| BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BO TANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE %3 AVRIL 1854 Er RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU l7 AOUT 1875 TOME CINQUANTE-HUITIÈME (Quatrième série — Tome XI) 1911 | Séances de Janvier 1911. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 /2 | —— Le Bulletin de la Société botanique de France parait par livraisons mensuelles. Le Bon à tirer de ce numéro a été donné le 20 avril 1941, Ce fascicule contient la planche I. AVIS IMPORTANT Par suite de l'augmentation croissante du nombre des COMM nications et de? sa répercussion sur les finances de la Société, la Gommission ce, Bulletin croit! devoir rappeler à nos Gonfrères que le Règlement limite la longui . des manu- scrits à huit pages d'impression par séance et à quarante page s pour l’année entière, au delà desquelles l'auteur doit sa collaboration pécuniai » Dans un intérêt commun, la Commission prie donc érès anstamr. nent MM. les Auteurs de condenser le plus possible le texte des Notes « jestinées à l'impression. X x Tarif des tirages à part. ^ Un tirage sous presse de 25 exemplaires est accordé gratuitement à Messieurs les Auteur « qui en feront la demande en remettant leur manuscrit. — Les Auteurs qui préférent des tirages à [ art avet réimposition, bénéficieront en compensation d'une réduction de 3 fr. 60 sur les prix du tarif ci. dessous pue 5 0 NOMBRE DE FEUILLES 5 50 100 20 500 EXEMPL. EXEMPL, | EXEMPL, EXEMPL. | E XEMPL: Une feuille (16 pages), réimposition, papier,tirage,| fr. e. Ir. €. fr. c. fr. c. i t. € pliure, piqüre et couverture passe-partout, de . couleur... . . lese enn 10 20 | 1140 13 29 18 » 9. Trois quarts de feuille (12 pages). . . . . . .. 9 60 10 80 19 60 16 80 26 Demi-feuille (8 pages)... . . . ... , . . , . 6 » 7 2 9 60 14 40 216 Quart de feuille (Æ$ pages), ... . . . .. . . .. 4 80 6 » 8 40 10 80 16 80 2 feuille en sus de la première . . , , , . . . . 9 » 10 20 11 40 14 40 21 60 Trois quarts de feuille en sus d'une feuille, . . .| 8 40 9 60 10 80 13 80 19 20 Demi-feuille en sus d'une feuille. . . , . . . . 4 80 6 » 7 80 19 20 16 80 Quart de feuille ose ss 3 60 4 80 7 20 9 60 14 40 Tirage supplémentaire sans réimposition, conforme aux exemplaires gratuits, prix uniforme par feuille ou fractiou de feuille : c exem, 50 exemp., 15 exémp, 100 exemp. 3 fr. 60 4 fr. 20 Afe 50 ' 4 fr. 80 Supplément de 0 fr. 30 par 25 exemplaires en plus. La composition d'un titre d'entrée spécial d'un tiers de page est de 1 fr. 20. La composition d'un grand titre d'une page est de 3 fr. 60, Ex plus les frais de tirage et de papier (*). La composition d'un faux-titre est de 2 fr. 40. £n plus les frais de tirage et de papier (*). La composition d'une couverture imprimée, sans page d'annonces, est de 2 fr. 40 si le titre est f la répétition de celui de la brochure. et de 4 fr. 80 si le titre est fait seulement pour la couver- ture. En plus les frais de tirage et de papier !*). L'addition à la couverture passe-partout du titre de la communication composé en caractères du texte est comptée 2 fr. 40. S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 0 fr. 95 l'heure. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine tin supplément de tirage de 2 fr. 40. Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 80, > Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entrainant une modification dans la disposition des ; : ; 16 p. 12 pages du. Bulletin, sera fait à ce Tarif RD A E 2 P- 8 p. 4 p. NM , | 3 fr. 60 TEW IO ew *) Les frais de tirage et de papier des titres et couvertures seront comptés suivant le tarif du haut de ce tableau, ; SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE $ .CÓULOMMIERS ` Imprimerie PAuL BRODARD BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 93 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME CINQUANTE-HUITIÈME (Quatrième série — Tome XI) 1911 PARIS AU SIEGE DE LA SOCIETE RUE DE GRENELLE, 84 «0, Bot. Garden 1912 LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE AU i" JANVIER. 1914 LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE AU 1" JANVIER 1911 Membres perpétuels décédés!. THIBESARD (Joserx). LAGRANGE (D°). DUCHARTRE (Pierre). VILMORIN (Henry L£v£QuE pe). CINTRACT (Désin£-AucusrE). MICHEL (AvcusrE). VIDAL (PnospEn-GusrAVE). CLOS (Dominique). MAUGERET (Louis-ALEXANDRE). Date de la nomination ?. 1908. AARONSOHN (A.), ingénieur agronome, directeur de la « Jewish Agricultural Experiment Station », à Caïffa (Palestine), (Tur- quie d'Asie). 1891. ALIAS (ArsEnr), inspecteur des contributions directes, rue Pê- cherie, 31, à Valence (Dróme). 1. Sont Membres perpétuels ceux qui ont donné à la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle; le nom du donateur est maintenu à perpétuité surla liste des membres de la Société. ( Décision du Conseil, approuvée par la Société dans la séance du 28 mai 1880 : voyez tome XXVII, p. 172.) 2. Lorsqu'un ancien membre démissionnaire a été admis sur sa demande à rentrer dans la Société, la date donnée est celle de Ja première admission. Au cas d'un changement d'adresse survenu au cours de l'im- pression, c'est la plus récente qui est indiquée. Iv SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1819. ALLARD (Gaston), propriétaire, à la Maulévrie, route des Ponts- de-Cé, à Angers. 1895. * ALVERNY : (Axoré d’), inspecteur adjoint des Eaux et Forêts, à Boén (Loire). 1876. ARBAUMONT (Juzes D’), président de l'Académie de Dijon, rue Saumaise, 43, à Dijon (Côte-d'Or). 1886. * ARBOST (Joseru), horticulteur, Parc-aux-Roses, chemin de Caucade, Nice (Alpes-Maritimes). 1899. ARCANGELI (Jean), professeur et directeur du Jardin botanique à l'Université royale, via Se Maria, 33, à Pise (Italie). 1885. ARECHAVALETA (José), professeur de Botanique à l'Université, directeur du Laboratoire municipal de Chimie et de Bactério- logie, calle Uruguay, 369, à Montevideo (Uruguay). 1882. ASHER, libraire, Behrenstrasse, 17, à Berlin, W. 8. 1909. AUBERTOT (Maurice), au collége de Saint-Mihiel (Meuse). 1896. AZNAVOUR (Grorces), 22, Havouziou-Han, Stamboul, Constan- tinople (Turquie d'Europe). 1894. BACH (abbé V.), curé de Sérignac (Lot). 1901. BALLÉ (Éwre), place Saint-Thomas, 14, à Vire (Calvados). 1873. * BARBEY (Wium), à Valleyres-sous-Rances, canton de Vaud (Suisse). 1856. BARNSBY (Dav), directeur honoraire de l'École de Médecine, membre correspondant de l'Académie de Médecine, rue Origet, 10, à Tours. 1909. BARRERE (P.), docteur en médecine, rue Caussan, 35, à Bor- deaux (Gironde). 1878. * BATTANDIER (Jures-Am£), professeur à l'École de Médecine et de Pharmacie, rue Desfontaines, 9, à Alger-Mustapha. 1891. * BAZILLE (Manc), banquier, Grande-Rue, 21, à Montpellier. 1909. BECQUEREL (Pavr), docteur ès sciences, préparateur au P.C.N., avenue des Gobelins, 77, à Paris, XIIe. 1. Les lettres égyptiennes précédées d'un astérisque désignent les membres à vie. LISTE DES MEMBRES. M Date de la nomination. 1878. 1896. 1890. 1908. 1906. 1909. 1906. 1878. 1905. 1908. 1905. 1873. 1908. 1910. 1885 1896. 1903. 1907. BEHREND, aux soins de la librairie Asher und C^, Behrenstrasse, 17, à Berlin, W. 8. BEILLE, professeur agrégé à la Faculté de Médecine, rue Cons- tantin, 35, à Bordeaux. BELEZE (M'* MancuznrrE), rue de Paris, 62, à Montfort-l'Amaury (Seine-et-Oise). BENOIST, licencié és sciences, boulevard de Port-Royal, 49, à Paris, XIIe, BERGON (PauL), rue de Rome, 14, à Paris, VII. BERNARD (No&£r), professeur à la Faculté des Sciences, à Poitiers (Vienne). BERRO (Mariano B.), calle Uruguay, 319, à Montevideo (Uruguay). BERTRAND (Cu.-Eucène), correspondant de l'Institut, profes- seur de Botanique à la Faculté des Sciences de Lille, rue d'Alger, 6, à Amiens. BESSIL (Jacques), professeur au lycée Montaigne, 17, rue Auguste-Comte, Paris, VI*. BIAU (D" Arren), médecin aide-major, voie d'Épinal, 1, à Bruyéres (Vosges). BILLIARD, secrétaire de l'Association des naturalistes parisiens, rue Charles-Divry, 10, à Paris, XIVe. BILLIET (P.), percepteur, rue Bonnabaud, 6, à Clermont- Ferrand (Puy-de-Dóme). BIMONT (Gsorces), vice-président de l'Association des natura- listes parisiens, rue des Plantes, 54, à Paris, XIVe. BIZON (Vicron), libraire, rue de l'École-de-Médecine, 13, à Paris, VI*. . * BLANC (É»ovanp), inspecteur des Forêts, boulevard des Invalides, 15, à Paris, VII*. BLANC (L.), conducteur des Ponts et Chaussées, allée des Arts, 11, villa Maurice, à Montpellier. BLANDENIER (AnisrE-Enwssr), professeur au collège de Ras-el- Tin, boite postale n° 534, à Alexandrie (Égypte). BOEUF (F.), professeur de Botanique à l'École coloniale d'Agri- culture, à Tunis (Tunisie). VI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1884. 1894. 1902. 1904. 1813. 1877. 1894. 4854. 1895. BOIS (D.), assistant au Muséum d'Histoire naturelle, rue Faidherbe, 15, à Saint-Mandé (Seine). BOISSIEU (Hesni ne), à Varambon, par Pont-d'Ain (Ain), el rue Saint-Dominique, 21, à Paris, VII. * BONAPARTE (prince Roran), avenue d'Iéna, 10, à Paris, XVE. BONATI, pharmacien de 1"° classe, à Lure (Haute-Saône). BONNET (Epwowp), docteur en médecine, assistant au Muséum d'Histoire naturelle, rue Claude-Bernard, 78, à Paris, V*. * BONNIER (Gasrox), membre de l'Institut, professeur de Bota- nique à la Faculté des Sciences, rue de l'Estrapade, 15, à Paris, V*. Ancien président de la Société. BORNAIT-LEGUEULE , rue Faustin-Hélie, 7, à Paris, XVI*. * BORNET (Épouan»), docteur en médecine, membre de l'Institut, quai de la Tournelle, 27, à Paris, V*. MEMBRE FONDATEUR. Président d'honneur de la Société. BORZI (Awrowmo), directeur du Jardin botanique, à Palerme (Sicile, Italie). 1854. * BOUDIER (Ëmwie), pharmacien honoraire, membre correspon- 1900. A815. 1887. 1906. 1896. 1898. 1896. 1907. dant de l'Institut et de l'Académie de Médecine, rue Grétry, 22, à Montmorency (Seine-et-Oise). MEMBRE FONDATEUR. Ancien président de la Société. BOULY DE LESDAIN (Maurice), docteur en médecine et doc- teur ès sciences, rue Emmery, 16, à Dunkerque (Nord). BOUVET (Georces), directeur du Jardin des Plantes, conserva- teur de l'Herbier Lloyd, rue Lenepveu, 32, à Angers. BOYER (G.), professeur à l'École nationale d'Agriculture, rue Bosquet, 1, à Montpellier. BRANDZA, licencié és sciences, à l'Institut botanique de l'Uni- versité, à Bucarest (Roumanie). BRIOSI (Giovanni), professeur à l'Université de Pavie (Italie). BRIQUET (Jonn), directeur du Conservatoire et du Jardin bota- niques, La Console, route de Lausanne, à Genéve (Suisse). BRIS (Arraus), directeur de l'usine de la Vieille-Montagne, à la Chénée-Angleur, station | de Chénée, province de Liége (Bel- gique). BROCKMANN-JEROSCH (Hemorica), docteur en philosophie, Schanzenberg, 7, à Zürich (Suisse). LISTE DES MEMBRES. vil Date de la nomination. 1893. * BUCHET (SamueL), préparateur à la Faculté des Sciences, rue Scheelcher, 4, à Paris, XIVe. 1904. BUDY (Orro), libraire, Carlstrasse, 11, Berlin, N. W., 6. 1854. BUREAU (Épovan»), docteur en médecine, professeur honoraire au Muséum, quai de Béthune, 24, à Paris, IV*. MEMBRE FONDA- TEUR. Ancien président de la Société. 1858. BURNAT (ÉwiLs), à Nant, prés Vevey, canton de Vaud (Suisse). 1904. BUSCHBECK (Enxssr), libraire, Carlstrasse, 11, Berlin, N. W., 6. 1909. CABOT, rue Saint-Maur, 212, à Paris, XIe. 1887. CADIX (Léon), propriétaire, à Bosséval, par Vrigne-aux-Bois (Ardennes). 1875. * CAMUS (Fermann), docteur en médecine, villa des Gobelins, 7, à Paris, XIII*. 1893. * CANDOLLE (Casin pe), cour Saint-Pierre, 3, à Genève (Suisse). 1907. * CAPITAINE (Louis), préparateur à la Faculté des Sciences, rue de Châteaudun, 50, à Paris, IXe. 1857. CARON (Épovanb), à Rumaisnil, par Quevauvillers (Somme). 1906. CARPENTIER (abbé), professeur de Botanique à la Faculté libre des Sciences, rue de Toul, 11, à Lille (Nord). 1897. CARRIÈRE (Pau), conservateur des Eaux et Forêts, en retraite, à Saint-Dié (Vosges). 1893. CASTELNAU (Juies), banquier, boulevard Ledru-Rollin, à Mont- pellier. 1904. CAUSSIN, docteur en médecine, à Proyart (Somme). 1907. CERNOVODEANU (Mlle), attachée à l'Institut Pasteur, rue Amyot, 8, à Paris, Ve. 1859. * CHABERT (Arrnzp), médecin principal de 1"* classe en retraite, rue Vieille-Monnaie, 5, à Chambéry (Savoie). 1905. CHAMAGNE (G.), pharmacien, Établissements Byla jeune, rue de Montrouge, 89, à Gentilly (Seine). 1908. CHARBONNEL (l'abbé J.-B.), curé de La Chapelle-Laurent, par Massiac (Cantal). 1890. CHARRAS (A.), pharmacien, à Saint-Cyr-de-Provence (Var). 1908. CHARRIER (J.), pharmacien de 1" classe, à La Châtaigneraie (Vendée). VIII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1904. CHASSAGNE (Dr Maurice), à Lezoux (Puy-de-Dôme). 1905. CHATEAU (E.), instituteur à Antully (Saóne-et-Loire). 1890. CHATENIER (CowsraNT), directeur honoraire d'École supérieure, villa Genevraie, à Miribel, par Crépol (Dróme). 1815. * CHATIN (Joaxsés), membre de l'Institut, professeur à la Faculté des Sciences, rue Victor-Cousin, 1, à Paris, V*. 1895. * CHAUVEAUD (Gusrave), directeur adjoint à l'École pratique des Hautes-Études au Muséum, avenue d'Orléans, 16, à Paris, XIVS. 1906. CHERMEZON, rue de l'Ouest, 39, à Paris, XIV* 1900. CHEVALIER (Aveusre), docteur ès sciences, rue de Buffon, 63, à Paris, V*. 1863. CHEVALIER (chanoine E.), rue de l'Évéché, 19, à Annecy. 1874. * CHEVALLIER (abbé Louis), professeur, à Précigné (Sarthe). 1894. CHODAT (Ronznr), professeur à l'Université, rue Ami-Lullin, 9 à Genève (Suisse). , 1909. COL (Azpnose), docteur és sciences, professeur à l'École de Médecine et de Pharmacie, quai Duguay-Trouin, 13, à Nantes (Loire-Inférieure). 1909. COLIN (l'abbé), rue de Vaugirard, 74, à Paris, VIe. 1908. COMBES (Raour), docteur ès sciences, rue de l'Estrapade, 15, à Paris, Ve. 1896. COMÈRE (Josera), pharmacien honoraire, quai de Tounis, 60, à Toulouse. 1883. * COPINEAU (CmanLEs), juge au tribunal civil, à Doullens (Somme). 1910. * COPPEY (Aménée), agrégé de l'Université, professeur au Lycée de Nancy, route de Metz, 71, à Maxéville (Meurthe-et-Moselle). 1906. CORBIÈRE (L.), professeur de Sciences naturelles au Lycée, rue Asselin, 70, à Cherbourg (Manche). 1866. COSSON (PauL), avenue Friedland, 5, à Paris, VIII*. 1881. COSTANTIN (Juren), professeur au Muséum d'Histoire naturelle, rue Cuvier, 61, à Paris, V*. Aneien président de la Société. 1885. COSTE (abbé HiPPOLYTE), curé à Saint-Paul-des-Fonts, par Tour- nemire (Aveyron). Membre honoraire. LISTE DES MEMBRES. IX Date de la nomination. 1909. COTTE (Juzes), docteur és sciences, professeur suppléant à l'École de Médecine, Laboratoire Marion, à Endoume, Marseille (Bouches-du-Rhône). 1905. COUDERC (G.), ingénieur, à Aubenas (Ardèche). 1908. * COUDERT (abbé Jean), curé de Vodable, par Issoire (Puy-de- Dôme). 1890. COUPEAU (Canaries), pharmacien, place du Marché, 5, à Saint- Jean-d'Angély (Charente-Inférieure). 1886. COURCHET, professeur à l'École supérieure de Pharmacie, à l'Institut de Botanique de Montpellier. 1909. * COURTOIS, directeur du Musée botanique de Zi-Ka-Wei, près Chang-Haï (Chine). 1910. COUSTURIER (PauL) gouverneur honoraire des colonies, à Diénay (Cóte-d'Or). 1909. CUÉNOD (D^) oculiste, rue Zarkoun, 1, à Tunis (Tunisie). 1909. CULMANN (Pavut), docteur ès sciences, boulevard Saint-Jacques, 54, à Paris, XIVe. 1908. DAIGREMONT (M"*), à Soisy-sous-Montmorency (Seine-et-Oise). 1906. DALLOZ (Jures), pharmacien de 1"° classe, boulevard Hauss- mann, 57, à Paris, IX*. . 1910. DAMAZIO (L£owipas), professeur de botanique à l'École des Mines, rue de Boâ-Vista, 16, à Ouro Preto (Minas-Geraés), Brésil. 1886. DANGEARD (PrennE-AucUsTE-CLéMENT), professeur à la Faculté des Sciences (Enseignement P. C. N.), rue Cuvier, 12, à Paris, V*. 1906. DARD (Hewni), chef de service à la maison Vilmorin, rue de Turenne, 121, à Paris, IIe. 1903. DAUPHINÉ (Axpn£), préparateur à la Faculté des Sciences, rue Faraday, 11 bis, Paris, XVIIe. 1875. * DAVEAU (Jures), conservateur au Jardin botanique de Montpel- lier. 1896. DECROCK (E.), professeur adjoint à la Faculté des Sciences, rue Paradis, 282, 2* ét., à Marseille. 1883. * DEFLERS (Azserr), boite postale n° 613, au Caire (Égypte). 1887. DEGAGNY (CmanLes), à Beauvois, par Villers-Saint-Christophe (Aisne). x SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1899. DEGEN (Arpap vox), docteur en médecine, botaniste, directeur de la station royale du contróle des semences, Városligeti fasor 20, à Budapest, VI (Autriche-Hongrie). 1868. DELACOUR (Tu£oponE), TRÉSORIER HONORAIRE DE LA SOCIÉTÉ, rue de la Faisanderie, 94, à Paris, XVI. MEMBRE PERPÉTUEL. 1906. DÉRIBÉRÉ-DESGARDES, docteur en médecine, impasse Jean- Bouton, 24, à Paris, XII*. 1888. DEVAUX (Henri), docteur ès sciences, professeur à la Faculté des Sciences, rue Millière, 44, à Bordeaux. 1898. * DEZANNEAU (ArrnEp-Pavt-ReENÉ), docteur en médecine, rue Hoche, 13, à Angers. 1893. DISMIER (Gare), avenue du Raincy, 9, à Saint-Maur (Seine). 1905. DODE (Loui-ArsERT), docteur en droit, place du Maine, 4, a Paris, XVe. 1816. DOLLFUS (Apnizx), rue Pierre-Charron, 35, à Paris, VIIe. 1904. DOP (Pavut), chargé de cours à la Faculté des Sciences de Tou- louse. 1905. DOUIN (L), professeur au Lycée, rue de Varize, 34, Chartres (Eure-et-Loir). 1887. DOUTEAU (Jurss), pharmacien, à Chantonnay (Vendée). 1881. DRUDE (Oscan), directeur du Jardin botanique de Dresde (Alle- magne). ; 1905. DUBARD (Marcet), maitre de conférences à la Sorbonne, rue des Ecoles, 51, Paris, V*. 1900. DUCOMET (Virai), docteur ès sciences, professeur à l'École nationale d'Agriculture de Rennes. 1811. * DUFFORT (L.), pharmacien, à Masseube (Gers). 1893. DUFFOUR (Cnanses), instituteur, rue Jeanne-d'Arc, 16, à Agen. 1813. * DUHAMEL (Henry), à Gières, par Grenoble (Isère). 1883. DUMÉE (PauL), pharmacien honoraire, rue de Rennes, 45, à Paris, VIe. 1902. DURAFOUR (A.), instituteur, rue Edgar-Quinet, 15, à Bourg-en- Bresse (Ain). 18712. DURAND (Ecc&wE), conservateur des Forêts en retraite, profes- seur honoraire à l'École d'Agriculture, rue du Cheval-Blanc, 6, à Montpellier. 1904. DURAND (Geonces), à Beautour, près la Roche-sur-Yon (Vendée). LISTE DES MEMBRES. x! Date de la nomination. 1902. DURAND (Taéormire), directeur du Jardin botanique de l'État, à Bruxelles (Belgique). 1893. DUSS (le R. P.), professeur au collège de la Basse-Terre (Gua- deloupe). Membre honoraire. 1851. * DUVERGIER DE HAURANNE (EmmanueL), à Herry (Cher). 1906. ÉVRARD (F.), licencié ès sciences, boulevard Montparnasse, 32, à Paris, XVe; 1896. FARLOW (G.), professeur à l'Université Harvard, Quincy street, 24, à Cambridge, Massachusetts (États-Unis d'Amérique). 1906. FAURE (Maurice), professeur de Botanique médicale, avenue Parmentier, 125, à Paris, XI*. 1902. FEDTSCHENKO (Boris pg), botaniste en chef au Jardin bota- nique impérial de Saint-Pétersbourg (Russie). 1907. FÉLIX (Armann), surveillant général de l'École nationale profes- sionnelle, à Vierzon (Cher). 1909. FENOUL (Gusrave), instituteur, rue Beaubourg, 18, à Paris, Iv 1910. FERROUILLAT (P.), directeur de l'École nationale d'Agricul- ture, à Montpellier (Hérault). 1895. * FINET (Acus), boulevard Malesherbes, 1j, à Paris, VH 1877. * FLAHAULT (Cuanrgs), correspondant de l'Institut, professeur de Botanique à la Faculté des Sciences, directeur de l'Institut de Botanique de l'Université, à Montpellier. 1897. FLAHAULT (M"* Cmanues), à l'Institut de Botanique de Mont- pellier. 1897. FLAHAULT (M''* Manie-Taérëse), rue de Roubaix, 144, à Mons-en- Barœul (Nord). 1903. FRIEDEL (Jean), docteur ès sciences, rue Michelet, 9, à Paris, VI*. 1904. FRIREN (l'abbé A.), chanoine honoraire, rue de l'Évéché, 41, à Metz (Alsace-Lorraine). 1906 FRON (G.), maitre de conférences à l'Institut national agrono- mique, rue Madame, 29, à Paris, VI°. 1811. GADECEAU (Émise), villa Champ-Quartier, rue du Port-Guichard, à Nantes. 1893. GAGNEPAIN, assistant au Muséum d'Histoire naturelle, avenue d'Italie, 4, à Paris, XIII. XII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1907. GAIN (Louis), licencié és sciences, rue Sarrette, 14, à Paris, XIV*. 1887. * GALAVIELLE (Léororp), professeur agrégé à la Faculté de 1871 1907. 1872 1904. 1897. 1862 1881. 1902. 1881 Médecine, rue Maguelone, 23, à Montpellier. . * GANDOGER (Micxez), à Arnas, par Villefranche (Rhône). GARRAUD (Fnaxcors), chef de la comptabilité à la Société de la Vieille-Montagne, à Viviez (Aveyron). . * GARROUTE (abbé), rue Diderot, 20, à Agen. GATIN (CuanrEs), docteur ès sciences, ingénieur agronome, rue Jacques-Boyceau, 13, à Versailles (Seine-et-Oise). GAUCHER (Louis), professeur agrégé à l'École supérieure de Pharmacie, boulevard des Arceaux, 19, à Montpellier. GAUTIER (Gasrox), rue dela Poste, 6, à Narbonne (Aude). GENTY (PauL), directeur du Jardin des Plantes, avenue Gari- baldi, 15, à Dijon. GÉRARD (Cnanrss), chef d'escadron au 15° régiment d'artillerie, avenue du 4-Septembre, 13, à Douai (Nord). . * GÉRARD (R.), professeur à là Faculté des Sciences, directeur du Jardin botanique de la ville, rue Crillon, 70, à Lyon. 1891. GERBER (Cuanrzs), docteur és sciences, professeur à l'École de Médecine, Pharo, à Marseille. 1899. * GÈZE (J.-B.), ingénieur agronome, professeur d'Agriculture, rue de la République, 21, à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron). 1886. GIBAULT (Gxonczs), quai Bourbon, 55, à Paris, IVe. 1872. GIRAUDIAS (Louis), receveur del'Enregistrement, rue de l'Arche- de-Noé, 2, à Orléans. 1908. GODEFROY (M.), docteur de l'Université de Paris, bibliothécaire de la Faculté des Sciences, à Marseille (Bouches-du-Rhône). 1883. GODFRIN (Jurien), directeur de l'École supérieure de Phar- macie, à Nancy. 1811. GONSE (E.), pharmacien, boulevard de Beauvais, 66, à Amiens. 1905. GORIS (Argent), docteur ès sciences, pharmacien de la Maison municipale de Santé, rue du faubourg Saint-Denis, 200, à Paris, X*. 1872. GRAND'EURY, correspondant de l'Institut, rue d'Amance, 12, à Malzéville (Meurthe-et-Moselle). LISTE DES MEMBRES. xi Date de la nomination. 1885. * GRANEL (Maurice), directeur du Jardin des plantes, professeur de Botanique à la Faculté de Médecine, à l'Institut bota- nique de Montpellier. 1886. GRAVIS (Aucusre), professeur à l'Université, directeur de l'Ins- titut botanique, rue Fusch, 22, à Liége (Belgique). 1906. GRIFFON, professeur à l'École nationale d'Agriculture de Gri- gnon, directeur adjoint de la Station de pathologie végétale, rue d'Alésia, 11 bis, à Paris, XIV*. 1899. GUÉGUEN (F.), professeur agrégé à l'École supérieure de Phar- macie, avenue de l'Obsérvatoire, 4, à Paris, VIe. 1894. GUÉRIN (Pavut), professeur agrégé à l'École supérieure de Pharmacie, avenue de l'Observatoire, 4, à Paris, VIe. 1818. * GUERMONPREZ, docteur en médecine, rue d'Esquermes, 63, à Lille. 1898. GUFFROY (Cnarzes), ingénieur-agronome, rue Legendre, 108, à Paris, XVIL. 1881. * GUIGNARD (Léox), membre de l'Institut, directeur honoraire de l'École supérieure de Pharmacie de Paris, rue du Val-de- Gráce, 6, à Paris, V*. Aneien président de la Société. 1810. GUILLAUD (ArexAwpnE), professeur de Botanique à la Faculté de Médecine de Bordeaux, avenue Gambetta, 71, Saintes (Cha- rente-Inférieure). 1907. GUILLAUMIN, docteur és sciences, préparateur au Muséum d His- toire naturelle, rue Victor-Considérant, 3, à Paris, XIV*. 1909. GUILLOCHON (L.), directeur du Jardin d'essais, professeur à l'École coloniale d'Agriculture de Tunis (Tunisie). 1816. * GUILLOTEAUX-BOURON (Joannès), villa Saint-Joseph, à Petit- Juan, prés de Cannes (Alpes-Maritimes). 1904. GUIMARAES (José »’Ascensao), R. do Conde de Rodondo, 46-1, à Lisbonne (Portugal). 1904. * GUINIER (PniExT), inspecteur adjoint des Eaux et Forêts, chargé de cours à l'École nationale des Eaux et Foréts, rue Sellier, 38 bis, à Nancy (Meurthe-et-Moselle). : 1905. GYSPERGER DE ROULET (M»*), Nesseltor, 5, Mulhouse (Alsace-Lorraine). 1906. HAMET (Ravmonp), boulevard Saint-Marcel, 51, à Paris, XII. XIV SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1893. 1813. 1889. 1812. 1891. 1884. 1885. 1888. 1909. 1866. 1904. 1907. 1894. 1901. 1910. HANNEZO (Jures), rue de Saône, 18, à Mâcon (Saône-et-Loire). HARIOT (Pavut), assistant au Muséum d'Histoire naturelle, rue de Butfon, 63, à Paris, V*. HARMAND (abbé), à Docelles (Vosges). HECKEL (Épovan»), correspondant de l'Institut et de l'Académie de Médecine, professeur à la Faculté des Sciences et à l'École de Médecine, directeur de l'Institut colonial, cours Lieu- taud, 31, à Marseille. HEIM (D* Frépéric), professeur agrégé d'Histoire naturelle à la Faculté de Médecine de Paris, chargé de cours. au Conserva- toire des Arts et Métiers, rue Hamelin, 34, à Paris, XVIe. HENRIQUES (J.-Auc.), professeur à l'Université, directeur du Jardin botanique, à Coimbre (Portugal). HÉRAIL (Jean-Josepa-Marc), docteur és sciences, professeur de Matière médicale à l'École de Médecine et de Pharmacie, rue d'El-Biar, 1^, à Alger-Mustapha. HÉRIBAUD-JOSEPH (frère), à Montferrand (Puy-de-Dôme). Membre honoraire. HERMANN (Jurzs), libraire-éditeur, rue de la Sorbonne, 6, à Paris, V*. : HERVIER (abbé Josera), Grande-Rue de la Bourse, 31, à Saint-Etienne. HIBON (Georces), juge suppléant au tribunal de la Seine, rue Le Chátelier, 2, Paris, XVII*. HICKEL (Roserr), inspecteur des Eaux et Forêts, professeur à l'École nationale d'Agriculture de Grignon, rue Champ-La- garde, 11 bis, à Versailles (Seine-et-Oise). HOLM (Taéonore), botaniste, Brookland, D.C. (États-Unis d'Amérique). HOSCHEDÉ, à Giverny, par Vernon (Eure). HOUARD, préparateur au P. C. N., rue Cuvier, 12, à Paris, V*. 1888. * HUA (Hexni), sous-directeur à l'École des Hautes-Études du 1893. 1881 Muséum, boulevard Saint- Germain, 254, à Paris, VII*. HUBER (J.), directeur du Musée Goeldi, 399, caixa do Correio, à Parà (Belem, Brésil). . * HUE (abbé Aucusre-Marie), rue de Cormeille, 104, à Levallois- Perret (Seine). LISTE DES MEMBRES. AV Date de la nomination. 1869. * HUSNOT (T.), maire de Cahan, par Athis (Orne). 1882. * HY (abbé Féuix-Cuarres), docteur ès sciences, professeur à l'Université libre, rue Lafontaine, 87, à Angers. 1891. JACZEWSKI (Arraur DE), directeur du laboratoire central de Pathologie végétale, au Jardin impérial de botanique de Saint- Pétersbourg. | 1888. JADIN (Fennam), professeur à l'École supérieure de Pharmacie de Montpellier. 1906. JAHANDIEZ (Émile), quartier des Salettes, à Carqueiranne (Var). 1880. JATTA (Anroio), à Ruvo di Puglia, province de Naples (Italie). 1887. JEANPERT (Épovanb), boulevard Saint-Marcel, 34, Paris, Ve. Membre honoraire. 1907. JOUKOFF (M''* Anna), laboratoire de Botanique de la Sorbonne, rue Victor-Cousin, 1, à Paris, V*. 1896. KERSERS (Louis pc), rue de la Grosse-Armée, 7, à Bourges. 1882. * KERVILLE (Henri Gapeau De), rue Dupont, 7, à Rouen. 1906. KNOCHE (Hermann), rue de l'Université, 51, à Montpellier (Hérault). 1899. KOLDERUP-ROSENVINGE (J. Launrrz), au Musée botanique de Copenhague. 1905. LAMOTHE (CauiLLE), instituteur, à Saint-Denis-les-Martel (Lot). 1899. LANGERON (D* Maurice), chef de travaux à l'Institut de Méde- cine coloniale, rue de l'Abbé-Groult, 78, à Paris, XV*. 1909. LAPIE (Georces), docteur ès sciences, à Aussonce, par Juniville (Ardennes). 1908. LAPLACE (Féux), rue de Fontenay, 31, à Châtillon (Seine). 1875. * LARCHER (Oscar), docteur en médecine, rue de Passy, 97, à Paris, AVI. 1907. LASSEAUX, rue de Crosne, 10, à Montgeron (Seine-et-Oise). 1896. * LASSIMONNE (S.-E.), à Robé, commune d'Yzeure (Alier). 1903. LAUBY (Anrome), licencié ès sciences, à Saint-Flour (Cantal). 1910. LAURENT (Armann), professeur de sciences naturelles au lycée Ampère, à Lyon (Rhône). 1905. LAURENT (J.), professeur à l'École de Médecine, 30, rue de Bourgogne, Reims (Marne). XVI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1909. LAVERGNE (Louis), directeur d'école à Leynhac, par Maurs (Cantal). 1910. LAVIALLE (Perre), préparateur à l'École supérieure de Phar- macie de Paris, rue de la Glacière, 14, à Gentilly (Seine). 1908. LE CESVE (RapnaEL), instituteur, rue de Sèvres, 104, à Paris, XVe. 1890. LECHEVALIER (M"* Jacques), libraire, rue Racine, 23, à Paris, yl. 1902. LECHEVALIER (Pav), rue Racine, 23, à Paris, VE. 1883. * LECLERC DU SABLON, professeur de Botanique à la Faculté des Sciences, à Toulouse. 1884. * LECOMTE, professeur au Muséum d'Histoire naturelle, rue des Écoles, 24, à Paris, V*. Ancien président de la Société. 1889. LE GENDRE (Caanrgs), directeur de la Revue scientifique du Limousin, place du Champ-de-Foire, 15, à Limoges. 1895. LEGRAND (Anrnun), docteur en médecine, rue de Clignancourt, 13, à Paris, XVIIIe. 1881. * LEGUÉ (Léow), propriétaire, rue Beauvais-de-Saint-Paul, à Mon- doubleau (Loir-et-Cher). 1907. * LEMOINE (Mme Pavut), docteur és sciences, boulevard Saint- Germain, 96, à Paris, V*. 1885. * LEMOINE (Exit), licencié ès sciences naturelles, rue du Montet, 13^, à Nancy. t 1874. * LE MONNIER (Gxoncrs), professeur à la Faculté des Sciences, rue Montesquieu, 19, à Nancy. 1893. LESAGE (Perre), professeur adjoint à la Faculté des Sciences, à Rennes. " 1889. LÉVEILLÉ (M£' Hecror), directeur du Monde des Plantes, rue de Flore, 78, au Mans. 1905. LHOMME (Léon), libraire-éditeur, rue Corneille, 3, à Paris, VI*. 1910. LIGNERIS (MicugL prs), ingénieur-agronome, à Bressolles, par Moulins (Allier). 1888. LIGNIER (Ocrave), professeur de Botanique à la Faculté des Sciences, rue Richard-Lenoir, 4, à Caen. 1893. LINDAU (Prof. D' G.), Botanisches Museum, à Dahlem bei Berlin (Allemagne). LISTE DES MEMBRES. XVII Date de la nomination. 1909. 1902. 1906. 1886. 1895. 1909. 1875. 1906 1907. 1900. 1910. 1903. 1861. 1891. 1881. 1905. LITARDIÈRE (René de), licencié ès sciences, à Mazières-en Gatine (Deux-Sèvres). LLOYD (C.-G.), the Lloyd Library, West Court Street, 224, à Cincinnati (Ohio, Etats-Unis d'Amérique). LORMAND (Caanrzs), pharmacien de 17* classe, rue du Faubourg- du-Temple, 133, à Paris, X*. LUIZET (DowiwiQvE), chimiste, rue Gambetta, 29, à Taverny (Seine-et-Oise). LUTZ (L.), SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA Société, professeur agrégé à l'École supérieure de Pharmacie, avenue de l'Observa- toire, ^, à Paris, VIe. MADIOT (V.), pharmacien de 4"° classe, à Jussey (Haute-Saône). MAGNIN (Antone), professeur à la Faculté des Sciences et à l'École de Médecine, rue Proudhon, 8, à Besancon. MAHEU (Jacques), docteur. és sciences, préparateur à l'École supérieure de Pharmacie, avenue du Maine, 44, à Paris, XIV*. . MAIGE (A.), professeur de Botanique à l'École supérieure des Sciences, à Alger (Algérie). MAIRE (René), maitre de conférences à la Faculté des Sciences, rue Basse, 127, à Caen (Calvados). MAIRE, ingénieur, rue du Prince Abd-el-Moneim, 108, à Alexan- drie (Egypte). MALGA (Rev D. Anprés), à San Pedro de Ribas (Sitjes), Bar- celona (Espagne). MALINVAUD (Enxesr), rue Linné, 8, à Paris. .MEMBRE PERPÉTUEL, Ancien président de la Société. MALO (Cnances), rédacteur au Journal des Débats, à Senlis (Oise). MANGIN (Lours- ALExaNpRE), membre de l'Institut, professeur au Muséum d'Histoire naturelle, rue de la Sorbonne, 2, à Paris, Ve. Ancien président de la Société. MARANNE (Ismonr). pharmacien de 1'* classe, à Allanche (Cantal). 1881. * MARCAIS (abbé), rue Merlane, 4, à Toulouse. 1860. * MARCHAND (Léon), professeur honoraire de Botanique crypto- gamique à l’École supérieure de Pharmacie de Paris, à Thiais, près Choisy-le-Roi (Seine). b XVIII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1905. MARNAC, docteur en médecine, place Saint-Michel, 42, à Mar- seille (Bouches-du-Rhône). 1909. MARRET (Léon), rue Michelet, 5, à Paris, VIe. 1895. MARTY (Léonce), notaire honoraire, rue Trivalles, 133, à Car- cassonne. 1890. MATRUCHOT (Louis), professeur adjoint de Botanique à la Faculté des Sciences, École Normale supérieure, rue d'Ulm, 45, à Paris, V*. 1909. MAUBLANC, secrétaire général de la Société mycologique de France, chef des travaux à la station de pathologie végétale, rue d'Alésia, 11 bis, à Paris, XIV*. 1875. * MAW (Gxonct), à Benthall Kenley (Surrey, Angleterre). 1880. MÈGE (abbé Jacques), à Pauillac (Gironde). 1816. * MÉNIER (Cau.), professeur honoraire à l'École de Médecine et de Pharmacie, ancien directeur de l'École supérieure des Sciences et Lettres, place de la Monnaie, 13, à Nantes. 1908. MENU (A.), docteur en pharmacie, à Lons-le-Saunier (Jura). 1870. MER (Émile), attaché à la station de recherches de l'École fores- tiere, rue Israél-Silvestre, 19, à Nancy; et à Longemer, par Gérardmer (Vosges). 1892. * MOLLIARD (Mari), professeur-adjoint à la Sorbonne, rue Vauquelin, 16, à Paris, V*. 1910. MOREAU (Fervano), agrégé des sciences naturelles, rue Saint- Jacques, 171, à Paris, V*. . 1906. MOREL (FnaxcisQUE), rue du Souvenir, 43, à ges (Rhone). 1909. MORELLE (Epbxoxp), docteur en pharmacie, place de l'Hôtel-de- Ville, à Commercy (Meuse). 1881. MOROT (Louis), docteur és sciences naturelles, assistant au Muséum d'Histoire naturelle, directeur du Journal de Bota- nique, rue du Regard, 9, à Paris, VI°. 1859. * MOTELAY (Léonce), président honoraire de la Société Linnéenne de Bordeaux, cours de Gourgue, 8, à Bordeaux. 1886. * MOTELAY (Paur), cours de Gourgue, 8, à Bordeaux. 1907. MOUILLARD (Louis), ancien élève de l'École nationale d'Agri- culture de Grignon, instituteur, à Cauterets (Hautes-Pyrénées). LISTE DES MEMBRES. XIX Date de la nomination. 18711. MUE (Henri), directeur des Contributions indirectes, square Gambetta, 3, à Carcassonne (Aude). 1883. * NANTEUIL (baron Rocer pe), au château du Haut-Brizay, par l'Ile-Bouchard (Indre-et-Loire). 1910. NIAZY-BEY, professeur à la Faculté impériale de médecine, médecin-major de l'armée ottomane, Cadi Keuy, Constanti- nople (Turquie d'Europe). 1902. NENTIEN (E.), ingénieur en chef des Mines, rue Gloriette, 32 bis, à Chalon-sur-Saóne (Saóne-et-Loire). 1888. NEYRAUT (E.-JgAw), employé au chemin de fer du Midi, rue Sainte-Catherine, 236, à Bordeaux. 1904. NINCK, ingénieur des Ponts et Chaussées, à Bar-le-Duc (Meuse). 1895. NOBLET (Dom Axpré), au Monastère des Bénédictins, à Cheve- togne, par Leignon, province de Namur (Belgique). 1904. OFFNER (Dr J.), préparateur à la Faculté des Sciences de Gre- noble (Isère). 1906. OLIVIER (abbé), à Bazoches-en-Houlme (Orne). 1873. OLIVIER (Enszsr), directeur de la Revue scientifique du Bour- bonnais, aux Ramillons, prés Moulins, et cours de la Préfec- ture, 10, à Moulins (Allier). 1891. ORZESZKO (Nrkopew), villa Polonia, avenue Léopold II, à Nice- Cimiez (Alpes-Maritimes). 1858. * PARIS (général E.-G.), à Dinard (Ille-et-Vilaine). 1877. * PASCAUD (Epcan), rue Porte-Jaune, 5, à Bourges (Cher). 1877. PATOUILLARD, docteur en pharmacie, avenue du Roule, 105, à Neuilly (Seine). 1907. PAVILLARD, chargé de cours à l'Institut botanique, à Mont- pellier (Hérault). 1887. PÉCHOUTRE (FenpiNAND), professeur au lycée Louis-le-Grand; rue Toullier, 6, à Paris, V*. 1869. PELLAT (A».), avenue. Alsace-Lorraine, 35, à Grenoble (Isere). 1910. PELLEGRIN (Fnaxcors), docteur ès sciences, attaché au Muséum d'Histoire naturelle, rue de Rennes, 143, à Paris, VF. 1908. PELOURDE (Fernano), préparateur au Muséum d Histoire natu- relle, rue de Buffon, 63, à Paris, V*. XX SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1866, * PELTEREAU (Enxzsr), notaire honoraire, à Vendôme (Loir-et- Cher). 1894. * PERROT (Éxrrs), professeur à l'École supérieure de Pharmacie de Paris, rue Sadi-Carnot, 17, à Chátillon-sous-Dagneux (Seine). 1903. PETIT (Louis), rue Église-Seurin, 211, à Bordeaux (Gironde). 1903. PEYTEL (Pierre), ingénieur-agronome, rue Saint-Philippe-du- Roule, 6, à Paris. 1906. PINOY (D" Enwesr), rue de Versailles, 30, à Ville-d'Avray (Seine- et-Oise). 1901. PITARD (J.), professeur à l'École de Médecine et de Pharmacie, rue Auguste-Chevalier, 40, à Tours (Indre-et- Loire). 1888. * PLANCHON (Louis), docteur en médecine, professeur à l'École supérieure de Pharmacie, rue de Nazareth, 5, à Montpellier. 1880. POIRAULT (Georges), directeur de la Villa Thuret, à Antibes, (Alpes-Maritimes). 1906. POISSON (Henn), préparateur au Muséum d'Histoire naturelle, rue de Buffon, 61, à Paris, V*. 1810. * POISSON (Jures), ancien assistant au Muséum d'Histoire natu- relle, rue de la Clef, 32, à Paris, V°. 1817. PORTES (Lup.), pharmacien en chef de l'hôpital Saint-Louis, à Paris, X*. 1871. * POSADA-ARANGO (Axpres), docteur en médecine, professeur de Botanique à l'Université de Médellin (États-Unis de Co- lombie). 1895. * PRAIN, Directeur des Royal Gardens of Kew, near London (Angleterre). 1854. PRILLIEUX (É»ovanp), membre de l'Institut, rue Cambacérès, 14, à Paris, VIII. MEMBRE FONDATEUR. Ancien président de la Société. | 1897. PRUNET, professeur à la Faculté des Sciences, directeur du Jardin des Plantes, à Toulouse. 1894. RADAIS (Maxime), professeur à l'École supérieure de Pharmacie, avenue de l'Observatoire, ^, à Paris, VI*. 1877. * RAMOND (Gxonczs), assistant au Muséum, rue Louis-Philippe, 18, à Neuilly-sur-Seine (Seine). LISTE DES MEMBRES. XXI Date de la nomination. 1905. RÉAUBOURG, docteur en pharmacie, rue de l'Alboni, 7, à Paris, XVI*. 1879. RÉCHIN (abbé), professeur au collège de Mamers (Sarthe). 1905. REYNIER (Azrren), cours de la Trinité, 24, à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). 1896. * REY-PAILHADE (Constantin pe), place Sainte-Aphrodise, 44, à Béziers (Hérault). 1906. RICHER (Pau), docteur és sciences, préparateur à la Faculté des Sciences, rue du Luxembourg, 30, à Paris, VI*. 1859. * ROCHEBRUNE (AzPnonse pe), assistant au Muséum d'Histoire naturelle, rue Cuvier, 57, à Paris, V*. 1907. ROLAND-GOSSELIN (Ronznr), colline de la Paix, à Villefranche- sur-Mer (Alpes-Maritimes). 1887. ROLLAND (Léon), rue Charles-Laffitte, 80, à Neuilly (Seine). 4895. ROMIEUX (Hewni), lieutenant-colonel, ancien conseiller d'État, Florissant, 25, à Genève. 1901. ROUX (Nisius), chemin de la Sœur-Vialy, 5, à Lyon-Saint-Clair, (Rhone). 1870. ROUY (Grorces), secrétaire général honoraire du Syndicat de la Presse parisienne, secrétaire général de la Caisse des victimes du devoir, rue du Château, 34, à Asnières (Seine). 1861. ROYET (Euc.), docteur en médecine, rue Saint-Simon, 6, à Paris, VIE 1910. RUFZ DE LAVISON (Jean pe), licencié ès sciences, ingénieur- agronome, avenue Kléber, 87, à Paris, XVI*. 1888. RUSSELL (WiLunx), docteur és sciences naturelles, boulevard Saint-Marcel, 19, à Paris, XIII*. 1880. SACCARDO (P.-A.), professeur et directeur du Jardin bota- nique à l'Université de Padoue (Italie). Membre hono- rare. 1886. * SAHUT (PauL), avenue du Pont-Juvénal, 10, à Montpellier. 1875. SAINT-LAGER, docteur en médecine, cours Gambetta, 8, à Lyon. 1903. SAINT-YVES (le commandant A.), villa Jacques, boulevard de Montboron, à Nice. 1903. SAINTOT (abbé Coxsranrin-Émine), curé à Neuvelle-lès-Voisey, par Voisey (Haute-Marne). XXII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1815. * SALATHÉ, docteur en médecine, ancien préparateur à la Faculté de Médecine de Strasbourg, rue Michel-Ange, 27, à Paris, XVE. 1900. SARGENT (Cnanres), professeur d'Arboriculture, Arnold arbo- retum, Jamaica Plain, Massachusetts (États-Unis d'Amérique). 1906. SARTORY (Aucusre), docteur és sciences, préparateur à l'École supérieure de Pharmacie, avenue du Parc de Montsouris, 95, à Paris, XIV*. 1905. SCHRÔTER, professeur au Polytechnikum, Zürich (Suisse). 1903. SEGRET (abbé), curé de Maray, par Mennetou-sur-Cher (Loir- et-Cher). 1904. SENNEN (Frère), paseo de la Bonanova, 12, à Barcelona (Espagne). Membre honoraire. 1851. * SEYNES (Jures pg), rue de Chanaleilles, 15, à Paris, VIF, et à Segoussac, par Salindres (Gard). Ancien président de la Société. 1906. Société des Sciences naturelles de la Haute-Marne, à Langres (Haute-Marne). 1908. SOUEGES (René), docteur ès sciences, pharmacien-adjoint des Asiles de la Seine, Asile de la Maison-Blanche, par Neuilly- sur-Marne (Seine-et-Oise). 1905. SPIRE (D"), médecin des troupes coloniales, rue de Maubeuge, 7, Paris, IX*. 1909. STIASSNIE (Maurice), constructeur de microscopes, boulevard Raspail, 204, à Paris, XIV*. 1895. SUDRE, professeur à l'École normale, rue André-Délieux, 12, Toulouse. 1905. TERRACCIANO (Acwzze), directeur de l'Institut botanique de Sassari (Sardaigne). 1905. TESSIER (F.), inspecteur des Eaux et Foréts, avenue Sadi- Carnot, 19, à Valence (Dróme). 1903. THÉZÉE (D"), professeur d'Histoire naturelle à l'École de Méde- cine et de Pharmacie, rue de Paris, 70, à Angers. 1897. THIL, inspecteur des Eaux et Forêts, rue de Fleurus, 27, à Paris, VI*. 1864. THOREL (Crovis), docteur en Mies place Victor-Hugo, 1, à Paris, XVI*. LISTE DES MEMBRES. XXIII Date de la nomination, 1900. TILLIER (Lovis), architecte-paysagiste, rue Desrenaudes, 53, à Paris. 1907. TOMINE (ArzxaNonE WassinEwrrCH), botaniste en chef du Jardin botanique, à Tiflis (Caucase, Russie). 1902. TONI (ve), professeur et directeur du Jardin botanique à l'Uni- versité royale de Modène (Italie). Membre honoraire. 1909. TOURRET, instituteur, à La Ferté-Hauterive, par Bessay (Allier). 1900. TOUZALIN (Cuanrss pz), capitaine au 90° régiment de ligne, rue de l'Hospice, 16, à Cháteauroux. 1870. * TRABUT (Louis), docteur en médecine, professeur à l'École de Médecine, rue Desfontaines, 7, à Alger-Mustapha. 1890. TRELEASE (Wittram), directeur du Jardin botanique de Mis- souri, Saint-Louis de Missouri (États-Unis d'Amérique). 1899. URBAN (Icsace), sous-directeur du Jardin botanique, Königin Luisestrasse, 6-8, Dahlem-Steglitz, bei Berlin (Allemagne). 1883. * VALLOT (É»uirz), ingénieur civil, avenue des Champs-Élysées, 114, à Paris, VIIIe. 1875. * VALLOT (Josera), directeur de l'Observatoire météorologique du Mont-Blanc, rue Francois-Aune, 5, à Nice (Alpes-Maritimes). 1865. VAN TIEGHEM (Pu.), membre de l'Institut, professeur au Muséum d'Histoire naturelle, rue Vauquelin, 22, à Paris, V*. Ancien président de la Société. 1905. VELENOVSKY (Dr Joser), professeur de Botanique à l'Univer- sité bohémienne, Slüpi, II, 433, Prague (Bohéme). 1811. VENDRYÈS (Arsrnr), rue de Vaugirard, 90, à Paris, VI*. Membre honoraire. 1907. VERGNES (L. de), ingénieur, rue Valentin-Haüy, 5, à Paris. 1906. VERGUIN (Louis), capitaine au 9» régiment d'artillerie, boulevard Patte-d'Oie, 39, à Castres (Tarn). 1855. * VIAUD-GRAND-MARAIS (Amwsroise), professeur honoraire à l'École de Médecine, place Saint-Pierre, 4, à Nantes. 1886. VIDAL (Garrre), inspecteur des Eaux et Foréts, à Perpignan (Pyrénées-Orientales). 1895. VIDAL (Louis), chef de travaux à la Faculté des Sciences de Grenoble. 1904. VIGUIER (Revé), docteur ès sciences, préparateur au Muséum, quai de Bercy, 5 bis, à Charenton-Magasins généraux (Seine). XXIV SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1909. VILMORIN (Jacques pe), quai de la Mégisserie, 4, à Paris, I”. 4878. VILMORIN (Maurice LÉVÊQUE De), quai d'Orsay, 13, à Paris, VIF, Président de la Societé. 1893. VILMORIN (Purippe LÉv£QUE DE), rue Boissière, 66, à Paris, XVI*. 1884. * VUILLEMIN (Pavr), professeur de Botanique à la Faculté de Médecine, rue d'Amance, 16, à Malzéville (Meurthe-et-Moselle). 1887. WEBER (M*^* A.), née Van Bosse, à Eerbeek (Hollande). 1907. WEILLER (le lieutenant Manc), rue Sainte-Anne, 1, à Orléans (Loiret). 1886. WELTER (Husznr), libraire, rue Bernard-Palissy, 4, à Paris, VI°. 1894. WILCZEK (Ernest), professeur à l'Université, à Lausanne (Suisse). 1905. WORONOFF, Conservateur au Jardin botanique de Tiflis, (Caucase, Russie). 1907. YDRAC (F.-L.), docteur en pharmacie, à Bagnères-de-Bigorre (Hautes- Pyrénées). 1881. ZEILLER (Renė), membre de l'Institut, inspecteur général des mines, rue du Vieux-Colombier, 8, à Paris, VI°. Ancien président de la Société. MM. les Membres de la Société sont priés, dans leur intérét, d'informer sans retard le Secrétariat de leurs changements d'adresse. Les numéros qui viendraient à s'égarer par suite de quelque omission de ce genre ne pourraient étre remplacés. \ MEMBRES DÉCÉDÉS EN 1910 Bazor (L.-M.). Gizcor (X.). Brunorrte (C.). JuLLIEN-CROSNIER. Deseaux (O.). Maucerer (L.-A.). Des MÉLorzes (A.). MELLERIO. Durand (Em.). LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ RANGÉS PAR PAYS ET EN FRANCE PAR DÉPARTEMENTS Ann. Boissieu (de). Durafour. Aisne. Degagny. Allier. Lassimonne. Ligneris (des). Olivier (Ernest). Tourret. Alpes-Maritimes. Arbost. Guilloteaux- Bouron. Orzeszko. Poirault. Roland-Gosselin. Saint- Yves. Vallot (J.). Ardéche. Couderc (G.). Ardennes. Cadix. Lapie. Aude. Gauthier (Gaston). Marty. Mue. Aveyron. Coste (abbé). Garraud. Gèze. Bouches-du-Rhône. Cotte. Decrock. Gerber. Godefroy. Heckel. Marnac. Reynier. Calvados. Ballé. Lignier. Maire. Cantal Charbonnel (abbé). Lauby. Lavergne, Maranne. Charente-Inférieure. Coupeau. | Guillaud. Cher. Duvergier de Hauranne. Félix, Kersers (de). Pascaud. Côte-d'Or. Arbaumont (d’). Cousturier. Genty. Deux-Sèvres. Litardière (de). Doubs. Magnin. Drôme. Alias. Chatenier. Tessier. Eure. Hoschedé. Eure-et-Loir. Douin. Gard. Seynes (J. de). Garonne (Haute-). Comère. XXVI Dop. Leclerc du Sablon. Marcais (abbé). Prunet. Sudre. Gers. Duffort. Gironde. Barrère. Beille. Devaux. Mège (abbé). Motelay (Léonce). Motelay (Paul). Neyraut. Petit (Louis). Hérault. ' Bazille. Blanc (L.). Boyer. Castelnau. Courchet. Daveau. Durand (Eug.). Ferrouillat. Flahault. Flahault (Mr°). Galavielle. Gaucher. Granel. Jadin. Knoche. Pavillard. Planchon (Louis). Rey-Pailhade (de). Sahut (P.). Ille-et- Vilaine. Ducomet. Lesage. Paris (général). SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Indre. Touzalin (de). Indre-et-Loire. | Barnsby. Nanteuil (de). Pitard. Isère. Duhamel. Offner. Pellat. Vidal (Louis). Jura. Menu. Loir-et-Cher. Legué. Peltereau. Segret (abbé). Loire. Alverny (d’). Hervier (abbé). Col. Gadeceau. Ménier. Loiret. Giraudias. Weiller. Lot. Bach (abbé). Lamothe. Duffour. Garroute (abbé). Maine-et-Loire. Allard. Bouvet. Dezanneau. Hy (abbé). Thézée. Loire-Inférieure. Viaud-Grand-Marais. Lot-et-Garonne. Manche. Corbière. Marne. Laurent (J.). Marne (Haute-). Saintot (abbé). Société des sciences na- turelles de la Hau- te-Marne. Meurthe-et- Moselle. Coppey. Godfrin. Grand'Eury. Guinier (Phil.). Lemoine. Le Monnier. Vuillemin. Meuse. Aubertot. Morelle. Ninck. Nord. Bouly de Lesdain. Carpentier (abbé). Flahault (M''*). Gérard (Ch). Guermonprez. Oise. Malo. Orne. Husnot. Olivier (abbé). Puy-de-Dôme. Billiet. Chassagne (D"). Coudert (abbé). Héribaud (frère). Pyrénées (Hautes-). Mouillard. Ydrac. Pyrénées-Orientales. Vidal (Gabriel). Rhône. Gandoger. Gérard (R.). Laurent (A.). Morel (Fr.). Roux (Nisius). Saint-Lager. Saône (Haute-). Bonati. Madiot. Saóne-et- Loire. Cháteau. Hannezo. Nentien. Sarthe. Chevallier (abbé L.). Léveillé. Réchin (abbé). Savoie. Chabert. Savoie (Haute-). Chevalier (abbé E.). Seine !. Bois. Chamagne. Dismier. Hue (abbé). Laplace. Lavialle. Marchand. Patouillard. Perrot. Ramond. Rolland. Rouy. Viguier. LISTE DES MEMBRES. Seine-et-Oise. Beleze (M'°). Boudier. Daigremont (M"*). Gatin. Hickel. Lasseaux. Luizet. Pinoy. Souèges. Seine-Inférieure. Kerville (de). Somme. Bertrand. Caron (Édouard). Caussin. Copineau. Gonse. Tarn. Verguin. Var. Charras. Jahandiez. Vendée. Charrier. Douteau. Durand (Georges). Vienne. Bernard (Noël). Vienne (Haute-). Le Gendre. Vosges. Biau. Carrière. Harmand (abbé). Mer. XXVII Algérie. Battandier. Hérail. Maige. Trabut. Guadeloupe. Duss (R. P.). Tunisie. Boeuf. Cuénod. Guillochon. Allemagne. Asher. Behrend. Budy. Buschbeck. Drude. Lindau. Urban. Alsace-Lorraine. Friren (abbé). Gysperger de Roulet (H®°). Autriche-Hongrie. Degen (von). Velenovsky. Belgique. Bris. Durand (Th.). Gravis. Noblet (Dom). Danemark. Kolderup-Rosenvinge. Espagne. Malgà (Rev). Sennen (frère). Grande-Bretagne. Maw. Prain. 1. Les membres résidant à Paris ne sont pas mentionnés sur cette liste. XXVIII Italie. Arcangeli. Borzi. Briosi. Jatta. Saccardo. Terracciano. Toni (de). Pays-Bas. Weber (M"9. Portugal. Guimaraes. Henriques. Roumanie. Brandza. Russie. Fedtschenko (de). Jaczewski (de). SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Tomine. Woronolf. Suisse. Barbey. Briquet. Brockmann. Burnat. Candolle (C. de). Chodat. Romieux. Schróter. Wilezek. Aznavour. Niazy-Bey. Chine. Courtois. Turquie d Europe. Turquie d'Asie. Aaronsohn. Égypte. Blandenier. Deflers. Maire. États-Unis d'Amérique. Farlow. Holm. Lloyd. Sargent Trelease. Etats de l'Amérique . du Sud. Arechavaleta. Berro. Damazio. Huber. Posada-Arango. SÉANCE DU 13 JANVIER 1911 PRÉSIDENCE DE M. MAURICE DE VILMORIN. M. le Président, en prenant place au fauteuil, s'exprime en ces termes : Messieurs, Permettez-moi de vous adresser l'expression la plus sincère de ma vive gratitude pour l'honneur que vous m'avez conféré, Un grand nombre de vos Présidents se sont illustrés par de beaux et savants travaux : je n'ai point de titres semblables à faire valoir; le peu que j'ai fait est accessoire plutót que positif. Je pense plutót que votre choix a été influencé par le désir d'honorer en la personne d'un de ses serviteurs chevronnés une sceur cadette de la botanique : l'hortieulture. Nos anciens du début du siècle dernier ne connaissaient pas les termes d'horticulture et d'horticulteur; ceux qui par profession ou par goüt cultivaient un grand nombre de plantes étaient considérés comme s'occupant de botanique : les Sociétés qui les groupaient étaient souvent désignées comme Sociétés d'agriculture et de botanique. La profession horticole a été utilement distinguée depuis de la bota- nique : elle reste sa modeste et parfois utile alliée, apportant souvent des éléments d'observations et de recherches à la physiologie végétale. L'amour des plantes chez le collectionneur le rapproche aussi néces- sairement du botaniste systématicien : j'en peux parler par expérience personnelle, Ayant pris le parti de continuer les collections de M. Alphonse Lavallée, au moins pour les arbustes et arbrisseaux; mettant en œuvre dans ce but des relations étendues dans des pays encore relativement inexplorés, j'eus bientót en mains des quantités notables de semences de plantes sauvages, aussi souvent herbacées, d'ailleurs, que frutescentes. Beaucoup d'entre elles, et je le savais d'avance, devaient étre sans intérét pour mes collections spéciales. Je peux dire cependant que je n'ai jamais hésité devant la multiplicité, les soins, les frais de ces démarches, envois de matériaux d'échange et correspondance, C'est qu'au désir de faire des introductions intéressantes je joignais celui de fournir aussi abondamment que possible des maté- riaux variés et inédits à nos botanistes descripteurs, dont les travaux, Si T. EVIL (SÉANCES) 1! 2 SÉANCE DU 13 JANVIER 1911. remarquables soient-ils, n'atteignent pas l'abondance des publications de certains pays voisins. Ce désir que j'ai toujours cherché à rendre efficace a sans doute influé sur votre flatteuse décision. Mais malgré cette pensée qui m'encourage je n'aborderais sans doute qu'avec appréhension l'exercice de mes fonctions temporaires, si je n'étais assisté du concours d'un Bureau et d'un Conseil qui savent rendre tres faciles les fonctions présidentielles. . Correspondance, préparation des séances, leur résumé sont en des mains aussi capables que dévouées qui assurent la e de notre œuvre documentaire, Grâce au concours de ces confrères dévoués je peux prendre moins timidement possession de ce fauteuil occupé précédemment par des savants réputés; il l'était, il y a quelques jours encore par M. le pro- fesseur Lecomte, dont la science s'applique avec tant de succès à l'étude, non seulement des végétaux de nos climats tempérés, mais encore à celle de la riche végétation de nos importantes possessions coloniales. Il nous apprend à les connaitre, à les classer et souvent à en utiliser les précieuses qualités, apportant une large contribution à des travaux antérieurs qui ont honoré la Science botanique francaise. Cette allocution est acueillie par les applaudissements des membres présents. M. Sartory, vice-secrétaire, donne lecture du procés- verbal de la précédente séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, M. le Président proclame membres de la Société : MM. Roserr (Georges), préparateur à l'École supérieure de Pharmacie, 4, avenue de l'Observa- toire, Paris, VI‘, présenté par MM. Gui- gnard et Guérin. BLariNGnem (L.), chargé du cours de Biologie agri- cole à la Faculté des Sciences de Paris, 7, rue Garancière, Paris, VE, présenté par MM. Costantin et Matruchot. M. le Président annonce ensuite deux nouvelles présen- tations. L. TRABUT. — L'INDIGÉNAT DE LA FÈVE. 3 M. le Secrétaire général donne lecture du passage suivant d'une lettre qu'il a reçue de M. Gandoger : Lettre à M. le Secrétaire général (Extrait); PAR M. M. GANDOGER. ... Dans le n° 18 des Mémoires, à la page 4, l’auteur, M. Bonati, insère la phrase suivante : « Il conviendrait de citer les espèces espá- gnoles créées par M. Gandoger... mais l'examen des échantillons est peu possible, les collections en question étant inaccessibles aux profanes. » Qu'il me soit permis de protester contre les allégations de M. Bonati : Mes collections ont toujours été et restent trés largement ouvertes à tous les botanistes désireux de les consulter, non seulement sur place, mais aussi par l'envoi d'échantillons en communication, ainsi que cela a été fait au cours de ces derniéres années à de nombreux monographes et à M. Bonati lui-méme. ; Les OEnothéracées européennes et exotiques ont été communiquées à M*' Léveillé, les Hieracium à MM. Arvet-Touvet et Gautier, les Rubus et les Hieracium à M. Sudre, les Viola à M. Becker, les Bromus et les Fes- tuca à M. Guadagno de Naples, les Romulea à M. Béguinot de Padoue, les Leontopodium asiatiques à M. Beauverd de Genève, les Phyteuma à M. Schultz d'Erfurt, les Statice à M. Salmon de Londres, les Cirsium à M. Petrak de Vienne, les £ucalyptus à M. Baker de Sydney, les Anten- naria à M. Greene de Washington, les Myzodendracées à M. Autran de Buenos-Ayres. Ce dernier automne MM. Gèze et Hémet sont venus à Arnas étudier les Typha et les Cypéracées. M. Lutz donne lecture des deux communications sui- vantes : : L'indigénat de la Féve (2° Note)'; PAR M. LE Dr L. TRABUT. A la séance du 10 juin, j'ai communiqué mes observations relatives à l'indigénat de la Féve en Algérie, dans le Sersou. Depuis j'ai recueilli quelques renseignements qui doivent compléter ou rectifier ma premiere Note. 1. Voir tome LVII, page 424. 4 SÉANCE DU 13 JANVIER 1911. Je dois à mon collègue et ami Schróter la communication d'échantillons du Faba celtica nana des palafittes. D'après les dessins de Heer j'avais identifié cette forme à la Féve du Sersou; une étude des échantillons provenant des différents lacs et se rapportant soit à l’âge du bronze soit à l’âge du fer, me porte à rapprocher complètement le Faba celtica nana des Féveroles à très petits grains encore cultivées dans les régions montagneuses de l'Inde et du Thibet. Le hile est dans le Faba cel- tica, comme dans ces Féveroles, plus étroit et moins allongé que dans le Faba Pliniana d'Algérie, ce qui est en corrélation avec un arillode de moindres dimensions. Ce caractére d'un grand hile et d'un arillode trés développé parait bien propre à la forme spontanée algérienne. La coupe des téguments de la Féverole des palafittes ne montre pas les longues cellules épi- dermiques de la Fève de Pline. M. le professeur Schweinfurth a bien voulu examiner les échantillons de Faba de l'Herbier du Muséum de Berlin et me communiquer, avec des documents, son impression relative à l'indigénat de la Fève en Asie. Rien ne permet suivant M. Schweinfurth, et c'était aussi l'avis de Kórnike, de considérer la Féve comme indigène en Perse, au Sud de la mer Caspienne. Il est assez étonnant que De Candolle, dans son Origine des plantes cultivées, n'ait pas utilisé des matériaux, déjà anciens, récoltés par Schlagintweit et étudiés par Alefeld, en 1866, dans « Landwirthschaftliche Flora », ouvrage oü il est énuméré 42 formes du Faba vulgaris. | Alefeld regarde son Faba vulgaris paucij uga comme I ancètre des variétés cultivées de Fève. Il assigne à cette forme les caractères suivants : feuilles de la base, jusqu'aux premières fleurs, et méme au delà, n'ayant que deux folioles, puis, plus haut, trois folioles et trés rarement quatre dont les dimensions ne dépassent pas 4 centimètres. Les fleurs n'ont que 25 milli- mètres de longueur. Les graines ne sont pas connues de l'au- teur. Les échantillons de Faba paucijuga étudiés par Alefeld provenaient du Thibet et du Pendjab et avaient été récoltés pať Schlagintweit. Dans lherbier de Dahlem, M. P a bien voulu L. TRABUT. == L'INDIÍGÉNAT DE LA FÈVE. 5 prendre, à mon intention, un calque de la variété regardée Fig. 1. — Faba vulgaris var. paucijuga Alefeld. — Herbier de Sr er he [Right shore of the Indus near Lak (Ladak) 19 july 1856]. — Dessin de M. Schweinfurth, 1/2 gr. natur. Échantillon du Musée de Dahlem. par Alefeld comme l'ancêtre de nos Fèves cultivées (fig. 1). 6 ; SÉANCE DU 13 JANVIER 1941. . Parmi les formes de Fèves énumérées par Alefeld. il faut aussi mentionner le F. Schlagintweitii du Thibet; les gousses n'ont que 55 millimétres de longueur et les graines, trés petites, ne pésent que 38 à 40 centigrammes. Ces graines sont plus petites que celles du Faba. Pliniana (fig. 2); mais la plante est plus forte, dressée, les feuilles ont souvent trois paires de folioles : aussi Alefeld ne regarde pas cette forme comme spon- tanée, mais bien comme une variété cultivée. Les explorateurs récents ne paraissent pas avoir eu l'occasion Fig. 2. — Graines de Faba Schlagentweitii, gr. nat. et gross. Dessin de M. Schweinfurth. de s'occuper de cette question de l'indigénat de la Féve en Asie; on peut donc simplement considérer comme probable l'existence, à l'état spontané, d'une forme de Faba vulgaris dans les pays au Nord de l'Himalaya. Hooker, dans la Flore de l'Inde, ne mentionne pas le Faba vulgaris comme spontané et de Candolle (Origine des plantes cul- tivées) regarde la culture de la Fève comme d'introduction moderne dans l'Inde, en se basant sur l'absence d'un nom sans- crit de cette plante. Mais, d'un autre coté, il est certain que la Fève est cultivée dans Himalaya, le Cachemire, le Ladok, etc. depuis la plus haute antiquité, à des altitudes de 2800 à 4 000 métres (Atkinson et Baden Powel in Watt, Dict. of econom. prod. of India); elle y porte les noms indigènes de Kaioun (Cachemire), Chastang (Sutlej) Na&shan (Ladok). Balfour, cité par Watt, affirme méme que la Fève est spon- tanée dans la vallée de Sutlej, entre Rampur et Sungnam, à une Bull. 500. bot de Pr. T EVITHO E FABA PLINIANA et F. CELTICA 0. LIGNIER. — CE QU IL FAUT ENTENDRE PAR LE « MÉRIPHYTE ». 7: altitude de 3 000 métres. Dans ces régions, d'aprés Stewart, la Féve a été de tout temps très cultivée et cónvertie en farine pour l'alimentation du bétail. ; En admettant qu'il existe encore, à notre époque, deux sta- tions éloignées où l'on peut rencontrer la Fève spontanée, nous trouvons cette plante, en Afrique comme en Asie, dans des régions élevées plutót froides et séches. . Si la culture des Féveroles parait remonter à une trés haute antiquité et avoir été pratiquée dans des pays montagneux, l'ob-. tention des grosses Fèves de potager est relativement récente, et les variétés usitées paraissent avoir pris naissance sous le climat doux de la Méditerranée. Explication de la Planche I. : A. — 1. Graines grossies du Faba Pliniana. 2. Graines, grand. nat. du F. Pliniana (P.) et du, F. celtica des, palaffittes (L.). B. — Hile du Faba ‘Pliniana (P.), de la Féverole (F.) et du F. celtica des palaffites (L.). — Gross. 2? fois. C. — Port ramifié du F. Pliniana du Sersou. Ce qu’il faut entendre par « le mériphyte »’ PAR M. O. LIGNIER. Depuis plus de vingt ans je me suis, à diverses reprises, efforcé de montrer les conditions dans lesquelles, chez les plantes vasculaires, l'organisation générale du système libéro-ligneux se trouve sous la dépendance de celle du corps de la plante. Au début, m'occupant surtout du parcours des faisceaux, j'ai prouvé que l'unité anatomique des plantes supérieures est, pratiquement, repré- sentée par le système libéro-ligneux foliaire auquel j'ai, ultérieurement, appliqué le nom de mériphyte et montré que, dans la tige. le tissu vas- cülaire primaire n'y est plus en réalité constitué que par la réunion de queues mériphytaires insérées les unes sur les autres, c'est-à-dire par des traces foliaires uni-ou plurifasciculées ?. 1. De uspoc, partie et ejcov, plante (voir C. R. Ac. d. Sciences, 9 mars 1896). 2. Voir surtout : De l'importance du Système libéro-ligneux foliaire en Anatomie végétale, C. R., 6 aoüt 1898; De la forme du Systéme DRE SERRE foliaire chez les Phanérogames, Bull. Soc. Linn. de Normandie, 4* sér., 3* vol., 1888-1889. : 8 SÉANCE bU 13 JANVIER 1941. - J'ai en outre démontré qu'au début de leur différenciation ces queues mériphytaires sont iñdépendantes les unes des autres et que leurs con- tacts ultérieurs résultent d'insertions les unes sur les autres !. Plus tard, abandonnant partiellement le terrain purement anatomique pour gagner celui de la morphologie en m'aidant de la paléontologie, j'ai indiqué que les premières plantes vasculaires avaient dà trés probable- ment appartenir au type PuyrLoipÉ chez lequel l'appareil aérien n'était formé que de branches dichotomes (cauloides) recouvertes d'expansions foliacées (phylloides) (telles sont encore les Lycopodinées actuelles). Ge n'est qu'ultérieurement que se serait produit le type PHYLLINÉ avec tiges et feuilles véritables (Filicinées, Articulées, Plantes à graines), les feuilles y étant résultées de l'appendicularisation progressive de grou- pements de cauloides *. Simultanément les tiges seraient dérivées direc- tement de la transformation de ceux des cauloides sur lesquels étaient insérés les groupements appendicularisés. De là vient que les feuilles furent originairement trés composées, à croissance terminale très prolongée, à dorsiventralité faible, peu spécia- lisées en un mot et peut-étre encore sans folioles?. Ce n'est qu'ensuite qu'elles devinrent progressivement plus dorsiventrales, plus symétriques 1. De l'influence que la symétrie de la tige exerce sur la distribution, le parcours et les contacts de ses faisceaux libéro-ligneux, id., 1888-89. 2. Cette théorie de l'origine de la feuille dont POTONIÉ avait lancé la première idée, a du reste été, depuis, adoptée par un certain nombre de botanistes parmi lesquels je citerai tout particulièrement TANSLEY (Lec- tures on the Evolution of the Filicinean vascular System, New Phytol., octobre 1908). Ainsi que je l'avais déjà fait moi-méme, cet auteur com- pare ces faits d'appendicularisation à ceux qu'on observe chez les Sélagi- nelles. Il y a lieu de remarquer toutefois que chez ces dernières il ne se produit pas de folioles terminales et que par suite les phylloides n'ont pas de raison pour disparaitre. D'aprés TANSLEY les expansions foliacées des Lycopodinées seraient dues « à l’indivision de courtes branches du thalle » c'est-à-dire de courts cauloides. Si cette interprétation était reconnue exacte elle donnerait à ces expansions foliacées une origine comparable, dans une certaine mesure, à celle de la feuille des Phyllinées. Dés lors mon groupe des Phylloidées ne devrait plus comprendre que les Muscinées. Quant aux Lycopodinées elles constitueraient un petit embranchement paralléle à celui des Phyl- linées et qu'on pourrait par suite désigner sous le nom de Paraphyllinées. Le reste ne subirait aucune modification. 3. Dans ces feuilles primitives le mode de formation des rachis de divers ordres aux dépens des cauloides a été le méme que celui de la tige. Ce qui distingua essentiellement à l'origine ces deux sortes de membres, ce füt uniquement la tendance de leur symétrie. Les cauloides-tiges ten- dirent vers la symétrie radiée avec au moins deux plans de symétrie et d'ordinaire davantage, les cauloides-rachis tendirent au contraire vers l'unité de plan avec dorsiventralité. P. GUÉRIN. — FLEUR, FRUIT ET GRAINE DES DIPTÉROCARPÉES. 9 par rapport à un plan médian vertical‘, tandis que leurs petits cauloides terminaux devenant coalescents entre eux dans un plan horizontal, se transformaient ainsi en nervures dichotomes circulant dans de petits limbes foliolaires et que les phylloides devenus inutiles disparaissaient. Plus tard encore alors que les tiges prenaient une plus grande importance relative, les feuilles, au contraire, tendirent généralement à se réduire en limitant leur croissance terminale et en devenant moins composées. Elles purent méme finalement être entières et continuer à réduire plus ou moins leur limbe. En méme temps leur nervation prenait une disposi- tion paralléle ou reticulée, c'est-à-dire, en somme, tres différente de la disposition dichotome primitive ?. C'est en réalité à l'ensemble morphologique constitué par le groupement de cauloides, origine de la feuille, que s'applique mon terme « mériphyte » pris dans son sens absolu. Ce n'est que par une restriction commode dans la pratique anatomique que j'ai plus spécialement appliqué ce terme au système libéro- ligneux qui dessert cet ensemble, y compris la queue que ce système étend progressivement vers le bas dans la tige. M. Guérin prend la parole et expose le résultat de ses recherches sur les Diptérocarpées : Recherches sur la structure anatomique de la fleur, du fruit et en particulier de la graine des Diptérocarpées; PAR M. P. GUÉRIN. A la suite des observations de Van Tieghem* sur la précoce différenciation des canaux sécréteurs, dans la tigelle et les coty- 1. Parmi les plantes actuellement connues le Stauropteris Oldhamia est probablement l'une de celles dont les feuilles se rapprochent le plus de ce type primitif qui a dû spécialement caractériser les Primofilicées les plus inférieures. scr y 2. Voir surtout : Équisétales et Sphénophyllales. Leur origine filicinéenne commune, Bull. Soc. Linn. Normandie, 5* sér., t. VII, 1903; Sur l'origine des Sphénophyllées, Bull. Soc. bot. de France, t. LV, 1908; Essa sur l'Evo- lution morphologique du Règne végétal, Assoc. franc., Congrès de Clermont- Ferrand, août 1908. 3. VAN TIEGHEM, Second Mémoire sur les canaux des plantes (Aun. Sc. nat., 7* s., I, 4885, pp. 65 et 66). 10 : i SÉANCE DU 13 JANVIER 1911. lédons du Dipterocarpus turbinatus et du Dryobalanops aroma- tica, les premières remarques importantes sur l'histologie du: fruit et de la graine des Diptérocarpées sont dues à Heim '. Cet auteur, dans ses « Hecherches sur les Diptérocarpacées », consacre en effet prés de deux pages au péricarpe et à l'embryon, dans. le chapitre traitant de la structure des Diptérocarpacées en général. Il indique en outre, pour chacun des genres, les carac- téres anatomiques du péricarpe, du tégument séminal et des. cotylédons. Plus tard, Brandis?, en parlant de la graine des Diptérocarpées, ne s'étend guère que sur la forme des .cotylé- dons et la nature de leur contenu, sur l'absence ou la présence d'albumen, et n'apporte aucun fait nouveau concernant la. structure anatomique proprement dite du fruit et de la graine.: Les matériaux, à divers états de développement, que nous avons eus à notre disposition, grâce à l'extréme obligeance du D" Treub, le regretté directeur du Jardin botanique de Bui-. tenzorg, nous ont permis de compléter, au moins pour les. principaux genres de la famille, les observations des auteurs précédents, et d'apporter, en particulier, plus de précision à la connaissance de la structure du tégument de la graine, tout en faisant connaitre l'origine exacte, ignorée jusqu'ici, des parties constitutives de cette enveloppe udo Étant donné que nous attirerons en outre l'attention sur la répartition des éléments sécréteurs dans les parois de l'ovaire et du fruit ainsi que dans les pièces du calice et de la corolle, on voit que les résultats que nous allons exposer constituent, dans leur ensemble, une suite naturelle aux recherches que nous avons publiées antérieurement sur la structure anatomique de la tige et de la feuille des Diptérocarpées °. 1. HEM, Recherches sur les Diptérocarpacées, Thèse Doct. és sciences Paris, 1892. 2. BRANDIS (D.), An Enumeration: of the Dipterocarpaceæ, based chiefly- upon the specimens..... (Journal of the Linnean Society, XXXI, 1-148, 3 pl., 1895-1897). | i 3. GUÉRIN (P.), Contribution à l'étude anatomique de la tige et de la feuille des Diptérocarpées. Son application à la systématique (Bull. Soc. bot. Fr., Mémoire 11, décembre 1907). P. GUÉRIN. — FLEUR, FRUIT ET GRAINE DES DIPTÉROCARPÉES. 44. DiPrEROCARPUS Chez les diverges. espèces examinées, D. obtusifolius Teysm., D. trinervis Bl:, D. retusus BI., D. alatus Roxb., D. grandi- florus Blanco, D. trinervis Bl., les canaux sécréteurs, accolés le plus souvent aux faisceaux libéro-ligneux, abondent dans le tube calicinal et les sépales oü ils offrent entre eux de fré- quentes anastomoses. Dans la région inférieure de l'enveloppe calicinale, les cel- lules seléreuses sont généralement nombreuses. Chez le D. retu- sus, les cellules à mucilage, que nous avons signalées dans la feuille', sont abondantes dans toute la paroi de cette enveloppe, mais ne se retrouvent pas dans les sépales développés en ailes. Dans les pétales, les faisceaux libéro-ligneux, disposés en une rangée presque réguliére, sont accompagnés chacun d'un canal sécréteur. Ces canaux offrent également: des anastomoses, comme dans les sépales. . Les canaux sécréteurs sont excessivement nombreux dans la paroi ovarienne oü on les rencontre à tous les stades de déve- loppement, les plus volumineux occupant le voisinage de l'épiderme interne de l'ovaire. Des canaux s'observent égale- ment dans le placenta et dans les cloisons qui séparent les loges. On les voit aussi pénétrer assez haut dans le stylopode et dans le style, qui est creux, le canal offrant, en section transver- sale, l'aspect d'une étoile à trois branches ramifiées ou renflées à leur extrémité’. Les cellules qui bordent la fente stylaire offrent une cuticule assez épaisse. L'épiderme interne de la paroi ovarienne est pourvu d'un grand nombre de stomates. Dans chacune des loges ovariennes, les ovules, toujours au nombre de deux, sont bitégumentés. Le tégument ovulaire externe comprend 8- 9 assises de cel- lules au milieu desquelles plusieurs faisceaux libéro-ligneux commencent à se différencier de très bonne heure. Son épi- 1. GUÉRIN (P.), loc. cit., p. 27. 2. Chez toutes les Diptérocar pées que nous avons étudiées, le style est creux, et le tissu conducteur se trouve constitué par les cellules voisines de la cavité stylaire. 12 SÉANCE DU 13 JANVIER 19t4. derme externe renferme d'assez nombreux stomates (fig. 1). Le tégument interne, qui recouvre un nucelle assez épais, est constitué par un nombre à peu prés égal d'assises cellulaires, dont l'externe est composée d'éléments plus ou moins allongés ti Fig. 1. — Dipterocarpus obtusifolius. Coupe transversale de l'ovule : £e, tégu- ment externe, dont l'assise épidermique est pourvue de stomates; £i, tégument interne; nuc, nucelle. Gr. : 500. dans le sens radial. Des faisceaux libéro-ligneux apparaissent bientót dans ce tégument, et c'est là un fait digne de remarque, les ovules bitégumentés ne présentant généralement d'éléments conducteurs que dans leur tégument externe *. 4. Chez les Euphorbiacées, les deux téguments de l'ovule sont également pourvus de vaisseaux. P. GUÉRIN. — FLEUR, FRUIT ET GRAINE DES DIPTÉROCARPÉES, 13 Dans la suite du développement, on sait que, chez les Dipté- rocarpées, un seul ovule parvient à l'état de graine, les cinq autres persistant cependant, complétement atrophiés dans la partie supérieure du fruit. Quelles modifications les téguments ovulaires vont-ils subir jusqu'au moment où ils constitueront le tégument séminal définitif? Le tégument interne, surtout, est l'objet de profondes trans- Fig. 2. — Dipterocarpus obtusifolius. Coupe transversale de l'ovule au stade où, l'embryon étant encore très petit, l'albumen est très abondant : £e, tégument externe avec quelques faisceaux libéro-ligneux; li, tégument interne, formant de nombreuses proéminences à l’intérieur de la cavité ovulaire; alb, albu- men envahissant les replis mamelonnés du tégument interne Gr. : 16. formations. En effet, outre qu'il s'épaissit, il proémine, après digestion du tissu nucellaire, sous forme de mamelons trés irréguliers, à l'intérieur de la cavité ovulaire (fig. 2). Au stade oü l'embryon est encore peu développé, l'ovule ne mesurant en diamètre qu'un demi centimètre d'épaisseur, l'albumen, orga- nisé en tissu, envahit tous les replis formés par ce tégument que parcourent maintenant de nombreux éléments conducteurs (fig. 3). 44 SÉANCE DU 43 JANVIER 1911. A la maturité de la graine, les cellules du tégument ovulaire externe sont fortement comprimées, mais il est toujours facile de les observer, surtout aprés traitement à l'eau de Javel. Quant au tégument interne, dont les cellules de l'assise externe p cu uU TP S T UT I M 2 pp RER Se | HOOP HA SCOR [ov ALES BIAIN ir SL DEOR Fig. 3. — Dipterocarpus obtusifolius. Coupe intéressant le tégument ovulaire interne, parcouru par de nombreux éléments conducteurs. Dans ses replis, l'albumen est organisé en tissu. Gr. : 120. sont sclérifiées, il est demeuré complétement intact (fig. 4). C'est dans ses anfractuosilés que s'insinuent les cotylédons qui ont digéré tout l'albumen (fig. 5) *. / 1. Si les espéces que nous avons examinées sont dépourvues d'albumen, il ne faut pas perdre de vue que, d'aprés Brandis, la graine des Diptero- carpus est souvent albuminée. Lk e P. GUÉRIN. — FLEUR, FRUIT ET GRAINE DES DIPTÉROCARPÉES. 15 Dans les cotylédons, les canaux sécréteurs apparaissent de PER — Dipterocarpus obtusifolius. Coupe transversale de l'endocarpe et du tégument séminal : pér, péricarpe, dont les cellules de l'épiderme interne Sont fortement allongées radialement et sclérifiées; fe, tégument ovulaire externe; ti, tégument ovulaire interne. Gr. : 325. bonne heure et y acquièrent un grand développement. Nous les 16 SÉANCE DU 13 JANVIER 1911. avons toujours observés accompagnant les faisceaux libéro- ligneux. j Pendant que les téguments ovulaires se sont modifiés, ainsi que nous venons de l'indiquer, en vue de contribuer à la for- mation du tégument séminal, la paroi ovarienne a subi, elle aussi, certains changements. Les canaux sécréteurs, déjà nom- Fig. 5. — Dipterocarpus obtusifolius. Coupe transversale du fruit et de la graine : pér, péricarpe, avec nombreux canaux sécréteurs, et dont certaines cellules de l'endocarpe sont sclérifiées; te, tégument ovulaire externe; ct, cotylédons profondément découpés par le tégument interne de l'ovule, £i. Gr. : 12. breux dans l'ovaire trés jeune, ont augmenté de nombre, et parmi les premiers formés, il en est dont le diamétre s'est considérablement accru. Dans la région voisine de l'endocarpe, ces canaux se sont plus ou moins fusionnés, dans certaines espèces (D. alatus, D. grandiflorus, par ex.), de facon à donner de grandes lacunes remplies d'oléo-résine et occupant, en lar- geur, la moitié de celle du péricarpe. Dans le D. obtusifolius (fig. 5), les canaux sécréteurs se ren- contrent, à divers états de développement, dans toute l'épaisseur de la paroi du fruit. P. GUÉRIN. — FLEUR, FRUIT. ET GRAINE DES DIPTÉROCARPÉES. 17 Les éléments scléreux, plus ou moins abondants, suivant les espéces, sont représentés par des cellules isolées ou en amas, réparties dans tout le parenchyme, et par des fibres qui coiffent le liber des faisceaux accompagnant les plus gros canaux sécré- teurs. L'épiderme interne de la paroi ovarienne, que nous savons stomatifère, se garnit, à un moment donné, de poils, mais uni- quement dans la partie supérieure de l'ovaire. De plus, ses cellules, trés étroites, s'allongent dans le sens radial. Cette dernière modification ne s'accomplit pas toutefois sur toute la hauteur de l'ovaire, mais à partir du sommet, sur une étendue plus ou moins longue, suivant les espéces. En continuant leur développement, ces cellules acquièrent dans la suite de grandes dimensions, et de plus se sclérifient, constituant ainsi pour le fruit un véritable noyau (fig. 4). Ce noyau n'est pas absolument continu (fig. 5), et se trouve interrompu, en certains points, par d'étroites travées parenchymateuses. Dans la région inférieure du fruit, ce noyau est représenté par des groupes isolés de cellules scléreuses plus ou moins nombreuses. Qu'il soit nette- ment différencié sous forme de longues cellules scléreuses, ou bien qu'il demeure parenchymateux, l'endocarpe des Diptero- carpus n'est, en tout cas, jamais résorbé. C'est du moins ce que nous avons observé chez les D. alatus, D. grandiflorus, D. retu- sus, D. obtusifolius, D. trinervis, D. bancanus. Dans la région supérieure du fruit, on peut apercevoir, sur lendocarpe vu à plat, la base des poils qui existaient dans l'ovaire jeune et qui, dans la suite, se sont sclérifiés. Entre l'endocarpe et le tégument séminal de la graine prove- nant de l'ovule privilégié, on retrouve le placenta et les cloisons des loges ovariennes qui ne se résorbent pas, fait d'ailleurs général chez les Diptérocarpées, ainsi que le signale Brandis*. (A suivre.) 1. BRANDIS (D.), loc. cit., p. 44. T. LVIII, (sÉANCES) 2 18 SÉANCE DU 13 JANVIER 1911. Remarque complémentaire à propos de ses Notes sur les Saxifrages; PARM D: PEEIZET: A la séance du 9 décembre 1910, M. Rouy crut devoir appeler mon attention sur les caractères de similitude qui permettraient de rattacher le x< Saxifraga Lecomtei Luizet et Soulié — S. gera- nioides L. >X< S. pentadactylis Lap. au S. ladanifera Lap. Sans vouloir m'engager, pour le moment, dans la discussion défini- tive de cette maniere de voir, je présente aujourd'hui à la Société des échantillons comparatifs de S. Lecomtei et de S. pentadac- tylis, destinés à faire comprendre à mes confrères pourquoi je n'ai pas pu reconnaitre dans le S. Lecomte? le S. ladanifera que je recherchais et que je déclarais récemment avoir échappé à toutes mes investigations. Ces échantillons proviennent de trois localités différentes, Canigou, Coume de Ponteils et vallée de Llo; ils ont été récoltés cóte à cóte et le méme jour en chaque endroit, et ils ont été choisis parmi les exemplaires dont les feuilles et les tiges sont le plus manifestement couvertes d'amas résineux. Je ferai remarquer que ce caractère, ?ncons- tant chez les deux plantes, n'avait pas encore été signalé, à ma connaissance, chez le S. pentadactylis Lap., simplement décrit jusqu'ici comme trés visqueux par la plupart des auteurs. J'insiste sur l'importance que ce caractère particulier dut avoir aux yeux de Lapeyrouse quand celui-ci créa son S. ladanifera. Je fais ressortir la principale objection au rattachement du S. Lecomtei au S. ladanifera, en faisant constater que, parmi tous les échantillons comparatifs que je présente, les exemplaires de S. pentadactylis sont toujours les plus résineux, tandis que certains exemplaires de S. Lecomtei le sont à peine ou méme pas du tout. A Je compte d'ailleurs revenir sur cet intéressant sujet, quand je serai plus complétement documenté et aprés avoir consulté l'herbier de Lapeyrouse si cela m'est possible. J'espère pouvoir apporter alors une réponse précise aux ques- tions suivantes : 1° Le S. ladanifera Lap. est-il une plante dis- tincte à la fois du S. Lecomtei et des formes résineuses du D. LUIZET. — REMARQUE COMPLÉMENTAIRE SUR LES SAXIFRAGES. 19 S. pentadactylis? — 2° Si le S. ladanifera Lap. n'est autre chose que l'hybride S. geranioides L. »« S. pentadactylis Lap., com- ment l'auteur a-t-il pu attribuer à cette plante un qualificatif aussi impropre dans la plupart des cas et ne faire, d'autre part, aucune mention des formes résineuses du S. pentadactylis, formes qui n'ont certainement pas dà échapper à ses fructueuses observa- tions? — 3° N'est-il pas plus vraisemblable que Lapeyrouse a englobé indifféremment sous le nom de S. ladanifera les formes résineuses de l'espéce et de l'hybride, trés voisines les unes des autres? N'est-il pas alors rationnel de faire rentrer le S. /adani- fera pro parte dans le S. pentadactylis pro parte dans le S. Le- comtet? SÉANCE DU 27 JANVIER 1911 PRÉSIDENCE DE M. MAURICE DE VILMORIN. M. F. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la précédente séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la derniere séance, M. le Président proclame membres de la Société : MM. Desmaisons, pharmacien à Arvilliers-en-Santerre (Somme), présenté par MM. Guérin et Lutz. RapngLis, pharmacien à Cannes, 92, rue d'Antibes (Alpes-Maritimes), présenté par MM. Cour- chet et Decrock. DONS FAITS À LA SOCIETE Bellon (J.), Expériences culturales sur les Solanum tubérifères. Bonnet (Ed.), Mission Gruvel et Chudeau en Mauritanie Occidentale. Botanique : A. Étude systématique. Bois (D.), Za récolte et l'expédition des graines et des plantes vivaces. 2* édition. Bouly de Lesdain, Végétation de l'argile des polders, ses modifica- tions sous l'influence physique du sol. Cogniaux (Alf.), Orchidaceæ antillanæ (Ex Urban, Symbolæ antil- lanæ, VI, 2 et 3). Cook (O.-F.), History of the Coconut Palm in America. Gola (G.), Saggio di una teoria osmotice dell' Edafismo. Hitchcock (A.-S.) et Chase (Agnes), The North American species of Panicum. Kirchner (A.), Table générale des mémoires et travaux de la Société libre d'Agriculture, Commerce et Arts du département du Doubs, 1199 (an VII), 1909. Leclerc du Sablon, Traité de Physiologie végétale et agricole. Lignier (0.) Sur un cas d'altération présenté par certains bois fossiles. — Le Bennettites Morieri (Sap. et Mar.) Lignier ne serait-il pas d'origine infracrétacée? J. PAVILLARD. — OBSERVATIONS SUR LES DIATOMÉES. 24 Maiden (J.-H.), A critical Hevision of the Genus Eucalyptus, II, 2. Nakano (H.), Lebengeschichte der Stengel-Bulbillen einiger Angio- spermen. Pittier (Henry), A preliminary treatment of the Genus Castilla. Stok (J.-E. van der), Onderzoekingen omtrent rijst en tweede gewassen. Wettstein (R. v.), Handbuch der systematischen Botanik, 2 éd.,1 Häfte. Wilhelm (K.), Die Samenpflanzen. Annales de l'Institut national agronomique, 9* série, IX, 2. Mémoires de la Société d' Emulation du Doubs, 8° série, IV, 1909. Annales du Musée colonial de Marseille, XVIII, 1910. Revue horticole, Journal de la Société d'Horticulture et de Botanique des Bouches-du-Rhône, n° 618. Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France, 1910, 4° trimestre. Revue scientifique du Limousin, n° 217. Revue bretonne de Botanique pure et appliquée, V, 1910, 7. Société des Sciences naturelles de Toulouse, XLIIT, 1910, 2. Bulletin de la Société académique de Laon, XXXIII, 3* fasc. Académie royale de Belgique, Classe des Sciences, 1910, n° 5 et 6. Sitzungsberichte der Kais. Akademie der Wissenschaften (Wien), juin, 1910. Sitzungsberichte der Kónigl. Preussischen Akadem. der Wissen- schaften, 1910, XL-LIV. Botanikai Közlemenyek, 1910, IX, 6. Memoirs of the Department of Agriculture in India, II, 6. Andian-Forest Records, M, part 3. Revista de la Facultad de Letras y Ciencias (Universidad de la Habana), XI, 2. Jaarboek van het Department van Landbouw in Nederlands- Indian, 1909. :M. Lutz donne lecture des deux communications ci-dessous : Observations sur les Diatomées; PAR M. J. PAVILLARD. À la suite de la publication de mon Mémoire sur le phyto- plankton de l'Étang de Thau‘, j'ai entrepris une étude parallèle 1. PAVILLARD (J.), Recherches sur la flore pélagique de l'Étang de Thau. Montpellier, 1905. 92 SÉANCE DU 27 JANVIER 1941. de la flore pélagique de la Méditerranée occidentale. J'ai effectué dans ce but, depuis le printemps de 1906, une série ininter- rompue de péches pélagiques superficielles, dans les parages maritimes du port de Cette. Un certain nombre d'observations, intéressant les Diatomées pélagiques, m'ont paru dignes d'étre mentionnées dés à présent, en attendant la publication d'un mémoire d'ensemble sur le phytoplankton du Golfe du Lion. Chætoceros decipiens Cleve et Chætoceros Lorenzianum Grunow. Les phénoménes de division intracellulaire conduisant proba- blement à la formation de « microspores » ont été décrits dans le Ch. decipiens par H. H. Gran en 1904, et retrouvés ensuite dans la méme espèce par C. H. Ostenfeld t. Dans un Mémoire récent, Josef Schiller? annonçait la décou- verte de faits analogues chez un autre Chætoceros qu'il pensait devoir identifier avec le Ch. Lorenzianum. Or une étude attentive du texte et des dessins de l'auteur montre clairement qu'il a été victime d'une erreur de détermi- nation. Il a eu, lui aussi, affaire au méme Ch. decipiens et sa description ne vaut qu'à titre de confirmation de celle de Gran. Le Ch. decipiens etle Ch. Lorenzianum sont, en effet, deux espéces trés voisines; mais une appréciation judicieuse de la subordination des caractères aurait sans doute évité à J. Schiller une confusion dont il n'est probablement pas la seule victime. Dans la description princeps? de son Ch. decipiens, Cleve dit formellement : « awns long..., not spinous but densely stria- ted ». En 1897 Gran observe à son tour* : « terminal setz..., striated transversely ». On se demande alors comment le méme auteur a pu écrire quelques années plus tard, dans sa Mono- graphie? des Diatomées septentrionales : « Borsten ohne sicht- bare Struktur ». 1. OSTENFELD (C. H.), Marine Plankton from the East-Greenland Sea, 1, List of Diatoms and Flagellates, Copenhague, 1910. 9. ScHILLER (J.), Ein neuer Fall von Mikrosporenbildung bei Chætoceros Lorenzianum Grun. (Berichte d. deutsch. bot. Ges, Bd. XXVII, 1909). 3. CLEVE (P. T.), On Diatoms from the Arctic sea, Stockholm, 1873, p. 14. 4. GRAN (H. H.), Protophyta : Diatomaceae, Silicoflagellata og Ciliofla- gellata, Kristiana, 1897. 5. GRAN (H. H.), Nordisches Plankton, XIX, Diatomeen, Kiel und Leipzig, 1905. J. PAVILLARD. — OBSERVATIONS SUR LES DIATOMÉES. 23 Contrairement à l'opinion émise par J. Schiller, le caractere le plus distinctif, « das wichtigste Merkmal » du Ch. Lorenza- num ne consiste pas dans l'ornementation classique des cornes. Une sculpture analogue, parfois trés accusée, peut se présenter dans le CA. decipiens et existe toujours sur les cornes terminales et latérales des échantillons méditerranéens. Elle a méme été revue par Ostenfeld dans des chaines recueillies sur la cóte orientale du Grónland. La différence fondamentale des deux espéces réside dans le mode d'association des cornes entre cellules successives d'une méme chaine. Dans le Ch. Lorenzianum les cornes se croisent simplement à leur point de départ, et ne sont soudées que par un point. Les dessins originaux de Grunow ! dans le Synopsis de Van Heurck, et le dessin de Karsten?, malgré son allure un peu fantaisiste, ne laissent aucun doute à cet égard. Dans le Ch. decipiens, les cornes sont toujours concrescentes”, ou soudées entreelles, à leur origine, sur une longueur variable, mais qui peut atteindre ou dépasser le triple de leur épaisseur propre. Cette soudure basilaire a été constatée et notée avec soin par J. Schiller dans tous ses échantillons. Le Ch. decipiens est trés répandu, en toute saison, dans la Méditerranée ; quant au Ch. Lorenzianum , il est probablement beaucoup plus rare qu'on ne l'a pensé jusqu'ici. Chætoceros tortilisetus Mangin, et Ch. Glandazi Mangin. Sous le nom de Ch. tortilisetus, Mangin* a récemment décrit un Chætoceros unicellulaire appartenant à l'intéressante section des Simplices d'Ostenfeld. La disposition systématique des Simplices a été discutée et résolue diversement par Lemmermann, Paulsen, Apstein et Ostenfeld. 1. Cf. OsrENFELD (C. H.), Flora of Koh Chang, Copenhague, 1902, p. 237. 2. KARSTEN (G.), Das Phytoplankton des Atlantischen Oceans, etc., Iena, 1906, Pl. XXXI, f. 6. i 3. Cf. CLEVE (P. T.), und GRUNOW (A.), Beiträge zur Kenntniss der arcti- schen Diatomeen, Stockholm, 1880, p. 120. 4. MaNGIN (L.), Sur quelques Algues nouvelles ou peu connues du Phyto- plancton de l' Atlantique (Bull. Soc. bot. France, t. LVII, 1910). 24 SÉANCE DU 27 JANVIER 1911. Paulsen‘ a représenté, d'après le matériel original, le Chæto- ceros publié naguére par Oestrup sous le nom de Ch. septen- trionale. Il suffit de confronter ce dessin avec la figure donnée par Mangin pour être convaincu qu'il s'agit de la méme espèce. Mais Paulsen a cru pouvoir identifier le Ch. septentrionale Oes- trup avec Ch. gracile Schütt; cette interprétation a été ensuite adoptée par Gran et par Apstein °. D'autre part Ostenfeld? a récemment retrouvé, dans le plank- ton du Grönland, une forme identique au Chztoceros de Schütt, et trés différente du Ch. septentrionale d'Oestrup. L'indépen- dance des deux espéces ne parait donc plus contestable aujour- d'hui et le Ch. tortilisetus Mangin doit étre considéré comme synonyme de Ch. septentrionale Oestrup. Le Ch. gracile Schütt (Syn : Ch. septentrionale Cleve, non Oestrup), a des cornes trés divergentes, fortement infléchies vers l'extérieur à l'origine, mais ensuite presque rectilignes. Dansle Ch. septentrionale Oestrup (Syn. : Ch. tortilisetus Mangin), l'écart angulaire des deux cornes dela méme valve est beaucoup moins prononcé, mais ces cornes présentent des ondulations caractéristiques. Quant au soit-disant Ch. Glandazi Mangin, c'est encore une vieille connaissance. Je l'ai récolté en janvier 1907, mais il avait été déjà parfaitement décrit et figuré par Lauder * en 1864 sous le nom de Ch. rostratum. Il a été ensuite retrouvé dans les mers orientales par Cleve, Ostenfeld, Schmidt et Okamura. Le nom de Ch. Glandazi doit donc passer dans la synonymie, mais la présence du CA. rostratum dans l'Atlantique tempéré n'en constitue.pas moins un fait géographique des plus intéres- sants. Chætoceros costatum n. sp. Mangin a démontré que la zone de certains Chatoceros pos- 1. PAULSEN (0.), On some Peridineae and Plankton-diatoms, Copen- hague, 1905. 2. APSTEIN (C.), Chaetoceras gracile Schütt und Chaetocéras Vistulae n. sp., Kiel, 1909. 3 OSTENFELD (C. H.), Marine Plankton fróm the East-Greenland Sea, I, List of Diatoms and Flagellates, Copenhague, 1910. 4. LAUDER (H. S.), Remarks on the marine Diatomaceae found at Hongkong, etc. London, 1864. J. PAVILLARD. —— OBSERVATIONS SUR LES DIATOMÉES. 25 séde une structure annelée caractéristique. Cette importante constatation aurait dà étre faite depuis longtemps. Je récolte en effet réguliérement dans la Méditerranée, depuis l'automne de 1907, un Chætoceros inédit, où la différenciation annelée est visible d'emblée, sur le vivant, sans aucun artifice de préparation. Les cellules ont une section elliptique ; le grand axe del'ellipse Fig. 1. — A. Chætoceros decipiens. — B. Chætoceros costatum nov. sp. — C. Le méme, section transversale, —.D. Chzétoceros pseudobreve nov. sp. — E. Bac- leriastrum delicatulum var. princeps. Gross. : 600 diam. (axe sagittal ou apical) varie de 12 à 22 p. La zone est entière- ment composée de demi-anneaux s'unissant en zigzag vers le milieu des deux faces larges, comme chez divers Dactyliosolen. Les fenétres intercellulaires sont étroitement elliptiques et bien plus courtes que le grand axe valvaire. Chaque valve présente en effet deux protubérances symé- triques, véritables apophyses articulaires entre cellules consécu- tives de la chaine. Au delà des apophyses, les surfaces valvaires redeviennent planes, libres, mais trés rapprochées, jusqu'aux extrémités du grand axe, oü sont fixées deux cornes délicates, divergentes dés l'origine. Chaines droites, non tordues, sans cornes terminales diffé- 26 SÉANCE DU 27 JANVIER 1941. renciées. Chromatophore unique, en plaque frontale avec pyré- noide central. Endocystes inconnus. Chætoceros pseudobreve n. sp. Je désigne sous ce nom un Chætoceros probablement nouveau, que j'observe sans interruption depuis le printemps de 1906 dans la Méditerranée. La forme générale est identique à celle du Ch. breve, mais la saillie valvaire centrale parait moins accentuée. Les fenétres intercellulaires sont largement ovales, un peu rétrécies au milieu. Les cornes sont étroites, assez divergentes, et sans orne- ments. Les chaines pluricellulaires sont droites, non tordues, mesurant 25 x de largeur moyenne. Les cornes terminales, contenues dans le plan sagittal forment un angle assez ouvert, mais n'ont pas d'autre particularité. Le caractére spécifique essentiel est fourni par l'endochrome; il comprend dans chaque cellule un seul chromatophore, en large plaque frontale avec un pyrénoide au bord valvaire, et un grand nombre de petits chromatophores accessoires logés dans l'intérieur de toutes les cornes. Endocystes inconnus. On pourrait être tenté d'incorporer cette espèce dans le sous- genre Phæoceros de Gran. A notre avis, l'ensemble de sa mor- phologie la rend inséparable du S.-g. Hyalochæte, où elle cons- titue pourle moment une exception unique des plus intéressantes. Bacteriastrum delicatulum Cleve var. princeps (Castracane). Cette curieuse variété ne parait pas avoir été revue depuis sa découverte dans la mer d'Arafura, et sa description par Castra- cane dans les Diatomées du Challenger sous le nom de B. varians var. princeps. Je l'ai rencontrée plusieurs fois dans la Méditerranée. Les cellules portent de 10 à 12 cornes bifurquées entiérement con- formes au dessin de Castracane. D'aprés l'apparence générale des chaines et des cellules, cette variété semble appartenir au B. delicatulum plutót qu'au B. hyalinum, contrairement à l'opi- nion d'Ostenfeld '. S'il se confirme, comme cela est probable, que le B. delicatulum est une simple variété du B. varians?, la 1. Flora of Koh Chang, Copenhague, 1902, p. 232. 2. Voir GRAN (H. H.), Nordisches Plankton, XIX, Diatomeen, p. 58. J. PAVILLARD. — OBSERVATIONS SUR LES DIATOMÉES. 27 dénomination introduite par Castracane devra reprendre tous ses droits. Rhizosolenia setigera Brightwell et Rhizosolenia semispina Hensen '. Les remarques critiques de Gran et de Karsten n'ont pas / : C Fig. 2. — A, B. Rhizosolenia semispina avec Richelia intracellularis. — C, D. Rhizo- solenia-setigera. — E, F, G. Rhizosolenia Calcar-avis. — H. Hemiaulus chinensis. Gross. : A, B, C, D, H, 600 diam.; E, F, G, 265 diam. encore dissipé toute obscurité dans les rapports systématiques de ces deux espéces. On sait que H. Péragallo n'a jamais reconnu l'autonomie du Rh. semispina. D'autre part, les dessins donnés dans sa Mono- graphie des Hhizosolenia, et reproduits dans ses Diatomées marines de France sous le nom de Rh. setigera, n'ont aucun rapport avec cette dernière espèce. D’après H. H. Gran, confirmé 1. Par abrégé pour RA. hebetata (Bailey) forma semispina ( Hensen) Gran. 2. KARSTEN (G.). Das Indische Phytoplankton, lena, 1907, p. 537. 28 SÉANCE DU 27 JANVIER 4911. par Karsten, ces figures doivent étre attribuées pro parte au Hh. Calcar-avis et au Rh. semispina. C'est done à tort que j'ai signalé en 1905 la présence du Rh. setigera dans l'Étang de Thau. Il s'agit réellement, comme l'observe Karsten*, du Rh. semispina. J'ai eu en effet la chance de le retrouver tout récemment, le 10 octobre 1910, dans la Méditerranée, avec son commensal habituel, Richelia intracel- lularis. Le Rh. semispina est facile à distinguer. Les lignes d'imbri- cation de sa double rangée d'écailles sont nettement visibles sur le vivant. L'épine terminale présente une longue cavité basilaire el se prolonge en soie rigide d'une extréme finesse. Quant au véritable Rh. setigera de Brigthwell, il est très répandu dans la Méditerranée où je l'ai récolté parfois en abon- dance. Le caractère essentiel est fourni par l'épine terminale, extrêmement longue, trés épaisse et massive à la base. La structure écailleuse de la zone, invisible sur le vivant, s'observe aisément sur les individus desséchés aprés éclaircissement à l'eau de Javel et lavage à l'eau distillée. La zone est encore ici composée de deux rangées d'écailles, relativement courtes et les lignes d'imbrication sont trés rapprochées. La superposition de ces lignes, dans les échantillons aplatis, explique l'apparence un peu énigmatique du dessin original de Brightwell. Rhizosolenia Calcar-avis Schultze. Les exemples de déformations tératologiques sont encore peu nombreux chez les Diatomées pélagiques. Un cas intéressant m'a été offert le 9 février 1908, par le Rh. Calcar-avis, espèce - très répandue et très constante dans la Méditerranée. Un grand nombre d'individus ont été atteints, à cette date, d'une sorte d'épidémie caractérisée par un mode de division anor- mal, dont la figure 2 E indique le mécanisme général. Les deux valves-filles, issues d'une division, demeurent unies par un pont cellulaire membraneux qui s'étire plus ou moins longuement avant de se rompre. Des tentatives de division infructueuses peuvent donner lieu à des apparences beaucoup plus complexes, comme celle que représente la figure 2 G. L'anomalie parait douée d'un certain degré de transmissibi- 0. LIGNIER. — FAISCEAUX DANS LE MÉRIPHYTE DES PHYLLINÉES. 29 lité héréditaire. Dans le cas de la figure 2 G, les deux valves de la cellule-mére étaient différentes, l'une parfaitement nor- male, l'autre anormale, avec épine irréguliére et pont membra- neux. Inversement une cellule-mére anormale aux deux extrémités, a donné naissance, par division, à deux valves-filles entière- ment normales. L'origine de cette bizarre épidémie estinconnue; il n'en subsis- tait aucune trace au milieu de mars, bien que l'espèce fût encore très abondante dans le plankton. Hemiaulus chinensis Greville et Hemiaulus Hauckii Grunow. Les importantes recherches de Mangin ont ouvert un nouveau champ de travail, où les observations se multiplieront rapide- ment. Par une méthode extrêmement simple (dessiccation après trai- tement par l'eau de Javel et lavage à l'eau distillée), j'ai pu révéler dans l'A. chinensis, l'existence d'une structure écailleuse comparable à celle des,Rhizosolenia, Ditylium, etc. Malgré l'extréme délicatesse de sa membrane siliceuse, le H. Hauckii possède également la méme constitution. Organisation progressive du parcours des fais- ceaux libéro-ligneux dans le mériphyte des Phyllinées; PAR M. O. LIGNIER. Dans une Note précédente' j'ai montré que les plantes vas- culaires comprennent un groupe primitif, celui des PayLLoïpéES, et un embranchement dérivé, celui des PayLunées, ce dernier caractérisé par la différenciation de vraies feuilles aux dépens de mériphytes ou groupements de cauloïdes. Chez les Phylloïdées les plus primitives, de même que chez les Lycopodinées actuelles les plus inférieures, tous les cauloïdes étaient probablement desservis par une stèle axiale, à section circulaire et radiée, formée de protoxylème centripéte avec nom- 1. Bull. Soc. bot. de France, 13 janvier 1941. 30 SÉANCE DU 27 JANVIER 1914. breux poinlements trachéens extérieurs et recouverte par une couche de liber à peu prés continue. Ces stèles se différenciaient de bas en haut. Au niveau des dichotomies, la stéle du cauloide inférieur se divisait en deux moitiés égales ou inégales, momen- tanément hémicirculaires et à surfaces d'écarlement dépourvues de trachées, mais qui, rapidement, reprenaient, en montant, leur forme circulaire normale. Sur ces stéles s'inséraient les fais- ceaux des phylloides. C'est d'une telle structure qu'est dérivée celle des Phyllinées dont les caractères particuliers se sont en général produits sous l'influence de la dorsiventralisation des mériphytes', celle-ci ayant d'abord agi sur leurs extrémités supérieures, puis ayant progressivement gagné vers leurs bases, c'est-à-dire vers la tige. Tout d'abord, lors de la formation des folioles terminales par cladodification horizontale des cauloides ultimes, il se produisit une substitution physiologique d'oü résulta la disparition des phylloides et, consécutivement, celle des faisceaux vasculaires qui les desservaient ?. En outre, toujours sous l'influence de la dorsiventralisation, au niveau de chaque dichotomie, les deux stéles descendantes? tendirent à devenir plus longuement indépendantes l'une de l'autre vers le bas; leur autonomie progressivement plus étendue put même se prolonger au delà des niveaux dichotomiques inférieurs. Ainsi, dans chacun des cauloides (rachis) inférieurs des mériphytes il arriva que les stéles descendant des cauloides supérieurs restèrent plus ou moins isolées les unes des autres, de telle sorte que chacun de ces cauloides inférieurs au lieu de ne posséder, comme antérieurement, qu'une seule stèle axiale, 1. TANSLEY (Lectures on the Evolution of the Filicinean vascular System, New Phytol., oct. 1908) insiste à juste titre sur l'influence considérable que cette dorsiventralisation a exercée sur la structure de la plante. 2. Il s'est produit quelque chose d'analogue chez le Psilotum dont les cauloides chargés de chlorophylle et peut-étre méme cladodifiés dans une certaine mesure, ne portent plus que des phylloides réduits et dépourvus de trace vasculaire. 3. Les descriptions vont étre désormais données de haut en bas. C'est qu'en effet si, à l'origine, la différenciation des stéles se fit toujours de bas en haut, ultérieurement, ainsi que je l'ai déjà indiqué, ce fut de haut en bas que s'y produisirent les modifications consécutives de la diffé- renciation foliaire des mériphytes. 0. LIGNIER. — FAISCEAUX DANS LE MÉRIPHYTE DES PHYLLINÉES. 34 put en renfermer plusieurs soit encore accolées en une masse unique de forme étoilée, pleine ou creuse, soit déjà nettement séparées les unes des autres sur un cercle. Celles-ci encore peu indépendantes et, par suite, peu nombreuses dans le rachis des Phyllinées inférieures (Primofilicées, Lyginodendrées) le sont souvent devenues beaucoup plus chez leurs descendants (Fou- géres, Plantes à Graines). Du reste l'influence de la dorsiventralisation ne fit pas que provoquer cette indépendance réciproque des stéles descen- dantes, elles influença également leur structure ainsi que la forme du cercle sur lequel elles se rangèrent. Peu à peu celui-ci s'ouvrit vis-à-vis la face supérieure des cauloides (face intérieure de la feuille) et se transforma en un arc simple ou plissé, symé- trique par rapport à un plan médian?. Et cette transformation de la symétrie axiale en une symétrie bilatérale s'étendit, de méme que les adaptations précédentes, des parties supérieures du mériphyte vers ses parties inférieures, atteignant finalement la lige elle-méme. Aussi, bien que celle-ci, en raison de son róle spécial, se soit organisée sur un plan différent de celui des rachis mériphy- taires et qu'elle ait toujours conservé certains caractères propres, finit-elle par présenter la trace plus ou moins accentuée de toutes les modifications qui viennent d'étre signalées dans les rachis. Mais, d'autre part, cette tige dans laquelle l'action de la dor- siventralisation n'a ainsi pénétré qu'en dernier lieu et avec une 1. Les modifications de cette structure seront étudiées dans une Note ultérieure. : 2. On sait que dans une tige les plans de symétrie sont ceux des sorties dans les appendices. On peut donc dire qu'à l'origine, au moins chez les Zygoptéridées, les cauloides d'attache (pétioles) des mériphytes, pour ne parler que d'eux, ont été des sortes de tiges (cauloides supports) à quatre plans de symétrie en diagonale sur les plans médian et transversal du méri- phyte (feuille). Ces deux derniers n'étaient alors que les plans bissecteurs des vrais plans de symétrie caulinaire. C'est seulement ultérieurement et sous l'influence de la dorsiventralisation descendante des mériphytes, que les quatre plans en diagonale se rapprochèrent deux à deux du plan trans- versal puis s'y fusionnèrent, tandis que le plan médian prenant finalement une importance prédominante, devenait le plan foliaire. C est en rapport avec ces variations de la morphologie externe que se sont faites les varia- uons de la structure interne vers la bilatéralité. 32 SÉANCE DU 27 JANVIER 1914. énergie trés diminuée, est l'endroit de la plante où se sont le plus longtemps conservées des indications importantes sur la structure primitive des cauloides. Aussi est-ce là et, presque toujours, là seulement qu'il nous est possible aujourd'hui de les observer encore, à condition, bien entendu, de nous adresser aux Phyllinées les plus anciennes actuellement connues (Primo- filicées, Lyginodendrées, etc.). Cependant chez les Zygopté- ridées on peut les observer également dans les rachis les plus inférieurs, là oü l'accentuation de la symétrie bilatérale n'a pas encore été suffisante pour faire complètement disparaître les plans caulinaires. M. Lutz présente à la Société trois feuilles de Tilleul, dont le limbe, soudé bord à bord, a pris la forme d'un enton- noir. Cette monstruosité n'est pas rare chez cette espèce : plusieurs auteurs l'ont déjà signalée; on en trouvera la liste dans le Pflanzen-T'eratologie de Penzig, t. 1, p. 318. Les échantillons présentés ont été récoltés à Maisse (S.-et-0.), dans la propriété de M. Oudin. Ils étaient arrivés à l'état adulte, de sorte qu'il a été impossible de chercher à reconnaitre la cause de l'anomalie. M. F. Camus résume la communication suivante : Notes batologiques; PAR M. H. SUDRE. Je donnerai, dans ces Notes, la description de quelques espéces ou variétés nouvelles et présenterai des observations sur certaines formes litigieuses. Nore I. R. hemistemon P.-J. Müll. Var. linguifrons Sud.; R. Lingua O. Gelert in Ver. Bot. Ver. Prov. Brandg., XXXVIII, p. 111, non W. et N. Foliolum caulinum terminale obovatum vel elliptico-obovatum, bas cuneatum, acuminatum; inflorescentia elongata, foliosa, parce aculeata, pedunculis inferioribus ascendentibus, 1-2-floris. Forma eglandulosa. H. SUDRE. — NOTES BATOLOGIQUES. 33 GERMANIA : Saxonia, Drägemüble, prope Gardelegen (0. Gelert, Kin- scher). Cette plante a tout à fait le facies du 2. Lingua W. et N., mais ce der- nier, d'après la description et la figure des Rubi germanici, a l'inflores- cence . manifestement glanduleuse et parait appartenir aux R. vestiti Focke Hebecaules Sud., ce qui n'est pas le cas de la forme de Saxe, qui n'est nullement hétéracanthe et est totalement églanduleuse. Elle a été retrouvée par M. le D" Kinscher, qui m'en a procuré des spécimens. R. pyramidalis Kalt. Var. obesiformis Sud.; R. pyramidalis var. obesus (N. Boul.) Sabrs in Herb. Sud., non Sud. Rub. Eur., p. 46. Validus; turio obtusangulus, dense pilosus, glandulis crebris, aculeis mediocribus, inæqualibus munitus; folia magna, simpliciter serrata, subtus molliter pubescentia, + cinerascentia; foliolum caulinum terminale late ovatum vel suborbiculare, cordatum, abrupte acuminatum, infima manifeste petiolulata; rachis laxe pilosa, breviter glandulosa, aculeis sparsis, reclinatis vel subrectis munita; flores albi; germina pilosa, sepala in fructu reflexa. M : Differt a R. pyramid. var. similato Sud., l. c., foliolis caulinis termina- libus latioribus, turionibus dense pilosis, manifeste glandulosis, aculeis inæqualibus. A R. pyramid. var. obeso (N. Boul.) Sud., l. c., foliolis majo- ribus, + discoloribus, rachi minus pilosa, breviter glandulosa, petalis albis, germinibus pilosis. AUSTRIA : Styria orientalis, Söchau, in sylvis loc. dict. « Wasser- scherde » (Sabransky). R. argenteus W. et V. Var. brevistamineus Sud. in Herb. Bouvet. Aculei validi, crebri; serratura acuta, inæqualis; petala alba vel roseola, distantia; stamina alba stylos virescentes vix æquantia; germina glabres- centia. Cetera ut in typo. FRANCE : Maine-et-Loire, Saint-Léger (Bouvet). Rappelle la var. ferox Sud. du R. consobrinus Sud. par ses aiguillons vigoureux et denses ; mais, par la forme de ses folioles, il se rapproche du type À. argenteus W. N. La brièveté relative des étamines ne s'observe presque jamais chez les formes de la série des A. discoloroides Gen., dont le calice est nettement réfléchi après l'anthése; elle est assez fré- quente chez les formes dont les sépales s'étalent apres la fécondation ou se relévent sur le fruit. R. uncinatifactus Sud., Diagn., p. 50; Rub. Eur., p. 57, t. LXV. Var. lepidulus Sud. in Herb. Mus. Tiflis. Foliolum caulinum terminale ellipticum vel elliptico-obovatum ; petala rosea, stamina purpurea stylos carneos superantia; germina pilosa, Cetera ut in typo. Forma vergens in R. lepidum P.-J. Müll. T. Lvi. (SÉANCES) 3 34 SÉANCE DU 27 JANVIER 1941. Caucasus : Abchazia (distr. Suchum), Tzebelda (G. Woronow). Diffère du type de la forêt de Villers-Cotterets surtout par ses fleurs roses à étamines et.styles vivement colorés. Il est nettement discolore et rappelle un peu le À. lepidus P.-J. Müll.; il a toutefois les aiguillons beaucoup plus fins, plus coniques, crochus, et le turion canaliculé. R. cuspidifer Lef. et M. Var. discernendus Sud. in Herb. Mus. Tiflis. Validus; turio pilosus, faciebus leviter excavatis, aculeis brevibus, curvatis; folia magna, supra sparsim pilosa, subtus breviter pubescentia, albo-tomentosa, argute et subsimpliciter. serrata; foliolum caulinum terminale suborbiculare, basi breviter emarginatum, apice cuspidatum, petiolulo proprio duplo longius, infima manifeste petiolulata; aculei petiolares crebri, breves, adunci; ramus pilosus, aculeis geniculatis vel uncinatis armatus; inflorescentia elongata, usque apicem foliosa, pilosa, aculeis sparsis, mediocribus munita; sepala inermia; petala mediocria, suborbicularia, alba vel roseola; stamina alba stylos pallidos æquantia; germina glabra. Fertilis. Caucasus : Abchazia (distr. Suchum), Tzebelda, prope Furjeroskoje (G. Woronow). Remarquable par ses aiguillons relativement courts, courbés, sa dente- lure fine, régulière, ses-folioles larges, longuement pétiolulées, méme les inférieures, son inflorescence trés feuillée et ses étamines sensiblement plus courtes que dans les autres variétés du R. cuspidifer L. et M. Je subordonne cette plante au R. cuspidifer L. et M. parce qu'elle a, avec cette espèce, de très grandes analogies, mais je n'entends pas affir- mer par là qu'elle en dérive directement par variation. À ma connais- sance le À. cuspidifer n'a pas encore été rencontré dans le Caucase et peut-être le R. discernendus dérive-t-il du R. procerus P.-J. Müll., qui croit à Tiflis (G. Woronow), prés de Turnabad (Schelkovnikow), près de Terterskaja (Florensky), à Manglis (/Vicolajew) et sans doute ailleurs; toutefois, ses turions velus l'éloignent sensiblement de cette dernière espèce. R. Aigretii Sud.; À. geniculatus X< ulmifolius. Habitus R. geniculati Kalt..sed foliis subtus appresse pilosis, aculeis ramealibus aduncis, petalis staminibusque vive roseis, floribus sterilibus diversus est. BrrcrA : Bombaye (C. Aigret). Cet hybride est très rapproché du R. geniculatus Kalt. l'influence du R. ulmifolius Schott ne se traduit guère que par la coloration vive des pétales et des étamines et par la forme des aiguillons qui sont plus cour- bés que dans le R. geniculatus. La plante est pen. discolore, mais elle à peut-étre végété à l'ombre. H. SUDRE. — NOTES BATOLOGIQUES. 35 R. semigeniculatus Sud.; R. candicans X geniculatus. Habitus R. candicantis Wh. sed inflorescentia aculeis crebris, + falcatis armatissima. Germina pilosa, fructus male evolutus. - ALLEMAGNE : Province rhénane, Junkersfeld (D° Bodewig). R. hemigoniophylloides Sud. ; R. goniophylloides X ulmifolius. Foliola terminalia obovato-cuspidata; petala suborbicularia, flores steriles. Cetera utin R. goniophylloidi. : Berea : Mont de Tiff (C. Aigret). R. tzebeldensis Sud. in Herb. Mus. Tiflis; R. pauciglandulosus var. abchaziensis »« sanctus. Turio pilosus, epruinosus, eglandulosus, aculeis subæqualibus, curvatis munitus; folia 5-nata, coriacea, supra parce pilosa, subtus albo-tomen- tosa, pubescentia, inæqualiter serrata; foliolum caulinum terminale late ovatum, emarginatum, abrupte acuminatum, petiolulo proprio duplo longius; rachis tomentosa, breviter pilosa, subeglandulosa, parce acu- leata; sepala tomentosa, post anthesin patula; petala ovata, rosea; stamina alba stylos vix æquantia; antheræ parce pilosæ; germina pilosa. Fructus male evolutus. Differt a R. paucigland. var. abchaz. foliis subtus albo-tomentosis, supra pilosis, coriaceis, inæqualiter serratis, rachi subeglandulosa, floribus roseis, antheris pilosis, aculeis subæqualibus. Caucasus : Abchazia (distr. Suchum), Tzebelda, prope Furjeroskoje (G. Woronow). Le R. sanctus Schr. étant largement répandu dans le Caucase, son intervention pour la production de cet hybride ne me parait pas douteuse ; quant à l'influence du R. pauciglandulosus var. abchaziensis, elle se traduit par la brièveté relative des étamines et la présence de quelques glandes stipitées. R. semicaueasicus Sud. in Herb. Mus. Tiflis.; R. caucasicus >X< sanctus. Differt a R. caucasico Focke aculeis compressis, glandulis sparsioribus, foliis coriaceis, inæqualiter serratis, supra sparsim pilosis, floribus vive roseis, sterilibus; a R. sancto Schreb. aculeis inæqualibus, turione subgla- bro, inflorescentia + glandulosa, sepalis post anthesin patulis, antheris fere glabris. Caucasus : Abchazia (prov. Suchum), Tzebelda, Furjeroskoje (G. Woronow). J'ai trouvé, sous ce nom, trois numéros d'une méme localité qui me 1 d A d - E * . * 3 paraissent avoir la même origine mais qui ne sont pas identiques. L'un d'eux a la dentelure fine, assez régulière, l'hétéracanthie prononcée, les glandes nombreuses, trés inégales, quelques-unes trés longues, colorées ; il rappelle le A. caucasicus d'une façon frappante. Le turion présente 36 SÉANCE DU 27 JANVIER 1911. quelques poils épars, le rachis est tomenteux, lâchement poilu et les étamines égalent les styles ou les dépassent à peine. Un autre a la dente- lure irrégulière, lhétéracanthie peu prononcée, des glandes éparses, moins longues que chez le précédent, le turion glabre, l'axe florifère láchement poilu, les étamines égalant à peine les styles; il est assez nettement intermédiaire entre les parents présumés. Enfin le troisième spécimen, assez voisin du précédent, est toutefois moins glanduleux, à l'inlorescence plus poilue, présente quelques rares poils sur les anthères, et se rapproche plus du A. sanctus Schreb. que les deux autres. Tous ont des feuilles trés blanches-tomenteuses en dessous, le calice + relevé apres l'anthése et des glandes pourpres comme le À. caucasicus; des feuilles coriaces, + irrégulierement dentées, à poils apprimés en dessus et des fleurs roses comme le R. sanctus Schreb. Ils sont tout à fait stériles. R. Perrieri Sud.; A. polyoplon X< consobrinus var. feroz. Aculei crebri, validi, compressi, subæquales; glandulæ subnullæ ; folia subtus viridia, caulina 3-nata; sepala reflexa. Sterilis. Garita : Haute-Savoie, le Châtelard, près de Conflans (Z. Perrier de la Báthie). Rappelle le R. polyoplon Boul. et Mot. par ses feuilles 3-nées, vertes en dessous, mais est trés peu glanduleux, a les aiguillons denses, forts, presque égaux, les sépales réfléchis comme le À. consobrinus var. feroz. Les parents présumés croissent aux environs de Conflans (£. Perrier). R. semiarduennensis Sud.; R. arduennensis X< cæsius. Habitus R. arduennensis Lib. sed turio obtusangulus, aculei inæquales, recti, folia subtus viridia vel superiora + cinerascentia, inflorescentia brevior, subepilosa, petala suborbicularia, fructus male evolotus. Bercia : Fraipont (C. Aigret). HYBRIDES DE R. Idæus L. L'hybride des R. Idæus et cæsius est bien connu et assez fréquent en Europe; mais le R. Zdæus ne se croise que très rarement avec les autres espèces du genre. M. E. L. Krause à signalé dans le Slesvig un R. Ideus >< pyramidalis dont je n'ai pas vu de spécimens. Voici les diagnoses de trois formes croisées chez lesquelles l'influence du R. Idzus est manifeste. R. Eriksonii Sud.: R. /dzeus >< plicatus Erikson ezsicc. Turio angulatus, glaber, aculeis aequalibus, parvis; folia ut in R. plicat sed subtus cinereo-tomentosa; flores ut in R. Ideo; germina dense tomentosa. Sterilis. SUECIA MERIDIONALIS : Karlshamn ( Erikson). ED. BONNET. —- SUR LA FLORE DE LA MAURITANIE OCCIDENTALE. 37 R. albinitens Sud; R. Zdæus X< bifrons. Turio angulatus, pruinosus, aculeis subæqualibus, compressis; folia caulina 5-nata, subtus appresse albo-tomentosa; foliolum caulinum ter- minale suborbiculare, cordatum, acuminatum; inflorescentia eglandulosa R. Idæum revocat; flores albi; germina tomentosa. Sterilis. GERMANIA : Stettin, prope Kükenmühle (Z. Holzfuss). R. idæiformis Sud. et Hofm.; R. oreogeton X Idæus Hofmann in Herb. Sud. ; (2. Kæhleri »« cæsius) »« Idæus. Eglandulosus; aculei crebri, conici; folia 3-5-7-nata, subtus + cinereo- tomentosa; rachis aculeis crebris armata; sepala virescentia, albo-margi- nata; stamina stylis breviora; germina tomentosa. Sterilis. GERMANIA : Saxonia, Grossenhain, prope Leckwitz (4. Hofmann). D'après M. Hofmann, qui a découvert cette curieuse plante et a pu observer sur place, l'origine indiquée n'est pas douteuse, et si le R. oreogeton est bien, ainsi que je le suppose, un R. KeAleri X< cæsius, le R. idæiformis serait ainsi un hybride ternaire. La plante a bien l'aculéation du A. oreogeton F. mais elle est dépourvue de glandes stipitées. M. F. Camus dépose sur le bureau de la part de notre confrére, M. le D' Edmond Bonnet. un exemplaire de la partie botanique du compte rendu de la Mission de MM. Gru- vel et Chudeau dans la Mauritanie Occidentale et donne lec- ture des remarques complémentaires suivantes : Remarques sur la flore de la Mauritanie Occidentale; PAR M. Ep. BONNET. Aux quelques documents, relatifs à la végétation de la Mau- ritanie Occidentale, que j'ai signalés dans la partie botanique de la mission de MM. Gruvel et Chudeau !, il convient d'ajouter la mention d'une Étude sur la flore du cap Blanc, publiée par M. H. de Boissieu, en juillet 1896, dans le Journal de Botanique de M. Morot (t. X, p. 218). Cette Note de 3 pages, qui avait échappé aussi bien à l'atten- 1. Actes de la Soc. Linn. de Bordeaux, t. LXIII, p. 9 et GRUVEL et CHUDEAU : A travers (a Mauritanie Occidentale, t. Il, partie scientifique, Paris. 38 SÉANCE DU 27 JANVIER 1911. tion de M. Daveau qu'à la mienne, mentionne 14 especes dont 10 ont été retrouvées par MM. Gruvel et Chudeau, soit dans un premier voyage effectué en 1903, soit au cours de leur dernière mission (1908) et mentionnées par M. Daveau' ou par moi- méme; enfin, 3 de ces plantes décrites comme nouvelles par M. de Boissieu, sous les noms de Lotus Chazaliei, Lithospermum Chazaliei et Statice Chazaliei constituent la partie la plus inté- ressante de son Étude. Du Statice Chazaliei H. de Boiss., je ne connais que la diagnose, toutefois, il faut probablement rapporter à cette plante les spécimens que j'ai considérés comme des formes ou des variétés du Statice pectinata Ait. Je suis mieux renseigné sur les deux autres espèces dont M. de Boissieu m’a communiqué des échantillons. Il y a identité parfaite entre Lithospermum Chazaliei H. de Boiss. et Leurocline mauritanica Ed. Bonn., mais, par la forme de sa corolle et par quelques autres caractères, la plante du Cap Blanc se sépare assez nettement des Lithospermum et, suivant les lois de la nomenclature, elle devra, désormais, porter Je nom de Leurocline Chazaliei. Malgré une assez grande similitude de port et d'aspect, les Lotus Chazaliei H. ie Boiss. et L. Jolyi Batt. présentent quelques caractéres différentiels sur la valeur desquels je ne puis me prononcer, avec les deux seuls échantillons que j 'ai eus à ma disposition; d' aprés les renseignements que m'a fournis M. Battandier, à qui j'ai communiqué la plante de MM. Gruvel et Chudeau, le Lotus Jolyi ne serait pas trés rare au Sud du Tidikelt, région où il avait été recueilli pour la première fois, en 1900, par la mission Flamand. M. F. Camus donne ensuite connaissance d'un manuscrit de M. Edmond Bonnet intitulé : Znumération des plantes recueillies par M. Chudeau dans la région de Tombouctou et du Moyen Niger. Ce travail, destiné à prendre place dans les Mémoires de la Société, sera soumis à l'approbation du Conseil. 1. Actes de la Soc. Linn. de Bordeaux, t. LX, p. 7 P. GUÉRIN. — FLEUR, FRUIT ET GRAINE DES DIPTÉROCARPÉES. 39 Recherches sur la structure anatomique de la fleur, du fruit et en particulier de la graine des Diptérocarpées (Suite *); PAR M. P. GUÉRIN. ANISOPTERA. Chez l Anisoptera marginata Korth., les sépales renferment chacun trois canaux sécréteurs. Les pétales en sont dépourvus. Considérée au moment de la floraison, dans la région où elle Fig. 6. — Anisoplera marginata. Coupe transversale du tube calicinal, du fruit et de la graine : £s, tégument séminal soudé au péricarpe; /p, faisceau placen- taire; ct, cotylédons. Gr. : 12. n'offre encore avec les sépales aucune adhérence, la paroi ovarienne est trés épaisse. Au voisinage de son épiderme interne, les canaux sécréteurs offrent déjà entre eux de trés nettes anastomoses. Ces canaux pénètrent dans le stylopode, et se retrouvent au nombre de trois dans le style, dont le canal est creux et de méme apparence que celui des Dipterocarpus. 1. Voir plus haut, p. 9. 40 SÉANCE DU 27 JANVIER 1911. Les ovules sont pourvus d'un tégument externe à 3-4 assises cellulaires, et d'un tégument interne à 5-6 assises. Ces tégu- ments abritent un nucelle à plusieurs rangées de cellules. Nous n'avons pu suivre, faute de matériaux, et cela jusqu'à un stade trés avancé du développement du fruit et de la graine, les transformations que subissent les téguments ovulaires de l'unique ovule qui, en définitive, finit par occuper toute la cavité ovarienne. Il n'est pas douteux cependant, qu'à un moment donné, l'un de ces téguments, vraisemblablement le tégument interne, vient s'accoler intimement à la paroi ovarienne, à la facon de ce que nous observerons plus loin chez l Hopea odorata. Dans la graine mûre, la fusion est complète entre la région interne du péricarpe et le tégument séminal (fig. 6, ts), mais le placenta (fp) constitue un point de repére des plus sürs pour distinguer la premiére du second. Cette distinction est encore permise, gràce à la disposition des cellules du tégument séminal rangées en une vingtaine d'assises trés réguliéres. Ces cellules ont leurs parois minces. Au voisinage du tégument séminal, l'albumen manque en certaines régions, tandis qu'il est représenté en d'autres par 2-3 assises de cellules, et méme davantage, dans la partie cen- trale de la graine, entre les cotylédons. Nous n'avons pu, malgré de nombreuses observations, ren- contrer de canaux sécréteurs dans les cotylédons et la tigelle. Dans la paroi du fruit, qui se confond avec celle du tube cali- cinal, les mâcles d'oxalate de calcium et les cellules scléreuses sont nombreuses. Les canaux sécréteurs, trés développés, et plus ou moins fusionnés en grosses lacunes à oléo-résine, sont situés de préférence au voisinage de l'endocarpe. Les plus externes, beaucoup plus petits, peuvent étre considérés comme appartenant au calice. On les retrouve au nombre de trois dans les grandes ailes, chacun d'eux occupant le centre d'une des principales nervures. Doowa. Dans le Doona nervosa Thw., les sépales sont pourvus de canaux sécréteurs, mais les pétales n'en possèdent pas. La paroi de l'ovaire jeune en est également dépourvue. P. GUÉRIN. — FLEUR, FRUIT ET GRAINE DES DIPTÉROCARPÉES. 44 L'ovule possède 3 assises de cellules au tégument externe et 4 au tégument interne. Horra. Les canaux sécréteurs sont assez nombreux dans les sépales, alors qu'ils manquent dans les pétales. La paroi du fruit est mince chez les trois espèces que nous avons pu étudier : H. odorata Roxb., H. nigra Burck, et H. Pier- rei Hance; mais, alors que dans la première cette paroi demeure relativement parenchymateuse, et ne comprend que quelques éléments seléreux, isolés ou groupés en petit nombre (fig. 7), chez les autres, au contraire, elle est fortement sclérifiée dans sa région externe (fig. 8), en particulier dans la partie du fruit non protégée par les sépales. L'H. odorata se distingue encore anatomiquement des deux autres espéces par la présence de nombreux canaux sécréteurs dans son péricarpe. La paroi du fruit des H. nigra et H. Pierrei n'a pas de canaux sécréteurs. Chez les trois espéces, au moment de la fécondation, le tégu- ment ovulaire externe comprend 2-3 assises de cellules et le tégument interne 4-5 assises (fig. 9). Au cours de la transformation de l'ovule en graine, on observe, chez les espéces que nous avons examinées, une résorption totale du tégument externe, mais les modifications sont différentes, en ce qui concerne le tégument interne, suivant que l'on considère l'une ou l'autre espèce. Alors que chez les H. nigra et H. Pierrei, le tégument séminal, provenant du tégument ovulaire interne, S'accole simplement au péricarpe, dont il reste indépendant (fig. 8, ts), chez l'A. odorata, au contraire, bien avant la matu- ration compléte, le tégument ovulaire interne vient se souder trés intimement à la paroi de l'ovaire (fig. 7, ts). Dans le fruit mür, la fusion est complete entre le tégument séminal et la région profonde du péricarpe, et si l'on n'avait suivi le dévelop- pement, il n'est pas douteux qu'on serait tenté de conclure à labsence de tégument séminal, le tissu de ce dernier ne se distinguant en aucune facon de celui du péricarpe. L'analogie est complète avec ce que nous avons observé chez l Anisoptera marginata. 42 SÉANCE DU 27 JANVIER 1941. Dans les H. nigra et H. Pierrei, les cellules du tégument sémi- : ) pé [| V ECC AA à AA A zd J L7 C ec QEON Se À À uum CX ATO VTILOLHEDNDM Fig. 7. — Hopea odorata. Coupe transversale du péricarpe et du tégument sémi- nal : pér, péricarpe; cs, canal sécréteur; és, tégument séminal accolé à la paroi du fruit. Gr. : 425. nal ont leurs parois épaissies, tout en demeurant cellulosiques. P; GUÉRIN. — FLEUR, FRUIT ET GRAINE DES DIPTÉROCARPÉES. 43 L'albumen n'est réduit, le plus souvent, qu'à une seule e Q {_? 4 2 9o: - v T : 7 Te 5 7 et Re ANS ta LITI SUIS CAS ds FE E - SAC, A Apr ann C LORTSOQT LC vo : E. d Se LE de ESTÁ ce cem ene PT 2545 NO AT opea nj. LE 5 CNP ee = MA 50 un cr) AS CR UC A OZ ECC ze ^e leo; tel of ideo Ms red uo v ss et Fig. 8, — Hopea nigra. — Coupe transversale du fruit et de la graine : pér, péri- Carpe; ts, tégument séminal; ap, assise protéique; cf, tissu cotylédonaire. Gr. : 500. assise cellulaire trés nette, en particulier, chez l'A. nigra (fig. 8, ap). Les cotylédons sont parcourus, chez les Hopea, par d'assez nom- 44 SÉANCE DU 27 JANVIER 1941. breuses nervures dont les plus grosses sont accompagnées de Fig. 9. — Hopea odorata. Coupe à travers les téguments ovulaires et le nucelle : te, tégument externe; ti, tégument interne; nuc, nucelle. Gr. : 500. canaux sécréteurs fortement développés. Dans la tigelle, la moelle est trés large et renferme quatre canaux sécréteurs de diamètre relativement large. SHOREA. Dans les quatre espèces considérées, S. Pinanga Scheff., S. selanica Bl., S. scaberrima Burck, S. cochinchinensis Pierre, les sépales sont toujours pourvus de nombreux canaux sécréteurs accompagnant les faisceaux libéro-ligneux, et ceux des S. Pi- nanga et S. selanica renferment, dans leur partie basale, de nombreuses cellules à mucilage’. Chez le S. cochinchinensis, les faisceaux libéro-ligneux des pétales possèdent tous, à la pointe de leur bois, un canal sécré- teur assez volumineux (fig. 10). Dans le S. Pinanga, ces canaux, très petits, ne s'observent qu'au voisinage des plus grosses ner- vures. Ils font défaut dans les pétales du S. selanica. 1. Chez ces espèces, le mucilage se rencontre également dans le paren- chyme ambiant de la nervure principale et des nervures secondaires de la feuille. P. GUÉRIN. — FLEUR, FRUIT ET GRAINE DES DIPTÉROCARPÉES. 45 Avant méme l'épanouissement de la fleur, les canaux sécré- —À imere Pom CEE à z oge Fig. 10. — Shurea cochinchinensis. Coupe transversale d'un pétale intéressant un faisceau libéro-ligneux avec canal sécréteur. Gr. : 425. teurs, toujours accolés aux faisceaux libéro-ligneux, sont déjà bien développés dans la paroi ovarienne des S. cochinchinensis, 46 SÉANCE DU 27 JANVIER 1911. S. scaberrima et S. selanica. Dans le S. Pinanga, au méme stade, quelques rares faisceaux seulement sont accompagnés d'un canal beaucoup moins apparent que dans les espéces précédentes. Ces canaux pénétrent, en petit nombre, dans le style, dont le canal est réduit, sur presque toute sa longueur, chez le S. Pinanga, à une fente excessivement étroite en forme d'Y. Dans chacune des 3 loges ovariennes (nous avons rencontré des ovaires de S. Pinanga n'ayant que 2 loges), les ovules, Fig. 11. — Shorea selanica. Coupe transversale de l'ovule : te, tégument externe; fi, tégument interne; nuc, nucelle. Gr. : 500. toujours au nombre de 2, ont leur tégument externe formé de 3-4 assises cellulaires et le tégument interne de 4-5 assises (fig. 11). Les modifications que subit, dans la suite du développement, la paroi ovarienne, sont trés grandes, et trés variables suivant l'espèce considérée. Elles portent, en particulier, sur une plus ou moins grande production d'éléments scléreux. De plus, l'épi- derme interne de l'ovaire, qui peut offrir des poils comme celui des Dipterocarpus, est également capable, comme chez ces der- niers, de s'allonger en longues cellules qui se sclérifient dans la suite pour constituer un véritable noyau. Cette différenciation de P. GUÉRIN. — FLEUR, FRUIT ET GRAINE DES DIPTÉROCARPÉES. 47 l'endocarpe, qui n'a lieu que tout à fait à la partie supérieure du fruit chez les S. selanica et S. scaberrima, se produit, au contraire, sur une bien plus grande étendue chez le S. Pinanga. <> Fig. 12. — Shorea selanica. Coupe transversale du fruit et de la graine : pér, pericarpe; cs, canal sécréteur; és, tégument séminal. Gr. : 325. À noter encore, chez cette dernière espèce, la formation, dans le péricarpe, au pourtour de chaque canal sécréteur, d'un méristéme trés abondant, qui refoule à une certaine distance les 48 SÉANCE DU 27 JANVIER 1911. vaisseaux de bois primitivement voisins des cellules de bordure du canal. Les deux téguments ovulaires persistent intacts jusqu'à un stade trés avancé du développement del'ovule. Dans le S. selanica oü nous avons pu suivre toutes les phases de leur évolution, nous avons constaté que le tégument ovulaire externe a complè- tement disparu lorsque la graine est parvenue à maturation, et que le tégument séminal (fig. 12, ts) provient du tégument interne de l'ovule. La plupart des cellules qui composent ce tégument séminal ont leurs membranes fortement épaissies et ponctuées, tout en demeurant cellulosiques. L'aspect général de ce tégument est lacuneux. L'albumen fait défaut chez le S. selanica. Les cotylédons sont parcourus par des canaux sécréteurs assez nombreux. (A suivre.) REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Bulletin de l'Agriculture aux Indes néerlandaises. N° XXXIII. — GorTER (K.) : Beiträge zur Kenntniss des Kaffees. L'acide chlorogénique et l'acide hémichlorogénique semblent devoir étre considérés comme des dérivés tétrahydropyridiques. L'action du brome permet d'isomériser l'acide pentacétylhémichlorogénique en acide pentacétyichinoylcaféique. Dans le Café de Libéria, il existe de l'acide citrique. La trigonelline, découverte par Polstorff dans le Café arabique, existe également dans le Libéria; l'alcaloide désigné précédemment par Pala- dino sous le nom de koffearine doit étre considéré comme identique à la trigonelline. La production d'acide lactique pendant la fermentation du Café pré- sente un grand intérét, parce que cet acide se forme aux points oü le mucilage est mis en liberté. N° XXXIV. — Bercer (L. G. den) : Ueber den Einfluss wässeriger Kochsa!zlósunge auf die Durchlässigkeit des Bodens. N° XXXV. — WzELE (H. W. van DER) : Ein neuer javanischer Kaffeeschädling Xyleborus coffeivorus, nov. sp., avec 1 pl. Description morphologique et biologique du parasite. No XXXVI. — Osservarions SUR LE Tué; III. — Berxaro (Ch.) : Sur la présence de Levures dans le Thé en fermentation et leur influence éventuelle sur cette fermentation. On admettait jusqu'ici que la préparation des feuilles de Thé repose sur un processus d'oxydation au cours duquel les ferments solubles exis- tant dans les feuilles agiraient seuls. Les Bactéries qui apparaissent vers la fin de l'opération ont un róle nuisible en modifiant défavorablement laróme et en communiquant au produit une consistance visqueuse. Cependant, l'auteur a isolé une levure qui se trouve sur les feuilles et se développe abondamment au cours des diverses manipulations et n'exerce pas d'action défavorable. Peut-être méme est-elle utile, mais dans une mesure qu'il n'est pas encore possible de préciser. No XXXVI. — OBSERVATIONS SUR LE Tu£; IV : — WELTER (H. L.). Influence de la dessiccation sur la qualité du Thé. T. LVI. (SÉANCES) 4 50 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Pour obtenir un Thé de bonne qualité, il est nécessaire de le sécher à une température modérément élevée (105° au maximum), et aussi rapi- dement que possible, et de le refroidir ensuite trés vite. Une trop haute température provoque le « surchauffage » et a une action manifestement néfaste sur les propriétés aromatiques du Thé, No XXXIX. — Smu (J. J.) : Vorläufige Beschreibungen neuer papuanischer Orchideen. M. Presque toutes les espèces nouvelles décrites proviennent de la deuxième expédition Lorentz aux Schnee-Gebirge, dans la Nouvelle- Guinée hollandaise en 1909, et ont été récoltées par le médecin de marine Von Roemer. Les espèces nouvelles sont au nombre d’environ 60. A signaler le genre nouveau Vonrümeria, voisin des Phreatia, Octarrhena et Chionanthera, avec une espèce : V. tenuis J. J. Sm. N° XL. — OBSERVATIONS SUR LE TRÉ; V-VIII. V. — Brnsanp (Ch.) : Encore quelques mots sur les Acariens du Thé. L'emploi des insecticides n'a pas, jusqu'ici, donné de résultats satis- faisants. L'enfouissement des émondes, conseillé par certains planteurs, est insuffisant. Seule l'amélioration des conditions de culture, ainsi que l'incinération des émondes ont amené un succès partiel. VI. — Ip. : Germination et essai de sélection des graines de Thé. Les graines de Thé demandent à étre conservées sous l'eau, sinon elles perdent en quelques heures leurs facultés germinatives. Les graines Jes plus lourdes donnent naissance aux plantules les plus vigoureuses, mais la densité ne donne aucune indication quant à la rapidité de la ger- mination. Enfin il faut éviter la stagnation de l'eau dans les pépinières. VIL. — Ip. : Sur quelques Acariens intéressant indirectement la cul- ture du Thé. (A). Une galle d'Indigofera galegoides causée par un Acarien. Cette galle est provoquée par un PAytoptus voisin de celui du Thé. (B). Sur un Tetranychus qui se trouve sur les feuilles de Quina, de Manioc, etc. Cet Acarien, qui peut se développer sur beaucoup d'autres plantes, esl vraisemblablement indigène à Java. VII. — Ip. : Sur une maladie des jeunes plantes de Thé. Deux cas sont étudiés. Dans le premier, par suite d'une immersion trop prolongée des graines, il s'est développé, au cours de la germination: des bactéries et des moisissures qui ont amené la mort des plantules paf pourriture. Le second cas est relatif à la destruction des parties aériennes de la jeune plante par suite du développement dans ses tissus et al niveau du sol d'un Champignon indéterminé. La chaleur et l'humidité semblent favoriser cette maladie, contre laquelle l'auteur recommande la désinfection des graines. REVUE :BIBLIOGRAPHIQUE. 54 N° XLI. — Momar (E. G. J.) : Die mechanische Bodenanalyse wie sie zur Zeit zu Buitenzorg ausgeführt wird. N° XLII. — WarrnER (0); KnasNoosELsky (T.); Maximow (N. A.); Marcewsky (W.) : Ueber den Blaussäuregehalt der Bambusschósz- linge. La recherche qualitative de l'acide cyanhydrique a été faite au moyen de la solutioff ferroso-ferrique de Gresholf- Treub et du papier picro-sodé de Guignard; les dosages par distillation et titrage au nitrate d'argent. Les auteurs ont observé que le point végétatif des bourgeons de Bambou ne contient pas d'acide cyanhydrique, tandis que les entre- nœuds sous-jacents donnent avec intensité la réaction du bleu de'Prusse. La méme constatation peut étre faite sur les bourgeons latéraux qui se distinguent par la faiblesse de leur teneur en acide cyanhydrique des parties voisines de l'entre-neeud ; en effet celles-ci en contiennent jusqu'à 0,12 p. 100 deleur poids frais, et les bourgeons seulement 0,013 p. 100. Il n'a pas été trouvé d'acide cyanhydrique dans les feuilles en voie d'allongement et même dans les jeunes feuilles, ce qui distingue les Bambous de la plupart des autres plantes cyanogenes. Seules les graines montrent légèrement la réaction caractéristique. Le rhizome semble, en général n'en pas renfermer. Les observations anatomiques portant sur de jeunes entre-nœuds on- décelé la présence du produit dans le procambium et le parenchyme font damental. La combinaison cyanée, dans les Bambous, semble très instable; elle appartient vraisemblablement au groupe des glucosides. La teneur en acide cyanhydrique est particulierement élevée chez les espèces des genres Bambusa, Dendrocalamus, Gigantochloa et Melo- canna. Les Schyzostachyum en contiennent peu, les Arundinaria, Phragmites el Phyllostachium, pas. Pour les auteurs, l'acide cyanhydrique serait à ranger parmi les sub- Stances manifestant une tendance à émigrer vers les lieux de croissance intensive. N XLII. — Surru (J. J.). — Die Orchideen von Java (Zweiter Nachtrag). Description détaillée d'un assez grand nombre d'Orchidées de Java, dont une partie a déjà été signalée dans divers recueils et les autres sont nouvelles. Celles-ci sont : Zeurine tjiampeana, Tainia elongata, Calanthe salaccensis, S chry- soglossoides, Microstylis tenggerensis, M. amplectens var. viridis, Liparis rhombea, Ceratostylis brevibrachiata, Dendrobium Næs, D. tenellum var. latilabre, D. Capra, Bulbophyllum petiolatum, Cym- bidium atropurpureum var. olivaceum, Luisia taurina, L. latipetala, Saccolabium aurantiacum, Spiranthes obligua. L. Lurtz. 52 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. PAQUET (Josepx). — Un ancien coin horticole du Midi : Agde. Tiré à part de L'Horticulture Nouvelle, 8 pages in-8*. Lyon, Gode- mard, imprimeur, 1910. Agde (Hérault) a été jadis une ville très prospère, mais elle ne l'est plus. Dans un de ses faubourgs on voit de belles propriétés maraichéres ou complantées en vignes : c'était là l'emplacement des anciens jardins d'Agde, autrefois si renommés et déjà cultivés sous la domination romaine. Actuellement, la ville d'Agde, ne possède qu'un seul horticul- teur-pépiniériste. Quelques enclos d'antiques maisons présentent encore un fond de vieilles plantes qui servaient à leur décoration ; et c'est tout! ALFRED REYNIER. FOUILLADE (A.) — Notes sur quelques Plantes critiques ou nou- velles de la Charente-Inférieure. Extrait du Bulletin de la Société botanique des Deux-Sèvres, année 1909-1910. 22 pages in-8°. Ces notes signalent comme nouveautés : une forme de l'Ornithopus compressus X perpusillus (x O. Martini var. Fouilladei Ry) et Roripa hispanica Willk. et Lnge (race du /. pyrenaica Sp.) Avec plus de détails, l'auteur nous entretient de deux autres plantes, celles-ci cri- tiques : 1° Le Carex Jousseti Fed a été l'objet de diverses interprétations. Fou- caud le considéra d'abord comme forme stérile du C. punctata, puis comme un produit de croisement entre les C. Mairii et C. flava. M. Fouillade y voit un hybride des C. Mairii et C. distans (ces deux espèces croissant pêle-mêle dans la localité ou se trouve le C. Jousseli); MM. Léveillé et Kukenthal sont partisans de cette opinion. M. Simon, lui, penche vers le croisement des C. Mairii et C. punctata. 2» M. Fouillade ayant récolté dans la Charente-Inférieure la Graminée que Foucaud avait découverte et publiée sous le nom d'Agrostis castel- lana B. et R., a envoyé des exemplaires au savant agrostographe autri- chien. Il résulte de la réponse de ce dernier que l'A. castellana n'est pas une espèce bien définie et que sa distinction de l'A. alba L., facile quand on compare des individus bien caractérisés, offre de grandes dif- cultés si l'on se trouve en présence de formes intermédiaires, comme il en existe plusieurs dans l'Ouest de la France. ALFRED R. LILLO (Mtioust). — Contribucion al conocimiento de los Arboles de la Argentina, segun colecciones y observaciones de Santiago Ven- turi. Brochure non mise en librairie; grand in-8°; vi-127 pages Buenos-Aires, août 1910. . À l'occasion de son centenaire, la République Argentine ayant décidé une Exposition nationale, M. Venturi, naturaliste du musée d'Histoite REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 53 naturelle et du ministère de l'Agriculture, reçut mission de réunir une collection d'échantillons des bois d'arbres croissant spontanément dans le pays (les arbres exotiques cultivés exclus). M. Venturi parcourut toutes les provinces, regrettant de ne pouvoir visiter les Andes et la Terre de ‘Feu. On comprend qu'en dix mois, courte durée du voyage, il ne fut pas toujours facile de faire des observations sur les caracteres scientifi- quement distinctifs des arbres : tantôt l'hiver, tantôt la saison sèche mirent obstacle à la récolte soit des fleurs, soit des fruits. M. Lillo, bota- niste déterminateur, s'est par suite trouvé en présence de 359 arbres ou arbustes dont la moitié offrait à l'étude uniquement des rameaux feuillés ; tàche d'identification systématique d'autant plus malaisée, qu'il n'avait pas paru de publications sur la flore dendrologique argentine depuis les travaux de Grisebach et de Hieronymus et Niederlein. Les espèces nouvelles arborescentes établies par M. Lillo sont les suivantes : 1° Blepharocalyx giganteus et B. montanus (Myrtacées); Ilex argentina (Aquifoliacée) ; Prunus tucumanensis (Rosacée) ; Gyro- tenia argentina (Urticacée); toutes de la province de Tucuman; 2 Lonchocarpus sylvaticus et Bauhinia Venturi (Légumineuses des provinces des Missions et de Corrientes). Les diagnoses de ces sept espèces inédites ont dù, selon promesse de l'auteur, être publiées dans un des périodiques phytographiques de Buenos-Aires. Parmi la cinquantaine de familles de ces 339 arbres ou arbustes prédo- minent les Légumineuses (83 especes. les Myrtacées et Zygophyllées (chacune 97 espèces), les Euphorbiacées (15 espèces), les Moracées \13 espèces). Sont indiqués, outre le binôme latin : le nom vulgaire, parfois différent selon les provinces argentines ; les emplois industriels du bois, etc. ALFRED R. Annales de la Station Limnologique de Besse (Directeur : M. Bruyant, professeur suppléant à l'École de Médecine et de Pharmacie de Clermont-Ferrand), t. I, fasc. III et IV (juillet-octobre 1909). Deux études sont à signaler aux botanistes : 1* Dans la 2° partie (Statistique de la Faune et de la Flore du Puy-de- Dôme), pp. 362-372, M. Louis Brevière expose une Contribution à la lore mycologique de l'Auvergne : les Phycomycètes de Bary, faisant Suite aux Urédinées, Ustilaginées et Ascomycètes que l'auteur avait déjà publiées ailleurs. M. Brevière passe en revue (après rappel des caractères biologiques et morphologiques des Phycomycètes) les 4 familles : Péro- nosporacées, Chytridiacées, Mucorinacées, Entomophoracées ; chacun de Ces groupes présente en Auvergne un nombre plus ou moins grand de 54 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. genres et d'espèces; les habitats et stats régionaux de ces dernières sont inscrits soigneusement. 29» Dans la 3° partie, pp. 375-379, se trouve un article de M. Pouzols, préparateur à la Station Limnologique : De la Coexistence des Isoetes et des Truites dans les lacs du Massif central. M. Marcailhou d'Aymeric, au Congrès des Sociétés savantes de 1899, avait conclu, d'observations superficielles, que la Truite doit se trouver dans tous les lacs qui ren- ferment des /soetes, et réciproquement. Cette coexistence serait due, supposait-il, à ce que les petits animaux (crustacés, mollusques. etc.) se nourissent de la matière amylacée des macrospores des Zsoetes et servent ensuite eux-mémes de nourriture à la Truite. M. le professeur Lamic a combattu cette conclusion ; de son cóté, M. Pouzols ajoute plusieurs remarques d'oü il ressort que la présence simultanée des Truites et des Isoetes dans un lac n'est qu'une simple coïncidence. Quoique, à de certains moments, les /soetes puissent servir plus ou moins directement de nourriture aux poissons, ils ne sont pas indispensables aux Truites. ALFRED REYNIER. COUPIN (Hexri) zr CAPITAINE (Louis). — Les Genres de la famille des Convolvulacées du monde entier. Extrait des trois numéros des 1*" et 15 octobre et 1** novembre 1909 de la revue Le Naturaliste, 31* année, 9* série. Aprés avoir exposé les caractères généraux des Convolvulacées, les auteurs fournissent des clés dichotomiques pour les 9 sous-familles : Convolvulacées proprement dites et Cuscutacées, puis pour les tribus au nombre de 6. Chaque tribu, étudiée en particulier, donne matiere à des clés spéciales au total de 37 Genres décrits un à un et dont les principaux sont illustrés par des diagrammes ou dessins en noir dans le texte, soit des fleurs entières, corolles, ovaires, pistils, soit des fruits, graines, rameaux. Quelques notules nous instruisent sur les avantages que l'homme retire de certaines Convolvulacées aux points de vue ornemental, industriel, médical, alimentaire, etc. ALFRED R. SUDRE (M.-H.). — Les Rubus de la Belgique. Extrait du Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique, t. XLVIII, 1910, 66 pages in-18. La Direction du Jardin botanique de l'État belge ayant confié à l'auteur le soin de faire la revision des Rubus de l'herbier de cet établissement, il y a eu lieu de dresser avec méthode l'inventaire desdites Ronces toutes récoltées en Belgique. Ce mémoire renferme la diagnose de deux formes nouvelles (X. nitidus W. N. forme opaciformis Sudre; At. granulatus REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 55 M. et L. forme gracilior Sudre) et se termine par une clé dichotomique des sections, espèces, sous-espèces, hybrides du groupe Æubatus Focke. Ladite analyse sera très utile aux botanistes belges qui voudront pour- suivre l'étude des Rubus, genre des plus critiques de la phytographie. Il y a beaucoup d'endroits qui n'ont pas été encore sérieusement explorés : la flore batologique de Belgique parait donc des plus riches et des plus variées ; M. Sudre arrive à un total provisoire de 78 espèces principales. ALFRED R. HEMET (L.). — Notes de Géographie botanique sur l'Est du département de l'Aube. Fascicule II, 36 pages in-18, avec 4 cartes en noir hors texte. Rennes, impr. Oberthur, 1909. Avec raison, l'auteur ne s'astreint pas au respect minutieux des limites administratives, car elles correspondent rarement aux limites naturelles, orographiques ou géologiques. M. Hémet nous cause de 150 espèces environ qui forment les associations végétales : 1° des coteaux calcaires jurassiques ; 2° des sables; 3° des argiles; 4° de la craie. Ce sont là, dit- il, quatre grandes divisions assez bien délimitées dans une partie des départements de l'Aube, de la Marne et de la Haute-Marne. Par ses cartes l'auteur nous met sous les yeux la florule du Mont Moret (altitude : 157 m.) sis dans la Marne, celle des sables de l'Herne. Il s'étend aussi sur celles du bois de Vamprin, des environs de Saint-Léger, Fontenay, Montmo- rency, etc. Une page entière et la topographie indicatrice de dispersion sont consacrées au Crepis setosa, espéce en pleine voie de naturalisation dans tout l'Ouest de l'Aube, au voisinage des départements de Seine-et- Marne et de l'Yonne. ALFRED R. COSTANTIN et BOIS. — Sur les Graines et Tubercules des tom- beaux péruviens de la période incasique. Tiré à part de la Revue générale de Botanique (directeur : Gaston Bonnier), t. XXII (1910). 24 pages avec 15 figures photographiques. Après les premières recherches dans les tombeaux de l'ancien Pérou opérées par M. de Rochebrune et M. Wittmarck, M. le capitaine Berthon à recueilli, au moyen de fouilles dans les cimetières de Lima, de très curieux documents archéologiques. Au point de vue de la botanique, les nombreuses graines et quelques tubercules, communiqués par M. Berthon, Ont permis à MM. Costantin et Bois de publier une étude intéressante relative à ces restes de plantes. Les anciens Péruviens connaissaient différentes races de Phaseolus vulgaris ; c'est donc à tort que l'on croyait naguère le Haricot originaire de l'Ancien Monde, L'origine de l'Arachide et du Mais était déjà rapportée à l'Amérique par la plupart des auteurs; 56 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. les faits que signalent MM. Costantin et Bois corroborent cette manière de voir. La présence indiscutable des Lagenaria au Pérou avant la conquête est peut-être un argument en faveur des relations qui ont pu exister entre l'Extréme-Orient (où la Gourde à bouteille était connue de longue date par les Chinois) et le Nouveau Monde à une époque antérieure à celle de la venue de Christophe Colomb. Enfin la patrie des Cucumis maxima et C. moschata (Courges), cultivés en Europe a donné lieu à des contro- verses; mais les arguments de MM. Costantin et Bois en faveur de l'ancienne culture américaine paraissent décisifs. ALFRED REYNIER. BOIS (D.). — L'Institut botanico-agricole de Buitenzorg (Java). Tiré à part de la Revue Horticole, numéros des 1* et 16 janvier et 1** février 1910, 11 pages avec 6 photogravures dans le texte. La Notice qu'a écrite M. Bois, visiteur en 1903 de l'ile de Java, nous transporte en esprit dans une région tropicale privilégiée où, en moins d'un siècle, le gouvernement hollandais, sur les conseils d'habiles et doctes praticiens, a créé le Jardin botanique de Buitenzorg, puis l'a enrichi peu à peu de laboratoires, bibliothèques, musées, etc., outillage scientifique dont l'organisation est surtout due au regretté docteur Treub qui déve- loppa les études de botanique pure et s'occupa avec zèle des plantations de Tabac, Thé, Café, Coton, Vanille, Riz, arbres à latex, etc. Quatre recueils scientifiques de Buitenzorg publient, entre autres, les Notes relatives aux observations de biologie auxquelles les savants du monde entier sont invités à collaborer par un séjour dans l'ile. Le climat de Java étant pluvieux, avec température à peu prés uniforme de 20 à 30 degrés, favorise une luxuriante végétation dont témoigne la forét (en partie vierge) de Tjibodas, comprise entre 1400 et 1900 mètres sur mer, dépen- dant de l'Institut botanico-agricole. Cette forét est dotée d'une installation de petit hótel joint à un laboratoire qui permettent aux phytographes de Fer p ; : ` : S'y fixer pour un temps plus ou moins long, en vue d'observations spéciales sur le vif. ALFRED R. BOIS (D.). — L'Ansérine amarante (Chenopodium amaranti- color Coste et Reynier). Expériences de culture faites en 1909. Tiré à part du Bulletin de la Société Nationale d'Acclimatation de France, numéro de mars et avril 1910, 12 pages in-8° avec 2 figures photographiques. Après de premières tentatives d'introduction cà et là en France, les résultats obtenus, en 1909, par toutes les personnes qui ont essayé là culture de la plante potagère dont il s'agit permettent de croire qu'on REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 57 pourra en retirer des services appréciables dans les contrées tropicales, subtropicales et tempérées chaudes. Dans quelques départements de la France les graines de l'Ansérine amarante arrivent tantôt difficilement, ou méme pas du tout certaines années, à maturité; tantót mürissent fort bien (comme cela s'est produit en Sologne et à Nantes). Dans la Creuse, la Seine-et-Oise, etc., la plante a été.jugée parfaitement cultivable. A Sceaux, prés de Paris, la tige a atteint, comme eu Tunisie, jusqu'à 3 m. 50 de hauteur et la frondaison 1 mètre de diamètre à la base caulinaire. M. Bois a recu aussi d'excellentes nouvelles des cultures faites au Jardin d'essais de Tunis. Au point de vue ornemental, on pourra lire, dans le journal Le Jardin, numéro de mars 1910, une Note de M. Gadeceau qui a utilisé le Cheno- podium amaranticolor pour l'ornement de son jardin et a obtenu, à l'aide de pincements réitérés, une fort belle bordure de massif. ArrnED R. JANCZEWSKI (Ep. ve). — Suppléments à la Monographie des Groseilliers. II. Espéces et Variétés de la Chine. III. Le Groseillier doré. Extrait du Bulletin de l'Académie des Sciences de Cracovie, février 1910, 25 pages grand in-8°, avec 3 photogravures et 5 dessins analytiques. M. Wilson ayant, de 1907 à 1909, dans les provinces chinoises du Sétchuan ct du Hupéh, récolté une vingtaine de Groseilliers, M. de Janc- zewski a pu en faire l'étude soit par l'examen d'exemplaires d'herbier, soit en les cultivant de graines que lui a expédiées M. Sargent. L'auteur des Suppléments nous présente, avec description en français et diagnose latine, comme nouveautés, 2 espèces : Ribes humile Jezk. et À. lauri- folium Jezk., puis 4 variétés : À. moupinense Franch. var. laxiflorum Jezk., R. longeracemosum Franch. var. Wilsonii Jezk., À. alpestre Dec. var. giganteum Jezk., R. glaciale Wall. var. glandulosum Jezk. Discutant ensuite les opinions plus ou moins divergentes de Berlandier, Lindley, Spach, Greene, Coville, Koehne, d’après lesquelles le X. aureum Pursh comprendrait soit 2, soit 3 espèces, M. de Janczewski est porté à admettre seulement 2 variétés. L'une d'elles, var. grandiflorum Jezk., aurait pour patrie les contrées voisines des fleuves Mississipi et Missouri; l'autre, var. tenuiflorum (Lindl.; R. flavum Berl.), habite les contrées occidentales des Etats-Unis, probablement, en outre, les montagnes du Mexique du nord. La première variété contient 2 races : revolutum (Sp-) et tntermedium (Sp.); la deuxième variété embrasse de méme 2 races : longiflorum (Nut.) et parviflorum Jezk. ALFRED R. 58 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. THELLUNG (A.). — La Flore adventice de Montpellier. (Résumé d'un mémoire inédit sur le méme sujet.) Extrait du Bulletin de la Société Languedocienne de Géographie, tome XXXIII, 1° trim. 1910, 32 pages in-8°. L'auteur a divisé son travail en cinq parties : 1° Avant-Propos; 3» Apercu historique; 3? Classification des plantes adventices ; définition 'des termes « adventice » et « naturalisé »; preuves de naturalisation; 4° Divers degrés ou états de naturalisation; 5° Statistique de la flore adventice de Montpellier. L'exposition de tous ces chapitres est d'autant plus intéressante, que peu de florules adventices du monde sont aussi riches que celle de Mont- pellier, les moyens d'introduction y étant multiples : grains de blé étran- gers destinés à étre traités par les moulins, laines étrangeres, lest des navires, transport des marchandises : navigation, chemins de fer, etc. Depuis qu'A.-P. de Candolle attira l'attention des botanistes sur la flore adventice de Montpellier, 800 espèces d'origines diverses furent, au cours d'un siècle, inscrites avec soin; un certain nombre de plantes de l'Orient, de l'Afrique septentrionale, de l'Amérique méridionale ont été méme distinguées et décrites par les botanistes montpelliérains (surtout par Delile et Godron) avant qu'elles fussent découvertes dans leur véritable patrie. M. Thellung termine sa statistique en donnant une énumération des espèces naturalisées dans sa dition depuis le xvr° siècle, classées d’après les agents de leur introduction, tout en indiquant, entre parentheses, la patrie de chaque espèce. ALFkED REYNIER. THELLUNG (A.). — Quelques souvenirs inédits de l'excursion de la Société Botanique de France dans les Hautes-Pyrénées en 1907. Article paru dans la revue Le Monde des Plantes, numéro du 1° mai 1910. Dans le Rapport (Bull. Soc. botan. de France, tome LIV) sur les herborisations faites au cours de la Session extraordinaire de notre Société, il n'est point parlé de plusieurs plantes méritant d'étre signalées à l'attention des botanistes qui parcourront les Pyrénées et les montagnes du nord de l'Espagne. Dans le Haut-Aragon, M. Braun, botaniste suisse, a cueilli, en 1907 : Aquilegia aragonensis Willk., Seseli nanum Duf., Laserpitium Nestlerii Soy.-Will., Trinia glauca (L.) Dun., Ptychotis saxifraga (L.) Lor. et Barr., Andryala ragusina L., Prunella bicolor Beck. Enfin, comme nouvelle localité : au-dessus de Gavarnie, E'pilobium Haynaldianum Hausskn. A propos de chacune de ces plantes, M. Thel- lung entretient plus ou moins longuement le lecteur. ALFRED R. Pe ` REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 59 HERIBAUD-JOSEPH. — Recherches sur les Diatomées des tra- vertins déposés par les eaux minérales de Sainte-Marguerite (Puy-de-Dôme) Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences, 3 janvier 1910, 3 pages in-4°. De ces /echerches, exposées avec détails par l'auteur, il ressort trois conclusions : 1° La présence de nombreuses Diatomées marines dans le travertin de la zone inférieure indique une plus forte minéralisation autre- fois des eaux de la source Sainte-Marguerite. 2? L'absence de Diatomées marines cans les eaux actuelles dénote une plus grande exigence sous le rapport de la minéralisation que chez les plantes supérieures. 3° L'examen d'échantillons pris à des niveaux différents permet de suivre très exacte- ment les modifications successives de la florule diatomique ; et, comme ces variations doivent correspondre à la salinité des eaux, il s'ensuit que l'étude méthodique des travertins peut fournir sur l'histoire des sources minérales de précieuses indications. ALFRED R. GADECEAU (E.). — Étude sur le Peuplement des sables de la Loire à Nantes. Tiré à part de la Revue bretonne de Botanique, numéro de décembre 1909, 15 pages in-8°, avec 2 plans de la Prairie au Duc en 1766 et en 1909. Une grande partie de la ville de Nantes est aujourd'hui construite sur des anciennes iles de la Loire. La configuration de.chacune de ces iles a subi de nombreuses transformations, conséquence de l'action des agents naturels et aussi de l'intervention de l'homme. Comme l'on finira par ne plus pouvoir herboriser sur ces sols alluviaux devenus urbains, M. Gade- ceau à jugé utile de nous faire saisir la physiographie des localités fluviales nantaises. Examinant les sables d'apport moderne dans le lit de la Loire, il constate leur peuplement progressif par telles ou telles espèces végétales dont les associations constituent peu à peu la prairie (type de la végétation insulaire naissante), espèces venues en bonne partie de l'amont du fleuve. Parmi les plantes de peuplement de ces ilots que consolident les racines desdites espèces prairiales, il y en a un certain nombre d'étran- gères à la flore autochtone de Nantes, desquelles la présence s'explique par les chantiers de construction, usines, port et gare au trafic impor- tant. L'auteur de l'Etude a dressé la liste des espéces adventices con- Statées sur la Prairie au Duc : « passagères », « subspontanées » ou * naturalisées ». Au nombre de ces dernières : ÆŒnothera biennis, ** Suaveolens, Senecio viscosus, Xanthium macrocarpum, Ilysanthes gratioloides, Linaria minor, Amarantus retroflexus, Chenopodium anthelminticum, Elodea canadensis. Quelques petites colonies paraissent 60 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. étre dues aux inondations ou au charriage par la Loire : Artemisia cam- pestris, Chenopodium Botrys, Agrostis Spica-venti, Poa palustris. ALFRED REYNIER. GADECEAU (E.) — Monstres horticoles : Kakis anormaux. Revue Le Jardin, n° 552 du 90 février 1910; pp. 57 et 58. Quatre figures noires dans le texte nous montrent d'abord le fruit normal de l'Ébénacée Diopyros Kaki L. fil, var. Mazeli, puis le fruit anormal dont deux exemplaires ont été récoltés dans le jardin, à Nantes, de M. Gadeceau, sur un arbre assez jeune, ni taillé, ni élagué, qui portait une trentaine de fruits bien conformés. Les Kakis motivant la Note que nous analysons présentaient, en dehors de tout traumatisme, une ou deux expansions du mésocarpe en forme de cornes. D’après Masters, Vegetable Teratology, il s'agit d'un accident d'énation, phéno- mene qui apparait à la suite d'un excès de développement d'organe. Dans la production mésocarpienne, chez les deux Kakis nantais, l'absence des 8 loges de l'ovaire rayonnant normalement du centre à la circonférence indique qu'il ne s'agit point du phénomene de disjonction, comme l'on pourrait le croire en se bornant à consulter les Eléments de Tératologie de Moquin-Tandon. ALFRED R. LITARDIÉRE (R. ne). — Notes sur quelques Herborisations en Pays Basque. Extrait du Bulletin de la Société botanique des Deux- Sèvres; année 1909-1910, 8 pages in-18. L'auteur de ces Notes a fait, en octobre (saison avancée), quelques herborisations aux environs de Biarritz, dans la vallée de la Laxia pres de Itxassou et entre Saint-Sébastien et Bilbao. Il y a trouvé, soit en bon état pour récolte, soit encore déterminables, un assez grand nombre de Phané- rogames intéressantes et de Cryptogames vasculaires, entre autres V'Hymenophyllum tunbridgense. La découverte la plus saillante de M. de Litardière fut à Zarauz (petit port de la côte cantabrique, à 45 kilom. de la frontière francaise), trois touffes de Woodwardia radicans (L-) Sm., dont une fronde mesurait près de 2 mètres de hauteur. Cette Fou- gère n'était connue, en Espagne, que dans quatre localités éloignées des provinces basques. Le nouvel habitat est le point le plus septentrional de Paire de dispersion sur le littoral de l'Atlantique; le Woodwardia (rare dans l'Inde, la Chine et à Java) existe aussi aux iles Canaries, Madère, Acores, dans les environs de Sorrente, à Ischia et en Sicile, mais pas ailleurs en Afrique-Europe. ALFRED R. LITARDIERE (R. pnr). — Les Fougères des Deux-Sèvres. Extrait du Bulletin de la Société botanique des Deux-Sèvres ; année 1909-1910. 56 pages in-18 et 3 planches hors texte. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. : 64 Pour le département que l'auteur explore avec tant de zéle, c'est le pendant du travail publié par M. Christ sur les Fougères des Alpes-Mari- times. Il est souhaitable que de pareils exemples soient suivis par d'autres botanistes, afin d'aboutir à une revision générale de la ptériodiologie francaise. Les Deux-Sévres, sans étre du nombre des départements les plus riches en Fougères, ne sont pas des plus pauvres : on y trouve, nous dit M. de Litardière, près du tiers des espèces ou sous-espèces signalées en France et classables en deux groupes : 1° élément principal comprenant des espèces de l'Europe moyenne ; 2 élément secondaire méridional. Au point de vue de l'appétence chimique, on distingue dans ces deux groupes : a) les Fougères surtout calciphiles, mais croissant cependant sur les sols privés de calcaire; 5) celles indifférentes; c) celles calci- fuges. Les variétés, sous-variétés, formes et lusus sont accompagnés chacun de sa diagnose. Un hybride nouveau (Asplenium Souchei R. Litard. = A. Adiantum nigrum X septentrionale) est décrit et figuré. La synonymie, les habitats et stats, le degré de fréquence ou de rareté, l'aire géographique, etc., sont soigneusement indiqués. ALFRED R. OFFNER (J ULES). — Les territoires de refuge de la flore alpine. (Ann. de géographie, XVIII, 1909, et Bullet. Soc. dauph. d'ét. biol., II). La notion de territoires de refuge, c'est-à-dire d'espaces découverts oü la flore alpine a pu trouver un asile pendant l'époque glaciaire a suscité en Suisse des discussions passionnées. M. OFFENER recherche quels ont pu étre de pareils territoires dans nos Alpes francaises mais en souli- gnant prudemment combien tout cela est hypothétique. Pour en citer un exemple, la flore essentiellement calcifuge des Alpes granitiques aurait été obligée de se réfugier dans les Préalpes calcaires; sans doute ces Préalpes ne sont point exclusivement calcaires, mais on sent tout de méme la portée de l'objection. L. Vipar. LASSIMONNE. — Notes de géographie botanique sur Uriage et ses environs (Ann. Univ. Grenoble, XXII, 1910 et Bull. Soc. dauph. d'ét. biol., II). Malgré son titre trop modeste ce travail est un véritable guide du bota- miste herborisant aux environs d'Uriage. Cette charmante station ther- male, située à 400 metres d'altitude, dans un vallon trés boisé, est un très joli centre d'excursions. En quelques heures on peut atteindre le Sommet de Chamrousse, c'est-à-dire l'altitude déjà respectable de 62 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 2953 mètres, en traversant les diverses zones altitudinales depuis les bois de Chénes jusqu'aux páturages alpins avec leurs Rhododendrons et leurs Gentianes. Bien des baigneurs qui fréquentent Uriage apprécieront cet opuscule. I: Vi Bulletin de l'Académie Impériale des Sciences de Saint-Péters- bourg, 1908, n° 9, p. 175. KuswEzov (N. L). — Contributions à la systématique des espèces caucasiennes du genre Omphalodes Mænch. (avec 2 planches et 1 carte). L'auteur commence par la critique des espèces caucasiennes du genre Omphalodes antérieurement décrites par les botanistes. Il rejette certaines de ces espèces comme appartenant au genre Paracaryum. D'autres, comme 0. verna DC., n'ont pas été retrouvées au Caucase. Il conserve cinq espèces caucasiennes dont il décrit les quatre premieres. Ce sont : O: cappadocica DC. (décrit sous le nom de O. cornifolia par K. Koch); O. Wittmaniana, O. rupestris, décrit par Boissier; O. Lojkæ, décrit par Sommier et Levier et O. scorpioides (Cynoglossum scorpioides). Les deux premières espèces sont voisines et présentent des formes de passage. L'auteur propose d'établir l'espèce O. cappadocica DC., type primitif, avec trois variétés : var. typica Kusn., var. Wittmaniana (Stev.) Kusn. et var. intermedia Kusn. — Les deux espèces suivantes sont aussi voisines, mais, quoique présen- tant des formes intermédiaires, constituent deux races géographiques nettement délimitées. Après avoir divisé le genre Omphalodes en deux sous-genres : Maschalanthus DC. avec quatre espèces et Euomphalodes avec environ vingt espèces, l'auteur donne leur répartition géographique; les deux groupes habitent l'Europe et l'Asie et représentent les restes de la flore tertiaire de l'Eurasie. Il parle ensuite de l'origine des espèces caucasiennes. D'après les études anatomiques faites par Jean Muszynski et portant sur les caractères de la feuille et du fruit des espèces caucasiennes du groupe Zuomphalodes, l'auteur conclut à la parenté de ces espèces. j Les différences anatomiques résultent probablement des différences de climats. : La structure anatomique montre que l'O. cappadocica et VO. Wittma- niana sont trés voisins, et le dernier peut étre considéré comme une variété du premier. L'O. Losjkæ et l'O. rupestris, quoique anatomiquement très voisins, sont deux races géographiquement distinctes, leur origine est probable- ment la même. Pour terminer, l’auteur donne une classification des espèces caucasiennes du genre Omphalodes. ANNA JOUKOFF. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 63 Bulletin de l'Académie Impériale des Sciences de Saint-Péters- bourg, 1909, n° 1, p. 81. BazENov [BAJENOFF] (B.). — Sur la végétation des Algues dans la mer Noire, dans la baie de Sébastopol. En étudiant l'apparition et la disparition des principales Algues de la mer Noire aux environs de Sébastopol, l'auteur constate que la répar- lition saisonniere des plantes marines est presque identique à celle du plancton de cette mer. Les passages d'une saison marine à une autre sont nettement indiquées par l'apparition et la disparition de certaines Algues (fin novembre, fin février, mai et aoüt). Certaines Algues vivent toute l'année, elles ont chacune leurs périodes de maximum de dévelop- pement. En comparant la mer Noire avec la Méditerranée l'auteur constate que les Algues de la mer Noire présentent des particularités spéciales quant à l'époque de leur apparition et de leur disparition. ASF: SARTORY (A.). — Sur les caractéristiques du genre Oospora et son extension dans l'état actuel de nos connaissances | Presse médi- cale, 27 juillet 1910, 20 pages et 1 fig. texte). L'auteur, après un historique des Oospora à filaments ténus de notre section des Fragiles, qui ont été tour à tour décrits sous les noms géné- riques d'Actinomyces, Streptothrix, Nocardia, Cladothrix, Disco- myces, expose les raisons qui font ranger ces Mucédinées dans le genre Oospora Wallroth, et donne une liste des espèces pathogènes actuelle- ment comprises dans ce genre. F. GUÉGEN. Missouri Botanical Garden, XX*" Annual Report, 1909, 1 vol. in-8° de 222 pp. avec nombr. planches. Ce périodique contient les mémoires botaniques suivants : Grirrirus (David). — Ilustrated studies in the genus Opuntia. II. [Étu- des illustrées sur le genre Opuntia], pp. 81-95, 12 pl. phot. Espèces nouvelles : Opuntia Dillei, O. Allairei, O. tricolor, O. cærulescens, 0. gilvescens, O. congesta, O. canada, O. megacarpa, U. on 0. arizonica, O. subarmata. Harris (Arthur). — Variation and correlation in the flowers of Lagerstræmia indica. [Variation et corrélation dans les fleurs du Zager- stræmia indica], pp. 99-104. Harris (J. Arthur). — The correlation between length of flowering- stalk and number of flowers per inflorescence in Nothoscordum and Allium [Correlation entre la longueur de la tige florifere et le nombre des fleurs par inflorescence dans les Nothoscordum et Allium], pp. 105-115. 64 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Harris (J. Arthur). — Correlation in the inflorescence of Celastrus scandens. [Corrélation dans linflorescence du Celatrus scandens], pp. 116-122. Ces trois mémoires de biométrique ne peuvent étre analysés. GarES (Reginald R.). — Analytical key to some of the segregates of Oenothera. [Clef analytique de quelques segrégats du g. OE nothera|, pp. 123-137. F. GuÉGUEN. NOUVELLES — A l'occasion du premier janvier, plusieurs de nos confrères ont recu des distinctions honorifiques : M. le capitaine Ch. de Touzalin a été nommé Chevalier de la Légion d'Honneur ; MM. Bonati et Caussin, Officiers d'Académie. — Nous avons omis de signaler, lors de la promotion J. Ferry, le nom de notre confrère Ch. Duffour, nommé Officier d'Académie. — Le tome XII de la Flore de France, de M. Georges Rouy, vient de paraitre; il forme un volume de 507 pages. Deux tomes seulement restent à paraître pour que la Flore soit achevée. Tous les botanistes systématiciens connaissent, à l'heure actuelle, l'important ouvrage que notre savant confrère publie depuis 1893, ouvrage remarquable par une documentation très fournie, tant au point de vue des diagnoses (avec tableaux dichotomiques) poussées jusqu'aux sous-variétés des types spécifiques, qu'en ce qui concerne la taxinomie, la bibliographie, méme toute récente, la synonymie et la géographie botanique (Communiqué). Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, F. Camus. Coulommiers. — Imp. Pauz BRODARD. TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. M. Gandoger.. I L. Trabut............... 0. Lignier............... P. Guérin... "ort o EE RSS D. pond M RE J. Pavillard. ............ . Lignier.. DA r ES SÉANCE pu 13 JANVIER 1910. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ AU 1^ JANVIER 1911. Allocution présidentielle................,....,,..... PE Admission de MM. Robert et Blaringhem............ Lettre à M. le Secrétaire général (Extrait)... TOPICS L'indigénat de la Fève (PI, I)............... EEUU Ce qu'il faut entendre par le « mériphyte Piers seen Recherches sur la structure anatomique de la fleur; du fruit et em particulier de la graine des Diptérocarpées.. Remarque complémentaire à propos « de ses Notes; sur les Saxifrages.... SÉANCE DU 27 JANVIER 1910. Admission de MM. Desmaisons et Raphelis.., RU Dons faits à la Société. ................,.... vise V.S. Observations sur les Diatomées....................:.... . Organisation: progressive dù parcours des laiscenux libéro- ligneux dans le mériphyte des Phyllinées .. Présentation par M. Lurz d'une feuille de Tilleul ascidiée. R. re, E Notes balôlogiqués.......,....4.ss..4.servesss.eess vasi Remarques sur la flore de Ja Mauritanie Occidentale. . Recherches sur la structure anatomique de la fleur, dù fruit et en à particulier de la graine des Diptérocarpées (Suite). . REVUE Bulletin de l'Agriculture aux Andes néerlandaises. AQUET (Joseph). — Un ancien coin hor- ticole du Midi : Agde......,........ . OUILLADE (A.). — Notes sur quelques Plantes critiques ou nouvelles de la Charente-Inférieure, .....1......1:.. Litto (Miquel). — Contribucion al cono- Cimiento de los Arboles de la Argen- tina, | l.l. € (M. H.). — Les Rubus de la Bel- gique. 5 [IM gods +). zi Notok de Géographie bota- e sur l'Est du d l'Aube RE de CosrA vrIN Tub et Bo — Sur les Graines et "Dercüles des toómbeau& péruviens € la période ineasique. . Bors (D.), — L'Institut botaniéo-agricole de Buitenzorg (Java) 0. +). — L'Ansérine Amarante ( Cheno- e amaranticolor Coste et Rey- E jg P riences de culture faites e ee (Ed. de). — Suppléments à ographie des G cttm roseilTiers. Il. LL ` PURES AAAA bibe te T ve wo mm mm DESEE LI BIBLIOGRAPHIQUE. 49 52 52 PIS 99 Qc [21 56 56 Wed d. A EN RE EE TR D ER CR 9S bb aA rele Espèces et Variétés de la Chine. Ill. Le Groseillier doré, 1910......... es THELLUNG (A.). — La Flore adventice de Montpellier. (Résumé d'un Mémoire inédit sur le méme sujet.).......... THELLUNG (A.). — Quelques souvenirs inédits de l'excursion de la Société botanique de France dans les Hautes- Pyrénées en 41907........:...::...:. HÉRIBAUD-JOSEPH. — Recherches s sur - les Diatomées des travertins déposés paf les eaux minérales de Soin te-Matguo- rite (Puy-de-Dôme). .... iiie eene GapEcEAC (E.). — Étude sur le Peuple- ment des sables de la Loire à Nantes. GapEcEAU (É.). — Monstres horticoles t Kakis anormauX.......:.:......:,: " LiranbrénE (R. de). — Notes Sur quelques Hérborisations en Pays Basque....:. | LiraBbiEnE (R. de). — Les Fougères des Deux:Sévresg, ...,..s..... verser Orrver (Jules). — Les territoires de refuge de la flore alpine:.... give Lassimonxe. += Notes de géographie botanique sur Uriage et ses environs. Bülletin de l'Académie Impériale des Sciences de Saint-Pétérsbourg, 1908, 9. Bulletin de l'Académie Impériale des Sciences dé Saint-Pétersbourg, 1909, 1. SARTORY (Ai). — Sür les caractéristiques du gente Oospora el son extension dans l'étatactuel de nos connaissances. Missouri Botanical Garden, XX........ $t. seh ta t b o n n on = - A ÓÜ 18 63 63 63 64 I. — Les manuscrits, rédigés ne varietur et lisiblement, doivent être déposés le jour méme où sont faites les communications, faute de quoi leur impression est ajournée sans que les auteurs puissent élever de réclamation à cet égard Il. — Si les manuscrits sont accompagnés de figures destinées à être insérées“ dans le texte, celles-ci doivent étre dessinées à la plume et au trait, ou bien au crayon Wolff sur papier procédé, ou consister en bonnes photographies, de manière à en permettre la reproduction par les procédés zincographiques. L'insertion de toute figure ne pouvant être reproduite que par des, procédés différents reste soumise à l'approbation de la Commission du Bulletin. HI. — Les auteurs reçoivent une épreuve en placards et en double exemplaire de leürs communications, la correction des autres épreuves étant faite par le Secrétariat.. Les corrections doivent être retournées dans le délai maximum de trois jours au Secrétaire-rédacteur, faute de quoi la correction est faite d'oflice par le Secrétariat. IV. — Lorsque les manuscrits dépassent la Jongueur réglementaire de 3 pages ! et qu'ils ne comportent pas de question de priorité, ils peuvent étre publiés sous la rubrique : Mémoires publiés par la Société botanique de France. Ces Mémoires sont édités avec toute la célérité possible, mais sans garantie de date. Hs prennent place dans les volumes annuels à la suite des communications insérées aux séances ordinaires et sont fournis aux Membres de la Société sans majoration de leur cotisation. V. — Afin de permettre l'établissement des convocations aux séances, MM. les Auteurs sont instamment priés d’aviser le Secrétaire général huit jours à l'avance des communications qu'ils ont l'intention de présenter. L'inscription à l'ordre du jour de tout travail parvenu au Secrétariat après ce délai ne peut étre garanti, Bureau et Conseil d'administration de la Société pour 1911 Président : M. Maurice de Vilmorin. Vice-présidents : MM. Zeiller, Hue, Jeanpert, Magnin. Secrétaire général : M. L. Lutz. . .. Secrétaires : o. Vice-secrétaires : MM. Gatin, Lormand. MM, F. Camus, Sartory. Trésorier : Archiviste : M. Philippe dé Vilmorin. M: E. Malinvaud. - Membres du Conseil : Š | MM. Chauveaud, MM. Gagnepain, | MM. Lecomte, Dangeard, Griffon, Mangin, Dismier, Guérin, Poisson (3.), Friedel, Hickel, Prillieux. — — Tout ce qui concerne l'administration de la Société doit être adressé au Secrétaire général à l'adresse suivante : M. Lutz, professeur agrégé à l’École supérieure de pharmacie, 4, avenue de |. l'Observatoire, Paris (VI°). Le Secrétaire-rédacteur, Gérant du Bulletin: F. Camus: Coulommiers.— Imp. Paur BRÓDARD. 4 Le BULLETIN SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU l7 aoUT 1875 TOME CINQUANTE-HUITIÈME (Quatriéme série — Tone XI) 1911 3.3 Séances de février-mars 1911. PARIS AU SIÉGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 MÀ Le Bulletin de ia Société botanique de France parait par livraisons mensuelles. Le Bon à tirer de ce numéro a été donné le 96 mai 1911. Ce fascicule contient les planches II à V. AVIS IMPORTANT Par suite de l'augmentation croissante du nombre des communications et de sa répercussion sur les finances de la Société, la Commission du Bulletin croit devoir rappeler à nos Gonfrères que le Règlement limite la longueur des manu- scrits à huit pages d'impression par séance et à quarante pages pour l'année entière, au delà desquelles l'auteur doit sa collaboration pécuniaire. Dans un intérêt commun, la Commission prie donc très instamment MM. les Auteurs de condenser le plus possible le texte des Notes destinées à l'impression. Tarif des tirages à part. Un tirage sous presse de 25 exemplaires est accordé gratuitement à Messieurs les Auteurs qui en feront la demande en remettant leur manuscrit. — Les Auteurs qui préférent des tirages à part avec réimposition, bénéficieront en compensation d'une réduction de 3 fr. 60 sur les prix du tarif ci-dessous 5 0 0 500 NOMBRE DE FEUILLES 2 3. » 7) - ZXEMPL. | EXEMPL. | EXEMPL. | EXEMPL. | EXEMPL. —— Une feuille (16 pages), réimposition, papier, tirage,| fr. c. fr. c. fr. c. fr. c. fr. c. pliure, piqüre et couverture passe-partout, de couleur, .................... 10 20 | 11 40 1330 | 18 » | 9880 Trois quarts de feuille (12 pages). . . . . . .. 9 60 10 80 12 60 16 80 26 40 Demi-feuille (8 pages). . . .. .. . . . ... 1,76 7 20 9 60 14 40 21 60 Quart de feuille ($ pages). . .......... 4 80 6 » 8 40 10 80 16 80 2e feuille en sus de la première , . . . . . .. | 9» | 1020 | 1140 | 1440 | 2160: Trois quarts de feuille en sus d'une feuille, . . . 8 40 9 60 10 80 13 80 19 20 Demi-feuille en sus d'une feuille. . . . . . . .| 480 6 » 7 80 10 90 16 80 Quart de feuille — DRE Pr aat 3 60 4 80 7 2 9 60 14 40 Tirage supplémentaire sans réimposition, conforme aux exemplaires gratuits, prix uniforme paf feuille ou fraction de feuille : 25 exemp: , d oxone, T5 axemp: , UM exem. 3 fr. 60 41r. 20 4 fr -50 4 fr. 80 Supplément de 0 fr. 30 par 25 exemplaires en.plus. La composition d'un titro d'entrée spécial d'un tiers de page est de 1 fr. 20. La composition d'un grand titre d'une page est de 3 fr. 60. En plus les frais de tirage et de papier (M La composition d'un faux-titre est de 2 fr. 40. En plus les frais de tirage et de papier (*). La composition d'une couverture imprimée, sans page d'annonces, est de 2 fr. 40 si le titre est la répétition de celui de la brochure. et de 4 fr. 80 si le titre est fait seulement pour la couver ture. En plus les frais de tirage et de papier !*). i L'addition à la couverture passe-partout du titre de la communication composé en caracteres du. texte est comptée 2 fr. 40. i S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus; 0 fr. 95 l'heure. Une gravure d'une page, intercalée dans lé texte, eñtraîne un supplément de tirage de 9 fr. 40. Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 80. Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entraînant uné modification dans la disposition des 16 p. . 12 8 p. 4p. pages du Bulletin, sera fait à ce Tarif 35 0 Pr mL o Qi *) Les frais de tirage et de papier des titres et couvertures seront comptés suivant le tarif du haut de eu tableau, * Iw SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1911. PRÉSIDENCE DE M. MAURICE DE VILMORIN. è M. F. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la précédente séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans cette séance, M. le Président proclame membre de la Société : M. Miraxoe (Robert), licencié ès sciences, ingénieur-agro- nome, avenue Rapp, 25, à Paris VII, présenté par MM. Mangin et Hariot. M. F. Camus résume au tableau une Note de M. Raymond Hamet sur la germination des plantes de la famille des Crassulacées. Cette Note, destinée aux Mémoires de la Société, sera soumise à l'approbation du Conseil. M. F. Camus fait ensuite la communication suivante : Sur la présence d'une Mousse maritime, l’Ulota phyllantha Brid., à Meudon (Seine-et-Oise) et remarques sur la distribution en France de cette plante; PAR M. FERNAND CAMUS. Ün considére habituellement comme Mousses maritimes le Pottia Heimii Br. eur., le Grimmia maritima Turn. et l'Ulota Plyllantha Brid. Les exigences de ces trois plantes sont en réalité trés différentes. Le Pottia Heimii demande uniquement àu voisinage de la mer un substratum salé et, s'il rencontre ce Substratum loin du littoral, il s'en accommode parfaitement. Il végète très bien, par exemple, dans les terrains salifères de la Lorraine. Le Grimmia maritima est bien plus exigeant. Il ne T. LVII. (SÉANCES) 5 66 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1911. s'écarte jamais des rochers battus du flot : ce n'est pas le sel, c'est la mer méme qui lui est indispensable. Le cas de l'Ulota est plus complexe. D'abord on sait que cette Mousse présente, si je puis dire, deux formes biologiques, l'une saxicole, l'autre arboricole. La première, sauf des exceptions en somme trés rares, ne se fixe que sur les rochers recevant l'embrun de la vague et méme là où la mer est dure : c'est vraiment alors une Mousse maritime, au méme titre que le Grimmia maritima. La forme arboricole de UU. phyllantha s'éloigne beaucoup plus du littoral, et on la trouve plus ou moins disséminée à l'intérieur de la plupart de nos départements cótiers situés au Nord de la Charente-Inférieure ; elle pénètre méme dans quelques départe- ments qui ne touchent point à la mer. Elle est déjà indiquée, d'après Hommey, près de Séez (Orne), dans la première édition de la Flore des Mousses du Nord-Ouest de M. Husnot (1873); je l'ai moi- méme signalée depuis longtemps dans plusieurs localités du Maine-et-Loire et des Deux-Sévres, situées, il est vrai, dans la portion de ces départements la moins éloignée de la mer. La distance qui sépare en ligne droite ces dernières localités du point le plus voisin du littoral atteint un peu plus de 100 kilo- métres. La nouvelle localité que je vais faire connaitre aujour- d'hui recule de beaucoup cette limite : elle la porte à 150 kilo- métres au moins. Le 24 février 1906, au cours d'une herborisation dans les bois de Meudon, je fus trés surpris de trouver dans le bas-fond de Trivaux, sur une cépée de Saule (Salix cinerea), parmi des Orthotrichum vulgaires (O. affine, O. diaphanum), une dizaine de touffes de l'Ulota phyllantha. Je distinguai immédiatement cette Mousse qui m'est bien familière et que font facilement reconnaitre les paquets de corpuscules bruns fixés à l'extrémité de ses feuilles. En raison de l'intérét géographique et de l'intérét biologique que présentait cette trouvaille, je crus prudent de ne pas la rendre publique immédiatement. Je me contentai de conduire à la localité de Trivaux quelques amis éclairés de la flore parisienne, MM. Danguy, Dismier, Hariot, Jeanpert. Aujourd'hui mes scrupules n'ont plus raison d'étre : la cognée a fait tomber l'unique tronc porteur de l'Ulota phyllantha, et il est à craindre que les arbres voisins, sur lesquels cette Mousse F. CAMUS. — PRÉSENCE DE L'ULOTA PHYLLANTHA A MEUDON. 67 aurait pu — mais alors tout récemment — se propager, ne subissent avant peu le méme sort. Comment l'Ulota phyllantha est-il venu à Meudon? Il n'y a guère, dans la circonstance, d'autre facteur possible de trans- port que le vent : les corpuscules reproducteurs de l'Ulota peuvent certainement être entrainés fort loin. Rien ne prouve d'ailleurs qu'entre la mer et Meudon, particulièrement dans la vallée de la Seine, ne se rencontrent pas des localités où l'Ulota se soit fixé et d'où il ait pu essaimer. Cette région intermédiaire est encore bien incomplétement connue bryologiquement. Moi- méme, aux environs de Vernon et des Andelys, j'ai accordé quelque attention à F Ulota; mais il faut avouer que la recherche en est vraiment fastidieuse et par trop aléatoire pour que, en voyage du moins oü le temps est toujours ménagé, on ne puisse l'employer plus utilement à d'autres recherches. Mais mon insuecés ne prouve rien. En dehors des départements cótiers ou des portions de ces départements oü l'Ulota phyllantha est vraiment commun, il ne se montre que par touffes isolées dont la découverte est généralement due au hasard, ce précieux collaborateur du botaniste. C'est en cherchant tout autre chose que, plus d'une fois, je suis tombé sur l'Ulota phyllantha : ce fut le cas en particulier à Meudon. 5i la présence ou la fréquence de cette Mousse (forme arbo- ricole) dans les départements littoraux indique évidemment que l'influence marine lui est favorable, comment s'exerce cette influence? Est-ce par la salure ou par l'humidité de l'air? Je crois que l'influence de la salure doit étre écartée, car elle cesse bien avant que l'Ulota ne cesse de se montrer abondant. L'humidité atmosphérique qu'entraine le voisinage de la.mer me parait jouer au contraire un róle prépondérant, car là elle est générale et habituelle, tandis qu'à une certaine distance de la mer, elle ne se manifeste que sous l'influence de causes toutes particulières et, par suite, elle est plutôt locale et intermittente. La localité de Trivaux réalise à merveille un milieu à atmo- Sphère humide habituelle. Elle occupe une des parties les plus basses de Ja forét de Meudon, reposant sur les marnes qui forment la base des sables dits de Fontainebleau. De toutes Parts, sauf au Nord, le terrain se relève rapidement et atteint 68 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1911. sur quelques points le niveau des argiles à meulières. L'étang ou mare de Trivaux (un demi-hectare environ) remplit une partie de ce fond. Au Nord, entre la chaussée de l'étang et le mur d'enclos du parc de Chalais (qui lui-méme renferme un étang du double au moins plus grand que celui de Trivaux), s'étend un terrain bas, couvert d'un fouillis d'arbres et d'arbustes, coupé de canaux, ce qui ne l'empéche pas d'étre marécageux et peu pratiquable en tout temps et souvent inabordable l'hiver. L'étang et le marécage sont le siège d'une abondante évapo- ration, et les vapeurs ainsi produites sont en majorité mainte- nues sur place gràce à la hauteur des collines boisées environ- nantes qui opposent une barriére aux grands courants atmos- phériques et qui, surtout élevées du cóté méridional, réduisent le nombre des heures d'insolation. On concoit done que des cor- puscules reproducteurs de l'Ulota phyllantha apportés par le vent à Trivaux y ont trouvé un milieu très favorable à leur développement, et de fait, au cours des cinq années pendant lesquelles j'y ai connu cette Mousse, à qui je faisais au moins une visite annuelle, elle s'y est parfaitement maintenue et le nombre de ses touffes m'a paru augmenter. Par contre, je ne l'avais point encore vu, en 1910, se propager sur les arbres vol- sins; mais les difficultés d'exploration dans cette localité ne permettent pas de rien affirmer. Lors de ma dernière visite à Trivaux, le 29 janvier dernier, la hauteur de l'eau m'a empéché de faire de nouvelles recherches. Il reste donc un espoir, bien faible il est vrai, que la localité ne soit pas irrémédiablement détruite, si toutefois la coupe du bois s'arréte là, et s'il en est ainsi, je supplie les botanistes collecteurs de ne pas se montrer plus barbares que les bücherons. Jai vainement cherché l'U/ota phyllantha autour des autres étangs et bas-fonds de la forét de Meudon. Aucune d'ailleurs de ces localités ne présente un ensemble de conditions à beaucoup prés aussi favorables que celle de Trivaux au développement de cette Mousse. L'aire de dispersion de l'Ulota phyllantha est trés vaste. En Europe elle s'étend depuis la France jusqu'à la Norvège, el comprend encore les Îles Britanniques et les Féroé. Dans F. CAMUS. — PRÉSENCE DE L' ULOTA PHYLLANTHA A MEUDON. 69 l'Amérique du Nord, l'Ulota se montre du côté du Pacifique aussi bien que du côté de l'Atlantique jusqu'à Terre-Neuve et l'Islande. Enfin on le signale dans les Terres Magellaniques. D'après le peu qu'en disent les auteurs, il ne parait pas s'éloigner beaucoup de la mer, mais nulle part je n'ai trouvé sur ce point de renseignement précis non plus que sur la distinction nette des deux stations saxicole et arboricole. 1l est indispensable en effet, en matière de géographie botanique, de distinguer les deux formes biologiques dont je parlais au début de cet article. Morphologiquement elles ne sont pas séparables. D'ordinaire la forme saxicole, probablement en raison de sa station, constitue des toufles plus denses, plus bombées, d'une couleur plus terne, comme hàlée; mais ces caractères, outre qu'ils n'ont pas une grande valeur, ne sont pas suffisamment constants, et il serait dificile au simple aspect de ranger nombre d'échantillons dans l'une ou l'autre forme. On ne peut rien tirer du tissu foliaire : les caractères différentiels qu'ont donnés C. Müller et Kindberg, qui voient deux types spécifiques dans ces deux formes, n'ont ni valeur ni constance ; il suffit, pour s'en con- vainere, d'examiner une série de feuilles des deux formes. Reste le caractère tiré du pédicelle du sporogone, qui serait arqué dans la forme saxicole (Ulota maritima C. Müll. et Kindb.). Malheureusement ce caractère, qui, s'il était constant, aurait une certaine valeur, ne peut pas servir en pratique, les très rares cas dans lesquels l'une ou l'autre forme de l'Ulota phyllantha ont été trouvées fertiles se comptant encore. Ces deux formes ne sont donc que deux formes biologiques ou, si l'on aime mieux, deux formes stationnelles. Il est tout à fait excep- tionnel de trouver l'U. phyllantha saxicole en dehors des rochers battus du flot. Je l'ai vu s'établir ainsi dans quelques anses tranquilles (rade de Brest, arrière-port du Conquet) ou remonter des estuaires (rivières de Quimperlé, de Landerneau); mais, en pareil cas, il se fixe à un niveau à peine supérieur à celui de la pleine mer. Un autre cas, moins rare que le précédent, peut se présenter. L'Ulota croissant sur des arbres qui abritent des rochers, laisse tomber sur ces rochers des corpuscules reproduc- leurs qui y germent et y développent des touffes. Le cas n'est Pas spécial à l'U. phyllantha ; il peut se présenter exceptionnel- 70 SÉANCE DU 40 FÉVRIER 1911. lement pour d'autres Mousses, et j'ai vu moi-méme, dans la forét du Gavre (Loire-Inférieure), où abondent divers Ulota, VU. crispa fixé sur une borne hectométrique. Ce n'en est pas moins alors à la forme arboricole qu'appartiennent ces touffes développées sur rocher et elles en ont la laxité habituelle. Dans de nombreux vallons de Belle-Ile-en-Mer, les arbres porteurs d'Ulota phyllantha ne sont pas rares et, presque toujours, ces Ulota se resèment sur les blocs des pierres d'enclos situés au- dessous de ces arbres. Je crois intéresser les bryologues en exposant ici avec quel- ques détails les limites extrémes actuellement connues de la région occupée en France par cette Mousse. Disons d'abord qu'elle y a été longtemps méconnue par les botanistes francais. Elle est indiquée pour la première fois en France en 1860 seule- ment dans la 1" édition du Synopsis Muscorum de Schimper, sous cette formule bien vague : « Ad littora maris.... Galliæ septentr. » Il s'agit probablement là d'une plante normande recueillie par de Brébisson ou par Le Jolis. La première indica- tion d'une localité précise est due à M. P. Mabille qui, dans son Catalogue des plantes qui croissent autour de Dinan et de Saint- Malo (1866), la signale ainsi : « Rochers de la Rance à Taden et à l'écluse de Livet » localités situées prés de Dinan et qui n'en font, pour ainsi dire, qu'une. Je tiens de M. Mabille lui- méme qu'il récolta pour la première fois sa plante sur un rocher des bords de la Rance, qu'il aborda à la nage. La Rance étant une riviére soumise à la marée, on peut voir dans la plante de Taden-Livet, soit la forme saxicole de l'Ulota phyllantha remon- tant un estuaire, soit un réensemencement sur rocher de la forme arboricole, dont j ài moi-méme constaté la présence dans les alentours de Dinan. Malgré son abondance en Finistère, cette Mousse avait échappé aux frères Crouan qui ne la signa- lent pas dans leur Florule du Finistère (1861). L'année suivante, dans son Catalogue, Le Jolis l'indiqua aux envi- rons de Cherbourg. La Flore des Mousses du Nord-Ouest de M. Husnot (1'* édition, 1873) en fit connaitre une douzaine de localités. Aujourd'hui encore il y a bien des lacunes dans nos connaissances sur la dispersion en France de l'Ulota phyllantha. Puissent les détails dans lesquels je F. CAMUS. — PRÉSENCE DE L' ULOTA PHYLLANTHA A MEUDON. 7A vais entrer provoquer de nouvelles recherches sur le sujet. La limite méridionale actuelle, pour l'une comme pour l'autre forme, est lile d'Yeu, sur les côtes de la Vendée, où j'ai trouvé la forme arboricole en plusieurs endroits sur les rares arbres de l'ile et la forme saxicole sur un point unique de la « côte sauvage », c'est-à-dire celle tournée vers le large. Je doute fort qu'on retrouve cette forme saxicole plus au Sud. Je l'ai vainement cherchée sur la cóte des Sables-d'Olonne. De là jusqu'à l'embouchure de la Gironde les falaises calcaires qui bordent la cóte ne sauraient lui convenir, encore moins les sables qui s'étendent de la Gironde à l'Adour. Par contre, la côte septentrionale de l'Espagne, de la frontière francaise à la Corogne, pourrait trés bien lui fournir des points à sa conve- nance. La forme arboricole a des chances de se retrouver plus au Sud en Vendée. Je ne l'ai pas vue dans les bois de l'anse du Veillon. Ces bois m'ont semblé un peu secs; mais je crois que des recherches nouvelles ne seraient pas inutiles, ma visite à cette localité ayant été trés écourtée. On trouvera plus probable- ment l'Ulota à quelque distance du littoral qui, dans ce dépar- tement, est sur presque toute son étendue très dénudé; mais on ne peut guére compter que sur des touffes isolées. Dans la Charente-Inférieure et les départements qui s'étendent de là jusqu'aux Pyrénées l'Ulota, s'il existe, doit être extrémement rare, l'air plus sec, la température plus élevée ne lui permettent probablement pas d'y vivre. F. Renauld dit l'avoir eherché en vain dans les Landes. Je n'ai pas été plus heureux que lui pen- dant deux journées d'herborisation dans cette région. Toutefois je n'émets là qu'une hypothèse à laquelle il est possible que les faits donnent tort. Si, partant de l'ile d'Yeu, nous suivons la côte dans la direction du Nord, nous verrons la forme saxicole établie dans un nombre de localités assez restreint, presque toujours sur des pointes battues du flot : c'est plutót une Mousse rare. Voici le relevéà peu prés complet de ces localités, pour la Vendée et la Bretagne, d'après mes propres recherches et, pour la Manche, d’après des renseignements que m'ont obligeamment fournis MM. L. Cor- bière, et L.-A. Martin : 2p. SÉANCE DU 410 FÉVRIER 1911. VENDÉE : Île d'Yeu, trés rare à la pointe du Chatelet (décembre 1904); ile de Noirmoutier, à l'anse des Dames (bois de la Chaise). Comme, dans cette localité, les blocs de grès porteurs de l’Ulota sont situés au-dessous d'arbres qui eux- mémes portent cette Mousse, il s'agit peut-étre ici d'un réense- mencement sur rochers de la forme arboricole. LoiRe-INFÉRIEURE : Côte du Croisic (Je ne puis certifier cette localité). Morginax : Belle-Ile; île de Groix; Quiberon. FixisrERE : Penmarch (abondant) : pointe du Raz (abondant), pointe du Van et cà et là sur la cóte nord du Cap; pointe Saint-Mathieu; presqu'ile de Kermorvan, prés du Conquet; l'Argenton ; Roscoff, avec l'ile de Batz et l'ilot de Ti-Saozon. (Existe sürement à Ouessant que je n'ai pas visité.) Côres-pu-Norp : Plusieurs pointes de la côte de Lannion; Archipel de Bréhat; pointe de l'Arcouest, prés Paimpol. Maxcxe : Archipel de Chausey (de Brébisson) ; plusieurs loca- lités des environs de Cherbourg et de la cóte de la Hague (Le Jolis, Corbiere, Martin). Cette forme saxicole existe aussi dans les iles anglo-nor- mandes. M. Corbière m'en a envoyé un échantillon de Serk. En raison du délitement rapide de ses falaises jurassiques ou crétacées, le reste du littoral de la Manche se préte mal à l'éta- blissement de l'U/lota phyllantha saxicole, aussi n'en connait-on aucune localité depuis le Cotentin jusqu'à la frontiere. Cette forme existe en Hollande dans une bien curieuse station, les pierres des digues. On pourra peut-être la trouver en semblable station en France. Passons à la forme arboricole. Sur la carte annexée à cette Note, j'ai réuni par une série de lignes droites, dont l'ensemble constitue une ligne brisée, les localités les plus avancées vers l'intérieur de la France, actuel- lement connues, de cette forme arboricole de l'Ulota. Les sommets des angles rentrants ou saillants de cette ligne brisée sont occupés par les localités suivantes : Les Épesses (Vendée); le Puy-Saint-Bonnet (Deux-Sèvres); Vezins et Chanteloup (Maine-et-Loire); Vertou près Nantes F. CAMUS. — PRÉSENCE DE L'ULOTA PHYLLANTHA A MEUDON. 73 (Loire-Inférieure), Châteaubriant (id.); les forêts de Rennes et de Villecartier (Ille-et-Vilaine); Flers (Orne), Séez (id.); Oudalle prés le Hàvre (Seine-Inférieure) ; Mers (Somme); Saint- Josse (au Sud de Montreuil, Pas-de-Calais), Etaples (Pas-de- Calais), Lottinghem et Nielles-les-Bléquin (méme département, un peu au-dessous du milieu d'une ligne qui joindrait Boulogne à Saint-Omer). Il s'en faut qu'entre cette ligne et la mer, l'Ulota phyllantha soit également répandu. En Basse-Bretagne, il est vraiment commun dans la zone comprise entre le sommet de la péninsule el une ligne tirée de Lorient à Saint-Brieuc. Une seconde ligne sensiblement paralléle à la premiére, tirée de Vannes à Dinan, délimite une seconde zone où l'U/lota est encore large- ment répandu, mais moins généralement que dans la première. A partir de cette ligne, la Mousse se raréfie de plus en plus et elle finit par ne plus se montrer que par touffes isolées quand on arrive aux confins de la Bretagne et en Vendée. Dans la Manche, l'Ulota phyllantha arboricole est répandu ou méme commun suivant les points du département examinés. Dans le Calvados, il est indiqué dans une dizaine de localités : j'ai peine à le croire aussi peu répandu, d'autant qu'il compte trois loca- lités dans l'Orne, département qui borde en majeure partie le Calvados au Sud et qui ne touche pas à la mer. Dans la Seine- Inférieure on ne le connait encore qu'à la vallée d'Oudalle près le Hàvre, et M. Thériot (n litt.) le considère comme fort rare dans cette région. Dans la Somme, il ne compte également qu'une seule localité, le bois de Rampval prés Mers (Gonse), très près par conséquent de la côte. Dans le Pas-de-Calais, l'abbé Boulay l'a signalé dans cinq ou six localités, dont la plus éloignée de la mer n'en est guère distante que de 25 kilo- métres. Dans le département du Nord, il n'a pas encore été rencontré jusqu'ici, et M. Bouly de Lesdain, qui vient de faire connaitre en détail la flore bryologique des environs de Dun- kerque, ne l'y signale pas. 1. J'ai réuni par une simple ligne la localité, disjointe, de Meudon à celle du Hàvre. Autrement il m'eût fallu tracer la ligne : Séez-Meudon- Le Hàvre, ou la ligne : Le Hàvre-Meudon-Mers. Dans les deux cas, la ligne ainsi tracée aurait englobé entre elle et la mer des territoires où la pré- *ence de l'Ulota phyllantha semble peu probable. 74 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1911. Il existe aussi dans les îles anglo-normandes de Jersey, Guernesey et Aurigny (MM. Marquand, Corbière, L.-A. Martin). On remarquera la bizarrerie de la ligne que je figure. S'il est permis de s'exprimer ainsi, elle manque totalement de logique : le fait est dà à l'inégalité de nos connaissances actuelles sur la distribution de l'Ulota phyllantha suivant les départements. Il m'est difficile, par exemple, de croire à l'absence de cette Mousse à l'Est de la ligne qui joint Nantes à Château- briant, la partie de la Loire-Inférieure ainsi laissée à part et l'arrondissement voisin de Segré en Maine-et-Loire lui conve- nant certainement. J'en dirai de méme dela partie orientale de l'Ille-et-Vilaine et de la partie limitrophe de la Mayenne. Il est encore singulier que, jusqu'ici, la presque totalité des localités citées du Calvados soient situées dans la partie occidentale de ce département : je doute qu'il en soit ainsi en réalité. J'ai cru bon de tracer une seconde ligne (formée d'une série de traits) qui figure la limite probable de l'extension vers l'intérieur de l'Ulota. phyllantha. Je serai fort étonné si des recherches persévérantes et soigneusement conduites ne justi- fient pas, au moins en majeure partie, ce tracé supposé. Explication de la Planche II. Aire géographique en France de l'Ulofa phyllantha. La ligne brisée formée de traits pleins réunit les localités extrémes actuellement connues de U. phyllantha arborum. La ligne ondulée formée d'une série de traits indique la limite probable de l'extension de cette plante vers l'intérieur de la France. Les localités (ou séries de localités) connues de PU. phyl- lantha saxorum sont indiquées par de petites croix sur le littoral. M. Molliard prend la parole pour la communication ci-dessous : La teneur en eau des végétaux dans ses rapports avec la concentration du liquide nutritif; PAR M. MARIN MOLLIARD. C'est une notion bien banale que celle qui correspond à la diminution de la teneur en eau des végétaux, au fur et à mesure que la concentration du milleu liquide extérieur augmente; c'est 12117 PI: LL TR d å vs ge i M " * i o M $ G.N. i e i À M Ai M, du o^ 9 A M " IS o M iem \ + I r + Sa L lo se. ML o ! : Y o / ` V p. RC Vi Distribution géographique en France de l'Ulota phyllantha M. MOLLIARD. — TENEUR EN EAU DES VÉGÉTAUX. 75 elle en somme que Van Wisselingh a renouvelée dans son énoncé, en mettant en évidence que la pression osmotique des cellules augmente en même temps que celle du milieu qui pré- side à leur développement. Certains faits observés au cours de cultures de Phanérogames effectuées en présence de solutions exclusivement minérales, m'ont montré que cette loi n'était vraie qu'à partir de concentrations suffisamment grandes. Supposons que nous nous adressions comme milieu de culture à une solution ayant la composition suivante : Eau redistillée dans le verre ............. 1 000 cm? Chlorure ds potassium... vss 0 gr. 25 Phosphate monocalcique................. 0 gr. 25 Sulfate de xnderésinm. soe deese ve 0 gr. 25 Phosphate de de on nn traces. c'est-à-dire contenant toutes les substances nécessaires au déve- loppement des végétaux supérieurs à l'exception des combi- naisons azotées, puis qu'à ce milieu témoin nous ajoutions de l'azotate de calcium en proportions croissantes; si la loi indiquée était exacte dans tous les cas, nous devrions observer des leneurs en eau réguliérement décroissantes à partir de la solution non azotée; or voici les résultats qu'on obtient avec le Radis, au bout de deux mois de culture sur pierre ponce, à l'intérieur de tubes bouchés à l'ouate, c'est-à-dire dans une atmosphère à peu prés constamment saturée de vapeur d'eau : POIDS DE (NO**Ca + AH?O(en gr.) pare qs dan pou vigens pour 100 cm* de la solution. (en mgr.) (en mgr.) DE POIDS FRAIS adu EE a E 240 25 89,6 VM uode Ib uui 223 22 90,1 EN o NONO CRUA TRANS UU. 284 27 90,5 EN V Son E 414 28 93,2 MAL UM ICE 629 31 95,1 a ED ESTA 640 32 95 | Fe ne nn Une 584 33 94,3 Mua. QI Te 554 36 93,5 le MN REDE 524 40 92,3 Si on trace la courbe correspondant aux nombres portés dans la dernière colonne, on voit que la teneur en eau augmente 16 SÉANCE DU 40 FÉVRIER 1911. régulierement à partir de la solution témoin, passe par un inaximum qu'on est amené à faire correspondre à une quantité d'environ 0,03 p. 100 d'azotate de calcium, puis diminue au fur et à mesure que la dose d'azotate augmente; dans cette derniere partie de la courbe, c'est évidemment l'action de la pression osmotique extérieure qui est prédominante et qui détermine un appauvrissement graduel de la plante en eau; pour les faibles teneurs en azolate de calcium, celles qui sont inférieures à 0,03 p. 100, il intervient un tout autre phénomène dont l'effet est inverse du précédent. Par quel mécanisme se produit-il, dans le cas de ces minimes teneurs en azotate de calcium, une élévation dans la quantité d'eau contenue à l'intérieur de la plante? Il parait satisfaisant d'admettre que le sel introduit à l'état de traces, et n'agissant pas sensiblement par conséquent par sa pression osmotique propre, détermine ou favorise à l'intérieur des cellules certaines réactions chimiques qui ont pour effet d'amener une augmen- tation de substances solubles, par suite une élévation de la pres- sion osmotique interne et enfin une absorption plus considérable de l'eau extérieure. Les données relatives aux poids frais et aux poids secs nous montrent que le premier augmente à partir de la concentration de 0,001 p. 100 jusqu'à une concentration d'environ 0,03 p. 100, qui,correspond au maximum de la teneur en eau, puis diminue progressivement; le poids sec moyen croit au contraire d'une maniére ininterrompue de la concentration minima à la con- centration de 2 p. 100. Mais il y a lieu d'observer que, quand on passe de la solution témoin à celle qui contient 0,001 p. 100 d'azotate de calcium il y a une chute brusque du poids frais ainsi que du poids sec; et on ne saurait rapporter au hasard la différence des nombres moyens qui la mesurent dans le tableau ci-dessus, car chaque lot comprenait dix plantes correspondant à des graines dont les poids différaient de moins de 1 milli- gramme, el toute plante cultivée sur la solution témoin et con- sidérée isolément accusait un poids plus élevé que toute plante cultivée avec 0,001 p. 100 d'azotate de calcium. Nous sommes en présence d'un fait d'allure paradoxale; si on définit la nature alimentaire d'une substance vis-à-vis d'une M. MOLLIARD. — TENEUR EN EAU DES VÉGÉTAUX. i plante par la propriété qu'elle a d'augmenter le poids sec de celle-ci, et nous savons que les nitrates alcalins et alcalino-terreux répondent à cette propriété quand ils sont fournis à une dose assez élevée, il se trouve que la méme substance, donnée à l'état de traces, produit un effet inverse. Il y aura lieu de recher- cher l'explication de ce phénomène, que je me contente pour l'instant de signaler; on serait tenté d'attribuer la diminution de poids sec dans ces conditions au fait qu'à l'état de traces la substance alimentaire introduite aurait pour effet prédominant de favoriser des réactions cataboliques, des oxydations par exemple, les phénoménes d'édification ne prenant le dessus que pour des concentrations plus élevées; mais avec d'autres subs- tances, telles que le chlorure de sodium, qui n'augmentent jamais le rendement en poids sec, on observe, nous allons le voir, le méme abaissement pour des traces de matière. L'allure des plantes, particuliérement examinées au point de vue anatomique, est en concordance avec les variations de la teneur en eau et les caractères offerts par celles qui se déve- loppent en présence d'une solution minérale privée d'un ou de plusieurs de ses éléments essentiels, tels que l'azole, sont ceux qu'on est habitué à observer chez les plantes dont la végétation s'effectue dans un sol sec; ce sont des caractères de xérophilie, tels que le grand développement de l'appareil palissadique, la lignification des tissus, etc.; si bien que si le milieu de culture est réduit à de l'eau distillée il se trouve agir comme un milieu sec. Plusieurs botanistes, entre autres Warming ', ont été frappés d'une anomalie écologique tout à fait analogue; il s'agit de l'existence de caractères xérophytiques présentés par nombre de plantes de marécages; aux raisons proposées par cet auteur pour expliquer ces faits d'apparence paradoxale, il conviendra peut-étre d'ajouter celle qui serait tirée de l'absence ou de l'in- suffisance dans les eaux de tel ou tel élément nécessaire au développement normal des végétaux en question. Dans ce qui précède j'ai considéré l'action d'une substance qui joue un róle alimentaire; je me suis ensuite adressé à un sel qui n'est pas utilisé par le Radis, le chlorure de sodium, et l 1. WARMING, Lehrbuch der ökologischen Pflanzengeographie, Ed. all., Ber- In, 1896. 18 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1911. je l'ai ajouté à des doses croissantes à la solution de Knop qui contient les différents éléments nécessaires à la plante. Voici les résultats obtenus : QvANTITÉS DE NaCl (en gr.) POIDS FRAIS POIDS SEC [TENEUR EN EAU : d MOYEN MOYEN p. 100 ajoutées à 100 cm? de la solution de Knop. (en mgr.) (en mgr.) DE POIDS FRAIS qi ucc e i 136 33 95,6 ENSE. 2 s 571 25,5 95,5 Qr RITE e E 397 26,5 95,5 D S I UA VI IU 694 30,5 95,6 BEP ORI QM UE TL TE, 679 29 95,7 EU CS NL eI 546 24,5 95,5 ellnu cg decia: 279 17 93,9 La teneur en eau reste ici très sensiblement la même pour des doses de chlorure de sodium allant jusque vers 0,5 p. 100; il y a ensuite une brusque diminution qui correspond évidemment à l’action osmotique du milieu. Quant aux poids secs ils restent toujours inférieurs à celui que fournit la solution témoin et passent par un maximum correspondant à une concentration voisine de 0,05 p. 100; il en est de même des poids frais; enfin, comme nous l'avons annoncé, nous observons la méme chute de poids frais et de poids sec en passant de la solution témoin à celle qui contient la quantité minima de chlorure de sodium. Les résultats obtenus avec ce dernier corps ont donc une autre allure que dans le cas de l'azotate de calcium, et nous retiendrons surtout de ce qui précède le fait que la teneur en eau ne subit pas d'augmentation appréciable pour les faibles doses, ainsi que cela a lieu pour le premier sel. D'une manière générale nous acquérons dés maintenant la notion que la quantité d'eau con- lenue dans les plantes n'est pas seulement régie par la pression osmotique du milieu extérieur, mais qu'elle est influencée par la nature spécifique des substances dissoutes. M. Chauveaud fait la communication suivante : G. CHAUVEAUD. — SUR LA RACINE DE L'AZOLLA FILICULOIDES. 79 Sur une interprétation récente de la structure attribuée à la racine de l’Azolla filiculoides; PAR M. G. CHAUVEAUD. Dans une étude récente consacrée à l'Azolla filiculoides!’ Queva admet que la racine de cette plante a une structure conforme à la description donnée par Van Tieghem et Douliot, c'est-à-dire « deux faisceaux ligneux confluents réduits chacun à Fig. 2. — Coupe transversale de la racine (A. filiculoides). Deuxième Fig. 1. — Coupe transversale de la racine (Azolla filiculoides). Premiere phase du développement. — e, endo- derme; d, cloison radiale partageant lacellule sous-endodermique en deux cellules filles dont l'une est un futur tube criblé; e, cloison oblique parta- geant l'une des cellules internes en deux cellules filles dont l'externe phase du développement. — e, endo- derme, p, assise regardée soit comme péricyclique soit comme endoder- mique, à laquelle appartient le tube criblé /; v, premier vaisseau bien différencié; V, second vaisseau non encore différencié. devient le premier vaisseau et l'interne le second vaisseau; o, coiffe formée de deux assises. un vaisseau appuyé contre l'endoderme dédoublé? ». Mais il signale, en outre, un fait qui lui parait inattendu, c'est que les deux vaisseaux ne sont pas contemporains. En effet, par trans- parence, il constate que le petit vaisseau a sa spirale d'épaissis- sement étirée, souvent méme brisée par suite d’une élongation postérieure, tandis que le grand vaisseau qui se différencie tar- divement a son hélice d'épaississement trés serrée et intacte dans la racine adulte. ,4- Queva (C.), L'Azolla filiculoides. Étude anatomique, Mém. de la Soc. d list. nat. d'Autun, t. XXIII, 4940. 2. VAN TIEGHEM (P4.) et DouLioT (H.), Recherches comparatives sur l'origine des membres endogénes dans les plantes vasculaires (Ann. des Sc. nat., i* série, t. VIII, p. 544, 1888). 80 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1911. Frappé par cette observation, l'auteur ineline à voir là un cas d'unipolarité et fait plusieurs comparaisons en vue de l'ex- pliquer. Or, cette observation s'explique fort naturellement, quand on connait la structure de cette racine telle que nous l'avons décrite il y a une dizaine d'années '. Nous avons indiqué comment chacun des deux secteurs vas- Fig . 3.— Coupe longitudinale du som Fig. 4. — Coupe longitudinale du som met' de la racine (4. filiculoides) pas- met de la racine (A. filiculoides) pas sant par le plan diamétral qui con- sant par le plan diamétral qui CON tient les deux premiers vaisseaux. tient les deux tubes criblés. — Les mémes lettres ont la méme signification dans toutes les figures. culaires se partage par une cloison oblique (c, fig. 1) en deux cellules de taille trés inégale. La plus petite de ces cellules se différencie aussitôt en un vaisseau (v, fig. 2 et fig. 3) qui demeurt trés étroit. 1. CHAUVEAUD (G.), Sur la structure de la racine de V Azolla (Bull. du Mus. d'Hist. nat., 1901, p. 366) et Recherches sur le mode de formation des tubes criblés dans la racine des Cryptogames vasculaires et des Gymnospermes: (Ann. des Sc. nat., 8° série, t. XVIII, p. 207). G. CHAUVEAUD. — SUR LA RACINE DE L'AZOLLA FILICULOIDES. 81 Ce vaisseau est si précoce qu'il précède la différenciation du premier tube criblé dont le maximum de différenciation s'ob- serve seulement quelque temps après (t, fig. 2 et fig. 4). C'est d'ailleurs le seul exemple qui nous soit connu; aussi l'avons- nous cité comme exception en formulant à l'occasion de sa description la loi suivante : Dans le développement de l'appareil conducteur de la racine, les premiers tubes criblés se différencient avant les premiers vaisseaux. A ce stade du développement (fig. 2) la structure de la racine Fig. 5. — Coupe transversale de la racine (A. filiculoides). État adulte. d Azolla est absolument typique. Elle montre deux faisceaux vasculaires (v) en alternance parfaite avec les faisceaux criblés (t). Par conséquent, la description de Strasburger’ qui attribue à cette racine trois faisceaux vasculaires est inexacte. Elle n'est pas davantage unipolaire. Plus tard, chaque grande cellule sœur du premier vaisseau se différencie à son tour en un second vaisseau (V) qui acquiert peu à peu un diamètre relativement considérable. Ce second vais- seau en s'accroissant comprime les éléments voisins, en parti- culier le premier vaisseau (v) qui se trouve étiré et plus ou moins 1. STRASBURGER (Ep.), Ueber Azolla, Iena, 1873. T. LVII. (SÉANCES) 6 82 SÉANCE DU 40 FÉVRIER 1911. Ai résorbé, de sorte que ces premiers éléments deviennent de moins en moins distincts, tandis que les deux derniers vaisseaux occupent la plus grande partie du cylindre central. Ces deux grands vaisseaux, dont l'un acquiert d'ordinaire une taille supérieure à l'autre, sont les seuls éléments vasculaires qui aient été décrits par Van Tieghem et Douliot et admis ensuite par Queva. En observant la racine entiére par transpa- rence, ce dernier auteur a aperçu le premier vaisseau (v) à diffé- renciation précoce, mais persuadé qu'il n'y avait en tout que deux vaisseaux, il a été conduit à attribuer cette précocité au plus petit des deux derniers vaisseaux. En définitive, la racine de l'Azolla filiculoides appartient au type général de structure. Elle possède deux faisceaux criblés formés chacun d'un seul tube criblé en alternance avec deux faisceaux vasculaires ayant chacun deux vaisseaux de taille et de précocité de différenciation trés inégales. En terminant cette Note, je ferai remarquer que dans la racine des Filieinées, les premiers tubes criblés naissent aux dépens de l'assise dite péricyclique. Dans l'Azolla, ils appar- tiennent même à l'assise qui est décrite comme: un dédouble- ment de l'endoderme. : Recherches sur la structure anatomique de la fleur, du fruit et en particulier de la graine des Diptérocarpées; (Suite et fin !). PAR M. P. GUÉRIN. ISOPTERA. Chez l Isoptera Burckii Boerl., les sépales sont pourvus, dans leurs principales nervures, de canaux sécréteurs que lon retrouve plus développés dans les ailes. Ces canaux semblent manquer dans les pétales. Bien avant la maturité du fruit, la paroi ovarienne, qui possède de nombreux canaux sécréteurs, renferme, dans St 1. Voir plus haut, pp. 9 et 39. P. GUÉRIN. — FLEUR, FRUIT ET GRAINE DES DIPTÉROCARPÉES. 83 région externe, de volumineux paquets de cellules scléreuses, et, sur une certaine étendue, les cellules de son épiderme interne se sont allongées et sclérifiées pour constituer un noyau analogue à celui des Dipterocarpus et des Shorea, mais à surface fortement mamelonnée. Le tégument externe de l'ovule comprend 2-3 assises de cellules et le tégument interne 3-4 assises. Dans la suite, les cellules de ces enveloppes ovulaires s'agrandissent, mais le nombre des assises cellulaires reste le méme. Nous avons retrouvé ces deux téguments jusqu'à un stade de développement assez avancé, chez lunique ovule qui doit donner la graine, mais nos matériaux ne nous ont pas permis d'étudier la struc- ture définitive du tégument séminal, avec l'origine de ses éléments. VATICA. Chez les quatre espèces étudiées, V. moluccana Burck. V. Lamponga Burck, V. bantamensis Burck, V. Zollingeriana A. DC., les sépales ont toujours leurs faisceaux libéro-ligneux accompagnés d'un canal sécréteur. Ces canaux se retrouvent au nombre de 5 dans chacune des grandes ailes, chez le V. banta- mensis. Cette dernière espèce est seule, semble-t-il, à posséder quelques canaux sécréteurs dans ses pétales. Au moment de l'épanouissement de la fleur, la paroi ova- rienne renferme d'assez nombreuses mácles d'oxalate de calcium, et chaque faisceau libéro-ligneux possède, à la pointe de son bois, un canal sécréteur. Tous ces canaux, disposés en un seul cercle, présentent entre eux de fréquentes anastomoses. Comme d'ordinaire, l'ovaire est à 3 loges et chacune d'elles contient 2 ovules!. Le tégument ovulaire externe comprend, en moyenne, 4 assises cellulaires, et le tégument interne 5 (fig. 13). Dans le légument externe, on voit se différencier de bonne heure, de place en place, de petites cellules, premiers vestiges des faisceaux libéro-ligneux trés nombreux qui, à un moment donné, parcourront ce tégument. Au cours de leur développement, les téguments ovulaires 1. Il nous est arrivé d'observer, chez le V. moluccana, un ovaire à 4 loges, , l'une des loges n'ayant qu'un seul ovule. 84 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1911. refoulent le placenta contre la paroi ovarienne, et finissent par acquérir, à un moment donné, une épaisseur au moins double de celle qu'ils avaient à l'origine. A ce stade, on peut compter dans le tégument externe des V. moluccana et V. bantamensis jusqu à 20 faisceaux libéro-ligneux. Ces faisceaux offrent une orientation très variable de leurs éléments. Chez les uns, le bois est complétement entouré par le liber, chez d'autres, le liber est Fig. 13. — Vatica moluccana, Coupe transversale de l’ovule : te, tégument externe; ti, tégument interne; nuc, nucelle. Gr. : 500. orienté vers l'intérieur et le bois vers l'extérieur ou inverse- ment. Lorsque le bois est orienté extérieurement, on peut voir (fig. 14) les trachées supérieures situées directement sous l'épi- derme. Dans le tégument externe, les mácles d'oxalate de calcium sont assez nombreuses. Quel est le sort réservé à chacun des téguments ovulaires au cours de la maturation? P. GUÉRIN. — FLEUR, FRUIT ET GRAINE DES DIPTÉROCARPÉES. 85 Chez le V. Lamponga, à un stade présentant, par l'état de son embryon, toutes les apparences de la maturité, les deux tégu- ments sont demeurés complètement intacts, ou à peu près. Il en est de méme chez le V. bantamensis (fig. 15). Les cellules du tégument externe (fe), à membranes minces, se trouvent, dans m E IXER L \ ti TARTE O eire A A ec) * Y © Te] ete ter eee le G © © | © © DZ vo eu» o Fig. 14. — Vatica bantamensis. Coupe transversale de l'ovule à un stade assez avancé de son développement : te, tégument externe, avec faisceaux conduc- teurs; ti, tégument interne; alb, albumen. Gr. : 500. le tégument séminal, plus ou moins comprimées, mais un séjour de quelques instants dans l'eau de Javel suffit pour rendre à la plupart d'entre elles leur structure primitive. Les cellules provenant du tégument ovulaire interne (ti) ont leurs parois légérement épaissies, tout en demeurant cellulo- siques. 86 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1941. Chez le V. moluccana, si le tégument externe de l'ovule prend part, comme dans les espéces précédentes, à la formation du tégument séminal, il y a, en revanche, résorption de la presque totalité des assises médianes du tégument interne. En dedans de quelques cellules seléreuses, vestiges de l'assise externe du tégument interne, on ne trouve que quelques cellules à parois épaissies, mais demeurées cellulosiques, et offrant bien l'aspect Fig. 15. — Vatica bantamensis. En dedans de quelques assises les plus profondes du péricarpe, le tégument séminal se montre constitué par les deux téguments ovulaires, te et ti, demeurés intacts, ou à peu pres. Gr. : 500. de celles de la région profonde du tégument séminal des V. Lamponga et V. bantamensis. Dans les trois espèces, le tégument séminal, au moment de la maturité complète, adhère plus ou moins fortement au péri- carpe, et il n'est pas impossible que dans cette région de contact, quelques cellules, aussi bien de la zone profonde de la paroi de l'ovaire que de la périphérie du tégument externe, soient résorbées, mais cette résorption est en tout cas insignifiante. Il n'en est pas moins vrai que dans les trois espèces de Vatics, d'aspect morphologique si différent, chez lesquelles nous avons P. GUERIN. — FLEUR, FRUIT ET GRAINE DES DIPTÉROCARPÉES. 81 pu suivre le développement, le tégument externe de l'ovule con- court toujours, sinon complétement, du moins pour une trés large part, à la formation du tégument séminal. Dans le V. Lam- ponga, où la graine se sépare du péricarpe plus facilement que dans les autres espèces, on peut voir à sa surface un réseau de nervures trés net, indice certain de la persistance du tégument externe de l'ovule. Quant au tégument ovulaire interne, s'il peut étre considéré comme disparu chez le V. moluccana, il demeure, au contraire, intaet chez les V. Lamponga et V. bantamensis. Entre le tégument séminal et le péricarpe persistent le pla- centa et les restes des cloisons séparant, à l'origne, les trois loges de l'ovaire. Dans les V. Lamponga, V. bantamensis et V. moluccana, le péricarpe est demeuré presque entièrement parenchymateux. Les canaux sécréteurs y sont nombreux. Ils forment, chezle V. ban- lamensis, d'énormes lacunes qui occupent la plus grande partie de la paroi du fruit. Chez les espéces que nous avons étudiées, la graine semble être totalement dépourvue d'albumen. Dans le V. moluccana, les canaux sécréteurs sont nombreux et trés développés, aussi bien dans les cotylédons que dans la moelle de la tigelle où on peut en compter de 25 à 30. On n'en trouve le plus souvent qu'un seul par cotylédon chez le V. ban- lamensis où la moelle de la tigelle en possède deux bien nets. Nous n'avons pu parvenir à les rencontrer dans l'embryon du V. Lamponga. RÉSUMÉ Les canaux sécréteurs, si nombreux, comme on le sait, dans les organes végétatifs des Diptérocarpées, se retrouvent dans les sépales où ils accompagnent les principales nervures. Parmi les espéces que nous avons étudiées, ils manquent le plus souvent dans les pétales (Anisoptera, Doona, Hopea, Isoptera, Shorea selanica et plusieurs Vatica). Des cellules à mucilage se rencontrent dans le tube calicinal du Dipterocarpus retusus et dans la région inférieure des sépales des Shorea Pinanga et S. selanica. 88 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1941. De trés bonne heure, et chez la plupart des espèces, les canaux sécréteurs se montrent dans la paroi ovarienne, d'où ils pénètrent ensuite plus ou moins haut dans le style, dont le canal est creux. Ils font défaut dans l'ovaire chez les Hopea nigra, H. Pierrei et Doona nervosa. Is y sont rares chez le Shorea Pinanga. | Dans le péricarpe de la presque totalité des espèces exami- nées, les canaux sécréteurs sont très nombreux, et leurs anas- tomoses donnent lieu parfois à de vastes lacunes remplies d'oléo-résine. Durant la transformation de l'ovaire en fruit, la sclérifica- tion, qui atteint un plus ou moins grand nombre d'éléments de la paroi ovarienne, peut intéresser l'épiderme interne lui-méme chez les Dipterocarpus, Shorea et Isoptera. L'existence d'un endocarpe scléreux, véritable noyau tapissant la surface interne du fruil sur une étendue plus ou moins grande, suivant les espèces, n'est donc pas particulière à cette Diptérocarpée aberrante du genre Duvaliella dont parle Heim. Alors méme qu'il n'est pas sclérifié, l'épiderme interne du péricarpe semble persister dans la plupart des cas, aussi l'opinion émise par cet auteur que « l'épiderme interne dispa- rait, avec les couches les plus internes de l'endocarpe, résorbées ou déchirées pendant la maturation », nous apparait comme constituant l'exception plutôt que la règle. Dans toutes les espèces que nous avons étudiées, au nombre d'une vingtaine, appartenant aux genres Dipterocarpus, Shorea, Hopea, Vatica, Anisoptera, Doona et Isoptera, l'ovule, qui est anatrope, s'est toujours montré bitégumenté. S'il est vrai, comme le dit Heim, qu'il existe, chez les Diptérocarpées; tantót un, tantót deux téguments ovulaires, nous ne pouvons que regretter que nos matériaux d'études ne nous aient pas permis de le constater. Chez les Dipterocarpus, les deux téguments ovulaires pren- nent part à la formation du tégument séminal, mais, à cet égard, le rôle du tégument interne est de beaucoup prépondé- rant. Ce tégument qui, chose digne de remarque, est parcouru par de nombreux éléments conducteurs, proémine en effet, par places, à l'intérieur de la cavité ovulaire, et forme autant d'an- P. GUÉRIN. — FLEUR, FRUIT ET GRAINE DES DIPTÉROCARPÉES. 89 fractuosités dans lesquelles, après digestion de l'albumen. pénétrent les cotylédons. De toutes les assises du tégument séminal, l'assise externe du tégument ovulaire interne est seule sclérifiée. Dans le Shorea selanica, le tégument interne de l'ovule con- tribue seul à la constitution du tégument séminal. Il en est de méme chez les Hopea, mais alors que dans les H. nigra et H. Pierrei, ce tégument vient simplement s'appliquer contre le péricarpe dont il reste indépendant, chez l’H. odorata, il se soude intimement, et de bonne heure, à la paroi de l'ovaire. Aussi, dans le fruit mür, chez cette espèce, la fusion entre le tégument séminal et la région profonde du péricarpe est-elle à ce point compléte que l'on serait tenté de croire à l'absence de tégument séminal si l'on n'avait suivi le développement dans toutes ses phases. Chez lAnisoptera marginata, le tégument séminal, prove- nant vraisemblablement du tégument ovulaire interne, fait corps avec le péricarpe, comme dans l Hopea odorata, mais la dispo- sition de ses cellules, qui sont petites, en une vingtaine d'assises assez réguliéres, permet la distinction de l'un et de l'autre. Contrairement à ce que nous avons observé chez les genres précédents, c'est le tégument ovulaire externe qui, dans les Vatica, joue le róle le plus important dans la formation du tégument séminal, puisqu'il y persiste intégralement, ou à peu prés, avec ses nombreux faisceaux libéro-ligneux. Le tégu- ment ovulaire interne, formé de cellules à parois légèrement épaissies, tout en demeurant cellulosiques, se retrouve bien aussi, dans l'enveloppe de la graine, chez les V. Lamponga et V. bantamensis, mais chez le V. moluccana il a presque totale- ment disparu. L'albumen, parmi les espèces que nous avons étudiées, ne se rencontre, au pourtour de la graine, qu'à l'état d'assise pro- léique, chez l'Hopea nigra et l Anisoptera marginata. Des canaux sécréteurs existent généralement dans l'embryon. Ils sont, en particulier, très abondants dans les cotylédons et la moelle de la tigelle chez les Dipterocarpus et le Vatica moluc- Cana. SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1911. PRÉSIDENCE DE M. MAURICE DE VILMORIN. M. F. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la précédente séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce deux nouvelles présentations. M. G. Rouy offre à la Société le 12° volume de sa Flore de France et donne quelques détails tant sur le contenu de ce volume que sur le prochain achèvement de l'ouvrage. M. le Président remercie le donateur. M. Lutz donne lecture de la Note ci-dessous de M. Gandoger : Observations sur l'Herbarium Rosarum de MM. Pons et Coste; PAR M. MICHEL GANDOGER. - Étant à la veille de publier une Monographie des Roses de .tout le globe, j'ai dà me procurer les documents bibliographiques nécessaires ainsi que les exsiccatas publiés. Parmi ces derniers, figure l Herbarium Rosarum de MM. Pons et Coste dont je parle ci-dessous. Depuis plus de quarante ans que je m'occupe de ce genre, j'ai rassemblé un herbier de Roses formant 235 paquets classés et numérotés ne varietur. Ayant été en relations avee tous les rho- dologues modernes, je possède des échantillons authentiques de leurs espèces; j'en ai récolté moi-même et fait récolter. Ainsi, par exemple, M. Richter Lajos m'a à lui seul envoyé plus de 13000 numéros de Roses de Hongrie, Transylvanie, Balkans, Russie occidentale, ete. En outre, de trés nombreux matériaux pour l'étude de ce genre me sont parvenus de l'Asie et de F Amè- rique du Nord. M. GANDOGER. — OBSERVATIONS SUR L'HERBARIUM ROSARUM. gal A cet herbier est adjointe une bibliothèque ad hoc complétée par les ouvrages de botanique générale à figures coloriées si uliles pour la détermination des anciennes espèces, tels que le Flora austriaca’, English Botany?, le Svensk Botanik”, les Icones de Reichenbach‘ ete. 7 Outillé ainsi, je crois être en mesure de donner un ouvrage d'ensemble sur toutes les Roses connues et de résumer, sous une forme commode, ce qui a paru dans une foule de livres et de brochures. L'Herbarium Rosarum visé ci-dessus a été édité d'abord par M. Pons pour la première centurie : l'inexpérience du genre et le manque de recherches bibliographiques v sont visibles. En sadjoignant M. Coste, les choses n'ont pas changé, car on est surpris des erreurs commises : confusion de Synstylées avec des Canines, d'Alpinées avec des Villosées, de Montanes avec des Rubigineuses, noms d'hybrides oü il n'y en a pas trace, doubles emplois, manque de comparaison ou d'assimilation avec les espèces décrites par les rhodologues étrangers, Baker’, Braun”, Formanek’, Gelmi*, Keller’, Mattsson”, Regel". Sagorski", Schulze ?, Wiesbaur'', Williams", Blocki, Borbas, Hasselberger, Kmet, etc. Enfin, totale absence de déterminations précises lorsqu'il à JACQUIN (N. J.), Flora austriaca, 5 vol. in-fol. Vienna, 1773-78, 506 pl. color. 2. SOWERBY, English Botany, 2° éd., 42 vol. in-8". London, 1832-46, 3580 pl. col. 3. Svensk Botanik, 44 vol. in-8°. Upsala, 1802-38, 774 pl. color. 4. REICHENBACH, Icones Florz germanica et helveticæ, 25 vol. in-4°. Leipzig, 1835-1908, avec 3281 pl. coloriées. 5. BAKER (J. G.), A monograph of the British Roses, 1869. vd BRAUN (H.), Zur Kenntniss einiger Arten und Formen der Gattung Rosa, 7. FORMANEK (E.), Beiträge zur Flora des Mührens, 1886, etc. 8. GELMI (E.), Le Rose del Trentino, 1886. 9. KELLER (J. B.), Fragmenta rhodologica, 4886. — Beiträge zur Kenntnis des bosnichen Rosa ; 2 fasc., 1895-96. 10. MATTSSON, Rosæ Oesilianæ, Stockholm, 1900. 11. REGEL (E.), Tentamen Rosarum monographia, Petrop., 1878. 12. Saconskr. Die Rosen, Naumburg, 1885. 13. SCHULZE (M.), Ienas wilde Rosen, 1886. 14. WIESBAUR, Die Rosenftora, Wien, 1884. 15. WILLIAMS (F. H.), English Roses, London, 1899. 92 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1911. s'agit d'espèces de second ordre, ou soi-disant telles. Sur l'éti- quette on lit toujours : Rosa sempervirens var., R. canina var! R. rubiginosa var., etc., alors que les échantillons cadrent par- faitement avec des espèces bien connues et décrites. Cette méthode est évidemment fort commode, puisqu'elle simplifie les recherches, mais elle a le grave inconvénient de passer sous silence certains noms (Voir la note sur le R. sempervirens). Elle me semble donc mauvaise; elle manque son but, décou- rage les débutants et les spécialistes; elle amoindrit la valeur d'un exsiccata et en diminue l'utilité. Dans les pages suivantes je ne reléverai que les plus graves erreurs. J'ajouterai que le nom de notre confrère feu O. Debeaux n'y figure pas. Cependant Debeaux a été le fondateur de la rhodo- logie pour les Pyrénées-Orientales' et le Lot-et-Garonne. Il a répandu à profusion dans les herbiers et dans les collections numérotées les espéces qu'il a découvertes dans le Sud-Ouest. Cette omission est regrettable et peut créer un précédent fâcheux. On se demande quelle peut étre la raison de cette omission. Dans l'Herbarium Rosarum les n° 3, 134 et 135 n'appartien- nent pas au R. pervirens (d’après 2 éch. authentiques de Mont- pellier!) mais au R. bibractenta Bast.; les feuilles sont caduques. | Le n° 293, est R. microphylla DC et non R. sempervirens. Le n° 67 est bien mon R. heteropoda contrairement à ce que dit M. Pons, les pédoncules n'étant glanduleux que dans le haut. Le n° 132 est le rare R. atrovirens Viv. Ann. bot. I. p. 111: Pendant longtemps cette espéce, spéciale à la Ligurie et à la Corse, n'était connue que par la tab. VI des Fragmenta fl. ital. de Viviani d'où je l'ai décrite (Mon. Ros. I, p. 50)*. Je l'ai reçue depuis lors de diverses localités italiennes. 1. DEBEAUX (O.), Roses nouvelles des Pyrénées-Orientales, 4875-16. — Maté- riaux pour servir à l'histoire des Roses, 1878. — Revue de la Flore agenuist et Flore de Lot-et-Garonne, 1898. 2. GANDOGER (M.), Monographia Rosarum Europæ et Orientis, 4 vol. in-8° 1892-93. ; M. GANDOGRE. — OBSERVATIONS SUR L'HERBARIUM ROSARUM. 93 Le n* 247 est un pur repens et non un pervirens. Les n° 66, 214 et 291 appartiennent au R. scandens Mill. A propos du n° 128, M. Pons dit que Debeaux et moi avons décrit un R. moschata f. congruens (Ros. Pyren., p. 10) et que ce numéro ne convient pas à notre plante. En effet, le R. congruens est voisin du R. scandens et non du R. moschata, ainsi qu'il aurait pu s'en convaincre en ouvrant le vol. I, p. 49, de ma Monographia. Autre erreur : le n? 290 est un H. moschata cultivé, à fleurs doubles et non R. Broteri Tratt. qui est intermédiaire entre R. sempervirens et R. scandens; je l'ai souvent récolté en Por- tugal et dans l'Andalousie occidentale. Enfin, je terminerai les Sempervirentes par le n° 130 qui, excepté l'appréciation des éditeurs, sur leur publication est bien R. sempervirens et non la forme R. leptostyla. Debeaux, Revue de la Flore agenaise, p. 104. Dans les Arvenses les n^ 6 et 8 sont H. repens et non R. sem- pervirens. Les n^ 138, 204 et 277 rentrent dans le R. subumbellata (Schur., Enum. Transs., p. 203). Quant aux n^: 205 et 206 appelés R. ar- vensis sempervirens, ce ne sont que R. arvensis tout pur. Les n* 10 et 41 sont R. adenoclada Gandoger, Tab. rhod. ', n^ 118. M. Hy, sans le savoir, a appliqué le méme nom à la méme plante qu'il décrit dans le Bulletin de l'Herbier Boissier app. I, p. 9, quinze ans plus tard. Le n° 294, appelé R. sempervirens var. denticulata, en est voisin mais distinct. Il rentre dans un groupe de Sempervirentes à rameaux glandulifères qui comprend des formes croissant en Algérie, en Tunisie, en Sicile et une à Agen, le R. ficta Gan- doger, Dec. pl. nov. (IL, p. 38). Pour le n° 224 il était inutile de créer une variété et une Sous-section nouvelles. Il se rapporte au R. anceps Bouteiller (ap. Déségl. i» Bull. Soc. Bot. Belg., XIX, p. 30) et fait partie 1. GANDOGER (M.), Tabulæ rhodologicæ Europæ-orientales locupletissimæ, 1 vol. in-8°, 1881. E 2. GANDOGER (M.), Decades plantarum novarum præsertim ad floram Europæ spectantes, 3 fasc. in-8°, 1875-80. » 94 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1944. dela sous-section T'omentelloidæ (Gandoger. Essai p. 13)' dont le type est le Rosa tomentelloidea, Crép. in Gandoger Tab. n° 288, trouvé à Balma, prés Toulouse, par Loret et Timbal-Lagrave. Dans les Gallicanes je citerai le n° 121 qui estle R. arnassensis Gandoger ? antérieur de quatorze ans au À. variegata Boullu. Le n? 353 est Rosa borealis Tratt. A signaler le n° 318 qui n'est pas du tout le R. coriifolia var. mais le rare H. Wilson? Borrer, spécial à l'Écosse, de la tribu des Sabinées. Dans les Alpines les n° 350 et 354 sont R. silesiaca Wallr. les n^ 110 et 111 R. pyrenaica Gouan. Dans les Montanes, une foule de spécimens indiqués comme hybrides ne le sont nullement, les hybrides, dans la nature, n'étant qu'une rare exception. On ne conçoit pas que les pro- duits hybrides soient plus nombreux que leurs parents et que, par exemple, entre un pied de Rosa alpina et un pied de R. pimpinellifolia souvent éloignés l'un de l’autre il puisse y avoir 20 à 30 buissons de leur croisement. A part Crépin, nos meilleurs rhodologues ne croyaient pas aux hybrides dans les Roses sauvages : Déséglise, Ripart, Puget, Scheutz, Baker, Cottet etc. Je ne dirai rien des Canines, car les éditeurs précités n'y recon- naissent qu'une seule espèce le Rosa canina de Linné. Ils y rapportent comme variété les R. biserrata, andegavensis urbica, dumelorum, tomentella, etc., considérés par tout le monde, non seulement comme des types de premier ordre, mais encore comme des têtes de sections que Crépin et d'autres ont nette- ment établies. Pour eux, l'hybridité joue toujours le premier rôle, concep- tion qui conduit parfois a des résultats curieux ainsi qu'on peut le lire à l'annotation du n° 228. M. Pons dit que le buisson appartient au À. verticillacantha. Plus bas, M. Coste y voit du R. Pousini; enfin Crépin ne serait pas éloigné de croire à un R. Pouzin? canina. Or les échantillons ne sont autres que R. andegavensis. Et ainsi de suite. 1. GANDOGER, Essai sur une nouvelle classification des Roses de l'Europe et de l'Orient, in-8°, 1876. 2. GANDOGER, Rosae novz, 2 fasc., 1877-18. M. GANDOGER. — OBSERVATIONS SUR L HERBARIUM ROSARUM. 95 Dans le groupe du R. Pouzini les n° 24 et 25 sont R. corba- riensis Debeaux ; le n° 232, R. aspratilis Crép.; le n° 74, R. Dio- medis Gren. Les n^ 42, 42 bis et 322 faussement nommés R. micrantha appartiennent au R. hispanica B. R., les folioles étant églanduleuses en dessous sur les nervures secondaires. A signaler len? 314 qui n'est pas R. coriifolia mais R. Gennarii Huet du Pav. in Genn. Cent. lig. II n° 50, belle espèce à côte médiane, seule velue, à dents composées, intermédiaire entre les Canines glabres et les Canines pubescentes. Dans la tribu des Glanduleuses, section des Scabratées, il y aurait aussi beaucoup à dire, MM. Pons et Coste n'en faisant aucune mention probablement parce que l'étude leur en a paru négligeable. Elle est cependant, l'une des plus intéressantes du genre Rosa. Je citerai le n° 76 qui est R. villosula Paillot, le n° 11, R. Thomasii Puget (et non R. tomentella qui n'a pas les nervures secondaires glanduleuses), le n° 95 appartenant au R. subintrans Gren. (et non R. micrantha comme le porte faussement l'étiquette) puisque seules les folioles inférieures sont glanduleuses en dessous. Le n? 177 n'est pas R. lactiflora, mais voisin du KR. scabrata Crép. à cause des folioles supérieures églanduleuses. Le n° 449 n'appartient pas au R. scabrata, car les folioles ne sont pas glanduleuses, mais au R. Wetisteinii (H. Braun in Oesterr. bot. Zeit. 1885, p. 305). Le n° 311 appelle quelques observations. ll est étiquetté Rosa ischiana Crép. (barbarisme, car l'ile d'Ischia s'appelle Inarime en latin, d'où inarimensis et non ischiana). Vers 1873, l'idée me vint d'écrire une Flore d'Europe‘ d'après les principes de l'école analytique. Je commencai à réunir les malériaux nécessaires à cette entreprise. Et, comme à vingt ans on ne doute de rien, je m'adressai non seulement aux particu- liers, mais aussi à nos maitres de la Botanique et aux grands établissements scientifiques d'Europe. De Cesati, alors directeur du Jardin botanique de Naples voulut bien, vers 1811, me donner des doubles authentiques de presque toutes les espéces créées par Tenore, Gussone, Gasparrini, eic., comme avaient daigné le faire par exemple, pour d'autres régions d'Italie, De 1. GANDOGER, Flora Europæ terrarumque adjacentium. 27 vol. in-8°, 1882-92, 96 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1911. Notaris à Rome, Parlatore à Florence, De Visiani à Padoue, Bertoloni neveu à Bologne, Todaro à Palerme. Parmi les matériaux d'une inestimable valeur envoyés par De Cesati se trouvaient diverses Roses, entre autres deux Scabratées étiquetées par Gussone lui-méme et décrites dans son Enum. pl. Inar., p. 120' sous le nom de R. canina var. a. vulgaris et var. b. collina. Crépin en 1869 confondant ces deux variétés, les appela Rosa ischiana mais sans aucune description (nomen nudum). En 1881 je séparai ces deux variétés pour les élever au rang espèces; je nommai la première Rosa (Gussoni Gandoger Tab. n° 2849 et la seconde B. inarimensis Gandoger Tab. n° 2866. Ce n'est qu'en 1898 que MM. Fiori et Paoletti (F1. anal. Ital., p. 33)? décrivirent le R. ischiana Crép., c'est-à-dire AT ans après moi. La priorité m'est donc acquise. Parmi les Rubigineuses signalons les erreurs suivantes : le n° 250 — R. rubiginosa (et non comosa); par contre le n° 110 n'est pas rubiginosa mais comosa. Les n^ 179, 180 et 183 appar- tiennent au vrai R. graveolens G.G; il était inutile de créer les variétés Aispidula, subglobosa et pubescens puisque M. Coste trouve qu'il y a déjà trop de noms. Même observation pour la var. mirabilis n° 252 qui est R. echinocarpa Rip.. Le n° 97 est un vrai R. sepium Thuill. et non R. agrestis Savi, ce dernier caractérisé par ses folioles petites, ovales, son calice court, etc. Le n° 176 n'est pas R. mi- crantha mais un intermédiaire entre lui et le R. Pouzini Tratt. On pourrait s'étonner que l'étiquette ne porte pas R. micrantha Pouzini puisqu'on voit des hybrides surtout où il n'y en a pas. Len’ 44 est R. eduensis Déségl. et Gillot, bonne espèce dugroupe des Rubigineuses vraies, à cause de ses pédoncules glanduleux. Enfin, dans les Tomenteuses et les Villeuses observons que le n° 48 — R. Andrzeiouski Bess., le n° 100 — R. subglobosa Sm., le n° 106 — R. minuta Bor. et les n°° 52 et 98 — R. mes- piliformis Debeaux. M. F. Camus lit la communication suivante : 1. GUSSONE, Enumeratio plantarum vascularium in insula [narime (Ischia), Neapoli, 1854, in-8°, cum 20 tab. 2. FIORI, PAOLETTI et BÉGUINOT, Flora analitica d'Italia, in-4°, Padova: 1897-1908. M. FÉLIX. — RENONCULES FRANÇAISES DE LA SECTION BATRACHIUM. 97 Études monographiques sur les Renoncules françaises de la section Batrachium; PAR M. FELIX. HI. — Ranunculus (Baír.) diversifolius Gilib variation circonstancielle rhipiphyllus. Bastard a étudié passionnément les Renoncules aquatiques de l'Anjou et créé plusieurs espèces ou variétés restées inédites dont on retrouve la trace dans l'herbier général du Jardin des Plantes d'Angers et dans celui de Boreau. De toutes ces créa- tions de valeur discutable, une seule a été tirée de l'oubli par le savant auteur de la Flore du Centre qui la placa dans son ouvrage entre les Ranunculus radians et aquatilis. Je veux parler du Han. rhipiphyllus que Bastard avait nommé primitivement Ran. vulgaris variété rhipifolius (in herb. général du Jardin des Plantes d'Angers), puis Ran. rhipifolius dans une liste écrite de sa main existant dans l'herbier Boreau, et dont ce dernier donne la description suivante : R. rhipiphyllus, Bast. inéd. (R. en éventail). — Tige de 4 à 6 déc. peu rameuse; feuilles inférieures multifides à laciniures allongées sétacées, flasques; pétioles à oreillettes nulles ou peu prononcées; feuilles sup. flottantes presque tronquées à la base, dilatées en éventail, à trois lobes peu profonds, bi, ou trilobulés; pédoncules dépassant peu les feuilles, ou plus courts, calice trés étalé à sépales concaves; fleurs de grandeur médiocre, pétales obovales blancs à onglets jaunes atténués, distants entre eux; réceptacle poilu, carpelles nombreux hérissés de poils peu abondants et caducs, obliquement obovales à peine mucronés après la chute du stig- mate ; stig. épais, glanduleux, jaunâtre, un peu courbé. Mai, juin. Z.Eaux stagnantes, fossés. R. Angers, en Saint-Augustin. Pour celui qui n'a pas étudié sur le vif et d'une facon spéciale les Renoncules aquatiques, l'existence de l'espèce Han. rhipi- phyllus peut paraître très logique lorsqu'il compare cette des- cription à celle du Han. aquatilis du méme auteur, et l'examen superficiel des échantillons authentiques renfermés dans les herbiers de Boreau, de Lloyd et dans celui du Jardin des , 3 pé Plantes d Angers ne pourrait que lui confirmer la légitimité de celle eréation. Ceci explique que MM. Rouy et Foucaud dans leur magistral ouvrage sur la flore de France aient donné une T. LVIN. (SÉANCES) 7 98 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1911. place à cette plante, sinon comme espèce, du moins comme forme du Ranunculus diversifolius Gilib, Mais si l'on serre la question de plus près, si au lieu de se baser sur un examen rapide de rameaux desséchés, on va au fond des choses, on est obligé de reconnaitre qu'il n'en est plus ainsi. Le Ran. rhipiphyllus n'existe pas en tant qu'espéce; ce n'est méme ni une race ni une variété, mais une simple variation acci- dentelle ou circonstancielle du Ran. (Batr.) diversifolius Gilib. Je vais essayer de le prouver par les considérations suivantes résultant de l'examen des caractéres attribués au Han. rhipi- phyllus par Boreau et de ceux que j'ai constatés sur les échan- tillons authentiques. GRANDEUR DES FLEURS. — L'examen de ces échantillons amène à conclure immédiatement que la récolte de Bastard et de Boreau s'est effectuée à un àge avancé de la plante quand elle était à la fin de sa floraison. Les tiges sont en effet trés allongées, et les feuilles flottantes existent sur une longueur de 3 décimètres. C'est un phénomène qui n'est pas spécial à ces plantes que les dernières fleurs sont moins développées et ont les organes plus gréles que les premières. Il n'est donc pas étonnant que les fleurs soient « de grandeur médiocre », les pétales « atténués ». M. Préaubert (Note sur le Ranunculus rhipiphyllus Bast. in Bulletin de la Société d'Études scientifiques d'Angers) justifie ainsi le resserrement de ces pétales : « H est à remarquer que, chez nos Renoncules, le resserrement du limbe foliaire retentit sur la forme des pétales qui se resserrent parallèlement; élargis et contigus à la base dans le Ran. pellatus, ils se resserrent en coin dans Ran. truncatus, et plus étroitement encore dans Han. rhipiphyllus » (loc. cit., p. 105). On trouve souvent sur le Ran. diversifolius variation truncatus des pétales trés larges dans le premier âge de la plante. Le resserremenl des pétales est un fait trés fréquent à la fin de la floraison Lorsque la tige s'allonge beaucoup, cet allongement correspond généralement aussi à un resserrement des organes et en parti- culier des pétales, comme si la croissance rapide de la plante avait déterminé une espèce d'épuisement. Toutes ces causes ont pu agir ici concurremment. M. FÉLIX. — RENONCULES FRANÇAISES DE LA SECTION BATRACHIUM. 99 FORME DES FEUILLES FLOTTANTES. — Le caractère le plus remarquable de la plante de Bastard, le seul du reste qui lui donne son aspect bien spécial, réside dans la forme des feuilles flottantes. C'est du reste ce caractère qui a dù frapper le bota- niste angevin, puisque c’est de lui qu'il a tiré le nom de son espèce. La description de Boreau n'est pas suffisante pour donner une idée trés nette de la forme de ces feuilles. « Les descriptions données de notre plante par divers floristes sont toules mau- vaises, à commencer par celle de Boreau lui-méme qui l'a fait connaitre le premier. J'en fais juge le lecteur qui, ayant sous les yeux la photographie, lira la description de Boreau. Recon- naitra-t-il la forme des feuilles dans l'étrange phrase suivante : « feuilles supérieures flottantes presque tronquées à la base, dilatées en éventail, à trois lobes peu profonds ». (Préaubert, loc. cit., p. 103). Boreau aurait du spécifier que les bords du limbe formaient entre eux un angle inférieur à 180" comme c'est le cas et n'atteignaient ou ne dépassaient pas cet écart comme cela se produit dans les autres variations du Ran. (Batr) diversifolius. Gilib. La feuille est bien en éventail, mais « un éventail entr'ouvert, avec l'ouverture angulaire restreinte qu'on lui donne généralement quand on le tient à la main » ainsi que le fait observer très judicieusement M. Préaubert (loc. cit.). C'est « contracté en éventail » et non dilaté qu'il aurait fallu dire. Cette disposition de son parenchyme donne à la feuille un aspect spécial réellement bien différent de celui des feuilles des autres modifications du Ran. diversifolius. Si cette forme de feuilles n'était pas aceidentelle, si la plante se reproduisait constamment bien semblable à elle-méme, il n'y aurait aucun doute possible sur la légitimité de la création de Bastard, que ce soit à titre d'espéce ou de variété. Mais les faits viennent donner un démenti à cette assertion. Tous les échantillons authentiques connus ont été récoltés par Boreau le 21 mai 1843 et par Bastard les jours suivants. Dix- neuf ans plus tard et à la méme date (22 mai 1862), Boreau récoltait à nouveau au méme endroit un Ran. aquatilis qu'il plaçait dans son herbier avec la mention suivante : « remplis- sait le fossé où croissait autrefois le Ran. rhipiphyllus en Saint- Augustin ». 100 - SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1911. Les pédoncules et les pétioles de cette part sont encore longs comme dans la plante primitive, mais les feuilles sont bien différentes. Celles qui se rapprochent le plus des anciennes ont les bords du parenchyme foliaire écartés de plus de 180°; certaines ont les lobes à peu prés entiers, d'autres sont à lobes incisés-dentés; les pétales sont plus élargis au sommet. « Ajou- tons, dit M. Préaubert, qu'ultérieurement à cette date, elle (Ranunculus rhipiphyllus) n'a jamais réapparu ». Ces explications suffiraient vraisemblablement à justifier que nous nous trouvons en face d'une variation accidentelle. La localité ayant continué à nourrir des Renoncules aquatiques, aucune raison n'expliquerait que le Ran. (Batr.) rhipiphyllus ait dû cesser de pouvoir y vivre, ses conditions d'existence n'ayant pas été modifiées. Mais cette affirmation se justifie par l'examen de faits d'un autre ordre. Si nous examinons attentivement les échantillons de Boreau et de Bastard, nous constatons que les tiges sont longues, modé- rément épaisses, à nœuds trés espacés, radicantes aux nœuds inférieurs jusques et y compris ceux d’où partent un certain nombre de feuilles flottantes, les radicelles étant parfois très allongées; dans une part de l'herbier Lloyd, la tige principale est méme radicante jusqu'au sommet. Les feuilles capillaires sont à lanières allongées; les feuilles flottantes occupent 2 ou 3 déci- métres de la tige et sont longuement pétiolées (pétioles attei- gnant 9 cm.). Les pédoncules sont aussi longs que les feuilles, gréles. Ils suivent la tige sur une partie de leur longueur en se recourbant doucement pour finir presqu'à angle droit avec elle. La longueur sur laquelle existent les feuilles flottantes, la présence des radicelles, la longueur des pétioles et des pédon- cules, la longueur des laniéres des feuilles capillaires, tout indique que cette plante devait être couchée dans le fossé où elle vivait avec un niveau d'eau insuffisant pour s'y développer normalement, et y subir l'influence d'un courant plus ou moins actif qui, les radicelles fixant la tige, s'exercait plus spéciale- ment sur les feuilles en maintenant le limbe dans la direction de l'écoulement de l'eau, et étirait leurs pétioles. Si ce courant n'avait pas existé, la plante aurait pris, étant donné son état radicant une toute autre apparence. Une partie des feuilles M. FÉLIX. — RENONCULES FRANÇAISES DE LA SECTION BATRACHIUM. 104 auraient eu l’aspect qu'elles prennent quand la plante com- mence à s'exonder et ressembleraient à celles de l'état terrestris. Or, les faits nous prouvent que ces conditions sont des causes de modifications profondes dans la forme des feuilles du Ran. (Batr.) diversifolius Gilib., ainsi que le justifieront les exem ples que je soumets à l'examen des membres de la Société bota- nique de France !. a) Herbier Lloyd (sub Ran. aquatilis var. truncatus. — Entre Saint- Nazaire et le Croisic (sans date). — Les feuilles ont le limbe subtronaut, moins sensiblement cependant que dans la plante d'Angers. Or la plante est radicante et les pétales larges. b) Herbier Boreau (sub Ran. rhipiphyllus). — Maine-et-Loire Combrée, dans la Verzée, prairie de Mintin. 22 avril 1864. (Ravain). — A peu prés identique à la plante de Saint-Augustin; les feuilles capillaires ont les laciniures trés allongées et presque parallèles. L'indication dans la Verzée « montre bien qu'il s'agit d'une plante d'eau courante ». Cette indication m'a du reste été confirmée par M. Préaubert?. c) Herbier Giraudias. — Deux-Sèvres, la Boutonne à Chizé; 16 juin 1870 (sub Batrachiuim truncatum). — Les deux sommités de tiges qui com- posent cette page sont radicantes; les feuilles inférieures sont légère ment subtronquées, à segments lobulés; les supérieures ne le sont plus. La dernière feuille de l'une des tiges est capillaire, à lanières courtes. Les pédoncules et les pétioles sont gréles. (La Boutonne est une rivière). — ? Vendée : les Sables d'Olonne; eaux courantes; 25 avril 1881 (sub Batrachium truncatum). L'indication ci-dessus lève tous les doutes sur le séjour de la plante, qui est radicante, et dont les feuilles flottantes sont subtronquées, mais à lobes profonds entiers. d) Herbier Félix. — 1^ Theillay (Loir-et-Cher). — Carriére de silex du terrain communal. Une touffe seule dans l'un des trous creusés. Les autres, trés voisins, ne renfermant que la variation peltatus. 1. Jene ferai pas état ici des plantes publiées dans l'exsiccata de la Société Dauphinoise, n° 4017, et dans le Flora Selecta de Magnier, n° 2913. La plante que j'ai vue dans différents herbiers sous le n* 4017 n'est autre chose que la variation peltatus à tiges gréles, à feuilles à lobes arrondis à peu prés entiers (variation gracilis ou quinquelobus, comme on voudra). cf. Freyn in Hervier, Recherches sur la Flore de la Loire, p. 4). M. Préaubert, de son coté, dit du n° 2913 de l'exsiccata Magnier : « cette plante (des étangs de Cuzieux, Loire) n'est pas méme un R. truncatus ; t'est une petite forme amaigrie de R. peltatus » (loc. cit., p. 105). , 2. « A propos de la plante de Combrée, tout récemment M. l'abbé Hy, qui a herborisé autrefois avec l'abbé Ravain, me disait que le R. rhipiphyllus apparaissait dans la Verzée de temps à autre et irrégulièrement. La Verzée est à Combré un petit ruisseau de 2 à 3 mètres de large, qui ne coule guère que dans la saison pluvieuse. Celà rentre bien dans le cadre que vous avez tracé pour l'apparition de cette forme temporaire du R. diversi folius. » (Préaubert, in litt. 44 février 1911). 102 SÉANCE DU 94 FÉVRIER 1911. Les trois parts présentées, et qui montrent le passage des feuilles du peltatus au rhipiphyllus atténué, constituaient la touffe, placée au bord à proximité du talus d’où descendait une rigole amenant les eaux de pluie du terrain avoisinant. Une partie seulement des tiges se trouvait en face de cette rigole et subissait l'influence de l'eau qui descendait d'abord sur la bordure pour glisser ensuite doucement dans le trou. Le niveau de l'eau a varié fréquemment. $ 2» Méry-sur-Cher (Cher). — Petite mare boueuse de Montevry à proxi- mité de la voie ferrée. En eau basse, plante couchée, radicante. Les feuilles sont visiblement subtronquées. La mare, placée sur une pente, recevait les eaux d'une rigole de drainage d'un champ labouré, et les laissait s'écouler à l'autre extrémité. L'échantillon récolté était à proxr mité de la rigole et sur le passage de l'eau à travers la vase qui rem- plissait la mare. 3» Bords de l'Allier, mai 1910. ( Docteur Chassagne). — Les feuilles flot- tantes ont les unes la forme rhipiphyllus, avec les lobes plus profonds que dans la plante d'Angers, les autres sont découpées en lanières allongées étroites et nombreuses, rayonnantes. L'une des deux fractions de tige porte des radicelles bien visibles. CP 4 Bords de l'Allier; mai 1910 (Docteur Chassagne). — Les tiges sont trés allongées, radicantes sur une partie de leur longueur; les lanieres des feuilles capillaires sont allongées; les feuilles flottantes vont de la forme subpeltée à la forme subtronquée. 5" Bords de la Dore, vers le pont de Courts, juin 1910. (Docteur Chas- sagne). Tiges trés allongées, radicantes, pédoncules et pétioles gréles; lanières des feuilles submergées allongées; limbe des feuilles flottantes subtronqué en éventail entr'ouvert dans certaines, lacinié dans d'autres. Pétales étroits. : 6 Ruisseau de l'Arcueil à Massiac (Cantal). (Charbonnel). — Tiges allongées, radicantes, feuilles flottantes d'aspect différent de la plante d'Angérs, mais généralement subtronquées ou presque, à lobes entiers. Certaines feuilles ont des lobes transformés en laciniures capillaires. Les ` feuilles flottantes ont les lanières allongées. L'indication suivante de M. Charbonnel est à retenir : l'eau du ruisseau est toujours claire courante et peu profonde. » - Je crois les exemples précédents suffisants pour justifier mes affirmations‘. A défaut de ces exemples, et en procédant par comparaison, nous arriverions aux mémes conclusions. Le Ran. (Batr.) fluitans Lamk a les feuilles flottantes subtron- quées lorsqu'il croit dans l'eau courante; celles-ci redeviennent plus ou moins régulièrement tripartites lorsque l'eau dané laquelle séjourne la plante est tranquille. Il en est de méme 1. Je soumets du reste à mes éminents confrères de la Société bota nique de France, outre les échantillons de mon herbier dont il est que* tion ici, toute une autre série montrant l'extréme facilité avec laquelle d Ran. ( Batr.) diversifolius Gilib. modifie la forme de ses feuilles, notammen sous l'influence du courant et de la baisse du niveau normal des eaux. T ODVHI (1911) ETS Bull. Soc. bot. de Er. Ranuneulus rhipiphyllus. M. FÉLIX. — RENONCULES FRANÇAISES DE LA SECTION BATRACHIUM. 103 des feuilles du Ran. (Batr.) Baudotii Godr. Les lanières des feuilles submergées du Ran. fluitans sont aussi beaucoup plus allongées dans les eaux courantes que dans les eaux calmes. C'est done, en partie au moins, à la circonstance du séjour dans l'eau courante qu'il faut attribuer la forme subtronquée des feuilles et l'allongement des pédoncules, des pétioles et des lanières des feuilles submergées. Mais il faut remarquer aussi que moins l'eau est profonde, plus la plante est couchée et par suite plus ce courant peut exercer d'influence sur la déforma- tion des organes et en particulier de la feuillé en maintenant le limbe dans la direction de l'écoulement de l'eau. Ceci est tellement vrai que dans ce cas, si le courant a une certaine force, les lobules des segments deviennent aigus, vont jusqu'à disparaitre et les segments deviennent aigus à leur tour; la feuille flottante arrive parfois à ne plus être qu'une feuille submergée à segments élargis et méme à cesser d'exister. Conclusion : Le Han. rhipiphyllus Bast. n'est ni une forme ni une variété; c'est une variation circonstancielle' causée par certaines conditions particulières, et parmi celles-ci un niveau d'eau insuffisant et un courant plus ou moins lent. Cette variation sera donc à rechercher dans les fossés, les ruisseaux et les rivières dans les endroits peu profonds, partout oü l'eau coule plus ou moins lentement, et méme dans les mares qui recoivent des eaux d'écoulement. Planche III. Ranunculus rhipiphyllus, Exemplaire original (Herbier Boreau). M. Lutz présente, de la part de M. Capitaine, un travail sur les graines des Papavéracées d'Europe et en fait l'ana- lyse en quelques mots. M. Lutz fait ensuite la communication suivante : 1. M. Préaubert (loc. cit. p. 102) est arrivé aux mémes conclusions : * Nous nous trouvons vraisemblablement en présence d'une forme tem- poraire de R. truncatus Koch, qui n'est lui-méme qu'une des nombreuses formes de R. diversifolius ». 104 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1911. A propos des lignes verticales dessinées par les Algues unicellulaires dans les flacons de culture; PAR M. L. LUTZ. Dans une communication récente', M. Dangeard a présenté à la Société des cultures de CAlorella vulgaris développées dans des vases cylindriques en verre et dessinant le long des parois des lignes verticales. Discutant les conditions dans les- quelles le phénomène s'était manifesté, il concluait que des différences d'intensité lumineuse créées par le passage de la lumière au travers des vases étaient la cause de cette dispo- sition particulière de l'Algue. Revenant peu aprés sur cette question, M. Molliard? pense, au contraire, que la pesanteur joue le principal róle dans la production des lignes. Je désire, à mon tour, soumettre à la rt une culture analogue qui pourra apporter à la solution du problème des arguments nouveaux, cette culture s'étant développée, non plus dans un vase cylindrique, mais dans un ballon incomplètement rempli par le liquide nutritif. L'examen du ballon montre, sur la face opposée à la lumière : 1* Dans la région médiane, une plaque ovale d'Algues dont le grand axe est horizontal; 2° Au-dessous de cette plaque et la continuant, plusieurs larges lignes, situées dans autant de plans verticaux et appli- quées le long de la paroi; 3 Au-dessus de la plaque un plus grand our de lignes fines, situées dans des plans verticaux et d'assez faible lon- gueur; 4° Une ligne horizontale marquant le ménisque. Les mémes dispositions se retrouvent sur la face exposée à la lumière, mais avec moins d'intensité. 1. DANGEARD, Note sur les propriétés phototactiques du Chlorella vulgaris. Bull. Soc. bot. Fr., LVI, 1909, p. 368. 2. MOLLIARD (Marin), Une explication des lignes verticales dessinées par diverses Algues aquatiques dans les flacons de culture. Bull. Soc. bot. Fr: LVII, 1910, p. 319. L. LUTZ. — LIGNES VERTICALES DESSINÉES PAR LES ALGUES. 105 Je vais essayer d'appliquer successivement à cette culture en ballon les déductions de MM. Molliard et Dangeard. Supposons d'abord qu'il s'agisse d'une action pure et simple de la pesanteur, en faisant abstraction des phénoménes lumi- neux. Il est évident a priori que cette action devra s'exercer au maximum dans la région des parois du ballon la plus rappro- chée de la verticale, c'est-à-dire dans sa portion médiane AB et qu'elle ira en décroissant au fur et à mesure que l'on se rapprochera du fond F. Il en résulte que, si la production des lignes verti- cales par les Algues était due à la pesanteur, elle devrait étre maxima dans la région oü celle-ci s'exerce avec sa plus grande intensité, c'est-à-dire suivant AB. Puis, la paroi s'incur- A vant, la composante de la force dirigée dans le sens vertical s'atténuerait progressivement et — ;, M l'Algue pourrait s'étaler latéralement, de telle À sorle que les lignes verticales s'élargiraient NM ed à , . ` P o à mesure qu'on se rapprocherait du fond oü Fig. 1. elles tendraient à constituer une plaque. D'autre part, dans la portion AM du ballon, qui est en sur- plomb, la pesanteur, si elle agissait seule, tendrait à faire tomber les Algues au travers du liquide nutritif et non à s'ap- pliquer sur la paroi, ni surtout à y dessiner des lignes plutót que toute autre figure. Enfin, la pesanteur est tout à fait incapable d'expliquer la ligne horizontale marquant le ménisque. Cherchons maintenant à placer le phénomène sous l'influence de l'intensité lumineuse. La région médiane AB de la paroi du ballon est sensible- ment verticale et perpendiculaire aux rayons lumineux (la faible courbure peut être en effet négligée si l'on ne considère Pas une large portion de surface). Dans ces conditions, la Presque totalité des rayons lumineux incidents, arrivant nor- malement sur le ballon, pénétrera dans son intérieur et viendra éclairer vivement la paroi opposée. Au contraire, dans les régions AM et BF, une partie de ces rayons, d'autant plus 106 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1941. grande que l'on s'écartera de AB, frappera obliquement la paroi et sera ou fortement réfractée, ou méme réfléchie. Les zones correspondant à AM et BF sur la face opposée du ballon recevront donc une quantité de lumière trés amoindrie et, par conséquent, devront être le siège d'un moindre déve- loppement d'organismes verts. Si maintenant l'on observe sur un écran blanc l'image du ballon placé devant une fenétre, on voit nettement s'y projeter la méme série de lignes verticales ‘ que M. Dangeard a photo- graphiées au travers de son flacon cylindrique. Mais ces lignes, trés nettes au-dessus et au-dessous de AB, sont littéralement noyées par la lumière dans cette zone AB. Enfin, on peut noter que le ménisque M correspond à une ligne de vif éclairement, au-dessous de laquelle se trouve une bande plus sombre. Cette ligne de vif éclairement est facile à expliquer, si l'on remarque que le ménisque constitue à l'inté- rieur du ballon une surface réfléchissante, convexe par rapport aux rayons lumineux qui viennent de pénétrer à la partie supé- rieure du liquide. Un certain nombre d'entre eux y subissent par suite la réflexion totale et restent dans le liquide, qui se trouve ainsi éclairé avec plus d'intensité. Au-dessous du ménisque, le phénomène n'a plus lieu, et les rayons qui pénè- trent dans le ballon s'éloignent de la paroi sans rencontrer d'obstacle, éclairant moins vivement la portion périphérique: Or, si l'on examine le développement des Algues dans le ballon, on voit que c'est précisément dans la zone AB corres pondant à l'éclairement maximum que l'on observe la végé tation en plaque. Celle-ci s'estompe légèrement à la périphérie, puis, au-dessus et au-dessous, on retrouve dessinées les lignes verticales dont nous avons vu la projection sur l'écran. Enfin la zone trés éclairée du ménisque est aussi marquée par une ligne d'Algues horizontale. Cette constatation suffirait done à faire pencher la balance en faveur de l'explication donnée par M. Dangeard. Néanmoins il reste à discuter l'une des expériences de M. Molliard faite l. J'emploie le terme impropre de vertical pour plus de simplicité : par suite de la forme méme du ballon, ces lignes sont non exactement verti- cales, mais dirigées suivant les diverses génératrices du ballon. L. LUTZ. — LIGNES VERTICALES DESSINÉES PAR LES ALGUES. 107 dans un tube incliné et qui semble en contradiction avec l'idée d'une action lumineuse. L'auteur remarque que, dans ce cas, les images que l'on peut recevoir sur un écran restent, quelle que soit la position du tube, constituées par des bandes lumi- neuses paralléles à son axe et que, par suite, la lumiere n'a pu intervenir pour déterminer les Algues à se grouper suivant des lignes verticales, alors que normalement elles eussent dù le faire suivant certaines génératrices du tube. Ceci est vrai, si l'on observe à travers le tube une source lumineuse placée à l'infini, le ciel, par exemple, mais, dans la pratique, il en est bien rarement ainsi. En effet, dans les conditions expérimen- tales ordinaires, on se trouve environné d'une foule d'objets : arbres, maisons, barreaux de fenêtres, etc., qui s'interposent entre la source lumineuse et le tube et vis-à-vis desquels celui-ci se conduit à la manière d'une lentille. Voyons ce qui se passe dans ce cas, et pour cela, remplis- sons d'eau un gros tube cylindrique de verre moulé (pas un tube à essais ordinaire qui présente des stries longitudinales susceptibles de fausser l'observation); puis interposons ce tube entre l'œil et des objets quelconques placés à une certaine dis- tance. Pour plus de simplicité, nous examinerons uniquement les lignes verticales de ces objets, le méme raisonnement s'ap- pliquant aux lignes horizontales pour la position perpendicu- laire. Mettons d'abord le tube dans une position verlicale. Les rayons lumineux émanés des objets visés viendront, aprés avoir traversé le tube, dessiner sur la rétine une image droite : dans ces conditions, en effet, le tube s'est conduit comme une série de lames à faces paralléles et s'est laissé simplement tra- verser par les rayons, sans les dévier. Inclinons lentement le tube. L'image percue par l'œil va s'incliner en méme temps, mais beaucoup plus vite, de telle Sorte que lorsque le tube sera horizontal, c'est-à-dire aura tourné de 90°, l’image sera complètement renversée, c'est-à- dire aura tourné de 480° : le tube se conduit à ce moment à la manière d'une lentille. Dans les positions intermédiaires, on assiste au passage progressif de la vision directe de l'objet à celle de son image, et l'on peut ainsi constater qu'aprés une 108 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1911. rotation du tube de 60* environ l'image est déjà presque verti- cale et renversée. Comme les objets interposés sont situés par rapport à la sur- face réfractante à une distance beaucoup plus faible que la source lumineuse générale qui est à l'infini, les alternatives d'ombre et de lumiére provenant de leurs images auront une intensité suffisante pour masquer complètement celles situées suivant les génératrices qui étaient parfaitement visibles lors- qu'on visait l'infini, et elles agiront vraisemblablement sur les Algues pour en déterminer la pullulation dans les trainées lumineuses qu'elles délimitent. M. Molliard ayant opéré dans un laboratoire, il est permis de se demander si de semblables causes ne sont pas venues modifier les conditions de son expérience, ce qui serait de nature à en affaiblir la portée. Je n'irai pas d'ailleurs jusqu'à nier l'action que peut exercer la pesanteur sur le phénomène : tous les corps lui sont soumis et il serait illogique de lui refuser toute intervention, si faible soit-elle. Mais de là à lui assigner le principal róle au détri- ment de la lumière, il y a un pas énorme que l'expérience du ballon ne permet pas de franchir. Note ajoutée pendant l'impression. — Au cours de la discus- sion qui a suivi cette communication, M. Molliard a contesté l'hypothése que j'avais émise pour tenter d'expliquer par une intervention lumineuse la production de lignes verticales dans un tube maintenu horizontalement, en se basant sur ce fait que. d'après lui, il ne s'agirait que d'images virtuelles et par consé- quent incapables d'influencer des organismes phototactiques. Cette interprétation ne me semble pas exacte : les lentilles biconvexes épaisses donnent lieu, comme les lentilles minces, à la production d'images réelles, ainsi qu'en font foi tous les traités de physique. En outre les milieux réfringents cylin- driques se conduisent comme des lentilles à trés court foyer. Il y avait lieu, cependant, pour répondre à l'objection de M. Molliard, de vérifier la possibilité de déterminer, sur ut écran appliqué contre le cylindre, la production de zones lumi- neuses d'intensités diverses et provenant des rayons émanant des objets visés. L. LUTZ. — LIGNES VERTICALES DESSINÉES PAR LES ALGUES. 109 Pour cela j'ai appliqué exactement le long d'un cylindre de verre rempli d'eau une bande de papier photographique au bro- mure d'argent et j'ai exposé ce système à la lumière, dans la direction d'objets situés à une distance de quelques métres et en tenant le tube horizontalement. Au développement, le papier a présenté une série de lignes verticales alternativement claires et obscures. L'hypothése d'une intervention lumineuse dans l'expérience de M. Molliard est donc parfaitement justifiée. Cette communication donne lieu à une importante discussion, impossible à résumer ici, et à laquelle prennent part MM. Molliard, Dangeard, M. de Vilmorin, Hua, Friedel et Zeiller. M. Dangeard fait en outre les remarques suivantes : Je n'ai pas l'intention de prolonger la discussion engagée : je tiens cependant à faire remarquer que, dans la séance précé- dente, j'avais signalé deux faits concernant les différences d'in- tensité Jumineuse sur les parois d'un tube cylindrique placé horizontalement : 4° l'existence de lignes de croissance très nettes et très rapprochées formées par le Chlorella dans le sens perpendiculaire à l'axe du tube; 2" l'existence d'une réparti- tion en couches minces, séparées les unes des autres par un faible intervalle, d'organismes phototactiques, comme des Euglènes, lorsqu'elles sont soumises, dans un tube horizontal, à l'action des diverses radiations derrière des écrans. Enfin j'indiquerai un moyen de reconnaitre facilement l'exis- tence de ces différences d'intensité lumineuse dans tous les cas qui peuvent se présenter : il suffit de rendre opaque dans une de leur moitié, la paroi des flacons ou des tubes destinés aux expériences; les images se forment avec leur intensité diffé- rente, sur cette paroi opaque, comme sur la glace d'un appareil photographique ; on obtient ainsi des clichés trés démonstratifs et d'une grande netteté. . M. Gagnepain offre, de la pari de M. H. Lecomte, un Important Mémoire sur les « Articulations florales » et en 110 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1911. résume les principales données. Il lit ensuite la Notice nécrologique ci-dessous : F.-X. Gillot, sa vie et son œuvre; PAR M. F. GAGN£PAIN. Notre Société perdait le 18 octobre dernier un de ses membres les plus distingués, en méme temps qu'un fidèle collaborateur de son Bulletin, et du méme coup la Société d'histoire naturelle d'Autun éprouvait une perte irréparable, dans la personne de son Président, le D^ Gillot. Aux obsèques de ce digne citoyen, de ce dévoué panseur des souffrances humaines, toute la ville d'Autun s'associait, par sa présence et ses regrets, aux beaux discours prononcés sur sa tombe. MÉpEcIN. — Né à Autun, le 12 septembre 1842, F.-Xavier Gillot fit ses études dans sa ville natale et les continuait à la Faculté de médecine de Paris en octobre 1861. En décembre 1865, il était admis comme interne en médecine, le sixieme sur les 36 d'une promotion qui compte des célébrités médicales : Dieulafoy, Lépine, Lucas- Championniere, etc. Par sa belle inteiligence et son caractère sympathique, il trouve dans ses chefs de clinique confiance et affection. Il obtient le grade de Doc- teur en médecine le 17 avril 1869; sa thèse, ayant pour titre « Étude sur une affection de la peau décrite sous le nom de Mycosis fongoide », mérita la mention extrémement satisfait avec une médaille au concours des theses. Puis, à regret, sur les instances de sa famille, il quitta pour Autun, la capitale qui donne tant de facilités à ceux que les études pas- sionnent invinciblement et, depuis mai 1869 jusqu'à sa mort, l'exercice de la médecine a tenu la plus grande place dans sa vie et ses occi- pations. Quarante ans durant, c'est un surmenage fiévreux de l'aube au soir. Il ne quitte ses malades que pour compléter ses études ou pour des congrès de médecine, en Espagne, en Autriche, en Russie, etc., tant il comprend qu'un praticien doit se tenir au courant des progrès de la médecine. Non seulement il exerce son art à Autun, mais il est médecin de la compagnie P.-L.-M., de l'hospice de la ville où il aide puissamment le D" Latouche. a fonder une clinique chirurgicale; sa notoriété et s0n caractère lui acquièrent des situations en vue; il est président de l'Asso ciation des médecins de Saône-et-Loire, il est accrédité comme légiste auprès du tribunal d'Autun et de la cour d'assises de Chàlon-sur-Saóne Sa douceur, sa sollicitude, son dévouement à tous ses malades €? firent un praticien accompli, et j'ai été témoin de l'éloquence muette des pressements de main convulsifs et des larmes de reconnaissance. E. GAGNEPAIN. = F.-X. GILLOT, SA VIE ET SON ŒUVRE. 111 Aucun éloge ne vaut peut-étre celui d'une de ses clientes quelque temps après sa mort. « On a loué sur tous les tons les grandes qualités du médecin, s'écriait une femme du peuple, on ne peut donner méme une idée de son dévouement à ses malades. » L'appréciation de cette humble cliente émeut, sans les surprendre, ceux qui ont été admis dans l'intimité du D? Gillot. BorawisTE. — Dès le collège le jeune Gillot a une prédilection marquée pour la science des plantes. Tout en suivant les cours de la Faculté de médecine de Paris, il assiste à ceux de Brongniart, il s'initie à la flore phanérogamique et bryologique des environs de Paris et, dés 1867, il entre dans notre Société au Bulletin de laquelle il devait apporter une si régulière collaboration. Dès son retour à Autun, il suit l'exemple du D* Carion et reconnait la flore morvandelle, peu riche mais fertile en découvertes imprévues et sa région ne suffisant plus à son avidité de s'instruire, il entreprend voyages sur voyages; les Congrès sont pour lui une occasion d'étudier d'autres végétations et il profite des avantages que confèrent nos Sessions extraordinaires : Lyon (1876), Corse (1877), Bayonne (1880), Dijon (1882), Antibes (1883), Millau (1886), Col- lioure (1891) oü il est Président, Montpellier (1893), Genève (1894), Barcelonnette (1897), Hyères (1899), Paris (1904). L'importance de son herbier, donné à la Société d'histoire naturelle d'Autun, fera connaitre la quantité de ses récoltes faites en tant de localités. L'herbier mycologique contient les plantes de Roumeguere : Fungi gallici exsiccati (6000 numéros); il était d'une valeur de 1 000 francs par souscription et joint aux herbiers de M. R. Bigeard, du D* Carion, de Grognot et du capitaine Lucand il forme un fonds considérable pour la partie cryptogamique des collections de la Société d'histoire naturelle d'Autun. Il fut donné à sa chère Société, le 25 février 1900, par le D" Gillot qui voulut supporter les frais de son installation. Quant à l'herbier phanérogamique, renfermé dans 210 cartons, com- prenant de 10 000 à 12 000 espèces, la plupart largement échantillonnées et formant un total de plus de 50 000 exemplaires, il avait été donné à la Séance du 24 septembre 1899411 renferme les récoltes personnelles du D" Gillot dans le centre de la France, les Alpes, les Pyrénées, l'Algérie, la Suisse, l'Espagne, etc... La plupart des sociétés francaises d'échange de la deuxieme moitié du siecle dernier y ont collaboré; citons les collec- lions spéciales : Société vogeso-rhénane, Société dauphinoise, Flora exsiccala de Ch. Magnier, Société franco-helvétique, Association pyré- néenne, Association rubologique, Rubi præsertim Gallici, Herbarium Hosarum, Centuries de Billot, Zerbarium normale, Ronces vosgiennes, les plantes de Reverchon (France, Corse, Sardaigne, Crête), celles de Porta et Rigo (Espagne), de Daveau (Cyrénaique). Gillot était de plus en 113 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1911. relations suivies d'échanges avec les monographes Boulay, Chaboisseau, Focke pour les Rubus ; Crépin, Boulu, Déséglise, Ozanon, pour les Rosa, MM. Malinvaud pour les Mentha, Arvet-Touvet pour les Hieracium., Aujourd'hui, aprés les dernieres intercalations, cet herbier se chiffre vrai- semblablement à plus de 70 000 échantillons. Parce qu'il était ennemi de tout égoisme, de toute inertie intellectuelle, bien loin de conserver jalousement pour lui ses découvertes intéressantes, Gillot distribue ses récoltes; il les publie largement par des Sociétés d'échanges, dans une foule de Bulletins botaniques et le nótre a la part la plus importante. L'étendue de ses connaissances était telle et si cer- taines ses déterminations, que le D" Gillot a contrôlé les noms de beau- coup de plantes litigieuses récoltées sur d'autres points de la France par des correspondants moins compétents ou moins bien outillés et sa faci- lité de travail était si grande, si prodigieusement sûrs ses souvenirs qu'il supportait allégrement toute la charge, écrasante pour d'autres, de ce sureroit de travail. Sa plume alerte ne se fatiguait jamais d'une corres- pondance botanique qui n'en finissait pas; elle n'en était pas plus laco- nique et sa cursive fiévreuse devenait simplement plus difficile à lire. FE. GAGNEPAIN. > F.-X. GILLOT, SA VIE ET SON ŒUVRE. 113 L'obligeance du D" Gillot était incomparable surtout quand il s'agissait de jeunes adeptes de la science, « piqués, comme il le disait pittoresque- ment, de la tarentule botanique ». Il devenait leur frère aîné, les conseillait sans les amoindrir, les encourageait et savait les élever par leurs efforts personnels au-dessus d'eux-mémes. Toujours prét à leur faire les honneurs du Morvan autunois, théâtre de ses premières courses, qu'il connaissait si bien, il les conduisait aux stations intéressantes. C'est ainsi qu'à vingt-neuf ans, Gillot en avait alors cinquante-trois, je ne pouvais suivre ce pied juvénile qui franchissait les gués de roche en roche, dégringolait les éboulis rapides, se fixait aux déclivités du granit, s'enfoncait dans les tourbières sans frémir et sans s'enlizer. Sa main rapide et soigneuse était inimitable pour ranger les plantes dans le car- table qui était de son invention et qui l'avait suivi dans toutes ses cam- pagnes fructueuses. Gillot a touché à toutes les parties de la Botanique, comme on le verra par la liste de ses travaux. Physiologiste, il s'est efforcé de préciser davantage la préférence des plantes pour les éléments chimiques du sol ; en toute occasion l'hybridité naturelle qui souligne les affinités physio- logiques des espèces et des genres a captivé son attention ; la tératologie, si fertile en déformations surprenantes, qui précise, sous l'influence de causes mal définies, les caracteres régressifs ou évolutifs de l'organo- graphie, lui plaisait par l'inattendu; il suivait avec intérêt les plantes adventices, ces paisibles envahisseurs de notre sol et il cherchait à reconnaitre les conditions qui favorisent leur extension; mycologue, il connaissait trés bien les Champignons supérieurs de la France, et son esprit clair, son observation aigué se plaisaient dans ces appréciations d'autant plus difficiles que l'organisme est plus simple et les caractères moins nombreux. Bien qu'il connüt la flore de l'Europe centrale qui est cependant un domaine assez vaste, il s'attaquait en systématique aux difficultés de toute sorte et le genre Rosa, plus encore que les Rubus, était l'objet de sa prédilection. Aprés la mort de Ch. Ozanon, son colla- borateur et ami, il était le Crépin francais. Z00L0GISTE. — La ville d'Autun, capitale intellectuelle du Morvan, eut sa Société d'histoire naturelle depuis 1886, fondée par une élite scientifique locale qui comptait B. Renault, savant paléontologiste du Muséum, F.-X. Gillot, Roche et M.-V. Berthier. Elle eut ses Bulletins annuels, volumineux, bien illustrés, remplis de travaux spéciaux du plus grand intérêt et auxquels ne craignaient pas de collaborer les notabilités du Muséum de París. Les procès-verbaux des séances, surtout consacrés à la science locale, aux notices nécrologiques, aux rapports d'herborisa- lions ou d'excursions, étaient rédigés à la fois par Gillot et M. Berthier. Quelle est la part de ces deux naturalistes dévoués dans cette rédaction T. ivin. (SÉANCES) 8 114 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1911. ingrate et laborieuse? Il est difficile de le savoir tant était grande l'ému- lation de ces deux hommes luttant à qui ferait le plus, mais aussi à qui serait le plus désintéressé quant aux niérites respectifs. C'est dans ces occasions que Gillot s'appliqua à la zoologie pour contribuer davantage à l'intérêt des séances, à la diversité du Bulletin de sa chère Société locale. Après B. Renault, après Roche, le D" Gillot disparu, la Société, qui a vécu et prospéré par le dévouement incessant de quelques-uns, éprouve un impérieux besoin de renouveler son état-major décimé et de le recruter dans cette pépinière de plus en plus grandie de jeunes natu- ralistes de Saône-et-Loire que le D" Gillot créait et multipliait avec autant de sollicitude que de bienveillance inlassable et de sage prévoyance. « Il est bien permis de croire que s'il eùt voulu, au sortir de l'internat, se consacrer à ces sciences pour lui si faciles et si attachantes, il serait arrivé au Professorat, à la Faculté ou au Muséum, sans doute méme à l'Académie des Sciences. Magendie et Claude Bernard en physiologie n'ont pas suivi d'autre voie et je ne leur fais pas injure en pensant que l'esprit de Gillot... était taillé pour laisser les travaux les plus marqués dans la science » (Discours du D" Desfontaine). L'HOMME. — Gillot possédait une des plus belles intelligences que j'ai connues; sa facilité de travail était étonnante et ce qui était une fatigue intellectuelle pour d'autres devenait pour lui un plaisir. Alors qu'il faut à certains un recueillement profond pour le travail de la pensée, Gillot avait la volonté obéie de faire taire telle ou telle faculté ou de faire appel à toutes en méme temps; aussi pouvait-il écrire une lettre d'une rédaction délicate tout en faisant presque tous les frais d'une conversation animée. L'improvisation sur une tombe, dans un congrès, lui était facile; la nais- sance, la coordination, l'expression des idées étaient simultanées et heureuses. ll ne semblait pas avoir de choix à faire entre ses pensées, toutes étant également utiles et adéquates à l'usage qu'il en voulait faire. Les idées, ces oiseaux presque insaisissables de l'esprit, que l'on ne capture qu'après de pénibles efforts, bien disciplinés, bien obéissants venaient à son appel et il en faisait ses fidèles messagers, portant à d'autres intelligences ce qu'il y avait de meilleur dans la sienne. L'expres- sion était toujours simple et juste. Aussitôt pensé, aussitôt dit. Aussi ses paroles coulaient abondantes sans effort apparent; elles étaient tour à tour enjouées ou graves, suivant les milieux, les circonstances, et Sa conversation intime était empreinte de la plus aimable condescendance envers les humbles. C'est que le fond de son caractere était la bonté et la bienveillance; £ê supériorité percait, comme malgré lui, par sa force méme, il ne l'impo sait jamais. « Au-dessus des qualités cérébrales, disait excellemment le D" Desfontaine sur sa tombe, il y a les qualités morales qui au fond F. GAGNEPAIN. ~=- F.-X, GILLOT, SA VIE ET SON ŒUVRE. 115 priment toutes les autres et Gillot les possédait au supréme degré... Il était toujours serviable et bon ; il n'hésitait pas à se donner, à se dépenser pour rendre service et ceux qui ont eu l'honneur de le connaitre dans l'intimité savent avec quelle justesse, mais aussi avec quelle bonté il appréciait chacun... » Après avoir échangé avec Gillot un volume de lettres, aprés avoir vécu plusieurs semaines à ses côtés, conseillé, guidé, poussé par lui avec une sollicitude paternelle vers d'autres destinées, après avoir été quinze ans son élève et son ami, je ne puis qu'approuver sans réserve, mais non sans émotion reconnaissante, la justesse de cet éloge mérité. On trouve si rarement unis ces deux beautés qui font l'homme supérieur : la grande intelligence et le noble caractère! Et les qualités de cœur faisaient partie si intégrante de lui-même qu'il ne semblait pas se douter des trésors qu'il possédait et qu'il n'en était pas plus sévère pour les autres. IL était la source naturelle d'un large fleuve de bonté qui fertilisait tout à son approche et se dérobait de son mieux, comme derriere ses bienfaits, parmi les arbres et les buissons de ses rives. Bien que vigoureusement constitué, le D" Gillot devait quitter préma- turément ses nombreux amis, alors qu'aucune faiblesse ne faisait craindre une fin si rapide. Mais le médecin avait tout prévu et, stoiquement, avait donné à sa famille des instructions en prévision d'un accident possible. « Sentez, me disait-il un jour;les artéres temporales deviennent dures ; c'est l'artério-sclérose; c'est la mort foudroyante... » Ce fut à la tête en effet qu'il fut frappé pour la premiere fois le 28 mai 1909 et telle était. la vitalité cérébrale de cet homme qu'il vécut et que la Mort dut précipiter ses coups jusqu'au huitiéme. Contre le robuste chéne des foréts morvan- delles, elle allait ébrécher sa faux et de moissonneuse se fit bücheron. Furieuse et perfide, elle le frappa au cœur dans la personne d'une épouse chérie qu'elle lui ravit le 20 avril 1910. On le vit alors, spectacle inoui, se ressaisir, ouvrir à nouveau son cabinet de consultations et ce mori- bond soigner encore les malades. Il fut terrassé, mais ni amoindri ni vaincu, car il conserva jusqu à la fin son intelligence et son activité. A ses obsèques, on peut dire que toute la ville d'Autun assista, regret- tant l'homme privé, le citoyen éclairé et dévoué, le savant, le médecin, et sous les larmes abondantes d'un automne pluvieux les longs discours furent écoutés religieusement jusqu'à la fin‘. Le Président des médecins de Saône-et-Loire, D° Gauthier ; le Président du syndicat des médecins, Dr Desfontaine: les vice-présidents de la Société d'histoire naturelle d'Autun, M. de Chaignon, et de sa section du Creusot, M. Camusat; le maire-député d'Autun, M. Périer avaient tenu à honorer publiquement 1. Le Muséum, dont il était correspondant, s'était fait représenter aux obséques, témoignant ainsi de sa grande estime pour le défunt. 116 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1911. à des points de vue divers celui qui disparaissait ainsi prématurément à soixante-huit ans. Soixante-huit ans! c'est trop peu pour tous ceux qui l'ont connu, mais cette vie si bien remplie par une activité incessante, par tant de bien accompli, donnant un si bel exemple à tous, vaut deux longues existences honorables. On a dit et l'on répète à l'envi que dans le monde matériel rien ne se perd. En est-il de méme des bonnes actions, des bienfaits et des qualités des hommes? Ah! que tout acte humain soit acquis à la prospérité des générations futures; que toute semence de bien soit la cause première d'une abondante moisson pour ceux qui viendront aprés nous; que les bons exemples soient contagieux et accélèrent la course de l'humanité vers son idéal de perfection! Est-ce qu'un heureux atavisme ne fait pas revivre aussi dans l'enfant les qualités de l'ancétre? est-ce que les actions d'un homme de bien qui profitent à tous seraient perdues pour ses proches? S'il en est ainsi que les enfants du D* Gillot recueillent en bonheur tous les mérites de leur père et que ses descendants héritent de ses belles qualités intellectuelles et de sa grande bonté! Titres et distinctions. Officier d'Académie; 1895. Officier de l'Instruction publique, juin 1900. Médaille d'or du Jury d'agriculture, exposition de Milan. Lauréat de l'Institut, prix Montagne, 1892. Président de la Société d'Histoire naturelle d'Autun. Vice-Président de la Société éduenne. Correspondant du Ministère de l'Instruction publique. Correspondant du Muséum national d'histoire naturelle. Membre de nombreuses sociétés savantes. Publieations de F.-X. Gillot'. |l. — BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 18:0. Note sur la flore du Morvan autunois; p. XLV. Note sur les collections botaniques d'Autun; p. CXXXI. 1876. Notes sur quelques monstruosités du Tulipa Gesneriana:; p. 197. Etude sur un hybride du Mespilus germanica L. et du Cratægus Oxyacantha L.; p. XIV. Rapport sur lherborisation faite par la Société les 29, 30 juin et ier juillet 1876 dans le Bugey et la Valromey ; p. civ. 1. Les enfants du D' Gillot ont bien voulu donner leur collaboration à cette longue liste que j'ai établie, contrólée autant que possible. M. P. Hariot a extrait la bibliographie du Bulletin de la Société mycologique A tous, mes meilleurs remerciments. Bull. Soc bot. de Fr. TOHWHII H9D1i BP LV PA CPR 1877. 1878. 1880. 1881. 1882. 1882. 1883. 1885. 1886. 1891. 1892. 1893, 189%. F. GAGNEPAIN. — E. X: GILLOT, SA VIE ET SON ŒUVRE. 117 Quelques mots sur le Puccinia Malvacearum Mont., trouvé dans la Nièvre sur le Malva silvestris. Rapport sur l'herborisation faite par la Société, le 29 mai 1877, aux environs de Bastia; p. XXXVIII. Rapport sur une excursion faite par quelques membres de la Société à Orezza et au monte Santo-Pietro (Corse); p. LXXII. (Avec LUCAND). Note sur les Champignons récoltés dans les environs d'Autun et nouveaux pour le département de Saône-ct- Loire; p. 333. Liste des Cryptogames récoltés en Corse pendant la session extra- ordinaire de 1877; p. 131. Note sur le Viola Cryana (Violette de Cry) Ravin; p. 255. Note sur quelques Champignons nouveaux ou rares observés aux environs d'Autun (Saóne-et-Loire); p. 156. Compte-rendu des herborisations faites par la Société, du 21 au 25 juillet 1880, dans le pays basque; p. xxxi. Note sur la présence des Sisymbrium pannonicum Jacq. et Juncus tenuis Willd. dans le dép. de Saône-et-Loire; p. 294. Note sur l'Orchis alata Fleury; p. 397. Observations sur les Primula officinalis L. et grandiflora Lamk; p. xiv. (Avec Lucano). Nouveau supplément au Catalogue des Champignons des environs d'Autun; p. XVII. Quelques mots sur des aquarelles de Champignons exécutées par M. le capitaine Lucand; p. xix. Sur quelques variations du Pteris aquilina L.; p. XXI. Rapport sur les herborisations faites par la Société pendant la session extraordinaire à Dijon; p. Lxx. Note sur quelques plantes nouvelles pour la flore de France; p. xit. Promenades botaniques aux environs de Cannes et d'Antibes; P- CLXXIV. Note sur le Viola picta Moggridge (V. esterellensis P. Chanay et P. Milliére); p. 239. Observations sur quelques plantes critiques de la flore francaise p. 548. Discours d'ouverture comme Président de la session extraordi- naire à Collioure en 1891; p. VI. (Et COSTE). Note sur les différentes espèces de Scleranthus de la flore francaise ; pp. cxv. Anomalies florales du Fritillaria imperialis L.; p. XXXIX. Addition à la note sur quelques Scleranthus de la flore francaise; p. 232. Le genre Onothera, étymologie et naturalisation; pp. 197-206. Influences climatériques de l'année 1893 surla végétation ; p. 381-382. Observations sur la coloration ou érythrisme des fleurs normalement blanches; p. cxc-cxciv. Influence de la composition minéralogique des roches sur la végéta- tion : colonies végétales hétérotopiques; sess. extr., pp. XVI-XXV. Variations paralléles à fleurs rouges des espèces du genre Galium; pp. 28-30. 118 1897. 1898. 1900. 1902. 1903. .1904., 1906, 1910. H. SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1911. Notes tératologiques; pp. 446-451. Valérianes à tiges monstrueuses; pp. 587-588. (Et PARMENTIER), Lamium album; cas tératologique ; pp. 301-311. (Et PARMENTIER). L'anatomie végétale et la botanique systématique; nature hybride du Rumez palustris Sm; pp. 325-340. Localité francaise nouvelle du Geum intermedium Ehrh. ; pp. 472-475. Lettre à M. Malinvaud sur des questions d'orthographe; pp. 69-11. Anomalie de la Fougère commune (Pteris aquilina var. cristata); pp. 465-467. Une journée d'herborisation à Souk-el-Khémis (Tunisie); pp. 289-296. Note sur quelques Rosiers hybrides; pp. 324-336. Notice nécrologique sur Francois Crépin; pp. 316-325. Le Typha stenophylla Fisch. et Mey., espèce nouvelle pour la flore de France; pp. 192-200. Monstruosités à fleurs doubles de l'Orchis Morio; pp. 215-217. Notice biographique sur M. l'abbé Boulu; pp. 244-259. — E sur M. Julien Foucaud; pp. 249-259. Partitions anormales d'Asplenium trichomanes L.;var. ramosum; sess. extr., pp. XCII-CI. ; Discours comme délégué de la Société d'histoire naturelle et prési- dent du banquet; pp. CLXXXII. Réponse de M. le Dr Gillot au toast de M. P. de Vilmorin; p. CC Notice biographique sur Francisque Lacroix; pp. 98-103. ; (Et E. CHATEAU). L'appétence chimique des plantes et leur réparti- tion topographique; pp. 245-232. Notice biographique sur Ch. Ozanon; pp. 69-72. Endotrophisme de la Pomme de terre; pp. 450-452. — BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE D AUTUN. 1889-91. (Et LUCAND). Catalogue raisonné des Champignons supérieurs 1889. 1890. 1892. 1893. 1894. 1895. 1896. (Hyménomycétes) des environs d'Autun et du département de Saône-et-Loire : 1? pp. 107-404; 2° pp. 125-496; 3» pp. 375-460; ds p. et 6 pl. Couronné par l'Institut, prix Montagne 1892). (Et V. BERTHIER). L'histoire naturelle au Concours régional et auž expositions industrielle et scolaire d'Autun; pp. 428-484. Herborisations dans le Morvan V, 32 pages. Herborisations dans le Morvan V, 39 pages. Note sur les tubercules radicellaires des Légumineuses et leur importance en agriculture; pp. 555-562. La miellée et les abeilles p. verb. ; p. 74. Contribution à la flore du Charollais: p. 76. Notes de botanique populaire (noms vulgaires); p. 80. La Cétoine pointillée et ses dégats; p. 82. Cynomorium et Terfaz; p. 123. Notes mycologiques; p. 232. Le Sahara et la végétation désertique ; p. 128-139. Sur la gynodiccie de la Centaurea jacea; p. 231. 1897. 1898. 1899. 1900. 1901 , 1902, F. GAGNEPAIN. — F.-X. GILLOT, SA VIE ET SON ŒUVRE. 119 (Et Quincy). Quelques plantes adventices nouvelles pour le dépar- tement de Saóne-et-Loire ; p. 240. F. Paris, Note nécrologique; p. 254. Le Polysaccum crassipes DC.; p. 260. Notice biographique sur J. L. Lucand; pp. 193-234. L'herbier et les albums du cap. Lucand; p. 74. Le Jardin botanique du Missouri; p. 118. Note sur un oui de chéne; p. 159. Plantes nouvelles ou rares du dép. de Saône-et-Loire, p. 181. Puits artésiens du Sahara et leur faune; pp. 213-223. J. B. Duchamp et Gabriel Duchamp; pp. 266-286. Notice biographique sur M. l'abbé Alexandre Marcailhou d'Ayméric ; pp. 241-247. Notice biographique sur H. Schneider; pp. 83-89. Une orchidacée rare, Godyera repens R. Br., dans le Morvan; pp. 148-154. Note sur les Hyponomeutes; pp. 157-161. Anomalie de la Fougère commune, Pteris aquilina L. var. cristata; pp. 199-200. Flore des Champignons supérieurs du département de Saóne-et- Loire par R. Bigeard ; pp. 139-143. Note sur une plante nouvelle : Vicia Marchandi Gillot et Rouy; pp. 249-252. Notice biographique sur F. B. de Montessus de Balorre; pp. 200- 267. Les hybrides et les métis de la flore française. Notes tératolo- giques : monstruosité de la pêche commune; pp. 240-241. 7 Plantes rares ou nouvelles pour le département de Saône-et-Loire ; pp. 251-255. L'empoisonnement par les Champignons et l'étude des Champignons vénéneux; pp. 256-266. NoticenécrologiquesurH.de Vilmorin, Ch. Brongniart, Philibert, etc. (février); 21 pages. Sur la cause de la formation des Pommes de terre; pp. 40-41. Notice biographique sur Al. Constant; pp. 114-132. a xum sur H. Philibert, professeur honoraire à la , Faculté des Lettres d'Aix; pp. 129-141. Etude des Champignons; projets de tableaux scolaires; pp- 177-180. Le suc des Champignons antidote du venin des vipères; pp. 247-250. Excursion à Alise Sainte-Reine et Flavigny (Côte-d'Or); 29 pages. (Et DE CHAIGNON). Les Cyprés chauves de Condal (Saóne-et-Loire), 8 pages et 5 planches. (Et V. BERTRIER). Excursion au parc de Baleine (Allier); 47 pages. + La maladie des Platanes; pp. 122-125. Histoire naturelle de la Tunisie : notes botaniques; pp- 116-142. + Le Thypha stenophylla Fisch. et Mey. espèce nouvelle pour la flore . de France; pp. 166-176. Note de tératologie végétale, proc.-verb.; pp. 28-43. Grenouille à 3 pattes, avec planche; pp. 100-101. Contribution à la flore du département de Saóne-et-Loire (1904); pp. 156-170. 1905. 1906. 1906. 1907. 1908. 1909. SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1911. Notices nécrologiques sur J. F. Mabille, de Laplanche, Drake del Castillo, etc., fév. 1905; 32 pages. Inauguration des nouvelles collections paléontologiques au Muséum de Paris; pp. 81-84. Le congrès international de botanique à Vienne (Autriche); pp. 109- 1106. Notes botaniques; pp. 146-150. Le Centenaire de l'Académie de Mâcon (9-11 sept. 1905); pp. 474- 419: Empoisonnement par les Champignons; pp. 212-216. Auguste Roche: pp. 1-44. Florule raisonnée du Brionnais par Q. Ormezzano et Cháteau avec la collaboration du Dr Gillot; pp. 221-322. Notes de tératologie végétale; pp. 76-77 et 104-117. (Avec la collab. de J. MAuEU; pp. 205-229). Notes de tératologie végétale; pp. 260-261. Florule raisonnée du Brionnais (avec la collab. du D" Gillot) par Château et Ormezzano (2° partie); pp. 49-114. Noisetier de Byzance; pp. 63-65. Houx (avec 5 pl.); pp. 103-109. L'arbre soudé des Piquets (1 pl.), et tératologie végétale (1 pl); pp. 139-147. Florule du Brionnais (avec la collab. du Dr Gillot) (3° partie); pp. 53-90. Déformation coralloide du Polyporus umbellatus Fr. (avec une pl.) pp. 43-45. Le Blanc du Chêne; pp. 67-70. Notes tératologiques; pp. 71-76, Le Blanc du Chéne (2* note); pp. 120-123. Notice biographique sur Ch. Ozanon; 49 pages. Notice biographique sur Albert Gaudry (2 portraits); pp- 1-38. Giard (Alfred); procés-verb.: pp. 13-19. Hamy (Théod.-Jules-Ernest); pp. 19-26. Jules Divilerdeau; pp. 62-71. Discours du D* Gillot à la session à Autun de la Société mycolo- gique; pp. 211-214. III. — BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. 1886. II. — Herborisations mycologiques aux environs d'Autun ; pp- 54-16. Compte rendu des séances comme secrétaire des excursions: 7 HDDe 28. \ Etude chimique et toxicologique sur l'Amanita pantherina et le Boletus luridus; p. 197. Emploi médical de la Fausse-Oronge; p. 198. (Et LucAND). Liste des Champignons hyménomycètes nouveaux pour le département de Saóne-et-Loire; pp. 100-105. (Id.), Notes bibliographiques; pp. 197-199. 1897. XIII. — Notice nécrologique sur le capitaine Lucand; pp. 190-19. 1902. XVIII. — (V. et X. GILLOT). Empoisonnements par les Champignons» pp. 33-46. 1903. 1904. 1905. 1906. 1909. 1910. F. GAGNEPAIN. E2-X. GILLOT, SA VIF ER SON ŒUVRE: 121 XIX. — Empoisonnement par l'Amanite Fausse-Oronge (Amanita muscari«). Mort d'un jeune chien; pp. 383-385. XX. — Notice biographique (M. Coujard de Laplanche); pp. 87-55. XXI. — Empoisonnement par les champignons. — Empoisonne- ment par l'Amanite phalloïde. — Utilité des tableaux scolaires; pp. 58-63. XXII. — Notes toximycologiques; pp. 166-169. —— Id., Nouveaux tableaux scolaires de Champignons (avec MM. Mazi- mann et Plassard); pp. 164-165. XXV. — Déformation corralloide de Polyporus umbellatus (plan- che HI); pp. 64-65. : XXVI. — Empoisonnements présumés par des Champignons; pp. 109-414. IV. — BULLETIN DE L'ASSOCIATION FRANCAISE DE BOTANIQUE (Le Mans). 1898 (1-6). Dispersion des espèces; pp. 9-15. 1899. 1900. 1902. 1880. 1881. L 1882. Orchis alata Fleury, morphologie et anatomie; pp. 68-75. — — Contribution à l'étude des Orchidées; un Orchis alpin litigieux : Orchis Vullesiaca Spiess.; pp. 30-32. (7). Contribution à l'étude des Orchidées :l'Aceras longibract: ata Rchb. et sa végétation; pp. 33-34. Le Goodyera repens B. Br. dans le Morvan; pp. 35-40. Hybrides bigénériques : x x Gymnigritella Girodi ; pp. 63-66. Anomalie florale de Loroglossum hircinum Richb.; pp. 67-68. X Vicia Marchandi Gillot et Rouy; pp. 241-244. û Les Menthes hybrides d'après les travaux de M. Malinvaud; pp. 25-32 Note sur une Alchimille nouvelle; pp. 123-127. Sur une race alpine de Carduus nutans; pp. 247-252. V. — REVUE MYCOLOGIQUE DE FRANCE. Nouvelle étude du Reæsleria hypogæa. Observations du D" Gillot, pp. 1-2 (janvier). L'Agaricus (Psalliota) xanthodermus et ses propriétés suspectes, pp. 88-89. Un Champignon nouveau pour la flore francaise le Prothyra bifrons Beckl.; pp. 89-90. Découverte en France du Resleria hypogaa ; p. 124. Variations de l'Agaricus (Prothyra) bifrons Berkl.; p.125. — es nouveaux Champignons de Saône-et-Loire et les dessins de M. le Cap. Lucand (Ilie ann.); pp. 1-8. À Additions à la flore mycologique du dép. de Saône et-Loire par Lucand et Gillot, id. ; p. 3 (juillet). í Note sur la flore mycologique souterraine des environs d'Autun, IV (1882): pp. 179-184. Nouvelles observations sur quelques Champignons récoltés dans les galeries souterraines du Creusot (S.-et-L.) et dated (Isére); pp. 230-237. 122 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1911. 1883. Note sur quelques Champignons observés sur le Mûrier- blanc (V, janvier); p. 31-33. 1884. Notes mycologiques (VI); pp. 65-68. 1885. (Et LvcaND). Nouvelles additions à la flore mycologique du dép. de Saóne-et-Loire (VII); pp. 32-42. 1897. Note sur le Polysaccum (XIX* année, n° 73). 1899. Flore des Champignons de Saóne-et-Loire de Bigeard (XXI); p. 99. - 1902. Les sucs de Champignons comme vaccin du venin des Vipères, d’après les travaux de M. Phisalix (XXIV); p. 125. V[. — SociÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE SAÓNE-ET- LOIRE. 1878. Note sur la flore du Plateau d'Antully; pp. 1-19. Note biographique sur J.-B. Corner de St-Bonnet en Bresse ; pp. 57-05. . Notice sur la flore de la Bresse chálonnaise, pp. 66-79. 1880. (Et LucaND). Champignons récoltés de 1875 à 1877 aux environs d'Autun et qui ne sont pas indiqués dans le Catalogue des plantes cryptogames cellulaires du département de Saóne-et- Loire de Grognot (1880) pp. 30 avec 3 pl. chromolithographiées). 1881. Progrès récents de la botanique dans le'dép. de Saône-et-Loire (XI), pp. 20-26. Renseignements pratiques relatifs à l'étude des sciences nalu- relles; pp.... 1883. Notes sur quelques plantes rares du Haut-Morvan, XI, p. 442. 1884. Progrès de la botanique dans le dép. de Saône-et-Loire en 1884 (XI), pp. 170-6. Notes sur les figures peintes de Champignons de la France paf le capitaine Lucand, (xit); p. 175. 1889. Note sur l'Euphorbia hibernica, XIV ; p. 232). : 1898. Florule du Palais de justice de Chálon-sur-Saóne, XXIV* annee pp. 140-146. VII. — Revue pe BOTANIQUE, BULLETIN MENSUEL DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE BOTANIQUE. 1882. Etude sur quelques Poiriers sauvages de l'Est de la France QE pp. 260-278. 1883, 2° article de l'Étude sur quelques Poiriers sauvages de l'Est de la France, II; pp. 328-330. 1884. La Flore d'Espagne; voyage de M. Rouy en Espagne, 1819-4883 (I): pp. 5-12. 1889, Discours comme Président à la session du Mont Dore, p. 483. La Société francaise de botanique aux eaux thermales d'Auvergne: pp. 578-582. 1891. Observations sur quelques Rosiers du Cantal; pp. 455-480. 1892. Observations sur quelques plantes critiques du Centre de la France (X); pp. 653-657. : 189%. Observations sur quelques plantes des Pyrénées ariégeoises (Xll); pp. 275-302. 1869, 1871. 1877. 1878. 1879, 1880, 1882. 1883, 1884. E. GAGNEPAIN: — F.-X. GILEOT, SA VIE ET SON ŒUVRE. 123 VIII. — PUBLICATIONS DIVERSES. Étude sur une affection de la peau décrite sous le nom de Mycosis fungoide (Thèse de doctorat, couronnée par la Faculté de médecine). - Note sur Jean Lalemant, médecin à Autun du xvi? siècle, et son livre :« Hippocrates de hominis estate, etc., 1574 » (Mém. Soc. éd., 4871 ; p. 497). Note sur le Geum intermedium, à propos de sa découverte autour de la Chapelle de Mazières (Ain) (Soc. bot. Lyon, séance du 25 janvier). Note sur une Orobanche récoltée à Tenay (Ain) sur le Cirsium bulbosum (Soc. bot. Lyon, séance du 8 février). Procés-verbaux des séances du Congrés scientifique de France, 4° session à Autun (T. I, pp. 246-280). Notice sur les modifications de la Flore phanérogamique d'Autun et de ses environs (id.; pp. 343-376). Capture d'un Goéland aux environs d'Autun (Feuille des Jeunes Naturalistes, VIII, p. 102). Liste des Muscinées récoltées en Corse pendant la session extraor- dinaire de la Soc. bot. de Fr. (Revue bryologique, 1878 ; pp. 8-10). Note sur l'Ulez Gallii Planch. (Soc. dauph., 5° bull.; p. 182). Souvenirs d'un voyage en Corse (Feuille des Jeunes Naturalistes 9° année; pp. |), Viola Cryana (Soc. dauph., 6° bull.; p. 224). Etude sur la flore du Beaujolais (Soc. bot. Lyon, 1880); p. Une fougère nouvelle pour la France, Trichomanes radicans Sw. (Feuille des Jeunes Naturalistes, 10* année; p. 158). Passage de l'Outarde barbue aux environs d'Autun (id.; p. 80). Rosa eduensis Déségl. et Gillot (Soc. dauph., 8? bull.; p. 325). Mentha Ripartii Déségl. et Gillot (id., 8° bull.; p. 325. joe tomentella et R. Carioni Déségl. et Gillot (Soc. dauph., 9° bull.; p. 379). Cirsium Richterianum Gillot, (id., p. 380. Rosa eduensis, Flora selecta, fasc. 1. p. 16. Cratzgus oxyacantho-germanica (id.; p. 24). Mentha Riparti (id.; p. 32). Juncus tenuis Willd. (id. ; p. 31). Rosa fugax Grenier (Soc. dauph., 10* bull.; pp. 417-20). R. minuta (id. ; p. 420). Galium elatum et ses variations (id.; p. 421). G. Fleuroti et ses formes, etc.; (id.; pp. 421-22). Cirsium bulboso-acaule Näg. (Scrinia Fl. select., fasc. H, p. 52). Notice Sur la flore de St-Honoré-les-Bains (Nièvre) in D" Binet. Guide de St-Honoré-les-Bains, opuscule in-16 de 29 pages. Notes. sur quelques espèces du genre Viola (Soc. dauph. 11* bull. ; PP- 459-464). Galium excisum (iq, ; p. 465). Fritillaria (id.; p. 474). 1893. 1894. 1895. 1896. 1896, 1896. 1897. 1898. SÉANCE DU 2% FÉVRIER 1911. Note sur les ossements recueillis dans la grotte de la Cazanne près Nolay (Côte-d'Or) (Mém. Soc. éduenne (1885), XIV ; p. 269). . Galium montanum Will. (Soc. dauph., 13° bull. p. 548). Amarantus albus L. (Scriniu ft. select. fasc. V, p. 103). . Hieracium præaltum Vill. var. (Soc. dauph., 44° bull. p. 532). Potamogeton rivularis Gillot (id. ; p. 384). . Des dilatations ampullaires des petits vaisseaux de la langue et de leur valeur semiologique (Union méd., 1888, p. 801-306). . Herborisations dans le Jura central (Val Travers, Creux du Van, tourbières du Pont et de la Brevine (Soc. bot. de Lyon (1891); Dp. x Tératologie végétale : Pommes de terre folles (Feuille Jeunes Nat., 21° année; p. 256). L'Aigle fauve dans les plaines de la Loire (Rev. sc. Bourbonnais, Vl: p. 64). L'origine animale de la Teigne faveuse (Union méd., LV, 1893; p. 306). Les Onothéracées de Saóne-et.Loire et du Morvan (Monde des plantes, 1894-5, pp. 320-323, et 382-386 et 413-416). Une nouvelle espèce d'Ozytropis : O. Foucuudi (Bull. Soc. sc. nul. Char. [nf., 6 pages. Note sur le Scleranthus intermedius Schur. (Soc. bot. Lyon, XIX, 6 pages). Note sur quelques plantes hybrides ou litigieuses de la flore fran- çaise : Geum Billieti, Cratægus oxyacantho-germanica Gillot, Eriyeron Villarsii, E. uniflorus (Bull. herb. Boissier, II, app. IV, pp. 17-18 et 21-25. Plantes nouvelles pour la flore de l'Allier (Rev. sc. Bourbonnais, VIH, p. 97-103. Relations entre la constitution minéralogique et hydrologique du sol et la végétation (A. F. A. S., congrès de Bordeaux, p- -- Recherches sur les Epilobes de France par M. Paul Parmentier, 2 articles (Monde des plantes, 5° ann., n°5 79 et 80. Hieracium bupleuroides; H. longifolium; Erigeron Villarsii Boll. et sa D E. mixtus (A. T.), (Bull. Herb. Boissier), IV, app- i, pp. 12-17. Note pour la Société franco-helvétique : Epilobium obscurum, id., app. 2, p. 38. Herborisations pratiques (Le Naturaliste, n^ 221, XVIII* année pp. 101-103, et n° 221, p. 114-116). Comptes rendus des l/lustrationes plantarum Europ» de G. Rouy, id., XVIIe année, p. 122; XVIII, pp. 21 et 131: XIXe, p. 259 XX*, pp. 14, 74, 109, 133; XXII, pp. 51, 197; années 1895-1900. Note sur le Chelidonium majus et sa var. (aciniatum (Journ. bot. Morot, 1897, 6 pages. Cas de floraison précoce (Monde des plantes, p. 81). Circulaire du 45 décembre 1897 pour la fondation de l'Association francaise de botanique par Gillot et Léveillé (Monde des plantes, VII, pp. 57-59). Notes de géographie botanique française; dispersion des espèces (id., pp. 59-62). 1900. 1901. 1902, 1903, 1904 , 1905. 1907. P: GAGNEPAIN. — F.-X. GILLOT, SA VIE ET. SON OEUVRE. 125 Orchis alata Fleury; morphologie et anatomie (id., pp. 93-97). Impression de voyage de deux congressistes à Moscou par Gillot et D" Guinot (France méd., XLV* ann., pp. 107-110, 124-127, 154-156). Des flores adventices, en particulier de l'arrondissement d'Autun et des régions voisines (Congr. soc. sav. Sorbonne, 1898, p. 85). Étude des flores adventices, adventicité et naturalisation (Congr. intern. Bot., 1900, pp. 370-386). Sur les hybrides et les métis de la flore francaise (Congrès des Soc. sav. Sorbonne). Note sur l'action vésicante des Heracleum (Ann. Soc. bot. Lyon, AX VI p. 36. Herborisations dans le Jura méridional (Arch. flore jurass. de , AA. Magnin, pp. 72-77). Etude des Champignons, projets de tableaux scolaires, A. F. A. S., congr. de Montauban, pp. 613-616 (en collab.). Revue des travaux des sociétés savantes : Société d'histoire natu- relle d'Autun (Rev. de bot. syst., de Rouy, 1903, pp. 22-25). Note sur quelques Rosiers distribués en 1902 (Bull. Herb. Boissier, 1903, pp. 748-756). Monstruosités (fleurs doubles) de l'Orchis Morio L. (Bull. Soc. bot. Deux-Sèvres, 1904, p. ...). Répartition topographique de la Fougère Pteris aquilina dans la vallée de la Valserine (Jura et Ain) en collab. avec M. Durafour (Bull. Soc. nat. Ain, 1904, pp. 8-23). Sur une var. du Houx commun, Ilex aquifolium var. aucubiformis (Rev. bot. syst., de Rouy, Il, 6 pages). Congrés international de botanique de Vienne (Bull. Acad. intern. géog. bot., XIVe année, n? 191-192, pp. XVII-XXIV). Congrès international de botanique de Vienne (1905), (Ann. Acad. . Dijon, 1905, p. xvir-Xxiv). j Etude morphologique et histologique des ascidies des Saxifrages to XH collab. avec M. MAHEU (Journ. Bot. Morot, XIX, p. 27-39). Champignons comestibles, mortels et dangereux, A. F. A. S., sess. Cherbourg, pp. 463-464 (avec MM. Maziman et Plassard). Notes de tératologie végétale (Rev. sc. Limousin, n° 471, p. ...). Champignons comestibles. Appétence chimique des plantes (id., —. 0*5 172-473-474). Note sur les graines trouvées dans les foyers du camp de Chassey (S.-et-L.), (3° Congr. préhist. Fr., sess. d'Autun, pp. 393-8). Le Blanc de Chéne (Rev. se. Limousin, XVIIe année, pp. 1-4). + Essai de faune locale : les Mammifères de Saône-et-Loire, 106 pages. - Lutz donne lecture de la communication suivante : 126 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1941. Remarques sur la distribution du Fontinalis Duriæi Schp. en France; PAR M. LE DOCTEUR MAURICE LANGERON. Dans une trés intéressante Note Sur quelques Mousses méri- dionales du département du Lot', le D! F. Camus vient de signaler la présence du Fontinalis Duriæi dans ce département; il ajoute qu'à sa connaissance cette espèce n'a pas été ren- contrée en France en dehors du Gard et de l'Hérault. Comme je n'assistais pas à la séance du 11 novembre 1910, où cette communication a été lue, je demande à mon excellent confrère la permission de présenter aujourd'hui une petite rectification au sujet de la distribution de cette espèce. L'oubli d'une localité est bien compréhensible, si on songe aux difficultés de la biblio- graphie actuelle, surtout en ce qui concerne les périodiques publiés en province. Aussi n'est-ce point, à vrai dire, une reven- dication que je veux faire entendre; je désire plutôt attirer l'attention des bryologues sur une station du Fontinalis Duriæt, à la fois trés curieuse et trés peu connue. Lorsque nous faisions, mon excellent ami le D" Henri Sul- lerot et moi, l'exploration méthodique du département de la Côte-d'Or pour l'établissement de notre Catalogue des Mus- cinées? de ce département, nous eümes la bonne fortune dy découvrir le Fontinalis Duriæi. La présence d'une Mousse de la région méditerranéenne dans une station aussi septentrionale est bien faite pour surprendre, mais la nature de cette station explique parfaitement cette apparente anomalie. Il ne saurall, d'ailleurs, y avoir aucun doute au sujet de l'identité de notre plante, car nos échantillons ont été revus par deux autorités, le regretté F. Renauld et M. Jules Cardot, particulièrement com- pétent pour le genre Fontinalis. Le Fontinalis Duriæi existe dans la Côte-d'Or tout près du petit village de Premeaux, dans une source thermale nomme? 1. Bull. Soc. bot. de France, LVII, p. 497-500, 1910. te 2. LANGERON (M.) et SULLEROT (H.), Catalogue des Muscinées de la Co d'Or. Publication de la Revue bourguignonne de l'Enseignement sup rieur. Dijon, in-8 de 172 p.,1 carte, 2 plans, 1898; cf. p. 93 et 165-171. M. LANGERON. — REMARQUES SUR LE FONTINALIS DURLEI SCHP. 127 Fontaine Courtavaux. Premeaux est au Sud de Dijon, sur la ligne du chemin de fer de Lyon, à quelques kilomètres de Nuits- Saint-Georges, au pied du massif calcaire qu'on nomme la Cóte. J'ai publié en appendice, à la suite du Catalogue des Muscinées de la Côte-d'Or, une petite Monographie de la Fontaine Cour- lavaux accompagnée d'un plan. J'en extrais les détails suivants, ayant trait au. Fontinalis Durizi. La Fontaine Courtavaux se trouve dans un vaste marais, trés intéressant au point de vue botanique', formé par deux élé- ments hydrologiques bien distincts. D'une part, la petite riviére de la Courtavaux, alimentée par des résurgences qui sourdent àu pied dela Cóte, dans le village de Premeaux, et dont la tem- pérature est de + 105,5. D'autre part, les sources thermales qui se font jour dans le marais, séparé du village par la ligne du chemin de fer. La température de ces sources était de + 18°,5 à l'époque de mes observations (1897-1898). Le Fontinalis Duriæi n'existait pas dans la plus grande des trois sources ther- males, ou Fontaine Courtavaux proprement dite. Il ne se trou- vait que dans deux autres sources, dites Fontaine galeuse et Bain des dames, où il formait d'énormes touffes, flottant en com- pagnie damas volumineux d'E urhynchium rusciforme var. inun- datum et de Chara fragilis var. elongata. Il y avait encore, en différents points du marais, des tubulures étroites par lesquelles venait sourdre l'eau tiède, mais le Fontinalis Duriæi n'y exis- tait pas; les bords de ces orifices étaient garnis de gazons pro- fonds d'Hypnum Helodes qui présente, dans cette localité, un développement luxuriant. Pour nous, la présence du Fontinalis Duriæi à la Fontaine Courtavaux est uniquement due à la thermalité de la source, qui lui permet de résister aux rigueurs du climat bourguignon. de nest d'ailleurs pas le seul exemple de Mousse aquatique mone acclimatée nes la Cóte-d'Or. Nous y a. Ar i dn du Conomitrium jutianum Mont., ans te arrey, près de Dijon. Cette espèce, qui n'avait éte ri ue lene Monographie, parue dans notre Catalogue, nous signale- eróne Y intéressantes Notices botaniques publiées à ce sujet par qu'il a eu | : Nuits-Saint-Georges. Malheureusement, les tirages à 47 cation du amabilité de m'envoyer autrefois ne portent ni date, ni indi- Périodique. 128 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1911. observée que dans l'Ouest et le Sud de la France, parait moins sensible aux écarts de la température. La liste des localités françaises du Fontinalis Duria sera donc la suivante : département du Gard, dans la Fontaine à Nimes, dans le Gardon; département de l'Hérault, dans la Vis à Saint-Nicolas; département du Var, ruisseaux entre Fréjus et l'Estérel (Boulay); département de la Côte-d'Or, Fontaine Cour- lavaux à Premeaux (Langeron et Sullerot, 1898); département du Lot, Fontaine des Chartreux à Cahors (Puel, F. Camus, 1910). M. Souèges prend la parole et fait la communication ci-après : Recherches sur l'embryogénie des Renonculacées (Snite)'; PAR M. R. SOUEGES. ANÉMONÉES (genre ANEMOXE). Le carpelle des Anemone comme celui des Clematis renferme un ovule fertile anatrope, pendant, avec raphé externe. Il y a en outre, 3 ou 4 ovules avortés. Ernst A. Bessey?’ signale quatre ovules avortés dans la cavité du carpelle de l Anemone caroliniana Walt; il fait remarquer qu'il se trouve, en cela, d'accord avec Baillon? qui déjà, en 1864, dans son Mémoire sur la famille des Renonculacées mentionne la présence de cinq ovules dans l'ovaire des Anémones dont un seul, l'inférieur, fertile. En ce qui concerne spécialement le sac embryonnaire, 0? trouve également dans les travaux antérieurs tous les renser gnements nécessaires. Marshall Ward‘, en 1880, a étudié le 1. Voir ce Bulletin, LVII, p. 242, 266, 509, 569. 2. BESSEY (ERNST A.), The comparative morphology of the pistils of the Ranunculaceæ, Alismaceæ and Rosacex (Botanical Gazette, XXVI, p.297, 1898;. 3. BAILLON, Mémoire sur la famille des Renonculacées. (Adansonia, IV, 50, 4). : . MARSHALL (WARD), À Contribution to our Knowledge of the Embryo-50 in Angiosperms. (Journ. of the Linnean Society, XVII, p. 519, London, 1880). 18 Æ © R. SOUÉGES. — EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 129 développement du sac embryonnaire chez l'Anemone japonica. Mottier', en 1895, a examiné, au méme point de vue, d'autres Anémonées (Anemonella thalictroides, Hepatica acutiloba, Thalictrum dioicum); Guignard?, d'abord en 1882, puis en 1901, nous a légué de soigneuses descriptions du sac embryonnaire adulte de l Hepatica triloba et de l'Anemone nemorosa. Les figures 57, 58, 59 représentent les carpelles des Anemone Pulsatilla L., Anemone japonica Sieb. et Zucc. et A. dicho- Fig. 57. — Anemone Pulsatilla L. — Coupe longitudinale schématique du car- Frut oa : ovule avorté; ra : raphé; se : sac embryonnaire; n : nucelle; fe : , c&ument; ac : appareil conducteur; p : poils tecteurs. G. : 26. belle. G. e dichotoma L. — Coupe longitudinale schématique du car- Fig. 59. — Anemone japonica Sieb. et Zucc. — Coupe longitudinale schématique du carpelle. G. : 30. toma L., vus en coupe longitudinale, et les figures 60, 61, 62, 63 le sac embryonnaire de ces mêmes espèces, à des âges légè- rement différents. Il n'est pas utile d'accompagner ces dessins de nouvelles observations. Dans tous les cas observés, l'épiderme Se cloisonne tangentiellement de trés bonne heure, au sommet du nucelle; mais, dans le cours du développement, les trois ou quatre assises ainsi engendrées se réduisent généralement à Ps MOTTIER (DAVID), Contributions to the embryology of the Renonculaceæ. enc Gazette, XX, p. 244, 1895). dann UIGNARD (L.), Recherches sur le sac embryonnaire des Phanérogames an. (Ann. Sc. nat. Bot., 6° série, XIII, p. 116, Paris, 1882). — an ^ le fécondation ehez les Renonculactes. (Journal d. Bot. Morot, XV. 4 » Paris, 1901). T. LVII, (SÉANCES) 9 130 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1911. une seule rangée de cellules. L'épiderme nucellaire reste [c Dus ers m cen Qi LES ER SELS veuan PR; Fig. 60. — Anemone Pulsatilla L. — Sac embryonnaire, portion du tégument de la paroi du carpelle. en : épiderme nucellaire; syn. : synergides ; 9: oospher à ns : noyau secondaire; «n : antipodes; te : tégument; ai : assise interne tégument; pc : paroi carpellaire. G. : 200. Fig. 61 et 62. — Anemone dichotoma L. — Tégument ovulaire et sac embryot: naire avant et apres la fécondation. G. : 200. : tel Fig. 63. — Anemone japonica Sieb. et Zucc. — Sac embryonnaire, tégumen paroi carpellaire. G. : 200. i composé assez longtemps chez l'Amemone dichotoma L: \4 1. WARMING (De lOvule. Ann. Sc. nat. Bot., 6° série, V, P: 228, Wm déjà signalé en 1878 ce cloisonnement tangentiel de l'épiderme du nuc chez les Anemone et chez beaucoup d'autres plantes. R. SOUÈGES. — EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 134 Embryon. — Les remarques qui précèdent la première divi- sion de l'œuf, ainsi que celles qui se rapportent aux premiers cloisonnements sont peu différentes de celles que j'ai exposées au sujet des Clematis. On peut noter, néanmoins, un peu plus de régularité dans les divisions des noyaux, un peu plus d'ordre dans leur disposition surtout dans la partie exclusivement embryonnaire. La cellule basale, cellule du suspenseur, donne généralement quatre cellules. Ces cellules ne sont pas, dans lous les cas, réguliérement superposées : il s'établit parfois des cloisons obliques qui déterminent une position latérale de l'une quelconque des cellules du suspenseur quadricellulaire. L'hypophyse donne un tissu de dimensions variables, mais, selon toute apparence, moins développé que chez les Clematis. En général, l'étude du développement du suspenseur n'a suscité aucune observation propre à modifier, en quoi que ce soit, les faits que j'ai précédemment établis. Dans ce qui va suivre, je ne m'oceuperai donc que de l'embryon proprement dit; tirant son origine de la cellule apicale (ca) du proembryon (fig. 64). Cette cellule en engendre deux autres légèrement inégales (fig. 66 et 61). Les noyaux de chacune d'elles se divisent ensuite successivement, à de trés courts intervalles, pour donner quatre noyaux, bientót séparés par des membranes. Ainsi se constitue un embryon à quatre cellules disposées sur un plan horizontal (fig. 68). La formation d'un deuxième étage quadricellulaire se fait d'une facon plus réguliére que chez les Clematis, les quatre C te des quadrants embryonnaires se divisant, sans simulta- prs toutefois, dans un sens nettement vertical (fig. 69). L'embryon octocellulaire ainsi constitué représente une étape très caractéristique du développement. Les octants, à partir de æ moment, qu'ils soient uni ou plurinueléés, cloisonnés ou oh deviennent facilement reconnaissables dans les coupes oig ou longitudinales de l'embryon; a dnd d'être EL et, comme leur clossoapemen es ass rallèle, par ce qui se passe dans l’un, se faire une idée St i dpi. ou s'est passé dans l'autre. Une "ne E. iir: vom FINA RON. rigoureusement exacte que pou s d'un même étage. 132 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1911. Comme je l'ai déjà dit!, l'étape suivante, également très nette, du développement embryonnaire, est celle de la différenciation de l'épiderme. Or, on constate que l'épiderme ne se différencie dune manière vraiment certaine que, lorsque dans une coupe rigoureusement axiale de l'embryon, l'on peut compter, à partir de l'axe jusqu'à la circouférence, au moins trois assises cellu- laires (fig. 81 et 103). À ce moment, l'assise périphérique est nettement formée de cellules aplaties, tabulaires, qui ne paraissent plus prendre de cloisons tangentielles. Pour arriverà une semblable étape du développement, il faut que dans chaque cellule de l'embryon octocellulaire, il se constitue bien pr?s de huit cellules-filles disposées en deux rangées horizontales; autrement dit, il faut qu'il s'écoule, non seulement deux géné- rations complètes de noyaux, mais encore que l'on se trouve au cours ou au terme de la troisième. La première génération donne deux noyaux dans chaque octant; chacun de ces deux noyaux en produit deux autres pendant la deuxième génération; enfin, chacun des quatre nou veaux noyaux, se divisant à son tour, porte le nombre total à huit aprés la troisième génération. Ces caryodiérèses se font indifféremment dans toutes les directions de l'espace. Ainsi, pendant la première génération, le fuseau achromatique peut se diriger, ou bien selon une ligne radiale, ce qui engendre une cellule périphérique et une cellule médiane appuyée contre l'axe (fig. T1, /' et 19, a’), ou bien selon une ligne tangentielle, ce qui, en coupe longitudinale, donne deux noyaux disposés l'un derrière l'autre (fig. 73, b), la membrane qui les sépare étant invisible; ou bien selon une ligne verticale, ce qui fail apparaitre deux noyaux superposés (fig. 72, b), séparés, comme dans le premier cas, par une membrane plus ou moins visible: Au terme de ces premières divisions, on conçoit que les deux noyaux engendrés dans chaque octant puissent étre diversement placés, surtout si l'on admet que les directions de divisions 2° suivent pas rigoureusement les lignes géométriques indiquées: Bien souvent, en effet, les cloisons ne sont pas nettement tan- gentielles, elles ne sont jamais nettement radiales; elles pre” nent insertion sur un point quelconque de la périphérie et vien 1. Bull. Soc. Bot. France, LVII, p. 268. R. SOUÈGES. — EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 192 Fig. 64 à 77, — de l'embryon. — x Anemone Pu satilla L. — Différentes étapes du développement En 68, formation des quadrants embryonnaires. — En 69, s la coupe voisine existe un noyau médian qui n'a 13 et 714, méme embryon coupé selon deux plans 19, embryons vus par le sommet. ca : cellule apicale ; có : Plan antér: ; embryon; s : suspenseur; À : hypophyse; abcd: octants du ntérieur; a'b'c' q' : octants du plan postérieur. G. : 410. fo 134 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1911. nent tomber à peu prés normalement sur le plan radial de sépa- ration des octants (fig. 11, a' et fig. 92, b, b’). On remarquera, en outre, que ces premieres divisions peuvent ne pas se faire simultanément; on pourra voir, par exemple, deux noyaux dans un octant, un seul dans l'octant voisin ou postérieur. On admettra également que le noyau d'un octant puisse se diviser selon une direction perpendiculaire à la direc- tion de division du noyau de l'octant opposé, ce qui donnera, dans la moitié de la figure, l'image de quatre noyaux disposés aux sommets d'un tétraèdre (fig. 71, d et fig. 12, a, d). A la deuxième génération, il est de règle à peu prés générale que les quatre noyaux nés dans chaque octant se placent égale- ment aux quatre sommets d'un tétraédre. A cela, on peut donner deux raisons. Cette disposition est, en effet, celle qui demande le moins de place : les noyaux se multiplient rapidement, le pro toplasme qui les entoure est peu abondant, les cellules ne prennent pas le temps de s'accroitre ni de s'isoler par des mem- branes au fur et à mesure des divisions nucléaires. En second lieu, on peut apporter une raison théorique qui, dans ce €35 semble être fort valable. Les sphères attractives ne tendent elles pas toujours à se placer selon une direction perpendiculaire à celle de la division antérieure ‘ ? La figure tétraèdrique est nettement dessinée dans les octants embryonnaires d (fig. 13), c (fig. 15), a’ et b (fig. 16), d (fig. 18), a (fig. 19). Elle est, en outre, virtuellement indiquée el, sans doute, préte à se produire dans les octants c (fig. 13), a ett (fig. 14), b (fig. 75), a (fig. 11), b (fig. 18). L'embryon del fig. 16 est pris de cóté et permet de voir, dans la ligne médiane deux octants superposés complets. Les figures 77 et 79 se rap portent à des embryons vus par leur sommet; elles représen- tent, par conséquent, de face, les quatre octants de l'étage supé- rieur. Il faut avouer que la disposition tétraèdrique n'est pas tou” .4. On pourrait citer des exemples nombreux parmi les végétaux où cette règle trouve son application. Elle préside à la disposition des spores a un grand nombre de sporanges de Cryptogames. Elle est, d'ailleurs, tou entière exprimée dans la loi dite de « l'intersection perpendiculaire À plans de division successifs » établie par Sachs et étendue à toute l'histo" logie, animale et végétale. A. COPPEY. — QUELQUES MOUSSES DE L'EST DE LA FRANCE. 135 jours facilement reconnaissable; il suffit, néanmoins, d'en avoir été frappé dans un grand nombre de cas fort nets pour étre en droit de la considérer comme le mode le plus rationnel de division nucléaire, dans les octants, à ce stade du dévelop- pement. (A suivre). M. F. Camus résume la communication suivante de M. A. Coppey : Sur quelques Mousses nouvelles, méconnues ou rares de l'Est de la France; PAR M. A. COPPEY. Ces notes sont extraites de deux travaux en voie de publica- tion'. Cependant le plan adopté pour l'un d'entre eux devant relarder beaucoup son achèvement, il m'a paru utile de pré- senter dés maintenant, à la Société botanique de France, celte courte contribution à l'étude de la répartition des espèces les plus rares ou méconnues. La nomenclature adoptée est celle de Brotherus dans son remarquable ouvrage récent (in Engler und Prantl, Pflanzenfamilien). Les deux régions étudiées, bien qu'assez éloignées, méritent une comparaison attentive, car elles se trouvent aux deux extrémités de la chaine vosgienne. Il s'agit principalement des Basses-Vosges gréseuses du Nord et du Sud, passant, de part et d'autre, aux autres étages triasiques et aux jurassiques inférieur el moyen. Je désire insister ici plutôt sur les plantes méconnues où négligées que sur les raretés proprement dites. Ditrichum vaginans (Sull.) Hampe. — Cette espèce, qui Passe encore pour être rare, est probablement méconnue le plus "ouvent. Signalée seulement au Hohneck par Schimper (pour la région de l'Est de la France), elle n'a été citée depuis que par Dismier, qui a observé la var. brevifolium Gr. aux environs de Rochesson (Vosges), sur des sables humides E PUE (A.), Les Muscinées des environs de Nancy (Bull. de la Soc. Id e Nancy), 2 fascicules parus, 1908 et 1910. igi honest hytogéographiques sur les Mousses de la llaute-Saóne (Rev. bryologique, 1910-1911). 136 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1911. (Rev. bryol., 1905, n* 4). Je l'ai retrouvée aux environs de Servance (Haute-Saône), sur le sol sablonneux, porphyrique, au bord d'un étang, à une altitude de 600 métres environ. Nous en avons fait, M. J. Cardot et moi, la var. obtusifolium (Rev. bryol., 1910, n° 5), remarquable par ses gazonnements com- pacts, à nombreux rameaux stériles, couverts de feuilles larges el courtes. Il semble qu'on ait ici une forme extrême de cette espèce assez variable. Ayant eu ainsi mon attention attirée par le port spécial de la plante, je l'ai retrouvée facilement en automne 1910, notamment à Servance, dans les sentiers battus du plateau porphyrique, au Ban de Champagney, au Bas de Melisey, à Aillevillers, sur le sol sablonneux un peu battu ou compact, principalement le long des sentiers, dans les bois des grès tria- siques. Les échantillons se rapprochent toujours de la var. Lamyi (Boul.) Card. Il est probable par conséquent qu'elle es répandue dans toutes les Vosges siliceuses, jusqu'à 350 ou 400 mètres d'altitude, où cessent les grès, et, si je ne puis encore la citer en Meurthe-et-Moselle, c'est probablement parce que l'occasion m'a manqué depuis d'explorer la région des grès triasiques. Ses rameaux gréles, serrés, rigides, à feuilles forte- ment imbriquées, ses touffes étendues, compactes, vert-foncé, permettent de la reconnaitre facilement sur le terrain quand on l'y a vue une fois. Distichium capillaceum (Sw.) Br. E. — Cette belle espèce n'est pas une rareté, puisqu'elle abonde dans les montagnes calcaires. Mais elle était inconnue dans le massif vosgien et le Jurassique subvosgien. On ne la signalait qu'en Alsace, sur les murs des fortifications de quelques villes (Boulay, Muscinées de l'Est). C'est sans doute dans les mêmes conditions d'installation accidentelle et provisoire que je l'ai observée sur le mortier d'un viaduc à Roye (Haute-Saône). Par contre elle croit vigoureuse ment dans les fissures des porphyres, à Servance (600 mètres): en compagnie du Fissidens cristatus Wils. et du Tortella {07 tuosa, petit groupement calcicole décelant évidemment l'état de décomposition des feldspaths calco-sodiques de la roche. D'autre part, j'en ai trouvé deux stations aux environs de Nancy, dans les fissures fraiches du calcaire bajocien, Ve A. COPPEY. — QUELQUES MOUSSES DE L'EST DE LA FRANCE. 137 400 métres d'altitude. Dans l'une tout au moins, sur le plateau de la route de Toul, la plante témoigne d'une vigueur attestant qu'elle n'est pas de passage seulement. Voilà donc, en somme, deux sortes de stations où l'on pourra la retrouver dans l'Est, mais elle y est assurément rare. Seligeria Doniana C. M. — M. Dismier', en signalant récem- ment la présence de cette petite Mousse aux environs de Paris, à rappelé sa rareté. J'en ai recueilli une trés petite quantité sur les parois calcaires d'un ravin profond et obscur de la forét de Haye, prés de Nancy, station où abonde le Seligeria pusilla or. E; Là fréquence de cette dernière est peut-être la cause de la grande rareté de la première, non seulement parce qu'elle envahit les stations favorables, mais encore parce qu'elle rend ordinairement difficile la recherche du S. Doniana. Quant au S. calcarea Br. E., si fréquent sur la craie, il est trés rare sur le Jurassique de Lorraine où je ne l'ai observé que deux ou trois fois, en petite quantité. Dicranella Schreberi (Sw.) Schp. — Cette jolie plante, pourtant facile à reconnaitre sur le terrain, méme à l'œil nu, méme à l'état stérile, passe encore pour rare dans l'Est, où les flores citent encore les localités, Elle est cependant assez répandue dans les bois sablonneux, argilo-sablonneux et méme marneux de la plaine, soit dans les jeunes coupes, soit le long des sentiers, soit sur les parois nouvellement décapées des fossés. Ordinairement stérile je l'ai recueillie fertile au bois du Fréhaut, prés Lunéville (alluvions sablonneuses), sur les parois verticales du grès bigarré, dans une carriére, à Fontenois-la-Ville (Haute-Saóne) dans un bois à Jasney (Haute-Saóne) sur marnes triasiques, et à Frotey-les-Lure (Haute-Saóne), sur sol argilo-sablonneux. Campylopus subulatus Schp. — Signalé pour la premiere fois dans l'Est par M. Dismier (1905, loc. cit.), à Rochesson (Vosges) au bord d’un chemin, avec Trichodon cylindricus Schp., ce Campylopus est sans doute passé inaperçu à cause de sa stérilité et de son maigre développement. C'est dans cet état rudimen- taire que je l'ai observé dans un sentier d'un bois d'alluvions 1. Bull. Soc. bot. de France, novembre 1910. 138 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1911. sablonneuses à Blainville-sur-Meurthe (Meurthe-et-Moselle) en compagnie de : Archidium alternifolium Schpr, Fissidens (axi- folius Hedw., Weisia rutilans Lindb., Scapania curta Dum., Lophozia capitata (Hook.) Boul., ete. Par contre il prend un développement comparable à celui du Campylogus flexuosus Brid. dans les fissures des poudingues triasiques du plateau de Melay (Haute-Saóne). De bonnes coupes de feuilles, délicates à obtenir dans ce genre, sont toujours nécessaires pour recon- naitre cette plante avec certitude. Aussi sa vraie répartition risque-t-elle de rester longtemps encore incertaine. Astomum crispum Hampe var. nov. brevifolium Card. el Cop. A forma genuina foliis superioribus mullo brevius latiusque acuminatis diversa, Curieuse forme que j'ai trouvée dans les friches pierreuses du coteau de Malzéville, près de Nancy. Les feuilles supérieures, trés courtes, masquent à peine la capsule. Les bords inftéchis de l'acumen empêchent de rapporter cette plante à l'A. Levien Limp., età l'A. Mittenii Br. E. Hymenostomum rostellatum (Brid.) Schpr. Hymenostomum squarrosum Br. germ. Ces deux Mousses minuscules passent encore pour étre trés rares, tant dans l'Est que dans toute la France et à l'étranger. ll se pourrait cependant que cette rareté ne fùt qu'apparente et due à la difficulté de les reconnaitre en dehors d'une saison assez courte, et par un temps pluvieux. La premiere est assuré- ment plus rare que l'autre. Je l'ai cependant trouvée en abon- dance dans les jeunes coupes et les tranchées herbeuses d'un bois des marnes triasiques à Jasney (Haute-Saône). Je l'ai recueillie, à l'état fertile, deux années de suite, au mois de sep” tembre. J'en ai récolté en outre une petite quantité, dans Jes friches argileuses du Lias à Ludres (Meurthe-et-Moselle). L'idée, émise par Boulay (Mousses, p. 561), que cette plante pourrait n être qu'un état jeune de l'H. squarrosum ne se justifie d'aucune facon. Cette dernière est certainement plus répandue, mais ior: jours en très petits amas, en touffes peu compactes et disse minées, irréguliérement et peu fertiles en automne. Je Ip A. COPPEY. — QUELQUES MOUSSES DE L'EST DE LA FRANCE. 139 recueillie avec la première à Jasney et à Ludres, mais aussi dans les friches humides du grès bigarré, à Lomontot (Haute- Saône}, et en Meurthe-et-Moselle, dans les bois de Lunéville, sur marnes triasiques, dans les luzernières d'Heillecourt, sur argiles liasiques, et sur les argiles de décalcification du plateau de Malzéville. Ces diverses stations et localités témoignent cer- tainement que cette dernière espèce tout au moins est plutôt méconnue ou négligée que vraiment rare. Gyroweisia tenuis (Schrad.) Schpr. — Petite espéce qui a été signalée en quelques localités de l'Alsace, et récemment aux environs de Metz par M. Friren', dans les carrières calcaires d'Amanvilliers. Je ne l'ai vue que sur le grès triasique humide d'une tranchée de chemin de fer à Fontaine-les-Luxeuil (Haute- Saóne). Celte espéce semble donc trés sporadique, bien que fructifiant habituellement. Leptobarbula berica (de Not.) Schpr. — Voici, cette fois, une rareté bien certaine. Et c'est sans doute la cause à laquelle on doit de n'étre pas encore exactement fixé sur les limites de ses variations. Elle est signalée en quelques points de la région méditerranéenne, dont cinq ou six tout au plus en Provence, puis en Normandie, autour de Paris et en Colombie Britannique (d'après Brotherus, loc cit.). Enfin Schimper a décrit sous le nom de L. Winteri, une plante recueillie à Sarrebrück, mais que les auteurs allemands ne considèrent que comme une forme de L. berica. En compagnie de M. Pételot, préparateur à la Faculté des Sciences de Nancy, j'ai recueilli cette espèce sur les pierres eparses dans les bois de la vallée très encaissée de l'Ache (Meurthe-et-Moselle). Elle s'incruste dans un calcaire tendre d'où il faut l'extraire, pour ainsi dire brin par brin; elle accom- Pagne une forme à feuilles courtes du Seligeria pusilla. _ J'ai soumis cette plante à M. J. Cardot qui a trouvé l'échan- üllon absolument identique à un autre qu'il a recueilli lui-même en 1902, aux environs de Sedan. Cette forme des Ardennes et de Meurthe-et-Moselle est intermédiaire entre le type méridional la plante de Sarrebrück. Elle diffère du premier par des feuilles plus étroites et plus aigües, mais elle a des tiges plus 1. Catalogue des Mousses de la Lorraine. 140 ; SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1914. courtes que le Leptobarbula Winteri, le pédicelle est plus long, atteignant ou dépassant un centimètre, et les feuilles inférieures, au lieu d'étre à peu prés conformes, sont beaucoup plus courtes que les supérieures '. Il serait utile que l'on retrouvât de nou- velles stations de cette plante pour en délimiter les variations. Trichostomum cæspitosum (Bruch.) Jur. — Encore une grande rareté dont j'ai pu recueillir, d'ailleurs, une quantité minime sur des rochers du calcaire jurassique à Nancy, non loin du Distichium capillaceum cité plus haut. Elle a été signalée une vingtaine de fois au maximum, en Westphalie, Alsace, Pays rhénans, Suisse, Sardaigne, Angleterre, puis à Nimes, en Anjou, en Normandie (Falaise). On voit combien cette dispersion est sporadique et atteste la dégénérescence d'une espèce qui n'arrive pas à se maintenir ni à se propager, bien qu'elle soit habi- tuellement fertile, ainsi que la précédente. Pleurochete squarrosa (Brid.) Lindb. — M. F. Camus faisait remarquer récemment, à la Société botanique de France (14 novembre 1910) que, si cette espèce franchissait souvent les limites de son domaine méditerranéen, on la rencontrait cepen- dant rarement dans l'Est. C'est que l'Est a évidemment le climat le plus rude de toute la France et que la dispersion de cette espèce est étroitement subordonnée au climat. Remontant assez facilement les vallées du Rhône et de la Saône, encore assez fréquente sur le calcaire jurassique de la Haute-Saóne (d’après F. Renauld), elle contourne à distance le massif vosgien: Aux environs de Nancy, je l'ai observée en quelques lieux arides, rocailleux, des plateaux calcaires, bien exposés au Sud (Malzé- ville, Bouxières-aux-Dames) où elle accompagne d'ordinaire une petite Cistacée provençale égarée là : le Fumana procum- bens Spach. Malgré sa stérilité et labsence apparente de moyens de propagation, cette espèce envahit donc facilement les points où la température lui convient. Cependant elle ne forme que des touffes maigres, sans consistance, passant abso- lument inapercues à l'état sec et devant méme étre spécialement recherchées à l'état humide, au milieu des autres espèces 1. Ces observations sont de M. Cardot qui a bien voulu comparer m* plante avec les échantillons de son herbier. A. COPPEY, — QUELQUES MOUSSES DE LEST DE LA FRANCE. 414 notamment du Rhacomitrium canescens Brid. dont elle semble alors, à quelque distance, étre une forme appauvrie. Didymodon spadiceus (Mitt.) Limpr. — Il est assez extraordi- naire que les auteurs des flores francaises aient pu réunir sous un méme nom deux plantes aussi constamment distinctes que celle-ci et le Did. rigidulus Hedw., qui d'ailleurs se laisserait placer sans inconvénient dans le genre Barbula. M. Dismier a d'ailleurs fait connaitre l'état de la question et, en donnant un tableau de la répartition de ces deux plantes, a montré que, grâce aux confusions commises, les botanistes avaient à rechercher de nouvelles données directes, ne pouvant plus compter sur celles des travaux antérieurs !. Le Did. rigidulus est une espèce trés commune dans l'Est sur le calcaire jurassique ou triasique plus ou moins ombragé, mais non humide; il existe de méme sur le mortier des murs de grés (Roye, Melisey. — Haute-Saône). Il est habituellement fertile et toujours facilement reconnaissable, méme à l'état stérile, par sa structure et ses propagules caractéristiques. L'énumé- ration de localités est parfaitement inutile pour cette plante. Le Did. spadiceus est beaucoup. plus rare et propre aux calcaires suintants: il accompagne ordinairement l'Eucladium verticillatum Br. E., bien qu'il soit moins incrusté de tuf que ce dernier. On le trouve cependant sur les grés trés humides quand un peu de chaux se trouve au voisinage, grâce à des Constructions : tranchée de chemin de fer, prés d'un pont à Fontaine-lès-Luxeuil, barrage d'un déversoir d'étang au Beu- chot, pont sur un ruisseau à Magnoncourt (Haute-Saóne), rochers de grés suintants à Pierre-Percée (Meurthe-et-Moselle)?. Contrairement au Did. rigidulus, cette espèce est habituellement stérile; elle fructifie cependant trés bien sur les rochers cal- cares suintants de Liverdun (Meurthe-et-Moselle), où elle accompagne Æucladium verticillatum Br: E., Gymnostomum Calcareum N. et H., Trichostomum viridulum Bruch., Bryum PSeudo-triquetrum Hedw., etc. S ai Soc. bot. de France, 1905, pp. 183-189. del 9IT Sur cette curieuse station : CoPPEY (A.), Rapport sur les excursions 4 Soc. bot. de France, Session extraordinaire de 1908. 142 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1911. Barbula sinuosa (Wils.) Braith. — Plante répandue en Meurthe-et-Moselle sur les pierres ombragées des bois du calcaire jurassique. Malgré sa stérilité, sa répartition, pas plus que son port et ses caractères anatomiques ne permettent de la rattacher comme variété à une espèce voisine. Il y aurait lieu, d'ailleurs, de cesser de considérer comme des « états patholo- giques » (Boulay, /oc. cit. p. 431) des Mousses stériles qui possèdent des moyens de propagation et de conservation qui leur sont propres et attestent, par leur vigueur etleur fréquence, qu'elles sont des plantes parfaitement autonomes, et non des dérivés accidentels et passagers d'autres espéces. Barbula Hornschuchiana Schultz. — Plante très rarement signalée dans l'Est où elle est pourtant commune mais presque toujours stérile. Ses stations sont bien distinctes de celles du B. revoluta (Schrad.) Brid. localisé dans les fissures des murs. Le B. Horaschuchiana forme des gazonnements denses et étendus sur le sol pierreux calcaire, un peu battu et compact. I est répandu, aux environs de Nancy, sur le calcaire jurassique et, dans la Haute-Saône, sur le Muschelkalk. | (A suivre). SÉANCE DU 10 MARS 1911. PRÉSIDENCE DE M. L. LUTZ, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL. M. F. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la précédente séance, dont la rédaction est adoptée aprés une remarque de M. Lutz touchant une communication faite par lui dans cette séance”. M. le Président a le regret d'annoncer le décès de notre confrére, M. Noél Bernard, et retrace en quelques mots la carrière du défunt. M. Noël Bernard, professeur à la Faculté des Sciences de Poitiers, était l'un des derniers venus à la Société. Son admission remonte en effet à 1909, Il était trés connu par ses travaux biologiques et principalement par ses recherches sur les Mycorhizes, C'est lui qui a montré que l'associa- tion de ces Champignons aux graines d'Orchidées était nécessaire pour leur assurer une germination réguliere. Ces observations ont été l'origine, à l'époque de leur publication, et principalement dans le monde horticole, de polémiques assez vives, qui ont abouti à leur confirmation. La maladie n'a pas permis à M. Noél Bernard d'étendre ses recherches aux Orchidées adultes, dont la symbiose avec divers Champignons fila- Menteux reste l'un des problemes les plus ardus de la biologie végétale. Par suite des présentations faites dans la derniere séance, M. le Président proclame membres de la Société : MM. Bonner (Jean), au Laboratoire de Botanique de la Faculté des Sciences de Toulouse, présenté par MM. Leclerc du Sablon et Dop. GerBauLr, juge au tribunal de Mayenne, présenté par M* Léveillé et M. Corbière. t- Cette remarque figure plus haut, p. 108, comme Note ajoutée pen- dant l'impression. 144 SÉANCE DU 10 MARS 1911. Recherches sur l'embryogénie des Renonculacées (Suite)'; PAR M. R. SOUEGES. On peut encore supposer que, pendant la troisième génération, les quatre noyaux nés dans chaque octant se divisent, chacun indépendamment, en n'obéissant à d'autres régles que celles qui leur sont dictées par l'espace dont ils disposent et par les direc- tions théoriques de leurs sphéres attractives. On concoit que, durant cette troisième période, l'on ne puisse beaucoup insister sur la description des différents stades de divi- sion, la vérification des faits présumés devenant difficile, tant à cause de l'entassement trop considérable des noyaux dans des coupes relativement épaisses, que de leur trop grande dissémi- nation dans une série de plusieurs coupes, si celles-ci sont trop minces. Il ne faudrait pas, d'ailleurs, attribuer trop d'importance à cette période du développement. Ses limites ne peuvent étre fixées avec précision et restent toujours plus étroites que je ne l'ai admis en principe. Il n'est pas nécessaire, dans tous les cas, qu'il se forme huit cellules dans chaque octant pour que les caractères propres à la nouvelle étape de l'ontogénése, la diffé- renciation de l'épiderme, commencent à apparaitre. En effet, d'assez bonne heure, certains noyaux voisins de la périphérie peuvent, parfois, se séparer par des cloisons tangentielles et former ainsi des cellules épidermiques. Cependant, on admettra que l'épiderme n'est définitivement différencié que lorsqu'il s'é- tend sur toute la surface embryonnaire et qu'il y présente ses caractères propres, constants, reconnaissables dans toutes les coupes d'embryons du même âge et d'embryons plus âgés: Or, comme je l'ai déjà dit plus haut, l'épiderme ainsi défini n'app* rait nettement que dans un embryon dont chaque octant à engendré environ huit cellules-filles. A ce moment, en effet, la multiplication cellulaire, dans la région centrale, a été asse active pour produire une pression sur les éléments périphéri- ques, les forcer à s'aplatir, à se distendre, à prendre, enfin, les 1. Voir plus haut, p. 128. R. SOUEGES. — EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 155 caractères des cellules épidermiques. Cette manière de voir qui m'a déjà été suggérée par l'examen des Clematis, amène néces- sairement à considérer la cellule d'épiderme comme entiérement dépourvue de spécificité; essentiellement, elle ne différerait en rien des cellules centrales, et, si elle revêt des caractères exté- rieurs dissemblables, c'est uniquement sous l'action d'une force extérieure et non par l'effet d'un mouvement qui lui est propre. Les faits s'accommodentainsi de l'interprétation la plus simple : c'est le cas d'un massif cellulaire quelconque qui s'accroit rapi- dement et dont toutes les cellules possèdent la méme puissance de multiplication. Ils paraissent régis par les lois qui établissent les rapports du développement de la surface et du volume de la sphére. Le volume augmente dans des proportions beaucoup plus grandes que la surface : les cellules superficielles représen- tent donc une enveloppe qui devient trop petite pour son con- tenu; elles se distendent, s'aplatissent et ne se divisent plus que radialement :. La différenciation de l'épiderme, coincidant avec une disposi- lion plus réguliére des cellules intérieures, marque donc une étape trés importante du développement embryonnaire. On peut mettre en relief la différence entre la période passée et la nou- velle période évolutive en invoquant le changement de symétrie qui se manifeste, à ce moment, dans l'embryon. En raison de l'incohérence relative des cloisonnements dans chaque octant, on n'a pu jusqu'ici établir, dans l'embryon, que deux plans lon- gitudinaux de symétrie se coupant normalement selon l'axe. Maintenant, tous les plans axiaux peuvent étre considérés comme semblables et il suffira de faire l'étude d'une coupe lon- gitudinale radiale queleonque de l'embryon pour se faire une idée complète de tout ce qui se passe dans sa masse. Plus tard, quand les deux protubérances cotylédonaires seront apparues, n iD. Mid, quand cette poussée centrale cessera d'agir, quand BE la f „orce interviendra dans une direction différente, au moment de Pr ormation de la coiffe, les cellules épidermiques prendront des cloisons Ngentielles. bh cela démontre encore une fois que dans toute différenciation cel- mévan; comme dans le développement des organes, le rôle des actions ques est prépondérant. L'histogénèse est une mécanogénese. T. LVIII, (SÉANCES) 10 146 SÉANCE DU 10 MARS 1911. la symétrie sera de nouveau modifiée; elle fournira encore un critérium facile pour marquer une nouvelle étape du développe- ment. Ce que j'ai dit des Clematis, après l'individualisation de l'épi- derme, s'applique aux Anemone. Ainsi, la formation des coty- lédons, les cloisonnements tangentiels des cellules épidermiques au voisinage du suspenseur, le rôle exclusivement nourricier de la partie inférieure de ce dernier, la participation de sa partie supérieure ou hypophysaire à la production de la coiffe, suivent IE Ô Q ) Fig. $0 à 86. — Anemone Pulsatilla L. — Différentes étapes du développement de l'embryon à partir de la différenciation de l'épiderme. e : épiderme; 5: suspenseur; ec : écorce; p : péricycle; À : hypophyse; x y : les deux branches i z piei parabolique séparant le suspenseur de l'embryon proprement it. G. - Fig. 87. — Embryon adulte. G. 25. les mémes régles dans les deux groupes de plantes et semblent, en définitive, ne différer que fort peu. Il est plus aisé, néanmoins, chez les Anemone, de suivre la limite du suspenseur et de l'embryon proprement dit, durant les derniers stades du développement. Quand la zone de sép* ration de ces deux parties cesse d'étre plane, elle se traduit, sur la coupe longitudinale, par une ligne parabolique dont les branches (x, y, fig. 84 et 85) tendent à se rapprocher de plus en plus. Au moment où une légère dépression au sommet de l'embryo? indique l'apparition prochaine des cotylédons (fig. 83), | R. SOUEGES. — EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 141 nombre des assises longitudinales des cellules embryonnaires qui, à part l'épiderme, viennent se souder au tissu du suspen- seur, est généralement de huit : deux à droite et deux à gauche se différencient bientôt en assises corticales, les quatre mé- dianes représentent des assises de cylindre central. Ces nombres ne varient guère dans la suite, on peut les retrouver dans l'embryon de la graine mûre, en comptant les cellules qui rayonnent autour de la partie terminale du suspenseur. Le massif hypophysaire de ce dernier devient à peu prés cunéi- forme et rappelle par son aspect et par sa disposition une clef de voûte où convergent toutes les assises de l'édifice embryon- naire. A son sommet, (fig. 83, 84) se différencie un groupe de deux à quatre cellules qui, à un stade oü les cotylédons ont atteint la moitié de leur croissance, semblent commander les quatre assises longitudinales médianes de l'embryon et devenir ainsi les initiales du cylindre central. A ce méme stade, les ini- tiales de l'écorce paraitraient tirer leur origine de l'assise sub-ter- minale du cóne hypophysaire. De la sorte, le suspenseur fourni- rait à la fois les initiales du cylindre central et celles de l'écorce. L'examen des coupes d'embryons plus àgés ne permet pas de sarréler à cette idée si séduisante d'après laquelle les trois groupes d'initiales du sommet de la racine auraient une origine commune. Dans les derniers stades du développement, le cloi- *onnement des cellules de l'hypophyse semble se ralentir et leur pénétration dans la masse embryonnaire devenir moins pro- fonde; les quatre ou cinq cellules terminales du cylindre cen- wal viennent se disposer sur un plan à peu prés horizontal, pendant que le groupe des cellules du sommet du cóne hypo- physaire se range dans le prolongement des assises corticales (fig. 86). A la maturité, il régne un peu plus d'ordre que chez les Cle- mls dans la disposition des tissus au sommet de la racine. aprés Flahaut t, durant l'accroissement terminal de cet organe, différenciation anatomique serait également plus grande chez les Anemone, qu'il rapproche, à cet égard, du Garidella Nigel- lastrum. : la A : le e LAHAUT (CH.), Recherches sur l'accroissement terminal de la racine chez * Phanérogames, (Ann. Sc. nat. Bot., 6e série, VI, p. 120, Paris, 1887). 148 SÉANCE DU 10 MARS 1941. En poursuivant l'étude de l'embryon de l'Anenome Pulsatilla L., certaines préparations m'ont présenté des types embryon- naires s'écartant notablement du type normal et ne pouvant rentrer dans les cadres-établis d'après la presque totalité des cas observés. J'ai déjà eu l'occasion de décrire dans ce Bulletin * un de ces embryons anormaux ; j'en ai rencontré deux autres, beau- coup plus jeunes, se rapportant tous deux à un méme stade du développement (fig. 88). Les explications, toutes hypothétiques d'ail- leurs, que j'ai déjà fournies peuvent, de nouveau, étre reprises. La cellule terminale ca est peut-étre la cellule apicale embryon- naire avortée; tout le reste de l'embryon provenant de la cellule basale du suspenseur bicellulaire. Comme dans le cas précédent, le suspenseur s'est trés allongé, et, de ses deux cellules terminales, l'une, peutétre, est-elle destiriée à remplacer la cellule embry- M» onnaire, l'autre, la cellule hypophysaire'. Fig. 88. — Anemone Jai également étudié le développement Pulsatilla L. — Em de l'embryon chez l'Anemone dichotoma L. bryon anormal; ca : a E ep ` eioOU- cellule apicale; e ; Dans m'être attaché d'une facon aussi rigou embryon propre- reuse à suivre la marche des cloisonnements, mont e; E hypo 5. F í d to aud les physe; s : suspen. j 8i pu néanmoins me rendre compte q gent; Gs 500 plus grandes analogies existaient avec l'em- bryon de l'A. Pulsatilla L. Chez l'Anemone japonica Sieb et Zucc, par contre, jai pu noter quelques différences. On peut voir par les figures 89, 90, 91 que les premiers cloisonnements de la cellule embryonnaire 1. Bull. Soc. Bot. France, LVII, p. 47. 2. J'ajouterai, à ce sujet, qu'en étudiant le développement de l'embryon des Salix, Chamberlain (Contribution to the life history of Salix. Botanica Gazette, XXIII, 1897, p. 465, pl. XVI, fig. 61 à 64) a mentionné des parti- cularités analogues. Les embryons anormaux qu'il a rencontrés étaient assez jeunes. Ils présentaient également une cellule apicale; mais, en Se tion, cette cellule présentait trois côtés, était par conséquent, considéree dans l'espace, ou prismatique ou pyramidale; en outre, elle paraissait 5e diviser en détachant parallélement à ses faces latérales, des segments susceptibles, à leur tour, de se cloisonner. Il ne restait jamais trace cette anomalie dans les embryons plus ágés. R. SOUÈGES. — EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 149 Fig. 89 à 103, — A loppement qe p z En 90, divisi nemone japonica Sieb. et Zucc. — Différents stades du déve- embryon jusqu'au moment de la différenciation de épiderme. ; on simultanée d aux des quadrants postérieurs dans Un embryon lég ée des deux noyau q gèrement vu par son sommet. — En 93 et 94, même embryon eux plans voisins. — En 95 et 96, même embryon coupé de embryons y nière. — En 98 et 99, autre et même embryon. — En 92 et e lules ‘6 id us par le sommet. — En 102 et 103, apparition des premières ce E phy z5 ermiques, e : embryon proprement dit; s : suspenseur; À : hypo- des pj; Lr epiderme; a b c d : octants des plans antérieurs; a' b'c’ d' : octants plans postérieurs. G, : 540 coupé selon d 150 SÉANCE DU 10 MARS 1911. se font avec plus de régularité; les deux noyaux issus de la première partition se divisent presque simultanément; de même, les quatre noyaux nés de cette deuxième division entrent eux-mêmes en caryodiérése simultanément deux par deux. L'embryon jusque dans les stades les plus avancés porte les indices de cette régularité : dans les coupes longitudinales, il apparait toujours trés nettement partagé en quatre massifs cellu- laires représentant les octants séparés dans les premiers cloi- sonnements. Dans sa forme générale, l'embryon de l'Anemone japonica se différencie de trés bonne heure en une partie globuleuse qui représente l'embryon proprement dit et en un suspenseur court mais nettement cylindrique. La différenciation intérieure entre ces deux parties est encore plus précoce et beaucoup plus accentuée que chez les autres espèces. Le contenu cellulaire de l'embryon proprement dit est plus chromatique que le contenu du suspenseur; le cytoplasme est plus abondant et trés con centré; les noyaux sont plus gros, plus serrés, plus fortement colorables. On pourrait établir une relation entre l'aspect trapu de l'em- bryon de cette espèce et la direction générale des divisions nuclé- aires dans les octants. Les premières caryodiérèses, du moins en ce qui concerne les octants inférieurs, ne se font presque jamais en direction verticale; c'est presque toujours en direction radiale (fig. 95. d) qu'elles ont lieu. La premiere cloison n'es! pas rigoureusement tangentielle, parallèle à la circonférence; elle prend insertion sur la paroi extérieure et vient tomber à peu prés normalement sur le plan radial de séparation des octants (fig. 92 b et 4’). On ne peut pas, d'ailleurs, poser de règle absolue, à cet égard. Il en est naturellement de méme pour la direction des divi- sions suivantes qui paraissent se faire, le plus souvent, comme l'indiquent les figures 97 et 98 en d, 101 en a, en direction radiale pour le noyau central, en direction verticale pour le noyau périphérique. Il peut y avoir aussi apparition précoce de cellules épidermiques (fig. 100 a',). Cela ne doit pas surprendre: on a affaire, en effet, à un embryon trés petit, dans l'intérieur duquel les noyaux sont trés serrés et dont les parties périphé- A. COPPEY. — QUELQUES MOUSSES DE L'EST DE LA FRANCE. 151 riques sont appelées à se distendre plus tót et davantage. Pour ce qui est du suspenseur, en dehors de sa richesse plas- matique bien moins considérable, il faut noter que bien sou- vent (fig. 103) sa partie hypophysaire offre, dans les segmenta- tions, une régularité qui rappelle, jusqu'à un certain point, le cas du Capsella Bursa pastoris. (A suivre.) Sur quelques Mousses nouvelles, méconnues ou rares de l'Est de la France, (Suite); PAR M. A. GOPPEY: Phascum mitræforme (Limpr.) Warn. (Phascum lotharin- gicum Cop., Rev. bryol. 1909). — J'ai décrit cette plante peu de lemps aprés qu'elle venait d'étre distinguée comme espèce par Wanwsronr (Laubmoose der Mark Brandenburg). Bien qu'elle soit probablement assez répandue, elle est encore peu connue, el Brotherus ne la signale pas dans son grand ouvrage (loc. cit.), méme dans les additions. Je crois utile d'en rappeler ici les caractéres distinctifs. Les touffes sont compactes et peu étendues; les tiges presque toujours ramifiées en 2 à 4 branches fertiles, en forme de bour- 8eons, dont chacune imite un vigoureux Acaulon. Les feuilles sont fortement papilleuses sur les deux faces dans la moitié supérieure, à cellules hexagonales plus petites que dans le Ph. cuspidatum, de 42 à 18 v. dans le tiers supérieur. Les feuilles périchétiales, un peu plus grandes, sont fortement carénées, Incurvées en dedans et emprisonnent étroitement la capsule. La nervure dépasse le sommet en un poil court et jaunâtre. La capsule est ovale arrondie, plus petite que chez le Ph. cuspidatum de 0,8 mm. à 1 mm. de long sur 0,6 mm. à 0,9 mm. d'épais- seur, légèrement dissymétrique, à bec trés court. Le pédicelle, 1. J'aurai l'occasion bientôt, au sujet du Myosurus minimus, de revenir sur ]e mode de cloisonnement des octants et de l'hypophyse chez l'Ane- Mone japonica. Cette dernière espèce, en elTet, présente de nombreuses analogies avec le Myosurus ; par l'aspect général et le mode de développe- eat de l'embryon, elle apparait comme un véritable terme de passage. ?. Voir plus haut page 135. 153 SÉANCE DU 10 MARS 1911. n'atteignant pas 1 mm., est courbé en zo , de telle sorte que la capsule est néanmoins toujours redressée. La coiffe est lobée et ne couvre que le tiers ou méme le cinquième de la capsule. Les spores, de 24 à 30 yu, sont couvertes de fins aiguillons cylin- driques et trés serrés. L'examen de nombreux échantillons m'a convaincu de la valeur de fous ces caractères, et de leur constance. Si le Phascum cuspidatum varie beaucoup, le Ph. mitræforme est une espèce très stable. Pour bien m'assurer de la constance de ses caractères, je l'ai cultivé, en méme temps que le PA. cuspidatum, dans des pots remplis d'une méme terre argilo-calcaire, préalablement stérilisée. Les cultures, couvertes et arrosées d'abord à l'eau bouillie, ont été abandonnées à l'air libre quand les jeunes touffes ont été nettement formées et ont eu uneavance suffisante pour permettre de les distinguer de celles qui auraient pu résulter d'un ensemencement accidentel par l'air. J'ai obtenu ainsi des cultures parfaitement pures, dans lesquelles, malgré le changement de substratum, le PA. mitrz- forme a conservé tous ses caractères essentiels, les légères modifications subies étant imputables à l'étiolement provoqué au début par les conditions de la culture : taille plus grande, feuilles supérieures plus longues, moins carénées, n'enveloppant pas la capsule. La papillosité des feuilles est restée sensiblement la méme et, fait particuliérement intéressant, le mode de courbure du pédi- celle, spécial à cette espèce, est demeuré le méme, bien que la capsule, peu ou pas emprisonnée dans les feuilles, ait pu se développer librement, de sorte que ce caractère, dont on peut entrevoir l'origine dans le manque de place entre les feuilles périchétiales, est actuellement parfaitement fixé. Pour les spores, une petite difficulté se présente, qui pourrait faire croire à une certaine variabilité. C'est que, tandis que la maturité de la capsule correspond habituellement, chez les Mousses, à la chute de l'opereule, les espéces cleistocarpes, comme les Phascum, ne nous renseignent pas sur le degré exact de maturité, et les ornements extérieurs des spores se formant en dernier lieu, peuvent ne pas étre également développés dans toutes les A. COPPEY. ——. QUELQUES MOUSSES DE L'EST DE LA FRANCE. 153 ` capsules. Mais on observe toujours des capsules à spores échinulées en ouvrant quelques-unes de celles qui paraissent müres. J'ai observé cette inégalité d'ornementation, corres- pondant à une inégalité de développement, sur les capsules inégalement müres de deux rameaux d'un méme pied, dont l'un était une pousse de 2* formation. Je ferai remarquer à propos de spores, que la figure donnée par C. Müller', sous le nom de PA. cuspidatum correspond exactement au Ph. mitræforme (spores aiguillonnées de 27 p). Üecupons-nous maintenant de sa répartition connue et... probable. Ce que je viens de dire, à propos d'un dessin de spores, montre que certains botanistes ont eu sous les yeux le Ph. mitræforme sans s'en douter. Il a dû, d'autre part, être par- fois pris pour le PA. Floerkeanum W. et M., à cause de la forme de sa coiffe. C'est d'ailleurs sous ce nom que se trouvait inscrite la plante que Limpricht décrivit pour la premiere fois comme variété du Ph. cuspidatum (Laubmoose, Y, p. 181), plante qu'il trouva dans un herbier de la Schleschischen Gesellschaft ` ue qui provenait probablement des environs de Rostock. W arnstorf la signale seulement à Neuruppin et près de Berlin, et c est tout. Personne ne donne d'indication de substratum. Or, bien que je l'aie cultivée sur sol argilo-calcaire, je suis fondé à croire qu'elle est propre aux sols sablonneux très meubles et non ombragés, sols où elle peut accompagner le Ph. cuspidatum, tandis qu'elle n'accompagne pas ce dernier, sur les terrains purement argileux, ou, sans doute, rarement, de sorte qu'elle est certainement beaucoup moins répandue. J'en connais actuellement trois stations en Meurthe-et-Moselle : à Jarville, dans une carrière de sable, à Blainville, sur un talus sablonneux, et à Hériménil, près de Lunéville, dans les champs sablonneux. en déjà en Vendée, d'où je l'ai reçue de vod n ái Plor. mx touffes est sablonneuse, avec grains de quai 'E de mica. M. Douin me l'a envoyée en outre i bes (sol finement sablonneux) et M. G. Roth y i zeognostische Unterlage : Sand). Le substratum u : Pfr2forme semble donc bien limité et la dispersion vaste, f. Ex * x ENGLER UND PRANTL, Pflanzenfamilien, I. Teil., 3 Abteilung, p. 156. 154 SÉANCE DU 10 MARS 1911. car c'est sans doute une bonne partie de l'Europe sablonneuse. Je ne puis donc mieux faire, en terminant, que de répéter aux botanistes francais le conseil de M. Loeske' : « Nachdem WanssronE in seinem neuen Mooswerke durch Zerlegung dieser Sammelart in Phascum cuspidatum Schreb., Ph. mitræforme (Limpr.) Warn., und PA. elatum Brid., wieder die Aufmerk- samkeit auf diese gruppe gelenkt hat, wäre es zu wünschen, sie auch im Vorlande des Harzes besser zu erforschen, eine Aufgabe für Bryologen, die in der Nähe des Gebirges wohnen und nicht auf die Sommerferien angewiesen sind. » En terminant cette étude sur le PA. mitræforme je ferai remarquer qu'il s'hybride vraisemblablement avec le Ph. cus- pidatum, quand il lui est mélangé. J'ai entrepris, à cet égard, des expériences de culture dont les résultats ne sont pas encore assez certains pour prendre place ici; mais il est nécessaire de penser à cela quand on est en présence de mélanges intimes des deux plantes. Pottia Heimii (Hedw.) Br. E. — J'ai déjà signalé à la Société botanique de France la présence de cette plante du littoral dans les marais salés de Lorraine, à Vic (/oc. cit., 1908), où elle vient compléter le groupe, déjà bien connu, des plantes halophiles de ces intéressantes stations. Tortula inermis (Brid.) Mont. — Espèce méridionale non encore signalée dans l'Est. Je l'ai trouvée à Nancy sur des rochers du calcaire jurassique. Elle est certainement très rare dans la région. Tortula latifolia Bruch. — Cette espèce est répandue en Lorraine à la base des arbres le long des cours d'eau. A cause de sa stérilité presque constante, je signalerai ici quelques capsules que j'ai pu observer à Heillecourt, prés de Nancy; plusieurs années de suite, sur une racine de saule, au bord d'un ruisseau. Le maigre développement de ces rares capsules, q'! mürissent mal, me fait penser qu'elles résultent d'une hybrida- tion avec le T. lævipila (Brid.) de Not. qui lui est étroitemen! mélangé en ce point. 1. Bryologisches vom Harze und aus anderen Gebieten (Verhandlungen der Botanischen Vereins der Provinz Brandenburg 1905, p. 321). A. COPPEY. — QUELQUES MOUSSES DE L'EST DE LA FRANCE. 155 Tortula pulvinata (Jur.) Limpr. — Plante encore insuffisam- ment connue et qui est sans doute passée inapercue. Elle se rencontre quelquefois, à Nancy, à la base des arbres des routes. Grimmia gracilis Schleich. Grimmia alpicola Sw. — Depuis que des caracteres anato- miques précis ont été attribués aux plantes portant ce nom (Limpricht, Laubmoose, Y), il devient possible de chercher à se rendre compte de leur répartition, les caractères morphologi- ques indiqués auparavant pour les formes du G. apocarpa Hedw. ne permettant pas de tracer entre elles des limites déterminées. Le G. gracilis, caractérisé par ses feuilles secondes et leur nervure trés rugueuse sur le dos, existe dans la Haute-Saóne sur les rochers siliceux ombragés à Melisey (grés vosgien) et au sommet du Ballon de. Servance (1200 m., syénite). Quant au G. alpicola, bien plus éloigné du G. apocarpa par ses feuilles sans aucun poil hyalin et sa tige à faisceau axial (Centralstrang), il est représenté par sa var. rivularis Brid., dans le lit de l'Ognon aux Moussières (Haute-Saóne). On trouve souvent des formes de G. apocarpa, plus ou moins aquatiques qui lui ressemblent, mais en différent par la structure. Non seulement l'examen minutieux des feuilles est nécessaire pour distinguer cette plante, mais encore, il est indispensable de faire des coupes dans ses tiges. Rhacomitrium obtusum (Dill., Sm.) Lindb. — Je ferai les mémes remarques à propos de cette plante, relativement à la nécessité d'une étude anatomique détaillée qui nous fixera peu à peu sur la valeur de ces caractères, comparativement aux autres. J'ai recueilli, sur les rochers de grès du plateau tourbeux de Ternuay (Haute-Saône: 600 m.), une plante à feuilles obtuses, Sans trace de poils, mais qui ne présentent que très rarement Sur leurs bords deux assises de cellules sur un ou deux rangs; ette forme semble d'ailleurs rare dans l'Est. ' Ephemerella recurvifolia (Dicks.) Schp. — Cette plante n'a été Signalée qu'à Châtel dans les Vosges (Boulay), puis à Grattery (Haute-Saône : Renauld) ; je l'ai recueillie trois fois en Meurthe- et-Moselle : dans les prés argileux à Heillecourt, dans les bois 156 SÉANCE DU 10 MARS 1911. argileux à Bezange-la-Grande et dans les friches argileuses à Champigneulles. Elle est probablement assez répandue, mais beaucoup moins que l Ephemerum serratum (Schreb.) Hamp. Pohlia annotina (Hedw.) Lindb. — Voici une espèce dont la connaissance a fait des progrès rapides au cours de ces dernières années, et pour laquelle une nouvelle Flore francaise des Mousses devrait remplacer sans transition l'indication RR., des Flores actuelles, par l'indication C.. Dans l'Est, elle était pour ainsi dire inconnue ou méme citée à tort, par Godron, par exemple, qui avait désigné sous ce nom des échantillons de Bryum erythrocarpum Schw. En France, M. Dismier a beaucoup contribué à la faire connaitre et à attirer l'attention sur elle ‘. Il la signale à Rochesson, dans les Vosges, puis dans la Haute- Saône, où Renauld l'avait déjà trouvée à Grattery. Elle est, en réalité, trés abondante sur tous les grés un peu frais et les roches siliceuses désagrégées : champs, carrières, sentiers des bois, etc. Une énumération de localités serait superflue, tant pour la Haute-Saône que pour Meurthe-et-Moselle. Les propa- gules en sont trés variables et pourraient souvent faire croire à l'existence des formes voisines qui ont été décrites récemment. Les formes à bulbilles trés gréles et très nombreux (var. deci- piens Læske) sont surtout propres aux parois trés humides et obscures des rochers de grès bigarré, dans les vieilles carrières. Mniobryum carneum (L.) Limpr. — Cette plante passe encore pour étre assez commune dans les régions méridionales et beau- coup plus rare dans le Nord ou l'Est. Ceci est sans doute une illusion due à ce que, dans ces dernières contrées, elle peut plus rarement müûrir ses capsules et passe inaperçue. Elle est répandue sur les sols argileux ou argilo-sablonneux, ou sablon- neux, dans tout l'Est. Prés de Nancy je l'ai observée, pendant plusieurs années, avec des embryons nombreux en décembre, mais j'ai dà transporter chez moi, pour obtenir des capsules, ces plantes qui ne résistaient pas à l'hiver et que je ne retrouvais jamais au printemps. Dans la Haute-Saóne existe une forme singulièrement réduite, gréle, dont la plupart des rameaux sont 1. Note sur le Webera annotina, Rev. bryol., 1905, et Nouvelles observations sur le groupe Pohlia annotina, Rev. bryol., 1908. , À. COPPEY, — QUELQUES MOUSSES DE L EST DE LA FRANCE. 157 asexués et portent des feuilles à tissu d'une délicatesse extréme et à nervures ordinairement trés courtes (var. tenerrimum, Card. et Cop., Rev. bryol., 1911); cette forme croit sur les grés bigarrés humides et peu éclairés. Byrum pallens Sw. — La répartition des Bryum stériles est fort mal connue à cause de la difficulté de distinguer, sans fructifications, les espéces de ce genre. Celle-ci cependant se reconnait facilement à ses touffes lâches, couleur lie de vin, et surtout aux marges foliaires nettement tranchées et formées de deux couches de cellules; malheureusement les bonnes coupes de feuilles, indispensables ici, sont assez difficiles à obtenir dans cette espéce, et les mauvaises coupes pourraient faire confondre une marge bistrate avec une marge étroitement révolutée. Aux environs de Nancy, cette plante, de réputation montagnarde, est assez commune sur les talus ombragés du calcaire jurassique, mais toujours stérile. Mnium orthorhynchum Brid. — On peut Jire dans Boulay : « Manque dans les Vosges et sur tous les terrains siliceux en général » [Mousses, p. 234]. J'ai recueilli pourtant cette plante, abondante et bien fructifiée dans les cascades du Rahin, au pied du Ballon de Servance, oü tous les rochers sont siliceux (syénites, porphyres et poudingues). L'explication est d'ailleurs simple : on trouve en méme temps Bartramia OEderi Schw., Encalypta contorta Hoppe, Gymnostomum calcareum N. et H., Hypnum palustre L., Hypnum commutatum Hedw., Scapania equiloba Schw., Lophozia Hornschuchiana Schiffner, etc., à côté d'espèces calcifuges nombreuses. Il y a donc là une colonie hétérotopique bien caractérisée, due à la décomposition rapide des feldspaths calco-sodiques dans un milieu très humide. On pourra donc rechercher le Mnium orthorhynchum, méme dans les Montagnes siliceuses, dans des conditions analogues. Catharinea angustata Brid. — Boulay ne cite cette espèce que dans les Hautes-Vosges où elle est certainement répandue dans les terrains gréseux ou sur les alluvions de la plaine, mais nêgligée à cause de sa stérilité habituelle et facile à confondre alors avec les petits Pogonatum. C'est dans ces conditions que Je l'ai observée en de nombreuses localités de la Haute-Saóne 158 SÉANCE DU 10 MARS 1911. et de Meurthe-et-Moselle, dans les sentiers des bois, les friches et chaumes humides. Mais je ne l'ai vue fertile que dans une lande sablonneuse humide à Rosières-aux-Salines (Meurthe-et- Moselle). Fontinalis Lachenaudi Card. — Cette espèce, encore iné- ` dite, et dont la description paraitra prochainement dans lun des Mémoires indiqués au début, existe abondamment autour d'une mare dans une prairie sur alluvions siliceuses à Roye (Haute-Saóne). Elle a le port d'une forme vigoureuse et touffue de F. antipyretica L., dont elle se distingue principalement par ses feuilles étalées, surtout les caulinaires, et ses feuilles raméales peu carénées. La plante de la Haute-Vienne qui à servi de type à M. J. Cardot, croissait par contre dans un ruisseau. Je n'ai observé, à Roye, aucun passage vers le F. antipyretica. Platygyrium repens (Brid.) Br. E. — Plante négligée à cause de sa stérilité et de sa ressemblance avec de petites formes d'Hypnum cupressiforme, et qui est pourtant répandue dans l'Est. Je dis, répandue, et non commune, car on la trouve le plus souvent en petite quantité sur un seul arbre, de place en place, dans tous les bois d'alluvions ou triasiques (gres et marnes) (Haute-Saóne et Meurthe-et-Moselle). Elle est trés rare, par contre, dans les bois du calcaire jurassique, ou elle ne se rencontre que dans quelques bas fonds frais et obscurs. Outre son port et ses reflets dorés, les nombreux ramuscules de propagation, groupés fréquemment par paquets au sommet de ses rameaux, permettent de la reconnaitre aisément, même à l'oeil nu. (A suivre.) M. Dangeard fait la communication suivante : La décoloration de la xanthophylle; PAR M. P.-A: DANGEARD. Wiesner, aprés avoir isolé la xanthophylle suivant le procédé de Kraus, en agitant un extrait aleoolique de chlorophylle, avec de la benzine ou du sulfure de carbone, a cherché quels étaient P.-A. DANGEARD. — DÉCOLORATION DE LA XANTHOPHYLLE. 139 les rayons qui étaient susceptibles de décolorer cette xantho- phylle': il a trouvé que ce sont les rayons bleus-violets et ultra-violets qui agissent le plus énergiquement dans cette déco- loration; mais il est bon de remarquer que Wiesner employait des écrans formés soit par une solution d'oxyde de cuivre ammoniacal, soit par une solution de chlorophylle, ete. Ce pro- cédé n'échappe pas aux critiques qui s'adressent à l'emploi des écrans, étant donné surtout que ceux-ci sont trés imparfaits et ne comportent aucune précision. Jai indiqué récemment, dans une Note à l'Académie des Sciences, le moyen facile d'obtenir un spectrogramme de décolo- ration de la chlorophylle? : une solution de chlorophylle dans l'aleool est incorporée à du collodion puis étendue en couche | mince sur une simple plaque de verre et celle-ci est exposée à l'action d'un spectre trés pur; sous l'action de certains rayons, la chlorophylle se décolore, alors qu'elle reste inaltérée partout ailleurs. La plaque fournit ainsi un spectrogramme qui, au bout de quelque temps, indique avec une précision absolue quelles sont les radiations actives et quelle est la différence d'action vis-à-vis de la chlorophylle. La décoloration s'est effectuée tout d'abord et complètement dans la partie qui correspond à la bande principale d'absorption de la chlorophylle et elle s'étend ensuite progressivement dans la région voisine qui comprend les trois autres bandes d'absorption. Dans cette première expérience, il s'agissait d'un extrait aleoolique comprenant à la fois par conséquent la chlorophylle proprement dite et la xanthophylle. Nous avons fait diverses expériences en vue d'obtenir le Spectre de décoloration de la xanthophylle. : Pour cela, nous avons choisi des feuilles étiolées de Barbe de Capucin; le pigment jaune a été extrait par l'aleool chaud : il montrait les trois bandes d'absorption suivantes Bd. 1:4 — 480-410 . Bd. II : x — 460-440 Bd. III : — 430-400; B Wi js 2 pou Poggendorff Annalen der Physik und Chemie, 153, 1874. rendu NGEARD (P.-A.). L'action de la lumière sur la chlorophylle (Comptes S Acad. S6., décembre 1910). A 160 SÉANCE DU 10 MARS 1911. ces chiffres correspondent presque exactement à ceux qui ont été fournis en 1905 par Tschirch pour la xanthocarotine : Bd. 1:4— 481-410 : Bd. II : À— 451-439 : Bd. III : À— 429-417. Sous grande épaisseur, les trois bandes du pigment jaune utilisé dans notre expérience confluaient, et en même temps l'absorption s'étendait notablement du côté des rayons les moins réfrangibles; on distinguait alors en outre une faible bande en À 670, indiquant des traces légères de chlorophylle ordinaire. D'ailleurs, uous avons réussi à obtenir cette étioline ou variété de xanthopbylle en beaux sphéro-cristaux : c'est le pigment obtenu dans ces conditions qui a servi à préparer suivant notre méthode, la plaque ou le spectrogramme de déco- loration : l'expérience a commencé le 21 janvier dernier : six jours aprés, on apercevait une légère décoloration entre À 490 et ). 460; plus tard la décoloration s'est étendue d'un cóté jusqu'à À 520 et jusqu'à À 420 (date du 4 février); la bande principale de la chlorophylle se trouvait aussi indiquée par une ligne étroite décolorée. En résumé, le spectrogramme de décoloration de la xantho- phylle correspond à peu prés exactement à son spectre d'absorp- tion, comme pour la chlorophylle. Il y a là toute une série de recherches à faire sur la chloro- phylle des divers organismes, à tous les degrés de l'échelle végétale et aussi sur les pigments de couleurs variées qui se trouvent mélangés à cette chlorophylle. Nous avons déjà obtenu un cerlain nombre de résultats; nous les communiquerons ultérieurement à la Société. SÉANCE DU 24 MARS 1911. PRÉSIDENCE DE M. ZEILLER, VICE-PRÉSIDENT. M. Gatin, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la précédente séance, dont la rédaction est adoptée. M. Gerbault, récemment admis, a adressé une lettre de remerciement à la Société. M. Rouy présente la Note ci-dessous : Notes floristiques (Suite): PAR M. G. ROUY. A la dernière séance a été lue une communication de M. Félix surle Ranunculus rhipiphyllus Bast., établie en majeure partie d'aprés un précédent travail de M. Préaubert sur ce méme Ranunculus contenant un schéma représentant l'amplitude des feuilles des R. rhipiphyllus, R. truncatus et R. peltatus, races ou variétés du R. diversifolius Gilib. (R. aquatilis L., p. p.). Dans ce travail, que M. Préaubert a bien voulu m'envoyer, je lis : « Les descriptions données de notre plante par divers « floristes sont toutes mauvaises, à commencer par celle de « Boreau lui-méme qui l'a fait connaitre le premier. J'en fais * Juge le lecteur qui, ayant sous les yeux la photographie « (donnée par M. Préaubert d'une part d'herbier de R. rhipi- « phyllus étiquetée par Boreau), lira la description de Boreau € (loc. cit.). Reconnaitra-t-il la forme des feuilles dans l'étrange * phrase suivante : « feuilles supérieures flottantes presque € tronquées à la base, dilatées en éventail, à 3 lobes peu pro- « fonds ». En vérité il lui faudrait une bien grande perspicacité * pour déduire de ]à que le limbe ne sous-tend pas plus d'un tiers « de la circonférence, tandis que dans R. truncatus, il en sous- T. LVII. ; (SÉANCES) 11 162 SÉANCE DU 24 MARS 1911. « tend au moins la moitié, et que dans R. peltatus il embrasse « toute la circonférence et méme parfois un peu plus. « Les botanistes subséquents, s'étant appuyés sur le texte de « Boreau, ont inconsciemment trahi la vérité en donnant des « descriptions erronées; exemple, les auteurs de la Flore de « France, Rouy et Foucault (sic), t. I, p. 64 ». La Flore de France ainsi mise en cause, j'ai voulu me rendre compte si l'assertion de M. Préaubert était, elle, fondée et si la nótre était réellement inexacte. N'ayant plus sous la main la feuille de R. rhipiphyllus, éma- nant aussi de Boreau, qui nous avait servi à établir notre diagnose il y a dix-neuf ans (Flore de France, t. Y : R. rhip- phyllus Bast. (pro specie), ap. Bor. Fl. centre, éd. 3, p. 14. — Exsice. : Soc. Dauph., n°4017; Ch. Magnier Fl. selecta, n° 2913. — Feuilles nageantes subtronquées ou faiblement cordées à la base, à 3 lobes peu profonds, bi- ou trilobulés, à lobes latéraux élalés, écartés; feuilles submergées à lanières plus ou moins divariquées ; pétales obovales, non contigus), je me suis contenté d'examiner la photographie donnée par M. Préaubert lui-méme et de la rapprocher tant de la diagnose de Boreau que de la nótre. : Ceci dit, si l'on compare les feuilles de la plante photographiée par M. Préaubert à son schéma du R. rhipiphyllus, l'on n'en voit guère, sinon pas du tout, qui ne représentent que le tiers d'un cercle; la plupart sont « subtronquées » à la base et occupent les 2/5 du cercle; d'autres, les nageantes sup. (et le fait est absolument constatable sur la dernière feuille en haut du milieu de la photographie, les autres feuilles étant plus ou moins repliées), oceupent méme presque les 3/5 du cercle; autrement dit elles sont « faiblement cordées à la base », plus méme que « subtronquées ». Toutes ces feuilles ne répondent donc, €? aucune facon, au schéma de M. Préaubert pour le R. rhipt- phyllus! — Je fais, à l'appui de mon dire, passer sous les yeu* des membres de la Société, prévenus cette fois, le tout : texte, schéma et planche photographique. Il ressort de ce qui précède que : 1? La diagnose de Boreau est bonne; 2° La nôtre (Flore de France, 1, p. 64), est de méme exacle: G. ROUY. — NOTES FLORISTIQUES. 163 3° Les assertions critiques de M. Préaubert, ayant inconsciem- ment mal apprécié la feuille de l'Herbier Boreau, tombent donc d'elles-mémes en présence des faits. D'ailleurs la diagnose de Boreau, fût-elle erronée ou incom- plète, primerait méme, d’après l'adage scientifique universelle- ment admis : Diagnosis prostat herbario, les exemplaires de son herbier, lesquels pourraient ne pas s'y rapporter tous exacte- ment. Les parts d'herbier ne servent, en effet, d'éléments à l'appui d'une diagnose imprimée que lorsqu'ils permettent de la confirmer ou de l'améliorer, non de l'infirmer, car alors la diag- nose n'existerait plus sous le nom de son auteur; dans cette derniere alternative, la plante d'herbier doit recevoir un nouveau nom, rien autre! — Mais on voit que dans le cas particulier qui nous occupe, la question n'a méme pas à étre posée. Quant au rang taxinomique à attribuer au R. rhipiphyllus Bor., chacun peut avoir son opinion sur ce point; et je n'entre- prendrai, comme de juste, pas de discussions à ce sujet avec des confréres qui n'y ont vu qu'une variation accidentelle alors que, Foucaud et moi, nous avons estimé que c'était une plante de la méme valeur que les A. peltatus Schrank, floribundus Bab., Iruncatus Koch, triphyllus Wallr., elongatus Hiern, peni- Cillatus Hiern, vaginatus Freyn et radiatus Bor.; il n'y a là, du reste, qu'une divergence d'importance tout à fait relative! M" Paul Lemoine offre à la Société un exemplaire de son travail intitulé : Structure anatomique des Mélobésiées. Application à la classification, et en expose en quelques vus les grandes lignes. M. le Président remercie la dona- rice, M. le Président offre ensuite un ouvrage posthume de n t d Ad Le xc : otre regretté confrère P. Fliche, intitulé : Flore fossile du y LI , tas en Lorraine et en Franche-Comté, Y : Lutz donne leeture des deux communications sui- 'antes : 164 SÉANCE DU 24 MARS 1911. Répartition des Gonatobotrytideæ entre les Conidiosporés et les Blastosporés; PAR M. P. VUILLEMIN. Lorsque le Congrés international de Botanique de Bruxelles fut appelé à fixer le point de départ de la nomenclature des Cryptogames cellulaires, il se trouva dans l'impossibilité d'indiquer un ouvrage fondamental concernant les Fungi imperfecti. | Les œuvres de Fries, acceptables pour les grands Champi- gnons, ne s'imposent pas pour les Hyphomycetes, dont il avail une faible expérience personnelle. Fries, comme les auteurs plus récents qui ont voulu cataloguer toutes les espéces, s'est appuyé sur des descriptions de valeur inégale, peu comparables entre elles parce qu'elles reposent pour la plupart sur un choix arbi- traire de caractères, où les plus superficiels ont généralement le pas sur les plus propres à révéler les affinités. En conse quence, les groupes de quelque étendue sont des assemblages disparates; les genres eux-mémes sont d'autant moins naturels, d'autant moins solides, qu'ils renferment plus d'espèces. Il ne faut pas s'imaginer qu'on donnera une plus 8r stabilité à la nomenclature en évitant de changer les noms de genre appliqués à un grand nombre d'espéces. Cette sorte de suffrage universel qui accorde les mêmes droits aux Champ” gnons étudiés à fond et aux espèces vagabondes qu'on? rattache d’après de vagues analogies, n'aurait d'autre effet qu de consacrer des genres artificiels et d'entraver toute tentative de classification sérieuse. La plupart des genres ont été fondés sur un petit no d'espèces ou sur une seule. Il faut remonter à la naissance | genres pour saisir la pensée de leur auteur, qui ne les a p% créés sans raison. On s'aperçoit alors que bien des genre tombés en désuétude sont mieux conçus, plus légitimes, qu des genres nouveaux reposant moins sur l'observation que a; une interprétation inexacte ou arbitraire des anciennes deserif” tions. Nous possédons de précieux répertoires : Sylloge de ande mbre Saccardo, P. VUILLEMIN. — RÉPARTITION DES GONATOBOTRYTIDEÆ. 165 Nouvelle Flore de Rabenhorst oü les Hyphales sont traités par Lindau, etc. Tous les Champignons connus, ou plutót décrits avec plus ou moins de précision, y figurent. Ces monuments n'ont pu s'édifier qu'en groupant les espèces d’après les carac- tères superficiels communs à toutes les descriptions; ce sont de riches matériaux pour classer les Champignons; mais en ce qui concerne les Hyphales, ce ne sont pas encore des classifications. Pour faire une classification rationnelle, on né doit comparer que des éléments homologues. Il faut d'abord séparer des coni- dies les éléments moins strictement opposés à l'appareil végé- tatif, c'est-à-dire les thallospores. Nous avons entrepris d'appliquer cette réforme à l'ensemble des Hyphales en commencant par les genres à spores simples. Nous allons essayer d'en faire comprendre la portée, en prenant pour exemple la petite subdivision des Gonatobotrytidez, qui comprend à la fois des Conidiosporés et des Blastosporés, c'est- à-dire des Champignons qui se multiplient au moyen de blasto- spores, cellules continuant à végéter en bourgeonnant, tout en remplissant les principales fonctions des spores. * x ox Lindau, à l'exemple de Saccardo, établit, parmi les Mucedi- nace? Hyalosporæ, une subdivision des Gonatobotrytideæ com- prenant d'abord les genres Nematogonwm et Gonatobotrys. Dans le supplément (1907) il y ajoute le genre* Gonatorrhodiella Thaxter, tout en observant que ce genre est l'équivalent mucé- dinéen du genre Gonatorrhodum, puisqu'il a, comme ce dernier, des spores en chapelet et n'en diffère que par sa coloration claire. A ce litre, d'aprés Lindau, il serait légitime de créer une nouvelle subdivision parmi les Mucedinaceæ Hyalosporæ pour les Gonatorrhodiella ; l'auteur ne s'est résolu à les annexer aux Gonatobotrytideæ que pour éviter de multiplier les groupes. n ne saurait montrer plus clairement que la classification Hyphales sera livrée à l'arbitraire, tant qu'elle placera au Aet rang des caractères d'aussi faible importance que la ouleur des spores et du mycélium ou les renflements plus ou moms sensibles des filaments au niveau de l'insertion des rameaux et des spores. des 166 SÉANCE DU 24 MARS 1911. Nous trouvons des différences plus essentielles dans la valeur des spores. Le nom de cowipigs ne doit pas être appliqué indistinctement à toutes les cellules susceptibles de se détacher du mycélium ou de sporophores plus ou moins différenciés. Nous le réservons aux éléments qui, dès leur apparition, s'op- posent au thalle en perdant la propriété de végéter et d'émettre sur place, soit des filaments végétatifs, soit de nouvelles spores. Une conidie arrète la végétation du filament qu'elle termine ou de la ramification qu'elle constitue à elle seule. Si de nou- velles conidies se forment à son contact et constituent avec elle un chapelet, elles naissent, non de la conidie terminale, ur du filament qui la porte; les chapelets de conidies sont neces- sairement basipètes. La position terminale par rapport au filament végétatif (non pas toujours par rapport aux conidies déjà formées) et la sus- pension de la végétation sont des éléments nécessaires de la définition des conidies; ils n'en sont pas les éléments suffi- sants, car il faut distinguer des conidies les chlamydospores terminales et certains éléments intermédiaires entre les chlamy- dospores et les conidies que nous appellerons ALEURIES, parce qu'elles sont particulièrement nettes dans le genre Aleurtsm? Link, abandonné à tort par les auteurs récents. Mais cette con- fusion n'est pas à craindre dans le groupe qui nous occupe. Les Aleuriosporés feront l'objet d'un article spécial. Les cellules qui ont la forme des spores et au début leur position, mais dont la participation aux fonctions générales de la végétation et de la croissance continue à se manifester paf le bourgeonnement de cellules semblables, ne sont pas des Conr dies. Elles constituent une variété de thallospores que nous nommons BLASTOSPORES. M Des trois genres qui constituent actuellement la subdivisio” des Gonatobotrytide, un seul a des conidies : c'est le gent? Gonatobotrys Corda 1839 (Species typica : G. simplex Corda 1839). Les affinités de ce genre sont aujourd'hui bien connue: Bainier (1907) a montré, par ses cultures, que cette espèce hyaline est indépendante du Clasterosporium dont elle semble être une ramification dans la figure de Corda. Il résulte d'autre part des recherches de Harz (1871), de Matruchot (1892), commè? P. VUILLEMIN. — RÉPARTITION DES GONATOBOTRYTIDEÆ. 161 de mes observations inédites, que les Œdocephalum sont sujets à des phénomènes d'accrescence qui leur donnent les caractères des Gonatobotrys. La place de ce genre est donc marquée à cóté du genre OEdocephalum, c'est-à-dire dans les Botrytidées. La subdivision des C'ephalosporieæ, dans laquelle le rangent Sac- cardo et Lindau, n'est pas moins incohérente que celle des Gona- tobotrytideæ ; une revision attentive n'en laisse rien subsister. Tandis qu'il rapprochait le genre Gonatorrhodiella des Gona- lobotrys en raison de sa couleur claire, Lindau pensait que le genre (ronatobotryum Sace. est, parmi les Dématiacées, l'équi- valent de ce dernier parmi les Mucédinacées. D’après la figure donnée par Saccardo, le Gonatobotryum fuscum. Sace., d'abord inscrit dans le genre Gonatobotrys, ne parait différer du Gona- tobotrys simplex que par sa couleur sombre et par des renfle- ments sporifères plus serrés. Il s'en éloigne par un caractère plus important découvert par Bainier (1907); les spores figurées par Saccardo ne sont pas des conidies; à peine formées, elles bourgeonnent à leur sommet et donnent un second élément semblable, en sorte quà maturité les renflements successifs sont couverts, non de spores isolées, mais de couples ou chape- lets réduits à deux grains ovales, d'une facon constante. Le grain supérieur déterminant le rameau bicellulaire est une coni- die; le grain inférieur, également caduc, parait aussi fonc- tionner comme spore; mais ce n'est pas morphologiquement une conidie, puisqu'il bourgeonne à son sommet avant d'entrer dans la période de repos et de se détacher. Secondairement adapté au róle physiologique de spore, il est, par son origine, l'équivalent morphologique des rameaux sporogènes spécialisés , basidi - "nee; auxquels nous appliquons le nom de phialide pour les distinguer des basides et des stérigmates. Sans parler du Spina- lia radians Vuill., que nous rattachons au groupe des Mucori- NM Agnus est connu chez les Dématiées du genre se ist a 1831, notamment chez le St. lobulata Berk. qui, Sen les descriptions d'Oudemans et de Lindau, possede des Riu et finement verruqueuses comme les spores, se n masse du support et ne différant des conidies que Het "uw allongée et rétrécie en forme de poire. Les Gona- es Stachybotrys sont des Verticilliacées. Dans cette 168 SÉANCE DU 24 MARS 1911. famille caractérisée par des phialides verticillées, nous formons une section pour les genres que la cutinisation et la couleur des membranes faisaient ranger parmi les Dématiacées. | Les genres Gonatorrhodiella Thaxt. et Gonatobotryum Sace. sont dénués d'affinité avec les Gonatobotrys. Il en est autrement du genre Gomphinaria Preuss 1851, supprimé par Saccardo pour se confondre, avec le genre Acrothecium Preuss 1851, dans le genre Acrotheca Fuckel 1869. Le genre Acrotheca ne saurait contenir ni des Gomphinaria ni des Acrothecium, car il est reconnu que l'espèce de Fuckel, type du genre, Acrotheca gei, rentre dans le genre Ramularia. Le genre de Fuckel doit être rapproché des Ramularia ou disparaître. Les deux genres de Preuss doivent être réhabilités. Tandis que les Acrothecium tou- chent de prés aux Haplotrichum Link, et aux Cylindrocephalum Bonorden, dont ils sont les équivalents à filaments sombres atté- nués au sommet, le Gomphinaria amcna Preuss a des conidies analogues à celles des Botrytis (ovales et non cylindriques), rap- prochées en assez grand nombre sur un renflement terminal souvent surmonté d'un prolongement du support aboutissant à une nouvelle téte. Le Gomphinaria ne diflére des OEdocephalum et des Gonatobotrys que par des renflements plus exigus et plus lisses. De plus les filaments présentent une coloration brune qui n'atteint pas la région fertile. Le genre Gomphinaria est donc une Botrytidée comme les Gonatobotrys. Les genres Nematogonum Desm. et Gonatorrhodiella 'Thaxt. sont des Blastosporés. Le Nematogonum aurantiacum Desm. 1834, espéce type du premier genre, est bien connu dans son développement grâce à une sérieuse étude de Bainier (Soc. bot., 1880). Les filaments fertiles sont formés d'une série d'articles dont les deux extré- mités sont renflées comme des têtes osseuses. Le renflement supérieur porte plusieurs vésicules d'où en partent d'autres plus petites, prises pour des conidies par les auteurs les plus récents. Mais, ainsi que l'a montré Bainier, celles-ci bourgeonnent à leur tour et donnent de nouvelles vésicules ayant les. mêmes propriétés. Les tétes sont en définitive composées de plusieurs ordres de blastospores plus ou moins rapidement caduques; il n'existe pas de conidies. P. VUILLEMIN. — RÉPARTITION DES GONATOBOTRYTIDEÆ. 169 Le Botryosporium delectatum Preuss, rapporté au genre Vema- togonum par Saccardo, est, pour Lindau, synonyme du VN. aurantiacum Desm. Le Gonatorrhodiella Highlei Annie Lorrain Smith 1908 est une espèce trés voisine trouvée sur les bulbes d'Ail. n'en diffé- rant guère que par ses blastospores de couleur fauve et non orangée. Il doit donc s'appeler Nematogonum Highlei (A. L. Sm.) Vuill. Nous laissons dans le méme genre le Nematogonum humicola Oudem. 1902. Dien qu'Oudemans n'ait pas indiqué nettement le mode de formation des spores, nous les considérons comme blastospores en raison de leurs dimensions inégales variant du simple au double; on soupconne méme le bourgeonnement des spores sur deux filaments dessinés à droite de la figure d'Oude- mans. Le Nematogonum album Bainier 1905 a des affinités incontes- tables avec les espèces précédentes; personne n'était mieux qua- lifié que Bainier pour les mettre en évidence. Mais, s'il a le caractère essentiel des Nematogonum, il n'a pas du tout le facies des espéces attribuées jusqu'ici à ce genre : ni les articles ossi- formes, ni les bouquets échelonnés le long des filaments. Les blastospores, bourgeonnant en raquette de nopal, forment une Panicule terminale et quelques ramifications naissant sous les cloisons précédentes. Le N. album Bainier appartient à un genre MU, mais distinct des Nematogonum. La méme espèce avait eté décrite en 1903 par Fr. von Hóhnel sous le nom de Physo- spora albida; elle diflére surtout par la couleur du Ph. elegans ndm í aos qui ala teinte orangée ou carnée des Nemmningonum ; equents. Les deux espèces de Fries : Physospora rubi- 9^nosa Fr. et Ph, ferruginea Fr., décrites d'abord par Fries An SR de Sporotrichum, ont les mêmes PASIR jee Ner par les. auteurs récents qui, confondan : avec les conidies, ont inscrit le genre Physospora Me Bolryidées. Le Nematogonum album Bainier tombe À ymie de Physospora albida v. Hóhn. e genre Gonatorrhodiella Thaxt. appartient aussi aux Blas- x id Nis ditimgue des précédents parce que le bourgeon- ise au sommet des blastospores, et aboutit à la tos B 170 SÉANCE DU 24 MARS 1911. formation de chapelets basifuges et non basipètes comme les cha- pelets de conidies. Lindau avait raison dele comparer aux Gona- torrhodum Corda qui forment leurs spores par le méme procédé. Seulement dans ce dernier genre, les longs chapelets de blasto- spores se ramifient parfois, le bourgeonnement n'étant pas toujours exactement terminal. De plus, dans le Gonatorrhodum speciosum, les chapelets de blastospores, au lieu de partir direc- tement de l'axe renflé, lui sont reliés par un ramuscule plus robuste en forme d'œuf ou de fuseau muni d'un petit nombre de cloisons. L'Hormodendrum elatum Harz differe à peine du Gonatorrho- dum, si ce n'est par l'absence de dilatations le long de l'axe et par le développement plus variable du rameau qui porte les chapelets rameux de blastospores. La parenté bien connue des Hormodendrum avec les Clado- sporium nous montre que les deux genres associés par Lindau aux Gonalobotrys rentrent dans le groupe des Blastosporés les plus manifestement distincts des Conidiosporés, où les fonctions des spores disséminatrices sont assurées par des éléments bour- geonnants qui ne s'opposent pas complétement à l'appareil végé- tatif. Coscrusiov. — La subdivision des Gonatobotrytideæ est à sup- primer. Les genres qui la constituaient rentrent dans des familles de Conidiosporés et de Blastosporés. Le genre (ronatobotrys est renvoyé aux Botrytidacées à côté des OEdocephalum retirés des Cephalosporieæ, et des Gomphi- naria Preuss 1851 retirés du genre Acrotheca et des Periconieæ- Le genre (ronatobotryum se rattache aux Verticilliacées (Set tion Phéosporée de cette famille) avec le genre Stachybotrys égaré dans les Periconieæ. La cellule spécialisée qui porte la conidie est un type inférieur de phialide. L'intérét de ces deux genres est de laisser entrevoir comment les conidies et les phia- lides se sont différenciées aux dépens d'éléments moins distincls de l'appareil végétatif. Le genre Nematogonum est renvoyé aux Blastosporés à côté des Physospora Fries 1846, retirés des Botrytidées. Le genre Gonatorrhodiella relie les Nematogonum aux Hormodendrum el aux Cladosporium. L.: TRABUT. — SUR LA PRÉSENCE DE DEUX RIELLA EN TUNISIE. 4174 Sur la présence de deux Riella en Tunisie : Hiella helicophylla et R. Reuteri; PAR Me Er ERABUCE. Dans le compte rendu de la Session extraordinaire tenue en avril 1909, publié ces jours-ci, je lis, page cxxxix « Dans ce « faciès de la steppe les Mousses font défaut, nous n'avons « récolté, en quelques points humides, prés de Gabès, que le « Hiccia cristallina et sur les bords de la sebkhet Zarkin un € Riella découvert par M. Trabut ». Je reconnais que j'ai eu tort de ne pas informer l'auteur du Rapport sur les herborisations de la Société, dela détermination de l'intéressant Riella de Zarkin et je viens aujourd'hui combler cette petite lacune du Compte rendu. En Tunisie je connais deux Riella : Le Riella helicophylla Mont., m'a été communiqué, pour détermination, par M. le D" Gentner qui l'a récolté, en 1900, dans l'eau saumâtre du Chott à El Hamma. Ce Riella est en tous points semblable au Riella d'Oran, on pourrait, peut-être, trouver une légère différence dans les spores plus petites chez les échantillons tunisiens. Le Riella de Zarkin, récolté au cours de l'herborisation de la Session de 1909, appartient à un type trés différent vivant dans l'eau douce, c'est le Riella Battandieri Trab. Ce Riella monoique se présente sous deux formes : pendant l'hiver, on peut le trouver immergé; mais on lobserve bien plus faci- lement émergé en avril-juin, il forme alors de trés petites touffes semblables à un Sphærocarpus. L'aile, si caractéris- tique du genre, est alors très réduite, les capsules sont assez nombreuses et entourées de grandes folioles. L'étude des Riella de ce groupe m'a amené, aprés avoir établi plusieurs espèces, à tout réunir au Riella Reuteri Mont., que j'ai pu examiner grâce à l'obligeance de mon très sympathique col- légue Gobel, qui a bien voulu me communiquer des échantillons typiques de Genève conservés dans l'Herbier de l'Université de Munich. Le Riella Reuteri a une grande faculté d'adaptation, il peu 172 SÉANCE DU 24 MARS 1911. varier beaucoup d'aspect et de taille; l'aile peut prendre un trés grand développement (R. gallica Trab., f. immergée) ou être trés réduite, les folioles prennent alors de grandes dimensions par compensation. L'involucre est plus ou moins allongé, à bec plus ou moins long, trés papilleux chez les individus émergés. Les anthéridies varient de nombre; parfois trés rares, elles deviennent difficiles à observer. Les spores ont exactement la méme forme dans tous les cas; mais elles varient de dimension. Elles ont de 50 à 55 x dans le Riella Reuteri génevois, dans le Riella gallica, forme bien plus robuste, elles atteignent jusqu'à 80 y, dans le Riella Battan- dieri, elles ont des dimensions intermédiaires. Nous avons vu que le développement des folioles variait avec la station immergée ou émergée; aussi je ne peux pas admettre les deux divisions établies, sur le caractère tiré des dimensions des folioles, par M. Karl Müller dans Rabenhort's Kryptogamen-Flora 1907. I. Blattschuppen im Verhältniss zur Pflanze sehr gross und deutlich. Sporen 60-65 u. R. Reuteri Mont. R. Parisii Gottsch. II. Blätter klein und gewöhnlich spärlich : 1 R. helicophylla Mont. 2. a. a. R. Notarisii Mont. 6. R. Battandieri Trab. b. R. Cossoniana Trab. Chez le R. Reuteri le développement des folioles est réduit quand la plante est immergée; c'est l'aile qui prend alors une place prépondérante sur l'axe qui est beaucoup plus allongé el qui s'éléve le plus souvent dans une direction verticale. Quand l'eau s’est retirée, le Riel/a continue à végéter sur la terre humide; en juin, dans le Sersou, j'ai récolté des Riella trés abondants, dans les blés en épis, champs qui avaient été inondés l'hiver par une mare voisine. Dans ces conditions, notre Hépatique prend un tout autre aspect, l'axe devient épais, rampant, l'aile disparait ou plutót passe à l'état rudimentaire et les feuilles plus grandes sont trés nombreuses et rapprochées sur la tige raccourcie. Le Riella Reuteri figuré (fig. 195) par M. Karl Müller représente trés exactement la plante récoltée à Zarkin sur les bords de la Sebkha en compagnie du Marsilia ægyptiaca et du Chara Duriæt- En un mot, quand on tient compte de ces variations, il ne ^ * ` L. TRABUT. — SUR LA PRÉSENCE DE DEUX RIELLA EN TUNISIE. 173 reste pour séparer les Rella Reuteri Mont., R. Battandieri Trab. et À. gallica Trab. que de légères différences peu constantes dans le diamétre des spores. J'ai suivi de trés prés le dévelop- pement et les variations de ces Riella provenant de stations éloignées, ces plantes se prétant trés bien à la culture. C'est donc aprés avoir vainement cherché des caractéres pour les séparer comme espéces, que je me vois obligé de tout réunir à la forme décrite par Montagne en 1852 et qui est restée introu- vable dans sa station du lac de Genève. En Sardaigne, de Notaris a trouvé un Riella qui, décrit par Montagne sous le nom de Sphærocarpus Notarisii, est devenu Duriæa puis enfin Riella Notarisii. Ce Riella a toujours passé pour dioique; mais je n'ai pas trouvé un texte permettant d'affirmer que l'on ait observé les anthéridies; il semble que sa dioicité est déduite de la diagnose primitive du genre Duriæa devenu Riella Mont. qui commençait par : D?oica.... Le R. Reuteri à aussi passé pour dioique, Montagne avait surtout étudié le R. helicophylla qui est dioique. C'est Hofmeister qui a fait con- naître les anthéridies du R. Reuteri et cet auteur fait observer que les jeunes plantes portent d'abord des anthéridies et que les archégones se développent ensuite. | Si le Riella Notarisii n'est pas dioique, comme je le suppose, il ne difière plus du R. Reuteri que par des caractères sans valeur spécifique. Enfin M. l'abbé Chaboisseau a récolté à Phalére un Riella trop jeune rapporté avec doute au R. Notarisi par M. Karl Müller et qui pourrait bien étre encore une forme locale du R. Reuteri. > En un mot, il semble que le Riella Reuteri, dont nous déplo- rons la disparition, va se retrouver un peu partout, dans la région méditerranéenne, avec des formes locales, comme il convient à un type spécifique dont les colonies sont disjointes : En ne tenant pas compte du R. Notarisii, on peut distinguer : pim Reuteri lemanica, forme réduite, spores 50 à 55 y. enève. R. Reuteri Battandieri, forme à peu près aussi réduite, mais spores Plus grosses, 60-63 "m Alger, Duperré, Le Sersou, Zarkin. 474 SÉANCE DU 24 MARS 4941. R. Reuteri gallica, plus robuste, végétation plus prolongée en été. par des propagules, spores 75-80 u. France : Roquehaute et Agde. Explication de la Planche V. , 2. Riella Battandieri du Sersou (Alger). . hiella Battandieri de Zarkin, forme immergée. Riella gallica, forme immergée et jeune. 1 4 3, 5. 6. Riella gallica, forme immergée d'été se reproduisant par propagules. M. R. Mirande fait la communication suivante : Note sur quelques Algues du plancton récol- tées à la mare aux Pigeons, près Franchard (Forêt de Fontainebleau); PAR M. ROBERT MIRANDE. Je ne me suis pas proposé d'établir dans cette courte Note une liste compléte des Algues qui forment le plancton de la mare aux Pigeons. J'y donne seulement le compte rendu de deux prises d'échantillons! auxquelles j'eus l'occasion de procéder au cours de l'année 1910. Encore me suis-je trouvé dans l'obliga- lion de laisser entièrement de côté un certain nombre d'indi- vidus qui se présentaient sous des formes d'évolution, palmel- loides ou autres, et qui m'eussent demandé, pour rendre possible une détermination certaine, à étre suivies, recherchées et étudiées pendant plus de témps que je n'en pouvais accorder à ce tra- vail. Je me suis borné d'autre part à ne mentionner que les espéces les plus aisément identifiables dans le cas particulier des Dia- tomées, dont l'étude systématique détaillée exige, plus encore peut-être que celle des autres familles d'Algues, une assez longue spécialisation. Il m'a semblé néanmoins qu'il n'était pas inutile de publier le résultat de mes observations. Elles montrent, en premier 1. La première a été faite au cours d'une excursion dirigée par M. le Professeur Mangin, auquel je suis trés redevable, ainsi qu'à son assistant M. Hariot, pour les conseils éclairés qu'ils m'ont prodigués au cours de ce travail. Bull. Soc. bot. de Fr. T NIU OO Dp Riella Battandieri (1, 2, 4) et R. Gallica (3, 5, 6). R..MIRANDE. — ALGUES RÉCOLTÉES A LA MARE AUX PIGEONS. 475 lieu, quelles sont l'abondance et la variété de formes que l'on peut espérer rencontrer, à l'époque favorable, dans une mare d'étendue relativement faible. Voici déjà, malgré les restrictions qui précédent, plus de cinquante espéces déterminables prove- nant d'une seule prise d'échantillons. En outre, bien qu'il ne s'agisse ici, dans la presque totalité des cas, que d'Algues assez communément répandues (ce qui explique que je n'en donne aucun dessin), il y a intérêt à signaler aux spécialistes les localités dans lesquelles ils peuvent compter trouver avec certitude telle ou telle espèce donnée. Ce travail, pour les environs de Paris, n'a encore été fait à ma connaissance el en ee qui concerne les Algues de plancton que pour les Dia- lomées el les Desmidiées'. Enfin, il m'a paru intéressant de donner comparativement les résultats de deux péches, effectuées à deux périodes bien différentes de l'année : avril et juillet. Des observations de ce genre, répétées un certain nombre de fois, peuvent fournir aux biologistes d'utiles renseignements. 1° Liste des espèces provenant d'une pêche effectuée le 11 avril 1910 : Cyanophycées. — Chroococcus minutus (Kütz.) Naeg., 3?. Aphanocapsa depressa Rab., 4. Nodularia spumigena Mertens, 2. Plus un certain nombre de filaments flottants d'Oscillatoriacées et d’Anabæna. Flagellates. — Rhipidodendron splendidum St., 1. Synura Uvella Ehbg, 2. Phacus Pleuronectes Nitzsch, 2. Anisonema grande Duj., 2. Gymnodinium viride, 2. Péridiniales. — Glenodinium cinctum Ehbg, 4. Peridinium cinctum Ehbg, 4. miniqmées, — Melosira varians Ag., 4. 'abellaria flocculosa (Roth) Kütz., 4. D agilaria virescens Ralfs, 4. : lus un grand nombre d'individus appartenant aux genres Diatoma. Navicula, Synedra, etc. Desmidiées. — Penium interruptum Bréb., 2. Closterium Cornu Ehbg, 2. PETIT (P.) Liste des Diatomées et des Desmidiées observées dans les P de Paris. (Bull. Soc. bot. Fr. 1877). S *- La fréquence plus ou moins grande des espèces a été cotée de fà 6 ^ é i P; . B über l'échelle suivante : 4, rare; 2, assez rare; 3, assez abondant; Ü "E " ’ : » abondant; 5, très abondant; 6, excessivement abondant. 116 SÉANCE DU 24 MARS 1911. Closterium Dian: Ehbg, 3. — Genneri Ralfs, 2. — lineatum Ehbg, 3. — Lunula Ehbg, 2. — setaceum Ehbg, 3. — striolatum Ehbg, 2. Docidium Baculum Bréb., 1. Staurastrum aculeatum Menegh., 2. — alternans Bréb., 1. — dejectum Rabh., 3. — gracile Ralfs, 5. — punctulatum Bréb., 2. — teliferum Ralfs, 3. Arthrodesmus convergens Ehbg, 2. Xanthidium fasciculatum Ehbg (Holacanthum Lund.), 3. Cosmarium Botrytis Bory, 4. — Brebissonii Menegh., 4. — Meneghinii Bréb., 1. — punctulatum Bréb., 4. Euastrum binale (Turp.) Ralfs, 1. — elegans var. inerme Ralfs, 3. — oblongum (Grev.) Ralfs, 2. — pectinatum Bréb., 2. Micrasterias fimbriata Ralfs, 1. — rotata (Grev.) Ralfs, 4. Sphærozosma vertebratum (Bréb.) Ralfs, 3. Protococcacées. — Chlorococcum gigas Grün, 4. Characium epipyxis Herm., 4. Ophiocytiacées. — Ophiocytium cochleare (Eichw.) A. Br., 4. Hydrodictyacées. — Pediastrum Boryanum (Turp.) Menegh., 4. Coelastracées. — Scenedesmus obliquus (Turp.) Kütz. (acutus Meyen), 3. -— quadricauda (Turp.) Bréb., 5. Cœlastrum microporum Naeg., 2. Ankistrodesmus Braunii (Corda) Naeg., 5. -— polymorphus var. falcatus (Corda) Ralfs, 5. — — var. aciculare (Corda) A. Br., 5. 2» Liste des espéces provenant d'une péche effectuée le 24 juillet 1910. Cyanophycées. — Chroococcus minutus (Kütz.) Naeg., 3. Aphanocapsa depressa Rabh., 5. A signaler en outre de rares filaments décelant la présence du genre Rivularia. Flagellates. — Dendromonas virgaria Stein, 1. Phacus hispidula (Nitzsch) Stein, 2. — longicauda (Dujard.) Ehbg, 3. — Pleuronectes Nitzsch, 3. Peranema trichophorum (Ehbg) Stein, 1. Plus quelques représentants du genre Trachelomonas. R. MIRANDE. —- ALGUES RÉCOLTÉES A LA MARE AUX PIGEONS. 177 Péridiniales. — Glenodinium cinctum Ehbg, 4. — Pulvisculus Ehbg, 2. Peridinium cinctum Ehbg, 4. Diatomées. — Tabellaria flocculosa (Roth) Kütz., 4. Desmidiées. — Staurastrum gracile Ralfs, 4. — teliferum Ralfs, 3. Arthrodesmus convergens Ehbg, 2. Xanthidium octocorne Ehbg, 1. Cosmarium Meneghinii Bréb., 1. Euastrum binale (Turp.) Ralfs, 2. — oblongum (Grev.) Ralfs, 2. Micrasterias rotata (Grev.) Ralfs, 2. Volvocacées. — Eudorina elegans Ehbg, 6. Pandorina Morum Bory, 3. Protococcacées. — Characium epipyxis Herm., 4. Ophiocytiacées. — Ophiocytium cochleare (Eichw.) A. Br., 1. Hydrodictyacées. — Pediastrum Boryanum (Turp.) Menegh., 3. Coelastracées. — Scenedesmus obliquus (Turp.) Kütz., 3. — quadricauda (Turp.) Bréb., 4. Cœlastrum microporum Naeg., 2. Ankistrodesmus polymorphus Corda, 4. Le fait qui se dégage tout d'abord de l'examen de la première nomenclature est la richesse relative de cette flore en Desmi- diées : 41 genres et 18 espèces (plus de la moitié des espèces déterminées) représentent cette famille. On verra que leur importance numérique a bien diminué au mois de juillet. — La deuxième pêche est d'ailleurs dans l'ensemble beaucoup plus pauvre que la première : les espèces Sy montrent plus rares et les individus rencontrés souvent en moins bon état de végétation. C'est là un fait qui n'étonnéra pas les algologues qui savent bien que les grandes chaleurs ne sont point, en général, favo- rables au développement des Algues. Mais il convient de remar- Tuer que les Volvocacées paraissent prendre au contraire leur plus grand développement en été. Entiérement absentes au mois d'avril elles étaient représentées abondamment en juillet pour les deux espèces assez voisines Pandorina Morum et Eudorina elegans. Les colonies de cette dernière étaient méme si fréquentes dans les préparations qu'elles suffisaient à caractériser au pre- "ler Coup d'œil celles qui se rapportaient à la deuxième prise d'échantillons. T. LVI, (SÉANCES) 12 178 SÉANCE DU 24 MARS 1941. On pourra constater également que les Péridiniens, en ce qui concerne le Peridinium cinctum etle Glenodinium cinctum, sont demeurés aussi abondants en été qu'ils l'étaient au printemps. M. le Secrétaire général lit ou résume les deux Notes ci-dessous : La fleur femelle de l'Ephedra est trimére (Note préliminaire); PAR MM. O. LIGNIER ET A. TISON. La symétrie des organes végétatifs des Gnétales est presque toujours opposée. Ce n'est que rarement qu'on y observe la symétrie verticillée par trois et, encore, uniquement dans le genre Ephedra. Cette symétrie opposée se retrouve également dans tous les organes sexués du Welwitschia et du Gnetum; chez l Ephedra elle existe de méme dans ies axes d'inflorescence mâle et femelle et dans les fleurs mâles. Il est donc tout parti- culiérement intéressant de constater que les fleurs femelles de ce dernier genre sont, au contraire, toujours verticillées par trois et que si parfois elles paraissent, elles aussi, présenter la symétrie opposée, cette disposition n'y est trés probablement qu'une dérivation de la précédente. La forme trigone de la fleur femelle de l Ephedra et la. dispo- sition unilobée du sommet de son enveloppe interne avaient dès longtemps frappé les botanistes qui l'avaient étudiée, mais cenesont guère que Van Tieghem* et Strasburger?” qui ont cherché à en donner une explication. Van Tieghem admettait (p. 271) que l'enveloppe externe représente un vertieille de deux bractées opposées, situées dans le plan médian (celui de la braetée axillante de la fleur), dont l'extérieure (la plus rapprochée de la bractée mere) serait plus ou moins avortée et dont l'intérieure, seule bien déve- loppée et trés élargie, formerait la face plane intérieure et les deux angles adjacents. Cette bractée intérieure serait, comme 1. Anatomie comparée de la fleur femelle et du fruit des Cycadées, des Coni- fères et des Gnétacées, Ann. d. Sc. nat.,-Bot., 59 sér., t. X, 1869. 2. Die Coniferen und die Gnetaceen, Iena, 1872. 0. LIGNIER ET A. TISON. — SUR LA FLEUR FEMELLE DE L'EPHEDRA. 179 les bractées végétatives, desservie par deux faisceaux (ceux des angles intérieurs). La bractée extérieure représentée par l'angle extérieur ne recevrait plus aucun faisceau ou recevrait parfois et seulement dans sa base un faisceau unique trés grèle et trés court. C'est sur la bractée intérieure que serait inséré l'ovule unitégumenté à tégument prolongé en style et stigmate. Pour Strasburger (loc. cit., p. 82) le premier verticille de la fleur serait au contraire dans le plan transversal. 11 compren- drait deux bractées qui par leur concrescence produisent l'enve- ioppe externe ou ovaire et il devrait sa forme spéciale à la com- pression dans l'aisselle de la bractée mère. Le fait que l'enveloppe interne (ou tégument propre selon lui) se termine par un lobe unique et intérieur (c'est-à-dire situé contre l'axe du chaton support) serait dà à ce que ce lobe représente peut-être le sommet d'une feuille qui serait la première d'une spire généra- trice située au-dessus de la paire de bractées transversales. Ainsi l'un et l'autre de ces botanistes ont été préoccupés par celle forme trigone et par certaines particularités morpholo- giques ou anatomiques en rapport avec elle. H ne semble cependant pas que les explications qu'ils en ont données soient acceptables. Du reste eux-mêmes s'en sont rendu compte Puisque, tous deux, ils ont ultérieurement abandonné leur Première interprétation pour une deuxième qui ne tient plus compte de la forme trigone. En réalité cette forme résulte de ce que, dans les fleurs Y Ephedra, les bractées sont verticillées par trois. Chez certaines espèces comme, par exemple, chez l'E. foliata, l'E + Torreyana et VE. alata, les trois bractées du verticille infé- "eur (enveloppe externe) sont encore sensiblement égales et desservies chacune par un faisceau médian (faisceaux des angles). Ces trois faisceaux y sont égaux en taille et en longueur; tous trois montent jusque vers le sommet de l'enveloppe. Mais, le plus souvent, chez les autres espèces, le faisceau de l'angle extérieur est notablement plus grêle et plus court, sa réduction correspondant à une atrophie de sa bractée. D'autres fois encore c'est à peine s'il est indiqué méme dans l'axe floral et il `y éteint avant d'avoir pénétré dans la base du limbe de sa bractée: il constitue alors le « faisceau supplémentaire » de 180 SÉANCE DU 24 MARS 1911. Strasburger, faisceau que le célébre botaniste de Bonn recon- naît lui-même (loc. cit., p. 18) avoir vu parfois (Æ. alte) sortir dans la base de l'enveloppe externe. C'est également ce faisceau que Van Tieghem avait antérieurement interprété comme repré- sentant « sans doute la bractée (supposée, nous l'avons dit, plus ou moins atrophiée) superposée à la bractée mère ». Ce que nous connaissons du Welwitschia et du Gnetum’ chez lesquels l'enveloppe interne est formée de bractées alternes avec celles de l'enveloppe externe et desservie par des fais- ceaux libéro-ligneux plus ou moins réduits, nous incite à admettre que l'enveloppe interne de l'ZpAedra représente égale- ment un verticille de bractées alternes avec, celles du verti- cille externe. Toutefois jamais nous n'y avons rencontré la moindre trace de cordons vasculaires ?. Nous n'avons méme reconnu nulle part dans l'axe support, autour de la cupule sous-nucellaire, l'existence de cordons autonomes semblant se diriger vers la base du verticille. Dans tous les échantillons examinés les faisceaux vasculaires qui se détachaient de ceux du verticille inférieur et montaient dans l'axe de la fleur, se termi- naient uniformément dans la périphérie de la cupule sous-nucel- laire. Il s'est donc produit dans la partie terminale de la fleur de presque tous les Ephedra une réduction plus considérable encore que chez le Welwitschia et méme le Gnetum et, à cause d'elle, il devient malheureusement impossible d'utiliser la forme du système libéro-ligneux foliaire pour reconnaitre la symétrie de l'enveloppe interne. Mais il est un autre fait qui laisse cependant entrevoir là trimerie primitive de son organisation, c'est la forme de 50" stigmate. Le sommet stigmatique n'est, en effet, représenté que par un seul lobe qui est intérieur et médian et qui. par suite, conduit à penser que la bractée dont il représente l'extrémité supérieure est, elle aussi, intérieure et médiane, c'est-à-dire alterne avec les deux bractées intérieures de l'enveloppe externe. Or ce fait d'alternance laisse supposer l'existence, dans le 1. Voir LiGNIER (0.) et Tison (A.), Les Gnétales sont des Angiosperme apétales, C. R. Acad. d. Sc., 23 janvier 1911. 2. Land (W.-J.-G.) (Spermatogenis and Oogenis in Ephedra tifurca, in ys Gaz., t. XXXVIII, 1904) dit avoir vu deux faisceaux dans cette envelopP* chez l'E. trifurca, espèce que nous n’avons pu encore nous procurer. 0. LIGNIER ET A. TISON. — SUR LA FLEUR FEMELLE DE L EPHEDRA. 184 méme verticille, de deux autres bractées également alternes avec celles du premier verticille, c'est-à-dire situées de chaque cóté de la bractée médiane extérieure de ce dernier et, par suite, elles-mémes extérieures. Si leur existence ne correspond à la présence d'aucun lobe stigmatique, c'est en raison d'une réduc- tion semblable à celle déjà signalée dans la moitié extérieure du verticille externe et qui se reproduit dans le verticilleinterne, peut-étre méme avec plus d'intensité que dans le premier'. . En réalité donc ce deuxième verticille est trés vraisemblable- ment, comme le premier, formé de trois bractées concrescentes et elles y sont alternes avec les siennes. Mais en raison de l'atrophie qui frappe toute la moitié extérieure de la fleur, les deux de ces trois bractées qui sont extérieures, sont très réduites, celle qui est intérieure devenant, par suite, prédomi- nante. Ajoutons encore que dans cette enveloppe interne pourvue d'un style et d'un stigmate et qu'ailleurs (loc. cit.) nous avons montré devoir étre considérée comme un véritable ovaire tricarpellé, le carpelle médian et intérieur devenu prédominant, est trés vraisemblablement celui duquel dépend l'unique ovule réduit au nucelle que renferme la cavité ovarienne. Chez certaines espèces à fleur unique, celle-ci peut avoir une symétrie d'apparence nettement opposée, comme, par exemple, chez l'E. nebrodensis dont l'enveloppe externe ne renferme que les deux faisceaux transversaux. Il en est encore parfois de même chez l'E. trifurca et VE. altissima dont certaines graines d'après Land (loc. cit.) et Strasburger (loc. cit.) sont tétragones et renferment alors quatre faisceaux égaux et équidistants dans leur enveloppe externe. Ces quatre faisceaux peuvent en effet être interprétés comme formant deux couples qui dépendent des deux bractées transversales de la fleur, celles-ci étant exceptionnel- lement innervées de la méme facon que les bractées végétatives”. G t. Strasburger m'a-t-il pas en effet montré (Die Angiospermen und die MM e men, p. 98, Iena, 4879) que l'enveloppe externe de l'E. cumpylo- dur Ani à son sommet que deux pointes situées dans le dame et ulia irs: telle sorte que Ja troisième pointe manque. La disparition de dévelo ToiSième pointe qui, chez l'E. alata var. alenda est encore aussi phie Y gs os les deux autres, est évidemment la conséquence de l'atro- Y serbe bractée, extérieure médiane. soit nd (p. 14) admet qu'il existe autant de bractées que de faisceaux, quatre, dans cette enveloppe extérieure. Pour Strasburger (p. 79) il y 183 SÉANCE DU 24 MARS 1941. Ainsi les fleurs tétragones de ces deux espéces ne renferme- raient dans leur verticille externe que deux bractées et ces deux bractées par leur position transversale sembleraient indiquer comme chez l Ephedra nebrodensis, un commencement de symé- irie opposée. Cependant l'une des fleurs uniques, de lE. altissima que nous avons pu étudier et qui renfermait cinq faisceaux presque équi- distants, apporte quelques indications précieuses pour une meil- leure compréhension des faits précédents. En effet des cinq faisceaux en question, quatre étaient égaux; le cinquième, situé dans le plan médian, était plus petit et correspondait évidemment au « faisceau supplémentaire ». Sa présence permet immédiatement de comparer la fleur en question aux fleurs trigones et d'admettre qu'elle renfermait de méme trois bractées dont l'une extérieure, un peu atrophiée, était parcourue par le seul « faisceau supplémentaire », et dont les deux autres, au contraire trés élargies, étaient, chacune, desservie par deux faisceaux de méme que le sont les bractées végétatives '. Du reste cette interprétation est encore confirmée : 1? par le fait que ies quatre gros faisceaux, équidistants vers le haut, se rappro- chaient deux à deux du plan transversal dans le bas de l'enve- loppe, affirmant ainsi qu'ils représentaient bien deux couples dépendant des deux bractées de ce plan; 2° par le mode d'inser- tion normal de tous ces faisceaux de la fleur sur les deux fais- ceaux rentrants de la bractée axillante fertile. Cette fleur à cinq faisceaux de l'E. altissima se montre dont comme un cas intermédiaire qui permet de mieux comprendre les fleurs tétragones de la méme espéce, ces dernieres n'en différant que par l'atrophie plus complète de la troisième bractée. Il est vraisemblable que la méme explication est possible pour les fleurs tétragones de PE. trifurca, car, d'après aurait deux faisceaux transversaux normaux et deux faisceaux médians « supplémentaires ». 1. Dans un chaton prolifère d'Ephedra californica anormalement pourvu de deux graines les bractées du petit bourgeon interséminal n'étaient, chacune, desservies que par un seul faisceau médian, de la méme façon que le sont d'ordinaire les bractées florales. On comprend donc qu à l'inverse ces dernières puissent parfois reprendre la disposition bifasct culée des bractées végétatives. J.-A. BATTANDIER. — QUELQUES PLANTES DU NORD DE L'AFRIQUE. 183 Stapf (loc. cit., p. 42) cette espèce renferme également des fleurs trigones. D'aprés nos propres recherches elle est encore certainement vraie pour les fleurs en apparence dimères de VE. nebrodensis, avec cette différence toutefois que les bractées transversales n'y sont desservies chacune que par un seul fais- ceau; le faisceau « supplémentaire », quoique trés court, y est parfois trés net et l'insertion de la graine se fait normalement sur l'une des deux bractées terminales du chaton. En résumé, il est très probable que toutes les fleurs femelles d Ephedra comprennent deuz-verticilles alternes de trois bractées, mais le plus souvent la moitié extérieure de ces fleurs (la plus rapprochée de la bractée mère) est plus ou moins atrophiée, de telle sorte qu'elles peuvent présenter une tendance plus ou moins accusée vers la symétrie opposée. Dans le verticille externe l'atrophie porte uniquement sur la bractée médiane extérieure dont le lobe terminal se réduit ou méme disparait totalement ainsi que, parfois, le faisceau qui la dessert. Dans le deuxième verticille elle porte probablement toujours sur les deux bractées extérieures dont les lobes dispa- raissent du stigmate. La disposition trimère des fleurs femelles d'Ephedra est donc primitive, de méme que l'est celle des chatons à deuz fleurs. La disposition opposée (avec forme tétragone dans certains cas) est dérivée, de méme que l'organisation des chatons avec fleur unique d'aspect terminal. Note sur quelques plantes du Nord de l'Afrique; PAR M. J.-A, BATTANDIER. Ranunculus Lenormandi Fr. Schultz var Jutarius; R. lutarius Revel. — Région de Casablanca (Maroc). Cette plante, qui n'avait qu ios trouvée plus au Sud qu'en Portugal, a été récoltée dans la-région de Casablanca par l'explorateur Gentil. Polygala numidica Pomel, Nouveaux matériaux, p. 244. — Ce Polygala a été décrit par Pomel sur un brin unique cueilli à La Calle par Hagenmüller. Dans sa description, Pomel ajoute comme localités, Collo et le Filfila, localités de son Polygala 184 SÉANCE DU 24 MARS 1911. nemorivaga qu'il ne distingua que plus tard (Nouv. mat., p. 331) et pour lequel il cite ces mémes localités de Collo et du Filfila. Lorsque je rédigeais la Flore de l'Algérie, je n'avais vu du Polygala numidica que l'unique brin assez mal conservé de lherbier Pomel, et j'avais laissé ce type dans le doute en le rapprochant du P. nicæensis à cause de ses fleurs bleues. Cette année mon collègue et ami le D" Trabut rapporta de Kroumirie d'excellents échantillons de cette plante, qu'il avait rencontrée partout d'Ain Draham à La Calle, à l'exclusion du Polygala nemorivaga que nous avons jadis centurié de l'Edough et de Guerrouch. Le P. numidica est donc probable- ment le P. nemorivaga du Catalogue de Tunisie de Bonnet et Barratte ; c'est sûrement le P. nemorivaga de la Monographie de Chodat, trés bien figuré Pl. XXXII, fig. 15-16. Les deux plantes sont pourtant bien différentes et, jusqu à ce jour, je n'ai pas vu entre elles d'intermédiaires. Le Polygala nemorivaga est plus petit, plus généralement annuel, à fleurs peu colorées, à ailes prenant vite un aspect glumacé comme dans le P. monspeliaca L. Le P. numidica est plus grand, à fleurs d'un bleu foncé bien plus longues et étroites. Les ailes des fleurs anciennes prennent une teinte verte et conservent leurs nervures violettes, ce qu! les rend trés apparentes. Dans les exemplaires que j'ai vus les ailes et les autres sépales étaient ciliés, ce qui n'a pas lieu dans le P. nemorivaga; voici en outre quelques caractères différen- tiels. P. nemorivaga. Fleurs de 8-9 millim., à corolle dépassant peu les ailes. Ailes elliptiques, à 3 nervures anastomosées et verdátres. Sépales latéraux verdátres dans les jeunes fleurs. Tube corollin peu allongé. Capsule large, assez largement marginée, stipitée. Hab. Est de l'Algérie, Montagnes. P. numidica. Fleurs de 12-13 millim., à corolle depassant les ailes presque d'un tiers. Ailes lancéolées ou oblongues, bien plus étroites; nervures d'un violet foncé, presque sans anasto- moses. Sépales latéraux étroits et d'un violet foncé dans les jeunes fleurs Tube corollin allongé comme dans le groupe du P. major. Capsule étroite, étroitement mar- ginée, stipitée. Hab. Kroumirie, La Calle. J.-A. BATTANDIER. — QUELQUES PLANTES DU NORD DE L'AFRIQUE. 185 Comme tous les Polygala à fleurs bleues, le P. numidica peut se rencontrer à fleurs roses. Je erois que le P. numidica ne saurait étre rapproché du P. nicæensis. Parmi les satellites les plus remarquables de ce dernier, se trouve sans contredit le P. Coursiereana Pomel des marais de la Rassauta. Ce Pol. Coursiereana est le plus grand Polygala de la région méditerranéenne. Il n'est pas rare que ses tiges dépassent 1 mètre de longueur. Ses feuilles sont tout à fait glabres, fermes et luisantes. Le P. nicæensis les a toujours plus ou moins pubescentes. Mais l'existence dece Polygala dans le seul marais de la Rassauta est bien autrement importante que les caractères différentiels fort minces qui le séparent du P. nicæensis. Ce dernier est une plante plutôt xérophile, en tout cas ce n'est pas une plante aquatique. Or ces marais, que les propriétaires drainent tous les jours et feront peut-étre disparaitre, étaient jusqu'à ces derniers temps extrêmement aqueux. Les stations du Polygala y étaient inondées tout l'hiver, et, méme l'été, ses racines plongeaient dans un terrain baigné. Or la plante était d'une vigueur extraordinaire. Les marais analogues étaient autrefois trés nombreux dans toutes les plaines du Tell, il en existe encore un certain nombre; beaucoup sont à proxi- mité de stations du P. nicæensis et pourtant jamais on n'a trouvé celui-ci dans aucun d'eux. Au contraire, prés du marais de la Rassauta je ne connais aucune station du P. nicæensis. Com- ment ce Polygala Coursiereana a-t-il pu y prendre naissance? Ce marais de la Rassauta contient d'ailleurs un certain nombre de plantes qui lui sont particulières. Ce n'est que là, en Algérie, qu ont été trouvés l'OEnanthe Lachenalii Gmelin et le Dorycnium gracile Jordan; le Centaurea Ropalon Pomel et le Platanthera algeriensis Batt. s'étendent jusqu'à la localité voisine.de Maison Carrée. L'Iris Xiphium L. y a une forme vigoureuse à fleurs genéralement blanches, que Forster a baptisée ris Durandoi. J'ai trouvé en Algérie une autre forme assez spéciale du Polygala nicæensis habitant les pelouses du Dréat, montagne qui domine le bourg arabe de Mansourah dans les Bibans. C'est c nie à proe nig Me E A A petis. Lo à raciees courtes, larges el m SPUR * presque toujours roses rappelant tout à fait le 186 SÉANCE DU 24 MARS 1911. Polygala vulgaris L., mais les prolongements de l'arille attei- enent le milieu de la graine. Cette plante est voisine du P. ver- sicolor Pomel auquel on pourrait la rattacher comme sous- variété dreatensis. Triadenia ægyptiaca Spach; Hypericum ægyptiacum L. — Munby signale cette plante dans les trois provinces de l'Algérie. Elle doit pourtant y étre assez rare, car je ne l'ai jamais rencon- trée. J'ai vu dans les herbiers des échantillons cueillis entre Djelfa et Laghouat, sans pouvoir les examiner en détail. Cette année j'en ai recu du Djebel Grouz, dans le Sud oranais, de beaux échantillons. Spach, dans les Annales des Sciences naturelles, série II, vol. V. p. 173, divise ce type en quatre petites espèces admises par Boissier dans sa Flore d'Orient. Parlatore (Flora italiana, vol. IV) n'y voit qu'un seul type avec des formes hété- rostylées. La plante du Grouz est dolichostylée et, comme telle, correspondrait au 7r. Sieberi de Spach, quelle que soit la valeur que l'on attribue à cette plante, mais elle a des feuilles de 1 cen- timètre de longueur environ, au lieu d'une ligne et demie que leur accorde Boissier. Rhamnus Frangula L. — Marais de Larache au Maroc (De Peyerhimoff). Genista anglica L. — Marais de Larache au Maroc (De Peyerhr moff). Ononis euphrasiæfolia Desf. — Larache Maroc (De Peyerhi- moff). Ononis Columnæ Allioni var. nov. microphylla. — L'O. Columnæ présente en Algérie un certain nombre de variétés intéressantes. Choulette a déjà centurié une variété calycina que j'ai récoltée au Djebel Antar; on trouve assez souvent la variété abortiva à corolle nulle. J'ai trouvé autrefois au Kef Mecid el Aicha, dans la province de Constantine, une forme à grandes fleurs jaune d'or, peu nombreuses au sommet des rameaux, atteignant le milieu des folioles des feuilles florales: La variété actuelle a été trouvée au Djebel Thaya près Guelmä; par M. Clavé, instituteur à l'Oued Zenati, botaniste très zélé. Elle J.-A. BATTANDIER. — QUELQUES PLANTES DU NORD DE L'AFRIQUE. 187 est remarquable par ses feuilles très petites, les bractéales toutes nettement dépassées par les fleurs; par ses fleurs grandes, presque blanches, à carène allongée, égalant le calice, disposées en longues grappes très fournies. Convolvulus maroceanus nov. sp. Caules haud volubiles, herbacei, fistulosi, sicut planta tota præter corollam indumento duplici vestiti, altero e pilis brevibus crispulisque constante, altero e pilis longis atque patulis. Folia angusta lineari-lanceo- lata, sessilia, basi apiceque longe attenuata, 3-4 cent. longa, 3-5 millim. lata, utraque facie hispida. Pedunculi patuli, longe hispidi, folio longiores, uniflori. Bracteæ hispidæ, capillares. Calix erectus, longe hispidus, sepalis oblongis, apice ovato acuminatis. Corolla cærulæa basi lutescens, angulis prominulis extus quinquevittata, vittis sericeo-argenteis dense villosis, Cæterum glabra. Capsula villosa. : Habitat in imperio maroccano prope Casablanca. Legit Gentil. Ce Convolvulus, dont je n'ai eu qu'une tige en fleurs et en fruits, doit évidemment se placer prés du C. tricolor L. Hl en parait toutefois distinct par ses feuilles linéaires, hispides dans toute leur étendue et longuement aeuminées; par les longs poils de son indumentum et par les épaisses bandes soyeuses de sa corolle qui rendent les boutons floraux argentés et brillants. Je possede le C. tricolor des environs de Fez, il n'y montre aucune tendance à se rapprocher du C. maroccanus. Triguera ambrosiaca Cavanilles. — J'avais déjà signalé cette plante sur la côte ouest du Maroc d'aprés une fleur unique rapportée par M. Brives, M. Gentil a abondamment récolté cette plante dans la région de Casablanca. Plantago tunetana Murbeck, Contributions, fascicule HI, p. 2, lab. X. — Cette espèce trés caractérisée a été récoltée par M. Clavé à l'Oued Zenati, dans la province de Constantine. Elle n est donc pas exclusivement tunisienne. Euphorbia cernua Cosson et Durieu. —- Cette plante a été trouvée en Italie prés d'Avellino, frequens in solo argilloso, par M. A. Trotter qui m'en a communiqué plusieurs échantillons. Bellevalia mauritanica Pomel var. tunetana. — Le docteur onnet, dans le Catalogue raisonné des plantes de la Tunisie, ne gnale que ce seul Bellevalia; or, jai cueilli au Bou Kornin B si 188 SÉANCE DU 24 MARS 1911. près de Tunis et cultivé à Alger un Bellevalia qu'il est impossible de ne pas distinguer de la plante de Pomel au moins à titre de variété. Ses fleurs plus longuement pédicellées sont d'un tiers plus courtes et d'une belle couleur blanche. Elles sont d'un violet sombre dans le B. mauritanica. Dans la Session extraordinaire de Tunisie, page cvm, je signalais un Scorzonera voisin du Sc. undulata, à feuilles séta- cées, nombreuses et dressées, pour lequel je proposais le nom de Sc. filifolia. Ayant cultivé cette plante à Alger dans un pot bien fumé et arrosé, ses feuilles, tout en demeurant linéaires, se sont considérablement élargies et quelques-unes denticulées. M. Tra- but, traversant l'an dernier tout le nord de la Tunisie, a bien voulu, sur ma demande, y examiner les Scorzonera undulata Vahl. Il a trouvé beaucoup d'intermédiaires entre ma forme extrême dont les feuilles n'atteignaient pas 2 millimètres de largeur et des spécimens latifoliés dont les feuilles lancéolées dépassent 25 millimètres en largeur. Les feuilles augmentent de nombre à mesure qu'elles deviennent plus étroites. J'ai trouvé au Bou Kornin une variation analogue quoique moins accentuée du Scorzonera coronopifolia Desf. Le nom de Sc. filifolia est à supprimer, mais ces variations sont certainement fort curieuses. Recherches sur l'embryogénie des Renonculacées (Suite) '; PAR M. R. SOUEGES. Antipodes. — L'histoire des antipodes des Anemone est com- parable à celle des antipodes des Clematis. De bonne heure leur parlie inférieure, rétrécie et allongée, s'enfonce dans le tissu nucellaire creusé en entonnoir; en aucun moment, ce tissu ne présente, dans cette région, de différenciation en hypostase Durant la première période de l'accroissement, et méme avant que le noyau secondaire se soit divisé (fig. 62), les antipodes arrivent rapidement au niveau de la chalaze. Le sac embryon- naire s'aceroit trés vite en conservant la forme qu'il possédait au moment de la fécondation. On se rappelle qu'à ces mêmes 1. Voir plus haut, p. 128 et p. 144. R. SOUÈGES. — EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 189 stades, il prend, chez les Clematis, l'aspect d'un cœur renversé et que les antipodes sont supportées, dans son intérieur, par le tissu résistant de l’hypostase. C'est sans doute à cause de l'ab- sence de ce dernier tissu que la cavité du sac se prolonge si vite, sous l'action digestive des éléments antipodiaux, jusqu'à la chalaze. Là se trouve, appartenant au tégument trés dilaté à cet endroit, un gros massif de cellules dont les caractéres, tant ceux des membranes courtes et fortement bandées, que ceux du contenu trés riche en matiéres nutritives, dénotent la présence d'un tissu consistant, d'une grande activité chimique. J'ai pu, assez souvent, reconnaitre dans la partie caudale des antipodes une striation longitudinale du protoplasme rappelant, par ses caractéres, des filaments ergastoplas- miques. En ce qui concerne la pluralité des noyaux, leur mode de division et le sens TESCE physiologique de leur multiplication, je n'ai pig, Gr apetece dodi. ajouter à ce que j'ai dit au sujet des Pulsatilla Pe ios Clématites. Guignard! en décrivant le sac PEE PERO embryonnaire de l'Hepatica triloba attire fruit à un stade Tas "ict den etes des llc HRK t p Pr i P " men; ra: raphé; an: > allégations de Vesque?, qui voulait antipodes; ac : appa- voir dans les quatre noyaux observés chez reil conducteur. le Clematis Vitalba L. et l Eranthis hiemalis ® ° *™ Salisb. des homologues des tétraspores ou des quatre noyaux de la cellule mère du pollen. Le rôle digestif des antipodes semble être de courte durée. Elles perforent de trés bonne heure le nucelle jusqu'à la chalaze. Néanmoins, elles conservent leurs caractères pendant la divi- PR SOM (L.), Sur l'origine du sac embryonnaire et le rôle des antipodes. embr, 9c. Bot. France, XXVIII, p. 201, 4881). — Recherches sur le sac XUI Fere des Phanérogames Angiospermes. (Ann. Sc. nat. Bot., 0° serie, y, P. 116, Paris, 1882). da VESQUE (J.), Développement du sac embryonnaire des Phanérogames Jiospermes. (Ann. Sc. nat. Bot., 6° série, VI, p. 264, Paris, 1878). 190 SÉANCE DU 2^4 MARS 1911. sion des premiers noyaux d'albumen et ne présentent des signes de dégénérescence que lorsque ces derniers noyaux forment, à l'intérieur de l'épiderme nucellaire, une couche de revèle- ment assez serrée. Tégument. — Le tégument séminal de Anemone vitifolia Buch. a été étudié, par Godfrin' en 1880. On trouvera dans "EAR gs p.d eme A -ae CRE 1 pu — I—Á Te Fig. 105. — Anemone Pulsatilla L.; — Fig. 106. — A. alpina L.; — Fig. dese A. rivularis Buch.; — Fig. 108. — A. dichotoma L.; — Fig. 109. — A- : L.: — Fig. 110. — A. japonica Sieb. et Zucc.; — Coupes transversales du péri carpe et du tégumept séminal. per : péricarpe; te + tégument; al : albumen: ep : épicarpe; me: mésocarpe; en : endocarpe; ae : assise externe di tégu- ment; at : assise interne du tégument; p : poils de l'épicarpe. G. : 220 le Mémoire de Lonay? la description des téguments, ovulaire el séminal, d'un grand nombre d' espèces d Anemone. L'assise interne. dés le moment de la maturité du sac, se différencie de trés bonne heure; elle se fait remarquer par son aspect aplati 1. GODFRIX (J.), Etude histologique sur les téguments séminauz des Ang" spermes. Nancy, 1880, p. 67, pl. IH, fig. 9. 2. LONAY (H.), Contribution à l'anatomie des Renonculacées. Structure m péricarpes et des spermodermes. (Mémoires de la Soc. roy. des Sc. de III, Bruxelles, 1901, p. 86, pl. XVIII et XIX). f À R. SOUÈGES. —— EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 191 et le contenu plasmatique de ses éléments (fig. 60, 61. 63). Cette différenciation est beaucoup plus profonde que chez les Clematis. Peut-étre cetle assise fonctionne-t-elle comme assise digestive en méme temps que les antipodes, malgré la présence de l'assise épidermique du nucelle. Dans les tout jeunes stades, les assises légumentaires qui limitent le micropyle s'écartent au contact du nucelle, comme chez le Clematis Flammula (fig. 39, p. 512) pour former une cavité dont les fonctions ne peuvent, pour le moment, étre définies. Cette cavité micropylaire s'oblitere dans la suite. Les cellules qui la limitent partagent primitivement les caractères des cellules de l'assise interne du tégument; pendant la matu- ration, elles s'épaississent légèrement, s'ornent, sur toute leur surface, de fines stries anastomosées et constituent finalement un tissu mécanique dont la forme générale rappelle un cône reposant sur l'albumen. Les éléments de l'assise interne con- servent à maturité leur aspect tabulaire (fig. 105 à 110, ai); leurs faces internes et latérales prennent des épaississements striés très délicats. Chez certaines espèces, ces ornements se modifient souvent dans la partie médiane; les stries peuvent demeurer parallèles ou s'anastomoser, se transformer en un réseau trés serré, en ponctuations trés fines donnant l'appa- rence de papilles ou de « franges » selon l'expression de Lonay (fig. 141 à 114). L'Anemone japonica, par les dimensions des cellules de l'assise interne du tégument se distingue nettement de toutes les autres espèces (fig. 110). L'épiderme nucellaire ne persiste pas quand la maturité est complete. Les autres assises tégumentaires, au nombre de 4 à 8 dans l'ovule (fig. 60, 61, 63), commencent de bonne heure à s'obli- lérer; Ja plus externe ou les deux plus externes persistent ; leurs parois sont toujours trés collenchymateuses. L'appareil conducteur possède des trachées, surtout dans le funicule ; il ne dépasse pas la chalaze. Dans cette région j'ai déjà fait remarquer que le tégument était trés développé et différencié en un tissu riche en éléments nutritifs. Ce tissu disparait pendant la maturation. On ne trouve, à sa place, dans le fruit mûr, qu'une ou deux rangées de cellules, aux parois 192 ' — SÉANCE DU 24% MARS 1911. légèrement épaissies et subérisées, formant avec l'assise interne du tégument, une enveloppe continue autour de l'albumen. Paroi carpellaire. — L'assise externe du carpelle (fig. 60 et 63) possede des poils unicellulaires. Généralement trés longs, ils présentent, à maturité, quelques différences dans leurs 4 f AS) | P aMEMENMM EE DE SOY € MEA Fig. 111. — Anemone japonica Sieb. et Zucc.; — Fig. 112, — A. rivularis Buch. — Fig. 113. — A. dichotoma L.; — Fig. 114. — A. Pulsatilla L. Cellules de l'assise interne du tégument vues de face. G. : 390 dimensions, la largeur du lumen, leur répartition à la surface du fruit. Dans tous les cas, ils sont fortement cutinisés el prennent sous l'action du vert d'iode une coloration bleu ver- dàtre trés nette. Ils sont raides, appliqués contre la paroi et dirigés vers la base du style chez l'Anemone Pulsatilla L., YA. Halleri All., l'A. alpina L., espèces dont les achaines sont terminés par - long plumet. Chez les Anemone japonica Sieb. et Zucc., dicho: R. SOUÈGES. — EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 193 toma L., decapetala Ard., espèces dépourvues de style plumeux, ils sont au contraire flexueux, localisés presque exclusivement à la partie inférieure du fruit, où ils forment une bourre assez serrée (p, fig. 58 et 59). La forme, les dimensions, la nature des épaississements des cellules de l'assise externe du péricarpe permettent également Fig. 115. — Anemone Pulsatilla L. — Épiderme du carpelle vu de face. sp : sec- Sip des poils épidermiques. G. : 150 lg. 116. — A. Pulsatilla L.; — Fig. 441. — A. alpina L.; — Fig. 118. — A. japo- nica Sieb. et Zucc.; — Fig. 119. — A. rivularis Buch.; — Fig. 120. — A. deca- petala Ard.; — Fig. 121. — A. dichotoma L. — Cellules de l'épicarpe vues de face. p : poils de l'épicarpe. G. : 150 d'établir quelques différences entre les espèces d Anemone examinées. Les figures 105 à 110 et 145 à 121 mettent ces diffé- rences en relief. Chez les Anemone Pulsatilla L., alpina L., l'épicarpe est fortement cuticularisé; chez les Anemone japo- mea Sieb. et Zucc., Hepatica L., toutes les parois de l'assise externe du fruit sont semblables à celles des assises plus internes. hez l'Anemone rivularis Buch., on n'observe des poils sur aucun point de la surface du fruit; la paroi externe de l'épicarpe T. LVII, (SÉANCES) 13 19% - SÉANCE DU 24 MARS 1911. s'épaissit beaucoup,.ses portions périphériques restent incolores dans la double coloration. Dans l'Anemone Hepatica L., les cellules externes qui se trouvent à la base du fruit, à son point d'inserlion sur l'axe floral, s'allongent beaucoup radialement, en subérisant leurs parois. Elles forment ainsi un tissu spécial qui se présente à l'extérieur sous forme d'un bourrelet annulaire (fig. 122). Ce tissu isole l'achaine du réceptacle, étrangle le faisceau libéro- ligneux et provoque finalement la chute du fruit par un méca- nisme tout à fait comparable à celui qui cause la chute des feuilles. L'endocarpe est constitué de fibres fortement lignifiées, Fig. 122. — Anemone Hepatica L. -— Différenciation des cellules de l'épicarpe; à la base du fruit. al : albumen ; te : tégument séminal: en : endocarpe: ep : épicarpe; f/ : faisceau libéro-ligneux ; ba : bourrelet annulaire. G. : 30 comme chez les Clematis. Généralement ces fibres sont disposées en une seule rangée, par exemple chez les Anemone Pulsatilla, Japonica, etc. (fig. 105, 106, 108, 110). Dans ce cas, on peu! quelquefois les différencier en s'appuyant sur la forme de leur lumen, la puissance de leurs épaississements, l'étirement radial ou tangentiel de leur section transversale. Ainsi, elles sont étroites et trés serrées dans l'A. dichotoma L. (fig. 108); elles sont, au contraire, aplaties, presque disjointes dans l'A. jap? nica (fig. 110), écrasées pour ainsi dire par les cellules voisines du mésocarpe. Dans quelques cas, les fibres sont disposées en plusieurs rangées. Cette disposition peut résulter, acciden- tellement, d'un chevauchement par pression latérale; mais che , . . *, . . . "n l'A. rivularis Buch. et l'A. narcissiflora L., décrit par Lonay : t. LoNav (H.), loc. cit., pl. XIX. A A. COPPEY. — QUELQUES MOUSSES DE L'EST DE LA FRANCE. 195 il apparait nettement que les cellules les plus internes du mésocarpe partagent les caractères de l'endocarpe proprement dit (fig. 407, en). Les cellules du mésocarpe sont toujours collenchymateuses à divers degrés. Il y a deux faisceaux carpellaires situés dans le plan de symé- trie; leur parcours est indiqué par les figures 51, 58, 59 et 104. Ils sont toujours entourés d'une gaine scléreuse assez puissante. Sur quelques Mousses nouvelles, méconnues ou rares de l'Est de la France (Suite et fin)'; PAR M. A. GOPPEY. Thuidium delicatulum (Dill. L.). Mitt. — Il y a lieu de reprendre dés l'origine la question de la répartition du groupe de Thuidium auquel appartient cette espèce. Les distinctions de formes et d'espèces sont utiles au phytogéographe et la phyto- géographie paie sa dette ensuite, en justifiant le bien fondé des distinctions spécifiques. En ce qui concerne cette espèce el ses voisines, MM. Cardot? et Dismier? ont commencé la revision nécessaire pour la France. Le Th. delicatulum, à feuilles péri- chétiales ciliées, qui passait pour trés rare, est assurément un des Thuidium les moins répandus. En Meurthe-et-Moselle je l'ai trouvé deux ou trois fois dans les bois d'alluvions ou de grès un peu tourbeux (Blainville, Baccarat), mais il est assez commun et fertile dans les bois humides des grés et porphyres de la Haute-Saóne, principalement dans le massif du Mont de Vannes, Y compris sa variété {amarisciforme Ryan et Hagen, plus ou moins bien caractérisée. C'est assurément avec le Th. tamariscinum Br. E. que cette espèce se confond le plus. J'ai recueilli plusieurs fois, dans les mêmes régions de la aute-Saône, des échantillons à feuilles périchétiales non ciliées à Voir plus haut, p. 135 et p. 451. da CARDOT (G.), Quelques Mousses nouvelles pour la flore belge (Bull. Soc. oyale de bot, de Belgique, XLII). 3. Dismier (J.), Observations sur les Thuidium recognitum, etc. (Congrès des Soc. savantes en 1907. 196 SÉANCE DU 24 MARS 1911. et correspondant au Thuidium dubiosum Warn., mais je ne puis affirmer, ces échantillons étant stériles, que les cils ne se seraient pas développés en méme temps que la capsule, les feuilles périchétiales des bourgeons $ étant incomplètement développées avant ce moment; cependant on peut d'ordinaire facilement déterminer le Th. delicatulum avant la fructification, les cils étant suffisamment visibles. Thuidium Philiberti Limpr. — Cette espéce, qui a été habituel- lement confondue avec le Th. recognitum, est une des Mousses les plus répandues sur les pelouses, sèches principalement, ou même dans les marais, mais non dans les bois, où elle manque à peu près complètement. Sa stérilité est absolue dans l'Est. Le Trias marneux ou calcaire, le Lias, le Jurassique, le diluvium des vallées sont les terrains qu'elle recouvre; elle est rare sur les terrains des grés triasiques ou des montagnes siliceuses, à climat trop froid. La var. pseudo-tamarisci (Limpr.) Ryan el Hagen se rencontre en quelques points ombragés oü elle est mélangée à la forme habituelle. C'est, en somme, une excellente espèce, mieux séparée de ses voisines par ses caractères physio- logiques que par ses caractères morphologiques ou anatomiques: Thuidium recognitum (L. Hedw.) Lindb. — Cette troisième espèce, contrairement à la précédente, dont elle se distingue facilement, d'ailleurs, ne quitte pas les bois, est presque toujours fertile et ne forme que des touffes peu étendues et trés dissé- minées, principalement sur les pierres et quelquefois au pied des arbres. On la trouve dans les bois de tous les terram (Haute-Saóne et Meurthe-et-Moselle), mais principalement des plateaux jurassiques. Thuidium histricosum Mitt. — Cette plante, trés voisine du Th. abietinum Br. E., s'en distingue cependant facilement, méme à l'œil nu, par ses touffes compactes, robustes, d'un vert sale et terne, trés ramifiées, à feuilles secondes. Il est possible qu'elle offre des transitions vers le Th. abietinum; M y aura lieu de la rechercher en France où elle n'a été que peu ou pas signalée. Elle est abondante en quelques points des environs de Nancy, sur des talus à sol calcaire principalement. A. COPPEY. — QUELQUES MOUSSES DE L'EST DE LA FRANCE. 197 Amblystegium rigescens Limpr. — Plante trés répandue dans les deux départements, plus peut-être que A. serpens Br. E., dont elle se distingue par une vigueur plus grande de toutes ses parties, une teinte habituellement plus foncée, des rameaux moins atténués, un tissu à cellules plus longues, des nervures plus fortes et plus longues, se rapprochant de l'extrémité des feuilles. On la trouve surtout sur les vieux arbres prés des cours d'eau, mais aussi sur les pierres, le sol, dans les endroits frais ou ombragés. Je n'ai pas vu, par contre, d'échantillons bien caractérisés d'Amblystegium varium Lindb., sauf dans l'Ouest. Amblystegium hygrophilum (Jur.) Schpr. — Dans les parties marécageuses d'un bois d'alluvions, à Lunéville, j'ai recueilli une plante répondant exactement aux descriptions des auteurs francais et allemands de l'A. hygrophilum. Cependant M. Cardot pense qu'elle se rapporte plutôt à l'A. radicale (Palis.) Mitt. L'une ou l'autre de ces plantes, d'ailleurs, sont peu ou pas connues en France. Hygroamblystegium fallax (Brid.) Loesk. — Plante assez abondante dans les ruisseaux venant du calcaire, aux environs de Nancy (Champigneulles,. Bouxières-aux-Dames). Dans les eaux rapides existent, sur les pierres, des formes robustes ve tiges rigides, à touffes d'un vert-noirátre, passant à la variété spimifolium Schpr. Des formes plus gréles, vert-jaunátre, parfois fertiles, se rencontrent par contre sur les pierres et sur les souches de Carex et de Graminées inondées par intervalles. Il y a lieu de rechercher les plantes de ce groupe et de noter leur repartition exacte et leurs rapports réciproques. La connaissance compléte de leur dispersion éclairera peut-étre leurs affinités mutuelles. Drepanocladus Sendtneri (Schp.) Warn. — Cette belle Mousse a été : j titat indi »* esment signalée en France. Dans l'Est, elle n'était indi- Ho qu au marais de Saône, près de Besançon. Je l'ai recueillie an d : E " *x des mares des prairies, sur alluvions, à La Cóte (Haute Saône), avec sa var. gracilescens Sanio (vid. Renauld). Isopterygium elegans ( Hook.) Lindb. — Cette curieuse espèce, bi > s en facile cependant à reconnaitre sur place par ses touffes 198 SÉANCE DU 24 MARS 1911. déprimées, vert-clair, brillantes, était pourtant trés peu connue dans l'Est. Boulay ne la citait que dans deux localités des Vosges : Vagney et Rochesson. M. Dismier l'a trouvée ensuite dans la Haute-Saóne. Elle est en réalité commune dans toute la région siliceuse périvosgienne (Haute-Saône et Meurthe-et- Moselle). Elle se localise d'ordinaire dans les fissures obscures et remplies de produits de désagrégation des roches siliceuses : syénites, porphyres, grés vosgien surtout. On la rencontre éga- lement sur le sol tassé des sentiers des bois trés obscurs, et le revers des fossés : (Haute-Saóne), Plancher-les-Mines (900 m. syénite), Roye (350 m., alluvions). Stérile, elle est fréquemment pourvue de ses rameaux gréles de propagation '. Isopterygium depressum (Bruch) Mitt. — Peu signalée dans l'Est, elle est cependant commune et assez fertile sur les pierres ombragées du calcaire bajocien (Meurthe-et-Moselle et Haute- Saône), surtout sur celui qu'on nomme grès bajocien dans la région, grès calcaire assez riche en sable siliceux et argile. L'espéce indique presque constamment, dans les bois, ce niveau géologique. On la trouve rarement sur les grès purement siliceux. Nov. var. subjulaceum Card. et Cop. A forma genuina differt : caule ramisque viz complanatis, subjulaceis, foliis- que magis concavis, subimbricatis. . « Les rameaux, à peine comprimés, rapprochent cette forme de lZ. densifolium Lindb. du Caucase, mais d’après la descrip- tion, celui-ei est plus robuste et a le tissu plus serré » (J. Cardot, in. lait). Cette belle variété couvre les pierres éparses sur les pentes des bois calcaires, bien exposées au Sud, autour de Nancy. Les formes bien caractérisées rappellent par leur port T Hypnum resupinatum, et j'avais cru récolter tout d'abord cette dernière espèce. Les touffes ont une teinte brillante, d’un beau vert dore. On trouve d'ailleurs des passages aux formes ordinaires de l'espéce. Plagiothecium latebricola (Wils.) Br. E. — Espéce qui n'a éte citée que très rarement en France et dont la rareté est probable- 1. Cf. CORRENS, Vermehrung der Laubmoose durch Brutorgane und Steck- linge. A. COPPEY. — QUELQUES MOUSSES DE L'EST DE LA FRANCE. 199 ment réelle, bien qu'elle fructifie assez fréquemment et, en outre, porte presque toujours ses propagules filamenteux carac- téristiques (Correns, loc. cit.). M. Husnot, dans sa Flore, ne cite que trois localités en France : une dans les Pyrénées, une dans la Creuse et une dans les Ardennes. Je l'ai récoltée, fertile, sur les Aunes des bois humides à Lunéville et à Blainville (Meurthe- et-Moselle) et propagulifère sur une souche d'Aune à Vy-lès-Lure (Haute-Saóne). Plagiothecium Roeseanum (Hamp.) Br. E. — Cette plante n'a été signalée que dans les Pyrénées; je l'ai recueillie parmi les prerres siliceuses des berges de Rahin, à Roye (Haute-Saóne). Cirriphyllum germanicum (Grebe) Loesk. et Füch; — Jal trouvé cette plante sur les rochers schisteux des bois de Cham- pagney (Haute-Saône). D'après Limpricht (Laubmoose, lll, P- 173), elle ne montre aucun” passage vers l'£urhynchium Tommasinii Sendtn. On trouve dans les herbiers des échan- tillons de celui-ci sous le nom de var. fagineum Müll. qui ne sont effectivement pas du Cir. germanicum. D'ailleurs cette dernière espèce est exclusivement silicicole, tandis que l'autre est caleicole et on ne trouve jamais de mélange. La plante que j'ai recueillie à Champagney est bien conforme à la des- cription de Limpricht et très facile à distinguer, bien que stérile, du Cirriphyllum Vaucheri (Br. E.) Lke. et Fsch. (E. Tomma- snii —; celui-ci est assez commun dans les endroits les plus chauds des bois du calcaire jurassique, à Nancy). C'est au Cr. germanicum que Limpricht rapporte une plante signalée près du lac de Blanchemer, dans les Vosges, par Boulay. Cirriphyllum velutinoides (Bruch) Lke et Fsch. — Plante très, rarement signalée en France. Elle existe, près de Nancy, sur les racines et parmi les broussailles dans les parties des bois des plateaux jurassiques recouvertes d'alluvions anciennes. Elle est is fertile, mais assez abondante en quelques points. Il se pourrait qu'elle eût été négligée à cause de sa stérilité et de sa remanc avec le Brachythecium populeum Br. E., avec equel on la rencontre. S sphagnum imbricatum (Hornsch.) Russ. — Cette belle "Pane, qui n'a été signalée que dans les Ardennes et la 200 SÉANCE DU 24 MARS 1944. Loire-Inférieure, existe dans la Haute-Saóne, sur le plateau de Servance, au voisinage des étangs. C'estla var. eristatum Warn. Elle est certainement trés rare, car je ne l'ai recueillie qu'une fois, au milieu de trés nombreuses récoltes, faites en des sta- tions très diverses et minutieusement étudiées. Sphagnum obtusum Warn. — Plante assez commune dans les lieux tourbeux ombragés de la Haute-Saóne. Les formes du S. recurvum y sont d'ailleurs nombreuses, ainsi qu'en Meurthe- et-Moselle et peuvent se rattacher plus ou moins nettement aux S. fallax v. Kl., et au Sp. pulchrum (Lindb.) Warn. Sphagnum Dusenii C. Jens. — M. Hillier a signalé le premier cette plante en Francet. Elle est trés facile à distinguer du Sp. cuspidatum (Ehr.) Warn., dont elle a les dimensions et le port de certaines formes robustes. Elle posséde plus généra- lement des teintes brun-clair, rarement vertes. Les feuilles raméales sont plus rigides et ordinairement secondes; mais surtout, elles sont à peu près dépourvues de pores à la face interne ou n'ont que quelques petits pores dans les angles des cellules hyalines de la partie supérieure. Par contre, la face externe porte toujours des pores nombreux, surtout dans la moitié supérieure, disposés pour la plupart en deux rangées le long des cellules à chlorophylle. Sur les coupes, ces dernières sont toujours nettement trapézoides, plus larges sur la face externe comme dans tout le groupe des S. cuspidata. Cette belle espèce semble assez répandue dans les Basses- Vosges de la Haute-Saóne. J'en ai trouvé trois nouvelles stations oü elle est abondante : autour d'étangs prés de Lure et de Citers, et dans des tourbiéres du plateau de Ternuay. Dans cette dernière station, j'ai recueilli également le Sphagnum molluscum Bruch qui n'était pas connu dans cette région et d'ailleurs attire peu l'attention, par sa ressemblance avec diverses espéces mal développées. Sphagnum Girgensohnii Russ. — Belle et rare espéce qui est assez abondante dans les suintements du chaume du Ballon de Servance (1200 m.) 1. Les Sphaignes des tourbieres des Basses- Vosges, (Bull. de la Soc. d'hist- nat. du Doubs, 1906). A. COPPEY. — QUELQUES MOUSSES DE LEST DE LA FRANCE. 201 Sphagna subsecunda Schlieph. — Sauf le Sp. Pylaiei Brid., propre à la Bretagne, les espèces de ce groupe abondent dans les Basses-Vosges méridionales et septentrionales. On y ren- contre toutes les formes admises par WanNsTOoRF, plus ou moins mélangées : Sph. contortum Schultz (Haute-Saône seulement, peu commune, surtout montagnarde), SpA. platyphyllum (Sull., Lindb.) Warn., SpA. subsecundum (Nees) Limpr., Sph. inun- datum (Russ.) Warn., Sph. auriculatum Schpr., Sph. crassicla- dum Warn., Sph. turgidulum Warn., Sph. rufescens (Br. germ.) Limpr., SpA. obesum (Wils,) Warn.; il faut y ajouter, comme terme indispensable dans cette série, le Sph. pungens Roth, qui s'intercale entre les Sph. inundatum et Sph. auriculatum. Je me hàte d'ajouter que tous les échantillons sont loin de pouvoir étre rapportés exactement à l'un ou l'autre deces noms. M. F. Camus présente, de la part de M. M. Langeron, deux brochures, l'une sur la résine fossile de Leval, Vautre sur les Végétaux fossiles du travertin de Passignac. M. Luizet ajoute quelques remarques à ses précédentes Communications sur les Saxifrages du groupe des Dacty- loides. M. Rouy présente quelques observations à ce sujet. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Annales du Musée colonial de Marseille, 17° année, 2° s., t. VII, 1909. CLAVERIE (Pascal). — Contribution à l'étude anatomique et histolo- gique des plantes textiles exotiques (Passiflorées, Musacées, Palmiers, Aroidées et Cypéracées). Ce Mémoire est une étude morphologique et anatomique d'un certain nombre de plantes nouvelles ou peu connues, appartenant pour la plupart à la flore de Madagascar et utilisées dans leur pays d'origine, principa- lement pour la vannerie. Un travail de ce genre ne peut malheureusement pas se résumer brié- vement et nous ne pouvons qu'en conseiller la lecture aux techniciens spéciaux. CHEVALIER (J.). — Sur l’action toxique des graines du Sapindus sene- galensis Juss. (Savonnier du Sénégal, Cerisier du Cayor), avec une. introduction du Prof. D* Heckel sur l'histoire naturelle et sur les emplois de ce végétal. Le Sapindus senegalensis est la cause de nombreux empoisonnements de moutons au Sénégal et possède une remarquable facilité de dissémi- nation. La Saponine contenue dans ses graines se comporte physiolog- quement à peu prés comme celle du bois de Panama. WipEMAN (E: de). — Notes sur des plantes largement cultivées par les indigenes en Afrique tropicale. à Nous connaissons fort peu de choses des plantes cultivées par les indi- genes de l'Afrique tropicale, méme de celles qui sont exploitées depuis longtemps. L'auteur passe en revue les plus importantes d'entre elles : Bananier, £læis, Manihot, Sorgho, Riz, Panicum, Pennisetum, £ leu- sine, Mais, Canne à sucre, Ignames, Arachide, Voandzou, Ananas, Cucurbitacées, Café. Il signale les principales variétés cultivées, leurs composition, propriétés, exploitation, commerce, etc., et formule de très intéressants aperçus sur les perfectionnements à apporter à leurs procédés actuels d'obtention. DEcrock (E.). — Sur quelques fécules des colonies et en particulier de l’'Indo-Chine. Ce Mémoire fait suite à un travail analogue du même auteur (Voir : Ann. Musée colon. Mars., 16° ann., 2° s., t. VI, 1908). Il traite d'une REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 203 série de fécules fournies par des organes autres que les graines et prove- nant des plantes suivantes : Amorphophallus sativus, A. campanulatus, Xanthosoma sagittz folium, Dioscorea divers, Canna edulis, Maranta indica, Musa sapientium, Curcuma longa, Arenga saccharifera, Boras- sus flabellifer, Caryota urens, Medenia nobilis, Tacca pinnatifida, Heleocharis plantaginea, Manihot palmata, Pueraria Thunbergiana, Ipomea paniculata. A la description micrographique de l'amidon, l'auteur ajoute quelques renseignements complémentaires sur la plante et l'analyse chimique des tubercules ou de la fécule, lorsque celle-ci a été publiée. BaupoN (A.). — Note sur la flore et les plantes économiques du Bas-Congo. Aprés quelques indications sur la région étudiée, sa constitution géo- logique et ses conditions climatologiques et biologiques, l'auteur passe en revue un assez grand nombre de plantes qu'il a recueillies. Parmi celles-ci, figurent divers végétaux économiques plus ou moins cultivés par les indigènes et sur lesquels il donne de très intéressants rensei- gnements auxquels ses fonctions d'administrateur colonial et la longue durée de son séjour au Congo donnent une valeur toute particuliere. Prancuon (L.) et JorttgT (A.). — Étude de quelques fécules colo- niales. Ce travail a été analysé précédemment dans le Bulletin. (Voir t. LVI, 1910, p. 298). Lh Lum GADECEAU (Emite). — Le lac de Grandlieu. Monographie phyto- géographique. Préface par Ch. Flahault. Nantes, Dugas et C^, 1909, 1 vol. in 8°, v-445 pp., avec 20 pl. Ce travail, dont la Société botanique a reconnu la valeur en lui décer- nant le prix de Coiney en 1908, constitue une étude complète d'un bassin lacustre. Une première partie est consacrée à la géographie lacustre. Le lac de Grandlieu, situé au S.-O. de Nantes, est un bassin de 9 kilometres id As la profondeur est toujours peu considérable. I} comporte une Partie centrale constamment submergée et une ceinture étendue de Marais plus ou moins inondés suivant la saison. La constitution géolo- sique de la région est étudiée en détail : la cuvette du lac est creusée dans les micaschistes et le houiller, mais est comblée par des alluvions; Sur les bords se trouvent des dépôts sableux ou argileux, en certains endroits des tourbières actuellement en voie de régression. L'archéologie * l histoire font l'objet d'un court chapitre; les renseignements météoro- dnd sont résumés en un tableau. Un chapitre intitulé biologie a iliis. consacré aux animaux, et spécialement aux oiseaux à n ns qui peuplent ou fréquentent le lac. L'auteur donne d'intéres- 204 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sants détails sur les relations de ces animaux avec les plantes, « étude jusqu'ici à peine abordée malgré le vif intérêt qu'elle présente. » Les diverses plantes aquatiques, surtout les Potamogeton, Myriophyllum et Chara, jouent un rôle important dans la vie des poissons, les unes leur fournissant des aliments, d'autres leur servant d'abri ou de support pour leurs ceufs. Les poissons, par contre, aident à la dissémination de ces espèces. L'auteur décrit ensuite l'utilisation des divers produits du lac: les prairies humides qui le bordent fournissent un médiocre fourrage, les marais peuplés de Phragmites, Typha, Sparganium, donnent de la litiere, le Carex stricta et le Scirpus lacustris sont recueillis et vendus pour la garniture des chaises. La deuxième partie est réservée à l'étude des Hydrophytes. Apres l'énu- mération sommaire des adaptations caractéristiques des plantes aqua- tiques et l'indication de l'influence locale des divers facteurs, lumière, chaleur, vent, nature du sol, vient la liste des espèces peuplant le lac classées au point de vue biologique en deux groupes, le Pleuston et le Benthos, ce second groupe comprenant lui-même quatre sections, Sub- mersæ, Fluitantes, Natantes, Emersæ. Pour chaque espèce on trouve indiquée sa répartition dans le lac; de nombreuses remarques morpholo- giques et biologiques donnent un intérêt tout spécial à cette partie, illus- trée de quelques planches et figures bien choisies. Notons, à la fin, une liste des noms vulgaires locaux des plantes du lac. La troisième partie a pour titre Écologie biologique. L'auteur adopte les idées de H. C. Cowles sur la nécessité de tenir compte dans le grou- pement des associations de leur évolution, liée à l'évolution méme du sol qui les porte : il propose une classification à la fois physiographique et biologique. Au point de vue physiographique, il distingue, dans le lac de Grandlieu, une zone centrale ou lacustre, une zone marginale 0u palustre, soumise aux alternatives d'émersion et d'immersion, et divisée en trois étages, bas rivage, moyen rivage, haut rivage, enfin une son extra marginale ou silvestre. Au point de vue biologique, il admet des Groupes d'associations, qui sont les LiuNEEs (Characetum, Myriophyl- letum, Nymphaetum), les OLIGORHIZÉES, à racines peu développées (Hydrocharetum, Ceratophylletum), les AMPHIPHYTES ( Littorelletum, Heleocharetum, Heterophylletum), les HÉLoprnvrEs (Scirpetum, Phrag- mitetum, Typhetum), les DisTROPHOPHYTES, adaptés aux sols tourbeux, à humus acide difficilement assimilable (Magnocaricetum, Myricetu Juncetum, Agrostitetum), les PsAwwoPuvrEs (Cynododactyletum Pusillaejuncetum), les PÉLOPHYTES (Ericetum, Ulecetum, Quercetum). Chacune de ces associations est ensuite décrite en détail, les espèces qui la constituent sont énumérées; certaines d'entre elles sont partois rem- placées par des sous-associations où la dominante seule est changée, le REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 205 cortège restant le méme. Dans un chapitre final, l'auteur reconstitue l'histoire phytogéographique du lac et montre comment à mesure que le lac évolue et que l'alluvionnement se produit, les associations se déplacent, et comment, sur une surface donnée, il y a lutte constante entre les espèces déjà établies et celles qui s'installent à la faveur des changements survenant dans les conditions de sol. PH. GuiwiER. Memoirs of the Department of Agriculture in India. Calcutta, Thacker, Spink et C^. Vol. lI, 1909, n°° 7-9. Howanp (A. et G.) — The varietal characters of indian. Wheats. [Les caractères des variétés de Blés de l'Inde], n° 7, 66 pages. Ce Mémoire débute par un conspectus des espèces et des variétés de Triticum cultivés. Vient ensuite une longue étude critique des carac- tères de variété, notamment : 1, la présence ou l'absence de barbes; ?, les caractères des chaumes (comprenant : a, pailles dures ou tendres; b, la couleur); 3, les caractères du grain (couleur, consistance, volume); ^, les caractéres de la paille (grosseur, structure, longueur, couleur); 2, les caracteres des feuilles; 6, la précocité ou la tardivité; 7, la , réceptivité à la Rouille; 8, la structure de l'épi (forme ou diamètre, den- sité, caractère des arêtes et des glumes, courbure plus ou moins grande de lépi); 9, un résumé des caracteres botaniques et culturaux. Le Mémoire comprend encore des chapitres relatifs à la classification et à la description des Blés du Punjab, à la qualification du Blé de l'Inde (consistance, couleur, composition, essais à la mouture el au pétris- Sage), à la fertilisation croisée naturelle dans l'Inde, et enfin à la statistique de l'exportation en Europe. BurLER (E.-J.). — The wilt-disease of pigeon-pea and the parasitism of Neocosmospora vasinfecta Smith. [Maladie du Pois de Pigeon (Cajanus indicus) et le parasitisme du /Veocosmospora vasinfesta Smith], n° 9, 64 pages, 6 pl., dont 2 coloriées. Cette maladie, caractérisée par une dessiccation complete ou partielle de la plante, est due à l'obstruction des vaisseaux du bois par un mycé- lium qui s'étend aussi dans le parenchyme ligneux et méme dans l'écorce. On trouve sur les rameaux terminaux du mycélium, des conidies d'un Cephalosporium, et dans le mycélium des chlamydospores nombreuses. À cóté de ce Champignon vit un Nectria à périthèces d'un rouge brillant et un Fusarium. Les cultures prouvent la reiation génétique entre ces ise formes, qui se rattachent toutes au /Veocosmospora vasinfecta Ce Champignon se trouve à l'état naturel sur plusieurs plantes cultivées. Les expériences d'inoculation tentées méthodiquement ont montré que 206 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. le parasitisme vrai n'existait qu'à l'égard du Cajanus, du Cotonnier, de V/ndigotier et du Pois chiche ; au contraire, il y aurait simple saprophy- tisme sur le Vigna Catiang et le Crotalaria juncea. Sur le Cajanus indicus, la maladie est produite par la forme Fusarium (Fusarium udum n. sp.), saprophyte dans les sols de l'Inde. Le seul remède qui ait paru donner quelques résultats est le chaulage du sol; mais le mieux est encore de cultiver dans les terrains infectés des variétés de plantes résistantes à la maladie. Vol. HI. 1910. Howanp (A.) et Howanp (Gabrielle). — Studies in Indian Tobaccos. — I. The types of Nicotiana rustica L., yellow-flowered Tobacco. — II. The types of Nicotiana Tabacum Z. [Études sur les Tabacs de l'Inde. — I. Les types du Nicotiana rustica, L., à fleurs jaunes. — II. Les types du Nicotiana Tabacum L.], fasc. I, 58 pages et 25 planches; fase. Il, 176 pages et 58 pl. . Dans ces deux importants Mémoires sont passés successivement en revue les méthodes employées dans l'étude expérimentale des plants de Tabac, la pollinisation naturelle et son róle dans la production des variétés, enfin les caractéres morphologiques (habitus, feuilles, inflores- cence, fleurs, capsules). Le Mémoire se termine par un tableau de clas- sification et la description des types, illustrés par de bonnes photographies. Howarp (A.) et Howanp (G.) — Studies in Indian fibre plants. 1. On two varieties of Sann (Crotalaria juncea L.). [Études sur les textiles de l'Inde; sur deux variétés de Crotalaria juncea L.], fasc. 3, 12 pages el 3 planches. Description de ces deux variétés, avec des renseignements écono- miques sur la culture de la plante. Howanp (A.), LEAkE (H.-M.) et Howanp (Gabrielle). — Zhe influence of the environment on the milling and baking qualities of wheat in India: [Influence de l'ambiance sur les qualités meunières et boulangères du Blé dans l'Inde], fasc. 4, 17 pages et 1 carte. Les expériences, qui ont consisté à faire semer une méme variété dans des districts dont la composition du sol était déterminée, et à apprécier par les méthodes industrielles les qualités des grains ainsi obtenus, ont porté en 1908 et 1909 sur neuf districts; une seule variété a été expérir mentée. Les résultats sont condensés dans des tableaux faciles à €0D7 sulter, et dont chacun forme une sorte de dossier de renseignements pratiques, utilement groupés en une seule page. Il n'est pas besoin d'insister sur l'intérét majeur qu'offrirait, appliqué en France, un travail de ce genre conduit selon les mémes méthodes. BurLER (E.-J.). — The bud-rot of palms in India. [La pourriture du REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 207 bourgeon des Palmiers dans l'Inde}, fasc. V, 43 pages, 1 carte colo- riée, 5 planches. Cette maladie est due au parasitisme d'une Chytridinée, le Pythium palmivorum n. sp. Elle produit dans le delta situé au conflaent des rivières Gautanis et Vasishta, affluents du Godavery, des dégâts considé- rables sur les Borassus flabellifer, Cocos nucifera, Areca Catechu, Phænix sylvestris; près d'un million d'arbres sont ainsi ravagés, les Cocotiers étant le moins atteints. La destruction de bourgeons est maxima dans les mois de décembre à février. Les taches brunes par lesquelles se manifeste le début de la maladie apparaissent vers le quator- zième jour des inoculations, qui réussissent méme par simple dépôt sur les bourgeons de l'eau chargée de zoospores. F. GvÉGUEN. Agricultural Research Institute Pusa (Inde anglaise). Sylvicultural Series, N° 2, 1909. RonGEr (Alex.). — forest reservation in Burma in the interests of an endangered water-supply. [La création de réserves forestières dans le Burma pour remédier aux dangers du manque d'eau], 24 pages, 2 pl., 1 carte coloriée. Étude sur les opérations faites en vue de la création et de la réserve de certains nouveaux districts forestiers. Cette mesure, prise en vue de parer aux dangers du déboisement, a été conduite avec méthode, en laissant subsister des foréts surtout au voisinage des sources des cours d'eau. Appliquée avec méthode dans toute la région du Yin-chang, elle permettra le drainage naturel de ce pays couvert de cours d'eau. Forest Zoologia Series, N° 2, 4909. STEBBING (E.-P.). — A note on the preservation of Bamboos from the attacks of the Bamboo Beetle or « Shot-Borer ». [Note sur la mise du Bambou à l'abri des attaques du Charancon du Bambou ou « Perceur en grains de plomb »], 18 pages et 2 planches. Études sur le Dinoderus minutus Lesne et sur les ravages qu'il pro- duit dans les Bambous. Le Mémoire comprend surtout un exposé détaillé des expériences de préservation. Les meilleurs résultats ont été obtenus en laissant tremper les Bambous cinq jours dans l'eau pour en enlever le plus possible de matières pectiques, puis en les faisant sécher et les Immergeant 48 heures dans l'huile de Rangoon commune. Ce Bambou peut dès lors être utilisé dans les constructions et comme poteaux télégra- Phiques, emploi fort important dans le pays. Forest Pamphlet, N° 16, 1910. DOE (R.-8.)- Note on best season for coppice fellings of Teak. [Note sur la meilleure saison pour la coupe des taillis de Teck], 29 pages. 208 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Bulletin n? 15, juillet 1909. Morison (J.). — Note on the extension of Cultivation of fibre- plants in India. [Sur l'extension de la culture des textiles dans l'Inde]. Répartition et importance des cultures de Jute, Hibiscus cannabinus, Crotalaria juncea, Cocotier, Agave, « Pomme de Pin », Sanse- vieria, etc; et aussi des fibres en expériences, Plantain (Musa sp.), Malachra, Sida. F. GuÉGvuEN. TABATA (S.). — Ueber die Früchte und Keimpflanzen von Rhus succedanea L. (Sur le fruit et la plantule du Rhus succedanea L.]. Journ. of the College of Science, Imperial University of Tokyo, Japon, vol. XXIII. art. 1, 1907, 11 pp. et 1 pl. Dans les cotylédons non germés existent de la magnésie, de l’albu- mine et de la graisse. Cette graisse diminue lors de la germination. Celle du mésocarpe du fruit mûr y forme une sorte de revêtement des mem- ~ branes cellulaires. Celle des cotylédons joue un rôle physiologique dans la germination. F. G. Proceedings and Transactions of the Nova Scotian Institute of Science, Halifax (Nova Scotia), vol. XII. partie 2, 1907-08. Moore (M.-A.). — The Myxomycetes of Pictou county [Les Myxo- mycètes du comté de Pictou], pp. 165-205, 4 planches. Une seule espèce nouvelle : Margarita pictoviana. | F. G. NOUVELLE Deux de nos confrères viennent d'être nommés Officiers d'Académie, M. H. de Boissieu, à l'occasion du 1° janvier, M. A. Col, au Congrès des Sociétés savantes. BERNER d Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, F. Camus. Coulommiers. — Imp. Paur BRODARD. SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1911. Admission de M. Mirande.......:..................... F. Camus............... Sur la présence d'une Mousse maritime, l' Ulota phyllantha Brid., à Meudon (Seine-et-Oise).et remarques sur la dis- tribution en France de cette plante (PI. I1)............. M. Molliard............. La teneur en éau des végétaux dans ses rapports avec la concentration du liquide nutritif......4............. a G. Chauveaud........... Sur une interprétation récente de la structure attribuée à la racine de l’Azolla filiculoides. .…................... P. Guérin............... Recherches sur la structure anatomique de la fleur, du fruit et en particulier de la graine des Diptérocarpées (Suite et Wn)... LLL cL ies Li. SÉANCE DU 24 FÉVRIER | 1911. M. Rouy offre le 12 volume de sa Flore de France...... M. Gandoger............ Observations sur l'Herbarium Rosarum de MM. Pons et Coste. ....,1:..:....... PERRA SER ARN SR e ae Plats: 2000 Études monographiques sur les Renoncules francaises de la section Batrachium I (PL HD) sueur. L.lutz........... pee. À propos de lignes verticales dessinées par les Algues uni- cellulaires dans les flacons de culture.........../1..... F. Ga ; Remarques de M. Dangeard......siinsiieeei.revie... D af RE M F. X. Gillot, sa vie et son ceuvre (Pl. IV)........ n 6 ~ Langeron......... Remarques sur la distribution du Fontinalis Duriæ: Schp. R. Souë en France.........................,..,..... DI AC ges. ii cu, Recherches sur l'embryogénie des Renonculacées (Suite). oppey.......... Sur quelques Mousses nouvelles, méconnues ou rares de l'Est de la France........ es. SÉANCE DU 10 Mars 1911. Décès de M. Noël Bernard..........1................ R. Souèges Admission de MM. J. Bonnet et Gérbault... I : Co ges c Recherches sur l'embryogénie des Renonculacées (Suite). Ppey........,..,..... Sur quelques Mousses nouvelles, méconnues ou rares de l'Est de la France (Suite)....... dewesasesecaseresectti P.-A Dangeard........— La décoloration de ia xanthophylle..................... G. Rou SÉANCE DU 24 mars 1911. Po. Notes floristiques (Suite)................. PHPCEOCE M™ P. Lemoine offre son ouvrage : Structure anato- mique des Mélobésiées. Application à la classification... . : M. le Président offre l'ouvrage posthume de P. Fliche : P. Vuillemin Flore fossile du Trias en Lorraine et en Franche-Comté. Et sm seals ie Répartition des Gonatobotrytideæ entre les Conidiosporés L. Trabu et les Blastosporés. .:............ SENECTA TFE Pes OTET +, -Sur la présence dé deux Riella en Tunisie : Riella helico- R. Mi Phylla et R. Reuteri (Pl. V).......... Basso mess 5 ed Mirande., sas R Note sur quelques Alguės du plancton récoltées à la Mare 0. Lignier et A T; aux Pigeons, près Franchard (Forêt de Fontainebleau). Ja. ttandie Tison.... La fleur femelle de l'EpAedra est trimère. tefte tette R. Souège Bu oii . : Note sur quelques plantes du Nord de l'Afrique.... . TE A. Coppey RUE, Recherches sur l'embryogénie des Renonculacées (Suite). nee 20 0 2 Sur quelques Mousses nouvelles, méconnues ou rares-de l'Est de la France (Suite et fin)....... eene Annales du: M E REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. Seille, t, vi € colonial de Mar: Agricultural Research Institute Pusa. Ganeceag (Emil no 202 | Tasata (S.). — Ueber die Früchte und ieu, on e). T Le lac de Grand- Keimpflanzen von Rhus succedanea L. que... 9&raphie phytogéographi- Proceedings and Transactions of the; Moirs of the Depa * e UA +. 203 | Nova Scotian nes Scenes ture in India, II, 1-9, e t ger à panees attie Scotia), , . ME M we qe PUER ROG ea saca uie RV WAV Y WU PPPPVEPPIVCTUQUTUPTTVTI V. eee NE .. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. 208 208 ô DC A4 koci y à AVIS IMPORTANTS relatifs à la Publication du BULLETIN I. — Les manuscrits, rédigés ne varietur et lisiblement, doivent être déposés le jour méme où sont faites les communications, faute de quoi leur impression, est ajournée sans que les auteurs puissent élever de réclamation à cet égard Il. — Si les manuscrits sont accompagnés de figures destinées à être insérées dans le texte, celles-ci doivent étre dessinées à la plume et au trait, ou bienau crayon Wolff sur papier procédé, ou consister en bonnes photographies, de maniere à en permettre la reproduction par les procédés zincographiques. L'insertion de toute figure ne pouvant étre reproduite que par des procédés dilTérents reste soumise à l'approbation de la Commission du Bulletin. HT. — Les auteurs reçoivent une épreuve en placards et en double exemplaire de leurs communications, la correction des autres épreuves étant faite parlé Secrétariat. Les corrections doivent étre retournées dans le délai maximum de trois jours au Secrétaire-rédacteur, faute de quoi la correction est faite d'office par le Secrétariat. ` ` IV. — Lorsque les manuscrits dépassent la Jongueur réglementaire de 8 pages et qu'ils ne comportent pas de question de priorité, ils peuvent être publiés sous la rubrique : Mémoires publiés par la Société botanique de France. Mémoires sont édités avec toute la célérité possible, mais sans garantie de date. Ils prennent place dans les volumes annuels à la suite des communications insérées aux séances ordinaires et sont fournis aux Membres de la Sociéte sans majoration de leur cotisation. y V. — Afin de permettre l'établissement des convocations aux séances, MM. les Auteurs sont instamment priés d'aviser le Secrétaire général huit jour? l'avance des communications qu'ils ont l'intention de présenter. . " L'inscription à l'ordre du jour de tout travail parvenu au Secrétariat ap" ce délai ne peut étre garantie. re" NC GEAR oen jm — Bureau et Conseil d'administration de la Société pour 1911 j| Président : M. Maurice de Viimorin. Vice-présidents : MM. Zeiller, Hue, Jeanpert, Magnin. Secrélaire général : M. L. Lutz. Secrétaires : | Vice-secrétaires : MM. Gatin, Lormand. MM. F. Camus, Sartory. Trésorier . Archiviste : M. Philippe de Vilmorin. M. E Malinvaud. Membres du Conseil : : MM. Chauveaud, MM. Gagnepain, MM. Lecomte, Dangeard, Griffon, Mangin, Dismier, Guérin, Poisson (J.) Friedel, Hickel, Prillieux. —Ó—€—————ÀnÓÁÀÁÜ2? MEN j : . ssé 88 . Tout ce qui concerne l'administration de la Société doit être adress? Secrélaire général à l'adresse suivante : à avenue | M. Lutz, Professeur agrégé à l'École supérieure de: pharmacie, 5 l'Observatoire, Paris (VI°). Le Secrélairerédacteur, Gérant du Bulletin : j F., Camus. ; | Coulommiers.— Imp. PauL BRODARD. BULLETIN SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 93 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 aoUT 1875. TOME CINQUANTE-HUITIEME (Quatrième série — Tome XI) 1911 4-5 * Séances de avril-mai 1911. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 Ll ^ "EC | | | | | | | t | MÀ —À i —HÁ— L a zr ' 1 a ' : € Bulletin de {a Sociéte: Lotanique de France parait par livraisons mensuelles. Le Bon à tirer dé ce numéro a été donné le 21 juillet 19f1. Ge fascicule contient les planches VI, VII, VIII, IX et X. Tarif des tirages à part. Un tirage sous presse de 25 exemplaires est accordé gratuitement à Messieurs les Auteurs qui en feront la demande en remettant leur manuscrit. — Les Auteurs qui préfèrent des tirages à part avec réimposition, bénéficieront en compensation d'une réduction de 3 fr 60.sur les prix du tarif ci-dessous . Ka a 25 50 100 200 500 NOMBRE DE FEUILLES ZXEMPL. EXEMPL. EXEMPL. EXEMPL. | EXEMPL. Une feuille (16 pages), réimposition, papier,tirage,| fr. c. fr. c. fr. c. fr. c. fr, c. pliure, piqüre et couverture passe-partout, de couleur... . .. . 2 . s es s ....,. 10 20 11 40 13 20 18 » 98 80 Trois quarts de feuille (12 pages). . . . . . . .| 960 10 80 12 60 16 80 | 26 40 Demifeuile (8 pages) . . . . . . , . . . . , . . 6 » 7 20 9 60 14 40 21 60 Quart de feuille (4 pages). . . . . . . . . . . . 4 80 6 » 8 40 10 80 | 16 80 % feuille en sus de la première . . . . . . . . . 9 » 10 20 11 40 14 40 | 21 60 Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. . . . 8 40 9 60 10 80 13 80 19 30 Demi-feuille en sus d'une feuille. . . . . . . .| 480 6 » 780 | 1020 | 168 Quart de feuille LE 3 60 4 80 7 90 9 60 14 40 Tirage supplémentaire sans réimposition, conforme aux exemplaires gratuits, prix uniforme pàr : TM un. 25 exemp. 5Ù exemp. 75 exemp. 100 exemp. feuille ou fraction de feuille : SG Tir. D ^ ifr 50 ? it. & Supplément de 0 fr. 30 par 25 exemplaires en plus. La composition d'un titre d'entrée spécial d'un tiers de page est de 1 fr. 90. T La composition d'un grand titre d'une page est de 3 fr. 60. E» plus les frais de tirage et de papier (°} La composition d'un faux-titre est de 2 fr. 40. En plus les frais de tirage et de papier (") —— La composition d'une couverture imprimée. sans page d'annonces, est de 2 fr. 40 si le titre est la répétition de celui de la brochure. et de 4 fr. 80 si le titre est fait seulement pour la couver ture. En plus les frais de tirage et de papier !*). dH L'addition à la couverture passe-partout du titre de la communication composé en caractères texte est comptée 2 fr. 40. S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 0 fr. 95 l'heure. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tirage de? fr. 40: Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 80. . i à + ` . . | . sin de$ Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entrainant une modification dans la disposition ' . . w 16 p. 19 p. 8 p. ELE pages du Bulletin, sera fait à ce Tarif 317.80 SF 50 DE S0 0 fr. i i *) Les frais de tirage et de papier des titres et couvertures seront comptés suivant le tarif du haut tableau, MM . RE TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SÉANCE DU 28 avRiL 1911. : Allocation de 1000 franes du Ministère de l'Instruetio? D publique... sisirin ss... eee tt te Lettre de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles » Lettres du département d’Indre-et-Loire..... Mu Ld Dons faits à la Société. ........................... bes: Ph. de Vilmorin.. .... . Etat des recettes et des dépenses de la Société au in al vier 1914........................:... PEMESIDI S a H. de Boissieu.......... Un Viola nouveau de Corée...... lile lier L. Blanc................ Limites de secteurs botaniques autour de Montpellit E (PL. Vl. .leeeeesssssee e eser rr a on uq L. de Vergnes.......... Deuxième Note sur les Botrychium des environs de # monix (Haute-Savoie)......... SOMMEIL iP 0. Lignier.............. Le Bennettites Moriere! (Sap. et Mar.) Lignier se repro E sait probablement par parthénogénése..... ee Qr D. Luizet.......... ..... Contribution à l'étude des Saxifrages du groupe = g Dactyloides Tausch. IV. (Pl. VIH)..........-.-.+" SÉANCE DU 28 AVRIL 1911 PRÉSIDENCE DE M. Ep. JEANPERT, VICE-PRÉSIDENT. M. F. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Secrétaire général annonce que M. le Ministre de l'Instruction publique a adressé à la Société une lettre par laquelle il l'informe que, cette année comme les précédentes, il lui alloue une subvention de mille francs. M. le Secrétaire général donne ensuite connaissance d'une lettre de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres du département d'Indre-et-Loire, par laquelle celle-ci invite la Société botanique de France à participer aux fêtes qui auront lieu du 27 au 31 mai pour célébrer son cinquantenaire Cette lettre, reçue pendant les vacances, est arrivée trop tard pour être soumise en temps utile au Conseil. Il est décidé que la Société botanique de France se fera représenter par un de ses membres résidant à Tours. DONS FAITS A LA SOCIÉTE Alverny (A. d"), Géographie botanique des monts du Forez. Areschoug (F.-W.), Plantæ sub itinere navis bellicæ Eugeniæ anno 1852 a N.-J. Andersson circa Gayaquil collectz. Briosi (G.) et Farneti (R.), La Moria dei Castagni (Mal dell’ inchios- tro), 2* Note, Capitaine (L.), Étude des graines des Papavéracées d? Europe. cocks (R.-S.), Leguminosz of Louisiana. 9eniaux (A.), Un complément aux règles de nomenclature botanique. Filarszky (Ferd.), Botanische Ergebnisse der Forschungsreisen von ^a Déchy im Kaukasus. n (P.), Flore fossile du Trias en Lorraine et Franche-Comté, es considérations finales par M. R. Zeiller. T. LVI, (SÉANCES) 14 210 SÉANCE DU 28 AVRIL 1911. Koorders et Valeton, Additamenta ad cognitionem Floræ arbore javanicæ, XII (par J.-J. Smith). Langeron (Maurice), Vote préliminaire sur la résine fossile de Leval. — Végétaux fossiles du travertin de Passignac. Lecomte (H.), Votulæ systematicæ, I, 11, 12. — Les articulations florales. — Deuxième rapport annuel sur le fonctionnement du Service de Botanique (Phanérogames) du Muséum d Histoire naturelle de Paris, 1910. Lemoine (M"* Paul), Structure anatomique des Mélobésiées (Applica- tions à la classification). Lesage (P.), Sur lemploi des solutions de potasse à la reconnaissance de la Far germinative de certaines graines. Litardière (R. de), Contribution à l'étude de la flore ptéridologique de la Péninsule ibérique. Mirande (Marcel), Notice sur les jardins alpins de E Unite de Grenoble. Paris (G), Muscinées de l'Afrique intertropicale française, 12 article. Planchon (Louis), Solanum Commersonii Dun. sauvage et muté. — Sur le Solanum Maglia Schlecht. — Exploitation de la résine de Pin d'Alep dans le département de l'Hérault. Planchon (L.) et Juillet (A.), Corozo d'Abyssinie. Rouy (G.), Flore de France, XII. Wildeman (E. de), Flore du Bas et Moyen Congo. Tome HI, fasc. 1. Bulletin de la Société Linnéenne du Nord de la France, XX, n% 39- 398. Revue horticole des Bouches-du-Rhône, n° 619. Revue scientifique du Limousin, n°° 218-220. Revue bretonne de Botanique pure et appliquée, VI, 1. Arkiv för Botanik, X, 1. Bulletin de l'Académie royale de Belgique, 1910, 7-10. Mémoires, II, 1-8. Verhandlungen der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft, E H; Nouveaux Mémoires de la Société helvétique des Sciences naturelles, XLV. Report of the Agricultural Research Institute and College, Pust: 1909-10. Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de l'Afrique du Nord, III, 3. Pomona College of Economic Botany, 1, 1. PH. DE YILMORIN. 2— RECETTES ET DÉPENSES DE LA SOCIÉTÉ. — 244 New-York Agricultural Experiment Station, n** 326-330. — Technical Bulletin, n° 17. Missouri Botanical Garden, xxx annual Report. Annaes da Escola de Minas de Ouro Preto, X, 1908. Mededeelingen von's Rijks Herbarium, 1910. Lecture est donnée du Rapport financier annuel de M. le Trésorier. État des recettes et des dépenses de la Société au 1* janvier 1911; PAR M. PH. DE VILMORIN. La Société avait en caisse au 1*" janvier 1910. . . . . . Elle a encaissé au cours de l'exercice 1910. . . . . . . Total . 2. in CR Re Il reste donc en caisse à la fin de l’année. . . . . . . . Soit un excédent des recettes sur les dépenses de . . . Les recettes et les dépenses se répartissent comme suit : RECETTES. Utile iunii Lu vol A REESE — AVers tu dc ue mmceies L'une pu ur Se Vente de volumes et'abonnémhents ©... 5: SR WEN de o Vo w. RON P 0e VW ue LM VM Drm Total comme ci-dessus. . . . . - + + - - DÉPENSES. Impression du Bulletin . . . . . . . . .. 7.298 40 iis bibliographique gabe sw 194 95 à o V xA 340 50 8.373 85 9e «c Woo os Weaver. Wr reus. v 89.393 30 16.255 75 105.649 05 16.252 90 89.396 15 2 85 —— — 8.528 65 800 » 25- » 9.653 65 485 10 1.000 » 2.140 » 22 75 16.255 15 —MÁÉáÉ — 212 SÉANCE DU 28 AVRIL 1911. i Report (6 90. 03 ouo sss Mo 8313 89 Brochage du Bulletin -= 1s. dev Vl 152 60 Port du Bulelin NT o cA o xA 452 70 Impressions diverses A Vor es ue 844 75 Eoyer o neo l +009 Impositons 4 uo o aae a MI 207 50 Chauffage et eclairage. 7. on. à à 200 10 Dépenses diverses. -~ - . 2382 60 Bibliothèque, herbier, mobilier . . . . . . . 308 40 Büdgsebot du Bolletin 1) 3 25.086 T200 > Garçon de bureat . rr = et bud 330 » Total comme ci-dessus . . . . . 16.252 90 Les fonds et valeurs en caisse se répartissent comme suit : Rente nominative sur l'État 2.630 fr. ayant coûté. . . . . 79.031 15. — au porteur | — Are: iade d 3.897 10 Dépôt au Comptoir National d'Escompte. 4.953 85 adr (nsu Hu E RM su 6.508 05 Total égal | | ouo unc Qi cu à 89 396 15 N.-B. — Dans le chiffre des rentes nominatives figure le legs pe Corcv (grévé d'une affectation spéciale) pour une somme de —. 29. v. RU er 95.914 35 29-470 L'avoir disponible de la Société est donc de . . . . . . 64.181 80 Ce rapport est adopté à l'unanimité, et M. le Président adresse à M. le Trésorier les remerciements et les compli- ments de la Société. M. le Secrétaire général donne connaissance de la compo - sition des Commissions pour l’année 1911, telle que l'a établie le Conseil dans sa dernière réunion, conformément au Réglement. 1» Commission de Comptabilité : MM. Dangeard, Hickel, Mangin. 2° Commission des Archives : MM. Chauveaud, Dismier, Hue. 3° Commission du Bulletin : MM. Gagnepain, Guérin, Lecomte, Malinvaud, Mangin, Prillieux et MM. les membres du Secrétariat. 4 Comité consultatif chargé de la détermination des plantes © 1. D'après l'article 25 du Règlement, le Président et le Secrétaire géné- ral f nt partie de droit de toutes les Commissions. H. DE BOISSIEU. — UN VIOLA NOUVEAU DE CORÉE 213 France, d'Algérie et de Tunisie soumises à l'examen de la Société. MM. Bornet et Dangeard (Algues); Boudier et Rolland (Champignons); Hue (Lichens); F. Camus (Muscinées); Gagnepain, Malinvaud (plantes vasculaires); Battandier et Pitard (Plantes d'Algérie et de Tunisie). 5° Commission de la Session extraordinaire : MM. Camus, Griffon, Malinvaud. 6° Commission des élections : MM. le premier Vice-Président, le Tréso- rier, l'Archiviste. 1° Commission du prix de Coincy : MM. les anciens Présidents et MM. F. Camus et Hue (élus). M. de Boissieu fait la communication suivante : Un Viola nouveau de Corée; PAR M. H. DE BOISSIEU Je dois à l'obligeance de M*' Leveillé la communication d'une trés intéressante collection de Viola de Corée, recueillis par le R. P. Taquet, et provenant, pour la plus grande partie, de l'ile jusqu'ici peu explorée de Quelpaert, située entre la Corée et le Japon. Cette collection m'a fait connaitre, outre un bon nombre de localités nouvelles, dont je donne ci-dessous l'énumération, une espéce nouvelle dont voici la diagnose. Viola coreana sp. nov. (Espéce collective Viola sylvestris Lamk). Glabra vel vix subpuberula, caulescens. Caules secundarii ex axillis rosulæ primariæ axeos abbreviatæ ortis primum subdecambentes curvatuli, deinde ascendentes vel subascendentes. Folia omnia longe petiolata, sinu Semiaperto vel subclauso, parva, vir longiora quam latiora (maxima 1,25 cm. vel 4,5 cm. longa ac lata), inferiora limbo reniformi obtuso, cetera limbo ovato acutiusculo, circumcirca crebre, obtusiuscule et regula- riter serrato crenato. Stipulæ liberæ, amplæ, foliosæ, fimbriatæ, sed fimbriis parum profundis, petiolo multo breviores. Pedunculi folio multo longio- 705 primum curvati, denique recti, infra partem curvatam bibracteolati, e iiu grin suboppositis mox valde discretis. Flores mediocres. Sepala Madi appendice basali integra. Petala omnia lanceolata angusta, inter- edia basi glabra, calyce 2 4/2-3-plo longiora. Calcar crassum elongatum, itg æquilongum vel longius. Antheræ ovatæ; appendices connectivorum ui. flavæ, triangulares. Ovarium sat elongatum et angustum, villo- iren, Stylus sensim a basi curvatulus et dilatatus, apice glaber et sub- Perpendiculariter truncatus, rostro stigmatis parum distincto. Espéce curieuse et assez aberrante dans le groupe, rappelant Par les feuilles notre V. striatella d'un groupe tout différent. 214 SÉANCE DU 28 AVRIL 19441. Se rapproche par les stipules dilatées des Viola Leveillei et sachalinensis Nob. ainsi que du V. acuminata Ledeb. du groupe des Caninæ. Éperon rappelant celui du V. rostrata Pursh var. japonica Beck. H. de Boiss., espèce qui se distingue tout de suite de notre plante par la dimension des parties (feuilles et fleurs), l'éperon encore plus long, l'ovaire glabre, le style à peine coudé, d'ailleurs également glabre, tronqué presque per- pendiculairement au sommet, et à bec stigmatique peu dis- tinct. Cette plante est à ajouter à la liste que nous avons dressée des Violæ sylvestres glabræ d'Extréme-Orient (Bull. Soc. bot. Fr. 1910, p. 189), avec les caractéres suivants : V. coreana M. de Boiss. Feuilles petites, stipules dilatées. Éperon égal aux pétales ou un peu plus long qu'eux. Ovaire velu. Style courbé, perpendiculairement tronqué, glabre au sommet, à bec stigmatique peu distinct. Les caractères du V. rostrala Pursh var. japonica sont à com- pléter de la sorte : Feuilles grandes (3 ou 4 cm. et plus), stipules non ou peu dilatées. Ovaire glabre. Style à peine coudé, per- pendiculairement tronqué, à bec stigmatique peu distinct. Quelpaert-Hoatien, mai 1909 (T'aquet, n° 2 646). La collection Taquet contenait en outre les Violettes Sur vantes : V. pinnata L. 3 chærophylloides Reg. Pl. Radd., 222 — V. pinnata var. dissecta Miq. (Capsula, hactenus ignota, elongata, acutiuscula, pleiosperma ~ Var. flore albo). C'est la seule Violette odorante de la région (note du collecteur). Quelpaert, in sylvis Pepbsyangi, mai 1909 {n° 2 644). V. hirtipes Moore — V. Miyabei Makino. — Même localité. Avr. 490 (n° 2 640). V. Rossii Hemsl. — in herbid. Hiotan. Oct. 1909 (n 2617) (exe plaires en fruits). V. albida Palib. Conspect. Fl. cor., I., 31. Plante endémique. Quelpaert, in agris et in herbid. Hogno. Av. 1909 (nes 2633 et 2688) V. Patrinii DC. Prodr., I, 993. Var. typica Max., Mél. biol., IX TTA. Quelpaert, à Hoatien. Avril 1909 (n° 2 632, 2 634, 2645, 2 647). L. BLANC. — SECTEURS BOTANIQUES AUTOUR DE MONTPELLIER. 215 Quelpaert, in herbid. Séoul. Mai 1909 {n° 2 631). Quelpaert, in herbid. Moklpo. Mai 1909 (n° 2636). Var. chinensis Ging in DC. Prodr., 1, 293. Séoul, Avril 1909 (n° 2 629). Quelpaert, in herbid. Syackan. Avril 1909 (n? 2 649). V. phalacrocarpa Max. Mél. biol., IX, 726. Quelpaert, Avril 1909 (n°° 2 635 et 2 638). V. variegata Fisch. in DC. Prodr., I, 297. Quelpaert, in herbid. Hokconii. Avr. 1909 (n° 2 642). Quelpaert, in herbid. Pepbsyangi. Avr. 1909 (n° 2641). V. acuminata Ledeb. Fl. Ross., 1, 252. Quelpaert, in sylvis Hoatien. Avr. 1909 (n° 2 639). Var. albiflora in herbid. Pepbsyangi. Mai 1909 (n° 2 636). Quelpaert, in herbid. Hoatien. Mai 1909 (n° 2650). (Forme se rapprochant du vrai V. canina). V. Grayi Franch. Sav. Enum. Pl. Japon., II., 288. Quelpaert, secus torrentes Hiotan. Février 1910 (n° 3518). (Nouveauté pour la Corée. Plante commune en Chine et au Japon). V. verecunda A. Gray, Mém. Acad. Amer. N.-S., VI, 382. Quelpaert, in herbid. (n°5 2643 et 2 647). V. biflora L. Sp., 1 326. Quelpaert, in herbid. Hallaisan. Avril 1909. (Forme à peu près typique). M. le Secrétaire général donne lecture des trois commu- nications ci-dessous : Limites de secteurs botaniques autour de Montpellier; PAR M. L. BLANC. Les recherches que je poursuis sur la végétation des envi- rons de. Montpellier s'étendant sur un périmètre de plus en plus grand, me permettent de formuler une synthèse et de soumettre à une nouvelle épreuve les applications de la cartographie à la otanique; c'est, je l'espére, un pas de plus vers la solution désirée. 216 SÉANCE DU 28 AVRIL 1911. Toute association de végétaux, spontanée, modifiée par | l'homme, ou méme complétement culturale, si faible que soit son étendue, doit étre examinée avec soin et notée sur une carte. Chacune a son importance pour le travail d'analyse auquel il faut donner toute l'exactitude possible. Ces quelques mots disent assez le soin extréme qu'il convient d'apporter au levé sur le terrain. La physionomie du tapis végétal, les physionomies saisonniéres successives quand il y a lieu, sont les bases de nos observations, mais on ne peut s'en contenter. En effet les espéces associées.ne sont pas toutes abondantes, mais aucune n'est négligeable, toutes remplissent à leur manière leur rôle d'associé. Les unes contribuent à la physionomie de l'ensemble, d'autres lui impriment des trails particuliers; leur importance est due soit à leur distribution en … dehors de nos limites, soit à leur répartition dans le passé; il faut en tenir compte. Une carte à grande échelle permet seule de noter tous les détails; j'estime pour les besoins d'une analyse exacte qu'une carte au 1/20 000* est nécessaire; elle doit étre le vade mecum constant de l'observateur. Le travail définitif peut être reporté MON ASE avec ses résultats sur une carte à échelle plus réduite, sans rien |. perdre de son exactitude, mais il faut se résoudre à en sup primer les détails; c'est le sort commun des travaux de synthése cartographique. La carte que nous joignons à ce travail (Pl. VI) » est à l'échelle du 1/200 000*. Une carte botanique présente dans son ensemble de grandes analogies avec une carte hypsométrique. A l'échelle du 200 000° où nous nous arrêtons, et même au 500 000° et au 1 000 000" les rapports sont évidents. Autour de nous comme ailleurs, les marais, les prairies, les cultures sur sol plus ou moins meuble occupent toutes les parties basses : littoral, vallées fluviales; dépressions, et de basses collines. Les bois et les garigues recouvrent le reste. Il devait en être ainsi; l'homme a pris natu rellement possession du sol le plus accessible. Que n'a-t-il laissé le reste à l'état de nature? A l'échelle de la carte et pour plus de clarté, nous avons dù réunir les bois aux garigues et aux landes, et ces dernières occupent de beaucoup l'espace le pli grand. Nous n'avons rien à ajouter à ce que nous avons di Bull. Soc. bot. Fr. TEV CTS) PE V LÉGENDE SECTEUR ORIENTAL Eg Garigues el Bois. Chéne vert et Pin d'Alep ; (ce dernier surtout au pied des collines, parfois au- sommet. T Maqgues et landes. rte AE Um (On. fg 4 em NEL TINO ; | rw ava Le Chene vert, Pin d'Alep et de NE ANR EE 2 Eu ss 19» s Bra : dy ) | Chene Rouvre {disséminés $ parfois dans les cultures ; chêne Houore subordonné aux deux premiers. D E EE R SECTEUR OCCIDENTAL E Garigues el Bois. Chene vert acec Lentisgue abondant . C2 Magues et landes. TES (hene. vert ot Mene Rouvre (ce dernier abondant et parfois seul . Arbutus Unedo dans les maquis de EW a du NÑ Hex aguifolium parsemé.) udine E sed EZ Cultures des coteaux querreua (1 igne et Oliviers.) Cultures des depressions et des vallees ( Prairies a l'embouchure des cours deau.) o E Eg Marais et dunes í lögétatior halophile.. yj Limite de Secteurs . cre Limile du niveau supérieur de l'assocvalion du Chène vert. Echelle 1: 200000? LITH. L COMBES. MONTPELLIER: L. BLANC. — SECTEURS BOTANIQUES AUTOUR DE MONTPELLIER. 217 : : s : f ailleurs* des prairies, des marais et des dunes, mais l'examen des autres formes de végétation mérite de nous arréter. Les bois. | A part les marais et les prairies, les périmètres étudiés appar- tiennent à trois associations: celle du Chéne vert, celle du Pin d'Alep et celle du maquis. Dans le maquis, en ne considérant que les arbres, le Chéne vert, le Pin d'Alep et le Chéne Rouvre ont une importance trés inégale; le Chéne vert y est toujours. Le Pin d'Alep atteint rarement les sommets, sa station nor- male est au pied des cóteaux, et s'il arrive à les gravir, c'est que le sol est relativement meuble, par exemple autour de Montferrier. Partout ailleurs il reste dans la plaine. Le Chéne vert au contraire est abondant sur les sommets rocheux. Les rapports de position sont si constants entre ces deux espéces, que toute la partie Nord-Est de la carte peut étre caractérisée par les associations du Chéne vert et du Pin d'Alep qui alter- nent suivant l'état physique du sol, et nous avons représenté par une seule couleur le mélange des deux associations. A l'Ouest d'une limite marquée par un trait rouge continu, le Pin d'Alep ne forme plus de bois; on en voit à peine quel- ques-uns plantés autour des habitations, et le Chéne vert reste seul. Cependant la physionomie de l'association du Chêne vert a changé; le Lentisque, à peine représenté à lEst, joue ici un róle important; d'autres espéces encore que nous retrouverons dans les garigues. Divers calcaires jurassiques parfois un peu marneux servent de substratum à l'association qui diffère de la précédente par le sous-bois. Les Chénes verts situés au Nord de Montpellier sont également sur des calcaires jurassiques. Vers l'Ouest de la carte, l'altitude augmente, elle atteint 300 mètres et dépasse méme 360 mètres en quelques points. Il existe de Cournonterral à Aumelas et à Saint-Paul une sorte de Causse: le Chéne vert domine dans les bois clairsemés qui s'y trouvent. Au Nord la forme du terrain difière, par la raison que le substratum au lieu d'étre entiérement jurassique est plus tpellier, Bull. Soc. bot. 1. BLANC (L.), La végétation aux environs de Mon de France, t. LII (4* sér. t. V), 1905. 948 SÉANCE DU 28 AVRIL 1911. souvent éocène et moins compact. Néanmoins la roche est mise à nu sur les points les plus élevés dans les deux cas. Le Chène vert y trouve des conditions favorables, mais lorsque dans les plis de terrrain le sol est plus profond, il se mélange au Chêne Rouvre et autres arbres feuillus (Cercis Siliquastrum) dans des proportions inconnues aux bois de la partie orientale de la carte, dont l'altitude est moindre de 130 à 200 mètres. En outre les feuilles du Chêne vert sont moins épineuses et plus grandes, sur les coteaux, dans les ravins ou près des sources. Cette physionomie particulière de l'espèce dominante mérite d'attirer l'attention sur un facies de l'association du Chêne vert assez fréquent dans la partie Ouest de la région. Nous pouvons prévoir que les conditions du milieu ont changé; il n'est pas rare lorsque le temps est simplement couvert au-dessus de la plaine, de voir les nuages trainer à la surface du sol et se résoudre en pluie à cette altitude. En dehors des caractéres moins xérophiles de l'espéce dominante, la présence du Chéne Rouvre et de l'/ler Aquifolium témoignent bien d'un climat moins sec que celui de la plaine. La physionomie de l'association varie. La forme de Chéne vert la plus xérophile ne cesse pas complètement, à Montlobre par exemple où elle est presque seule avec l'arbre de Judée sur un sol éocéne rocheux, au Sud et à l'Est d'Aumelas sur une formation jurassique. Ailleurs (au Nord de la Rouvière), sur une autre formation jurassique moins compacte, le Chêne vert sè mélange au Chéne Rouvre. A l'Ouest de la Boissière, sur un 50 éocène parfois désagrégé, on trouve Chêne vert, Chêne Rouvre; Ilex et Arbutus en abondance. Enfin à l'Est de la Boissière, SU" le même sol plus désagrégé, le Chêne vert disparaît par endroits pour faire place au Chêne Rouvre. D'une facon générale, te bois supérieur de Chène vert s'appauvrit dans la direction du Sud et dans celle de l'Est. Reportons-nous à l'Est de Montpellier. Au milieu de cultures très étendues nous remarquerons des périmètres réduits, teintes en rouge foncé sur la carte; ce sont des îlots de maquis. Le Chêne vert, le Pin d'Alep et quelques Chênes Rouvres formen les bois dont il s'agit. Les éléments de l'association sont répandus cà et là au bord des cultures; le sol est siliceux. Prot L. BLANC. — SECTEURS BOTANIQUES AUTOUR DE MONTPELLIER. 219 de Saint-Georges et de Murviel, sur un substratum beaucoup plus ancien mais siliceux, on retrouve le maquis avec les mémes éléments dans des proportions différentes auxquels s'ajoute le Lentisque. Dans le vallon de Fontvalés, par exemple, le Chéne Rouvre est aussi abondant que le Chéne vert; quant au Pin d'Alep, il n'est plus qu'à l'état d'individus isolés qu de bouquets d'arbres prés des habitations. A l'Ouest de Murviel, le maquis s'enrichit d'une nouvelle espèce qui acquiert une importance plus grande encore autour de la Boissiére : c'est l'Arbutus Unedo. En raison des caractères différents du maquis, d'autant plus accentués qu'on avance vers l'Ouest, nous l'avons représenté par une teinte différente de celle du maquis de l'Est. Sur les coteaux situés à l'Est de la Boissiére le maquis se confond avec le Chéne vert des niveaux supérieurs; le Chéne Rouvre devient alors si abondant que le Chéne vert est supplanté par lui, mais ce dernier reprend ses droits vers le sommet. Le maquis est constamment sur un sol siliceux, appartenant à diverses forma- tions géologiques, désagrégé et caillouteux à l'Est, plus meuble à l'Ouest et au Nord; on le trouve pour cette raison au pied des collines, dans les combes; il ne s'élève guère qu'autour de la Boissière. Les garigues. A Il y a des formes nombreuses de garigues, elles se rattachent sans peine aux associations que nous venons d'examiner; elles se présentent comme des facies appauvris à différents degrés des bois voisins. Nous avons à peine parlé du sous-bois, jus- qu'à présent, nous le retrouverons ici. Prés du village du Crés, on observe une garigue formée surtout de Chêne Kermès et de Cistus monspeliensis; le sol est un calcaire compact. Plus à l'Ouest le calcaire est un peu mar- Deux, on y observe les mêmes espèces, avec Lavandula latifolia et Genista Scorpius (à Castelnau, Jacou, etc.). Un nouveau facies à l'Ouest des précédents possède en plus Cistus albidus, Lentisque et Térébinthe (la colline de la Colombière). Enfin à l'Ouest et au Sud, Lentisque, Genista Scorpius, Cistus albidus, Daphne Gnidium sont plus nombreux. Asphodelus cerasifer, Paliurus, Romarin, s'ajoutent à tous les précédents (chaine de 220 SÉANCE DU 28 AVRIL 1914. la Gardiole et garigues au Nord de Cournonterral). Mentionnons encore Cneorum tricoccum, Anagyris fœtida endémiques dans ces garigues. Sauf les deux dernières, toutes ces espèces sont dominantes; on les retrouve sous les Chênes verts. Il est évi- dent que les garigues sont le résultat de la disparition de ces Chênes. L'appauvrissement du bois s'opère par degrés; on en observe simultanément toutes les phases, jusqu'à ce facies désolé de la Gardiole, dans lequel Genista Scorpius et Cneorum rabougris, avec quelques Paliurus dans les dépressions et au printemps ris C'hamæiris, forment avec des Graminées et des Composées une végétation presque rase au milieu des débris de la roche en place. Ce méme facies, avec Cneorum en moins el Asphodèle en plus, occupe les deux rives du Coulazou, dont les méandres encaissés et à sec traversent un des pays les plus tristes jusque près de Saint-Paul. Il y a d'autres modalités de la garigue; retenons seulement que les exemples cités s'échelonnent de l'Est à l'Ouest et devien- nent de plus en plus riches en espéces dominantes quand on compare les périmétres les moins ruinés. Le bois de Chéne vert supérieur se résoud lui aussi en garigue, par exemple entre Cournonterral et Aumelas. Les espéces dominantes de la plaine sont fortement mélangées de Buis et de buissons feuillus (Pirus amygdaliformis, Amelanchier vulgaris, Térébinthe) qui ne sont nulle part aussi nombreux. Ces espèces et d'autres moins répandues (Helleborus fætidus, Phalangium Liliago) ne sont pas toujours réunies, de méme que dans le bois le Chêne vert est souvent seul, mais les unes ou les autres nous montrent, à défaut d'autres indices, que NOUS sommes à un niveau plus élevé. D'ailleurs le Chéne Rouvre est parsemé dans les plis de terrain, prés des cultures; il ya de nombreux points où grâce à lui et au Buis le plateau dont nous parlons donnerait l'impression d'un causse cévenol, avec son relief de pénéplaine, ses cuvettes sans écoulement, et ses roches calcaires, si quelques Chènes verts isolés ne venaient nous détromper. .. Le Buis est parmi les espèces caractéristiques de ce niveau: il est intéressant de rappeler que dans la plaine, le Buis occupe les escarpements calcaires marneux exposés aux vents froids el L. BLANC. — SECTEURS BOTANIQUES AUTOUR DE MONTPELLIER. 224 humides du Nord et du Nord-Est, et qu'il suit les méandres des cours d'eau bordés de rochers à la méme exposition. Les espéces méditerranéennes ne font pas défaut dans la garigue supérieure de Chéne vert, méme le Genista Scorpius, quelques Lentisques, ou des Cistes; et lorsque la couverture d'humus a disparu toute entière, sur les sommets et les coteaux exposés au Sud (Vailhauqués, Murles et Nord-Ouest de Cour- nonsec) on voit reparaitre le facies de Ja Gardiole plus ou moins appauvri avec Lentisque, Daphne, Asphodéle, Romarin. Les landes. Le maquis devient une lande lorsque les arbres ont disparu; le cas se présente rarement à l'Est et dans la. plaine où la cul- ture est intensive et les bois à forme de maquis peu étendus. A l'Ouest au contraire dans la dépression de Montarnaud à Bel Air, au Sud d'Argeliers, ou sur les marnes désagrégées de Murviel et de Valmalle, le sol instable se couvre d'une végéta- tion serrée de Romarin, de Bruyéres, Genévriers et Cistes divers, de Schœnus nigricans prés des cours d'eau, et de Buis. Nulle part aussi bien que dans le vallon de Valcrose à l'Ouest de la Boissière on n'assiste à la dégradation du maquis, consé cutive de la dénudation du sol. Ajoutons quelques remarques au sujet des espéces que nous venons de citer, toutes abondantes. Le Romarin est caractéris- lique des bois de Pin d'Alep, il est aussi sur les calcaires mar- neux de Vendargues et de la Gardiole. Parmi les Cistes, le Cistus monspeliensis, parmi les Genevriers le Juniperus Oxycedrus abondent dans les garigues calcaires et aussi dans le maquis. Quant aux Bruyères, l'Erica multiflora est très fréquent dans les bois de Pin d'Alep, sur un sol plus ou moins calcaire mais désagrégé. Enfin le Buis se trouve à la fois sur le sol siliceux désagrégé du maquis, sur les calcaires marneux de la plaine et dans la garigue rocheuse des niveaux supérieurs. Il faut en conclure d'abord qu'une méme espèce peut faire partie de diverses associations, ensuite que le Pin d'Alep de l'Est n'est plus représenté à l'Ouest que par une lande dont les affinités avec le maquis sont nombreuses. (A suivre.) 19 1) [C SÉANCE DU 28 AVRIL 1911. Deuxiéme Note sur les Botrychium des environs de Chamonix (Haute-Savoie); PAR M. L. DE VERGNES. La Note que nous avons présentée, à la séance du 28 octobre dernier, et dans laquelle nous signalions, comme probablement nouvelle pour la flore francaise, la découverte récente du Botrychium lanceolatum Aongstr. aux environs de Chamonix, nous a valu, de la part de plusieurs de nos collègues, des obser- vations intéressantes, qui nous amènent à ajouter ces quelques mots. Tout d'abord, la plante que nous avons récoltée, le 5 octo- bre 1910, à Chamonix, est certainement identique à celle que M. de Rey-Pailhade avait reçue de V. Payot sous le nom de Botrychium Reuteri, et qu'il a figurée à la planche XX, figure 1, de son ouvrage Les Fougères de France, sous la dénomination de B. lanceolatum Aongstr : l'examen de cette figure ne laisse aucun doute à cet égard. C'est done à V. Payot que revient l'honneur d'avoir récolté pour la premiére fois cette espéce à Chamonix, et M. de Rey- Pailhade a déjà, à juste titre, identifié cette plante avec le B. lanceolatum Aongstr. Cette constatation faite, nous avons cherché, dans des herbiers et dans quelques ouvrages faisant autorité, de plus amples ren- seignements sur le B. Reuteri Payot, et voici ce que nous avons trouvé. Milde (Filices Europæ, 1861, p. 195) rapporte le B. Reuteri Payot au B. matricariæfolium A. Br., avec le signe de certi- tude! Cette affirmation de Milde est corroborée par la présence, dans l'herbier du Muséum, d'échantillons récoltés par V. Payot lui-méme à Chamonix et qui sont accompagnés d'une étiquelle B. Reuteri écrite de la main du collecteur. De toute évidence; ces échantillons appartiennent au B. matricariæfolium À. Br., et c'est d'ailleurs sous ce dernier nom qu'ils sont classés dans l'herbier du Muséum. D'autre part, M. Christ, dans son excellent ouvrage sur les Fougères de Suisse, Die Farnkräuter der Schweiz, p- 112, L. DE VERGNES. — BOTRYCHIUM DES ENVIRONS DE CHAMONIX. 223 donne, à propos du Botrychium simplex Hitch., une autre indi- cation que nous traduisons ci-dessous : « Les localités alpines du B. simplex les plus proches de la « Suisse sont à Chamonix, au Couveret (V. Payot, 1848, herb. « Reuter) : trois trés grands exemplaires, avec frondes stériles « groupées par 2 ou 3, correspondant exactement à la figure « 181 q de Luerssen, nommés par Reuter B. Lunaria var. « ambigua. et désignés par V. Payot sous le nom de B. Reuteri. « C'est à tort que Gremli (Exc. fl.) rapporte la plante de Payot « au B. ramosum = B. matricariæfolium A. Br. Que conclure de tout ceci, sinon que Payot, qui donnait ou vendait ses récoltes sans conserver d'échantillons-types, a suc- cessivement distribué sous le nom de B. Reuteri Payot, au cours de cinquante années d'herborisations, d'abord du B. sim- plex, puis du B. matricariæfolium et enfin du B. lanceolatum? Il a bien, il est vrai, donné dans ses opuscules, et notam- ment dans son Catalogue des Fougères du Mont Blanc, 1860, P. 15, une diagnose qui devrait permettre de reconnaitre la plante qu'il avait sous les yeux quand il a établi son espèce; mais cette diagnose nous parait si peu claire que nous n osons pas nous prononcer sur ce point. Ce détail n'a peut-étre pas, du reste, un bien grand intérêt. Ce qu'il convient de retenir, c'est que cinq des espèces, actuel- lement admises, du genre Botrychium ont été trouvées par Payot à Chamonix; ce sont : B. Lunaria Sw., répandu dans la région. B. matricariæfolium A. Br., récolté à plusieurs reprises par Payot et eii par lui sous le nom de B. Reuteri (voir notamment herb. Mus.) B. lanceolatum Aongstr., trouvé également par Payot et confondu par lui avec l'espéce précédente (voir Foug. Fr. de M. de Rey-Pailhade); retrouvé par nous en 1910. B. simplex Hitchc., qui, d’après le D" Christ, aurait été trouvé en 1848 au Couveret, en échantillons très robustes que Reuter étiqueta dans son herbier B. Lunaria var. ambigua, et que Payot nomma B. Reuleri. Nous ignorons si la plante a été retrouvée récemment. B. rutæfolium A. Br., trouvé trés rarement par Payot et dont quel- ques spécimens, récoltés par lui, figurent dans divers herbiers. 924 SÉANCE DU 28 AVRIL 19411. Ces quelques mots, ajoutés à notre Note du 28 octobre der- nier, n'ont d'autre objet que d'attirer l'attention sur ces inté- ressantes espèces, toujours rares, pauvrement représentées en général dans les herbiers, peu connues de beaucoup de botanistes (les Flores françaises récentes ne mentionnent pas le Botrychium lanceolatum) et que des recherches attentives feraient retrouver sans doute en plusieurs points de nos régions de montagnes. Le Bennettites Morierei (Sap. et Mar.) Lignier se reproduisait probablement par parthénogénése; PAR M. O. LIGNIER. Dans mon Mémoire sur le Bennettites Morierei! j'écrivais, p. 50, « le mucron nucellaire est en général mieux conservé que tous les tissus précédents du nucelle et de l'embryon. Sur une section transversale pratiquée au niveau du tube micropylaire, il se montre sous l'aspect d'un tissu massif. Cependant il peut être traversé dans sa région axiale par un canal formé par gélification des membranes cellulaires; et ce canal aboutit infé- rieurement à une vaste cavité de même nature qui recouvre, en forme de calotte, l'extrémité supérieure de l'embryon. b canal et cette cavité représentent assurément les restes de la chambre pollinique; je n'y ai cependant jamais rencontré aucul grain de pollen ». Dans ma pensée, alors que je rédigeais les lignes précédentes, chez les graines pourvues d'un embryon le canal gélifié traver- sait le bec nucellaire dans toute sa longueur et c'était ce cana qui avait permis l'introduction du pollen fécondateur. Quant aux becs nucellaires qui avaient leurs tissus absolument intacts (comme celui de la fig. 32, pl. TI), ils se trouvaient justement au-dessus d'autres sacs embryonnaires qui, eux, n'avaient pU être fécondés. Nombreuses en effet sont, chez le Z. Morierei, les graines dont l'intérieur est creux, et que je pouvais considérer comme n'ayant jamais renfermé d'embryon. nités du 1. LIGNIER (0.), Végétaux fossiles de Normandie. Structure et affi die ? Bennettites Morierei (Sap. et Mar.), Mém. Soc. Linn. de Norman t. XVIII, 1894. 0. LIGNIER. —- BENNETTITES MORIEREI. 225 Un nouvel examen minutieux fait tant sur mes anciennes préparations que sur de nouvelles (dont certaines sont en série avec un intervalle d'environ 3 mm.) m'a conduit à la notion que ma première interprétation ne concorde pas en réalité avec les faits. J'ai pu en effet, cette fois, constater avec certitude que dans cerlaines graines cependant pourvues d'un embryon dicotylédoné bien caractérisé et normalement développé, le bec nucellaire n'est pas perforé dans toute sa longueur. La chambre pollinique en entonnoir renversé y existe, il est vrai, dans le bas et se con- tinue vers le haut par un canal plus ou moins prolongé, mais sans alteindre le sommet du bec, celui-ci restant absolument intact. Sur une section transversale de ce sommet les cellules, bien qu'admirablement conservées, ne présentent aucune trace de détérioration ni méme d'écartement. Il y a plus. Aprés vérification, je crois pouvoir affirmer que sur mes préparations aucun bec nucellaire n'est perforé jusqu'au sommet. En résumé, jamais, méme au-dessus d'un embryon bien développé, il ne m'a été possible de constater dans le sommet du bec nucellaire la trace du passage d'un appareil fécondateur quelconque, pollen ou boyau pollinique. C'est là, du reste, un. fait qui corrobore parfaitement l'absence, déjà constatée anté- rieurement, de tout grain de pollen à l'intérieur des tissus gélifiés de la chambre pollinique sous-jacente '. Que faut-il conclure de ces nouvelles constatations, sinon que très souvent au moins, et peut-être méme toujours, l'embryon du B. Morierei se développait sans qu'il se fût produit de fécon- dation, probablement par parthénogénèse. La chambre pollinique n'y subsistait donc plus au-dessus de la macrospore que comme organe rudimentaire. Dès lors, nous rappelant que le B. Morierei appartient très Yraisemblablement au sommet de l'Infracrétacé?, qu'il est par 1. Dans un seul cas, sur une section transversale, une cellule centrale plus grande et plus claire que les autres pourrait peut-être faire songer à la section d'un boyau pollinique. Mais je crois plutót qu'elle représente simplement une cellule en voie d'hypertrophie et de désorganisation au contact du sommet de la chambre pollinique. 2. LIGNIER (0.), Le Bennettites Morierei (Sap. et Mar.) Lignier ne serait-il T. LVII (SÉANCES) 15 226 SÉANCE DU 28 AVRIL 1944. suite l'un des derniers représentants du groupe des Bennettitales si florissant pendant le Jurassique, nous pouvons nous demander si cette habitude de la parthénogénèse n'aurait pas été la cause principale de la disparition rapide de ce groupe. De Beauchamp n'a-t-il pas en effet récemment démontré! à propos du Dino- philus que l'habitude de la parthénogénése pouvait étre une cause de dégénérescence de la lignée? Il y aurait donc lieu de rechercher chez les autres Bennetti- tales, en particulier chez les espèces les plus récentes, si l'em- bryon n'y était pas également d'origine parthénogénétique. Note ajoutée pendant l'impression. — Dans une Note du mois dernier (One some Points of Ressemblance between Gnetalean and Bennettitean Seeds, New Phytol., vol. X, avril 1911) Miss Ber- ridge compare les ovules du Gnetum Gnemon à la graine du Bennettites Morierei, et admet, entre autres choses, que mon « bec nucellaire » n'est probablement que le résultat de l'oblité- ration du canal micropylaire par prolifération tardive (après fécondation) des tissus internes du micropyle. Or je conteste absolument la possibilité de cette interprétation du « bec nucellaire » dont l'état massif est absolument primaire et qui, du reste, est totalement indépendant du tube micropylaire; les faits sont trop nets et trop formels pour que le doute soit permis. Il existe bien une fermeture du canal micropylaire pàr prolifération cellulaire et je l'ai indiquée, mais elle se produit au-dessus du sommet nucellaire et rappelle celle que l'on observe chez les Conifères (voir à ce sujet : Tison, Remarques Sur les gouttelettes collectrices des ovules des Coniféres, Mém. Soc. Linn. de Normandie, vol. XXIV, Caen, mai 1911). Pour défendre sa supposition Miss Berridge utilise, il est vrai, la note de la page 50 de mon Mémoire. Mais cette note dans laquelle je signalais quelques points qui me semblaient douteux surtout à une époque où les Ptéridospermées n'étaient pas encore connues, insiste justement sur un point indiscutable, l'état massif du « bec nucellaire ». Alors, il est vrai, je 1° pas d'origine infra-crétacée?, Bull. Soc. Linn. de Normandie, 6° ST” vol. II, mai 1910. 1. BEAUCHAMP (P. de), Sur l'existence et les conditions de la parthénogénès? chez le Dinophilus, €. R. Acad. d. Sc., CL, 1910. D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 227 disais pas explicitement que cet état est primaire, parce que je n'avais pas prévu l'objection qui m'est faite aujourd'hui, mais je le sous-entendais ; actuellement je ne crains pas de l'affirmer. Si le bec nucellaire du Bennettites peut être comparé à quelque chose chez les Gnétacées, c'est assurément au bec transitoire du Welwitschia. Quant au « flange » établi au sommet de la deuxième enve- loppe du Gn. Gnemon et que Miss Berridge compare aux ailes de la graine du Bennettites et qu'elle figure saillant vers l'extérieur, jai eu moi-méme l'occasion de l'observer depuis longtemps. Mais qu'elle: me permette de lui dire que je l'ai vu en saillie vers l'intérieur. Certes, chez le Gn. Gnemon, la zone génératrice des séries cellulaires radiales d’où il dérive, semble être placée, plutôt sous l'épiderme externe, mais chez d'autres espèces elle se trouve, elle aussi, nettement localisée contre la face interne de l'enveloppe; et, en tous cas, je le répète, la saillie est interne. Il m'a semblé que ce « flange » avait tout simplement pour róle de protéger, aprés fécondation, le sommet de la graine en étran- glant son ouverture supérieure et que, par suite, ce rôle est complémentaire du comblement du canal micropylaire par pro- lifération de ses cellules épidermiques. M. Luizet expose, avec échantillons, préparations et des- sins, ]a suite de ses études sur les Saxifrages. Contribution à l'étude des Saxifrages du groupe des Dactyloides Tausch. (4* article); PAR M. D. LUEZET: Saxifraga fastigiata sp. nov. — J'avais rencontré, pour la première fois, quelques échantillons de cette plante au Val d'Eyne, le 44 juillet 1890. Mon embarras fut grand, à mon retour à Paris, de les rapporter exactement à une espèce connue : S. moschata Wulf.?, S. exarata Vill.?, S. pubescens Pourr.?; il y avait bien concordance des caractères sur certains Points, mais jamais identité parfaite dans l'ensemble. Aucune Observation rigoureuse ne me permettait non plus de présumer 228 SÉANCE DU 28 AVRIL 1914. que la plante füt un produit d'hybridation. D'autre part, toutes mes recherches, en vue de la retrouver dans les divers herbiers mis à ma disposition, étaient restées sans résultats. Je devais done attendre une nouvelle occasion de me rendre au Val d'Eyne; elle se présenta au mois de juillet dernier. Je pus récolter, le 19 juillet 1911, de nombreux échantillons conformes à ceux de 1890 et je dus reconnaitre que je me trouvais en présence d'une espéce nouvelle. Néanmoins je me résignai difficilement à admettre la nouveauté absolue de ce Saxifraga, assez répandu au cœur méme de la Cerdagne, sur un territoire exploré tant de fois et en tous sens, au xvm? siècle par Pourret et Lapeyrouse, et depuis par tant de botanistes éminents. Je gardai l'arriére-pensée que des recherches, plus minutieuses encore et poussées jusqu'à l'époque contemporaine de Pourret et de Lapeyrouse, me ménageaient quelque surprise. En effet, le S. fastigiata, nouveau comme espèce, a déjà une histoire aussi instructive que peu banale, digne d'étre connue, car elle projette une vive lumière sur la question si obscure de l'iden- tification des S. pubescens Pourr., S. pubescens DC. et S. mixta Lap. Tous les botanistes savent que, malgré les nombreuses controverses dont elle a été l'objet, cette question n'a jamais été clairement ni indiscutablement élucidée par aucun auteur. Les documents précis que j'ai pu recueillir depuis la découverte du S. fastigiata me donnent la certitude de pouvoir résoudre définitivement ce probléme, au chapitre du S. pubescens Pourr. qui paraitra ultérieurement. La plante, à laquelle je donne le nom de S. fastigiata, à été connue de Lapeyrouse, qui en avait fait une variété 5. pubescens Pourr. de son S. moschata (Abr. Fl. pyr., p. 235). C'est à celle circonstance qu'elle dut de tomber bientót dans loubli, en méme temps que le S. moschata Lap., considéré par la plupart des auteurs comme identique au S. moschata Wulf. Lapeyrouse la signalait au Val d'Eyne notamment et au Llaurenti, où ja en effet constaté la présence du S. fastigiata. Il en possédail, dans son herbier, un échantillon unique, qui lui avait été remis; dit-on, par Pourret sous le nom de S. pubescens et que D. Clos, dans sa revision de l'herbier Lapeyrouse (1857), crut pouvoir rapporter au S. moschata Wulf. On ne peut admettre que D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 229 Pourret ait reconnu son S. pubescens dans une plante si diffé- rente des échantillons étiquetés par lui sous ce nom dans son propre herbier. Comment un botaniste, aussi expérimenté que lui, n'aurait-il pas été frappé de l'incompatibilité de certains caractères d'un tel S. pubescens avec la description qu'il avait donnée de l'espèce (Act. Toul., HI, p. 327), en 1788, c'est-à-dire sept années avant la publication de la Flore des Pyrénées de Lapeyrouse (1795)? Voici ce qu'en pensait Grenier, d'aprés une lettre adressée à Loret le 12 mai 1866 : « On le voit, tout repose ici sur cet échan- lillon unique, envoyé croit-on par Pourret, mais cet échantillon n'a-t-il pas été transposé accidentellement? Sans mettre en doute la bonne foi de Lapeyrouse, je le crains, car je lis dans Pourret, toujours si précis, « foliis palmatis » tandis que le S. moschata est foliis integris, bi-trifidisve ». Et, comme il s'agit entre les deux savants, d'établir la priorité entre les dénominations de S. pubescens Pourr., S. pubescens DC. et S. mixta Lap., l'au- teur de.la Flore de France ajoute : « J'avoue que J'ai plus de tendance à m'en rapporter au discernement de Pourret qu'à celui de Lapeyrouse et qu'il est probable que le S. pubescens DC. est bien aussi celui de Pourret, d'où je conclus que le nom de S. pubescens doit étre attribué à Pourret et-non à de Candolle. Enfin, si le S. mixta Lap. n’est que le S. pubescens Pourr., je leporterai le nom de Lapeyrouse, S. mixta, en synonyme à celui de Pourret, S. pubescens ». Grenier terminait sa lettre par une appréciation tout à fait d'actualité à propos du S. fastigiata : « Quant au S. moschata Lap., je suppose que ce n'est qu'un mélange de S. mixta Lap., S. exarata Vill. et S. moschata Wulf., dont la répartition ne pourrait modifier les conclusions précé- dentes. ! » La lettre de Grenier, à laquelle je reviendrai au chapitre du S. pubescens Pourr., est d'autant plus intéressante qu'elle justifie 1. Pour que cette dernière phrase soit clairement intelligible, il ne faut Pas oublier que Lapeyrouse ne confondait pas son S. moschata — S. mos- chata Wulf. avec le S. muscoides, Wulf. ; qu'il lui attribuait des caractères distinctifs, notamment des feuilles velues et sillonnées (hirtis, sulcatis), des pétales elliptiques, carénés, plus grands que le calice, et qu'il sub- divisait l'espèce en trois variétés : B pubescens Pourr.; — y. floribus albis Petalis nervosis; — à. foliis omnibus integris linearibus. 230 SÉANCE DU 28 AVRIL 4911. le silence de son auteur au sujet du Saxifraga moschata B. pubescens Pourr., qui n'est autre que le S. fastigiata actuel et qu'il rapportait sans préciser au S. mixta Lap. ou au S. exarata Vill. On concoit que la transposition accidentelle, qu'il est sage d'admettre avec un auteur aussi digne de notre confiance que Grenier, n'ait pas peu contribué à égarer les botanistes, les uns placés dans l'impossibilité de recourir aux échantillons originaux du S. pubescens insérés dans l'herbier Pourret, les autres amenés à considérer l'échantillon de l'herbier Lapeyrouse comme le vrai S. pubescens Pourr. Il ne peut y avoir aucune équivoque dans l'identification du S. fastigiata au S. moschata Lap. B. pubescens Pourr., car cette plante est représentée dans l'herbier du Muséum par des échan- tillons étiquetés par Lapeyrouse lui-même, sous la dénomination équivalente à ses yeux, de S. cæspitosa pubescens et varietates. D'autre part, l'herbier du Muséum renferme de beaux échan- tillons de l'espéce, récoltés par Guinand, au Cambres d'Aze, en août 1849, étiquetés S. Lapeyrousiana et accompagnés Sur l'étiquette de la note manuscrite suivante : « Ne sachant à quelle espèce la rapporter, je l'ai nommée ainsi en herbier. Je l'avais déjà trouvée en 1847. » Sur l'un des bords de l'étiquette il a élé ajouté : « S. exarata ex Gren. » | . Guinand, en récoltant son S. Lapeyrousiana, s'était. donc trouvé, comme moi-méme, dans l'impossibilité de le rapporter à une espèce connue, et, en fait, il avait jugé bon de lui donner un nom spécial et de le dédier à Lapeyrouse (il ignorait sans doute que Seringe avait déjà donné le nom de S. Lapeyrous" à une plante toute différente). Favorisé à deux reprises Pour étudier la plante vivante, il avait pu distinguer avec netteté les sillons caractéristiques tracés sur la face supérieure des feuilles fraiches. Ces sillons avaient été vus et signalés par Lapeyrouse: aussi cet auteur s'obstinait-il, indépendamment d'autres motifs, à séparer son S. moschata du S. muscoides Wulf. Il n'est pas moins certain que l'existence de ces sillons, accompagnés de nervures saillantes aprés la dessication, a motivé l'avis de Gre- nier, quand il erut devoir rapporter les échantillons de Guinand au S. exarata Vill. et quand il déclara à Loret entrevoir dans le S. moschata Lap. (S. cæspitosa pubescens et varietates) Wn D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 931 mélange de S. mixta Lap., S. exarata Vil. et S. moschata Wulf. ; Le S. fastigiata doit-il être considéré comme une espèce? Il importe avant tout, de résumer et de discuter au besoin, les appréciations des botanistes qui ont récolté ou étudié la plante avant moi, Lapeyrouse, Guinand, Clos et Grenier. D'aecord avec Lapeyrouse, Guinand et Grenier, pour ne pas rapporter le S. fastigiata au S. moschata Wulf., je ne me trouve en contradiction qu'avec Clos. J'objecterai que ce savant n'a pu se livrer qu'à un examen forcément trés sommaire et trés imparfait de l'échantillon unique et sec de l'herbier Lapeyrouse, tandis qu'il aurait été important, en raison des idées qu'il par- tageait sans contredit avec ses contemporains sur le polymor- phisme du S. moschata Wulf., qu'il pùt étudier un grand nombre d'échantillons aussi variés que possible. L'avis de Clos ne saurait donc prévaloir en pareil cas; il n'a servi qu'à jeter la suspicion sur l'identité des S. pubescens Pourr. et S. mixta Lap., admise au profit de Pourret par Grenier, 1848 (Fl. fr., t. I, p. 649). Pour Lapeyrouse la plante n'est pas le S. moschata Wulf., ni le S. exarata Vill., c'est le S. pubescens Pourr. L'auteur est tout au moins fondé à le croire d'aprés l'échantillon unique qu'il croit tenir de Pourret et qui figure dans son herbier; il ne peut reconnaitre en lui son S. mixta et il en fait la variété 3. pubescens Pourr. de son S. moschata, déjà séparé spécifiquement par lui du S. muscoides Wulf. Guinand se trouve contraint de voir dans ses échantillons du Cambres d'Aze une espèce nouvelle qu'il dénomme S. Lapeyrou- siana. Grenier, qui a certainement dù voir la plante de Guinand, la rapporte au S. exarata Will.; mais peut-être n'a-t-il pas eu entre les mains les échantillons récoltés par Lapeyrouse et n'a- t-il pu en apprécier la nature que d'aprés les descriptions données par l'auteur? Toutefois l'a-t-il fait avec la maitrise d'un *avant confiant en sa très grande expérience et sans se déjuger au sujet de ce qu'il regardait comme du S. exarata Vill. La preuve m'en a été fournie par l'examen de certains échantillons de l'herbier Bonpland (Herbier du Muséum), étiquetés S. exarata 232 SÉANCE DU 28 AVRIL 1941. Lap. de la propre main de Lapeyrouse. Ils démontrent que le célèbre botaniste pyrénéen ne se faisait pas une idée régulière- ment exacte des Saxifraga exarata et S. moschata, ni du S. fasti- giata dont il est question ici. J'ai examiné avec soin ces échantil- lons, la plupart différents les uns des autres; j'ai dù les rapporter soit au S. moschata Wulf., soit au S. pubescens Pourr., soit au S. fastigiata. Je serais donc ici en parfait accord avec Gre- nier, aux yeux duquel le S. mixta Lap. n'était autre chose que le S. pubescens Pourr., s'il n'appelait pas S. exarata Vill. la plante que je désigne sous le nom de S. fastigiata. Tl ne s'agit donc plus que d'une différence d'interprétation : faut-il voir dans le S. fastigiata une forme ou une variété du S. exarata Vill.? ou doit-on, comme je le crois nécessaire, le séparer de cette espéce et en faire une espéce distincte? Une question de ce genre est toujours délicate à résoudre, elle l'est plus particulièrement ici, vu le polymorphisme habi- tuel d'un grand nombre de Dactyloides. Je me trouve placé devant le probléme si spécieux de la délimitation de l'espéce, en face de tels maîtres qui, s'efforcant de limiter leur classification à un nombre d'espèces le plus restreint possible, élargissent le champ dans lequel peut se manifester le polymorphisme, — en face de tels autres qui, plus méticuleux et enclins peut-étre à abuser de la précision, aboutissent quelquefois à une multiplica- tion exagérée du nombre des espèces. J'entrevois un égal péril à me rallier exclusivement à l'un ou à l'autre système, aussi m'en tiendrai-je, dans le cas actuel, à cette règle que je crois juste : dans l'étude d'une espéce polymorphe, exposée par cela méme à un encombrement souvent confus de formes et de variétés, il y a avantage à séparer toute plante qui peut se distinguer aisé- ment de cette espèce, et dont les caractères les plus saillants ne sont pas particuliers à la dite espèce, mais appartiennent soit à des espèces voisines, soit en propre à la plante considérée‘. 1. Il arrivera, au cours de mes travaux, que des questions de polymor- phisme se trouveront compliquées de questions d'hybridité ; je dois dire comment j'envisage les hybrides que j'aurai l'occasion de présenter. J'estime, comme m'en ont persuadé d'ailleurs les maitres de notre haut enseignement, qu'il n'y a certitude d'hybridité qu'après réalisation synthétique des hybrides; il n'y a pas d'autre garantie rigoureusement scientifique. Mais, il faut bien le reconnaître, l'étude synthétique de hybrides de Dactyloides présente des difficultés insurmontables : ; D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 233 Cette régle me permettra, je l'espére, de mener à bien l'étude des espéces dans le voisinage de leurs lignes de démarcation entre elles, liznes souvent superficielles ou factices, quand on veut, par exemple, passer insensiblement du S. moschata Wulf. au S. exarata Vill., puis au S. intricata Lap., au S. nervosa Lap. et enfin au S. pentadactylis Lap., ou passer successi- vement du S. fastigiata au S. exarata Vill., puis au S. pubes- cens Pourr., au S. Prostiana Ser. et finalement au S. Zratiana F. Schultz. Suivant la tendance d'un auteur, multiplicateur d'espèces trop fécond, ou réducteur d'espèces trop rigoureux, il y a là matière à des séparations judicieuses aussi bien qu'à des réunions justifiables. La planche VII, annexée à cet article, représente en gran- deur naturelle trois échantillons de S. fastigiata, en regard deb S. exarata Vill., S. moschata Wulf. et S. pubescens Pourr., et avec croquis de quelques détails importants, pétales, sépales et feuilles basilaires. Il me suffira, pour démontrer la nécessité d'élever le S. fastigiata au rang d'espèce, d'insister sur les diffé- rences qui le séparent du S. exarata Vill. et qui permettent de le reconnaitre à première vue. Les pétales du S. fastigiata, franchement jaunes dans leur jeunesse, ont la couleur des pétales du S. moschata Wulf. et non faudrait la poursuivre dans les montagnes, à des altitudes supérieures le plus souvent à 2 000 métres, ce qui est matériellement impossible. Pro- céder, d'autre part, à des expériences de cette nature dans un jardin botanique, par exemple, ce serait aller au-devant d'échecs imposés par les différences de milieu et de climat, ou ce serait aboutir à des produits comparables de trop loin à ceux qu'engendrent les croisements naturels. Je suis donc contraint, à mon grand regret, d'abandonner la méthode synthétique dont il m'est trop difticile d'obtenir les services en cette circonstance et de m'en tenir aux présomptions d'hybridité, sous la seule garantie d'observations analytiques rigoureuses. Qu'on veuille bien ne pas voir des certitudes où il ne peut y avoir scientifiquement que des Présomptions, si judicieuses qu'elles puissent paraitre. La seule utilité Incontestable de l'adoption des hybrides, même présumés, est de per- mettre de déblayer le terrain, quand le polymorphisme des espèces parait se compliquer avec une évidence suffisante de phénomènes T'hybridation; mais il serait, je crois, opportun et prudent, dans tous les cas où l'hybridation n'a pu étre vérifiée par synthése, de remplacer le Signe habituel (>x<) par une double flèche (+), par exemple, placée entre *$ noms des deux parents présumés. Celle-ci aurait l'avantage d'indiquer la seule chose exacte et importante à connaitre, l'évolution des carac- tères dans l'un ou l'autre sens entre les parents présumés. 934 SÉANCE DU 28 AVRIL 1911. la couleur blanchátre et méme blanche trés souvent des pétales du Saxifraga exarata Vill.; ils portent trois nervures vertes que l'on n'observe jamais ni dans l'espèce de Wulfen, ni dans l'espèce de Villars'; en outre, la couleur jaune des pétales et la couleur verte des nervures sont instables : les nervures vertes ne tardent pas à devenir brunàtres, orangées et méme rougeâtres, et les pétales tendent à se décolorer avec l'àge, tandis que ceux du S. exarata Nil. deviennent ordinairement jaunâtres après la dessication. Ces pétales ne sont ni oblongs, comme dans le 5. moschata Wulf., ni obovales ou obovales oblongs, comme dans le S. exa- rata Vill.; ils sont ovales ou elliptiques. Voisin de l'une des espèces par l'abondance de ses feuilles entières et la petitesse fréquente des lobes latéraux de ses feuilles supra-basilaires 2-3-fides, le S. fastigiata peut tout aussi bien être assimilé à l’autre espèce, en raison des sillons tracés sur la face supérieure de ses feuilles et des nervures saillantes que celles-ci présentent avant ou aprés la dessication. La couleur vert sombre de ses touffes, sa pubescence glanduleuse parfois extrémement déve- loppée, lui donnent d'autre part une certaine ressemblance avec le S. pubescens Pourr., mais on ne retrouve chez lui ni les pétales blancs, ni les feuilles à lanières longues et étroites, ni la viscosité caractéristique de l'espèce de Pourret. Enfin, caractères très remarquables et propres au S. fastigiata, les nervures des jeunes feuilles des rosettes stériles axillaires sont translucides, et paraissent dépourvues de chlorophylle par rapport au paren- chyme coloré en vert-foncé, et les feuilles supra-basilaires, prin- cipalement les anciennes, portent sur leur face supérieure des lignes creuses prolongées jusqu'à l'extrémité des lobes. Description. — Plante brièvement cespiteuse, d'un vert sombre, très pubescente glanduleuse dans toutes ses parties, faiblement visqueuse et odorante, à souche sous-frutescente, à tiges courtes, recouvertes de feuilles anciennes rapprochées d'un brun foncé ou noirâtre. Tiges flori- fères nombreuses, raides, hautes de 3 à 15 cm. (inflorescence comprise) : " n x 5 ip et épaisses de 0,5 mm. à prés de 2 mm., recouvertes d'un bout à l'autre 1. Lapeyrouse (Abr. Fl. pyr. p. 208) attribue au S. exarata vill. due pétales blancs marqués en-dessus de trois lignes vertes, quelquefois ir blanc pur. Il ne me parait pas douteux que l'auteur a confondu avec le S. exarata Vill., une plante que je décrirai ultérieurement sous le nom dé S. chlorantha et que je présume être l'hybride du S. pubescens Poutr. p D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 235 d'une pubescence glanduleuse ordinairement dense et quelquefois rude au toucher. Bractéoles linéaires, entiéres, obtuses, ainsi que les bractées, qui peuvent étre aussi cunéiformes 3-5-fides, surtout les inférieures; feuilles caulinaires 0-2 entières, sublinéaires, obtuses, ou pétiolées 2-3-5-fides, à lobes obtus. Rosettes stériles axillaires sessiles ou briève- ment stipitées; feuilles supra-basilaires dressées, généralement allongées, sublinéaires ou vaguement lancéolées, entières, obtuses, ou 2-3-fides, souvent à lobes latéraux courts et étroits plus ou moins divariqués, sillonnées sur leur face supérieure, parfois exclusivement entières. Feuilles- basilaires étalées, ordinairement pétiolées 3-5-fides, à lobes peu profonds et obtus, plus ou moins sillonnées ou munies de nervures saillantes. Feuilles infra-basilaires étalées ou réfléchies, sessiles cunéiformes, plus rarement pétiolées, à trois lobes courts, obtus et larges, surtout le médian, tantót munies de nervures plus ou moins saillantes, tantót par- courues sur leur face supérieure par des sillons distincts longtemps per- sistants. Inflorescence de 3-9 fleurs, en panicule lâche ou serrée, à pédoncules courts ou allongés portant 1-2 fleurs, dressés. Pétales ovales ou elliptiques, jaunes, à trois nervures vertes d'abord, puis bientót bru- nàtres ou rougeátres, plus larges et plus longs que les sépales ovales ou ovales-oblongs obtus. Tube du calice trés accrescent et alors plus long que les sépales. Filets des étamines égaux aux sépales ou plus courts. Styles ne dépassant pas les sépales à la maturité et divariqués sur le fruit mür. Capsule globuleuse, grosse, incluse dansle tube du calice. Graines ellipsoides oblongues, finement chagrinées, munies d'un seul cóté d'une aile longitudinale épaisse. Diagnose latine: — Breviter cæspitosa, obscure virens, tota pilis glandu- losis obsita, leviter viscosa vel odorata ; caudiculis sublignosis, brevibus, foliis vetustis persistentibus atrofuscis; caulibus floriferis numerosis, erectis, 3-9-floris, racemosis vel paniculatis. Folia supra-basilaria sulcata, elongata, omnia vel pleraque linearia vel sublanceolata, integra, obtusa, cetera 2-3-fida lobis lateralibus haud raro brevibus, tenuibus, divaricatis ; basilaria plus minusve sulcata vel elevato-nervosa, petiolata, 3-5-fida, lobis linearibus obtusis; infra-basilaria reflexa, sepius cuneata sessilia, rarius petiolata, sulcata vel elevato-nervosa, trifida, lobis linearibus, brevibus, latis, obtusis; caulina 0-2 linearia, integra, obtusa, vel petiolata 3-»-fida; bractez atque prophylla linearia, integra, obtusa, vel bracteae inferiores 3-5-fida. Flores 3-9 in pedunculis brevibus vel elongatis, strictis, 1-2-floris. Petala ovata vel elliptica, laciniis calycinis longiora et latiora, lutea, senescendo albescentia, trinervia, nervis viridibus, mox subfuscis, demum rubiginosis, lateralibus ex parte media provenientibus. Calycis lacini: ovatæ vel ovato-oblongæ, obtusæ, tubo crescente bre- vlores. Stamina lacinias æquantia vel eis paulo breviora. Capsule glo- bosæ, in tubo inclus, stylis divaricatis lacinias haud superantibus. Semina ellipsoidea-oblonga, fusca, tuberculis minutissimis omnino obtecta, in longitudinem ab uno latere alata. le S. fastigiata.. Ce S. chlorantha, qui porte des fleurs caractéristiques, à pétales jaune verdàtre et à cinq nervures vertes, présente aussi des formes à pétales blancs, marqués de trois lignes vertes, et nettement distincts par cela méme des pétales blanc pur et à trois nervures non colorées du S. pubescens Pourr. 236 SÉANCE DU 28 AVRIL 1941. Hasrat. — Le Saxifra fastigiataga croit sur les rochers à partir de 2000 métres d'altitude, dans le voisinage des S. pubescens Pourr., S. geranioides Lap. et S. moschata Wulf. s.-sp. confusa Luiz. ined.; il est en pleine floraison en juillet et semble un peu plus précoce que le S. moschata Wulf. Il est assez abondant au Val d'Eyne; M. l'abbé Soulié l'a récolté dans la vallée de Llo et principalement sur les crétes entre le Cambres d'Aze et la vallée d'Eyne et entre le Val d'Eyne et la vallée de Llo : dans le massif de Madrés, au Roc noir, oü il est rare, et au pic: de la Pelade où il est abondant; enfin au Llaurenti, entre le pic de Camp ras et le Roc blanc. Je ne connais aucune autre station de cette plante; il y aurait intérêt à la rechercher au Tourmalet, où Lapeyrouse indique son S. moschata Q. pubescens Pourr. Je n'ai jamais rencontré, dans les herbiers que j'ai pu consulter, indépendamment des échantillons de Lapeyrouse et de Guinand dont j'ai parlé plus haut, que de rares spécimens de S. fastigiata mélés et confondus avec des exemplaires authentiques de S. pubescens Pourr. (A suivre). Planche VII. Saxifraga fastigiata Luiz. et espèces voisines (S. exarata Vill., S. mos- chata Wulf. form. glandulosa Engl., S. pubescens Pourr.). M. F. Camus résume la Note ci-dessous de M. Langeron : Valeur de l'hydrotimétrie en géographie botanique pour l'étude des accidents locaux; PAR M. LE Dr MAURICE LANGERON. Les trés intéressantes communications de MM. F. Camus ', Guflroy? et Hy ?, au sujet du Juniperus communis et de sesappe tences chimiques, viennent de rappeler avec quelle prudence il faut traiter ces questions de biologie. L'influence de la cor 1. Camus (F.), A propos du Juniperus communis. Bull. Soc. bot. Fr. LVII, p. 225-231, 1910. 79: 2. GUFFROY (CH.), A propos du Juniperus communis. Ibidem, p. 178-179; Calcuire, calcimétrie et plantes calcicoles, Ibidem, p. 232-234. 8 3. Hy (F.), Observations sur le Juniperus communis. Ibidem, p. 534538 Bul 50c. bot de Hr. D BYVA (AO b o A vA EX v^ a, E. NE I) qp a jo» & d N [| LE NE 19 5 Y V m EN 9 hi e o, | RE 2 ES ) Y 4 "i 2. ) NS g À © T À +R ri nr pe (ll nn fill ed Saxifraga fastigiata Luiz. et espèces voisines. M. LANGERON. — HYDROTIMÉTRIE EN GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 237 stitution chimique du sol sur la répartition des plantes n'est plus à démontrer; tous les botanistes l'admettent, sous une forme ou sous une autre, et tous savent que ce facteur n'est pas moins important que les conditions climatiques. Mais MM. F. Camus et Guffroy ont bien insisté sur la nécessité de préciser avec la plus grande rigueur possible, sur les lieux mémes, les conditions chimiques dans lesquelles se trouve la plante dont on étudie la répartition. M. F. Camus a démontré l'insuffisance de la carte géologique, qui ne peut donner qu'une orientation générale et ne saurait absolument pas, méme lorsqu'elle est exacte, indiquer « les accidents locaux dont l'importance est de premier ordre ». Comme exemple, M. F. Camus signale, entre autres, des oscilla- tions sensibles dans la teneur en carbonate de calcium de certaines mares de la forét de Fontainebleau, oscillations traduites par des variations de la flore de ces mares. Ces faits sont d'autant plus intéressants qu'ils ont été observés dans une région paraissant exclusivement siliceuse, si on s'en rapporte à la carte géologique. M. Guffroy émet de son cóté un desideratum auquel je crois àvoir déjà donné depuis longtemps un commencement de satis- faction. « Le carbonate de chaux, dit M. Guffroy, peut trés bien être fourni à la plante, en sol dépourvu de calcaire, par des eaux de ruissellement ou des eaux courantes..... il faut tenir compte, lorsque cela est nécessaire, de la composition des eaux fournies à la plante. » Lorsque je commençai à m'occuper de géographie botanique, je compris immédiatement la nécessité de préciser avec la plus grande rigueur possible la nature des stations des plantes, autre- ment dit les facteurs édaphiques qui régissent leur distribution. Mes premiers travaux dans cette voie ayant eu pour objet les Muscinées, je me suis trouvé tout naturellement amené à étu- dier, au point de vue chimique, l'eau, qui est la station de beau- Coup de ces végétaux. J'ai voulu faire pour les eaux ce qui avait été fait pour les terres avec le calcimètre; je me suis adressé à la seule méthode pratique et rapide, permettant de faire, en un temps limité et presque sur le terrain, un grand nombre de dosages d'une précision suffisante, la méthode hydro- ümétrique de Boutron et Boudet. : Durant les années 4895 à 1898, grâce à la dévouée collabo- 238 SÉANCE DU 28 AVRIL 1911. ration de mon savant et excellent ami le D" Henri Sullerot, j'ai pu effectuer un grand nombre d'analyses hydrotimétriques d'eaux du département de la Cóte-d'Or. Les résultats en ont été publiés dans les Musc?nées de la Côte-d'Or, ouvrage paru en 1898, il v a donc douze ans. L'année suivante, j'ai pu démontrer expérimentalement, par de longues séries de dosages hydro- timétriques, la décalcification des eaux par les tourbes et les humus acides et élucider ainsi quelques points de la biologie des Muscinées. Depuis lors, j'ai toujours pratiqué systémati- quement ces dosages sur les échantillons d'eaux prélevés au cours des herborisations, parallélement aux échantillons de terres. Je continue à réunir ainsi des documents qui, portant chaque année sur les mémes points, finiront par me fournir des résultats comparatifs intéressants. J'ai publié en 1903 quelques données de cette nature concernant le Palatinat’; un peu plus : tard, en 1904, j'ai pu, grâce aux indications combinées de l'hydrotimétrie et de la caleimétrie expliquer la présence, dans le Jura calcaire, du Trichocolea tomentella?, Hépatique réputée éminemment calcifuge. Dans le présent travail, je me propose de montrer la valeur de l'hydrotimétrie dans l'étude des acti- dents locaux. I. — LA MÉTHODE HYDROTIMÉTRIQUE Cette méthode a été imaginée par Boutron et Boudet* pour déterminer ce qu'on appelle le degré de dureté de l'eau. Une eau est dite dure lorsqu'elle précipite le savon : c'est Clarke qui a reconnu le premier, en 1847, que le savon rend immédia- tement l'eau distillée mousseuse, tandis que, pour les autres eaux, le phénomène de la mousse n'apparait qu'après la décom- position des sels terreux par le savon. La dureté de l'eau 5e manifeste donc par la précipitation du savon; plus une eau est dure, plus elle dissout difficilement le savon, plus elle forme avec lui de grumeaux. On admet que, jusqu'à un certain point, la dureté est proportionnelle à la quantité de sels terreux (calcium et magnésium) dissous dans l'eau. 1. Bull. Soc. bot. Fr., L, p. 430-457, 1903. 2. Archives de la flore jurassienne, V, p. 63-66, 1904; VI, p. 124-126, 3. Journal de Pharmacie, 1856. 1905. M. LANGERON. — HYDROTIMÉTRIE EN GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 239 Si donc on verse peu à peu dans une eau donnée une solution alcoolique titrée de savon, on décompose et on neutralise tous les sels de calcium et de magnésium qui y sont dissous. Quand l'opération est terminée, il ne se forme plus de grumeaux et l'agitation fait apparaitre une mousse fine et persistante. Plus une eau est calcaire, plus il faut verser de solution de savon pour obtenir la mousse caractéristique. Boutron et Boudet ont proposé d'exprimer en degrés la quantité de liqueur de savon employée; ces degrés indiquent en décigrammes la quantité de savon neutralisée par litre d'eau et, par conséquent, le poids des sels terreux par litre, à raison de 1 centigramme par degré. On peut donc, au moyen d'une méme liqueur de savon, com- parer plusieurs eaux et arriver à doser, d'une maniére assez précise, la quantité de sels terreux qu'elles tiennent en disso- lution. Tel est le principe de la méthode hydrotimétrique de Boutron et Boudet. D'après les auteurs de la méthode, on pourrait obtenir, par ce procédé en apparence trés simple : 1° Le poids total de la chaux correspondant à tous les sels de calcium; 2 Le poids du carbonate de calcium; 3° Le poids du sulfate de calcium; 4° Le poids total de la magnésie correspondant aux sels de magnésium ; 5° Le poids de l'acide carbonique dissous. Pour établir ces cinq chiffres, il suffirait de quatre opérations : 4. Prendre le degré total de l'eau. b. Prendre le deuxième degré, aprés avoir précipité la chaux par l'oxalate d'ammonium. €. Prendre le troisiéme degré, après avoir éliminé, par l'ébullition, l'acide carbonique et le carbonate de caleium. d. Prendre le sixième degré sur l'eau bouillie et traitée par l'oxalate d'ammonium. Le premier degré donne la totalité des sels de calcium et de magnésium et de l'acide carbonique; le deuxiéme degré donne les sels de magnésium et l'acide carbonique. Le troisième degré donne les sels de magnésium et les sels de calcium autres que le carbonate; c'est ce qu'on nomme quelquefois la dureté perma- 240 SÉANCE DU 28 AVRIL 1911. nente, par opposition à la dureté temporaire qui est due au car- bonate de calcium en dissolution sous forme de bicarbonate. Ce sel est. précipité par l'ébullition, aussi l'eau bouillie est-elle moins dure que l'eau non bouillie. La dureté permanente est produite par le sulfate de calcium qui n'est pas éliminé par l'ébullition. Enfin le sixième degré donne les sels de magnésium. Voici comment on peut établir la composition de l'eau, en calculant d’après ces degrés : 1° Sels de calcium =a — b; 2» Sels de magnésium = d; 3° Acide carbonique —b—d; 4° Carbonate de calcium — (a — c) — CO? ; 5° Sulfate de calcium = c — d. l| ne reste plus qu'à traduire les degrés ainsi obtenus en poids au moyen d'une table indiquant la valeur en milligrammes de chaque élément par degré hydrotimétrique. Voici quelques- unes de ces valeurs‘ pour 1 litre d'eau et 1° hydrotimétrique : Carbonate dé calcium.. -< 5 : : "0.010 Sülfate de calcium 5 2. -o iUe V OMM Carbonate de magnésium . . . . . . . . . . 0,0088 Sulfate dé magnésium. 5:22... v.s. 10,0198 Savon 8:59 Do 108 d'eau... v oso oc. 0,1081 Cette méthode est très séduisante par sa rapidité et son apparente simplicité. En réalité, si elle n'est pas appliquée par un opérateur atten- tif, elle conduit à de graves erreurs. Albert Lévy? a très bien indiqué les écueils qui guettent le chimiste non prévenu et les moyens d'arriver à faire des lectures correctes. Je dois reprendre cette question à l'aide de mes remarques personnelles, car le but poursuivi par le botaniste n'est pas le méme que celui du chimiste. Ce dernier doit obtenir des chiffres aussi exacts que possible quant à leur valeur absolue : le biologiste n'est pas aussi rigoureusement astreint à ce genre d'exactitude. Ce quil cherche surtout, ce sont des résultats comparables entre eux, dont il pourra déduire des lois : une légere erreur dans les chiffres obtenus n? pas grosse importance, pourvu que cette erreur soit trés petite et qu'elle 1. On trouvera un tableau plus complet dans le Memento du chimiste, par HALLER et GIRARD, Paris Dunod et Pinat, 1907; cf. p. 365-367. : 2. ALBERT-LÉVY, Analyse chimique de l'air et des eaux. Méthode nydroti métrique. Annuaire de l'observatoire de Montsouris pour l'année Paris, Gauthier-Villars, 1894; cf. p. 324-340. M. LANGERON. — HYDROTIMÉTRIE EN GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 241 soit toujours la méme, car les données définitives restent comparables, Nous allons examiner les diverses causes d'erreur, indiquer les moyens d'y remédier et déterminer leur importance, en ce qui concerne le but que nous voulons atteindre. Les erreurs de dosage peuvent étre dues aux instruments, à la liqueur titrée, à la maniere d'effectuer le dosage. 1° Instruments. — Les objets nécessaires pour faire un dosage hydrotimétrique sont un flacon portant quatre traits de jauge, correspon- dant à 40, 30, 20, 10 centimètres cubes et une burette spéciale, dite burette hydrotimétrique. Ces instruments spéciaux sont à peu pres indispensables, On ne peut mesurer l'eau à analyser dans une éprou- vette graduée et la verser ensuite dans un flacon quelconque, car la perte par adhérence aux parois de l'éprouvette fausserait les résultats. Albert- Lévy conseille l'emploi d'une pipette jaugée. Ce procédé est trés bon car il permet de mesurer trés exactement le volume d'eau à analyser, on pourra donc se servir d'un flacon quelconque d'une contenance de 100 grammes et bouchant à l'émeri : on y versera l'eau à analyser mesurée au moyen de la pipette. On se rappellera qu'il ne faut jamais souffler dans une pipette jaugée pour faire écouler le liquide : ces pipettes sont graduées soit à l'écoulement libre, soit à l'écoulement contre la paroi du vase. Une pipette de 40 centimètres cubes suffira, car il est rare que le botaniste ait à étudier des eaux qui nécessitent une dilution pour le dosage hydrotimétrique. Albert Lévy reproche à la burette hydrotimétrique, de la forme dite burette de Gay-Lussac, la difficulté de son maniement. Il y a là, croyons- nous, une exagération. Cette burette peut trés bien être maniée d'une seule main; l'index doit étre appuyé sur l'orifice de remplissage et sert à régler l'écoulement du liquide. Le pouce et le médius suffisent pour maintenir l'instrument et pour lui faire exécuter les mouvements de bascule au moyen desquels on verse le liquide. On le fait trés facile- ment couler goutte à goutte, pourvu que la pulpe de l'index soit légere- ment moite et permette de bien obturer l'orifice circulaire de remplissage. L'emploi de la burette de Mohr à robinet est aussi difficile à apprendre pour le novice, et cet instrument nécessite l'emploi d'un support, ce qui est une complication pour le botaniste, surtout en voyage. L'entretien du robinet nécessite des soins minutieux, surtout avec la liqueur de savon qui l'enerasse facilement. En outre, la burette de Boutron et Boudet est graduée en degrés et permet de lire directement le résultat obtenu, tandis que l'emploi d'une burette ordinaire, divisée en dixiemes de centimètres cubes nécessite un calcul pour chaque lecture et donne toujours des Chiffres avec décimales. L'erreur provenant de la dilatation par la chaleur de la main est T. LYI. (SÉANCES) 16 242 SÉANCE DU 28 AVRIL 4911. insignifiante si on a soin de ne tenir la burette que par le pouce et le médius. 2» Liqueur titrée. — Elle se prépare en faisant dissoudre à l'ébulli- tion 100 grammes de savon blanc de Marseille ou de savon amygdalin bien secs dans 1 600 grammes d'alcool à 90°; on filtre ensuite dans un flacon renfermant 1 litre d'eau distillée. Au moment de l'usage on filtre et on titre. Primitivement, le titrage se faisait avec une liqueur normale de chlorure de calcium renfermant 0 gr. 25 de ce sel pour 1 litre d'eau distillée. A cause de la difficulté de se procurer du chlorure de calcium pur et sec, il est préférable d'employer le chlorure de baryum qu'il est trés facile d'obtenir et de conserver pur et sec. On en fait une liqueur renfermant exactement 0 gr. 56 de sel pour 1 litre d'eau distillée. On verse 40 centimétres cubes de cette liqueur dans le flacon spécial. on remplitla burette de liqueur de savon jusqu'au trait circulaire placé au-dessus du zéro de la graduation, en ayant soin d'affleurer le liquide à la concavité du ménisque. Tenant alors la burette comme il a été dit, on verse par 12 gouttes c'est-à-dire par deux divisions. Chaque fois on replace la burette dans son support (tube ou flacon à large col garni de coton au fond), puis on agite vigoureusement le flacon. On recommence ainsi jusqu'à ce que, par agitation, on obtienne une mousse fine et per- sistante, ayant environ un demi-centimètre de hauteur. On lit le degré obtenu sur la burette, après s'être assuré que tout le liquide resté adhé- rent aux parois s'est bien écoulé. On doit trouver 22». Si le titre est infé- rieur, il faut étendre la liqueur suivant une porportion donnée par la for- mule suivante : "nr Mu H 0 à chaque 100 centimètres cubes de liqueur on ajoutera x — 100 centi- metres cubes d'un mélange de 2 vol. d'alcool à 90° et de 4 vol. d'eau. Si le titre est supérieur il faut ajouter un peu de savon à la liqueur En opérant ainsi par tâtonnements on l'amène à titrer exactement 22°. Dans le cas où on emploierait une burette ordinaire divisée en dixiemes de centimetre cube, il suffirait de prendre successivement le titre 40 centimetres cubes de la liqueur de chlorure de baryum et d'une qu tité égale d'eau distillée. Soit x à la différence entre ces deux quantités. Le quotient y eXprimera la valeur d'une division de la burette en degrés hydrotimétriques. Bien entendu l'eau distillée et la liqueur titrée de chlorure de baryum sont censées étre irréprochables. | " ; l On trouve dans le commerce des liqueurs de savon toutes préparées: | M. LANGERON. — HYDROTIMÉTRIE EN GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. — 243 est facile d'en vérifier le titre au moyen de la solution de chlorure de baryum. Quand on a soin de s'adresser toujours à la méme maison, on peut avoir une liqueur qui est sensiblement de méme composition. Per- sonnellement, j'emploie depuis quinze ans une liqueur fournie par une grande maison parisienne de produits chimiques. J'ai soin de faire provi- sion d'une assez grande quantité, ce qui me permet de faire de nombreuses opérations avec un liquide identique. En outre, les quantités achetées à des intervalles de plusieurs années ne different entre elles que de valeurs insignifiantes. En admettant qu'en moyenne on emploie 3 centimètres cubes par dosage on voit qu'avec un litre on peut effectuer 333 dosages, par conséquent examiner plus de 160 échantillons d'eaux, ce qui repré- sente un total imposant. Ajoutons que la liqueur hydrotimétrique se conserve trés bien si on a soin de la soustraire aux grands écarts de température. Un flacon bien bouché au caoutchouc est le meilleur récipient. Les bouchons à l'émeri ne ferment jamais parfaitement; quelquefois ils adhérent tellement au goulot qu'il faut briser le col de la bouteille pour en avoir le contenu. Cet accident se produit lorsqu'on a laissé la provision plusieurs mois sans y toucher. Les bouchons de liege sont assez rapidement attaqués par la liqueur de savon. Ils ne conviennent que pour les petits flacons d'usage courant, dans lesquels on verse au fur et à mesure la provision de liqueur nécessaire aux usages journaliers. 3° Maniére de verser. — Albert-Lévy a bien montré l'importance de la rapidité avec laquelle on verse la liqueur hydrotimétrique : le résultat peut varier de plus de 2 degrés pour 40 centimètres cubes d'eau et l'erreur est encore bien plus forte quand on opere sur des dilutions. Il faut donc s’astreindre, méme quand on recommence un dosage et qu'on connait approximativement le résultat, à verser toujours avec la méme vitesse. Je verse au début par 2 divisions de la burette, c'est-à-dire par 12 gouttes. À la fin je verse par 6 gouttes, c'est-à-dire une division à la fois. Il ne faut guère espérer en effet pousser l'approximation plus loin que un degré ou un demi-degré au plus, car pour obtenir une moussse suffisante, méme avec de l'eau distillée, il faut une quantité de savon égale à une divi- Sion, ^ Mousse. — Trois causes d'erreur peuvent provenir de l'apprécia- tion de la mousse obtenue par agitation, ce sont : la fausse mousse, l'épaisseur de mousse à laquelle on s'arréte et l'appréciation de quantité de liqueur de savon nécessaire pour obtenir cette mousse aprés la satura- tion, La fausse mousse apparait presque toujours avec les eaux trés chargées de sels de calcium : elle se montre peu aprés le début du dosage et peut pérsister assez longtemps. Son épaisseur est augmentée par les grumeaux que forme le sayon précipité et elle peut en imposer au débutant. On la WA SÉANCE DU 28 AVRIL 1911. [2] distingue pourtant facilement de la vraie mousse aux caracteres suivants : elle est formée de bulles assez grosses, non irisées, d'aspect sale par suite des grumeaux qu'elles soulévent à leur surface. Ces grosses bulles crèvent brusquement au bout de quelques instants. Elles forment une masse peu épaisse, plutót convexe et sans tendance à monter par capil- larité le long des parois du flacon. La vraie mousse, au contraire, est formée de fines bulles transparentes et irisées. Quelquefois il se forme aussi de trés grosses bulles qui rem- plissent la partie supérieure du flacon mais alors ces bulles sont trans- parentes et irisées et ne ressemblent en rien aux bulles de la fausse mousse. La vraie mousse a toujours une tendance à remplir le flacon et à adhérer aux parois le long desquelles elle monte en fines bulles. L'exactitude du dosage dépend du moment où l'opérateur juge qu'il a obtenu la mousse caractéristique. Il peut y avoir une erreur de un où plusieurs degrés suivant la quantité de mousse à laquelle on s'arrête. D'abord il faut secouer le flacon toujours de la méme facon : saisissant le flacon à pleine main, tenant le pouce sur le bouchon et l'avant-bras légèrement fléchi, je secoue fortement à 16 reprises après chaque addition de liqueur de savon. Avec un peu d'habitude on arrive à exécuter automatiquement ces mouvements et à obtenir toujours la méme épais- seur de mousse. Même après apparition de la vraie mousse, si celle-ci disparait presque de suite, c'est que la saturation n'est pas completement obtenue. Il faut verser encore 6 ou 12 gouttes de liqueur, jusqu'à ce qu'on ait obtenu une mousse persistant pendant 3 minutes environ. Cette mousse a généralement 5 mm. au moins de hauteur. A ce moment la saturation des sels calcaires est dépassée. En effet nous n'avons pas ici, comme dans les autres analyses volumétriques, un réactif indicateur coloré, d'une extréme sensibilité, virant au moment précis de la saturation. Notre moyen d'appréciation est beaucoup plus grossier et résile dans l'apparition de la mousse, provoquée par l'addition d'un petit excès de liqueur de savon. Il faut connaitre la valeur de cet excès pour le retrancher du chiffre obtenu. Boutron et Boudet avaient reconnu que cette correction de mousse est constante et toujours égale à une division de leur burette. Quand on se sert de la burette de Ces auteurs on peut admettre que cette correction est suffisante : 0n na d'ailleurs pas à s'en préoccuper puisqu'elle est indiquée sur la burette. En effet le zéro de la graduation ne part que de la seconde division. Quand on opere non plus sur 40 centimètres cubes de l'eau à analyser mais Sur des dilutions avec des quantités croissantes d'eau distillée la correction de mousse n'est plus la méme. Au chiffre constant s'ajoute le chiffre dù au titre del'eau distillée, qui n'est pas toujours le méme. En effet certaines eaux distillées donnent à l'analyse jusqu'à 1 et 2 degrés, non compris la cor- H. SUDRE. — NOTES BATOLOGIQUES. 245 rection de mousse. Il faut donc en tenir compte lorsqu'on opére sur des dilutions et ajouter au chiffre obtenu la fraction de degré correspondant à la quantité d'eau distillée employée. Mais on sera rarement obligé d'effectuer ces calculs, puisque les eaux seront presque toujours analysées sans dilution. Dans le cas où on emploierait une burette ordinaire, la correction de mousse s'obtiendrait en titrant successivement 40 centimétres cubes de liqueur normale de chlorure de baryum, 20 centimètres cubes de la méme liqueur étendus de 20 centimètres cubes d'eau distillée, puis 40 centi- mètres cubes d'eau distillée. La différence entre le premier et le second chiffre donne la correction de mousse; la troisième chiffre, diminué de la correction de mousse, donne la correction de l'eau distillée (Albert- Lévy). (A suivre). M. Lutz donne lecture de la communication ci-après : Notes batologiques Note II; PAR M. H. SUDRE. Cette Note est relative à l'interprétation de 125 Rubus récem- ment décrits par MM. S. T. et S. Kupcsok dans le Magyar Botanikai Lapok (1907 et 1910) et dont l'un des auteurs, M. S. Kupesok, a bien voulu me donner des exemplaires. R. microcarpus Kupesok Mag. Bot. Lap. (1910), p. 231, non Gen. — Placé dans la série de R. Radulæ Focke, mais appar- tient aux R. glandulosi P.-J. Müll. C'est mon R. trachyadenes, du groupe du R. hirtus W. et K. R. aspreticolus Kpk. /. c. 259, non M. et Lef. — Présenté comme un R. hirtus >< scaber, mais fructifie bien. C'est le R. tenuidentatus Sud., du groupe du R. hirtus. R. scaber var. ramulosus Kpk. l. c. 217. — N'appartient pas au R. scaber W. et N. mais au R. hirtus W. et K. C'est la variété melanochlamys (Prog.) de mon R. tenuidentatus. R. minax Kpk. /. c. 246. — Se rattache au R. hirtus W. et K. " non aux R. Kæhleriani. C'est une forme trés voisine de la Variété rubrisetus de mon R. tenuidentatus. 246 SÉANCE DU 98 AVRIL 1941. Rubus tatiarensis Kpk. /. c. 265. — Ne me parait pas différer du R. hereynicus G. Br. var. pubescens Sud. Bat. n° 195. R. rudericolus Kpk. l. c. 220; R. candicans X< scaber var. ej. in hb. Sud. — Trés fertile et non hybride. Je le rapproche à titre de variété de mon À. hypodasys, du groupe du R. hirtus W. K. Il a la dentelure plus irrégulière, l'inflorescence plus armée que la forme typique, de Bavière. R. scaber var. sursumnitens Kpk. l. c. 216. — C'est un R. hirtus W. et K. et non un R. scaber W.N. Il se rattache à la variété spinifer Sud. du R. minutiflorus P.-J. Müll. R. melanothyrsus Kpk. /. c. 232; R. Guentheri »« scaber ej. — Correspond au type R. minutiflorus P.-J. Müll., qui n'a rien du R. scaber W. N. R. melanaxus Kpk. l. c. 224; R. Guentheri »« tereticaulis ej. — C'est à peu prés la méme plante que la précédente ; mes échan- tillons paraissent bien fructifier et n'ont rien de commun avec le R. tereticaulis P.-J. Müll. R. minatorius Kpk. l. c. 244; R. apricus X< vestitus ej. — Plante très fertile ne rappelant le R. vestitus en aucune facon et n'appartenant pas aux R. Kehleriani. C'est le R. rubiginosus P.-J. Müll., que je subordonne au R. hirtus. W. K. R. inusitatus Kpk. /. c. 267; R. Guentheri X< pulchellus ej. ar De même très fertile et simple variation du R. rubiginosus P.-J. Müll. R. rivularis var. dolichacanthus Kpk. l. c. 254. — Me paraît inséparable des 2 précédents. R. hirtus W. K. var. blandus Kpk. l. e- 250. — C'est le R. Kaltenbachii Metsch, ou une variation peu éloignée du type- R. hirtus W. K. var. paucipilus Kpk. l. c. — Correspond assez exactement au type R. Kaltenbachii Metsch. R. mirandus Kpk. l. c. 237; R. hirtus << scaber (Sabrs.) T Apparemment un À. Kaltenbachii ayant végété dans un endro! couvert et humide. H. SUDRE. —— NOTES BATOLOGIQUES. 241 R. ruderalis Kpk. l. c. 236; R. bifrons X< super-Guentheri? ej. — Rien du R. bifrons ni du R. Guentheri, car les étamines sont longues; de plus trés fertile. C'est le R. Kaltenbachii var. Braunii (T. Braeucher). Je ne m'explique pas que l'auteur le place dans les R. Radulæ? R. hirtus var. apricorum Kpk. l. c. 249. — Provient de la méme localité que le précédent et me parait étre exactement la méme plante! R. feturatus Kpk. l. c. 256. — C'est le R. Kaltenbachit Metsch var. atrocalyx Sud. Diagn. 53. R. atroviridis Kpk. l. c. 240; R. bifrons X tereticaulis var. ej. — Fertile et non hybride. C'est le R. curvifolius Schmid. (1903), que je considère comme une simple variété du R. Kal- tenbachii Metsch. Ne dérive pas du R. bifrons. R. permollis Kpk. l. c. 213; R. bifrons >X< scaber ej. — Je ne le crois pas hybride. Je le rapproche du R. n?gricatus M. et L. à titre de var. permollis. Caractérisé par ses feuilles pubescentes et + cendrées en dessous, son axe florifère non poilu. R. hirtus var. lucidus Kpk. l. c. 248. — C'est le R. nigricatus M. et L. var. persimilis (B. et Pierr.). R. erythrostachys (Sabrs.) var. infuscatus Kpk. l. c. 268. — Est encore à rapprocher du R. nigricatus M. et L. Remarquable par sa dentelure trés fine, ses folioles étroitement obovées, cuspidées, son inflorescence trés feuillée, flexueuse, étroite, à pédoncules ascendants. Je l'appelle R. nigricatus var. axillaris. R. Guentheri var. ericetorum Kpk. l. c. 250. — Correspond au R. delicatulus N. Boul. (non de Martr.), que je subordonne au À. anoplocladus Sud. à titre de variété. R. fonticola Kpk. /. c. 234 (non Sabrs.); R. Bayeri X vestitus €]. — Ne me parait pas différer sensiblement du type R. crassus Hol. R. Guentheri var. micranthelus Kpk. et Sabrs. /. c. 251. — Simple forme parviflore du R. crassus Hol. 248 SÉANCE DU 28 AVRIL 1941. Rubus oligacanthus Kpk. /. c. 222, non Stev. — L'auteur m'a envoyé sous ce nom un mélange de deux formes distinctes dont l'une appartient au R. Guentheri W. et N. R. Lengyelii Kpk. l. c. 235; R. candicans X< Guentheri ej. l. c.; R. Guentheri >< pubescens ej. in hb. Sud. — Je ne vois dans cette forme qu'une variété du R. Guentheri W. et N.; elle appar- tient aux R. glandulosi et non aux R. Radulz. R. flavescens Kpk. /. c. 257, non Lef. et M. — C'estle R. Guen- theri W. N. var. tenuidens Sud. R. rivularis var. callicarpus Kpk. l. c. 253. — C'est encore une var. du R. Guentheri W. et N. se rapprochant du R. minu- tiflorus P-J. Müll. : dentelure irrégulière, axe flexueux, non poilu; turion peu poilu. R. luxuriosus Kpk. /. c. 268; H. hirtus var. »« bifrons ej. — Trés fertile et ne rappelant en rien le R. bifrons Vest! C'est le R. offensus P.-J. Müll., qui n'est nullement hybride. R. affictitius Kpk. l. c. 269. — Très rapproché de mon R. atricolor des Pyrénées, que je considère comme une simple variété du R. offensus. R. immitis Kpk. /. c. 235, non Bor. — C'est la var. guestpha- licus Sud. du R. offensus P.-J. Müll. R. hirtus var. hebetatus Kpk. l. c. 249. — Se rattache encore au R. offensus à titre de variété (/lavulus Sud.). Dentelure gros sière, feuilles glaucescentes, d'un vert jaunâtre, carpelles glabres. R. concinnus Kpk. /. c. 255, non Focke. — Simple forme à carpelles poilus du R. hirtus W. K. var. flaccidifrons Sud. R. acanthodermis Kpk. l. c. 255. — Forme à feuilles supé- rieures + aciculées en dessus et se rattachant la var. précitée du R. hirtus W. K. R. mucidus Kpk. /. c. (1907) 258. — Variation se rattachant encore au R. hirtus var. flaccidifrons; feuilles moins finement dentées. H. SUDRE. —- NOTES BATOLOGIQUES. 249 R. roscidus Kpk. /. c. 234; R. incultus X< scaber ej. — Dans mes spécimens la feuille caulinaire et le rameau appartiennent à deux formes distinctes, ce qui a induit l'auteur en erreur. Le rameau appartient au R. hirtus. R. pravus Kpk. /. c. 266, non Sud.; R. superhirtus »« bifrons ej. — Spécimens peu homogènes paraissant se rattacher en majeure partie au type R. hirtus. R. hirtus var. microthamnus Kpk. l. c. 248. — Se rattache au type AK. hirtus W. K. R. Guentheri W. et N. var. setulosus Kpk. l. c. 251. — Ne diffère pas sensiblement du R. hirtus var. gymnocarpus (B. et Pierr.). R. longisepalus Kpk. /. c. (1907) 264,non P.-J. Müll. — C'est le R. oreades M. et Wirtg. R. Bayeri var. bathyodontus Kpk. l. c. (1910) 254. — Même plante que la précédente. R. vysokensis var. mollicomus Kpk. l. c. 260. — Je considère cette plante comme une var. (mollicomus) de mon R. longiglan- dulosus, du groupe du R. serpens W. R. scaber var. curtidens Kpk. l. c. 211. — Me parait appar- tenir au R. leptadenes var. obovatus Sud., du groupe du R. ser- pens. R. tereticaulis var. tudicularum Kpk. l. c. 218. — C'est à peu prés le R. lividus G. Braun, que je considère comme une variété de mon R. leptadenes (R. echinatus Müll. non Lindl.). R. laciniosus Kpk. l. c. 232. — C'est le R. vepallidus Sud., du groupe du R. serpens Wh. Je ne m'explique pas que l'auteur le mette dans les R. Radulæ? R. scaber var. entomus Kpk. /. c. 215. — Ne diflére pas sen- siblement du R. analogus M. et L. et se rattache au R. serpens et non au R. scaber. R. scabriformis Kpk. /. c. 262, non Hofm. nec Sud. — C'est le R. hylonomoides Sud., trés rapproché du précédent. 250 SÉANCE DU 28 AVRIL 1941. Rubus budackensis Kpk. l. c. 270; R. hirtus X< vestitus:ej. — Très fertile et n'ayant rien du R. vestitus W. et N. C'est le R. angustifrons Sud., du groupe du R. serpens Wh. R. serpentiformis Kpk. l. c. 271; R. apricus >< serpens ej. — C'est le R. pallidisetus Sud. (1904), se rattachant au R. angus- Lifrons comme variété. R. erythroxanthus var. immerens Kpk. l. c. 264. — Corres- pond au À. cordatus var. inconcinnus Schmid., que je rattache au À. flaccidifolius Müll. à titre de variété (cordatus). R. hirtus var. platyodontus Kpk. l. c. 249. — Appartient au R. napophiloides Sud., dont il differe par ses dents larges et peu profondes, ses folioles obovales (var. obrotundatus Nob.). R. callitrichus Kpk. /. c. 259; R. lipopogon >X< serpens ej. ES C'estle R. najas G. Br., simple variété de mon R. napophiloides. R. tereticaulis var. bebaioblastus Kpk. l. c. 219. — C'est le R. densifolius Pierrat, variété du R. longisepalus P.-J. Müll. R. manifestarius Kpk. /. c. 244; R. Kmetii »« vestitus ej Forme pure qui est le type R. serpens (Wh.) tel que je Je com- prends (x. puripulvis). N'a évidemment rien du R. vestitus. R. hirtus var. sinuosus Kpk. l. c. 247. — Même plante que la précédente. R. diplotrichus Kpk. /. c. 221. — Peu différent des deux pré- cédents, mais carpelles velus. R. congestus Kpk. /. c. (1907) 243 ; (non Boul. et Malb.); R. car- paticus << tomentosus ej. in hb. Sud. — Je considère cette plante comme un R. serpens tomentosus Lloydianus, hybride " j'appelle R. Kupcsokianus et qui comprend les deux suivants € d'autres que j'ai recus du méme botaniste sous différents noms. R. pulchrifrons Kpk. l. c. 252; R. hirtus >< candicans? ej. — Me parait avoir la méme origine que le précédent. R. lasiophyllus Kpk. /. c. (1910) p. 205; R. carpaticus get mentosus var. ej. l. c.; R. lipopogon >X< tomentosus ej. 1n p Sud. — A les apparences d'un R. serpens >< Lloydianus. Pe L. BLARINGHEM. — ANOMALIES HÉRÉDITAIRES CHEZ LE MAIS. 251 être en est-il de méme du R. lobatus Kpk., qui pourrait dériver du R. longiglandulosus Sud. R. serpens W. var. definitus Kpk. l. c. 254. — C'est le R. acu- leolatus P.-J Müll. R. rivularis M. et Wirtg. var. eutrichus Kpk. l. e. 253. — Correspond au R. oligothriz B. et Pierr., qui se rapproche du R. durotrigum Murr. R. polysperus Kpk. /. c. 244; R. apricus >< Guentheri ej. — Je rattache cette forme au R. horridulus Müll. var. Goenczyanus (Borb.). (A suivre). M. Blaringhem prend la parole pour la communication suivante : Nouvelles recherches sur la production expé- rimentale d'anomalies héréditaires chez le Maïs : I. Réponse à M. E. Griffon; PAR M. L. BLARINGHEM. Avant de décrire plusieurs formes nouvelles de Mais, obte- nues dans mes cultures d'anomalies durant les cinq dernières années, je désire discuter les conclusions que M. Griffon a pré- sentées récemment sur ce sujet à la Société '. Dans son champ d'expériences de l'École de Grignon, il a fait cultiver en 1907, en 1908 et en 1909 toutes les variétés de Mais de la maison Vilmorin, soit une dizaine de types, et aussi quatre formes stables et nouvelles obtenues par moi dans des essais antérieurs à 1907 et distribuées par le service des échanges de graines du Muséum d'Histoire naturelle. Aprés avoir noté sur ces plantes quelques-unes des anomalies florales que j'ai étudiées et décrites dans mon ouvrage Mutation et traumatismes?, M. Griffon con- clut (p. 609) : 1. Observations et recherches expérimentales sur la variation chez le Mais, ull. Soc. bot. de Fr., t. LIV, 1910, p. 604-615. P . 3. Mutation et traumatismes (Action des traumatismes sur la variation et l hérédité). Thèse de doctorat, mars 1907; Bulletin scientifique de la France B 25 SÉANCE DU 28 AVRIL 1911. 19 « On voit par tout ce qui précède combien est complexe et encore obscure cette question de l'origine et de l'hérédiié des monstruosités chez le Mais. Ce n'est pas en quelques années d'expériences qu'on peut l'élu- cider. M. Blaringhem et moi, nous avons obtenu ce que 'de nombreux auteurs ont trouvé avant nous et je ne vois pas que nous ayons apporté beaucoup de nouveau ». Je me propose de résumer ultérieurement en quelques mots ce que divers auteurs, dont MM. Goebel, Klebs et R. Semon en Allemagne, M. Johannsen en Danemark, M. Lock à Ceylan, et d'autres, dont divers naturalistes francais, pensent de mon tra- vail sur le Mais, qui n'est qu'un essai de tératologie appliquée à la production de nouvelles formes végétales. Mais ici, je veux répondre avec précision au paragraphe suivant de la Note de M. Griffon (/. c. p. 611) : « En ce qui concerne le pseudo-androgyna (autofécondé ou non), je dois dire que pour la premiere fois, en 1910, j'ai apercu des étamines à la base des grains des épis femelles. Cette année, à Grignon, il y a eu beaucoup d'humidité jusqu'à la fin de juillet et, à partir de cette date jusqu'à lafin de septembre, sécheresse marquée; peut-étre est-ce à cette condition météorologique spéciale que nous devons une bonne matura- tion des épis des variétés expérimentées et le développement des étamines chez les fleurs femelles. Mais ce caractere n'est pas spécial à la forme dérivée du Mais de Pensylvanie; je l'ai retrouvé tres nettement sur le pensylvanica type (autofécondé ou non), sur le semi-præcox (non autofécondé), sur le præcox (autofécondé), sur le Mais perle, sur le King Philip, etc. C'est méme chez cette dernière variété que j'ai trouve les étamines les plus grandes et les mieux conformées; les anthères faisaient saillie en entier et il était bien inutile d'enlever les grains pour les voir. Au reste ce phénomène de production d'étamines non seulement n'est pas spécial à une forme du Mais de Pensylvanie, comme je viens de le montrer, mais il était connu. Penzig, dans son Pflanzenteratologi® (p. 462) dit que des fleurs hermaphrodites (ovaire et trois étamines) ont été signalées aussi bien dans lépi femelle que dans la panicule mâle pat Masters, Fermond, Kraft, Scott, Hempel. Ce doit être, en effet, trés commun certaines années. Ce fait montre encore une fois combien il faut étre prudent quand on parle de caracteres nouveaux, de variétes nouvelles ; une longue pratique des plantes cultivées est nécessaire pour étre affirmatif, on ne saurait trop le répéter. » et de la Belgique, t. XLI, 1907, et tirage à part, F. Alcan, Paris, 1908, 265 pages et 8 planches doubles. L. BLARINGHEM. — ANOMALIES HÉRÉDITAIRES CHEZ LE MAIS. 253 Et M. Griffon ajoute : « Au début de l’année, je tenais le caractère en question pour inexistant et maintenant j'ai la preuve qu'il a déjà été décrit et que dans certains cas il est commun ». Or, j'ai eu soin en 1906, puis en 1907, d'insister sur les par- ticularités que présentent les étamines avortées de la variété nouvelle, nommée, à cause de cet avortement, Zea Mays var. pseudo-androgyna. « L'hermaphroditisme de la variété pseudo-androgyna, ai-je dit en 1907, est purement morphologique. L'examen de la pointe ou de la partie moyenne des épis, à l'époque oü les stigmates sont préts à la fécondation, ne permet pas de reconnaitre la trace des étamines, méme sur des coupes fines examinées au microscope. Leur développement est tardif et corres- pond à l'époque où l'ovaire fécondé atteint sa taille maxima et où l'albu- men, de couleur jaune pâle, commence à durcir. D'ailleurs, je n'ai pu réussir à trouver aucune étamine ayant les anthères allongées et linéaires caractéristiques des Graminées. Les anthères verdâtres étalées à la base et rétrécies à la pointe ont la forme d'un fer de lance ; elles ne renferment point de pollen. » (Mut. et traum. p. 182). Ayant observé trés nettement, en 1910, des étamines « sur le pensylvanica type (autofécondé ou non), sur le semi-præcox (non autofécondé), sur le praecox (autofécondé), sur le Mais perle, sur le King Philip, etc. », M. Griffon a voulu enlever à celte constatation la valeur que je lui avais attribuée; cette pro- duction de fleurs hermaphrodites, dit-il, était connue : « Penzig dans son Pflanzenteratologie (p. 462) dit qu'elles ont été signa- lées aussi bien dans l'épi femelle que dans la panicule mâle par Masters, Fermond, Kraft, Scott, Hempel ». J'ai lu l'ouvrage de M. Penzig, et j'ai longuement causé avec ce savant, pendant une visite que je lui fis en 1907, des anoma- lies florales du Mais qu'il a étudiées personnellement; j'ai pris aussi le soin de lire ce qu'en ont dit Masters, Fermond et Krafft. Le mémoire du D* Guido Krafft est le plus documenté; et, d'après le texte et la figure 20 de la planche I, l'anomalie décrite par lui ne correspond pas du tout à celle de la variété pseudo-andro- gyna, mais plutôt à celle que je décris plus loin et que j'ai observée sur le Mais Chevalier. Je dois ajouter que j'avais déjà 254 SÉANCE DU 28 AVRIL 1911. mis au point cette question dés 1906 dans la Note aux Comptes rendus de l'Académie des Sciences par laquelle je faisais con- naitre la production et la fixation de la variété nouvelle de Mais Zea Mays pseudo-androgyna, car cette Note débute ainsi : « Divers auteurs (voir Penzig, Pflanzenteratologie, vol. IT, Genua, 1894 p. 462) ont décrit, sous le nom d'anomalies, des fleurs hermaphrodites du Mais. Guido Krafft, en particulier, admet que : « d’après leurs ten- dances, les fleurs de Mais sont, non pas sexuées, mais hermaphrodites » (A. Krafft, Die normale und anormale Metamorphose der Maispflanze, Wien, 1810, p. 66), mais il reconnait n'avoir pu trouver, parmi les diffé- rents cas qu'il a observés, celui d'une fleur femelle présentant autour du gynécée un cycle d'étamines avortées. J'ai obtenu cette anomalie dans différentes lignées tératologiques de Mais dont les ancétres ont subi la section des tiges principales et j'ai isolé une variété stable définie par ce caractere anormal, à laquelle je donne le nom de Zea Mays var. pseudo- androgyna ! ». J'insiste à dessein sur ce point particulier, car ce serait un procédé commode de ne point tenir compte des faits, ni des restrictions des auteurs et de leur attribuer des opinions qu'ils n'ont point; on me recommande d'étre prudent, de ne point parler de caractéres nouveaux, de variétés nouvelles; on me reproche de ne pas avoir lu, ou de ne pas avoir cité les auteurs qui ont déjà étudié la question. Je suis obligé de con- stater que M. Griffon n'a pas bien compris le texte de M. Penzig, ni lu le Mémoire principal sur lequel M. Penzig a fondé son opinion, c'est-à-dire le mémoire de Guido Krafft, petite brochure de 70 pages publiée à Vienne, en allemand, que j'ai eu soin de me procurer dès 1905. M. Griffon a posé une question, réso- lue depuis 1906, dont la solution a été publiée cette méme année dans les Comptes rendus de l' Académie des Sciences. Il me serait facile de reprendre une à une les autres alléga- tions que M. Griffon a formulées dans sa Note et de. les détruire par les mêmes moyens. M. Griffon a examiné les ano- malies florales de 8 variétés de Mais et s'étonne de ce qu'elles sont analogues à celles que j'ai étudiées; il ignore sans doute que j'ai examiné à ce point de vue 58 variétés, dont 6 de la maison Vilmorin; le chapitre VII de mon ouvrage Mutation el 1. BLARINGHEM. Comptes rendus, 1906, t. CLXIII, p. 1252. L. BLARINGHEM. — ANOMALIES HÉRÉDITAIRES CHEZ LE MAIS. 255 traumatismes est entièrement consacré à leur étude; je suis heureux de noter que les observations de M. Griffon confirment celles dont j'ai publié les résultats en 1907. M. Griffon ajoute que ces anomalies apparaissent sans bles- sures, ni action parasitaire connue; j'ai indiqué moi-même les tendances variables de différentes variétés (p. 79) et j'ai mon- tré que la variation de la sexualité est, dans le cas du Mais, en rapport avec la nutrition des bourgeons; le paragraphe 54 de mon ouvrage intitulé : Variation de la sexualité avec la nutri- tion. Relations entre l'abondance d'eau et le sexe femelle, est consacré à l'étude d'anomalies obtenues par des cultures sur solutions nutritives et j'ai insisté, dés le début de mon livre, sur les relations qui existent entre la sexualité et le mode de nutri- lion des bourgeons, titre du paragraphe 2. En consultant la table de cet ouvrage on ne peut avoir de doute sur le point de vue auquel je me suis placé. Ainsi donc, je ne tiendrai compte des observations de M. Griffon qu'au même titre que de celles des auteurs qui ont décrit les anomalies du Mais sans chercher à se rendre compte ni de leur nature, ni de leurs causes; sur ce point, je lui accorde * qu'il n'a pas apporté beaucoup de nouveau ». * y y En second lieu, il m'est difficile d'attribuer la valeur de « recherches expérimentales » aux observations de M. Griffon sur la végétation et les anomalies du Mais. Ces expériences nécessitent une surveillance rigoureuse, des lots de plantes témoins, et la description détaillée des circonstances qui ont PU avoir une action favorable ou défavorable à l'apparition du phénomène étudié. Les expériences qui sont faites à Grignon pendant que M. Griffon est à Paris, dont on ne donne qu'un compte rendu incomplet et vague, sans indiquer méme le nombre des variétés étudiées, le nombre des plantes exami- nées, ni enfin les dates d'examen (dates qui ont une trés grande importance pour la discussion), ces expériences sont incomplètes et tout au moins insuffisantes pour justifier les conclusions de la Note de M. Griffon. De plus, je crois pouvoir déduire, des faits épars dans cette 256 SÉANCE DU 28 AVRIL 1911. Note, une certaine inexpérience de son auteur en ce qui concerne la culture, la sélection et la biologie du Mais. M. Griffon évite le cóté délicat du probléme en parlant cà et là de vicinisme, de pseudo-atavisme ou de xénie : « Il faut aussi envisager, dit-il, l'action du vicinisme ou pseudo-atavisme. Les expériences continuent sur ce point. » Je puis indiquer rapidement les résultats auxquels aboutiront ces expériences, résultats acquis en partie depuis prés de vingt ans et tous depuis 1908; je ne prétends pas d'ailleurs qu'il n'y ait point d'autres faits à grouper ou d'autres règles à établir, mais il se peut qu'ici encore M. Griffon poursuive la solution de problémes déjà résolus. Voici le résumé des expériences de contróle de mes formes nouvelles : En 1907, il observe des différences, petites, pas trés marquées, entre les trois formes pensylvanica, pseudo-androgyna, semi-præcox; le precoz, jaune ou blanc, était bien nain. En 1908 et en 1909, mémes résultats trés atténués. En 1910, il n'observe aucune différence entre pensylvanica, pseudo- androgyna et semi-præcox; le præcox jaune tient bien. « Quant au precoz blanc, ajoute M. Griffon, 10 pieds ont été autofécondés, 2 ne l'ont pas été; malheureusement les épis femelles (pour quelle cause?) n'ont pas fructifié, de sorte qu'il m'a été impossible de résoudre le problème que je m'étais posé en 1907 à son sujet, à savoir si la présence de grains jaunes au milieu des blancs était un signe de dégénérescence par retour au type ou par vicinisme. » La présence de ces grains jaunes est bien due au vicinisme el voici pourquoi : Il parait impossible de conserver pendant plus de 3 à 5 géné rations des descendants d'une plante autofécondée de Mais. Dès la troisième génération, on aboutit à une stérilité presque com- plète, comme l'ont établi, pour d'autres variétés, dès 1581, W. J. Beal, dans le Michigan et, en 1892, M. G. W. Mac Cluers', dans l'Illinois. M. C. Fruwirth? en 1904 a donné sur ce point de nombreux détails, ainsi que les résultats deses expériences person- 1. Mac CLUERS (G.-W.), Corn Crossing, Univ. of Illinois, Agricultural Exp. St. Bull. 21. I 2. FRówiRTH (C.), Die Züchtung der landwirtsch. Kulturpflanzen, vol. Hl; 1904, p. 6 et suiv. L. BLARINGHEM. — ANOMALIES HÉRÉDITAIRES CHEZ LE MAIS. 257 nelles; ces problémes, d'une importance économique capitale, ont été discutés de nouveau récemment par MM. Collins (1908), East (1909) et G. H. Shull (1908) en Amérique'. Pour éviter la dégé- nérescence des variétés de Mais les plus remarquables, ces auteurs recommandent de suivre et de sélectionner simultané- ment les produits croisés de deux ou de plusieurs lignées diffé- rentes; ils discutent actuellement (1910) les avantages que l'on peut retirer de l'emploi de deux lignées seulement ou de plu- sieurs lignées, de l'utilisation comme semences pour la grande culture des produits hybrides de première génération, ou sim- plement du mélange plus ou moins régulier des descendants de seconde et de troisième génération. Avec M. G. Shull (1910), je crois que la sélection paralléle de deux lignées seulement et l'emploi des hybrides de première génération donnent les meil- leurs résultats. J'aurai l'occasion de donner des preuves de ce fait dans une autre Note. Quoi qu'il en soit, M. Griffon a abouti à la stérilité absolue en conservant par autofécondation stricte la lignée de Zea Mays Præcox alba pure de tout mélange; il est vrai qu'ici le mélange est décelé par la présence de grains jaunes au milieu de grains blanes. Ce fait rend trés facile le contróle qui a réussi au delà des prévisions. Si M. Griffon a pu conserver la fécondité des autres formes, c'est que, ses résultats le prouvent bien, il n'a pas pris pour celles-ci les précautions d'isolement strict et d'autofécondation régulière qui ont été la règle pour le præcox alba. Pour cette dernière forme, il n'y a pas eu dégénérescence mais extinction ou destruction, puisque toutes les lignées pures de Mais se com- portent comme le fait le precoz alba après isolement. M. Griffon semble donc oublier les principes de la sélection et de la conservation des races pures de Mais, mais il déclare que * ce serait une grosse erreur de considérer ces variétés précoces comme une acquisition utile pour les agriculteurs, au moins dans la région de Grignon, méme au point de vue dela production 1. Ces Mémoires, publiés par le Ministère de l'Agriculture des États-Unis A des Associations de sélectionneurs, sont rédigés en anglais; j'en ai onné une courte analyse dans Bibliographia Evolutionis, 1910, partie annexe du Bulletin scienti la Belgique, t. XLIV, n^ 34-245. ulletin scientifique de la France et de la giq T. LVM (SÉANCES) 17 258 SÉANCE DU 28 AVRIL 1941. des grains ». Ce n'est pas l'avis de ceux qui ont simplement essayé de tirer parti de ces nouveautés sans chercher à faire la critique des études scientifiques qui ont accompagné leur obtention. Les résultats obtenus par la culture des autres formes indique que la séparation des plantes de la méme variété (je ne dis pas lignée) a été incomplète, je puis méme dire insuffisante puisque, aprés trois années d'épreuves, les trois formes pensylvanica type, pseudo-androgyna et semi-præcox étaient devenues iden- tiques; la difficulté des cultures, les différences de maturité et d'autres causes que l'insuffisance des documents fournis ne me permet pas de deviner ont conduit M. Griffon, ou son aide, à sélectionner les épis provenant de la fécondation croisée; ceux-ci donnaient des grains plus nombreux et plus beaux, ils müris- saient aux environs de Paris, résultats qui sont en accord, les premiers avec ceux des sélectionneurs américains, les seconds avec ceux que j'ai indiqués comme utiles à l'agriculture des régions du Nord de la France. Je serais trés étonné que M. Griffon ait pu conserver pur le type pensylvanica en le cultivant d'année en année comme il prétend l'avoir fait, car, j'ai eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises (1906 et 1907), ce type ne mürit pas ses grains chaque année sous le climat de Paris, méme à la fin d'octobre; je n'ai pu en récolter aucun épi mûr dans les années pluvieuses et froides de 1908 et de 1909, et je me suis servi, pour les semailles de 1909 et 1910, des graines de réserve récoltées en 1907 pour continuer mes études de comparaison. * Wr Dans la description des épreuves de la transmission hérédi- taire des caractéres anormaux, j'ai pris soin d'indiquer les diffi- cultés ainsi que les précautions que j'avais prises pour isoler quelques types. Il était facile d'en tenir compte pour conserver ce qui était acquis (sauf peut-être pour le Zea Mays pro? alba); j'y reviendrai dans la seconde partie de cette Note en par lant de l'hérédité des anomalies du Mais. A cause de la rapide dégénérescence des produits ohte l'application de l'autofécondation stricte (épi latéral prot bonne heure dans un sac de papier parcheminé et fécond nus par égé de é en L. BLARINGHEM. — ANOMALIES HÉRÉDITAIRES CHEZ LE MAIS. 259 temps utile à la main avec le pollen des fleurs de la panicule ter- minale de la méme tige), il est impossible de faire un isolement rapide et complet des variations brusques du Mais, comme cela a lieu pour la Bourse à pasteur (Capsella) et l'Orge (Hordeum), matériel trés commode pour des études sur l'hybridation, ou méme pour le Tabac (Nicotiana) dont on peut protéger les fleurs contre les visites des insectes sans nuire à la fertilité; c'est cet ensemble de circonstances qui m'a fait dire que le Mais est un mauvais matériel pour l'étude de l'hérédité et qui m'a fait choi- sir, depuis 4905, d'autres espéces pour mes expérimentations, sans cesser pour cela de suivre les lignées de Mais nouvelles. Seulement M. Griffon oublie qu'en 1904, époque à laquelle j'ai commencé mes observations, qu'en 1903, époque à laquelle j'ai fait de véritables expériences, on était loin d'admettre que les mutilations pouvaient modifier méme la sexualité des bour- geons; ce sont les doutes de mes maitres, le professeur M. Giard et M. Constantin, qui m'ont déterminé à traiter cette question avec des précautions multiples et des essais nombreux. M. Griffon « ne voit pas que nous ayons apporté beaucoup de nouveau », mais il ne dit pas que j'ai essayé de définir ce que l'on peut con- venir d'appeler « l'intensité de l'anomalie », ce qu'on n'avait jamais fait avant moi, en Tératologie végétale, que j'ai pu en déduire, et je ne crois pas que M. Griffon soit arrivé à des résul- tats contraires, ces règles importantes : « À un degré de mutilation croissant correspond un pourcen- lage croissant de plantes anormales; c A une époque déterminée de la mutilation correspond une intensité déterminée de la métamorphose des inflorescences' ». Dés 1905, j'avais rédigé le texte dece qui ne devait étre publié que deux ans plus tard, sous une forme condensée, comme pre- miére partie de ma thése, sous le titre : Production expérimen- e des anomalies florales du Mais, et j'ai eu tout le loisir de réfléchir et de faire des contre-épreuves; mais à aucun moment Je n'ai prétendu que les traumatismes seuls déterminaient des anomalies sexuelles. Bien au contraire, j'ai montré, en essayant deramener l'action des traumatismes à des changements brusques dans la nutrition des bourgeons, qu'il devait y avoir d'autres 1. Mutation et traumatismes, p. 223. 260 SÉANCE DU 28 AVRIL 1911. moyens de déterminer des anomalies florales du Mais et j'en ai indiqué plusieurs. Je ne pouvais, ni ne voulais étudier tous ces moyens simultanément et les mutilations m'ont paru le plus pra- tique, tantà causede la simplicité des opérations que pour le grand nombre des anomalies graves qu'on peut obtenir par ce procédé. Si M. Griffon veut bien prendre la peine de lire les travaux de M. G. Klebs! sur la production des anomalies sexuelles des Joubarbes (Sempervivum Funkii et d'autres espèces), il pourra voir comment ce savant, aprés avoir essayé de multiples procédés pour mettre en évidence les potenz des espèces qu'il a étudiées, utilise systématiquement la section des tiges dont je lui ai signalé l'importance en 1905 ?. En résumé, je crois avoir montré que les observations de M. Griffon sur les anomalies florales du Mais sont bien en accord avec celles dont j'ai parlé dans le chapitre VII de mon ouvrage Mutation et traumatismes, publié en 1907, et que, comme le croit d'ailleurs cet auteur, « elles n'ont pas apporté beaucoup de nouveau ». (A suivre.) Cette communication donne lieu à une discussion entre M. Griffon et l'auteur. M. Blaringhem offre ensuite à la Société plusieurs de ses travaux botaniques. M. Fenoul présente un pied fleuri de Corallorrhiza innata, dont la souche, recueillie pendant la Session extra- ordinaire de 1910, dans les Alpes maritimes, a été expédiée à Paris et plantée dans un pot à fleur exposé sur une fenêtre dans une rue centrale de Paris. Malgré ces conditions plutôt défectueuses, la plante a normalement développé 56$ fleurs. 1. G. KLEBs, Willkürliche Entwickelungsünderungen bei Planzen, Han 1903. — Ueber Probleme der Entwickelung, Biolog. Centralb., t. XXIV, 1904. — Ueber der Variationen der Blüten, Pringsheim's, Iahrbuch. f. W- Bot., t. XLII, 1905. — Ueber künstliche Metamorphosen, 1906, Halle. t Ueber die Nachkommen künstlich veränderter Blüten von Sempervivum Heidelberg, 1909. E 2. BLARINGHEM (L.), A propos d'un mémoire de G. Klebs sur la leere des Fleurs, Comptes rendus Soc. Biologie, Paris, 1905, t. LIX, p. et Mutation et traumatismes, chap. XII, § 53, p. 131. SÉANCE DU 12 MAI 1911 PRÉSIDENCE DE M. ZELLER, VICE-PRÉSIDENT. M. F. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président, a le regret d'annoncer le décès de deux de nos collégues : MM. Léon Marchand et le général Paris. Limites de secteurs botaniques autour de Montpellier (Suite)'; PAR M. b. BLANC. Limites géographiques. Les développements qui précédent étaient nécessaires pour établir que la ligne rouge continue tracée sur la carte sert de limite à deux divisions territoriales distinctes au point de vue botanique : un secteur oriental et un secteur occidental caracté- risés par leurs associations. Les différences portent sur des végétaux remarquables par leur taille. Le Pin d'Alep atteint sa limite occidentale dans le secteur Est dont il se partage le territoire avec le Chéne vert; on sait le róle considérable qu'il joue en Provence. Ce róle diminue dans le secteur occidental au point qu'il n'est plus représenté que par une lande, et par quelques individus évidemment plantés. Les bois de Chéne vert de plus en plus riches vers l'Ouest, comme les garigues qui en dérivent, sont caractérisés à l'Ouest par l'abondance des Lentisque, Cistus albidus, Daphne, Aspho- déle, et la présence des Cneorum et Anagyris fœtida. De ces six espèces dominantes trois sont très clairsemées à l'Est et les trois autres ne s'y trouvent pas. Le Chéne Rouvre, représenté à l'Est autour des rares points 1. Voir plus haut, p. 215. 262 SÉANCE DU 12 MAI 1911. d'eau, est très répandu à l'Ouest, où il forme des bois, sinon seul au moins avec le Chéne vert. Dans les maquis, les Bruyéres et les Cistes sont plus abon- dants à Valmalle et à la Boissière qu'à la Moure et à Doscares. Asphodèle, Lentisque et Chêne Rouvre ne se trouvent pas ou sont rares dans le secteur Est. L'appauvrissement du maquis vers l'Est est manifeste. Nous placons les bois de la Boissière, Valmalle, Fontvalés, Saint-Georges, la Moure, Doscares, et Saint-Aunés dans l'ordre de décroissance; les trois derniers appartiennent au secteur oriental. Cette diminution du nombre des espéces dominantes dans les bois et les garigues est générale, dés lors il semble rationnel de lui donner un sens géographique en rapport avec la cause qui la détermine. C'est grâce à la proximité de la vallée du Rhône balayée par les vents froids que la végétation est moins riche à l'Est. Déjà la notion de secteur a été appliquée et matérialisée sur une carte! à petite échelle, nos recherches nous ont permis de la préciser dans la traversée des contrées qui nous entourent; nous sommes donc en présence du Secteur central et du Secteur occidental du domaine méditerranéen francais, occupant la partie Est et la partie Ouest de notre carte. Nous avons tracé une ligne pointillée correspondant à une limite d'un autre ordre. Dans le bois de Chéne vert des niveaux supérieurs, nous avons remarqué l'affaiblissement des caractéres xérophiles du Chéne vert, la présence du Chéne Rouvre et de quelques autres espéces que l'on ne trouve pas ou jamais en aussi grand nombre dans la plaine (Zlex Aquifolium, Amelanchier, Pirus, Térébinthe, Hellébore...) Le Chêne Rouvre est instructif à cet égard, il ne se trouve dans la plaine que près des sources; son importance s'accroît progressivement vers l'Ouest. Il com” mence à faire partie des bois dans les maquis de l'Est sur un sol frais, à quelques mètres d'altitude au-dessus des marais voisins. Dans le maquis de Murviel, malgré sa prépondérance, il se réfugie encore dans les vallées. Enfin à Valmalle et surtout à la Boissière il forme des bois à lui seul et atteint presque les som- 1. FLAHAULT (CH.), Introduction à la Flore de la France, 1901, àv. carte (Abbé H. Coste). L. BLANC. — SECTEURS BOTANIQUES AUTOUR DE MONTPELLIER. 263 mets. On ne peut confondre les bois dont il fait partie avec ceux de la plaine. C'est plus qu'une modalité de l'association du Chéne vert. On est tenté de la considérer comme une association intermédiaire entre celles de la plaine et celles des Causses que l'on atteindrait à quelques kilomètres de l'angle Nord-Ouest de la carte. Une limite climatique a d'ailleurs été tracée ', d’après laquelle la différence de hauteur de pluie entre les deux étages que nous séparons serait de 200 millimètres. Nous prolongeons cette limite sensiblement vers le Sud, non pas d’après des observations qui font défaut, mais d'aprés l'aspect du tapis végétal qui ne trompe pas; on en trouve constamment des exemples. Les limites que nous avons déterminées en suivant les con- tours des périmètres de nos levés détaillés, ne sont pas d'une précision géométrique, notamment à la traversée des cultures. Il est malaisé en effet de distinguer la végétation spontanée au milieu des atteintes qu'elle subit dans ce cas. Il fallait compter aussi avec les interférences entre les deux secteurs ; les phéno- ménes naturels sont soumis à cette loi, nous y voyons une nouvelle garantie d'exactitude. Les maquis les plus rapprochés du cóté Ouest de la limite, celui de Fontvalés par exemple, n'ont pas d'Arbutus et peu de Bruyères, comme ceux de l'Est (Doscares), mais le Lentisque et l'Asphodele les rattachent au secteur occidental. Sur les pentes du vallon de Fontvalés entre Saint-Georges et Murviel le Chéne Rouvre devient plus rare quand on s'éléve, le sol est rocheux, les Bruyères disparaissent et la ressemblance avec le maquis de l'Est est encore plus grande. L'Asphodéle est sur un cóteau au Sud du village de Grabels, c'est une station de quelques cen- taines de mètres. Le Lentisque est cà et là dans les garigues calcaires de la rive gauche de la Mosson. Inversement quelques garigues des bords du Coulazou n'ont pas de Lentisque. Le bois de Chéne vert supérieur s'appauvrit à Murles et Vailhauquès, quand on approche des sommets, au point de présenter les plus grandes analogies avec le bois ou la garigue de la Gardiole. A quelques kilomètres de Montpellier ia colline de la Colombière 1. Harpy, La Géographie et la Végétation du Languedoc entre l'Hérault et la Vidourle, 1903, p. 13. 264 SÉANCE DU 12 MAI 1911. comprend Lentisque et Cistus albidus du secteur occidental et Térébinthe des bois de Chéne vert supérieur. Ce sont là des périmétres isolés, de peu d'étendue, leur physionomie est d'ailleurs incomplète, et les raisons topographiques nous obligent à les considérer comme des points de passage, par oü la transi- tion s'opère entre les secteurs. Les cultures. Nous avons reconnu aux associations végétales dans chacun des secteurs des caractères différents sous leur forme de bois, de maquis ou de garigue; nous aurions voulu pouvoir en dire autant des cultures. Nous avons montré ailleurs! que les cultures de la plaine d'alluvions siliceuses anciennes situées des deux cótés des périmétres hydrophiles de l'embouchure des cours d'eau, n'ont pas la méme végétation spontanée que les cultures calcaires du Nord du secteur central. On retrouve ces dernières dans le secteur occidental, avec cette différence que le sol est généralement plus frais dans la partie Nord, les sources moins rares, bien qu'aucun cours d'eau permanent ne le traverse. Les cultures du sol meuble des dépressions à Montarnaud, la Bois- siére et Argiliers rappellent celles de la vallée du Lez, mais Jeurs rapports avec la végétation spontanée méritent une étude plus approfondie. Des deux cótés de la limite des secteurs les mémes conditions édaphiques se reproduisent. Le climat au voisinage d'une limite commune ne peut influer profondément sur les cultures ; on saisirait mieux ses effets en s'éloignant. La densité de la population varie de part et d'autre de la méme manière - Sauf quelques prairies, la Vigne et l'Olivier se partagent le sol cultivable bien au delà de nos limites dans les deux sens. La végétation spontanée permettrait d'y trouver des différences» mais il faudrait appliquer à une surface plus grande les recherches que nous signalons en passant. 1. BLANC (L.), loc. cit. doc 2. Max SORRE, La répartition des populations dans le Bas-Languet"^ Bull. Soc. Languedoc. de Géogr., 1906. i L, BLANC. — SECTEURS BOTANIQUES AUTOUR DE MONTPELLIER. 265 RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS. 1. — La carte botanique détaillée révèle nettement les rela- tions étroites entre la répartition des diverses associations et la topographie. 2. — Dans les limites de nos observations, les associations du Quercus Tex et du Pinus halepensis, avec les associations dérivées, occupent la plus grande place. Ces deux essences sont plus ou moins mélangées à l'Est et au Nord de Montpellier comme en Provence. 3. — Le Pin d'Alep est surtout dans la plaine et vers l'Est et le Nord-Est de Montpellier; dans les limites où nous nous tenons, il ne paraît pas spontané à l'Ouest de cette ville. 4. — Le Chêne vert est dans toutes les stations arides de la plaine; il s'élève sur toutes les collines rocheuses, sèches, cal- caires où le Pin d'Alep ne le suit pas. L'association du Chêne vert comprend aussi à l'Ouest de Montpellier, quelques espèces qui manquent ou sont rares à l'Est de cette ville (Cercis Sili- quastrum, etc.). 5. — Sur les sols meubles, surtout siliceux, conservant mieux l'humidité, le Quercus pubescens, se mêle au Q. Ilex, avec quelques espèces moins xérophiles que celles qui accompagnent ordinairement le Chêne vert dans la plaine (Ilex Aquifolium, Arbutus Unedo, Pirus amygdaliformis, Amelanchier vulgaris, Pistacia Terebinthus, Buxus sempervirens). 6. — Au contraire, sur les sols calcaires très compacts, et exposés au Sud, l'association du Q. Ilex s'enrichit de quelques éléments nouveaux (Anagyris, Cneorum) d'autres y prennent une importance croissante de l'Est à l'Ouest (Pistacia Lentiscus, Daphne Gnidium). 1. — Le maquis, plus ou moins caractérisé représente là comme ailleurs dans le domaine méditerranéen francais la for- mation dérivée consécutive à la destruction des bois sur sol Siliceux. Le maquis est peu varié et peu dense sur le territoire considéré. 8. — La garigue est la formation dérivée consécutive à la destruction des bois sur sol calcaire: elle est déplorablement étendue autour de nous. Diverses espèces sont dans les garigues 266 SÉANCE DU 42 MAL 1911. à l'Ouest de Montpellier qui manquent dans celles de l'Est. 9. — La grande place qu'occupe le Pin d'Alep à l'Est de Montpellier; son absence à l'Ouest; la richesse plus grande de l'association du Chéne vert à l'Ouest, permettent de préciser, autant qu'on peut le souhaiter, la limite entre deux secteurs botaniques du domaine méditerranéen francais : le secteur du Bas-Rhóne et le secteur occidental s'étendant des plaines du Roussillon et des basses Corbières jusqu'aux plaines et collines du Bas-Languedoc tel qu'il a été défini dans son ensemble' en 1901 par M. Flahault. Nous devons ces résultats à la méthode rigoureuse du levé cartographique à grande échelle. Des procédés aussi minutieux exigent sans doute beaucoup de patience, mais seuls ils satisfe- ront les observateurs qui ne peuvent se contenter d'à peu prés. Valeur de l'hydrotimétrie en géographie botanique pour l'étude des accidents locaux (Suite):: PAR M. LE D' MAURICE LANGERON. 5° Valeur des 4 degrés hydrotimétriques. — Nous avons énuméré plus haut les quatre degrés qui, d'apres Boutron et Boudet, permettent de calculer les éléments terreux d'une eau. De ces 4 dosages deux sont faciles à exécuter : ce sont le degré total et le degré apre ébullition. Au contraire, pour les deux dosages faits après traitement par l'oxalate d'ammonium, la lecture est trés difficile : la mousse appa- rait péniblement et ne forme jamais qu'une couche très mince. Le chiffre obtenu est toujours très faible ce qui donne lieu à d'assez grosses erreurs pour peu qu'on ne saisisse pas exactement le moment où apparait la mousse. Le 2° degré peut encore, à la rigueur, être déterminé, Mal le 4° ne donne généralement que des résultats erronés. En effet la mousse se réunit encore plus mal que pour le 2* degré et, comme nous le verrons, une partie des sels de magnésium peut ne pas se dissoudre dans l'eau bouillie : les chiffres de la magnésie et de l'acide carbonique ont donc de grandes chances d'étre inexacts. Les résultats fournis par le degré pris après ébullition ne sont pas non 1. FLAHAULT (CH.), loc. cit. 2. Voir plus haut, p. 236. M. LANGERON. — HYDROTIMÉTRIE EN GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 267 plus irréprochables. Théoriquement l'acide carbonique libre se dégage; les bicarbonates se décomposent et se transforment en carbonates. Le carbonate de calcium se précipite alors, en entrainant généralement une certaine quantité de carbonate de magnésium quand ce sel existe; ce dernier doit d'ailleurs se redissoudre lors du refroidissement. On devrait donc én filtrant le liquide refroidi, ne séparer que le carbonate de calcium el titrer tous les sels de calcium autre que le carbonate ainsi que les sels de magnésium. En pratique les choses ne se passent pas ainsi. Une première cause d'erreur résulte de ce que le carbonate de calcium est légèrement soluble dans l'eau. Boutron et Boudet ont d'ailleurs introduit dans leur méthode une correction constante de 3^ qu'on doit retrancher du chiffre lu sur la burette, de manière à compenser cette erreur. Cette correction ne donne pas d'ailleurs une garantie d'exactitude, car Albert-Lévy, recherchant par l'analyse pondérale, dans le liquide filtré, le poids de chaux correspondant à ces 3 degrés, ne le trouve pas toujours. En outre, le méme chimiste a reconnu que le carbonate de magnésium ne se redissout pas toujours completement lors du refroidissement du liquide bouilli; il a constaté aussi que, dans certains cas, il se produit entre le carbonate de magésium et le sulfate de calcium, une double décomposition qui donne lieu à une précipitation du sulfate de calcium sous forme de carbonate de calcium. De là des inexactitudes dans le dosage des sels de magnésium et de calcium. Le chiffre obtenu pour le degré après ébullition est modifié par suite de ces multiples causes d'erreur et n'exprime plus exactement les rapports du carbonate de calcium avec les autres sels du méme métal et ceux de magnésium. En outre, pour les eaux faiblement minéralisées (au-dessous de 8 degrés) il ne faut pas faire subir de correction au degré aprés ébullition, car on trouverait ainsi une proportion de carbonate de calcium beaucoup plus forte que celle qui existe réellement. De l'étude critique que nous venons de faire, il résulte que, des cinq chiffres mentionnés plus haut, celui qui représente l'acide carbonique ne peut être pris en considération, puisqu'il est toujours entaché d'erreur et généralement très faible. Par suite, le chiffre des sels de magnésium ne peut non plus étre déterminé exactement ; d'ailleurs ce chiffre est presque toujours trés faible. On peut done, en pratique, faire abstraction, dans la plupart des cas, du 3° et du 4° degré et se contenter de prendre le degré total et le degré aprés ébullition. Le degré total peut alors étre considéré comme ne représentant que la totalité des sels de calcium. Le degré après ébullition exprime donc les sels de calcium autre que le carbonate et ce dernier est donné par la différence des deux degrés. Telle est la marche que le botaniste pourra suivre pour connaitre la quantité de carbonate de calcium que renferme une eau donnée. Le résultat obtenu n'est certaine- 268 SÉANCE DU 42 MAI 1911. ment pas d'une exactitude rigoureuse mais il donne une approximation suffisante et des résultats parfaitement comparables. L'erreur commise ne dépasse pas l'inexactitude inhérente à la méthode elle-méme : comme le titrage des 2* et 4* degrés est presque toujours négatif, on peut les négliger sans inconvénient et si on a quelque doute au sujet de la présence des sels de magnésium, il est toujours tacile de prendre le 2* degré suivant la technique que nous indiquerons plus loin. De nom- breux dosages comparatifs, faits d'année en année dans le Jura et en Bretagne, nous permettent d'affirmer la constance des résultats obtenus. II. — APPLICATION DE L'HYDROTIMÉTRIE A LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Dans mes précédentes publications, j'ai largement utilisé, comme je l'ai dit plus haut, les données de l'hydrotimétrie pour expliquer la répartition géographique des Mousses, Hépatiques et Sphaignes. Afin de mieux démontrer combien sont précises les indications fournies par cette méthode, je reprends un des exemples choisis par M. F. Camus pour mettre en valeur l'im- portance des accidents locaux : il s'agit de la Garenne d'Erquy. Depuis 1907, je passe chaque année quelques semaines dans cette région de la Bretagne : bien que l'époque des vacances ne soit pas trés favorable aux herborisations, j'ai pu néanmoins retrouver dans cette remarquable station presque toutes les raretés signalées par les botanistes bretons. J'ai été frappé aussi, dés ma premiére visite, par des faits trés particuliers dont l'hydrotimétrie seule a pu me donner une explication satisfai- sante. Je crois qu'il peut étre intéressant de confirmer par les résultats de mes expériences les conclusions que M. F. Camus tirées de sa parfaite connaissance de la flore bretonne et d'ajouter quelques faits nouveaux à ceux qu'il a constatés sur la Garenne d'Erquy. Cette station se trouve dans le département des Côtes-du-Nord, sur le côté Est de la baie de Saint-Brieuc, sur un plateau qui domine au Nord-Est le village d'Erquy (Voir Planche VIII). Le sous-sol de ce plateau est constitué par la puissante assise de grés feldspathique qui s'étend d'Erquy au cap Fréhel, rompue ca et là par des dunes, principalement au nive l'estuaire de la Bouche d'Erquy, entre Erquy et Plurien. masse gréseuse est traversée en certains points par des fi inter- au de Cette lons Bull Soc. bot. de Br. Carte de La OQonemme 47 (Marta ounl, du cap d inqua à la v du Porluaxs) pan o0 n) T. EVI (1911). PL vut. Les Froithes S. | d'érquy M + lue a X. vegélation caratere x M. LANGERON. — HYDROTIMÉTRIE EN GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 269 de diabase, notamment au niveau du cap d'Erquy et au delà de la Bouche. On y trouve aussi de nombreux filonnets de quartz. En certains points apparaissent des poudingues pourprés, bien développés au cap Fréhel, mais qui se montrent déjà au Nord d'Erquy, à la pointe des Trois-Pierres, et qui forment un ilot au milieu des schistes cornés diabasifères, au sud des Hôpitaux d'Erquy. La Garenne d'Erquy est la partie de ce plateau gréseux qui s'étend de la rade d'Erquy à l'estuaire de la Bouche : elle est limitée au Nord par la mer et au Sud par le contact avec les schistes cornés diabasifères, contact généralement marqué par une brusque dénivellation. La carte géologique (feuilles de Saint-Brieuc et de Dinan) n'indique pour la Garenne qu'une zone uniforme de grés feldspathique, traversée ca et là par des filons de diabase, dont la position est d'ailleurs trés mal repérée. Nos observations nous ont démontré que ces filons avaient été repré- sentés tout à fait au hasard. La partie la plus intéressante de la Garenne est celle qui se trouve au Nord du sémaphore d'Erquy, entre les plages de Lourtoi et du Portuais, au lieu dit les Fraiches'. Cette station est nettement délimitée au Nord par la mer, à l'Ouest par le ruisseau de Lourtoi, à l'Est par le ruisseau du Portuais, au Sud par l'escarpement qui limite le massif de grès feldspathique. La surface en est plus ou moins marécageuse sur une grande étendue, par suite de l'imperméabilité du sous-sol. Les Juncus, Scirpus, y abondent, ainsi que le rare Schenus nigricans qui y forme d'in- nombrables touffes; on y trouve aussi les Epipactis palustris, Eriophorum angustifolium et méme le Cladium Mariscus (Gourio). En un point moins humide, situé au Nord-Ouest de la ferme du Portuais, un peu au Nord de la Rigole des Mares au Roy, ruisseau qui suit la ligne la plus déclive de la partie maré- Cageuse, on aperçoit de nombreux individus de Chlora perfoliata, Plante que tous les botanistes considèrent comme calcicole. Je n'ai visité cette station qu'aux mois d'aoüt et de septembre, aussi ne puis-je connaitre toutes les plantes calcicoles qui peuvent y 1. Grâce à l'amabilité et à l'inépuisable complaisance de M. Je Mordan * Langourian, maire d'Erquy, toutes facilités m'ont été données pour consulter le plan cadastral de la commune d'Erquy et pour relever les noms exacts des localités mentionnées dans ce travail. 270 SÉANCE DU 12 MAI 1911. vivre en été. J'ai pourtant observé sur les talus des fossés de la partie marécageuse l/nu/a Conyza qui, dans l'Est, montre des préférences nettement calciphiles : en des points plus secs de ces talus apparaissent Cirsium acaule et Rosa pimpinellifolia. Sur les parois des fossés végètent en abondance Amblystegium filicinum, Hypnum molluscum, Hypnum Helodes, mais en cher- chant dans les tapis d Hypnum cuspidatum, je n'ai pu y retrouver l Hypnum fluitans, si abondant en d'autres points. Par contre, une petite forme du Chara fœtida garnit le fond de la plupart des ruisseaux. Bien entendu, dans tout ce vaste marécage, il n'y a pas trace de Sphaignes. Pourtant on y trouve ca et là des pieds d'Ajonc, nombreux en certains points mais de plus en plus rares à mesure qu'on s'approche de l'aire occupée par le Chlora. Telle est la physionomie de cette portion de la Garenne. Dans les autres points, la végétation est purement silicicole, à caractère xérophytique. Les croupes qui dominent au Nord sont couvertes d'un tapis serré de Bruyéres et d'Ajoncs. Plus à l'Ouest, en se dirigeant du cóté du cap d'Erquy, on trouve encore des parties humides et méme marécageuses, mais d'un tout autre aspect : ici la végétation est courte, et la terre noire est chargée d'humus acide. L'eau se rassemble dans des dépres- sions tortueuses, hérissées de grosses touffes de Schœnus et d'autres Cypéracées, bordées de tapis plus ou moins épais de Sphagnum. Cà et là, parmi ces Sphaignes, on trouve Hypnum fluitans, Drosera rotundifolia, Pinguicula lusitanica, Pedicu- laris palustris, ete. L'éperon formé par le cap d'Erquy est barré par un remblai (dit camp des Romains) qui part des carrières pour aboutir aux falaises qui dominent la plage de Lourtoi. En avant de ce remblai, du côté de la terre, se trouve une sorte de fossé, de profondeur irrégulière; l'eau qui ruisselle des croupes avoisinantes s'y rassemble, formant en certains points des mares profondes. Ce fossé est presque partout garni de Sphaignes el d'Hypnwm fluitans; ces plantes prennent un développement particulièrement luxuriant dans une mare située non loin de la petite vallée qui descend à Lourtoi. Le méme facies se retrouve? à l'Est du ruisseau du Portuais, entre le Portuais et le Gun les dépressions humides sont remplies de Sphaignes au milieu desquelles vivent Helodes palustris, Carum verticillatum, Ano M. LANGERON. — HYDROTIMÉTRIE EN GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 271 gallis tenella, Pinguicula lusitanica, etc. Les parties plus séches sont couvertes de Bruyères et d'Ajoncs et entremélées de pineraies. Tous les vallons qui descendent à la mer sont occupés par des marécages suspendus, d'étendue plus ou moins grande, présen- tant tous les caractères des tourbières à Sphaignes. Prenons comme exemple celui qui occupe la partie moyenne de la petite vallée du Portuais : il renferme toutes les plantes caractéris- tiques de ces petites tourbières et il présente en méme temps les relations les plus curieuses avec le marécage de la Garenne, dans lequel nous avons signalé des plantes calcicoles. La Vallée du Portuais présente deux parties bien distinctes à peu près d'égale étendue. La partie supérieure est occupée par une petite prairie où se trouvent deux sources. Un peu plus bas la prairie devient de plus en plus marécageuse, puis constitue un véritable marécage à Sphaignes oü on trouve encore en automne : Cicendia filiformis. Triglochin palustre. Schanus nigricans. Juncus maritimus. Narthecium ossifragum. Drosera rotundifolia. Pinguicula lusitanica. Heleocharis palustris. Scirpus Savii. Helodes palustris. Anagallis tenella. ; Pedicularis palustris. Carum verticillatum. Carex pulicaris, etc. L'Hypnum fluitans y est abondant. Il est à noter que ce marécage à Sphaignes s'étend de préférence sur la rive droite de la vallée, du côté de l'Est. Il semble fuir la rive gauche où se trouvent pourtant plusieurs sources formant un ruisselet parallèle au marécage. Les Sphaignes et l'H. fluitans dispa- raissent brusquement le long de ce ruisselet, sur les bords duquel on ne trouve qu'Hypnum cuspidatum, H. stellatum, Amblystegium filicinum et méme Hypnum Helodes. ur la rive gauche et à peu prés au milieu, débouche obli- quement une autre vallée où coule un ruisseau d'allure torren- tueuse, le Coche à la Fée, dont le lit est presque toujours en partie desséché. Dès que ce ruisseau s'est jeté dans le marécage de la vallée principale, on voit les Sphaignes disparaitre : il faut remonter de quelques pas en amont et passer sur la rive droite Pour les retrouver. Bien que la vallée reste marécageuse dans 979 SÉANCE DU 12 MAI 1911. la plus grande partie de sa moitié inférieure, on n'y voit plus ni Sphagnum, ni Hypnum fluitans, ni aucune des plantes hygro- philes calcifuges qui abondaient dans la partie supérieure. On y trouve au contraire parmi les Juncus et les Scirpus, Hydro- cotyle vulgaris, Alisma ranunculoides, Epipactis palustris, Sero- fularia aquatica, et autres plantes hygrophiles plus ou moins indifférentes. Notons l'abondance du Samolus Valerandi qui est généralement considéré comme préférant les stations humides du calcaire. Cetle répartition si curieuse des Sphaignes et la répulsion qu'elles manifestent pour les eaux qui proviennent des sources et du ruisseau de la rive gauche vont s'expliquer trés bien par l'hydrotrimétrie. En étudiant systématiquement les eaux qui stagnent à la surface de la Garenne d'Erquy et celles qui sourdent à la base des falaises, on voit qu'elles appartiennent à deux catégories bien distinctes : toutes celles qui proviennent des points oü le grés n'est recouvert que par l'humus ou la terre arable ont un titre hydrotimétrique trés faible. Toutes celles qui sortent des régions oü le vent apporte le sable coquillier des dunes ont un titre hydrotimétrique élevé, dà au carbonate de calcium. La répartition des dunes ou simplement des plages sableuses Va nous donner la clef de la répartition des facies à la surface de la Garenne. En suivant la cóte à partir du port d'Erquy on ne trouve, en passant par la pointe des Trois-Pierres, la plage du Petit-Port et le cap d'Erquy que des falaises de grès pourpré ou de grès feldspathique et des plages de gros galets. Aussi, SUr la Garenne, ne trouve-t-on, dans toute cette zone qu'une Vége- tation exclusivement silicicole à caractére xérophytique : les Sphaignes abondent dans les endroits humides. L'eau d'une mare pérenne, correspondant au premier fossé creusé en avant du remblai qui barre l'éperon du cap et remplie de Sphaignes a la composition moyenne suivante : Degre QUAE. o 62. S ee OR LE 8 Degré apres ébullition: -o ns 5 CCa o o s. ro a a d 0,03 Pendant les grandes pluies de l'automne 1910, le degré total est tombé à 6 et méme à 4 certains jours, mais la moyenne H. SUDRE. —- NOTES BATOLOGIQUES. 273 d'un grand nombre d'analyses, pratiquées en 1909 et 1910 donne le chiffre 8. L'eau de la source du lavoir de Lourtoi a la méme composi- tion. L'eau du petit ruisseau, le Pissot, situé plus à l'ouest, au pied du second fossé des Romains, ou fossé de Catuellan a 4 pour degré total, ce qui indique une proportion infime de car- bonate de calcium. Si nous descendons à la base des falaises qui limitent cette portion de la cóte, nous trouvons, par exemple, la source du Petit-Port, qui sourd à travers les interstices de la masse de grés feldspathique. Cette eau est trés faiblement minéralisée et ne donne qu'un précipilé insignifiant avec l'oxalate d'ammo- nium. Son degré total est 4. Certaines sources de la vallée du Portuais sont dans le méme cas. Ainsi la petite source qui se trouve tout en haut de la prairie a un degré total de 6. Ce titre tombe à 5 et méme à 3 pour l’eau puisée en plein marécage, au milieu des Sphaignes. Donc, pour tous les points de la Garenne situés loin des dunes, les eaux de ruissellement ou d'infiltration sont pauvres en carbonate de calcium et la végétation est purement silicicole. (A suivre). ` Notes batologiques Note II (Suite)! PAR M. H. SUDRE. R. densisetosus Kpk. l. c. 225; R. apricus X Guentheri ej. — C'est le R. valdespinosus Sud. Rub. Pyr. 167. R. caudatitrons Kpk. /. c. 243. — J'ai décrit et distribué cette forme dans mon Batotheca sous le nom de R. horridipes ; elle se rapproche, ainsi que la précédente, du R. horridulus Müll. R. rivularis M. et Wirtg. var. elegans Kpk. l. c. (1907) 261. — C'est mon R. spinosulus (Rub. Pyr. 84). ; * tereticaulis Müll. var. peraculeatus Kpk. l. c. (1910) 218. — Ne diffère pas sensiblement du précédent. 1. Voir plus haut p- 245. T. LVH. (sÉANCES) 18 274 SÉANCE DU 12 MAI 1911. Rubus rivularis M. et Wirtg. var. albolutescens Kpk. l. c. 251. — C’est encore un R. spinosulus Sud. | R. erythroxanthus Kpk. /. c. 263. — Correspond à la variété rivulariformis de mon H. spinosulus. R. obstrusus Kpk. /. c. 257. — Méme plante que la précédente. R. rivularis var. plumbeus Kpk. l. c. 252. — Même variété, mais à feuilles glaucescentes en dessous. R. amblyphyllus Kpk. (non Boul.) /. c. 230; R. tereticaulis X vestitus ej. — C'estle R. exacutus Müll., forme pure qui n'a rien de commun avec le R. vestitus W. et N. R. monstratus Kpk. /. c. 247; H. apricus »« tereticaulis ej. — C'est le R. spinosulus var. rufispinus Sud. in hb. Müller. R. victus Kpk. l. c. 232; R. tereticaulis x< tomentosus ej. — A les apparences d'un R. spinosulus X< Lloydianus. R. lechepeus Kpk. l. c. 242; R. Guentheris >X< sævus var. terribilis ej. — Je considère cette forme comme une var. du À: biserratus Müll. R. suaveolens Kpk. l.c. 228; R. Bayeri x nemorosus ej. — C'est le R. incultus Wirtg. var. viridis (Kalt). R. decurrens Kpk. /. c. — Variation du précédent à dentelure plus grossiére. R. complicatus Kpk. l. c. 267; R. hirtus < sulcatus ej. — Méme plante que les deux précédentes. R. Kmetii Kpk. /. c. (1907) 252. — Mes échantillons sont un peu maigres, mais je ne crois pas qu'il y ait lieu de séparer la plante des trois précédentes. R. subcollinus Kpk. /. c. 264. — Se rattache encore au R. incultus Wirtg. comme variété Fleurs petites, étamines rela- tivement courtes. R. vallicolus Kpk. (non Müll.) /. c. 258; R. Guentheri Xx Sl- catus ej. — Non hybride; c'est le R. parvulipetalus Sud. Dur 49. Groupe du R. rivularis M. et W. H. SUDRE. — NOTES BATOLOGIQUES. 275 R. instans Kpk. l. c. 221. — C'est le R. angustisetus Sud. var. accedens. R. hirtus var. /loccosus Kpk. l. c. 247. — J'ai appelé cette plante R. parvisetus (Diagn. 50); on peut la rapprocher du R. angustisetus à titre de variété. R. reversus Kpk. l. c. 253; R. rivularis >x< tomentosus ej. — Variation du R. rivularis M. et Wirtg. à feuilles pàles en dessous. R. inurbanus Kpk. l. c. 229; R. rivularis X< trereticaulis ej. — Très fertile et non hybride; c'est une variété (znurbanus) du type rivularis à turion peu poilu, à dentelure vive, à folioles un peu obovées, à axe florifère raide, feuillé, à carpelles poilus. R. harpaginetulus Kpk. /. c. 223. — Mes spécimens ne répon- dent pas à la description de l'auteur : ils ont le turion pubes- cent, le rameau trés glanduleux, les étamines courtes. Ne me parait pas différer sensiblement de mon R. inæquabilis. R. scaber W. var. brachyadenius Kpk. l. c. (1907) 248. — Correspond à mon R. inæquabilis var. aristisepalus. Gr. du R. Schleicheri. | R. tereticaulis Müll. var. longifolius Kpk. l. c. 219. — C'est le R. longicuspis P.-J. Müll., du groupe du R. Schleicheri W. R. scaber Wh. var. mitior Kpk. l. c. 245. — Ne me parait pas différer de mon R. flavifrons et appartient au méme groupe que le précédent. R. spatiosus Kpk. /. c. 206; R. carpaticus »« tomentosus ej. — À les apparences d'un R. Schleicheri x tomentosus Lloydianus. R. hlinensis Kpk. l. c. 204; R. bifrons X Lloydianus ej. — À probablement la méme origine quele précédent, mais plus rap- proché du R. Lloydianus. Il est trés glanduleux, ce qui rend l'interprétation donnée par l'auteur tout à fait inadmissible. R. macradenius Kpk. ]. c. 261. — C'est la plante que j'ai décrite sous le nom de R. dissectifolius Diagn. 41. R. farinosus Kpk. l. c. 243. — C’est le R. saxetanus Sud. Rub. Pyr. 15. 276 SÉANCE DU 12 MAI 1911. Rubus lanatus Kpk. /. c. 214, non Focke. — Je le considère comme une variété (sublanatus) de mon R. derasifolius. Remar- quable par ses turions trés velus, ses feuilles coriaces, molle- ment veloutées en dessous, à folioles terminales longuement pétiolulées. R. scaber Wh. var. oligotrichus Kpk. /. c. 216. — Forme à pétales rosulés de mon R. argutipilus (Rub. Pyr. 174). R. Heckoi Kpk. l. c. 231; R. nemorosus X tereticaulis ej. — Je le considère comme une var. (Heckoi) de mon R. argutipilus. Remarquable par ses larges folioles rappelant celles des Rubi triviales. R. Henrici Kpk. /. c. 230; R. hontensis »« vestitus ej..— Ne rappelle en rien le R. vestitus W. et N. et fructifie. Encore une variété du R. argutipilus Sud. R. scaber Wh. var. ferrugineus Kpk. /. c. 217. — C'est mon R. curtiglandulosus, du groupe du R. tereticaulis Müll. R. dichrous Kpk. l. c. 232, non Sud; R. bifrons x< tereticaulis ej. — C'est le R. protensus N. Boul., simple variété du précédent. R. tereticaulis Müll. var. macellus Kpk. /. c. 249. — Corres- pond à la var. emarginatus Sud. du R. fragariiflorus P.-J. Müll. R. sclerophyllus Kpk. /.c. 211, non Sud. — C'estune variété du R. tereticaulis Müll. se rapprochant du R. fragaritflorus Müll. R. ovalifrons Kpk l. c. (1907) p. 257. — C'est la variété bre- vistamineus Sud. du R. tereticaulis Müll. R. curtisepalus Kpk. /. c. (1910), 204; R. carpaticus X< tome tosus ej. — Me parait être un R. tereticaulis >< tomentosus Lloy- dianus. R. exilis Kpk. /. c. 222, non Sud. — C'est, à peu de chose prés, le R. furvus var. pallidistamineus Sud. Bat. N*. 181. R. scaber var. hontensis Kpk. et Sabrs. /. c. (1907) 248. — » H. SUDRE. —- NOTES BATOLOGIQUES. 271 considère cette forme comme une variété (hontensis) de mon R. brumalis (Rub. Pyr. 83). R. formosus Kpk. l. c. 242 (non M. et Let); H. bifrons »« rivularis var. ej. — C'est probablement un R. pygmæus X< rivu- laris, que j'appelle R. formosulus. R. Degenianus Kpk. l. c. 240. — C'est le R. impolitus Sud. KJ. Toul. 15. R. dumosus Kpk. l. c. 260 (non Lef.). — Correspond à la variété raphidacanthus (Prog.) du R. polyoplon B. et Mot. R. eudeielus Kpk. l. c. 241; R. candicans »« vestitus ej. — Non hybride ; je le rapproche du type R. bavaricus Focke. R. sevus (Hol.) var. terribilis Kpk. /. c. 246. — Voisin du R. bavaricus F. mais turion glabre, folioles obovées, axe feuillé, étamines moins longues; il en est une variété (terribilis). R. microtrichus Kpk. /. c. 239. — C'est une simple variété (microtrichus) de mon R. scaberrimus (Rub. Pyr.). R. Lajtnensis Kpk. l. c. (1907) 265; R. nemorosus X< tomen- tosus ej. — Apparemment R. scaberrimus var. X< tomentosus Lloydianus. R. lapicidinarum Kpk. /. c. (1910) 220; R. hirtus X lipopogon ej; — Simple variation du R. glaucellus Sud., plante trés fertile et nullement hybride. Le R. lipopogon Focke, qui est visé ici et que M. Focke a subordonné au R. foliosus W. N., est une simple variété de mon R. spinosulus et appartient au R. rivu- laris M. et Wirtg. R. mulleus Kpk. l. c. 201; R. candicans X< carpaticus ej. — Je Vois dans cette plante une variété du R. Caflischi? Focke à folioles obovales-rhomdoidales. R. incrassatus Kpk. l. c. 239; R. pubescens >X< Guentheri ej. — Plante fertile, simple variation à carpelles poilus du R. rubellus Müll. var. graniticolus Sud. R. tomentosus var. tomentosissimus Kpk. l. c. 203. — C'est le R. tomenticaulis Sud. Fl. Toul. (1901). 218 SÉANCE DU 12 MAI 1911. Rubus sparsipilus Borb. in Kpk. l. c. (1907) 243, non Gen. — Differe peu de mon R. calvifolius et peut lui être rattaché comme simple variété. R. obtortus Kpk. /. c. (1910) 238. — Le calice se relève sur le fruit et la plante paraît appartenir au groupe du R. fictus Sud. et constituer une forme locale particulière. R. microstemon Hal. in Kpk. /. c. (1907) 244. — Ne me parait pas différer du R. cimbricus Focke. R. Sabranskyanus Kpk. /. c. (1910), 208; non Hayeck R. bifrons »« Radula ej. — Turion arrondi, à feuilles en partie 3-nées. C'est vraisemblablement un R. tereticaulis curtiglandu- losus »« bifrons. R. sparsiaculeatus Kpk. /. e. 209; 7i. bifrons X< silesiacus ej. — Je ne vois pas du tout l'influence du R. bifrons; cest probablement un R. silesiacus X< macrophyllus. R. demissus Kpk. l. c. 209. — Plante stérile, paraissant intermédiaire entre R. macrophyllus et R. silesiacus et ayant vraisemblablement la même origine que la précédente, dont elle diffère peu du reste. R. compactus Kpk. /. c. 258 non Utsch; R. hirtus var. >< Guentheri var. ej. — Plante peu fertile dérivant du R. tereti- caulis P.-J. Müll. par variation ou croisement. R. eucamptus Kpk. l. c. 233; R- carpaticus »« tereticæulis? ej. — Caractères du À. aculeolatus Müll. mais stérile. La stéri- lité est peut-étre accidentelle? M. Lutz donne lecture des deux communications ci-apres : 0. LIGNIER. — OVAIRE DE QUELQUES PAPAVÉRACÉES. 279 Notes anatomiques sur l'ovaire de quelques Papavéracées; PAR M. O. LIGNIER. Platystémonées. Chez le Platystemon californicus Benth. l'ovaire est formé d'un nombre variable de carpelles qui, creusés en gouttières, ne sont coalescents que par leurs marges et sur une partie seulement de leur longueur. On admet que ces carpelles se terminent vers le haut par des bandelettes libres les unes des autres et aplaties transversalement au sommet. La face inté- rieure des bandelettes est stigmatique. L'étude anatomique de cet ovaire montre que la cohérence entre les carpelles est extrêmement faible à tous les niveaux et que jamais elle n'intéresse les mériphytes libéro-ligneux (systémes foliaires), ceux-ci restant partout totalement indépen- dants les uns des autres d'un carpelle à l'autre. Elle est entière- ment parenchymateuse et le limbe carpellaire présente méme sur la ligne de cohérence un étranglement longitudinal auquel correspond la ligne de rupture qui, dans l'ovaire mür, se pro- duira entre les carpelles. Chaque mériphyte carpellaire indépendant comprend trois faisceaux principaux : un médian et deux marginaux, m et p (fig. 1, A), entre lesquels un réseau de petites nervures. Aux niveaux ovulifères c'est sur le bord externe (marginal) des faisceaux marginaux p que s'insérent les cordons libéro- ligneux ovulaires . Vers le haut les carpelles se ferment davantage, chacun rapprochant ses deux marges l'une de l'autre, puis les soudant l'une à l'autre, de facon à isoler, autour de la cavité générale de l'ovaire qui est largement béante, autant de cavités carpel- laires réduites et légèrement prolongées vers le plus haut, cc 1. Il est remarquable que les ovules soient logés, les uns, dans la cavité générale, o' (fig. 1, A), les autres, dans les cavités carpellaires, o. C'est, du reste, là un fait qui avait déjà été observé par Payer (Organ. vég., Pl. XLVI, fig. 22 à 25). 280 SÉANCE DU 12 MAI 1911. (fig. 1, B). Ce rapprochement et cette soudure des marges des carpelles sur leur face ventrale réunissent leurs deux placentas et les amènent dans le plan carpellaire ou, plutôt, y amènent les bandes stigmatiques qui leur suc- cèdent sur les extrémités des carpelles. Il résulte de là que, sur la base de chaque languette terminale, on n'observe plus qu'une seule bande stigmatique étroite et que celle-ci est médiane pour chaque carpelle. Plus haut cette bande médiane étroite s'élar- git à mesure que le stigmate s'élargit lui-même en une lame à bord recourbés vers l'extérieur (Be: 1; Bet C; fig. 2, A 6i B). Les trois faisceaux carpellaires principaux passent directement dans le stigmate, mais leurs posi- tions réciproques s'y modifient en raison des variations morpho- logiques qui viennent d'étre dé dobenm iip oed d'un crites. C'est ainsi que les deux nicus. Gr. DE eat eni m faisceaux marginaux S'y rappt? eaa T a e des stigiates: st. MACN? HE même temps que les placentas, o E ne mar- mais toutefois sans jamais $Y dans jos stigmates: a. bon T fusionner (fig. 1, B et C; fig. SM ieri 0 et orale Rare ADEM stigmatiques. ` us °S progressivement du faisceau mé- H dec — Les petites nervures des dian, puis, finalement s'accolent imus mellis on pas 64 à ses bords (fig. 2). l'échantillon résulte de son pas- En résumé. les carpelles du xtd ccr. Platystemon californicus sont à peine cohérents entre eux par leurs marges parenchymateusts et seulement au niveau de la cavité ovarienne; leurs systèmes vasculaires restent complètement indépendants les uns des autres ` . , ô LA t à tous les niveaux de l'ovaire. Les placentas y sont égalemen 0. LIGNIER. — OVAIRE DE QUELQUES PAPAVÉRACÉES. 281 indépendants d'un carpelle à l'autre et, par suite, ils se montrent accouplés dans les plans intercarpellaires. Ce sont trés nette- ment les extrémités des carpelles qui fournissent les stigmates, mais ils ne sont complétement étalés-lamelleux avec bords recourbés vers l'extérieur que tout à faità leur sommet. En effet, sous la base de ces stigmates lamelleux chaque carpelle est au contraire fermé, comme dans le cas de la placentation axile. Chez le Meconnella origena Nutt. et le M. californica Torr. l'or- ganisation générale de l'ovaire est identique à celle du Platystemon californicus, sauf bien entendu en ce qui concerne le nombre des carpelles qui est réduit à trois. Ici encore les placentas sont accouplés et, dans chaque couple, séparés par une région entiérement parenchymateuse que creuse un sillon de déhiscence. Toutefois les carpelles ne sont CE Es qa conserve Jus- tique jeune du Pla- qu en haut, c'est-à-dire qu'ils n'offrent aucune DRE trace de la fermeture ventrale signalée sous en pns prés de son chaque stigmate étalé du P. californicus. E M De méme que dans le genre Meconella, E les stigmates à bords recourbés vers l'extérieur du Platystigma lineare Benth. et Hook. prolongent des carpelles largement ouverts sur toute leur longueur. Mais les placentas y sont nota- blement plus complexes. Ce ne sont plus deux bourrelets accouplés, séparés par une région parenchymateuse préparée pour Ja déhiscence longitudinale. Chacun de ces placentas est constitué par une bande unique excessivement large et presque sans saillie à l'intérieur de la cavité ovarienne, P (fig. 3, B). Sur cette bande les ovules sont en grand nombre cóte à cóte et Jen ài pu compter jusqu'à six à certains niveaux. Dans chacune des bandes placentaires circulent de nombreux -——— qui s'anastomosant entre eux forment un véritable M vr BU MD les cordons libéro-ligneux JAA i + Vers le milieu de l'ovaire certains faisceaux du réseau : o sont relativement gros et nettement courbés en demi- oncavité intérieure parfois méme ils sont circulaires; ils 282 SÉANCE DU 12 MAI 1911. peuvent en outre être formés chacun de plusieurs cordons dont - les plus gros sont toujours extérieurs et médians et les plus petits latéraux et intérieurs. Les cordons libéro-ligneux ovu- laires s'insérent indifféremment sur le bord externe (vers la marge du carpelle) ou interne (vers le plan médian) de chacun des faisceaux dont se compose le réseau placentaire. Vers la base de l'ovaire (fig. 3, A), les placentas deviennent plus étroits et plus saillants; leurs faisceaux ten- dent à se ranger en un seul cercle aplati dont les faisceaux intérieurs sont nota- blement plus gréles Il en résulte dans les plans de coalescence des carpelles des groupements vasculaires qu à pre- miére vue on pourrait considérer comme indépendants des carpelles où mieux comme appartenant à un verti- cille carpellaire alterne avec le précé- dent dont, cependant, ils ne représen- tent que les marges fusionnées. En effet, en montant vers les stig- ; ; mates, la véritable nature des bourre- Fig 2, = Sections transversales lots placentaires et de leur système stigma lineare : A et B, à la vasculaire se reconnaît facilement. prse t au milien de ovaio; Chacun de ces systèmes s'y divise met des stigmates. Gr. 18/2. longitudinalement en deux groupes, P médian; P, placenta; p, fais. (ÑS- 3» C) dont chacun pénètre darè . ceau marginal placentaire; le bord correspondant du stigmate les stigmates: a, surface aug, Sus-acent. Plus haut encore, dans matique; d, face dorsale des le sommet des stigmates, ces groupes erea qcoimie fide marginaux, aprés s'étre de P f cet échantillon résulte de son plus rapprochés du médian (fig. ds ) qu desde dei finissent parse fusionner avec lu! C méme que chez les Platystémonées précédentes. Sur toute la base des stigmates les tissus glandulaires ne ii rencontrent que prés des marges, en face des faisceaux placen- 0. LIGNIER. — OVAIRE DE QUELQUES PAPAVÉRACÉES. 283 taires prolongés (fig. 3, C); mais vers leur sommet ils envahis- sent la surface interne toute entière (fig. 3, D). De cet ensemble de faits il résulte que chez le Platystigma lineare les placentas sont beaucoup plus puissants que dans les genres précédents et qu'ils correspondent à une cohérence beaucoup plus intime des carpelles. Malgré leur grande com- plexité qui leur donne par places l'apparence de pièces autonomes intercarpellaires, ils représentent bien un système carpellaire marginal. Les cordons ovulifères s'insérent indifféremment sur les deux bords de tous les faisceaux du placenta ', ?. En résumé, l'ovaire des Platystémonées est constitué par des carpelles tous identiques, ouverts et coalescents bords à bords. Chez le Platystemon et le Meconella la coalescence est faible et donne lieu à l'organisation de bourrelets placentaires étroits et accouplés, chaque couple desservi par deux faisceaux, avec insertion des cordons ovulaires sur leurs bords externes. Chez le Platystigma la coalescence est, au contraire, trés forte, ainsi que la fonction ovuligène et il y a constitution de bandes placentaires simples, larges, desservies par un systéme libéro-ligneux trés puissant et trés spécialisé, prenant, dans la base de l'ovaire, l'aspect de système indépendant, alterne avec les carpelles, comme s'il appartenait à un verticille interne et supplémentaire. Les cordons ovulaires s'insérent indifférem- ment sur les deux bords des faisceaux placentaires. Dans tous les cas les stigmates sont constitués par le sommet des carpelles et parcourus par les trois faisceaux médian et pla- centaires prolongés qui s'y fusionnent. Chez le Platystemon les carpelles sont à tous les niveaux moins largement ouverts que ceux des autres genres. Chacun d'eux se ferme méme complètement sous la base de son stigmate lamelleux. (A suivre). 1. BENTHAM et HOOKER, se basant sur le nombre identique de leurs carpelles et sur l'aplatissement semblable de leurs stigmates, ont rap- porté les Meconella au genre Platystigma. Je crois que c'est à tort. Les descriptions anatomiques que je viens de donner des uns et des autres, semblent en effet indiquer que les Meconellu sont réellement distincts des Platystigma et qu'ils se rapprochent davantage des Platystemon, sans cependant, trés vraisemblablement qu'il y ait lieu de les confondre avec ce dernier genre, ; 2. J'ai eu le regret de ne pouvoir étudier l'ovaire du Romneya qui, en 284 SÉANCE DU 12 MAI 4911. Plantes nouvelles, rares ou critiques du bassin moyen du Rhône: PAR M. CONSTANT CHATENIER. MI Genre Viora L. Des observations récentes, faites sur le terrain, m'ont permis de reconnaitre, avec une certitude pour ainsi dire absolue, que trois de nos Viola, les V. grandiflora Vil., V. gracillima Chaten., et V. gracilis Martr.-Don., considérés jusqu'ici comme des espèces, des variétés ou des formes légitimes, ne sont, en réalité, que des hybrides. Le premier a pour parents le V. cal- carata L. et le V. alpestris Jord.; le second, le V. calcarata et le V. royanensis Chaten.; quant au troisième, il est issu du croisement des V. sudetica Willd. et V. vivariensis Jord. Les uns et les autres ne se rencontrent que dans les localités habi- tées en commun par les espéces que je regarde comme leur ayant donné naissance; leurs caractères oscillent entre ceux de ces espèces, les rapprochant tantôt de l'une, tantôt de l'autre; leurs anthères sont vides ou bien renferment un pollen peu abondant et mal développé, et leurs ovaires sont le plus souvent stériles. Je crois utile de rappeler ici avec la synonymie les principaux caractères de ces Viola. V. alpestris X calcarata Chaten. V. alpigena Chaten., mss. — V. grandiflora Vill., Hist. pl. Dauph. II, p. 667, non L. — V. Villarsiana Ræm. et Schult. Syst. veg., V» p. 388 (p. p.). — V. lutea Mut., Fl. fr., 1 p. 124, et Fl. Dauph., éd. 2, p. 6%: (quoad pl. delph.); G. et G., Fl. Fr., I, p. 124(p. p.). Souche vivace, « rampante et multipliée » (Villars). Tiges de 15-30 em., diffuses. Feuilles oblongues, obtuses, - erénelées-dentées. Stipules assez larges, pinnatifides, à 5-10 lobes linéaires, Obtu$ ou obtusiuscules; le médian élargi et ordinairement plus ou moins denté. - . L4 ba- raison de la formation de valves détachables des placentas, eut pu apto blement donner des renseignements précieux pour la comparaison les autres Papavéracées. C. CHATENIER. —— PLANTES DU BASSIN MOYEN DU RHONE. 285 Fleurs longuement pédonculées, grandes, moins, toutefois, que celles du V. calcarata. Sépales assez étroits, à appendices plus ou moins ciliés. Pétales largement obovales; les supérieurs violets, les latéraux violacés ou jaunâtres, l'inférieur jaune‘. Éperon égalant environ la moitié des pétales. Han. — Pâturages des montagnes, entre les parents. — HAUTES-ALPES : Montagnes du Champsaur et du Gapençais (Villars). Oss. — Les auteurs qui ont rapporté le V. grandiflora Vill. soit au V. Zoysii Wulf., soit à une forme à grandes fleurs du V. lutea Huds., ont été induits en erreur par le qualificatif grandiflora. Ce qualificatif n'a pas le sens absolu qu'on lui a attribué. Comme on peut le voir par les notes et par les obser- vations? qui accompagnent dans l'Histoire des plantes du: Dau- phiné la description du V. grandiflora et celle du V. tricolor, Villars rapprochait sa plante de ce dernier; il est donc évi- dent qu'il avait en vue, non pas une plante à trés grandes fleurs, mais tout simplement une plante à fleurs un peu plus grandes que celles du V. tricolor. V. calcarata X royanensis Chaten. mss. V. gracillima Chaten., Obs. bot. in Bull. Soc. sc. nat. Sud-Est, IV (1885), p. 37. — V. tricolor subsp. V. lutea form. V. gracillima Rouy et Fouc., FI. Fr., VII, p. 44 (p. p.). Plante cespiteuse à souche vivace. Tiges de 5-12 cm., couchées à la base puis redressées, gréles. Feuilles inférieures ovales, obtuses; les supérieures lancéolées, souvent très étroites, aiguës ou acutiuscules. Stipules petites, étroites, subpinnatifides, à 3-7 lobes relativement courts, aigus ; le médian linéaire et toujours très entier. Fleurs grandes, longue- ment pédonculées. Sépales très étroits, à appendices glabres ou presque 1: « La fleur est de trois couleurs, mais le jaune domine ». VILLARS, op. cit., IL, p. 668. — 2. « M. de Haller réunit... l'espéce précédente (V. calcarati) à celle-ci (Y. grandiftora); elles nous ont paru différentes, quoiqu'on puisse trouver des individus intermédiaires qui réunissent leurs caractéres, comme l'observe M. Linnzus. Cette dernière a plus dé rapport chez nous avec la suivante (V. tricolor) ». J VILLARS, op. cit., Il, p. 667. « V. tricolor L..... » « Observ. — J'ai réuni icila variété des champs cultivésà celle des champs des montagnes à plus grandes fleurs, qui approche beaucoup de l'espèce Précédente (V. grandiflora) ». VILLARS, 0p. cit., II, p. 668. 286 SÉANCE DU 12 MAI 1911. glabres. Pétales obovales-oblongs, tous d'un violet bleu. Eperon gréle, égalant environ la moitié des pétales. Has. — Pâturages des montagnes, entre les parents. — DmówE : Léoncel, à Comblézine; Bouvantes, à Lente; Omblèze, à Ambel; Cha- maloc, à Chironne. Oss. — Le V. bella < calcarata (V. calcarata X tricolor v. bella Wolf. — V. Christi? ejusdem) appartient au méme groupe que les deux hybrides précédents. D'après les beaux exem- plaires que j'en posséde et qui ont été récoltés en Suisse, à Joux-brülé, localité classique, par M. Wolf lui-méme, il se reconnait à son port robuste, à ses tiges plus fortes, plus hautes et plus dressées que celles du V. alpestris »« calcarata et surtout que celles du V. calcarata X< royanensis. Ses feuilles, trés développées, sont oblongues, obtuses, méme les supérieures; toutes sont atténuées en un trés long pétiole. Les stipules ont le limbe trés grand, à lobes nombreux, allongés et très aigus, le médian entier. Ses fleurs sont aussi grandes que .celles du V. calcarata et elles sont trés longuement pédonculées. Les sépales sont larges et leurs appendices ciliés. Les pétales, dont les supé- rieurs sont largement obovales, sont tous violets. L'éperon égale au moins la moitié des pétales. Il n'a été observé jusqu'ici qu'en Suisse, mais il est pro bable qu'on le découvrira dans le Jura français, où croissent les parents. V. sudetica >< vivariensis Chaten. V. lutea X< vivariensis Chaten. — V. cebennensis Chaten.. 55. T V. heterophylla Bor., Fl. centr., éd. 3, p. 85, non Bertol: — V. gra cilis Martr.-Don., Fl. Tarn, p. 81, non Sibth. et Sm. — V. tricolor subsp. V. lutea form. V. gracillima Rouy et Fouc., op. cit., M, p- c (p- p-)- : Plante cespiteuse, à souche vivace. Tiges de 6-12 cm., diffuses, grêles, flexueuses. Feuilles ovales-lancéolées, lancéolées ou lancéolées- linéaires, profondément crénelées-déntées, aiguës. Stipules digitées-mul tipartites, à lobes très allongés, acutiuscules, le médian entier, tous rétrécis vers leur base. Fleurs moins grandes et moins longuement pédonculées que chez les hybrides précédents. Sépales étroits non ciliés ou munis de quelques rares cils. Pétales obovales ou obovales oblongs, tous ou les supérieurs seulement violacés ou bleuátres, l'inférieur tach de jaune vif à la base. Eperon grêle, aigu, comprimé, un peu anms C. CHATENIER. — PLANTES DU BASSIN MOYEN DU RHONE. 287 dépassant assez longuement les appendices des sépales, mais n'égalant pas ou égalant à peine la moitié des pétales. Has. — Páturages, bruyères et bords des bois des montagnes grani- tiques, entre les parents. — ARDÈCHE : sommet du Mézenc (Seytre); Mézilhac; Lachamp-Raphaël (C. Chatenier). À été observé en dehors de nos limites dans les départements suivants : Tarn (de Martrin-Donos), Aveyron (Coste), Hérault (Loret), Aude (Gautier). J'ai découvert dans les montagnes de l'Ardéche ún autre Viola hybride ayant pour ascendants, à ce qu'il m'a paru, les V. sude- tica Willd. et V. segetalis Jord. au voisinage desquels il crois- sait. Le croyant inédit, je vais en donner la description. V. segetalis x sudetica Chaten. V. arvensis »« sudetica et V. arvensis X lutea Chaten. — V. grani- tica Chaten., mss. Radix perennis. Caules plures, 20-40 cm. alti, ascendentes, angustati, simplices v. ramosi. Folia plana, crenato-dentata, parce et minute his- pidula; inferiora ovata, obtusa, in petiolum contracta; superiora lan- ceolata, acuta. Stipulæ sulpalmato-partitæ v. subpinnatifidæ, lobis 5-9, linearibus, elongatis, acutis, medio lineari-lanceolato, basim versus attenuato, integro. Flores mediocres (17-24 mm. longi), minores quam in V. sudetica, majores quam in V. segetali. Pedunculi elongati, denique folio duplo triplove longiores, floriferi erecti, fructiferi patentes, brac- teolis infra curvaturam sitis aucti. Sepala lanceolata a medio ad apicem angustata, subglabra. Petala calycem superantia; superiora obovata, pulchre et intense violacea ; lateralia minora, ovato-oblonga, cæruleo-vio- lacea v. flavescentia apicibus et ad margines cærulescentia, fasciolis 2 insi- gnita ; inferius late obovatum, truncatum v. subemarginatum, basi luteum, fasciolis purpureis 5 pictum. Calcar incurvatum, breve, appendices calycis paulo superans. Hab. in herbosis ad margines agrorum montium graniticorum vivarien- sium, inter parentes. — AnpEcnE : Mézilhac. Cet hybride diffère du V. sudetica par son port qui rappelle celui du V. arvensis; par ses tiges plus épaisses, plus Diu. plus dressées ; par ses stipules moins nettement digitées, multi- parlites, à lobes plus nombreux, plus allongés; par ses fleurs plus petites et par son éperon dépassant à peine les ap Pe du calice, Par sa souche vivace, il se distingue à premiére ids du V. segetalis et des autres espèces détachées du V. arvensis. 288 SÉANCE DU 12 MAI 1911. BurrEunux T. B. rigidum L. Has. — Lieux arides du Dauphiné méridional. — Drôme : Rochegude; Beaurières (C. Chatenier). Espéce de la région méditerranéenne, nouvelle pour la flore du bassin moyen du Rhône. Genre Erica T. E. arborea L. Has. — Bois de la partie méridionale du bassin moyen du Rhône. — Drôme : Rochegude (C. Chatenier); Nyons (de Saulses-Larivière). — ARDÈCHE : Vals, Ucel, Saint-Julien-du-Serre, Vesseaux (Revol). Var. longistyla Chaten., mss. Flores minores quam in var. genuina. Corolla campanulato-oblonga. Stylus demum longissime exsertus. Has. — Bois. — Drôme : Rochegude, avec le type. Espéce de la région méditerranéenne, nouvelle pour la flore du bassin moyen du Rhóne. Genre Saux T. Le Salix hastata »« retusa Gürke est une plante fort rare qui n'a été jusqu'ici signalée qu'en Suisse et dans le Tyrol. Je l'ai découvert dans une localité du bassin moyen du Rhóne, et comme il est peu connu, je crois utile d'en donner la descrip- tion suivante : S. hastata >< retusa Gürke ap. Richt. et Gürke Pl. europ., P. 35. S. alpigena Kern. in OEst. bot. Zeitschr., XIV, p. 369. Sous arbrisseau de 30-50 cm., tortueux, étalé, très rameux, à écorce rougeâtre ou brunátre, à jeunes rameaux et à bourgeons finement pubes- cents. Feuilles d'un vert clair et un peu luisantes en dessus, glaucescenles et faiblement veinées-réticulées en dessous, ordinairement rapprochées, pétiolées, denticulées-glanduleuses, d'abord plus ou moins poilues- soyeuses aux bords et sur les nervures, à la fin glabres ou presque glabres; les inférieures obovales-oblongues ou elliptiques, obtuses: mesurant 12-18 mm. de long sur 5-9 mm. de large; les supérieure ovales, elliptiques ou lancéolées, brièvement acuminées ou aigue? mesurant jusqu'à 45 mm. de long sur 18 mm. de large. pétiole ÉD. GRIFFON. —- PANACHURE DES FEUILLES. 289 long de ^ mm. Stipules semi-ovales, aiguës, denticulées, Chatons con- temporains, pédonculés, feuillés à leur base, à rachis velu;les måles... ; les femelles longs de 2-2,5 cent., oblongs, un peu lâches, à écailles spatulées, émarginées, d'abord purpurines puis brunes au sommet, poilues, égalant la moitié de la capsule. Style assez long; stigmates pourpres, bifides. Capsule conique, glabre, à pédicelle deux fois plus long que la glande et n'égalant pas tout à fait le quart de la longueur de la capsule. Ovaires stériles. Has. — Bois et rocailles des hautes montagnes, entre les parents. — Drome : Lus-la-Croix-Haute, à Combescure, où existe seul l'individu femelle. Le port de cet hybride, sa taille, la forme de ses feuilles ne permeltent de le confondre ni avec l'un ni avec l'autre de ses ascendants. (A suivre). M. Griffon fait la communication suivante : La panachure des feuilles et sa transmission par la greffe; PAR M. ED. GRIFFON. I Les plantes panachées ont été, par beaucoup d'auteurs, con- sidérées comme malades, frappées de déchéance. Elles sont sou- vent plus petites que le type, plus sensibles au froid; elles crois- sent moins vite et durent moins longtemps, selon Treviranus ; . les phénomènes qui sont en rapport avec une suralimentation, tels que la duplicature des fleurs, ne s'observent le plus souvent Pas en méme temps qu'elle, d'après Morren. La question de la cause de la panachure est encore trés obscure, mais il est cependant une opération horticole, le gref- fage, qui est susceptible de nous donner quelque lumière com- plémentaire. De Candolle*, étudiant l'influence du greffon sur le sujet, déclare qu'il n'en connait aucun cas certain, bien que quelques personnes admettent ce genre d'action. 1. DE CANDOLLE, Physiologie végétale, t. 1I, p. 811, Paris, 1832. T. LVII, (SÉANCES) 19 290 SÉANCE DU 12 MAI 1911. Un fait, cependant, cité par Hales, et ensuite par Blair, Bradley, Laurence, Dupetit-Thouars et Moretti, semble infirmer la loi posée plus haut. Lorsqu'on greffe en effet un Jasmin à feuilles panachées sur un Jasmin ordinaire, les rameaux qui naissent sur le sujet ont les feuilles panachées (Wats, 1700; Fairchild, 1710). Dans son Manuel complet du Jardinier, paru en 1827, Noi- sette rapporte qu'un de ses ouvriers ayant greffé en écusson des variétés panachées sur d'autres qui ne l'étaient pas, il constata, au printemps suivant, que l'opération avait été mal faite sur les trois quarts des individus. Néanmoins, ceux-ci donnèrent des pousses panachées. : Sageret, dans sa Pomologie physiologique (1830), cite le cas de la contagion de la panachure chez la Jasmin, mais il déclare n'avoir pas fait d'expériences à ce sujet. La question de la contagion ou de la transmission de la pana- chure par la greffe est donc posée depuis longtemps. Je l'ai reprise à Grignon ces derniéres années, désirant surtout véri- fier les résultats des auteurs anciens et de ceux qui les ont iml- tés depuis‘, et les étendre à d'autres plantes panachées. Les essais que j'ai effectués au cours des années 1908, 1909 et 1910, les observations que j'ai faites çà et là se rapportent, les uns aux plantes colorées, c'est-à-dire aux plantes rouges 0U panachées de rouge, de jaune, etc., les autres, aux plantes pana- chées proprement dites. Je ne parlerai que de ces derniers. II Greffes d'Abutilon. — Les Abutilons sont des herbes ou des arbrisseaux, rarement des arbres, de la famille des Malvacées, à feuilles trés ornementales, cordiformes ou palmatilobées, à grandes fleurs de couleur jaune ou rougeâtre. Les uns ont des feuilles bien vertes, comme les Abutilon arboreum, A. venosum Paxt., A. vexillarium Ed. Morren, etc. D'autres, qui sont des 1. MORREN, Contagion de la panachure par la greffe (Bull. Acad. royale " Belgique, 1869). — DARWIN, La variation chez les animaux et les plantes LINDEMUTH, Studien über die sogenannte Panachüre und über einige beg tende Erscheinungen (Parey, Berlin, 1907). — Baur, Ber. d. deut. ^ Gesell., 1904, 1907,1908, et Sitzungsber. der Koenigl. preussich. Akad. Wiss., 1906. ÉD. GRIFFON. — PANACHURE DES FEUILLES. 291 espèces différentes ou des variétés des espèces précédentes, ont les feuilles marbrées de jaune comme A. striatum Dicks., A. Thompson Veitch, etc., ou tachées de blanc surtout sur les bords, comme les variétés « Souvenir de Bonn » (1892) et Sawitzi (1894) dérivées de l'A. venosum. Morren! greffa en 1869 l'A. Thompsoni, importé des Indes en 1867, sur les A. striatum, venosum, vexillarium et constata que les nouvelles pousses ne tardent pas à émettre des feuilles marbrées de jaune. A 50 centimètres du niveau de la greffe, en bas, sur le sujet, l'influence du greffon se fait sentir sur les jeunes pousses ; bien plus, des feuilles adultes du sujet méme se couvrirent de macules dorées. Mais, au lieu de greffer en fente, à 50 centimètres du sol un sujet décapité, Morren greffa par approche et la panachure se montra néanmoins sur tout le sujet au-des- sus et au-dessous de la soudure. ll arriva plusieurs fois que, le greffon ne s'étant pas développé, sa présence suffit à provoquer la marbrure jaune dans le sujet; un morceau de pétiole de feuille panachée implanté comme un écusson produisit le méme phénomène. Si le greffon contamine le sujet, l'inverse peut avoir lieu. Avec A. vexillarium greffé sur Thompsoni foliis variegatis, Morren constata qué les vieilles feuilles se couvrirent de points jaunes, phénomene qui est révoqué en doute par Lindemuth et Baur, que les nouvelles devinrent bigarrées de blanc, de jaune, de vert. Bien plus, un A. striatum à feuilles panachées de blanc greffé sur Thompsoni perdit ses anciennes bandes blanches et se marbra de jaune. Les types verts qui se panachent ainsi par contact, sont susceptibles d'influencer leur congénères, comme le font les types normaux panachés. Les expériences de Morren ont été répétées en 1864 dans un grand établissement horticole de Liege. Les phénomènes de la contagion de la Panachure ont été observés en Angleterre, chez Lemoine de Nancy, chez van Houte à Gand; Duchartre à Paris et Masters à Londres, Magnus à Berlin, les ont vérifiées. Plus tard, Lindemuth constata de nouveau l'action de l'A. Thomp- soni, mais il vit que la panachure des A. Sawitzi et « Souvenir de Bonn » ne se transmet pas, alors que les feuilles de « Souvenir de Bonn » sont "usceptibles de prendre la panachure jaune du ZAompsoni. M. Bellair est arrivé à la méme conclusion ; de méme, Baur, qui est avec Lindemuth *t Morren celui qui a le plus fait pour la connaissance du sujet qui nous occupe. Pour Lindemuth, seul PA. 7'hompsoni est capable de produire 1. Morren, loc. cit. 292 SÉANCE DU 12 MAI 1911. une panachure infectieuse; mais suivant les sujets greffés, on peut observer cinq cas : 1° la panachure ne se transmet pas ; 2° tous les sujets deviennent panachés; 3? certains individus sont affectés et d'autres restent verts; 4? la panachure n'apparait qu'au bout de quelques mois; 5° elle peut se manifester d'une facon si marquée qu'on est en présence d'une maladie aigué et que la plante meurt. En février-mars 1910, j'ai fait des greffes mixtes d'Abutilon Sawitzi marginé de blanc sur 11 pieds d' A. venosum vert. Aucune panachure n'apparut. Les greffes inverses furent exécutées et le greffon, cette fois, ne se tacha pas davantage de blanc. J'ai greffé, avec le venosum, le Sawitzi qui était déjà posé sur venosum, en sorte que le blanc était entre deux verts; aucun de ces deux derniers ne panacha. Toutes ces greffes furent répétées avec la variété « Souvenir de Bonn »: et les mémes résultats négatifs furent obtenus. Mais, avec l'A. striatum (jaune), greffé sur venosum je constatai, dès le 4°" juillet, à la base des rameaux du sujet, des feuilles maculées de jaune, les feuilles du sommet étant encore vertes. Au 4 septembre, les feuilles tachées de jaune sont tombées et celles qui restaient ne se sont pas tachées. Quant aux greffes d'A. Z'hompsoni (jaune), sur venosum, elles se sont comportées comme ci-dessus. Dans les greffes inverses, venosum SUP Thompsoni, les feuilles de la base des rameaux inférieurs du greffon ont seules panaché ; elles sont tombées et les autres sont restées vertes; les jeunes pousses de l'extrémité des branches sont nées non tachées. — J'ai aussi greffé l'A, striatum (jaune) sur Sawitzi (blanc). Les parties vertes des feuilles de ce dernier n'ont pas pris la panachure jaune, comme le fait s'est produit dans les expériences de Lindemuth avec la greffe du Zhompsoni sur « Souvenir de Bonn ». Ra En greffant l’A. venosum sur venosum (vert sur vert) aucune variation ne s'est produite dans la coloration du feuillage. : Quant aux témoins, ils n'ont rien présenté d'anormal, sauf deux pieds de Sawitzi qui ont donné plusieurs feuilles vertes et amples. Mais on sait que ce phénomène est fréquent dans la culture des plantes panachées, plus fréquent que celui qui consiste dans l'exagération de la panachure et la production de pousses et de feuilles entierement blanches 0U jaunes. PU. j e- Mes expériences confirment donc celles de Morren, de Lind : 3 . $ 9 r u muth et des auteurs qui ont voulu vérifier les résultats obten par ces deux expérimentateurs. ÉD. GRIFFON. — PANACHURE DES FEUILLES. 293 Des boutures de venosum ayant panaché sous l'action du striatum ont donné des pieds marbrés de jaune comme dans les essais de Lindemuth, lequel, on le sait, a créé ainsi des variétés nouvelles (anciennes plantes vertes devenues panachées) qu'il a cru devoir baptiser de noms spéciaux. Baur, qui a longtemps étudié le eas des Abutilons, a montré que l'incision annulaire s'oppose à la propagation de la panachure. Il a signalé en outre des cas curieux concernant la transmission de celle-ci. Un A. arboreum greffé sur T hompsoni ne panache pas; mais, si ce dernier est surgreffé en indicum, celui-ci se couvre de taches jaunes sous l'action du Thompsoni qui lui est transmise par l'arboreum, intermé- diaire non influencé. Peut-étre, l'arboreum ne prend-il pas la panachure et ne fait que transmettre l'agent qui la provoque et vient du 7homp- soni; peut-être simplement met-il longtemps à se panacher. Baur ne put, avec des petits morceaux d'écorce, infecter le type vert, alors que Morren déclare avoir obtenu dans ce cas des résultats positifs. Greffes de Cytisus Laburnum à feuilles dorées (var. aureum) sur Cytisus Laburnum type à feuilles vertes. — M. Bruant, horticulteur à Poitiers, signalait en 1907, dans la Revue horticole, le cas de greffes sur Cytisus Laburnum, de variétés à feuilles panachées de jaune. Certains écussons ne poussérent pas; les pieds sur lesquels ils se trouvaient furent recépés et ils produi- sirent au printemps de nouvelles pousses à feuilles dorées. Au moment où M. Bruant faisait connaitre ces faits, M. Antoine Kort, directeur de pépinières prés Anvers, citait, dans la Revue de l'Horticul- ture belge, un résultat absolument identique. Mais Spáth avait obtenu déjà pareille influence dès 1888 avec le Cytisus Laburnum chrysophyllus. J'ai posé, en aoüt 1907, sur des pieds d'Aubour un certain nombre d'écussons de la variété à feuilles dorées. 5 de ces écus- sons n'ont pas repris, naturellement ou par suite d'ébourgeon- nement (n^: 2, 6, 7, 8 et 9). Or, le n° 6 est resté vert pendant tout le cours de 1908, sauf l'extrémité des rameaux qui présentait une légère teinte jaune le 20 juin. Le n° 2 Présentait le 13 mai une légère teinte jaune générale; le 20 juin l'extré- mité des rameaux seule était un peu jaunâtre; le 4°% août, tout le feuil- lage était vert. Le n» 7 s'est comporté comme le n? 2. Le n* 8, un peu coloré le 13 mai, était entièrement vert le 20 juin. Le n? 9, lui, était Jaune doré le 18 mai, et il est resté en cet état jusqu'en octobre. Au 25 de ce mois, il était redevenu vert. 294 SÉANCE DU 12 MAI 1941. Les greffes des n° 1, 3, 4 et 5 ont bien repris. D'une manière générale, les greffons étaient dorés au 13 mai; au 20 juin, la teinte s'atténuait, et elle avait completement disparu le 4° août. Le sujet du n° 1 se comporta de méme. Ceux des n** 4 et 5, dorés au 1*' mai, étaient redevenus verts dès le 20 juin. Aucun témoin n'avait panaché. Il y a donc eu transmission de la panachure; mais cette trans- mission ne fut ni aussi nette, ni aussi durable que chez les Abutilons. Au mois d'août 1909, j'ai exécuté une nouvelle série de greffages sur 12 pieds (1 à 12); il y avait 12 témoins (13 à 24). Parmi les témoins, 5 pieds étaient chlorotiques le 20 juin 1910; ils avaient une teinte jaunátre et non dorée comme celle de la variété greffée. Cette chlorose a disparu le 1°" août, sauf pour le n° 15, qui n'est redevenu vert que le 1°% septembre. Parmi les 12 greffes mixtes faites, 7 n'ont pas repris (2, 3, 5, 9, 10, 11). En 1910, les n^ 3 et 5 sont restés verts. Le n° 2 eut ses feuilles dorées vers le 20 juin seulement, mais au commencement d’août, elles étaient. redevenues vertes. Le n° 4, vers le premier mai, était complète- ment doré, mais il est redevenu vertle 43 septembre. Méme observation pour les n^* 9 et 10 qui ne reprirent leur teinte verte normale que le 6 octobre. Même observation encore pour le numéro 11 qui reverdit le 22 sep- tembre. D» La greffe reprit sur les pieds 1, 6, 7 et 12. Chez le n* 1, le greffon a été doré jusqu'à la fin de juin ; il était vertle 22 septembre. Le sujet, vert le 13 mai, avait au 20 juin les feuilles de l'extrémité des rameaux un peu jaunes. Cette teinte s'est conservée en août. Au 22 septembre tout était vert. , Avec le n° 6, le greffon resta doré jusqu'à la fin de septembre, mais le 6 octobre, il était vert. Quant au sujet, vers le 13 mai, complètement doré le 20 juin, il l’est resté jusqu'à la fin de septembre. Le 6 octobre, ! était entierement vert. Le n° 7 se comporta comme le précédent et il en fut à peu pT*$ de méme pour le n? 12. à Dans cette série d'essais, l'influence de la panachure fut plus marquée que la précédente. Baur, en 1907, réussit à infecter l'Aubour et le Cytisus E sutus avec le C. Laburnum foliis aureis et le C. Lapua chrysophyllus; mais il n’obtint aucun résultat sur le C. alp™ ÉD. GRIFFON. — PANACHURE DES FEUILLES. 295 et le C. purpureus. En se servant simplement de petits morceaux d'écorce, il transmit la panachure. Greffes d'Aucuba japonica panaché sur le type vert. — La greffe a été faite en serre en février 1910. Aucune trace de panachure n'est apparue dans le courant de l'année. Greffe de Negondo à feuilles dorées (Negundo fraxinifolium aureum)sur le type vert. — La greffe a été faite à Grignon en aoùt1909. En octobre 1910 aucune transmission ne s'était encore produite. Greffe de Jasminum officinale panaché sur Jasminum revo- lutum. J'ai déjà cité le cas du Jasmin panaché greffé sur le type vert et transmettant sa panachure à ce dernier. Sageret dit qu'il ne se porte pas garant du résultat qu'il n'a pu observer. Mais, d'aprés Darwin, Rivers en a vu plusieurs exemples. Je n'ai pas encore répété cette greffe. Duhamel du Monceau, dans sa Physique des arbres (t. II, p. 48), déclare que si Hales « avait cherché à vérifier le fait, il l'aurait reconnu faux et il aurait été dispensé d'entreprendre de l'expliquer ». Mais il y a ici une confusion qu'il faut faire disparaitre. Duhamel parle, non de feuilles panachées, mais de fleurs jaunes nées sur un Jasmin blanc, à la suite d'une greffe, sur ce dernier, d'un Jasmin jaune. C'est donc une tout autre question. Duhamel et Hales ont raison tous les deux. Greffe de Troëne à feuilles dorées sur le type vert. — L'expérience > été faite par Baur. La variété foliis aureo-variegatis fait bien panacher e sujet. Greffe de Fraxinus excelsior à feuilles dorées sur le type vert. — Selon Rivers, la variété panachée dorée du Frêne commun, greffé sur le type vert, fait panacher le sujet. Anderson Henri vit dans les Highlands un Fréne à feuilles jaunes dorées dont les bourgeons, greffés sur Frêne commun, modifièrent celui-ci qui produisit alors la variété tachetée « Breudalbane », laquelle a conservé depuis ses caractères. Le A éne pleureur, greffé sur le méme sujet devint également panaché (d'apres arwin). Baur a répété l'expérience el a obtenu des résultats analogues aux pré- cédents, Greffe de Sureau doré (Sambucus nigra var. aurea) sur le type vert. — La greffe a été faite à Grignon en août 1909. Aucune trans- mission de panachure en 1910; sujet et gretfon portaient tous deux des feuilles, les unes dorées ; les autres entierement vertes. Greffe de Ptelea panaché sur le type vert. — Baur a constaté que le Ptelea trifoltata foliis variegatis exerce une action, tandis que le Ptelea trifoliata aurea ne fait pas panacher le sujet. 296 SÉANCE DU 12 MAI 1911. Greffe de Houblon (Humulus japonicus) panaché sur le type vert. — Cette greffe n'a pas été exécutée à Grignon. Lindemuth qui l'a réalisée n'a pas constaté de transmission de panachure. Greffe de Fusain du Japon doré et argenté (Evonymus japonicus aureus et variegatus) sur le type vert. — La greffe a été faite en serre, en février 1910. Aucune transmission ne s'est produite dans le courant de l'année. Par contre, au commencement de 1911, la panachure est apparue sur les sujets greffés avec la variété dorée, non sur ceux qui portaient la variété argentée. C'est Bouché qui, le premier, en 1871, découvrit cette transmission de la panachure dorée du Fusain; comme moi, Baur constata que la panachure argentée n'est pas infectieuse. Tl pense en outre que la bordure jaune de la variété dorée ne se transmet pas ; seule la marbrure jaune se reproduirait dans le sujet vert. Greffe de Sorbus Aucuparia à feuilles dorées sur le type vert. — Baur a exécuté cette greffe et il a constaté que, dans plusieurs cas, la panachure s'est transmise. I" Des expériences que j'ai exécutées à Grignon et de celles qui ont été faites par de nombreux auteurs, on peut conclure d'une facon catégorique, que les plantes à feuilles colorées en rouge ou panachées de blanc ou de jaune se comportent tres différem- ment quand elles sont greffées sur les types verts voisins OU dont elles dérivent. La coloration rouge ou violacée des feuilles, due comme on sait à la présence d'anthocyane dans le suc cellulaire, ne $e transmet pas du greffon aux feuilles du sujet (Noisetier pourpré Prunus Pissardi, Coleus, etc.)!. La panachure blanche se comporte de méme dans bien des cas (Abutilon Sawitzi et « Souvenir de Bonn », Evonymus argenteo marginatus, etc.). Quant à la panachure jaune, et spécialement celle qui consiste en marbrure, elle est presque toujours transmise par la grelle (Abutilon striatum, Thompsoni; Cytisus Laburnum aur euh. Evonymus japonicus foliis aureo-marginatis, Fraxinus, Sorbus, " ion 1. GRIFFON (Ed.), Coloration et panachure des feuilles; leur transmisst par le greffage (Annales de l'Ecole nationale d'Agriculture de Grignon, t. I, 1910). ÉD. GRIFFON. — PANACHURE DES FEUILLES. 297 Ptelea, Ligustrum, etc.). On peut donc parfaitement, selon les vues de Lindemuth et de Baur, appeler cette coloration « pana- chure infectieuse ». Les. résultats positifs que j'ai obtenus au cours des trois années précédentes sont, sauf certains détails, conformes à ceux de la plupart de mes nombreux devanciers. Il s'ensuit donc que ce n'est pas systématiquement ou par un concours de mauvaises chances annuellement répétées que, dans la greffe des plantes ordinaires !, je n'obtiens pas d'influence spécifique du sujet sur le greffon, d'hybridation asexuelle. Plus que jamais, il faut répéter que la vieille question de la variation dans le gref- fage doit s'étudier aprés avoir fait les distinctions nécessaires °. C'est faute de suivre, volontairement ou non, cette recom- mandation capitale que certains auteurs en sont arrivés à soute- nir des théories que, ni la science ni surtout la pratique cou- rante de la culture ne sauraient accepter. Ce serait une Bactérie invisible selon les uns, un principe des- tructeur de la chlorophylle, selon les autres qui, élaboré par une plante cheminerait dans le liber ou l'écorce, et irait exercer ses effets du greffon panaché dans le sujet vert; mais il n'y a pas du tout mélange des plasmas spécifiques des plantes associées, hybridation asexuelle. Plusieurs auteurs, Hunger?, notamment Woods, Baur, etc., ont rapproché la panachure infectieuse de la maladie de la mosaique du Tabac (Mosaikkrankheit). Dans les deux cas le jus de tissus malades broyé, inoculé à un tissu bien vert reste sans effet alors que la coalescence par la greffe de ces tissus provoque la panachure ou la mosaique. Enfin, selon Lindemuth et Baur, cette panachure infectieuse ne serait pas héréditaire par la graine. 1. GRIFFON (Ed.), Bull. de la Soc. botan. de France, 1907, p. 699; 1908, P- 347; 1909, p. 203 et 612; 1910, p. 517. 2. GRIFFON (Ed.), C.R. Acad. d. Sc., mars 1910. 3. HUNGER, Untersuchungen und Betrachtungen über die Mosaikkrankheit der Tabakspflanzen (Zeitsch. f. Pflanzkrankh., XV, 1905, p. 257-309). Il est donné lecture de la Note ci-dessous : 298 SÉANCE DU 12 MAI 1911. Notes floristiques (Suite); PAR M. G. ROUY. Deux de nos confrères, M. Madiot et M. Guffroy, ont soumis dernièrement à mon examen deux plantes qui leur paraissaient et qui sont effectivement inédites; j'en donne ici les dia- gnoses : I. — >< Astragalus Madioti (ou >< Oxytropis Madioti) Rouy; Astragalus lapponicus »« A. Parvopassuæ (ou Oxylropis lapponica >< O. Parvopassuæ) Rouy. — Souche déterminée, pubescence, stipules, pédoncules, capitules, bractées et pétales d'un bleu foncé de l'A. Lapponicus Burnat; mais difière de ce dernier par : Plante acaule ou subacaule; feuilles paraissant toutes presque basilaires, trés rapprochées, à folioles obtuses ou acutiuscules, nullement aigués; dents du calice égalant seu- lement le tiers environ du tube. : Has. — Alpes-Maritimes : pâturages rocailleux du mont Mounier, à 2600 m. d'alt. (T août 1910; V. Madiot in herb. £.), localité où croissent les parents. II. — Viola Guffroyi Rouy (— race nouvelle du V. silvestris Lamk). — Souche sans rejets rampants; plante robuste, de 3-4 déc. ; feuilles hispidules, luisantes : lesinf. ovales-cordif rmes, aigués ou subobtuses, les médianes et les supérieures larg. "m diformes, les ultimes acuminées ; stipules des feuilles inf. plus courtes que le pétiole, celles des feuilles médianes l'égalant celles des feuilles supérieures nettement plus longues que 185 fleurs de la grandeur de celles du V. Riviniana mais à pétales plus étroits (oblongs comme dans le V. silvestris typi? — V. Reichenbachiana, et non obovales), d'un violet clair; éperon 1. Diagnose latine. — A. lapponici caudice determinato, pubescem stipulis, pedunculis capitulisque, bracteis et etiam petalis intense nibus leis; sed ab eo valde differt : Herba acauli vel subacauli; foliis we nun- fere basilaribus et approximatis, foliolis obtusis aut obtusiuscu i dan quam acutis; calycis dentibus tubi tertiam partem solum circiter æq tibus. BLARINGHEM. — CULTURES EXPÉRIMENTALES DES ANOMALIES DU MAIS. 299 violacé, émarginé au sommet; appendices des sépales anguleux et persistants (comme dans le V. Hiviniana) !. Has. — Seine-et-Oise : forét domaniale de La Malmaison (Ch. Guffroy in herb. R.). M. Blaringhem fait la communication suivante : ll. Cultures expérimentales des anomalies héréditaires du Maïs de Pensylvanie (Zea Mays pensylvanica Bonaf.)?: PAR M. L. BLARINGHEM. J'ai été surpris, et A. Giard plus que moi encore, de constater que les graines de Mais développées sur les panicules mâles étaient capables de germer. Jusqu'en 1903, j'avais fait un rap- prochement entre les phénoménes de métamorphose sexuelle du Mais et les déformations analogues dues à la castration para- sitaire si bien étudiées par Giard; ce rapprochement a de nom- breuses raisons d'étre comme je le montrerai ailleurs. Le fait le plus important que je vais étudier ici est que les graines développées sur les panicules du Mais, trés inégales de taille, sur- lout petites, fournissent des plantes à végétation irrégulière et offrent de nombreuses anomalies, tant des organes de nutrition que de reproduction. Guidé par les idées de continuité qui ont conduit Goethe à écrire la Métamorphose des plantes, il y a plus d'un siècle, j'ai pu montrer l'enchainement des anomalies présentées par les jeunes bourgeons, les feuilles et les tiges, puis par les grappes et les fleurs, non seulement dans le groupe du Mais, mais 1. Diagnose latine. — Axis rosula centrali foliorum determinata, e quorum axillis caulibus fforigeris robustis 3-4 decim. altis egredientibus; foliis hispidulis, lucidis : infimis ovato-cordatis, acutis vel subobtusis, aliis late cordato-acuminatis; stipulis infimis petiolo brevioribus, mediis eum æquantibus, superioribus eo conspicue longioribus; floribus magnis, es, V. Rivinianz æque grandibus sed petalis angustioribus oblongis et non obovatis; calcare violaceo, apice emarginato; sepalorum appendi- cibus angulatis persistentibusque (ut in V. Riviniana). i 3. Suite de Nouvelles recherches sur la production expérimentale d'anomalies héréditaires chez le Mais : I. Réponse à M. Griffon. (Voir plus haut, p. 251). 300 SÉANCE DU 12 MAL 1911. pour les représentants d'un grand nombre de familles végé- tales. Les fascies, les torsions, les ascidies, les feuilles*décou- pées, à lobes surnuméraires ou avortées, la substitution des bractées aux feuilles ou aux pièces florales sont des mons- truosités dont on provoque à volonté l'apparition par des muti- lations violentes faites à des époques appropriées ; je n'ai jamais dit qu'il suffisait de mutiler sans discernement pour les obtenir, ni que les mutilations étaient la cause initiale de toutes les ano- malies du méme genre. Peu à peu, je me suis convaincu de l'indifférenciation primitive des organes floraux, de l'enchaine- ment des anomalies de tiges, de fleurs et de graines, offertes par les mémes bourgeons anormaux et j'ai pu esquisser une explica- tion, certainement insuffisante et incomplète, mais qui m'a servi de guide depuis, du mécanisme morphologique et anatomique de l'hérédité des anomalies. ; En 1905, trouvant dans une Mémoire de M. Klebs sur la variation des fleurs’, des faits confirmant les hypothèses aux- quelles j'étais conduit, je n'hésitai pas à énoncer, dans une note présentée à la Société de Biologie de Paris, le 18 novembre 1905, les conclusions suivantes que je maintiens : « Les traumatismes violents, qui parfois détruisent l'individu, provo- quent souvent le développement surabondant de rejets dont tous les organes, tiges, feuilles, fleurs et fruits montrent des déviations considé- rables du type spécifique et constituent de véritables monstruosités. Grâce aux mutilations, on peut mettre la plupart des végétaux.dans l'état d’ « affolement » qui est, pour les horticulteurs, la période dé la vie de l'espèce qui fournit les nouvelles variétés. « Parmi les plantes que des mutilations ont mises dans l'état d’ « affo- lement », état qui correspond à un déséquilibre du type moyen, un certain nombre présentent des anomalies partiellement héréditaires. Dans leur descendance, celles-ci fournissent, en outre des anomalies graves, des plantes normales ayant repris l'équilibre ancestral et de très rares indi- vidus présentant des anomalies légères. Ces dernières sont totalement héréditaires et constituent des variétés complétement nouvelles et stables. » Depuis 1905, j'ai pu les vérifier non seulement pour le Mais, mais pour les Épinards! (Spinacia oleracea), les Nigelles: 1. Production d'une variété nouvelle d'Épinards, Spinacia olerace? var. polygama. C. R. Ac. des Sciences, Paris, 1908, t. II, p. 1331. BLARINGHEM. — CULTURES EXPÉRIMENTALES DES ANOMALIES DU MAIS. 301 (Nigella damascena)', le Tabac, plusieurs espèces de Pavot, quelques espèces de Crucifères et de Solanées. Les céréales telles que l'Orge (Hordeum distichum, tetrastichum et nudum) et l'Avoine (diverses sortes cultivées) fournissent des résultats analogues, et je crois pouvoir prouver prochainement que, pour ces dernières, les mutilations et les hybridations font apparaitre dans les lignées pures des variations anormales analogues et peut-étre identiques ?. * x x Je dois aux conseils de M. le Professeur Hugo de Vries, qui a bien voulu me recevoir à son laboratoire d'Amsterdam dès 1905, d'avoir pu éviter, dans l'étude de l'hérédité des anomalies du Mais, les difficultés qui m'auraient empéché de démontrer la production de nouvelles formes stables de Mais en partant des graines récoltées sur les panicules anormales. M. de Vries m'a conseillé de limiter mon étude à quelques lignées bien définies et de ne pas suivre lhérédité de toutes les anomalies ren- contrées, ce qui présente des difficultés insurmontables. Ces difficultés sont celles qui enlévent aux observations de M. Griffon une partie de leur valeur scientifique. Chargé, dés 1904, de l'étude et de l'amélioration des crüs d'Orges de brasserie en France. j'ai pu, à partir de ce moment, avoir à ma disposition des grandes surfaces de terrain pour faire l'épreuve des lignées et des tendances des diverses variétés connues. Dans les champs d'expériences de Chaville (S. et O.) en 1904, de Bourg la Reine (Seine) de 1905 à 1909 et depuis, à Villacoublay prés de Vélizy (S. et O.), j'ai fait des cultures qui ont porté chaque année sur plus de 5 000 plantes. C'est dans ces cultures que j'ai étudié les 58 variétés de Mais auxquelles j'ai fait allusion dans le chapitre VIII de Mutation et Traumatismes, que j'ai observé les anomalies héréditaires du Zea Mays tuni- 1. Sur une forme nouvelle de Nigelle, Nigella damascena polycephala obtenue aprés une mutilation. C. R. de l'Ac. des Sciences, 14 février 1910, et Sur une variété instable de Nigelle, Nigella damascena cristata, obtenue aprés mutilation, Ibidem, 21 mars 1910. : 2. J'ai exposé une partie des documents réunis sur cette question dans Un ouvrage intitulé Les Transformations brusques des étres vivants qui Paraitra prochainement dans la collection Bibliothèque de Philosophie Scientifique, éditée par M. E. Flammarion. 302 SÉANCE DU 12 MAI 1914. cata, décrites en 1904 à la Société de Biologie de Paris, celles du lot Mais Chevalier, les variétés instables à feuilles bullées, à grai- nes tubulées, à graines doubles, dont il sera question plus loin. Mais j'ai eu soin d'indiquer, en 1907, que ces cultures d'étude ou de contróle différaient totalement des cultures des porte- graines. Voici quelques phrases, tirées du paragraphe 64 de Mutation et Traumatismes intitulé Cultures des portes-graines et cultures de contrôle, qui n'auraient point dù échapper à l'attention de M. Griffon : « La culture des lignées tératologiques en vue de l'obtention de races nouvelles est trés délicate. Les anomalies sont découvertes au milieu des plantes normales et les graines qu'elles fournissent sont le plus souvent de nature hybride. Pour isoler avec süreté toutes les formes nouvelles, il importe de suivre les lignées pures en culture pédigrée. Les hybrides ne se dissocient le plus souvent qu'à la seconde génération, mais dès cette époque on obtient des races complètement fixées. » (p. 157) « La méthode s'applique difficilement au Mais. Quelques auteurs (Mac Cluers, Früwirth, 1903) déclarent que le Mais est stérile par la stricte autofécondation. Correns (1903), dans son remarquable Mémoire sur la xénie, ne semble pas admettre cette opinion et mes expériences montrent que cette loi n'est pas vérifiée pour toutes les variétés de Mais. Toutefois, dans la crainte de perdre les lignées rendues tératologiques par des muti- lations, je n'ai pas tenté de faire l'autofécondation sur les plus intéres- santes de mes cultures; j'ai toujours eu recours à la fécondation croisée entre des individus issus d'une méme famille... 7 « Les cultures poursuivies depuis 1904 ont été divisées en deux séries parallèles, l'une destinée à l'obtention des porte-graines, l'autre à la détermination du pourcentage héréditaire. « La culture des porte-graines a été faite à Locon (Pas-de-Calais) sur un sol bien préparé et suffisamment fumé. Je disposais de plusieurs enclos et jardins potagers écartés de toute plantation de Mais et isolés par des habitations et des haies. Dans le méme enclos, je ne semais que les graines issues d'une méme famille; les différents lots de semence récoltés à l'origine sur le méme individu anormal et plus tard sur les descendants de cet individu, étaient séparés par des plates-bandes de chanvre ou par de larges parcelles de plantes potagéres. De cette facon j'ai limité dans la mesure du possible les mélanges de lignées à évolution distincte. « La détermination du pourcentage héréditaire fut faite dans les champs d'essais de la Société d'encouragement à la culture des Orges de bras- seri, s. BLARINGHEM. — CULTURES EXPÉRIMENTALES DES ANOMALIES DU MAIS. 303 : « J'ai isolé des variétés instables dont les caractères nouveaux sont des monstruosités... Les anomalies obtenues dans la descendance sont trés variables en intensité et les pourcentages héréditaires sont à un haut degré fonction des conditions particulières de nutrition... Il est souvent difficile de reconnaitre la part de l'hybridation initiale et celle de l'instabilité de la race. « Enfin, j'ai obtenu des variétés nouvelles et stables, soit par élimi- nation graduelle du sang étranger, soit par fixation immédiate de caractèrés nouveaux pour la famille origine. Elles seront l'objet d'une étude détaillée. » (p. 158) Je n'ai rien à ajouter ni à retrancher à ce que j'ai publié en 1907 et que M. Griffon ne semble pas avoir lu avec soin, sinon il eut évité de faire le contróle des variétés stables en compliquant le probléme par la culture comparée des variétés de Mais ache- tées à la maison Vilmorin. Ce contrôle était possible à la condi- tion de me demander chaque année des semences nouvelles; le Muséum en a distribué en 1907, 1908 et 1909, qui provenaient toutes de ma récolte de 1906. Je ne me crois pas obligé à faire chaque année des cultures spéciales de porte-graines des variétés stables destinées à la distribution: il me faut une année pour donner satisfaction aux demandes qui pourraient étre faites. M. Griffon m'en demandera compte : je ne puis pourtant pas modifier à ce point le Mais qu'il devienne une plante strictement autofécondable. A E Pourtant j'ai réussi à maintenir, et M. Griffon me l'accorde sans insister sur ce point, l'intégrité des caractères du Zea Mays precor à grains jaunes et cela à cóté de cultures des autres formes stables que j'ai distribuées pour l'épreuve en 1907; pour la distinguer de celles-ci, j'ai cru pouvoir la décrire comme une espèce élémentaire nouvelle, proposant au contraire le nom de variété pour les autres; je fais constater ici que les épreuves de M. Griffon me donnent raison, car il dit : « J'aiautofécondé cette année (1910?) plusieurs pieds de præcox jaune *t blanc. J'ai eu de beaux épis avec le jaune, sans xénie par le Mais perle qui a influencé tous les épis non autofécondés de mes cultures DV ieenice et ses dérivés, Ridé nain hâtif, King Philip, Auxonne, etc.). » k C., p- 162). 304 SÉANCE DU 12 MA! 1911. J'invoque ce témoignage qui certainement n'est pas influencé en ma faveur, pour confirmer ce que je disais en 1907 (Mut. et traum., p. 187 et 191) sur l'origine du Zea Mays pracoz : « De toutes les formes nouvelles obtenues dans les lignées anormales de Mais, la plus remarquable est l'espèce élémentaire Zea Mays precoz (BLARINGUEM, Comptes rendus de l'Académie des Sciences, Paris, t. 143, 1906, p. 245). Elle diffère par l'ensemble de tous ses caractères . du Mais de Pensylvanie dont elle dérive; elle montre, depuis 1904, la constance de toutes les propriétés nouvelles qui la définissent comme espèce; enfin, elle a donné naissance à quelques formes stables ou instables qui sont des variétés proprement dites nées dans l'espèce élémentaire sous mon contróle... « La facilité avec laquelle l'espèce Zea Mays precoz a été obtenue pure de tout mélange, dés sa découverte, tient certainement à la précocité de sa floraison. L'absence d'hybridation avec la forme de Mais de Pensyl- vanie, au milieu de laquelle elle est née, permet de croire que son isole- ment, dù à des circonstances purement physiologiques, était réalisé dès 1903 et que l'on doit rapporter à cette date la manifestation de la varia- tion brusque ou mutation qui lui a donné naissance ». J'ajouterai, pour qu'il ne reste plus dans l'esprit de M. Griffon « cette grande confusion qui régne en ce moment au sujet de ces résultats dans le monde agricole et méme dans le monde scientifique », que toutes les conclusions énoncées dans le cha- pitre XVIII intitulé Mutation et traumatismes (p. 195-209) peu- vent se soutenir avec la seule étude des phénomènes qui ont fourni la forme nouvelle Zea Mays præcox Bl, à partir du Zea Mays pensylvanica BoNarous. | * x x Mais j'ai pu distribuer aussi des graines des variétés stables. Z. Mays pensylvanica var. semi-præcox, Z. M. p. var. pseudo- androgyna, Z. M. præcox var. alba et je constate de même, en lisant le rapport de M. Griffon, que les caracteres que je leur al donnés ont été reconnus dans les cultures faites à Grignon; que le Zea Mays præcox alba est bien une variété du Z. M. precor. variété qui ne peut étre conservée que si on la croise à defen avec la forme origine tous les trois ou quatre générations, fai en rapport avec la biologie spéciale du Mais; que le Z. M. $9" BLARINGHEM. — CULTURES EXPÉRIMENTALES DES ANOMALIES DU MAIS. 305 precor et le Z. M. pseudo-androgyna sont bien des variétés du Z. M. pensylvanica, qui se combinent entre elles sans difficultés et présentent de nombreux caractères communs : « Dès 1907, j'ai observé, dit M. Griffon une petite différence entre le type pensylvanica et les variétés pseudo-androgyna et semi-præcox, mais pas trés marquée ». « Au 30 juillet 1908, les pensylvanica, pseudo-androgyna, et semi- precor des deux provenances (Muséum et Grignon) ne présentaient aucune différence d'aspect; méme observation pour le 22 septembre. « En 1909, mémes résultats qu'en 1910 (?)... « En 1909, j'ai opéré avec des grains du Muséum exclusivement. Les différences entre pensylvanica, pseudo-androgyna et semi - praecox m'ont paru nulles... » Il est étonnant que le pensylvanica type se soit comporté en 1908 et en 1909 à Grignon, comme les pseudo-androgyna et semi-præcox, puisque aucun pied du premier lot n'a muri ses graines ces deux années là à Bourg-la-Reine sur un coteau abrité et bien exposé au soleil. J'y ai récolté en revanche de très nombreux lots des deux dernières variétés et il en fut de méme à Grignon, ce qui indique que malgré la mauvaise saison de 1909, les deux variétés en question murissent bien leurs graines aux environs de Paris, comme elles le font dans le Nord de la France. Je ne prétends pas que ce soient les seules variétés offrant cette qualité, mais elles ont cette qualité, c'est la seule chose que j'ai affirmée. Dérivées du pensylvanica qui ne mûrit pas, possédant sa vigueur et ses grains amylacés friables, je les considère comme des acquisitions agricoles utiles et, en 1910, je les ai introduites en Anjou où elles ont donné des résultats salisfaisants. J'ai déjà discuté la nature du caractère morphologique qui définit la variété nouvelle pseudo-androg yna. J'y reviens seule- ment Pour montrer combien ce caractère nouveau et que j'ai décrit le premier, est héréditaire, puisqu'il a suffi de sa culture avec les variétés sans étamines, pensylvanica, semi-præcox et Præcox pour qu'on trouve transmis à celles-ci ce caractère rare; il parait résulter en effet de mes épreuves d'hybridation que ce Caractère domine l'absence d'étamines; pour le pensyl- vanca, je ne puis en donner de preuves, puisqu'il a mal müri T. Lym. (SÉANCES) 20 306 SÉANCE DU 42 MAI 1944. ses graines en 1908 et en 1909 et que les étamines apparaissent à la maturité; pour le semi-præcox, cela est probable et je crois aussi qu'il domine dans le croisement avec la variété instable à grains acajou décrite en 1907. J'ai essayé, en vain jusqu'ici, malgré des croisements arti- ficiels appropriés en 1906, 4907 et 1909, de faire apparaitre le caractère des pseudo-étamines sur des plantes ayant la végéta- tion et les grains du Zea Mays precoz; les hybrides ne sont pas stériles, mais les lois qui régissent leur disjonction sont com- plexes et je n'ai pu, jusqu'ici, les découvrir. Je serais donc trés heureux de pouvoir examiner les épis de Mais precoz (aulo- fécondé) à étamines, que M. Griffon prétend avoir obtenus à Grignon; je ne crois pas cette acquisition impossible, mais je m'étonne de ne pas l'avoir obtenue en la cherchant sur des milliers de plantes depuis 1906 et aprés des hybridations appro- priées ayant pour objet de la faire apparaitre. * * * Il me reste à parler des variétés instables de Mais que j'ai obtenues par le même procédé; j'ai peu de chose à ajouter à ce que j'ai dit dans mon ouvrage concernant les formes à panicules fasciées, à feuilles rouges, à feuilles tubulées, à panicules tordues, à panachure blanche où jaune. La sélection des types à feuilles rouges et à panachure blanche où jaune aboutit de suite à la stérilité absolue; celle des plantes à panicules fasciées ou tordues est fortement influencée par les circonstances exte- rieures et en particulier par la fumure et l'humidité des premiers mois de végétation. L'étude des types à feuilles tubulées comprend l'exposé de sta- tistiques queje donnerai ailleurs ; ceux-ci rentrent absolument dansle groupe des variétés instables dont H. de Vries a donné un exemple avec le Trifo- lium pratense var. quinquefolium, mais ici encore la sélection est forte- ment atténuée par l'impossibilité d'utiliser des lignées pures, quoique dans un assez grand nombre de cas, j'aie obtenu des plantules dont les premieres feuilles mémes étaient à gaines tubulées. Pour toutes Ei formes instables, comme pour le Mais à inflorescences Chou-fleur dérivé du Z. Mays tunicata, c'est moins par instabilité héréditaire que PT impossibilité matérielle de séparer chaque lignée dans un domaine propre, que j'ai été amené à négliger leur sélection, me contentant d conserver chaque année les lots qui présentaient ces anomalies au pius haut degré. ded MU RES à Du Mais C'est ainsi que j'ai dù laisser de côté provisoirement la culture du BLARINGHEM. — CULTURES EXPÉRIMENTALES DES ANOMALIES DU MAIS. 305 que M. Chevalier m'a rapporté en 1903 du Lac Tchad; ce Mais a la curieuse propriété de mürir ses grains en septembre dans les environs de Paris, bien qu'il soit cultivé dans la zone équatoriale; j'en ai obtenu des lignées dont les épis femelles sont couverts de fleurs hermaphrodites vraies à étamines fertiles; cette variation est aussi fréquente sur le Mais Perle, le Mais d'Algérie, comme je lai déjà dit en 1907 et comme M. Griffon affirme l'avoir observée à Grignon; elle n'a rien de commun avec la variation pseudo-androgyna. * x + J'ai réussi à fixer presque complètement la variété instable du Zea Mays præcox à grains jaunes ridés, dont j'ai décrit en 1907 quelques particularités (l. c., p. 190). J'ai pu lutter avec succès contre la tendance à l'avortement étudiée plus haut à propos du Z. M. præcox alba, mais j'éprouve en ce moment des difficultés à isoler, dans la méme famille, un type à albumen sucré et jaune dont j'observe chaque année de nombreux grains. * x x Mon effort a surtout porté, depuis 1907, à suivre les anoma- lies florales héréditaires du Mais de Pensylvanie à partir de plantes mutilées en 1903; toutes celles qui ont été décrites jusqu'ici dérivent d'un individu mutilé en 1902, origine de la Famille I dont la subdivision en espèce et variétés aouvelles a été résumée dans le tableau (p. 194) de Mutation et trauma- lismes. Dans les nouvelles séries d'expériences, j'ai retrouvé la plupart des formes déjà obtenues dans la Famille I, les varia- tions à pseudo-étamines, à feuilles tubulées, à épis dissociés et aussi à grains rouges. Je n'ai pu jusqu'à présent y déceler la moindre tendance à la production du type Zea Mays præcox; mais la variation à ovaires formés de deux et de trois caryo- Pses, très rare dans la Famille I (l. c., p. 123), est beaucoup plus fréquente dans la Famille II, ce qui m'a permis d'en suivre la transmission héréditaire durant quatre générations ; malgré mes efforts, je n'ai obtenu jusqu'ici qu'une race pauvre et trés instable, Une variation de la méme famille, toute nouvelle et inconnue 308 SÉANCE DU 12 MAI 1911. je crois pour la famille des Graminées, a été décrite récem- ment par moi’, sous les nom de Maïs à feuilles crispées. La variation a été vue pour la première fois en septembre 1905; elle affectait les limbes des bractées d'enveloppe de l'épi d'un rejet anormal du type A et une plante seulement du lot qui comprenait une centaine d'in- dividus de méme origine. Les limbes terminant ces bractées étaient assez développés, mais plissés, gaufrés comme le sont les feuilles des choux frisés; l'examen de coupes fines faites à travers les tissus a montré que cette anomalie résultait du développement à la surface interne du limbe d'un réseau irrégulier de crétes offrant la structure de ligules. Les graines de cet épi latéral n'ont été semées qu'en 1907; la 2° géné- ration comprenait trois lots se décomposant en : Graines semées. Plantes levées. Plantes crispées. 20 12 4 15 9 5 30 23 11 65 44 20 L'anomalie affectait méme les premières feuilles de certains individus dont la croissance, très ralentie, ne permit pas d'en récolter les graines; l'expérience fut continuée en 1908 avec les graines des plantes les moins anormales, au nombre de 8. Les cultures de troisieme génération ont donné : Plantes de 1907. Lotsde!908. Grainessemées. Plantes levées. Plantes 114-4 501 30 21 114-2 502 30 94 10 114-3 503 30 25 0 ia 504 120 100 72 dei | 505 1 3 1 114-5 506 30 25 3 114-6 507 60 32 12 114-1 . 508 30 20 6 114-8 509 30 17 3 Total. #2 367 273 116 Les cultures de 4° génération (1909) comprenant la descendance pi plantes 1142, 114-4 et 114-6 donnèrent peu de plantes; la levée " mauvaise et les plantes à feuilles crispées ne purent mürir leurs graine Les semailles de 1910 furent faites avec des graines récoltées en 1908; pour 113 graines semées, j'ai obtenu seulement 33 pieds dont 8 us maux; plusieurs ont donné des épis mürs qui ont fourni les graines de semis de 1911. 1. C. R. Ac. des Sciences, Paris, le 14 avril 4941, t. CLII, p- 1109-111. P.-A. DANGEARD. — UN NOUVEAU GENRE D ' ALGUES. 309 Il en résulte que la variation nouvelle de Mais à feuilles cris- pées a une tendance héréditaire trés accusée, mais il sera diffi- cile d'en obtenir une race fixée à cause de la stérilité ou de la mort précoce des plantes qui présentent l'anomalie à un degré très apparent. i En résumé, mes cultures de ces derniéres années de formes nouvelles ou anormales de Mais confirment et complétent les résultats que j'ai publiés en 1907. Les observations de M. Griffon, comme je l'ai montré, et mes études nouvelles justifient la con- clusion de mon Mémoire, à savoir que les « traumatismes sont un facteur trés important de l'évolution végétale », mais il faut en examiner les effets avec un soin méticuleux. Je suis convaincu que je suis loin d'avoir mis en évidence toutes les formes nou- velles héréditaires, qu'on peut, par leur emploi, faire apparaitre dans le Zea Mays pensylvanica Bonafous, et, à plus forte rai- son, dans les autres formes connues du Mais. Cette communication donne lieu à une discussion à laquelle prennent part MM. Griffon et P. Becquerel. M. Dangeard fait la communication ci-dessous : Un nouveau genre d'Algues; PAR M. P.-A. DANGEARD. L'Algue que je vais décrire ici s'est développée abondamment dans un flacon contenant de l'eau de mer à laquelle j'avais ajouté quelques gouttes d'un bouillon de morue : la culture était sensiblement pure. En examinant une parcelle du dépót vert qui s'était formé au fond du vase, je fus assez surpris de voir que cette Algue ressemblait par sa forme à une Levüre et qu'elle se multipliait Par bourgeonnement; c'est ce caractère qui m'a décidé à étudier cet organisme en détail. La cellule a une forme ovale : son grand diamètre est de 9 et 10 y : sa largeur est de 5 à 6 u : elle contient un chromatophore 310 SÉANCE DU 12 MAI 1911. pariétal muni d’un pyrénoide (I) : dans le cytoplasme incolore se trouve un noyau nucléolé à structure ordinaire. Par sa forme, cette Algue ressemble un peu au Coccomyxa lacustris Chodat* : mais elle en diflére par l'existence d'un pyrénoide, son développement dans l'eau de mer et son mode de multiplication. La membrane présente des caractères particuliers : elle se colore en bleu directement par l'action de l'iode, comme si elle était formée d'amidon : ce bleuissement direct de la membrane cellulaire par l'iode est un phénomène assez rare pour quil mérite d'étre signalé ici. La multiplication est trés rapide : la cellule, à son extrémité Fig. 1. — Heterogonium salinum. — Structure et développement. amincie s'allonge et forme un bourgeon dont le diamétre varie du tiers au deux tiers de celui de la cellule-mère : pendant ce temps, le chloroleucite s'est étendu dans le bourgeon, après avoir divisé son pyrénoide : le noyau s'est également divisé et une des moitiés est passée dans le bourgeon : celui-ci a donc maintenant la même structure que la cellule-mère (II et TT). Au niveau de l'étranglement qui est moins prononcé que dans la plupart des Levüres, une cloison double se forme per” pendiculairement à l'axe : par séparation progressive et décol- lement des deux parties de cette cloison, le bourgeon se détache- peu à peu de la cellule-mére. i Il est assez rare qu'un nouveau bourgeon apparaisse avan 1. CHODAT, Sur le polymorphisme des Algues. Genève, 1909. P.-A. DANGEARD. — UN NOUVEAU GENRE D ALGUES. 311 que le premier se soit détaché; on trouve cependant parfois une chainette de trois ou quatre éléments. J'ai suivi le développement de cette Algue pendant plusieurs mois, sans rencontrer d'autre mode de développement : lorsque la multiplication se ralentit, la cellule-mère grossit parfois et s arrondit en sphère : son bourgeon peut se montrer également sphérique Une autre particularité plus curieuse est celle-ci : il arrive parfois que la direction des cloisonnements change et que les cellules restent groupées en petites colonies de trois ou quatre cellules qui affectent alors l'aspect d'un Pleurococcus’ : les cel- lules en division sont même parfois à ce moment sensiblement égales (IV). Mais il est facile de s'assurer qu'il s'agit là d'une ano- malie et que le mode de multiplication normal est le bourgeon- nement. Cette Algae est assez résistante vis-à-vis du milieu : ainsi elle continue à bourgeonner dans un liquide constitué par moitié d'eau de mer et de liquide de Knop : la diminution de la salure semblait avoir provoqué une diminution de la taille des cellules. La membrane possède des propriétés spéciales qui explique peut-étre sa résistance aux diverses concentrations du milieu : les cellules traitées par l'alcool n'abandonnent leur chlorophylle qu'au bout de plusieurs jours : d'un autre cóté, les réactifs Colorants pénètrent difficilement. En résumé, nous avons là un nouveau type d'une Algue probablement voisine des Stichococcus : mais tandis que chez les Stichococcus et les Ulothorix, la division cellulaire est égale, ici cette division est un bourgeonnement; nous ferons remarquer *galement que le Stichococcus baccillaris n'a jamais présenté dans nos cultures trace de pyrénoide, ce qui confirme l'opinion de Chodat; l'Algue que nous décrivons ici en possède toujours un trés net; i] s’agit enfin d'un organisme marin qu'il sera intéressant de rechercher dans le plancton. Je pr opose pour cette Algue le nom de Heterogontum salinum. M. Lutz donne lecture de la Notice ci-après : 1. CHopar, loc., cit. p. 62. 319 SÉANCE DU 12 MAI 1911. Vie et Travaux de l'Abbé d'Audibert de Ramatuelle, Botaniste provençal (1750-1794); PAR MM. HIPPOLYTE DUVAL ET ALFRED REYNIER. Dans le tome I, pages 118-123, paru en 1819, du Recueil des Mémoires de la Société des Amis des Sciences, des Lettres, de l'Agriculture et des Arts, d'Aix-en-Provence, figure une Notice historique sur l'abbé de Ramatuelle par Boyer de Fonscolombe!. Mais, outre que ledit Recueil est fort peu connu des botanistes du xx* siecle, il manque à cette Notice un certain nombre de documents qu'il convient de mettre en relief pour rendre un hommage plus complet à l'abbé phytographe. Dans ce but, nous emprunterons à Boyer de Fonscolombe les détails historiques qu'il a fait connaître et les réunirons à nos propres recherches biographiques ainsi qu'à diverses appréciations autorisées sur la valeur des écrits de de Ramatuelle. I. — Dans la maison voisine de celle où, à Aix, Adanson avait vu le jour, au centre de la ligne orientale de l'actuelle « rue d'Adanson »”, naquit, le 16 mai 1750, THOMAS-ALBIN-JOSEPH D'AUDIBERT DE RAMATUELLE, notre futur botaniste. Il était de trois ans moins âgé que son frère Fran- cois-Auguste-Désiré, depuis 1767 jusqu'à la Révolution conseiller au par- lement, puis, sous le Consulat et l'Empire, secrétaire général de la Banque de France à Paris, oà il mourut?. Un autre frere, cadet de Tho- mas-Albin-Joseph, portait les prénoms de Joseph -Cyprien-Hippolyte: officier de marine et contre-amiral honoraire sous la Restauration, il écrivit un Cours élémentaire de Tactique navale, in-4°, an X, Baudouin à Paris. Les trois fréres furent de dignes descendants d'une vieille famille 1. Emmanuel-Honoré-Hippolyte Boyer de Fonscolombe (4144-1819), amateur aixois des sciences naturelles, fut amené à écrire cette Notice parce qu'il avait fréquenté assez longtemps de Ramatuelle : « Je regardal, dit-il, comme une grande faveur de partager ses excursions, Je cherchat à profiter de ses lecons et j'éprouvai bientót qu'à ses vastes connaissent en botanique se joignaient les plus aimables qualités. Une àme sensib » un cœur dévoué à l'amitié, un esprit vif, une conversation pleine d'inte- rêt, toute la franchise provencale réunie à l'excellent ton de la capitate, rendaient sa société très attrayante. Tous ceux qui le connurent ave? quelque intimité lui conservèrent le plus inviolable attachement. » le 2. Cf. Roux-ALPHÉRAN, Les Rues d'Aix, t. I, p. 354. — C'est à tort P d Mémoire sur les Végétaux exotiques qui peuvent étre naturalisés dans ; départements méridionaux de la France, par Gouffé de la Cour, scm des Mémoires de l'Académie de Marseille, année 1815, p. 45, prev ii « M. Audibert de Ramatuelle, propriétaire de la terre de Ramatuelle PF H. DUVAL ET A. REYNIER. — NOTICE SUR L'ABBÉ DE RAMATUELLE. 313 aixoise dont le Dictionnaire de la Noblesse, par de la Chenaye-Desbois et Badier, contient la généalogie sommaire. M. Le Bret, intendant du roi en Provence, avait maintenu, par jugement de 1705, la famille d'Audi- bert! dans ses droits à l'anoblissement qui remontait à 1529 : les 1? Ray- mond, 2^ Charles, 3° Nicolas, 4? Francois, 5° Francois-Félix, 6° Henri, T° François, 8° Joseph-Jacques (père de Thomas-Albin-Joseph) ayant tous suivi le droit chemin de l'honneur. « Thomas-Albin-Joseph fut destiné, dès sa jeunesse, à l'état ecclésias- tique. Aprés ses premières études il entra au séminaire de Saint-Sulpice à Paris. Sa théologie achevée, il se consacra au ministère des autels et aux exercices de charité et voulut s'aggréger à la congrégation des prétres qui desservait la paroisse de Saint-Sulpice. Tout entier à ses devoirs, plein de zele pour ses fonctions, il ne connut d'autre délassement que l'étude des sciences naturelles. La botanique surtout fut l'objet de ses prédilections. Le Jardin des Plantes, qui rassemble les végétaux des quatre parties du monde; les environs de Paris, où la culture laisse encore quelque place aux productions spontanées; les ressources multi- pliées qu'il trouvait dans les lumières des naturalistes de cette capitale, qui furent ses amis : tant de facilités contribuerent à nourrir ce goût qui, dans un caractère ardent, devint bientôt irrésistible. En effet, de Rama- tuelle, connu de tous les botanistes, lié avec Thouin, Bosc, l'abbé Nolin, Gérard, intime ami des Jussieu, de Lamarck, jouissait de toute leur estime; ils se firent un plaisir de lui communiquer leurs lumieres et de lui faire part de leurs connaissances. Quoique l'amour des plantes et leur étude occupassent une grande partie de ses moments de loisir, il n'était étranger ni aux autres branches de l'histoire naturelle, ni méme à la physique, et l'on a pu en juger par plusieurs dissertations sur les fossiles, sur les etfets du baromètre et sur d'autres questions d'hydrostatique de Saint-Tropez, frére du savant botaniste, est auteur d'une Nouvelle Méthode pour connaitre les plantes d'aprés les bourgeons. C'est lui qui le premier nous a appris à distinguer les plantes exotiques des pays chauds qu! peuvent eroitre en pleine terre ». Bien certainement, le de Ramatuelie auteur de la Méthode ne fut point François-Augustin-Désiré ; ce travail, Comme on le verra tout à l'heure, est l'œuvre de Thomas-Albin-Joseph, e « savant botaniste ». I: « D'Audibert » fut le nom familial depuis 1529 jusqu'à 1689, année OU, là terre de Ramatuelle ayant été acquise par Henri d'Audibert, les membres de la famille purent signer: « d'Audibert de Ramatuelle ». Quelques auteurs cacographient diversement : « Ramatuelle » sans parti- cule nobiliaire; ou « de Ramatuel », « Ramatuel »; ou « Ramathuel », * de Ramathuel ». De Humbold fut de méme répréhensible quand il écrivit « Ramatuela. » comme nom du genre dédié au botaniste provençal; il faut rectifier par Ramatuella, la localité varoise près de Saint-Tropez ^ ayant jamais eu pour vocable que Ramatuelle, par deux l. 314 SÉANCE DU 12 MAI 1911. dont il s'était occupé, qu'il envoya à l'Académie des Sciences. L'opinion qu'il avait donnée de ses talents était si favorable, qu'on voulut l'engager à faire partie comme naturaliste de l'expédition de La Peyrouse; il s'y refusa et ce fut à peu prèst à cette époque, que, cédant au désir de sa famille et pourvu d'un canonicat à Aix, il vint se fixer dans sa patrie. « Les divers climats que réunit la Provence et l'ample moisson de végétaux rares et curieux qu'elle offre, ouvrirent un vaste champ à l'abbé de Ramatuelle. Nos campagnes, les montagnes de la Sainte-Baume, de Sainte-Victoire et des Maures, les côtes de la Méditerranée, ne recélèrent pas longtemps à ses yeux leurs productions intéressantes. « Il s'occupait alors principalement d'une nouvelle méthode qui aurait servi à faire reconnaitre les arbres et les arbustes dans toutes les saisons, sans qu'on fût obligé d'examiner leurs fleurs et les organes de la fructili- cation. Pour revoir et comparer entre eux à loisir les caracteres d'un grand nombre d'arbres et d'arbustes étrangers qui n'étaient point encore naturalisés en Provence et qu'il n'avait, pour ainsi dire, qu'entrevus à Paris, de Ramatuelle résolut d'en former une pépinière pour son usage. Un magistrat aussi recommandable par son intégrité que par son goùt éclairé pour les sciences et les arts, possesseur d'un beau domaine rural à peu de distance de la ville?, M. de Beauval, mit obligeamment et sans frais à la disposition du ‘botaniste un local spacieux, arrosable et bien abrité, sur un fonds d'excellente qualité, où, en peu d'années, l'abbé eut la satisfaction de rassembler et de voir croitre sous ses yeux la plupart des végétaux exotiques qui devaient l'aider à perfectionner et à compléter sa nouvelle méthode. « Ce travail était fort avancé, lorsque les orages révolutionnaires écla- terent de toutes parts. Attaché à ses devoirs, de Ramatuelle ne balança pas un instant; ferme dans ses principes religieux, aucune considération n'aurait pu l'ébranler; il préféra une vie obscure et persécutée à la honte 1. La Pérouse étant parti en 1786 pour son voyage de circumnavigation, on doit admettre, d'aprés l'expression : « ce fut à peu prés à cette époque », que l'abbé de Ramatuelle vint se fixer à Aix vers 1785. Puis- qu'il retourna à Paris en 1791, le laps de temps passé dans les Bouches- du-Rhône, le Var, etc., à herboriser, à cultiver et à étudier les végétaux exotiques ne fut guère que de cinq à six ans. Un plus long sejour w Provence aurait permis, comme le pronostiquait Boyer de posan de croire que l'abbé « eût remplacé un jour les Tournefort, les Plum! s les Garidel, les Adanson, les Gérard, les Aublet dont les noms sero toujours chers aux amateurs de botanique et à tous les Provençaux id 2. Boyer de Fonscolombe ne l'explique pas, mais les Aixois le devine i ce domaine, bordant la route de Marseille, était sis au quartier de eet de-l'Arc, sur la rive droite de la rivière. Peut-être pourrait-on retrou : : k encore aujourd'hui, à La Beauvalle (nom actuel de la propriété), pnt ques arbres exotiques ayant survécu à la pépinière en question. H. DUVAL ET A. REYNIER. — NOTICE SUR L'ABBÉ DE RAMATUELLE. 315 d'y manquer. Obligé d'errer pour fuir les dangers qui menacaient sans cesse tout homme de bien, il chercha enfin un asile à Paris, espérant étre ignoré dans cette grande cité. Il comptait aussi y mettre la main à son ouvrage; mais, toujours attaché à ses fonctions et se faisant une obliga- tion de les exercer en secret, il fut découvert, arrété avec son frere et renfermé dans la méme prison, à La Force. Il sut bientót qu'il était désigné nommément comme une des victimes; son courage était inébranlable et son dévouement entier; mais il crut devoir chercher à sauver sa vie et épargner un crime de plus à ses persécuteurs. Les mesures qu'il prit, malheureusement mal combinées, causèrent sa mort. Il se précipita, en voulant s'échapper par les toits de la prison, et mourut peu de jours aprés, le 8 messidor de l'an II [26 juin 1794; il n'avait que quarante- quatre ans), des suites de sa chute, dans un hópital oü l'on portait les malades des maisons de détention. Un mois aprés, la mort de Robes- pierre l'aurait peut-étre sauvé et nous aurait conservé cet homme esti- mable. « Je dois à son attachement et à la générosité de sa famille la posses- sion de son herbier' qui est trés riche en plantes indigenes et exotiques. Ses papiers les plus intéressants, on a lieu de le penser, avaient été portés par lui à Paris, où ils ont été perdus sans retour? ». (Boyer de Fonscolombe, op. cit.) Il. — Telle fut, dans ses épisodes, la vie du naturaliste dont nous allons faire connaitre, à titre de document provencal, l'échange de lettres qui eut lieu entre lui et Louis Gérard, auteur du Flora Galloprovincialis : Aix [sans date; une des années précédant 1789]. A Monsieur Gérard, docteur en médecine à Cotignac. Sur le point, Monsieur, de me charger d'un travail sur les arbres et plantes ligneuses de la France tant indigènes qu'exotiques, je trouve dans mon catalogue, parmi les plantes que j'ai à décrire et que je ne connais 1. L'herbier de de Ramatuelle fut loin d’être conservé intact. Le dona- taire étant mort en 1819, uhe partie des exsiccata passa aux mains d'un de ses fils (Casimir Boyer de Fonscolombe) auteur du Calendrier de Faune "bed Flore; une autre portion fut probablement donnée à Robineau de Beaulieu, botaniste aixois distingué ; quelques bribes existent enfin dans l'herbier d'Achintre, ce dernier les ayant trouvées en mélange avec les plantes colligées par Amédée de Fonvert; quelques bribes aussi dans l'herbier de de Saporta. x La disparition de ces papiers est fort regrettable. Dans son Tableau " Règne végétal, Ventenat, parlant de la mort de l'abbé comme d'une grande perte pour les sciences, faisait des vœux pour que « les déposi- an de ses manuscrits ne tardent pas à les publier ». Hélas! s'il y a eu es dépositaires, ils n'ont rien livré à l'impression; ces manuscrits sont anéantis, ainsi que le déplore Boyer de Fonscolombe. 316 SÉANCE DU 12 MAI 19i1. pas méme en herbier, l'Arbutus alpina. L. Aprés avoir réfléchi longtemps sur les moyens de me procurer un échantillon de cet arbuste, j'ai cru, Monsieur, devoir m'adresser à vous. Les politesses que j'ai recues de vous m'ont fait espérer que vous voudrez bien m'accorder cette grâce. Cepen- dant, comme il est possible que vous n'ayez dans votre herbier qu'un échantillon, je vous prierai, alors, de me le préter pour deux ou trois jours, m'engageant à vous le renvoyer par la voie que vous voudrez bien m'indiquer. Si, au contraire, vous avez plusieurs échantillons, je vous prierai de me choisir celui qui, garni de fleurs, aurait encore au sommet des rameaux des feuilles non développées. Je pourrais ensuite vous le renvoyer, si vous le désirez. Absolument parlant, une feuille adulte, un sommet des rameaux garnis de feuilles non développées sortant récem- ment de leurs bourgeons, et quelques fleurs, le tout inséré dans une lettre, avec des observations si les fleurs sortent des bourgeons mixtes, si elles sont axillaires ou terminales, si les feuilles sont persistantes pendant l'hiver, si les bourgeons sont écailleux, etc., pourraient me suffire; mais je n'ai pas besoin de vous dire combien la vue de l'objet entier serait préférable à toute description. A l'échantillon demandé, voudriez-vous me faire la grâce d'ajouter un échantillon en fleur de Daphne Thymelæu, que vous avez en abondance sur la montagne de N.-D. de Cotignac? Agréez les assurances d'attachement et de considération avec lesquels j'ai l'honneur d'étre, Monsieur, votre trés humble et trés obéissant servi- teur, L'ABBÉ DE RAMATUELLE. Cette lettre est conservée parmi les papiers de Gérard, au dépôt de Draguignan. Copie nous en a été communiquée par M. Poupé, bibliothé- caire municipal, que nous remercions de sa grande obligeance. La méme occasion nous permet d'exprimer aussi notre gratitude à M. Mireur, archiviste départemental, ainsi qu'à notre ami M. Émile Jahandiez, de Carqueiranne (Var), ce dernier s'étant entremis, avec une serviabilité peu commune, afin de faire revivre la figure d'un botaniste appartenant, toul aussi bien, un peu au Var!. — Voici la réponse de Gérard : Cotignac, 41 février. J'étois absent, Monsieur, lorsque je reçus la lettre que vous me fites l'honneur de m'écrire. A mon arrivée, j'ai fouillé mon herbier 2 trouver l'Arbutus alpina que je suis fáché de ne pouvoir vous offrir. sa m'en dédommage en recourant au Daphne Thymelæa dont vous trouver sous ce pli un double exemplaire mále et femelle. . : : à iré 1. Sans avoir été, comme son frère ainé François-Auguste-Désir seigneur de la terre varoise acquise par ses aieux, notre botanik” herborisa, plein du feu sacré, dans les Maures, après Gérard (celui-ci, en 1757, avait exploré le territoire de Ramatuelle où le Flore Galloprow cialis mentionne quelques plantes). Ecclésiastiquement, l'abbé-chano! ú d'Aix appartint aussi au Var, puisqu'il fut honoré, en 1788, du ni « vicaire général » du diocèse par l'évêque Emmanuel de Bausset, " um que nous la appris M. Jahandiez, à la suite de recherches faites 4 l'ouvrage Les Evéques de Fréjus par l'abbé Espitalier. H. DUVAL ET A. REYNIER. — NOTICE SUR L'ABBÉ DE RAMATUELLE. 317 Je souhaiterois, Monsieur, que l'ouvrage vrayment ulile dont vous m'annoncés le plan fut bientót mis au jour. Je vois que la plupart de ceux qui traitent de l'économie des plantes, sans en excepter ceux qui trouveroient dans la capitale des renseignements positifs, vacillent sur les especes parce qu'ils n'ont point les connoissances necessaires. Vous ne serés point dans ce cas; aussi pourrés-vous vous flatter de donner des instructions précises, parce que rien ne vous manquera de part et d'autre. Agrées, Monsieur, les sentiments respectueux qui m'attaclient à vous et avec lesquels j'ay l'honneur d'étre Votre trés humble et trés obéissant serviteur, GÉRARD. Le texte de cette réponse est reproduit d’après un autographe formant partie des Documents relatifs à plusieurs Botanistes provencauz herbo- sant dans la première moitié du XIX? siècle, par Alfred Reynier, 1894- 1896, Revue Horticole et Botanique des Bouches-du-Rhóne. HI. — Se rattachant au Daphne Thymelæa dont il est question dans ‘les deux lettres ci-dessus, la publication d'un brouillon (à peu prés mis au net) de l'abbé de Ramatuelle sera, espérons-nous, appréciée par les investigateurs de l'état précis des connaissances phytologiques à la fin du xvm? siècle. Ledit autographe provient de pièces documentaires rares collectionnées par feu Joube, professeur d'hydrographie à Marseille, qui en fit gracieusement cadeau à l'un de nous. Les botanistes, jusqu'à ce jour! n'ont fait mention du Daphne Tarton- raira, du Daphne Thymelæa et de la Passerina hirsuta que comme des plantes portant des fleurs hermaphrodites. Ils auraient été sans doute plus fondés dans leurs assertions s'ils avaient prétendu que ces plantes 1. Par sa portion de phrase « jusqu'á ce jour », de Ramatuelle n'a pas prétendu, croyons-nous, avoir fait le premier l'observation de l'absence de pieds uniquement munis de fleurs hermaphrodites chez les Daphne et Passerina provencaux, puisqu'il avoue avoir recu de Gérard des échantil- lons de Daphne Thymelæa distingués par le médecin de Cotignac comme étant les uns mâles, les autres femelles. Notre botaniste aixois a dù vou- loir dire que les floristes n'avaient généralement pas signalé, naguère, la fréquente diœcie des espèces de ces genres. Il eût pu, il est vrai, ajouter que Lamarck mentionne ceci dans le t. 3, paru en 1789, de l'Encyclopédie Méthodique : « M. Olivier prétend que le Daphne Tarton-raira est dioique. » (Guillaume-Antoine-Olivier, natif de Toulon, oü croit le Tartonraire, aurait donc la priorité pour s'étre aperçu de la dicecie de cette plante.) Gérard et de Ramatuelle — nous ne leur ferons pas le reproche d'un manque d'acuité visuelle, trés excusable quand on n'est point mono- graphe minutieux — ont-ils observé d'une manière suffisante la sexualité des fleurs des Thyméléacées? Gérard, c'est certain, ne se douta nulle- ment que, sur les pieds de Daphne Thymelæa. crus par lui tout à fait femelles, il y a d'ordinaire quelques fleurs hermaphrodites, mélange Classant dès lors cette espèce parmi les polygames. Mais de Ramatuelle et, avant lui, Desfontaines soutiennent qu'il existe, chez le Passerina "irsuta, des individus où se rencontrent des fleurs måles et des fleurs 318 SÉANCE DU 412 MAI 1911. étaient dioiques par l'avortement d'un des deux sexes de la fleur. Le Daphne Thymelæa que nous avons recu de M. Gérard, connu par son ouvrage sur les plantes de la Provence, était dioique. Nous avons parcouru, dans les champs de Marseille prés des bords de la mer, un trés grand espace de terrain dans lequel la Passerina hirsuta était trés nombreuse. Tous les individus que nous avons examinés étaient dioiques. Les plantes femelles ne nous ont jamais présenté aucune fleur qui portât des étamines; mais nous avons quelquefois remarqué, sur les individus máles, un bien petit nombre de fleurs qui étaient tantót femelles, tantót hermaphrodites (ce qui était le plus ordinaire). On sait que les fleurs de la Passerine velue viennent par paquets sessiles; quelquefois . toutes les fleurs du méme paquet, sur les individus mâles, étaient herma- phrodites. Je n'ai pas eu occasion de faire la méme observation pour les fleurs seulement femelles, qu'on rencontre assez rarement sur les indi- vidus mâles. A l'égard du Daphne Tarton-raira, en général les individus sont dioiques: nous en avons cependant rencontré un individu qui était parfaitement monoique: de sorte qu'il y avait, sur cet individu, presque autant de fleurs mâles que de fleurs femelles; mais, sur l'espace de près d'une lieue qui était presque tout complanté de Tarton-raira, nous n'avons trouvé qu'un seul individu qui füt dans ce cas. Nous n'avons jamais pu observer aucune fleur hermaphrodite; quelques individus femelles por- taient, à la vérité, des étamines dans leurs fleurs, mais ces étamines étaient absolument avortées; il est cependant possible que sur quelques individus fort rares il se trouve quelques fleurs hermaphrodites comme dans la Passerine velue. Il nous a été impossible de ne pas remarquer, parmi le trés grand « hermaphrodites »; ont-ils été plus heureux, dans leurs observations, que notre ami le professeur Gerber, écrivant : « Meissner, Prodrome de ‘de Candolle, donne Passerina hirsuta comme polygame; cependant, sur les nombreux échantillons que nous avons examinés, il nous à été impossible de constater la présence d'une seule fleur hermaphrodite ”: N'ont-ils pas plutót pris pour réellement hermaphrodites des fleurs qui morphologiquement le paraissent, mais sont physiologiquement Un sexuées? De Ramatuelle n'avait pas vu, chez le Tartonraire, ce que M. Gerber à ». bien observé : « quelques fleurs máles, rares en vérité, oü le pistil se développe un peu, mais reste toujours plus petit que dans jer A femelles; l'ovule de ces fleurs ne se développant pas en graine »- Si no j abbé les avait aperçues, n'aurait-il pas dit que c'étaient des, fleurs heros phrodites, tout comme a interprété sans doute la chose Meissner. € inscrivant le Tartonraire au nombre des espèces polygames? Par — de Ramatuelle affirme avoir mis la main sur « un pied » de ce mem Daphne Tarton-raira : « parfaitement monoique »! :t que Cf., à propos de ce chapitre critique — où l'Aixois sagace compr! 7 à les espéces provencales de Daphne et de Passerina étaient sujette À l' « avortement » d'un des deux sexes de la fleur — le savant Non M. Gerber : Recherches morphologiques, anatomiques, systématiques « pud logiques sur les Giardia (Thymelga) des environs de Marseille, Bulletin SC tifique de la France et de la Belgique, Paris, 1900, t. XXXIII. COSTE ET SOULIÉ. — PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. 319 nombre d'individus de Daphne Tarton-raira et de Passerina hirsuta que nous avons observés, que les individus mâles étaient beaucoup plus nombreux que les individus femelles. Cette grande prodigalité de la nature pour la production des individus mâles semble permettre de supposer que la poussiere de leurs étamines ne porte pas trés loin sa fécondité et que le grand nombre des individus måles nécessite que les individus femelles ne soient pas trop écartés des individus qui doivent les féconder. Ce qui n'est pas ordinaire dans les plantes dioiques. Les botanistes ont tous reconnu les trés grands rapports qui existent entre les genres des Thymélées, des Passerines et des Stellères. Les parties de la fructification par lesquelles ils different sont assez peu considé- rables, leurs habitudes sont presque les mêmes. Un des caractères que je crois n'avoir pas encore été observé et qui rapproche beaucoup les trois genres est le tissu soyeux de leur écorce, tissu que nous croyons très propre à étre filé et qui pourrait étre employé à des toiles d'une grande finesse. En effet, les fibres de l'écorce nous paraissent le disputer par leur finesse aux fibres du plus beau Lin. Nous avons fait digérer les écorces de la Passerine et du Tarton-raira dans de l'eau fraiche, renouvelée quotidiennement, pendant plus de quinze jours; nous avons obtenu un dégagement entier de toute la partie séveuse qui agglutine les fibres les unes contre les autres; ce que nous avons vu est plus que suffisant pour nous forcer à croire qu'on pourrait tirer parti de l'écorce de ces plantes. On sait qu'en général les Thymélées et les Passerines ne viennent que dans des lieux trés incultes et dont il est impossible de tirer aucun profit pour l'économie agricole; la culture de ces plantes, qu'on pourrait faire dans ces lieux incultes, permettrait d'en tirer quelque profit. C'est une chose assez singuliére que, parmi le trés grand nombre de Tarton-raíra et de Passerina hirsuta qui croissent dans un espace de terrain considérable, on ait de la peine à trouver quelques jeunes indi- vidus. Nous avons fait cette observation pour beaucoup de plantes, en nous demandant quelle peut être la cause de ce phénomène. Ne serions- nous pas fondé à dire que vraisemblablement toute la portion de terrain propre à produire ces plantes a fini par étre occupée par les individus, devenus adultes, que nous y voyons; ou, peut-étre encore, que les semences, trop pesantes pour être portées au loin par le vent, tombent immédiatement au-dessous de la plante mére, ce qui empéche qu'elles ne lèvent. ABBÉ DE RAMATUELLE. (A suivre). .M. Luizet donne connaissance de la communication ci-dessous de MM. Coste et Soulié et montre des échantillons des plantes qui font l'objet de cette communication. Plantes nouvelles, rares ou critiques; PAR MM. LEs ABBÉS COSTE ET SOULIÉ. Depuis une douzaine d'années nous avons fait d'innombrables excursions, non seulement dans les montagnes de l'Aveyron et 320 SÉANCE DU 12 MAI 1911. lieux circonvolsins, mais aussi dans des régions plus éloignées, comme les monts d'Auvergne, les Cévennes, le domaine médi- terranéen, et surtout la chaine des Pyrénées francaises et méme espagnoles, dont la flore est loin d'étre encore parfaitement connue. Partout nous avons fait des observations précieuses et récolté des végétaux à divers titres fort intéressants. Nous en avons déjà largement distribué plusieurs dans les exsiccata de l'Association pyrénéenne que dirige avec tant de zèle notre confrére M. L. Giraudias. D'un autre cóté, d'aimables correspondants nous ont souvent soumis leurs plantes critiques ou confié la détermination de leurs récoltes. Il n'est pas rare que nous ayons rencontré dans leurs envois, à cóté d'espéces vulgaires, des exemplaires offrant un vif intérét. Nous ne pouvons laisser plus longtemps ignorer à nos confrères les principaux résultats de nos herborisations et de celles de nos amis. Les notes dont nous commencons aujourd'hui la publication n'ont donc d'autre but que de faire connaitre aux botanistes qui s'intéressent à ces études, nos observations sur ces plantes diverses, espéces, races, variétés ou hybrides, tantót rares ou peu connues, tantót méme encore inédites, que nous avons eu l'occasion d'examiner dans ces dernières années. >X< Ranunculus Luizetii Rouy (R. parnassifolius >< pyrenaus Luizet). — C'est à notre zélé confrère M. D. Luizet que revient l'honneur d'avoir le premier reconnu le caractère hybride de cette curieuse Renoncule. Il s'empressa de la signaler à M. Rouy, qui la lui a dédiée et en a publié la description d'abord dans le Bulletin de la Société (ann. 1893, p. 215), puis dans Sa Flore de France (Y, p. 79). D'après M. G. Gautier (Catalog ue des Pyrénées-Orientales, p. 63), la localité classique de cette plante est « aux premiers lacets du col de Nuria, au fond de la vallée d'Eyne, au contact du granite et des éboulis schisteux. » C'est là, en effet, vers 2500 mètres d'altitude, que notre excellent am! M. Luizet découvrit cette plante et récolta les exemplaires qu furent communiqués à M. Rouy. C'est là aussi que nous l'avons retrouvée nous-mémes le 25 juillet 1910. Elle y est assez abon- dante, mais seulement à la limite des deux terrains. Sur les débris schisteux c'est le Ranunculus parnassifolius L. qui règne COSTE ET SOULIÉ. — PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. 324 en maitre, tandis que les pelouses granitiques qui bordent le sentier sont couvertes du R. pyrenzus L. D'après M. Rouy, le R. Luizeti? aurait été récolté dès 1845 au val d'Eyne par Massot, qui l'identifia avec le R. plantagineus All. Ce dernier n'est, d’après nous, qu'une variété du R. pyre- neus reconnaissable à son port plus robuste, ses feuilles plus larges, sa tige généralement pluriflore, ses pédoncules velus ou tomenteux. Nous en avons observé quelques individus parmi, des milliers d'autres se rapportant évidemment à la variété angustifolius F. Schultz, dont on a eu tort de faire une espèce (R. angustifolius D C.), et qui se distingue de sa congénére par le port gréle, les feuilles linéaires ou linéaires-lancéolées, la tige souvent uniflore, les pédoncules glabres. Ajoutons que Grenier et Godron, ignorant pareillement la nature hybride*lu R. Lui- sel, l'ont rattaché dans la Flore de France (I, p. 28) au H. parnassifolius comme variété angustifolius, et l'ont indiqué aussi au col de Nourri ou de Nuria. ' Ón ne connaissait jusqu'ici de cette élégante Renonculacée que celte unique localité. Mais notre long séjour à Eyne avec M. Luizet pendant l'été de 1910, employé surtout à la recherche et à l'examen des admirables Saxifrages de cette région, nous a fourni l'occasion d'en découvrir quelques autres. Ainsi nous avons récolté cet hybride, toujours parmi les parents, cà et là Sur les crêtes rocheuses entre le val d'Eyne et le val de Llo, et au val de Llo même des deux côtés de la frontière. Ainsi le R. Luisetii fait aujourd'hui partie de la flore espagnole, comme de la flore francaise. Alyssum spinosum L. dans la région alpine. — Pyrénées- Orientales : Prats-Balaguer, rochers calcaires de Malaza, à 2600 mètres! — I, A. spinosum croît, en France, dans les basses Montagnes du domaine méditerranéen, depuis Toulon jusqu'à la frontiere d'Espagne. Il n'y dépasse guère 600 mètres d'alti- tude, Cependant, dans l'Hérault, sur les escarpements méridio- naux du Larzac, du Montagut et des monts de Marcou, il *aventure jusqu'à 800 mètres, mais sans jamais franchir la ligne du partage des eaux, ni pénétrer dans le bassin de la aronne. Nous l'avons vainement cherché jusqu'ici sur le terri- loire aveyronnais. T. LYNI. (SÉANCES) 21 322 SÉANCE DU 12 MAI 1911. La découverte de cette espèce sur les crêtes de Malaza, non loin de la frontière espagnole, le 3 septembre 1910, nous a fort surpris, car c'est la première fois, croyons-nous, qu'elle a été rencontrée dans la région alpine. A cette date, elle portait des fleurs et des fruits verts, tandis que c'est en avril-juin qu'on la récolte en cet état dans les basses montagnes. Cochlearia aragonensis Coste et Soulié. — Le 26 juil- let 1908 l'un de nous, herborisant dans les montagnes de l'Aragon, découvrit cette Crucifère dont la détermination nous a longtemps embarrassés. Un premier examen ne nous permit méme pas de préciser le genre auquel elle appartient. Mais une étude plus approfondie nous démontra qu'elle devait se rattacher au genre Cochlearia, dont elle possède les caractères généraux. Seulement tandis que nos Cochlearia vivent habituellement sur les cótes de l'Océan, ou bien, tel le C. pyrenaica DC., au bord des ruisseaux et des marais des montagnes, celui-là végétail, au contraire, dans des éboulis calcaires très secs sur les pentes de la Sierra de Guara. Il y était très abondant entre 4 200 el 1700 mètres d'altitude, mais, à cause de la saison avancée, les moutons l'avaient presque complètement brouté. La Sierra de Guara, dont le point culminant près du village de Nocito atteint 2070 mètres, forme au nord de Huesca un massif de formation calcaire, étendu et élevé, qu'on peut considérer comme le dernier contrefort méridional des Pyrénées centrales. De longues recherches dans les livres et les herbiers n'ayant pu nous livrer son état civil, nous avons pris le parti de cultiver cette siliculeuse à Saint-Paul et de la publier comme espèce nouvelle sous le nom de C. aragonensis. Sa culture sous un climat si différent de son pays d'origine ne nous a pas donné tous les résultats que nous en attendions. Les rares individus qui ont survécu aux intempéries de l'hiver ont porté, pendant tout le printemps, beaucoup de fleurs, mais pas un seul fruit: En possession toutefois de tous les éléments nécessaires pour une bonne description, nous allons donner la diagnose complète du C. aragonensis. e allongée: es, grèles t sombre Plante bisannuelle de 20-50 cm., glabre, à racine fibreus tiges ascendantes ou dressées, trés rameuses dès la base, diffus anguleuses, rougeátres; feuilles un peu charnues, d'un ver COSTE ET SOULIÉ. — PLANTES NOUVELLES. RARES OU CRITIQUES. 323 en dessus, généralement rougeâtres en dessous, petites (4-8 mm. de diam.), les radicales et inférieures aussi larges que longues, ovales en cœur, à limbe brusquement contracté en pétiole canaliculé aussi long que lui, entiéres ou plus souvent munies de chaque cóté d'une petite dent calleuse ainsi que le sommet; les supérieures peu nombreuses, oblongues ou lancéolées, entières, sessiles; fleurs petites (5 mm. de diam.), nom- breuses, inodores; sépales dressés, égaux à la base, jaunátres; pétales blancs, tronqués-émarginés, une fois plus longs que le calice; style long de 1 millimètre; grappes fructifères allongées, à pédoncules gréles, dressés, les inférieurs écartés, les supérieurs rapprochés en petits corymbes denses longtemps terminés par des fleurs, tous plus courts ou parfois un peu plus longs que le fruit; silicules petites (4 mm. de long sur 2 de large), elliptiques-lancéolées, atténuées aux deux bouts, à cloison étroite, elliptique; valves mûres très caduques, convexes, marquées d'une nervure dorsale et de veines réticulées; graines peu nombreuses (1-3 dans chaque loge), petites, jaunâtres, ovales, presque lisses. ARAGON, province de Huesca : éboulis calcaires de la Sierra de Guara, près de Nocito, entre 1 200 et 1 700 mètres. — Avril-juillet. Ce Cochlearia se distingue de tous les autres de France et d'Espagne par un port spécial gréle et diffus; par la couleur rouge foncé des tiges, des rameaux, du dessous des feuilles; par la petitesse des feuilles, des fleurs, des fruits, des graines; par la gracilité, la brièveté, la direction dressée des pédoncules; par les pétales tronqués-émarginés ; enfin par la forme des grappes fructifères qui peuvent offrir en méme temps dans le bas des silicules müres trés écartées, dans le haut des silicules agglomé- rées en corymbe dense, et tout à fait au sommet des fleurs blanches en pleine floraison. X Cistus Sahucii (C. salviæfolius »« umbellatus) Coste et Soulié. — Voici une découverte intéressante qui vient encore ajouter aux richesses des Cévennes de l'Hérault et grossir le bagage déjà considérable des Cistinées hybrides. Mais ici l'hybridation s'est produite non plus entre espéces du méme senre, mais entre un Cistus (C. salviæfolius L.) et un Helian- themum (H. umbellatum Mill.) l'ancien Cistus umbellatus L. C'est le premier exemple, croyons-nous, de la production à l'état *Pontané d'un eroisement entre ces deux genres, si nous ne tenons pas compte du Cistus salviæfolius >X< Helianthemum ħalimifolium obtenu jadis artificiellement par M.:Bornet. Notre hybride étant, on peut le dire, exactement intermédiaire 324 SÉANCE DU 12 MAI 1911. entre les parents, parmi lesquels il végète, et dont les caractères sont si tranchés, nous ne saurions mieux faire que de donner ici la diagnose comparative des trois plantes. Cistus salviæfolius. Sous-arbrisseau de 30- 80 cm., exhalant méme sur le sec une odeur balsamique pénétrante, tout couvert de poils étoilés. Tiges assez robustes rameuses-diffuses. Feuilles ovales ou elliptiques - oblongues, brusquement rétrécies en court pétiole, à ner- vures nombreuses et ramifiées. Fleurs grandes, de 4- 5 cm, de diamètre, soli- taires ou 2-4 en cyme sur de longs pédoncules axillaires. Calice à 5 sépales très inégaux, les extérieurs plus larges ovales en cœur, laissant voir le sommet de la capsule avant sa maturité. Pétales tronqués ou émarginés, 1-2 fois plus longs que le calice, blancs sur le vif, mais jaunissant par la dessic- cation. 1. Cistus Sahueii Coste et Soulié. — Suffrutex 30-80 cm. altus, balsameo leviter sed certissime fragrans, pilis plerumque Caules debiles, decumbentes, ramosissimi, laxe diffusi. ceolata, in brevem petiolum sensim attenuata, nervis pau ramosis. Flores mediocres, 3 cm. diam., raro solitarii, umbellas irregulares pedunculis axillaribus et terminalibus gesti. Calycis 4-5 (rarissime 3) sepala, basi haud cordata, omnino involventia. Petala summo truncata aut rotundata, cà C. Sahucü !. Sous- arbrisseau de 30-80 cm., à odeur balsamique sensible mais faible, muni de poils le plus souvent étoilés. Tiges faibles, décom- bantes, trés rameuses, lâchement diffuses. Feuilles linéaires-lan- céolées ou lancéolées, insensiblement atté- nuées en court pétiole, à nervures peu nom- breuses et peu rami- fiées. Fleurs moyennes, de 3 cm. de diamètre, rare- ment solitaires, réunies en cymes ou en om- belles irréguliers sur des pédoncules axillai- res et terminaux. Calice à 4-5 ou très rarement 3 sépales, presque égaux, non en cœur à la base, enve- loppant complètement le capsule. Pétales tronqués ou arrondis au sommet, 3 fois plus longs que le calice, blancs, mais jau- nissant légèrement par la dessiccation. C. umbellatus. Sous - arbrisseau de 20-40 cm., complète- ment inodore, glabres- cent ou pubescent, mais à poils non étoilés. Tiges diffuses ou rap- prochées en petit buis- son dense. Feuilles petites, étrol- tes, linéaires ou linéai- res-lancéolées, insensl- blement atténuées, à la base, à 1-3 nervures non ramifiées. Fleurs assez petites, de 2 cm. de diamètre, réunies par 2-9 en 1 ou 2-4 ombelles superpo- sées sur des pédoncules lerminaux. Calice à 3 sépales égaux, non en Cœur à la base, enveloppant étroitement la capsule jusqu'à sa maturité. Pétales arrondis au sommet, 3-4 fois plus longs que le calice, d'un beau blanc ne ji nissant pas aprésla des- siccation. odore stellatis indutus. Folia linearilan- cis et parce COSTE ET SOULIÉ. — Étamines en. nombre indéfini (100 environ), d'un jaune vif orangé. Stigmate discoïde,sub- sessile. Capsule aussi large que longue, pentagone- subglobuleuse, tronquée au sommet, coriace, à 5 loges complètes s'ou- vrant en 5 valves jusqu'à la base. Graines nombreuses, PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. Étaminesnombreuses (90 environ), d'un jaune un peu pâle. Stigmate en téte plus ou moins discoide, sti- pité. Capsule bien plus longue que large, oblon- gue-acuminée, grêle, non anguleuse, fra- gile, toujours stérile et caduque de bonne heure. Graines avortées. 325 Étamines peu nom- breuses (12-25), d'un jaune assez pâle. Stigmate en téte net- tement stipité. Capsule plus longue que large, ovoide-acu- minée, renflée, non anguleuse, fragile, à 3 loges incomplètes, s'ouvrant par 5 valves soudées à la base. Graines peu nom- breuses, à tubercules aigus. presque lisses. Le C. Sahucii croit dans l'Hérault aux environs de Saint-Pons, parmiles bruyéres sur les pentes méridionales des monts de l'Espi- nouse, dans deux localités rapprochées, situées l'une au-dessus d'Ardouane, commune de Riols, vers 450 métres, l'autre entre Prémian et Langlade vers 509 mètres d'altitude. Il y fleurit en mai et juin; sans qu'il soit abondant, il en existe d'assez nombreux buissons disséminés parmi les parents. Cet hybride est à recher- cher dans les basses montagnes de l'Aude, des Pyrénées-Orien- tales, de la Lozère, où les Cistus salviæfolius et Helianthemum umbellatum végètent abondamment dans des stations identiques. Nous sommes heureux de dédier notre découverte au savant archéologue M. Sahuc, autrefois notaire à Saint-Pons, aujour- d'hui propriétaire et habitant d'Ardouane. M. Sahuc, qui dans nos herborisations nous a maintes fois apporté son précieux concours, cultive avec succés dans ses parterres la plupart des rares Cistinées que nous avons mentionnées autour de Saint- Chinian et de Saint-Pons. Cornus sanguinea L. var. Caussinii Coste et Soulié '. Diffère du type par les caractères suivants : Arbrisseau beaucoup plus robuste, à longs rameaux droits et rougeâtres; feuilles plus grandes, longiora, alba (sicca leviter flavescentia). Stamina numerosa (circa 50) ilute flava, Stigma + discoideocapitatum. Capsula multo longior quam latior, oblongoacuminata, gracilis, haud angulosa, fragilis, semper ste- rilis et cito caduca. Semina abortiva. i \- Cornus sanguinea L. var. Caussinii Coste et Soulié. — A typo sic differt : Arbuscula multo minus robusta, ramis longis, rectis, rubescen- 326 SÉANCE DU 12 MAI 1911. tibus; folia majora, late elliptica aut ellipticolanceolata, in petiolum largement elliptiques ou elliptiques-lancéolées, nettement atténuées sur un pétiole bien plus allongé, insensiblement et longuement acuminées, finement pubescentes-blanchátres et fortement nervées en dessous; cymes corymbiformes plus rameuses, plus fournies; fleurs d'environ 15 jours plus précoces, plus petites, la plupart stériles; fruits plus gros, mais peu nombreux, à peine 4-6 à chaque corymbe. Marais de la Somme, à Buné-Courcelles et à Dompierre-sur-Authie (D: Caussin). — Fleurit en juin. Dans la variété Caussinii les organes de la végétation sont beaucoup plus vigoureux et ceux de la reproduction bien moins développés que dans le type. Ce fait trouve sans doute son expli- cation dans la station de cet arbrisseau dans les lieux trés humides. Nous considérons donc ce Cornouiller comme une variété ou race remarquable des marais, et le dédions volontiers à notre confrére M. le D* Caussin qui l'a découvert le premier dans le département de la Somme. (A suivre). multo longiorem distincte attenuata, sensim et longe acuminata, subtus subtiliter pubescentialbida et grosse nervata; cymæ corymbiformes magis ramosæ, flores numerosiores gerentes; flores (circa 13 diebus) præco- ciores, minores, plerique steriles; fructus majores, sed pauci, in singulis corymbus vix 4-6. SÉANCE DU 26 MAI 1911 PRÉSIDENCE DE M. MAURICE DE VILMORIN. M. F. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée après une observation de M. Paul Becquerel. Valeur de l'hydrotimétrie en géographie botanique pour l'étude des accidents locaux (Suite); ' PAR M. LE D” MAURICE LANGERON. Les eaux du grand marécage des Fraiches, sur la Garenne, au Nord du sémaphore, entre les plages de Lourtoi et de Por- tuais, ont une toute autre composition : PENES. coeur. 45 à 49 Degré pres EMINUS or ssl 3 XU EO ul en ie TIN 0,43 à 0,66 Si nous remontons la vallée affluente de Portuais, dont les eaux ont sur les Sphaignes une action répulsive si évidente, nous voyons que le ruisseau dont elle forme le lit provient directement du fossé central du marécage de la Garenne. Ce lit est presque entièrement à sec durant la belle saison. L'eau prélevée.dans les dépressions herbeuses a la composition sui- vante : AN EC DE oe e 39 Degré après ébullition tes rola RAM 5 lUa SUA Qe MSN MM A uid 0,278 Dans certaines parties trés inclinées du lit, on voit sur les dalles de grès feldspathique des croûtes blanches, épaisses, formées presque exclusivement de carbonate de calcium. Un peu plus bas on trouve même un véritable massif de tuf calcaire, formant cascade au moment des grandes eaux et dont les !- Voir plüs liaut p. 236 et p. 266. 328 SÉANCE DU 26 MAI 1911. cavités sont tapissées de belles touffes d Eucladium verticillatum. Au voisinage, les touffes d'Hypnum Helodes, Hypnum stellatum, sont fortement incrustées de calcaire à la base. Nous trouvons donc, en pleine zone siliceuse, une formation calcaire des mieux caractérisées, et dont la carte géologique ne peut donner aucune indication. En outre, toutes les sources qui se font jour sur la rive gauche de la vallée du Portuais sont, elles aussi, plus ou moins calcaires. Leur degré total varie entre 19 et 24, le degré aprés ébullition s'éloigne peu du chiffre 8 el leur teneur en CO?Ca oscille entre 0,07 et 0,16. L'eau du ruis- selet qui débouche à la mer, au sortir de la vallée du Portuais, est encore un peu plus riche en CO*Ca : elle en contient 0,18 à 0,20 pour un degré total de 24 à 26 et un degré après ébullition qui oscille entre 4 et 7, suivant les années. C'est l'apport des eaux très calcaires provenant de la Garenne qui élève son taux de minéralisation. M. F. Camus a trés bien reconnu la cause de cet apport de calcaire, aux dépens du sable coquillier. La vaste et belle plage de Lourtoi est presque toujours entiérement sableuse, sauf aprés les grandes tempétes qui découvrent quelquefois une bande de gros galets : comme elle est orientée Nord-Nord-Ouest, le transport du sable par le vent y est trés accentué. Il n'y a pas à proprement parler formation de dunes, puisque le rivage est très escarpé, mais le sable est élevé par le vent tout le long de ces escarpements. On voit très bien, du sommet, les rochers saupoudrés par ce sable qui, sur les versants, forme en certains points une couche très épaisse. Le vent le chasse ensuite au- delà de la crête, où il constitue cà et là des monticules, puis il est entrainé vers l'intérieur par le vent du Nord-Ouest et vient se répandre sur la portion de la Garenne qui se trouve dans cette direction. Le méme phénomène se produit avec les vents du Nord et du Nord-Est pour la plage du Portuais, mais, celle-ci étant beaucoup moins étendue, l'apport est plus restreint. Ce sable, constitué surtout par du quartz et du feldspath, renferme beaucoup de débris de coquilles, ce qui lui donne une teneur élevée en CO?Ca. Voici quelques exemples d'analyses caleimétriques' de ces sables : 1. Ces analyses ont été exécutées avec le calcimétre Bernard. M. LANGERON. — HYDROTIMÉTRIE EN GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. — 329 Grève d’ Erquy : passage au tamis de 10 fils au centimètre, 12, 6 p. 100 passage au tamis de 30 fils au centimètre, 12, 8 p. 100 Grève de Lourtoi — 28 p. 100 Grève du Portuais 33, 8 p. 100 Nous avons fait toute une série d'analyses du sable des dunes de Lourtoi, pris à différentes hauteurs. Les progrés de la décaleification par les eaux pluviales se montrent trés nette- ment au fur et à mesure qu'on monte. Voici les chiffres que nous avons relevés : Partie inférieure des dunes. . . . . . . 2% p.100 Pare moyenne so. o a Vv us eO ee Partie dpériure, vu: di cad «x Partie supérieure (Station du Pteris aqui- im) o. 13,4 — Partie supérieure en face des Fraiches. . . 12,4 — En certains points des versants, la teneur monte méme jus- qu'à 38 p. 100. Dans les Fraiches, la teneur de la terre des parties humides est très élevée comme le témoignent les deux analyses suivantes : Fond d'une mare asséchée . . . . . . . 18,8 p.100 Terre du bassin supérieur du ruisseau FEMME n 1.15 ds 49,6 — Le bassin et le lit du Coche à la Fée ne sont pas moins riches en carbonate de calcium : Terre de la partie supérieure de la vallée du Cache à la Fée... iiio ooo ivo 23,8 p. 100 Terre du lit du Coche à la Fée. . . . . . 23,2 — Tuf du lit du Coche à la Fée. . . . . . 14,4 — Par contre, la terre des versants de l'anse du Petit-Port ne renferme pas de traces appréciables de carbonate de calcium. L'analyse calcimétrique de la terre prélevée entre les racines de plantes réputées calcicoles nous a donné des résultats trés variables, Nous prendrons comme types trois plantes fréquentes dans cette région et pour lesquelles on peut exécuter un grand nombre d'analyses. Ce sont le CAlora perfoliata, le Cirsium acaule et le Rosa pimpinellifolia. La première est très générale- ment considérée comme calcicole préférente; la seconde, dans l'Est de la France, dessine très régulièrement les zones calcaires, 330 SÉANCE DU 26 MAI 4941. en dehors desquelles elle n'existe pas; la troisième parait avoir aussi des préférences nettement calciphiles, d'après les remarques que nous avons faites en Bourgogne. Voici les chiffres que nous avons obtenus avec la terre prise entre les racines de ces trois plantes : Station du Chlora perfoliata dans les Fraiches : 7,2; 4,4; et 3,4 p. 400 de CO*?Ca. Station du Cirsium acaule : Lourtoi, 4,2 p. 100; le Portuais, 24,4 p. 100; les Fraiches, 0 à 3 p. 100; Caroual (au Sud d'Erquy) 8,4 et 4,4 p. 100. Station du Rosa pimpinellifolia : Lourtoi, dans les dunes des versants, 92,2 : 14,8 et 14,6 p. 100. Notons enfin que pour une colonie abondante de Samolus Valerandi, dans les Fraiches, nous avons trouvé 13 p. 100 de calcaire. Cette plante, à notre avis, n'est pas seulement halo- phile, mais aussi un peu calciphile Selon nous, ces variations considérables, trés sensibles sur- tout pour le Cirsium acaule, qui est en méme temps la plus calciphile de ces trois plantes, s'expliquent par la décaleifi- cation que produisent les eaux de ruissellement. Ces eaux dis- solvent le carbonate de caleium des fragments de coquilles e apportent en méme temps à ces espéces calcicoles la quantité de calcaire qui leur est nécessaire et qui leur permet de végéter dans le sable siliceux, plus ou moins riche en humus. C'est là ce qui explique l'échec fréquent de la caleimétrie. appliquée à la terre prise entre les racines des plantes, dans des conditions favorables. en apparence, à la rigoureuse exactitude des résultats. La circulation incessante des eaux météoriques favorise la décomposition rapide des roches superficielles et dissout une partie de leurs éléments; il ne reste donc souvent entre les racines des plantes, qu'un résidu lavé, dont l'étude chimique ne peut conduire qu'à des erreurs. Pour essayer de connaître la composition du milieu dans lequel vivent les plantes, il faut donc absolument tenir comple des eaux qui circulent à la surface du sol. L'hydrotimétrie: qu: nous révèle une partie de la composition de ces eaux, doit — prendre place à côté de la calcimétrie, dont elle sera souven appelée à compléter les données insuffisantes. M. LANGERON. — HYDROTIMÉTRIE EN GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 334 La caleimétrie sera surtout en défaut dans des régions telles que celle que nous venons d'étudier, où l'élément calcaire est essentiellement mobile, d'abord parce qu'il est pulvérulent et” apporté par le vent, puis parce qu'il est facilement soluble et entraîné par l'eau qui le dissout. En comparant les nom- breuses analyses que j'ai effectuées dans le Jura et en Bretagne, je suis arrivé à la conviction que la calcimétrie rend surtout des services dans les régions calcaires. Si, dans une telle région, des plantes calcifuges apparaissent en un point, l'analyse calci- métrique de la terre montre presque toujours la rareté ou l'ab- sence du carbonate de calcium et permet d'expliquer l'appa- rente anomalie de distribution. Ces résultats concordent tou- jours avec ceux de l'hydrotimétrie. Il en est tout autrement dans les régions non calcaires : on peut trouver des colonies de plantes calcicoles en des points où la calcimétrie ne révèle que peu ou point de calcaire. Il s'agit alors presque toujours de roches dont la décomposition produit du carbonate de calcium, qui est solubilisé et mobilisé au fur et à mesure de sa production. Dans d'autres cas, le carbonate de calcium est apporté par les eaux météoriques à l'état de dissolution. Dans ces deux circonstances, la perplexité peut étre grande, si on se fie uniquement aux données un peu simplistes du calcimètre : au contraire, la pratique de l'hydrotimétrie permettra très sou- vent de lever les doutes et de dépister l'origine du carbonate de calcium en le décelant dans les eaux superficielles. Si méme on considère que le carbonate de calcium n'exerce point une action répulsive ou toxique, l'hydrotimétrie ne perd Pas de son intérét, bien au contraire, Warming', s'appuyant principalement sur les recherches de Weber et de Grübner, nie, d'une facon à peu prés absolue, l'action du carbonate de cal- "um en lui-même. En effet, Weber?, puis Grübner?, sont arrivés à cultiver dans une eau purement calcaire, des végétaux réputés éminemment calcifuges, par exemple des Sphaignes. 1. WARMING and VaL, Oecology of plants, trad. by Groom and Balfour. xford, Clarendon Press, in-8° de XI-422 p., 1909. 2 WEBER, Jahresber. der Mánner vom Morgenstern. Heimatbund an lb-und Wesermündung, 1900: % GRAEDNER, Die Heide Norddeutschlands. Leipzig, in-8° de 332 p., 1 Carte, 1904. 0 332 SÉANCE DU 26 MAI 1911. Aussi, pour ces auteurs, les eaux calcaires doivent leur action répulsive ou toxique pour certains végétaux non pas au carbo- nate de caleium mais aux autres sels minéraux ou matériaux solubles divers dont elles sont toujours chargées : c'est pourquoi elles seraient nuisibles aux plantes dites calcifuges, qui deman- deraient simplement à vivre dans des sols ou des eaux pauvres en sels minéraux et en substances nutritives. Précisément les eaux non calcaires sont toujours trés pauvres en matériaux solubles.. Sans vouloir nier l'intérêt de ces expériences, je dirai qu'elles se trouvent d'accord aveë ce que j'ai observé dans la nature. J'ai démontré', par mes analyses hydrotimétriques, que les Sphaignes peuvent, dans certains cas, supporter une assez notable quantité de sels de caleium, carbonate ou sulfate. Ainsi, dans le département de la Cóte-d'Or, dans la vallée de la Saóne, on trouve certaines mares où prospère le Sphagnum subsecundum el dont l'eau renferme 0, gr. 07 de carbonate de calcium par litre (degré total, 10 à 11; degré aprés ébullition, 3 à 5). D'autres mares à Sphaignes de la méme région renferment 0 gr. 03 à 0 gr. 005 de CO ° Ca ?. Les différentes espèces de Sphaignes parais- sent d'ailleurs avoir une tolérance trés inégale vis-à-vis des eaux calcaires : le Sph. subsecundum est le moins calcifuge, le Sph. cymbifolium vient ensuite; les autres espèces semblent ne pou voir supporter la moindre trace de calcaire. Je ne sais sur quelle espèce de Sphaignes ont porté les expériences de Weber el de Graebner, car il m'a été impossible de consulter leurs Mémoires originaux. S'ils se sont adressés au Sphagnum subsecundum 0U au S. cymbifolium, les faits que je viens de relater infirmeraient leurs conclusions. Du reste Weber et Gaebner ne sont pas abso- lument d'accord quant à l'interprétation de l'action des eaux calcaires. Pour Graebner?, c'est la concentration de la solution saline qui est nuisible aux Sphaignes, celles-ci ne pouvant 1. M. LANGERON. Muscinées de la Cóte-d'or (et Catalogue avec la collabora- tion de H. SULLEROT). Publication de la Revue bourguignonne de l'Ensei- gnement supérieur, in-8 de 172 p., 1 carte en couleurs, 2 plans, 1898; cf. p. 56 et 57. 2. M. LANGERON, Supplément au Catalogue des Muscinées de la Cóte d'Or. Revue bourguignonne de l'Enseignement supérieur, X, 1900; cf. P- pne 3. GRAEBNER, Studien über die norddeutsche Heide. Engler's Jahrb., XX. 1895. M. LANGERON. — HYDROTIMÉTRIE EN GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 333 croître que dans une eau très faiblement minéralisée, quelle que soit d'ailleurs la nature des sels en dissolution. Pour Weber! et, plus récemment, pour Transeau*, la teneur en matériaux nutrilifs importe seule, sans que la concentration en carbonate de calcium puisse exercer une influence. Gaebner? a proposé toute une classification des associations végétales basée uniquement sur la composition des eaux qui arrosent le sol. Pour lui, les eaux et les sols calcaires seraient simplement plus riches en sels minéraux variés et en matériaux nutritifs. C'est cet excés de minéralisation qui serait nuisible aux plantes dites calcifuges; ces dernières ne pourraient pros- pérer que sur un sol pauvre, arrosé par des eaux trés faible- ment minéralisées, Graebner distingue donc trois classes de formations végétales correspondant aux eaux richement miné- ralisées, pauvrement minéralisées et salées. Il serait hors de propos de discuter ici la valeur de ces con- ceptions. Nous ferons seulement remarquer qu'il est peut-être imprudent de nier absolument l'activité chimio-tactique du calcaire. Quelle que soit la forme sous laquelle il agit, sels de caleium ou ions Ca, le calcium joue certainement un róle consi- dérable dans les phénoménes bio-chimiques, aussi bien dans le régne animal que chez les végétaux. Nous ne pouvons songer méme à énumérer les réactions et les tactismes qu'il provoque; un travail d'ensemble serait nécessaire pour résumer les connaissances actuelles sur le róle biologique de ce métal. Nous croyons exagéré de le considérer simplement comme un aliment normal et banal des végétaux, n'exercant aucune action positive ou négative sur leur répartition. Quoi qu'il en soit, l'orientation actuelle de la géographie bota- nique, du moins en ce qui concerne les phénomènes écolo- giques, parait accorder à l'eau une influence décisive sur la répartition des espèces. Les partisans les plus résolus des causes d'ordre physique admettent sans conteste le róle capital de l'eau 1. WEBER, loco citato. 2. TRANSEAU, The bogs and bog ftora of the Huron River valley. Bot. Gazette, XL-XLI, 1905-1906. 3. GRAEBNER, Bildung natürlicher Vegetationsformationen in norddeut- schen Flachlande. Archiv. der Brandenburgia, IV, 1898. Naturwiss. Woch., EU 1898. Cf. WARMING, Lehrbuch der ökologischen Pflanzengeographie, deutsche Auflage, Borntraeger, 1902, p. 67 et 80. 334 SÉANCE DU 26 MAI 1911. en tant qu'élément d'imbibition du sol. A vrai dire, méme à ce point de vue, l'action de l'eau peut être entravée ou méme inhibée par les propriétés physiques du sol. Nous devons à Schimper‘ la trés importante notion des sols physiologiquement secs, qui permet de comprendre pourquoi certaines plantes des terrains humides ou méme inondés présentent des caractères xérophytiques si accentués. Les terrains de cette nature peuvent renfermer une quantité d'eau considérable, mais cette eau est inutilisable pour la plante, soit parce que le sol la retient éner- giquement, soit par suite de phénomènes osmotiques résultant de la concentration saline. Les végétaux se comportent alors comme s'ils vivaient sur un terrain physiquement sec, c'est-à-dire réelle- ment privé d'eau. Si nous mettons à part les terrains salés, qui forment une catégorie tout à fait partieuliére, nous remarquons que les ter- rains physiologiquement secs sont précisément des terrains trés pauvres en carbonate de calcium et riches en acides humiques libres. La végétation qui les couvre et qui présente de si curieux phénoménes de xéromorphisme recherche évidemment un milieu à réaction acide ; aussi les ouvrages récents de géogra- phie botanique? donnent-ils à ce groupe important de forma- tions le nom d'ozylophytes. J'ai été trés heureux de voir adopter ce terme que j'avais proposé dés 1900? pour désigner les Muscinées qui fuient les milieux alcalins représentés par les sols calcaires (Muscinées oxycoles et Muscinées alcalinicoles.) Mais si la notion de la réac- tion du milieu a fait de grands progrés dans l'esprit des phyto- géographes. je ne crois pas qu'on ait tenté de donner une explication scientifique de cette réaction, ni de chercher pourquo! certaines formations xéromorphiques sont toujours calcifuges et se rencontrent toujours sur so! acide. On n'est d'ailleurs guère plus avancé en ce qui concerne la composition des eaux : les auteurs qui traitent de ce facteur écologique s'étendent lon- guement sur les propriétés physiques de l'eau, mais sont extra- 1. SCHIMPER, Pflanzengeographie auf physiologische Grundlage, ?* édition, Iéna, in-8° de 898 p., 4 cartes, 5 pl., 1908. : : 2. WARMING and VAHL, Oecology of plants, p. 136 et 193 e bibliographie. ; : inées. 3. LANGERON (M.), Róle des acides humiques dans la dispersion des Muscinee Revue bourguignonne de l'Enseignement supérieur, X, n°2, 1900. M. LANGERON. — HYDROTIMÉTRIE EN GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 335 ordinairement brefs en ce qui concerne ses propriétés chimiques et leurs modifications éventuelles. Grâce à l'hydrotimétrie, j'ai pu démontrer qu'un accident local, constitué par la présence d'un massif d'humus acide, pouvait modifier profondément la composition des eaux d'une localité. J'ai donné à ce curieux phénomène édaphique le nom de décalcification naturelle des eaux. En effet, le passage d'une eau calcaire à travers une couche de tourbe acide la dépouille entièrement de son carbonate de calcium, en un mot la déminé- ralise, et cela aussi bien dans la nature que n vitro. J'ai pu déceler ainsi l'antagonisme des acides humiques et du carbonate de calcium, montrer que ce dernier est précipité par les humus acides et établir, pour les hydrophytes, une distinction bien nette entre les végétaux simplement aqualiques ou vivant sur humus neutre ou alcalin (indifférents et alcalinicoles) et les végétaux purement oxycoles, qui exigent la tourbe acide ou l'humus acide. J'en avais conclu à l'importance de la réaction du milieu pour la dispersion des végétaux qui ne sont pas chimi- quement indifférents; cette réaction qui expliquerait en partie le tactisme négatif ou positif provoqué par le carbonate de cal- cium. Je crois que la décalcification naturelle des eaux explique suffisamment pourquoi, sur les sols acides, physiologiquement secs, la végétation à caractère xéromorphique est toujours caleifuge; il ne saurait en être autrement, puisque, méme en admettant un apport incessant de calcaire, il y a un déterminisme chimique qui arréte immédiatement son action. Il est un autre facteur, dont, à mon avis, les phytogéographes n'ont pas tenu un compte suffisant, c'est le limon argileux trés fin. Dans un précédent travail !, j'ai essayé de préciser la nature de ces limons colloidaux, formés de particules ultra-microsco- piques, restant presque indéfiniment en suspension dans l'eau, avec laquelle ils constituent un véritable hydrosol. Je me suis efforcé de déterminer dans quelles conditions ces hydrosols pourraient être coagulés dans la nature. Or l'analyse hydroti- métrique et de nombreuses expériences în vitro m'ont démontré 1. LANGERON (M.), Note sur le róle phytostatique et la floculation naturelle des eaux limoneuses. Bull. Soc. bot. Fr., XLIX, p. XXVII-XXNIX, 1902. 336 SÉANCE DU 26 MAI 1911. que la teneur des eaux courantes en sels de calcium, magnésium el sodium était insuffisante pour produire la floculation ou coagulation de l'argile colloïdale. Les acides humiques, méme à doses élevées, sont tout aussi impuissants. Il existe donc, dans des régions trés étendues, à sol argileux, des eaux constamment limoneuses, dont l'influence sur la végétation est considérable, surtout en ce qui concerne les Bryophytes. Outre les Sphaignes qui sont, à cet égard, un réactif extrémement sensible, j'ai cité un certain nombre d'espéces qui supportent trés difficilement l'action de l'argile colloidale. Les marécages à Sphaignes, avec tout le cortège de plantes qui les accompagnent, ne s'installeront jamais dans une région arrosée d'eaux limoneuses, méme lorsque les conditions climatiques, hygrométriques et hydrologiques sont trés favorables à l'établissement de ces formations. Cet exemple démontre à la fois la prépondérance d'un facteur d'ordre physique sur les conditions chimiques les plus favorables et la nécessité de connaitre la composition des eaux pour expliquer des faits de répartition qui paraissent anormaux ou contradic- toires. Quelle que soit la conception à laquelle on s'arrête en ce qu! concerne l'importance relative des facteurs écologiques, qu On accorde la prééminence à la constitution chimique du sol et des eaux, comme le veut la majorité de l'école française, ou qu'on place au premier rang, avec les écoles danoise et allemande, l'état physique du sol et son degré d'imbibition, l'eau reste l'élément qui agit le plus puissamment sur la distribution des plantes à la surface du globe. L'étude analytique et expérimentale des eaux stagnantes et courantes devra donc étre la base de toute étude vraiment scientifique des phénoménes écologiques. (A suivre). 0. LIGNIER. — OVAIRE DES PAPAVÉRACÉES. 331 Notes anatomiques sur l'ovaire de quelques Papavéracées (Suite) !; PAR Me O EIGNEBIBS Chélidoniées. Les Chélidoniées constituent parmi les Papavéracées un type d'autant plus intéressant que le fruit du Chelidonium a été sou- vent comparé à celui des Crucifères. Ainsi qu'on le sait, l'ovaire du Macleaya cordata (Willd.) R. Br. est bicarpellé et terminé par deux stigmates presque cylin- driques superposés aux carpelles. | Dans cet ovaire encore jeune les deux carpelles sont déjà aplatis (fig. 4, A). Chacun d'eux renferme un trés petit faisceau médian, m, et, de chaque côté, dans son limbe un réseau vasculaire de cordons trés gréles. Dans l'angle de cohérence des carpelles se voit un gros faisceau libéro-ligneux, pp, auquel correspond un bourrelet placentaire bien développé. Ce faisceau placentaire est semi-circulaire, et c'est sur ses deux bords que s'insérent les cor- dons des quelques ovules distribués en deux lignes. Dans l'en- semble de la section ovarienne ces faisceaux placentaires sem- blent étre autonomes non seulement en raison de leur forme, de leur taille et de l'insertion des cordons ovulaires sur leurs deux bords, mais encore parce que de chaque cóté d'eux, le parenchyme du limbe ovarien montre un étranglement longitu- dinal et un début de différenciation qui préparent la rupture ultérieure pour la formation des valves. Cependant de fines Commissures transversales ou obliques traversent cette région et relient les faisceaux placentaires au réseau du limbe carpellaire médian (c'est-à-dire des valves). : Dans la base du stigmate la structure externe est presque identique à la précédente (fig. 4, B), sauf, bien entendu, que les ourrelets placentaires y sont papilleux et non ovulifères. Tou- tefois les faisceaux placentaires commencent à s'y dédoubler lon- giludinalement en leurs composants. Ce dédoublement se pour- 1. Voir plus haut, p. 279. . T. LVIU, (SEANCES) 22 338 SÉANCE DU 26 MAI 1911. suit en montant dans les stigmates et les quatre composants ainsi libérés se rapprochent des faisceaux médians des carpelles Fig. 4. — Sections transversales d'un ovaire jeune de Ma- , cleaya cordata: A,au milieu de l'ovaire; B, C, D, à la base, au milieu et au som- met du style; E, au niveau des stigma- tes, Gr. 13/3. — Mémes lettres que dans la figure 3; pp, faisceaux margino- placentaires formés par la fusion des faisceaux marginaux deux à deux. M. cordata ils s’insèrent sur leurs bords internes, les seuls (fig. 4, C et D), pour enfin se fusionner avec eux dans le sommet des stigmates (fig. 4, E). Simultanément avec ces transformations les bourrelets papilleux se dédoublent égale- ment; leurs moitiés s'étalent ensuite en s'étendant vers les plans carpellaires, de facon à recouvrir finalement toute la surface intérieure du style. Plus haut, l'épiderme papilleux recouvre toute la face ventrale des stigmates et s'étend méme un peu vers l'extérieur, montrant ainsi que, malgré la forme cylindrique, ces stigmates ont conservé la trace de la réduction dorsale constatée dans ceux des espéces antérieurement dé- crites. En résumé, l'ovaire du Macleaya cordata ne renferme que deux carpelles soudés bords à bords et terminés chacun par un stigmate médian. Son organisation générale est sein- blable à celle des Platystémonées. On pour- rait méme dire qu'elle est celle d'un Platys- tigma dont les placentas seraient /rés réduits, ou celle d'un Meconella dont les couples placentaires seraient fusionnés en un bour- relet unique, desservi par un faisceau égale- ment unique. Toutefois, dans cette dernière comparaison, il existe une différence nette en ce qui concerne le lieu d'insertion des cordons libéro-ligneux ovulaires. Chez le Meconella en effet ils s'insérent sur les bords externes (les plus rapprochés des marges carpellaires) des faisceaux placen- dé r f . e taires encore séparés, tandis que chez ai q leur fusion ait laissé libres (fig. 5). ds Il m'eut fallu pouvoir comparer également le M. cordata ? 0. LIGNIER. —- OVAIRE DES PAPAVÉRACÉES. 339 le Romneya qui lui aussi possède des valves. Malheureusement, je l'ai déjà dit, je n'ai pas eu ce genre à ma disposition. L'ovaire jeune du Chelidonium majus L. et celui du Ch. lact- niatum Mill. différent à peine de celui du .Macleaya cordata. Ce n'est que tardivement et grâce à des modifications produites par l'accroissement intercalaire qu'ils arrivent à en différer si nota- blement. Du reste, il suffit de comparer les sections représentées dans la figure 6 avec celles de la figure 4 pour constater cette extréme ressemblance de l'ovaire dans les deux genres. Les seules différences un peu accusées résident dans un moindre aplatissement géné- JUNE ym: ral chez les Chelidonium et surtout 2 $ dans le prolongement vers le bas, tout E 29: A PAR le long de la région ovulifère, du dédou- À B blement qu'o : ant | qu offrent les bourn elels stigma- Pig, 5. — Sehéma montrant tiques. Encore cette différence ne se les deux modes d'insertion faitelle nul : : des ovules suivant que les lement sentir sur ies baid- arges carpollsiros sobi ceaux placentaires qui, comme chez le plus ou moins intimement M. cordata. sont ici E soudées :. En A (type Meco : ; Sont ici encore intimement nella), où les faisceaux mar- fusionnés en un seul. De telle sorte gino-placentaires sont res- qu'il est plus i : le tés libres l'un de l'autre, : 3 B Juste de dire que l a gud l'insertion des cordons ovu- ourrelet placentaire s'est, chez les lairessefait sur leurs bords Chelidoniu 4 A TE externes; en B (type Chéli- á ; seis dédoublé non pas en TA (55 oi ils sont fusionnés on d'une moindre concrescence des en un seul, cette insertion bords des carpelles, mais seulement se fait sur leurs bords in- ` ternes. en raison de la plus grande impor- tance prise par les deux lignes d'insertion des ovules. Il ne faut donc pas confondre ces couples de bourrelets pla- centaires des Chelidonium avec ceux déjà signalés chez les Meconella et les Platystemon. Nous avons vu que chez ces der- Mers les couples résultaient d'une concrescence insuffisante, Ne des marges placentaires des carpelles. Ici, au con- ‘raire, l'accolement des carpelles est très intime puisqu'il va jusqu à fusionner intimement les faisceaux margino-placentaires ps seul, et le dédoublement des bourrelets est un fait secon- awe qui est évidemment en rapport avec le nombre des ovules be s à ue uu s ajouter à leur localisation. n serait peut-être tenté d'admettre qu'il y a reploiement des 340 SÉANCE DU 26 MAI 19141. marges carpellaires vers les plans carpellaires, c'est-à-dire que la ligne de coalescence des carpelles a été reportée en arriere de leurs marges jusqu'en face des faisceaux margino- placentaires. Mais c'est là une explication qui, tout d'abord, ne s'accorde pas avec l'organisation des faisceaux placentaires de fusion et qui, d'autre part, sera nettement contre-indiquée dans les genres suivants, tout particulièrement dans le genre Glaucium. Le Glaucium flavum Crantz | est d'ordinaire rangé parmi les Papavé- rées. Cependant la structure de son ovaire trés jeune est trop comparable à celle des Chelidonium pour quil m'ait paru possible de l'en séparer, d'autant plus qu'elle diffère notable- ment, par contre, de celle des Papa- vérées. C'est d'ailleurs à peu prés l'opinion à laquelle était arrivé Léger’ à la suite de son étude anatomique des organes végétatifs. Leur ovaire ne comprend que deux carpelles terminés chacun par un stig- mate médian, plus aplati et plus élargi à la base que dans les deux genres : LE G Sections transe" précédents. Les bords élargis de ces un ovaire très jeune de Chelidonium lanceolatum: stigmates sont méme plus ou moins A, au milieu de l'ovaire; B, con n&s en une sorte de petite languette C, au milieu et au sommet du style; E, au niveau des transversale. eres AR Moms Sur une section transversale d l'ovaire trés jeune pratiquée vers $? région médiane, A (fig. T), les deux limbes carpellaires, pourvus de nombreux faisceaux dont un médian, m, soni sépares l'un de l'autre par une région placentaire, P, plus intérieure et, en apparence, absolument autonome. Chacune de celles-ci ma en effet, l'aspect d'une lame incurvée, sur le dos de laque : s'inséreraient les bords des limbes carpellaires, et possède un ys de 6 à 9 faisceaux vasculaires dont les plus gros occupent TOP 5 inn. de 1. LÉGER (L.-J.), Appareil végétatif des Papavéracées (Mém. 500- Li Normandie, t. XVIII, 1894-95). 0. LIGNIER. — OVAIRE DES PAPAVÉRACÉES. 344 milieu et les plus petits les bords, c'est-à-dire que chacune d'elles 4 toute l'apparence d'un limbe foliaire indépendant. Pour augmenter l'illusion, ces régions se trouvent normalement en alternance réguliére avec les limbes carpellaires médians, de tellesorte qu'en somme elles parais- senl représenter un verticille immé- diatement plus intérieur. Enfin, entre leur face dorsale et les bords des limbes carpellaires médians, il se produit dans le tissu conjonc- tif une région spécialisée r, chargée de préparer la déhiscence des val- ves, mais qui a toute l'apparence d'une région de suture. Ajoutons encore que les bourrelets ovulifères, pb, sont localisés aux bords de ces lames intérieures et l'on compren- dra comment il se fait qu'une telle section de l'ovaire fasse immédia- tement songer à l'existence de deux verticilles alternes de deux carpelles chacun, un verticilleextérieur stérile et un verticille intérieur fertile!. Toutefois un examen plus attentif montre 1° que les bords des arcs libéro-ligneux placentaires sont re- liés par de nombreuses commissures i €, à ceux des limbes stériles, ^ que dans ces arcs les faisceaux ont tantôt une disposition impaire, tantót une disposition paire et qu'ils S anastomosent entre eux. i Lorsqu'on monte vers le style et es sligmates, les apparences précé- dentes disparaissent (C, D, E, fig. Fig. 7. — Sections transversales de l'ovaire jeune du Glaucium flavum : A, au milieu de la région ovulifère ; B, au sommet de cette méme région; C, au niveau du style; D et E, à la base et au sommet des stigmates, Gr. 13/2. — Mêmes lettres que sur les figu- res 3 et 4; bp, marge placen- taire; r, région parenchymateuse dans laquelle se prépare déjà la déhiscence des valves: c, com- missures libéro-ligneuses qui unissent les bords des arcs pla- centaires aux bords correspon- dants des arcs carpellaires. " e , Me pis . LE à ) Chaque lame s y divise en deux m oitiés qui s'écartent lente- 1 anm - La fausse cloison des fruits mürs m anque totalement dans l'ovaire jeune. C'est P lacentaires superficiels. une formation tardive produite par prolifération des tissus 342 SÉANCE DU 26 MAI 1911. ment l'une de l'autre en emportant, chacune, la moitié corres- pondante du pseudo-arc libéro-ligneux placentaire. Ces moitiés se poursuivent dans la base des stigmates dont elles occupent les bords élargis et un peu épaissis. Là se retrouvent (fig. 1, D) les groupements de faisceaux placentaires, p', et les surfaces glandulaires intérieures s; plus haut encore, dans le sommet des stigmates, les surfaces glandulaires s'étendent vers les plans carpellaires et s'y fusionnent, s (fig. 1, E), en méme temps que les faisceaux placentaires finissent par rejoindre les faisceaux médians m et par se fondre sur leurs bords. En somme, chez le Glaucium flavum de méme que chez le Macleaya cordata et les Chelidonium, il n'existe que deux car- pelles qui sont, chacun, terminés directement par un stigmate médian; mais, en plus, ces stigmates trés élargis et connés à leur base forment des sortes de languettes stigmatiques dans le plan transversal. Dans la cavité ovarienne on retrouve les pla- centas à deux bourrelets ovulifères du Chelidonium, mais ils y sont notablement plus enfoncés vers l'intérieur et beaucoup plus puissants. Ces bourrelets y sont méme séparés par une large lame tangentielle dans laquelle le faisceau unique des Chelido- nium est représenté par tout un plexus de cordons libéro-ligneux rangés sur un arc concave vers l'intérieur, les plus gros au milieu, les plus petits aux bords. C'est là un fait qui correspond assure ment à un développement considérable, en rapport avec le grand nombre des ovules. De méme encore que chez les Chelidonium et le Macleaya cordata, c'est sur les bords internes (les plus rap” prochés du plan carpellaire) du faisceau placentaire (en plexus) que s'insérent les cordons ovulaires; de méme aussi les bords de ce aisceau placentaire sont reliés au reste des arcs carpel- laires par de nombreuses commissures libéro-ligneuses gréles. Toutefois, de l'enfoncement des placentas vers l'intérieur el de leur grande extension tranversale, il résulte que l'arc libéro- ligneux carpellaire subit vers l'intérieur, sur la ligne de jonction de sa partie fertile (placentaire) et de sa partie stérile, un Pr?” fond plissement longitudinal (fig. 8). Cela donne à la section transversale de l'ovaire un aspect trés particulier, et la SIDE" larité de cette disposition est encore accentuée par la forno d'un tissu de déhiscence longitudinale des valves qui se produi 0. LIGNIER. — OVAIRE DES PAPAVÉRACÉES. 343 justement à la ligne de plissement. On serait par suite tenté de considérer à tort cette ligne de plissement comme une ligne de suture entre le limbe ovarien extérieur, stérile et le limbe inté- rieur, fertile. Ainsi, comme chez le Platyst/gma lineare et plus méme que chez lui, il semble y avoir dans la paroi ovarienne du Glaucium flavum, alternance entre un verticille extérieur formé par deux carpelles stériles et un verticille intérieur constitué par deux car- pelles fertiles, ou encore, puisque nous savons que chaque lame placentaire représente deux régions placentaires concrescentes, il semble que chaque carpelle soit tri- dae ie lobé, son lobe médian étant stérile et Jig e tud ses lobes latéraux fertiles sur leur C. - Jet - ER M bord interne. Mais la présence des n Mul rur commissures transversales entre ces di p PET ET 7 parties médianes et latérales, de même Fig. 8. — Forme schématique des ares libéro-ligneux car- que la fusion de leur systéme vascu- pellaires sur une section laire dans le sommet du stigmate ` nous forcent en réalité à reconnaitre transversale de l'ovaire du Glaucium flavum. — CC, plan des carpelles; n, plis à la limite des régions fertiles et stériles des arcs carpellaires; o, insertion des ovules; j, points de jonction des mar- ges carpellaires. que ce n'est là qu'une apparence et que les carpelles sont bien réellement entiers. Tout au plus montrent-ils une tendance vers la trilobation, tendance qui est peut-étre plus affirmée par la forme élargie de la base du stigmate que par le plissement inférieur lui-méme. En résumé, lovaire des Chélidoniées ne comprend, comme celui des Platystémonées qu'un seul verticille de carpelles, qui Sont coalescents par leurs bords et sont terminés directement par "ne lamelle stigmatique. Toutefois la coalescence des carpelles Y est notablement plus accentuée :.elle atteint en effet les faisceaux marginaux qui, se fusionnant deux à deux, forment un unique faisceau placentaire ; chez le Gl. flavum celui-ci est remplacé par un plexus de cordons placentaires. Les ovules qui sont toujours distribués en deux lignes sur chaque placenta, insèrent leurs cordons libéro-ligneux sur les bords de cet unique faisceau (ou du plexus qui le remplace) montrant ainsi une méthode d'insertion différente de celle Signalée chez les Platystémonées. 344 SÉANCE DU 26 MAI 1911. Chez le Maclaya cordata chaque placenta ne porte qu'un seul bourrelet sur lequel les ovules sont encore insérés en deux lignes. Chez les Chelidonium il porte deux bourrelets côte à côte, séparés seulement par un sillon et donnant insertion aux deux lignes d'ovules. Chez le Glaucium flavum, il existe encore deux bourrelets ovuliféres, mais ceux-ci sont très écartés l'un de l'autre, le placenta étant lui-même élargi en une lame tangentielle. En outre grâce à un brusque plissement longitudinal des limbes carpellaires, ces placentas sont ramenés vers l'intérieur el semblent constituer un verticille intérieur alterne avec celui des carpelles. Sur chacun des bourrelets les ovules sont très nom- breux et très serrés, aussi ne sont-ils pas répartis sur une simple ligne longitudinale mais sur une bande plus ou moins large. Les tissus de déhiscence des valves se forment de très bonne heure à travers les tissus du limbe carpellaire. /[s coupent les nom- breuses commissures libéro-ligneuses qui unissent les parties valvaires du limbe carpellaire au reste de ce limbe, en parti- culier aux marges placentaires; ils coupent de méme le faisceau médian au sommet des valves. (A suivre). Plantes nouvelles, rares ou critiques du bassin moyen du Rhóne (Suite); PAR M. CONSTANT CHASTENIER. Genre Iris L. I. lutescens Lamk, Encycl. méth., II, p. 297. I. olbiensis Hénon in Ann. Soc. agr. hist. nat. et arts ut. Lyon, Vill, p. 463, t. VI. 1 Rhizóme plus gros que le doigt. Tige de 15-30 cm., dressée uni-biflore; dépassant plus ou moins longuement les feuilles. Celles-ci larges de 19-95 mm., droites ou arquées. Fleur grande ou très grande (dans y même lieu), pédonculée, à pédoncule plus court que l'ovaire. Feuilles " la spathe ventrues, scarieuses aux bords, obtuses ou pes Périanthe violet, jaune ou blanchátre avec des stries et des taches T cées, à tube inclus ou à peine exsert, environ une fois et demie P - 1. Voir plus haut, p. 284. C. CHATENIER. — PLANTES DU BASSIN MOYEN DU RHONE. 345 long que l'ovaire. Segments tous égaux ou presque égaux en longueur et en largeur. Capsule grosse (longue de 70-85 mm., large de 25-30 mm.), trigone, bosselée à sa surface. Has. — Rochers dela partie méridionale du bassin moyen du Rhóne. — Drôme : Sahune L.) Albert et C. Chatenier, avril 1898) ; Nyons, au Devès (de Saulses-Lariviere). — HauTES-ArPES : Pomet (C. Chate- nier) — ARDÈCHE : Saint-Privat, au rocher de Jastre et au ravin de Louyre (Revol). Var. nana Chaten., mss. I. italica Parl., Nuov. gen. et nuov. sp., p. 31? Différe du type par son rhizóme moins épais que le doigt; par sa tige plus basse (3-10 cm.), uniflore, plus courte que les feuilles; par ses feuilles plus étroites; par sa spathe à feuilles plus allongées, plus aigués, plus scarieuses. Has. — Lieux arides du Dauphiné méridional. — Drome : Saint-Mau- rice, Rochegude (C. Chatenier); Nyons, au Devès (de Saulses- Lariviére). Oss. I. — D'après Hénon', l7. olbiensis se distinguerait de VI. lutescens par ses feuilles plus longues et plus larges, par sa spathe plus renflée et par ses fleurs souvent violettes. En réa- lité, il n'est qu'une modification purement individuelle, un état luxuriant du type décrit par Lamarck. Les deux formes crois- sent constamment ensemble, du moins dans notre circonscrip- tion, et elles sont reliées par tous les intermédiaires possibles. J'ajouterai, en m'appuyant sur mes propres expériences, que la culture de ces plantes dans des conditions identiques fait dispa- raitre toutes les différences qui ont été signalées entre elles. Oss. IL. — L'I. Chamæiris Bertol., qui, d’après la descrip- tion, a la tige très courte, les feuilles larges de trois ou quatre lignes, la fleur « multo minor quam in Z. pumila L. », le Périanthe jaune, à tube « spatham longe excedens »*, est certai- nement distinct de la plante du bassin moyen du Rhóne. Oss. III. — Villars a mentionné dans son Histoire des plantes du Dauphiné (M, p. 224) un Z. pumila L. var. b., qu'il a indiqué à Vienne (Isère). Cette plante n'a pas été retrouvée. Il est hors de doute qu'elle était échappée de jardins. Se basant sur les Synonymes cités, Grenier et Godron l'ont rapportée à l'7. Cha- mæiris Bertol. Peut-être serait-il plus exact de la rapporter au t, HÉNON, loc. cit., p. 466. = BERTOLONI, Flora italica, II, p. 609. 346 SÉANCE DU 26 MAI 1911. véritable /ris pumila Jacq., qui, comme on le sait, est fréquem- ment planté dans les jardins et sur les vieux murs. Elle manque dans l'herbier de Villars. Genre Orunvs L. 0. aranifera X fuciflora. O. obscura Beck, Fl. Nied.-Osterr., I, p. 197? — O. Aschersoni Nant. in Bull. Soc. bot. Er., XXXIV, p. 423. Divisions externes du périanthe d'abord vertes, puis d'un rose sale mélangé de vert, avec trois nervures vertes; divisions internes verdátres et teintées de rose ou entièrement d'un gris rouge, finement pubescentes sur leur face antérieure. Labelle d'un brun pourpre, largement obovale ou suborbiculaire, portant vers sa base deux gibbosités plus ou moins sail- lantes, sublobulé ou le plus souvent indivis, muni d'un appendice verdàtre, glabre, recourbé en dessus. 1. form. bicolor — O. aranifero-fuciflora (O. aranifero-Arachnites, Chaten., Obs. bot. in Bull. Soc. se. nat. Sud-Est, IV (ann. 1885), p. #1. Fleurs nombreuses. Divisions internes du périanthe égalant environ la moitié dela longueur des externes, linéaires, lancéolées, ondulées sur les bords, roses à la base, verdátres au sommet. Appendice du labelle entier. 2. form. purpurascens — O. fucifloro-aranifera (O. Arachniti-fuct- flora) Chaten., l. c., p. 48. Fleurs peu nombreuses. Divisions internes du périanthe égalant environ le tiers de la longueur des externes, triangulaires, non ondulées sur les bords, d'abord verdátres et teintées de rose, puis d'un rouge vineux, à la fin d'un brun pourpré, veloutées sur la face antérieure. Appendice du labelle plus large que dans la forme bicolor, souvent subtrilobé. ; Has. — Prairies sèches, entre les parents. — Drome : Miribel, à Michonnière (C. Chatenier, 13 mai 1878). Genre Juucus L. J. tenuis Willd. Sp., p. 214; Rchb. Fc., IX, f. 887. Has. — Chemins dans les bois de terrain argilo-siliceux. — AIN : € rons de Bourg (Lingot). — Drome : Montrigaud, à Caize (C. Chatenier). x : envi- Par sa tige comprimée; par ses feuilles planes, à gaine termi- née par deux petites expansions membraneuses; par sa capsule mucronulée, la plante du bassin moyen du Rhône se rattache à la forme décrite par Steudel’ sous le nom de J. germa- norum. 1. Synopsis plantarum glumacearum, 11, p. 305. C. CHATENIER. —— PLANTES DU BASSIN MOYEN DU RHONE. 341 Genre Carex L. C. brevicollis DC., Fl. fr., V, p. 295. Has. — Rochers calcaires. — Drome : Léoncel, au roc de l'Epenet, alt. 1320-1330 m. (C. Chatenier, 11 mai 1884). Ogs. — Cette rarissime espèce, nouvelle pour la flore du Dauphiné, n'est connue en France, en dehors de la localité où je viens de la signaler, qu'à Coron et à Tenay (Ain), aux environs de Tuchau et au Mont Alaric (Aude) et au Puy-de-Wolf, prés de Decazeville (Aveyron). C. strigosa Huds. FI. angl., p. 411; Schk. Hist. car, t. N., f. 53. . Has. — Bois humides. — Drome : Hauterives, à Bonne-Combe (C. Chatenier). ; Espéce nouvelle pour la flore du Dauphiné. Oss. — J'ai recueilli au méme lieu que le Carex strigosa un Carex fort curieux, mais que je n'ai pu, malheureusement, suivre dans son entier développement. Il croit pêle-mêle avec les C. strigosa et C. silvatica Huds., dont il se partage les carac- téres et dont il est certainement un hybride. En voici, d'après les notes que j'ai prises sur le vif, une description qui, bien qu'incomplète, permettra de le reconnaître sans hésitation : C. sILVATICA >< STRIGOSA (C. strigosula) Chaten., mss. — Souche brièvement rampante. Tige haute de 30 à 40 cm. au moment de la florai- son, s'allongeant beaucoup par la suite et pouvant atteindre 1 m. 20. Feuilles rappelant par leur forme, leur teinte et leur consistance celles du C. strigosa, mais un peu moins larges (6-9 mm.). Ordinairement 2 épis entièrement mâles, ou måles au sommet et femelles à la base, dressés, linéaires; épis femelles 5-6, assez semblables à ceux du C. silvatica, mais moins longuement pédonculés, plus longs et un peu plus gréles, souvent rameux; écailles ovales-lancéolées ou lancéolées, largement blanches- Scarieuses sur les cotés, comme celles du C. strigosa. Utricules jeunes plus petits que ceux du C. silvatica de même âge, atténués en un bec assez profondément bifide. La plante doit étre stérile, car lorsque je la récoltai — 4 mai 1899 — des tiges de l'année précédente adhéraient encore à la Souche et portaient de nombreux utricules, qui s'étaient dessé- chés sans se développer et qui renfermaient un achène avorté. 348 SÉANCE DU 26 MAI 1911. Carex nigra All. Subsp. C. chlorogona Chaten., mss. C. alpina Chaten. in Bull. Soc. bot. Fr., XLIV, p. cxvi, non Sw. Has. — Pelouses des hautes montagnes. — Drome : Lus-la-Croix- Haute, à Lauzon. Ses tiges scabres, ses utricules lancéolés-trigones et non pas obovés, dépassant assez longuement les écailles, font aisément distinguer ce Carex du C. nigra All. Il diffère du C. alpina Sw., auquel je l'avais rapporté dans ma Florule de Lus-la-Croix-Haute, par ses tiges plus robustes, par ses feuilles plus longues et plus larges, par ses utricules plus gros et moins allongés. Genre AsprENuw L. , A. lepidum Presl in Verhandl. de vaterländ. Mus. Prag, 1836, p. 69, t. HI, f. 1; Luerss., Farnpfl., p. 228, f. 120 (optima). Subsp. A. pulverulentum Christ et Chaten., mss. (PI. IX). A. pulverulentum Chaten. in herb. Rhizomate obliquo, brevi, squamis nigris rigidis opacis subulatis acutis grosse dentatis 2 mm. longis parce vestito. Foliis cæspitoso-fasciculatis, numerosis, stipite tenui sed rigidiusculo, usque ad 6 cm. longo, flexuoso, basi siepeque usque ad tertiam aut mediam partem castaneo, caeterum viridi, lamina deltoidea aut late ovali, 3-4,5 cm. longa, basi 2-3,5 cm. lata, obtusa, tripinnatifida, pinnis alternis 4 aut 5 ulrinque, petio- latis, infimis maximis deltoideis, pinnulis 3 utrinque, petiolatis, tripar- titis, segmentis ultimis (III ord.) petiolulatis, usque ad 7 mm. longs, 4-5 mm. latis, cuneato-flabellatis obtusis profunde tri- aut bilobats, lobis profunde incisis, lobulis laminz sterilis lineari lanceolatis acut iusculis 2,5-3 mm. longis, lobulis laminz fertilis brevioribus obtusiusculis. Nervs flabellatis in lobis lobulisque furcatis. Soris medialibus, 3 ad 5 in Seg mentis III ord., linearibus, sed mox conftuentibus, atrobrunneis, indusio pallido, profunde fimbriato. Sporis ochraceis ovato-rotundatis, dense muricatulis. ^. nili Textura subcoriacea, colore flavoviridi, faciebus dense puberulis p! is (sub lente) brevissimis, omnibus glanduligeris !. Hab. in rupibus calcareis agri royanensis. — DRÔME : Sainte-Eulalie- en-Royans. — ISÈRE : Pont-en-Royans ; Châtelus (C. Chatenier). A. lepidum Presl. differt stipite vix colorato, filiformi, flaccido, CÓ tis minoribus, lobis multo brevioribus truncato-obtusis, SOTIS hau confluentibus, textura molliter herbacea. Genre Equiseruu T. E. littorale kühlew. ap. Rupr., Beitr., IV, p. 91 ; Duv.-Jouve, Hist Bull, Soc. bot de Jr. O EVL OAD Pr B A Asplenum lepidum subsp. A. pulverulentum Christ et Chaten. H. DUVAL ET A. REYNIER. — NOTICE SUR L'ABBÉ DE RAMATUELLE. 349 no equal Fr» p. 189, t I, C 1; t. VET. 40661 ; t. V.£ 18; t. VI, E12 et 13; t. IX, f. 9. E. arvensi-limosum Lasch in Bot. Zeit., 1857, p. 505. — E. arvense X Heleocharis Aschers., Fl. Brandenb., p. 901. Has. — Fossés, lieux marécageux. — Drome : Saint-Maurice, à la Grand'Grange; Romans, à Pièce-Ronde (C. Chatenier\. Plante observée sur un grand nombre de points de l'hémi- sphére boréal; signalée en France à Montebourg (Manche) et à Raphèle (Bouches-du-Rhône); nouvelle pour la flore du bassin moyen du Rhóne. Oss. — Mes exemplaires de Saint-Maurice rappellent lÆ. arvense L.; ceux de Romans, lE. limosum L. L'E. littorale serait-il, comme l'affirmait Milde, un hvbride de ces deux espèces? Je ne suis pas en mesure de répondre à cette question; toutefois, je ferai remarquer que dans les deux localités oü j'ai observé cette plante, l'E. limosum fait absolument défaut. Explication de la planche IX. Fig. A. — Asplenum lepidum subsp. A. pulverulentum Christ et Chaten. — Plante entière au tiers de la grandeur naturelle. Fig. B. — 4 Segment primaire moyen grossi, montrant la disposition des nervures. B. Segment secondaire fertile grossi, montrant la forme et la dispo- silion des indusies. C. Spore grossie. Vie et Travaux de l'Abbé d'Audibert de Ramatuelle, Botaniste provençal (1750-1794) (Suite) !; PAR MM. HiPPoLYTE DUVAL ET ALFRED REYNIER. A La lettre adressée à Gérard etla Note que nous venons de repro- duire constituent peut-être tout ce qui subsiste des rapports épistolaires et des petits articles scientifiques inédits de de Ramatuelle alors qu'il se livrait à ses chères études botaniques à Aix. Mais, quand il eut réintégré Paris, trois communications écrites (résumés de travaux qui eussent été complétés si Pauteur avait eu l'assurance de pouvoir les mettre en librairie) 1. Voir plus haut, p. 312. 350 SÉANCE DU 26 MAI 1941. furent faites par lui à l'Académie des Sciences : 1° Mémoire sur l'utilité des Bourgeons (séance du 16 novembre 1791); 2° Méthode analytique pour apprendre à connaître les arbres et les arbrisseaux de la France tant indigènes qu'exotiques, sans avoir recours aux parties de la fructi- fication; 3° Gemmologie francaise ou Description des Bourgeons écail- leux des arbres de la France, tant indigènes qu'exotiques (Séance du 8 avril 1792). En plus des registres officiels de l'Académie, les Rapports sur ces trois communications, rédigés et signés par de Jussieu, Adanson et Desfontaines, figurèrent honorifiquement au Journal de physique de janvier 1793, tome XLH, pages 62-91, accompagnés du post-scriptum suivant : « Ces ouvrages intéressants auraient déjà paru, si la fortune de l'auteur lui avait permis de faire les dépenses de l'impression. Mais, éprou- vant des pertes par la Révolution, il se trouve dans l'impossibilité de l'entreprendre. S'il se présentait un certain nombre de souscripteurs, il les ferait aussitót imprimer. On pourra s'adresser au Cercle Social, en affranchissant les lettres. » nue Il serait oiseux de donner ici in-extenso le Rapport, lu à l’Académie, relatif au Mémoire sur l'utilité des Bourgeons, malgré l'intérêt que présente cette question dendrologique ; bornons-nous aux rubriques des multiples paragraphes : « 1° Forme et formation des bourgeons; du temps le plus propre à leur examen. 2^ Position des bourgeons sur les rameaux, 3° Développement des bourgeons. 4° Ecailles des bourgeons. 5^ Nombre des écailles. 6° Forme et position des écailles, 7° Cause des bourgeons écailleux. 8° Pourquoi les arbres des pays froids portent des Bourgeons écailleux, tandis que ceux des pays chaux en sont ordinaire- ment privés. 9° A quelle époque se forment les bourgeons. 10° Pourquo! certains arbres sans bourgeons écailleux dans les pays froids portent des écailles dans les pays chauds. 11° Etat des feuilles cachées sous les écailles. 12 Utilité des écailles. 13° Utilité des bourgeons pour la botanique. 14° Utilité des bourgeons pour le cultivateur. » Par ces intitulés on comprend que de Ramatelle avait, avec compétence, traité à fond sa matière. Qu'on nous permette de relever plusieurs mentions élogieuses de ce Mémoire, dela Méthode analytique et de la Gemmologie francaise , Philibert (J.-C.), Zntroduction à l'étude de la Botanique (Paris, an VII, in-8, 3 vol.), tome 2, p. 128, dit : « Ramathuel [sic] à observé que la formation des écailles est due à l'avortement des parties extérieures qui constituent le bouton; que cet avortement a toujours lieu à l'époque du ralentissement de la sève; mais qu'il n'a pas lieu si la sève De con- serve pas encore quelque force; et qu'en général une sève trop lente 0! trop abondante ne saurait former d'écailles. » Le méme Philibert, dans x Dictionnaire universel de Botaniqae (Paris, Merlin, sans date), au m9 H. DUVAL ET A. REYNIER. — NOTICE SUR L'ABBÉ DE RAMATUELLE. 354 Boutons : « Le défunt abbé de Ramathuel, d'Aix-en-Provence, qui a laissé des manuscrits précieux sur ce sujet, a composé une méthode inédite fondée sur les caractères que présentent les bourgeons... » — Ventenat, Tableau du Règne végétal, an VIII, t. I, p. 47-48, s'exprime ainsi : « Le citoyen Ramatuel [sic] a observé que les plantes exotiques qui ont des boutons écailleux aux aisselles des feuilles et qui en ont aussi au sommet des tiges, peuvent vivre en pleine terre, tandis que celles qui en ont seulement aux aisselles des feuilles périraient si on ne les élevait dans les serres. » — Mouton-Fontenille, Dictionnaire des termes techniques de Botanique (Lyon, Bruyset, an XI, in-8?), p. 166, dit : « Le citoyen Ramatuel, d'Aix-en-Provence, qui s'était livré avec succès à l'étude des arbres, travaillait à une méthode fondée sur les caracteres que présentent les bourgeons. Ce savant, laborieux et bon observateur, se proposait de la publier; mais, victime de la Révolution, il est décédé avant de la livrer à l'impression. » La Méthode analytique avait reçu surtout des compliments flatteurs de la part des trois illustres académiens de Jussieu, Adanson, Desfontaines ; impossible de résister au devoir qui s'impose d'extraire deux ou trois passages de leur Rapport : - Nous n'avons encore que des traités fort incomplets et presque sans méthode sur les arbres qu'on cultive en France, soit en pleine terre, soit dans les serres. Aussi ceux qui veulent étudier uniquement cette partie intéressante du régne végétal sont obligés d'avoir recours aux ouvrages des botanistes, oü les grands arbres se trouvent confondus avec les herbes, et où ils sont décrits d'après des méthodes fondées sur les organes de la fructification. D'ailleurs, comme la plupart des arbres indi- genes ne portent des fleurs qu'à une époque très éloignée de leur nais- sance, et que nous en possédons d'exotiques dont les uns n'y fleurissent où n'y fructifient jamais, il arrive de là que les méthodes dont on vient de parler sont insuffisantes et que les botanistes méme les plus habiles con- naissent mieux ces arbres par leurs ports et leurs feuillages que d'après les méthodes établies. Ces considérations firent sentir à l'auteur, particu- lièrement quand il commençait à se livrer à l'étude des arbres, la néces- sité d'une méthode fondée sur d'autres caractères que ceux de la fructi- fication. Les observations qu'il fit sur la nature des feuilles, sur leur posi- lon, sur leurs plis et sur la manière dont elles sont roulées avant leur développement, celles que lui offrirent les stipules, les bourgeons, les glandes, les poils méme dont les feuilles et les tiges de plusieurs arbres sont revétues, etc., lui firent concevoir la possibilité du projet qu'il avait formé, et lui offrirent des caractères suffisants pour en poser les bases et Pour l'exécuter dans les détails; mais il sentit en même temps qu'une Pareille méthode, qui n’est pas fondée sur les organes de la fructification, devait s'écarter nécessairement du plan de la nature. C'est ce qui le détermina à choisir la méthode analytique, puisque c'est, selon lui, la plus facile, en ce sens qu'on n'a jamais à choisir qu'entre deux caracteres mis en opposition... Les caractères les plus apparents, ceux que l'on 352 SÉANCE DU 26 MAI 19141. peut observer dans un espace de temps le moins limité, ont été choisis de préférence. L'auteur ne s'est servi que rarement de ceux qu'on ne saurait reconnaitre qu'avec la loupe; il n'en fait usage que lorsqu'il n'a pu en trouver de visibles assez constants. Avec la méthode de M. de Ramatuelle, on peut parvenir à connaitre un arbre quelconque tandis qu'il est en pleine végétation, c'est-à-dire pendant que toutes les feuilles ne sont pas encore entièrement développées !... L'ouvrage dont nous venons de rendre compte est suivi d'un second qui fait, en quelque sorte, le complément de celui dont nous avons fait le Rapport au mois de novembre dernier, et que M. de Ramatuelle a intitulé : Gemmologie fran- çaise, ou Description des Bourgeons écailleux des arbres de la France, tant indigènes qu'exotiques. Il. y suit la méme marche que dans le précédent, pour mener à la connaissance des arbres qu'on désire de connaitre. Les bourgeons de chaque espèce sont décrits en francais, et l'auteur y ajoin une courte description latine en faveur de ceux des étrangers qui n'entendent pas notre langue. Le travail de M. de Ramatuelle a exigé de longues recherches et de nombreuses observations. ll nous a paru fail avec beaucoup d'intelligence et d'exactitude. Nous pensons qu'il est digne de l'accueil de l'Académie, et nous espérons qu'il méritera pareillement celui du public. A Aix, son pays natal, ces travaux de de Ramatuelle furent approuvés dans les termes suivants, par Robineau de Beaulieu? : «... L'observation des fleurs et des fruits est sans doute la seule marche conforme à la nature pour établir des systèmes, mais elle est insuffisante dans bien des cas. l fallait, pour obvier à divers inconvénients, une méthode purement arti- ficielle qui eüt l'avantage de faire connaitre les arbres à peu prés dans toutes les saisons. Cette méthode était désirée depuis longtemps: et les savants amis de l'abbé de Ramatuelle ne cessèrent de l'engager à y mettre la dernière main. Les jardiniers connaissent parfaitement les espèces et méme les variétés d'arbres qu'ils cultivent, à la seule inspection. de l'écorce et des bourgeons. De Ramatuelle imagina qu'il serait possible de décrire ces caracteres qu'un œil exercé saisit, sans pouvoir en rendre raison... » V. — M. le docteur Bonnet, du Muséum national d'Histoire naturelle, à qui nous nous adressàmes récemment pour savoir s'il était à sa CON” naissance que d'autres travaux de l'abbé eussent été publiés, nous répondit avec son obligeance coutumière : « ... Dryander cite de de Rama- tuelle, comme se trouvant dans le Journal de Physique, T, pages 86-94, une 1. Boyer de Fonscolombe assure que l'abbé « en vint méme au point Pe reconnaître, au milieu de l'hiver, des arbres qu'il n'avait jamais Meer d'étonner par cette sagacité les plus habiles cultivateurs d'arbr étrangers ». 2. « M. de Beaulieu, beaucoup plus versé en botanique extrait cette idée succincte du systéme de labbé de Ram (BovER DE FONSCOLOMBE, op. cit.) que moi, à atuelle.. " H. DUVAL ET A. REYNIER. — NOTICE SUR L'ABBÉ DE RAMATUELLE. 353 Dissertation physico-végétalesur la nature des prétendues feuilles flori- feres el de celles qui sont accompagnées à leur base d'une bractée sous- azillaire. » Nous ouvrimes alors le Journal de Physique aux pages indiquées et nous n'y trouvámes point cette Dissertation. Supposant que, par suite d'un lapsus, il fallait lire : Journal d'Histoire Naturelle, cette derniere publication de 1792 a été vainement feuilletée, à Paris, par un membre distingué de la Société Nationale d'Horticulture, M. Tesnier (nous le remercions beaucoup pour avoir mis à notre disposition son temps et sa peine, car c'est à lui que nous sommes aussi redevables, en sus de plusieurs indications utiles, d'une copie de la longue Description de la Camomille à grandes fleurs dont nous parlerons bientót). Autant dans l'un que dans l'autre de ces journaux il n'y a pas de Dissertation; pourtant on lit en note, page 247 de la Description de la Camomille : « Nous « travaillons en ce moment à une Dissertation de physiologie végétale, « dans laquelle nous prétendons prouver : 1° que, dans l'ordre de la « nature, tout rameau et, par conséquent, tout pédoncule doit sortir des « aisselles, d'une feuille ou de toute autre production végétale, telle que les bractées «.... » Ce n'est là, il va de soi, qu'une annonce du travail à parachever; quant au texte définitif de la Dissertation a-t-il ultérieure- ment paru, aprés lecture à l'Académie?? 1792 fut une année fort troublée à Paris; le Journal de Physique, où se trouvent reproduits les Rapports officiels sur les travaux présentés par l'abbé à l'Académie, les 16 novembre 1791 et 8 avril 1792, n'a pas inséré le troisieme Rapport académique relatif à la Description de la Camomille lue dans la séance du 5 décembre 1792; c'est le Journal. d'Histoire Naturelle (tome 2, pages 233-250) qui seul a publié cette Description. Au point de vue bibliographique, l'indication positive de Dryander demeure, en fin de compte, un problème à éclaircir par L'Intermédiaire des Chercheurs. VI. — Parmi les mentions élogieuses de la susdite Description de la Camomille à grandes fleurs, nous citerons d’abord celle de Desfontaines, Histoire des arbres et arbrisseaux, 1, page 315, édition de 1809 : « C'est à M, Blancard, négociant à Marseille, que l'on doit cette plante [le Chrysanthème). Il l'apporta de Chine en 1789; et Ramatuelle, chanoine d Aix-en-Provence, connu par ses talents et son goût pour la botanique, en envoya, en 1790, plusieurs individus au Jardin des Plantes de Paris, ete. » Puis celle de Deleuze, Histoire et Description du Muséum royal d' Histoire naturelle (2 vol. in-8°, Paris, 1823), t. I. pp. 243, 244: * La Camomille à grandes fleurs, vulgairement nommée Chrysanthéme des Indes, est la plante qu'on cultive le plus, en Chine, pour la décoration des Jardins, parce que ses différentes variétés offrent toutes les nuances e Couleur, excepté le bleu. Elle n’était pas encore connue en Europe, lorsqu'en 1789 M. Blancard, négociant de Marseille, l'ayant apportée de la T. LVL - (SÉANCES) 23 394 SÉANCE DU 26 MAI 1911. Chine, en donna des boutures à M. l'abbé Ramatuel. Celui-ci l'envoya au Jardin du Roi en 4794 : elle fut d'abord placée dans l'orangerie, puis en pleine terre; et. comme elle se multiplie très facilement, elle fut bientôt répandue dans les jardins; elle a passé en Angleterre en 1795. M. Rama- tuel en publia la description, en 1792 dans le Journal d Histoire naturelle; et il prouva qu'elle différait du Chrysanthemum indicum... » — Enfin, de Humbold motiva, en partie, la dédicace faite à l'abbé d'un genre américain, comme il suit : « Ramatuel, antistes summe reverendus, primus fuit qui Chrysanthemum indicum (C. sinense, aurait-il dû dire) variis coloribus fulgentem florem autumnique pulcherrimum ornamentum, descripsit, taleis quoque Horto Parisiensi transmissis... » Comme on le voit, il y eut unanimité pour louanger de Ramatuelle d'avoir su apprécier le mérite horticole de la plante qu'il s'empressa d'offrir au Jardin des Plantes de Paris. Malgré cela, il serait injuste de priver Blancard de la gloire, plus grande que celle de l'abbé, d'avoir introduit la plante de Chine dans les parterres provencaux, avant qu'elle fût admise dans ceux du Nord de la France. De Ramatuelle en convient, d'ailleurs, implicitement quand il écrit en 1792 : «... Depuis trois ans cette plante est cultivée en Provence, Il n'y a pas peut-être, à présent, d'amateur dans les villes d'Aix, Marseille et Toulon, qui ne l'ait dans son jardin aussi abondamment que l'Aster de Chine. » Blancard, il est vrat, s'était borné à propager, de 1789 à 1792, la culture de son Chrysan- thème dans la région plus ou moins voisine de Marseille ; néanmoins, lors méme que le Jardin des Plantes parisien n'eüt pas prêté son puissant concours pour répandre dans les pays septentrionaux la belle fleur importée par le négociant marseillais, nul doute que, gràce à Ja plasticite morphologique si propre à fournirune foule de variétés, le Chrysanthème de Chine n'aurait franchi bientót les limites de la Provence. On ne nous en voudra pas de donner un extrait de l’instructive discus- sion d'ordre systématique que l'abbé souleva. en ces termes, à propos de sa plante : sé... . ll y a environ un an que j'ai envoyé, de Provence, au Jardin des Plantes de Paris, une centaine de pieds de notre Camomille. Jy pa ajouté la description que j'en donne aujourd'hui. Mon dessein était de i- faire insérer dans les journaux, pour faire connaitre cette belle y tion que nos jardins venaient de faire aux contrées du sud de l'Asie. croyais annoncer une plante inconnue aux botanistes; je fus très ne d'apprendre que des savants très distingués la regardaient comme Chrysanthemum indicum de Linné. Je fis observer qu'elle n'appartenait Ph méme à ce genre, qui a le réceptacle nu. Le réceptacle de notre Sen c était chargé de paillettes. On me répondit que ma Camomille iv tement figurée dans les planches citées par Linné et, notamment; l'Hortus malabaricus, sous le nom de Chrysanthemum indicum; que, H. DUVAL ET A. REYNIER.: —- NOTICE SUR L'ABBÉ DE RAMATUELLE. 355 doute, le botaniste suédois ne l'avait pas vue; mais que, sur l'inspection du facies de la plante représentée dans ces figures, il l'avait rangée parmi les Chrysanthèmes; et qu'ainsi la plante que j'envoyais n'était pas nou- velle. Arrivé à Paris, j'ai été empressé de confronter notre Camomille avec les figures citées par Linné. En général, les feuilles des plantes représentées par ces figures avaient le plus grand rapport avec celles de notre Camomille; mais il n'en était pas de méme des fleurs. Lamarck avait recu des Indes des échantillons de Chrysanthemum indicum qui lui avaient été envoyés par Sonnerat !. Nous en fimes la confrontation; les échantillons étaient parfaitement conformes aux figures de Plukenet et de Rumphius; leur corolle était jaune. Ils avaient le plus grand rapport avec notre Camomille, soit par la découpure des feuilles, quoiqu'elles por- tassent sur leurs bords des dents plus aígués, soit par les appendices stipuloides; mais il y avait une trés grande différence dans la grandeur des fleurs. Celles de notre Camomille excédaient au moins une fois les fleurs des échantillons de M. de Lamarck. Nous avons déjà remarqué que la couleur des fleurs n'était pas la méme. Ce qui finit par décider la question, c'est que le réceptacle des fleurs de la Chrysanthème des Indes envoyée par M. Sonnerat était nu, tandis que celui de notre Camomille était chargé de paillettes. Nous avons été ensuite consulter l'herbier de M. de Jussieu. Nous y avons trouvé des échantillons pareils à ceux de M. de Lamarck ; ils avaient été envoyés à ce savant académicien, de la Chine; mais nous en avons aussi trouvé d'autres à corolle purpurine qu'il avait recus de l'ile Bourbon. A la grandeur des fleurs prés, c'était notre Camomille : mémes découpures dans les feuilles; mémes dents; à peu prés méme duvet, méme épaisseur, mémes stipules; mémes rameaux anguleux. : Cette variété, ou peut-être cette espèce, était parfaitement figurée dans l'Hortus malabaricus de Rheed, cité par Linné dans la synonymie de son Chrysanthemum indicum ?. Mais son réceptacle nu est plus que suffisant pour empécher de la confondre avec la Camomille à grandes fleurs. Il est actuellement bien certain que notre plante n'est pas le Chrysan- themum indicum de Linné?. La grandeur considérable de ses fleurs, respectivement à toutes ses autres parties; la présence des paillettes sur le réceptacle s'opposent à ce que ces deux plantes soient confondues. Mais ab ovo ne partent-elles pas d'une souche commune? Cela est plus que vraisemblable. A l'exception des fleurs, toutes les autres parties des deux plantes ont trop de ressemblance par leur forme et surtout par leur 1. Sur Pierre Sonnerat, cf. Dr Ant. MAGNIN, Histoire des Botanistes lyon- nais; Lyon, 1906, p. 34. ; 2. « Cette figure de Rheed représente parfaitement notre Camomille, si on lui suppose des fleurs d'un diamétre au moins une fois plus grand que celui des fleurs de la figure. » (Note de de Ramatuelle.) : 3. « Ainsi, dans la supposition que la Camomille à grandes fleurs ait une souche commune avec le Chrysanthème des Indes, nous sommes autorisés d'en faire deux espèces différentes : elles appartiendraient au méme genre si on n'avait pas pris pour caractères distinctifs des Chrysan- thèmes et des Camomilles l'absence ou la présence des stipules, ce qui Place le Chrysanthème des Indes dans le premier et la Camomille à grandes fleurs dans l'autre. » (Note de de Ramatuelle.) 356 SÉANCE DU 26 MAI 1941. ` texture, pour n'étre pas autorisé à soutenir cette opinion. Une sève plus abondante a pu se porter dans les fleurs de notre Camomille, augmenter ainsi la vigueur de végétation des parties renfermées dans le calice. De là l'augmentation du nombre des écailles, qui peut-étre ne manquent ordinairement dans les fleurs composées que parce que la sève se porte avec trop de faiblesse dans le réceptacle pour empécher leur avortement. I} serait peut-être convenable de ne faire qu'un seul genre des Chry- santhèmes, des Matricaires et des Camomilles de Linné. On éviterait par là l'inconvénient de placer dans des genres différents des plantes qui vraisemblablement ont une origine commune. Outre la Camomille à grandes fleurs dont les rapports avec la Chrysanthème des Indes sont si grands, on trouve encore la Camomille champétre, Anthemis arvensis L., qui, à l'exception du réceptacle chargé de paillettes, ressemble si fort à la Matricaire Camomille, Matricaria Chamomilla L., qu'il est impossible de ne pas la confondre, si on ne consulte pas la présence des paillettes dans le réceptacle. Une argumentation si logique ne pouvait manquer de produire s0n effet. Les Chrysanthèmes orientaux furent mieux étudiés; et, si la Camomille à grandes fleurs de l'abbé ne put être admise comme apparte- nant à un genre distinct de celui où l'on plaçait le Chrysanthemum indicum L., toujours est-il qu'une différence spécifique fut finalement reconnue, grâce à l'insistance que notre botaniste avait mise à empêcher une identification horticole. De nos jours, le genre Pyrethrum (démem- brement du genre CArysanthemum) renferme, selon l'acception la plus rationnelle : 1° Pyrethrum indicum Cass., 2 P. sinense Sab., ce dernier ayant pour synonyme : Anthemis grandiflora de de Ramatuelle. Plus savant que Blancard, l'abbé obtint donc un triomphe posthume contre lequel ne saurait prévaloir l'opinion de SenENcEL, 16* édition du Systema Vegetabilium de Linné, t. IIT. p. 584, faisant synonymes : Chrysanthe- mum indicum et Anthemis grandiflora, identification qui est un écho irraisonné de l'erreur commise tout d'abord, en 1791, au Jardin des Plantes. inge ; VII. — Quoique l'abbé de Ramatuelle ne fùt jamais allé en Amérique et n'eüt pas méme cultivé dans sa pépiniere d'Aix (pour en étudier les bourgeons) l'arbrisseau qui porte le nom de Zlamatuella argentea, le genre dont cette espèce est l'unique représentant aurait mérité, à ue d'honneur, de conserver toujours sa valeur primitive en Systématique. Toutefois, les progrès de la classification moderne ont exigé la réduction au rang de section ou de sous-genre; c'est, du moins, ce que Pop Baillon, dans son Histoire des Plantes, NI, p. 280 : il subordonné !® genre Zamatuella au groupe générique Terminalia L. Comme témoignage de notre approbation (que ratifieront botanistes francais) pour l'hommage rendu par de Humboldt, il et de reproduire ici les détails descriptifs du genre Ramatuella tels qu! tous les convient H. DUVAL ET A. REYNIER. — NOTICE SUR L'ABBÉ DE RAMATUELLE. 357 figurent : 1° au Vova Genera et Species plantarum quas in peregrinatione orbis novi collegerunt, descripserunt, partim adumbraverunt Amatus Bonpland et Alexander de Humboldt (Paris, 1815-1825), t. VH, p. 254, planche 656; 2^ au Synopsis plantarum quas in itinere ad plagam æquinoctialem orbis novi colligerunt Alexander de Humboldt et Amatus Bonpland, par Kunth (Paris, 1822-1825, 4 vol. in-8), t. IV, p. 255 : Famille des Combrétacées R. Br. RAMATUELA [emend. RAMATUELLA]. — Buccidæ? proxima, distincta fructibus pentapteridibus. — Fructus quin- quangularis, angulis superne alatis, apice attenuato-rostratus, coriaceo- lignosus, unilocularis, monospermus, non dehiscens. Semen pendulum (?), ovato-subconicum, ad unum latus raphi notatum. Embryo exalbuminosus, semini conformis. Cotyledones foliaceæ, convolutæ. Radicula supera. — Frutex inermis; ramulis subternis. Folia in apice ramulorum subterna vel subquaterna, simplicia, integerrima, coriacea, estipulata. Pedunculi terminales, tardius alares, breves. Fructus crebri in apice pedunculi proprii capitato-congesti, bracteis interjectis. — — RAMATUELA (emend. RAMATUELLA ] ARGENTEA crescit ad ripam fluminis Atabspi. 5. Fructificabat maio, VIII. — De l'ensemble des publications sorties de la plume de notre botaniste, tout juge impartial doit conclure qu'il mérita bien de la science. Par vocation de l'Esprit soufflant où il veut et non par choix intéressé de la carrière du professorat, de Ramatuelle, avec un louable désir d'apporter quelque nouvelle lumière dans la phytologie, sonda, entre autres ques- lions, celle, effleurée à peine à son époque, dela préfoliaison-préfloraison, importante aux points de vue organographique et physiologique. Apres lui, — c'est sans doute un tort — personne n'a plus songé à tirer parti des bourgeons dans le but de la connaissance des vocables des végétaux au moyen de clés dichotomiques. Si l'on y tient, l'abbé fut un simple amateur ; mais Goethe ne l'a-t-il pas proclamé : « Les amateurs sont les utiles auxiliaires des savants ». Au fait, il arrive àd'humbles pionniers originaux d'entrainer et de stimuler certains titulaires de chaires scientifiques desquels le goüt pour les recher- ches ardues s'émousserait à l'approche de la douce quiétude (otium cum dig nitate) de leur retraite bien gagnée. Vraiment digne de louanges est le mérite de ces amoureux de la Nature, sans diplòmes, se délassant toute leur vie du fardeau quotidien d'occupations autres que l'enseignement par l'étude de problèmes intellectuels qui ne leur rapporte aucune prébende, Mais des dépenses pécuniaires jamais remboursées. Telle fut la conduite de l’homme modeste que les jeunes gens pourraient encore anjourd'hui prendre comme modèle. Il consacra à la Botanique la meilleure portion de ses loisirs, uniquement ambitieux d'une parcelle de gloire dont la postérité daiguerait peut-étre le gratifier. Puisse la présente Notice sur notre provencal, que l'oubli risquait d'atteindre, faire réin- 358 SÉANCE DU 26 MAI 1911. scrire plus en vue son nom aux panthéons de la grande et petite patrie, tour à tour honorées par de généreux labeurs (à Paris et à Aix) trop tôt - interrompus! Plantes nouvelles, rares ou critiques (Suite); IT PAR MM. LES ABBÉS COSTE ET SOULIÉ. »« Centaurea Pagesii (C. aspera X< nigra) Coste et Soulié. — Il y a quelques années l'un de nous, en collaboration avec le frère Sennen, a décrit dans le Bulletin (ann. 1894, p. 513) plusieurs Centaurea hybrides de l'Hérault, récoltés prin- cipalement à Bédarieux dans la vallée de l'Orb. C'est encore à Bédarieux que nous avons découvert le curieux hybride que nou allons faire connaitre. Mais ce n'est pas le long de l'Orb, at voisinage des lavoirs à laine, oü l'on trouve toujours l'exotique Centaurea diffusa Lamk, qu'on le rencontre, mais sur le plan même de la gare, au milieu d'une vigoureuse végétation de C. aspera L. et à côté d'un bel individu de C. nigra L- (C. obscura Jord.). Cette derniére espéce ne croit pas spontané- ment aux environs immédiats de Bédarieux, mais seulement sur les hauteurs des Cévennes et elle a dû arriver à la gare de Béda- rieux par la voie ferrée de Graissessac. La flore de ce coin des Cévennes, dont les points culminants sont le Montagut (1023 m.) et la montagne de Marcou (1095 m.), est aujourd'hui bien connue grâce aux actives recherches d'un modeste et vaillant instituteur, M. Pagès, de Saint-Laurent-des-Nières. Mettant à profit tous les loisirs que lui laissent ses devoirs professionnets, M. Pagés a étudié à fond la riche végétation des environs de Graissessac et de Saint-Gervais. De ses innombrables excursions il a rapporté des plantes d'un vif intérét, qu'il a bien voulu nous soumettre et dont nous aurons occasion de parler dans la suile de ce travail. En attendant, nous sommes heureux de dédier : ce zélé botaniste l'intéressant hybride que nous avons cueilli sur 1. Voir plus haut, p. 320. COSTE ET SOULIÉ. — PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. 359 les confins de sa circonscription le 29 juin 1909 et le 18 juil- let 1910, et dont voici une diagnose comparative. Centaurea nigra. Plante vivace, dressée, à rameaux peu nom- breux, étalés - dressés, presque lisses, obscuré- ment anguleux, sensi- blement épaissis sous les capitules. Feuilles caulinaires entiéres ou presque entiéres, oblongues ou lancéolées, assez larges, vertes, rudes mais sans aspérités calleuses aux bords. Involucre gros (2 cm. de diam.), subglobu- leux, à folioles complè- tement cachées par les appendices. Appendices noirátres, scarieux, suborbiculai- res, appliqués, bordés de nombreux cils régu- liers, trés rapprochés, Courtement plumeux, 2-4 fois plus longs que la largeur du disque. , Corolles toutes purpu- rmes, presque égales, non rayonnantes. Achaines fertiles, munis d'une courte ügrette égalant le sixiè- me de leur longueur. C. Pagesii 1. Plante vivace, ascen- dante, à rameaux assez nombreux, étalés-dres- sés, rudes, gréles, angu- leux, un peu épaissis sous les capitules. Feuilles caulinaires la plupart sinuées-den- tées, assez étroites, d’un vert un peu grisâtre, rudes, plus ou moins pourvues d'aspérités cal- leuses. Involucre assez petit, ayant moins de 1 cm. de diamétre, ovoide, à folioles non complète- ment cachées par les appendices. Appendices bruns- fauves, scarieux, subor- biculaires, dressés ou un peu étalés, hordés de 12-15 cils raides, un peu écartés, non plu- meux, presque égaux, 2-3 fois plus longs que la largeur du disque. Corolles toutes purpu- rines, les extérieuresun peu plus grandes et rayonnantes. Achaines tous stéri- les, surmontés d'une aigrette égalantenviron le tiers de leur lon- gueur. C. aspera. Plante bisannuelle, étalée diffuse, àrameaux nombreux, étalés, scabres, grêles, angu- leux, non épaissis sous les capitules. Feuilles caulinaires la plupart sinuées-den- tées, étroites, d’un vert grisâtre, rudes, portant surtout aux bords de petites aspérités calleu- ses. : Involucre | médiocre (4 cm. de diam.), sub- globuleux ou ovoide, à folioles toutes à décou- vert et d'un vert blan- chátre. Appendices jaunâtres, cornés, semi - orbicu - laires, d'abord étalés puis réfléchis, à 3-5 épi- nes écartées, divergen- tes, la terminale un peu plus longue, éga- lant au plus la moitié de la longueur de la foliole. Corolles purpurines ou celles du centre blan- ches, les extérieures rayonnantes. Achaines fertiles, mu- nis d'une aigrette éga- lant le tiers oulamoitié de leur longueur. 1. x Centaurea Pagesii Coste et Soulié. — Planta perennis, adscendens, Tamis sat numerosis, patentierectis, asperis, gracilibus, angulosis, infra capitula leviter incrassatis. Folia caulina pleraque sinuosodentata, sat angusta, subgriseoviridia, aspera, + callososcabra. Involucrum sat par- vum, minus quam i cm. diam., ovoideum, appendicibus foliola haud perfecte obtegentibus. Appendices brunneofulvæ, scariosæ, suborbicu- 360 SÉANCE DU 26 MAI 1911. X Centaurea Guichardii (C. nigra >< pectinata) Coste et Soulié. — Cévennes de l'Hérault dans le vallon du Clédou au- dessus de Graissessac, et sur le mont Caroux entre Olargues et Salvergues; Haute-Loire, sur le mont Miaune (frère Anthelme). Ainsi nommé en souvenir de notre excellent ami M. l'abbé Gui- chard, curé d'Hérépian, qui fut pendant son séjour à Saint-Lau- rent-des-Nières le compagnon d'herborisation de M. Pages dont nous venons de parler. C'est en compagnie de ces deux botanistes que nous avons découvert ce nouvel hybride le 24 aoüt 1909 dans un champ en friche du vallon du Clédou au- dessus de Graissessac vers 500 métres d'altitude. La méme année l'un de nous l'a rencontré encore dans la même région sur le mont Caroux, vers 1000 métres, entre Olargues el Salvergues. Enfin dans notre propre herbier nous en possédons deux exemplaires parfaitement caractérisés, originaires de la Haute-Loire. Ils ont été cueillis au mont Miaune, dans des taillis situés vers 1 080 mètres, et distribués par frère Anthelme sous le nom de C. comata Jord! Cette plante est à rechercher dans les Cévennes siliceuses partout oü les C. nigra et C. pectinala croissent ensemble. On risque de la confondre surtout avec ce dernier, auquel elle ressemble. Mais un examen attentif démontre qu'elle est exactement intermédiaire entre les deux parents, comme l'indique le tableau analytique suivant. Centaurea nigra. C. Guichardü !. C. pectinata. Plante de 30-80 cm., Plante de 20-60 cm., Plante de 10-50 cm» verle, à souche assez d'un vert un peu gri- d'un vert souvent e épaisse. sátre, à souche épaisse. sátre, à souche !! gneuse. lares, erect» aut subpatentes, 12-15 cilia ad marginem ferentes; cilia rigida, erecta, alt. ab altero leviter remota, haud plumosa, fere :equa 2 disci latitudine 2-3-plo longiora. Corolle cunctæ purpureæ, eher o submajores et radiantes. Achainia cuncta sterilia, pappo achatni € tertiam partem æquante. ub- 1. x Centaurea Guichardii Coste et Soulié. — Planta 20-60 cm. alta, pud griseoviridis, caudice spisso. Caules erecti aut adscendentes, sat alé foliosi, ramis patentibus aut patentierectis, infra capitula man pie Folia sat remota, inferiora sinuosodentata aut lobata, superiora eic dentata vel fere integra, ad basim leviter attenuata aut dilatata e i- amplectentia. Involucrum subglobosum, ad basim (interdum xe vel cibus haud obtectam) subrotundatum. Appendices brunnescen cati nigrescentes, longs, ovalilanceolatæ, patentierectæ aut summo ar COSTE ET SOULIÉ. Tiges dressées, lâche- ment feuillées, à ra- meaux étalés-dressés, sensiblement épaissis sous les capitules. Feuilles écartées, les inférieures ovales ou el- liptiques, sinuées-den- tées, les supérieures oblongues - lancéolées, entières ou dentelées, alténuées à la base, sessiles, non embras- santes, étalées-dressées. Involucre globuleux, arrondi à la base et entièrement couvert par les appendices. Appendices noirs ou brunátres, courts, sub- orbiculaires, appliqués, bordés de cils courte- ment plumeux 2-4 fois plus longs que la lar- geur du disque ovale- lancéolé. Corolles purpurines, égales, non rayon- nantes. , Achaines surmontés d'une aigrette égalant le 6* de leur longueur. PLANTES NOUVELLES, Tiges dressées ou as- cendantes, assez lâche- ment feuillées, à ra- meaux étalés ou étalés- dressés, épaissis sous les capitules. Feuilles assez écar- tées, les inférieures si- nuées-dentées ou lo- bées, les supérieures sinuées-dentées ou pres- que entières, un peu atténuées ou élargies et même embrassantes à la base, étalées. Involucre subglobu- leux, sub-arrondi à la base, celle-ci parfois non recouverte par les appendices. Appendices brunâtres ou noirâtres, assez longs, ovales-lancéolés, étalés-dressés ou ar- qués-réfléchis au som- met, bordés de cils courtement plumeux de 3-6 fois plus longs que la largeur du disque lancéolé. Corolles purpurines, égales, non rayon- nantes. Achaines surmontés d'une aigrette égalant le 6* de leur longueur. RARES OU CRITIQUES. 364 Tiges ascendantes » densément feuillées jus- que sous les capitules, à rameaux étalés, peu épaissis au sommet. Feuilles très rappro- chées, les inférieures lyrées ou lobées, les su- périeures sinuées-den- tées, ovales, élargies à la base, embrassantes auriculées, étalées ou réfléchies. Involucre ovoide, un peuatténué etdécouvert à la base. Appendices fauves ou noirâtres, allongés, li- néaires en alène, com- plètement réfléchis, bordés de cils plumeux au moins 10 fois plus longs que la largeur du disque linéaire. Corolles roses, égales ou les extérieures un peu rayonnantes. Achaines munis d'une aigrette égalant du 8° au tiers de leur longueur. >X Centaurea vivariensis (C. Jacea »«pectinata) Revol (nomen nudum) in Catalogue des plantes de l'Ardéche (1910), p. 144. Plante vivace de 40-80 cm., finement pubescente-grisâtre à souche épaisse; tiges dressées ou ascendantes, robustes, anguleuses, lâchement feuillées, à rameaux étalés-dressés, épaissis sous les capitules; feuilles caulinaires assez écartées, ovales ou oblongues, sinuées-dentées, la plu- — élargies et embrassantes-auriculées à la base, étalées ou étalées- ressées; involuere gros (? cm. de diam.), subglobuleux, couvert par les reflexæ; cilia breviter plumosa, disci lanceolati latitudinem 3-6-plo lon- glora. Corollæ purpureæ, :equales, haud radiantes. Pappus achainii Sextam partem æquans. 362 SÉANCE DU 26 MAI 1911. appendices, mais un peu atténué et découvert à la base; appendices bruns, courts, arrondis ou ovales-lancéolés, les inférieurs et les moyens dressés ou étalés et un peu réfléchis au sommet, bordés de cils irrégu- liers, courtement plumeux; 1-3 fois plus longs que le disque ovale-lan- céolé, les supérieurs appliqués, non ciliés, mais à bords lacérés-frangés et légèrement scarieux-blanchátres; corolles purpurines, les extérieures peu ou point rayonnantes; achaines surmontés d'une aigrette 6 ou 7 fois plus courte que leur longueur +. ARDÈCHE : Rochers de gneiss bordant la route entre Labégude et Lale- vade, près de Vals (J. Revol). — Juin-juillet. Le Centaurea vivariensis offre une grande ressemblance avec le C. Guichardii, ce qui n'a rien d'étonnant, car ils ont un parent.commun le C. pectinata, et les deux autres, C. Jacea el C. nigra, appartiennent à la même section du genre. Toutefois ces deux dernières espèces présentent de grandes différences dans la forme des appendices des folioles involucrales. Aussi est-ce dans cet organe qu'il faut aller chercher les principaux caractères distinctifs que nous avons fait ressortir dans la des- cription de cet hybride. La découverte de ce nouveau Centaurea remonte au 4 juil- let 1907. Elle est due aux actives recherches de M. l'instituteur J. Revol, qui vient de combler une lacune importante pour la connaissance de la flore des Cévennes en publiant le Catalogue des plantes vasculaires de Vivarais. Armeria Malinvaudii Coste et Soulié. — Notre vénérable ami, l'ancien secrétaire général et président de la Société bola: nique de France, voudra bien accepter la dédicace de cetle jolie Plombaginée. L'un de nous l'a récoltée pour la première fois en 1. Centaurea vivariensis Revol. — Planta perennis, 40-80 em. alta, - tiliter pubescentigrisea, caudice spisso. Caules erecti aut adscenden id robusti, angulosi, laxe foliosi, ramis patentierectis infra capitula wet satis. Folia caulina sat remota, ovalia aut oblonga, sinuatoden aic pleraque ad basim dilatata et amplectentiauriculata, patentia der en tierecta. Involucrum validum (2 cm. diam.), subglobosum, appen ges obtectum, sed ad basim leniter attenuatum et nudatum; appe, brunneæ, breves, rotundato aut ovalilanceolatæ, inferiores et god erectæ vel patentes, summo subreflexæ, ciliis irregularibus, pica plumosis, disco ovalilanceolato 1-3-plo longioribus, superiores aPP ns non ciliatæ, marginibus lacerato fimbriatis et scariosoalbicat ^ sjo corollis purpureis, externis vix vel non radiantibus. Pappus achainii longitudine brevior. L COSTE ET SOULIÉ. — PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. 363 pleine floraison le 3 juin 1908 sur les confins de l'Hérault et de l'Aude, dans un massif montagneux qui peut être considéré comme le contrefort occidental de la Montagne-Noire. Son port étrange nous intrigua beaucoup et un premier examen ne nous permit de la rattacher avec certitude à aucune des espèces connues de notre flore. Pour résoudre cette difficulté, nous fimes appel aux lumières de notre vaillant confrère M. le capitaine Verguin, et le 27 mai 1909 nous passàmes plusieurs heures tous trois sur des crêtes rocheuses où règne presque toute l'année un vent violentet glacial. Nous fimes sur place une abondante récolte de cette plante et des minutieuses observations sur le vif. Nous continuámes notre enquéte dans notre cabinet en comparant nos échantillons avec ceux d'autres Armeria récoltés dans les Pyrénées et les Albéres et qui semblaient voisins du nótre, notamment les A. majellensis Boiss., A ruscinonensis Gir., A. pubinervis Boiss., A. cantabrica Boiss., A. alpina Willd., A. Mülleri Huet. Notre Plombaginée ne pouvait étre identifiée avec aucune de ces espèces. Le 1* juillet 1909 et le 45 juin 1910 nous sommes revenus encore dans ces parages déserts pour récolter des exemplaires avancés et nous faire une idée exacte de l'aire géographique de cette plante. Nous l'avons observée en abondance dans une région restreinte appartenant en partie à l'Hérault non loin de Masnaguine, commune de Cassagnoles, et en partie àl'Aude sur les hauteurs qui dominent Citou. Dans toute cette circon- scription elle végéte sur des crétes de rochers siliceux, situés entre 700 et 900 mètres. qu'elle embellit en mai et juin de ses jolies fleurs roses. Deux espèces d'Armeria croissent dans nos Cévennes méri- dionales : TA. plantaginea Willd., qui se montre sous diverses Variétés ou races sur tous les terrains depuis juin jusqu'à sep- tembre; et TA. juncea Gir., espèce nettement caractérisée, Spéciale à la région cévenole, qui vient dans les sables et rochers dolomitiques depuis Mourèze et Bédarieux (Hérault) jusque dans le Gard, la Lozère et l'Aveyron entre 200 et 850 mètres. Le 1" juillet 1909 nous avons observé quelques pieds de IA. plan- laginea non loin de la station principale de l'A. Malinvaudii. Ils n étaient pas encore fleuris, tandis que ce dernier était entière- 364 SÉANCE DU 26 MAI 1911. ment fructifié. Du reste notre plante n'a que des rapports trés éloignés avec l'espèce de Willdenow. Ses affinités sont surtout avec l'Armeria juncea Girard. En 1889, M. l'abbé Baichère, alors notre confrère, a distribué sous ce nom un Armeria récolté au plateau de Ventouse près Citou (Aude), qui est exactement notre A. Malinvaudii. Mais les exemplaires, assez incomplets, que l'un de nous recut alors de ce botaniste lui parurent si différents de la forme ordinaire de l'A. juncea de notre Larzac, qu'il ne pouvait se résoudre à les rapporter à l'espèce de Girard. Aujourd'hui que nous sommes largement documentés, notre manière de voir n'a pas changé. Nous estimons que les deux plantes sont complètement distinetes et qu'il suffit d'un examen superficiel pour n'étre pas exposé à les confondre. Nous avouons cependant que, si les organes de la végétation sont trés différents, les caracteres de la fleur et du eut ont une grande ressemblance. Aussi nous ne pouvons sans hésitation, affirmer si l'A. Malinvaudii doit être accepté comme une espèce de bon aloi ou seulement comme une sous-espèce ou méme une race de l'A. juncea. La nature si différente du sol qui les nourrit pourrait peut-étre nous donner l'explication des caractères différentiels de l'un et de l'autre. Quoiqu'il en soit, voici une diagnose comparative de ces deux plantes qui fera saisir au premier coup d'œil les différences qui les séparent. Armeria juncea. Armeria Malinvaudü '. Plante de 5-45 cm., calcicole et Plante de 8-20 cm., eph dolomitique, formant des touffes formant des touffes grosses et tr petites mais trés denses. denses. euse Souche courte, simple ou peu Souche ligneuse, très Ya ai^ rameuse, se prolongeant en racine très épaisse et trés profonde, " i assez grêle et peu profonde. tie souterraine plus longue d reste de la plante aérienne. 1. Armeria Malinvaudii Coste et Soulié. — Planta 8-20 cm. alta, il cola, cæspites validos et densissimos formans. Caudex lignosus, rà d simus, maxime spissus et profundus cujus pars sub plantam longitudine superat, Folia biformia, viridia, manifeste Jp lan- marginata, non ciliata, acuta aut subobtusa, exteriora lineae inervià, ceolata, 2-5 cm. Jata, plana, non aut parce undulata, obscure : rigidi, iriteriera longiora, linearia, plicatocanaliculata, univernia. SOP apio leniter spissi, foliis 1-2-plo longiores. Vagina elongata (12-20 mm haericà: plusculum longior. Capitula sat magna (15-25 mm. diam.), hemisP D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. Feuilles biformes, vertes, non ou à peine bordées, plus ou moins ciliées, toutes universées, aigués, les extérieures linéaires étroites (4 mm.) planes, finement ondulées, les intérieures plus longues, trés étroites, filiformes-canaliculées. Hampes gréles, dépassant peu les feuilles ou au plus 1-2 fois plus longues. Gaine courte (5-14 mm.), égalant à peu prés la hauteur du capitule. Capitules petits (8-15 mm. de diam.), hémisphériques, peu denses: fleurs roses. Involucre fauve, à folioles sur ? rangs, les extérieures lancéolées, brièvement acuminées, presque entièrement scarieuses, égalant les intérieures très obtuses et non mucronées. Bractées égalant le fruit. Calice à tube plus long que le pédicelle, à côtes velues aussi larges que les sillons; limbe éga- lant le tube, à lobes ovales, con- tractés en arête bien plus courte qu'eux. 365 Feuilles biformes, vertes, nette- ment bordées d'une marge transpa- rente, non ciliées, aiguës ou subob- tuses, les extérieures linéaires ou lancéolées, larges de 2-5 mm., planes, non ou peu ondulées, obscu- rément trinervées, les intérieures plus longues, linéaires, pliées-cana- liculées, uninervées. Hampes raides, un peu épaisses, 1-2 fois plus longues que les feuilles. Gaine allongée (12-20 mm.), un peu plus longue que le capitule. Capitules assez grands (15-25 mm. de diam.), hémisphériques, assez denses; fleur d'un beau rose. Involucre d'un vert fauve taché de rose, à folioles sur 2 rangs, les extérieures ovales-lancéolées, acu- minées, largement scarieuses, éga- lant presque les intérieures trés obtuses et non mucronées. Bractées égalant le fruit. Calice à tube plus long que le pédicelle, à cótes velues, aussi larges que lessillons; limbe presque égal au tube, à lobes ovales, con- tractés en aréte un peu plus courte qu'eux. M. Luizet prend la parole pourla communication suivante : Contribution à l'étude des Saxifrages du groupe des Dactyloides Tausch. (5* article); PAR M. D. LUIZET. Saxifraga muscoides All. et Saxifraga planifolia Lap. — Tous les auteurs, depuis Lapeyrouse, ont considéré ces deux sat densa; flores pulchre rosei. Involucrum viridifulvum roseomacula- tum, foliolis biordinatis, exterioribus ovalilanceolatis, acuminatis, ample SCariosis, interiora obtusissima et non mucronata fere æquantibus. Bractéæ fructum æquantes. Calycis tubus pedicello longior, costis vil- losis, æque latis ac sulcis; limbus tubum fere æquans, lobis ovalibus, in aristam illis breviorem contractis. 366 SÉANCE DU 26 Mat 1941. appellations comme synonymes, et s'en sont servis pour dési- gner, soit la plante de la Suisse et du Piémont, décrite par Haller : « Saxifraga foliis mollibus ellipticis subhirsutis, caule paucifloro » (Stirp. ind. Helv., 1768, n° 983), et à laquelle Alioni donna le nom de S. muscoides (Auct. ad. Syn. meth. Stirp. hort. Taur., 1774, p. TTI et Fl. Pedem. 1785, n° 1528 p. 64, f. 2). — soit à la plante des Pyrénées décrite par Lapeyrouse sous le nom de S. planifolia : « Sax. foliis cuneatis, integris, lineatis, planis, petalis subrotundis calycem superantibus » (Fl. pyr.,V195, p. 31). J'étais moi-même persuadé de la légitimité de cette synonymie, admise depuis plus d'un siècle, au moment de la publication de mon premier article sur les Dactyloides. J'avais cru toutefois nécessaire de dire qu'il ne m'avait pas encore été possible de vérifier la présence du S. planifolia Lap. dans les Pyrénées (Bull. Soc. bot. Fr., 1910, p. 528). Jamais, en effet, au cours de mes herborisations d'un bout à l'autre de la chaine, je n'avais mis la main sur le moindre échantillon de cette espèce, bien connue de moi cependant, depuis que je l'avais récoltée, en 1885, dans le Valais, aux environs de Zermatt. Je m'étais résigné à regarder comme accidentel l'insuccés de mes recherches ; mais j'avais formé le projet d'examiner, à bref délai, les échantillons récoltés aux Pyrénées, sous le nom de 9- planifolia Lap. par des botanistes plus favorisés que moi. J'ai réussi à trouver dans l'herbier du Muséum des échantil- lons de l'espèce, étiquetés de la propre main de Lapeyrouse; l'extrême obligeance de notre aimable confrère, M. Dop, m? permis de les identifier à ceux de l'herbier de l'auteur, conservé à Toulouse. Les spécimens de Sax: planifolia Lap. récoltés aux Pyrénées sont rares dans les herbiers; ils sont en général con- formes les uns aux autres et identiques aux échantillons de Lapeyrouse; mais ils different essentiellement de la plante des Alpes, véritable S. nuscoides All. Telle est la constatation inat- tendue que j'ai faite. Lapeyrouse expose en quelques lignes (Fl. pyr-, P- 31) les raisons qui le déterminèrent à créer son S, planifolia : * Ln nom de Sax. mousseuse m'a moins décidé à le changer que y confusion qui en résulte. Wulfen (Jacq. Miscell.) a donne g nom à la S. cæspitosa L. — Murray, qui reconnait aussi D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 367 S. cæspitosa L., a néanmoins donné place à la S. muscoides et lui a rapporté le syponyme de Jacquin et d'Haller. Et rien de tout cela ne peut s'adapter à la plante d'Allioni qui est une charmante espèce. Au premier aspect on pourrait la confondre avec la S. cæspitosa à feuilles entières. Leur analyse comparée donne les différences essentielles qui les séparent‘ ». Ces différences les plus frappantes, Lapeyrouse les fait connaitre, quand il ajoute : « La S. planifolia est une petite plante à face dure. Elle a de petits gazons serrés, des feuilles coriaces, droites, cunéiformes, couvertes de glandes d'où sort un poil, verticales, entières, trés plates, sans aucun repli, avec trois lignes très marquées qui ne sont ni creuses ni saillantes. Les vieilles sont lépreuses et persistent. » Enfin, pour qu'au- cun doute ne puisse s'élever quant à l'identité parfaite de son S. planifolia et du S. muscoides All., Lapeyrouse termine en disant : « Cette espéce trés alpine m'a été communiquée par Allioni, Jacquin, Bellardi et Villars. » Je ne saurais trop appeler l'attention de mes confrères sur toutes ces indications, ni trop leur recommander de bien vou- loir opposer, l'une à l'autre, les deux descriptions transcrites au 1. A l'époque où Lapeyrouse écrivait ces lignes, les botanistes étaient encore mal fixés sur le S. cæspitosa L. Linné avait confondu sous ce nom (Sp., I, 1753, p. 404) deux plantes différentes, l'une de la Suède, le S. cæspitosa L. d'aujourd'hui, l'autre des Alpes et des Pyrénées, le S. mos- chata Wulf. actuel; plus tard Murray accueillit (Syst. Plant., 1784, p. 413, 414), à côté du S. cæspitosa L., le S. moschata Wulf. (1785) et le S. inuscoides Wulf. (1781), ce dernier identifié en méme temps au Saz. n° 988 de Haller (Hist. Helv.) : « Sax. foliis integris et trifidis, caule subnudo, pau- cifloro. » Il aurait dà profiter de cette circonstance pour modifier la des- cription de son S. cæspitosa, dont les termes « foliis integris linearibus » ne pouvaient convenir qu'à la plante des Alpes et des Pyrenées; il aurait dû aussi ne pas accepter l'une des plantes de Wulfen sous le nom de S. musroides, déjà employé par Allioni (1774) pour désigner une plante toute différente. La double négligence de Murray, d'une part, et la créa- tion, à sept ans d'intervalle d'autre part, de deux S. muscoides distincts, ont également contribué à prolonger une confusion regrettable. Celle-ci n était pas dissipée, en 1795, quand Lapeyrouse s'obstinait à conserver, comme légitime pour désigner la plante des Alpes et des Pyrénées, le nom "propre de S, cæspitosa, et quand il croyait s'élever avec raison contre adoption de noms nouveaux, bons sans doute, disait-il, à faire dis- Paraitre des erreurs graves, mais capables aussi d'en provoquer de Veggie Aucune observation ne saurait mieux démontrer l'opportunité :* modifier une description d'espèce, dés qu'il y apparait une erreur "portante, et la nécessité absolue d'observer la loi des priorités. 368 SÉANCE DU 26 MAI 19411. début de cet article. Il ne leur paraîtra guère possible de con- cilier les « foliis cuneatis » de l'une avec les « foliis mollibus ellipticis » de l'autre; il ne voudront pas davantage confondre les feuilles molles du S. muscoides All. avec les feuilles coriaces du S. planifolia Lap. De Candolle, aux yeux duquel le S. mus- coides All. et le S. planifolia Lap. étaient la méme espèce (Fl. fr., t. IV, p. 361, 1815), se demandait déjà (l. c.) si cette petite plante différait réellement du S. sedoides L. et du S. mos- chata Wulf. N'y a-t-il pas là une preuve que l'illustre savant, frappé de certaines ressemblances, tendait à rapprocher le S. muscoides All. du S. sedoides L., et le S. planifolia Lap. du S. moschata Wulf.? Poiret, d'accord avec Lapeyrouse, attribuait au S. planifolia des feuilles coriaces, cunéiformes; Gaudin avoue (Fl. helv., III, p. 145) en avoir éprouvé quelque incertitude sur l'identité de l'espéce pyrénéenne et de la plante de la Suisse, tendre assurément, vere tenera, dit-il; mais ses doutes disparu- rent aprés une communication, que lui fit Desfontaines, d'échantillons des Pyrénées récoltés et transmis par Lapeyrouse. A peine Gaudin observa-t-il quelque différence dans les rosettes plus développées et les feuilles plus glabres de ces échantillons. Il n'est pourtant pas admissible qu'un botaniste, aussi expérimenté que l'auteur de la Flore helvétique, ait p reconnaitre dans le S. planifolia des Pyrénées, à face dure, 4 feuilles coriaces et cunéiformes, le S. muscoides All. des Alpes, à aspect tendre et à feuilles molles et elliptiques. Doit-on croire, ici encore, comme dans le cas du faux S. pubescens Pourr. de l'herbier Lapeyrouse, à une substitution accidentelle d'échantil- lons alpins à des échantillons pyrénéens, qui aurait induit en erreur et Desfontaines et Gaudin? La vérité que nous recherchons risquerait de nous échappe” s’il ne nous restait pas la ressource de recourir à ce que pon voudra bien me permettre d'appeler les piéces à conviction : les descriptions et les figures publiées et les échantillons con- servés dans les herbiers. L'herbier du Muséum et l'herbier Lapeyrouse rente! i exemplaires authentiques du S. planifolia. Il sont, d'une n^ conformes à ceux qui, depuis Lapeyrouse, ont été ie dans les Pyrénées, et différents du S. muscoides A+" ferment des D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 369 sont, d'autre part, identiques spécifiquement à un Saxifraga particulier, proche parent du S. moschata Wulf., que j'avais recueilli dés 1890, au val d'Eyne, et que j'ai retrouvé en abon- dance dans cette localité, au mois de juille 1910. Le S. plani- folia Lap. existe donc bien dans les Pyrénées, tel que l'a connu Lapeyrouse et avec ses caractères bien distincts de ceux du S. myscoides All.; mais cette dernière espèce parait manquer dans cette chaine de montagnes. Aucun herbier, méme parmi les plus riches, ne contient, à ma connaissance, un échantillon authentique originaire de cette région. Dans l'herbier Drake, cependant, figure un seul fragment paraissant se rapporter à la plante d'Allioni, récolté au pic du Midi de Bigorre et étiqueté S. planifolia Lap. par A. Franchet. Un échantillon aussi incomplet, véritable débris et par cela méme suspect, me parait insuffisant pour permettre d'affirmer la présence du S. mus- coides All. dans les Pyrénées; il peut toutefois inviter les bota- nistes à faire des recherches, avec quelque espoir de succés, dans la région du pic du Midi. Sternberg (Rev. Sax., 1810, p. 28) divisait son S. planifolia en trois types, æ., 8., y., dont il donnait des figures trés soignées VH, f 351, IX b £. 251. IX b, £ 4 ). Le premier, æ., est décrit : « S. foliis basilaribus densissime congestis oblongis, obtusis, una cum caule pilosis, petalis subretusis, citrinis, calycem exceden- libus ». C'était, pour Sternberg, le S. planifolia Lap. (Fl. pyr., p. 31) celui de Lamk et DC. (Fl. fr. IV, p. 367, n° 3 510) et aussi le S. muscoides AM. (Fl. pedem., n° 1 528, t. XI, p. 2 omiss. syn.). Le second, 8., est décrit : « Foliis basilaribus aggregatis, caulibus alternis, oblongis, obtusis, una cum caule pilosis, petalis albicantibus, retusis, calyces duplo excedentibus. » L'auteur lui donnait en synonymes le S. tenera Sut. (Fl. helv., Y, p. 245), et le Sax. n° 985 de Haller (Hist. helv.), qui n'est autre pourtant que le S. muscoides All., (Fl. pedem., n° 1 528). Enfin le troisième, y., « Foliis radicalibus spathulatis, inte- gerrimis pubescentibus, caule unifloro », est incontestablement la plante qui devait prendre plus tard le nom de S. Segurerti Spreng. (Nov. pl. cent. p. 40) et que Sternberg sépara d'ailleurs romme espèce en 1831 (Suppl., II, p. 63). Laissant de côté le type y. qui devient étranger à la question T. LYNI, (SÉANCES) 24 370 SÉANCE DU 26 MAI 1911. actuelle, je ferai remarquer une certaine -imprécision dans la synonymie adoptée par Sternberg. L'auteur ne devait pas attri- buer, sans restrictions, le méme synonyme à deux types qu'il jugeait dissemblables; il l'a fait pourtant, et d'une manière assez obscure, en se contentant de citer, pour z. le n° 1 528 d'Allioni et, pour £., le n° 985 de Haller, sans indiquer qu'Allioni avait préci- sément adopté, pour son n° 1528, autrement dit son Saxifraga muscoides, la propre description donnée par Haller pour son n? 985 t. Le savant et trés consciencieux auteur du Revisio Saxifra- garum aurait dù, dès 1810, séparer les S. planifolia Lap. et S. muscoides All. Je vais en démontrer la nécessité, par les observations principales qui ressortent de l'examen des prépa- rations comparatives que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui. Les rosettes stériles, chez le S. muscoides All., prennent naissance à la partie inférieure de la touffe; elles ne se trouvent pas placées tout autour et à la base méme de la hampe, qui, déjà munie de 5 à 6 feuilles espacées (feuilles caulinaires), émerge d'un amas de feuilles, non disposées en rosette, toutes parfaitement semblables, quoique un peu plus grandes, aux feuilles caulinaires. Ce caractère rapproche tout à fait cette espece du petit groupe des S. androsacea, Seguierii, sedoides, elc.--. Dans le S. planifolia Lap., au contraire, la hampe, presque nue, munie de 1-2 feuilles, est entourée immédiatement à sà 1. On pourrait soupconner que Sternberg aurait reconnu une diffé- i rence, difficile à préciser, entre le n° 4 528 All. et le n? 985 Hall., iden- tiques l'un à l'autre pourtant d’après Allioni; ainsi s'expliquerait l'adop tion des deux qualificatifs, planifolia et tenera, substitués à celui e muscoides employé d'autre part par Wulfen; mais c'est inadmissible, — dans son Supplément, IL, Rev. Sax., p. 63, Sternberg réunit sous, A nom de S. planifolia, la plante de Lapeyrouse, celle d'Allioni et Ws - Suter. D'autre part, Allioni, aprés la description du n° 1 528 de sa F e intégralement empruntée à Haller, avait eu soin de prémunir se$ wem contre une confusion éventuelle de son S. muscoides avec le S. me Dw Scop., et il avait insisté sur les caractères de l'espéce : « Consulat pa descriptionem quam dedit celeberrimus Hallerus. Foliis into e de oblongo-ovatis, teneris, dilute viridibus, cauliculis simplicibus, tA exiguis ex luteo-viridibus, atque totius plants teneritudine STEIN speciebus facile dignoscitur. Nostro» et Hallerianæ folia acumina hoides sunt, sicut exhibet icon a præstantissimo Scopoli data (S. "sopt Scop., Fl. carn., ed. Il, p. 295, tab. 15, n° 496). » La plante de ite du n'est autre, en effet, que le S. sedoides L., espèce tout à fait différe) S. muscoides All. D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 314 base d'un certain nombre de rosettes stériles axillaires et le plus souvent sessiles, analogues de tous points à celles que l'on observe chez un trés grand nombre de Dactyloides : S. mos- chata, exarata, pentadactylis, etc., etc. Une distinction aussi importante suffirait à elle seule à justifier la séparation des deux espéces, qui différent encore entre elles par la forme et consistance et leurs feuilles, par leur degré de pubescence, accentuée dans l'une, faible dans l'autre; — par la forme et la couleur des pétales obovales et trés souvent blancs ou émar- ginés au sommet dans la premiére, généralement ovales, jaunes dans la deuxième, et rarement échancrés; — enfin par l'aspect fragile et l'apparence blanchâtre et cendrée des touffes chez celle- là, et par leur tenue robuste et raide au contraire chez celle-ci. M. Engler a sagement maintenu le S. muscoides All. (Monog. Sax., p. 195), car la priorité au profit d'Allioni n'est pas contestable. L'autorité reconnue du savant monographe a déjà suffi à faire abandonner, par un grand nombre d'auteurs, l'appellation de S. muscoides Wulf., soutenue, il est vrai, par un usage prolongé et universel, comme le fait remarquer M. Nyman (Consp. Flor. europ., 4818, p. 212), mais condam- nable, en vertu de droits acquis, par le texte rigoureux des conventions internationales. Le S. muscoides AIl., de la Savoie, de la Suisse et du Tyrol, est trés exactement décrit par M. Engler (l. c.); il me suffira donc de donner la description du type auquel je crois devoir rapporter le S. planifolia Lap. comme variété. Ce type est, à mes yeux, une véritable sous-espèce du S. moschata Wulf., tellement abondante au Val d'Eyne qu'elle semble y remplacer l'espèce méme, si répandue dans la chaine tout entière. Je lui ai donné le nom de S. confusa, sous sa forme la plus voisine du S. moschata Wulf., et elle comprend, dans ses variations, le S. tenuifolia Rouy et G. Camus, qui n aurait pas dù être regardé comme le S. sedoides Lap. non : : le S. tenuifolia possède, en effet, des pétales plus larges et plus longs que les sépales, tandis que Lapeyrouse donne, comme moyen assuré de reconnaitre son S. sedoides, la petitesse des fleurs à pétates plus courts que le calice, caractère bien Propre à faire comprendre comment il a pu confondre son S. sedoides avec celui de Linné. 37 SÉANCE DU 26 MAI 1911. 10 S. confusa subsp. nov. — Cette plante, polymorphe comme l'espèce principale, ne parait pas présenter de formes à pubes- cence glanduleuse aussi accentuée; elle est en général glabre ou glabrescente. On la reconnait avec une extrême facilité à ses pétales ovales, rarement obovales, toujours larges et non étroits-oblongs, comme dans le S. moschata Wulf., souvent 1 fois et demie à 2 fois aussi longs et aussi larges que les sépales; — à ses feuilles trifides faiblement cunéiformes, à pétiole large et à lobes presque parallèles ou à peine divergents, — à ses feuilles entières très obtuses, les basilaires et infra-basilaires souvent courtes et larges, les supra-basilaires ‘étroitement linéaires ou subspatulées. Diagnose latine : Subspecies S. moschatæ Wulf., polymorpha, cæspitosa; caudiculis herbaceis vel sublignosis, foliosis, caulibus floriferis erectis, oligophyllis, glanduloso-pilosis. Folia lævia, nervis haud prominulis, vel siccitate basi precipue elevatis, glabra vel parce glanduloso-pilosa, integra, linearia vel subspathulata, obtusa, vel cuneata 2-3-fida, lobis linearibus, obtusis, subparallelis vel viz divaricatis. Flores 1-6, racemos! vel cymosi; petala lutea, sessilia, patentia, ovata, rarius obovata, obtusa . vel acutiuscula vel apice leviter emarginata, lacinias calycinas ovatas vel ovato-oblongas, obtusas, dimidio valde superantia, trinervia. Capsule subglobulosæ, stylis stamina æquantibus atque calycis lacinias haud vel vix excedentibus. Semina...? . &. Foliis partim. integris, partim bi-trifidis; supra-basilaribus plerumque integris, basilaribus et infra-basilaribus bi-trifidisve; caule 1-6-floro. B. planifolia Lap. — Foliis omnibus integris, vel sub-integris, C4 longe linearibus, obtusis, nonnullis infra-basilaribus subcuneatis, 1-3-floro; petalis ovatis vel obovatis, rarius apice emarginatis, n y- tenuifolia G. Rouy et G. Camus. — Foliis omnibus integris, caulinis breve linearibus, obtusissimis, inferioribus brevibus, latis; surculis axillari bus haud raro elongatis; caule 1-3-floro ; petalis ovatis vel rotundato-ovatis : ulinis eaule Le S. confusa, très abondant au Val d'Eyne, sous sa forme? est beaucoup plus rare sous ses formes planifolia et tenuifolia; il a été récolté par M. l'abbé Soulié, en juillet et aoùt 1910, dans le massif du Canigou, au col de Bocacero. Il n'est pas douteux que cette plante, qui a dù être confondue trés souvent avec le S. moschata Wulf., sera retrouvée sur un grand nombre de points dans les Pyrénées Orientales. (A suivre). Explication de la Planche X : Saxifraga confusa Luizet, et espèces voisines. Bull. Soc. bot. de Fr. T. LVIII (4911). PL X. SJ Puts um ACL. A ; 3 | 2 yx, Vald Eyre | 4- Ae 21 Top m, | ^ _ ad 4 afe nea i e scope mad an P.-A. DANGEARD. — SPECTROGRAMME D'UNE DIATOMÉE. 313 M. Dangeard expose la Note ci-dessous : Le spectrogramme de croissance d'une Diatomée; PAR M. P.-A. DANGEARD. Dans une série de Notes publiées précédemment j'ai montré comment en pouvait faire intervenir utilement en physiologie la notion des spectrogrammes : ceux-ci, grâce à la photographie, apportent dans l'étude de questions d'interprétation difficile la précision d'un appareil enregistreur. J'ai distingué les spectrogrammes de fixation, lorsqu'il s'agit du phototactisme chez les organismes mobiles ‘, les spectrogrammes de décoloration produits par l'action des diverses radiations sur les substances colorantes et les divers pigments végétaux? et les Spectrogrammes de croissance qui se rapportent à la végétation d'organisme immobile en face d'un spectre *. Rappelons brièvement le principe de ces derniers spectro- srammes qui nous permettent de distinguer parmi les nom- breuses radiations que nous envoie le soleil, celle qui sont nécessaires à la plante verte pour vivre et se développer norma- lement. | Prenons une cuve de culture à faces parallèles renfermant du liquide nutritif de Knop dans la composition duquel n'entre aucune trace de carbone organique : si nous ensemençons cette "uve avec une algue microscopique immobile comme le Chlo- rella vulgaris et que nous placions cette cuve en face d’une fenêtre, nous observerons au bout de quinze jours ou trois semaines que les parois exposées à la lumière sont recouvertes Par un enduit vert : c’est l'algue qui s'est multipliée en emprun- tant son carbone à l'acide carbonique dissous dans l'eau, sous l'action de la lumière. 1. DANGEARD (P.-A.), Les spectrogrammes en physiologie végétale (Bull. Soc. bot. Fr., t. X, 1910). ?. DANGEARD (P.-A.), L'action de la lumière sur la chlorophylle (Comp. Rend. Acad. Sc., décembre 1910). 3. DANGEARD (P.-A.), Sur la détermination des rayons actifs dams la Synthèse chlorophyllienne (C. R. Acad. Sc., janvier 1941). — Sur les condi- tions de l'assimilat: $ ; 3 us (C: R. Ac. SC, avril 1944) non chlorophyllienne chez les Cyanophycées (C 374 SÉANCE DU 26 MAI.1911. Avec celle méme cuve reprenons l'expérience, après avoir recouvert une moitié de la face antérieure d'un écran noir interceptant la lumiére : on verra cette fois que l'enduit vert ne s'est produit que dans la moitié éclairée; derrière l'écran, il n'existe aucune trace de développement. Car à l'ombre l'Algue se trouve dans l'impossibilité de prendre le carbone, la fonction chlorophyllienne ne s'exerce pas. Nous allons projeter maintenant dans une troisiéme expé- rience un spectre bien pur sur cette cuve : si toutes les radia- tions du spectre étaient également actives dans la synthése chlorophylienne, un enduit vert de méme épaisseur partout se produirait dans l'ensemble du spectre et le délimiterait nette- ment; si parmi des radiations, il existe des différences d'activité, la végétation de l'Algue présentera ces mémes différences; enfin si un plus ou moins grand nombre de ces radiations sont incapables d'assurer la fonction chlorophyllienne, leur place sera indiquée par l'absence de tout développement, comme s'il s'agissait d'une obscurité complète. Mais pour que le spectrogramme de croissance présente toute sa netteté, plusieurs conditions sont nécessaires : 1° Il faut que l'organisme à étudier soit immobile et ne pré- sente pas d'éléments reproducteurs sous forme de zoospores 0U de gamètes ciliés, autrement le phototactisme interviendrait et modifierait les résultats; : 2° Il est utile que cet organisme ayant des cellules très petites se développe bien dans le liquide de Knop et forme des revéte- ments sur les parois des cuves de culture : si cette dernière con dition n'était pas remplie, il conviendrait de faire arriver le spectre sur le fond méme des cuves; 3* Il est nécessaire que le spectre agisse sur la culture avec une intensité suffisante et pendant plusieurs semaines. Cette méthode a déjà fourni des résultats pour une Algue verte, le Chlorella vulgaris (loc. cit.) et pour une Algue bleu appartenant au genre Phormidium, (loc. cit.) du groupe des Diatomées. Alors que, dans les expériences précédentes, les organismes en culture à former tous d'abord à totale un revétement mince que les différents rayons du spec javais amene la radiation tre P.-A. DANGEARD. — SPECTROGRAMME D'UNE DIATOMÉE. 315 modifiaient ensuite en épaisseur suivant leur activité propre, je suis parti cette fois d'une culture dans laquelle les parois de la cuve se trouvaient simplement ensemencées d'une poussiére de germes imperceptibles. Ces germes appartenaient au petit Achnanthes minutissima et à sa variété cryptocephala. La détermination offre toute garantie : elle a été faite par l'éminent diatomiste J. Tempère auquel j'ai communiqué un échantillon de mes cultures. Il est bon de remarquer en effet qu'en vue de cette expérience j'avais au préalable entrepris de nombreuses cultures, afin d'obtenir à l'état de pureté une espèce de Diatomée susceptible de se multiplier dans le liquide de Knop et de recouvrir les parois de ses nombreuses colonies. L'espéce en question s'était montrée trés favorable : dans les flacons cylindriques qui la renfermaient, elle avait marqué par son développement les différences d'éclairement d'une facon presque aussi nette que le CAlorella. Les résultats ont répondu à mon attente : la cuve renfermant les germes de cette Diatomée a été placée le 25 avril, dans le spectrographe spécial qui a été construit sur mes indications par la maison Pellin de Paris, Huit jours aprés, on apercevait déjà une ligne verticale due à la croissance de la Diatomée; cette ligne, beaucoup plus appa- rente quelques jours plus tard, se trouvait entre les divisions 10 et 73 de la cuve; cette position correspondait aux rayons de longueur d'onde 640-670 : ce sont ces mêmes rayons qui sont absorbés énergiquement. comme on le sait, par une solution de chlorophylle et forment la bande I du spectre d'absorption de cette substance. Le 25 avril, c'est-à-dire un mois aprés le début de l'expé- rience, la cuve avait pris son aspect définitif que j'ai fixé par la photographie. La bande de croissance qui correspond à la bande d'absor- ption I est nettement délimitée; la multiplication de la Dia- tomée a donc été abondante en ce point; des cuves témoins renfermant cette Diatomée et placées devant une fenétre, à la lumiére ordinaire, ne montraient qu'un développement sensi- blement plus faible. 316 SÉANCE DU 26 MAI 1914. Ceci confirme done en ce qui concerne les Diatomées, ce que nous avait appris le spectrogramme de croissance du Chlorella vulgaris, à savoir l'activité particuliére dans la fonction chlo- rophyllienne des rayons de longueur d'onde 670-640. Le spectrogramme ne montre aucune trace de croissance pour les rayons de longueur d'onde supérieurs à ceux-ci : mais une faible trace de végétation se montrait à droite de la bande I et jusqu'à une certaine distance : on pourrait méme croire, à l'examen d'une des photographies qu'il existe une faible accu- mulation correspondant à la bande II d'absorption. La partie violette du spectre s'est montrée dans les conditions de l'expérience incapable d'assurer la synthèse chlorophyllienne. Si ces résulsats confirment mes recherches précédentes, ils sont en contradiction, comme on le sait, avec l'opinion ancienne d'Engelman et avec les idées exprimées récemment par Kohl et Stahl. : Il y aurait un grand intérêt à pouvoir obtenir maintenant un spectrogramme de croissance d'une Floridée; mais jusqu'ici je ne connais aucune espèce de ce groupe susceptible de se prêter aux exigences de la méthode. A priori il me semble que les résultats ne sauraient différer sensiblement de ceux qui sont donnés par les plantes vertes et les Diatomées. M. Blaringhem présente et distribue des échantillons vivants de Capsella Viguieri Blaringh., portant des fruits pour la plupart à 4 carpelles. Une ‘discussion, à laquelle prennent part plusieurs des membres présents, s'engage sur la valeur spécifique de cette espèce, et les deux Notes ci-dessous sont lues à ce propos par MM. P. Becquerel ef S. Buchet. A propos de la nouvelle espèce de Bourse-à- pasteur, le Capsella Viguieri Blaringhem; PAR M. PAUL BECQUEREL. Avec l'aide de M. Paul Viguier, M. Blaringhem a eu le md d'observer une variation brusque de Bourse-à-pasteur et P. BECQUEREL. — A PROPOS DE LA NOUVELLE BOURSE-A-PASTEUR. 311 démontrer qu'elle était héréditaire. Ce sont là des faits évidents d'une parfaite exactitude. Mais lorsque son auteur écrit en 1910, dans les Comptes rendus du 18 avril ‘, que la variation fixée a pro- duit « une nouvelle espèce » qu’ « à notre connaissance il n'y a pas d'exemple cité d'une plante à caractère de Capselle n'ayant que des fruits à quatre valves », et que « méme il n'y a pas d'espèce dans la famille des Cruciféres qui présente cette particu- larité » ce sont là autant d'assertions hasardées qu'il faut accueillir avec la plus grande circonspection. En effet, cette variation n'est pas nouvelle. Ce caractère du fruit à quatre valves chez les Bourses-à-pasteur, ainsi qu'en con- vient d'ailleurs M. Blaringhem, n'est pas nouveau. Il est décrit par Wille en 1885 °, par J. Camus de Modène en 1888*, et nous pouvons le rencontrer de temps à autre au cours de nos herbo- risations. En raison de ce fait, M. Blaringhem ayant obtenu la fixation de cette anomalie, n'aurait pas dà appeler la plante qui la pré- sentait espéce nouvelle — mais une simple race monstrueuse. Quant à cette affirmation que dans la famille des Crucifères « il n'y a pas à notre connaissance d'espèce qui présente cette particularité » elle est contredite depuis longtemps par les obser- vations de Wille et de Penzig. Selon ces deux auteurs, il y aurait deux genres et une espèce dont les fruits auraient probablement constamment quatre valves. | Ce serait l'Holargidium Turez. (Ledebour Flora Rossica, I, page 156), le Tetrapoma Turcz. (Linnæa, X, Litterbl., page 104), et l'Isatis Garcini. D'après Bentham et Hooker, l'Holargidium serait une variété du Draba alpinz affinis, et le Tetrapoma un aspect du Nasturtium palustre A. Gray. En outre, cette anomalie se rencontre fréquemment dans de trés nombreuses espèces de Crucifères. Penzig ( T'eratologie, page 236) cite le Matthiola incana, le Cheiranthus Cheiri, Y Arabis alpina, les Lunaria annua et L. rediviva, le Ricotia ægyptiaca, le Kæniga libyca, le Nasturtium L. BLARINGHEM (L.), C. R. Acad. des Sciences, 1910, page 989. 2. WiLLE (N.), Ueber missgebilldete Früchte vei Capsella Bursa pastoris (Botanisches Centralblatt, XXVI, n° 1, page 121). : 3. CAMUS (J.), Alcune nuove osservazioni Teratologiche sulla Flora del Modenese (Soc, de N. di Modena, série III, vol. VII, Modena, 1888). 3.8 SÉANCE DU 26 MAI 1911. Meynhartianum, le Berteroa incana, le Draba nemorosa, l Erophila vulgaris, le Cochlearia saxatilis, Y Erysimum odoratum, le Brassica Napus, le Br. oleracea, le Sinapis arvensis, le Diplotaxis tenuifolia, le Lepidium sativum, le Megacarpæa, le Thlaspi arvense, l Iberis sempervirens, le Peltaria alliacea et le Raphanus caudatus comme ayant quelquefois des siliques à trois et à quatre valves. Le nouvel exemple de Bourse-à-pasteur à quatre capelles que vient de nous montrer M. Blaringhem renforce singulièrement la conception de la variation brusque que je soutiens depuis 1909 (C. R Ac. Sc., CXLIX, p 1148). Dans cette conception, qui est la conception classique admise par divers botanistes comme Duchartre, Hettasghausen, Krasan, la variation brusque n'apporte rien de nouveau dans le genre ou l'espèce considérée. Elle met seulement brusquement au jour un ancien caractère déjà connu, ou une forme tératologique qui est toujours la méme chaque fois que la plante se trouve, au cours de son évolution, dans les mêmes circonstances excep- tionnelles. Dans les cas précités de la Bourse-à-pasteur, des deux genres Holargidium, Tetrapoma, et de l'espéce Isatis Garcini, nous aurions encore représenté, d’après Duchartre (Ann. des Sc. Natur. Bot., série 5, t. XIII), le vieux caractère des Crucifères, dont le fruit devait être autrefois normalement à quatre carpelles. S'il en est ainsi, la théorie de la mutation ne peut plus s'appuyer sur l'apparition brusque de cette variation, la silique quadricarpellée. A propos du Capsella Viguieri Blaringhem; pAR M. S. BUGHET. La plante que M. Blaringhem vient de nous présenter CODE une espèce nouvelle, ne me paraît pas spécifiquement distincte du Capsella rubella Reuter. Il est toujours dangereux de al deux espèces qui ne diffèrent que par un seul caractère, surtou quand celui-ci n'est pas d'une constance absolue. Mais ce pp i parait plus grave dans le cas présent, c'est que le caractère e° s duplicature des carpelles semble directement lié à la fasciatio S. BUCHET. — A PROPOS DU CAPSELLA VIGUIERI. 319 des tiges, celle-ci se maintenant aprés plusieurs générations dans le Capsella Viguieri, infesté d'ailleurs surabondamment par le Peronospora parasitica Pers.; infirme était cette Capselle à son apparition, infirme elle est restée. Au surplus, s'il fallait voir dans la duplicature des carpelles autre chose qu'une simple manifestation tératologique, sa valeur ne serait pas d'ordre spécifique, mais générique, sinon d'ordre plus élevé encore. Il faudrait créer dans la famille des Crucifères autant de genres nouveaux que l'on rencontre d'espéces anor- malement polycarpellées ; elles sont fort nombreuses, d'après Penzig, et rien n'empêche de supposer, jusqu'à preuve du con- traire, que ces monstres soient sélectionnables. Beaucoup de phénoménes de cet ordre paraissent héréditaires : j'ai pu, plu- sieurs années de suite, observer à la méme place une pélorie de Linaria spuria Mill. et, dans un autre endroit, une forme à 9 pétales séparés de Veronica hederæfolia L. D'autre part, les recueils de chirurgie et de tératologie humaine foisonnent d'ob- servations analogues! : faudra-t-il créer des noms d'espèces ou de genres nouveaux pour les cas d'individus polydactyles, becs de lièvre, ou de ceux qui présentent une absence congénitale de rotule ou de cavité cotyloide? Leur hérédité est très fréquente, el, s'ils ne se maintiennent pas longtemps, c'est vraisemblable- ment parce qu'on ne les sélectionne pas. Qui nous prouve en effet que le Capsella Vigwuieri, livré à lui-même, ne disparaitrait pas à bref délai? Il semble au contraire que ce sort lui soit réservé, puisqu'on ne le rencontre qu'isolément et que très exceptionnellement dans la nature, où son extension n'a jamais progressé, et que, de l'avis méme de M. Blaringhem, « ce n'est Sans doute pas la première fois que celte espèce apparaît el dis- parait ». Dés lors nous sommes en droit de nous demander quelle est l'importance des mutations dans l'histoire de l'évolution des êtres organisés : Si les individus polydactyles n'ont jamais pro- duit de race humaine distincte, il est évident d'autre part que les variations lentes, déterminées par l'action continue du milieu sur nolre espèce, ont séparé et fixé définitivement des races bien établies, C'est que dans ce cas la cause originelle de la 1. KIRMISSON, Précis de chirurgie infantile, pp. #5, 201, 255-256. 380 SÉANCE DU 26 MAI 1944. variation persistait et que la sélection se faisait naturellement, grâce aux croisements d'individus voisins, subissant le méme milieu; tandis que pour maintenir une mutation. accident isolé dont la cause a disparu, la sélection ne peut être qu'artificielle, à supposer méme que cette dernière soit suffisante, ce qu'une observation limitée à 4 ou 5 générations ne saurait d'ailleurs démontrer. M. Lutz présente, de la part de MM. Pitard et Harmand, le manuscrit d'un important travail sur les Lichens des Canaries. Ce travail a été accepté par le Conseil pour figu- rer dans les Mémoires de la Société. M. F. Camus présente de la part de M. Ant. Magnin, un ouvrage intulé Charles Nodier botaniste. M. le Président remereie le donateur. 1. Les observations faites par M. Blaringhem au sujet d'hybrides inféconds entre le Capsella Bursa-pastoris et le Capsella Viguieri ne prouvent en rien la spécificité de ce dernier, car c'est entre le Capsella Viguieri et le Capsella rubella que les expériences auraient dü étre faites; il existe en effet une forme de Capsella stérile, bien connue des systéma- ticiens sous le nom de C. gracilis gren., considérée à tort ou à raison comme hybride entre les C. rubella et C. Bursa-pastoris (Rouy et Foucaud, Fl. Fr, Il, p. 96). D'autre. part, la comparaison de linconstance du nombre des carpelles dans le Capsella Viguieri avec ce qui se passe dans l’'Evonymus europæus ne porte pas, car cette dernière espèce ne Se distingue pas de ses congénères par le nombre de ses carpelles, mais par une foule d'autres caractères. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE FLICHE (P.). — Flore fossile du Trias en Lorraine et Franche- Comté; avec des Considérations finales par R. Zerzcer. Nancy. In-8°, vi- 299 p., 27 pl. 1910. Depuis le travail classique de Schimper et Mougeot sur les Plantes fossiles du Grès bigarré de la chaine des Vosges, paru en 4844, aucun travail d'ensemble n'avait été publié sur la flore de cette formation, et dans ce travail méme n'avaient figuré qu'un petit nombre d'échantillons prove- nant du versant lorrain des Vosges. Quelques Notes spéciales ou quel- ques listes non accompagnées de figures avaient bien été données, notam- ment par Lebrun en 1849 et 1851, relatives à des plantes du Trias des environs de Lunéville, mais on peut dire que la flore triasique de Lor- raine restait fort imparfaitement connue, bien que les gisements ne fissent pas défaut et que d'assez nombreux matériaux eussent été recueillis et fussent conservés dans diverses collections. Notre regretté confrère Fliche avait entrepris, il y a plusieurs années déjà, de combler cette lacune, et de réunir sur la flore du Trias du ver- sant occidental des Vosges le plus de documents possible, provenant des différents niveaux susceptibles d'en fournir, depuis le Grès bigarré jus- qu'au Keuper. En 1905, il commencait dans le Bulletin de la Société des sciences de Nancy la publication de l'œuvre monographique à laquelle il s'élait ainsi attaché; deux autres fascicules se succédaient en 1906 et 1908, et il s’occupait de la préparation du quatrième lorsque la mort est venue le saisir en pleine puissance de travail. Son dévoué collaborateur de l'École Nationale des Eaux et Foréts, M. Guinier, a pu heureusement, grâce aux notes laissées par lui, terminer la rédaction du travail, et un bref résumé des résultats obtenus, comparés avec les connaissances pré- cédemment acquises, a constitué le chapitre de Considérations finales dont l'auteur avait lui-même indiqué le plan dès le début de l'ouvrage. Soucieux de ne rien laisser échapper d'intéressant, Fliche signale tout d'abord un certain nombre de corps problématiques appartenant à des M Des génériques déjà connus, mais qui paraissent représenter des formes *Pécifiques nouvelles : Palæophycus triasicus, Chondrites subpro- dromus, Spongillopsis triadica, Sp. recurva, tous quatre du Muschel- 382 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. kalk, ce dernier genre ne laissant pas de faire songer à certains Spon- giaires marins; puis deux formes de Bactryllium, B. canaliculatum Heer, observé dans le Muschelkalk, et Z. minutum n. sp., du Keuper de Lorraine, à propos desquels l'auteur discute la signification de ce genre énigmatique, dont l'attribution aux Diatomées et plus générale- ment aux Algues lui parait peu admissible et qui lui semble pouvoir relever peut-étre de la paléontologie animale. Il passe ensuite aux Champignons, représentés dans le Keuper par une forme nouvelle, Xylomites Clathrophylli, et aux Algues, auxquelles il rapporte un certain nombre d'empreintes, dont les unes sont rappro- chées par lui de genres vivants : /tivularites repertus n. sp., du Keuper, Chordites Lebruni n. sp. et Cystoseirites triasicus n. sp., du Muschel- kalk, Lomentarites Borneti, du Grès bigarré, tandis que la place des autres demeure indécise, à savoir A/gacites Mougeoti n. sp., Aig. rugosus n. sp., Alg. landsburgiæformis n. sp., du Muschelkalk, Alg. simplex n. sp., du Grès bigarré, Alg. areolatus n. sp., du Keuper, lin- terprétation méme de certaines d'entre elles ne laissant pas de donner prise à quelque doute. Avec les Fougères on est sur un terrain plus solide et l'on n'est plus en présence, tout au moins en ce qui regarde les frondes, que de formes spécifiques déjà enregistrées, Danæopsis marantacea, Asterotheca Meriani, Cladophlebis Gaillardoti, Cl. rhombifolia, Cl. linneæfolia, Cl. stricta, Pecopteris gracilis, dont plusieurs n'avaient pas encore été observées dans le Trias francais. L'Anomopteris Mougeoti, si commun dans le Grès bigarré, fait l'objet d'une observation intéressante, en ce que Fliche constate sa persistance jusque dans les couches de passage du Mus- chelkalk au. Keuper. Le genre /Veuropteridium, dont on n'avait observé en Lorraine qu'une seule forme spécifique, y apparait maintenant repre- senté par quatre espèces : Neur. Voltzi, N. intermedium, N. elegans, e N. imbricatum, auquel l'auteur rapporte les frondes fertiles, mal con- servées malheureusement, qu'on avait désignées sous le nom de Cre- matopteris typica. Les Fougères sont en outre représentées par quelques tiges, Sphallo- pteris Mougeoti, correspondant trés probablement, comme Brongn l'avait admis, à l'Anomopteris Mougeoti, et deux espéces nouvelles, Caulopteris conchyliensis et Caul. parvisigillatus, cette dernière rap” pelant certaines tiges d'Osmondacées. Les Equisétinées ne comptent que peu d'espèces : Equisetum Mo“ geoti, du Grès bigarré, entendu par l'auteur dans le sens de Schimptt; en ce qu'il comprend sous ce nom le Calamites arenaceus Si commu dans cette formation, et auquel il rapporte des racines trouvées een ment en place et trés semblables à celles de certains Equisetum vivants: REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 383 Eq. arenaceum et Eq. Mytharum, trouvés dans le Keuper; Schizoneura paradoxa et Sch. Meriani. Ce sont peut-étre les Lycopodinées qui ont fourni à Fliche les obser- vations les plus nouvelles et les plus intéressantes, avec un rhizome offrant tous les caractères des Stigmaria, recueilli dans le Grès bigarré et désigné sous le nom de Stigmarites Nicklesi, attestant qu'il existait encore à cette époque quelques représentants des grandes Lycopodinées de l'époque houillère. Fliche leur rapporte. également le Caulopteris tes- sellata Sch. et Moug., qui lui parait appartenir, non aux Fougères, mais aux Lépidodendrées, et qu'il désigne sous le nom de Zepidoden- drites tessellatus. Il a pu constater en outre la présence, à la base du Keuper, de rhizomes du curieux genre Pleuromeia, non encore observé à ce niveau. Enfin il rapproche des Lycopodinées les tiges classées par Antoine Mougeot sous le nom générique de Lesangeana, auxquelles il attribue des feuilles entières à limbe épais, avec des traces foliaires arrondies, et non ouvertes en U vers le haut comme l'avait admis Schimper, qui les rapportait aux Fougères. | Il range parmi les Cordaitées, en les classant provisoirement sous le nom générique de Cordaites, le Yuccites vogesiacus, du Gres bigarré et le Bambusium Imhofi Heer, du Keuper, auxquels s'ajoute une espèce nouvelle, Cordaites Mairii, et il signale, à l'appui de cette attribution, un étui médullaire présentant les caractères des Artisia houillers, Art. triasica, trouvé dans le Keuper. Les Cycadées sont pauvrement représentées, par le Zamiles voge- siacus, du Grès bigarré, dont Fliche confirme l'attribution générique, et par une ou deux espèces de Pterophyllum. Les Conifères comprennent. deux espèces d'Albertia trouvées dans le Gres bigarré, et trois de Voltzia, de la méme formation, dont deux sont nouvelles, V. gracilis et V. walchiæformis; il faut signaler en outre la Persistance du V. heterophylla jusque vers la base du Keuper. Des formes nouvelles de tiges ou de moelles sont décrites sous les noms de Coniferocaulon cupressiniforme, de Coniferomyelon conchylianum et CE ndolepis subvulgaris; sous ce dernier nom générique figurent égale- ment, comme Ændolepis vogesiaca, les volumineux étuis médullaires que Schimper et Mougeot avaient rapportés à leur Yuccites vogesiacus et que Fliche regarde comme devant appartenir plutòt à des Conifères qu'à des Cordaitées. Enfin, comme bois de Conifères à structure conservée, il fait connaitre, outre deux espèces déjà décrites d'Araucariorylon, deux formes nouvelles provenant du Muschelkalk : un Cedroæylon, C. Lebruni, * un représentant du genre .Yenoxylon de Gothan qui n'avait encore été observé que dans le Jurassique, Xen. conchylianum. 384 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. L'ouvrage se termine par le groupe des /ncertæ sedis, avec des organes foliaires, Clathrophyllum Meriani du Keuper. puis des organes axiles : un fragment de tige du Grès bigarré à cicatrices irrégulières, Agnoto- caulon mervillense, n. gen., n. sp. ; un fragment de rachis marqué de cicatrices rapprochées en file longitudinale, appartenant soit à une Cycadée, soit à une Fougère, Pæcilitocaulon dubium n. gen., n. Sp. du Grès bigarré ; enfin des étuis médullaires cannelés, du Keuper, voisins des « Schizoneura » ou « paquets de crayons » du Lias de Ste-Honorine- la-Guillaume, que l'absence d'articulations ne permet pas à l'auteur de rapporter aux Equisétinées, et qu'il dénomme Zhabdotocaulon Zeilleri; comme organes fructificateurs, une sorte de cóne presque globuleux du Grès bigarré, Pæcilitostachys Haugi n. gen., n. sp., accompagné de corps détachés sphéroidaux qui paraissent être des macrosporanges; un épi allongé, du Grès bigarré également, qui parait être une inflores- cence femelle de Cordaitée, Cordaianthopsis Minieri n. gen., n. Sp» et, pour clore la série, des bractées à contour trapézoidal allongé, trouvées en grand nombre dans le Keuper, généralement isolées, plus rarement groupées autour d'un axe commun, rappelant certaines écailles du Jurassique attribuées aux Araucariées, et identifiables à la fois à celles des appareils fructificateurs du Keuper des États-Unis décrits par Emmons comme Lepacyclotes, et à des empreintes du Trias de Suisse rangées à tort par Heer dans le genre Equisetum sous le nom d'£q. triphyllum; ces écailles, qu'il serait plus correct, semble-t-il, de dénommer Zepacy clotes triphyllus, ainsi que le fait observer M. Guinier, ont été classées par Fliche sous un nom nouveau, Annalepis Zeilleri, mais il n'a pu el préciser l'attribution. On voit combien d'observations intéressantes et de faits nouveaux lauteur a réunis dans ce bel ouvrage. Il s'en dégage surtout cette. con- statation remarquable, de liens beaucoup plus étroits qu'on ne l'avait c" jusqu'ici, entre la flore du Trias inférieur et celles qui l'ont précédée et suivie, la discontinuité qui semblait ressortir des observations antérieure disparaissant devant une connaissance un peu moins imparfaite dU monde végétal de cette époque. On voit en effet que, d'une part; Ja fie du Grès bigarré se relie à celle du Trias supérieur à la fois parla présence de nombreuses formes de Fougères, du genre Cladophlebis principale- ment, qui se développeront surtout dans le Keuper et le Jurassiqu®, par la persistance jusque dans la flore keupérienne de plusieurs gspece telles qu' Anomopteris, Pleuromeia, Voltzia, qu'on croyait avoir été can- tonnées exclusivement dans le Grès bigarré. D'autre part, elle se rattache aux flores paléozoïques par la persistance des Cordaïtées et surtout des grandes Lycopodinées arborescentes que Fliche y a reconnues et qu 0? croyait avoir définitivement disparu au cours de l'époque permienne- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 385 ll a fait faire ainsi des progrès notables à nos connaissances, et l’œuvre posthume dont un soin pieux a assuré la publication en volume fait regretter une fois de plus la perte considérable qu'a faite en lui la Paléo- botanique. R. ZEILLER. FLICHE (P.). — La Champagne crayeuse. Étude de géographie botanique. (Extrait des Mémoires de la Société académique de l'Aube t. LXXII, 1908) 109 pp., 2 pl., Troyes 1909. Ce remarquable travail, le dernier rédigé entierement par Fliche et publié aprés sa mort, est une Monographie botanique de la partie de la Champagne oü afíleurent les assises du Crétacé supérieur, souvent appelée Champagne pouilleuse ou encore Champagne sèche. Cette région est actuellement complètement dépourvue de forêts naturelles et l'a été de tout temps, l'auteur le prouve par l'analyse détaillée des docu- ments historiques. La Champagne crayeuse présente les caractères d'une steppe : dépourvue de toute végétation ligneuse, sauf dans le fond des vallées, elle est couverte d'un gazon discontinu, dans lequel certaines plantes forment de grosses touífes, entre lesquelles la terre reste nue. D'ailleurs, quoique ce territoire ait été habité depuis la plus haute anti- quité, l'action de l'homme, qui s'est établi de préférence au bord des cours d'eau, n'a pas fait disparaitre les éléments de la flore spontanée des plateaux crayeux, et ne s'est traduite que par l'introduction d'especes nouvelles : l'état actuel se rapproche assez completement de l'état pri- mitif.' Après avoir indiqué les limites de la Champagne crayeuse et ses carac- tères topographiques, hydrographie et relief, l'auteur donne la liste des espèces qui y eroissent, sans indication spéciale de localité : la flore est très uniforme et ne présente d'un point à l'autre que des variations peu considérables. Les espèces mentionnées appartenant à 61 familles, sont au nombre total de 441, parmi lesquelles 135 sont de mauvaises herbes involontairement cultivées par l'homme, et 64 des plantes rudérales ou habitant les vieux murs : il reste donc 232 espèces réellement spon- lanées. Si elle peut paraître variée sur un point donné, la flore est donc d'une grande pauvreté dans l'ensemble. Au point de vue biologique, on Constate que 229 espèces, soit 52, 15 p. 100 du chiffre total, sont annuelles ou bisannuelles; mais si lon n'envisage que les espèces Spontanées, on ne trouve que 65 espèces annuelles ou bisannuelles sur 232, soit 98, 53 p. 100 : les espèces vivaces dominent donc dans le lapis végétal primitif, et c'est l'homme qui, par la culture, a créé des Stations favorables aux espèces annuelles. Les espèces ligneuses sont au nombre de 28, soit 4 p. 100 du total et 10, 78 p. 100 des espèces primitives, Ces espèces ligneuses sont toutes de petite taille: aucune T. LVUL (SÉANCES) 25 386 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ne mérite le qualificatif d'arbre, si ce n'est peut-étre le Cerasus acida, naturalisé et souvent commun. De plus, jamais ces espéces ligneuses ne sont réunies en associations, sauf le Genista pilosa : toutes, méme si elles sont communes, comme le Juniperus communis, se rencontrent par pieds isolés, éloignés les uns des autres. La craie oppose une résistance remarquable à la constitution d'associations de végétaux ligneux, et l'on peut s'en convainere par l'étude du peuple- ment des carrières abandonnées. Un des traits caractéristiques de la flore est la prédominance trés marquée de la floraison d'automne sur celle de printemps. En établissant deux groupes comprenant l'un les plantes fleurissant avant le mois de juin, l'autre les plantes fleurissant à partir du mois d'aoüt, on trouve que le premier groupe comprend 195 espèces dont 78 indigènes, le second 184 espèces dont 96 appar- tiennent à la flore primitive. Des listes dressées dans la méme station à des époques différentes et comprenant uniquement les espèces en fleur avec indication de leur degré d'abondance, permettent de se rendre compte de la variation de pbysionomie du tapis végétal aux diverses saisons. La végétation a un caractere calcicole et nettement xérophile; un caractère intéressant à signaler est le nanisme très fréquent chez des individus d'espéces diverses. Pourtant au milieu de cette flore, . des plantes complètement hygrophiles, soit spontanées (£rythræa pulchella, Frangula vvlgaris), soit introduites volontairement (Alnus glutinosa), peuvent se maintenir. Enfin un fait biologique important est le mode de croissance de la plupart des plantes vivaces, qui forment des touffes entre lesquelles le sol reste en partie nu : c'est le cas notamment des Graminées, parmi lesquelles dominent Festuca duriuscula et Kælera cristata. Par tous ces caractères, absence de végétation ligneuse, discon- tinuité du tapis végétal, adaptation xérophile des plantes, la végétation de la Champagne crayeuse offre donc un caractère de steppe : on peut y joindre un caractère secondaire dù aux végétaux herbacés dont la uge morte se détache du sol et roule, entraînée par le vent, ce qui arrive notamment pour l Eryngium campestre, qui, d'après l'auteur, doit à cette particularité son nom vulgaire local de Chardon roulant, par corruption Chardon Roland. Accessoirement, les données fournies par la faune corroborent les conclusions précédentes. La faune entomologique ? yi caractère un peu plus méridional que dans les régions avoisinantes; faune ornithologique accuse nettement un caractère steppique; notam- ment par la présence d'Outardes et surtout de la Grande Outarde (Otis tarda), spéciale à cette région, et aussi de l'Œdicnemus crept lans, appelé dans le pays Courlis. Quelles sont les causes déterminantes de cette formation p En ce qui concerne le climat, on n'a que des données très générales. articuliere? REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 387 température est sensiblement la même dans la Champagne crayeuse que dans les régions voisines; cependant la température du sol, partout découvert, doit y être plus forte qu'ailleurs, ce qui expliquerait la localisation sur la craie de quelques plantes et insectes méridionaux On peut présumer aussi que l'intensité lumineuse y est plus forte et la nébulosité moindre. Les vents, qui sont violents sur ces pla- teaux dénudés, accentuent le caractère xérophytique de la végétation, exercent une action déprimante sur le développement des tiges, mais leur action ne peut être invoquée pour expliquer l'absence de toute végétation ligneuse. La hauteur de pluie annuelle est en moyenne de 550 à 600 millimètres, chiffre inférieur à celui trouvé dans les régions voisines de la Champagne humide, mais sensiblement égal à celui que l'on constate aux environs de Paris. Cette faible pluviosité n'est pas la cause efficiente du non-boisement de la Champagne crayeuse; ce fac- teur ne peut qu'aider à conserver le caractere xérophile de la flore. Le climat ne présente donc pas de particularités assez marquées pour suffire à expliquer le caractère de steppe : son action vient seulement s'ajouter ? celle du sol qui, suivant l'auteur, est prépondérante. Chimiquement, ce sol est caractérisé par sa grande richesse en carbonate de chaux, sous forme éminemment assimilable, à cause de la facilité de désagrégation de la craie : cette particularité exclut les végétaux calcifuges, mais, con- trairement à l'opinion de Belgrand, ne peut empécher la présence des végétaux ligneux; certains d'entre eux seulement en souflrent et sont atteints de chlorose. La propriété physique prédominante du sol crayeux semble étre la sécheresse : pourtant un examen attentif montre que cette sécheresse est toute superficielle et que le sol garde l'humidité en pro- fondeur, ce qui permet de comprendre la présence de végétaux hygro- philes et la vigueur de la végétation pendant les automnes peu plu- vieux. L'auteur a récolté en diverses stations du bois de Champfétu près de Sens, des échantillons de sol crayeux, en méme temps que des échantillons de sol argilo-siliceux provenant de dépóts tertiaires, pris. àux environs immédiats : il donne dans un tableau les résultats de l'analyse physico-chimique et la teneur en eau de ces divers sols. Les sols erayeux ne sont pas secs, sauf dans la partie superficielle, et renferment au contraire, à partir de cinq centimètres de profon- deur, une quantité d'eau plus grande que celle que l'on trouve dans les sols d'origine tertiaire. Il faut donc chercher ailleurs la cause Principale de l'établissement de la steppe. Cette cause serait surtout la faible profondeur et la compacité du sol, jointes à la facile dessi- cation dans les couches tout à fait superficielles. On constate que dés que le sol est labouré, les plantes acquierent immédiatement une taille beaucoup plus grande; cette action du labour ne dure d'ailleurs 388 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. que peu d'années, les particules s'agglutinant de nouveau. Ces propriétés physiques permettent de comprendre l'absence de végétaux ligneux à enracinement toujours assez puissant, le nanisme de la plupart des espèces, et aussi, en partie, la discontinuité du tapis végétal. La steppe champenoise est donc déterminée essentiellement par la nature du sol, comme c'est le cas pour les steppes salées, avec lesquelles elle présente une analogie par la prédominance de la floraison automnale. Sur le bord de tous les cours d'eau qui parcourent le plateaux crayeux, quelle que soit leur importance, on observe une végétation complète- ment différente, comprenant des arbres hygrophiles accompagnés d'ar- bustes et de plantes herbacées offrant le méme caractere. Cette végéta- tation a été assez fortement modifiée du fait de l'installation ancienne de l'homme en ces stations; l'étude des dépóts tourbeux montre cependant que les changemerts sont peu considérables en ce qui concerne la nature des espèces. Une liste des plantes croissant dans ces conditions est donnée. Sur le plateau crayeux méme, l'action de l'homme s'est traduite d'abord par l'installation des cultures, ce qui n'a pas grandement modifié la flore, ni surtout altéré la physionomie du pays, puis, des le début du XIX* siècle, par des plantations de Conifères (Pinus sylvestris, Pima Laricio) accompagnés parfois de quelques autres arbres. Les forêts ainsi créées ont changé l'aspect de la région et entrainé des modifications profondes dans la flore et dans la faune. C'est ainsi que l'on a vu appa raitre des espèces, comme Cephalanthera grandiflora, Monotrop® Hypopitys, des Pirola, des Mousses, des Champignons variés, qui fai: saient antérieurement défaut dans la région; des animaux, surtout des insectes, inconnus auparavant, s'y sont multipliés. La question, impor. tante économiquement, de savoir si ce boisement de la Champagne s définitivement acquis et se maintiendra sans l'intervention de l'homme est discutée. Certains craignent que ces foréts, mal adaptées aux condi- tions locales, ne disparaissent sous les attaques des parasites animaux 0U végétaux. L'auteur, sans formuler de conclusions fermes sur ce sujet, partage ces craintes pour ce qui est des forêts de Pinus sylvestris; ila plus d'espoir pour les foréts de Pinus Laricio. Dans un appendice, illustré de deux planches, l'auteur décrit et figu? des formes naines de diverses espéces croissant sur la craie de Cham- pagne. PH. GuiNIER. LIGNIER (O.). — Calamitoxylon Morierei gen. et SP- nor: (Bull. Soc. Linn. de Normandie, 6° sér., t. II, p. 116-128, 2 fig.). tude des moules M. Lignier a repris sur de nouveaux échantillons l'é (Orne) de tiges cannelées du Lias moyen de Ste-Honorine-la- Guillaume REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 389 que les ouvriers désignent sous le nom expressif de « paquets de crayons » et que Morière avait considérés comme des étuis médullaires de Schizoneura Merian. Il y avait signalé déjà la présence, dans les sillons de certains spéci- mens, de traces de bois secondaire rappelant celui des Calamodendrées. L'examen d'échantillons plus nombreux lui a permis de constater, à l'extrémité de quelques-uns d'entre eux, des étranglements qui paraissent indiquer la présence d'articulations, mais qui ne se montrent que sur les moules de diamètre relativement faible : la plupart de ceux-ci offrent à la surface de leurs cótes semi-cylindriques, séparées par des sillons aigus, des cótes paralléles plus fines, séparées par des sillons peu accusés; ces derniers caractéres, moins accentués, se retrouvent, d'ail- leurs, sur les échantillons de plus grand diamètre. Étant donné qu'il s'agit là du moulage de vides internes, M. Lignier est amené à conclure que les tiges d'oü proviennent ces moules étaient des tiges d'Equisétinées offrant, autour de leur grande lacune axiale, des coins ligneux rayonnants formés de bois secondaire, comme chez les Calamodendrées, mais n'alternant pas aux noeuds et séparés par des rayons primaires sclérifiés, comme chez les Arthrodendron houillers. Le moulage s'est fait à l'intérieur de tiges plus ou moins corrodées, et dont la corrosion avait fait disparaitre l'origine des coins ligneux avec les restes de moelle avoisinants; les rayons primaires sclérifiés, résistant plus fortement à la corrosion, ont donné naissance aux sillons longitudi- naux, et sur chaque côte correspondant à un coin ligneux corrodé se sont moulés, sous forme de sillons plus fins, les rayons secondaires également sclérifiés; les moules ont été interrompus aux articulations par les diaphragmes de moelle, ainsi qu'en témoignent les étranglements terminaux. A un degré de corrosion plus avancé, détruisant une épaisseur plus considérable de l'anneau de bois secondaire, correspondent les échan- tillons de diamètre plus grand, à côtes et à sillons moins accusés, ne présentant plus d'étranglements transversaux par suite de la disparition des diaphragmes de moelle, l'absence d'articulations visibles s'expliquant d'ailleurs par la non-alternance des coins ligneux à chaque nœud. M. Lignier propose pour ce type le nom générique nouveau de Cala- mitomyelon, et désigne sous le nom de Calamitomyelon Morierei les moules du Lias moyen de Ste-Honorine-la-Guillaume. R. ZEILLER. FRIREN (A.). — Observations sur quelques plantes de la Lor- raine. (Extrait du Bulletin de la Société d' Hitoire naturelle de Metz, 26° cahier, 3* série, tome II ), 1909, 33 pages. 390 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Dans ce travail, l'abbé Friren passe en revue les modifications surve- nues dans la flore de la Lorraine et surtout des environs de Metz depuis une quarantaine d'années, et rectifie quelques indications données par certains auteurs. Comme en bien d'autres régions, un certain nombre de plantes, espéces montagnardes confinées en quelques rares vallons, espèces de marais ou de tourbieres, ont disparu, le plus souvent par suite des changements apportés aux stations qu'elles occupaient. Par contre, des espèces adventices ont apparu, principalement aux abords des gares et le long des voies ferrées : certaines d'entre elles se maintiennent et méme tendent à se répandre. Pn. GuiNIER. MIYOSHI (M.). — Botanische Studien aus den Tropen. (Journal of the College of Science, Imperial University of Tokyo. Vol. XXVIII, Art. I, 1910) 51 pp., 3 pl. I. STUDIEN UEBER TROPISCHE LAUBBLATTER. L'un des caractères les plus saillants de la forêt tropicale est dù aux particularités des feuilles des arbres qui la constituent. Ces feuilles sont de contour remarquablement uniforme, ovale ou elliptique, presque toujours entières. D'ailleurs, au Japon, on constate déjà que la propor tion de végétaux ligneux à feuilles entières va en augmentant vers le Sud. Les feuilles sont plus grandes que dans les régions tempérées : pêr contre leur nombre est plus faible, et la ramification est moins dense. La cuticule est très épaisse, ce qui est la principale cause de la rigidité de la feuille, le parenchyme étant relativement peu épais; les stomales sont petits. Ils résulte de là une grande résistance à la dessication- La direction des feuilles varie suivant les espèces : dans beaucoup de cas elles sont susceptibles de changer de position dans le cours de la journee; cette faculté étant en relation avec la présence d'un renflement moteur r le pétiole. Le développement et la. chute des feuilles sont soumis & udi périodicité comme pour les arbres des régions tempérées, mais * recherches détaillées sont nécessaires pour discerner, dans Ces phéno menes, le róle des conditions météoriques et des circonstances —€— Une propriété remarquable des feuilles des arbres tropicaux est la fac E avec laquelle elles laissent écouler l'eau à leur surface quand 0n i humecte, ce qui leur permet de s'égoutter rapidement quand elles Ea mouillées par les pluies. L'auteur conclut que toutes ces partido At forme et de structure ont pour principale conséquence une pi d'intensité de la transpiration, et sont en relation avec l'insolation vive et la température élevée de l'air. II. — Dre Vartagiirät von Pruwvs Puppum Roxb. UND SE! TERSCHEIDUNGSMERKMALE VON PRUNUS CAMPANULATA Maxim. L'auteur figure et définit, d'une manière complète, d'après des NE UN- échan- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 391 tillons et des études faites sur place, les caracteres de deux espèces voi- sines, Prunus Puddum Roxb de l'Himalaya et Prunus campanulata Maxim., du Japon. III. — UEBER EINIGE BLATTANOMALIEN. Étude de deux arbres à feuilles anormales, observés au Jardin bota- nique de Sibpur près Calcutta. L'un est le Ficus Arishnæ C.DC., remar- quable par ses feuilles ascidiées; l'autre est un individu hétérophylle de Sterculia alata Roxb. Ce sont des cas de mutation. Vl. — UEBER DIE VEGETATIONS-PHYSIOGNOMIE DES WALDES IM Hinarava. Remarques sur la physionomie des forêts tropicales des premières pentes de l'Himalaya, et, en particulier, sur le rôle qu'y jouent les lianes et les épiphytes. Pu. G. CAMPO (Micvzr peL). — Semilla de Pino silvestre. Instituto central de experiencias tecnico-forestales. Trabajos effectuados durante el año 1909, en los sequeros de estufa y de calor solar y enla estacion de ensayo de semillas. Madrid 1910, 34 p. Le service forestier espagnol, préoccupé de se procurer, dans le pays méme, les graines d'arbres forestiers nécessaires aux travaux de reboise- ment entrepris, a institué à l'École forestière de l'Escurial une station d'essai de semences. Les premieres recherches ont porté sur la graine de Pin sylvestre. Un premier chapitre mentionne tous les détails concernant la récolte, la manipulation des cónes, l'extraction des graines, en utilisant soit des étuves, soit la chaleur solaire. Le second chapitre est consacré à l'essai des semences, et donne les résultats relatifs àla faculté germina- tive, la dimension, le poids des graines, etc. Les chiffres obtenus mon- trent, qu'à tous égards, la semence obtenue soutient la comparaison avec la semence étrangère : les graines sont méme remarquables par leurs fortes dimensions. En terminant, l'auteur rappelle l'importance de l'ori- gine des semences en matière de culture forestière, et insiste sur la nécessité, surtout pour une essence à aire aussi vaste que le Pin sylvestre, de ne semer en Espagne que des graines d'origine espagnole, donnant des arbres adaptés aux conditions locales de sol et de climat. Pu. G. ISSLER (E.). — Führer durch die Flora der Zentralvogesen. Eine Einführung in die Vegetations verhältnisse der Hochvogesen. Leipzig, Engelmann, 1909, 64 pp., 4 pl. j L'auteur étudie la végétation de la partie centrale de la chaine des Vosges, entre le Rheinkopf au Sud et le Lac Blanc au Nord, et compre- 392 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. nant le Rheinkopf, le Rotembach, le Hohneck et le Tanneck. Il expose d'abord l'orographie et la géologie de cette dition : le versant Est du Hohneck est notamment décrit en détail. Les conditions météorologiques sont examinées d'apres les résultats d'observations faites à Mulhouse et au Ballon de Guebwiller, à défaut de station établie dans la région étudiée. La température moyenne annuelle est de 3°, celle de l'été de 10°; la nébulosité est plus faible qu'en plaine, surtout pendant l'hiver. La hauteur annuelle de pluie doit étre au moins de 1800 millim.; il est remarquable que la pluviosité est relativement faible en septembre, ce qui expliquerait certaines particularités de la végétation, et notamment l'absence de quelques espèces alpines. Vient ensuite l'étude des associa- tions végétales; l'auteur distingue : 1° Un étage montagnard (hochmontane Region), allant environ de 800 à 1 000 mètres, caractérisé par un certain nombre d'espèces préalpines (Lonicera nigra, Rosa alpina, Adenostyles albifrons, Geranium sylvati- cum, Meum athamanticum, etc. 2» Un étage subalpin (subalpine Region), de 1 000 mètres environ au sommet (1361 m.), relié au premier par des transitions insensibles, et que l'on peut peut-être définir par l'apparition du Gentiana lutea et de l'Ane- mone alpina. Dans chaque étage on peut définir des types d'associations. Pour l'étage montagnard ce sont : la Sapinière mixte (Tannenmengwald), OU domine le Sapin (Abies alba), mêlé au Hêtre (Fagus sylvatica) et à l'Epicéa (Picea excelsa), accompagnés d'un certain nombre d'arbustes et d'espèces herbacées; la Pessière (Fichtenwald), qui se juxtapose en certains endroits à l'association précédente; les Associations rivicoles (Waldbachformation); la Hétraie (Buchenwald), surtout développée à la limite supérieure de la végétation forestière, où elle présente une physio- nomie tres spéciale. Dans l'étage subalpin se classent : la Végétation des escarpements (Pflanzenwuchs der Felshänge), très variée, très intéres- sante par le mélange d'espèces subalpines ou alpines, d'espèces monta gnardes et d'espèces de plaine, ce qui s'explique par la diversité uk stations, rochers, pelouses, à flore différente suivant leur exposition, dépressions garnies d'une luxuriante végétation de hautes herbes; la Pelouse humide subalpine (subalpine Quellflur); les Hautes Chaume’ (Hochweiden) qui occupent la ligne de créte, et où l'on peut distingue? deux associations combinées de manière variée, la Pelouse à Nardus stricta (Borstgrasmatte) et la Lande (Zwergstrauchheide) à esr Vaccinium Myrtillus. En divers endroits, dans les deux étages, $° sont constituées des Zourbières émergées (Hochmoore) : sur la crête, Ce tourbières se relient par des transitions insensibles aux Chaumes; d I les dépressions, elles affectent une allure plus spéciale et se substitue? ns 8 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 393 progressivement à des lacs. Enfin l'auteur étudie en dernier lieu la végé- tation des Lacs. Dans un chapitre relatif à l’histoire de la flore, M. Issler examine d'abord la question de l'état primitif des Hautes-Chaumes qui garnissent la créte : à son avis, l'homme a certainement abaissé la limite de la végétation forestière, mais les parties au-dessus de 1 300 mètres n'ont jamais été boisées, surtout à cause de la violence des vents. Il s'occupe ensuite du problème que soulève la présence dans cette partie de la chaine des Vosges de plantes alpines : ce sont des reliques glaciaires, mais leur voie d'immigration reste hypothétique. Comparant la flore alpine des Vosges et celle des massifs montagneux les plus voisins, il montre la grande analogie de la végétation des Vosges et de celle du Massif central : ces deux chaines possèdent en commun Zpilobium Duriei, Angelica pyrenza, qui existent dans les Pyrénées mais qui manquent aux Alpes, Mulgedium Plumieri, Hieracium vogesiacum, qui se retrouvent aussi dans les Alpes occidentales. Il faudrait admettre qu'à une époque anté- rieure tous ces massifs formaient une unité floristique. La flore vosgienne à par contre peu de points communs avec celle des Préalpes et du Jura: avec la Forét Noire les ressemblances sont plus grandes, mais il y a aussi des différences marquées. ll n'y a pas de formes endémiques dans les Vosges : tout au plus peut-on considérer comme telle le Thlaspi alpestre var. vogesiacum Jord. Le dernier chapitre comprend l'indication détaillée des stations des espèces les plus intéressantes, soit espèces spéciales aux Hautes Vosges, soit espèces des collines sous-vosgiennes se retrouvant le long de la ligne de créte. Le travail se termine par une étude des espèces et formes critiques de la dition : citons notamment les notes relatives aux Luzula spadicea, Picris hieracoides var. crepoides, Knautia sylvatica, Sorbus ambigua, Mlle div. sp., Ranunculus aconitifolius, et à des hybrides de osa. ` Quatre planches reproduisent divers aspects de la crête et du versant Est de la chaine. PH. GUINIER. Plore générale de l'Indo-Chine, publiée sous la direction de M. le pro- fesseur H. Lecomte. — T. I. fasc. 6 (9* livraison), 12 vignettes dans p texte, 2 pl. lithographiées, 112 pages. Prix 7 fr. 50; Masson et C^ éditeurs, 120, boulevard Saint-Germain, Paris. Voici un des derniers fascicules du tome premier, l'avant-dernier étant en cé moment imprimé en entier, et les manuscrits du fascicule final “lant prêts pour la composition. n trouvera dans celui qui vient de paraitre (mars 1911) : 4° les Tilia- Cée ; 7 e qnn es par F. Gagnepain, finies par les 8 dernieres especes du genre 394 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. , Elæocarpus dont 3 nouvelles sont figurées : Z. Stapfianus, E. Bonii, E. tonkinensis dans la pl. XXIII. 2 Les Linacées, par A. Guillaumin, comprenant les Zxonanthes, 2 espèces (T. cochinchinensis figurée), Reinwardtia, Roucheria, 1 espèce chacun, (Roucheria Contestiana figurée), Hugonia montana figurée. 3° Les Erythroxylacées, par A. Guillaumin, genre Erythroxylon (illustré par Æ. gracile) avec 3 espèces. 4° Les Malpighiacées, par P. Dop, avec les genres 7'ristellateia, (4 espèce), Hiptage (9 espèces), Aspidopterys (6 espèces). Cette famille est illustrée par une figure représentant 4 espèces appartenant aux trois genres cités. 5» Les Oxalidacées, par A. Guillaumin, avec les genres Averrhoa, Biophytum, Oxalis, avec respectivement 1, 4, 1 espèces, celles figurées étant Averrhoa Carambola, Biophytum Apodiscias, B. sensitivum, B. Thorelianum, cette dernière nouvelle. 6° Les Balsaminacées, par J. D. Hooker, avec 2 genres : Impatiens, 25 espèces, et Hydrocera : 1 espèce. Des nombreuses Balsamines, 25 sur 25 ont été décrites récemment par l'éminent et très vénérable auteur e sont propres à la Flore. L'espèce figurée est l'Zmpatiens Thorelii. T° Les Rutacées, par A. Guillaumin, avec 18 genres et 63 espèces. Les figures représentent Zanthoxylum nitidum, Toddalia aculeata, Acronychia laurifolia, Micromelum hirsutum, M. glabrum, Glycosmis Bonii, Murraya Kænigii, exotica, Clausena Wampi, Cl. Harmandiana Cl. excavata, Cl. heptaphylla, Luvunga scandens, Atalantia steno- carpa, Feronia lucida, Æ gle Marmelos. La planche XXIV est consacre? à Evodia simplicifolia, Atalantia pseudoracemosa, A. citroides. 8° Les Simaroubacées par H. Lecomte sont amorcées. Sur un total de 129 espèces décrites dans ce fascicule, publiées récemment par les auteurs des différentes familles ci-dessus et dans ce nombre je ne comprends pas les espèces de Pierre datant d'ur quinzaine d'années, 66 espèces sur 129, c'est-à-dire plus de là moitié sont propres à la colonie. Il importe d'appeler l'attention des lecteurs sur une clef t par Guillaumin, des formes culturales de l'Oranger et du Citronnier. GAGNEPAIN. 31 ont été rès utile, faite LEMOINE (M** Pavt). — Structure anatomique des Mélobésie? Application à la classification (Annales de [Institut — “ phique, Vl, fasc. 2, 43 février 1911 (Extrait), 213 p., 105 fig- €? texte, 5 pl. héliogr. hors texte). we dd cu ud et leu Les Mélobésiées sont souvent privées d'organes reproducteurs: détermination présente alors des difficultés parfois insurmonta» REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 395 M"* Lemoine a pensé avec raison que la structure du thalle pourrait donner des indications utiles. Il existe dans le thalle, d'une facon générale, un hypothalle, un péri- thalle et une écorce. Dans le type Lithothamnium l'hypothalle est formé de cellules très enchevétrées, disposées en files qui se continuent par le périthalle. Dans les Lithophyllum Vhypothalle est formé de files qui ne sont plus làches comme dans les Lithothamnium mais toujours juxta- posées; les cellules sont plus graudes avec des cloisons de séparation épaisses et très colorées. Il en est ainsi dans les formes en croutes; dans les branches le tissu médullaire des Lithothamnium présente les carac- léres du périthalle; celui des Lithophyllum rappelle ceux d'un hypo- thalle. Dans le type Melobesia l'hypothalle est formé d'une seule assise qui fixe l'Algue au support. Dans le genre Melobesia cette assise est sur- montée de deux ou plusieurs autres, de sorte que chaque file est composée seulement d'un trés petit nombre de cellules superposées. On retrouve cette disposition dans quelques especes de Lithothamnium et de Litho- phyllum qui sont de véritables types de régression formant passage vers les Melobesia. 3 L'accroissement du thalle se fait de plusieurs facons différentes. Dans les Lithophyllum en croute il a lieu par formation d'une ou de plusieurs séries de tissus secondaires; dans les espèces en branches il y a interca- lation d'hypothalle au milieu d'un périthalle, ou bien encore les temps d'arrêt dans la croissance sont marqués par d'anciennes écorces. Dans les Lithothamnium il n'y a pas trace d'anciennes écorces, et le tissu est formé de files cellulaires ininterrompues sur une grande épaisseur. Dans le L. polymorphum la croute est formée par la superposition d'une série d'hypothalles (semblables à l'hypothalle primaire) et de périthalles. On remarque encore chez les Lithothamnium des zones et des lignes colorées spéciales aux espèces de ce genre et dont le rôle et la formation ne sont pas encore bien expliqués. La membrane des cellules est formée de cellulose et de composés pec- tiques. Il n'y a jamais de callose. Le contenu des cellules consiste en un pigment qui disparait rapidement et en amidon trés abondant qui naitrait directement dans le protoplasma sans le secours de leucites. Les grains sont simples ou coalescents dans la même espèce et se colorent en brun Tougeàtre par l'eau iodée (érythrodextrine). On retrouve chez les Mélobésiées les pores bien connus chez de nom- breuses Floridées. Il existe en outre des canaux abontissant au milieu de à paroi des cellules et mettant en rapport les files cellulaires entre elles. incrustation du thalle est due à du carbonate de calcium (19 " 85 p. 100) et à du carbonate de magnésium (9 à 16 p. 100). Le calcium 396 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. parait plus abondant dans les espèces en croute et le Magnésium dans celles des mers chaudes. Le carbonate de calcium est à l'état de Calcite tandis que dans les Galaxaura et les Algues vertes incrustées il existe sous forme d'Aragonite. La comparaison des coupes calcifiées et décalcifiées fait voir une simi- litude absolue chez les Lithophyllum; dans les Lithothamnium calcifiés la cohésion du tissu est plus grande. Les Archæolithothamnium se distinguent bien des Lithophyllum sur des coupes calcifiées; la consta- tation est importante au point de vue des espèces fossiles. Nous avons dit que l'étude des organes reproducteurs ne donne pas toujours de bons caracteres. C'est le cas surtout pour les sporanges qui peuvent renfermer des bispores ou des tétraspores, avec des intermédiaires, ce qui faisait dire à M. Bornet, et cela d'une manière très juste, qu'une méme espece peut présenter des bispores et des tétraspores sur différents thalles, sur un méme thalle ou plus rarement dans un méme concep- tacle. D’après Foslie, les espèces septentrionales présenteraient seules des bispores : mais on connaît des exceptions, et il y aurait, semble-t-il, à invoquer d’autres facteurs que le climat. Telle est dans ses grandes lignes, en y ajoutant un chapitre d'historique et un autre consacré à la technique, le résumé de la première partie du Mémoire de M"* P. Lemoine. La deuxième partie est purement systématique; c'est en quelque sorte l'application des caracteres anatomiques à la classification. Les genres admis sont : Archæolithothamnium, | Lithothamnum, Lithophyllum, Tenarea, Porolithon, dans lesquels doivent rentrer ceux qui ont été créés par Foslie et Heydrich. Chaque genre est décrit au point de vue de sa structure et organes de reproduction ainsi qu'un certain nombre d'espèces. lons la structure toute spéciale du genre T'enarea, celle des Lithoph Margaritæ et expansum qui ne rentre exactement dans aucun genre connu. t Il était intéressant de rechercher les relations phylogénétiques Pr? bables des Mélobésiées. Le genre Archæolithothamnium apparut ®. premier dans le Crétacé, mais un ancétre des Corallinacées, le ped Solenopora existait déjà dans le Silurien. Les espèces de Seun montrent une diversité de structure qui rappelle les trois grands genre actuels. Dès l'Ordovicien on pourrait y distinguer deux sections- ni Le genre Archæolithothamnium, étant apparu le premier, ser? : ient cêtre des genres actuels Lithothamnium et Lithophyllum qui s'en será! détachés ensemble au commencement du Tertiaire. it Il existe des affinités tres. nettes entre certains Lithophyllum Amphiroa-Corallina. Le L. corallioides se rapprocherait surtou de ses Signa- yllum t du REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 397 groupe des Corallinées, mais à d'autres égards ce serait Archæoli- thothamnium qui montrerait les plus grandes affinités. M"* P. Lemoine pense qu'un ancétre commun aurait donné naissance d'une part à Archæolithothamnium ancêtre des Mélobésiées et à X ancètre des Corallinées (Amphiroa et Corallina). Peut-être Corallina, Jania, Amphiroa se sont-iis individualisés dès l'Éocene, de méme que Litho- thamnium et Lithophyllum? il reste à en fournir la preuve. Ce Mémoire, qui a valu à M"* P. Lemoine le titre de Docteur ès sciences naturelles, est excellent et sera d'un secours précieux pour la détermina- tion toujours aléatoire des Mélobésiées. ll comble une importante lacune daus la littérature algologique. Nous en félicitons bien vivement l'auteur. P. Hanror. The Indian Forest Records. (Rapports sur les forêts de l'Inde], vol. I, ^* partie, juin 1909. Puran SING. — A chemical investigation of the, constituent. of Burmese Varnish. [Étude chimique des constituants du Vernis de Burma ; Melanorrhea usitata Sap.], pp. 287-308, avec 2 pl. lith. Caccia (A.-M.-F.). — The selection system in Indian forests as exemplified in working-plans based on this system, with a short descrip- tion of continental methods. (Le sélectionnement dans les foréts de l'Inde, avec exemples de plans de travaux basés sur ce systeme, et une brève description des méthodes continentales], pp. 310-417. F. GUuÉGUEN. New-York Agricultural Experiment Station, Technical Bulletin. N° 9 (février 1909). — GnossENBAcHER (J.) : A. Mycosphærella wilt of melosus. [Une maladie à Mycosphaerella des melons], pp. 197-229, 6 planches. ll s'agit du Mycosphærella citrullina (C. O. Sm.) Grossenbacher, dont les périthèces et les pycnides se trouvent sur les taches de pour- rure produites par la maladie sur les tiges de Cucumis Melo et proba- blement Citrullus vulgaris; la forme pycnidienne est le Diplodina eurullina (C. O. Sm.) Grossenbacher. La réceptivité de diverses: Cucurbitacées aux inoculations expérimen- tales s'est montrée très variable. N° 11 (nov. 1909. — The bacterial soft rots of certain vegetables. Il. — HanprNG (H.-A.) et Morse (W.-J.) : The mutual relationships of the causal organisms. ll. — Jones (L.-R.) : Pectinase, the cytolytic enzym produced by Bacillus carotovorus and certain other Soft-rot organisms. [Les « pourri- lures molles » de certains légumes. I. Relations mutuelles des orga- 398 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. nismes causant ces maladies; l, Pectinase, enzyme cytolytique produit par le Bacillus carotovorus et certains autres organismes des « pourritures molles »], pp. 250-368, 10 figures texte. I. Premiers résultats d'une série de recherches sur la « pourriture molle » du Chou, Chou-fleur et du Navet; 43 Bactéries ont été ainsi individualisées, ayant nécessité environ 12 000 cultures et 1 500 essais de fermentation. Les résultats sont méthodiquement groupés dans des tableaux et des conclusions très faciles à lire, mais trop détaillés pour être exposés ici. II. La pectinase produite par le Bacillus carotovorus a été obtenue par diverses méthodes : l'auteur étudie comparativement les divers modes de préparation, la relation entre les conditions culturales et la production de l'enzyme, l'action diastasique, l'action sur les tissus et les constituants de la membrane. Le Mémoire se termine par une compa- raison de cet enzyme avec d'autres ferments cytolvtiques, et par Une classification de ces divers enzymes. N° 12 (décembre 1909). — GnossENBACHER (J.-G.) : Crown-rot, arse- nical poisoning and winter-injury. (« Pourriture en couronne », empor sonnement arsenical et injures de l'hiver], pp. 369-411, 8 planches, texte. à Cette maladie, attribuée d’abord au parasitisme et aux parasiticides arsenicaux, semble attribuable premièrement aux basses températures, et secondairement à d'autres facteurs (nature du sol, àge du bois, ete.) N° 13 (juin 1910). — Harpe (H.-A.). — The constancy of certam physiological characters in the classification of Bacteria. [Gontance de certains caracteres physiologiques pour la classsification des Baqféries) 41 pages. Depuis une quinzaine d'années des efforts constants ont été faits pour trouver un système pratique de classification des Bactéries. La « fiche classificative » (classification card) de la Société des Bactériologistes américains est le résultat de ces efforts. Elle consiste en un tableau dans les colonnes duquel on note par + ou par — l'action correspondante produite ou non par la Bactérie étudiée. ^ La simple juxtaposition de ces fiches en permet la comparaison. L'auteur passe en revue les différentes modifications de ce système dues à Sm au Lawrence Experiment Station, à la Société des Bactériologistes américains ; puis il expose les procédés de notation numérique Gr de Rickard, etc.). Par l'étude comparative d’une espèce pathogène bien con aen domonas campestris (Pamm.) Smith, provenant de cinquante? i sources différentes, il montre l'excellence de ces systèmes de « brev caractérisation ». F. GUÉGUEN. nue, le Psev REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 399 New York Agricultural Experiment Station, Bulletin. N° 314 (mars 1909). — Hepricx : (U.-P.) A comparison of tillage and sod mulch in an apple orchard. (Comparaison du labourage et du gazonnage au point de vue du rendement des pommiers]. pp. 71-132, 8 pl. dont 1 coloriée. L'expérience a été faite sur deux moitiés absolument comparables d'un grand verger, en laissant ca et là des arbres témoins : les essais ont porté sur 118 arbres d'une part, 121 de l'autre. Des comparaisons faites entre les arbres, les rameaux, le nombre, la grosseur et la qualité des fruits, il semble résulter nettement que le labourage est à préférer au gazon, pour les raisons suivantes : Le terrain labouré permet une meilleure utilisation de l'eau, dont une partie n'est pas vaporisée par le gazon. Le verger labouré, contrairement à l'opinion généralement admise, est plus riche en humus. A six pouces de profondeur le sol labouré est de 1,1 degré plus chaud le matin et de 1,7 degré le soir que le sol gazonné ; le sol labouré est mieux aéré, puis les Bactéries fertilisantes y sont plus nombreuses. N° 315, mars 1909. — Dorsey (J.) : The grape districts of New- York and table of varieties. [Les districts vignobles de l'État de New- York avec liste des variétés cultivées], pp. 133-161. Ce Catalogue comprend des considérations sur la culture pratique et le choix des cépages, et comporte une série de colonnes dans lesquelles des abréviations conventionnelles donnent les renseignements utiles sur chaque cépage. E G- DE FRAINE (ErneL). — The seedling structure of certain Cacta- ceæ. [Structure de l'embryon de certaines Cactacées]. Annals of Botany, XXIV, 93, janvier 1910, pp. 125-175, 18 diagr. et19 fig. texte. Des Pereskia, où ils sont anormalement dicotylédonés, les embryons perdent plus ou moins leurs feuilles cotylédonaires dans divers autres genres. Tantót il y a 9 cotylédons (égaux ou inégaux, tantôt trois (Üpun- fa stricta), tantôt aucun (Mamillaria pusilla). Il y a tantôt des faisceaux cotylédonaires, tantôt pas. Le passage de la tige aux cotylédons se fait Suivant divers modes. Normalement diarche, la racine est quelquefois iie: bo STOCKBERGER (Warner W.). — The effect of some toxic solu- tion on mitosis. [Effet de quelques solutions toxiques sur la division "tud Botanical Gazette, XLIX, 6, juin 1910, pp. 401-429, 7 fig. exte, Ces recherches ont été effectuées sur des racines de Vicia Faba, obte- nues en faisant germer les graines sur du Sphagnum, puis en choisissant 400 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. des plantules comparables et les suspendant au-dessus des solutions toxiques de manière à n'y plonger que 20 millimètres de radicule. On a opéré ainsi en présence de solutions de sulfate de cuivre, de phénol, de sulfate de strychnine. L'eau distillée seule exerce au bout de quelque temps, sur les divisions cellulaires, des elfets retardateurs comparables à ceux des solutions cupriques trés étendues. Les structures achromatiques (fuseau, ec.) sont surtout sensibles aux poisons. Les toxiques, dans les conditions de l'expérience, ne produisent ni absence de divisions, ni cellules binucléées. Aucun des résultats obtenus ne peut étre comparé avec ceux signalés par Nemec dans l'action du sulfate de cuivre sur la racine du Vicia Faba. Le dédoublement du nucléole n'est pas du tout un stade préparatoire de la division directe, comme le dit Wasielewski. F. GuÉGUEN. MAIDEN (J.-H.). — A critical revision of the genus Eucalyptus. Vol. Il, 1** partie. [Revision critique du genre £ucalyptus] ; 11° partie de l'ouvrage, publié par l'État de la Nouvelle-Galles-du-Sud, 5^ pages et 4 planches lith. Sydney, 1910, Gullick. Espèces décrites et figurées : Æucalyptus Bosistoana, E. bicolor, E. hemiphloica var. nov. microcarpa et var. albens; Æ. odorata var: calcicultrix et var. nov. purpurascens et W ollsiana ; An Ironbark Bos, affine probablement à E. odorata; E. fruticetorum, E. acacioides, E. Thozetiana, E. ochrophloia, E. microtheca. F. G. HILL (T.-G.) et DE FRAINE (E.). — On the seedling structur? of Gymnosperms (IV.) (Structure de l'embryon des Gymnospermes]- Annals of Botany, XXIV, 94, avril 1910, pp. 319-333, 2 pl. et 9 fig- Ici sont sont étudiés les embryons des Gnétacées (Ephedra, Welwits- chia, Gnetum) ;-un Index général pour toutes les Gymnospermes étudiées dans l'ensemble du travail termine cette quatrième partie du Mémoire. F. G. NOUVELLE : ; : ; ; lté Notre confrère, M. A. Maige, vient d’être nommé professeur à la Facu des Sciences de Poitiers. RE rer s tm Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bullet": F. CAMUS. Coulommiers. —lmp. Paute BRODARD 0. Lignier............... C. Chatenier sms tete t, m tn ns ss... P.-A. Dangeard......... H. Duval et A. Reynier. Coste et Soulié ns 2 0.0.0 0.0 0.0 € + 0.0." tonnes H. Duval et A. Reynier.. Coste et Soulié D. Luizet ss $** 995 sd ere i bi. Pucug (P.). Valeur de l'hydrotimétrie en géographie botanique pour l'étude des accidents locaux........................,. Notes batologiques IH..........sseeeeeeee ee ls Nouvelles recherches sur la production expérimentale d'anomálies héréditaires chez le Mais : I. Réponse à M. E. Grifon..................,.,,,,. hh Présentation par M. FENovr d'un pied de Corallorrhiza innata fleuri à Paris.................,...........,... SÉANCE DU 12 Mai 1911. Décès de M. Léon Marchand et du général Paris..... Limites de secteurs botaniques autour de Montpel- lier (Suite et fin)........ 4,44... Valeur de l'hydrotimétrie en géographie botanique pour l'étude des accidents locaux (Suite) (Pl. VIII)......... Notes batologiques, H (Suite et fin)..................... Notes anatomiques sur l'ovaire de quelques Papavéracées. Plantes nouvelles, rares ou critiques du bassin moyen du Rhône................,.....,.....,444ese.e La panachure des feuilles et sa transmission par la greffe. Notes floristiques (Suile)................................ Ii. Cultures expérimentales des anomalies héréditaires du Mais de Pensylvanie (Zea Mays pensylvanica Bonaf.)... Un nouveau genre d'Algues..........:,...::,.. tI Vie et travaux de l'Abbé d'Audibert de Ramatuelle, bota- niste provençal (1740-1794)...............,............ Plantes nouvelles, rares ou critiques.............. ..... SÉANCE DU 26 mai 1911. Valeur de l'hydrotimétrie en géographie botanique pour l'étude des accidents locaux (Suile)................... Notes anatomiques sur l'ovaire de quelques Papavéra- cées (Sulle)... e eeeeeesseee ehh oett nnn Plantes nouvelles, rares ou critiques du bassin moyen du Rhône (Suite et fin) (Pl. IX)... ....................... Vie et travaux de l'Abbé d'Audibert de Ramatuelle, bota- niste provençal (1150-1794) (Suite et Jin)............... Plantes nouvelles, rares ou critiques (Suile)............. Contribution à l'étude des Saxifrages du groupe des Dac- tyloides Tausch. V (Pl. X)........... Dele nnn nn Le spectrogramme de croissance d'une Diatomée.......- M. BLaAniNeHEM présente et distribue des échantillons vivants de Capsella Viquieri......- ennt ttt A propos de la nouvelle espece de Bourse-à-pasteur, le Capsella Viguieri Blaringhem....... en nm ; A propos du Capsella Viguieri Blaringhem.............- Présentation d'un manuscrit de MM. Prranp et HARMAND. Offre d'un ouvrage de la part de M. Ant. MAGNIN....--- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. en t . — Flore fossile du Trias tomique des Mélobésiées. Applica- -orraine et en Franche-Comté.. 381 cation à la classification........ — LICHE (P) E 5 Étud ).—La Champagne crayeuse. The Indian Forest Records, I, 4... Lak e de 8tographie botanique.... 385 | New-York Agricultural Experiment Sta- Piae (0.). — Calamitozylon Morierei tion. Technical Bulletin. Fai AA e et sp. nov................. 388 | New-York Agricultural Experiment Sta- EN (4.). — Observations enr onal. tion. Bulletin, 314-315.............. ques plant bservations sur quel- Ne (E.). '— The seedling struc- Mir es de la Lorraine........ 389 | Dr Franse (Ec. — aaclacea Pag (M). — Botanische Studien ture of Certain ae Y The *n Tropen, $us SrocksERGER (Wanrser W.) — the Caupo (ieur pe) P" .. IR 390 effect of some toxic solution on mi- Pino Sa a emilla de LOSiS............... : faci - eot Istam ir Pii ORA ttt 391 | -Mares ().-H.)- — A critical revisi e Tentralvogeser. durch die Flora ed the genus pop pa ye t A ludo 5 PR... Hint (T. G.) et DE FRAINE (E.). — " ginérale de l'Indo-Chine t. 1,6. 393 e odios structure of Gymnos- PAUL). — Structure ana- perms IV. DONDE LE AMEN E E eos x LE LI * sms ear» qae rs "E eph» ao Poet MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO (Suite). 236 245 251 Uu 9 í f J Eid à AVIS IMPORTANTS relatifs à la Publication du BULLETIN l. — Les manuscrits, rédigés ne varietur et lisiblement, doivent être déposés le jour méme où sont faites les communications, faute de quoi leur impression est ajournée sans que les auteurs puissent élever de réclamatíon à cet égard Il. — Si les manuscrits sont accompagnés de figures destinées à être insérées dans le texte, celles-ci doivent être dessinées à la plume et au trait, ou bien au crayon Wolff sur papier procédé, ou consister en bonnes photographies, de maniere à en permettre la reproduction par les procédés zincographiques. | L'insertion de toute figure ne pouvant étre reproduite que par des procédés dilTérents reste soumise à l'approbation de la Commission du Bulletin. b» III. — Les auteurs reçoivent une épreuve en placards et en double exemplaire de leurs communications, la correction des autres épreuves étant faite parole Secrétariat. Les corrections doivent ètre retournées dans le délai maximum de trois jours au secrétaire-rédacteur, faute de quoi la correction est faite d'office par le Secrétariat. IV. — Lorsque les manuscrits dépassent la longueur réglementaire de 8 pages et qu'ils ne comportent pas de question de priorité, ils peuvent être publiés sous la rubrique : Mémoires publiés par la Société botanique de France. Ces Mémoires sont édités avec toute la célérité possible, mais sans garantie de date. Ils prennent place dans les volumes annuels à la suite des communications insérées aux séances ordinaires et sont fournis aux Membres de la. Sociéte sans majoration de leur cotisation. V. — Afin de permettre l'établissement des convocations aux séances, MM..les Auteurs sont instamment priés d'aviser le Secrétaire général huit jours à l'avance des communications qu'ils ont l'intention de présenter. t ci L'inscription à l'ordre du jour de tout travail parvenu au Secrétariat 8j ce délai ne peut étre garantie. nn Bureau et Conseil d'administration de la Société pour 191 Président : M. Maurice de Vilmorin. Vice-présidents : MM. Zeiller, Hue, Jeanpert, Magnin. Secrétaire général : M. L. Lutz. Secrétaires : Vice-secrétaires : MM. Gatin, Lormang. MM. F. Camu:, Sartory" Trésorier . Archivist? . M. Philippe de Vilmorin. M. E. Malinvaud. Membres du (onserl : - ; MM. Chauveaud, MM. Gagnepain, MM. Lecomte, " Dangeard, Griffon, Mangin, Dismier, Guérin, Poisson (J-), Friedel, Hickel, | . Prillieux. : Si j | : us al Tout ce qui concerne l'administration de la Société doit être D Secrétaire général à l'adresse suivante : 5 à RS hue dé M. Lutz, professeur agrégé à l'École supérieure de pharmacie. 4, ave” l'Observatoire, Paris (VI*). Le Secrétaire-rédacteur, Gérant du Bulletin: . F. Cauus. Coulommiers.— Imp. Paué BRODARD. E BULLETIN [SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE | FONDÉE LE 93 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU |7 aour 1875 TOME CINQUANTE-HUITIÈME (Quatrième série — Tour XI) 1911 i » Séance de juin 1911. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ | | RUE DE GRENELLE, 84 —— — Ts Bulletin de ia Société botanique de France parait par livraisons mensuelles. Le Bon à tirer de ce numéro a été donné le 5 septembre 1911. Ce fascicule contient les planches XL HIT et KHI. — AVIS IMPORTANT Par suite de l'augmentation croissante du nombre des communications et Vel sa répercussion sur les finances de la: Société, la Commission du Bulletin croit devoir rappeler à nos Confrères qué là Réglement limite la longueur des manu- scrits à huit pages d'impression par séance et à quarante pages pour l'année’ entière, au delà desquelles l'auteur doit sa collaboration pécuniaire, | Dans un intérêt commun, la Commission prie done très instamment MM. les. Auteurs dé dondenger le plus possible le texte (des Notes destiribes à d l'impression’ Tarif des tirages à part. ' Un tirage sous presse de 25 exempláires est accordé gratuitement à Messieurs les Auteurs qui en : feront la demande en remettant leur manuscrit. — Les Auteurs qui préferent des tirages à part a+ | réimposition, bénéficieront en; compensation d'une réduction: de 3 fr. 60 sur les prix: qi tarif éiessons | I Ub a 25 50 : 100 200 90 | NOMBRE DE FEUILLES EXEMPL. | EXEMPL. | EXEMPL. | EXEMPL. EXEMPL. —— | Une feuille (16 pages), réimposition, papier, tirage, fr. c. fr. c. fr. c. fr. c. et | pliure, piqûre et couverture passe-partout, del ns miss aih) ar couleur... ... .. 2... .. 1030 | 1140 | 1320 de py Trois quarts de feuille (42 pages). . . . . .,.,.|, ,9 60 | 1080 | 1260 | 1680 2 60! Demi-feuille (8 pages). . . . . . . . , . .. "| e» 7 20 9 60 14 40 16 80! Quart de feuille (4 pages). ..... eenaa’ .4 80 6 » 8 40 10 80 f 2e feuille en sus de la première . . , . , . . .. 9 » 10 20 11 40 M 40 Ri 90! |! Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. . . ,| 8 40 |: 9 60 10 80 | 13 80 16 80. i Demi-feuille en sus d'une feuille... . . . . . Y 480 6 » 1m | E ia 20! | | Quart de feuille — see... t8 60 4 80 7 20 30 | i | f iforme pat Tirage supplémentaire sans réimpoéflion: conforme aux nepie gratuits, prix unifo 95 exemp. 90 exemp. 75 exemp. 100 Wee: ET feuille ou fraction de f. : he api . , ' ; a s Teuitlo 3 fr. 60 dir. 20 4ír 50 4 fr. 80 |! Supplément de 0 fr. 30 par 25 exemplaires en plus. La composition d'un titre d'entrée spécial d'un tiers de page est de 1 fr. 20. der La composition d'un grand titre d'une page est de 3 fr. 60. En plus les frais de tirage et de per | La composition d'un faux-titre est de 2 fr. 40. En plus les frais de tirage et de papier (*)- La composition d'une couverture imprimée, sans page d'annonces, est de 9 fr. 40 si le ps la répétition de celui de la brochure. et de 4 fr. 80 si le titre est fait seulement pour as ture. En plus les frais de tirage et de papier e). iere L'addition à la couverture passe-partout dutitré! af la communication composé en carae texte est comptée 2 fr. 40. S'il y a des cerreetions,-eHes sont:comptées en sus Qfr. 95 l'heure’. Une gravure d^ unè page, intercalée dans le^ texte, ‘entraine un supplément de tira Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 80. i Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entraînant une modification da du Bull J6 P, 12 F. 0 pages du Bulletin, sera fait à ce Tarif . Gr 60 FE Es Lun *) Les ans de tirage et de papier des titres et couvertures seront comptés suivant le tarif du h i — Y EI EP rer PRE de De NE Ne PT ^ eiecit nm te à ns 5 t5 tali tre est uver cr han né aoa routes ni " dd J À ue de 2 fr- 4. ns la disposition de : SÉANCE DU 23 JUIN 1911 PRÉSIDENCE DE M. Ep. JEANPERT, VICE-PRÉSIDENT. M. F. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. M. G. Maire, récemment admis, a adressé une lettre de remerciement à la Société. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ Beauverie (J.), Les Champignons dits Ambrosia. — Étude histologique et cytologique du Merulius lacrymans. — Allocution prononcée à la Société botanique de Lyon. — La signification des corpuscules métachromatiques dans les cel- lules des céréales infectées par la Rouille. — La pourriture des Roses. — L'hypothèse du mycoplasma et les corpuscules métachromatiques. Blaringhem (L.), L'amélioration des crus d'Orges. — Parthénogénèse des végétaux supérieurs. — Mutation et traumatismes. — Les mutations de la Bourse-à-pasteur. | m Coventry (B.), Report on the Progress of Agriculture in India for 1909-10. —— Fouillade (A.), Vote sur l'Hordeum secalinum. — Sur les Agrostis alba, castellana et vulgaris. Gola (G.), Le Avene piemontesi della Sez. « Avenastrum » Koch. — Sopra una nuova planta infesta alle risaie del Vercellense. Hue (Abbé), Monographia generis Solorinæ Ach. l _Jeanpert (H.-E.), Vade-mecum du botaniste dans la région pari- Senne. Lecomte (H.), Notulæ systematicæ, M, 1. — Flore générale de l'Indo-Chine. fasc. 6. — La Chute des fleurs. Lesage (P.), Notes biologiques sur le Pellia epiphylla. Lignier (0.), Cycadoidea Fabre-Tonnerei sp. nov. — Essai sur l Évolution morphologique du Règne végétal. T. LV. (SÉANCES) 26 402 SÉANCE DU 23 JUIN 1941. Lignier (0.) et Tison (H.), Les Gnétales sont des Angiospermes apétales. Maire (R.), Notes critiques sur quelques Champignons récoltés pen- dant la Session de Dijon par la Société Mycologique de France (octobre 1909). Maire (R.) et Tison (A.), Recherches sur quelques Cladochytriacées. — Sur quelques Plasmodiophoracées non hypertrophiantes. — Nouvelles recherches sur les Plasmodiophoracées. Pampanini (R.), Za Woodwardia radicans Sm. a Ferrara e qualche altra felce della peninsola di Sorrento. — L'excurzione botanica di Pierr' Antonio Micheli all isola della Gorgona nel 1704. — Alcune varietà e forme nuove o poco note. — Le piante vascolari raccolte dal Rev. P. C. Silvestri nell Hu-peh durante gli anni 1904-1907. Pasquale (F.), Del fulcro germinale nelle pianticelle in germ nazione. — Ancora del fulcro germinale e sua funzione biologica. Posada (Andres), Estudios cientificos. Puran Singh, Note on calorimetric tests of some Indian woods. Rose (J.-N.), Studies of Mexican and Central American Plants, n° T. Rufz de Lavison (J. de), Du mode de pénétration de quelques sels dans la plante vivante. — Essai sur une théorie de la nutrition minérale des plantes vas laires basée sur la structure de la racine. Saccardo (P.-A.), Sylloge Fungorum, XX. Sargent (Ch. Sprague), 7rees and Shrubs, ll, ui. Schellenberg (H.-C.), Die Brandpilze der Schweiz. Setten (D.-J.-G. van), Eenige gegevens voor de Katoencultuur n Nederlansch-Oest-Indië. Virieux (J.), Quelques observations sur l’Asaret d' Europe. — Note sur le Dichotomosiphon tuberosus (A. Br.) Ernst. Mischococeus confervicola Næg. Wettstein (R. von), Handbuch des Systematischen Botanik, 2° Häfte. Magnin (Ant.), Charles Nodier, botaniste. Müller (Karl), Die Lebermoose (Rabenhorst's Kryptogamen-Flora)- Bulletin de l'Académie internationale de Géographie botanique, X 5 Bulletin de la Société d'Histoire naturelle des Ardennes, ^ 1908. ; Revue horticole. Journal de la Société d'Horticulture et de Botanid®® des Bouches-du-Rhóne, n** 681-684. cu- et le 9e Aufl., D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 403 Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France, XXIV, 1901, n° 1. Revue scientifique du Limousin, n°° 321-992, Mémoires de la Société nationale d'Agriculture, Sciences et Arts d'Angers, 5° série, XIII, 1910. Bulletin de l'Association pyrénéenne pour l'échange des plantes, 21° année, 1910-1911. Journal of Genetics, Y. 2. Annales mycologici, 1X, 3. Sitzungsberichte der Künigl. Preussischen Akademie der Wissen- schaften, 1-xx11. Sitzungsberichte der Kaiserl. Akademie der Wissenschaften in Wien, CXIX, 7-10, CXX, 1-2. Mitteilungen der Naturforschenden Gesellschaft in Bern, 1910. Botanikai Közlemények, 1911, 1-2. Bulletin de la Société d' Histoire naturelle de l'Afrique du Nord, I, 1909-10 Indian Forest Memoirs, IL, 1. Forest Bulletin, FIM Set 3 Memoirs of the Department of Agriculture in India, IV, 1, Contributions from the United States National Herbarium, XIII, 8. Revista de la Facultad de Letras y Ciencias de la Habana, Xl, 3. Bulletin de l'Agriculture aux Indes néerlandaises, XLV. M. Luizet fait passer sous les yeux des membres présents une série d'échantillons desséchés, de préparations et de dessins de Saxifrages et fait la communication suivante : Contribution à l'étude des Saxifrages | du groupe des Dactyloides Tausch. (Suite); PAR M. D. LUIZET. (O* article.) Le Saxifraga geranioides L. est assurément, de tous les Dac- 'yloides, le plus répandu dans la partie orientale de la chaine des Pyrénées ; on le rencontre à chaque pas et trés souvent dans le voisinage d'autres espéces, plus ou moins communes dans la Cerdagne, le Conflent, le Capsir, le Llaurenti, etc., © est-à-dire 40% SÉANCE DU 23 JUIN 1941. dans les conditions les plus favorables à la production d'hy- brides. On a vu avec quelle luxuriante variété abonde le Sazi- fraga Lecomtei Luizet et Soulié — S. geranioides L. = S. penta- dactylis Lap.; je ferai constater, plus tard, la méme profusion de formes parmi les représentants de l'hybride présumé S. gera- nioides L. => S. pubescens Pourr. Dans les deux cas, il est extrémement facile de donner une description satisfaisante des hybrides; les caractères distinctifs du S. pentadactylis Lap. et du S. pubescens Pourr. sont suffisamment tranchés pour qu'il soit aisé de retrouver leur empreinte à travers les déguisements du S. geranioides L. La tâche du descripteur est, au contraire, beaucoup plus délicate, en présence des hybrides du S. gera- nioides L. par des espèces dont les caractères distinctifs sont beaucoup plus subtils : S. moschata Wulf., S. confusa Luiz., S. fastigiata Luiz. La présomption d'hybridité est, cependant, tout aussi fondée entre ces espèces qu'elle paraît indéniable entre les précédentes; aucun botaniste ne s'y tromperait sur le terran. Les différences, entre les hybrides présumés et les types spécifi- ques, sont trés accusées et peuvent être mises en relief, avec clarté, dans une description et dans une figure, tandis que les dissemblances des hybrides entre eux ressortent obscurément sous l'aspect uniforme qu'ils empruntent à la combinaison ger®- nioides-moschata . a On comprendra donc que je me sois trouvé dans la nécessite d'attribuer une importance capitale à certaines particularités qui- en tout autre cas, n'auraient qu'une valeur secondaire : la cou- leur des pétales et de leurs nervures, le port de la plante, la te plus ou moins sombre du feuillage, la forme inattendue de cer- taines feuilles, etc. Aussi insisterai-je sur la nécessité d'étudier de telles plantes à l'état frais ou de n'entreprendre leur analyse. sur des échantillons d'herbier, qu'aprés les avoir soumis gen ramollissement préalable; tout essai de détermination sur (© plantes séches resterait incertain. is Il est utile, d'autre part, de faire cas de la présence des pue i présumés autour des hybrides et de la regarder, sinon or une preuve formelle, tout au moins comme une garantie e i faisante de détermination exacte. Pour dénommer les bye que j'ai l'honneur de présenter, je me suis conformé à l'atm? inte D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 405 tradition qui consiste à dédier chaque plante nouvelle à une personnalité sympathique de notre Société. Il me suffira de citer les noms de nos éminents et distingués confréres, MM. Mangin, Cosle, Sennen et Marty, pour qu'ils réunissent tous les suf- frages (Pl. XI et XII). X Saxifraga Costei Luizet et Soulié — S. geranioides L. = S. moschata Wulf. (sensu lato). z. = S. geranioides L. => S. moschata Wulf. 8. = S. geranioides L. => S. confusa Luiz. Y- = S. geranioides L. => S. confusa Luiz. var. y. S. tenuifolia Rouy et G. Camus. ; Ce trés remarquable hybride a été découvert pour la première fois, au Canigou, le 20 juillet 1910, par M. l'abbé Soulié, qui réussit, grâce à son habileté et à son zèle infatigable, à le retrouver peu de temps après à Bocacero, au Cambres d'Aze, dans la vallée de Llo, au Llaurenti, à la Porteille d'Orlu et au Puig de Prigue. La forme z. (Llaurenti, Puig de Prigue, Porteille d'Orlu) croit dans le voisinage du S. moschata Wulf. f. vulgaris Engl. (Monog. Sax., 1872, p- 174), bien reconnaissable à ses pétales étroits oblongs, atténués au sommet (dans les Pyrénées), à peine plus larges que les sépales, à peu prés de même longueur qu'eux, où un peu plus longs. Ses touffes, beaucoup plus robustes et plus volumineuses que celles du S. moschata, ont l'apparence de touffes réduites de S. geranioides L. Ses fleurs sont grandes, tubuleuses, à pétales étalés dans leur partie supérieure, blan- chàtres ou blanes, faiblement jaunâtres après la dessiccation, à trois nervures d'un jaune verdâtre ou brunàátre, à limbe obovale oblong, tantôt atténué en onglet, tantót arrondi à la base et dépourvu d'onglet. Les sépales linéaires, allongés, atténués au Sommet, rappellent les sépales du S. geranioides. Toutes ses feuilles sont pétiolées et divisées en 3-5 lobes linéaires ou sublancéolés, entiers, généralement atténués au sommet; il est extrèmement rare de constater, dans les rosettes, la présence de feuilles entières, toujours accidentelles et peu nombreuses, mais les feuilles caulinaires et les bractées inférieures sont tantót *hléres, tantôt 2.3. fides. Ses hampes, hautes de 7 à 9 cm. (inflor, comprise), portent 3-7 fleurs en cyme assez lâche, à 406 SÉANCE DU 23 JUIN 1914. pédoncules plus ou moins longs 1-2-flores. La pubescence glan- duleuse est plus faible que dans le Saxifraga geranioides, mais plus accentuée que dans le S. moschata form. vulgaris et plus ou moins accompagnée, sur les bords des pétioles, de poils simples allongés. La forme $. (Canigou, Bocacero, Vallée de Llo, Cambres d'Aze) parait plus commune que la forme o.; elle croit dans le voisinage du S. confusa Luiz., trés facile à reconnaitre à ses pétales ovales manifestement plus larges et plus longs que les sépales. Très voisine de la forme z., avec laquelle on pourrait, à première vue, la confondre, elle s'en distingue par son aspect vert Jaunátre, par ses feuilles moins allongées à lobes plus courts et moins alténués au sommet el plus obtus, à pétioles ordinaire- ment plus larges et moins longs, par ses pétales plus blancs, à nervures jaunâtres, arrondis à leur base, rarement atténués en onglet. Dans la forme y., récoltée dans la vallée de Llo, on observe souvent, à l'extrémité de rejets stériles placés à l'aisselle des feuilles infra-basilaires inférieures, des feuilles que lon ne rencontre ni dans la forme z., ni dans la forme f., chez les- quelles une feuille entière est toujours rare et accidentelle parmi toutes les feuilles 3-5-fides. Ces feuilles sont entières, courtes. obovales ou obovales oblongues trés obtuses, rappelant tout à fait les feuilles infra-basilaires si caractéristiques du S. confusa Luiz. var. y. S. tenuifolia Rouy et G. Camus; ces feuilles sont mélangées à des feuilles cunéiformes subsessiles trifides à lobes obtus. De plus, dans la variété y. du S. Costei, les pétales Men larges, obovales à peine onguiculés; ce second caractère, d'une importance capitale, confirme le rapprochement de la variété tenuifolia, chez laquelle les pétales sont souvent ovales arrondis et non ovales ou ovales oblongs comme dans le type S. confusa. Diagnose latine. — Cæspitosa, caudiculis numerosis, sublignosis i^ subherbaceis, foliis vetustis fuscis vestitis; caulibus erectis, plus minus! pilosiusculis atque glanduloso-pubescentibus, 3-8-floris, subcorymbosr Folia basilaria, supra- atque infra-basilaria, plus minusve jp atque glandulosa, profunde palmato-trifida, lobis sublanceolatis 46 sd culis vel sublinearibus obtusiusculis, integris vel bifidis; petiolo es minusve ciliato, sæpius basi dilatato, uninervio, tantummodo apice : ; " ASTE is late- nervio petiolata; folia caulina sublinearia, integra vel 3-3-fde, ar ralibus anguste linearibus, brevibus; bracteæ atque prophy^à Bü soc Do) de HP T. LVIIE 4911] D M xA bostat B PL UN uS f e o x S Mangini ago daila x A losi d Lagelu duli 3 Saxifraga Mangini et S. Costei Luiz. e! Soul. D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 407 lanceolata, obtusiuscula. Pedicelli floribus longiores vel breviores. Calycis laciniæ lineari-lanceolatæ, acutiusculæ, tubo longiores. Petala obovato- oblonga, vel oblonga, rarius obovata, plus minusve basi rotundata vel ungui- culata vel subunguiculata, albida, exsiccatione paulo flavescentia, trinervia, laciniis duplo longiora atque latiora. Styli et stamina lacinias calycinas æquantia. Capsula... Semina.... 2. = S. geranioides L. z> S. moschata Wulf. Folia plerumque longe petio- lata lobis sublanceolatis, elongatis, acutiusculis. Petala alba vel subalbida, D E vel oblonga, nervis viridibus vel luteo-viridibus vel fusco- uteis. P. = S. geranioides L. S. confusa Luiz. Folia luteo-viridia, latius et brevius petiolata, lobis brevioribus obtusiusculis. Petala alba, nervis luteis, oblonga, raro basi attenuata vel subunguiculata. y. = S. geranioides L. = S. confusa Luiz. y. S. tenuifolia Rouy et G. Camus. Folia basilaria atque infra-basilaria late petiolata, lobis latis, brevibus, obtusis; folia rosularum sterilium infra nascentium partim cuneato-trifidu subsessilia, partim integra, obovata vel obovato-oblonga, obtusissima. Petala alba /ate obovata vix unguiculata. X Saxifraga Manginii Luizet et Soulié — S. geranioides L. = S. fastigiata Luizet. Cette plante a été récoltée une seule fois par M. l'abbé Soulié, au Llaurenti, le 30 juillet 1910, entre le pic de Campras et le Roc Blanc, dans le voisinage immédiat des deux parents présumés. Elle risquerait fort de rester rarissime, si l'abondance en Cerdagne du S. geranioides L. et du S. fastigiata Luiz. ne laissait pas l'espoir de la rencontrer dans les vallées d'Eyne et de Llo. Le S. Manginii est plus robuste et d'un aspect plus sombre que le S. Coste; les feuilles de ses rosettes stériles axillaires sont d'un vert foncé qui rappelle tout à fait la couleur du feuil- lage du S. fastigiata. On le reconnait immédiatement 4 ses pétales d'un blanc jaunátre, obovales-suboblongs atténués dans leur tiers inférieur et à 3 nervures verdätres, aux lobes de ses feuilles nettement obtusiuscules et à ses sépales linéaires sublancéolés obtus. Sous tous les autres rapports, on pourrait le confondre avec le S. Costei, avec d'autant plus de facilité qu'il présente l'anomalie de ne pas étre aussi pubescent glanduleux que l'exi- Serail sa parenté avec le S. fastigiata. Diagnose latine. — Cæspitosa, tota pubescenti glandulosa, caudiculis sublignosis, elongatis, feliis vetustis obtectis, caulibus floriferis erectis Parce glanduloso-pubescentibus, 1-foliatis, 6-10-floris, laxe corymbosis, pedunculis 1-2-floris. Folia omnia petiolata, profunde trifida, lobis linea- ribus vel sublanceolatis obtusiusculis, integris, lateralibus integris vel bifidis, Petiolo plus minusve elongato atque basi dilatato, uninervio; basilaria 408 SÉANCE DU 23 JUIN 1911. atque infra-basilaria pilosiuscula præsertim in margine petiolorum subciliata; bracteæ et prophylla sublinearia, integra, obtusiuscula ; bracteæ inferiores sepe trifidæ subpetiolatæ. Calycis laciniæ lineari-sublanceolatæ, obtusæ, tubo longiores, distincte trinerviæ, nervis apice confluentibus. Petala luteo-albida, suboblongo-obovata, valde basi attenuata, subunguiculata, trinervia nervis viridibus, laciniis duplo longiora atque latiora. Stamina et styli subæqualia lacinias haud superantia. Capsula.... Semina... X Saxifraga Sennenii Luizet — S. fastigiata Luizet = S. confusa Luizet. J'ai découvert cet hybride au val d'Eyne, en juillet 1890, en méme temps que ses deux parents, dont je ne devais reconnaitre la véritable nature qu'au cours de mes nou- velles recherches, en juillet et aoüt 1910. Je lavais considéré d'abord comme un hydride probable du S. moschata Wulf. et du S. pubescens Pourr.; mais j'ai dà abandonner celle hypothèse à cause de l'abondance, au Val d'Eyne, du S. confusa Luiz., qui remplace (totalement peut-être) l'espèce de Wulfen. Sa présence à proximité des touffes des S. fastigiata et S. con- fusa, les caractères de similitude qu'il présente avec ces espèces, et qui rendent souvent sa détermination exacte extrémement difficile, les différences importantes qui le séparent du S. Jean- perti Luiz. — S. pubescens Pourr. = S. confusa Luiz. (que j'aurai le plaisir de faire connaitre après la publication de mes études sur le S. pubescens), toutes ces raisons m'ont détermine à le regarder comme l'hybride présumé S. fastigiata => S. COn- fusa. M est matériellement impossible de reconnaitre avec ui litude le S. Sennenii en herbier, si l'on n'a pas le soin d'en faire la préparation, et de la comparer à celles des S. confusa * S. fastigiata, dans le cas où l'on ne connait pas très bien les deux espéces. Sur le terrain, on le distingue avec moins de dif- ficulté, dans ses formes le plus nettement intermédiaires entre les parents : si, par son feuillage pubescent-glanduleux, i se rapproche du S. fastigiata, on remarquera que ce feuillage * une teinte verle moins sombre, que les feuilles sont. plus minces, plus étroites, les hampes moins épaisses, les Km d'un jaune plus pâle, moins verdâtre, et à nervures diversemer colorées en vert, en brun ou en orangé; si, au contraire, Par ses touffes courtes et serrées, à feuilles fines et étroites, zin rapproche du S. confusa, on observera que les feuilles jeune L. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 409 sont couvertes de poils glanduleux beaucoup plus abondants que dans cette espèce, qu'elles portent sur leur face supérieure quelques sillons (nervures saillantes fines aprés la dessiccation), que les pétales prennent une forme obovale oblongue et les hampes une épaisseur el une pubescence glanduleuse plus sen- sibles, enfin que les pédicelles et les diverses parties du calice sont entièrement recouverts de poils glanduleux serrés. Diagnose latine. — Cæspitosa, tota pilis glandulosis plus minusve obsita; caudiculis sublignosis vel subherbaceis, brevibus, foliis vetustis obtectis; caulibus floriferis erectis, oligophyllis, 1-4-floris cymosis, pedunculis unifloris. Folia supra-basilaria linearia plerumque integra, rarius 2-3-fida, obtusa, lobis lateralibus angustis atque brevissimis ; basilaria atque infra- basilaria petiolata vel subpetiolata, cuneata 2-3-4-fida, lobis linearibus obtusis, nervis exsiccatione distincte prominulis; caulina 1-2 integra, linearia, obtusa, petiolata 2-3-fida; bracteæ et prophylla linearia, integra, obtusa. Petala ovata vel ovati-oblonga, lutea vel luteo-albida, fere duplo latitudine et longitudine lacinias calycinas superantia, trinervia, nervis viridibus vel luteis, vel croceis vel fusco-luteis. Calycis lacinia lineari- lanceolatæ, obtusæ. Stamina et styli subæqualia lacinias æquantia. Cap- sula.... Semina.... X Saxifraga Martyi Luizet et Soulié — S. pentadactylis Lap. & S. moschata Wulf. (sensu lato). z. — S. pentadactylis Lap. = S. moschata Wulf. 8. = S. pentadactylis Lap. = S. confusa Luiz. Cet hybride, fort élégant, qui a une trés grande ressemblance avec les petites formes du S. pentadactytis Lap., a été rencontré par M. l'abbé Soulié pour la première fois, à la Coume de Ponteils, le 28 juillet 1910, puis, peu de temps aprés, au Llau- renti, au Puig de Prigue, au Puig de Camporeils, à la Porteille d'Orlu et au Puigmal, presque partout, en somme, où abonde le S. pentadactylis. Malheureusement les premières formes recueillies ne laissèrent pas soupconner, tout d'abord, linté- „1. On ne saurait confondre le S. Sennenii avec le S. Jeanpertii dont je viens de parler : chez ce dernier, les pétales sont blancs, obovales, et munis de trois nervures jaunes; ils ne deviennent jaunâtres qu'en se desséchant. Les feuilles basilaires et infra-basilaires du S. Jeanpertii, fai- lement nerviées, méme aprés la dessiccation, permettent de distinguer cet hybride, d'une manière très nette, du S. intricata Lap. qui lui res- semble à Première vue et pour lequel il a pu être pris dans certains Cas : Je n ài jamais, en effet, réussi à rencontrer l'espèce de Lapeyrouse, au val Eyne où elle a été indiquée, ni à en découvrir un seul échantillon authentique, de cette provenance, dans aucun herbier. 410 SÉANCE DU 23 JUIN 1941. ressante origine de cette plante; il fallut attendre le dépouillement et l'examen attentif de toutes les récoltes du Saxifraga pentadac- (ilis. Aussi les renseignements que je possède, à l'heure actuelle, sous le rapport des présomptions d'hybridation du S. pentadac- tylis Lap., par le moschata Wulf. ou par le S. confusa Luiz., sont-ils trés incomplets. Toutefois la forme a., découverte au Puig de Camporeils, avait vivement fixé l'attention de M. l'abbé Soulié, qui ne manqua pas de recueillir, au voisinage de l'hy- bride encore insoupconné, des écbantillons authentiques de S. moschata Wulf. Je me contenterai de signaler l'existence probable de la forme 8., qui se trouve assurément, mais sans signes certains, parmi les nombreux échantillons de S. Marly! que j'ai l'honneur de présenter; je ne saurais aller plus lom dans la voie des présomptions à son sujet, ce serait m'écarler imprudemment des principes d'exactitude si justement en hon- neur à la Société botanique de France. Aprés avoir donné la diagnose de l'hybride, établie d'aprés l'examen d'ensemble des exemplaires que je possède, je me bornerai à donner celle de la forme a., récoltée au Puig de Camporeils, dans le voisinage certain des parents présumés. M. l'abbé Soulié doit parcourt. cette année encore, les Pyrénées Orientales; il y récoltera pro bablement le S. Martyi, sous toutes ses formes, et il rapportera, sans doute, toutes les précisions nécessaires pour qu une des cription de la forme $. puisse être publiée. Je crois volontiers que le S. Martyi a été pris par mad rousse pour l'une des formes de son S. nervosa, car j'ai vame- ment cherché cette espèce dans les Pyrénées Orientales, el je n'en ai jamais vu, dans les herbiers, d'échantillons authentiques autres que ceux provenant des Pyrénées Centrales. C'est faire comprendre que le S. Martyi n'a souvent plus, du 5. pentadac tylis Lap., que son port raide, le brillant et la glabréité de Bd feuilles, l'ampleur de ses fleurs et qu'il ressemble sous tous l'E autres rapports au S. moschata Wulf. ; Les nombreuses préparations de S. Martyi, que je Pr t confrères de bien vouloir examiner attentivement, démon la variété des formes de cet hybride : forme élancée à guid longues, étroites, un peu raides (comme de Ponteils, Porte d d'Orlu;) — forme plus robuste à feuilles plus épaisses 0U P mes BU Soc. bot. de Pr. ps BI MO DL Hr. 54 Pu YT, M] nev reor nnn LO Saxifraga Sennenii et S. Martyi Luiz. et Soul. L. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 411 fortement nerviées, à fleurs blanchâtres ou jaunâtres (Llau- renli, Puig de Prigue, Puigmal); — forme extrémement menue à feuilles finement nerviées et à pétale jaune-verdâtre (Puig de Camporeils). Je signalerai la présence de feuilles entiéres, sublinéaires, trés obtuses, soit dans les rosettes sté- riles où elles abondent, soit sur les hampes où elles sont plus rares; je ferai observer que, si les feuilles varient dans leur consistance, dans la longueur de leurs lobes ou de leur pétiole, ces variations restent étroitement renfermées entre les limites des caractéres des deux espèces, qu'il en est de même de la visi- bilité des sillons ou des nervures saillantes sur les faces des feuilles, et de la glabréité générale de la plante, trés rarement absolue, et coincidant alors avec l'absence de toute nervure sail- lante sur les feuilles (Porteille d'Orlu). Les hampes, les pédi- celles surtout, ainsi que les diverses parties du calice, laissent toujours apercevoir une plus ou moins grande quantité de glandes sessiles; les pétales sont tantót ovales, tantót obovales, tantôt elliptiques, et peuvent être atténués ou arrondis tout aussi bien à leur sommet qu'à leur base; ils sont ordinairement grands, blancs, blanchátres ou jaunátres. En résumé, quand tels Caractères, propres au S. pentadactylis, s'affirment, tels autres caractères particuliers au S. moschata ne manquent pas , ^ apparaitre. Diagnose latine. -— Cæspitosa, glabrescens, rarius omnino glabra, parce viscosa vel resinacea, caudiculis numerosis suffruticosis sel sublignosis, plus minusve crassiusculis, foliis vetustis obtectis; caulibus floriferis erectis, okani, 2-6-floris cymosis, pedunculis 4- raro 2-floris. Folia supra- asilaria plerumque vel partim sublinearia, integra, obtusa, vel 2-3-fida, mures lobis linearibus obtusis divaricatis; basilaria 3-fida, lobis linea- x us obtusis divaricatis, nervis plus minusve prominulis, petiolo elongato wi vix dilatato; infra-basilaria brevius petiolata, raro sublinearia integra ve! subintegra, obtusa ; omnia plus minusve parce glandulosa; caulina vulgo petiolata trifida, lobis linearibus, obtusis, divaricatis, rarius linearia dris obtusa; bracteæ atque prophylla linearia, integra, obtusa. Calycis dr sublanceolatæ acutiusculz vel obtusiusculæ. Petala elliptica, vel J0va ` à $ 4 * "e dt oj ovata, nunc apice vel basi attenuata, nunc apice 5e uer ips n > Qba vel subalbida vel ochroleuco-chlorantha , trinervia, (acintas ré bp latitudine et longitudine duplo superantia. Stamina stylis longiora Cinlas vix æquantia. Capsula.... Semina.... diu Se TS pentadactylis Lap. => S. moschata Wulf. (unice e speciminibus in ó "g de Camporeils lectis). Caudiculi foliis vetustis atrofuscis vestiti. Folia Minn subglabra, supra-basilaria plerumque 2-3-fida, rarius linearia, sra; basilaria lobis anguste linearibus, obtusis, divaricatis, lateralibus 42 SÉANCE DU 23 JUIN 1911. nonnunquam bifidis, ut infra-basilaria trifida, sulcata vel exsiccatione eleganter nervosa. Petala ochroleuco-chlorantha, obovata, apice atque basi attenuata, trinervia, nervis luteis. Flores 2-3 longiuscule pedunculati. Pedunculi et calyces parce glandulosi vel subglabri. 5. — S. pentadactylis Lap. = S. confusa Luiz. — Dilata. M. Luizet résume au nom des auteurs la communication ci-dessous : Plantes nouvelles, rares ou critiques; (Suite) !. PAR MM. LEs ABBÉS COSTE ET SOULIÉ. Aquilegia aragonensis Willkomm ¿n Willk. et Lange Prodr. Flor. hisp., IM (1880), p. 966; Thellung in Léveillé, Le Monde des plantes, n° 64 (mai 1910), p. 23. — A. pyrenaica forma pubescens Willkomm in Suppl. Prodr. Flor. hisp. (1893), p. 321. Plante vivace de 20-30 cm., à souche assez gréle, oblique, surmontée des débris des anciennes feuilles; tige dressée ou ascendante, asser robuste, densément pubescente-glanduleuse excepté tout à fait à la ped simple ou plus souvent portant 2-6 rameaux raides et dressés; feuille presque toutes basilaires, de grandeur moyenne, épaisses, glauques glabres ou glabrescentes, à pétioles un peu épais et beaucoup plus ipe: que le limbe; celui-ci simplement terné, à segments portés chacun "d un pétiolule glabre aussi long ou plus long que le limbe, arrondis lus cœur à la base, profondément divisés en 3 lobes arrondis, entiers ou p 1. Nous avons omis dans notre précédent article (p. 322) la diagnos? latine du Cochlearia aragonensis. Nous la rétablissons ici. Cochlearia aragonensis Coste et Soulié. — Planta biennis, glabra, radice fibrosa, elongata. Caules ascendentes aut :a sub- basim ramosissimi, diffusi, graciles, angulosi, rubescentes. Folia est carnosa, supra obscure viridia, infra plerumque rubescentia, ac (4-8 mm. diam.), radicalia et inferiora æque lata ac longa, cordato sh. ra limbo in petiolum canaliculatum æquilongum subito contracto, ps aut sæpius utrinque et ad summum dentem parvulum callosum gere a saperiora pauca, oblonga aut lanceolata, integra, sessilia. Flores P a (5 mm. diam.) numerosi, inodori; sepala stricta, ad basim #1 iorà; lutescentia; petala alba, truncato emarginata, calyce duplo long stylus 4 mm. longus; racemi fructiferi elongati, pedunculis dp a strictis, inferioribus remotis, superioribus in corymbulos pes summum floriferos congestis, cunctis fructu brevioribus aut P elliptico paululo longioribus. Silicula» parve (4 mm. long., 2 mm. lat), maturis lanceolatæ, utrinque attenuatæ, septo angusto, elliptico, n tructis- valde caducis, convexis, nervo dorsali et nervulis reticulatis a ævià- Semina pauca (1-3 in unoquoque loculo), parva, luteola, ovalia, fer 20-50 cm. alla erecti, jam à COSTE ET SOULIÉ. — PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. 413 souvent subdivisés en 2-4 lobules peu profonds; feuilles caulinaires peu nombreuses et trés réduites, pubérulentes, simples ou à 2-3 segments entiers; fleurs 1-6, petites (moins de 2 cm.), d'un bleu plutôt pâle mais uniforme, pubérulentes en dehors, penchées sur des pédoncules raides fortement pubescents-glanduleux; sépales lancéolés, à pointe légèrement verdâtre; pétales à éperon droit, un peu épaissi et courbé au sommet, plus long que la lame arrondie; étamines saillantes, à anthères d'un beau jaune; staminodes linéaires-aigus, ondulés aux bords, uninervés; styles recourbés et glabrescents au sommet, égalant à peine les étamines; follicules petits (15-18 mm. de long), densément pubescents-glanduleux. HAUT-ARAGON : Probablement entre Torla et Boucharo, leg. Souberville le 4°" août 1877; rochers de Cotatuero au-dessus de Casa d'Olivan, dans la vallée d'Arassas, entre 1 700 et 1 800 m., leg. Jos. Braun le 3 août 1907. La description qui précède a.été faite d'après trois exem- plaires en fleurs et fruits que nous devons à la gracieuse obli- geance de nos confréres suisses présents à la session de Gavar- nie, MM. Braun, Brockmann et Thellung. M. Jos. Braun, de . Coire, qui venait de récolter cette rarissime plante à Cotatuero, voulut bien nous en faire part et nous demander notre avis. Nous ne pümes alors lui donner satisfaction, et nos trois exem- plaires, intercalés sans nom dans notre herbier, étaient presque tombés dans l'oubli, quand M. Thellung, de Zurich, publia dans Le Monde des Plantes (loc. cit.) ses Quelques souvenirs inédits de l'excursion de la Société botanique de France dans les Pyré- nées en 1907. Dans cette intéressante Note, notre savant confrère fait l'his- torique de notre Aquilegia et se demande quelle est sa valeur et quelle place il doit occuper dans la botanique systématique. On remarquera d'abord que notre description n'est pas tout à fait conforme à celle que Willkomm a donnée (loc. cit.) de Son A. aragonensis. Rien d'étonnant à cela, puisque cet auteur nous déclare que sa description a été faite d'aprés un exem- plaire unique et uniflore, communiqué par H. Loret, exemplaire récolté sans doute par Souberville entre Torla et Boucharo le i" août 1877. Il est probable toutefois que la plante décou- verte par Souberville ne diffère pas de celle découverte, juste lrente ans aprés, par M. Braun dans les éboulis calcaires de Cotatuero. Willkomm rapproche l'A. aragonensis de l'A. pyrenaica DC. * Il en a, dit-il, le port, mais il en est bien distinct par la forme des folioles, l'indument et la structure des pétales. » En effet, 444 SÉANCE DU 23 JUIN 1911. ajoute M. Thellung, « il en differe nettement par la tige densé- ment pubescente dés la base, par les segments des feuilles non cunéiformes, mais arrondis-subcordés à la base, par les fleurs de moitié plus petites, et surtout par les nectaires (pétales), dont l'éperon est plus long que le limbe, au lieu d'étre plus court ou à peine aussi long ». Il nous semble que les deux plantes sont nettement et méme spécifiquement distinctes. Contrairement à l'affirmation de Will- komm, leur port est bien différent. Nos trois exemplaires d'Aqui- legia aragonensis nous montrent une plante assez robuste el rameuse, pluriflore, avec feuilles assez grandes, et fleurs au contraire trés petites. L'A. pyrenaica, que nous avons tant de fois observé dans ces montagnes, s'en éloigne à première vue par sa tige trés gréle, presque toujours simple et uniflore, par ses feuilles bien plus petites et autrement divisées, par ses fleurs d'un bleu plus intense, 2-3 fois plus grandes, à éperon droit et bien plus gréle, par ses follicules plus petits (12-15 mm. au lieu de 15-18 mm. de long). On sait que Willkomm, aprés avoir décrit comme espèce l'A. aragonensis dans le corps de son ouvrage, ne le considère plus dans le Supplément (loc. cit.) que comme une forme pubes- cente et à fleurs concolores de lA. discolor Levier et Leresche, dont il fait sa variété 8. discolor de l'A. pyrenaica. L'A. dis- color, qui n'a été trouvé qu'une seule fois, en 1878, aux Picos de Europa, province de Santander, nous est inconnu. Il difière de l'A. pyrenaica, d'après Willkomm, par sa tige basse et presque toujours uniflore, par ses fleurs presque deux fois plus petites et discolores, les sépales bleus et les pétales blancs. parait, ajoute M. Thellung, bien voisin de FA. aragonensts, « mais en diffère, d’après la description et la planche, par les fleurs un peu plus grandes, à sépales ovales, largement arrondis à la base et apiculés au sommet, et par ses nectaires d'un blanc pâle, à éperon aussi long que le limbe. Je crois toutefois avec M. Braun qu'il n'y a en tout cas pas lieu de regarder l'A. ara- gonensis comme une variété (ou une forme d'une variété) de l'A. pyrenaica, mais qu'il s'agit, sinon d'une espéce distincte, du moins d'une sous-espèce ou d'une race prononcée. » Et notre judicieux confrère conclut ainsi : « La nomenclature adoptée COSTE ET SOULIÉ. — PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. 445 par M. Gürke (in Richter PI. Europ, Il, 3 [1903], 425) : A. dis- color Lev. et Ler. 98. aragonensis (Willk.) Gürke, semble, d'aprés l'état actuel de nos connaissances, étre la plus con- forme à la réalité ». Il serait encore intéressant de comparer lA. aragonensis Willk. avec PA. hirsutissima Timb.-Lagr. (A. vulgaris var. hirsutissima Lapeyr.; A. viscosa Benth.; A. pyrenaica var. deci- piens G. et G.; A. Kitaibelii var. minor Rouy et Fouc.). Mais ce curieux Aquilegia des Corbières, que nous avons vu à Nar- bonne dans l'herbier de M. Gaston Gautier, nous est trop impar- faitement connu pour que nous osions le mettre en comparaison avec la plante de la vallée d'Arassas !. Cistus Pouzolzii Delile en Basse Lozére. — Cette rare espéce était localisée, en France, dans les Cévennes siliceuses du Gard et de l'Aveyron. Dans ce dernier département, elle n'est connue que sur un point de la commune d'Arnac, à l'extrémité méri- dionale de l'arrondissement de Saint-Affrique, dans la vallée du Dourdou, tributaire du bassin de la Garonne. Toutes les loca- lités des Cévennes du Gard appartiennent au bassin méditer- ranéen et aux arrondissements du Vigan et d'Alais. Autour du Vigan, le C. Pouzolzii est connu au Mas de Quinti, et dans le bois des Fourières prés Montdardier, où l'ont récolté avant nous Do Pouzolz, Diomède Tueskiewicz et Anthouard. Dans larron- dissement d'Alais, on le rencontre dans maintes localités situées entre cette ville d'une part, Génolhac et Bessèges de l'autre, notamment à La Grand'Combe, La Vernarède, Chamborigaud, Peyremale et Bordezac. Les plus anciens botanistes qui l'y ont Observé paraissent étre De Pouzolz, Jordan, Gonnet et Loret. Toutes ces localités du haut arrondissement d'Alais se trou- reg dans le voisinage de la Lozère et de l'Ardèche, on pouvait Présumer que le Ciste de Pouzolz croissait pareillement dans indi) page pendant l'impression. — Le 28 juin ss de ipe Mur ans les montagnes de —— a découvert : Vue vin a nt abondamment entre 1500 et 2000 mètres dans dí au nord de Huesca. Ici, la plante est plus petite dans toutes ses riri m à Cotatuero ; elle est plus briévement mais entièrement pubes- Slanduleuse; tous les autres caractères sont ceux de l'A. arago- ae Il est probable que cette intéressante espéce croit en d'autres Calités des Pyrénées espagnoles. 416 SÉANCE DU 23 JUIN 1911. ces départements limitrophes. Nous n'avons pas eu encore loccasion de visiter les alentours de Bordezac. village situé tout à fait sur les confins de l'Ardéche, et d'oü celte Cistinée doit presque à coup sûr s'étendre sur le territoire ardéchois. Mais l'un de nous ayant herborisé ce printemps en Basse Lozére a eu la satisfaction de rencontrer, le 27 mai, le Cistus Pouzolzii en pleine floraison dans ce département entre Saint-Etienne-Vallée- francaise et Mialet. Cette localité, dont l'altitude ne dépasse pas 250 mètres, est située dans la vallée du Gardon de Mialet et appartient encore au bassin méditerranéen. Cistus populifolius L. et >< C. corbariensis Pourret (C. popu- lifolius »« salviæfolius) dans les Cévennes de la Lozère et du Gard. — Le C. populifolius n'était jusqu'ici connu, dans la flore francaise, que dans l'Aude en diverses localités des Corbières, et dans l'Hérault autour de Saint-Chinian, où il abonde. Il en est de même du C. corbariensis, hybride du C. populifolius et du C. salviæfolius, qu'on rencontre assez abondant partout où ces deux espèces croissent ensemble. Le 22 mai 1907, l'un de nous, herborisant à Saint-Etienne- Vallée-française (Lozère), ne fut pas peu surpris de voir plu- sieurs coteaux entièrement couverts de C. populifolius, mélangé avec les C. corbariensis et C. salviæfolius, qui étaient moins apparents. Il les a revus en pleine floraison aux mêmes lieux le 27 mai de la présente année; et deux jours après, s'étant avancé sur les terres de Saint-Paul-la-Coste, qui appartiennent au Gard, quelle n’a pas été sa joie de voir ces trois mêmes sous-arbrisseaux croissant en grande abondance sur une lon- gueur de plusieurs kilomètres dans une région sauvage 0" jamais un botaniste n'avait pénétré! L'altitude de cette nou- velle localité est d'environ 350 mètres, tandis que celle de Saint- Etienne ne dépasse guère 250. La découverte des C. populifolius et C. corbariensis dans le Gard et la Lozère est une bonne acquisition pour la flore des Cévennes. X< Cistus Sahucii(C. salviæfolius >< umbellatus) Coste et Soulié en Lozère, et exclusion de l Helianthemum alyssoides Vent. de la flore des Cévennes. — Dans notre précédente communication, COSTE ET SOULIÉ. — PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. 417 aprés avoir décrit ce nouveau Cistus, nous ajoutions (voy. plus haut, p. 325) : « Cet hybride est à rechercher dans les basses montagnes de l'Aude, des Pyrénées-Orientales, de la Lozère, où les C. salviæfolius et Helianthemum umbellatum végètent abondamment dans des stations identiques ». Nos prévisions n'ont pas tardé à se réaliser. Le 27 mai, le méme jour que nous découvrions en Lozère le C. Pouzolzii, non loin des C. populi- folius et C. corbariensis, nous avions la bonne fortune de ren- contrer le C. Sahucii végétant au milieu des parents dans un terrain absolument semblable à sa localité classique des envi- rons d'Ardouane (Hérault). Cette nouvelle localité peut étre ainsi précisée : Lozère, à Sainte-Etienne-Vallée-francaise, crêtes schisteuses vers Sainte-Croix, altitude 500 mètres. Si maintenant nous consultons les auteurs qui ont écrit sur la flore de ces contrées, nous trouvons indiquée dans cette méme localité une autre Cistinée que jusqu'ici nous avons vai- nement recherchée dans nos Cévennes. Il s'agit de l'Helianthe- mum alyssoides Nent., que Lecoq et Lamotte dans le Catalogue des plantes vasculaires du Plateau central (1847), page 79, et que plus tard en 1877, Lamotte dans son Prodrome de la Flore du Plateau central, page 111, signalent en Lozère dans les « Débris des rochers schisteux près Sainte-Croix, Saint-Etienne-Valfran- cesque ». L'Helianthemum alyssoides est une espéce occidentale qui s'avance cependant dans les plaines du Centre de la France jusque dans le Cher. Son port étant à peu près le mème que celui de notre C. Sahucii, on excusera facilement les botanistes cévenols, qui vivaient à une époque où l'hybridité dans le genre Cistus était à peine soupçonnée, d’être tombés dans une erreur grossière en confondant un produit bâtard et stérile avec une espèce de bon aloi. Lamotte, en effet, n'est pas le seul bota- niste qui ait commis cette erreur. Dans sa Flore du Gard (t. 1, P- 96), de Pouzolz indique l'H. alyssoides Vent. form. H. rugo- sum Dun. à Bordezac, localité où végètent aussi les H. umbel- latum et Cistus Pouzolzii. Nous ne parlons pas du C. salviæ- folius qui est abondant dans toutes les Cévennes. Grenier et Godron ont reproduit dans la Flore de France l'indication de de Pouzolz; de mème MM. Rouy et Foucaud (Fl. Fr., II, 284), T. LVIN. (SÉANCES) 27 418 SÉANCE DU 23 JUIN 1941. qui signalent en outre l'Helianthemum alyssoides en Lozère. Nous croyons que, dans l'état actuel de nos connaissances, celte Cislinée doit étre exclue de la flore des Cévennes et du Massif central. Saponaria glutinosa M. Bieb. dans les Pyrénées espagnoles. — Cette espèce de l'Europe orientale, de l'Asie Mineure, de la Transcaucasie, dela Tauride, est rare dans le bassin occidental de la Méditerranée. Elle croit cependant sur les Hauts-Plateaux de l'Algérie et en Espagne. D'aprés Willkomm et Lange (Prodr. flor. hisp., MI, p. 672), elle fut découverte en 1851 par Bour- geau dans l'ancien royaume de Grenade sur la Sierra de Baza. En juillet 1887, M. Pau, pharmacien à Ségorbe, l'observait dans le Bas-Aragon sur la Sierra de Javalambre, bois de Pins, altitude 1 900 mètres. Mais, croyant avoir mis la main sur une espèce nouvelle, ce botaniste la nomma 5. Zapaterii. Willkomm, dans son Supplément (p. 282), la rattacha avec raison au S. glu- tinosa M. B., comme variété $. Zapaterii, distincte du type par ses feuilles oblongues-linéaires et ses fleurs de moitié plus petites. Un autre botaniste espagnol, M. Vicioso, a récolté cette Sapo- naire sur un aûtre point de l'Aragon, à Daroca, collines sablon- neuses, et notre confrère le frère Sennen l'a distribuée, en 1909, dans ses exsiccata de Plantes d'Espagne, n° 872, sous le méme nom de S. Zapateri, bien que les feuilles ne soient nullement linéaires-oblongues. Enfin, l'un de nous herborisant avec M. Gaston Gautier dans la Catalogne au printemps de 1908 l'a rencontré le 7 juin dans une localité beaucoup plus rapprochée de Ja France, à Orgañya; sur les rochers calcaires de la vallée de la Ségre. Cette station, à 550 mètres d'altitude, est peu éloignée de la Séo-d'Urgel el fait partie de la chaine des Pyrénées. Comparé avec nos espèces françaises, le Saponaria gluti se rapproche du S. officinalis L. Il en diffère surtout par us abondante villosité glanduleuse, sa racine bisannuelle, ses feuilles moins grandes; son calice fructifère long, étroit, cylindrique, non renflé au milieu ni ombiliqué à la base; ses pétales à lune réfléchi, beaucoup plus court que le calice, linéaire en cot et bifide, muni à la gorge d'écailles subulées. nosa COSTE ET SOULIÉ. — PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. 419 Arenaria modesta Duf. dans l'Aveyron. — Cette modeste Alsinée n'est encore connue que de France et d'Espagne. Sa véritable patrie parait être l'Espagne, où on la rencontre fréquemment dans les herborisations printanières. Elle est bien plus rare en France, où jusqu'ici on ne l'observait que dans quatre départe- ments : Pyrénées-Orientales, Hérault, Bouches-du-Rhóne et Var. De Pouzolz et Grenier et Godron l'ont bien indiquée dans le Gard, mais dans une circonscription où on ne rencontre que l'Are- naria hispida L., ce qui a décidé un botaniste du pays, notre regretté confrère le D" Benjamin Martin, à l'exclure de la flore de son département. Il est probable cependant qu'on la rencon- trera un jour ou l'autre sur les Causses de Campestre, Blandas, Rogues ou Montdardier. Ce qui nous fait admettre cette hypothèse, c'est la présence de cette espèce dans des terrains limitrophes et de même nature appartenant à l'Hérault et à l'Aveyron. Dans l'Hérault, on la récolte depuis longtemps à Saint-Guilhem-le-Désert, aux Capou- ladoux et aux Cambrettes, et à Pardailhan prés Saint-Pons. Dans l'Aveyron, nous n'en connaissons encore qu'une localité située sur le grand plateau du Larzac, à la Devèze de Lapanouse et à 800 métres d'altitude. Elle y est peu abondante et végéte dans les fentes des rochers dolomitiques. Nous l'y avons observée pour la première fois le 24 juin 1908. La Devèze de Lapanouse, où l'on récolte tant de plantes rares, est située au nord de l'axe des Cévennes et appartient au bassin du Tarn. Arenaria hispida L. var. hispanica Coste et Soulié. — Jus- qu'ici l'A. hispida était réputé « espèce exclusivement française » et « particulière aux Cévennes », où elle abonde sur les rochers Calcaires et dolomitiques jusqu'à 900 mètres d'altitude. Cepen- dant, au dire de Wilkomm (Supplem. Prodr. Flor. hisp., p. 276), qui en donne une diagnose, il aurait été trouvé en Catalogne, dans les montagnes de Costabona, limitrophes de la France, Par Companyo, l'auteur de l'Histoire naturelle du département des Pyrénées-Orientales. Cette indication parait avoir passé Inapercue, ou bien n'a pas été prise en considération, à cause Sans doute des nombreuses et grossières erreurs dans lesquelles est si souvent tombé Companyo. Nous devons à la vérité de dire et de faire connaitre que l'A. 420 SÉANCE DU 23 JUIN 1911. hispida est bien une plante espagnole et qu'elle fait partie de la flore de la Catalogne. Nous ignorons, il est vrai, si elle existe dans les montagnes si riches de Costabona, mais nous l'avons découverte dans deux localités des Pyrénées catalanes situées entre la vallée de la Ségre et la vallée de la Noguera. La pre- mière est: « Rochers au-dessus de la Pobla de Ségur, entre 1000 et 1200 mètres, 11 juin 1907, leg. abbé Soulié », et la seconde : « Sierra de Boumort, entre Organya et la Pobla, rocailles calcaires, vers 4 500 mètres, leg. Gaston Gautier et abbé Coste, 8 juin 1908 ». Les exemplaires de ces deux localités sont parfaitement sem- blables; mais la plante espagnole n'est pas tout à fait identique à la plante francaise. Elle est sensiblement plus robuste dans toutes ses parties : ses tiges et rameaux sont moins gréles, ses fleurs un peu plus grandes, sa capsule d'un tiers plus grosse, plus conique et un peu plus saillante. Ces caracteres différentiels ne sont pas bien importants, mais suffisants pour légitimer la dénomination de var. hispanica que nous donnons à la forme pyrénéenne. Les deux formes possèdent en commun tous les autres caractères de l'espéce, y compris l'odeur caractéristique qu'exhale la plante à l'état vivant. Nous devons ajouter que nous avons récolté le 20 juin 1893 sur la montagne de la Tes- sonne, prés de Bés (Gard), des exemplaires cévenols qui parais- sent aussi robustes que nos exemplaires pyrénéens. Arenaria ciliata L. var. canescens Coste et Soulié. Plante vivace, toute pubescente-grisâtre ou méme blanchâtre, surtout à la maturité, couverte sur les tiges, feuilles, pédoncules et sépales de poils étalés, rudes, blancs, exhalant sur le vif une odeur spéciale qui rappelle celle de lA. lesurina Loret des Causses des Cévennes. Feuilles oblongues lancéolées, nettement aigués, à nervures peu visibles sous les poils. Tous les autres caractéres sont ceux du type décrit par les auteurs. : Pyrénées de la Catalogne : Rochers calcaires de la Sierra del Cadi, vers 2 200 mètres, au-dessus de Bellver près du col de Tanco-la-porto (Gaston Gautier et abbé Coste, 17 juillet 1901), et entre Tanco-la-porto et le col de Jou (abbé Soulié, 24 aoüt 4910) i bs D is 1. Arenaria ciliata L. var. canescens Coste et Soulié. — Planta perenn^» tota pubescenti grisea vel, præsertim matura, canescens, caulibus, — pedunculis et sepalis pilis patulis, asperis, albis obsitis, viva pridem peculiarem illo A. lesurínz Loret sat similem proferens. Folia oblong lanceolata distincte acuta, nervis pilis occultatis parum conspicu?- Cætera ut in typo. M. LANGERON. — HYDROTIMÉTRIE EN GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 424 Cette plante canescente parait de premier abord si différente des formes ordinaires de lA. ciliata, que nous avons toujours observées d'un beau vert dans les Pyrénées et les Alpes, que nous l'avions longtemps méconnue et ne savions à quelle espéce la rattacher. Un examen approfondi de ses divers organes nous a fait connaitre ses affinités. Par son indument si remarquable, elle mérite bien d'étre distinguée comme variété notable, et l'épithète qui nous parait lui convenir le mieux est celle de canescens. (A suivre). Valeur de l'hydrotimétrie en géographie botanique pour l’étude des accidents locaux (Suite et fin)! PAR M. LE Dr MAURICE LANGERON. III. — TECHNIQUE HYDROTIMÉTRIQUE Nous croyons utile d'indiquer sommairement les points essentiels de notre technique pour permettre aux botanistes qui voudront se livrer à ces recherches, d'opérer leurs dosages à coup sür. Bon nombre de détails de cette technique nous sont personnels et ne se trouvent dans aucun ouvrage de chimie, ils nous ont été inspirés par une pratique de près de 15 années. 1° Prélèvement des échantillons d'eau. a. Choix des flacons. — Il faut 150 à 200 centimètres cubes d'eau pour effectuer une analyse hydrotimétrique d'après notre méthode | 40 centimètres cubes pour le 1°" degré, 100 centimètres cubes pour l'ébul- lition). Il suffit donc de se munir de flacons de verre à goulot étroit, de 250 centimètres cubes, soit un quart de litre au plus. Il va sans dire que ces flacons doivent être d'une scrupuleuse propreté. On les nettoiera une lois pour toutes avec de l'acide chlorhydrique ordinaire, puis on les rincera plusieurs fois à l'eau ordinaire, en ayant soin de les remplir chaque fois. Si on ne peut avoir facilement de l'eau distillée, on se con- tentera de boucher le flacon après le dernier rinçage. Le bouchon doit ewe en liege fin et neuf. Les flacons ainsi préparés peuvent servir indé- finiment sans avoir besoin d'un nouveau nettoyage. On peut emporter facilement plusieurs de ces flacons en excursion, Surtout si on a soin de les choisir de forme plate. 1. Voir plus haut p. 236, p. 266 et p. 327. 422 SÉANCE DU 23 JUIN 1941. b. Prélèvement proprement dit. — Rincer trois fois le flacon avec l'eau à prélever en le remplissant complètement chaque fois. Bien laver le bouchon dans l'eau à prélever, puis remplir définitive- ment le flacon. L'envelopper dans un papier, un chiffon ou mieux un petit sac en coton écru fait exprés; ne pas oublier d'y joindre une étiquette portant toutes les indications nécessaires. 2» Nettoyage des instruments. a. Burette. — Lorsqu'on fait de fréquents dosages, le mieux est de laisser la burette remplie de liqueur hydrotimétrique en ayant soin de boucher les deux orifices ou au moins l'orifice de remplissage. Prendre un bouchon en caoutchouc car la liqueur attaque le liege (conserver la liqueur dans un flacon bouché par un bouchon de caoutchouc). Pour nettoyer la burette, la vider, la bien égoutter, puis la rincer à plusieurs reprises à l'eau distillée. S'il se forme des dépôts, le meilleur dissolvant est encore l'eau distillée. Avoir soin de la faire sécher parfai- tement avant d'y remettre de la liqueur de savon. La burette doit être entourée de soins particuliers, car la moindre modification dans la densité de la liqueur est une source d'erreurs irrépa- rables. Nous affirmons que ces erreurs peuvent étre évitées si on astreint à suivre notre technique. b. Flacon hydrotimétrique. — Opérer toujours avec le flacon humide, pour éliminer la cause d'erreur due à la capillarité. Rincer le flacon avec un peu d'eau à analyser avant de le remplir jusqu'au trait. Pour nettoyer le flacon et enlever les dépôts qui se forment très vite, le mieux est d'employer le gros sel de cuisine. Mettre une grosse pincée de ce sel dans le flacon, ajouter quelques gouttes d'eau, juste assez pour mouiller le sel et former une sorte de páte épaisse non fluide. Boucher le flacon et l'agiter en tous sens, de manière à promener la pâte cristalline sur toute l'étendue des parois. Quand on juge que tous les dépôts ont été enlevés on lave plusieurs fois à grande eau. On termine par un lavage à l'eau distillée si cela est possible. c. Ballon hydrotimétrique. — Aprés chaque ébullition lavage à l'acide chlorhydrique ordinaire ou au moins nettoyage au gros sel, puis rinçages à l'eau ordinaire suivi d'un rinçage à l'eau distillée si c'est pos sible. 3° Détermination du premier degré. a. Remplissage de la burette. — Affleurer bien exactement le menisque inférieur à la division supérieure. S'il y a un exces de liqueur: le verser goutte à goutte en obturant l'orifice de remplissage avec la pulpe de l'index rendue moite avec l'haleine. En appuyant plus où me l'index sur l'orifice on peut faire couler le liquide goutte par goutte aussi lentement qu'il est nécessaire, comme il a été dit plus haut. M. LANGERON. — HYDROTIMÉTRIE EN GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 423 b. Remplissage du flacon et dosage. — Affleurer le ménisque infé- rieur à la division 40 en posant le flacon sur une surface bien horizontale. Prendre le flacon de la main gauche, la burette de la main droite entre le pouce et le médius, l'index étant appuyé sur l'orifice de remplissage, comme il a été dit. Verser 12 gouttes de liqueur. Poser la burette dans son support, boucher le flacon, le saisir de la main droite à pleine main, en posant le pouce sur le bouchon. Puis, tenant l'avant-bras légerement fléchi sur le bras, imprimer au flacon 18 ou 20 fortes secousses dans le sens vertical. Différents cas peuvent se présenter : 1° La mousse apparait de suite, fine et persistante. Dans ce cas, recommencer l'opération en versant seulement 6 gouttes. Il n'y aura pas lieu de procéder à l'ébullition puisque le degré sera trés faible (0° ou 1°). 2 La mousse n'apparaît pas. Continuer à verser la liqueur par 12 gouttes, et à donner 20 secousses verticales après chaque addition de liqueur. Lorsque la mousse commence à apparaître, mais est encore fugace, verser par 6 gouttes. L'opération est terminée lorsqu'on a obtenu la vraie mousse, telle que nous l'avons décrite. 9* La fausse mousse apparait, toujours accompagnée d'une couche de grumeaux de plus en plus épaisse. Si on arrive mal à saisir le moment oü la vraie mousse apparait et si le degré obtenu est trés élevé (au-dessus de 30°) recommencer le dosage en opérant sur 90 centimètres cubes d'eau à analyser et 20 centimètres cubes d'eau distillée. Le chiffre obtenu sera doublé pour exprimer le degré total. La lecture du degré, sur la burette, demande certaines précautions ; celle-ci doit être remise sur son support, bien verticalement. Il ne doit rester aucune trace de liqueur dans le bec; si cet accident se produisait, il faudrait aspirer doucement par l'orifice de remplissage. Attendre envi- ron cinq minutes pour permettre au liquide adhérent aux parois de S'écouler. La négligence de cette précaution peut causer une erreur atteignant quelquefois un degré. Faire la lecture à l'affleurement du ménisque inférieur. 4° Détermination du deuxième degré. Mesurer 50 centimètres cubes de l'eau à analyser dans un verre ou un flacon préalablement rincé avec cette eau. Y ajouter 15 gouttes de solu- tion d'oxalate d'ammonium à 5 p. 100 dans l'eau distillée. Si le degré total dépasse le chiffre 20 il faut 30 gouttes de réactif, soit en moyenne 15 gouttes par 20 degrés. Agiter et laisser reposer au moins une demi- heure, Filtrer le liquide clair dans le flacon hydrotimétrique jusqu'à l'affleure- ment du cercle indiquant 40 centimètres cubes. Prendre le degré. Nous avons dit plus haut que la mousse est toujours très peu abondante et 494 SÉANCE DU 23 JUIN 1911. qu'il est très facile de dépasser le moment exact où elle apparait, Ce degré est toujours trés faible. La filtration du liquide exige des précautions que nous indiquerons en traitant du 3* degré. Détermination du troisiéme degré ou degré aprés ébullition. a. Ballon hydrotimétrique. — Le ballon dans lequel on fait bouillir l'eau à analyser sera, pour plus de commodité, d'une forme particuliere. Il doit posséder un tres large col, sur lequel est gravé un trait circulaire. Le ballon est rempli exactement jusqu'au trait avec l'eau à analyser; puis, après ébullition et refroidissement, le volume est complété avec de l'eau distillée jusqu'au niveau exact du trait circulaire. A défaut de ballon portant un trait gravé, voici comment on peut opérer. Si on a un ballon à col très large, on fait simplement un repère sur le col soit avec un diamant, soit en collant une étiquette. Ce repère remplacera le trait circulaire. Si on n'a pas de ballon à large col, on prend un ballon ordinaire, de contenance un peu plus grande, 150 centimètres cubes au moins, de sorte que le niveau de l'eau n'arrive pas au niveau du col. Mais, dans ce cas, il faut mesurer le volume d'eau à analyser avant de verser cette eau dans le ballon : on effectue cette mesure dans une éprouvette graduée ou mieux dans un petit ballon jaugé de 100 centimètres cubes. On à soin de rincer ensuite à deux reprises avec un peu d'eau distillée qu'on ajoute à l'eau à analyser. De méme, après ébullition, on reverse l'eau bouillie dans la méme éprouvette, on rince deux ou trois fois le ballon avec de l'eau distillée qu'on ajoute à l'eau bouillie et on paracheve le volume pri- mitif avec de l'eau distillée. Le col du ballon doit étre trés large pour faciliter l'ébullition et empécher les projections d'eau qui seraient inévitables au début avec un col étroit. Ces projections seraient une cause d'erreur dans le dosage hydrotimétrique. On comprend d'autre part qu'il est plus facile de faire les deux mesures de volume dans le méme ballon plutót que d'employer un vase gradué intermédiaire. b. Chauffage du ballon. — Une simple lampe à alcool suffit. Le ballon doit étre maintenu par un support quelconque ou au moins $us- pendu par une ficelle car le col est beaucoup plus lourd que la panse. 1 est indispensable d'intercaler une toile métallique à mailles fines entre la flamme et le ballon, de manière à régulariser l'ébullition. On commence par chauffer avec une forte flamme puis, dés que Lest est sur le point de bouillir on réduit la flamme de manière à éviter un début tumultueux. Il est en effet de la plus haute importance d'éviter les projections d'eau en dehors du ballon, celles-ci ne manqueraient pas de se produire si la flamme était trop forte. Donc surveiller attentivement M. LANGERON. — HYDROTIMÉTRIE EN GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 425 début de l'ébullition. Pour assurer la régularité constante de cette der- niere, il est indispensable de recourir à un artifice. Certains auteurs conseillent d'ajouter un petit fragment de pierre ponce; nous rejetons ce procédé, comme pouvant constituer une cause d'erreur. Nous préférons beaucoup employer le tube de Gernez. Pour faire ce tube, on étire sur une forte lampe à alcool un morceau de tube de verre de 1 à 8 millimètres de diamètre et de 20 centimètres de longueur : on chauffe fortement sa partie médiane et, lorsque le verre est bien ramolli, on étire rapidement à bout de bras. On obtient ainsi un trés long tube capillaire qu'on divise en fragments de 2 centimètres de lon- gueur au moyen d'une fine lime. Ces fragments sont fermés dans la flamme à une de leurs extrémités. Ils constituent des tubes presque capillaires, renfermant une quantité d'air suffisante pour entretenir long- temps l'ébullition. On ajoute deux de ces tubes dans le ballon avant de le mettre sur le feu. L'ébullition doit durer exactement une demi-heure, comptée à partir du moment où l'eau a commencé à bouillir. On règle la flamme de manière à ce qu'elle ne soit ni tumultueuse ni interrompue. *e refroidissement se fait spontanément ou plus rapidement par immersion du ballon dans de l'eau froide souvent renouvelée. c. Filtration. — Aprés refroidissement complet, le volume de l'eau bouillie doit étre ramené à sa valeur primitive par addition d'eau distillée qui redissout le carbonate de magnésium. Seservir d'unepipette compte-gouttes pour terminer l'opération sans dépasser le trait d'affleurement. Si cet accident arrivait, il faudrait recommencer toute l'opération de l'ébullition. I faut ensuite mélanger intimement par agitation l’eau bouillie et l'eau distillée, puis filtrer le liquide. La filtration doit se faire dans un petit entonnoir en verre sur un filtre de Papier chimiquement pur, lavé aux acides chlorhydrique ou fluorhy- drique. J'emploie habituellement les filtres en papier Berzélius suédois de Munktell] n^ 00, de 9 centimètres de diamètre, lavés aux acides. Cette précaution est indispensable : une série de dosages m'a montré que l'emploi de filtres ordinaires était une grande cause d'erreurs en hydroti- métriet, Mouiller le filtre à deux reprises avec une petite quantité de l'eau bouillie. Rincer le flacon hydrotimétrique avec ces filtrats et les rejeter, Puis filtrer 40 centimètres cubes d'eau dont on prend le degré. Retrancher degrés du chiffre obtenu pour compenser le carbonate de calcium resté Pid Un filtre de 10 cent. de diamétre en papier blanc Prat-Dumas, acéré avec 60 centimètres cubes d'eau distillée élève le titre hydrotimé- rique de cette eau de Qo à 5°. 426 SÉANCE . DU 23 JUIN 1911. en dissolution. Si le degré total est inférieur à 8° ne pas faire cette cor- rection. 6° Détermination du quatrième degré. Procéder avec leau bouillie comme il a été dit pour le second degré. Comme il a été dit plus haut, il suffit, dans l'immense majorité des cas, de déterminer le 1% et le 3° degrés. 1° Registre d'analyses. Les dosages hydrotimétriques seront inscrits au fur et à mesure sur un registre. Chaque analyse portera un numéro d'ordre, ainsi que l'indica- tion du lieu d'origine de l'eau. On y joindra tous les renseignements d'ordre géologique, botanique, physique (température), susceptibles de compléter les données de l'analyse. Noter aussi la nature de la collection aqueuse (source, mare pérenne ou temporaire, étang, ruisseau, etc.) ainsi que la date de l'analyse. Pour les sources qu'on étudie chaque année, établir un tableau com- paratif, donnant année par année et, si possible, plusieurs fois par an, la valeur du degré total et du degré après ébullition. 8° Dosage hydrotimétrique rapide. Il peut être intéressant de posséder une méthode ultra rapide, si plifiée, applicable sur le terrain et fournissant, avec une approximation suffisante, le degré hydrotimétrique total. Ce desideratum est réalisé par la méthode de Thresh'!. Sur les indications de ce chimiste, la maison Burroughs, Wellcome and Co, de Londres, prépare, parmi ses produits Soloid, des comprimés de savon, trés commodes pour le titrage extem- porané des eaux. Chacun de ces comprimés correspond à 5 milligrammes de carbonate de calcium et à 5 degrés hydrotimétriques anglais : mais il faut toujours déduire un degré pour la quantité de savon nécessaire pour produire la mousse avec l'eau distillée. Le degré total sera donc égal à cinq fois le nombre de comprimés employés moins un degré pour la cor- rection de mousse (5 n — 1). Voici comment on doit opérer. On prend exactement 70 centimètres cubes d'eau à examiner, dans un flacon jaugé à l'avance. On ajoute m comprimé de savon et on secoue vigoureusement jusqu'à dissolution complete. Si la mousse apparait, le titre de l'eau est inférieur à 4 degre 5 anglais. S"il n'y a pas de mousse, ajouter un autre comprimé et recom mencer : en cas de résultat positif, le titre est supérieur à 4 degrés et inférieur à 9. On continue ainsi jusqu'à apparition de la mousse fine el persistante, en calculant le degré total d'apres la formule 9 n—1, 7 représentant le nombre de comprimés employés. ier et 1. THRESH, Une méthode simple pour l'analyse de l'eau. Trad. Magnier ^ Thiry, Londres, Churchill, in-12 de 62 p., 1907. M. LANGERON. — HYDROTIMÉTRIE EN GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 427 Il s'agit maintenant de traduire les degrés anglais en degrés francais. Le degré de dureté anglais, calculé d’après la méthode de Clarke, corres- pond à un grain de carbonate de calcium par gallon, c'est-à-dire par 10,000 grains d'eau, soit 0 gr. 0143 de carbonate de calcium par litre d'eau. Le degré francais, qui équivaut à 0,0103 par litre, représente donc 0,70* anglais. Pour traduire les degrés anglais en degrés francais, il faudra done multiplier le chiffre obtenu par > ou par le coefficient 4,42857. Voici une table dont nous nous servons pour ces dosages extempo- ranés et qui donne immédiatement le titre de l'eau en degrés français. idan Ss DEGRÉ ANGLAIS. M DEGRÉ FRANÇAIS. EMPLOYÉS, MEUM MINIMUM. MAXIMUM. ' vH LE 1 4 0 5 243 2 9 5 13 9 3 14 13 20 16 4 19 20 27 23 5 24 27 34 30 6 29 34 I 37 7 34 44 48 44 8 39 48 55 54 9 44 55 63 59 10 49 63 70 66 On voit, d'aprés ce tableau, que la méthode rapide de Thresh ne donue le titre de l'eau qu'à 5 degrés près en valeur anglaise et à T degrés piès en valeur francaise. Ce n'est donc point une méthode d'étude et de recherches, mais elle est commode sur le terrain ou en voyage à cause de son extréme simplicité !. En suivant scrupuleusement ces techniques et en opérant loujours dans les mémes conditions, on obtiendra des résultats suffisamment exacts, parfaitement comparables et susceptibles de servir de base pour une étude vraiment scientifique des accidents locaux. CONCLUSIONS 1° GÉNÉRALES 1. Le rôle capital de l'eau comme facteur écologique implique la nécessité de l'étude scientifique de sa composition. s 1. Le flacon de 25 comprimés de savon pèse 22 gr., mesure 5 cent. sur Cm. 5, et coûte 1 fr. 50. 428 SÉANCE DU 23 JUIN 1941. 2. L'étude analytique des eaux a une grande importance pour l'interprétation des accidents locaux. 3. En ce qui concerne les accidents locaux, les données de l'hydrotimétrie sont plus précises que celles de la calcimétrie, surtout en pays non calcaire. 4. La méthode hydrotimétrique indique d'une manière approxi- mative, mais suffisamment exacte, la teneur des eaux en sels de caleium et de magnésium; elle permet, au point de vue écolo- gique de classer les eaux suivant leur dureté. En suivant une technique rigoureuse, les résultats sont toujours comparables entre eux. 5. La méthode.de Boutron et Boudet est la plus précise; il est nécessaire de l'employer pour avoir le titre hydrotimétrique exact. Il suffit, dans l'immense majorité des cas, de prendre le degré total et le degré aprés ébullition. 6. La méthode de Thresh est excellente sur le terrain, mais elle ne peut donner qu'une indication approchée sur la dureté de l'eau. 2» SPÉCIALES. 1. La Garenne d'Erquy nous fournit l'exemple d'un accident local, le phénomène des dunes, modifiant profondément la nature du sol en des points déterminés. Cette modification, révélée par l'apparition de plantes calcicoles, peut être étudiée scientifique- ment au moyen de l'hydrotimétrie et de la calcimétrie. Ces méthodes de recherche nous montrent qu'en des points très voisins la constitution chimique du sol peut être totalement différente et nous permettent de déterminer la valeur de celte différence. Elles nous prouvent que la carte géologique ne peut fournir que des indications générales sur l'ensemble de la vége- tation d'une région, mais est insuffisante pour élucider les points de détail, dépendant d'accidents locaux. : 2. Les sables coquillers peuvent constituer, au bord de la mer; un facteur écologique important. Comme ils renferment une proportion élevée de calcaire, facilement soluble dans les eaux météoriques, ils provoquent l'apparition de stations de plantes calcicoles lorsqu'ils sont entraînés en certaine quantité dans l'intérieur des terres. 0. LIGNIER. — OVAIRE DES PAPAVÉRACÉES. 420 Notes anatomiques sur l'ovaire de quelques Papavéracées (Suite et fin)!; ^ PAR M. O. LIGNIER. Eschscholtziées. D'après Prantl et Kündig ? chacun des deux carpelles qui for- ment l'ovaire des Dendromecon, se termine par un stigmate trilobé et chacun des lobes stigmatiques latéraux est desservi par les faisceaux placentaires correspondants °. Chez l'Eschscholtzia californica Cham. l'ovaire bicarpellé se termine habituellement par quatre longs stigmates cylindriques Fig. 9. — Sections transversales de l'ovaire de PE. californica : A, au milieu de l'ovaire; B, au niveau du style; C, dans la base des stigmates, Gr. 8/2. — m. faisceaux carpellaires médians; pp, faisceaux placentaires; p'p', faisceaux pla- centaires prolongés dans les stigmates ; bp. bourrelets placentaires; 4, faisceaux descendants dans les bords du limbe stérile des carpelles; s, surface stig- matique glandulaire. dont les deux plus grands prolongent le milieu des carpelles et dont les plus petits, en croix avec les précédents, sont situés au-dessus des placentas. Mais il peut parfois exister des stig- mates supplémentaires qui, d'aprés Baillon, sont alors plus courts que les précédents et se montrent comme des dépen- dances latérales des deux grands médians *. D'autre fois, dans les fleurs gréles, on n'en observe que deux et ce sont toujours ceux qui prolongent le milieu des carpelles. Les placentas de l'E. californica sont de la forme en bour- 1. Voir plus haut, p. 279 et p. 337. 2. Pflanzenfamilien, t. III, 2 Ab, p. 135-138 (fig. 86, C). 3. Je wai pu, par manque d'échantillons, vérifier cette affirmation qui ailleurs semble étre parfaitement justifiée. wu ^. Voir BAILLON, Histoire des Plantes, t. III. p. 119, et PAYER, Organogén ie végétale (pl. XLV, fig. 38). d } 430 SÉANCE DU 23 JUIN 1911. relets accouplés, A (fig. 9), déjà reconnue chez les Chelidonium. Ils sont bien saillants et portent de nombreux ovules. Un seul faisceau longitudinal en fer à cheval, plus ou moins lobé, pp (fig. 1, A), les dessert-dans toute leur longueur; il a ses bords recourbés vers les bourrelets placentaires et y donne insertion à tous les cordons ovulaires. Par places ce faisceau placentaire, en apparence indépendant du limbe stérile des carpelles, se rattache cependant à son réseau par des commissures transver- sales. Ainsi done l'organisation des placentas dans l'ovaire de l'Eschscholtzia californica offre une grande analogie avec ce que j'ai précédemment décrit chez les Chelidonium et méme, à part l'importance placentaire et la multilobation du faisceau placentaire, avec ce que montre le Glaucium flavum; elle est, en quelque sorte, intermédiaire entre les deux. Vers le haut, les faisceaux placentaires pénétrent directement dans le milieu des stigmates superposés, pp’ (fig. 9, B el C), et les suivent jusqu'au sommet. Toutefois ils n'y pénètrent pas seuls; ils s'y montrent en effet flanqués de deux petits faisceaux a qui, vers le bas, sont en rapport avec les bords du limbe stérile des carpelles. Ajoutons encore que la face intérieure de ces petits stigmates est, au moins sur leur base, creusé d’un sillon, prolongement de celui qui se trouve entre les bourrelets ovulifères. Dans les grands stigmates pénètre tout le système libéro- ligneux de la partie stérile des limbes carpellaires, moins les petits faisceaux latéraux 4, qui, ainsi que je viens de le montrer, se rendent aux bords des petits stigmates. Il est vraisembable que lorsque les grands stigmates médians sont lobés comme l'indique Baillon, l'ensemble de leur système libéro-ligneux se repartit entre les lobes. Le tissu de déhiscence des valves a, aux niveaux ovuliféres; la même position que chez les Chélidoniées, mais, vers le haut, il se poursuit verticalement de maniére à détacher les grands stigmates des petits. Le cas de l'Eschscholtzia est tout particulièrement intéressant parce que, pour qui le considérerait séparément, il pourrait offrir de magnifiques arguments à l'appui de l'opinion d'apres 0. LIGNIER. — OVAIRE DES PAPAVÉRACÉES. 431 laquelle l'ovaire des Papavéracés comprend deux verticilles alternes de carpelles les uns stériles les autres fertiles. C'est du reste en effet sur ce genre que s'est surtout appuyé Lindley pour défendre cette interprétation. Mais la comparaison de la structure ovarienne avec celles du Chelidonium et du Gl. flavum permet d'éviter une telle erreur d'interprétation et de comprendre la vraie signification des faits observés. En réalité, de méme que celui des Platystémonées et des Chélidoniées, l'ovaire de l'Eschscholtzia ne renferme qu'un seul verticille carpellaire. Dans sa région ovulifère, je l'ai déjà dit, les placentas différent à peine de ceux du Chelidonium dont ils ont presque la simplicité — ils sont beaucoup moins com- plexes que ceux du GI. flavum. — Ce n'est que plus haut que les différences apparaissent. Mais déjà les Chélidoniées nous les avaient laissé prévoir par la connaissance du Gl. flavum. Nous avions en effet constaté que, chez cette dernière espèce, il y avait une sorte de tendance à la trilobalion, tendance qui, il est vrai, n'était encore indiquée, au stigmate, que par un élargissement de sa base en languette transversale, mais que nous retrouvons complétement caractérisée chez le Dendromecon oü la trilobation des stigmates est nettement représentée. Dès lors, guidés par la connaissance de la valeur exacte des régions ovuliféres acquise chez les espéces précédentes, et aussi par celle des faits ci-dessus dans les stigmates du Gl. fla- vum et du Dendromecon, il va nous être facile de comprendre le stigmate multifide de l'EschseAoltziu. Ses gros lobes corres- pondent aux stigmates médians des carpelles du Dendromecon ; ses petits lobes superposés aux placentas, résultent de la coa- lescence deux à deux des lobes stigmatiques latéraux de ce méme genre. Si chacun d'eux ne renferme qu'un seul faisceau médian au lieu de deux qu'on pourrait s'attendre à y rencontrer, cela Provient trés certainement de l'énergie de la fusion des lobes en question. Il s'est produit là un fait analogue à celui que nous avons dà constater en comparant les placentas unifasciculés du Macleaya cordata aux placentas bifasciculés du Platystemon et du Meconella. Je n'ai pas eu la possibilité d'étudier la structure de l'ovaire 432 SÉANCE DU 23 JUIN 19141. du Hunnemannia, mais, d'après les descriptions qui en sont données, il semble qu'on devrait y trouver, au moins en ce qui concerne les stigmates, une organisation intermédiaire à celle du Dendromecon et de l Eschscholtz?a. CONCLUSIONS. Chez toutes les Papavéracées comprises dans cette étude, l'ovaire ne renferme jamais qu'un seul verticille de carpelles. L'extrémité supérieure de chacun de ces carpelles est trans- formée en stigmate. Celui-ci est d'ordinaire entier, mais, déjà élargi à la base chez le Glaucium flavum de manière à former des sortes de languettes transversales, il est nettement trilobé chez le Dendromecon et Y Eschscholtzia. Chaque carpelle est desservi par trois faisceaux principaux que relie un réseau de veinules libéro-ligneuses. De ces trois faisceaux le médian, d'ordinaire le plus petit des trois au moins aux niveaux ovulifères, se poursuit jusque dans le sommet du stigmate; les deux latéraux qui desservent les placentas, se réunissent le plus souvent au précédent prés de son extrémité. Toutefois, chez le Dendromecon et l Eschscholtzia ils restent isolés méme dans leur parcours supérieur et pénètrent dans les stig mates latéraux. La coalescence marginale des carpelles est excessivement faible chez le Platystemon et le Meconella; elle n'y intéresse que le tissu parenchymateux de telle sorte que les faisceaux margi- naux ou placentaires d'une même région de coalescence restent séparés. A chacun d'eux correspond alors un bourrelet placen- taire qui ne porte qu'une seule ligne d'ovules et les cordons vasculaires de ces ovules s’insèrent sur le bord externe (le plus rapproché des marges carpellaires) des faisceaux placentalre*- La déhiscence des valves du fruit se fait entre les faisceaux pla- centaires, à la marge méme des carpelles. : Chez tous les autres genres étudiés la coalescence marginale des carpelles est beaucoup plus intime et les faisceaux mare naux eux-mêmes y participent en se fusionnant deux à deux z un faisceau placentaire unique. Celui-ci d'ordinaire représent® par un seul cordon libéro-ligneux à bords plus ou moins ANC 0. LIGNIER. — OVAIRE DES PAPAVÉRACÉES. 433 vés vers l'intérieur, peut parfois, lorsqu'il y a beaucoup d'ovules (Platystigma lineare, Glaucium | flavum, parfois Eschscholtzia californica) l'étre par tout un plexus de cordons. En ce qui concerne l'insertion des ovules sur ce faisceau unique ou sur ce plexus deux cas peuvent se rencontrer. Chez le Pl. lineare les ovules sont répartis en grand nombre sur toute la largeur d'une bande placentaire parallèle au plexus et leurs cordons vasculaires s'inserent indifféremment sur l'un ou l'autre bord (externe ou interne) des faisceaux de ce plexus qui leur font vis-à-vis. Chez tous les autres genres étudiés les ovules sont répartis en deuz files et ils s'insérent les uns sur un des bords, les autres sur l'autre de l'unique faisceau placentaire ou du plexus qui le remplace. Il y a lieu de noter que dans ce cas l'un et l'autre bord de l'unique faisceau placentaire correspondent aux bords internes des faisceaux placentaires séparés du Platys- temon et du Meconella, de telle sorte qu'une des conséquences de l'aecentuation de la concrescence des carpelles et, par suite, du déplacement de la ligne de concrescence de leurs marges à leurs faisceaux marginaux, est de changer le lieu d'insertion des ovules. Primitivement insérés sur le bord externe des faisceaux placentaires ils reportent finalement leur insertion sur le bord interne de ces mémes faisceaux. C'est là un fait qui, à première vue, peut paraître singulier et qui cependant s'explique facilement si l'on se souvient que les différentes parties du mériphyte foliaire sont, dans la feuille, insérées les unes sur les autres de la même façon que dans la tige, les mériphytes foliaires successifs sont insérés les uns sur les autres !. On comprend dès lors en effet, que des variations dans Jes rapports de position des pièces desservies par les parties du mériphyte, suffisent pour provoquer des variations dans les lieux d'insertion de ces parties. Les folioles fertiles (ovules) étant déplacées vers les plans carpellaires par l'accrois- sement de la concrescence carpellaire, les insertions de ces folioles se trouvent également déplacées dans le même sens. D'ordinaire la concrescence libéro-ligneuse des carpelles ne Se produit qu'aux niveaux ovulifères ou au plus dans la base du P or (0.), De l'influence de la symétrie que la tige exerce sur la , le parcours et les contacts de ses faisceaux libéro-ligneux (Bull. Soc. Linn. de Normandie, déc. 1888-avril 4889, Caen). T. LVNL (SÉANCES) 28 434 SÉANCE DU 23 JUIN 1911. style. Plus haut les deux faisceaux constituants de l'unique faisceau placentaire reprennent leur liberté et s'en vont soit progressivement rejoindre le faisceau carpellaire médian au sommet du stigmate, soit sortir séparément dans le lobe latéral correspondant du stigmate si celui-ci est trilobé (Dendromecon). Cependant chez l'Eschscholtzia où les stigmates sont égale- ment trilobés la coalescence des carpelles se poursuit jus- qu'en haut, fusionnant en un seul dans le plan placentaire les deux lobes latéraux voisins, et cette coalescence y reste si intime que le faisceau placentaire unique se poursuit jusque dans le sommet de ces lobes stigmatiques intercarpellaies. La déhiscence des valves, dans les genres à faisceau placen- taire unique se prépare souvent de trés bonne heure au moyen d'une lame de tissu spécialisé qui coupe de nombreux faisceaux libéro-ligneux, soit seulement les commissures qui unissent les faisceaux placentaires au limbe stérile des carpelles, soit en plus le faisceau médian carpellaire lui-mème. Il peut en résulter pour ces faisceaux un amoindrissement qui semble être en rapport avec la précocité de la différenciation des tissus de rupture. Chez le Platystigma lineare dont les ovules sont nombreux el plus encore chez le Glaucium flavum dont les nombreux ovules sont tous insérés sur les bords du plexus placentaire, les placentas prennent l'aspect de carpelles fertiles intérieurs, alternant avec les carpelles stériles extérieurs (limbe stérile des carpelles). Cet aspect est encore accentué par le développement du tissu de déhiscence des valves qu'on pourrait prendre pour un tissu de suture, et, en particulier, chez l'E. californica, par la forma- tion d'un plissement longitudinal du limbe carpellaire plissement qui repousse brusquement les placentas et leurs plexus vers l'intérieur. A PPENDICE. Des recherches encore inachevées m'incitent à admettre que chez les Papavérées et les Fumariées Yovaire n'est également jamais constitué que par un seul verticille de carpelles. Si parfois il semble en renfermer deux, un extérieur stérile et un int* rieur fertile, c'est en raison de faits comparables à ceux décrits chez le Platystigma et le Glaucium. N'en est-il pas de méme chez les Cruciféres et les Capparidées? 0. LIGNIER. — OVAIRE DES PAPAVÉRACÉES. 435 Chez les Papavérées les apparences sont souvent compliquées par l'organisation des placentas et presque toujours par cer- taines modifications particulières de l'appareil stigmatique. C'est ainsi que donnant insertion à de nombreux ovules, les faisceaux placentaires peuvent être, comme chez le Glaucium, représentés chacun par un plexus en arc, mais alors celui-ci y est beaucoup plus incurvé et correspond à un placenta qui se prolonge radialement dans la cavité ovarienne; parfois méme ce plexus est en couronne, comme chez le Platystigma. Dans le style ces faisceaux placentaires (ou ces plexus) se dédoublent en leurs composants (carpellaires marginaux), puis ceux-ci se divisent à leur tour, dans la base zrès élargie des stigmates, chacun en un réseau qui s'étend progressivement de la marge du stigmate jusqu'au plan carpellaire médian. Les deux réseaux latéraux d'un méme carpelle se fusionnent ensuite et se terminent dans le sommet du stigmate. En somme les faits sont dans le sommet des carpelles les mêmes que chez les Chélidoniées et les Eschscholtziées, les trois faisceaux carpellaires principaux se réunissent et se fusionnent dans le sommet du carpelle, mais, un peu comme chez le Glaucium, chaque faisceau latéral est, dans le stigmate, très élargi et représenté par un réseau. En outre, d'ordinaire, le fais- ceau médian est plus ow moins atrophié à son extrémité supé- rieure. Il s'éteint souvent au niveau où il est coupé par le tissu de déhiscence des valves et vraisemblablement sous l'in- fluence de ce tissu. D'autre part, l'élargissement basilaire du stigmate peut étre accompagné d'une lobation analogue à celle du Dendromecon ou de l’ Zschscholtzia. Enfin, les bords simples 9u lobés de ce stigmate élargi sont toujours d'autant plus recourbés en arrière que le nombre des carpelles dont se com- pose l'ovaire, est plus élevé; et ils tendent ainsi à former, sur- tout s'ils sont trés élargis, un appareil stigmatique radié en "Pparence très compliqué. ‘Chez les Cruciferes et les Capparidées ce sont vraisembla- lement ces marges élargies ou même lobées des stigmates T! à peu près seules, conservent la fonction glandulaire et donnent l'apparence extérieure de stigmates superposés aux placentas. 436 SÉANCE DU 23 JUIN 1911. M. Lutz donne connaissance de l'extrait ci-dessous d'une lettre de M. G. Maire : Extrait d'une lettre de M. G. Maire à M. le Secrétaire général. Par le méme courrier je vous adresse un colis postal renfermant trois bonnes parts d'une plante qui n'existe je crois dans aucun herbier. Il s'agit de l' Elymus geniculatus Delile (£. Delileanus Schult.) décrit par Delile dans son Flórz ægyptiacæ illustratio, enregistré par Ascher- son et Schweinfurt sous le n° 1255 de leur Catalogue des plantes d'Égypte, avec la mention : « Alexandrie (Delile); à présent extrémement rare sil existe encore du tout ». J'ai rencontré la plante en avril dernier et j'en dois la détermination au Professeur Schweinfurth lui-méme qui est allé sur place voir la plante et qui, après l'avoir étudiée en Europe, me confirme, par lettre en date du 2 juin, la détermination. Voudrez-vous bien remettre à la Société botanique de France un échan- tilon d'herbier, un autre au Muséum, si cela peut l'ntéresser, el accepter le dernier pour vous. Si des membres de la Société désirent recevoir la plante, je me ferai un plaisir de la leur envoyer. Veuillez agréer etc. G. MAIRE. M. Lutz résume la communication suivante : Note sur quelques plantes du Sud-Oranais; PAR M. J.-A. BATTANDIER. Celastrus europeus Boissier Elenchus, 29; C. senegalensis var. europæus Ball Spic. Fl. maroccanæ. — Massif du Djebe Grouz. Trichodesma africanum L. (sub Borago). — Massif du Djebel Grouz. Thymus satureoides Cosson sub-species nova Th. commu” tatus. — Djebel Grouz. A. typo Cossoniano differt subspecies nostra : glomerulis florum axilla ydo ee a confor ribus, laxiusculis; bracteis obtusis, foliis minoribus, prætereà ps mibus; labio superiore calycis breviter tridentato ; corollis albis. J.-A. BATTANDIER. — NOTE SUR QUELQUES PLANTES DU SUD-ORANAIS. 437 Form: florum, ut in genere toto, vari: sunt; nunc styli breves et sta- mina elongata, tunc styli elongati et stamina brevia. Le Thymus satureoides Cosson constitue dans le genre Thymus un type tout à fait particulier par la forme et la dis- position de ses feuilles. La plante du Grouz a le méme feuillage avec une identité telle qu'il est impossible de ne pas la ranger dans ce type spécifique. Elle a pourtant une inflorescence fort différente. Tandis que les fleurs du Th. satureoides sont purpu- rines et réunies en capitules terminaux, que de longues bractées lancéolées-aigués rendent chevelus; dans notre sous-espéce les glomérules de fleurs blanches sont axillaires, sans bractées apparentes, et les tiges se continuent en pousses feuillées au- dessus des fleurs. ll est remarquable que la station de l'espèce se trouve aux bases du grand Atlas, vers l'Ouest du Maroc, ainsi que celles du Celastrus europæus et du Buxus balearica, et que toutes ces plantes se retrouvent à la base du Grouz qui peut étre consi- déré comme un prolongement oriental du grand Atlas. Le Celastrus europæus est trés différent d'aspect du C. Saharz, que j'ai déerit dans la mission Chudeau. | Toutes les plantes ci-dessus ont été cueillies par M. Meffre, Un des secrétaires de la Société d'Horticulture d'Alger, à qui M. le D* Trabut avait fait obtenir une mission pour greffer des Oliviers dans la région. M. Meffre a en outre rapporté un pied unique, encore trop jeune, d'un Moricandia voisin du M. arvensis, mais à feuilles rondes, dentées comme des feuilles de Tremble, à peliole court et étroit, les supérieures sessiles, cordées amplexicaules, mais sans intermédiaires à petiole dilaté et embrassant. Ce sera une plante à rechercher. Plantago ounifensis spec. nova sectionis Leucopsyllium Decaisne. Annua; folia anguste lanceolata, acuminata, adpresse villosa, viridia, in petiolum basi dilatatur attenuata; pedunculi robusti, villosi, folio reviores; bracteæ ovatæ, apice ciliatæ, griseo-fuscæ, calycem æquantes; calycis Jaciniæ ellipticæ, longe ciliatæ ; corollæ lobi lanceolato-acuminati, subtus longe villosi; capsula magna, glabra, apice violacea ; semina navi- formia, fusca, magna. Je cueillis cette curieuse plante à Beni-Ounif, lors de la Ses- "9n extraordinaire de la Société botanique de France, et la 438 ^ SÉANCE DU 23 JUIN 1941. confondis avec le Plantago amplexicaulis Cav., dont elle a les feuilles. D'autre part, elle a presque tous les caractères du Pl. ciliata Desf. Outre ses feuilles, elle diffère du PI. ciliata par la dimension de sa capsule et de ses graines qui sont celles du Pl. amplexicaulis. Les Pl. tunetana Murb. et akkensis Barratte et Murb. ont les mémes corolles; mais leurs bractées acuminées les distinguent de suite. N'ayant que deux exemplaires trés réduits de cette plante, je ne puis dire si elle doit être considérée comme une espèce nou- velle, ou comme un hybride des PI. amplexicaulis et ciliata. On n’a guère, à ma connaissance, signalé de Plantains hybrides ; pourtant, j'ai récolté à Sfax un Plantain vivace à feuilles pré- sentant quelques petits denticules de distance en distance, qui semble un intermédiaire entre les Pl. ovata Forskall et albi- cans L. Puisque je suis sur le chapitre des Plantains, je dirai quel- ques mots des variations en Algérie du Plantago amplexicaulis Cav. Cavanilles avait figuré sa plante avec des feuilles pubes- centes sur' toute leur surface. Nous avons cette forme en Algérie. Desfontaines, trouvant une forme à feuilles simple- ment ciliées, en fit son PI. lagopodioides. Nous avons encore une forme entièrement glabre qui n'est pas rare dans l'Oued Biskra et que l'abbé Chevallier a centuriée de Gardhaïa sous le n? 473. Explication de la planche XIII. 1 a. Thymus commutatus, pied feuillé. 1 b. Thymus commutatus, inflorescence. 2. Rameau fleuri du Thymus satureoides, Cosson. M. F. Camus donne connaissance de la Note ci-apres : Algues de Mauritanie recueillies par M. Chudeau; PAR M. P. HARIOT. M. R. Chudeau, chargé d'une mission scientifique en Ta tanie, a recueilli un certain nombre d'Algues marines "e te bien voulu me communiquer. J'ai pu ainsi établir ue xp ci-dessous, à laquelle j'ai ajouté quelques espèces récoltées 4da Bull. Soc. bot. de Fr. D. EVIT J91. BID XIT 1. Thymus commutatus Batt. 2. Th. satureoides Coss. P. HARIOT. — ALGUES DE MAURITANIE. 439 la méme région par M. Caille, chef du Jardin botanique au Muséum. ` Les Algues de Mauritanie que j'ai eues entre les mains com- prennent 43 espèces, 3 Chlorophycées, 10 Algues brunes et 30 Floridées, une espèce nouvelle, le Cystoseira mauritanica, que mon ami M. le professeur Sauvageau a bien voulu étudier. M. Gruvel m'a remis une Algue qu'il a recueillie aux environs de Rufisque où elle abonde dans les pêcheries, l'A gardhiella tenera (C. Ag.) Schmitz. Je l'ai placée dans cette liste quoiqu elle n'appartienne pas à la Mauritanie, mais sa présence dans cette région est d'un haut intérét puisqu'elle n'avait encore été indi- quée dans aucune localité africaine. CHLOROPHYCÉES 1. Ulva Lactuca L. Baie de l'Ouest, 2 avril 1909 (Caille; Chudeau). 2. Codium elongatum Ag. Baie de l'Ouest, 2 avril 1909 (Caille); 3 aoüt 1908, Baie de breed (Chudeau). 3. Codium tomentosum Stackh. Baie de Cansado, 3 août 1908 (Chudeau). PHÉOPHYCEES 4. Sargassum vulgare Ag. Port Étienne, 23-30 mars, 4 août 1908 (Chudeau). 9. S. linifolium (Turn.) Ag. ! Noakchott, plage; Lemsid, 22 février 1908 (Chudeau). 6. Cystoseira fibrosa (Huds.) Ag. Baie de l'Ouest, 31 mars 1908 (Chudeau). — Échantillons jeunes. T. C. discors (L.) Ag. +. Noakchott (Chudeau). — Échantillon en mauvais état, se rapportant très probablement à cette espèce. 1. M. Sauvageau me communique au sujet de cette plante la note qui Suit : « Rameau primaire incomplet, grèle, élégant, vésiculifère, muni de très petits réceptacles non mucronés. Ressemble au C. barbata bien que ses réceptacles ne soient pas mucronés; ressemble aussi au C. discors tel qu on le rencontre sur les côtes d'Algérie et à Cadix. Cet échantillon de 440 SÉANCE DU 23 JUIN 1911. 8. Cystoseira ericoides (L.) Ag. Baie de l'Ouest (Caille; 6 avril 1908, Chudeau). 9. C. mauritaniea Sauvageau n. sp. Port Étienne, 23 mars 1908; Baie de Cansado, 3 aoüt 1908 (Chudeau). C. mediocris ambitu circulari; stipes brevis basi disco (prolifero?) suf- fultus; rami primarii tophulosi vel non, plus minus teretes, irregulariter et distantissime foliosi, foliis latius insertis et uncinatim-recurvatis ; rami secundarii similes; aerocyste distincte pauciores; rami in receptacula plur. centim. longa, irregulariter conceptaculorum sparsorum glomera- torumve ope tuberculata, mutati. — Planta dioica. Cette espéce!, représentée par deux individus et par quelques frag- ments, est certainement nouvelle et particulierement intéressante. La plante a 15-20 em. de hauteur; latige, portée sur un disque, mesure seulement 1-2 cm. ; l'un des exemplaires a-une seule tige, l'autre a deux tiges contigués. Le contour déchiré du disque indique qu'il est large et, bien qu'on ne remarque ni stolons enclavés, ni protubérances à sa surface, la présence de deux tiges contigués laisserait supposer qu'il est prolifere, car on ne trouve pas trace de soudure de deux disques. La tige, ni épaisse, ni dure, semble correspondre à des individus rela- tivement jeunes. Cependant d’après des moignons portés par la tige, qui ont repoussé à leur extrémité, la plante est dans une seconde période de végétation. Si la tige vit plusieurs années, comme chez la plupart des Cystoseira, on trouvera des individus plus âgés et plus robustes. : La base des rameaux primaires adultes est peu ou point renflée, mats celle du plus jeune rameau primaire est tophuleuse, et un nouveau tophule apparait au sommet de la tige. Si celui-ci était seul, on en pourrait con; clure que la végétation du C. mauritanica est comparable à celle des C. granulata et C. concatenata; toutefois le rameau tophuleux situé au-dessous laisse supposer que, si cette espece présente une alternance saisonniere entre les rameaux non tophuleux et ceux qui le sont, les tophules vierges y subissent une période de repos trés courte ou à peine sensible. S d D'abord légèrement aplatis, les rameaux primaires sont ensuite plus ou moins arrondis; leurs feuilles peu nombreuses, largement inséree?: facies particulier est trop incomplet pour étre déterminé avec certitude. Le C. barbata n'est pas connu en dehors de la Méditerranée; le-C. discort habite la Méditerranée, mais se retrouve à Cadix et aux Canaries T étaient la station la plus méridionale connue; il pourrait donc arrive jusqu'en Mauritanie. » s très 1. La diagnose et la description de cette nouvelle espèce m'ont été n s aimablement communiquées par M. Sauvageau, professeur à la Faculté de Sciences de Bordeaux, que je remercie bien vivement. P. HARIOT. — ALGUES DE MAURITANIE. 441 souvent recourbées vers le haut, ressemblent à celles de C. Abies-marina. Les rameaux secondaires, simples ou une ou plusieurs fois bifurqués, semblables aux primaires, naissent à des niveaux queleonques par transformation des feuilles et, finalement, arrivent tous à une méme hauteur; la plante vivante a probablement un contour sphérique. Un bouquet de trois rameaux au lieu d'un seul nait souvent sur la nervure d'une troncature. Les réceptacles, inclus dans les rameaux, en occupent parfois toute la longueur et certains atteignent jusqu'à 8 centimètres, ils sont bosselés par les conceptacles isolés ou groupés avec des solutions de continuité plus ou moins bien indiquées; leurs feuilles, moins rares que dans les parties stériles, ne paraissent pas donner asile aux conceptacles. Les cryptes piliferes situées sur les. rameaux stériles ou fructiferes, plutót que sur les feuilles, peu profondes et largement béantes, laissent sortir de longs poils; sur des coupes passant par l'orifice, la crypte a parfois l'aspect d'un simple repli épidermique. Un aérocyste trés net, portant souvent des cryptes, renfle cà et là le rameau. L'exemplaire de Port-Étienne est femelle; celui de la Baie de Cansado est mâle, sans trace d'organes reproducteurs avortés. Les auteurs consi- derent les Cystoseira comme des plantes hermaphrodites; cependant certaines espéces présentent parfois des individus unisexués ou seule- ment à conceptacles unisexués. Le fait que sur deux exemplaires récoltés au hasard et dans des localités différentes, l'un est mâle, l'autre femelle, indiquerait la dioicité du C. mauritanica. Les conceptacles máles sont bourrés d'anthéridies portées sur des pédi- celles en arbuscules denses; les paraphyses existent seulement près de l'ostiole sans faire saillie au dehors. Les conceptacles femelles renferment sur tout leur pourtour des oogones, remarquables en ce sens qu'ils sont Souvent cylindriques ou notablement plus larges à leur base qu'au Sommet, et séparés par des paraphyses courtes, à parois minces, souvent simples et divisées par une seule cloison transversale. Le C. mauritanica differe notablement des autres Cystoseira. Ses rameaux ont quelque ressemblance avec ceux du C. Abies-marina, mais il s'en éloigne par son mode de fixation et par la présence d'aérocystes. Il est possible que sa végétation soit comparable à celle du C. granulata. 10. Padina pavonia (L.) Lamrx. : Port Étienne, 23 mars 1908; El Frey, 5 mars 1908 (Chudeau). 11. Ecklonia radiata (Turn.) J. Ag. var. exasperata (Turner). Baie de l'Ouest, 6 avril 1908 (CAhudeau). A49 SÉANCE DU 23 JUIN 1911. 19. Ectocarpus siliculosus (Dillw.) Lyngb. Port Étienne, 22 mars 1908 (Chudeau). 13. E. granulosus (Engl. Bot.) Ag. Baie de l'Ouest, 34 mars 1908 (Chudeau). — Sur Cystoseira. FLORIDÉES 14. Gelidium sesquipedale (Turn.) Thuret. Baie de l'Ouest, 31 mars 1908 (Chud.). 15. G. crinale (Turn.) Lamrx. Lemsid, 22 février 1908 (Chud.). 16. Chondrus crispus (L.) Stackh. Baie de l'Ouest, 6 avril 1908 (Chud.). 17. Gigartina acicularis (Wulf.) Ham. Baie de Cansado, 3 aoüt 1908 (Chud.). 18. G. pistillata (Gmel.) Stackh. Baie de l'Ouest, 6 août 1908 (Chud.). 19. Gymnogongrus Griffithsiæ (Turn.). Mart. Baie de Cansado, 3 avril 1908 (Chud.). 20. G. norvegicus (Gunn.) J. Ag. Cap Sainte-Anne, 20 avril 1908 (Chud.). 21. Agardhiella tenera (J. Ag.) Schmitz. Entre Tiaraye et Rufisque (Gruvel). Cette Algue n'avait pas encore été signalée en dehors des Antilles; des Etats-Unis (Floride, Massachusetts, Connecticut, etc.), du Brésil et du Japon. Elle est nouvelle pour l'Afrique. Elle abonde aux environs de Rufisque. Les échantillons du Sénégal différent du type par les rameaux peu ou pas rétrécis à leur base. Ils rappellent exactement l Halymema t n sissima Shur et ont été comparés avec les échantillons de l'herbier de Suhr par M. le major Reinbold. 22. Gracilaria confervoides (L.) Grev. Baie de l'Ouest, 31 mars 1908 (Chud.). 23. G. multipartita (Clem.) Harv. Cap Sainte-Anne, 20 avril 1908 (Chud.). P. HARIOT. — ALGUES DE MAURITANIE. 24. G. armata (Ag.) J. Ag. Lemsid, 22 février 1908 (Chud.). 25. G. compressa (Ag.) Grev. Lemsid, 22 février 1908 (Chud.). 26. Calliblepharis ciliata (Huds.) Kütz. Cap Sainte-Anne, 20 avril 4908 (Chud.). 21. Hypnea musciformis (Wutf.) Lamrx. Port Étienne, mai 1908 (Chud.). 28. Rhodymenia Palmetta (Esp.) Grev. Baie de l'Ouest, 6 avril 1908 (Chud.). 29. Plocamium coccineum (Huds.) Lyngb. Baie de l'Ouest (Caille); id. 31 mars 1908 (CAhud.). 30. Laurencia obtusa (Huds.) Lamrx. Lemsid, 22 février 1908 (Chud.). 91. L. pinnatifida (Gmel.) Lamrx. Baie de l'Ouest (Caille) ; Cap Sainte-Anne, 20 avril 1908 ( Chud.). 92. Halopitys pinastroides (Gmel.) Kütz. Cap Sainte-Anne, 20 avril 1908 (Chud.). 33. Cryptonemia seminervis (Ag.) J. Ag. Baie de l'Ouest, 31 mars 1908 (CAud.). 34. Choreonema Thureti (Born.) Schmitz. . Baie de l'Ouest, 31 mars 1908 (Chud.). — Sur Jania rubens. 35. Lithophyllum incrustans Philippi. Cap Blanc, Cap Sainte-Anne (Chud.), Bilaouak (Gruvel). 96. L. expansum f. exigua Foslie. Cap Blanc (Chud.). 97. Lithothamnium solutum Foslie. Cap Blanc (Chud.). 98. L. membranaceum (Esp.) Foslie. Baie de l'Ouest, 31 mars 1908 (Chud.). — Sur Cystoseira. 39. Melobesia Corallinæ Solms-Laubach. 443 Baie de l'Ouest, 31 mars 1908 (Chud.). — Sur Jania et Corallina. 444 SÉANCE DU 23 JUIN 1911. NOMS CANARIES SÉNÉGAL|CAP VERT ALGÉRIE ACORES ET TUNISIE MAROC Ulya Lactuca o eee Codium elongatum. ...... — tomentosum. .... Sargassum linifolium. .... — vülgare. ...-.. Cystoseira ericoides. ..... -— HE lue — GISCOTS os — mauritanica. .. Badina pavonia. .-.- Ecklonia polymorpha..... Ectocarpus siliculosus... .. — granulosus.... Gelidium sesquipedale. ... — crinale: e. Chondrus crispus......... Gigartina pistillata: ...... — scing, 7 Gymnogongrus Griffithsiæ. — norvegicus. Agardhiella tenera........ Gracilaria armata......... — confervoides ... -— compressa. .... — multipartita.... Calliblepharis ciliata...... Hypnæa musciformis. .... Rhodymenia Palmetta..... Plocamium coccineum....| Laurencia obtusa......... — pinnatifida..... Halopitys pinastroides.... Cryptonemia seminervis. . Choreonema Thureti...... Lithophyllum incrustans. = expansum f. e- Xin. ul Lithotamnium solutum ... — membranaceum. — farinosa........ Corallina mediterranea. .. Jania longifurca. — rubens. e. V0 4 se +++ +++ ++ +++ ++ TRE 4d- ++ + ++ ++ TTG ++ —- ++++ ++ Tr + + ++++++ m ++ tttt+++ +++ ++++ ++ LEER + ++++++++ XERIRGR-RGR-RGR RR RB +++ +++ Ads H. DE BOISSIEU. — LES NARCISSES DU POIZAT. 44 40. Melobesia farinosa Lamrx. Port Étienne, 22 mars 1908 (Chud.). 41. Corallina mediterranea Aresch. Baie de l'Ouest, 31 mars 1908 (Chud.). 42. Jania longifurca Zanard. Abouizin, 17 février 1908 (Chud.). 43. J. rubens (L.) Lamrx. Baie de l'Ouest, 31 mars 1908 (Chud.). Nous donnons dans le tableau ci-contre la distribution com- parative des Algues de Mauritanie énumérées dans cette liste, avec celles des Canaries, du Sénégal, du Cap Vert, des Acores, d'Algérie et de Tunisie, et du Maroc. M. de Boissieu fait la communication suivante : Les Narcisses du Poizat (Ain); PAR M. H. DE BOISSIEU. Le Poizat, jolie commune de l'arrondissement de Nantua, desservie par la gare de Charix, est une localité assez célèbre parmi les botanistes de la région lyonnaise. C'est une des stations classiques où jadis Bernard, de l'Administration des douanes, botaniste herborisant zélé, auquel on doit d'intéres- santes découvertes pour la flore de l'Ain et pour celle de la Corse, celui auquel est dédié l'Aquilegia Bernardi, récolta l'élé- gant Narcisse qui porte encore son nom dans la plupart des Flores, la Narcissus Bernardi Hénon in DC. Mém. Acad. Lyon, 1854. ; Ce Narcisse est une plante critique qui soulève aujourd'hui encore quelques problémes intéressants. D'abord est-ce vraiment "n hybride, provenant de la fécondation du Narcissus Pseudo- harcissus par le. N. poeticus, ou une espèce légitime? N'y aurait- il pas lieu, tout au moins, d'utiliser à son égard le signe d'hybri- dité présumée préconisé dans une de nos dernières séances par notre confrère M. Luizet? L'hybridité du Narcisse en question fut contestée ou même niée par des botanistes de valeur, Hénon, Gay, le Dr Saint- Lager, etc. Ils appuyaient leur opinion princi- 446 SÉANCE DU 23 JUIN 1941. palement sur un argument, la différence d'habitat et surtout la différence d'époque de floraison pour les Narcissus Pseudonar- cissus et poeticus. Chacun sait que dans des conditions normales le Narcissus Pseudonarcissus est depuis longtemps défleuri quand le N. poeticus commence à épanouir ses périanthes. Mais, comme l'a montré excellement entre autres Grenier, dans sa Flore jurassique, l'argument ne porte pas si l'on considére les stations spéciales où l'on récolte le N. Bernardi. (Il croit non seulement dans l'Ain, mais dans le Jura, les Pyrénées, l'Ardèche, ete.) On le trouve à des altitudes élevées, le plus souvent dans des prairies assez tardivement couvertes de neige, et ensuite exposées à un soleil ardent. La neige retarde le développement du N. Pseudo-narcissus. Puis, quand elle a disparu, la chaleur des rayons solaires hâte le développement du V. poeticus, et atténue beaucoup la différence de précocité entre les deux espèces. Pour les tout derniers individus du W. Pseudonarcissus il y a plus de chances d'étre fécondés, en cas de fécondation croisée, par le N. poeticus alors abondant et souvent visité par les insectes, que par les rares JV. Pseudonarcissus encore épars dans la prairie. L'hybridité du Narcisse du Poizat étant admise, une autre question se pose, celle de savoir quel nom lui donner si l'on ne veut pas se servir de la nomenclature de Schiede. Est-ce N. Bernardi Hénon ou N. Macleaii Lindl.? La désignation N. Macleaii a incontestablement pour elle le bénéfice de la priorité. Elle a été donné par Lindley dés 1823 (in Bot. Reg. IX, 762), tandis que le nom de N. Bernardi est de 1854. Mais la description de Lindley est extrémement vague, inexacte méme en certains de ses termes. Elle comprend cette simple phrase qui ne répond pas du tout aux caractères habituels du JV. Pseudonarcissus »« poelicus : « Spatha 1-2-flora, scapo compresso subanci- piti, petalis patentibus inibricatis, tubo nectarioque cylindrico truncato integerrimo paulo longioribus. » Les explications qui accompagnent cette diagnose ne la rendent pas plus claire, il s'en faut bien. Aussi tandis que certains auteurs, notamment Baker dans sa Monographie des Amaryllidées, Richter dans les Plantæ europeæ, V Index de Kew, etc. acceptent la désignation X< N. Macleaii pour l'hybride N. Pseudonarcisso H. DE BOISSIEU. — LES NARCISSES DU POIZAT. 447 X poeticus et font de N. Bernardi un simple synonyme, d'autres sont d'un avis tout différent. Nyman rapporte le N. Macleaii comme synonyme douteux de N. triandrus L. et conserve XN. Bernardi pour le N. Pseudonarcisso-poeticus. Je dois ajouter que ni Lindley ni Hénon ne croyaient à l'hybridité de la plante quil décrivaient. Hénon la niait méme et Lindley ignorait son pays d'origine. Jusqu'à plus amples informations je désignerai le Narcisse qui fait l'objet principal de cette Note comme X< N. Bernardi Hénon ou N. Pseudonarcisso-poeticus Boutigny et Bern. in G. G. Fl. Fr., WI, 254, avec, comme synonyme douteux, x N. Ma- cleaii Lindl. Désirant connaitre vivant le N. Bernardi qui est assez abon- damment représenté dans les herbiers, car il a été distribué par différents botanistes, Bernard, Grenier, Fray, Brunard etc., et voulant me rendre compte des particularités de naissance de cette plante critique, je me rendis cette année au Poizat, le 4°% mai. J'avais foi dans l'indication des Flores locales, celle de Cariot, le Catalogue des plantes de l'Ain, de Huteau et Sommier etc., qui donnent comme époque de floraison du N. Bernardi, du 1* au 15 mai. Mais j'avais calculé sans le retard de la saison. Je ne trouvai pas au Poizat le N. Bernardi proprement dit. Mais ma journée ne fut pas perdue. Je récoltai deux variétés curieuses du N. Pseudonarcissus dont je parlerai à la fin de cette Note. En outre, je trouvai, abondamment mélangé aux N. Pseudonarcis- sus en pleine floraison, un Narcisse à couronne jaune foncée longue, mais se distinguant facilement du N. Pseudonarcissus par les divisions périgonales jaunes trés pâles ou presque blanches. La présence de ce Narcisse au Poizat à cette époque-là, souléve encore un petit probléme. Je pus constater qu'au Poizat les N. Pseudonarcissus et poeticus croissent étroitement mélan- gés, et si abondants qu'ils en arrivent à nuire sérieusement à la qualité du foin. Dans la prairie qui s'étend entre le Poizat et Retord, autre localité du N. Bernardi, on pourrait parfaitement organiser une féte des fleurs lors de la floraison du N. poeticus. Enfin, jeus la bonne fortune de lier connaissance avec un aubergiste très intelligent, M. Jacquiot qui, sur mes indications, m'envoya à deux reprises, du 15 au 30 mai, de vrais N. Bernardi. 448 SÉANCE DU 23 JUIN 1911. Les caractères de cet hybride sont les suivants, autant qu'on peut donner la diagnose précise d'un hybride : 1° Un bulbe plus gros que celui du Narcissus poeticus, mais plus petit que dans le N. Pseudonarcissus. 2° Une tige à deux angles très saillants. 3° La fleur trés inclinée avant l'anthése. 4° Un périanthe à tube long et droit à la base, puis dilaté vers le haut, à divisions périgonales non imbriquées, variant du blanc pur au jaune pàle, voire au vrai jaune. 5" Une couronne variable, mais, dans la plupart des cas, bien plus courte que les lobes du périanthe. 6° Des étamines un peu inégales, insérées vers le milieu di tube du périanthe, avec filets insérés un peu au-dessus de la base de l'anthére. Il existe une espèce légitime, fréquemment cultivée, subspon- tanée dans l'Ain, et trés variable, le N. incomparabilis Mill. qui ressemble educta au N. Bernardi. On l'en distingue, d'abord en ce qu'elle n'est pas hybride et croit en des localités éloignées des N. Pseudonarcissus et poeticus, puis par certains caractères manifesles mais plus faciles à saisir sur le vif que sur le sec : Tige à peu prés dépourvue d'angles saillants, divisions périgo- nales larges, imbriquées. Grenier distingue les trois formes suivantes dans le N. Ber- nardi. 1° Super-pseudonarcisso x< poeticus. Périgone d'un blanc sale ou jaunâtre, couronne d'un beau jaune, presque égale au péri- gone. 2° Pseudonarcisso X< poeticus (Bernardi vrai). Divisions péri- gonales d'un blanc presque pur, couronne de moitié moins longue que ces divisions. 3 Sub-pseudonarcisso X< poeticus. Périgone d'un trés beau blanc; couronne d'un beau jaune ou d'un jaune pàle, égalant à peine le quart de la longueur des divisions. A Les irois formes sont reliées par de multiples interme- diaires, comme on pourra le constater en examinant les nonm: breux N. Pseudonarcisso x< poeticus des Pyrénées que m s confiés notre confrére, M. Luizet. # Au risque d'embrouiller encore cette nomenclature déjà P.-A. DANGEARD. — LE PYRÉNOIDE CHEZ LES CRYPTOMONADINÉES. 449 compliquée, je voudrais ajouter une variété : var. luteolus diffé- rant du vrai Bernardi (de la forme 2) par les divisions périgo- nales d'un jaune assez intense, et en outre, souvent, par le bulbe plus petit, les divisions du périanthe plus courtes et plus arrondies. J'inclinerais à voir dans cette variété l'hybride inverse du N. Bernardi, le produit de la fécondation du N. poe- ticus par N. Pseudonarcissus. Cependant il est certain, étant données les conditions de floraison des deux espèces, que cette combinaison là est infiniment plus difficile à réaliser que l'autre. Le Narcisse à périanthe pàle et à couronne longue dont je parlai tantót, que j'ai trouvé fleurissant en abondance dés le 1* mai, me semble N. super-Pseudonarcisso-poelicus Gren., pro- duit du N. Bernardi, dont la fécondité est limitée mais certaine, par l'un de ses parents le N. Pseudonarcissus. Je dois ajouter cependant qu'il existe une variété pâle du N. Pseudonarcissus, le N. Pseudonarcissus var. bicolor Gren. et Gotr. différant du type par les divisions périgonales d'un jaune soufre très pâle. Le périanthe à tube moins dilaté et dilaté plus haut, les filets des étamines insérés un peu plus haut sur l'anthére permettent de distinguer théoriquement le N. super-Pseudonarcisso X poe- ticus du N. Pseudonarcissus var. bicolor. Mais on sait combien cette distinction est malaisée en pratique. Je termine en signalant deux variétés ou deux « mutations » curieuses du NV, Pseudonarcissus que j'ai trouvées le 1° mai au Poizat. L'une est la var. biflorus Cariot : Hampe muni de deux fleurs rapprochées; l'autre, une variété que je n'ai vue signalée nulle part, et dont l'apparition doit provenir des mêmes causes que la Production de la variété précédente, var. luxurians : Périgones non à 6 mais à 9-12 divisions assez étroites. ; M. Dangeard prend la parole pour la communication ci- aprés : Le pyrénoide chez les Cryptomonadinées; PAR M. P.-A. DANGEARD. En consultant les ouvrages de Systématique qui se rappor- lent aux Protozoaires et aux Protophytes, on constate que les T. LVII, (SÉANCES) 29 450 SÉANCE DU 23 JUIN 1911. auteurs ne parlent pas de l'existence de pyrénoides chez les Cryptomonadinées. Cependant j'ai montré depuis longtemps qu'il existe chez le Cryptomonas erosa et le Cryptomonas cyana un corpuscule arrondi qui se recouvre à la surface d'une couche d'amidon et qui se comporte par conséquent tout à fait comme un pyré- noide!. Il est vrai que ce corpuscule amylifère n'est pas inclus dans les chromatophores comme c'est le cas habituel : il occupe la partie médiane du corps; comme celui-ci est trés aplati, il est bien difficile de dire si le pyrénoide est complètement indépendant du chromatophore oü s'il est plus ou moins à son contact par l'une des faces. Alors méme que ce corpuscule amylifère serait isolé dans le protoplasme, je serais d'avis de lui conserver son nom de pyré- noide, puisqu'il posséde la méme structure que ces corps et la méme fonction. En tout cas, il est impossible de continuer plus longtemps à considérer ce corpuscule comme un simple globule réfringent auquel on attribue avec doute la nature de paramylon °. J'ai pu à nouveau me rendre compte de cette erreur en étu- diant le Rhodomonas baltica de Karsten. : Cette curieuse espèce n'a été signalée jusqu'ici à ma connais: sance que dans une seule station « Kieler-Bucht », les individus que j'ai observés se sont développés dans une culture d'Algues marines venant de Concarneau. Karsten a distingué ce Rhodomonas des Cryptomonas en ce qu'il ne posséderait qu'un chromatophore alors que ces derniers en posséderaient deux : c'est là un distinction difficile à faire dans la pratique, d'autant plus que certains individus m'ont part posséder deux chromatophores aussi distincts que chez les Cryptomonas. Le Rhodomonas baltica, bien que de création récente (1898) a déjà subi quelques vicissitudes; en effet en 1892, je désignats sous le nom de Cryptomonas marina la première espèce marine qui ait été signalée, « le chromatophore était coloré en à duse Le 1. DANGEARD (P.-A.), Contribution à l'étude des organismes inférieurs ( Botaniste, 2* série, 1890, p. 51-55). : 2. SENN, Die naturlichen Pflanzenf. (1° partie. Leipzig, 1900). - P.-A. DANGEARD. — LE PYRÉNOIDE CHEZ LES CRYPTOMONADINÉES. 451 jaune sale ou jaune brun ». Lemmermann, s'appuyant sur le fait que la coloration varie beaucoup chez ces espéces, consi- dére l'espéce de Karsten, qui est d'un beau rouge comme iden- tique à la mienne, de sorte que le Cryptomonas marina est devenu le Rhodomonas marina. Je ne puis me prononcer actuellement sur cette réunion des deux espèces en une seule : mais j'ai pu examiner à loisir la nature du corpuscule central dans des individus types du Rho- domonas baltica, ce que n'avait pu faire Karsten. Ce corpuscule, d'aspect homogène se colore par divers réac- lis et en particulier par le vert de méthyle : à sa surface s'appliquent plusieurs grains d'amidon en forme de calottes : ces grains se colorent en bleu par l'iode, et leur nature amy- lacée ne saurait faire l'objet du moindre doute. Au-dessous de ce pyrénoide, dans la partie postérieure du corps se trouve le noyau qui possede la structure ordinaire. On ne saurait fixer de dimensions précises pour cette espèce, tellement la grosseur des individus varie : en moyenne la lon- gueur était de 15 à 25 u sur une largeur de 7 à 10 y. Outre les grains d'amidon qui se trouvent à la surface du pyrénoide, il en existe d'autres disséminés dans le protoplasma, sous le chromatophore. J'ai constaté que cette espéce est photophobe; dans les cul- tures en chambre humide, les individus se portent du cóté opposé à la lumière, alors que des Chlamydomonas se mon- traient photophiles dans les mêmes conditions. Les individus se multiplient par division longitudinale; les deux individus s'agitent assez longtemps avant de se séparer l'un de l'autre; il existe aussi des colonies palmelloides. Lohman a décrit une seconde espèce de Rhodomonas, le R. pelagica dont le chromatophore est brun rouge et dont les dimensions sont de 13 à 15 u: d'après le dessin de l'auteur, le corps ne montre aucune trace de corpuscule amylifère ou pyré- noide ?. On sait que chez les Algues ordinaires, la présence ou l'ab- sence de pyrénoide sert à caractériser et à séparer des genres 1. LEMMERMAN, Nordisches Plankton, Abt. XXI, 1903. 2. LOHMAN, Wiss, Meersunt., Bd 10, 1908, et Nordisches Plankton, 1908. 452 SÉANCE DU 26 JUIN 1911. (Chloromonas et Chlamydomonas, Chlorella et Palmellococ- cus, etc.). La présente Note, en montrant qu'il existe chez les Crypto- monadinées de véritables corpuscules amylifères semblables à des pyrénoides, pose la question de savoir s'il conviendra là aussi d'établir des distinctions génériques suivant la présence ou l'absence de ces corps. M. Moreau fait la communication suivante : Sur des éléments chromatiques -extranucléaires chez les Vaucheria‘; PAR M. FERNAND MOREAU. Certains colorants nucléaires permettent de déceler dans les filaments des Vaucheria des éléments chromatiques qui offrent autant d'affinité pour ces colorants que ces noyaux eux-mémes. Ils se présentent sous l'aspect de corpuscules punctiformes répartis cà et là dans le protoplasma et situés fréquemment à la surface des chloroleucites, en dehors d'eux. Chaque chloro- leucite peut étre accompagné de plusieurs corpuscules colora- bles, mais ordinairement on n'en trouve qu'un seul par chlo- roleucite : il est alors souvent placé à l'une des extrémités de ce dernier. (Voir fig. 1) - Ces corps ont été rencontrés dans une espéce indéterminee de Vaucheria aquatique et dans un Vaucheria croissant sur un sol humide. Des corpuscules semblables, sinon identiques, ont été par Heidinger? dans le thalle et l'oogone de Vaucheria. Selon Heidinger, ils auraient été rencontrés avant lui, dans l'oogone. par Davis?, qui les aurait pris pour des noyaux en dégénéres- cence. Depuis ils ont été retrouvés par Nadson et Brullowa > signalés 1. Les recherches qui sont exposées dans cette Note ont été faites dans le laboratoire de. M. Dangeard, sous sa bienveillante direction. , Ber. 2. HEIDINGER (W.), Die Entwicklung der Sexualorgan bei Vaucheria ( d. deut. bot. Ges., 1908, Bd. 26, p. 313). 1904). 3. Davis (B.-M.), 0ojen»sis in Vaucheria (Botanical Gazette, vol. 36, sische 4. NADSON (G.-M.) et BRULLOWA (L.-P.), Zellkerne und matachrome ee Körner bei Vaucheria (Bull. Jard. Bot. Imp. Saint-Petersbourg. 1908, n FK. MOREAU. — ÉLÉMENTS CHHOMATIQUES GHEZ LES VAUCHERIA. 493 qui les ont considérés comme des corpuscules métachromatiques. Peut-être les corpuscules qui font l'objet de cette Note ne sonLils pas différents de ceux qui ont été décrits par ces auteurs, mais ce qui donne aux nótres tout leur intérét c'est que ce sont des éléments vivants. En effet, nous avons observé leur division. (Voir fig. 1.) Leur mode de division rappelle la division amitotique des noyaux par étirement. Les deux corpuscules qui résultent de cette division restent assez longtemps réunis l'un à l'autre par un fin trabécule chromatique. L'ensemble affecte la forme d'une haltère. Si le corpuscule qui lui donne naissance est situé à la surface d'un chloroleucite, l'ha!tére peut ou s'appli- Fig. 1. quer sur lui, ou rester suspendue dans le protop.asma. De telles figures de division ne sont pas rares et généralement on les trouve en abondance dans certaines régions d'un filament, alors que les autres ne renferment que des corpuscules au repos. Nos éléments chromatiques présentent donc des crises de division qui atteignent à la fois la plupart des éléments d'une méme région du thalle. La simultanéité de ces divisions rap- pelle le synchronisme qui, dans certains cas, préside à la divi- Sion nucléaire !. L'existence de ces divisions nous permet de dire qu'il s'agit là d'éléments vivants qui se multiplient au fur et à mesure de la croissance du thalle des Vaucheria, dont ils constituent de véritables organes permanents, au même titre que les noyaux et les chloroleucites. 1. MOREAU (F.), Première Note sur les Mucorinées. Le noyau au repos. Le Y ig en division : Mitose et' Amitose (Société Mycologique de France. Séance du 6 avril 4911) 45% SÉANCE DU 26 JUIN 1911. Aussi il est utile d'indiquer avec précision la méthode qui nous a permis de les mettre en évidence. Après fixation à la liqueur de Flemming, les filaments de Vaucheria subissent les opérations de la technique usuelle des inclusions à la paraffine et des coupes au microtome. Les coupes, collées sur lames porte-objet, sont traitées en vue de la triple coloration de Flemming. Nous laissons agir la safra- nine pendant deux à douze heures, puis nous regressons à l'alcool additionné d'une trace d'acide chlorhydrique. Au cours de cette opération nos corpuscules retiennent la safranine un peu moins longtemps que la chromatine du noyau, aussi il convient de pousser la décoloration juste assez loin pour obtenir une bonne différenciation des noyaux. Les coupes sont alors traitées pendant une demi-heure à deux heures par le violet de gentiane, puis plongées une minute dans une solution d'orange. Aprés le lavage à l'aleool qui précéde le montage dans le baume, les chloroleucites doivent étre faiblement colorés, formant un fond violet sur lequel se détachent les cor- puscules colorés en rouge qui sont à leur surface. Nos corpuscules chromatiques retiennent également l'héma- toxyline employée selon la méthode de Haidenhain, et se mon- trent alors colorés en noir. Il nous reste à nous demander quel est le rôle ou la signifi- cation des éléments qui nous occupent. E Il nous faut d'abord écarter l'idée que nous avons affaire à des corpuscules métachromatiques. En effet, ils ne manifestent aucune métachromasie vis-à-vis de l'hématoxyline, et la fixa- tion à la liqueur de Flemming n'empéche nullement leur colo- ration ultérieure. D'autre part, les corpuscules métachromati- tiques sont des éléments inertes, des matières de réserve alors que les nótres sont des organes actifs, susceptibles de se diviser. Des corpuscules colorables ont été décrits chez les Conjuguées sous le nom de karyoides', mais les renseignements que nous possédons sur eux sont insuffisants pour nous permettre de les identifier aux nótres. t. 1. PALLA (Ed.), Ueber ein neues Organ. der Conjugatenzelle (Ber. d. deu bot. Ges., 1894, Bd. 42, H. 6, p. 1953). F. MOREAU. — ÉLÉMENTS CHROMATIQUES CHEZ LES WAUCHERIA. 455 Les éléments chromatiques que nous avons observés doivent- ils prendre place parmi les formes si nombreuses de la chroma- tine extranucléaire qui, sous des noms divers, retiennent depuis quelques années l'attention des histologistes? Leur affinité pour les colorants nucléaires ne permet pas une réponse affir- mative. Nous avons cherché s'il n'existe pas chez d'autres plantes des éléments colorables comparables à ceux que nous avons étudiés chez les Vaucheria. Nous avons constaté l'existence dans des plantes diverses, Viola canina, Arum maculatum, Anemone sp., Equisetum sp., etc., de corps chromatiques situés, comme eux, à la surface des chloroleucites et, comme eux, susceptibles d'être rencontrés dans le protoplasma. Ces corps représentent peut-être chez ces plantes les vestiges de pyré- noïdes ayant cessé d'être fonctionnels. Les corpuscules que nous signalons chez les Vaucheria doivent-ils recevoir la mêine interprétation? | Convient-il, adoptant une autre manière de voir, de les con- sidérer comme des blépharoplastes se maintenant d'une facon permanente dans le thalle de Vaucheria et jouant un róle dans les organes mobiles, zoospores et anthérozoides? Des recherches ultérieures nous diront laquelle de ces hypo- théses nous devrons adopter. En résumé, nous signalons chez les Vaucheria l'existence d'éléments chromatiques extranucléaires dont nous ignorons encore la signification, mais qui ont la valeur d'organes dont la permanence est assurée dans le thalle par des processus de division. À propos de cette communication, M. Dangeard fait les remarques suivantes : la communication de M. Moreau me fournit l'occasion de Signaler un nouvel élément cellulaire que j'ai rencontré chez se Algue, le Conferva bombycina : il differe par sa morpho- logie et sa structure de celui qui vient d'être décrit par M. Morea u chez les Vauchéries. Chaque cellule de Conferve renferme plusieurs chloroleucites iscoides situés sous la membrane; il n'existe qu'un noyau par 456 EB SÉANCE DU 26 JUIN 1944. cellule : son diamètre est trés petit et ne dépasse pas 3 u environ : ce noyau est exactement sphérique : son nucléoplasme est sensiblement homogène et légèrement chromatique : aw centre se trouve un petit nucléole. . Comme les chloroleucites sont dépourvus de. pyrénoïdes, la cellule ne devrait renfermer aucun autre élément diffé- rencié. Aussi avons-nous été surpris de rencontrer régulièrement dans ces cellules de Conferves, au voisinage du noyau, un cor- puscule dont le diamètre est égal à celui du noyau ou le dépasse légèrement. On peut facilement mettre ce corpuscule em évi- dence, en employant le vert de méthyle; on voit alors qu'il est formé par un certain nombre de granules chromatiques réunis en sphérule plus ou moins régulière. Ce corpuseule se divise suivant.le grand axe de la cellule : il s'allonge simplement et se sépare en deux moitiés, tout en con- servant sa structure granuleuse : chaque moitié se trouve ainsi d'ordinaire située à droite et à gauche du noyau, au centre de la cellule. . Nous espérions arriver à obtenir la formation des zoospores dans cette Conferve : nous aurions. vu alors si ce corpuscule chromatique est en relation avec l'appareil locomoteur et joue le róle de blépharoplaste; malheureusement la chose ne nous a pas été possible jusqu'ici et nous estimons qu'il vaut mieux ne pas retarder davantage la publication de cette observation déjà ancienne. L'individualité de ce corpuscule, sa présence dans toutes cel- lules, sa multiplication par bipartition ne permettent pas de le confondre, avec les corps désignés sous le nom de chromidies, corpuscules métachromatiques, mitochondries! : il sera inté- ressant de rechercher quel rôle il joue dans la cellule. M. Lutz donne lecture de la Note ci-dessous : 1. Voir DANGEARD (P.-A.), Etudes sur le développement et la structure des organismes inférieurs (Le Botaniste, 11° série, 19107. J.-B. GÉZE. — LE TYPHA DOMINGENSIS PERS. 457 Le Typha domingensis Pers, (sensu amplo); PAR M. J.-B. GÈZE. A la fin de ma seconde Note sur le Typha angustata (séance du 22 avril 1910, p. 216), je signalais une grande analogie entre les Typha angustata, australis, javanica et domingensis. L'étude détaillée de ces quatre espèces, dans une cinquantaine d'herbiers de France et de l'étranger, a confirmé ma première impression à leur sujet, et il me semble difficile de les séparer spécifiquement. 1° Typha australis Schum. et Thonn. (4827) — T. angustifolia subsp. 3. australis Graebner, 1900. Je n'ai pu observer encore les échantillons types rapportés de Guinée par Schumacher, mais les trés nombreux spécimens de Typha bractéolés d'Afrique que j'ai examinés, rapportés au T. australis par les monographes (Rohrbach, Kronfeld, Graeb- ner), ne différent en rien du 7. angustata Bory et Chaub.; des exemplaires du Cap de Bonne Espérance, par exemple, sont identiques à ceux des marais de Fos (Bouches-du-Rhône) ou de Phaléres (Attique). Il faut excepter toutefois le T. Mares? Battandier — T. elephantina Roxb., des environs d'Alger, et le T. elephantina var. Schimperi Graebner 1900, d'Abyssinie, qui en sont trés nettement distincts. S'il était prouvé que le Typha de Schumacher est conforme aux T. australis que j'ai vus. le nom de T. angustata (1832) devrait étre remplacé par celui de 7'. australis (1821). Mais l'iden- tité n'est pas certaine, car un autre Typha de l'Afrique occi- dentale, le T. æquinoctialis Welwitsch, n° 241, de l'Angola, Synonyme de 7' australis d'après le D" Kronfeld, diffère complè- lement (du moins le spécimen de l'Herbier du Muséum de Paris) du T. angustata : il n'a pas de bractéoles, et doit ètre rattaché au 7. capensis; de méme le n° 1572 de Wilms (Trans- vaal) des Herbiers de Zurich (Université) et de Genève (Delessert), Cité aussi comme exemple de T. australis (Graebner, Pflanzen- reich, 1900, p. 14). | PE Typha: javanica Sehniel. (4854) — 2. angustifolia subsp.. P 'avanaca Graebner 1900. 458 SÉANCE DU 26 JUIN 1914. Cette espèce, des iles du Pacifique et de l'Océan Indien, se distingue du 7'. angustata, d'aprés les monographes, surtout par la forme elliptique de la section transversale de la base du limbe des feuilles inférieures, et par la longueur variable du stigmate, tantót plus court, tantót plus long que les poils du gynophore. Tous les spécimens que j'ai observés ont les feuilles concaves ou planes du cóté interne, jamais biconvexes ou elliptiques, et le Directeur du célébre établissement de Buitenzorg, qui a eu lamabilité de m'envoyer plusieurs exemplaires trés complets de T. javanica à divers états de développement, m'a écrit qu'il n'a jamais constaté cette forme elliptique des feuilles dans la seule espèce de Typha existant à Java. Quant aux stigmates, je les ai toujours vus plus grands que les poils, comme dans le 7. angustata, mais moins développés que dans le T. eu-angustifolia. Enfin les bractéoles ont la méme forme, la méme couleur (grise ou noirâtre et non brun-orangé) que dans le T. angustata, et elles dépassent aussi les poils, comme dans cette espéce. 3° Typha domingensis Pers. (1807). La Monographie du D" Graebner (1900) indique (p. 11), comme caractère net pour différencier le 7. domingensis du T. angustata, « pili gynophori et axis feminei apice incrassall » dans le 7. domingensis, « pili... acuti, rarius sub apice incrassati » dans le T. angustifolia etle T. angustata. Le D* Kronfeld dit au contraire, pour le T. domingensis « pili... sub apice incrassali »- D'aprés mes observations, les poils du gynophore sont terminés de la méme manière dans ces trois espèces, c'est-à- dire ordinairement en fuseau de 0,2-0,4 mm. de long sur 0,015-0,025 mm. de large au milieu. La forme, la situation et la couleur des bractéoles sont encore les. mémes dans le T. domingensis que dans le 7'. angustata. Les feuilles sont plus souvent aplaties à la base dans le T. domingensis, mais certains spécimens ont pourtant la base du limbe demi-cylindrique, ou obtusément trigone, comme dans le T. angustata. Les échantillons que m'ont procurés nos savants confrères MM. C. Lindman, directeur du Musée de Stockholm, J. Arecha- J.-B. GÈZE. — LE TYPHA DOMINGENSIS PERS. 459 valeta et M. B. Berro, de Montevideo, et les notes détaillées que ce dernier m'a envoyées à plusieurs reprises, m'ont été fort utiles pour établir les caractères du 7. domingensis; je leur en suis très reconnaissant. En résumé, les Typha angustata, australis, javanica, et domingensis, paraissent former seulement trois variétés d'une méme espèce, que la loi de priorité doit faire appeler Typha domingensis Persoon (1807) sensu amplo. Les caractères de cette espèce seraient les suivants : Planta sæpiùs robusta, 12-40 dm. alta. Spica mascula et feminea remote, rariüs Contiguæ, mascula sæpiüs longior; spatium à floribus liberum (0-) 5-30 (-60) mm. latum. Axis spice masc. pilis fasciatis rufo-brunneis, apicem versüs dilatatis (0,10-0,30 mm.), ramosis (rariüs simplicibus), ramulis incurvatis, hamiformibus præditis, instructus; flores 1-5-andri, plerumque triandri; antheræ 1,8-3,2 mm. longæ, in summo 0,2-0,4 mm. lat; pollen simplex, grana (16-) 22-26 (-31) in diam. Spica fem. pallide brunnea, alutacea, n. 103, 404, 107, 108, 113, 127, 128, 132, 137, 142, Cod. Col. (Klincksieck, 1908). Flos fem. suffultus bracteola fasciata, apicem versüs dilatata, non colorata, vel cinerea, semper discolore stigmati, acute spathulata frequenter subitó apiculata longissim? (apiculum flexuosum filiforme ad 0.5 mm. longum, 0,02-0,03 mm. latum), 0,06-0,20 (-0,30 ad 0,40)mm. lata, pilos gynophori longè superante (0,2-0,4 (-0,6)mm.); pili florum fem. sub apice sæpè incrassati fusiformes (0,2-0,4 »« 0,015-0,025 mm.) aliquando brunneoli, bracteola stigmateque breviores; stigma rufum. vel ferrugineum, lineare vel longè lanceolato-lineare, 0,04-0,09 (-0,4) mm. latum, sæpè faleuliformis dorso crenulato, pilos superans (0,3-0,8 71,0) mm.); germen fusiforme. Fructus elongatus vel brevis, 0,8-4 2 mm. longus, 0,2-0,4 mm. latus. Pedicelli (— protuberantiæ ENDLICHER) gradati, ad 1 mm. longi. Folia caulium floriferorum laminata, sæpè glaucescentia; laminaæ lineares 4-20 mm. late, ad vaginam extus plan: vel planiusculæ, sæpius convexa vel obtusi-angulatz, intus plana, sæpiüs concava; complanatæ, Seprüs semicylindricæ, vel obtusitriquetræ, vel canaliculatæ ; inflorescen- tiam æquantes vel sæpiüs superantes. Cette espèce comprend trois variétés : 7 Var. eu-domingensis : Amérique. 5. Var. angustata (ou australis si ce dernier mot est réelle- ment synonyme du précédent) : Ancien continent. Y- var. javanica : Iles de l'Océan Indien et du Pacifique. Les variétés æ. et &. présentent chacune deux sous-variétés, ne différant que par les dimensions de toutes leurs parties, et dues aux conditions de milieu où elles se sont développées : major (Boutard blanc des marais de Fos), et minor (Pavie blanche des marais de Fos). 460 SÉANCE DU 26 JUIN 1911. AIRE GÉOGRAPHIQUE. — Le T. domingensis (sensu amplo) occupe toutes les régions du globe à climat tropical ou sub-tropical, d'après la carte de Köppen in Drude (Manuel de Géographie botanique, 4891). : En Europe, il ne semble pas exister en dehors de la région de l'Olivier'. Le T. eu-angustifolia Graebner (1900) se distingue aisément du T. domingensis Pers. (sensu amplo) par les caractères sui- vants : 1° Poils de l'axe de l'épi mâle simples ou quelquefois bifides, peu ou pas dilatés vers le sommet (ord. — 0,10 mm. de large). 2° Epi femelle plus foncé, brun-rougeûtre (teintes dominantes du Code des Couleurs : 53, 58,18, 83, 88), à surface longuement filamenteuse ou pelucheuse, et non presque rase. 3» Téte des bractéoles (observées au microscope dans l'eau, l'alcool, ou la glycérine) de méme couleur que le stigmate, brun-orange, ou plus foncée, mais non incolore ni grise; arrondie ou aigüe, mais non brusque- ment rétrécie en une longue pointe filiforme; ne dépassant ordinairement pas les poils du gynophore. ; 4° Stigmates dépassant longuement (1-3 mm.) les poils du gynophore. 5° Protubérances de l'axe de l'épi femelle n'atteignant presque jamais 0,6 mm. de long. 6^ Feuilles vertes, non glauques. Note ajoutée pendant l'impression. — Depuis la présentation de la Note précédente, M. le professeur Warming, directeur du Jardin Botanique de Copenhague, a eu l'extréme amabilité de m'envoyer des parcelles d'épis des spécimens originaux de Typha australis duris de Guinée par Thonning. L'examen microscopique de ces fragments ne décèle aucun caractère qui 1. Une enquête approfondie, faite à Grenoble, avec l'aimable concour de MM. Mirande et Offner, m'a convaincu que cette localité, indiquée dans ma Note précédente (p. 244), doit être rayée de l'aire géographique » T. angustata : le spécimen que j'avais observé a sans doute été l'obje d'une confusion d'étiquettes. : M. J. Briquet, le savant et aimahle conservateur de l'Herbier Delesserl. m'a donné sur l'aire du T. angustata et la nomenclature du T. domingent? (sensu amplo) des renseignements précieux. MM. E. Burnat (pesi times), abbé Coste, fr. Sennen, en m'envoyant en communication 2d Typha de leurs riches herbiers, m'ont permis de mieux préciser ss limites du T. angustata. J'exprime ici ma vive gratitude à ces dévoué confrères. J.-B. GÈZE. — LE TYPHA DOMINGENSIS PERS. 464 permette de les distinguer du T. angustata. Le nom de Bory et Chaubard (1832) doit donc disparaitre devant son ainé de cinq ans. A la suite de sa deseription (1827), Thonning émet l'hypo- thèse que son Typha australis n'est autre que le T. domingensis Persoon (1807) : « Nil novi sub sole »! En son propre nom et au nom de l'éditeur, M. Ed. Jean- pert offre à la bibliothéque de la Société un exemplaire d'un ouvrage dont il est l'auteur, intitulé : Vade-mecum du botaniste dans la Région parisienne. M. Luizet fait remarquer que nul mieux que notre col- lègue n'était désigné pour entreprendre cet ouvrage. M. Jeanpert, qui n'a cessé depuis vingt-cinq ans de parcourir tous les environs de Paris, qui a vérifié sur place la presque totalité des indications anciennes, est de tous les botanistes actuels celui qui a le plus ajouté à la flore parisienne et celui qui en connait le mieux l'ensemble. M. le Secrétaire général s'associe aux paroles de M. Luizet. Des remerciements sont votés au donateur. Il est distribué un certain nombre d'exemplaires d'une plaquette imprimée contenant le texte des paroles pronon- cées par M. Jules Poisson sur la tombe de feu notre confrere Léon Marchand. À la demande de plusieurs membres, M. le Secrétaire général donne un compte rendu rapide de la Session extraordinaire qui vient de se tenir en Vendée. Il est. heu- reux de constater la bonne réussite de cette Session et il en reporte le mérite, en les remerciant, aux membres du comité local qui l'ont préparée. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE JEANPERT (H.-E).— Vade-mecum du Botaniste dans la Région Parisienne, tableaux synoptiques des familles, genres, espèces et variétés et 1634 figures de toutes les espèces de plantes croissant dans la Région parisienne; avec une préface de M. H. Lecomte, professeur au Muséum. Paris, Librairie des Sciences naturelles Paul Klincksieck, Léon Lhomme, successeur, 1911. L'ouvrage est divisé en deux parties : la premiere débute par une table analytique des familles et comprend une série de tableaux synoptiques conduisant facilement à la détermination des genres et des especes. Ainsi que le fait remarquer M. Lecomte dans la Préface, ces tableaux présentent l'avantage de réunir, sous les yeux du lecteur, l'ensemble des *aractéres qui distinguent les genres d'une famille ou les espèces d'un genre et permettent; par conséquent, de saisir avec beaucoup de netteté les ressemblances ou les dissemblances entre deux unités données, tandis que la méthode dichotomique, au contraire, qui conduit mécani- quement aux genres et aux espèces, ne se prête guère aux comparaisons. La Préface est suivie d'un Avant-propos écrit par l'éditeur et dont la facture élégante dénote un fervent adepte des sciences naturelles. La seconde partie de l'ouvrage forme un album pour lequel M. Lhomme: l'éditeur, a mis à la disposition de notre confrere les figures de la Flore descriptive et illustrée de l'abbé Coste. Au lieu d'accompagner le ya ces figures sont réunies à la fin du volume; à còté de celles qui repre- sentent les plantes très rares on voit mentionnées leurs localités actuel- lement connues; ainsi le Ranunculus polyanthemoides Bor. est indique à la Genevraye (S.-M.), l'Arenaria grandiftora à Fontainebleau, eto; A la suite de l'album on trouve des renseignements relatifs aux « excursions » en quelque sorte classiques de la flore parisienne. Les localités les plus intéressantes à ce póint de vue sont énu avec l'indication des espèces rares qu'on y a signalées. : Personne, nous dit M. le professeur Lecomte à la fin de la Préface, n'était mieux qualifié que M. Jeanpert pour établir ce « Vade du Botaniste dans la région parisienne », car personne ne connait aei que lui la flore de cette région, personne ne l'a explorée avec plus mérées REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 463 persévérance et de sagacité, personne n'a découvert plus d'espèces rares déjà connues. « Je suis donc heureux, ajoute M. Lecomte, de souhaiter au Vade-mecum tout le succès qu'il mérite. » Tous les bota- nistes parisiens s'associeront avec nous à l'éloge et au vœu ainsi for- mulés. Ers. MauiNvaUD. ROSE (J.-N). — Studies of Mexican and central American plants. (n° 7) (Contribution from the United States National Herbarium, vol. XIII, Part. 9). Washington, 1911. M. Rose, dont nous avons plusieurs fois déjà dans ce Bulletin signalé les intéressants travaux sur les plantes du Mexique et de l'Amérique cen- trale, a effectué en 1908 son septième voyage dans ces contrées. Il nous fait connaitre les espèces suivantes, dont il est l'auteur. COMMÉLINACÉES. — Aux anciennes espèces du genre Setcreasea (créé par Schum. et Sydow en 1901) sont ajoutées deux nouvelles, Setcreasea australis Rose et S. pallida Rose, découvertes au Mexique. CnRASSULACÉES. — Cette famille a fourni à M. Rose un nombre consi- dérable d'espèces nouvelles, dont 15 Sedum (S. clavifolium, S. compac- tum, S. delicatum, S. farinosum, S. flaccidum, S. frutescens, S. humi- fusum, S. lenophylloides, S. mellitulum, S. oaxacanum, S. pachy- phyllum, S. potosinum, S. rhodocarpum, S. semiteres, S. Treleasei), 4 Echeveria (E. crenulata, E. gloriosa, E. Holwayi, E. Pittieri), 2 Tilleastrum (T. latifolium, T. longipes), 4 Pachyphytum (P. com- pactum), 2 Urbinia (U. lurida, U. Purpusii), 4 Villadia (V. diffusa), et un nouveau genre, Graptopetalum Rose (une seule espèce, G. pusil- lum Rose). MÉNISPERMACÉES. — Menispermum mexicanum Rose. CÉSALPINIACÉES. — Poinciana Conzattii et P. melenadenia Rose. OXALIDACÉES. — Jonoxalis Goldmanii Rose sp. nov., et descriptions reprises de plusieurs espèces du méme genre créées par l'auteur en 1907 (N. Amer. Flora) POLYGALACÉES. — Polygala Conzattii et P. minutifolia Rose Sp. nov. MaLvacÉEs, — Erioxylum Rose et Standley gen. nov. : Æ. aridum Rose et Standley sp. nov. * CACTAGÉES. — Ariocarpus Lloydii Rose sp. nov.; Opuntia Ball, 0. Deamii, O, delicata, O. Eichlamii, O. Mackensenii sp. novi. a APIACÉES. — Arracacia compacta Rose; Eryngium Purpusü Hemsley et Rose sp. nov. ERICACÉES. — Arbutus peninsularis Rose et Goldman sp. nov. D'élégantes photographies figurent les espèces nouvelles. EnN. MALINVAUD. 464 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. BRIQUET (Joux). — Prodrome de la flore corse, comprenant les résultats botaniques de six voyages exécutés en Corse sous les auspices de M. Émile Burnat. Tome I; Préface. Renseignements préliminaires. Bibliographie; catalogue critique des plantes vasculaires de la Corse : Hymenophyllaceæ-Lauraceæ, avec 6 vignettes. — Genève, Bâle, Lyon, Georg et Cie; octobre 1910. Prix, 15 francs. Ainsi que le fait observer notre confrère au début de la Préface, l'ar- chipel thyrrhénien', qui jalonne à l'Ouest les côtes de l'Italie entre les 38° et 44° degrés de latitude N., a de tout temps éveillé l'attention des botanistes, et très nombreux sont les travaux auxquels il a donné lieu. La Bibliographie botanique corse exposée par l'auteur ne comprend pas moins de 158 ouvrages; l'utilité d'une mise à jour de ces abondants et parfois un peu confus matériaux devenait manifeste, et la compétence fort connue de notre confrére de Genéve le désignait particulierement pour ce travail ?. H rend témoignage dans la Préface aux botanistes qui l'ont aidé, notamment M Émile Burnat qui lui a « constamment prodigué les conseils tirés de sa grande expérience et des encouragements de tout genre ». Des « Renseignements préliminaires » (pp. xix-xxxir) sur le plan géné- ral de l'ouvrage font suite à la Préface. L'ordre systématique adopté dans la succession des familles est celui que M. Engler a introduit dans le Natürliche Pflanzenfamilien et suivi dans son. Pflanzenreich. Suivant l'opinion de M. Briquet, que nous nous bornons ici à enregistrer. « l'emploi de eet ordre systématique se généralise de plus en plus, tant aux États-Unis qu'en Europe et répond mieux que tout autre à l'état actuel de la science ». Le tome I du Prodrome que nous analysons và des Hyménophyllacées aux Lauracées et renferme comme principales familles les Graminées, Cypéracées, Joncacées, Liliacées, Orchidacées, Salicacets: Polygonacées, Caryophyllacées, Renunculacées. Le tome II sera consacre à la fin des Archichlamydées et à la première moitié des Métachlamydées (Gamopétales). Le tome III et dernier contiendra la fin des Gamopétales, : c Tur : ( 1. On appelait dans l'antiquité Tyrrhenum mare ou inferum mare (pi opposition à supernum mare désignant l'Adriatique) la partie de la éd terranée située entre la côte occidentale de l'Italie, la Sicile, la Sardaigne et la Corse. De ces trois grandes îles, les deux dernières seules se -— chaient à l'archipel tyrrhénien proprement dit, dont on doit exclure Sicile et les iles napolitaines. P: ;- 2. On était précédemment redevable à M. Briquet des Mémoires ji vants : « Recherches sur la flore des montagnes de la Corse et ipid gines » et « Spicilegium corsicum » in Annuaire du Conservatoire € Jardin botanique de Genéve, 1901-1905, et en 1909 « Sur quelques M ga de l'histoire écologique des maquis » in Archives sciences physiques naturelles, CXIV. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 465 l'Index général, un chapitre de Géobotanique, une histoire de la bota- nique corse et un Index géographique. L'auteur annonce qu'il a dù laisser de côté, dans le Catalogue, tout ce qui concerne les Cryptogames non vasculaires, faute de pouvoir accorder à leur recherche et à leur étude un temps suffisant. Il indiquera toutefois dans la bibliographie tout ce qui a été publié à ce sujet. En matière de nomenclature, il déclare s'être attaché à suivre, « dans leur lettre et dans leur esprit » les règles adoptées par le Congrès inter- national de Vienne en 1905. On ne pouvait attendre un autre langage du Rapporteur général de ce Congrès. 122 espèces sont cataloguées dans le premier volume; pour celles bien connues qui n'offrent aucune ambiguité, le lecteur est renvoyé aux Flores et Monographies où elles sont régulièrement décrites. Par contre, les plantes plus ou moins critiques sont l'objet de commentaires oü l'auteur donne la mesure de sa vaste et süre érudition. M. Briquet a décrit quelques espéces nouvelles, ainsi qu'un assez grand nombre de sous-espèces et de variétés. Indiquons ici incidemment l'Aquilegia Litardierei Briquet dont la description latine est accompagnée d'une vignette. Le Prodrome ci-dessus annoncé apporte un ensemble de précisions fort intéressantes à la connaissance de la flore si originale de la Corsc et offre à tous égards une œuvre de critique savante de haute valeur. EnN. MaLINVAUD. HARMAND (Abbé). — Lichens de France. Catalogue systématique et descriptif t. Phyllodés, 1909 (vol. in-8 de 274 pages avec 6 planches hors texte et une table alphabétique). i Dans ce quatrième volume des Lichens de France, un peu plus impor- tant que le précédent, M. l'abbé Harmand, passe à la sous-série 3, Stratifiès, et en ‘étudie le premier groupe, Phyllodés. Il s'agit ici des Lichens à thalle foliacé et à structure dorsiventrale; ils comprennent Pour la France 150 espèces, réparties en 15 genres et en 7 tribus. La Première de ces tribus, PseudopAysciés, et la deuxieme, Æverniés, n'ont chacune qu'un seul genre, Pseudophyscia et Evernia, l'un avec 3 et l'autre avec 2 espèces. La tribu des Parmeliés est celle qui renferme le plus d'espèces, plus du tiers du total; elle comprend 2 genres, dont le premier, Parmelia, se décompose en 4 sous-genres, Menegazzia, Hypogymnia, Euparmelia et Parmeliopsis. Les deux premiers et le dernier demeurent tels et présentent respectivement 1, 6 et 3 espèces. ais le troisième est subdivisé en 3 sections : Xanthoparmelia 1. Voir Bull. Soc. bot. France, XLVI, p. 637. T. LVI. (SÉANCES) 30 466 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. (10 espèces), Hypotrachyna, décomposée en A. Sublineares (5 espèces), B. Melænoparmelia (1 espèce), C. Cyclocheileæ, dans laquelle on trouve les 3 groupes des Parmelia olivacea, dubia et tiliacea (22 espèces) et D. Irregulares (3 espèces). Enfin les 3 subdivisions de la troisième sec- tion, Amphigymnia, A. Olivascentes, B. Subflavescentes et C. Subglau- cescentes donnent un total de 10 espèces. Le second genre, Platysma, dont les plus beaux spécimens sont exotiques, n'est représenté dans notre patrie que par 8 espèces. A la quatrième tribu, Physciées, sont attribués 2 genres, Candelaria (2 espèces) et PAysica (25 espèces réparties en 2 sections, Xanthoria et Euphyscia). Dans la tribu suivante, Peltigérés, nous trouvons 3 genres, Solorina (5 espèces) et c'est par suite d'une erreur de détermination imputable à Nylander, que ce genre a été divisé en 2 sections, car les Solorinina sont complètement exotiques (voir Hue Monogr. gen. Solorinz, p. 42, in Mém. Soc. nation. sc. nat. et mathém. Cherbourg, t. XXXVIII, 1911). Le deuxième genre, Peltigera, a 2 sous- genres, Peltidea (2 espèces) et Eupeltigera (1 espèces), enfin au troi- sième, Vephromium, sont attribuées 3 espèces. La sixième tribu, Umbi- licariés, ne comporte qu'un genre, Umbilicaria, fractionné en deux sec- tions, Fuumbilicaria (1 espèce) et Agyrophora (20 espèces). Enfin à la dernière tribu, Stictés, appartiennent les Lichens chez lesquels la struc- ture est aussi parfaite que possible et le développement souvent trés grand dans certaines contrées extra-européennes. Elle est assez mal représentée en France et méme en Europe, car tout en se fractionnant en 5 genres elle ne produit en France que 10 espèces, Lobaria (2 espèces), Ricasolia (2 espèces), Sticta (1 espèce), Lobarina (1 espèce) et Stictina (4 espèces). Pour le reste de l'Europe (Italie et Grande-Bretagne seulement) 4 espèces appartenant à 3 genres s'ajoutent à celles-ci, tandis que dans les autres parties du monde leur total atteint environ 200. Toutes ces espèces ont été étudiées avec le plus grand soin, au point de vue tant morphologique qu'anatomique et leurs diagnoses ont éte composées à l'aide d'échantillons ou authentiques ou répondant parlai- tement à la description donnée par l'auteur méme de l'espéce. Soos chacune de celles-ci sont énumérées les formes ou les variétés qui lu! appartiennent et elles sont accompagnées d'une description courte, mais trés suffisante. Enfin la détermination des espéces est facilitée par des tableaux dichotomiques placés en tête des genres ou de leurs divisions et par l'indication des réactions, quand il y a lieu. Sur les 15 p énumérés ci-dessus, 7 ont toutes leurs espèces représentées en — temps en France et en Europe; quant aux 8 autres, quelques yari : leurs espéces n'ont pas encore été observées en France. Ce sont T i melia, Platysma, Physcia, Peltigera, Umbilicaria, Lobaria, Sticla í Stictina avec respectivement 3, 4, 11, 1, 2, 1, 4 et 2 espèces. * REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 467 3 espèces sont nouvelles : Parmelia Crozalsiana B. de Lesd., Cande- laria Couderci Harm. ainsi que Solorina macrospora Harm. ABBÉ HUE. BOULY DE LESDAIN (Docteur). — Recherches sur les Lichens des environs de Dunkerque, vol. in-8 de 301 pages avec 4 planches hors texte, Dunkerque, 1910 (Phèse présentée à la Faculté des sciences de l'Université de Paris pour obtenir le grade de docteur és-sciences naturelles). Ce trés important et trés savant Mémoire se divise en cinq parties : I. Géographie botanique; II. Associations botaniques; III. Modifications causées par les Acariens et les Mollusques; IV. Lichens vivant sur des substratums peu usités d'ordinaire; V. Description des espèces. l. Larrondissement de Dunkerque se divise en deux parties très distinctes : le Nordland, région large d'une douzaine de kilomètres, à niveau trés bas et longeant le bord de la mer; le Houtland ou pays au bois situé au Sud de l'arrondissement, dans la vallée de l'Yser et couvert de petites collines. M. le docteur Bouly de Lesdain n'a exploré qu'un rayon de 20 kilometres autour de la ville. II. L'exploration commence par le Nordland et fournit cinq divisions dans lesquelles l'auteur énumère non seulement les Lichens, mais encore les Phanérogames, les Mousses et les Champignons qu'il a rencontrés sur son chemin. La premiere division est celle des Stations maritimes com- prenant cinq zones qui vont des Phanérogames aux Fucus. C'est dans la deuxième zone, celle du Caloplaca citrina, que les Lichens sont les plus nombreux ; la première n'a fourni que le Collema tenax. La troisième est presque exclusivement occupée par l Arthopyrenia halodytes qui y forme une croûte vernissée large d'un mètre; ce Verrucaria est le seul Lichen qui végète à la fois dans les cinq zones. Dans la dernière, riche de vingt espèces, se trouve le Microthelia maritima, espèce nouvelle dont le genre est à ajouter aux Verrucariés marins. La deuxième division est celle des Dunes littorales donnant trois stations : les dunes, la digue de Saint-Paul et les grandes fosses entre les dunes. 1. Ces dunes sont les unes mobiles, les autres fixées et entre elles se trouvent des pannes ou petites vallées, les unes sèches, les autres humides. Dans les dunes mobiles, quelques Lichens vivent sur les Hippophae rhamnoides et Salix repens, les seuls arbustes qui grrivent à se maintenir dans ces sables. Les dunes fixées offrent une assez grande variété d'espéces à thalle fruticuleux et foliacé ; elles sont plus nombreuses dans les pannes sèches et c'est là Principalement que l'on peut étudier les différentes modifications qu'elles subissent en végétant sur le sable nu. Au contraire, elles se développent Moins bien dans les pannes humides, sauf cependant les Collema et les 468 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Peltigera. Les premiers présentent parfois des formes assez curieuses et émettent souvent des rhizines dans lesquelles ils emprisonnent de nom- breux grains de sable, mais leur grand eunemi est la sécheresse. Dans ces diverses stations, les branches des arbres, les arbustes, les murs et les toits des maisons, les palissades, les bornes et méme les débris de végé- taux sont couverts de Lichens fruticuleux (Usnea et Ramalina), foliacés (Xanthoria et Physcia) et crustacés (Lecanora, Lecidea, Opegrapha et plus rarement Arthonia). 2. La deuxieme station, digue de Saint-Pol est divisée en trois parties : plage, sol et blocs de ciment. La deuxième partie a fourni 7 espèces de Lichens et la troisième une quarantaine, parmi les- quels il faut distinguer le Lecania Erysibe var. Rabenhorstii et le Lecanora galactina, trés abondants sur les blocs de ciment; le premier peut méme étre regardé comme caractérisant cette station. 3. Dans les grandes fosses entre les dunes, troisième station des dunes littorales, souvent assez profondes et atteignant le niveau du rivage, se trouvent une grande quantité de coquilles dont elles sont parfois entierement recou- vertes, puis des os, des dents, des poteries, des galets provenant de la Bretagne et du Cotentin, etc. Au printemps. quelques échantillons de Collema tenax tendent de végéter sur le sable des petites dépressions qui se rencontrent cà et là au milieu des coquilles; faute d'humidité, ils ne tardent pas à disparaitre. Les Lichens qui se maintiennent sur ces divers substratums sont avec le Xanthoria parietina et le Physcia ascendens, des Lecanora, Lecidea, Verrucaria, etc. Quatre espèces : Gyalolechia lactea, Sarcogyne pruinosa, Verrucaria papillosa et V. anceps végetent souvent dans une situation trés particulieré. Certaines des coquilles posées à plat se remplissent d'un feutrage de rhizines de Mousses. , lesquelles émettent quelques petites tiges qui soulèvent la valve des. coquilles. Ces quatre Lichens naissent au milieu de ce feutrage et vivent ainsi dans une obscurité relative; il en résulte que la couleur de leur thalle et de leurs apothécies est modifiée et parfeis l'nyménium de ces dernières est atrophié. A la troisième division appartiennent les ‘dunes internes, bande de terrain située dans la commune de Ghyvelde, longue de 5 kilomètres et ayant 500 ou 600 mètres dans sa plus grande largeur. La végétation en est plutót calcifuge, les coquilles y étant rares, mais les arbres (Pinus sylvestris, P. Pinaster, Populus monilifera) sont couverts de Lichens qui n'ont pas été observés dans les stations précédentes. Les sabulicoles sont à peu prés les mêmes et ils sopt caractérisés par T Cladina sylvatica et impexa. Les Polders, quatrième division, sont des terrains formés par des dépóts d'argile que la mer apportait à chaque marée avant l'établissement des digues élevées vers le 1x* siècle, proba- blement par les Normands. Ces terres sont cultivées, de sorte e we Lichens très rares sur les talus, sont relégués sur les arbres et les maisons. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 469 La cinquième division, berge du canal des fortifications de Dunkerque, est caractérisée par les Verrucaria qui y sont trés abondants tant par le nombre des espèces (21 sur 82 recueillies) que par celui des individus; cependant l'espèce la plus fréquemment observée est le Lecania Erysibe. III. Le Houtland est formé par des alluvions anciennes, sur lesquelles sont situés de nombreux villages, les unes avec des ilots d'argile des Flandres etles autres avec des lits de gros cailloux roulés. Les Lichens sont assez fréquents sur les arbres, les toits et les vieux bois et méme sur les pierres, mais cà etlà, dans le bois de Merckeghem par exemple, man- quent ou sont rares plusieurs especes signalées comme abondantes dans les localités précédentes (Cladonia, Peltigera, Usnea). D'autre part les Graphis scripta et Stigmatidium crassum (trés commun) végètent très bien à la base des Chénes de ce bois ; ce sont méme les seuls Lichens qui puissent résister dans cette station toute imprégnée d'humidité. V. La cinquième partie est l'énumération des espèces récoltées, qui sont au nombre de 257, réparties en 70 genres. L'auteur indique un total de 254, mais il faut y ajouter 3 Pertusaria décrits dans un appendice; peut-être, ce nombre doit-il être réduit à 256 car la dernière espèce, Pyrenotheca vermicellifera Kuntz, est regardée par Nylander comme l'état spermogonifère du Zecidea luteola Ach. (voir Nyl. Prodrom. Lichenogr. Gall. et Alg., p. 114, en note, et Lamy Catalog. Lich. Mont- Dore, p. 145). La classification adoptée est en partie celle de M. l'abbé Harmand; les genres qui ont le plus d'espèces sont : Lecanora et Ver- rucaria (23) Physcia (14) Parmelia et Bacidia (11) Caloplaca (10). Toutes ces espèces sont soigneusement décrites au point de vue mor- phologique et la mesure des spores en est indiquée; quelques unes méme, comme les Lecanora Hageni Ach. et umbrina Mass., ont été longuement étudiées, mais il me semble qu'un peu d'anatomie aurait suffit pour trancher les difficultés, qui demeurent à peu pres pendantes, Sur la détermination de ces deux Lecanora; il aurait été aussi trés inté- ressant d'étudier le thalle que certaines espèces forment à l'intérieur des coquilles amoncelées par le vent et des balanes vivantes. A la fin de la Sous-tribu, Zupyrenocarpés, un genre est nouveau, Lesdainea, qui n'a Pas été décrit. Parmi les espèces, six n'avaient pas encore été observées en France : Lecania subcætia (Nyl.), Catillaria melanobola Zahlbr., Bacidia corticicola Dalla Torre, Ziatorella improvisa Almq., Opegrapha demutata Nyl, et Verrucaria anceps Kærb., ainsi que deux variétés, Lecanora subluta var. perspersa Nyl. et Thelidium olivaceum var. obscurum Jatta. Dix espéces et une variété sont nouvelles : Lecanora submetaboliza, Arthonia malicola, Catopyrenium subtrachyticum, Verrucaria Harmandi, V. subtruncata, Arthopyrenia flandrica, Micro- 470 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, thelia maritima, Thelidiam flandricum, Polyblastia Vouauxi, Les- dainea maritima et Lecania actæa var. violacea. Le volume se termine par une liste de Champignons parasites des Lichens et une table alpha- bétique dans laquelle les espèces sont groupées sous les divers genres. ABBÉ Hur. BRUCE FINK. — The Lichens of Minnesota. Smithsonian Institution United States national Museum, Contributions from the United States national Herbarium, t. XIV, part 1. vol in-8 de 269 pages de texte et XVII pages pour la table alphabétique, avec 51 planches hors texte, un frontispice et 18 figures dans le texte, Washington, 1910. Cet ouvrage commence par des généralités sur les Lichens, puis les Ascolichens du Minnesota sont divisés en 4 Sous-Ordres, 26 familles, 68 genres et 295 espèces. Le premier Sous-Ordre, Coniocarpineæ, n'a qu'une famille, Caliciaceæ, et 4 genres : 1. Coniocybe (1) (le chiffre placé à la suite du genre indique le nombre des espèces), 2. Calicium (7). 3. Chænotheca (4). 4. Acolium (2). Le deuxième Sous-Ordre, Graphidineæ, ne présente aussi qu'une seule famille, Graphidiceæ, et également 4 genres : 3. Opegrapha (2). 6. Gra- phis (2). 7. Arthonia (6). 8.Arthothelium (1). Le troisième Sous-Ordre, Discocarpineæ, a 19 familles : Lecanactidaceë, avec 2 genres : 9. Melaspilea (1) et 10. Lecanactis (2). Gyalectaceæ, avec 9 genres : 11. Gyalecta (1). 12. Secoliga (2) et 13. Conotroma (1). Lecideaceæ, avec 8 genres : 14. Biatorella (3). 15. Lecidea (39). 16. Megalospora (1). 17. Biatorina (4). 18, Bilimbia (4). 19. Bacidia (12). 20. Buellia (12) et 24. Rhizocarpon (3). Psoraceæ, avec 2 genres, 22. Psora (4) et 23. Toninia (1). Bæomycetaceæ, avec 2 genres : 24. Bæ0- myces (1) et 25. Icmadophila (1). Cladoniaceæ, avec un seul genre. 26. Cladonia (29). Stereocaulaceæ, avec 2 genres : 27. Stereocaulon (3)el 28. Pilophorus (1). Collemacez, avec 6 genres : 29. Synechoblastus (9) 30. Collema (1). 34 Leptogium (5). 32. Pyrenopsis (3). 33. Omphalari? (3). 34. Ephebe (1). Pannariaceæ avec 3 genres : 39. Endocarpiscum (2). 36. Heppia (1); 37. Pannaria (6). Stictaceæ, avec Un gue 38. Sticta (7). Peltigeraceæ, avec 3 genres : 39. Solorina (1). 40. deer (8). 41. Nephroma (3). Gyrophoraceæ, avec 2 genres : 42. Gyrophora " et 43. Umbilicaria (1). Lecanoraceæ, avec 3 genres : 4^. Acarospora t^ 45. Lecanora (21) et 46. Hæmatomma (1). Pertusariaceæ, avec pp 4T. Pertusaria (6). Parmeliacez, avec 6 genres : 48. Parmelia : » 49. Cetraria (6). 50. Evernia (2). 51. Ramalina (3). 52. Alectoria ( h 53. Usnea (4), Teloschistaceæ, avec 2 genres : 54. Placodium et x Teloschistes (4). Physciaceæ, avec 4 genres : 56. Rhinodina- (6), 9*- Physcia (11). 58. Pyxine (1) et 59. Urceolaria (2). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 471 Le quatrième Sous-Ordre, Pyrenocarpineæ, offre 5 familles : Verruca- riaceæ, avec un genre : 60. Verrucaria (4). Pyrenulaceæ, avec 3 genres : 61. Sagedia (1) 62. Arthopyrenia (5) et 63. Pyrenula (4). Dermatocar- paceæ, avec 2 genres : 64. Thelocarpon (1) et 65. Dermatocarpon (3). Éndocarpaceæ, avec 2 genres : 66. Endocarpon (1) et 67. Staurothele (1). Enfin Leprariaceæ, avec un seul genre : 68. Amphiloma (1). Des clefs dichotomiques conduisent d'abord aux genres, puis aux especes. Celles-ci sont toutes décrites au point de vue morphologique, et les mesures de leurs spores sont indiquées. Les formes et variétés sont désignées, comme on le fait depuis quelque temps en Amérique, par un trinome, c’est-à-dire que le qualificatif de la forme ou variété est ajouté aux noms générique et spécifique de l'espèce. Les références sont établies par le nom de l'auteur et celui du Recueil où a été publié le Mémoire. Il semble cependant que le titre de ce Mémoire est une propriété dont l'auteur ne doit pas étre privé, et du reste cette méthode pratiquée ailleurs qu'en Amérique, rend les recherches d'autant plus difficiles que nombre de Mémoires ne portent pas la mention de leur Recueil d'origine. Le genre Sticta comprend chez M. Fink des espèces ayant des gonidies les unes phycochromacées, les autres chlorophycées, mais cet auteur indique pour les premières les genres d'Algues Dactylococeus et Polycoccus : le second est synonyme de Nostoc, mais le premier se range parmi les Algues chlorophycées. Enfin la plupart des planches sont la reproduction de belles photographies des espèces elles-mêmes, tandis que celles qui donnent des coupes anatomiques, tirées de l'ouvrage de M. Schneider (A Text-Book of general Lichenology with descriptions and figures of the genera occuring in the nordheastern United States), ne représentent qu'imparfaitement la nature. Aspé H. Botanische Jahrbücher für Systematik, Pflanzengeschichte und Pflanzengeographie (Directeur, M. A. Engler). Tome XLIV, 1909. KwuTrH (R.) : Ueber Bastardbildung in der Gattung Pelargonium (16 hybrides nouveaux décrits de la région du Cap ou du Transvaal, à l'exception d'un dont la patrie est inconnue). — Linpmax (C. A. M.): Poa remota Forselles, eine wiederherzustellende europäische Art. — KELLER (Robert) : Ueber zwei neue ostasiatische Rosen (2. granulosa et R. Coreana, de Corée). — KkrLER (Robert) : Ayperica Asiæ orien- talis (sp. nov. : Hypericum Delavayi). — Toster (Friedrich) : Epiphy- ten der Laminarien. — DIELS (L.) : Formationen und Florenelemente im nordwestlichen Kapland. — Pax (F.) (unt. Mitwirtung v. Frl. Káthe HorruANN) : Ein Fund alter Kulturpflanzen aus Siebenbürgen. — ENGLER (A.) : Beiträge zur Flora von Afrika, XXXVI, comprenant : 472 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ENGLER (A.) : Burseraceæ africanæ IV (sp. nov. : 1 Canarium, T Pachylobus, 2 Santiriopsis, 21 Commiphora). — LoESENER (Th.): Hippocrateaceæ africanæ IM. (Revision du genre Salacia. Sp. nov. 25.) — BunnET (Max) : Verwandtschaftsverhaltnisse und Ver- breitung der afrikanischen Grewia-Arten, mit Berücksichtigung der übrigen. — MorsER (W.) : Die afrikanischen Arten der Gattung Helichrysum Adans. (27 sp. nov.) Herzoc (Th.) : Pflanzenformationen Ost-Bolivias. — STIEFELHAGEN (Heinz) : Systematische und pflanzengeographische Studien zur Kennt- nis der Gattung Scrophularia (sp. nov. : S. erecta, de Corée; S. rosu- lata, de la Transcaspienne; S. nana du S.-W. de la Perse). — Wm- KLER (Hubert) : Beiträge zur Kenntnis der Flora und Pflanzengeographie von Borneo I (sp. nov. : 4 Fougère; 3 Lycopodiacées; 1 Graminée; 1 Cypéracée; 1 Dioscoréacée ; 5 Zingibéracées; 3 Balsaminacées ; 2 Vita- cées ; 9 Gesnériacées; 99 Rubiacées, avec deux genres nouveaux : Cam- panocalyx et Streblosiopsis). — Fener (Hans) : Beiträge zur Kenntnis der Nyctaginiaceen. — Höcx (F.) : Vorfrühjahrspflanzen Norddeutsch- lands. Beiblatt CI: Kmáwzum (F.) : Austral antarktische Orchidaceen (sp. nov. : 2 Chlorea). — Pier (R.) : Eine neue Valeriana aus Süd- Brasi- lien. — Krause (K.) : Ein neuer asiatischer Aponogeton. — KRAUZE (K.): Neue Araceen (sp. nov. : 3 Anthurium [Bolivie]; 3 Raphiphora [Philip- pines]; 4 Epipremnum [Himalaya]; 1 Zhodospatha [Bolivie]; — Gire (Ernst) : Ein Baumwürger aus der Solanaceengatlung Marckea (M. Peckoltiorum de l'État de Rio de Janeiro). Beiblatt CII : Bericht über die siebente Zusammenkunft der Freien Vereinigung für Pflanzengeographie und systematische Botanik. — Dress (F.) : Genetische Elemente in der Flora der Alpen. — VAUPEL (F.): Die Vegetation der Samoa-Inseln. Tome XLV (Heft. 1-4), 1910. FrgsRIG (Karl) : Ein Beitrag zur Pflanzengeographie Boliviens. — ENGLER (A.) : Beiträge zur Flora von Afrika, XXXVII, comprenant : Murer (Otto) : Bacillariaceen aus dem Nyassalande und einigen benachbarten Gebieten [Schluss], sp. nov. : Navicula malombent Schizostauron, Karsteinii, Synedra dorsiventralis). — ENGLER (4. et Krause (K.) : Liliaceæ africanæ II (sp. nov. : 1 Ornithoglossum, 2 Iphigenia, 1 Bulbine, 12 Anthericum, 16 Chlorophytum, 4 AoE spermum, 3 Tulbaghia, 5 Albuca, 5 Urginea, T Dipcadi, 5 Draco 1 Sanseveria, 3 Asparagus. — BurreT (M.) : Die afrikanischen Arten der Gattung Grewia L. (47 sp. nov.). — SEEMEN (0. von) : Drei Salix-Arten aus Kamerun. — PrLcEm (R.) : Gramine® -- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 473 canæ X (sp. nov. : 1 Elionurus, 1 Andropogon, 1 Tragus, 1 Penni- setum, 1 Leptochloa, 2 Eragrostis, 4 Guaduella). — PiLGEn (R.) : Scrophulariaceæ africanæ (sp. nov. : 4 Craterostigma, 1 Torenia, 1 Hysanthes, 2 Buechnera, À Striga, 2 Sopubia). — PiLoER (R.) : Convolvulaceæ africana II (sp. nov. : 2 Prevostea, 1 Convolvulus, 1 Lepistemon, 5 Ipomea, À Astrochlzna). — BERGER (Alwin) : Einige neue afrikanische Sukkulenten (sp. nov. : 1 Aloe, 5 Mesem- bryanthemum, À Euphorbia). — Pax (F.) : Euphorbiaceæ afri- cane XI (sp. nov. : 3 Phyllanthus, 1 Zimmermannia gen. nov., 1 Cyclostemon, 1 Antidesma, 2 Croton, 4 Claoxylon, 1 Hasskarlia, 4 Acalypha, 4 Cluytia, À Excæcariopsis gen. nov., 6 Euphorbia, À Monadenium). — Scaönrand (S.) : Ueber- sicht uber die Arten der Gattung Crassula L. [Sect. Pyrami- della, Sphæritis, Pachyacris und Gobula] (^ sp. nov.) — Sypow (H. und P.) : Fungi africani novi (sp. nov. : 1 Uromyces, 9 Puccinia, 2 Hemileia, 4 Uredo, 4 Œcidium, 2 Uslilago, 4 Til- letia, 1 Sorosporium, 4 Dimerosporium, 1 Seynesia, 1 Asterina, 1 Corynelia, 1 Asteromella, 1 Septogleum). — ENGLER (A.) : Ranunculaceæ africana (sp. nov. : 3 Delphinium, 9 Clematis). — ENGLER (A.) : Piperace: africanæ VI (sp. nov. : 3 Peperomia). — ExcLER (A.) : Myricaceæ africanæ (sp. nov. : 2 Myrica). — ENGLER (A.) und Krause (K.) : Loranthaceæ africanæ IlI (sp. nov. : 15 Loranthus). — Harms (H.) : Leguminosæ african: V (sp. nov. : 1 Eurypetalum gen. nov., 1 Teesmannia gen. nov., 1 Crudia, 1 Didelotia, 1 Brachystegia, 1 Monopetalanthus, 1 Berlinia, 2 Macrolobium, 4 Dialium, 1 Stachyothyrsus, 1 Cæsalpima, 1 Swartzia, 2 Angylocalyx, 1 Indigofera, 2 Milletia, 1 Tephrosia, l Pterocarpus, 1 Lonchocarpus, 4 Smithia, 4 Erythrina, 4 Doli- chos). — ENGLER (A.) und Krause (K.) : Sterculiaceæ africana V (Sp. nov. : 4 Dombeya, 2 Scaphopetalum, T Leptonychia, 1 Octo- lobus, 4 Sterculia, 19 Cola, 1 Hua). Rercae (Karl) : Ein Frühlingsausflug in das Küstengebiet der Atacama (Chile). — Laurergacn (C.) : Beiträge zur Flora von Neu-Mecklenburg (13 sp. nov. de diverses familles). — Hosseus (Carl Curt) : Beiträge zur Flora von Wang Djao am Mà Ping in Mittel-Siam. — SCHLECHTER uH): Die Polychondreæ (Neottiinæ Pfitz.) und ihre systematische Einteilung. — Weser (C.-A.) : Sind die pflanzenführenden diluvialen Schichten von Kaltbrunn bei Uznach als glazial zu bezeichnen? — PERKINS (J.) : Einige neue asiatische Monimiaceen (sp. nov. : 5 Matthæa, 11 Kibara, toutes ces espèces des Philippines, des Celebes ou de Bornéo). — MoonE (Albert Hanford) : Einige neue Beiträge zur Kenntnis der Gattung Spi- lanthes (2 sp. nov.). — Scawernrurru (Georg) und MuscuLER (Reno) : 474 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Lifago, ein neues Genus der Compositen -aus Algier (sp. nov. Lifago Dielsii, de la région désertique de l'Algérie). — RErcuE (K.) : Zur Kenntnis von Agallis montana Ph. — Ursan (Ign.) : Plantæ novæ andinæ imprimis Weberbauerianæ V, comprenant : GRAEBNER (P.) : Alismatacea urugayensis (sp. nov. : 1 Echino- dorus). — Perrins (J.) : Proteaceæ peruv. et boliv. (sp. nov. : 1 Embothrium, 4 Roupala). — Parscuovsky (M.) : Loranthaceæ peruvianæ (sp. nov. : 4 Phrygilanthus, 2. Psittacanthus, 2 Aetan- thus, 4. Struthanthus, 4 Phoradendron, T Dendrophthora). — MuscuLER (Reno) : Caryophyllaceæ andinz (sp. nov. : 3 Melan- dryum, 2? Stellaria, 4 Cerastium, 2 Alsine, 3 Arenaria, 2 Dry- maria, 2 Polycarpon, A Polycarpæa, 8 Pycnophyllum, 3 Parony- chia, 4 Scleranthus, 4 Spergularia). — Perkins (J.) : Monimiacea peruviana (sp. nov. : 1 Síparuna). — LoEsENER (Th.) : Tropæ0- laceæ boliv. et peruv. (sp. nov. : 2 Zropzolum). — PERKINS dj: Rhamnaceæ peruv., boliv., æquat. (sp. nov. : 1 Condalia, 2 Scutia, 1 Rhamnus, 4 Colubrina). — Ursan (L) et Gre (E.) : Loasace? argent. et peruv. (sp. nov. : 8 Loasa, 1 Cajophora). BERNBECK (O.) : Der Wind als pflanzenpathologischer Faktor. — BITTER (Georg) : Steinzellkonkretionen im Fruchtfleiseh beerentragender Solanaceen und deren systematische Bedeutung. ; : Beiblatt CIII : Bericht über die achte Zusammenkunft der Freien Vereinigung für Pflanzen geographie und systematische Botanik. — Pax (F.) : Verbreitung und Entwicklung der Jatropheæ. — LAUTER- BACH (C.) : Neuere Ergebnisse der pflanzengeographischen Erforschung Neu-Guineas. — ScmwkiNFURTH (G.): Ueber die Bedeutung der « Kul- turgeschichte ». — Knura (R.) : Ueber die geographische Verbreitung der Gattung Pelargonium und ihre morphologischen Verhältnisse. - Beiblatt CIV : ScuEcurER (R.) : Beiträge zur Kenntniss der Orchida- ceen-Flora von Sumatra (sp. nov. : 5 Cæœlogyne, 6 Dendrochilum, 2 Microstylis, 3 Oberonia, 4 Liparis, 4 Podochilus, 2 Ceratoslijlis. 3 Agrostophyllum, 1 Phajus, 3 Calanthe, 1 Acanthephippium, 9 Den- drobium, 417 Eria, 9 Bulbophyllum, 3 Phreatia, 4 Oxyanthera, 2 jers 3 Thrizspermum, 1 Sarcochilus, 1 Tæniophyllum). — SAPEHIN (A j: Laubmoose des Krimgebirges in ökologischer, geographischer und floris üscher Hinsicht I. — Krause (K.) : Ein neues Epipremnum aus Nev- Guinea. ; F. Camus. Annales des Sciences naturelles. Botanique. Neuvième série- (Direc- teur M. Ph. van Tieghem). Tome XIII (1*7 : e (1** semestre 1911). potrytis Cou (H.). — Hydrolyse de quelques polysaccharides par le REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 475 cinerea. — CHAUVEAUD (G:). — L'appareil conducteur des plantes vas- culaires et les phases principales de son évolution. . P, €. Revue générale de Botanique (directeur M. G. Bonnier). Tome XXIII. Janvier-juin 1911. N° 265 (janvier). — Lusmenro (W.) : L'assimilation chlorophyllienne et la production de substance sèche à la lumière blanche et à la lumière colorée. — DEksBEAUPUIS : Esquisse de la géographie botanique de la forêt de Compiègne [continué et terminé n° 266]. — FRIEDEL (Jean) : Sur les segments foliaires de l'axe hypocotylé. N° 266 (février). — Garix (C.-L.) : Premières observations sur l'em- bryon et la germination des Palmiers. N° 267 (mars). — GurLLiERMOND (A.) : Aperçu sur l'évolution nucléaire des Ascomycètes et nouvelles observations sur les mitoses des asques. N° 268 (avril). — CowsEs (Raoul) : Les opinions actuelles sur les phénomènes physiologiques qui accompagnent la chüte des feuilles. — DENizoT (Georges) : Sur une galle du Chéne provoquée par Andricus radicis (Cynipide). N° 269 (mai). — Rurz DE LAVISON (Jean de) : Essai sur une théorie de la nutrition minérale des plantes vasculaires basée sur la structure de la racine. — BEAUVERIE (J.) : Action de la pression osmotique du milieu sur la forme et la structure des plantes. — Dusarn (Marcel) : Remarques sur le genre Strephonema Hook. f. | N° 270 (juin). — ParrADINE (W.) et IraxLionorr (P.) : La peroxydase et les pigments respiratoires. — JuMELLE (H.) et PERRIER DE LA BÂTIE (H.) : Les Asclépiadées aphylles dans l'Ouest de Madagascar. — Cori (H.) et CHARTIER (H.) : Sur l'anthocyane des plantules de Crassulacées. F. C. Flora oder Allgemeine botanische Zeitung (directeur M. K. Goebel). Tome C (4 cahiers : nov. 1909 à avril 1910). ZiELINSKI (F elix) : Beiträge zur Biologie des Archegoniums und der Haube der Laubmoose. — WorLPERT (Josef) : Vergleichende Anatomie und Entwicklungsgeschichte von Alnus alnobetula und Betula. — Scnu- BERT (Walter) : Ueber die Resistenz exsiccatortrockener pflanzlicher Or- Sanismen gegen Alkohol und Chloroform bei hóheren Temperaturen. — ARNOLD: (W.): Beitrâge zur Morphologie der Keimung von Salvinia natans. — LugTZELBURG (Philipp vox) : Beiträge zur Kenntniss der Utri- Cularien, — ScnusrER (Julius) : Ueber die Morphologie der Grasblüte. — KUSTER (Ernst): Ueber Inhaltsverlagerungen in plasmolysierten Zellen. — BRUCHMANN (H.) : Ueber Selaginella Preissiana Spring. — PascnER (Adolf): Der Aufbau der Sprosses bei Przewalskia tangutica Maximowicz, — ScuwEIDER-ÜnELLI (0.) : Versuche über Widerstands- 416 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. fähigkeit gewisser Medicago-Samen (Wollkletten) gegen hohe Tempera- turen, — MEYER (Arthur) und Scaminr (Ernst) : Ueber die gegenseitige Beeinflussung der Symbionten heteroplastischer Transplantationen, mit besonderer Berücksichtigung der Wanderung der Alkaloide durch die Pfropfstellen. — STRASBURGER (Eduard) : Chromosomenzahl. Tome CI (Neue Folge, Bd I) (4 cahiers : mai 1910 à novembre 1910). HriLBRONN (Alfred) : Apogamie, Bastardierung und Erblichkeits ver- hältnisse bei einigen Farnen. — GoxnEL (K.) : Archegoniatenstudien. — Brunn (Walter) : Beiträge zur experimentellen Morphologie zur Biologie und Anatomie der Luftwurzeln. — NiexBuRc (Wilhelm) : Die Oogonent- wicklung bei Cystosira und Sargassum. — FrAskAMPER (Paul) : Unter- suchungen über die Abhängigkeit der Gefass- und Sklerenchymbildung von äusseren Faktoren nebst einigen Bemerkungen über die angebliche Heterorhizie bei Dikotylen. — Brucamanx (H.) : Die Keimung der Sporen und die Entwicklung der Prothallien von Zycopodium clavatum L., L. annotinum L. und L. Selago L. — Pascner (Adolf) : Ueber einen Fall weitgehender, postnuptialer Kelchvergrósserung bei einer Solanacee. — Pascuer (Adolf) : Ueber Gitterkelche, einen neuen biologischen Kel- chtypus der Nachtschattengewächse. —- Jacosr (Helene): Ueber den Einfluss der Verletzung von Kotyledonen auf das Wachstum vom Keim: - lingen. — FREUND (Yella) : Untersuchungen über Polarität bei Pflanzen. — MürrER-TuuRcEN (H.) und ScnwEmEnR-OnkLL: (O.): Beiträge zur Kenntniss der Lebensvorgànge in ruhenden Pflanzenteilen (I. Ueber den Einfluss des Vorerwürmens und einiger anderer Faktoren). — Lorou (Wilhelm) : Der feinere Bau und die Wirkungsweise des Schwellgewebes bei den Blättern der Polytrichaceen. — Winz (Hans): Beiträge zur Ent- wicklungsgeschichte von Sciaphila spec. und von Epirrhizanthes elon- gata Bl. — Hort (S.) : Haben die höheren Pilze kalk nötig? Tome CII (N. F., Bd II) (4 cahiers : janvier 1944 à avril 1911). STRASBURGER (Eduard): Kernteilungsbilder bei der Erbse. — DoPosctE UuLim (J.): Studien zur Regeneration und Polarität der Pflanzen. — ZEIDLER (Josef) : Ueber den Einfluss der Luftfeuchtigkeit und des Lichtes auf die Ausbildung der Dornen von Ulex europæus L. — LOEW (Oscar): Ueber die Wirkung von Strontiumsalzen auf Algen. — Loew (0.) un BokonNY (Th.) : Aktives Eiweiss und Tannin in Pflanzenzellen. — NIEN- BURG (Wilhelm) : Die Nutationsbewegungen junger Windepflanzen. ^7 GARIEANNE (A.-J.-M.): Die Verpilzung der Lebermoosrhizoiden. 7 SCHROEDER (H.) : Ueber die selektiv permeabele Hülle des Weizenkorne" — Hannie (E.) : Ueber die Bedeutung der Periplasmodien. — Hanne (E) : Die Bildung der Massulæ von Azolla. — Werer (F.) : Beiträge zur pe wicklungsgeschichte und vergleichenden Anatomie der Cynipidengallen ~ a 11 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. der Eiche. — Hannie (E.): Kritische Untersuchungen über das Vor- kommen und die Bedeutung von Tapeten und Periplasmodien. — ScuLum- BERGER (Otto) : Familienmerkmale der Cyatheaceen und Polypodiaceen und die Beziehungen der Gattung Woodsia und verwandter Arten zu beiden Familien. F. Camus. Annales du Musée colonial de Marseille; XVIIIe, 2° série, t. VIII, 1910. Hecker (Ed.). — Les plantes utiles de Madagascar, p. 5-312. Ce travail constitue la réédition, notablement augmentée, du catalogue publié par l'auteur dans le méme recueil en 1902. Il est rédigé en suivant l'ordre alphabétique des noms indigènes, dispo- sition intéressante pour le colon. Toutes les fois que cela est possible, cette première indication est accompagnée du nom latin et d'une brève notice relatant les propriétés essentielles. M. Heckel insiste surtout sur les plantes médicinales, économiques et alimentaires, aucun travail d'ensemble n'ayant été publié jusqu'ici sur les premieres et les données relatives aux autres étant assez éparses. La documentation est heureuse- - ment complétée par de nombreuses et belles planches reproduisant les végétaux les plus importants, ainsi que par un index alphabétique des noms latins, accompagné des noms indigènes dans les différents dialectes. JUMELLE (H.) et PERRIER DE LA Barure (H.). — Fragments biologiques de la Flore de Madagascar (Dioscorea, Adansonia, Coffea, etc.), p. 373- 468. Les explorations anciennes de M. Perrier de la Bathie avaient été jusqu'ici limitées principalement à la partie Nord-Ouest de l'ile. Elles se sont récemment étendues vers le Nord jusqu'à Nossi-Bé et ont fourni un contingent d'observations nouvelles. Une partie importante d'entre elles se rapporte aux plantes à tubercules alimentaires, parmi lesquelles plusieurs sont nouvelles et décrites avec détails : Tacca umbrarum, Dioscorea Bemandry, D. Soso, D. analalavensis, D. trichopoda, D. Antaly, D. Macahiba, D. Maciba, D. seriflora, D. velutina, D. mamillata, D. bemarivensis, D. fimbriata. Tous ceux des Dioscorea nouveaux dont les fruits sont connus appartiennent à la section Æelmia. Les auteurs entreprennent ensuite la mise au point de l'étude des Adansonia malgaches, au sujet desquels régnait jusqu'ici une certaine Confusion, Ils font l'examen critique des trois espèces : À. digitala, A. madagascariensis et A. Za et signalent trois espèces nouvelles : A. rubrostipa, A. alba, A. Bozy, ainsi qu'une autre, trop incomplète- ment connue pour qu'il soit prudent de lui assigner un nom spécifique. Deux Symphonia sont ensuite décrits : ce sont de curieuses Clusiacées nectarifères dont les pétales se recourbent intérieurement et forment un 478 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. réservoir dans lequel s'accumule une grande quantité de nectar. L'une de ces plantes est nouvelle : Symphonia nectarifera. Les Entada du Nord-Ouest se rapportent à deux types : Æ. scandens var. discosperma et E. sudanica var. pubescens. Enfin, dans le dernier chapitre, les auteurs complètent la description donnée par Baillon et Franchet du Strophantus Boivini et celle du Coffea Perrieri Drake, et ils décrivent un Caféier nouveau du Nord de Madagascar, le C. tetragona, qui doit son nom à ce que les deux extré- mités de la drupe sont comme tronquées et le fruit comprimé latéralement, d'oü sa section vaguement rectangulaire. L Lum NOUVELLES — Notre confrère, M. René Maire, vient d'être nommé professeur à la Faculté des Sciences d'Alger. — Notre confrère, M. R. Gérard, professeur à l'Université de Lyon, vient d'étre nommé Commandeur du Mérite agricole. — L'Académie des Sciences a décerné les prix suivants : Un encouragement de 500 francs, sur le prix Montagne, est accordé à M. A. Lauby pour ses travaux sur les Diatomées. M. A. Finet obtient le prix de Coincy pour l'ensemble de ses travaux phytographiques. — Le bureau de la Société a recu du ministére de l'Instruction publique le programme du 50° Congrès des Sociétés savantes, qui se tiendra à Paris, à la Sorbonne, du 9 au 13 avril 1912. Ceux de nos confréres qui désirent profiter de la réduction de place accordée par les Compagnies de chemin de fer pour se rendre à Cè Congrés, devront en faire la demande, avec indication exacte de leur itinéraire, au 3* bureau de la Direction de l'Enseignement supérieur, avant le 15 mars 1912, dernier délai. Parmi les questions portées au programme, nous relevons les suivantes : Étude des qualités biologiques des eaux, basée sur la considération de la faune des invertébrés et de la flore, en vue de la pisciculture. Étude de la faune et de la flore des estuaires. Perfectionnement des méthodes de capture des animaux sous-marins et des méthodes de récolte des plantes marines. Variations de la flore parisienne dans la période historique, Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, F. Camus. Coulommiers, — Imp. PauL BRODARD. | (TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMERO; à Mi Ug ut "hATROSM! 2H ) | SÉANCE DU 23 JUIN 1914 ‘Lettre de remerciements de M. G. MAIRE. ....,. (les SEA (404 | | Dons faits à la Société. ...:....... himen rm rtt 401 D. Luizet. seuls. Contribution à l'étude des Saxifrages du groupe des Dac- (qe : tyloides Tausch., VE (Pl. XI et XI)...,.2......1..., 403 Abbés Coste et Soulié... Plantes nouvelles, rares ou critiques. (Suite)... ......s.. . M2 M. Langeron..........., Valeur de l'hydrotimétrie en géographie botanique pour |. | D] étude des accidents locaux. (Suite et fin),.,......... . 424 0. Lignier...... bisous Notes anatomiques sur l'ovaire de quelques Papavéracées. | (Suite et fin)................,..,...410000 A^ VAL 429 G. Maire:...... ORRE Extrait d'une lettre à M. le Secrétaire général,.......... 436 J.-A- Battandier......... Note sur quelques plantes du Sud-Oranais. (PI. XIII). s. 436 P. Hariot........ .. Algues de Mauritanie reeueillies par M. Chudeau....... . 438 H. de Boissieu........... Les Narcisses du Poizat (Aih)................. HET "EL P.-A. Dangeard ei hha p? Le pyrénoide chez les Cryptomonadinées. ............ 3.. 449 F. Moreau... *1..422...;7 Sur des éléments chromatiques extranucléaires chez les : | Vancherin..... isses tette ERU. 2e. 452 | Observations de M. DANGEARD 44e ie etie 455 J.-B. Géze.... eeeveoevo-Lle-Typha-domingensis-Pers.-(sensu-amplo)-- 2.2 457 | Re E M. Ed. Jranperr offre un ouvrage intitulé : Vade:mecum (On THON 07717058 botaniste dans là Region parisienne....... i.e 461: L. Luz... Compte rendu sommaire de la Session extraordinaire en ' | Vendée..si sessi imer nrnnrisenesss.oees 461 | REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. ` i rar (H.-E.). — Vade-meeum du Bruce Fink. — The Lichens of Minne- € jotaniste dans |a''fégion | Pari- sota...,..... DATS enneren seee -ATO R Menne... aL neuh 1.012... 462 | Botanischedahrbücher für Systematik, | | ose (J.-N.), — Studies of Mexican and Pflanzengeschichte und Pflanzengeo- | n central American plants... souper 463 graphie, XLIV, 1909; XLV, 1940..... 471: RIQUET (John). — Prodrome de là flore | Annales des Sciences näturelles, XIII, | "ind HEAR 464 191215, .2.Lelceeeeee err ntt] SS ATA "ARMAND (Abbé). — Lichens'dé France Revue générale de Botanique, XXIII, "ul üt logue systématique et descrip- CTS ARAS SR nette ce ATS 1 Phyllodàs;, 1.72" Mpeeesedeee. 465 | Flora oder Allgemeine bótanische Zei- — ' er DE LEspaix (Docteur). — Recher- tung, C-CI, 1910; CH, 1911.......... 475 e$ Sur-les-Liehens.des environs-de - —Annales-du-Musée-colonixt-de Mar- — Unkerque,, |... 3 Aie e sd 461 seille, 2°-série, MI, 1910... sisi.. 417 NOUVELLE RO ue: Menthe ie ISERE * 418 RE AC - ` 1.10 AVIS IMPORTANTS relatifs à la Publication du BULLETIN I. — Les manuscrits, rédigés ne varietur et lisiblement, doivent être déposés le jour méme où sont faites les communications, faute de quoi leur impression est ajournée sans.que les auteurs puissent élever de réclamation à cet égard Il. — Si les manuscrits sont accompagnés de figures destinées à être insérées dans le texte, celles-ci doivent étre dessinées à là plume et au trait, ou bienau , crayon Wolff sur. papier procédé, ou consister en bonnes photographies;-de- |" maniere à en permettre la reproduction par les procédés zincographiques. L'insertion de toute figure ne pouvant être reproduite que par des procédés |, différents reste soumise à l'approbation de la Commission du Bulletin. IJI. — Les auteurs reçoivent une épreuve en placards et en double exemplaire: de leurs communications, la correction des autres épreuves étant faite par le Secrétariat. Les corrections doivent étre retournées dans le délai maximum de , trois jours au Secrétaire-rédacteur, faute de quoi la correction est faite d'office par le Secrétariat. IV. — Lorsqüe les manuscrits dépassent la longueur réglementaire de 8 peges; et qu'ils ne comportent pas de question de priorité, ils peuvent être publiés sous la rubrique : Mémoires publiés par la. Société botanique de . France: Cés Mémoires sont édités avec toute la célérité possible, mais sans garantie de date, x lis prennent place dans les volumes annuels à la suite des communications insérées aux séances ordinaires et sont fournis aux Membres de la Sociéte :sans majoration de leur cotisation. V. — Afin de permettre l'établissement des convocations aux séances, MM. Tes Auteurs sont instamment priés d'aviser le Secrétaire général huit Jomrs à l'avance des communications qu'ils ont l'intention de présenter. . L'inscription à l'ordre du jour de tout travail parvenu au Secrétariat après ce délai ne peut être garantie. . petw 2 Bureau et Conseil d'administration de la Société pour 1911 Président : M. Maurice de Vilmorin. Vice-présidents : MM. Zeiller, Hue, Jeampert, Magnin. Secrétaire général : M. L. Lutz. Secrétaires : Vice-secrétaires. : MM. Gatin, Lormand, MM. F. Camus, Sartory- Trésorier. Archivisle > M. Philippe de Vilmorin. M. E. Malinvaud. Membres du Conseil : i MM. Chauveaud, MM. Gagnepain, MM. Lecomte, Dangeard, Griffon, Mangin, Dismier, Guérin, Poisson (J.), Friedel, Hickel, Prillieux. Tout ce qui concerne l'administration de la Société doit être adressé 39 Secrétaire général à l'adresse suivante : M. Lutz, professeur agrégé à PÉ -- cie á, l'Observatoire, Paris (VIS. gé à l'Ecole supérieure de pharmacie, avenue de Le Secrélairerédacteur, Gérant du Bulletin : F. Camus. Coulommiers.— Imp. PauL BRODARD. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE %3 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU l7 AOUT 1875 TOME CINQUANTE-HUITIÈME (Quatrième série — Tow XI) 1911 ad 17 Séances d'octobre 1911. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 54 "E Le Bon à tirer de ce numéro a été donné le 17 décembre 1911. uu eee 7 Le Bulletin de la Sociéte botanique de France parait par livraisons mensuelles. Ce fascicule contient les planches XIV, XV, XVI, XVIII et XIX. La planche XVII paraitra avec le prochain fascicule. Tarif des tirages à part. Un tirage sous presse de 25 exemplaires est accordé gratuitement à Messieurs les Auteurs qui en feront la demande en remettant leur manuscrit. — Les Auteurs qui préfèrent des tirages à part avec réimposition, bénéficieront en compensation d'une réduction de 3 fr 60 sur les prix du tarif ci-dessous 25 50 100 200 b NOMBRE DE FEUILLES T EXEMPL. EXEMPL. | EXEMPL. | EXEMPL. | EXEMPL. Une feuille (16 pages), réimposition, papier, tirage,| fr. c. fr. c. fr. c. fr. c. fr, c. pliure, piqüre et couverture passe-partout, de couleur. . . . 4 . . 2 e . . . . oes 10 20 11 40 13 20 18 » 98 80 Trois quarts de feuille (42 pages). . . . . . .. 9 60 10 80 19 60 16 80 96 40 Demi-feuille(8 pages) . . . . . . . . . . . . . . 6 » 7 20 9 60 14 40 21 60 Quart de feuille (4 pages). . . . . . . . . . . . 4 80 6 » 8 40 10 80 16 80 2* feuille en sus de la premiere . . . . . . . . . 9 » 10 20 11 40 14 40 21 60 Trois quarts de feuille eu sus d'une feuille, . . .| 8 40 9 60 10 80 13 80 |. 1920 Demi-feuille en sus d'une feuille. . . . . . . .| 480 6 » 780 | 1020 | 16 80 Quart de feuille _ ,,....... 3 60 4 80 7 20 9 60 14 40 Tirage supplémentaire sans réimposition, conforme aux exemplaires gratuits, prix uniforme par i anti : 25 exemp. 50 exemp. 75 exemp. 100 exemp. feuille ou fraction d lle : Pr, , , —- 3 raction de feuille 3 fr. 60 4 fr. 20 4 fr 50 4 tr. 80 Supplément de 0 fr. 30 par 25 exemplaires en plus. La composition d'un titre d'entrée spécial d'un tiers de page est de 1 fr. 20. | La composition d'un grand titre d'une page est de 3 fr. 60. En plus les frais de tirage et de papier La composition d'un faux-titre est de 2 fr. 40. En plus les frais de tirage et de papier (*). ; La composition d'une couverture imprimée. sans page d'annonces, est de 2 fr. 40 si le titre est la répétition de celui de la brochure. et de 4 fr. 80 si le titre est fait seulement pour la couver- ture. En plus les frais de tirage et de papier ‘*). L'addition à la couverture passe-partout du titre de la communication composé en caract texte est comptée 2 fr. 40. S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 0 fr. 95 l'heure. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tirage de 2 fr. 4 Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 80. Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entrainant une modification dans la disposition det P. du Bullet l6 p. . 12 p. SP, vun pages du Bulletin, sera fait à ce Tarif — TU DEÜE 0 fr. ères du * : : . . . : € ) Les frais de tirage et de papier des titres et couvertures seront comptés suivant le tarif du haut de c - tableau. —" —HÀ TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1911. ‘ à Décès de MM. Thorel, G. Gauthier et J. de Rufz 9€. y Lavison......... eessassesess ees snot ttm 419 Dons faits à la Société..........- BEER ar les Le prince Roland Bonaparte offre sa brochure Sur 481 . Fougères de l'Afrique Orientale.....:. PS OS 4l A. Guillaumin........... Germinations anormales............. con eee e ESSET 488 L. Lutz... .......,...... Germinations à trois cotylédons...... 0t jantes M. GuiLLAUAIN offre son ouvrage : Catalogue des P i AP phanérogames de-la Nouvelle-Calédonie.....- 07 490 A. Cuénod............... Atractylis candida sp. nov. (Pl. XIV)..." na e E. Heckel.............. Sur la nature morphologique et anatomique des E fera et des écailles séminales du Spermolep!s gu al Brongniart et Gris; présence de canaux sécréteurs étal. 49! la moelle et dans la zone périmédullaire de ce veg He ad A. Coppey............... Mousses du Sahara (Pl. XV et XVI)..." a: 98 Ch. Gufftóy:—— — p Notes sur la flore parisienne (A suivre). ----"""" Cotations E. Malinvaud............ Florulz .oltensis Additamenta, ou Nouvelles 80D0 775^ + 512 à la flore du département dá Lot, X (Suite) poH genre G. Bonati................ Sur quelques espèces japonaises et chinoises Qa M Scrofularia...... Nr e iE Pu ade ee SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1911 PRÉSIDENCE DE M. Ep. JEANPERT, VICE-PRÉSIDENT. M. F. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer la mort de trois de nos confrères : MM. le docteur Thorel, Gaston Gauthier et J. de Rufz de Lavison. DONS FAITS A LA SOCIÉTE Bonaparte (Prince Roland), Fougères récoltées par M. Alluaud dans l'Afrique Orientale. Briquet (John), Annuaire du Conservatoire et du Jardin botanique de Genève, 13* et 14° années. Chevalier (Aug.), Essai d'une carte botanique, forestière et pastorale de l'Afrique Occidentale francaise. — Le Riz sauvage de l'Afrique tropicale. Chevalier (Aug.) et Perrot (Ém.), Les Kolatiers et les Noix de Kola. Chodat (R.), Travaux du Laboratoire Chodat. Université de Genève. 8° série, fasc. V et VI. Chodat (R.) et Hassler (E.), Apercu sur la géographie botanique du Paraguay. Dupuy (B.), Histoire universelle des plantes utiles et d'ornement et des produits quelles fournissent à la thérapeutique, à l'économie domestique et à l’industrie. Gerbault (Ed.-L.), Observations sur quelques Pélories de la Violette. Guillaumín (A.), Catalogue des plantes phanérogames de la Nouvelle- Calédonie et dépendances. Hayata (B.), Materials for a Flora of Formosa. Harmand (Abbé J.), Lichens recueillis dans la Nouvelle-Calédonie ou en Australie par le R. P. Pionnier. Hempel (Jenny), Researches into the effect of etherization on plant- metabolism. | Janchen (E.), Neuere Vorstellungen über die Phylogenie der Pteri- dophyten. Lecomte (H.), Notulæ systematicæ, Il, 2-4. T. LVII, (séances) 31 480 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1911. Lecomte, Flore générale d'Indo-Chine, I, T. Litardiere (R. de), /Votes ptéridologiques. Longo (Bagio), Sur la pretesa esistenza del micropilo nel Ficus Carica L. Magnin (Ant.), Charles Nodier, naturaliste. Maire (René), La Biologie des Urédinales (État actuel de la question). — Remarques sur quelques Hypocréacées. Porsild (Morten P.), List of vascular plants from the South coast of the Nugsuag Peninsule in West Greenland. — The Plant-lif of Hare Island off the coast of West Greenland, Radlkoffer (L.) et Rock (J.-F.), New and noteworthy Hawaiian Plants Standley (Paul-C.), The Allionaceæ of Mexico and Central America. Stebbing (E.-P.), The blue pine Tomicus bark-borer. Nouvelles Archives du Muséum d'Histoire naturelle, 5° série, Il, fasc. 1 et 2. Annales de l'Institut national agronomique, X, 1. Bulletin de la Société Linnéenne du Nord de la France, XX, n” 399 400. . Mémoires de l'Académie de Stanislas, 6° série, VIII. Bulletin de l'Associalion pyrénéenne pour l'échange des plantes, 21° année, 1910-1911. Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France, XXI, ne 2. Revue scientifique du Limousin, XIX, n°° 223, 224. : Revue horticole. Journal de la Société d Horticulture et de Botanique des Bouches-du-Rhône, n°° 685-681. Académie royale de Belgique. Classe des Sciences. Bulletin 1911, n° 1-4. Mémoires, 2° série, III, fasc. 1 et 5. Bulletin du Jardin botanique de l'État à Bruxelles, II, fasc. 1. Recueil de l'Institut botanique Léo Errera, NU bis, annexe al VII bis, VIII. Nouveaux Mémoires de la Société helvétique des Sciences XLVI. Sitzungsberichte der Künigl. preussischen Akademie der Wissens- chaften, 1911, fasc. 23-38. à Sitzungsberichte der Kaiserl. Akademie der Wissenschaften (Wien). Bd CXX, Heft. 3, 4. Recueil des Travaux Botaniques Néerlandais, publié par la botanique Néerlandaise, VIII, 2. Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de l'Afrique Contributions from the United States National Herbarium, naturelles, Société du Nord, Ii. xit, 13- A. GUILLAUMIN. —- GERMINATIONS ANORMALES. 481 New-York Agricultural Experiment Station. Bull. 331-339. Techni- cal Bull. 18. Proceedings and Transactions of the Royal Society of Canada, 3° série, IV. lievistad de la Facultad de Letras y Ciencias de la Habana, XII, 2, 3. Bulletin du département de l'Agriculture aux Indes Néerlandaises, XLVI. Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, XLIII, 2-4, XLIV, 1-3. Le prince Roland Bonaparte offre à la Société une bro- chure dont il est l'auteur, sur les Fougères récoltées par M. Alluaud dans l'Afrique Orientale. M. le Président remercie le donateur. M. Guillaumin fait la communication suivante: Germinations anormales; PAR M. A. GUILLAUMIN. Au cours des recherches que je poursuis sur la germination appliquée à la systématique, j'ai été amené à faire un grand nombre de semis. Parmi les jeunes plants ainsi obtenus, certains présentaient des formations anormales que je pense intéressant de signaler ici au moins à titre documentaire. 1° Ascidie des deux cotylédons. — La germination du Zan- thoxylum fraxineum possède des cotylédons épigés assez épais, luisants, légèrement charnus, assez inégaux (comme chez bon nombre de Rutacées), crénelés sur les bords avec une glande dans l'angle rentrant de chaque dent; la nervation n'est guère visible qu'en faisant dissoudre la chlorophylle par l'alcool, elle apparait alors comme pennée avec de fines veinules. Les pre- mières feuilles sont opposées (les feuilles définitives sont au contraire alternes) et semblent d'abord simples mais à mesure qu'elles se développent, apparaissent à la base 2 petites folioles Opposées et serretées comme la terminale. L'axe hypocotylé présente des papilles volumineuses, et les radicelles se déve- loppent rapidement sur la racine principale. Un semis provenant de graines récoltées au Muséum a Présenté en guise de cotylédons une ascidie unique luisante et 482 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1911. épaisse comme les cotylédons mais non dentée sur les bords. Je n'ai pu attendre l'apparition des premières feuilles, ni faire l'anatomie, une limace ayant tout dévoré dans une nuit; mais, Fig. 1. —Zanthoxylum fraxineum. Germination dont les cotylé- dons sont transformés en une ascidie unique (grossie 10 fois). Toutes deux étaient simples mais la première consistait e sur les débris, j'ai pu constater que laxe hypocotylé était moitié plus court que dans les germinations normales et qu'aucune radicelle n'était encore visible. 2» Áscidie composée de la première feuille. — Les germinations de Pro- tium javanicum possèdent des coty- lédons épigés comme toutes les Burséracées : ceux-ci sont minces, foliacés, chargés de chlorophylle et présentent 3 lobes trés distincts; la nervation est pennée. Les 2 pre- miéres feuilles paraissent opposées et possèdent 3 folioles sessiles ou exceptionnellement une seule foliole divisée presque jusqu'à la base en 3 lobes; les bords sont serretés et la nervation pennée; les feuilles suivantes sont nettement alternes, les définitives enfin présentent un nombre de folioles plus ou moins grand (5 à 7). Parmi de nombreux plants issus de graines envoyées de Buitenzorg par feu le D" Treub, un seul présentait des particularités curieuses : les 2 premières feuil- les étaient profondément modifiées. n deux ascidies successives : beaucoup plus bas que l'endroit où, nor malement, se détachent les folioles, existait une légère ascidie 0U plutôt une sorte de foliole creusée en cuiller puis de la côte ce celle-ci et en dessous se détachait le pétiole d'une secorde ascidie située en avant de la première et dans le même alignement. Cette seconde était beaucoup plus marquée que la première, forman A. GUILLAUMIN. — GERMINATIONS ANORMALES. 483 un véritable cornet profond d'un centimètre environ. La seconde feuille, également simple, comme je l'ai dit, avait un limbe trés allongé mais étroit et était toute contournée et crispée, les bords en étaient relevés mais non soudés en sorte que l'ensemble de la feuille formait une espèce de rigole. Le pétiole des premières feuilles normales était trés semblable comme. organisation à un jeune pétiole cotylédonaire, étant canaliculé en dessus et possédant un arc non fermé de faisceaux libéro-ligneux (l'arc est fermé dans le pétiole des feuilles définitives). Ici le pétiole de la premiére feuille anormale présentait une organisation parfaitement com- parable bien qu'il y eût aplatissement latéral très marqué; le pétiolule de l'ascidie terminale pos- sédait la méme organisation que la cóte d'une foliole, c'est-à-dire que les faisceaux, au nombre de 3 à 5 formaient un anneau fermé. On avait donc bien une ascidie composée dont la première était formée par les 2 folioles laté- rales modifiées et la deuxième représentait la foliole terminale. | 3 Floraison extrémement précoce et anormale. — Je recevais dernièrement de M. Keningsber- pig. 2 — Pro- ger, directeur de Buitenzorg, un envoi de graines de Melia Azedarach variété javanica. — Ces graines m'ont donné un certain nombre de plantes dont le tiers au moins a présenté toute une série d'anomalies. La floraison a été extrémement pré- tium javani- cum. 1° feuille transformée en 2 asci- dies au lieu d'être trifolio- lée (légère- ment grossie). coce, avant même que les jeunes pieds eussent atteint 10 centimètres de hauteur, deux fois même les fleurs ont apparu directement au-dessus des cotylédons, elles étaient toujours isolées et terminales, mais à la base du pédoncule floral se développait un bourgeon donnant un rameau de remplacement qui rejetait latéralement la fleur qui paraissait alors axillaire. De tous les pieds anormaux, un seul présentait des fleurs ayant grosso modo l'aspect de fleurs de Melia. La première fleur se trouvait au-dessus des cotytédons, puis 2 feuilles sensiblement Opposées (comme cela a lieu normalement pour les deux 484 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1914. premières feuilles), puis une feuille et une seconde fleur avec bourgeon axillaire d'un rameau de remplacement en voie de développement. Dans la fleur inférieure, (Fig. 3, 1) il n'y avait qu'un seul sépale analogue à une petite feuille et serreté comme elle, mais pourvu seulement de xanthophylle, latéralement 2 pétales blancs normalement étalés, en avant 2 filets violets, velus en dedans (comme les étamines normales) et soudés à la base, l'extrémité Fig. 3. — Melia Azedarach var. javanica. Diagrammes de fleurs anormales. des deux latéraux était jaune comme une anthère, tandis que celui du milieu présentait une extrémité aplatie et blanche comme un pétale. Le tube staminal était normal sauf qu'il comprenait 11 étamines au lieu de 10, plus un filet sans authére, en outre une douzième étamine se trouvait à l'intérieur soudée au tube par le bord de son filet. L'ovaire était normal mais accompagl de 5 pièces supplémentaires sur un côté seulement : en avant el cohérents avec lui, 2 filets analogues aux filets des étamines mais sans pointes terminales et portant en guise d'anthére un long flagellum glabre plus ou moins enroulé, sur le cóté 5 autres filets, les 2 premiers analogues aux 2 antérieurs mais adhérant à l'ovaire à la base seulement, la dernière réduite seulement au flagellum. A. GUILLAUMIN. — GERMINATIONS ANORMALES. 485 En résumé cette fleur comprenait : 1 sépale foliacé sans chlorophylle, 2 pétales normaux et 2 autres plus ou moins trans- formés en étamines, un verticille de 13 étamines soudées en tube, un demi-verticille de 5 étamines modifiées plus ou moins soudées avec l'ovaire, l'ovaire normal. ; La deuxième fleur (2) comprenait 4 sépales consistant en de petites feuilles vertes et dentées, 4 pétales blancs normaux, en dedans et en avant, un 5° pétale dont la base était analogue à un filet staminal et comme lui velu et coloré en violet et la partie supérieure correspondant à l'anthére transformée en une petite lame triangulaire colorée en blanc. Le tube staminal présentait 10 étamines normales mais, adhérant intérieurement et dorsalement, se trou- vait un verticille de 3 étamines dont 4 parfaite- ment normales et la 5* à partie inférieure des loges de l'anthére transformée en petites lames blanches et frisées. L'ovaire était normal. Chez tous les autres pieds, il eüt été impossible de reconnaitre une fleur de Melia, car les pétales, beaucoup plus courts et plus larges en proportion restaient dressés, ne laissant entre eux qu'une légère ouverture. Fig. 4. — Sedum Dans un premier cas comprenant 2 fleurs (3) UE appartenant à deux pieds différents, il y avait male; B. ger- 4 feuilles représentant les sépales, 2 grandes pos- E térieures, 2 plus petites latérales et en avant sie 10 fois). 2 petites pointes vertes, 5 pétales d'un blanc un peu violacé, 9 étamines soudées en tube seulement à l'extréme base, 2 avaient les anthères pétaloïdes, une troisième une demi- anthére seulement. L'ovaire était normal mais portait, soudée avec lui à sa partie antérieure une étamine fertile et normale sauf une petite lame rectangulaire et blanche, insérée entre les ^ pointes du filet et rabattue en avant. Un autre pied a fleuri immédiatement au-dessus des cotylé- dons mais je n'ai pu observer cette premiere fleur, il s'est formé 2 rameaux de remplacement ayant tous deux leurs deux premiéres feuilles opposées comme les deux premières feuilles 486 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1911. primitives normales, et qui ont donné chacun une fleur terminale (4 et 6). A l'aisselle de l'une d'elle a pris naissance un nouveau rameau de remplacement, à l'aisselle de l'autre s'est formé une fleur (5). La fleur (4) comprenant 2 sépales postérieurs foliacés mais petits et peu dentés, 1 pétale postérieur et 2 latéraux et un tube de 10 étamines mais les filets étaient presqne nuls et les pointes terminales de ces filets faisaient défaut. L'ovaire était normal RSS PET Fig. 5. — Ruta montana à 3 cotylédons. Coupe de l'hypocotyle. (grossie environ 200 fois.) mais possédait en avant et coalescent avec lui un filet staminal charnu et sans anthère. La fleur (6) était formée de 2 sépales postérieurs analogues a des feuilles, d'un pétale postérieur très grand, de 2 latéraux moitié plus petits et d'un autre encore plus petit sue latéralement. Les étamines manquaient et l'ovaire était . normal. La fleur (3) possédait 2 sépales postérieurs foliacés et verts: 5 pétales égaux renfermant une quinzaine d'étamines. toutes libres, réduites presqu'à l'anthére et disposées sans ordre autour de 3 plus petites situées au centre. A. GUILLAUMIN. — GERMINATIONS ANORMALES. 487 En résumé ces divers cas de tératologie florale peuvent se réduire à ceci: sépales analogues à des feuilles, tendant à disparaître à la partie antérieure, pétales sensiblement normaux avec tendance à la transformation des antérieurs en étamines, tube staminal normal ou très réduit avec tendance à la pétalodie des anthères, tendance trés marquée à l'apparition d'un verticille interne d'étamines libres entre elles, mais soudées au tube sta- minal ou à l'ovaire, ovaire normal. Le pollen et les ovules étaient toujours bien constitués mais je n'ai jamais trouvé trace de fécondation. 4° Tricotylie. — La tricotylie est un fait trés répandu dans le OS? y SH eS 4aa* ai Fig, 6. — Schinus terebintifolius. A, cotylédon normal; B, cotylédon divisé en 2; C, cotylédon émarginé; en dessous coupes schématiques de l'hypocotyle et du pétiole cotylédonaire montrant qu'en B et C il y a réellement un cotylédon supplémentaire. règne végétal et E. Gain [Revue générale de Botanique, XI (1900), p. 369 et suiv.] a dressé une longue liste des plantes oü cette anomalie a été signalée. On peut signaler différents cas : !? le ou les cotylédons sont plus ou moins divisés; 2° il y a un ou deux cotylédons supplémen- laires, et souvent la phyllotaxie des premières feuilles s’en trouve modifiée (voir Duchartre in Ann. Sc. nat. Bot., sér. 3, X); 3° il n'y a que 2 ou 3 cotylédons, mais ceux-ci sont formés par la soudure de cotylédons, 2 à 2; 4° enfin il peut y avoir fusion de deux ‘embryons et c’est dans cette catégorie que rentrent beaucoup de germinations à 4 cotylédons signalés par A. De Candolle (Organographie végétale, XX, p. 12). Les germinations tricotylées que j'ai pu observer se rapportent 488 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1911. aux trois premiers cas. Un certain nombre étaient déjà connues : Acer, Daucus Carota, Ruta bracteosa, montana et graveolens, Solanum nigrum, d'autres n'avaient pas encore été signalées : Helichrysum bracteatum, Zygophyllum Fabago, Schinus tere- bintifolius, Sedum Aizoon, Sempervivum Haworthii et en général toutes les Crassulacées. Les Ruta ont montré d'une facon très nette l'addition d'un 3° cotylédon, et la partie infra-cotylédonaire présentait le type 3 (fig. 5), mais la phyllotaxie des feuilles n'était aucunement modifiée. Les Schinus de leur cóté ont montré toute une série de formes depuis 3 cotylédons bien distincts jusqu'à 2 seulement, l'un étant formé de la fusion de 2 autres, comme on peut le voir par l'examen de la nervation ou des coupes pratiquées dans le pétiole cotylédonaire et le sommet de l'axe hypocotylé (fig. 6). Je n'ai pu constater jusqu'à quel point ces caractères étaient héréditaires et susceptibles d'étre fixés par sélection. Comme complément à la communication de M. À. Guil- laumin, M. Lutz résume la Note ci-dessous : Germinations à trois cotylédons; PAR M. L. LUTZ. La communication de M. Guillaumin m'engage à présenter sur le méme sujet une courte Note dont j'avais ajourné la publication en raison de l'abondance des travaux inscrits à l'ordre du jour. J'ai observé, à plusieurs reprises, au cours de ces dernières années, des germinations à trois cotylédons chez les plantes suivantes : Helichrysum bracteatum, Stellaria media, Haricot, Dianthus margaritæ, Rosa polyantha, Callistephus CMS Anagallis arvensis, Persil; la plupart d'entre elles m'ont offer plusieurs exemplaires de cette anomalie. à J'ai suivi sur l'Anagallis arvensis la disposition phyllotax te successive des feuilles appartenant aux divers verticilles de ^ L. LUTZ. — GERMINATIONS A TROIS COTYLÉDONS. 489 tige. Le premier verticille post-cotylédonaire présentait trois feuilles entièrement semblables et symétriquement disposées. Au second, la régularité s'atténuait et deux des feuilles étaient plus rapprochées l'une de l'autre; au troisième, les deux feuilles correspondantes se soudaient par la base, laissant libre la presque totalité des limbes; au quatrième, la soudure s'accentuait et l'organe prenait une forme largement spatulée, avec seulement une échancrure au sommet, mais en conservant deux nervures principales et les systèmes de nervures secondaires en dérivant; au cinquième, l'échancrure avait disparu : la feuille était seule- ment plus large, mais avec deux nervures encore; enfin, au delà, la distinction morphologique avec la feuille opposée cessait et rien ne rappelait plus la disposition verticillée par trois du début. J'ai fait, en outre, l'étude anatomique d'une des plantules anormales, le Dianthus margaritæ. Comme M. Guillaumin, j'ai trouvé l'axe hypocotylé et la trés jeune tige construite sur le type trois (3 faisceaux libéro-ligneux symétriquement disposés). De plus, dans la racine, le type de structure est également trois (3 faisceaux libériens alternant avec 3 faisceaux ligneux). Il y a donc un retentissement de l'anomalie morphologique sur la structure anatomique, non seulement de la tige, mais aussi de la racine. Je me propose de suivre, si cela est possible, la descendance d'une de ces plantes anormales et, à cet effet, j'ai isolé deux germinations de Persil que j'essaierai de conserver jusqu'à leur fructification. M. Guillaumin offre ensuite un ouvrage dont il est l’auteur : Catalogue des plantes phanérogames de la Nouvelle- Calédonie et dépendances. Des remerciements sont adressés au donateur. M. Lutz lit la Note ci-dessous : 490 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1911. Atractylis candida Sp. nov.; PAR M. A. CUÉNOD. Il existe dans les environs de Tunis une forme remarquable d'Atractylis que j'ai déjà eu l’occasion de signaler antérieurement (Bull. Soc. bot. Fr., t. LVI, p. xvi, in Conférence d'ouverture dela Session extraordinaire en Tunisie). Comme elle fleurit à une saison où l'on n'herborise guère, je ne l'avais encore rencontrée que dans une seule station : au Cap Carthage au dessous de Sidi-bou-Said, elle existe certainement ailleurs; dernièrement je l'ai retrouvée prés d'Hammam-Lif ce qui me l'a remise en mémoire et m'engage à la décrire. Cette belle forme, espèce ou variété, à laquelle je propose de donner le nom d'A. candida parait voisine de l'A flava Desf., avec laquelle elle est sans doute confondue. Elle en diffère par son port, par ses tiges robustes, jamais rameuses, toujours simples dès la base, par son tomentum aranéeux abondant et enfin par la couleur blanche et la grande dimension de ses capitules radiés. Si lon veut nen faire qu'une variété elle mérite toutefois une description Spé- ciale : Atractylis candida Cuénod (Planche XIV). Plante robuste, toute couverte d'un tomentum blane, cendré, drm Souche épaisse, courte ligneuse, vivace. Racine pivotante longue 20-40 cm. à écorce noirâtre. Feuilles des rosettes radicales forteme" pennati-bipennatilobées, atténuées en pétiole, spinuleuses, peu rigides, ayant généralement disparu au moment de l'anthése. Tiges tantót solitaires tantót 3-5, robustes, ligneuses, dressées, parfois ascendantes, toujours simples, atteignant dé: feuillées surtout dans le haut, à feuilles coriaces ornementales, profon ve ment pennatilobées à lobes aigus rigides, terminées par une épine ie a Capitule terminal volumineux involucré par les feuilles supérieures Son les plus internes sont dressées, pectinées très rigides et atteignant le aa du capitule sans le dépasser. g“ Péricline campanulé-urcéolé de 20-30 mm. à écailles vertes, Lu chées de blanc et parfois de violet, oblongues, lancéolées, eger au sommet, terminées par une épine cuspidée fauve, fortement rélie pour les écailles supérieures. : lles-ci Fleurs très blanches, les extérieures parfois un peu rosées- ori espacées au nombre de 12-20, tubuleuses puis ouvertes en ves leur étroitement lancéolée fortement radiante, donnant au capitule a d niveau un diamètre de 5 à 7 em. Achaines aranéeux, aigrette élégante généralement 20-25 cm. tres Bull. Soc. bot. de Fr. T. LVII (19411). PI. Atractylis candida Cuénod. HECKEL. — GRAINES DU SPERMOLEPIS GUMMIFERA. 494 houppe sphérique à poils plumeux blond-doré, blancs à leur extrémité. Achaines des fleurs rayonnantes peu développés, chauves ou munis de 2 ou 3 poils roux! %.— Juillet-septembre. Cap Carthage. Dunes prés d'Hammam-Lif. M. Lutz résume ensuite la communication ci-après : Sur la nature morphologique et anatomique des graines et des écailles séminales du Spermo- lepis gummifera Brongniart et Gris; présence de canaux sécréteurs dans la moelle et dans la zone périmédullaire de ce végétal; PAR M. ÉpouarD HECKEL. Dans la séance du 41 décembre 1863 de la Société botanique de France, à l'occasion d'une communication sur de nouveaux - genres de Myrtacées de la Nouvelle-Calédonie, Ad. Brongniart et Gris firent connaitre leur genre Spermolepis (Bull. Soc. bot. Fr., 1863, p. 573). Ils en décrivirent les graines si singulières dans le Sp. gummifera (seule des deux espèces de ce genre où ils purent alors les examiner) et s'expriment à ce sujet dans des termes qu'il convient de rappeler pour la clarté du sujet : « Les graines fertiles (un grand nombre d'ovules avortent) sont 1. Planta robusta, tota tomento albo, cinereo, araneoso induta. Caudex Spissus, brevis, lignosus, perennis. Radix perpendicularis, 20-40 cm. longus, cortice nigrescente. Folia rosularum radicalium profunde 1-2-pin- natifida, in petiolum attenuata, spinulosa, vix rigida, plerumque tempore anthesis emortua. Caulis solitarius, vel 3-5 caules robusti, lignosi, pro more stricti, interdum adscendentes, constanter simplices, 20-25 cm. alti, presertim ad summum intense foliosi, foliis coriaceis, formosis, profunde pinnatilobis, lobis acutis, rigidissimis, in spinam fulvam desinentibus. Capitulum terminale, amplum, foliis superioribus quasi involucratum quorum interiora erecta, pectinata, rigidissima summum capituli attin- gunt, non tamen superant. Periclinium campanulato-urceolatum, 20- 30 mm., squamis viridibus, albo et interdum violaceo variegatis, oblongis, lanceolatis, summo triangularibus, in spinam cuspidatam, fulvam — in squamis superioribus fortiter reillexam — desinentibus. Flores candidis- simi; interiores interdum leniter rosei, 15-20, distantes, tubulosi, postea m ligulam anguste lanceolatam, valde radiantem aperti, inde capitulum 5-7 em. diamet. Achænia araneosa, pappo elegante barbam sphæricam Simulante, pilis plumosis, flavo aureis, summo albis; achænia florum radiantium parum evoluta, calva vel 4-3 pilis rufis munita. 492 SÉANCE DU 43 OCTOBRE 1911. le plus souvent solitaires dans chaque loge et présentent une sorte d'involuere formé de six écailles ». A la discussion de cette communication, dans la méme séance (loc. cit., p. 518), Duchartre frappé de l'insuffisance de la description relative aux écailles de cette graine, que Brongniart et Gris (loc. cit., p. 815) indiquaient comme étant, non pas un arille (ainsi que le voulait Pancher qui avait appelé le genre Arillastrum) mais des appendices du testa, demandait que des études anatomiques de ces singulières écailles vinssent éclairer leur véritable ori- gine, et, sans doute, désirait-il aussi étre renseigné sur leur valeur morphologique. Dans cette méme description, les auteurs, Brongniart et Gris, indiquent les cotylédons et les feuilles comme ponctués (cotyledonibus crassis, punctatis). Plus tard, en 1810-11, les descripteurs, dans un tiouveau Mémoire (Ann. des Sc. nat., série V, t. VIII, p. 380) sur des plantes de Nou- velle-Calédonie, revinrent sur ce sujet et firent connaitre la véritable signification morphologique de ces écailles (ovules avortés; ovula sterilia seu ovulodia). Ayant eu à m'occuper de cette plante au point de vue de ses applications économiques (écorce tannante et sécrétion tan- nique), j'ai cru devoir reprendre au point de vue morphologique et surtout anatomique, l'examen des fruits, des graines et des tiges et rameaux dont j'avais recu une ample provision (fleurs et fruits du Sp. gummifera) dans l'alcool. Ils m'ont permis de contrôler à la lumière des faits anatomiques les constatations de Brongniart et Gris et de les mieux examiner sur des matériaux en bon état de conservation dans l'alcool, ce qui * manqué aux premiers descripteurs. GRAINES ET ÉCAILLES. — Le point le plus important était de suivre la formation des écailles attribuées d'abord au sperme derme à titre d'appendices du testa. Les apparences dans le fruit mür sont évidemment pour cette interprétation. Mais, S! l'on ouvre une fleur en bouton ou récemment épanouie, on voit que: dans chacune des deux loges ovariennes, de nombreux ovules sont appliqués sur la paroi qui les sépare et réunis en une masse semisphérique sur une surface placentaire en écusson. Plus tard, on voit qu'un seul, rarement deux, de ces ovulet prend un certain développement et passe à l'état de graine don HECKEL. — GRAINES DU SPERMOLEPIS GUMMIFERA. 493 le spermoderme se colore en brun noirátre. Cet ovule prédestiné et privilégié occupe presque toujours sur le placenta la méme situation, il est placé au sommet (le plus souvent), rarement au milieu de la surface placentaire quandil y a deux graines fertiles. La graine qui en résultera est le plus souvent sphérique (solitarium sphæricum comme dit Brongniart) mais toujours avec aplatissement aux deux póles : le supérieur offrant une légére pointe au centre, tandis qne l'inférieur est entouré d'une auréole autour d'une dépression centrale trés marquée (hile). C'est autour de ce hile que rayonnent 5 à 6 squames trés concaves entourant la graine et qui, par leur partie interne et basilaire ont paru d'abord aux descripteurs constituer des dépendances du testa séminal et y étre encore en connexion avec ce testa par l'épiderme interne de l'écaille au moyen d'un tissu élastique '. En réalité, ces écailles adhérentes au testa par leur base ne sont, comme l'ont bien constaté Brongniart et Gris, que les ovules stériles, atrophiés et aplatis qui entourent l'ovule privilégié évoluant en graine, laquelle par compression avec la base de ces écailles s'attache à elles au Pourtour du hile, grâce à l'adhérence d'une matière glutineuse élastique sécrétée par la base interne de ces écailles. Ce dernier fait avait échappé aux premiers descripteurs. Il est facile de suivre cette formation dans les fleurs d'âge lifférent, mais la preuve s'en dégage de l'observation suivante : 1° dans un fruit parvenu à maturité, on trouve dans chaque loge à côté et autour, en dessus et en desous, de chaque gaine, toutes les formes de transitions entre une graine parfaite et les Squames sus-indiquées. Il y a des graines stériles, petites et déformées, qui revétent l'aspect d'un clou avec une téte trés marquée, d'autres plus aplaties et ayant l'aspect d'une écaille plus épaisse et plus petite que celles qui entourent la graine. Voilà les preuves morphologiques du passage de l'état d'ovule slérile à l'état d'écailles. 2° Si on examine au microscope une des écailles de la graine en coupe transversale, on voit des épidermes à cellules dont les parois, trés épaisses extérieurement (en fer à 1. Ces faits ont été très bien illustrés par la planche IX, figure 2 du Mémoire de Brongniart et Gris intitulé : Plantes remarquables de la Nou- velle-Calédonie in Nouv. Archives du Muséum d'Histoire naturelle, 1868. 495 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1911. cheval), renferment une matière colorante rougeàtre (tanno- résine), et, sur un point voisin de leur insertion placentaire, une surface papilleuse qui sécréte la matière agglutinante et filamenteuse que Brongniart appelle le tissu élastique en connexion avec le testa de la graine pour y retenir les écailles ovulaires. Là, les deux épidermes supérieur et inférieur se touchent, et, on ne voit entre eux que quelques débris parenchymateux interposés. Si on pratique la même coupe transversale sur les petites graines avortées et en forme de clou, on voit le même épiderme caractéristique à contenu rouge et la même surface papilleuse incolore (papilles épidermiques), le contenu ovulaire est à l'état de traces plus marquées mais avec une cavité trés apparente (triangulaire sur la coupe transversale) résultant de l'avortement du contenu ovulaire. Sous des formes différentes, c'est évidemment le même organe, c'est-à-dire l'ovule, qui, dans un cas (l'écaille, a subi, par suite du développement de la graine fertile, une plus forte compression que dans l'autre (les petites squames et les graines avortées claviformes). Une derniére preuve se tire de l'examen de la coupe du spermoderme de la graine fertile : cette enveloppe est constituée analomi- quement de la méme facon que celle des graines claviformes el des squames entourant la graine. La seule différence qui existe entre la manière d’être des graines dans les Leptospermées- Métrosidérées et les Spermolepis, qui ont les uns et les autres des ovules avortés et déformés en abondance, c'est que, dans les premieres, les semences infertiles sont mélées sans ordre el sans adhérence aux fertiles, tandis que, dans le Spermolepts, certaines graines avortées, transformées en squames, se gro pent autour de l'unique graine féconde et y forment un invo- luere par adhérence avec le pourtour hilaire de cette grame. Des déformations ovulaires semblables se produisent par compression dans d'autres genres de Myrtacées (Metrosideros, Eucalyptus, etc.). Si l'on pousse l'investigation plus loin et que l'on contenu de la graine fertile du Spermolepis, on cons labsence d'endosperme, mais on voit, en outre, cotylédons indiqués par Brongniart et Gris comme repliés SU examine le tate bien que les HECKEL. — GRAINES DU SPERMOLEPIS GUMMIFERA. 495 eux-mémes, sont en réalité formés par deux feuilles cotylé- donaires non ponctuées qui se subdivisent en cinq lobes profonds, squameux, rappelant tout à fait les écailles qui entourent la base de la graine mais plus épaisses, et s'enveloppant étroitement les unes les autres, la dernière entourant en des replis doubles et étroits un tout petit organe central (tigelle) de forme à peu prés cylindrique', presque aussi long que les squames qui l'enserrent et terminé par une expansion dis- coide?*. Pas de traces de gemmule. La tigelle, par sa forme rappelle celle des Eucalyptus. Tice. — La coupe soit transversale soit longitudinale de la lige ou du rameau adulte de Spermolepis gummifera nous pré- sente un épiderme à cuticule trés épaisse, pas de périderme. Une écorce, généralement parenchymateuse avec grosses cel- lules scléreuses isolées ou par petits groupes, est pourvue de poches sécrétrices occupant la région externe. La stèle débute par un périeycle formé de paquets fibreux dissociés. La couche libéroligneuse est normale. La zone périmédullaire renferme des faisceaux criblés, comme chez toutes les Myrtacées, et de nombreux canaux sécréteurs schizogènes disposés en deux cercles concentriques dont le plus externe est formé d'organes alternant avec les massifs libériens et quelquefois engainés par eux (en calotte externe sur la coupe transversale). Ces canaux sécréteurs s'anastomosent entre eux et contiennent de la tannorésine?. Au centre de la moelle, ou trouve de grosses cellules scléreuses 1. La figure 13 de la planche IX, du Mémoire de Brongniart et Gris sur Quelques plantes remarquables de la Nouvelle-Calédonie (Nouvelles Archives du Muséum, t. IV. 1908), représentant l'ensemble des cotylédons enserrant la tigelle, ne donne pas les détails de cette structure spéciale des feuilles cotylédonaires. Elles auraient dû être développées et étalées pour en reproduire l'état réel. 2. Les écailles cotylédonaires ont une structure foliaire bifaciale bien marquée, mais non interrompue par des poches sécrétrices, Tout le parenchyme est formé de cellules remplies d'amidon dont les grains sont très petits et mélés à quelques rares sphérules d'huile : il en est de méme dans les cellules de la tigelle. Á 3 Aucun des Mémoires originaux qui traitent des canaux sécréteurs dans l'ensemble des végétaux n'en a signalé dans les Myrtacées ou on ne relève que des poches sécrétrices dans divers tissus et jamais dans la moelle où elles n'ont pas été constatées jusqu'ici. Le fait de l'existence de Canaux sécréteurs anastomosés entre eux dans la moelle des Myrtacées Parait donc particulier aux Spermolepis dans cette famille. T. LVII, (sÉANCES) 32 496 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1911. identiques à celles de l'écorce. On trouve également des éléments tannifères développés, d'une part, au détriment des cellules du parenchyme libérien normal externe, et, d'autre part, au détriment des cellules parenchymateuses de la zone périmé- dullaire. Ces éléments tannifères allongés sont dirigés suivant l'axe de la tige et placés bout à bout, comme des sortes de laticifères. L'ensemble de ces faits m'a paru devoir être signalé. Ils suffisent, ce qui n'avail pu se faire jusqu'ici, à expliquer par le jeu des appareils sécréteurs divers disposés dans les différents tissus et qui tous contiennent et sécrétent uniformément de la tannorésine (à acide gallotannique 80 et résine 20 p. 100), comment cet arbre est le plus abondant, le plus riche producteur de tannin connu jusqu'ici. Il est facheux que cet arbre, en voie de disparition dans sa patrie', ne soit pas l'objet d'une attention plus marquée à un moment où l'industrie de la tannerie est si préoceupée, en vue de la préparation future des extraits tannants, des matières premières nécessaires à cette fabrication. Les forêts de Chêne et de Châtaignier disparaissent de jour en jour sous la hache des bücherons à la solde des tanneurs. Ce Spermolepis tannifera, qui viendrait certainement dans nos colonies d'Algérie, serait une ressource précieuse en cas de diselte prévue. FEUILLES. — J'ajoute que les feuilles adultes sont bien pone tuées, comme l'indiquent Brongniart et Gris, mais il y à deux sortes de ponctuations : les plus nombreuses qui sont petites, pellucides, constituant des poches sécrétrices, et les autres qui sont plus grandes, rouges, et beaucoup plus rares reconnaissent une toute autre origine. Elles résultent de l'accumulation, dans les cellules bordantes des stomates déformées et dans le stomate lui-méme, d'une certaine quantité de la tannorésine i : a 1. Tous ceux qui se sont occupés de ce végétal sur place scere) Sebert et Pancher) ont constaté que dans les foréts de Chéne-Gomm à "s le nom vulgaire de cet arbre! la disparition des pieds par la hac tas forestiers n'est pas suivie d'une repousse du méme végétal. n Mica à ce place des essences toutes différentes. Je crois bien que ce fait a er- que les graines réputées fertiles et que j'ai décrites comme telles kart ment pas. J'en ai, en ce qui me concerne, vainement essaye la Beni les tion avec des graines, cependant aussi fraîches que le comporte distances : c'est-à-dire recueillies depuis 2 mois au plus. HECKEL. — GRAINES DU SPERMOLEPIS GUMMIFERA. 497 qui abonde dans toute la plante et se forme plus particulièrement dans la tige de l'arbre et par zones concentriques (quand il est jeune), se continuant à l'état adulte et s'accentuant quand l'arbre vieillit, ainsi que je l'ai fait connaitre dans mon étude sur les plantes de la baie du Prony (in Annales de la Faculté des Sciences de Marseille, 1892) en donnant la composition chimique de cette tannorésine. Ce cas, pour la feuille, peut étre rapproché de celui qui est bien connu dans les feuilles des Coniféres à résine, où on constate la même accumulation, dans les stomates, de matières résineuses, à un certain âge de la plante. Les mémes ponctuations rouges (/annorésineuses) se forment sur l'épiderme de la tige et des rameaux du Spermo- lepis tannifera. Il résulte de ces observations que, ni le nom de Spermolepis ni celui de gummifera ne devraient être conservés au genre néocalédonien et à l'espéce dont il s'agit ici’, ces deux dénomi- nations, à raison de leur origine grecque (genre) ou latine (espèce), consacrant des caractères qui ne répondent pas à la réalité des faits. Les écailles contenues dans le fruit n'ont aucune corrélation d'origine avec le spermoderme de la graine féconde, et la matiére sécrétée est une tannorésine et non une gomme comme l'indique à tort le nom spécifique de gummifera, qui gagnerait dés lors comme précision à être changé en zanni- fera ainsi que je l'ai proposé. Le nom générique pourrait cependant subsister à la condi- lion d'attacher au mot de Spermolepris la seule signification du sroupement adhérent des écailles ovulaires autour de l'unique graine féconde renfermée le plus souvent dans chaque loge ova- rienne, sans acception de dépendance originelle entre ces écailles et le spermoderme. Et encore faut-il faire cette réserve que, dans le Sp. rubiginosa Br. et Gris, (2° espèce particulière à la Nouvelle-Calédonie) on ne retrouve dans la graine absolu- "ent rien de ce qui constitue cette caractéristique?. Il n'y a dans 1. Et cela d'autant qu'il existait déjà, avant la création de ce genre par Brongniart et Gris, un autre genre Spermolepis fondé par Rafinesque et qui appartient à la famille des Ombellifères (1825). Ce genre, avec l'unique espèce qu'il contient, a été rattaché au genre Apium. 2. Ces faits n'avaient pas échappé à Brongniart et Gris (Annales des Sciences naturelles, 1870-71), et, c'est à raison de leur existence et de 498 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1911. le fruit qu'une seule graine trés grosse qui remplit l'unique cavité fertile de ce fruit et pas la moindre trace d'ovules avortés ni d'écailles stériles. Les cotylédons de l'embryon sont sans poches sécrétrices, trés épais et trés charnus. On voit donc à quoi se réduit ici la valeur du nom de Spermo- lepis appliqué à deux espéces d'un genre, dans lequel, les écailles entourent le spermoderme, ou bien n'existent pas du . tout, ou bien sont tout autre chose que des dépendances de ce spermoderme. Brongniart et Gris avaient donc été bien ins- pirés en détachant cette espèce du genre Spermolepis pour la rat- tacher au genre Schizocalyx*. (Ann. des Sc. nat., 1868, p. 518). quelques autres caractères qu'ils furent amenés à rattacher le Spermolepis rubiginosa au genre Schizocalyx de Berg, qui s'augmenta ainsi de deux espèces calédoniennes nouvelles : Sch. rubiginosa et Sch. neocaledonica. C'est donc par suite d'une erreur que l’Index Kewensis a conservé les deux premières appellations de Brongniart et Gris, en les plaçant dans les Rubiacées. Quant au Sch. neocaledonica Brongniart et Gris, il n'existe pas de grandes différences entre l'espèce de l'Ile Taulé (Sch. rubiginosa) et celle de Canala, Boulari et Prony (Sch. neocaledonica) : on peut y voir une forme insulaire du Sch. rubiginosa. Du reste, Niedenzu (Nat. Pflanz IIl, 7, p. 88), qui admet le binóme Spermolepis rubiginosa ne cite pas le Sch. neocaledonica. 1. Et leur appréciation basée sur des considérations d'ordre morpholo- gique se trouve étayée par ce fait anatomique que le Schizocalya rubigt- nosa, pas plus du reste que le Sch. neocaledonica, ne présente de canaux sécréteurs anastomosés ni dans la zone périmédullaire de cette moelle, ainsi que je l'ai constaté, A la coupe transversale de la tige on trouve un épiderme à cuticule trés épaisse, un périderme formé de trois couches continues de cellules cylindriques, allongées radialement, scléreuses; une écorce parenchymateuse avec poches sécrétrices et grosses cellules isolées ou en petits groupes. La stèle est formée d'abord par un péricycle fibreux en paquets cellulaires dissociés. La couche libéroligneuse est normale, mais, au-dessous des faisceaux criblés de la zone périmédut- laire, on trouve une moelle qui, à la périphérie, est pourvue d'une zone continue de cellules scléreuses. On voit combien anatomiquement diffe- rent les deux espèces de Spermolepis autrefois admises. : ; L'Index Kewensis comprend les Schizocalyz rubiginosa et neocaledonica t les Rubiacées en compagnie du Schizocalyx bracteosa Weddel (4854). Il s a pas de doute, le Schizocalyx rubiginosa Bgt. et Gris qui ne forme T si seule espèce avec le Schiz. neocaledonica Bgt. et Gris. doit être placé d les Myrtacées. On y trouve en effet des poches sécrétrices (écorces) et i éléments libériens périmédullaires. Je l'ai constaté. Mais la epe e est plus chargée encore pour ce qui touche au terme Schizocalyz- Le Sc i Pohlianus, Berg. (1854) est rattaché à un autre genre de Myrtacées, Calycorectes Pohlianus, Berg., et cela d’après les lois de la priorité. . d L'Indez cite encore deux autres genres Schizocalyz : le premier HECKEL. — GRAINES DU SPERMOLEPIS GUMMIFERA. 499 Prendre, pour servir de base nominale à une création géné- rique un seul caractère superficiellement étudié, est tout aussi périlleux que d'affirmer la constance absolue, morphologique ou anatomique, d'un organe déterminé pour asseoir une classifi- cation végétale'. La constance absolue et la recherche de cette constance des caractères a été le but taxinomique des natura- listes des xvin? et xix? siècles. Il a fait place à la notion plus réelle de la variation régie par l'influence essentiellement instable du plexus des forces ambiantes sur les formes végé- tales, et, l'étendue de cette variation jointe à la recherche de ses causes semblent devoir dominer toute l'étude de la morpho- ` logie et partant celle de l'anatomie des plantes, à l'heure actuelle. Hochst. (1844) y est identifié à Dobera de Jussieu (Dobera coriacea) Hochst. = Dobera Roxburgii (famille des Salvadoracées), le second de Scheele (1843) identifié à Origanum de Tournefort. Il est évident que ces diverses syno- nymies doivent disparaître. En tous cas, ce qui est certain, c'est que Schizocalyx rubiginosa Bgt. et Gris — Spermolepis rubiginosa Bgt. et Gris = Schizocalyx neocaledonica. Les considérations anatomiques que j'ai fait connaitre justifient cette réduction déjà établie sur l'examen des carac- tères morphologiques, et c'est, en effet, à cette interprétation que s'est arrété M. Guillaumin dans son Catalogue des plantes phanérogammes de Nouvelle-Calédonie (Annales du Musée Colonial de Marseille, 1911). 1. On sait quel róle important ont fait jouer certains anatomistes aux Canaux sécréteurs considérés au point de vue histotaxique. Leur pré- tendue constance dans certaines familles a servi de base à des classifica- lions qu'on pouvait croire bien établies. Or, M. Jacob de Cordemoy a montré récemment (Ann. Sc. nat., Vol. 1910, p. 287) que, dans certaines Guttiféres de Madagascar vivant sur des sols différents (siliceux ou cal- Caires), ces organes pouvaient exister, s'amoindrir ou méme disparaitre dans la méme espèce sous l'influence de l'état chimique sur ces sols; je viens de montrer moi-méme une espéce indiscutablement propre aux Myrtacées (famille dans laquelle on ne connaissait jusqu'ici aucune trace de canal Sécréteur) où il en existe de médullaires et de périmédullaires; MM. Cotte et Reynier (Bull. de la Soc. bot. de France, t. LVII, 1910, P. LXI) ont démontré que dans un Rhus Coriaria L. à feuilles anormales recueilli aux environs de Marseille, il existe des canaux sécréteurs petits à la périphérie de la moelle alors qu'il ne s'en trouve jamais dans le type normal. Enfin M. Planchon dans une étude anatomique sur l'Erythro- Phlæum densiflorum Merill (Annales du Musée Colonial de Marseille, 1911) à démontré l'existence de longues poches sécrétrices dans l'écorce de Cette espèce, alors que, dans aucune des autres espèces vivantes, dont il a Publié l'étude compléte au point de vue anatomique et morphologique (loc. cit., 1907), il n'a signalé trace d'organes de cet ordre. Ce végétal est Particulier aux iles Manilles. 500 SÉANCE DU 43 OCTOBRE 1941. M. F. Camus lit la communication suivante : Mousses du Sahara; PAR M: A. GOPPEY- Au cours de la Session extraordinaire de la Société botanique de France, en 1906, en Algérie. M. R. Maire avait recueilli un certain nombre de Mousses dont il me confia l'examen. Le résultat fut publié par M. Flahault dans le Rapport sur les her- borisations de la Société. Cependant l'une de ces plantes fut réservée pour un examen ultérieur et une autre, nommée avec un point de doute Desmatodon flavicans var. obtusifolia, n'ap- partient pas en réalité à cette espéce. Ce sont deux espéces nou- velles dont l'intérét est assez grand étant données la pauvreté de la flore bryologique désertique et l'insuffisance de nos con- naissances à ce sujet. La présente Note sera done, en quelque sorte, un complément au Rapport publié par M. Flahault. M. Jules Cardot a bien voulu me préter le concours de sa haute compétence pour l'étude de ces plantes. Grimmia Mairei Card. et Copp. sp. nov. Dioica (plantis masculis et femineis intermixtis), dense cespitulosa, grisea. Caules erecti, parce divisi, 5-15 mm. alti. Folia confertissima, ma- dida patenti-erecta, sicca appressa, oblonga, concava, subcarinata, m 0,8-1 mm. longa, 0,4-0,5 lata, inferiora obtusa, superiora pilifera, margi- nibus planis vel subreflexis, integris, costa 30 p basi lata, in foliis infe- rioribus et mediis plerumque sub apice dilatata ibique evanida, in foliis superioribus in pilum hyalinum lævem vel parce et minute dentia excurrente, cellulis inferioribus juxta costam breviter rectangulis, oami rotundato-quadratis, obscuris, lævibus, parietibus inæqualiter inora ubique unistratosis. Folia perichætialia caulinis duplo fere longiora; ues usque 2,5 mm. longo et capsulam superante prædita. Capsula in pen a arcuatulo, 2-3 mm. longo, fusco-rubra, sicca plicatula, 1,5 mm. long: 1 mm. lata, operculo apiculato, annulo triplici, persistente, porn e dentibus rubris, papilloso-spinulosis, usque ad basim in 3-5 crura ned qualia et plus minus cohærentia divisis. Sporæ leves, lutescentes, diam 10-15 u. Calyptra ignota. x r r . . n . b . est Cette espèce a été recueillie par M. René Maire, à qu! e d La b . 1 a dédiée, sur les rochers de grès du ravin de Ben Zireg, À , BEA + : N , . z or- l'Extréme-Sud Oranais. Elle se trouve là en compagnie du A. COPPEY. — MOUSSES DU SAHARA. 501 tula atrovirens (Sm.) Lindb. et du Crossidium chloronotos (Brid. ex parte, Bruch) Jur., espèces de la région méditerranéenne. A la précédente diagnose, déjà trés détaillée, j'ajouterai les détails suivants. Les touffes sont complètement enfouies, comme cela arrive d'ailleurs pour les autres Mousses et pour beaucoup de Phané- rogames, dans le sable trés fin qui résulte de la désagrégation des grés et que le vent transporte si facilement. Seule une teinte grise de la surface, dûe aux longs poils blancs des feuilles supé- rieures, peut attirer un regard, méme trés attentif. Il est certain toutefois qu'en une saison un peu pluvieuse, les touffes doivent étre plus visibles, mais sans doute, à l'état jeune, dépourvues de ces longs poils blancs qui n'existent que sur les feuilles entourant la capsule et manquent à la base des tiges femelles et sur toute la plante mâle. Sur cette dernière les feuilles supérieures ontrarement un poil très court; les feuilles périgoniales sont ovales, courtes, cochléa- riformes, les paraphyses sont peu nombreuses ainsi que les anthéridies qui ont, vides, une longueur de 0,35 mm. Les tiges présentent un faisceau axial (Centralstrang) bien développé. Les cellules foliaires sont hyalines à la base, à parois minces, rectangulaires sur un espace restreint situé de chaque cóté de la nervure, de 20 à 30 y. sur 10; les latérales sont presque carrées, à parois trés minces, sur une à deux rangées dans le quart inférieur. Ailleurs, les cellules sont carrées, arrondies, opaques, lisses, à parois irrégulièrement épaissies et contour plus ou moins sinueux. Les feuilles périchétiales sont légèrement embrassantes et pourvues de cellules rectangulaires, hyalines, à parois minces dans la moitié ou le tiers inférieur. Le long poil qui les sur- monte s'en détache brusquement; il est blanc, lisse, ou pourvu de quelques petites dents ou papilles. La nervure, peu saillante et seulement à la face inférieure, est formée de deux rangées de grandes cellules internes, séparées 5 l'assise externe unique par un espace intercellulaire irrégu- ler. Les archégones des fleurs femelles sont peu nombreux, les 502 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1941. paraphyses rares ou nulles. Le pédicelle de la capsule est légère- ment arqué. Peut-être est-il ordinairement courbé à l'état jeune. La capsule est pourvue de stomales superficiels disposés, au nombre de 8 à 10, en une rangée transversale vers sa base. Les 16 dents du péristome, dressées, curieusement ajourées atteignent 0,2 mm. de longueur et sont couvertes de papilles cylindriques aiguës ou ramifiées. « Les affinités de cette plante sont difficiles à établir. Après bien des tàtonnements, je ne vois qu'une espéce dont on puisse la rapprocher, c'est le Grimmia arenaria Hpe, qu'elle rappelle par son pédicelle court, un peu incurvé, ses dents péristomiales trés perforées, sa nervure amincie à la base et son tissu ; mais elle en diffère d'ailleurs considérablement par ses feuilles inférieures mutiques, obtuses, les supérieures beaucoup plus larges, brus- quement contractées au sommet, non ou peu carénées, son anneau trés large, etc. ! » Malgré les plis longitudinaux de la capsule, visibles à sec, mais assez superficiels, on peut classer cette plante dans la section Grimmia sens. strict. Limpr. Tortula humillima Card. et Copp., sp. nov. Autoica, dense cespitosa, humillima, 1-2 mm. alta. Folia madida erecto- patentia, sicca appressa, ovalia, concava, apice abrupte et breviter apicu- lata vel mucronata, rarius rotundata, media 0,75 mm. longa, 0,4 lata, marginibus integris valde revolutis, costa superne dilatata et granulosa, ibique 60 u crassa, plerumque paulo infra apicem desinente, cellulis e. dimidio inferiore hyalinis, lævibus, rectangulis, in parte superiore obscur ris, utraque pagina dense papillosis, quadratis vel irregulariter hexa- gonis, 10-15 u latis. Folia perichætialia caulinis aliquanto majora. Cap- sula in pedicello rubente, 5 mm. longo, erecta, ovalis, 4 mm. longa, oper culo breviter et oblique rostrato, annulo peristomioque deficientibus. Sporæ irregulares et grosse verrucoso-papillosz, diam. 20-22 y. Calyptra cucullata. Cette espèce a été découverte par M. Maire à Beni-Ounif, également dans le Sahara algérien, sur des rochers de grès exposés au Nord, au regard de l'oued et de la palmeraie. Elle croit en compagnie de Bryum argenteum L. Grimmia orbiculart À Br. E., Crossidium chloronotos (Brid., Bruch) Jur., Crossidium squamigerum (Viv.) Jur. et Funaria attenuata (Dicks-) Lindb. (Entosthodon Templetoni Lindb.). 1. CARDOT (J.), in litt. A. COPPEY. — MOUSSES DU SAHARA. 503 De méme que l'espèce précédemment décrite, les touffes ou gazonnements de celle-ci sont ensevelis dans le sable fin, et les fructifications attirent à peu près seules le regard. Les anthéridies, peu nombreuses, atteignent 140 p, y compris un pédoncule qui occupe le tiers de cette longueur. Les para- physes sont rudimentaires. Les feuilles sont révolutées jusque sous le sommet. Les cellules en sont hyalines dans le tiers inférieur, non papilleuses, à parois minces, rectangulaires, de 24 à 36 p sur 15 y. et passent assez rapidement aux cellules opaques et trés papilleuses du sommet. La nervure, qui n'a que 45 y. à la base, dépasse 60 y dans la moitié supérieure. En coupe, elle est trés papilleuse à sa face supérieure où elle présente deux couches de 2 à 4 rangées de grandes cellules; elle est lisse au contraire sur le dos, oü elle est formée de cellules à parois épaissies et de stéréides. Le pédicelle est légèrement tordu (ligne de torsion montant vers la gauche de l'observateur). L'opercule a une longueur totale de 0,2 mm., et son bec est formé de rangées de cellules peu ou non obliques. J'ai pu m'assurer nettement de l'absence totale d'anneau et de péris- tome. La capsule possède une rangée de stomates à la base. Cette minuscule espèce, malgré l'absence de péristome, est nettement un Tortula; la structure des feuilles ne saurait laisser de doute. Elle doit prendre place, dans la section Tortula sens. strict, Limpr., prés du Tortula atrovirens (Sm.) Lindb., dont le lissu des feuilles est trés comparable. Elle s'en distingue com- plétement par sa taille, sa capsule, ses jeunes feuilles mucro- nées trés nettement où méme brièvement pilifères. L'absence de péristome la rapproche du Tortula Buyssoni (Phil.) Broth., des rochers trachytiques du Mont-Dore « inais celui-ci a les feuilles plus allongées, longuement pilifères, la aervure mince, non dilatée dans le haut, les cellules inférieures plus allon- gées, etc. ! » 1. CARDOT (J.), in litt. Qc © + SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1911. Explication des planches. PLANCHE XV. a. Grimmia Mairei; gr. nat. b. — | pr. 10: c. — , coupe de la tige à l'origine d'une feuille; gr. 250. d-e. — , coupe de feuille; gr. 250. E — , feuille moyenne; gr. 30!. g- - , feuille moyenne; tissu de la partie supérieure du limbe; gr. 250. h. — , tissu de la partie moyenne du limbe; gr. 250. U — , tissu de l'angle inférieur; gr. 250. 3- — , feuille supérieure; gr. 30. k. — , feuille périchétiale; gr. 30. É l. — , tissu de la précédente dans la partie supérieure; gr. 250. | m. — , Stomate; gr. 280. n-0-p. Tortula humillima, feuilles; gr. 40. g- — , sommet des feuilles mucronées; gr. 300. — , tissu de la moitié supérieure du limbe; gr. 300. s. — , coupe d'une feuille dans la région moyenne; gr. 10. t. — , coupe de la nervure vers la base; gr. 250. u. — , coupe de la nervure vers le milieu: gr. 250. v. T , coupe de la nervure dans le tiers supérieur; gr. 250. w. — >; opercule ; gr. 60. v. em spores; gr. 250. y. eu capsule et coiffe; gr. 13. y'. = , anthéridée; gr. 120. Z. Plagiothecium curvifolium, feuilles; gr. 30. ees , tissu de la région moyenne des feuilles; gr. 200. PLANCHE XVI. . Grimmia Mairei; gr. 7. — , plante 4; gr. 7. =r , dents du péristome; gr. 470. Tortula humillima, feuille moyenne; gr. 30. — SED = , Capsule avec opercule se détachant e visible; gr. 30. g-h. Plagiothecium curvifolium, capsule à sec, operculée; gr. 7- " um , capsule à sec, désoperculée; gr: T. TD POP OT t sporange ; . dication du 1. C'est par erreur que la planche porte 40/1 comme indication grossissement. PUN So, bot. de Er R LA NS, B XV A Con pey del Mousses du Sahara. Plagiothecium curvifolium. Bull. Soc. bot de Fr. E Ey Ao EL XVI. gr ! | ` " | / Mousses du Sahara. — Plagiothecium curvifolium. CH. GUFFROY. — NOTES SUR LA FLORE PARISIENNE. 505 M. Guffroy prend la parole pour la communication sui- vante : Notes sur la flore parisienne; PAR M. CH. GUFFROY. Sauf indication contraire, les localités signalées proviennent de nos herborisations de 1909 en Seine-et-Oise. La plupart d'entre elles sont nouvelles; quelques-unes sont la confirmation de découvertes antérieures. Nigella damascena L. : Champ inculte à Garches. Corydalis lutea DC. : Mur de la propriété Pasteur, à Marnes- la-Coquette. Se maintient toujours, depuis de longues années, à Saint-Cloud, sur la muraille d'un bâtiment situé à l'une des entrées du parc. Diplotaxis muralis DC. : Gare de Garches, sur les voies. Déjà signalé à Garches par Cosson et Germain. Barbarea vulgaris R. Br. var. gracilis N. : Echantillon unique, présentant des fleurs et des fruits, récolté isolé — sans autre Barbarea dans le voisinage — à Garches, prés de la tuilerie de Buzenval. « 4 feuilles radicales réduites au lobe terminal, 3 feuilles caulinaires réduites également à ce lobe, 1 f. à indices de lobes latéraux supérieurs, 1 f. à l. lat. sup. moins larges que le lobe terminal, et à lobes inférieurs très petits, 4 f. à L. lat. sup. égalant le l. term. et à ]. inf. trés petits, 3 f. n'ayant plus que les l. lat. sup. plus larges que I. lerm., 3 f. seulement dentées. Le lobe terminal mesure : dans les feuilles radicales, 13-16 mm. de longueur sur 11-13 de lar- geur, dans les 3 suivantes 13-16 >x< 12-15, dans la 4° f. cauli- naire 14516, la 5° f. 122 16, les 3 suivantes 8-11 >< 15-171. » Capsella gracilis Gren. : Bois de Boulogne, près de l'hippo- drome de Longchamp (1908). Lepidium campestre L. var. polycarpum N. : Mur du parc de Beauveau-Craon, à Garches. « Des rameaux fructifères depuis la base de la plante. » Viola sylvestris Lamk race V. Guífroyi Rouy (in litt., 506 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1911. 19 février 1911 et Bull. S. b. F, 1911, p. 298) : Un pied trouvé dans la forét domaniale E la Malmaison, dans une coupe de bois, et remis à notre collégue Rouy, qui nous écrivait à propos de cette plante : « Certainement, lorsque l'attention aura été appelée sur elle, elle sera rencontrée ailleurs qu'à la Malmaison; vous savez que le V. Bertoti a également des stipules allongées, mais en aucun cas semblables ». En revoyant nos récoltes de 1909, nous avons trouvé une plante trés voisine, appartenant plus que probablement à la méme race, mais ne présentant que des fruits, récoltée sur un mur de propriété, prés du pare de Marnes. Geranium pyrenaicum L. : Ville d'Avray (1908), parc de Saint-Cloud (1909). Hypericum perforatum L. var. microphyllum DC. (— H. micro- phyllum Jord.) : Route de Garches à Vaucresson. Hypericum montanum L. var. scabrum Koch : Forét de Saint-Germain, prés l'Étoile des Amazones (1910). L'espéce — sans indication de variété — avait déjà été signalée dans la forét par Cosson et Germain. Monotropa Hypopitys L. var. glabra Roth (— H. glabra DC.): Parc de Saint. Cloud, en allant vers Ville d'Avray. Ulex nanus Sm. : Forét domaniale de la Malmaison, prés de Saint-Cucufa. Medicago Lupulina L. : On trouve à Marnes-la-Coquetle : le type à légume glabre, et les deux variétés : eriocarpa Rouy, à légume velu, glandulosa Neilr., à légume velu glanduleux. Lathyrus sylvestris L. : Bosquet Saint-Symphorien près Beauvais (1909). Cerasus Mahaleb Mill. : Bois de Boulogne (1908), où il et déjà signalé par Cosson et Germain; Parc de Saint-Cloud pr* uos (1909). Cerasus Padus DC. : Ville d'Avray (1908). Potentilla recta L. race P. pedata Willd (— P. hirta L. d pedata Koch) : Bord de chemin dans les bois, à Marnes © loin de la limite de Ville d'Avray (station du Juncus gem Pour Coste c'est un P. recta, puisque les feuilles sont pro CH. GUFFROY. — NOTES SUR LA FLORE PARISIENNE. 507 dément dentées tout autour; pour Rouy et Camus c'est un P. hirta (dont ils considérent le P. recta comme simple race) parce que l'inflorescence n'est pas glanduleuse. Rosa arvensis Huds. var. ovata Rouy (= R. seperina Sauz. et Maill.) : Forêt domaniale de la Malmaison. Rosa micrantha Sm. Nous avons récolté à Vaucresson une forme intermédiaire entre le R. septicola Deség. et le R. permixta Deség. Le fruit est celui du R. permixta; mais les stipules, au lieu d’être toutes glanduleuses en dessous, sont les unes non glanduleuses, les autres tantôt glanduleuses en partie (le long des bords et sur les côtés de la nervure médiane), tantôt entièrement glanduleuses inférieurement. Rosa canina L. La même localité de Vaucresson nous a fourni : 1° une forme affine au R. dumalis Bechst. Les fleurs sont roses et à styles hérissés, les folioles glanduleuses à la fois sur la nervure médiane et les nervures secondaires; la foliole ter- minale mesure en moyenne 20-25 mm.; les rameaux sont inermes. 2° une forme affine au R. lutetiana Lem. avec quelques glandes sur les pétioles, les stipules + bordées de glandes, la foliole terminale longue en moyenne de 25-30 mm., les fleurs en corymbes. 3° une forme affine aux R. trichoneura Rip. et R. obscura Puget, mais à folioles glabres supérieurement et à dents ciliées comme dans le R. platyphylla. Crategus monogyna Jacq. Il existe au parc de Villeneuve-l'Etang une forme à jeunes rameaux et pédicelles glabres (C. monogyna >< oxyacanthoides ?). Sorbus Aucuparia L. : Parc de Saint-Cloud, entre Garches et Marnes. Epilobium montanum L. var. interruptum N. Cette forme pousse sur la crête du mur du parc de Ville- neuve, à Marnes (station anormale) : les feuilles vers le milieu de la tige décroissent brusquement; apres des feuilles mesurant environ 35 mm. de longueur, une paire a 20-25 mm., puis des 508 SÉANCE DU 123 OCTOBRE 1911. feuilles d'environ 15 mm., ce qui donne un aspect tout spécial, dont la sécheresse et la pauvreté de la station semblent étre cause. Epilobium aggregatum Celak. (— E. montanum »« obscurum) : Forêt de Montmorency (1907), où il avait été déjà trouvé par Jeanpert. Epilobium Lamyi F. Schultz : Forét de Saint-Germain (1910). (Enothera muricata L. : Cimetière de Neuilly-sur-Marne (1910). Corrigiola littoralis L. : Gare de Garches, sur les voies. Sedum Fabaria Koch race S. purpureum Link (— S. compla- natum Gilib. race S. purpureum Link) : Forêt de Saint-Ger- main (1910). Il y a lieu de remarquer que, dans la Flore de Coste, le S. Fabaria (s. lat.) — inclus S. purpureum — est indiqué seu- lement dans les .régions montagneuses (Ardennes, Vosges, Jura, Alpes, Lyonnais, Plateau central, Cévennes, Corbières et Pyrénées). Or, si le S. Fabaria Koch (s. str.) est connu seulement du Hohneck, le S. purpureum Link qui correspond au S. Fabaria G.G. (pr. max. part.) se trouverait, en outre des régions montagneuses citées précédemment, dans les environs de Paris, le Loir-et-Cher, le Maine-et-Loire, l'Indre, le Cher, l'Ain, la Côte-d'Or, l'Yonne, etc. Cependant dans son récent « Vademecum du Botaniste dans la région parisienne ? notre collègue Jeanpert ne signale que le S. purpurascens Koch. Les espèces démembrées de l'ancien S. Telephium p. ont d'ailleurs toujours prété à de multiples confusions, finies par l'étude sur des échantillons d'herbiers, et que D m qu accroitre d'ailleurs la pulvérisation jordanienne. Ribes alpinum L. 4 à Signalé déjà par Cosson et Germain comme naturalis Longchamp, se trouve en outre à plusieurs localités où.il ser inaperçu des débutants. Nous l'avons cueilli dans le uni à Saint-Cloud (1904), le bois de Boulogne (1907 et 1908) € Ville d'Avray (1908). Bifora radians Bieb. pithi- Cette plante nous fut communiquée des environs de CH. GUFFROY. — NOTES SUR LA FLORE PARISIENNE. 509 viers, en juillet 1909, par M. Urcat, professeur d'agriculture, habitant cette ville. Les localités qu'il nous signalait étaient : Montigny, Beauclair (commune de Jouy en Pithiverais), Bouzon- ville en Beauce. La plante y aurait existé déjà depuis quatre ou cinq ans, poussant de préférence dans les céréales, les blés en particulier, et se montrant fort envahissante et nuisible: malgré les efforts des cultivateurs, l'espéce tend à se multiplier et à se répandre. Les semences de Luzerne employées dans la région provenant parfois de Vaucluse, département oü le B. radiaus existe indigène, il est probable que son introduction a été faite de cette facon. M. le chanoine Benoist, dans son « Essai de florule de Pithiviers », publié en 1910 dans le Bulletin de l'Académie Inter. nationale de Géographie Botanique, signale (p. 116) le Bifora radians « dans les avoines, environs de Pithiviers; Bondaroy; Pithiviers-le-Vieil (devenue assez commune) ». Galium constrictum Chaub. (— G. debile Desv.) : Forét de Montmorency (1907). Asperula odorata L. : Entrée du bois, à Ville d'Avray (1908); les pieds y étaient peu nombreux. Solidago glabra Desf : Vaucresson, à l'entrée de la forét domaniale de la Malmaison; probablement amené par des détritus jetés à cet endroit. Senecio sylvaticus L. : Forét domaniale de la Malmaison. Leucanthemum Parthenium G.G. : Montmorency (1901), Marnes-la-Coquette (1909). Centaurea solstitialis L. Chaville (1909). Sur les fortifications, Boulevard Berthier, en face la rue Alphonse-de-Neuville. Déjà signalé sur le talus des fortifications « à Batignolles » par Cosson et vic dang d'après Bonnet; depuis plus de quinze ans que nous a cette station nous la voyons se maintenir sans s'étendre. Helminthia echioides Gærtn. : Garches. Crepis setosa Rom. var. hispida Rouy (— Cr. hispida W. et Kit.) : Garches. Crepis tectorum L. : Faite de mur à Marnes-la-Coquetle. 510 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1944. Hieracium boreale Fr. : Bois des Metz prés Viroflay (1908), Garches (1909). Phyteuma spicatum L. : Forêt de Montmorency (1907), où il avait déjà été signalé par Cosson et Germain. Lysimachia punctata L. : Vaucresson et Garches, plusieurs stations; dans certaines la plante observée depuis déjà une dizaine d'années est naturalisée, dans d'autres elle n'est que subspontanée. Vinca minor L. var. albiflora N. : Petit bouquet d'arbres au Vésinet; s'y montrait abondant, sans aucune fleur bleue, en 1909. Limnanthemum peltatum Gmel. : Etang de Saint-Cucufa, où déjà signalé par Cosson et Germain. Anchusa sempervirens L. : Saint-Just-en-Chaussée (Oise), où les stations sont assez nombreuses et abondantes (1911). -Nicotiana rustica L. : Nous l'observons tous les ans, depuis 1898, se maintenant dans les plates-bandes d'un jardin, place de l'Europe, à Paris. Veronica Beccabunga L. var. tenerrima Beck (— V. tenerrima Schmidt) : Cette variété à tiges gréles, courtes, à feuilles petites, à grappes pauciflores, ce qui lui donne un aspect très différent de celui du type, a été cueillie par nous à l'étang de Saint-Cucufa (1908). ; Calamintha ascendens Jord. : Forêt de Saint-Germain, près la porte de Maisons (1910); déjà signalé à Maisons-sur-Seine par Cosson et Germain d'aprés Maire. ; Salvia Verbenaca L. : Poterne des Peupliers, à Gentilly (1896); talus, rue de la Glacière, à Gentilly (1910). Déjà signalé à Gentilly par Bonnet. | Lamium Galeobdolon Cr. : Dans l'Oise, en 1911 : Le Plessier Saint-Just et bois de Tillet (entre Crépy-en-Valois et Gondre- ville). Brunella vulgaris L. var. parviflora Benth. (= B. parvillor® Poir.) : Parc de Marnes. - Brunella vulgaris L. var. rosea N. et var. lilaceo-alba Ri (sommet de la lèvre supérieure et des lobes de la lèvre !? e CH. GUFFROY. —- NOTES SUR LA FLORE PARISIENNE. 511 rieure, lilas; reste de la corolle, blanc) : Forét domaniale de la Malmaison. Plantago arenaria Wald. : Gare de Garches, sur les voies. Rumex obtusifolius L. var. acutifolius Cosson et Germain (= R. acutus L. — R. pratensis M. et K.) : Garches. Polygonum lapathifolium L. var. prostratum N. : Terrain inculte, trés sec, à Garches. « Plante couchée-appliquée sur le sol, à tige rougeàátre charnue, à nœuds renflés, à feuilles vertes en-dessous, à gaines nues, à perianthes + glanduleux à la base, à fruits longs de 2 mm. et demi, larges de 2 mm. » Polygonum Persicaria L. race P. biforme Wahl. : Bord de l'étang des 7 iles, à Montfermeil (1910). Castanea sativa Scop. var. foliis variegatis N. : Forêt doma- niale de la Malmaison, la panachure portant sur un rameau seulement. Quercus Cerris L. et Quercus pubescens Willd. var. confusa Rouy (— Q. rumelica Gris. et Schenk) : Forét domaniale de la Malmaison. Carpinus Betulus L. var. foliis variegatis N. : Un seul rameau à feuilles panachées, sur un jeune arbre, dans la forêt domaniale de la Malmaison. Populus Tremula L.: Dans la forêt domaniale de la Mal- maison on trouve les deux variétés : Dodeana Rouy (— P. Tre- mula Dode) et villosa C.K. Schneider (— P. villosa Lang). Juncus tenuis Willd. : Bord de chemin dans les bois à Marnes, non loin de la limite de Ville d'Avray (station du Potentilla recta) et pare de Saint-Cloud, près Garches (1909). Ces deux stations sont restreintes et peu riches, surtout la seconde, : Forét de Saint-Germain, entre la mare aux Cannes et l'Etoile royale (1910). Sa présence dans la forét est déjà signalée par onnet. Alopecurus fulvus Sm. : Etang des Fonceaux, dans le bois de Meudon (1907). Déjà signalé à Meudon par Bonnet. T. LVI (SÉANCES) 33 512 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1911. Arundo Phragmites L. var. variegata Mutel (feuilles pana- chées de vert et de blanc) : Etang de Ville d'Avray. Agrostis interrupta L. : Parc du chàteau de Meudon (1907). Gaudinia fragilis P. B. : Parc de Saint-Cloud, prés l'Etoile de Chasse (1907). Déjà signalé à Saint-Cloud par Bonnet. Eragrostis minor Host : Gare de Garches, sur les voies. Scleropoa rigida Gris. : Parc du cháteau de Meudon (1901). (A suivre.) M. F. Camus résume la Note ci-dessous de M. Malinvaud : Florulæ oltensis Additamenta, ou Nouvelles Annotations à la flore du département du Lot; PAR M. ERN. MALINV AUD. X4 62. Ranunculus trichophyllus Chaix; Coste, Fl. ill., n° 9. Cette Renoncule ne figure pas sur le Catalogue de Puel. Je l'ai observée pour la première fois lors de ma première herbo- risation à Thémines et retrouvée ensuite cà et là au bord des mares et des ruisseaux des terrains argilo-calcaires. Polymorphe comme la plupart de ses congénères aquatiques, elle a été par- fois rapportée à tortau R. Drouetii F. Schultz, du méme groupe; et je dois relever ici cette erreur d'attribution sur l'étiquette d'un exemplaire de R. trichophyllus provenant de l'herbier Puel et qu'il avait ainsi annoté; « Ranunculus Drouetii F. Schultz, esp. nouvelle pour le Catalogue du Lot (T. Puel), petit ruisseau du calcaire jurassique, à Phayssinet (Lot), juillet 1856. De Valon ?. » Or, sur cet échantillon, les carpelles sont manifesle- 1. Voy. le numéro IX des Additamenta, t. LVII, 1910, p. 435. 2. E. de Valon, ancien membre de la Société botanique de France € trés actif botaniste herborisant, dont quelques études ont été MP dans ce Bulletin (voir t. XIII, XV et XXVI), était originaire du Lot € communiquait ses récoltes au Dr Puel. Il est décédé en 1881. Voy. l'hommage rendu à sa mémoire in Bulletin, t. XXVIII, p- 246. E. MALINVAUD. — FLORULÆ OLTENSIS ADDITAMENTA, X. 513 ment velus et non glabres comme dans le véritable R. Drouetii. Phayssinet s'ajoutera donc aux localités déjà connues dans le Lot du R. trichophylius !. 63. Papaver somniferum L. var. «. setigerum Coss. Fl. env. Paris, éd. 2 (1861), p. 93. — P. setigerum DC., Fl. fr. V, p. 985 (1815) *; Delessert, Icon. selecta, vol. 2, tab. VII. Cajarc, rochers et lieux stériles (abbé Bach, 1897). Le P. setigerum est généralement considéré comme le type sauvage de l'espèce P. somniferum. La plante cultivée, à capsule très grosse et indéhiscente, constitue la race ou variété P. officinale Gmel. et ne se rencontre qu'accidentellement au voisinage des cultures. Je l'ai trouvée deux fois avec l'appa- rence d'une plante subspontanée aux environs de Lacapelle- Marival. Le D" Puel (Catal. n° 730) indique le P. somniferum L. « Cult., et sous-spontané, C. » Godron, dans ses Études sur les pavots cultivés (1864), sépare spécifiquement : 1° le P. hortense Hussen., qu'il fait dériver du P. setigerum spontané dans les régions méditerranéennes, avec diverses races cultivées en grand pour l'extraction de l'huile d'œillette, et 2» le P. officinale Gmel. cultivé dans l'Afrique septentrionale et l'Asie pour la production de l'opium du com- merce, — Le D" Cosson (in Fl. Par., éd. 2, p. 93, et Comp. Fl. Atl. II, 62) admet une seule espèce, P. somniferum L., avec deux variétés principales : A. setigerum Webb (P. setigerum DC., 1. Voy. Etudes monographiques sur les Renoncules françaises de la section Batrachium, récemment publiées par M. Félix dans ce Bulletin, t. LVII (1910), p. xxxiv et suiv., et continuées en 1911. É * C'est dans le fruit, dit l'auteur, qu'il faut aller chercher le véritable Caractère distinctif du Ran. Drouetii. » ?. Voici la diagnose princeps du P. setigerum DC. loc. cit. .* 4091. Pavor ponrE-sore, Pap. setigerum. Cette espèce ressemble au pavot som- nifère; mais elle s’en distigue facilement à ce que toutes les dentelures de ses feuilles se terminent par une soie roide, qui a au moins une ligne de longueur; à tige est droite, simple ou très peu rameuse, terminée par 1-3 pédoncules allongés, garnie de quelques poils; les feuilles sont oblongues, incisées, dentées à dents plus étroites et plus pointues que dans le P. somnifère; les fleurs sont Yioleltes ; la capsule est lisse, obovée, surmontée d’un plateau chargé de 6à 8 Stigmates. Cette plante a été découverte par M. Requien dans l'ile du Levant (l'une des iles d'Hyères), et ce botaniste l'ayant cultivée à Avignon a vu que les Caractères résistent à la culture. » 514 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1911. Papaver hortense Huss.) et B. officinale (P. officinale Gmel.) J'adopte ce classement: De Candolle attribuait aux feuilles de son P. setigerum (voy. sur le recto la note 2 en bas de page) des dentelures toutes ter- minées par une soie raide longue de 3 à 5 millimétres. Ce carac- tère n'est pas constant; sur les exemplaires provenant de Cajarc notamment, presque toutes les dentelures sont dépourvues de poils et, lorsqu'ils existent, ces poils sont trés caducs. Le Catalogue Bousquet (1886) signalait le P. somniferum à plusieurs localités : Limogne, Cajarc, Montbrun, Cadrieu, Saint-Cirq-la-Popie, Lauzès, Cabrerets, etc., mais la variété seligerum n'était pas distinguée par l'auteur, qui la confondait probablement avec le type somniferum. Il est toutefois présu- mable que le P. setigerum n'est pas rare dans cette région. On manque de renseignements précis sur sa distribution dans les départements limitrophes. Il existe à plusieurs localités dans le midi de l'Aveyron et, d'après le D" Bras, en Tarn-et-Garonne. 64. Sisymbrium austriacum Jacq.; Coste, Fl. ill., n° 213. « De Pasturat à Vers (arrond. de Cahors), à la base des rochers surplombant le sentier, 4 mai 1898 » (Bach). « Rochers en face l'église de Rocamadour, rive gauche de l'Alzou » (Ern. Rupin, 1884; Lamothe, mai 4911). : Mes herborisations quercinoises étant presque toujours esti- vales, le Sisymbrium austriacum, plante printanière, avall échappé à mes recherches, de méme qu'au D" Puel. Cette Cru- cifère des hautes montagnes (Jura, Alpes, Pyrénées) descend à l'Ouest dans le Gers, la Gironde, la Charente-Inférieure; l'Ille-et-Vilaine. Elle est connue dans quatre départements limitrophes du Lot : Aveyron, Tarn-et-Garonne”, Lot-el- Garonne?, Corrèze: et présente des variations dont la valeur, £ Bras la signale dans l'arrond. de Villefranche, R. à 2. Trouvée par le frère Saltel sur les rochers calcaires de Saint- abbé Coste in litt.). 3. Debeaux, in Revision de la flore Agenaise, indique le Sisymbrium ui triacum (p. 44) sur les alluvions et graviers de la Garonne, du Gers et l'Adour. _#. Rupin (Ern.), dans son Catal. des pl. vascul. de la Corrèze (1884), " tonne Ja localité de Larche aux environs de Brive, et fait connaitre ge de Rocamadour (Lot), dont par suite la première mention lui appartient Antoine E. MALINVAUD. —— FLORULÆ OLTENSIS ADDITAMENTA, X. 515 au point de vue taxinomique, est diversement appréciée. Alexis Jordan la sectionnait en neuf espèces’; Rouy et Foucaud, dans leur Flore de France, en ont admis une seule, qu'ils ont subdi- visée en cinq sous-espèces et plusieurs variétés; ils rapportent la plante du Lot et celle de l'Aveyron à la variété montivagum Jord. (pro specie)*. Le D" Bras identifiait celle-ci avec la var. acutangulum Koch (Sisymbrium acutangulum DC.) Personnelle- ment, en raison des nombreuses formes de passage qui relient l'un à l'autre ces types secondaires, je ne sais y voir que de simples variations ou sous-variétés. 65. Alyssum incanum L.; Farsetia incana R. Br., Coste, FI. ill., n° 257; Berteroa incana DC. M. Lamothe a trouvé un seul pied, adventice, de cette espèce orientale devant la maison d'un marchand de vin, le 23 juin 1911, à Martel. L'Alyssum incanum est une plante de l'Est (Europe centrale et boréale, Asie occidentale) assez souvent subspontanée en France, notamment dans le Cantal, et qui pourra apparaitre temporairement dans les autres départements limitrophes. 66. Senebiera pinnatifida DC.; Coste, Fl. ill., n° 345. Plante américaine, naturalisée en France sur un grand nom- bre de points, surtout dans l'Ouest et le Midi, rencontrée abon- dante en juin 1897 par M. Bach à « Cajarc, bords du Lot et le long des maisons au pont de Salvagnac »; elle a été récoltée aux environs de la méme localité en 1908 par M. Lamothe, et elle y est probablement fixée?. 61. Melilotus neapolitana* Ten.; M. gracilis DC.; Coste, Fl. tll., n° 856. L'herbier du D° Clary* renferme un échantillon étiqueté 1. JORDAN (A.), Diagnoses nouvelles ou méconnues (1864), pp. 140 à 150. =. Rouy et Foucaup, Flore de France, t. II (1895), p. 19. 3. Voy. MALINVAUD (E.), Crucifères nouvelles pour la flore du Lot (Extr. des Comptes rendus du Congrès des Sociétés savantes en 1908. Sciences). 4. Le nom Melilotus est généralement mis au féminin par les botanistes mellea lotos), qui, avec une légère contradiction, adoptent le, masculin Pour Lotus; maleré ce défaut de logique, je me conforme pour ces deux noms à l'usage à peu prés unanime. | 5. Le Dr Clary, décédé en 1893, était depuis 1891 médecin-major au r 516 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1911. « Melilotus gracilis DC.* — Mont d'Angély, Cahors, 15 juin 1892. Ipse legi. » M. l'abbé Coste avait déja signalé cette rare espèce comme plante du Lot. Dans sa Flore illustrée (t. I, p- 332, ann. 1901), il définit ainsi son aire géographique: « Meli- lotus neapolitana Ten., lieux arides du Midi : Provence, Lan- guedoc, Roussillon; remonte jusque dans la Savoie, l'Isère, l'Aveyron et le Lot, etc. Dans une lettre récente (sept. 1911) l'abbé Coste m'écrit : « Le Melilotus neapolitana, méconnu par Bras, est assez répandu dans le midi de l'Aveyron. Cette espèée annuelle, facile à reconnaitre, appartient à la flore de vôtre département. On la trouve assez commune sur les rochers et les pentes boisées de la rive droite de la rivière du Lot, entre Capdenac et Cajarc. » 68. Potentilla hirta L.; Coste, Fl. ll., n° 1135. On lit dans le Catalogue Puel, p. 447 : « N° 716, Potentilla hirta L., à Saint-Céré (Lacombe). » Un échantillon de cette espèce figure dans les récoltes du D" Clary, avec l'étiquette suivante : « Potentilla hirta L., vat. pedata Loret, gare de Mercuès (Lot), 19 juillet 1892. Ipse legi, D" Clary. » L'attribution à la variété pedata est ici exacte. Dans le type de l'espèce les feuilles sont digitées avec 5 à 7 folioles obovales, rétrécies en coin dans leur moitié inférieure et dentées seule- ment dans le haut; les folioles de la variété pedata (P. pedala Willd., P. rubens All.) sont dentées dans presque tout leur pourtour, à peu près comme dans le P. recta L. Toutefois l'exemplaire de l'herbier Clary réunit les deux sortes de folioles : celles des feuilles inférieures sont typiques du P. hirta, tandis que les supérieures offrent les caractères propres à la variélé- Loret, dans sa Flore de Montpellier, rapporte une observation T° régimentde ligne en garnison à Cahors (voy. dans le Bulletin, XL p. 26», l'hommage rendu à sa mémoire). Ce distingué botaniste, en vue geo collaboration qu'il m'avait promise, récoltait les plantes des environ? " sa résidence, et sa famille m'a gracieusement fait don du get ment d'herbier qu'il avait ainsi préparé. Son nom sera souvent rappe!® dans ces Additamenta. Voir ci-après le Potentilla hirta. »: 1. Le synonyme Melilotus gracilis DC. (Fl. fr., V, 565, ann. perd pres ue contemporain du nom M. neapolitana créé par Tenore In "—— neap. suppl. (1814-1815) et admis aujourd'hui par la majorité des auteurs. E. MALINVAUD. — FLORULÆ OLTENSIS ADDITAMENTA, X. 9017 semblable’. Le fait de l'existence de nombreuses formes de pas- sage entre les Potentilla recta et hirta montre l'étroite affinité qui relie l'une à l'autre ces deux espéces linnéennes et tend à confirmer la conclusion qu'en a tirée M. Burnat dans sa Flore des Alpes maritimes en subordonnant la première à la seconde à titre de sous-espèce ?. Le P. hirta L. a été signalé, au voisinage du Lot, dans le département de l'Aveyron. C'est une espèce peu commune, à stations éparses dans l'Europe australe et l'Afrique boréale. 69. Digitalis purpurascens Roth, D. purpureo-lutea Mey. Saint-Céré, côte de Fraissinhes, avec les D. purpurea et lutea , 15 juillet 1911 (Lamothe). « Cette station m'avait été signalée par le D" Brun (de Saint-Céré). Je l'ai visitée trop tard. Presque tous les Digitalis purpurea et lutea qui poussent côte à côte étaient défleuris. Au milieu d'eux un pied de D. purpurascens se distinguait facilement par ses fleurs d'un teint rosé, marquées de points pourpres à l'intérieur, plus petites que celles du D. purpurea, plus grandes que celles du D. /utea » (Lamothe, in litt. sept. 1914). L'échantillon que j'ai recu de mon zélé cor- respondant appartient incontestablement au D. purpurascens. Cet hybride croit sur la limite du calcaire et des terrains siliceux. Lamothe, in Prodr. fl. Plateau Central, p. 554, indique le D. Purpurascens dans le Cantal, le Puy-de-Dôme, etc., avec l'observation suivante : « Chaque fois que les Digitalis purpurea et D. lutea croissent ensemble ou dans le voisinage l'un de l'au- 1. On lit dans LonET et BARRANDON, Flore de Montpellier, seconde édition, P. 158, à propos de la variété pedata : « Plante qui se rapproche du P. recta par sa taille et ses folioles dentées dans presque tout leur pourtour, forme de folioles qui s'ést rencontrée, sur le méme pied avec la forme ordinaire des folioles du P. hirta ». . + « Les caractères indiqués pour les Potentilla recta et hirta par les auteurs, sur lesquels ils sont d'ailleurs loin de s'accorder, sont tous de second Ordre, il n'en est pas un d'absolu et ils ne sont pas concomi- tants » (BURNAT, Flore des Alpes maritimes, vol. II (1896), p. 247). Rappelons tct incidemment que Seringe (in DC. Prodr. II, p. 519) classait le P. recta parmi les variétés du P. hirta, et Boissier fait la remarque suivante dans Son Flora Orientalis (II, p. 714), à la suite de la description du P. recta : « An satis et semper distincta a P. hirta cui mediante ejus var. pedata accedit? », 518 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1911. tre, on est à peu prés certain de trouver quelques pieds de leur hybride. Je l'ai toujours rencontré très rapproché du D. lutea, ce qui me fait supposer que c'est ce dernier qui est porte- graines. » M. Rouy, dans sa Flore de France, t. IX (1909), p. 103, dis- tingue deux formes du purpurascens : a. purpurascens et b. lutescens Rouy, la première « offrant le port du D. purpurea. avec une tige velue, forte, épaisse, trés feuillée, feuilles oblon- gues, lancéolées, pubescentes, les infér. longuement atténuées en pétiole, corolle grande, presque purpurine, plus ou moins ventrue, fortement pubescente. » La forme lutescens « a la lige moins velue, gréle, peu feuillée, feuilles lancéolées, presque glabres, les infér. non ou brièvement pétiolées, corolle plus petite que dans a., tubuleuse, rougeàtre ou d'un jaune rougeâtre, presque glabre; port du D. lutea. » L'échantillon envoyé par M. Lamothe est remarquable par sa glabréité, la tige est forte et très feuillée. L'ensemble des autres caractères se rapporte assez bien à la forme lutescens. Le D. purpurascens n'est pas rare dans le Cantal; M. Bras l'a signalé prés de Villefranche-de-Rouergue, Ch. des Moulins à Nontron, Rupin aux environs de Brive. 10. Allium Victorialis L.; Coste, Fl. ill., n° 3442. ; « Assez abondant à Calviac, sur les bords d'un ruisseau appelé l'Escaumel, route de Lamativie, 92 juin 1911 (Lamothe). » M. Rouy, dans le volume XII, récemment publié (1910), de sa Flore de France, cite le Lot, sans toutefois y indiquer de localité. parmi les départements qui possèdent l'A. Victorialis, dont il définit comme il suit l'aire géographique : Europe centrale el méridionale, Caucase, Sibérie, ile Sachalin, Japon, Chine, Inde, Amérique boréale-occidentale. En France, cette espèce habile les bois et rocailles des hautes montagnes, Vosges, Alpes, Jura, Cévennes et Plateau central, Pyrénées, et descend dans le Lot, comme d'autres plantes montagnardes, à une altitude peu élevée. Elle est assez commune dans le Cantal, rare o l'Aveyron, où le Catalogue du D" Bras la signale aux environs d'Espalion. E. Rupin la mentionne en Corrèze à Treignac; $2 présence, peu probable en Tarn-et-Garonne, l'est encore moin" dans le Lot-et-Garonne et la Dordogne. G. BONATI.. — SCROFULARIA JAPONAIS ET CHINOIS. 519 M. Lutz lit la communication suivante : Sur quelques espéces japonaises et chinoises du genre Scrofularia; PAR M. G. BONATE L'étude du genre Scrofularia restait jusqu'alors des plus ardues, par suite de l'absence d'un travail d'ensemble récent. En effet, les dernières Monographies étaient celles de Wydler (1828) et de Bentham dans le Prodrome de De Candolle (1846). M. Heinz Stiefelhagen vient de combler cette lacune en publiant dans les Jahrbücher d'Engler ses « Systematische und pflanzen- geographische Studien zur Kenntniss der Gattung Scrophularia ». Ce travail, véritable prodrome d'une Monographie impatiemment attendue, facilite énormément les recherches bibliographiques et autres, et permet de se faire une idée nette de l'ensemble de ce genre important. M. Stiefelhagen admet actuellement dans le genre Scrofularia 143 espéces bien caractérisées et 23 espéces douteuses ou insuffisamment connues. Il faudrait ajouter à ce total le S. ningpoensis Hemsl., rattaché à tort, à mon avis, au S. nodosa L. En outre, l'étude des matériaux d'Extréme-Orient mis à ma disposition par M. le professeur Lecomle, m'a permis de reconnaitre et de décrire ci-dessous 5 espèces nouvelles au sujet desquelles M. Heinz Stiefelhagen m'a fort aimablement fait connaitre son opinion. L'une de ces espèces nouvelles, le S. musashiensis Bonati, appartient à la flore japonaise qui posséde donc maintenant 6 espèces : S. duplicato-serrata Makino, S. Oldhami Oliv., S. mandshurica Maxim., S. Moellendorffii Maxim., S. nodosa L. et S. musashiensis Bonati. Les 4 autres espèces font partie de la ftore de la Chine occidentale et méridionale. Deux proviennent du Yunnan : ce sont les S. Petitmenginii Bon. et S. Duclouxii Stiefelhagen et Bonati. La région du Yunnan posséde donc 8 espéces connues actuellement : ce sont les S. mandarinorum Ft, S. yunnanensis Ft, S. spicata Ft, S. Delavayi Ft, S. diplodonta Ft, S. Petit- 520 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1911. menginii Bon. Scrofularia Duclouxii Stiefelh. et Bonati, S. nodosa L., ce dernier seul non endémique. Les 2 dernières espèces nouvelles ont été récoltées par M. Wilson dans le Sze Tchuen, l'une le S. Wilsonii Bon. à Ta- Tsien-Lou; l’autre, le S. Stiefelhagenii Bon. dans une localité non précisée par le collecteur. Enfin, M. Wilson a récolté dans la méme province le S. alaschanica Batal., qui n'était signalé jusqu'ici que dans la Mongolie. On connait donc actuellement 8 espèces de Scrofularia dans le Sze Tchuen : S. Souliei Ft, $. microdonta Ft, S. Fargesii Ft, S. Henryi Hemsl., S. alaschanica Batal., S. Grayana Maxim., S. Stiefethagenii Bon. et S. Wilsonii Bon. Parmi ces espéces, les S. Grayana et S. alaschanica seuls ne sont pas endémiques et le S. Henryi Hemsl. provient du Hu-pey occidental. Serofularia musashiensis Bonati. Radix ac caulis in parte inferiore..? Caulis in parte superiore glaber, angulosus, haud alatus nec ramosus, erectus. Folia opposita, juniora pilis albis, brevissimis, raris ac apparenter caducis sparsis ; petiolis 6-25 mm. longis, alatis ac basi semi-amplexicaulibus ; limbo membranaceo, tenu» ovato-oblongo, acuto, basi plus minusve attenuato ac cuneato irregulariter dentato, dentibus sepe mucronatis; nervis reticulatis. Bracteæ sessiles, lanceolato-acutæ, acutidentatæ. Inflorescentia in cymis axillaribus, 34l., longe pedunculatis; pedunculis 4-6 cm., patulis vel reflexis; pedicellis subæqualibus, 20-30 mm. longis, gracilibus, flexuosis. Calyx 5-7 mi longus, usque ad tertium inferius in 5 lobos fissus; lobis anguste lance- lato-acutis ac pilis glandulosis sparsis. Corolla glabra, (10-12 mm), lobis brevibus ac rotundis, superioribus vix inferiores superantibus. Stamina inclusa, staminodio reniformi, integro. Stylus brevis, inclusus. Capsula ac semina ? Habit. : Japon : Chichibu (prov. Musashi), fl. mai. Plante voisine du S. Fargesíi Ft, dont elle differe surtout parce.qu est glabre et parce que les dents du calice sont lancéolées-aigués et nOn obtuses comme dans la plante de Franchet. De plus, les fleurs sont plus grandes et les feuilles sont d'une autre consistance. 'elle Serofularia Wilsonii Bonati. Radix nodosa, horizontalis. Caulis debilis, flexuosus, 70 cm. ct ultra altus, nigrescens, lucidus, pilis albis brevibus ac lanatis sparsus, tetran- gularis, haud alatus vel basi obscure alatus. Folia paulum villosa, integra: cuncta opposita; petiolis inferioribus ac mediis 35-70 mm. longis, supe- rioribus multo brevioribus, vel fere nullis; limbo late ovato-acuto, truncato vel sæpius basi in petiolum attenuato, 5-10 cm. longo, 3-6 CM- G. BONATI. — SCROFULARIA JAPONAIS ET CHINOIS. 521 lato, margine integro vel dentato; dentibus mucronatis vel obtusis. Inflorescentia laxa vel foliosa, in cymis axillaribus, 2-3-fl.; pedunculus flexuosus, patulus vel reflexus, 15-25 mm. longus ; pedicellis gracilibus, flexuosis, 2 cm. longis; bracteæ lineares vel lanceolatæ. Calyx glandulosus, 5 mm. longus, usque ad medium in 5 lobos obtusos, margine membrana- ceos fissus. Corolla rubra, 4 cm. longa, 6-7 mm. lata; lobis 2 superioribus inferiores evidenter superantibus. Staminodium reniforme, integrum; stamina inclusa. Capsula ac semina ? Habit. : Came : Sze Tchuen : Ta-tsien-lou ( Wilson, n° 4 304). Plante trés voisine du S. urticifolia Benth., mais facile à distinguer par ses feuilles atténuées à la base et par ses fleurs rouges. Elle a d'ail- leurs un sport spécial et elle est presque glabre, ce qui la distingue à premiere vue du S. Fargesii. Ses sépales obtus, ses fleurs rouges plus courtes, ses longs petioles, ses feuilles plus développées, etc., per- mettent de la distinguer à premiere vue du S. musashiensis, dont elle est également voisine. Serofularia Duciouxii Stiefelhagen et Bonati. Radix annua, verticalis, haud inflata. Caulis quadrangularis, anguste alatus, 40-50 cm. altus, simplex vel paulum ramosus, inferne glaber, summo villoso-glandulosus. Folia opposita, petiolata, petiolis 5-15 mm. longis; limbo ovato-acuto vel lanceolato-acuto, truncato ac cuneiformi Vel sæpius basi attenuato, irregulariter dentato, dentibus mucronatis : limbo superne pubescente, inferne glabro, nervis reticulatis. Bracteæ sessiles, lineato-acutæ. Inflorescentia multiflora in cymis terminalibus, laxis; pedunculis erectis, 5-8 mm. longis, sæpissime 3-4-fl.; pedicellis inæqualibus, 5-10 mm. longis, aliquando ramosis, sepe erectis. Calyx campanulatus, 2-3 mm. longus, pinguis, lobis ovato-obtusis, margine scariosis. Corolla lutea, parva, 6-7 mm.; lobis superioribus inferiores duplo superantibus. Stamina corollam vix superantia; staminodio reni- formi, aliquando superficialiter trilobato. Stylus gracilis, haud exsertus. Capsula ovata, apiculata, calyce duplo longior. Semina? Habit. : Came : Yunnan : Pa-ta-ouan, prés Pin-tchouan (J. Py, Duclouxr, n° 5352), fl. juillet. Plante voisine du S. kansuensis Patal. Elle diffère de cette espèce, d'après M. Stiefelhagen, par son inflorescence multiflore et par son style grêle. ; Elle se distingue à première vue du S. nodosa L. par ses racines non épaissies, son inflorescence pubescente-glanduleuse, son style grêle, etc. Scrofularia Petitmenginii Bonati. Planta altissima, ramosissima, ramis patulis, glabra. Radix ac caulis in parte inferiore? Caulis in superiore alatus, tetrangularis. Folia inferiora maxima, petiolis 5-6 cm. longis, alatis, basi dilatatis ac semi-amplexicau- llibus; limbo 48-20 cm. longo, 9-10 cm. lato, basi cordato, ovato-acuto, 522 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1911. profunde dentato, dentibus acutis ac superdentatis; nervis vix eminen- tibus ac tenue reticulatis; folia superiora minora, petiolis 5-15 mm. longis alatis; limbo lanceolato-acuto, truncato vel basi attenuato, 5-6 cm. longo, 15-25 mm. lato; dentibus parvis, acutis. Inflorescentia in cymis multifloribus, summo scapi et ramorum in paniculis dispositis. Bracteæ lanceolato-lineares, deinde lineares, 4-5 mm. longæ; pedunculis circiter 10 mm. longis, 3-9 fl., erectis; pedicellis 5 mm. longis, patulis. Calyx 3-4 mm. longus, glandulosus, lobis ovato-acutis; corolla viridula, 6-8 mm. longa, lobis superioribus inferiores valde superantibus. Stamina corolla duplo longiora ; staminodio laminato, spatulato; stylo filiformi, longissimo, stamina æquante, persistente. Capsula 5 mm. longa, ovata, apiculata. Semina parva, lutea, prismatica, in longitudine plicata. Habit. : Carne : Yunnan-Sen : Tehong-Chan. (Duclouz, n° 3 985); — Vé-gué-modja, près Pin-tchouan (Ducloux, n° 4 144). Cette plante est très voisine du S. elatior Wall., auquel je l'avais d'abord rattachée comme variété. M. Stiefelhagen a bien voulu me faire savoir qu'il la considérait comme étant spécifiquement distincte de cette espèce. Elle est surtout caractérisée par son port, ses pétioles dilatés el semi-embrassants, son style très long et persistant. Serofularia Stiefelhagenii Bonati. Radix haud nodosa. Planta multicaulis. Caules rigidi erecti plus minusve flexuosi, generaliter simplices, 50 cm. vel ultra alti. Folia inferiora opposita, superiora sepe alterna, cuncta petiolata; petiolis 8-20 mm. longis, pubescentibus, haud alatis; limbo villosissimo, praesertim inferne, 15-30 mm. longo, 10-20 mm. lato, basi truncato vel subcordato, irregulariter ac profunde dentato, dentibus potius obtusis etiam acutis. Inflorescentia glandulosa in cymis terminalibus, paucifloris. Bracteæ lineato-acutæ, 5-6 mm. longæ. Pedunculus erectus, rigidus, 9-10 mm. longus, generaliter 2-vel 3-fl; pedicellis 10-15 mm. plus minusve flexuosis. Calyx canpanulatus, 4-5 mm. longus, lobis late ovato-aculis, pilis glandulosis tectus. Corolla parva, viridula, 7-8 mm. longa; lop superioribus lobos alios longe superantibus. Stamina corollam gequanta ; staminodio pingui, pedicellato, lunato (acuminibus sursum erectis) Stylus brevis, inclusus. Capsula ac semina ? Habit. : Cune occipEvTALE. (Wilson, n° 4206, juill. 1903). : Cette plante a laspect de certaines formes du S. Scopoli Hoppe; mais ses panicules sont moins fournies et plus làches, ses pédoncules et ses pédicelles plus allongés, son calice est couvert de poils glanduleux- ll est donné lecture d'une lettre de notre confrère M. Georges Maire accompagnant l'envoi d'échantillons d'une Graminée nouvelle d'Égypte, l_Ægèlops longissunt- Cette espèce doit être décrite dans le Manuel de la Flore d'Egypte, ouvrage en préparation du botaniste Muschler. F. GAGNEPAIN. — THOREL (CLOVIS) 1833-1911. 523 Des exemplaires de cette plante sont mis sous les veux des membres présents. M. Gagnepain lit la Notice ci-dessous sur notre confrère le docteur Thorel. Thorel (Clovis) 1833-1911; PAR M. F. GAGNEPAIN. I Dans le salon du D* Thorel, bien en vue sur la cheminée entre deux grands vases de porcelaine de Chine, se trouve une statue superbe de Bouddah, avec le geste qui expose la vérité, l'œil à demi clos sur un monde de pensées et la sérénité des traits qui exprime l'assurance et la bonté. Cette statue et ces vases sont des souvenirs précieux d'un voyage en Extréme-Orient dont le D* Thorel raconte agréablement, si le visiteur est botaniste, les multiples épisodes, avec des regrets infinis d'avoir quitté pour toujours ces pays merveilleux par l'inconnu qui s'y attache. D'autres sujets le préoccupent beaucoup, en dehors de sa clientèle très absorbante; ce sont les eaux de Bagnoles-de-l'Orne qu'il étudie médicalement depuis plus de 20 ans; c’est son cher herbier d'Indo-Chine, destiné depuis toujours au Muséum et dont il suit la détermination avec le plus grand intérét. A sa voix tranquille et affectueuse, on se prend à aimer ce beau vieillard aux abondants cheveux de neige, à la barbe de fleuve, qui porte si droit ses soixante-dix-huit ans, qui conserve à cet áge un bel enthousiasme pour les grandes choses et donne l'exemple d'une vie entière faite de nobles sentiments, d'activité intellectuelle et de travail. De travail, certes! car Thorel est le fils de ses œuvres. Né le 28 avril 1833, à Vers (Somme), d'abord destiné au commerce aprés une instruction tres primaire, il aurait volontiers laissé la boutique pour les champs oü s'épanouissent tous les ans tant de fleurs inconnues. Aussi la rencontre, au Jardin des Plantes, d'un étudiant en médecine, décide de sa vocation. Il fait avec lui des promenades à la campagne et sera médecin lui aussi, n'en déplaise à son frère le négociant, à ses Parents qui redoutent cette grande ambition trop tardive. Car Thorel avait alors dix-sept ans. N'importe il complètera ou plutôt refera son éducation en suivant les Cours libres d'Amiens, puis ceux de l'École de médecine. À vingt ans, il est préparateur de chimie et d'histoire naturelle, à vingt- deux ans, en 1855, son père meurt; mais fort de sa volonté, conscient de ses forces, il écorne le petit patrimoine et continue. Il est externe, 594 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1911. puis interne des hôpitaux. En 1861, après la mort de sa mère, il part pour Brest, car il a sollicité une situation en Indo-Chine et ayant donné à l'hópital la preuve d'un diagnostic trés sür, il est nommé presque sans délai médecin auxiliaire en Cochinchine. ; 'Un traitement régulier, une grande économie, lui permettent de désinté- resser ses créanciers et d'acheter des ouvrages de botanique. Il demande de temps à autre des congés pour explorer la région. « Rien ne guérit le foie, disait-il, comme de courir la campagne et de grimper aux arbres. » C'est ainsi qu'en cinq ans, il trouve le moyen d'explorer la région de Saigon, la Basse-Cochinchine, les foréts qui s'étendent entre Tay-ninh et Relim : total 1 500 numéros représentant autant d'espèces. Au début de 1866 s'organisait une expédition qui devait étre com- mandée par Doudart de Lagrée, avec Francis Garnier comme second et le D" Joubert, Delaporte et de Carné comme naturalistes. Thorel, après ses travaux sur la flore de la Cochinchine, devait en faire partie, et en effet il fut chargé de la partie anthropologique et botanique. Le 5 juin 1866. la mission quittait Saigon et atteignait Shang-hai le 12 juin 1868, apres avoir remonté tout le cours du Mé-kong, passé à Pnom-penh, Oudong, Siem-réap, Kratieh, Stung-treng, Khong, Bassac, Oubon, Kemmarath, La-khón, Pissay, Nong-khay, Vien-tian, Pak-lay, Luang-prabang, Xieng- khong, Xieng-hong, Zse-mao, Pou-eul et Tali, ayant parcouru 2200 lieues, dont 800 à pied. Comme bien on pense un tel voyage, dans des pays inconnus à celle époque, ne se produisit pas sans des incidents multiples. Il fallait lutter contre la sangsue des bois qui harcèle le voyageur, qU pénètre partout et tente de le guérir des hémorrhoides méme s'il n'en à pas, et que l'on ne peut faire lâcher prise sans l'arroser d'une décoction de tabac; lutter contre la fièvre des forêts si funeste à l'indigene méme; se défier du serpent-ver, qui gros comme un lombric, se tapit au fond des corolles, tout prêt à punir de la mort le botaniste trop zélé. Thorel racon- tait plaisamment sa maniere de lutter contre les gros serpents qu il met- tait en fuite en ouvrant bruyamment un grand parapluie derriere lequel il se retranchait. Il y avait aussi la note héroi-comique. Un soir, la mis- sion se loge dans une case spacieuse pour passer la nuit. Les voyageurs avaient suspendu un fort quartier de bœuf dans le vestibule et dormaient ensuite sur les deux oreilles. Qu'avaient-ils à craindre d'ailleurs? Du poste voisin un sous-officier, un brave à trois poils, s'était otfert pour monter la garde à la porte. En fait de courage, on ne saurait trop en avoir et le soldat en puisait largement dans sa gourde d'eau-de-vie. Le lendemain. au réveil, de quartier de bœuf, plus ; il avait été volé par un tigre et la senti- nelle... toujours à son poste, empestant l'alcool, dormait à poings fermes Décidément la chair saturée d'eau-de-vie n'était pas la préférée qu félin. F. GAGNEPAIN. — THOREL (CLOVIS) 1833-1911. 525 Après Luang-prabang. Thorel qui avait récolté et décrit sur le vif plus de 2000 espèces depuis la Cochinchine, ne pouvait plus augmenter sa collection, faute de moyens de transport. Ge fut pour lui, un amer regret, mais il en continua pas moins à prendre la description des espèces qu'il ne lui était plus permis de rapporter en herbier. Pour Thorel, nulle peine ne devait être plus grande, sauf celle qu'il ressentit en perdant le 12 mars 1868, le chef aimé de l'expédition, le commandant de Lagrée « qui vécut juste assez pour assurer le succes du voyage auquel son nom doit rester attaché. ». La dernière partie de celte rude mission se fit pieds nus, dans la neige, sur les pentes glissantes des hauts-plateaux chinois. En 1868, Thorel reprenait le paquebot qui devait le ramener en France et c'est à Suez qu'il apprenait sa nomination de chevalier dela Légion d'honneur. Jusqu'en 1870, Thorel reste en mission à Paris et pendant le siège est attaché aux ambulances de la presse. C'est en juillet 1871 qu'il quitte la Marine pour se former une clientele à laquelle il a consacré jusqu'à la fin le meilleur de son temps, tout en regrettant amèrement de ne pouvoir se donner à la botanique. « Maintes fois, j'ai entrevu les joies du ciel, disait-il sans avoir pu les goûter; au Laos alors que je ne pouvais m'écarter de l'itinéraire pour explorer les montagnes que je devinais si riches: à Luang-prabang, lorsque je dus me résigner à ne plus récolter de plantes; à Paris lorsque les nécessités de la vie m'interdirent de publier, avee Pierre, cette Flore d'Indo-Chine qui à été si longtemps le but immédiat de mon existence. » Telle était la persistance de cet idéal, qu'en 1881, alors que sa situa- tion était pleine de réalisations, Thorel dans une lettre à un ami, se décla- rait prêt à retourner en Indo:Chine dans une mission officielle. « L'idée de m'offrir, pour mettre mon plan à exécution, m'empéche de dormir depuis quinze jours. Trés certainement, si j'étais sûr qu'il soit approuvé en haut lieu et que tous les moyens matériels me soient 526 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1911. tant de choses que je n'ai fait qu'ébaucher en traversant ces régions si intéressantes, m'enthousiasme au-delà de toute expression. » C'est en mettant la derniere main à un important manuscrit sur la station thermale de Bagnoles-de-l'Orne, dans cette localité méme, que le 11 septembre dernier, il quitta subitement ses travaux, ses amis, sans avoir eu le temps de redouter les affres de la fin. La mort fut douce à celui qui avait tant travaillé, été si bon pour ses proches, si affable pour tous. Il. — Travaux. PUBLICATIONS. — Thése de docteur en médecine : Notes médicales du voyage d'exploration du Mé-kong. Lefrancois, 1870, in-8°, 184 pp. — L'introduction et le premier chapitre font connaitre les conditions faites à l’auteur. Les chapitres 2 et 3, pp. 58-181, constituent le vif du sujet. Cette étude poursuivie pendant sept ans, fut trés remarquée. Des notes botaniques ne doivent pas étre oubliées de ceux que la flore d'Indo-Chine intéresse. i Doudard de Lagrée. — Voyage d'exploration en Indo-Chine, publié sous la direction de Francis Garnier, avec le concours de MM. Delaporte, Jou- bert et Thorel. Hachette, 1873, 2 vol. in-4° et 2 atlas. Dans ce grand travail, Thorel a écrit: — — : 1* Tome II: Anthroplogie, pp. 285-331. — Division des races de l'Indo- Chine. Race mongolique ou jaune, et remarques générales sur les Indo- Chinois de race mongolique. Race noire, rameau oriental ou malayo- polynésien. Race brune ou rameau noir de la race caucasique. Population mixte du sud de la Chine. Chinois. i 2° Tome Il : Agriculture et horticulture, pp. 337-488. — I. Configuration et nature du sol cultivable des différentes contrées de l'Indo-Chine. cli- matologie. Instruments agricoles. Bestiaux et animaux domestiques. Fourrages, påturages, engrais. — II. Principales cultures pratiques » Indo-Chine. Céréales. Plantes textiles, oléagineuses, tinctoriales, fécu- lentes; plantes coloniales. — III. Arbres fruitiers et plantes à fruits. Légumes et cultures maraichéres. — IV. Forêts. Essences forestières e! productions utiles de la forét. Plantes médicinales. ups Dans toutes ces études Thorel s'est révélé un descripteur excellent, p observateur sagace. Il oublie peu car il sait classer ses renseignements à ces renseignements sont nombreux et personnels tellement son esprit ge toujours disposé à s'instruire par les sens, et à appuyer les ues ue les autres les notions ainsi acquises. Ses conseils ne sont jamais utop ques, mais dictés par un esprit judicieux !. éros COLLECTIONS. — Les collections de Thorel comprennent 4203 ae x représentant autant d'espèces, récoltées en Cochinchine et dans le yore du Mékong, comptant souvent des échantillons assez nombreux p° faire des doubles. : : : iné L'herbier a été préparé en grande partie par ses soins, et détermin® 1 : icheria edulis 1. Deux espèces nouvelles sont décrites en francais : ScAleicheri ed et Cydonia tetrasperma. F. GAGNEPAIN. — THOREL (CLOVIS) 1833-1911. 527 par lui trés souvent jusqu'au genre. Il comprend beaucoup de nou- veautés restées manuscrites. 9 volumes importants renferment les descriptions manuscrites faites sur le vif de plus de 4000 espéces; ils sont consultés avec beaucoup de fruit par les auteurs de la Flore générale de lIndo-Chine. Ces collections, entrées au Muséum en 1869, restèrent en l'état, à cause des événements de 1870, jusqu'en juin 1873 où les caisses furent ouvertes; elles furent étiquetées en 1875 et reprises en grande partie par leur auteur qui pensait toujours à rédiger uue Flore. C'est seulement en décembre 1906, que Thorel, sur les conseils du Professeur Lecomte, et en apprenant la publication de la Flore générale, les rendit libéralement au Muséum et que j'eus le vif plaisir delesajouter au grand herbier de Pierre. MANUSCRIT. — Thorel outre les 9 volumes descriptifs dont il vient d'étre parlé, a laissé un important manuscrit tout prét pour l'impression et qu'il venait d'achever. Il a pour titre : LA GRANDE SOURCE DE BAGNOLLES- DE-L'ORNE, et son sommaire est le suivant : 1) Etat ancien et nouveau. Changements survenus dans les qualités et les propriétés de l'eau, aprés les travaux exécutés à son pourtour. Analyses chimiques et bactériologiques de l'eau. Effets corrosifs qu'elle exerce sur tous les corps, les métaux en particulier, par les Bactéries et réciproquement effet des métaux sur les Bactéries. Origine bactérienne de ses propriétés principales; part que prend l'osmose dans leur production. Mesures à prendre pour recueillir l'eau avec toutes ses qualités, et en utiliser toutes les propriétés, mesures s'appliquant à presque toutes les eaux. Thorel est d'avis que la présence des minéraux dans les eaux n'agit pas toujours directement sur les malades et ne contribue pas seule à leur donner leurs propriétés bienfaisantes. Ses expériences démontrent que Certains métaux déterminent la prospérité de certaines plantes infé- rieures tandis que d'autres ne peuvent vivre à leur contact. C'est la théorie étendue de la préférence des plantes supérieures, silicicoles, calcicoles, halophiles, etc. pour les éléments du sol. Les matières miné- rales dans les eaux seraient surtout un terrain propice aux algues bien faisantes. ; 2). L'ouvrage ne formera pas moins de 200 pp. in-8°., avec un plan, une série d'analyses hydrothérapiques. 3). Des pièces à l'appui, résultant d'expériences tentées parle D* Thorel, se trouvent dans son cabinet et sont très frappantes. 4). Cet ouvrage, une fois imprimé, soulèvera sans doute des contro- Verses, les idées de l'auteur étant parfois en opposition avec les données Scientifiques généralement admises. : 3). Il est appuyé sur les conditions suivantes dont je puis me porter garant, ne connaissant pas le fond de la question pour pouvoir juger de l'ouvrage : 4). Thorel a consacré vingt ans d'observations, d'expériences, d'études, à ce travail. : b). Ses idées fondamentales sur l'action des Bactéries ont été maintes 91$ remaniées, augmentées, comme en témoignent d'énormes manuscrits aujourd’hui sans objet. c). Cela dénote un esprit consciencieux, qui ne recule devant aucun effort pour serrer la vérité de plus prés. T. LVIiI. (SÉANCES) 34 598 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1911. d). Dans ses autres écrits, Thorel s'est révélé, trés observateur, trés méthodique avec des idées personnelles ingénieuses. e). Il serait téméraire d'affirmer que tout est parfait dans ce travail, mais il contient certainement un nombre considérable de faits exacts et des aperçus nouveaux qui rendront sa publication non seulement très intéressante, mais très utile. IH Le Dr Thorel était Chevalier de la Légion d'honneur; Officier de l'ordre royal du Cambodge; et du Dragon de l'Annam; membre de la Sociéte botanique de France; de la Société d'Anthropologie, etc., etc. M. Gagnepain dépose ensuite sur le bureau le 10° fasci- cule de la Flore d'Indo-Chine. M. Pellegrin fait la communication suivante : De quelques Strychnos africains : Strychnos Icaja Baillon, S. Dewevrei Gilg, S. Kipape Gilg et S. densiflora Baillon; PAR M. FR. PELLEGRIN. Pour préciser la détermination d'une espèce de Strychnos rap- portée de la haute Sangha par le D* Ouzilleau, sous le nom de « vrai boundou », j'ai eu l'occasion de comparer entre eux les Strychnos africains voisins ‘du St. Zcaja Baillon, ce qui de permis de faire quelques remarques. : 1* Strychnos Icaja Baillon, Adansonia, XII, page 367. Lorsque Baillon décrivit l'espèce /caja, il n'avait malheureu- sement à sa disposition que les organes végétatifs de la po . Sa description est done incomplète. Mais il y a dans l'Herbier du Museum un échantillon en fleurs et en fruits envoyé Pj Klaine de Libreville [N° 3428] qui, je pense, doit être rapproché du type de Baillon et permettra de compléter la diagnose C* cette espèce. Ce rapprochement est du reste indiqué par le ps niste Pierre dans des notes manuscrites accompagnant dori tillon du Père Klaine. i „pe de Les quelques différences que présentent entre eux; le type F. PELLEGRIN. —- STRYCHNOS AFRICAINS. 229 Baillon [Franquet, Gabon, ile de Koniquet}, représenté par plusieurs échantillons dans l'Herbier du Muséum, et la plante de Libreville (Klaine, N° 3428] sont en effet très secondaires. Ces Strychnos ont des feuilles à trois nervures trés saillantes qui émanent de la base du limbe et le parcourent dans toute sa longueur, l'une étant médiane, les deux autres à peu près paral- lèles aux bords du limbe. Mais, tandis que dans certaines feuilles les nervures latérales s'écartent de la médiane dés la base méme du limbe, dans d'autres elles divergent un peu au-dessus, à une dizaine de millimètres de cette base. M. Baker (in Thisel. Dyer, Flora of trop. Africa, vol. IV, pp. 528), dans la clef qu'il donne des espèces de ce genre, se sert souvent de ce caractère. M. de Wil- deman a remarqué aussi cette différence (Flore du Bas et Moyen Congo, I, p. 116, et Notices sur quelques plantes utiles... du Congo, I1, 1903, p. 290) et y attache beaucoup d'importance pour séparer le Strychnos Dewevrei Gilg du St. Icaja. Mais ce dernier auteur n'a eu malheureusement en communication qu'un frag- ment trés insuffisant du type de Baillon et n'a pas pu constater, comme je l'ai fait moi-même, étant favorisé par le nombre des échantillons en herbier, que ce caractère est variable. Ainsi, sur un méme rameau du type méme de Baillon, tantót les ner- vures latérales divergent dès la base mème du limbe, tantôt à 9, 6 et même 8 millimètres au-dessus de cette base. Du reste, des coupes que j'ai faites au niveau de ce que Pierre appellait la Caractéristique, c'est-à-dire à l'endroit où le petiole s'aplatit en limbe, montrent que déjà les deux faisceaux libero-ligneux qui forment les deux principales nervures latérales sont séparés du faisceau de la nervure médiane, même dans les feuilles où cette divergence semble ne se faire qu'à 1 centimètre de la base du limbe. Ces 9 grosses nervures secondaires se continuent d'abord parallélement à la nervure médiane puis divergent ensuite dans le limbe, à une hauteur plus ou moins grande souvent un. peu différente pour la nervure de droite et pour celle de gauche. Done les grosses nervures secondaires partent toutes réelle- ment de la base du limbe, et l'on comprend que les différences entre les deux types de feuilles présentent tous les intermé- diaires, Ce caractère ne peut donc pas être retenu, du moins en ĉe qui concerne le Strychnos Icaja. 530 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1911. On peut remarquer aussi que les feuilles du type de Baillon sont un peu plus minces et à acumen plus long que celles de la plante de Klaine [N° 3428]. Mais, là encore, un des échantillons de Klaine porte des jeunes feuilles minces alors que les plus âgées sont épaisses; de plus, le D" Ouzilleau a rapporté de Nola un échantillon de « vrai boundou » particuliérement intéressant. Certaines des feuilles, prises sur des rejets émanant du tronc méme de la liane, à sa base, (Voir planche XVIII figure du bas) sont exactement superposables de forme à celles du type d'Jcaja, d'autres feuilles, prises sur des rameaux fertiles de celte méme liane, comme le D" Ouzilleau a bien voulu me le confirmer lui- méme, sont exactement semblables à celles de la plante de Klaine. Les données anatomiques et les propriétés physiologiques con- firment l'identité de la plante de Klaine et de celle de Baillon, et, comme j'ai insisté seulement sur les différences de morphologie externe pour montrer qu'elles étaient tout à fait secondaires, sans parler des caractères principaux qui sont les mêmes dans les deux échantillons, il n'est guère possible de ne pas consi- dérer ces deux plantes comme étant de la méme espèce. Ceci permet de compléter la diagnose du Strychnos lcaja Baillon (Adansonia XII, p. 367) de la manière suivante : Inflorescentiæ glabræ, cymosæ, 4-4 axillares, opposite, breviter ramos?» 2,5-5 cm. longe, usque ad 3 cm. pedunculatæ; pediculus complanatus; bracteæ membranaceæ, ovato-acutæ, basi subconnatæ, 2 mm. longæ; bracteoleæ 2, breves ovato-acutæ. Flores pedicellati; pedicelli VIX 0,5 mm. longi, glabri. Calyx glaber 0,5 mm. longus, vix gamosepalus; sepala 4, ovato-acuta vel obtusa, margine ssepe sinuata, membranacea. Corolla gamopetala, caduca, quam calyx plus duplo longior 3 mm. longa: tubus utrinque glaber; lobi 4, valvati, 4,8 mm. longi, elliptico-acuti, extus glabri, intus villosi. Stamina 4, 2 mm. longa, æqualia, alternipetala, basi in tubum 4 mm. longum connata, glabra, antheris 3/4 mm. longis, jr acuminatis, basi cordatis, basifixis, introrsis, glabris. Ovarium cum sty tubum corolle æquans, subglobosum, glabrum, biloculare; in que loculo, ovula 6-8 superposita; stylus filiformis, apice obscure lobatus. endocarpio Fructus baccatus, 23-28 mm. diametro, exocarpio induralo; € :ceis cartilagineo, cum massa centrali carnosa vel pulposa, fibris pii ornata. Semen unícum; integumentum a pulpa indistinctum; pen subcorneum. Embryo rectus, 10-12 mm. longus; cotyledones ni: ovato-acuminatæ ; radicula teres. éce. La structure de la graine est intéressante dans cette esp sui- Pierre, qui l'avait bien observée, en donne la description F. PELLEGRIN. — STRYCHNOS AFRICAINS. 531 vante, dans des notes manuscrites accompagnant l'échantillon de Klaine [N* 3428] et que j'ai pu vérifier point par point sur la plante de Nola rapportée par le D" Ouzilleau : « Il n'est pas possible de voir le tégument de cette graine. A l'état sec, l'albumen est recouvert d'une laine à longues soies blanches : cette laine semble étre des fibres émises par l'endo- carpe, à l'état humide elle est peu distincte de la pulpe dont elle forme la masse. Mais que cette laine entourant l'albumen repré- sente, comme chez les Strychnos le tégument, je ne saurais l'assurer ni dire quelle est son origine. Ici cette laine soyeuse est de beaucoup plus longue que chez le Strychnos Nux-vomica et se détache trés facilement de l'albumen sur lequel elle laisse de trés petites cavités ou des impressions ponctiformes, indice que ces fibres pourraient représenter le tégument. Cependant comme cette laine soyeuse forme également tissu contre l'endo- carpe on peut penser aussi que son origine est endocarpique et non placentaire quoique les deux origines puissent étre égale- ment invoquées. L'albumen subcorné est en 2 parties dans presque toute sa longueur et dans cette cavité on voit l'embryon qui occupe la moitié de la longueur, la radicule étant un peu plus courte que les cotylédons cuspides. Cette forme cuspide allongée des coty- lédons donne de suite l'idée que cet échantillon convient à l’/caja, dont les jeunes feuilles sont terminées par une pointe trés longue ». La germination présente des cotylédons épigés largement ovés-acuminés, marqués de 5 grosses nervures saillantes, tandis que les premières feuilles sont plus simples, allongées et mar- quées seulement de 3 grosses nervures (Voir planche XVIII, ligure du haut). 2° Strychnos Icaja Baillon et St. Dewevrei Gilg èn Engl. bot. Jahrb., XX VIII, 4899, p. 119. us La diagnose du Strychnos Icaja, précisée comme je l'ai fait plus haut, donne, pour séparer ces deux espèces, un caractère pius important que ceux invoqués, faute de mieux, les maté- Maux étant insuffisants, par Gilg et aussi par de Wildeman (Complément de diagnose du St. Dewevrei dans Notices sur quelques plantes intéressantes du Congo, 1903, II, 288, et Flore du Bas et Moyen Congo, vol. I, p. 115). Ces deux espèces sont 532 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1911. extrémement voisines et, comme nous avons vu que les carac- tères de nervation foliaire et de longueur d'acumen sont variables, elles différent uniquement par la corolle entièrement glabre sur les deux faces chez le S. Dewevrei tandis que le S. Icaja a les lobes de la sienne velus en dedans. 3° Strychnos Icaja Baillon et St. Kipapa Gilg, Notizbl. Bot. Gart. Berlin, II, p. 256 et Engler, Jahrbuch., XXVIII, p. 118. En comparant le St. /caja à la diagnose du S. Kipapa j'ai pu constater, aprés M. de Wildeman (Notices sur qq. pl. du Congo II, 1903, p. 291) leur grande ressemblance. Je n'ai pu retenir comme différence que la grandeur des feuilles qui mesure 26-28 centimétres chez le S. Kipapa, alors qu'elle n'a que 12-24 centimètres chez le S. Zcaja. Pour le point de divergence des nervures latérales d'avec la médiane, plus ou moins éloigné de la base du limbe, nous avons vu que cette différence était insuffisante, puisqu'il y à variation dans le type méme de Baillon. Quant à la distance qui sépare les grosses nervures latérales du bord méme du limbe, ce caractére n'est pas fixe non plus car. sur un méme rameau d'/caja type, j'ai pu constater sur 2 feuilles de méme longueur totale, en mesurant à la moitié de la longueur du limbe, qu'elle variait entre 5 et 14 millimètres. 11 n'est donc pas étonnant qu'elle soit de 14 à 18 millimètres dans les feuilles du S. Kipapa, dont les dimensions sont un peu plus grandes. Dans ces condi- tions je crois qu'il serait désirable de réunir ces deux espèces: 4° Strychnos Icaja Baillon et S. densiflora Baillon, Adansoma XII, p. 369. Ces deux espèces de Strychnos sont absolument distinctes. Baillon en créant le S. densiflora avait fait la restriction qu il n'était peutétre qu'une forme du S. Icaja. Cela amena M. Baker (in Thisel. Dyer, Flor. of trop. Africa, EV,, P- 92 h a réunir les deux espèces. Mais, comme le remarquent Fiere dans des notes manuscrites, puis Gilg et Busse (Bot. Jahrbuch. XXXVI, p. 92) et de Wildeman à propos de l'espèce voisine 5 S. Dewevrei dans ses Notices, p. 288, ces espèces offrent dee différences évidentes qu'il est facile maintenant de préciser Chez le S. densiflora les inflorescences sont courtes, sessiles: Bull Boc. Dot. de Pr. T BH 49414). BE SENTE Strychnos Icaja Baill. COSTE ET SOULIÉ. —- PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. 533 Les fleurs sont presque fasciculées à l'aisselle des feuilles; de plus, elles sont 5-méres et longues de 1 centimétre. Chez le S. /caja, les inflorescences sont plus allongées, plus longuement pédonculées, et les fleurs 4-mères ont à peine 3 millimétres. Ces données de morphologie externe sont confirmées par l'anatomie. En effet, d'aprés les échantillons de Franquet (type de Baillon), de Klaine, du D" Ouzilleau, les coupes transver- sales, tant à la base qu'au sommet du pétiole du St. [caja présentent autour des vaisseaux un anneau de fibres trés facile- ment visible. Cet anneau est formé de 3 à 4 assises de cellules fibreuses à parois trés épaissies et à lumiére étroite. Il est surtout marqué du cóté des ilots internes du liber, rendant ces ilots trés visibles. Les coupes transversales dans le pétiole du St. densiflora ne présentent pas ces fibres. Les faisceaux libériens sont entourés de parenchyme, le liber interne est plus difficilement visible. À propos du Strychnos densiflora Baillon, il est bon de remar- quer encore que M. Baker, dans le F/. of trop. Afric. IV. p- 519, met cette espèce parmi les Strychnos dépourvus de vrilles, trompé par certains rameaux qui n'en portent pas, mais d'autres rameaux sur le type même de Baillon, dans l'Herbier du Muséum, présentent des vrilles bifides et épaissies à leur extrémité. Explication de la planche XVIII. Strychnos leaja Baillon. — Fig. du haut : en diagonale, sommet en bas et à droite : germination; en haut et à droite : deux feuilles prises sur les rejets; à gauche, en haut et en bas : 2 rameaux fructifères. | Fig. du bas : tronc de la liane photographié par le D' Ouzilleau. A gauche, à sa base, 3 rejets portant les feuilles typiques de l'espèce. Plantes nouvelles, rares ou critiques (Suite) ‘; PAR MM. LEs ABBÉs COSTE ET SOULIÉ. Geranium bohemicum L. (non Moris, nec Gren. et Godr.) dans les Alpes-Maritimes. — On sait que sous le nom de G. bohemi- 1. Voir plus haut, p. 412. 934 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1911. cum les botanistes ont pendant longtemps confondu deux espèces que, d'après M. Burnat (Flore des Alp. Mar., IL, p. 15), Shut- tleworth a le premier distinguées. L'une est le vrai Geranium bohemicum de Linné et habite la Suisse et l'Europe centrale et boréale. L'autre est le G. lanuginosum Lamk (6. bohemicum G. G., G. divaricatum Lois., G. Perreymondi Shuttl.) et se trouve dans la région méditerranéenne. en Provence, Corse, Sardaigne, Sicile, Grèce, Italie, Tunisie et Algérie. 1 Jusqu'ici nous ne connaissions en France que le G. lanufi- nosum, observé dans diverses localités du Var, des Alpes-Mari- times et de la Corse, lorsque notre zélé confrère M. le comman- dant Saint-Yves, de Nice, fit la rencontre dans sa circonscription du véritable G. bohemicum L. Sur l'étiquette qui accompagne la belle part que nous devons à son obligeante générosité, nous copions la localité précise : Alpes-Maritimes, Forét de Villars, au-dessus de Villars du Var, régions incendiées de la forét, sur le grés, alt. 4 500 m. ; 29 juin 1909. | Les G. bohemicum et G. lanuginosum sont deux espèces assu- rément très voisines. Pour permettre de les distinguer, nous résumons leurs différences les plus saillantes dans le tableau analytique suivant. Geranium bohemicum L. Geranium lanuginosum Lamk. Feuills caulinaires moyennes Feuilles caulinaires profondé- palmatipartites, à lobes larges, | ment palmatipartites ou subpalma- subrhomboidaux, à sinus des lobes tiséquées, à lobes moins larges, latéraux n'atteignant pas le milieu | obovales en coin, à sinus dépassant du limbe. tous le milieu du limbe. Pédicelles et pétales sensiblement Pédicelles et pétales égalant à peu plus longs que le calice. près le calice. Graines bicolores, d'un brun gri- Graines unicolores, d'un brun sátre, tachées, lisses, longues d'un rougeátre, réticulées, alvéolées, lon- peu plus de 3 mm. gues à peine de 3 mm. Vicia sicula Guss. (Orobus atropurpureus Desf.) en Provence. — Nous possédons cette belle espèce de deux localités du Var : Environs d'Hyéres (leg. Jordan de Puyfol, 7 juin 1847), el Ollioules, dans les moissons (leg. Laurans, mai 1887). Elle avait jadis été trouvée à Antibes par Thuret, à Hyéres par Shuttleworth, à Toulon par Huet. On la connait dans l'Italie méridionale, la Sicile, la Tunisie et l'Algérie. Elle n'est probablement qu'ad- ventice en Provence, mais sa rencontre dans plusieurs stations COSTE ET SOULIÉ. — PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. 535 du littoral du Var est un indice qu'elle tend à s'y naturaliser. Assez intermédiaire entre le genre Vicia et le genre Lathyrus, dans lesquels elle a été successivement placée, cette Légumi- neuse sans vrilles appartient en réalité au genre Vicia. On l'a parfois confondue avec le Vicia atropurpurea Desf., dont elle est bien distincte. La diagnose suivante la fera aisément reconnaitre. Plante annuelle de 40-80 cm., glabrescente, non grimpante, ayant le port d'un Lathyrus; tiges dressées, raides; feuilles sans vrille, à 2-3 (rarement 4) paires de folioles linéaires-lanceolées aigués; stipules linéaires, entières; fleurs blanches à la base, puis roses bleuátres et d'un pourpre foncé au sommet, d'un brillant métallique, assez grandes, en grappes denses, pédonculées, dépassant la feuille; calice en cloche, à dents courtes, triangulaires, presque égales; style un peu comprimé d'avant en arriere, barbu au sommet; gousse longue de 45 mm. sur 12 de large, atté- nuée à la base, stipitée, glabre; graines globuleuses. — Mai-juin. Xx Geum cebennense (G. sylvaticum »« urbanum) Coste et Soulié. — Bien qu'assez abondants dans nos Cévennes calcaires, les Geum sylvaticum Pourret et G. urbanum L. croissent rare- ment ensemble. Le premier végète de préférence dans les pàtu- rages et les bois secs; le second se rencontre dans les lieux plus frais, à l'ombre des bois, des ruisseaux, des haies, au pied des murs. Aussi n'avait-on pas encore découvert de produits hybrides entre ces deux espèces. L'un de nous, cependant, les ayant ren- contrés croissant côte à côte dans un coin des Cévennes de l'Hérault, fut assez heureux pour mettre enfin la main sur quelques individus bien développés et incontestables de ce nouvel hybride que nous désignons sous le nom de G. cebennense. Cette découverte eut lieu le 45 juin 1910, et sa localité précise peut être ainsi désignée : Hérault, les Verreries, près le col de Sérières, sur le calcaire, altit. 700 m. La commune des Verreries est située dans l'arrondissement de Saint-Pons, sur un contre- fort orienta] de la Montagne Noire, et fait partie de la chaine des Cévennes méridionales. Le Gewm cebennense, récolté au milieu des parents, rappelle par son port élevé, sa tige feuillée, son inflorescence pluriflore le Geum urbanum. Mais ses fleurs plus grandes et d'un jaune plus foncé, son indument velu-soyeux et d'autres caracteres le rapprochent aussi du G. sylvaticum Pourret. Intermédiaire entre ces deux espèces, parmi lesquelles les botanistes du Midi le retrouveront sans doute en d'autres lieux, il importe de faire 536 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1911. ressortir les différences qui le séparent de l'une et de l'autre. On pourra saisir ces différences par un simple coup d'œil sur le tableau analytique suivant. Geum urbanum. Souche courte, per- pendiculaire, tronquée. Tige de 30-60 cm., rameuse-dichotome au sommet, pluriflore, feuillée dans toute sa longueur. Feuilles d'un beau vert, faiblement pubes- centes, les basilaires ter- minées par trois grands segments peu inégaux, le médian obovale en coin; les caulinaires grandes, triséquées, les supérieures lancéolées, toutes incisées-dentées. Stipules grandes, fo- liacées, suborbiculai- res, incisées-dentées. Fleurs assez petites (10-15 mm. de diam.), dressées, longuement pédonculées, en cyme lâche et peu fournie. 1. x Geum cebennense (sylvaticum >< urbanum) G. cebennense !. Souche courte, un peu oblique, tronquée. Tige de 30-60 cm., courtement rameuse- dichotome et pluriflore ausommet, feuillée dans toute sa longueur. Feuilles velues- soyeuses sur les deux faces, les basilaires terminées par un seg- ment bien plus grand que les autres, ovale- arrondi, non échancré mais tronqué ou un peu rétréci à la base; les caulinaires assez grandes, triséquées, les supérieures lancéolées, dentées. Stipules assez gran- des, foliacées, ovales ou suborbiculaires, in- cisées-dentées. Fleurs médiocres (15-20 mm. de diam.), dressées ou à peine in- clinées, pédoncules, en cyme courte et peu fournie. G. sylvaticum. Souche oblique, épaisse, subligneuse. Tige de 10-40 cm., simple ou bifurquée, portant 4 ou 2 fleurs, peu feuillée ou presque nue. Feuilles fortement velues-soyeuses sur les deux faces, les basilaires terminées par un seg- ment trés grand, pres- que aussi large que long, élargi et échancré en cœur à la base; les caulinaires petites, simples, incisées- dentées, les supérieures linéaires entières. Stipules petites, non foliacées, divergentes: lancéolées, entières. Fleurs assez grandes (20-30 mm. de diam.), ascendantes ou un peu penchées, courtement pédonculées , solitaires ou géminées. Coste et Soulié SP- nov. — Caudex brevis, subobliquus, truncatus. Caulis 30-60 cm. altus, ad summum breviter ramoso dichotomus et pluriflorus, in tota foliosus. Folia in utraque pagina velutino sericea, basilaria In Se ceteris multo majus, ovato rotundatum, non emarginatum, à longitudine gmentuu d basim : : : et a truncatum vel paululum angustatum desinentia, caulinaria sat magna, trisecta, superiora lanceolato dentata; stipulæ sat magnæ, foliacæ, ovatæ vel suborbiculares, inciso dentatæ. Flores mediocres (15-20 mm. diam./; erecti aut vix inclinati, pedunculati, in cyma dispositi. Calycis lobi post anthesim patuli aut paululum potius saturate lutea, obovata summo rotundata, calycem rantia; styli ad tertiam summam partem articulato genicul minuta, abortiva, arista glabrescente, in imo calyce in comam congregata. m brevem et pauci ifloram reflexi; petata distincte supe- ati. Carpella subsessilem COSTE ET SOULIÉ. Grem urbanum. Calice à lobes réflé- chis aprés la floraison. Pétales d'un jaune un peu clair, obovales, arrondis au sommet, à peine plus longs que le calice. : Styles- articulés- genouillés vers le quart supérieur. Carpelles petits, oblongs, à arête entiè- rement glabre, réunis en têle sessile au fond du calice. PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. G. cebennense. Calice, à lobes étalés ou un peu réfléchis après la floraison. Pétales d'un jaune plutót foncé, obovales, arrondis au sommet, dépassant nettement le calice. Styles articulés- genouillés vers le tiers supérieur. Carpelles petits, avortés, à aréte glabres- cente, réunis en téte subsessile au fond du calice. 537 G. silvaticum. Calice à lobes étalés- ascendants aprés la floraison. Pétales d'un jaune foncé, larges, échancrés en cœur au sommet, 1 fois plus longs que le calice. Styles articulés- genouillés vers leur milieu. Carpelles grands, obovales, à aréte pubes- cente dans le bas, réunis en téte distincte- ment stipitée. Artemisia chamæmelifolia Vill. dans les Pyrénées-Orientales. — L'aire géographique de cette espéce est peu étendue. On ne la connaissait, en effet, jusqu'ici que dans les Alpes occidentales, c'est-à-dire, en France, dans les Hautes-Alpes, les Basses-Alpes, les Alpes-Maritimes, et, en Italie, dans le Piémont. Cependant, d'aprés Willkomm (Suppl. Prodr. Flor. hispan., 1893, p. 81), Vayreda l'aurait trouvée en Catalogne, dans des rocailles prés de Surroca et Augara. Mais cette indication lui parait fort dou- teuse, car il s'empresse d'ajouter: « Vix crederem hane speciem Delphinatus in Catalaunia provenire. » i Nous n'avons pas vu la plante de Vayreda, mais nous esti- mons que ce botaniste l'avait exactement nommée. Ce qui le prouve c'est la découverte que nous avons faite de l'Artemisia chamæmelifolia Vill. dans les Pyrénées-Orientales, dans une région peu éloignée des localités catalanes mentionnées par le botaniste espagnol. L'un de nous, en effet, a rencontré cette inte- ressante Composée dans la vallée d'Eyne, sur des rochers cal- caires situés vers 2300 mètres d'altitude. C'était aux derniers jours de juillet 1910 : la plante était encore en boutons. Mais le 6 septembre elle avait atteint son complet développement, et nous avons pu constater sa parfaite identité avec l'Armoise des Alpes du Dauphiné. Cette découverte étend sensiblement vers l'Ouest l'aire géographique de cette espèce. (A suivre.) SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1911 PRÉSIDENCE DE M. ZEILLER, VICE-PRÉSIDENT. M. F. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la précédente séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce deux nouvelles présentations. M. le Président offre ensuite pour la bibliothèque de la Société un exemplaire de divers travaux de Paléobotanique, dont il est l'auteur. La parole est donnée à M. Aug. Chevalier. M. Aug. Chevalier annonce la création près du Ministère des Colonies d'une Mission permanente d'études des cultures et Jardins d'Essai coloniaux’. Cette Mission dont la direction lui sera confiée, aura pour but de coordonner tous les travaux de recherches qui se poursuivent sous les auspices du Ministère des Colonies en vue notamment d'inventorier les ressources agricoles et forestiéres de nos colonies, et de tirer un meilleur parti de ces ressources par des procédés de culture approprié aux climats tropicaux et par l'application de méthodes ration- nelles à l'exploitation des forêts coloniales. M. Aug. Chevalier estime que les sciences biologiques et spécialement la botanique doivent servir de base aux travaux que son Service aura à organiser. Dans les pays comme le nôtre, où la culture est parvenue au plus haut degré de perfectionnement, la sme permet encore des améliorations; à plus forte raison, elle doit transformer l'agriculture tropicale, qui s'applique à exploiter dos plantes cultivées depuis des siècles par des peuples arriéres : ces plantes sont donc loin d'avoir atteint le degré de perfecto: auquel elles peuvent arriver, et leur culture n'a pas encore as tentée partout où elle pourrait réussir. s. jer 1. La Mission a été créée par décret du 27 octobre 1941 et M. Chevalie en a été nommé le chef. A. COPPEY. — PLAGIOTHECIUM CURVIFOLIUM. 539 Les recherches sur lesquelles devra s'appuyer la Mission per- manente d'agriculture coloniale embrassent un champ extréme- ment vaste. M. Chevalier espère que ses collègues de la Société botanique de France voudront bien lui apporter leur collabora- tion éclairée dans le domaine de leur spécialité. De son côté, il fera tout son possible pour fournir aux travailleurs des labora- toires, en vue de leurs recherches, des matériaux d'études pro- venant des colonies francaises, ainsi qu'il l'avait déjà fait pour l'Afrique occidentale francaise lorsque sa mission était localisée à l'étude de ce groupe de colonies. Des félicitations et des: remerciements sont votés à M. Aug. Chevalier. M. Lutz donne lecture de la communication suivante de M. Coppey : Sur la présence du Plagiothecium curvifolium Schliep. dans les Vosges et le Jura, et sur la valeur spécifique de cette Mousse; PAR M. A. COPPEY. Dans un lot de Muscinées que m'a envoyé M. le D' Bouly de Lesdain, j'ai trouvé une plante recueillie par Pierrat et étiquetée de la main de ce dernier : « Hypnum sylvaticum. À terre dans les foréts de Sapins, Gemnaufing Rochesson, Vosges, 29/1- 1882. » Je me suis empressé d'examiner ce curieux échantillon ne rappelant aucune espèce de Plagiothecium que j'aie rencontrée, mais simulant certaines formes d'Hypnum cupressiforme b croissant sur les débris végétaux, et pourvu de capsules rappe- lant celle du genre Brachythecium, le tout constituant un ensemble inaccoutumé. La monoicité trés évidente de la plante ne permet pas de lui laisser ce nom d' Hypnum sylvaticum. Tous ses caractères en font un Plagiothecium curvifolium Schliep. Aucun document, à ma connaissance, ne signale cette plante 540 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1911. dans la flore francaise. Il est donc probable qu'elle est nouvelle pour cette flore, car autrement elle eüt été mentionnée au moins comme variété du Plagiothecium denticulatum B. E. Boulay lui- méme ne cite aucune forme pouvant être rapportée au Plagio- thecium curvifolium, bien qu'il ait beaucoup exploré les Vosges, correspondu avec Pierrat et donné des détails assez abondants sur l'Hypnum denticulatum L. ll me semble donc nécessaire d'indiquer tout d'abord les caractères fondamentaux de cette plante, en me basant surtout sur le bel échantillon de Rochesson. Les touffes, de taille plus développée que les formes habi- tuelles du Plag. denticulatum, sont plus làches, brillantes à sec, et ressemblent plus, je le répéte, à certaines formes de l'Hyp. cupressiforme, ou à l'Hyp. pratense, qu'à un Plagiothecium, ce qui tient à la disposition des feuilles plus ou moins fortement courbées d'un côté vers le bas (fig. z, pl. XV). Grandes (1 à 2 mm.), dissymétriques, fortement décurrentes, ces feuilles ont un tissu serré, formé de cellules de 1-8 y. de large et 10 à 20 fois plus longues dans la partie moyenne du limbe (fig. 2"). La ner- vure est ordinairement courte et double. La capsule surtout est remarquable et rappelle celle de cer- tains Brachythecium. Courte et épaisse (2 mm. sur 0,8 à 0,9), lisse, à peu près horizontale, à opercule court, elle est brusque- ment rélrécie du côté du pédicelle et, en ce point, fortement dissymétrique. ainsi que le montrent nettement les photographies qui accompagnent cette Note (surtout phot. ^, pl. XVI). Aprés la sporose, elle est fortement rétrécie sous l'orifice (phot. i); le péristome est pourvu de cils noduleux bien développés. Voici maintenant l'histoire de l'espèce. Elle fut publiée sous ce nom par Limpricht?, qui l'avait trouvée ainsi nommée dans l'herbier de Karl Schliephacke, et la signala en de nombreux points en Allemagne. Warnstorf?, qui l'avait d'abord décrite comme variété recurvum du Plag. denticulatum, accepte ensuite le nom de PI. curvifolium, et y distingue une variété albescens peu fertile, de couleur påle et à feuilles peu courbées, el une - Muscinées de la France, °° partie, Mousses, p. 84. . Die Laubmoose, II, p. 269. . Kryptogamenflora der Mark Brandenburg. Laubmoose, p. 835. [^ 10 e A. COPPEY. — PLAGIOTHECIUM CURVIFOLIUM. 541 variété subundulatum à feuilles subondulées et peu courbées. Il y raltache également, avec doute, une forme du Plag. denticu- latum var. myurum Schpr. Ces variations établies, il insiste sur la constance des caractères de la capsule. Brotherus * accepte l'espèce et l'indique dans l'Allemagne du Nord, et la région montagneuse de l'Allemagne centrale et méridionale, dans la zone sylvatique des Alpes, en Finlande et dans l'Alaska. Par contre, Roth? ne considère le Plag. curvifolium « que comme une forme à feuilles étroites du P/ag. denticulatum », mais les dessins qu'il en donne montrent qu'il n'a pas eu entre les mains d'échantillon bien typique. Ces dessins se rapportent effectivement à un Plag. denticulatum quelconque. Meylan’? rattache également le Plag. curvifolium au Pl. denti- culatum et insiste plus tard* en disant : « Cette variété des stations plutót séches passe insensiblement d'un cóté au type ou à la var. vulgare, de l'autre à la var. myurum. Tapissant de ses grosses touffes la base du tronc et les racines du Picea excelsa, elle est trés répandue dans le Jura, et à chaque instant on peut suivre ses variations et l'action des facteurs physiques sur la direction de ses feuilles. » M. Meylan a bien voulu m'adresser des échantillons de cette plante provenant du Jura vaudois et, récemment, je suis allé à sa recherche dans le Jura francais aux environs de Pontarlier; j'en ai recueilli de bons échantillons au-dessus du lac de Saint- Point à Malbuisson, vers 1 000 mètres d'altitude, au pied des Sapins et Épiceas. Ces divers matériaux me permettent de confirmer l'opinion de M. Meylan, quelle que soit la netteté des caractères de la plante de Rochesson. Cette dernière justifie complètement l'adoption d'un nom de variété; mais la variété pure et parfaitement carac- lérisée est rare et croit sur le sol sec plus ou moins recouvert de débris végétaux, surtout d'aiguilles d'Épicea. Les échantillons 1. In ENGLER UND PRANTL, Pflanzenfamilien. 2. Die Europaischen Laubmoose, M, p. 588. 3. Catalogue des Mousses du Jura (Bull. de la Soc. Vaudoise des sciences naturelles, 1905), p. 151. ; ; #. Recherches sur les formes monoiques du groupe sylvatico-denticulatum du genre Plagiothecium (Revue bryologique. 1911, n° 3, 4 et 5). 542 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1911. du Jura, récoltés au pied des arbres, ont des feuilles courbées vers le bas à des degrés trés divers : aucun ne m'a montré ce caractère aussi accentué que dans la plante des Vosges, et beau- coup sont trés entremélés de rameaux à feuilles aplanies peu ou non courbées. La capsule reste. il est vrai, bien constante, tou- jours courte, dissymétrique, horizontale, à bec de l'opercule très court; mais cette forme se rencontre trés fréquemment dans le Plagiothecium denticulatum à feuilles non courbées, bien que les touffes de ce dernier présentent d'ordinaire plus de varia- bilité dans la forme des capsules. En résumé, le Plagiothecium curvifolium Schliep. existe en France dans les Vosges et le Jura, mais ce n'est qu'une variété qui doit étre nommée : Plagiothecium denticulatum (L., Br. Eur. pro parte) Meyl. var. curvifolium (Schliep.) Meyl. Cette con- clusion indique que j'adopte la manière de concevoir le groupe des Plagiothecium monoïques ainsi que l'a exposée Meylan (Rev. bryol., loc. cit.). Se basant, à juste titre, sur la structure des feuilles, il dis- tingue, en effet, dans le Plag. denticulatum du Bryologia Euro- pæa les formes à cellules étroites, larges de 6 à8 y et 10 à 25 fois plus longues sous le nom de Plag. denticulatum, avec Plag- lætum comme sous-espèce, et les formes à cellules moins étroites, de 10 à 20 y. et 4 à 10 fois plus longues, sous le nom de PL. Ruthei avec Plag. pseudo-lætum comme sous-espèce '. M. Souèges prend la parole pour la communication ci-apres- Recherches sur l'embryogénie des Renonculacées (Suite); PAR M. R. SOUEGES. Anémonées* (Myosurus minimus L.). Par la structure du pistil, le Myosurus minimus L. constitue un des meilleurs sujets d'études pour tous les phénomènes 1. Les dessins et photographies cités ici sont parus dans les planches E et XVI, accompagnant une Note lue à la séance du 7 octobre 191. in 2. Voir ce Bulletin, LVII, p. 242, 266, 509, 569, et LVII, p. 128, 14^ » 3. Dans un mémoire publié en 1892, E. de Janckewski (Études mórp R. SOUÈGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 543 antérieurs ou postérieurs à la fécondation. Tout un ensemble de caractères contribue, dans cette plante, à rendre l'observation facile et rapidement féconde en résultats : par exemple, la dis- position régulière et serrée des carpelles, leur grand nombre, leur orientation nettement verticale, leur áge variable suivant la position plus ou moins élevée qu'ils occupent sur l'axe floral. Ces circonstances n'avaient pas échappé à Strasburger’ qui, à deux reprises, a pris le Myosurus minimus pour objet de ses travaux, une première fois pour étudier le développement du sac embryonnaire, une deuxiéme fois, pour montrer comment naissent et se multiplient les cellules de l'albumen. Mann °’, une dizaine d'années plus tard, s'est attaché à décrire de trés près les phénomènes embryogéniques relatifs au déve- logiques sur le genre Anemone L., Rev. gén. Bst., IV, p. 241, Paris, 1892) attire l'attention sur le renflement caractéristique de la base du fruit chez l'Anemone Hepatica. J'ai décrit ce renflement comme un bourrelet annulaire étranglant le faisceau et provoquant finalement la chute du fruit. E. de Janckewski lui donne le nom d'hypophyse. Je me permettrai de faire observer que l'application de ce terme peut entrainer, ici, de graves confusions et qu'il n'est pas possible de l'adopter. Au point de vue Strictement étymologique, ce mot ne posséde pas de sens bien précis et peut, il est vrai, étre employé dans n'importe quel cas pour désigner toute production placée au-dessous d'un organe plus important et dépen- dant de lui. On conviendra néanmoins, que, dans les recherches d'embryo- génie végétale, le terme d'hypophyse a acquis, depuis les recherches de Hanstein, un sens bien défini et qu'il ne peut étre employé pour désigner autre chose que le massif cellulaire engendré par la partie supérieure du Suspenseur, fournissant les initiales de l'écorce et la plus grande partie ` du tissu de la coiffe. Le travail de E. de Janckewski est surtout une étude de morphologie externe; les détails histologiques sont assez succints. Toutefois on y trou- vera la description anatomique du péricarpe de quelques espèces d'Ane- "one qui n'ont été étudiées ni par Lonay ni par moi-même. : Je rappellerai, en outre, que l'auteur a signalé, dans toutes les graines müres du groupe des Sylvia et des Hepatica, la présence d'un embryon homogène, sphérique, acotylédoné, qui se comporte, durant la germina- ton, d'une facon particulière. Je n'ai pu examiner aucun de ces embryons au point de vue du développement. 1. STRASBURGER (E.), Die Angiospermen und die Gymnospermen, p. 13 Jena, 4879,. — Neue Beobachtungen "über Zellbildung und Zelltheilung, Bot. Zeit., XXXVII, p. 266, Leipzig, 1879. M 2. MANN (G.), Development of the Macrosporangium of Myosurus mini- mus L., Transac. and Proceed. of the Bot. Soc. of Edinburgh, 1891, XIX, Part. IL, p. 89. — Criticism of the Views with regard to the Embryo-Sac. of Angiosperms, Ibid., p. 136-148. — The Embryo-sac-of Myosurus minimus, L. A Cell Study. Ibid., 1892, XIX, p. 351-428, Pl. III-IV. T. LVIII, (SÉANCES) 35 5 os SÉANCE DU 97 OCTOBRE 1944. loppement de l'appareil sexuel femelle. Il a fait suivre ses observations d'une profonde étude critique dans laquelle il essaye d'établir les homologies des éléments cellulaires qui prennent successivement naissance pendant la maturation de l'ovule. Il se livre, en dernier ressort, à des considérations théo- riques, d'une grande portée générale, sur la structure intime des parties constitutives de la cellule (chromatine et achromatine du cytoplasme etdu noyau, nucléole, nucléolule, plastides, paranucléus) et sur les fonctions qu'elles sont appelées à remplir. En 1898, Ernst A. Bessey' a repris l'étude du gynécée du Myosurus minimus Tn L. pour montrer comment naissent et se s développent le carpelle et l'ovule. Sans s'embarrasser de détails histologiques, Fig. 123. Myosurus mi. auteur fait voir que dans les genres nimus L. — Coupe lon- Ranunculus et Myosurus (fig. 123), il ne Sn hd vier se forme qu'un seul ovule, fandis que paroi carpellaire; ra, dans les genres Clematis et Anemone, il [niea e ur se développe, en outre d'un ovule fertile te tégument; ac, appa- basilaire, par un mode légèrement diffé- reil. conducteur. — : i Gr. : 50. rent, quatre ou cinq ovules accessoires ne jouant aucun rôle dans la reproduction: Ces travaux nous renseignent suffisamment sur tout ce qu regarde la genèse des différentes parties du carpelle et de l'ovule : avant la maturité des organes sexuels femelles. Néanmoins les nombreuses préparations que j'ai été obligé de faire pour prendre l'œuf à ses premiers cloisonnements m'ont permis d'assister à différentes étapes du développement du sac embryon- naire et à quelques phases de la double fécondation. Bien 4° les observations qui se rattachent à ce dernier phénomene n'aient aujourd'hui qu'un intérêt tout à fait secondaire, Ja! jugé utile, toutefois, de reproduire les figures 123 et 126, qui mettent en évidence quelques détails, tels que la forme et les stil of the 1. BESSEY (ERNST A.), The comparative morphology of the pistil of 997, Ranumeulaceæ, Alismaceæ and Rosacez (Botanical Gazette, XXVI, P- 1898). R. SOUÉGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 545 petites dimensions des anthérozoides à leur sortie du tube polli- nique, le court trajet qu'ils ont à parcourir pour arriver au con- tact de l'oosphére et du noyau secondaire à ce moment toujours très voisins l'un de l'autre. Bien avant la maturité du sac, l'épiderme nucellaire, comme Fig. 124 à 196. — Myosurus minimus L. — Tégument ovulaire, nucelle et sac em- bryonnaire avant et pendant la fécondatidn. te, tégument; ep, épiderme du nu- celle; $yn,synergides ; o, oosphére: ns, noyau secondaire du sac; tp, tube pollini- que; ng, anthérozoide; an, antipode; ai, assise interne du tégument.— Gr. : 560. cela a déjà été mentionné à propos des Clematis et des Anemone, se cloisonne tangentiellement au sommet pour donner deux ou trois assises cellulaires (fig. 124). Au moment de la fécondation, 9n n'observe plus, dans cette région, qu'une seule assise de cellules très allongées, dont quelques-unes seulement ont con- *ervéune cloison tangentielle. Ni les figures de Strasburger, ni celles de Mann, ne mettent en relief ce cloisonnement qui, il 546 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1911. est vrai, ne s'observe pas dans la totalité des cas. Il ne faut pas en déduire, néanmoins, que le Myosurus minimus L. fait excep- tion, à ce point de vue, à une règle qui s'applique à tous les représentants de la famille des Renonculacées déjà examinés par différents observateurs * ou par moi-méme. Embryon. — ll est assez aisé de suivre la marche des cloi- sonnements dans l'embryon jusqu'aux stades les plus reculés du développement. On peut dire que le Myosurus minimus l. constitue pour l'étude des phénoménes embryogéniques un exemple plus propice que le Capsella Bursa-pastoris; il réalise un type beaucoup plus schématique permettant de saisir avec une plus grande facilité la succession des divisions cellulaires et les rapports assez constants qui existent entre ces divisions. Déjà Hegelmaier ? avait fait remarquer, en 1878, que les seg- mentations de l'embryon chez les Ranunculus suivaient des lois s'écartant nettement de celles du type des Crucifères par un certain degré de régularité. D’après ce que permettent d'en juger le texte et les figures d'Hegelmaier, — et aussi les données de J. M. Coulter’, qui, en 1898, examina quelques stades du développement embryonnaire chez certaines autres espéces de Ranunculus, — on peut dire que le Myosurus minimus peut encore être placé au-dessus des Ranunculus pour la régularité des lois qui président au développement de l'embryon”. Comme chez le Capsella, les noyaux embryonnaires du Myo- 1. Par exemple, WARMING, VESQUE, GUIGNARD, dans des publications déjà signalées, au cours de ces recherches. ^ 2. HEGELMAIER (F.), Vergleichende Untersuchungen über Entwicklung dikotyledoner Keime, p. 18, Stuttgart, 1878. 3. CouLTER (J. M.), Contribution to the life-history of Ranumculus ug Gazette, XXV, p. 73, 1898). ; 4. Dans une Note communiquée dernièrement à l'Académie des gunt (C. R., CLIII, p. 686) j'ai résumé les raisons pour lesquelles on deval préférer le Myosurus minimus à tout autre Crucifère dans l'étude du déve- loppement de l'embryon chez les Dicotylédones. in- Aux noms des auteurs que j'ai cités dans cette Note et qui se opidi abe cipalement occupés de l'embryon chez les Crucifères, on peut xd à ceux de Schaffner (Embryology of Shepherd's burse, Capsella) Contr . Bo à Lab. Ohio State Univ., XXV, 1906) et de R. Vandendries (Contribution l'étude du développement chez les Cruciféres. La Cellule, p. 415, XXV, ma Ees observations de ces deux derniers auteurs contribuent seulemen préciser l'origine de la cellule hypophysaire. R. SOUÈGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 5&1 surus minimus, au moins durant tous les stades qui précèdent la naissance des cotylédons, sont petits, nettement arrondis, pourvus d'un seul nucléole, trés gros et fortement colorable, qui les rend facilement visibles et permet de les dénombrer Fig. 127 à 138. — Myosurus minimus L. — Les premiers stades du développe- ment de l'embryon jusqu'à la formation des octants. — Les figures 129 el 130 représentent deux embryons dans deux positions rectangulaires différen- les, au moment de la premiere division de la cellule embryonnaire. — De méme, les figures 134 et 135 permettent de voir, dans deux embryons dessinés selon deux plans longitudinaux rectangulaires, les quadrants embryonnaires ét la premiere division de la cellule hypophysaire. — Les figures 137 et 138 repré- Sentent deux coupes voisines d'un méme embryon au stade des octants. ca, cellule apicale du proembryon; cb, cellule basale; A, hypophyse; $, eges seur; e, embryon proprement dit; a,b,c,d, octants du plan antérieur; a^, b ,c sd > 9ctants du plan postérieur. — Gr. : 650. assez exactement même quand ils se trouvent dans deux plans de cellules superposés. On est tenté d'établir quelques rapports entre la présence de cet unique et très gros nucléole dans les noyaux et la régularité des segmentations cellulaires. L'épar- 548 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1911. pillement des nucléoles dans la masse nucléaire, leurs dimen- sions variables apparaitraient, au contraire, comme un signe d'incohérence dans la direction des divisions. L'œuf fécondé reste longtemps unicellulaire. Il s'allonge dans le sens de l'axe du sac embryonnaire, devient à peu prés eylin- drique, n'affectant pas l'aspect piriforme que l'on observe géné- ralement. La premiére division est transversale (fig. 127 et 128). La deuxiéme l'est également (fig. 129); elle se produit dans la cel- lule basale cb (fig. 128), ou cellule du suspenseur, plus grande que la cellule apicale (ca, fig. 128) ou cellule embryonnaire. L'étude des stades ultérieurs nous permet d'établir, dés main- tenant, que dans ce proembryon tricellulaire la cellule du bas (s, fig. 129) donnera naissance au suspenseur proprement dil, la cellule médiane (A), sœur de la précédente, à l'hypophyse, la cellule terminale (ca) à l'embryon proprement dit. C'est dans cette dernière cellule que se produit la division sul- vante, ainsi que le montre clairement la figure mitotique visible en ca (fig. 129). La cloison qui se forme est nettement verticale, perpendiculaire à la première cloison transversale (fig. 130). Chacune des deux cellules embryonnaires ainsi engendrées se segmente à son tour; les deux nouvelles membranes de sépara- tion sont également verticales, normales à la première cloison transversale et à la cloison verticale précédente. Les quatre cellules en croix formées de la sorte dans un plan horizontal représentent les quadrants embryonnaires (fig. 133, 134, 135). Pendant ce temps, les deux cellules du suspenseur se sont aussi divisées : l'inférieure (s) a pris une cloison transversale, la supérieure (4) une cloison nettement verticale. Cette dernière cloison présente des relations assez bien définies avec la pre- mière cloison verticale de la cellule embryonnaire; elle se place sensiblement dans le même plan (fig. 134, 136, 144). Ainsi, il est assez intéressant de remarquer que la cellule hypophysaire et la cellule embryonnaire s'individualisent de la méme maniere, en prenant une cloison verticale. Aux stades suivants, les quatre cellules-quadrants se d selon le mode habituel pour donner naissance aux octants ivisent BOULY DE LESDAIN. — LICHENS DE LA FORÉT DE FONTAINEBLEAU. 549 embryonnaires (fig. 136, 137, 138); les deux cellules hypophy- saires se segmentent aussi, pour engendrer quatre cellules dont la disposition dans un plan horizontal rappelle celle des qua- drants préalablement formés dans lembryon proprement dit (fig. 136 et 144, A). Les deux cellules inférieures du suspenseur se multiplient de maniére irréguliére; elles se distinguent, dés maintenant, par leurs dimensions un peu plus grandes et leur moindre richesse plasmatique. Elles donnent naissance à toute la partie inférieure ou nourri- ciére du suspenseur qui, dans les cas les plus compliqués, parait constitué de huit à dix éléments superposés ou juxtaposés for- mant un ensemble à peu prés cylindrique. Ce suspenseur pro- prement dit disparait, dans les derniers stades de la maturation, digéré par les cellules d'albumen voisines du micropyle. (A suivre). M. le Secrétaire-général donne connaissance d'une lettre de notre confrère M. J. Arbost, par laquelle celui-ci l'informe qu'il vient de découvrir une espèce nouvelle pour la flore de la France continentale. Il s'agit du Physospermum aqui- legifolium Koch, trouvé dans les Alpes-Maritimes et qui n'était connu jusqu'ici que du Piémont et de la Corse. M. Arbost publiera ultérieurement une Notesur cette plante. Il est donné lecture du travail ci-dessous de M. Bouly de Lesdain : | Quelques Lichens de la forét de Fontainebleau; PAR M. LE Dr M. BOULY pe LESDAIN. Les Lichens de la forét de Fontainebleau ont été décrits par Nylander dans ses Lichens des environs de Paris. Il reste cepen- dant beaucoup à faire, pour avoir une idée des nombreuses espèces que renferme cette localité, qui au point de vue de ces Cryptogames, peut être considérée comme la plus riche des environs de Paris. En 1910 et en 1911, je suis allé passer quelques jours à Fon- lainebleau, pour y rechercher, vainement d’ailleurs, les Trachy- 550 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1914. lia lecideina et subsimilis Nyl. qui végétent sur les parois | ombragées des rochers de grés. J'ai pu cependant recueillir quelques Lichens intéressants; j'en donne ici la liste, me bor- nant à signaler ceux que j'ai récoltés dans le pare et dans la localité classique de Franchard, ainsi que quelques espéces recueillies dans d'autres parties de la forét. I. — PARC DE FONTAINEBLEAU. Sur les arbres : Calicium quercinum Pers., à thalle très développé (Ormes); C. trachelinum Ach. (Peupliers); Coniocyle pallida var. farinacea (Chevall.) Harmand (Orme ombragé). Ramalina fraxinea (L.) Ach.; R. calicaris (Hffm.) Nyl., LE: R. fastigiata (Pers.) Ach., C.; R. farinacea (L.) Ach., CO; R. pollinaria Ach. (Ormes ombragés), C.; R. evernioides Nyl. (à la base d'un Orme très ombragé). J'avais déjà recueilli dans le parc de Versailles, ce Lichen qui, jusqu'à présent, passait pour spécial à la région maritime. Evernia prunastri (L.) Ach., CC. Parmelia caperata (L.) Ach., C.; P. trichotera Hue; P. dubia (Wu) Schær., CG: P. sulcata Tayl, €C.; P. Acetabulum (Neck.) Duby, C.; P. subaurifera Nyl., €.; P. physodes Ach. Xanthoria parietina (L.) Th. Fr., CC. ; X. lychnea (Ach.) Th. Fr. (Ormes), CC. - Physcia pulverulenta (Schreb.) Nyl., CC.; Ph. venusta (Ach. Nyl.; Ph. farrea f. leucoleiptes (Tuck.) B. de Lesd. et f. pityre Ach., CC.; Ph. ascendens Bitter. f. leptalea (Ach.) B. de Lesd. etf. tenella (Scop.) B. de Lesd.; Ph. aipolia (Ach.) Nyl.; Ph. stel- laris (Ach.) Nyl., C.; Ph. obscura (Ehrh.) Nyl., CC. avec ls var: virella (Ach.) Th. Fr. ; Ph. ulothrix (Ach.) Nyl.; PA. adglutinala Fik., CC. Caloplaca citrina f. phlogina (Ach.) B. de Lesd. (Ormes), C; C. cerina (Ach.) Th. Fr.; C. pyracea (Ach.) Th. Fr. Candelaria concolor (Dicks.) Arn. Lecanora umbrina Mass., CC.; L. subfusca f. horiza Ach., CC.; L. rugosa (Pers.) Nyl.; L. chlarona (Ach.) Nyl., €.; L. er gulosa Ach., CC.; L. atra (Huds.) Ach. Lecania syringea (Ach.) Th. Fr. (Peuplier). BOULY DE LESDAIN. — LICHENS DE LA FORÉT DE FONTAINEBLEAU. 554 Phlyctis agelæa Wallr., C.; Pertusaria scutellaris Hue., CC. ; P. amara (Ach.) Nyl.; P. communis DC. Urceolaria gypsacea Ach. C + R, I—. Spermaties longues de 9 sur 2 u., AC. sur les Tilleuls; U. scruposa (L.) Ach. Lecidea parasema Ach., CC.; Bacidia rubella (Ehrh.) Mass. ; Buellia punctiformis (Hoffm.) Mass., CC.; Diploicia canescens (Dicks.) Krb., C.; Diplotomma albo-atrum (Hoffm.) Krb., CC. (Ormes). Opegrapha varia Pers., CC. (Ormes); O. atra Pers., C. ; O. her- petica Ach. ; O. cinerea Chevall.; O. subsiderella Nyl.; Artho- nia pruinosa Ach., CC. (Ormes). Acrocordia gemmata (Ach.) Krb. (Ormes); A. biformis (Nyl.) Oliv. (Peupliers); Arthopyrenia epidermidis (Ach.) Olivier. II. — FRANCHARD. L'Ermitage, qui se trouve à l'entrée des gorges, est entouré de Chénes et de Marronniers sur lesquels végétent les Lichens habituels des lieux cultivés. Là, abondent certaines espéces qui manquent ou sont trés rares quelques pas plus loin : Ramalina fraxinea (L.) Ach.; R. farinacea (L.) Ach., CC. un exemplaire fertile; R. pollinaria Ach. ; Parmelia Acetabulum (Neck.) Duby; P. sulcata Tayl., CC.; P. fuliginosa (Fv.) Nyl., R.; Physcia pul- verulenta (Schreb.) Nyl.; Ph. venusta (Ach.) Nyl. et f. imbricata B. de Lesd.; PA. farrea f. leucoleiptes (Tuck.) B. de Lesd. et f. Pilyrea Ach., CC.; Ph. ascendens Bitter.; Ph .astroidea (Clem.) Fr. etc., etc. Rochers de Franchard. — Pierres calcaires. — Le sol sablonneux est, par places, parsemé d'un grand nombre de pelites pierres calcaires sur lesquelles j'ai récolté : Caloplaca citrina (Ach.) Th. Fr.; C. vitellina (Ach.) Th. Fr., R.; Gyalolechia lactea (Mass.) Arn. et f. rubra B. de Lesd. (Lich. du Sud Algérien recueillis par M. Seurat, p. 96). Apothé- cies rouge-brun. Paraphyses libres, simples ou ramifiées, arti- culées, capitées : spores 1-sept., parfois resserrées à la cloison, longues de 15-18 sur 6-7 u. Ainsi que je l'ai fait remarquer, C'est très probablement cette forme qui est décrite dans Nylander (Lichens des environs de Paris, p. 48), sous le nom de Lecanora ferruginea f. calcicola. 552 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1911. Squamaria circinata (Pers.) Anzi, R.; Rhinodina Bischoffi (Hepp) Krb.; Aspicilia calcarea (L.) Krb., C.; Hymenelia Pre- vosti? (Fr.) Krb., AC.; Acarospora Heppii (Næg.) Krb.; Sarco- gyne pruinosa (Sm.) Krb., C. Lecidea Metzleri Krb.; L. fuscorubens Nyl. Thalle trés mince, blanchâtre, légèrement rimeux par places. Epithécium brun- roux, thécium incolore, hypothécium brun-roux, paraphyses un peu épaisses, articulées, capitées; spores simples, longues de 9-13 sur 4-5 p.; Lecidea rupestris (Scop.) Wainio, CC. et var. calva (Dicks.) Schær. ; Gyalecta exanthematica (Ach.) E. Fr., AC. Verrucaria nigrescens Pers., CC. ; V. obnigrescens Nyl. ; V. mu- ralis Ach., C.; V. calciseda DC. etf. calcivora Mass., C. ; V.sphinc- trina Duf., R.; V. rupestris Schrad.; Amphoridium veronense Mass. Thalle presque nul, cendré-grisátre. Apothécies noires, en forme d'amphore, entiérement immergées. Spores simples, longues de 35-38 sur 17-18 u. Près du Cèdre, jai recueilli un exemplaire à thalle décussé par un hypothalle noir, à spores longues de 31-37 sur 14-16 u; Polyblastia forana Anzi. Placynthium nigrum (Ach.) Gray; Collema melænum Ach. Sur le sable impregné de calcaire, on observe : Cladonia alcicornis (Light.) Fr.; Squamaria crassa (Ach.) Nyl.; Psora decipiens (Ehrh.) Krb., R.; T'oninia cæruleonigricans (Lightf.) Th. Fr. Rochers siliceux. — Bæomyces rufus DC. Cladina rangiferina (L.) Nyl., CC.; C. impexa Harmand; Cladonia uncialis (L.) Web.; C. furcata (Huds.) Schrad., CC. avec les var. racemosa Flk. et corymbosa Nyl.; C. rangiformis Hoffm.; C. squamosa (Scop.) Hoffm., CC.; C. glauca Flk.; C. gracilis (L.) Willd., CC.; €. verticillata Hoffm.; C. pyzidata var. neglecta Mass. et chlorophea Flk., C.; C. fimbriata Var tubæformis (Hoffm.) Malbr., var. subulata (L.), CC. et Var: ochrochlora (Flk.); C. alcicornis (Light) Fr.; C. Flærheant Smrf., CC.; C. bacillaris Nyl., €.; C. macilenta Hoffm. ; C. coc cifera (L.) Willd., CC.; C. digitata Hoffm. Les Cladonia pre sentent ici de nombreuses formes ou variétés qu'il serait trop long d'énumérer. Ramalina pollinaria Ach., R. Usnea ceratina Ach., C. BOULY DE LESDAIN. — LICHENS DE LA FORÉT DE FONTAINEBLEAU. 553 Cetraria aculeata (Ach.) E. Fr., C. Platysma glaucum var. fallax (Web.) Nyl., C.; P. diffusum (Web.) Nyl., RR. Evernia prunastri (L.) Ach. cum apoth.; E. furfuracea (L.) Mann., R. Parmelia caperata (L.) Ach., CC.; P. trichotera Hue., C. et f. munda Harmand. RR.; P. dubia (Wul.) Schær., R.; P. revo- luta Flk., AC.; P. lævigata (Sm.) Nyl.; P. saxatilis (L.) Ach., CC. ; P. omphalodes (L.) Nyl., CC.; P. conspersa Ach., CC. (sur un morceau de fer) et var. stenophylla Ach.; P. Mougeoti Schær., C. ; P. incurva (Pers.) Fr., RR.; P. prolixa Ach., CG- P. fuliginosa (Fr.) Nyl., C.; P. physodes Ach., CC. Peltigera canina (L.) Hoffm., C.; P. polydactyla (Neck) Nyl. ; P. horizontalis Hoffm., R. Xanthoria parietina (L.) Th. Fr., RR. ; Physcia cæsia (Hoffm.) Fr., C.; Ph. ascendens Bitter., f. tenella (Scop.) B. de Lesd. RR. Umbilicaria pustulata Hoffm., CC. ; Gyrophora murina Ach., AC.; G. polyrrhiza (L.) Nyl. Caloplaca aurantiaca (Light) Th. Fr.; Rhinodina oreina (Ach.) Mass.; R. atrocinerea (E. Fr.) Krb.; Squamaria saxicola (Poll.) Nyl. ; Lecanora dispersa (Pers.) Nyl., R.; L. subcarnea Ach.; L. glaucoma Ach., CC.; L. polytropa f. illusoria Ach., C.; L. sulphurea Ach., C.; L. nitens (Pers.) Nyl., CC.; Hæma- tomma coccineum Krb.; Aspicilia cæsiocinerea (Nyl.) Arn. ; A. calcarea (L.) Krb., C.; Acarospora fuscata (Schrad.) Th. Fr., CC.; Sarcogyne simplex (Dav.) Nyl.; Ochrolechia parella (L.) Arn., C. Pertusaria leucosora Nyl., C.; P. areolata (Clem.) Nyl. Urceolaria scruposa (L.) Ach., CC. et f. bryophila Ach., CC. Blastenia ferruginea (Huds.) Krb.; Lecidea decolorans (Hoffm). Hi, EC. L. enteroleuca Ach.; L. fuscoatra Ach.; L. grisella Flk. ; L. rivulosa Ach.; Lecanactis premnea (Ach.) Wedd.; Buellia badia (E. Fr.) Krb.; B. saxorum Mass., CC.; B. punctiformis (Hoffm.) Mass. (sur un morceau de tuile); Rhizocarpon geogra- phicum (L.) DC., CC.; R. viridiatrum (Flk ) Krb., R.; Opegra- Pha confluens Ach. Endocarpon miniatum Ach.; E. hepaticum Ach. ~ 554 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1911. Verrucaria nigrescens Pers., C. Ephebe pubescens Fr., CC.; Spilonema pannosum Hy. Crocynia lanuginosa (Ach.) Hue., CC. Crocynia Hueana B. de Lesd.', nov. sp. Excavation d'un rocher de grés. M. l'abbé Hue, qui a tout particulièrement étudié les Grocynia (Lich. gen. Crocyniæ Mass. pleraque sp. juxta archetyp. specim. morpholog. ei anatom. descrips. A. Hue), a eu l'obligeance de m'envoyer les notes anatomiques suivantes : « Hyphæ 3-4 p. crasse, albidæ, laxissime im- plexæ, articulate, articulis longis, superficie scabridis, ramosæ, ramis anastomosantibus, reteque maculis nigris imparibusque efficientes, superne liberis incurvisque et in puncto vincturæ, denigratæ. » J'ai découvert ce Lichen le 18 juin 1910; au mois d'aoüt 1911, je suis retourné à l'unique station oü je l'avais recueilli, et n'en ai malheureuse- ment plus trouvé un seul exemplaire. Arbres. — Je ne cite que les espèces les plus intéressantes. Juniperus communis. — Calicium trichiale Ach.; Parmelia fuliginosa. (Fr.) Nyl.; P. glomellifera f. erytrophora Harm. ; Platysma diffusum (Web.) Nyl.; Pertusaria velata Nyl., AC.; Urceoläria seruposa (L.) Ach.; Lecideu flexuosa (Fr. Nyl., C.: Buellia punctiformis (Hoffm.) Mass. ; Catillaria synothea (Ach.) Th. Fr., C.; Crocynia lanuginosa (Ach.) Hue., CC. Pinus sylvestris. — Calicium chrysocephalum Ach. ; C. me- lanophæum Ach., C.; Platysma diffusum (Web.) Nyl.. C. das melia fuliginosa (Fr.) Nyl.; Psora ostreata (Schær.) Hoffm. CC.; Bacidia perpusilla (Lahm) Th. Fr. Thalle lépreux, cendré-verdâtre, peu développé. Apothécies de 0,9-1 mm. o diamètre, noires, d'abord planes immarginées, puis légèrement convexes. Epithécium olivâtre, thécium et hypothécium 1007 lores, paraphyses très cohérentes; spores courbes, longues de 20-27 sur 2-2,5 w., à cloisons peu distinctes. Nouveau pou la France. 1. Croeynia Hueana B. de Lesd. n. sp. — Thallus K + Rima C —, KC —, cæsio-albidus, spongiosus, lanuginosus, 4-9 mMm. Ibidus rosulas 10-15 mm. formans, laciniatus, intus homæomericus, à d et subtus concolor, sed in centro denigratus : laciniæ 0,9 mm. Eigen suberectæ et intus imbricatæ, compressæ, lateraliter ramos, ramis vii directis, connexis et noduloso crenulatis, ramis ultimis teretibus toru que. BOULY DE LESDAIN. — LICHENS DE LA FORÉT DE FONTAINEBLEAU. 555 Betula alba. — Evernia furfuracea (L.) Mann.; Parmelia omphalodes (L ) Nyl.; P. pilosella f. excrescens (Arn.) Hue; P. cetrata Ach.; P. trichotera Hue; Pertusaria velata Nyl. ; Bacidia arceutina (Ach.) Arn.; Arthopyrenia cinerella (Flot.) Oliv. Spores brunes 1-sept., longues de 21-24 sur 9-12 y. ; Cro- cynia lanuginosa (Ach.) Hue. III. — STATIONS DIVERSES DANS LA FORÊT. Evernia prunastri f. cærulescens Harmand : palissade de la Faisanderie; Cladina rangiferina (L.) Nyl. : au sommet des pieux de la palissade de la Faisanderie; Parmelia pilosella f. excrescens (Arn.) Hue : rochers du chemin des Artistes; P. revo- - luta Flk. : forme presque entièrement dépourvue de sorédies, rochers de la Salamandre; P. omphalodes var. panniformis f. cæsio-pruinosa Nyl. : rochers de la Samalandre; P. pertusa (Schrank) Schær. : rochers du chemin des Artistes; Lobaria scrobiculata (Scop.) Nyl. : rochers de la vallée de la Solle; Solo- rina saccata (L.) Ach. commun sur une centaine de métres, sur le talus de la route de Franchard, un peu au-delà de la Faisan- derie; Physcia ulothrix (Ach.) Nyl. : Carrefour de la Fourche, sur un Marronnier; K + R pourpre, par places, comme dans le Physcia obscura f. Hueana Harmand; Pannaria triptophylla (Ach.) Nyl. : base d'un Hêtre, route Louis-Philippe; Thelotrema lepadinum Ach. : commun sur un Hêtre mort, route Louis-Phi- lippe; Catillaria atropurpurea (Schær.) Th. Fr. : sur des Ormes, route d'Avon ; Lecanora glaucella Flot. : sur les Pins, rochers de la Salamandre ; Arthonia galactites Duf. : assez commun sur les Peupliers, route d'Avon ; Opegrapha cinerea nov. var. intermedia B. de Lesd. : sur un Chêne, route de Franchard. Thalle grisâtre, Un peu épais, rimeux. Lirelles noires, agglomérées par 3 à 10 en groupes étoilés. Epithécium olivâtre, thécium incolore, hypo- thécium brun-roux; spores fusiformes, 5-7-sept., longues de 21-33 sur 3,5 u. Spermogonies noires, très nombreuses; sper- maties courbes, longues de 12-15 sur 0,9-1 y. Par son thalle, | ses apothécies et ses spermaties, cet Opegrapha appartient à l'O. cinerea; il s'en éloigne par ses spores T-sept., qui le rapprochent de l'O. vulgata Ach. 556 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1911. M. W. T. Swingle prend ensuite la parole et résume ses recherches sur les Aurantiacées africaines et particulière- ment sur le nouveau genre ZZglopsis. Le travail de M. Swingle paraitra au complet dans le prochain fascicule des Novitates africance de M. Aug. Chevalier (Mémoire 8 d). M. Molliard fait la communication suivante : Réponse à quelques objections relatives à l'ac- tion de la pesanteur sur la répartition de certaines Algues unicellulaires à la surface des flacons de culture; PAR M. MARIN MOLLIARD. Dans une précédente Note' j'avais cru mettre en évidence l'action de la pesanteur sur la formation de certaines lignes dessinées par des Algues vertes unicellulaires, et en particulier par le Chlorella vulgaris, sur la paroi des flacons de culture. M. Lutz a, depuis cette Communication, rendu compte à la Société? d'observations relatives à la répartition d'Algues sur les parois d'un ballon incomplètement rempli d'un liquide nutritif, et de l'analyse des phénomènes décrits il conclut que Ja lumière joue dans la production des lignes verticales” le rôle principal; les arguments qu'il invoque ne m'ayant pas COn- vaincu, je demande à la Société la permission de revenir prete ment sur la question, d'abord pour répondre à quelques objec- tions théoriques, ensuite pour exposer le résultat de nouvelles expériences. 1. MoLLIARD (Marin), Une explication des lignes verticales dessinées par diverses Algues aquatiques dans des flacons de culture, Bull. Soc. bot. Fr., LVII, 1910, p. 319. | 2. LUTZ, A propos des lignes verticales dessinées par les Algues unicellu- dans des flacons de culture. Bull. Soc. bot. Fr., LVIII, 1911, p- 104. 3. Les seules que je veuille envisager ici, ce qui ne signifie pas m'associe aux autres points de la Communication de M. Lutz, et SP que je éciale- ment à l'explication donnée de la répartition des Algues aa OE ménisque; que la pesanteur soit incapable de l'expliquer, J Y sou volontiers, mais là encore ce n'est pas la lumière qui intervient. M. MOLLIARD. — RÉPONSE A DES OBJECTIONS SUR CERTAINES ALGUES. 557 Je rappelle que dans un tube à essais maintenu dans une position constante, l'axe du tube faisant un angle d'environ 45* avec la verticale, il se produit des stries de Chlorella suivant des plans verticaux sur la région opposée à la lumière incidente, c'est-à-dire la plus fortement éclairée; comme je m étais con- vaincu que sur la face où se constituaient ces stries la lumière était répartie suivant des zones d'inégale intensité parallèles à l'axe du tube (il suffit pour cela de recouvrir la surface du tube opposée à la lumière d'un papier translucide), j'en avais conclu que ce n'était pas à une inégale répartition de l'intensité lumi- neuse qu'il fallait rapporter les dessins en question, mais à l'action de la pesanteur. M. Lutz fait à cette maniere de voir les deux objections suivantes : Première objection. Dans le ballon où se développaient cer- taines Algues unicellulaires il apparaît des stries verticales au- dessus du plan équatorial. « Dans la portion du ballon qui est en surplomb, dit M. Lutz (p. 105), la pesanteur, si elle agissait seule, tendrait à faire tomber les Algues au travers du liquide nutritif et non à s'appliquer sur la paroi, ni surtout à y dessiner des lignes plutót que toute autre figure. » L'expérience tranchera tout à l'heure la question, mais pla- cons-nous pour l'instant avec M. Lutz au simple point de vue du raisonnement a priori : on peut concevoir en effet que les Algues sous l'influence de la pesanteur tombent purement et simple- ment au travers du liquide nutritif; alors le résultat serait trés simple : toutes les Algues seraient réunies au fond du ballon et ni la lumière ni aucun autre facteur ne saurait intervenir dans leur répartition sur une paroi où elles ne pourraient se main- lenir; mais on peut aussi bien admettre, on le doit méme, que les Algues en question se fixent sur la paroi du verre, par exemple par le fait d'une membrane plus ou moins gélifiée, et que lors de leur division les cellules se groupent dans un plan vertical en continuant à rester adhérentes à la paroi; cette pre- mière objection se réduit en somme à ne pas vouloir admettre qu'un escargot puisse se tenir sur une paroi en surplomb ou qu'une gelée quelconque puisse en effectuer la descente sans la quitter. Seconde objection. J'ai dit que, dans les conditions où j opérais, 558 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1941. je ne recevais sur la région du tube à essais opposée à la lumière que des bandes d'inégale intensité lumineuse paralléles à l'axe du tube; M. Lutz m'objecte qu'il a pu s'y produire des images verticales d'objets situés à quelque distance et, pour le démon- trer, mon contradicteur cherche à voir ce qui se passe, non pas dans un tube à essais comparable à celui dont je me suis servi, ce qui pourtant eüt pu paraitre s'imposer, mais dans un gros tube cylindrique de verre moulé; il interpose ce tube rempli d'eau entre l'oeil et des objets situés à une certaine distance et constate la formation d'images qui se déforment suivant la position du tube; ici encore je demande la permission de rap- peler le texte de M. Lutz (p. 107) : « Mettons d'abord le tube dans une position verticale. Les rayons lumineux émanés des objets visés viendront, aprés avoir traversé le tube, dessiner sur la rétine une image droite : dans ces conditions, en effet, le tube s'est conduit comme une série de lames à faces parallèles et s'est laissé simplement traverser par les rayons sans les dévier. » J'avoue ne pas comprendre comment un cylindre d'eau peu se comporter comme une série de lames à faces parallèles; et puis, si vraiment les rayons ne sont pas déviés, on est amené à des conséquences inattendues. Examinons, pour prendre le cas le plus simple, comment se comportent les rayons issus d'un point lumineux et contenus dans un plan perpendiculaire à laxe du cylindre d'eau; chacun de ces rayons se réfractera suivant la loi sin à — n sin r; à la sortie du cercle de section l'angle d'incidence sera égal à r et par conséquent l'angle fait par le rayon lumineux, à sa sortie dans l'air, avec le rayon du cercle sera égal à 4; il est donc aisé de voir que la déviation D du rayon sera D —2 (i-r); si nous admettons avec M. Lutz que D — o il en résulte que i — r, c'est-à-dire qu'on a n = 1; alors ce n'est pas d'eau, comme on nous l'avait dit, mais d'air que le tube est rempli, c'est le tube des Danaides! Je crains un peu que le raisonnement de M. Lutz n'ait été faussé par l'idée que le rayon réfléchi de l'air à l'intérieur d'un cercle d'eau doit tou- jours passer par le centre du cercle, ce qui constituerait UD oubli regrettable et de la loi de Descartes et des propriétés élémentaires du cercle; cette fois nous aurions r= 0 pour toute M. MOLLIARD. — RÉPONSE A DES OBJECTIONS SUR CERTAINES ALGUES. 559 valeur de ?, ce qui entrainerait n= co , valeur qui n'est pas plus satisfaisante que la précédente. Au surplus il est aisé, en refaisant l'expérience à laquelle fait allusion M. Lutz, de se rendre compte que l'image formée n'est pas droite dans tous les sens; elle l'est dans le sens vertical, mais elle est renversée dans le sens transversal; il suffit de dessiner sur une feuille de papier une fléche et de la regarder à travers un tube rempli d'eau et dont l'axe est parallèle à la fléche; on voit une fléche ayant sa pointe du méme cóté que la fléche-objet, mais si on a fait une petite encoche à droite dans cette dernière, l'encoche apparaîtra à gauche dans l'image. « Inclinons lentement le tube, poursuit M. Lutz (p. 107). L'image percue par l'œil va s'incliner en méme temps, mais beau- coup plus vite, de telle sorte que lorsquele tube sera horizontal, c'est-à-dire aura tourné de 90°, l'image sera complètement ren- versée, c'est-à-dire aura tourné de 180° : le tube se conduit à ce moment à la manière d'une lentille. » Comment le méme tube peut-il à la fois se comporter comme une série de lames à faces paralléles, puis à la maniere d'une lentille, comment assiste- t-on « au passage progressif de la vision directe d'un objet à son image », j'avoue humblement ne rien comprendre à ce phéno- méne optique. L'expérience relatée ci-dessus, dégagée de toute théorie, a pour objet de montrer que dans mon tube de culture incliné à 45° sur l'horizon il avait pu se produire des images verticales qui auraient été la cause des stries dessinées par le Chorella, et je dois dire ici que je n'aurais pas discuté les explications données à ce sujet par M. Lutz, l'auteur en ayant seul la res- ponsabilité, s'il n'y avait pas dans la communication à laquelle je réponds quelque chose que je considére comme plus grave à mon point de vue personnel. Dans une Note ajoutée pendant l'impression, note dont je n'ai eu nullement connaissance et qui fait allusion à une discussion orale ne figurant pas au Bulletin, M. Lutz me reproche d'avoir, au sujet des lentilles épaisses, des idées subversives que je n'ai jamais émises; j'ai dit, à la suite de la Communication de M. Lutz, qu'il fallait, dans les expé- lIences qui nous occupent, se garder de confondre les images réelles données par un cylindre d'eau avec les images virtuelles T. LVII. (SÉANCES) 36 560 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1911. qui ne sauraient agir sur le développement des végétaux, bien que le contraire ait été soutenu à ma surprise par un membre de la Société. Et à la suite de cette remarque, qui aurait pu paraitre superflue, M. Lutz écrit (p. 108) : « Au cours de la discussion qui a suivi cette communication, M. Molliard a contesté l'hypothèse que j'avais émise pour tenter d'expliquer par une intervention lumineuse la production de lignes verticales dans un tube maintenu horizontalement, en se basant sur ce fait que, d'aprés lui, il ne s'agirait que d'images virtuelles, et par conséquent, incapables d'influencer des orga- nismes phototactiques. « Cette interprétation ne me semble pas exacte; les lentilles biconvexes épaisses donnent lieu, comme les lentilles minces, à la production d'images réelles, ainsi qu'en font foi tous les traités de physique. En outre les milieux réfringents cylin- driques se conduisent comme des lentilles à trés court foyer. » Cela veut dire que j'ai soutenu, contre l'autorité de tous les traités de physique, et M. Lutz aurait pu dire contre l'observa- tion la plus banale, que les lentilles biconvexes épaisses sont incapables de produire des images réelles, et les milieux cylin- driques de se conduire à la facon de lentilles. Loin de moi cette pensée sacrilége, mais le point sur lequel j'ai attiré l'attention de M. Lutz, et sur lequel je suis obligé d'insister à nouveau c'est la distinction qu'il est nécessaire d'établir entre les images réelles et les images virtuelles données par des milieux réfrin- gents; il suffira à M. Lutz de refaire les expériences dont il nous parle pour s'apercevoir que les images fournies par son tube, dans les conditions où il opère, se déplacent avec l'œil de l'observateur, qu'il est impossible de les recevoir sur la paro! du tube ou à quelque distance de celle-ci sur un écran, qu'en un mot on a affaire à des images virtuelles, et j'ai le droit de m 'étonne! qu'après mon observation orale mon contradicteur n'ait pe? x la prudence élémentaire de se livrer à cette petite vérification: Un peu plus loin, à la vérité, M. Lutz nous dit quil a applique contre le tube cylindrique, en verre moulé, rempli d'eau, WP bande de papier photographique, le tube étant placé horizon talement (pourquoi pas à 45° sur l'horizon, comme an mes expériences?), à la distance de quelques mètres d'obje M. MOLLIARD. — RÉPONSE A DES OBJECTIONS SUR CERTAINES ALGUES. 561 queleonques; au développement on constatait une alternance de zónes verticales alternativement claires et obscures. J'ai refait cette expérience avec un tube cylindrique moulé rempli d'eau et j'ai en effet obtenu des bandes d'intensité lumineuse variable, mais je dois ajouter qu'elles étaient toujours, quelle que füt la position du tube, disposées perpendiculairement à laxe de ce dernier; elles proviennent sans aucun doute des inégalités de surface et d'épaisseur de la paroi de verre, car si elles sont invariables pour une méme région d'un tube lorsque la position de celui-ci, la nature et la distance des objets placés devant lui, restent constantes, elles varient, par contre, pour une méme inclinaison du tube et pour des objets invariables situés à une distance constante, lorsqu'on change le tube ou bien méme la région d'un tube unique. Je n'ai jamais au con- traire rien observé de semblable avec des tubes à essais; les stries longitudinales que présentent ces derniers ne peuvent, quoi qu'en pense M. Lutz, « fausser l'observation »; elles me paraissent simplement géner mon contradicteur parce qu elles créent des zónes d'intensité lumineuse trés variable à laquelle nous devrions voir le CAlorella. J'arrive à la seconde partie de cette communication, celle qui est relative à la réfutation expérimentale des objections qui ont été émises touchant l'action de la pesanteur sur la formation de stries verticales par le Chlorella vulgaris. 1. Stries verticales se formant sur la face exposée à la lumiere. J'en ai constaté la présence dans les flacons placés dans un coin obscur d'une piéce, à plusieurs métres de la fenétre éclairant celle-ci; de plus j'ai pu voir dans ce cas apparaitre des stries sur la partie bombée d'un flacon cylindrique, c'est- à-dire sur celle qui relie le corps au col du flacon. Une autre expérience a consisté à disposer un tube de culture de Chlorella incliné à 45° sur l'horizon dans une boite plate qui n'était ouverte et éclairée que par la face inférieure; il se formait alors des stries verticales, semblables à celles que j'ai Signalées antérieurement dans des tubes éclairés latéralement, et uniquement sur la région éclairée directement, c'est-à-dire sur la région inférieure. D'ailleurs M. Lutz nous dit dans sa Note qu'il en est bien 562 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1941. ainsi ; en effet, après avoir décrit ce qui se passe pour un ballon dans la région opposée à la lumiére, il ajoute : « Les mémes dispositions se retrouvent sur la face exposée à la lumière, mais avec moins d'intensité ». Cette remarque me parait, soit dit en passant, intirmer tout le reste de la Note, car de quelles différences d'intensité lumineuse, se manifestant par des stries verticales, et explicables par les raisons invoquées, peut-il étre question sur cette face de péné- tration de la lumière? 2. Stries verticales dans des tubes plus ou moins inclinés el situés dans des plans verticaux variables par rapport à la direction de la lumière. Pour répondre directement à une des objections de M. Lutz, j'ai fait ensuite une série de 12 cultures de Chlorella dans des tubes à essais; ceux-ci étaient maintenus à leurs extrémités par 3 tiges métalliques verticales fixées à une planche, de manière à ce que les 3 plans qu'elles déterminaient 2 à 2 fissent des angles de 60^; dans chacun de ces plans étaient fixés les tubes de culture faisantà leur tour avec la verticale des angles variant de 30° à 60°. Dans tous les tubes les stries observées étaient toujours situées dans des plans verticaux, c'est-à-dire qu'elles apparaissaient comme indépendantes de la direction de la lumiére par rapport à chacun des tubes. 3. Elimination du facteur lumière par le clinostat. Un système identique au précédent a été placé, en même temps qu'un flacon cylindrique vertical, sur la platine d'un clinostat à axe de rotation vertical et effectuant un tour en une heure environ. Le résultat a été le même que précédemment, avec cette seule différence, facile à prévoir, que les stries appe raissaient avec la méme intensité sur toute la moitié inférieure des tubes et sur toute la surface du flacon; et pourtant 1 chaque région a recu une quantité de lumière égale. 4. Cultures à l'obscurité. Enfin, bien que les expériences précédentes me paraissent suffisamment démonstratives, j'ai profité de ce que le Chlorella peut se développer à l'obscurité en présence de diverses substances organiques, telles que le glucose, pour effectuer une série de cultures semblables aux précédentes, mais maintenues B. HAYATA. — FOUGÉRE NOUVELLE DU GENRE DRYMOTÆNIUM. 563 à l'obscurité compléte; là encore j'ai observé les mémes stries verticales qui ne différaient de celles qu'on obtient à la lumiere que par leur plus grande finesse, due à un développement moins rapide de l'Algue. J'estime, en résumé, que la conclusion de M. Lutz (p. 109) : « L'hypothése d'une intervention lumineuse dans l'expérience de M. Molliard est donc parfaitement justifiée », n'est établie ni au point de vue théorique, ni au point de vue expérimental, et que je suis en droit de maintenir intégralement la teneur de ma précédente communication, que les nouvelles expériences, relatées ci-dessus, ne font que confirmer. Cette communication donne lieu à des observations de la part de plusieurs membres présents et en particulier de M. Lutz:. M. F. Camus résume la Note ci-après de M. Hayata : Sur une espéce nouvelle de Fougére du genre Drymotænium de Formose; PAR M. B. HAYATA. Le genre Drymotænium, auquel appartient la Fougère qui fait l'objet de cette Note, a été créé par M. T. Makino*, en 1901, dans le tome XV, p. 102, de « The Tokyo Botanical Magazine ». C'est, ou plutôt c'était jusqu'ici, un genre monotype, dont l'unique espèce, Drymotænium Miyoshianum T. Makino, avait été communiquée par M. le professeur M. Miyoshi sous le nom de Tænitis sp. *. : Le genre Drymotænium parait parfaitement valide et a été l'objet de bonnes figures de la part de M. T. Makino dans les Phanerogamæ et Pteridophytæ japonicæ *. Il diffère du genre 1: La réponse de M. Lutz, dépassant les limites accordées, d’après les tra- ditions du Bulletin, à l'exposé des réflexions faites en séance, paraitra Sous forme de communication originale dans le compte rendu d'une séance ultérieure (Note de la Rédaction). : E 2. MARINO (T.), Obervations on the Flora of Japan, loc. cit. (IT 3. Mivosni (M.), Tænitis sp. (Même Recueil, III, p. 351-353, tab. XIII). 4. MAKINO CES. Phanerogamæ et Pteridophytæ japonicæ iconibus illustratæ, l-2, tab. 56-58 (1901) 564 SÉANCE DU 27 OCfOBRE 1911. Vittaria par ses frondes articulées et ses nervures anastomo- . sées et réticulées; du genre Drymoglossum par ses frondes mono- morphes ; du genre Tænitis par ses frondes simples et non pennées. Je vais décrire ci-dessous une seconde espèce de Drymolæ- nium, originaire de Formose et qui m'a été aimablement communiquée par M. T. Nakai, lequel la trouva mélangée avec une autre espèce sur une feuille d'herbier que j'avais négligem- ment laissée de cóté. Je suis heureux de la lui dédier. Une comparaison avec le Drymotænium Miyoshianum montre que notre Fougere appartient bien au méme genre que celui-ci, mais qu'elle en diffère spécifiquement. Elle se rapproche du premier par ses sores linéaires situés entre les nervures et les Fig. 1. — Drymolænium Miyoshianum Makino: 1. Coupe transversale d'une par- tie sorifere des frondes. — 2. Coupe montrant l'épaisseur du tissu épider- mique à la face supérieure des frondes. bords de la fronde; ses nervures plates et dilatées ; les bords de la fronde infléchis; ses frondes très longues et linéaires; se stipes comparativement très courts. Elle en diflére principale- ment par les sillons sorifères légèrement excavés à l'intérieur, sur les parois latérales, de sorte qu'ils offrent sur leur section une cavité urcéolée; par ses nervures beaucoup plus plates z A face inférieure des frondes et légèrement sillonnées au milieu; par les bords beaucoup plus recourbés; par les sillons beaucoup plus étroits à la face supérieure des frondes; par les frondes comparativement courtes et larges; enfin, par un développe ment en épaisseur beaucoup moindre du tissu épidermique à z face supérieure des nervures. Dans le Dr. Miyoshianum, les sillons sorifères, sur une coupe transversale, sont campanulés et non urcéolés, et les nervures, sur la face supérieure, pP sentent un développement considérable du tissu épidermique- Un fait intéressant à noter est que ce nouveau Drymotæmum se rapproche plus que l'ancien des espèces du genre Vittaria: B. HAYATA. — FOUGÈRE NOUVELLE DU GENRE DRYMOTÆNIUM. 565 Le Drym. Nakaii n'a pas les paraphyses peltées et ses sillons sorifères sont beaucoup plus larges. Ces caractères en eussent fait un Vittaria, si ses frondes articulées n'eussent rendu impos- sible ce rapprochement. Voici la description de cette nouvelle espéce : Drymotenium Makino. Makino in Tokyo Bot. Mag., XV (1901), p. 102; Matsumura Jnd. Pl. Jap., I, p. 207; C. Christensen Jnd. Fil., p. 241. Species 2, Japonia et Formosa. Drymotænium Nakaii Hayata n. sp. Rizoma, ut videtur, supra truncos repens, teres, gracile, 1 mm. in dia- metro sectionis, subtus radices nigras, filiformes, numerosissimas, ramo- sas emittens, supra et a latere squamis imbricatis densissime obtectum ; squamis ovatis, lanceolatis, plerumque ad apicem valde cuspidatis acu- minatisque, ad basim leviter vel profunde cordatis plus minus peltatis vel non peltatis, 1-2 mm. longis, 0,5-4 mm. latis, fusco-nigricantibus, sub microscopio minute fusco reticulatis, reticulis rhomboideis, margine sub microscopio minute spinulosis. Stipites brevissimi, 0,5-1 cm. longi, nudi, subteretes, plus minus complanati, 1,5 mm. lati, depresso-rotundato- rhomboidei in sectione, fasciculis vascularibus duobus a centro disposi- tis. Frondes lineares, crassæ, semiteretes vel plus minus complanati utrinque attenuatæ, plus minus recurvæ, 14-15 cm. longæ, 3,5-4 mm. latæ, nitidæ, a supra medium sursum versus usque ad prope infra apicem sori- feræ, supra profunde sulcatæ, margine rotundato-obtusæ, subtus late cos- tatæ, costis prominentibus 1,5-2 mm. latis, in utroque costæ latere sul- catæ, sulcis latis, urceolatis in sectione, supra medium usque ad vicinum apicis soriferis; partibus inferioribus non soriferis, in sectione depresso- rhomboideis, in latere superiore emarginatis, 2,5 mm. latis, fasciculo vas- culari ad centrum solitario; inter quem et margines unus minor fascicu- lus positus; partibus frondis mediis non soriferis, in sectione 3,5 mm. latis, ad centrum fasciculo vasculari solitario; inter hunc et margines fasciculi minores 4-5 disperse positi; partibus superioribus soriferis in sectione T-formibus 4 mm. latis, 2 mm. altis, in latere superiore late emar- ginatis, brachiis utrinque descendentibus, columna ad basim dilatata truncata plus minus leviter emarginatis, poris inter brachia et columnam urceolatis, in ore plus minus contractis, fundo soriferis 3/4 mm. pro- fundis in ore 3 mm. latis; fasciculis vascularibus in centro costa prope sinum centralem solitariis etiamque in centro utriusque brachii 1. Spo- rangia cum paraphysibus intra sulcos dense fasciculata exserta vel in- clusa, obovata vel orbicularia, 0,25 mm. longa, annulis imperfectis uni- lateralibus, longe stipitata, stipitibus linearibus. Paraphyses lineares, in Speciminibus nostris non peltatæ. Sporæ semiellipsoideze, in facie tenuis- Sime costatæ, dorso rotundatæ, minute tuberculatæ. Has. : Formose : Kagi, Tappansha, regionibus montanis, leg. 7. Kawakami et U. Mori, oct. 1906 (n* 1860). 566 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 19411. Les faisceaux vasculaires sont ordinairement solitaires au centre des frondes, mais ils se disposent par paires au centre des stipes. Les ner- vures marginales sont ordinairement solitaires dans les parties soriferes des frondes; mais elles se trouvent dispersées en grand nombre dans les parties médianes de celles-ci. Les nervures réticulées dans cette espèce n'ont pas encore été observées par moi, le manque d'échantillons ne me permettant pas une étude plus détaillée. A en juger pourtant par les coupes diverses des frondes, nous pouvons bien décider qu'elles ont quel- ques nervures réticulées. En terminant, j'offre mes meilleurs remerciements à M. T. Nakai pour son aimable communication de cette intéres- sante Fougère. Explication de la planche XVIII. Drymotænium Nakaii Hayata, dessins faits d’après un échantillon des- séché. Fig. 1. — Plante de grandeur naturelle; les articulations des frondes se voient trés distinctement sur les rhizomes. Fig. 2. — Coupe dans une partie sorifère des frondes. Fig. 3. — Coupe dans la partie centrale (non sorifère) des frondes. Fig. 4. — Coupe dans la partie inférieure des frondes. Fig. 5. — Coupe d'un stipe. Fig. 6. — Écaille d'un rhizome. Fig. 7. — Réceptacle. Fig. 8. — Sporange. Fig. 9. — Deux spores. Fig. 10. — Tissu épidermique au milieu de la face supérieure des frondes. M. F. Camus dépose ensuite sur le bureau plusieurs Mémoires offerts à la bibliothèque par notre confrère M. de Toni, auquel la Société adresse ses remerciements. M. le Secrétaire général donne connaissance d’une lettre de M. l'abbé Coste, par laquelle notre confrère annonce à la Société qu'il a découvert le 17 juillet dernier, prés de Gavarnie, le rare Saponaria bellidifolia Smith, T n'avait pas été retrouvé dans les Pyrénées depuis LapeY rouse. M. l'abbé Coste donnera, dans une communication ultérieure, quelques détails sur cette découverte. M. Griffon fait la communication suivante : pul Boc. bot. de Er. D OVIT a911) ED XIX. À heyate dix. Drymotænium Nakaïi Hayata. ~} E. GRIFFON. — A PROPOS DE LA VARIATION DU MAIS. 56 A propos de la variation du Mais. Réponse à M. Blaringhem; PAR M. ED. GRIFFON. Dans la discussion qu'il fait des observations que j'ai présen- tées au sujet des variations chez le Mais, M. Blaringhem commence par déclarer qu'il résumera ce que divers auteurs étrangers et francais pensent de son travail sur cette Céréale. Mais ce travail est complexe et il n'est jamais entré dans ma pensée d'en faire a priori une critique d'ensemble ni surtout une critique concue, comme il semble le penser, dans un esprit de dénigrement. Je me suis appliqué principalement à cultiver les graines que M. Blaringhem a fait distribuer par le Service de la Culture du Muséum, à noter mes observations et ensuite à les apprécier. Je ne sais si les auteurs en question ont fait ce travail de vérification ; en tout cas l'argument d'autorité invoqué contre moi n'a, à mes yeux, aucune valeur, puisqu'il s'agit ici de faits certains que j'ai observés moi-même. I La question à laquelle M. Blaringhem s'est particulièrement attaqué est celle qui a trait à la valeur de la forme pseudo-andro- JJna. Je ne fais aucune difficulté pour reconnaitre que j aurais dà employer l'expression d'étam?nes avortées au lieu d'étamines tout court; c'est bien ces étamines avortées que j'ai toujours considérées et dont parlait M. Blaringhem dans sa Note aux Comptes rendus de 1906, non celles trés développées qui se trouvent sur le Mais de M. Chevalier par exemple et auxquelles je n'ai jamais pensé un instant. Ai-je besoin de dire que j'ai parfaitement compris les quelques lignes, d'ailleurs très claires, consacrées par Penzig au sujet de fleurs hermaphrodites qu on trouve soit sur la panicule mâle, soit sur l'épi femelle; mais, ayant rencontré sur certains épis de King Philip, par exemple, des étamines à anthères saillantes, des étamines plus petites, puis des étamines avortées, identiques à celles que décrit M. Blaringhem, jen ai conclu qu'il y avait tous les intermé- 568 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1941. diaires entre ces dernières et les étamines normales et qu'on ne pouvait prétendre, comme le fait mon contradicteur, qu'il s'agit d'organes inconnus jusqu'ici et d'une nature spéciale, d'autre chose par conséquent que d'étamines de Graminées et méme que d'étamines de Mais. Comme j'ai trouvé de semblables fails dans le pensylvanica et le precor, venus du Muséum et autofé- condés, dans d'autres Mais encore; comme un de nos confrères a vu de ces étamines avortées sur le Jaune gros en pays landais dans les parties basses et pas dans les parties hautes d'un champ; comme en 1907, alors que bien des graines étaient müres, il n'y avait aucun de ces organes à Grignon et en d'autres points, alors qu'il y en avait ailleurs, je ne puis pas ne pas conclure que le caractère pseudo-androgyna n'est ni nouveau, ni hérédi- taire, qu'il doit se produire de temps en temps, sur bien des variétés et, vraisemblablement, sous l'influence de conditions météorologiques ou culturales qu'on déterminerait sans doute aprés de nombreuses années d'essais en des terrains et sous des climats différents. Il M. Blaringhem déclare qu'il a cultivé 58 variétés de Mais dont 6 de la Maison Vilmorin et il pense que j'ignore ce fait; rien dans ce que j'ai écrit ne lui permet de faire cette hypothése d'ailleurs inutile. Il ajoute que les anomalies relevées par moi sont semblables à celles qu'il a constatées, à celles qu'a vues Krafft et par conséquent une foule d'observateurs et il est heu- reux de noter que je confirme ses résultats; mais je n'ai jamais eu l'intention de nier quoi que ce soit a priori. Seulement, € que nous avons vu tous les deux, en parfait accord, n'est pas précisément nouveau dans la science et la culture. K Je n'ai pas parlé des relations qui existent entre la sexualité et le mode de nutrition des bourgeons; cela ne faisait pàs perte du programme que je m'étais tracé et que j'ai rappelé au début; aussi bien ne suis-je nullement humilié de me voir relégué avec les auteurs qui ont décrit les anomalies du Mais sans chercher à se rendre compte de leur nature (ceci est inexact), ni de leurs causes. Du reste, étant donnés les cas trés nombreux dans lesquels des anomalies florales du Mais se produisent, sans E. GRIFFON. .— A PROPOS DE LA VARIATION DU MAIS. 569 blessure ni action parasitaire, il west pas facile d'établir le déterminisme de telles morphoses dans la nature; je suis loin d'être opposé aux études diverses qu'on peut faire sur ce sujet; je pense seulement que, d'une part, une longue pratique de la culture du Mais donnerait d'importantes indications et que, d'autre part, les résultats des recherches expérimentales faites jusqu'ici sont loin de pouvoir expliquer d'une façon satisfaisante les cas observés par les praticiens. En particulier, il m'est impossible d'expliquer en me basant sur les travaux de M. Bla- ringhem soit les anomalies observées dans mes cultures de Grignon, sans gelées et sans blessures, soit dans l'Argentine où, d'après mes renseignements, elles sont nombreuses et où les gelées atteignent parfois le Maïs très jeune et non plus à ce moment précis, favorable à la variation, qui aurait été fixe expérimentalement; en outre je me permets de douter que le fait d'avoir des épis latéraux femelles et mâles et des panicules terminalèés mâles et femelles en solutions nutritives riches ou pauvres (ce qui est connu depuis longtemps) ou après torsion des axes, ait fait faire un grand pas à la question du détermi- nisme sexuel en général. Mais, je le répète, je ne me suis pas pré- occupé de cet important probléme et je n'en parle ici que parce que M. Blaringhem y a fait allusion dans sa réponse. HI M. Blaringhem pense qu'il est difficile d'attribuer la valeur de « recherches: expérimentales » à ce que j'ai fait sur le Mais : je n'habite pas à côté de mon champ d'essais; mon compte rendu est vague; je poursuis la solution de problèmes déjà résolus. Mettons que pour M. Blaringhem ces recherches n'aient aucune signification; dans ce cas il était inutile de prendre la peine de les réfuter longuement. Eh bien non, le lecteur peut être assuré que mes recherches sont faites avec grand soin et surveillées jour par jour par un aide compétent et par moi qui vais chaque semaine à Grignon et y passe le temps voulu; elles sont certai- Dement faites avec autant de conscience que celles de mon Contradicteur. Pourtant je veux bien dire que je ne béche pas moi-même mon jardin et que je ne regarde pas mes plantes 570 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1941. heure par heure, ce que ne fait probablement pas non plus M. Blaringhem qui habite comme moi Paris et a, comme beau- coup d'autres, ses champs d'expériences ailleurs que dans la capitale. LV Une question que j'aurais étudiée sans savoir qu'elle était réso- lue et qui témoigne chez moi d'une certaine inexpérience (!) est celle qui a trait à la stérilité du Mais par suite d'autoféconda- tion. J'avais bien lu dans la thèse de M. Blaringhem (1907) cette phrase : « Quelques auteurs (Mac Cluers, Fruwirth, 1903) « déclarent que le Mais est stérile par la stricte autofécondation. « Correns, dans son remarquable mémoire sur la xénie (1903), « ne semble pas admettre cette opinion et mes expériences « montrent que cette loi n'est pas vérifiée pour toutes les variétés « de Mais. » Somme toute j'ai vu dans tout cela l'incertitude complète et j'ai cherché à me faire une opinion personnelle; c'était mon droit et même mon devoir. Le præcox alba et le præcox, qui sont des plantes naines dérivées du pensylvanica, se sont comportés différemment; le præcox alba, qui est une plante dégénérée, autofécondé où non, s'est montré stérile en 1910: voilà un fait indéniable. Le præcox aulofécondé ou non a été fertile et rien n'autorise M. Blaringhem à prétendre pour soutenir sa cause que je nal pas pris les précautions d'isolement strict; ce serail trop facile d'avoir raison dans ce cas. J'affirme catégoriquement que les précautions ont été trés bien prises pour les deux plantes, mais que les résultats obtenus ont été différents. A quoi cela tient-il? Peut-être à ce que l'alba est une plante faible qui se maintient difficilement; on a vu des choses sem- blables en horticulture. Par suite de ce fait il m'a été impossible de dire si les grains jaunes nés les années précédentes dans les épis de l'alba étaient dus à la xénie ou la dégénérescence, c'est-à- dire au retour à la forme mère, præcox, ou ancestrale, pensyl- vanica. Je ne vois aucune faute dans un pareil raisonnemen qui a été tenu par bien d'autres personnes que par moi et je n trouve nullement que j'ai méconnu les fameux principes de la conservation des races pures de Mais. E. GRIFFON. — A PROPOS DE LA VARIATION DU MAIS. 571 V Ces variétés précoces, ai-je dit, sont des avorlons, sans valeur pour la région de Grignon. Rien de plus exact et je doute fort qu'on les y répande jamais. Tel n'est cependant pas l'avis de tous, dit M. Blaringhem; cela est bien possible, mais je ne puis que confirmer ce que j'ai avancé à ce sujet; toutes les personnes de ma connaissance, botanistes ou praticiens, qui ont cultivé ces plantes, sont unanimes à penser comme moi. YE Giard et M. Blaringhem auraient été surpris de voir que les graines de Mais développées sur les panicules mâles étaient capables de germer. Si Giard, dont l'érudition était cependant grande, avait parcouru les Annales de l'Agriculture française, il y aurait vu qu'en lan V, M. Saint-Genis, cultivateur à Pantin, avait décrit les monstruosités du Mais et, mieux que cela, étudié leur hérédité; Krafft, dont la bibliographie est presque exclusivement. de langue allemande, ne le mentionne pas; M. Blaringhem non plus, et cela bien à tort, car ce tra- vailleur modeste était bon observateur; il avait vu que les grains venus sur panicule mâle se rencontraient fréquemment dans ses cultures; ces grains que l'on soupconnait, dit-il, de n'étre pas féconds ont été semés par lui et ont produit des épis ordinaires. M. Blaringhem, en expérimentant dans ce domaine, étudiait, comme il me le reproche plus haut et à tort du reste, un probléme résolu et cette fois non depuis quelques années, mais bien depuis un siècle; cependant je ne songe pas à lui en faire grief, car en Biologie, il est bon parfois d'étudier à nou- veau les problémes dits résolus. VII M. Blaringhem déclare que, M. de Vries lui ayant conseillé de limiter son étude à quelque lignées bien définies, il a évité des difficultés qui enlèvent à mes observations une partie de leur Valeur scientifique. Je ne vois vraiment pas du tout la preuve 572 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1911. de cette affirmation. Je n'ai nullement, comme il le prétend encore sans la moindre raison, ignoré la facon d'opérer en ce qui concerne ses cultures de porte-graines dans le Pas-de- Calais et ses cultures de contróle dans la banlieue parisienne. C'est précisément à cause de cela que j'ai toujours admis que les graines distribuées chaque année par le Muséum provenaient de la récolte de la saison précédente faite par M. Blaringhem dans le Nord sur des pieds de race pure et qu'elles constituaient le matériel voulu destiné aux vérifications annuelles à Bourg-la- Reine et ailleurs. Il est bien probable que tous ceux qui, comme moi, ont expérimenté avec ce matériel ont eu la même pensée. Maintenant on nous dit que toutes les graines distribuées proviennent de la récolte de 1906. Comment M. Blaringhem nous a-t-il laissés dans cette erreur, pour nous inévitable? Comment nous a-t-il envoyé, en 1910 par exemple, des graines àgées de quatre ans, ce qui ne se fait jamais dans la pratique agricole? Si les choses se sont bien passées ainsi, je n'ai toujours rien à modifier dans ce que j'ai dit plus haut, sinon que peut-étre les vieilles graines de praecox alba donnent des plantes stériles. Quant au pseudo-androgyna, les graines de 1906 n'ont pas donné chez moi et en certains autres endroits, en 1907, de plantes à étamines avortées, alors qu'elles en ont donné en 1910; la conclusion que j'ai formulée plus haut au sujet de cette plante reste donc entière. En outre je ne vois pas du tout en quoi le fait de cultiver, éloignées et en supplément, des plantes de la collection Vilmorin, peut influencer les résultats dont il vient d'étre question. J'estime au contraire qu'il m'a servi à appré- cier bien des choses, la valeur systématique du pseudo-andro- gyna, par exemple, la production d'anomalies sans bles- sures, etc. D'autre part, l'importance, la configuration et la nature du domaine de Grignon, réalisent des conditions expe rimentales bien supérieures, pour l'étude du Mais, à celles que fournit le petit village du Pas-de-Calais où M. Blaringhem cultive ses porte-graines. Enfin, si les graines de præcox alba récoltées en 1906 sur des pieds livrés à la fécondation croisée dans la région du Nord et semées à Grignon en 1910 ont donné des plantes stériles à la E. GRIFFON. — A PROPOS DE LA VARIATION DU MAIS. 513 premiére autofécondation, cela est en contradiction avec l'opi- nion courante que, sans la moindre raison, M. Blaringhem m'accuse de méconnaitre' et d’après laquelle il faut de trois à cinq générations autofécondées pour arriver à la stérilité; du reste, comme je l'ai dit plus haut, les pieds fécondés par leurs voisins ont été, eux aussi, stériles, alors que le contraire a eu lieu pour le precoz. VIII Ces graines de 1906, distribuées par le Muséum, m'avaient donné en 1907 des pensylvanica d'une part, semi-præcox et peudo-androg na d'autre part, trés peu différents; mais, en 1909 et 1910, la différence m'a paru absolument nulle et j'en ai conclu que les deux derniers étaient retournés au type dont ils dérivent. Il n'y a rien là qui doive surprendre et, à Grignon où tout a bien müri en 1910, c'est un fait absolument certain. Quant au præcox, j'ai constaté que deux pieds venus de graines de Grignon étaient plus allongés que les autres et se rappro- chaient un peu du pensylvanica. Est-ce un retour vers cette forme? C'est un probléme qu'on peut se poser et que je ne trouve pas du tout absurde. Chaque fois qu'on éprouve une variété nouvelle, il y a lieu de se demander si elle ne peut pas retourner au type. J'ai ajouté que le semi-præcox et le pseudo- androgyna ne présentaient aucun intérêt marqué, car nous avons des variétés qui mürissent mieux leurs épis; voilà encore un fait agricole, spécial ou non à ma région, et qui est indiscu- lable. Nous sommes habitués aux plantes nouvelles qui doivent faire merveille dans la culture et dont on ne s'occupe plus au bout de quelques années. IX Je constate que dans sa réponse M. Blaringhem n'a pas parlé de ce que j'ai écrit sur l'origine du Mais, à savoir que ce qu il en à dit et qui ne présentait rien de nouveau ne lui permettait 1. Cette persistance à supposer, sans motifs sérieux, qu'on n'a ni lu ni vom tel auteur est inadmissible dans une discussion purement scien- ique, 574 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1911. pas d'admettre comme démontré que le Mais est une forme monstrueuse de Téosinte propagée par les soins de l'homme. Ses travaux sur le Mais ne nous donnent donc nullement les moyens de reconstituer avec certitude, comme il le prétend, l'évolution du genre Zea; c'était cependant là une de ses conclu- sions importantes et je persiste à la tenir pour non établie. ; X Les mutilations engendrent des monstruosités, c'est entendu; mais ces monstruosités existent aussi sans blessures et l'émi- nent praticien anglais auquel je faisais allusion dans ma Note déclare que chez les plantes qu'il a cultivées pendant plus de quarante ans elles ne se maintiennent pas; cette opinion qui, dit-il, est celle de tous ses confrères, n'est tout de méme pas insignifiante. Sageret rapporte qu'au commencement du siècle dernier on admettait que des graines peu mûres et venues de regain donnent assez souvent des plantes faibles, naines, hâtives et quelquefois panachées; mais il dit des plantes, non des variétés stables. Il ajoute avoir observé que, de graines atrophiées de Coloquinte, il naquit des individus panachés, que de petites graines de Seigle, peu mûres et provenant du sommet d'un épi maigre, dérivèrent des pieds panachés et méme albinos. Je rappro- cherais volontiers de ces faits ceux observés par M. Blaringhem à l'aide de ses mutilations, tout en faisant les réserves voulues sur l'hérédité des anomalies et monstruosités produites. Les caractères de ces formes dérivées dont je me suis occupé ne sont pas de vraies eréations; au reste M. Blaringhem reconnait maintenant ne pas avoir « créé au sens propre du mot des types réellement nouveaux, ni changé en quoi que ce soit l'avenir de l'espèce »; il pense que les mutilations ont pu seule- menl « hàter l'apparition de variétés qui ont déjà été sur le point de se former et qui se seraient formées quelque jour ? (comment le prouver??), que les variétés qu'il a obtenues sont nouvelles en ce sens qu'on ne les a pas décrites avant lui. Cette conception de formes nouvelles n'est évidemment pas celle qu'admettaient nombre de personnes chez lesquelles règne la « confusion » dont j'ai parlé et que raille M. Blaringhem : pour ct E. GRIFFON. — A PROPOS DE LA VARIAMON DU MAIS. 57 ces personnes il s'agissait bien de variétés et mème d’espèces n'ayant jamais existé et c'est là une tout autre affaire. Car il est évident qu'on n'a pas encore décrit tout ce qui est, surtout en ce qui concerne les caractères tératologiques et ataviques, les seuls qui, selon Ettingshausen et Krasan, P. Becquerel, etc., apparaissent chez les plantes à la suite de blessures. Enfin, de ce qu'on obtient des plantes à caractères ataviques ou tératologiques (plantes naines, plantes plus hâtives, etc.), dans une espèce cultivée comme le Zea Mays, de quel droit affirme-t-on que les traumatismes qui sont la cause efficiente du phénomène constituent un facteur érès important de l'évolution des formes végétales? Evidemment si l'on entend par cette expression la production des formes dont je viens de parler et qui rentrent manifestement dans le Zea Mays, on a raison et encore dans une mesure qu'il faudrait déterminer, car, comme je l'ai dit, nombre de ces formes apparaissent souvent sans blessures; mais si l'on entend comme tout le monde l'évolution des végétaux, la genèse des espèces, le transformisme, on tire des résultats obtenus une conséquence qu'ils ne comportent nul- lement. Comme on le voit, les conclusions que j'avais formulées dans la Note qui a. été discutée par M. Blaringhem restent entières et les explications que je viens de donner ne font que les compléter et les éclairer. Avec la réponse de M. Blaringhem et ses travaux sur le Mais, avec ma Note et la présente réponse, le lecteur possède, je pense, les éléments suffisants pour se faire une opi- mon sur les points du débat que j'ai cru devoir soulever, exclu- sivement dans un but qui intéresse à la fois la biologie végétale et la pratique agricole ?. 1. D'ailleurs le Maïs est un bien mauvais matériel d'études pour toutes ces questions; et cela non seulement à cause de la fécondation croisée, Mais encore et surtout en raison de son polymorphisme et de sa grande variabilité, " 2. Au surplus je crois fermement qu'il était nécessaire d'ouvrir une ISCussion sur ces questions de la mutation, de la production de variétés et espèces nouvelles par traumatismes. La séance de la Société française de Philosophie du 18 mai 1911, les récents ouvrages de Le Dantec et de Rabaud par exemple, prouvent surabondamment que l'accord est loin d'étre fait sur elles. Je ne pense pas, et je ne suis pas le seul, que la cul- ture tire jamais grand profit des traumatismes (on s'en serait sans doute déjà aperçu depuis longtemps), ni que ceux-ci fassent faire de grands pro- T. LVI. i (SÉANCES) 37 516 : SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1911. M. Blaringhem prend la parole pour la réponse ci-des- SOUS : Note sur la seconde communication de M. Griffon relative aux variations du Maïs; PAR M. BLARINGHEM. Je désire ajouter quelques mots à la communication de M. Griffon. Je fais remarquer que, pour justifier la Note que j'ai déjà discutée à deux séances de Société botanique de cette méme année ', M. Griffon répond par des affirmations, par des séries d'observations et non par des faits. Il y en a plusieurs sur lesquels j'ai demandé des explications complémentaires. M. Griffon a-t-il réellement obtenu, comme il l'a prétendu, des épis de Zea Mays praecox avec étamines ou méme avec stami- nodes? Il serait intéressant qu'ils fussent présentés à la Société. J'en ai encore cherché en vain cette année 1911 sur plus de 1000 plantes de cette espèce. M. Griffon a-til cultivé des hybrides du Zea Mays praecox ou des retours du Zea Mays præcox au Mais de Pensylvanie? J'ai eu en culture cette année la seconde génération d'une hybridation entre ces deux espèces et j'ai obtenu des plantes faisant retour, en partie, aux deux espèces parentes; mais beaucoup d'entre elles sont stériles, d'autres partiellement sté- riles, d'autres offrent une mosaïque de caractères des parents, modes d'hérédité qui sont tous en faveur de la distinction, comme espèces élémentaires, du Zea Mays praecox Blaringhem et du Zea Mays pensylvanica Bonafous. Il serait intéressant de savoir comment se comportent les hybrides ou les résultats de croisements par vicinisme dont a parlé M. Griffon. En ce qui concerne la parenté du genre Zea avec le genre Euchlæna, dont M. Griffon discute la valeur, je tiens à déclarer grès au transformisme; mais je puis me tromper et il ne m'en coûterait certes rien de changer d'opinion si des faits ultérieurs venaient prouver irréfutablement que la Génétique a maintenant à sa disposition un Ins trument nouveau qui lui permettra d'améliorer plus facilement les plantes s : : å ; 1o Vorigine cultivées et de contribuer à solutionner le grand problème de l'origi? des espéces. 1. Voir ce méme Bulletin, p. 251 à 260 et p. 299-309. COSTE ET SOULIÉ. — PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. 517 que je conserve à ce sujet l'opinion que j'ai émise en 1907 et que des auteurs américains, dont la compétence est connue, qui ont cultivé des représentants nombreux de ces deux genres, adoptent cette opinion. M. Montgomery‘ en 1906, MM. E. M. East et H. K. Hayes? en 1911, ont adopté cette hypothése qui est aussi celle de M. Harsberger, professeur de botanique à l'Université de Berkeley (Californie). Enfin, je me permets d'attirer l'attention de la Société sur un petit livre que je viens d'offrir à la Bibliothéque ayant pour titre : Les transformations brusques des êtres vivants. Dans ce livre, je décris et je discute en détail des cas de mutations connus actuellement dans les deux règnes animal et végétal, j'ai insisté tout spécialement sur quelques cas qui se sont produits en France, qui ont été étudiés par des savants frangais et sur lesquels tous les membres de la Société peuvent facilement acquérir une opinion personnelle en consultant les ouvrages de la Bibliothèque, ou encore ceux de la bibliothèque du Muséum d'histoire naturelle. J'ai eu soin de décrire une bonne partie de mes expériences personnelles sur le sujet, celles sur le Mais en particulier. J'attire l'attention des lecteurs de cet ouvrage sur le chapitre vi, intitulé Le vicinisme et les retours ataviques, où j'ai examiné avec quel- ques détails les causes d'erreurs qui sont à craindre dans les expériences avec le Mais et dont la connaissance permettra de mieux juger de l'intérét des discussions soulevées récemment au sujet des mutations de cette plante. Plantes nouvelles, rares ou critiques Suite ;° PAR MM. LES ABBÉS COSTE ET SOULIÉ. X Thymus aveyronensis (T. vulgaris X< Serpyllum) Coste et Soulié in Bull. Soc. bot. Fr. 44 (1897), p. cxu. zm Ce Thymus hybride ne nous était connu l'année de sa publication, en 1897, 1. MoNTGOMERY (M.), What is an ear of Corn? Pop. Sc. Mont., 1906, p. 55-62. 2. East and Haves, Inheritance in Maize. Contribution fr. the Laboratory of Genetics, Harward University, n° 9. 3. Voir plus haut, p. 533. 518 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1911. que dans deux localités du département de l'Aveyron, à Pinet sur la rive droite du Tarn, et à la Mouline prés d'Arnac. Nous l'avons rencontré depuis dans deux autres localités de l'arron- dissement de Saint-Affrique, aux environs de Brusque, et à Rials, commune de Mélagues. Nous l'avons pareillement observé, non loin de cette dernière station, à Serviès, dans l'Hérault. Notre correspondant de l'Ardéche M. J. Revol nous en a adressé de beaux exemplaires récoltés dans ce département à Saint-Julien- du Serre. Enfin notre regretté confrère M. Albert l'a indiqué à Ampus, bois de Lagnes, dans le Var. Dans toutes ces localités, le Thymus aveyronensis croit en société avec le Th. vulgaris L. et le Th. Serpyllum L. (sensu stricto) — var. typica Beck; var. sylvicola Briquet; Th. sylvicola Rouy. x< Thymus vivariensis Coste et Revol in J. Revol Catal. pl. de l'Ardèche (1910). — Trés voisin du Th. aveyronensis, ce nouvel hybride a pour parents le Th. vulgaris L. et le Th. Chamzdrys Fries, Gren. et Godr., Beck et auct. plur. Cette derniére espéce est abondante dans une région de l'Ardéche caractérisée par la prédominance du grés du trias. C'est sur ce terrain qu'ont été récoltés les exemplaires du Thymus dont M. Revol a bien voulu nous confier l'examen et que nous nommons conjointement Th. vivariensis. M. Revol l'a observé dans les localités suivantes, situées entre 300 et 400 m. : « Vallon du Jumel : d'Ucel à Saint-Julien-du-Serre. Vallon du Luolp : Saint-Julien-du-Serre, Vesseaux, Saint-Privat, Saint-Sernin, Vogüé. Bassin de l'Ouvèze et Côte du Rhône. » En voici la description. , Sous-arbrisseau de 20-40 cm., d'un vert grisâtre, à odeur de Th. vulgaris; tiges étalées ascendantes, souvent radicantes dans le bas, formant m petit buisson lâche ; rameaux rougeâtres, tomenteux tout autour; feuilles assez grandes, épaisses, larges de 3 à 4 mm., ovales ou oblongues, obtuses, brusquement atténuées, alvéolées en dessus, glabrescentes où pubescentes, un peu roulées aux bords, peu ou point ciliées à la base; fleurs rosées ou blanchâtres, en têtes arrondies et verticilles plus 07 moins rapprochés; corolle assez grande, plus ou moins velue; calice velu, à dents. longuement ciliées de poils blancs, à lévre supérieure trifide Jusqu au tiers environ de sa longueur. — Mai-juillet +. 1. x Thymus vivariensis Coste et Revol. — Suffrutex 20-40 cm. altus, griseo virescens, Thymi vulgaris odorem referens; caules patenti adscen- dentes, ad basim sape radicantes, laxe dumosi; rami rubelli, circumcire? iomentosi. Folia sat magna, crassa, 3-4 mm. lata, ovata aut oblonga, obtusa, COSTE ET SOULIÉ. — PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. 579 Il diffère du Th. vulgaris : par ses tiges moins ligneuses, moins épaisses, plus ou moins décombantes, formant un buisson lâche; ses feuilles plus vertes, plus grandes, presque planes, à bords faiblement enroulés, plus nettement nervées et à peine tomen- teuses en dessous, souvent un peu ciliées à la base, les florales non différentes des autres; ses fleurs plus grandes, son calice à lèvre supérieure trifide et non brièvement tridentée. Il s'éloigne du Th. Chamædrys : par son odeur bien prononcée de Th. vulgaris ; ses tiges ligneuses assez épaisses et robustes, for- mant buisson; ses rameaux courtement velus tout autour et non glabres ou à pubescence bifariée; ses feuilles d'un vert grisátre, plus petites, plus épaisses, à bords enroulés, plus ou moins tomenteuses au moins en-dessous, peu ou point ciliées à la base; son calice hérissé, rude, à lèvre supérieure moins profondé- ment trifide. Dans le Catalogue des Plantes du Var de MM. Albert et Jahandiez (1908), p. 377, nous lisons : « X? Th. nitens Lamotte. — Th. vulgari »« Chamædrys Albert. Ampus, dans les bois de Bargeaude (Albert). » Il est possible que la plante d'Ampus, que nous ne connaissons pas, soit notre Th. vivariensis. Mais ce que nous ne pouvons admettre c'est l'identification du Th. vulgaris >X< Chamædrys avec le T. nitens Lamotte. Celui-ci n'est pas un hybride, mais une excellente espèce des Cévennes siliceuses, dont elle couvre abondamment les pentes méridionales, le plus souvent à l'exciusion du Th. vulgaris. Nous connaissons aujour- d'hui le Th. nitens dans l'Hérault, le Gard, l'Aveyron, la Lozère et l'Ardèche. X Brunella Giraudiasii (B. alba X hastæfolia) Coste et Soulié. — Le premier qui a mentionné ce nouvel hybride nous parait être le zélé directeur de l'Association pyrénéenne, qui n'était pas encore fondée. Dans ses Notes critiques sur la flore ariégeoise publiées dans le Bulletin de la Société d' Etudes scien- tifiques d'Angers, année 1889, p. 43, M. Giraudias écrivait : abrupte attenuata, supra alveolata, glabrescentia aut puberula, ad mar - Sines convoluta, ad basim haud vel vix ciliata. Flores rosei aut albidi, in "apitula rotundata et verticillos + approximatos congesti; corolla sat magna, +- velutina; calyx velutinus, dentibus pilis albis longe ciliatis Instructis, labio superiore circiter ad tertiam longitudinis partem trifido. Sep- . SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1944. « Brunella hybrida mihi. — Le Pech, à Foix ; Surba. — Plante intermédiaire entre les B. alba et grandiflora dont elle est sûrement un hybride. Elle offre des caractères intermédiaires entre les deux espèces se rapprochant davantage de lune ou de l'autre. Les variations de couleur que présente la corolle font naître immédiatement le soupçon d'hybridité. » Dans les exsiccata de l'Association pyrénéenne, M. Giraudias a distribué plus tard son B. hybrida, et nous en possédons quel- ques exemplaires originaires des environs de Foix et de Surba. Leur caractère hybride est incontestable. Mais si le B. alba est l'un des parents, l'autre n'est point le B. grandiflora Jacq. Ce prétendu B. grandiflora, que nous avons reçu de ces mêmes localités, est sans aucun doute le B. hastæfolia Brot. (B. pyre- naica Philippe, B. Tournefortii Timb.-Lagr.), excellente espèce, restée longtemps confondue avec le B. grandiflora, et largement répandue non seulement en Espagne et en Portugal et dans toute la chaine des Pyrénées, mais aussi dans les Cévennes siliceuses et dans toute l'étendue du Massif central. D'un autre côté, la dénomination de B. hybrida Gir. ne sau- rait étre conservée, Knaf ayant dés 1864 donné ce nom à une autre Brunelle issue du croisement du B. alba avec le B. vulgaris (B. intermedia Link). La création d'un nom nouveau s'impose donc, et celui que nous avons adopté nous parait heureusement choisi, car il a l'avantage de rappeler le souvenir d'un confrère qui non seulement a le premier reconnu le caractère hybride de celte Labiée, mais qui, depuis plus de vingt ans, rend aux bota- nistes les plus grands services, en répandant à profusion dans les herbiers les plantes les plus intéressantes de tous les pays. Le B. Giraudiasii n'est pas particulier aux Pyrénées arié- geoises. Nous l'avons nous-mêmes observé le 3 août 1907, pen- dant la Session de la Société, dans le haut Aragon, sur les coteaux de la célèbre vallée d'Arassas; mais le temps nous fit alors défaut pour l'étudier vivant. Nous en avons rencontré des exemplaires bien caractérisés dans l'herbier de Jordan de Puyfol, botaniste du Cantal, qui les avait lui-méme récoltés dans sa pro- priété de Courbelimagne, où les parents ne sont pas rares. Seulement cet observateur n'avait point soupçonné leur nature i COSTE ET SOULIÉ. — PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. %84 bâtarde, et les avait rattachés au B. grandiflora comme var. pinnatifida. Enfin tout récemment, le 48 juin 1911, l'un de nous herbori- sant dans les Cévennes de l'Hérault, en compagnie de M. l'abbé Guichard, curé d'Hérépian, et de M. Pagès, instituteur à Saint-Lau- rent-des-Nières, a découvert parmi les parents, dans une châtai- gneraie au-dessus de Graissessac, une belle colonie du B. Girau- diasii. Ce sont principalement les exemplaires de cette localité qui ont servi à rédiger la diagnose comparative suivante de l’hybride et de ses ascendants. Brunella alba. Plante velue-grisâtre, subtomenteuse, à sou- che courtement ram- pante. Feuilles basilaires assez étroites (6-15 mm. de large), oblongues- elliptiques, plus ou moins atténuées à la base, les caulinaires dentées-laciniées ou Pennatifides, la paire Supérieure entourant l'épi floral. . Fleurs d'un blanc Jaunátre, rarement TOSÉes, en épi assez petit. Calice verdátre ; lévre Supérieure à 3 dents Courtes, inégales, les latérales lancéolées- aiguës, la médiane Plus large, ovale, tronquée-apiculée: 1è- vre inférieure bifide Jusqu'au milieu. B. Giraudiasü 1. Plante velue-grisátre à souche assez longue ment rampante. Feuilles médiocres, larges de 10-20 mm., ovales-oblongues ou oblongues, élargies et tronquées ou arrondies à la base, parfois hastées, les caulinaires souvent dentées-laci- niées ou pennatifides, à paires écartées, la supé- rieure ordinairement éloignée de l'épi. Fleurs d'un bleu violet plus ou moins mélangé de blanc, en épi assez gros. Calice un peu rougeà- tre ou verdátre; lèvre supérieure à 3 dents bien prononcées, pres- que égales, triangu- laires-aigués ; lèvre infé- rieure bifide jusqu'au tiers ou un peu au-delà. B. hastefolja. Plante velue mais verte, à souche longue- ment rampante. Feuilles grandes, larges de 20-35 mm., ovales, élargies et tron- quées ou un peu en cœur à la base, dentées et le plus souvent hastées, les caulinaires à paires trés écartées la paire supérieure tou- jours éloignée de l'épi. Fleurs d'un beau bleu violet, en épi trés gros. Calice plus ou moins rougeâtre; lèvre supé- rieure à 3 dents très prononcées, égales, triangulaires-aiguës; lèvre inférieure bifide seulement jusqu'au tiers ou au quart. 1. X Brunella Giraudiasi (Brunella alba x hastæfolia) Coste et Soulié Sp. nov. — Planta velutino grisea, caudice longiuscule repente. Folia otra, 10-20 mm. lata, ovato oblonga vel oblonga, ad basim dilatata truncata ve] rotundata, interdum hastata, fol. caulinaria sæpe dentato àciniata ve] pennatifida, alia ab aliis distantia, folio supero plerumque Brunella alba. Corolle assez petite (12-15 mm.), peu renflée à la gorge, à lévre supé- rieure assez élargie. Filets des étamines longues portant au sommet une pointe B. Giraudiasii. Corolle assez grande ou grande (15à 25 mm.), nettement renflée à la gorge, à lévre supé- rieure large. Filets des étamines longues portant au sommet une pointe fine SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1941. B. hastæfolia. Corolle trés grande (25-30 cm.), trés évasée et renflée à la gorge, à lèvre supérieure très large. Filets des étamines longues portant au sommet une pointe fine incurvée assez et courte. subulée très courte. longue. Carex frigida All. dans les Cévennes de l'Hérault. Le C. fri- gida est une espèce des hautes montagnes croissant abondam- ment dans la région alpine et subalpine des Alpes et des Pyré- nées, d'où elle descend parfois jusqu'à 1 000 mètres d'altitude, entrainée par les eaux des torrents. Dans nos Cévennes siliceuses, elle était connue depuis longtemps dans le massif de l'Aigoual (Gard), à l'Hort-de-Dieu et au Valat de la Dauphine prés Les- pérou. Ces deux localités, trés rapprochées, sont situées entre 1200 et 1300 métres. Celle que nous allons faire connaitre se trouve, dans les Cévennes de l'Hérault, à une altitude beaucoup plus basse, comprise entre 400 et 600 mètres : vallon du Clédou au-dessus de Graissessac, au milieu du torrent et au pied du Montagut, sur des rochers siliceux humides exposés au Nord. Cette découverte remonte au mois de juin 1905 et est due aux actives recherches de MM. Guichard et Pagès, l'un curé et l'autre instituteur de Saint-Laurent-des-Niéres, auxquels la flore de l'Hérault est redevable de maintes trouvailles intéressantes. a spica remoto. Flores violaceo cærulei + albido mixti, in spicam sal validam congesti, calix subrubellus vel subvirescens; labium superius 3 dentibus validis, fere æqualibus, triangulo acutis; labium inferius usque ad tertium vel ultra bifidum; corolla mediocris vel magna (15-20 mm ad faucem distincte inflata, labio superiore lato; staminum majorum filamenta summo acumen tenue et breve gerentia. C. GUFFROY. — NOTES SUR LA FLORE PARISIENNE. Notes sur la flore parisienne (suite)!; PAR M. CH. GUFFROY. 583 Flore murale de Garches (S.-et-O.) et de ses environs (Vaueresson, Marnes). De juin à septembre 1909 nous avons fait le relevé aussi complet que possible des espéces croissant sur tous les murs de Garches et des parties avoisinantes de Vaucresson et Marnes-la- Coquette. Nous avons pu noter ainsi les 134 espèces suivantes : Clematis Vitalba L. Papaver Rhœas L. -— dubium L. Chelidonium majus L. Corydalis lutea DC. Fumaria parviflora Lamk. Sinapis arvensis L. Diplotaxis tenuifolia DC. Cheiranthus Cheiri L. Sisymbrium Alliaria Scop. Draba verna L. Thlaspi arvense L. Capsella Bursa-pastoris Mch. Lepidium campestre R. Br. Viola hirta L. — canina L. — Sylvestris Lamk. Reseda lutea L. — Luteola L. Lychnis vespertina Sibth. Alsine tenuifolia Crantz. Arenaria serpyllifolia L. tellaria media Vill. Holosteum umbellatum L. Gerastium triviale Link. *éranium Robertianum L. — dissectum L. 77 rotundifolium L. — pusillum L. 4 PYrenaicum L. p Pericum perforatum L. cer platanoides L. 1. Voir plus haut page 505. Vitis vinifera L. Fraxinus excelsior L. Medicago Lupulina L. Robinia pseudo-Acacia L. Cerasus avium Mch. — Mahaleb Mill. Geum urbanum L. Fragaria vesca L. Rubus fruticosus L. (sens. lat.) Poterium Sanguisorba L. (sens. lat.) Epilobium montanum L. Bryonia dioica Jacq. Scleranthus annuus L. Sedum acre L. Sempervivum tectorum L. Saxifraga tridactylites L. Daucus Carota L. Anthriscus sylvestris Hoffin. Chærophyllum temulum L. Hedera Helix L. Sambucus nigra L. — racemosa L. Lonicera Xylosteum L. Galium Aparine L. Valerianella (sp.) Dipsacus sylvestris Mill. Eupatorium cannabinum L. Solidago Virga-aurea L. Erigeron canadensis L, Senecio vulgaris L. — Jacobæa L. Inula Conyza DC. 584 SÉANCE DU 27 Tanacetum vulgare L. Artemisia vulgaris L. Leucanthemum vulgare Lamk. Matricaria Chamomilla L. — inodora L. Achillea Millefolium L. Carlina vulgaris L. Cirsium lanceolatum L. Carduus nutans L. Lappa communis L. (s. lat.) Lampsana communis L. Leontodon hispidus L. Picris hieracioides L. Tragopogon pratensis L. Taraxacum officinale Wigg. Lactuca muralis Fres. — Scariola L. Sonchus oleraceus L. Crepis tectorum L. — virens L. Hieracium Pilosella L. — vulgatum Fries. Campanula Rapunculus L. Syringa vulgaris L. Convolvulus arvensis L. Anchusa arvensis Bieb. Solanum Dulcamara L. Verbascum Thapsus L. Scrofularia nodosa L. Antirrhinum majus L. Linaria Cymbalaria Mill. — vulgaris Mch. — supina Desf. Veronica arvensis L. Salvia pratensis L. OCTOBRE 1941. Glechoma hederacea L. Lamium amplexicaule L. — purpureum L. — album L. Galeopsis Tetrahit L. Ballota nigra L. Plantago lanceolata L. Chenopodium glaucum L. — album L. . Rumex Acetosa L. — Acetosella L. — sanguineus L. Mercurialis annua L. Parietaria officinalis L. Urtica dioica L. Ulmus campestris L. Asparagus officinalis L. Cynodon Dactylon Pers. Agrostis vulgaris With. Aira præcox L. Avena pratensis L. Poa compressa L. — pratensis L. — nemoralis L. — annua L. Dactylis glomerata L. Bromus tectorum L. — sterilis L. Hordeum murinum L. Triticum sativum Lamk. Agropyrum repens P. B. Lolium perenne L. — multiflorum Lamk. Polypodium vulgare L. Asplenium Ruta-muraria L. Cette liste comprend 15 plantes ligneuses (soit 14,19 p. 100) et 119 plantes herbacées (88,81 p. 100). se point de vue de la fructification, il y a 72 espèces polycarpiennes (93,73 p. 100) et 62 monocarpiennes (46,27 p. 100). Les Dicotylédones sont évidemment les mieux représentées : 115 es- pèces (85,82 p. 100). Les Monocotylédones sont au nombre de 17 (12,68 p. 100), ce qui porte les Phanérogames à 132 (98,50 p. 100). Tl y a 2 Cryptogame? (1,50 p. 100). Les plantes envisagées appartiennent à 42 familles qui se classent ainsi d'aprés le nombre d'espèces qui les représentent : 1 famille a 28 espèces (soit 20,89 p. 100 du total) : Composées. C. GUFFROY. — NOTES SUR LA FLORE PARISIENNE. 585 1 famille a 16 espèces (11,94 p. 100) : Graminées. 1 famille a 8 espèces (5,97 p. 100) : Crucifères. 1 famille a 7 espèces (5,22 p. 100) : Labiées. 3 familles ont 6 espèces (4,47 p. 100) : Caryophyllacées, Rosacées, Serofulariacées. — 1 famille a 5 espéces (3,73 p. 100) : Géraniacées. 5 familles ont 3 espèces (2,93 p. 100) ; Papavéracées, Violacées, Ombelliferes, Caprifoliacées, Polygonacées. 8 familles ont 2 espèces (1,49 p. 100) : Fumariacées, Résédacées, Légumineuses, Crassulacées, Solanacées, Salsolacées, Urticacées, Fou- gères. 21 familles ont 4 espèce (0,74 p. 100) : Ranunculacées, Hypéricacées, Acéracées. Vitacées, Fraxinacées, OEnothéracées, Cucurbitacées, Parony- Chiacées, Saxifragacées, Araliacées, Rubiacées, Valérianacées, Dipsaca- cées, Campanulacées, Oléacées, Convolvulacées, Borraginacées, Planta- ginacées, Euphorbiacées, Ulmacées, Asparagacées. Examinées au point de vue de ia propagation des semences, les 134 espèces notées permettent d'établir le tableau ci-dessous : Semences charnues = .12(8,95 p. 100). — non charnues — 122 (91,5 p. 100). Dont : Dicotylédones : Semences aigrettées = 22 (16,41 p. 100). — aristées — 6 (447 p. 100). +... ailes — 5 (3,12 p. 100). — accrochantes — 3 (2,23 p. 100). — sans caractere spécial — 68 (50,74 p. 100). Graminées : Semences aristées — 1 (5,22 p. 100). — . mutiques — 9 (6,70 p. 100). Fougères — 2 (1,49 p. 100). - Malgré la station spéciale envisagée, il est intéressant de constater la Presque similitude de certains rapports entre groupes de plantes : , Lindley arrivait pour la végétation du globe à 83 p. 100 de Dicotylé- dones et 47 p. 100 de Monocotylédones; nous avons respectivement 85,82 et 19,68. Gagnepain, comparant dans la flore de Cercy-la-Tour plantes ligneuses et plantes herbacées, avait 10,8 p. 100 et 89,2 p. 100; nous obtenons 11,19 p. 400 et 88,81 p. 100. Le méme auteur donne pour les Phanérogames 97,33 p. 100, pour les Üryptogames vasculaires 2,67; ici c'est 98,50 p. 100 et 1,50 p. 100. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE LECOMTE (Hexri). — La chute des Fleurs. Tiré à part des Mémoires de la Société d'Histoire naturelle d'Autun, t. XXIII (année 1910), 50 pages in-8°. 2 planches et 13 figures. Il n'existait pas d'ouvrage relatif à la chute des fleurs, ni au mécanisme de cette chute, alors que nous possédons des études détaillées concer- nant les différents modes de désarticulation des feuilles sessiles. En méme temps que deux travaux allemands où il est question des articu- lations florales : Die gegliederten Blüthen, Bot. Centralblatt, 1904; Ver. gleichende Morphologie der Pflanzen, MI Teil, Prague, 1910, p. 1006, par J. Velenovsky, M. Lecomte, pour contribuer à combler la lacune, attire l'attention des physiologistes et des anatomistes sur l'intéressant cha- pitre de biologie qu'il étudie daus le présent Mémoire, dont voici les principaux points : 1° Caducité des parties séparées de la fleur. : 2 Caducité de la fleur elle-même. La chute des fleurs mâles est me quente après la maturation des anthères. Elle peut être considérée comme constituant l'une des dispositions provoquant la dissémination du pollen. Beaucoup de fleurs hermaphrodites et femelles avortent pour des raisons diverses et tombent comme les fleurs máles. 3 Mécanisme général de la chute des fleurs. La chute des fleurs par rupture du pédicelle floral est due à la présence d'une articulation au niveau de laquelle se produit toujours la séparation. La chute des fleurs se produit principalement pendant la nuit; elle parait due à un ralentis- sement de la transpiration et à l'accumulation d'eau dans la fleur. 4° L'auteur passe en revue l'articulation chez les Monocotylédones puis chez les Dicotylédones apétales, dialypétales et gamopétales- traite des caractères des articulations, de l'articulation chez les organes végétatifs, des circonstances qui favorisent la chute et des effets secon- daires produits par l'articulation. ; l 5° La notion d'articulation au point de vue de la taxinome et de ta nomenclature fournit à M. Lecomte matière à des remarques telles jh celles-ci : C'est au niveau de l'articulation que commence réellement x fleur et, par conséquent, de l'étude morphologique de cette dernié peut être séparée celle du pédicelle sus-articulaire. La présenc re né e ou REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 587 l'absence d'une articulation, d'une part, et la distance de la fleur à laquelle on la trouve placée, d'autre part, peuvent et doivent, à titre d'éléments de la forme de la fleur, être employées comme caractères taxinomiques. Malgré la logique absolue qui réclamerait un nom spécial pour la partie de l'axe florifère située entre la fleur et l'articulation, il est préférable, pour le moment du moins, de conserver l'ancienne dénomina- tion de « pédicelle » pour toute partie simple et uniflore d'une inflores- cence, depuis la bractée axillante jusqu'à la fleur (les autres axes de cette inflorescence portant le nom de « pédoncules »); on se contentera d'y ajouter la notion d'articulation, en désignant respectivement les deux parties du pédicelle sous les noms de « pédicelle sous-articulaire » et « pédicelle sus-articulaire » ce dernier seul faisant corps avec la fleur. ALFRED REYNIER. FOUILLADE (A.). — Sur les Agrostis alba, castellana et vulgaris. Extrait du Bulletin de la Société botanique des Deux- Sèvres, année 1910-1911. 7 pages in-18. En 1909, l'auteur avait essayé de montrer combien la différenciation des Agrostis alba et A. castellana présente parfois de difficulté et d'in- certitude. Les formes douteuses ayant été réétudiées en 1910, comme il n'a pas été davantage possible de trouver une limite précise entre ces prétendues espèces, M. Fouillade a soumis des exemplaires des formes observées à M. Hackel. Aprés comparaison avec les matériaux de son herbier, le savant agrostographe est arrivé à cette conclusion : L'Agrostis castellana ne peut être séparé spécifiquement de l'A. alba; Ascherson el Graebner ont eu raison de considérer le premier comme une variété du second. Autre résultat des recherches de M. Fouillade : il lui a semblé qu'il était quelquefois difficile de distinguer l'A. vulgaris de l'A. alba. M. Hackel, consulté, a répondu qu'en effet il n'y a aucun caractere, pris en particulier, suffisant à lui seul pour séparer spécifiquement ces deux plantes d'une maniere süre et certaine; mais l'ensemble des caracteres Permet une distinction dans la plupart des cas. A cause de formes ambiguës et d'autres formes de transition, l'éminent botaniste autrichien regarde done aujourd'hui l'A. vulgaris comme une sous-espèce de lA. alba, D'autres auteurs (Celakowsky et Hitchcock) vont plus loin et Yolent dans l’A. vulgaris une simple variété. Arr. R. FOUILLA DE (A.). — Note sur l'Hordeum maritimum X seca- . linum C« H. Pavisi Préaubert). Extrait du Bulletin de la Société botanique des Deux-Sèvres, année 1910-1914. 4 pages in-18 et ^ dessins. 588 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. D’après l'examen sur place de divers exemplaires, il existe, à Tonnay- Charente (Charente-Inférieure), une série de formes reliant presque insen- siblement les Zordeum maritimum et H. secalinum ;la plus fréquente est celle à laquelle M. Préaubert a donné, en Anjou, le nom de X< H. Pavisi. Cette Graminée se multiplie en si grande abondance, par endroits, que le nombre de pieds dépasse celui de l'Z. maritimum. Sur deux autres formes reliant, comme le Pavisi, les H. secalinum et H. maritimum M. Fouillade a consulté d'abord M. Hackel, dont la réponse a été : « Je n'ose décider si ces plantes sont vraiment des hybrides ou simplement des transitions; mais j'ai observé que, dans les Hordeum, les fleurs s'ouvrent si peu pendant l’anthèse, que l'autogamie doit être la règle; l'hybridation trouverait beaucoup de difficulté. » M. Rouy, partageant la manière de voir de M. Préaubert, croit à un hybride fixé, auquel il accorde deux variétés : Preauberti et Fouilladei. Dans l'attente du résultat d'expériences de culture pour confirmer ou non l'origine adultérine de ces plantes, l'Z. Pavisi semble bien à M. Fouillade un produit de croisement des H. maritimum et A. seca- linum, en société desquels il croit sur tous les points oü sa présence à été constatée. ALFRED REYNIER. VIRIEUX (J.). — Quelques observations sur l'Asaret d'Europe. — Tiré à part de la Feuille des Jeunes Naturalistes, n° du 1% sep- tembre 1910. 6 pages et 2 figures. Il s'agit d'uue étude d'histologie, morphologie et biologie, faite à l'Ins- titut de botanique de Besancon, ainsi que dans la région francaise (mon- tagnes du Doubs et du J ura) où l'Asaret est assez commun. Touchantles organes floraux et de reproduction de celte Aristolochiacée, l'auteur nous entretient : 4° des fleurs qui (malgré la constitution habi- tuelle sur le type trimère) sont fort souvent dimères, variation non indiquée dans les traités de tératologie végétale; 2» des graines, décrites ou figurées est vrai, par Gartner. Baillon, Solereder et Sernander, desquelles toutefois la structure méritait une nouvelle analyse détaillée : l'auteur nous offre donc un texte précis qu'enrichissent deux dessins de particularités anatomiques. La structure curieuse de la graine de l'Asaret consiste extérieurement en une assise à cristaux paraissant étre un appa- reil protecteur, sorte de carapace lignifiée. M. Virieux appelle ensuite notre attention sur la strophiole du raphé, Baillon en ayant donné une figure inexacte. Un point qui avait échappé jusqu'ici c'est le contenu transitoire (avant la maturité de la graine) de la prolifération cellulaire constituant la strophiole : nous sommes en présence d'oxalate de calcium dissous dans un suc acide ; pareil fait est fort rare. Biologiquement, les graines de l'Asarum europæum, tombant à terre REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 589 sous la plante, paraissent de prime abord dans de mauvaises conditions pour que l'espéce se propage. Kerner, Vogler et Sernander avaient signalé vaguement l'intervention des fourmis ; les observations patientes et les expériences de M. Virieux ne laissent aucun doute sur le róle réel de ces hyménopteres. La strophiole est comestible pour les fourmis, c'est pourquoi les graines de l'Asaret sont emportées dans des galeries sou- lerraines, sans qu'ensuite les téguments, inattaquables par les mandi- bules de l'insecte, aient à souffrir sous le rapport de la germination s’opérant aussi favorablement que celle d'une foule de graines appelées myrmécochores par M. Sernander. Arr. R. LESAGE (Pierre). — Sur l'emploi des solutions de potasse à la reconnaissance de la faculté germinative de certaines graines. Compte rendu de la séance du 6 mars 1911 de l'Académie des Sciences. 3 pages in-4°. L'auteur fut frappé par l'action des solutions de potasse sur des graines du Lepidium sativum, vieilles (datant de 1893), inaptes à germer si on les soumettait à la méme épreuve que celles fraiches de 1909. Cette action consistait en une coloration jaune due à la diffusion d'une matière spéciale de l'amande desdites graines de 1893. M. Lesage se demanda si — au cas oü la coloration se produirait dans un laps de temps plus court que celui nécessaire à la germination — on ne pourrait pas, de cette constatation, tirer quelque avantage. Plusieurs essais lui prouvérent que la coloration par les graines de 1899 se faisait apres moins de quatre heures, alors que la germination de celles de 1909 s'annoneait seulement après vingt heures. Dix-huit espèces de plantes autres que le Zepidium sativum colorent semblablement (par la matière Spéciale de leurs vieilles graines) la solution potassique; il est donc à croire qu'on pourrait utiliser le mode de dosages exposé par l'auteur et établir, en vue de la reconnaissance de la faculté germinative de presque toute sorte de graines, une expérimentation expéditive par l'emploi de divers réactifs (potasse, etc.). Arr. R. Bulletin de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg. VE série, n° 6 (1** avril 1909). PALLADINE (V.). — Sur la théorie de la respiration des plantes. 1™ partie, p. 459-479 [en russe]. L'auteur résume ses idées sur la respiration et donne une série d'expé- riences nouvelles sur la respiration intramoléculaire. Il insiste successi- vement sur les points suivants : 1. Les réactions primaires de la respiration sont des réactions anaé- robies de décomposition. 590 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 2. Les réactions de la respiratiou anaérobie sont enzymatiques. 3. Les réactions de la respiration anaérobie, de méme que celles qui se produisent dans les distillations sèches, se composent de réactions d'oxydation et de reconstitution se succédant tour à tour, grâce à l'oxy- gène se trouvant dans les cellules des corps organiques. Ces réactions sont dues à la présence de divers enzymes. 4. Outre le glucose, d'autres substances peuvent servir de source d'oxygene pour la respiration anaérobie. 5. La respiration anaérobie peut se produire sans formation d'alcool, mais avec formation d'autres substances organiques. 6. Les réactions de la respiration anaérobie transforment les sub- stances végétales les plus stables et les moins facilement oxydables en substances trés instables et plus aisément oxydobles. 7. L'alcool ne peut se former (dans des conditions artificielles) qu'au cours de la respiration anaérobie. 8. Dans les conditions normales de respiration à l'air, les réactions de la respiration anaérobie ne vont pas jusqu'à la formation d'alcool, car les produits intermédiaires de la décomposition anaérobie sont soumis, auparavant, à l'oxydation. 9. La vie des plantes anaérobies dans des milieux dépourvus d'oxy- gene est possible sans dégagement d'anhydride carbonique. VI* série, n° 7 (45 avril 1909). PALLADINE (V.). — Sur la théorie de la respiration des plantes. II° partie, p. 519-546 [en russe]. Continuant ses recherches sur la respiration des plantes, M. Palladine établit successivement les points suivants qui concernent la respiration intramoléculaire. 10. Les processus d'oxydation sont très compliqués dans la cellule végétale. Il ne suffit pas, pour les produire, que celle-ci soit entourée d'oxygène, mais encore qu'elle possède les réactifs nécessaires pour l'en extraire. ; 11. La fermentation est une vie qui se produit dans un milieu dépourv" d'oxygène lorsqu'il n'en existe pas dans le milieu ambiant, (comme pa" exemple chez les plantes supérieures ou lorsque la plante ne possède pas les moyens de l'absorber (ànaérobies). ; 12. Les oxydases réspiratoires ont une capacité très limitée; leur acti- vité est en rapport avec la formation de pigments. 13. Les enzymes respiratoires ne peuvent pas oxyder directemen produits d'une fermentation anaérobie, car ces derniers appartien généralement à la série grasse. 14. Les chromogèmes respiratoires sont très répandus chez les végétaux. t les nent REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 594 15. Les chromogènes respiratoires ne s'oxydent pas directement par l'oxygene de l'air, mais la présence d'oxydases est nécessaire pour que cette oxydation puisse se produire. 16. Les pigments respiratoires, se formant dans les plantes, se recons- lituent généralement aussitôt sous la forme d'un chromogene incolore. 17. Les chromogenes respiratoires se rapportent à la série aromatique. 18. Le glucose qui, chez les plantes, est un produit primaire de l'ab- sorption de l'oxygene, constitue une substance mere qui donne naissance aux composés aromatiques que l'on rencontre chez les végétaux. L'auteur admet que, de méme que dans la distillation sèche, il y a tout d'abord, chez les végétaux, formation du noyau benzénique. 19. M. Palladine propose la dénomination de prochromogéne pour les combinaisons dans lesquelles le chromogene se trouve engagé dans la cellule, 20. La présence de chromogenes respiratoires est nécessaire pour que les processus d'oxydation puissent avoir lieu chez les végétaux. 21. Une peroxydase seule est insuffisante pour oxyder, à l'aide de l'oxygène de l'air, les produits d'une décomposition anaérobie. 22. Chez des plantes dépourvues de chromogene on ne peut observer ni des processus d'oxydation, ni méme l'oxydation par eux de l'acide pyrogallique. VIe série, n° 4 (15 janvier 1910). KUzNETZOV (N.-I.). — Rapport sur une mission scientifique à l'étran- ger. II, Geneve et Berlin, p. 87-106 [en russe]. ; L'auteur a visité les établissements botaniques de Genève et de Berlin. Il parle de l'Institut Botanique. de Genève dans les termes les plus flat- teurs. VE série, n° 2 (1° février 1910). LUBIMENKO (M.-V.). — Influence de la lumiere sur l'épanouissement des bourgeons chez les végétaux ligneux, p. 163-169 [en français]. La lumière agit comme un stimulant de développement sur les bour- geons qui se trouvent à l'état de repos profond. Cette action stimulante se manifeste pour certaines espèces à une intensité lumineuse encore extrêmement faible, ce qui prouve que le phénomène n a rien de com- mun avec la photosynthèse. On remarque en méme temps que, quand l'intensité lumineuse dépasse l'optimum, le développement des bour- Scons commence à se ralentir, ainsi que le montre l'auteur dans des Expériences faites sur le Syringa etle Fagus. : Dans l'obscurité, l'épanouissement des bourgeons est lent ; il est extré- T. LViiI. (SÉANCES) 38 592 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. mement lent chez les espèces de. Tilia, de Betula et de Quercus qui demandent beaucoup de lumiere. Ces résultats sont valables pour des bourgeons à l'état de repos pro- fond. Sur des bourgeons plus prés du moment de leur épanouissement, l'action stimulante de la lumiere devient de moins en moins appréciable. VI* série, n? 4. (1° mars 1910). Ivanov (N.-N.). — Influence des phosphates sur la respiration des plantes, p. 303-319 [en russe]. ' L'auteur, en opérant sur des plantules de Vicia Faba et sur des plan- tules de Blé est arrivé aux résultats suivants : 1* Le phosphate disodique à 1 p. 100 et à 2 p. 100 ne stimule pas la respiration des sommets des tiges vivantes; 2° Chez les plantes tuées par congélation, une dose de 1 p. 100 de phosphate monosodique a élevé à 27 p. 100, et une dose de 2 p. 100 de phosphate à 62 p. 100 le taux de CO? dégagé ; 3° Un dégagement de CO? se produit aux dépens du processus anaé- robie primaire, car on observe dans un courant d'hydrogene; 4 Sur un sujet congelé, les phosphates n'influent pas sur le dégage- ment de CO? provenant du processus d'oxydation secondaire; 5° Ces expériences montrent, d’après l'auteur, qu'il existe un rapport génétique entre les processus de respiration anaérobie primaire et les processus secondaires d'oxydation. VE série, n° 6 (1° avril 1910). . ZALESKI (D.). — A propos de la trouvaille de débris végétaux à structure conservée dans une des roches sous-jacentes S (L) de la coupe générale des dépóts carboniféres du bassin du Donetz, p. HT 450 [en russe]. La roche à végétaux est rare dans le bassin du Donetz. On trouvé ces débris dans des calcaires et dans des sables ferrugineux et quartzeux: ce sont de très petits fragments qui ont dû subir un transport. On y trouve des Calamites, des Lepidodendron, des Sigillaria et on Sphenophyllum dont la structure est très bien conservée. L'auteur en donne trois bonnes et intéressantes microphotographies. SUKATCHEV (V.-N.). — Sur la trouvaille de la flore arctiqu sur la rive du fleuve Irtyche prés du village Demianskoé, gouv. (1 pl.), p. 457-465 [en russe]. L'auteur a découvert en ce point d'épaisses couches de tourbe- étudié la végétation fossile qui s'y trouve et qui comprend, parmi les especes les plus intéressantes : Saliz polaris Wahlenb., S. herbacea L», Dryas octopetala L., Betula nana L., Pachypleurum alpinum Vue e [ossile Tobolsk. rbe. Jl à REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 593 cinium uliginosum L., Menyanthes trifoliata L., Potamogeton sp. Son étude le conduit à conclure que la végétation arctique, à l'époque glaciaire, descendait plus au Sud que sa limite actuelle dans le gouver- nement de Tobolsk. De plus, alors qu'on trouve ici des restes d'arbres ou de plantes ligneuses en général, ceux-ci ne se rencontrent pas en Europe occidentale, ZALESKI (M.-D.). — On the discovery of the calcareous concretions known as coal balls in one of the coal seams of the carboniferous strats of the Donetz bassin, p. 411-481 [en anglais]. L'étude des concrétions calcaires que l'auteur a découvertes dans le bassin houiller du Donetz lui a fait découvrir dans ceux-ci toute une végétation fossile. Cette flore est représentée par Lyginopteris Oldhamia Williamson, Aachiopteris aspera Williamson, Sphenopteris Hænin- ghausi Brongniart et des restes de Lepidodendron, de Calamites et de Stigmaria. ll est intéressant de faire remarquer que ces mêmes plantes se retrouvent dans les « coal balls » que l'on rencontre dans les houillères anglaises. VI série, n° 40 (1° juin 1910). PALLADINE (V.-L). — Contribution à la physiologie des lipoides, p. 185-196 [en russe]. Les lipoïdes ont la faculté de former des combinaisons avec les sub- stances les plus diverses du protoplasme vivant, ce qui fait qu'ils jouent le rôle d'un ciment qui relierait les différentes substances de ce corps. M. Palladine a extrait de la farine, avec des embryons de blé pulvé- risés, une substance insoluble dans l'alcool et soluble dans l'eau, conte- nant du phosphore et du calcium et qui, sous l'influence de l'émulsine *t d'une peroxydase, donne, au bout de quelques jours, des traces de pigment rouge. L'auteur pense avoir séparé ainsi un phosphatide prochromogène capable de se dédoubler, sous l'influence de l'émulsine, avec formation d'un chromogène qui s'oxyderait par la peroxydase du pigment respira- loire. VE série, n° 45 (1* novembre 1910). Ricarer (A.-A.). — Les températures basses et la mort des plantes, p- 1251-1261 [en russe]. L'auteur a opéré sur l'Aspergillus niger, qu'il a soumis à des tempéra- tures variant de — 9 à — 43». ll arrive aux conclusions suivantes : le froid ralentit d'une manière considérable l'activité respiratoire de la plante, prise comme critérium 594 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. des processus vitaux. En cet état de vie ralentie, il suffit d'une tres légere élévation de température pour produire le choc nécessaire à la reprise des fonctions vitales. C. L- GATIK Mémoires de l'Académie Impériale des Sciences de Saint-Péters- bourg. VIIe Série, Classe physico- mathématique, vol. XX, n? 3. Saint- Pétersbourg, 1907. FAMMINTZINE (A. S.). — Róle de la symbiose dans l'évolution des o rganismes, p. 1-14. L'auteur considére que la démonstration de la symbiose chez les Lichens et leur synthèse expérimentale constituent une démonstration de la théorie de l'évolution. Nous assistons là à la formation d'une être plus compliqué à partir de deux étres plus simples. L'auteur termine par des considérations sur la symbiose des Champi- gnons avec les plantes supérieures. Vol. XXIII, n° 8, Saint-Pétersbourg, 1909. FEDTSCuENKo (Olga). — Eremurus, Kritische Uebersicht des Gattung, p. 1-210, 19 planches, 5 cartes. L'auteur a entrepris une revision complete du genre, en insistant sur l'habitat, la possibilité et le mode de culture de chaque espèce. Cinq cartes représentent la répartition des diverses espèces, dont un graud nombre sont figurées dans les planches. CL G. Schede ad Herbarium Flore Rossicæ a Museo Botanico Academiæ Imperialis Scientiarum Petropolitanæ editum. Fasciculus XXXIII, n° 4601 à 2000. 3 planches, 180 pages. Saint-Pétersbourg, 1908. Ce sont les étiquettes de l'herbier du Musée, correspondant aux plantes récoltées en 1906-1907. is Ces étiquettes sont conformes aux regles de la nomenclature, édictees à Vienne en 1908. G-E G. Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou. Nouvelle série. Année 1907, n° 4 (Moscou, 1908). BucnoLrz (F.). — Zweiter Nachtrag zur Verbreitung der Hypo- gæen in Russland, p. 431-492 [en allemand]. Ce travail comprend une clé pour la détermination des espèces, des remarques sur les espèces trouvées en Russie. On signale une espèce nouvelle, Tuber Michailowkjanum. Enfin ce travail est accompagné de remarques biologiques p es endroits où lon rencontre les Champignons et sur Pépoqu ldéveloppement. puis ortant sur e de leur REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 595 Année 1909 (Moscou, 1910). MEYER (K.). — Untersuchungen über Thismia clandestina, p. 3-19, 2 pl. (en allemand]. Ce travail a été entrepris sur des matériaux récoltés à Java. Il s'agit du Zhismia clandestina et du Burmannia javanica, plantes humicoles sans chlorophylle, qui sont intéressantes à cause du rôle qu'y jouent les mycorhizes. L'intérêt capital du travail est dans l'étude du sac embryonnaire qui a permis à l'auteur de démontrer que, chez le Thismia clandestina, la formation de l'embryon est parthénogénétique. Le travail est divisé en deux parties : I. — Recherches sur les mycorhizes du ZAismia et du Burmania. II. — Recherches sur le développement de la macrospore et dela micro- spore et sur la formation de l'embryon. Kunssawow (L.). — ine Notiz zur Frage über Phylogenie des Archegoniums, p. 39-44 [en russe]. L'auteur a observé les faits suivants : 1° Un certain nombre de fois, dans le ventre de l'archégone du Mar- chantia palacea, on a observé la formation de trois cellules au lieu de deux. 2° Une autre anomalie a été observée dans le cas de l'archégone de la méme plante, c'est la disposition sur plusieurs rangs des cellules du col de l'archégone. TicuoMIROWw (V.-A.). — Recherche microchimique du sucre à l'aide de la phénylhydragine chez les végétaux. Comptes rendus des séances, p. 6-7, et supplément, p. 51-52 [en russe]. L'auteur montre que la présence du sucre est générale dans tout le régne végétal. Il ne dit pas quel est ce sucre, qu'il caractérise par son 0sazone. ll arrive à le mettre microchimiquement en évidence dans un grand nombre de végétaux, des Champignons et un grand nombre d'Algues, notamment chez le Codium Bursa et chez le Codium tomen tosum. ZALESKY (M.-D.). — Sur de nouvelles formes de Dadoxylon du bassin du Donetz. Supplément, p. 52-55. : L'auteur a découvert, dans le bassin du Donetz, une grande quantité de bois silicifiés auxquels il a donné le nom de Dadozylon Trifilevi. C.-L. GaATIN. Travaux du Musée botanique de l'Académie Impériale des Scie nces de Saint-Pétersbourg. Fascicule III, Saint-Pétersbourg, 1907. Lirvixorr (D.-N.). — Plantes de la région de Sosvine. p. 1-22 (en russe |. 596 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. L'auteur donne la liste des plantes qu'il a récoltées dans cette région, - située dans le gouvernement de Tobolsk en Sibérie. Cette énumération comporte 11 Renonculacées, 6 Crucifères, 4 Violacées, 12 Caryophyllées, 2 Géraniacées, 1 Oxalidacée, 9 Légumineuses, 16 Rosacées, 3 OEnothé- racées, 1 Crassulacée, 1 Grossulariacée, 3 Saxifragacées, 6 Ombellifères, 1 Cornacée, 3 Caprifoliacées, 1 Rubiacée, 1 Valérianacée, 21 Composées, 1 Campanulacée, 3 Vacciniacées, 5 Ericacées, 1 Lentibulariacée, 4 Primu- lacées, 1 Gentianacée, 1 Polémoniacée, 1 Borragacée, 1 Scrofulariacée, 4 Labiées, 1 Plantaginacée, 1 Salsolacée, 6 Polygonacées, 2 Salicacées, 1 Urticacée, 1 Orchidacée, 3 Liliacées, 4 Joncacée, 7 Cypéracées, T Gra- minées, 1 Conifère, 2 Equisétacées et 2 Polypodiacées. Cirrowo (V.-N.). — De la systématique du genre Euphrasia, p. 22- 37 [en russe]. L'auteur considère les E'uphrasia de la flore russe, de la section des Officinales. Il y distingue un certain nombre de types caractéristiques qu'il revise à la lumiere des travaux récents de M. de Westtstein. L'auteur, aprés la description des espèces et de leurs caractéristiques biologiques, termine par des considérations sur la parenté biologique des différentes espéces, et sur les causes qui ont pu présider à leur forma- tion. TRANZSCHEL (W.). — Beiträge zur Biologie der Uredineen, II, p. 31- 96 [en allemand]. L'auteur continue la série de ses observations sur le cycle évolutif d'un certain nombre d'Urédinées. Il porte principalement son attention sur la possibilité d'une infection expérimentale et sur les changements d'hóte. ELENTINE (A.-A.). — Lichenes transbaicalenses a G. A. Stukovannis 1902-1904 collecti, p. 56-60 [en russe]. Cette simple liste comprend 35 espèces, dont aucune n'est nouvelle. ELENKINE (A.-A.). — Lichenes spitzbergenses a cl. A. A. Biatynzhi, Birula et A. Bunge anno 1899 collecti, p. 60-63 [en russe]. Cette liste comprend 92 espèces, dont aucune n'est nouvelle. ALEKSIENKO (F.-N.). — Voyage botanique au Caucase, p. 64-94 [en russe |. L'auteur a récolté 4 500 espèces, dont aucune n'est nouvelle. : Lirwiorr. (D.). — Plantæ Turkomaniæ (Transcaspiæ), Il, p. 94-126 [en russe]. ; Dans cette partie de son travail, l'auteur énumère 31 Silénées, 19 Alsi- nées, 3 Paronychiacées, 1 Portulacée, 11 Tamaricacées, 3 Réaumuriacées, 2 Frankéniacées, 4 Hypéricacées, 9 Malvacées, 14 Géraniacées, 9 Zy80- phyllacées, 4 Rutacées, 1 Sapindacée et 1 Rhamnacée. Parmi ces espèces, un certain nombre sont nouvelles : Silene -— formis, S. gaudanensis, S. crispans, Arenaria insignis. L'auteur décrit REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 597 longuement ces plantes et fait précéder sa description de la diagnose latine. FEDTSCRENKO (B.-A.). — Flore du pays des lakoutes, p. 126-146 [en russe]. Dans cette premiere partie de son travail, l'auteur énumère 57 Renon- culacées, 2 Nymphéacées, 1 Papavéracée, 4 Fumariacées et 66 Crucifères. Aucune de ces espèces n'est nouvelle. Fascicule V, Saint-Pétersbourg 1909. Lirvinorr (D.-N.). — Bibliographie de la flore de Sibérie, p. 1-458.. Cette liste bibliographique ne comprend pas moins de 1148 numéros. L'indication bibliographique de chaque ouvrage est suivie d'une courte analyse. Fascieule VII, Saint-Pétersbourg, 1910. TnaNzscaEL (W.). — Beiträge zur Biologie der Uredineen, W, p. 1- 20 [en allemand]. | L'auteur continue la série de ses observations biologiques sur un cer- tain nombre d'Urédinées. Il s'agit des essais faits en 1906-1907, et qui sont énumérées par espèce sous la forme d'une série de notes. KOUZNETZOFF (N.-J.). — Origine de la flore zérophyte subalpine du Caucase. Systématique du genre Rindera Pall., p. 20-71. Avec 4 pl. et 1 carte (en russe]. A la fin de la période du tertiaire il s'est formé au Caucase, d'apres l'auteur, deux points qui ont été les foyers de la flore subalpine xérophyte, l'Arménie et le Daghestan. L'auteur pour mettre cette proposition en évi- dence, étudie le genre Æindera au point de vue systématique et biologique. LITVINOFF (D.). — Floræ turkestanicæ fragmenta, Il, p. 74-102 [en latin]. Enumération d'espèces avec leurs localités. Un grand nombre sont nouvelles : Acanthophyllum Borsczowi, Tamarix turkestanica, Haplophyllum bucharicum, Astragalus Androssowi, Lathyrus Dominianus, Rubia Rezniczenkoana, Galium Saurence, Blitum Korshinskyi, Agrio- Phyllum Paletzkianum, Salsola turkestanica, Petrosimonia Korshins- kyana, Halimonocnemis Rezniczenkoana, Halimoenemis tianschanica, Polycnemum perenne, Polygonum Bornmülleri, Carex Petunnikowi, Carex kenkolensis, Carex melananthæformis, Carex Koshewnikowi, Carex ungurensis, Carex gracilenta, Carex ripariæformis, Carex czarwakensis, Carex Alexsinkoana, Carex alajica, et Carex bordada- bensis. SIUZEV (P.). — Enumeratio fungorum in Oriente Extremo anno 1905 collectorum, p. 102-111 [en latin]. M 598 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Simple énumération de noms et de localités. Nous y relevons une espèce nouvelle : Thecospora Brachybothridis W. Tranzschel. TRANZSCHEL (W.). — Ueber einige Æ'cidien mit gelbbrauner Sporen- membran, p. 111-117 [en allemand]. Parmi les Champignons récoltés par V.-L. Komarov en Asie orientale se trouvaient des formes OEcidies, sur des espèces de Sedum de la sec- tion des Aizoon : OE cidium Sedi-Aizoontis sp. n., OEcidium Sedi Jaczewski, ŒÆcidium Sedi DC., d'autres poussant sur des Labiées et enfin OEcidium Pul- satillæ parasitant divers Pulsatilla. Ces espèces, à spores brun-jaune, se distinguent des autres espèces à spores brun jaune du vieux continent. En effet ces dernieres ont les cellules du peridium à parois minces. Vonowow (Jon.). — Matériaux pour la flore du littoral de Batoum (Caucase), p. 117-139 (en russe]. Énumération d'espèces, dont aucune n'est nouvelle, et de localités. FEDTCHENKO (O.). — Plantes du Pamir récoltées par F. N. Alek- sienko en 1901, T[en russe]. Enumération de plantes avec leurs localités. Aucune espèce nouvelle. PALIBINE (J.). — Nouvelles données sur la flore de la péninsule de Gouau-Doun, 181-192 [en russe]. Énumération d'espèces dont aucune n'est nouvelle. C.-L. GATIN. Acta Horti Petropolitani, Tomus XXVII, Fasciculus II, 1908. FLEROF (A). — Flora Okensis, III. Cum mappa geogr. 36 tab, et 9 mappulis in textu, p. 280-728 [en russe]. L'auteur a étudié le bassin de l'Oka au point de vue topographique et géobotanique. Il s'est attaché principalement à rechercher les caractères, l'histoire de l'origine et du développement de la flore actuelle. Son étude est accompagnée de nombreuses photographies et de bonnes cartes gé0- botaniques. Il arrive, finalement, aux conclusions suivantes : ; 1* Dans le Sud de la vallée, sur ses pentes et dans tous les endroits dégagés, la flore doit étre considérée comme adventice. 2° La vallée de l'Oka ne présente pas de flore spéciale. 3° Les vallées des grands fleuves de la plaine russe, suivant leurs T ditions topographiques, présentent chacun quelques traits caracteris- tiques dans leur végétation. x 4° La végétation des plateaux sablonneux qui font partie du bassin " : l'Oka et de ses affluents n'a pas de rapports directs avec celle de la vallée. Cette végétation est un reliquat de la période glaciaire. Elle s'est conservée sur les talus des forêts constituées par des Pins mélangés de Sapins. REVUE. BIBLIOGRAPHIQUE. ; 599 5° Dans la partie méridionale du bassin, la végétation des forêts de résineux rappelle celle des foréts du S.-O. de la Russie. On y trouve beaucoup de plantes provenant de l'époque glaciaire. 6? Dans les parties moyenne et septentrionale du bassin on trouve des représentants de la flore des prairies arctiques, reliquats de la période glaciaire. 7° L'auteur n'a pu retrouver la trace de steppes préhistoriques. 8° La vallée de l'Oka aurait été recouverte de glace à l'époque glaciaire. Les restes de la flore de cette époque se retrouveraient principalement dans la parties siliceuses du bassin. 9° Les données paléophytologiques que l’on possède sur la région per- mettent de penser qu'il n'y a pas de différences très sensibles entre la flore anté-glaciaire et la flore post-glaciaire. 10° L'auteur est conduit à supposer que les migrations des glaciers ont été très lentes, de sorte que la migration des espèces fut aisée et qu'elles ne furent généralement pas détruites. 11° La partie S.-E. du bassin, qui était également occupée parle glacier, à recu sa flore de l'Oural. 12* La partie S.-O. a été influencée par la partie Sud du bassin, non occupée par le glacier. L'auteur fait remarquer ensuite que la flore du bassin de l'Oka se transforme encore, particulièrement sous l'influence de l'homme. XXX, Fasc. I, 1909. FEDTSCHENKO (B.-A). — Schugnan. Descriptio geographica et bota- nica itinerum Schuganicorum 1901 et 1904. Pars. I. p. 1-134 [en russe]. L'auteur fait un récit des diverses phases de ses voyages dans cette partie du Pamir. Il cite au cours de sa relation, les plantes dominantes qu'il a rencontrées sur son chemin. Le travail est accompagné de nom- breuses photographies. Gon G- Mittheilungen der Naturforschenden Gesellschaft in Bern aus dem Jahre 1908, N° 1665-1700, Berne 1909. STAGER (Rob.). — Beitrag zur Schweizerischen Epiphylenflora (avec pl. et 3 fig.), p. 17-90. L'auteur fait une statistique trés complète des plantes poussant à la Surface d'autres, qui ont été rencontrées par lui dans les montagnes de Suisse, Il comprend dans cette statistique toutes les plantes qui poussent à la surface des troncs ou des branches, dans les fentes des écorces etc. et dresse un tableau des plantes épiphytes montrant la fréquence de leur Présence sur certaines plantes-hótes. Le Saule est l'arbre qui, le plus Souvent, est pourvu d'une végétation à la surface de son écorce. 600 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Stáger compare ensuite la végétation épiphyte dans deux vallées différentes des Alpes, le Kiental et le Justistal, et met en regard les plantes épiphytes de ces deux vallées avec celles des plateaux alpins dont il a été question au début de son travail. Enfin, l'auteur étudie les conditions qui président à la distribution de cette végétation épiphyte occasionnelle, à savoir le substratum et les conditions de sécheresse et d'humidité. Fiscuer (Ed.). — Gustav Olth, ein bernischer Pilzforscher, 1806-1874, p. 91-122, 1 portrait. Notes biographiques avec liste des publications. C. L. GANN: Actes de la Société Helvétique des Sciences naturelles, 91"* session du 30 aoütau 2 septembre 1908 à Glaris. Vol. I, Conférences et procés- verbaux des séances. ScumorER (C.). — Zine Excursion nach den Canarien Inseln. p. 124-189, 20 planches, L'auteur a écrit le récit d'un voyage qu'il a fait aux Iles Canaries, et résume les principaux traits dela flore de cet archipel. Cette conférence est accompagnée d'une planche représentant des végétaux et des paysages. Cuonar (R.). — Sur les Fougères des temps paléozoiques et leur signification pour la paléontologie, p. 211-215. Résumé d'une conférence fait devant la Société. ERNST (A.) — Ergebnisse neuerer Untersuchungen über den E mbryo- sack der Angiospermen, p. 230-264. Il s'agit d'une mise au point résumant les travaux les plus récents sur le sac embryonnaire des Angiospermes. G L G: JANCHEN (E.). — Randbemerkungen zu Grossers Bearbeitung der Cistaceen. Separatabdruck aus der Oesterreichischen botanischen Zeitschrift, Jahrg. 1909, n°s 5 et 6, 10 p., 2 fig. Étude critique sur l'étude des Cistacées, faite par W. Grosser dans le Pflanzenreich d'Engler. C. LG. Annales de l'Institut national agronomique, 2* s., t. X, fasc. I, 1911. Ce fascicule contient les travaux botaniques suivants : i LiNpET (L.). — Sur le pouvoir électif des cellules végétales vis-à-vis du dextrose et du lévulose. L'auteur a montré précédemment (Ann. agron., 1900, p. 103) que les cellules des limbes et des pétioles de Betterave, mises en contact ave^ les deux sucres dont le mélange constitue le sucre interverti, c'est-à-dire le REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 601 dextrose et le lévulose, absorbent de préférence le dextrose quand la plante se trouve dans des conditions où elle respire largement et le lévu- lose quand elle est appelée à former des tissus cellulaires. En étudiant l'action des deux sucres sur des embryons en germination, des Champignons anaérobies et des Levures, il arrive à des conclusions analogues. Séparés, ces sucres disparaissent avec une vitesse sensi- blement égale, le lévulose étant utilisé en plus grande quantité pour la formation des tissus, le dextrose pour la respiration ou la fermentation. Quand ils sont réunis, les cellules détruisent de préférence le dextrose et se reproduisent d'autant mieux que le mélange renferme plus de lévulose. GRIFFON (Ed.) et MausLANc (A.) — Contribution à l'étude des maladies des pommes et des poires. Ce travail important a surtout pour but l'étude morphologique et microscopique de la pourriture et des défauts des fruits attenant encore à l'arbre, ou récoltés et conservés en fruitier. Ces maladies sont: la lithiase des poires, le gras des pommes, la maladie de la pomme vitreuse, la maladie du liège, la maladie des piqüres et des taches fauves, les pour- ritures dues à des moisissures diverses (Penicillium, Rhizopus, Botrytis, Mucor), la pourriture noire (Monilia fructigena), la tavelure, la bourre verte des poires, la pourriture amère (Glæosporium fructigenum), les Pourritures dues au Trichoseptoria fructigena, au Discocolla pirina, au Lasiostroma pirorum, au Phomaumbilicaris, et la pourriture noire. L: Lorz: RUFZ DE LAVISON (JEAN DE). — Du mode de pénétration de quelques sels dans la plante vivante. Róle de l'endoderme. Mém. Dipl. études sup., Paris, 1910. ll est généralement admis que tous les sels susceptibles de diffusion pénètrent dans la tige jusqu'à ce qu'ils y atteignent la méme tension 95motique que dans la solution nutritive, obéissant ainsi à une sorte d'élection quantitative. L'auteur s'est demandé si cette élection était seule possible et si un sel ne peut être arrété en un point quelconque de son trajet à travers l'écorce, l'endoderme et le péricycle de la racine, avant d'arriver aux Vaisseaux. On peut en effet imaginer deux modes différents de péné- tration des sels dans la plante : par le protoplasme et par la cellulose ; ceci amène alors à envisager le role possible des cadres subérisés de l'endoderme qui, imperméables aux sels, devraient interrompre leur Passage, si l'on admet que celui-ci se fasse uniquement en suivant la cellulose, ll ressort des expériences poursuivies avec le sulfate de fer et le sulfo- 602 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. cyanure d'ammonium que les cadres subérisés sont effectivement imper- méables aux sels et que ceux-ci, pour pénétrer plus avant dans la plante, doivent passer à travers le protoplasme de l'endoderme. Lorsque celui-ci est perméable pour le sel en présence (ex. : sulfocyanure d'ammonium, azotates et chlorures alcalins et alcalino-terreux), on en constate le passage dans le cylindre central de la racine, puis dans la tige. Dans le cas contraire (sulfate de fer, citrate de fer, matières colorantes, etc.), on ne le retrouve pas dans la tige lorsque l'endoderme est subérisé. L'endoderme est donc doué de propriétés très spéciales, sa membrane exerçant naturellement la sélection des sels qui ne pénètrent pas dans le protoplasme et son protoplasme se conduisant à la maniere d'une mem- brane vivante qui entourerait le cylindre central. L. Lt. LECOMTE (H.). — Les articulations florales. Extr. des Nouv. Arch. du Muséum (5° s., Mémoires, t. II, 1911, avec 4 pl. hors texte). Les axes florifères sont fréquemment pourvus d'une zone transversale de moindre résistance qui a recu le nom d'articulation et au niveau de laquelle se détachent un trés grand nombre de fleurs, par un mécanisme analogue à celui qui préside à la chute des feuilles. : Ces articulations avaient été signalées incidemment chez un très petit nombre de plantes où ce caractère est trés marqué, mais, dans l'en- semble, abstraction faite d'un travail de Velenovski, on peut dire que ces organes sont restés jusqu'ici à peu près complètement négligés. — Remarquons tout d'abord que certaines plantes, telles que les Sima- roubacées, la Vigne-vierge, etc., montrent sur leurs tiges des étrangle- ments annulaires indiquant la place où se trouve localisée la multiplica- tion cellulaire. De même beaucoup de feuilles sont articulées, soit à la base du pétiole, soit à la base des pétiolules, soit en même temps à la naissance du pétiole et des pétiolules. a Les fleurs échappent d'autant moins à cette particularité qu'elles déri- vent sans conteste d'organes foliaires transformés, aussi rencontre-t-0" des articulations florales affectant le calice (ex. : Papaver), la corolle (très fréquemment), les étamines (ex. : Brunonia, Piper unguiculatus, Salvia, Sculellaria, Euphorbiacées indigènes, etc.), le pistil fio" Orchidées, Lecythis, Jusquiame). Mais, dans la grande majorité des 625» c'est le pédicelle floral qui possede le plus manifestement l'étranglement annulaire dont la conséquence est la chute brusque de la fleur tout entière. L'articulation d'un pédicelle floral peut se présenter sous des assez diverses : tantôt c'est un sillon annulaire placé à la naissan l'ovaire, avec individualisation très nette des pièces du périanthe au- formes ce de REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 603 dessus de l'articulation (ex. : Masdevallia); tantôt l'étranglement ne s'accompagne pas de l'indication des folioles du périanthe (cas fréquent chez les supérovariées), tantót il se forme de part et d'autre du sillon un bourrelet provoqué par l'accroissement du bois et de l'écorce (cas trés fréquent); enfin on rencontre des fleurs dont le pédicelle ne présente ni sillon ni bourrelet et pour lesquelles l'articulation est indiquée par un changement de coloration ou de pilosité, ou bien par une flexion corré- lative de l'augmentation de poids produite par la formation du fruit (ex. : Althza rosea, Salvia verticillata, etc.). Dans ce dernier cas, l'articu- lation, à peine apparente sur le pédicelle floral, s'accentue sur le pédi- celle fructifére. L'articulation des pédicelles floraux n'est que la manifestation locale d'un phénomène d'accroissement intercalaire qui se produit sur une étendue restreinte. Fréquente dans les inflorescences groupées, ainsi que l'a signalé Velenovsky, elle peut néanmoins apparaitre sur des fleurs isolées (ex. : Malvacées). Les plantes dont les feuilles sont stipulées possèdent généralement des pédicelles floraux articulés; s'il parait exister une exception pour cer- taines familles, comme les Connaracées, Méliacées, Burséracées, Sima- roubacées et Anacardiacées, c'est qu'il intervient dans ce cas une autre loi de concordance qui est la suivante : La présence d'une articulation du pédicelle floral chez des plantes dont les feuilles sont dépourvues de stipules correspond le plus souvent à l'existence de feuilles com- posées. Àu point de vue anatomique, on note des particularités intéressantes. La partie sous-articulaire se distingue généralement de l'autre par l'ac- croissement de son diamètre total et de celui de son écorce, par le déve- loppement ou la régression du collenchyme sous-épidermique, par l'aug- mentation d'épaisseur dela membrane externe des cellules épidermiques, par la disparition ou la réduction des fibres extra-libériennes, par la fragmentation ou la diminution d'épaisseur de l'anneau ligneux, par la diminution du calibre des vaisseaux et le développement de la moélle. Àu niveau de l'articulation, les cellules sont notablement plus petites que leurs voisines et prennent souvent les caracteres d'un méristème ; les fibres manquent complètement, les vaisseaux du bois deviennent courts et irréguliers et, dans la plupart des cas, les éléments parenchy- Maleux ont leurs parois minces et un protoplasme abondant avec nom- breuses mâcles d'oxalate de chaux. La fleur se détachant d'une seule pièce au niveau de l'articulation et la structure. du pédicelle étant différente de part et d'autre de cette région, on est amené à conclure que la fleur commence réellement à l'articulation et que certaines fleurs dites pédicellées, mais dont la partie 604 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sus-articulaire est nulle, sont en réalité des fleurs sessiles (ex. : nom- breuses Papilionacées, Pavia Michauxii). Quand la fleur posséde un véritable thalamus, son pédicelle n'est jamais articulé; dans ce cas ce sont les diverses pièces de la fleur qui sont pourvues d'articulations particulières et qui sont caduques séparé- ment, à moins que les diverses zones articulaires ne fusionnent en une seule, qui est alors située à la naissance méme des pieces du périanthe. . Une conséquence de la notion de l'articulation florale est que les brac- téoles, c'est-à-dire les préfeuilles qui sont parfois entrainées le long de l'axe florifère, ne peuvent jamais se trouver au-dessus de l'articulation. Une autre conséquence est qu'il convient de préciser la terminologie des parties del'axe floral, en désignant sous le nom de pédicelle tout axe terminé par une seule fleur et en réservant celui de pédoncule à toute autre partie de l'inflorescence. | On peut enfin signaler quelques faits intéressants se rattachant à cet ensemble. C'est ainsi que les plantes unisexuées ont trés souvent des fleurs máles articulées et des fleurs femelles non articulées ou à articu- lation à peine visible ; que l'articulation, en faisant obstacle à la cireula- tion de la sève descendante, exerce une influence favorable sur le déve- loppement du fruit; que la préparation de la chute des fleurs au niveau de ce point est comparable à celle qui précède la chute des feuilles. En dehors de son importance théorique, la connaissance des articula- tions florales présente un réel intérét en taxinomie : leur présence ou leur absence permet de caractériser certaines familles, ou, pour quel- ques-unes d'entre elles, des groupes entiers de genres. Dans ceux-ci, la position de l'articulation tout à fait à la base du pédicelle ou bien sur $à longueur, peut servir à établir des sections. Maintenant que l'attention est attirée de ce côté, nul doute que les systématiciens ne tirent un grand parti de ce caractère, et M. Lecomte, en l'étudiant longuement et minutieusement, aura ainsi rendu aux classifica- teurs un important service. L. Lurtz. RUFZ DE LAVISON (Jean pr). — Essai sur une théorie de là nutrition minérale des plantes vasculaires basée sur la struc- ture de la racine. — Extr. de la Rev. gén. de Bot., t. XXII, p. Tii 1911. De nouvelles expériences ont abouti à la confirmation de la théorie émise précédemment par l'auteur, à savoir que les sels incapables de traverser le protoplasme sont arrétés dans la racine au niveau des cadres subérisés de l'endoderme. Pour pénétrer plus avant, il faut qu'ils subis- sent une transformation et peut-être méme une véritable assimilation. Quant aux sels qui traversent le protoplasme, ils subissent dans l'endo- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 605 derme, lors de leur pénétration, une sorte de filtration dont l'intensité dépend de la nature de la plante, de celle du sel et de l'état du proto- plasme endodermique au moment de l'expérience. Sans pouvoir encore formuler de théorie complète de l'absorption des matières minérales par les végétaux, il est déjà permis de rejeter celle d'Overton, qui tend à faire considérer la membrane protoplasmique comme formée de lipoides, les faits observés étant en désaccord avec cette manière de voir. L. Lure. PLANCHON (D' Louis). — Exploitation de la résine du Pin d'Alep dans le département de l'Hérault. — 1 br. 14 p., Montpellier, 1911. L'exploitation des produits résineux est surtout localisée en France dans la région des Landes où se fait l'extraction de la térébenthine dite de Bordeaux. On pensait jusqu'ici que le Pin d'Alep (Pinus halepensis), si répandu dans le Midi, ne pouvait donner qu'une substance de médiocre qualité. Un essai effectué aux environs de Montpellier a montré qu'il n'en était rien et que la térébenthine du Pin d'Alep était comparable aux meilleures térébenthines de Bordeaux; aussi l'exploitation en est-elle commencée en suivant les règles landaises légèrement modifiées. Il con- vient donc d'appeler l'attention des propriétaires de garrigues improduc- lives sur l'utilité des reboisements en Pins destinés à l'exploitation de la résine. Les procédés de récolte en usage dans les Landes et à Montpellier sont décrits aveé détails et pourront servir de guides aux producteurs éventuels. LL. PLANCHON (L.). — Solanum Commersoni Dun. sauvage et muté. Ann. Fac. Sc. Marseille, t. XVIII, fasc. IX, 1909. Ce fascicule renferme les résultats des cultures expérimentales pour- suivies par M. Planchon sur le Solanum Commersoni au cours de l'année 1910. Il confirme les conclusions du Mémoire de 1909 ; la tendance à la mutation continue à étre appréciable; en outre, on a observé plusieurs retours ataviques en arrière confirmant les mutations de l'année 1908. Les expériences de contact avec les pommes de terre du pays n'ont pas donné, jusqu'ici, de résultats nettement visibles. L. L. 606 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. NOUVELLES Plusieurs de nos confrères ont été récemment l'objet de distinctions honorifiques. M. Radais a été nommé Chevalier de la Légion d'honneur, M. R. Gérard, Commandeur du Mérite agricole. — L'Académie des Sciences a distribué cette année les prix suivants : Le prix Desmazieres à M. Sauvageau. Deux encouragements sur le prix Montagne à MM. Beauverie et Lauby. Le prix de Coiney à M. A. Finet. En outre, notre confrère M. le D" Ed. Bonnet partage avec un savant étranger le prix Binoux (Histoire des Sciences), exceptionnellement porté cette année à 3 000 francs. AVIS IMPORTANT Pour faciliter le rangement de la Bibliothèque, Messieurs les membres de la Société, chargés d'analyses bibliographiques pour le Bulletin, sont priés de renvoyer les livres et brochures qui leur ont été confiés aussitót qu'ils ont pu corriger sur les épreuves en placard le texte de leurs analyses. Le renvoi peut en étre fait soit au Secrétaire général ou au Secrétaire-rédacteur à leurs adresses personnelles, soit directe- ment au siége de la Société. Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, F. Camus. Coulommiers. — Imp. Pauz BRODARD. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO (Suite). SÉANCE DU 13 OCTOLRE 1911 (Suite). Lettre de M. G. Mainz, accompagnant l'envoi d'échantil- F. Gagnepain.... ... lons d'une Graminée nouvelle d'Égypte...... ... Thorel (Clovis) 1833-1911 (PI. XVIL)..................... F. Pellegrin............. De quelques Strychnos africains : Strychnos lcaja Boil- lon, S. Dewevrei Gilg, S. Kipapa Gilg et S. densiflora Baillon (Pl. XVII)....................,.............. Goste et Soulié.......... Plantes nouvelles, rares ou critiques (Suite)............. SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1911. M. Zemer offre à récents travaux de Paléobotanique... la Société un exemplaire de ses eerte s t n 95 M. Aug. CHEVALIER annonce la création d'une Mission d'études des cultures et Jardins d'Essai coloniaux...... Sur la présence du Plagiothecium curvifolium Schliep. dans les Vosges et le Jura, et sur la valeur spécifique Lettre de M. J. AnBosr, annonçant la découverte en France du PAysospermum aquilegifolium Koch........ Quelques Lichens de la forêt de Fontainebleau.......... M. T. SwiscLE résume ses recherches sur les Aurantia- cées africaines Réponse à quelques objections relatives à l'action de la surnomme pesanteur sur la répartition de certaines Algues uni- cellulaires à la surface des flacons de culture......... Observations de M. LUTZ............................... Sur une espèce nouvelle de Fougère du genre Drymotæ- nium de Formose (Pl. XIX)........................... Lettre de M. l'abbé Coste annonçant la découverte dans les Pyrénées du Saponaria bellidifolia Sm............. A propos de la variation du Mais. Réponse à M. Blarin- ghem........esseseee e Hehe] Herne Note sur la seconde communication de M. Griffon relative aux variations du Maïis............................... t.t t s ng. Guffroy Plantes nouvelles, rares ou critiques (Swile)............ Notes sur la flore parisienne (Suite et fin).......... . REVUE BIBLIOGRAPHIQUE DID ^ . mte te tot s o. hn mah s n t n L Certaines plantes Bulleti "a de l'Académie impériale des M ences de Saint-Pétersbourg. Vl: émar 1909 et 1940........,........ cia de de l'Acad. impér. des Scien- Sched Saint-Pétersbourg, XX, XXII. a M . ri aseo Botanico Academiæ Impe- tím. xy arum Petropolitan:e édi- > AAXVIII $ Bulletin d , 1908 Naturali l'ávauy q émie Saint-p e la Société impériale des stes de Moscou 1907, 1909. . » Musée botanique de l’Aca- cuipériale des Sciencés de "ersbourg, III, VII ss. sors, ttis f e ttr tm * ad Herbarium Floræ Rossicæ. 586 387. 587 Mittheilungen der Naturforschenden Gesellschaft in Bern aus dem Jahre Actes de la Société Helvétique des Sciences naturelles, 1, 1908......... Jancuex (E.). — Randbemerkungen zu Grossers Bearbeitung der Cistaceen. Annales de l'Institut national agrono- mique, X, 1911..................... Rurz pg Lavisox (Jean de). — Du mode de pénétration de quelques sels dans la plante vivante. Rôle de l'endo- rales .................... Rurz De L vison (Jean de). — Essai sur une théorie de la nutrition miné- rale des plantes vasculaires basée sur la structure de la racine,...... PuLascuos (D* Louis). — Exploitation de la résine du Pin d'Alep dans le département de l’Hérault.......... PLaxcuoN (L.). — Solanum Commersoni Pr mh hh sms aret t t ht ht | 522 523 528 533 60% AVIS IMPORTANTS reiatifs à la Publication du BULLETIN : I. — Les manuscrits, rédigés ne varietur et lisiblement, doivent étre déposés le jour méme où sont faites les communications, faute de quoi leur impression est ajournée sans que les auteurs puissent élever de réclamation à cet égard Il. — Si les manuscrits sont accompagnés de figures destinées à être insérées dans le texte, celles-ci doivent étre dessinées à la plume et au trait, ou bien au crayon Wolff sur papiér procédé, ou consister en bonnes photographies, de maniere à en permettre la reproduction par les procédés zincographiques. L'insertion de toute figure ne pouvant étre reproduite que par des procédés différents reste soumise à l'approbation de la Commission du Bulletin. IH. — Les auteurs reçoivent une épreuve en placards et en double exemplaire de leurs communications, la correction des autres épreuves étant faite par le Secrétariat. Les corrections doivent étre retournées dans le délai maximum de trois jours au Secrétaire-rédacteur. faute de quoi la correction est faite d'office par le Secrétariat. IV. — Lorsque les manuscrits dépassent la longueur réglementaire de 8 pages et qu'ils ne comportent pas de question de priorité. ils peuvent être publiés sous la rubrique : Mémoires publiés par la Société botanique de France. Ces Mémoires sont édités avec toute la célérité possible, mais sans garantie de date. Ils prennent place dans les volumes annuels à la suite des communications insérées aux séances ordinaires et sont fournis aux Membres de la Sociéte sans majoration de leur cotisation. V. — Afin de permettre l'établissement des convocations aux séances, MM. les Auteurs sont instamment priés d'aviser le Secrétaire général huit jours à l'avance des communications qu'ils ont l'intention de présenter. . L'inscription à l'ordre du jour de tout travail parvenu au Secrétariat après ce délai ne peut être garantie. — — — —— Bureau et Conseil d'administration de la Société pour 1911 Président : M. Maurice de Vilmorin. Vice-présidents : MM. Zeiller, Hue, Jeanpert, Magnin. Secrétaire général : M. L. Lutz. Secrétaires : Vice-secrétaires : . MM. Gatin, Lormand. | MM. F. Camus, Sartory. Trésorier . Archiviste . M. Philippe de Vilmorin. M. E Malinvaud. | Membres du Conseil : MM. Chauveaud, MM. Gagnepain, MM. Lecomte, Dangeard, Griffon, Mangin, Dismier, Guérin, Poisson (J.), Friedel, Hickel, Prillieux. ——— — S Tout ce qui concerne l'administration de la Société doit être adressé au ecrétaire général à l'adresse suivante: M. Lutz, professeur agrégé à l'École supérieure de pharmacie, 4 avenue dé l'Observatoire, Paris (VI*). Le Secrétaire-rédacteur, Gérant du Bulletin : F. Camus. Coulommiers.— Imp. PauL BRODARD. BULLETIN SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME CINQUANTE-HUITIÈME (Quatrième série — Tome XI) 1911 8 Séances de novembre 1911. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 — M — M mra nac Le Bulletin de la Société botanique de France parait par livraisons mensuelles. Le Bon à tirer de ce numéro a été donné le 8 février 1912. Ce fascicule contient les planches XX à XXIII. AVIS IMPORTANT Par suite de l'augmentation croissante du nombre des communications et de sa répercussion sur les finances de la Société, la Commission du Bulletin eroit devoir rappeler à nos Confrères que le Règlement limite la longueur des manu scrits à huit pages d'impression par séance et à quarante pages pour l'année entière, au delà desquelles l'auteur doit sa collaboration pécuniaire. | Dans un intérét commun, la Commission prie donc trés instamment MM. les Auteurs de condenser le plus possible le texte des Notes destinées à limpression. Tarif des tirages à part. . , ; UE : i urs qui en Un tirage sous presse de 25 exemplaires est accordé gratuitement à Messieurs les Aute v Ju . EN Le . res à feront la demande en remettant leur manuscrit. — Les Auteurs qui préfèrent des et bi " t A. : , 4 : . 3 c l ^o réimposition, bénéficieront en compensation d'une réduction de 3 fr 60 sur les prix du tar i 25 50 100 200 900 NOMBRE DE FEUILLES vxeuot. | EXEMPL. | ExempL. | exempt. | ExEMPL. ———— fr. € Une feuille (16 pages), réimposition, papier, tirage,| fr. c. fr. c. fr. c. fr. e. i pliure, piqûre et couverture passe-partout, de o8 80 couleur... ,,.... a 10 20 11 40 13 20 » + Trois quarts de feuille (42 pages). . . . . . ..| 960 | 1080 | 1260 | 16 à P" Demi-feuille (8 pages) . . . . . . . . . .. ... 6 » 7 20 960 | M go | 16 80 Quart de feuille (4 pages). . . . .. PRE 4 80 6 » 8 40 10 l u 21 60 9* feuille en sus de la première . . . . . .. ERE 9 » 10 20 11 40,| M ps 19 20 Trois quarts de feuille en sus d'une feuille, . . .| 8 40 9.60 out » o9 | 1680 Demi-feuille ea sus d'une feuille. . : . . . : .| 480 6 » 780 | 10 00 14 40 Quart de feuille — — uw uon 8 00 4 80 7 90 9 b | | ; ‘< uniforme Tirage supplémentaire sans réimposition, conformo aux exemplaires gratuits, prix pes feuille ou fraction de feuillo: 25 exemp. — 50 exemp., exemp., , 100 ETE action de feuille : Sfr. 69 Afr. À " 4ir 50 4 tr. Supplément de 0 fr. 30 par ?5 exemplaires en plus. La composition d'un titre d'entrée spécial d'un tiers de page est de 1 fr. 20. i i apier () La composition d'un grand titre d'une page est de 3 fr. 60. En plus les frais de tirage el E La composition d'un faux-titre est de 2 fr. 40. En plus les frais de tirage et de peu La composition d'une couverture imprimée, sans page d'annonces, est de 2 fr. 40 s la répétition de celui de la brochure, et de 4 fr. 80 si le titre est fait seulement pour ture. En plus les frais de tirage et de papier (*). . L'addition à la couverture passe-partout du titre dela communication composé en texte est comptée 2 fr. 40. | S'il y a des corrections, elles sont comptées en-sus 6 fr. 95 l'heure. : de 9 fi- 40. Une gravure d'une page, intercalée dans le texté, entraine un supplément de tirage Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 80. disposition des Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entraînant une modification dans la pere k: pages du Bulletin, sera fait à ce Tarif b n riw . Mif ce *) Les frais de tirage et de papier des titres et couvertures seront comptés suivant le tarif du tableau. " ENSE ; ; E EDU NUN pn e tive est ja couver- caractères 9n SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1911 PRESIDENCE DE M. MAURICE DE VILMORIN. M. F. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans cette séance, M. le Président proclame membres de la Société : MM. Swiecie (Walter T.), Department of Agriculture, Washington (États-Unis), présenté par MM. Aug. Chevalier et Gagnepain. Dupuy (B.), pharmacien, 40, rue Sadi-Carnot, à Puteaux, présenté par MM. Lutz et F. Camus, M. le Président annonce ensuite une nouvelle présen- tation. M. F. Camus donne lecture de la Note ci- après ; L'Herbarium Rosarum. | Réponse à M. Gandoger '; PAR M. L'ABBÉ H. COSTE. Dans le numéro 2-3 du Bulletin de cette année (p. 90 à 96) M. Michel Gandoger a publiė des Observations sur l Herbarium Rosarum de MM. Pons et Coste. Il critique vivement l'œuvre des deux confrères et, pour ma part, je vais lui répondre briève- ment. L'Herbarium Rosarum, dont il est ici question et qui n'a pas eu l'heur de plaire à M. Gandoger, se compose de cinq fasci- cules, publiés de 1894 à 1899 et contenant ensemble 378 numé- ros. A chaque fascicule est adjoint un Bulletin, dans lequel Presque tous les numéros ont recu des annotations. François 1. La Commission du Bulletin considère que cette réponse clôt la dis- cussion. (Note de la Rédaction.) T. LVIII. (SÉANCES) 39 608 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1944. Crépin, l'éminent rhodologue belge, fut l'instigateur de cette publication et tous les numéros distribués ont recu son visa. Le but des auteurs était « de mieux faire connaitre les véritables espèces de Roses en distribuant des séries de variétés et de variations qui s'y rattachent ». C'est, d'aprés les termes mémes de Crépin (Avant-propos du premier fascicule) « de fournir des matériaux propres à faire la lumière sur un genre des plus liti- gieux, que les multiples travaux dont il a été l’objet ont malheureusement rendu d'une étude extrémement difficile; cest, en distribuant des formes exactement dénommées, d'amener les spécialistes à exprimer leur opinion sur ces formes, et d'arriver par la discussion à une entente sur le rang et la valeur de chacune d'elles ». Nous ajoutions dans l'Avant- propos du troisième fascicule : « À mesure que nous avançons dans l'étude des Roses nous sommes, comme M. Crépin, de plus en plus convaincus que les véritables espéces sont peu nombreuses et que les créations innombrables de l'école multi- plicatrice ne constituent réellement que de simples variétés, des variations sans importance, parfois des formes hybrides. » C'est sans doute cette franche profession de foi de nos idées réductives sur l'espéce dans le genre Rosa qui a fait éclater sur nos tétes la colére de l'école analytique et la critique sans pitié de l'auteur du Flora Europz. M. Gandoger est doué d'une activité exubérante; d'accord en cela avec bien d'autres de ses confrères, il ne nous semble pas que la valeur scientifique des résultats obtenus soit en rapport avec l'énormité du labeur dont témoignent ses publications. Incalculable est le nombre des espèces nouvelles quil a bap- tisées et chacune d'elles, à trés peu d'exceptions prés, est une énigme! En 1881 il a publié ses Tabulæ rhodologicæ Europ?- orientales avec 4263 espèces! Il ne semble pas possible de pousser plus loin la « buissonomanie » (Voir Crépin, ĉn Bull. Soc. Bot. Belg., XXV, 13 mars 1886), œuvre sans limites que notre grand maitre Crépin a combattue toujours plus vivement à mesure qu'il poursuivait dans des voyages spéciaux l'étude des Roses sur le vif. Le silence le plus complet a du reste éte gardé sur les publications rhodologiques de M. Gandoger. Son nom ne figure nulle part dans? /ndex Kewensis et autres ouvrage ABBÉ H. COSTE. — RÉPONSE A M. GANDOGER. 609 classiques du méme genre. On lit toutefois dans la préface des Plants? europe: de K. Richter (ann. 1890) la remarque suivante : « Nomina Gandogeriana a botanicis plurimis rejecta non recepta sunt ». Notre publication a obtenu dés le début les encouragements et l'approbation du maitre de la rhodologie moderne. M. G. Rouy, dans son importante étude monographique des Rosiers francais, insérée dans le tome VI de sa Flore de France, la mentionne presque à toutes les pages; de méme M. E. Burnat, dans sa savante Flore des Alpes maritimes (vol. III, p. 22), trouve nos fascicules « fort instructifs » ; elle a été enfin citée avec éloge dans la trés remarquable monographie du genre Rosa publiée de 1900 à 1905 par M. R. Keller dans Ascherson et Græbner, Synopsis der Mitteleuropæischen Flora, p. 32 à 384. M. Gandoger n'a méme pas cité ce travail d'ensemble qui eüt mérité une premiére mention. Il était trop absorbé par l'examen de notre modeste Herbarium Rosarum qu'il apprécie de la facon suivante : « Inexpérience du genre et manque de recherches bibliogra- phiques... confusions des Synstylées avec des Canines, d'Alpi- nées avec des Villosées, de Montanes avec des Rubigineuses... doubles emplois, manque de comparaison ou d'assimilation avec les espéces décrites par les rhodologues étrangers... enfin totale absence de déterminations précises... noms d'hybrides où il nyena pas trace... pour eux l'hybridité joue toujours le premier róle... ils voient des hybrides surtout oü il n'y en a pas ». Ce serait faire œuvre vaine et stérile que de rectifier les avis émis sur une quarantaine de numéros de notre Herbarium Rosarum. Rien cependant ne serait plus facile que de justifier la plupart des prétendues erreurs qu'on nous reproche avec tant d'insistance et de montrer le mal fondé de certaines affir- mations de notre censeur. Que doivent penser, par exemple, de la suivante (Bull., /. cit., p. 94) les rhodologues méme les moins expérimentés : Le Rosa biserrata Mérat, 1812 (— R. dumalis Bechst., 1810) ainsi que le R. andegavensis Bast., et d'autres formes de méme valeur « sont considérées par tout le monde, non seulement comme des types de premier ordre, mais encore comme des têtes de sections que Crépin et d'autres ont nette: ` 610 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1911. ment établies ». On reste confondu devant de pareilles asser- tions! Si nous renoncons à critiquer en détail l’œuvre rhodologique de M. Gandoger, qu'il nous soit permis de montrer par quelques exemples, comment notre confrére comprend certains cótés de la question. Il nous cite 15 ouvrages qu'il a consacrés, dit-il, à ses études sur les Roses. Nous l'engageons vivement à renou- veler sa bibliothéque. Plusieurs auteurs anciens sont tout d'abord mis en évidence, leurs ouvrages sont d'ailleurs infini- ment précieux et tels qu'un prix élevé les exclut de la plupart des bibliothèques. Il est sans intérêt d'apprendre qu'ils figurent dans celle de M. Gandoger, car ils ne fournissent aucune donnée importante pour les rhodologues modernes; il en est de méme des /cones de Reichenbach dont les 25 volumes ne contiennent absolument rien sur le genre Rosa. Par contre les œuvres modernes les plus indispensables ne sont pas méme citées. Dans ses Tabulae rhodologicæ lauteur a critiqué comme étant « complétement fausse l'adoption de certains caracteres qui ont servi à Linné et à d'autres anciens auteurs pour les divisions des genres et pour les espèces ». Uri tel jugement ne l'empéche pas deles employer couramment dans le méme but. Au début de ses « Observations » M. Gandoger nous apprend qu'il est « à la veille de publier une Monographie des Roses de tout le globe ». A ce nouvel ouvrage nous souhaitons en term- nant et sans la moindre rancune un succès complet et Un accueil au moins égal à celui que reçut jadis son Flora Europe terrarumque adjacentium, 27 vol. in-8°, 1882-92. M. Buchet fait la communication suivante : Sur une prétendue mutation du Rhus Coriaria Lj PAR M. S. BUCHET. Au cours de la Session extraordinaire tenue par la Sociéte dans les Alpes-Maritimes, en 1910, MM. J. Cotte et Alfred Reynier ont décrit une anomalie fort intéressante du Sumac des corroyeurs, qui doit étre rare, puisqu'elle n'avait encore ji signalée nulle part, malgré la fréquence de cette espèce dans là S. BUCHET. — PRÉTENDUE MUTATION DU RHUS CORIARIA L. 644 région méditerranéenne. La description que les auteurs donnent de la plante anormale, ainsi que l'excellente planche qui l'aecompagne, ne me laissent aucun doute sur la nature cécidio- logique de cette anomalie. J'ai naguère eu l'occasion de correspondre avec M. Reynier, un de nos confrères les plus serviables et les plus estimés, à propos d'une nouvelle cladomanie, rencontrée par lui sur l'Helianthemum italicum, et je sais, de son propre aveu, que notre confrére aixois ne s'occupe de cécidiologie qu'en simple amateur et d'une maniére trés intermittente. Aussi, ne saurais- je. en toute justice, le rendre responsable des conclusions de l'article en cause. Mais je suis étonné que M. Cotte, qui s'est occcupé particulièrement des acarocécidies, rejette, dans le cas du Rhus Coriaria, avec de si faibles raisons la cause parasi- taire, tandis qu'il accepte avec tant de facilité l'hypothèse, évi- demment trés à la mode, d'une mutation. En effet, voici tout ce que je trouve, dans la Note de MM. Cotte et Reynier, pour éliminer le fait d'un parasite : « Pouvons-nous songer à une anomalie d'origine parasitaire? Il serait étrange, dans ce cas, qu'aucun pied, qu'aucun rameau, qu'aucune feuille n échappát à l'infestation sur la butte de la Masque et ne nous fit réapparaitre en un point donné la physionomie si caractéristique du végétal. Du reste, nous n'avons vu ni sur les tiges et les racines, ni sur les feuilles ou les fleurs, rien qui puisse étre rapporté logi- quement à la cécidiologie. » Or, que signifie le premier argument, aprés cet aveu au début dela méme Note : « On trouve dans ce vallon de la Masque, sur une petite butte formée d'argile et de cailloutis, et entremélés à quelques Rhus Coriaria normaux, un certain nombre de pieds alieints de la méme anomalie ». M. Cotte veut-il dire simple- ment, qu'il est étrange que les pieds anormaux le soient dans toutes leurs parties? A cela je répondrai que le contraire serait peut-étre plus étrange, étant donné que des modifications aussi Profondes dans la forme des feuilles, l'absence de dents par exemple et la diminution du nombre des folioles, ne sauraient ie bonnes que par un parasite qui vit dans les très inti geons et qui agit de ce fait sur des organes très peu diffé- renciés : Ce cas n'est pas rare en cécidiologie et je ne veux citer 612 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1911. que celui des pieds de Mentha piperata attaqués par l’ Eriophyes Menthæ Molliard, anomalie connue sous le nom de menthe basiliquée, étudiée par M. Molliard il y a quelques années". Il est évident que, si l'infestation était d'origine trés récente, on pourrait encore trouver des rameaux normaux sur des pieds attaqués, mais, en raison de la multiplication extrémement rapide des acariens, cette phase intermédiaire est naturellement trés courte et, bientót, tous les bourgeons d'un méme arbre se trouvent envahis par les parasites. Quel cécidiologue n'a pas remarqué déjà qu'il est à peu prés impossible de trouver des inflorescences normales sur les Frénes ou les Saules attaqués par des PAytoptus? D'autre part, il n'y a pas de raison de s'étonner, si les auteurs de la Note n'ont pu trouver trace de parasite ni sur les racines, ni sur les tiges, ni sur les feuilles ou les inflorescences du Rhus anormal. Étant donné qu'ils ont examiné ces organes en plein été, 1l est vraisemblable (sil s'agit d'Acariens, ce qui est pro- bable) que, depuis longtemps déjà, ces animaux s'étaient réfugiés dans l'intérieur des jeunes bourgeons, oü la nourriture leur était offerte d'une facon bien autrement accessible et abondante que sur les feuilles adultes; ces mœurs sont d'ailleurs bien connues pour une foule d'Eriophyes et autres Phytoptides. C'est au début de la végétation qu'on aurait pu rechercher les parasites sur les rameaux avec des chances de les y trouver. Je crois avoir démontré que les raisons données par M. Cotte, pour écarter l'action d'un parasite, étaient tout à fait insuffi- santes. ]l me reste à expliquer pourquoi mon opinion est faite ou peut s'en faut, sur l'interprétation de l'anomalie, bien que Je n'aie pas encore recu les échantillons que M. Reynier m'a trés aimablement promis pour le printemps prochain. b Il suffit en effet, à qui s'est occupé sérieusement de cécidies, de lire la description des auteurs et de jeter un coup d'œil sur la planche qui l'accompagne, pour se convaincre que tous les ‘caractères de cette intéressante infirmité sont des caractères de cécidie, méme ceux qui sont invoqués en faveur d'une mutation, comme la fasciation, la diminution du nombre des folioles, e i t 1. MOLLIARD (M.), La menthe poivrée basiliquée (Bull. Scientif. et indus de Roure-Bertrand fils, 2 série, n° 2, p. 3. 1905). S. BUCHET. — PRÉTENDUE MUTATION DU RHUS CORIARIA L. 613 l'apparition de canaux sécréteurs anormaux. On pourra d'ailleurs s'en rendre compte, en comparant, d'une part, les différences qui existent entre la figure représentant ce Rhus anormal et la plante connue de tous, avec l'ensemble des différences qui écar- tent, d'autre part, la Menthe basiliquée de la Menthe poivrée type, d'aprés la planche accompagnant la Note sus-indiquée de M. Molliard; elles sont absolument de méme ordre : 1° Le raccourcissement considérable des rachis, du Timbe lui- même et des entrenœuds des tiges sont des caractères tellement connus, dans une foule innombrable de cécidies, qu'il est inutile d'insister. J'en dirai autant du plissement si net des nervures et du recoquillement des feuilles. 2° Si la fasciation et la castration ne sont pas des caractères qui appartiennent en propre aux cécidies, on peut dire néanmoins que ces derniéres en sont une des causes les plus habituelles. 3 La largeur plus grande du limbe au dépens de sa lon- gueur, de méme que la disparition des dents et du pétiole sont très nettement distinctes, aussi bien dans la planche de M. Mol- liard que dans celle de M. Cotte, et sont également des caractères bien connus chez bon nombre de cécidies. La seule différence qui existe entre l'intéressant Sumac découvert par M. Reynier et la Menthe basiliquée, au point de vue cécidiologique, c'est que la modification des fleurs est beaucoup plus profonde dans cette dernière plante, aucune pièce florale ne se différenciant, la Virescence étant complète. On peut expliquer cela par le fait que les bourgeons du rhizome de la Menthe sont éloignés de la partie aérienne et qu'ils se différencient plus tardivement, par rapport à la floraison, que cela n'arrive dans un arbre comme le Sumac. Les organes floraux étant les derniers à subir l'attaque des Parasites, il est possible, dans le cas du Sumac, qu'à ce Moment ceux-ci soient déjà réfugiés dans les bourgeons et Même que la castration ne soit, comme cela se produit souvent, Tue le résultat d'une action à distance, causée par le trouble Profond de la nutrition. à Si je penche en faveur d'une acarocécidie, pour expliquer l'anomalie de Rhus Coriaria, c'est surtout en raison de l'infes- on généralisée; celle-ci est toujours moins absolue dans le s d'Hémiptères, et ces derniers laissent plus de trace recon- 614 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1911. ` naissables de leur passage. Restent encore à envisager le cas d'un parasite radical ou celui d'un Champignon envahissant tous les tissus de Ja plante. Le premier me semble peu probable (bien qu'il soit possible), parce que c'est principalement et pres- que exclusivement dans les organes terminaux que se manifeste d'habitude ce genre d'action à distance. Le second me parait tout à fait invraisemblable, étant donné que M. Cotte a fait l'examen histologique complet de cet anomalie. Que dire maintenant de l'hypothèse de la mutation, en ce qui concerne notre Sumac stérile? Si l'on veut bien s'en tenir à la définition de de Vries, la mutation se distingue précisément des variations instables et des produits tératologiques ordinaires, en ce qu'elle est transmissible par hérédité, par semis; ce terme ne saurait s'appliquer à une plante qui ne donne pas de graines et l'on devrait alors se contenter du terme de monstruosité. On me répondra que la différence est spécieuse et qu'en réalité tous ou presque tous les monstres sont capables, au moins pendant quelques générations, tant qu'ils peuvent se reproduire, de transmettre leurs caractères : c'est possible; je suis méme fortement porté à le croire; mais alors si monstre — mutation, la nécessité ne se faisait pas sentir de créer un nom nouveau. Dans tous les cas, la circonspection devrait s'imposer quand on parle de mutation ou de variété nouvelle. Voilà déjà bon nombre de plantes qualifiées ainsi qui rentrent peu à peu dans le domaine de la pathologie parasitaire; sans insister sur la prê- tendue transformation du Pulicaria dysenterica en plante dioique', sur le cas du Medicago ononidea?, de la Menthe poivrée basiliquée et sans doute de bon nombre de pseudo- variétés dont la réduction reste à faire, il serait peut-être temps de passer au crible, une à une, les mutations de ces derniéres années. La dernière et toute récente mésaventure de l'Œnothera nanella de Vries?, un des modèles classiques " 1. MOLLIARD (M.), Sur la prétendue transformation du Pulicaria dysente- rıca en plante dioique (Revue générale de Botanique, 1909, p. 1). T 2. REYNIER (A.), La prétendue espèce Medicago ononidea de Coincy (Bu? de la Soc. botanique de France, 1908, p. 553). 3. ZEULSTRA (H.-H.), OEnothera nanella, eine Krankhafte PRanzenart. logisches Centralblatt, t. 34, 1914, p. 129-138). Ce travail est analysé dans Bibliographia Evolutionis, 14-216, P- 90. ( Bio- R. HAMET. — SUR UN NOUVEAU SEDUM DU TIBET. 615 genre, un des plus anciens piliers de la doctrine, en est une preuve. À propos de cette communication, M. Blaringhem fait remarquer « que M. de Vries a provoqué le travail de M. Zeijlistra sur l'existence d'un Micrococcus dans les tiges de l'OEnothera nanella. V a lui-même présenté la Note de son éléve à l'Académie des Sciences de Harlem et l'a fait connaitre à tous. Cette découverte ne modifie en rien la valeur et l'importance de la théorie de H. de Vries qui n'a jamais donné d'explication de la nature des change- ments brusques ni de leur origine; il n'a constaté que leur apparition et leur transmission. (Cette espèce a d'ailleurs ce caractère d'avoir avec elle un parasite en commun avec de bonnes espèces, comme le Lolium temulentum, avec embryon dans une gaine de Champignons, comme les lignées d'A//Acea rosea, la Ti: Trémière, dont M. Eriksson cherche en vain des représen- lants non attaqués par le Puccinia Malvacearum et que M. Blaringhen, suivant son exemple. n'a point trouvés dans les.cultures des environs de Paris, des environs d'Angers, quil à visitées dans le but de trouver une seule plante Indemne. » M. Hua lit la Note ci-dessous de M. R. Hamet : Sur un nouveau Sedum du Tibet; PAR M. RAYMoND HAMET. J'ai pu récemment étudier, gràce à l'extréme bienveillance de MM. Gage et Smith, les intéressantes Crassulacées récoltées àu Tibet par le capitaine Walton. Les résultats de mes recher- ches seront, je l'espère, publiés prochainement. Aussi me °rnerai-je dans la présente Note à la description de la plus curieuse des espèces nouvelles dont la science doit la découverte *! Capitaine Walton. A lui et à MM. Gage et Smith, dont j'ai pu 616 SÉANCE DU 40 NOVEMBRE 1911. apprécier si souvent l'inlassable complaisance, je suis heureux de témoigner ici ma bien sincère et trés cordiale gratitude. Sedum Karpelesæ ' Raymond Hamet sp. nova (specim. anth. in herb. Caleutt.). Planta perennis, steriles caules non edens. Radix principalis crassa. Caudex erectus, crassus, simplex, glaber, apice gemmulam evolutam, caules floriferos basi squamis cinctos, gemmulas non evolutas et caules floriferos desiccatos, ferens. Gemmulæ evolutæ squamæ exteriores semi- orbiculares, apice cuspidatæ, tam longe quam latæ vel paulo latiores quam longiores; squamæ interiores foliiformes, petiolatæ, petiolo basi dilatato lamina longiore, lamina late ovata, integra, obtusa, paulo lon- giore quam latiore. Caules floriferi erecti, crassiusculi, simplices glabri, in parte inferiore et media nudi, in parte superiore foliati. Folia pauca, subverticillata, breviter petiolata, infra insertionem in calcar non pro- ducta, plana, glabra; petiolusa lamina vix distinctus; lamina petiolo longior, suboblonga, integra, obtusa, paulo longior quam latior. Brac- teæ subsessiles, oblongo-quadrangulares, integræ, obtuse, vix lon- giores quam latiores, planæ, glabræ. Pedicelli glabri, calyce paulo bre- viores. Flores solitarii. Calyx glaber, segmentis 5, tubo longioribus, basi in calcar non productis, semiorbicularibus vel semiorbiculari-subovatis, marginibus integerrimis, obtusis, paulo longioribus quam latioribus. Corolla glabra, quam calyx longior, segmentis 5, tubo multo longioribus, late ovatis, basi paulo coarctatis, apice obtusiusculis, longioribus quam latioribus. Stamina 10; filamenta oppositipetala infra corollæ medium inserta; autheræ corollæ medium superantes. Antherae ovato-orbiculares, paulo longiores quam latiores. Carpella 5, pauciovulata, glabra, in stylos carpellis breviores attenuata. Squamæ 5, subquadrangulares, apice eme Sinatæ velsinuatæ, vix longiores quam latiores. Folliculi 5, pauciseminati, erectiusculi, lateribus internis non gibbosis. : Gemmulæ evolutæ squama» exteriores 1,70-2 mm. longæ, 2 mm. tape; squam:e interiores : petiolus 4-4,20 mm. longus, 0,73-0,80 mm. In parte angusta latus, 2,60-2,80 mm. in parte dilatata latus; lamina 2:2,80 mm. longa, 1,80-2,10 mm. lata. — Caules floriferi 10 mm. longi. — Foliorum petiolus 1-1,60 mm. longus, 0,75-4,10 mm. latus; lamina 2,60-5,20 Mm. longa, 2-3,40 mm. lata. — Bracteæ 2,60 mm. longae, 2,40 mm. Mn Pedicelli 14,30 mm. longi. — Calycis pars concreta 0,50-0,80 mm. st pars libera 1,40-1,65 mm. longa, 1,30-1,40 mm. lata, — Corollæ pars xui creta 0,05 mm. longa; pars libera 5-5,40 mm. longa, 2,80-3 mm. ‘à i: Staminum alternipetalorum filamentorum pars concreta 0,05 mm. Cr pars libera 3,60-3,75 mm. longa, 0,40-0,50 mm. lata. — Staminum gati sitipetalorum filamentorum pars concreta 4,20-4,40 mm. long aa libera 2,50-2,60 mm. longa, 0,40 mm. lata. — Antheræ 0,60-0,80 Za. longe, 0,45-0,65 mm. late. — Carpellorum pars concreta 0,90-1,20 : longa; pars libera 2,60 mm. longa. — Styli 4,20-1,25 mm. longi. — 5d" 0,60 mm. longæ, 0,50 mm. latæ. 1 ne 1. Je suis heureux de donner à cette espèce le nom de Mile Suzan Karpelés en témoignage de respectueuse et vive sympathie. R. HAMET. — SUR UN NOUVEAU SEDUM DU TIBET. 617 Tiger, Phembu La, à 10-15 milles au nord de Lhasa, septembre 1904 [Capitaine H. J. Walton. — Échantillon authentique dans l'herbier de Calcutta !] Observation : Le Sedum Karpelesæ est trés voisin des S. Praini Raymond Hamet! et S. Levii Raymond-Hamet? mais ne peut pourtant être confondu avec ces espèces. Du S. Praini il s'éloigne en effet : 1° par les écailles de la gemmule développée dimorphes, les extérieures orbiculaires, cuspidées au sommet, aussi longues que larges ou un peu plus larges que longues, les intérieures foliiformes, pétiolées, à pétiole dilaté à la base plus long que le limbe, à limbe largement ové obtus, et non toutes longuement deltoides, subaigués; 2° par les feuilles caulinaires à pétiole large à peine distinct du limbe et plus bref que celui-ci, non point gréle trés distinct du limbe presque égal à celui-ci; 3° par les fleurs solitaires, et non disposées en corymbe; 4° par les sépales semiorbiculaires ou semiorbicu- laires-subovés, obtus, un peu plus longs que larges, non point ovés aigus plus longs que larges; 5° par les pétales largement ovés, un peu contractés à la base, obtusiuscules au sommet, et non obovés-lancéolés acuminés au sommet. On le distingue facilement aussi du S. Levii : 1° par les écailles de la gemmule développée dimorphes, les extérieures semiorbiculaires, cuspidées au sommet, aussi longues que larges ou un peu plus larges que longues, les intérieures foliiformes Pétiolées, à pétiole dilaté à la base plus long que le limbe, à limbe largement ové obtus, et non toutes longuement deltoides aiguës; 2° par les feuilles subverticillées, non point alternes; 3 par les sépales semiorbiculaires ou semiorbiculaires-ovés obtus, un peu plus longs que larges, et non largement ovés aigus, plus longs que larges; 4» par les écailles subquadrangulaires, à peine plus longues que larges, non point semiorbiculaires, plus arges que longues. M. Moreau prend la parole pour la communication sui- vante : 1. Hamer (Raymond), Sedum Praini, S. Levii, S. Liciæ sp. nov., in Bull. * bot. France, t. LVI, p. 565-567 (1909). : HAMET (Raymond), loco citato, p. 567 et 568 (1909). 618 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1911. Les phénomènes intimes de la reproduction sexuelle chez quelques Mucorinées hétéro- games, PAR M. FERNAND MOREAU !. Les Mucorinées hétérogames ont donné lieu à deux courants d'idées opposées. Les uns ont relevé avec soin toutes les diffé- rences que présentent, soit dans la forme, soit dans la taille, soit dans leurs ornements et l'ordre d'apparition de ces der- niers, les ampoules copulatrices et leurs suspenseurs; ils ont vu dans ces caracteres morphologiques l'indication d'une différen- ciation sexuelle entre les branches qui copulent. Pour les autres, la sexualité, chez les Mucorinées, ne se traduit pas par des dif- férences d'ordre morphologique, elle est toute physiologique, et une différenciation sexuelle profonde se manifeste là où manquent les différences morphologiques, alors qu'elle s'efface dans des cas oü celles-ci sont nettement marquées. Bien plus, chez les Zygorhynchus, où le dimorphisme morphologique des branches copulatrices s'exagére, Vuillemin ° a considéré que la différence de forme et de taille des ampoules qui copulent et de leurs suspenseurs, loin d'étre l'expression d'une sexualité hau- tement accusée, marque, au contraire, une atténuation de la sexualité, une tendance à la formalion d'azygospores, un ache- minement vers l'apogamie. : Ces deux manières d'interpréter les caractères différentiels des deux branches qui concourent à la formation des Lygo spores des Mucorinées hétérogames donnent un certain intérêt à l'étude histologique de ces dernières. Nous avons étudié à ce point de vue un certain nombre de Mucorinées hétérogames et nous faisons connaitre trés 50m mairement les phénoménes nucléaires dont les zygospores de quelques-unes d'entre elles sont le siège : V Absidia Orchidis est une espèce indifféremment isogame ou hétérogame; l'hétéro" 1- Au sujet de ce travail, nous adressons à M. Dangeard nos plus vifs remerciements pour les conseils bienveillants qu'il nous a donnes. : 2. VUILLEMIN, Les bases actuelles de la systématique en mycologie (Progre sus rei Botanica, Bd. 2, H. 1, p. 1-170, 1907). F. MOREAU. — SUR LA REPRODUCTION CHEZ LES MUCORINÉES. 619 gamie, quand elle a lieu, se traduit par la différence de taille des ampoules copulatrices et des suspenseurs, et par la présence de fuleres produits seulement par le plus gros des suspenseurs. Le Mucor hiemalis doit son hétérogamie à la différence de taille des ampoules qui se fusionnent; c'est une espéce strictement bétérogame. — Indépendamment de l'intérêt qui s'attache à leur condition hétérogame, l Absidia Orchidis et le Mucor hie- malis sont intéressants en ce qu'ils sont les premières Muco- rinées certainement hétérothalliques dont on connaisse l'his- loire nucléaire de la zygospore. — Enfin, nous connaissons les phénomènes profonds de la sexualité dans quatre espèces de Zygorhynchus : chez elles, l'hétérogamie est accusée à un haut degré par sa constance, par l'inégalité des ampoules qui s'unissent et par la différence de taille et de forme des suspen- seurs, Nous nous bornerons à indiquer pour chacune des six espèces précédentes les résultats essentiels auxquels nous a conduit leur étude. Absidia Orchidis. Les phénomènes histologiques qui ont lieu dans les zygo- Spores de cette espèce nous ont paru les mêmes dans les zygo- Spores d'origine isogame et dans celles produites par hétéro- gamie. Au moment ci la zygospore commence à montrer les orne- ments de sa membrane, les noyaux sont assez nombreux, de petite taille et répartis d'une manière quelconque dans le proto- Plasma. Un peu plus tard ils se placent presque tous deux par deux et se fusionnent par paires (fig. 1). Les fusions ont donc lieu d'une manière précoce, et, à ce point de vue, l'A/sidia Ürchidis est tout à fait comparable aux Mucorinées isogames dont l'étude histologique a été faite'. Comme chez elles, le nombre des noyaux qui dégénèrent est très restreint. p 1. DANGEARD, La fécondation nucléaire chez les Mucorinées (C. R. Ac. Sc., aris, 12 mars 1906). DaNGEARD, Les Mucorinées (Le Botaniste, 9 série, pp. 227-253). — — MOREAU, Deuxième nòte sur les Mucorinées. Fusions de noyaux et dégéné- rescence nucléaire dans la zygospore. Fusions de noyaux sans signification “telle, Bull. Soc, Mycol de Fr., t. XXVII, 3° fasc., 1914, pp. 334-341). 620 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1911. Nous avons une fois rencontré deux de ces noyaux rapprochés, manifestant par leur contact une attraction sexuelle malgré la dégénérescence qui les avait atteints. Ce fait confirme pleine- ment cette vue que les noyaux frappés de dégénérescence sont homologues des autres noyaux dont rien ne les distingue à Fig. 1. — Absidia Orchidis (Le dessin fait à la chambre claire avec un grossis- sement d'environ 1 200 a été réduit au 4/5). l'origine, mais que, moins favorisés qu'eux, ils disparaissent avant d'avoir accompli la fonction sexuelle qu'ils étaient, comme eux, susceptibles de remplir. Mucor hiemalis. Nous signalons tout spécialement cette espéce à l'attention des personnes qui voudraient se familiariser avec l'histologie des Mucorinées; elle se recommande par la grande taille de ses noyaux, leur nombre restreint dans les zygospores et par h netteté avec laquelle se mettent en évidence les phénomènes de fusion et de dégénérescence nucléaires. La figure 2 montre des F. MOREAU. — SUR LA REPRODUCTION CHEZ LES MUCORINÉES. 624 noyaux en voie de conjugaison, quelques gros noyaux qui résultent d'une fusion, et d'autres, beaucoup plus petits, en petit nombre, qui sont des noyaux en dégénérescence. Zygorhynchus. Nous avons déjà fait connaître ‘ les phénomènes histologiques d'une première espèce de Zygorhynchus. Cette espèce est remar- quable par la dégénérescence qui atteint presque tous ses Fig. 2. — Mucor hiemalis (cette figure, comme les suivantes, a été dessinée à la chambre claire avec un grossissement de 1 200 environ). noyaux; elle n'en respecte que quatre, qui se fusionnent tardi- vement deux à deux. Nous avons interprété la reproduction sexuelle dans cette espéce comme un cas de gamétangie oü les deux gamétanges sont inégaux. Chacun apporte un certain nombre de noyaux. Au moment où vont commencer les pro- fessus de dégénérescence, la zygospore est multinucléée et chaque noyau doit étre considéré comme représentant un samète. Tous ne sont pas fonctionnels. Quatre seulement sur- “vent aux autres qui dégénèrent auprès d'eux. Les études que nous avons faites depuis la publication de ces Premiers résultats nous ont apporté la confirmation de cette manière de voir. En effet, chez une seconde espèce de Zygorhynchus, la zygo- t. MOREAU, loc. cit. 622 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 41944. spore, lorsqu'elle est jeune, est semblable à la jeune zygospore de la premiére espéce; elle renferme un grand nombre de noyaux (fig. 3). Mais au lieu que des phénomènes de dégéné- rescence viennent réduire à quelques unités le nombre des Fig. 3. — Jeune zygospore de Zygorhynchus. noyaux, tous, ou presque tous, sont fonctionnels. Ils se placent cóte à cóte, deux par deux, et, de bonne heure, alors que la zygospore est encore jeune, leur fusion par paires a lieu (fig. 4). Fig. 4. — Deux coupes successives d'une zygospore plus âgée d'un Zygorhynchus. Des faits tout à fait semblables, bien que plus difficiles à constaler, à cause de la taille restreinte des noyaux, nous ont paru avoir lieu dans les zygospores du Zygorhynchus Mölleri et du Zygorhynchus Vuillemini. En résumé, toutes les Mucorinées hétérogames à quelque degré que ce soit offrent dans l'histoire nucléaire de leurs zygospores J.-À. BATTANDIER ET L. TRABUT. —- FLORE DU PAYS DES TOUAREGS. 623 les mêmes phénomènes essentiels : fusions de noyaux, dégéné- rescence nucléaire. Chez les unes, le premier phénomène est dominant; il a lieu quand la zygospore est encore jeune. Les zygospores de ce type rappellent celles des Mucorinées isogames connues au point de vue histologique. Chez d'autres, le phéno- méne prépondérant est la dégénérescence; la fusion n'intervient que tardivement entre des noyaux en nombre restreint. Des recherches ultérieures nous apprendront s'il convient de considérer le premier type comme primitif et d'envisager comme des caractères d'évolution l'existence de fusions tardives, l'exa- gération des phénomènes de dégénérescence, la réduction du nombre des gamètes fonctionnels. Elles nous diront aussi si une semblable évolution est le résultat de l'hétérogamie et si elle wa pas également atteint les Mucorinées isogames. M. Lutz donne connaissance du travail ci-après de MM. Battandier et Trabut. Contribution à la Flore du pays des Touaregs; PAR MM. J.-A. BATTANDIER ET L. TRABUT. Grâce à l'obligeance des autorités militaires, nous avons pu dans ces dernières années étudier quelques collections de plantes récoltées dans ces contrées si vastes et encore si peu connues. M. le colonel Laperrine surtout à bien voulu faire parvenir au Service botanique du Gouvernement général de l'Algérie les Plantes récoltées dans le Tidikelt, l'Adrar Ahnet, le Mouydir, le Tasili des Azdjer, par les lieutenants de Saint-Léger, de Saint- artin, Sigonney, Nivelle, le médecin-major Hérisson, etc. Ces officiers ont visité non seulement les vallées mais encore ivers massifs montagneux, dont quelques sommets atteignent 1900 mètres. Nous aurions eu à étudier également les plantes récoltées par M. Chudeau dans sa mission vers l'Air; malheureusement, par "lle d'accidents de route, ces plantes mouillées nous sont Parvenues en complet état de putréfaction; seules quelques raminées ont pu étre étudiées. Enfin M. le major d'Hauteville Nous à remis un lot de plantes provenant du Hoggar. T. Lvur, (SÉANCES) 40 624 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1911. La zone explorée, fort vaste, s'étend du 27* au 22* degré de latitude. Elle se trouve sur la ligne de partage des eaux; les versants Sud enverraient leurs eaux au Niger si leurs Oueds pouvaient couler. Le régime à la fois trés réduit et trés irrégulier des pluies rend la végétation trés pauvre. De vastes surfaces rocheuses sont complètement nues. Les plantes annuelles n'apparaissent que les années où il pleut. Sous le nom d'AcAe?, les indigènes désignent toute une calé- gorie de plantes vivaces constituant les pâturages et poussant plus ou moins en raison de l'eau dont elles peuvent disposer. Suivant que ces plantes poussent dans le fond des vallées ou sur les pentes rocheuses, elles sont dites d'Oued ou de Djebel. Les populations pastorales de ces régions connaissent assez bien les plantes dont se nourrissent leurs bestiaux, et se servent pour les désigner d'une nomenclature assez constante. LISTE DES PLANTES RÉCOLTÉES AVEC LEURS NOMS TOUAREGS ET LEURS LOCALITÉS ! GLAUCIUM CORNICULATUM L. — Ag'enessnem. Ahaggar. SCHOUWIA ARABICA Vahl. — Alouat, Djirdjir. Adrar Ahnet; Tasili des Azdjer, Mouydir. MORICANDIA SUFFRUTICOSA DC. — 7amag, Temagi. Ahaggar, elc. ZILLA .MACROPTERA Cosson. — Fetozzer, Chebraq. Adrar, Ahnet, Ahaggar, Mouydir. CRAMBE sp. trop jeune. — Aferhalar. Ahaggar. FARSETIA ÆGYPTIACA Turra. — Ourtemess. Ahaggar. F. LINEARIS Decaisne. — Agaset. Ahaggar. F. RAMosissIMA Hochst. — El-marouget. Ahaggar. ERUCA AUREA Batt. — Tanaksaït. Ahaggar. DIPLOTAXIS DuvEvRIERANA Cosson. — Azezzega. Ahaggar. D. Harra Forsk. — /fès. Adrar Ahnet, Ahaggar, Mouydir. SISYMBRIUM Into L. var. pubescens. — Taezza. Adrar Ahnet, Aha S. Inro L. var. irioides Boissier. — Ir, ir. Ahaggar. MaTruiOLa LIVIDA DC. — Tamadi. Ahaggar. MORETTIA CANESCENS Boissier. — Asselar. Adrar Ahnet, Ahag Tidikelt, etc. ggar. gat; : ? . noms 1. Les noms de plantes sont imprimés en PETITES CAPITALES; les touaregs en italiques, les noms de localités en romain. J.-A. BATTANDIER ET L. TRABUT. — FLORE DU PAYS DES TOUAREGS. 625 ANASTATICA HIEROCHUNTICA L. — Akaraba. Tasili des Azdjer. CAPPARIS SPINOSA L. var. — T'eloulout. Tout le pays. CLEOME ARABICA L. — Ahouïaq. Adrar Ahuet, Ahaggar. Mærua R1GIDA Rob. Brown. — Z'eghert. Ahaggar. RESEDA viLLOSA Cosson. — Abbellengat. Ahaggar. CAYLUSEA CANESCENS L. — T'oummouns. Çà et là. Tout le Sud. OriGoMERIS SUBULATA Delile. — Z'oudelounfal. Ahaggar. HELIANTUEMUM ELLIPTICUM Persoon. — Zahaoua, Ag'erg er. Ahaggar. MoNsoNiA wrvEA Decaisne. — Z'azereut. Ahaggar. M. HELIOTROPIOIDES Cav. — Z'azereut, Ahaggar. ERODIUM GLAUCOPHYLLUM Aiton. — Ozma, Tasili des Azdjer, Ahag- gar, etc. ERODIUM CICUTARIUM L. — Ozma. Ahaggar. SILENE sp. voisin du S. villosa. — Intellmellet. Tasili des Azdjer. SILENE sp. voisin du S. nicæensis. — Tamedount. Tasili des Azdjer. SILENE sp. voisin du S. nicæensis. — Aouenlet. Abaggar. SPERGULARIA FLACCIDA Roxb. — Guedid. Ahaggar. PARONYCHIA cHLOROTHYRSA Murbeck. — Ahiouf n° Eckli. Ahagzar. P. DESERTORUM Boissier. — Ahiouf bou relli. Ahaggar. PORTULACA OLERACEA L. — Ahaggar. ZYGOPHYLLUM ALBUM L. — Haggaia. Fort Polignac, sert d'engrais vert. Fagonia Framanni Batt. — Zahanet nat. Ahaggar. F. Brucvier Boissier. — Afessour. Adrar Ahnet. PEGANUM Harmaa L. — Bendertifli. Toute la région. BataNrTES GyPTIACA Delile. — Teboracq. Abaggar. Mouydir. Zuxvpnus Sanarx Batt. — Ahaggar. Ruus OXYACANTHO1DES Dum. Cours. — Zabaraouecq. Ahaggar. CROTALARIA Sanarx Cosson. — Aferfer. Tout le pays. Loroxowis Loroa Delile. — Tamerezrizt. Ahaggar. TRIGONELLA AxcUINA Delile. — Ahaggar. i Lotos Rouparrer Bonnet. — Akechkentoudadin. Tasili des Azdjer, Mouydir. L. Joivr Batt. — Amerojroj. Ahaggar. : CAPILLIPES sp. nov. — Amerojroj. Ahaggar. ASTRAGALUS PSEUDOTRIGONUS NOV. sp. — Akechchekar. Adrar Ahnet. À. PROLIxUS Sieber. — Adrilel. Ahaggar. À. MAREoTICUS Delile. — Adrilel. Ahaggar. À. ARENICOLA Pomel. — Adrilel. Ahaggar. À. CORRUGATUS var. lenuirugis Cosson. — sker. Ahaggar. A: ARABICUS Ehr. — Adrilel. Abaggar. PSORALEA puicara Delile. — reda. Tasili des Azdjer, Ahazgar, Adrar Ahnet. 626 SÉANCE DU 40 NOVEMBRE 1911. HIPPOCREPIS MULTICAULIS, nov. sp. — Z'echelis n. Guedid Amakelkel, Ahaggar. CassIA oBovATA Colladon. — Ag'erg'er. Tout le pays. ACACIA TORTILIS Hayne. — Absor. Adrar Ahnet, Tasili des Azdjer. A. sp. en feuilles. — Z'amat. Adrar Ahnet, Tasili des Azdjer. NEURADA PROCUMBENS L. — Anfel. Ahaggar. TAMARIX ARTICULATA Vahl. — T'abarrakar. Adrar Ahnet. TAMARIX sp. en feuilles. — Fersig. Adrar Ahnet. Tamarix sp. en feuilles. — Azaoua. Ahaggar. AIZOON CANARIENSE L. — /heieffif. Ahaggar. MESEMBRYANTHEMUM EDULE L. — Fezzaman. Tasili des Azdjer (intro- duit). CrrRULLUS CornocywrnIS L. — Alked, hadji. Tout le Sahara. Cuminum CYuiNUM L. — Azcar. Abaggar. DEVERRA FALLAX Batt. — Z'addait. Ahaggar. AMMODAUCUS LEUCOTRICHUS Coss. D. R. var. brevipilus Chevallier. — Akamen. Ahaggar. PULICARIA ALVEOLOSA Batt. — Amio, T'idjejit. Ahaggar, Fort Polignac, Mouydir, etc. P. LONGIFOLIA Boissier. — Amio. Tasili des Azdjer. FRANCOEURIA CRISPA Cass. — Ahaggar. Mouydir. : PERRALDERIA CORONOPIFOLIA Cosson. — Aouarhad. Ahaggar, Tasili des Azdjer. ASTERISCUS PYGMÆUS Cosson. — Tout le Sahara. A. GRAVEOLENS Forskh. — Amio. Tout le Sahara. IFLoGA Fontanesi Cassini. — Ahiouf-n-Ekli. Tout le Sahara. PHAGNALON PURPURACENS Sch. Bip. — Ahaggar. BROCCHIA CINEREA Visiani. — Takkilt. Ahaggar. CHLAMYDOPHORA PUBESCENS Coss. D. R. — Oukekouane. Ahaggar. CHRYSANTHEMUM MACROCARPUM Coss. D. R. — Aouleglis. Tasili des Azdjer. ARTEMISIA HERBA-ALBA Asso. — Zezzeri. Tasili des Azdjer. A. JUDAICA L. — Teheregli. Ahaggar. À. CAMPESTRIS L. — Teg'hocq. Ahaggar. SENECCIO FLAVUS Sch. Bip. — Z'uddi-ou-Tenet. Abaggar. S. HOGGARIENSIS nov. sp. — Z'uddi-ou-Tenet. Ahaggar. CALENDULA EGYPTIACA Persoon. — Tamag'eg'erit. Ahaggar. — — CENTAUREA PUNGENS Pomel. — Akeckchakar. Tidikelt, Tasili des Azdjer. ATRACTYLIS ARISTATA Batt. — Ameskekki. Ahaggar, Tidikelt. ZOLLIKOFERIA NUDICAULIS Boissier. — Taezza. Tidikelt, Ahaggar. OLEA LAPERRINI sp. nov. — Aleo, Oleo, Tafeltasset. Debnat, Ahaggar: J.-A. BATTANDIER ET L. TRABUT. — FLORE DU PAYS DES TOUAREGS. 627 NERIUM OLEANDER L. — £d. defla. Tasili des Azdjer. PERIPLOCA LÆVIGATA Aiton. — Sellouf. Tasili des Azdjer. LEPTADENIA PYROTECHNICA Delile. — Adrar Ahnet, Tasili des Azdjer. SoLENOSTEMMA ARGUEL Delile. — Zellachem. Adrar Ahnet, Tasili des Azdjer, Mouydir. ASCLÉPIADÉE en feuilles seulement. — Arenkad. Tasili des Azdjer. CaLoTROPIS PROCERA Willd. — Adrar Ahnet. Dæmia conpATA Rob. Br. — Adrar Ahnet, Tasili des Azdjer. Coxvozvuzus supinus Cosson. — 7'eg'ig'it. Tasili des Azdjer. TRICHODESMA AFRICANUM L. — Halka. Tasili des Azdjer. TR. GRACILE nov. sp. — Halka. Tasili des Azdjer. MrGAsTOMA PUSILLUM Cosson. — Z'azaouat. Tasili des Azdjer. HELIOTROPIUM SUFFRUTICOSUM Pomel. — Tahenna. Mouydir, Ecru nume Desf. — Tainast. Ahaggar. E. Ravwonru Delile. — 7ainast. Ahaggar. SOLANUM NIGRUM L. var. — Ahaggar. Hyoscyamus FALEZLEZ Cosson. — Afahlele. Tasili des Azdjer. VERBASCUM sp. — A færhallar. Ahaggar. Linaria FRUTICOSA Desf. — Tasili des Azdjer. ÜROBANCHE CERNUA Loeffl, — 7enzellit. Ahaggar. PHELIPÆA ÆGYPTIACA Walp. — Zimzellit. Adrar Ahnet. LAvANDULA srricra Delile. — /r-ir. Tasili des Azdjer. Mentua cANDICANS Crantz. — Zahindert. Ahaggar. SALVIA ÆGypriaca L. — Safsaf. Tout le Sahara. S. Caunæt Batt. et Trab. — Ahaggar. S. LANIGERA Poiret. — Ichkam, Amadel. Ahaggar. BALLOTA BULLATA Pomel. — Zarement. Ahaggar. MARRUBIUM DESERTI Cosson. — Aberkekou, Taherer. Tasili des Azdjer. Teucrium Pozrum L. — Zeuk'mezzoutin. Ahaggar. TecchiUM sp. — Teuk'mezzoutin. Ahaggar. PLANTAGO AMPLEXICAULIS Wahl. — Ahaggar. PL. ciLrara Desf, — Annadam. Toute la région. SrATICE BoxpuELL: Lestib. — Zahin. Tasili des Azdjer. GLOBULARIA ALvPuM L. — Z'idi-n-tenet. Ahaggar. CALLIGONUM comosum L'Hér. — Adrar Ahnet, Mouydir. URENOPODIUM VurvaRIA L. — Z'ahouet. Ahaggar. Cu. URBICUM L. — Tahouet. Tasili des Azdjer. ÜuENEPODIUM sp. trop jeune. — T'ahouet. Ahaggar. RVA JAVANICA Jussieu. — Zrimekerkezt. Tasili, Mouydir. ATRIPLEX Harmus L, — Arama. Ahaggar. ECHINOPSILON MURICATUS Moq. — Ouhast. Ahaggar. SCLEROCEPHALUS ARABICUS Boissier. — Zasekrout. Tasili. 628 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1941. NucuLARIA PERRINI Batt. — Tassak, arabe Ascaf. Tasili des Azdjer, Ahaggar, Tidikelt. HALOXYLON SCHMITTIANUM Pomel. — Mouydir. ANABASIS ARTICULATA Moq. — Benda. Tasili. CORNULACA MONACANTHA Delile. — Adrar Ahnet, Tasili. SALSOLA TETRAGONA Delile. — Adrar Ahnet, Tasili. S. FæÆTIDA Del. vel sp. affinis. — Adrar Ahnet, Tasili. Cnozornona BRoccaIANA Schweinfurth. — Mouydir. EUPHORBIA GRANULATA Forskh. — Tellak, Thesses, Tehihanst. Adrar Ahnet. E. GLEBULOSA Cosson. — Tanakkat. Ahaggar. E. cALYPTRATA Cosson var. involucrata Batt. — 7'anakkat. Abaggar. CYNOMORIUM COCCINEUM L. — Dahnoun. Tasili des Azdjer. Ficus TELOUKAT sp. nov. — Z'eloukat. Tasili des Azdjer. F. EUCALYPTOIDES sp. nov. — Teloukat. Tasili des Azdjer. FORSKOHLEA TENACISSIMA L. — 7'arement. Ahaggar. ASPHODELUS TENUIFOLIUS D. C, — /zian. Ahaggar. A. PENDULINUS Cosson. — Zzian. Tasili des Azdjer. PANCRATIUM SAHARÆ Cosson. — Z7eselit. Ahaggar. POTAMOGETON PERFOLIATUS L. — Jzint. Tasili des Azdjer. CYPERUS CONGLOMERATUS var. nanus. — Tkuinak. Tasili des Azdjer. IMPERATA CYLINDRICA L. var. parviflora. RorrTBOELLIA HIRSUTA (Forsk) Vahl. ANDROPOGON GavANUS Kunth var. À. LANIGER Desf. — T'aberint. À. DENSIFLORUS Steud. Syn. A. SORGAUM Brot. effusus Hak. PANICUM TURGIDUM Forsk. — A fezou. CENCHRUS ECHINATUS L, PENNISETUM DICHOTOMUM Forsk, — Tarfade. P. Prieuru Kunth. P. cILIARE L. ARISTIDA PUNGENS Desf. - OBTUSA Delile. - CILIATA Desf. - FLOCCOSA Coss. - SAHELICA Trab. + PAPILLOSA sp. nov. + BARBICOLLIS Trin et Rupr. . ADSCENSIONIS L. STIPA TORTILIS Desf. — Hag eri. SPOROBOLUS SPICATUS Vahl. > > > > p> pp R. SOUÈGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 629 Dantona Forskazir Vahl. SCHOENEFELDIA GRACILIS Kunth. CuLoris Gayana Kunth. PAPPOPHORUM SCABRUM Kunth. — Aloumoug. SCHMIDTIA PAPPOPHOROIDES Steud. DIPLACANE FUSCA L. ERAGROSTIS CYNOSUROIDES Retz. — Diss. E. INTERRUPTA Lam. SCHISMUS CALYCINUS Leæfi. BROMUS TECTORUM L. EREMOPYRUM ORIENTALE L. HORDEUM MURINUM L. ; (A suivre.) Recherches sur l'embryogénie des Renonculacées SULTON PAR M. R. SOUEGES. Durant les premiers cloisonnements, toute la partie embryon- naire tirant son origine de l'hypophyse et de la cellule apicale du proembryon bicellulaire a pris une forme à peu prés sphé- rique, nettement distincte de la partie cylindrique représentant le suspenseur proprement dit. Les douze cellules différenciées, à ce moment, dans cette partie embryonnaire sphérique doivent être considérées comme des éléments d'une grande valeur histo- génique, jouant un rôle important dans la construction des tissus de l'embryon. On peut les assimiler à des blastomères primitifs auxquels on doit essentiellement reconnaitre trois Caractères : 1° Ils sont nettement ndividualisés, conservant, jusqu'aux stades les plus avancés du développement, toujours les mémes apports et des limites toujours bien marquées et facilement reconnaissables. 2 Ils sont homodynames, tous les blastomères homologues ou Symétriquement placés prenant une part égale à la construction es tissus, 3 Ils sont indépendants, la division qui se produit dans l'un 1. Voir plus haut, p. 542. 630 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1911. ne commandant pas une division semblable dans le voisin. On les trouve parfois très en retard l’un sur l’autre dans un même embryon ; dans deux embryons d'âge très différent, c'est dans le plus âgé que l'on rencontrera parfois le blastomére le moins avancé dans son développement. Ces douze pièces principales de l'édifice embryonnaire sont distribuées en trois étages. L'étage du bas est formé par les quatre cellules hypophysaires. L'étage moyen se compose des quatre octants inférieurs. Comme on ne considère généralement que.les deux étages cellulaires engendrés par la cellule embryon- naire proprement dite, cet étage moyen est appelé le. plus communément « étage inférieur » ou « hémisphère basal ». Hanstein', au sujet du Capella Bursa-pastoris, le désigne sous le nom de « partie hypocotylée » ou « cóté de la racine », expressions qui laissent présumer le róle que jouera cette partie dans le développement de la plante. L'étage supérieur, appelé aussi € hémisphère apical » et par Hanstein « côté de la tige » ou « partie cotylée », est formé par l'ensemble des quatre octants supérieurs. Cette manière d'envisager la constitution de l'embryon permet de se rendre compte très aisément de son mode de croissance et facilite dans la plus grande mesure la description de toutes les étapes de son développement. Je considérerai la multiplication cellulaire successivement dans l'octant inférieur, dans l'octant supérieur, puis dans le quadrant hypophysaire. En dernier lieu, quand la symétrie de l'embryon, d'axiale sera devenue bilaté- rale, je montrerai comment naissent les cotylédons, sans qu il me soit possible toutefois de suivre avec précision la série des cloisonnements qui les amène à l'état adulte. * LJ. Octant inférieur. — L'axe du premier fuseau de division est toujours horizontal et occupe la plus grande largeur que présent la cellule en coupe transversale (fig. 140). Les deux ipt directrices vont se placer aux deux angles aigus voisins de p 1. HaNsTEIN (J.), Die Entwicklung des Keimes der Monokotylen und Diko- tylen (Bot. Abhandlungen, 1 Heft, p. 7, Bonn, 1870). R. SOUEGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 634 périphérie. Il en résulte que la première membrane prend tou- jours insertion sur le milieu de la paroi périphérique et vient Fig. 139 à 152, — Myosurus minimus L. — Les stades du développement embryon- naire aprés la formation des octants; coupes transversales. — Les figures 129; 141, 146, 148, 150 représentent la section transversale des octants su pé- rieurs d'embryons dont les octants inférieurs correspondants sont dessinés en 140, 142, 147, 149, 151. — La figure 143 montre les quadrants hypophysaires dans un embryon dont les octants supérieurs et inférieurs sont représentés en 141 et 142. — La figure 144 donne les différentes coupes transversales d'un embryon aux plans indiqués par la figure longitudinale schématique 145. &, octant inférieur antérieur de gauche; a' octant inférieur postérieur de gau- che; d, octant inférieur antérieur de droite; d', octant inférieur postérieur de droite; b, octant supérieur antérieur de gauche; 5', octant supérieur posté- meur de gauche; c’, octant supérieur postérieur de droite; c, octant supérieur antérieur de droite; h, hypophyse; os, octants supérieurs; oi, octants infé- neurs; zy, plan de symétrie de la graine. — Gr. : 600. tomber normalement sur l'une des parois verticales séparant l'octant de son voisin (fig. 142). Cette membrane décrit toujours une courbe plus ou moins accentuée. Dans les quatre octants inférieurs représentés par la figure 140, les quatre noyaux sont 632 SÉANCE DU 40 NOVEMBRE 1911. entrés presque simultanément en division; en a, a’, d', on peut facilement se rendre compte de l'orientation du fuseau achro- matique; en d, les dermatosomes différenciés dans la partie médiane des fibres fusoriales du tonnelet marqueut nettement la position de la cloison. Il se forme ainsi deux cellules iné- gales : en section, la plus. grande présente quatre cótés et comprend le centre de la figure, la petite n'a que trois cótés et se trouve repoussée légèrement vers la périphérie (fig. 142). Il est intéressant de remarquer que les cloisons qui prennent naissance, dans chaque octant, comme je viens de l'indiquer, sont dirigées perpendiculairement l'une sur l'autre : celles qui se forment dans deux octants opposés (a et d', fig. 142), venant tomber normalement sur une méme droite, peuvent être consi- dérées comme prenant des directions parallèles. Dès maintenant il est également utile de faire observer que, dans les octants supérieurs, les premières divisions se font de la même manière (fig. 141, b); mais les cloisons se placent en direction inverse, de sorte que dans deux octants superposés, les deux cloisons sont exactement orientées à angle droit. Ces règles sont générales; je n'ai jamais rencontré d'exceptions. On peut les voir appliquées dans toutes les coupes transversales que j'ai représentées, en particulier dans les figures 144, I et IL, 446 et 147, 148 et 149, 150 et 151, qui donnent, cóte à cóte, la coupe des octants supé- rieurs et celle des octants inférieurs d'un méme embryon. La figure 144 représente la série des coupes transversales d'un embryon aux plans indiqués par la figure schématique 145. Le trait pointillé (zy) qui les unit marque la position du plan de symétrie de l'ovule. Ces figures permettent donc de se rendre compte, non seulement de la place occupée par les membranes formées dans les octants supérieurs et inférieurs. mais encore des relations que les premieres cloisons verticales de l'embryon présentent avec le plan de symétrie ovulaire. Ces relations, d'ailleurs, ne sont pas très fixes et la figure 144 qui exprime le cas général n'est pas applicable dans beaucoup de cas particuliers. J'aurai l'occasion, plus tard, en décrivant la forma- tion des cotylédons, de revenir sur cette question qui me parait, du reste, tout à fait secondaire. Pour la facilité des descriptions, je .désignerai par la lettre R. SOUÈGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 633. grecque 2 la plus grande des deux cellules formées dans chaque 68 Fig. 153 à 168, — Myosurus minimus L. — Les stades du développement embryon- nalre aprés la formation des octants; coupes longitudinales. — Les figures 156 et 157 sont des coupes transversales schématiques, au niveau des octants Supérieurs et inférieurs, d'un embryon dont les deux coupes longitudinales "olsines sont représentées en 154 et 155. — De méme, les figures 160 et 161 correspondent aux figures 158 et 159; les figures 164 et 165, aux figures 162 el 163; les figures 167 et 168, à la figure 166. a, b, c, d, octants antérieurs orientés dans les Schémes comme dans les figures précédentes 141 et 142; 4, db’, C, d oclants Postérieurs; ^, hypophyse; s, suspenseur; « et 8. les deux premieres cellules engendrées dans l'intérieur d'un octant. — Gr. : 620. octant, par la lettre 8, la plus petite, celle qui, en section, n'est "ititée que par trois côtés (fig. 156 et 157). — C'est dans la cellule z que se produit la division suivante ; la 634 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1911. nouvelle cloison est tangentielle et sépare deux cellules, l'une intérieure, l'autre extérieure (fig. 147 et 152). Une division ana- logue se produit ensuite en 2; la cloison formée est également tangentielle, parallèle à la paroi périphérique, d'oü il résulte que la cellule-fille intérieure ainsi engendrée offre le méme aspect que la cellule primitive 6. La cellule extérieure issue de a se cloisonne elle-même tangentiellement très peu de temps après (fig. 149, a' et d^). ; A ce stade, se trouve réalisée la différenciation des trois his- Fig. 169 à 171. — Myosurus minimus L. — Coupe longitudinale de irois embryons au moment de la différenciation des trois histogènes dans les octants infé- rieurs; a, d, octants inférieurs: b, c, octants supérieurs; ^, hypophyse; $ $us penseur. — G, : 580. togènes : dermatogène, périblème et plérome, tissus embryon- naires correspondant à l'épiderme, à l'écorce et au cylindre central. On voit que cette différenciation suit ici une marche différente de celle du Capsella Bursa-pastoris. Chez cette dernière espèce, la séparation du dermatogène se produit après le premier cloisonnement de l'octant; chez le Myosurus minimus, c'est le plérome qui se trouve individualisé le premier après deux divi- sions successives : la première, dans la cellule octant, la deuxième dans la cellule z. Le cloisonnement de la cellule extérieure issue de * P produit pas dans tous les cas comme je viens de l'indiquer. Cette cellule peut, dés sa formation, se comporter comme cellule épt- dermique et prendre peu aprés une cloison horizontale comme le montrent les deux plaques équatoriales de la figure 147. Dens ce cas, c'est la cellule centrale qui par une nouvelle division e se R. SOUÈGES. — SUR L EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 635 [i NC Pe oen N EN, C LEO, eSI e E: To » Ker Er, XS cr 27 i) T i Je D 2 20 CS 7 Ea o £ "OM go Fe] ag ongitudinales de huit embryons sversaux dans les octants infé- osent les octants d, octants infé- e 900. Fig. 172 à 179. — Myosurus minimus L. — Coupes montrant le processus des cloisonnements tran rieurs et le développement des deux assises dont se comp Supérieurs jusqu'au stade de la naissance des cotylédons. 4, 4 meurs; b, c, octants supérieurs; À, hypophyse; $, suspenseur. G. 636 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1911. tangentielle donne naissance à la cellule-mère du périblème dans le demi-octant +. Dans les stades suivants, le premier cloison- nement transversal intéresse généralement la cellule-mére du plérome et engendre deux cellules superposées (fig. 173). La figure 149 (p. 631) montre comment se multiplient les cel- lules épidermiques : dans l'octanta', les deux noyaux d'épiderme issus de à et de 8 sont encore indivis; dans l'octant a, l'un est en train de se diviser; dans l'octant d, à la division radiale verticale succéde une division radiale horizontale. Les cloisonnements transversaux peuvent se voir dans les coupes longitudinales figurées en 174, 177, 118, 179. La suite des divisions longitudi- nales a lieu comme le montrent les coupes transversales 151, 182; chacun des deux noyaux épidermiques d'un demi-octant se divisant pour donner quatre noyaux. Dans les stades ultérieurs, la limite des demi-octants, puis celle des octants eux-mémes s'effacent et il devient difficile de dire quel est le nombre exact des cellules épidermiques qui prennent naissance et comment elles dérivent les unes des autres. Au voisignage de la maturité, l'épiderme apparait constitué, en coupe transversale, de dix à douze cellules environ par octant (fig. 185). En coupe longitudi- nale, au moment de la naissance des cotylédons, le nombre des cellules épidermiques appartenant à l'octant inférieur est tou- jours de quatre (fig. 119). On remarquera que ces cellules, en coupe longitudinale, sont toujours aplaties, allongées tangen- tiellement, tandis que, en coupe transversale, leur forme est plus étroite, cubique ou étirée radialement. (A suivre). SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1911 PRÉSIDENCE DE M. MAURICE DE VILMORIN. M. F. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans cette séance, M. le Président proclame membre de la Société : M. Porrier (Jacques), étudiant, 123, rue Notre-Dame-des- Champs, à Paris, présenté par MM. Prillieux et F. Camus. M. Luizet expose, avec échantillons, préparations et dessins à l'appui, la suite de ses études sur les Saxifrages du groupe des Dactyloides. Contribution à l'étude des Saxifrages du groupe des Dactyloides Tausch; PAR M. D. LUIZET (7*. article). Dans mon dernier article (Voir plus haut, p. 412), j'avais dà laisser en suspens la diagnose de la variété 3. du Saxifraga Martyi, faute de renseignements cerlains sur la présence du Sax. confusa à côté du S. pentadactylis, à l'exclusion de toute race du S. moschata Wulf. Les nouvelles recherches de M. l'abbé Soulié, {ant au Puigmal qu'au Carlitte, me permettent de combler aujourd'hui cette lacune. On voudra bien, dans la planche XII, rapporter les figures v et vn à la var. æ., les figures IV, VI et yni à la var. f. Diagnose latine, — x< Saxifraga Martyi 8 Luizet et Soulié = S. pentadactylis P- = S. confusa Luiz. — Folia suprabasilaria partim integr Re fida, lobis nunc angustis divaricatis, nunc brevibus subporrectis; basilaria trifida, lobis plus minusve divaricatis, ut infrabasilaria, sulcata vel exsic- 638 SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1911. catione eleganter nervosa. Petala alba, ovata vel rotundato-ovata, trinervia, nervis fusco-luteis. Flores 1-5 breviter pedunculati; pedunculi et calyces parce glandulosi vel subglabri. Les richesses en Dactyloides de la région orientale des Pyré- nées ne sauraient faire perdre de vue l'intérét des explorations dans les Pyrénées centrales et occidentales, et dans les monta- gnes voisines de l'Aragon et de la Navarre. M. l'abbé Soulié l'a bien compris, en poursuivant ses recherches depuis les dernières crétes élevées des Basses-Pyrénées jusqu'aux contreforts de la Sierra de Guara, en Espagne. Le plus brillant de ses succés est assurément la découverte, au pic d'Anie, d'une espèce nouvelle aussi abondante que remarquable, le Saxifraga Hariotii Luiz. et Soul., que nous avons été heureux de dédier à notre savant et aimable confrère M. Hariot. Un autre botaniste, bien connu de nous pour son zèle infatigable et ses fructueuses recherches dans les Pyrénées, notre dévoué confrère M. Neyraut, a découvert, de son côté, dans la Haute-Garonne, un hybride particulièrement intéressant, produit par le croisement des S. ajugifolia L. et S. moschata Wulf. ; nous faisons connaitre cette plante sous le nom de >X< S. Hamondii Luiz. et Neyr., en hommage à la mémoire du célébre émule de Lapeyrouse et de Pourret. Saxifraga Hariotii Luiz. et Soul. sp. nov. — Cette espèce à été rencontrée, pour la première fois, en août 1909, dans les Basses-Pyrénées, au pic d'Anie vers 2 000 m. d'altitude et au pic d'Orrhy vers 1 800 mètres d'altitude. M. l'abbé Soulié s'empressa d'en offrir quelques exemplaires à M. l'abbé Coste; c'est dans le riche et bel herbier de notre éminent confrère que j'ai pu faire une première étude de cette Saxifrage. Je fus, d'abord, frappe de la ressemblance d'ensemble du S. Hariotii avec le S. mos- chata Wulf., mais aucune confusion avec cette espèce ne me parut possible dés le premier examen des détails. Jamais aucune forme du S. moschata n'avait montré de feuilles semblables, à lobes atténués au sommet, plus ou moins aigus ou acutiuscules, presque toujours mucronés, à pétioles munis sur leurs bords de poils trés développés. Je retrouvai là certains rapproche- ments du côté des S. hypnoides L. et S. ajugifolia L., mais hf profonds sillons qui parcourent la face supérieure des feuilles, sillons encore trés nets et très apparents sur les feuilles D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 639 anciennes persistantes, tels que n’en présentent jamais ni le S. ajugifolia, nì le S. hypnoides, durent me convaincre de l'originalité méme de l'espèce que j'avais sous les yeux. M. labbé Soulié voulut bien se charger d'aller récolter de nouveau la plante, au mois d’août dernier, et il m'envoya les échantillons que j'ai l'honneur de présenter, accompagnés de plusieurs préparations à l'appui. « La région où j'ai observé le S. Hariotii, m'écrivit-il, figure tout entiére dans la carte du Ministére de l'Intérieur, feuille X — 31 (Sainte-Engrâce), et s'étend de l'Est à l'Ouest, du pic d'Anie (250% m.) au pic d'Orrhy (2 017 m.), sur une distance de 30 kilomètres environ (toute la région est calcaire) et, du Nord- Est, au Sud-Ouest, du pas d'Azun à la Peña de Ezcaorri (Navarre), soit sur une distance de 20 kilomètres. Je marque les points extrêmes où j'ai vu la plante, mais cela ne veut pas dire qu'elle se trouve partout dans cette région. Le S. Hariotii, qui croit presque toujours seul, esttrés abondant sur les rochers et les pelouses trés rocailleuses, tant que l'altitude reste supé- rieure à 2 000 mètres, mais il fait défaut dans les vallées ou bien lorsque les pâturages remplacent les rochers. Il apparait, d'ail- leurs, à toutes les expositions, surtout lorsque l'altitude est consi- dérable; au-dessous de 1 800 mètres, il recherche les endroits à l'abri du soleil, et si, à la Pena de Ezcaorri, il descend jusqu'à 1600 métres, c'est au pied des escarpements du Nord-Ouest du pic Papuriaga (1761 m.), oüles rayons du soleil arrivent à peine. L'aire géographique de l'espèce reste à déterminer: je ne crois Pas que, vers l'Ouest, elle s'étende beaucoup au delà du pic d'Orrhy, car ce pic est le dernier qui atteigne 2000 métres et l'altitude de la chaine s'abaisse rapidement; mais il y a lieu de croire que, du côté du Sud-Est, elle dépasse notamment les limites que j'ai indiquées. » Le S. Hariotii a tout à fait le port du S. moschata : touffes tantôt compactes, tantôt làches ou ajourées, souvent aussi longs rejets feuillés. plus ou moins écartés les uns des autres et ter- minés par une tige florifère. Les feuilles anciennes persistantes Sont d'un brun ferrugineux plus ou moins foncé, les feuilles Jeunes sont d'un vert clair. les autres plus ou moins jaunátres. plante n'est pas sensiblement odorante, ni visqueuse. Toutes: T. LVII. (SÉANCES) 41 640 SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1944. ses feuilles, bractées, bractéoles, feuilles caulinaires, suprabasi- laires, basilaires ou infrabasilaires présentent des caractères communs tout à fait frappants. Quelle que soit leur forme, peu variée du reste, qu'elles soient linéaires sublancéolées entières, ou cunéiformes 2-3-fides sessiles ou subsessiles, ou atténuées en pétiole, elles sont toujours sensiblement acut?uscules à leur sommet et mucronées ; il en est de méme de leurs lobes, tantôt écartés, tantót porrigés, parfois étroitement linéaires et assez longs, parfois plus courts et plus larges, souvent inégaux, le médian plus long ou plus large que les latéraux. Les pétioles, les limbes et les lobes montrent, sur leur face supérieure et dans toute leur longueur, de profonds sillons médians, extrême- ment distincts sur la plante fraiche. La dessiccation atténue beau- coup et supprime méme parfois la visibilité de ce caractere trés spécial; elle fait apparaitre, sur les feuilles basilaires et infra- basilaires principalement, des nervures saillantes plus ou moins nombreuses ou prononcées. Les vieilles feuilles persistantes laissent souvent apercevoir les sillons médians, avec une trés grande netteté. La base des feuillesetles bords des pétioles sont munis de poils plus ou moins abondants, souvent plus longs que la largeur du pétiole. La pubescence glanduleuse de la plante est, en général, clairsemée, quelquefois presque nulle sur les feuilles; elle est toujours assez accentuée sur les tiges florifères, les pédoncules, les pédicelles, et les calices. Le développement du Saxifraga Hariotii est identique à celui de la plupart des Dactyloides : d'une part des rejets stériles termi- naux, d'autre part des rejets fertiles terminés par une hampe florale, à la base de laquelle se montrent un certain nombre de rosettes stériles axillaires (2-5), à feuilles dressées; les feuilles basilaires étalées d'abord, sont finalement réfléchies, ainsi que les feuilles infrabasilaires. Les tiges floriféres, hautes de 2 à 6 ad timétres (inflorescence comprise) et munies de 1-3 feuilles, pre sentent 1-4 fleurs portées sur des pédoncules longs de 5 à 15 milli- mètres généralement uniflores et bractéolés. Les pétales ovales, plus ou moins atténués au sommet, sont d'un blanc jaunàtre 5a è et marqués de trois nervures généralement rouge-foncé, la médiane plus accentuée que les latérales qui sont courtes et ne dépassent guère le milieu du limbe; ils sont deux fois aussi longs D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 641 et presque deux fois aussi larges que les sépales sublinéaires obtus. Les étamines et les styles, plus courts d'abord que les sépales, les dépassent finalement. La capsule ovoide reste en grande partie incluse dans le tube du calice, mais on aperçoit distincte- ment, par les intervalles des sépales, les deux renflements qui portent les styles, ces derniers divergents et avec leurs stigmates courbés en dehors. Les graines sont oblongues, brunes, chagrinées. : Diagnose latine. — Cæspitosa, nunc compacta, nunc laxa vel intermedia, haud vel vix odorata atque viscosa, parce pubescenti-glandulosa; caudi- culis foliis vetustis atrofuscis vestitis; caulibus floriferis erectis, 1-3-foliosis, 1-3-floris laxe cymosis, pedunculis vulgo unifloris; foliis atque lobis omnibus apice attenuatis, mucronatis, sulco medio supra profunde notatis, petiolis pilis longiusculis basi presertim marginatis. Folia suprabasilaria integra vel ?-3-fida, sessilia vel in petiolum attenuata; basilaria petiolata, trifida, rarius integra, patula vel reflexa; infrabasilaria sessilia vel petiolata, Integra vel trifida, reflexa; caulina, bracteæ et prophylla integra; cauli- num inferum sspe trifidum. Calycis laciniæ sublineares obtuse. Petala ovata vel ovato-oblonga, plus minusve apice attenuata, luteo-albida, laciniis Calycinis longitudine duplo et latitudine fere duplo majora, trinervia, nervis atropurpureis, lateralibus brevibus atque medium limbi vix superantibus. Stamina et styli laciniis primo breviora, demum longiora, antheris rotundatis vel apice obtusiusculis, stigmatibus curvatis, capsula ovoidea Stylis divaricatis coronata. Semina atrofusca, oblonga, tuberculis minutis- Sims obtecta. Habitat in rupibus calcareis. X Saxifraga Ramondii Luizet et Neyraut — S. ajugifolia L. & S. moschata Wulf. Cet hybride, découvert par M. Neyraut, le 13 juillet 1905, sur le chemin du Port de Vénasque, à l'alti- lude de 1990 métres environ, croissait parmi une colonie de 8. ajugifolia L. et à proximité du S. moschata Wulf. f. vulgaris Engl., au-dessus du « Culet », à la traversée du torrent. Sa rareté Sexplique par les conditions différentes d'habitat recherchées par ses deux parents, l'un toujours épars à travers les débris de rocailles humides, l'autre perché sur les rochers élevés et Plutôt secs. T] est d'un vif intérêt d'observer comment se mani- feste, chez cet hybride, le concours de deux modes de végétation istincts l'un de l'autre : rejets couchés, à tiges florifères axil- FEN, au nombre de 1-5 chez le S. ajugifolia; rejets dressés, à tiges florifères terminales chez le S. moschata. J'ai le regret * ne pouvoir mettre, sous les yeux de mes confréres, qu'un nombre restreint d'échantillons et une seule préparation de 642 SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1941. Saxifraga Ramondii, en regard de préparations de S. ajugifolia et de S. moschata. Néanmoins, ces documents permettent de faire des observations trés complétes. On peut remarquer la double tendance de l'hybride à obéir aux lois contradictoires de végéta- tion que lui impose sa parenté : ici il incline ses rejets, là il les redresse; s'il émet des rosettes stériles axillaires, analogues à celles du S. moschata, celles-ci ne sont pas exactement à leur place habituelle, mais plus bas, au-dessous d'un certain nombre de feuilles, jouant le róle de feuilles infrabasilaires par rapport à la tige florifére; on voit quelques-unes de ces rosettes prendre l'allure derosettes terminales, en se dirigeant obliquement comme dans le S. ajugifolia. La tige florifére, terminale, conformément aux exigences du S. moschata, n'est dressée que gràce à un coude trés apparent du rejet; la panicule est composée, en quelque sorte, de deux parties, l'une supérieure comme dans le S. moschata, l'autre inférieure représentée par de longs pédoncules partant de la base de la hampe et simu- lant les pédoncules floraux du S. ajugifolia. Ces particularités démontrent bien l'hybridité chez le S. Ramondii. Je me bornerai à indiquer les caracteres de la plante dans la diagnose latine; ils sont strictement intermédiaires entre ceux des parents. Diagnose latine. — Cæspitosa, caudiculis plus minusve erectis vel decumben- tibus, foliis vetustis fuscis obtectis ; caulibus floriferis ex apice caudiculorum provenientibus, pedunculis inferioribus ex axillis foliorum superiorum nascen tibus. Folia subglabra, pilis plus minusve numerosis przcipue basi mar ginata, in petiolum latum attenuata, trifida, lobis sublanceolatis acutiusculis, muticis, nervis haud prominulis. Rosulæ steriles axillares alternata, infra folia superiora nascentes, nonnullis foliis suprabasilaribus linearibus integris acutiusculis, foliis trifidis mixtis. Bracteæ lineares integrae acutiusculæ Panicula diffusa multiflora (8-12 f1.). Pedunculi elongati 1-2-flori. Calyos lacinice ovato-lineares, obtusiusculæ vel acutiusculae, tubo æquilongæ. P etala albida, vel luteo-albida, oblonga, apice atque basi leviter attenuata, tri- nervia, laciniis fere duplo longiora et latiora. Stamina petalis multo breviora- Capsula ovoidea stylis laciniis æquilongis divaricatis coronata. Semina... Saxifraga pentadactylis Lap. var. suaveolens Luizet et Soulié. M. l'abbé Soulié a découvert cette belle variété, le 10 aoüt 1909. en Navarre, sur les rochers calcaires de la Peña de EzcaorP près Isaba. De nouvelles recherches, faites dans courant de l'été dernier, lui permettent de supposer que la plante est rare D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 643 ' el tout à fait localisée dans le massif d'Ezcaorri, à une altitude de 1 600 à 1 700 mètres. Il n'a jamais rencontré ni en Navarre, ni en Aragon, ni dans la partie correspondante des Pyrénées la moindre trace du S. pentadactylis Lap., particulier, croit-il, aux terrains siliceux; on pourrait donc se demander, avec quelque raison, si la nature calcaire des rochers, où croit la var. suaveolens, n'est pas l'une des causes des différences qui séparent cette plante du type de Lapeyrouse. Une odeur suave, assez fugace, émane de l'abondante résine qui couvre presque toutes les parties de la plante, mais surtout les feuilles; les tiges florifères sont gréles par rapport à la grosseur des touffes ; la couleur jaune-paille des feuilles basilaires et infrabasilaires tranche vivement avec la couleur verte des feuilles suprabasilaires et avec la teinte brun- foncé des feuilles anciennes persistantes ; l'élargissement des pétioles des feuilles basilaires et infrabasilaires est constant, parfois même excessivement prononcé, tandis que les lobes de presque toutes les feuilles sont nettement raccourcis. Diagnose latine. — Laxiuscule cæspitosa, glaberrima, valde glutinosa, resi- nacea, suaveolens, caudiculis robustis, foliis vetustis atrofuscis reflexis obtectis ; caulibus floriferis gracilibus, laxe paniculatis, 5-10-floris, pedun- , Culis elongatis 1-2-floris. Folia omnia profunde sulcata, in utroque latere nervosa, nervis valde prominulis, omnino glutinosa et resinacea ; supraba- silaria viridia, in petiolum attenuata, trifida, lobis linearibus brevibus obtusis ; basilaria atque infrabasilaria luteo-fusca, lucida, reflexa, in petiolum dila- tatum, spe latissimum in foliis infrabasilaribus, attenuata, 5-fida, raro tri- ré %, lobis linearibus brevibus obtusis. Quod superest typo speciei valde simile. Habitat in rupibus calcareis. J'avais omis (t. LVII, p. 535), en décrivant les formes a., B., irt, S, du S. pentadactylis de donner leurs diagnoses latines, Je répare cet oubli et je donne, en méme temps, connais- “ance d'une nouvelle forme très élégante n. stenoloba Luizet et "eyraut, à pétioles et à lobes très allongés et trés étroits, décou- um par M. Neyraut, le 26 juillet 1909, au sommet du Tarbezou (Ariège) à 2 300 mètres d'altitude. Les échantillons de la variété A sg et de la forme n. stenoloba que j'ai l'honneur de pré- * accompagnés de leurs préparations, et en regard de quel- n Autres formes du S. pentadactylis, différent à tel point que trois avoir atteint la limite extrême, au delà de laquelle il 644 SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1911. n'est plus admissible de rapporter deux plantes à un méme type spécifique. Le S. pentadactylis, on le voit, peut rivaliser avec les espèces les plus réputées pour leur polymorphisme. Diagnoses latines des variations du S. pentadactylis Lap. a. minor Luiz. — Folia omnia trifida, lobis angustis (vix 4 mm. latis); caulis et panicula 4-5 cm. haud superantes. 5. multifida Luiz. et Soul. — Folia fere omnia 5-fida, lobo medio sepe tridentato vel trifido. y. trifida Luiz. — Folia omnia trifida, lobis valde 1 mm. latis; caulis et panicula 7-8 cm. alti. 8. congesta Luiz. — Dense foliosa et floribunda, foliis 3-5-fidis, plerumque erectis; caulis et panicula vix 5-6 cm. alti. e. lara Luiz. — Folia 3-5-fida; basilaria magna et valde patula (3-4 cm. longa); panicula laxa pedunculis 1-2-floris, pedicellis vulgo floribus lon- gioribus; caulis et panicula 10-12 cm. alti. ; t. major Luiz. et Soul. — Folia, tantummodo suprabasilaria, 5-fida lobis integris; cetera omnia, etiam bracteæ inferiores et caulina, 5-fida, lobo medio et lobis lateralibus lobulatis; caulis et panicula 15 cm. alti; pant- cula valde floribunda; incondita, pedunculis multifloris. ; a. stenoloba Luizet et Neyraut. — Folia omnia petiolis elongatis, angus- tissimis petiolata, trifida vel 5-fida, lobis linearibus, obtusis, longissimis et angustissimis; caulis et panicula valde 5-6 cm. alti. M. Blaringhem fait la communication suivante : L'état présent de la théorie de la mutation ; PAR M. L. BLARINGHE M. Les nombreuses communications, relatives à la mutation, faites au cours de cette année! à la Société botanique de France me déterminent à préciser les points les plus discutés de celle théorie dont le domaine s'étend chaque année. L'amitié que m'a témoignée M. Hugo de Vries, auteur de la Mutations theorte, en acceptant de me recevoir dans son laboratoire d'Amsterdam durant trois étés, en me chargeant de la traduction francaise de son livre Espèces et Variétés, en me remerciant d'avoir groupe récemment de nombreux faits en faveur de la Transformatio" brusque des espéces, m'obligent à fournir sur les problèmes de : mutation quelques éclaircissements qui auront, je l'espère; j résultat d'écarter des discussions ultérieures les questions étran- géres à ce sujet et aussi de forcer les adversaires de cette théorie à préciser leurs objections. L. BLARINGHEM. — L'ÉTAT PRÉSENT DE LA THÉORIE DE LA MUTATION. 645 Par définition, on dit qu'il y a mutation dans une lignée pure et homogène toutes les fois qu'il apparaît brusquement un ou quelques individus (bourgeons) possédant des caractères nouveaux pour l'espéce et pouvant se propager sans altération par reproduction sexuée. Dans la pensée de M. Hugo de Vries, la mutation doit étre opposée aux fluctuations, variations habi- tuelles des caractères de l'espèce qui oscillent autour d'une moyenne; celles-ci sont continues alors que les mutations trahis- sent une discontinuité. Les fluctuations affectent des carac- léres déjà possédés par l'espéce tandis que les mutations cor- respondent à la perle d'un caractère ou à l'acquisition d'un Caractère. Les mutations sont donc des altérations héréditaires du type spécifique, dont on doit reconnaitre l'existence par des cultures en lignées pures. M. Johannsen, professeur à l'Université de Copenhague, dont les travaux sur l'hérédité en lignées pures sont appréciés de tous, a eu l'occasion d'observer, dans des cultures de Haricots poursuivies pendant dix années, quatre mutations bien définies que je prendrai pour exemples. Deux de ces mutations dérivent! de variations de bourgeons. Sur une plante de 1903 dont les ascendants étaient connus depuis plusieurs géné- rations et certainement autofécondés, il apparut un bourgeon blanc com- plétement dépourvu de chlorophylle, qui, nourri par les feuilles vertes des autres branches, fleurit et porta des graines; celles-ci ne donnèrent qué des plantules blanches, incapables de vivre si on ne les greffe pas Sur des Haricots à feuilles vertes. La mutation (la perte des pigments assimilateurs) fut brusque, héréditaire; elle porta sur tous les organes sexuels du rameau blanc et sa transmission fut complète. En 1905, parmi les 6000 descendants d'une autre lignée pure, M. Johannsen en trouva deux dont les feuilles de forme normale étaient Jaunâtres. Ces deux plantes sont l'origine de la variété aurea; elles por- tèrent de nombreuses graines qui, semées en 1907, ne donnèrent que des Plantes aurea ; en 1908, le caractère était bien fixé, mais la saison défa- ré pl ne permit pas une récolte abondante. La mutation aurea remonte d'après M. Johannsen à 1904; elle exige plus de chaleur et peut-être plus de lumière que a lignée souche pour se reproduire. Y 1. Ueber Knospenmutationen bei Phaseolus (Zeitschrift für ind. Abst. und Prerbungs-lehre, I, 1909, p, 1-10). 646 SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1911. M. Johannsen a fait connaitre deux nouvelles mutations du Haricot au Congrés de Génétique de septembre dernier! portant cette fois sur un caractère variable, la taille des graines. L'une d'elles, qu'on peut faire remonter à une plante de 1903, se montra dès le début absolument constante et se distingua par une varia- tion notable du rapport moyen de la largeur à la longueur des graines. 100 largeur longueur 66,8 pour le type nouveau. « Aucune sélection ne fut capable de changer ce nouveau type qui ne montra aucune trace de ségrégation. » Cette mutation est appelée homozygote ou pure par M. Johannsen. La trace de l'autre mutation ne peut étre suivie dans les registres de cultures au delà de 1907 ; plusieurs lignées de cette année montrèrent des irrégularités qu'on aurait pu croire à tort dues à la sélection. Ces irrégu- larités provenaient d'une mutation Aétérozygote ou intermédiaire, comme l'ont prouvé les cultures ultérieures. M. Johannsen à réussi en i 100 largeur effet à grouper les descendants d’après les rapports R — -Jongueur- En 1908, le rapport R — fut 72,4 pour le type original et en trois lots homogenes : Reni Ranno R= de plus, il put noter la ségrégation de ces descendants selon les propor- tions 1 R, + 2 R, 2- 1 R, Ces résultats prouvent qu'il y a eu mutation accompagnée d'hybrida- tion, que la mutation a consisté dans la perte (ou dans le gain) d'un seul facteur formant un couple mendélien avec le facteur correspondant de la lignée normale. Voici comment on peut interpréter ces exemples : la muta- tion qui donne les Haricots à feuilles blanches, fut nette, appa rente, totale; mais les difficultés de croissance et de reproduc- tion étaient insurmontables et l'hérédité de cette monstruosité n'a pu être établie que pour une génération. La variété nouvelle de Haricot aurea est stable, bien fixée, et sa culture exige seulement quelques précautions en raison du ralentissement de croissance déterminé par la forte réductfbn de ; 1. Mutations dans des lignes pures de Haricots, résumé de la conmo i tion de M. Johannsen à la Quatrième Conférence internationale de tique, 19 septembre 1941. L. BLARINGHEM. — L'ÉTAT PRÉSENT DE LA THÉORIE DE LA MUTATION. 647 la ehlorophylle des feuilles; les deux Haricots qui l'ont donné élaient fréres, de la méme cosse sans doute. Il en fut de méme pour la production de la lignée homozygote à graines allongées; deux graines de 1903 (probablement d'une méme cosse dit M. Johannsen) furent changées dans leur constitution géno- typique. Dans tous les exemples qui précédent, le changement s'est produit à la fois pour les éléments sexuels måles et pour les éléments sexuels femelles. Enfin, la mutation hétérozygote à graines larges est complexe ; le caractère intermédiaire, de nature hybride, est une atténua- tion des divergences qui n'ont apparu avec netteté qu'après la ségrégation, l'année suivante. Cette superposition de l'hybrida- tion à la mutation n'enléve rien à la nature particulière du changement brusque, mais elle en complique l'examen. La mutation a dà consister, en ce cas, dans le changement des ovaires seulement, ou des étamines, d'une seule grappe de fleurs, peut-étre méme dans le changement d'un ovule ou de quelques grains de pollen d'une seule fleur. Pour s'en assurer, il aurait fallu tenir compte dans la culture des lignées de la situation des graines sur les grappes florales et méme sur les gousses. J'ai donné à dessein quelques détails sur les recherches de M. Johannsen, faites avec un matériel parfaitement connu et àvec des plantes strictement autofécondées, pour montrer com- ‘bien est délicate la démonstration rigoureuse de l'existence des mutations. J'aurai bientôt l'occasion de fournir des exemples analogues que j ai étudiés sur les Orges. * Aia M. Hugo de Vries n'ignorait pas ces difficultés, et méme, il fut le premier à les signaler, à indiquer la nécessité de faire des cultures pures en partant de fleurs autofécondées artificielle- ment, à chercher le rôle que les hybridations jouent dans les mutations, soit qu'elles en altèrent les caractères, soit qu'elles provoquent le déclanchement spécifique. On a trop oublié que la éorie de la mutation a été exposée en deux gros volumes Publiés à deux ans d'intervalle; le premier* comprend une revi- e, Die Mutationstheorie, I, Die Entstehung der Arten durch Mutation, ^IPZig, 1901, 648 pages. 648 SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1911. sion des faits sur lesquels repose la théorie de la sélection, puis un exposé des variations de l'OEnothera Lamarckiana, une étude de l'influence de la nourriture sur la croissance et une discussion d'aprés quelques exemples choisis (Tréfle à quatre folioles, Fleurs doubles, Plantes panachées, etc.) de l'origine des variétés horticoles. Le second volume ', paru deux ans plus tard, renferme une étude historique de l'hybridation, l'exposé des lois de la disjonction de Mendel, dont M. de Vries fit connaitre le premier l'importance pour en déduire une étude critique de ce que peut donner le croisement des mutantes entre elles ou avec les autres espèces d'(Enothéres; M. de Vries en lire des conséquences relatives à la nature des races instables. L'ouvrage se termine par un examen du róle que la nouvelle théorie est appelée à jouer dans l'explication des pro- blémes de la descendance. Dans cette série d'études tout à fait nouvelles, M. de Vries résume ses travaux sur l'hérédité des monstruosités, de la torsion et de la fascie des tiges, de la duplicature des fleurs, de la multiplication des organes. Il montre la différence qui existe entres certaines lignées qui ne trans- mettent presque jamais leurs caractères anormaux avec les races riches où la fixation des anomalies, très rapide, exige rarement deux généra- tions. Il indique les difficultés qui résultent de la fécondation croisée; son étude de l'hérédité de la Pélorie de la Linaire, dont il a fixé une race riche malgré la nécessité de la fécondation croisée, est un modèle auquel je me suis reporté constamment dans l'analyse des variétés MS- tables fournies par le Mais après des mutilations. Le problème de l'héré- dité partielle, forte ou faible, des anomalies y est traité en détail, avec des aperçus du rôle de la nutrition et du rôle de l'hybridation ; j'engage ns auteurs que ce sujet intéresse de tenir compte des observations et des discussions qui y sont développées. L'étude sur laquelle M. de Vries a concentré tous ses efforts depuis 1895 concerne les variations de l'Œnothera Lamart- kiana qui a fourni en quelques années, dans la proportion de 3 p. 100, des mutantes appartenant à une dizaine de types diffé- rents et stables pour la plupart. Certaines sont des monstres (OE. brevistylis, OE. lata) à organes sexuels partiellement 1. Die Mutalionstheorie, II, Elementare Bastardlehre, Leipzig; 1903, 152 pages. ; L. BLARINGHEM. — L ÉTAT PRÉSENT DE LA THÉORIE DE LA MUTATION. 649 avortés; d'autres sont des formes assez difficiles à distinguer (0E. rubrinervis, OE. lævifolia); d'autres sont instables avec des disjonctions définies (OE. scintillans). La plupart sont abso- lument fixées et bien stables depuis quinze années (OE. nanella, OE. rubrinervis OE. lævifolia, OE. oblonga, OE. gigas, OE. albida, etc.). J'ai donné à plusieurs reprises des renseigne- ments détaillés sur ces espéces'; j'ai montré que la plupart sont de bonnes espéces et qu'on ne peut, aprés les nombreuses épreuves auxquelles elles ont été soumises, les considérer comme le résultat d'hybridations. On n'a su indiquer quelle espéce sauvage ou cultivée aurait pu donner par son croisement avec l'OE. Lamarckiana les mutantes en question et toutes les hypothéses, dans cet ordre d'idées, sont actuellement l'objet de recherches approfondies. M. de Vries a commencé en 1894 ses croisements d'(Enothéres et il publie chaque année des Mémoires nouveaux sur le sujet sans pouvoir expliquer le phénomène de la mutabilité qu'il a découvert. M. Zeijlistra? a fourni sur l'OE. nanella des renseignements imporlants pouvant expliquer la taille naine et les feuilles rabougries de cette espèce; en 1905, il a observé, sur des rameaux latéraux de l'OE. nanella, des branches qui ne diffé- raient plus que par la taille des tiges de l'OE. Lamarckiana ; trouvé que les rameaux rabougris de OE. nanella différaient de ces dernières par des cellules remplies de zooglées de Micro- coccus, et on peut en conclure que ce sont des plantes malades (ou des complexes symbiotiques comme les Orchidées, d'après les travaux de Noël Bernard). Cette explication de la mutante ne change rien aux conclusions de M. de Vries sur la nature de la mulation : la maladie, si on veut l'appeler ainsi, est totalement héréditaire : les rameaux non malades (sans Micrococcus) sont seuls stériles, alors que les rameaux pourvus de Micrococcus, Sont d'une fertilité remarquable et tout à fait précoces. La découverte de M. Zeijlistra, provoquée par M. de Vries, fournit une explication qui est bien en accord avec ce que d'autres auteurs ont constaté. 1. Espèces et variétés, Alcan, 1908, p. 325-365, et Les transformations rusques des êtres vivants, Flammarion, 1911, p. 147-186. ge * OEnothera nanelia de Vries, eine Krankhafte Planzenart (Biolog. Centralb. t. XXXI, 1911, p, 129-138). 650 SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 19414. $ * x En Amérique, M. Daniel Trembley Mac Dougal', directeur du Jardin botanique de New-York, vient de faire connaitre les modifieations produites dans des lignées de l'OE. biennis, du Raimannia odorata, par l'injection dans l'ovaire jeune et dans les vingt-quatre heures qui suivent la fécondation, de solutions de sucre à 10 p. 400, de sulfate de zinc à 4 millième, de nitrate de chaux à 4 millième. Des changements importants dans la croissance de plusieurs plantules dérivées de graines ainsi traitées font croire que ce procédé permettra de produire des mutations artificielles. Depuis 1906, dateà laquelleces épreuves ont donné des résultats, on a étudié et traité de cette manière des lignées d'EseMolztia, d Argemone, de Physalis, d Anemone, de Penstemon, de Nicotiana, d’ Echinocereus et de nombreuses autres Cactées. Les résultats de ces nouveaux essais sont favo- rables à l'hypothèse qu'on peut artificiellement provoquer des changements dans l'hérédité. Mais il est à peine nécessaire d'insister, tous les auteurs compétents sont d'accord sur ce point, sur les anologies que présentent ces expériences avec les modifications produites par M. G. Klebs dans la descendance des Sempervivum, modifications que j'ai pu ramener en grande partie à l'action directe des mutilations?, et aussi avec mes propres études sur l'action des traumatismes sur la variation de l'hérédité. Je crois aussi et je l'ai déclaré à plusieurs reprises que les parasiles végétaux et animaux peuvent étre l'origine de méta- morphoses analogues et déterminer des mutations, à la condi- tion toutefois que les organes et les éléments sexuels ne soient pas altérés au point d'étre inféconds. Il y a, dans la stérilité des organes sexuels des plantes et des animaux monstrueux: une sorte de régulateur qui limite singulièrement les effets de ce que l'on pourrait appeler la dégénérescence des espèces. Cette 1. Alterations in heredity induced by ovarial Treatments (Botanical Gazette, t. LI, 1941, p. 241-257). 2. Mutations et traumatismes, 1907, p. 131-133, et Transformations brusques, 1914, p. 297-318. L. BLARINGIIEM. — L'ÉTAT PRÉSENT DE LA THÉORIE DE LA MUTATION. 651 dégénérescence n'est-elle pas souvent une forme particulière de l'évolution? | m x x Le probléme de la mutation des Œnothères a été l'objet de recherches précises et délicates jusque dans la constitution intime des éléments sexuels et les découvertes cytologiques qui en ont résulté montrent bien qu'il s'agit, en ce cas, de change- ments profonds des caractères de l'espèce. Successivement M. R. R. Gates en Amérique, M. J. M. Geerts en Hollande, M. B. M. Davis en Angleterre ont constaté que les cellules sexuelles de l'OE. Lamarckiana avaient des noyaux renfermant Tchromosomes ; l'OE. gigas, mutante des cultures de M. de Vries, au port trapu, avec de grandes fleurs ét des graines lourdes, en présente exactement le double, soit 14. Le nombre 7 est le plus fréquent de la série des (Enothéres et lOE. gigas se comporte par rapport aux autres espèces y compris OE. biennis comme le genre Trillium (à 6 chromosomes) vis-à- vis du genre Paris (12 chromosomes) ou encore comme le Nuphar luteum (16 chromosomes) vis-à-vis du Nymphea alba (32 chromosomes). J'offrirai bien volontiers du matériel d'études aux botanistes qui voudraient tenter l'étude cytologique du Capsella Viguieri ou des nouvelles formes de Mais que j'ai obtenues. La race instable de Mais à grains polyembryonés dont j'ai montré un exemplaire à la derniére séance mériterait aussi d’être étudiée au point de vue cytologique. En 1909, M. R. R. Gates’ suggéra, après M. Anna Lutz, l'hypothèse que les mutations de OE. Lamarckiana pouvaient bien être en rapport avec l'apogamie probable de certaines mutantes. L'OE. lata, aux anthéres stériles, fournit parfois des graines lorsqu'elle est. complètement isolée. M. Gates castra de nombreuses fleurs de cette espèce, enlevant à la fois les éta- mines et les stigmates; la grande majorité des ovaires se dessécha, sauf l'un d'eux qui donna trois graines. Récemment Mme Rose Haig Thomas? faisait part de résultats analogues 1. Apogamy in OEnothera, Science N. S., 1909, vol. XXX, p. 691-094. T Expériences diverses de croisements, Communication au Congres de Génétique de Paris, 20 septembre 1911. 652 SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 4911. obtenus avec des OEnothera biennis; mais ces faits doivent ètre étudiés à nouveau, d'autant plus que ces graines parthénogé- nétiques n'ont pas germé. * x xy En résumé, la théorie de la mutation reste intacte en ce qui concerne les faits expérimentaux et se trouve renforcée par des découvertes nouvelles. Depuis 1903, on a peut-être acquis quelques notions précises sur le mécanisme par lequel se déclan- chent certaines variations brusques héréditaires; mais il faut bien se garder de généraliser les conséquences de quelques expériences particuliéres et peut-étre encore davantage de classer parmi les mutations des variations purement végétatives dont on n'a méme pas éprouvé la transmission héréditaire à partir de graines récoltées sur des plantes isolées. Cette communication donne lieu à une série de remarques de la part de MM. Buchet, Gagnepain et Griffon. M. le Secrétaire général présente le manuscrit d'un tra- vail de M. Gandoger relatif à la flore espagnole. Ce travail, destiné aux Mémoires de la Société, sera soumis à l'approba- tion du Conseil. M. G. Chauveaud offre à la Société un exemplaire d'un important ouvrage dont il est l'auteur : L'appareil conduc- teur des plantes vasculaires et les phases primitives de son évolution. Il expose en quelques mots l'esprit et les résultats de ses recherches. M. Dangeard fait des remarques critiques à propos de cel ouvrage. Des remerciements sont votés à M. Chauveaud. M. Lavialle prend la parole pour la communication ci-après : P. LAVIALLE. — DÉVELOPPEMENT DE L'OVAIRE DES COMPOSÉEs. 653 Observations sur le développement de l'ovaire en fruit chez les Composées; PAR M. F. LAVIALLE. Les recherches que j'ai entreprises sur le développement et la structure définitive du fruit des Composées, m'ont conduit à des remarques intéressantes que je vais exposer. Les coupes longitudinales, pratiquées dans les fleurs très jeunes, permettent d'observer l'apparition d'un mamelon cel- lulaire assez développé, au fond de la cavité ovarienne, avant la fermeture de cette cavité au sommet. Il y a donc chez les Composées en général, une gymnospermie temporaire. Carpelles. — Je suis d'accord avec les ouvrages classiques sur la position des deux carpelles qui constituent le gynécée ; ils sont antéro-postérieurs et soudés bord à bord en un ovaire uniloculaire, contenant un ovule anatrope, hyponaste, et situé à l'aisselle du carpelle antérieur. J'ai observé cependant des exceptions à cette régle, dans les Liguliflores appartenant aux genres Scolymus et Hyoseris, dont le gynécée est formé de deux carpelles latéraux. J'ai constaté pour les Scolymus, au moment de la dernière floraison, que les deux branches stigmatiques sont latérales, et par conséquent superposées, selon la règle, aux nervures médianes des carpelles. L'observation est particu- lièrement aisée dans ces deux genres, grâce à la présence de productions aliformes latérales, nées aux dépens, soit des car- pelles (Hyoseris), soit d'une bractée enveloppant complétement l'ovaire et le fruit (Scolymus). | L'ovule est pourvu chez les Composées en général, d'un faisceau unique qui franchit la région chalazienne, et se pro- longe du cóté opposé au raphé, jusqu'à une faible distance du micropyle. I] en résulte qu'en coupe transversale, on observe deux faisceaux diamétralement opposés, qui sont situés dans le plan de symétrie de l'ovule. Il est facile de constater que ce Plan de symétrie coincide, dans les espèces appartenant aux senres précités, avec le plan formé par les nervures médianes des Carpelles ou par les ailes de l'ovaire. 654 ; SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1911. Or, chez les Composées en général, le plan de symétrie de l'ovule coincide bien, comme précédemment, avec le plan formé par les deux nervures médianes des carpelles, mais il coincide aussi avec le plan formé par l'axe de la fleur et l'axe du capitule (Tubuliflores), ou avec le plan de symétrie de la Fig. 1 (A) et 2 (D). — Sonchus oleraceus. — Coupes longitudinales de la base du sac embryonnaire, à divers stades du développement : an, restes des api- podes; ae, assise externe de l'albumen; /ég, région interne du tégument résorbée ou aplatie; su, sucoir;ap, assise protéique; co, cotylédon; — Gr. : 480. fleur tout entière (Liguliflores). Jl en résulte que les fleurs des Scolymus et des Hyoseris sont dépourvues de plan réel de f^ trie, qui exigerait la présence d'un deuxième ovule à l'aisselle du carpelle stérile. Albumen. — Le développement de l'albumen a été l'objet de toute mon attention. Je l'ai suivi pas à pas, chez le Sonchus oleraceus L., depuis la fécondation jusqu'à la maturité du fruit. P. LAVIALLE. — DÉVELOPPEMENT DE L'OVAIRE DES COMPOSÉES. 655 Peu de temps aprés la fécondation, on observe que l'assise externe de l'albumen est formée de cellules légèrement allon- gées dans le sens tangentiel, pourvues de membranes minces, et Fig. 3 (A) et 4 (B). — Sonchus oleraceus. — Les explications données pour les à 1 et 2, peuvent s'appliquer aux lettres correspondantes des fig. 3 et 4. — r. : 360. d'un volume notablement inférieur à celui des cellules sous- Jacentes. Je me suis demandé si, à son apparence particulière, n était pas lié un rôle physiologique déterminé. La fécondation est suivie de près par la résorption de l'assise T. LVII. (SÉANCES) 42 656 SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1911. interne (assise digestive) du tégument, qui se fait graduellement de la région micropylienne vers la région chalazienne. A ce moment, l'albumen remplit le sac embryonnaire et s'accroît en digérant le tégument qui l'environne. Son assise externe pré- sente, dans le voisinage des antipodes, les mêmes caractères que dans les régions latérales, ce qui ne permet pas de la con- fondre avec l'assise digestive du tégument, qui du reste est déjà complétement résorbée (fig. 1). Les cellules de cette assise eei] A je VN SS OO Ww Fig. 5. — Sonchus oleraceus. — Les explications données pour les fig. 1 et 2, peuvent s'appliquer aux lettres correspondantes de la fig. 5. — Gr. : 360. externe se multiplient à la base du sac, et donnent naissance à un massif cellulaire, d'abord peu important et formé de cellules petites et à paroi minces (fig. 2), mais qui se développe consi dérablement, gélifie ses membranes et présente finalement des cavités cellulaires trés réduites (fig. 3 et 4). Ce massif cellulaire s'enfonce dans le parenchyme tégumen- taire en voie de résorption, et se retrouve à la maturité Wes écrasé, sans structure, creusé seulement de quelques cavités irrégulières renfermant de rares débris nucléaires. On observe P. LAVIALLE. — DÉVELOPPEMENT DE L'OVAIRE DES COMPOSÉES. 657 simultanément la résorption compléte de l'assise externe de l'albumen dans les régions latérales (fig. 5). En définitive, l'albumen ne se trouve plus représenté à la maturité, que par une assise protéique!, qui est constituée par la deuxième assise, ou encore par l'assise sous-épidermique de l'albumen. M. Guignard? et Mlle Goldflus? ont attribué un rôle de diges- lion à l'épiderme interne du tégument, trés différencié au niveau du sac chez les Composées. Je suis parfaitement d'ac- cord avec ces deux auteurs, mais je pense que la digestion des éléments de la zone interne du tégument est incomplète, et que l'assise externe de l'albumen est chargée de la compléter, en rendant absorbables des corps qui ne le sont pas, quoique déjà fortement attaqués. Cette hypothèse sur le rôle de cette assise est fortement corro- borée par les observations de nombreux auteurs. M. Guignard, chezles Labiées* etles Santalacées?, Mme Balicka-Iwanowska ° chez quelques Scrofulariacées, M. Peltrisot? chez les Éricacées, ont signalé des organes ayant la nature de l'albumen, et dont le róle est manifestement un róle de digestion, puisqu'ils s'accrois- sent en prenant la place des tissus environnants. Toutes ces productions, qu'on désigne souvent du nom de « haustorium » Ou de sucoir, se présentent sous la forme de cavités souvent trés développées et contenant des noyaux libres d'albumen. Billings $ signale la pénétration d'une synergide dans la cavité 1. On sait que M. Guignard a donné ce nom à l'assise périphérique de l'albumen qui persiste, méme à la maturité, dans presque toutes les graines dites exalbuminées. 2. GUIGNARD (L.), Recherches sur le développement de lu graine et en parti- tied du tégument séminal (Journal de Botanique de Morot, Paris, 1893, P. 306). 3. GOLDFLUS (Mathilde), Sur la structure et les fonctions de l'assise épithéliale et des antipodes chez les Composces (Journal de Botanique de Morot, 1898-1899). 4. GUIGNARD (L.), loc. cit. „>. GUIGNARD (L.), Observations sur les Santalacées (Ann. Sc. nat. Bot., i* série, t. II, 1885). : + BALICKA-IWANOWSKA (Mme), Contribution à l'étude du sac embryonnaire Chez certaines Gamopétules (Flora, t. LXXXVI, 1899). ide T. PELTRISOT, Développement et structure de la graine chez les Ericacées h. doct. és sc., Paris, 1904). : 8. FREDERICK (VON) et BiLLINGS (H.), Beiträge zur Kenntniss der Samenent- Wickeluny (Flora, 1901). 658 SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1911. haustoriale micropylienne du Calendula lusitanica. Cette syner- gide reste toujours indivise, et joue le rôle ordinaire des noyaux d'albumen. Mme Balicka-Iwanowska! a découvert chez la Cymbalaire, un sucoir formé, non plus par une cavité contenant des noyaux libres d'albumen, mais par un véritable tissu dont les membranes e 25 ; D‘ O > Dee - Se, Fig. 6 (B) et 7 (C). — Schlechtendalia luzulæfolia. — Coupes transversales de la semence mûre : tég, tégument séminal; ét, épiderme du tégument; alb, albumen; co, cotylédon; 4, portion du schéma détaillée dans la figure 7. — Gr. : 120 et 360. se gélifient trés rapidement. C'est à ce type que se rapporte le sucoir des Composées. Il est done probable que, dans cette famille, l'assise externe de l'albumen joue tout entière un rôle de digestion, et que la multiplication des cellules de cette assise à la base du sac, est liée au grand volume du tissu à digérer sous la chalaze. Cette hypothèse trés vraisemblable, et appuyée par les observations des auteurs précités, justifierait la résorption de l'assise externe de l'albumen dans les régions latérales du sac, et la résorplion presque complète du suçoir. Ce seraient en un mot des organes usés. 1. BALICKA-IwANOWSsKA (Mme), loc. cit. P. LAVIALLE. — DÉVELOPPEMENT DE L'OVAIRE DES COMPOSÉES. 659 L'étude du Sonchus oleraceus, à elle seule, ne m'aurait pas permis de généraliser. J'ai observé la production d'un suçoir de méme origine, et sa résorption accompagnée de celle de l'assise externe de l'albumen, dans les douze espéces suivantes, prises au hasard parini les nombreux échantillons dont je dis- posais : Sonchus oleraceus L., Hieracium murorum L., Tara- æœacum Dens-leonis Desf., Cichorium Intybus L., Lampsana : communis L., Centaurea Scabiosa L., Centaurea moschata L., Centaurea sphærocephala L., Carduus crispus L., Carlina vulgaris L., Carlina acaulis L., Scolymus maculatus L. Le genre Schlechtendalia présente au point de vue du déve- loppement de lalbumen, une particularité intéressante. L'embryon est en effet très réduit à la maturité de la graine; l'albumen au contraire, trés développé, est formé de cellules à membranes épaisses et cellulosiques (fig. 6 et 7). Le tégument, fortement résorbé au cours du développement, est réduit finale- ment à l'épiderme externe et à une couche membraniforme très mince (fig. 7). La présence d'un albumen corné trés abondant, la réduction correspondante de l'embryon, la résorption presque complète du tégument, constituent des caractères qui, unis à l'étude morphologique de la plante, l'éloignent des Composées et la rapprochent des Ombellifères. Baillon* attribue en effet au Schlechtendalia luzulæfolia Less., espèce que j'ai étudiée, le port d'un Eryngium. D'autre part, la structure de l'épiderme du tégument mùr, rapproche cette plante d'une autre Composée (Onoseris corym- bosa), appartenant comme le Schlechtendalia à la tribu des Muti- siées. Ce genre manifeste donc, par les caractères histologiques de sa graine, une certaine affinité envers la famille des Ombelli- fères, affinité qui est corroborée par son port d'Eryngium. M. Lutz lit ou résume les communications suivantes : 1. BAILLON, Histoire des plantes, t. VIIL, 1886, p. 16-17. 660 SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1911. Notes Lichénologiques NET: PAR M. LE D* M. BOULY DE LESDAIN. Lecidea valpellinensis B. de Lesd. nov. sp. Iranig : Valpelline, 2200 m., sur des roches schisteuses, leg. Abbé Henry, 1911. Crusta K—, C—, KC—, cinereo-albida, areolato-diffracta, areolis circa 4 mm. latis, subplanis, lævigatis vel subrugulosis, prothallo indistincto. Hyphæ [—. Apothecia nigra, nuda, plana, circa 4 mm. lata, tenuiter persistenterque marginata, solitaria vel plura congesta et tum varie angulosa. Epithecium fusco-violaceum, thecium incoloratum, hypothe- cium fusco-violaceum, paraphyses cohærentes, articulate, apice vix capitatæ, asci clavati. Sporæ 8-næ simplices, hyalinæ, oblongo, 24-30 p long., 10-15 lat. Gelat. hym. I + intense cærulescit. Lecidea schisticola B. de Lesd. nov. sp. Lozère : Meyrueis, sur des schistes au delà d'Aires, leg. F. Marc, 1910. Crusta K—, C—, KC—, cinereo-fusca, tenuis, rimoso-areolata. Apo- thecia nigra, nuda, minuta, circa 0,2-0,3 mm. lata, primum innata, margine tenuissimo integroque cincta, persistenter plana, vel demum sessilia, convexa immarginataque. Epithecium {olivaceum, thecium et hypothecium incolorata, paraphyses graciles, cohærentes, olivaceo-capr tatæ, asci clavati, circa 45 u long., 12 lat. Sporæ 8-næ., simplices, hya- linæ, ellipsoideæ, 12-15 u long., 5-6 lat. Gelat. hym. I + cærulescit. Lecidea prasinula (Wedd.) B. de Lesd. Not. Lichénolog., n^ VIII, p. 421; Lecidea parasema var. prasinula Wedd., Lich. des laves d'Agde, p. 19. Érars-Unis : Maine; Mont-Megunticook et Rockland sur des roches schisteuses, leg. G. K. Merrill, 1910. Nouveau pour l'Amérique. — Les deux exemplaires que jai recus sont identiques à ceux que Je possede de la localité classique d'Agde. Thalle C + rouge-orangé, verdâtre, granuleux-aérolé, Epithécium vert émeraude, thécium incolore, hypothécium brun; spores longues de 11- sur 9 u. — nov. f. major B. de Lesd. Érars-Unis : Maine; Thomaston, rochers granitiques, près de la meo leg. G. K. Merrill, 1910. B. DE LESDAIN. — NOTES LICHÉNOLOGIQUES. 664 Thalle C + rouge-orangé, cendré-verdátre, granuleux-aréolé. Apothécies atteignant 1,5 mm. de diamètre (dans le type, elles mesurent de 0,5- 0,6 mm.) d'abord planes à bord flexueux, puis légérement convexes. Epithécium, vert olivâtre, thécium incolore, hypothécium brun, para- physes libres, gréles, simples ou bifurquées au sommet; spores longues de 14-15 sur 6,5-9 u. Lecidea antiqua B. de Lesd. nov. sp. Irale : Valpelline, 1 000 m., sur des rochers schisteux, leg. Abbé Henry, 1910. Crusta K—, cinerea, verrucoso-areolata, prothallo concolore. Apothecia K + R, aurantiaca, minuta, circa 0,5 mm. lata, in areolis plura; primum innata et concava, dein sessilia, persistenter plana, margine tenui integro pallidioreque cincta. Epithecium luteum, granulosum, thecium et hypo- thecium incolorata, paraphyses liberæ, graciles, articulate, asci clavati. Spore 8-næ., simplices, sæpe biguttulatæ, hyalinæ, 13-19 u long., 4-5 crass., Gelat. hym. I + intense cærulescit. Ce Lecidea peut étre considéré comme faisant parti d'un groupe d'ori- gine assez ancienne, qui a donné naissance aux Plastenia et réunit ceux-ci aux Lecidea. Psora concava B. de Lesd. Notes Lichénologiques, n° XIII, p. 461 — Psora coroniformis B. genuina Müll. Arg. Lichen. Beit., n? 245; Lecidea coroniformis Krplh. Exotische Flechten, p. 326, Tab. IV.; Biatora crenata (Tayl.) Tuck. 8. dealbata Tuck. Synopsis, M, p. 13. Catillaria sublutosa B. de Lesd. nov. sp. AVEYRON : Nant, Pic d'Ambouls, sur une roche calcaire, leg. F. Marc, 1910. Crusta K—, ochraceo-cinerea, areolata, areolis minutis, 0,3-0,9 mm. latis, planis. Apothecia nigra, nuda, minuta, circa 0,5-0,7 mm. lata, primum leviter concava, dein plana, margine integro, tenui, concolore- que, demum convexa immarginataque. Epithecium smaragdulum, thecium incoloratum, hypothecium violaceo-nigrum, paraphyses cohærentes, arti- Culatæ, viridi capitatæ. Sporæ 8-næ, hyalinæ, ellipsoideæ, utrinque Obtusie, 1-sept., loculis æqualibus, medio sæpe leviter constricte, 15-24 u long., 6 lat. Gelat. hym. I + cærulescit. Bilimbia Vouauxi B. de Lesd. nov. sp. ; ILES Canaries : Ie d'Hierro, Valverde, sur thalle de Ramalina Webbii, leg. Pitard, 1908. „Crusta leprosa, cinereo-nigra, tenuissima. Apothecia fuscoynigra, dein nigra, minutissima, circa, 0,2-0,4 mm. lata, sparsa, immarginata, primum Plana, dein convexa. Epithecium olivaceum, thecium et hypothecium incolorata, paraphyses graciles, cohærentes, articulatæ, circa 1,5 p 662. SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1911. crassæ, simplices vel ramosæ, asci clavato-ventricosi, 15-23 u long., 2,5- 3 lat. Sporæ 8-næ., hyalinæ, 3-sept., 15-23 u long., 13-17 lat., fusiformes, utrinque obtusæ, rectae vel curvulæ. Gelat. hym. I + cærulescit. Sarcogyne simplex nov. var. minor B. de Lesd. [TALIE : Valpelline, sur des roches siliceuses, 3 000 m., leg. A bbé Henry, 1911. Apothécies petites, ne dépassant pas 0,4 mm. de diamètre, presque complètement enfoncées dans la pierre au début. Epithécium brun, thécium et hypothécium incolores : spores de deux sortes, les unes subglo- buleuses longues de 4-5 sur 3-4 u, les autres ellipsoides longues de 6-7 sur 3 y. Verrucaria Romeana B. de Lesd. nov. sp. SuissE : Petit Salève, prés Mornex, sur calcaire, leg. Rome, 1885. Crusta cinereo-fusca, granulosa. Apothecia nigra, circa 0,3-0,5 mm. lata, nuda, globulosa, papillata, granulis immixta. Paraphyses nulle. Spore hyalinæ, simplices, ellipsoïdeæ, 25-30 y long., 12-15 lat. Gelat. hym. I + vinose rubet. Verrucaria Sandstedei B. de Lesd. nov. sp. HELGOLAND : Bord de la mer, sur une brique couverte de Balanes, leg. Sandstede, 1910. Crusta effusa, tenuissima, continua, nigra. Apothecia 0,2 mm. lata, nigra, convexa, numerosa, sspe confluentia. Paraphyses nulle, asc! ventricosi, circa 24-27 u long., 9-12 lat. Sporæ simplices, hyalinæ, recie vel leviter curvulæ, utrinque obtusiusculæ, 16-21 p long., 3-3,5-4 H ink Gelat. hym. I + vinose rubet. Verrucaria submucosa B. de Lesd. nov. sp. ALLEMAGNE : Oldenburg, Sadebusen, en face de Wilhelmshaven, Sur des rochers siliceux, à la limite de la marée, leg. Sandstede, 1910. ‘Crusta cinereo-olivacea , levigata, sat tenuis, rimulosa, hypothallo pallidiore cincta. Apothecia minutissima. Paraphyses nulla. Spore hya- linæ, 15-17 u long., 9 lat. Gelat. hym. I- vinose rubet. Spermogonià numerosissima, punctiformia, immersa, atra, apice prominula; spermatia recta, 5-6 u long., 0,9 lat. A. REYNIER. — DEUX LABIÉES NOUVELLES POUR LA PROVENCE. 663 Deux Labiées nouvelles pour la Provence; PAR M. ALFRED REYNIER. I. — Calamintha Nepeta Savi f. Gussonei (Tod. pro specie) Reynier. — Certains systématiciens sont par trop intransigeants sur l'importante valeur morphologique qu'ils attribuent à toutes les variétés. Quand ils savent l'une d'elles avoir été précédem- ment considérée comme espéce, ils appuyent davantage à l'égard de la prétendue remarquable permanence de ses particularités caractéristiques (en réalité, celles-ci ne peuvent qu'étre plus ou moins stables, aux yeux d'un froid observateur, sinon la variété serait une véritable espéce). Et ils exagérent volon- tiers, au surplus, si, à propos de telle forme variétale, l'habitat se trouve dans uu pays peu proche oü le contróle de visu de la stabilité des caractéres devient impossible pour les botanistes désireux de s'instruire, mais non-voyageurs. Par exemple, ce serait perdre du temps précieux, au dire des Systémaliciens dont je parle, que de rechercher sur notre conti- nent Sud-Est la variété glandulosa du Calamintha Nepeta, laquelle fut découverte, par Requien, en Corse; à cette ile allèguent-ils, appartiennent en propre bon nombre de produc- tions végétales. D’après pareil raisonnement à tendance ultra conservatrice, nous ne saurions espérer mettre la main sur le C. Gussonei, puisque le littoral de la Provence ne présente point les conditions climatériques favorables pour donner nais- sance à la variété glandulosa (cantonnée en Sicile, Sardaigne, Corse, iles Baléares); le Gussonei, affirment nos systématiciens, constitue, par rapport au Calament glanduleux, une dépendance immédiatement affine que Gussone, insuffisamment analyste, eut le tort de rattacher de façon directe au C. Nepeta type. — — À l'encontre de ces arguties qu'inspire une tournure d'esprit ranchante et dogmatique, je viens, non entamer une polé- mique, mais produire un fait patent, à savoir l'existence à Aix-en-Provence du C. Gussonei! Requien n'observa pas bien lorsque au retour à Avignon de son exploration de la Corse il herborisa dans les Bouches-du-Rhône : il y aurait aperçu une forme de C. Nepeta, laquelle est parfaitement munie, sur la 664 SÉANCE DU 94 NOVEMBRE 1911. périphérie du calice, de glandules brillantes, et pourvue en méme temps de feuilles assez petites ainsi que de minuscules corolles. La forme d'Aix, caractérisée comme je viens de la dépeindre, s'oriente done incontestablement vers la fausse espèce corse Thymus [Calamintha] glandulosus Req. dont Loiseleur-Deslongchamps, Flora Gallica, se hàta de réduire la valeur au rang de pure variété du Thymus [Calamintha] Nepeta. Sauf quelques rares ouvrages floristiques persistant à regarder, sans raison autre que l'opinion de Bentham (Prodrome de De Candolle), le Calament glanduleux comme espéce de bon aloi, nul phytographe pondéré n’accordera à la plante de Requien un plus haut grade hiérarchique que celui de race (rang déjà contestable : avec Loiseleur je me prononce pour celui de variété). Si nous n'avons pas en Provence, sous sa « forme extréme », le « Satureia Calamintha var. glandulosa (Req.) Briquet, Labiées des Alpes-Maritimes », nous pouvons du moins montrer le Gussonei; et ce serait faire preuve d'une interprétation caplieuse, que de voir dans cette dernière plante (— particu- lière, s'imaginait-on naguère, à la Sicile et à plusieurs points du domaine méditerranéen —) une forme de passage se produisant, hors de la France continentale, entre la variété glandulosa et le C. Nepeta type, si l'on ne lui reconnaissait simultanément le rôle inverse de forme provencale d'effective transition du C. Nepeta type à la variété glandulosa. Les exemplaires de Gussonei que je distribue d'Aix, lieux incultes autour de Ja ville, fl.-fr. été et automne 1910, ne permettent pas de dénier au Calament de Gussone la valeur d'un trait d'union à doubles aboutissements : a) corse : glandulosa vergens ad Nepetam; b) provencal : Nepeta vergens ad glandulosam ! Étant acquise, d'ailleurs, la constatation de M. John Briquet, op. cit, : « Dans « les Alpes-Maritimes nous possédons des formes de passage « entre le Satureia Calamintha var. Nepeta et la variété glandu- « losa, lesquelles diflérent du Nepeta par leurs axes à pubescence « trés courte, par leurs calices verts à glandes facilement « visibles; en revanche, qui se séparent du glandulosa par leur € calice plus grand; formes trouvées sous les oliviers à La « Turbie (herbier du musée de Nice), à Saint-Roch et au mont A. REYNIER. — DEUX LABIÉES NOUVELLES POUR LA PROVENCE. 665 « Gros (Barla in herbier Burnat) », on ne comprendrait pas pourquoi le monographe des Labiées des Alpes-Maritimes sépa- rerait, par une différenciation arbitraire, ces formes provencales d'avec les échantillons de Corse du Satureia Calamintha var. glandulosa chez lesquels il a constaté que le calice est déci- dément plus long que dans la forme extrême typique de la variété glanduleuse et « se rapproche de celui du Nepeta ». Pour n'importe quel non-multiplicateur outrancier ce « rap- prochement » naturel annihile une distinction artificielle systé- matique ; car le fossé de séparation du C. Nepeta type et de la variété glandulosa n'est pas tellement profond (tant s'en faut), que les formes des Alpes-Maritimes et ma plante d'Aix ne le franchissent en se confondant avec les formes de Sicile et de Corse, rendant ainsi irrecevable un blàme contre Gussone qui, avant moi, estima sa « variété micrantha » le (Gussonei de Todaro) devoir être subordonné au Thymus [Calamintha] Nepeta type, ce dernier habitant la Sicile, mêlé à la variété glandulosa! L'auteur du Flore Sicul Synopsis (Gussone) fut dans le vrai; plus tard on embrouilla la question, ce qui m'oblige aujourd'hui à la mettre au point. Sur le chapitre biologique, je ferai remarquer que si mon C. Nepeta forme Gussonei montre des fleurs à calices les uns courts, les autres allongés, le motif réside en ce phénomène : chez un. méme individu, polygame, généralement la fleur est fertile (alors le calice, distendu par les graines, perd légèrement en longueur) ; d'autres fois la fleur est stérile (dans ce cas, le calice, vide, étiré, est tant soit peu moins court). Analogie à mettre en relief : la « forme extrême » du C. glandulosa, ainsi qu'en témoigne un exsiccatum provenant de Corse, dans mon herbier, « J, Soulié legit », offre identiquement cette polygamie accompagnée de calices courts et d'autres allongés. Achintre, Catalogue des Plantes des environs d'Aix, parlant du C. Nepeta, donnait pour diagnose : « Fleurs plus petites" et 1. Il ne faudrait pas croire que le C. glandulosa « forme extréme », de rse, présente seul des corolles qualifiables de « les plus petites du genre », expression comparative dont se sont servis Grenier et Godron, Flore de France. Évidemment le C. Nepeta type offre d'habitude des corolles Plus Srandes ; mais parfois, sur un même pied de Calament Chataire type, J'ai observé, outre les fleurs à corolle de normale grandeur, quelques- 666 SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1911. toutes femelles à une variété qu'il appelait : « micrantha » sans nom d'auteur. Y avait-il allusion à la « variété micrantha » de Gussone? c'est peu probable : sous la plume d'Achintre il a dû se produire une fortuite coincidence de vocable. Le mot « toutes » fut erroné; chez ma forme aixoise Gussonei, les fleurs, je l'ai dit tantót, sont soit stériles parce que femelles non fécon- dées, soit fertiles. L'herbier du musée d'Histoire naturelle d'Aix ne contient, d'ailleurs, nul exsiccatum de C. Nepeta à petites fleurs uniquement femelles; et j'ai fait, sur le terrain, de vaines recherches dans les deux endroits qu'indique le susdit Catalogue. Ce qui trompa Achintre c'est l'absence, constante il est vrai, d'étamines sur toutes les petites corolles; néanmoins les semences grossies distendant le calice des autres fleurs (fécondées, les mois précédents, grâce au pollen des grandes corolles décidues ou bien par suite de cleistogamie, phénoméne présumable) auraient dû frapper son regard! La Labiée de Gussone et de Todaro existe aussi dans le Var, à Ollioules, La Seyne, Toulon, La Valette : je viens de l'y observer en automne 1941 ; elle sera sûrement rencontrée dans toute la basse Provence, les localités occidentales (environs d'Aix) ne pouvant étre des stations disjointes de celles orientales (nicoises) signalées par M. John Briquet. Incidemment je me demande oü feu Foucaud avait puisé l'indication inserite à la synonymie du C. glandulosa, n° 413 bis, année 1901, de la Société Rochelaise; l'étiquette nous dit : « Thymus Nepeta clandestina [sic] Loiseleur, Flora Gallica, 2; p. 25 »; or, si l'on se reporte à cet ouvrage, on n'y voit absolu- ment rien de tel! L'unique chose exacte, à ma connaissance, est ceci : Salzmann proposa (Loiseleur gardant là-dessus le silence) le nom de Thymus clandestinus, pour faire savoir que la gorge du calice du C. glandulosa est fermée par des poils. II. — Ballota nigra Linné, Species Plantarum, 2* édit., — ruderalis (Sw. pro specie) Garcke. — Les botanistes ne voulan unes presque aussi petites que celles du glandulosa .CoTSe ; losquet corolles de grandeur réduite portaient des étamines : cet état pi laire du C. Nepeta type constitue la « variété parviflora » de MER Flore de Normandie. A. REYNIER. — DEUX LABIÉES NOUVELLES POUR LA PROVENCE. 667 pas identifier Ballota ruderalis et B. nigra, à cause de la confu- sion résultant des 1"° et 2° édition (en désaccord) du Species Plantarum de Linné, alléguent le besoin de faire prévaloir le vocable « B. fœtida Lmk » sur celui de B. nigra; ils classent donc ainsi : « B. fœtida variété ruderalis (Sw. pro specie) »; parmi les partisans de cette formule je mentionnerai Bouvier, auteur d'une F/ore des Alpes de la Suisse et de la Savoie (la Labiée de Swartz se rencontrant en Suisse). Mais n'estil pas préférable de revenir à l'épithéte spécifique nigra, puisque, dans son Species, 2* édition (la seule faisant autorité, sauf pour le Congrès de Nomenclature de Vienne qui a préféré la 1" édi- lion afin de trancher la question de Genre suscitée par Otto Kuntze), Linné a eu en vue une Ballote dont l'existence à l'état positivement autochtone est admise en ce qui concerne la Turquie, l'Allemagne, la Suisse, l'Espagne, le Portugal, etc. Il n'y a pas de motif majeur pour donner tort à Nyman quand son Conspectus Florz Europeæ nous offre comme orthodoxe le nom de « B. nigra [sous-entendu : 2* éd. du Spec. Plant.] ». La variété a.) ruderalis représenterait la forme typique du B. nigra; la variété c.) fœtida serait une subordination avant laquelle l'intermédiaire variété b.) borealis (Schweigg. pro specie) prendrait place; tel est l'arrangement qu'a suivi Garcke dans son Flora von Nord-und Mittel- Deutschland. Willkomm et Lange, Prodromus Flora Hispanice, ont placé de méme les variétés fætida et Tuderalis sous la rubrique princeps « Ballota nigra L. [toujours sous-entendu : 2° édit. du Spec. Plant.] ». Le « B. ruderalis » que Mutel, Flore Française, indiquait (était- ce bien la plante d'Olaüs Swartz?? je soupçonne qu'il visait plutót la variété borealis) comme « trés commun » en France, fut signalé d'une maniére pertinente par Loret et Barrandon, Flore de Montpellier, à Castelnau, rare, mêlé au B. fetida; selon leur opinion, c'est, par rapport à ce dernier, une simple * forme à dents du calice plus étroites, lancéolées, insensible- ment atténuées en une longue pointe subulée ». Nyman, op. et., inserivit la plante montpelliéraine avec la mention : « rare; introduite? ». M. Georges Rouy, Flore de France, a noté aussi en Saône-et-Loire, dans l'Hérault, « etc. », la Ballote de Swartz : “A et là, paraissant étre trés rare et peut-étre importée ». 668 SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1911. Les descriptions que l'on donne couramment du ruderalis conviennent en tous points au Ballota d'Aix-en-Provence. Deux vocables expressifs appartenant aux synonymes (B. urti- cifolia Ortm. et B. aristata Rchb.) de la Ballote rudérale du Nord de l'Europe dépeignent ma Labiée à grandes feuilles mimant l'Ortie dioique et à dents du calice longuement aristées durant la période des premières fleurs subissant l'anthése. La finale de la phrase précédente est soigneusement soulignée pour un motif plein d'intérêt, à retenir biologiquement : Des observations sur le vif, poursuivies en 1910 et 1911, m'ont donné la certitude qu'après l'anthése des premières fleurs, simul- tanément avec l'apparition de secondes feuilles dont le limbe est moins largement ovale que celui des radicales el caulinaires nées avant la floraison premiére, un phénoméne curieux se produit : les dents du calice deviennent beaucoup moins sensi- blement subulées et tendent à s'étaler; l'herborisateur risque fort, alors, de ne plus reconnaitre le B. ruderalis sur ces pieds qui. c'est à croire, souffrent de la chaleur augmentant de jour en jour à la fin juin. Dans les pays plus tempérés, en Suéde par exemple, le ruderalis ne subit peut-être pas si vite la diminution de longueur de l'aréte des dents calicinales ni leur flexion sur plan horizontal; tandis que, sous le climat austral de l'Europe; le phénoméne doit avoir Jieu chaque année comme à Aix, occasion- nant une méconnaissance locale, par les botanistes inattentifs, de la Ballote rudérale. Cette derniére, munie de secondes fleurs apparues après l'anthése des premières épanouies, ressemble, à s'y méprendre, à la variété borealis de Schweigger, laquelle divers floristes identifient erronément à la variété fætida. Par suite de la susdite mutation calicinale on comprend que le ruderalis ne saurait être une espèce, dans l'acception de relative stabilité morphologique attribuée classiquement à ce terme de taxinomie. C'est en juin, non en juillet-octobre, que les chercheurs pour. ront mettre la main sur la variété ruderalis (à coup sûr T « introduite » ni « importée » en France, mais autochtone!) reconnaissable : 4° à ses dents du calice visiblement (2-4 milli- mètres d'élongation) acuminées-subulées et sensiblement érigées; 2° au développement maximum du limbe foliaire- J.-A. BATTANDIER ET L. TRABUT. — FLORE DU PAYS DES TOUAREGS. 669 La plante d'Aix ne se montrant qu'à l'ombre en méme temps qu'en un lieu frais du quartier de la Torse, c'est dans des stations semblables qu'il faut rechercher le ruderalis (rudéral signifiant : ami des décombres, des gravats, est une indication trop vague) ; immanquablement on trouvera la Labiée de Swartz sur d'autres nombreux points de la France, si l'on sait ne pas la confondre avec la variété borealis : celle-ci est peu rare, facile à distinguer en ce qu'elle est dépourvue, avant fin juin, de dents calicinales trés allongées, à part cela elle ressemble, en été, beaucoup au second état de la variété ruderalis, des formes de passage les reliant dans les lieux couverts. Garcke, op. cit., différencie, comme il suit, les trois variétés, quant aux détails du caractère fourni par le calice : a.) ruderalis : dents du calice longuement aristées; b.) borealis : dents du calice à pointes plus courtes; c.) fœtida : dents du calice très brièvement aristées. Contribution à la Flore du pays des Touaregs (Suite) ; PAR MM. J.-B. BATTANDIER ET L. TRABUT. OBSERVATIONS SUR QUELQUES-UNES DES PLANTES CITÉES. DESCRIPTIONS D'ESPÈCES NOUVELLES Schouwia arabica Vahl. Par les dimensions du style et de la silique, notre plante se rapporterait peut-étre mieux au Sch. Schimperi Jaubert et Spach, si cette dernière espèce devait être maintenue. Zilla macroptera Cosson ? Les échantillons reçus n avaient pas encore de fruits et avaient des rameaux gréles, très feuillés, Presque herbacés. Silene sp. Dans les envois du colonel Laperrine se trouvaient Un certain nombre d'échantillons de Silene en assez mauvais état, souvent privés de graines. Un de ces Silene se rapproche du S. villosa Forskh., mais a des fleurs purpurines et un podo- 1. Voir plus haut, p. 263. 670 SÉANCE DU 24. NOVEMBRE 1911. gyne plus long; deux se rapprochent du Silene arenarioides. Desf. (sensu Murbeckiano) avec des corolles trés exsertes et des podogynes égalant une fois et demi la capsule. Nous attendrons pour décrire ces plantes d'une facon plus compléte de les avoir en meilleur état. Lotus eapillipes nov. spec. Nous n'avons eu de cette plante que quelques brins en fleurs, mais sans fruits, tirés d'un échan- tillon d'Hippocrepis multicaulis; mais ces brins, trés caracté- ristiques, méritent une description provisoire. Annuus? Caules decumbentes, filiformes, sicut planta tota sericeo villosi. Stipulæ foliolæque lineari-oblongæ. Pedunculi capillares folio triplo longiores (circa 4 cm.), uniflori apice bracteati, bractea foliacea uni-vel trifoliolata. Calycis dentes lanceolato-subacuti, tubo duplo longiores. Corolla sulphurea tertia parte calycem excedens ; carina paululum curvata. Hab. in ditione Ahaggar. Astragalus pseudo-trigonus nova sp. e sectione Chronopus De Bunge. Suffruticosus, caulibus firmis, erectis vel ascendentibus, lanà incanà vestitis. Petioli rigidi, erecto patuli, in spinas validas cito evoluti. Foliola 7-8-juga, ovato-oblonga, subretusa, subtus hispida, superne glabra. Sti- pulæ hispidæ, e basi triangulari acuminatæ. Flores solitarii vel geminati, sessiles vel brevissime pedicellati. Calix campanulatus pilis confervoideis, longis patulisque hispidus, dentibus eo triplo brevioribus, longissime hispidis coronatus. Corolla calice duplo longior, pallidissimé lutea, vexillo lineari-oblongo. Legumen: patule hirsutum, semi oblongum, sub- trigono acuminatum, utroque margine obtusiusculum. Plante trés semblable à l'A. trigonus DC., dont elle diffère par son calice longuement hispide à dents plus courtes; par son étendard étroit, sublinéaire et non orbiculaire; par sa gousse À villosité étalée. Elle est peut-être plus voisine de TA. akkensis Cosson, Illustrationes, tab. 123. Elle en diffère toutefois par ses fleurs bien plus petites, ses pétioles plus courts, fortement épineux, etc. Hippocrepis multicaulis nova species e grege Hippocre- pidis multisiliquosæ L. : Annua glabra, caulibus numerosissimis, in orbem expansis, rectis, filiformibus. Folia glauca, glabra, vel nonnumquam sub lente hispidula, 3-5-juga foliolis oblongis, retusis, petiolulatis. Stipulæ membranaceo iriangulari-acuminatee, apice hispidulæ. Pedunculi capillares, pies J.-A. BATTANDIER ET L. TRABUT. — FLORE DU PAYS DES TOUAREGS. 671 pe triplove longiores (3-5 cm. longi). Flores minuti, brevissime pedicellati, umbellati umbellis plerumque 5-floris. Calicis tubus campanulatus, glaberrimus, laciniæ lanceolatæ, glabra, apice tantum paululum hispidæ, tres inferiores tubo paulo breviores. Corolla pallide lutea, 4,5 mm. longa; ungues petalorum incalice inclusi. Vexilli limbus late cordato-ovatus, in unguem eo paulo breviorem abrupte contractus. Lomenta angustissima, e 6-10 articulis constantia, recta, nunc glaberrima, nunc supra semina papilloso-hirta. Cette plante, par ses longs pédoncules et ses gousses droites, s'éloigne de toutes les autres de son groupe, sauf de l'A. minor Munby, lequel a des fleurs bien plus grandes et des gousses au moins deux fois plus larges. Ses onglets sont aussi beaucoup plus longs que ceux de notre plante. Les caractères floraux rapprocheraient PH. multicaulis de l'A. cyclocarpa Murbeck ; mais ses gousses sont entièrement différentes. Myrtus Nivellii nova species (Pl. XX). Frutex cortice ruguloso; ramis teretibus, erecto ascendentibus, rigidis, subspinescentibus. Folia opposita vel subopposita, breviter petiolata, lineari oblonga, basi longe cuneata, apice acutiuscula vel subobtusa, carnosula, glandulis creberrimis conspersa, uninervia nervis lateralibus omnimo inconspicuis, 2-3 cm. longis, 3 mm. latis. Pedunculi solitarii, liliformes, folio breviores. Calycis laciniæ ovato-acutæ, erecto-patulæ. Petala alba, haud ciliata glandulosa, concaviuscula, dentibus calycinis sesquilongiora. Stamina numerosa filamentis filiformibus, antheris versa- libus, Bacci parvulæ, nigræ. Semina minima, reniformia; testa sub lente acriore granulato tuberculata. Habitat in ditione Mouydir, in monte Adrar Ifetessen. Ce Myrte, dont nous n'avons vu ni les stipules ni les brac- téoles déjà tombées, appartient évidemment aux ZEumyrtus à Pédoncules solitaires. Il ne rappelle en rien le Myrtus com- munis. Ses feuilles linéaires et épaisses à nervures latérales obsolètes ressemblent à celles du Periploca angustifolia et à celles de quelques Myrtes américains, comme le M. montana Bentham, du Mexique et un Myrte indéterminé de l'Herbier oissier venant de Conception au Chili; mais ces deux espèces ont des fruits bien différents. Nous sommes heureux de dédier cette belle plante à M. le lieutenant René Nivelle, des chasseurs à pied, qui vient de la découvrir tout récemment. Senecio hoggariensis nov. spec. e sectione Obæjaca Cassini (PI. XXI). T. LVII. (SÉANCES) 43 6,2 SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1911. Annuus, glaber, a basi ramosus. Folia carnosula, ambitu lanceolata, in lacinias lineares obtusiusculas, integras vel remote denticulatas divisa, cum rachi anguste lineari; infima in petiolum basi dilatatum attenuata, suprema semi amplexicaulia, basi minute auriculata. Capitula laxe corymbosa. Pedunculi bracteati capitulo subduplo longiores. Involucrum cylindraceo campanulatum, 10-12 mm. longum, squamis 12-15, trinerviis, atropurpureis, linearibus, apice vix sphacelatis, basi squamulis brevibus, paucissimis calyculatum. Ligulæ femineæ, purpureæ, paucae, minute, vix radiantes. Flosculi flavi, hermaphroditi, quinquedentati. Achenia linearia, costulata, 4 mm. longa, pilis cristallinis brevibus adpresse hirta. Pappus deciduus achenio longior et involucrum paulo superans. Hab. in ditione Ahagear. Ce Senecon est remarquable par ses ligules pourprées, trés petites et sa couleur sombre. Par son port il rappelle le Senecio vulgaris L., avec des capitules plus gros et moins denses. Par la plupart de ses caractères il se rapprocherait des S. gallicus L. et coronopifolius Desf., dont il se distingue de suite par ses trés petites ligules pourprées peu ou pas rayonnantes. Son style et ses étamines sont constitués comme dans le S. coronopifolius, toutefois l'appendice du connectif est plus long et plus étroit, et il en est de méme du renflement du filet au-dessous de l'an- thére. . Olea Laperrini sp. nov. Aleo des Touaregs. N'ayant pas eu d'échantillons complets de cet arbre nous ne pouvons en donner qu'une description provisoire. Arbre moyen à cime étalée, rameaux gréles, les pousses de l'année blanches recouvertes de poils en écusson, feuilles linéaires lancéolées avec un mucron très développé, argentées en dessous, de 30 à 45 mm. SUP 4-6 mm. Des pousses de la base ont des rameaux divariqués, rigides, subép! ges comme dans l'Oléastre, mais les feuilles restent très étroites, linéaires les fruits, non vus, seraient, d'aprés les Touaregs, globuleux et ne se mon- treraient que les années à pluie assez abondante ce qui est rare. Les caractères histotaxiques de la feuille dénotent une grande affinité avec l'Olea europra, cependant on peut noter que la feuille a une P e grande épaisseur, 350 1 au lieu de 300 u; l'épiderme est formé d'éléments plus grands, 21 u au lieu de 46 u à l'épiderme supérieur. L'assise des páls sades qui a une hauteur de 110 u comme dans l'O. europæa est constituée par des éléments plus larges, 10 y au lieu de 8, elle est formée de 07 couches qui se distinguent facilement. Hab. Djebel Debnat à l'Est de Tamanrasset. neux Duveyrier dit de Aleo : « Grand arbre, dit-on, en tout sen" J.-A. BATTANDJER ET L. TRABUT. —- FLORE DU PAYS DES TOUAREGS. 673 blable à l'Olivier à l'exception de son fruit qui n'est pas une olive, il se montre par petits groupes dans quelques stations du Hoggar » (p. 212). Triehodesma gracile nov. sp. Annuum vel perennans. Caules ramosi, demum indurati, strigoso acu- leati. Folia lineari-lanceolata, pilis rigidis basi tuberculatis obsita pra- terea glabra, pleraque alterna, sessilia, inferna tantum opposita vel subopposita, petiolata petiolo vix distincto. Inflorescentia gracillima pedi- cellis filiformibus, hispidis, demum cernuis, 10-14 mm. longis. Calycis basi rotundati vel subtruncati, haud calcarati, pilis rigidis hispidi, dentes longissime attenuati (10 mm. longi) Corolla cæruleæ lobi patentes apice subulato attenuati. Antheræ dorso hispida, apice longe appendicu- late, appendicibus linearibus, contortis. Achenia oblonga, dorso compla- nato granulata, bina margine membranaceo planoque dentibus triangu- laribus cincta; bina ciliata ciliis rigidis. Stylus filiformis appendicibus antherarum :equilongus. Hab. Tasili des Azdjer (De St-Leger legit). Ce Trichodesma est voisin du Tr. africanum L. Il en diffère par ses feuilles étroites, ses fleurs plus grandes à sépales longuement atténués, par son port plus gréle et ses poils rigides moins longs et à tubercules moindres. “ Echium Rauwolfii Delile? Nous avons reçu à diverses reprises du Ahaggar un Echium que nous croyons devoir rapporter a l'E. Rauwolfii Delile, à cause de son faciès général, de son indumentum caractéristique et de ses achènes blancs, luisants, mamelonnés. Il présente toutefois avec la plante d'Égypte quelques différences. Le calice est à divisions toutes lancéolées- linéaires peu inégales, la corolle sur le sec est colorée en bleu violet; enfin la plante du Ahaggar appartient nettement à la section Gamolepis de de Coiney. Or, d’après cet auteur, l'E. Rau- wolfii appartiendrait à la section Eleutherolepis avec des écailles rès serrées et parfois conniventes, ce qui rend un peu douteuse la section, Cette plante est très éloignée de E. horridum Batt., par son indumentum plus dense, sa tige non vernissée, ses achènes éburnés et par l'anneau basilaire de la corolle. Verbascum sp.? L'envoi, contenait seulement 3 feuilles d'un erbascum paraissant se rapprocher du V. pulverulentum Villars, Ahaggar, Djebel. 674 SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1941. Teucrium Polium L. Les envois du colonel Laperrine con- tenaient d'assez nombreux échantillons de Teucrium Polium dont un seul en fleurs. C’est une grande et forte plante à classer dans la sous-espèce T. aureum Rouy (Flore de France). Tiges de 30 à 40 cm. dressées, à rameaux courts; feuilles oblongues, larges dès la base embrassante, à bords lobés plus ou moins enroulés. Capitules ovoïdes, compacts; tomentum épais, blanc sur les tiges et les feuilles, doré un peu verdátre sur les capi- tules. Assez voisin du 7. aureiforme Pomel, mais bien plus tomenteux et à feuilles plus larges dés la base. Les nucules (trés jeunes) sont glabres. Un autre petit Teucrium, très élégant et paraissant appar- tenir aussi à la section Polium, n'avait que des feuilles entière- ment planes, courtes, régulièrement crénelées, trés denses et couvertes d'un duvet un peu doré trés court (Ahaggar, Djebel). Ficus Teloukat sp. nov. Teloukat des Touaregs (Pl. XXII). Arbor. Folia lævia, margine integra, ovato oblonga, basi late cordata, bracteæ basi receptaculi 3 libere, receptacula carnosa non corrugata, brevissime pedunculata, in ramulis foliis suffulta bina vel solitaria. Flores masculi stamine unico. Grand arbre à jeunes rameaux finement pubescents, stipules lancéolées, subulées, de 15-20 mm., feuilles ovales oblon- gues, cordées à la base, légèrement acuminées au sommet, 9-12 cm. sur 3-4 cm., coriaces, glabres, pétioles 2-3 cm., ner- vures saillantes à la face inférieure, généralement 12-14 ner- vures latérales plus fortes se détachant à 60°-70° et se réunissant en arcades vers la marge, les nervures de 3° ordre forment un réseau trés saillant à la face inférieure. Pédoncule du récep- tacle trés court avec trois bractées larges, arrondies cordées s la base; à maturité le receptacle globuleux est pubescent, teinte " rose, non corrugué, de 40 mm. de diamètre, ostiole non sail- lant garni d'écailles arrondies. Les fleurs 4, peu nombreuses vers l'ostiole, se développent tardivement; elles ont un périanthe à 3 divisions; étamine unique, filet court, anthère grosse non apiculée. Les fleurs ? e pourvues d'un style long avec stigmate filiforme, les fleurs gal m plus nombreuses ont un style court. Le Blastophaga rese au Bl. Grononum, il diffère par la longueur de l'ovipositor, 3 J.-A. BATTANDIER ET L. TRABUT. — FLORE DU PAYS DES TOUAREGS. 675 mále a l'abdomen plus effilé. Les ovaires fécondés sont assez nombreux. Hab. : Le Tassili des Azdjer, Oued Tafelamine (de Bary, 1876), Oued Igargar Mellen avec le Nerium Oleander (de Bary). Le Ficus Teloukat nous parait assez bien caractérisé parmi les nombreuses formes du F. lutea. La structure de la feuille est assez particulière : épaisseur 300 x, épiderme supérieur à grandes cellules avec cys- tolithes, parenchyme en pa- lissade composé de deux couches, épiderme inférieur à éléments beaucoup plus petits avec lithocystes de forme elliptique atteignant le tiers de l'épaisseur totale, faiseeaux avec grandes cel- lules endodermiques. Le réceptacle presque ses- sile reste pubescent, il a une teinte rosée à maturité et pig, 1. — Coupe de la feuille du Ficus n'est pas corrugué, il devient TP sucré et comestible. L'examen d'un assez grand nombre d'échantillons de Ficus lutea des herbiers du Muséum, de l'Herbier Boissier, de l'Institut botanique de Rome et de l'Institut botanique de Berlin, nous a conduit à cette conviction que le Ficus lutea est conslitué par tout un groupe d'espèces plus ou moins affines, méconnues faute de matériaux d'études suffisants. Dans l'étude de ce genre il nous parait indispensable de ne pas négliger les caractéres anatomiques de la feuille, les comparaisons histotaxiques four- nissant des caractéres ayant plus de précision que ceux que l'on peut tirer de la simple inspection des échantillons d'herbier. Le Teloukat a été signalé pour la première fois par de Bary qui a reconnu un Ficus et noté aussi que le fruit était mange par les Touaregs. Les fruits de Teloukat contiennent un assez grand nombre de graines qui germent trés bien, il sera facile d'aectimater sur les rives de la Méditerranée ce bel arbre du Sahara central. > (3 it SALT YR HN 676 SÉANCE DU 24 NOVEMRRE 1911. Ficus eucalyptoides sp. nov. (Pl. XXIID. Arbor. Folia kevia margine integra, lanceolata, apice acuminata, basi obtusa; bracteæ basi receptaculi 3 liberæ; receptacula brevissime pedun- culata, parva, in ramulis foliis suffulta, bina. Flores masculi stamine unico. Arbre élevé ayant le port d'un Eucalyptus rostrata, rameaux pendants, pousses de l'année pubescentes; stipules lancéolées, pubescentes de 5-10 mm.; feuilles ovales lancéolées atténuées à la base; pétiole grèle, 15 mm., limbe.de 8-9 cm. sur 12 à 15 mm. de large, côtes et nervures saillantes sur les deux faces, mais 593 surtout à la face inférieure, nervures latérales principales au Pe mais nombre de 12-13 se détachant sous un angle de 70° et se réunissant en “y arcades à la marge du limbe, les nervures du 3* ordre forment à la face inférieure un réseau saillant eM limitant les ilots de parenchyme où pointent, sur le sec, les nom- Pix 9 — Quüpe dela feuille breuses saillies formées par les du Ficus eucalyptoides. cystolithes, la coloration vert glau- que trés pâle est à peu près la méme sur les deux faces, le pourtour du limbe est nettement bordé par une marge scléreuse visible surtout à la face inférieure. Les réceptacles, géminés à l'aisselle des feuilles, portés sur un pédoncule trés court muni de trois bractées triangulaires, sont petits (5 mm.), blancs, sphériques, ostiole non saillant petit, garni de bractées larges, ciliées sur les bords. Hab. Massif du Tassili, 1909. Ce Ficus du Tassili peut donner lieu aux mêmes observa- tions que le F. T'eloukat. Les échantillons nombreux de F. sali- cifolia Vahl que nous avons pu examiner sont loin d'être identiques entre eux et à la plante du Tassili. Pour distinguer ces espèces affines, les caractères anatomiques devront étre uti- lisés. Chez le F. eucalyptoides nous avons noté : épaisseur du limbe 225 y, épiderme supérieur avec lithocystes, la hauteur des cellules épidermiques est égale à celle des cellules en palissade sous- jacentes, épiderme inférieur avec cvstolithes sphériques n atteignant pas le milieu du parenchyme. Bulb Soc. Bot de Er T LVU O14 noc Myrtus Nivellii Batt. et Trab. UE CM OST B XXI. Bull. Soc bor. de Er. Senecio hoggariensis Balt. et Trab, QU ES RP Hull Soc. bot. de Br. Ficus Teloukat Batt. et Trab. bul 5oc- bot. de Er. T. LY (19414). EIS Myrtus eucalyptoides Batt. et Trab. J.-A. BATTANDIER ET A. TRABUT. — FLORE DU PAYS DES TOUAREGS. 677 Le port de cet arbre est trés caractéristique; les ovaires sont bien fécondés, et il est probable que ce Ficus pourra facilement être cultivé dans la région méditerranéenne; il occupe dans le Tassili ainsi que le F. Teloukat la. station la plus septentrionale des Ficus de cette section. Explication des Planches. PLANCHE XX. — Myrtus Nivellii Batt. et Trab. Rameau de grandeur naturelle (fig. du haut). — Coupe de feuille (fig. du bas). PLANCHE XXI. — Senecio hoggariensis Batt. et Trab., de grandeur natu- relle. PLANCHE XXII. — Ficus Teloukat Batt. et Trab. : 1, rameau de grandeur naturelle; 2, coupe du réceptacle grossi; 3, fleurs mâle, femelle, galle : ^, achènes occupés par le Blastophaga; 5, Blastophaga 9; 6, Blast. d. PLANCHE XXIII. — Ficus eucalyptoides Batt. et Trab. : 1, rameau de grand. nat.; a, fruit grossi; b, bractées à la base du fruit; e, coupe du fruit, un peu grossie; d, écailles de l'ostiole. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE PLANCHON (L.). — Sur le Solanum Maglia Schlecht. Ann. Fac. Sc. Marseille, t. XVIII, fasc. X, 1909. De méme que le Solanum Commersoni, les S. Maglia muté et sau- vage ont été l'objet d'une expérimentation en 1910. Les conditions de culture qui avaient réussi avec le S. Commersoni ont également donné de bons résultats avec le S. Maglia sauvage, mais pas avec le S. Maglia muté. L'auteur essaie en outre de débrouiller l'ascendance d'une forme non mutée qui lui a été remise par M. Heckel, mais dont les caracteres sont trés différents du type et qu'il nomme provisoirement S. Pseudo- Maglia. Ls Lure. PLANCHON (L.) et JUILLET (A.). — Corozo d'Abyssinie. Extr. du Bull. Pharm. Sud-Est, XV, juin 1910. Ce Corozo provient de la graine de l'Ayphæne thebaica Mart. Il est constitué en majeure partie par un albumen non ruminé, creux au centre. Anatomiquement, ce Corozo se distingue des autres par la présence, dans le tegmen, de nombreux petits sclérites très serrés et à lumen étroit, par la longueur des cellules de l'albumen, la forme, la disposition et la faible proportion de leurs canalicules et par l'absence d'oxalate de chaux. L E. CHEVALIER (Auc.). — Le pays des Hollis et les régions voisines. Mission scientifique de l'Afrique occidentale francaise, 1910. Extr. de La Géographie, 1910. Cette région est située entre le cours inférieur de la rivière Ouémé et la frontière occidentale du Lagos, vers le 7* degré de latitude N. Son sol, couvert d'eau en hiver, est sec, aride et craquelé en saison sèche. On y observe : au Sud, des restes de végétation forestière; sur l'emplacement de la lagune Holli, un mélange de végétaux de marais et d'essences de la forêt et de la savane ; enfin, au Nord, la brousse soudanaise. La forét du Sud renferme un grand nombre d'essences utiles, ains! que plusieurs lianes à caoutchouc. Dans la savane, la flore arborescente est trés différente : les arbres les plus importants sont : l'arbre à encens REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 619 (Daniella thurifera), le Santal d'Afrique (Pterocarpus erinaceus) le Karité (Butyrospermum Parki), le Nété (Parkia intermedia), etc. ; on y observe en outre le Typha australis, seule espèce centro-africaine du genre. Le lac Azri présente une riche végétation herbacée où dominent le Nephrodium pallidivenium et le Roseau à sucre (Panicum Burghu). Dans les lacs du Bas-Dahomey, on rencontre : Pistia Stratiotes, des Azolla, Salvinia, Ceratophyllum, Utricularia, Lemna, etc. Les productions les plus intéressantes du pays sont le Palmier à huile, le Mais et le Cotonnier. Lb od. CHEVALIER (Auc.). — Les Parkia de l'Afrique occidentale. — Mission scientifique de l'Afrique occidentale francaise, Dahomey, 1910. Extr. du Bull. Mus. Hist. nat., 1910, n^ 3, p. 169. Les observations nouvelles sur les Parkia ont permis de compléter leurs descriptions et de les répartir en deux sous-genres : Zuparkia, avec les espèces P. biglobosa, P. intermedia et P. filicoidea, et Parkopsis, avec les espèces P. bicolor et P. aghoensis. Les Euparkia, seuls, pos- sedent un endocarpe sucré et comestible. La Note contient en outre d'intéressantes données économiques et géo- graphiques sur les divers Parkia. LL. CHEVALIER (Auc.). — Sur les Mansoniées de la forêt vierge de l'Afrique tropicale. Extr. du Bull. Mus. Hist. nat., 1909, n° 8, p. 505. L'auteur a rassemblé de nouvelles données relatives au Zriplochiton sceleroxylon K. Schum., et il a trouvé à la Côte d'Ivoire un arbre com- Hun, non encore décrit, qui constitue le type d'un genre nouveau, Achantia, appartenant àla méme tribu. En outre les observations qu'il a pu faire lui permettent de considérer les Mansoniées comme une famille à part, affine des Sterculiacées, Malvacées et Tiliacées. The Philippine Journal of Science. Botany, vol. V, 1910. MERRILL (E.-D.) : An enumeration of Philippine Leguminosæ, with keys to the genera and species (sp. nov. : 3 Pithecolobium, 1 Acacia, i Crudia, 4 Crotalaria, 1 Indigofera, 1 Tephrosia, 3 Milletia, Monar- throcarpus gen. nov., M. securiformis comb. nov. [Desmodium securi- forme Benth.], 4 Derris, 4 Erythrina, 2 Macropsychanthus, 1 Pue- raria.) BROrHERUS (V.-F.) : Contributions to the bryological flora of the hilippines (HI) (sp. nov. : 1 Zraunfelsia, 1 Dicranoloma, 1 Leuco- 680 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. loma, ? Campylopus, 1 Fissidens, 1 Syrrhopodon, 1 Hymenostylium, 2 Merceya, 1 Macromitrium, 2 Anomobryum, 2 Bryum, 4 Rhodo- bryum, 1 Pseudoracelopus [gen. nov.], 1 Pogonatum, 4 Pterobryopsis, À Chrysocladium, 1 Calyptothecium, 1 Clastobryum, 1 Daltonia, 1 Hookeriopsis, 4 Duthiella, 2 Ectropothecium, 4 Acanthocladium, 1 Taxithelium. Sypow (H. et P.) : Fungi philippinenses. MERRILL (E.-D.) : New or noteworthy Philippine plants. (Un grand nombre d'espèces nouvelles appartenant aux familles suivantes : Grami- nées, Cypéracées, Liliacées, Ulmacées, Aristolochiacées, Nyctaginacées, Magnoliacées, Saxifragacées, Pittosporacées, Rutacées, Méliacées, Mal- pighiacées, Euphorbiacées, Aquifoliacées, Icacinacées, Sabiacées, Vita- cées, Guttiferes, Violacées, Combrétacées, Mélastomacées, Araliacées, Éricacées, Myrsinacées, Oléacées, Apocynacées, Verbénacées, Acantha- cées, Rubiacées, Goodenoviacées, Composées). GAMBLE (J. Sykes) : The Bamboos of the Philippine Islands (sp. nov. : 1 Bambusa, 1 Dendrocalamus, 1 Cephalostachyum, 6 Schizostachyum, 3 Dinochloa). CoPELAND (Edwin-Bingham) : Additions to the Bornean Fern Flora (Protolindsaya gen. nov., P. Brooksii, Asplenium trifoliatum, A. fili- ceps sp. n. et deux var. nouv.) MERRILL (E.-D.) et MERRITT (M.-L.) : The Flora of Mount Pulog (sp. nov. : 2 Graminées, [Aniselytron, Monostachya gener. nov.), 1 Cypéra- cée, 1 Eriocaulacée, 2 Liliacées, 1 Moracée, 1 Renonculacée, 2 Laura- cées, 1 Aquifoliacée, 1 Rhamnacée, 3 Théacées, 4 Guttifere, 1 Bégonia- cée, 2 Mélastomacées, 1 Araliacée, 2 Myrsinacées [Loheria, gen. nov. ]; ‘1 Verbénacée, 1 Labiée, 1 Solanacée, 1 Scrofulariacée, 2 Acanthacées, 2 Rubiacées, 2 Composées (+ 3 comb. nouv. et 1 genre nouveau : Mer- rittia Merrill). De CawpoLLE (C.) : A revision of Philippine Piperacez (sp. n0- : 9 Peperomia, 42 Piper). Rogixsox (C.-B.) : Philippine Urticaceæ (sp. nov. : 10 Laporlea, 1 Pilea, 1 Pellionia, 9 Elatostematoides gen. nov. et 2 comb. nouv., 3 Procris, 95 Elatostema). F. Camus. Flora oder Allgemeine botanische Zeitung (directeur M. K. Goebel). Tome CIII (Neue Folge, Bd IlI) (4 cahiers : juin à novembre 1911). Dosrín (R.): Zur experimentellen Morphogenesis bei Circa und einigen anderen Pflanzen. — HrrNRicHER : A. Zur Frage nach den Unterschieden zwischen Lilium bulbiferum L. und L. croceum Chaix; B. Ueber die Geschlechtsverhältnisse des letzteren auf Grund mehrjährige" Kulturen. — Neser (F.-W.) : Die Sporenausstrenung bei Selaginella REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 681 helvetica und S. spinulosa. — Toster (F.) : Zur Organisation des Thallus von Codium tomentosum. — Wer (James R.) : Benötigt der Pilz Coprinus Kalksalze zu seinen physiologischen Funktionen? — Bosuanr (K.) : Beiträge zur Kenntnis der Blattasymmetrie und Exotrophie. — Conxozzy (C.-J.) : Beiträge zur Kenntnis einiger Florideen. — RENNER (0.) : Experimentelle Beiträge zur Kenntnis der Wasserbewegung. — GorBEL (K.) : Morphologische und biologische Bemerkungen. 19. Ueber « gepaaste » Blattanlagen. — Wer (James R.) : Untersuchungen über die Gattung Coprinus. — Hannie (E.) : Ueber das Vorkommen von Perisporien bei den Filicinen nebst Bemerkungen über die systematische Bedeutung derselben. — PrETscu (Wilhelm) : Entwicklungsgeschichte des vegetativen Thallus, insbesondere der Luftkammern der Riccien. — Lupwies (Karl) : Untersuchungen zur Biologie der Equiseten. — Pever (W.) : Biologische Untersuchungen über Schutzstoffe. E C: Annales des Sciences naturelles. Botanique. Neuvième série (Direc- teur M. Ph. van Tieghem). Tome XIV (2° semestre 1911). Marc (Mme G.) : Recherches sur la respiration des différentes pièces lorales. — Frirez (P.-H.) et Viurer (René) : Étude anatomique de deux bois éocènes. Deux espèces nouvelles : Piceozylon Gothani et Quercinium eocenicum. — PELOURDE (Fernand) : Remarques à propos de quelques Fougères mésozoiques. — Rurz pE Lavrsox (Jean de) : Recher- ches sur la pénétration des sels dans le protoplasme et sur la nature de leur action toxique, — DAUPHINÉ (André) et Hamet (Raymond) : Gon- tribution à l'étude anatomique du genre Kalanchoe. — BERNARD (Noël) : Sur la fonetion fungicide des bulbes d'Ophrydées. — BERNARD (Noël) : Les mycorhizes des Solanum. — JUMELLE (H.) et PERRIER DE LA Batare (H.) : Quelques Mélastomacées du Nord-Ouest de Madagascar. — JacoB DE Cornemoy (H.) : Recherches anatomiques sur les Mélas- tomacées du Nord-Ouest de Madagascar. F. C. Revue Scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France (Directeur M, Ernest Olivier). Vingt-troisième année, 1910. Articles botaniques : Bourpor (Abbé H.), Corticiés nouveaux de la Flore mycologique de rance, Après un aperçu de la constitution anatomique des espèces de ce e et des caractères différenciels, d'ailleurs assez souvent fallacieux, i. "Oupes génériques actuellement admises, l'auteur décrit une série 682 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. d'espèces nouvelles provenant particulièrement des départements du Tarn et de l'Aveyron, savoir : 4 Aleurodiscus, 11 Corticium, 3 Penio- phora. Les caractères anatomiques de ces nouvelles espèces sont soigneu- sement indiqués. TounnET (G.), Muscinées nouvelles ou peu communes de l'Allier. Les excursions effectuées en 1909 ont fourni à l'auteur plusieurs espèces intéressantes. Il donne, avec localités, une liste de 10 Mousses, 1 Sphaigne et 10 Hépatiques. L'une de celles-ci, le Cincinnulus argutus Dum., est nouvelle pour l'Allier. Brun (A.), Un Lichen nouveau pour la France. Il s’agit de l'Arthonia peltigerea Th. Fr., espèce parasite des Pelti- gera, que M. Brun a récolté dans deux localités de l'Allier. Le thalle de l'hôte était, dans l'un et l'autre cas, stérile ou porteur d'apothécies rares et mal développées, effet dà probablement au parasitisme. Brau (D* A.), Une plante nouvelle. Rappel du Malva Divotiana forme du M. Alcea L. (sens lat.) trouvé dans le département de l'Allier et dont la description a été donnée par M. Biau dans le Bulletin de la Société botanique de France. F. Camus. Bulletin de la Société de Sciences naturelles de la Haute-Marne. Tome septième, 1910. Nous relevons seulement comme indications botaniques : une liste de plantes attaquées par le Gui et l'indication de deux nouveautés pour la Haute-Marne, le Trifolium fistulosum Gilib. (Tr. hybridum L. p. P-) trouvé par M. P. Fournier aux environs de Bourbonne-les-Bains, et l Equisetum variegatum Schleich., découvert aux environs de Saint Dizier par M. C. Thomas. F. C. Sitzungsberichte der Kaiserlichen Akademie der Wissenschaften. Mathematisch-naturwissenschaftliche Klasse. Bd CXX, Hefte I-V (janvier-mai 1911). Articles botaniques : Mouscu (H.) : Ueber den Einfluss des Tabakrauches auf die Pflanze. — Wisner (J. v.) : Weitere Studien über die Lichtlage der Blätter und über den Lichtgenuss der Pflanzen. — Wegser (Friedrich) : Ueber die Abkürzung der Ruheperiode der Holzgewächse durch Verletzung der Knospen, bezichungsweise Injektion derselben mit Wasser (Verletzung? methode). — Srokrasa (Julius) : Ueber den Einfluss der ultravioletten Strahlen auf die Vegetation. — ILTIS (Hugo) : Ueber das Vorkommen und die Entstehung des Kautschuks bei den Kautschukmisteln. — REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 683 Monrscu (Hans) : Ueber Heliotropismus im Radiumlichte. — Lins- BAUER (K.) : Zur physiologischen Anatomie der Epidermis und des Durchlüftungsapparates der Bromeliaceen. — SperLICH (Adolf) : Bau und Leistung der Blattgelenke von Connarus. — HonwEL (Franz. v.) : Fragmente zur Mycologie [N° 642-718] (Actiniopsis violaceo-atra sp. n., Haplodothis gen. nov. Botryostroma g. n., Pseudosphærella g. n. Thyrostroma g. n., Clathrococcum g. n.) — Frôzica (Anton) : Der Formenkreis der Arten Hypericum perforatum L., H. maculatum Cr. und 7. acutum Mnch. nebst deren Zwischenformen innerhalb des Gebietes von Europa. — Scurüner (Brno) : Adriatisches Phytoplankton Sp. nov. : Coscinosira mediterranea et Rhizosolenia pellucida [Bacil- lariacées], Ceratium dalmaticum, C. æstuarium, Amphidinium acu- leatum, A. (?) lanceolatum, A. globosum [Péridiniales]). (Botanische Zeitung, soixante-huitieme année, 1910 (Directeur M. le Prof. A. Peter). Travaux originaux : LANGE (F.) : Anatomische Untersuchungen zur Systematik der Aloinen (Aloe, Gasteria, Hauworthia, Apicra, Lomatophyllum). — Kuckuck (P.): Ueber die Eingewóhnung von Pflanzen wärmerer Zonen auf Helgoland. — Voces (Ernst) : Ueber die Pilzgattung Hendersonia Berk. — ILKE- WITSCH (K.) : Kritik des von D" Richard Flack herausgegeben Werkes über die Wachstumsgesetze, Wachstumfaktoren und Temperaturwerte der holzzerstórenden Mycelien. — Szuirer (Cath. P.) : Beiträge zur Kenntnis von Chara contraria A. Braun und Chara dissoluta A. Braun. — NoELLE (Walther) : Studien zur vergleichenden Anatomie und Morpho- logie der Koniferenwurzeln mit Rücksicht auf die peas. E. €. Zeitschrift für Botanik (Directeur MM. Ludw. Jost, Friedr. Oltmanns et H. de Solms-Laubach), vol. III, 1911 (Iéna). Travaux originaux : : SoLws-LAUBACH (H. Graf. zu) : Melchior Treub. — RiTTER (Gaston) : Ueber Traumatotoxis und Chemotoxis des Zellekernes. — ZIELINSKI (Felix) : Ueber die gegenseitige Abhängigkeit geotropischer Reizmomente. — Fris (Rob. E.) : Ueber die cytologischen Verhältnisse bei der Sporen- bildung von Vidularia. — FirrING (Hans) : Die Wasserversorgung und die osmotischen Druckverhältnisse der Wüstenpflanzen. — Lutz (Carl) : ntersuchungen über reizbare Narben. — Stopper (R.) und Kxier (H.) : Weitere Untersuchungen über das Öffnen und Schliessen der Blüten. — ILLIAN (Karl) : Beiträge zur Kenntnis der Laminarien. — Krier (Hans) : 68% SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE. FRANCE. Ueber das Auftreten von Basidien im einkernigen Mycel von Armillaria mellea Fl. Dan. — TnóNprE (Arthur) : Ueber die Reduktionsteilung in den Zygoten von Spirogyra und über die Bedeutung der Synapsis. — MEYER (Arthur) und DErEAwNo (Nicolas T.) : Die periodischen Tag und Nachtschwankungen der Atmungsgrósse im Dunkeln befindlicher Laub- blátter und deren vermutliche Beziehung zur Kohlensäureassimilation. — Sorws-Lavmacu (H. Graf zu) : Der tiefschwarze Psaronius Haidingeri von Manebach in Thüringen. — Zacnanis (Ed.) : Ueber Frucht und Samenansatz von Kulturpflanzen. E. Cauvs. Mémoires de la Société nationale des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg, publiés sous la direction de M. Louis Corbière, secrétaire perpétuel et archiviste de la Société, t. XXXVII (4° série, t. VID. Cherbourg, 1908-1910. Ce volume contient trois Mémoires de Cryptogamie. OLIVIER (abbé H.), pp. 29-900 : Lichens d'Europe (Éaumération, stations et distribution géographique, avec clef dichotomique des genres et des espèces). — La première partie de ce travail a paru dans le volume XXXVI des Mémoires de la Société (pp. 11-274). La nouvelle partie comprend les Lichens hétéromères à thalle crustacé, Lécanorés, soit 305 espèces appartenant à six genres (Squamaria, Acarospora, Harpidium, Placodium, Caloplaca, Rinodina) étudiés dans ce fascicule. Hue (A.), pp. 223-254 : Lichenum generis Crocyniæ, Mass plerasque species juxta archetypa specimina morphologice et anatomice descripsi A. Hue (species novæ : Crocynia lanuginosa, C. biatorina, C. erminea, Harm. in litt., C. crustata, C. nivea, C. tenuis, C. candida, C. undulata, C. sulfurescens Harm. in litt.). BouLy pe Lesparn (D* M.), pp. 277-390 : Muscinées des environs de Dunkerque. — Total : 134 Mousses avec 34 variétés, dont 2 nouvelles et 15 formes, dont 2 nouvelles. Des stations explorées, les dunes avec 58 Mousses et 7 Hépatiques sont les plus intéressantes, tant par la pré- sence de quelques Muscinées plus spéciales à l'Ouest que par le mélange d'espèces calcicoles et calcifuges. Ern. MALINVAUD. Annuaire du Conservatoire et du Jardin botaniques de Genéve. rédigé par John Briquet, directeur; 13* et 14° années (1909-1910), 1 vol. in-8 de 464 pages, avec 81 vignettes, 3 cartes dans le texte et 4 planches. Prix : 45 francs. Chez Georg et C'*, Geneve 1911. Ge volume contient : I, un Rapport administratif; Xll, un Catalogue de graines et dix Mémoires, II à XI. II. Virer (L.), p. 19 : Ze Plancton du Lac Bleu de Kandersteg (avec 1 planche). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 685 III. HocugEuTINER (B.-R.-G.), p. 30 : Monographia generis Arthro- clianthus Baill. — Le genre Arthroclianthus, créé par Baillon in Adan- sonia (1810) et que son auteur croyait monotype, se rattache aux Papilionacées et appartient à la flore de la Nouvelle-Calédonie, A l'espèce primitive, Arthroclianthus sanguineus Daillon, M. Hochreutiner ajoute les suivantes : A. sericeus, A. macrobotryosus, A. angustifolius, A. microbotrys, A. Deplanchei, A. obovatus. IV. HocuREUTINER, p. 41 : Note sur un cas difficile de nomenclature, relatif à l'Aponogeton Guillotii Zochr., plante de Madagascar. V. HocunEUTINER, p. 50 : Sur un point de nomenclature relatif au genre Ougeinia. — L'auteur propose d'adopter la nomenclature suivante : Ougeinia 00jeinensis (Roxb.) Hochr. comb. nova, substitué à Dalbergia 00Jeinensis (Roxb.) Fl. ind (Ougeinia dalbergioides Benth.) VI. Guiner (Aug.), p. 52 : Herborisations bryologiques à la Mon- tagne de Veyrier et au Roc de Chère (Alpes d'Annecy). VII. Grivrzesco (Jean), p. 66 : Monographie du genre Astrantia (avec 21 figures ct 3 cartes géographiques dans le texte.) VIII. CaviLLIER (Francois), p. 195 : Nouvelles études sur le genre Doronicam (avec 50 figures dans le texte et 1 planche). — Sommaire de ce Mémoire : Partie I, Monographie des Doronicum à fruits hétéro- morphes, étude des espèces. Partie II, principes de la classification et distribution géographique du genre Doronicum. Partie HI, Breviarium Systematis Doronicorum. IX. BniovET (J.), p. 369 : Decades plantarum novarum vel minus cognitarum Decades 5-7. — Species novae : 41, Drymaria hypericifolia Briq.; 49, D. virgata Briq. ; 43, D. chihuahuensis Briq.; 44, D. num- mularia Briq.; 45, D. malachioides Briq.; 46, D. Galeottiana Briq. ; 1, D. Fenzliana Briq.; 48, D. tenuis Wats. var. jaliscana Briq.; 49, D. leptophylla Fenzl. Ces Drymaria sont des plantes mexi- Caines;-57, Cerastium venezuelanum, Brig. sp. nov.; 63, Arenaria Penezuelanum Briq. sp. nov.; 68, Stachys polysechia Briq. sp. nov.; 10, Hyptis Reineckii Briq. sp. nov.; 11, H. Czermakii Briq. sp. nov., ces deux dernières plantes sont brésiliennes. X. BRIQUET (J.), p. 390 : Sur la structure et les affinités de Ülllece- rum suffruticosum L. (avec 9 figures dans le texte.) Ery. M. GUILLAUMIN (A.). — Catalogue des plantes phanérogames de la Nouvelle-Calédonie et dépendances (iles des Pins et Loyalty), avec indication des végétaux utiles, indigènes ou introduits (Extr. des Annales du Musée colonial de Marseille, t. XIX, 1911.) 3 fasc.; Marseille, 4911. Chargé du rangement des collections néo-calédoniennes des herbiers 686 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. du Muséum de Paris et constatant l'embarras causé pour un semblable travail par le manque d'une œuvre d'ensemble sur cette flore coloniale, l'auteur a entrepris d'y suppléer par l'élaboration du présent Catalogue; il y était d'ailleurs préparé par des études personnelles! et on ne peut que lui savoir gré de la consciencieuse Monographie documentaire dont on lui est ici redevable. On trouve, après l'Introduction, une « Histoire des explorations bota- niques en Nouvelle-Calédonie et aux iles Loyalty »; elle renferme une énumération de 53 numéros, comprenant par ordre chronologique tous les voyageurs et les naturalistes, dont les explorations et les travaux, rappelés dans une indication succincte, ont contribué à faire connaitre a flore canaque . Le premier mentionné est l'infortuné Cook massacré aux iles Sandwich en 1179; parmi les Francais on remarque : Xavier Montrousier, mission- naire mariste; Pancher, jardinier envoyé comme botaniste par le Muséum de Paris; Deplanche, chirurgien de marine; Henri Jouan, capitaine de vaisseau; B. Balansa; le professeur Édouard Heckel, directeur du Musée colonial de Marseille, auteur de nombreux travaux sur les plantes néo-calédoniennes ; Le Rat, instituteur à Nouméa, etc. Le Catalogue se divise en trois fascicules, dont le premier contient les Dialypétales, le second les Gamopétales, le dernier les Apétales et les Monocotylédones. Pour chaque espèce les localités ainsi que les collec- teurs sont exactement citées. Les renseignements relatifs aux plantes utiles dans chaque famille sont réunis en note au bas des pages afin de les rendre plus facilement consultables. Un index des noms indigènes des plantes et une table des familles terminent le dernier fascicule. Ern. MariNvaUD. HAYATA (B.). — Materials for a flora of Formosa. Supplementary Notes to the Enumeratio plantarum formosanarum and Flora montana Formosae, based on a study of the collections of the botanical Survey of the Government of Formosa, principally made at the Herbarium of the Royal botanic Gardens, Kew. (Journal of the College of Science, Imperial University of Tokyo, vol. XXX, Art. 1, june 20 th., 1911). Tokyo, published by the University. Un fort volume de 472 pages. Deux importants ouvrages de M. Hayata sur les plantes de Formose; le premier en collaboration avec M. Matsumura?, ont déjà été l'objet de 1. Voy. notamment un série de remagques sur la synonymie de me plantes néo-calédoniennes (in Notulæ systematicz de M. le prof. rp 3. Voy. dans la bibliographie de ce Bulletin, t. LIV (1907), P- fyr Enumeratio plantarum in insula Formosa sponte crescentium, et t. (1909), Flora montana Formosæ, p. 71. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 687 comptes rendus analytiques dans ce Bulletin. Depuis ces publications, l’auteur, utilisant de nouveaux éléments et à la suite de persévérantes recherches dans les grands herbiers de Tokyo, Kew, Paris, Saint-Péters- bourg, etc., à pu accroitre considérablement les connaissances déjà acquises sur la flore de Formose. Il donne lui-méme, à l'aide des consta- tations suivantes qu'on trouve dans l'Introduction, un aperçu des résul- tats obtenus. L'énumération des plantes de Formose, publiée en 1907, faisait connaitre dans cette flore insulaire 4 999 espèces appartenant à 101 genres et 153 farailles. Aujourd'hui, ces nombres s'élèvent à 2 660 es- pèces, 836 genres et 156 familles. Plus de 300 espèces entierement nouvelles, représentant environ 300 genres, sont décrites dans le présent volume; le genre Carex particulièrement, en offre 17, le genre Quer- cus 10, le genre Smilax 9; on compte 7 nouveaux Rubus et autant de Litsea, etc. Les descriptions spécifiques sont écrites en latin, généralement trés développées et presque toujours suivies de remarques instructives en anglais. | Un Index alphabétique des noms de famille, de genre et d'espèce termine le volume. ; Ern. M. The Journal of Botany British and Foreign, edited by James Britten (Journal de Botanique de la Grande-Bretagne et de l'Étranger), vol. XLVIII, n°: 571-576 (1910, 2* semestre), Londres, 1910. Principaux articles : N° 571 (juillet). — REwprE (A.-B.) and Greves (S.), p. 169 : A new Musa from Uganda (M. Bagshawei sp. nov., pl. 506). — MILLER CnnisTY, p. 170 : Lath yrus tuberosus in Britain. (Cette espèce, rencontrée dans un petit nombre de localités mais parfois très abondante, ne serait pas indigène suivant l'auteur, mais depuis longtemps naturalisée.) — Hon- woop (A.-B.). p. 177 : Natural selection and plant evolution. — WiL- LIAMS (N.), p. 183 : Uva-ursi versus Arctostaphylos. (D'après l’auteur, * Arbutus et Uva-ursi étaient deux genres bien définis et caractérisés, et la réunion qu'en fit Linné n'était pas motivée ».) — Ce numéro, ainsi que les suivants, renferme en supplément la continuation du Mémoire du Major A.-H. Wolley-Dod sur les Roses de la Grande-Bretagne. N° 572 (août). — Daypox Jackson (B.), p. 193 : D" Alexander Black- well (1709-1747). — CrARmGE Druce (G.), p. 195 : Further Additions to the Berkshire flora. (Le relevé de l'auteur attribue à la flore du comté de Berk 1 028 espèces vasculaires, dont 922 indigènes, les autres natura- lisées ou introduites; il faut ajouter à ce nombre 233 plantes acciden- telles et étrangères). N° 573 (septembre). — Spencer LE M. Moore, p. 219 : Alabastra LA T. EVIR. (SÉANCES) 44 688 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. diversa, part. XIX. Rubiacearum africanarum novarum pugillus (espèces nouvelles : Pentas decorus, Virecta Kæssneri, Canthium Kitsoni, Van- gueria nigerica, V. Kæssneri, Psychotria spithamea). N° 574 (octobre). — SPENCER LE M. Moore, p. 250 : Alabastra diversa, part. XIX. Acanthaceæ novæ (4 espèces nouvelles : Thunbergia alba, Dyschoriste Monroi, Barleria paludosa, B. Bagshawei, Crabbea Kaæssneri, Lepidagathis nemorosa, Adhatoda Eylesii, Justicia Bagsha- wei, J. toroensis, Dicliptera microchlamys, Asclepias uvirensis, Cero- pegia Kæssneri). - N° 575 (novembre). — TakEpA (H.), p. 265 : Notes on japanese Ranunculaceæ (espèces nouvelles : Anemone Taraoi Takeda, avec les variétés kurilensis et nipponica, Aquilegia oxysepala Trautw. et Mey. var. typica et Buergeriana Takeda, Cimicifuga fœtida L. var. leio- gyna Takeda. — SrvART Tnoursow (H.), p. 278 : Armeria alpina Willd. in Britain. — Dixon (H.-N.), p. 280: Note on Fissidens tequendamensis Mitt. (étude synonymique). — CLarinGe Druce (G.), p. 281 : Spiræa Ulmaria L. var. denudata Bœnn. ; N° 576 (décembre). — Dixon (H.-N.), p. 297 : Merceyopsis, a new genus of Mosses, with further contributions to the Bryology of India (pl. 507 et 508) (10 espèces nouvelles créées par Brotherus et Dixon : Merceyopsis longirostris, M. minuta, M. pellucida, M. angustifolia, M. sikkimensis, M. hymenostylioides, M. angulosa, F' issidens Sed- gwickii, Calymperes tortelloides, Hyophila subflaccida; 2 espèces nouv. signées « Card. et Dixon » : Campylopus Sedgwicku, Hyymeno- stylium Shepheardæ; 4 espèce de Mitten : Hymenostylium annot- num). — Lister (G.), p. 310 : Colloderma, a new genus of Mycetozoa. — Duns (S.-T.), p. 323 : Additions to the flora of Hongkong (espèces nouvelles : Melodorum uonicum, Eurya muricata, Psychotria T utchen, Carex canina). — SHENSTONE (J.-C.), p. 327 : Lathyrus tuberosus n Britain. — HauiLToN DAVEY (F.), p. 333 : Erica vagans X cinerea. Ern. MALINVAUD. The Journal of Botany British and Foreign, edited by James Britten (Journal de Botanique de la Grande-Bretagne et de l Étranger), vol. XLIX (1911, 4°% semestre), n°° 577-582. Londres, 1911. Principaux articles : N° 577 (janvier 1914). — Dixon (H.-N.), p. 4 : Teneriffe Mosses (planche 509) (spec. nov. : Bryum validicostatum Card. et Dixon, Homalothecium barbelloides Card. et Dixon, Brachythecium Salteri Card. et Dix.). — Dunn (S.-T.), p. 45 : A new section of Lonchocar- pus, L. sect. Caudaria (avec 2 espèces, L. Griffonianus Dunn nomen novum et Z. multifolius Dunn spec. nov.) — Gr» (A. tt E.-8.) REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 689 p. 17 : Marine Algæ from the Kermadecs. — CLARIDGE DRUCE, p. 23 : Plants of the Azores. — PurLLiPS (E.-P.), p. 28 : The Genus Diastella. N° 518 (février). — Lorrain Smitu (A.), p. 41: New Lichens (pl. 510) (spec. nov., Lecidea pleiospora, Gongylia viridis, Microglæna Larba- lestierü, M. Holliana, Arthopyrenia areniseda, A. foveolata, A. Crom- biei, Leptorhapis Carrollii, Microthelia dispora, Porina Curnowii). — Moss (C.-E.), p. 44 : The Pimpernels (étude sur les Anagallis). — West (Wm.), p. 59 : Mural Ecology. — Lister (G.). p. 61 : Two new species of Mycetozoa (Licea castanea, Hemitrichia minor.). — Saun- DERS (Helen), p. 62 : Double Daffodils (Narcisses à fleurs doubles). N° 579 (mars). — Sarmon (C.-E.), p. 73 : Notes on Limonium (pl. 511), IX. Limonium tomentellum O. Kuntze. — WERNHAM (H.-F.), The genus Canephora (sp. nov. : C. angustifolia, C. Goudotii). — p. 11 : Wesr (G.-S.), p. 82 : Algological Notes. — RrppELSDELL (H.-J.), p. 89 : The Flora of the worms head, and the nativity of certain disputed species. — BnrrToN (C.-E.), p. 99 : Rumex elongatus X< obtusifolius. N° 580 (avril). — Kaazaas (B.), p. 105 : Cephalozia macrantha Kaal. et Nicholson, nov. sp. — Dunn (S.-T.), p. 106 : Craibia, a new genus of Leguminosz (nov. sp. : Craibia simplex, Cr. atlantica, Cr. Elliotii, Cr. Brownii, Cr. filipes, Cr. Baptistarum, Cr. crassifolia, ce sont des plantes de l'Afrique tropicale; le nouveau genre Craibia a ses principales affinités avec les genres Milletia, Schefflerodendron et Lonchocarpus). — Tarena (H.), p. 109 : The Saxifrages of Yezo and the Kurile islands. — Cotton (A.-D)., p. 445 : Lithophyllum in the British Isles. — Hor- woop (A.-R.), p. 118 : Double flowers. N° 581 (mai). — Dixon (H.-N.), p. 137 : Hyophilopsis a new genus of Pottiaceæ, with further contributions to the Bryology of India (pl. 513) (spec. nóv. : Hyophilopsis enthostodontacea Card. et Dixon, Ortho- trichum Griffithii Mitt., PBrachymenium Fischeri Card. et Dixon, Bryum sahyadrense Card. et Dixon, Bryum ghatense Broth. et Dixon). — SPENcER LE M. Moore, p. 150 : Alabastra diversa, part. XX-1. New or rare tropical African Plants (sp. nov. Randia vestita, R. Taylori, Oxyanthus Gossweileri, Canthium Randii, Fadogia Kæssneri, F. salic- taria; Wahlenbergia saginoides; Mimusops Monroi; Asclepias Gosswei- leri, Kanahia Monroi, Manulea rhodesiana, Stemodiopsis linearis, Ilysanthes micrantha). — Comprox (R.-H.), p. 158 : Notes on E pilo- bium hybrids. — Sarmon (C.-E.), p. 163 : Notes on Lepidium. — : Wooprurr£-PEAcocK (E. Adrian), p. 164 : Flowers and Insects. N° 582 (juin). — Moss (C.-E.), p. 117 : Some species of Salicornia (pl. 514) (spec. nov. : Salicornia gracillima, S. disarticulata, S. Oli- "^"^, S. Smithiana). — Spencer LE M. Moore, p. 185 (spec. nov. : übiacées. Sopubea laxior, S. kacondensis, S. æmula, S. congensis; 690 ' SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Gesnéracées, Streptocarpus rhodesianus; Acanthacées, Dicliptera Monroi). Remarks on the genus /Vepenthandra S. Moore. Ern. MariNvAUD. Bulletin trimestriel de la Société Mycologique de France, XX VIe année, 1910, 4 vol. in-8°, de 442-Lxiv pages, avec 21 planches en partie coloriées, de nombreuses figures dans le texte et 2 portraits. Comme les précédents, ce volume est divisé en deux parties ; la pre- mière renferme, après une liste générale des membres, les articles ori- ginaux publiés en 1910; la deuxieme est consacrée aux comptes rendus de la Session extraordinaire et des Sessions des Annexes de province. PaAToUILLARD (N.) et DEMANGE (V). — Nouvelles contributions à la Flore mycologique du Tonkin. Énumération des Champignons recueillis au Tonkin par M. Demange, avec de nombreuses observations sur différentes espèces et descriptions des nouveautés suivantes : Cantharellus Bambus, petite espèce croissant sur les radicelles des Bambous, Androsaceus ficicola sur les pétioles enterrés et pourris du Ficus elastica, Androsaceus omphalinus sur des feuilles mortes à terre, Crinipellis bicolor, petite espece analogue au C. Craterellus, Crinipellis sæpiarius sur les herbes mortes, voisine du C. stipitarius, Marasmius pergamenus du groupe des Chordales, se rapprochant de l'Zeliomyces, Marasmius Hautefeuillei, sur les feuilles de Bambous à terre, affine au M. Wynnei, Calathinus applicatus Batsch, var calopogon, Calathinus pruinulosus et Calathinus aratus, trois plantes du groupe du C. applicatus, Calathinus Calceolus, voisin du C. spiculifer; Clitopilus orcelloides, miniature de notre Clitopilus Orcella; Naucoria Musarum, sur les troncs des Bananiers vivants: Galera fracticeps proche du G. tenera et enfin Clavaria helicoides Sur la terre nue. Maire (René). — Les bases de la classification dans le genre Russula. Après un aperçu historique sommaire des études sur les Russules et l'indication des principales tentatives de sectionnement du genre; l'auteur insiste sur la nécessité d'une méthode pour la description de ces Champi- gnons, méthode qu'il résume dans un tableau concis. Il propose une modification dans la disposition habituelle des sections du groupe, dont voici les principaux points : : Sect. I, Compactz Fr., avec deux sous-sections : Laclarioidez (R. delica Fr.) et Nigricantes (R. nigricans Fr.) ; Section Il, Rigid Fr. (R. lepida Fr., R. virescens Fr.); Section II, Heterophylle Fr. (t. €Y% noxantha Fr.); Section IV, /ngratze Quel. (R. futens Fr., H conn brina Fr.); Section V, Firmæ Fr. (R. Queletii Fr., R. rubra Fr.); Sec- tion VI, Fragiles Fr. (R.fragilis Fr., R. emetica Fr.) ; Section vil, Poly- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 691 chrom Maire, avec les sous-sections : Decolorantes (R. decolorans Fr.), Integre (R. integra Fr.) et Ürentes (R. nauseosa Fr.); Section VIII, Alutaceæ Maire, (R. alutacea Fr., R. aurata Fr.). GRIFFON et MAUBLANC. — Nouvelles recherches sur la Pourriture du cœur de la Betterave. Les observations directes, faites dans les cultures semblent montrer que, conformément aux idées de Krüger, il y a deux maladies distinctes : la vraie Pourriture du cœur (Phoma tabifica Prill. et Delacr.) et le dessé- chement des feuilles du cœur (Cladosporium sp.), qui coexistent très souvent sur les mêmes plantes, Dans le but d'établir rigoureusement l'indépendance de ces deux affections, les auteurs ont institué une série de cultures pures : les deux Champignons se sont toujours montrés dis- linets : le Phoma n'a reproduit que des pycnides et le Cladosporium n'a donné que la forme moisissure. GRIFFON ET MAUBLANC. — Le Blanc du Chêne et l'Oidium quercinum Thümen. Les feuilles de nos différents Chénes, sont atteintes depuis quelques années d'un Oidium sur la nature duquel les botanistes sont loin d'étre d'accord, Quelques-uns ont voulu y voir l'Oidium quercinum décrit dès 1878 par Thümen; mais, d'apres l'étude qu'en ont faite MM. Griffon et Maublane, cet Oidium quercinum serait la forme conidienne du Microsphæra Alni et différerait du Blanc de Chêne actuel, notamment par des conidies plus petites et de forme autre. Ils proposent de dis- tinguer le Blanc actuel, comme espèce particulière, sous le nom d'Oi- dium alphitoides et inclinent à y voir une espèce exotique d'introduc- lion récente. BATAILLE (F.). — Champignons rares ou nouveaux de la Franche- Comté. Observations sur quelques espèces anciennes de Basidiosporés et des- cription d'une nouveauté : Leotia Batailleana Bresadola, trouvée dans la Haute-Saône, sur l'humus des sapinières, en 1907. GEOFFROY (Charles). — Essais de fumure minérale sur Champignons de couche. D'expériences faites dans une champignonnière à Issy-les-Moulineaux, i résulte que l'addition d'engrais phosphatés (scories Thomas Etoile) au fumier de culture, a augmenté le rendement d'environ 25 p. 100. Vouaux (Abbé). — Descriptions de quelques espèces de Champignons, . Trichopeziza. Harmandi n. sp. sur Acer Pseudoplatanus, dans les Vosges ; Leptothyrium charticolum n. sp. sur papier à Versailles; Phragmonzevia lignicola n. sp. sur vieux bois à la Nouvelle-Calédonie ; Diatrypella Fourcroyæ n. sp. sur Fourcroya gigantea, Nummularia °0$pora n. sp., Gloniella insularis n. sp., Gloniopsis Xylogramma n. 692 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sp., ces quatre derniers de la Nouvelle-Calédonie; enfin Hysterogra- phium varians de l'Indo-Chine. Marre (René). — Notes critiques sur quelques Champignons récoltés pendant la Session de Dijon de la Société Mycologique de France (octobre 1909). Entre les nombreuses observations de M. Maire, notons les suivantes : Le Mycena epipterygia parait englober deux formes spécifiquement distinctes, l'une, plus spéciale aux foréts feuillues ou mixtes, serait la forme habituellement connue ; elle est caractérisée par une chair blanche ne rougissant pas, des spores longuement ellipsoidales et par l'absence de cystides. L'autre est la forme des foréts des Coniferes, dont la chair devient rouge-brun en vieillissant, dont les spores sont courtement ellip- . soidales et qui présente des cystides nombreuses, capitées ; cette dernière est rapportée à l'Agaricus alcalinus viscosus de Secrétan. L'Hygrophorus Reai n. sp. croit sur les pelouses et pâturages des terrains siliceux et argilo-siliceux. Il est très analogue aux H ygrophorus coccineus, miniatus et turundus, mais s’en distingue aisément par son pied visqueux et sa saveur amère. Le Russula graminicolor Secret. ne doit pas être confondu avec les individus âgés et entièrement verts du R. cyanoxantha; ce Champignon manque dans les terrains calcaires et croit plus spécialement sous les Bouleaux et les Pins. Ses spores sont blanc jaunâtre et non blanc pur en masse; les jeunes spécimens ont une saveur acre bien marquée. A Le Cortinarius aleuriosmus n. sp. est voisin du C. glaucopus ; il s'en distingue nettement par sa chair blanche, méme dans le pied, son revê- tement amer, son odeur de farine et ses spores plus grosses. A la suite de Kalehbrenner et de Quelet, on donne parfois le nom de Cortinarius torvus, au Cort. præstans Cordier; le véritable C. torvus Fr. est une espèce bien différente, qui est bien représentée sous (son nom réel par Gillet. Le Stropharia sphagnicola n. sp., des bords tourbeux des étangs du plateau de Montjeu, prés Autun, dans les touffes de Sphagnum ; volsim s Stropharia hypsipoda, il ressemble à un Psathyra (Fibrillosæ), dont ! ne diffère guère que par son anneau, établissant ainsi une transibor entre les deux genres. Le Boletus Leguei Boud. est une variété, ou méme une simple forme à Boletus spadiceus Fr., à réseau floconneux brun-rouge au sommet du pie = PATOUILLARD (N.). — JVote sur trois espèces d'Hydnangium de la flore du Jura. m. L'Hydnangium galathejum Quelet est la méme plante que Hy » x x phensii Berk. ; Hyd. Pila n. sp. estanalogue, mais n'a pas de suc gie i des basides tétraspores et une chair blanche qui rougit à lair. L'Ay0- rme du REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 693 carotæcolor Berk. et Br. s'éloigne des congénères par la forme de l'or- nementation de ses spores. Hanror (P.) et ParourzLaRD (N.). — Champignons de la région de Tombouctou et de la Mauritanie, recueillis par M R. Chudeau. Cette petite liste de Champignons désertiques est remarquable par la présence d'espèces de la région orientale : Tulostoma tortuosum Ehrenb., 7. laceratum Fr. et Poronia Ehrenbergii Wenn. Une espèce nouvelle de Bou Djébéha dans le Sahel : le Tulostoma fusipes. Bounpor (Abbé H.) et Garziw (A.). — Hyménomycètes de France (H.-Homobasidiés : Clavariés et Cuphellés). Recueil de notes et d'observations sur soixante-treize espèces de Basi- diomycètes de France, qu'il est impossible de reproduire ici. Marre (Louis). — Z tudes mycologiques sur l'arrondissement de Gray. Ce travail est un Catalogue de la mycologie grayloise, dans lequel l'auteur a groupé les espèces observées par lui-même et celles signalées précédemment par un petit nombre de mycologues. Buriexor (Ed.). — Gastro-entérite aiguë produite par le Clitocybe geotropa. Le Clitocybe geotropa est très recherché quand il est jeune; le cas d'empoisonnement signalé par M. Butignot, parait avoir été occasionné par l'ingestion de Champignons décomposés, récoltés depuis dix jours. GRANDJEAN (Marius). — Marché aux Champignons à Lausanne en 1909. Dans le courant de 1909, il a été présenté à l'inspection 106 espèces, se décomposant comme suit : 15 espéces de Champignons vénéneux, 13 de Champignons suspects et 78 de Champignons comestibles. GUÉGUEN (F.). — Sur une « fumagine » ou « noir » des graines de Cacoyer de San-Thomé produit par un Acrostalagmus. Le Champignon qui produit les altérations signalées par l'auteur est une forme de l'Acrostalagmus Vilmorini; il serait introduit dans les fruits par un insecte térébrant, le Xyleborus perforans. Cependant quel- ques cabosses ne présentent pas de perforations, il se pourrait que la contamination ait pu se produire soit par le tissu conducteur stylaire, 80it par la cicatrice laissée par lestyle au sommet des fruits noués. Le Doircissement des semences conservées en magasin a vraisemblablement Pour point de départ, l'inoculation des amandes saines par des graines déjà envahies. : Ponroy (M.). — Influence de l'état hygrométrique sur la végétation du Champignon de couche. Pour l'étude, comme pour la culture du Champignon de couche ; il est nécessaire de bien distinguer deux phases dans la vie de ce végétal : 1° une période de végétation du mycélium, pendant laquelle la plante 69% SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. croit et envahit le milieu de culture, cette période correspond à la zone printanière à température moyenne de 10-15°; 2° une période de fructi- fication correspondant à la zone automnale qui est une période trés humide; l'état hygrométrique n'est pas le méme pendant ces deux stades. Ces conditions sont rarement réalisées dans la nature, presque jamais dans la culture provoquée; la culture forcée, si elle existait, devrait le créer de toutes pieces. La réalisation pratique de bonnes conditions atmo- sphériques est le seul moyen d'avoir en toute saison et tout climat, une production supérieure, tant en qualité qu'en quantité. GmirFoN et MAUBLANC. — Sur des espèces de Sphæropsis et de Diplodia parasites du Poirier et du Pommier. Le Pommier et le Poirier peuvent étre attaqués par des Champignons Sphæropsis et Diplodia voisins, quoique bien distincts, souvent sapro- phytes, mais qui peuvent devenir des parasites de blessure et tuer l'écorce sur une certaine étendue. Ces Champignons, qui causent des lésions d'apparence très semblable, sont : 1° Sphæropsis Malorum Peck, à spores unicellulaires, allongées et étroites, finement chagrinées ; 2° Sphæ- ropsis pseudo-Diplodia (Fuck.)Delacr., à spores chagrinées, plus grosses et surtout plus larges, pàles et brunissant tardivement; 3^ un Diplodia indéterminé, à spores bicellulaires ei lisses. Ce Champignon cause à l'École de Grignon une maladie sur les rameaux des Poiriers. GRIFFON et MauBLanNc. — Une Chytridinée nouvelle parasite d'un gazon de Ray-grass. Description d'une nouvelle espèce : Cladochytrium (Physoderma) cæspitis, parasite des gaines et des racines du Lolium perenne, à Fontai- nebleau. Foex (E.). — Note sur l'Oidium du Fusain du Japon. L'auteur signale sur les filaments mycéliens, qui constituent les taches crustacées d'hiver, ainsi que sur d'autres filaments superposés aux premiers, la présence d'épaississements d'un blanc brillant, sortes de bouchons interposés sur le trajet des tubes mycéliens. La nature chimique de ces épaississements parait se rapprocher de celle de la callose, tout en ne possédant pas toutes les propriétés de la callose typique. Leur rôle est encore bien obscur : dans certains cas leur position permettrait peut- etre de supposer qu'ils correspondent à une sorte de cicatrisation. Porron (D). — Emploi des réactions chimiques dans l'étude du genre Russula. Indication de l'action de l'acide acétique, sur la solution obtenue en faisant bouillir la cuticule du chapeau et du pied, d'un certain nombre de Russules. BATAILLE (F.). — Champignons rares ou nouveaux de la Franche- Comté. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 695 Deuxième série d'observations sur les Champignons du Jura. SARTORY (A.). — Etude biologique du Sterigmatocystis quercina Bainier. Ce Champignon pousse bien sur tous les milieux usuels employés en bactériologie, carotte, pomme de terre, topinambour, etc. Il liquéfie la gélatine, ne liquéfie ni la gélose, ni l'albumine d'œuf; il coagule le lait au bout de 12 jours, précipite la caséine et peptonifie partiellement cette dernière. Il donne des sclérotes sur bois de réglisse, sur pomme de terre et sur carotte. Les caractéres culturaux, les dimensions des spores, permettent de le distinguer du Sterigmatocystis auricoma de Guéguen, qui donne également des sclérotes. GRIFFON et MaUBLANC. — Sur une maladie des perches de Chá- taigner. En certains points du Limousin (Nord de la Dordogne et de la Cha- rente), les perches de Châtaigniers en taillis, sont attaquées par une maladie, qui se présente sous l'aspect de taches déprimées, nettement délimitées et séparées des tissus sains par une bordure saillante. Ces taches sont très allongées suivant l'axe du rameau malade; les rameaux envahis cessent de s'accroitre, leurs feuilles jaunissent et toute l'extrémité se dessèche, quand, à un certain niveau, l'écorce est morte sur toute la périphérie. On trouve, d'une manière constante, l'écorce malade parasitée par le Coryneum modonium et, parfois également, par la forme parfaite du Champignon : Melanconis modonia Tul.; il ne peut guère rester de doute sur l'action nocive de cette plante, cause premiere de la maladie. BAINIER (G.). — Mycotheque de l'École de Pharmacie. XXXI, Étude ¿du Æadaisiella elegans, XXXII, Étude du Gliocladium prolificum n. sp. Ce dernier est fort remarquable par la présence de Périthèces à côté de la forme conidienne. VuILLEMIX (P.). — Un ennemi naturel de l'Oidium du Chêne. Cet ennemi est un Cicinnobolus, parasite qui compromet la vitalité du mycélium, comme celle des appareils conidiens, en se développant avec "De exubérance spéciale à la fin des années humides. Il mérite d'étre envisagé comme un agent susceptible de mettre un frein naturel à la Propagation et à la persistance du Blanc du Chêne. SaRTORY (A.). — Contribution à l'étude de quelques Oospora patho- fenes. Etude de l'Oospora pulmonalis n. sp., qui s'est montré pathogène pour les animaux, notamment pour le Cobaye. JAczEwsk1 (A. de). — ‘Note sur le géotropisme et le phototropisme Chez les Champignons. Observations sur les Polyporus fomentarius, Amanita muscana, Pilobolus crystallinus, Sclerotinia Betulæ et Lentinus lepideus. 696 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. GiLLoT (D* X.). — Empoisonnements présumés par des Champignons. GaLLors (Dr). — Intoxication par des Champignons. Ces deux derniers Mémoires traitent d'empoisonnements survenus à la suite d'ingestion de Champignons mélangés à des Amanites phalloides. N. PATOUILLARD. Flore générale de l'Indo-Chine, publiée sous la direction de M. le pro- fesseur Lecomte. — T. I, fasc. 7 (10° livraison), 33 vignettes dans le texte, 160 pages. Prix 8 fr., Masson et Ci*, éditeurs, 120, boul. Saint- Germain, Paris (6°). Bien que portant la date erronée de mars, ce fascicule parut en août 1911, quatre mois après le précédent. Le récent comprend : 1* Les Simaroubacées (fin), par H. Lecomte, avec les genres Harri- sonia, Ailantus, Samandura, Eurycoma, Brucea, Picrasma, renfer- mant 12 espèces, parmi lesquelles Ailantus Fauveliana et calycina, Brucea sumatrana, Eurycoma longifolia, Samandura mekongensis, S. Harmandii sont représentés dans la figure 73. 2° Les Irvingiacées, par H. Lecomte, avec le genre Irvingia, compre- nant 2 espéces. 3° Les Ochnacées, par H. Lecomte, avec les genres Ouratea et Ochna, comprenant ensemble 4 espèces, dont deux figurées, l'Ouratea Thorelit et l'Ochna Harmandii. L'auteur, qui comprend largement l'espèce, à fait des réductions et donné une synonymie étendue. 4° Les Burséracées, par A. Guillaumin, avec les genres Canarium, Bursera, Garuga, Protium et un total de 13 espèces. Le Canarium album, le Garuga pinnata et le Protium serratum sont figurés. 5° Les Méliacées, par F. Pellegrin, avec 14 genres et 67 espèces. Parmi celles-ci, les suivantes sont figurées : Munronia pauciflora, Melia Azedarach var., Azadiracta indica, Sandoricum indicum Vat., Turræa pubescens, Dysoxylum cochinchinense, D. procerum, Chiso- cheton Balansæ, Aglaia aquatica, A. cucullata, A. euphorioides, A. pyramidata, Carapa mekongensis, Chukrasia tabularis, Cipadessa fruticosa, Heynea trijuga var., Walsura cochinchinensis, W. Bon, Toona febrifuga, T. microcarpa. 6° Les Dichapétalacées, par F. Pellegrin, comprenant le genre Dicha- petalum et 4 espèces, les D. tonkinense et Helferianum étant représen- tés dans une figure. T° Les Olacacées, par F. Gagnepain. Cette famille a été scindée par l'auteur en a) Opiliacées (4 genres) comprenant 6 espèces, parmi lesquelles oss dessinées Melientha suavis, Opilia Thorelii, Lepionurus latisquamus et Cansjera Rheedi. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 697 b) Olacacées (3 genres) comprenant 7 espèces, parmi lesquelles sont figurées Olax obtusa, Anacolosa Clarkii. c) Aptandracées, avec un seul genre et une espèce unique figurée, l'Harmandia mekongensis. d) Schæpfiacées, avec la seule espèce Schæpfia Miersii dessinée. e) Erythropalacées, ne comprenant que l'Erythropalum scandens représenté dans la figure 96. f) Icacinacées, avec 5 genres et 7 espèces. A citer comme espèces figurées : Gomphandra cambodiana, Gonocaryum subrostratum, Nat- siatum tonkinense. g) Phytocrénacées, avec 6 genres et 10 espèces, parmi lesquelles Apodytes tonkinensis, Miquelia paniculata, M. umbellata, Sarco- stigma paniculata, Phytocrene oblonga, Pyrenacantha volubilis, Todes Balansæ sont représentées dans 6 figures. h) Cardioptéridacées, avec 2 espèces d'un genre unique, le Cardio- pteris platycarpa étant figuré. Sur les 139 espèces décrites, 81 sont propres à l'Indo-Chine, et 22 espèces ont été publiées récemment par les auteurs de ce fascicule. La livraison suivante, 11* de l'ouvrage, terminera le tome premier et paraitra en janvier 1912. L'année 1911 aura donc vu l'apparition de presque 3 fascicules de la Flore générale de l'Indo-Chine, formant un ensemble de plus de 400 pages. Ces chiffres attestent, à la fois avec une égale éloquence, la régularité dela publication et l'activité du laboratoire de Phanérogamie du Muséum. GAGNEPAIN. LECOMTE (H.). — Notule Systematicæ, publication de l'Herbier du Muséum de Paris, Phanérogamie, n^* 10, 11, 12 du t. I. Paul Geuthner, éditeur, 68, rue Mazarine, Paris. Les numéros parus respectivement les 21 décembre 1910, 5 février 191 L ? mars, terminent le tome I qui compte 410 pages. Voici le sommaire de ces livraisons !. : PELLEGRIN (F.). — Sur les genres Aglaia, Amoora et Lansium (suite). Espèce nouvelle : Aglaia poulocondorensis, p. 290. Camus (E.-G.). — Note sur les Cypéracées d'Asie (suite), p. 290-294. Espéces nouvelles : Kyllinga Pierreana, Fimbristylis Alleizettei, Bulbostylis subsphærocephalus, * Carex pandanophylla Clarke, inéd. Canus (E.-G.). — Carex nouveaux de lAsie orientale et centrale, P. 294-295 : C. tchenkeouensis, C. Thorelii, C. Jeanpertii. Camus (E.-G.) : Nouvelle classification générale du genre Carex, p. 296-998. 1. Voy. ce Bull. 1910, p. 580. 698 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. RALDKOFER (L.). — Sapindaceæ ex Indo-China, adjecto genere emen- dato, p. 298-306. — Espèces nouvelles : Allophylus longifolius, Sapindus oocarpus, Lepisanthes tonkinensis, Xerospermum tonkinense. On trouve en outre des descriptions des espèces suivantes : Allophylus grandiflorus, A. brachystachys, A. hirsutus, A. fuscus, A. pallidus, A. caudatus; une description complète du genre Delpya emend. et de l'espèce D. muricata emend. GAGNEPAIN (F.). — Essai de classification du genre Tetrastigma. Quatre parties dans cette Note : 1° autonomie du genre; 2° hiérarchie des caractères; 3° clef des espèces; 4? bibliographie et répartition des 35 + vu espèces étudiées. GuiLLAUMIN (A.). — Localités nouvelles de l'herbier du Muséum, p. 326-338. GuILLAUMIN (A.). — Remarques sur la synonymie de quelques plantes néo-calédoniennes II : (Sapindacées), p. 328-331. Boxart (G.). — Scrophulariacées indo-chinoises nouvelles, p. 331-339. — Ces nouveautés sont : Adenosma Thorelii, A. cordifolium, A. bracteo- sum, A. ramosum, Vandellia spathacea, Geoffraya gen. n., G. juncifor- mis, G. cuspidata, Petitmenginia g.n., P.comosa, Buchnera cambodiana, B. saigonensis, B. ramosa, B. angustissima, Centranthera tonkinensis, C. scoparia, Sopubia fastigiata, Pseudostriga n. g., P. cambodiana. GaGNEPAIN (F.). — Un genre méconnu : classification des Cissus el Cayratia, p. 339-362. — Distinction entre les Cayratia et les Cissus; classification de 16 espèces de Cayratia, des 23 espèces de Cissus de l'Asie et de l'Insulinde; description des Cayratia pellita, Sonneratu, cambodiana, ceratophora, oligocarpa, des Cissus subhastata, Planchom, espèces nouvelles pour la plupart. Benoist (R.). — Espèce et localités nouvelles de Barleria (Acantha- cées), p. 362-366. — Espèce nouvelle : B. Alluaudi. BucuET (S.). — Nouvelles espèces d'Arisæma (sect. folia trisecta), p. 966-315. — Espèces nouvelles : A. barbatum, A. yunnanense, A. dilatatum, A. Elephas, A. Fargesii, A. Delavayi, A. rhombiforme, A. onoticum. Curisr (H.). — Fougère nouvelle de l'Annam, p. 975-316. I| s'agit du Drymoglossum cordatum. i -( 97 is GaGNEPAIN (F.). — Additions au genre Zetrastigma, p. 316-379. Espèces ou combinaisons nouvelles : 7’. Scortechini, T. micranthum, T. lævigatum, T. Delavayi, T. glabratum. Dugard (M.). — Descriptions de quelques espèces peu connues de Pouteria, d'après les documents de L. Pierre, p. 380-383. — Pouteri® Glazioviana, P. subcærulea, P. stilosa, P. fragrans, telles sont les espèces décrites, représentées dans la figure 24. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 699 Finet (A.). — Orchidées nouvelles ou peu connues, pp. 383-384. — Ce sont deux var. des Dendrobium convexum et Bolbophyllum calamarium. Le volume est terminé par les tables alphabétiques ; 4° des noms d'au- teurs, 2° des espèces et genres, p. 385-409. Le 2* rapport sur le fonctionnement du service de Phanérogamie (xv1 pages) arrive en fin du volume. G. LECOMTE (H.). — Notulæ Systematice, publication de l'herbier de Phanérogamie du Muséum de Paris, t. II, n° 4, 2, 3, 4. Paul Geuthner, éditeur, 68, rue Mazarine, Paris. Ces 4 numéros du tome If ont paru successivement les 15 avril, 15 juin, 7 août, 1°" octobre 1911. Lecomte (H.). — Sapindacées nouvelles d'Indo-Chine, p. 5-8. — Ces nouveautés sont : Paranephelium Spirei, longifolium, Phyllotri- chum g. n., P. mekongense. RapLkorER (L.). — Sur le Cupania collina Planch. et Séb., p. 9-11. GaGNEPAIN (F.). — Deux Ampélidacées nouvelles, pp. 11-13. — Ce sont : Parthenocissus Dalzielii, Vitis reticulata. PELLEGRIN (F.). — T'urræa nouveau de l'Afrique occidentale, p. 13- 14. — Il s'agit du 7. T'hollonü. PELLEGRIN (F.). — Sur les genres africains Pingeria A. Chev. et Tur- ræanthus Baill., p. 14-17. — La figure 1 représente les Z'urrzanthus africana n. nov., et Zinkeri. BENOIST (R.). — Barleria nouveau de l'Afrique orientale, p. 17-18. — C'est le B. Sacleuxii. BENOIST (R.), — Espèces et localités nouvelles du genre Lepidagathis. p. 18-23, — Les nouveautés sont : L. capituliformis, L. Chevalieri, L. Thorelii. Fert (A.). — Orchidées nouvelles ou peu connues, p. 23-27. — Descriptions de Pleurothallis polystachya A, Rich., Peristylus macro- petalus A. Finet, Acriopsis annamica A. Finet, Polystachya subulata A. Finet, : FisET (A.). — Sur le genre Epiphora Lindl., p. 27-31. — Descrip- tons de Zpiphora (diag. emend.), Æ. Pobeguini, E. saccata, deux espèces nouvelles représentées dans la figure 2. x GUILLAUMIN (A.). — Nouveaux documents sur les Canarium africains, P. 81-37, — Descriptions complétées du Can. occidentale A. Chev., du C. Schweinfurthii Engl.; répartition des Canarium en Afrique, clefs de 8 espèces africaines. GUILLAUMIN (A.). — Remarques sur la synonymie de quelques plantes néo-calédoniennes (III), p. 37-41. — Considérations sur deux Codia, deux Montrouziera, trois Pittosporum. 100 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. GuILLAUMIN (A.). — Contribution à la flore de la Nouvelle-Calédonie, p. 41-46. — Détermination de trois petites collections calédoniennes. DE CaxpoLLE (C.). — Pipéracées de Madagascar, espèces et localités nouvelles, p. 46-51. — Les espèces nouvelles sont : Peperomia glabri- limba, P. rotundilimba, P. pubipetiola, P. estaminea, P. villilimba, P. tenuispica, P. loucoubeana, P. globosibacca, P. nossibeana, P. Forsythii, P. trichopoda, Piper Baronii, P. Heimu. DE CawpoLLE (C.). — Pipéracées de l'Afrique orientale récoltées par le R. P, Sacleux, p. 51-53. — Trois espèces nouvelles : Piper tricho- podum, P. Sacleuxüi, P. odoratum. Lecomte (H.). — Quelques Sapindacées nouvelles d'Indo-Chine, p. 53-56. — Nouveautés : Aphania Spirei, Allophylus cochinchinensis, Euphoria cambodiana. GAGNEPAIN (F.). — Mimosées nouvelles, p. 56-62. — Nouveautés : Parkia calcarata, Entada glandulosa, E. philippinensis, E. reticu- lata, E. tamarindifolia, E. tonkinensis, Adenanthera Forbesi. PELLEGRIN (F.). — Contribution à l'étude de la flore de l'Asie occiden- tale, p. 62-81. — Clef de 13 genres de Méliacées, classification et distribution géographique de 47 espèces. DuBarD (M.). — Description de quelques espèces de Planchonella (sections Burkiplanchonella et Egassia) d'après les documents de L. Pierre, p. 81-84. — Nouveautés : Planchonella contermina, micro- phylla, phillipensis, annamensis, novo-caledonica. Dusard (M.) — Descriptions de quelques espèces indo-chinoises appartenant au groupe des Hookeriplanchonella, p. 84-89. — Espèces nouvelles : Planchonella cambodiana, Boniana, laotiana, maritima, dongnaiensis, Pavieana, racemosa, cochinchinensis. ; DuBAnD (M.). — Descriptions de quelques espèces de Lucumées afri- caines d’après les documents de L. Pierre, p. 89-91. — Espèces nou- velles : Bakeriella kemoensis, B. Pobeguiniana. GuILLAUMIN (A.), — Remarques sur la synonymie de quelques plantes néo-calédoniennes (IV), p. 91-99 et (V), p. 103-109. GUILLAUMIN (A.). — Contribution à la flore de Nouvelle-Calédonie (III), p. 99-105. GAGNEPAIN (F.). — Trois Erythrophleum indo-chinois, p. 109-113. — Il s'agit des Erythrophleum Fordi Oliv., E. cambodianum Gagnep., E. succirubrum Gagnep. d GacwEPAIN (F.). — Mimosées (2 Note), p. 113-120. — Ce sont: Acacia comosa, A. donnaiensis, A. Harmandiana, Albizzia Duclouxu, Delaportea (g. n.) armata, Pithecolobium Bauchei, P. myriophyl- lum. Bucuer (S.). — Nouvelles espèces d'Ariszema (2° Note), p- 120-128. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 101 — Ce sont : A. clavatum, A. auriculatum, A. saxatile, A. lineare, A. brevispathum, A. Souliei. GUILLAUMIN (A.). — Les Citrus de Nouvelle-Calédonie, p. 128-129. GAGNEPAIN. LAMSON-SCRIBNER (F.) et MERRILL (Ermer D.) — The grasses of Alaska. Contr. U. S. Nat. Herbarium, XIII, part. 3, p. 41-92, Index, p. vir-1x. Les auteurs ont donné la liste de toutes les Graminées de l'Alaska, sauf un petit nombre d'entre elles citées par d'anciens botanistes et qu'il est impossible de rapporter aux espéces actuellement connues. 27 genres sont énumérés contenant 104 espèces et 18 sous-espèces. Les Agrostideæ comprennent 9 genres, les Aveneæ, 3, les Festuceæ, 10, les Horde, 3. On trouvera dans ce travail une clef des tribus et des genres, une clef spécifique des genres, la synonymie et une description abrégée des espèces. Celles-ci comportent une distribution géographique. PITTIER (HENRY). — New or noteworthy plants from Colombia and Central America (2). Même recueil, XIII, part 4, p. 91-133 +. Différentes familles ont donné lieu à des nouveautés décrites dans cet opuscule en anglais; ce sont : Magnoliacées : Talauma poasana, T. gloriensis. Asclépiadacées : * Philibertia reflexa, * Fischeria calycina, * Metas- telma decipiens, * M. sepicola, * Ditassa caucana, Cynanchum reflexum, * Roulinia Rensoni, * Marsdenia Nicoyana, * Gonolobus magnifolius, "G. pseudobarbatus, *G. dubius, * Exolobus albomarginatus (la place des Z'nslenia est précisée), Oxypetalum huilense. Quand le besoin s'en fait sentir l'auteur a figuré et précisé les caractères d'espèces voisines déjà connues. Solanées : * Cyphomandra naranjilla (dessins dans le texte et une planche). , Cucurbitacées : Cayaponia macrantha, * Anguria Magdalenæ, *A. limonensis, Cyclanthera (une revision des espéces de Costa-Rica, les espèces suivantes déjà connues sont figurées Cyclanthera Tonduzii, C. pedata, C. Naudiniana, C. langæiÿ; Elateriopsis (méme étude, E. Œrstedii est figuré dans une belle planche); Frantzia n. gen., avec une espèce nouvelle, le F. montana; l'autre F. Pittieri étant extraite du Senre Cyclanthera, les deux sont abondamment figurées ; Polakows- kia n. gen., P. {acaco est représentée par une belle planche et plu- Sleurs figures dans le texte. G. 1. L'astérisque désigne les espèces figurées. 702 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. SARGENT (C.-S.). — Cratægus in Pensylvania II. Proceed. Acad. Nat. Sci. Philad. (1910), p. 150-253. Cet opuscule renferme une revision des Aubépines faisant suite au travail du méme auteur publié dans le méme Recueil en 1905. Les récoltes sur lesquelles sont basées les espèces citées ou décrites ont été faites depuis cette date par différents collecteurs dans la Pensylvanie orientale et dans le Delaware. M. Sargent a écrit l'anglais seulement, méme pour. les espèces nouvelles qui se décrivent généralement en latin. Celles-ci sont nombreuses et il serait beaucoup trop long de les énumérer toutes ici : 82 espèces nouvelles sur 110. Les diagnoses paraissent suffisantes, mais il sera souvent trés difficile de distinguer les espéces voisines, car les caracteres qui les séparent paraissent infimes. C'est ainsi que dans le groupe des Medioximz, p. 189, les espèces se distinguent en premier lieu par la forme du fruit: 4° subglobuleux ou courtement oblong; 2» globuleux ou déprimé-globuleux; 3° courtement oblong; 4° courte- ment oblong ou obovale; 5° obovale. 21 espèces sont séparées de prime abord par ces 5 catégories basées sur des caracteres variables et qui s'intriquent au point de mettre l'incertitude presque absolue dans l'esprit de celui qui voudra se servir des clefs de M. Sargent. Ses espéces, pour la plupart, semblent avoir la méme valeur que les formes détachées de nos Cratæqus monogyna et digyna d'Europe. GAGNEPAIN. ROSE (J.-N.) et STANDLEY (PauL C.). — The genus Talinum in Mexico. — Contrib. U. S. Nat. Herbar. XIII, part. 9, p. 981-291. Les auteurs traitent du petit genre Talinum, famille des Portulacées, au Mexique. En 1906, 7 espèces seulement étaient connues dans ce genre. MM. Rose et Standiey portent le nombre à 18. Les espèces nouvelles sont les suivantes : 7. parvulum, * T. Palmeri, T. gracile, T. cymbosepalum. Y . T T. attenuatlum, T. confusum, * T. diffusum, T. chrysanthum. Les deux espèces marquées d'un * sont figurées par deux planches en Ex ligravure. Le fascicule est terminé par les descriptions de deux Ombellifères nouvelles : les Harperella vivipara et fluviatilis de J.-N. Rose. G. Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, F. CAMUS. Coulommiers. —lmp. Pauz BRODARD. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1911. Admission de MM. W. T. Swingle et B. Dupuy...... 607 Abbé Coste.............. L'Herbarium Rosarum. Réponse à M. GANDOGER. ......... 607 S. Buchet.......... ..... Sur une prétendue mutation du Rhus Coriaria L......... 610 Remarque de M. BLARINGHEM..................,....,.... 615 R. Hamet............... Sur un nouveau Sedum du Tibet........................ 615 F. Moreau............... Les phénomènes intimes de la reproduction sexuelle chez quelques Mucorinées hétérogames....... verd teh rmm es 618 J. Battandier et Trabut.. Contribution à la Flore du pays des Touaregs........... 623 R. Souèges.............. Recherches sur l'embryogénie des Renonculacées (Suite). 629 SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1911. : Admission de M. J. Pottier.........:.................. 631 D. Luizet............... Contribution à l'étude des Saxifrages du groupe des . Dactyloides Tausch (Suite)............................ 631 L. Blaringhem........... L'état présent de la théorie de la mutation............. 644 Présentation d'un manuscrit de M. GaNnocer relatif à la flore espaguole....................................... 622 M. G. Cuauveaun offre un exemplaire d'un ouvrage dont il est l'auteur : L'appareil conducteur des plantes vascu- . laires et les phases primitives de son évolution.......... 652 P. Lavialle........... Observations sur le développement de l'ovaire en fruit chez les Composées..............,,....,.......,,.... 653 M. Bouly de Lesdain..... Notes lichénologiques, XIV (Suife)............,...,..... 660 $ Reynier tossssieoseeee Deux Labiées nouvelles pour la Provence.........,..... 663 : Battandier et Trabut.. Contribution à la Flore du pays des Touaregs (Suite et fin. Pl. XX-XXHII)..,...,............4,,4.,. 2240222 669 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE PLANGHON (L.). — Sur le Solanum Ma- . ques de Cherbourg, VII, 1908-1910... 684 glia Schlecht...................... 678 | Annuaire du Conservatoire et du a (L.) et Junter (A.). — Corozo Jardin botaniques de Genève, 1911.. 684 cn 'ssinie tensssrse secs 618 | GuiLLaumin (A.). — Catalogue des plan- Tipi (Aug.). — Le pays des Hol- tes phanérogames de la Nouvelle- cu, et les régions voisines. ......... 678 Calédonie et dépendances (ile des Me (Aug. — Les Parkia de Pins et Loyally)................... 685 "ha rique occidentale............... 679 | Havara (B.). — Materials for a flora of Mua (Aug.. — Sur les Manso- Formosa.................. eet 686 age la forét vierge de l'Afrique The Journal of Botany British and lie pee. etre nieder lees 619 Foreing; XLVII, 1910...... I 681 V4 hilippine Journal of Science, The Journal of Botany British and in nio IDEM 619 Foreing, XLIX, 1911.......... soso 688 dm 9der Allgemeine botanische Zei- Bulletin trimestriel dela Société Myco- ML CI, 1941...,...,............. 680 logique de France, 1910............ 690 a es dea Sciences naturelles. Bota- Flore générale de l'Indo-Chine, I, 7... 696 er 9 série: XIV, 1911........... 681 | Lecomte (H.). — Notulæ systematic, e scientifique du Bourbonnais et- L, 103... lesser mn 691 rie de la France, 1910....... 684 | Lecomre (H.). — Notulæ systematicæ, tur ries la Société des Sciences na- ` Hi deii. len .. 699 Sitzun € là Haute-Marne, VH, 1910... 682 | Lamson-Scrisner (F.) et Memmi, (El- gsberichte der Kaiserlichen Aka- mer D.). — The grasses of Alaska.. 701 "Vieni der Wissenschaften. Mathe- Prrrier (Henry). — New or notewor- de cxb-naturwissenschatliehe Klas- thy plants from Colombia and Cen- lr XX, 1911... 682 tral America...,............ m 101 inen Zeitung, 1910 ........ .... 683 | SARGENT (C:-S.). — Cralæqus in Pen- Mi für Botanik, II, 1911...... 683 sylvania, II. LI 702 ei es de la Société nationale des Rose (J.-N.) et Sraxbuey (Paul-C.). — encés naturellés et mathémati- The genus Talinum in Mexico....... 102 AViS IMPORTANTS reiatifs à la Publication du BULLETIN t. — Les manuscrits, rédigés ne varielur et lisiblement, doivent être déposés: le jour méme oü sont faites les communications, faute de quoi leur impression est ajournée sans que les auteurs puissent élever de réclamation à cet égard ìl, — Si les manuscrits sont accompagnés. de figures destinées à être insérées., dans le texte, celles-ci doivent être dessinées à la plume et au trait, ou bien au crayon Wolff sur papier procédé, ou consister en bonnes photographies, de . manière à en permettre la reproduction par les procédés zincográphiques: | jj L'insertion de toute figure ne pouvant être reproduite que par des procédés | 4| ^ différents reste soumise à l'approbation de la Commission du Bulletin. III. — Les auteurs reçoivent une épreuve en placards et en double exemplaire de leurs communications, la correction des autres épreuves étant faite par le Secrétariat, Les corrections doivent être retournées dans le délai maximum de trois jours au Secrétaire-rédacteur. faute de quoi la correction est faite d'office par !e Secrétariat. IV. — Lorsque les manuscrits dépassent la longueur ré rlementaire de 8 pages et qu'ils ne comportent pas de question de priorité, ils peuvent être publies sous ia rubrique : Mémoires publiés par la Société botanique de France. Ces Mémoires sont édités avec toute la célérité possible, mais sans garantie de date. lis prennent place dans les volumes annuels à la suite des communications insérées aux séances ordinaires et sont fournis aux Membres de la Sociéte sans majoration de leur cotisation. s V. — Afin de permettre l'établissement des convocations aux séances, MM; les Auteurs sont instamment priés d'aviser le Secrélaire général huit jours à l'avance des communications qu'ils ont l'intenlion de présenter. f : L'inscription à l'ordre du jour de tout travail parvenu au Secrétariat Après; | ce délai ne peut être garantie. l i paa ————— Bureau et Conseil d'administration de la Société pour 1911 Président : M. Maurice de Vil morin. Vice-présidents : MM. Zeiller, Hue, Jeanpert; Magnin. Secrétaire général : M. L. Lutz. Secrétaires : Vice-secrétaires .: #3 À MM. Gatin, Lormand. MM. F. Camus, Sartory-. gaui fo Trésorier . Archiviste : 2 M. Philippe de Vilmorin. } M. E Malinvaud. ` | ; Membres du Consert : jS . MM. Chauveaud, MM. Gagnepain, MM. Lecomte, 4 Dangeard, Griffon, Mangin, í Dismier, Guérin, Poisson (J.), ` Friedel, Hickel, PriHieux. FA E i s RIO ä Tout ce qui concerne l'administration- de .la . Société doit être altem Secrétaire gériéral à l'adresse suivante : M. Lutz, professeur agrégé à lÉ bel acie, 4, avenue de l'Observatoire, Paris (VIS). ý sion kr A ee Misc al Le Secrélaire-rédacteur, Gérant du Bulletin: F. Camus. ———— m a Coulommiers.— Imp. Pav: BRODARD. i. Édouard BORNET, ancien Président et Président d'honneur de la Société est décédé le 18 décembre 1911. BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITE PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME CINQUANTE-HUITIÈME (Quatrième série — Tour XI) 1911 Séances de décembre. 1911. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE. 84 E Le bon à tirer de ce numéro a été donné le 2 mars 1912. AVIS IMPORTANT Par suite de l'augmentation croissante du nombre des communications et de 3a répercussion sur les finances de là Société, la Commission du Bulletin croit devoir rappeler à nos Confrères que le Règlement limite la longueur des manu- scrits à huit pages d'impression par séance et à quarante pages pour l'année entiere, au delà desquelles l'auteur doit sa collaboration pécuniaire. Dans un intérêt commun, la Commission prie donc très instamment MM. les Auteurs de condenser le plus possible le texte des Notes destinées à l'impression. Tarif des tirages à part. i A i i ui en Un tirage sous presse de 25 exemplaires est accordé gratuitement à Messieurs les pet piae feront la demande en remettant leur manuscrit. — Les Auteurs qui préferent des tirages à pan réimposition, bénéficieront en compensation d'une réduction de 3 fr 60 sur les prix du tarif ci 25 50 100 200 500 NOMBRE DE FEUILLES EXEMPL. | EXEMPL. | EXEMPL. | EXEMPL. EXSMPL. es Une feuille (16 pages), réimposition, papier,tirage.| fr. c. -| fr. c. fr. c. fr. c. fr. c. pliure, piqüre et couverture passe-partout, dè Count T. V T MV. 4s im pA 10 20 11 40 13 20 18 » z pi Trois quarts de feuille (42 pages). . . . . . .. 9 60 10.80 19 60 16 80 are Demi-feuille (8 pages). ........,.... 6 » 7 20 9 60 14 40 epe Quart de feuille(& pages)... ....... & & * k4 80 6 » 8 40 10 80 21 60 9* feuille en sus de la première... . . . . .. 9 » 10 20 11 40 14 40 19 20 Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. . . .| 8 40 9 60 10 80 13 80 té ad Demi-feuille en sus d'une feuille. . . . . . .. 4 80 6 » 7 80 10 20 14 40 Quart de feuille to: 3 60 4 80 7 20 9 60 . , : | 3 . e par | Tirage supplémentaire sans réimposition, conforme aux exemplaires gratuits, ze ons P . ; s.n. 29 exemp. 50 exemp. 75 exemp. mir À feuille ou fraction de feuille : 31r. 6) ' dir 20 Afr 50 4 fr. 80 Suppíément de 0 fr. 30 par 25 exemplaires en plus. La composition d'un titre d'entrée spécial d'un tiers de page est de 1 fr. 20. de papier") La composition d'un grand titre d'une page est de 3 fr. 60. En plus les frais de tirage ef M P La composition d'un faux-titre est de 2 fr. 40. En plus les frais de tirage et de papier h titre est La composition d'une couverture imprimée, sans page d'annonces, est de ? fr. 40 si la couver- la répétition de celui de la brochure, et de 4 fr. 80 si le titre est fait seulement pour i ture. En plus les frais de tirage et de papier !*). d ctères GU L'addition à la couverture passe-partout du titre de.la communication composé en cara texte est comptée 2 fr. 40. S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 0 fr. 95 l'heure. : de 2 fr. 40. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraîne un supplément de tirage de Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 80. ition des , . : i tion Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entrainant une modification dans la IS : ; 2 p. 8 p- rr D pages du Bulletin, sera fait à ce Tarif 3m pub DRE 0 tr. A set i aut de ce *) Les frais de tirage et de papier des titres et couvertures seront comptés suivant le tarif du ^ tableau. SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1911 PRÉSIDENCE DE M. MAURICE DE VILMORIN. M. F. Camus, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce trois nouvelles présentations. DONS FAITS A LA SOCIETE Alleizette (D`) et Poisson (H.), Contribution à l'étude de la végéta- lion des environs de Tananarive. Bainier (G.) et Sartory (A.), Étude biologique et morphologique de certains Aspergillus et Etude d'une espéce nouvelle de Sterigmatocystis. Berry (Edward B.), A revision of the fossile Ferns from the Potomac Group which have been referred to the genera Cladophlebis and Thyrsopteris. Blaringhem (L.), Les transformations brusques des étres vivants. . Bouvet (G.), Florule des Rubus de l'Anjou. Brocher (Frank), Le problème de l'Utriculaire. Bureau (Ed.), Sur la flore dévonienne du bassin de la Busse-Loire. Cavillier (Francois), Nouvelles études sur le genre Doronicum. Chauveaud (G.), L'appareil conducteur des plantes vasculaires et les phases principales de son évolution. Comère (Joseph), Additions à la Flore des Algues d'eau douce du pays toulousain et des Pyrénées centrales. Dupuy (B.), Alcaloides. — Corps neutres principalement amers et plantes qui les renferment en thérapeutique, Guéguen (F.), Champignons mortels et dangereuz. : Koidzumi (G.), Revisio Acerearum Japonicarum. Litardière (R. de), Sur quelques Fougères françaises. Lango (B.), Sul Ficus Carica. — Su la nespola sensa noccioli. Maiden (J.-H.), A critical Revision of the Genus Eucalyptus, Part. XII. Montemartini (L.), Z'azione eccitante del solfato di manganese e del Yolfato di rame sopra le piante. T. LVII, (SÉANCES) 45 7104 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1911. Negri (Giovanni), La vegetazione del Bosco Lucedio (Trino Vercellese). Pampanini (R.), Za Aiunone generale della Società botanica di Francia a Saint- Martin-Vesubie. — Per la protezione della Flora italiana. Pehr Olsson-Seffer, TheSand Strand Flora of Marine Coasts. Perrier de la Bàthie, Additions à la flore de la Maurienne. Reynier (A.), Section conventionnelle et variétés du Clypeola Jonthlaspi £L. Toni (G.-B. de), Nuovi documenti intorno Luigi Anguillara. — Appunti da tomo terzo dell erbario Rauwolff conservato in Leida. — Spigolature Aldrovandianæ, X-XI. — Il carteggio degli Italiani col botanico Carlo Clusio nella biblio- theca leidense. — La Nuova Notarisia (n° d'avril, juillet et octobre 1911). Vidal (L.), Travaux du Laboratoire de micrographie de l'Ecole fran- çaise de papeterie. Zeiller (R.), Étude sur le Lepidostrobus Brownii (Unger) Schimper. — Sur une flore triasique découverte à Madagascar par M. Perrier de la Bathie. — Sur quelques plantes wealdiennes du Pérou. Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France, XXIV, 3. ' Bulletin de la Société d'Etudes scientifiques de l'Aude, XXII, 1891. Annales du Musée colonial de Marseille, XIX, 1911. Revue horticole (Société d'Horticulture et de Botanique des Bouches- du-Rhóne), n° 688. Bulletin de la Société botanique des Deux-Sèvres, XXII, 1910-1911. Bulletin de la Société Linnéenne du Nord de la France, n° 401 et 402. Revue scientifique du Limousin, n 227 et 228. ; Institut International d'Agricoltura. — Bulletin du bureau de Rensei- gnements agricoles et des maladies des plantes, II, 6. Arkiv fór Botanik, Bd, X, 9, 3, 4. Boletim da Sociedade Broteriana, XXV, 1910-1911. Annali della R. Accademia d'Agricoltura di Torino, LIII, 1910. Forest Bulletin, 1911, n° 4. The Indian Forest Records, II, 1. The Indian Forest Memoirs, 1, 1. Revista de la Facultad de Letras y Ciencias de la Habana, XI, s Mededeelingen uitgaande van het Department van Landbow, n° 1 et 16. Bulletin du Jardin botanique de Buitenzorg, 2° série, I. G. CHAUVEAUD. — SUR L'ÉVOLUTION DES FAISCEAUX VASCULAIRES. 705 Hedwigia. — General Register für die Bände, 1 bis 50. Biologiske Arbejder tilegnede Eug. Warming paa hans 70 aars fodselsdag den 3 november 1911. M. Chauveaud fait la communication suivante : Sur l'évolution des faisceaux vasculaires dans les différentes parties de la plantule des Phané- rogames; PAR M. G. CHAUVEAUD. Dans notre dernière séance, j'ai offert à la Bibliothèque de la Société, un Mémoire sur l'appareil conducteur '. Ce Mémoire résume des recherches poursuivies durant vingt années. À ce litre, sa présentation me semblait justifiée. Dans cette présen- tation. d'ailleurs, jexposai de facon synthétique les résultats fournis par l'ontogénie en les comparant seulement aux conceptions anatomiques qui se trouvent dans les traités classiques. Par conséquent, je n'avais aucunement mis en cause M. Dangeard. Aussi fus-je trés surpris par la vivacité des protestations quil fit entendre. D'autre part, ses réclamations furent si nombreuses qu'une discussion à ce moment me parut devoir être forcément confuse. Mais, comme je désire essentiellement que vous puissiez apprécier la valeur des réclamations qui m'ont été faites, je vais en exposer l'origine devant vous. Dans un travail déjà ancien °, M. Dangeard a formulé des lois Sénérales sur le mode d'union de la tige et de la racine. Ainsi, d’après lui, quand la racine possède deux faisceaux, il Ya également deux faisceaux dans chaque pétiole des cotylédons et quatre faisceaux dans l'hypocotyle. : Ces faisceaux dit-il « descendent verticalement et viennent S'unir plus ou moins bas à la partie interne du faisceau corres- 1. CHAUVEAUD (G), L'uppareil conducteur des plantes vasculaires et les Phases principales de son évolution. Aun. des Sc. Nat. 9° série, t. XIII. 2. DANGEARD (P.-A), Recherches sur le mode d'union de la tige et de la racine. Le Botaniste, t. 1. 106 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1941. pondant de la racine : il en résulte une disposition en forme de T ou de V; selon les familles etles genres, les deux faisceaux du pétiole restent plus ou moins séparés. Si la croissance intercalaire est faible, il existe des traces des vaisseaux de la racine entre les branches du V jusqu'à la base des cotylédons. » Parmi les exemples cités se trouvent les genres : Nigella, Solanum, Atriplex, Chenopodium ; etc. Dans la description qui précède, l'auteur n'a en vue que les faisceaux vasculaires ou ligneux, puisqu'à la page suivante il ajoute : « Tels sont les rapports généraux du systéme vascu- laire. Les faisceaux criblés se conduisent entre eux comme les faisceaux vasculaires, mais leur réunion n'a pas lieu nécessai- rement au méme niveau‘. » Or, j'ai étudié les plantes indiquées par M. Dangeard et je n'ai pas pu confirmer les lois qu'il a établies. En particulier, les différents genres de Chénopodiacées ne présentent dans l'hypo- cotyle que deux faisceaux qui sont d'ailleurs continués directe- ment de la racine jusque dans les cotylédons °. Pour décider si le cotylédon possède un ou deux faisceaux et si l'hvpocotyle par suite en présente deux ou quatre, i Medos suffira d'examiner à l'état trés jeune une plantule appartenant à l'un des genres énumérés ci-dessus. Dans la radicule, les deux faisceaux vasculaires sont comme d'ordinaire diamétralement disposés et formés chacun par un petit nombre de vaisseaux alternes. Au sommet de l'hypocotyle, vous trouverez également deux faisceaux qui sont pareillement disposés et représentés chacun par plusieurs vaisseaux alternes. (B, fig. 1). Dans le cotylédon, à sa base, il existe un seul faisceau représenté par quelques vaisseaux alternes (B, fig. 2) qui sont situés exactement dans le plan médian cotylédonaire. En faisant des coupes transversales en série, on s'assure que chaque faisceau est en continuité directe depuis la radicule jusque dans le cotylédon. : eue. fox Tree. n Par conséquent, ainsi que je l'ai dit dans mon Mémoire, 0 1. DANGEARD, loc. cit. p. 86. 2. CHAUVEAUD, loc. cit., p. 340. G. CHAUVEAUD. — SUR L'ÉVOLUTION DES FAISCEAUX VASCULAIRES. 707 ne trouve dans l'hypocotyle que les deux faisceaux vasculaires qui existent dans la racine et sont continués chacun dans le cotylédon correspondant. Mais afin de rendre la démonstration plus complète, nous allons expliquer comment on peut être amené à croire à l'exis- tence de deux faisceaux cotylédonaires. Suivons pour cela le développement de l'appareil conducteur : 1* dans la racine; 2° dans l'hypocotyle; 3° dans le coty- lédon. 1? Dans la racine, en dedans des premiers vaisseaux se mon- trent de nouveaux vaisseaux alternes. Ensuite, des vaisseaux aeg Ap Hoa RE LETS: Fig. 1. — Beta vulgaris. État jeune. Fig. 2. — Coupe de la base du coty- Coupe transversale de l'hypocotyle. lédon. État jeune. B, faisceau vas- B, faisceau vasculaire; L, tube cri- culaire (vaisseaux alternes); L, tube blé. criblé. intermédiaires se différencient en même temps de part et d'autre de ces derniers. Puis, des vaisseaux superposés appa- raissent. Cette évolution a exigé plusieurs semaines, la plantule considérée offre maintenant un certain nombre de feuilles. 2 Au sommet de l'hypocotyle, en dedans des premiers Vaisseaux alternes (B, fig. 1) on voit également se différencier d’autres vaisseaux alternes; puis, de part et d'autre de ces derniers, se montrent des vaisseaux intermédiaires et ensuite des vaisseaux superposés. C'est le méme ordre de succession que dans la racine. Mais ici, au lieu d'exiger des semaines, 108 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 19414. celte succession s'effectue en plusieurs jours seulement, alors que la plantule est à peine épanouie. Il y a donc une différence dans la durée des mémes phases suivant qu'on les observe dans la racine ou dans l'hypocotyle, et méme suivant qu'on les observe plus bas ou plus haut dans l'hypocotyle. Ainsi, à un certain niveau de cet hypocotyle, l'évolution dont je parle n'est qu'à demi-réalisée, tandis qu'à son sommet elle est réalisée complétement. C'est cette réduction dans la durée des mémes phases, à mesure qu'on s'éléve, que j'exprime en disant qu'il y a accéléra- tion. 3» Dans le cotylédon à sa base, les premiers vaisseaux (B, fig. 2) sont situés comme nous l'avons déjà dit dans le plan médian cotylédonaire. En dedans d'eux se différen- Fig. 3. — Coupe transversale de la base cient d'autres vaisseaux a Ho pr ds diga Etat plus âgé que lepré- nes, puis de part et d'autre de Pme den ne cos derniers, on voit pP seaux superposés; L, tube criblé. raitre des vaisseaux interme- diaires (B', fig. 3) auxquels font suite des vaisseaux superposés (B^, fig. 3). C'est donc toujours le méme ordre de succession. Seulement ici la succes- sion a lieu plus rapidement qu'au sommet de l'hypocotyle. Ce que j'exprime en disant que dans le cotylédon l'accélération est plus grande encore que dans l'hypocotyle. Si les formations que nous venons d'indiquer persistaient en cet état (fig. 3), il est infiniment probable que l'interprétation relative au développement de l'appareil conducteur serait depuis longtemps fixée. Mais cet état subit graduellement une modification profonde quil faut bien saisir si l'on veut comprendre l'explication que nous poursuivons. O © EEG [S ) G. CHAUVEAUD. — SUR L'ÉVOLUTION DES FAISCEAUX VASCULAIRES. 709 Pendant que les vaisseaux superposés du cotylédon se diffé- rencient, ses premiers vaisseaux alternes entrent en voie de résorption et disparaissent; les autres vaisseaux alternes dispa- raissent ensuite. Puis, ce sont les vaisseaux intermédiaires qui disparaissent à leur tour. | A mesure que la résorption progresse, les éléments con- jonctifs voisins se déve- loppent et, peu à peu, ils envahissent la place lais- sée libre parles vaisseaux disparus. Il en résulte que la partie médiane du coty- lédon devient occupée par une bande de con- jonctif et cette bande de conjoncüf sépare main- tenant l'une de l'autre les deux portions vascu- laires superposées (B, fig. 4) qui seules sub- sistent. Un observateur non Prévenu, survenant à ce Moment, trouvera donc Fig. 4. — Beta vulgaris. Coupe transversale de deux groupes vasculaires la base du cotylédon. État encore plus avance séparés et il pourra croire T si ^ ARE Mir A T. seaux superposes on v qu ils représentent là vaisseaux intermédiaires. l'état primitif. Mais alors, il ne comprendra pas la signification véritable de ces formations. , Pour la comprendre, c'est-à-dire pour faire réellement de l'ontogénie, on doit s'appliquer à distinguer avec certitude les premiers vaisseaux qui apparaissent, puis suivre avec soin ces éléments dans leur évolution individuelle et constater enfin leur disparition si elle se produit. En agissant ainsi, on connaitra à chaque moment l'àge relatif des éléments en présence. J'insiste sur ce point, parce que cette dispar ition des vaisseaux durant la période embryonnaire et post-embryonnaire est un 710 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1911. fait nouveau. Or, c'est la connaissance de ces éléments transi- toires qui seule permet de donner aux vaisseaux qui appa- raissent ensuite leur place véritable dans l'ordre de formation de l'appareil conducteur. Cet observateur trouverait par contre les vaisseaux alternes au sommet de l'hypocotyle, parce que leur résorption n'est pas encore achevée. Mais, comme la résorption et la disparition des vaisseaux primitifs s'effectue dans le reste de la plante de la méme maniére que dans le cotylédon, avec une lenteur seule- ment de plus en plus grande à mesure qu'on descend davantage; il suffira qu'il vienne quelques jours plus tard pour trouver au sommet deux groupes vasculaires complètement séparés. S'il venait beaucoup plus tard, il trouverait cette séparation réalisée dans la plus grande partie de l'hypocotyle. Enfin, s'il ne survenait qu'à un âge avancé de la plante, alors que la résorption a fait disparaitre les vaisseaux primitifs jusque dans la racine, il ne trouverait que des vaisseaux super- posés et il pourrait croire alors que ces derniers représentent partout l'état primitif. On n'a jamais dit cela de la racine, parce que ses vaisseaux alternes en raison de leur longue durée sont trop longtemps visibles. On ne l'a pas dit non plus de la portion basilaire de l'hypocotyle, pour la méme raison. Mais on l'a dit pour le cotylédon surtout dont les vaisseaux alternes présentent une durée si éphémére qu'ils ont pu passer inapercus. Il est arrivé parfois que l'observateur dont nous parlons, examinant une plante peu âgée ou possédant une faible accélé- ration, a constaté la présence des vaisseaux alternes à la base des cotylédons. Il s'en tire en disant qu'il y a des traces des vaisseaux de la racine jusqu'à la base des cotylédons, quand la croissance intercalaire est faible. C'est là une explication contradictoire, parce que si les vaisseaux de la racine ont été portés jusqu'à la base des cotylédons c'est qu'ils ont subt une forte croissance intercalaire, et inacceptable parce que ge éléments situés dans le cotylédon ne sauraient appartenir en méme temps à la racine. En résumé, si cet observateur croit à l'existence primitive de deux faisceaux cotylédonaires, c'est parce qu'il a étudié en G. CHAUVEAUD. — SUR L'ÉVOLUTION DES FAISCEAUX VASCULAIRES. 744 général des plantes trop âgées et c'est parce qu'il n'a pas suivi l'évolution vasculaire. Cette évolution lui aurait montré en effet, que ces deux faisceaux sont les vestiges d'un faisceau unique dont la portion initiale a disparu aprés avoir été résorbée. L'erreur ainsi commise n'aurait pas évidemment une impor- tance considérable s'il s'agissait simplement d'une description anatomique. Mais il s'agit, ne l'oublions pas, de formuler des lois générales, en vue d'expliquer la genése des différentes parlies du végétal. C'est pourquoi vous conviendrez sans doute avec moi qu'on ne peut pas accorder une bien grande valeur aux théories proposées par M. Dangeard, quand on les voit basées sur des observations aussi superficielles. À propos de cette communication; M. Dangeard présente les observations suivantes : Entre l'interprétation de M. Chauveaud et la mienne relative à la structure et à l'organisation de la jeune plantule des Phanérogames, il existe une différence fondamentale qui est la suivante. M. Chauveaud admet que la structure superposée des fai- Sceaux cotylédonaires et des faisceaux foliaires est le résultat final d'une succession de deux stades, stade alterne et stade intermédiaire qui se réaliseraient dans l'axe hypocotylé et les cotylédons. J'estime au contraire, avec beaucoup d'autres anatomistes, que tous les faisceaux cotylédonaires ou foliaires ont une struc- ture Superposée qui dérive de la disparition du bois centripèle dans les faisceaux diploxvlés des Cycadées et autres plantes pri- mitives; Ja disparition du bois centripète et par suite la forma- tion définitive du faisceau à structure opposée s'étant réalisée, comme on le sait, tantôt uniquement dans la tige, tantôt dans la feuille ou partout à la fois, comme chez les Phanéro- games. 3 Cette dernière interprétation semble confirmée à la fois par l'ontogénie et la phylogénie; par l'ontogénie puisque Matte, en 712 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1911. 1904 et 1908', constate dans la plantule des Cycadées le stade primitif centripéte, le stade diploxylé et le stade à structure opposée; par la phylogénie, puisqu'on admet jusqu'ici que la structure des Diploxylées tire son origine de la structure à bois centripéte et à liber périphérique des Lycopodiacées et autres plantes primitives, structure qu'il ne faut pas confondre avec la structure alterne d'une racine. Ce qui a trompé M. Chauveaud, c'est la présence, déjà signalée par moi en 1888 °, d'une ou deux trachées d'appari- tion précoce entre les traces cotylédonaires et qui contiennent par en haut les póles ligneux de la racine, alors que les traces cotylédonaires, comme les traces foliaires d'ailleurs, se prolon- gent plus ou moins bas dans l'hypocotyle : il se produit ainsi dans la mise en rapport des deux organes tige et racine, dans le raccord une pénétration réciproque des structures qui peut faire illusion °; c'est aussi l'opinion du professeur Gravis de Liége. En aucun cas, il ne faut voir, à mon avis, dans la présence de ces trachées, le rappel ancestral d'une structure alterne de la lige et des cotylédons, qui n'a jamais existé, semble-t-il, au cours de l'évolution phylogénétique de ces organes. — . On ne pourrait qu'envisager l'espoir de trouver, dans les faisceaux cotylédonaires des Phanérogames des traces de la structure diploxylée primitive, rappelant celles que Matte a décrites dans les plantules des Cycadées, où « les tissus ligneus primaires centripètes de la racine, formant une étoile bi- tri- d tétrapolaire, s'insérent sur le bois centripéte des faisceaux cotylé- donaires*. » Mais, rien jusqu'ici, ne permet de s'arréter sérieusement à cette dernière hypothèse, qui serait également contraire à la manière de voir de M. Chauveaud. M. Luizet fait la communication suivante : cadacées. 1. MATTE (L), Recherches sur l'appareil libéro-ligneux des Cy idi Caen, 1904 et IL. Mémoires de la Société Linnéenne de Normandie, Caen, 1908. l 2. DANGEARD (P.-A.) Recherches sur le mode d'union de la tige et "a racine. (Le Botaniste, 17e série, et C. R. Ac. Sc., 1888). 5 3. ll existe en anatomie végétale de nombreux exemples de pénétra de trachées ou de faisceaux entiers dans des organes qui n'en nome" pas habituellement. ^. MATTE, loc. cit., I, p. 241. tion tent D. LUIZET. —- CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 743 Contribution à l'étude des Saxifrages du groupe des Dactyloides Tausch.; PAR M. D. LUIZET. (G* article) Remarques préliminaires à l'étude des Saxifraga moschata Wulf., exarata Vill., pubescens Pourr., et de quelques espèces voisines. La suite de mes recherches relatives à l'importante section des Dactyloides m'améne à une petite série dont les termes prin- cipaux sont les S. moschata Wulf., S. exarata Vill. et S. pubes- cens Pourr. ; autour d'eux se placent les Sax. terektensis Bunge, muscoides Wulf., intricata Lap., nervosa Lap., orientalis Boiss., mixta Lap., Iratiana Fr. Schultz, Prostiana Ser. et nevadensis Boiss., en compagnie d'un certain nombre de variétés qu'il serait superflu de citer. Ces douze espèces n'ont pas été acceptées par tous les auteurs. Diverses réunions en un seul lype spécifique ont été adoptées dans des ouvrages importants; on voudra bien me permettre de rappeler ici les principales. Sieber ne voulut voir qu'une seule espéce dans les S. mus- coides Wulf. et S. moschata Wulf., qu'il réunit sous le nom de S. varians Sieb. (Fl. austr. exsicc., 132); plus tard M. Engler, dans sa Monographie des Saxifrages (1872, p. 13), accepta cette réunion, mais sous le nom de S. moschata Wulf., Bubani crut bon d'admettre le S. varians Sieb. et d'y adjoindre le S. terektensis Bunge (F1. pyr., II, 1900, p. 675). Bertoloni, dans sa Flore d'Italie (IV, 1839, p. 505) avait compris le S. muscoides Wulf. et le S. exarata Vill. dans le S. moschata Wulf., que M. Burnat considère encore, à l'heure actuelle, comme le type spécifique dont l'espèce de Willars ne serait Tu une variété (Fl. Alp. Mar., 1899, p. 250). M. Engler (l. c.) n hésita pas à réunir en un seul type polymorphe, S. exarata Vill., la plante du Dauphiné, le S. intricata Lap., le S. nervosa Lap. et le S. orientalis Boiss. ; puis, en un autre type, S. mixta ap., l'espèce de Lapeyrouse, le S. pubescens DC., le S. neva- densis Boiss. et le S. Iratiana Fr. Schultz. Il ne prit pas en 714 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1911. considération le S. pubescens Pourr., dont de Candolle avait fait son S. pubescens, conjointement avec les diverses formes du S. mixta Lap. Longtemps avant lui, Sternberg avait iden- tifié, au point de vue spécifique, le S. exarata Vill. et le S. intricata Lap. (Rev. Sax. 1810, p. 52), en alléguant que Villars lui avait remis des échantillons de sa plante sous l'un et l'autre nom; il ne voyait en eux, à cette époque, que des variations du S. nervosa Lap. Plus tard, en 1831 (Suppl. II), il décrivit séparément le S. intricata Lap. (p. 11), puis le S. exa- rata Vill. (p. 10), dont les S. nervosa Lap. et S. leucantha Thomas devenaient les variétés; sans doute avait-il reconnu la faiblesse de l'argument invoqué par lui antérieurement : Villars, en effet, frappé par la description du S. intricata Lap., avait pu confondre cette espèce avec son S. exarata; peut-être ne l'auraitil pas fait, s’il avait connu réellement la plante des Pyrénées? Aux yeux de Ledebour (Fl. ross., II, p. 224, 1844), les S. exarata Vill., nervosa Lap. et pubescens Pourr. consti- tuaient une seule espéce; cet auteur partageait la manière de voir de Don (Trans. Linn. Soc., XIII, 1821, p. 432) qui avait bien réuni les S. exarata Vill. et S. pubescens Pourr., comme devait le faire plus tard Ledebour, mais en leur adjoignant le S. intricata Lap. à la place du S. nervosa Lap. Dans sa Flore de France (I, p. 441, 1834), Mutel vit dans les S. intricata Lap. et nervosa Lap. de simples variétés du S. exarata Vill. L'abbé de Miégéville (Bull. Soc. bot. Fr., 1865) conclut à l'identité spé- cifique des S. exarata Lap., intricata Lap. et nervosa Lap. mais ses réserves relatives à l'identité du S. exarata Lap. eU du S. exarata Vill., question capitale qu'il avait le devoir de résoudre, ótent au travaux de ce botaniste leur portée sur le point le plus essentiel. Willkomm et Lange (Fl. hisp., IL, p. 111, 1874) admettent, sous le nom de S. exarata Vill., l'espèce du Dauphiné et les S. intricata et nervosa de Lapeyrouse; leur S. varians Sieb. (p. 115) comprend le S. muscoides Wulf. et le S. moschata Wulf.; leur S. mixta Lap. (p. 110) n'est autre que le S. pubescens DC. et celui de Grenier et Godron, sous réserve quant à son identité avec le S. pubescens Pourr. Grenier avait fait du S. moschata Wulf. une variété du S. muscoides Wulf. (Fl. fr., Y, p. 654, 1848) il avait admis la séparation des S. exa- D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 715 rata Vill., intricata Lap. et nervosa Lap., mais il avait réuni, sous le nom de S. pubescens Pourr., l'espèce de Pourret, le S. Prostiana Ser. des Cévennes, le S. mixta Lap., le S. ciliaris Lap. etle S. pubescens DC. Loret ne consentit jamais à séparer spécifiquement les S. mixta Lap., pubescens DC. et Prostiana Ser. (Fl. Montp., 1886, p. 190 et 612), ni à les identifier au S. pubescens Pourr. qui, d'après de Candolle, constituait pour- tant avec le S. mixta Lap., le S. pubescens DC.; Loret parait d'ailleurs n'avoir pas connu la véritable espèce de Pourret et n'en avoir apprécié la valeur que d'aprés l'échantillon unique, plus que suspect, de l'herbier Lapeyrouse. Bubani enfin (l. c., p. 611) ne voulut voir qu'une seule espèce dans les S. mixta Lap., S. pubescens Pourr. et S. Prostiana Ser., sous le nom qu'il adopta de S. pubescens Pourr. Quelle confusion en cette matière! Autant d'auteurs, autant de maniéres de voir différentes. J'ai cherché un reméde à la situation, en tàchant de dégager de l'œuvre commune une opinion moyenne, acceptable par tous les botanistes, — en essayant de former un bloc de toutes les appréciations particulières, au point de vue spécifique exclusivement; j'ai abouti à une étrange con- clusion, tout à fait paradoxale : la fusion nécessaire en une seule espéce des douze espèces de la série. Mes confréres verront que cette conclusion paraitrait s'imposer, d'aprés le tableau que j'ai l'honneur de leur présenter ci-contre. Dans ce tableau, les. douze espéces que j'ai citées sont réunies entre elles, suivant les Opinions diverses des auteurs, par des traits et des fléches partant des noms primitifs des espéces pour aboutir au nom spécifique qui doit leur être substitué. On voudra bien remarquer que le réseau de tous ces liens est continu et que les douze espèces de la série se trouvent ainsi reliées les unes aux autres succes- sivement. Les décisions du Congrés international de botanique nous enseignent que le nom unique d'espèce, qui s'imposerait en pareil cas, devant étre le plus. ancien, serait le S. muscoides Wulf., ou, à défaut de celui-ci prescrit par droit d'antériorité du S. muscoides AlL, le S. moschata Wulf. Quel est le bota- niste, füt-il le simplificateur le plus résolu, qui consentirait à regarder le S. pubescens Pourr., par exemple, ou le S. Iratiana Fr. Schultz, comme une variété du S. moschata Wulf.? Il serait 116 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1911. Saxifraga terektensis Bunge S. varians Sieb. (Bubani) S. muscoides Wulfen S. moschata Wulf. tn . varians Sieb. (Engler) (Sieber) S. moschata (Willkomm et Lange) Wulfen (Rouy et Camus) S. moschata Wulf. P» (Bertoloni) (Burnat) S. exarata S. exarata Vill. Villars (Bubani) S. intricata S. exarata Vill. ; Lapeyrouse (Sternberg, Rev. Sar.) S. exarata Vill. (Mutel) n Low (De Miégeville Ld. S neituss (Willkomm et Lange) Lapeyrouse : S. exarata Vill. (Sternberg, Supp') S. orientalis Boissier S. exarata Vill. S. pubescens S. exarata Vill. S. pubescens DC. S. mixta S. pubescens Pourr. (De Candolle) : (Grenier et Godron) Lapeyrouse (Bubani) S. Prostiana S. pubescens DC. Seringe (Seringe) S. mizta Lap. S. Iratiana (Willkomm et Lange) Ft. Schultz S. mixta Lap. (Engler) S. nevadensis Boissier D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. Th: presque aussi fondé à conclure que la section entière des Dacty- loides se borne à une seule espéce, le S. dactyloides Tausch. Accepter la solution qui ressort du tableau équivaut done à supprimer le probléme sans le résoudre, à le reporter sur un autre terrain aprés un fâcheux aveu d'impuissance. Ne vaut-il pas mieux admettre que les premiers auteurs ont souvent très imparfaitement connu les espèces qu'ils ont créées, qu'un grand nombre de leurs successeurs se sont trouvés dans le même cas, obligés maintes fois de s’en rapporter à des publications qu'ils n'avaient ni le temps ni les moyens de contrôler d'une facon satisfaisante? Ces considérations m'engagent à ne pas m'écarter de mon programme primitif : « examiner chaque plante avec le plus grand soin, comme si aucun botaniste ne l'eüt décrite antérieurement; apprécier ensuite les motifs légitimes qui pour- raient autoriser telle ou telle réunion spécifique ». Une loi, qui passe pour étre unanimement adoptée, déclare que deux carac- téres particuliers et constants sont nécessaires et suffisent pour justifier la création d'une espèce; mais son application est rendue extrémement difficile par la juste appréciation de la valeur des caractères dignes d'être pris en considération : tel Caractère, d'une valeur trés minime chez une plante, peut prendre une importance capitale chez une autre. Là encore l'absence de règles formelles laisse le champ libre à l'appré- ciation de chaque auteur. - Je n'aurai pas la prétention de m'ériger en arbitre des diver- gences de manière de voir qui n'ont cessé de mettre aux prises les simplificateurs et les multiplicateurs. Je m'efforcerai, dans mes prochains articles, d'une nature si délicate, d'emprunter aux uns leur souci d'observations complétes, sans m'exposer à être diffus, aux autres leur qualité d'être concis, sans négliger Pourtant aucune distinction nécessaire. 118 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1941. Recherches sur l'embryogénie des Renonculacées (Suito): PAR M. R. SOUEGES. Il suffit de suivre la multiplication cellulaire dans l'un des demi-octants issus de « ou de 8 pour se rendre compte du mode de formation de l'écorce. L'unique cellule (fig. 149, a', d") qui représente le périblème dans l'un de ces demi-octants se cloisonne tangentiellement (fig. 149, a) et donne ainsi naissance à deux assises corticales concentriques (fig. 149, d et fig. 151). La cellule de l'assise externe prend une cloison verticale radiale, celle de l'assise interne se divise de nouveau tangentiellement (fig. 182 et 183 en 9), pour engendrer définitivement trois assises d'écorce. De ces trois assises, la plus externe continue à se cloisonner radialement dans les deux directions, verticale et horizontale, pour suivre l'épiderme dans son extension; l'assise médiane se cloisonne bientôt selon les mêmes règles; l'assise la plus interne ne prend guère qu'une seule cloison radiale verticale, en sorte que, au stade adulte, elle présente seulement, en coupe trans- versale, quatre cellules dans chaque octant (fig. 185). Les cloisonnements horizontaux, comme permettent de s'en rendre compte les coupes longitudinales (fig. 173, d), ont lieu d'abord dans l'assise la plus interne; ils apparaissent ensuite dans l'assise médiane quand elle est déjà formée, puis dans l'assise corticale externe (fig. 173). Ils se font donc en direction centrifuge, tandis que les divisions tangentielles, qui ont donné naissance aux trois assises corticales, se font, comme on l'a vu précédemment, en direction centripète. Au fur et à mesure de leurs cloisonnements radiaux, les cel- lules de périblème se différencient nettement des cellules du plérome. Elles deviennent plus grandes, moins colorables; elles s'enrichissent en deutoplasme. En méme temps, les limites des demi-octants, puis celles des octants disparaissent dans la région corticale, comme elles ont disparu dans l'épiderme; elles ne persistent que dans la région du cylindre central (fig. 185). 1. Voir plus haut, p. 629, R. SOUÈGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 119 Celui-ci se développe assez tardivement. L'unique cellule qui le représente dans chaque octant se divise d'abord transversa- lement pour donner deux cellules superposées (fig. 173). L'étude des coupes transversales permet, à partir de ce moment, de suivre le mode de multiplication de chacune de ces cellules; il Fig. 180 à 185. — Myosurus minimus L. — Coupes transversales de l'embryon montrant le développement des octants inférieurs. — En 180 et 181, deux figures schématiques permettant de se rendre compte du mode de multiplica- tion du cylindre central. ep, épiderme ; ec, écorce; ce, cylindre central; ad, a D ^in inférieurs; x et 8, demi-octants issus des cellules x et 8 de la figure 191. — Gr. : 190 à été schématisé, pour plus de clarté, dans les figures 180 et 181. Par uñe cloison perpendiculaire à l'un des plans méridiens de séparation des octants la cellule de plérome se partage en deux cellules de section rectangulaire. La cellule intérieure, par une cloison normale à la précédente, se divise en deux nouvelles cellules (2 et 3. figure 180), de méme forme mais de dimensions naturellement plus petites, du moins aux stades représentés par les figures 182 et 183. Des trois cellules (4, 2 et 3, fig. 180) qui apparaissent ainsi T. LVIII, (SÉANCES) 46 120 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1911. en section transversale, la plus interne (3) suit les mêmes règles de division que la celluie-mère, dont elle dérive : elle prend d'abord une cloison transversale, puis deux cloisons verticales orientées normalement l'une sur l'autre (fig. 181, 184). Les deux externes (7 et 2) suivent des règles de segmentation légèrement différentes. Elles se divisent d'abord transversale- ment (fig. 178, 179), puis tangentiellement (fig. 181. 184) pour engendrer deux assises concentriques de plérome; la plus externe de ces deux assises devient selon toute apparence le péricycle. Dans la figure 184, le cylindre central se trouve, dans les quatre octants, à des étapes différentes du développement; on peut voir, d'abord en d, puis en a’, puis en a, enfin en d', comment sont appliquées, d'une manière quelque peu indépen- dante dans chacune des cellules principales, les régles de divi- sion que je viens d'exposer. Il est difficile de poursuivre plus loin le développement du cylindre central; ses cellules deviennent si étroites et si serrées, leur contenu si plasmatique, qu'il n'est pas possible de voir net- tement comment elles naissent les unes des autres. D'ailleurs, le dernier stade de mes descriptions ne se trouve pas trés éloigné de l'état adulte (fig. 185). * X x Octant supérieur. — J'ai déjà montré comment s'établit la premiére cloison dans l'octant supérieur (fig. 141, b, p. 631). Son trajet sur le plan de séparation des octants supérieurs et inférieurs est légèrement courbe; il est courbe également, en coupe longitudinale, sur le plan méridien de séparation de deux octants supérieurs voisins. Dans son ensemble la cloison repre- sente done la portion triangulaire d'un dóme à concavité exté- rieure; cette disposition fait apparaitre le noyau de la cellule 2 et un peu au-dessus du noyau de la cellule 2 (fig. 144, I). La deuxième cloison intéresse la cellule z; elle est également courbe, normale à la précédente; elle sépare une cellule médiane (fig. 187, à) et une cellule extérieure (y) que la suite des segmentations permet de considérer comme homologue de la cellule $. Dans l'étude de l'octant inférieur, on a déjà ren- i contré une homologie comparable entre la cellule $ et la cellule R. SOUEGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 194 extérieure issue du premier cloisonnement de « : ces deux cel- lules, représentant chacune un demi-octant, donnent naissance à un nombre égal d'éléments de dermatogène et de péribléme. La cellule 2 voisine del'axe embryonnaire se divise peu aprés transversalement pour engendrer deux cellules superposées (fig. 188, ò et 2"), comme le démontre le fuseau mitotique visible en à (fig. 169). Pendant ce temps, la cellule $, de sec- tion triangulaire, s'est elle-méme divisée et a pris une cloison nettement tangentielle, parallèle au contour arrondi de l'em- bryon (fig. 189, 9' et 8"; fig. 172 et 174, c). Le méme phéno- a 488 Fig. 186 à 189. — Myosurus minimus L. — Quatre schemes montrant le mode de division de l'octant supérieur. « et 8, premières cellules filles; à et +, cellu- les engendrées par «a; à et è”, cellules engendrées par à; B' et 8”, cellules engendrées par 6. mène se répète dans la cellule y comme en témoigne la figure oblique de karyokinèse visible en 4 (fig. 150). Ainsi se trouvent différenciées deux assises dans l'hémisphère supérieur : l'épi- derme et une assise sous-épidermique qui fournira les initiales de l'écorce au sommet de la tige et jouera le plus grand róle dans la formation des cotylédons. A strictement parler, on peut méme considérer la cellule ?" comme la cellule initiale de l'écorce, la cellule 9" comme la cellule-mére du cotylédon. Examinons maintenant comment se multiplient les cellules épidermiques. Dans la cellule du sommet (2'), issue de la divi- sion de la cellule 2 (fig. 188), les cloisons se disposent en croix, selon la règle ordinaire, parallélement aux deux plans méridiens de séparation des octants. Les quatre éléments qui résultent de ce double eloisonnement sont toujours trés nettement visibles dans les coupes transversales quand les cotylédons ont commencé à se développer (fig. 191, 4, 2, 3, 4). Plus tard, ces cellules doivent encore se multiplier, mais il n'est pas possible de suivre leurs limites et de déterminer les régions qu'elles contribuent à 722 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1944. recouvrir. La cellule ©’, ne prenant que des cloisons radiales peut donc étre appelée cellule initiale de l'épiderme. La première cloison qui se forme dans la cellule épidermique engendrée par 6 (fig. 148 et 190) est verticale, parallèle à l'un des plans méridiens principaux, c'est-à-dire normale à la pre- miére cloison courbe de division de l'octant. Dans la figure 148, en à’, on peut voir la position de cette cloison et les deux jeunes noyaux issus de la caryodiérèse. Les divisions suivantes se font Sp VN [FON 193 Fig. 190 à 193. — Myosurus minimus L. — Les octants supérieurs en coupe transversale au moment de la naissance des cotylédons. Les figures 190 et 194 représentent l'assise épidermique. L'octant /' de la figure 190 est schématisé et supposé coupé au niveau de l'assise sous-épidermique. Les figures 192 et 193 représentent l'assise sous-épidermique. En outre, les figures 191 et 192 appar- tiennent au méme embryon. b,c, b',c', octants supérieurs; pm, plan méridien e séparation des octants. — Gr. : 600. en direction rectangulaire (fig. 191). Dans la suite, ces cellules épidermiques subissent une multiplication rapide pour s'étendre sur toute la surface des cotylédons. L'assise sous-épidermique, au stade oü je l'ai laissée, com- prend, dans chaque octant supérieur, trois cellules : une cen- trale (2°), voisine de l'axe embryonnaire, d'aspect rectangulaire dans les coupes longitudinales, et deux plus extérieures d'aspect triangulaire (fig. 472). Comme les cellules épidermiques, Ce* trois cellules ne prennent que des cloisons verticales normales au plan équatorial de séparation des octants supérieurs el infé- rieurs. Tantôt, ce sont les deux cellules éloignées de l'axe qu! se divisent les premières (fig. 173 et 175, c), ce qui semble étre le cas général; tantôt, c'est la cellule centrale qui prend la pre- mière cloison, comme le prouve la figure de division visible dans la figure 474, en c. R. SOUÈGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 723 Aux dépens de cette cellule médiane, naissent quatre cellules sous-épidermiques séparées par des cloisons en croix et corres- pondant, quoique plus hautes et plus étroites, aux quatre cel- lules épidermiques qui leur sont superposées (fig. 192, 4, 2, 3, 4). Aux dépens de chacune des deux cellules éloignées de l'axe, se forment, de méme, quatre nouveaux éléments (fig. 192, 4', 2,3", 4), une cloison verticale tangentielle séparant, en premier lieu, ane cellule extérieure et une cellule intérieure, puis deux cloi- sons radiales partageant chacun de ces derniers éléments en deux autres. Dans la partie inférieure de la méme figure 192 on peut voir que lès deux cellules extérieures 1’ et 2’ se sont de nouveau segmentées tangentiellement. Au terme de ces divisions, la section transversale de l'en- semble des quatre octants supérieurs a pris une forme nettement elliptique qui prouve que l'embryon est entré dans une nouvelle phase de son développement. J'envisagerai, en effet, la forma- tion des cotylédons aprés avoir décrit le mode de cloisonnement des quadrants hypophysaires. * y ox Quadrant hypophysaire. — La cellule quadrant hypophysaire offre, dans son ensemble, la forme d'une pyramide à base trian- gulaire dont le sommet est dirigé vers le centre de la masse de l'embryon. La première cloison que prend cette cellule est Parallèle à la base de la pyramide et la partage en deux seg- ments : un segment apical ou interne et un segment basal ou externe (fig. 195 sa et sb; voir aussi fig. 166, A). Celui-ci se divise le premier par une cloison radicale traçant sur la surface extérieure de l'em bryon un arc de parallele (fig. 198, pp’). Il en résulte deux cellules de forme dissemblable : l'une éloignée de l'axe embryonnaire, l’autre s'y appuyant par un de ses côtés. C'est la cellule éloignée de l'axe qui, généralement, subit la Prochaine bi-partition en prenant une cloison également radiale, . Mais orientée perpendiculairement à la précédente, c est-à-dire, tracant sur la surface extérieure de l'embryon une portion de méridien (fig. 198, mm). Ainsi le segment basal issu de la cel- 124 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1914. lule quadrant primitive se trouve, à ce moment, divisé en trois cellules : une centrale et deux périphériques. La cellule apicale (sa, fig. 195) se comporte, dans les stades suivants, comme la cellule quadrant primitive; elle se divise à peu près généralement par une cloison tangentielle parallèle à sa base. De la sorte, au sommet de la pyramide se trouve tou- jours une cellule unique, qui, avec celles des trois autres qua- Fig. 194 à 200. — Myosurus minimus L. — Les principaux stades du développe- ment de l'hypophyse en coupe transversale. — En 194, deux coupes transver- sales de l'hypophyse aux plans indiqués par la figure schématique 195. — De méme, en 196, trois coupes transversales aux niveaux indiqués par la figure 197. — En 198, surface extérieure d'un quadrant hypophysaire à un stade correspondant à la figure 199. — La figure 200, qui représente une coupe transversale de l'hypophyse, dans un embryon voisin de la maturité, montre ..le développement inégal des quadrants hypophysaires. sa, segment apical; sb, segment basal du quadrant hypophysaire; pp' et mm’, cloisons formées dans le segment basal. — Gr. : 830 drants hypophysaires, compte, en dernier lieu, parmi les initiales de l'écorce. Les régles qui déterminent, dans la suite, la position des plans de division dans les quatre cellules primordialement engendrées par le quadrant hypophysaire ne peuvent étre établies d'une facon précise. De l'examen des coupes longitudinales ou transversales dans lesquelles les quatre éléments de chaque qua- drant hypophysaire se trouvent en voie de cloisonnement, on peut cependant tirer les remarques suivantes : 1° les premieres divisions apparaissent tantót dans la cellule quadrant de gauche, tantót dans celle de droite de facon à engendrer, dans presque tous les cas, un massif hypophysaire asymétrique (fig. m, L. LUTZ. — RÉPONSE A M. MOLLIARD. 725 173, 200). 2° Dans un même quadrant, les premiers cloisonne- ments peuvent apparaître dans l’une quelconque des quatre cel- lules constituantes. Dans la figure 111, à droite, c'est la cellule du sommet qui s'est cloisonnée la première; dans la figure 169, c'est le noyau de la cellule basale extérieure qui entre d'abord en division; dans la figure 172, à gauche, c'est la cellule basale voisine de l'axe qui s'est, au contraire, divisée avant les deux autres. 3° Ces premières cloisons peuvent être indifféremment tangentielles ou radiales; dans certains cas méme, leur orien- tation est difficile à déterminer, par exemple, quand les coupes ne passent pas exactement par l'axe ou sont comprises dans des plans méridiens peu propices (fig. 179, h). Dans tous les cas, il est toujours assez facile de se rendre compte du degré de multiplication de chacun des quatre élé- ments engendrés par le quadrant hypophysaire, car leurs limites sont toujours, à cette période du développement, aussi nettes que celles des quadrants hypophysaires eux-mémes. Dans les Stades voisins de la maturité, ces limites s'effacent peu à peu; les cellules. du cône hypophysaire tout entier s'orientent en Séries radiales et en couches concentriques assez nettes. Au moment du cloisonnement tangentiel des cellules épidermiques voisines (fig. 210), il s'établit également dans l'hypophyse des cloisons tangentielles surnuméraires qui contribuent à donner à la coiffe l'épaisseur qu'elle présente dans l'embryon adulte. (A suivre.) Les Algues vertes et les flacons de culture. Réponse à M. Molliard; PAR M. L. LUTZ. . La Note que j'ai publiée dans le Bulletin au sujet de la répar- tition des Algues unicellulaires à la surface des flacons de culture m'a valu de la part de M. Molliard une critique très "Ive que je ne puis laisser sans réponse. (us I. — J'ai dit que, dans l'expérience du ballon, il était impos- sible d'expliquer par la seule action de la pesanteur ce fait que les Algues pouvaient s'appliquer sur les parties en surplomb de 126 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1944. la paroi. Ce serait, d'après mon contradicteur, dénier à ces végétaux la possibilité de se fixer sur cette paroi par le fait de leur membrane plus ou moins gélifiée; ce serait « ne pas vou- loir admettre qu'un escargot puisse se maintenir sur une paroi en surplomb ». Je n'ai jamais refusé aux Algues considérées la propriété de posséder une membrane gélifiée grâce à laquelle elles puissent se maintenir sur une paroi, surplombante où non : une telle supposition serait non seulement contraire aux faits innombrables d'observation journaliére, mais aussi en contra- diction avec celui méme que je rapporte et dans lequel les Algues sont fixées en surplomb. Mais, de même qu'on admettra volontiers que ce n'est pas la pesanteur qui a incité l'escargot une fois fixé, à cheminer le long de la paroi pour se déplacer, au lieu de se laisser tomber verticalement, de méme on voudra bien me concéder que ce n'est pas davantage la pesanteur qui a poussé les cellules de l'Algue à se diviser seulement de manière que les ceilules filles restent appliquées contre la paroi sur- plombante plutót que de le faire en direction verticale. Il. — A l'appui de mon observation, j'ai indiqué, trés som- mairement, je le reconnais, la marche des rayons lumineux au travers d'un cylindre de verre rempli d'eau. J'ai rappelé quil fallait envisager deux cas dans la discussion du phénoméne, le premier étant celui oü le tube se trouvant vertical, les objets linéaires ' visés le sont également, le second comportant toute disposition respective différente de la source lumineuse et du cylindre. Dans le premier cas, par suite de la forme circulaire de la section du milieu réfringent, quelle que soit la position occupée autour du tube par l'objet lumineux vertical, il se trouvera tou- jours sur un axe principal du cylindre et par suite émetira des rayons frappant ce dernier normalement et passant sans dévia- tion, absolument comme si, pour chacune des positions succes" sivement envisagées, ces rayons avaient traversé une lame à faces paralléles. $ Il est bien évident quil y a d'autres rayons émis et qu ils 1. Il est bien entendu que le raisonnement ne s'applique intégralement qu'aux objets linéaires. S'ils avaient une épaisseur, les phénoménes du : l À : ieu à une deuxième cas se superposeraient aux premiers et donneraient lieu à p. image droite dans le sens vertical mais inversée dans le sens horizoD"* L. LUTZ. — RÉPONSE A M. MOLLIARD. 721 concourront à la formation d'une image, mais celle-ci sera toujours située sur l'axe principal contenant l'objet lumineux ; elle sera verticale et droite elle-méme, de telle sorte qu'elle se superposera simplement à celle des rayons sans déviation et ne la modifiera que par les phénomènes d'aberration de sphéricité. Le second cas revient à la construction classique des images d'objets situés en dehors de l'axe principal. On observe alors des images réelles et renversées. Je l'ai d'ailleurs précisé dans ma Note. | L'argumentation qui m'est opposée, au lieu de faire cette distinction nécessaire, embrouille les deux cas et applique aux objets situés hors de l'axe le raisonnement qui n'est valable que pour ceux situés sur cet axe. C'est arriver fatalement à une impossibilité : il est clair que lorsque l'angle d'incidence à est égal à O, l'angle de réfraction r ne peut avoir une autre valeur, l'indice de réfraction n ayant une valeur quelconque et n'étant nullement égal à 1 comme on voudrait le déduire d'une donnée initiale erronée. La démonstration par l'absurde qui prétend faussement réfuter mon opinion était d'ailleurs d'autant plus inutile que son auteur lui-même reconnait que les images recueillies sont droites dans le sens vertical et que, de mon cóté, j'ai eu bien soin de préciser que dans la position qu'il a choisie pour cette démonstration (et qui est celle oü les rayons lumineux sont contenus dans un plan perpendiculaire à l'axe), on observe une Image renversée : cela ne veut pas dire, je pense, que ces rayons ne sont pas déviés! ; III. — M. Molliard proleste contre des idées qu'il n'aurait jamais émises au cours de la discussion orale qui a suivi la pré- sentation de ma Note. Comme il n'a pas remis le texte de ses Observations au secrétariat, il n'en subsiste aucune trace et il ne me resterait qu'à lui donner acte de sa protestation, ce que je ferais bien volontiers, s'il ne persistait à considérer les Images fournies par mon tube lorsqu'il est placé horizontale- ment comme des images virtuelles, sous prétexte que a té Images sé déplacent avec l'œil de l'observateur et qu il est Impossible de les recueillir sur la paroi du tube ou à quelque distance de celui-ci sur un écran ». Pour que les images en 128 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1914. question fussent virtuelles, il faudrait que l'objet visé füt situé entre le foyer principal et le cylindre, c'est-à-dire, étant donné la trés faible distance focale du systéme, à une distance de quelques millimètres seulement, ce qui est loin d'être le cas considéré. Du reste en pareille circonstance, l'image recueillie serait droite, alors qu'elle est renversée dans l'expérience. Quant à l'impossibilité de recueillir ces images sur un écran, elle n'existe pas : pour s'en convaincre il suffit de placer une feuille de papier au foyer du système. ll est probable que mon contradicteur a confondu avec des images virtuelles les images aériennes que l'œil peut percevoir lorsqu'il est placé dans le cóne divergent formé par les rayons au delà du foyer conjugué et lorsqu'on n'intercepte pas l'image réelle par l'interposition d'un écran; ces images aériennes ont d'ailleurs des propriétés toutes différentes de celles des images virtuelles. Elles peuvent, en particulier, être perçues par plu- sieurs observateurs à la fois, ce qui correspond au déplacement de l'image signalé par M. Molliard. IV. — M. Molliard me reproche ensuite d'avoir employé pour mes observations photographiques un tube moulé, au lieu d'un tube à essais ordinaire dans lequel se remarquent, ains! que je l'ai dit, de nombreuses stries longitudinales. D'après lui, j'aurais, en opérant ainsi, commis la faute grossière de me servir d'un tube strié, non plus longitudinalement, mais trans- versalement, et les bandes alternativement claires et obscures dessinées sur le papier sensible seraient dues, non pas aux ombres des objets interposés sur le trajet des rayons lumineux, mais tout simplement aux inégalités d'épaisseur du verre. ll y a évidemment des tubes ainsi striés transversalement, mais il s'agit là de verrerie trés grossière; méme les verres communs ne présentent plus ces stries, par suite de leur fabrication meilleure. Néanmoins, pour répondre à l'accusation portée contre moi, je dirai que, préalablement à mon expérience photographique, j'ai eu soin de m'assurer, non seulement par l'examen direct, mais encore par la photographie, en visant l'infini et cela dans toutes les positions du tube, verticale, horizontale et inclinée, qu'il ne présentait aucune strie, dans aucun sens. C'est seulement après cette vérification que j'ai fait L. LUTZ. — RÉPONSE A M. MOLLIARD. 729 plusieurs expériences photographiques, en variant notamment la position des objets interposés, et toutes m'ont donné les lignes verticales que j'ai signalées et montrées à la Société. Il est d'ailleurs singulier de trouver une semblable insinua- tion sous la plume de mon contradicteur. N'emploie-t-il pas lui-méme, concurremment à ses tubes, des flacons cylindriques de laboratoire? Or ces flacons sont tous des flacons moulés, ou, pour étre trés précis, tournés dans un moule, comme d'ailleurs les tubes dont je me suis servi. De telle sorte que des vases donnant d'excellents résultats entre ses mains, deviendraient subitement défectueux entre les miennes. Si M. Molliard, au lieu de se servir de tubes grossiers et présentant des défauts, avait employé des tubes mieux fabriqués, il eùl pu répéter mon expérience avec succès et il se fût aperçu qu'elle réussit quelle que soit la position du tube, méme pour une inclinaison de 45 ou de 60°. Il eût pu voir de méme qu'en disposant les objets interposés de manière qu'ils n'occupent qu'une partie du champ de visée, l'ombre dessinée sur l'écran ou le papier photogra- phique n'occupe elle-même que la partie correspondante de l'image totale. J'ai du reste répété ces expériences devant des témoins qui pourraient au besoin confirmer qu'il ne s'agit pas de simples vues de l'esprit ou de grossières erreurs d'observa- tion. V. — Il y aurait à reprendre dans les expériences relatées Par M. Molliard dans la deuxième partie de sa communication, Principalement dans les deux premières, mais, pour ne pas Prolonger outre mesure cette polémique, je ne relèverai pas les objections susceptibles d'être présentées, et je considérerai leurs conclusions comme entièrement prouvées. : Elles tendent à montrer que la pesanteur est susceptible de Jouer un róle dans la production des lignes verticales. Or cette Intervention possible, non seulement je ne l'ai pas niée, mais je me suis méme défendu de la nier. Je me suis élevé seulement Contre la prétention, trop absolue à mon sens, de vouloir placer le phénomène sous la dépendance exclusive de la pesanteur, en ne réservant à la lumière qu'un rôle dans la plus ou moins grande rapidité du développement. ; M. Molliard, dans un renvoi placé en bas de page, veut bien 730 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1911. admettre que la pesanteur ne peut, dans l'expérience du ballon, expliquer la répartition des Algues au niveau du ménisque. J'ajouterai qu'il n'apporte aucune explication de ce fait sur lequel j'ai déjà insisté, qu'au centre du ballon se remarque une zone elliptique large et épaisse, couverte d'Algues et qu'au- dessus et au-dessous de cette plaque se trouvent des lignes verticales. En admettant que la pesanteur agisse seule, il est impossible d'expliquer l'arrét brusque du développement des Algues à la partie inférieure de cette zone, alors qu'elles eussent dà continuer à pousser en nappe vers la base du ballon jusqu'au point où s'arrétent les lignes verticales. Les faits que j'ai enregistrés dans l'expérience du ballon et qui ne peuvent s'expliquer par l'action exclusive dela pesanteur restent ainsi entièrement valables et je ne puis que persister dans món opinion première, à savoir qu'à côté d'une action possible de la pesanteur, il y en a une autre, certaine, de la lumière. SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 1911 PRÉSIDENCE DE M. MAURICE DE VILMORIN. En ouvrant la séance, M. le Président fait part à la Société de la perte douloureuse qu'elle vient de faire en la personne de notre éminent confrère, M. le D' Édouard Bornet, membre de l'Institut, membre fondateur, ancien archiviste, ancien président et président d'honneur de la Société. ll retrace en quelques mots la carrière du défunt* et exprime le regret de ne pouvoir lever la séance en signe de deuil, les élections ne pouvant étre remises à une date ultérieure. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, M. le Président proclame membres de la Société : MM. Queva (C.), professeur à la Faculté des Sciences de Dijon, présenté par MM. d'Arbaumont et C.-Eg. Bertrand. Berteau (Armand), licencié és sciences, préparateur au Jardin colonial, 2 bts, rue des Écoles, à Paris, V°, présenté par MM. Dubard et Lutz. Guicaarp (l'Abbé), curé d'Hérépian (Hérault), pré- senté par MM. Coste et Flahault. M. Blaringhem, ayant rempli les conditions prescrites par les statuts, est proclamé membre à vie. Il est procédé, conformément à l'article 10 des Statuts, aux élections annuelles pour le renouvellement partiel du Bureau et du Conseil d'administration. Les nominations à faire cette année sont au nombre de 11 : le Président, les quatre Vice-Présidents, un Secrétaire, un Vice-secrétaire 1. Une Notice biographique sera publiée ultérieurement sur M. Bornet. 732 SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 1911. et quatre membres du Conseil. Aucun d’eux n’est immédia- tement rééligible à la même fonction. Il y a en outre à pourvoir à l'élection de deux membres de la Commission du prix de Coiney. Après l'appel nominal et le vote des membres présents, les lettres des sociétaires qui ont voté par correspondance sont ouvertes, leurs noms sont proclamés et les enveloppes fermées contenant les bulletins sont jetées dans l'urne; la clóture du scrutin prononcée, le dépouillement a lieu sous la direction de M. le Président. Il donne lieu aux résultats suivants : Après annulation d'un bulletin irrégulier, ceux qui sont comptés étant au nombre de 196', M. Zeler, premier Les 196 membres dont les votes ont été comptés sont : MM. Alverny (d, Arbaumont (d', Bach (abbé), Ballé, Barnsby, Battandier, Bazille, Beléze (M!!'^), Benoist, Bertrand, Bessil, Biau, Billiard, Billiet, Bimont, Bizon, Blandenier, Blaringhem, Bois, Boudier, Bouly de Lesdain, Bouvet, Boyer, Bris, Buchet, Burnat, Camus (F.), Capitaine, Carpentier (abbé), Carrière, Caussin, Chamagne, Charbonnel (abbé), Charras, Charrier, Chassagne, Chateau, Chermezon, Chevalier (Aug.), Col, Comére, Copineau, Coppey, Corbiére, Costantin, Coste (abbé), Couderc, Coudert (abbé), Coupeau, Courchet, Cousturier, Cuénot, Daigre- mont (Mn), Dard, Dauphiné, Daveau, Deflers, Degagny, Degen (von), Dela- cour, Desmaisons, Dismier, Dode, Dop, Douin, Douteau, Ducomet, Duffour. Dupuy, Durafour, Durand (Eugène), Durand (Georges), Évrard, Fedi chenko (de), Felix, Fenoul, Flahault, Flahault (M™e), Friedel, Friren (abbé), Gadeceau, Gagnepain, Gain, Gandoger, Garraut, Garroute (abbé), Gérard (Ch.), Gérard (R.), Gerbault, Gerber, Gibault, Giraudias, Godfrin, Goris, Grand'Eury, Griffon, Guérin, Guffroy, Guignard, Guillaumin, Guillochon, Guinier, Gysperger de Roulet (M™°), Hannezo, Hariot, Har- mand (abbé), Heckel, Hérail, Héribaud-Joseph (frère), Hervier (abbé), Hibon, Houard, Hua, Hue (abbé), Hy (abbé), Jadin, Jahandiez, Jeanpert, Kerville (Gadeau de), Lamothe, Langeron, Lapie, Laplace, Larcher, Lasseaux, Lassimonne, Laurent (A.), Laurent (J.), Lavergne, Lavialle. Le Gesve, Legrand, Legué, Lemoine (M»*), Le Monnier, Lesage, Léveillé (M9). Lhomme, Ligneris (des), Lignier, Luizet, Lutz, Madiot, Magnin, Maheu, Maire (R.), Malga (Rd), Malinvaud, Maranne, Mège (abbé), Mer, Morea", Morelle, Mouillard, Nentien, Noblet, Neyraut, Olivier (abbé), Pascaud, Patouillard, Pavillard, Pellegrin, Pelourde, Peltereau, Perrot pitard, Planchon, Poisson (H.), Poisson (J.), Prain, Prillieux, Raphelis, Réchin (abbé), Reynier, Rey-Pailhade (de), Roland-Gosselin, Roux (N.), Roget, Sahut, Schröter, Sennen (frère), Seynes (de), Souèges, Sudre, ir Thil, Toni (de), Tourret, Touzalin (de), Trabut, Vendryès, Vigwer, Vilmorin (Maurice de), Vilmorin (Philippe de), Woronoff, Zeiller. SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 1914. 733 vice-président sortant, est élu Président pour l’année 1912, par 188 suffrages. M. l'abbé Hue obtient 4 voix, M. Jean- pert 2 voix. Il y a 2 bulletins blanes ou nuls. Sont ensuite élus avec les suffrages ci-après : Premier vice-président : M. CuavvgaUp, avec 192 voix. Il y a 4 bulletins blancs ou nuls. Vice-présidents : MM. BarraxpigR, GRIFFON, J. Poisson, par 194, 193 et 190 voix. M. Luizet obtient 3 voix, MM. Dan- geard, Dismier, F. Camus chacun 1 voix. Plus 5 bulletins blanes. Secrétaire : M. F. Camus, par 192 voix. M. Griffon obtient | voix. Plus 3 bulletins blancs. Vice-secrétaire : M. R. Cowses, par 182 voix. M. Viguier obtient 3 voix. M»* Lemoine, MM. Benoist, Bimont, Guil- laumin obtiennent chacun 4 voix. Plus 7 bulletins blancs ou nuls. Membres du Conseil : MM. Ed. Bonser, DuMéE, GATIN, M. pr Vicmori, par 192, 190, 183 et 192 voix. M. Finet obtient 5 voix, MM. Maublane et Molliard chacun 3 voix, Vignier obtient 2 voix. MM. Bimont, Buchet, Chermezon, Dode, Evrard, chacun 1 voix. Plus 9 bulletins blanes ou nuls. Membres de la Commission du prix de Coincy : MM. F. Camus et Hue, par 191 et 193 voix. M. Patouillard obtient 2 voix, M. Dismier 1. Plus 5 bulletins blancs ou nuls +, Le Président proclame les élus. En conséquence, le Bureau et le Conseil d'administration de la Société seront composés en 1911 de la maniere suivante : 1. La Commission du prix de Coincy se compose des anciens Prési- dents, du Président en exercice et du Secrétaire général (qui font de droit partie de toutes les Commissions) et de deux membres élus chaque ànnée, 134 SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 1911. Président : M. Zruzn. Vice-présidents : MM. Chauveaud, Griffon, Battandier, J. Poisson. Secrétaire général : M. Lutz. Secrétaires : Vice-secrétaires : MM. Lormand, MM. Sartory, F. Camus. Combes. Trésorier : Archiviste : M. Ph. de Vilmorin. M. Malinvaud. Membres du Conseil : MM. Ed. Bonnet, Gatin Dangeard, Guérin, Dumée, Hickel, Dismier, Lecomte, Friedel, Prilleux, Gagnepain, M. de Vilmorin. M. Hibon, se faisant l'interprete de ses collèges, remercie M. le Président sortant du zèle et du tact qu'il a apportés dans l'exercice de ses fonctions et rappelle que, gràce à sa discrète libéralité, la Société botanique de France a figuré d'une façon particulièrement brillante dans l’organisation du Congrès de Génétique tenu à Paris au mois de septembre dernier. Ces paroles sont unanimement applaudies. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE MULLER (Karz). — Die Lebermoose (Musci hepatici) (unter Berucksichtigung der übrigen Länder Europas). — Forme le VI° volume du Kryptogamen-Flora von Deutschland, Oesterreich und der Schweiz de Rabenhorst. — 4 vol. in-8° de 871 pages avec 363 illustrations dans le texte (généralement composées de plusieurs figures et en presque totalité originales), paru en 1^ livraisons, de décembre 1905 à avril 4911. Leipzig, Éduard Kummer. Au cours de la partie du Kryptogamen-Flora consacrée au « Laub- moose », feu Limpricht avait de plus en plus élargi le champ de son livre, et l'on peut dire qu'on y trouve la description de la plupart des Mousses européennes. M. K. Müller a encore développé ce plan et il décrit toutes les Hépatiques d'Europe. Limpricht se contentait de figurer dans chaque genre une espèce typique ou un choix d'espèces dans les senres nombreux. Dans le livre de M. K. Müller toutes les espèces, à de rares exceptions prés, sont figurées, et chaque figure comprend en général une vue d'ensemble de l'espèce, un dessin du contour et du tissu des feuilles, souvent aussi du périanthe et, quand il y a lieu, des détails particuliers : propagules, spores, tissu du sporogone, etc. Pour la disposition des genres de Mousses, Limpricht avait suivi pres- que complètement la méthode classique de Schimper. Sur ce point M. K. Müller a tenu compte des travaux les plus récents. Il suit dans ses Stands traits la classification de Leitgeb, déjà adoptée par M. Schiffner dans le Pflanzenfamilien, et qui parait actuellement rallier la presque "nanimité des hépaticologues. Le volume que nous analysons, et qui sera suivi d'un second, com- Prend les Marchantiales (Ricciacées, Marchantiacées), les Jungerman- niales anacrogynées et une partie des acrogynées (Épigonianthées). L'article consacré à chaque espèce contient : une synonymie avec dates, la liste des exsiccata où figure l'espèce, une description étendue avec mise en relief par une typographie spéciale des caracteres différentiels "portants, l'énumération avec synonymie et descriptions des variétés quand il en existe, la station, la distribution géographique avec citation des localités (au complet s'il s'agit d'une plante non généralement l'épandue). De temps en temps des remarques critiques sur la valeur T. LVII. (SÉANCES) 47 136 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. spécifique de certaines espèces, sur celle des caractères génériques fournissent la matière de chapitres importants. M. K. Müller s'est tenu dans un sage milieu entre les multiplicateurs à outrance et les réducteurs excessifs. Assurément quelques-unes des plantes auxquelles il accorde un rang spécifique sont sujettes à caution. Il n'est pas mauvais qu'il ait mis en relief — au besoin exagéré — les caracteres distinctifs de ces espéces : le temps se prononcera sur leur valeur. Cela vaut mieux que d'esquiver la difficulté. Personnellement il n'a créé aucune espece nouvelle et il n'a pas craint, quand il a jugé bon de le faire, de réduire au rang de synonymes des espèces qui lui semblaient établies sur des bases insuffisantes. Ainsi, dans son livre, le Jungermannia (Lophocolea) crocata De Not. est ramené au L. minor Nees, le Lophocolea spicata Tayl. au Loph. fragrans Moris et De Not. Il nous souvient, pour notre part, ayant récolté le Lophocolea fragrans en Corse et le Z. spicata en Bretagne, d'avoir éprouvé quelque hésitation sur leur valeur spécifique, et la notion géographique a été le principal argument qui nous avait fait maintenir à part ces deux soi-disant espèces. Une table des figures, une seconde table des genres, sous-genres, espèces et formes, et enfin une table systématique des matières terminent le volume. L'ouvrage de M. K. Müller est indispensable à quiconque étudie les Hépatiques de l'Europe. F. Cawus. Hedwigia. Organ für Kryptogamen-Kunde Phytopathologie nebst Reper- torium für Literatur. — General- Register für die Bande 1 bis 50 Zusammengestellt von Prof. D” Gustav Lindau. — 1 vol. in-8", 186 pages, s. date (1911). Dresde, C. Heinrich. Fondé par Rabeuhort en 1832, le journal « Hedwigia » est actuelle- ment le doyen des périodiques consacrés exclusivement aux plantes eryptogames. On comprend combien sont longues et pénibles les recherches dans la série des cinquante volumes du Recueil parus jusqu'ici. L'ouvrage, dont nous donnons une courte analyse, est Une table générale des matières contenues dans ces cinquante volumes. . Cette table se compose en réalité de quatre tables séparées : La première est la table de tous les articles originaux disposés Par ordre alphabétique des noms d'auteurs. La seconde est lénumération alphabétique de tous les genres e espéces décrits dans ces cinquante volumes ou de ceux dont la descrip- tion a été complétée ou rectifiée. La troisième table est consacrée aux figures parues soit d planches, soit dans le texte méme. Les portraits des botanistes y SOU également mentionnés. ans les REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 731 La quatrieme enfin est la table des collections de plantes et des exsiccata mis dans le commerce, annoncés dans l'Hedwigia. Cet ouvrage, concu sur un plan aussi pratique, rendra d'énormes services aux Cryptogamistes, en facilitant et simplifiant considérablement leurs recherches. Aujourd'hui où la bibliographie est devenue si compli- quée, on ne saurait trop remercier le professeur G. Lindau d'avoir entre- pris cet ouvrage et de l'avoir mené à bonne fin. : ee Œsterreichische botanische Zeitschrift (Rédacteur en chef : M. le -D" Richard R. v. WETTSTEIN). Tome LXI; Vienne, 1911. N° 1 (janvier). — VrEnnarPzn (Friedrich) : Conioselinum tataricum , neu für die Flora der Alpen (continué dans la plupart des numéros sui- vants). — HxrwERr (Anton) : Zilleria longifolia (H. Walt.) n. sp. (du Pérou). — Saconski (Ernst): Ueber einige Arten aus dem illyrischen Florenbezirk (continué et terminé n° 9). — HawausEk (T.-F.) : Bemer- kung zu dem Aufsatz von Ernst Kratzmann : « Ueber den Bau und die vermutliche Funktion der Zwischenwanddrüsen von Rhododendron etc. » N° 2-3 (février-mars). — Marx (Lilly M.) : Ueber Intumeszenzbildung an Laubblittern infolge von Giftwirkung. — Hormuzakt (Constantin Freilh. v.) : Nachtrag zur Flora der Bukowina (continué dans plusieurs 0" et terminé n° 11). — VarGa (Oskar): Beiträge zur Kenntnis der Beziehung des Lichtes und der Temperatur zum Laubfall. N°4 (avril). — SCHUSSNIG (Bruno) : Beitrag zur Kenntnis von Gonium pectorale Müll. — ScnanrETTER (R.) : Bulbocodium vernum L., neu für die Flora der Ostalpen. — Voux (Valentin) : Ueber den Generations- wechsel bei Myxomycetén. à N° 5 (mai). — Kusanr (Bruno) : Podocarpoxylon Schwendæ, ein fossiles Holz von Attersee (Oberósterreich). — STEINER (Julius) : Adno- lationes lichenographicæ (continué et terminé n° 6) (Sp. nov. : Caloplaca gJomerana, Buellia leptina, tous deux des Canaries, B. mexicana, et quel- ques variétés nouvelles). — Scntrrxer (Viktor) : Ueber einige neotropische Metzgeria-Arten (continué et terminé n° 7-8) [Spec. nov. : Metzgeria erminieri, M. bahiensis et remarques critiques sur plusieurs espèces confondues avec le M. dichotoma Nees]. : N° 6 (juin). — FnoscnEL (Paul) : Zur Physiologie und Morphologie der Keimung einiger Gnetum-Arten. — FRiwMEL (Franz v.) : Die untere Kuticula des Tazus-Blattes — ein Lichtreflektor. — HaNpEL-MazzkrTI - Fr. v.) : Ueber das Vorkommen von Linum perenne L. Nos 7.8 (juillet-août). — Benz (Robert Fr. v.) : Hieracienfunde in den Österreichischen Alpen und in der Tatra (continué n° 9, 40 et terminé 738 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. n° 11) [Plusieurs sous-espèces et variétés nouvelles]. — Justin (Rajko): Bericht über einen nordlichen Fundort zweier südlichen Crepis-Arten. — Wen (Kurt) : Ueber Papaver pseudo-Haussknechtii Fedde. — Derselb. : Zur Kenntnis der Hybride Papaver Zthzas Xx dubium. — Worry (Wal- ter) : Die Lebermoosflora der Kitzbuheler Alpen (continué et terminé n° 9). . N°9 (septembre). — Wismar (Erich) : Ein Beitrag zur Kenntnis von Erophila verna DC. (continué et terminé n° 10). — Petrar (Franz): Ueber den Formenkreis des Cirsium Semenowii Regel et Schmalh [Subsp. nov. sairamense; hybr. nov. C. glabrifolium (Semenowii »« Sieversii Fisch. et Mey.]. — SuirrNER (Viktor) : Zur Morphologie von MVoteroclada. — Scuizcer (Josef) : Neue Peridinium-Arten aus der nördlichen Adria [Spec. nov : P. Ovum, P. Wiesneri, P. spinosum]. — Brocki (Br.) : Notiz über Avena desertorum Less. ` N° 10 (octobre). — Sommersrrorr (Hermann): Ein Tiere fangender Pilz (Zoophagus insidians nov. gen. nov. spec.) [Saprolegniée vivant aux dépens de Rotifères]. — CaMwwERLomER (Hermann) : Ein Beitrag zur Algenflora der Inseln Pelagosa und Pomo (continué et terminé n° 11). — Becker (Wilhelm) : Die « Anthyllis variegata Sagorski » vom Monte Tonale. | N° 41 (novembre). — Nerourzxx (Fritz) : Verkieselungen bei den Rubiacez-Galiez. — WiESNER (Jul. v.) Bemerkungen über die « Lichts pareinrichtung » des Taxus-Blattes. — Nevore (Johann) : Ein Beitrag zur Verbreitung der Zirbein Steiermark. — — N° 12 (décembre). — Teyser (Alois) : Zwei neue Pflanzen von den süddalmatinischen Inseln [Atropis rupestris, Centaurea pomoensis — C. crithmifolia Vis. x Friderici Vis.] — Hemer (Anton) : Pisoniella, eine neue Gattung der Nyctagineen [créé pour le Boerhaavia arborescens Lagasc. et Rodrig., du Mexique à l'Argentine]. — Hossens (Carl Curt) : Die Stammpflanze des offizinellen Rabarbers und die geographische Ver- breitung der Zheum-Arten. — Hawauskk (T.-F.) : Notiz über Rudbeckia, hirta L. F. CAMUS. MACVICAR (Sywers M.). — The distribution of Hepatice in Scot- land. (Forme le tome XXV des Zransactions and Proceedings of the Botanical Society of Edinburgh, 1910.) Vol. in 8°, 336 p. Les Iles Britanniques, grâce à leur climat tempéré et humide, sont, de toutes les contrées de l'Europe, la plus riche en Hépatiques. M. Symers Macvicar qui, depuis une douzaine d'années, recherche et étudie ave succès les Hépatiques de l'Écosse et qui a ajouté à cette flore déjà 8 riche plus d'une vingtaine de hautes raretés, avait publié en 1904 ur « Census of Scottish Hepaticæ ». Tl nous donne aujourd'hui sur ces plante? un trés important ouvrage où tous les points de leur histoire sont traites- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 139 Un premier chapitre comprend l'étude de la distribution des Hépatiques en Ecosse. Après un historique de la question, dans lequel on relève les noms de Lightfoot, Dickson, Lyell, W. J. Hooker, R. Kaye Gre- ville, etc., et de tous les hépaticologues anglais modernes, l'auteur donne un apercu général de la flore : il étudie le climat et son humidité, la question de latitude; il s'étend sur les espèces atlantiques, énumère celles qui, sans être atlantiques, sont en Écosse spéciales au versant occi- dental, celles par contre qui sont spéciales au versant oriental; puis vient l'étude des stations, celle de l'altitude (le point culminant de l'Écosse, le Ben Nevis, atteint 1343 mètres). C'est ensuite une comparaison de la végétation hépaticologique écossaise (223 esp.) avec celle de l'Angle- terre y compris le pays de Galles (221) et de l'Irlande (178). La différence en faveur de l'Écosse tient à ce qu'elle possède une trentaine d'espèces alpines ou arctiques, tandis que le nombre de celles-ci descend à à pour l'Angleterre et le pays de Galles, à 1 pour l'Irlande. Par contre, 37 espè- ces méridionales qui se rencontrent dans ces deux dernieres régions des Iles Britanniques manquent à l'Écosse. L'auteur examine ensuite compa- rativement la végétation hépaticologique dans les différentes parties de l'Écosse (Y compris les archipels voisins : Hébrides, Orcades. et Shetlands). ij bul , Enfin le chapitre se termine par un tableau des provinces botaniques qui sera utilisé dans le Catalogue, par la liste des herbiers et ouvrages consultés et par celles des botanistes qui ont fourni des matériaux pour le présent ouvrage. Le Catalogue proprement dit donne sur l'écologie et la biologie de chaque espéce des détails circonstanciés (distribution, stations, asso- ciations, saisons, fertilité ou stérilité, etc.). L'énumération de toutes les localités connues de l'auteur (avec les noms des collecteurs) est donnée méme pour les espèces les plus répandues. Cette énumération comprend 225 espèces, chiffre considérable, et la qualité des espèces, on peut le dire hautement, est encore plus remarquable que leur nombre. En raison de l'appoint personnel considérable que M. Macvicar a apporté à la connaissance des Hépatiques de l'Écosse, nul n'était mieux indiqué que lui pour écrire l'ouvrage que nous analysons : c'est un vrai monu- ment élevé à l'hépaticologie écossaise et dont on ne saurait trop chaude- ment féliciter l'auteur. F. C. Botanikai Kózlemények (Revue de la Section botanique de la Société . Toyale hongroise des Sciences naturelles). Tome IX, 6 fasc., Buda- pest 1910. Ce Recueil est publié en hongrois. On ne saurait trop louer les éditeurs * donner de chaque article un résumé dans une langue plus accessible à 740 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. la majorité des botanistes. C’est d’après ces résumés (généralement en allemand) que nous traduisons ci-dessous le titre de ces articles. - SANTHA (L.) : Contributions à l'étude de la flore lichénologique de la montagne de Budapest [142 espèces, 32 variétés, dont aucune nouvelle]. . Banrar (K.) : Contributions à la flore des environs de Szekszard, Rapó (E.) : Sur les organes sensibles à la lumière de quelques feuilles [avec figures représentant ces organes chez les plantes suivantes : Desmodium gyrans, Evonymus nana, Salvia splendens, Hemigraphis Decaisneana, Eranthemum igneum, E. Schomburgkii, Callisia repens]. Szagó (Z.) : Aperçu systématique des Knautia des territoires du Cercle hongrois (Hongrie, Dalmatie, Bosnie et Herzégovine). [Un tableau d'ensemble, donne pour chaque espèce l'aire géographique. Un second tableau en latin est une clef dichotomique des espèces, variétés et formes du genre. Une dizaine de formes sont figurées]. Hortós (D° L.): Nouvelles contributions à la flore des environs de Kecskemét. — Du méme : Les espèces de Puccinia des environs de Kecskemét [8 espèces n'avaient pas encore été trouvées en Hongrie]. — Du méme : Les espèces de Ramularia connues actuellement en Hongrie. SCHERFFEL (A.) : Athaphidonema brevirostre nov. sp. contribution à la flore de la neige sur le Haut Tatra. (Algue filamenteuse, voisine du fih. nivale Lagerh., dont elle diffère surtout par des extrémités souvent dissemblables et non prolongés en une partie amincie filamenteuse. Une diagnose latine et des figures sont données de cette nouvelie espèce]. SzaB6 (Z.) : Nouvelles observations concernant l'histologie et le déve- loppement des organes sur les espèces du genre Knautia. [Cet article fait suite à celui cité plus haut du méme auteur; il est accompagné de deux planches de détails anatomiques. Un résumé étendu en francais en est donné]. | | Fopon (F.) : Contributions à la connaissance de l'histologie du genre Cephalaria (avec figures]. ; Horrós (L.) : Champignons des environs de Kecskemét nouveaux pou la Hongrie. [Énumératión de 409 espèces de Fungi imperfecti]. | Tuaisz (L. v.) : Contributions à la flore du comté de Abasij-Tornaer [Phanérogames]. - PárER (B.) : Deux monstruosités intéressantes. : : SCHILBERSZKY (K.) : Remarques sur l'article précédent. [I s'agit de deux cas de torsion compliquée de fasciation sur des racines de Valé- riane officinale et de Persil]. TEE © BraTrNY (T.) : Sur l'aire géographique du Quercus lanuginosa Lam: — Du méme : Sur l'aire géographique du Syringa josikæa Jacq. EU KERÉKGYÁRTÓ (A.) : Sur l'existence de l'Eranthis hyemalis Salisb. à Jánoshegy prés Budapest. - REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 144 'Tuszon (J.) : Notice nécrologique sur Simonkai Lajos [avec portrait]. KUMMERLE (J.-B.) : Nomenclator Simonkaianus. [Énumération alpha- bétique des sections, sous-sections, espèces, sous-espèces, variétés, formes, hybrides et de leurs synonymes publiés par L. Simonkai, et liste des plantes qui lui ont été dédiées; puis énumération des ouvrages dans lesquels ces espèces ont été publiées.) JévonkA (S.) : Draba Simonkaiana Jàv. n. sp. [avec planche]. SzAB6 (S.) : Knautia Simonkaiana n. hyb. Tuzsow (J.) : Carte géobotanique de la Hongrie [d’après des notes de Simonkai]. Rômer (J.) : L'existence du Primula farinosa dans la région monta- gneuse de la Transylvanie [Étude de géographie botanique]. SzABÓ (Z.) : Le plus rare ouvrage imprimé de Linné, relativement à la nomenclature du Seseli elatum. |. F. GAMUS. MAGNIN (Ant). — Prodrome d'une Histoire des botanistes lyonnais. Un vol. in-8 et deux séries d' « Additions et corrections ». 140 +39 + 68 pages. Extrait des Annales de la Société botanique de Lyon, 1907-1911. Si l'on n'avait pas tant abusé de l'expression « travail de bénédictin », ce serait le cas où jamais de l'appliquer à l'ouvrage que nous analysons, et encore cet ouvrage n'est-il que le prodrome d'une Histoire plus complète que l'auteur espère publier plus tard. M. Magnin, qui a déjà consacré une longue série de Notices à la bota- nique lyonnaise et aux botanistes lyonnais, a groupé ici. une masse énorme de documents. dont beaucoup inédits, et pour ce, il a compulsé une multitude d’ouvrages botaniques et autres et a fouillé les archives Publiques et privées. Toute personne qui, de près ou de loin, a touché à la botanique lyonnaise, possède ici son article : biographie, généalogie, liste des publications, herborisations, influence scientifique locale ou. générale, collections faites ou léguées, plantes dédiées, etc., rien n'est omis, et partout des références indiquent les sources où l'auteur a puisé et auxquelles peut remonter le lecteur. M. Magnin a voulu donner à son ouvrage une forme moins aride, plus vivante, si nous pouvons dire, que celle d'un simple catalogue bio-biblio- graphique. Il cherche à justifier le titre choisi pour son ouvrage en divi- Sant celui-ci en chapitres dont nous reproduisons ci-après les titres et qui marquent les étapes de la botanique à Lyon : L Les Botanistes commentateurs; les médecins de l'Hótel-Dieu : Cham- Pier, Dalechamp, Goiffon (1530-1760). : loo t Il. La Réforme linnéenne et l'exploration botanique de la région : 142 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. l'École vétérinaire et la Société d'agriculture : Latourette, Rozier, Gilibert (4760-1820). III. La Méthode naturelle et l'étude de l'espéce; la Société linnéenne et le Jardin des Plantes : Balbis, Seringe, Jordan, Cariot (1820-1872). IV. La Géographie botanique; l'anatomie et la physiologie végétales; la Société botanique de Lyon et les laboratoires des Facultés (1872-1905). Malgré son titre, il ne faut pas croire que le travail de M. Magnin n'ait qu'un intérét purement régional. Par la valeur personnelle de plusieurs des botanistes locaux, par suite de leurs relations avec les botanistes francais et étrangers, par suite aussi des visites faites par un grand nombre de savants aux stations botaniques, dont plusieurs classiques (mont Pilat, etc.), du Lyonnais, l'Histoire des botanistes lyonnais groupe les noms d'un trés grand nombre de botanistes, et il n'est guère de nos confrères qui n'y puissent trouver un utile renseignement. L'auteur nous dit que son travail est le fruit de plus de trente ans de recherches : nous le croyons sans peine. En un temps oü l'on travaille si vite, c'est-à-dire souvent trop vite, c'est d'un rare et bon exemple. Il faut le louer non seulement de sa persévérance et de l'étendue de ses recherches, mais aussi de la critique et de l'ordre qu'il a su mettre dans leur agencement. ; L'ouvrage de M. Magnin est un véritable monument élevé à la gloire de la botanique lyonnaise. F. Camus. COPPEY (A.). — Les Muscinées des environs de Nancy. Extrait du Bulletin des séances de la Société des Sciences de Nancy. — 2 parties, 1908-1910. Notre confrère, M. Coppey, a entrepris une exploration bryologique méthodique des environs de Nancy, et c'est le résultat de ses recherches qu'il expose dans l'ouvrage que nous analysons. : Une première partie a pour titre : Revision critique de ce qui a été publié sur les Muscinées des environs de Nancy. L'auteur passe en revue le Catalogue déjà ancien de Godron et l'interpréte en le comparant à l'herbier laissé par cet auteur. Les erreurs — et elles sont nombreuses — sont relevées et expliquées avec le plus grand soin. Le terrain se trouve ainsi déblayé pour des recherches ultérieures. Cette premiere partie se termine par une liste de 103 Mousses, 7 Sphaignes et 23 Hépatiques nouvelles pour les environs de Nancy et toutes dues aux recherches de l'auteur. On y relève une forte proportion d’espèces rares. La seconde partie est intitulée : Monographies. Groupements d'especes. Dans une suite de chapitres, M. Coppey nous expose le but et le plan de son ouvrage. Il croit, et nous sommes entièrement de son avis, devoir faire une part importante à l'étude des phénomènes écologiques. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 743 M. Coppey précise alors les conditions climatériques de la région nan- céienne, qu'on peut appeler une région à « climat humide, à variations importantes de température ». Puis il commence l'étude de diverses loca- lités suivant le plan adopté. La première localité étudiée est constituée par les rochers de la Flye à Liverdun. M. Coppey expose successivement 1* la situation géographique de cette localité, 2 ses caractères généraux (géologie, hydrologie, etc.), 3° sa florule bryologique, avec indication précise des points occupés par chaque espèce, 4° les subdivisions de la station; il en tire 5° des conclu- sions phytogéographiques (conditions écologiques spéciales de chaque subdivision : nature minéralogique et géologique, exposition, éclairage, aération, voisinage de rivière, de forêt, etc., et liste des espèces très abondantes ou moins abondantes), et enfin dresse la liste générale des espèces de la localité. M. Coppey passe ensuite en revue : le plateau de Malzéville, le coteau de Bouxières-aux-Dames et d'autres localités encore, en s'inspirant des mêmes principes. Ces localités ne sont pas choisies au hasard : elles représentent des types différents ou plutôt opposés les uns aux autres : chacune a, pour ainsi dire, sa personnalité et donne lieu à des remarques écologiques spéciales, que l’auteur met en relief et passe au crible d’une critique judicieuse, influence de l'homme (cultures, déboisements), repeuplement des surfaces dénudées, ete. L'ouvrage se termine par un appendice énumérant plus de 80 Muscinées ajoutées par l'auteur à la florule des environs de Nancy. Ce que nous venons de dire montre l'intérêt des recherches de M. Coppey et leur haute portée au point de vue de l'étude de certaines questions générales. Son Mémoire fournit un des appoints les plus inté- ressants et certainement les plus originaux, parus dans le courant de ces dernières années, sur la bryologie française. FSC. Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux. Tome LXIV, 1910. Ce volume ne renferme pas de Mémoire original sur des sujets de Botanique. | On trouve dans les procès-verbaux, un certain nombre de courtes Notes intéressant la flore régionale : de nouvelles localités pour [Erica lusitanica Rud., le Scorpiurus subvillosa L. ; des comptes rendus d'excur- Sons; des listes de Champignons présentés dans les séances; un cas de floraison à l'air libre de l'Agave americana L., etc. pou Société d'Histoire naturelle d'Autun. Vingt-troisième Bulletin, 1910. Articles botaniques : : Queva (C.). — L'Azolla filiculoides Lam. Étude anatomique. 744 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. - Important travail sur la structure et le développement des éléments anatomiques du stipe, de la fronde et de la racine! de cette espèce. Vingt-deux figures dans le texte permettent de suivre les explications de l'auteur. LecouTe (Henri). — La chute des fleurs. Ce travail a été analysé dans ce Bulletin, page 686. CuassmeNOL (F.) et GnaTEau (E.). — Contribution, à la flore de Saône-et-Loire. Liste de plantes avec localités. Mancnanp (P.-M.). — La Flore du bois Gautherons. Liste des plantes récoltées. On trouve, en outre, dans ce volume, un inventaire des importantes collections botaniques possédées par la Société d'Histoire naturelle d'Autun, qui s'est enrichie récemment des herbiers de nos confrères Ozanon et X. Gillot. F. Cauus. COGNIAUX (Azrr.) — Orchidaceæ Antillanæ (ex : Symbolæ Antillanz edidit Ignatius Urban, volumen VI, fasc. 2 et 9, pp. 293- 121, gr. in-8), Berlin, 1909-1910. L'Index generum phanerogamorum publié par Th. Durand en 1888 énumérait 370 genres d'Orchidées en évaluant à 3000 environ le nombre des espèces. M. Cogniaux, dans la présente Monographie, décrit 96 genres et 505 espèces, dont près de 100 sont nouvelles; ces chiffres attestent la richesse en Orchidées de la flore des Antilles ainsi que l'importance de la part originale revenant à l'auteur dans cette ceuvre magistrale. . Toutes les diagnoses sont en langue latine. . Voici la liste des espèces nouvelles : Brachionidium parvum, B. Dussii, Broughtonia cubensis, Bulbo- phyllum jamaicense, Campylocentrum pygmæum, Cattleyopsis Lin- denii, C. Northropiorum, C. Ortgiesiana, Dichæa pendula. E llean- thus Dussii, E. longibracteatus, Epidendrum brachyglossum, E. Buchù, E. Christii, E. diurnum, E. domingense, E. Dussü, E. Eggersii, E. Grisebachianum, E. Mutelianum, E. olivaceum, E. repens, E. trun- catum, E. Urbanianum, Habenaria Cruegeri, H. Dussii, H. monor- rhiza, Harrisella Amesiana, H. filiformis, H. Monteverdi, H. porrecía, Homalopetalum vomeriforme, Hormidium Leochilus, H. tripterum, lonopsis pygmza, Isochilus pauciflorus, Lepanthes serrulata, Liparis rotundifolia, Mazxillaria guadelupensis, Mecranium Urbanianum. Microstylis confusa, Notylia augustifolia, N. apiculata, N. Broadway, N. nana, Oncidium alatum, O. calochilum, Ornithidium Broadway} 1. A propos de la structure de la racine, voir une Note de M. Chauveaud (Bull. S. bot. Fr., séance du 10 février 1941). tin edem -~ REVUE: BIBLIOGRAPHIQUE. 745 0. proliferum, Pelexia calcarata, Phajus Tankervilliz, Pleurothallis denticulata, P. domingensis, P. Dussii, P. elegantula, P. Grisebachiana, P. guadalupensis, P. leptopetala, P. nigroannulata, Pogonia miser- rima, Polyrrhiza Fawcetti, P. gracilis, P. Lindenii, P. Sallei, Pon- thieva Harrisii, Pseudocentrum guadalupense, Scaphyglottis prolifera, Spiranthes. acaulis; S. cranichoides, S. Fawcettii, S. Grisebachii, S. guianensis, S. lucayana, S. monophylla, S. Stahlii, Stelis domingen- sis, S. Dussii, S.perpusilliflora, S. polystachya, S. pygmæa, S. repens, Tetramicra elegans, T. sarcophylla, T. Urbaniana, Warszewiczella flabelliformis. | Un Index alphabétique des noms vernaculaires termine le volume. E. MautiNvAUD. COOK (O.-F.). — Relationships of the Ivory Palms. (Contr. U. S. Nat. Herb., XIII, part. 5, p. 133-144). . Aprés un historique des Phytelephas, une discussion trés serrée des différentes opinions admises, l'auteur propose trois familles distinctes dans les Palmiers, savoir : les Cocoacez, les Manicariacez, les Phytele- phantacez. GAGNEPAIN. FAWCETT (Wian) et RENDLE (A. Barton). — Flora of Jamaica, containing descriptions of the flowering plants known from the Island : V, I, Orchidaceæ, 150 pages et 32 planches in-8°. — Édité par le British Museum de Londres. M. Fawcett, directeur du Jardin botanique de la Jamaïque, s'efforca, pendant vingt et un ans, de récolter ou de faire cueillir le plus possible de plantes de l'ile. Depuis 1908, il s'est attaché à publier avec M. Rendle, directeur de la section de botanique au British Museum, la Flore de la Jamaique qui commence par les Orchidées, Les auteurs se sont efforcés d'étudier, non seulement les récentes collections, mais bien toutes celles qu'il leur était possible d'emprunter, méme parmi les plus anciennes. Les récoltes et travaux de Sloane (1707-1725), de. W. Houston (1729-1733), de W. Wright (1771-1785), de R. Shakespear (1780-1782), de O. Swartz (1794-1796), pour ne citer que les plus anciennes, ont servi à établir ce premier volume. Les 32 planches lithographiées ont été dessinées sur les plantes vivantes au Jardin botanique de la Jamaique et donnent RON seulement laspect des plantes mais encore des analyses florales détaillées, Aprés une introduction qui renseigne sur la géographie du pays, sur Son climat trés variable suivant les localités et qui permet.la présence d'un très grand nombre d'espèces, les auteurs font connaitre les Orchi- dées en général et plus particulièrement celles de la Jamaïque afin de 726 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. bien préparer le lecteur à comprendre le texte qui va suivre. Au lieu de suivre la classification de Lindley adoptée par Bentham et Hooker dans leur Genera plantarum, on a préféré ici celle préconisée par Pfitzer dans les Planzenfamilien de Engler et Prantl. Il en résulte que les auteurs dans la classification des genres se sont appuyés bien plus sur la position de l'inflorescence, le développement de la tige et de la feuille et la forme et les dimensions du labelle. Ce sont donc des caractères plus extérieurs, donc plus faciles ò saisir que ceux plus intérieurs tirés de l'anthére, du pollen, et des organes qui facilitent la dispersion de celui-ci. Il reste à savoir si les caracteres extérieurs utilisés ne sont pas plus variables, plus difficiles à exprimer, et si en définitive ils ne sont pas inférieurs aux caracteres floraux plus centraux et plus invariables. Les Orchidées de la Jamaique sont réparties dans 61 genres qui com- prennent 194 espéces, dont 73 sont spéciales à l'ile. Comme on doit le supposer la flore a de grandes affinités avec celle de Cuba (82 espèces communes), avec Hispaniola (29 espèces), avec la Floride (15 espèces), avec les Petites Antilles (38), avec l'Amérique centrale et le Mexique (44), avec l'Amérique équatoriale (48). Faisant.suite à la clef des genres, la liste descriptive des genres et espéces s'étend sur les pages 10-144, comprenant également les clefs des espèces, la synonymie, la distribution géographique, des commen- taires sur l'espéce, etc. Tout le texte est en anglais et les auteurs ayant tenu à décrire les nouveautés en latin, il les ont précédemment données au Journal of Botany. Les descriptions sont suffisantes en deux parties : 1° les caractères différentiels ou trés marqués ; 2° la description complète de l'espèce. La première partie de la description fait un peu double emploi avec les caractères différentiels des clefs spécifiques dans chaque genre. GAGNEPAIN. HUE (Abbé). — Le Lecanora oreina Ach. et quelques Lichens coréens. (Journ. Botan. de M. Morot, 2» sér., t. II, 1909, 9 pages). Acharius, en 1810, nomma Lecanora oreina des échantillons récoltés par Schleicher dans les Alpes de la Suisse. Un peu plus tard, Elias Fries eut entre les mains des exemplaires provenant non seulement de la méme région, mais encore de la Norvège et des Pyrénées françaises, et il les rangea tous sous le nom choisi par Acharius. En 1872, Nylander remar- qua que le thalle de ceux qui végètent dans les montagnes de l'Europe centrale et méridionale, rougit par la potasse, tandis que celui des autres est insensible à l'action de ce réactif. Sans songer à la patrie du Lecanora oreina Ach., il nomma les premiers Lecanora Mougeotioides (à cause du thalle qui ressemble à celui du Parmelia Mougeotii Schær.) et réserva le nom d'Acharius pour les spécimens des régions boréales; c'est le con- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 747 traire qu'il aurait dà faire, A la fin du siècle dernier, M. le D" Wainio observa que, dans lherbier d'Acharius, le thalle du Lecanora oreina rougit par la potasse; il ne pouvait en étre autrement puisque ces échan- tillons sont originaires de la Suisse. Il s'en suit que le Lecanora Mougeo- tioides doit disparaître et être remplacé par le Z. oreina Ach. ; quant aux spécimens qui proviennent des pays septentrionaux, ils ont reçu de M. Wainio le nom de Zhinodina Hueana. Ces deux espèces appar- tiennent, suivant le mode de classification adopté ou au genre Rhinodina ou au genre Lecanora (sect. Rhinodina). Les Lichens récoltés par M. l'abbé Faurie dans la Corée et le Japon, m'ont fourni quelques nouveautés décrites dans ce Mémoire, comme les deux espèces précédentes : Lecanora Hueana f. microcarpa; L. (ead. sect.) membranifera; Heppia pulvinata et Calicium chrysocephalum var. japonicum. ABBÉ Hue. HUE (Abbé). — Monographiam generis Solorinæ Ach. morpholo- gice et anatomice, addita de genere Psoromaria Nyl. Appendice, condidit. (Mém. Soc. nation. scienc nat. et mathém. Cherbourg, t. XXXVIII, 1911, pages 1-65). Cette Monographie comprend 11 espéces de Solorina, les seules connues, distribuées en 3 sections : I. PLEuRoTHEA DN., avec une seule espèce; Solorina crocea Ach. — II. SorommiwA (Nyl. Hue, avec 3 espèces : Solorina simensis Hochst., S. crocoides (Nyl.) Hue et S. sorediifera Nyl. — III. EusoroniNA DN., présentant deux, divisions : A. Thallus lobato foliaceus. S. platycarpa Hue, S. octospora Arn. et S. saccata Ach. B. Thallus squamosus, avec deux subdivisions : 1. Spore binæ in thecis et uniseptatæ. S. bispora Nyl., S. spongiosa (Ach.) Nyl. et S. macrospora Harm. ; 2. Spore in thecis solitariæ et biseptatæ, S. embolima Nyl. Toutes ces espèces ont été décrites sur des échantillons originaux ou parfaitement authentiques, au point de vue tant morpholo- gique qu'anatomique et ces diagnoses sont accompagnées d'une biblio- graphie aussi complète que possible et de l'indication de laire de végétation de chaque espèce. d Dans la deuxieme section, Solorinina, la couche gonidiale située entre le cortex et la médulle, comme dans tous les Lichens à structure dorsiventrale, est formée par des gonidies cyanophycées, appartenant au genre d'Algues /Vostoc Vauch. Dans la troisième, Eusolorina, elles sont chlorophycées et proviennent du genre d'Algues Dactylococcus infusio- num Næg. Mais dans la première, Pleurothea, la couche gonidiale est double, présentant dans sa partie supérieure les gonidies chlorophycées de la troisième section et dansl'inférieure les phycochromacées dela deuxieme. C'est là un fait capital et qui détruit la premiere partie de cet axiome 748 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. affirmant que les hyphes d'un Lichen s'associent toujours à des gonidies tirées d'une seule espéce d'Algues et que celles-ci sont toujours les mêmes pour la méme espèce de Lichens. J'ai vérifié au contraire la seconde, en examinant.des échantillons de Solorina crocea Ach. récoltés dans des contrées trés distantes les unes des autres et dans tous, j'ai observé la double couche gonidiale. Quoique cette espèce soit commune dans les régions arctiques des deux mondes et dans les montagnes de l'Europe, ce fait n'avait jamais été observé et je l'ai signalé pour la pre- mière fois à l'Académie des sciences dans une Note qui a pour titre : Sur la variation des gonidies dans le genre Sororina Ach. ; elle lui a été pré- sentée par M. le Professeur Mangin, dans sa séance du 25 juillet 1910. . Les céphalodies, fréquentes dans plusieurs especes de ce genre ont été étudiées avec soin et je suis arrivé à déterminer la nature d'une sorte de thalle grisâtre à gonidies nostacacées et végétant près des écailles des S. spongiosa et bispora, et méme sur leur surface. Depuis soixante ans, il a souvent excité la curiosité des lichénologues ; il représente des cépha- lodies exogenes que j'ai appelées thalliformes. Dans la premiere partie de l'Appendice, j'ai-examiné les exemplaires originaux des Psoromaria subdescendens et descendens Nyl. et montré que ce genre å été fondé sur une fausse interprétation de la structure de l'apothécie de ces Lichens. Il doit donc être abandonné et ces espèces rentrent dans le genre Pannaria, section Psoroma. Dans l'autre partie de l'Appendice, a été décrit le Pannaria pedicellata, espèce nouvelle et remarquable, qui a été récoltée en 1902, sur des Mousses, dans le Nou- veau-Brunswick, Amérique septentrionale. | AssÉ Hue. FILARSZKY (D* F£np.). — Botanische Ergebnisse der Forschung- sreisen von M. v. Déchy im Kaucasus ; vol. in-& de 126 pages, avec 25 planches dont 4 consacrées aux Lichens (la moitié de la premiere présente des Champignons) et les autres, aux Phanérogames, Sans lieu ni date. Dans ce volume sont réunies les déterminations des récoltes botaniques que M. v. Déchy rapporta de quatre de ses voyages à travers le Caucase : du deuxième en 1885, du cinquième en 1897, du sixième en 1898 et du septième en 1902. Dans le deuxième il fut accompagné par le licen logue Lojka, dans le sixieme par mycologue D* Hollós et dans le septième par le géologue Laczkó. Les plantes de ce dernier n'ont été examinées qu'en partie, tandis que le plus grand nombre des autres à été publié de 1893 à 1904 par différents-auteurs dans des Recueils hongrois, russes et italiens. M. le D" Filarszky compte pour les Champignons 6,; pour ra Lichens 20 et pour les Phanérogames 26 espèces, formes ou variétes nouvelles; j'indiquerai seulement les premières. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 749 Get ouvrage se divise en deux parties : Sporophyta et Embryophyta; la première a deux subdivisions Thallophyta et Bryophyta, partagées la première en trois classes et la seconde en deux. La seconde partie présente également deux subdivisions Pteridophyta et Spermaphyta; la première est divisée en trois classes et la seconde en deux, Gymnospermes et Angiospermes. Division I. Sporopuyra. — Subdivision I. TrarLoPnvrA. — Classe I. Fuwai. Les Champignons rapportés en 1885 par le Professeur Lojka ont été déterminés par M. le D” Wainio, tandis que M. le Professeur Hollós a examiné et publié lui-même ses récoltes aidé pour quelques espèces par MM. Bäumler et D" Borbás. + 1. Sous-Classe, Myromycètes, 5 familles, 7 genres et 9 espèces, dont une nouvelle 7richia ovalispora Hollós. — 2. S.-classe, Phycomycètes, 2 fam., 2 genr., 3 esp. — 3. S.-classe, Mesomycètes, 6 fam., 11 genr., 21 esp., dont deux nouvelles, Phyllosticta Alyssæ et Septoria alyssicola Hollós. — 4. S.-classe, Mycomycètes, 27 fam., 13 genr. et 150 espèces, dont deux nouvelles, Læstadia Solorinæ et Pharcidia Peltideæ Wainio. (Le genre Polyporus a 25 espèces.) Classe II. LICHENES. La plus grande partie des Lichens a été récoltée par LoJka et méme par M. v. Déchy, lors de son deuxième voyage en 1885. Le lichénologue hongrois en avait commencé l'étude; aprés sa mort, elle fut achevée par M. le D" Wainio et publiée en 1899, dans le Természetrajzi Füzetek, ÉL XXII; maís les remarques sur certaines espèces, qui se trouvent dans ce Recueil, n’ont pas été reproduites dans le présent volume. M. le Dr Hollós, en 1898, en rapporta 54 échantillons, qui furent déter- minés par M. le D* Zahlbruckner. Ordre I. DiscoricnenEs. — Sous-ordre I. Cyclocarpineæ. Famille I, Collemaceæ, 11 genres et 21 espèces dont deux nouvelles, Collema Vamebryi et Pyrenopsis sphzrospora. Fam. Il, Lecidaceæ, 1 genr., 96 esp., deux nouv. L. Freshfieldi et L. syntrophica. Fam. III, Acaro- Sporaceæ, 3 genr., 13 esp., une nouv. Sarcogyne eucarpoides. Fam. IV, Gyalectaceæ, 1 genr., 2 esp. Fam. V. Diplochistaceæ, 1 genr., 2 esp., Fam. VI, Pertusariaceæ, 3 genr., 4 esp. Fam. VII, Lecanoraceæ, 3 genr., 99 esp., trois nouv., L. Loczyi, L. Lojkæ et L. Szechenyi. Fam. VIII., - Buelliacez, 1 genr., esp. Fam. IX, Cladoniaceæ, 2 genr., 19 esp. Fam. X, Pannariaceæ, 2 genr., 5 esp. Fam. XI, Parmeliaceæ, 1 genr., 23 esp. Fam. XII, Peltigeraceæ, 3 genr., 13 esp. Fam. XIII, Heppiaceæ, 1 genr. 1 esp. Fam. XIV, Stictaceæ, 2 genr., 4 esp. Fam. XV, Gyrophoraceæ, 1 genr., 9 esp. Fam. XVI, Teloschistaceæ, 3 genr., 24 esp., une nouv. Placodium pappilliferum. Fam. XVII, Physciaceæ, 2 genr., 10 esp. 150 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Fam. XVIII, Ramalinaceæ, 6 genr., 19 esp. Fam. XIX, Usnaceæ, 1 genr., 6 esp., deux nouv. Usnea caucasica et U. reticulata. Sous-ordre II, Graphidineæ, Fam. XX, Arthoniaceæ, 1 genr., 2 esp. Famil. XXI, Graphidaceæ, 2 genr., 3 esp. Fam. XXII, Xylographaceæ, 1 genr., 2 esp. Fam. XXIII, Chiodectonaceæ, 1 genr., 1 esp. Sous-ordre III, Coniocarpinz. Fam. XXIV, Calicaceæ, 1 genr., 6 esp, Fam. XXV, Cypheliaceæ, 1 genr., 1 esp. Ordre II, PYRENOLICHENES, Fam. XXVI, Verrucariaceæ, 3 genr., 42 espèces; esp. nouv. Verrucaria Dechyi. Fam. XXVII, Pyrenulaceæ, 1 genr., 2 esp., une nouv., Pyrenula schizospora, Fam. XXVIII, Derma- tocarpeæ, 1 genr., 3 esp. Fam. XIX, Thamnoliaceæ, 1 genr., 1 esp. Classe III. — ALGx. Une seule espèce, Nostoc commune Vauch., trouvée au milieu des récoltes de M. Hollós. Subdivision II, BRYOPHYTA. : Les Mousses, au nombre de 11, ont été récoltées par M. le D" Hollós, dans le 6° voyage de M. v. Déchy (1898) et déterminées par M. Péterfi. Classe I. HEPATICE, Fam. I, Marchantiaceæ, 2 genr., 2 esp. Classe I, Musci frondosi. Fam. II, Dicranaceæ, 1 genr, | esp. Fam III, Bryaceæ., 2 genr., 2 esp. Fam. IV, Mniaceæ, 1 genr., 1 esp. Fam. V, Bartraniaceæ, : 1 genr., 4 esp. Fam. VI, Polytrichaceæ, 2 genr., 3 esp. Fam. VII, Hypnacez. 1 genr., 1 esp. Division II. EMBRYOPHYTA. Subdivision I. Pteridophyta. Les Pteridophytes ont été récoltés par M. Hollós en méme temps que es Mousses et déterminés par M. le D" Kummerle, qui les publia, en 1904, dans les Annal. Mus. nation. hongrois. Classe I. Filicinæ, Fam. I, Polypodiaceæ, 12 genr., 17 esp. Classe II. Equisitinæ, 1 genr., 2 esp. Class. III Lycopodinæ, 1 genr., 1 esp. Subdivision IL. Spermaphyta. Les 303 espèces et variétés de Phanérogames, récoltés par Lojka dans le deuxième voyage de M. v. Déchy (1885), furent d’abord examinées p M. Janka, puis révisées et publiées par M. M. les D" Sommier et Lévier, de Florence, qui déterminerent et publièrent également les 49 espèces rapportées par M. v. Déchy de son cinquième voyage (1891). La pe grande partie de ces plantes, 500 espèces et variétés, provient du sixième voyage (1898) fait avec M. le D" Hollós, car le septième dt ne donna que 42 espèces; elles furent étudiées par M. le D* Kummerle et M. Javorka, ainsi que par l'auteur de ce volume, M. le D' Filarszky- M. Thaisz nomma quelques Graminées. Classe I. GYMNOSPERMES. LJ REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 754 Ordre I. Coniferz, 2 fam., 5 genr., 6 esp. Ordre II, Gnetæ, 1 fam., 1 genr., ? esp. Classe II. AwarosPERMES, Sous-classe I. DicoryrÉpowEs. Ordre I, Amentifloræ, S.-ordre 1, Salices, 1 fam., 2 genr. 4 esp. S.-ordre 2, Dru- pei, 1 esp. S.-ordre 3, Cupuliferz, 2 fam., 7 genr., 11 esp. — Ordre IT, 3 fam., 4 genr., 5 esp. — Ordre III, Santalinæ, 2 esp. — Ordre IV, Centrospermæ, S.-ordre I, Polygonæ, 1 fam., 3 genr., 8 esp. S.-ordre 2, Chenopodiæ, 2 fam., 5 genr., 7 esp. S.-ordre 3, Caryophylleæ, 1 fam., 12 genr., 35; une nouv. Cerastium chewsuricum Somm. et Lev. — Ordre V, Polycarpieæ, S.-ordre 1, Ranunculineæ, 2 fam., 8 genr., 26 esp., dont 2 nouv. Dephinium bracleosum et Ranunculus Lojkæ Somm. et Lev. S.-ordre 2, Magnoliaceæ, 1 esp. — Ordre VI, Rhoædinæ, S.-ordre 1, Rhoædeæ, 2 fam., 3 genr., 7 esp. S.-ordre 2, Capparideæ, 2 fam., 15 genr., 35 esp. (dont 33 Cruciferes). S.-ordre 3, Resedeæ, 1 esp. — Ordre VII, Rosifloræ. S.-ordre 1, Saxifragineæ, 2 fam., 6 genr., 95 esp. S.-ordre 2, Roses, 1 fam., 18 genr., 51 esp. — Ordre VIII, Leguminosæ, 1 fam., 15 genr., 42 esp. — Ordre IX, Grui- nales. S.-ordre 4, Geraniez, 4 fam., 7 genr., 19 esp. S.-ordre 2, Polya- geleæ, 1 genr., 2 esp. — Ordre X, Tricoccæ, genre Euphorbia, 4 esp. — Ordre XI, Sapindinæ, 4 S.-ordre, 5 fam. et 5 genr., Empetrum, 1 esp., Rhus, 4 esp., Ilex, 1 esp.. Acer, 3 esp. et Impatiens, 1 esp. — Ordre XII, Frangulinæ. 2 fam. Rhamnaceæ et Vitaceæ, 3 genr. et 4 esp. — Ordre XIII, Columniferæ, 2 fam. Tiliaceæ et Malvaceæ, 3 genr. et 4 esp. — Ordre XIV, Cistifloræ, 4 fam, Hypericaceæ, 6 esp., Tamari- Caceæ, 1 esp., Cistaceæ, 2 genr., 3 esp. et Violaceæ, 3 esp. — Ordre XV, Thymelæinæ, 9 genres, Daphne, 4 esp. et Hippophæ, 1 esp. — Ordre XVI, Myrtifloræ, 3 fam., Lythraceæ, 2 esp., Punicaceæ, 1 esp. et OEnotherace:p, 3 genr., 7 esp. — Ordre XVII, Umbellifloræ, 3 fam. Araliaceæ, 1 esp., Cornaceæ, 4 esp. et Umbelliferæ, 10 genr. et 19 esp. — Ordre XVIII, Ericinæ, 2 fam. Pirolaceæ, 2 esp. et Ericaceæ, 3 genr. et 6 esp. — Ordre XIX, Primulinæ, 2 fam. Primulaceæ, 3 genr., 11 espéc., et Plumbaginaceæ, 4 esp. — Ordre XX, 4 fam., Oleaceæ, 2 genr., 2 esp., Gentianaceæ, 4 genr., 11 esp., Apocynaceæ, 1 esp. et Asclepiadaceæ, 4 esp. — Ordre XXI, Tubifloræ, S.-ordre 1, Convolvuli- nee, 2 fam., 4 genr., 5 esp. S.-ordre 2, Boraginineæ, 12 genr., 17 esp. S.-ordre 3, Verbenineæ, 1 fam, Labiatæ, 23 genr., 48 esp. S.-ordre 4, Solanineæ, 2 fam. Solanaceæ, 4 genr., 4 esp. et S.-ordre 5, Scrophula- riaceæ, 11 genr. 28 esp., dont 3 nouv., Celsia atroviolacea, Verbascum Dechyanum Somm. et Lev. et V. laxum Fil. et Jav. — Ordre XXII, Plantagineæ, genr. Plantago, 2 esp. — Ordre XXIII, Rubiinæ, 3 fam., Rubiaceæ, 2 genr., 13 esp., Caprifoliaceæ, 3 genr, 10 esp. et Valeria- Raceæ, 1 genr., 5 esp. — Ordre XXIV, Campanulinæ, 2 fam., Cucurbi- T. EVIL (SÉANCES) 48 152 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tacez, 2 genr.. 2 esp., et Campanulaceæ, 4 genr., 14 esp. — Ordre XXV, Aggregate, 2 fam. Dipsacaceæ, 2 genr., 3 esp. et Composite, 38 genr., 102 esp., dont 3 nouv., Artemisia chewsurica, Cirsium Lojkæ et Pyrethrum glanduliferum Somm. et Lev. Sous-classe II, MONOCOTYLÉDONES. Ordre XXVI, fam. Orchidaceæ, 5 genr., 6 esp. — Ordre XXVII, Lilii- flore, S.-ordre 4, Iridineæ, 1 genr., 4 esp. S.-ordre 2, Liliineæ, 2 fam. 8 genr., 16 esp. S.-ordre 3, Juncineæ, À fam., 2 genr., ^ esp. — Ordre XXVIII, Holobiæ, 1 fam. Patamogetonaceæ, 1 genr., 2 esp. — Ordre XXIX, Glumifloræ, 2 fam,, Cyperaceæ, 3 genr., 6 esp., et Grami- neæ 21 genr. et 3 esp. Les espèces nouvelles ont une diagnose en latin, les autres sont simple- ment énumérées avec leur lieu d'origine et le nom du collecteur. i ABBÉ Hur. HARMAND (Abbé). — Lichens recueillis dans la Nouvelle-Calédonie ou en Australie par le R. P. Pionnier, Missionnaire, 20 pages et 1 planche, sans date (Bull. séances Soc. scienc. Nancy). L'auteur examine et décrit 32 espèces de Pyrénocarpés corticoles, originaires pour le plus grand nombre de la Nouvelle-Calédonie et distribuées en deux Sous-Tribus, Verrucariés et Trypéthéliés. Le genre le mieux représenté est Pyrenula, avec 10 espèces. Les nouveautés sont : Porina fuscescens, P. hospita et P. Pionnieri; Arthopyrenia gemmu- lata, A. media, A. subvaga et A. hypophytoides ; Microthelia elata et Trypethelium medians, ce dernier de l'Australie, Les diagnoses de ces espèces sont redigées en latin et en francais. ABBÉ H. TONI (G. B. ne). — Spigolature AldrovandianeX. Alcune lettere di Gabriele Fallopia ad Ulisse Aldrovandi. — (Extr. des Atti e Memorie della deputazione di Storia Patria per le provincie Modenese, Sêr., v, vol. VII.) Modene, 1911. On conserve à la Bibliotheque universitaire de Bologne, dans les manuscrits d'Aldrovandi, dix-huit lettres adressées, de Padoue, à C€ célèbre naturaliste, par le savant anatomiste et médecin Gabriel Fallope, depuis l'année 1554 jusqu'au 9 octobre 1565, date du déces de Fallope. Huit de ces lettres ont été autrefois publiées par Fantuzzi dans » Notice sur la vie d'Ulysse Aldrovandi, ce sont les dix autres, restées jusqu'ici inédites, que M. de Toni reproduit dans les 15 pages de ce fascicule en les faisant précéder de renseignements peu connus SUT la vie des deux correspondants, sur leurs rapports avec les savants italiens ou étrangers de leur époque, sur les situations officielles qu'ils ont occupées, sur leurs travaux et leurs explorations botaniques: de nom- one REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 153 breuses et intéressantes notes bio-bibliographiques ou explicatives com- plétent l'introduction de méme que les dix lettres de Fallope. Ep. Bouwwzr. TONI (G.-B. pe). — Spigolature Aldrovandiane. XI. Intorno alle relazioni del botanico Melchiore Guilandino con Ulisse Aldro- vandi. (Extr. des Atti dell' Accademia di scienze, lettere ed arti degli Agiati in Rovereto, ser. III, vol. XVII, fasc. IT.) Rovereto. 1911,25 pages. Dans ce nouveau fascicule de ses Glanes Aldrovandiennes, M. de Toni nous présente et met en lumiere la singulière figure de Melchoir Guilan- dinus, botaniste, voyageur, érudit et polémiste qui, né en Prusse, vint jeune encore s'établir en Italie, succéda à Luigi Anguillara dans la direc- tion du Jardin botanique de Padoue et occupa une place importante parmi les naturalistes qui illustrérent la seconde moitié du xvre siècle. Guilandinus était lié d'une étroite amitié avec Gabriel Fallope qui l'avait racheté, pour 200 écus, aux pirates entre les mains desquels il. était tombé pendant son voyage en Orient; il fut aussi en correspondance avec Aldrovandi, et l'on conserve à la Bibliothèque universitaire de Bologne dix-sept lettres qu'il avait expédiées de Padoue à Aldrovandi. Trois de ces lettres ont été, dès 1774, publiées par Fantuzzi dans sa Notice sur la vie d'Ulysse Aldrovandi, les quatorze autres inédites, sontreproduites par M. de Toni, dans le présent fascicule avec notes et commentaires; la première et la plus importante de ces lettres porte la date du 20 septem- bre 1554 et la derniere, dans laquelle il est question de plusieurs plantes d'Orient et d'Amérique, est datée du 22 février 1570; à ces lettres, M. de Toni a joint la transcription du document officiel, tiré des archives du Musée civique de Bologne, chargeant Guilandinus de la direction du Jardin botanique de cette ville, en 1561, apres le départ de Luigi Anguil- lara. Ep; B. TONI (G. B. px). — Appunti del tomo terzo dell’ erbario Rauwolft conservato in Leida. (Extr. des Atti della Soc. dei Naturalisti e Mate- matici di Modena, ser IV, vol. XII, ann. XLIII.) Modene, 1910, 7 p. Avant de se rendre au Congrés international de Botanique tenu à Bruxelles en mai 1910, M. de Toni a fait un voyage à Leyde dans le but d'y étudier divers documents et collections relatifs à l'histoire de la botanique italienne et notamment l'herbier de Rauwolf, dont le troisième volume, d'après les indications inscrites sur le titre, devait contenir des plantes recueillies aux environs de Padoue, Vérone, Ferrare, Florence, Parme, ete. ; malheureusement, comme le déclare M. de Toni, les spécimens ne répondent pas aux espérances que faisait concevoir le titre du volume; les plantes. disposées sans ordre, sont presque toujours dépourvues 754 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. d'indications précises de localités; un petit nombre ont cependant retenu l'attention de M. de Toni qui les énumere en les faisant suivre de rensei- gnements et de remarques critiques apres avoir toutefois donné des indi- cations sur l'aspect, la forme et la disposition de ce fascicule de l'herbier Rauwolff. Ep. Bonner. TONI (G. B. nz). — Nuovi documenti intorno Luigi Anguillara, primo prefetto del' Orto botanico di Padova. (Extr. des Atti del. R. Istituto Veneto di Scenzeed Arti, vol. LXXX, p. 289.) Venise 1911, 10 p. . Le premier directeur du Jardin botanique de Padoue, créé en 1545, fut Luigi Squalerno, dit Anguillara, qui occupa ce poste depuis le 20 août 1546 jusqu'à la fin de juillet 1561; il fut certainement, parmi les bota- nistes et les voyageurs du xvi* siècle, l'un des plus appréciés à cette époque, malgré les attaques et les injures injustifiables que lui prodigua Mattioli et quelques autres polémistes contemporains. On connait peu de particularités de la vie d'Anguillara; Du Petit- Thouars, dans la Bibliographie universelle, a méme avancé sur lui un certain nombre d'erreurs que M. de Toni rectifie, en méme temps qu'il nous donne de curieux renseignements sur les excursions botaniques qu'Anguillara fit, soit seul, soit en compagnie de plusieurs simplistes tels que Calzolari, Aldrovandi, Evangelista Quattrami, Giulio Moderato et Francesco Accoramboni, en diverses localités d'Italie; on sait, comme l'a demontré Legré, qu'Anguillara a aussi herborisé en France. M. de Toni nous renseigne également sur les séjours qu'Anguillara fit auprès de la duchesse de Savoie et à la cour du duc de Ferrare où il avait été appelé, trés probablement, sur la recommandation de Fallope; pendant qu'il était à Ferrare, il fit l'excursion classique du mont Baldo. Comme le fait remarquer M. de Toni, la vie d'Anguillara, bien que troublée par les soucis résultant de l'entretien d'une nombreuse famille, fut cependant consacré toute entière au progrès de la phytographie et lui mérite une place honorable parmi les botanistes qui illustrèrent le xvr siecle. ; Dans un appendice occupant les pages 297 à 307, M. de Toni reproduit une série de documents tirés des Archives de Padoue, de Modène et de la Bibliothèque Universitaire de Bologne, notamment 4 lettres d'Anguillara à Ulysse Adrovandi, 6 du méme au duc de Ferrare et entin les lettres de provisions expédiées par la cour de Ferrare, au dit Anguillara, lesquelles se montaient, pour l'année 1563, à la somme de 64 livres 3 sols et ^ deniers. E». B. TONI (G.-B. px). — Il carteggio degli Italiani col botanico Carlo Clusio nella Biblioteca Leidense. Modène, 1911. (Extr. des Memorie della R. Academia di Scienze, Lettere ed Arti in Modena, ser. 3, vol. X.) REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 755 M. de Toni a mis à profit un voyage qu'il fit à Leyde en mai 1910 et auquel j'ai fait précédemment allusion, pour étudier et copier, à la Bibliothéque Universitaire de cette ville, la correspondance des savants italiens avec Charles de l'Escluse; c'est le résultat de cette étude que M. de Toni a consigné dans le beau volume in-4, de 159 pages, dont je viens de donner le titre. Aprés un exposé sommaire de l'état de la science des végétaux dans la seconde moitié du xvr° siècle et au commencement du xvir, l'auteur énumére les principaux botanistes italiens qui contribuerent, à cette époque, à la renaissance scientifique et dont plusieurs fournirent à de l'Escluse, pour ses publications, des renseignements, des plantes ita- liennes ou exotiques, recueillies dans leurs stations naturelles ou cultivées dans les Jardins botaniques de la Péninsule. La correspondance des savants italiens résidant en Italie, ou fixés à l'étranger, est assez copieuse et en trés bon état de conservation; les attachés de la Bibliothèque de Leyde en ont dressé un catalogue, dans lequel ils ont indiqué soigneusement les lettres qui, à différentes dates, ont été publiées; c'est le plus petit nombre et, parmi celles-ci, on peut citer 3 lettres d'Aldrovandi et quelques-unes d'Onorio Belli et du frére Gregorio da Reggio, mais le plus grand nombre est resté inédit et, à ce propos, M. de Toni fait remarquer qu'il est assez singulier, alors qu'il existe à Leyde 7 lettres d'Aldrovandi à Clusius, de ne trouver aucune réponse de celui-ci dans la collection Aldrovandienne conservée à la Bibliotheque Universitaire de Bologne. Le nombre des correspondants italiens de Clusius est exactement de 24; pour 13 d'entr'eux, M. de Toni n'a fait qu'analyser leurs lettres en y ajoutant des renseignements bio-bibliographiques sur les moins connus; parmi ces derniers, on peut citer Alphonse Panza ou Pancio, médecin et professeur à Ferrare, qui, de 1568 à 1571, expédia 11 lettres à Clusius et échangea avec lui des plantes sèches, des graines, des fruits, des bulbes, etc.; une dizaine de lettres sont signées de Jacques Antoine Cortuso de Padoue (1566-1573); Horace Bembo, botaniste amateur, qui Possédait, à Padoue, un jardin particulier, n'est représenté dans la Collection épistolaire de Leyde que par 2 lettres (4595-1599) ; je citerai encore, parmi les autres correspondants de Clusius, Evangelista Quat- trami da Gubbio, religieux de l'ordre des Ermites (1596-1599), Antonio Abbondio (1589), Giovanni Viviani (1593), Giovanni Calandrini (1606). Les lettres inédites, dont M. de Toni donne (p. 29 à 159) la transcrip- lion intégrale en y ajoutant les dates de réception et de réponse écrites dela main de Clusius, sont au nombre de 105 et se répartissent de la Manière suivante : Ulysse Aldrovandi, 2 lettres (4510-1585); Francesco Malocchi, 2 lettres (1606); Gregorio da Reggio, religieux capucin, 196 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 3 lettres (1602-1606); Gerolamo Calzolari. 4 lettre (1595); Giovanni Pona, 7 lettres (1597-1606); Fabio Colonna, 6 lettres (1593-1607) ; Ferrante Imperato, 6 lettres (1588-1600); Giovanni Vincenzo Pinelli qui fut le plus laborieux correspondant de Clusius, 74 lettres (1575-1601) dont la derniere ne porte pas de date; Bartolomeo Guarinoni, 1 lettre (1589); Onorio Belli, 1 lettre (1602); Leodina Belli, 1 lettre (1597); la majeure partie de ces lettres est écrite en italien, quelques-unes seulement sont rédigées en latin. Ep. BonNer. NOUVELLE —— Notre confrére, M. le docteur Thézée, a été nommé récemment Officier de l'Instruction publique. —— Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bullet, F. CAMUS. Coulommiers. — lmp. Pauz BRODARD. S de Fr : Bull. Soc, bot. de Fr. Lb OYI y PE XVI. Crovis FHOREE TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1911. Dons faits à la Société................................. G. Chauveaud........... Sur l'évolution des faisceaux vasculaires dans les diffé- rentes parties de la plantule des Phanérogames...... Observations de M. DANGEARD ........... MEM D. Luizet................ Contribution à l’étude des Saxifrages du groupe des Dactyloides Tausch (8° article)..,...................... R. Souèges.............. Recherches sur l’embryogénie des Renonculacées (Suite). L. Lutz. ................ Les Algues vertes et les flacons de culture. Réponse à M. MOLLIARD.......,..,.........,......iee..e..... í SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 1911. Admission de MM. C. Queva, A. Berteau et l'abbé Guichard........ nds doren ere nie sea site dee civ Élections . ...... MEME TN" Composition du Bureau et du Conseil d'administration pour 1912....... ERREUR RS Remerciements au Président sortant.................... REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. MüLter (Karl). — Die Lebermoose Solorinæ Ach. morphologice et ana- (Musci hepatici)(unter Berucksichti- ARTS der übrigen Lünder Europas). edwigia, General Register 1-50...... Üsterreichische botanische Zeit- Schrift, LXI, 1911.................. CAN (Symers M.). — The distri- ution of Hepaticæ in Scotland.... tanikai Kozlemények, 1910........ tin (Ant.). — Prodrome d'une His- o Te des botanistes lyonnais....... PEY (A.). — Les Muscinées des envi- aene de Nancy.................... cles de la Société Linnéenne de "deaux, LXIV, 1910.............. Ociété d'Histoi , XXIII, TR ire naturelle d'Autun, tts nta nt^. n rtt nmn lory Palms..….................... RENDLE (A. — Flora of Jamaica, con- taini m iming descriptions of the flovering Hur (Ale quelques Lichens coréens.. 3 bé). — Monographiam generis OUVELLES tomice, addita de genere Psoromaria Nyl. Appendice, condidit.......... FrLARszkv (D' Férd.) — Botanische Ergebnisse der Forschungsreisen von M. v. Déchy im Kaucasus..... HarmaxD (Abbé). — Lichens recueillis dans la Nouveile-Calédonie ou en Australie par le R. P. Pionnier, mis- SIONNAÏFE. ss... Tont (G. B. de). — Spigolature Aldro- vandiane.X.Alcune lettere di Gabriele Fallopia ad Ulisse Aldrovandi..... Tow: (G. B. de). — Spigolature Aldro- vandiane. XI. Intorno alle relazioni del botanico Melchiore Guilandino con Ulisse Aldrovandi..........:-. Tos: (G. B. de). — Appunti del tomo terzo dell’ erbario Rauwolff conser- vato in Leida...................... Toni (G. B. de). — Nuovi documenti intorno Luigi Anguillara, primo prefetto del Orto botanico di Padova............................ Tow: (G. B. de). — Il carteggio degli Italiani col botanico Carlo Clusio nella Biblioteca Leidense.......... LL" rss. . MET LL nues. . . 103 105 111 713 118 125 134 134 134 134 152 . 132 | AVIS IMPORTANTS reiatifs à la Publication du BULLETIN I. — Les manuscrits, rédigés ne varietur et lisiblement, doivent être déposés le jour méme où sont faites les communications, faute de quoi leur impression est ajournée sans que les auteurs puissent élever de réclamation à cet égard 1l. — Si les manuscrits sont accompagnés de figures destinées à être insérées dans le texte, celles-ci doivent étre dessinées à la plume et au trait, ou bien au crayon Wolff sur papier procédé, ou consister en bonnes photographies, de maniere à en permettre la reproduction par les procédés zincographiques. L'insertion de toute figure ne pouvant étre reproduite que par des procédés différents resté soumise à l'approbation de la Commission du Bulletin. IIl. — Les auteurs reçoivent une épreuve en placards et en double exemplaire de leurs communications, la correction des autres épreuves étant faite par le Secrétariat. Les corrections doivént étre retournées dans le délai maximum de trois jours au Secrétaire-rédacteur, faute de quoi la correction est faite d'office par le Secrétariat. IV. — Lorsque les manuscrits dépassent la longueur réglementaire de 8 pages et qu'ils ne comportent pas de question de priorité, ils peuvent étre publiés sous la rubrique : Mémoires publiés par la Société botanique de France. Ces Mémoires sont édités avec toute la célérité possible, mais sans garantie de date. lis prennent place dans les volumes annuels à la suite des communications insérées aux séances ordinaires et sont fournis aux Membres de la Sociéte sans majoration de leur cotisation. V. — Afin de permettre l'établissement des convocations aux séances, MM. les Auteurs sont instamment priés d'aviser le Secrétaire général huit jours à l'avance des communications qu'ils ont l'intention de présenter. . L'inscription à l'ordre du jour de tout travail parvenu au Secrétariat après ce délai ne peut être garantie. — m —— nÓS— Bureau et Conseil d'administration de la Société pour 1911 Président : M. Maurice de Vilmorin. Vice-présidents : MM. Zeiller, Hue, Jeanpert, Magnin. Secrétaire général : M. L. Lutz. Secrétaires : Vice-secrétaires : MM. Gatin, Lormand. MM. F. Camus, Sartory. Trésorier . Archiviste . M. Philippe de Vilmorin. M. E Malinvaud. Membres du Consert : MM. Chauveaud, MM. Gagnepain, MM. Lecomte, Dangeard, Griffon, Mangin, Dismier, Guérin, Poisson (J.), Friedel, Hickel, Prillieux. — a, ont ee qui concerne l'administration de la Société doit étre adresse au ecrétaire général à l'adresse suivante : M. Lutz, professeur agrégé à l'É 5rj cie, 4, aventi l'Observatoire, Paris (VIS. vole supérieure de pharmacie, e de Le Secrétaire-rédacteur, Gérant du Bulletin : F. Camus. Coulommiers.— Imp. Pau. BRODARD. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE. DE FRANCE FONDÉE LE 93 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME CINQUANTE-HUITIEME (Quatrième série — Tome XI) 1911 Session extraordinaire tenue en Vendée | pendant le mois de juin 1911. (Premier fascicule) PARIS AU SIÉGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 Le Bulletin de la Société botanique de France paraît par livraisons mensuelles. Le Bon à tirer de ce numéro a été donné le 17 janvier 1912. Ce fascicule contient les planches I-III. AVIS IMPORTANT Par suite de l'augmentation croissante du nombre des communications et de. sa répercussion sur les finances de la Société, la Commission du Bulletin croit devoir rappeler à nos Confrères que le Règlement limite la longueur des manu- scrits à huit pages d'impression par séance et à quarante pages pour l’année. entière, au delà desquelles l'auteur doit sa collaboration pécuniaire. Dans un intérêt commun, la Commission prie donc érès instamment MM. les Auteurs de condenser le plus possible le texte des Notes destinées à limpression. Tarif des tirages à part. : Un tirage sous presse de 25 exemplaires est accordé gratuitement à Messieurs les Auteurs qui en feront la demande en remettant leur manuscrit. — Les Auteurs qui préfèrent des tirages à part avec réimposition, bénéficieront en compensation d'une réduction de 3 fr. 60 sur les prix du tarif ci-dessous . ` 25 50 100 200 500 NOMBRE DE FEUILLES EXEMPL. | EXEMPL. | EXEMPL. | EXEMPL. | EXEMPL. Une feuille (16 pages), réimposition, papier, tirage,| fr. c. fr. c. fr. e. | fre. fr. € pliure, piqüre et couverture passe-partout, de i 0 couleur. ......,.,........... 1020 | 1140 | 1320 | 18 » | 985 Trois quarts de feuille (12 pages). . . . . o.. 9 60 :10 80 12 V0 16 80 26 Demi-feuille (8 pages). . . ........... 6 » 7 20 960 | 1440 | 216 Quart de feuille (4 pages). . . . . . i13... 4 80 6 » 840 | 1080 | 16 80 9* feuille en sus de la première. . . . . . Qe 9 » 10 20 11 40 14 40 z » Trois quarts. de feuille en sus d'une feuillé. .-. |> 8 40 9 60 10 80 15,89 » : Demi-feuille en sus d'une feuille. . . . . . . .| 480 6 » 7 80 10 20 16 0 Quart de feuille — si ox cle 860 4 80 1.90 960 | M4 Tirage supplémentaire sans réimposition, conforme aux exemplaires gratuits, prix uniforme Pa : MM . 95 exemp. 50 exemp. ‘ 75 exemp. 100 exemp: feuille ou fract d : P P:, E u fraction de feuille 3fr6) ? Afr. À Afr 50 ' 4 fr. 80 Supplément de 0 fr. 30 par 25 exemplaires en plus. La composition d'un titre d'entrée spécial d'un tiers de page est de 1 fr. 20. ier (*) La composition d'un grand titre d'une page est de 3 fr. 60. En plus les frais de tirage et de papier (^ La composition d'un faux-titre est de 2 fr. 40. En plus les frais de tirage et de papier (^). itre est La composition d'une couverture imprimée, sans page d'annonces, est de 2 fr. 40 Si le thro Z la répétition de celui de la brochure, et de 4 fr. 80 si le titre est fait seulement pour la couve ture. En plus les frais de tirage et de papier !*). L'addition à la couverture passe-partout dü titre de la communication composé en carac texte est comptée 2 fr. 40. S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 0-fr. 95 l'heure. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tirage de 2 fr. 40: Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 80. ition dés Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entrainant une modification dans la o Y pages du Bulletin, sera fait à ce Tarif T LE cA DRE TEN *) Les frais de tirage et de papier des titres et couvertures seront comptés suivant le tarif du haut de ce tableau; = s Le mr dion mor fei - oO * qr tyres A 2nd teres du — n" Vai lin ec sip S AA ONE So ERE hs moet ot Phe E SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE Session extraordinaire tenue en Vendée pendant le mois de juin 1911. Conformément à la décision qu'elle avait prise au début de l'année' la Société s'est réunie en Session extraordi- naire, à la Roche-sur-Yon, le 4 juin. La premiere séance a eu lieu le méme jour, à deux heures de l'après-midi, dans une salle mise gracieusement à la disposition de la Société par la municipalité de la Roche-sur-Yon. Les membres de la Société qui ont pris part aux travaux de la Session sont : MM. Camus (F.) MM. Guinier Charrier Hannezo Col Hibon Douteau . Madiot Durand (G.) Lassimonne Gerber Lutz Gèze Roux (N.) Parmi les personnes étrangères à la Société ayant assisté aux séances et aux excursions, nous citerons : MM. Genver (L.), premier adjoint, faisant fonctions de maire, à la Roche-sur-Yon. SOUCHÉ (B.), Président général de la Société botanique des Deux-Sèvres (Société régionale de Botanique). ‘1 Art. 44 du Règlement. — L'organisation de la Session appartient exclu- vement à un Comité, nommé par le Conseil, au plus tard un mois avant Ouverture de la Session. 1 Il SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. MM. AxGIBAULT, conseiller municipal, à la Roche-sur-Yon. BERTHAULT, Président de la Société d'Horticulture, à la Roche- sur-Yon. BioReT (l'abbé), à Angers. Bouard au Bourg-sous-la-Roche. Boupaun (A.), architecte municipal, à la Roche-sur-Yon. Boupaup (V.), bibliothécaire, à la Roche-sur-Yon. BouRDEAU, professeur au collège de Luçon. Mme CHARRIER, à la Châtaigneraie. MM. Daunis, vétérinaire, à Sainte-Gemme. Duvic (le capitaine), à la Roche-sur-Yon. FouicranE (A.), greffier de paix, à Tonnay-Charente. Mme GENUER (L.). à la Roche-sur-Yon. MM. GrnBER, conducteur des Ponts-et-Chaussées, à Chantonnay. GUITTON, professeur au collège, à Luçon. GuITTEAU, instituteur, à Chauché (Vendée). ManTINEAU, herboriste, à Lucon. MERLAUD, vétérinaire, à la Roche-sur-Yon. Micnow, pharmacien, à la Roche-sur-Yon. Mouui, dirécteur de la succursale du Crédit foncier de la Ven- dée, à la Roche-sur-Yon. PILLIER, à Luçon. Rousseau (Ph.), instituteur, à Simon-la-Vineuse (Vendée). SARAZIN, entomologiste, à Luçon. SAUZIN, professeur de Sciences à l'École normale d'instituteurs, à la Roche-sur-Yon. : SEYRAT, institutenr, à la Roche-sur-Yon. TuÉPAULT, inspecteur primaire, à Luçon. Réunion préparatoire du 4 juin. Les membres de la Société, présents à la Roche-sur-Yon, se réunissent à deux heures de l'après-midi, dans la salle municipale, sous la présidence de M. Lutz, Secrétaire général et délégué du Conseil d'administration de la Société, assislé de. MM. les membres présents du Conseil local d'organisa- tion :. ; Dans la salle on. remarquait M. Genuer, premier adjoint 1. Le Comité chargé d'organiser la Session et nommé en conformité ke l'art. 44 du Règlement, se composait de MM. BOURDEAU, CHARRIER, DOV TEAU, G. DURAND, GERBER, SoUCHÉ. SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. IH faisant fonctions de maire et madame Genuer, plusieurs conseillers municipaux et notabilités de la Roche-sur-Yon, M. Souché, président général de la Société régionale de Botanique et plusieurs membres de la Société régionale, plu- sieurs dames, etc. Conformément à l'article 51 du Règlement, M. Lutz donne lecture du chapitre V de ce Règlement contenant les dispositions relatives aux Sessions extraordinaires. Ainsi que le prescrit l'article 11 des Statuts, il est procédé à la constitution du Bureau spécial qui doit étre nommé par les Sociétaires présents pour la durée de la Session. Les propositions suivantes sont mises aux voix et adoptées à l'unanimité. Président d'honneur : M. Soucné (B.), président de la Société botanique des Deux-Sèvres. Président : M. Roux (N.), botaniste, à Lyon. Vice-Présidents : MM. Doureau, pharmacien de 1" classe, à Chantonnay. GERBER, professeur à l'École de Médecine de Marseille. Secrétaires : MM. Cor, professeur à l'École de Médecine de Nantes. Duran (G.). Le programme suivant est ensuite mis aux voix et adopté à l'unanimité. Dance 4 juin. — Rendez-vous à la Roche-sur-Yon, hôtel du Pélican, à 1 heure. A 2 heures. Séance d'ouverture dans une des salles de l'Hôtel de Ville. . Lupt 5. — Chantonnay. — Départ à 6 b. et demie du matin; arrivée à Chantonnay à 7 h. et demie. Herborisation dans la vallée du Lay (rochers de Touchegray): le uiteau et les bois du Paly. Retour à la Roche pour diner. Marni 6. — Repos. IV SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1941. MERcREDI 7. —*La Faute et l'Aiguillon-sur-Mer. — Rocher dela Dive. — Départ de la Roche par le train du matin qui, après un court arrêt à Luçon, déposera les excursionnistes à l'Aiguillon à 9 heures. Herbori- sation sur les vases salées et les alluvions du Lay que l'on traversera ensuite pour explorer les sables maritimes et les dunes plantées de la Faute. Déjeuner au restaurant du Casino sur la plage de la Faute. Aprés le déjeuner, retour à l'Aiguillon-sur-Mer. Herborisation dans les sables et les environs du bourg et, pour les bons marcheurs, jusqu'au trés intéressant rocher de la Dive (jurassique). On repartira de l'Aiguillon vers 5 h. et demie du soir, par tramway spécial, pour diner et coucher à Lucon, hótel du Croissant. JEunr 8. — Luçon et forêt de Sainte-Gemme. — Matin, excur- sion dans le grand marais (prairies mouillées et fossés), dans les environs de la ville (carrière à Cochlearia glastifolia) et au bois Moca. Déjeuner à 10 h. et demie à l'hôtel. Après-midi, forêt calcaire de Sainte- Gemme. On rentrera à la Roche pour diner. « VENDREDI 9. — Repos. Excursion facultative dans la forêt de Vouvant ou aux alentours de la Roche-sur-Yon. SAMEDI 10. — Olonne. — Départ de la Roche par l'express qui arri- vera aux Sables-d'Olonne à 6 h. et demie. De là des voitures conduiront dans une heure, par la route de la forét, jusqu'à Sauveterre oü le déjeuner aura lieu. Cette excursion a pour but la visite de la dune boisée et du littoral, celle de deux petits marais d'eau douce, en bordure de la dune (marais des Bourbes et de la Grenouillére), puis les marais salants, à travers lesquels les bons marcheurs pourront gagner le soir la gare d'Olonne, tandis que les voitures y reconduiront les autres. Retour à la Roche pour diner. DiuaNcnE 11. — Repos. Dans l'après-midi, visite de petites tourbières du Bocage vendéen. Lun: 12. — Départ pour l'ile d'Yeu. Manni 13 et MERCREDI 14. — Séjour à l'ile d'Yeu. — Au point de vue botanique, les parties les plus intéressantes de cet ilot granitique sont les rochers de la cóte N.-O., les landes de Kerdifouaine et les envi rons du grand phare; les pelouses de la pointe du But; les dunes et les sables de Port-Joinville à la pointe des Corbeaux ; les falaises de l'anse des Soux; les coteaux du Port de la Meule, les environs du vieux chàteau et de la presqu'ile du Chatelet. — Séance de clóture. Jeunt 15 et VENDREDI 46. — Excursion facultative dans l'ile de Noir- moutier. SÉANCE DU 4 JUIN 1911 PRÉSIDENCE DE M. N. ROUX. La séance a lieu immédiatement à l'issue de la réunion préparatoire et dans le méme local que celle-ci. M. Lutz, président de la réunion préparatoire, ouvre la séance en présentant les remerciements du Conseil d'admi- nistration à la municipalité de la Roche-sur-Yon, qui a bien voulu mettre à notre disposition un local de la ville et qui est représentée à la séance par M. le premier adjoint faisant fonctions de maire et par plusieurs de ses collègues. Il remercie également, au nom du Conseil, les membres du Comité local d'organisation, dont le zèle et l'activité ont permis de mener à bien la préparation de la Session, ainsi que la Société régionale de Botanique et son distingué pré- sident, M. Souché, qui se sont intéressés d'une manière toute spéciale au succès de notre réunion. M. Lutz invite ensuite les Membres du Bureau de la Session à prendre possession de leurs fonctions et M. Souché à venir prendre place au Bureau. M. N. Roux prend alors la présidence et, dans une brève allocution, remercie la Société de l'avoir choisi pour diriger les travaux de la Session, reportant l'honneur qui lui est fait sur la Société botanique de Lyon dont il est ici le repré- sentant. M. le premier adjoint adresse ensuite quelques paro bienvenue, puis M. Souché prononce l'allocution suivante : les de Messieurs, . Àu nom de la Société botanique des Deux- je suis heureux de souhaiter la bienvenue à la Société botanique de France, qui vient tenir en Vendée sa Session extraordinaire de 1911. Des deux Sociétés, l'une est universellement connue par Ses savants travaux. L'autre, plus modeste, plus jeune, puisque sa fondation remonte Sèvres (Société régionale), VI SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. à novembre 1888, ne poursuit pas un but identique et ne s'adresse pas au méme public. Notre objectif, dès le début, a été de vulgariser l'étude des plantes, phanérogames et celle des Champignons supérieurs; de provoquer des observations qui risquent de paraitre puériles, mais qui n'en constituent pas moins un faisceau de constatations, qui ont, plus d'une fois, amené à réfléchir le provincial pourtant habitué à vivre au milieu de la nature. C'est aux déshérités de l'instruction, de la fortune que nous nous intéressons surtout. Nous encourageons toutes les bonnes volontés, tous ceux qui ont le désir d'apprendre; nous contrólons sans jamais nous lasser les déterminations ou nous nommons les plantes envoyées; nos herborisations sont fréquentes, et enfin nous ne demandons qu'une très modique cotisation. Et lorsque nous parvenons à faire éclore des aptitudes, le goüt de lobservation, des vocations pourrais-je dire si le mot n'était pas trop prétentieux, eh bien, nous sommes heureux de voir nos pupilles demander leur admission dans des associations comme la vótre, Messieurs. Nous sommes l'école primaire qui est fiere de voir passer dans un enseighement supérieur ses meilleurs travailleurs lorsque leur situation leleur permet. ; Notre Société, qui n'était d'abord créée que pour le département des Deux-Sèvres, a maintenant des adhérents dans une cinquantaine de départements, y compris l'Algérie. Plusieurs membres de la Société botanique de France sont entrés dans nos rangs pour nous encourager. Nous sommes heureux de les en remercier publiquement. Les membres de votre Comité local d'organisation ont obtenu que nous soyons invités à prendre part à la Session. Nous apprécions haute- ment l'honneur qui nous est fait et nous vous prions de croire à notre vive gratitude. a Notre Section vendéenne compte environ 60 membres, disséminés dans tout le département. La plupart d'entre eux, vu la distance à par- courir et leurs occupations professionnelles, auront le regret de ne p voir prendre part aux herborisations malgré l'autorisation que M. l'Ins- pecteur d'Académie s'est empressé d'accorder. ce dont je ne saurais trop le remercier. : Nous espérons néanmoins que l'accueil qui vous attend à Chantonna?» à la Faute, à Luçon, à Olonne, etc., vous montrera combien nous sommes flattés de votre visite et combien nous désirons que VOUS emportiez de votre séjour en Vendée un excellent souvenir. Puisse la Session qui s'ouvre aujourd'hui resserrer encore qui unissent nos deux associations. : : Messieurs de la Société botanique de France vous étes les bienvenus: les liens ABBÉ HUE. —— RAPPORT SUR L'ATTRIBUTION DU PRIX DE:COINCY. VII M. le Secrétaire général prend ensuite la parole pour donner connaissance des lettres d'excuses qui sont parve- nues de diverses personnalités empéehées d'assister à la réunion. Nous citerons spécialement : MM. Blanc, préfet de la Vendée, Lacombe, député, Davin, secrétaire général de la préfecture, Biguet, professeur dépar- temental d'Agriculture, ainsi que nos confrères MM. l'abbé Coste et Jahandiez. L'ordre du jour appelle ensuite la proclamation du prix de Coincy. M. le Secrétaire général donne lecture du rapport suivant rédigé au nom de la Commission du prix. Rapport sur l'attribution du prix de Coincy en 1911; PAR M. L'ABBÉ HUE. M. l'Abbé Harmand, ancien professeur de Sciences naturelles au col- lége de la Malgrange, prés de Nancy, s'est seul présenté cette année pour briguer le prix de Botanique, fondé par M. de Coincy. Après avoir étudié et pratiqué la Botanique pendant la plus grande partie de son exis- tence, il finit, il y a une trentaine d'années par se spécialiser dans les Lichens. Naturellement, il commença par étudier ceux de la région qu'il habitait (Lorraine et Vosges), si riche en ces intéressantes Cryptogames. Il en donna un important Catalogue avec de nombreux exsiccatas, puis après quelques excursions dans la Savoie et la région de Montpellier, . l'étude de récoltes faites en Grèce et en Portugal, il entreprit de doter la France d'une Flore de Lichens. L'idée était excellente, car bien que cet Ouvrage existe dans plusieurs contrées’ de l'Europe et souvent méme Composé par des auteurs différents, nous ne possédons que des énumé- rations régionales. M. l'Abbé Harmand, parses études précédentes, était paríaitement préparé à entreprendre ce long et difficile travail. C'est donc avec une compétence hors de pair qu'il décrit les Lichens végétant dans otre patrie et par conséquent sa Flore n'est nullement une compilation des divers Catalogues régionaux. Ceux-ci servent uniquement à lui indi- quer l'habitat des espèces, lesquelles sont alors examinées sur des échan- tillons authentiques ou au moins répondant parfaitement à la description donnée par l'auteur méme de l'espèce. De cette étude résultent des dia- noses comprenant tous les caractères tant morphologiques qu'anato- VIII SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. miques. Jusqu'alors ces derniers renseignements n'avaient été donnés que dans certains Mémoires publiés en dehors de la France ou bien dans des ouvrages renfermant à la fois des espèces indigènes et exotiques. La Flore de M. l'Abbé Harmand est donc chez nous une heureuse innova- tion. Bien plus, et chose fort rare, cet auteur a fourni au lichénologue qui voudra en prendre la peine, la possibilité de contróler ses diagnoses, car tout en préparant les matériaux de son travail, il a publié en exsiccatas les espèces principales ou rares de la France (Harmand et H. et V. Clau- del, Lichenes gallici praecipui exsiccati, fasc. I-X, et Harm., Lichenes rariores gallici, fasc. I-II). Par une autre innovation, non moins heureuse, M. l'Abbé Harmand a fait de chacune des familles de Lichens qu'il traite une véritable Monogra- phie. I] s'ensuit que chaque volume forme un tout complet, se trouvant isolé du précédent et du suivant et se terminant par des tables systéma- tique et alphabétique. Nous devons méme remercier M. l'Abbé Harmand d'avoir adopté cette disposition, qui permet de trouver rapidement les documents nécessaires pour l'étude d'un Lichen. Tout botaniste qui aura quelques notions succinctes, et il lui sera facile de se les procurer avec le Guide élémentaire du lichénoloque, accompagné de nombreuses espèces typiques en exsiccatas, également de M. l'Abbé Harmand, saura de suite auquel de ces volumes il doit s'adresser et évitera ainsi une perte de temps. C'est pourquoi votre Commission vous propose de décerner le prix de Coincy à M. l'Abbé Harmand, pour ses deux volumes, Stra tifiés-radis et Radiés (1907) et Phyllodés (1909). Ce rapport ayant été approuvé par la Commission et ratifié par le Conseil, M. le président proclame M. l'abbé Harmand lauréat du prix de Coiney pour l'année 1911. La parole est alors donnée à M. Souché qui présente et offre à nos Collègues diverses plantes fraîches, notamment une collection d'Orchidées du Poitou et des Charentes récol- tées par divers membres de la Société régionale de Bota- nique et plusieurs plantes sèches recueillies par M. Guitan. M. le président remercie vivement M. Souché de son intéressante présentation. M. Guinier fait ensuite la communication suivante : PH. GUINIER. — SAULE PEU CONNU DE LA FLORE DE FRANCE. IX Un Saule peu connu de la flore de France (Salix aírocinerea Brot.); PAR M. PH. GUINIER. Le botaniste qui, passant de l'Est à l'Ouest de la France, que ce soit de la Lorraine à la Normandie ou du Dauphiné à la Gascogne, compare les échantillons de Salix cinerea qu'il ren- contre, est frappé des différences que présente cette espèce dans ces régions diverses de notre territoire. Au lieu d'un arbuste peu élevé, buissonnant, à ramification dense, reconnaissable déjà de loin à la couleur cendrée de son feuillage, il trouve un végétal à port beaucoup plus élancé, à ramification irrégulière, à feuillage d'une teinte vert sombre coupée de tons grisâtres. A un examen détaillé, les différences se précisent: les échantillons de l'Est ont les rameaux toujours fortement tomenteux, les feuilles pubescentes, mates en dessus, tomenteuses cendrées en dessous; dans ceux de l'Ouest, les rameaux sont glabres à l'état de complet développement, ies feuilles sont glabres, luisantes en dessus, la face inférieure étant uniformément glauque et munie Surtout sur les nervures de quelques poils le plus souvent rous- sâtres. Des particularités d'ordre écologique peuvent aussi étre relevées : confiné, dans l'Est, dans les stations franchement humides, le Salix cinerea se montre moins exclusif dans l'Ouest, oà on le rencontre souvent dans les haies, dans les bois, en des endroits où le sol n'offre pas d'humidité en excès. Cependant, si l'on consulte les Flores, on constate que la plupart indiquent partout en France la méme espèce, Salix cinerea L., reproduisent les mêmes diagnoses, en mentionnant à peine les variations qu'elle présente. Il est intéressant de rechercher la manière dont les floristes ont compris les deux formes précédemment indiquées, d'examiner quelle est leur valeur réelle et leur répartition. * y x. En 1808, A.-P. de Candolle ' décrivait sous le nom significatif 1. CANDOLLE (A.-P. DE), Rapport sur un voyage botanique et agronomique dans les départements de l'Ouest, 1808. X SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. de Salix rufinervis un Saule qu'il dit « commun dans tout l'Ouest » et qu'il caractérise notamment par ses feuilles « à face supérieure glabre et d'un vert foncé, la face inférieure étant d'un gristirant sur le glauque et sur le roux, toute relevée de nervures saillantes, réticulées, rousses ». Cette espèce es décrite à nouveau dans la Flore francaise de Lamarck et de Candolle' à côté du Salix acuminata Lam.et DC., nom que ces auteurs déclarent synonyme de S. cinerea L.; ils considèrent au contraire le S. acuminata de Thuillier comme synonyme de leur S. rufinervis. A la suite de la publication de la Flore francaise, le Salix rufinervis fut admis par les botanistes, rarement, il est vrai, comme espéce, le plus souvent comme variété, quelque- fois comme synonyme du S. cinerea L. On en trouve la preuve dans les Flores publiées de 1820 à 1850. L'interprétation varie suivant la région étudiée par les auteurs. Les floristes de l'Ouest, notamment Desvaux? et Dujardin’ confondent le S. rufinervis et le S. cinerea. Mais leurs descriptions, surtout celle du premier de ces auteurs, ne s'appliquent qu'à la forme distinguée par de Candolle. Dans le Centre, Boreau * et Lecoq et Lamotte * distinguent l'espèce S. cinerea et la variété rufinervis. Au contraire les floristes de l'Est, comme Lorey’ et Godron* décrivent uniquement un S. cinerea à rameaux pubescents, à feuilles tomenteuses sur les deux faces, le seul qu'ils avaient sous les yeux. La méme constatation peut se faire en exami- nant les échantillons d'herbier recueillis et distribués pendant la méme période, notamment par Mérat, Lenormand, Lecoq, pour le Centre et l'Ouest, Billot, Godron, pour l'Est. Il est donc établi qu'à cette époque la notion d'une forme voisine du S. cne- rea, mais distincte du type décrit par Linné, est familière aux botanistes. | En 1854, Lloyd* distingue l'espèce S. cinerea et une variété . LAMARCK et DE CANDOLLE, Flore francaise, t. V, p. 341. . DESVAUX, Flore de l Anjou, 1897, p. 110. + DUJARDIN, Flore d'Indre-et-Loire, 1835, p. 228. + BOREAU, Flore du Centre, 1840, t. II, p, 418. l . LECOQ et LAMOTTE, Catalogue des plantes vasculaires du Plateau centrat, 4847, p. 337. 6. LOREY, Flore de la Côte-d'Or, 1831. 7. GODRON, Flore de Lorraine, 1r* édition, 1843. 8. LLOYD, Flore de l'Ouest de la France, 1854, p. #15. QT + CI op) €» PH. GUINIER. — SAULE PEU CONNU DE LA FLORE DE FRANCE. XI rufinervis, différant seulement par ses nervures rousses. Il y a une certaine confusion dans sa description, où se trouvent jux- taposées une diagnose qu'il reproduit textuellement d’après Koch, parlant de « feuilles vert-cendré, pubescentes en dessus, tomenteuses hérissées en dessous » et, d'autre part, des remarques énoncant des caractères convenant mieux au Saule de l'Ouest. L'auteur n'a pas une notion précise de l'importance et de l'existence exclusive dans sa dition de ce qu'il considère comme une variété. En 1856 parait le troisieme volume de la Flore de France de Grenier et Godron. Grenier, à qui est due la rédaction de la famille des Salicinées, ne tient aucun compte du travail de de Candolle. Il mentionne bien, parmi les synonymes du S. cinerea, le S. rufinervis; mais la description trés précise qu'il donne de son S. cinerea, à « feuilles d'un vert sombre et pubescentes en dessus, poilues-tomenteuses et de couleur cendrée en dessous, à bourgeons et jeunes rameaux grisátres tomenteux », s'applique exclusivement à la forme de l'Est, celle qu'il avait sous les yeux dans le Jura oü il herborisait habituel- lement. La forme occidentale est par le fait supprimée. Grenier fut suivi, deux ans aprés, par Wimmer‘, qui ne semble pas avoir vu d'échantillons francais du S. rufinervis, et adopte à son égard l'opinion de l'auteur de la Flore de France, en se retran- chant du reste derrière son autorité : « Teste Grenier, huc per- tinet S. rufinervis DC. ». Il est remarquable cependant de noter que Wimmer a eu sous les yeux un exemplaire de ce Saule sans le reconnaitre. En effet, il décrit sous le nom de S. tephrocarpa un Saule dont il ignore l'origine, cultivé sans nom au Jardin botanique de Berlin et dont une bouture lui avait été envoyée par Wichura. Celui-ci le considérait comme un hydride, et avait cherché en vain, pendant douze ans, à discerner sa filia- tion. Wimmer reconnait que ce Saule est très voisin, surtout par les feuilles, du S. cinerea; mais, d'après lui, les différences seraient trop grandes pour qu'on puisse songer à une variété : il adopte l'hypothèse d'une origine hybride, et, non sans hésita- tion, en fait un S. laurina-cinerea, c'est-à-dire, le S. laurina étant lui-méme un hybride, un S. caprea-phylicifolia-cinerea. Il explique que, dans un jardin botanique, une pareille combi- 1. WIMMER, Salices europe, 1866, p. 47. xH SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. naison a parfaitement pu se produire. La description de ce Saule est trés nette et s'applique bien au Salix rufinervis, sauf qu'elle ne mentionne pas la présence de poils roux sur les nervures, ce qui, nous le verrons, est un caractère un peu variable et d'im- portance relativement secondaire. Peut-étre est-ce ce détail qui a été cause que Wimmer a méconnu l'espèce établie par de Candolle. En 1868, Andersonn, auteur des Salicacées dans le Prodrome!, ne mentionne le S. rufinervis que comme syno- nyme de S. cinerea, et donne pour ce dernier des caractères qui sauraient s'appliquer à la forme occidentale, qu'il ne connait pas. La Flore de France de Grenier et Godron devint, dés son apparition, le livre de chevet des botanistes francais, et l'on peut attribuer à l'influence de Grenier, aidée par celle de Lloyd el renforcée par celle de Wimmer et d'Andersson, le revirement complet que l'on observe à partir de ce moment. On oublie le S. rufinervis que l'on reconnaissait auparavant. Dans les Flores locales de l'Ouest et du Centre, on ne voit plus figurer que le seul nom de S. cinerea, et si l'on y mentionne encore parfois S. rufinervis, c'est simplement comme différant uniquement par ses nervures rousses. Il est curieux, en outre, de voir que les descriptions qui sont données s'appliquent plus ou moins mal à la plante telle qu'elle se présente dans ces régions : on remarque chez la plupart des floristes une tendance soit à reproduire les diagnoses classiques de Grenier ou du Prodrome, soit à atténuer fortement les caractères du Saule de l'Ouest de manière à le rapprocher de l'espéce linnéenne. C'est ce qu'avait déjà fait Lloyd; de Brébisson?, Franchet? disent que les feuilles sont «à peine » ou « un peu » pubescentes en dessus, mais « tomen- teuses » ou « tomenteuses-hérissées » en dessous. Rares sont ceux qui, comme M. Corbiére* énoncent nettement les carac- tères du Saule qui croit dans leur région. Dans les herbiers et exsiccatas on distribue sous le nom de S. cinerea (n° 2061 du Flora selecta de Magnier, n° 620 des Plante Galliæ et Belg" du méme auteur) et méme sous le nom de S. caprea (n* 4668 de 1. T. XVII, fasc. 2, 1868, p.22. 2. BRÉBISSON, Flore d» Normandie, 5° édition, 1879, p. 362. 9s FRANCHET, Flore du Loir-et-Cher, 1885, p. 552. 4. CORBIERE, Nouvelle Flore de Normandie, 1894, p. 530. PH. GUINIER. — SAULE PEU CONNU DE LA FLORE DE FRANCE. XIII la Société dauphinoise), des échantillons se rapportant exacte- ment au S. rufinervis. La méconnaissance des variations du S. cinerea dans les diverses régions de France se constate aussi dans la Flore forestiére publiée par Mathieu en 1858 : il n'y est question que du type, tel qu'on le rencontre dans l'Est, région la mieux connue de l'auteur. La confusion est donc complète, et les résultats de l'étude faite par de Candolle sont absolument perdus. Cependant, de temps à autre, des botanistes étaient frappés de l'aspect particulier de certains individus de S. cinerea; mais ils songeaient immédiatement à un hybride et cherchaient à en élucider la parenté. C'est ainsi qu'en 1884, M. Billet distribue sous le n° 1800 dans le Flora selecta de Magnier, et sous le n° 4253 dans les exsiccatas de la Société dauphinoise, un Saule du Puy-de-Dóme, se rapportant au S. rufinervis, et qu'il consi- dére' comme un 5$. purpurea X viminalis X cinerea, en partie à cause du fait que les étamines ont les filets partiellement soudés. En 1894, M. Buser publie une Note?, où il fait d'une manière très claire l'historique de la question qui vient d'être exposée: il réhabilite le S. rufinervis, « injustement supprimé par Grenier ». Il en établit en méme temps la synonymie et montre que ce Saule n'est autre que celui décrit par Brotero* sous le nom de S. atrocinerea, qui doit avoir la priorité. Cette Note, qui remettait les choses au point, semble n'avoir pas été trés lue et n'a guère produit d'effet. Dans les ouvrages publiés postérieure- ment il régne encore des confusions et des hésitations au sujet du S. atrocinerea ou S. rufinervis. M. G. Camus‘ signale le S. atro- cinerea et reproduit la synonymie donnée par M. Buser, mais il le maintient parmi les hybrides, dans le groupe S. purpurea >< cinerea, en se basant sur ce que les étamines sont soudées à la base, ainsi que l'avait écrit M. Billet. Il repousse formellement lout rapprochement avec le S. cinerea. « Vers la fin de l'été, dit- il, dans les endroits trés humides, ces différentes variétés [du 8. cinerea] prennent parfois une coloration roussátre due aux 1. Bulletin de la Société dauphinoise pour l'échange des plantes, 1884, P. 470. 2. Scrinia floræ selectz de MAGNIER, fasc. XIII, 1894, pp. 327-330. 3. BRoTERO, Flora lusitanica, 180%, I, p. 31. Es # Camus (A. et G.), Monographie des Saules de France, 1904, p. 280. XIV SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 191i. longs poils roux qui recouvrent surtout les nervures. Ces formes ont été confondues avec le Salix rufinervis DC. et souvent signalées sous ce nom. Le véritable S. rufinervis DC. (S. atro- cinerea) a les étamines manifestement soudées à la base, la pubescence de la face inférieure est réduite aux poils qui cou- vrent les nervures ». Ascherson et Graebner’ mentionnent simplement S. rufinervis et S. atrocinerea comme synonymes de S. cinerea : leur description ne s'applique d'ailleurs pas à cette forme. Plus récemment, c'est encore au S. atrocinerea que se rapporte un Saule provenant d'Eygurande (Corrèze), décrit par M. Dode? comme un hybride nouveau sous le nom de S. Henecia. Le premier, M. Rouy? a changé les errements habituels et a placé le S. atrocinerea à la suite du S. cinerea, dont il constitue à son avis une race. Méconnu pendant cinquante ans, le S. atro- cinerea reprend ainsi dans la flore francaise la place qui lui revient. On peut espérer que ce sera la fin de ses vicissitudes. x Y x Le S. cinerea L. et le S. atrocinerea Brot. se différencient nettement par un certain nombre de caractères portant sur le port, les rameaux, les feuilles et les fleurs. Ponr. — Le S. cinerea est de taille toujours peu élevée. Mathieu * le considére comme un arbrisseau, c'est-à-dire, d'aprés la définition qu'il admet, comme « un végétal ligneux ramifié dés la base et dont la hauteur totale va jusqu'à 7 mètres », rarement comme un petit arbre. Wimmer s'exprime dans les mémes termes et fait remarquer que sa hauteur, généralement de 8-10 pieds, peut aller à 20 pieds dans les endroits ombragés. Ascherson et Graebner fixent sa hauteur moyenne à 6 mètres. La ramification est toujours trés dense : quand il croit en forét, au milieu d'arbres qui l'enserrent, il peut présenter un füt dégarn! de branches à la base; quand il est isolé, ce qui est le cas le plus fréquent, il est constamment ramifié des le bas. Les 1. ASCHERSON et GRAEBNER, Synopsis der mitteleuropaeischen Flora, t. IV, 1908, pp. 93-96. : a Arbores et frutices novi (Bull. de la Soc. bot. de Fr., t. LV, 1908, 3. Rouy, Flore de France, t. XII, 1910, p. 203; 4. MATHIEU, Flore forestière, 4° édition, p. 468. PH.. GUINIER. — SAULE PEU CONNU DE LA FLORE DE FRANCE. XV rameaux sont étalés-dressés, de direction sinueuse, peu allon- gés : seuls font exception, eomme chez tous les végétaux ligneux, les rejets trés vigoureux. De l'ensemble de ces particu- larités résulte pour le S. cinerea isolé une physionomie, une silhouette caractéristique : il forme des buissons trés denses, globuleux, que connaissent bien tous ceux qui ont quelque peu étudié le bord des eaux et les prairies humides des régions de l'Est. ‘Au contraire, le S. atrocinerea atteint une taille bien plus con- sidérable : « Arbor tri-quadriorgialis et ultra », dit Brotero; tandis que de Candolle dit qu'il « s'éléve à la taille d'un petit arbre ». Dès qu'il a acquis un certain âge, sa tigé a une ten- dance, méme à l'état isolé, à se dégarnir à la base; c'est, pour suivre la terminologie de Mathieu, au moins un arbuste, deve- nant facilement un arbre de plus de 7 métres de haut. Dans le Sud-Ouest notamment le fait s'observe assez souvent : sur les bords de l'Adour, prés de Dax, on trouve des sujets de cette espèce atleignant jusqu'à 15 mètres de haut et 50 centimètres de diamétre. La ramification est bien moins dense que chez le S. cinerea : les rameaux, plus rares, sont dressés, rectilignes, allongés, et ressemblent à ceux des Saules de la section des Fragiles; ils peuvent même être utilisés comme osier, ce qui n'est pas possible pour le S. cinerea. Par suite, la physionomie du. S. atrocinerea est bien différente de celle du S. cinerea par son port plus élancé, diffus, sa cime toujours couronnée par un certain nombre de pousses minces, sa silhouette à contours irréguliers. Rameaux. — Dans le S. cinerea, l'épiderme des jeunes rameaux est couvert d'une pubescence dense formée de poils courts „et serrés, ce qui leur donne un aspect velouté et une teinte gris- cendré. Ces poils persistent pendant toule la première année et pendant une partie de la seconde année. Chez le S. atrocinerea, la pubescence des jeunes rameaux est beaucoup plus faible : les poils plus courts, beaucoup plus rares, ne peuvent masquer la coloration propre du rameau; les trés jeunes rameaux sont donc pubescents et de couleur brune. Les poils sont facilement cadues, et, dés le milieu de la saison de végétation, les rameaux deviennent glabres et plus ou moins luisants. Cependant ce XVI SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. caractère n'est pas absolument constant : dans la région du Médoc et aussi en Vendée, à proximité de la mer, on trouve des échantillons dont la pubescence dense sur les jeunes rameaux persiste même pendant la seconde année. Chez les deux formes, les rameaux présentent sous l'écorce des lignes longitudinales saillantes. BouncEoNs. — Dans le Salix cinerea, les bourgeons sont munis de poils qui les rendent densément grisátres-tomenteux. Dans le S. atrocinerea, la pubescence des bourgeons est rare et caduque, et ces bourgeons en hiver sont, comme les rameaux, glabres et luisants. FEUILLES. — Quand on parle des feuilles chez les végétaux ligneux, il importe de n'examiner que des feuilles prises sur des rameaux comparables comme origine et vigueur. Le fait a été notamment rappelé par M. Dode’ pour les Populus, par M. Chabert? pour les Sorbus et les Acer, par M. E.-G. Camus” pour les Saules. Les branches bien éclairées du sommet d'un arbre et les branches basses, les rameaux stériles et les rameaux florifères offrent à cet égard des variations trés accusées. Si on tient compte de ces observations, on constate que pour le S. cinerea, la forme et la dimension des feuilles sont asse: variables d'un sujet à un autre et aussi sur un méme rameau : elles sont obovales, oblongues, elliptiques, le plus souvent pour- tant obovales-lancéolées ou oblongues-lancéolées. Le limbe est toujours trés atténué à la base, l'extrémité rarement obtuse est acuminée, la pointe étant plane ou repliée en gouttiére. Les feuilles sont rarement entières: le plus souvent elles sont ondu- lées ou bien érodées-dentées. La face supérieure est couverte d'une pubescence formée de poils assez rares et courts qui per- sistent plus ou moins pendant toute la saison de végétation : i lous cas, la face supérieure a un aspect mat, une teinte géne- rale vert sombre plus ou moins cendré, trés reconnaissable, 1. Dobe, Extrait d'une monographie du genre Populus. (Bull. Soc. no nat. d'Autun, 18° Bull., 1905). 2, CHABERT, Note sur quelques Pomacées. (Bull. Soc. bot. de Fr., t- LUI, 1906, p. 308). Iv., Les Érables de la Savoie. (Ibid., t. LIV, 1907, p. 387). I 3. Camus (E.-G.), Présentation de Salix. (Bull. Soc. bot. de Fr., t. ^» 1904, p. 168). PH. GUINIER. — SAULE PEU CONNU DE LA FLORE DE FRANCE. XVH qui contribue grandement à donner aux buissons de S. cinerea leur physionomie spéciale. La face inférieure est fortement tomenteuse, veloutée, de teinte cendrée, ce qui est dù à ce que l'épiderme présente, d'une part, un revétement cireux abondant formé de bàtonnets trés rapprochés et, d'autre part, des poils assez longs, serrés, blanchátres, uniformément répartis sur les nervures comme dans leurs intervalles. Dans le S. atrocinerea, la forme et la dimension des feuilles sont tout aussi sujettes à variations; les caractères généraux en sont les mémes. Mais, en général, les feuilles ont un bord entier, seulement très légèrement ondulé, muni de dents fines, à peine visibles, et trés rarement érodé-denté. La face supérieure, munie de quelques poils au début, devient rapidement glabre, de teinte vert foncé et luisante. Surla face inférieure on retrouve un revétement cireux abondant et des poils, mais ceux-ci sont courts, rares, facilement caducs, localisés surtout surles nervures, et prennent en vieillissant une teinte roussátre. Il en résulte que la face inférieure de la feuille présente une teinte glauque plus ou moins mouchetée de roux, sur laquelle les nervures, fortement saillantes, ressortent par leur couleur fauve; cette face inférieure et presque glabre à l'état adulte, quoique ce caractère puisse varier dans une certaine mesure. La teinte rousse des poils, caractére dont de Candolle s'est servi pour dénommer la forme, et à laquelle les auteurs ont attribué une grande importance, n'est accusée que sur les feuilles âgées et n’est même pas abso- lument constante. A cause de la couleur vert foncé, de l'éclat de leur face supérieure, de la teinte glauque ou jaunâtre de la face inférieure, les feuilles du S. atrocinerea offrent en masse un aspect bien différent de celles du S. c?nerea et les deux formes, vues de loin, sont aussi remarquables par leur feuillage que par leur port. FLeurs. — Les différences entre le S. cinerea et le S. atro- cinerea en ce qui concerne les fleurs sont assez faibles. On Peut signaler pour les fleurs femelles une différence sensible dans les nectaires : dans le S. cinerea, le pédicelle de l'ovaire est de 3 à 5 fois plus long que le nectaire ; dans le S. atrocinerea, ce nectaire est plus long et atteint le tiers ou méme la moitié du Pédicelle. Pour les fleurs màles, M. G. Camus a signalé comme 2 XVIII . SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1941. un caractére constant du Salix atrocinerea la soudure des éta- mines. M. Buser a déjà fait remarquer que ce caractére, qui a fait considérer ce Saule comme un hybride du S. purpurea, est purement accidentel: « Toutes les espéces du groupe des Cinerascentes et en général tous les Saules montrent acciden- tellement de filaments connés; cela s'observe fréquemment chez le S. cinerea oü cette déviation a été gratifiée du nom de S..cladostemma. Il n'est donc pas étonnant que le plus proche parent du S. cinerea ait aussi sa forme cladostemma. » M. Rouy a signalé aussi une différence consistant en ce fait que dans le S. cinerea l'épanouissement du châton mâle est basipéte tandis qu'il est basifuge dans le S. atrocinerea. Différents au point de vue morphologique, les deux Saules le sont aussi au point de vue écologique : leurs exigences, leurs stations sont différentes. Le S. cinerea habite essentiellement les endroits humides : le bord des cours d'eau, des fossés, les marais. les prairies humides sont sa station typique. Jamais il ne croit dans un sol simplement frais, et c'est ce qui l'exclut en général des foréts : ce n'est que dans des cas particuliers, dans des bois situés sur des sols d'alluvions prés des rivières ou dans des dépressions boisées trés humides qu'on le rencontre dans ces conditions. Ainsi que l'a fait remarquer Mathieu !, c'est là une différence remarquable avec une espèce voisine, le S. caprea, qui, au contraire, peut croitre en sol assez sec et se trouve fréquemment en forêt dans ces conditions. Au contraire, le S. atrocinerea est moins exigeant sur la teneur en eau du sol. Il se trouve aussi bien que le précédent dans les marais et au bord des cours d'eau, mais en outre, dans des stations nullement humides, des haies, où il est souvent planté, des prairies, et en forèt, où il se comporte comme le S. caprea, à la condition toutefois que le sol soit siliceux ou granitique; dans les régions à sol calcaire, plus sec, le S. atrocinerea reste confiné au voisi- nage des eaux. Ces faits n'avaient pas échappé à Fliche, qui dans la quatrième édition de la Flore forestière de Mathieu a ajouté à propos du S. cinerea, dont Mathieu ne distinguait pas la forme en question : « qu'il s'observe dans l'Ouest sur des sols qui, tout 1. MATHIEU, Flore forestière, 4° édition, p. 408. PH. GUINIER. — SAULE PEU CONNU DE LA FLORE DE FRANCE. XIX en étant frais, ne renferment pas d'humidité en excès. » Le S. atrocinerea est moins hygrophile que le S. cinerea. Nous avons établi déjà qu'en France le S. cinerea est une espéce de l'Est, le S. atrocinerea habitant l'Ouest. En utilisant les matériaux de divers herbiers (Herbier du Muséum, Herbier Barbey-Boissier, Herbiers des Facultés des Sciences de Nancy et de Caen, de l'Ecole des Eaux et Foréts), les indications des Flores régionales, et les constatations recueillies dans de nom- breuses herborisations personnelles, nous pouvons préciser cette répartition. Le S. atrocinerea existe communément dans tout le Sud- Ouest, depuis les Pyrénées jusqu'au Médoc, et dans tout le bassin de la Garonne. Il est aussi répandu dans tout l'Ouest, les Charentes, la Vendée, la Bretagne, la Normandie. On le retrouve dans le Massif central, le Limousin, l'Auvergne, dans le Centre, la Sologne. Il pénètre jusqu'à l'Allier, l Yonne et se voit dans une partie de la région parisienne. Le S. cinerea se trouve dans le Nord, les Ardennes, la Champagne, la Lorraine, la Franche-Comté, le Jura, la Cóte-d'Or, les vallées du Rhóne et de la Saône, les Alpes, la Provence et le Languedoc. Il est à remarquer que, dans la majeure partie de l'aire du S. atrocinerea, le S. caprea est rare ou manque. Cette espèce se partage dans l'Est les stations avec le S. cinerea qui occupe les stations humides, tandis qu'elle colonise les sols plus secs. Dans l'Ouest, où le S. atrocinerea croit dans presque toutes les Slations, le S. caprea est toujours peu répandu ou absent : on le rencontre peu en Normandie, Lloyd le donne comme très rare dans toute sa dition, il disparait presque au Sud de la Loire, ainsi que le constate des Moulins ', et il fait absolument défaut dans le Sud-Ouest. En dehors de la France nous retrouvons le S. atrocinerea bien caractérisé en Portugal, sur la cóte septentrionale de l'Espagne, en Biscaye; il existe en Angleterre, où Smith l'a décrit sous le nom de S. oleifolia, et en Irlande, où il est très typique (Herb. de l'École des Eaux et Forêts, leg. Fliche). C'est donc une forme 1. MOULINS (DEs), Catalogue raisonné des Phanérogames de la Dordogne. Supplément final, 1859, p. 242. XX SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. atlantique existant tout le long des cótes et pénétrant jusqu'à une certaine distance à l'intérieur, depuis le Portugal jusqu'à la Grande-Bretagne. Sa répartition est la méme que celle d'un certain nombre d'espéces atlantiques de notre flore. Au con- traire, l'aire du Salix cinerea comprend une partie de l'Angle- terre (Yorkshire, Herb. Fac. des Sc. de Nancy), la Suède, la Belgique. l'Allemagne, la Suisse; il se retrouve dans le bassin méditerranéen, en Italie, en Corse (Kralik, Plantes de Corse, n? 182). * y y Le Salix cinerea et le S. atrocinerea présentent done, à cólé d'un grand nombre de points communs, des différences portant essentiellement sur le port, la pubescence des feuilles et des rameaux, et quelques détails de structure des fleurs. Leurs particularités écologiques diffèrent sensiblement et leurs aires sont nettement distinctes. Dans les limites de leurs aires res- pectives, chacun des deux Saules montre des caractères constants. Entre les échantillons de S. atrocinerea du Sud- Ouest, et surtout de la partie la plus chaude des Landes, et ceux du Centre ou de Normandie, il n'y a que des variations de consistance de la feuille, dues à l’action du climat sur un membre éminemment adaptable. Les caractères distinctifs du S. cinerea sont tout aussi constants : une seule fois, aux environs de Lunéville, j'ai observé, au milieu d'individus normaux, un pied présentant des caractères le rapprochant un peu du S. atrocinerea. Ce sont donc bien deux formes distinctes, mais voisines, dont on peut faire, suivant la conception que l'on a de l'espèce, deux espèces affines, comme le pense Brotero, deux sous-espèces, deux races, à l'exemple de M. Rouy. La connaissance de leur répartition permet d'ajouter que ce sont des races régionales, l'une étant atlantique, l'autre plutôt continentale. Un cas semblable a été étudié par Fliche' pour le Pirus cordata et le Pirus communis L. La question se pose de savoir quelle est la part qui revient aux influences climatiques daus la constitution de ces races. Elle peut être résolue par des 1. FLICHE, Note sur le Pirus cordata Desv. (Bull. Soc. bot. de FT» t. XLVII, 4900, pp. 107-444). A. COPPEY. — ÉTUDE DES MUSCINÉES DE L'OUEST. XXI expériences suffisamment prolongées de culture de chacune des formes sur divers points de la région dont elle est normalement exclue. D'autre part, il importe de savoir ce qui se passe à la limite de l'aire des deux formes, quelles sont leurs allures dans la zone de contact : c'est une autre question quireste à élucider. M. Guinier donne connaissance du travail ci-aprés de M. Coppey : Contribution à l'étude des Muscinées de l'Ouest et du littoral; PAR M. A. COPPEY. Le programme de la Session extraordinaire de la Société botanique de France, en 1911, comportant une étude de la flore du littoral océanique francais, me décide à publier les quelques notes ci-dessous, malgré leur nature incompléte, dans l'espoir qu'elles pourront avoir quelque utilité pour les excursionnistes de la Société. Les Muscinées dont il s'agit ici ont été recueillies aux envi- rons de la Rochelle dans le courant du mois d’août 1907, saison peu favorable à l'étude de ces plantes dans cette région dépourvue de foréts. Aussi manque-t-il certainement nombre de petites ‘espèces éphémères, se développant facilement à la faveur. des hivers doux et humides, mais disparaissant complètement pen- dant l'été. Cette région a été remarquablement explorée par les bota- nistes, et la Rochelle ou ses environs figurent honorablement dans les diverses éditions de la Flore de l'Ouest de Lloyd. Des mycologues passionnés et expérimentés en ont étudié avec soin les Champignons. Mais les Muscinées ont été complétement négligées. Voici, d'ailleurs, la bibliographie complète relative aux Muscinées du département de la Charente-Inférieure. 1818. BruxauD (P.), Liste des plantes vasculaires et Crypt. Croissant spontanément à Saintes el dans les environs. (Actes de la Soc. Linnéenne de Bordeaux, t. XXXI, 1878, 57 p). 1886. Rucnanp (O.-J.), Liste des Muscinées recueillies dans les XXII SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. quatre départements du Poitou et de la Saintonge. (Bull. Soc. de Stat., Sc., Lettres et Arts du dép. des Deux-Sèvres, t. VI, 1886, pp. 313-396). 1906. DisuiER (G.), Les Muscinées de Montendre (Char.-Inf.). (Bull. Soc. bot. de France, t. LIII, pp. 338-343). 1906. Dismier (G.), Le Rhynchostegium tenellum Br. E. arbo- ricole et l'Orthotrichum obtusifolium Schrad. saxicole. (Rev. bryol., 1906, n° 6, p. 105). La Note de M. Dismier dans le Bulletin de la Société bota- nique de France donne un tableau complet de ce qui était connu à l'époque; je ne puis mieux faire que d'y renvoyer le lecteur. Seul Richard a publié sur les Muscinées des environs de la Rochelle quelques renseignements d'ailleurs bien rudimentaires. Pour éviter au lecteur la peine de les rechercher, en voici le ' tableau complet. (Déterminations de Roze ou Bescherelle.) Eucladium verticillatum Br. E., rochers calcaires de Martrou, com- mune d'Echillais. Barbula muralis Hedw., rochers calcaires de Martrou, rochers du littoral à Angoulins. Var. incana Schp. et var. æstiva Brid., à l'ile d'Aix. Barbula ruralis (L.), sables maritimes à l'ile d'Aix. Barbula ruraliformis Besch., sables maritimes à Fouras. Orthotrichum diaphanum Schrad., sur Pinus maritima, à Chate- laillon. Funaria hygrometrica (L.), rochers calcaires du littoral à l'ile d'Aix. Bryum cæspiticium L., sables maritimes de Chatelaillon prés Angoulins t. Bryum pseudotriquetrum Hedw., ile d'Aix. Neckera crispa (L.), bois du Four, prés Martrou. Brachythecium Rutabulum Br. E., bois d'Echillais. Eurhynchium prælongum L., fontaine de Soubise. Rhynchostegium tenellum Dicks., calcaire à Rochefort et bois d'Echillais. Rhynchostegium murale Hedw. var. Richardiana Roze, sur la terre calcaire, Char.-Infre. Hypnum cuspidatum L., lieux humides, calcaires, ile d'Aix. Aneura multifida L., fontaine à Soubise. Heboulia hemisphærica L., rochers calcaires de Martrou. 1. Puissance des plages! On dirait plutót, maintenant : Angoulins, près Chatelaillon! A. COPPEY. — ÉTUDE DES MUSCINÉES DE L'OUEST. XXII Les herborisations que j'ai faites aux environs de la Rochelle me permettent d'ajouter 13 noms de Mousses à celles qui ont été citées dans le département. Ce sont! : Trichostomum rigidulum. Eurhynchium Swartzii. Barbula rigida. — curvisetum. — revoluta. Amblystegium varium. — intermedia. — filicinum. — Brebissoni. Hypnum Helodes. Brachythecium Mildeanum. — aduncum. — albicans. Voici quelques-uns des groupements caractéristiques de la flo- rule du littoral : 1* Falaises à Esnandes (calcaires ainsi que toute la région). Trichostomum crispulum. Eurhynchium Stokesü. Barbula rigida. Hypnum molluscum. Eurhynchium circinatum. — cuspidatum. 2" Arbres du parc de la Rochelle. Barbula lævipila. Leskea polycarpa. — pagorum. Leucodon sciuroides. Zygodon viridissimus. Homalothecium sericeum. Orthotrichum affine. Hypnum cupressiforme. — tenellum. Frullania dilatata. — diaphanum. Radula complanata. Cryphæa heteromalla. Madotheca platyphylla. 3^ Talus pierreux et cordon de galets élevés au vieux port du Plomb. Trichostomum rigidulum. Bryum cæspiticium. — flavovirens. Brachythecium albicans. Barbula ruraliformis. Eurhynchium circinatum. — squarrosa. 4° Sables coquilliers, anse de Fouras. Trichostomum flavovirens. Bryum cæspiticium. Barbula unguiculata. Brachythecium albicans. — fallax. Hypnum cupressiforme. — ruraliformis. 1. Nomenclature du Muscologia gallica, de Husnot, la plus en rapport avec celle des travaux précédents. M. Dismier a bien voulu revoir quel- ques-unes de mes déterminations. XXIV SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. 5^ Fossés bordés d'arbres à Nuaillé. Eucladium verticillatum (pont). Eurhynchium speciosum. Barbula Brebissoni. — Swartzii. Bryum pseudotriquetrum. Amblystegium varium. Fontinalis antipyretica. — riparium. Leskea polycarpa. Hypnum aduncum Anomodon viticulosus. Madotheca platyphylla. Brachythecium Mildeanum. Voici enfin la liste des espèces observées et de leurs stations; pour les stations déjà citées, le nom seul de la localité sera rappelé : Eucladium verticillatum Br. E. — Nuaillé, st. i: Fissidens adiantoides Hedw. — Prés marécageux à Nuaillé, st. Trichostomum rigidulum Sm. — Le Plomb. Talus du chemin de fer à Dompierre, st. Trichostomum crispulum Bruch. — Esnandes, st. Trichostomum flavovirens Bruch. — Fouras. Le Plomb, st. Didymodon luridus Hornsch. — Talus du chemin de fer à Dompierre. Sur un pont, Le Marouillet, st. Barbula rigida Schlutz. — Esnandes, c. fr. Barbula muralis Hedw. — Surles murs, c. fr. C. Barbula unguiculata Hedw. — Fouras. Le Marouillet, st. (var. obtusifolia B. E.). Barbula fallax Hedw. — Fouras, st. Barbula revoluta Schw. — Sur les murs à Fouras, c. fr. Barbula squarrosa Brid. — Le Plomb, st. Barbula lævipila Brid. — La Rochelle, c. fr. Barbula pagorum Milde. — AC. sur les vieux Zamarir, à la Rochelle. Ormes de la route de Marans, st. Barbula intermedia Brid. — Murs à Angoulins, c. fr. Barbula ruraliformis Besch. — Fouras. Le Plomb, c. fr. Barbula Brebissoni Brid. — Nuaillé, st. Grimmia pulvinata Sm. — Murs, à Fouras, Angoulins, c. fr. Grimmia crinita Brid. — Murs, à Marsilly, c. fr. (leg. Charrier). Zygodon viridissimus Brid. — C. sur les arbres : La Rochelle, Dompierre, Nuaillé. Pierres humides dans la parc de la Rochelle. Pont à Nuaillé. Pont du chemin de fer à Dompierre, c. fr., propagules abondants. Orthotrichum affine Schrad. — La Rochelle. Arbres des routes, A. b. c. fr. Orthotrichum tenellum Bruch. — Même habitat, c. fr.; espèce la plus abondante; CC. dans le parc. A. COPPEY. — ÉTUDE DES MUSCINÉES DE L'OUEST. XXV Orthotrichum diaphanum Schrad. — Méme habitat, c. fr. Localisé surtout vers la base. Bryum cæspiticium L. — Fouras. Le Plomb. Talus du chemin de fer, à Dompierre, st. Bryum argenteum L. — La Rochelle, sur les digues, st. Bryum pseudotriquetrum Hedw. — Nuaillé, st. Fontinalis antipyretica L. — Nuaillé. Sources dans le parc de la Rochelle, st. Cryphæa heteromalla Mohr. — La Rochelle. Ormes des routes, C., c. fr. Anomodon viticulosus Hook. et Tayl. — Nuaillé, st. Leskea polycarpa Ehr. — La Rochelle. Nuaillé, c. fr. Leucodon sciuroides Schw. — La Rochelle, st. Homalothecium sericeum Br. E. — La Rochelle. Base des arbres à Nuaillé, st. Camptothecium lutescens Br. E. — C. dans les haies, sur les talus, dans les prés salés, st. Brachythecium Rutabulum Br. E. — Prés salés à la Rochelle, st. Brachythecium Mildeanum Schpr. — Nuaillé, st. Brachythecium albicans Br. E. — Le Plomb. Fouras. Talus et fossés à la Rochelle, st. Eurhynchium circinatum Br. E. — Le Plomb. Esnandes. Murs à Fouras, Talus pierreux à Angoulins, st. Eurhynchium speciosum Schpr. — Nuaillé, st. Eurhynchium Stokesii Br. E. — Esnandes. Haies à la Rochelle, st. Eurhynchium prelongum Br. E. — Nuaillé. Eurhynchium Swartzii Curnow. — Nuaillé. Eurhynchium curvisetum Del. — Pierres humides dans les sources du Parc de la Rochelle, st. Eurhynchium rusciforme Milde. — Même station, st. Amblystegium varium Lindb. — Nuaillé, c. fr. Amblystegium filicinum de Not. — Talus du chemin de fer à Dom- Pierre, st, Amblystegium riparium Br. E., var. longifolium Schpr. — Nuaillé, €. fr. Hypnum Helodes Spr. — Prés marécageux à Nuaillé, st. Hypnum aduncum Hedw. Groupe pseudo-fluitans Sanio var. flexile Ren. — Nuaillé, st. Hypnum cupressiforme L. — La Rochelle. Fouras, st. Hypnum molluscum Hedw. — Esnandes, st. Hypnum purum L. — Talus du chemin de fer à Dompierre, st. Hypnum cuspidatum L. — Esnandes, st. XXVI SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. Frullania dilatata Dum. — La Rochelle, et arbres des routes, st. Radula complanata Dum. — La Rochelle, c. per. Madotheca platyphylla Dum. — La Rochelle. Nuaillé, st. M. l'abbé Bioret présente ensuite au nom de M. l'abbé Hy la communication suivante : La Vendée considérée comme unité géogra- phique et caractérisée surtout par sa flore; PAR M. L/SBBÉ ES HY: Une recherche qui préoccupe aujourd'hui beaucoup d'esprits consiste à reconnaitre les divers pays de France, ces petits éléments géographiques dont l'ensemble constitue notre terri- toire national. Dés son origine la Société botanique a envisagé la solution de ce probléme en se placant au point de vue spécial de la végétation spontanée. En effet, les Sessions extra- ordinaires organisées chaque année par ses soins ont pour objet, moins de faciliter la récolte des plantes rares de la région visitée, que d'en faire ressortir le caractére propre par la com- paraison avec les régions limitrophes. Et lorsque, grâce à elle, cette détermination des secteurs phytogéographiques sera établie sur des bases solides, on peut dire que la division naturelle du sol francais sera par là méme trés avancée. Car, si la vége- tation est la résultante adéquate de toutes les conditions phy- siques du milieu ambiant, de méme réagit-elle à son tour sur les habitudes et les mœurs de tous les organismes plus élevés . qui lui doivent leur subsistance. : On a souvent reproché, avec raison, à notre division admi- nistrative en départements d'avoir complétement méconnu les groupes en question, tandis que nos anciennes provinces Tes- pectaient mieux les affinités naturelles. S'il en est ainsi dans la plupart des cas, il faut reconnaitre une exception remarquable pour le pays qui nous rassemble aujourd'hui. La Vendée cons titue incontestablement une des unités les mieux accentuées de l'Ouest de la France, — et le but de cette Notice est juste- ment d'en préciser quelques caractères physiques; — or, on N ue F. HY. — LA VENDÉE CONSIDÉRÉE COMME UNITÉ GÉOGRAPHIQUE. XXVII trouve pas le moindre indice dans les divisions adoptées sous lancien régime. Elle était alors rattachée à la province de Poitou, avec lequel elle forme en réalité, comme nous le * verrons, un contraste absolu. Ce n'est pas à dire pour cela que le département actuel, tel qu'il a été découpé par la Constituante dans l'ancien Bas-Poitou, réalise toutes les conditions désirables, mais il a eu, du moins, l'avantage de mettre eu vedette un nom inconnu jusque-là des plus savants géographes, et qui, dix ans plus tard, fixait l'attention de tout le monde civilisé. La petite riviére de Vendée était alors si complètement ignorée, qu'on en choisit une autre au début pour donner son nom au département nouveau : le Lay, ou plutót les deux Lays à cause de leurs sources également importantes s'unissant pour former le principal cours d'eau du pays. Il fallut, m'a-t-on raconté, l'intervention directe des deux représentants de la région intéressée, qui ne réalisaient pas, parait-il, le type. accompli de l'esthétique grecque, pour écarter le nom primitivement adopté et désobligeant pour eux de département des Deux-Lays. S'il est juste de chercher dans les éléments physiques la cause principale des différences qui constituent l'originalité d'une contrée, on doit s'appuyer comme base fondamentale sur la constitution minéralogique du sol. A ce point de vue il suffit de jeter un regard méme superficiel sur une carte géologique de la France pour être frappé tout d'abord par la répartition des ter- rains anciens, qui forment une sorte de grand trapèze occupant la majeure partie du Nord-Ouest. Cet ensemble de roches pri- mitives entourées de terrains primaires constitue ce quon appelle le Massif Breton, par opposition avec un autre noyau de nature analogue que sa situation a fait désigner sous le nom de Plateau Central. Entre les deux s'étendent en zones concen- triques des dépóts sédimentaires plus récents, qui forment dans leur portion resserrée le détroit de Poitiers, s'élevant comme un seuil entre les deux vastes plaines de l'Aquitaine et du bassin de Paris. Le val de la Loire sépare actuellement du Massif Breton pro- prement dit une partie méridionale que tout un ensemble de Caractères distingue suffisamment pour qu'on puisse l'opposer XXVIII! SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1941. à la région armoricaine ou nord-ligérienne, et cette partie est précisément la Vendée ou le Bocage vendéen. S'étendant sur une portion importante des quatre départe- ments qui se touchent par leurs angles aux environs de Mor- tagne-sur-Sèvre, et qui sont du Nord au Sud la Loire-Inférieure et la Vendée à l'Ouest, le Maine-et-Loire et les Deux-Sévres à l'Est, il forme un grand quadrilatére ayant pour extrémes som- mets la presqu'ile de Retz et la Gâtine Niortaise, dont les côtes maritimes se prolongent entre la pointe de St-Gildas et l'anse de Perray, tandis qu'à l'intérieur il est limité par une ligne sinueuse de Brissac à St-Maixent. Le nom de Vendée convient bien à le désigner, puisque d'une part la petite riviére de ce nom y prend sa source vers l'Absie, et surtout parce que dans le langage populaire le terme de Vendée militaire s'applique encore couramment à toute la région du Bocage, les Mauges, qui s'avancent au Nord jusque prés de la Loire. Au contraire, il convient de distraire de cette région naturelle la partie méridionale du département de la Vendée formée de terrains sédimentaires, surtout jurassiques, l'ancien Marais poitevin, comme on l'appelait autrefois, et que toutes ses affinités rattachent effectivement au Poitou en remontant les cours dela Sévre-Niortaise. —— Des géologues plus compétents pourraient signaler bien d'autres oppositions entre la Vendée et l'Armorique, et montrer, par exemple, l'une avec ses roches métamorphiques el par suite azoiques, tandis que l'autre possède des assises silu- riennes richement fossilifères. Mais sans remonter si loin dans le passé, à l'heure présente encore les nombreuses petites tour- biéres de la Bretagne contrastent non moins avec les vastes Marais vendéens de faible élévation au-dessus de l'Océan et gardant de ce fait un caractère franchement maritime. Il n'est pas jusqu'au nom d'Iles conservé aux points culminants de la Plaine, pour témoigner de son émersion récente, qu'atteste par ailleurs l'abondance de ses coquilles pliocènes. Mais revenons, pour nous y fixer, aux caractères strictement botaniques. Le contraste des flores a été depuis longtemps remarqué, et Lloyd, dans ses ouvrages devenus classiques, signale une longue liste de plantes spéciales à la rive gauche F. HY. — LA VENDÉE CONSIDÉRÉE COMME UNITÉ GÉOGRAPHIQUE. XXIX de la Loire. On doit remarquer toutefois que cette répartition, loin d'étre absolue, n'a qu'une valeur strictement locale, puisque sur les 254 espéces marquées par lui comme sud-ligé- riennes, 90 ont largement débordé sur le Haut-Anjou. En réalité la richesse de la végétation vendéenne comparée à celle de la Bretagne est liée à la composition minéralogique du sol, où l'étendue des formations calcaires est une conséquence elle- méme de son émersion lente et progressive. Il faut tenir compte également de sa latitude plus méridionale, et par suite de la température estivale plus élevée, de son altitude plus faible, ete. Malgré ces différences secondaires, il est incontestable que le Massif breton considéré dans son ensemble, et la Vendée comprise, posséde un cachet propre, qui se refléte dans sa population végétale. Le nom de Bocage lui convient bien, car les foréts étendues qui recouvraient jadis sa surface, comme celle de toute la France, y ont laissé des fragments plus nom- , breux qu'ailleurs, lui conservant encore une apparence complè- tement boisée, vu de haut et de loin. Là sont aussi, principale- ment parmi les plantes de sous-bois, les espèces les plus carac- téristiques avec Zsopyrum thalictroides, Corydalis claviculata, Lychnis diurna, Androsæmum officinale, Hypericum linari- folium, Oxalis Acetosella, Epilobium angustifolium, Galium saxatile, Asperula odorata, Vaccinium Myrtillus, Gnaphalium sylvaticum, Lysimachia nemorum, Veronica montana, Euphorbia dulcis, Luzula maxima, Endymion nutans, Convallaria maialis. Quelques-unes, dans la Flore générale de la France, pourraient être qualifiées méme de montagnardes, et l'on ne s'étonnera pas de les retrouver ici à une faible altitude, si l'on songe que la fraicheur qui résulte de la proximité de l'Océan compense pour elles celle qui a pour cause le voisinage des sommets glacés. | D'ailleurs une nuance trés notable s'observe à cet égard entre la Vendée et l'Armorique, comme nous l'avons remarqué plus haut, et c'est en vain qu'on chercherait dans la premiere, par exemple, les Rubus Ideus, Sorbus Aucuparia, et parmi les plantes plus humbles Viola palustris, Selinum Carvifolia, Sibthorpia europea, Polygonum Bistorta, Hymenophyllum tun- bridgense ou les Lycopodes. De méme le Hétre, dominant dans XXX SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. les foréts bretonnes, souffre ici de la sécheresse, et ne peut prospérer qu'en certaines stations arrosées et abri- tées. Comme compensation la Vendée peut revendiquer certaines plantes à physionomie plus méridionale, entre autres ce curieux Dabecia polifolia longtemps connu dans un seul coin trés restreint de la forét de Brissac. Enfin est-il besoin d'ajouter, ce que chacun sait, qu'une belle race occidentale de l'Yeuse donne à Saint-Jean-d'Orbétier, comme aux bois de la Chaize et de la Blanche en Noirmoutier, l'illusion de paysages méditer- ranéens? Vous remarquerez, Messieurs, qu'en établissant ces listes la botanique se trouve d'accord avec l'ethnographie pour recon- naitre que les régions culminantes d'un pays sont celles qui ont plus particulièrement conservé leur originalité primitive. Les autres, mieux favorisées pour les transactions commerciales et les échanges d'idées, le long des cótes maritimes et suivant les cours des fleuves, ont été de temps immémorial témoins de la migration des races. C'est par là que la civilisation s'est tout d'abord frayé une voie. L'histoire nous rappelle, au contraire, la résistance prolongée que firent jadis les Arvernes et les Bretons à la conquéte romaine. De méme, dans l'Ouest de la France, le Bocage vendéen représente un milieu où la race primitive, considérée dans la flore comme dans la population, s'est plus intégralement con- servée, contrastant ainsi avec l'Anjou, le pays Nantais, et méme certains points du littoral où les mélanges et croisements les plus divers se sont depuis longtemps opérés. Enfin, et pour conclure sur une question botanique, faisons des vœux pour que la flore vendéenne conserve les représen- tants spontanés qui l'enrichissent. Comme partout ailleurs, ils sont, hélas! menacés par les progrés de la culture intensive. Dieu me garde de souhaiter, à l'exemple d'un botaniste trop fervent, qu'en faveur de son herbier la France fût laissée vingt ans sans culture! Mais, du moins, il convient de signaler à l'agriculteur intelligent le danger des défrichements intem- pestifs. Ce n'est pas sans inconvénients graves qu'on détruit la végétation forestière : le climat lui-même ne tarde pas à s'en F. HY. — LA VENDÉE CONSIDÉRÉE COMME UNITÉ GÉOGRAPHIQUE. XXXI ressentir. Outre qu'il est fort difficile d'y remédier, quand on vient à s'en apercevoir. Que le Bocage vendéen garde donc longtemps ses arbres traditionnels. C'est ce que doivent désirer tous les vrais amis de la région, d'aecord sur ce point avec les botanistes soucieux de la conservation des plantes caractéristiques de notre pays. M. Gerber demande alors la parole et présente un impor- tant travail sur les diastases du Figuier. Ce travail, trop long pour étre imprimé dansle compte rendu de la Session, paraitra dans les Mémoires de la Société aprés approbation du Conseil. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée. SÉANCE DU 14 JUIN 1911 PRÉSIDENCE DE M. N. ROUX. La séance a lieu à Port-Joinville (Ile d'Yeu), dans une salle de l'Hótel des Voyageurs, aimablement mise à la disposition de la Société par son propriétaire M. E. Seyrat. M. G. Durand, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la précédente séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président donne la parole à M. Gerber qui s'exprime ainsi : Messieurs, Notre aimable et distingué Président, le trop modeste botaniste lyon- nais, Nisius Roux, me prie de le remplacer pour, en qualité de Vendéen, saluer ici la mémoire des deux botanistes qui ont le plus fait pour la flore de notre belle Vendée. J'ai nommé MM. MaricuaL et PONTARLIER. Je m'acquitle de ce devoir avec d'autant plus de plaisir qu'ils ont été mes maitres dans ce lycée de la Roche-sur-Yon, dont les fenétres, aux bar- reaux peut-étre un peu trop rapprochés, laissaient pénétrer jusqu'à nous le parfum des fleurs des jardins de la Mairie et de la Préfecture, et l'odeur de foin coupé des Cours Bayard, Henri IV, et des Boulevards. Ah Messieurs! combien on comprend, quand on a passé toute sā jeunesse dans cette paisible ville dont la campagne environnante est, au printemps, un parterre de Primevères et d'Orchidées, comment deux mathématiciens aussi distingués que les jeunes normaliens MARICHAL et PoNTARLIER aient été de suite attirés vers l'étude moins abstraite des fleurs et soient devenus deux botanistes éminents. Aussi sommes-nous heureux, dans notre Session extraordinaire de Vendée, de rappeler le souvenir de ces deux maitres, et c'est leur Cata- logue à la main que, en parcourant le Bocage, la Plaine, le Marais et les Iles, nous pouvons faire une ample moisson. M. Fouillade a envoyé pour étre distribuée aux membres présents une importante série de plantes fraiches ou dessé- chées. Cet envoi est accompagné de notes critiques, ci-des- sous reproduites. Les sessionnistes, trés intéressés par cel envoi, adressent leurs remerciements à M. Fouillade. A. FOUILLADE. — PLANTES DE L'OUEST DE LA FRANCE. XXXIII Liste de plantes de l'Ouest de la France présentées et offertes PAR M. A. FOUILLADE. Fumaria parviflora Lamk. — Crézières (Deux-Sèvres). F. Vaillantii Lois. — Méme localité. . F. officinalis var. Wirtgeni (Koch) Hausskn. — Méme localité. F. officinalis (var. Wirtgeni ?) < Vaillantii? — Crézières (D.-Sèv.). Cette plante, dont j'ai trouvé plusieurs pieds le 6 et le 9 juin 1911, a des caracteres intermédiaires entre ceux des F. Vaillantii et F. officinalis var. Wirtgeni, avec lesquels elle croit. Les sépales, à peine plus grands que ceux du F. parviflora, sont ordinairement un peu plus larges que le pédicelle et atteignent du cinquième au sixième de la longueur de la corolle (éperon compris), au lieu de un tiers environ dans le F. o/ficinalis . type et de un quart à un tiers dans la var. Wirtgeni. Les feuilles, plus ou moins glaucescentes mais moins glauques que celles du F. Vaillantii, sont à divisions plus courtes que dans ce dernier, un peu plus allongées que dans le F. officinalis. La majeure partie des fleurs avortent. Les quelques silicules qui se développent ne me semblent pas différer sensi- blement de celles du F. Wirtgeni. Cette plante est trés probablement hybride et peut-étre faut-il la réunir auX F. Alberti Rouy et Fouc. Fl. de Fr., I, p. 178, hybride des F. Vaillantii var. Chavini et F. officinalis var. Wirtgeni. Il convient cependant de remarquer que, d’après la description donnée par MM. Rouy et Foucaud, la plante du Var a des sépales « égalant du cinquième au quart de la longueur de la corolle » et des « silicules plus longues que larges, apiculées », alors que, dans celle de Crézières, les sépales atteignent au plus le cinquième de la longueur de la corolle et les sili- cules sont aussi larges que longues. Roripa hispanica Wiik. et Lge; Rouy et Fouc. Fl. Fr., II, p. 198, et XII (Addit.), p. 470. — Bois de la Grande-Maçonne, commune de Saint- Symphorien (Ch. -Inf.). X Capsella gracilis Gren. — Martrou, près Rochefort (Ch.-Inf.). La plante que j'ai recueillie dans cette localité, au milieu du C. rubella et non loin du C. Bursa-pastoris, me parait bien étre un hybride de ces deux espèces. Si, comme le pensent quelques auteurs, le C. gracilis n'était qu'un état de « souffrance physiologique », ce serait ici un état de cette nature non du C. Bursa-pastoris mais du C. rubella, les pétales dépassant à peine le calice et celui-ci étant rougeâtre au sommet. Mais 3 XXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1941. s'il en était ainsi, les pieds à graines avortées et silicules mal conformées étant de taille plus élevée que les pieds fertiles, comment expliquer que les individus souffreteux soient précisément les plus robustes et qu'ils aient en outre des sépales moins colorés et des pétales un peu plus grands que ceux des individus normaux? Il est cependant probable que, dans certaines circonstances, le Capsella Bursa-pastoris et peut-étre aussi le C. rubella peuvent devenir stériles et acquérir ainsi des caractères qui les fassent confondre avec l'hybride de ces deux espèces. C'est ainsi que j'ai vu à Crézieres (Deux- Sèvres), il y a quelques années, un Capsella qui était certainement un état de « souffrance physiologique » du C. Bursa-pastoris. En effet, tous les pieds qui offraient des silicules non ou mal développées avaient été plus ou moins déracinés par un labour récent, tandis qu'à cóté les pieds épargnés par la charrue portaient des fruits bien conformés. Biscutella Guillonii Jord. — Crézières (D.-Sèv.). »« Viola Dufforti Fouill. in Rev. bot. syst., 1904 (V. sylvestris X< alba var. scotophylla Fouill. et Duff.) ; x V. digenea var. Dufforti Rouy, l. c. — Bois de la Jeannière prés Tonnay- Charente (Ch.-Inf.). Viola lactea »« sylvestris. — Cultivé à Tonnay-Charente de pieds provenant de l'Absie (Deux-Sèvres). — Deux formes : 1° V. syl- vestris > lactea (X V. pseudonemorum Fouill. in Bull. Soc. bot. D.- Sèv., 1902, p. 240); 2° V. lactea > sylvestris (x V. pseudocanina Fouill., L. c., p. 239). Xx Viola recensita G. Camus (V. canina »« sylvestris var. Riviniana). — Cultivé à Tonnay-Charente de pieds provenant de l’Absie (D.-Sèv.). Viola arenicola Chabert. — Lande de Trizay (Ch.-Inf.). — Deux formes : l'une à éperon droit, entier, de couleur aussi foncée que les pétales, l'autre à éperon blanchátre, un peu échancré. Ce sont des varia- tions parallèles aux var. Reichenbachiana et Riviniana du V. sylvestris. Alsine arvatica Guss. — Sables maritimes. Fouras (Ch.-Inf.). Silene portensis L. — Montendre (Ch.-Inf.). Lythrum Salzmanni Jord. — Saint-Hippolyte (Ch.-Inf.). L. Salzmanni var. ambiguum Fouill i» Bull. Soc. bot. D.-Sèv. 1906, p. 234. — Saint-Hippolyte (Ch.-Inf.). Depuis 1906 j'ai observé chaque année cette plante aux environs de Tonnay-Charente et l'ai recue de plusieurs localités de la Charente-Infé- rieure et de la Vendée. En raison de l'importance des caractères qui la diffé- rencient du type et de l'absence complète de formes intermédiaires, je — aujourd'hui convaincu qu'elle est plus qu'une simple variété et qu elle mérite d'être considérée comme une race ou une sous-espèce du L. Salz- manni. . » 2 e Bien que par certains caractères, notamment par ses bractées, elle s A. FOUILLADE. —— PLANTES DE L'OUEST DE LA FRANCE. XXXV rapproche du Z. hyssopifolia, cette plante n'est nullement hybride, car elle se reproduit de graines sans aucune modification, et le L. hyssopifolia parait manquer aux environs de Tonnay-Charente. (Enanthe Foucaudi Tesseron. — Tonnay-Charente (Ch.-Inf.). Angelica heterocarpa Lloyd. — Méme localité. Xx Galium Dangeardi Fouc. et Jousset. — Sables maritimes de Fouras (Ch.-Inf.). Xx G. Simoni Rouy. — Même localité. >X Lappa subracemosa Simonkai (£L. major »« minor). — Tonnay- Charente (Ch.-Inf.) Carduus tenuiflorus Curt., C. pycnocephalus Jacq. et formes inter- médiaires. — Environs de Rochefort et de Tonnay-Charente (Ch.-Inf.). J'ai observé en Charente-Inférieure, dans la région maritime, de nom- breuses formes de passage, par endroits plus abondantes que les types purs, reliant le C. tenuiflorus au C. pycnocephalus. Les caractères indiqués par les auteurs comme différentiels (largeur des ailes des rameaux, nombre et dimension des calathides, forme des bractées du péricline, longueur des bractées par rapport à celle des fleurs) se com- binent et s'atténuent de facon telle qu'il est impossible de trouver une limite exacte entre ces deux prétendues espèces. Le caractère plus cons- tant est peut-être celui de la longueur des achènes qui atteignent environ 5 mm. dans le pycnocephalus et 4 mm. seulement dans le tenuiflorus. Quant à la viscosité des fruits, ce caractere n'a aucune valeur distinctive, les achenes étant presque aussi visqueux dans le tenuiflorus que dans le pycnocephalus. Artemisia pseudogallica Rouy. — Le Marouillet (Ch.-Inf.). À. maritima var. contracta Rouy in litt, — Méme localité. Parmi l'A. pseudogallica et l'A. maritima type. Rameaux dressés du premier, mais calathides penchées du second. Crepis Suffreniana Lloyd. — Sables maritimes entre Yves et Fouras (Ch.-Inf.) Erythrea maritima Pers. — Lande de Trizay (Ch.-Inf.) E. tenuiflora Hoffm. et Link. — Tonnay-Charente (Ch.-Inf.). Phillyrea angustifolia L. — Châtelaillon (Ch.-Inf.). Hyssopus canescens Nym. — Mortagne-sur-Gironde (Ch.-lnf.). Iris sibirica L. — Lande de Cadeuil (Ch.-Inf.). Ophrys Scolopax Cav. — Aubigné (D.-Sèv.). — (Le type et une forme à protubérances à peine saillantes.) 0. Arachnites Reich. — Même localité. Carex punctata Gaud. — Lande de Cadeuil (Ch.-Inf.). C. Mairii Coss. et G. — La Chátaigneraie, commyne de Saint-Sympho- rien (Ch.-Inf.). XXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. »« Carex Jousseti Fouc. — Méme localité. Xx C. axillaris Good. (C. remota >< vulpina). — La Barcandière, prés Tonnay-Charente (Ch.-Inf.). C. ligerina Bor. — Fouras (Ch.-Inf.). C. binervis Sm., forme à épis inférieurs rameux. — Lande de Cadeuil (Ch. -Inf.). C. arenaria L., forme à épillet supérieur femelle. — Le Plantis, com- mune de Saint-Symphorien (Ch.-Inf.). : Agrostis castellana var. mixta Hackel. — Montendre et Saint-Sym- phorien (Ch.-Inf.). — Var. byzantina Hackel. — Mémes localités. A. vulgaris forma longeligulata Hackel (ap. Fouill, Sur les Agrostis alba, castellana et vulgaris in Bull. Soc. bot. D.-Sèv., 1910-1911, p. 18). Glyceria Borreri Bab. — Tonnay-Charente (Ch.-Inf.). >x< Hordeum Pavisi Préaubert x. Preauberti Rouy ap. Fouil. Vote sur l'Hordeum maritimum X secalinum in Bull. Soc. bot. D.-Sév., 1910-1911, p. 49, et variété 8. Fouilladei Rouy, l. c. — Tonnay- Charente (Ch.-Inf.). — Aux caractères indiqués par M. Préaubert (Bull. Soc. ét. scient. d'Angers, 1908, p. 54, et par moi dans la Note précitée, il convient d'ajouter le suivant qui permet de distinguer au premier coup d'eil cet hybride de PH. maritimum : dans l'x H. Pavisi (surtout dans la var. 8.) les gaines des feuilles inférieures sont mollement velues; elles sont glabres ou trés finement pubescentes dans l'H. maritimum. — La variété Preauberti paraît assez répandue dans l'Ouest. C'est elle qui a été trouvée à l'Aiguillon-s.-Mer (Vendée) le 7 juin. Bromus molliformis Lloyd et B. hordeaceus L., formes diverses. — Sables maritimes entre Yves et Fouras (Ch.-Inf.), M. Hackel, le mono- graphe autrichien des Graminées, a déterminé ainsi quelques-unes de ces formes : B. hordeaceus L.' var. molliformis Halacsy (B. mollis var. molli- formis Crépin; B. molliformis Lloyd); B. hordeaceus L. inter var. genuinum et var. molliformem medius ; B. hordeaceus L. var. leptostachys Beck (2. mollis var. leptostachys Pers. ; B. hordeaceus Fries et Auct. gall. ; Serrafalcus hordeaceus G. G.) — et forme à chaumes étalés (s.-var. Thominii Asch. et Gr. (pro var.) ; B. Thominii Hard.); 1. D'après M. Hackel (ap. Kerner Schedz crit. ad Fl. exsicc. es Hungar., IH, 1884), le B. hordeaceus L. (1753) est le nom princeps ; B. mollis L. (1762); il doit remplacer ce dernier et non étre appliqué seu lement, ainsi que l'ont fait Fries, Grenier et Godron, etc., à une anog épillets glabres. Le B. mollis Auct. gall. deviendrait ainsi : B. hordeaceus L- var. genuinus Hackel. ED. BONNET. — ÉDITION RARE DE L'HERBARIUS. XXXVII B. hordeaceus var. leptostachys s.-var. divergens Hückel in litt. (B. molliformis var. glabrescens Freyn). Cette derniere forme a les épillets glabres de la var. leptostachys et les arétes divariquées de la var. molliformis. Dans l'Ouest de la France, . elle croit avec la premiere dans les sables maritimes meubles et presque nus et avec la seconde sur les pelouses sablonneuses, les talus et les coteaux du littoral. Peut-être y a-t-ii là deux formes différentes quoique à caractères presque identiques : l'une serait un leptostachys à arêtes divergentes (s.-var. divergens), l'autre un molliformis à épillets glabres (s.-var. glabrescens). Notre confrère, M. le docteur Viaud-Grand-Marais, qui connait si bien le littoral et les iles de la Vendée, auquel son grand àge n'a malheureusement pas permis de se joindre à nous et de nous guider, a envoyé des exemplaires de plusieurs de ses travaux : Guide à l'Ile d' Yeu, les Grottes de l'Ile d'Yeu, Catalogue des plantes vasculaires de l'Ile d' Yeu, pour être offerts aux confrères présents. Des remer- ciements sont votés à M. Viaud-Grand-Marais. M. F. Camus donne lecture des deux communications suivantes : Sur une édition trés rare et fort peu connue de l'Herbarius, imprimée à Paris vers 1486; PAR M. Ep. BONNET. Le premier livre de botanique sorli des presses de l'impri- merie encore au berceau, est l'Herbarius Moguntinus, ainsi nommé parce que sa première édition vit le jour à Mayence, en 1481, chez Pierre Schoyffer. Destiné à servir de guide aux médecins, aux étudiants et aux apothicaires, ce traité de bota- nique médicale qui porte aussi les dénominations d Aggregator practicus de simplicibus et de Tractatus de virtutibus herba- rum, est uhe compilation extraite, aussi bien pour le texte que pour les figures, de divers manuscrits plus anciens et attribuée, sans aucune preuve, à Arnaud de Villeneuve; il en existe plusieurs éditions latines publiées tant en Allemagne XXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. qu'en Italie et en Hollande à la fin du xv* siécle et dans le premier quart du xvr, ainsi que des traductions italienne, francaise, flamande, etc., faites en vue de mettre ce livre à la portée des chirurgiens, des herboristes et des personnes peu lettrées. ; Mais on chercherait vainement dans les bibliographies spé- ciales de Choulant et de Pritzel' la mention d'une édition latine publiée en France, et c'est seulement en 1900 que Claudin a brièvement décrit, dans son Histoire de l'Imprimerie?, un Herbarius imprimé à Paris, vers 1486, d'aprés un unique exemplaire qui faisait partie de sa librairie avant qu'il le cédàt à la Bibliothéque de l'École supérieure de Pharmacie, oü il est aujourd'hui conservé; il en existe, parait-il, deux autres exem- plaires, dont un incomplet, au British Museum; enfin j'en pos- séde moi-méme un quatriéme exemplaire auquel il manque malheureusement plusieurs feuillets; ce sont, quant à présent, les seuls connus, toutefois il n'est pas impossible que l'on en découvre d'autres exemplaires ignorés dans quelques biblio- théques publiques ou privées °. : L'exemplaire de la Bibliothéque de l'École de Pharmacie, privé seulement de deux feuillets, et le mien se complètent l'un par l'autre, et c'est d'aprés leur examen et en mettant à profit la notice sommaire de Claudin que j'ai rédigé la description de cette rareté bibliographique. L'Herbarius de Paris forme un volume petit in-quarto, de 113 feuillets (hauteur 0,20 cent., largeur 0,13 cent.), non chiffrés; il ne porte aucune indication de date, de nom d'impri- meur, ni de localité, mais, ainsi que l'a démontré Claudin (loc. cil.), ce volume est sorti des presses de Jehan Bonhomme, libraire, qui exerçait à Paris de 1484 à 1490 et avait pour enseigne : « A l'Image de Saint Christophe »; il est en effet 1. Cf. CHOULANT, Graphische Incunabeln, p. 4, et PRITZEL, Thesaurus re raturæ botanicæ, éd. I, p. 349 et éd. II, p. 362, ainsi qu'une Note de e BOISSEAU in Bull. Soc. bot. de France, XVIII (1874), p. 205. 2. CLAUDIN (A.), Histoire de l'Imprimerie en France au X V° et au X Paris, Imp. Nat., I, p. 195. - 3. Je dois cependant faire remarquer que M. PELLECHET dans son s logue des incunables des bibliothèques publiques de France (I, p- 302) ne me tionne aucun exemplaire de cette édition. VIe siècle. ED. BONNET. — ÉDITION RARE DE L'HERBARIUS. XXXIX Kaffanue Kaffanue catus eft et fíccue in fecundo graSu. Sao» autem eiue magis competit Bfui medicine «t Gíri&ie magis ® ficca: Habet autem Birtutem infciden Si et iff fuli. Et fit ey eo opimel Hoc mõ Ka$íp contundatur et mittatur ínacetoa? tres Sies poftea afíquátu£um Suliatz et cofature mef fie fufficientia Set*. Tale ovimelSals cótva quar taná «t quotiSíanar -e3 fi predicte cofature mí feat? succ fit firopus «ouentée ctra quotiSianä MU XL SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1944. imprimé avec les mémes caractéres de bátarde gothique qui ont servi à cet imprimeur pour éditer les Chroniques de France; quant à la date de l'Herbarius de Paris, on peut la fixer approxi- mativement à la fin de l'année 1486, ou au commencement de 1487; en effet, ce volume étant une réimpression de l'Herbarius Moguntinus paru en 1484, lui est certainement postérieur; de plus on y retrouve, avec le méme format, la méme disposition typographique et les mêmes caractères spéciaux — la lettre M notamment a une forme trés particuliére — que dans le Livre des prouffitz ruraulx, de Pierre de Crescens, édité par Jehan Bonhomme à la date du 48 octobre 1486 et il est assez vraisem- blable que l'Zerbarius ne fut composé qu'après l'achèvement du Livre des profits ruraux. | Ce traité de botanique médicale débute par un procmium (Rogatu pluri (m) or (um) inopu(m) nu (m) mro (um) egentiu(m) appothecas... etc.) exposant le but du livre, avec citation d'Arnaud de Villeneuve et d'Avicenne, qui occupe le recto et le verso du premier feuillet et se termine par l'indication des poids médicinaux; les feuillets 2 et 3 contiennent la table des chapr tres : Capitula herbarum secundum ordinem alphabeticum ; les 150 feuillets suivants sont occupés chacun par un chapitre, portant en téte une figure de plante grossièrement gravée sur bois, avec, au-dessous, le nom latin en usage à cette époque et, pour un certain nombre, le nom vernaculaire français qui, dans cette édition, a été substitué au nom vernaculaire allemand inscrit sur l'édition princeps de Mayence. ; Le premier chapitre traite des vertus, usages et compositions pharmaceutiques de l'Absintheum (Artemisia Absinthium L.) et le dernier des propriétés de l'Usnea, mais, contrairement à l'indication placée en tête de la table, l'ordre alphabétique n'es! pas rigoureusement suivi. Les figures, généralement peu exactes, souvent méme fic- tives, ont été trés vraisemblablement empruntées à d'anciens manuscrits dont l'iconographie avait été déjà déformée par des copies successives; la figure du Raffanus (Raphanus sativus L.) que je reproduis comme spécimen, avec une partie du texte qui l'accompagne, est l'une des moins défectueuses; dans mop exemplaire un certain nombre de ces figures ont été sommaire" ED. BONNET. — ÉDITION RARE DE L'HERBARIUS. XLI ment coloriées à la main et, de méme que dans le volume de la Bibliothèque de l'École de Pharmacie, les différents posses- seurs y ont ajouté le nom vulgaire francais lorsque celui-ci manquait. ! Les 150 chapitres allant de l'Absinthe à l'Usnée constituent la première et plus importante partie du traité; les Cryptogames y sont représentées par quatre espèces : Scolopendria (Scolo- pendrium officinale Sm.), Capillus Veneris (Adiantum Capillus Veneris L.), Epatica (Nostoc commune Vauch.) et Usnea (figure indéterminable); la majeure partie des Phanérogames comprend des plantes indigènes, spontanées ou cultivées, pour la plupart, assez vulgaires, telles que : Altea (Althæa otlicinalis L.) Ameos (Tanacetum vulgare L.) Brionia (Bryonia dioica Jacq.). Cynoglossa (Cynoglossum oflici- nale L.) Camomilla (Anthemis nobilis L.) Coriandrum (Coriandrum sati- vum L.). Canapus (Cannabis sativa L.) Esula minor. (Euphorbia Cyparis- sias L.) Eupatorium (Eupatorium cannabi- num L.) Ebulus (Sambucus Ebulus L.) Edera terrestris (Glechoma hede- racea L.) Feniculus (Foniculum Gaertn.) Gramen (Cynodon Dactylon Pers.) Grana solis (Lithospermum offici- nale L.) vulgare Jusquiamus (Hyoscyamus niger L.) Juniperus (J. communis L.) ` Lupulus (Humulus Lupulus L.) Levisticus (Levisticum officinale Keh.) Melissa (M. officinalis L.) Millefolium (Achillea Millefolium L.) Mora celsi (2 figures lune du Rubus idæus L., l'autre du R. fruti- cosus L.) Nigella (N. sativa L.) Petroselinum (P. sativum Hoffm.) Portu!aca (P. oleracea L.) Ruta (R. graveolens L.) Sambucus (S. nigra L.) Solatrum (Solanum nigrum L.). Sinapis (Brassica nigra Koch) Virga pastoris (Dipsacus sylvestris Mill.) etc., etc. Enfin, plusieurs chapitres sont consacrés à des espèces méri- dionales ou étrangéres qui n'étaient alors connues que par les produits, bulbes, rhizomes, tiges, feuilles ou fruits qu'elles fournissaient à la matiére médicale, aussi les figures qui les représentent sont-elles assez fantaisistes; je citerai notamment : Mandragora (M. officinarum L.) Calamus silvestris (Acorus Cala- i inari | Pionia (Pæonia officinalis Retz.) mus L.) Diptamus (Dictamus albus L.) Hermodattulus (Colchicum varie- gatum L.) Serpentaria (Dracunculus vulgaris Schott). XLII SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. Sticados citrinum et arabicum (Gna- Jatamansi Roxb. et Valeriana phalium Stechas L. et Lavan- celtica L.) dula Stæchas L.) Squinantum... dicitur palea came- Squilla (Urginea Scilla Steinh.) lorum quia cameli eam herbam Savina (Juniperus Sabina L.) comedunt... (Andropogon lani- Spica nardi et celtica (Nardostachys ger Desf.) Cette première partie (prima particula) est suivie de six autres qui occupent les vingt derniers feuillets du volume, dont deux pour la table et les dix-huit derniers pour le texte; chaque particula contient un certain nombre de chapitres, dépourvus de figures, énumérant succinctement les qualités, vertus et usages des principales substances employées dans la thérapeutique du moyen-âge ; la secunda particula traite de simplicibus laxativis, lenitivis seu lubricativis, comme Aloès hépatique, Agaric, Colo- quinte, Casse, etc. ; dans la tertia particula, de speciebus aroma- ticis, confortativis et aliis consimilibus, on trouve la Cannelle, le Cardamome, le Safran, la Gentiane, le Macis, etc. ; la quarta particula énumère les fruits et les herbes cultivés dans les jardins et les produits qu'on en retire : Noix, Amandes douces et amères, Càpres, Prunes, Anis, etc.; la quinta particula traite de gummis et aliis verisimilibus, savoir : Camphre, Gomme adragante, Ladanum, Mastic, etc.; enfin les sixième et sep- tième particulæ sont consacrées aux animaux ainsi qu'aux pro- duits qu'ils fournissent à la matière médicale. A noter une particularité typographique qui n'existe que dans cette dernière section du volume : la majuscule du titre de chaque chapitre n'a pas été imprimée, mais peinte à la main en rouge vermillon. J'ai pu étudier à la Bibliothéque de l'École supérieure de Pharmacie, deux autres éditions latines de l'Herbarius imprimées à Venise, l'une en 1499 et l'autre en 1520, elles sont absolu- ment identiques et ne different que par la date; le texte np duit celui de l'Herbarius de Mayence et de Paris, mais les figures sont très supérieures, aussi bien pour lexécution que pour l'exactitude. EUG. SIMON. — UN SAGINA NOUVEAU. XLHI Un Sagina nouveau présumé hybride : Sagina lemovicensis Simon; PAR M. Euc. SIMON. C'est en 1903, le 26 juillet, que j'ai découvert et signalé près de Nantiat, dans la Haute-Vienne, la plante dont je présente aujourd'hui la description. Depuis cette époque il ne m'a jamais été donné de revoir sa localité d'origine à un moment favorable et, par conséquent, de compléter les renseignements que j'eusse désiré recueillir sur la véritable nature de cette plante. Si je me décide néanmoins à la faire connaitre, c'est dans l'espoir d'attirer l'attention de mes confrères sur les productions hybrides dans le genre Sagina et d'obtenir d'eux quelques éclaireissements sur les croisements possibles entre les deux espèces bien connues : S. subulata et S. procumbens. J'ai longtemps conservé des doutes sur l'origine hybride de la plante limousine; si j'incline aujourd'hui à l'admettre, c'est en raison du mélange trés significatif des caracteres des deux espèces présumées génératrices et de la tendance de certains échantillons à se rapprocher de l'un ou de l'autre type. Cepen- dant je n'ai pas à cet égard l'appui d'une présomption en quelque sorte topographique, puisque je n'ai pas observé le 5. subulata dans le lieu où croissaient le S. procumbens et les individus intermédiaires et que, selon M. Le Gendre, de Limoges, auquel rien n'est étranger de ce qui touche la flore régionale, il n'y a pas encore été indiqué. Toutefois je ne me suis pas attaché à sa recherche; mais, d'autre part, la nature du sol, sablonneux et frais dans cette région, convient parfaitement à cette espèce. Ce qui m'a surtout préoccupé, sans que jaie pu acquérir de précisions à cet égard, c'est la difficulté de concevoir le méca- nisme de l'hybridation et surtout de l'hybridation à distance dans le S. procumbens. On sait en effet que l'ovaire, dans cette plante, est déjà notablement gonflé lorsque les sépales s'écartent une première fois au moment de l'anthése, ce qui pourrait donner place à l'hypothèse d'une autofécondation. D'un autre cóté, les 1. Bull. Soc. bot. des Deux-Sèvres, 190$, p. 54. XLIV SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. étamines, dans cette espéce oü elles sont en nombre égal à celui des sépales, sont opposées à ces derniers et plus courtes qu'eux, par conséquent protégées comme par un bouclier, tant contre la perte rapide du pollen que contre les apports possibles de pollen étranger. La disposition des étamines est la méme dans le Sagina subulata, mais comme les pièces florales s'écartent largement à l'anthése, ces conditions sont plus favorables à l'un et à l'autre de ces phénomènes. Si l'on songe enfin que la fleur du S. pro- cumbens est le plus ordinairement apétale ou pourvue de pétales rudimentaires peu visibles, et que les insectes sont surtout attirés par les fleurs vivement colorées, on comprend quels obstacles paraissent de prime abord entraver les croisements où le S. pro- cumbens est susceptible d'entrer en jeu, lorsqu'il n'y a pas dans la méme localité mélange et quasi-contiguité de deux espèces. Ces mêmes considérations peuvent expliquer cependant que si des croisements de cette nature se produisent, le róle du S. subulata, dont les pétales blancs et étalés en étoile sont trés visibles et le pollen susceptible de se disperser plus vite, puisse théoriquement étre présumé prépondérant. On verra qu'en effet si le Sagina lemovicensis! partage à peu près exactement les caractères des S. subulata et procumbens, son aspect général le rapproche cependant davantage du premier. Avant d'entrer dans de plus minutieux détails, voici la des- cription de cette plante : Sagina lemovicensis (? S. subulata < procumbens) (Plan- che I). ; Radix duriuscula, plurannua vel perennis. Caules supini, mox ascen- dentes, divergentes, vel ex stirpe vel sæpius ex axilla foliorum rosulæ sterilis orientes, subradicantes inferne indurati. Folia anguste linearia ad margines ciliato-pubescentia, aristata. Pedicelli elongati, erecti, °X eodem caule plures plerumque nascentes, folia suprema longe superantes. Calyx erectus, post anthesin sspe patens. Sepala 5, ovata, obtusa, m capsula vix longiore adpressa. Petala 5, calycem æquantia. Pedicelli sepa- laque tenuissime glanduloso-pubescentia. Has. — Haute-Vienne : Nantiat, route de Limoges à Bellac. sur les accotements, prés du passage à niveau; de là, par endroits, jusqu'au pont du Vincou.: ; Comme on le voit, le S. procumbens paraît avoir fourni seule- 1. De Lemovices, nom des anciens habitants du Limousin. EU Soo: Dot. de Nr. I ETI (1911) Sess. exto ET. I. Sagina lemovicensis Simon. EUG. SIMON. — UN SAGINA NOUVEAU. XLV ment des caractères végétatifs, racine, tiges, inflorescence, et le S. subulata, au contraire, les organes de reproduction; il a cependant donné au S. lemovicensis son revêtement particulier de cils et de fines glandes, qui peut lui aussi figurer peut-étre au nombre des caractéres de conservation individuelle. On doit considérer comme l'une des particularités les plus notables de l'hybride la présence de plusieurs pédicelles sur chaque tige. Il est trés rare en effet de rencontrer dans le S. subulata des tiges qui ne soient pas uniflores. Le S. procum- bens, par contre, a presque toujours un certain nombre de pédi- celles axillaires. La distinction si tranchée qui sépare ainsi ces deux types spécifiques apporte une raison de plus en faveur de l'origine croisée de la plante nouvelle. La racine, ordinairement trés grêle dans le S. subulata, est plutót ici un peu épaisse et plus allongée. La souche, qui dans la méme espéce émet des tiges presque aussitót dressées et abondamment pourvues de feuilles aux entre-nœuds inférieurs, diffère aussi notablement dans le S. /emo- vicensis. Les tiges sont plus nettement écartées-rampantes, à entre-nœuds plus longs, offrant par conséquent un aspect plus divisé et plus dégarni; il arrive méme qu'elles donnent nais- sance, à peu de distance du collet, à une nouvelle rosette émettant des rameaux floriféres; elles sont donc subradicantes. On ne trouve jamais dans le S. subulata ce mode de végétation qui est spécifique au contraire dans le S. procumbens. Et cepen- dant il arrive que ses tiges soient accidentellement assez longue- ment couchées rampantes, comme en témoignent divers échan- tillons que je possède de Sardaigne (leg. U. Martelli). Les feuilles sont peu différentes de celles de S. subulata, quoique parfois assez brusquement terminées en pointe au lieu de l'étre insensiblement; elles sont aristées, planes au sommet et fréquemment marquées à la base d'une nervure saillante plus 0u moins épaisse. Dans l'ensemble elles paraissent un peu plus étroites que celles du S. procumbens. Relativement à l'indument, on sait que le S. procumbens est constamment glabre, et le S. subulata très rarement dépourvu de cils glanduleux. Tous les individus de S. lemovicensis que j ai récoltés sont uniformément parsemés de fines glandes et de XLVI SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. cils tant sur les feuilles et les tiges que sur les pédicelles et les calices. Quant aux capsules, mes échantillons se trouvaient en majo- rité trop peu avancés pour en porter. Cependant plusieurs d'entre eux m'en ont fourni un petit nombre arrivées déjà à compléte maturité et à dents écartées par la déhiscence. A la vérité, elles ne m'ont pas donné de graines, ce qui peut s'expli- quer par la chute de ces dernières durant un assez long trajet le jour de la récolte, mais elles ne m'ont pas paru atrophiées comme celles décrites dans la seule plante qui jusqu'à présent, à ma connaissance, ait été signalée comme hybride du Sagina subulata : »« S. micrantha Boreau. La Flore de France de MM. Rouy et Foucaud, III, p. 286, contient la diagnose de cette Sagine, d'aprés Boreau in Catal. pl. Romorantin, de M. Em. Martin, éd. 4 (1875), éd. 2, p. 64, présentée dans cet ouvrage comme un hybride des S. procumbens el subulata, mais avec un doute partagé par les deux savants auteurs précités. En raison de l'existence de quelques caractères communs entre la description de ce Sagina et la plante limousine, j'ai tenu à consulter M. Rouy sur les rapports pouvant rattacher cette dernière à celle du Loir-et-Cher. L'éminent floriste a bien voulu me faire connaitre que non seulement mes échantillons ne se rapportaient pas à ceux décrits par Boreau, mais que, si le S. micrantha est hybride, il serait plutôt un S. ciliata-procumbens qu'un procumbens-subulata. Il diffère du reste nettement du S. lemovicensis par ses fleurs tétramères et l'atrophie de ses capsules. A l'égard de la direction des sépales, quelques précisions sont nécessaires. Ce caractère ne parait pas avoir sollicité chez le S. subulata lattention des auteurs, qui pour la plupart l'ont passé sous silence, comme Grenier et Godron, Boreau, Lloyd et Foucaud : par contre les plus récents, tels que M. Coste (Fl. Fr. illust., Y, p. 198), M. Corbière (Fl. de Normandie, p: 106), Clavaud (FI. de la Gironde, p. 386), décrivent cette espèce avec des sépales appliqués sur la capsule. Seuls MM. Rouy el Fou- caud, III, p. 293, lui attribuent des sépales « étalés aprés. la floraison », ce qui, d’après l'explication que M. Rouy à bien EUG. SIMON. — UN SAGINA NOUVEAU. XLVII voulu me donner, signifie seulement « qu'ils sont plus ou moins élalés après la floraison, autrement dit non strictement appliqués sur la capsule ». Personnellement je n'ai jamais rencontré d'échantillons oü l'écartement des sépales après l'anthése soit marqué à ce degré, mais il faut dire que si la figure 310 de Coste représente très fidèlement la position ordinaire du calice par rapport à la cap- sule, le terme « appliqué » généralement employé par les auteurs précités ne doit pas étre toujours pris dans un sens absolu; il peut y avoir un léger écartement des sépales, surtout au sommet. Ainsi se trouvent confirmés les termes interprétatifs de la description de la Flore de France. Ces légères variations se manifestent de la méme manière dans le S. lemovicensis, où le calice est plutôt presque appliqué sur la capsule à la maturité. En résumé, le S. lemovicensis pourrait être défini : un S. subu- lata subradicant à végétation et inflorescence de S. procumbens. On ne peut s'empêcher de rapprocher ces termes de l'observation consignée dans Boreau, Fl. du Centre, éd. 3, p. 102, à la suite de la description du S. subulata et ainsi concue : « Les individus diffus de cette espèce ressemblent au S. procumbens, dont on les distingue surtout par leurs fleurs à 5 divisions. » ; Je suis disposé à croire que l'importance des caractères tirés dela division de la souche et de la pluralité des pédicelles sur le méme axe aura échappé à l'auteur de cette remarque, et que le S. lemovicensis se retrouvera en plus d'un endroit dans le rayon de sa flore. J'ai d'ailleurs recu de M. Ch. Le Gendre, sous le nom de S. subulata B. major R. et F., un maigre échantillon à port de procumbens mais à caractères voisins de ceux du S. lemovicensis provenant de la commune de Cognac (Haute- Vienne). Malgré l'insuffisance de cet exemplaire, je crois cependant pouvoir le rapporter provisoirement à ma plante”. 1. Depuis la rédaction de ce travail, M. J. Briquet, le distingué direc- teur du Jardin botanique de Genève, m'a fait connaitre le résultat de l'examen qu'il a bien voulu entreprendre, sur ma demande, des nombreux Spécimens de S. subulata de lherbier Delessert, au point de vue de la valeur critique de la pluralité des pédicelles sur chaque rameau florifère. la constaté qu'un grand nombre d'échantillons portaient plusieurs pédi- XLVIII SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1941. Je ne saurais terminer cette note sans exprimer à l'un de nos dévoués confrères, M. Cordier, pharmacien à Parthenay, ma plus vive gratitude pour avoir bien voulu exécuter à mon inten- tion le cliché de la planche dont je suis heureux d'accompagner mon travail. Tout le monde appréciera avec quelle conscience et quelle habileté il a su triompher, pour la mise en valeur de certains détails, de véritables difficultés techniques. M. F. Camus entretient ensuite ses confrères du voyage botanique fait en Vendée par A.-P. de Candolle en juillet 1806. Il lit, en les commentant, les pages des Mémorres et souvenirs‘ du grand botaniste relatant la partie de son voyage d'Angers à Cholet, Mortagne, la Roche-sur-Yon, les Sables d'Olonne.... ll fait ressortir l'importance qu'eut ce voyage au point de vue de la connaissance de la flore de l'Ouest de la France et compare les difficultés des voyages à celte époque avec les facilités actuelles. Conformément à l'usage, la Société doit étre appelée à émettre un vœu relatif au siège de la Session de 1912. Un projet de Session dans le Vercors est à l'étude. Les membres présents se rallient à ce projet, en émettant le vœu que la Session soit limitée à la région naturelle formée par le Vercors. . M. le Président, avant de clore la Session, se fait l'inter- celles (jusqu'à 7) sur la méme tige, ce qui diminue singulièrement l'im- portance que j'ai cru pouvoir attribuer à ce caractère d'après mes propres matériaux. Il reste donc pour différencier la plante ci-dessus décrite, en attendant une nouvelle étude, celui des tiges couchées-subradicantes, dont l'exemplaire figuré à gauche, rangée médiane, dans la planche ci-jointe, donne le plus nettement l'idée. Si restreintes que deviennent ainsi les particularités systématiques de ce Sagina, son aspect spécial et son port intermédiaire me paraissent cependant mériter d'étre signalés. Ce sont eux qui ont fait admettre l'hypothese de l'hybridité à M. uu lui-même (in litt.), qui a désiré conserver un de mes exemplaires i mieux caractérisés. J'avoue que l'appui d'une opinion auss! hautemen autorisée n'est pas étranger à ma résolution de ne pas surseoir devint. à la publication des considérations qui précédent et du probléme qu elles soulévent. — E. S. 1. Mémoires et souvenirs de Augustin-Pyramus de Candolle écrits par iu: méme et publiés par son fils, Paris et Genève, 1862. SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. XLIX préte de tous ses collègues en exprimant ses regrets que M. Lutz, rappelé par un deuil de famille, n'ait pu prendre part qu'à une partie de la Session. ll adresse ses félicitations el ses remerciements aux membres du comité local et parti- culièrement à M. G. Durand, au dévouement et à l’activité desquels est due la bonne réussite de nos excursions. Les membres présents, à l'unanimité, s'associent aux paroles de M. le président, qui déclare close la Session de 1911. M? LEMOINE. — MÉLOBÉSIÉES DE L'HERBIER THURET. LI . Catalogue des Mélobésiées de l'Herbier Thuret (Muséum national d'Histoire naturelle à Paris); PAR MME PauL LEMOINE. Les collections de Cryptogamie du Muséum National d Histoire Naturelle se sont récemment enrichies de la trés importante collection algologique que M. Ed. Bornet, Membre de l'Institut, a eu la générosité de donner. Cette collection, ainsi qu'une bibliothèque considérable, ont été mises à la disposition des savants au Laboratoire de Cryptogamie par les soins de M. le Professeur Mangin, Membre de l'Institut, grâce aux libéralités dela Société des Amis du Muséum. Cet herbier, auquel ont collaboré successivement Thuret et Bornet, est l'un des plus riches qui existe. Il contient, non seule- ment les nombreuses récoltes personnelles de ces éminents botanistes, mais, de plus, des échantillons déterminés par tous les algologues avec lesquels ils ont été en relation au moment 0ü cette science se développait sous leur influence. De ce fait, il a une valeur considérable puisqu'il renferme des plésiatypes, c'est-à-dire des échantillons nommés par les créateurs des espéces. De plus, M. Bornet a intercalé dans cet herbier tous les exsiccata d'Algues qui ont été publiés. Je donne plus loin la liste de ces exsiccata en ce qui concerne les Mélobésiées. Aun autre point de vue, cet herbier a une grande importance; il renferme, en effet, un grand nombre d'échantillons, provenant de nombreuses localités, souvent inédites : on peut donc, en le parcourant, se faire une idée de la répartition géographique des diverses espèces. Pour les Mélobésiées en particulier, des essais de ce genre ont été jusqu'ici arrêtés par le manque de matériaux. M. le Professeur Mangin a l'intention de publier le catalogue complet de cet herbier; ila bien voulu me conseiller d'en donner dés à présent la partie relative aux Mélobésiées'. J'espere Thuret-Bornet se trouve en her- 1. Une grande partie de la collection ns doubles forment une collection bier;les plus gros échantillons et certai ans les meubles à tiroirs. LIL SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. pouvoir donner plus tard le catalogue des autres genres de Corallinacées. Dans ce catalogue, chaque espèce est mentionnée, dans son ordre alphabétique, sous le nom qui lui a été attribué dans l'Herbier Thuret. Cependant, lorsqu'il y avait synonymie, j'ai tenu à indiquer entre crochets le nom que l'espèce devrait porter à mon avis. De méme, j'ai laissé les espéces dans le genre oü elles sont rapportées dans l'herbier, mais je les ai mentionnées aussi, quand il y avait lieu, dans le genre dans lequel elles doivent étre placées. Voici, dans un ordre relativement géographique, la liste des exsiccata et des collections contenus dans l'Herbier Thuret en ce qui concerne les Mélobésiées. ARESCHOUG, Algz Scandinavicæ. Le Joris, Algues marines de Cherbourg. Lrovp, Algues de l'Ouest de la France. Crovan, Algues marines du Finistère. RopntzGvEz, Algæ de Menorca. BourGEAU, Plantes d'Espagne. DE Toni et D. Levi Morenos, Phycotheca italica. Durour, Quadro della Melobesià. Erbario crittogamico italiano. ARDISSONE, Alg:e sicul. PEREYASLAWZEWA, Algues de Crimée. Algæ Schousboeanæ. RABENHORST, Algen Sachsens resp. Mitteleuropa s. FERGUSON, Ceylon Algæ. Plante groenlandicæ. Algæ marin: Americæ borealis orientalis. à North american marine Algæ (distribuées par the Herbarium of the New York Botanical Garden). Mazé et Scaramm, Algues de la Guadeloupe. À F. vox Mürrem, Phytologic Museum of Melbourne, Alge Müllerianz- Harvey, Australian Algæ. Hauck et RicurER, Phykotheka universalis, Honenacker, Algæ marinæ siccatæ. * M"* P. LEMOINE. — MÉLOBÉSIÉES DE L'HERBIER THURET. LIN CATALOGUE! Genre SCHMITZIELLA. (Carton n° 130.) Sch. endophlæa Bornet et Batters. — ANGLETERRE : Île Puffin, leg. Batters, juin 1890. — Mancar : Cherbourg, mars 1854, octobre 1856; Pointe de Querqueville, mars 1854 et 1857, septembre 1856; Rochers du Hommet, janvier 1854. — ILLE-ET-VILAINE : : Saint-Malo, . juin-juillet 1872. — Morsman : Belle-Ile, leg. Gilgenerantz. — Basses- PYRÉNÉES : Guéthary, juillet 4865. Genre CHOREONEMA. (Carton n* 130.) Ch. Thureti Schmitz. — IrLanne W. : Malbay, sur Corallina squa- mata, leg. W. H. Harvey. — Mancar : Saint-Vaast, octobre 1897; Bar- fleur, avril 1866; Pointe de Querqueville, décembre 1853. — Lorre- INFÉRIEURE : Le Croisic, avril 1877: — Lloyd, Alg. Ouest France, n° 397, sur Jania rubens. — Basses-Pyrénées : Biarritz, sur Corallina squa- mata, juin 1870; Pointe de Bidart, juillet 1868. — EsPAGNE : La Corogne, 91 octobre-5 novembre 1895, leg. Sauvageau. — IrauiE : San-Remo, Phykotheka univ., n° 646, sur Corallina rubens, leg. Heydrich, mars 1892. — Manoc : Tanger?, Alg. Schousboean., sur Corallina squamata. — NovvgLLE-ZéLANDE : Lyall's Bay, leg. Filhol. Genre CHÆTOLITHON. (Carton n» 132.) Ch. deformans Fosl. — Ausrraute : leg. Harvey, sur Corallina. Genre ARCHJEOLITHOTHAMNIUM. (Carton n° 134.) Arch, Aschersoni Fosl. — Mer RovcE : Djibouti, Obock, leg. Jousseaume, 4897; Obock, leg. Faurot. 1. Dans l'énumération des espèces, les caractères gras droits š rapportent aux noms qui doivent être conservés. Les caractères gras inclinés indiquent ceux qui tombent en SYnonymie. Le signe ! signifie que l'échantillon a été récolté et déterminé par le Créateur de l'espéce. LIV SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1914. Archæolithothamnium Fosliei Fosl. — MER ROUGE : Djibouti et Obock, leg. Jousseaume, 1897 ; Djeddah, leg. Hauck, 1878. [= Litho- phyllum Fosliei Heyd.]. Genre LITHOTHAMNIUM. (Carton n° 131.) L. alcicorne Kjllm. — NorvÈèGe : Tromso, Kjellmann determ. L. antarcticum Heyd. — AUSTRALIE : Port Philipp (Victoria), leg. Müller. — NouvELLE ZÉLANDE : Alg. Müller. — Ile Auckland, sur Ballia callitricha, Rabenhorst Alg. Europ. (Melob. antarctica), n° 2520, 1874. — Dértror DE MAGELLAN, sur Ballia, Hohenacker Alg. mar. sicc., n? 938; idem, ex herb. Lenormand, 1857. — Car Honx, leg. D" Hyades, 1882-1883. L. apiculatum Fosl. — NonvEcE ! : 1896. [= L. fornicatum Fosl. en 1905]. L. Bornetii Fosl. — Mancue : Cherbourg, mur de l'entrée du Port militaire, novembre 1853 [Foslie determ.]. L. brachyeladum Fosl. — Gran Canaria : leg. Vickers (sub. Lithoph. Racemus) [Foslie determ.]. L. ealeareum Aresch. — IrLANDE W. : leg. T. Johnson et R. Hens- man. — MawcnE : Saint-Malo, Grand Bey, juillet 1872. (Voir aussi L. corallioides et L. squarrulosum). L. capense Fosl. — Canaries : Santa Cruz, Herb. Bory. — CÔTE DES SomaLis, leg. Revoil. — AFRIQUE pu Sup : Cap de Bonne-Espé- rance; Cap Agulhas, sur Gelidium cartilagineum, Hohenacker Alg. mar. (Melob. capensis), n° 236. — CarirorniE : sur Corallina squa- mata [Foslie determ.]. — NouvELLE-ZÉLANDE : leg. J. Agardh. L. coalescens Fosl. — Voir Clathromorphum. L. colliculosum Fosl. — Nonvèex !. — InrANpE E. : Dalkey Sound, dragué, juillet 1896, leg. Johnson. — ANGLETERRE E. : Berwick, janvier 1889, leg. Batters, f. rosea. — Mancue : Saint-Vaast, leg. Gomont. — Érars-Unis : Marblehead (Massachusetts), leg. Farlow, déterm. incertaine. L. compactum Kjellm. — Voir Glathromorphum. : L. corallioides Crouan. — FiwisTERE : rouan, Alg. mar. Fin. (Spongites corallioides), n° 942; embouchure de la rivière de Morlaix. — ILLE-ET-VILAINE : Saint-Malo, Grand Bey, f. australis Fosl. a IRLANDE : Dalkey Sound, dragué, leg. Johnson, juillet 1896, f. saxatilis Fosl. — Norvèce. [— Lithoth. calcareum]. : L. erispatum Hauck. — ApnniATIQUE : Rovigno, Hauck ! 1818. (Voir aussi Lithoth. decussatum Fosl et Lithoth. Philippii Fosl- L. decipiens Fosl. — Tauiri [Fosl. determ.]. — CALIFORNIE : eg. Farlow, 1815 [Fosl. determ.]. M?* p, LEMOINE. — MÉLOBÉSIÉES DE L HERBIER THURET. LV L. decussatum Fosl. — ApRiarIQUE : leg. Hauck. [= Lithoth. erispatum Hauck). L. dehiscens Fosl. — NonvEcE : Skjorn. [— L. fornicatum Fosl. en 1905]. L. dimorphum Fosl. — Norvëce !. [= L. fornicatum Fosl., en 1905 ]. L. divergens Fosl. — NomvEcE ! : 1896. [= L. tophiforme Ung., en 1905]. L. Engelhartii Fosl. — AusrRALIE : Western Point (Victoria); Australie [Foslie determ. ]. L. flabellatum Rosenv. — NonvEcE: leg. et determ. Foslie, 1896; f. Granii. [— L. tophiforme Ung. d'après Foslie, en 1905]. L. flavescens Kjellm. — NoRvÈGE : leg. et determ. Foslie, 1896. L. fecundum Kjellm. — Érars-Unis : Wood's Hole (Massachusetts), leg. Farlow, septembre 1876 [Foslie determ.]. — GROENLAND E. : Hekla Havn, Plant. grœnl., octobre 1891. L. fornicatum Foslie. — Norvèce !. (Voir aussi Lithoth. apicu- latum, L. dehiscens, L. dimorphum.) L. fruticulosum Fosl. — NonvEsE : actuel et subfossile, leg. et determ. Foslie. — IntANDE W. : dragué, leg. Johnson, 1897. — ITALIE : Baie de Naples, Secca di Benta palumno, leg. Solms. — ADRIATIQUE : Rovigno, leg. Hauck, Foslie determ. — AFRIQUE W. : Mauritanie, leg. Mouchez, 1876 [Foslie determ. ]. L. glaciale Kjellm. — lsraNpE : leg. Gaimard, Foslie determ. — ANGLETERRE : Berwick, leg. Batters. — TERRE-NEvvE : leg. Henry, 1878.— Érars-Unis : Robbinston (Maine), leg.Howe, 1871, Foslie determ.; . Eastport (Maine), leg. Farlow [Foslie determ.]; Magnolia (Maryland), leg. Farlow [Foslie determ.]. L. gracilescens Foslie. — Norvèce ! : 1896. [— L. nodulosum Foslie, en 1905]. L. imbricatum Dickie. — Taurri : leg. Moseley. L. leve Fosl. — Érars-Unis : Eatsport (Maine), sur Laminaria digitata, septembre 1878, leg. Farlow. (Voir aussi L. Stromfeltii). L. Iævigatum Fosl. — Voir Phymatolithon. L. Lenormandi Fosl. — Norvèce : Ytteroen (Fjord de Trondhjem), leg. et determ. Foslie 1895. — IrLANDE E. : Balbriggan, mai 1896, leg. Johnson. — CALVADOS : Arromanches, Hohen., Alg. mar. sicc. (Melob. Lenormandi), n° 296 (avec Lithoph. incrustans). — MANCHE : Cherbourg, baie Ste-Anne, sept. à déc. 1853. — FINISTÈRE : rade de Brest, leg. Crouan, 1855. — Lloyd Alg. Ouest France (Melob. Lenor- mandi), n° 349. — Basses-PyRÉNÉES : Biarritz, sept. 1859. — ALPES- ManrriMES : Antibes, octobre 1879, leg. Hauck. — Irae : Corne- LVI SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. gliano, leg. Dufour, mai 1859 [Foslie determ.]; Miramar près Trieste, leg. Hauck, octobre 1879. Lithothamnium lichenoides Heyd. — IRLANDE : Bundoran, leg. T. Johnson et R. Hensman. — MawcnE : Saint-Vaast, leg. Gomont; Cherbourg, pointe de Querqueville, février et décembre 1853. — ILLE- ET-ViLAINE : Saint-Malo, 1876. — FinisrÈRE : Crouan, Alg. mar. Fin. (Mastophora lichenoides), n° 243. — Lloyd, Alg. Ouest France (Melo. lichenoides), n° 317. — Basses-Pyrénées : Biarritz, juillet 1868, 1870; Guéthary, leg. Sauvageau, juillet et novembre 1895. — EsPacxE : Gijon, San Vicente de la Barquera, leg. Sauvageau, 1895. — Manoc : Tanger?, sur Corallina mediterranea, leg. Schousboe. — ALGÉRIE : leg. Bory. — ArPEs-ManmrrIMES : Antibes, Plan de lette, mars 1894, 1895. — (Voir aussi Lithoph. agariciforme). L. Muelleri (Lenorm). — AvusrmarreE S. : Encounter Bay, leg. Miss Cole. — TASMANIE : Georgetown, leg. Müller. L. nodulosum Fosl. — NonvEcE!. (Voir aussi L. graciles- cens.) L. norvegicum Kjellm. — NonvEcE : Haugesund, leg. Wittrock. — SuÈDE : leg. Areschoug, 1876. L. Patena Fosl. — ArniQUE pu Sup : Cap Agulhas, sur Gelidium cartilagineum, Hohen. Alg. mar. sicc. (Melob. Patena), n° 237. — AUS- TRALIE : Victoria, ex herb. Areschoug, 4876; Port Fairy, Harvey Austral. alg.; ibidem, leg. Whan, 1889 ; Port Philipp, ex herb. Areschoug, 1860; Armstrong Bay, leg. Gallagher, 1890; Phyt. Mus. Melbourne; Sud AUSTRALIE : Encounter Bay, leg. Miss Cole, 1885; Lacépède Bay, leg- D" Engelhart, 1895. — Ite Auckrawp : Alg. Müller. L. Philippii Fosl. — ApniaTIQUE, leg. Hauck. — MAURITANIE, leg. Mouchez. [— L. erispatum Hauck.] i L. Propontidis Fosl. — Mer Norre : lle des Serpents, Expéd. Tchernomoretz, leg. Andrussow [determ. Foslie]. L. polymorphum Aresch. (Voir Phymatolithon). L. Sonderi Hauck. — Hercorann, leg. Kuckuck, [Foslie determ.] — Mancme : Saint-Vaast, leg. Gomont. [Foslie determ. ] L. soriferum Kjellm. — GnotNrANp : Julianehaab, leg. Rosenvinge. — ISLANDE : Patrick Fjord, leg. Henry. — Norvèce : Tromsö, f. alci- cornis. [Foslie determ.] L. squarrulosum Fosl. — Mancur : Saint-Vaast, leg. Gomont, [Foslie determ.] — Leg. Schousboe. [Foslie determ.] [— L. calea- reum Aresch.] L. Stromfeltii Fosl. — Nonvick ! 1896. [= L. Igeve Fosl., d'après Foslie, 1905]. L. testaceum Fosl. — Voir Glathromorphum. M"* p. LEMOINE. — MÉLOBÉSIÉES DE L HERBIER THURET. LVH L. tophiforme Unger. — Norvèce. (Voir aussi L. divergens et L. flabellatum.) L. Ungeri Kjellm. — TErRE-NEUvE : leg. Henry. L. varians Fosl. — NonvEGE. Genre PHYMATOLITHON !. (Carton n° 132.) Ph. lævigatum Fosi. — IniANpE, — HELGoLanD : leg. Kuckuck, 1893, [Foslie determ.] — ANGLETERRE : Berwick, leg. Batters, février 1889. Ph. polymorphum Fosl. — ScANDINAVIE : Aestate, Bahusia, Ares- choug Alg. Scand., n° 302. — Norvècz : Skorpen, leg. Foslie. — IRLANDE : leg. T. Johnson et R. Hensman, mars 1896. — MANCHE : Saint-Vaast, leg. Gomont, [Foslie determ.] — LornE-IxrÉRIEURE : Le Croisic, août 1877. — Ixe Sarwr-VINCENT : SaintPaul's rocks, leg. Moseley, expéd. Challenger. Genre CLATHROMORPHUM !. (Carton n° 132.) Cl. circumscriptum Fosl. — NonvEcE : leg. et delerm. Foslie. — Terre-Neuve, leg. Henry 1878. [= C1. compactum Fosl., d'après Foslie 1905]. CI. coalescensFosl. — Nonvécr![— C1. compactum Fosl., d'après Foslie 1905]. CI. compactum Fosl. — États-Unis : Eatsport (Maine), leg. Farlow, Octobre 1875 [Foslie determ.] (avec L. læve et L. glaciale). — TERRE- NEUVE : leg. Henry [Foslie determ.]. — Voir aussi Cl. coalescens et Cl. circumscriptum. Cl. testaceum Fosl. — Norvèce : Bergsfjord, leg. Foslie, 1891. Genre EPILITHON ?. (Carton n° 130.) E. corticiforme M. Lemoine. — Voir Melob. corticiformis. E. membranaceum Heyd. Voir Melob. membranacea. E. Rosanoffi M. Lemoine. — Voir Melob. Rosanoffi. E. van Heurcki Heyd. — Jersey : Sainte-Brelade, leg. van Heurck, mars 1903 [Heydrich determ.] 1. Les genres Phymatolithon et Clathromorphum doivent, à mon avis, rentrer dans le genre Lithothamnium. 2. Le petit genre Epilithon a été créé pour des espèces à thalle extre. mement réduit, à aspect de Melobesia, mais à fructifications semblables LVIJI SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1914. Genre LITHOPHYLLUM. (Carton n* 132.) L. æquabile Fosl. forma wandeliea Fosl. — TERRES ANTARC- TIQUES : Ile Wandel, leg. Turquet, 1905 [Foslie determ. ]. L. affine Fosl. — Mrr Rover : Djibouti, Golfe de Tadjoura, leg. Jousseaume, 1897. L. agariciforme auct. — IRLANDE W. : Roundstone, leg. Johnson, 1893 [— L. lichenoides]. — Bermupes : leg. Général Lefroy, 1873 [= Lithoth. mesomorphum Fosl., var. ornatum Foslie et Howe [M. Lemoine determ. |. L. amplexifrons Heyd. — CALIFORNIE : leg. Miss Lerwebach; Santa Cruz, leg. D" Anderson, octobre 4876. — Tasmanie : Georgetown Heads, F. von Müller, Phytol. Mus. Melbourne [Foslie determ.]. — AUSTRALIE ? : ex herb. Le Jolis, 1876, avec E pil. membranaceum. — NOUvVELLE-HOLLANDE. L. byssoides Fosl. — Voir Goniolithon. L. cephalodes Heyd. f. erassa Heyd. — NouvELLE-GUINÉE : Iles Tami, leg. Bamler, 1897. L. crassum Hauck. — EsPAGNE : San Vicente de la Barquera, leg. Sauvageau, 1896. — IrariE : Baie de Naples, Secca della Gajola, leg. Solms-Laubach, 1880 (L. Racemus), determ. Hauck [= Lithoph. Racemus Fosl.) L. crassum Rosan. — Voir Goniolithon. L. cristatum Menegh. — Voir Goniolithon. L. Crouani Fosl. — NonvEcE ! : 1894. L. Darwini Fosl. — Voir Goniolithon. L. decipiens Fosl. — Voir Lithoth. decipiens. : L: expansum Phil. — Espaexe : Cadix, Ile Minorque, leg. Rodri- guez y Femenias, avec L. lichenoides; ibidem, Rodriguez Alg. Menorca, n° 191, juin 1889. — France : Endoume près Marseille. Dufour, Quadro della Melob. ( Melob. frondosa), n° 1, 4854; Antibes. — ITALIE : Génes, Rochers de San-Nazzaro, leg. Dufour; Albisola, N.-E. de Savona (Ligurie), Erbar. critt. ital, n° 177 (Melob. frondosa), août 1869; Naples, Secca di Chiaja, leg. Solms, 1879. — ALGÉRIE : La Calle, leg. Munier-Chalmas, avec L. lichenoides. -— ApRIATIQUE : Rovigno, leg. Hauck, 1878. L. Fosliei Heyd. — Voir Arch. Fosliei. à celles des Lithothamnium. Le genre Epilithon représente donc le -— nier terme de régression des Lithothamnium, tandis que le genre Melobest est le dernier terme de régression des Lithophyllum. MP?* p. LEMOINE. — MÉLOBÉSIÉES DE L'HERBIER THURET. LIX L. grumosum Fosl. — CALIFORNIE : San Diego, leg. Farlow, 1889. [Foslie determ. ] L. inerustans Phil. — IRLANDE : leg. T. Johnson et R. Hensman, avril 4891. — Mancue : Cherbourg, Baie Sainte-Anne, septembre et décembre 1853; Cherbourg, Le Jolis, Alg. mar. Cherb. (Lithoth. poly- morphum), n? 44. — FiNISTERE : Brest, leg. Crouan; Morlaix (forma /la- bellata). — Lorre-INFÉRIEURE : Le Croisic, juillet 1873 [Foslie determ.] — Morginan : Belle-Ile, juillet 1854 (f. Harveyi), leg. Lloyd, septembre 1854; Lloyd, Alg. Ouest France, n° 320 (L. polymorphum). — BassEs- PynÉNÉEs : Guéthary, 1868; ibidem, leg. Sauvageau, juillet-août 1895 ; Biarritz, septembre 1864 [Foslie determ.]. — EsrAGNE : Gijon, Rivadeo, san Vicente de la Barquera, leg. Sauvageau. — ALPES-MARITIMES : Antibes, Plan de l'Ilette, 1874. — Van : Ile Saint-Honorat, février 1856 [Foslie determ.]. — Arc£nrE : La Calle, leg. Munier-Chalmas. — ITALIE : Naples, leg. Solms. — ApriarTiQuE : lle Cherso, leg. Hauck, 1878 (f. depressa). — Iles Canaries : Rochers de Confital, Las Palmas, leg. Vickers, 1895-1896. — SaAxpwicn : Hohenacker, Alg. mar. sicc., n? 590. L. Notarisii Fosl. — Voir Melob. Notarisii. L. oblimans Heyd. — Voir Goniolithon. L. papillosum Fosl. — Voir Goniolithon. L. proboscideum Foslie. — Voir Goniolithon. L. Racemus Fosl. — Mer Rover : Ile Kamarana (Yémen), leg. Faurot [Foslie determ.]. — MauRrrawre : leg. Mouchez, 4876. — Banawas : leg. Faurot. (Voir aussi Lithoph. crassum Hauck). L. subtenellum Foslie. — Voir Goniolithon. Genre TENAREA. T. tortuosa M. Lemoine. — Voir Goniol. crassum Fosl. et Gon. cristatum Fosl. Genre GONIOLITHON :. (Carton n* 132.) G. byssoides Fosl. — Côtes de MAURITANIE : leg. Mouchez, 1876. G. crassum Fosl. — Vennée : Ile d'Yeu, Lloyd, Alg. Ouest France, n° 348 (Melobesia crassa), septembre 1832, leg. Lloyd, 1860. — Basses- PYRÉNÉES : Biarritz, août 1854, juin 1868 et 70. — EspaGNE : La Co- rogne, 6 novembre 1895, leg. Sauvageau. — Ile MinorQuE : leg. Rodri- guez y Femenias. [— Tenarea tortuosa M. Lem. . ne doit pas étre con- 1. Le genre Goniolithon, insuffisamment défini, artie dans le genre servé; les espèces de ce genre rentrent en grande p Lithophyllum. LX SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. Goniolithon cristatum Fosl. — lle MiNonQvE : Cave de Rafalet, Rodriguez y Femenias Alg. Minorca, mai 1888. — ALPES-MARITIMES : Antibes, janvier 1859, octobre 1854. — ITALIE : Ligurie occid., Levi- Morenos, Phycoth. Ital. n° 168; Gênes, juin 1897, rocher de la Lonbono, leg. Dufour; ibid., ex herb. Le Jolis; ibid., Erb. crittog. ital., série II, n? 1037, avril 4884 ; idem., série I, n° 365, 1859; Sicile, Ardissone, Alg. siculæ; Ile de Ciclope, mars 1863, leg. Ardissone. — ADRIATIQUE : Quernero, Lussin, Rabenhorst, Alg. Europ., n? 2 309. [— Tenarea tortuosa.| ‘G. Darwini Fosl. — Pérou : Coquimbo, leg. Gaudichad [Foslie determ. |. G. oblimans Fosl. — Mer RoucE : Obock, leg. Faurot, 1885 (Foslie determ.]. G. papillosum Fosl. — Mance : Baie Sainte-Anne, près Cher- bourg, 14 décembre 1853, ! Foslie det.]. — LornE-INrÉRIEURE : Le Croisic, [Fosl. det.]. — ArPEs-Manrriuzs : Antibes, La Fourmigue, 27 janvier 1859 [Foslie det.]. — ApRIATIQUE : Port de Sansego, Rabenhorst, Alg. Europ. (L. papillosum), n° 2 308. G. proboscideum Fosl. — CALIFORNIE : San Diego, leg. Farlow [Foslie determ.], plante jeune. G. subtenellum Fosl. — ALPEs-MaRiTIMES : Antibes, 1858 [Foslie determ.]. ' Genre PERISPERMUM !. (Collection n° 99.) P. hermaphroditum Heyd. — NouvzrLE-GuINÉE : Ile Tami, leg. Bamler [Heydrich determ.]. Genre MELOBESIA. (Carton n° 130.) M. eallithamnioides Crouan. — Finistère : Brest ! 1879, nommé par Crouan Zapalidium callithamnioides et Hapalidium zonale. — Var : Ile Ste-Marguerite, décembre 1855. — GuapELouPE : Rade de St-Martin, sur Valonia, leg. Conquérant, herb. Crouan. M. confervicola Fosl. — Azpes-MaRITIMES : Antibes, 17 oct. 1854. — Iram : Venise, Le Lido, sur Chætomorpha, de Toni et David Lévi, Phycotheca ital. (Hapalidium confervicolum), n° 15. — GUADELOUPE : St-Martin, leg. Conquérant, herb. Crouan. M. confinis Crouan. — Mancue : Cherbourg, déc. 1857, leg. Le Jolis, 4. La seule espèce du genre Perispermum doit rentrer dans le genre Lithophyllum. M"* p. LEMOINE: — MÉLOBÉSIÉES DE L'HERBIER THURET. LXI Le Jolis, Alg. mar. Cherb. n° 275, novembre. — MowPiLLE : ex. herb. Bory. — EsracNE : Rivadeo, 18 oct. 1895, leg. Sauvageau. — ALGÉRIE : leg. Bory; Oran, leg. Durieu. — BovcnEs-pv-RnówE : Marseille, leg. Le Prévôt. [— Lithoph. (Dermatolithon) hapalidioides Foslie, f. eonfinis Crouan.] - M. Corallinæ Solms. — Loirg-Inr. : Le Croisic, sur Corallina officinalis, mars. et avril 4871. — Lloyd, Alg. Ouest France, n° 398, mars-mai 1877, sur Cor. officinalis. — VENpÉE : Noirmoutier. — BALÉARES : Ile Minorque, leg. Rodriguez y Femenias 1878. — Golfe de Narres : Faraglione (Ile de Capri), leg. Solms, 10 mars 1879. — Maroc : Tanger?, sur Corallina mediterranea, leg. Schousboe; Rabat, leg. Sehousboe. M. coronata Rosanoff. — AusrRAuEE : Adélaide (Sud-Australie), sur Pollerfenia pedicellata ; idem, ex herb. Le Jolis. ‘M. corticiformis Kütz. — Mancue : rochers du Hommet, près Cherbourg, 20 mai 1853. — Basses-Pyrénées : Biarritz, août 1854; Bidart, juillet 1868; Guéthary, sept. 1854. — Espacne : Gades, Bour- geau, Plantes d'Espagne, 1849, sur Gelidium corneum. — ex herb. Bory, Sur G. corneum; Alfaques, fév. 1836, leg. Eydoux; Rosas (Catalogne), avril 1836, leg. Eydoux, ex herb. Bory. — Van : Ile Ste-Marguerite, déc. 1855. — ArrEs-ManrrIMES : Antibes, rochers de la Croupatassière, fév. 1859. — IranrE : Pausilippe, près Naples, mars 1879, sur G. cor- neum; leg. Solms, avec Melob. pustulata. — CRIMÉE : Sébastopol, déc. 1889, leg. Pereyaslawzewa, Algues de Crimée, n^ 50. put Epili- thon eorticiforme.] M. Cystosiræ Hauck. — ADRIATIQUE : Trieste, leg. Hauck, 1878 (= Lithoph. (Derm.) Cystosiræ!]. M. farinosa Lamx. — Loc? : leg. Areschoug 1876. — IRLANDE : Inishbofin, côte de Galway, leg. Johnson, avril 1891. — Gazvanos : Arromanches, leg. Lenormand, herb. Bory. — Mancme : Environs de Cherbourg, Baie Ste-Anne, déc. 1852, nov. 1853, sur Rhodymenia; rochers des Flamands, février 1853; rochers du Hommet, déc. 1853, sur Phyllophora rubens; Pte de Nacqueville, 31 oct. 1853; entrée du port Militaire, 30 nov, 1853, sur Rhodymenia palmata;. Cherbourg, leg. Le Jolis, sur Zhod. palmata. — St-Vaast (Manche), aoüt 1850, sur Aspero- coccus bullosus. — FiNISTERE : Crouan, Alg. Finist. (Z. membranacea) n° 944, sur Zostère. — EspAGxE : Rivadeo, 20 oct. 1895, leg. Sauvageau, sur Fucus et Zostère. — Baréares : Port Mahon (lle Minorque), leg. Rodriguez v Femenias 20 avril 1890. — PYRÉNÉES-ORIENTALES : Collioure, leg. Olivier. — Boucnes-pu-Ruôwe : Montredon près Marseille, oct. 1859, sur Phyllophora nervosa, — ALPES-MARITIMES : Antibes, rochers de la Croupatassiére,, juin 1859, sur Phyll. nervosa; Antibes, Plan de l'Ilette, LXIL SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. déc. 1858, juillet 1867, sur Udotea Desfontainii ; Nice, ex herb. Bory. — ITALIE : San Remo (Ligurie), mars 1892, Phycotheca univ., n? 611; Alghero, sur Udotea Desfontainii ; Genes, Erbar, crittog. ital. 1859, (M. membranacea) n? 918, sur Kernera oceanica; ibidem (M. pustulata) n? 856, sur Taonia atomaria; Gênes, leg. Dufour; Cornegliano, leg. Dufour 1859 ; Guiliono prés Génes, Rabenhorst, Alg. Mittleurop. (M. pus- tulata) n° 737, janv. 1858; Rabenhorst, Alg. Europ. (M. verrucata) n° 1676, sur Zostere, 1858; Lazzaret de Ancone, Erbar crittag. ital. (M. verrucata) n° 127 (1127) sur Zostère, sept. 1863; Venise, canal du Lido, Phycotheca ital., n° 121, sur Zostère; lagunes de Venise, 8 août 1831. — ParrsTINE : Jaffa, leg. Jofé. — Mer RouGE : Golfe d'Aden, Djibouti, leg. Jousseaume, 1897. — SEYCHELLES : lle Mahé, anse Royale, leg. Fauvel, 1894. — Ire Mavrice : leg. Robillard. — AUSTRALIE : Encounter Bay, Phyt. Mus. Melbourne, leg. Miss Hussey 1895; Australie, sur Cymodocea antarctica. — BARBADE : 1899, leg. Vickers, sur Sar- gassum. — ANTILLES : Bahamas, Berry Islands, Little Harbor Cay, North. Amer. mar. alg., distribué par Herb. N. Y. Botan. Garden, leg. Howe, n° 3586, janv. 1905. — Érars-Unis : Wood's Hole (Massach.), août 1811, sept. 1876, sur -Fucus vesiculosus, leg. Farlow; Napatree Point (Rhode Island), octobre 1872, Alg. mar. Amer. bor. orient., leg. Eaton; Floride, leg. Farlow 1878; Key West, leg. Hooper, sur Thalassia. — ANTILLES : Guadeloupe, Gozier, Anse Laverdure, ex herb. Crouan, sur Zonaria. leg Schramm, Mazé et Schramm, Alg. Guadeloupe; la Désirade, Mazé et Schramm, Alg. Guadeloupe, n° 350, avril 1868; la Martinique, ex herb. Le Jolis, février 1860. Melobesia granulata Menegh. — HOLLANDE : Nieuvediep,août 1812, Rabenhorst Alg. Europ. (M. membranacea) n? 2410. — FiNISTERE : Brest, sur Phyllophora rubens, leg. Crouan; Lloyd, Alg. Ouest de France (M. membranacea), n° 339, sur Zostére. — MiINORQUE : Binisaïda, janv. 1882, leg. Rodriguez y Femenias. — MÉDITERRANÉE : s. loc., leg. Ares- choug, 1876. — ArPEs-ManirIMES : Antibes, déc. 1858. [= Melob fari- nosa Lamx]. M. Laminariæ Crouan. — Norvèee : Kristiansund, sur Lamina- ria hyperborea, leg. Foslie. — Mancar : Cherbourg, Le Jolis, Alg. mar- Cherbourg, sur Laminaria Cloustoni, octobre; Cherbourg, leg. Le Jolis 1881, avec Lith. Crouani; Cherbourg, sur Lam. C loustoni, oct. 1856. — ESPAGNE : San Vicente de la Barquera, leg. Sauvageau, 7 sept. 1896. [— Lithoph. (Dermatolithon). Laminariæ Foslie.] M. Lejolisii Rosan. — HorrawpE : Nieuve Diep, Hauck et Richter, Phykoth. univ., n° 163, sur Zostère. — MawcnE : Gatteville, 25 décem- bre 1852, janv. 1853; Cherbourg, Hohenacker, Alg. mar. sicc. (M. mem- branacea) n° 235, sur Zostére; Cherbourg, août 1882, leg. Le Jolis. — M® p. LEMOINE. — MÉLOBÉSIÉES DE L HERBIER THURET. LXIII Érars-Unis : Wood's Hole (Massach.) leg. Farlow; Gloucester (Massach.), leg. Farlow, 1878; Nahant prés Boston (Massach.), octobre 1876, leg. Farlow ; Magnolia (Maryland), leg. Farlow. —- FromipE : Key-West, North. Amer. mar. Alg., distribué par Herb. N.-Y. Bot. Garden, n° 1643, nov. 1902, sur Thalassia. M. macrocarpa Rosan. — Mancue : Cherbourg. Le Jolis, Alg. mar. Cherb., n° 276, mars, sur PAyllophora rubens; rochers des Fla- mands, 26 décembre 1852; Granville, leg. Delise, 1825. — ILLE-ET- VILAINE : Saint-Malo, ‘Grand Bey. — Lorre-INFÉRIEURE : Le Croisic, 31 mars 1877, sur Phyllophora rubens (avec dispores et tétraspores) — Morgruan : Belle-Ile, juillet 1850, sur PAyll. rubens. — Lloyd, Alg. Ouest de la France (M. pustulata), n° 338. [— Lithoph. (Dermatholi- thon) macrocarpum Foslie]. M. membranacea Lmx. — ANGLETERRE : Berwick, leg. Batters ; Weymouth, leg. Holmes, 1881. — MawcnE: Environs de Cherbourg, Baie Sainte-Anne, sur Cystoseira discors, 14 novembre 1853; pointe de Nacqueville, 8 janvier 1853, sur Chondrus crispus et Furcellaria, 29 septembre 1856, sur Cladophora pellucida, 28 octobre 1856, sur Bornetia secundiflora; rochers du Hommet, 28 novembre 1853, sur Cystoseira discors; Cherbourg, leg. Le Jolis, 1862; Cherbourg, Le Jolis, Alg. mar. Cherb. (M. membranacea), n^ 194, sur Cystoseira discors; Cherbourg, entrée du Port militaire, 30 novembre 1853, sur Laminaria; rochers des Flamands, 10 décembre 1856, sur Phylloph. rubens. — Finistère : Brest, leg. Crouan; sur Rhodymenia palmata. — LOIRE- INFÉRIEURE : Le Croisic, mars-avril 4877, sur Furcellaria, Rhod. palmata, Phyll. membranifolia, Polysiph. elongata, Laminaria flexi- caulis, Laurencia pinnatifida. — Basses-PYRÉNÉES : Biarritz, 7 sep- tembre 1854, sur Cladophora prolifera; Guéthary, 24 juillet 1868, sur C/ad. pellucida ; idem, 39 aoüt 1895, leg. Sauvageau. — ESPAGNE : Saint-Sébastien, sur Corall. squamata, ex herb. Bory; Gijon, 16 sep- tembre-5 octobre 1895, leg. Sauvageau; San Vicente de la Barquera, 6 septembre sur Cystoseira; Cadix, 1830, rejeté à la cóte, leg. Monard, leg. Bedeau, ex herb. Bory. — Manoc : Rabat, Alg. Schousboe, n° 489. — MinoRQuE : Puerto de Fornells, mai 1877, leg. Rodriguez y Feme- nias, sur Clad. prolifera; cale de Biniencoller, septembre 1871, leg. Rodr. Femenias, sur Clad. catenata. — BoucnEs-nu-RngóNE : Marseille, 3 novembre 1854, sur Clad. prolifera ;. Montredon près Marseille, 8 octobre 1854. — Azres-MaRITIMES : Antibes, La Croupatassière, 3 juin 1858, sur Clad. catenata. — ITALIE : Alghero, Un. itin. crypt., D" Marcucci, 1866, n° Lm ; Pausilippe, près Naples, 10 mars 1879, sur Rhyti- phlea pinastroides, leg. Solms. — CEYLAN : Ferguson, Ceylon alg., n? 917. — CaLtFonNIE, leg. Farlow. [= Epilithon membranaceum Esp.] LXIV SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1941. Melobesia myriocarpa Crouan. — Brest, leg. Crouan. [= Melob. zonale Crouan|. M. Notarisii Dufour. — ArPES-ManirIMES : Antibes, 30 janvier 1859. — IraLiE : Cornegliano, mars 1856, leg. Dufour; Naples, 1879, leg. Solms, nommé (Lithoph. insidiosum). -— FLorE : Key West, leg. Hooper. [= Lithoph. Notarisii Foslie]. |. M. pustulata Lamx. — France Norb : Hohenacker, Alg. mar. sice. (M. verrucata) n° 94, sur Chondrus crispus. — Mancue : Cherbourg, Querqueville, leg. Le Jolis, janv. 1854. — BassEs-PynÉNÉEs : Biarritz, 26 août 1854, sur Gigartina pistillata. — EsPAGNE N.: La Corogne, leg. Sauvageau, 31 octobre 1895. — TéxÉnirFE : herb. Bory. — Maroc : Rabat, leg. Schousboe. — ILES CaxanrEs : Las Palmas, 21 décembre 1895; leg. Vickers. — BoucuEs-pu-RnówE : Montredon près Marseille, 8 octobre 1854, sur Zostère et Phyllophora nervosa. — ALPES-MARITIMES : Ile Sainte-Marguerite, 31 décembre 1855, sur Cladophora prolifera; La Napoule prés Cannes, février 1856, sur Cladoph. catenata; Antibes, décembre 1858. — Trace : Ile d'Elbe, Porto Ferraio, Erbar critt. Ital. (M. verrucata), n° 318, 1810; Pausilippe près Naples, 8 mai 1879, leg. Solms, sur Phylloph. nervosa. — Loc? leg. Beau, herb. Crouan. — Mer RouGE : Obock, leg. Faurot, 1885-1886. — Érars-Unis : Wood's Hole (Massach.), avril 1871, sur Ascoph. nodosum. — CALIFORNIE : Santa Barbara, sur Callophyllis, leg. Miss Cooper; San Diego, février 1815, leg. Farlow.; Floride, sur Gracilaria multipartita, leg. M" Curtiss. [= Lithoph. (Dermatolithon) pustulatum Foslie|. M. Rosanoffii Foslie'. — AusrRALIE : Port Philipp (Victoria), sur Plocamium Preissianum, ex herb. Le Jolis. — Le Car? [= Epili- thon Rosanoffi]. M. Solmsii Bornet, in herb. — Boucaes-pu-RuôwE : Marseille, sep- tembre 1855, sur Aglaozonia (— Melob. callithamnioides Falken- berg, Solms, non Crouan). M. zonalis Crouan. — Voir Melob. myriocarpa. Genre DERMATHOLITHON ?. (Carton n° 130.) D. Cystosiræ Hauck. — Voir Melob. Cystosiræ. D. hapalidioides Crouan. — AxcrkTERREE.: Berwick, 21 novembre 1887, leg. Batters. — Finistère : Brest, leg. Crouan. — LOIRE- 1. Melobesia Rosanoffii Fosl. mscr. — Peut-être faudrait-il lire « Borne! mscr. Foslie ». On trouve en effet dansl'herbier Bornet cette plante — le nom de M. Rosanowi Bornet nov. nom., qui semble étre resté inédit. 2. Ce genre, renfermant des espèces à thalle très réduit, est un sous genre de Lithophyllum. M?* p. LEMOINE. — MÉLOBÉSIÉES DE L HERBIER THURET. LXV INFÉRIEURE : Le Croisic, 12 mai 1877. (Voir aussi Melob. con- finis.) D. Laminarize. — Voir Melob. Laminariæ. D. macrocarpum. — Voir Melob. macrocarpa. D. pustulatum. — Voir Melob. pustulata. Genre MASTOPHORA. (Carton n? 130.) M. canaliculata Harvey, — Mer BRoucE: leg. Whel, 1895. — AUSTRALIE : Victoria, ex herb. Areschoug, 1876. M. hypoleuea Harvey. — AUSTRALIE : Macdonnels Bay, près Rivoli Bay (Sud-Australie), leg. M'* Whel, 1895; ibidem, Algæ Müllerianæ. . M. Lamourouxii Decaisne. — AUSTRALIE : Cap Riche (West-Aus- tralie); Sud-Australie : Great Bight, leg. Inkster, 1893; Lacépède Bay, leg. D" Engelhardt, 1896; Macdonnels Bay, près Rivoli Bay, leg. M Whel, 1895; Victoria : Armstrong Bay, leg. Gallagher, 1890; Port Philipp, Algæ Müllerianæ ; Australie, Harvey, Austral. Alg. M. macrocarpa Mont. — Herb. N. S. North Pacific explor. exped., Loo Choo Islands, leg. C. Wright. — AusTRaLIE : Cap York (Queens- land), leg. Damel. ; M. plana Harv. — AUSTRALIE : Harvey, Austral. Alg.; Fremantle (West-Australie); Sud-Australie; Encounter Bay, leg. Miss Hussey, 1895; Cap Lannes, leg. Engelhardt, 1895; Cap Jaffa, leg. Engelhardt, 1895; Victoria : Port Fairy, leg. Whan, 1889. ABBÉ HUE. —— SPORES DES LICHENI BLASTENIOSPORI. LXVII Notice sur les spores des Licheni blasteniospori Mass. ; PAR M. L'ABBE HUE. Ce Mémoire se divise en trois parties : I. Énumération des Lichens blasténiosporés; Il. Histoire de leurs spores; II. Nature de ces spores. Dans un appendice, j'ajouterai l'énumération ou la description de trois espèces d' Aspicilia. 1. — ÉNUMÉRATION DES LICHENS BLASTÉNIOSPORÉS. Cet adjectif assez étrange, blasténiosporés, n'est jamais entré dans la classification des Lichens. Massalongo (1824-1860) seul s'en est servi pour désigner un groupe de ces Cryptogames appartenant à des genres différents et entre lesquels le lien unique est la forme des spores. Cette association est donc complètement artificielle. Ce lichénographe a formé ce mot « blasteniospori » à l'aide de trois mots grecs : Bhasros, germen, noyau; 7»:z, habena, rêne (tube), et szopa, semen, semence, et l'a publié pour la première fois dans son Synopsis Lichenum blasteniospororum, dans le Flora, de Ratisbonne, en 1852. Mais ce Synopsis n'est que le résumé d'un ouvrage plus considérable, paru un peu plus lard dans la méme année et qui a pour titre : Monografia dei Licheni blasteniospori, in Atti Istituto venet. d. scienze, lettere ed arti, ser. 3, t. IV, fasc. 2, Append. 3, Venezia, 1852, avec XXXvi figures. D’après cet auteur, les Lichens blasténiosporés désignent les espéces dont les spores contiennent deux noyaux polaires, hyalins, presque hémisphériques, unis par un isthme filiforme, ou, si celui-ci vient à disparaitre, séparés l'un de l'autre, et entourés d'un épispore trés mince. Ils comprennent ÿ genres : 1. Physcia, partagé en deux sections : espèces à thalle ascendant et fruticuleux (Ph. villosa, capensis, flavi- ‘ans, ete.), espèces à thalle horizontal et foliacé (PA. parietina, elegans, murorum, etc.); 2. Candelaria (C. vulgaris et vitellina); LXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN. VENDÉE EN JUIN 1911. 3. Callopisma (C. aurantiacum, luteoalbum, etc.); 4. Blastenia (Bl. ferruginea, festiva, etc.); 5. Pyrenodesmia (P. Agardhiana, chalybæa, etc.). Mais Massalongo ne tarda pas à modifier cette nomenclature, car dés l'année suivante, 1853, il créa le genre Xanthocarpia (Mass., Alcuni generi Licheni, p. 11), pour y placer son Callopisma ochraceum (Schær.), puis dans ses Memorie lichenografice, 1853, p. 41, il s'empara du genre Tornabenia que Trevisan venait de créer (Trevis. Tornabenia et Blastenio- spora, nov. Parmel. genera, 1853), placant dans le premier T. intricata, etc., et dans le second Bi. capensis, chrysoph- thalma, etc. Massalongo renferma dans ce genre ses Physcia à thalle fruticuleux, et, quant aux espèces à thalle foliacé, il les mit, loc. citat., p. 43, sous le nom générique de Physcia, ainsi que le genre Blasteniospora Trev. La guerre était déclarée entre les deux professeurs, Massalongo et Trevisan, et ils se disputaient au sujet de l'importance des différents organes des Lichens pour la systématique, sur la propriété des noms, etc. Mais le second n'est pas moins actif que le premier, car il a créé (Trev. Caratteri di 42 nuovi generi di Licheni, 1853) les genres Diblastia (Lichen candelarius, L. vitellinus Ehrh.), et Kuttlingeria (Blastenia Visiani Mass., Lecanora teicholyta Ach. et Lecidea Lallavei Clem.). Enfin, un peu plus tard, Massalongo publia deux autres genres pour deux Lichens qu'il avait regardés comme nouveaux, Norma (Mass. Lich. capens., 1861, p. 91, in Memor. Istit. venez. sc., lett. ed arti, t. X) pour le N. dere- licta, synonyme du Physcia hypoglauca Nyl. « Sporidia 4-locu- laria. Blastidia elliptica vel subrotunda, habena axili invicem conjuncta », puis Niopsora (Mass., loc. citat., p. 52) pour le N. Eckloni, « Sporidia elliptica, bilocularia. Blastidia polaria, habena axili invicem conjuncta. » * Dans le cours de la méme année, 1852, paraissait à Chris- tiania le Mémoire de Norman, Conatus præmissus redactionts nowe generum nonnullorum Lichenum, in Magaz. Natur- densk., t. VII, groupant, p. 16, tab. I, fig. 4, les Lichens blas- téniosporés sous le nom générique de Teloschistes et les divi- sant en deux sections : A. Apothecia stricte parmeliacea es B. Apothecia biatorina. La premiére section présente 3 divi- sions : a. Thallus fruticulosus (Tel. flavicans et villosus); ABBÉ HUE. — SPORES DES LICHENI BLASTENIOSPORI. LXIX b. Phyllothallæ (Tel. parietinus); c. Placothalle (Tel. elegans, murorum, ete.). La seconde section renferme les Tel. ferrugi- neus et aurantiacus. : . Enfin trois autres genres furent encore créés pour ces Lichens. Le premier en date, Aglaopisma DN. in herb. (Bagl., Enumeraz. Lich. Liguria, Àn Mem. r. Accad. sc. Torino, 1852, p. 396), est mort-né et du reste il était parfaitement inutile, car il renferme trois Lichens déjà très clairement désignés : A. vulgare DN., ou Callopisma vulgare DN., c'est-à-dire Leca- nora callopisma Ach., A. murorum et A. elegans. Les deux autres, dont l'auteur est M. le D" Th. Fries (Lich. arctoi, 1860, p. 66 et p. 418), ont au contraire obtenu une grande importance dans la systématique : 1. Xanthoria, contenant les deux genres Physcia Mass., Mem. Lich. et non Ricerch. Lich. crost., el Candelaria Mass.; 2. Caloplaca, genre destiné simplement à remplacer Callopisma, lequel appartient à la Phanérogamie, comme étant un des genres des Gentianées, Callopisma Martius. Tous ces genres sont encore en usage dans certaines classifi- cations ; quelques anciens, antérieurs à Massalongo, ont méme été repris, comme Placodium Pers., Amphiloma El. Fr.; M. Th. Fries (Lichenogr. scand., p. 168) s'est méme servi du genre Gasparrinia Tornabene, Lichenogr. Sicula, 1849, p. 32, pour en faire une section de ses Caloplaca. Quant à Nylander, comme il rejetait absolument les doctrines de l'école sporolo- gique, il n'a jamais employé les genres créés par Massalongo et ses contemporains. Dans sa classification, les Lichens blas- léniosporés à thalle fruticuleux et foliacé sont placés sous le nom de Physcia et ceux dont le thalle est placodié ou crustacé rentrent dans le genre Lecanora, oü ils forment des stirps qui n'ont pas toujours été nettement définis. Que penser en ce moment de ces Lichens blasténiosporés? Ils peuvent toujours étre considérés comme un groupe idéal, pré- sentant des spores d'une physionomie toute spéciale, mais au point de vue de la classification, ce groupe s'effrite, se parta- g£eant en fragments plus ou moins considérables. En effet pour classer les espèces qui le composent, il faut considérer la struc- ture de leur thalle et de leurs apothécies, voir si dans le premier elle est symétrique ou dorsiventrale, et dans les LXX SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. secondes, si elle est lécanorine ou lécidéine. Il arrivera néces- sairement que la structure de ces espèces sera identique avec celles d'autres espéces dont les spores sont différentes, et alors ces Lichens ne pourront plus former que des sections de genres. C'est ce que j'ai déjà fait pour les genres Teloschistes Hue Lich. extra-europ., n. 185, in Nouv. Arch. Mus., 4° sér., t. I, 1899, p. 97, Polycauliona Hue Quatuor Lich. exot. genera, p. 19, in Bull. Soc. Linn. Norm., 6° sér., t. I, et Lecidea sectio Blastenia Mass., Hue Lich. morphol. et anatom. disp., in Nou». Arch. Mus., 5° sér., t. HI, 1911, p. 133. Il faut remarquer que j'ai retranché le genre Candelaria dont quelques espéces n'appartiennent nullement aux Lichens blasténiosporés. Enfin ce groupe idéal a subi de nos jours quelques modifications, car d'une part ses spores ne sont plus, comme l'a dit Fée, l'apanage des thalles jaunes ou orangés. On les a trouvées dans des espèces à thalle blanc, comme par exemple dans les Lecidea endochro- moides Nyl. Lich., Addit., apud Triana et Planch. Prodr. Fl. N. Granat., p. 558, et L. iodomma Nyl. Lich. Nov. Zeland., p. 89. Je les ai observées dans des genres où elles n'ont jamais été signalées, dans les Pannaria (P. squamulata (Nyl.) Hue Lich. morpholog. et anatom. dispos., n. 458, in Nouv. Arch. Mus., 4° sér., t. X, 1908, p. 172) et dans les Aspicilia (voir ci-des- sous, p. LXXXII). Puis, d'autre part, ces mêmes spores ne sont plus toutes hyalines, car il en est maintenant de brunes ou de noirâtres, par exemple dans les Blastenia subtubulata et tubulata (Kn.) Müll. Arg. Consp. system. Lich. N. Zeland., p. 69 et 10, Lecidea prospersa Nyl. Lich. nonnull. St-Thom. Antill., in Flora, 1880, p. 127, lequel doit également rentrer dans les Blastema. II. — HISTOIRE DES SPORES DES LICHENS BLASTÉNIOSPORÉS. Après avoir énuméré les différents genres de ces Lichens et avant d'exposer la nature de leurs spores, telle que je la com- prends, il ne sera pas sans intérêt, ce me semble, de passer €n revue les opinions émises à leur sujet par les divers lichéno- logues. Pour que ce travail füt complet, il aurait été nécessaire de compulser tous les ouvrages relatifs aux Lichens et en parti- culier ceux qui ont été publiés au moment où l'on a commence à s'occuper de ces spores si singulières. Tous ces Mémoires n^ ABBÉ HUE. — SPORES DES LICHENI BLASTENIOSPORI. LXXI sont pas à ma disposition et je suis obligé de me contenter de feuilleter ceux de ma modeste bibliothèque. Le premier Mémoire que je rencontre, trés remarquable pour l'époque par ses cinq planches de thèques et de spores de Lichens, est celui de Fée, lequel a pour titre : Supplément à l Essai sur les Cryptogames des écorces officinales (Mém. Soc. Hist. nat. Strasbourg, t. IL, 1835). Cet auteur, loc. citat., p. 107, décrit les spores du Lecidea disjuncta comme ayant deux locules très petits et terminaux, « sporidiis (spores) bisporis, sporis (locules) parvulis, terminalibus », et il ajoute que ce type carac- téristique se retrouve dans la lame proligère de tous les Lichens à scutelles jaunes, Lecidea ferruginea, Lecanora aurantiaca, etc. Fée n'a pas apercu le tube étroit qui unit ces deux cellules, il ne l'a pas observé non plus dans les spores du Lecidea Brebissonii, mais il a constaté dans leur centre un anneau tantót ovoide et tantôt quadrangulaire. Ce qui peut paraitre assez extraor- dinaire, c'est qu'après les travaux si nombreux sur ces spores parus depuis 1852, ce lichénologue semble n'avoir pas fait de Progrès dans leur appréciation. En effet, dans son dernier ouvrage sur les Lichens, Matériaux pour une Flore lichénolo- gique du Brésil, in Bull. Soc. botan. France, t. XX, 1813, P- 309, il les distingue des autres spores bisporiennes en les nommant spores en tonnelet, c'est-à-dire renflées au centre et présentant à leurs extrémités deux petites sphérules; là encore le tube axile est passé sous silence. Montagne est encore moins clairvoyant (Mont. Aerophycez Fr. (Lich.), in Voyag. aut, du monde, 1833-1831, sur la Bonite, command. par M. Vaillant, Botan., 1844-1846, p. 134), car à propos du Parmelia (Placod.) elegans, il n'est pas certain de ce qu'il a aperçu : « Sporidia utroque fine sporidiolum (?) globosum includentia ». Bien plus il demeure dans la méme incertitude en 1850 et reproduit les mêmes termes (Mont., Plant. cellul., apud Barker et Berth. Hist. nat. Canaries, t. HE, p. 110 (Parmelia parietina). Entre ces deux dates, Kærber, à ses débuts, car il s'agit de sa thèse « in Universitate litteraria Vratislaviensi (Breslau) pro obtinenda legendi venia », est beaucoup plus affirmatif pour les spores de cette espèce * quarum duo cytoblasti ad extremas cellule partes superam et LXXII SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN. 1911. inferam constanter dispertiti sunt ». Mais en 1849, de Notaris (Nuov. Caratt. alcun. gen. trib. Parmel., p. 20, fig. XVI-XXI, in Memor. r. Accad. sc. Torino, ser. 2, t. X, 1849) l'est encore davantage, car il en donne une description tellement précise dans son sens qu'elle a été reproduite ou du moins concue de la méme facon par la plupart des auteurs qui se sont succédé depuis Norman et Massalongo jusqu'à nos jours. Voici cette description de la section III, Physcia : « Sporidia diaphana, nucleis polaribus subhemisphæricis, hyalinis, isthmo filiformi axili invicem junctis, vel demum isthmo evanescente, discretis, feta, episporio pertenui instructa ». Je dois faire remarquer que la diagnose de Massalongo, reproduite au commencement de ce Mémoire, est identique à celle de de Notaris, les trois derniers mots étant seuls retranchés. Mais cette manière d'envi- sager ces spores ne fut pas immédiatement suivie, faute d'étre connue trés probablement, car Bayrhoffer (Einige über Lich. Frucht., Bern, 1851, p. 29, tab. IV, fig. 15*) donne de celles du Lecanora murorum une note absolument fantaisiste : il les regarde comme formées de quatre cellules, deux petites et deux grosses arrondies, unies ensemble. Je passe sous silence la description des spores du Parmelia parietina de Schleiden (Grundz. wissench. Botan, ed. 3, 1849-1850) citée en note par Tulasne (Mém. Lich., p- 61), car elle est peu comprébensible. Nous arrivons à l'année 1852, dans laquelle trois auteurs ont tenté en méme temps d'apprécier la nature de ces spores. Pour étre complet, je dois reproduire d'abord la description de Norman, loc. citat. : « Spore pariete tenui lævi hyalino, medi vacuæ (oleo destitutæ), utraque extremitate cavitatis receptaculo oleifero (sporula cum pariete sporz arcte coalita) munitæ, receptaculis funiculo gracili denique evanescente prius connexis ». En comparant cette diagnose ‘avec celles de de Notaris et de Massalongo, on voit que dans toutes les trois il est question de deux locules polaires unis ou non par un tube axile. Seulement de Notaris ne s'occupe pas de l'espace compris entre la paroi mince de la spore et le tube unissant ces deux receptacles, tandis que d'aprés Massalongo il est rempli par une substance mucilagineuse et suivant l'opinion de Norman il est dépourvu d'huile, c'est-à-dire de protoplasma, sans dire s'il ` ABBÉ HUE. — SPORES DES LICHENI BLASTENIOSPORI. LXXI s'y trouve autre chose. Tulasne au contraire (Mém. Lich., p. 61, tab. I, fig. 5, in Annal. sc. nat., Botan., 3* sér., t. XVII, 1852) regarde les spores du Parmelia parietina comme étant des corps solides. Plus que les deux autres auteurs, à mon avis, il se rapproche de la vérité, tout en en donnant une fausse inter- prétation. D’après ce savant, à chacune des extrémités de ces spores est logée une petite masse globuleuse de matière plasti- que; ces deux nucléus sont souvent réunis par une trainée de matière identique et tout le reste de la spore semble un épaissis- sement exagéré de l'épispore. Ces deux nucléus polaires sont donc souvent réunis par un étroit canal et par conséquent pas toujours. D'autre part, ce savant, /oc. citat., p. 63, reconnait qu'il arrive parfois de rencontrer des spores du Parmelia parie- tina pourvues d'une cloison transversale peu apparente. Donc, d'après son hypothèse dans un corps solide creusé, certaines spores naitraient avec deux nucléus polaires unis par un étroit canal, tandis que d'autres présenteraient, dés leur origine, une cloison équatoriale. Nous verrons que ces données sont tout à fait contraires à l'évolution naturelle de ces spores. Néanmoins, Nylander les adopta dans ses premiers ouvrages surles Lichens; en 1855, dans son Essai nouv. Classif. Lich., second Mém., in Mém. Soc. scienc. nat. Cherbourg, t. HT, p. 177, il indique pour le genre Placodium « sporæ simplices vel solidæ, utroque apice excavatæ » (la première expression s'applique à la section A., Placodium candicans, circinatum). Le mot « solidæ » se retrouve ensuite dans ses Lich. peruv.-boliv., in Annal. sc. nat., Botan., 4° sér., t. XI, 1859, p. 224, pour le Lecidea quadrilocularis,' mais où le tube apparait, « sporæ solidæ, 4-loculares, loculis invicem sæpius junctis », puis dans son Synops. meth. Lich., I, 1858-1860, p. 406, pour les spores de certaines espèces de Physcia, et enfin à propos du Lecanora pyracea, dans ses Lich. Scand., 1861, p. 145, et toujours avec le tube unissant les locules. Déjà cependant, dans la page 135 de cet ouvrage, pour la Sous-Tribu, Placodei, les spores solides ou massives avaient disparu. Remarquons que cette Sous-Tribu comprend encore chez cet auteur des thalles jaunes et des thalles cendrés à spores simples. En 1863, pour le Lecanora pallidior Nyl. Lich., apud Triana et Planch. Prodr. Fl. Nov. Granat., Cryptog., LXXIV’ SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1941. p. 29, l'indication de la nature des spores est la méme que pour les Placodei dela Scandinavie. Mais, l'année suivante, Nylander, associant deux idées absolument étrangères lune à l'autre, un thalle à laniéres rayonnantes et une spore, sans méme prendre la peine de dire quelle section de ses Placodium il vise, impose à ces spores le nom étrange de « placodinæ », donnant plus tard les variantes « placodinomorphæ », « placodiomorphæ » et enfin (Observ. lichenolog. Pyr. orient., p. 1) « placodino loculares ». C'est dans ses Lich. Ægypt., p. 3, in Act. Soc. Linn. Bordeaux, t. XXV, 1864, en traitant du Placodium murorum, qu'il explique la première expression « placodinæ », « h. e. typi Placodiorum utroque apice loculum exhibentes, tubulo in axi inter utrumque loculum ducto. » Dans son Synops. Lich. Nov. Caledon., p. 2^, in Bull. Soc. Linn. Normand., 2* sér., t. II, 1868, il revient sur ces spores placodines et en fournit une autre explication, qui est des plus extraordinaires. Les spores du Lecanora phæantha, dit-il, sont placodines, c'est-à-dire semblables à celles des deux espèces précédentes. Or ces deux espéces sont les Lecanora aurantiaca et ferruginea et la mesure seule de leurs spores est indiquée dans ce Mémoire. Mais, chose peut-étre plus extraor- dinaire encore, c'est que ces termes baroques furent employés, sans aucune protestation, parla plupart des lichénographes fran- çais et méme par des étrangers. Au nombre de ceux-ci sont : Stizenberger (Lich. helvet., p. 97), Lecanora luctuosa, spore placodinæ ; (Lichenæa afric., p. 95) L. orichalcea, sporæ placo- dinæ, pariete crasso plerumque poro instructo. Krempelhuber (Lich. brasil., p. 21, in Flora, 1816), L. subhæmatites, spore polaridiblastæ (placodinæ). Steiner (Beitr. Lichenenfl. Griechenl., p. 13, et Prodr. Flechtenfl. griech. Festl., p. 19. in Stizungsber. Akad. Wissensch. Wien, Mathem.-nat. Classe, t. CIL, 1893, el t. CVII, 1898), Caloplaca (Pyrenodesmia) Hymetti et C. (Amphi- loma) Nideri, spore placodimorphæ. Müll. Arg. (Lichenolog. Beitr., n. 813, in Flora, 4884, et Lich. paraguayens., p- 41, m Rev. mycolog., 4888), Callopisma fuscellinum et C. Balansanum, spore placodiales; (Lich. sebastianop., in Nuov. Giorn. bot. ital., t. XI, 1869, p. 334 et 355) C. (Eucallopisma) subvitel- linum, spore placodiomorphæ s. orculiformes, et C. (Eyre nodesmia) fuscolividum, sporæ placodiomorphæ. Enfin Wainio ABBÉ HUE. — SPORES DES LICHENI BLASTENIOSPORI. LXXV * (Étude Classif. nat. et Morphol. Lich. Brésil, Y. 1890, p. 113), genus Teloschistes, « sporæ placodiomorphæ, h. e. di- aut raro tetra-blastæ, septis incrassatis, poro instructis, membrana in apicibus sporarum tenui ». Pour pouvoir terminer l'exposé des différentes appréciations données sur ces spores, je ferai quelques remarques grammati- cales. Il aurait fallu dire « sporæ orculiformes et non orculæ- formes », car ce mot vient du latin orcula, petit tonneau, ton- nelet. L'orthographe de « sporæ dyblastæ » est fautive et on aurait dû écrire diblastæ, de l'abverbe grec ès, deux fois, et du substantif $2asco; ou Bhasrr,, germe, bourgeon; il est impossible de tirer le préfixe de la syllabe grecque, 2v; qui est toujours péjo- rative. Nous avons dans notre langue, l'adjectif dimorphe, tiré du grec de la méme facon (2u; et popon). L'expression polari- diblastæ n'aurait pas dû être employée, car elle est à la fois latine et grecque. Enfin l'adjectif decolores, « sporæ decolores », appliqué depuis quelques années à ces spores, par des auteurs étrangers, signifie non qu'elles sont sans couleur, c'est-à-dire hyalines, mais qu'elles ont perdu la coloration qu'elles avaient auparavant; ce qui est inexact. Du reste l'importance de ces remarques n'est pas trés grande, puisque tout à l'heure je montrerai que ces expressions doivent étre mises en oubli. En 1853, Hepp, Flecht. Europ., n. 12, regarde ces spores comme étant simplement biloculaires avec une cloison trés épaisse et le tube axile manque dans la figure qu'il en a donnée. C'est Karber qui le premier (System. Lich. German., 1855, p. 91) a nommé ces spores orculiformes, nom qui a été usité principalement par Müller d'Argovie et Flagey, et il les a appré- ciées comme polaridiblastées, tandis que Massalongo, la méme année (Sched. critic., 1855, p. 51 et 65), les qualifiait de bilo- culaires. La définition que Kærber en a donnée est la méme que celle de son ami Massalongo, citée au commencement de ce Mémoire, et il remarque que les deux nucléus polaires sont souvent séparés par une véritable cloison. En l'année 1862, Stizenberger (Beitr. Flechtensystem, in Bericht Thátigk. St. Gallisch. naturwis. Gesellsch., 4861, p. 171), voulant mieux faire que ses devanciers, a réussi à étre trés obscur. Les der- nières descriptions n'ont rien de remarquable, mais l'une d'elles LXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. (Zahlbr. Ascolich., 1907, p. 226, in Engl. und Prantl, Naturlich. Pflanzenfamil.) semble laisser supposer que les cellules polaires sont toujours unies par un isthme, car l'hypothèse del'oblitéra- tion de ce dernier n'est pas envisagée, mais en méme temps, l'auteur oppose leur qualité de biloculaires à l'état simple des spores de certaines autres espèces. Enfin un grand nombre d'au- teurs ont adopté pour distinguer ces spores l'adjectif composé de Korber, avec quelques variantes, bien entendu. Par consé- quent on rencontre trés souvent spores polaridiblastées, mais on voit aussi polariloculaires et polaribiloculaires. Cette locution, comme la première, contient une redondance, mais Tuckermann (Genera Lich., 4812, p. 105), sous son genre Placodium, lop- pose aux spores normalement biloculaires. Quelques autres et trés rares expressions sont à peine à signaler: sporæ binucleatæ, Baglietto Lich. ins. Sardin., in Nuov. Giorn. bot. ital,, t. XL, 1879, p. 82, pour le Callopisma subsimile (Th. Fr.). Spore biloculatæ, Deichm. Branth, Lich. Færöes, in Botan. of the Færöes, part I, det nord. Forl. Copenh., 1901, p. 324, en tête des Xanthoriæ, et tout récemment, spore distracto-biloculares, dans le genre Caloplaca, Jatta, Lich., 1910, p. 354, in Flor. ital: eryptog., p. 354. La distinction que Flagey (Flor. Lich. Franche-Comté, 1884, p- 45. pl. II, fig. 4, Cet E) a faite entre les spores plaeodiales d'un Placodium et orculiformes d'un Xanthoria repose sur une fausse interprétation des secondes. Ill. — NATURE DES SPORES DES LICHENS BLASTÉNIOSPORÉS. Les spores des Lichens blasténiosporés sont simples, elles naissent simples et demeurent toujours telles, mais en même temps elles sont polocælées, c'est-à-dire que, par suite de l'épais- Sissement équatorial de leur tégument, elles présentent aux deux póles des cavités hémisphériques, parfois sphériques, plus ou moins étroites, et réunies par un tube axile ou trés étroit et cylindrique ou un peu plus large et renflé dans son milieu. Telle est l'opinion sur la nature de ces spores, dans leur état normal, que j'ai exprimée dans mes Lich. morpholog. et anatom. dispos: in Nouv. Arch. Muséum, 5° sér., t. HI, 1911, p. 135. . Quelques auteurs ont-ils, avant moi, envisagé ces spores de la méme facon? Je ne le pense pas, quoique j'aie supposé un ABBÉ HUE. — SPORES DES LICHENI BLASTENIOSPORI. LXXVII moment que Tulasne représentait les spores massives du Par- melia parietina comme simples. C'est lui que j'avais en vue quand j'ai écrit, loc. citat., « uno duntaxat excepto », mais la cloison transversale, qu'il admet ensuite, fait penser qu'il les regardait en réalité comme biloculaires. Quant à Nylander, il n'y a pas de doute que, tout en admettant d'abord les spores solides creusées, il n'ait en méme temps vu en elles deux, trois et méme quatre locules. Pour ces derniers, nous avons cité pour l'année4859 le Lecidea quadrilocularis; les premiers sont clai- rement exprimés dans le Synops. method. Lich., p. 406, pour le Physcia. flavicans, où il est dit: « Spore simplices aut utroque apice loculum habentes aut adhuc tubulum offerentes locula illa bina [rectius loculos illos binos] jungentem ». Enfin dans son Addit. Lichenogr. And. boliv., in Annal. 'sc. nat., 4° sér., t: XV, 4862, p. 311, cet auteur attribue au Lecanora Brebissonii (Fée) des spores tri-loculaires « (loculis invicem tubulo centrali junctis) ». Cette conception des spores des Lichens blasténios- porés, dont je vais démontrer la fausseté, est indubitablement celle de tous les lichénologues qui ont examiné ces spores. On a distingué dans la paroi qui limite la spore deux couches : l'une extérieure, l'épispore ou l'exospore, devenant quelquefois cutinisée et colorée; l'autre, l'endospore, qui est toujours inco- lore. Je laisserai de cóté ces deux expressions. Au début de l'évolution des spores polocælées, le tégument formé de plusieurs couches trés minces emboitées les unes dans les autres, présente partout une épaisseur uniforme et par con- Séquent la cavité contenant le protoplasma est unique. Bientôt ce tégument, tout en augmentant de taille; s'épaissit par l'appo- sition interne de katehe successives, qui se développant en un; deux ou plusieurs points, divisent la cavité en autant de loges Superposées et séparées par des étranglements. Ceux-ci peuvent être plus ou moins marqués suivant l'âge de la spore et l'espèce examinée. Le plus souvent demeure, entre ces logettes, un canal nettement visible, mais quelquefois ce canal peut s'oblitérer complétement et n'étre plus représenté que par un pertuis capil- laire que l'emploi des colorants plasmatiques, comme le bleu coton, peut seul faire apercevoir à un trés fort grossissement. Ce canal ou tube axile est donc beaucoup plus commun que les LXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. auteurs ne l'ont indiqué et, d'aprés les observations que j'ai faites, j'estime que, sur une centaine de spores, il ne manque que dans quatre ou cinq d'entre elles, et encore, peut-étre l'au- rais-je apercu avec un grossissement plus fort. En admettant que ce tube fasse réellement défaut, la spore qui en est privée se trouve tout simplement dans un état anormal; elle demeure simple et ne peut pas étre regardée comme une spore uni-ou pluriseptée. En effet, dans les spores des autres Lichens qui présentent deux ou plusieurs compartiments, les cloisons se forment en méme temps que. ces spores s'entourent de leur tégument ou peu de temps aprés; elles sont toujours transver- sales et formées par des couches superposées dans toute leur longueur; s'il n'en existe qu'une seule, elle couvre la ligne équatoriale et, s'il y en a plusieurs, celles-ci sont parallèles à cette ligne. Au contraire, quand les spores polocoelées arrivent à prendre l'apparence de spores cloisonnées, leur cloison est formée par des couches longitudinales, c'est-à-dire perpendicu- laires à l'équateur, unies de chaque côté par intussusception: Cet épaississement se continue sur une méme largeur, sans que les parois arrivent à se toucher en aucun point. Bien plus, en supposant qu'elles finissent par avoir un point de contact, elles ne se confondraient jamais et cette prétendue cloison demeure- rait toujours formée de deux parties distinctes, produites d'une facon similaire. Par conséquent, dans ces spores polocælées anormales, il n'existe pas de véritable cloison. Tulasne (Mém. Lich., p. 54) avait déjà remarqué que l'épispore des spores du Pertusaria communis est formé de plusieurs couches qui on! leur plus grande puissance aux póles; ici, au contraire, celte puissance est nulle aux póles et trés grande à l'équateur. j Il a été dit ci-dessus que l'accroissement interne et progressif de l'enveloppe primitive des spores polocælées peut ou refouler la masse du protoplasma dans deux cavités polaires, ou bien la sectionner en plusieurs parties dont deux occupent toujours les pôles. Pour montrer, à l'aide des deux planches annexées à Ce Mémoire, comment s'opere la transformation intérieure de ces spores, nous les partagerons en deux sections. Dans la première seront placées les spores qui n'ont que les cavités polaires (fig. 1-9 et11). La seconde comprendra celles qui en ont trois 0U ABBÉ HUE. — SPORES DES LICHENI BLASTENIOSPORI. LXXIX un plus grand nombre (fig. 12-16). La fig. 10 est intermédiaire entre les deux sections, puisque ses quatre cavités finales pro- viennent de deux cavités primitives. En examinant avec M. le D" Guéguen quelques-unes de mes préparations de spores, nous avons eu la bonne fortune detomber sur la coupe transversale d'une spore de Lecidea Bre- bissonii Fée, qu'il a dessinée immédiatement. On y apercoit trés distinctement les couches concentriques, emboitées les unes dans les autres, qui constituent le tégument de cette spore (pl. III, fig. 18). Celles de ces couches qui entourent immédiatement le tube représenté par un petit cercle, étant de formation plus récente, sont moins apparentes, mais leur présence est cependant constatée et indiquée par le pointillé du dessin. Du reste, dans la fig. 17 de la méme planche (thèque du même Lecidea), de petites fentes apparaissant cà et là sur la surface des spores, n. 3 f et 8 f, nous avaient déjà permis d'affirmer la présence de ces couches composant la paroi de ces spores. Je n'ai pas besoin de faire remarquer que cette thèque a été un peu com- primée. Nous avons cru utile de la faire représenter à cause des fentes que je viens de signaler et des spores de différentes tailles qu'elle renferme. Section I. — La fig. 4 a représente une jeune spore de Physcia parietina dont la masse protoplasmique est limitée par un tégument mince, partout d'une égale épaisseur et formé, comme nous venons de le dire, de couches concentriques intime- ment unies les unes aux autres. Ce tégument, tout en grandis- sant, ne tarde pas à s'épaissir à l'équateur par l'adjonction de nouvelles couches internes, se dirigeant de celui-ci vers les pôles; il en résulte une compression de la masse protoplasmique, comme le montre les fig. 4 b (Physcia parietina), & a (Lecidea aurantiaca) et 8 l (Lecanora aurantia). Dans la fig. 10 a-c (Lecidea niphetodes) cette compression est beaucoup moins accentuée; elle varie avec les espèces. De nouvelles couches s'ajoutant aux précédentes par intussusception, le protoplasma se trouve de plus en plus serré entre l'équateur et les pôles, et finalement, il est repoussé vers ces derniers dans deux cavités qui demeurent en communication au moyen d'un canal axile ou LXXX SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. relativement assez large, fig. 4 c (Physcia parietina), fig. 3, spore de droite (Lecanora murorum), fig. 4 b (Lecidea aurantiaca), 8 m-n (Lecanora aurantia) et 9 p (L. Heppiana), parfois inégal, fig. 4 d (Lecidea aurantiaca) et enfin trés étroit, fig. 4 d (Physcia parietina), fig. 2 (Polycauliona regalis), fig. 3, spore de gauche (Lecanora murorum), fig. 4 c (Lecidea aurantiaca), fig. 5 f-g (L. sinapisperma), fig. T k-i (Lecanora aggesta) et fig. 9 o (Lecanora Heppiana). Dans ces dernières figures le tube axile est très long en comparaison de la longueur de la spore, mais il est parfois très court et s'allonge ensuite, fig. T h (Lecanora aggesta) ou reste tel ou à peu près, fig. 11 g-h (Lecidea ammiospiloides). Enfin ce tube peut devenir à peine perceptible et même paraître oblitéré, comme dans les fig. 4 e (Lecidea aurantiaca), 10 d (L. niphetodes) et 44 à (L. ammiospiloides). Y a-t-il alors une cloison véritable, comme les figures paraissent l'indiquer? Non, car l'espace compris entre les cavités polaires est rempli par un épaississement aussi grand que possible du tégument de la spore. Celui-ci est formé de couches concentriques emboitées les unes dans les autres dans chacune des deux moitiés de la spore. Ces deux moitiés peuvent grandir de facon à oblitérer presque le pertuis qui les sépare, sans avoir entre elles aucun point de contact; bien plus, quand il s'en produirait quelqu'un, elles seraient simplement accolées et ne pourraient jamais se confondre. Cet épaississement peut étre trés variable, comme on le voit par les fig. 4 c, 10 d et 11 ;. Dans les fig. 7 et 8 (Lecanora: aggesta et L.. aurantia) l'enveloppe de la spore s'accroît, dans le sens de la largeur, beaucoup plus que dans les figures précédentes, et nous avons vu que le travail d'épaississe- ment intérieur est identiquement le méme. Il en est de méme des spores, fig. 9, du Lecanora Heppiana que l'on a comparées à un citron. C'est Tulasne (Mém. Lich., p. 61) qui, le premier, les a qualifiées de citriformes, expression qui ne répond nullement à l'idée que ce savant voulait exprimer, car elle signifie en forme de citronnier, du latin citrus, citronnier, arbre. H faut dire spores citréiformes, de citreum, citron, fruit. Section II. — Cette section ne comprend que quelques espere dont deux seulement, les Lecidea ochracea Schær., et tetrasticha Nyl. sont européennes. Tous les lichénologues qui ont examine ABBÉ HUE. — SPORES DES LICHENI BLASTENIOSPORI. LXXXI ces spores les ont tous regardées comme tri- ou quadriloculaires (Lecidea quadrilocularis, Lecidea Brebissonii Fée, etc.) pour les exotiques; Müller d'Argovie a méme créé pour celles-ci une section spéciale dans le genre Callopisma, Triophthalmidium, puis, pour une de ces espèces, Triopsis, dans le genre Blastenia (Müll. Arg., Lichenolog. Beitr., n. 248 et n. 1034, in Flora 1881 et 1886), attribuant méme à cette dernière section « sporæ polari-3-loculares », ce qu'il est assez difficile de comprendre. Dans les spores de cette section, le phénomène de l'épaissis- sement de leur tunique s'opére de la méme façon que dans celles de la section précédente, c'est-à-dire par l'intussusception de couches intérieures disposées dans le sens de la longueur, mais il produit des effets un peu différents. Néanmoins toutes ces spores, méme celles des fig. 10 e-f (Lecidea niphetodes), 12 f-9 (Lecidea ochracea) et 43 d (Lecidea subcerina var. crenu- lata) demeurent absolument simples et, pas plus chez elles que dans les précédentes, il n'existe de cloison véritable. A leur début, ces spores sont identiques à celles de la pre- miére section, car il n'y a aucune différence entre la fig. 1 « (Physcia parietina) et la fig. 12 a (Lecidea ochracea); dans toutes deux, un tégument d'épaisseur égale dans tout son pour- tour circonscrit une masse de protoplasma unique. Mais ici l'épaississement se produit d'une façon un peu différente, car, au lieu de se former primitivement à l'équateur, il s'effectue sur toute la longueur, en commençant à dessiner légèrement un pôle, fig. 13 a (Lecidea subcerina var. crenulata). Bientôt il S'accentue et alors apparaissent deux cavités polaires unies par un tube cylindrique assez épais, fig. 12 b (L. ochracea), 13 b (L. subcerina var. crenulata) et 16 o (L. verrucata); alors la masse Protoplasmique ressemble à un haltére et il n'est pas rare de rencontrer des théques ne renfermant que des spores ainsi for- mées. Le travail d'épaississement intérieur augmente encore et alors il resserre la cavité protoplasmique entre son centre et ses pôles et fait naître une grande cavité médiane et deux petites Cavités polaires, d'abord séparées par un tube trés court, fig. 14 h (L. Brebissonii) et relativement large. D'autres couches internes se forment encore; elles allongent le tube, en compriment la cavité médiane et finissent par lui donner la forme sphérique 6 LXXXII SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 191414. ou sphéroidale. La spore présente toujours alors une cavité unique, laquelle est rétrécie entre les póles et l'équateur en un canal d'abord assez large, fig. 6 et 14 2 (L. Brebissonti), fig. 12c (L. ochracea), 13 e et f (L. subcerina var. crenulata), 45 n (L. subcerina) et 46 r (L. verrucata), parfois inégal en longueur et en largeur, puis excessivement étroit, fig. 13 g (L. subcerina var. crenulata), 14 k et l (L. Brebissonii), 15 m (L. subcerina), 16 p. (L. verrucata) et dans la thèque, fig. 17,.le n. 8 f. Que lépaississement continue, la régularité que nous venons de constater sera d'abord attaquée et nous observerons des sépara- tions du protoplasma trés diverses, fig. 12 d et e (L. ochracea) et 43 c (L. subcerina var. crenulata), dans lesquelles le tube axile est en partie oblitéré, tantót dans sa partie supérieure, tantót dans l'inférieure. Enfin les couches finiront par se déposer d'une maniére réguliére au travers de la masse proto- plasmique et alors se formeront trois, quatre et méme cinq compartiments superposés, fig. 40 e (L. niphetodes), 10 f (ead.) et 12 f (L. ochracea), 13 d (L. subcerina crenulata) et 12 g. Ces fausses cloisons sont donc formées comme dans les spores de la première section par un épaississement de la paroi de la spore, composé de deux parties, lesquelles sont séparées par un pertuis trés étroit; si elles arrivaient à se toucher, elles ne pourraient jamais se confondre, car ce sont deux murs élevés l'un contre l'autre. ; Pour être complet, je vais dire un mot de la germination des spores polocælées. Quoique Tulasne (Mém. Lich., p. 107) ait écrit que ces spores émettent plus fréquemment que les autres simples deux filaments germes, les quelques documents que j al sous les yeux montrent qu'elles les donnent rarement. Tulasne, loc. citat., pl. I, fig. 5-7, montre 3 spores seulement de PAyscia parietina sur 15, germant aux deux extrémités. Dans la planche X des Recherches sur les gonidies des Lichens de M. Bornet (A nnal. sc. nat., Botan., 5° sér., t. XVII, 1873) une seule sur 1 du méme Physcia germe aux deux pôles. Les expériences de M. Bonnier, Recherche sur la synthèse des Lichens, pl. IL, fig. 9 et 11, in Annal. sc. nat., Botan., 7° sér., t. IX, 1889, ont également porté sur les spores du Physcia parietina; sur 16 spores figu- rées, une seule a donné deux germes polaires. Il faut remarquer ABBÉ HUE. — SPORES DES LICHENI BLASTENIOSPORI. LXXXIII que Tulasne, pl. XIII, a figuré deux spores simples du . Verru- caria muralis émettant un germe à chacune de leurs extrémités. Le grossissement de toutes les figures de spores est de 319 diamétres; c'est par erreur que dans mes L?ch. morphol. et anatom. dispos., in Nouv. Arch. Mus., 5° sér., t. III, 1911, j'ai indiqué le chiffre 150. C'était le grossissement des figures pri- mitives, mais au clichage elles ont été réduites de moitié. Celui des figures 17 et 18 est de 250 diamétres. Toutes ces figures ont été dessinées par M. Bonard, l'habile dessinateur bien connu des botanistes et en méme temps préparateur à la chaire de Botanique (Organographie) de M. Van Tieghem. En terminant, je tiens à remercier M. Mangin qui, le premier, à approuvé ma manière de voir sur la nature des spores polo- cœlées, et surtout M. Guéguen, qui a bien voulu examiner un certain nombre de mes préparations et m'aider de ses conseils dans la recherche de la structure de ces spores. APPENDICE (Genus ASPICILIA Mass. Hue Lich. morpholog. et anatom. dispos., in Nouv. Arch. Mus., 5° sér., t. 11, 1910, p. 4. C'est la première fois que des espèces à spores polocælées sont introduites dans ce genre qui appartient aux Lécidées. C'est trés légitimement qu'elles y trouvent leur place, car elles présentent tous les caractères morphologiques et anatomiques des autres espèces et elles n'en différent que par la nature de leurs spores, caractére des plus secondaire. De plus, tous les Aspicilia dont j'ai fait la diagnose ne possèdent pas des para- physes à articulations sphériques. Sur les trois espèces que je vais énumérer, les échantillons de deux me sont inconnus, mais la description, donnée par leur auteur, est tellement précise qu'il est impossible de ne pas les reconnaitre comme appartenant à ce genre. Pour introduire ces espéces dans mon Mémoire, il suffira d'établir deux sections à la p. 5 : Sectio I. — Sporæ simplices. Sectio II. — Sporæ polocælæ. LXXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. 1. Aspicilia Gisleri Hue; Callopisma (sect. Pyrenodesmia) aspici- lioides Müll. Arg., Lichenolog. Beitr., n. 2, in Flora 1874. Thallus ochraceo vel argillaceo cinereus, rimoso areolatus, lævigatus et late effusus. Apothecia punctiformia, omnino urceolari depressa, margo diu indistinctus; discus ater; epithecium olivaceo fuscescens; hypothe- cium incolor vel leviter fuscescens; paraphyses tenues subconglutinatæ ; asci 8-spori; spore polaridiblastæ, hyalinæ, 10-15 m longi, duplo lon- giores quam latiores, utrinque rotundato obtusa. Primo intuitu oculis nudis facillime pro Lecanora flavida Hepp (Aspicilia micrantha Kaerb.) habenda est hæc species. Specimina sicca dein adeo perfecte similiter sicca Aspiciliæ suaveolentis Koerb. seu Urceolariæ suaveolentis Ach. simulant, ut una ab altera sub lente distingui nequeat. L'adjectif spécifique si caractéristique, aspicilioides, a dà étre changé, parce qu'il aurait fait une tautologie avec le nom générique. J'ai dédié cette espèce au professeur Gisler, qui l'a récoltée « ad saxa granitica vallis Maderanerthal Helvetiæ ». 2. Aspicilia egyptiaca Hue; Callopisma ægyptiacum Müll. Arg., Lich. Egypte, in Rev. mycolog., 1880, p. 12. Thallus albus vel ex argillaceo albus, urceolato rimosus vel demum diffractus. Apothecia 0,4-0,6 mm. lata, primum innata, dein emergentia; discus ab origine ater, leviter cæsio-pruinosus; lamina superne cum epithecio pallido fuscescenti virescens; hypothecium hyalinum; para- physes subconglutinatæ, apite pro genere læviuscule incrassatæ; asc! 8-spori; sporæ (orculiformes et hyalinæ) 12-18 p longæ et 6-8 p latæ. Lichen primo visu fallax et ignobilis, haud male Aspiciliam ealcariam var. alpinam Mass. referens, sed e structura sporarum Callopismatibus adsociandus est. Ad saxa calcaria. Ces deux diagnoses ont été abrégées, mais ce que j'en ai pris suffit pour montrer qu'il s'agit bien d'espèces du genre Aspicilia. Du reste, les réflexions de l'auteur ne laissent aucun doute à ce sujet. 3. Aspicilia peragrata Hue; Lecidea peragrata Fée, Matér. Flore lichénolog. Brésil, in Bull. Soc. botan. France, t. XX, 1818, p. 311: Lecanora (Callopisma) peragrata Krempelh. Lich. brasiliens., p. 22, in Flora 1876, p. 141; Placodium peragratum Wain., Etud. classif. : nat. et morpholog. Lich. Brésil, 1, 4890, p. 126, secundum Wain. Lich. brasiliens. exsicc., n. 94, ad saxa granitica in littore maris prope Rio de Janeiro, anno 1885, ab ipso lectum, in herb. Mus. paris. Thallus in hoc exsiccato albidus, satis tenuis, 0, 26-0, 3 mill. crassitudine metiens, opacus crustamque continuam, passim irregulariter rimosam, lovem, æquatam hypothalloque nigro limitatam formans atque hydrate kalico extra et intus immutatus. Cortex, eque ac medulla, corpusculis atratis nubilatus et 30-40 x crassus; ejus hyphæ 5- 6 p crassæ, fastigiatæ, inter gonidiorum glomerulos parce ac super eos valde ramosæ atque — ~ ABBÉ HUE. — SPORES DES LICHENI BLASTENIOSPORI. LXXXV fere intricatæ, articulatæ articulis sphæricis sphæroideisve, raro oblongis, lumine 3-4 p lato, parvos meatus passim præbentes et zona 10-20 u crassa, cellulas collapsas continente tectæ. Gonidia pallide viridia, 8-10 x crassa, membrana tenui, parvos glomerulos sub cortice hic et illic efficientia. Hyphæ medullares verticales 6-8 u crassæ, sphæroideo articulatæ, lumine 3-5 p lato, triplice Dr“ Guéguen reagente optime rubentes, nunc stricte coalitæ, nunc parvis cristallis separat», in basi horizontales, arcte con- gregatæ stratumque 20 x crassum offerentes ac subtus obliqui saxo adhærentes. Apothecia numerosissima, 0,2-0,6 mill. lata, dispersa, rotunda, in thallo primum ac interdum semper immersa, paucis paulum emergentibus, margine integro, ferrugineo fusco, aliquando obscure cæruleo atque disco ferrugineo fusco, plano aut convexo nudoque ins- tructa. Perithecium incoloratum, inferne iodo cæruleum et 60-70 u cras- sum, lateraliter 20 ac in margine 70-90 u metiens; (ejus hyphæ verticales, lateraliter horizontales et oblongo ac in margine sphæroideo articulata); nunc thalli superficiem æquans ac tunc zona fere amorpha tectum, nunc hanc parum superans; hydrate kalico vel rubente vel violaceo rubro tinctum ; gonidia sub eo infero raro vigentia. Paraphyses hyalinæ, sursum fuscescentes et solutionem hydrate kalico rubro violaceam effundentes, 60-90 u altæ, 5-6 u crasse, parum arcte cohærentes, articulatz articulis 6-8 u longis, ultimo 4-5 u metiente, septis tenuissimis ac lumine 1 y lato, non raro semel aut bis furcatæ atque iodo cæruleæ. Thecæ 50-56 p longa, 14-11 u latæ, in apice parum incrassate et in basi breviter caudatæ ; sporæ octonz, distichæ, polocælæ, loculis 2-3 p crassis ac tubulo angusto junctis, 8-14 u longe et 4-6 u latæ. Apud. Krempelhuber et Wainio, loc. citat., 11-12 u longe el 5-6 u latæ, 8-12 u longe ac 4-5 p latae. Fée a décrit son Lecidea peragrata sur l'échantillon n. 3848 de la collection Glaziou; comme cet exemplaire manque dans l'herbier du Muséum de Paris, il m'est impossible d'affirmer que la diagnose ci-dessus se rapporte absolument à cette espèce. Il est fort probable qu'il en est ainsi, car, comme l'a dit Krempelhuber, loc. citat., le L. puncliculosa Fée, loc. citat., Glaziou n. 3298, in herb. Mus. Paris., est synonyme du L. peragrata Fée. Dans ce L. puncticulosa Fée, que j'ai analysé, le thalle en est plus blanc, moins fendillé; quelques apothécies sont émer- gées et convexes, les autres beaucoup plus nombreuses sont très petites et innées, ce qui a fait direà Fée que « le thalle est tiqueté de noir ». Les caractères anatomiques concordent dans les deux échantillons. En terminant ce Mémoire, je dois redresser une erreur que j'ai commise dans un autre Mémoire qui a pour titre : Trois Lichens nouveaux, in Bull. Soc. bot. France, t. LIV, 1907, p. #14. Cette erreur m'a été signalée par M. Riddle, North Americ. sp. Stereocaul., in Botan. Gazette, t. L, 1910, p. 302, qui a remarqué que mon Stereocaulon foliiforme est identique avec le St. Wrightii Tuck., Supplem. II Enum. North Americ. Lich., in Americ. Jour. Sc., t. XXVIII, 1859, p. 202. LXXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 19414. Explication des planches. PLANCHE Il. 1. a-d. Physcia (sect. Xanthoria) parietina DN. 2. Polycauliona regalis (Wain.) Hue. 3. Lecanora (sect. Placodium) murorum Ach. ^ a-e. Lecidea (sect. Blastenia) aurantiaca Ach. 5. f-g. L. (ead. sect.) sinapisperma-(DC.) Hue. L. (ead. sect.) Brebissonii Fée. h, k et i. Lecanora (sect. Caloplaca) aggesta Hue in herb. l-n. L. (sect. Placodium) aurantia (Pers.) Hue. 10. a-f. L. (sect. Blastenia) niphetodes Hue (Gyalolechia nivalis Mass.). 11. g-i. L. (ead. sect.) ammiospiloides (Nyl.) Hue (Gyalolechia athroocarpa Anzi). PLANCHE lll. 12. a-y. Lecidea (sectio Blastenia) ochracea Scheer. 13. a-g. L. (ead. sect.) subcerina var. crenulata (Müll. Arg.) Hue. 14. h-l. L. (ead sect.) Brebissonii Fée. 15. m-n. L. (ead. sect.) subcerina (Nyl.) Hue. 16. o-r. L. (ead. sect.) verrucata Hue in herb. 17. Théque du L. (ead sect.) Brebissonii Fée. 18. Coupe transversale d'une spore du méme. : Le grossissement des spores dans les n** 1-16 est de 375 diamètres; celui des figures n°5 17-18 est de 250. Bull Soc bot de Br. T EVIT (1911) Soss extr. PI, I r CG I De 4 p 9 U e. 7: G A A G. A. » Spores polocælées. Ei Soc Do de Bv T Li gll Ses ext PL H :0 0 $0 75: CL. c 4. Spores poloccelées. 0. LIGNIER. —- TRANSFORMATIONS DE LA STÈLE PRIMITIVE. LXXXVII Essai sur les transformations de la stèle primi- tive dans embranchement des Phyllinées', PAR M. O. LIGNIER. À. — Chez les Phylloïdées primitives, de méme que chez les Lycopodinées inférieures actuelles, au niveau de chacune des dichotomies, les pointements trachéens des stéles confluentes disparaissaient sur leurs faces d'accolement, et il en résultait, trés localement, pour ces stèles une symétrie plus ou moins hémi- circulaire, c'est-à-dire bilatérale avec localisation des pointements trachéens sur leur face externe convexe. ll en était donc ainsi, en particulier, à la base de chacun de ceux des cauloides qui devaient, chez les Phyllinées rdv se transformer en rachis foliaires. Il semble que chez les premieres de ces Phyllinées (Primofi- lieées), de trés bonne heure et en méme temps que l'autonomie des stèles s'étendait vers le bas?, cette symétrie bilatérale des stéles confluentes se soit considérablement accrue à mesure dela dorsiventralisation progressive des mériphytes. Il en est résulté que les stéles, à l'origine massives, circulaires et radiées à presque tous les niveaux, se dilacérérent ensuite du haut vers le bas en des cordons de plus en plus isolés et de plus en plus symétriques par rapport à autant de plans radiaux. Dans chaque cordon les pointements trachéens, progressivement plus rappro- chés de son plan de symétrie vers l'extérieur, s'y unirent finale- ment en un massif ou pôle médian externe. Ainsi la stèle primi- tivement unique et radiée se trouva transformée en un groupe de vrais faisceaux exarques soit complètement isolés, soit encore en partie concrescents en étoile. Simultanément le liber se déplaçait en sens inverse des trachées; il s'écartait du sommet polaire externe de chaque faisceau pour gagner ses faces laté- rales, peut-étre méme sa face interne lorsqu'elle était libre. Cette forme exarque des faisceaux ne fut du reste que trés transitoire dans les feuilles. Elle y fut en effet rapidement sup- 1. Voir Bull. Soc. bot. de France, 13 et 27 janvier 1911. 2! Voir spécialement la Note du 27 janvier. LXXXVIII - SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1941. plantée par les formes mésarque, puis endarque-divergente ; telle- ment rapidement méme que cette derniére y est presque géné- rale. Mais gráce au retard des transformations qui, pour des raisons précédemment indiquées (27 janvier), s'est produit dans les tiges, il nous est heureusement permis de reconstituer pour les feuilles la série des transitions entre l'état primitif radié et l'état final endarque. C'est ainsi que dans les tiges de certaines Filicinées fossiles (ex. : Zygoptéridées) nous voyons les stèles foliaires descendantes ou queues mériphytaires encore unies en un massif protoxylémique axial, ayant déjà la forme en étoile avec pôles trachéens aux sommets. Mais, en outre, à ce massif de protoxyléme, en général trés réduit et trés modifié, s'est déjà ajouté un métazyléme dont l'apparition correspond nettement à une tendance du bois à se porter vers l'extérieur, fait évidem- ment en rapport avec la dorsiventralisation. Selon toute vraisemblance le métaxyléme y a débuté dans les angles interpolaires de l'étoile protoxylémique, puisque c'est là qu'il est le plus développé et que parfois méme il y est unique- ment localisé. Mais de là il s'est ensuite étendu vers les pôles et les a recouverts d'une couche vasculaire externe (forme mésarque). Simultanément le protoxylème se réduisait en. se retirant vers les pôles et en faisant progressivement place au parenchyme médullaire, en permettant ainsi au liber de s'étendre jusque sur la face interne du métaxylème. Chez les mêmes plantes, à l'intérieur des rachis qui sont plus fortement actionnés que les tiges par la dorsiventralité, les faisceaux exarques dont il a été question plus haut, se sont écartés les uns des autres, rangés sur un cerele progressivement ouvert en un arc. En même temps ils se transformaient en faisceaux mésarques à protoxylème restreint et à métaxylème libéré, très développé latéralement en deux ailes divergentes”; ou méme évoluaient davantage encore de manière à acquérir la forme endarque par réduction du protoxylème à son seul pôle et par retournement final du pôle trachéen qui, obéissant à son tour à la loi d'extériorisation du bois, devint centrifuge. au lieu de 1. Ce sont là les divergents de MM. C.-Eg. Bertrand et Cornaille. 0. LIGNIER. — TRANSFORMATIONS DE LA STÈLE PRIMITIVE. LXXXIX centripéte qu'il était précédemment '. Dans le passage de la tige à la feuille on peut, en effet, voir s'effectuer ces transformations de la forme exarque à la forme endarque. Parfois, il est vrai, le rachis principal, au lieu de posséder un ou plusieurs faisceaux endarques-divergents, offre encore un tube de métaxyléme avec protoxylème inclus, c'est-à-dire une organisation qui, sauf la taille et la symétrie, rappelle celle dela tige elle-même. Mais ce fait, qui ne se rencontre que chez les Filicinées les plus inférieures parmi celles actuellement con- nues, résulte simplement de ce que la base du mériphyte n'ya pas encore été suffisamment influencée par la dorsiventralité. H suffit alors généralement de monter plus haut dans ce dernier pour retrouver l'arc foliaire avec faisceaux endarques-diver- gents. Chez les Fougères actuelles, il semble que la dorsiventralisa- tion ait réussi à éliminer méme de la tige toute trace de la struc- ture primitive. Les faisceaux y sont par suite tous du type endarque-divergent et la stèle protoxylémique y a été totale- ment remplacée par du parenchyme médullaire?. Dans les rachis (ou nervures) des mêmes plantes c'est également ce type de faisceaux qui subsiste partout, quoique parfois un peu modifié (Ophioglossées). Mais, grâce à une plus puissante extension basipéte de l'autonomie fasciculaire, jointe à une tubérisation du tissu conjonctif, le nombre des faisceaux, dans les parties basses du mériphyte, est souvent beaucoup plus élevé que chez les Fou- gères précédentes, en méme temps qu'ils sont distribués sur un arc plus ou moins plissé. B. — Les plus inférieures des Plantes à graines actuellement connues sont probablement les Lyginodendrées. Leurs rachis 1. Les cellules du « Lückenparenchym » de Russow ne sersieni-olies pas, au moins partiedement, des restes du protoxylème centripète? Cela expliquerait que, chez le Cibotium princeps, elles soient réticulées lignifiées et très semblables à des éléments ligneux. 2. Dans certains rhizomes grêles de Fougères actuelles, on observe encore, il est vrai, un massif vasculaire axile plein. Mais celui-ci parait n'y être que de formation récurrente. Il semble, en effet, résulter d'une réduction physiologique de la moelle et de la coalescence Hec. dans l'axe caulinaire, de divergents soit aux ailes éployées (Hyméno- phyllées), soit aux ailes rabattues intérieurement (Gleichenia). Sa valeur serait donc différente de celle de la stèle primitive. XG SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. appartiennent au même type que celui des Primofilicées les plus élevées; ils possèdent un ensemble de faisceaux endarques- divergents qui sont, de même, rangés sur un arc ouvert vers le haut. Quant à leur tige, bien que renfermant encore, comme celle de ces plantes, une stèle axile circulaire ou étoilée, entière ou fractionnée de protoxylème centripète, elle offre cependant un aspect assez différent. Le métaxylème y a été, en effet, rapidement suppléé dans sa tendance à s'extérioriser par une couronne ligneuse secondaire centrifuge. Certes cette cou- ronne d'origine absolument caulinaire et qui, chez les descen- dants des Lyginodendrées, gagnera progressivement vers le haut dans la feuille, n'est évidemment pas un produit de la dorsi- ventralisation, mais il n'en est pas moins vrai que la direction centrifuge de sa différenciation parait l'avoir amenée à remplacer de bonne heure le métaxylème et qu'elle se montre méme parfois trés franchement comme son prolongement vers l'extérieur (Poroxylées). Le métaxylème ne manque donc pas dans la tige de ces plantes: il y est seulement moins développé et on peut parfois l'y voir encore nettement représenté, par exemple, soit latéra- ment aux pôles (Poroxylon), soit autour d'eux (Lyginoden- dron, etc.). Dans cette dernière plante, en effet, en ne considérant que la partie des queues mériphytaires qui est pourvue de bois secondaire, on voit le métaxylème cireumpolaire s'accroitre progressivement vers le haut en même temps que le bois secondaire y décroit. Puis, au delà de l'extrémité supérieure du bois secondaire, le métaxyléme se retrouve au complet avec tout le développement de celui des Primofilicées. Quant au pro- toxylème des mêmes régions, ainsi que celui des Primofilicées, il se réduit, vers le haut, aux pôles trachéens devenus centri- fuges, cette réduction se produisant au niveau de la disparition du cambium et de l'extension du métaxylème. Certes les tissus libéro-ligneux secondaires ne sont pas» chez les Phyllinées, spéciaux à l'embranchement des plantes à graines, mais, du moins, plus qu'ailleurs, ils semblent y avoir pris une importance prépondérante, surlout dans les parties basses du mériphyte. D'autre part, la suppléance du métaxylème par le bois secon- 0. LIGNIER. — TRANSFORMATIONS DE LA STÈLE PRIMITIVE. CXI daire parait y avoir provoqué un ralentissement et une modifica- tion dans l'atrophie progressive du protoxylème centripéte. Certai- nement, ici comme dans le phylum filicinéen, ce protoxylème a été se réduisant peu à peu jusqu'à disparition complète (sauf les pôles), mais la disparition ne s'en est faite que beaucoup plus tardivement et dans des conditions différentes. Les tissus pro- toxylémiques, méme réduits, ont en effet, presque jusqu'à la fin, conservé tous les caractéres d'une sérieuse activité. Ce serait grüce à cette sorte d'influence retardatrice et modificatrice du cambium ‘ : 1? que la forme primitive du faisceau exarque a, ici, subsisté plus longtemps non seulement dans la queue méri- phytaire à l'intérieur de la tige (Ptéridospermées, Cycadophytes), mais méme dans les faisceaux des feuilles (Poroxylées, Cycadées, etc.); 2° que le massif protoxylémique centripéte, en quelque sorte rajeuni, s'est déplacé dans le mériphyte, son extrémité. supérieure s'avancant vers le haut à la suite dela zone génératrice à mesure que son extrémité inférieure reculait dans la méme direction. Il est du reste probable que ce faisceau exarque renferme toujours un peu de métaxyléme joint à son protoxyléme. Et peut-étre est-ce encore à ce métaxyléme réduit qu'il faut homo- loguer les massifs latéraux de « tissu de transfusion » si fré- quents dans les faisceaux endarques des feuilles des Conifères ? Peut-être, d'autre part, est-ce à une persistance de la forme filicinéenne (protoxylème et métaxylème seuls) qu'il y a lieu d'attribuer les terminaisons mésarques qu'offrent si fréquem- ment les faisceaux des Phanérogames dans les sommets des feuilles ou de leurs ramifications, là oü la zone cambiale n'a pas pénétré ? ; i ‘ : Jusqu'ici je ne me suis occupé que du bois, mais le liber, lui aussi, présente dans sa position une particularité remarquable. Tandis que, dans la feuille des Lyginodendrées de même que chez les Filicinées, il fuit latéralement loin des plans verticaux qui renferment les pôles ligneux, chez les Plantes à graines supérieures et déjà aussi, du reste, dans les queues mériphytaires 1. Probablement parce que, au point de vue purement ua = tissus ligneux secondaires ne suppléaient pas le proxylème SRDE le faisait le métaxyléme auquel ils s'étaient substitués. XCII SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN. JUIN 1911. des Lyginodendrées elles-mêmes, il se localise au contraire dans ces plans extérieurement aux pôles ligneux. En réalité dans les deux cas, les pòles libériens se placent, dans les faisceaux, au maximum de distance des pôles ligneux'. Mais la forme des faisceaux étant passée, par fusion des deux ailes vers l'exté- rieur, de la forme divergente à la forme radiale, soit consécuti- vement à une accentuation de la tendance déjà signalée du report du bois vers l'extérieur, soit pour toute autre raison, les deux maxima libériens, latéraux de la premiere forme, se sont, dans la deuxiéme, réunis en un seul qui est médian et exté- rieur ?. Il y a lieu de remarquer tout particulièrement que, chez le Myelopteris chez lequel le fractionnement de l'arc foliaire est extréme, le protoxyléme a persisté (peut-étre renforcé d'un peu de métaxyléme) sans qu'on y observe de zone cambiale et que, d'autre part, le liber y est devenu extérieur-médian. ll ya là des caractères en apparence contradictoires et peut-être n'est-il pas trop téméraire de penser que, de même que ceux des Mono- cotylédones, les ancêtres des Myelopteris ont possédé un cam- bium qui serait ensuite entré en régression. Le méme raisonnement pourrait, du reste, étre tenu pour les feuilles des Cordaitées avec cette différence cependant que cer- taines d'entre elles montrent encore un arc de métaxylème externe qui, par sa position et son aspect, rappelle énormément l'arc ligneux centrifuge des Cycadées. Or on sait que ce dernier, considéré par les uns comme entièrement secondaire, par les autres comme primaire, est, en tout cas, accompagné d'un cambium. Dès lors on doit se demander si le faisceau cycadéen n'aurait pas été à peu prés celui que possédaient les ancétres des Myelop- teris et des Cordaitées. En résumé, dans l'immense série des Phyllinées nous voyons la stèle, primitivement unique et radiée de chaque cauloïde, se 1. Suivant la loi formulée par C.-Eg. BERTRAND (Théorie du faisceau, Bull. Soc. Nord de la France, 1880). i 2. ll est, du reste, remarquable que pour les mêmes raisons, mais on l'absence de zone cambiale, une semblable transformation libérienne s'est produite chez les Ophioglossées, dans le phylum de Filicinées. 0. LIGNIER. — TRANSFORMATIONS DE LA STÈLE PRIMITIVE. — XCIIE fragmenter ultérieurement et donner naissance à des faisceaux rangés d'abord sur un cercle, puis, dans les feuilles par ouverture supérieure de ce cercle, sur un arc. La structure de ces faisceaux, entièrement protoxylémique au début et exarque, s'est ensuite compliquée par l'adjonction d'un métaxylème, qui finalement supplanta le protoxylème, et simultanément par l'apparition des formes mésarque, puis endarque. A son tour, mais surtout dans l'embranchement des Plantes à graines, le métaxyléme fut secondé, puis supplanté par un bois secondaire centrifuge et il en est résulté pour le protoxyléme une sorte de survivance plus ou moins prolongée, au cours de laquelle il s'est déplacé de bas en haut de la tige dans la feuille. Le liber, lui aussi, s'est modifié simultanément. D'abord réparti sur toute la périphérie de la stéle primitive, il s'est ensuite, dans les faisceaux exarques, mésarques et endarques, . écarté du pôle trachéen, puis localisé au maximum de distance de ce dernier. J'ai précédemment montré (13 janvier) le rôle considérable joué par la dorsiventralisation en ce qui concerne l'évolution de la morphologie externe du mériphyte. Il semble bien que ce soit encore elle qui ait joué le róle prépondérant dans la série des transformations du système libéro-ligneux. Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, F. Camus. Vo RAP TUR UE SC " Coulommiers. — Imprimerie Pav. BRODARD, T TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1941. Liste des membres et des autres personnes qui ont pris part à la Session............................ RÉUNION PRÉPARATOIRE DU 4 JUIN 1911. Élection du Bureau spécial de la Session........... SÉANCE DU 4 JUIN 1911. Allocution de M. Roux.................,.,..,....., bs Allocution de M. SOuCHÉ.............,........,.... Abbé Hue.............. Rapport sür l'attribution du prix de Coincy en 1911. E Ph, Guinier............. Un Saule peu connu de la flore de France (Salix ; atrocinerea Brot.).................:.............. : A. Coppey TIPP Contribution à l'étude des Muscinées de l'Ouest et "du Jittoral........,.............4...usse F. By.;. i eeN baras Aid La Vendée considérée comme. unité géographique et caractérisée surtout par sa flore............... Séance DU #4 JUIN 1914. Allocution de M. GERBER........................ TE Liste de plantes de l'Ouest de la France présentées et offertes................ PONG lesere brosesau eno Sur une édition très rare et fort peu connue de l'Herbarius, imprimée à Paris vers 1486....... m -Un Sagina nouveau présumé we: der lemo- vicensis Simon (Pl. D)......:2 01. ll Renee Adoption. pour l'année 1912, d'un projet de Session dans le Vercors.......... Lila Ree E E LIE Catalogue des Mélobésiées de. l'Herbier Thuret (Muséum national d'Histoire naturelle à Paris).. Notice sur les spores des Licheni blasteniospori Mass. (PL. IL et IID........ eee "n Essai sur les transformations de la stèle primitive dans l'embranchement des Phyllinées..... jer dA , UT XXVI XXXII: XXXHI. XXXVII xum. xvm LE. 1xvi LXXX VII AVIS IMPORTANTS relatifs à la Publication du BULLETIN 1. — Les manuscrits, rédigés ne varietur et lisiblement, doivent être déposés le jour méme où sont faites les communications, faute de quoi leur impression est ajournée sans que les auteurs puissent élever de réclamation à cet égard 11, — Si les manuscrits sont accompagnés de figures destinées à être insérées | dans le texte, celles-ci doivent être dessinées à la plume et au trait, ou bien au crayon Wolff sur papier procédé, ou consister en bonnes photographies, de maniere à en permettre la reproduction par les procédés zincographiques. L'insertion de toute figure ne pouvant étre reproduite que par des procédés différents reste soumise à l'approbation de la Commission du Bulietin. JI — Les auteurs reçoivent une épreuve en placards et en double exemplaire de leurs communications, la correction des autres épreuves étant faite par le | Secrétariat. Les corrections doivent étre retournées dans le délai maximum de trois jours au Secrétaire-rédacteur, faute de quoi !a correction est faite d'office par !e Secrétariat. iV. — Lorsque les manuserits dépassent la longueur réglementaire de 8 pages et qu'ils ne comportent pas de question de priorité, ils peuvent être publiés sous la rubrique : Mémoires puhliés par la Société botanique de France. Ces Mémoires sont édités avec toute la célérité possible, mais sans garantie de date. lis prennent place dans les volumes annuels à la suite des communications insérées aux séances ordinaires et sont fournis aux Membres de la Sociéte sans majoration de leur cotisation. V. — Afin de permettre l'établissement des convocations aux séances, MM. les Auteurs sont instamment priés d'aviser le Secrétaire général huit jours à l'avance des communications qu'ils ont l'intention de présenter. . : L'inscription à l'ordre du jour de tout travail parvenu au Secrétariat aprés ce délai ne peut étre garantie. ———— Bureau et Conseil d'administration de la Société pour 1911: | Président : M. Maurice de Vilmorin. Vice-présidents : MM. Zeiller, Hue, Jeanpert, Magnin. Secrétaire général : M. L. Lutz. - Secrétaires : ....Vice-secrétaires : MM. Gatin, Lormand, | MM. F. Camus, Sartory. Trésorier . Archiviste . r: M. Philippe de Vilmorin. | M. E Malinvaud. z Membres du Gonseil : MM. Chauveaud, | MM. Gagnepain, MM. Lecomte, Dangearä, Gritfon, Mangin, Dismier, Guérin, Poisson (J.), Friedel, Hickel, Prillieux. | ma y : + S Tout ce Qui concerne l'administration de la- Société doit être adressé est 3 Secretaire général à l'adresse suivante : | de M. Lutz, professeur agrégé à l'École supérieure dé pharmacie, #, avenue pe: T l'Observatoire, Paris (VE). Le Secrétaire-rédacteur, Gérant du Bulletin : F. Camus. Coulommiers.— Imp. PauL BRODARD. !SOCIETÉ BOTANIQUE j E m NENNEN BULLETIN DE LA DE FRANCE FONDÉE LE 923 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME CINQUANTE-HUITIÈME (Quatrième série — TOME XI) 1911 w Session extraordinaire tenue en Vendée pendant le mois de juin 1911. (Deuxiéme et dernier fascicule); Table des matiéres du tome LVIII (1911). PARIS AU SIÉGE DE LA SOCIÉTE RUE DE GRENELLE, 84 Le Bulletin de la Société botanique de France parait par livraisons mensuelles. Le Bon à tirer de ce numéro a été donné le 20 septembre 1913. AVIS IMPORTANT " g? Par suite de l'augmentation croissante du nombre des communications et de sa répercussion sur les finances de la Société, la Commission du Bulletin croit devoir rappeler à nos Gonfrères que le Règlement limite la longueur des manu- scrits à huit pages d'impression par séance et à quarante pages pour l'année entière, au delà desquelles l'auteur doit sa collaboration pécuniaire. Dans un intérêt commun, la Commission prie donc très instamment. MM. les Auteurs de condenser le plus possible le texte des Notes destinées à limpression. | l | . . ` * Tarif des tirages à part. Un tirage sous presse de 25 exemplaires est accordé gratuitement à Messieurs les Auteurs qui en feront la demande en remettant leur manuscrit. — Les Auteurs qui préferent des tirages à part avec réimposition, bénéticieront en compensation d'une réduction de 3 fr. 60 sur les prix du tarif ci-dessous. i 95 50 100 200 500 M 0 J NOMBRE DE FEUILLES EXEMPL. | EXEMPL. | EXEMPL. | EXEMPL. | EXEMPL- — Une feuille (16 pages), réimposition, papier, tirage,| fr. c. fr. c. fr. c. fr. e. | frc pliure, piqûre et couverture passe-partout, de Couleur. n 2... LLL LLLA 1020 | 1140 | 1320 | 18 » | 288 Trois quarts de feuille (42 pages). . . . . . .. 960 | 1080 | 1260 | 1680 | 26 40 Demi-feuille (8 pages). . . ...,..,.... 6 » 7 20 960 | 1440 | 2160 Quart de feuille ($ pages). . ..,....... 4 80 6 » 8 40 | 1080 | 16 80 2e feuille en sus de la première . : . . . .. 5 49 10 90 11 40 | 1440 | 22€ Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. . . .| 8 40 9 60 10 80 13 80 19 20 Demi-feuille en sus d'une feuille... ; .. . .| 480 6 » 7 80 10-20 16 80 Quart de feuille — — aaa . 360 4 80 7 20 960 | 1440 Tirage supplémentaire sans réimposition, conforme aux exemplaires gratuits, prix uniforme par feuille ou fraction de feuille : : 25 exemp., 50. exemp., 15 oremp:. 100 exemp 3 fr. 60 4 fr. 20 Afr 50 4 fr. 80 Supplément de 0 fr. 30 par 95 exemplaires en plus. La composition d'un titre d'entrée spécial d'un tiers de page est de 1 fr. 90. La composition d'un grand titre d'une page est de 3 fr. 60. En plus les frais ce tirage € La composition d'un faux-titre est de 9 fr. 40. En plus les frais de tirage et de papier(). |. t La composition d'une couverture imprimée, sans page d'annonces, est de 2 fr. 40 si le titre e. la répétition de celui de la brochure, et de 4 fr. 80 si le titre est fait seulement pour la 0h09 ture. En plus les frais de tirage et de papier (*). L'addition à la couverture passe-partout du titre dé la communication compos texte est comptée 2 fr. 40. | S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 0 fr. 95 l'heure. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tira Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 80. Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entrainant une modificatio t de papier (*). é en caractéres du ge de 2 fr. 40. n dans la disposition des š 4 i pages du Bulletin, i i 16 p... UE 1 : 8 in, sera fait à co Tarif o TAA fr. & f: a f du haut de proe uve? tu es ser ont comptés suivant le tar 1 au, — RAPPORTS SUR LES HERBORISATIONS FAITES PAR LA SOCIÉTÉ PENDANT LA SESSION EN VENDÉE Rapport sur les excursions de la Société botanique de France en Vendée (juin 1911); PAR MM. G. DURAND et J. CHARRIER. Il fut un temps, où la Société botanique de France aurait peut-être difficilement choisi la Vendée comme but d'une Session extraordinaire ; elle lui aurait certainement préféré d'autres points de notre territoire, oü les récoltes auraient été plus abondantes, d'oü les collecteurs auraient rap- porté pour leurs herbiers un bien plus grand nombre de raretés! Mais, depuis quelques années, les botanistes ont fort heureusement modifié la méthode de leurs recherches : ils ne sont plus hypnotisés seule- ment par la plante rare et s'intéressent tout autant à l'ensemble des Végétaux qui forment la flore du pays qu'ils parcourent, à l'association des espèces qui croissent ensemble dans les stations qu'ils visitent, à la diversité du tapis végétal, qui varie avec les localités. A ce point de vue, la région vendéenne offre au phytogéographe de multiples sujets d'études, A ne considérer que la rareté relative des espèces, la Vendée a une flore plutôt pauvre : sans doute le nombre des plantes que l'on peut relever dans un catalogue régional semble, au premier abord, assez con- Sidérable; mais si l'on examine quelque peu la liste de ces espèces, on y relève bien difficilement des formes considérées comme rares pour l'ensemble de notre pays. Chez nous, l'endémisme est absolument nul : en exceptant quelques variétés locales ou quelques hybrides fort peu répandus (tel >< Serapias Nouletiana Ry), il n'y a rien de spécial, et í XCVI SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. les espèces que nous ne rencontrons que de loin à loin, dans des loca- lités restreintes, par suite rares pour nous, sont abondantes sous d'autres cieux. En revanche, la Vendée, grâce à la diversité des terrains qui forment son sol, gráce aussi et surtout au voisinage de la mer, réchauffée par le Gulf-Stream, offre des régions d'aspect tres différent, ayant chacune une flore distincte, continentale ou maritime, suivant l'éloignement ou la présence de la mer, calcicole ou calcifuge suivant que l'on se trouve dans les moissons de la Plaine ou sur les terrains primitifs du Bocage. De là provient le nombre relativement élevé des espèces de la flore ven- déenue : richesse numérique, qui compense sa pauvreté en plantes rares et d’où, forcément, résultent des associations intéressantes! D'un autre côté, n'est-ce pas en Vendée que viennent se heurter ou se fusionner deux flores bien distinctes ? N'est-ce pas là le point de contact de deux secteurs aux tendances opposées : le secteur armorico-ligérien, dont le climat plus froid et humide crée une flore aux allures septentrio- nales, et le secteur aquitanien, dont la température plus chaude et moins pluvieuse favorise les espèces méridionales? Mais, dans la nature, de telles limites ne sauraient être nettement tranchées ; et n'est-il pas inté- ressant pour le botaniste de rechercher, aux environs d'un pareil point de contact, quelles sont les espèces des deux secteurs ainsi opposés qui empiètent plus ou moins sur le domaine de l'autre? à quels facteurs dif- férents obéissent les espèces d'une méme association végétale, en se comportant d'une facon différente? pourquoi l'une résiste, quand l'autre disparait? comment enfin se modifie d'un secteur à l'autre telle associa- tion? Autant de problemes qui doivent retenir le botaniste : C'est dans le but de les faire entrevoir aux excursionnistes, dans la Session extraordi- naire de 1911, que le Comité local d'organisation avait décidé de faire une herborisation dans chacune des différentes régions du département. Nous allons essayer de donner rapidement un apercu de leur végétation, d’après les excursions faites dans chacune d'elles. Mais au lieu de suivre, jour par jour, l'ordre chronologique du programme — obligé de se plier à certaines exigences et de réduire le plus possible les déplace- ments! —, nous examinerons séparément ces diverses régions et nous distinguerons, pour commencer, la région continentale et la région marl- time. I. — RÉGION CONTINENTALE Elle se divise en trois contrées d'aspect tres différent et détendue ine- gale : le Bocage, la Plaine, le Marais. DURAND ET CHARRIER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. XCVII A. — LE BOCAGE Il occupe à lui seul la moitié environ de la superficie totale du dépar- tement, dont il couvre tout le centre et les parties Nord et Nord-Est. À lOuest, il est bordé par le Marais, dit « Marais breton D À peu près suivant une ligne passant par les localités suivantes : Machecoul, la Garnache, Challans, Commequiers, Saint-Maixent-sur- Vie. Au Sud, il touche à la Plaine, dont il est séparé par une ligne assez sinueuse allant de Payré-sur-Vendée à Caillola par Chasse- non, Pissotte, Sérigné, Bourneau, Saint-Juire, Trizay, la rivière le Lay jusqu'à la Couture et la Claye. Saint-Sornin, Avrillé et Talmont. - À part quelques points de faible étendue où se montrent des terrains cal- caires (la petite plaine de Chantonnay est le principal), le Bocage ven- déen couvre donc tout l'espace compris entre les limites que nous venons d'indiquer et n'est, en somme, que le prolongement d'une région similaire, qui forme, à l'Ést, le Bocage des Deux-Sèvres et, au Nord, le Choletais et ce qu'on est convenu d'appeler « le Bocage breton ». Il couvre donc entiè- rement ce qui fut la Vendée historique et repose sur des terrains primi- tifs (phyllades schisteux, chloritoschistes, granulite, etc). C'est un pays mollement ondulé, peu élevé au-dessus de la mer. Son altitude, sauf sur certains points qui, autour des Herbiers et de Pouzanges, dépassent quelque peu 200 mètres, oscille entre 50 et 100 mètres et ne peut avoir qu'une influence très faible, aû point de vue floristique. Toutes les pentes sont douces, et de loin à loin seulement, les petites rivières du Bocage vendéen coulent dans des vallons assez encaissés pour que leurs bords abrupts et rocheux soient, sur une longueur de quelques kilometres par- fois, de plusieurs centaines de mètres le plus souvent, un obstacle à la culture; mais ce sont là de bien rares exceptions et presque partout, une couche arable suffisamment profonde recouvre les roches éruptives de cette région boisée. Vu de loin, le Bocage semble en effet couvert d'une immense forêt; mais, en réalité, il n'en est pas ainsi. Sans doute, à une époque relative- ment récente, à part les lieux par trop stériles ou trop humides pour permettre aux arbres de se développer (les premiers formaient les « landes », les seconds étaient occupés par des tourbières), toute cette vaste région était couverte de bois. Aujourd'hui quelques-uns seule- ment — dont bien peu assez étendus pour étre appelés foréts — sont demeurés, vestiges de la flore primitive, que, de loin à loin, rappelle encore quelque bout insignifiant d'une lande que l'Homme n'a pu achever de défricher ou quelque minuscule tourbiere appelée, eile aussi, à dispa- raitre. L'homme a donc conquis, pour le cultiver, tout cet immense pays XCVIII SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1941. sur la forét; mais il lui a conservé une certaine ressemblance avec elle. Le Bocage est en effet formé d'une multitude de champs ou de prés, de très petite étendue, aux formes géométriques : tous ces champs. où, le bocain cultive le Blé ou l'Avoine, le Sarazin, le Tréfle ou le Mais, qu’il plante en Choux ou en Pommes de terre; tous ces espaces, qu'il a transformés en prairies ou en vignes, sont entourés d'une haie vive, dernier refuge de la flore primitive, qui a eu naturellement fort à souffrir des modifications opérées par l'Homme. Il appartient donc au botaniste, herborisant dans le Bocage, de porter surtout ses recherches sur les endroits que nous avons signalés plus haut : bois et tourbières, bords abrupts et non modifiés de certains ruisseaux. Toutefois il fut possible aux membres de la Société botanique de France de jeter un rapide coup d'œil sur la végétation du Bocage cultivé, et de courtes promenades aux environs immédiats de la Roche-sur-Yon leur permirent de s'en faire une idée. 1° BOCAGE CULTIVÉ (Le Bourg-sous-la-Roche, 4 et 6 juin). Dés le 4 juin, immédiatement aprés la séance d'ouverture, et aprés avoir récolté dans les rues de la Roche-sur-Yon : Nasturtium sylvestre R. Br. Carduus pycnocephalus L. Oxalis corniculata R. Br. e ou en suivant les boulevards mêmes de la ville : Fumaria Boræi Jord. Trifolium micranthum Viv. Sisymbrium officinale L. Tr. subterraneum L. Xx? Capsella gracilis Gren. Aira caryophyllea L. Lepidium heterophyllum Benth. var. | A. multiculmis Dumort. (= A canescens G. G. aggregata Tim.) Medicago maculata Willd. Bromus ambigens Jord. les excursionnistes avaient pu entrevoir les cultures et les prés du Bocage; mais ce ne fut que dans la soirée du 8 juin, que, se trouvant à Beautour, prés le Bourg-sous-la-Roche, ils décidèrent d'examiner, um peu plus attentivement les environs immédiats de cette localité. a. Haies. — Tout d'abord ce sont les haies qui attirent notre atten- tion. Elles entourent et séparent toutes les parcelles de terrain, transfor- mées en cultures ou en prairies. Clótures difficiles à franchir, elles ne sont coupées que sur quelques mètres, où des « barrières », que l'on doit sans cesse escalader (gymnastique qui, d'ailleurs, n'est pas faite pour encourager le botaniste peu habitué et récompensé seulement par des maigres trouvailles) permettent le passage d’un champ à un autre. DURAND ET CHARRIER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. XCIX Dans ces haies vives, composées surtout de Ronces et d'arbustes épi- neux dominent des arbres, principalement le Chéne (Quercus peduncu- lata Ehrh. et Q. sessiliflora Salisb.) auquel se mélent, mais plus rare- ment, le Châtaignier (Castanea vulgaris Lamk), l'Orme (Ulmus campes- tris L.), le Frêne (Fraxinus excelsior L.) et accidentellement quelques autres essences (Sorbus domestica L., S. torminalis Crantz, etc.). Les plus beaux de ces arbres qu'on laisse pousser normalement sont dits « arbres futaies »; les autres, tout au moins pour le Chêne et l'Orme, sont coupés en tétards : assez rapprochés, peu élevés, ils prennent sou- vent des formes bizarres (les Ormes par exemple mis à téte ont une tendance à se courber de côté et d'autre et à devenir « tortillards) ; on emonde régulièrement tous les cinq ans les branches de ces tétards. En passant, l'on remarque que la maladie, le blanc des Chênes, a fait parmi eux d'importants ravages. ; Avec ces espèces ligneuses et une multitude de Æubus, nous avons pu hoter, dans les buissons examinés, parmi les arbustes et arbrisseaux : Ilex Aquifolium L. Mespilus germanica L. Ulex europæus L. Cratægus monogyna Jacq. U. nanus Smith f. Bastardianus Bor. | Ligustrum vulgare L. Sarothamnus scoparius Koch Corylus Avellana L. Prunus spinosa L. Ruscus aculeatus L. et, parmi les piantes herbacées, se développant le loug de ces haies : Phyteuma spicatum L. Veronica Chamædrys L. Teucrium Scorodonia L. Euphorbia sylvatica L. Asphodelus albus Mill. var. occi- Aquilegia vulgaris L. Stellaria Holostea L. S. graminea L. Arenaria trinervia L. Geranium Robertianum L. Lathyrus macrorrhizus Wimm. dentalis Ry Potentilla Fragariastrum Ehrh. Polygonatum multiflorum AJ. P. splendens Ram. (= P. Vaillantii | Tamus communis L. Nestl.) Polypodium vulgare L. Conopodium denudatum Koch Aspidium angulare Willd. Rubia peregrina L. Asplenium Adiantum-nigrum L. b. Champs. — Les champs cultivés, dont la végétation est plus tar- dive et n'apparait guère qu'après la moisson, ne nous fournissent que : Veronica serpyllifolia L. Bartsia viscosa L. Stachys arvensis L. Rumex Acetosella L. Gastridium lendigerum Gaud. Briza minor L. Ranunculus philonotis Retz. Hypericum humifusum L Trifolium campestre Schreb. Tr. arvense L. Montia minor Gmel. Veronica acinifolia L. V. arvensis L. C SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1941. L'un d'eux pourtant, situé un peu au Nord de Beautour, à quelques centaines de mètres de la route nationale de la Roche-sur-Yon à Niort, sorte de lande au terrain sablonneux humide, nous donne : Polygala serpyllacea Weihe Calluna vulgaris Salisb. Genista anglica L. Salix cinerea L. v. atrocinerea Brot. Cirsium anglicum Lobel. Juncus bufonius L. Erica ciliaris L. Carex glauca Scop. E. cinerea L. Danthonia decumbens DC. Dans ce même champ, à la fin du mois de juillet, l'un de nous a pu noter les espèces suivantes, formant une association trés caractéristique pour ce genre de station : Radiola linoides Gmel. Cicendia Candollei Griseb. Centunculus minimus L. Juncus Tenageia Ehrh. Cicendia filiformis Delarb. c. Prés. — Les prairies du Bocage vendéen offrent toutes une végéta- tation assez uniforme; sans doute certaines espèces s'ajoutent ou dispa- raissent lorsqu'on approche du calcaire. Le Primula grandiflora Lamk, qui au centre du Bocage, aux environs de la Roche-sur-Yon, par exemple, pousse seul le long des haies qui bordent les prés, fait place, sur les limites de la Plaine, au Primula officinalis Scop. ; d'autres espèces, comme le Fritillaria Meleagris L., très répandu par endroits, introuvable ailleurs, sont assez localisées. Mais, d'une façon générale, les quelques prairies, visitées autour de Beautour ont pu donner une idée suffisante de leur flore : Ranunculus Boræanus Jord. Orchis Morio L. Trifolium minus Rel. Anthoxanthum odoratum L. T. micranthum Viv. Agrostis canina L. T. subterraneum L. Briza media L. "T. pratense L. Festuca duriuscula L. T. repens L. Holcus lanatus L. Lotus corniculatus L. Poa trivialis L. Leucanthemum vulgare Lamk Gaudinia fragilis P. B. Cœloglossum viride Hartm. Cynosurus cristatus L. Orchis ustulata L. Dans les parties plus sèches de ces prairies : Maenchia erecta Gærtn. Orchis mascula L. Rhinanthus minor Ehrh. (et s.-var. | Nardus stricta L. vittulatus Gremli). tandis que dans les endroits plus mouillés, se trouvent : DURAND ET CHARRIER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. CI Lotus major Smith Pedicularis sylvatica L. OEnanthe crocata L. Orchis maculata L. OE. pimpinelloides L. O. laxiflora Lamk Carum verticillatum Koch x 0. alata Fleury (Morio x laxiflora Cirsium anglicum Lobel Reut.) Myosotis palustris With. Deux petites mares creusées dans ces prairies nous offrent méme : Helodea canadensis Rich. Utricularia neglecta Lehm. Lemna minor L. Potamogeton natans L. L. trisulca L. Juncus heterophyllus Léon Duf. Au fur et à mesure que l'humidité augmente, apparaissent : Galium palustre L. Mentha aquatica L. G. uliginosum L. Orchis latifolia L. Lycopus europæus L. des Carer (C. panicea L., C. Hornschuchiana Hop.), des Jones, et insensiblement on passe du pré mouillé au marécage. d. Maréeages. — Il nous a été possible, en fin de notre promenade du 6 juin, d'examiner cette dernière station , en visitant un petit maré- cage, dit « marais de Barbonte ». Malgré quelques travaux insuffisants et le creusement de fossés, pour essayer de transformer en pré fauchable ce marécage, il n'a pas encore été par trop modifié : de faibles tourbieres toutefois devaient y exister jadis; mais seules, deux ou trois plaques insignifiantes de Sphagnum en indiquent à présent l'ancien emplacement, et on n'y trouve plus trace des espèces caractéristiques (Drosera et autres) des lieux tourbeux. Les Joncs et les Carex couvrent presque en- tièrement le sol, les premiers, plus répandus sur les bords tandis que les seconds occupent plutôt le centre du marais; dans les endroits les plus mouillés, certains (Carex paniculata) poussent en « mottes » autour desquelles se montrent des espèces plus faibles, dont la végétation serrée et trop dense des Joncs ne permet pas le développement. Sur les pourtours, domine : Juncus effusus L. auquel se mélent : Genista anglica L. Juncus supinus Mench Juncus conglomeratus L. J. lamprocarpus Ehrh. Au milieu, se trouve l'association suivante où prédominent les espèces du genre Carex : CI SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. Carex paniculata Li. Eriophorum angustifolium Roth C. panicea L. Mentha aquatica L. C. lævigata Smith Pedicularis sylvatica L. C. echinata Murr. Myosotis repens Don C. OEderi Ehrh. Anagallis tenella L. C. vesicaria L. Cirsium anglicum Lobel C. pulicaris L. C. palustre Scop. C. pseudo-Cyperus L. Helosciadium nodiflorum Koch C. vulpina L. Hydrocotyle vulgaris L. Polystichum Thelypteris Roth Montia rivularis Gmel. Scirpus setaceus L. Stellaria uliginosa Murr. Heleocharis multicaulis Sm. Une mare creusée au milieu du marécage est littéralement couverte par Juncus heterophyllus Léon Duf. tandis que dans les fossés ou sur leurs bords, on peut faire provision de : Pilularia globulifera L. Potamogaton polygonifolius Pourr. Glyceria fluitans R. Br. Ranunculus Flammula L. Agrostis alba L. R. Lenormandi Schultz. Scirpus fluitans L. A cette promenade du 6 juin, consacrée à l'étude du Bocage cultivé dans ses diverses stations (haies, champs, prés et marécages), dont la flore dénote presque partout l'influence de l'homme, il convient d'op- poser les herborisations faites dans des endroits, oü cette influence ne s'est fait que fort peu sentir. 2* BORDS DU LAY (Chantonnay, 5 juin.) Le 5 juin, aprés avoir traversé en chemin de fer la forét de Chaize-le- Vicomte, plate et mouillée, aux arbres mal venus, dont le sous-bois est presque exclusivement formé de « palène » (Deschampsia cæspilosa P. B.) et où se trouvent de vastes espaces découverts, dont l'unique végétation se compose de Landes (Ulex nanus) et de Bruyères (Erieg ciliaris), nous débarquons dès le matin dans la coquette ville de Chan- tonnay. C'est le centre d'un petit bassin calcaire, qui s'étend au Nord ; mais ce n'est point sa plaine qui nous attire, et aussitót, nous nous diri- geons au Sud vers la rivière le Lay, qui entre des côteaux siliceux - coule dans un vallon encaissé, surtout depuis le Pont Charron jusqu'au 1. Certaines mottes du Carex paniculata, à chaume non nettement T quêtre, offraient des épis relativement peu compacts, penchés, et geni sant stériles. Nous n'avons pu vérifier si c'était là le résultat dun gu tératologique, si l'on devait y voir une simple variation ou l'effet l'hybridité. DURAND ET CHARRIER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. CII Fuiteau et méme au delà jusqu'à l'Assemblée. Ne pouvant se frayer directement son cours, à cause de la dureté des roches de la région qu'il traverse, le Lay, obligé à de nombreux détours, aprés avoir coulé de l'Est à l'Ouest du Pont-Charron à Moulin-Neuf, prend ensuite la direction Nord-Sud. Ce sont donc les rives de cette rivière, que nous avons formé le projet d'examiner et vers lesquelles nous nous dirigeons rapidement, en allant de la gare de Chantonnay à la route nationale n° 137 par la Mouhée et la Tabariere. Jusqu'à ce dernier village, nous traversons au plus vite prairies et cultures, en notant à la hâte les espèces suivantes : Entre la gare de Chantonnay et la Mouhée , au bord des champs et dans les prés : Ranunculus Boræanus Jord. ; Myosotis intermedia Link Trifolium patens Schreb. Plantago lanceolata L. T. ochroleucum L. Bromus erectus L. T. incarnatum L. Arrhenaterum bulbosum Presl. puis, dans les châtaigneraies et autour des bois qui entourent la Mouhée. Lathræa clandestina L. Endymion nutans Dumort. Melittis Melissophyllum L. Allium ursinum L. Galeobdolon luteum Huds. Ornithogalum sulfureum Ram. Asphodelus albus Mill. var. occi- | Polygonatum multiflorum All. dentalis Ry et le long des chemins : Fumaria Boræi Jord. Sedum Telephium L. Lepidium heterophyllum Benth. Conopodium denudatum Koch Sisymbrium Alliaria Scop. Campanula Rapunculus L. Geranium lucidum L. Arum maculatum L. Potentilla Fragariastru m Ehrh. A. italicum Mill. P. splendens Ram. Puis, une fois à la route, nous gagnons un raccourci qui deit nous mener directement sur les cóteaux entre les villages du Pont-Charron et dela Roche. A peine nous arrétons-nous, pour examiner en bordure de la route quelques Saules, surtout Salix alba L. et S. atrocinerea Brot., au milieu desquels M. Guinier distingue X Salix rubens Schrank var. viridis Ry X (S. alba X fragilis Mey.) Nous voici sur les cóteaux, mais auparavant, cueillons encore : Phelipæa cærulea C. A. Mey. (sur Sinapis Cheiranthus Koch var. are- Achillea Millefolium). nosa Ry Notre but est de remonter le Lay par le moulin de la Roche, Moulin- Neuf et Touche-Gray jusque vers le Fuiteau. Jusqu'à Touche-Gray, la CIV SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1941. rivière doit creuser son lit parmi des roches très dures et compactes, formées de chloritoschistes ; ensuite elle entre dans les schistes propre- ment dits et, à partir de Touche-Gray (où on exploite en grandes dalles ces schistes durs, parce que riches en quartz), elle change la direction de son cours; mais ses bords n'en restent pas moins assez escarpés. a. Adret. — Nous commencons notre herborisation par la rive droite et, aux environs de Moulin-Neuf et de la Roche, parcourons des cóteaux, souvent presque à pic. Ces derniers se trouvent donc étre exposés d'une manière générale en plein Midi, et leur flore est fortement influencée par cette luminosité intense. Les bois n'ont pu se développer sur ces adrets par trop secs et rocailleux, et nous marchons parmi des broussailles for- mées de Genêts (Sarothamnus scoparius Koch) et surtout d'Ajoncs (Ulex europæus L.). D'ailleurs, ce n'est que rarement, comme auprès de la Roche, que ces broussailles sont assez denses pour recouvrir complète- ment le sol; trés souvent méme, apparaissent des espaces presque dénudés et Gont les rocailles surchauffées ne sont recouvertes que par une pelouse rase, formée de quelques minuscules Graminées (surtout Danthonia decumbens DC.), parmi lesquelles, de loin à loin, se montre une touffe tout aussi rabougrie d'Ulex. D'une facon générale, ces condi- lions ont favorisé le développement de plantes tres nettement xérophiles, et c'est surtout sur les rochers abrités de Moulin-Neuf que l'on peut se faire une idée de la végétation de cette station xérothermique, par le groupement des espèces suivantes : Ranunculus Chærophyllos L. Potentilla argentea L. Helianthemum vulgare Gærtn. Umbilicus pendulinus DC. H. guttatum Mill. Hypochæris glabra L. Cistus salviæfolius L. ' Andryala integrifolia L. Linum angustifolium Huds. Jasione montana L. Silene nutans L. var. viridella Otth. | Linaria Pellisseriana Mill. À remarquer surtout la présence du Cistus salviæfolius L., espèce méditerranéenne, que nous récoltons ici à sa station la plus septentrio- nale sur le continent et qui se retrouve en Vendée, sur le littoral. vers Jard et le Veillon, ainsi qu'à Noirmoutier, où nous le reverrons dans les Chénes verts de la Blanche. Si le temps nous l'eüt permis, il eût été intéressant d'examiner, sur cette rive, la modification de la flore, suivant les variations d'exposition, qui résultent des détours que doit faire le Lay. Au l'ont-Charron pe exemple, où les cóteaux ne sont plus exposés aux rayons du Midi, mais quelque peu orientés vers l'Est, où par suite l'intensité et la cha- leur des rayons solaires se trouvent considérablement diminuées, et 0* quelque fraicheur apparait àla base des rochers, que le soleil ne réchauffe plus continuellement, l'aspect de la végétation est sensiblement différent : DURAND ET CHARRIER. —- RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. CV aux broussailles d'Ajoncs, qui deviennent moins denses, se mêlent quel- ques arbres, qui, il est vrai, végètent faiblement; les Fougères apparais- sent au pied des rochers : Asplenium septentrionale Sw. Polypodium vulgare L. A. Breynii Retz. Asplenium lanceolatum Smith A. Trichomanes L. . €t méme dans les endroits les plus frais, se montrent des Hépatiques : Reboulia hemisphærica Raddi | Madotheca platyphylla Dum. Entre les rochers, les pelouses deviennent plus serrées, et les Grami- nées desséchées sont remplacées par un tapis de : Trifolium striatum L. Ornithopus perpusillus L. T. lævigatum Desf. b. Ubac. — La végétation de la rive gauche offre avec la station xéro- thermique des cóteaux ensoleillés de la rive droite un contraste frappant. À peine est-il besoin de traverser le Lay, dont les rives fournissent quel- ques espèces vulgaires, propres aux bords des ruisseaux : Nasturtium amphibium R. Br. Symphytum officinale L. Cardamine sylvatica Linck Scrofularia aquatica L. Sedum purpurascens Koch Lathræa clandestina L. OEnanthe crocata L. Humulus Lupulus L. Valeriana ofticinalis L. Iris pseudo-Acorus L. Eupatorium cannabinum L. Carex riparia Curt. et dans les eaux duquel croissent : Potamogeton lucens Z£. Nuphar luteum Smith Scirpus lacustris L. Nymphæa alba L. Potamogeton perfoliatus L. pour juger de cette différence profonde. A l'ubac les cóteaux sont cou- Verts de bois taillis, constitués surtout par des Chénes et des Charmes, d'où émergent, avec quelques rares Chátaigniers, les Pins maritimes qu'on y a semés et auxquels se mélent quelques arbustes Viburnum Opulus L. Corylus Avellana L. Tilia parvifolia Ehrh. ambucus nigra L. Comparé à celui dela rive opposée, le tapis herbacé semble réellement luxuriant, avec : Espéces dominantes : Asphodelus albus Mill. v. occiden- talis Ry Brachypodium sylvaticum P. B. Euphorbia hiberna L. ndymion nutans Dumort. CVI SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. Espèces moins abondantes : Anemone memorosa L. Galeobdolon luteum Huds. Corydalis claviculata DC. Orobanche Hederæ Duby Lathyrus macrorrhizus Wimm. Euphorbia stricta L. Phyteuma spicatum L. Mercurialis perennis L. Melittis Melissophyllum L. Melica unitlora Retz. Entre la base de ce versant froid et la rive du Lay, bordée d'A/mus glutinosa L., une étroite bande de prairies s'est formée sur les alluvions + entrainées peu à peu par les pluies du sommet de ce cóteau boisé. Entre autres espèces, ces prairies fournissent : Ranunculus auricomus L. Adoxa Moschatellina L. Isopyrum thalictroides L. Gratiola officinalis L. Corydalis solida Smith Lycopus europæus L. Lychnis Flos-Cuculi L. Fritillaria Meleagris L. Spiræa Ulmaria L. . Pour regagner Chantonnay, nous remontons de Touche-Gray au Fui- teau par un sentier ombragé, qui dans un endroit très mouillé, nous présente sur cet espace restreint une association curieuse où, à des espèces de terrains marécageux, se mêlent certaines plantes des lieux boisés humides : Athyrium Filix-femina Roth . Mentha aquatica L. Polystichum spinulosum DC. Galeobdolon luteum Huds. Carex glauca Scop. Anagallis tenella L. C. divulsa Good, Lysimachia nemorum L. C. remota L. Cirsium palustre Scop. C. Œderi EArh. Hydrocotyle vulgaris L. C. echinata Murr. Hypericum tetrapterum Fries C. lævigata Smith Ranunculus Flammula L. Puis ce sont les bois du Pally qu'il nous faut traverser. Dans ces bois, où le Chàtaignier semble l'emporter sur le Chêne et qui s'étendent sur un plateau entre la vallée du Lay et Chantonnay, nous avons pu noter : Nasturtium pyrenaicum R. Br. Filago montana L. Hypericum pulchrum L. Campanula persicifolia L. H. hirsutum L. Euphorbia hiberna L. Rhamnus Frangula L. Luzula Forsteri DC. Lotus angustissimus L. Scirpus sylvaticus Le L. hispidus Lois. Carex vulpina L. Lathyrus macrorrhizus Wimm. C. hirta L. L. niger Bernh. C. pallescens L. Ornithopus perpusillus L. et var. | C. pilulifera L. ; elongatus Lamotte Poa nemoralis L. et var. firmula Pirus communis L. Aira multiculmis Dumort. Sorbus domestica L. Festuca capillata Lamk Serratula tinctoria L. F. heterophylla Lamk DURAND ET CHARRIER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. CVII Récoltes qui nous permettent de juger de la végétation des bois de notre Bocage et dont il ne serait pas inutile de comparer la liste avec celle des plantes de la forêt de Vouvant, par exemple. 3° BOIS (Forêt de Vouvant). Ainsi que nous l'avons déjà dit, bien peu de bois sont restés de l'immense forét, qui, jadis, couvrait la plus erande partie du Bocage. En dehors de la forét de Vouvant, l'on peut à peine en citer quelques autres de moindre importance (foréts de la Chaize-le-Vicomte, des Essarts, d'Aizenay, de Grala pres les Brouzils, de Vendrennes)! Et encore ces der- nieres ne présentent-elles d'une facon générale qu'un bien faible intérét floristique. Elles se ressemblent toutes ou à peu prés; toutes, quand on les parcourt, frappent parleur pauvreté. Elles sont formées presque exclu- sivement de Chénes et de Chátaigniers, soit que l'une de ces deux espèces domine, soit qu'elles y soient à peu près également réparties ; les autres essences, méme le Hétre, que l'on n'y rencontre qu'accidentelle- ment, ne sont jamais représentées que par un petit nombre d'individus : exception faite toutefois pour le Pin maritime (Pinus Pinaster Soland.), dont par endroits existent des semis importants. Plus pauvre encore est le tapis herbacé qui recouvre le sol : dans les endroits mouillés de ces forêts, où le Salix cinerea L., accompagné parfois de l Erica scoparia L., constitue fréquemment le sous-bois, domine surtout le Deschampsia cæspitosa P. B., tandis que dans les parties plus sèches, c'est la Fougère aigle (Pteris aquilina L.), qui occupe la place prépondérante. Toutefois certains coins de la forêt de Vouvant, plus accidentée et traversée par la Vendée aux rives escarpées, située enfin à proximité de la Plaine, à laquelle elle est redevable de quelques espèces, attirent le botaniste et méritent de le retenir quelques instants. Une herborisation facultative y avait été prévue pour le 9 juin; mais par suite de la fatigue des précé- dentes journées, bien peu se laissèrent tenter, et il nous a paru néces- saire d'y faire, après la Session, le 22 juin, une promenade complémen- taire. L'itinéraire classique, suivi ce jour-là, consiste à partir de la gare de Bourneau-Mervent par la route du Lac, pour arriver au bourg de Mer- vent d'où l'on descend le long de la rivière jusqu'à la Grotte et, de là, regagner son point de départ par une route forestière. La forêt est constituée par quatre espèces dominantes : Fagus sylvatica L. Quercus pedunculata Ehrh. i Castanea vulgaris Lamk Q. sessiliflora Salisb. avec quelques espèces parsemées : CVII Acer campestre L. Sorbus domestica L. S. torminalis Crantz SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1914. Cerasus avium Mænch Populus Tremula L. Betula alba L. Parmi les arbustes, formant le sous-bois, dominent : Ilex Aquifolium L. | auxquels s'ajoutent : Evonymus europæus L. Rhamnus Frangula L. Ulex europæus L. Sarothamnus scoparius Koch Cornus sanguinea L. Sambucus nigra L. Corylus Avellana L. Virburnum Opulus L. V. Lantana L. Lonicera Periclymenum L. Ligustrum vulgare L. Erica scoparia L. Au nombre des plantes herbacées, nous signalerons en marquant d'un astérisque, les plus intéressantes ! : Helleborus viridis L. * Isopyrum thalictroides L. * Cardamine impatiens L. * Nasturtium pyrenaicum R. Br. Silene inflata Smith Hypericum pulchrum L. Lathyrus macrorrhizus Wimm. Fragaria vesca L. Potentilla Tormentilla Neck. Sedum reflexum L. Saxifraga granulata L. Torilis Anthriscus Gmel. Conopodium denudatum Koch Rubia peregrina L. Galium verum L. G. Cruciata Scop. G. Aparine L. Serratula tinctoria L. Senecio erraticus Bert. Phyteuma spicatum L. Campanula Rapunculus L. * C. patula L. *C. glomerata L. Jasione montana L. Erica ciliaris L. E. emera L. Pulmonaria officinalis L. Veronica officinalis L. Melampyrum pratense L. 1. L'astérisque est employé avec la des listes ci-après. Brunella vulgaris L. B. alba Pali. B. hybrida Knaf. Galeopsis Tetrahit L. * Euphorbia hiberna L. E. dulcis L. E. sylvatica L. Asphodelus albus Mill. v. occiden- talis Ry Ornithogalum sulfureum Rem. * Convallaria maialis L. Tamus communis L. Luzula Forsteri DC. L. pilosa Willd. * L. maxima DC. Carex pallescens L. C. leporina L. C. depauperata Good. C. sylvatica Huds. G. divulsa Good. Brachypodium pinnatum P. B. Festuca capillata Lamk * F. heterophylla Lamk Dactylis glomerata L. Melica uniflora Retz. ; * Deschampsia flexuosa Griseb. D. cæspitosa P. B. Molinia cærulea Mænch Pteris aquilina L. même signification dans plusieurs DURAND ET CHARRIER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. CIX 4° TOURBIÈRES (11 juin). Afin de compléter cet aperçu sur la flore du Bocage vendéen, il nous reste à parler des petites tourbières, qui se trouvent surtout aux envi- rons de la Roche-sur-Yon. Ce sont des stations trés spéciales, qui ten- dent d'ailleurs peu à peu à disparaître. Ordinairement placées dans des cuvettes, au milieu de prairies très humides et mal irriguées, elles ont une végétation, qui au premier coup d'œil, surtout si on la compare à la flore environnante, frappe par son étrangeté. Elles constituent à notre époque, suivant l'expression d'un de nos confrères parlant d'une tour- bière vosgienne, « un véritable anachronisme au milieu du paysaze actuel : on se croirait transporté dans un autre temps ou sous une autre latitude ». Mais, à la différence des tourbières vosgiennes souvent assez étendues, celles qui subsistent encore dans le Bocage vendéen sont réduites à un espace très limité, quelques mètres carrés générale- ment. Les plus connues sont situées dans les communes du Bourg-sous- la-Roche (la Noue, la Chauviere), et de la Ferrière (environs de la Rous- sière, de la Gilbretière, des Termelières, etc). a. Tourbières proprement dites. — Dans l'après-midi du 11 juin, des voitures nous conduisent d'abord à celle de la Chauviere. La végétation des bords de cette tourbière est la méme que celle des lieux marécageux ordinaires (ef. plus haut : marécage de Barbonte, p. cr). Tout autour dominent les Jones : Juncus conglomeratus L. J. supinus Mæœnch, aux nombreux J. effusus L. individus vivipares. Puis, en allant vers le centre, on voit apparaitre les Carez.; Carex pulicaris L. Carex lævigata Smith C. echinata Murr. C. OEderi EArh. C. panicea L. et avec eux : vivi- | Eriophorum angustifolium Roth Anagallis tenella L. Hydrocotyle vulgaris L. | Helodes palustris Spach. Molinia cærulea Mænch (s.-v. para). Danthonia decumbens DC. Heleocharis multicaulis Sm. Daus un mince ruisselet, où stagne une eau brunâtre qui suinte de la to urbiere, flotte : Pota mogeton polygonitolius Pourr. CX SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 19141. tandis qu'un peu en dessous coule un ruisseau, dont les bords ombragés sont couverts par des Fougères : Blechnum Spicant Roth Athyrium Filix-femina Roth Polystichum dilatatum DC. Polystichum Filix-mas Roth. La tourbière occupe la partie centrale, où Pon voit émerger de larges touffes de Sphagnum, parmi lesquelles croissent les espèces suivantes, formant l'association caractéristique de nos tourbières : Drosera rotundifolia L. Narthecium ossifragum Huds. Pinguicula lusitanica L. | Rhynchospora alba Vahl. Toutes les autres tourbières que nous avons citées, sauf toutefois celle des Termelières, ont une flore semblable. Dans certaines, aux quatre espèces précédentes s'ajoute le Drosera intermedia Hayne; dans d'autres l'association des Jones, qui occupe les bords de la tourbiere de la Chau- viere, que nous avons prise pour type, n'existe pas, surtout sila tourbière est entourée par une prairie assainie, comme à la Roussière: ou si, comme à la Gilbretière elle est placée en pente, à flanc de côteau : dans ce dernier cas, les Joncs font place aux Bruyeres (Calluna vulgaris Salisb., Erica ciliaris L.) De l'existence de ces tourbières, dont il ne faudrait pas exagérer l'importance et d'une certaine analogie qu'on peut trouver entre elles et celles bien plus nombreuses que l'on rencontre en Bretagne, il ne convien- drait pas de conclure à la prédominance chez nous du secteur armorico- ligérien. D'abord l'association des cinq espèces typiques de nos tourbières (Drosera rotundifolia, D. intermedia, Pinguicula lusitanica, Narthe- cium ossifragum, Rhynchospora alba) se retrouve absolument identique, bien plus au Sud, dans les landes de Montendre et de Montlieu (Charente- Inférieure). En outre la similitude des tourbières vendéennes et bretonnes est loin d'être parfaite : sans doute, dans les stations semblables de la Bretagne, ces cinq plantes y fleurissent; mais avec elles, il en pousse d'autres ( Vaccinium Myrtillus L., Oxycoccos palustris Pers, Malaxis paludosa Swartz, Lycopodium inundatum L.) dont le climat bien plus humide permet le développement et qui donnent aux tourbières de l'Armorique un aspect tout différent des nótres, plus comparable à celui des tourbières de l'Est et du Centre de la France, où les Vaccinwm uliginosum L., V. Vitis-Idza L., Andromeda polifolia L., Scheuchzeria palustris L. complètent encore l'association de ces lieux fangeux. b. Cóteaux spongieux. — De la Chauvière, nos voitures nous mènent à la Termelière, afin de visiter tout près de cette ferme, un côteau, situé au bord de l'Yon et formé de roches, riches en minerai de fer autrefois exploité. Sur ses flancs, des sources nombreuses suintent à la DURAND ET CHARRIER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. CXI base des rochers et donnent à ce cóteau, exposé en plein Nord, une humidité excessive. Le sommet est couvert par un bosquet de Pins maritimes, au milieu desquels le Pteris aquilina L. prend la place domi- nante sur : Hypericum pulchrum L. Digitalis purpurea L. Asphodelus albus Mill. v. talis Ry Danthonia decumbens DC. occiden- Sur les flanes, à la base des rochers rendus trés humides par les sources qui en jaillissent, apparaissent de-ci de-là quelques petites touffes de Sphagnum, au milieu desquelles se dressent de rares Drosera rotun- difolia L.; mais la plupart du temps croissent dans ces endroits de nom- breuses Muscinées (Pterygophyllum lucens Brid.) et Hépatiques, parmi lesquelles rampent : Stellaria uliginosa Murr. Potentilla Tormentilla Neck. Hydrocotyle vulgaris L. Anagallis tenella L. Walhenbergia hederacea Reich. Entre ces rochers suintants, se développe une végétation exubérante, -constituée par : Ranunculus Flammula L. Polygala serpyllacea Weihe Rhamnus Frangula L. Lotus major Smith Galium palustre L. Cirsium anglicum Lobel C. palustre Scop. X C. spuriüm Delastre (C. anglico X palustre G. G. Erica ciliaris L. Myosotis palustris With. Teucrium Scorodonia L. Scutellaria minor L. Alnus glutinosa L. Juncus supinus Mænch J. conglomeratus L. Carex !ævigata Smith C. pulicaris L. C. echinata Murr. C. paniculata L. C. divulsa Good. C. OEderi Ehrh. Agrostis canina L. Polystichum spinulosum DC. P. dilatatum DC. Athyrium Filix-femina Roth Osmunda regalis L. Blechnum Spicant Roth. À la base du cóteau, parmi Juncus effusus L. dominant, on peut noter sur les bords de l'Yon certaines espèces vulgaires : Lythrum Salicaria L. Mentha aquatica L. Lycopus europæus L. Scutellaria galericulata L. Iris pseudo-Acorus L. B° TERRAINS SABLONNEUX (Environs de Challans). Avant de passer à la Plaine, nous devons signaler la rareté, dans le Bocage, des terrains sablonneux. Toutefois il en existe une bande, qui, 8 CXII SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. dans toute sa longueur, de Saint-Maixent-sur-Vie à Machecoul, borde le Marais « breton ». Ceux de nos confrères qui, au retour de l'ile d'Yeu se sont arrêtés à Challans ou à Commequiers, ont pu, par quelques récoltes aux environs de ces localités, entrevoir la flore de ces terrains sablonneux et la caractériser par la présence de : Arenaria montana £L. x O. Martini Giraudias Sagina subulata Presl. Illecebrum verticillatum L. Ornithopus roseus Dufour Tillæa muscosa L. O. ebracteatus DC. Cicendia filiformis Delarbre O. perpusillus L. Serapias cordigera L. O. compressus L. liste, que l'on peut compléter en signalant dans cette région la présence, à d'autres époques, de : Gentiana Pneumonanthe L. Eragrostis megastachya Link. Myrica Gale L. B. — LA PLAINE Elle s'étend surtout au Sud du Bocage, reposant sur les calcaires jurassiques des environs de Fontenay et de Luçon, jusqu'aux alluvions récentes qui constituent plus au Sud le Marais poitevin. En dehors de cette région, qu'on appelle la Grande Plaine, elle apparait partout où affleurent les mémes terrains, par exemple autour de Chantonnay et près des villages de l'Allerie et de la Bauduère, en Olonne. Il faut enfin y rattacher — et ce sont les points les plus intéressants — les élévations, constituées également par des terrains calcaires, qui émergent ca et là au milieu du Marais méridional. 1° MOISSONS CALCAIRES; LA GRANDE PLAINE. Dépourvue d'arbres, sauf sur quelques rares points oü existent des bois calcaires (on peut prendre comme type la petite forét de Sainte- Gemme près Luçon) et sur les bords de ses routes, la Plaine, dans son ensemble, parait monotone. A perte de vue, elle est couverte de moissous (Blé, Avoine et Orge), dont le souffle du vent balance doucement les épis qui jaunissent et les fait onduler ainsi qu'un immense tapis. Au milieu de ces moissons, apparaissent de temps à autre des cultures artificielles faites de Luzerne ou de Sainfoin. Si, au point de vue floristique, l'habitant du Bocage se trouve surpris par ce faciès auquel il n'est point habitué, la Plaine ne tente guère le botaniste accoutumé aux plantes des moissons calcaires. C'est la méme flore que celle des terrains similaires des Deux- DURAND ET CHARRIER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. CXHI Sèvres et des Charentes, qui ne sont vers le Sud que le prolongement de la Plaine vendéenne. Flore bien moins riche toutefois; car beaucoup d'espèces disparaissent au fur et à mesure que l’on va vers le Nord, de telle sorte que le nombre des plantes qui remontent jusque dans notre Plaine se trouve considérablement, réduit, et la végétation de ces mois- sons calcaires privée de beaucoup de ses éléments les plus importants. a. Luçon (8 juin). — Aussi à peine jetons-nous un rapide coup d'œil dans les environs de Lucon, dont les moissons et fourrages artificiels ainsi que les talus des chemins ne nous donnent guere dans la matinée du 8 juin que : Ranunculus arvensis L. Papaver Rhæas L. P. Argemone L. Fumaria officinalis L. et var. Wirt- geni Hausskn. Calepina Corvini Desv. Sinapis arvensis L. Lepidium campestre R. Br. Arenaria serpyllifolia L. et var. lep- toclados Lloyd Althæa hirsuta L. Melilotus arvensis Wall. Trifolium rubens L. Medicago sativa L. Onobrychis sativa Lamk Eryngium campestre L. Fæniculum officinale All. Bupleurum protractum Link Torilis nodosa Gærtn. Sherardia arvensis L. Valerianella Auricula DC, V. eriocarpa Desv. Dipsacus sylvestris Mill. b. La Bauduère près Olonne (10 juin) nous revoyons une végétation très voisine, en traversan et les marais salants, la petite plaine de la Bauduère, moissons et prairies artificielles ne couvrent qu'une super Knautia arvensis Koch Centaurea Calcitrapa L. C. Cyanus L. C. Scabiosa L. Cirsium acaule All. Carduus nutans L. Kentrophyllum lanatum DC. Lactuca perennis L. Crepis setosa Hall. C. pulchra L. Pterotheca nemausensis Cass. Helminthia echioides Gærtn. Anchusa italica Retz. Cynoglossum officinale L. Veronica Buxbaumii Ten. Stachys recta L. Salvia pratensis L. Plantago media L. Loroglossum hircinum Rich. Avena barbata Brot. A. fatua L. Scleropoa rigida Griseb. . — Le 10 juin, à Olonne, t, entre les dunes oü cependant les (icie bien infé- rieure à celle des parcelles plantées en vignes. Nous y cueillons : Geranium columbinum £L. Trifolium resupinatum L. Medicago marginata Willd. M. Lupulina L. M. minima Lamk Lathyrus latifolius L. Alchemilla arvensis Scop. Sedum acre L. S. rubens L. Eryngium campestre L. Anthriscus vulgaris Pers. Torilis nodosa Gzrtn. Falcaria Rivini Host. Centaurea Calcitrapa L. CXIV SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. Salvia verbenaca L. Euphorbia Helioscopia L. Aristolochia Clematitis L. Ophrys aranifera Huds. O. apifera Huds. Loroglossum hircinum Rich. Arum italicum Mill. Setaria glauca P. B. Avena barbata Brot. Bromus madritensis L. Scleropoa rigida Griseb. Centaurea Scabiosa L. Calendula arvensis L. * Podospermum laciniatum DC. Pterotheca nemausensis Cass. Helminthia echioides Gærtn. Crepis pulchra L. C. fœtida L. Myosotis intermedia Link * Physalis Alkekengi L. Verbascum virgatum With. Orobanche minor Sutt. Marrubium vulgare L. c. Benet. — Somme toute, de la visite de ces deux localités, où la flore de la Plaine est privée d'un grand nombre de ses principales espèces, les membres de la Société botanique de France ne pouvaient se former qu'une idée incompléte de cette végétation. Une excursion faite par l'un de nous, le 24 juin suivant, dans les moissons des environs de Benet, à la limite du département, montre que, si bon nombre de plantes, dans les terrains plus chauds de la Plaine des Deux-Sevres et des Cha- rentes, s'ajoutent à celles qui ont remonté jusqu'en Vendée, la flore de notre grande Plaine n'en conserve pas moins un caractere nettement méridional. La présence des espèces suivantes, notées à Benet, suffit en effet à le prouver : Thalictrum montanum Wallr. Adonis autumnalis L. A. flammea Jacq. Neslea paniculata Desv. Biscutella lævigata L. var. Guilloni Jord. Fumaria parviflora Lamk Ononis Natrix Lamk Coronilla scorpioides Koch Bupleurum protractum Link Bifora testiculata Spreng. Lactuca perennis L. Anagallis cærulea Schreb. Anchusa italica Retz. Calamintha Acinos Gaud. Ajuga Chamæpitys Schreb. Euphorbia falcata L. 2" LES BOIS CALCAIRES (Forét de Sainte-Gemme, 8 juin). Nous avons dit que de rares bois, de trés petite étendue, rompent seuls la monotonie de la Plaine. Parmi eux, citons les bois d'Ecoulandre prés Mouzeuil, de Barbetorte et surtout de Sainte-Gemme, le plus riche de tous et que nous avions choisi comme type. Par sa situation aux portes mémes de Lucon, la petite forét de Sainte- Gemme est d'un accès facile, et il ne nous a fallu que peu de temps pour la parcourir presque entièrement dans la matinée du 8 juin. Nous l'atte* gnons rapidement après avoir visité une vieille carrière, sur la route de Péault, où une curieuse plante adventice, Cochlearia glastif olia V», DURAND ET CHARRIER. —- RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. CXV disséminée en France dans deux ou trois autres localités !, se maintient depuis longtemps, et après avoir hátivement traversé les moissons, dont nous avons parlé plus haut. La forét de Sainte-Gemme est presque exclusivement formée de Chénes blanes (Quercus lanuginosa Thuill. — Q. pubescens Willd.), dont en passant, il convient de noter la grande variabilité: nous remarquons méme certains pieds, qui se rapportent à la forme Quercus apennina Wenz et dont l'aspect rappelle quelque peu celui du Tozain. — C'est probablement, méme d’après ces échantillons, que certains botanistes antérieurs et non avertis ont signalé par erreur, dans la forét de Sainte- Gemme, le Quercus Toza, espèce calcifuge, propre aux sols sablonneux et aux landes siliceuses du Bocage. En dehors des Quercus lanuginosa Thuill., formant sur ce sol calcaire et peu profond un taillis peu dense, coupé fréquemment par des clairières gazonnées, quelques autres arbres se trouvent, mais tout à fait dissé- minés : Quercus pedunculata Thuill., Q. {lex L., Sorbus domestica L. Plus parsemés sont les arbustes, parmi lesquels il faut surtout signaler : Corylus Avellana L., dominant; Ligustrum vulgare L., et Prunus spinosa L., abondants, puis moins fréquents : Rhamnus Frangula L. Rosa tomentosa Smith * R. pimpinellifolia L. Cornus sanguinea Z. Viburnum Lantana L. Lonicera Periclymenum L. Evonymus europæus L. sans oublier : Ulex europæus L. Erica scoparia L. Sarothamnus scoparius Koch espéces ordinairement considérées comme calcifuges et dont le groupe àu milieu de la flore essentiellement calcicole de la forét, constitue ce que M. Ant. Magnin appelle un contraste en petit. Sous bois et dans les sentiers, un certain nombre de plantes, la plupart assez spéciales, et dont l'ensemble forme, pour notre région une associa- tion propre à ces bois calcaires, secs et peu couverts : * Althæa cannabinna L. * Geranium sanguineum L. Hypericum hirsutum L. Arabis sagittata DC. Helianthemum vulgare Gzrtn. Linum catharticum L. 1. Voici, à titre documentaire et d'aprés Rouy et Foucaud, les localités du Cochlearia glastifolia L. en France : Seine-et-Marne : sur les vieux murs à Nemours. Vendée : vieille carrière à Lucon. : Bouches-du-Rhône : bord de la Duransalle, entre Berre et Saint-Chamas. Gard : Aigues-Mortes, dans le lit desséché de l'ancien Bourgidou. CXVI SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1913. Genista tinctoria L. Pulmonaria ovalis Bast. * Cytisus supinus L. * Lithospermum purpureo -caru- Trifolium rubens L. leum L. T. angustifolium L. * Melampyrum cristatum L. * Astragalus glycyphyllos L. Orobanche Teucrii Holl. Lathyrus sphæricus Retz. Brunella vulgaris L. L. niger Bernh. B. alba Pall. * Vicia serratifolia Jacq. x B. hybrida Knaf. * Ervum cassubicum Peterm. Teucrium Chamædrys L. Hippocrepis comosa L. Thesium humifusum DC. Potentilla verna L. Passerina annua Wicks. P. argentea L. Polygonatum multiflorum All. Poterium muricatum Spach Ornithogalum umbellatum L. P. guestphalicum Bænning. O. sulfureum Ræm. Seseli Libanotis Koch Narcissus pseudo-Narcissus L. * Inula salicina L. Tamus communis L. * Pyrethrum corymbosum Willd. Phleum Bæhmeri Willd. Tragopogon pratensis L. Brachypodium pinnatum P. B. Primula officinalis Jacq. Bromus erectus L. 9? LES BUTTES CALCAIRES (Rocher de la Dive, 1 juin). En dehors de la Plaine proprement dite, la flore calcicole se retrouve sur les élévations, qui émergent au milieu du Marais méridional. Ressem- blant à des ilots plus sombres parmi la mer verdâtre des prairies qui couvrent les alluvions de ce marais, ces buttes calcaires ont recu le nom d'iles. Parmi elles, nous citerons les coteaux de l'Ile, d'Elle, du Gué, de Velluire, de Maillezais, de Chaillé-les-Marais, les rochers de la Dive et de la Dune près Saint-Michel-en-l'Herm. Ces iles sont d'une maniere générale (il faut par exemple en excepter l'ilot de la Dune, ainsi que nous le verrons plus loin) constituées par des calcaires jurassiques de différents étages (corallien, oxfordien, callovien). Ordinairement, tandis que leurs sommets sont occupés soit par des moissons, soit par des pelouses, offrant une végétation semblable à celles des stations similaires de la grande Plaine, leurs flancs sont assez abrupts et, dans ces escarpements, se sont conservées des formes plus méridionales, vestiges de l'ancienne végétation. Chacune de ces iles représente une étape, et dans chacune d'elles, le botaniste, se dirigeant du Midi vers des régions plus septen- trionales, marque l'arrêt d'especes qu'il ne reverra plus dans sa course vers le Nord. Du tramway, entre Lucon et l'Aiguillon-sur-Mer, le 7 juin, nous distinguons à peine le coteau de Chaillé-les-Marais (étage callovien), perdu à l'horizon, qui nous donnerait, outre les espèces communes des environs de Lucon, un certain nombre d'autres plus intéressantes : DURAND ET CHARRIER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. CXVII Rhamnus Alaternus L. Coronilla scorpioides KocA Medicago Gerardi Willd. | Bupleurum rotundifolium L. Astragalus monspessulanus L. Aceras antropophora R. Br. et où s'arrêtent : Helianthemum salicifolium Pers. Convolvulus lineatus L. Trigonella monspeliaca L. Allium roseum L. Astragalus hamosus L. Keleria valesiaca Gaud. Inula squarrosa L. Echinaria capitata Desf. Puis nous voyons plus distinctement le rocher de la Dive, vers lequel nous nous dirigeons — les bons marcheurs du moins — dans l'après- midi, en suivant la magnifique digue de protection, qui longe l'embou- chure du Lay sur plusieurs kilomètres, presque à partir du bourg de l'Aiguillon-sur-Mer jusqu'à la pointe du méme nom. A peine, durant cette longue course, cueillons-nous au bord de la digue : Melilotus indica All. ou méme entre les pavés deux petites espèces maritimes (Sagina mari- tima Don et Catapodium loliaceum Link). Nous voici en face de la Dive : un chemin de quelques centaines de mètres, qui nous en sépare, est vite franchi et nous atteignons enfin le rocher. Très rapprochée de l'Océan, cette butte de minime superficie, consti- tuée par des calcaires marneux de l'étage corallien, affecte la forme d'un rectangle, dont le grand cóté est dirigé du Nord-Ouest au Sud-Est. Les bords de ce monticule géométrique sont peu accessibles et s'élèvent à pic à quelques mètres (15 m. environ) au-dessus du niveau de la mer; sur le plateau se dressent encore les restes d'une ancienne abbaye, aujourd'hui transformés en ferme, et que l’on atteint par un sentier de chèvre. Les pelouses qui couvrent le sommet servent de pâturage aux moutons de la ferme et presque rien de la végétation ancienne n'a pu résister à la dent de ces animaux. A peine quelques rares plantes, comme Zchium pyre- naicum Desf. mieux armées ou aux feuilles épineuses ont survécu et apparaissent, surtout en arrière-saison, au milieu de ces pelouses rases, Où en juin nous ne pouvons noter que des espèces vulgaires et à demi- broutées : Medicago minima Lamk Torilis nodosa Gaertn. M. marginata Willd. Autour de la ferme, se développent quelques plantes des décombres : Malva sylvestris L. | Hyoscyamus niger L. ainsi que Papaver hispidum Lamk. CXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. Mais l'intérét floristique du rocher de la Dive est dans ses bords abrupts : l'escarpement de ses flancs a sauvé de la dent des moutons quelques espéces qu'ils n'ont pu atteindre et qui s'y conservent, véritables vestiges botaniques. Ce sont surtout, du cóté opposé à la mer, un ou deux pieds de k * Phillyrea media L. | * Noccæa procumbens Rchb. et à l'adret, surle flanc ensoleillé qui fait face à l'Océan, * Sisymbrium Column» L. | * Lavatera cretica L. Le temps nous manque pour rechercher : * Linum corymbulosum Reichb. | * Teucrium montanum L. qui s'y trouvent également et, au plus vite, il nous faut regagner l'Ai- euillon-sur-Mer et notre tram. Au retour nous le faisons stopper près de Saint-Michel-en-l'Herm, devant un autre îlot calcaire, dit ilot de la Dune, fort différent du précédent. D'origine beaucoup plus récente, il est formé d'un amoncellement énorme de coquilles quaternaires et particulierement d'Ostrea edulis, disposées en tous sens. Les géologues se sont perdus en conjectures sur l'origine, encore problématique, de cette butte étrange; mais le botaniste ne saurait trouver rien d'intéressant sur ce monticule d'huitres, où l'Echium vulgare L. domine. A peine certains d'entre nous y récoltèrent-ils Bromus maximus Desf. ! C. — LE MARAIS En Vendée, en dehors de quelques espaces humides, de moindre importance, disséminés cà et là, deux vastes contrées d'alluvions sont occupées par le Marais. L'une, comprise entre la cóte et le Bocage depuis Machecoul, Challans et Notre-Dame-de-Riez, est appelée Marais occidental ou encore Marais breton; lautre, plus étendue, située au Sud de la grande Plaine et se prolongeant sur les Deux-Sèvres et en Charente- Inférieure, est dit Marais méridional ou Marais poitevin. 1° MARAIS OCCIDENTAL. Nous passerons rapidement sur le premier que, à l'aller et au retour de l'ile d'Yeu, nous n'avons fait que traverser et apercevoir dans Son ensemble. Tout cet espace absolument plat est couvert de prairies séparées entre elles par des canaux de dessèchement, où, au printemps, se retire l'eau, qui, l'hiver, recouvre presque entièrement le sol. Au milieu DURAND ET CHARRIER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. CXIX de ces prés, qui nourrissent un grand nombre de bestiaux de race « maraichine », parmi cette multitude de fossés, où l'on élève, en demi- liberté, les canards renommés de la région challandaise, paraissent cà et là quelques fermes, bizarrement construites. Ce sont des maisons très basses, faites entièrement de terre, recouvertes de chaumes ou de plantes palustres et que, dans le pays, on appelle des « bourrines ». L'hiver, l'eau recouvre souvent la plus grande partie de cette région ; et, des qu'elle se retire, l'herbe des prairies croit avec rapidité; puis, quand les bestiaux „ont pâturé le regain, sous l'action du soleil et surtout des vents salés, tout se dessèche non moins rapidement : en plein été le marais n'offre plus généralement qu'une « surface aride et dépouillée ». Dans les fossés de ce marais ou sur leurs bords, l'un de nous, en juillet, tout pres de Saint- Urbain, a noté entre autres : Elatine Alsinastrum L. ; Sagittaria sagittæfolia L. E. campylosperma Seub. Potamogeton acutifolius Link Myriophyllum spicatum L. P. trichoides Cham. Myosotis lingulata Lehm. Scirpus lacustris L. Teucrium Scordium L. Phragmites communis Trin. Hydrocharis Morsus-Ranz L. 2° MARAIS MÉRIDIONAL (Luçon, 8 juin). Beaucoup plus vaste que le précédent, le Marais méridional ou poi- tevin occupe toute l'étendue d'alluvions récentes déposées par le Lay et la Sèvre entre la Plaine et l'Océan. Seul un étroit bourrelet de dunes, par endroits — comme à la Belle Henriette par exemple — large de quelques mètres seulement, sépare de l'Océan ces alluvions, parfois presque aussi ` basses que le niveau de la mer et que cette derniere semble abandonner avec regret, menacant de les reconquérir, malgré les travaux de défense et les digues de protection qui lui sont opposés. Ce Marais offre, par son aspect général, une grande ressemblance avec le Marais breton. Comme lui, à part d'insignifiantes parcelles oü, autour des habitations, on cul- tive des Fèves et quelques céréales (Blé ou Orge), il est également formé par l'ensemble d'immenses prairies, séparées entre elles par des fossés d'irrigation; comme lui, il est aussi percé d'une multitude de canaux de dessèchement, dont le réseau est destiné à recueillir les eaux provenant a Sèvre Niortaise, eaux qui des pluies ou des inondations du Lay et de ! recouvrent le sol en hiver, et à les déverser ensuite dans la mer par des canaux plus importants (canal des Hollandais, de Clain, etc.); comme dans le Marais occidental enfin, des fermes se dressent cà et là, au milieu de ces prairies : mais ces « cabanes » fort importantes — desquelles dépendent souvent plusieurs centaines d'hectares — sont beaucoup CXX ., SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1914. mieux construites et l'on n'y voit point ces maisons bases, aux couvertures de chaumes, qui donnent au Marais breton un cachet particulier. La fiore du marais méridional peut également étre comparée à celle du Marais occidental, toutefois plus rapide encore est la végétation de ses prairies; plus rapide est l'action du soleil et des vents desséchants. Ainsi, dès le 8 juin 1911, par suite, il est vrai, dela température torride d'un été. exceptionnellement chaud et précoce, les quelques pâturages visités prés de Lucon sur la route de Triaize, ne nous offrent déjà plus qu'une surface absolument nue et grillée. Cependant le botaniste pourra diffé- rencier la flore des deux principaux marais de la Vendée par la présence dans le Marais poitevin d'un certain nombre d'espèces méridionales, qui ne remontent point jusqu'à la région challandaise. Et pour cela, il n'est point nécessaire de faire une bien longue course; car la flore du Marais est d'une étonnante uniformité : qui a visité un de ses fossés ou un de ses pâturages les a tous visités; età de bien rares exceptions près (fort peu d'espèces en effet ne se trouvent qu'à des localités spéciales), ce sont les mémes plantes que l'on rencontre partout. Dans l'après-midi du 8 juin, nous consacrons donc quelques heures, dans les environs de Lucon, à l'étude du Marais méridional, que nous abordons, au sortir méme de la ville, sur la route de Triaize. Les fossés non encore desséchés et leurs bords présentent : Ranunculus trichophyllus Chaix Rumex Hydrolapathum Huds. Sinapis nigra L. Alisma Plantago L. Myriophyllum spicatum L. Hydrocharis Morsus-Ran:e L. Callitriche obtusangula Le Gall Butomus umbellatus L. C. hamulata Kütz. Iris pseudo-Acorus L. Ceratophyllum demersum L. Sparganium ramosum Huds. C. submersum L. Potamogeton pectinatus L. Lythrum Salicaria L. Lemna gibba L.' Sium latifolium L. L. trisulca L. OEnanthe Phellandrium Lamk Scirpus maritimus L. Limnanthemum peltatum Gmel. Carex divisa Good. Polygonum amphibium L. Puis dans un pré au bord de la route, nous récoltons ris spuria L., espèce méridionale qui y croit en abondance et dont les belles fleurs v10- lettes qui apparaissent seules au milieu des herbes grillées nous attirent de loin. Parmi le tapis desséché à peine pouvons-nous reconnaitre : Althæa officinalis L. Trifolium maritimum Huds. Trifolium resupinatum L. Senecio aquaticus L. Abandonnant alors ces prairies dénudées, nous prenons le parti d'explorer tout prés de là le « bois Moca » : c'est encore un påturagè plutót qu'un bois; mais l'ombre des Peupliers et des Saules y conserve DURAND ET CHARRIER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. CXXI une humidité favorable aux plantes, et le « bois Moca » entrecoupé de fossés nous apparait garni de hautes herbes. Dans les fossés ou sur leurs bords : Ranunculus trichophyllus Chaix R. ophioglossifolius Vill. Nasturtium amphibium R. Br. Sium latifolium L. Euphorbia palustris L. Alisma ranunculoides L. Hydrocharis Morsus-Ranæ L. Potamogeton oppositifolius DC. Lemna minor L. L. trisulca L. OEnanthe Phellandrium Lamk Helosciadium nodiflorum Koch Hottonia palustris L. Le tapis qui recouvre le sol humide est surtout constitué par des espèces vigoureuses : Mentha aquatica L. Lycopus europæus L. Euphorbia palustris L. Rumex Hydrolapathum Huds. Iris pseudo-Acorus L. Equisetum limosum L. Thalictrum flavum L. Rubus cæsius L. Lythrum Salicaria L. Œnanthe fistulosa L. Cirsium palustre Scop. Symphytum officinale L. parmi lesquelles, sur quelques points moins couverts, se développent : Lysimachia Nummularia L. | Ophioglossum vulgatum L. Avant de regagner Luçon, nous nous engageons encore dans un pré proche du bois Moca, afin d'y rechercher le Cerastium anomalum W. et Kit, (— Stellaria viscida Bieb.); mais c'est en vain, car là encore les plantes ont souffert de la température exceptionnelle de l'année et nous ne pouvons qu'y noter : Centaurea pratensis Thuil. Senecio aquaticus L. Orchis pyramidalis L. Althæa officinalis L. Silaus pratensis Bess. Heracleum Sphondylium L. 3° MARAIS DES BOURBES (10 juin). A ces deux régions mouillées, il convient de rattacher quelques autres petits marais, disséminés sur le reste du département. Parmi eux, le marais des Bourbes, en Olonne, que les membres de la Société botanique de France visitèrent le 10 juin est, sans contredit, l'un des pua sants. Situé près du village de l’Allerie, entre la forêt de Pins » les y ul tures de la plaine de la Bauduère, il occupe une légère dépression d'une vingtaine d'hectares, où s'accumulent les eaux qui ne peuvent $ écouler, arrétées par la barriere infranchissable que leur oppose Nm uus. e marais des Bourbes n'a que fort peu subi l'influence de l'homme : & peine CXXII SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. sur les bords quelques fossés-creusés ont-ils permis de transformer, sur- tout du côté de l'Allerie, une étroite bande en prairies fauchables ou de conquérir sur les marais quelques faibles parcelles d'alluvions sablon- neuses, qu'occupent à présent de riches cultures maraichéres. Mais ce ne sont là que des modifications insignifiantes, et, d'une manière générale, le marais des Bourbes a conservé sa végétation primitive, fort influencée en revanche par le voisinage de la mer : nombre d’espèces maritimes se trouvent en effet dans ce marais à cóté de plantes de l'intérieur. Schænus nigricans L. voisine avec le Carex stricta Good. ; près du Salix atroci- nerea Brot. croît le Salix dunensis Rouy ! La plus grande partie du marais des Bourbes est occupée par la phrag- mitaie et entierement couverte par le Phragmites communis Trin., qui pousse avec une telle exubérance que certains individus pourraient étre confondus, avant la floraison, à cause de leur grande taille et de leur port, avec le Phragmites gigantea Gay. Parmi cette espèce domman se trouvent : Cladium Mariscus/ R. Br. qui couvre également d'impor- tants espaces; puis Saliz atrocinerea Brot., Salix dunensis Rouy. Au centre de cette végétation trés dense de roseaux, se rencontrent des endroits plus spongieux, de forme circulaire, généralement couverts I le Potystichum Thelypteris Roth., parfois, plus dénudés, avec, parmi quelques Hypnum : Hydrocotyle vulgaris L. Pedicularis palustris L. Anagallis tenella L. Eriophorum gracile Koch. Dans ce dernier cas, sans le sous-sol calcaire, des tourbieres se seraient sans doute formées ! : ] En approchant des bords, la phragmitaie fait place peu à peu à là caricaie et est remplacée : d'abord presque exclusivement par le Carez stricta Good., qui forme de grosses mottes, au milieu desquelles se dressent encore les dernieres hampes du Cladium Mariscus R. Dr. d parmi lesquelles se développent des Saules (Salix atrocinerea Brot. ; S. alba L.): i puis par un trés grand nombre d'espèces qui forment la végétation xen rives et des prairies qui bordent le marais et parmi lesquelles nous notons : Espèces dominantes : Juncus obtusiflorus Ehrh. Carex distans L. Carex vulgaris Fries C. flava L. Espèces moins abondantes : Ranunculus sceleratus L. R. Lingua L. R. Flammula L. R. Boræanus Jord. DURAND ET CHARRIER. Nasturtium officinale L. var. micro- phyllum Bœnn. Trifolium maritimum Huds. T. repens L. T. fragiferum L. Epilobium parviflorum Schreb. E. lanceolatum Sebast. Hydrocotyle vulgaris L. OEnanthe pimpinelloides L. OE. silaifolia G. G. OE. Lachenalii Gmel. OE. fistulosa L. Helosciadium noditlorum Koch et var. ochreatum DC. Cirsium anglicum Lobel Sonchus maritimus L. Lysimachia vulgaris L. Anagallis tenella L. Samolus Valerandi L. Menyanthes trifoliata L. Veronica anagalloides Guss. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. CXXIII Pedicularis palustris L. Alisma Plantago L. A. ranunculoides L. Iris pseudo-Acorus L. Orchis latifolia L. O. palustris Jacq. O. laxiflora Lamk x 0. intermedia Gadeceau Epipactis palustris Crantz Juncus effusus L. J. anceps La Harpe J. fasciculatus G. G. Cyperus longus L. Schænus nigricans L. Scirpus Tabernæmontani Gmel. S. Savii Sebast. Eriophorum angustifolium Roth E. gracile Koch Carex pseudo-Cyperus L. Festuca arundinacea Schreb. Equisetum limosum L. i Dans les fossés creusés autour du marais et vers l'extrémité S. W, où l'eau est plus profonde, vivent des espèces tout ou en partie submer- gées : Ranunculus trichophyllus Chaix Nymphæa alba L. : Zannichellia palustris Willd. Potamogeton lucens L. P. coloratus Hornem. Lemna trisulca L. Chara hispida L. Ch. aspera Willd. Ch. capillacea Thuill. Ch. paragymnophylla A. Br. Tolypella glomerata Chev. Tout près des Bourbes, à la Grenouillière, nous visitons encore un autre petit marais qui nous procure : Nasturtium officinale L. var. micro- Phyllum Bænn. Helosciadium nodiflorum Koch var. ochreatum D. C. Berula angustifolia Koch Eupatorium cannabinum L. Pedicularis palustris L. Triglochin palustre L. puis, bien que moins communs qu'aux Bourbes, les Orchis laxiflora Lamk, déjà presque passé, et palustris Jacq. plus tardif et en pleine flo- raison ainsi que leur hybride »« O. intermedia Gad. CXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. II. — RÉGION MARITIME Nous examinerons successivement : A. Les côtes de l'Océan depuis l'anse de l'Aiguillon jusqu'à la baie de Bourgneuf. B. Les iles. A. LBS COTES Les côtes de Vendée sont généralement basses, presque entierement formées par les sables des dunes, que fixent des Pins maritimes. Pas ou presque pas de falaises. Derrière ces dunes, dans les endroits, où pénè- trent les eaux de la mer, s'étendent souvent des marais salants, parfois assez considérables, auxquels on peut aussi rattacher, au point de vue botanique, les vases salées, qui se déposent à l'embouchure de certaines rivières, comme le Lay par exemple. Nous distinguerons donc : 1° les sables maritimes des dunes: 2° les marais salants et les vases salées. 1° LES SABLES MARITIMES Rarement interrompues par la présence d'un port ou l'embouchure d'un cours d'eau, les dunes forment à peu près entièrement les côtes de notre département. Sur de vastes espaces, sans aucune discontinuité, s'étendent ces sables maritimes, d'un aspect si curieux, aux énormes ondulations, qui les font ressembler à des vagues pétrifiées. Vues de l'intérieur, les dunes fixées par des plantations de Pins paraissent de sombres forêts, surtout entre la Tranche et Saint-Vincent-sur-Jard où dans les environs d'Olonne et de Saint-Jean-de-Monts. z. Dune d'Olonne (10 juin). — Nous avons pris pour type la dune d'Olonne, une des plus étendues et des mieux caractérisées au point de vue floristique. Exclusivement formée des sables de la mer, elle s'étend sur une longueur de dix kilomètres depuis la Chaume, près les Sables d'Olonne, jusqu'à l'embouchure de la petite riviere l'Ausance, au havre de la Gachère, Dans sa partie la plus large, ou nous voulions examiner 5a végétation, elle atteint et méme dépasse trois kilomètres. C'est une suite d'ondulatious, de cuvettes profondes et de buttes élevées, de « conches » ainsi qu'on appelle l'ensemble de ces vallons et de ces monticules. Fixée par des plantations de Pins maritimes, qui prosperent à partir de quel- ques centaines de metres du rivage, cette dune se trouve, dans $a partie la plus rapprochée des terres, transformée en forét. L'herborisation y est pénible, par suite des descentes et montées continuelles dans le sable DURAND ET CHARRIER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. CXXV mouvant ou rendu glissant par les aiguilles de Pins qui le recouvrent d'un tapis. Ajoutez à cela la difficulté de s'orienter dans ces « conches » qui se ressemblent toutes et parmi lesquelles le promeneur trouve difli- cilement des points de repère. Mais le botaniste est récompensé de ses peines par de fructueuses récoltes. Dès le matin du 10 juin, des voitures nous prennent en gare des Sables-d'Olonne pour nous conduire, en moins d'une heure, au village de Sauveterre, en bordure de la forêt. À peine prenons-nous le temps de noter, sur le port des Sables-d'Olonne, la présence de quelques especes naturalisées : Sisymbrium Irio L. Xanthium spinosum L. Melilotus alba Desr. En descendant, tout prés de l'auberge de Sauveterre, oü nous déjeu- nerons aprés notre promenade, sur un talus creusé dans le sable, nous récoltons quelques pieds tardifs d'Alyssum campestre L. et des Galium erectum Huds. et arenarium DC., avec toute une série d'intermédiaires (x Galium Dangeardi Fouc. et Jouss.). Puis, après avoir longé la forét jusqu'au delà du marais des Bourbes, que nous visitons (cf. plus haut, p. exxt), nous entrons dans la dune, en face du village de l'Allerie. De là nous la traversons en ligne droite jusqu'à la mer, dont nous suivons quelque temps le rivage ; puis nous la retraversons de la mer à Sauve- terre, notre point de départ. Par cet itinéraire, nous avons pu examiner dans son ensemble la végétation de la dune et suivre ses modifications en allant de l'intérieur des terres vers le littoral. Nous avons déjà dit que les Pins maritimes ne se développent plus quand on arrive à quelques cen- taines de metres de l'Océan. La violence des vents salés les arrête; ils restent rabougris, leurs troncs se tordent, ils rampent pour ainsi dire et s’étalent sur le sable; aucun arbre ne se montre plus jusqu'au pied de la dune, battu par les vagues. Nous distinguerons done, de l'intérieur des terres vers la mer, deux parties différentes : la partie boisée et la partie nue, que nous pourrons elles-mémes subdiviser en plusieurs zones. a. Partie boisée. — De beaucoup la plus importante à Olonne, elle est destinée à fixer les sables et à en arréter la marche; la forét est sur- tout formée de Pins maritimes (Pinus Pinaster Soland.) Avec ces résineux, généralement peu élevés, ne constituant souvent que des massifs tres clairs plutot qu'une véritable forêt et toujours plus vigoureux sur les revers exposés au Nord, le Chêne vert (Quercus Ilex L.) occupe une place importante et, par endroits, s'approche même plus pres de la mer. En outre de nombreuses autres essences ont été plantées : parmi elles. beaucoup moins abondantes et localisées, nous remarquons surtout vers la conche des Acacias et çà et là : CXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1941. Quercus pedunculata Ehrh. Acer platanoides L. Q. lanuginosa Thuill. A pseudo-Platanus L. Populus alba L. A. campestre L. P merab A. monspessulamum L. P. Tremula L. A. Negundo L. P. canadensis Miche Robinia pseudo-Acacia L. : Betula alba L. Castanea vulgaris Lamk. Ailantus glandulosa Desf. Zone à Salix dunensis Ry et Ligustrum vulgare L. — Le sous- bois est d'abord formé par le Troene (Ligustrum vulgare L.) et une race du Saule nain (Salix repens var. argentea Koch — S. dunensis Ry.) dont les rameaux sont souvent rougis par les grappes d'un coléoptère chrysomélide (Lina populi) qui s'y tient accolé. A ces arbustes, s'ajoutent, mais beaucoup plus disséminés : Prunus spinosa L. Cornus sanguinea L. Lonicera Periclymenum L. Erica scoparia L. Un grand nombre de plantes herbacées, aux touffes trés rapprochées, tapissent le sol d'une végétation assez dense pour paraitre de loin recouvrir le sable d'un véritable gazon. Parmi ces plantes nous citerons : Ranunculus parviflorus L. Lithospermum officinale L. Viola canina L. var. sabulicola Myosotis versicolor Pers. Polygala vulgaris L. v. dunensis | Cynoglossum officinale L. Dumort. Vincetoxicum officinale Mench Geranium molle L. Thesium humifusum DC. G. purpureum Vill. Muscari comosum Mill. Erodium bipinnatum Willd. var. gla- | Polygonatum officinale AL. brescens Ry et var. pilosum Ry | Iris fætidissima L. Linum catharticum L. Ophrys aranifera Huds. Ononis maritima Dumort. Cephalanthera ensifolia Sw. Agrimonia odorata Mill. Epipactis viridiflora Reich. Anthriscus vulgaris Pers. Calamagrostis Epigeios Roth Carlina vulgaris L. Avena pubescens L. Crepis diffusa DC. Bromus hordeaceus L. Thrincia hirta Roth var. arenaria | B. molliformis Lloyd DC. Milium scabrum Rich. en remarquant que la présence de certaines d'entre elles (Muscari como- sum, Cynoglossum officinale, etc.), qui ne se trouvent point en Vendée dans les forêts siliceuses du Bocage, mais semblent plutôt affectionner $a Plaine calcaire, donne à la flore des dunes des allures calcicoles; ce qui peut d'ailleurs aisément s'expliquer par l'abondance, dans ces sables maritimes, d'une multitude de coquilles d'Helix et autres Gastropodes, qui jonchent .le sol et lui fournissent par leurs débris des éléments calcaires. DURAND ET CHARRIER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. CXXVII Assez rarement dans le fond des couches, l'humidité est suffisante pour former une petite mare, autour de laquelle se montrent : Juncus actus L. Juncus anceps La Harpe J. maritimus Lamk Phragmites communis Trin. Parfois, à la suite d'une coupe, le sable se montre dénudé et l'on voit alors ce sol dégarni se couvrir d'un tapis étendu de Carex arenaria L., espèce des zones suivantes, qui vit d'habitude plus près de la mer et qui aprés une exploitation, envahit véritablement les endroits momentané- ment déboisés. Ainsi, dans les bois du Bocage, l Asphodelus albus Mill. abonde aprés chaque coupe, pour diminuer, puis disparaitre à mesure que les arbres grandissent ! Zone à Rosa hispidissima Ry. — En approchant de la mer, la végétation dela partie boisée se modifie peu à peu : parmi les arbres, seuls le Pin maritime etle Chêne vert subsistent, et la vigueur du pre- mier diminue sensiblement; le tapis herbacé change d'aspect : les arbustes (Troène et Saule nain) disparaissent, et le sable est à présent couvert des fleurs blanches ou rosées du Rosa hispidissima Ry, qui est l'espèce de beaucoup dominante. Au premier printemps, cette zone est totalement occupée par le Cochlearia danica L., tout aussi abondant quele Rosier nain et avec lequel croissent les minuscules : Hutchinsia petræa R. Br. Vicia lathyroides L. Draba verna L. Mibora verna P. B. Cerastium tetrandrum Curt. Le 10 juin, avec Rosa pimpinellifolia var. hispidissima Ry, nous notons : Viola nana DC. et sa var. robuste | Euphorbia portlandica L. olonnensis Genev. Carex arenaria L. Poterium dictyocarpum Spach Aira canescens L. Bupleurum opacum Lge. 'Keleria albescens DC. Galium anglicum Huds Phléum arenarium L. : Crepis Suffreniana Lloyd Polypodium vulgare L. subv. prio- Veronica Teucrium L. nodes Asch. Vincetoxicum officinale Mench Sur de faibles points, où le sable est creusé, de rares pieds de Vitis vini- fera, restes d'anciennes vignes, continuent à y végéter et parfois mürissent avec peine quelques raisins. Avec ces treilles à demi sauvages, se montrent : Glaucium luteum Scop. | Fumaria Vaillantii Lois. et parfois méme l'épineux Salsola Kali L. CXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1941. Dans les dépressions humides de cette zone, apparaissent avec Phrag- mites communis Trin, Juncus anceps La Harpe, J. acutus L., J. mari- timus Lamk, de la zone précédente : Schonus nigricans L. Scirpus Holoschenus L. Lotus tenuis Kit. Chlora perfoliata L. Puis sous l'influence des effluves salées les Pins se couchent, les Chênes verts disparaissent et nous arrivons dans la dune nue. b. Partie nue. — Zone à Ephedra distachya L. — Nous marchons d'abord sur un tapis bleuâtre et glauque, formé entièrement par l Ephedra distachya L., qui recouvre et fixe la plus grande largeur de cette partie non boisée. Du haut d'un monticule nous ne pouvons apercevoir au milieu de ce tapis que quelques touffes éparses de Tamarix anglica Webb, et quelques insignifiants bouquets de chétifs et minuscules Chénes verts. Toutefois au milieu des £'phedra qui, au premier regard, semblent l'espèce exclu- sive et parmi les Lichens qui, eux aussi trés nombreux, étalent ou dressent leur thalle également bleuátre, les Carex arenaria réussissent à se frayer un chemin à l'aide de leurs immenses stolons. A peine parmi eux remarque-t-on des individus disséminés de : Papaver dubium L. var. modes- | Jasione montana L. v. maritima tum Jord. Lloyd Erodium sabulicolum Jord. (E. | Linaria supina Desf. var. maritima bipinnatum Willd. var. sabuli- DC. cola Ry) Thymus Serpyllum L. Silene Otites Smith Armeria plantaginea Willd. Senecio vulgaris L., v. crassifolius Ry Asparagus prostratus Dumort. Allium sphærocephalum L. Aira canescens L. Kæleria albescens DC. Zone à Helichrysum Stochas DC. et à Artemisia crithmifolia DC. — Puis le tapis se fait moins dense : Ephedra distachya L. et Cares arenaria L. font place à Helichrysum Stechas DC. var. olonnensis J. et F. et à Artemisia crithmifolia DC. Avec ces derniers apparaissent, tout en laissant voir entre eux des plaques de sables : Matthiola sinnata R. Br. Silene eonica L. Dianthus gallicus Pers. Medicago marina L. M. littoralis Rhode Eryngium maritimum L. Galium arenarium DC. Convolvulus Soldanella L. Orobanche amethystea Thuill. (sur Eryngium maritimum). O. Galii Duby (sur Galium arena- rium). Zone à Ammophila arenaria Link. — Un dernier bourrelet, diffé- rent d'aspect et d'une assez faible hauteur nous sépare de la plage. Des DURAND ET CHARRIER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. CXXIX Graminées que les habitants appellent « paléne* » enfoncent longuement leurs racines dans le sable à demi-mouvant, que leurs touffes ne peuvent qu'imparfaitement fixer. Dans la palène, domine surtout : Ammophila arenaria Link avec Agropyrum junceum PE | Festuca sabulicola L. Dufour au milieu desquels croissent par plaques plus ou moins étendues : Diotis candidissima Desf. | Euphorbia Paralias L. Zone littorale halophile à Honckenya peploides Ehrh. — En descendant ce dernier bourrelet jusqu'à la base de la dune, battue par les flots de l'Océan, au milieu des sables constamment bouleversés par le vent, apparaissent de loin à loin quelques pieds isolés des espéces sui- vantes, parmi lesquelles seul l'Zonckenya peploides Ehrh. constitue parfois des taches un peu plus importantes : Cakile Serapionis Lobel var. eden- | Salsola Soda L. tula Jord. S. Kali L. Honckenya peploides Ehrh. | Euphorbia Peplis L. Crithmum maritimum L. | Polygonum maritimum L. Glaux maritima L. 8. Dune de la Faute (7 juin). — Dans tous les sables maritimes de nos côtes, ces divisions ne sont pas, comme à Olonne, aussi visibles et aussi nettement tranchées. Dans ceux de la Faute, près l'Aiguillon-sur- Mer, trés réduits en largeur et en étendue, oü les plantations de Pins maritimes sont plus récentes et moins développées, les différentes zones semblent souvent se confondre et empiéter l'une sur l'autre, ainsi que nous avons pu le constater dans la matinée du 7 juin. En descendant du tramway, prés de la gare de l'Aiguillon-sur-Mer, nous notons dans les décombres : Senebiera pinnatifida DC. Matricaria inodora L. v. maritima Diplotaxis tenuifolia DC. L. Silene maritima With. Solanum Dulcamara L. v. tomen- Melilotus alba Desr. tosum Koch Ammi majus L. Beta maritima L. Centaurea aspera L. Kæleria phleoides Pers. 1. Il est tout au moins curieux de constater que, pour désigner ces touffes serrées de Graminées halophiles, l'habitant des cótes se sert du méme mot « paléne », que le bocain emploie pour nommer les M ERE Cespiteuses (Deschampsia cæspitosa P. B, Molinia cærulea Mænc ) qui croissent si nombreuses dans ses bois mouillés. CXXX SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1944. sans oublier les nombreux Hordeum parmi lesquels M. Fouillade nous fait distinguer : Hordeum pseudo-murinum Tapp. | H. maritimum With. H. secalinum Schreb. x H. Pavisi Préaubert. et autour des maisons mêmes du bourg : OEnothera suaveolens Desf. Lycium barbarum L. OE. stricta Ledeb. Puis traversant le Lay sur le pont de la Faute récemment construit, nous gagnons les dunes, qui occupent sur une largeur de quelques centaines de mètres à peine, la longue presqu'île qui forme la pointe d'Arcay. La traversée de ces dunes entre le Lay et la mer, nous permet de signaler les récoltes suivantes : Glaucium luteum Scop. Matthiola sinuata R. Br. Alyssum campestre L. Viola nana DC. Dianthus gallicus Pers. Silene Thorei Dufour S. Otites. Smith S. conica L. S. portensis L. Erodium sabulicolum Jord. Tribulus terrestris L. Ononis repens L. v. Dumort. Medicago littoralis Rhode M. marina L. Rosa hispidissima. Ry Tamarix anglica Webb Herniaria ciliata Bab. Eryngium maritimum L. Galium arenarium DC. G. neglectum Le Gall Asperula cynanchica L. var. densi- flora maritima Centaurea Calcitrapa L. Crepis diffusa DC. C. feetida L. Thrincia hirta Roth var. arenosa Jasione montana L. v. maritima Lloyd Cynanchum acutum L.! Vincetoxicum ofticinale Mench Convolvülus Soldanella L. Orobanche Galii Duby (sur Galium arenarium PC.) O. amethystea Thuill. (sur Eryn- gium maritimum L. Plantago Coronopus L. v. integrata G G. P. lanceolata L. v. lanuginosa. Euphorbia portlandica L. E. Paralias L. Carex arenaria L. Phleum arenarium L. Aira canescens L. Kæleria albescens DC. Ammophila arenaria Link Helichrysum . Stæchas DC. var. | Festuca sabulicola L. Dufour olonnensis J. et F. Agropyrum junceum P. B. Artemisia crithmifolia DC. A. acutum Rem. et S. 1. Bois de Chénes verts. — Dans certaines anses tres abritées, exposées au Midi, comme celle du Veillon, prés Talmont, la végétation des sables maritimes se modifie sensiblement et accuse, dans ces stations 1. Le Cynanchum acutum L. trouve ici sa station la plus septentrionale. DURAND ET CHARRIER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. CXXXI xérothermiques, des tendances bien plus méridionales encore. Des Yeuses robustes (Quercus Ilex L.) prennent sur les Pins maritimes la place pré- pondérante et méme la plupart du temps les remplacent completement. Parmi les plantes non ligneuses, avec les Linaria arenaria DC. et Crepis bulbosa Tausch, qui remontent plus au Nord, se rencontrent des espéces des régions plus chaudes : Daphne Gnidium L. | Cistus salviæfolius L. Ce sont les mémes bois de Chénes verts que l'on retrouve plus au Sud, sur le littoral de la Charente-Inférieure : dans ces derniers toutefois, d'autres plantes encore, comme l Osyris alba L , complètent le groupe des espéces méridionales. Ce sont des bois identiques que nous reverrons dans l'ile de Noirmoutier, à la Chaise et à la Blanche. 2» LES MARAIS SALANTS ET LES VASES SALÉES. x. Marais salants (Olonne, 10 juin). — Lorsque des fissures ou des canaux font pénétrer, derrière le cordon des dunes, l'eau de la mer dans les terres, il se forme des marais salants. L'été, on y recueille apres évaporation, le sel marin dont les énormes cónes blanes donnent à la région un cachet particulier; les fossés plus profonds, oü généralement l'eau n'est que saumátre, constituent les « marais à poissons » et servent surtout à l'élevage des meuilles ou mulets (Mugus capito C. et Val.) qui y vivent en trés grand nombre. Les plus considérables de ces marais salants sont situés, en Vendée, en dehors de Noirmoutier, vers Olonne et l'Ile d'Olonne, Saint-Hilaire-de-Riez et depuis la Barre-de-Monts jusqu'à Beauvoir et Bourgneuf. Gráce à la richesse en sel, dont le sol est imprégné, la végétation prend un caractère très spécial, et seules les espèces halophiles capables de tolérer le chlorure de sodium peuplent les bords de ces marais : certaines d'entre elles, qui sont rendues charnues parla présence du sel marin dans leurs tissus, ont généralement une floraison tardive, vers la fin de l'été (Suzda, Salicornia, etc.). C'est ainsi que le 10 juin, dans les marais d'Olonne, vers la gare ou le village de Champcloux, beaucoup d'espèces ne commencent qu'à pousser. Dans les eaux saumâtres des fossés, riches en Algues (Enteromorpha), nous faisons moisson de : Zannichellia dentata, Willd. Ranunculus Baudotii, Godr. | Y , M Ruppia maritima, Willd. Potamogeton pectinatus, L. Sur les bords vaseux ou les talus rocailleux de ces fossés nous devinons la plupart des espèces caractéristiques de ces stations, espèces qui ne fleurissent qu'en aoüt-septembre : CXXXII SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. Aster Tripolium L. Salicornia fruticosa L. Inula crithmoides L. S. radicans Sm. Artemisia maritima L. S. herbacea L. A. pseudo-gallica Rouy Suæda maritima Moq. Statice Limonium L. S. fruticosa Forsk. St. lychnidifolia De Gir. Obione portulacoides Moq. St. Dodartii De Gir. ce dernier trés abondant et dont quelques pieds sont boutonnés. En revanche, ces mémes levées nous fournissent déjà : Spergularia Dillenii Lebel Scirpus maritimus L. S. marginata Kilt. Carex extensa Good. Frankenia lævis L. C. divisa Good. Triglochin maritimum L. Polypogon monspeliense Desf. Juncus Gerardi Lois. Agropyrum pungens Rem. et Sch. J. acutus L. Hordeum maritimum With. J. maritimus Lamk Glyceria maritima M. et K. Près de Champcloux dans un endroit, où le sol est moins riche en NaCl, nous notons : , Trifolium resupinatum L. Iris spuria L. T. maritimum Huds. Carex vulpina L. mêlés à quelques-unes des espèces précédentes, très nettement halo- philes ; Juncus Gerardi Lois, et Triglochin maritimum L. 8. Vases salées (du Lay, 8 juin). — De la végétation des marais salants, il convient de rapprocher celle des vases salées qui se trouvent à l'embouchure de quelques rivières. Le Lay, surtout à partir de l’Aiguillon- sur-Mer, dépose chaque année, un amas considérable de boues, qui peu à peu, comblent la baie dans laquelle il se jette : tous les ans, la mer doit abandonner de vastes espaces, constitués par ces vases qu'elle a saturées de sel et qui forment ce qu'on appelle les « prises » ou « lais de mer. » La flore de ces vases salées, assez uniforme, ne comprend qu'un nombre trés restreint d'espèces, mais qui la caractérisent parfaitement. Une trés courte promenade, le 8 juin, sur ces rives fangeuses du Lay, près de l'Aiguillon, nous l'a suffisamment fait connaitre. Les bords immédiats de la rivière, recouverts à chaque marée, Sont uniquement occupés par le Spartina stricta Roth qui forme de véritables prairies, à demi submergées à mer haute. Puis sur les boues que les eaux ne recouvrent que moins souvent, aux grandes marées, croissent d'abord les Salicornia (surtout Salicorma herbacea L.) et les Suæda, avec quelques Aster Tripolium L. et Inula crithmoides L., espèces beaucoup trop jeunes lors de notre herborisation. DURAND ET CHARRIER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. —CXXXIII Enfin en s'éloignant davantage encore du Lay, nous voyons les vases salées se couvrir d'une courte pelouse, constituées par les plantes sui- vantes que nous récoltons et parmi lesquelles dominent de faibles Gra- minées (Lepturus ; Hordeum maritimum With.) : Spergularia Dillenii Lebel Agropyrum pungens R. et S. S. marginata Kitt. Hordeum maritimum With. Plantago maritima L. Polypogon monspeliense Desf. Triglochin maritimum L. P. maritimum Willd. Glyceria maritima M. et K. Lepturus incurvatus Trin. G. Borreri Bab. L. filiformis Trin. G. procumbens Smith p..— LES ILES Deux iles, l'ile d'Yeu et l'ile de Noirmoutier dépendent du département de la Vendée. Trés différentes l'une de l'autre, elles furent successivement visitées par la Société botanique de France, lors de sa Session de 1911. 1? ILE D'YEU. C'est un rocher granitique, situé à vol d'oiseau à environ 20 kilometres en mer, en face de Croix-de-Vie. Depuis longtemps il a tenté les botanistes, et, malgré les ennuis multiples qui autrefois les attendaient, beaucoup l'ont visité. Bien que jadis il fallüt faire en barque cette pénible traversée, bien que souvent la tempéte retint prisonnier dans l'ile le voyageur trop audacieux, combien nous ont devancés et ont parcouru en tous sens, à la recherche de la plante convoitée, ce rocher qui les avait séduits. Parmi tant d'autres, c'est, après de la Pylaie, J. Lloyd, le célèbre auteur de la Flore de l'Ouest qui, soupconnant l'existence à lile d'Yeu de l’/soetes Hystrix Durieu, entreprenait des 1852 un premier voyage pour vérifier son hypothèse! Ce sont aussi nos savants confrères, MM. Ménier et Viaud-Grand-Marais, qui, après de nombreux séjours, dressèrent le catalogue des plantes de l'ile et contribuèrent, par cette publication, à en faire connaitre parfaitement sa flore. Guidés par ces travaux, les bota- nistes actuels sont, en outre, au point de vue matériel, plus favorisés que leurs devanciers. De Fromentine, un vapeur assure actuellement un service quotidien et rapide entre le continent et l'ile, où de confortables hótels se sont construits. Débarqués à Port-Joinville dans la soirée du 12 juin, les membres de la Société botanique de France consacrerent les deux jours suivants à la visite de l'ile, qu'ils purent ainsi presque entiè- rement parcourir. L'ile d'Yeu n'est en effet qu'un roc axe dirigé de l'Ouest à l'Est ne dépasse pas 9 kilo her de faible étendue, dont le grand mètres et dont la largeur CXXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. moyenne atteint à peine 3 kilomètres. Essentiellement granitique (des rocs de gneiss ou de granit affleurent partout), sa surface, à part quelques semis de Pinus Pinaster Soland. faits vers la Citadelle et qui ont assez bien réussi, est presque complètement dépourvue d'arbres; son aspect et sa constitution rappelle donc ceux des îles bretonnes, auxquelles d’ailleurs on l'a souvent comparée. Au milieu de ses landes, où de temps à autre se dresse quelque mégalithe, dolmen ou menhir, parmi ses villages et ses chaumières, semés cà et là, qui presque tous ont un nom qui commence par le mot breton Ker, le voyageur ne se croirait-il pas dans une ile du Morbihan, à Belle-Ile par exemple? Le botaniste lui aussi sera du premier coup frappé par la ressemblance des deux flores : ce sont les mêmes landes, avec les mêmes pelouses rases et leurs mêmes espèces ; mais si d'abord, il ne peut s'empécher d'y trouver une grande analogie, la récolte d'espèces inconnues plus au Nord (Rumex bucephalophorus L.) ne tardera pas à lui faire saisir une différence profonde; car la présence de ces espéces donne à la flore un caractere plus méridional, qui, sans aucune hésitation possible, doit faire placer l'ile d'Yeu dans le secteur aquitanien. à Presque inculte (à part quelques champs ou vignes qui, ainsi que nous le verrons, occupent la cuvette centrale de l'ile) elle ne peut guère nourrir d'animaux : seuls quelques troupeaux d'une race de moutons renommés broutent le gazon qui couvre plus ou moins son sol, ordinai- rement aride et dénudé. La population de l'ile, ne pouvant que d'une maniere trés restreinte se livrer à l'agriculture sur ce terrain ingrat, est presque exclusivement formée d'habiles marins qui dans les eaux pois- sonneuses prennent en quantité énorme la sardine (d’où la présence dans l'ile d'usines, destinées à fabriquer des conserves de ce poisson) et entre les rochers capturent en abondance homards et langoustes, que des industriels nourrissent dans des appareils spéciaux et fort curieux, bai- gnés par la mer, afin de les conserver et de ne les expédier qu'au fur et à mesure des besoins. Grâce à la bienveillance de M. Seyrat, notre hôte, les excursionnistes ont pu visiter avec un très vif intérêt une de ces « homardières ». En dehors de l'industrie sardinière, on fabrique aussi dans l'ile de la soude en brülant en plein air et non sans une épaisse fumée (ainsi que nous avons pu le constater) des énormes tas de varechs. Mais abandonnons là cette digression qui, déjà, nous a entrainé trop loin; laissons les Algues et méme parmi elles le Melobesia crassa, rareté décrite par M. Lloyd, et revenons à nos plantes. a. Landes. — Nous avons commencé leur recherche dès le matin du 13 juin, en visitant d'abord les landes qui occupent toute la partie Nord-Ouest è DURAND ET CHARRIER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. CXXXV |. peine avons-nous constaté dans les rues de Port-Joinville et dans les vagues qui l'avoisinent, la présence de plantes propres aux décombres, pour la plupart ubiquistes et vulgaires : Chelidonium majus L. Artemisia vulgaris L. Fumaria Boræi Jord. A. Absinthium L. . * Hirschfeldia adpressa Mænch Lappa minor DC. * Diplotaxis tenuifolia DC. Lactuca virosa L. Sisymbrium officinale L. Echium vulgare L. Coronopus Ruellii Duléch. Veronica Buxbaumii Ten. / Stellaria media With. Marrubium vulgare L. * Malva nicæensis Cav. Ballota fætida Lamk Erodium moschatum L'Hérit. Amarantus prostratus Balb. Anthriscus vulgaris Pers. Urtica dioica L. Conium maculatum L. U. urens L. Smyrnium Olusatrum L. Parietaria officinalis L. Sambucus Ebulus L. que déjà nous nous trouvons au milieu de pelouses rases, dont les herbes poussent, entre des blocs de granit, sur une mince couche d'humus, pro- duit de la désagrégation lente de ces roches primitives. Dans les endroits les plus secs, vers Kerdifouaine, ces pelouses sont formées de faibles Graminées, principalement de Danthonia decumbens DC. et de Poa bulbosa L., avec quelques autres plantes : Dianthus prolifer L. et Helianthemum guttatum Mill. var. littorale Ry ; parmi lesquelles croissent en abondance deux espèces vernales particulières : Romulea Column Seb. et M., dont on voit une multitude de fruits mûrs, et Zsoetes Hystrix Durieu, aux touffes à présent désséchées et dont on réussit cependant à découvrir dans un endroit plus frais un ou deux pieds tardifs en parfait état. . Les légères dépressions de. ces landes, qui grâce à l'eau des pluies conservent quelque fraicheur, nous fournissent une curieuse association des petites espèces suivantes : Sagina subulata Presl. Tillæa muscosa L. Radiola linoides Gmel. Erythræa Centaurium Pers. v. fas- Trifolium gracile Thuill. v. rubel- cicularis Ry lum Jord. E. maritima Pers. Cicendia filiformis Delarbre t 1 Centunculus minimus L. Euphorbia exigua L. (forma reducta) Juncus pygmæus Lamk J. capitatus Weigel. T. scabrum L. Lotus angustissimus L. s.-var. hir- sutus et s.-var. glaber Ry. L. hispidus Lois. L. parviflorus Desf. 1. Nous avons marqué d'une croix (+) les espèces nouvelles pour l'ile d'Yeu, c'est-à-dire celles récoltées par les membres de la Société botani que de France et qui ne figurent pas dans le Catalogue de MM. Ménier et Viaud-Grand-Marais. CXXXV] SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1941. Quand, comme autour du Grand Phare, l'épaisseur de la couche végétale augmente, la végétation devient plus intense, et de véritables landes appa- raissent, où dominent des buissons d'Ulex europæus L. avec quelques autres arbrisseaux moins répandus : Sarothamnus scoparius Koch Calluna vulgaris Salisb. Erica cinerea L. parmi lesquels Asphodelus albus Mill. v. occidentalis Ry et Pteris aqui- lina L. forment de véritables champs, couvrant des espaces étendus, oü en méme temps croissent : Moenchia erecta Gærtn. Sambucus Ebulus L. Linum angustifolium Huds. Iris fœtidissima L. Trifolium striatum L. | + Gladiolus illyricus L. Potentilla Tormentilla Neck. | Brachypodium pinnatum P.B. Au milieu de ces landes, se montrent quelques plaques oü le tapis est moins dense et où l'on trouve la plupart des espèces déjà signalées dans les dépressions examinées antérieurement ( Cicendia filiformis Delarbre, Erythræa maritima Pers., etc.), auxquelles s'ajoutent : Ornithopus perpusillus L. Filago montana L. O. compressus L. Linaria Pellisseriana Mill. O. ebracteatus Brot. Bartschia viscosa L. Herniaria glabra L. La saison est trop avancée pour y rechercher l'Ophioglossum lusitanicum L., dont quelques rares pieds poussent en plein hiver. Du Grand Phare, nous allons jusqu'à la pointe du But, oü les pelouses nous fournissent Trigonella ornithopodioides DC., et où dans les endroits plus sableux, à la base des rochers, nous récoltons : Sagina maritima Don S. debilis Jord. Plantago Coronopus L. v. maritima | Juncus bufonius L. (forma reducta) Catapodium loliaceum Link. G. G. b. Sables maritimes et plage rocheuse de la côte N. — En regagnant Port-Joinville pour le déjeuner, nous suivons la còte Nord, dont les sables maritimes nous offrent une végétation analogue à celle que présente le littoral du continent. D'abord : Mathiola sinuata R. Br., avec de nombreux échantillons à fleurs blanches, mais parmi lesquels nous recherchons en vain, ainsi d'ailleurs que le lendemain vers la pointe des Corbeaux, la race locale M. oyensis Mén. et Viaud-Grand-Marais qui semble avoir disparu; Cochlearia danica L., encore en fleurs. DURAND ET CHARRIER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. CXXXVII Puis : Glaucium luteum Scop. : Convolvulus Soldanella L. Cakile Serapionis Lob. var. edentula | Linaria arenaria DC. Jord. Orobanche Gallii Duby (sur Galium Silene conica L. arenarium). Arenaria serpyllifolia L. et var. | O. amethystea Thuill. (sur les Eryn- Lloydii Jord. gium). Erodium sabulicolum Jord. Salsola Kali L. Medicago marina L. S. Soda L. Eryngium campestre L. Polygonum maritimum L. E. maritimum L. Euphorbia Peplis L. Galium arenarium DC. E. Paralias L. Diotis candidissima DC. E. portlandica L. Centaurea aspera L. La plage elle-même, encombrée de blocs granitiques, nous fournit sur les rochers : Silene maritima Willd: et var. | Glaux maritima L. petræa (S. montana Arrondeau) | Beta maritima L. Spergularia Lebeliana Ry Obione portulacoides Moq. Frankenia lævis L. Armeria maritima Willd. Crithmum maritimum L. et, cà et là, dans le sable mouvant : Honckenya peploides Ehrh. c. Cultures du centre de l'ile. — Nous employons laprès- midi à examiner, entre Ker-Chauvineau et Saint-Sauveur, Jes cultures qui occupent en partie le centre de l'ile, où se trouve une cuvette peu pro- fonde, dont la couche arable, formée par les produits sablonneux de la désagrégation des roches environnantes, est suffisante pour permettre à la Vigne, à la Pomme de terre et à quelques céréales d'y pousser. En faisant un détour nous rencontrons entre Port-Joinville et Ker- Pierre-Borny une petite prairie, assez fraiche, grâce à un fossé que les pluies ont transformé en un mince filet d’eau. Elle nous donne, outre quelques Graminées vulgaires : Trifolium maritimum Huds. T. pratense L. OEnanthe silaifolia G. G. Leucanthemum vulgare Lamk Senecio aquaticus L. Samolus Valerandi L. Cynosurus cristatus L. Ranunculus Flammula L. R. ophioglossifolius Vill. R. Boræanus Jord. Trifolium repens L. 1 T. Michelianum Savi T. resupinatum L. T. fragiferum L. CXXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1941. Puis nous nous dirigeons vers les champs cultivés ; parmiles céréales, l'Avoine (Avena sativa L. et A. strigosa Schreb.) est plus répandue que le Blé, nous remarquons méme une parcelle ensemencée en Avena orien- talis Schreb. Au milieu de ces moissons, ainsi que dans les vignes ou les champs en friches, croissent surtout, avec des plantes indifférentes sur la nature du sol, des espèces répandues dans les terrains sablonneux : Silene gallica L. var. modesta Jord. err. Cerastium triviale Link Hypericum humifusum L. Ornithopus perpusillus L. O. ebracteatus Brot. O. compressus L. Vicia lutea L. V. angustifolia Roth Ervum hirsutum L. E. tetraspermum L. Illecebrum verticillatum L. Herniaria hirsuta L. . Scleranthus annuus L. v. biennis Reut. Tillæa muscosa L. Chrysanthemum segetum L. Cirsium arvense L. Antirrhinum Orontium L. Bartschia viscosa L. Rumex Acetosella L. Gastridium lendigerum Gaud. Briza minor L. Mais avec elles, Pon est surpris de rencontrer, beaucoup plus dissémi- nées il est vrai, d'autres plantes, satellites des moissons qui, pour notre département, sont exclusivement calcicoles sur le continent : fixées ici sur ce sol granitique, elles forment avec les premieres un réel contraste. Ainsi nous notons cà et là : T Delphinium Ajacis L. + Papaver hispidum Lamk Sinapis arvensis L. Calendula arvensis L. Centaurea Cyanus L. Helminthia echioides L. Heliotropium europæum L. Lamium amplexicaule L. Lycopsis arvensis L. Anchusa italica Retz. Les bords de chemins ne fournissent que des espèces répandues par- tout : Barbarea præcox R. Br. Coronopus Ruellii Dalech. Reseda luteola L. Lepidium heterophyllum Benth. Lychnis vespertina Sibth. Potentilla reptans L. Potentilla Anserina L. Anthemis nobilis L. Centaurea Calcitrapa L. Onopordum Acanthium L. Cirsium lanceolatum L. Verbena officinalis L. Sur quelques talus, où se développent des broussailles formées de Ronces avec : Sambucus nigra L. S. Ebulus L. Rubia peregrina L. Ligustrum vulgare L. Stachys sylvatica L. Bryonia dioica Jacq. DURAND ET CHARRIER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. CXXXIX se montre le curieux Allium Ampeloprasum L. var. bulbilliferum Lloyd. tandis qu’au bord de quelques fossés humides, nous terminons nos cueillettes du 13 juin par la récolte des : Ranunculus ophioglossifoluis L. Euphorbia platyphylla L. Nasturtium amphibium R. Br. E. palustris L. Epilobium hirsutum L. Juncus glaucus Ehrh. E. parviflorum Schreb. Le jour suivant fut consacré, pour achever la visite de l'ile, à deux herborisations, faites, l'une, le matin, à pied, dans les sables et les dunes qui s'étendent de Port-Joinville vers la Pointe des Corbeaux; l'autre, l'aprés-midi, avec le secours de voitures, sur les points les plus intéres- sants de la cóte sauvage, au Port de la Meule et vers l'anse des Soux, ainsi que dans les environs du vieux château. d. Plage sablonneuse et dunes de la cóte E. — A peine avons-nous quitté Port-Joinville que nous récoltons dans les décombres de la plage de Ker-Chalon le Lepidium latifolium L., tandis que les vagues nous ramenent des prairies sous-marines que cette espèce forme en face de nous : Zostera marina L., qu'elles rejettent avec des Algues. Puis nous entrons dans les sables, d'abord à demi mouvants, fixés ensuite peu à peu par une végétation progressivement plus fournie. à mesure que cette cóte basse s'incline davantage vers l'Est, de la Pointe Gauthier à celle des Corbeaux. En commengant, les sables mobiles nous montrent quelques espèces nettement xérophiles. Ce sont surtout : Medicago littoralis Rhode Crepis Suffreniana Lloyd M. striata G. G. Rumex bucephalophorus L. A partir de la pointe Gauthier, encore que les plantes précédentes se retrouvent, mais moins abondantes, jusqu'aux Corbeaux, l'aspect de la végétation se modifie : quelques bouquets de Pins maritimes, des Tama- rins, les racines tracantes de l’ Ephedra fixent davantage ces dunes qui se rapprochent de celles du littoral du continent : seule la présence du Rumex bucephalophorus L., plante méditerranéenne, suffit à les diffé- rencier. Ces sables nous donnent : Ononis repens L. v. maritima Du- mort. Poterium dictyocarpum Spach Tamarix anglica Webb Brassica Cheiranthus Vill. Matthiola sinuata R. Br. Polygala vulgaris L. v. dunensis Silene conica L. CXL Rosa hispidissima Rouy Herniaria ciliata Bab. Polycarpon tetraphyllum L. Sedum acre L. Eryngium maritimum L. Galium arenarium DC. Asperula cynanchica L. .Artemisia crithmifolia DC. Helichrysum Stœchas DC. olonnensis J. et F. Senecio vulgaris L. v. crassifolius Ry Crepis bulbosa Tausch Chondrilla juncea L. Vincetoxicum officinale L. var. Au retour, la rapide traversée d'un petit marais entre Ker-Chálon et Ker-Bossy nous a procuré : Triglochin maritimum L. Juncus Gerardi Lois. Carex divisa Good. SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. Convolvus Soldanella L. Thymus Serpyllum L. Euphorbia portlandica L. Allium sphærocephalum L. Pancratium maritimum L. Juncus acutus L. Scirpus Holoschænus L. Carex arenaria L. Koleria cristata Pers. Ammophila arenaria Hoem. Aira canescens L. Vulpia uniglumis Ait. Agropyrum junceum P. B. Bromus molliformis Lloyd. Carex vulpina L. Glyceria maritima M. et K. G. procumbens Smith. végétation analogue à celle des endroits les moins riches en sel des marais salants, examinés antérieurement à Olonne. e. Falaises de la côte S. — Tout à fait opposée à la côte sablon- neuse du Nord et du Nord-Est est la cóte qui au Sud-Sud-Ouest de l'ile est tournée vers la pleine mer. Formée, depuis la pointe des Corbeaux jusqu'à celle du But, par des falaises granitiques escarpées, atteignant parfois 20 à 25 metres de hauteur, cette cóte est constamment battue par la mer sauvage. Les flots, dans leurs colères, ont réussi à entailler ces falaises abruptes et à découper par endroits leurs durs blocs de granit. Quelques anses, dont l'une trés abritée forme le joli petit port de la Meule, sont le résultat de ces attaques répétées depuis des siècles par les vagues furieuses. Lorsqu'elles n'ont pu entamer completement le roc, elles ont tout au moins réussi à creuser à sa base des grottes, Où, aux jours de tempête, elles s'engouffrent avec fracas. Aux parois de ces grottes, qui ne sont accessibles qu'aux très basses marées et que nous ne pouvons atteindre lors de notre excursion, s'accrochent quelques touffes de l'Asplenium marinum L. | Les sommets de ces falaises, souvent dénudés, forment aussi parfois des coteaux couverts d'un tapis serré de plantes à structure essentielle- ment xérophytique, capables de résister aux chaleurs du soleil et à la violence des vents, Ainsi aprés avoir vu, prés du port de la Meule, dans un enclos et le long d'une haie, une abondante station de Scrofularia Scorodonia L., nous gravissons les coteaux qui entourent cette anse : DURAND ET CHARRIER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. CXLI ils sont absolument couverts par le Plantago carinata Schrad., dont les coussins serrés et gazonnants tapissent entièrement le sol. Quelques-unes de ses touffes sont parasitées par le Cuscuta Godroni Desm. ; mais bien peu d'especes sont capables delui disputer une place sur ces cóteaux grani- tiques qu'il envahit totalement. Tout au plus le minuscule Anthoxan- thum Lloydii Jord. ainsi que le Dactylis hispanica Roth réussissent-ils à vivre avec lui. Puis, en nous dirigeant vers les Soux, le Plantain diminue; la falaise apparait presque dénudée; des blocs énormes de granit sont entassés les uns sur les autres et, comme la Pierre Tremblante, vont jusqu'à se pen- cher, en frémissant, au-dessus du gouffre de l'Océan. Dans leurs fissures végetent quelques espèces rupicoles : Silene maritima With. var. petræa | Inula crithmoides L. Rouy (S. montana Arrondeau) | Statice occidentalis Lloyd, dont les Spergularia Lebeliana Ry boutons apparaissent déjà. Sedum anglicum L. var. Rayi Lange tandis qu'entre ces rocs, là où le sable s'est entassé, croissent : Scolymus hispanicus L. | Jasione montana L. v.maritima Lloyd et une variété du Zartschia Trixago L. (Bartsia bicolor DC.), dont les lèvres florales sont teintées de blanc et de rose! 9» ILE DE NOIRMOUTIER. L'ile de Noirmoutier (qu'apres la clôture officielle de la Session la plu- part des excursionnistes ont visitée les 13 et 16 juin) mérite d’être rapide- ment comparée à lile d'Yeu dont elle diffère totalement. Intimement reliée au continent par le passage du Goa qu'à marée basse on franchit à pied sec, elle n'en est séparée que par l'étroit goulet de Fromentine. Beaucoup plus étendue que l'ile d'Yeu, elle a un aspect tout à fait opposé : point de côte sauvage avec d'effrayantes falaises! C'est-une lle basse et sablonneuse, coupée en deux par des marais salants qui s'étendent sur toute la partie centrale. Ses sables maritimes et ses salines n'offrent rien de particulier et ont une flore analogue à celles des stations semblables examinées sur le continent; seuls, les bois de Chénes verts de la Chaise et de la Blanche nous ont retenus quelques instants. he De Noirmoutier, nous atteignons le premier, à présent tout à fait déformé par les nombreux chálets qu'on y a construits, en faisant e détour par la chaussée Jacobsen et le Sableau. Cette promenade ne nous procure que : CXLII SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. Erodium malacoides Willd. Asperula cynanchica L. v. densiflora Medicago marina L. Galium anglicum Huds. Trifolium scabrum L. Linaria arenaria DC. Melilotus indica All. Suæda fruticosa L. Polycarpon tetraphyllum L. et sur quelques tertres sablonneux du bois : Arenaria montana L. | Simethis bicolor Kunth. Puis nous allons en voiture admirer les Yeuses superbes du bois de la Blanche, où nous remarquons la fréquence de l Orobanche Hederæ Vauch. et où nous récoltons dans les sables du littoral le tant désiré Ompha- lodes littoralis Lehm., tandis que nous retrouvons à leur dernière étape les espèces méridionales suivantes, qui terminent ici leur marche vers le Nord : Silene Thorei Dufour Centaurea aspera L. Cistus salviæfolius L. Daphne Gnidium L. Nous arrêtons là nos promenades dans l'ile de Noirmoutier, visitée déjà par la Société botanique de France les 20 et 21 aoùt 1861, et nous renvoyons le lecteur au Rapport sur ces herborisations ainsi qu’au Cata- logue des plantes de l'ile, dressé également par notre confrère, M. Viaud- Grand-Marais. Etude préliminaire sur les Muscinées du département de la Vendée; PAR MM. FERNAND CAMUS ET J. CHARRIER. La saison à laquelle avait lieu la Session extraordinaire de la Société botanique de France en 1911 (4-13 juin) ne permettait guère aux bryolo- gues de se livrer à des recherches fructueuses. L'exposé des récoltes bryologiques faites pendant la Session n'offrirait donc qu'un minime intérét et ne donnerait qu'une idée imparfaite, sinon inexacte, de la popu- lation bryologique de la Vendée. Les travaux imprimés relatifs aux Mousses vendéennes étant peu nombreux et plusieurs déjà anciens, et les échantillons de provenance vendéenne encore peu répandus dans les herbiers, nous avons pensé intéresser les spécialistes en donnant ici un apercu résumé des résultats de nos propres recherches en dehors de la Session. La bibliographie bryologique vendéenne ne comprend que les ouvrages ci-dessous : Pier (F.), Mémoires laissés à mon fils. Noirmoutier. De l'imprimerie de l'Auteur, 1806 !, tiré à 16 exemplaires. Le livre IV, Recherches topographiques, statistiques et historiques sur l'Ile de Noirmoutier, a été réimprimé séparément sous ce titre, en 1863, par Jules Piet, fils de l’auteur, avec des additions importantes dues à divers naturalistes, pour la Botanique, la Zoologie et la Géologie de Noirmoutier. F. Piet partage en 6 chapitres ou herborisations l'étude botanique de l'ile. Dans les herborisations 2 et 3 (bois de la Chaise et bois de la Blanche), il indique, sous les noms francais de la Flore de Lamarck et de De Can- dolle, 27 Mousses et 2 Hépatiques. Plusieurs déterminations sont inexactes, mais on devine facilement quelles plantes Piet a voulu désigner. Ces indications n'ont plus actuellement qu'un intérét de curiosité. Aucune addition n'est faite à l'énumération des Mousses dans la seconde édition. Richar (0.-J.), Liste de Muscinées recueillies dans les quatre dépar- tements du Poitou et de la Saintonge (Vienne, Deux-Sèvres, Vendée et Charente-Inférieure). Extrait des Bulletins de la Société de statistique, sciences, lettres et arts des Deux-Sèvres, 1886, in-8°, 26 pages. 1. Cette date est prise sur l'exemplaire méme de Piet donné plus wi par la petite-fille de l'auteur au D" Viaud-Grand-Marais de Nantes. C'es généralement celle de 1809 qui est attribuée à cet ouvrage, dont l impres- sion très lente s'est poursuivie pendant une quinzaine d'années jc Rs Nous avons quelque raison de croire que la partie relative à l'Histoire naturelle date de 1812. 0 1 CXLIV SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. Simple relevé des récoltes faites par l'auteur. Il n'indique en Vendée que 17 espèces (13 Mousses, 2 Sphaignes et 2 Hépatiques), dont une seule, , le Pterygophyllum lucens, découverte antérieurement par Pontarlier, offre vraiment de l'intérêt. Une autre, le Webera albicans, n'a pas encore été retrouvée par nous en Vendée. Camus (Fernand), Sur les collections bryologiques du Musée régional de Cholet (Bull. Soc. des Sc. Lettr. et B.-Arts de Cholet, 1890). Tiré à part, petit in-4°, 12 p., 1891). On trouve dans cette Note une liste, sous forme de tableau, des Muscinées des environs de Cholet et de son arrondissement. Une colonne du tableau est consacrée aux espèces trouvées dans la partie des environs de Cholet située en dehors du département de Maine-et-Loire et appartenant aux départements de la Vendée {surtout}, des Deux-Sèvres et de la Loire- Inférieure. MARICHAL et PONTARLIER, Mousses et Lichens trouvés aux environs de la Roche-sur- Yon (Rev. Sc. nat. Ouest, V, 1895, p. 142-141). Liste de 98 espèces, dont 3 Sphaignes, suivant l'ordre et la nomencla- ture du Botanicon gallicum de Duby, avec indication pour chaque espéce du degré de fréquence ou de rareté, mais sans indication de localités ni de stations. Ce travail posthume a été publié par les éditeurs de la Revue des Sciences naturelles de l'Ouest, probablement d'aprés un manuscrit laissé par les deux botanistes vendéens. La rédaction de ce manuscrit n'était sans doute pas définitive; car, au lieu des 98 espèces qu'il énumère, c'est un nombre de 104 qu'on trouve dans l'herbier laissé par Marichal et Pontarlier à la ville de la Roche-sur-Yon, et quelques bonnes espèces de cet herbier (Diphyscium foliosum, Webera Tozeri fruct. [sub Bryum car- neum), Ptychomitrium polyphyllum) ne figurent pas dans la liste imprimée. Ayant pu, le 6 juin 1911, parcourir cet herbier, nous avons été frappés du bon choix des échantillons, pour la plupart fructifiés, et du petit nombre d'erreurs de détermination qui s'y sont glissées, les ouvrages de bryologie étant rares et peu connus en France à l'époque (1849-1854) oü furent réunis les échantillons de cette collection. En raison de sa valeur docu- mentaire, il serait à désirer qu'une révision compléte en fut faite et publiée. Voici les erreurs de détermination que nous avons relevées au cours de notre visite : Polytrichum commune — P. formosum; Bryum Cæs- piticium — B.atropurpureum ; Hypnum myurum — Scleropodium cæspitosum ; Tortula rigida — T. ambigua; Dicranum undulatum — D: scoparium et D. Bonjeani probablement; Rhacomitrium (sub Trichostomum) fasciculare — Rh. heterostichum; Grimmia africana — G. decipiens; Gr. Doniana — Gr. decipiens et pulvinata; Sphagnum squarrosum — Sph. Gravetii; Sph. acutifolium — Sph. subnitens. Nous ne retrouvons pas mention dans nos carnets de notes de l'Hypnum Crista-castrensis, certainement confondu avec l'H. molluscum, et de l'H. strigosum. Celui-ci est douteux pour la Vendée; il était souvent autrefois confondu avec l'Hypnum (Eurhynchium) circinatum, abondant dans la région maritime, ou avec V Eurhynchium Stokesii, commun partout en Vendée. Le Tortula pilosa indiqué dans le catalogue sans nom d'auteur est la plante si commune dans les sables F. CAMUS ET J. CHARRIER. — MUSCINÉES DE LA VENDÉE. CXLV maritimes, dont Bescherelle avait cru pouvoir faire une espèce, Barbula ruraliformis. Camus (Fernand), Note sur le Cryphæa Lamyana (Mont.) (Bull. Soc. bot. Fr., XLI, 1894, Session extr., pp. cLr-crximn). Remarques sur la biologie et la distribution géographique de cette Mousse dans le bassin de la Sévre et de ses affluents, et notes critiques sur sa valeur spécifique comparativement au Cr. heteromalla. — Le Ceratodon chloropus Brid. sur le littoral océanique francais. (Revue bryol., XXIX, n° 6, 1902, pp. 119-120). Indication à Noirmoutier de cette Mousse méditerranéenne, qui n'était jusqu'alors connue sur le versant atlantique que dans une localité du Sud du Portugal. — Muscinées rares ou nouvelles pour la région bretonne-vendéenne. (Bull. Soc. Sc. nat. de l'Ouest, XII, 3-4, 1902, pp. 297-326). Une douzaine d’espèces sont citées en Vendée. En réunissant les données fournies par les ouvrages que nous venons d'énumérer et y ajoutant les très rares données éparses dans les ouvrages plus généraux, on arrive à un total qui atteint à peine 130 uni- tés. Le nombre des espéces que nos recherches nous ont permis de recueillir en Vendée se monte pour l'instant au chiffre de 341, 262 Mousses 7 Sphaignes 12 Hépatiques 941 Nous estimons que ce chiffre doit étre augmenté d'au moins 30 unités pour représenter le nombre des Muscinées existant en Vendée. Rappelons brièvement que la Vendée se partage en trois régions com- plètement distinctes : Le Bocage, la Plaine ét le Marais. A ces trois régions, il nous paraît nécessaire, au point de vue botanique, d'en ajouter une quatrième, la région maritime : elle comprend, indépendamment du littoral continental, les iles d'Yeu et de Noirmoutier. A. — LE BOCAGE es trois quarts de la superficie du dépar- Le Bocage, qui occupe pres d del di tement, repose sur des terrains éruptifs ou primitifs, roches granitiques CXLVI SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. et cristallophylliennes, dures, imperméables, d’où la multitude de petites - sources et, par suîte, de ruisseaux dont son sol est sillonné. Ce sol est généralement tourmenté et, dans la partie orientale du département, « le soulèvement vendéen » le porte à une altitude supérieure à 100 et parfois 200 mètres. (Voir plus loin, p. cr); mais, partout ailleurs, il est inférieur à la cote 100. Il est divisé en nombreux carrés de 2 à 3 hectares de superficie, entourés d'une haie vive appuyée sur des troncs d'arbres pour la plupart ététés, émondés à intervalles fixes. De là la physionomie spéciale et le nom du Bocage qui, vu de loin, offre assez bien l'aspect d'une forét, quoique les foréts — actuellement du moins — y soient rares et de peu d'étendue. Nous ne nous étendrons pas davantage sur l'exposé des caractères physiques et topographiques du Bocage vendéen, les détails descriptifs donnés plus loin le complèteront suffisamment. Notons seulement que son sol, en dehors de quelques exceptions signalées à leurs places, peut étre considéré comme entierement siliceux, ce qui donne une grande uniformité à sa flore. L- BASSIN DE LA SÈVRE NANTAISE La Sèvre Nantaise, affluent de gauche de la Loire, est une rivière aux eaux lentes, un peu limoneuses, dont le bassin repose tout entier sur des roches granitiques. Elleappartient au département de la Vendée sur une longueur d'environ 65 kilomètres, sinuosités non comprises, entierement par sa rive gauche, tandis que sa rive droite n'est vendéenne que dans le tiers moyen de ce parcours +. Son cours, dont la direction générale varie peu, offre une multitude de petites sinuosités secondaires; sa vallée est resserrée entre de hautes murailles de granit, ne laissant parfois entre elles que la largeur d'une étroite prairie. Son lit est lui-même encombré de nombreux blocs de rochers, souvent amoncelés d'une facon pittoresque et qui ont favorisé l'établissement d'une multitude de barrages utilisés par diverses industries (minoteries, papeteries, etc.). Les bords sont garnis généralement d'arbres (presque exclusivement Chénes, Frènes et Aunes), la plupart ététés ou recepés et dont les racines baignent dans l'eau. Le débit de la rivière est assez faible et, en été, les moulins établis sur son cours ne fonctionnent que d'une facon intermit- tente, chacun d'eux devant attendre pour entrer en action que la partie de la rivière placée en amont se remplisse. De là, pour les rochers 1. Le reste appartient en amont aux Deux-Sévres, en aval au Maine-et- Loire et à la Loire-Inférieure F. CAMUS ET J. CHARRIER. — MUSCINÉES DE LA VENDÉE. CXLVII situés dans le lit de la Sèvre ! et les souches d'arbres qui en occupent les bords, pour les barrages eux-mémes, des alternatives de submersion et d'émersion qui semblent indispensables au développement de plusieurs Muscinées, mais le fond de la rivière n'est jamais à sec. Il n'en est pas ainsi des nombreux ruisseaux qui se déversent dans la Sévre. Leur lit est le plus souvent réduit en été à une suite de mares séparées par des grèves asséchées. Dans le lit méme de la rivière et sur les rochers habituellement ou fréquemment immergés, on trouve : Conomitrium julianum Mont. Cryphæa Lamyana (Mont.) Cinclidotus fontinaloides P. B. Scorpiurium rivale Schpr Fontinalis antipyretica L. . | Rhynchostegium rusciforme B. E. F. squamosa L. Amblystegium fluviatile B. E. F. Camusi Card., rare A. riparium B. E. F. Durieui Schpr, trés rare Madotheca Porella Nees. Grimmia rivularis Brid. Les rochers moins souvent lavés par l'eau ou méme presque toujours émergés offrent : Barbula insulana De Not. Brachythecium plumosum B. E. Grimmia trichophylla Grev. Br. populeum B. E. Gr. commutata Hüb. Scleropodium cæspitosum B. E. Rhacomitrium aciculare Brid. Eurhynchium crassinervium B, E. Orthotrichum rivulare Turn. Thamnium alopecurum B. E. Les chaussées des moulins disparaissent sous une couche épaisse de Rhynchostegium rusciforme et d'Amblystegium fluviatile. Ces deux Mousses, fatiguées par le courant, sont dans cette station invariablement stériles et généralement engluées par des Algues. Quelques-unes de ces espèces se retrouvent sur les souches des arbres riverains et sur la partie de leurs troncs soumise aux crues d'hiver, qui portent en outre : Barbula Brebissonii Brid. (aussi sur | Leskea polycarpa Ehrh. les rochers) Anomodon viticulosus H. et T. B. latifolia Bruch Scleropodium cæspitosum B. E., Homalia trichomanoides B. E. encore plus commun que sur les Cryphea Lamyana (Mont.), plus rochers et assez souvent fructifié rare que sur les rochers Les troncs de ces arbres, dans leur portion située hors de l'atteinte des eaux, ne montrent guère que des espèces banales : 1. Nous dirons désormais la « Sèvre » au lieu de la « Sévre Nantaise ». C'est ainsi qu'on la désigne couramment dans le pays. Il ne sera pas question dans ce travail de la « Sèvre Niortaise » qui limite au Sud le département de la Vendée. CXLVIII Barbula lævipila Brid. (et sa forme maladive, B. pagorum Milde) Zygodon viridissimus Brid., très rare en fruit) Orthotrichum affine Schrad. O. tenellum Bruch O. diaphanum Schrad. ©. Lyellii H. et T. O. leiocarpum B. E., les trois pre- miers communs, les deux autres plutôt rares SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. Cryph:ea heteromalla Mohr Neckera complanata Hiüben. Leucodon sciuroides Schwægr. Homalothecium sericeum B. E. Amblystegium serpens B. E. Hypnum cupressiforme L. Madotheca platyphylla Dum. Lejeunea ulicina (Tayl.), trés rare Frullania dilatata Dum. Metzgeria furcata Dum. Les tranchées des berges elles-mémes sont garnies de quelques-unes des espèces saxicoles énumérées précédemment, auxquelles se joignent : Fissidens taxifolius Hedw. Climacium dendroides W. et M. Chiloscyphus polyanthus Cord. Pellia epiphylla Corda Lunularia vulgaris Micheli. Les ruisseaux affluents possedent une partie des Muscinées de la Sévre. Leurs parois sont particulièrement intéressantes à examiner pen- dant les périodes de sécheresse. Nous y avons constaté les E'phemerum serratum et sessile, Pleuridium nitidum, Riccia fluitans. Attachées aux racines exondées pendent des touffes de Fontinalis antipyretica parfois chargées de capsules. Sur le granit à sec du fond du ruisseau se déve- loppe fréquemment une jolie petite forme du Fissidens pusillus Wils. Le Scapania undulata Dum. n'y est pas rare et l'on y voit quelquefois le Brachythecium rivulare B. E. A l'embouchure de la Crume, prés de Tiffauges, la variété gracilis du Fontinalis antipyretica (F. gracilis Lindb.) se maintient invariable depuis plus de 25 ans. Les coteaux de la rive droite, exposés au Midi et généralement dénudés, ont une végétation beaucoup moins variée que ceux de la rive gauche. On y remarque, soit sur les rochers mémes, soit sur la terre des talus : Campylopus polytrichoides De Not. Ceratodon purpureus Brid. Pottia Wilsoni B. E. Barbula canescens Bruch . cuneifolia Brid. - Cylindrica De Not. - Squarrosa De Not., trés rare . ruralis Hedw. . intermedia Brid. . Mülleri Bruch, rare Grimmia pulvinata Sm. G. decipiens Lindb. TS & © © © © Grimmia trichophylla Grev. G. leucophæa Grev. G. montana B. E., très rare Rhacomitrium lanuginosum Brid. Rh. heterostichum Brid. Hedwigia ciliata Ehrh. Orthotrichum Sturmii Hornsch. Polytrichum piliferum Schreb. Pterogonium gracile Sw. Reboulia hemisphærica Raddi Targionia hypophylla L. Plusieurs de ces espèces se retrouvent sur les enclos en pierres sèches F. CAMUS ET J. CHARRIER. — MUSCINÉES DE LA VENDÉE. CXLIX des champs si fréquents surtout autour de Mortagne et dans les communes voisines. Les coteaux de la rive gauche sont souvent garnis, en partie au moins, de maigres taillis de Chénes, souvent mélangés de Châtaigniers, ceux-ei plantés. Nous croyons que tous ces coteaux ont été autrefois entière- ment boisés et que seuls sont restés en cet élat ceux qui, par leur extréme déclivité ou leur peu de fond, étaient à peu pres réfractaires à toute culture. La présence de ces bois et l'exposition au Nord, jointes à l'encaissement de la vallée conservent à ce versant une certaine humidité qui favorise le développement d'une abondante population bryologique. On peut y récolter : | Weisia viridula Hedw. Polytrichum juniperinum Willd. Rhabdoweisia fugax B. E. Thuidium tamariscinum B. E. Oncophorus Bruntoni Lindb. Heterocladium heteropterum B. E. Dicranella heteromalla Schpr Isothecium myurum Brid. Dicranum scoparium Hedw. I. myosuroides Brid. Campylopus flexuosus Brid. Eurhynchium striatum B. E. Leucobryum glaucum Schpr E. Stokesii B. E. Barbula subulata Hedw. Plagiothecium elegans Schpr Rhacomitrium protensum A. Br., | Pl. denticulatum B. E. PI. sylvaticum B. E. très rare Rh. obtusum Brid. Hypnum cupressiforme L. formes Tetraphis pellucida Hedw. variées Schistostega osmundacea Mohr, à H. purum L. l'entrée d'anciens terriers de | Hypnum Schreberi Schreb. blaireaux, en Saint-Aubin-des- | Hylocomium splendens B. E. Ormeaux. H. brevirostre B. E. ^ Webera nutans Hedw. H. squarrosum B. E. W. annotina Bruch H. triquetrum B. E. Bryum alpinum Huds. Marsupella emarginata Dum. Mnium affine Bland. Alicularia scalaris Corda Mn. undulatum Weis Haplozia autumnalis Heeg (Jung. Mn. hornum L. Schraderi Mart.) Mn. punctatum Hedw. Jungermannia excisa Dicks. Aulacomnium androgynum Schw., | J. ventricosa Dicks. très rarement fertile J. attenuata Lindenb. Bartramia pomiformis Hedw. f. |J. barbata Nees — ; crispa Lophocolea cuspidata Limpr. Atrichum undulatum P. B. Plagiochila asplenioides Dum. Pogonatum nanum P. B. Cincinnulus Trichomanis Dum. P. aloides P- B. Cephaloziella plusieurs ! Polytrichum formosum Hedw. Pleuroschisma trilobatum Dum. li en Vendée de nombreux échantillons de Cepha- loziella. Notre ami M. Douin, qui s'est fait une spécialité de l'étude de ce genre difficile et à qui nous avons confié nos récoltes, a reconnu parmi elles plusieurs espèces dont une est peut-étre nouvelle. M. Douin devant prochainement faire paraitre une Monographie du genre, nous nous 1. Nous avons recueil CL SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. Lepidozia reptans Dum. Diplophyllum albicans Dum. Scapania compacta Dum. Sc. resupinata Dum. Lejeunea serpyllifolia Libert Frullania Tamarisci Dum. F. fragilifolia (Tayl.), rare Metzgeria conjugata Dum. Sc. nemorosa Dum. Un sentier, souvent méme un chemin d'exploitation accessible aux charrettes, suit presque partout la base de ces coteaux. Il a pour fond soit le roc méme, soit une alluvion sableuse ou argileuse; sur ses cótés persistent ca et là des places vagues, transformées par le suintement de petites sources en minuscules marécages de quelques mètres carrés. On y voit : Ephemerum serratum Hpe Pleuridium nitidum Rabenh. Pottia truncatula B. E. Entosthodon fascicularis C. Müll. Webera Tozeri Schpr, trés rare. Bryum pseudotriquetrum Schw. Philonotis fontana Brid. Ph. capillaris Lindb. Climacium dendroides W. et M. Eurhynchium piliferum B. E. Hypnum cuspidatum L. Archidium phascoides Brid. Haplozia crenulata (Sm.) Cephalozia bicuspidata Dum. Fossombronia cristata Lindb. Riccia sorocarpa Bisch. Anthoceros punctatus L. En raison des nombreux méandres de la rivière qui varient les exposi- tions, les différences de végétation entre les deux rives sont loin d'être aussi marquées que nous venons de le dire. On rencontre sur la rive droite des parties ombragées surtout au bas des coteaux; d'autre part, un certain nombre de plantes xérophiles de la rive droite se montrent sur les parties dénudées de la rive gauche. Nous avons, en réalité, présenté deux types extrêmes entre lesquelles les transitions ne sont pas rares. Le fond même de la vallée est occupé par d'excellentes prairies où le bryologue n'a rien à faire. Le bassin de la Sèvre est limité du côté gauche par la ligne de faite du soulèvement vendéen, désigné dans quelques ouvrages sous le nom pré- tentieux d'Alpes vendéennes, que nous n’avons d’ailleurs jamais entendu employer dans le pays. Cette crête, qui s'étend de Saint-Pierre-du-Che- min! jusque vers la Gaubretière, ne s'abaisse guère au-dessous de 200 mètres et, sur cinq ou six points peut atteindre ou dépasser 250 (maximum 288 mètres). Cette altitude est insuffisante pour permettre contenterons ici de noter en leur place les CepAaloziella Turneri et Baum- gartneri et ne citerons pas d'autres espéces. 1. Elle se prolonge dans la méme direction S.-E., dans le département des Deux-Sévres. F. CAMUS ET J. CHARRIER. — MUSCINÉES DE LA VENDÉE. CLI l'établissement de plantes vraiment montagnardes t. Elle a toutefois une certaine influence sur la végétation. En condensant les vapeurs atmos- phériques, elle permet sur quelques points l'établissement du Hêtre, exceptionnel dans l'Ouest au S. de la Loire, par exemple au bois de la Folie au-dessus de Pouzauges (278 m.) La partie supérieure de ce petit bois est constituée par des Hétres assez àgés, dont quelques-uns méme commencent à entrer dans la période de décrépitude, ainsi qu'en témoigne le développement sur deux ou trois d'entre eux de belles colonies de l'Armillaria mucida. Bryologiquement les troncs de ces Hétres ne nous ont fourni d'intéressant que le Frullania fragilifolia et une forme du Metzgeria furcata, probablement la forme fruticulosa *. En servant de barriere aux vents chauds de l'Océan, cette chaine de col- lines favorise le développement et l'abondance de plusieurs des espèces sylvatiques du bassin de la Sèvre, Elle oppose surtout une limite à extension de certaines Muscinées méridionales qu'on trouve dans plu- sieurs localités du Bocage situées au S., ou pour mieux dire, au S.-0. de ce soulèvement, car sa direction est sensiblement S.-E.-N.-O. Les communes de Chambretaud, les Épesses, Saint-Michel, Mont-Mercure, la Flocelliere, Saint-Mars-la-Réorthe, situées sur la créte ou sur son ver- sant septentrional et dans son voisinage immédiat, constituent une petite région naturelle. Sur le sol qui reste partout élevé et trés tourmenté, se sont formées une série de petites tourbieres, de plus en plus restreintes par la culture, et où végèlent encore quelques Sphaignes : Sphagnum cymbifolium (Ehrh.) Sph. laricinum R. Spruce Sph. subnitens Russ. et Warnst. Sph. subsecundum (Nees) Russ. Sph. rubellum Wils. Sph. Gravetii Russ. Elles sont accompagnées des espèces suivantes : Dicranum Bonjeani De Not. Hypnum fluitans L. Fissidens adiantoides Hedw. H. vernicosum Lindb., très rare Aulacomnium palustre Schw. H. cordifolium Hedw. Philonotis fontana Brid. Chiloscyphus polyanthus Corda °. Hypnum stellatum Schreb. 1. Nous pouvons tout au plus regarder comme telle le Brachyodus tri- chodes Br. Germ., que nous avons recueilli au mont des Alouettes prés des Herbiers, à 220 métres environ d'attitude. | 2. On sait que la couleur bleu violet caractéristique ne se développe qu'aprés plusieurs années de conservation dans l'herbier. Nos échantillons ont été recueillis en 1911. 3. Les Phanérogames ci-dessous, rares ou devenues rares en Vendée, s'y rencontrent également : Drosera rotundifolia L., Walhenbergia hederacea Rchb., Erica Tetralix L., Pinguicula lusitanica L., RAynchospora alba Vahl, Blechnum Spicant Roth. CLII SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. Les escarpements multiples, le délitement sur les pentes du granit nous valent : Dicranella rufescens Schpr Marsupella emarginata Dum. Pogonatum urnigerum P. B. Cincinnulus argutus Dum. Enfin on rencontre assez fréquemment dans cette région restreinte Ulota crispa Brid. et Orthotrichum Lyellii Hook. et Tayl., parfois fructifié, tous deux rares en Vendée en dehors des foréts. Notons encore autour des Épesses l'abondance de l'Antitrichia curtipendula Brid., sur les enclos en pierres sèches, et du ZLeucodon sciuroides Schw., sur les vieux Chénes tétards. Cette Mousse, presque toujours sté- rile dans le reste du département, est ici richement fructifiée. Cette crête des « Alpes vendéennes » sépare le bassin de la Sèvre de celui du Lay, le cours d'eau le plus important de la Vendée. Avec elle et ses contreforts, ceux surtout tournés vers la Sèvre, finit la partie vrai- ment montueuse du département, la région située au Sud s'abaissant en effet trés rapidement et ne se maintenant à une altitude supérieure à 100 mètres que sur une zone d'une douzaine de kilomètres au plus de largeur. Elle se continue suivant la direction première en limitant le bassin de la Sèvre méme et le séparant de celui de son affluent principal (de gauche), la Maine, par une région de plateaux plus uniformes et à sol plus argileux, entamés par des vallées secondaires dont le fond sert de lit, comme partout en Vendée, à des ruisseaux; mais ces plateaux ne tardent pas à s'abaisser eux-mémes et à descendre au-dessous de 100 mètres d'altitude. Quelques étangs artificiels existent sur ces plateaux ; ceux que nous avons visités ne présentent qu'un trés faible intérêt. Mais bien d'autres stations réclament l'attention du bryologue : ce que nous allons dire de ces stations s'applique non seulement au bassin de la Sèvre, mais à la majeure partie du Bocage. Les champs moissonnés, habituellement laissés à l'état de repos jusqu'à mi-octobre ou novembre, se couvrent, parfois dès la seconde quinzaine d'aoüt dans les années humides, d'une population nombreuse sinon variée de petites Muscinées, presque toutes annuelles. Les espèces suivantes y sont pour la plupart répandues. Ephemerum serratum Hype Fissidens bryoides Hedw. Acaulon muticum C. Müll. Ceratodon purpureus Brid. Phascum cupidatum Schreb. — Pottia truncatula B. E. Pleuridium nitidum Rabenh. Barbula unguiculata Hedw. Dicranella varia Schpr Entosthodon fascicularis C. Müll. - D. Schreberi Schpr, rarement bien | Webera annotina Bruch développé Bryum argenteum L. F. CAMUS ET J. CHARRIER. —- MUSCINÉES DE LA VENDÉE. CLIH Bryum erythrocarpum Schw., bul- | Fossombronia cristata Lindb. billifère. Riccia glauca L. Philonotis capillaris Lindb. R. sorocarpa Bisch. Eurynchium prælongum B. E. Anthoceros punctatus L. Archidium phascoides Brid. Dans ces champs, surtout dans la vallée de la Sèvre, font saillie sou- vent, trop souvent pour la culture, des blocs irréguliers de granit dont la surface disparait sous les Lichens et les Mousses, presque toujours les suivantes : Ceratodon purpureus Prid. Hedwigia ciliata Ehrh. Grimmia pulvinata Sm. Bryum capillare L. Gr. trichophylla Grev., trés commun | Polytrichum piliferum Schreb. et polymorphe. Pteroganium gracile Sw. Gr. leucophæa Grev., plus rare Hypnum cupressiforme L. On trouve la même série à peu près que dans les champs, sur le sol des vieux chemins d'exploitation, parfois trés larges et dont une partie seulement sert réellement aux convois, le reste demeurant à l'état de friche perpétuelle, ce qui permet l'établissement de plusieurs espèces vivaces. Si le terrain devient graveleux, on voit apparaitre ou prédominer : Ceratodon purpureus Brid. Polytrichum piliferum Schreb. Rhacomitrium canescens Brid. Brachythecium albicans B. E. Webera annotina Bruch Hypnum cupressiforme L. Bryum alpinum Huds. Cephaloziella divers. Si, au contraire, la nature argileuse du sol s'accentue, l'Archidium et le Pleuridium nitidum prennent un grand développement et s'accom- pagnent des Entosthodon ericetorum, Haplozia crenulata, Fossombronia cristata. Des mares ont été creusées dans les parties déclives de ces chemins argileux pour drainer l'excès d'eau superficielle : on a chance de recueillir sur leurs parois l''Ephemerum serratum et méme l’£. sessile. Des mares plus considérables, résultant la plupart du temps d'un emprunt de pierre, existent cà et là, souvent entourées de quelques Saules (Salix cinerea L. forme S. atropurpurea Brot.) ou méme d'un petit bouquet de bois. Si ces mares sont anciennes, elles sont envahies par de grands Carez, dont les souches peuvent se couvrir de plaques du Plagiothecium denticulatum B. E. Dans l'eau méme végètent Amblyste- gium riparium B. E., Hypnum cuspidatum L., plus rarement H. cor- difolium Hedw. et Riccia fluitans L. On devra y chercher Hypnum exannulatum Gümb., que nous avons vu croitre en pareille station dans la partie voisine du Bocage angevin. Les fossés bordant les routes classées ont une population bryologique CLIV SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1944. qui rappelle, dans ses traits généraux, celle des champs et des chemins humides. Les parois latérales de ces fossés sont en outre garnies de quelques Pleurocarpes vulgaires (Brachythecium Rutabulum B. E., Eurhynchium Stokesii B. E., Hypnum purum L., etc.) puis des Fissidens taxifolius Hedw. et quelquefois incurvus Schw., des Webera carnea Schpr et 7Zozeri Schpr (tous deux rares), des Mnium affine Bland., Pellia epiphylla Corda. Quand le fond ou les parois sont taillés dans le roc à nu (granit délité, chappe en langage du pays) apparaissent : Scapania compacta Dum. Dicranella rufescens Schpr, peu Diplophyllum obtusifolium Dum., . commun rare. Bryum alpinum Huds. J. bicrenata Schmid., peu commun | B. pseudotriquetrum Schwægr Jungermannia excisa Dicks.. Philonotis fontana Brid. Alicularia scalaris Corda Pogonatum urnigerum Roehl., rare Marsupella emarginata Dum. Rhynchostegium confertum B. E. Cette derniere Mousse se fixe surtout sur les pierres des ponceaux jelés sur ces fossés à l'entrée des champs ou des chemins. Elle y est accompagnée souvent du Sceleropodium cæspitosum B. E.. quelquefois du Brachythecium plumosum B. E., rarement du Br. populeum B. E. et exceptionnellement du Rhynchostegium curvisetum B. E. Les talus élevés au-dessus de ces fossés nourrissent cà et là : Pottia Wilsoni B. E. Barbula canescens Bruch Barbula atrovirens Schpr Cephaloziella divers. . B. cuneifolia Brid. et, daus leur partie voisine de la haie qui les surmonte et dont l'abri semble recherché par plusieurs espèces : Weisia viridula Hedw. Camptothecium lutescens B. E., Barbula subulata Hedw. plutôt dans les haies sèches et Bryum capillare L. peu commun. Br. Donianum Grev., très rare. Brachythecium velutinum B. E. Aulacomnium androgynum Sch., | Scleropodium Illecebrum B. E. trés rare. Lophocolea bidentata Nees. Bartramia pomiformis Hedw. C'est sur ces talus que se maintiennent les restes de l'ancienne popu- lation muscinale — et phanérogamique — des bois qui jadis couvraient une partie du Bocage. On la reconnait sans peine au groupement suivant: Dicranella heteromalla Schpr Thuidium tamariscinum B. E. Dicranum scoparium Hedw. Hypnum Schreberi Willd. Atrichum undulatum P. B. Hylocomium splendens B. E. Pogonatum nanum P. B. H. triquetrum B. E. P. aloides P. B. Diplophyllum albicans Dum. Polytrichum formosum Hedw. Scapania nemorosa Dum. F. CAMUS ET J. CHARRIER. — MUSCINÉES DE LA VENDÉE. CLV Les trottoirs même des grandes routes ne sont pas dépourvus d'intérêt. Outre diverses espèces communes (Bryum atropurpureum Web. et M., Brachythecium albicans B. E.), on y verra cà et là le Barbula convoluta Hedw., Mousse qui est loin d'étre commune sur les sols siliceux purs et manque totalement dans de nombreuses localités du Bocage! On y trouve aussi, mais rarement, le Barbula Hornschuchiana Schultz. Les arbres des haies ont une flore bryologique très pauvre et, à part le Cryphæa heteromalla Mohr d'ailleurs commun, ne donnent guère asile qu'à des vulgarités. De loin en loin s'étale sur des vieux tétards de Chênes une plaque de Leptodon Smithii Mohr; mais le Blanc du Chêne et les progrés de la culture réduisent d'année en année le nombre de ces vieux arbres. Quand les routes sont bordées d'arbres plantés, habi- tuellement des Ormes, les Orthotrics, surtout O. affine et tenellum, se multiplient sur leurs troncs ainsi que le Barbula lævipila Brid., souvent avec quelques brins devenus B. pagorum. Le Barbula papillosa Wils., très rare sur les arbres des haies, s'y montre fréquemment. Enfin, dans des cas très rares, on peut mettre la main sur une touffe, presque tou- jours isolée, de l’Ulota phyllantha Brid., qui s'avance ainsi jusqu'à la limite du département la plus éloignée de la mer (communes d'Évrunes, de la Verrie, des Épesses), et méme pénètre dans les départements voisins de Maine-et-Loire et des Deux-Sevres. Le Bocage reposant tout entier sur des roches siliceuses, le bryologue est réduit à chercher sur les ruines ou les murs quelques espèces calci- coles. Elles sont en nombre minime. Les ruines du Puy du Fou, prés des Épesses, nous ont fourni le Rhynchostegium murale, rarissime dans l'Ouest. Sur celles du fameux château de Gilles de Retz (Barbe-Bleue), à Tiffauges, nous avons constaté : Pottia lanceolata C. Mill. Eurhynchium circinatum B. E. Didymodon luridus Hornsch. E. pumilum Schpr Barbula membranifolia Hook. Rhynchostegium tenellum B. E. Orthotrichum anomalum Hedw. Toutes ces Mousses sont à peu prés inconnues ailleurs que sur ces ruines dans le bassin de la Sèvre. Fait digne de remarque, l'£urhyn- chium circinatum, que nous retrouverons communément dans la région maritime et la Plaine, qui apparait méme dans quelques localités plus chaudes du Bocage, a été cherché par nous avec le plus grand soin dans le bassin de la Sèvre, et cela sans succès, alors que le Scorpiurium généralement considéré comme une variété aquatique de rivale Schpr, € | de cette Mousse, compte sur le cours de la Sèvre six ou sept localités et qu'il est méme abondant dans plusieurs d'entre elles. CLVI SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1941. Les quelques calcicoles des murs se réduisent à : Barbula ambigua Hedw. Barbula intermedia Brid. B. aloides Bruch Grimmia apocarpa Hedw., trés rare B. revoluta Brid., commun Orthotrichum anomalum Hedw., id. B. convoluta Hedw. Encalypta vulgaris Hedw., id. Toutes espèces peu exigeantes : ce sont des calcicoles préférantes et rien de plus. La chaux a été employée parcimonieusement dans la con- struction de beaucoup de murs, des vieux murs surtout, et il en est dans lesquels elle semble n'avoir pas été employée du tout. On ne s'étonnera pas de rencontrer sur des murs frais, Scleropodium cæspitosum B. E. et parfois méme 7'argionia hypophylla, sur des murs ensoleillés Barbula Mülleri Bruch, trés localisé d'ailleurs. Nous croyons inutile d'insister sur les espèces vulgaires, hôtes habituels des murs, Barbula muralis, Grimmia pulvinata Sm., Bryum capillare L., B. atropurpureum Web. et M., Homalothecium sericeum B. E., Hypnum cupressiforme L.. et à leur base, plus ou moins cachés par les herbes, Brachythecium Ruta- bulum B. E., Eurhynchium Stokesii B. E., Amblystegiums erpens. Mais il nous faut noter la trés grande fréquence, souvent méme l'abondance sur les murs du Barbula vinealis Brid., qui se montre assez souvent en bel état de fructification. Citons encore le Trichostomum nitidum Schpr, dont nous avons trouvé, en compagnie du Zygodon viridissimus Brid., sur un vieux mur à Pouzauges, quelques maigres touffes qui y semblaient dépaysées. Disons enfin que le Barbula Brebissonii Brid. se trouve quelquefois sur des murs frais, bien au-dessus de ses stations habituelles et méme loin de tout cours d'eau. Il est cependant un point du bassin de la Sèvre où l'élément calcaire entre dans la composition du sol. Il est situé pres de la ferme de la Croix-Bouchére et s'étend sur la commune du Puy-Saint-Bonnet (Deux- Sèvres) et surtout sur celle de Saint-Hilaire de Mortagne (Vendée). Il existe là un affleurement de diorite à labrador, à feldspath calcique par conséquent. La décomposition de cette roche donne naissance à une argile plus ou moins calcaire qui reste sur place, la localité étant située sur un plateau à peine incliné. Cette localité de la Croix-Bouchère est bien connue des phanéroga- mistes qui viennent y chercher : Passerina annua Wicks., Melampyrum cristatum L., Erigeron acris L., Cirsium acaule All., Chara fætida A. Br., plantes inconnues dans le reste du Bocage. La culture et lab- sence de talus élevés, par suite de l'horizontalité du sol, réduisent à leur strict minimum les stations favorables aux Mousses. En dehors des champs en friche que nous n'avons pu visiter à une saison favorable, le bryologue est réduit à examiner les bords de la route du Puy-Saint- F. CAMUS ET J. CHARRIER. — MUSCINÉES DE LA VENDÉE. CLVII Bonnet à Mortagne qui traverse la localité. Les fossés, les banquettes, les rares talus de la route; quelques lambeaux de terrain restés vierges laissés entre la route et la haie irrégulièrement tracée des champs, enfin une mare occupant le bord méme de la route nous ont permis de récolter les espèces suivantes : Hymenostomum microstomum Camptothecium lutescens fruct. R. Br- Brachythecium Mildeanum Schpr Fissidens incurvus Schw. | *Hypnum protensum Brid. F. decipiens De Not. * H. aduncum Hedw. *Didymodon tophaceus Jur. H. molluscum Hedw. Grimmia apocarpa Hedw. Pellia calycina Nees. Webera carnea Schpr Les espèces marquées d'un astérique n'ont pas été trouvées ailleurs dans le Bocage, les autres y sont rares ou même tout à fait exception- nelles. Nous avons exposé assez longuement les caractères bryologiques du bassin de la Sèvre, parce que c'est la seule région un peu étendue qui ait été l'objet de recherches longuement poursuivies et méthodiques, et qu'elle peut fournir une bonne base de comparaison pour le reste du Bocage. Nous examinerons plus brievement quelques autres localités. 1 ra vaULEL DULAY PRES BE CHANTONNAY Le Lay est un petit fleuve cótier (110 kilomètres environ d'un parcours fortement sinueux), formé par la réunion de deux rivières, le Grand et le Petit Lay. Sa direction générale N.-N.-E.-S.-S.-0. est à peu prés perpen- diculaire à celle de la Sévre; mais, tandis que cette derniere n'appar- tient que par la portion moyenne de son cours à la Vendée, le Lay est tout entier compris dans ce département. Ses deux branches d'origine naissent dans la partie élevée du soulèvement vendéen et descendent rapidement dans la petite plaine^(50-60 m. d'altitude) de Chantonnay. ville située entre les branches du V formé par les deux rivieres avant leur réunion. Celle-ci se fait au lieu dit l'Assemblée, à 6 ou 7 kilometres au-dessous de Chantonnay, où leur lit n'est guère qu'à vingt et quelques métres au-dessus du niveau de la mer. Mais, pour arriver là, les deux Lay ont dû s'ouvrir un passage à travers un petit ponevonn M daire, parallèle au soulèvement vendéen principal, étendu de Vouvant aux Essarts, et dont la cote générale se tient entre 100 et 120 metres (rarement plus, maximum 130). On comprend alors combien sont oncais- sées et pittoresques, dans cette partie de leur cours, les vallées des deux Lay. C'est là seulement que nous les étudierons, c'est-à-dire, pour le CLVIIH SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1941. Grand Lay, du Pont-Charron à l'Assemblée, et, pour le Petit Lay, en aval du viaduc de l'Angle. La végétation bryologique des deux vallées se ressemble beaucoup. La liste ci-dessous, dans laquelle, en dehors des espèces par trop ubiquistes, nous avons consigné toutes celles dont nous avons constaté l'existence au cours de nos excursions, pourra en donner une idée. Pleuridium alternifolium Rabenh. Weisia viridula Hedw. Dicranella heteromalla Schpr Dicranum scoparium Hedw. Campylopus fragilis B. E. Fissidens bryoides Hedw. F. taxifolius Hedw. F. adiantoides Hedw. Ceratodon purpureus Brid. Trichostomum mutabile Bruch Pottia truncatula B. E. Barbula cuneifolia Brid. B. canescens Bruch. B. insulana De Not. B. squarrosa De Not., cà et là, tou- jours parcimonieusement. B. Brebissonii Brid., richement fruc- lifié au Pont-Charron. B. latifolia Bruch B. lævipila Brid. (et B. pagorum) Cinclidotus fontinaloides P. B. Grimmia rivularis Brid. Gr. decipiens Lindb. Gr. trichophylla Grev. Gr. leucophæa Grev. Rhacomitrium aciculare Brid. Rh. heterostichum Brid. Rh. canescens Brid. Hedwigia ciliata Ehrh. Zygodon viridissimus Brid. Orthotrichum Sturmii Horns. O. leiocarpum B. E. O. Lyellii H. et T. Entosthodon fascicularis C. Müll. Webera Tozeri Schpr Bryum alpinum Huds. Br. pseudotriquetrum Schwægr. Mnium affine Bland. Mn. undulatum Weis Mn. hornum L. Mn. punctatum Hedw. Bartramia pomiformis Hedw. Philonotis fontana Brid. Atrichum undulatum P. B. Pogonatum nanum P. B. P. aloides P. B. Polytrichum formosum Hedw. P. juniperinum Willd. P. piliferum Schreb. Fontinalis antipyretica L. Neckera complanata Hüben. Pterogonium gracile Sw. Leskea polycarpa Ehrh. Anomodon viticulosus H. et T. Heterocladium heteropterum B. E. Thuidium tamariscinum B. E. Isothecium myurum Brid. I. myosuroides Brid. Camptothecium lutescens B. E. Brachythecium velutinum B. E. Br. plumosum B. E. Scleropodium Illecebrum B. E., avec qqs. fr. Scl. cæspitosum B. E., fruct. Eurhynchium piliferum B. E. E. crassinervium B. E. E. striatum B. E. E. Schleicheri Lorentz E. Stokesii B. E. Thamnium alopecurum B. E. Plagiothecium elegans Schpr Pl. denticulatum B. E. Pl. sylvaticum B. E. Hypnum stellatum Schreb. Hylocomium splendens B. E. H. brevirostre B. E., fruct. H. squarrosum B. E. H. triquetrum B. E. Haplozia crenulata (Sm.) Plagiochila asplenioides Dum. Chiloscyphus polyanthus Cord. Cincinnulus Trichomanes Dum. Diplophyllum albicans Dum. Scapania compacta Dum. F. CAMUS ET J. CHARRIER. — MUSCINÉES DE LA VENDÉE. CLIX Scapania nemorosa Dum. Pellia epiphylla Cord. Sc. undulata Dum., ruisseaux af- | Lunularia vulgaris Mich. fluents. Reboulia hemisphærica Raddi Madotheca platyphylla Dum., fruct. | Fegatella conica Corda. Lejeunea serpyllifolia Lib. La vallée du Grand Lay est plus riche que celle du Petit Lay. Nous n'avons trouvé que dans la premiere des deux : Dicranum majus Sm., trés rare et | Bryum Donianum Grev. stérile. *Mnium stellare Reich. Fissidens decipiens De Not. Neckera crispa Hedw., trés rare Amphoridium Mougeotii Schpr, trés | "Rhynchostegium depressum B. E. localisé, mais bien développé Madotheca lævigata Dum. Tetraphis pellucida Hedw. *Lejeunea Rossettiana Mass. Webera nutans Bruch Metzgeria conjugata Lindb. C'est surtout sur les coteaux de la rive gauche, entre le Pont-Charron et le Moulin-Neuf, que sont groupées les plus intéressantes de ces plantes, dont les trois marquées d'un astérique sont nouvelles pour l'Ouest. Une remarque à propos de la présence ici du Lejeunea Rossettiana, considéré généralement comme calcicole, peut-être parce qu'il a été long- temps confondu avec le Z. calcarea. Nous-mémes, hors de la Vendée, l'avons recueilli dans des stations calcaires. Il ne faut pas oublier cepen- dant que cette petite Hépatique ne se fixe qu'exceptionnellement sur la pierre méme. Elle prend pour support habituel des Mousses, particuliè- rement le Thamnium alopecurum; c'est méme presque exclusivement sur cette derniere Mousse qu'on la rencontre dans la vallée du Lay, soit en amont du Moulin-Neuf, soit à l'Assemblée. L'une et l'autre de ces localités repose sur des schistes anciens, et leur végétation est nettement silicicole : PAmphoridium Mougeotii, à lui seul, le prouverait suffi- samment. Peut-étre une étude attentive fera-t-elle découvrir sur ces coteaux des accidents minéralogiques locaux susceptibles d'expliquer quelques faits en apparences contradictoires. Ainsi nous avons trouvé le long d'un ruisseau intermittent, dévalant du sommet de ces coteaux, une assez belle localité de l'Zypnum molluscum Hedw., presque étranger au Bocage, et, sur le plateau, entre le village de Libaud et la route natio- nale de Bordeaux, plusieurs touffes de l'Zypnum chrysophyllum Brid., calcicole incontesté. Nous le répétons, la présence de ces deux plantes, et aussi peut-étre de quelques autres, s'expliquerait plus vraisemblable- ment par des modifications locales du sol que par le voisinage du bassin calcaire de Chantonnay, dont l'altitude est très inférieure à celle des localités où elles ont été constatées. 11 CLX SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. Près du viaduc de l'Angle, sur lequel la ligne de Tours aux Sables- d'Olonne franchit le Petit Lay, entre la voie ferrée et la route de la Roche-sur-Yon, des -suintements entretiennent un petit marécage dont l'examen offre quelque intérêt. Nous y signalons le Philonotis marchica Brid., représenté d'ailleurs assez chichement : c'est sa seule localité vendéenne depuis la destruction de la localité de Mortagne. Au voisinage, les talus de la route offrent quelques bonnes espèces : Campylopus fragilis B. E., Trichostomum mutabile Bruch, sous une forme qui se rapproche du 7r. littorale Mitt. De là vers Chantonnay, la route traverse quelques parties boisées ou anciennement boisées. À ce niveau, la tran- chée argileuse du talus de la route fournit en bon état les plantes ordi- naires de cette station dans l'Ouest : Zntosthodon ericetorum Bals. et De Not., Cephalozia bicuspidaia Dum., auxquels il faut ajouter Cincin- nulus argutus Dum. Chantonnay, bien que situé dans la région du Bocage, est le centre d'un petit bassin calcaire et houiller. L'extraction de la roche calcaire, qui appartient à plusieurs niveaux du Jurassique, alimente quelques fours à chaux. Les carrières mêmes d'extraction sont très sèches et Sans grand intérêt: les terrains vagues et les déblais entourant les fours à chaux ne fournissent que peu d'espèces; c'est surtout la terre méme des champs, leurs talus, les vieux murs qui mériteraient d'étre étudiés avec soin. Nous ne connaissons le bassin de Chantonnay que par quelques promenades dans les environs immédiats de la ville et au bourg voisin de Puybelliard. Nous donnons ci-dessous, extraite de la liste totale de nos récoltes, une liste de Muscinées rares ou exceptionnelles dans le Bocage, dont la présence autour de Chantonnay doit-étre attribuée, pour la plupart du moins, à la nature calcaire du sol. Phascum rectum With. Funaria mediterranea Lindb. Pottia Starkeana C. Müll. Bryum pendulum Sehpr, terrains P. lanceolata €. Müll. : : vagues prés des fours à chauz. Didymodon luridus Hornsch. Camptothecium lutescens B. E., D. tophaceus Juratz. commun sur les déblais des car- Barbula ambigua Hedw. rières. B. vinealis Brid. Eurhynchium circinatum B. PE. B. fallax Hedw., fruct. Chantonnay et Puybelliard, par- B. sinuosa (Wils.), village de l'Épine. ticulièrement sur les murs B. Hornschuchiana Schultz E. prælongum B. E. forme rigidum, B. convoluta Hedw. ; carriéres. B. intermedia Brid. Rhynchostegium tenellum B. E. a Grimmia apocarpa Hedw. Amblystegium Juratzkanum Schpr: Orthotrichum anomalum Hedw. Hypnum filicinum L. Encalypta vulgaris Hedw. Citons à part Amblystegium Kochii B. E., rare ou méconnu en F. CAMUS ET J. CHARRIER. — MUSCINÉES DE LA VENDÉE. CLXI France, que nous avons trouvé en trés petite quantité prés du village de l'Épine, le long d'un chemin coupant la route de Puybelliard. Le bassin de Chantonnay se rattache en réalité à la Plaine, et: peut- être eüt-il mieux valu en parler dans le chapitre consacré à cette région du département. III. — LA FORÉT DE VOUVANT La forét de Vouvant, la plus considérable de celles qui existent encore en Vendée et méme dans tout le Poitou, a une superficie de pres de 3000 hectares. Elle repose sur un plateau schisteux d'une altitude de . 80 à 100 mètres, entamé par des vallées profondes et sinueuses, celles de la Vendée et de ses affluents, particulièrement la Mère et le Vent. Elle est située dans la partie S.-E. du département, à la limite méme de la Plaine. Elle comprend des taillis et des futaies dont la végétation bryologique parait assez monotone. Les talus des routes qui la traversent, formés de terre argilo-graveleuse, nourrissent une population de Mousses abondante mais peu variée; les parties claires, à sol plus argileux, ont leurs espèces spéciales, d'autres se montrent dans les coupes pour disparaitre quand le couvert devient fourni; enfin quelques rares fossés servent de refuge à des Sphaignes. Voici la liste des espèces qui constituent le fond de la végétation dans la partie haute de la forét : Ephemerum serratum Hpe Acaulon muticum €, Müll. Phascum cuspidatum Schreb. Pleuridium subulatum Rabenh. Weisia viridula Hedw. Dicranella varia Schpr D. heteromalla Schpr Dicranum scoparium Hedw. Campylopus turfaceus B. E., rare en Vendee. Leucobryum glaucum Hpe Fissidens bryoides Hedw. P. taxifolius Hedw. Ditrichum pallidum Hpe Barbula unguiculata Hedw. Ulota crispa Brid., cà et là, toujours peu abondant Orthotrichum affine Schrad. O. leiocarpum B. E. O. Lyellii H. et T., trés commun Entosthodon ericetorum Bals. et De Not. Bryum pseudotriquetrum Schw., route de Diet Mnium affine Bland. Mn. undulatum Weis Mn. hornum L. Atrichum undulatum P. B. Pogonatum aloides P. B., trés com- mun. (Nous n'avons pas noté le P. nanum) Polytrichum formosum Hedw. P. juniperinum Willd. Cryphæa heteromalla Mohr Neckera complanata Hüben. Leucodon sciuroides Schwægr. Thuidium tamariscinum B. E., bien fructif. Th. Philiberti Limpr. Isothecium myurum Brid. CLXH SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. Isothecium myosuroides Brid. Archidium phascoides Brid. Brachythecium Rutabulum B. E. Sphagnum Gravetii Russ. Br. velutinum B. E. Haplozia crenulata (Sm.) très com- Eurhynchium striatum B. E., trés mun commun Cephalozia bicuspidata Dum. E. piliferum B. E., répandu Cincinnulus Trichomanis Dum., E. prælongum B. E. abondant Amblystegium serpens B. E. Diplophyllum albicans Dum., trés A. riparyam B. E. commun Hypnum cuspidatum L. Scapania nemorosa Dum. H. purum L. Lejeunea inconspicua De Not. H. Schreberi Willd. Radula complanata Dum. Hylocomium splendens B. E. Pellia epiphylla Corda H. brevirostre B. E., fruct. Aneura pinguis Dum. H. triquetrum B. E. Metzgeria furcata Dum. Sur cet ensemble assez terne d'espèces forestières tranchent quelques Mousses plus intéressantes. On peut compter comme hôte probable de la forêt le Dicranum montanum Hedw., qui existe dans un petit massif très voisin. L'Ulota phyllantha Brid., représenté par une touffe unique, prolonge ici vers le Sud sa limite méridionale d'un quart de degré. Sur la route de Mervent, à son entrée dans la forét, un talus graveleux nous a fourni l'Atrichum angustatum B. E., que nous ne connaissons pas ailleurs en Vendée, et le Brachythecium glareosum, qui est dans le méme cas, étale sur les bords de la route quelques plaques plutôt gréles qui semblent souffrir du couvert assez épais en cet endroit. Route de Diet, nous avons observé sur les talus le Cincinnulus argutus Dum., et le Cephaloziella Turneri Dum. Les ponceaux établis sur les fossés sont généralement construits en pierres ealeaires, et des morceaux de ces pierres forment cà et là de petits amas. Nous n'avons pas été peu surpris de voir établis sur cette station trés exigué (route de Diet) deux Mousses calcicoles aussi marquées que le Gyroweisia tenuis Schpr et le Fissidens minutulus Sull.! La végétation bryologique des vallées est bien plus variée. Nous prendrons comme exemple la vallée de la Vendée depuis le moulin de Gourdin, un peu au-dessous de Mervent, jusqu'à sa sortie de la forét, c'est-à-dire au point où elle entre dans la Plaine. Nous nous tenons presque toujours sur la rive droite de la riviere et nous devons faire observer que nous n'avons guère exploré que le fond de la vallée et la partie hasse et moyenne des escarpements. La partie élevée de ceux-ci, constituée souvent par le roc nu, se dessèche de bonne heure et né pouvait, lors de nos visites à la forêt, nous offrir que des plantes en mauvais état. Il y a là une lacune à combler pour donner une idée com- pléte de la végétation de la localité. Le cours de la rivière, dont le lit n'atteint peut-être pas 10 mètres F. CAMUS ET J. CHARRIER. — MUSCINÉES DE LA VENDÉE. CLXIIL d'altitude, est lent. Plusieurs des barrages qui le coupent sont abandonnés, et les différences si fréquentes de niveau, qui semblent la caractéristique du régime de la Sèvre, ne paraissent se produire ici que lors de crues accidentelles. Les rochers baignés par l’eau sont rares, et le seul groupe important de rochers situés dans le lit même de la rivière se voit immé- diatement en aval de Gourdin. Nous avons recueilli dans la vallée de la Vendée, avec la plupart des plantes ci-dessus énumérées dans la partie haute de la forêt : Campylopus flexuosus Brid. Scleropodium cæspitosum B. E. Barbula insulana De Not. Eurhynchium crassinervium B. E. B. Brebissonii Brid. fructifiéàGourdin | E. Schleicheri Lorentz, prés de Bru- B. subulata P. B. lot B. latifolia Bruch, rare. E. pumilum Schpr Cinclidotus fontinaloides P. B. Rhynchostegium confertum B. E. C. riparius Arn. Rh. rusciforme B. E. Grimmia apocarpa Hedw. Thamnium alopecurum B. E., cà et Gr. decipiens Lindb. là fertile ! Gr. trichophylla Grev. Plagiothecium sylvaticum B. E. Gr. leucophæa Grev. Pl. elegans Schpr Rhacomitrium aciculare Brid. Hypnum molluscum Hedw., très Rh. heterostichum Brid. rare entre Brulot et Perrochet Hedwigia ciliata Ehrh. Hylocomium loreum B. E. Bryum alpinum Huds. Jungermannia ventricosa Dicks. Mnium punctatum Hedw. Phagiochila asplenioides Dum. Mn. riparium Mitt. Lophocolea cuspidata Limpr. Bartramia pomiformis Hedw. L. heterophylla Dum., peu abondant Polytrichum piliferum Schreb. Lepidozia reptans Dum. Fontinalis antipyretica L. Madotheca platyphylla Dum. Neckera complanata Hüb., fruct. M. Porella Nes — — Homalia trichomanoides B. E. Lejeunea serpyllifolia Libert, avec Pterogonium gracile Sw. périanthes fertiles Leskea polycarpa Ehrh. L. ulicina (Tayl) . Anomodon viticulosus H. et T. Frullania Tamarisci Dum. j Heterocladium heteropterum B. E. | Metzgeria conjugata Lindb., près de Brachythecium plumosum B. E. Brulot as Br. populeum B. E., dans un ruis- Lunularia vulgaris Mich. selet affluent Le Cinclidotus riparius est très abondant, mais stérile, sur le groupe de rochers du lit de la rivière, au moulin Gourdin. Le Mmum, riparium se montre assez abondant, cantonné sur un espace restreint, sur la berge lavée par les hautes eaux, entre Doreau et Perrochet. Il y est stérile et absolument dépourvu de fleurs. Ce n'est donc que par la comparaison du tissu avec des exemplaires fructifiés que nous avons pu le déterminer sürement. Sans étre bien exigeante, cette Mousse parait préférer les eaux contenant du calcaire. Sa présence dans la vallée de la Vendée, celle surtout du Cinclidotus ripartus, plus marqué que lui CLXIV SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. comme calcicole, semble indiquer dans les eaux de la rivière, peut-être au moment des crues, une petite proportion de carbonate de chaux, quantité insuffisante pour influencer le fond silicicole de la végétation +. Le Plagiothecium elegans, Mousse répandue à l'état stérile, nous a pré- senté un certain nombre de capsules bien développées. On sait qu'il est fort rare de le trouver fertile et qu'il n'était connu en cet état que dans les Îles Britanniques, la Bretagne et le Cotentin (et le versant du Paci- fique de l'Amérique du Nord). La végétation de la vallée de la Mère rappelle dans ses traits généraux celle de la vallée de la Vendée, avec toutefois quelques bonnes espéces en moins, dont le Mnium riparium; le Cinclidotus riparius y est réduit à quelques touffes prés du moulin de Pierrebrune. Nous avons constaté par contre dans cette vallée : Oncophorus Bruntoni Lindb. Aulacomnium androgynum Schw., Dicranella rufescens Schpr près de la grotte du Père Mont- Rhacomitrium protensum A. Br., fort assez mal développé Diplophyllum obtusifolium Dum. Une fontaine dite du Père Montfort sourd au fond de la vallée; on lui a construit un entourage en pierres calcaires sur lesquelles se sont fixés les Gyroweisia tenuis Schpr, Didymodon luridus Hornsch. et topha- ceus Juratz. Le bourg de Mervent, placé au confluent de la Mère avec la Vendée, nous a donné : Pottia Wilsoni B. E., Barbula cuneifolia Brid. et squar- rosa De Not. et Reboulia hemisphærica Raddi. IV. — LES ENVIRONS DE LA CHATAIGNERAIE La Chátaigneraie est une petite ville, située à un myriametre de la limite orientale du département, non loin de la ligne culminante et du cóté méridional du soulévement vendéen, sur une colline d'une altitude de 180 mètres. Elle appartient à la région du Bocage qui s'y présente avec ses Caractères les plus typiques. Habitée par l'un de nous, Ses environs immédiats ont pu étre fouillés avec soin et ont fourni, comme on va le voir, un bon nombre de plantes intéressantes. Le territoire de la Chátaigneraie est surtout remarquable par la réu- nion sur un espace restreint, quelques kilomètres à peine, d'espèces méridionales et d'espèces sylvatiques des plus caractéristiques. Une bande de quartz qui se relève en buttes pittoresques, traverse la région 1. Avant d'entrer dans la forêt de Vouvant, la Vendée traverse un pays plat où affleurent quelques lambeaux jurassiques. F. CAMUS ET J. CHARRIER. — MUSCINÉES DE LA VENDÉE. CLXV suivant la ligne E.-E.-S.-O.-O.-N., se prolongeant dans cette direction sur plusieurs communes voisines. Le sol, presque partout trés tour- menté, la présence d'une multitude de ruisseaux, de chemins creux à talus offrent aux Mousses des stations nombreuses et variées. La situa- tion de la Châtaigneraie au S. du Bocage, le voisinage (une vingtaine de kilomètres au plus) de la Plaine, région plus chaude, l'empioi plus général et ancien de la chaux dans les constructions * expliquent suffi- samment la richesse bryologique de ses environs et la présence de cer- taines espèces qui, jusqu'ici, n'ont pas été retrouvées dans d'autres parties du Bocage. Nous espérons plus tard donner une étude détaillée et raisonnée de la végétation bryologique des environs de la Chätaigneraie. Nous nous contentons ici de dresser la liste générale de ses Muscinées, en ometlant les espèces trop vulgaires, et d'ajouter quelques remarques sur les espèces les plus notables. B. revoluta Brid. B. squarrosa De Not. B. papillosa Wils. B. lævipila Brid. Grimmia crinita Brid. Gr. orbicularis B. E. Gr. decipiens Lindb. Rhacomitrium canescens Brid. Hedwigia ciliata Ehrh. Ptychomitrium polyphyllum B. E. Zygodon viridissimus Brid. Orthotrichum tenellum Bruch O. leiocarpum B. E. O. Lyellii H. et T. Ephemerum serratum Hpe et var. intermedium Physcomitrella patens ScApr Phascum cuspidatum Schreb. Pleuridium nitidum Rabenh. Oncophorus Bruntoni Lindb. Dicranella Schreberi ScApr D. varia Schpr D. heteromalla Schpr Dicranum montanum Hedw. D. strictum Schleich. D. scoparium Hedw. Campylopus flexuosus Brid. C. polytrichoides De Not. Leucobryum glaucüm Hpe Fissidens exilis Hedw. F. decipiens De Not. Ditrichum subulatum Hpe Pottia Wilsoni B. E. : P. lanceolata C. Müll. P. Starckeana C. Müll. Didymodon rubellus B. E. D. luridus Hornsch. Trichostomum mutabile Bruch Barbula canescens Bruch B. cuneifolia Brid. B. vinealis Brid. 1. Il me parait juste d'ajouter : d'œil de mon collaborateur ». en collaboration (F. Camus). Tetraphis pellucida Hedw., avec quelques fruits Phgscomitrium piriforme Brid. Entosthodon ericetorum Bals. et De Not. Webera annotina Bruch W. carnea Schpr W. Tozeri Schpr Bryum atropurpureum Wahl. Br. erythrocarpum Schwægr. Anomobryura juliforme Solms-Laub. Mnium affine Bland. Mn. undulatum Weis « la tenacité persévérante et le coup Cette partie de la phrase n'est plus écrite CLXVI Mnium hornum L. Bartramia pomiformis Hedw. Philonotis capillaris Lindb. Ph. cæspitosa Wils. Atrichum undulatum P. B. Pogonatum nanum P. B. P. aloides P. B., avec sa Dicksoni (Turn.) Polytrichum formosum Hedw. P. juniperinum Willd. P. piliferum Schreb. Cryphæa heteromalla Mohr Leptodon Smithii Mohr Neckera complanata Hüben. N. pumila Hedw. avec sa forme Philippeana (Schimp.) Antitrichia curtipendula Zrid. Pterogonium gracile Sw. Pterygophyllum lucens Brid. Leucodon sciuroides Schwægr., bien ‘fructifié Anomodon viticulosus H. et T. Thuidium tamariscinum B. E. Th. Philiberti Limpr. Isothecium myurum Brid. I. myosuroides Brid. Camptothecium lutescens B. E. Brachythecium albicans B. E. Scleropodium Illecebrum B. E. Scl. cæspitosum B. E. Eurhynchium circinatum B. E. E. crassinervium B. E. forme SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1941. Eurhynchium prælongum B. E. E. pumilum B. E- Amblystegium riparium B. E. Hypnum Schreberi Willd. Hylocomium splendens B. E. H. brevirostre B. E. Archidium phascoides Brid. Marsupella Funckii Dum. Haplozia crenulata (Sm.) Jungermannia excisa Dicks. J. ventricosa Dicks. J. attenuata Lindenb. Dichiton calyculatus Dur. et Mont. Cephalozia bicuspidata Dum. Cephaloziella Turneri Dum. Cincinnulus Trichomanes Dum. C. argutus Dum. Lepidozia reptans Dum. Pleuroschisma trilobatum Dum. Scapania nemorosa Dum. Lejeunea serpyllifolia Libert L. inconspicua De Not. Fossombronia cristata Lindb. — « Pellia calycina Nees P. epiphylla Corda Metzgeria furcata Dum. M. conjugata Lindb. Lunularia vulgaris Micheli Riccia sorocarpa Bisch. R. glauca L. R. nigrella DC. Anthoceros punctatus L. Le Phascum cuspidatum se présente souvent autour de la Châtaigne- raie sous sa variété mitræforme Limpr., variété peut-être plus répandue qu'on ne le croit, caractérisée par son pédicelle courbé en S, sa coiffe mitriforme et lobée à la base, ses spores plus petites. Notre regretté confrère Coppey ! avait cru pouvoir élever cette plante au rang d'espèce sous le nom de Phascum lotharingicum. Le Ph. cuspidatum est un type éminemment variable, dans lequel on pourrait peut-être distinguer d'autres types secondaires, et il nous parait prudent de n'en pas séparer spécifiquement le PA. mitræforme, tout en reconnaissant l'intérêt de cette forme. 1. M. A. Coppey, qui est mort encore jeune pendant l'impression de ce travail, s'était affirmé comme bryologue de valeur. Il avait beaucoup encouragé les débuts de l'un de nous. L'un et l'autre nous entretenions les meilleures relations avec lui et nous considérons comme un devoir de donner ici un souvenir ému à sa mémoire. F. CAMUS ET J. CHARRIER. — MUSCINÉES DE LA VENDÉE. CLXVII Dicranum strictum, très rare et en mélange avec le D. montanum dans un petit bouquet de bois. Cette Mousse est incontestablement le type le plus sylvatique des environs de la Chátaigneraie, On peut la consi- dérer comme un reste d'une végétation ancienne caractéristique d'un climat plus froid. Le Dicranum strictum, qui semble assez répandu dans les basses et moyennes montagnes, est extrémement rare en plaine en France, et nous n'en connaissons qu'une autre localité dans ce cas, la forêt de Coétquen prés Dinan ‘, mais le climat des Cótes-du-Nord est bien plus humide que celui de la Vendée : l'existence dans ce dernier département du D. strictum est du plus grand intérêt °. Ditrichum subulatum. Mousse surtout méditerranéenne qui reparait dans le S.-O. de la France. Au N. de la Chátaigneraie nous n'en connais- sons que deux localités, l'une en Maine-et-Loire, l'autre en Finistère °. Le D. subulatum aime les talus, les escarpements où la roche (granit ou schistes cristallins) se délite, ce qui rend précaire son maintien dans les localités où il n'est pas abondant. Grimmia crinita, sur plusieurs vieux murs crépis ou cimentés à la chaux. Anomobryum juliforme. Espèce méridionale des plus marquées. Elle n'existe à la Chátaigneraie que sur un talus et en trés petite quantité. Elle semble avoir de la peine à s'y maintenir. Eurhynchium circinatum. Dans la ville méme de là Chátaigneraie, abondant au bas d'un mur. Très rare dans le Bocage! Dichiton canaliculatus. C'est assurément de toutes les espèces curieu- ses de la Chátaigneraie la plus inattendue. Cette petite Hépatique, décou- verte vers 1840 en Algérie, fut trouvée pour la premiere fois en France dans le département de l'Hérault, il y a une douzaine d'années par M. Crozals. Depuis, M. Douin l'a retrouvée dans le département d'Eure- et-Loir ; la voici maintenant en Vendée. Sa constatation dans des localités aussi disjointes laisse à penser qu'elle existe dans des localités intermé- diaires, mais encore faudra-t-il la trouver. Son exiguité, sa grande ressemblance, sur place surtout, avec les petits Cephaloziella du groupe du C. Starckii ont dù certainement la faire méconnaitre. C'est une des plus remarquables espèces de la flore vendéenne. 1. Cf. F. Camus, Sur une Mousse des Côtes-du-Nord, etc. (Bull. Soc. Sc. nat. Ouest, V, 1895, p. 67. 2. Le Dicranum strictum a également été trouvé dans le département de Maine-et-Loire par M. Préaubert à Montreuil-sur-Maine. Cette Purus appartient à l'arrondissement de Segré, qui touche à la Bretagne et o la flore a un caractère général plus sylvatique que celle du reste de l'Anjou (Note ajoutée pendant l'impression). — 3. Il se retrouve dans la Cornouaille anglaise. CLXVHI SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1941. Le Lunularia vulgaris fructifie bien à la Chàtaigneraie, sur un talus | au voisinage du Ditrichum subulatum. A deux kilomètres au S.-E. de la Châtaigneraie, la bande de quartz est entamée par une fissure étroite et profonde que franchit sur un viaduc la voie ferrée de Bressuire à Fontenay-le-Comte et au fond de laquelle coule la Mére, encore simple ruisseau, assez puissant toutefois pour mettre en mouvement plusieurs moulins. Les parois de cette fente, les escarpements voisins constituent une des meilleures localités bryologi- ques du pays. Indépendamment d'un certain nombre des espèces déjà citées plus haut, nous avons remarqué, tant sur les rochers que dans le ruisseau : Oncophorus Bruntoni Lindb. Homalia trichomanoides B. E. Campylopus flexuosus Brid. Brachythecium plumosum B. F. C. polytrichoides De Not. Eurhynchium crassinervium B. E. Cinclidotus fontinaloides P. B. E. Swartzii Curnow Grimmia apocarpa Hedw. Rhynchostegium rusciforme B. E. Gr. rivularis Brid. Tbamnium alopecurum B. E. Gr. trichophylla Grev. Plagiothecium sylvaticum B. E. Rhacomitrium aciculare Brid. Pl. elegans Schpr Rh. heterostichum Brid. Amblystegium fiuviatile (Sw.) Rh. lanuginosum Brid. Hypnum molluscum Hedw. Ulota Hutchinsiæ Hammar, rarissime | Plagiochila spinulosa Dum. dans l'Ouest. Scapania resupinata Dum. Encalypta vulgaris Hedw. Madotheca lævigata Dum. Mnium punctatum Hedw. Lejeunea serpyllifolia Libert Fontinalis antipyretica L. Frullania fragilifolia ( Tayl.) Le Plagiothecium elegans était en 1911 en bel état de fructification. I est remarquable de trouver en Vendée deux localités (Voir plus haut, p. CLXIV) où cette Mousse développe et mürisse ses capsules. Le Plagiochila spinulosa, si commun en Basse-Bretagne, qui y alteint un si beau développement et s’y -charge parfois de périanthes, semble mal s'accommoder du climat vendéen moins humide et plus chaud. ll ne montre que de rares touffes chétives tant à Coquilleau qu'à ses autres localités vendéennes, Dompierre et Noirmoutier. Au Nord du viaduc de Coquilleau, le quartz, qui fournit d’excellents matériaux d'empierrement, est depuis longtemps l'objet d'une exploita- lion suivie, d'où l'existence sur ce point de fosses profondes, remplies d'eau la majeure partie de l'année, et dans lesquelles le Nitella translu- cens Ag. atteint un développement prodigieux. Comme Mousses nous n'avons guère à citer dans ces fosses ou sur leurs bords que Amblyste- gium riparium B. E., Brachythecium Mildeanum Schpr, Climacium dendroides Web. et M., Philonotís fontana Brid., Bryum pseudotri- quetrum Schwægr. Sur le sol tapissé de menus fragments de quartz, F. CAMUS ET J. CHARRIER. — MUSCINÉES DE LA VENDÉE. CEXIX débris inutilisables de la carrière, le Ceratodon purpureus Brid. revêt mille formes fallacieuses; il y est accompagné du Zarbula convoluta Hedw., du B. Hornschuchiana Schultz, du Bryum erythrocarpum Schwægr., abondant et bien fructifié, et de quelques Mousses vulgaires. D. — LA PLAINE. La Plaine fait un contraste absolu avec le Bocage. Comme son nom l'indique, elle est plate, à peine ondulée; elle n'a ni ruisseaux ni bois, sauf quelques bouquets isolés, à peine des arbres, et elle repose tout entière sur diverses couches du Jurassique. Son sol, très fertile, est par- tout cultivé. C'est dire que les stations favorables aux Mousses y sont rares et réduites, et, en raison de la nudité du pays, l'herborisation n'y est possible que de la fin de l'automne au premier printemps : à toute autre époque, les rares Muscinées qui subsistent sont complètement grillées. Nous ne connaissons la Plaine proprement dite que par quelques courses faites en mauvaise saison autour de Luçon et de Fontenay-le- Comte. Nous ne pouvons donc donner qu'une idée trés imparfaite de la végétation bryologique de cette partie de la Vendée. A Lucon méme, une ancienne carriere de calcaire nous a fourni: Eucladium verticillatum B. E., Gyroweisia tenuis Schpr, Seligeria pusilla B. E., Cephaloziella Baumgartneri Schiffn. Les débris d'exploi- tation sont couverts de Mousses vulgaires en pays calcaire, Barbula fallax Hedw., Camptothecium lutescens B. E. etc. ; nous y avons éga- lement vu Zarbula gracilis Schwægr. et B. atrovirens Schpr. Le petit bois de Sainte-Gemme, décoré dans le pays du nom de forét, n'a qu'un bien médiocre intérét pour le bryologue. Il se compose de taillis plutót épais avec un sol envahi par les herbes et ne présente pas un talus. Nous en avons seulement rapporté les Mousses suivantes : Astomum Levieri Limpr., Æymenostomum microstomum R. Br., Weisia viridula Brid., Fissidens taxifolius Hedw. La route qui le relie à Luçon se relève sur un point en un talus dans lequel font saillie quel- ques pierres. Celles-ci portent Seligeria pusilla B. E., Barbula fallax Hedw., Grimmia apocarpa Hedw., Camptothecium lutescens B. E., Eurhynchium prælongum var. rigidum. Sur les rares arbres de la route et sur ceux des abords de Luçon nous avons cueilli : Barbula lævipila Brid. (avec B. pagorum), B. papillosa Wils., Zygodon viridissimus Brid., Orthotrichum diaphanum Schrad., O. tenellum Bruch. Sur les murs de Fontenay-le-Comte ou à leur base existent Bryum murale Wils. Eurhynchium circinatum B. E. Rhynchostegium tenellum B, E. Grimmia crinita Brid. Gr. orbicularis B. E. Didymodon luridus Hornsch. CLXX SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. Benet possède le Bryum pendulum Schpr. Nous croyons que, en dehors des carrières, bien sèches cependant, la station qui doit offrir le plus d'intérét au bryologue consiste dans les champs cultivés et les prairies artificielles (trèfles et sainfoins); i a chance d'y trouver à la saison propice quelques bonnes petites espèces annuelles, particulierement des Phascacées. ; Des lambeaux détachés de la Plaine constituaient à une époque relati- vement récente autant d’iles dans le golfe du Poitou. Aujourd'hui. ce golfe, conquis sur la mer, est devenu le Marais, et les anciennes iles font saillie sur le sol dudit marais sous forme de buttes, tout en conser- vant leurs noms d'autrefois. Nous n'avons visité que l'Ile-d'Elle et le Gué-de-Velluire qui nous a donné l'Aymenostomum tortile B. E. bien fructifié. l Une région plus intéressante est celle où la Plaine est en contact avec le Bocage. Là, le mélange des deux terrains, le sol plus tourmenté et sur- tout moins nu, et la présence de quelques ruisseaux amènent une grande variété dans les stations. Nous avons été très satisfaits des exora que nous avons faites dans cette région autour de Charzais, l'Orbrie, Pissotte, Bourneau, Sérigné, l'Hermenault. La liste ci-dessous donnera une idée de nos récoltes : Phascum cuspidatum Schreb. Ph. rectum Sm. Astomum crispum Hpe Hymenostomum tortile B. E. Gymnostomum calcareum B. G. G. tenue Schrad. Dicranella varia Schpr Seligeria pusilla B. E. Ditrichum flexicaule Hpe Pottia intermedia Furnhr. P. minutula B. E. P. lanceolata C. Müll. P. Starckeana C. Müll. Didymodon rubellus B. E. D. luridus Hornsch. D. rigidulus Hedw. Trichostomum crispulum Bruch Barbula ambigua B. E. . aloides B. E. . membranifolia Schultz . fallax Hedw. . vinealis Brid. . gracilis Schleich. . revoluta Brid. . convoluta Hedw. DOUTE TE Barbula inclinata Schwægr. B. squarrosa De Not. B. Brebissonii Brid. B. papillosa Wils. B. ruralis Hedw. B. intermedia Brid. Grimmia apocarpa Hedw. Gr. crinita Brid. Gr. orbicularis B. E. Zygodon viridissimus Brid. Orthotrichum anomalum Hedw. Éncalypta vulgaris Hedw. E. streptocarpa Hoffm. Bryum murale Wils. ; Thuidium Philiberti Limpr. m Cylindrothecium concinnum iy p Camptothecium lutescens B. E. Brachythecium albicans B. E: Eurhynchium circinatum B. E. E. prælongum var. rigidum. * Rhynchostegium tenellum e . Hypnum chrysophyllum Bra. H. aduncum Hedw. H. filicinum L. H. molluscum Hedw. F. CAMUS ET J. CHARRIER. — MUSCINÉES DE LA VENDÉE. CLXXI Hylocomium splendens B. E. Reboulia hemisphærica Raddi H. triquetrum B. E. Riccia nigrella DC. Southbya nigrella Lindb. R. sorocarpa Bisch. Cephalozia Baumgartneri Schiffn. R. ciliata Hoffm. La Plaine se prolonge à l'Ouest jusqu'à Talmont où elle confine à la région maritime. La butte qui supporte les ruines du château de Tal- mont fournit quelques bonnes plantes : Phascum rectum Sm. Bryum Donianum Grev. Pottia Wilsoni B. E. Scleropodium Illecebrum B. E. Barbula vinealis Brid. Eurhynchium circinatum B. E. Funaria mediterranea Lindb. Lunularia vulgaris Micheli. Bryum torquescens B. E. Cette partie occidentale de la Plaine, qui s'étend entre Talmont et le cours du Lay, semble avoir des caractères physiques quelque peu diffé- rents de ceux de la Plaine qui s'étend de Luçon à Fontenay. Malheureu- sement nous n'avons pas eu l'occasion d'en étudier la bryologie. Le massif jurassique qui constitue la Plaine envoie un prolongement important dans la direction du N.-O., entre la masse principale du soulèvement vendéen et le soulèvement secondaire parallèle étendu de Vouvant aux Essarts : c'est le bassin dit de Chantonnay, qui forme une sorte d'enclave dans le Bocage. Nous en avons parlé plus haut (Voir P- cix). Il existe encore d'autres lambeaux qu'on peut rattacher à la Plaine en ce sens qu'ils reposent sur des terrains calcaires, mais ces calcaires appartiennent en général à des époques géologiques différentes, tertiaires ou crétacées. Tels sont le calcaire de la petite plaine d'Olonne, celui du Perrier et celui de l'ile de Noirmoutier, que nous étudierons avec la Région maritime à laquelle ils appartiennent. Citons à part le petit bassin caleaire de Commequiers, sur iequel nous avons pu, pendant un arrêt entre deux trains, jeter un trop rapide coup d'œil. Nous y avons noté : Didymodon luridus Hornsch. Scleropodium Illecebrum B. E., trés Trichostomum mutabile Bruch commun —— Barbula fallax Hedw. Eurhynchium circinatum B, E. B. convoluta Hedw., forme voisine Rhynchostegium murale B. E., trés du B. commutata Juratz. rare dans l'Ouest. Bryum torquescens B. E. C. — LE MARAIS. Nous serons encore plus brefs à propos du Marais. La majeure partie de Ja région connue sous ce nom occupe une bande CLXXH SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1941. qui s'étend sur toute la portion méridionale du département, se prolon- geant avec les mêmes caractères sur une portion des Deux-Sèvres et sur- tout de la Charente-Inférieure. Il comble l'ancien golfe du Poitou, dont celui de l'Aiguillon n'est que le dernier reste, et où se jetait la Sèvre Niortaise. Il a été formé, depuis le commencement de l'époque historique par l'effet combiné de l'exhaussement du sol et de l'apport d'alluvions par les rivières — et peut-être aussi par les courants marins —, effet qui se continue toujours sous nos yeux. Actuellement c'est une vaste plaine, située en partie au-dessous du niveau de la mer, coupée d'une multitude de canaux et plus ou moins inondée l'hiver. Le sol est occupé dans ses parties les plus élevées par des cultures, partout ailleurs par des prairies, grillées par le soleil presque aussitôt après la coupe des foins; d'autres parties du Marais sont couvertes d'arbres. Un tel pays doit offrir bien peu d'intérét au bryologue. En raison de sa formation toute récente, un petit nombre d'espèces seulement a pu s'y établir, et l'uniformité des stations doit entrainer une grande uniformité dans sa flore. La multipticité des canaux qui le coupent en rend d'ailleurs l'exploration trés difficile. Le marais nous est presque totalement inconnu. Une course pres de l'Ile-d'Elle nous a permis de recueillir en beaux échantillons une forme du groupe pseudofluitans San. de Hypnum aduncum Hedw. Le bois Moca près de Luçon, ville située à la limite de la Plaine et du Marais, ne nous a donné que les espéces suivantes dont la majorité est arboricole, ce qui réduit à bien peu le nombre des Mousses proprement palustres : Barbula Brebissonii Brid. B. lævipila Brid. Zygodon viridissimus Brid. Orthotrichum Lyellii H. et T. Leskea polycarpa Ehrh. Anomodon viticulosus H. et T. Amblystegium serpens B. E. A. riparium B. E. Fontinalis antipyretica L. Cryphæa heteromalla Mohr Neckera complanata Hüben. Leucodon sciuroides Schwægr. Hypnum cuspidatum L. Radula complanata Dum. Madotheca platyphylla Dum. Cette partie du Marais vendéen est désignée sous le nom de Marais poitevin. Uné autre portion moins considérable occupe l'angle N. O. du département et s'étend sur celui de Loire-Inférieure, d'où son nom de Marais breton. Son mode de formation et ses caractères physiques actuels sont les mêmes que ceux du Marais poitevin. Nous l'avons traversé plu- sieurs fois en chemin de fer ou en voiture, mais nous n'avons pas eu l'occasion d'y herboriser. F. CAMUS ET J. CHARRIER. — MUSCINÉES DE LA VENDÉE. CLXXIII IV. — LA RÉGION MARITIME Les cótes de la Vendée sont en majorité bordées de dunes nues. ou couvertes de bois; ailleurs existent des falaises; des marais se sont formés sur divers points, à l'embouchure des rivières, sur le plateau des falaises, dans les dépressions des dunes; enfin des cultures diverses sont établies partout où une couche de terre végétale suffisante recouvre le sable ou le rocher sur la cóte. Nous examinerons successivement ces différentes stations. SABLES MARITIMES. Le sable qui forme les dunes est composé presque exclusivement de petits grains de quartz. Par endroits il est suffisamment mélangé de débris de coquilles pour influer sur la végétation. Nous n'avons pas de renseignements précis sur la teneur de ce sable en calcaire, laquelle doit d'ailleurs varier sans cesse, les eaux météoriques pouvant vite décalcifier un sol aussi perméable. C'est donc surtout l'état physique du support que, dans la circonstance, on doit considérer comme le facteur principal dans la distribution des Mousses. Ce support, sauf exceptions notées plus loin, ne peut donner asile qu'à des espèces xérophiles : de là l'extréme rareté des Hépatiques. Tant que le sable est en mouvement, aucune Mousse ne peut naturel- lement y prospérer. Mais, dès que le développement de quelques touffes de Graminées ou de Carex a donné à un point de la dune une fixité rela- tive, on y voit apparaitre le Barbula ruraliformis Besch., qui s'y multi- plie d'une facon prodigieuse. Il contribue dans la mesure de ses forces, si l'on peut ainsi dire, à la fixation du sable, et son action, pour minime qu'elle soit, n'est pas indifférent. Cette fixation augmentant, les Mousses ci-dessous accompagnent le Barbula ruraliformis et forment avec lui un groupement très fréquent et très constant dans des endroits très découverts : Brachythecium albicans B. £. Rhynchostegium — megapolitanum B.E. Hypnum cupressiforme L. Trichostomum flavovirens Bruch Barbula squarrosa De Not. Bryum capillare L. Camptothecium lutescens B. F. araissent moins résistantes et réclament l'abri Les espèces suivantes p en bien moins répandues que les précédentes des touffes d'herbes. Elles sont et préferent les parties boisées des dunes : Amblystegium serpens B. E. Scleropodium Illecebrum B. E. Hypnum purum L. Eurhynchium circinatum B. E. E. Stokesii B. E. CLXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1941. Dans les chemins traversant les sables, là oü le sol piétiné est devenu plus solide, on voit : Barbula unguiculata Hedw. Funaria hygrometrica Hedw. B. convoluta Hedw. Bryum atropurpureum W. et M. Revenons sur quelques-unes de ces espèces. Le Trichostomum flavovirens est une des Mousses les plus caractéristi- ques et des sables et de la région maritime. Il abonde sur toute la cóte vendéenne, comme d'ailleurs sur la côte bretonne ; mais, tandis qu'au N. de la Loire on compte les localités où il se montre fertile, il est presque partout fructifié, et méme richement fructifié sur les cótes vendéennes : c'est par milliers de touffes que nous aurions pu le récolter ainsi à Noir- moutier par exemple, Dans toute la région maritime ou submaritime on le retrouve là oü le vent a amassé un peu de sable, dans les interstices des murettes en pierres sèches, dans les fissures des falaises, etc. ; mais il manque totalement dans l'intérieur du pays. Le Barbula squarrosa, malgré son extrême abondance, reste toujours stérile. Le Bryum capil- lare se présente de temps en temps avec des fleurs synoiques (Zr. tor- quescens B. E.), mais il n'atteint pas le beau développement de la plante du Midi, et sa capsule ne se colore que rarement en rouge rutilant. Le Brachythecium albicans fructifie très peu, le Camptothecium lutescens assez irrégulierement ; par contre, le Rhynchostegium megapolitanum est presque toujours chargé de fruits. L'Zypnum cupressiforme se présente habituellement sous des formes dressées, robustes, rentrant dans la variété elatum ; il forme souvent des plaques étendues, mais ne fructifie qu’exceptionnellement. Le couvert des plantations de Pins favorisé le développement de la plupart des espèces que nous venons de. citer dans les sables maritimes. Nous allons donc les retrouver dans les bois. Bors. L'essence dominante des bois de la côte est le Pin maritime (Pinus Pinaster Soland., P. maritima Lamk), seul capable de résister au vent de mer et de fournir un abri aux essences plus délicates. Ce n'est que dans des localités particulierement abritées, comme au Veillon ou à Noirmoutier, qu'il existe des bois où le Pin joue un rôle accessoire, le róle principal appartenant alors au Quercus Ilex. Le Pin maritime n'est pas indigène, partout il a été semé ou planté : la végétation des bois de Pins varie donc suivant l'ancienneté de la plan- tation. Dans les plus récents on ne trouve guère que les espèces ordi- naires des dunes, quelques-unes mieux développées en raison de la F. CAMUS ET J. CHARRIER. — MUSCINÉES DE LA VENDÉE. CLXXV * fraicheur relative du couvert, puis peu à peu s'en ajoutent quelques autres. Un bon exemple de ces sortes de bois est offert par ceux qui s'étendent au S. des Sables-d'Olonne dans la direction de Saint-Jean- d'Orbetiers. De l'autre côté de la ville, sur les dunes d'Olonne, les plan- tations de Pins sont plus anciennes, et des essences diverses ont pu se développer à leur abri; le terreau formé est plus abondant et la décalci- fication du sol plus complète. De là la présence sur le revers abrité de la dune des espèces suivantes : Weisia viridula Brid. Eurhynchium striatum B. E. Dicranum scoparium Hedw., abon- | E. Stokesii B. E. dant sur plusieurs points Hypnum purum L. Polytrichum juniperinum Willd. Lophocolea bidentata Dum. Thuidium tamariscinum B. E. L. heterophylla Dum. Brachythecium velutinum B. E. On trouve dans ces bois, comme dans plusieurs autres de la région maritime (e. g. Fromentine) des plaques dun Amblystegium qui réalise bien les caractères de l'Amó. rigescens Limpr. Nous avons retrouvé la méme plante à l'intérieur du département. Sa valeur spécifique nous parait un peu suspecte. L'Eurhynchium circinatum B. E. prend ici, comme dans toutes les parties boisées de la cóte, un grand développe- ment : il n'est pas rare de rencontrer des tapis de cette Mousse attei- gnant plusieurs mètres carrés de superficie. La végétation arboricole est toujours assez pauvre. Cependant aux Hypnum cupressiforme L., Radula complanata Dum., Frullania dila- lata Dum., qui la constituent presque uniquement ailleurs, s'ajou- tent ici : Zygodon viridissimus Brid. Neckera complanata Hüben. s Orthotrichum affine Schrad. Homalothecium sericeum B. E. O. tenellum Bruch Dans l'anse du Veillon, prés Talmont, bien abritée du vent de mer, les Pins sont accompagnés d'Yeuses centenaires. Aussi ces bois, à l'ex- ploration desquels nous n'avons malheureusement pu accorder que quel- ques heures, nous ont-ils paru fort intéressants, et nous en conseillons vivement l'exploration méthodique. Nous y avons note, avec la majorité des espèces des sables : Mnium affine Bland. : Polytrichum juniperinum Willd. P. formosum Hedw. . Cryphæa heteromalla Mohr Leptodon Smithii Mohr, frucl. sur les troncs des Yeuses. 12 Campylopus flexuosus Brid. C. polytrichoides De Not. Fissidens decipiens De Not. Ceratodon purpureus Brid. Rhacomitrium canescens Brid. Zygodon viridissimus Brid., fruct. CLXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. Pterogonium gracile Sw. Hypnum purum L., très commun Thuidium tamariscinum B. E. Lophocolea heterophylla Dum. Brachythecium velutinum B. E. Cephaloziella... Rhynchostegium confertum B. E. | Madotheca platyphylla Dum. Hypnum resupinatum Wils. Metzgeria furcata Dum. Nous avons trouvé dans ces bois, sur les ruines d'une maisonnette bâtie en pierres calcaires, quelques touffes du Barbula sinuosa Braith., avec Rhynchostegium tenellum B. E. et, avant d'arriver au Veillon, sur la terre que le vent amasse dans les fissures des vieux ceps de vigne, quelques belles plaques de l Hypnum Sommerfeltii Myr. : nous sommes ici à la limite de la Plaine, ce qui explique suffisamment la présence de cette Mousse. Les dunes de Fromentine, plantées uniquement en Pins, peuvent quoique plus sèches — les Pins sont plus jeunes — fournir le sujet de quelques observations intéressantes. Là le sol est par places assez riche en carbonate de chaux pour nourrir certains Lichens nettement calcicoles, tels que le Squamaria lentigera DC. C'est vraisemblablement à cette cause qu'il faut attribuer la présence sur ces dunes du Didymodon rubellus B. E., ainsi que le beau développement du Zarbula gracilis Schw., qui y fructifie. La décalcification du sable sur des points voisins favorise au contraire la multiplication du Ceratodon purpureus Brid. et permet à certaines espèces, comme le Lophocolea heterophylla Dum., de descendre de la base des troncs d'arbres jusque sur le terreau formé à leur pied. Le Zygodon viridissimus Brid. descend lui aussi à terre et méme y fructifie. Enfin on y voit quelques touffes de Madotheca Thuja Dum. Mais les bois de beaucoup les plus curieux de la cóte vendéenne sont ceux de l'ile de Noirmoutier et particulièrement le bois de la Chaise. Celui-ci, qui couvre environ 110 hectares, repose sur un plateau cons- titué par des couches de sable et de grès quartzeux. Des blocs détachés de ce grès forment à la surface du sol des amas pittoresques; la situa- tion du bois au bord même de la mer dont le flot vient battre des tran- chées couronnées par les arbres, le beau développement de ceux-ci justifient la renommée dont jouit le bois de la Chaise auprès des artistes et de tous les amis de la nature, Le botaniste parisien pourrait s'y croire dans quelque coin de la forêt de Fontainebleau, et les Mousses qu'il y recueille sont de nature à entretenir son illusion. Les essences dominantes du bois sont le Pin maritime et l Yeuse aux- quels se mélent, sans modifier l'aspect de l'ensemble, quelques pieds d'espèces à feuilles caduques. Les premiers semis de Pins ne remontent pas au delà de la fin du xvur° siècle; il n'en est pas de méme des Yeuses- Celles-ci doivent étre considérées comme indigenes : elles forment le F. CAMUS ET J. CHARRIER. — MUSCINÉES DE LA VENDÉE. CLXXVII dernier bois de Chénes verts de la cóte atlantique vers le Nord. Au delà on n'en rencontre plus que des groupements trés réduits ou des pieds isolés dont l'indigénat ne peut être prouvé. Ces troncs d'Yeuses sont repoussés par souche. L'histoire nous apprend que les arbres du bois ont été coupés deux fois, en 1674 parles Hollandais lors d'une descente dans l'ile, et à l'époque de la Révolution, ce qui ne les empêche pas d’être aujourd'hui fort beaux. Mais leur ancienneté est suffisamment prouvée parla couche de terreau qui s'est formée à leur pied et surtout par la population bryologique développée sur ce sol. Une semblable réunion de plantes sylvatiques, dont quelques-unes rares dans l'Ouest, ne peut s'expliquer que par l'antiquité trés reculée de la formation du groupe- ment. Nous ne pouvons nous étendre ici sur ce sujet, quelque intérét qu'il présente pour la géographie botanique régionale. Voici, ubiquistes à part, la liste des Muscinées que nous avons pu recueillir pendant une exploration méthodique de plusieurs jours dans le bois de la Chaise au commencement d'avril 1901 ! : G. trichophylla Grev. Hedwigia ciliata Ehrh. Zygodon viridissimus Brid., abon- dant et abondamment fructifié sur les troncs des Yeuses. Ulota phyllantha Brid., arboricole et Pleuridium subulatum Rabenh. Weisia viridula Brid. Dicranoweisia cirrata Lindb., abon- dant sur les grès et les troncs des Pins. : Dicranum scoparium Hedw. Campylopus flexuosus Brid. C. fragilis B. E. C. polytrichoides De Not. C. brevipilus A. Braun Leucobryum glaucum Hpe, nom- breuses touffes restant générale- ment petites. Fissidens bryoides Hedw.? F. incurvus Sehwægr. F. pusillus Wils. F. decipiens De Not. Ceratodon purpureus Brid. Pottia Wilsoni B. E., avec de grandes variations dans l'état papilleux de la coiffe. Barbula lævipila Brid. Grimmia pulvinata Sm. sur quelques rochers voisins de la mer. Orthotrichum tenellum Bruch O. Lyellii H. et T. Webera nutans Schpr Bryum erythrocarpum Schw., fruct, Br. capillare L. Br. Donianum Grev., particulière- ment å la lisière du bois près de Gaillardin, Mnium affine Bland, Mn. hornum L., peu fertile, Bartramia pomiformis Hedw. Atrichum undulatum P. B. Pogonatum nanum P. B. Polytrichum formosum Hedw. P. juniperinum Willd. 1. Il est hélas! bien probable que plusieurs de ces espèces n'existent plus actuellement. Cette végétation si curieuse est en voie, sinon de dis- parition, du moins de modification profonde. Des parties du bois ont déjà été aliénées et loties pour la construction de chalets; des hótels et des établissements divers en encombrent les abords. Le bois se modernise, et sa végétation ne peut qu'en souffrir : elle s'appauvrira et se banalisera de plus en plus. CLXXVIII P. piliferum Schreb. Cryphæa heteromalla Mohr Leucodon sciuroides Schwægr., trés rare Neckera complanata Hüben. Pterogonium gracile Sw., abondant sur les grès et parfois fructifié Thuidium tamariscinum B. E. Isothecium myosuroides Brid. Brachythecium velutinum B. E. Br. Rutabulum B. E. Scleropodium Illecebrum B. E. Eurhynchium circinatum B. E., trés beau dans les parties sablon- neuses E. striatum B. E., rare. E. Stokesii B. E. fruct. Rynchostegium confertum, B. E. Plagiothecium denticulatum B. E.? Pl. elegans Schpr Hypnum cupressiforme L., avec la forme filiforme sur les grès H. resupinatum Wils. H. purum L. Archidium phascoides Brid. Alicularia scalaris Cord. Jungermannia inflata Huds. J. exsectæformis Breidl. SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE, EN JUIN 1911. J. bicrenata Schmid. Plagiochila asplenioides Dum. Pl. spinulosa. Dum., très rare et rabougri Lophocolea cuspidata Limpr. L. heterophylla Dum. Cephalozia bicuspidata Dum. Cephaloziella (trois espèces). Cincinnulus Trichomanis Dum. Lepidozia reptans Dum. Diplophyllum albicans Dum. Scapania compacta Dum., comme toujours très fertile, abondant et s'avançant, dans lanse des Dames, jusque sur la tranchée de la cóte Sc. resupinata Dum., très rare et mal développé Radula complanata Dum. Madotheca platyphylla Dum. Lejeunea serpyllifolia Libert L. inconspicua De Not., abondant sur les Yeuses, rare sur les Pins* Frullania dilatata Dum. F. Tamarisci Dum., commun, avec le lobule souvent déroulé. Fossombronia cristata Lindb. Metzgeria furcata Dum Riccia sorocarpa Bisch. Si l’on montrait une pareille liste à un bryologue sans lui dire quelle: “localité en a fourni les éléments, il n'irait certainement pas supposer que cette localité est une ile d'une superficie de moins de 5 000 hectares dont les deux tiers au-dessous du niveau de la mer. L'originalité, la richesse botanique du bois de la Chaise, comparativement aux autres bois de la cóte, tiennent à plusieurs causes qui ne sont réunies qu'ici. D'abord son ancienneté, puis son sol qui, au lieu d’être sablonneux, par suite perméable et facilement asséché, est rocheux, imperméable par places, ce qui lui permet de garder un peu d'eau ou d'humidité dans les petites dépressions de sa surface, la multiplicité des grès qui amène une popula- lion spéciale et fournit aux espèces amies de la fraîcheur et de l'ombre 1. Il existe dans l'herbier Montagne (Muséum de Paris) un échantillon de Lejeunea inconspicua recueilli par de la Pylaie à Noirmoutier, probable- ment au bois de la Chaise. C'est vraisemblablement au méme botaniste qu'il faut attribuer la récolte « Sur les murs de l'abbaye de la Blanche, 1822 » d'échantillons de Leptodon Smithii que nous avons eus entre les mains. Nous avons nous mémes recueilli cette belle Mousse sur le mur d'enclos de la Blanche et sur quelques arbres voisins. F. CAMUS ET J. CHARRIER. — MUSCINÉES DE LA VENDÉE. CLXXIX des retraites bien abritées, enfin sa situation et son orientation qui le garantissent contre les vents violents du S.-O. C'est à la lisière du bois de la Chaise, dans une partie plus sèche et sablonneuse, près des restes du fort Saint-Pierre, que nous avons trouvé en 1901, quelques gazons du Ceratodon chloropus Brid., plante méditerranéenne qui ne comptait alors sur le versant atlantique qu'une localité au S. du Portugal. Nous craignons que la localité noirmoutrine ne soit aujourd'hui couverte de constructions. Le bois de la Blanche est loin d'étre aussi riche que celui de la Chaise. Une-partie de ce bois repose sur un fond de sable; une autre partie est argileuse : on y voit une mare et des fossés avec parfois un peu d'eau. Voici quelques especes de la Blanche qui manquent au bois de la Chaise : Webera Tozeri Schpr Pellia.... Eurhynchium Swartzii Curn. Lunularia vulgaris Micheli E. pumilum Schpr Riccia glauca L. Hypnum aduncum Hedw. R. bifurca Hoffm. Le mur d'enclos de la Blanche, dans sa partie limitrophe du bois, est bien abrité, ce qui lui donne une fraîcheur relative. Indépendamment du Leptodon Smithii cité plus haut, nous avons recueilli sur ce mur la forme saxicole du Zygodon viridissimus Brid. en état de fructification. Des arbres isolés ne se rencontrent guère dans la région maritime quà l'abri de plis de terrain ou autour des villages. Leur population bryolo- gique se réduit à peu près aux espèces suivantes : Barbula lævipila Brid. (et B. pago- | Cryphæa heteromalla Mohr. rum Milde) Homalothecium sericeum B. E. Zygodon viridissimus Brid. Hypnum cupressiforme L. Ulota phyllantha Brid., plutót dans | H. cuspidatum L. les îles Frullania dilatata Dum. U. crispa Brid., touffe unique sur un Radula complanata Dum. Figuier à Sauveterre (Olonne). Lejeunea inconspicua De Not. (Ile Orthotrichum affine Schrad. d'Yeu). O. tenellum Bruch Metzgeria furcata Dum., rare. ©. diaphanum Schrad. LES FALAISES ET LES COTEAUX MARITIMES. e les dunes, les falaises ne bordent qu'une Bien moins fréquentes qu ied continentale de la Vendée. Par portion relativement minime de la cóte p contre, elles s'étendent sur les trois quarts du pourtour de l'ile d'Yeu. Nulle part elles n'atteignent une bien grande hauteur; celle de 20 mètres est exceptionnelle. Les falaises de Jard à l’anse du Perray sont calcaires ; nous ne les avons pas explorées. Partout ailleurs elles sont formées de CLXXX SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. schistes cristallins et, à l'ile d'Yeu, en partie de roches granitiques. La mer d'une part, les éboulements de l'autre les découpent en une multi- tude de criques minuscules. Il semblerait que de nombreuses Muscinées dussent s'établir sur la tranche de ces falaises ; elles y trouveraient des expositions variées, des abris nombreux dans les inégalités et les fissures des escarpements, de la fraicheur entretenue par de petites sources. Il n'en est pas ainsi; le manque de solidité du support, sans doute aussi les embruns, réduisent à un chiffre bien faible le nombre des espèces qui s'y établissent. Les eaux qui sourdent sur ces tranchées de falaises sont généralement pures, parfois elles contiennent une petite quantité de car- bonate de chaux enlevé au passage au sable qui couvre les plateaux des falaises ou en garnit les fissures. On s'expliquera donc facilement la pré- sence à des intervalles rapprochés sur certaines côtes (Saint-Jean- d'Orbetiers, Saint-Hilaire-de-Riez) de Mousses aux appétences très diffé- rentes, ici le Bryum alpinum L., là les Didiymodon luridus Hornsch. et tophaceus Juratz. Voici quelques autres espèces dont nous avons constaté la présence dans cette station : Hymenostomum tortile P. E., rare et Stérile (Saint-Hilaire de Riez, Noirmoutier) Campylopus frágilis B. E. Pottia Wilsoni B. E., avec une forme à long poil, réalisant le P. crinita Wils. (Ile d'Yeu) Trichostomum mutabile Bruch Tr. littorale Mitt. Tr. flavovirens Bruch Barbula atrovirens Schpr B. squarrosa De Not. Bryum capillare L. ; B. Donianum Grev., exceptionnel dans cette station (Ile d’ Yeu) Bryum (atropurpureum ?) : Eurhynchium circinatum B. E. E. Stokesii B. E. Hypnum cuspidatum L. Cincinnulus Trichomanis Dum. Frullania Tamarisci Dum. - Les falaises sont couronnées tantôt par des blocs de rochers, tantôt Par des plateaux rocheux nus où couverts de sable où d’une couche de terre végétale. C'est sur ces rochers faisant face à la mer et plus ou moins exposés aux embruns qu'on doit chercher la forme saxicole de l'Ulota phyllantha Brid. Elle semble rare en Vendée, et nous ne l'avons rencontrée qu'en une seule localité et en très petite quantité, dans K presqu'ile du Châtelet (Ile d'Yeu). C'est, pour le moment, la limite méri- dionale de cette Mousse £. ; C'est plutôt dans les fissures des rochers éboulés au bas des falaises et recevant de temps à autre des paquets de mer que se fixe le Grimmia maritima Turn. Nous l'avons vainement cherché à l'ile d'Yeu, dans des 1. Cf. Camus (F.), Sur la présence d'une Mousse maritime, ete. (Bull. Soc. bot. Fr.), LVIII, 1944, pp. 74. F. CAMUS ET J. CHARRIER. — MUSCINÉES DE LA VENDÉE. CLXXXI stations qui semblent lui convenir. Nous ne connaissons pas cette Mousse, la plus exigeante des Mousses maritimes, au S. de Pornic (Loire-Inférieure). Quant le plateau des falaises est recouvert par des sables, il offre la méme végétation que ces derniers. Si cette couverture est constituée par de la terre végétale, celle-ci peut étre assez épaisse pour permettre des cultures; ailleurs elle est réduite à une mince couche de terre noire rappelant la terre de lande. En pareil cas, le fond du roc qui affleure ca et là et méme se creuse en petites cuvettes, favorise le séjour plus ou moins prolongé de l'eau surtout en hiver et, par suite, l'établissement de quelques espèces intéressantes. Un bon exemple de cette station est fourni par un point de la côte des Sables à Saint-Jean-d' Orbetiers. Nous y avons recueilli Campylopus brevipilus A. Braun, Entosthodon erice- torum Bals. et De Not., Jungermannia excisa Dicks., Gongylanthus eri- cetorum Nees. Mais c'est surtout à l'ile d'Yeu que ce genre de station est bien développé, particulierement du cóté de la « cóte sauvage », se pro- longeant vers lintérieur en landes étendues qui conservent le méme caractère. L'impossibilité de cultiver ces landes, en raison de leur peu de fond, a maintenu presque intacte leur végétation primitive. Fréquemment la roche, qui est granitique, affleure ou fait saillie sous forme de blocs (chirons en langage local), dont l’homme préhistorique a transformé beaucoup en mégalithes. Voici la liste des Muscinées recueillies dans les landes de l'ile d'Yeu, sur la terre méme et sur les affleurements de granit au ras du sol : Brachythecium albicans B. E., dans les parties graveleuses Scleropodium Illecebrum B. E. Hypnum purum £L. rare Archidium phascoides Brid. Scapania compacta Dum. Gongylanthus ericetorum Nees, commun! devenant, comme les Riccia, presque invisible, pen- dant les périodes de sécheresse Jungermannia excisa Dicks. Cephaloziella plusieurs. Fossombronia cristata Lindb. Riccia sorocarpa Bisch. Ephemerum serratum Hpe ` Campylopus fragilis B. E. C. polytrichoides De Not., commun C. brevipilus A. Braun, commun Fissidens incurvus Schwægr. Ceratodon purpureus Brid. Trichostomum littorale Mitt. Barbula ruraliformis Besch., plutót dans les parties graveleuses Rhacomitrium canescens Brid. Entosthodon ericetorum Bals. et De Not., très commun Bryum alpinum L. Br. erythrocarpum Schwægr. Bartramia stricta Brid. R. bifurca Hoffm. Pogonatum nanum P. B. R. Michelii Raddi. Polytrichum juniperinum Willd. R. Bischoffii Häben. P. piliferum Schreb. R. nigrella DC. Les espèces suivantes se fixent plutôt sur les blocs de rochers : CLXXXII SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. Grimmia pulvinata Sm. Homalothecium sericeum B.E.,rare Gr. trichophylla Grev. Frullania Tamarisci Dum., formes Gr. leucophæa Grev. trapues descendant sur la terre Hedwigia ciliata Ehrh. parmi les touffes d'herbes, sur Bryum argenteum L. les souches des Bruyères et des Br. capillare L. Ajoncs. Pterogonium gracile Sw. LES MARAIS. Il est un genre de marais spécial à la région maritime, ce sont les marais salants. L'eau de ces marais, sursaturée de sel, ne permet de vivre à aucune Muscinée; mais les talus et les chaussées qui sillonnent à l'infini les marais salants donnent asile à quelques rares espèces., Malheureusement la nudité de la station les expose à un rapide dessèche- ment, et l'exploration de celle-ci ne peut étre faite qu'en hiver, ce qui ne nous à pas été possible jusqu'ici. Au milieu de ces marais sont des pelouses à touffes d'herbes peu serrées, sortes de prés salés, reposant, comme les marais eux-mémes, sur un fond d'argile et dont la flore serait peut-étre moins pauvre. Nous n'avons à signaler dans toutes ces stations que : Phascum cuspidatum Schreb. Bryum pseudotriquetrum Schwægr. Pottia cavifolia Ehrh., à Noirmoutier Camptothecium lutescens B. E. Barbula fallax Hedw. Brachythecium Mildeanum Schpr Physcomitrium piriforme Brid. Eurhynchium circinatum B. E. Une Mousse est à chercher dans ces marais, le Pottia Heimii B. E., hòte exclusif des terres salées. Il est répandu sur les côtes bretonnes, et nous considérons comme presque certaine sa présence en Vendée, où Jusqu'ici nous n'avons pas eu occasion de le recueillir. Des marais non salants, mais parfois un peu saumâtres, s'établissent partout où l'eau est sans écoulement, dans les dépressions du sol ou à l'embouchure du moindre ruisseau, qui souvent se perd dans les sables avant d'atteindre la mer. Ces marais sont rarement étendus, mais il en est de quelques mètres carrés seulement de superficie qui peuvent néan- moins présenter de l'intérét. Les plus considérables sont situés sur les communes d'Olonne et de l'Ie-d'Olonne, parallèlement à la mer dont les Séparent des dunes boisées. Une Mousse caractéristique de tous ces marais est l' Hypnum aduncum Hedw., qui manque rarement là où la période de sécheresse absolue n'est pas trop prolongée, et devient parfois d'une abondance extrême. Il s'y présente sous des formes variées, souvent trés belles, appartenant au groupe Aneiffii Renauld, principale- ment la forme intermedium (B. E.) Renauld, avec tendance, cà et là, vers F. CAMUS ET J. CHARRIER. — MUSCINÉES DE LA VENDÉE, CLXXXIII les formes du groupe pseudofluitans San. On le retrouve aussi dans les iles, il est méme commun à l'ile d'Yeu. Les autres espèces des marais sont : Bryum pseudotriquetrum Schwægr. | Hypnum stellatum Hedw. Leskea polycarpa Ehrh H. protensum Brid. Brachythecium Mildeanum Schpr H. cuspidatum L. Eurhynchium speciosum — Schpr | Aneura pinguis Dum. (Saint-Jean-A'Orbetiers) Aux marais se rattachent les fossés servant à drainer les fonds humides. On y trouve plusieurs des plantes des marais. A l'ile d'Yeu, les fossés sont nombreux et beaucoup sont à sec en été : on y peut récolter abondamment le Fontinalis antipyretica L., qui y fructifie bien, et l'Amblystegium riparium B. E. Les talus des fossés fournissent cà et là : Ephemerum serratum Hpe Eurhynchium Swartzii Curn. Pleuridium nitidum Rabenh. E. pumilum Schpr Dicranella varia Schpr E. Stokesii B. E.; rarement fructifié Fissidens bryoides Hedw. Rhynchostegium confertum B. E. F. incursus Schwzagr. Amblystegium serpens B. E. F. taxifolius Hedw. Lunularia vulgaris Micheli. Pottia truncata B. E. L'un de ces talus nous a offert à l'ile d'Yeule Lunularia vulgaris en bon état de fructification. La réputation de rareté faite à cette fructification est probablement exagérée : elle tient surtout à l'extréme délicatesse de toutes les parties qui composent l'appareil fructifere du Lunularia et le rendent par suite trés fugace comme celui du Fegatella conica Corda, tandis que, dans le Marchantia et le Reboulia, le carpophore, beaucoup plus solide, persiste ou laisse des traces bien plus longtemps. Il faut donc chercher la fructification du Lunularia à la saison propice, qui est l'automme dans l'Ouest. Signalons encore dans une dépression humide de la cóte des Sables d'Olonne le Bryum pendulum Schpr. LES CULTURES, LES TALUS ET LES MURS. Certaines cultures sont établies en pleins sables (Pommes de terre, Asperges); elles n'offrent aucun intérét bryologique. Dans la région maritime le sable entre presque toujours en proportion plus ou moins grande dans la composition du sol cultivé ; il tend à le rendre léger, tres perméable, donc généralement sec à la surface. Comme, dans les cul- tures, les Mousses annuelles seules peuvent accomplir leur cycle de CLXXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. végétation et que peu s'accommodent d'un support aussi privé d'humidité, le nombre des Mousses des cultures est par conséquent très réduit; mais toutes se retrouvent sur les talus de clôture des champs et dans des conditions plus favorables à leur développement. Les talus sont formés d'un mélange de terre et de sable et fixés par du gazon. Leur sommet porte, quand le vent de mer le permet, une haie plutôt maigre, dans laquelle l'Ajonc joue le principal ròle. Des causes nombreuses font varier la végétation de ces talus, l'exposition surtout, puis la nature de la terre plus ou moins friable qui les constitue, la végétation phanérogamique qui les garnit ou les surmonte. En général la population bryologique des talus donne plutót satisfaction au chercheur. En voici la composition : Acaulon muticum C. Mill. Phascum cuspidatum SeAreb. Ph. bryoides Dicks. (Les Sables, Noir- moutier). Hymenostomum microstomum R. Br., rare Weisia viridula Brid. Fissidens tamarindifolius Turn.' Pottia Wilsoni B. E., avec variations dans les caractéres de la coiffe P. intermedia Furnr. P. lanceolata C. Müll. P. Starkeana C. Mill. Barbula atrovirens Schpr Barbula cuneifolia Brid. B. unguiculata Hedw. Entosthodon fascicularis Schpr Bryum atropurpureum W. et M. Br. murale Wils.? B. argenteum L. Brachythecium Rutabulum B. E. Scleropodium lllecebrum B. E. Scl. cæspitosum B. E. Eurhynchium circinatum B. E. E. Stokesii B. E. Rhynchostegium megapolitanum B E: Hypnum cupressiforme L. Dans certaines conditions favorables, par exemple dans des replis de terrain, les talus mieux abrités peuvent porter quelques Riccia ou le Reboulia hemisphærica Raddi. Ailleurs leur nature presque complète- ment sablonneuse leur donne une végétation qui diffère à peine de celle des sables proprement dits. Rarement, par exemple, au bord des routes en contrebas, ils sont taillés dans le roc délité ; ils sont presque toujours, en pareil cas, accompagnés d'un fossé dont la végétation a été exposée à l'article Marais. Des pierres peuvent entrer dans la composition des talus; il est plus rare de trouver des talus qui soient entièrement formés de pierres sèches, avec ou sans chaperon de terre. Alors apparaissent sur la pierre méme de ces murettes Grimmia apocarpa Hedw. (peu commun), Gr. pulvinata Sm., plus rarement Orthotrichum anomalum Hedw. ; sur le chaperon, Barbula revoluta Brid., B. convulata, Hedw., avec parfois des formes à feuilles plus allongées, ondulées qui réalisent plus ou moins le B. com- mutata Jur., Bryum atropurpureum W. et M., Br. murale Wils. et méme Polytrichum piliferum Schreb. Le cóté ombragé du mur est F. CAMUS ET J. CHARRIER. — MUSCINÉES DE LA VENDÉE. CLXXXV propice au développement des pleurocarpes, Scleropodium cæspilosum B. E., Rhynchostegium confertum B. E., Hypnum cupressiforme L., H. resupinatum Wils. On trouve plus rarement sur ces murettes Mado- theca platyphylla Dum. et (le d'Yeu) M. Thuja Dum. Les murs de la région maritime n'ont point d'hótes particuliers. Nous .signalerons seulement sur ceux qui sont bien ensoleillés des formes à très long poil du Barbula muralis Hedw. t donnant aux touffes à l'état sec une physionomie qui rappelle celle du Barbula membranifolia Hook. Le sable, qui renferme assez souvent des débris de coquilles, et le varech, couramment employé pour la fumure des terres, introduisent un peu partout dans le sol de la cóte une petite proportion de carbonate de chaux. La présence de cet élément se manifeste particulierement à Noir- moutier, dont le sous-sol, excepté dans la partie septentrionale de l'ile, est calcaire (Éocène). Ce sous-sol n'affleure, il est vrai, nulle part, étant partout recouvert par des dunes ou par des alluvions récentes; mais, cà et là, des pierres calcaires qui en ont été extraites, entrent dans la com- position des murs, des enclos ou des talus. C'est assurément à cette cir- constance qu'est due la présence à Noirmoutier des Mousses suivantes : Pottia cavifolia Ehrh. | Barbula inclinata Schwægr. Barbula marginata B. E. | Grimmia orbicularis B. E. Au village de Gaillardin, à la lisière du bois de la Chaise, dans la composition d'un enelos en pierres sèches dont la masse est formée de morceaux de grés, entrent quelques morceaux de pierre calcaire. C'est précisément sur ces pierres, à l'exclusion des autres, que s'est fixé le Barbula marginata. Pareil fait peut être observé sur une murette d'enclos aux abords du bourg de Noirmoutier, à l'entrée de l'un des chemins conduisant au bois. s cette Mousse qui se 1. Nous n'avons point fait figurer dans nos liste e : on la rencontre fixe partout où existe une place libre sur une pierr jusque sur des pierres isolées en pleines dunes. Visite de l'herbier Pontarlier-Marichal (6 juin 1911); PAR M. G. DURAND. Dans la matinée du 6 juin, les membres de la Société botanique de France se rendirent à la bibliothèque de la ville de la Roche-sur-Yon, afin de visiter, sous la conduite de M. Victor Boudaud, l'aimable biblio- thécaire, un magnifique herbier départemental, ceuvre de Pontarlier et Marichal : ces deux botanistes, qui consacrerent presque toute leur vie à l'étude de la flore de notre région, méritèrent le titre de « pères de la botanique vendéenne ». D'autres, avant nous !, ont retracé leur laborieuse existence : qu'il nous suffise de rappeler ici que tous deux, nés la méme année, en 1812, dans l'Est de la France (Pontarlier était originaire de la Haute-Marne; Marichal, du Doubs), arrivèrent la méme année, en 1839, au collège royal de Bourbon-Vendée, comme professeurs de mathéma- tiques. Sauf un court intervalle, oà de 1844 à 1848 Pontarlier fut appelé au collège de Vannes, ils restèrent ensemble jusqu'à leur mort et se lièrent d'une amitié qu'aucun nuage ne troubla jamais. Professeurs, ils consacrèrent tous leurs loisirs à la Botanique; aprés leur retraite, qu'ils prirent tous les deux en 1878, ils lui donnèrent tout leur temps; et tous deux moururent prés de leurs plantes, Marichal le 20 mars 1886; Pontarlier, le 20 avril 1889. Comme botanistes, on peut dire qu'ils se complétaient l'un l'autre. Pontarlier, merveilleusement doué au point de vue physique, marcheur intrépide, ne connaissant aucune fatigue, mettait à profit chaque congé, chaque jour de liberté, pour entreprendre à pied, ces longues et fréquentes herborisations vers le Pont-Charron ou méme jusque vers Jard, qui lui procuraient de si fructueuses récoltes. Il n'est peut-être pas un coin du département qu'il n'ait visité, et son œil, admirablement exercé, ne lais- sait rien échapper. On voyait partout « ce grand vieillard, long et sec, tout de noir vêtu l'hiver, l'été tout de blanc habillé, lequel déambulait de- ci de-là au travers des chemins. Bien peu savaient son nom; on le voyait de temps en temps venir fureter un peu partout? ». Et derriere ce « sorcier », il est facile « de retrouver des raretés, mais non d'en décou- 1. Louis (Eugène) et BAUDOIN (Marcel), Notice sur Pontarlier et Marichal. 2. DOUTEAU (J.), Rapport sur une herborisation à Chantonnay. Bulletin de la Soc. bot. des Deux-Sèvres (Soc. régionale), 1904, p. 133. G. DURAND. — VISITE DE L'HERBIER PONTARLIER-MARICHAL. CLXXXVII vrir ». La liste des nouveautés, trouvées depuis sa mort est en effet rela- tivement bien courte, et pourtant, il eut des disciples; mais, malgré le nombre assez élevé de ceux qui essayerent de l'imiter, malgré l'impulsion donnée aux études floristiques et les multiples herborisations publiques faites par la Société botanique régionale, malgré l'activité de M. Souché, son président, pour vulgariser la Botanique, une vingtaine d'espèces à peine ont étre pu ajoutées au Catalogue de Pontarlier, et bien peu de loca- lités nouvelles ont été signalées apres lui : c'est assez dire la fréquence de ses recherches et la richesse de ses récoltes. Marichal, au contraire, auquel une santé délicate ne permettait pas les continuelles courses de son ami, se consacrait au rôle de critique. Après chaque herborisation, il examinait attentivement les cueillettes de son collègue, étudiait avec soin les plantes litigieuses et les communiquait aux botanistes contemporains, avec lesquels les deux amis étaient en constante relation : Grenier, James Lloyd et, dans le département, Letourneux, Ayraud, etc. De ces multiples herborisations et de ces consciencieux travaux, Pon- tarlier et Marichal recueillaient les matériaux nécessaires à la publication d'un Catalogue des plantes de la Vendée ; mais, lorsqu'avec Letourneux ils apprirent que J. Lloyd préparait une Flore régionale pour l'Ouest de la France, ils abandonnèrent leur projet et, ainsi que le dit Lloyd lui-même, «ils embrasserent avec le plus vif intérêt le plan de cette Flore; ils en aiderent l'exécution de tout leur pouvoir, non par des notes détachées, des herborisations partielles, mais par la communication d'herbiers par- faitement ordonnés de plantes étudiées » minutieusement. C'est donc leur herbier, qu'ils ont donné à la ville de la Roche-sur-Yon, et qui est conservé à la bibliothèque que les membres de la Société botanique de France visitèrent dans la matinée du 6 juin. Nous y dis- tinguerons deux parties : 1° Plantes vasculaires. — Les Phanérogames et Cryptogames vasculaires, trouvées par Pontarlier et Marichal dans le département de la Vendée, remplissent onze cartons in-folio et comprennent environ 1 439 espèces. Chacune d'elles est représentée par une seule part, mais admirablement échantillonnée. Les plantes sont préparées avec le plus grand soin et disposées avec un goût parfait; elles sont fort bien empoi- sonnées, et leur conservation, qui ne laisse rien à désirer, est fort heu- reusement assurée grâce à cette précaution. Les plantes sont fixées à l'aide d'étroites bandelettes sur des feuilles doubles de papier bulle de 45 >< 98 em. ; les étiquettes, toutes écrites de la main des auteurs sont 1. LLoyp (James), Flore de l'Ouest de la France, 5^ éd., Introduction, p. XLv. CLXXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1941. également fixées au bas de chaque feuille et contiennent d'une facon précise tous les renseignements utiles : localités, date, Ces feuilles sont réunies en paquets de dix au plus et chaque paquet est enfermé dans une chemise bleue, de méme format, sur laquelle est inscrit le contenu. L'herbier est classé d'apres la Flore de l'Ouest de J. Lloyd, et on retrouve facilement et avec rapidité la plante désirée. C'est avec un vif plaisir que l'on parcourt cet herbier et que l'on examine les espèces les plus rares ou les plus belles du département : Carex dioica L. et C. teretiuscula Good. à présent disparus tous les deux; Sedum littoreum Gussone, probablement lui aussi introuvable aujourd'hui et dont la découverte par Marichal avait été pour Lloyd une surprise telle qu'il crut à une espèce nouvelle et le nomma S. Marichalii; le si joli Serapias cordigera L. dont les localités aussi se font chaque année plus clairsemées, et enfin le rarissime >X< Serapias Nouletiana Rouy, appelé d'apres Lloyd S. triloba Viv! En revanche, on se dit quelques plantes — mais bien peu — qui ont échappé aux auteurs de l'herbier et dont quelques-unes comme Pterotheca nemausensis Cass. (devenu depuis 1900, plus qu'une vulgarité, une mauvaise herbe envahissante!) n'existaient pas à leur époque. — Il con- vient de signaler aussi qu'aucune plante ne provient de l'ile d'Yeu et que les espèces du département, spéciales à cette ile (Plantago carinala Schrad., Cuscuta Godroni Desm., Rumex bucephalophorus L., Ophio- glossum lusilanicum L., ete.), ne figurent pas dans l'herbier. 2° Mousses et Lichens. — Deux registres de dimension plus res- treinte étaient destinés aux Mousses et aux Lichens. Les auteurs n'eurent sans doute pas le temps d'y placer ces derniers : un des registres en effet est absolument vide et bien que Pontarlier et Marichal aient laissé la liste de 78 espèces de Lichens, récoltés par eux en Vendée, aucun ne figure dans la collection. Dans l'autre registre, sont collées des Mousses presque toutes récoltées aux environs immédiats de la Roche-sur-Yon, dans les deux années 1849 et 1854; à part cing ou six, toutes sont fruc- tifiées. D'aprés les bryologues qui ont examiné cette collection, c'est une œuvre intéressante pour l'époque, et on n'y relève que fort peu d'erreurs de déterminations : en revanche, des espèces rares (P/erygo- phyllum lucens Brid., Diphyscium foliosum Mohr, etc.) n'avaient point échappé aux floristes vendéens. Ce registre contient 104 espèces de Muscinées, dont 37 Hypnacées, 64 Bryacées et 3 Sphaignes. ll ne s’y trouve aucune Hépatique. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME LVIII. Nora. — Les chiffres arabes se rapportent aux comptes rendus des Séances. Les chiffres arabes entre crochets [ ] désignent la pagination de la Revue biblio- graphique, les chiffres romains celle de la Session extraordinaire. Toutes les espèces qui, dans le cours du tome LVHI, sont l'objet de remarques ou de descriptions figurent dans cette table. Les espèces simplement énumérées n'y figurent pas. Les noms de genres nouveaux, d'espéces, de variétés et de formes nouvelles sont imprimés en caractères gras. A Absidia Orchidis, 619. Acacia gourmaensis À. Chev., (Mé- moire 8 d, p. 167); A. Samoryana A. Chev. (lbid., p. 167). Acanthacées (Mémoire 3 f, p. 530), (Mémoire 8 d, p. 189). Achnanthes minutissima, 315. Acrocephalus Chevalieri Briq. (Mémoire 8 d, p. 194); À. crinitus Briq. (lbid., p. 195); A. sordidus Briq. (Ibid., p. 195). Acta Horti Petropolitani, XVII, 2, 1908, [598], XXX, 1, 1909 [599]. Actes de la Société Helvétique des Sciences naturelles, 91* session, 1908, vol. I, [600]. Actes de la Société Linnéenne de Bor- deaux, LXIV, 1910, [743]. Admission de MM. BERTEAU (Armand), 131; BLaRINGHEM (L.), 2, à vie, 730; BonnET (Jean), 143; DESMAISONS, 21; Dupuy (B. 607; GERBAULT, 143; Guicnanp (Abbé), 731; MIRANDE (Ro- bert) 65; POTTIER (Jacques), 637; Queva (G.),731; RAPHELIS, 20; ROBERT (Georges) 2; SwiwcLE (Walter T.), 607. Adventices (Plantes), [58], [389]. Ægilops longissima, 522. Ægle glutinosa Merrill (Mémoire 8 d, p. 242). Æglopsis gen. nov. Swingle (Mé- moire 8 d, p. 237); Æ. Cheva- lieri Swingle (Ibid., p. 240). Æolanthus calvus Briq. (Mémoire 8 d, p. 196); ZE. Chevalieri Briq. (Ibid., p. 197); Æ. pubescens Benth. v. nudus Chev. (Ibid., p. 201). Afrique, 37; (Nord de r), 183; (occi- dentale), 528, [679]. — Voir aussi : Algérie, Égypte, Maroc, Mauritanie, Niger, Sahara, Sud-Oranais, Tom- bouctou, Touaregs (Pays des). Agardhiella tenera (J. Ag.) Schmitz, 442. Agricultural Research Institute Pusa, Sylvicultural Series, n° 2, 1909, [207], Forest Pamphlet, n° 16, 1910 [207]. Agriculture, [49], (56], [397], [399]. Agrostis castellana et vuigaris, [587]. Ain, 445. Alaska, [701]. Albizzia Chevalieri Harms (Mémoire 8 d, p. 169); A Poissoni. A. Chev. Ibid., d. 168). Algérie, 3, 184 et suiv. Algues, 21, 174, 309, 373, [394], 438, 449, 452, 455, 556, 725, LI. Allemagne, 33, 35, 31, 662. Allium Victorialis L., 518. Alpes, [61] et Hautes-Alpes (départ.).285. C€XC TABLE ALPHABÉTIQUE DES Alpes-Maritimes, 298, 533, 549. Althza rosea, 615. Alyssum incanum L., 515; A. spinosum 1, 321 Amarantacées, [56], (Mémoire 3 f. 563). Amaryllidacées, 445. Amblystegium hygrophilum (Jur.) Schimp., 197 ; A. rigescens Limpr., 197. Amentacées, 288, Ix. Amérique centrale, [463], [701]. Amphoridium veronense Mass., 552. . Anacardiacées, 610, (Mémoire 8 d, p. 150). Anatomie végétale, 7, 9, 29, 39, 79, 82, 219, 331, [399], [400], 429, 491, [602], 653, 105, HE Ancisírocarpus tomentosus A. Chev. (Mémoire 8 d, p. 140). Aneilema paludosum A. Chev. (Mé- moire 8 d, p. 215); A. setiferum A. Chev. (Ibid., p. 215); A. subnu- dum A. Chev. (Ibid., p. 216). Anemone (Embryogénie), 128, 144, 188. Anisoptera, 39. Annales de la Station Limnologique de Besse, I, 3 et 4, [53]. Annales de l'Institut national agrono- mique, 2° ser. X. 1, 1914, [600]. Annales des Sciences naturelles, 9* sé- rie,, XIII, 1*" semestre 1911, [474], 2° semestre, [681]. Annales du Musée colonial de Mar- seille, XVII, 1909, [208], XVIII, 1910, [471]. Annuaire du Conservatoire et du Jar- din botanique de Genève, 13° et 14* années, 1909-1910, [684]. Anopyxis occidentalis A. Chev. (Mémoire 8 d, p. 171). Anoumabia A. Chev. gen. nov., (Mé- moire 8 d, p. 148); A. cyano- sperma, A. Chev. (Ibid., p. 148). Antilles, [744], [745]. Antrocaryon Micraster A. Chev. et A. Guillaumin, (Mémoire, 8 d, D: 152). Apocynacées, 510 (Mémoire 8 d, p. 181). Apodiscus Hutchinson gen. nov., (Mémoire 8 d, p. 205); A. Cheva- lieri Hutchinson (Ibid., p. 206). Apospheria Ramalinæ Vouaux (Mémoire 22, p. 72). Aquilegia aragonensis Willkomm, 412, Araliacées, (Mémoire 8 d, p. 178). ARBOST (J.), Annonce de la découverte dans les Alpes-Maritimes du PAysos- permum aquilegifolium Koch, 549. MATIÈRES DU TOME LVIH. Ardèche, 287, 288, 362, 511, 518, 519. Arenaria ciliata L. var. canescens Coste et Soulié, 420; A. hispida L. var. hispanica Coste et Soulié, 419; A. modesta Duf., 419. Argentine, [52]. Aristolochiacées, [588], (Mémoire 3 f, 516). Armeria Malinvaudi Coste et Sou- lié, 362. Artemisia chamæmelifolia Vill., 537. Atractylis candida ^. Cuénod, 490. Aspicilia ægyptiaca Hue, LXXXIV ; À. Gis- leri Hue, Lxxxiv; À. peragrata Hue, LXXXIV. Asplenum lepidum Presl subsp. pul- verulentum Christ et Chaten. mss, 348. Astomum crispum Hampe var. brevi- folium Card. et Cop,, 138. Astragalus Madioti Rouy, 298; A. pseudo-trigonus Batt. et Trab., 610. Asarum europaum, [588]. Aube, [55]. Aude, 363. Australie, [152]. Autriche, 33. Auvergne, [53]. — Voir : de-Dóme. Aveyron, 419, 518, 519, 661. Azolla filiculoides, T9. Cantal, Puy- B Bacidia perpusilla (Lahm) Th. Fr., 554. Bacteriastrum delicatulum Cleve var. princeps (Castrac.), 26; i Balanites Tieghemi A. Chev., (Mé- moire 8 d, p. 145). Ballota nigra L. var. ruderalis Garcke, 666. : Balsamocitrus Davei Stapf, (Mémoire 8 d, p. 925); B. gabonensis Swingle, (lbid., p. 233); B. paniculata Swingle, (Ibid., p. 227). A Barbarea vulgaris R. Br. var. gracilis Guffroy, 505. Barbula Hornschuchiana Schultz, 142; B. sinuosa (Wils.) Braithw., 149. BATTANDIER (J.-A.), Note sur quelques plantes du Nord de l'Afrique, 1893 (et TRABUT) Contribution à la Flore du pays des Touaregs, 623, 009. — Note sur quelques plantes du Sud- Oranais, 436. : Baoulia A. Chev. gen. nov. (Mémoire TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LVIII. 8 d, p. 2311); B. tenuissima A. Chev. (Ibid p- 217): BECQUEREL (Paul), A propos de la nou- velle espèce de Bourse-à-pasteur, le Capsella Viquieri Blaringhem, 316. Begonia alepensis A. Chev., (Mé- moire 8 d, p. 174); B. cavallyensis A. Chev., (Ibid., p. 177); B. Gheva- lieri Warb. mss., (Ibid., p. 177); B.gouroana A. Chev., (Ibid., p. 176); B. petræa A. Chev., (lbid., p. 173); B. rhipsaloides A. Chev., (Ibid., p. 174); B. sassandrensis A. Chev., (Ibid., p. 175); B. subalpestris A. Chev., (Did. p- £13) Belgique, 34, 35, 36, [54]. Bellevalia mauritanica Pomel tunetana Batt., 187. Bennettites Morierei (Sap. et Mar.), 224. Berlinia ivorensis A. Chev., (Mé- moire 8 d, p. 165). Bifora radians Bieb., 509. Bignoniacées (Mémoire 3 /, 516). Bilimbia Vouauxi B. de Lesd., 661. Biographie, 312, 349. — Voir aussi : Nécrologie. Biologie végétale, 104, 236, 266, 327, 251, 289, 299, 313, 421, 556, 567, 516, [586], [588], [602], 725. BLANC (L.), Limites de secteurs bota- niquesautour de Montpellier, 215, 261. BLARINGHEM (L.), Nouvelles recherches sur la production expérimentale d'anomalies héréditaires chez le Mais : I. Réponse à M. E. Griffon, 251. — II. Cultures expérimentales des anomalies héréditaires du Mais de Pensylvanie (Zea Mays pensylva- nica Bonaf.), 299. — Présentation d’échantillons vivants du Capsella var. Viguieri Blaringh., 316. — Note sur la seconde communication de M. Grif- fon relative aux variations du Mais, 316. — Remarque [à propos de l'exis- tence d'un Micrococcus dans l'OEno- thera nanella]. — L'état présent de la théorie de la mutation, 644. Bois, voir : CosraNrIN. — L'Institut botanico-agricole de Buitenzorg, [56]. — LAnsérine amarante (Chenopo- dium amaranticolor Coste et Reynier). Boissieu (H. de), Un Viola nouveau de Corée, 213. — Les Narcisses du Poizat (Ain), 445. Bowari (G.), Sur quelques espèces japonaises et chinoises du genre Scrofularia, 519. CXCI BonxET (Ed.), Remarques sur la flore de la Mauritanie Occidentale, 37. — Enumération des plantes recueillies par M. R. Chudeau, dans la région de Tombouctou et du Moyen-Niger (Mémoire 20). — Sur une édition très rare et fort peu connue de l’'Herbarius, imprimée à Paris vers 1486, XXXVII. Boraginacées, 38, 436, 673. Botanikai Közlemények, IX, 1910, [739]. Botanique appliquée, [605], [678], [145]. Botanische Jahrbücher für Systematik, Pflanzengeschichte und Pflanzengeo- graphie, XLIV, 1909, [471]; XLV, 1-4, 1910, [472]. Botanische Zeitung, LXVIII, 1910, [683]. Botrychium [des environs de Chamo- nix], 222: Bouetia A. Chev. gen. nov. (Mémoire 8d, p. 200); B. ocy moides A. Chev., (Ibid., p. 200). BouLy DE LESDAIN(M.), Recherches sur les Lichens des environs de Dun- kerque, [467]. — Quelques Lichens de la forét de Fontainebleau, 549. — Notes lichénologiques, XIV, 660. Brésil (Mémoire 3 f). BRIQUET (John), Prodrome de la flore corse, I, [464]. Bromus hordeaceus var. leptostachys s.-var. divergens Häck., xxxvir. Bnucx Fink, The Lichens of Minnesota, [410]. Brunella Giraudiasii Coste et Sou- lié, 579. Brucea saluíaris À. Chev., (Mémoire 8 d, p. 145). Bryum pallens Sw., 151. BucukeT (S.) A propos du Capsella Viguieri Blaringhem, 378. — Sur une prétendue mutation du Rhus Coriaria L., 610. Buchnera bowalensis A. Chev., (Mémoire 8 d, p. 185). . Bulletin de l'Académie Impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg, 1908, n? 9, [62], 1909, n° 4, [63], 1909, n” 6, 1, [589], 1910, [591]. Bulletin de l'Agriculture aux Indes néerlandaises, n° xxxIII-XLIHI, 49. Bulletin de la Société des Sciences naturelles de la Haute-Marne, VII, 1910, [689]. Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou, 1907, n? 4, [594], 1909, [595]. 13 CXCII Bulletin trimestriel de la Société Myco- logique de France, XXVI, 1910, [690]. Bupleurum rigidum L., 288. Burséracées, 482. C Cactacées, [399]. : Calamintha Nepeta Savi f. Gussonei (Tod. pro specie) Reynier. Calamitoxylon(gen.nov.) Morierei O. Lignier, [388]. Caloplaca aurantiellina Harm. (Mé- moire 22, p. 46). Calpocalyx brevibracteatus Harms, (Mémoire 8 d, p. 155); C. Klainei Pierre mss., (Ibid., p. 156); C. macrostachys Harms, (Ibid., p. 156). Campo (Miguel del), Semilla de Pino silvestre, [391]. Campylopus subulatus Schp., 137. CAMUS (Fernand), Sur la présence d'une Mousse maritime, l'U/ota phyllantha Brid., à Meudon (Seine-et-Oise) et remarques sur la distribution en France de cette plante, 65, — (et J. CHARRIER), Étude préliminaire sur les Muscinées du département de la Vendée, CXLI. Canaries (lles), 661 (Mémoire 22). Cantal, 580. CAPITAINE (Louis) voir : Coupix. Capparis holliensis A. Chev., (Mé- moire 8 d, p. 137). Capsella gracilis Gren., xxxi; C. Vi- guieri Blaringh., 336, 318. Carduus pycnocephalus Jaeq..et tenui- florus Curt. [formes de passage], XXXV. Carex brevicollis DC., 341; C. frigida All, 582; C. nigra All subsp. C. chlorogona Chaten. mss, 348; C. silvatica-sírigosa Chaten. mss, 341; C. strigosa Huds., 341. Caryophyllées, 418, 419, 420, 566, 669, XLIIH. Cassia Sieberiana DC. var. saheliensis A. Chev., (Mémoire $ d, p. 165). Catharinea angustata Brid., 151. Catillariasublutosa B. de Lesd..616. Caucase, 34, 35, [748]. Celaslrus europæus Boiss.. 413. Celidium insidens Vouaux (Mé- moire 22, p. 70); G. phlycticolum Vouaux (Ibid., p. 70). X Centaurea Guichardii Coste et TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES DU TOME LVIII. Soulié, 360; x< C. Pagesii Coste et Soulié, 358; x QC. vivariensis Revol, 361. Chætoceros costatum Pav., 24; Ch. decipiens Cleve, 22; Ch. Glandazi Mangin, 23; Ch. Lorenzianum Gru- now, 22; Ch. pseudobreve Pav., 26; Ch. tortilisetus Mangin, 23. Champagne, [385]. Champignons, [63], 164, 618, [690] (Mé- moire 22, p. 69). Charente-Inférieure, [52], xxr, XXXIII et suiv. CHARRIER (J.). — Voir : Camus (F.), DURAND (G.). CHATENIER (Constant), Plantes nou- velles, rares ou critiques du bassin moyen du Rhône, III, 284, 344. CHAUVEAUD (G.), Sur une interpréta- tion récente de la structure attribuée à la racine de l’Azolla filiculoides, 79. — Sur l’évolution des faisceaux vasculaires dans les différentes par- ties de la plantule des Phanéro- games, 705. CHEVALIER (Aug.), [Annonce de la créa- tion d'une Mission permanente d’études des cultures et Jardins d'Essai coloniaux}, 538. — Le pays des Hollis et les régions voisines, [678]. — Les Parkia de l'Afrique occidentale, [679]. — Sur les Man- soniées de la forét-vierge de l'Afrique tropicale, 679. — Novitates flore africanæ, (Mémoire 8 d). Chimie biologique, [601], [604]. Chine, 519. Chlorella, 556. Chloris lampropraria Stapf, (Mé- moire 8 d, p. 220); Ch1. robusta Stapf, (Ibid., p. 221). Chlorophora alba A. Chev., (Mé- moire 8 d, p. 209); C hl. regia (Ibid., p. 209). : Chrysobalanus atacorensis A. Chev., (Mémoire 8 d, p. 169). Cirriphyllum germanicum(Grebe)Læsk. et Fsch., 199; C. velutinoides (Bruch) Lke et Fisch., 199. Cistanthera papaverifera ^. Chev., (Mémoire 8 d, p. 141). X Cistus corbariensis Pourr., 416; C. populifolius L.; 416; C. Pouzolzit Delile, 445; C. Sahucii Coste et Soulié, 323, 416. ; Gladonia abietiformis Harm. (Mé- moire 22, p. 13). TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LVIH. Clerodendron Fleuryi A. Chev., (Mémoire 8 d, p. 191). Cochlearia aragonensis Coste et Soulié, 322. CoGNrAUx (Alfred), Orchidaceæ Antil- lang, [744]. Coleus reticulatus A. Chev., (Mé- moire 8 d, p. 100). Collemopsidium caicicolum Stein., (Mé- moire 22, p. 4). Colombie, [101]. Commelina amphibia A. Chev., (Mémoire 8 d, p. 214); C. gour- maensis A. Chev., (Ibid., p. 213); C. lateriticola A. Chev., (Ibid., p. 214). Commélinacées, (Mémoire 8 d, p. 213). Commissions (Composition des) nom- mées par le Conseil, 212. Composées, 188, 358, 360, 364, 490, 537, 653, 674, xxxv. Conferva bombycina, 455. Convolvulacées, [54], 187 (Mémoire 3 f. 489). Convolvulus maroccanus Batt.,187. Cook (O.-F.), Relationships of the Ivory Palms, [745]. CoPPEY (A., Sur quelques Mousses nouvelles, méconnues ou rares de l'Est de la France, 135, 151, 195. — Mousses du Sahara, 500. — Sur la présence du Plagiothecium curvifo- lium Schliep. dans les Vosges et le Jura et sur la valeur spécifique de cette Mousse, 539. — Les Muscinées des environs de Nancy, [742]. — Contribution à l'étude des Muscinées de l'Ouest et du littoral, xxr. Corée, 213. Cornus sanguinea L. var. Caussinii Coste et Soulié, 325. Corozo, [618]. Corse, [464]. CosTANTIN et Bois, Sur les Graines et Tubercules des tombeaux péruviens de la période incasique, [55]. CosTE, [Annonce de la découverte dans les Pyrénées du Saponaria bellidi- folia Sm.], 556. — L'Herbarium Ro- sarum. Réponse à M. Gandoger, 601. — et SouLIÉ, Plantes nouvelles, rares ou critiques, 320, 358, 412, 533, 571. Cóte-d'Or, 126. Cótes-du-Nord, 266, 321, 428. Cotylédon (Germination), (Mémoire, 21). Coupin (Henri) et CAPITAINE (Louis), Les genres dela famille des Convol- CXCIH vulacées du monde entier, [54]. Crassula (Germination), (Mémoire 21). Crassulacées, 615, (Mémoire 21). Cratægus, (109]. Crinum glaucum A. Chev., (Mé- moire 8 d, p. 212); Gr. scillitolium A. Chev., (Ibid., p. 911); Gr. sua- veolens A. Chev., (Ibid., p. 212); Cr. toxicarium A. Chev., (Ibid., p. 212). Crocynia Hueana B. de Lesd., 554. Crucifères, 321, 376, 378, 505, 514, 515, 669, xXXIII. Cryptogames vasculaires, 79, 348. Cryptomonadinées, 449. QuÉNop (A.) Atractylis candida sp. nov., 490. Cyamopsis senegalensis Guill. et Perr. var. stenophylla Bonnet (Mémoire 20, p. 6). Cyanotis rubescens A. Chev., (Mé- moire 8 d, p. 216). Cypéracées, 341, 348, 582. Cystoseira discors (L.) Ag., 439; C. mau- ritanica Sauvageau, 440. Cytinacées (Mémoire 3 f, 576). Cytologie [399], 449, 452, 455. D DANGEARD (P.-A.), Remarques [à propos des lignes vertieales dessinées par les Algues unicellulaires dans les flacons de culture], 109. — La déco- loration de la xanthophylle, 158. — Un nouveau genre d'Algues, 309. — Le spectrogramme de croissance d'une Diatomée, 373. — Le pyré- noide chez les Cryptomonadinées, 449. — (Remarques sur un nouvel élément cellulaire chez une Algue), 455. — Remarque [à propos de l'évo- lution des faisceaux vasculaires chez des Phanérogames], 711 : Décès de MM. BERNARD (Noël), 143; BonNET (Édouard), 731; GAUTIER (Gaston), 479; MancHaAND (Léon), 261; Panis (G.), 261; RUFZ DE Lavi- sow (J. de), 479; THOREL (Cl.), 479. DE Fraine (Ethel), The seedling struc- ture of certain Cactacaæ, [399]. Voir : Mie (T.-G.). : Deux-Sèvres, [60], xxxii et suiv. Diatomées, 21, 59, 373. Dicranella Schreberi (Sw.) Sch., 137. Didymodon spadiceus (Mitt.) Limpr., 141. CXCIV TABLE ALPHABÉTIQUE DES Didy mospheria maculans Vouaux (Mémoire 22, p. 11). Digitalis purpurascens Roth, 511. Diospyros Kaki L. f., [60]. Diplodina Lecanora Vouaux, (Mé- moire 22, p. 69). Diplerocarpus, 11. Diptérocarpées, 9. 39, 82. Distichium capillaceum (Sw.) Br. 436. Ditrichum vaginans (Sull.) Hpe, 135. Dolichos chrysaníhus A. Chev., (Mémoire 8 d, p. 164). Dons faits à la Société, 20, 209, 401, 419, 703. Doona, 40. Dopatrium baoulense A. Chev., (Mémoire 8 d, p. 184); D. Peulho- rum A. Chev., (Ibid., p. 185). Dorstenia amœæna A. Chev., (Mé- more $. d; D: 208; D. aspera A. Chev., (Ibid., p. 207) et variété deltoidea (p. 205); D. gourmaen- sis et var. floribunda A. Chev., («bid P. 201): Drepanocladus Warns., 197. Drôme, 286, 288, 289, 345, 346, 347, 348, 349. Drymolænium Miyoshianum Makino, 564; Dr. Nakaii Hayata, 565. Duboscia acuminata A. Chev., (Mémoire 8 d, 139). DURAND (G.) et CHARRIER (J.), Rapport sur les excursions de la Société bota- nique de France en Vendée, CXLIII. — Visite de lherbier Pontarlier- Marichal, CLxxxvI. Duvar (Hippolyte) et REYNIER (Alfred), Vie et Travaux de l'Abbé d'Audibert de Ramatuelle, Botaniste provencal (1150-1794), 312, 319. E,, Sendtneri (Schp.) E Ébénacées, [60]. Echium Rauwolfii Delile ?, 673. Ecosse, [738]. Égypte, 436, 522. Elections pour le renouvellement du Bureau et du Conseil d'administra- tion de la Société, 731. Elymus geniculatus Delile, 436. Embryogénie, 128, 144, 183, 542, 629, 653, 118. Emiliomarcella arborea A. Chev., (Mémoire 8 d, p. 151). MATIÈRES DU TOME LVIII. Endopyrenium nigrocinctum B.de Lesd., (Mémoire 22, p. 61). Entada scelerata A.Chev., (Mémoire 8 d, p. 160). Ephedra (fleur femelle), 178. Ephemerella recurvifolia (Dicks.) Schp., 155» Epilobium montanum L. var. inter- ruptum Guffroy, 507. Epithema graniticolum A. Chev., (Mémoire 8 d, p. 189). Equisétinées, 348, [388]. Equisetum littorale Kühlew., 348. Erica arborea L. et var. longistyla Chaten. mss., 288. Erythrina altissima A. Chev., (Mé- moire 8 d, p. 161). Erythroxylon Perrotii A. Chev., (Mémoire 8 d, p. 142). Espagne, 322, 413, 418, 420, 580. Etats-Unis, [470], 660. Eucalyptus, [400]. Eugenia subherbacea A. Cher. (Mémoire 8 d, p. 170). Euphorbia cernua Coss. et Dur., 187. Euphorbiacées, 187, (Mémoire 8 d, p- 206). Eure-et-Loir, 153. F Faba Pliniana Trab., 3. Fagara pubescens A. Chev., (Mé- moire 8 d, p. 144); F. viridis A. Chev., (Ibid., p. 143). FAwcETT (William)and RENDLE (A. Bar- : ton) Flora of Jamaica containing descriptions of the flowering Orchi- daceæ, plants known from the Is- land ^ V. 1 [145]: FÉLIX, Études monographiques sur les Renoncules francaises de la section Batrachium, lI, 97. FENOUL, Présentation d'un pied fleuri de Corallorrhiza innata, 260. Feretia coffeoides A. Chev., (Mé- moire 8 d, p. 179). Féve, 3. Ficus eucalyptoides Batt. et Trab., 676; F. Teloukat Batt. et Trab. 674. FiLARSzKY (Ferd.), Botanische Ergeb- nisse der Forschungsreisen von M. v. Déchy im Kaucasus, [748]. FricHE (P.), Flore fossile du Trias en Lorraine et Franche-Comté, [381]. — - TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LVIII. La Champagne crayeuse. Étude de géographie botanique [385]. Flora oder Allgemeine botanische Zei- tung, C, 1909-1910, [475]; CI, 1910, CII, 1911, [476], CIJI, 1911, [680]. Floscopa africana C.-B. Clarke var. radicans A. Chev. (Mémoire $ d, P: 217). Fontinalis Duriæi Schp.,:126; F. Lache- naudi Card., 158. Formose, 563, [686]. Fougères, [60], 222, 318, 563. FOuILLADE (A.), Notes sur quelques Plantes critiques ou nouvelles de la Charente-Inférieure, [52]. — Sur les Agrostis alba, castellana et vulgaris, [587]. Note sur l'Hordeum mariti- mum X secalinum (X H. Pavisi Préau- bert), [587]. — Liste de plantes de l'Ouest de la France, xxxi. Franche-Comté, [381]. FRIREN (A.), Observations sur quelques plantes de la Lorraine, [389]. Fumaria officinalis (var. Wirtgeni ?) X Vaillantii Fouillade, xxxn. G GADECEAU (Ëm.), Étude sur le peuple- ment des sables de la Loire à Nantes, [59]. — Monstres horticoles : Kakis anormaux, [60]. — Le lac de Grand- lieu. Monographie phytogéographique [203]. GAGNEPAIN (F.), F.-X. Gillot, sa vie et son œuvre, 110. — Thorel (Clovis) 1833-1911, 523. GANDOGER (M.), Lettre à M. le Secré- taire général, 3. — Observations sur l'Herbarium Rosarum de MM. Pons et Coste, 90. Gard, 416, 519, 582. Genlisea Stapfii A. Chev., (Mémoire 8 d, p. 188). Gentianacées, (Mémoire 8 d, p. 183). Genista anglica L., 186. Géographie botanique, 3, [53], [55], [38], [59], [61], 65, 126, 203, 215, 236, 261, 266, 327, [385], [389], [391], 421, 583. Géraniacées, 534, (Mémoire 8 d, p. 143). Geranium bohemicum L., 534; G. lanu- ginosum Lamk, 534. Germination, 481, 488, (Mémoire 21). Gesnéracées, (Mémoire 3 f, 512); (Mé- moire 8 d, p. 189). Geum cebennense Coste et Soulié, CXCV 535; G. sylvaticum Pourret, 536, G. urbanum L., 536. GEzE (J.-B., Le Typha domingensis Pers. (sensu amplo), 457. GiLLoT (F.-X.), Notice biographique, 110. GLAZIOU (A.-F.-M.), Liste des plantes du Brésil central, [suite] (Mémoire 3 f): Golfe du Lion, 24. Graminées, 241, 299, 436, 522, [5871, [101] xxxvi, XXXVII. Greffe, 289. GRIFFON (Ed.), La panachure des feuilles et sa transmission par la greffe, 289. — A propos de la variation du Mais, Réponse à M. Blaringhem, 567. Grimmia alpicola SW., 155; G. gracilis Schleich., 155; C. Mairei Card. et Copp., 500. Grossulariacées, [57]. GUÉRIN (P.), Recherches sur la struc- ture anatomique de la fleur, du fruit et, en particulier, de la graine de Diptérocarpées, 9, 39, 82. GurrRov (Ch.), Notes sur la flore pari- sienne, 505, 583. GUILLAUMIN (A.), Germinations anor- males, 481. — Catalogue des plantes phanérogames de la Nouvelle-Calé- donie et dépendances (iles des Pins et Loyalty), [685]. GuiNIER (Ph.), Un Saule peu connu de la flore de France (Salix atrocinerea Brot.), 1x. Gyalolechia lactea Arn., 551. Gymnospermes, 178, [400]. Gyroweisia tenuis (Schrad.) Schp., 139. H HAMET (Raymond), Sur un nouveau Sedum du Thibet, 615. — Observa- tions sur la germination des Crassu- lacées, (Mémoire 21). Hanror (P. Algues de Mauritanie recueillies par M. Chudeau, 438. HanMAND (Abbé), Lichens de France. Catalogue systématique et descriptif. Phyllodés, [465]. — Lichens recueillis dans la Nouvelle-Calédonie ou en Australie par le R. P. Pionnier, Mis- sionnaire, [752]. — (PrrARD et HAR- MAND), Contribution à l'étude des Li- chens des iles Canaries, (Mémoire 22). Haute-Saóne, 136 (et suiv.), 155 (et suiv.), 195 (et suiv.). Haute-Vienne, XLII: CXCV1 TABLE ALPHABÉTIQUE DES HavarA (B.) Sur une espèce nouvelle de Fougère du genre Drymotænium de Formose, 563. — Materials for a flora of Formosa, [686]. . Heckez (Edouard), Sur la nature mor- phologique etanatomique des graines et des écailles séminales du Spermo- lepis gummifera Brongniart et Gris; présence de canaux secréteurs dans la moelle et dans la zone périmé- dullaire de ce végétal, 494. Hedwigia. General-Register für Bande 1 bis 59, [736]. . Helianthemum alyssoides Vent., 416. . HEMET (L.), Notes de Géographie bota- nique sur PEst du département de VAube, [55]. Hemiaulus chinensis Grev., 29; H. Hauc- kii Grun., 29. Hépatiques : Voir Muscinées. Heptapleurum dananense A. Chev., (Mémoire 8 d, p. 178). Hérault, [58], 215, 261, 325, 358, 360, 363, 518, 519, 581, 582, [604]. - HÉRIBAUD-JosEPH, Recherches sur les Diatomées des travertins déposés par les eaux minérales de Sainte-Margue- rite (Puy-de-Dôme), [59]. Heterogonium salinum Dangeard, 311. Hirr (T.-G.) and DE FRAINE (E.), On the seedling structure of Gymnosperms, IV, [400]. Hippocrepis multicaulis Batt. et Trab., 610. Histoire de la Botanique, [741], [752], (153), [154], xxxvi. Hopea, 41. Hordeum maritimum x secalinum, [587]; H. Pavisii Préaubert, xxxvi. Horticulture, [52], [56]. Huer (Abbé), Le Lecanora oreina Ach. et quelques Lichens coréens, [746]. — Monographiam generis Solorinæ Ach. morphologice et anatomice, addita de genere Psoromaria Nyl. Appendice condidit, [747]. — Rap- port sur l'attribution du prix de Coincy en 1911, vir. — Notice sur les spores des Licheni blasteniospori . 4Mass., Lxvit. . Hv (Abbé), La Vendée considérée comme unité géographique et carac- térisée surtout par sa flore, xxvi. Hygroamblystegium fallax (Brid.), Loesk. 197. | Hymenostegia minutifolia die MATIÈRES DU TOME LVII. A. Chev., (Mémoire 8 d, p. 165). Hymenostomum rostellatum (Brid.) Schpr, 138; H. squarrosum Br. germ., 138. Hypéricacées, 186. Illécébracées (Mémoire 3 f, 565). Impatiens Iwingii Hook, var. setifera A. Chev., (Mémoire 8 d, p. 148); I. nzoana A. Chev., (Ibid., p. 143). Indes néerlandaises, [49]. Indian (The) Forest Records, I, 4, [391]. Indigofera baoulensis A. Chev. (Mémoire 8 d, p. 158); I. sesbanii- folia A.Chev.,(Ibid., p. 157); I. tria- lata A. Chev., (Mémoire 8 d, p. 177). Indo-Chine, [393], [696]. Iris lutescens Lamk et var. nana Cha- ten mss., 344. Isere, 348. Isoptera, 82. Isopterygium depressum [Bruch) Mitt. et nov. var. subjulaceum Card. et Cop., 198; I. elegans (Hook.) Lindb., 191. IssLER (E. Führer durch die Flora der Zentralvogesen, [391]. Italie, 181, 660, 661, 662. J JANCHEN (E,, Randbemerkungen zu Grossers Bearbeitung der Cistaceen, [600]. Janczewsxi1 (Ed. de), Suppléments à la Monographie des Groseillers, H, 111, [57]. Japon, 519. Jatropha atacorensis A. Chev... (Mémoire 8 d, p. 206). JEANPERT (H.-E.), Vademecum du Bota- niste dans la Région Parisienne, 1462]. Joncacées, 346. Journal (The) of Botany British and foreign, XLVIII, 1910, 2° semestre, (687), XLIX, 1911, 1° semestre, [688]. JuiLLET (A.). — Voir : PLANCHON (L.)- Juncus tenuis Willd., 346. Jura, 539. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LVIN, K Kalanchoe (Germination), (Mémoire 12). Karschia taicophila Ach. var. irregu- laris Vouaux, (Mémoire 22, p. 69). Khaya senegalensis Juss. var. specta- bilis A. Chev., (Mémoire 8 d, p. 147). L Labièes, 436, 577, 578, 519, 663, 614, (Mémoire 3 f, 548),(Mémoire 20, p.13); (Mémoire 8 d, p. 192). LAMSON-SCRIBNER (F.) and MERRILL (Elmer D.), The grasses of Alaska, [701]. Landolphia Caillei A. Chev., (Mé- moire 8 d, p. 181); L. Thompsoni A. Chev., (Ibid., p. 182). Lasiodiscus Chevalieri Hutchinson (Mémoire 8 d, p. 224). LANGERON (Maurice), Remarques sur la distribution du Fontinalis Duriæi Schp. en France, 126. — Valeur de l'hydrotimétrie en géographie bota- nique pour l'étude des accidents locaux, 236, 266, 327, 421. Lannea acidissima A. Chev., (Mé- moire 8 d, p. 150); L. Grossularia A. Chev., (Ibid., p. 151); L. olessa A. Chev., (Ibid., p. 150). LASSIMONE, Notes de géographie bota- nique sur Uriage et ses environs, [61]. LAviALLE (P.), Observations sur le développement de l'ovaire en fruit chez les Composées, 653. Lecanora oreina Ach., [746]. Lecidea antiqua B. de 'Lesd., 661; L. fusco-rubens Nyl., 552; L. Har- mandi Pitard, (Mémoire 22, p. 62); L. homosemoides Harm., (ibid., p. 61); L. latypizæ Harm., (ibid., p. 03); L. prasinula (Wedd.) B. de Lesd., 660; L. schisticola (B. de Lesd., 660; L. subilludens Harm., (Mém. 232, p. 59); L. valpellinen- sis B. de Lesd., 660. Leciographia Pertusariæ Vou- aux (Mémoire 22, p. 70). ; Lecomte (H.), Flore générale de lindo- Chine, I, 6, [393]; 1, 7, [696]. — La chute des Fleurs, [586]. — Les articu- lations florales, [602]. — Notulæ Sys- tematicæ, I, 10-12, [697], Il, 1-4, [699]. CXCVIH Légumineuses, 3, 183, 298, 515, 534, 670, [679], (Mémoire p. 20, 6); (Mémoire 8 d, p. 155). : LEMOINE (M"* Paul), Structure anato- mique des Mélobésiées. Application à la classification, [394]. — Cata- logue des Mélobésiées de l'Herbier Thuret, LI. Lentibulariées, (Mémoire 8 d, p. 186). Lepidagathis choriensis R. Benoist, (Mémoire 8 d, p. 189); L. daho- mensis R. Benoist, (Ibid., p. 190). Lepidium campestre L. var. poly- carpum Guffroy, 505. Leptobarbula berica (De Not.) Schpr., 139. LESAGE (Pierre), Sur l'emploi des solu- tions de potasse à la reconnaissance de la faculté germinative de cer- taines graines, [589]. Leurocline Chazaliei, 38. Lichens, [465], [467], [470], 549, 660, [146], [747], [752] (Mémoire 22), LXVII. LiGNIER (0.), Ce qu'il faut entendre par « le mériphyte », 7. — Organi- salion progressive du parcours des faisceaux libéro-ligneux dansle méri- phyte des Phyllinées, 29. — (et A. TisoN), La fleur femelle de l'Ephe- dra esttrimère, 178. — Le Bennettites Morierei (Sap. et Mar.) Lignier se reproduisait probablement par par- thénogénese, 224. — Notes anato- miques sur l'ovaire de quelques Papavéracées, 219, 331, 429. — Cala- mitoxylon Morierei Lignier gen. el sp. nov., [388]. — Essai sur les transformations de la stèle primi- tive dans l'embranchement des . Phyllinées, LXXXVII. Liliacées, 187, 518. Lio (Miquel), Contribucion al cono- cimiento de los Arboles de la Argen- tina, segun colecciones y observa- ciones de Santiago Venturi, [52]. Limonia mirabilis A. Chev., (Mé- moire 8 d, p. 144). Linacées (Mémoire $ d., p. 142). Lippia rugosa A. Chev. (Mémoire 8 d, p. 191). Liste des membres de la Société bota- nique de France au 1* janvier 1911 (en téte du volume, p. IH). LiTARDIÈRE (R. de), Notes sur quelques Herborisations en Pays Basque, [60]. — Les Fougères des Deux-Sèvres [60]. . CXCVIIM Lobelia baoulensis A Chev., (Mé- moire 8 d, p. 180). Loganiacées, 528. Loire (Haute-), 360. Loire (-Inf.), [59]. Lolium temulentum, 615. Loranthacées (Mémoire 8 d, p. 201). Loranthus ophiodes Sprague (Mé- moire 8 d, p. 202); L. pubiflorus . Sprague, (Ibid., p. 201). Lorraine, [381], [389]. — Voir : Meurthe- et-Moselle. Lot, 512. Lotus capillipes Batt. et Trab., 670; L. Chazaliei H. de Boiss., 38 ; L. Jolyi Batt., 38. Lozère, 415, 416, 417, 519, 660. LuizET (D. Remarques complémen- taires à propos de ses Notes sur les Saxifrages, 18. — Contribution à l'étude des Saxifrages du groupe des Dactyloides Tausch (4° article), 227. — Id. (5* article), 365. — Id. (6° ar- ticle), 403. — Id. (1° article), 637. — Id. (8* article), 713. LuTz (L.), Présentation de feuilles de Tilleul anormales, 32. — A propos des lignes verticales dessinées par les Algues unicellulaires dans les flacons de culture, 104, — Germina- tions à trois cotylédons, 488. — Les Algues vertes et les flacons de cul- ture. Réponse à M. Molliard, 725. Lythracées (Mémoire 8 d, p. 171). Lythrum Salzmanni war. ambiguum Fouill., xxxiv. M MacvicAR (Symers M.), The distribu- tion of Hepatic in Scotland, [738]. MacGwIN (Ant. Prodrome d'une His- toire des botanistes lyonnais, [741]. MAIDEN (J.-H.), A critical revision of the genus Eucalyptus, II, 1, [400]. Maine-et-Loire, 33. MAIRE (G.), Extrait d'une lettre [Envoi de l'Elymus geniculatus Delile]. — Présentation d'une Graminée nou- velle (Ægilops longissima), 522. Mais, 251, 299, 567, 516. MarrNvAUD (Ern.) Florulæ oltensis Additamenta, ou Nouvelles Annota- tions à la flore du département du Lot, X, 512. Mansonía altissima A, (Mémoire 8 d, p. 138). Chev., TRBLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LVIII. Mansoniées, [679]. Maroc, 183 et suiv. Mauritanie, 37, 438. Medicago ononidea de Coincy, 614. Melia Azedarach (germination anor- male), 483. Méliacées, 483 (Mémoire 8 d, p. 144). Melilotus neapolitana Ten., 515. Mélobésiées, [394], LI. Mémoires de l'Académie Impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg, 8° série, XX, 3, XXIII, 8, [594]. Mémoires de la Société nationale des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg, XXXVII, 1908-1910, [684]. Memoirs of the Department of Agri- culture in India, vol. II, 1909, (202]; vol. III, 1910, [206]. MERRILL (Elmer D.). — Voir : LAMSON- SCRIBNER, [101]. Meurthe-et-Moselle, 136 (et suiv.), 153 (et suiv.), 195 (et suiv), [142]. Mexique, (463], [702]. MirANDE (Robert), Note sur quelques Algues du planeton récoltées à la mare aux Pigeons, prés Franchard (Forét de Fontainebleau), 174. Missouri Botanical Garden, XX" Annual Report, 1909, [63]. Mittheilungen der Naturforschenden Gesellschaft in Bern aus dem Jahre 1908, [599]. Mivosur (M.), Botanische Studien aus den Tropen, [390]. Mniobryum carneum (L.) Limpr., 156. Mnium orthorhynchum Brid,, 157. MorLiAnp (Marin), La teneur en eau des végétaux dans ses rapports avec. la concentration du liquide nutritif,. 14. — Réponse à quelques objections relatives à l'action de la pesanteur sur la répartition de certaines Algues- unicellulaires à la surface des fla- cons de culture, 556. ; Monniera bicolor A. Chev., (Mémoire 8 d, p. 183); M. scabrida A. Chev., (Ibid., p. 184). Moreau (Fernand), Sur les éléments chromatiques extranucléaires chez les Vaucheria, 452. — Les phéno- mènes intimes de la reproduction sexuelle chez quelques Mucorinées hétérogames, 610. Morphologie, 178, 491, [586], [588]. Mucor hiemalis, 620. Mucorinées, 618. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LVIII. MürLEn (Karl), Die Lebermoose (Musci hepatici) (unter Berucksichtigung der übrigen Länder Europas), 735. Muscinées, 65, 126, 135, 151, 171, 195, 500, 539, [735], [738], [142], xx1. Mutation, 376, 378, 561, 516, [605], 610, 615, 644, [678]. Myosurus (Embryogénie), 542, 629, 718. Myrtacées, [400], 491, 671, (Mémoire $ d; D- 110). Myrtus Nivelii Batt. et Trab., 671. N Narcissus Bernardi Hénon, 445. Nécrologie BERNARD (Noël), 143; GiLLoT (F.-X.), 110; THOREL (Clovis), 593. Nesæa mossiensis A. Chev., (Mé- moire 8 d, p. 171). New-York Agricultural Experiment Station, Technical Bulletin, n°% 9-12, [397]; Bulletin, n?* 314-315, [399]. Niger (Moyen), (Mémoire 20). Nord (Département du], [467]. Nouvelle-Calédonie, [635], [752]. Nouvelles, [64], [208], [400], [478], [606], [156]. Nyctaginées (Mémoire 3 f, 560). 0 Ocimum konaniense A. Chev., (Mé- moire 8 d, p. 193); O. tereticaule Poir. var.? (Mémoire 20, p. 13). Œnothera nanella de Vries, 615. OEno- thera divers, p. 648. OEnothéracées, 507. OEsterreichische botanischeZeitschrift, LXI (4914), [137]. ! OrrNER (Jules), Les territoires de refuge de la flore alpine, [61]. Oléacées, 672, (Mémoire 8 d, p. 180). Olea Laperrini Batt. et trab., 672. Ombelliferes, 288, 509, 549, [702]. Omphalaria Pitardi Harm. (Mé- moire 22, p. 5). Ononis Columnae All. var, micro- phylla Batt., 186; O. euphrasiz folia, Desf., 186. Oospora, [63]. Opegrapha cinerea nov. var. interme- dia B. de Lesd., 555. Ophrys aranifera X fuciflora Chaten., 346. CXCIX Orchidées, 346, [744], [145]. Orthosiphon incisus A. Chev., (Mé- moire 8 d, p. 199). Ostryocarpus (? racemosus A. Chev., (Mémoire 8 d, p. 164). Oxystigma Stapfiana A. Chev., (Mémoire 8 d, p. 166). p Paléobotanique, 29, [59], 224, [381], [388], LXXXVII. Palmiers, [745]. Panachure des feuilles, 289, 511. Panax nigericum A. Chev., (Mé- moire 8 d, p. 1178). Panda oleosa gen. (Mémoire 8 d, p. 202). Papaver somniferum L. var. setigerum, 513. Papavéracées, 279, 337, 429, 513. PAQUET (Joseph), Un ancien coin hor- ticole du Midi : Agde, [52]. Paris (Env. de Paris), 65, 174, 298, [462], 505, 549, 583. Parkia, [619]. Parmelia cinereoplumbea Harm. (Mémoire 22, p. 32); P. papulenta Harm. (Ibid., p. 29). Pathologie végétale, [398]. PaAvILLARD (J.), Observations sur les Diatomées, 21. Pédalinées (Mémoire 3 f, 530). PELLEGRIN (Fr.), De quelques Strychnos africains : Strychnos Icaja Baillon, S. Dewevrei Gilg, S. Kipapa Gilg et S. densiflora Baillon, 528. Petersia viridiflora A. Chev., (Mé- moire 8 d, p. 170. Pharcidia epiramalina Vouaux (Mémoire 22, p. 71). Phascum mitra forme (Limpr.) Warnst., 154. Philippine Journal of Science (The). Botany, V, 1910, [670]. Physcia aipolia Nyl. var. minor, (Mé- moire 22, p. 35); Ph. leptalea DC. var. muscicola, (Ibid., p. 35). Physiologie végétale, 74, 158, (589), [601], [602], [604]. Physospermum aquilegifolium Koch, 549. Phytolaccacées (Mémoire 3 f, 569). Pin d'Alep, [605]. Pinus sylvestris, [391]. Pipéracées (Mémoire 3 f, 518). PrrARD (C.-J.) et HARMAND (J.), Contri- nov. Pierre, CC TABLE ALPHABÉTIQUE DES bution à l'étude des Lichens des iles Canaries (Mémoire 22). PrrTiER (Henry), New or noteworthy plants from Columbia and Central America, [1014]. Plagiothecium | curvifolium | Schliep., 539; Pl. latebricola (Wils.) Br. E., 198; Pl. Reseanum (Hamp.) Br. E., 199. PLANCHON (Louis), Exploitation de la résine du Pin d'Alep dans le dépar- tement de l'Hérault, [605]. — Sola- num Commersoni Dun. sauvage et muté, [605]. Sur le Solanum Maglia Schlecht., [619]. — et JUILLET, . Corozo d'Abyssinie, [678]. Planeton, 21, 174. Plantaginées, 187, 437 (Mémoire 3 f, 560). Plantago ounifensis Batt., 437; PL. tunelana Murb., 187. Platostoma africanum P. B. var. lan- ceolatum Briq., (Mémoire 8 d., p. 198). Platygyrium repens (Brid.) Br. E., 158. Pleurochæte squarrosa (Brid.) Lindb., 140. Plumbaginacées, 38, 362. Podostémacées (Mémoire 3 /, 374). Pohlia annotina (Hedw.) Lindb., 156. Polygala nemorivaga Pomel, 184; P. numidica Pomel, 183; P. triquetra A. Chev., (Mémoire 8 d, p. 188). Polygonacées, 511 (Mémoire 3f, 570). Polygonum lapathifolium L. var. pros- tratum Guffroy, 511. Pontya A. Chev. gen. nov., (Mémoire 8 d, p. 210); P. excelsa A. Chev., (Ibid., p. 210). Portulacacées, [702]. Potentilla hirta L., 506, 516. Pottia Heimii (Hedw.) Br. Bos 196. Premma gracilis A. Chev., (Mémoire 8 d, p. 190); Pr. lucens A. Chev., (Ibid., p. 192). Proceedings and Transactions of the Nova Scotian [nstitute of Science, Halifax (Nova Scotia), XII, 2, 1907-08, [208]. Protium javanicum (germination anor- male), 482. Provence, 663. Pseudarthria alba A. Chev., (Mé- moire 8 d, p. 160). Psora concava B. de Lesd., 661. Psoromaria Nyl., [747]. Puccinia Malvacearum Mont., 615. MATIÈRES DU TOME LVIII. Pulicaria dysenterica, 614. Puy-de-Dòme, [59]. Pycnostachys Chevalieri (Mémoire 8 d, p. 193). Pyrénées, (chaine des Pyrénées et dé- partements pyrénéens), [58], [60], 236, 320, 321, 312, 403 et suiv. 418, 533, 566, 580. Briq., R Ramalina Huei Harm. (Mémoire 22, p. 19); R. Pitardi Hue (Ibid., p. 23); R. scopulornm Ach. forme (Ibid., p. 22); R. Webbii Mont. (Ibid., p. 21). Ranunculus (Batr.) diversifolius Gilib; variation circonstancielle rhipiphyl- lus, 91; R. Lenormandi Fr. Schultz var. lularius, 183; R. Luizetii Rouy, 320; R. rhipiphyllus, 161; R. tricho- phyllus Chaix, 512. RENDLE (A. Barton). Voir : (William). Renonculacées, 97, 128, 144, 161, 183, 188, 320, 412, 512, 542, 629, 748. Revue générale de Botanique, XXIII, 1° semestre-1911, [475]. Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France, XXIII, 1910. [681]. REYNIER (Alfred), Deux Labiées nou- velles pour la Provence, 663. — Voir : Lucas (Hippolyte). Rhacomitrium obtusum (Sm.) Lindb., 155. Rhamnacées, 186, 224. Rhamnus Frangula L., 186. Rhizophoracées, (Mémoire 8 d, p. 171). Rhizosolenia Calcar-avis Schultze, 28; Rh. semispina Hens., 27; Rh. seti- gera, 21. Rhus Coriaria L., 610. Riella helicophylla, 111; R. Reuteri, Vit. Rosacées, 32, [54], 90, 245, 273, 506, 516, 535, [702]; (Mémoire 8 d, p. 169). Rose (J.-N.), Studies of Mexican and central American plants (n° 7), [463]. — and STANDLEY (Paul C.), The genus Talinum in Mexico, [702]. Rouy (G.), Notes floristiques, 160, 298. Rubiacées, (Mémoire 8 d, p. 169). Rubus, 32, [54]; R. Aigretii Sud., 35; R. albinitens Sud., 37; R. argen- teus W. et N. var. brevistamineus Sud., 33; R. cuspidifer Lef. et M. var. discernendus Sud., 34; FAWCETT TABLE ALPHABÉTIQUE DES H. Eriksonii Sud., 36; R. hemi- goniophylloides Sud., 35; R. he- mistemon J. Müll. var. linguifrons Sud., 32; R. idæiformis Sud. et Hoffm., 34; R. Perrieri Sud., 36; R. pyramidalis Kalt. var. obesifor- mis Sud., 33; R. semiarduen- nensis Sud., 36; R. semicauca- sicus Sud., 35; R. semigenicu- latus Sud., 35 ; R. tzebeldensis Sud., 35; R. uncinatifolius Sud. var. lepidulus Sud., 33. — Rubus de Belgique, [54]. — Rubus de Hongrie, 245, 213. Rurz DE LAvisoN (Jean de), Du mode de pénétration de quelques sels dans la plante vivante. Rôle de l'endo- derme, [601]. — Essai sur une théo- rie de la nutrition minérale des plantes vasculaires basée sur la struc- ture de la racine, [604]. Rutacées, 481. S . Sagina lemovicensis Simon, XLIII. Sahara, 500. Salix atrocinerea Brot., 1x; S. hastata >X< retusa Gürke, 288. Salsolacées, [56] (Mémoire 3 f, 568). Saóne (Haute-Saóne), 135. Sapindacées, (Mémoire 8 d, p. 148). .Saponaria bellidifolia Smith, 566; S. glutinosa M. Bieb., 418. . Sarcogyne simplex var. minor B. de Lesd., 662. SARGENT (C.-S.), Cratzgus in Pensyl- vania, II, [702]. SARTORY (A.), Sur les caractéristiques du genre Oospora et son extension dans l'état actuel de nos connais- sances, [63]. Saxifraga confusa Luiz., 372; S. Costei Luizet et Soulié, 405; S. exa- rata Vill., 113; S. fastigiata Luiz., 221; S. geranioides L., 403; S. Ha- riotii Luiz. et Soul., 638; S. Man- ginii Luiz. et Soul., 407; S. Martyi Luiz. et Soul., 409, 631; S. moschata Wulf., 713; S. muscoides All, 365; S. peníadactylis Lap. var. suaveo- lens Luiz. et Soul., 642; S. planifolia Lap., 365; S. pubescens Pourr., 713; S. Ramondii Luiz. et Neyr., 641; S. Sennenii Luiz., 408. MATIÈRES DU TOME LVIII. CCI Saxifrages (du groupe Dactyloides), 18, 221, 365, 403, 636, 713. Savoie (Haute), 36, 222. Schedæ ad Herbarium Floræ Rossicæ a Museo Botanico Academiæ Impe- rialis Scientiarum Petropolitanæ edi- tum, n° 1601-2000, [594]. Schouwia arabica Vahl, 669. Schrebera arborea A. Chev., (Mé- moire 8 d, p. 180). Scorzonera filifolia Batt., 188; Sc. un- dulata Vahl, 188. Scrofularia Duclouxii Stiefelhagen et Bonati, 521; S. musashiensis Bonati, 520; S. Petitmengini Bo- nati, 524; S. Stiefelhagenii Bo- nati, #22; S. Wilsonii Bonati, 520. Scrofulariacées, 517, 519 (Mémoire 3 f, 506), (Mémoire 8 d, p. 183). Scutellaria Briquetii A. Chev., (Mémoire 8 d, p. 198); Sc. Cheva- lieri Briq., (Ibid., p. 192). Scutula pleiospora Vouaux (Mé- moire 22, p. 12). Sedum Karpelesa R. Hamet, 616; S. Levii R. Hamet, 617; S. Praini R. Hamet, 617; Sedum (germination) (Mémoire 21). Seine, Seine-et-Marne, Seine-et-Oise. Voir : Environs de Paris. Seligeria Doniana C. M., 131. Sempervivum (Germination) (Mémoire 21). Senebiera pinnatifida DC., 515. Senecio hoggariensis Batt. et Trab., 611. Session extraordinaire. en Vendée. Liste des membres de la Société qui y ont pris part, 1. — Liste des per- sonnes étrangères à la Société qui y ont pris part, rt. — Bureau spécial de la Session, ni. — Programme de la Session, m. — (Voir : F. CAMUS, J. CHARRIER, G. DuRAND). — Vœu pour une Session extraordinaire dans le. Vercors, XLVIII. Shorea, 44. Silene?, 669. Simarubacées, (Mémoire 8 d, p. 145). Simon (Eugene) Un Sagina nouveau présumé hybride : Sagina lemovi- censis Simon, XLIII. Sisymbrium austriacum Jacq., 514. Sitzungsberichte der Kaiserlichen Aka- demie der Wissenschaften. Mathema- tisch-naturwissenschaftliche Klasse, CXX, 1-5, [682]. CCIL Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres du département d'Indre-et-Loire (Invitation), 209. Société d'Histoire naturelle d'Autun, 23° Bulletin, 1910, [743]. Solanacées, 187, [603], [6718] (Mémoire 3 f, 491). Solanum Commersoni Dun., [605]; S. Maglia Schlecht., [618]. Solorina, [141]. Somme, 326. SOUCHÉ (B.), Allocution, v. SOUÈGES (R.), Recherches sur l'embryo- génie des Renonculacées, Anémo- nées (genre Anemone), 128, 144, 188, (Myosurus minimus) 542, 629, 118. SOULIÉ (abbé). Voir : COSTE. Spermolepis gummifera Brongniart et Gris, 491. Sphagnum Dusenii C. Jens., 200; Sph. Girgensohnii Russ., 200; SpA. imbri- catum (Hornsch.) Russ., 199; Sph. obtusum Warn., 200; Sphagna subse- cunda Schliep., 204. Sporobolus microproctus Stapf, (Mémoire 8 d, p. 213). STANDLEY (Paul C.) — Voir (J.-N.). Statice Chazaliei H. de Boiss., 38; S. pectinata Ait., 38. Sterculiacées, 619, (Mémoire 8 d, p. 138). Stigmatidium Pitardi B. de Lesd. (Mémoire 22, p. 66), St. pruinosum B. de Lesd. (Ibid., p. 66). STOCKBERGER (Warner W.), The effect of some toxic solutions on mitosis, [399]. Strephonema pseudo-Cola A.Chev., (Mémoire 8 d, p. 172). Striga primuloides A. Chev., (Mé- . moire 8 d, p. 185). Strychnos densiflora Baillon, 532; Str. Dewevrei Gilg, 531; Str. Icaja Baillon, 028, 39415 532- Sfr. Kipapa Gilg, 532. Subvention du Ministere de l'Instruc- tion publique, 209. SUDRE (H.), Notes batologiques, 32. — Notes batologiques, II, 245, 273. Les Rubus de la Belgique, [54]. — Suède, 36. Suisse, 662. Swertia cærulea A. Chev., (Mémoire $ d. p.483). SWINGLE (Walter T.), Le genre Balsa- mocitrus et un nouveau genre voisin, Æglopsis, (Mémoire 8 d, p. 225). : ROSE TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LVIII. T TaBATA (S.), Ueber die Früchte und Keimpflanzen von Rhus succedanea L., [208]. Talinum, [102]. Tephrosia mossiensis A. Chev., (Mémoire 8 d, p. 159); T. subalpina A Chëv., Abid., p: 158). Tératologie, 32, [60], 251, 299, 376, 378, 481, 488. Teucrium Polium L., 614. THELLUNG (A.), La Flore adventice de Montpellier, [58]. — Quelques souve- nirs inédits de l’excursion de la Société botanique de France dans les Hautes-Pyrénées en 1907, [58]. Thelotrema Harmandi Pitard (Mé- moire 22, p. 51). Thibet, 615. TuonEr (Clovis), Décès, nécrologique, 523. Thuidium delicatulum (L.) Mitt., 195; Th. hystricosum Mitt, 196; Th. Phili- berti Limpr., 196; Th. recognitum (L.) Lindb., 196. Thymus satureioides Cosson subsp. nov. Th. commutatus Batt., 436; Th. aveyronensis Coste et Soulié, 577; Th. vivariensis Coste et Revol, 578. Tiliacées, (Mémoire 8 d, p. 139). TisoN (A.). Voir : LIGNIER. Tombouctou (Mémoire 20). Tow: (G.-B. de), Spigolature Aldrovan- diane. X. Alcune lettere di Gabriele Fallopia ad Ulisse Aldrovandi, [752]. — Spigolature Aldrovandianæ, XI. Intorno alle relazioni del botanico Melchiore Guilandino con Ulisse Aldrovandi, [753]. — Appunti del tomo terzo dell’ erbario Rauwolff conservato in Leida, [753]. — Nuovi documenti intorno Luigi Anguillara, primo prefetto del' Orto botanico di Padova, [754]. — Il carteggio degli Italiani col botanico Carlo Clusio nella Biblioteca Leidense, [154]. Tortula humillima Card. et Copp., 502. T. inermis (Brid.) Mont., 154; T. latifolia Bruch, 154; T. pulvinata (Jur.) Limpr., 155. Touareg (Pays des), 623, 669. TRABUT (L.), L'indigénat de la Fève, 3. — Sur la présence de deux Riella en Tunisie : Riella helicophylla et R. Reuteri, 171. — Voir : BATTANDIER: 419; Notice TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LVIII. Trachylia Vouauxii Harm. (Mé- moire 22, p. 8). Travaux du Musée botanique de l'Aca- démie Impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg, IH, [595], VII, [597]. Triadenia ægyptiaca Spach, 186. Trichilia Djalonis A. Chev., (Mé- moire 8 d, p. 140); T. lanata A. Chev., (Ibid., p. 146); T. splen- dida A. Chev., (Ibid., p. 147). Trichodesma africanum (L.), 436; Tr. gracile Batt. et Trab., 673. Trichopteryx cerata Stapf, (Mé- moire 8 d, p. 220). Trichostomum cæspitosum (Bruch) Jur., 140. Triguera ambrosiaca Cav., 187. Tristachya Chevalieri Stapf, (Mé- moire 8 d, p. 219). Tunisie, 171, 184 et suiv., 491. Typha australis Schum. et Tonn., 457; T. domingensis Pers., 451, 458; T. java- nica Schnizl., 4571. U Ulota phyllantha Brid., 65. Urticacées, 674, 676, (Mémoire 8 d, 301). Usnea dasypoga Nyl. form. noduloso- pisifera (Mémoire 22, p. 11). Utricularia baoulensis A. Chev., (Mémoire 8 d, p. 186); U. pilifera A. Chev., (Ibid., p. 187); U. Tic- cioides A. Chev., (Ibid., p. 181). Utriculariacées, (Mémoire, 3 f, 511), (Mémoire 8 d, 186). Vatica, 83. Vaucheria, 452. Vendée, 153. — Voir Session extraor- dinaire. Verbénacées, (Mémoire 3 f, 539), (Mé- moire 8 d, p. 191). VERGNES (L. de), Deuxième Note sur les CCIIT Botrychium des environs de Cha- monix (Haute-Savoie), 222. Verrucaria Alegranzæ Harm., (Mém. 22, p.68); V. Lesdanii Harm., (Ibid., p. 68); V. Romeana B. d, Lesd., 662; V. Sandstedei B. de Lesd., 662; V. submucosa B. de Lesd., 662; V. Tagananæ Harm., (Mémoire 22, p. 68). ViAUD-GRAND-Manais (Envoi de bro- chures sur l'Ile d’ Yeu), xxxvii. Vicia sicula Guss., 534. Vigna baoulensis A. Chev., (Mé- moire 8 d, p. 163): V. dauciformis ét var. elata A. CGhev, (DIOS p. 162); V. venulosa Baker et var. lathyroides et pubescens A. Chev., (Ibid., p. 163). VILMORIN (Maurice de), Allocution en prenant place au fauteuil présiden- tiel, 1. - VILMORIN (Ph. de), Etat des recettes et des dépenses de la Société au 1* jan- vier 1911, 211. Vinca minor L. var. albiflora Guffroy, 510. Viola alpestris X calcarata Chaten., 284; V. calcarata X royannensis Chat. mss, 285; V. coreana H. de Boiss., 213; V. Guffroyi Rouy, 298, 505; V. segetalis X sudetica Cha- ten., 287; F. sudetica »« vivariensis Chaten., 286. — Viola divers de Corée, 214. Vigrgux (J.), Quelques observations sur l'Asaret d'Europe, [588]. Vosges, 135, 151, 195, [391], 539. VuiLLEMIN (P.), Répartition des Gona- tobotrytideæ entre les Conidiosporés et les Blastosporés, 164. Z Zanthoxylum fraxineum (germination anormale), 481. Zea Mays pensylvanica Bonaf., 299. Zeitschrift für Botanik, IIl, 1911, [683]. Zilia macroptera Cosson?, 669. Zygorhynchus, 621. ERRATA DU TOME LVIII (r911). Page 33, ligne 18 (en remontant), au lieu de : W et V, lisez : W. et N. P. 146, ligne 6 (en descendant), au lieu de : (Bruch.), lisez : (Bruch). P. 229, ligne 2 (en remontant), au lieu de : 8 pubescens, lisez : 8. pubescens. : P. 989, ligne 17 (en remontant), au lieu de : ED., lisez : Ep. P. 380, ligne 7 (en remontant), au lieu de : gren., lisez : Gren. P. 429, ligne 5 (en remontant), au lieu de : Ab, lisez : AB. P. 436, ligne 5 (en remontant), au lieu de : satureoides, lisez : satureioides. P. 445, ligne 11 (en remontant), au lieu de : la Narcissus, lisez : le Narcissus. P. 479, ligne 6 (en descendant), au lieu de : Gauthier, lisez : Gautier. P. 566, ligne 13 (en descendant), au lieu de : XVIII, lisez : TX. P. 595, ligne 18 (en remontant), au lieu de : phénylhydragine, lisez : phénylhydrazine. P. 683, ligne 15 (en descendant), au lieu de : (Botanische, lisez : Botanische. P. 683, ligne 12 (en remontant), au lieu de : Directeur, lisez : Direc- teurs. . 104, ligne 5 (en descendant), au lieu de : et, lisez : and. . 102, ligne 15 (en remontant), au lieu de : et, lisez : aud. . 139, ligne 14 (en remontant), au lieu de : Vignier, lisez : Viguier. . 193, ligne 5 (en remontant), au lieu de : 4911, lisez : 1912. . 13^, ligne 13 (en remontant), au lieu de : Gatin, lisez : Gatin,. . 135, ligne 9 (en descendant), au lieu de : consacré au, lisez : consacrée aux. P. 145, ligne 22 (en remontant), au lieu de : et, lisez : and. P. 745, ligne 9 (en remontant), au lieu de : anciennes, lisez : anciens. Planche XXIII, au lieu de : Myrtus, lisez : Ficus. Mémoire 8d, p. 165, entre les lignes 11 et 12 (en descendant), mettre au milieu de la ligne Berlinia Soland. Mémoire 20, p. 10, ligne 11 (en descendant), au lieu de : Limneum, lisez : Limeum. | Session extraordinaire, p. xx1 (dernière ligne), au lieu de : des, lisez : de. U cu ho "o Pe E CLASSEMENT DU TEXTE. CCV Ibid., p. Lxrv, ligne 2 (en descendant), au lieu de : zonale, lisez : zonalis. Le Secrétariat, tout en apportant le plus grand soin à la correction des épreuves, ne saurait étre responsable des fautes échappées aux auteurs, et il ne se charge pas d'en faire le relevé complet. Celles qui lui ont été signalées en temps utile peuvent figurer dans les listes d'errata qui ter- minent les volumes annuels. LISTE DES MÉMOIRES PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ ET DÉPENDANT DU TOME LVIII (1911). BoxxET (Ed.), Énumération des plantes recueillies par M. R. Chudeau, dans la région de Tombouctou et du Moyen-Niger, 19 p. (Mémoire n° 20, paru en août 1911, terminé). Hamer (Raymond), Observations sur la germination des Crassulacées, 13 p. (Mém. n° 21, paru en août 1911, terminé). Prranp (C.-J.) et Harmanp (J.), Contribution à l'étude des Lichens des iles Canaries, 72 p. (Mém. n° 22, paru en octobre 1911, terminé). Graziou (A.-F.-M.), Plantes du Brésil- central [suite, pp. 489-584] (Mém. n° 3f, paru en décembre 1911, à suivre). CHEVALIER (Aug.), Novitates flora africanæ [Inclus : SwiNGLE (W. T.), Le genre Balsamocitrus et un nouveau genre voisin "Hglopsis], pp. 131- 245, pl. I-V (Mém. n° 8d, paru en mars 1912, à suivre). CLASSEMENT DU TEXTE Le tome LVIII comprend : 1° La liste des membres de la Société au 41°" janvier 1911, xxvii pages; 2° Les comptes rendus des Séances et la Revue bibliographique inter- calée et sans pagination spéciale, 756 pages, XXIII planches; 3» Le compte rendu de la Session extraordinaire en Vendée et la Table des matières, CCVI pages. 4° Les Mémoires ci-dessus énumérés. CCVI AVIS AU RELIEUR. AVIS AU RELIEUR Les planches peuvent étre réunies à la fin du volume ou disposées prés des textes qu'elles illustrent. Dans ce dernier cas, elles seront insérées : PI. PI. PI. PI. PI. PI. PI. PI. PI. PI. l, II. III, IV, v, VI, VII, en regard de la page T — — T4 — — 103 — — 116 — 174 — — 221 — — 256 — — 268 — 349 — — 372 PI. PI. PI. PI. PI. PI. PI. PL. PI. PI. XI-XII, en regard de la page 412 XIII, — — 438 XIV, — — 490 XV-XVI, — 504 XVII, — — 523 XVII, — — 533 XIX, — — 566 XX-XXIII, — 677 I (sess. extr.) — XUV II-IH (Id.) — LXXXVI Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, F. Camus. Coulommiers. — Imp. Pauz BRODARD. ` TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN VENDÉE EN JUIN 1911. G. Durand et J. Charrier. Rapport sur les excursions de la Société botanique de France en Vendée (juin 1944)................., F. Camus et J. Charrier. Étude préliminaire sur les Muscinées du département de la Vendée................................,..., ^ G. Durand............... Visite de l'herbier Pontarlier-Marichal (6 juin 1911). TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME LVIII....,....,.. .... Errata pu TOME LVIIL....... loser III enr PARE és upon ee LISTE DES MÉMOIRES... ......... ...............,.......... anipe des de tee done de CLASSEMENT DU TEXTE...... cene ehem mes eee WieeceesthosntVe TUE n ed AVIS AU RELIEUR .... ee thes a ceeceesocóocecoooestoseo seh XCV CXLI! CLXXXVI CLXXXIX CCIV AVIS IMPORTANTS relatifs à la Publication du BULLETIN A I. — Les manuscrits, rédigés ne varietur et lisiblement, doivent être déposés le jour méme où sont faites les communications, faute de quoi leur impression est ajournée sans que les auteurs puissent élever de réclamation à cet égard ll. — Si les manuscrits sont accompagnés de figures destinées à être insérées dans le texte, celles-ci doivent être dessinées à la plume et au trait, ou.bien au crayon Wolff sur papier procédé, ou éonsister en bonnes photographies, ‘dé maniere à en permettre la reproduction par les procédés zincographiques. L'insertion de toute figure ne pouvant étre reproduite que par des procédés différents reste soumise à l'approbation de Ia Commission du Bulletin. Ilf. — Les auteurs reçoivent une épreuve en placards et en double exemplaire de leurs communications, la correction des autres épreuves étant faite par le Secrétariat. Les corrections doivent être retournées dans Je délai maximum de trois jours au Seerétaire-rédacteur, faute de quoi la correction est faite d'office par le Secrétariat, IV. — Lorsque les manuscrits dépassent la longueur réglementaire de 8 pages et qu'ils ne comportent pas de question de priorité, ils peuvent étre publiés sous la rubrique : Mémoires puhliés par- la Société botanique de France. Ces Mémoires sont édités avec toute la célérité possible, mais sans garantie de date. lis prennent place dans les volumes annuels à la suite des communications insérées aux séances ordinaires et sont fournis aux Membres de la Sociéte sans majoration de leur cotisation. | V. — Afin de permettre l'établissement des convocations aux séances, MM. les Auteurs sont instamment priés d'aviser le Secrétaire général huit jours à l'avance des communications qu'ils ont l'intention de présenter. L'inscription à l'ordre du jour de tout travail parvenu au Secrétariat aprés ce délai ne peut étre garantie. Bureau et Conseil d'administration de la Société pour 1911 Président : M. Maurice de Vilmorin. Vice-présidents : MM. Zeiller, Hue, Jeanpert, Magnin. Secrétaire général : M. L. Lutz. Secrétaires : Vice-secrétaires : MM. Gatin, Lormand. MM. F. Camus, Sartory. Trésorier . Archiviste . M. Philippe de Vilmorin. f M. E. Malinvaud. Membres du Conseu : MM. Chauveaud, MM. Gagnepain, MM. Lecomte, Dangeard, Griffon, Mangin, Dismier, Guérin, Poisson (J.), Friedel, Hickel, Prillieux. Tout ce qui concerne l'administration de la Société doit être adressé au Secrétaire général à l'adresse suivante : M. Lutz, professeur agrégé à l'Éc ri j ! ol e, 4, avenue de l'Observatoire, Paris (Vl*). 5 * superiouro SE phailteis, Le Secrélaire-rédacteur, Gérant du Bulletin : F. Cauus. € m Itn Coulommiers.— Imp. Pauz BRODARD. |