommet. + Feuilles à limbe profondément in- cisé et lobes presque linéaires... 28. C. nannophylla. ++ Feuilles à limbe entier ou profon- dément incisé; lobes larges lan- céolés et dentes... .. -oaa ss 9. Lo frulicola. ** Filet de l'étamine linéaire. . + Filet aussi long ou plus long que l'anthére; plante frutescente à ra- meaux feuilles.. rive, 30. C. songurica. ++ Filet aussi long ou plus court que l'anthére; plante herbacée à feuilles presque toutes radicales et inflorescence non feuillée....... 91. C. lancifolia. 12. CI. hedysarifolia DC. — Indes : Himalaya oriental. 13. a. smilacifolin Wallich, Asiat. Research., XIII, p.414et Plant. asiat. rar., t. 20; Catal., n^ 4683 et 4868 (CL. subpeltata); Bot. Mag., t. 4259; Hooker et Thomson, Flora indica, p. 6; Wight, Illustr. t. 1; Hooker, Flor. Brit. India, I, p. 3; Kuntze, Monog. Te L- (SÉANCES) 34 530 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1908. Clematis, p. 120; Cl. Munroana Wight, Illustr.,l, p. 5, fig. 1; CI. affinis Wight, id.; Cl. Zollingeri Turez., Bull. Soc. nat. Mos- cou, XVII, pars 2, p. 214 bis: Cl. chrysocarpa Kuntze, Monog. Clematis, p. 121; Cl. coriacea Korthals, Neederl. Kruidk. Arch., I, p. 208; CI. glandulosa Blume, Bijdr., I, p. 1; Cl. smilacina I. Toc cit. Caine. — Prov. Yunnan [Bons d' Anty, n° 288]. Ixpo-CuiNE. — Ton-Kin occidental, mont Van-Son [Bon, n° 1289, 8 février 1882], mont Lan-Mat [ Bon, n°1947, 27 fév. 1883 [id., n°2851, 17 mars 1885]; Vo-Xa [id., n°3344, 9 mars 1887]; Ninh-binh, mont Kanh-Dieû [id., n° 3703, 19 fév. 1888]; Vo-Xa [id., n° 4082, 29 déc. 1888 et 26 nov. 1890] ; Ke-Ben [id., n° 5063, 4° fév. 1892]; Tu-Da [id., n° 5763, 22 nov. 1892]; Langson [Bois, déc. 1902]; Than-Moi [Ba- lansa, n° 1574, 21 janv. 1887]; Yen-Lang [id., n°3373, 27 déc. 1887]; Ding-Bang [id., n°4418, 18 oct. 1890]. — Laos, bassin d'Attopeu, mont de Bassac [Harmand, n° 1073, fév. 1877]; [D' Spire, n° 854]. INDES. — Himalaya, Bengale; Ceylan ; iles Andaman. Obs. — Akènes velus, rhombiques, bordés, trés acuminés étant jeunes, trois fois plus court que la queue grêle ct soyeuse; étamines glabres, de deux séries, les extérieures plus longues, à filets linéaires plats, beaucoup plus longs que les anthères, qui sont presque totalement atrophiées; les intérieures moitié plus courtes, le filet égal à l’anthère; anthére longuement mucronée dans les deux séries. Feuilles tantót unifoliolées ovales, tantót cordiformes et subpeltées, tantôt trifoliolées à folioles ovales ou cordiformes (PI. XVI). 14. Clematis Meyeniana Walp. Nov. Act. Nat. Cur., XIX supp. 1, ` p. 297 et Rep. V, p. 3; Bentham, Flora Hong-Kong. p. 6; Maxi- mow., Mélang. biolog. IX, p. 597; Hance in Walpers Annales, IT, p. 3 (C. oreophila) ; Kuntze, Monog. Clematis, p. 152 (C. he- dysarifolia var.); Forbes et Hemsley, Journ. Linn. Soc., XXMI, p. 9. Japon. — Arch. Liou-Kiou, ile Oshima [Faurie, n° 3830, juin 1900] [ Wright, n* 4, 1853-1856] [Ferrié]. — Formose, à Tamsui [Oldham, n° 1, 4864]. CHINE. — Prov. Che-Kiang, Ning-Po [Fortune, n" 14 A, 1844]. — Prov. Fo-Kien (de Latouche, 1898], Hong-Kong (Bon, n° 704, 1883- 1885]; [Wright, 1853-1856]; [Bodinier, n° 680, 27 juillet 1893] ; [ Hance, n° 388, mai 1874]; [Fortune, n° 51,1845]; (Ford, n° 5, août 1881]. — Prov. Houpé, Yi-chang [Henry, n° 2144] ; [id., n° 3499]; [id, n°3829]. — Prov. Koui-tchéou occidental, Hin-y-fou, prés de Hin-y-hien [Bodinier, n° 1582, avril 1897]. — Yunnan [Bons d'Anty, n° 135, FINET ET GAGNEPAIN. — FLORE DE L'ASIE ORIENTALE. 531 12 sept. 1897]. Yunann sept. et orient. Long-ki [Delavay, n° 5146, avril 1894] ; Tchen-fong-chan [Delavay, n° 4, mai 1882]. INDo-CHINE. — Ton-Kin, Kien-Ké [Bon, n°1992, mars 1883]. Obs. — Akènes, dix ou moins, velus, ovés acuminés, trois fois plus courts que la queue soyeuse blan-he; étamines glabres, série extérieure à filet deux fois plus long que l’anthère, linéaire, de méme largeur; les intérieures à anthere deux fois plus longue que le filet et très brièvement mucronée ou mutique. Var. granulata Fin. et Gag. Differe du type par ses fleurs plus petites et surtout par ses feuilles finement et réguliérement chagrinées sur les deux faces, à nervures secondaires à peine distinctes; forme méridionale. CHINE. — Hainan [Henry, n? 8087 et 8682, ann. 1889]. ps Ixpo-CuiNE. — Ton-Kin, Kien-ké [Bon, n° 3905, 18 août 1888] [i4., n° 4946]; mont Bavi, à Camday [Balansa, n° 3374, 30 mai 1888]; Quang-yen [id., n° 3375, 11 juin 1886]; Tu-Phap [id., n° 3376, juin: 1887]. — Annam, Tourane [Harmand, 1875-1877]. 15. €t. crassifolia Benth. Flor. Hong-Kong., p. 1; Kuntze, Monog. Clemat., p. 152; Forbes et Hemsley, Journ. Linn. Soc., XXIII, p. 3. Cune. — Hong-Kong, mont Gough [Bodinier, n^ 1000, 19 déc. 1804]. Obs. — Akène velu dans la fleur...; étamines glabres à filet quatre fois plus long que l’anthère, aussi large qu'elle dans le haut et s'amincissant progres- sivement vers la base, curieusement ondulé-crispé dans la moitié supérieure; anthère largement elliptique, non mucronée. 16. CL. formosana O. Kuntze in Hooker's Icones, tab. 1945. Cuine. — Formose, à Takou [Henry]. Obs. — Akène velu dans la fleur... ; étamines glabres, à filet filiforme de la longueur des sépales ou à peine, quatre fois plus long environ que l'anthére arrondie. Les divisions des feuilles sont dans notre échantillon beaucoup moins profondes que dans celles de la figure des Icones de Hooker. 17. Cl. apiculata Hook. et Thoms. Indes : Himalaya orient. 18. CL apiifolia DC. Systema, I, p. 149 et Prodr. I, p. 6; Miquel, Prolusio, p. 189, et Ann. Mus. Ludg. Bat. MI, p. 2; Maximowicz, Mél. biol., IX, p. 593; Bentham, Flor. Hong-Kong. p..1; Hook, et Arnott., Voy. Beechey, p. 258 ; Forbes et Hemsley, Journ. Linn. 532 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. Soc., XXIII, p. 2; Franch. et Savat., I, p. 2; Loureiro, Flor. Cochinchin., p. 345 ex Maximow. l. c. (Ci. virginiana). Japon. — Yokoska [Savatier, n° 6]; Otomi [Dickins, août 1877] prov. Osumi, Kirishima [?, sept. 1887]; Taguchi | ?, août 1887]; pied du Sanju [Faurie, n° 13621, 27 aoùt 1594]; Sambongi [Faurie, n° 831, 7 aodt. 1885]; Mitsuishi, prés de Okayama [id, n° 11446, 9 nov. 1893]; ruines du château de Morioka [Faurie, n° 6039, 17 août 1890]; collines de Tanabu [id, n° 4617, 25 août 1889]; Fujiyama [id., n° 6627, 20 oct. 1890]; Oguirohama [id, n° 4467, 15 juillet 1889]; Aomori [id, n° 1086, 6 septembre 1885] ; Nagasaki [Oldham, n° 6, 1862-1863] [Maximovicz, 1863]; [Blume]. Con&k. — Naipiang [Faurie, n° T et 10, août 1901]. CHINE. — Prov. Che-Kiang, Ning-po (Fortune, n° 86 A, 1844]. — Prov. Kouy-tchéou, Gan-pin [L. Martin, graines cult.]. Obs. — Akènes pubescents, parfois entièrement glabres, au moins à la ma- turité ; étamines glabres, à filet linéaire plus étroit que l'anthére et environ deux fois et demie plus long; loges légérement distantes. 19. Clematis Vitalba L. Sp. 766; DC. Systema, I, p. 139 et Prodr. I, p. 3, Kuntze, Monog. idit; p. 99. a. Asie Mineure, Syrie, Caucase, Perse, Cachemir. f. CI. Gouriana Roxb. FI. Zndica, IL, p. 670: DC. Systema, I, p. 138, Prodr., I, p. 3; Hooker Fl. British India, I, p. 4 ; Kuntze, Monog. Clematis, p. 100; Trimen Fi. Ceylon, p. 2. CHINE. — Prov. Houpé, Yi-chang [Henry, n^ 2347, 2946, 3128, 3132, 4329]; Houpé occidental [ Wilson, n° 1706, sept. 1900]. — Prov. de Se-tchuen, district de Tehen-kéou [Farges, n% 641, 1.400 m., sept. et 843 bis]. — Prov. Yunnan, Ta-pin-tze [Delavay, 25 nov. 1885, n° 2984, 29 sept. 1887, n° 4724, 27 sept. 1888]; Mongtzé [Tanant]; [Bous d Anty, n° 194]. Iwpo-CumwE. — Laos, bassin d'Attopeu [Harmand, n° 1194, mars 1877]. i HiMALAYA occ. — Bengale; Assam. CL. Gouriana forma substipulata ; Cl. substipulata Kuntze, ien Clematis, p. 441. CHINE. — Prov. Houpé [Henry, n° 6461]. — Prov. de Se-tchuen [Farges]. — Prov. Koui-tchéou, environs de Gan-pin [Martin et Bodinier, n° 1884, 4 sept. et 9 oct. 1897]. TE CL. grata Wall. Plant. asiat. rar., I, t. 98; Hooker, Fl. Indica, FINET ET GAGNEPAIN. — FLORE DE L'ASIE ORIENTALE. 533 I, p.3; Maximow., Mélang. biolog., IX, p. 593; Kuntze, Monog., p. 100 (pr. var.); Forbes et Hemsley, Journ. Linn. Soc., XXIII, p. 3. JAPON. — Formose [Oldham, n° 2, 1864]. ConÉE. — .[Faurie, n° 11, sept. 1901]. CHINE, — Prov. Kouang-toung, Macao et iles Chusan [Calléry, n°14] [Ford, n° 3, août 1887]. — Prov. Houpé, Yi-chang [Henry, n°1556, 2121, 3092, 4330, 5647 A et B, et 6462]; Nanto, près Yi-chang [Henry, n° 2015] ; Houpé occident. [ Wilson, n° 974, juin 1900, 1303 A et 1706 B, juillet 1901]. — Prov. Se-tchuen oriental [Henry, n° 5578]; district de Tchen-kéou [Farges, n° 2 bis, 320 bis et 109, 2500 m., août]. — Prov. Setchuen occidental, Ta-tsien-lou [Bonvalot et H. d'Orléans, 30 juillet] ; [Pratt, n° 78, déc. 1890]; [Soulié, sans numéro]; Tsé- kou [Soulié, n° 1502 bis, 28 mai]; Moupin { David, juillet 1869]. — Prov. Kouy-tchéou, environs de Koui-yang [Bodinivr, n° 1621, 10 juin 1897]. — Prov. Yunnan, Ta-pin-tzé [Delavay, n° 3128, 24 sept. 1887]; environs de Yunnan-sen {Ducloux et Bodinier, n° 323, 1* août 1897]; Tato [Coulmont et Ducloux, n° 619, sept. 1898]. INDES. — Himalaya, Ceylan. Obs. — Akénes velus, trés rarement glabres; étamines glabres, d'une seule série, à filet linéaire moins large et beaucoup plus lovg que l’anthère ovale. Espéce éminemment polymorphe, surtout pour les feuilles; celles-ci ont ordi- nairement cinq folioles entières ou plus ou moins profondement incisées ou dentées ; dans quelques échantillons de l'Assam et de l'Indo-Chine, les feuilles sont vert-cendré et bi-juguées, c'est-à-dire à sept folioles. La «ar. Gouriana est caractérisée par ses folioles entières; la forme substipulata porte sur les rameaux floraux une paire de stipules placées soit à l'aisselle de la feuille, soit à la base de l'inflorescence. La var. grata se distingue par ses folioles pro- fondément incisées, subtrilobées et le plus souvent pubescentes. On trouve tous les passages entre le Clematis Vitalba d'Europe et ses variétés asia- tiques, grata et Gouriana (Pl. XVI). 20. Cl. brevicaudata DC. System, I, p. 138; Prodr. I, p. 3, n^ 11; Maximowiez, Mél. biol., IX, p. 592, et Acta horti Petropol., XI, (1890), p. 8; Franch. PI. David, p. 14; Forbes et ilesa Journ. Linn. Soc. : XXIII, p33 intus Monog. Cl., p. 100 (pro var.) CHiNE. — Boréale [Bunge, 1835] [Ivan, 1859]. — Mandchourie [Wilford, 1859]. — Mongolie orientale [David, n° 2915, 2049, août 1866, septembre 1864]. — Mongolie australe, m' Muni-ula [Pr zevalski, 1811]. — Prov. Tchi-li, mont. au nord de Pé-Kin [David, n 314 et 449, ann. 1863]; [Provost, n° 62, sept. 1891]. — Prov. Se-tchuen occid. Ta-tsien-lou [Soulié, n° 479, juillet], [Mussot]. 534 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. . Obs. — Akènes velus, trois fois plus courts que la queue plumeuse blanche. Étamines d’une seule série à filet linéaire, glabre, plus long et plus étroit que l'anthére ovale. Les échantillons provenant de Ta-tsien-lou ont les feuilles bi- juguées, la paire inférieure à folioles ternées, petites et velues, à trois dents mucronées de chaque côté; les autres échantillons du nord de la Chine sont unijugués avec des folioles presque glabres, tantót ternées, tantót simplement triséquées. Cette espèce ne se distingue guère du Cl. biternata DC. de Java que par ses akènes un peu plus nombreux (d’après la description); de fait elle parait plutôt être, ainsi que le C. biternata, une forme de Cl. Vitalba. 21. Clematis Pieroti Miq. in Ann. Mus. bot., IIT, p. 1; Kuntze, Monog. Clemat., p. 148 (pr. var.) JAPON. — Yokohama [Maximowicz, 1862]; Nagasaki [Maximowicz, | 1863]; Sikoku, prov. Bungo, à Kobari [?, juillet 1888] [ Blume, n° 124]. CHINE. — Prov. de Houpé, Yi-chang [Henry, n° 4338]. — Prov. de Yunnan, environs de Yunnan-sen [ Duclouæ, n° 618, 14 sept. 1898]. Obs. — Akènes velus (au moins jeunes), peu nombreux (10-15), glabres à la maturité, ovés, aplatis; étamines en deux séries, les extérieures un peu plus longues, filet linéaire de méme largeur que l'anthere, légèrement élargi au milieu ; anthére beaucoup plus courte, ovale. 22. €. parviloba Gardn. et Champ. in Hook. Kew Journ. of bot., I (1841), p. 241 ; Bentham, Flor. Hong-Kong., p. 6; Maximow. Mélang. biol., IX, p. 597; Kuntze, Monog Clemat., p. 102; Forbes et Hemsley, Journ. Linn. Soc., XXIII, p. 6. CHINE. — Prov. Kouang-toung, Hong-Kong [ Wright, n° 4, 1853-1856] [Furet, n° 60, 18551; [Hance, n° 389, août 1864]; Happy Valley, [Bodinier, n^ 112, 13 av. 1885]. Obs. — Akènes velus, à queue roussâtre; étamines glabres de deux séries, les extérieures plus longues, mais de méme forme; filet linéaire, presque fili- forme, plus long et plus étroit que Panthère ovale; toute la plante est duvetée et brunátre, sauf le dessus des feuilles qui est presque noir. Var. glabrescens, Fin. et Gagn.; Cl. Vitalba L. var. ganpiniana Lév. et Vaniot ! CHINE. — Prov. de Houpé, Yi-chang [Henry, n° 4338]. — Prov. du Se-tchuen orient., district de Tchen-Kéou [Farges]. — Prov. du Yunnan, environs de Yunnan-sen [Duclouz, n° 618, 14 sept. 1898, grande fleur blanche]. — Prov. de Kouy-tchéou, environs de Ganpin [Martin et Bodinier, n'* 1788, 1882 et 1883], environs de Po-Kong, Chen-Lin, [Séguin et Bodinier, n° 1992, 18 août 1898]. Obs. — Cette variété parait étre éminemment polymorphe; les plantes du Se-tchuen sont trés voisines du type de Hong-Kong, celles du Yunnan en dif- férent davantage et celles du Kouy-Tchéou se rapprochent presque d'un CI. FINET ET GAGNEPAIN. — FLORE DE L'ASIE ORIENTALE. 935 Vitalba de la var. grata. Les caractères distinctifs sont les suivants : akène toujours glabre (velu dans C. Vitalba, parviloba, brevicaudata, et presque glabre dans CI. Pierotii). Feuilles toujours bijuguées, les deux paires ternées ; folioles presque entières dans les échantillons du Se-tchuen, un peu dentelées dans ceux du Yunnan et portant dans ceux du Kouy-tchéou des dents pro- fondes nombreuses et mucronées. Les fleurs, peu nombreuses, égales à celles du type dans les plantes du Se-tchuen se réduisent à la dimension de celles du Cl. Vitalba dans celles du Kouy-tchéou; les exemplaires du Yunnan sont un passage entre les deux. En résumé, la var. glabrescens constitue une série d'intermédiaires qui relient l’espèce distincte Cl. parviloba aux variétés à feuilles divisées du Cl. Vitalba. 23. CI. chinensis Retz. Observat., fasc. 2, p. 18, n° 53, t. 2: Lou- reiro, Flora cochinchin., I, p. 422 (C. sinensis et C. minor); DC. System. I, p. 137 (C. chinensis) et p. 136 (C. minor); Forbes, Journ. of botany (1884), p. 262-265 (C. chinensis) et p. 263 (C. minor); Maximovicz, Mél. biol., IX, p. 596 (C. chinensis). — C. terniflora DC., Syst., p. 131; C. funebris, Léveillé et Va- niot, Acad. intern. géogr. bot., XI, p. 168. — C. Benthamiana, Hemsley, in Journ. Linn. Soc., XXIII, p. 2; — C. terniflora Bentham, in Flor. Hong-Kong., p. 1. (non DC.). CHINE — Prov. de Houpé occidental [ Wilson, n 1679 et 1306, août 1900]; Yi-chang [Henry, n°° 1601, 4348 A, 4328, 1518, 2033, 2773, 4339]. — Prov. de Se-tchuen, Tchong-king [Faber, n° 738, 1887]. — Prov. du Kouy-tchéou, environs de Ganpin [Martin et Bodinier, n°1787, 9 août 1897]. — Prov. de Fo-kien, Amoy [Hance, n° 1476]; [Fortune, n° 94]. — Prov. de Kouang-toung : Macao [Calléry, n° 85, 1844]. — Chine septentrionale [Fortune, n° 89 a, 1814]. INpo-CHiNE. — Annam, environs de Hué [Harmand, août 1877]. Obs. — Akènes peu nombreux, velus, cinq fois plus courts que la queue plumeuse. Étamines d’une seule série, courtes, glabres; filet linéaire aussi large, égal à l'anthére ou plus court; anthère à loges légèrement écartées, un peu mucronées. ll est à peu prés impossible de séparer les unes des autres les espèces citées plus haut comme synonymes; elles paraissent des formes à peine distinctes d’une seule et mème espèce. 24. CL. recta L. Sp. pl. édit. I, p. 554; C. paniculata Thunb. Transact. Linn. Soc., II, p. 331 ; DC. System, p. 136, Prodr. 1, p. 3; Maximow., Mélang. biol., IX, p. 595 ; Franchet, Pl. David, p. 12; Forbes et Hemsley, Journal. Linn. Soc, XXIII, p. 6; Forbes, Journ. of Bot. (1884), p. 262; Thunberg, Flor. jap.. p. 239 (CL. crispa) et p. 240 (C. virginiana). Japon. — [Blume]; Hakodate [Barthe, 1857]; [Maximovicz, Iter secundum, 1861]; Nagasaki [Oldham, n° 3, 1862]; Yokoska [Savatier, 535. . SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1908. n° 4, août, 1866-1874]; sans localité [Dickins, 1817]; Noesi [Faurie, n° 886, 10 août 1885]; Aomori [id., n° 1085, 6 sept. 1885] ; Hakodate [id., n°1398, septembre 1886] ; [id., n° 3181, oct. 1887] ; Sikoku [id., n? 11949, nov. 1895]. Corée. — .[Montigny, n° 144, ann. 1855]. — Province de Kieng- Keui [Oudot, n^27, juillet 1891]. — Prov. Kan-ouen-to [Faurie, 15 juillet 4901]; Pyeng-yang [id., n° 16, juin 1901]; sans localité [id., 14 juill. 1901]. CHINE. — Prov. Mandchourie [ Wilford, 1859] ; Mergen [Chaffanjon, n° 1664, 27 juillet 1896] ; Amour [| Maximovicz]; Dahourie, bords de l'Oussouri [Maak]. — Province Houpé, Yi-chang [Henry, n* 309, 2127, 4361] (Wilson, n° 1443. juillet 1900]. — Prov. du Kiang-si [David, n° 822, août 1868]; Kiu-kiang [Bullock, n° 103]. — Prov. du Kouang-toung, Hong-Kong [Fortune, n° 51]. Obs. — Akènes velus, peu nombreux, elliptiques-marginés, queue trois fois plus longue; étamines glabres de deux séries, les extérieures plus longues, toutes de méme forme; filet linéaire beaucoup plus long et moins large que l'anthére. — Nous avons réuni, sous le nom de C. recta, le C. paniculata Thunb., le C. mandshurica Rupr. (Cl. recta var. mandshurica Maxim.) entre lesquels on trouve tous les intermédiaires. Le mode de végétation, qui parait être différent et qui constituerait un caractère suffisant, est d'observation unpossible dans les herbiers. 25. Clematis Flammula. — Syrie : Liban. 26. €. angustifolia Jacq. Enum. vindob., 310, Coll. I, p. 137, Icon. plant. rar., L, t. 104; DC. Systema, 1, p. 153, Prodr. I, p. 7; Maximow., Mélang. biol., 1X, p.594 et Fl. As. Or. Fragm., p. 2; Debeaux, Flor. Tche-fou, p. 22; Franchet, Plant. David. p. 14 ; Kuntze, Monog. Clemat., p. 112 (p. var.); Forbes et Hemsley, Journ. Linn. Soc., XXIII, p. 2. Corée. — Chinampo [Faurie, n° 14, sept. 1901 ; n° 4, juin 1900]. CHINE. — Chine boréale [Bunge, 1834]. — Prov. Dahourie [Turcza- ninow, ann. 1859]; Nertschinsk [Karo, n** 152 A, 152 C]; sans loca- lité [ Fischer, n° 21, 4836]. — Prov. de Mandchourie. golfe de Ta-lien- wan [ Hance, juillet 4860]; Kailar [Chaffanjon, n° 1666, 25 juin 1896]. — Prov. Mongolie orientale, Ta-tchio-chan [ David, juillet 1863], Gehol [id., juin 1864]. — Mong. méridionale, Tai-lou-kéou [Provost, août1891]. — Prov. du Tchi-li, nord de la grande Muraille, Kou-pei-kéou [Pro- vost, n° 46, sepl. 1891]; montagne au nord de Pé-Kin [David, n° 424, ann. 1863], environs de Pé-Kin [Provost, juin 1891], [Bretschneider n° 6513, mai 1872]. — Prov. Chan-toung, Tché-fou [Fauvel, 1881] [ Faber, n° 254]. — Chine allemande [Zimmermann, n° 205, 1901]. FINET ET GAGNEPAIN. — FLORE DE L'ASIE ORIENTALE. 991 SIBÉRIE orientale. Obs. — Akènes velus, obovés, aplatis, à section lenticulaire, cinq fois plus courts que la queue soyeuse; étamine à filet linéaire plus étroit que l'anthére allongée et plus Jong qu'elle. Trés variable sous le rapport de la grandeur des fleurs; feuilles parfois entières au sommet, celles de la base bi-pinnées à seg- ments ultimes décurrents sur le pétiole commun, ce qui indique une affinité avec C. nannophylla. 27. €l. Delavayi Franchet, Bull. soc. bot. Fr., XXXII (1885), p. 360. CHINE. — Prov. Yunnan, Ta-pin-tze, prés Ta-li [Delavay, n° 2, 4 sept. 1882 et 25 sept. 1882]; Pee-tou-po [id., 1* janv. 1881]; Ta-pin- tze [id., 11 déc. 1886]; Mo-so-yn [id., 5 sept. 1887, 2.500 m., fleurs blan- ches, 21 oct. 1887 et 8 aoüt 1888]. — Prov. Se-tchuen occid, Batang [Bonvalot et H. d'Orléans]. Obs. -— Akéne tomenteux, ovale, aplati, quatre fois plus court que la queue soyeuse ; étamines glabres de deux séries, les extérieures plus longues; filet linéaire presque aussi large et plus long que l’anthère. Cette espèce, dressée, est remarquable par ses feuilles vertes en dessus et soyeuses-argentées en dessous. C'est la seule espèce à feuilles pinnées avec un tel nombre de paires de folioles. 28. CI. nannophylla Maximow., Diag. plant. nov. asiat. (1816), fasc. I, p. 707, et Act. horti Petrop., XI. (1890), p. 5 ; Forbes et Hemsley, Journ. Linn. Soc., XXIII, p. 6. Cine. — Prov. du Kan-sou oriental [Potanin, 1885]. Obs. — Akènes velus dans la fleur, étamines glabres à filet largement lan- céolé, à peine deux fois plus long que l’anthère oblongue. Les feuilles sont simples mais tellement séquées que le limbe est presque réduit aux ner- vures. 29. CL fruticosa Turczaninow, Bull. soc. nat. Moscou, V, p. 181; Maximow. Fl. Amurens. suppl., p. 419, et Mélang. biolog., XXII (1816), p. 582 et Act. hort. Petrop., XI, 1890, p. 5; Cl. salsu- ginea Bunge in herb. Mus. Par. Caine. — Mongolie orientale, Ourato [ David, n° 2701, fleurs jaunes, sept.]; Sartehy [id., n° 2701]. — Mongolie occidentale, pays des Ordos [Przewalski, 1871] ; Mongolie (C. salsuginea Bunge); Gobi [Potanin, 1886]. — Province du Chan-si [Potanin, 1884]. Obs. — Akène soyeux, atténué aux deux extrémités, trois fois plus court que la queue; étamines glabres, filet lancéolé plus large que l'anthére, trés atténué aux deux extrémités, 2-3 fois plus long que l'anthére longue et étroite. 538 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. 30. Clematis songarica Bunge, Linnæa, XIV, (1840), Litt. 119; Ledebour, Flora ross., I, p. 2; Maxim., Mél. biol. (1876), XXII, p. 582. CHine. — Mongolie occidentale, Thian-Chan [Przewalskii, 1811]; région Ourato [id., 1873]. Turkestan. — Sibérie méridionale. — Songarie. Obs. — Akène velu, ovale, un peu atténué aux extrémités, cinq fois plus court que la queue; étamines glabres, de deux séries, les extérieures plus longues, à filet linéaire moins large que l'anthére, deux fois plus long qu'elle, les intérieures à filet égal à l’anthère. 31. CL lancifolia Bur. et Franchet in Morot, Journ. de bot., V. (1891), p. 18. CHINE. —- Prov. du Se-tchuen, au sud de Ta-tsien-lou [Bonvalot et H. d'Orléans]. Obs. — Akènes velus, atténués aux extrémités, 5-6 fois plus courts que la queue à poils jaunàtres; étamines glabres, de deux séries, les extérieures plus longues, à filet égal à l'anthére, les intérieures à anthère subsessile. Plante trés distincte par ses feuilles presque radicales à marge entière. Section IV. Styles longs plumeux ; anthéres latérales, filet et connectif velus: akénes glabres. 32. Cl. dasyandra Maximowiez, Act. horti Petrop., XI (1890), p. 7. CHINE BORÉALE. — Prov. du Kan-sou, fleuve Lombou, prés Terga [Potanin, 1885]. Var. polyantha Fin. et Gagn. CHINE. — Prov. du Sé-tchuen, dist. de Tchen-kéou [Farges, n° 36, 2000 m., août]. Obs. — Différe du type par son inflorescence ramifiée portant de huit à neuf fleurs, par ses fleurs un peu plus petites, plus allongées, à sépales d'un tiers plus long que les étamines et oblongs, aigus-obtus, pubescents sur les deux faces et beaucoup plus au sommet qu'à la base, à marge tomenteuse ; étamines à anthéres et filets plus étroits. FINET ET GAGNEPAIN. — FLORE DE L'ASIE ORIENTALE. 539 Section V. Styles longs plumeuz, loges latérales, filets velis, connectif et loges glabres, akénes velus. A. Feuilles entières. ...... ss seed cos... 9S. Clemalis Henryi. B. Feuilles pinnées, 1-2-juguées (sauf les supérieures 3-foliolées dans C. Wightiana). a. Feuilles à nervures peu saillantes, grêles. * Filet atténué aux deux extrémités mais glabre: nee oee s 34. C. ispahanica. ** Filet atténué aux extrémités, nu à la base et au sommet, velu vers le mi- lieu. + Folioles trés incisées, seg- ments presque linéaires itrágaliers ..5..i. cen. 35. C. œæthusæfolia. ++ Folioles petites, cunéiformes ou ovales, dentées, rare- ment entióres........... 36. C. orientalis. Ttt Folioles larges, cordiformes, INCISECS eI s sr. Uc UE 37. C. simensis. *** Filet linéaire velu dans toute sa lon- gueur. + Folioles petites profondé- ment dentées et trilobées. 38. C. mutans. ++ Folioles larges, dentées, à peine ou superfieiellement trilobées...... cvs ida 39. C. Buchananiana. b. Feuilles soyeuses à nervure saillante et épaisse. t Filet à poils courts et égaux dans toute sa longueur; bouton sphérique, non cinelé... ey o. erre .. 40. C. Wightiana. ++ Filet garni de poils beaucoup plus longs au milieu, nu à la base; bouton ové, can- Nele ee Med MT 14. C. greviæflora. C. Feuilles trifoliolées. a. Plante pubescente ou glahre; filet de l'éta- mine nu à la base, velu sur les cótés et la face externe dans le cycle externe, velu 540 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. sur les cótés seulement dans le cycle in- terne. & n2 42. C. urophylla. t Filet linéaire nonélargi à la hase. b. Plante soyeuse ou densément velue ; filet de l'étamine nu à la base. + Filet velu surles bords et les deux faces 225: 5o o ad aD S. 43. C. loasæfolia. ++ Filet velu sur les bords et la face interne:seulement-..-....--.- A4. C. Leschenaul- tiana. 33. Clematis Henryi Oliver, Hooker's Icones, t. 1819. Carne. — Prov. de Houpé, Yi-chang et environs [ Henry, n° 3280 et 3280 A]. — Prov. du Se-tchuen, Tchen-kéou [Farges, n° 1240, 9 mars 1893, alt. 1400 m.]. Obs. — Pour analyses, voy. Hook. Ic., t. 1819. 34. Cl. ispahanica Boiss. Perse. — Afghanistan. 35. CI. æthusæfolia Turcz. Bull. Moscou, V, p. 181; Maximow. Mélang. biolog., IX, p. 586; Franchet, Plant. David., p. 12; Kuntze, Monog. Clemat., p. 129 (Cl. nutans). CHINE. — Prov. du Kan-su, territbire Tangoute [Przewalski, 1872]. — Mongolie orientale, Ourato [David, n° 2700, juin 1866]. — Mong. méridionale, Tai-lou-kéou [Prorost, août 1891]. — Prov. de Tehi-li, mont. au nord de Pé-Kin [David, n° 508, ann. 1863], environs de Pé- Kin [ David, n° 2427, sept. 1863], [Provost]. Var. latiseeta Turczan. CHINE. — Prov. Mandchourie, bords de l'Oussouri [Maak]; bords de l'Amour [Maximowicz]. 36. CL. orientalis Lin. Sp. pl. éd. 4, p. 543; DC. Prodr., I, p. 3. Maximow. Mélang. biol., IX, p. 583, et Act. hort., Petrop., XI (1890), p. 5; Franchet, PI. David, p. 12; Hance, Journ. Bot., 1885, p. 321; Forbes et Hemsley Journ. Linn. Soc., XXIII, p.60; Kuntze, Monog. Clemat., p. 123; C. intricata Bunge, Enum., 3; C. glauca Willd. ; C. parvifolia Edgeworth. CORÉE. — [Faurie, 6 sept. 1901]. CHINE. — Ch. boréale [Bunge, 1835], (Simon, n° 126, ann.1863]. -— Prov. de Mandchourie [ Wilford, 1859]. — Prov. de Mongolie [ Potanin, 1876]; [Kuznetzow, 1859]; Sartchy et Ourato [David, n° 2904, juillet]; FINET ET GAGNEPAIN. — FLORE DE L'ASIE ORIENTALE. 544 territoire des Ordos [Przewalski, 1871]. — Prov. du Tchi-li, environs de Pé-Kin [David, n 399, ann. 1863, et 509]. — Prov. de Kan-sou, territoire Tangoute [Przewalski, 1872], Tsaidam [Przewalski, 1884]. — Prov. de Sé-tchuen occidental, Ta-tsien-lou [Pratt, n° 231], (Bon- valot et H. d'Orléans], [Soulié, n° 436, 921, 923], [Mussot, n° 6]. — Prov. de Yunnan, Tsé-kou [Soulié]. Sibérie. — Turkestan. — Asie Mineure. — Syrie. — Perse. — Afghanistan. — Indes : Cachemir. Obs. — Akénes velus, obovés, non marginés, 10-12 fois plus courts que la queue plumeuse; étamines de deux séries, les extérieures plus longues; filet velu et deux fois et demie plus long que l’anthère, nu à la base dans les verticilles extérieurs; filet ovale velu sur toute sa surface; beaucoup plus large que l'anthére et une fois et demie plus long qu'elle. Le Cl. ispahanica ne parait être qu'une variété du Cl. orientalis à étamines glabres. 31. CI. simensis Fresen. Arabie heureuse, Yémen. 38. CI. nutans, Royle, Jllust., 31; Hooker et Thoms. Fl. ind., p. 10; Kuntze, Monog. Clemat., p. 129. Indes : Himalaya. 39. CL. Buchananiana DC. emend; Ci. Buchaniana DC., Sys- tem.. p. 140; Hook. et Thoms, FI. ind., p. 10; Hooker, Fi. of Brit. India, I, p. 6; Kuntze, Monog. Clemat., p. 130. Cine. -— Prov. du Yunnan, Mo-so-yn, près'Tali [Delavay, 17 juillet 1889] [id., n° 3319, août 1889] ; environs de Yunnau-sen [Ducloux et Bodinier, n° 52, 29 janv. 1897, en fruits].— Prov. du Sé-tchuen occid., Ta-tsien-lou [Soulié, n° 716, fleurs blanc-jaunàtre], [id., n° 426, 572. 450, juillet, fleurs blanches], [Pratt, n° 592, 716], [Mussot, n° 5], | Bon- valot et H. d'Orléans, n° 163 et 164]. [Npgs. — Himalaya oriental. ` Obs. — Akènes velus, soyeux, ovés, aplatis, 8-10 fois plus courts que la queue plumeuse blanche; étamines d'une seule série à filet linéaire atténué au sommet, quatre fois plus long, moins large que l'anthere, velu dans toute sa longueur et quelquefois à la partie inférieure du connectif. Dans le C. nu- lans au contraire, le filet est nu et très atténué à sa partie supérieure. Il se distingue du Cl. connata par son connectif peu ou pas velu et les pétioles non amplexicaules. 40. Cl. Wightiana Wallich, Cat. n° 4674; Wight, Icones, tab. 935; Hook. et Thoms. Fl. ind. 10; Hooker, Fl. of Brit. India, 1, p. 5; Kuntze, Monog. Clemat., p. 125 (C. orientalis var.). INDES ORIENT. — Concan.et Nilgherris. 542 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. 44. Clematis grewiæflora DC. Syst., p. 140. INDES ORIENT. — Népaul et Bengal. 42. CL. urophylla Franchet Bull. Soc. Linn. Paris (1884), p. 433; Forbes et Hemsley, Linn. Soc. Journ., XXIII, p. T. Cine. — Ch. septent. [Simon, n° 16, 1863. — Prov. de Kouy-tchéou [Perny, ann. 1858]. — Prov. de Sé-tchuen orient., Héou-pin, prés Tchen-kéou [Farges, n° 1241, 14 oct. 1893, alt. 1400 m.]. Obs. — Akènes velus dans la fleur; étamines de deux séries, les extérieures beaucoup plus longues, avec le filet linéaire, de la largeur de l’anthère, lon- guement cilié dans les trois quarts supérieurs, nu à la base; les intérieures semblables, avec quelques cils longs seulement sous l’anthère; celle-ci nue cachée et dépassée par les poils du filet. 49 Cl. loasæfolia DC. Syst., I. p. 40. INDES ORIENT. — Himalaya (Simla). 44. CL. Leschenaultiana DC. Syst. I, p. 151; Kuntze, Monog. Clemat., p. 161 (C. acuminata 9): C. splendens pr. part. Léveillé et Vaniot, Acad. géog. bot., 44 (1902), p. 111. GHINE. — Prov. de Houpé, Yi-chang [Henry, n° 3284]. — Prov. du Kouy-tchéou, district de Tchen-lin [Séguin et Bodinier, n° 2248, mars 1898]; env. de Hoang-ko-chou[ Martin et Bodinier, n° 2248 bis. 10 fév. 1899]. — Prov. de Yunnan [Delavay]. Inpo-CuivE. — Ton-Kin, Dong-Lang [Balansa, n° 1534]. Obs. — Akènes fusiformes velus, cinq ou six fois plus courts que la queue à poils jaunes, presque nue au sommet; étamines d'une seule série à filet fili- forme, cinq fois plus long que l'anthere, cilié sur les bords et la face externe seulement, anthére ovée allongée, glabre. La plante tout entière, même adulte, est recouverte d’un duvet fauve doré. Section VI. Styles longs plumeux, loges latérales, filets velus, connectif velu, loges glabres, akènes velus. A. Feuilles trifoliolées. a. Fleurs hermaphrodites, tilet couvert de poils longs, raides, hérissés, touffus. x. Folioles dentées ou lobées.' * Sépales non carénés,.......... 45. C. rubifolia. ** Sépales plus ou moins carénés ou ailés. FINET ET GAGNEPAIN. — FLORE DE L'ASIE ORIENTALE. 543 + Sépales à nervures peu saillantes ; feuilles la plupart radicales...... 46. C. ranunculoides. TY Sépales à nervures ailées, ondulées ; feuilles caulinairos:.. cie- cosi 47. C. plerantha. 9. Folioles entières ou à marge simplement ondulée mucronulée. * Pédoncules et pédicelles un peu velus, assez robustes. + Inflorescence làche et longue... 48. C. acuminata. t Inflorescence contractée, courte. 49. C. yunnanensis. ** Pédoncule et pédicelles glabres, capillaires ne oo MENS cgo 50. C. Clarkeana. b. Fleurs le plus souvent polygames ou dioiques, filets garnis de poils rares et courts...... 91. C. heracleæfolia. B. Feuilles portant plus de trois folioles. a. Loges parallèles et contigués; pétioles plus ou moins élargis à la base et amplexicaules. * Anthère triangulaire allongée, aiguë. + Filet nu à la moitié inférieure, la partie supérieure et le connectif étant couverts de poils longs et feutrés ..... 52. C. fusca. ** Anthère oblongue ou elliptique. t Filet velu et connectif légère- ment pubescent........... 53. C. connata. ++ Filet nu au quart inférieur, longuement et densément ci- lié sur le reste ainsi que le connecti 55. ya +++ Filet et connectif entièrement velus, à poils courts; pétiole très dilaté à la base........ 55. C. trullifera. b. Loges conniventes au sommet, divariquées à vali io ad Pile E a T 56. C. Robertsiana. la hase- -cecer rn ren . €. lasiandra. a = 45. CL mubifolia Wright, Kew Bulletin, 1896, p. 21; C. splendens Léveillé et Vaniot, in Bull. Acad. intern. géogr. bot., XI, p.171, 1902 (p. p.) Carne. — Prov. de Kouy-tchéou, environs de Tsin-gay [Laborde et ` Bodinier, n° 2024, 24 nov. 1898]. Obs. — Akènes velus (dans la fleur.épanouie); élamines d'une série; filet linéaire aussi large que l'anthére, sept fois plus long qu'elle, couvert de 544 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. longues soies raides sur les bords et la face externe ; anthère elliptique, nue, presque cachée par les soies; connectif seul velu. 46. Clematis ranunculoides Franch. Plant. yunnan. in Bull. Soc. bot., Fr. XXXIII (1886), p. 360. CHINE. — Prov. du Yunnan, Tapin-tze [ Delavay, n° 1, 7 sept. 1882], [id.,1* sept. 1883, fleurs roses, 29 sept. 1886, 6 déc. 1886, 11 oct. 1887]. Obs. — Akènes velus, ovales, peu atténués, 4-5 foisplus courts que la queue .soyeuse blanche. Etamines d'une seule série, à filet linéaire couvert sur les cótés et l'extérieur de longues soies ainsi que le connectif; anthére oblongue, un peu plus large que le filet et enveloppée dans les poils du connectif et du filet. La plante est entièrement glabre, sauf le pédicelle et la fleur. Sépales à trois nervures carénées étroites. Var. tomentosa Fin. et Gagn. CHINE. — Prov. du Yunnan, Mao-kou-tchang, au-dessus de Ta-pin-tze, prés Tali [Delavay, 18 nov. 1884, fruits]. Obs. — Diffère du type par son port plus robuste et suriout par le duvet feutré qui couvre toutes les parties de la plante : tige, feuilles, inflorescence. 41. CL pterantha Dunn, Hook. Icones plant. sept. 1901, t. 2713; C. Philippiana, Léveillé et Vaniot, Bull. Acad. intern. géog. botan. (1902, 1* juillet), p. 170. CHINE. — Province de Kouy-tchéou, à Tehen-lin [Martin et Bodinier, n° 1992, 6 oct. 1897]. — Prov. de Yunnan, Ta-pin-tzé, près Ta-li, fleurs blane-rosé ou blanches [Delavay, n" 3196, 27 sept. 1887]; Yo- lin-chan [Delavay, n° 6717, août 1893]; Yunnan-sen, « fleurs plus ou moins rouges » [Ducloux, n° 440, 15 sept. 1897]; Mong-tzé [Leduc, 14 sept. 1890]; [Tanant]. Obs. — Cette plante ne differe du Cl. ranunculoides que par les nervures des sépales trés développées en forme de lame ondulée et par son port ordi- nairement presque grimpant. Elle parait être à souche vivace et tige annuelle; d'ailleurs on peut trouver tous les passages entre le C. pterantha et le C. ra- nunculoides aussi bien au point de vue du port qu'à celui des lames des sépales; les boutons, les fleurs, les étamines sont identiques. Anthères exté- rieures parfois plus ou moins atrophiées, tel semble étre le cas de la figure de la planche 2713 de Dunn. 48. Cl. acuminata DC. | à INDES. — Himalaya, Birmanie. 49. CI. yunnanensis Franchet, Bull. Soc. bot. Fr., XXII (1886), p. 361. . : CHINE. — Prov. du Kouy-tchéou, Tehen-lin [Séguin et Bodinier. FINET ET GAGNEPAIN. — FLORE DE L'ASIE ORIENTALE. 045 n° 2024, déc. 1897]. — Prov. Yunnan,environs de Ta-pin-tze. prés Ta-li, 2500 m., fleurs blanches [Delavay, n° 727, 48 déc. 1884, n° 2315, 30 nov. 1886, 13 janv. 1887, 25 oct. 1887]. Long-ki, au N.-E. de Ta-li [Delavay, n° 5146 bis, avr. 1894]. Obs. — Akènes presque lenticulaires, velus, atténués aux extrémités, quinze fois plus courts que la queue plumeuse; étamines de deux séries, de méme longueur, les extérieures avec le filet nu au quart inférieur, cilié sur le cóté et la face externe ainsi que le connectif, les intérieures ciliées seulement sur les bords et le connectif; filet linéaire plus étroit que l’anthère, un peu élargi à la base. 90. CL. Clarkeana Léveillé et Vaniot, Bull. Acad. intern. géogra- phie bot., XI (3* sér.), p. 170! CuiNE. — Prov. du Kouy-tchéou, environs de Gan-pin [L. Martin et Bodinier, n* 1990, 24 oct. 1897]. Obs. — Akènes velus (au moins dans la fleur) ; étamines de deux séries, les extérieures plus longues à anthère elliptique sept fois plus courte que le filet, qui est velu sur une face et les marges; les intérieures à filet presque nu sauf à la partie supérieure, qui porte quelques longs cils; anthéres toutes à connectif velu. Plante remarquable, droite, à pédicelles capillaires. 51. CL heracle:efolia DC. System., I, p. 198; Decaisne, Revision - Clemat. tubuleuses, p. 208, tab. 13; Maximowiez, Mélang.biolog., in Bull. Acad. St-Pétersbourg, IX (1816), p. 589. — C. tubulosa Turez. Bull. Soc. nat. Moscou, XI, p. 141; Lindley, Journ. of. horticult. Soc. VY (1848), p. 78; El. des Serres, Ml, p. 195; Paxton, Magaz. of Bot. XIV, p. 31. — Decaisne, Fl. Serres (1881) et Rer. des Clém. tub. in Nouv. Arch. Muséum, IV (1881); p. 904 — C. Hookeri Decaisne, id., p. 206, tab. 9; Bot. Mag.,t. 4269 et 6801; Lavallée, Clém. grand. fleurs, p. 82. — C. Davidiana, Decaisne, Verlot, Rev. hort. (1867), p. 90; Vilmo- rin, FL. pleine terre (1870), p. 219; Dec., Fl. serres, XXII, p. 162 et Rev. Clém. tub., p. 205, t. 10; Franchet, Pl. David, Nour. Arch. Mus. V (1882), p. 165. — C. stans, Sieb. Zucc., Pl. jap., fam. nat., sect. I, p. 69; Miq., Prolus. p. 190 ; Decaisne, Fi. serres (1880) et Revis. Clém. tub., p. 201, t. 12. — C. Savatieri, Decaisne, Revis. Clém. tub., p. 211, t. 46; Franchet, Bull. Soc. Linn. Paris, n° 38 (nov. 1881). — CI. Larallei Decaisne, Rer. Clém. tub., p. 209, t. 14 et var. foliosa, id., p. 210,t. 15. Japon. — Prov. de Kai, sept. 1887 [?]; Noesi, 10 août 1885 [Faurie]; Ikao [Dickins, sept. 1877]; Yokohama [Dickins, 1816] ; [Mavimowiez, 1862]; Fukuyama [Faurie, n° 5639, 20 juill. 1890], Iwaki-san [i4., n° 1038, 21 juill. 1886] ; [id., n° 5669], Aomori[id., n° 868]; Karoishi TL (SÉANCES) 35 916 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903, [Faurie, 26 sept. 1886]; Nippon [Maximowicz, 1866]; Hirosaki [Fau- rie, n° 3426, oct. 1888]. ConÉE. — Ouen-san [Faurie, 2 août 1901 ]. CHINE. — Prov. de Tchi-li [ David, n° 417], [id., n° 21, 389 et 427, juillet 1862-63]; Pé-Kin [Bretschneider 1881], [Provost, n° 62, sept. 1891]. — Prov. de Mongolie, pays des Ordos [ David, n° 2319, juill. 1863]. — Prov. de Houpé, Yi-chang [Henry, n° 4359. mai 1888, n? 3053, févr. 1887]. — Chine septentrionaie [ Simon, n° 121, 1863]. Obs. — Akénes velus partout ou seulement sur la tranche, environ le sixieme de la queue plumeuse. Étamines à filets linéaires aussi larges que l'anthére, plus ou moins velus, à peine deux fois plus longs que l'anthére sublinéaire, quelquefois légérement mucronée. Le Cl. heracleæfolia tel qu'il est compris dans la synonymie précédente, embrasse un grand nombre de variétés sauvages ou cultivées publiées comme espèces et qu'il est à peu prés impossible de distinguer nettement. On trouve entre les formes extrémes des passages insensibles; on peut séparer grossié- rement ces formes en trois groupes : 1* C. heracleæfolia, monoique, inflorescence allongée à pédoncules iné- gaux, multiples aux aisselles des feuilles florales; akènes velus. 2» C. tubulosa Turcz., monoique, fleurs en faux glomérules axillaires, pé- dicelles courts ou nuls ; akénes velus. 3° C. stans Sieb. Zucc., dioique, inflorescence allongée, à hampe simple et longue, terminée en fausses ombelles; akènes glabrescents. 52. Clematis fusca Turcz. Bull. Soc. nat. Moscou (1845), XII, p. 60; Rupr. in Maak, Bull. Ac. St-Pétersb., XV, p. 514; Wal- pers, Repert., T, p. 4, Ann. bot., VIL, p. 4; Ledeb., Flor. ross., l. p. 125; Maximow. Fl. Amur, p. 10; Maak et Regel, Tentam. Fl. ussur., p. 2, t. 2; Regel et Tiling, Flor. ajan. p.18; Regel, Fl. Siber. orient., p. 8; Maximow. Diagn. plant. nov. Jap. et Mandch. in Bull. Acad. St-Pétersb. (1878), p. 587; Fran- chet et Savat. Enum. plant., Jap. WM, p. 262. JAPON. — Sapporo [Faurie, n° 3047, 30 août 1887]; Shikotan [id., n° 7429, 23 août 1891]; Udansu-nai [id., n° 8069, 22 juin 1892], Saruma [id., n° 8568, 21 août 1892]; Akkeshi [id., n° 8665, 28 août 1892] ; Hiroidjumi, Yeso [id.,. n° 10476, 10 juill. 1893]; Kamikotan [id., n° 11395, oct. 1893]. CORÉE. — Naipiang, 1200 m. alt. [Faurie, 8 juill. 1901]; Kan-ouen- to [ id., 9 juill. 1901]. ; Cuine. — Prov. de Mandchourie [ Wilford, 1859]; Ajan [Tiling, 1859]; King-han | Chaffanjon, n° 1665, alt. 500 m.]; Oussouri [Maak]; Amour [Mazimowicz ]. Obs. — Akénes lenticulaires, velus, dix fois plus courts que la queue très FINET ET GAGNEPAIN. — FLORE DE L'ASIE ORIENTALE. 941 plumeuse, rousse ; étamines en deux séries inégales, mais semblables, les exté- rieures plus longues; filet linéaire atténué aux extrémités, velu densément et longuement sur le dos, les tranches et le connectif; anthères longuement triangulaires aiguës. 53. Cl. connata DC. INDES ORIENTALES. — Himalaya (du Cachemir au Sikkim). 54. CL lasiandra Maximowicz, Mél. biol. (1876), dec. 20, p. 586, et Act. hort. Petrop., XI (1890), p. 7; Kuntze, Monog. Cle- mat., p. 169. JAPON. — Province de Tosa, à Tate-kava, nov. 1888. — Province de Bungo, Kobari, juillet-sept. 1888. — Prov. de Nagasaki, à Naga-yama [Maximowicz, 1863]; montagnes de Tosa [Faurie, n° 11811, 18 nov. 1893]. pe Cine. — Prov. du Houpé occid. [Wilson, n° 1471, juillet 1900, n°1747, décemb. 1900], Patung [Henry, n° 3694]; Yi-chang [id., n° 3006, 6713]. — Prov. du Se-tchuen, Tchen-kéou [Farges, n" 1 bis et 843 bis]. Obs. — Akènes velus, rhombiques, sept fois plus courts que la queue plu- meuse blanche; étamines de deux séries, les extérieures plus longues à (ilet linéaire, nu à la base (un cinquième), et couvert de cils longs et presque feu- trés ainsi que le connectif, les intérieures à filet atténué au sommet cilié sur la moitié supérieure et le counectif; anthère oblongue enveloppée et dépas- sée par les poils, toujours moins longue que le filet, mais toujours plus déve- loppée dans la série interne. 55. Clematis trullifera Fin. et Gagn.; Cl. Buchananiana var. trullifera Franchet, Plant. Delavay., p. 3 (1889). Cune. — Prov. du Yunnan, Ta-long-tan, prés de Ta-pin-tzé | Dela- vay, n° 3264, 17 sept. 1888]; Pi-ou-sé [id., n° 3572, 24 oct. 1888]; [id., 20 janv. 1887]; [:d., n^ 3127, 22 sept. 1887]. Obs. — Akènes velus, obovés, cinq fois plus courts que la queue plumeuse. Étamines d'une seule série à filet linéaire plus étroit et beaucoup plus long que l’anthère, hispide ainsi que le connectif; anthère elliptique allongée. Cette plante parait mériter d'étre élevée au rang d'espèce par le développement tout à fait remarquable de la base des pétioles ; il se distingue en outre du C. Buchananiana par le filet et le connectif de l'étamine également hérissés. 56. Cl. Robertsiana Aiteh. et Hemsley, Journ. Linn. Soc. (1881), p. 29. Afghanistan. 048 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. Section VII. Siyles longs, plumeux, loges latérales, filet et anthere velus, akènes velus. A. Plantes dressées non grimpantes, feuilles entières, Bon (OPES uL 2o vct thus il: Smith 57. C. integrifolia. B. Plantes grimpantes ou débiles, connectif dépassant les loges. + Feuilles membraneuses, entières ou pro- fondément trilobées, dentées, pétioles genra nd PR . 58. b. Tepens. ++ Feuilles trifoliolées, coriaces, à folioles entières ou à peine dentées; pétioles aaricules a la ARC, 11.4." 59. C- otophora. 57. Clematis integrifolia L. Sibérie — Caucase. 58. Clematis repens Fin. et Gagn. (PI. XVI). Planta perennis vix lignosa, caule elongato, prostrato, eperulato. Folia membranacea, glabra, integra, dentata vel rarius triloba, nunquam trifo- liolata, basi cordata, ovata, longe acuta, 3-nervia, petiolo tenui et longo; scapi uniflori, graciles, ex foliorum axillis solitatim oriundi, foliis duplo lon- gioribus. Flos longissime et gracillime pedicellatus, subnutans. Sepala sub- erecta staminibus paulo longiora, apice et marginibus velutina, intus et extus glabra, triangulari-acuminata. Stamina numerosa stylis duplo longiora, ubique et dense tomentosa, apice breviter mucronata; filamenta linearia, subfili- formia, antheris angustiora et multo longiora; loculi contigui a latere dehis- centes. Achainia villosa, stylis sericeis. à Folia 45-55 mm. longa, 25-35 lata; petioli 3 cm. longi; scapi 25 mm., pe- dicelli 75 mm. longi ; sepala 22 mm. longa, 6 lata; stamina 14 mm. longa. CHINE. — Prov. du Se-tchuen | Henry, n° 8803]. Obs. — Cette plante rappelle par son port celui du Glechoma hederacea. Comme lui, elle parait laisser ramper sur le sol et dans la mousse ses ra- meaux gréles, qui émettent vers leur base quelques racines adventives. L'orga- nographie de la fleur rapproche cette espèce du C. integrifolia et du €. ja- ponica. La plante n'est point pérulée, et les pétioles des feuilles aussi longs que le limbe et trés gréles ne sont pas élargis àla base. 09. Clematis otophora Franchet, mss., in herb. Mus. Par. (Pl. XVII). Frutex scandens, caule glaberrimo, rimoso ; folia longe petiolata, trifolio- lata, petiolo basi dilatato, trullifero, foliolis 3-nervis vel potius sub-5 nervis, ovatis, basi subcordatis, apice acuminatis, glaberrimis, coriaceis, integris vel margine subundulato sparse mucronulato. Flores terni vel abortu sepe soli- FINET ET GAGNEPAIN. — FLORE DE L'ASIE ORIENTALE. 549 tarii, longe pedunculati, pedunculo glabro, vix rimoso, ad mediam partem bibracteato ; bracteæ minutæ, lanceolatæ ; sepala 4 oblongo-lanceolata, obtusa, apice vix mucronata, intus et extus subglabra, margine velutina; genitalia cum calyce æquantia ; stamina numerosa, filamento loriformi lineari, anthera paulo angustiore; anthera oblonga, apice obtuse mucronata, tota pilosa, loculis lateralibus et contiguis; achainia pilosa (ad flores evolutos), stylo hirsuto. Fructus... Folia 18 em. longa; petiolum 6 1/2 em. longum, basi dilatatum 8-10 mm. latum, foliolis circa 3 cm. latis, 5-10 cm. longis; pedunculus 6-9 em. longus ; sepala 20-25 mm. longa, 9-11 lata. CHINE. — Prov. du Se-tchuen or., district de Tchen-kéou-tin [Farges, n° 320, 2000 m. alt., août]. - Obs. — Voisin du C. Henryi Oliv., dont il diffère : 1° par ses feuilles tèr- nées, ses folioles légèrement ondulées sur les bords et munies le plus sou- vent d'un court mucron dans chaque sinus; 2° par les étamines entièrement recouvertes (filet, anthère et connectif) de poils ‘courts et drus; 3^ par le connectif qui se prolonge en un appendice obtus et pubescent; 4^ par le pétiole largement dilaté à la base. Diffère du C. pogonandra Maxim : 1° par le pétiole dilaté; 2^ par les feuilles presque toujours mucronées et ondulées sur la marge; 3° par les sépales non mucronés ; 4° par le filet linéaire loriforme, velu sur les deux faces, Section VIII. Styles longs et plumeuz, anthére introrse, pas de staminodes. A. Feuilies pinnées, 2-juguées et biternées.... 60. C. pseudo-pogonandra. B. Feuilles trifoliolées. a. Folioles entiéres ; plantes pérulées. t Filet de l’anthère atténué aux ex- trémités; connectif égal à l'an- there”... 6 Ol C poponandra: ++ Filet élargi au sommet......... 62. C. Prattii. b. Folioles divisées. * Plante non pérulée............. (ær Ne) . €. acutangula. ** plante pérulée. - Connectif prolongé au-dessus de FRS... OF. C. barbellata. ++ Anthère mutique........... 65. C. japonica. 60. Clematis pseudo-pogonandra Fin. et Gagn. (PI. XVII). Frutex scandens, caule striato, glabro, perulato. Perula squamis paucis, triangulis, marginibus ciliatis, acutis. Folia 2-juga, membranacea, foliolis dentatis sub-3 nervis; jugum infimum foliolis ternis petiolulatis; jugum et 550 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. foliola suprema lobata vel inciso-dentata. Flos solitarius, longe pedicella- tus, pedicello nutunte, ebracteato ; sepala erecta, suhcouniventia, elliptica, longe et abrupte mucronata, extus glabra, intus et marginibus tomentosa, genitalibus duplo longiora. Stamina numerosa, inter se «qualia, dense villosa ; filamentum, anthera paulo latius et multo longius, lanceolatum ; loculi dissiti, introrsi, glabri; connectivum pilosum, antheræ loculos superans, obtusum. Achainia pubescentia, stylo hispido. ; Folia 14 cm. longa ; petioluli 129 mm. longi; foliola 28-22 mm. longa, 20 lata ; pedicellus 8 cm. longus; sepala 3 cm. longa, 4 lata; stamina 15-18 mm. longa. CHINE. — Prov. du Yunnan, Mo-so-yn, prés Ta-li ( Delavay, n° 4191, 19 juillet 1889]. Obs. — Cette espéce est voisine du C. pogonandra, surtout par sa fleur; elle en diffère : 1° par ses feuilles bi-juguées à 11 folioles profondément den- tées ou incisées ; 2° par sa fleur sortant d'une pérule, ainsi que les rameaux latéraux; 3° par ses sépales elliptiques brusquement et longuement mucro- nés; 4° par ses étamines à filet glabre à la face interne, plus larges que l'an- thère et à loges distantes. Var. paucidentata Fin. et Gagn. Feuilles unijuguées bi-ternées, c'est-à-dire à 9 folioles subtrilobées. Le port rappelle tout à fait celui des Cl. alpina, montana, barbellata, etc. La fleur, un peu plus grande que dans l’espèce type, est duvetée en dedans et en dehors. Dans les deux formes, les sépales sont bruns, bor- dés d'une lisière de velours blanc. CuixE.— Prov. du Yunnan, environs de Mo- mi i. Tali, à 2500 m° [Delavay, 24 mai 1889]. 61. Clematis pogonandra Maximow. Act. horti dpa Xl (1890), p. 8. CHINE. — Prov. de Houpé [Henry, n° 6817]. — Prov. de Se-tchuen oriental, district de Tchen-kéou-tin [Farges, n^ 36 bis]. Obs. — Akènes velus au moins dans la fleur; étamines à filets linéaires un peu atténués aux extrémités, très velus sur la face externe, glabres sur la face interne; anthère 3-4 fois plus courte, longuement elliptique, couronnée par un re velu et obtus du connetif; connectif densément velu, autant que le filet 62. €. Prattii Hemsley Kew Bull. (1892), p. 82. } Cuine. — Prov. de Se-tchuen occidental, Tat-sien-lou [Pratt, n° 169, déc. 1890], [Mussot, n° 5], [Soulié, n° 390, avril-mai 1892]; [Soulié, n° 924, 1893]; Tsé-kou [Soulié, 1893]. Obs. — Akénes velus au moins dans la fleur ; étamines de deux séries toutes semblables, mais les extérieures plus longues; filet largement linéaire, dilaté FINET ET GAGNEPAIN. — FLORE DE L'ASIE ORIENTALE. 991 au sommet, atténué à la base, velu sur le dos, cilié sur les bords, à peu prés glabre sur la face interne; anthère plus étroite que le filet, 2-5 fois plus courte, surmontée par un appendice velu tronqué, presque émarginé plus large qu'elle ; connectif velu. 63. Cl. acutangula Hook. f. et Thoms. FI. indica, p. 5. INDES onrENTALES,: Khasia et Himalaya orient. 64. C. barbellata Edgeworth, Trans. Linn. Soc., XX, p. 25. INDES ORIENTALES : Kumaon. 65. CI. japonica Thunb., Flor. jap., p. 240; DC. System. I, p. 157; Kuntze, Monog. Clemat., p. 159. JAPON. — Wright, 1853-6]; Yokohama [Maximowicz, 1862]; Yo- koska | Savatier, n? 8, juillet 1866]; Miyonahta [Dickins, mai 41877]; - Yamagata [Fawrie, n° 4428, 12 juillet 1889]; Katta-san fid., n° 13384; province de Deva [id., n° 2738, mi-juillet 1888]; Daisen [id., n° 2985, 26 mai 1899]. Observ. — Akénes coniques acuminés, un peu atténués à la base, velus étant jeunes, presque glabres étant adultes; étamines de 2 séries, les inté- rieures à filet un peu plus étroit; filet largement linéaire, atténué à la base, trés velu sur les deux faces, presque nu à la base; anthères insensiblement atténuées depuis la base, velues sur le connectif et sur la face interne entre les loges. Section IX. Styles longs plumeux; étamines extérieures transformées en stami- nodes; anthère introrse; filet et conneclif velus, loges glabres, connectif ne dépassant pas les loges: akénes velus. 66. CL alpina Miller, Dict. n° 9; Franchet, Plant. David. Y, p. 14; Forbes et Hemsley, Journ. Linn. Soc., XXIII, n* 3; Maximow., Act. hort. Petropol. XI (1890), p. 10; Atragene alpina L. Sp., 164. Jarox. — Nippon, Fusi-yama [Maximowicz, 1864]; lac Toya. Yéso, [Faurie, n^ 10172, 23 juin 1893]. Iwozan [id., n* 4969, sept. 1889]; Akan [id., n° 10678, 3 août 1893]; Yozan, à 7 lieues de Sapporo [id., n° 7095, juin 1891]. SiBÉRIE. — Manche de Tartarie, port Nicolas [Barthe, 1837]; Kamst- chatka. Cuine. — Mongolie or., Gehol [David, mai-juin 1864]; Mongolie 992 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. boréale, Thian-chan orient. [Potanin, 1871]. — Prov. de Chan-si [id. 1884]. — Amour [Maximowiez]. — Prov. Tehi-li, Pé-Kin [Provost]. Turkestan. — Songarie. — Baikal. — Sibérie. Var. macropetala: Cl. macropetala Ledeb. MANDCHOURIE occidentale, Daourie [ Ledebour, 1836]; Schilka[ Maxi- mowicz, 1859]. ; i CHINE. — Mongolie orientale, Ipéhoachan [David, n° 2267, juillet 1863]; Oulachan occid. [id., n° 2803, juillet].— Prov. de Chan-si [Pota- nin, 1884. — Prov. de Tchi-li, environs de Pé-Kin [Bodinier, n° 304, juil. 1888] ; [Provost]; Si-ling-chan ( Provost, n° 154]. Var. ochotensis: Cl. ochotensis Poir. MaNpcuovniE. — Ajan | Tiling, 1859]. JAPON. — Ganju {Faurie, n° 5885 et 15655, août 1894]; Hayas- chine [id., n° 13135, juin 1894]. Asie centrale. Obs. — Akénes velus, un peu atténués, six fois plus courts que la queue plumeuse; étamines extérieures transformées en staminodes (ou faux-pétales) plus ou moins larges, velus; étamines intérieures à filet linéaire étroit, alténué au sommet; anthère étroite à connectif velu. Section X. Styles longs, pubescents, rarement plumeur ; sépales grands, pétaloïdes de quatre à huit et plus : inflorescence terminale, uniflore. A. Hampe sans bractées vers son milieu. + Filet des étamines linéaire et plus court que Fanthëfe aiso C or p En UN 67. C. patens. ++ Filet filiforme, plus long que l'anthére....... 68. C. hakonensis. B. Hampe portant deux bractées vers son milieu. + Feuille pinnée, unijuguée-biternée. . :....... 69. C. florida. 11 Feuille pinnée, bijuguée-biternée........... 70. C. Viticella. 61. Clematis patens Dec. in Morren et Decaisne, Bull. Ac. Bruxelles (1836), II, p. 173; Walp., Repertor., I, p. 5; Rev. hort. (1856), tab. 44; Fl. serres, VIII, tab. 852, et XI, t. 1417; Moore et Jackm., Clem., p. 132, t. 3; Maximow., Mélang. biolog., p. 599; Franch. Savat., Enumerat. pl. Jap., Il, p. 262; Lavallée, Clém. grandes fleurs, p. 5, t. 2; Kuntze, Monog. Clemat., p. 149; Cl. Kasugu- ruma, Sieb. et de Vriese in herb. Mus. FINET ET GAGNEPAIN. — FLORE DE L'ASIE ORIENTALE. 553 JAPON. — [Blume, n° 125]. — Prov. Musashi, mai 1887 [?]; Nippon, prov. Senano [Maximowicz, 1863]; Aomori, environs de Kuroishi [Faurie, n° 419, 30 mai 1886]; Sanboong [id., n° 558, 7 juin 1886]; Sendai [id., n° 2229, mai 1888]. CORÉE. — Pou-kan, vers 1000 m. alt. [Faurie, n° 3, juin 1901]. Obs. — Akènes rhombiques, velus, brusquement atténués au sommet en une longue queue fortement pubescente, fauve, presque velue; étamines à filet linéaire, glabre, peu atténué aux extrémités, presque de la longueur de l'anthére glabre et linéaire qui est à peine plus courte que le filet, parfois un peu plus longue. 68. CL hakonensis Franch. et Savat., Enumerat. plant. Jap., KE, p. 263-4 ; Lavallée, CI. gr. fleurs, p. 9, t. 4. CHINE. — ? Prov. Yunnan | Bonvalot et H. d'Orléans, 11 juillet]. Obs. — L’échantillon ci-dessus désigné est très mauvais et ne permet pas une détermination absolue. 69. CL florida Thunberg, Flor. Japon., p. 240; Lamk, Encyclop. VW, p. 45; Sims, Bot. mag., t. 834 : DC., Systema, 1, p. 160; Sieb. et Zucc., Flor jap., p. 68; Maximowiez, Diag. pl. nov., Japon., p. 599; Lavallée, Clémat. gr. fl., p. 16,t. V et VI. Japon. — Nagasaki, cult. [Maximowicz, 1863]; ..... [Blume] ; Sen- dai, cult. [Faurie, n° 4250 et 4256, 6 juillet 1889]; Hirosaki [id. n° 13305, 3 juill. 1894]; Shonai [id., n^ 2646, juillet 1887]. CnixE. — Prov. du Houpé occid. [ Wilson, n° 166, mai 1900] [ Henry, n^ 3516]; Yi-chang | Henry, n° 1398]. Ixpo-CurxE. — Ton Kin, prés du mont Bavi [Balansa, n° 3372, 4 mars 1881]. Obs. — Akènes pubescents, à queue finement pubescente à peine trois fois plus longue dans la fleur, deux fois à la maturité; étamines glabres, filet linéaire régulier, de la longueur de l’anthère longuement linéaire, à loges écartées et parallèles, terminée par un court mucron. Dans les cultures, la duplicature est souvent constatée et les étamines deviennent alors des stami- nodes pétaloides, comme cela arrive normalement dans le Cl. alpina (Planche XVI). 10. CI. Viticella L., Boissier. Asie Mineure — Perse. 554 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. Section XI. Style presque nul ; akène glabrescent. Feuilles bijuguées, parfois biternées... i EI nn 13-6. Canin Feuilles trifoliolées, rarement entiéres........... 12. C. brachyura. 74. Clematis Cadmia Wallich, Catalog., n° 4669; Hook. et Thoms., Flor. India, p. 5 (1855); Hooker, Fl. British Ind., I, p. 2; Kuntze, Monog. Clematis, p. 140 (C. bracteata); C. bracteata Kurz, Journ. Ass. soc. Beng., XLIII (1874). Ixpo-CurNE. — Ton-Kin, Loeh-nam [Balansa n°1575, 9 mars 1886]. INDES on. — Munipur ; péninsule Malaise. Obs. — Akènes pubescents, marginés, atténués aux extrémités, à queue les égalant à peine et glabre; étamines courtes; anthére de la longueur du filet qui est linéaire, plus large et atténué aux extrémités. 72. CI. brachyura Maximow. Diag. plant. nov. Jap. (1816), dec. 20, p. 598. ConÉE.— Archipel Coréen [Oldham, n° 1, 1863]; Chinampo [Faurie, n* 12, sept. 1901]. Obs. — Akène jeune velu, ensuite glabre, lenticulaire, samaroide à large bordure mince, à queue à peine velue, oblique, égalant le tiers de l'akene; étamines très courtes à filet filiforme, de la longueur de l’anthère elliptique. Les feuilles trifoliolées ou entières et le port de la plante lui donnent quelque affinité avec le C. recta (Pl. XVI, f. 1). Incertæ sedis 13. Cl. comosa DC. Syst. I., p. 157, et Prodr., I, p. 8. Indes orientales. Synonymie adoptée pour les espéces asiatiques du genre Glematis. N. B. — Les noms d'espèces conservées sont suivis de numéros qui correspondent à ceux des clefs et listes ci-dessns. Atragene albiflora Steven — Clematis alpina Miller. — alpina L. — Clematis alpina Mill. — macropetala Ledebour — C. alpina | Miller var. — ochotensis Pallas — C. alpina Miller var. Atragene sibirica Sims — C. alpina Miller. Clematis acerifolia Maxim. N° 4. — acuminata DC. N° 48. — acutangula Hook.et Arnott. N°63. — æthusæfolia Turcz. N° 35. — alpina M lier. N° 66. — FLORE DE L'ASIE ORIENTALE. FINET ET GAGNEPAIN. 550 Clematis amplexicaulis Edgew. — €. | Clematis Hancockiana Mazim. — C; connata. florida Thunb. Andersonii Clarke — C.smilaci- | — hastata Fin. et Gagn. N° 11. folia. Wall. — hedysarifolia DC. N° 12, angustifolia Jacquin. N^ 26. apiculata Hooker et Thoms. N°17. apiifolia DC. N° 18. Armandi Franchet. N^ 10. barbellata Edgew. N° 64. Benthamiana Hemsley = C. nensis Retzius. brachyura Maxim. N° 72. bracteata Kurz — C. Cadmia Ham. chi- brevicaudata DC. N^ 20. Buchanauiana DC.; N^ 39. Buchaniana DC — C. Buchana- niana DC. Cadmia Ham. N° 71. chimensis Retzius. N° 23. chinensis DC. — €. chinensis Retzius. chrysocoma Franchet. N^ 6. Clarkeana Léo. et Van. N° 50. comosa DC. N° 73. connata DC. N° 53. coreana Lev. et Van. — C. fusca Turcz. crassifohia Bentham. N° 15. - crispa Thunberg = C.recta Linné. dasyandra Maxim. N° 32. Davidiana Dec. —"heracleæfolia. Delavayi Franchet. N° 27. Drakeana Lev. et Van. — C. nata Champ. Fargesii Franchet. N° 2. fasciculiflora Franchet. N°5. Flammula L. N° 25. florida Thunberg. N° 69. formosana O. Kuntze. N° 16. fruticosa Turcz. N° 29. funebris Lev. et Van.— C. chinen- - sis Retzius. fusca Turczaninow. glauca Willd. — C. orientalis L. var. Gouriana Roxburgh — C. Vitalba b: var. grata Wallich — C. Vitalba L. var. grewiæflora DC. N° 41. unci- N° 52, hakonensis Franchet et Savatier. N° 68. Henryi Oliver. N° 33. heracleæfolia DC. Ne at. se Hookeri Decaisne — C. heracleæ- folia DC. var. integrifolia L. N° 57. intricata Bunge — C. orientalis L. ispahanica Boissier. N° 34. japonica Thunberg. N° 65. kasaguruma Siebold et de Vriese = C. patens Decaisne. Kousabotan Decaisne — €. hera- cleæfolia DC. Kuntziana Lév. et montana Hamilt. lancifolia Bureau et dranchet. N° 31. . lasiandra Maxim. N^ 54. Lavallei Decaisne — €. heracleæ- folia DC. ~ leiocarpa Oliver — €. uncinata Champion. - Leschenaultiana DC. N° 44. loaswfolia DC. No 43. Vanioë = C. macropetala Ledebour = C. pina Miller var. mandschurica Ruprecht = C. recta L. var. Meyeniana Walpers. N° 44. minor Loureiro — €. chinensis Retzius. minor DC. C. chinensis Ret- zius. montana Hamilt. N°5 nannophylla Maxim. N° 28. nepalensis DC. N° 9. nutans Royle. N° 38. ochotensis Poiret — C. Miller var. oreophila Hance — C. Meyeniana Walp. var. orientalis Linné. N° 36. otophora Franchet. N* 59. paniculata Thunberg — C. recta alpina parvifolia Edgew. — C. orientalis L. parviloba Gard. et Champ. N° 22. 556 SÉANCE DU 13 Clematis patens Decaisne. N^ 67. — Philippiana Lév. et Van. — C. pte- — b. rantha Dunn. Pieroti Miquel. N^ 21. pogonandra Maxim. N° 61. Potanini. Maxim. — C. montana Ham. var. Prattii Hemsley. N° 62. pseudo-pogonandra Finet et Gagn. N» 60. pterantha Dunn. N° 47. ranuneuloides Franchet. N^ 46. recta L. N° 24. repens Finet et Gagn. N° 58. Robertsiana Ai/chison et Hems- ley. N° 56. rubifolia Wright. N° 45. salsuginea Bunge — C. fruticosa Turcz. sibirica Miller — C. alpina Mil- ler. simensis Fresenius. N^ 37. sinensis Loureiro — C. chinensis Retzius. smilacifolia Wallich. N° 13. songarica Bunge. N° 30. Souliei Franchet — C. Fargesii Franchet var. NOVEMBRE 1903. Clematis splendens Lév. et Van. — C. Leschenaultiana DC. (pro parte). — splendens Lév. et Van. — C. ru- bifolia Wright (pro parte). — stans Siebold et Zucc — C. hera- cleæfolia DC. var. — subpeltata Wallich — C. smilaci- folia Wallich. — substipulata O. Kuntze = C. Vi- talba L. var. — tenuiflora DC. — C. chinensis, Retz var. — terniflora DC. — C. chinensis Ret- zius var. — terniflora Bentham — C. chinen- sis Retzius var. — triloba Heyne. N°8. — trullifera Fin. et Gagn. N* 55. — tubulosa Decaisne — C. heraclei- folia DC. var. — uncinata Champion. Ne 1. — urophylla Franchet. N° 42. — virginiana Thunberg — C. recta L. — Vitalba L. N° 19. — Viticella L. N° 70. — Wightiana Wallich. N° 40. — Williamsii A. Gray. N° 1. — yunnanensis Franchet. N° 49. Explication des planches XVI et XVII de ce volume. PLANCHE. X V.I. yep Dus a. Sépale X. - Clematis hastata Vin. et Gagn. (aspect gr. natur.). = == b. Akène jeune X. UN — c. Etamine, de face X. — d. Étamine, de dos X. Clematis repens Fin. et Gagn. (aspect gr. natur.). a — e. Fleur après l’anthèse. | | $e = — i — Vitalba. J. Akéne X. — a ftorida. ..k.. Aktue X- — brachyura. l Akéne X. — wuncinata. m. Akène X. — f. Akène jeune X. . Étamine X. . Anthére de face X. . Anthère de dos X. MOUILLEFARINE. — A PROPOS DU DESSÉCHEMENT DU TROU-SALÉ. 557 C. smilacifolia. n, o, p. Trois formes d'étamines observées de. l'extérieur à l'intérieur. — == q. Akène jeune. — — r. Akène mür. PLANCHE XVIL A. Clematis otophora (aspect gr. natur.). -— — a. Foliole de grandeur normale (gr. natur.). = — b. Étamine X. = — c. Anthére de face X. — — d. Anthére de dos X. — — e. Sépale face intérieure (gr. natur.). — — f. Sépale coupe transversale (gr. natur.). — — g. Fleur après l'anthese (gr. natur.). — — h. Akéne jeune X. B. C. pseudo-pogonandra var. paucidentata (aspect gr. natur.). — — P’ Feuille du type (gr. natur.). — z— i. Fleur après l'anthése (gr. natur.). -— — j. Sépale (gr. natur.). — — j'. Coupe transversale (gr. natur.). — — k. Étamine X. — — l. Anthère, face interne X. — — m. Anthère, face externe X. — —- n. Akène. (A suivre.) M. Mouillefarine fait à la Société la communication sui- vante : A PROPOS DU DESSÉCHEMENT DU TROU-SALÉ, par M. MOUILLEFARINE. La courte: Note qui va suivre a été provoquée par les observa- tions lues par M. Poisson à la séance du 12 juin dernier. L'étang du Trou-Salé était une des herborisations tradition- nelles de la flore parisienne. C'est par elle qu'il était coutume de terminer la saison el on s'y rendait aprés avoir été soigneusement désherber la mairie de Versailles, qui comptait sur nous, des Eragrostis qui garnissaient sa cour. Le Trou-Salé en est à 6 kilo- mètres au Sud sur la route de Chevreuse. 558 . SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. Tout ainsi que M. de Schonefeld y avait mené mes camarades et moi, le 3 septembre 1862, j'y voulais mener le 5 octobre de celte année un jeune débutant, auquel il m'appartient de re- mettre le flambeau de la course. Nous avons appris sur place que létang était desséché depuis deux ans. C'est l'an. dernier qu'il eüt fallu en voir la place. Néanmoins il y avait encore à observer. La végétation précédente n'était représentée que par quelques échantillons de Rumex maritimus, maigres et chétifs, et par l'Alopecurus geniculatus, dont le port s'était modifié dans un sens inverse. Il formait d'énormes touffes et développait des qua- lités fourragéres qu'on ne peut supposer à cette modeste petite plante quand elle croit dans l'eau du bord des étangs. Elle garnissait presque tout le terrain. Au milieu fleuris- sait abondamment, malgré l'époque avancée, le Senecio silvaticus, qui envahit dans les bois les coupes nouvelles, et, enfin, il existait un pied unique, mais superbe, de Carex cyperoides dont je viens de distribuer quelques brins. Ce compagnon, qu'on dirait fatal, des desséchements ne man- quait pas à son poste, et il. est probable qu'il avait été beaucoup plus abondant l'année derniére. L'apparition de cette plante, quoique prévue, précisément parce qu'elle était prévue, est véritablement un fait curieux et J'ai cru utile d'en laisser une trace de plus au Bulletin. Depuis combien de temps attendait-elle, sous l'eau, son tour de vivre? Jai tenté quelques recherches sur l'ancienneté du Trou-Salé. Jamais je n'ai entendu dire qu'il ait été desséché temporairement. Je l'ai connu à l'état de vivier et j'en ai méme vu faire la pêche. Il figure sur la Carle des chasses,, qui est de 1764, et sur une carte antérieure des environs de Versailles, conservée à la biblio- thèque de cette ville, où on l'veroit dater de 1670. Il est, je n'en doute pas, beaucoup plus ancien. Décidément les graines ont la vie dure. M. Buchet, secrétaire, donne lecture de la communication suivante : DAGUILLON. — QUELQUES OBSERVATIONS TÉRATOLOGIQUES. 559 ^ QUELQUES OBSERVATIONS TÉRATOLOGIQUES, par M. Aug. DAGUILLON. Cette petite Note a pour objet de présenter à la Société botani- que quelques observations tératologiques que j'ai eu l’occasion de faire au cours du dernier été. ; I. — Fasciation chez Evonymus japonicus. La fasciation est un phénomène bien connu, fréquemment observé chez un grand nombre d'espéces végétales et notamment chez le Fusain du Japon. L'observation que je me permets de présenter à la Société n'a done pas le mérite d'une grande nou- veauté. Mais l'exemplaire que j'ai eu sous les yeux avait une forme si singuliére que je n'ai pas résisté à la tentation d'en prendre le dessin, que je joins à ma communication (fig. 1). Le pied affecté par cette déformation était voisin d'un mur, dont le séparait une distance d'environ 35 centimètres. Au ras de terre sortaient deux tiges principales dont les branches, de forme normale, étaient couvertes de feuilles également nor- males. Entre la plus grosse de ces deux tiges et le mur sortait de terre en apparence, en réalité de la souche commune à ces deux tiges, une branche d'aspect tout à fait anormal. Cette branche, vigoureusement dressée, avait une hauteur totale d'un peu plus d'un mètre. Dans la partie inférieure elle offrait une forme à peu près arrondie; les traces laissées par les feuilles, qui étaient déjà tombées, et la situation des bourgeons rudimentaires qui s'étaient développés à leurs aisselles permettaient de recon- naître que la disposition phyllotaxique, d’abord sensiblement normale, devenait ensuite assez irrégulière. Vers le milieu de sa longueur, la branche s’aplatissait peu à peu, de manière à prendre une forme rubanée; à sa surface apparaissaient des sillons paral- lèles nombreux, séparant des côtes saillantes : on sait que cet aspect cannelé est caractéristique des tiges fasciées. Vers les deux tiers environ de sa longueur totale, la branche s'élargissait davan- tage et, outre les fins et nombreux sillons, déjà signalés, sa sur- face se creusait de quelques dépressions longitudinales plus 560 - SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. profondes et plus larges, indice d'une tendance à la ramification. Effectivement, un peu au-dessus de ce niveau, la branche fasciée se divisait en quatre branches secondaires, divergeant en éventail: c'est l'ensemble de ces quatre branches secondaires que repré- sente la figure ci-jointe. Comme on peut le voir, une des branches, la plus petite (d), reprenait presque la forme normale, bien qu'offrant aussi une 1G. 1l. — ranche fasciée d'Evonymus japonicus, réduite environ au 1/10. surface cannelée. — Une seconde branche (b) avait une longueur totale plus que double de celle de la précédente. Aprés avoir gardé jusqu'au delà de son milieu une forme à peu prés normale, elle se coudait légèrement, puis s'étalait en une lame flabelliforme dont la surface était rayée de stries divergeant en éventail; de distance en distance on remarquait des bourgeons rudimentaires assez ré- guliérement répartis; le bord libre de la lame était occupé par un grand nombre de semblables bourgeons, qui, serrés les uns DAGUILLON. — QUELQUES OBSERVATIONS TÉRATOLOGIQUES. 5064 contre les autres, lui donnaient un aspect en quelque sorte frisé. — Une troisième, c, qui paraissait former le prolongement direct de la branche principale, avait une longueur à peu prés égale à celle de la partie cylindrique dans la précédente. Elle s'étalait dés sa naissance en une sorte de ruban cannelé, qui devenait insensiblement flabelliforme; comme la partie terminale de la branche b, elle avait une surface striée en éventail et un bord libre comme frisé par un grand nombre de bourgeons. — Enfin la dernière branche « était celle qui offrait la forme la plus com- pliquée. Sa portion initiale, assez semblable à la branche précé- dente c et un peu plus longue qu'elle, avait un bord libre de contour un peu irrégulier, frisé comme en b et c, et supportant un ensemble d'appendices qui lui donnaient, ainsi que le montre la figure, un aspect des plus singuliers. D'une extrémité de ce. bord libre se détachait un rameau assez long, ayant à peu prés l'apparence de la branche d, sensiblement cylindrique, cannelé à sa surface et terminé par un groupe serré de bourgeons rudi- mentaires. Vers le milieu du bord libre prenait naissance un segment beaucoup plus court, nettement fascié, et offrant un peu la forme d'une croix : le pied de cette croix, implanté sur ce bord libre, s'élargissait progressivement pour aller s'épanouir dans les deux bras latéraux, terminés chacun par un bord frisé; le som- met de la croix était occupé par un petit ramuscule cylindrique, de méme aspect que d, mais beaucoup plus réduit. Dans l'état avancé où se trouvait la branche fasciée que Je viens de décrire, il ne m'a pas été possible de reconnaitre à quelle cause on devait étre tenté d'en attribuer la formation. IL — Cohésion de folioles chez Mahonia aquifolia. Sur un pied de Mahonia aquifolia dont toutes les autres feuil- les offraient une organisation normale, j'ai remarqué une feuille qui attirait immédiatement l'attention par son aspect déformé (fig. 9). On sait qu'une feuille normale de cette espéce est du type composé-penné. Sur un pétiole commun sont fixées symétri- quement, à droite et à gauche, deux rangées de folioles sessiles et dentées; chaque rangée peut être formée de trois folioles ou d'un plus grand nombre; le pétiole se termine par une foliole impaire, T. L. (SÉANCES) 36 562 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. semblable aux autres. Au niveau de l'inserlion de chaque paire de folioles, le pétiole général présente une sorte d'articulation transversale; un pareil accident de surface s'observe à son extré- . mité, là où s'insère la foliole impaire. La feuille anormale (A) se montrait, dans son ensemble, plus petite que la feuille normale (B) qui lui était le plus comparable, c'est-à-dire une feuille du méme rameau, arrivée, comme elle, Fic. 2. — Feuilles de Mahonia aquifolia (A, anormale; B, normale) vues par leurs faces inférieures et réduites environ de moitié. au terme de son évolution. Elle se faisait aussi remarquer, dans son ensemble, par une certaine dissymétrie, présentant une moitié bien développée, que nous appellerons, pour faciliter la description, la moitié droite, et une moitié plus petite, qui sera la moitié gauche. Les deux folioles de chacune des deux paires inférieures étaient très inégales, la foliole gauche étant trés réduite; la nervure ' PAGUILLON. — QUELQUES OBSERVATIONS TÉRATOLOGIQUES. 563 médiane de cette foliole faisait, d'ailleurs, un angle très aigu avec le pétiole, contre lequel elle avait une tendance à s'appliquer. Au niveau où aurait dû s'insérer une dernière paire de folioles, on apercevait bien du côté droit une foliole indépendante; mais il n'en était pas de mème du côté gauche : à partir de ce niveau, toute l'extrémité de la feuille était, en effet, occupée par un large segment de limbe, au contour un peu irrégulier, qui empiétait sur le côté gauche, tenant ainsi à la fois la place de la foliole impaire et celle de la foliole gauche de la dernière paire. Une échancrure assez profonde de cette pièce, au voisinage du som- met, mais du cóté gauche, la divisait en deux lobes et montrait nettement qu'elle devait étre considérée comme résultant de la concrescence des deux folioles en question. La portion extréme du pétiole était, conformément à la régle, libre du côté droit. Au point où, de ce côté, commençait la saillie du segment terminal du limbe, une articulation encore assez nette ou, tout au moins, un changemet d'état de la surface indi- quait la limite de séparation entre ce qui appartenait encore au pétiole et ce qui devait être attribué à la nervure médiane de la foliole impaire. Cette nervure se poursuivait avec des caractères normaux, jusqu’au sommet du lobe le plus avancé du limbe : celui-ci se manifestait ainsi comme l'homologue de la foliole impaire d'une feuille normale, et le second lobe devenait l'homologue de la derniére foliole paire du cóté gauche. De ce cóté, la saillie du segment terminal du limbe commençait plus bas, bordant le pétiole à partir du niveau d'inserlion de la dernière foliole libre; au niveau où commencait, comme on vient de le voir, la nervure médiane de la foliole impaire, on voyait se détacher une forte nervure qui se dirigeait vers le second lobe et venait se terminer à son extrémité. En admettant l'homologie qui a été établie plus haut pour ce second lobe, il y avait lieu de penser que sa nervure prenait en réalité, naissance au méme niveau que celle de la foliole opposée du cóté droit, et restait accolée au pétiole jusqu'à son articulation terminale, pour ne s'en détacher qu'à ce niveau. C’est ce que permettait de vérifier une coupe transversale faite entre ces deux niveaux. La partie terminale du pétiole de la feuille normale offrait, en coupe transversale, un anneau de quatorze faisceaux libéro-ligneux qu'enveloppaient, aussi bien vers l'intérieur que vers l'extérieur, 564 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1908. % deux gaines continues de sclérenchyme, réunies l'une à l'autre par de larges lames d'un tissu également sclérifié; la gaine exté- rieure était séparée de l'épiderme par quelques assises de paren- chyme. La nervure médiane d'une foliole de la derniére paire compor- tait dans la feuille normale trois faisceaux libéro-ligneux, distri- bués sur un arc ouvert du côté de la face supérieure; ces trois faisceaux étaient noyés dans un paquet de sclérenchyme qui, s'amincissant latéralement à mesure qu'il se rapprochait de la face supérieure, venait s'appliquer contre l'épiderme revétant cette face, tandis qu'il demeurait séparé de l'épiderme inférieur par quelques assises parenchymateuses. Or, dans la feuille anormale, une coupe faite au point indiqué plus haut permettait de reconnaitre cóte à cóte : 1^ l'anneau libéro-ligneux pétiolaire complet, avee ses quatorze faisceaux, bien que quelque peu déformé par l'anomalie; X l'arc libéro- ligneux foliolaire, avec ses trois faisceaux et sa gaine sclérenchy- mateuse, cette derniére n'atteignant pas tout à fait, ici, l'épiderme supérieur. En résumé, dans la feuille anormale de Mahonia aquifolia qui vient d’être étudiée, il y avait concrescence de la dernière foliole paire d'un côté avec la foliole terminale impaire, et en méme temps avec la partie terminale du pétiole commun. Cette con- crescence de deux folioles appartenant à une méme feuille rentre dans la catégorie générale de phénoménes tératologiques que Masters désigne sous le nom de cohésion. La réduction de tout le cóté gauche de la feuille, a partir de sa base, et l’incurvation vers le méme côté de toute la partie termi- nale semblent bien indiquer que cette anomalie doit avoir, dans le cas actuel, une cause mécanique, telle qu'un obstacle unila- téral opposé, à l'intérieur du bourgeon, au développement de l'organe. IIl. — Cohésion de folioles avec prolongation du pétiole chez Aesculus Hippoceastanum. L'anomalie que je désire signaler chez Aesculus Hippocasta- num, espèce si fertile en déformations foliaires, intéressait un Jeune pied de Marronnier d'Inde provenant, suivant toute vrai- DAGUILLON. — QUELQUES OBSERVATIONS TÉRATOLOGIQUES. 565 semblance, de semis accidentel, et âgé de trois ans. Il ne parais- sait pas très prospère, n'était pas ramifié, et sa pousse de l'année Fic. 3. — Deux feuilles anormales d'Aesculus Hippocastanum, vues par leurs faces supérieures et réduites environ au 1/2. ne portait, aprés les écailles du bourgeon, déjà tombées, qu'une paire de feuilles, déformées l'une et l'autre (fig. 3, A et B). Comme le montre le croquis ci-joint, chacune de ces feuilles 966 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. était composée de cinq folioles, insérées à l'extrémité du pétiole, conformément à la règle, suivant le mode palmé. Les plus exté- rieures de ces cinq folioles n’offraient pas de déformations bien accusées ; il convient cependant de remarquer le contour un peu irrégulier de quelques-unes d'entre elles. La foliole du milieu, la plus grande dans la régle, était beaucoup plus profondément altérée. Offrant à son origine un contour normal, elle s'élargissait brusquement vers le milieu de sa longueur et se terminait en trois lobes séparés par des échancrures assez profondes et disposées à peu prés symétriquement de part et d'autre du plan de symétrie de la feuille tout entière, le lobe moyen étant notablement plus déve- loppé que les deux lobes latéraux. La nervure principale de la foliole se prolongeait, suivant un trajet à peu prés rectiligne, jusqu'à l'ex- trémité du lobe moyen, et envoyait,à droite et à gauche, à peu prés au méme niveau, des ramifications dans les deux lobes latéraux. Dans la distribution des trois lobes de la foliole altérée et dans la nervation correspondante on voyait, en somme, se dessiner la trace d'une disposition pennée et l'ébauche d'une division de cette foliole en trois, ce qui en porterait le nombre total à sept, comme on l'observe généralement dans les feuilles normales bien déve- loppées. Dans un des premiers volumes du Bulletin de notre Société se trouve relatée l'observation d'un phénomène semblable : Eugène Fournier (Bull. Soc. bot., IV, 1857, p. 1006) présente à la Société « deux feuilles de Marronnier d'Inde qui, au lieu d'étre palmées, « sont pinnalifides, à lobes un peu confluents à la base ». Masters (Pflanzenteratologie, édition allemande publiée par U. Dammer, pp. 495-496, fig. 231) fait remarquer que, dans des feuilles composées de type palmé à l'état normal, il peut arriver que le pétiole subisse une élongation anormale qui améne une disposition alterne des folioles, de telle sorte que la feuille tout entière devienne composée-pennée. Il cite précisément le cas du Marronnier d'Inde, figure une intéressante série d'intermédiaires entre la disposition pennée et la disposition palmée (recueillis sur un méme individu de cette espèce), et interprète cette anomalie comme pouvant représenter un retour à la forme composée- pennée, qui serait phylogénétiquement plus ancienne et s'observe, de fait, chez la plupart des Sapindacées. Le méme ouvrage rapporte (p. 43) une observation de Góschke IVOLAS. — LETTHE A M. MALINVAUD. 567 d'aprés laquelle, à la suite d'une forte gelée de printemps qui, le 20 mai 1876, avait détruit toutes les pousses des Marronniers d'Inde à Proskau, les nouvelles pousses qui s'étaient formées pour les remplacer portaient des feuilles dont les sept folioles étaient coalescentes en une feuille simplement lobée. L'observation personnelle que je viens de rapporter ne doit pas être très différente de celle que présentait Eugène Fournier, s'il faut en juger par la bréve description qu'il en donne(voy. plus haut). D'autre part, elle se rapproche à la fois de celle de Góschke par la coalescence des trois folioles ébauchées, et de celle de Masters par la tendance de ces folioles à une disposition pennée. M. Malinvaud a recu la lettre suivante : LETTRE DE M. IVOLAS A M. MALINVAUD. Monsieur le Secrétaire général, Je suis heureux de vous annoncer deux trouvailles pour la flore d'Indre-et-Loire. La première est relative au Stenactis annua. Nees, qui n'était connu, je crois, que dans deux ou trois départements, et que j'ai récolté en juillet, dans les bois sablonneux de La Ville-aux-Dames, près Tours, où elle est abondante. La deuxième est celle de l'Impatiens parviflora DC., qui se répand en France avec une rapidité vraiment étonnante et que j'ai récoltée, le 5 octobre dernier, à la porte principale du donjon du cháteau de Loches. J'ai pensé que la découverte de ces deux plantes en Touraine pour- rait intéresser nos confréres. Veuillez agréer, etc. M. G. Bonnier fait à la Société, au nom de M. Dauphiné, la communication suivante : 568 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. QUELQUES EXPÉRIENCES ET OBSERVATIONS SUR LA LOI DE NIVEAU APPLIQUÉE AUX RHIZOMES, par M. André DAUPHINÉ. Le nom de Loi de niveau a été donné par Royer(1) à la pro- priété, que possédentles plantes munies de tubercules, de bulbes ou de rhizomes, d’accumuler leurs réserves souterraines à une mème profondeur pour une même espèce et dans des conditions déterminées. Ce niveau peut varier « si la station souffre de per- turbations atmosphériques, ou de modifications dans la nature et l'assielte du sol », et Royer cite un certain nombre d'exemples, choisis surtout parmi les plantes à bulbes ou à tubereules. A pro- pos de la croissance horizontale des rhizomes du Sceau de Salo- mon, Gœbel (2) fait, aprés Rimbach, quelques remarques sur la direction ascendante ou descendante que peuvent prendre les pousses souterraines, si le niveau du sol vient à s'exhausser ou à s'abaisser. D’après lui, le niveau normal, auquel il donne le nom de « position d'équilibre », est régularisé par l'influence d'échanges de matières et par la nécessité d'envoyer des organes feuillés à la lumiére. Au cours d'un voyage botanique dans le Sahara, Massart (3) remarque que les organes souterrains de cer- taines plantes désertiques se maintiennent horizontaux, de- ma- niére à rester toujours à la méme distance de la lumiére. En général, les auteurs qui se sont occupés de celte question se sont bornés à donner des exemples venant à l'appui de la Loi de niveau, et à émettre diverses hypothèses en ce qui concerne les causes de ce phénomène. Il. me semble donc que la question reste posée de savoir quels facteurs interviennent dans la régulari- sation du niveau, et quels peuvent étre les rapports de ce cas par- ticulier avec le géotropisme. Je me propose aujourd'hui de pré- ciser, par le résultat de quelques observations et expériences, la généralité de la Loi de niveau pour les rhizomes à croissance (1) Royer, Loi de niveau chez les plantes,in Bull. Soc. bot. de Fr.,t. XVII, 1870, p. 168 et t. XXIX, 1882, p. 47; Flore de la Cóte-d'Or, 1881. (2) Goebel, Organographie der Pflanzen, lena, 1900, I, p. 647. (3) Massart, Un voyage botanique au Sahara (Bull. de la Soc. royale de bot. de Belgique, t. XXXVII, 1898, p. 239). DAUPHINÉ. — LOI DE NIVEAU APPLIQUÉE AUX RHIZOMES. 009 normalement horizontale, me réservant de publier ultérieurement mes recherches sur les causes de cette loi et sur les particula- rités anatomiques qui semblent s'y rattacher. Je me suis adressé, autant que possible, à des plantes possédant un rhizome sympodique à croissance très simple et assez rapide: un bourgeon se développe chaque année à la base de la tige florifère pour donner un rhizome à végétation souterraine horizon- tale, jusqu'au moment où son extrémité antérieure se redresse pour former une nouvelle tige aérienne. J'ai eu l’occasion de récolter, au Laboratoire de biologie végétale de Fontainebleau, un grand nombre de pieds de Polygonatum vulgare dans un endroit où le sol avait été exhaussé par suite d'un apport de terre, il y a environ cinq ans. Tous les exemplaires adultes que j'ai pu déterrer avec leurs rhizomes complets pré- sentaient une direction ascendante trés marquée, formant généra- lement un angle de 45? avec leur direction normale. Mais l'étude d'échantillons plus jeunes, ne donnant encore chaque année qu'une ou deux feuilles aériennes et n'ayant pas encore fleuri, est particulièrement intéressante. On sait en effet que le Sceau de Salomon, la graine ayant germé au voisinage de la surface du sol, emploie ses premières années à gagner, par une végétation descendante des jeunes rhizomes, le niveau favorable. Or tous les jeunes échantillons que j'ai pu récolter présentaient un phéno- méne exactement opposé. Il était facile, d'aprés le nombre des articles souterrains déjà formés, d'évaluer l’âge de ces rhizomes, et j'ai pu constater ainsi que leur végétation était devenue ascen- dante, suivant la verticale, à partir du moment ou le sol avait été exhaussé. J'ai reproduit les mêmes conditions dans des expé- riences qui ont duré deux années consécutives ; les résultats ont été identiques, et méme plus accentués, les rhizomes adultes n'étant plus obliques comme précédemment, mais toujours ver- ticaux. Je signale ce fait, sur lequel je reviendrai plus tard, que les rhizomes placés artificiellement à une profondeur exagérée (30 centimètres au lieu de 10 ou 15) continuent néanmoins, tout en regagnant progressivement leur niveau normal, à émettre chaque année des tiges aériennes feuillées. ^ Des échantillons d'Urtica dioica, récoltés dans des conditions analogues, ont donné lieu aux mémes observations. Normalement, le rhizome de l'Ortieest horizontal et se maintient très près de la 510 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. surface du sol; ici, il était toujours oblique, ou même vertical, alors que les jeunes pousses souterraines de l’année, en voie de croissance et parvenues au niveau favorable, présentaient la direc- tion horizontale ordinaire. D'autres expériences ont porté sur le Lysimachia vulgaris el l'Achillea Millefolium, mis en pleine terre de telle sorte que le rhizome en voie de formation se trouvàt à environ 20 centi- mètres au-dessous de son niveau normal. J'ai eu soin de m'adresser à des exemplaires de ces plantes acclimatés depuis plusieurs années au sol du Laboratoire, de ma- nière à écarter les causes d'erreur qui auraient pu venir d'un changement de terrain, notamment pour la Lysimaque, qui croit d'ordinaire dans des sols humides. L'expérience a duré deux années complétes, du mois de juin 1901 au mois de juin 1903. A celle époque, les tiges souterraines de Lysimachia vulgaris avalenl à peu prés regagné leur niveau normal, tout en présen- tant un aspect différent de celui que je viens de décrire pour le Sceau de Salomon et pour l'Ortie : l'ascension n'avait pas eu lieu suivant le plus court chemin, c'est-à-dire én se rapprochant plus ou moins dela verticale, mais graduellement, et par une direc- üon générale beaucoup plus oblique. En effet, pour gagner un niveau supérieur, le rhizome se redresse d'abord trés fortement, formant avec la verticale un angle de moins de 45°, sur une longueur de 6 centimétres en moyenne, puis il revient presque à la direction horizontale, jusqu'au moment oü il se redresse de nouveau pour donner une tige aérienne ; si le niveau favorable n'est pas encore atteint, le nouveau rhizome est formé par un bourgeon qui se développe à 2 ou 3 centimètres au-dessus de celui qui donne le rhizome dans les conditions ordinaires, else comporte comme je l'ai dit précédemment. Des résultats du méme genre m'ont été fournis par l'Achillea Millefolium, sauf dans un cas unique, où le rhizome est remonté sans transition au niveau normal, en prenant naissance sur la partie de la tige aérienne qui avait été enterrée. Je n'ai pu observer avec une précision suffisante dans aucun cas la descente des rhizomes placés superficiellement, les plantes ayant bientôt dépéri ; mais je l'ai obtenue d'une manière très nette en desséchant par la présence d'acide sulfurique concentré la sur- face du sol dans des pots oü étaient plantés des exemplaires de DAUPHINÉ. — LOI DE NIVEAU APPLIQUÉE AUX RHIZOMES. 971 Lysimachia vulgaris, les rhizomes étant placés à leur profondeur normale. D'autre part, une légère humidité était entretenue à la partie inférieure des pots, et des dosages ont permis de consta- ter que la quantité d'eau contenue dans la terre, presque nulle à la surface, augmentait progressivement avec la profondeur. Trés rapidement, quatre ou cinq jours aprés la mise en expérience, les rhizomes en voie de croissance avaient pris une direction descendante verticale, formant un angle droit avec leur direction primitive, alors que rien de semblable ne se produisait chez les témoins. A la fin de l'expérience, c'est-à-dire au bout de deux mois, les rhizomes avaient ainsi gagné un niveau situé 5 ou 6 cen- timètres plus bas. Celle expérience, sur laquelle je me propose d'ailleurs de revenir, me permet d'émettre dés à présent cette hypothèse, que la quantité d'eau contenue dans le sol peut être considérée comme un des principaux facteurs qui déterminent le niveau des rhizomes. | : En résumé, tous les rhizomes que j'ai étudiés m'ont présenté des phénoménes concordant avec la loi énoncée par Royer. D'autre part, les tiges souterraines gagnent leur niveau normal, lorsque celui-ci se trouve déplacé pour une raison ou pour une autre, en abandonnant momentanément leur végétation horizontale, attri- buée par certains auteurs à un géotropisme transversal (1), pour acquérir, suivant le cas, un géotropisme positif ou négatif. Enfin, . chez une tige souterraine de Lysimachia vulgaris placée à sa profondeur normale, mais dans un sol trop sec, le changement de niveau se fait dans la direction de l'humidité croissante, qui, dans mes expériences, a suffi pour provoquer l'apparition d'un géotropisme positif. Le Secrétaire général communique à la Société, au nom de M. Heim, le travail suivant : (4) Frank, Grundzüge der Pflanzenphysiologie (Hanovre, 1882), p. 41. 572 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. UN NOUVEAU COELOCOCCUS Wendl. (Palm.), DES NOUVELLES- HÉBRIDES, por M. HEIM. On connait actuellement trois espèces du genre Cælococcus Wendl. (Palm.) considéré, on le sait, par Drude (in Engler Pflz.- familien, p. #7), comme sous-genre du genre Metroxylon (Saqus Rottb.) : C. carolinensis Dingl. des iles Carolines, C. Salomo- nensis Warb. des iles Salomon, et C. viliensis Wendl. des iles Fidji. O. Warburg leur a, il ya quelques années, consa- cré une étude spéciale (Ueber Verbreitung, Systematik und Verwerthung d. polynesisch. Steinnusse Palmen-Deutsch. bot. Gesellsch., 1896, Bd, XIV, H. 3, pp. 133-144, Taf. X), avec indication de la bi- bliographie antérieure, et résumé de nos connaissances, touchant les caractéres orga- nographiques du genre. Nous avons eu l'oceasion d'étudier un fruit, originaire des Nouvelles-Hébrides, d'oü il a été importé, dans ces dernières années, sous le Fic. 1. -— Celococcus Warburgi Fruit entier (sommet des t "s bue E 7 organique en haut). titre de succédané de l'ivoire végétal, fourni par les Phyte- lephas. Bien que nous ne possédions aucune donnée sur les orga- nes végétatifs et floraux de ce Palmier, nous nous croyons auto- risés à le décrire comme espèce nouvelle du genre Cælococcus, dont les espèces sont nettement caractérisées par leurs fruits el leurs graines. Nous dédierons cette espèce à notre confrère le pro- fesseur Q. Warburg (de Berlin), qui a bien voulu en examiner le fruit, comparativement avec celui des autres espéces du méme genre en sa possession. Réd 4 Cr nat. UN NOUVEAU C(ELOCOCCUS DES NOUYELLES-HÉBRIDES. 513. Les noix d'ivoire des Nouvelles-Hébrides (fig. 1) atteignent la grosseur d'une poire de taille moyenne, quelques-unes nette- ment et réguliérement piriformes, la plupart affectant, au con- traire, la forme d'une pyramide renversée, a arétes mousses, plus ou moins allongée, à base supérieure, et dont lesommet inférieur, de forme irrégulière, porte un court pédoncule bractéifère, logé dans une dépression de la base du fruit, dépression limitée elle- méme par deux ou trois gibbosités inégales. Les écailles dis- posées en orthostiches, au nombre de 26 à 28 (War- burg a fait remarquer la constance du nombre des orthostiches des écailles à la surface des divers fruits dans les espéces jusqu'ici connues; la nouvelle espéce n'échappe pas à la régle) sont losan- giques, portant chacune une dépression médiane, lisse, brillante, d'une couleur jau- ne clair, lavée de brun; ces écailles diminuent considéra- blement de taille sur la face supérieure, plane, excavée, du fruit et forment autour de son sommet organique une Fic. 2. zm Fruit ouvert, montrant la graine entiere POMPE de roe, dU enire Ue - oL PM "mms laquelle émerge un reste de style, sous forme d'un court acumen. Le péricarpe (fig. 2), médiocrement épais, est sec, spon- gieux, à endocarpe membraneux, mince, brun luisant. Le fruit uniloculaire (au moins à maturité) ne renferme qu'une seule graine dressée, privée, de bonne heure, de toute attache avec le péricarpe, par suite libre et ballottant dans la cavité. Cette graine (fig. 2 et 3), assez régulièrement globuleuse, porte à sa surface quelques protubérances et quelques sillons méridiens irréguliers et superficiels; sa couleur est d'un brun foncé; elle renferme, Sous un tégument assez épais, de consistance presque ligneuse, un albumen osseux qui constitue l'ivoire, albumen non ruminé, en 514 SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1903. forme d'une cloche à paroi épaisse, et affectant, en coupe longi- tudinale, la forme d'un fer à cheval (fig. 4 et 5). On ne peut se rendre compte de l'orientation primitive de la graine que sur les fruits encore immatures; on observe alors nettement un hile basilaire, un funicule presque nul, un raphé médiocrement saillant, à expan- sion presque semi-circulaire fibreuse, et dont tous les faisceaux se réunissent à la chalaze, pour combler la cavité qui s’y trouve creusée. Un minuscule embryon, à peine différencié, occupe le pèle morphologiquement inférieur de la graine, superposé au pédicule Fic. 3. — Graine non germée montrant AU fruit, et remplit entièrement une dl ei RU dh petite cavité germinative, fermée par surtout dans la partie basilaire. un mince opercule, correspondant à une légère dépression micropylaire (dépression en fossette si marquée chez les C. carolinensis et sur- tout salomonensis). ll est facile de vérifier, par un examen attentif du fruit de cette espéce, que, contrairement à l'opinion longtemps classique, dont Warburg a démontré (/. c. p. 140) la fausseté, l'embryon, dans.la graine à sa place normale dans le fruit, est basilaire et non apical; la cicatrice du hile sur la paroi interne du péricarpe est d'ailleurs basilaire, la cavité dont est creusée la graine correspondant à la Yu EE i ponderi chalaze et non au hile. do 1 A la germination, une cavité se Y Aio clu idis eid iR iu action digestive : tièrement comblée par les tractus orme, par suite de l'action digestive vasculaires raphéens. . exercée sur l'albumen par la plantule, au pôle opposé à celui qu'oecupe la cavité chalazienne ; la plumule est, comme chez les autres Colo- coccus, entourée d'un épais scutellum, et l'axe hypocotylé émet, aussitôt son émergence hors du tégument séminal, des racines adventives napiformes. UN NOUVEAU C(ELOCOCCUS DES NOUVELLES-HÉDRIDES. DID La diagnose différentielle d'avec les ‘trois autres espéces de Colococcus peut ainsi être résumée : CæLococcus WARBURGI sp. nov. Fructu pyramidato vel piriformi, apice plano vel subdepresso (10-12 cm. long.: 7-9 em. lat.; basis diam. 8 em.), extus squamis valde imbricatis, in 26- 98 orthostichis dispositis, obtecto, squamis majoribus (10-12 mm. long. 13-14 mm. lat.), fulvo-bruuneis, margine et apice inferiore griseis, nitidis vel subnitidis, in medio sulcatis, lineolis concentricis nullis, pericarpio 5-10 mm. crasso. Semine (4,5 cm. alto, 4,5 cm. lato), hilo prope basim excentrico nec lato nec proeminente, rhaphe in uno tantum Jatere seminis ascendente, ut videtur magnam partem seminis includente, sed in speciminibus nostris haud distincto; chalazæ apertura 10-12 rum. lata, endospermis caverna 15-17 mm. lata. Testa fusco-nigra nec nitida, sparsim prope raphe, sulcis verticalibus numerosis, sat valde profundis instructa, (fovea basalis supra embryonem vix nulla (4 mm. lata, 9 mm. alte rmmersa), operculo embryonis cavernam secludente, plano. Insularum Neo-Hebridensium incola. Differt : a C. carolinense squamis fulvis nec rubro-brunneis semineque mi- nore; a C. salomonense squamis in medio nec in partis superioris medio tantum suleatis; a C. vitiense fructus magnitudine formaque squamarum. Nous avons indiqué ailleurs l'intérêt économique que cette nouvelle espéce de Palmier est susceptible de présenter comme productrice d'ivoire végétal (Soc. d'Agrir. Colon., Bullet. n^ 3, pp. 55-60, 1902). C. Warburgi est une espèce intéres- sante, par la transition. qu'elle établit entre C. salomonensis et C. vitiensis. A ne considérer que les fruits, seuls bien connus (Volkens, Die Vegetalion der Ka- ss rolinem, mil besonderer Berücksichtigung : AN der von Yap, vient de faire connaître les NW organes végélatifs de C. carolinensis), |. 5 PC. m toutes les espèces du genre offrent d'ail- germination, montrant la cavité germ native, en voie de forma- leurs un enchainement remarquable. tion (digestion de l'endosperme : M. à SAR YA par le scutellum en voie d'ex- La localisation de ce genre dans la 1 0 pansion), la gemmule en train de se libérer et une racine lvnésie n'est pas moins intéressante au Y adventive. point de vue géobotanique. Nous ne savons presque rien de la flore des Nouvelles-Hébrides, mais leur situation géographique donne à penser qu'elles ne 910 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. doiventétre, phytogéographiquement parlant, qu'un prolongement des Salomons. En ce qui concerne le genre Cælococcus, la pré- sence sur leur sol de C. Warburgi est un argument confirmatif de cette hypothèse. Les matériaux réelamés aux Nouvelles-Hébrides nous permet- tront sans doute prochainement de compléter l'histoire et la des- cription de cet intéressant Palmier. M. Hua fait à la Société la communication suivante : UNE PLANTE PROBLÉMATIQUE DE LA HAUTE GUINÉE FRANCAISE (LEPIDAGATHIS POBEGUINI sp. n.), par M. Henri HUA. Dans la séance du 15 juin 1893 (1), de la Linnean Society de Londres, M. Scott Elliot communiquait une étude anatomique entreprise par M"* Annie Lorrain Smith pour préciser la position systématique d'une plante singulière trouvée par lui sans fleurs ni fruits sur les plateanx gréseux qui séparent le territoire de Sierra-Leone de la haute vallée du Niger. Rappelons sommairement l'aspect de ce végétal problématique. D'une souche ligneuse épaisse partent des turions d'un à deux centimètres d'épaisseur, y compris les écailles larges, spinescentes, décussées, étroitement serrées les unes surles autres, qui mas- quent entièrement l'axe; de l'aisselle de ces écailles, surtout vers l'extrémité des turions se détachent des rameaux grèles, à entre- nœuds distinets, à feuilles aciculaires courtes, aiguës, opposées, décussées de même que les larges écailles dont il vient d’être ques- tion, mais donnant à ces rameaux un aspect tout différent de celui présenté par l'axe qui leur a donné naissance. Somme toute, l'aspect général rappelle plutôt une Lycopodiacée qu'une Phané- rogame. Néanmoins les caractères macroscopiques permirent aux bota- nistes de Kew et du British Museum de rapprocher cette plante de quelques familles gamopétales ou apétales, telles que Jes Acan- thacées, les Mélastomacées, ou les Thyméléacées. Mais, dans l'état (1) Journ. of the Linnean Society, XXX, pp. 155-157, pl. VIH (publié en mars 1894), H. HUA. — LEPIDAGATHIS PODEGUINI SP. N. 577 de l'échantillon il fut impossible d'arriver à une approximation plus grande. ! On eut recours à l'étude histologique. La question resta aussi bien sans solution. Le champ des recherches non seulement ne fut pas circonserit davantage, mais il s'éótendit à d'autres familles, Loganiacées, Pénéacées, Gentianacées. L'auteur de la Note con- clut en avouant l'impuissance de l'anatomie à apporter une pré- cision plus grande que l'examen macroscopique dans la détermi- nation de celte plante. Une meilleur résultat ne pouvait s'obtenir que par la possession des organes mémes sur lesquels sont fondées les classifications en usage, les fleurs et les fruits. Gráce au zéle déjà maintes fois éprouvé de M. Pobéguin, admi- nistrateur des colonies, le probléme a pu enfin être résolu. Et encore ne fut-ce pas du premier coup. En 1901, ce collecteur sagace rapportait des plateaux gréseux qui dominent le Niger, au-dessus de Kouroussa, dans la haute Guinée francaise, des rameaux bien développés, garnis de petites fleurs aciculaires dans lesquels on pouvait reconnaitre la plante problématique de Scott Elliott. Quelques corolles, ramassées sur le sol au pied des rameaux feuillus, permirent d'affirmer qu'on avait affaire à une Acanthacée de la tribu des Justiciées. Mais l'absence du calice, de l'ovaire, des bractées, qui jouent un rôle important dans l'établissement des genres de celle famille, ne permettait pas d'aller plus loin sans témérité. En botanique des- criptive, en effet, il est toujours téméraire d'élablir des genres ou des espèces sur des matériaux insuffisants. Loin de faciliter la tâche des botanisles de l'avenir, objet qu'il convient de ne jamais perdre de vue dans un travail descriptif, les définitions incomplètes la rendent plus ardue. Il fallait donc attendre encore. Heureusement M. Pobéguin retournait au méme poste sur le Niger, et il eut la bonne fortune de retrouver, à la fin de l'année 1902, la plante en litige avec des fleurs. Il dut, pour avoir celles-ci en connexion avec les rameaux aériens dont elles sont indépendantes, déterrer la souche ligneuse commune. Le sommet seul des inflorescences parait à la surface du sol comme une petite étoile blanchàtre à rayons épineux d’où émergent seulement les lèvres de la corolle. Ces excellents matériaux, envoyés aussitôt au Muséum, nous $;1 (S*ANCES) 37 918 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. permirent de lever les derniers doutes etde faire rentrer ce végétal énigmatique dans le genre Lepidagathis, dont il constitue une re- marquable espèce nouvelle que nous avons plaisir à dédier au col- lecteur sous le nom de Lepidagathis Pobeguini. Lepidagathis Pobeguini sp. nov. Suffrutex humilis; caules numerosi graciles, ramosi, e basi squamosa orientes. — Folia opposita, subconnala, acicularia, brevia, spinescentia. — Inflorescentiæ ex ima caulium basi nascentes, sæpissime plurima confertæ, breviter slipitalæ, capituliformes, oblongæ, apice truncatæ; squamæ latiusculæ ciliatæ, acuminatæ, spinescentes; receptaculum com- mune abbreviatum, paulo obliquum; bracteolæ sessiles, mucronulatæ quarum alteræ dorso neenon ac apice, altere apice tantum pilosa. Calyx fere ad basim 5 partitus, lobis bracteolas fere æquantibus, quorum posterior latior, apice obtusis; anteriores paulo minores, cari- nali, aeuti; laterales stricti aculiores; omnes marginibus ac dorso parce, apice densius pilosi. Corolle tubus tenuior, intus ad faucem pa- rum dilatatam sub staminum insertione barbatus; limbus hilabiatus e calyce exserlus; labio antico patente trifido, lobis fere æqualibus; labio postico erecto emarginato, extus pilis canescentibus aliis erectis aliis reversis ornato, intus ad stylum collocandum 2-cristato. Stamina 4, ad faucem inserta, parum inæqualia; filamenta glabria; antheræ 2 loculis obliquis basi aculiusculis; altera fissuræ margine ciliata. Orarium gla- brum breve, e disco annulato oriens, quoque loculo 1 ovulato. Stylus glaber ad basim articulatus; stigma minutissimum. Inter omnes generis species foliis acicularibus brevissimis conspicua. A ceteris capituliferis (e. g. L. cristata Willd., trinervis Nees, pun- gens Nees, radicalis Nees) fauce minus inflata differt. Habitat. — Plateaux gréseux du Foutah Djallon dominant le Niger : prés Kouroussa (PoBéGuIN) ; entre Silimania et le Niger, à 1/4 de mille du fort de Forana (Scorr ELLIOT, ex A. L. Smith). MESURES. — Tiges aériennes rameuses : h. 20 à 30 cm., épaisseur 1 mm.,5 à la base, 0,5 au sommet.— Feuilles aciculaires : 2-4 mm. sur 0,15 à 1. — Turions écailleux; épaisseur 8-10 mm.; écailles : 5 mm. sur 5 à7 sur 6, plus un acumen spinescent de 3 à 6 mm. — Inflores- cence : 15 mm. sur 5 à 20 sur 8; écailles de l'involuere, 7 mm. sur 6 à 10 sur 7 avec acumen spinescent de 3 à 4 mm. Bractéoles : 40 mm. sur 3. — Calice : lobe postérieur 10 mm. sur 3; 1. antérieurs 10 sur 2; l. latéraux 9 sur 4. — Corolle : tube jusqu'à l'insertion des étamines, u. HUA. — LEPIDAGATIIS POBEGUINI SP. N. 519 longueur 7 mm.; gorge, 3; lèvre supérieure, 6 sur 5; lèvre inférieure égale seusiblement lobes 3 mm. sur 1,50 environ. Le Lepidagathis Pobeguini est intéressant par diverses parti- cularités. Ainsi, on y distingue nettement trois formes de rameaux cor- respondant à des fonctions spéciales : 1° La ramification de la souche ligneuse s'opére parle dévelop- pement de sortes de turions épais, garnis d'écailles larges, ciliées, prolongées par un long acumen spinescent, ces écailles étant étroitement imbriquées décussées. L'aspect de ces turions est trés bien figuré dans la planche VIII du Journ. of Linnæan Soc. XXX, d'aprés les données fournies par Scott Elliott. Ces organes parais- sent rester souterrains ou rampants, et avoir pour fonction l'extension de l'individu. 2" L'extrémité des turions s'amincit assez brusquement et se reléve dans l'atmosphére en une tige gréle, rameuse, garnie de feuilles aciculaires courtes, à extrémité aiguë, à face supérieure concave, dont les bases obliques sont étroitement juxtaposées. De pareilles tiges aériennes naissent aussi à l'aisselle des écailles des turions. Entièrement vertes, elies semblent avoir un rôle exclusi- vement assimilateur, puisque jamais elles ne portent de fleurs. 3 C’est de l'extréme base des rameaux aériens que se détachent les appareils florifères (fig. 1), un ou deux par rameau, formant des groupements compacls quand les rameaux assimilateurs sont eux-mêmes rapprochés les uns des autres. Ces appareils florifères consistent dans des rameaux courts, munis d’écailles spinescentes réduites d'abord le long du pédoncule gréle, puis plus larges, ciliées et à acumen allongé, rappelant celles des turions quoique moins robustes et plus étroitement encore appliquées les unes sur les autres. Toutes sont opposées décussées suivant la règle géné- rale de l'insertion. foliaire des Acanthacées. Au nombre de douze paires environ, elles sont l'homologue du systéme foliaire d'un rameau d'Acanthacée à'entrenouds allongés, à feuilles larges, à inflorescence terminale, tel qu'on en voit chez plusieurs espéces mêmes du genre Lepidagathis, telles que le L. calycina Nees. — L'extrémité du rameau, élargie et aplatie à la facon du réceptacle d'un capitule dont les écailles précédentes simulent l'involucre, porte un système de bractées dont l'acumen est réduit, et qui, 580 SÉANCE bU 13 NOVEMBRE 1903. irrégulièrement disposées en apparence, correspondent au système des bractées stériles et fertiles qui garnissent les inflorescences allongées d'autres espèces. A cause de la contraction du sommet de laxe commun, l'ordre en est plus difficile à définir, mais est certainement le méme. Suivant qu'on se rapproche plus ou moins. du sommet organique de l'axe, ces bractées portent à leur aisselle une fleur isolée ou un capitule secondaire qui vient compliquer encore le désordre apparent des bractées paraissant insérées sur le réceptacle commun. — Quoi qu'il en soit, chaque fleur est ac- compagnée sous le calice de deux bractéoles sessiles, oblongues, à extrémité arrondie, à peine mucronées, dont l'une est carénée et munie de poils le long de la carène, tandis que l'autre ne pos- séde que les poils blanes épais du sommet, qui existent aussi à l'extrémité des bractées méres et des lobes du calice, et qui don- nent au centre de l'inflorescence un aspect tout particulier. C'est du reste la seule partie visible au-dessus du sol, sous forme d'un disque blanchátre entouré de trés fins rayons, les épines des brac- tées extérieures. C'est de là que sortent une à une les fleurs, qui d'ailleurs ne montrent que leurs deux lèvres rougeâtres mais éga- lement couvertes de poils blanes, qui, chose bizarre, vue aussi dans quelques autres espéces, ont, sur la lévre supérieure les uns la pointe tournée vers le sommet de la fleur, les autres la pointe vers le bas. Ces inflorescences sont trés comparables, sauf quelques détails, à celles de l'espéce type du genre, le Lepidagathis cristata de Willdenow, et de quelques autres espéces trés voisines de celle-ci tant par la structure générale de l'inflorescence que par celle de la corolle, L. trinervis Nees, pungens Nees, qui sont de l'Inde, et radicalis Hochst., qui paraìt être commun sur les plateaux. Œ’ Abyssinie. Le Lepidagathis Pobeguini se distingue de ces diverses espèces tout d'abord par son port trés spécial dû à la réduction du sys- téme foliaire, et qui est nettement xérophile; puis par un évase-- ment moins brusque de la gorge, par une importance relative plus grande de la lèvre supérieure, qui est égale en longueur à la lèvre inférieure, et par la largeur moindre de celle-ci qui paraît se ré- fléchir au lieu de rester dressée. L'aspect fort particulier de cetle plante aurait pu engager à créer pour elle un nouveau nom générique, si une comparaison. H. HUA. — LEPIDAGATHIS POBEGUINI SP. N. 981 attentive avec diverses espèces du genre Lepidagathis prises dans les groupes les plus différents, n'avait révélé une concordance aussi parfaite que possible dans la constitution des organes essentiels de cette nouvelle espéce et des autres. Ainsi, pour ne citer que quelques-uns de ces caractères com- muns: l'ovaire aplati, biloculaire, avec une cloison trés robuste alors que les parois restent trés minces, ne contenant qu'un ovule par loge; l'articulation du style au sommet pointu de cet ovaire, la disposition du stigmate, trés réduit au-dessus d'un petit bour- relet du style, sont absolument caractéristiques de notre espèce comme des autres voisines, et notamment du Lepidagathis radi- calis Hochstetter. Les anthéres à loges disjointes insérées à des hauteurs inégales sur le connectif avec la lévre interne de chacune ciliée, le pollen ellipsoide à trois bandes formées d'une seule série d'aréoles ponctuées granulées sur leurs bords, séparant trois pores, sont de la forme ordinair? dans je genre. Le Lepidagathis Pobeguini, que l'on doit placer systématique- ment non loin du L. radicalis Hochst., occupe géographiquement l'estrémité occidentale de la zone soudanienne, sur les plateaux dominant le haut Niger, alors que cette dernière espèce est par- ticuliére à l'extrémité orientale, sur les plateaux dominant le Nil. Explication de la planche XVIII de ce volume. La plante entière est aux 2/2 de la grandeur naturelle. — 1. Inflorescence g. n. — 92. Fleur isolée 3,1. — 3. Corolle coupée en long el étatee. 5/1. — 4. Anthère, plus grossie. — 5. Gynécée, moins grossi. — 6. Bractée de la 11* paire de l'involucre 3/1. — 7. Bractée de la 13° paire 3/1. — 8, 9. Les deux bractéoles sous-calicinales 3/1. — 10. Lobe postérieur du calice 3/1. — 11. Lobe antérieur 3/1. — 12. Lobe latéral 3/1. M. Hua entretient ensuite la Société d'un fait intéressant qu’on lui a signalé récemment. Un Viola à fleurs jaunes, provenant des Alpes et cultivé dans la Loire-Inférieure, aurait donné, sur l'individu même qui avait été transporté, des fleurs violettes. M. Bonnier cite à ce propos le cas des fleurs jaunes de l'Anthyllis Vulneraria devenant violettes à la suite d'un sé- jour prolongé dans les Alpes. 582 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1903. M. Molliard fait la communication suivante : SUR L’EXTENSION DE DEUX PLANTES, MATRICARIA DISCOIDEA DC. ET HELODEA CANADENSIS Rich., DANS LE NORD DE LA FRANCE, par M. Marin MOLLIARD. La première de ces plantes, originaire de la Californie, a déjà fait beaucoup parler d'elle; je ne puis mieux faire, en ce qui concerne l'historique de son extension dans le nord de la France, l'Allemagne et la Norvège, que de renvoyer à l'étude détaillée qu'en a faite A. Giard (1), qui vient, d'autre part, de retrouver la plante en question à la Jaille-Yvon (2) (Maine-et-Loire). Dans le méme numéro dela Feuille des Jeunes naturalistes, Godon s'oc- cupe aussi de cette Composée et la déclare définitivement acquise à la flore du Nord et du Pas-de-Calais. Je l'ai, de mon cóté, observée depuis plusieurs années aux envi- rons de Berck, où l'on peut à chaque saison remarquer une nou- velle extension de cette plante le long des voies ferrées et des routes, dans les cours des fermes, sur les décombres; elle abonde à Rue, aux environs d'Abbeville, comme l'avait déjà signalé J. Poisson ; mais je ne sache pas, et c'est le point que je tenais à signaler, qu'on l'ait encore remarquée beaucoup plus au sud. Or je l'ai observée cette année à Amiens; elle y existe en assez grande abondance sur des décombres situés non loin du chemin de fer, à l'extrémité de la promenade de la Hotoie. Elle se rapproche donc avec rapidité de Paris; il n'y a pas de doute que la prédic- tion de M. Mouillefarine ne se trouve prochainement réalisée et que la flore parisienne comptera bientót cette plante intéressante au nombre de ses plantes adventices (3). Dansson Catalogue des Plantes vasculaires du Département du (1) Sur une plante adventice à propagation rapide (Feuille des Jeunes Na- turalistes, 1901, n° 367, p. 188). (2) Matricaria discoidea DC. en Maine-et-Loire (Feuille des Jeunes Natu- ralistes, 1902, n° 396, p. 222). ; (3) Note ajoutée pendant l'impression. — J'ignorais, lorsque j'ai écrit ces quelques lignes, que c'était un fait accompli; M. Poisson, présent à la séance du 13 novembre, a annoncé, à la suite de mes observations, qu'il avait récem- ment rencontré le Matricaria discoidea aux environs de Versailles. MOLLIARD. — DEUX PLANTES ADVENTICES. 583 Pas-de-Calais (1886), Masclef signale (p. xxx) l'influence qui re- vient, dans la distribution des plantes, et surtout des plantes hygrophiles, à la division de ce département en deux grands ver- sants, celui de la Manche et celui de la Mer du Nord: « Ainsi, dit-il, Achillea Plarmica..., Helodea canadensis paraissent man- quer complètement sur le versant de la Manche jusqu'à la Somme, tandis qu'ils sont assez répandus sur le versant Nord. » Ce qui pouvait être exact il y a dix-sept ans pour l’Helodea ca- nadensis ne l'est plus aujourd'hui, ce qui n'est pas fait du reste pour nous étonner, étant donné la facilité prodigieuse avec la- quelle se propage cette plante. Je l'ai observée très abondante ces dernières années dans les canaux de Quend et dans la Maye. Elle existe aussi dans une mare située immédiatement derrière le cordon de dunes littorales, entre Berck et Groffliers et y lutte, en gagnant chaque année du terrain, contre différentes espéces de Chara ; à une trés petite dis- tance de là se trouvent d'autres mares qui en sont exemptes. On ne peut s'expliquer l'existence de l'Elodea dans de telles condi- lions que par l'apport de fragments de la plante s'opérant trés vraisemblablement par des oiseaux, qui peuvent en entraîner acci- dentellement à leurs pattes. M. Poisson se rappelle que, dans une herborisation du Muséum, il v a trois ans, le Matricaria discoidea fut trouvé dans la plaine de Satory, prés de Versailles. SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1903. PRÉSIDENCE DE M. BONNIER. M. Gagnepain, vice-secrétaire, donne lecture du procés- verbal de la séance du 13 novembre, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la séance du 13 no- vembre, M. le Président prononce l'admission de : MM. DavruiN£, attaché au laboratoire de botanique de la Sorbonne, présenté par MM. Bonnier et Molliard. SAINT-YvES, commandant d'artillerie à Rochefort (Charente-Inférieure), présenté par MM. Foucaud et Jousset. D' Tnézée, professeur à l'École de Médecine et de Pharmacie d'Angers, présenté par MM. Bureau et Malinvaud. M. le Président annonce ensuite une présentation nou- velle. M. Delacour, trésorier, présente à la Société le Rapport suivant : NOTE SUR LA SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ A LA FIN DE L'EXERCICE 1902, par M. Th. DELACOUR. fr. c. La Société avait en caisse à la fin de 1901................. ... 55.657 60 Elle a recu pendant l'exercice 1902..................... 12.196 95 Soit ün total de- -a LAM NOUO AEQ M M ME 67.854 55 Les dépenses de 1902 ont été de... no 0 0. 10.873 05 PUEA eeren, L'excédent des fonds à la fin de 1902 se trouve donc de... 56.981 50 ——ÓÓ— DELACOUR. — SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ. 585 Cet excédent est représenté par les valeurs ci-après : Rente de 1800 francs 3 °/, sur l'État ayant coûté. 48.407 70 Dépôt au Comptoir national d'Escompte........ 8.272 45 NUROTAR NS RS Vitres 301 35 Total comme ci-dessus..... 56.981 50 RECETTES. Les recettes et les dépenses se décomposent comme suit : E COSE ABOU... ouh, 6.610 » Hb Gousonons S. Lu sco QST. 1.100 » IVe Bino mes o aae rive rachis 25 » V. Vente de volumes, et abonnements, ........ 1.652 50 VII. Subvention du Ministère de l'Instruction pu- blique; ........... LPs détusspis 1.000 » IX. Rente sur PBtat: 5:53. ui 30 is ks dw 1.770 » X. Intéréts du dépót au Comptoir national d'Es- compte. iioi ser ete UE Res 39 45 12.196 95 DÉPENSES. Les dépenses se décomposent comme suit : Il. Impression du Bulletin...........,..... + 4.023 45 H. Revue bibliographique et Tables. .....,.... 840 >» MI. Fiais de ghéturess T 89 90 IV. Frais de brochage...... ated viii, 400 60 X Port dU PRIMI 2a: ordis 0: Se 226 95 VI. Impressions diverses........... RE A DS. 256 85 Yl. Loyer. iii, onore réernmn rein ponts? 1.800 40 VIII. Chauffage et éclairage.................... 200 10 IX. Dépenses diverses............ o Mua eras 1.146 85 X. Bibliothèque, Herbier ct Mobilier........... 987 95 Personnel : XH. Honoraires du Conservateur de l'herbier.... 500 » XIII. Honoraires du Trésorier adjoint.. ......... 500 » XIV. Gages du garcon de bureau............... 300 » 10.873 05 ——————— Mt t ran 086 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1903. Ce Rapport, qui montre l'exeellente situation des finances de la Sociéte, sera renvoyé à la Commission de comptabilité; M. le Président félicite et remercie M. le Trésorier des heu- reux résultats de sa gestion financière. M. Gagnepain fait à la Société la communication suivante : ZINGIBÉRACÉES ET MARANTACÉES NOUVELLES DE L'HERBIER DU MUSÉUM (11* Note), par M. F. GAGNEPAIN. Costus micranthus sp. nov. Herba multicaulis, elata, spiralis, glabra, basi inflata subtuberosa, vaginis infimis 10-15, lamina destitutis. Folia spiraliter disposita, subsessilia, glaber- rima, supra viridia, subtus pallescentia, lanceolata, basi subcordata vel abrupte attenuata, apice. longe acuminata. Ocreæ, petiolum æquantes, virides, ore setosæ, pilis albis flexuosis, appressis. Inflorescentia strobiliformis, sessilis, bracteis ovato-obtusis, dense imbricatis, spiraliter dispositis, apice - rubro- virescentibus, basi sanguineis, nervo medio viridi, in sicco prominulo. Flores duo, sub una quaque bractea, calyce occulto, corolla exserta, parvi, auran- tiaci. Calyx tubulosus, extus vix puberulus, aurantiaco-sanguineus, denti- bus equalibus, triangularibus, obtusis, apice luteis. Corollæ tubus sangui- neus, lobi lanceolati, obtusi, posticus vir major, aurantiaco-sanguinei, apice lutei. Labellum anguste tubulosum (quoad explicatum late ellipticum), purpureum, basi incrassata, glabra, lutea, apice reflexo, integro, crenulato luteo. Staminis filamentum petaloideum, aurantiacum, in labello inclusum apice inflezo luteo, vix. exserto ; loculi parelleli, apice dissiti, in parte media filamenti inserti. Stigma bilamellatum, postice bi-appendiculatum, appendi- cibus gibbosis, basi confluentibus, apice subobtusis. Ovarium glabrum, albo- lucidum ; fructus... Herba 1,50-2 m. alta; ocreæ 5-7 mm. longæ, 10 mm. latæ; folia usque 19 em. longa, 6 lata, petiolo 5 mm. longo; inflorescentia 6-7 cm. longa, 3-4 cm. lata; bracteis infimis 2 cm. diametro; floribus 3 cm longis (in parte exserta). Calyx 1245 mm. longus; corollæ lobi 30 mm. longi, 8-12 lati; la- bellum, 35 mm. longum, 10 latum (explicatum 98 latum), staminis filamen- tum 34 mm. longum, 10 latum, loculi 10 mm. longi. Patria... serres du Muséum, 26 septembre 1903; « Hahn, plantes de la Martinique, n° 1032, ravin du Gros Morne, août 1849 ». Plante originaire d'Amérique, rappelant par le port et la taille, le C. spiralis, dont il diffère à premiéré vue par ses tiges glabres sauf sur les ocreas qui sónt longuement ciliées, par son inflorescence bigarrée u vert et de rouge, par la petitesse de ses fleurs, par la forme et la colo- ration du labelle. Le cône ressemble beaucoup à celui du Costus spica- tus Sm. Rosc., tab. 71, par la coloration, mais les bractées de notre : plante ne sont ni si larges ni à nervure si marquée; quant aux fleurs, GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES ET MARANTACÉES NOUVELLES. 587 elles sont trés distinctes, deux fois plus petites, de couleur différente, les pétales et le labelle ne sont point striés de rouge sur fond jaune, le labelle n'est point tronqué, mais à sommet arrondi, il est réduit de moitié dans ses dimensions, ainsi que les pétales et le filet de l'étamine; de plus, les anthéres du C. spicatus sont couchées sur le filet pétaloide au 1/3 supérieur, au milieu dans notre espèce. | Enfin les ocreas vertes, ciliées du C. micranthus m i io dans le C. spicatus, qui les a glilires et colorées de pourpre. Par ses ocreas ciliées il a une certaine ressemblance avec le C. spi- ralis var. Jacquini Griseb., mais il est trés différent par la forme du labelle et de l'épi qui est serré à bractées bigarrées de vert et de rouge, Le C. micranthus sera trés facile à reconnaitre si on en a les fleurs petites, orangées dans toutes leurs parties, qui sont jaunes au sommet et d'un pourpre plus foncé à la base ; mais, si elles sont absentes, la plante pourra étre confondue trés facilement par le port et l'inflorescence avec certaines variétés des C. cylindricus, spiralis, spicatus: Il est infiniment probable que cette plante est originaire de la Mar- tinique; car il existe au Muséum, dans l'herbier, deux échantillons avec cetle étiquelte : « Hahn PI. de la Martinique n^ 1032, ravins du Gros Morne, aoüt 1849 » et qui ne peuvent étre séparés des échantillons secs, que nous avons préparés, du C. micranthus vivant des serres. C'est l'identité dans toutes les parties, feuilles, gaines, ocreas, bractées, ca- lice, et c'est à peine si la plante de Hahn, pour toute différence, est un peu plus velue au-dessous du sommet de l'ocrea. Il n'est pas impos- sible que la plante des serres ait été oblenue des graines envoyées par Halin vers 1850; depuis lors l'étiquette en a été perdue et l'authenticité d'origine du C. micranthus n'existe pas. Sans risque d'erreur on peut affirmer formellement cependant que la plante des serres est une espéce américaine et que probablement elle a été importée de la Martinique, où l'espéce existe certainement. Clinogyne similis sp. nov. Caules basi nudi, submetrales, ramosi, ramis divaricatis, nodis et vaginis parce pubescentibus; vagina infima libera, suprema laxe imbricatæ, folium infimum supra viride, subtus purpurascens, suprema subtus pallescentia, omnia lanceolata, basi rotundata, apice acuminata, sublus nervo medio ap- presse pilosulo, petiolo brevi toto calloso, tereti, pilosulo. Panicula ramos 6-7 gerens, breviter pedicellata, bracteæ anguste lanceolatæ, involutæ ; florum alborum paria breviter pedicellata, flos terminalis pedicellatus. Sepala ovato- subulata; corollæ tubus subnullus, petala mox refracta, oblongo-eiliptica, apice mucronato, Staminodia : 1° exteriora 2 valde inequalia, majus subor- biculatum, alterum lanceolatum duplo minus, basi attenuatum ; 2° callosum quoad explicatum rectangulare, cum stamine fertili connatum; 3° cucullatum duplicatum, lobo interno in externum immisso, cucullum unum præbentibus. Ovarium sericeum. Capsula... 588 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1903. Caules 80 cm. longi, vaginæ infimæ 5-8 cm. longæ; petiolus 8-10 mm. lon- gus; folia 8-12 cm. longa, 3-4 lata; panicula 12 cm. longa; bracteæ 2 Ch. longe; pedicellus major 5-6 mm. longus; sepala 5 mm. longa, basi 1 mm. lata; petala 7 mm. longa, 2-3 lata; staminodium majus 4-5 mm. diametro. Serres du Muséum; fleurit en octobre 1903; sans étiquette d'origine. Cette petite Marantacée est trés voisine par l'aspect du Clinogyne oli- gantha K. Sch. Monogr., p. 66; elle s'en distingue trés nettement par ses tiges plus basses, par ses feuilles un peu plus étroites, pàles en des- sous et non poudrées de blanc, l'inférieure sur chaque rameau étant tou- jours pourprée à la face inférieure; par le pédicelle des paires de fleurs entièrement inclus dans la bractée, la couleur blanche et non rosée (1) des fleurs, la forme très différente de ses staminodes extérieurs et inté- rieurs, la pilosité rase des tiges, des nœuds, des gaines et de la nervure médiane des feuilles. Ce dernier caractère est celui qui permettra de distinguer ces deux espèces de prime abord sur un échantillon d'herbier. Le C. similis a aussi plus d'un rapport avec le C. ugandensis K. Sch. l. c., dont il se distingue par ses inflorescences plus courtes, ses paires de fleurs paraissant sessiles, ses feuilles plus petites d'un tiers. Il est regrettable que cette nouvelle espéce n'ait pas de patrie connue; on sait du moins qu'elle est africaine, comme toutes les espéces du genre. Calathea nigricans sp. nov. Herba rohusta. Folia longissime petiolata, petioli pars superior callosa, gla- bra, teres; lamina magna, inæquilatera oblonga vix acuminata, basi cordata vel truncata, glaberrima, supra atro-viridis, subtus purpurascens (in sicco violacea); vagina membranacea, glabra, apice non producta. Spica oblonga longissime pedunculata, pedunculo glabro; bracteis praecipuis lanceolato- obtusis, spiraliter dispositis, patentibus, glaberrimis, foliaceis, vel supremis purpureo-coloratis; paria florum 3; bracteæ bicarinatæ ovales, apice 3-lo- bulatæ, bracteæ ecarinatæ apice crispæ, undulatæ, obtusæ; sepala Janceolata valde concava, obtusa, corolla atropurpurea exserta, tubo semi-exserto, lobis ovalibus acuminatis crassiusculis, subrigidis; staminodia : 4° exterius lanceolato-obtusus, majus; X? callosum duplo brevius, truncatum vel emar- ginatum ; ?' cucullatum callosum æquans, lobo unico laterali falciformi brevi; ovarium glabrum, stylus staminodio cucullato brevior, apice circinalis. Fructus... Planta 1 m. 50-2 m. alta; vagina 30 cm. longa; petiolus totus usque 1 m. longus, parte callosa 6-9 em. longa; lamina usque 47 em. longa et 14 lata; spica 10 em. diametro, pedunculo 30 cm. longo; bracteis 4 cm. longis, 2,5 latis; bracteolis 3 em. longis 13-15 mm. latis; sepala 24 mm. longa. Flores (1) M. Schumann, qui n a probablement pas vu d'échantillon vivant de son Clinogyne oligantha, lui attribue des fleurs blanchâtres ; elles sont d’un beau rose sur deux iudividus fleurissant chaque année dans les serres du Muséum el apportés du Grand-Bassam, en 1894, par M. le D" Maclaud. ` GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES ET MARANTACÉES NOUVELLES. 589 (pars exserta) 25 mm. longi; lobis corollæ 24 mm. longis; staminodia : exte- rius 24 mm. longum, 12 latum; callosum 12 mm. longum, usque 10 latum; cucullatum 7 mm. latum. ° Serres du Muséum, septembre 1903. Patrie... Le Calathea nigricans est semblable au C. comosa K. Schum., Ma- rantaceæ, p. 89. Il s'en distingue cependant par plusieurs caractères réellement spécifiques : 1? sa bractée bicarénée non aiguë deux fois plus longue ainsi que celle qui l'accompagne; 2° ses staminodes assez diffé- rents de forme et trés inégaux; 3 son style plus court et plus circiné ; 4° ses fleurs plus exsertes, d'un pourpre foncé; 5° ses bractées à la fois plus courtes et plus larges, pourpres ou verdáàtres. A ces caractères de premier ordre s'ajoutent des caractères tirés du système végétalif : 6° les feuilles pourprées en dessous noircissant à la dessiccation; 7° la glabres- cence générale. Cette espèce a un port très élégant par ses très longs pélioles droits puis penchés, par ses grandes belles feuilles horizontales, largement ondulées, pourprées. Il est probable qu'on la trouvera spontanée dans les régions qu'affec- tionne le Calathea comosa, c 'est-à-dire dans l'Amérique équatoriale : Pérou, Guyane. Calathea Gigas sp. nov. Herba magna, vaginæ distiche, longe; ligulæ stramineæ scariosæ, lobu- . lis acutis. Folia longissime petiolata, petiolo cylindrico, viridi, tenuiter piloso, in parte superiore cylindrico atro-viridi, lamina magna lanceolata vel oblongo-lanceolata, non asymetrica, glabra, utrinque viridia vel primum subtus purpurea, vix acuminata, basi breviter attenuata subtruncata. Spica longe pedunculata, pedunculo tenuiter piloso, cylindrico, uno folio praedita, ovoidea vel breviter cylindrica, bracteis praecipuis stramineo-virescentibus glabris, dense imbricatis, spiraliter dispositis, subrotundatis, apice truncato- sinuatis; bracteis secundariis obtusis, carinatis, acutis, bracteolis induralo- claviculatis, filiformibus. Flores subexserti (paria 8), ovario occulto; sepala cymbiformia, purpurea, viridi et luteo picta; corollæ tubus illa æquans, albus, pilosus, lobi lanceolato-acuti, cymbiformes, flavidi, æquilongi; staminodia : exterius breviter elliplicum, margine undulatum, violaceum; callosum valde concavum, integrum, nervo crasso, violaceo-striatum; cucullatum duplo brevius, apice acuminato, [obo laterali vix prominulo, staminis loculus ste- rilis in staminodium semi-rotundatum mutatus. Stylus apice circinalis, stig- male ore lacero, obliquo. Ovarium sexsulcatum, glabrum, apice ciliatum, transverse bullatum. Capsula... Herba 27,50, alta; vaginæ 0",50 longæ, petiolus 17,50 longus, parte supe- riore 7 cm. longa; folia 0®,50-0",60 longa, 20-22 em. lata; spica 9-11 em. longa, 7 em. lata; sepala 20 mm. longa, 9 lata; petala 26 mm. longa, 10 lata ; staminodium exterius et callosum 14 X 7 mm.; cucullatum 10 X 5 mm Ce Calathea est vraisemblablement le plus grand du genre. Ses hautes 590 SÉANCE DU 97 NOVEMBRE 1903. gaines distiques, ses longs pétioles obliques, ses grandes feuilles ondu- lées lui donnent des airs d'Heliconia ou de Strelitzia. Sa hampe sor- tant d'une gaine unifoliée le range immédiatement dans la section des Scapifoliæ Eichl. K. Schum., les bractéoles par deux, filiformes (jau- nàtres comme les bractées principales et secondaires) rapprochent cette maghifique espèce de certaines dela section des Comosæ avec lesquelles elle n'a autrement que peu de rapports. Son inflorescence est assez semblable à celle du C. cylindrica, mais les bractées sont fermes, ri- gides, jaunes verdàtres, à sommet non réfléchi-crispulé. Par la couleur des fleurs il doit avoir quelque analogie avec le C. pachystachya (Popp. Endl.) Koernicke, mais les bractées de celui-ci sont trop làche- ment imbriquées, trop acuminées, sur un épi trop long pour que la com- paraison puisse étre continuée. Le Calathea Gigas ressemble beaucoup par l'épi au C. Sodiroi Eggers; mais le pédoncule en est beaucoup plus longuement nu et dépourvu de gaine aphylle; les bractées et bractéoles de l'espéce de Eggers sont beau- coup trop longues et lancéolées pour qu'elle entre plus longtemps en comparaison détaillée et utile. C'est donc auprès des C. Sodiroi et pa- chystachya que notre espéce prendra place. I! est regrettable que l'on ne connaisse point la patrie de cette grande et élégante Marantacée qui vient de fleurir dans les serres du Mu- séum (1), où elle étail étiquetée Heliconia, détermination provisoire, en . attendant la floraisón. Elle vient sans doute de l'Amérique tropicale, puisque le genre Calathea n'est connu que dans ces régions. M. Zeiller fait la communication suivante : L'HYMENOPHYLLUM TUNBRIDGENSE DANS LA RÉGION DE CAMBO (BASSES-PYRÉNÉES), par M. R. ZEILLER. ll me parait intéressant de mettre sous les yeux de la Société quelques échantillons d'Hymenophyllum tunbridgense Sm., qui m'ont été envoyés le 6 novembre courant par un ree de Bayonne, M. Émile Ancibure, et qui attestent la présence de cette Fougère dans une région où elle avait été plus d'une fois recher- chée sans succès et où l'on en était venu méme à douter qu'elle existáàt réellement. (1) Octobre et novembre 1903. ZEILLER. — HYMENOPHYLLUM TUNBRIDGENSE PRÈS CAMBO. 991 Dans son Guide du botaniste herborisant, Verlot a donné une « liste de quelques plantes intéressantes recueillies aux environs de Bayonne en 1830 », qui lui avait été communiquée par M. Lesau- vage et qui porte: « Hymenophyllum tunbridgense Sm. Fissures des rochers près Cambo ». L'indication était un peu vague, mais Darraeq en avait donné une plus précise en 1836 : d’après un ren- seignement que je dois à l'obligeance de M. Ancibure, il signalait, dans un opuscule de Morel, Bayonne, vues historiques el descrip- lives, VHymen. tunbridgense « dans les fissures des rochers du Mondarrain prés Cambo »; toutefois dans une deuxiéme édition du méme ouvrage, parue en 1846, Darraeq avait révoqué lui- méme en doute cette indication, disant avoir vainement, avec le D' Gratteloup, cherché cette Fougére à l'endroit désigné et n'avoir pu la trouver, bien qu'ayant fait plusieurs herborisations dans ce but, « ce qui me porte à croire, ajoulait-il, qu'elle n'y a jamais existé ». Depuis la découverte, dans la région de Saint-Jean-de-Luz et de Béhobie, du Trichomanes radicans Sw., on avait pu se demander s'il n'y avait pas eu erreur de détermination et si ce n'était pas cette dernière Fougère qui aurait été observée jadis au .Mondar- rain; mais jusqu'à présent toutes les recherches avaient été anfruc- tueuses. Il y a deux ans, mettant à profit une indication qui avait été donnée à M. Ancibure et qu'il m'avait communiquée, j'avais exploré, mais sans succès, divers ravins du versant Sud du Mon- darrain aboutissant au ruisseau de Latxia; M. Ancibure avait de- puis lors, et à plusieurs reprises, fail lui-méme de nouvelles recherches sur les mêmes points et n'avait pas été plus heureux. Mais, au mois de juin dernier, au cours d'une herborisation faite en commun par M. Ancibure et par M. Mengaud, agrégé de l'Université, professeur au Lycée de Bayonne, ce dernier décou- vrit, sur le versant Nord de la montagne de l'Artza, au-dessus de la vallée de Latxia, en face du Mondarrain, l'Hymenophyllum ta- pissant en abondance une excavation de rocher. Plus récemment, un des collégues de M. Mengaud, s'étant à son tour, sur ses indications, rendu à l'Artza, y reconnut d'autres sta- lions non moins riches, au voisinage plus ou moins immédiat de la premiére. Toutefois ces Messieurs croyaient avoir eu affaire au Trichomanes radicans, et ce fut notre éminent confrère de Tou- louse M. Clos, qui, consulté par eux, reconnut l Hymenophyllum 599 SÉANCE DU 97 NOVEMBRE 1903. tunbridgense et rectifia la détermination. M. Ancibure eut alors l'amabilité de me faire part de leur trouvaille, et de m'envoyer les échantillons qu'on vient de voir. Il est permis de penser que ces stalions de la montagne de P Artza ne sont pas les seules et que Hymenophyllum se retrou- vera quelque jour sur d'autres points encore de la méme région. M. Malinvaud donne lecture de la Note suivante, en fai- sant remarquer l'intérét de sa coincidence avec la commu- nication précédente. LETTRE DE M. D. CLOS À M. MALINVAUD, pon UNE NOUVELLE LOCALITÉ FRANCAISE DE L'HYMENOPHYLLUM ; TUNBRIDGENSE. Toulouse, 28 octobre 1903. Cher Secrétaire général, J'ai l'honneur de vous adresser une touffe d'Hymenophyllum tun- bridgense, cueillie le 12 du courant en pays basque, dans une grotte de là montagne de l'Artsamendi, à 350 mètres d'altitude, par M. Émile Daguin, un de mes anciens éléves, aujourd'hui m de physique au léte de Bayonne. . C'est pour cette région une localité nouvelle et peut-être la seule pour l'espéce, qui semble, m'écrit-on, totalement disparue du mont d'Aran, où jadis elle était Abe . L'extrême délicatesse des tissus des Hyménophyllées et le fait de la méconnaissance de stations françaises de ce joli groupe de Fougères jusqu'au commencement du siècle dernier, donnent encore, si je ne m'abuse, un intérét particulier à cette communication de M. Daguin, que x crois devoir faire suivre de quelques mots d'historique à cet égard. $c ce Ww Wc. nw wo ee exe RU "mde es eor- 9 Ne a. 4. 4. . 0 34 € 9 DEL nie Len euer COUTE I. Sans remonter au delà de Linné, l'Hymenophyllum figure sous le nom de Trichomanes bici ge dans le Systema plan- tarum de l'auteur, de 1785, t. IV, pp. 601-602 (édit. Gilibert), ‘avec l'habilat : in Angka. Pind Jamaica, et sous celui d'Hyme- Rophyllum tunbridgense, soit dans la Flore française de De Can- CLOS. — L'HYMENOPHYLLUM TUNBRIDGENSE DANS LES B.-PYRÉNÉES. 503 dolle et Lamarck, t. TI (1805 et 1815), p. 548, où cette Fougère est dite eroitre parmi les Mousses sur les troncs d'arbres et avoir “té trouvée sur les côtes de Brest par le C. Aubert du Petit Thouars, soit dans leur Synopsis plantarum in Flora gallica descriptarum de 1806, p. 113. En 1808, Poiret (Dict. bot. de l'Encyclop. IV, 72-73) trace la bibliographie du Trichomanes tunbridgense L., qu'il a vu dessé- ché dans l'herbier de De Candolle, et que l'auteur cité de la dé- couverie a cueilli « aux environs de Mortain en Normandie prés d'une cascade ». Vient en 1828 Duby, qui signale men huit tunbrid- gense près Cherbourg et Mortain, et en outre, d’après Lejeune, à Béfort ou Belfort (Haut-Rhin) (Synopsis, 541). Mutel (Flore franc., 1837, IV, 172) ajoute, aux localités con- nues de Bretagne et Normandie, celle du Mont d'Arain (Hautes- Pyrénées), due à Endress; et, de son cóté, Philippe (Flore des Pyrénées, 1859, p. 486) et, d’après lui, l'abbé Dulac, Flore des Hautes-Pyrénées, 1867, p. 36, la vallée d'Azun, avec la désigna- tion RRR. « Philippe spécifie méme : au pied du col de Torte ». Un troisième signalement dans les Pyrénées est dû à Lesauvage, qui, dans sa liste des plantes des environs de Dayonne commu- niquée à Verlot (Guide du botaniste herborisant, 1865, p. 571), indique l'espéce dans les fissures des rochers prés Cambo. . Grenier et Godron (Flore de France, II, 642, en 1855) et Bau- tier (Flores part. de la France comparées, 349, en 1868) assi- gnent uniformément comme stations à l Hymenophyllum tun- bridgense : Brest, Cherbourg, Granville, Mortain, Landerneau, Corse. Dans le rapport d'une excursion scientifique faite en 1859 aux environs de Cherbourg, le D" Jamain écrivait : « En nous dirigeant vers l'est, en suivant la base de la montagne..., nous devions ren- contrer des rochers trés ombragés dans les fentes desquels eroit l Hymenophyllum tunbridgense, des endroits humides qui re- Secrétaire gé dis de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINY AUD. 13202, — Libr.-Impr. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. — MOTrEROZ directeur. Bull. Soc. bot. Fr. T.I. (4903). BL XVI c.Kaslwer del. CLEMATIS HASTATA FORTIER & MAROTTE T.L (1903 X PL XVII. Bull. Soc. bot. Fr. CL. PSEUDO. POGONANDRA CLEMATIS OTOPHORA C.Kastwer del. Bull. Soc. bot. de France. Tome L (1903). Pl. XVIII. Sese m C.KABTNER del. LEPIDAGATHIS POBEGUINI Hua. Bull. Soc bot. Fr £ Kasiner del. . LHALICTRU! i ds OSMUNDIFOLIUN ent] ATRIPLEX A TABLE DES MATIÈRES (surrE). (Voyez le commencement page 2.) SÉANCE DU 27 NOVEMBRE. Admission de MM. Dauphiné, Saint-Yves et D" Thézée........ .. 984 Delacour... ....... Note sur la situation financière de Ja Societé à la fin de l'exer- cice 1903........ ........., eue osareosaoresserco ss... 584 Remerciements adressés à M. le Trésorier................... .. 586 Gagnepain ......... Zingibéracées et Marantacées nouvelles de l'Herbier du Muséum (11° Note)....,........... Me eere eme hn nn 586 R. Zeiller.......... L’Hymenophyllum tunbridgense dans la région de Cambo (Basses- Pyrénées)..............,,..............,... ensssossseresse 590 D. Clos............. Lettre à M. Malinvaud sur une nouvelle localité française de l'Hymenophyllum tunbridgense..........,..........,....... 592 Observations de M. Rouy........,...... ......... ee e 594 Noblet............. Seconile floraison de Poiriers en espalier, juin et juillet 1903. (Figures dans le texle)............. ee mh eene en 595 H. Hua .... .,..... Sur trois frondaisons successives des Marronniers des prome- nades parisiennes en 1903.........,.........,....., fosses 599 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE. , Admission de M. Jean Friedel............:,.....,............. 601 Lettre de remerciements de M. ie commandant Saint-Yves...... 601 Circulaire de M. le Ministre de l'Instruction publique relative au 42 Congrès des Sociétés savantes. ................ sensor 601 Finet et Gagnepain. Contributions à la flore de l'Asie orientale d’après l'Herbier du Muséum de Paris (genres Naravelia et Thalictrum) (Pl. XIX).. 601 E. Coste ........... Note sur les Lactuca ramosissima Gren. et Godr. et viminea Link. 627 Observations de M. Rouy............. ee tem nmn "e 630 Molliard ......... .. Sur l'obtention de bulbes chez l'Oignon en cultures aseptiques (Note préliminaire)..... sen nte TCI eere hem 631 Un cas de floraison anormale signalé par M. Aug. Michel........ 633 SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE. Admission de M. Peytel................... eeeeeesecosoovoseei 633 Élections. M. P. Zeiller est nommé Président................. 634 Composition du Bureau et du Conseil d'Administration de la So- | ciété pour l'année 1904............. TEM EL 635 La Société vote des remerciements unanimes à M. G. Bonnier, N Président sortant... . 636 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE GADECEAU, Essai de Gé i ique DAGUILLON, Observations sur la distribu- . ssai de Géographie botaniq 637] tion des poils à la surface de la tige.. 639 sur Belle-[le-en-Mer ................ 640 NOUVELLES besesewososeoos eme ot n tg8 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE : Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à ciNQ heures du soir, habituellementles deuxième etquatrième vendredisde chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1904 8 et 22 janvier. | 22 avril. | 8 et 22 juillet. 12 et 26 février. | 13 mai. | 1 et 25 novembre. 11 et 25 inars. | 10 et 24 juin. | 9 et 23 décembre. La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitemeni à chaque membre et se vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- ment. — fl peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à Vexception des t. IV (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2° sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exeeption du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, après avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. D. — Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congres de bolanique tenu à Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Societé et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les (rais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'aequéreur ou de l'abonné. AVIS Les notes ou communicalions manuscriles adresséesau Secrétariat par les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui S'y rat- taclieut, sontlues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Dulletin, Tous les ouvrages ou mémoires imprimes adressés au Secrétariat de la Société botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la Société. Ceux qui seront envoyés, EN DEUX EXEMPLAIRES, dans l'année même de ieur publication seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolument étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM, les membres à faire connaître eur nouvelle adresse ne pourraient pas être remplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est pas donné suite aux de- maudes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. — Aucune réclamation n'est admise, de la part des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. . Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- tions, ete., à M. le Secrétaire géneral de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. Le Secrétaire général gérant du Bulletin : E. MALINVAUD. 43292. — Libr.-Impr. réunies rue Saint-Beroit, 7, Paris — MOTTEROZ, directeur, BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AGUT 1875 TOME CINQUANTIÈME (Quatrième Série — Tome H) 1903 10 Fin de la Revue bibliographique et Tables d olume L est incluse dans ce numéro). u volume. (La couverture du v a —— PARIS | GE DE LA SOCIETÉ RUE DE GRENELLE, 84 AU SIÉ i M f — de France parait par livraisons mensuelles. Le Bulletin de la Société botanique AVIS Ce numéro contient : 1° Un supplément de Revue bibliographique, pp. 641-704. 2 Les Tables des matières du volume, pp. 705-720. 3° La couverture du volume L pliée dans ce fascicule. La Société n'ayant pas tenu de session extraordinaire en 1903, le volume L n'a qu'une pagination, pp. 1-720. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Jahrbücher für wissenschaftliche Bolta- | Journal de Botanique de M. Louis Morot, nik, t. XXXVII (1902-1903)....,..... 641| 17° année (1903), 2* semestre........ 674 Botanische Jahrbücher für Systematik, Comptes rendus du Congrés des Sociétés Pflanzengeschichte und Pflansengeo- savantes de Paris et des départements graphie, berausgeg. von A. Engler; | tenu à Bordeaux en 1903, section des XXXII (1902-1903)... ................ 646 | sciences. ...,,.,..,..,...,....... .. 674 ^ — XXXIII (1902-1904). ............ 651 | Bulletin +de la Société mycologique de Botanische Zeitung, LXI (1903). ........ 658| France, t. XVIII, année 1902......... 675 Botanische Zeitung, LXII (1904), Zweite Bulletin de l'Académie internationale de Abtheilung ......................... 661| géographie botanique, Le Monde des Flora oder allgemeine botanische Zei- Plantes, 12° année, 1903..... ... seus. 619 tung, t. XCI, 1903..............,.. 663 | Archives de la flore jurassienne, 3° année, The Journal of Botany british and fo- 1902, n°° 21 à 30............ sos. 681 reign, ed. by J. Britten, vol. XL1(1903). 668 | Bulletin de la Société Linnéenne de Nor- The botanical exchange Club of the bri- mandie, années 1901, 1902, 1903... ... 682 tish Isles, Report for 1902............ 669 | Bulletin de la Société botanique des Deux- Bulletin de la Société royale de Botanique Sèvres, 15° Bulletin, 1903............ 682 de Belgique, t. XLI, 1902-1903. ...... 670 | Bulletin de la Société scientifique d’An- Bulletin de l’Herbier Boissier, 2 série, gers, 31° 32° et 33° années, 1901-1904. 683 t. HI (1903)....................... .. 671 | Société botanique Rochelaise. Bulletin Annales des sciences naturelles, huitième XXIV, 4902......................... 684 Série, t. XVII et XVIIL....... ss... 673 | The Journal of the Linnean Society, Bo- Revue généralo de Botanique, dirigée tany, vol. XXXV................... . 684 par M. G. Bonnier, t. XVe, 1903, 2° se- Revue autrichienne de Botanique, 51° 52, Mestre .............. PEEMMMAMM 673| 53° années, 1901-1903. ...... ....... 686 (Voyez la suite page 3.) REVUE BIBLIOGRAPHIQUE (SUPPLÉMENT) — Jahrbücher für wissenschaftliche Botanik, tome XXXVIII (1902- 1903). Anprews (Fr. M.). Die Wirkung der Centrifugälkraft auf Pflanzen, pp. 1-40, une planche double, 5 figures dans le texte. Le contenu d'une graine qui a été soumise à la force centrifuge tend à re- prendre sa situation normale, qu'on l'ait, ou non, empêché de germer; le retour à l'état normal est en raison directe de l’activité de la vie. C’est autour des faisceaux que se manifestent d'abord les anomalies de l'accroissement cellulaire; elles gagnent lentement et successivement les régions environ- nantes. L'embryon ne s'accroît activement que lorsque l'ordre normal est rétabli; l'amidon, les grains d'aleurone, les corps chlorophylliens et les autres -chromatophores, les noyaux out un poids spécifique supérieur à celui du suc cellulaire; les huiles ont une densité plus faible. Les cellules plasmolysées ont un poids spécifique supérieur à celui desliquides plasmolysants. Les vais- .seaux criblés peuvent être vidés par l’action de la force centrifuge et leur contenu peut se reformer, d'autant plus activement que l'assimilation chloro- phyllienne est plus active; le latex peut être extravasé de la méme manière, il peut être aussi renouvelé par le retour aux conditions normales. L’accrois- sement des embryons est retardé, mais jamais complètement arrété pendant ces expériences. Le nucléole des noyaux, éliminé par la force centrifuge, ne se reproduit pas, bien que le noyau demeure vivant, mais il a été impossible d’établir si un noyau privé de nucléole demeure capable de se diviser. WiepersueiM (W.). Ueber den Einfluss der Belastung auf die Ausbil- dung von Holz-und Bastkórper bei Trauerbäumen, pp. 41-69. Les arbres pleureurs, Fréne, Hétre, Coudrier, Sorbus aucuparia, Ulmus montana, présentent à l'égard de leurs formes normales de faibles différences anatomiques; elles sont appréciables cependant et toujours de méme ordre. Les cellules ligneuses sont toujours plus courtes dans les formes normales, parce qu'elles supportent le poids des organes qui leur sont supérieurs; mais c'est à peu prés tout. Dans le Coudrier seulement, Panneau libérien est plus épais, par hyperplasie des stéréides, dans la forme à rameaux pendants. T. L. (SÉANCES) 41 642 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. HiuxcEen (F. W. T.). Ueber das Assimilationsproduct der Dictyotaceen, pp. 70-82. Le corps sphérique réfringent signalé depuis longtemps et figuré par Thuret, dans ses admirables Études phycologiques, au centre des cellules assimila- trices des Dictyota, rentre per sa nature dans le groupe des glucosides ; il est formé par un hydrate de carbone polysaccharidique; c’est peut-être un phlo- roglucoside; s'il est coloré en noir par l'acide osmique, c'est seulement parce qu'il coutient une matière colorante. Les petits corps qui adhèrent aux chro- matophores sont formés d'un hydrate de carbone monosaecharidique. L'auteur reconnait que ses observations sont incomplètes, et il se contente à peu près de mentionner les hypothèses très variées qui ont été émises au sujet du rôle biologique de ces corps. VócuTiNG (Herm.). Ueber den Sprossscheitel der Linaria spuria, pp. 82-118, pl. i et III, doubles. Schwendener avem combattu les affirmations de l'auteur au sujet de l'in- terprétation de l'aecroissement terminal dés bourgeons de Linaria spuria il en a repris l'étude. 1l confirme pleinement les conclusions de son Mémoire de 1898 (Jahrb. f. wiss. Bot., XXXI, p. 439), maintient qu'il ne peut accepter sans réserves la théorie mécanique de Schwendener relativement à la position des feuilles et déclare que bien des faits de cet ordre ne peuvent être expliqués que par des causes internes. Suivant lui, il n'y a pas toujours contact là où Sehwendener l’admet à priori. ll est évident que cette question n'est pas eneore résolue (voy. aussi Leisering, ibid:, XXXVII, p. 421). NeuserT (Rich.).. Untersuchungen über die Nutationskrümmungen des Keimblattes von Allium, pp. 119-145. Depuis que Mirbel a décrit, en 1809, la germination de l'Oignon, bien des travaux ont été publiés sur ce sujet. Le jeune embryon y décrit une courbure remarquable et constante, lé géotropisme négatif et les propriétés du sub- stratum peuvent intervenir pour l'atténuer ou l'exagérer. La pesanteur exerce aussi son action sur ce phénomène; mais il se forme, au point méme où se fait là courbure, une protubéranee, un talon dont il ne parait pas possible d'ex- pliquer encore le développement par l'action des seules:forces pliysiques: BurkEwiTSCH (Wl.). Umwandlung der Eiweissstoffe durch die niederen Pilze im Zusammenhange mit einigen Bedingungen ihrer Entwicke- lung; pp. 147-240. Le développement de Moisissures sur des substratums qui n’ont d'autres substances organiques que des corps protéiques s'acecompagne de transfor- mations de ces corps protéiques en ammoniaque, en tyrosine et en léucine: L'Aspergillus a méme la propriété d'accumuler de l'acide oxalique et d'aci- difier le milieu de culture. Lorsqu'on retarde là production de l'ammoniaque, des quantités notables de tyrosine et de leucine $e montrent'dans le milieu de culture. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 643 : L'adjonction d’acide phosphorique, de peptone, de sucre de canne, déter- mine des combinaisons diverses que l'auteur analyse én détail daas ce long Mémoire. NATIIANSOHN (Alex.). Ueber Regulationserscheinungen im Stoffaus- tausch ; pp. 241-290. Pfeffer a montré en 1886 que le protoplasme vivant est capable d'absorber des colorants d'aniline; depuis ona étendu ces observations à plusieurs autres substances. Overton a proposé une explication de ces phénomènes. L'auteur s'efforee d'én trouver l'explication par l'expérience sur le Codium tomen- tosum. I s'oecupe de l'absorption des nitrates, de la sortie des chlorures, de la régularisation dela perméabilité, de la marche générale des échanges osmo- tiques, de la mise en réserve des sels inorganiques. Plusieurs de ses recher- ches ont été étendues à diverses autres Algues vertes, brunes et rouges, et il en déduit une théorie des échanges osmotiques qu'il expos&*longuement. fl nous parait impossible de résumer des recherches où la techniqué la plus délicate joue un róle prépondérant; aucun résultat expérimental n'y est négligeable, et l'hvpothése garde pourtant une grande place dans les conclusions, forcément théoriques, de pareilles recherches. KounzwELLY (Walter). Uéber die Widerstandsfähigkeit trockenér pilini- licher Organismen gegen giftige Stoffe; pp. 291-341. |. On sait depuis longtemps que des organismes à l'état de vie latente résis- - tent beaucoup plus longtemps à l'action des agents de destruction que lors- qu'ils sont en état d'activité. Les expériences de Pasteur et de Cl. Bernard sur ce sujet sont classiques; mais bien que de nombreux travaux l'aient traité — à divers points de vue, il y reste toujours à faire. M. kurzwelly confirme les résultats antérieurs et précise différents points. La dessiccation retarde toujours la mort, qu'il s'agisse d'organismes mis en expérience à l'état de vie latente ou à l'état de vie active; et la mori est d'au- tant plus retardée que la dessiccation expérimentale est mieux assurée; mais l'organisme, quel qu'il soit, est pénétré tôt ou tard par l'agent de destruc- tion. Lá faculté germinative de tous les objets examinés est en raison inverse de la durée de l’action du poison. Le tégumerit protege fortement lés émbryoris; les cotylédons protègent eux-mêmes la tigellé. Les substarices de réserve sont rendues inutilisables, tót ou tard, et de l'extérieur à l'intérieur. Les poisons sont eux-mémes plus actifs lorsqu'ils sont en dissolution dans l'eau que lorsqu'on les fait agir à sec; leurs vapeurs sont encore plus activés que les. solutións liquides. La dessiccation augmente de beaucoup la résistance! aux hautes températures. Lipronss (Bengt). Ueber den Geotropismus einiger riiialrspfianzen; pp. 343-376, pl. IV-VI, une figure dans le texte. Vóchting a fait connaitre, il y a plusieurs années, que lés rameaux de di- verses plantes modifiént léur position par rapport à l'horizon suivant la tém- 641 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. pérature, qu'elles se relèvent à des températures élevées, s'inclinent. vers le sol lorsque les températures s'abaissent. Ce phénomène de psychroclinie a été étudié par B. Lidforss sur plusieurs plantes à développement printanier (Holosteum, Lamium purpureum, Veronica). I ne doute pas, d'après le ré- sultat de ses expériences, que le redressement des rameaux aux températures élevées ne soit causé par le géotropisme négatif. La position plagiotrope que prennent les rameaux lorsque la température s'abaisse est un. phénoméne de diagéotropisme, mais exagéré par l'épinastie et d'autant plus que les tempé- ratures sont plus basses, jusqu'à une certaine limite. WAsIELEWSKI (Waldemar v.). Theoretische und experimentelle Beiträge zur Kenntniss der Amitose, I; pp. 311-420, pl. VII, double. Recherches théoriques et expérimentales sur la division nucléaire directe ou amitotique. Suivant plusieurs observateurs, la division amitotique serait lTindiee de la mort prochaine de la cellule. Cette opinion ne parait pas fondée à M. W. von Wasielewski. Ses recherches expérimentales lui ont dé- montré que : 1° chez les plantes supérieures, la division directe est possible, tout comme la karyokinése; 2 la division directe peut être déterminée par des agents trés divers, en particulier par l'hydrate de chloral; 3° elle est réalisée, sauf un petit nombre d'exceptions, suivant un mode typique; 4° la cellule résultant d'une division amitotique est susceptible de se diviser et de se développer dans la suite; elle n'est pas en dégénérescence; 5^ le noyau ayant subi la division directe n'en est pas moins capable de se diviser par karyokinèse. En réalité, il n'existe pas entre karyokinése et amitose de diffé- rence fondamentale; les faits, de méme que la théorie, montrent ces deux modes comme se reliant à une même série de faits ayant une origine com- muue. KsY (L.). Ueber den Einfluss des Lichtes auf das Wachsthum der Bo- denwurzeln; pp. 421-446. Les racines qui se développent dans le sol n'en sont pas moins soumises à Taction de la lumière. L'obscurité en favorise l'allengement ; la lumière diffuse le diminue ou l'entrave. Des observations et expériences, poursuivies sur des Lupinus, Lepidium et Vicia, ont montré que les racines de différentes espéces ne sont pas influencées dela méme maniére par la lumiére. HanEnLANDT (G). Zur Statolitentheorie des Geotropismus; pp. 446- 200, 3 figures dans le texte. L'auteur réunit un certain nombre de faits anatomiques et physiologiques pour appuyer la théorie statolithique du géotropisme chez les végétaux. Les grains d'amidon, et notamment ceux qui remplissent les cellules dela « gaine » amylacée des tiges et des feuilles, remp'iraient le rôle de statocystes en exer- «ant une pression sur le protoplasme. Chez beaucoup de plantes, l'organe de perception géotropique serait nettement différencié et atteindrait les carac- teres d'un. véritable organe des sens; la division du travail y serait trés ac- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 645 cusée. Ailleurs, le tissu percepteur des excitations se différencierait peu et remplirait à la fois plusieurs fonctions. En tout cas. la couche protoplas- mique qui fapisse les membranes cellulaires perçoit | pression de corpus- cules solides. WisktEn (Hans). Untersuchungen zur Theorie der Dlattstellangen, II; pp. 901-544, pl. VIII, double. Œuvre de polémique occasionnée par la discussion ouverte au sujet de la. théorie mécanique de la phyllotaxie exposée par Schwendener en 1878, sou- tenue de nouveau par ce savant en 1901. M. H. Winkler confirme ses conclu- sions antérieures (Jah; b. wiss. Botanik, XXXVI et Bot. Zeit. LIX), d’après. lesquelles la théorie mécanique de la phyllotaxie serait hors d'état de donner une solution satisfaisante des problèmes proposés par la position des feuilles sur les axes. Firrisc (Hans). Untersuchungen über den Haptotropismus der Ranken ; pp. 245-634, T figures dans le texte. Ce long Mémoire est consacré à l'étude des canses qui déterminent l'accrois- sement des vrilles. L'auteur a fait de nombreuses recherches sur les vrilles de plantes trés diverses. Les explications de Darwin, de Sachs et de Vries ne lui paraissent pas acceptables; il discute avec soin les observations et les expli- ations antérieures, pour en révéler les contradictions ou l'insuflisance. Il arrive, en somme, à des résultats en général négatifs. UnspentNc (A.), Der Oeffnungsmechanismus der Pteridophytensporan- gien; pp. 635-666, 5 figures dans le texte. Les recherches de l'auteur s'étendent aux sporang?s de tous les Ptérido- phytes qui s'ouvrent sous l'action de la dessiccation, qui se ferment sous l'ac- tion de l'humidité. En voici les principales conclusions : Chez tous ces végétaux, méme chez le Psilotum, la fermeture du sporange a pour cause unique l'état hygrométrique du milieu. L'ouverture des spo- ranges se fait suivant diflérents modes : 1° le mécanisme en est uniquement. hygroscopique (Lycopodium); 2 la déhisrence est déterminée uniquement par un mécanisme de cohésion (Psilotum); 3° les deux modes précédents in- terviennent à la fois (Equisetum), ou successivement (Aneimia). Le méca- nisme de cohésion présente aussi des variations iutéressantes. Hervricuer (E.). Kritisches zur Systematik der Gattung Alectorolo- phus; Eine Erwiderung, etc.; pp. 667-688. : Suite de la polémique engagée entre M. von Wettstein et l'auteur au sujet de la classification des Alectorolophus. M. Heinricher revient sur ses con- clusions antérieures pour les affirmer de nouveau et repousser complètement l'idée maitresse des études de M. von Weltstein sur ce sujet, la notion du . Á , ^ . ER dimorphisme saisonnier, au sujet duquel il déclare qu'on ne possède jusqu'à présent aucun fait probant. . 646 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Botanische Jahrbücher für Systematik, Pflanzengeschichte und Pflanzengeographie, herausg. von A. Engler, XXXII, 1902-1903, GREENMAN (J. More.). Monographie der nord-und centralamerikanischen Arten der Gattung Senecio; pp. 1-33. Ce Mémoire commence par une étude morphologique des organes végétatifs, de la fleur et du fruit des Senecio de l'Amérique septentrionale et centrale. L'auteur définit ensuite le genre dont il exclut les Cacalia, contrairement à l'opinion d'Hemsley. H répartit entre 22 sections les espèces qui font l'objet de son travail, la dernière seule forme le sous-genre Pseudogynoxis: les autres rentrent dans le sous-genre Eusenecio. ll énumère les espèces qui appartiennent aux diverses sections: il en examine la distribution géogra- phique au point de vue des adaptations des espéces aux conditions de vie et la répartition territoriale des diverses sections et des espéces. HENwiNcos (P.). Fungi japonici, IH; pp. 34-52 (Voy. ibid.: Vol. 98 et 29). Éi umération de Champignons du Japon, appartenant à diverses familles. Sont nouveaux: Protomyces Inouyei, OEcidium (Uromyces) Inouyei, Aste- rome, Pruni-Macimowiczii, Exobasidium Shiraianum, Pieridis, Corticium komabensis, Polyporus ilicicola, Trametes styracicola, Hymenogaster Suzukianus, Dimerosporium Litseæ, Eulypella Zelkowæ, Eutypa Kusanoi, Plicaria Suzukai, Microglossum Shiraianum, Septoria Vaccinii, Monilia Kusanoi, Cercospora Fatouæ, Didymobotryum Kusanoi. Ces espèces, nom- mées par l'auteur, ont leur diagnose latine. Drerez (P.) Uredineæ japonicæ, HI; pp. 47-52 (Voy. ibid.; Vol. 28). Sont nouveaux : Uromyces Sophoræ-japonicæ, Puccinia Allii-japomici, rufipes, Zoysiæ, kozukensis, brachysora, Phragmidium griseum, Melamp- sora epiphylla, coleosporioides, microsora, Uredo Rottboelliana. Une dia- gnose latine suit le nom de chacune des espèces créées par l’auteur. PizGer (R.). Acritochæte, eine neue Gramineen-Gattung aus Afrika; pp. 93-59. Le genre Acritochete, de la sous-famille des Panicées, doit prendre place à côté des Panicum et très près des Chetium; c'est au Kilimandscharo, à l'alti- tude de 2100 mètres, que M. Volkens a recueilli l'A. Volkensii Pilger, pour le moment l'unique espèce du nouveau genre. | SCHMIDLE (W.). Derichte über die botanischen Ergebnisse der Nyassa- See-und Kinga-Gebirgs-Expedition, V ; pp. 256-88, pl. I-III. Il s'agit, dans ee Mémoire, d'Algues constituant principalement le e plankton du lac Nyassa, ou recueillies dans les environs de ce lac. Les Dia- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 647 tomacées n’y sont pas traitées. Les matériaux ont été recueillis par le Dr Fülleborn en 1898-1900. Des notes accompagnent la mention de beaucoup d'espèces. Sont nouvelles : Spirulina gigantea, Phormidium Füllebornii, Lyngbya Nyasse, Anabena Füllebornii, Calothrix Füllebornii ; Closterium didymocarpum, Cosmarium Füllebornei, occultum, Lindaui, homaloder- mum, Arthrodesmus Füllebornei, Staurastrum Ikapoe, Füllebornei, Spiro- gyra Füllebornei, Staurogenia cuneiformis, Characiella Rukwæ. Trois planches reproduisent les caractères de ces espèces et de variétés nouvelles; elles sont décrites en allemand. ENGLER (A.). Liliaceæ africanæ, II (Voy. ibid.; Vol. 15). Diagnoses de Liliacées nouvelles d'Afrique : Androcymbium hantamense, Iphigenia Schlechteri, Kniphofia Ellenbeckiana, Neumannii et mpnlensis, Anthericum Warneckei, Zenkeri, Chlorophytum togoense, Zenkeri, Albuca Erlangeriana, Zenkeri, Urginea pilosula, Dipcadi Mechowii et Dekind- tianum, Scilla Antunesii, Dracena Ellenbeckiana, deremensis, cuspidi- bracteata, Deisteliana, Asparagus Schróderi; en outre quelques variétés nouvelles d'espéces connues. ENGLER (A.). Cruciferæ africanæ; pp. 98-100. Diagnoses de Crucifères nouvelles d'Afrique : Sisymbrium hararense; Di- ceratella umbrosa et Erlangeriana ; Farsetia Ellenbeckii, Matthiola Erlan- geriana. ENGLER (A.). Seytopetalaceæ african; pp. 101-103. Diagnoses des espèces nouvelles nommées par l'auteur : Scytopetalum Duchesnei, Rhaptopetalum sessilifolium, avec des remarques sur lastructure des graines de cette dernière espèce. ENGLer (A.). Linaceæ africans ; pp. 104-110. Diagnoses d'espéces nouvelles, eréées par l'auteur : Hugonia Baumannii, micans, villosa, gabunensis, acuminata, reticulata, orientalis; Lepido- botrys Staudiii; Nectaropetalum Carvalhoi: Phyllocosmus Dewewrei et Senensis. ENcLER (A.). Pedaliaceæ african: ; pp. 111-115. : x pe "i à » Le nouveau genre Pedaliophyton est très voisin des Pedalium e 2 discus; il s'en distingue par son fruit; espèce unique : P. Busseanum. En outre, diagnoses d'espèces nouvelles : Pterodiscus intermedius, Sesamo- thamnus Erlangeri, Rive et Busseanus. EwGrEn (A.). Campanulaceæ africanæ; pp. 116-118. Espéces nouvelles de l'auteur : Canarina abyssinica, Lightfootia divari- cata, Lobelia longisepala et Erlangeriana (diagnoses latines). 648 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ExcLER (A.). Rutaceæ africanæ, IT; pp. 119-121 (Voy. ibid., Vol. 23). Espèces nouvelles de l'auteur: Fagara Afzelii, Calodendron Eickii, Ori- cia leonensis, Teclea salicifolia et Zenkeri (diagn. latines). ENcLER (A.). Simarubaceæ africanæ; pp. 122-126. Diagnoses des espèces nouvelles suivantes de l'auteur : Hannoa ferruginea,. Brucea tenuifolia, Kirkia ? tenuifolia, ? lentiscoides, Irvingia glaucescens. La diagnose du nouveau genre Pistaciopsis est incomplète, car on n'en con- naît pas les fleurs femelles ; il rappelle beaucoup le Pistacia Lentiscus et les Harrisonia. 3 espèces : P. Wakefieldii, gallaensis et Dekindliana. Hazuier f. (E.). Bignoniaceæ africanæ; p. 127. Diagnose et description comparative du Rhigozum somalense Hallier f. PLANTE benguellenses Antunesianæ et Dekindtianæ A BOTANICIS MUSEP REGII BEROLINENSIS DESCRIPTÆ; pp. 128-152. Diagnoses d'espèces nouvelles dues à Engler : Protea Dekindtiana, Loran- thus Dekindtiamus et glaucophyllus, Clematis Antunesii, Pittosporum Anlunesii, Rhus arenaria, Heeria Dekindtiana, Ochna Dekindtiana et angustifolia Engl. et Gilg, Combretum Dekindtianum, Chrysophyllum An- lunesii, Cyphia Antunesii, Lobelia Dekindtiana. Sont nommés par Gürke : Polygala Antunesii et Dekindtii, Euclea Antunesii, angolensis et Dekindlii, Trichodesma macrantherum, Dekindtianum et arenicola, Vitex Dekind- liana; nommés par Gilg : Ampelocissus Dekindtiana, Doryalis Antu- nest, Nuxia Schlechteri, Mannii; platyphylla, Dekindtiana et rupicola. M. Gilg donne aussi la diagnose du nouveau genre Dekindlia (Oléacées) trés voisin, des Olea, et de l'unique espéce D. africana. K. Schumann donne les. diagnoses de Triumfettia macrocoma et rhodoneura, Grewia suffruticosa, Oldenlandia | microcoryne, Vanguiera glabrata, Plectronia scaberrima, Craterospermum ? grumileoides, Pavella nana, Fadogia psammophila. On doit à O. Hoffmann les diagnoses des Vernonia chiliocephala et cleanthoides, Brachylena huillensis, Senecio lachnorhizus, zenostylus et Antunesii, Di- morphoteca Dekindtii et Pleiotaxis kuillensis; enfin Volkens et Hoffmann signent les diagnoses des Helichrysum Antunesii et Senecio Dekindlianus. Gize (E.). Uber die Gruppierung der afrikanischen Arten der Gattung Strophanthus, Sect. Eustrophanthus; pp. 153-162. Le nombre des espèces de Strophanthus s'est sensiblement accru depuis les travaux, récents cependant, de Pax et de Franchet. L'auteur donne une clef pour la détermination des 29 Eustrophanthus connus aujourd'hui et décrit les espèces nouvelles suivantes, avec diagnose latine : Strophanthus holosericeus Schum. et Gilg, Emilii Aschers. et Pax, Thierryanus Schum. et Gilg, ScMechteri Schum. et Gilg, Wileemaniaxus Gilg, mirabilis Gilg, erylhroleucus Gilg. : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 649 Bosse (W.). Zur Kenntnis der ostafrikanischen Landolphien; pp. 163- LI DP VE Renseignements botaniques sur les Landolphia de l'Afrique orientale et description des L. dondeensis Busse et Stolzii Busse (fig. pl. VI). Gize (E.) et W. Busse. Die von W. Busse in Deutsch-Ostafrika gesam- melten Strychnos-Arten; pp. 173-189, une figure dans le texte. La connaissance des Strychnos de l'Afrique orientale a fait beaucoup de progrès grâce aux efforts récents des botanistes allemands; les récoltes de M. Busse y ajoutent plusieurs espèces nouvelles : S. Behrensiana, S. Quaqua, S. Engleri, S. myrtoides (fig. texte), S. Goetzei, S. euryphylla, S. megalo- carpa, S. omphalocarpa, au sujet de chacune desquelles les auteurs multi- plient les renseignements (diagn. lat.). Busse (W.) et R. PircEn. Ueber Culturformen der Sorghum-Hirse aus Deutsch-Ostafrika und Togo; pp. 182-189. M. Busse a recherché les variétés d'Andropogon Sorghum ‘cultivées par les indigènes de l'Afrique orientale allemande; il en distingue 17 qui lui parais- sent assez distinctes pour qu'il en formule la diagnose. Knura (R.). Ueber die geographische Verbreitung und die Anpassungs- erscheinungen der Galtung Geranium in Verhältnis zu ihrer syste- matischen Gliederung; pp. 190-230. Tandis que quatre des tribus des Géraniacées ont une aire très restreinte, celle des Géraniées óccupe une aire trés étendue. Les Pelargonium appar- tiennent surtout à l'Afrique australe et les Sarcocaulon y sont localisés; les Erodium ont leur centre dans le domaine méditerianéen. Des 170 espèces ou à peu prés du genre Geranium, la plupart appartiennent à l'hémisphère boréal, quelques-unes. à l'hémisphére austral tempéré, un très petit nombre aux montagnes des régions tropicales. 2 L'auteur s'occupe de ce dernier genre. 1] en examine en détail Ja distribu- tion géographique ; il admet la classification de K. Reiche en y ajoutant. deux séries, les Incanoidea des hauts steppes mexicains ct les Andina. ll étudie ensuite les caractères des Geranium composant les divers groupes géogra- phiques et les diverses sections, ceux du domaine méditerranéen groupés dans les trois sections : unguiculata, subacaulia, tuberosa, puis suecessive- ment toutes les autres sections, Tous les Geranium se rattacheraient à trois types représentés par les Batrachia, les Batrachoidea et les Columbina; tous les Geranium méditerranéens se relient aux Batrachia. Les Columbina paraissent représenter le type le plus ancien. On trouvera dans ce Mémoire une foule de renseignements précis sur ce sujet. 650 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Pauz (H.). Beiträge zur Biologie der Laubmoosrhizoiden ; pp. 231-274, 23 figures dans le texte. Les rhizoïdes sont avant tout des organes de fixation; leurs autres fonc- tions sont subordonnées. Très développés dans les sols légers et chez les espèces épiphytes et épiphylles, ils le sont très peu dans les sols fermes et consistants. L'auteur met en doute l'existence de Mousses saprophytes et. dé- veloppe les raisons de ses doutes. Il examine en outre divers points relatifs à la physiologie et à la biologie des rhizoides. Wozr (E.). Neue asiatische Weiden; pp. 275-279. Espèces nouvelles de Saules asiatiques : S. cærulea (Monandræ); S. linea- rifolia, margaritifera, serrulatifolia, macrostachya et pseudo-ulba, rangés avec doute parmi les Monandræ; S. Komarowi (Pruinosæ ?). Ces Saules ont été découverts par différents botanistes en diverses régions; elles ont toutes été nommées par S. Wolf (diagn. lat.). Scnurz (Otto E.). Monographie der Gattung Cardamine; pp. 280-623, pl. VII-X. Une Monographie qui a la prétention d'étre compléte est toujours un travail considérable. Le genre Cardamine n'a plus guère été étudié d'une manière générale depuis A.-P. de Candolle; c'est dire qu'une étude d'ensemble en était désirable. L'auteur examine d'abord la morphologie et l'écologie des organes végétatifs et des organes reproducteurs; il détermine les limites du genre et ses rapports avec les Nasturtium, Dentaria, ete.; "il examine les caractères qui permettent d'établir des sections, de définir les espèces et les groupes de formes. H étudie Ja distribution géographique dans l'hémisphére boréal tempéré, l'Amérique du Sud, l'Australie et dans les hautes montagnes intertropicales. Puis il entre dans le détail de son sujet en cherchant à tracer l'histoire de l'évolution des Cardamine. La partie spéciale (pp. 325-623) comprend la diagnose, la distribution géo- graphique détaillée et la synonymie des 116 espèces conservées par l'auteur. Il les répartit en 12 sections. Des clefs conduisent à la détermination des sections et des espèces. L'auteur introduit divers changements dans la no- menclature des espèces; il est difficile d'en diseuter iei la légitimité. Il ne semble pas que l'auteur ait pris la peine de consulter les grands herbiers fran- çais ; il aurait pu, peut-être, en le faisant, abréger la liste des species incerto. L'Index ne comprend pas moins de 26 pages. DigrEL (P.). Uredineæ japoniem, IV; pp. 624-632 (Voy. ibid.; Vol. 28 et 32, p. 47). Sont nouveaux : Uromyces crassivertex, Puccinia Asparagi-lucidi, Phrag- midium heterosporum, Chrysomyæa Menziesiæ, Uredinopsis Corchoropsidis, Pucciniastrum Kusanoi, OEcidium Lilii-cordifolii, Polygoni-cuspidati, Cardiandræ, Hydrangeæ-paniculatw, Fraxini-Bungeanæ, Enkianthi, Ræs- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 651 telia solenoides, Uredo Setariæ-italicæ et hyalina (diagn. lat.); toutes ces nouveautés sont nommées par l'auteur. ScHuLz (Aug.). Die Entwickelungsgeschichte der gegenwärtigen Phane- rogamenflora und Pflanzendecke der schwäbischen Alp; pp. 633- 661. i R. Gradmann a publié, il y a quelques années (1899), une très remarquable étude sur la flore etla végétation du Jura Souabe. A. Schulz publie un long Mémoire pour essayer d'établir, par des considérations théoriques, que la connaissance concrète que possède R. Gradmann de ces montagnes n'est pas satisfaisante, HanscirG (A.). Schlusswort zu meiner Arbeit « Uber den Polymorphis- mus der Algen »; Beiblatt, n^ 72, pp. 1-3. L'auteur a publié en 1892, sur le polymorphisme des Algues, un ouvrage qui a été l'objet de vives critiques. Nous apprenons avec plaisir que ces deux pages doivent étre son dernier mot sur ce sujet. Hansen (A.). Abwehr und Berichtigung ; Beiblatt, n° 71, pp. 1-24. WarmixG (Eug.). Die Windfrage; Beiblatt, n° 71, pp. 25-36. Suite de la polémique ouverte entre Warming et Hansen (Voy. ibid., Vo- lume 21). Elle nous vaut une quantité de détails précis sur l’action exercée par le vent sur la végétation littorale de la Mer du Nord. Botanische Jahrbücher für Systematik, Pflanzengeschichte und Pflanzengeographie, herausgeg. von A. Engler; XXXIII, 1902-1904. SCHMIDLE (W.). Das Chloro- und Cyanophyceenplankton des Nyassa und einiger anderer innerafrikanischer Seen; pp. 1-33 (Voy. ibid., Vol. 32). Étude biologique des documeuts dent l'examen systématique a donné lieu à des travaux antérieurs. L'auteur examine les conditions topographiques et géographiques du lac Nyassa et les procédés de récolte des Algues pélagiques; la flore algologique des diverses stations dans le pays environnant et la com- position du plankton. 1l étudie l'influence qu'exerce la flore des rivages sur le plankton, la distribution verticale et horizontale du plankton, ses modifications journalières et saisonnières; il examine aussi le plankton de différents lacs de l'Afrique centrale et en déduit les premieres indications relatives à la compa- raison de ces lacs avec les lacs des montagnes européennes. Hennincs (P.). Fungi Africæ orientalis. 11; pp. 34-40 (Voy. ibid., Vol. 28). Espèces nouvelles : OEcidium Dielsii, Uredo Scholzii; Poria lamellosa, 652 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Russula deremensis, Psathyra musicola, Leptonia Kummeriana; Blume- naria usambarensis, Dimerosporium Scheffteri, Micropeltis Scheffleri, Hy- pocrea tangensis, Ustilaginoidea usambarensis, Hypoxylon Acacie, Lem- bosia Albersii, CYCLOSCHIZON (nov. gen. Hysteriacearum) Brachylene; Septoria Gomphocarpi, BUssEELLA nov. gen. (Mucedinaceæ) Caryophylli, Cercospora Stuhlmanni. PircEn (R.). Gramineæ africanæ. II; pp. 41-52. Étude sur les Panicum, en particulier sur la section Ptychophyllum et ses rapports avec les Setaria, sur quelques Setaria de l'Afrique tropicale. C'est à cette section qu'appartiennent les espèces nouvelles suivantes : P. bongaense, longepetiolatum, et la var. stenophyllum du P. sulcatum Aublet. M. Pilger rattache à d'autres sections du genre Panicum : P. callopus, rovumense, chromatostigma, ciliocinctum, haplocaulos, mitophyllum, oligobrachiatum ; Melinis monachne (Panicum Monachne Trinius) et Trichopteryx reflexa. KRANZLIN (F.). Orchidaceæ africanæ. VIL; pp. 53-75. Espèces nouvelles : Cynosorchis uncata; Habenaria Busseana, penta- glossa, stenorhynchus; Satyrium Usambare, Princeæ, Stolzianum; Disa ignea, calophylla, Engleriana, prestans, coccinea; Liparis Seychellarum ; Polystachya Busseana, Rolfeana, Steudneri, Ellenbeckiana ; Lissochilus Busseana, multicolor; Eulophia florulenta, sordida, Warneckeana, para- doxa, bisaccata, albo-brimnea; Cyrtopera Stolziana ; Eulophidivm War- neckeanum ; Bulbophyllum Schimperianum, Humblotianum; Megacliaium Deistelianum; Angræcum scabripes; Listrostachys cirrosa, refracta et Scheffleriana; Acranthus Deistelianus. Aux diagnoses qu'il donne de ces espèces, l’auteur ajoute divers renseignements sur des espèces mal connues et en rectifie ou complète les diagnoses. ExcrEn (A) et W. Renrasp. Dichapetalaceæ africanæ. IJ; pp. 76-91. La famille des Dichapétalacées comprenait à peine une douzaine d'espèces, il y a quelques années; l'activité des botanistes allemands a singulièrement augmenté le nombre des espèces connues et permis d'en préciser les rap- pores Voici une nouvelle contribution importante à la connaissance de cette famille. A la section Eudichapelalum appartiennent : D. holopelalum, niti- dulum, congoense, faliax, batanganum, altescandens, Eickii, leucosepalum, sulcatum, argenteum, reticulatum, Warneckei, grisco-viride, Liberiæ, cinereum, scabrum, angustisquamulosum, patenti-hirsutum, obliquifolium, Conrauanum, minuliflorum, salicifolium; D. integripetalum appartient à la section Brachystephanium et D. longitubulosum à la sect. Tapurina. Le Pitlosporum bicrurium Schinz et Durand serait aussi un Dichopetalum. KaurENskI (F.). Lentibulariaceæ africanæ ; pp. 92-113. , , e E L'auteur décrit toutes les Leutibulariacées africaines découvertes depuis l'étude qu'il a faite de cette famille dans Engler-Prand, Die natürl. Pflan- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 653 zenfam. IV. Cette étude prend par là un caractère d'intérét général; on y trouve un grand nombre de notes et d'observations sur les espèces antérieu- rement connues, leur synonymie et leur distribution géographique. Sont nou- velles : Utricularia Dregei, Engleri, delicata, Rehmannii, elevata, Spren- gelii, Schinzii, Baumii, angolensis, incerta. Le nombre des espéces africaines d'Utricularia s'élève à 49, grâce aux nouveautés décrites par M. Kamienski, ENGLer (A.). Moraceæ africanæ. IT; pp. 114-119 (Voy. ibid., Vol. 20). Espèces nouvelles nommées par Engler (diagn. lat): Dorstenia ciliata: usambarensis, turbinata, mundamensis, Harmsiana, tenuifolia, Ellenbec, kiano; Trimalococcus usambarensis, Conrauanus, Anliaris Welwilschii, africana et usambarensis. ENcLEn (A.). Ürticaceæ africanæ ; pp. 120-128. Espèces nouvelles : Urera Gravenreuthii, cordifolia, Dinklagei, Henri- quesii; Fleurya urticoides; Girardinia marginata; Pilea Preussii et como- rensis; Elatostema Welwitschii, Hcnriquesii, Preussii, angusticuneatum et parvulum; Pouzolzia fruticosa. ExGLer (A.). Proteaceæ africanæ ; pp. 129-131. Espèces nouvelles rapportées par l'expédition du Kunenè-Zambèse : Protea congensis, Eickii et Busseana (diagn. lat.). ExcLER (A.). Violaceæ africanæ; pp. 132-147. M. Engler a repris le genre Rinorea d'Aubiet qui devrait, suivant lui, rem- placer Alsodeia. Il résume une étude générale du genre, qu'il divise en deux sous-genres, Euandra et Pelalandra, ce dernier comprenant presque toutes les espèces réparties entre quatre seclions. ll donne les diagnoses latines de 23 espéces nouvelles de l'Afrique tropicale. Hanwus (H.). Passifloraceæ africanæ; pp. 148-150. SCHLECHTERINA gen. nov., se rapproche des Crossostemma, Machadoa et Tryphostemma. Espèce unique : T. longifolium; autre espèce nouvelle Adenia Schlechteri. Harms (H.). Leguminosæ africanæ ; pp. 151-181. L'auteur donne des diagnoses latines des espèces suivantes : Albizzia eu- ryphylla, Piptadenia Erlangeri, PSEUDOPROSOPIS (gen. nov.) Fischeri (Pro- sopis Fischeri Taubert); Entada rotundifolia, Parkia Bussei, Brachystegia Holtzii, Bussei, taxifolia, Cryptosepalum Busseanum, Boehmii, Berlinia micrantha, Macrolobium leptorrhachis, Bauhinia Ellenbeckii, Loesene- riana, Bussea (gen. nov.) massaiensis (Peltophorum massaiense Taubert), Cwsalpinia Erlangeri et oligophylla, DICRÆOPETALUM (gen. nov.) stipulare, PsEUDOCADIA (gen. nov.) anomala (Cadia Vatke), Baphia Preussii, bipin- densis, eriocalyx, balangensis, Busseana, cordifolia, Conraui, Milletia 654 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, atite, Coüraüi, hypolampra, makondensis, bipindensis et Bussei, Dalbergia megalocarpa, Pterocarpus Bussei, Lonchocarpus Bussei et Fischeri, Glycine longipes, Vigna Neumannii, Sphenostylis Kerstingii, Dolichos Ellenbeckii, formosoides, Stolzii, argyrophyllus et ungoniensis, ADENODOLICHOS gen. nov. (Dolichos part. ). Hanus (H.). Araliaceæ africanæ. II; p. 182. Espèce nouvelle Polyscias Albersiana, voisine de P. farinosa (diagn. lat.). LiNpAU (G.). Acanthace: africanæ. VE; pp. 183-193. Espèces nouvelles : Thunbergia pratensis, nidulans, nymphæifolia, glan- dulifera, stelligera, glaberrima; Brillantaisia Borellii ; Ruellia cygniflora, lithophila, gongodes; Dischistocalyx togoensis; Barleria umbrosa; Asys- tasia glandulosa, riparia, excellens, trichotogyne; Schwabea salicifolia; Justicia potamophila, prætervisa, vixspicata et Schoënsis. Gino (E.). Dilleniaceæ africanie; pp. 194-201. Les Dilléniacées ne sont représentées dans lAfrique tropicale que par le genre Teiracera, on n'y connaissait jadis que trois espèces; on peut assurer maintenant qu'il réserve encore bien des découvertes relativement à l'his- toire de ce genre. Les espèces décrites ici n’en sont qu'un appoint provisoire; sont nouvelles : Tetracera strigillosa, Bussei, litoralis, Marquesri, rosiflora, podotricha et Dinklagei ; en outre, renseignements sur plusieurs espèces antérieurement connues. GıLe (E.). Capparidaceæ african: ; pp. 202-230. Espèces nouvelles des genres Cleome, Ritchiea, dont le nombre s'élève maintenant à 19, Capparis, Boscia (3& espèces connues), Buchholzia, Ca- daba, Merua, Thylachium et Calyptrotheca. GiLG (E.) Ochnaceæ african; pp. 231-275: L'auteur donne une clef analytique des 57 espèces africaines d'Ochna et en décrit plusieurs nouvelles; de méme pour les Ouratex, aù nombre de 52. Chaque espèce nouvelle a sa diagnose latine; en outre une espèce nouvelle de Brackenridgea, B. Bussei et des observations sur le genre Lophira. Pax (F.). Euphorbiaceæ africana ; pp. 276-291. : Descriptions et diagnoses de nouvelles espèces africaines de Phyllanthus, Cluytiandra, Cyclostemon (clef des 19 espèces), Cyathogyne, Mæsovotrya, - GROSSERA gen. nov. (voisin des À groslistachys), Cleistanthus, Crotonogyne, Si ss Mareya, Jatropha, Sapium, Euphorbia, Synadenium, Lortia et roton. psy a Verbenaceæ africanæ. If; pp: 292-300 (Voy. ibid., lol. 28). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 655 Espéces nouvelles nommées et décrites par l'auteur : Premma Zenkeri, sul- furea; Vitex Zenkeri, Dinklagei, longipetiolata, hipindensis, yaundensis, Lehmbachii, rivularis, Gilletii, Schlechteri et Staudtii. i SCHUMANN (K.). Tiliaceæ africanæ ; pp. 301-307. Espèces nouvelles nommées et décrites par l'auteur : Grewia ancimenoclada, brunnea, calymmatosepala, chloophila, crinita, Dehnhardtii, dependens, gigantiflora, polyantha, Rowlandii, Woodi«na. SCHUMANN (K.). Sterculiaceæ african: ; pp. 308-315. Espèces nouvelles appartenant aux genres Harmsia, Dombeya, Hermannia, Leptonychia et Cola. SCHUMANN (K.). Apocynaceæ africanæ ; pp. 316-321. Espèces nouvelles appartenant aux genres Carpodinus, Epitaberna, Car- valhou, Motandra, Baissea, Strophanthus et Oncinotis. SCHUMANN (K.). Asclepiadaceæ africanæ; pp. 322-331. Espèces nouvelles appartenant aux genres Glossonema, Calotropis; Schizo- glossum, Gomphocarpus, Stathmoslelma, Secamone, Geropegia, Tylophora, Marsdenia et Pergularia. SCHUMANN (K.). Bignoniaceæ african: ; p. 332. Espèce nouvelle : Stereospermum bracteosum. SCHUMANN (K.). Rubiaceæ africanæ ; pp. 333-374. Descriptions et diagnoses de nouvelles espèces africaines d'Oldenlandia, Mitratheca, Pentas, Otomeria, Dirichletia, Sabicea, Chomelia, Leptactinia, Randia, Feretia, Oxyanthus, Tricalysia, Bertiera, Polysphæria, Pentani- sir, Vanguiera, Plectronia, Cuviera, Pavetta, Ixora, Rutidea, Trichostachys, Psychotria, Grumilea, Chasalia, Gertnera, Pæderia et Borrera. SCHUMANN (K.).. Comuielinaceæ africana ; pp. 315-917. Espèces nouvelles : Pollia bracteata et cyanocarpa, Aneilema chrysan- thum, et Schlechteri, Coleotripe Laurentii. GünkE (Max.). Malvaceæ africanz; pp. 378-381. Espèces nouvelles : Pavonia Ellenbeckii, SYMPHYÔCHLAMYS (genre nouveau de la tribu des Hibiscées), Erlangeri, Cienfuegosia somalensis et Ellenbeckii. Wansunc (0.). Myristicace: africana ; pp. 382-386. Espèces nouvelles des genres : Maulontchia, Brochoneura, CEPHALOS- PHÆRA genre nouveau séparé du genre Brochoneurû (C. usambarensis Warb., Brochoneura Warburg 1895), Staudtia et Coelocaryon. 655 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. BonNMÜLLEn (J.). Ergebnisse zweier botanischer Reisen nach Madeira und den Canarischen Inseln; pp. 387-492. ! Compte rendu, floristique avant tout, de deux voyages accomplis par l'auteur à Madére et aux Canaries, avec des indications détaillées sur les localités oü les plantes ont été recueillies et des observations critiques sur les espèces, variétés et formes. Ce Catalogue des plantes récoltées forme à lui seul à peu près tout le travail de M. Bornmüller. AuxpERSsON (G.). Der Haselstrauch in Schweden; pp. 493-501. Les trés nombreuses observations réunies sur l'existence du Noisetier en Suède, à l'époque pléistocène, ont permis à l'auteur de préciser les conditions antérieures de sa distribution et de fixer ce fait important que la température moyenne de la région occupée autrefois par le Noisetier a baissé de 25,5 de- puis le moment de sa plus grande extension. L'auteur examine, en outre, d'une manière trés attentive les diverses formes du Noisetier qui existaient autrefois, comme aujourd'hui. Vorscu (W.) Neue systematisch-anatomische Untersuchungen von Blatt und Achse der Theophrastaceen; pp. 502-546. Les Théophrastacées sont séparées des Myrsinacées par des différences plus grandes au point de vue anatomique que morphologique. Certains genres, comme Clavija et Jacquinia, trouvent malaisément leur place d’après les caractères morphologiques. L'auteur est parvenu à préciser au moins celle des Jacquinia; i| a été amené à diviser les Théophrastacées en deux groupes comprenant Theophrasta, Clavija et Neomezia d'une part, Jacquinia et De- herainia d'autre. part. On trouve, dans ce Mémoire, une description anato- mique des espèces étudiées et des clefs pour la détermination des genres et des espèces par la structure anatomique. KeLLER (Rob.). Beiträge zur Kenntnis der ostasiatischen Hyperica ; pp. 547-554. Descriptions et diagnoses d'espèces nouvelles d'Hypericum appartenant à diverses sections du genre, provenant presque toutes de Chine et du Japon, un petit nombre ce l'Indo-Chine et de Java. Apamovic (L.). Die Sandsteppen Serbiens; pp. 555-617. Pancic a publié, sur la flore des steppes sablonneux de ‘Serbie, des docu- ments irès importants. Adamovic les étudie aux points de vue biologique et géographique. Ces steppes sont limités aux rives du Danube et couvrent 4700 hectares; mais ils sont interrompues cà et là par des reliefs monta- gneux. Leur substratum géologique est trés varié et, par suite, leur végé- tation, qui demeure liée, là comme ailleurs, aux conditions édaphiques. L'auteur en étudie le développement, les conditions climatiques qui com- mandent leur formetion, l'origine et la répartition des éléments de la flore : REVUE BIDLIOGRAPHIQUE. 651 pontiques, eurasiatiques, méditerranéens, cosmopolites et alventices; les éléments pontiques sont les plus nombreux. L'auteur examine encore la dis- tribution en altitude des plantes de ces steppes qui peuvent se trouver /usqu'à prés de 1800 mètres au-dessus du niveau de la mer, Il expose, eufin, le grou- pement de la végétation en associations naturel.es. ZónNIG (H.). Beiträge zur Anatomie der Celogynineen; pp. 618-741. Étude anatomique des Orchidées de la tribue des Calogyrinées, en parti- culier des feuilles et des tubercules aériens des Cælogyne, Pleione, Pholi- data, Neogyne, Platyclinis et de que'ques autres genres. Description des détails anatomiques des espèces (pp. 619-735); coup d'wil synthétique et groupement des genres et des espèces; le Mémoire se termine par une clef des espèces d’après les caractères anatomiques. BouxuëüLier (J.). Senecio Murrayi Bo:n., eine unbeschriebene Art von Ferro, sowie einige floristische Nolizen über diese Iusel ; Beiblatt BT Dp THE Le Senecio Murrayi, de la section Pericallis, parait ètre une espèce endé- mique de la petite ile Ferro (Canaries), à ranger à côté des autres Senecons endémiques des Canaries. L'auteur profite de la circonstance pour dovuner quelques détails floristiques et phytogéographiques spéciaux sur cette ile. SukATsCHEFF (W.) Uber das Vorkommen der Kiefer im subfossilen Zu- stande im südostlichen Russland; Beiblatt n° 72, pp. 12-14. L'auteur a observé des restes subfossiles de Pin sylvestre dans le pays des Cosaques du Don, sur les bords de l'Artseheda; on ne le trouve maintenant qu'à 180 kilomètres au N. de ce pays. Urgan (Tgn.). Plantæ novæ americanze imprimis Glaziovianæ. V; Beiblatt n° 72, pp. 15-32. Espèces nouvelles du Brésil appartenant aux Loranthacées, aux Mélasto- macées, les unes et les autres déterminées [ar R. Pilger, et aux Léguniineuses déterminées par H. Harms. Diezs. Ueber die pflanzengeographische Gliederung von West-Austra- lien; Beiblatt n° 73, pp. 5-5. Cette conférence, illustrée de nombreuses projections et les communications suivantes, ont été faites à la réunion libre des Botanistes floristes et phyto- géographes à Berlin. Enczer. Die Vegetatonsformationen Os*-Afrikas; Beiblatt n° 72, pp. 10- 16. Pax. Die pflanzengeographische Gliederung Siebenbürgens; Beiblatt n° 13, pp. 11-28. T. L. (SÉANCES) 12 658 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Unsaw. Ueber die botanische Erforschung Westindiens in den letzten Jahrzehnten ; Beiblatt n° 73, pp. 23-32. Gzücx. Zur Biologie der deutschen Alismataceen; Beiblatt n? 73, pp. 32-37. Wirrmack. Die in Pompeji gefundenen pflanzlichen Reste; Beiblatt n° 13, pp. 38-67. SCHLECHTER. Die Vegelationsformationen von Neu-Caledonien; Beiblatt n^ 73, pp. 61-74. Urr. (E.). Das Uebersangsgebiet der Hylæa zu den Anden; Beiblatt n? 73, pp. 74-18. Porowi£. Ueber Kalkguttja aus dem Bäkethal aufgeschlossenen durch den Dau des Teltow-Canals bei Berlin; Beiblatt n* 73, pp. 18-80. Ch. FLAHAULT. Botanische Zeitung, LXI, 1903. Erste Abtheilung. Moriscu (Hans). Ueber das Leuchten des Fleisches, insbesondere todter Schlachtthiere ; pp. 1-18. La phosphorescence de la viande de boucherie, sur laquelle l'attention ne s'est pas portée d'une manière assez méthodique, est due au Micrococcus phosphoreus, Bactérie probablement des plus répandues, qui se trouve dans les chambres frigorifiques, les abattoirs, les marchés, les garde-manger. Elle se développe par üne température optimum de 6-12 C. et meurt dès que la température approche de 30°. On en peut déduire qu'introduite dans le tube digestif de l'homme, elle y meurt avant d'y produire aucun effet nuisible. Le Micrococcus phosphoreus n'a rien de commun avec les Bactéries qui déter- minent la phosphorescence des poissons et autres animaux marins. Benecke (W.). Ueber die Keimumg der Brutknospen von Lunularia cruciata; pp. 19-46. j Recherches sur la physiologie du développement des organes végétatifs des Hépatiques aux dépens de diverses substances nutritives et sur la régularisa- tion que peut accomplir la plante elle-même en cas de nutrition insuffisante ou de nutrition excessive. L'autéur interprète, grâce aux résultats de ses expériences, quelques faits connus chez les plantés supérieures. Morisci (Hans). Die sogenannten Gasvacuolen und das Schweben ge- wisser Phyeochromaceen; pp. 47-58, 4 figures dans le texte. Les Phycochromacées formant des fleurs d’eau doivent-elles la propriété de flotter à la surface de l'eau à des vacuoles entourées de protoplasme et remplies d'un gaz, comme le pense Klebahn? Cette interprétation ne semble REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 659 pas possible à Molisch; il n'a pu discerner, méme après plusieurs heures, aucune influence du vide sur ces prétendues vacuoles. Des actions chimiques appropriées n'ont pas non plus modifié l'aspect des prétendues vacuoles qu'elles auraient dà détrüire. Les corpuscules considérés jüsqu'iei comme des granulalions de soufré dans le Tiôtrix tenuis Winogr. ne sont pas nón plus des vacuoles rémplies de gaz. SOLMS-LAUBACH (H. Grafen zu). Cruciferenstudien, HI. Rapistrella ramosissima Pomel und die Beziehungen der Rapistreæ und Brassi- ces zu einander; pp. 59-77, pl. I, 1 figure dans lé texte. L'auteur poursuit ses recherches sur la morphologie et la systématique des Crucifères par l'étude du Rapistrella ramosissima, plañte demeurée à peu prés inconnue depuis que Pomel l'a décrite (1860); elle n'a jamais été re- trouvée. S'agit-il d'un hybride, d'une forme apparue par fixation de caractères anormaux des parents, autrement dit d'une espèce réalisée par néoformation, ou d'autre chose encore? C'est en réalité, comme l'ont pensé Battandier et Trabut, un hybride de Rapistrum et de Cordylocarpus. Wun examen mor- phologique et anatomique attentif des carpellés et des ovules, Solms-Laubach conclut que la distinction entre Rapistrées et Brassicées est artificielle. Porel l'a dit en termes formels dans un travail ignoré dés botanistes, que Solms- Laubach se fait un devoir de révéler. Il élargit en même temps le débat et conclut que les Cruciféres-Orthoplocées forment un groupe sans affinités avec d'autres Crucifères. [I considère comme singulièrement difficile d'établir la phylogénie de cette famille, pourtant si naturelle, et considére comme de pures fantaisies tous les efforts spéculatifs tendant à établir les liens phylo- géniques de groupes plus élendüs ou plus éloignés les uns des autres. Il ter- mine en reconimandant là prudence aux jeunes botanistes pour ramener leurs efforts à la limitation la plus claire possible des genres et des familles dans ses rapports avec les besoins de la systématique. Benecke (W.). Ueber Oxalsäurebildung in grünen Pflanzen; pp. 79- 110. On sait que la teneur des plantes vertes en acidé oxalique varie avec la richesse du substratum en calcaire; mais òn ignorait encore si la nature et la quantité des autres sels nutritifs influent sur ia teneur en acide oxalique et en oxalates chez ces plantes. ll y avait donc lieu de vérifier si les résultats acquis par Wehmér (1891) sur l'Aspergillus s'appliquent aux végétaux verts. Les recherches de Benecke ont porté en particulier sur Vaucheria, Spirogyra et quelques plantes Phanérogames. En réalité, on peut, à volonté, déterminer la formation d'oxalate de chaux dans Je Mais, suivant qu'on lüi fournit, ou non, une base pour Ja combinaison de l'acide oxalique. Les choses s'y passent donc comme os l'Aspergullus. Les résultats sont moins absolus, mais non moins clairs, pour d’autres espèces, pour lesquelles le calcaire est un aliment indispensable. Les Algues n'ont pas conduit aux mêmes résultats. 660 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Sr&cEn (Rob.). Infectionsversuche mit Gramineen bewohnenden Clari- ceps-Arten; pp. 111-158. Résultats de quatre années de recherches et d'expériences. Les conidies des- Claviceps étant fréquemment transportées par des insectes de divers ordres, les expériences exigent, à l'air libre, des précautions spéciales. Claviceps purpurea se développe aisément sur un grand nombre de Graminées; Nar- dus stricta et Molinia cerulea n'ont pu être infestés. Le prétendu Claviceps purpurea du Glyceria fluitans serait une espèce différente (pas seulement biologique). C. microcephala Tulasne atteint facilement, au contraire, Nardus, Molinia et Phragmites. RriNónL (Fried.). Die Variation im Andróceum der Stellaria media Cyr.; pp. 159-200, pl. II-IV. Recherches statistiques sur les variations de l'androcée du Stellaria media. L'auteur leur applique le calcul mathématique suivant la méthode de Pearson. Le nombre des étamines varie de 0 à 11; le graphique de toutes les varia- tions forme une courbe à deux sommets, correspondant aux nombres 3 et 5 ces deux sommets sont en rapport avec les conditions de nutrition, de milieu et d'àge oü vivent les individus examinés. L'expérience a confirmé les résul- tats du calcul. WissELINGH (C. van). Ueber abnormale Kerntheilung; pp. 201-248, pl. V-VII. Des Spirogyra ont fourni les éléments de ces recherches. Les divisions nu- cléaires anormales sont de véritables karyokinèses manifestant seulement des modifications notables sous diverses influences. Il n'y a pas deux sortes de divisions nueléaires, mais des phénoménes incomplétement ou mal obser:és, qui n'ont pas été ramenés les uns aux autres comme il le faudrait. L'auteur croit que l'étude des divisions nucléaires doit étre poursuivie sur le vivant, du début à la (in des phases de karyokinése, comparativement avec des pré- parations fixées correspondantes. En attendant, il formule clairement les rai- sons qui le. portent à admettre la conclusion générale que nous venons de formu'er, relativement à la division directe. Zweite Abtheilung. Fiscugn (Ed.). Die Fruchtkórperentwickelung der Tuberaceen und Gas- tromyceten ; pp. 87-89. Des travaux récents de Bucholtz, de Johnston et de l'auteur, il résulte que la plupart des Tubéracées ont au début un développement gymnocarpe; chez les Gastéromycètes, au contraire, il est à peu prés toujours nettement ang'o- carpe. L'auteur tire, de diverses études récentes, des conclusions cu s»jet des affinités de différents genres. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 661 Botanische Zeitung, LXII, 1904, Zweite Abtheilung. Moriscm (Hans). Ueber Kohlensäure-Assimilations-Versuche mittelst der Leuchtbacterienmethode; pp. 1-10. On n'est pas autorisé jusqu'à présent à considérer l'assimilation de l'acide del riso e la Piricularia Oryze Brios. e Cav. (Tav. Il, III). — Jarta (A.) : Licheni esotici del Erbario Levier raccolti nel Asia meridionale e nel? Oceania. — Massarowco (C.) : Note micologiche. — NoELLI (A.) : Revisione delle forme del genere Sfeganospo- rium Corda (con incisioni nel testo). — PANTANELLI (E.) : Studi sull albinismo nel Regno Vegetale lll (Contin. e fine). — ParANE (L.) : Dell evoluzione dei frutti nelle Sinanteree eterocarpiche. — PENZIG (0.) e CniABRERA (C.) : Contributo alla conoscenza delle piante acarofile (Tav. XVI-XVHI). — Racer (L.) : Materiali per una Flora emiliana. — Saccanpo (P.-A.) : Progetto di un Lessico dell' antica nomenclatura botanica comparato alla Linneana, ed Elenco bibliografico delle fonti relative. — Traverso (G.-B.) : Micromiceti della provincia di Modena. — ViLLANI (A.) : Dello stimma e del preteso stilo delle Crocifere (Tav. XIX). — VoarrNo (P.) : Sullo sviluppo defla Ramularia æquivoca. — ZANFROGNINI (C.) : Licheni delle Ardenne centenuti nelle Cryp- togamæ arduennæ della signora A. Libert. — Z0npA (6.) : A Pinus Pinca fossile nel Pentico di Messina. — Le méme : Di alcuni nuovi casi terato- logici. M. Anales de la Sociedad espancla de Historia natural, serie Il. tomo noveno (XXIX). Madrid, 1901. Mémoires de botanique : Lazaro e feiza (B.), p. 125: Contribcciones a la flora de la Peninsula iberica. VaYREDA y Vila (E.), p. 363 : Notas geographico-botanicas. 692 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Tomo decimo (XXX). Madrid, 1902. HIERRO, p. 237 : Herborizaciones efectuadas en el partido de Carrion de los Condes (Palencia). Merino, p. 167 : Contribucion a la Flora de Galicia. Supplemento Il. Panno, p. 211 : Apendice al Catalogo de plantas de Torrecilla de Alcañiz. Picciout, p. 103 : 11 castagno del Miocene a noi e le sue presenti varietà colturali. VAYREDA y VILA, p. 491 : Plantas de Cataluña (Pl. VIN, IX et X). Boletim da Sociedade Broteriana, red. J.-A. Henriquez, XIX, 1902. Coimbre, 1903. Principaux articles : Daveau (J.) : Géographie botanique du Portugal. II. La flore des Plaines et Collines voisines du littoral. HI. Les stations de la zone des Plaines et Collines (1). LUISIER (Alphonse) : Apontamentos sobre a flora da região de Setubal. — (Catalogo das plantas vasculares dos arredares de Setubal e na serra d'Ar- rabida. — Appendice : Lista das plantas colhidas por Tournefort em Setubal e na serra d'Arrabida. Manis (B.-J. de) : Nota acerca de um Anagallis de Mathosinhos. SACCARDO (P.-A.) : Flore mycologicæ lusitauicæ contributio duodecima. Nous remarquons, dans le Mémoire de M. Daveau, le genre Davaua (D. anthemoides) de Composées (Chrysanthémées), créé par Willkomm el Maris en 1891 (Bull. Soc. Brot.). Le port rappelle celui des Matri- caria, Anthemis, Otospermum, mais la structure des achaines classe ce genre prés des Chrysanthemum, Coleostephus, etc.) L'Appendice qui termine le travail de M. Luisier sur la flore du pays de Sétubal est un curieux document, extrait d'un manuscrit de Tour- nefort, conservé à la bibliothéque du Jardin de botanique de Coimbre et intitulé: « Dénombrement des plantes que j'ay trouvé dans mon voyage d'Espagne et de Portugal, entrepris dans le mois d'octobre 1688, par l'ordre de Monseigneur de Louvois. » Les plantes citées ont été récoltées : Ad radices et in ipso monte Barbario vulgo La Rabida (unc circa urbem Setuval. Les espèces énumérées dans la liste sont désignées au moyen des phrases de Tournefort, suivies des noms bi- naires qui leur correspondent. Quelques phrases sont suffisamment intelligibles, ainsi : Cistus ladanifera hispanica incana C. B. — C. ladaniferus L., Fritillaria lusitanica — F. lusitanica Wicksh., mais (1) Voyez l'analyse de ce Mémoire dans le Bulletin, t. LI (1904) p; 91. REVUE BIDLIOGRAPHIQUE. 693 la synonymie Linnéenne est moins apparente dans : Scorpioides legu- minosa Ad. — Ornithopus compressus, ou Laurus sylvestris foliis venosis C. B. — Viburnum Tinus L., etc. Ces exhumations botaniques Sont toujours intéressantes. Ern. MALINVAUD. : MUDGE (G.-P.) et MASLEN (A.-J.) A Class Book of Botany. Livre classique de Botanique (vol. de 512 pages, 228 figures, Londres, Ar- nold, 1903). L'ouvrage est divisé en trois parties. La première traite de la morpho- logie et surtout de la structure anatomique d'un certain nombre de plantes choisies comme types et parmi les divers embranchements du régne végétal. Chez les Dicotylédones aussi bien que chez les Monoco- tylédones, un type herbacé, un type arborescent et un type aquatique sont minulieusement passés en revue; chez les Cryptogames les organes de la reproduction sont étudiés avec détails. La deuxiéme partie comprend la morphologie et la classification des Angiospermes. La fleur et l'inflorescence, la pollinisation, le fruit et la graine y font l'objet de chapitres spéciaux. La dernière partie est réservée à la phjsiologie. Dans chacun des cha- pitres, le texte est parsemé de nombreuses figures qui en rendent la compréhension des plus faciles. Aussi n'est-il pas douteux que ce livre classique ait trouvé, auprès des étudiants auxquels il s'adresse, le meil- P. GUÉRIN. leur accueil. MINNIE REED. Two new Ascomycetous Fungi parasitic on marine Algae. Deux nouveaux Champignons Ascomycétes parasites sur des Algues marines (University of California publications, vol. 1, pp. 141-164, planches 15-16, 1902). L'association des Champignons avecles Algues marines, soit à l'état de symbiose, soit à l'état de véritable parasitisme, est plutót un fait rare. L'auteur en fournit deux nouveaux exemples rencontrés, l'un dans la baie de San Francisco, l'autre sur la côte de l'Alaska. La première espèce, trouvée sur l'Ulra californica Wille, a été désignée sous le nom de Guignardia Ulve ; la seconde, qui infeste le Prasiola borealis Reed, a été dénommée Guignardia alaskana. L'auteur donne la diagnose de chacune des espéces nouvelles : cou- leur et dimension des périthèces et des asques, dimension des spores, au nombre de huit dans chaque asque. nu. Général PARIS. Muscinées de l'Afrique occidentale francaise (3* article). (Revue bryologique 1903, n° 6, pp. 101-104). Ces Mousses ont également été recueillies par MM. Pobeguin et le D" 694 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Maclaud, mais, cetle fois, dans la province de Sankaran et le long de la limite de la Guinée portugaise. Sur 20 Mousses, 7 sont nouvelles : Ochrobryum. Maclaudii Card. et Par., Fissidens Maclaudii Par. et Broth., Calymperes (Stenocycla) sakarana Par., Hildebrandtiella perseriata Broth. et Par., Hookeria (Callicostella) Maclaudii Par. et Broth., Entodon (Erythrodontium) Pobeguini Broth. et Par., Taxi- thelium perglabrum Broth. et Par. Toutes ces espèces ont une diagnose latine. L'auteur complète aussi la diagnose du Microthamnium subele- gantulum Broth. Une Hépatique, le Sprucella suecida Milt., est éga- lement citée. Fd Camus. FOUCAUD (J). Note sur le Spergularia rubra var. pinguis Fenzl. D'après l'auteur, le Spergularia subra var. pinguis Fenzl comprend le S. heterosperma form. station. salina Foucaud variat., le S. Dregei Fouce., tous deux à capsules hétérospermes, et le S. echinosperma Celak., à graines toujours aptères. : Aprés cette délimitation, notre confrére a examiné, dans de nombreux herbiers, les échantillons rapportés à la variété en question, et il rectifie les confusions dont elle a été l'objet. Ern. MariNvaUp. CHODAT (R.). Plantæ Hasslerianæ, soit Énumération des plantes récoltées aw Paraguay par le D" Émile Hassler et déterminées par le professeur D" R. Chodat, avec l'aide de plusieurs collaborateurs. Pre- mière partie (Extrait du Bulletin de l'Herbier Boissier, 1898-1902). M. le D' Hassler, ainsi que l’expose M. Chodat dans un Avant-propos, à successivement exploré le Paraguay central puis la région des Yerbales et enfin le nord de ce pays jusqu'à la région de l'Apa. Ses collections comprennent actuellement plus de 8000 numéros. Cet ensemble, joint à ce que l'on savait déjà par l'énumératión malheureusement trés frag- menlaire des plantes de Balansa et celles récoltées par l'expédition suédoise au Paraguay et Matto-Grosse, et par les contributions qu'ap- portaient quelques botanistes ayant séjourné dans ce pays, permet d'avoir aujourd'hui une connaissance assez avancée de la flore si inté- ressante de cette région, intermédiaire entre la flore tropicale brési- lienne et celle des campos sud-américains. Plusieurs monographes ont prêté leur concours à M. le D" Chodat, MM. Mare Micheli (Légumineuses), Cas. de Candolle (Pipéracées), H. Christ (Cryptogames vasculaires), J. Briquet (Labiées, Verbénacées, Borraginées), H. Hallier (Convolvulacées), Lindau (Acanthacées), D" Hassler (Biguoniacées), C.-B. Clarke (Cypéracées et Commélinacées). Au cours de l'Énumération sont décrites un grand nombre d'espèces nouvelles, notamment dansles genres Cleome, Jonidium, Erythroxylon, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 695 Banisteria, Arrabidæa, Beloperone, Jacquemontia, Ipomea, Banara, Casearia, Aristolochia, Jussieua, Cissus, Passiflora, Hydrolea, Oxy- petalum, Manettia, Croton, Euphorbia, Wissadula, Spigelia, Ver- nonia, Eupatorium, Gomphrena, Polygala, Stevia, Pterocaulon, Verlesina, Colea, Cuphea, Ionidium, Oxalis, Ouratea, Solanum, He- liotropium, Cordia, Lippia. Ern. M. CHODAT (R.) et WILCZEK (L.). Contributions à la Flore de la République Argentine. Énumération des plantes récoltées par M. E. Wilezek à Saint-Raphaël et dans la vallée de l'Atuel (Bull. Herb. Boissier, année 1902). Les plantes énumérées ont été récoltées pendant une rapide traversée des Andes effectuée en janvier et février 1897 par l'un des auteurs, qui a d'abord exploré les collines caillouteuses au N.-E. de Saint-Raphaël, dépourvues de Graminées, mais couvertes de nombreux buissons formés de Zuccagnia, Larrea, Bulnesia, Cassia, ete., puis les ilots pierreux et les bords sablonneux du Rio Diamante, nourrissant des Baccharis, des Patagonium, quelques touffes de Gynerium, etc.; ensuite la vallée du Tigré, la sierra Pintada, la « Gran Pampa del Sur », enfin la vallée de l'Atuel, etc. De toutes les plantes étudiées, la plus importante est le Nitrophila australis, nouvelle espéce d'un genre monotype de l'Amérique du Nord et différant assez de sa congénère pour justifier l'établissement d'un nouveau type. Parmi les nouveautés se trouve une Ombellifère consti- . tuant le type d'un genre nouveau. Espèces nouvelles : Ranunculus Pseudo-Caltha, Cardamine Cym- balaria, Draba atuelica (2800 mètres), Draba rosularis: Sisymbrium robustum, voisin de S. stenophyllum; Sisymbrium Morenoanum : « habitu affine S. Gayano et fructu S. andino; Stellaria xæantho- spora, « affinis S. lanuginose ; Acæna Hystrix, affinis A. macroste- moni; Prosopis Benthami, « affinis P. st'iate Benth. »; Hoffmanseggia nana, affinis H. gracili; Lathyrus eryophilus, voisin des L. subulatus et Volckmanni; Astragalus Atuelii, voisin d'A. macrocarpus; Pata- gonium triste, P. subsericeum, P. polygaloides, P. glareosum, P. ra- faelense, P. nanum, Anarthrophyllum Negeri, A. pungens; Asteri- cium argentinum; Oligocladus andinus (nov. genus et nov. species), Ombellifere de la section Peucedani; Monnina Wilczekiana Chod. « affinis M. dictyocarpæ Griseb.; Euphorbia evonymicarpa, € affinis E. portulacoidi Q. acutifolie; Chenopodium rafaelense, voisin. de C. pappulosum Moq.; Nitrophila australis; Atriplex crenatifolius, Oxybaphus cretaceus; Iresine tomentosa. Vingt-sept figures que renferme le texte facilitent l'intelligence des espèces nouvelles. Ern. M. 696 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. HARIOT (P.) et GUYOT (A.). Contributions à la flore phanéro- gamique de l'Aube; additions et rectifications (Extrait des Mémoires de la Société académique de l'Aube, 1902). Tirage à part de 142 pages in-8. Troves, 1903. Depuis la publication, en 1881, du Catalogue des plantes de l'Aube du commandant Briard (1), M. Hariot a fait paraitre en 1896 une pre- mière Note ajoutant des faits inédits et divers amendements à cet ou- vrage (2). Les auteurs du présent travail généralisent et complèlent la revision précédente, au triple point de vue de l'inventaire des acquisi- tions nouvelles en plantes spontanées pour cette flore locale, de la suppression des espéces qui lui avaient été à tort attribuées, enfin d'une étude approfondie des formes apparlenant aux genres critiques. Les auteurs signalent, dans leur Avant-propos, parmi les nouveautés les plus intéressantes : Dianthus superbus, Vaccinium Vitis-idea, Helianthemum polifolium, Melandryum silvestre, Carex filiformis et dioica, Eriophorum gracile, Herminium Monorchis, etc., ainsi que bon nombre d'hybrides. S'il est toujours agréable d'inscerire des espèces nouvelles, il est peut- étre plus utile de redresser les erreurs qui se sont glissées dans une statistique inexacte ; les lacunes se comblent tôt ou tard, tandis que les indications fautives nuisent à la précision des connaissances en géogra- . phie botanique. Voici les espéces à rayer, au moins provisoirement peul-être pour quelques-unes, de la flore de l'Aube, comme ayant été incorrectement déterminées, ou indiquées à des localités situées en dehors du département, ou bien encore accidentellement rencontrées : Thalictrum Bauhini, Barbarea precor, Fumaria capreolata, Arabis ciliata, Iberis pinnata, Lunaria biennis, Rapistrum rugosum, Silene conica, Silene inflata var. minor, Linum austriacum, Fraxinus oxy- phylla (disparu), Staphylea pinnata, Vicia villosa, Prunus cerasifera, Potentilla procumbens, Rubus collinus, Rosa frutetorum, R. flexuosa, R. collina, Pirus cordata, P. Malus, Sorbus scandica, Amelanchier vulgaris, Ribes alpinum, Galium debile, Artemisia campestris, Car- duus tenuiflorus, Primula vulgaris, Myosotis silvatica, Verbascum adulterinum, V. blattarioides, Stachys palustri-silvatica, Mentha rubra, Plantago Coronopus, Euphorbia pinifolia, Iris sambucina, Potamogeton polygonifolius, Zannichellia palustris, Phleum aspe- (1) Catalogue raisonné des plantes qui croissent naturellement dans le département de l'Aube, par M. Briard [ouvrage analysé dans le Bulletin, voy. t. XXVIII (1891), Revue, p. 28]. (2) P. Hariot, Sur la Flore. du département de l'Aube, in AFAS, Compte rendu de la session de Carthage, 2° partie, p. 360 (1896). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 691 rum, Setaria ambigua, Cynodon Dactylon, Gastridium lendigerum, Deschampsia Thuillieri, Serrafalcus squarrosus, Chara crassi- caulis. Parmi les nombreuses formes hybrides indiquées, nous remarquons deux Chéues: Quercus Allardi Hy (sessiliflora X pedunculata) et Q. Harioti Hy (pubescens X pedunculata), puis une série de Saules répondant aux formules suivantes: S. fragilis X alba Wimm., fra- gilis X triandra, triandra X viminalis, triandra x alba, triandra X cinerea, caprea X purpurea, aurita X purpurea, repens X pur- purea, viminalis X purpurea, caprea X viminalis, cinerea X vimi- nalis, aurita X viminalis, caprea X cinerea, caprera X aurita, au- rita X cinerea, aurita X repens, cinerea X repens. — Mentionnons enfin un Peuplier hybride, P. canescens Smith (P. alba X Tremula). L'ouvrage se termine par une liste de 16 Characées, 8 Nitella, 2 Toly- pella,'le Tolypellopsis stelligera et 5 Chara. Ern. MariNvaAUD. SUDRE (H.). Excursions batologiques dans les Pyrénées, ou des- criplion et analyse des Rubus des Pyrénées françaises, en 4 fascicules (les trois premiers extraits du Bulletin de l'Association francaise de Botanique et le dernier inséré daus le Bulletin de l'Académie inter- nationale de géographie botanique). Tirage à part, ensemble 220 pages in-8°, Le Mans, 1898-1903. Le 1* fascicule (pp. 1-32), publié en 1898 dans le tome I du Bulletin de l'Association francaise de Botanique, coutient la préface et l'exposé des « Rubus de Cauterets », lesquels, d’après le tableau synoptique final, sont au nombre de 10 espèces de premier ordre, 34 formes secon- daires et 7 hybrides. Le fascicule 2 (pp. 33-94), inséré dans le Bulletin précité en août 1899 et janvier 1900, est consacré aux Rubus de l'Ariège; l'auteur en décrit 29 espéces de premier ordre et environ 100 formes secondaires dont la moitié sont des hybrides. Dans la 3* Notice (pp. 95-182), publiée par le méme Bulletin en juin 1901, l'auteur expose les résultats de recherches batologiques poursuivies dans les vallées d'Aure (Hautes-Pyrénées), d'Ossan (Basses-Pyrénées), de Luchon (Haute-Garonne), etc. Enfin la 4° et dernière partie (pp. 183-219) renferme un chapitre intitulé : « Conclusion », un tableau analytique des Rubus des Pyré- nées, un tableau synoptique des Ronces hybrides de cette région, el.une table alphabétique trés compléte. Ce fascicule, publié aprés la dissolu- tion de l'Association francaise de botanique, est extrait du Bulletin de l'Académie internationale de géographie botanique, n** 161-168 (oc- tobre-novembre 1903). 698 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. L'ensemble de ce travail, trés soigné dans toutes ses parties, fait hon- neur à l'esprit méthodique et consciencieux de l'auteur et constitue un document de grande valeur pour la connaissance des Ronces pyré- néennes. Le total des espèces, sous-espèces, microgènes (1) ou hybrides signalés dépasse 300, dont « environ 200 » sont généralement bien fer- tiles, souvent trés répandus et ne paraissant pas hybrides ; les autres, le plus souvent réduits à quelques buissons et presque toujours stériles, sont manifestement des plantes. de croisement. L'existence de Ronees hybrides, jadis méconnue par Muller et re- gardée comme trés rare par Génevier, parait indiscutable à notre con- frére. Les produits adultérins se reconnaissent aisément à leur stérilité souvent trés complète, à leur pollen trés imparfait et à leur caractères morphologiques intermédiaires entre ceux des formes qui leur ont donné naissance. Ces hybrides n'oecupent que rarement de grands espace de terrain ; trés souvent ils sont réduits à un seul individu. Généralement Vhybride est plus rapproché de la mère que du père, et l'influence de Ja plante porte-pollen parait se manifester surtout dans la coloration de la fleur. Nous regreltons de ne pouvoir, faute de place, reproduire plus lon- guement les instructives observations d'un monographe si compétent. Ern. MALINVAUD. GAGNEPAIN (F.). Contribution à l'étude du pollen des Gérania- cées (Bull. Soc. hist. nat. d'Autun, année 1903). Tirage à part de 15 pages in-8*; Autun, 1923. L'auteur poursuit depuis plusieurs années une série d'études sur l'utilisation des caractères qu'on peut tirer des pollens, en systématique et en classification. Prenant comme objectif, dans la présente Note, la famille des Géraniacées, aprés avoir rappelé une ancienne observation, trés succincte, d'Hugo Mohl et un travail plus récent de M. Parmentier sur ce sujet, notre confrére résume les résultats que lui a fournis l'exa- men des pollens d'une quinzaine d'espèces appartenant aux genres Geranium, Erodium ei Pelargonium. « Les pollens, dit-il, sont gros, variant de 40 à 904, le plus souvent globuleux, rarement ovoïdes avec 2-3 plis irréguliers... La couleur est variable, passant de la série xan- thique à la série érythrine ou bleue suivant les espéces et les genres, mais cle est du moins trés fixe dans chaque espéce..., toujours il y a trois pores, larges, mais fermés par la papille de H. Mohl, qui est (1) L'auteur emploie le terme microgène pour désigner les petites espèces; suivant lui, le mot micromorphe, dont on se sert quelquefois dans um sens analogue, « ne saurait s'appliquer à des espèces de troisième ordre et ne con- vient qu'à de simples variations du type spécifique ». REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 699 notre corps calleux ; il ressemble à un verre de montre très convexe, enchàssé dans l'ouverture de l'exine comme dans un boîtier, il est par- fois muni au centre d'un très petit opereule...» L'auteur conelut de ses recherches qu'il est impossible de dire en toute certitude à quel genre appartient un pollen donné de Géraniacées; par suite « les pollens ne peuvent déterminer les espéces. Mais, si les caractères sont communs à un trés grand nombre de types, ee n'est pas dire qu’ils soient variables pour une même espèce; au contraire, ils sont de la fixité la plus grande, et le pollen doit être regardé comme un des organes les plus invariables. » Une autre conclusion à tirer est que le groupe des Géraniacées est, de par les pollens, estrémement homogène. zm. x. HEMSLEY (W. Botting), assisted by PEARSON (H. H. W.). The flora of Tibet or High Asia, being a consolidated account of the various tibetan botanical collections in the Herbarium of the Royal Gardens, Kew, together with an exposition of what is known of the Flora of Tibet (Extrait de Journal of the Linnean Society, Botany, vol. XXXV, pp. 123-265, avec une carte). L'introduction contient un historique des découvertes botaniques au Thibet, des renseignements sur le climat de ce pays ainsi que sur les explorations dont il a été l'objet; elle est suivie d'une énumération des plantes qu'on en a rapportées. Voici les espèces nouvelles : ASTRAGALUS ArxoLpi Hemsl. voisin de A. brahuicus Bunge; A. (Phaca) Malcolmii Hemsl., affine de A. tibetanus; PkEvcEpANUM (Cervaria) Marcom Hemsl., différent de P. Hystrix par la forme du fruit, le nombre des bandelettes, ete. ; ARTEMISIA (Dracunculus) WELLbYr Hemsl., trés rap- proché d'A. salsoloides Willd.; Cremanrnoniüm DrAsy: Hemsl. (= Li- gularia nama Decne olim). Presque toutes les plantes du Thibet peuvent servir à la nourriture des animaux. Quelques-unes cependant, notamment le Stipa sibirica, sont répulées vénéneuses. Parmi les plus utiles comme alimentaires, l'auteur mentionne divers Allium (A. Semenovi, A. senescens, A. Jacquemon- tii) abondants cà et là, dont les bulbes offraient une précieuse ressource aux voyageurs qui traversaient ce pays désolé. Un chapitre, particulièrement instructif au point de vue de la géogra- phie botanique, présente un tableau de la distribution des plantes vas- culaires au Thibet. Il comprend 283 espèces appartenant à 119 genres et 41 familles dont les mieux représentées sont : les Composées, 53; les Graminées, 30; les Crucifères, 26 ; les Renonculacées, 19; les Légumi- neuses, 18; les Caryophyllacées, 11, ete. Sur les 283 espèces énumérées, 34 seulement paraissent endémiques au Thibet. 100 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Nous regrettons de ne pouvoir suivre l'auteur dans son exposé appro- fondi des éléments et des origines de la curieuse flore thibétaine. On trouve une bibliographie très complète à la fin de ce savant Mé- moire. Ern. MALINVAUD. MASTERS (Maxwell T.). A general view of the genus Pinus (Jour- nal of the Linnean Society, BoraNv, vol. XXXV, pp. 560-659, pl. 20-23). Dans la préface de cet important Mémoire, l'auteur déclare qu'il s'est particulièrement appliqué à décrire les caractères taxonomiques fournis par la structure interne de la feuille, s'en rapportant, pour l'histologie des autres organes, aux travaux connus de Van Tieghem, Penhallow, Radais, Dangeard, Bertrand, etc. || distingue, dans le genre Pinus, deux divisions principales, les Tenuisquamz comprenant les sections SrnoBUS el CEMBRA, et les €rassisquamze avec 8 sections : INTEGRI- FOLLE, SERRATIFOLIÆ, INDICÆ, PONDEROSÆ, FILIFOLIÆ, CuBENSES, SIL- VESTRES, PINASTER. A la suite d'un tableau analytique facilitant la détermination des es- pèces, l'auteur passe en revue celles dont il a eu connaissance, au nombre de 73, avec d'instructives remarques au point de vue descriptif ou sur la distribution géographique, les affinités, le nombre des cotylédons; etc. Six espèces, non vues, restent douteuses : Pinus recurvata Rowl., yunnanensis Franch., vermicularis Janka, leucosperma Maximow., eldarica Medwej., funebris Komar., apulcensis Lindl. On trouve ensuite un Index alphabétique des noms spécifiques et de leurs synonymes, puis une liste chronologique des noms spécifiques dressée d’après l’Index Keicensis. : Les quatre planches offrent des reproductions photographiques mon- trant des sections transversales de feuilles grossies à 50 diamètres. Ern. M. Annuaire du Conservatoire et du Jardin botaniques de Genéve, 9° année (avec 3 planches), 1 volume in-8° de 224 pages. Genève, Georg et Cie T901 Principaux articles : John BRIQUET, p. 12: Recherches sur la flore des montagnes de la Corse et ses origines (pl. 1 à 3). B.-P.-G. HOCHREUTINER, p. 120 : Malvaceæ Chevalicranæ ou Énumération des Malvacées récolttes par M. Aug. Chevalier, botaniste attaché à la mis- sion du général Trentinian dans l'Afrique centrale. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 701 R. von WETTSTEIN, p. 127 : Les Gentianes de la section Endotricha et les Euphraises de l'herbier de Haller fil.. HOCHREUTINER, p. 131: Le genre Urena L. J. BRIQUET, p. 147 : Nouvelle liste d'Éperviéres rares, nouvelles ou critiques des Alpes Lémaniennes, d’après les déterminations de M. C. Arvet- Touvet. — Nouveautés : H. farinulentum Jord. var. canosum A.-T. et Briq., H. Hugueninianum A.-T. et Briq. voisin des H. Murrianum et incisum, H. dermophyllum A.-T. et Briq., H. succisellum A.-T. el Briquet. HOCHREUTINER, p. 169 : Notes sur les genres Malope et Palaua. — Nou- veautés : Palaua tomentosa, Malope malacoides var. acaulis. J. BRIQUET, p. 174 : Une Graminée nouvelle pour la flore des Alpes. — Poa Balfourii Parn., espèce intermédiaire entre le Poa cæsia Sm. et le P. nemoralis var. montana Gaud. D' Anton. HEeIMERL, p. 176: Studien über einige Nyctaginaceen des Herba- rium Delessert. — Abronia Nelsoni n. sp., plante voisine de A. mel- lifera. M. 6° année, avec 1 planche et 2 vignettes. Genève, 1902. J. BRIQUET, p. 1 : Description de quelques plantes récoltées dans le bassin du Haut-Zambèze par M. de Prosch. — Espèces nouvelles : Satyrium Proschii, Kempferia Eve, Eriosema Proschii, Paropsia reticulata var. Proschii, Dissotis Proschii, Hygrophila Eve, Vangueria Proschii, Oldenlandia Proschii, Gynura Proschii. HOCHREUTINER, p. 10 : Malvaceæ novæ vel minus cogniti. s Nouveautés : Briquelia (gen. nov.) ancylocarpa, Abutilon pseudangulatum, A. Prin- glei, A. leucopheum, A. Lauraster, A. austro-africanum, A. cyclo- nervosum, Wissadula sordida, W. gracilis, Sida Hassleri, S. Boi- vini, Pavonia pulchra, P. belophylla, P. rhodantha, Hibiscus Hass- lerianus. J. Briquer, p. 60 : Les Knautia du sud-ouest de la Suisse, du Jura et de la Savoie, comprenant des descriptions et observations sur diverses autres espèces ou formes européennes. — Très substantielle étude dont voici le sommaire : l. Généralités, Introduction, caractères morphologiques et biologiques; degré de constance des caractères ; subdivision du genre; espèces et races; variabilité et mutabilité. IH. Partie descriptive. I. Table synoptique. Espéces nouvelles : dans les ARVENSES, K leuco- phæa Briq., K. transalpina Briq. (K. silvatica var. transalpina Christ); dans les Silvatice, K. sixtina Briq. (1899), K. Wagneri Briq., K. Pe- trovicii, K. albanica (les trois derniers de l'Europe orientale), K. bra- chytricha (de Vénétie). Hybrides : K. sambucifolia Briq. (— K. arven- 103 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sis X silvatica!), K. Kohleri Briq. (K. arvensis X Godeti). Une Table synoptique et un Index alphabétique terminent cet intéressant Mémoire. Em. BunNAaT et J. BRIQUET, p. 143 : Note sur les Viola canina et montana des Alpes maritimes. — Le V. canina L. typique manque dans les Alpes maritimes. La forme qui le remplace estle V. stricta Auct. (non Horn.), et doit s'appeler V. montana L. Herm. CHRIST, p. 154: Note sur quelques Carex rares ou nouveaux des Alpes Lémaniennes. — Nouveautés : Carex claveformis Hoppe var. lema- niana Christ. var. nov., Carex glauca Murray var. subustulata Christ var. nova. J. BRIQUET, p. 157: Description de quelques espèces nouvelles ou peu con- nues du genre Brittonastrum. — Spec. nov.: B. Greenei, B. neo-me- æicanum, B. betonicoides, B. Pringlei, B. breviflorum. C. AnvET-TousET, p. 163 : Notes sur quelques Hieracium critiques ou nou- veaux de l'herbier Delessert, — Nouveautés : H. Guettardiauum A.-T. et Briq. (Isère), H. Billetianum A.-T. et Briq. (Savoie), H. prealpinum A.-T. (Lautaret, etc.), H. chondrilleflorum A.-'T. (Thessalie), H. pilise- tum A.-T., H. dispalatum A.-T. MALINVAUD. Bulletin de la Murithienne, Société valaisanne des sciences naturelles, fascicules XXIX et XXX, années 1900 et 1901. Sion, 1901. Ce volume renferme quelques Notes botaniques : G. BEAUVERD, Rapport sur l'excursion botanique des 16-18 juillet 1900. — G. BEAUVERD, Plantes et stations nouvelles pour le Valais. — Aug. SCHMIDELY, Notes floristiques. — TrssiERE, Notice sur le chanoine Murith. — Nécrologie : V. Andres, Aug. Koch. Fascicule XXXI, année 1902. Sion, 1903. H. JACCARD : Compte rendu de l'excursion botanique à la Gemmi et au Fer- denpass, les 15-17 juillet 1901. Paul Jaccarp : Distribution comparée de la flore alpine dans quelques régions des Alpes occidentales et orientales. Alf. CHABERT : Sur quelques Euphrasia et Rhinanthus de la Suisse.— Euph. gymnanthera, etc. E. WiLCzEK : Notes sur les Hieracium des Alpes suisses et limitrophes. Jos. PANNATIER : La florule du val des Dix. Fr. CAVILLIER : Encore un mot sur la conservation des herbiers. Jos. PANNATIER : Note floristique ou contribution additionnelle à la flore du Valais. M. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 103 SOMMIER ($.). La Flora dell’ Arcipelago toscano (Nuoro Giornale botanico italiano, juillet 1902 et avril 1903). 108 pages in-8°. Flo- rence, 1903. Caruel avait présenté, dans sa Statistica della Toscana (1871), un aperçu de la flore de l'Archipel toscan. Prenant ce document comme base, M. Sommier l'a complété en y ajoutant les résultats des explora- tions plus récentes. Aprés avoir passé en revue les diverses florules insulaires, il a dressé un tableau comparatif des espèces trouvées jus- quà ce jour dans chacune des dix îles principales. L'énumération globale comprend 1414 plantes vasculaires (dont 27 Ptéridophytes) et 247 Bryophytes (dont 64 Hépatiques). L'ile d'Elbe est la mieux partagée, avec 1079 plantes vasculaires et 185 Bryophytes ; celle, sur les dix, dont l'inventaire est le moins riche est Carboli, qui n'a que 73 plantes vascu- laires sans Bryophytes. On remarque dans ce travail quelques variétés nouvelles distinguées par l’auteur : Centaurea dissecta Ten. var. IL- VENSIS, « capitulis minoribus, squaimarum appendicibus minoribus invicem remotiuseulis, foliis junioribus albo-canescentibus, ete, »; Cen- taurea paniculata var. ÆTHALIÆ, panicul:e latze. diffuse ramos, capi- tulis majoribus, ovalis, maturitate obverse campanulatis, acheniis maturis olivaceis, pappo achenium æquante ; Ervum pubescens forma SUBUNIFLORUM; Festuca Myuros forma PUBESCENS. Ern. M. HUBER (D: J.). Materias para a flora amazonica. V. Plantas vas- culares colligidas où observadas na Região dos Furos de Breves em 1900 e 1901 (Extrait de Boletim do Museu paraense, Museu Gœldi, vol. III, 1902). 47 pages in-8°, une carte. Espèces nouvelles décrites par l'auteur : Gnetum paraense, G. oblon- gifolium, Geonoma Dammeri, Ischnosiphon simplex, Monotagma contractum, Duguetia riparia, Lonchocarpus discolor, Byrsonima lucidula, Hiræa obovata, Qualea speciosa, Montabea Chodatiana, M. angustifolia, Matisia paraensis) Caraipa paraensis (avec les va- riétés pauciflora, floribunda, robusta), Caraipa minor, Tovomita triflora, Passiflora Guedesii, Gældinia (gen. nov.) ovalifolia, G. ri- paria, Hancornia Amapa, Ambelamia grandiflora. Ern. M. Mitteilungen aus dem botanischen Museum der Universität Zu- rich, XVIII, herausgegeben von Hans ScuiNz (Zürich.) (Extrait du Bulletin de l'Herbier Boissier, 2° série, tomes II et III). Tirage à part de 66 peges ; Genéve, 1902. A. Beiträge zur Kenntnis der afrikanischen Flora (Neue Folge), he- rausgeg. von H. Schinz. 104 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Graminées (auct. HACKEL). — Panicum Rautanenii, Elytrophorus globu- laris, l'un et l'autre du pays d'Amboland. Liliacées (H. Scuiz). — Ornithogalum Rautanenii, Anthericus cirrifolius, Bulbine Bachmanniana, B. longifolia, B. namaensis, B. nigra. Orchidacées (KRANZLIN). — Habenaria Rautaneniana, H. perfoliata. Hæmodoraceæ (SCHINZ). — Cyanella amboensis. Ssxifragaceæ (SCHINZ). — Vahlia Menyhartii. Rosaceæ (SCHINZ). — Grielum cuneifolium (Transvaal). Leguminosæ (SCHINZ). — Albizzia brevifolia, A. versicolor var. mossambi- censis, Æschynomene Rehmannii, Æ. glutinosa, Æ. Newtonii, Tephro- sia mossambicensis, Lonchocarpus Menyarthii, Dalbergia sambesiaca. Malvaceæ (HOCHREUTINER). — Abutilon pycnodon, Sida Dinteriana, Pa- vonia vespertilionacea. Sterenliaceæ (SCHINZ). — Dombeya Dinteri, Harmsia emarginata, Melha- nia serrata, M. Kelleri, M. rupestris, M. amboensis. Gentianaceæ (Em. SCHOCH). — Chironia Schlechteri, C. mediocris, C. Schin- zii, C. Ecklonii, C. maxima. Rubiaceæ (SCHINZ). — Randia sambesiaca. B. Beiträge zur Kenntnis der Amarantaceen. Notes de M. Schinz sur le genre Pleuropetalum Hooker, sur les genres Deeringia, Celosia (C. persicaria, C. Tónjesii, C. Fleckii, trois espéces nou- velles de M. Schinz). C. Hans Scurvz. — L'Hypericum Desetangsii en Suisse. D. Floristiche Beiträge zusammengestallt, von H. ScHiNz. Nous remarquons deux hybrides rencontrées, l'une prés de Zurich (Typha latifolia X Schuttleworthii) et l'autre dans l'Oberland de Zurich (Drosera anglica X rotundifolia). MALINVAUD. TABLES DU VOLUME CINQUANTIEME (1903) | (Quatrième série. — TOME lII). I. — ÉTAT DU PERSONNEL. Membres nouveaux admis en 190]. rA Soy c EE Ee c Membres Houyesüx EN LIOR: onee a oi ue I. — COMPTES RENDUS DES SÉANCES TENUES A PARIS SÉANCE DU 9 JANVIER 1903. ss... CCC Allocution du Président............ . Molliard. — Cas tératologique déterminé par une cause mécanique........... Sur certains rameaux de remplacement chez le Chanvre (Figures dans- le-leæie)............: RE O E kiskis jese Observations de M. Hua. .:.; -opciis iivipes ie Hire ve de TEM G. Camus. — Documents nouveaux sur la flore de France. .,........ ...., 2: Observations de M. Rouy..............sescsoseovosoososoosesee "ra Abbé Hue. — Causerie sur le Lecanora subfusca Ach. (Figures dans le texte). ' "SÉANCE DU 23 JANVIER. Admission de M. Louis Petit...... OE ji o S EIAS IL NU. CS Ravaz. — Influence spécifique réciproque du greffon et du sujet chez la Vigne (SÉANCES) 45 T. L. 106 TABLES DU VOLUME L. (Hiqures dans le tette) 700052 CI OA A Ce Ro Rouy. — Remarques sur la floristique européenne...........,..... d. dps eee Observauons de MM. G Camus et Malinyaud..:............ .. Soc Présentation, au nom de M. Le Grand, d'un Ophrys hybride: O. devenensis ReichD: (0: myodessxearachniuesy--- 09-55-24. 559009 04-102 eo Abbé Boulay. — Le Conopodium denudatum Koch dans le Pas-de-Calais..... G. Bonnier. — Modifications expérimentales de la biologie de la Ronce....... L. Lutz. — Sur le rôle des alcaloïdes envisagés comme source d'azote pour les végétaux (Figures dans le tezte). sr. Se a ee RU Malinvaud. — Quelques faits indicatifs de la durée des Menthes hybrides (Plan- ches b HS DIR et DV) sn nue item G Camus -~M Une rectification nécessaires 20. Le eurent ios Observations de M. Rouy....... ne. RU TRENT M de Molliard. — Acer lanceolatum, nouvelle espéce d'Érable de la province chi- noise du Kouang-Si (Planche Vy: -i-re oeoa ei o ro a — Variations du pouvoir germinatif suivant la taille des akènes chez le Chanvre nee c co e VL P E e M ED SÉANCE DU 13 FÉVRIER. Décès de M. Auguste de Coincy. Le défunt a légué à la Société 30,000 francs pour fonder un prix de Botanique.................,.. Admission de M. Antoine: baubg.. i.i aoas i: use ne UV E GE M. F. Camus présente à la Société, au nom de M. Boistel, un ouvrage intitulé : Nouvelle Flore des Lichens, seconde partie................ Observations de M. Rouy relatives à une communication précédente de M C Camus p s uM Rr M EE dune dde an C UNE Orzeszko. — Étude histotaxique sur les Festuca (Planche VI)................ F. Gagnepain. — Zingibéracées nouvelles de l'Herbier du Muséum (7° Note).. F. Camus. — Le Sphagnum Russowii Warnst. aux environs de Paris.......... Abbé Hy. — Fumaria muraliformis Clavaud................. een D. Clos. — L'Hypericum Liottardi, espèce annuelle et légitime........... d. Maiden. — Note sur des plantes d’Australie................ VG a G. Bonnier. — Note sur la végétation des Landes comparée à celle de Fontai- osa LC UR CE QUE dU MG Dec UEM d RI Ron J. Foucaud. — Lettre à M. G. Camus sur un Spergularia......... v a d dae Observations de MM. Rouy et Malinvaud ......... $e) seieme seris so. L. Petit. — Procédés de coloration du liège par l'Alkanna, de la cellulose par les sels métalliques ; triple COIOFALION. . ....... E UR ROLR A UH S PEE Th. Husnot. — Lettre à M. Malinvaud sur le Poa Feratiana Boiss...........- . Observations de M. Malinvaud...... elo ai dee ida Aus E EUN SÉANCE DU 27 FÉVRIER. Admission de M. l'abbé Segret........... donc RT se. d CoUCOCC De Boissieu. — Note sur quelques plantes adventices des environs de Pont- . Ain (Ain) (Planche VII)....... ER end UT OI AM UM ui . Observations de M. Rouy............. NE EA lcge uU M A A 145 145 II. — SOMMAIRES DES SÉANCES. F. Gagnepain. — Zingibéracées nouvelles de l'Herbier du Muséum (8° Note). Observations de M. Route... sites dd ux Molliard. — Recherches expérimentales sur le Chanvre...................... Gandoger. — Solidago yukonensis Gdgr, espèce nouvelle de l'Amérique arc- tque nes une Ut de 1/229. 14062 AE CAT Cr J. Foucaud. — Lettre à M. Malinvaud sur le Senecio bayonnensis et autres... Observations de MM. Rouy et Malinvaud.......:........,. 4... co... . SÉANCE DU 13 MARS. Décès de M. Émile Bescherelle, ancien: Président-de la Société... J. Poisson. — Discours prononeé, au nom de la Société botanique, sur la tombe d'Emile Reschérellé die ires ve EE S DOMI UL ar quis iw PRET F. Camus. — Notice sur Émile Bescherelle (Planche: Vi}... .. RA re 23 Liste de beb publications... 0... DO Ee "rci DESEE F. Camus. — Catalogue des Sphaignes de la flore parisienne (1° Note).,..... D. Clos. ~ Ficoides, Mesembrianthemum où Mesembryanthemum, priorité et étymologie........ BR 00 Ab ocn D oigo Od On e SE DOO OK De Boissieu. — Le Solenanthus lanatus adventice en Provence............. . CBIBUS EN e a a S eu E AM E A UICE LITE ` SÉANCE DU 27 MARS. M. le professeur de Toni est proclamé membre honoraire.............. * M- l'abbé Saintot est/proclamé membre à vie..;...... oo one ue F. Gagnepain. — Zingibéracées nouvelles de l'Herbier du Muséum (9° Note).. J. d'Arbaurhont. — Une tige anormale de Vipérine (Planche IX)........... Géneàu de Lamarliére. — Sur la présence dans certaines membranes cel- lulaires d'une substance à duke aldéhydiques. c an a o oe e e e SÉANCE DU 24 AVRIL. Distribution de plantes fraîches des Alpes-Maritimes envoyées par M. Via- ]lón 2-5. our fuus c cH a M STE "d gl S ko» F. Camus. — Catalogue des Sphaignes de la flore parisienne (2 Note)......... G. Dismier. — Lè Lejeunea Rossettiana Mass. dans le Dauphiné..... ur C G. Boñnier. — Sur des formations secondaires anormales du cylindre central ‘dans les racines aériennes d'Orcnidees.. rs se d T EN E esve... SÉANCE DU 8 MAI. Décès de M. François Crépin............ 252205579 Dee Done. E.-H. Tourlet. — Description de quelques plantes nouvelles ou peu connues observées dans le département d'Indre-et- Loue -i 5. 6 s55 Distribution dé plantes | fraîches des Pyrénées-Orientales envoyées par M. Castanier … . da Vie dei : 271 279 2t9 108 TABLES DU VOLUME L. SÉANCE DU 22 MAI. D' Gillot. — Notice nécrologique sur Francois Crépin..... iss vali. d Me sae ER . Remarques. de M. Zeiller au sujet de la communication .précédente...... 324 Gadeceau. — La flore bretonne et sa limite méridionale (Planche X).......... 325 SÉANCE DU 12 JUIN. Th. Delacour. — Sur une localité nouvelle de l’Isopyrum thalictroides dans Seine-et-Marne,,........... Le een ce UI OMAN e Sr aBH Observatiens de M, Malinvaud...,..,..... qam UE RUNE Ue CS NE 334 G. de Lamarliére.— A propos du Conopodium denudatum Koch dans le Pas- de-Calais..,... AE En eec eo cie dice. Lis A GOD, “oo CE J. Poisson. — Observations sur la durée de la vitalité des graines Observations de MM. Maugeret, le prince Roland Bonaparte, Lutz, Malinvaud et Poisson............. EORR AE M ROLE BOO 352-354 SÉANCE DU 26 JUIN. Décès de M. E. Ballié........... M Me ce ie DODGE or Dune z; 304 L. Lutz. — Notice nécrologique sur E. Baltié........ Re Ve . 304 Admission de MM. Blandenier et Magne.....,........,...... vu dau . 996 F. Gagnepain. — Zingibéracées nouvelles de l'Herbier du Muséum (10° Note). 356 A. Finet. — Dendrobium nouveaux de l’Herbier du Muséum (Planche XI, XII, XUL et X1)... ... ied ARM A AU. PL S e sia 972 G. Camus. — Plantes nouvelles ou intéressantes des dunes situées entre Berck P Merumont (Pas-de-Calais). n; -ooreen + 383 Distribution de plantes fraîches de l'Aude envoyées par le frère Sennen. . 386 SÉANCE DU 10 JUILLET, Admission de M, l'abbé Andrés Malga.......e.eseee ee mor. 401 Subvention de 950 francs accordée à la Société par M. le Ministre de l'Agriculture. ....... ROGUE re "nho ud ce an 401 E.-H. Tourlet. — Revision de la Flore d’Indre-et-Loire...................... 401 Observations de M, Malinvaud........... E a An x -428 Langeron. — Les Mousses sociales du Palatinat.,........ E dira aS L. Legré. — Les Herborisations de Gaspard Bauhin aux alentours de Marseille en Re di. AS ME REM A USER nement) cus Distribution de plantes fraiches de l'Aude envoyées par le frère Sennen, 465 SÉANCE DU 24 JUILLET. La Société reçoit communication de documents qui lui ont été adressés par une Association nouvelle intitulée : « Comité pour l'Inventaire méthodique des ressources de l'Afrique occidentale française »....... 466 Gandoger. — Lettre à M. Malinvaud sur l'Hespéris dauriensis Amo........ ... 466 II. — SOMMAIRES DES SÉANCES. Battandier. — Note sur quelques plantes rapportées du Touat par M. le D' Perrin : Nucularia, nouveau genre de Salsolacées (Planche XV)..... : Malinvaud. — Notules floristiques : II. Angelica heterocarpa Lloyd; III. Evax carpetana Lange (Figures dans le texte)..... ose te deg CIPIT ik Molliard. — A propos de la galle de PEriophyes Echii Can....,............ Durafour. — Lettre à M. Malinvaud à propos d'un envoi d' nor de Si- syrinchium Bermudiana........... retire ABA Observations de M. Malinraud sür ce sujet.. m.c. ion se nou J. Poisson. — Comparaison des résultats obtenus en semant de jeunes ou de vieilles Anl pe a T EDD SOC Opservations de M: Maghe sur CRD). ere oe yo eorr DUC ; J.-B. Géze. — Note sur la présence de PAsplenium viride Huds. dans les environs de Toulouso.. i ieee- -i> eqs ed à in docteur. e PU Observations de M. Malinvaud sur ce sujet... 1040.9. cesses De Boissieu. — Note sur une Ombellifère monstrueuse de Corée............ ` Sommier. — Lettre invitant ies botanistes français à prendre part à une excur- sion que la Société botanique d'Italie doit faire en août dans la vallée d'Aoste et au. Petit Saint-Bernard........ Seddads ede Pie ... Remerciements exprimés par le Président à propos de cette invitation.. Explications données par le Secrétaire général sur le même sujet et à propos de deux projets ajournés de session extraordinaire de la So- (dq e e a e LEE RODA UIN AS ue Distribution d'exemplaires de Statice pubescens DC. envoyés par M. G. Wialünss: 25 5 QUII ee here ott GOD IDOL RO QU OE GNE SÉANCE DU 13 NOVEMBRE. Décès de MM. A. Gaillard et L. Géneau de Lamarlière....,............. N. Patouillard. — Note nécrologique sur Albert Gaillard......,............ . G. Bonnier. — Notice nécrologique sur Léon Géneau de Lamarlière....... . Finet et Gagnepain. — Contributions à la flore de l'Asie orientale d'après l'Herbier du Muséum de Paris (genre Clematis) (Planches XVI et zen iu. med rr IT MOTUUM TQ j Mouillefarine. — A propos du desséchement du Trou-Salé.................. Daguillon. — Quelques observations tératologiques (Figures dans le (abó). $15 Ivolas. — Lettre à M. Malinvaud sur les Stenactis annua et Impatiens parvi- flora en Indre-et-Loire.................. ER uas ded T sesido A. Dauphiné. — Quelques expériences et observations sur la loi de niveau appliquée aux rhizomes................. devo e T MS PP TT. » Fr. Heim. — Un nouveau Cœlococcus Wendi. (Palm.) des Nouvelles-Hébrides (Ceelococcus Warburgi) (Figures dans le texte).............. hr ree H. Hua. — Une plante problématique de la Haute Guinée francaise (Lepidaga- this Pobeguini Hua sp. nov.) (Planche XVIII)... ...-.- PME c b. Molliard. — Sur l'extension de deux plantes, Matricaria discoidea DC. et He- lodea canadensis Rich., dans le nord de la France................... Observations de M. Poiss0n...... eese Hmm MCN 109 468 471 415 477 478 478 480 481 482 482 483 483 484 484 710 TADLES DU VOLUME L. SÉANCE DU 27 NOVEMBRE. -Admission de-MM. Dauphiné, Saint-Yves et D’ Thézée. ..... aonoOOdsdaoc Th. Delacour. — Note sur la situation financière de la Societé à la fin de l'exer- cice 1902.. —— Sc a e e e e E Revo ces -Remerciements adressés à M. le Trésorier. .... re nee $e d F. Gagnepain. — Zingibéracées et Marantacées nouvelles de l'Herbier du Mu- séum {11 Note). 2. a a AERA oser DÉCO R. Zeiller. — L’Hymenophyllum tunbridgense dans la région de Cambo (Basses- Pyrénées)... ss... Re ce de E chine D. Clos. — Lettre à M. Malinvaud sur une nouvelle localité française de l’Hyme- nophyllum. tunbridgense.........,..,.. a ieoegocanosd 0b0U 000 VHC -Observations de M. Rouy....... onu REC IS ROC OGODODOUOJE Abbé -Noblet. — Seconde floraison de Poiriers en espalier en juin et juillet $903 (Figures dans le tente)... ce. voies Teese VINEIS H. Hua. — Sur trois frondaisons successives des Marronniers des promenades paristennes em 4003. e.. Sne don e I Ei ois Me E SÉANCE DU 44 DÉCEMBRE. "Kdpussion de-M. Jean Erodel in. css aea OOOUCcHoR Cireulaire de M. le Ministre de l'Instruction publique relative au 42* Con- grès des- Sociétés savantes. sisisi se ena eRe EO T Finet et Gagnepain. — Contributions à la flore de l'Asie orientale d’après l'Her- bier du Muséum de Paris (genres Naravelia et ne AIXY (2° Note). eoi EN i area on mM hl Ride Abbé H. Coste. — Note sur les Lactuca ramosissima Gren. et Godr. et viminea TOME a a e a a a E EA avs r: “ce -ODservations de M. Rouy -sa RER TO TE dO ROUE uit ere Molliard. — Sur l'obtention de bulbes chez l'Oignon en cultures aseptiques (Note préliminaire)... ei. Races soccer. e -Un cas de floraison anormale signalé par. M. Aug. Michel......... so... SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE. Bdmission de-M. Peytel.............,,... re de molles eee 2s Élections. M. René Zeiller est nommé Président......... PM RAO Composition du Bureau et du Conseil d'Administration de la Société pour Faniée 490045... Ls... UM M nq sec Buc ENS La Société vote des: remerciements unanimes à M. €. Bonnier, Président BOPE. 50 ele aloes bou. 2 co dE D. A UR icons 584 584 586 586 590 592 594 595 599 601 601 Ii. — TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS. Arbaumont (Jules d"), 263. Battandier (A.), 468. — Boissieu (H, de), 182, 256, 482. — Bonaparte (prince Roland), 353, 354. — Bonnier (Gaston), 9, 115, 174, 291, 513, 581. — Boulay (abbé), 113. Camus (Fernand), 165, 227, 239, 272. — Camus (Gustave), 16, 112, 113, 133, 383. — Clos (D.), 170, 252, 592. — Coste (abbé H.), 627. Daguillon (Aug.), 559. — Dauphiné (André), 568. — Delacour (Th.), 334, 584. — Dis- mier (G.), 289. — Durafour, 477. Finet (Achille), 372; et Gagnepain (Fr.), 517, 601. — Foucaud (J.), 177, 215. Gadeceau (Émile), 325. — Gagnepain (Fr.), 160, 189, 257, 356, 586; voy. Finet. — Gandoger (Michel), 213, 466. — Géneau de Lamarlière (L.), 268, 335. — Géze (J.-B.), 481. — Gillot (D* Xavier), 316. Heim (H.), 572. — Hua (Henri), 14, 576, 581,599. — Hue (abbé), 22. — Husnot (Th.), 181. — Hy (abbé), 168. Ivolas (J.), 567. Langeron (M.), 420. — Legré (Ludovic), 458. — Levier (Émile), 483. — Lutz (Louis), 118, 354. Magne (Georges), 480. — Maiden, 172. — Malinvaud (Ernest), 112, 129, 178, 182, 217, 971, 334, 353, 498, 471, 478, 482, 484, 633. — Maugeret, 352. — Molliard (Marin) 10, 12, 134, 135, 204, 475, 582, 631. — Mouillefarine (Edm.), 557. Noblet (abbé), 595. Orzeszko (Nikodem), 146. Patouillard (N.), 513. — Petit (Louis), 179. — Poisson (Jules), 225, 337, 352, 353, 478, 583. Ravaz, 87. — Rouy (Georges), 21, 101, 145, 178, 188, 217, 594, 630. Sommier (A.), 483. Tourlet (E.-H.), 305, 401. Zeiller (René), 324, 590. IV. — TABLE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS DES OUVRAGES ANALYSÉS DANS LA REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. ACLOQUE (A.). Flore du Nord de la France; "503. BAILEY (Ch.). Le Primula elatior en An- gleterre et ses rapports avec les P. officinalis et acaulis, 497. BEILLE (L.). Recherches sur le dévelop- pement floral des Disciflores, 302. BERTHIER. Voy. Gillot. BoissiEU (H. de). Les Ombellifères de Co- + rée, d’après les collections de M. l'abbé Faurie, 507. CAMUS (F.). Muscinées rares ou nouvelles pour la région bretonne-vendéenne, 494. CHODAT (R.), Plantæ Hasslerianæ, 694, — et WILCZEK (L.). Contributions à la . flore delaRépublique Argentine, 695. CHRIST (H.). Voy. de Toni, CLAUTRIAU (G.). Nature et signification des alcaloides végétaux, 220. — La digestion dans les urnes des Nepen- thes, 922, CLOS (D.). Les Eucalyptus au Jardin bo- tanique de Toulouse, 396. COLLINS (G.-N.), Le Manguier à Porto- Rico, 495. COMÈRE (J.). De l'action des eaux salées sur la végétation de quelques Algues d'eau douce, 218. DAGUILLON. Observations sur Ja distri- bution des poils à la surfaee de la tige chez quelques espèces herbacées, 639. FLAHAULT (Ch.). La Paléobotanique dans ses rapports avee ]a végétation ac- tuelle, 490. FLICHE (P.). Note sur des bois silicifiés permiens de la vallée de Celles (Vos- ges), 488. — Sur les corps probléma- tiques et les Algues du Trias en Lor- raine, 489. — Sur les Lycopodinées du Trias en Lorraine, 489. Foucaud (J.) Note sur le Spergularia rubra var. pinguis Fenzl., 694. FRIREN (abbé A.). Supplément au Cata- logue des Mousses de la Lorraine, 495. GADECEAU (Ém.). Essai de géographie botanique sur Belle-Ile-en-Mer, 637. GAGNEPAIN (Fr.). Contribution à l'étude du pollen des Géraniacées, 698. GANDOGER (Michel). Trois déjeuners dans les montagnes de l'Andalousie orien- tale, 141. À GENTIL (Amb.). Variétés sarthoises du Rosa canina, 393. — Tribulations d'un Rubus (R. fruticosus L.), 506. GILLOT (D' X.). Sur une race alpine de Carduus nutans L., C. alpicola Gillot, 141. — Notes sur quelques Rosiers distribués en 1902, 504. — et Ber- THIER. Excursion au parc de Baleine (Allier), 391. GROSJEAN (0.). Les Champignons véné- neux de France et d'Europe à l'École primaire et dans la famille, en six lecons, 498. GUÉRIN (P.). Sur le sac embryonnaire et en particulier les antipodes des Gen- tianes, 397. GuYoT (A.). Voy. Hariot. HARIOT (P.) et Guvor (A.). Contributions à la flore phanérogamique de l'Aube, 696. HECKEL (Ed.). Sur un autre poison des Sakalaves appelé Komanga ou Ki- manga, 219. HEMSLEY (W.-B.). La flore du Thibet ou de la haute Asie, 699. HÉRIBAUD-JOSEPH (Frère). Les Diatomées fossiles d'Auvergne (second Mémoire), 299. — Disposition méthodique des Diatomées d’Auvergne, 302. HOSCHEDÉ (J.-P.). Notes sur quelques plantes récoltées en Dordogne, 390. IV. — TABLE DE LA REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, HuBER. Matériaux pour une flore de l'A- mazone, V, 703. JANCZEWSKI (Ed. de), Essai d'une dispo- sition naturélle des espèces dans le genre Ribes L., 328. LE GRAND (A.). Série d'Hieracium, prin- cipalement des Alpes françaises, etc. ; 6° Notice, 389. — Sur le Saxifraga nivalis de la flore d'Auvergne de De- larbre, 390. LIGNIER (Oscar). Le fruit du Williamso- nia gigas Carr. et les Bennettitales; documents nouveaux et notes criti- ques, 387. . MAIDEN (J.-H.), Une revision critique du genre Eucalyptus; fasc. I-HI, 500. MARCHAL (Em.). Rapport sur les obser- vations effectuées par le service phy- topathologique de l'Institut agricole _ ‘de l'État belge en 1902, 485. — Re- cherches sur. les Rouilles des cé- réales, 485. MASLEN (A.-J.). Voy. Mudge. MasTERS (Maxwell-T.). Une vue générale sur le genre Pinus, 100. MATTEI (G.-E.). Aéronautique végétale, 218. MicHELI (Marc). Leguminosæ Langlas- seanæ, Légumineuses récoltées dans les États mexicains de Michoacan et de Guerrero en 1898 et 1899 par Eug. Langlasse, 394. Minnie REED. Deux nouveaux Champi- gnons Ascomycètes parasites sur des Algues marines, 693. MoreLay (Léonce). Rubus pseudo-inermis Motelay sp. nov., 499. MoviLLEFERT (P.). Traité de sylviculture; principales essences forestières, 493. MupcE (G.-P.) et MASLEN (A.-J.). Un livre classique de Botanique, 693. OrrNER (Jules). Apercu de la flore alpine, e 302. Panis(général E.-G.). Muscinées de l'Afri- que occidentale francaise ; 2* article, 495; 3* article, 693. RAVAZ (L.). Nouvelles recherches sur la résistance au Phylloxera, 238. RODRIGUES (J. Barbosa). Myrtacées du Pa- raguay recueillies par le D' Em. Hassler, 499. — L'Uiraéry ou Curare, 507. 713 ROSE (J.-N.). Études de plantes du Me- xique et de l'Amérique centrale, 501. SARGENT (Charles-S.). Nouvelles espèces de Crategus du Canada occidental et della Nouvelle-Angleterre, 393. — Le genre Craiegus dans le Comté de New-Castle (Delaware), 394. SCHINZ (Hanz). Essai d'un aperçu mono- graphique du genre Sebæu R. Br. I. section Eusebæa Griseb., 394, — Mitleilungen aus dem botanischen Museum der Universität Zürich, XVIII, 703. SOMMIER. La flore de l'Archipel toscan, 703. SUDRE (H.). Les Hieracium du centre de la France d'aprés les types de Jordan et de Boreau, 296. — Excursions ba- tologiques dans les Pyrénées ou des- cription et analyse des Rubus des Pyrénées francaises; 4 fasc., 697. Toni (G.-B. de) et CunisT (H.). Le Pteris longifolia L. au voisinage du lac de Côme (Italie), 487. WARMING (Eug.). Histoire de la flore des iles Færües, 500. WILCZEK (L.). Voy. Chodat. WILDEMAN (Em. de). Étude de systéma- lique et géograpliie botanique sur la flore du Bas- et du Moyen-Congo, 505. PÉRIODIQUES. Annales des sciences naturelles publiées sous la direction de M. Ph. Van Tic- ghem, 8° série : BOTANIQUE, t. XVII et XVIII (1903), 673. Association francaise pour l'avancement des sciences . Compte rendu de la 34° session : Montauban (1902), 510. Bulletin de la Société mycologique de France ; t. XVIII (1902), 675. Congrés des Sociétés savantes de Paris et des départements, tenu à Paris en 1902, 396; tenu à Bordeaux en 1903, 674. Journal de Botanique de M. Louis Morot, 17° année (1903), 1* semestre, 509; — 9* semestre, 674. Revue générale de Botanique, dirigée par 714 M. Gaston Bonnier, t. XV (1908), 1° semestre, 508; — 2° semestre, 673. Archives de la flore jurassienne, publiées sous Ja direction de M. le D" Ant. Ma- gnin, 3° année (1902); n” 21 à 30, 681. Bulletin de l’Académie internationale de géographie botanique. Le Monde des Plantes, 12° année (1903) (3° série), 679. Bulletin de la Société botanique des Deux- Sèvres, pour l'étude de la flore du Poitou et limites (1902), 14° bulletin, 396 ; — 15° Bulletin, 1903, 682. Bulletin de la Société des Naturalistes de l'Ain, 1* Bulletin de 1903 (15 mars), 142. Bulletin de la Société d'études scien- tifiques d'Angers; XXXJ°, XXXII’ et XXXIII? années (1901, 1902, 1903), 683. Bulletin de la Société Linnéenne de Nor- mandie, 5° série, 5°, 6° et 7° volumes (1901, 1902, 1903), 682. Bulletin de l'Association pyrénéenne pour l'échange des plantes (Directeur M. Gi- raudias), 13° année (1902-1903), 510. Société botanique Rochelaise ; Bull. XXIV (1902), 684. Société pour l'étude de la flore franco- helvétique; 12* Bulletin (1902), 504. Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique; tome XLI (1902-1903), 610. Annuaire du Conservatoire et du Jardin botaniques de Genève, 5° et 6° années, 700-701. Bulletin de l'Herbier Boissier, sous la direction de M. Beauverd, 2° série, t. HT (1903), 671. NOUVELLES, 144, 224, 304, 399, 512, 640. TABLES DU VOLUME L. Bulletin de la Murithienne, fasc. XXIX et XXX, 702. Botanische Jahrbücher für Systematik, Pflanzengeschichte und Pflanzengeo- graphie, herausg. von A. Engler, t. XXXII (1902-1903), 646; — t. XXXIII (1902-1904), 651. Botanische Zeitung, LXI (1903), 1'* par- tie, 658; LXI (1904) 2* partie, 661. Flora oder Allgemeine botanische Zei- tung, t. XCII (1903), 663. Jahrbücher für wissenschaftliche Botanik, t. XXXVIII (1902-1903), 641. Œsterreichische botanische Zeitschrift, publiée par M. le D'R, von Wettstein; 51°, 52° et 53° années (1901-1903), 686. The botanical exchange Club of the bri- tish Isles; vol, 1 (1902), 669. The Journal of Botany british and fo- reign, édité par M. James Britten; vol. XLI, n° 481-492 (1903), 668. The Journal of the Linnean Society. Bo- tany, vol. XXXV, fascicules n® 242- 248 (1901-1904), 684. Bulletino della Societa botanica italiana (1903), 630. Nuovo Giornale botanico italiano, nuova serie, Memorie della Societa botanica ilaliana; vol. IX et X (1902-1903), 689-690, Malpighia, Rassegna mensuale di bota- nica, redalta da O. Penzig; ann, XVII (1902-1903), 691. Anales de la Sociedad espanola de His- toria natural; série If, tome XXIX (1901), 691. Boletim. da Sociedade Broteriana, réd. J.-A. Henriques, XIX (1902), 692. NÉCROLOGJE : 145 (Aug. de Coincy); 225, 227 (Ém. Bescherelle); 305, 316 (F. Crépin); 354 (Baltié); 513 (A. Gaillard, Géneau de Lamarlière). MÉLANGES, 54, 143, 511 V. — TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS LATINS DE PLANTES (1). Les noms de genres nouveaux sont imprimés en ÉGYPTIENNES MAJUSCULES, ceux des espèces, hybrides et variétés nouvelles en égyptiennes ordinaires. Acer lanceolatum Molliard et lævigatum, 134. Aceras longibracteata, 256. Achillea Millefolium, 570. Aeranthes Arachnitis, 993. Aesculus Hippocastanum, 564. Alpinia Antillarum et racemosa, 189, 200. Amomum Granum-Paradisi, etc., 356, 367. — A. Masuianum, 368. — stipulatum Gagn., 260. — A. trunca- tum Gagn., 164. Anemone Pulsatilla, 410. Angelica heterocarpa et silvestris, 471. Anthriscus Candollei, etc., 110. — A. vul- garis var. graveolens, 384. Anthyllis Vulneraria, 581. Artemisia vulgaris, 14. Aspergillus niger et repens, 124, 125. Asplenium forisiense, 482. — A. viride, 481. Aster Willkommii, 109. Biscutella cichoriifolia et f. villosa, his- pida et macrocarpa 6. Camus, 17-18 Bunium alpinum, 16, 21, 108, 109. Calathea Gigas et nigricans Gagn., 588, 589. Calepina Corvini, 413. Cannabis sativa, 12, 135, 204. Carex Maidenii, 172. — €. strigosa, 353. — X C. Tourleti, 313. — C. vulgaris, 384. X Centaurea Barbeyana et Frayana de Boissieu, 185, 186. — €. solstitialis, 19. — C. spinulosa, 188. Ceterach officinarum, 114. X Cirsium richeleanum Tourlet, 310. Clematis acerifolia, æthusæfolia, alpina, angustifolia, apiifolia, Armandi, bra- chyura, brevicaudata, Buchananiana, Cadmia, chinensis, chrysocoma, Clar- keana, crassifolia, dasyandra, Dela- vayi, Fargesi, fasciculiflora, florida, formosana, fruticosa, fusca, hakonen- sis, hastata Fin. et Gagn., Henryi, heracleæfolia, japonica, lancifolia, lasiandra, Leschenaultiana, Meyenia- na, montana, nannophylla, orientalis, otophora, parviloba, patens, Pieroti, pogonandra, Prattii, pseudo-pogo- nandra Fin. et Gagn., pterantha, ra- nunculoides, recta, repens Fin. et Gagn., rubifolia, smilacifolia, songa- rica, trullifera Fin. et Gagn., unci- nata, urophylla, Vitalba, Williamsii, yunnanensis et var. nov., 532-554. Clinogyne similis Gagn., 587. Colococcus carolinensis, salomonensis et vitiensis, 572. — €. Warburgi Heim, 575. Conopodium denudatum, 113, 335. Costus lacerus et radicans Gagn., 261, 262. — C. micranthus Gagn., 586. Curcuma gracillima Gagn., 161. Datura Stramonium, 352. Daucus communis et subsp., 110. Dendrobium borneense, elephantinum, Fargesii, fractiflexum, inæquale, margaritaceum, muricatum, et var. (1) Ce relevé ne comprend pas les noms de plantes mentionnés dans les analyses ibliographigues. 116 munificum, odiosum, pectinatum, Sarcochilus, Urvillei et vandæîo- lium Finet, 372-379. — D. secundum var. Urvillei, striolatum var. Cha- landei et Tokai var. crassinerve Finet, 380, 381. ; Digitalis purpurea, 353. Echium vulgare, 263, 475. Epilobium collinum et lanceolatum, 110. — E, hirsutum var. minus Tourlet, 308. Erica vagans, 420. Evax carpetana et var. gallica, pygmæa, rotundata, etc., 471, 472. — E. lasio- carpa, 474. Evonymus japonicus, 559. Festuca alpina, amethystina, brachysta- chys, etc. (anatom.), 146-160. — F. ciliata var. glabra Tourlet, 314. Ficoides, 252. Fumana Spachii, 413. Fumaria Boræi, 411. — F. muraliformis, 168. Gagea arvensis, 633. Galium cynanchico-arenarium, 215, 217. Globba macroclada Gagn., 257. — GL villosula Gagn., 160. Helianthemum guttatum, 175. Helodea canadensis, 582. Hesperis dauriensis, 466. Hieracium umbellatum, 175. Hutchinsia affinis et alpina, 16. Hymenophyllum tunbridgense, 590, 592, 594, Hypericum Liottardi, 170. — H. quadran- gulum subsp. Desetangsii et obtu- siusculum Tourlet, 307. Hypnum aduncum, Sendtneri, ete., 427. Impatiens parviflora, 414, 567. Isopyrum thalictroides, 334. Jondraba cichoriifolia var. hispida, ma- crocarpa et villosa, 106, 108, Kæmpferia fallax Gagn.,259.— K. fissa Gagn., 163. Kernera saxatilis, 16, 107, 109. Knautia arvensis var. ligerina Tourlet, 309, 418. Lactuca ramosissima et viminea, 627- 630. Lælia crispa, 293. Lecanora subfusca, 22. Lejeunea Rossettiana, 289. TABLES DU VOLUME L. Lepidagathis Pobeguini Hua, 576. Lepidium heterophyllum et virginicum, 412. Luzula Cambriæ, 173. Lysimachia vulgaris, 570. Lythrum Loiseleurii, 110, 112. Mahonia aquifolia, 561. Matricaria discoidea, 582, 583. Medicago faleata var. heterocarpa, 415. Mentha X Bruteletii, arvensis var. mi- erantha, X carinthiaca, X Malinvaldi, X sativa, X Schultzii, X Seribæ et X varaliensis, 129-132. Mesembrianthemum ou Mesembryanthe- mum?, 252. Naravelia dasyoneura et zeylanica, 601, 602. Nasturtium amphibium var. insidiosum Tourlet, 305. Nelumbium, 351. Noccæa affinis, alpina et brevicaulis 104, 108, 145. NUCULARIA Perrini (Salsolacées) Batt., 469. X Ophrys devenensis, 113. X Orchis linearis Tourlet, 312. Orlaya platycarpos, 315. Orobanche minor var. 421. Oxalis corniculata, 414. Penicillium glaucum, 126. Peplis erecta, 109, 112. Peucedanum terebinthaceum (monstr.), 483. Pirus (monstr.), 595. . Poa Feratiana, 181, 182. Polygala dunensis et vulgaris var. litto- ralis, 384. — P. comosa et Lensei, 133. Polygonatum vulgare, 569. Potamogeton odontocarpus, 173. Quercus pubescens var. spicata et Toza var. spicata Tourlet, 423. X Ranunculus Faurei et Seguieri var. luxurians Faure et G. Camus, 19, 21, 101. Renealmia Antillarum et var. puberula Gagn., 202, 203. — R. racemosa, 201. Rhamnus Alaternus et var. prostrata, 414, 415. Rubus fruticosus, 115. Salix alba, argentea, aurita, lutea Tourlet, cinerea, V. — TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS DE PLANTES. 717 triandra et form. hybrid., 385, — X S. rubriformis Tourlet, 311, * Salvia elata, 187, Senecio bayonnensis, 182, 215, 217. Sisyrinchium Bermudiana, 477, 478. Solenanthus lanatus, 256, Solidago humilis f. Crandallii, glacialis et Pettersonii Gdgr, 214, 215. — S. yukonensis Gdgr, 213. Spergularia azorica var, pedicellata, Dil- lenii et nicæensis, 177, 178. Sphagnam acutifolium, cuspidatum, cym- bifolium, limbriatum, Girgensohnii, Gravelii, inundatum, medium, mol- luscum, papillosum, recurvum, Rus- sowii, squarrosum, subnitens, subse- cundum, tenellum et teres, 246-252, num, angustifolium, aquilegifolium, Atriplex Fin. et Gagn., baicalense, Chelidonii, clavatum, coreanum, cul- tratum, Delavayi, dipterocarpum, Far- gesii, flavum, fœniculaceum, fœtidum, Fortunei, grandiflorum, grandisepa- lum, ichangense, isopyroides, java- nicum, leuconotum, macrorhynchum, minus, osmundifolium Finet et Gagn., pallidum, petaloideum, Prze- walski, reticulatum, rostellatum, ru- tæfolium, scabrifolium, sparsiflorum, squarrosum, tenue, thibeticum, tri- chopus, uncinulatum, virgatum et nov. var., 604-627. Trifolium stríatum et subterraneum, 114. Trisetum subspicatum var. Maideni, 173. 274-989. — Sph. compactum, larici- num et platyphyllum, 250. — Sph. rigidum, 283. — Sph. Russowii, 165. Statice pubescens, 484. Stenactis annua, 567. Thalictrum acteæfolium, akanense, alpi- Typha angustifolia et latifolia, 10. Urtica dioica, 969. Valeriana officinalis, 353. Vicia angustifolia et bithynica, 415- Viola canina var. pusilla Tourlet, 306. Vitis, 87. 118 . TABLES DU VOLUME L.. "ADDENDA zr ERRATA Page 6, à la liste des membres « admis comme membres honoraires » ajou- Page lez baltié, i 34, ligne 5 (en remontant), au lieu de aphothécies, lisez apothécies. 85, ligne 14 (en remontant, dans la colonne de gauche), au lieu de Reb, lisez Rab. < 86, ligne 15 (en remontant, dans la colonne de gauche), au lieu de Reb, lisez Rab. 120, ligne 2 de l'explication des figures, au lieu de foliole, lisez fiole. 123, ligne 15, au lieu de ci-aprés, lisez ci-dessus. 147, ligne 4, au lieu de développée, lisez desséchée. 160, ligne 6, au lieu de striata, lisez stricta. 160, ligne 13, au lieu de Rout, lisez Reut. 484, ligne 5, au lieu de jadis, lisez jamais. . 202, ligue 9 (en remontant), au lieu de 1 mm. alta, lisez 1 m. alta. 325, ligne 9, au lieu de Schatglacer Schichtea, lisez Schatzlarer Schich- ten. : 338, ligne 10 (en remontant), au lieu de des plantes, lisez des graines des plantes. 353, ligne 18, au lieu de 14 juin, lisez 7 juin. Dans les articles de MM. Finet et Gagnepain : 522, ligne 4 (en remontant), au lieu de feuilles entières, lisez feuilles sim- ples. » ligne 16 (en remontant), ajoutez : Akènes avec parfois une houppe de poils (C. fasciculiflora). 523, ligne 24: au lieu de n° 111, lisez n° 477. 524, après la ligne 12, ajoutez : 9 t9 oz Obs. — Akénes glabres ou à peine velus au sommet; dans la fleur, trois fois plus courts que la queue plumeuse. Filets des étamines glabres, linéaires, un peu plus larges à la base. Anthères elliptiques; loges glabres, contigués, à déhiscence latérale. Sépales 6-7, glabres, elliptiques ou un peu acuminés. Fleurs paraissant avant les feuilles. 540, après la ligne 98, ajoutez : Obs. — Akénes ovoides, velus; dans la fleur, 4-5 fois plus courts que la queue plumeuse, plus tard jusqu'à quinze fois plus courts. Éta- mines plus courtes que les sépales; filets linéaires, dilatés au milieu, velus; anthéres elliptiques-rectangulaires, glabres; loges contigués. Sépales 4, lancéolés, à trois nervures principales, velus sur les bords. — La var. latisecta se distingue simplement par les segments plus larges de ses folioles. 947, ligne 5 (en remontant), au lieu de il se distingue, lisez elle se dis- tingue. 602, aprés la ligne 12, ajoutez : ADDENDA ET ERRATA. 119 Obs. — Akènes fusiformes courts, velus, à style presque nul dans la fleur. Étamines glabres, beaucoup plus courtes que les sépales; filet nul; eonnectif épaissi surmontant les loges. Staminodes filiformes à peine insensiblement renflés vers le haut. Sépales 2-3 fois plus longs que les étamines, concaves, velus extérieurement. Page 608, aprés la derniere ligne, ajoutez : Obs, — Sépales elliptiques, rarement acuminés. Étamines à filet fili- forme régulier. Anthère lancéolée mucronée. Akène étalé, pédiculé, à stigmate subsessile; pédicule égal à l'ovaire. 609, aprés la ligne 4, ajoutez : Obs. — Sépales... Étamines à filet filiforme un peu dilaté au sommet; anthére elliptique, mucronulée. Akéne étalé, pédiculé; pédicule égal à l'ovaire; stigmate non sessile, droit ou circiné égal au pédieule. 611, ligne 24 : au lieu de cinquième de égal l'akéne mùr, lisez cinquième de l'akéne mûr. 613, ligne 6 : au lieu de erecto, lisez recto. 613, ligne 7 : au lieu de extipellata, lisez estipellata. 619, ligne 4 : au lieu de dans l'ovaire, lisez dans l'akéne. 619, ligne 5 : au lieu de ovaire adulte, lisez ovaire; adulte. Le Secrétariat, tout en apportant le plus grand soin à la correction des épreuves, ne saurait étre rendu responsable des fautes échappées aux auteurs, eLil ne se charge pas d'en faire le relevé ; mais celles qui lui sont signalées en temps utile peuvent étre l'objet de notes rectificatives ou d'errata insérés à la fin du volume. TABLES DU VOLUME L. AVIS AU RELIEUR. Planches. — Ce volume renferme 19 planches qu'on peut réunir à la fin du volume ou placer de la manière suivante : Planches I, 11, HI et IV (Mentha Schultzii, etc.).. en regard de la page 132 — V(Acer lanceolatum Molliard sp. nov.).. — 155 — VI(Festuca, schémas des coupes de feuilles d'innovations). .......,...,....... — 160 — VII (Centaurea diffuso X maculosa).... — 186 — VII (Portrait d'Émile Bescherelle)...... — 227 — IX (Tige anormale de Vipérine).,...... — 263 — X(Carte de la flore bretonne).......... — 325 — XL XI... — 381 — XII et XIV.,............. e e — 382 — XV (Nucularia Perrini nov. gen.)...... — 410 — AV essor ons -- 556 — XVII (Clematis otophora, etc.)......... — 557 — XVII (Lepidagathis Pobeguini Hua sp. NOV)... esse. — 551 — XIX (Thalictrum osmundifolium, etc.). — 627 Classement du texte. — Comptes rendus des séances, Revue bibliogra- phique et Tables, 720 pages. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin (1904), E. MALINVAUD. 12. — L.-Imprimeries réunies, 7, rue Saint-Benoît, Paris. TABLE DES MATIÈRES (surre). (Voyes le commencement page 2.) luovo Giornale botanico italiano, nuova GHOpAT et WiLCzEK. Contributions à la serie, vol. IX, 1902.........,........ 689| Flore de la République Argentine..... 695 — — vol. X, 1903... .......... ...... 690 | HARIOT et GUYOT. Contributions à la Flore Julletino della Societa botanica italiana, phanérogamique de l'Aube.......... . 696 1903................ ....,...:...... 690 | SUDRE. Excursions batologiques dans les falpighia, Rassegna mensuale di Bota- Pyrénées. ............... eere 697 nica, ann. 1902-1903, vol. XVII....... 691 | GAGNEPAIN (F.). Contribution à l'étude du Inales de la Sociedad espanola de His- pollen des Géraniacées....,.....,..,. 698 toria natural, ® série, tom. IX et X HEMSLEY. La Flore du Thibet ou de la (13901-1902)... ..... ................. 691! . Haute Asie..............,....,.,.,2. 699 Joletim da Sociedade Broteriana, réd. MASTERS (Max. T.). Un aperçu général J.-A. Henriques, XIX, 1902..... .... 692| du genre Pinus...........,.,........ 700 TUDGE et MASLEN. Livre classique de Bo- Annuaire du Conservatoire et du Jardin tanique ............................. 693 botaniques de Genève, 5° et 6° années, hNNIE REED. Deux nouveaux Champi- 1901-1902.......,..,,..,,..,....., 700 gnons Ascomycètes. ....... .... ... 693 | Bulletin de la Murithienne, fasc. XXIX dt ’ARIS (Général). Muscinées de l'Afrique eS sut cave usacue nia N 702 occidentale française, 3° article....... 692 | SouMiER. La Flore de l'Archipel Toscan.. 703 *OUCAUD. Note sur le Spergularia rubra HoBER (D' J.). Matériaux pour une Flore var. pinguis Fenzl.........:.....,.., 694, de l'Amazone...... Se ne ne eR AR be ee 703 ZHODAT. (R.) Plante Hasslerianæ. .... 694| Mitteilungen aus dem botanischen Mu- |^ seum der Universität Zurich, XVIM... 703 TABLES DU VOLUME L (1903). I. État du personnel... ..... none nneienevonehenens ones 105 II. Comptes rendus des séances......... eeraa ASA ricse . 105 II. Table alphabétique des noms d'auteurs (articles originaux). . 711 IV. Table, par ordre alphabétique des noms d'auteurs, des publica- tions analysées dans la Revue bibliographique................ 112 V. Table alphabétique des noms latins de plantes................ 115 ADDENDA ET ERRATA..... sse meme] enne en d 748 720 Avis au relieur....... neo uA nw des Ero t ae STATUTS DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE ARTICLE 1*. La Société prend le titre de . Société botanique de France. ART. 2. Elle a pour objet : 1° de con- courir aux progrès de la Botanique et des sciences qui s'y rattachent; 2* de faciliter, par tous les moyens dont elle peut disposer, les études et les travaux de ses membres. ART. 3. Pour faire partie de la Société, il faut avoir été présenté dans une de ses séances par deux membres qui ont signé la présentation, et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président. — Les Français, quel que soit le lieu de leur rési- deuce, et les étrangers, peuvent également, et au même titre, être membres de la Société. — Le nombre des mémbres résidant à Paris ne pourra pas dépasser quatre cents. Celui des membres résidant dans les départements ou à l'étranger est limité à six cents. ART. 4. La Société tient ses séances habi- tuelles à Paris. Leur nombre et leurs dates sont fixés chaque année, pour l’année sui- vante, dans la dernière séance du mois de décembre. — Tous les membres de la Société: “ont Je droit d'assister aux séances. Ils y ont tous voix délibérative. — Les délibérations sont prises à la majorité des voix des mem- brés présents. ART. 5. Les délibérations relatives à des acquisitions, aliénations ou échanges d'itn- meubles, et à l'acceptation de dons ou legs, sont soumises à l'autorisation du Gouverne- ment, préalablement à toute exécution. ART. 6. L'administration de la Société est confiée àun Bureanet à un Conseil, dont le Bureau fait essentiellement partie. AnT. 7. Le Bureau est composé : d'un président, de quatre vice-présidents, d'un secrétaire général, de deux secrétaires, de deux vice-seerétaires, d'un trésorier et d'un archiviste. ART. 8. Le président et les vice-présidents sont élus pour une année. — Le secrétaire général est élu pour cinq années; il est rééligible aux mémes fonctions. — Les se- erétaires, les viee-secrétaires, le trésorier et l'archiviste sont élus pour quatre années ; ces deux derniers sont seuls rééligibles. — Le Secrétaríat est renouvelé par moitié. tous les deux ans. . Au ART. 9. Le Conseil est formé en outre de douze membres, dont quatre sont remplacés chaque année, ` ART. 10. Le Président, les autres mem- bres du Bureau et les membres du Conseil d'administration sont élus, à la pluralité des voix, dans la dernière séance dw mors de décembre. Tous les membres de la Société sont appelés à participer à ces élections, soit directement, soit par correspondance. Le Président est choisi parmi les quatre vice- présidents en exercice. ART, 1l. La Société pourra tenir des séances extraordinaires sur des points de la France qui auront été préalablement déter- minés. — Un Bureau sera spécialement or- ganisé par les membres présents à ees reunions. AnT. 12. Un Bulletin des travaux de la Société est délivré gratuitement à chaque membre. ART. 13. Chaque membre paye une coti- sation annuelle de 30 francs. — La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, être remplacée par une somme de 400 fr. une fois payée. Tout membre qui a. payé régulièrement la cotisation sociale pendant au moins dix ants peut devenir membre à vie en versant seulement 300 fr. ART. 14. La Société établit chaque année son budget pour l'année suivante. Dans la première séance du mois de mars de chaque année, le compte détaillé des recettes et des dépenses de l'année précédente est soumis à son approbation. Ce compte est publié dans le Bulletin. ART. 15. Les fonds libres sont déposés dans une caisse publique jusqu'à leur emploi définitif. — Les sommes recues, qui n'ont pas été employées dans.le cours d'un exer- cice, sont placées en rentes sur l'État, en obligations de chemins de fer français (dont le minimum d'intérét est garanti par l'État), en actions de la Banque de France, ou en obligations du Crédit foncier, sauf celles que la Société juge nécessaires pour couvrir les dépenses de l'exercice suivant. —: Lés valeurs ainsi acquises ne peuvent étre alié- nées qu'en vertu d'une délibération de la Société ART. 16. La Société est représentée, dans .les actions judiciaires qu'elle a à exercer ou à soutenir, et dans tous les actes passés en vertu de ses délibérations, par le Trésorier ou par l'un des membres du Conseil qu'elle a désigné à cet effet. E ART. 17. En cas de dissolution, tous les membres de la Société sont appelés à déci- der sur la destination qui sera donnée à ses biens, sauf approbation du Gouvernement. . ART. 48. Les Statuts ne peuvent: étre modifiés que sur la proposition du Conseil d'Administration ou sur une proposition de vingt-cinq membres présentée au. Bureau. Dans l'un ou l'autre cas, la proposition doit être faite un mois au moins avant là séance dans laquelle elle est soumise au vote de la Société. L'assemblée extraordinaire, spécialement convoquée à cet effet, ne peut modifièr les Statuts qu’à la majorité des deux tiers des membres présents ou votant par corres- pondance. Le nombre des membres présents à la séance ou votant par correspondance doit être égal, au moins, au quart des membres de la Société, Ces statuts ont été délibérés et adoptés par le Conseil d’État, dans sa séance du 5 aoùt 1875; ils ont été modifiés en 1887 et en 1894 avec l'autorisation du Gouvernement. Le gérant du Bulletin (1904), E. MALINVAUD. 12. — Livr.-Impr. réunies, rue Saint-Benoît 7, Paris. — MOTTERCZ, directeur.