SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE COULOMMIERS PAUL BRODARD. Imprimerie BULLETIN SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 93 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 aouT 1875 TOME CINQUANTE-NEU VIÈME (Quatrième série — TOME XII) 1912 PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 P LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE AU 4% JANVIER 1912 LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE AU 1* JANVIER 1912 Membres perpétuels décédés. THIBESARD (Josern). LAGRANGE (D°). DUCHARTRE (Pierre). VILMORIN (Hexry LévEQUE DE). CINTRACT (Drstn£-AucusrE). MICHEL (AvcustE). VIDAL (PnospEn-GusrAVE). CLOS (Dominique). MAUGERET (Louis-ALExANDRE). Date de la nomination ?. 1908. AARONSOHN (A.), ingénieur agronome, directeur de la « Jewish Agricultural Experiment Station », à Caiffa (Palestine), (Tur- quie d'Asie). 1891. ALIAS (ArsEnr), inspecteur des contributions directes, rue Pê- cherie, 31, à Valence (Dróme). 1. Sont Membres perpétuels ceux qui ont donné à la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle; le nom du donateur est maintenu à perpétuité sur la liste des membres de la Société. (Décision du Conseil, approuvée par la Société dans la séance du 28 mai 1880 : voyez tome XXVII, p. 172.) 2. Lorsqu'un ancien membre démissionnaire a été admis sur sa demande à rentrer dans la Société, la date donnée est celle de la première admission. Au cas d'un changement d'adresse survenu au cours de l'im- pression, c'est la plus récente qui est indiquée. IV * SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1875. ALLARD (Gasrow), propriétaire, à la Maulévrie, route des Ponts- de-Cé, à Angers. 1895. * ALVERNY ' (Axbn£ d), inspecteur adjoint des Eaux et Forêts, à Boën (Loire). 1876. ARBAUMONT (Juzes D’), ancien président de l'Académie de Dijon, rue Saumaise, 43, à Dijon (Cóte-d'Or). 1886. * ARBOST (Josern), horticulteur, Parc-aux-Roses, chemin de Caucade, Nice (Alpes-Maritimes). 1899. ARCANGELI (Jean), professeur et directeur du Jardin botanique à l'Université royale, via Sa Maria, 33, à Pise (Italie). 1885. ARECHAVALETA (Jos£), professeur de Botanique à l'Université, directeur du Laboratoire municipal de Chimie et de Bactério- logie, calle Uruguay, 369, à Montevideo (Uruguay). 1882. ASHER, libraire, Behrenstrasse, 17, à Berlin, W. 8. 1896. AZNAVOUR (Grorces), 22, Havouziou-Han, Stamboul, Constan- tinople (Turquie d'Europe). 1894. BACH (abbé V.), curé de Sérignac (Lot). 1901. BALLÉ (Émis), place Saint-Thomas, 14, à Vire (Calvados). 1873. * BARBEY (Wirunaw), à Valleyres-sous-Rances, canton de Vaud (Suisse). 1856. BARNSBY (Davw), directeur honoraire de l'École de Médecine, membre correspondant de l'Académie de Médecine, rue Origet, 10, à Tours. 1878.* BATTANDIER (Juzes-Aimé), professeur à l'École de Médecine et de Pharmacie, rue Desfontaines, 9, à Alger-Mustapha. 1891. * BAZILLE (Marc), banquier, Grande-Rue, 21, à Montpellier. 1909. BECQUEREL (Paz), docteur ès sciences, préparateur au P.C.N., avenue des Gobelins, 77, à Paris, XIIe. 1878. BEHREND, aux soins de la librairie Asher und C°, Behrenstrasse, 11, à Berlin, W. 8. | 1. Les lettres égyptiennes précédées d'un astérisque désignent les membres à vie. LISTE DES MEMBRES. V Date de la nomination. 1896. 1890. 1908. 1906. 1906. 1911. 1878. 1905. 1908. 1905. : 1873. 1908. 1910. 1885 1896. 1903. 1911 1901. BEILLE, professeur agrégé à la Faculté de Médecine, rue Cons- tantin, 35, à Bordeaux. BELEZE (M'* MancuznrrE), rue de Paris, 62, à Montfort-l'Amaury (Seine-et-Oise). BENOIST, licencié ès sciences, boulevard de Port-Royal, 49, à Paris, XIII*. BERGON (Paur), rue de Rome, 14, à Paris, VIII*. BERRO (Marano B.), calle Uruguay, 313, à Montevideo (Uruguay). BERTEAU (AnxawD), licencié ès sciences, préparateur au Jardin colonial, rue des Écoles, 2 bis, à Paris, V*. BERTRAND (Cu.-Eucène), correspondant de l'Institut, profes- seur de Botanique à la Faculté des Sciences de Lille, rue d'Alger, 6, à Amiens. BESSIL (Jacouss), professeur au lycée Montaigne, 17, rue Auguste-Comte, Paris, VI. BIAU (D* Arrreo), médecin aide-major au 9° régiment d'artil- lerie, rue Villegoudou, 16, à Castres (Tarn). BILLIARD (Georces), secrétaire général de la Société des natura- listes parisiens, boulevard des Invalides, 67, à Paris, VII*. BILLIET (P), percepteur, rue Bonnabaud, 6, à Clermont- Ferrand (Puy-de-Dóme): BIMONT (Gsonces), vice-président de l'Association des natura- listes parisiens, rue des Plantes, 54, à Paris, XIV*. BIZON (Vicror), libraire, rue de l'École-de-Médecine, 13, à Paris, VIe. . * BLANC (Évouano), inspecteur des Forêts, boulevard des Invalides, 15, à Paris, VII*. BLANC (L.), conducteur des Ponts et Chaussées, allée des Arts, 11, villa Maurice, à Montpellier. BLANDENIER (Anisre-Ervesr), professeur au collège de Ras-el- Tin, boite postale n° 534, à Alexandrie (Égypte). . * BLARINGHEM (L.), chargé du cours de biologie agricole à la Sorbonne, rue Garancière, 7, à Paris, VI°. BOEUF (F.), professeur de Botanique à l'École coloniale d'Agri- culture, à Tunis (Tunisie). VI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1884. 1894. 1902. 1904. 1873. 1911. 1877. 1895. 1907. BOIS (D.), assistant au Muséum d'Histoire naturelle, rue Faidherbe, 15, à Saint-Mandé (Seine). BOISSIEU (Hexri pe), à Varambon, par Pont-d'Ain (Ain), et rue Saint-Dominique, 21, à Paris, VIIe. * BONAPARTE (prince Roraxp), avenue d'Iéna, 10, à Paris, XVIe. BONATI, pharmacien de 1** classe, à Lure (Haute-Saóne). BONNET (E»pwoxp), docteur en médecine, assistant au Muséum d'Histoire naturelle, rue Claude-Bernard, 18, à Paris, V*. BONNET (Jean), au laboratoire de botanique de la Faculté des Sciences, à Toulouse (Haute-Garonne). * BONNIER (Gasrox), membre de l'Institut, professeur de Bota- nique à la Faculté des Sciences, rue de l'Estrapade, 15, à Paris, V°. Ancien président de la Société. BORZI (Anronno), directeur du Jardin botanique, à Palerme (Sicile, Italie). . * BOUDIER (Éwux), pharmacien honoraire, membre correspon- dant de l'Institut et de l'Académie de Médecine, rue Grétry, 22, à Montmorency (Seine-et-Oise). MEMBRE FONDATEUR. Ameien président de la Société. BOULY DE LESDAIN (Maurice), docteur en médecine et doc- teur ès sciences, rue Emmery, 16, à Dunkerque (Nord). BOUVET (GroncEs), directeur du Jardin des Plantes, conserva- teur de l'Herbier Lloyd, rue Lenepveu, 32, à Angers. BOYER (G.), professeur à l'École nationale d'Agriculture, rue Bosquet, 1, à Montpellier. BRANDZA, licencié ès sciences, à l'Institut botanique de l'Uni- versité, à Bucarest (Roumanie) BRIOSI (Giovanni), professeur à l'Université de Pavie (Italie) BRIQUET (Jonn), directeur du Conservatoire et du Jardin bota- niques, La Console, route de Lausanne, à Genéve (Suisse). BRIS (Anrnvs), directeur de l'usine de la Vieille-Montagne, à la Chénée-Angleur, station de Chénée, province de Liége (Bel- gique). BROCKMANN-JEROSCH (Henorica), docteur en philosophie, Schanzenberg, 7, à Zürich (Suisse). LISTE DES MEMBRES. vil Date de la nomination. 1893 * BUCHET (Sauver), préparateur à la Faculté des Sciences, rue Schoelcher, 4, à Paris, XIV*. 1904. BUDY (Orro), libraire, Carlstrasse, 11, Berlin, N. W., 6. 1854. BUREAU (Épouanp), docteur en médecine, professeur honoraire au Muséum, quai de Béthune, 24, à Paris, IV*. MEMBRE FONDA- TEUR. Ancien président de la Société. 1858. BURNAT (Éwirs), à Nant, près Vevey, canton de Vaud (Suisse). 1904. BUSCHBECK (Enwesr), libraire, Carlstrasse, 11, Berlin, N. W., 6. 1909. . CABOT, rue Saint-Maur, 212, à Paris, XIe. 1887. CADIX (Lion), propriétaire, à Bosséval, par Vrigne-aux-Bois (Ardennes). 1875. * CAMUS (Frnxawp), docteur en médecine, villa des Gobelins, 7, à Paris, XIII*. 1893. * CANDOLLE (Casimir pc), cour Saint-Pierre, 3, à Genève (Suisse). 1907. * CAPITAINE (Louis), préparateur à la Faculté des Sciences, rue de Châteaudun, 50, à Paris, IXe. 1857. CARON (Épovanpb), à Rumaisnil, par Quevauvillers (Somme). 1906. CARPENTIER (abbé), professeur de Botanique à la Faculté libre des Sciences, rue de Toul, 11, à Lille (Nord). 1897. CARRIÈRE (Pavr), conservateur des Eaux et Forêts, en retraite, à Saint-Dié (Vosges). 1893. CASTELNAU (JuLes), banquier, boulevard Ledru-Rollin, à Mont- pellier. 1904. CAUSSIN, docteur en médecine, à Proyart (Somme). 1859. * CHABERT (Azrren), médecin principal de 1"* classe en retraite, rue Vieille-Monnaie, 5, à Chambéry (Savoie). 1905. CHAMAGNE (G.), pharmacien, boulevard Flandrin, 8, à Paris, XVIe, 1908. CHARBONNEL (l'abbé J.-B.), curé de La Chapelle-Laurent, par Massiac (Cantal). 1890. CHARRAS (A.), pharmacien, à Saint-Cyr-de-Provence (Var). 1908. CHARRIER (J.), pharmacien de 1** classe, à La Chátaigneraie (Vendée). VIH SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1904. CHASSAGNE (D: Maurice), à Lezoux (Puy-de-Dôme). 1905. CHATEAU (E.), directeur d'école à Matour (Saóne-et-Loire). 1890. CHATENIER (Constant), directeur honoraire d'École supérieure, villa Genevraie, à Miribel, par Crépol (Drôme). 1815. * CHATIN (Joanxës), membre de l'Institut, professeur à la Faculté 1895 1906. 1900 1863. 1874 des Sciences, rue Victor-Cousin, 1, à Paris, Ve. . "CHAUVEAUD (Gusrave), directeur adjoint à l'École pratique des Hautes-Études au Muséum, avenue d'Orléans, 16, à Paris, XIVe, CHERMEZON, rue de l'Ouest, 39, à Paris, XIV*. . * CHEVALIER (Aucusre), docteur és sciences, rue Cuvier, 51, à Paris; Ve. CHEVALIER (chanoine E.), rue de l'Évéché, 12, à Annecy. . * CHEVALLIER (abbé Louis), professeur, à Précigné (Sarthe). 1894. CHODAT (Ronznr), professeur à l'Université, rue Ami-Lullin, 9, à Genève (Suisse). 1909. COL (ArnowsE), docteur és sciences, professeur à l'École de . Médecine et de Pharmacie, quai Duguay-Trouin, 13, à Nantes (Loire-Inférieure). 1909. COLIN (l'abbé), rue de Vaugirard, 74, à Paris, VI*. 1908. COMBES (Raout), docteur és sciences, rue de l'Estrapade, 15, à Paris, Ve. 1896. COMÈRE (Joszrg), pharmacien honoraire, quai de Tounis, 60, à Toulouse. 1883. * COPINEAU (Cuarres), juge au tribunal civil, à Doullens (Somme). 1910. * COPPEY (Aw£nés), agrégé de l'Université, professeur au Lycée de Nancy, route de Metz, TT, à Maxéville (Meurthe-et-Moselle). 1906. CORBIERE (L.), professeur de Sciences naturelles au Lycée, rue Asselin, 10, à Cherbourg (Manche). 1866. COSSON (Pau), avenue Friedland, 5, à Paris, VIKE. 1881. COSTANTIN (Jurien), membre de l'Institut, professeur au Muséum d'Histoire naturelle, rue Cuvier, 61, à Paris, V*. Aneien pré- sident de la Société. 1885. COSTE (abbé HiPPoLYTE), curé à Saint-Paul-des-Fonts, par Tour- nemire (Aveyron). Membre honoraire. ; LISTE DES MEMBRES. IX Date de la nomination 1909. COTTE (Jures), docteur és sciences, professeur suppléant à l'École de Médecine, Laboratoire Marion, à Endoume, Marseille (Bouches-du-Rhône). 1905. COUDERC (G.), ingénieur, à Aubenas (Ardèche). 1908. * COUDERT (abbé Jean), curé de Vodable, par Issoire (Puy-de- Dôme). 1890. COUPEAU (Cnarzes), pharmacien, place du Marché, 5, à Saint- Jean-d'Angély (Charente-Inférieure). 1886. COURCHET, professeur à l'École supérieure de Pharmacie, à l'Institut de Botanique de Montpellier. 1909. * COURTOIS (F.), directeur du Musée botanique de Zi-Ka-Wei, prés Chang-Hai (Chine). 1910. COUSTURIER (PauL), gouverneur honoraire des colonies, villa Turquoise, à Saint-Raphaél (Var). 1909. CUÉNOD (D^), oculiste, rue Zarkoun, 1, à Tunis (Tunisie). 1909. CULMANN (PauL), docteur ès sciences, boulevard Saint-Jacques, 54, à Paris, XIV*. 1908. DAIGREMONT (M"*), à Soisy-sous-Montmorency (Seine-et-Oise). 1906. DALLOZ (Jures), pharmacien de 1'* classe, boulevard Hauss- mann, 57, à Paris, IX*. 1910. DAMAZIO (Léoxipas), professeur de botanique à l'École des Mines, rue de Boà-Vista, 16, à Ouro Preto (Minas- Geraés), Brésil. 1886. DANGEARD (Pierre-Aucusre-CLémexr), professeur à la Faculté des Sciences (Enseignement P. C. N.), rue Cuvier, 12, à Paris, Ve. 1906. DARD (Henri), chef de service à la maison Vilmorin, rue de Turenne, 121, à Paris, IE. 1903. DAUPHINÉ (Axpn£), préparateur à la Faculté des Sciences, rue Faraday, 11 bis, Paris, XVIIe. 1815. * DAVEAU (Jures), conservateur au Jardin botanique de Montpel- lier. 1896. DECROCK (E.), professeur adjoint à la Faculté des Sciences, rue Paradis, 282, 2° ét., à Marseille. 1883. * DEFLERS (Azsenr), boite postale n° 613, au Caire (Égypte). - 1887. DEGAGNY (Cnuanrgs), à Beauvois, par Villers-Saint-Christophe (Aisne). X SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nominatíon. 1899. DEGEN (Arran vox), docteur en médecine, botaniste, directeur de la station royale du contrôle des semences, Városligeti fasor 20, à Budapest, VI (Autriche-Hongrie). DELACOUR (Tuéopone), TRÉSORIER HONORAIRE DE LA SOCIÉTÉ, rue de la Faisanderie, 94, à Paris, XVI*. MEMBRE PERPÉTGEL. DÉRIBÉRÉ-DESGARDES (Pierre), docteur en médecine, rue Gay-Lussac, 12, à Paris, V*. DESMAISONS (H.), pharmacien, rue du Mont-d'Aréne, 86, à Reims (Marne). DEVAUX (Henri), docteur ès sciences, professeur à la Faculté des Sciences, rue Millière, 44, à Bordeaux. .*DEZANNEAU (Aurngp-Pavt-ReNÉ), docteur en médecine, rue Hoche, 19, à Angers. DISMIER (Gagnez), avenue du Raincy, 9, à Saint-Maur (Seine). DODE (Lous-Auserr), docteur en droit, place du Maine, 4, à Paris, XVe. DOLLFUS (Aprn), rue Pierre-Charron, 35, à Paris, VIII". DOP (Paur), chargé de cours à la Faculté des Sciences de Tou- louse. DOUIN /(L), professeur au Lycée, rue de Varize, 34, Chartres (Eure-et-Loir). DOUTEAU (Jores), pharmacien, à Chantonnay (Vendée). DRUDE (Oscan), directeur du Jardin botanique de Dresde (Alle- magne). DUBARD (Marcet), professeur à la Faculté des sciences, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dóme). DUCOMET (Virar), docteur ès sciences, puces à l'École nationale d'Agriculture de Rennes. . * DUFFORT (L.), pharmacien, à Masseube (Gers). DUFFOUR (Cnances), instituteur, rue Jeanne-d'Arc, 16, à Agen. . * DUHAMEL (Henry), à Gières, par Grenoble (Isère). DUMÉE (Pavut), pharmacien honoraire, rue de Rennes, 45, à Paris, VIe. DUPUY (BanraéLeuy), pharmacien de 1** classe, rue Sadi-Carnot, 40, à Puteaux (Seine). DURAFOUR (A.), instituteur, rue Edgar-Quinet, 15, à Bourg-en- Bresse (Ain). : LISTE DES MEMBRES. XI Date de la nomination. 1872. DURAND (Eucène), conservateur des Forêts en retraite, profes- seur honoraire à l'Ecole. d'Agriculture, rue du Cheval-Blanc, 6, à Montpellier. 1904. DURAND (Georces), à Beautour, près la Roche-sur-Yon (Vendée). 1902. DURAND (Tn&opniLs), directeur du Jardin botanique de l'État, à Bruxelles (Belgique). 1893. DUSS (le R. P.), professeur au collège de la Basse-Terre (Gua- deloupe). Membre honoraire. 1857. * DUVERGIER DE HAURANNE (EmmanueL), à Herry (Cher). 1906. EVRARD (F.), licencié ès sciences, boulevard Montparnasse, 32, à Paris, XV*. 1896. FARLOW (G.), professeur à l'Université Harvard, Quincy street, 24, à Cambridge, Massachusetts (États-Unis d'Amérique). 1902. FEDTSCHENKO (Bonis pe), botaniste en chef au Jardin bota- nique impérial de Saint-Pétersbourg (Râssie). 1907. FÉLIX (Armann), surveillant général de l'École nationale profes- sionnelle, à Vierzon (Cher). 1888. FENOUL (Gusrave), instituteur, rue Beaubourg, 18, à Paris, IV*. 1910. FERROUILLAT (P.), directeur de l'École nationale d'Agrieul- ture, à Montpellier (Hérault). 1895. * FINET (Ace), boulevard Malesherbes, 117, à Paris, VIII". 1871. * FLAHAULT (Cuarzes), correspondant de l'Institut, professeur de Botanique à la Faculté des Sciences, directeur de l'Institut de Botanique de l'Université, à Montpellier. 1897. FLAHAULT (M** Cnarues), à l'Institut de Botanique de Mont- pellier. 1897. FLAHAULT (M'* Maniz-Tu£nEsE), rue de Roubaix, 144, à Mons-en- Barœul (Nord). 1903. FRIEDEL (Jean), docteur ès sciences, rue Michelet, 9, à Paris, VIe. 1904. FRIREN (l'abbé A.), chanoine honoraire, rue de l'Évêché, 41, à Metz (Alsace-Lorraine). 1906. FRON (G.), maitre de conférences à l'Institut national agrono- mique, rue Madame, 29, à Paris, VI°. 1871. GADECEAU (Éwie), villa Champ-Quartier, rue du Port-Guichard, à Nantes. xi ‘SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1893. GAGNEPAIN, assistant au Muséum d'Histoire naturelle, avenue d'Italie; 4, à Paris, XIII*. 1901. GAIN (Louis), licencié ès sciences, rue Sarrette, 14, à Paris, XIVe. 1887.* GALAVIELLE (Léopoin), professeur agrégé à la Faculté de Médecine, rue Maguelone, 23, à Montpellier. 1811. * GANDOGER (Micuzr), à Arnas, par Villefranche (Rhóne). 1907. GARRAUD (Fnaxcors), chef de la comptabilité à la Société de la Vieille-Montagne, à Viviez (Aveyron). 1812. * GARROUTE (abbé), rue Diderot, 20, à Agen. 1904. GATIN (Cuanrzs), docteur ès sciences, ingénieur agronome, rue Jacques-Boyceau, 13, à Versailles (Seine-et-Oise). 1897. GAUCHER (Louis), professeur agrégé à l'École supérieure de Pharmacie, boulevard des Arceaux, 19, à Montpellier. 1881. GENTY (Pavr), directeur du Jardin des Plantes, avenue Gari- baldi, 15$à Dijon. 1902. GERARD (Cnanrzs), chef d'escadron au 33° régiment d'artillerie, place d'Armes, 20, à Poitiers (Vienne). 1881. * GÉRARD (R.), professeur à la Faculté des Sciences, directeur du Jardin botanique de la ville, rue Crillon, 70, à Lyon. 1911. GERBAULT (Ep.-L.), juge au tribunal, à Mayenne (Mayenne). 1891. GERBER (Ciuanrzs), docteur ès sciences, professeur à l'École de Médecine, Pharo, à Marseille. | 1899. * GÈZE (J -B.), ingénieur agronome, professeur d'Agriculture, rue de la République, 94, à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron). 1886. GIBAULT (Gzoncrs), quai Bourbon, 55, à Paris, IVe. 1872. GIRAUDIAS (Louis), receveur de l'Enregistrement, rue de l'Arche- de-Noé, 2, à Orléans. 1908. GODEFROY (M.), docteur de l'Université de Paris, bibliothécaire de la Faculté des Sciences, à Marseille (Bouches-du-Rhône). 1883. GODFRIN (Junien), directeur de l'École supérieure de Phar- macie, à Nancy. : 1905. GORIS (ALBERT), docteur ès sciences, pharmacien de la Maison municipale de Santé, rue du faubourg Saint-Denis, 200, à Paris, X*. 1872. GRAND'EURY, correspondant de l'Institut, rue d'Amance, 12, à Malzéville (Meurthe-et-Moselle). LISTE DES MEMBRES. ; XIII Date de la nomination. 1885. * GRANEL (Maurice), directeur du Jardin des plantes, professeur de Botanique à la Faculté de Médecine, à l'Institut bota- nique de Montpellier. 1886. GRAVIS (AvucvsrE), professeur à l'Université, directeur de l'Ins- titut botanique, rue Fusch, 22, à Liége (Belgique). 1906. GRIFFON, professeur à l'École nationale d'Agriculture de Gri- gnon, directeur adjoint de la Station de Pathologie végétale, rue d'Alésia, 11 bis, à Paris, XIV*. 1899. GUÉGUEN (F.), professeur agrégé à l'École supérieure de Phar- macie, avenue de l'Observatoire, 4, à Paris, VIe. 1894. GUÉRIN (Pavut), professeur agrégé à l'École supérieure de Pharmacie, avenue de l'Observatoire, 4, à Paris, VIe. 1818. * GUERMONPREZ, docteur en médecine, rue d'Esquermes, 63, à Lille. 1898. GUFFROY (Cnarces), ingénieur-agronome, rue Legendre, 108, à Paris, XVII*. 1911. GUICHARD (labbé), curé d'Hérépian (Hérault). 1881. * GUIGNARD (Léon), membre de l'Institut, directeur honoraire de l'École supérieure de Pharmacie de Paris, rue du Val-de- Gráce, 6, à Paris, V*. Ancien président de la Société. 1870. GUILLAUD (ArzexaNpnE), professeur de Botanique à la Faculté de Médecine de Bordeaux, avenue Gambetta, 77, Saintes (Cha- rente-Inférieure). 1907. GUILLAUMIN (Axpn£), docteur ès sciences, préparateur au Muséum d'Histoire naturelle, rue Victor-Considérant, 3, à Paris, XIVe. 1909. GUILLOCHON (L.), directeur du Jardin d'essais, professeur à l'École.coloniale d'Agriculture de Tunis (Tunisie). 1816. * GUILLOTEAUX-BOURON (Joannès), villa Saint-Joseph, à Petit- Juan, pres de Cannes (Alpes-Maritimes). 1904. GUIMARAES (José p'AscENsa0), R. do Conde de Rodondo, 46-1, à Lisbonne (Portugal). 1904. * GUINIER (PuiumEnT), inspecteur adjoint des Eaux et Forêts, chargé de cours à l'École nationale des Eaux et Foréts, rue Sellier, 38 bis, à Nancy (Meurthe-et-Moselle). 1905. GYSPERGER DE ROULET (M":°), Nesseltor, 5, Mulhouse (Alsace-Lorraine). ; 1906. HAMET (Raymoxo), rue Lacépède, 20, à Paris, V°. XIV SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1893. 1813. 1889. 1812. 1891. 1884. 1885. 1888. 1909. 1866. 1904. 1907. 1894. 1901. 1910. 1888 1893. HANNEZO (Juzes), rue de Saône, 18, à Mâcon (Saône-et-Loire). HARIOT (Pau), assistant au Muséum d'Histoire naturelle, rue de Buffon, 63, à Paris, V°. HARMAND (abbé), à Docelles (Vosges). HECKEL (Épovanp), correspondant de l'Institut et de l'Académie de Médecine, professeur à la Faculté des Sciences et à l'École de Médecine, directeur du Musée colonial, allées de Meilhan, 17, à Marseille. HEIM (D* Frépéric), professeur agrégé d'Histoire naturelle à la Faculté de Médecine de Paris, chargé de cours au Conserva- toire des Arts et Métiers, rue Hamelin, 34, à Paris, XVIe. HENRIQUES (J.-Auc.), professeur à l'Université, directeur du Jardin botanique, à Coimbre (Portugal). HÉRAIL (Jeax-Josepx-Marc), docteur ès sciences, professeur de Matière médicale à l'École de Médecine et de Pharmacie, rue d'El-Biar, 14, à Alger-Mustapha. HÉRIBAUD-JOSEPH (frère), à Montferrand (Puy-de-Dôme). Membre honoraire. | HERMANN (Jurzs), libraire-éditeur, rue de la Sorbonne, 6, à Paris, Vè. HERVIER (abbé Josera), Grande-Rue de la Bourse, 31, à Saint-Etienne. HIBON (Gronces), juge suppléant au tribunal de la Seine, rue Le Chátelier, 2, Paris, XVII*. HICKEL (Roserr), inspecteur des Eaux et Forêts, professeur à l'École nationale d'Agriculture de Grignon, rue Champ-La- garde, 11 bis, à Versailles (Seine-et-Oise). - HOLM (Taéonore), botaniste, Brookland, D.C. (États-Unis d'Amérique). HOSCHEDE, à Giverny, par Vernon (Eure). HOUARD, maitre de conférences à la Faculté des Sciences, à Caen (Calvados). . * HUA (Henri), sous-directeur à l'École des Hautes-Études du Muséum, boulevard Saint-Germain, 254, à Paris, VIIe. HUBER (J.), directeur du Musée Goeldi, 399, caixa do Correio, à Pará (Belem, Brésil). LISTE DES MEMBRES. XV Date de la nomination. 1881. * HUE (abbé AucusrE-Manig), rue de Cormeille, 104, à Levallois- Perret (Seine). 1869. * HUSNOT (T.), maire de Cahan, par Athis (Orne). 1882.* HY (abbé Férix-CuanrEs), docteur ès sciences, professeur à l'Université libre, rue Lafontaine, 87, à Angers. 4891. JACZEWSKI (Anraur pe), directeur du laboratoire central de Pathologie végétale, au Jardin impérial de botanique de Saint- Pétersbourg. 1888. JADIN (Fernano), professeur à l'École supérieure de Pharmacie de Montpellier. 1906. JAHANDIEZ (mice), quartier des Salettes, à Carqueiranne (Var). 1880. JATTA (Antonio), à Ruvo di Puglia, province de Naples (Italie). 1887. JEANPERT (Épovanp), attaché au Muséum, boulevard Saint- Marcel, 34, Paris, Ve. Membre honoraire. 1907. JOUKOFF (M'* Anva), laboratoire de Botanique de la Sorbonne, rue Victor-Cousin, 1, à Paris, V*. 1896. KERSERS (Louis ne), rue de la Grosse-Armée, 7, à Bourges. 1882. * KERVILLE (Henri Gapzav pg), rue Dupont, 7, à Rouen. 1906. KNOCHE (Hermann), rue de l'Université, 51, à Montpellier (Hérault). 1899. KOLDERUP-ROSENVINGE (J. Laurrrz), au Musée botanique de Copenhague. 1905. LAMOTHE (Cauizre), instituteur, à Saint-Denis-les-Martel (Lot). 1899. LANGERON (D" Maurice), chef de travaux à l'Institut de Méde- cine coloniale, avenue du Lycée, 5, à Bourg-la-Reine (Seine). 1909. LAPIE (GroncEs), docteur és sciences, inspecteur des Eaux et Foréts, à Djidjelli (Constantine). 1908. LAPLACE (Féux), rue de Fontenay, 31, à Châtillon (Seine). 1815. * LARCHER (Oscan), docteur en médecine, rue de Passy, 97, à Paris, XVI.. 1907. LASSEAUX (Evc.), rue de Crosne, 10, à Montgeron (Seine-et-Oise). 1896, * LASSIMONNE (S.-E.), à Robé, commune d'Yzeure (Allier. 1903. LAUBY (Awrone), licencié ès sciences, à Saint-Flour (Cantal). 1910. LAURENT (Armano), professeur de sciences naturelles au lycée Ampère, à Lyon (Rhône). XVI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1903. LAURENT (J.), professeur à l'École de Médecine, 30, rue de Bourgogne, Reims (Marne). 1909. LAVERGNE (Louis), directeur d'école à Leynhac, par Maurs (Cantal). ; 1910. LAVIALLE (Pierre), docteur ès sciences, préparateur à l'École supérieure de Pharmacie de Paris, rue de la Glacière, 14, à Gentilly (Seine). 1908. LE CESVE (RapnaEL), instituteur, rue de Sèvres, 104, à Paris, XVe. 1883. * LECLERC DU SABLON, professeur de Botanique à la Faculté des Sciences, à Toulouse. 1884. * LECOMTE, professeur au Muséum d'Histoire naturelle, rue des Écoles, 24, à Paris, V*. Ancien président de la Société. 1889. LE GENDRE (CnanrEs), directeur de la Revue scientifique du Limousin, place du Champ-de-Foire, 15, à Limoges. 1895. LEGRAND (Arraur), docteur en médecine, rue de Clignancourt, 13, à Paris, XVIIIe. 1881. * LEGUÉ (Léon), propriétaire, rue Beauvais-de-Saint-Paul, à Mon- doubleau (Loir-et-Cher). | 1907. * LEMOINE (Mme Pavut), docteur és sciences, rue de Médicis, 5, à Paris, VI*. 1885. * LEMOINE (Evite), licencié ès sciences naturelles, rue du Montet, 134, à Nancy. 1874. * LE MONNIER (Grorces), professeur à la Faculté des Sciences, rue Montesquieu, 19, à Nancy. : 1893. LESAGE (Pierre), professeur adjoint à la Faculté des Sciences, . à Rennes. 1889. LEVEILLE (Me* Hecron), directeur du Monde des Plantes, rue de Flore, 78, au Mans. 1905. LHOMME (Léon), libraire-éditeur, rue Corneille, 3; à Paris, VE. 1910. LIGNERIS (MicuEL pes), ingénieur-agronome, à Bressolles, par Moulins (Allier). | 1888. LIGNIER (Ocrave), professeur de Botanique à la Faculté des Sciences, rue Richard-Lenoir, 4, à Caen. 1893. LINDAU (Prof. D' G.), Botanisches Museum, à Dahlem bei Berlin (Allemagne). LISTE DES MEMBRES. XVII Date de la nomination. 1909. 1902. 1906. 1886. 1895; 1909. 1815. 1906. 1907. 1900. 1910. 1903. 1861. 1891. 1881. 1905. 1881 LITARDIÈRE (René de), licencié és sciences, à Mazières-en- Gatine (Deux-Sévres). LLOYD (C.-G.), the Lloyd Library, West Court Street, 309, à Cincinnati (Ohio, États-Unis d'Amérique). LORMAND (Cnarces), pharmacien de 17* classe, rue du Faubourg- du-Temple, 133, à Paris, X*. LUIZET (Downique), chimiste, rue Gambetta, 29, à Taverny (Seine-et-Oise). LUTZ (L.), SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA SOCIÉTÉ, professeur agrégé à l'École supérieure de Pharmacie, avenue de lObserva- toire, ^, à Paris, VI*. MADIOT (V.), pharmacien de 4"° classe, à Jussey (Haute-Saône). MAGNIN (Antone), professeur à la Faculté des Sciences et à l'École de Médecine, rue Proudhon, 8, à Besancon. MAHEU (Jacques), docteur ès sciences, préparateur à l'École supérieure de Pharmacie, avenue du Maine, 4^4, à Paris, XIV*. MAIGE (A.), professeur de Botanique à la Faculté des Sciences, à Poitiers (Vienne). MAIRE (Rexé), professeur à la Faculté des Sciences, villa Mont- Fleuri, chemin de Telemly, à Alger. MAIRE (Georces), ingénieur, rue du Prince Abd-el-Moneim, 108, à Alexandrie (Égypte). MALGA (Rev? D. Anprés), à San Pedro de Ribas (Sitjes), Bar- celona (Espagne). MALINVAUD (Enwzsr), rue Linné, 8, à Paris. MEMBRE PERPÉTUEL, Ancien président de la Société. MALO (Cmances), rédacteur au Journal des Débats, à Senlis (Oise). MANGIN (Louis- ALexaNpnRE), membre de l'Institut, professeur au Muséum d'Histoire naturelle, rue de la Sorbonne, 2, à Paris, V*. Ancien président de la Société. MARANNE (Ismore), pharmacien de 1'* classe, à Allanche (Cantal). . * MARCAIS (abbé), rue Merlane, 4, à Toulouse. 1905. MARNAC, docteur en médecine, place Saint-Michel, 42, à Mar- seille (Bouches-du-Rhône). XVIII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1909. MARRET (Léon), rue Michelet, 5, à Paris, VIe. 1895. MARTY (Lé£owct), notaire honoraire, rue Trivalles, 133, à Car- cassonne. 1890. MATRUCHOT (Louis), professeur de Botanique à la Faculté des Sciences, École Normale supérieure, rue d'Ulm, 49, à Paris, V*, 1909. MAUBLANC (A.), secrétaire général de la Société mycologique de France, chef des travaux à la Station de Pathologie végétale, rue d'Alésia, 11 bis, à Paris, XIVe. 1875. * MAW (Grorce), à Benthall Kenley (Surrey, Angleterre). 1880. MÈGE (abbé Jacques), à Pauillac | Gironde). 1876. * MÉNIER (Gx.), professeur honoraire à l'École de Médecine et de Pharmacie, ancien directeur de l'École supérieure des Sciences et Lettres, place de la Monnaie, 13, à Nantes. 1908. MENU (A.), docteur en pharmacie, à Lons-le-Saunier (Jura). 1870. MER (Éuirz), attaché à la station de recherches de l'École fores- tiere, rue Israél-Silvestre, 19, à Nancy; et à Longemer, par Gérardmer (Vosges) 1911. MIRANDE (Ronznr), licencié és sciences, ingénieur-agronome, avenue Rapp, 25, à Paris, VII*. 1892. * MOLLIARD (Marin), professeur-adjoint à la Sorbonne, rue Vauquelin, 16, à Paris, V*. 1910. MOREAU (FERNAND), agrégé des sciences naturelles, préparateur à la Faculté des Sciences, boulevard St-Marcel, 7, à Paris, XIII*. 1906. MOREL (Fraxcisque), rue du Souvenir, 43, à Lyon-Vaise (Rhône). 1909. MORELLE (Evmon), docteur en pharmacie, place de l'Hôtel-de- Ville, à Commercy (Meuse). 1881. MOROT (Louis), docteur és sciences naturelles, assistant au Muséum d'Histoire naturelle, directeur du Journal de Bota- nique, rue du Regard, 9, à Paris, VE. 1859. * MOTELAY (Léonce), président honoraire de la Société Linnéenne de Bordeaux, cours de Gourgue, 8, à Bordeaux. 1886. * MOTELAY (Paur), cours de Gourgue, 8, à Bordeaux. 1901. MOUILLARD (Louis), ancien élève de l'École.nationale d'Agri- culture de Grignon, instituteur, à Cauterets (Hautes-Pyrénées). LISTE DES MEMBRES. XIX Date de la nomination. 4877. MUE (Hzwnr, directeur des Contributions indirectes, square Gambetta, 3, àj Carcassonne (Aude). 1883. * NANTEUIL (baron Rocer pr), au château du Haut-Brizay, par l'Ile-Bouchard (Indre-et-Loire). 1910. NIAZY (D' M.), professeur de Botanique et de Parasitologie à l'École supérieure forestière, Kadi Keuy, Constantinople (Turquie d'Europe). 1902. NENTIEN (E.), ingénieur en chef des Mines, rue Gloriette, 32 bis, à Chalon-sur-Saóne (Saóne-et-Loire). 1888. NEYRAUT (E.-JgAN), employé au chemin de fer du Midi, rue Sainte-Catherine, 236, à Bordeaux. ; 1895. NOBLET (Dom Axpré), au Monastère des Bénédictins, à Cheve- togne, par Leignon, province de Namur (Belgique). 1904. OFFNER (D* J.), préparateur à la Faculté des Sciences de Gre- noblé (Isère). 1906. OLIVIER (abbé), à Bazoches-en-Houlme (Orne). 1813. OLIVIER (Enxzsr), directeur de la Revue scientifique du Bour- bonnais, aux Ramillons, près Moulins, et cours de la Préfec- ture, 10, à Moulins (Allier). 1891. ORZESZKO (Nixonem), villa Polonia, avenue Léopold II, à Nice- Cimiez (Alpes-Maritimes). 1877. * PASCAUD (Encan), rue Porte-Jaune, 5, à Bourges ( Cher). 1811. PATOUILLARD (N.), docteur en pharmacie, avenue du Roule, 105, à Neuilly (Seine). 1907. PAVILLARD, chargé de cours à l'Institut botanique, à Mont- pellier (Hérault). 1887. PÉCHOUTRE (Frnpmaxb), professeur au lycée Louis-le-Grand, rue Toullier, 6, à Paris, V*. 1869. PELLAT (An.), avenue Alsace-Lorraine, 35, à Grenoble (Isère). 1910. PELLEGRIN (Fnaxcors), docteur ès sciences, attaché au Muséum d'Histoire naturelle, rue de Rennes, 143, à Paris, VI*. 1908. PELOURDE (Fernano), préparateur au Muséum d'Histoire natu- relle, rue de Buffon, 63, à Paris, V*. 1866. * PELTEREAU (Erxesr), notaire honoraire, à Vendôme (Loir-et- Cher). XX SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1894. * PERROT (Émile), professeur à l'École supérieure de Pharmacie de Paris, rue Sadi-Carnot, 17, à Chátillon-sous-Bagneux (Seine). 1903.. PETIT (Lovrs), rue Église-Seurin, 211, à Bordeaux (Gironde). 1903. PEYTEL (Pierre), ingénieur-agronome, rue Saint-Philippe-du- Roule, 6, à Paris. 1906. PINOY (D' Enwzsr), rue de Versailles, 30, à Ville-d'Avray (Seine- et-Oise). 1901. PITARD (J.), professeur à l'École de Médecine et de Pharmacie, rue Auguste- Chevalier, 40, à Tours (Indre-et-Loire). 1888. * PLANCHON (Louis), docteur en médecine, professeur à l'École supérieure de Pharmacie, rue de Nazareth, 5, à Montpellier. 1880. POIRAULT (Georges), directeur de la Villa Thuret, à Antibes, (Alpes-Maritimes). 1906. POISSON (Henri), préparateur au Muséum d'Histoire naturelle, rue de Buffon, 61, à Paris, V*. 1870. * POISSON (Juris), assistant honoraire au Muséum d'Histoire naturelle, rue de la Clef, 32, à Paris, V*. 1877. PORTES (Lub.), pharmacien honoraire des hópitaux, rue des Filles-du-Calvaire, 23, Paris, IIe. 1811. * POSADA-ARANGO (Aspnzs), docteur en médecine, professeur de Botanique à l’Université de Médellin (États-Unis de Colombie). 1911. POTTIER (Jacques), étudiant, rue Notre-Dame-des- Champs, 123, à Paris, VI. . PRAIN, Directeur des Royal Gardens of Kew, near London (Angleterre). 1895 1854. PRILLIEUX (Épovanp), membre de l'Institut, rue Cambacérés, 14, à Paris, VIIIe. MEMBRE FONDATEUR. Ancien président de la Société. 1897. PRUNET, professeur à la Faculté des Sciences, directeur du Jardin des Plantes, à Toulouse. 1911. QUEVA (C.), professeur à la Faculté des Sciences, à Dijon (Cóte- d'Or). 1894. RADAIS (Maxime), professeur à l'École supérieure de Pharmacie, avenue de l'Observatoire, 4, à Paris, VE. 1877 . * RAMOND (Grorces), assistant au Muséum, rue Louis-Philippe, 18, à Neuilly-sur-Seine (Seine) LISTE DES MEMBRES. XXI Date de la nomination. 1911. RAPHÉLIS (A.), pharmacien de 17" classe, rue d'Antibes, 92, à Cannes (Alpes-Maritimes). 1905. RÉAUBOURG (Gasrox), docteur en pharmacie, rue de l'Alboni, T, à Paris, XVIe. 1879. RÉCHIN (abbé), professeur au collége de Mamers (Sarthe). 1905. REYNIER (Arrnz»), route de la Valette, 204, à Toulon (Var). 1896. * REY-PAILHADE (CowsrANTIN pe), place Sainte-Aphrodise, 44, à Béziers (Hérault). 1906. RICHER (Pavut), docteur ès sciences, préparateur à la Faculté des Sciences, rue du Luxembourg, 30, à Paris, VE. 1911. ROBERT (Groncrs), docteur en pharmacie, Grand-Place, 38, à Saint-Quentin (Aisne). 1859. * ROCHEBRUNE (Arrnonse DE), assistant au Muséum d'Histoire naturelle, rue Cuvier, 57, à Paris, V*. 1907, ROLAND-GOSSELIN (Rosznr), colline de la Paix, à Villefranche- sur-Mer (Alpes-Maritimes). 1895. ROMIEUX (Henri), lieutenant-colonel, ancien conseiller d'État, Florissant, 25, à Geneve. 1901. ROUX (Nisivs), chemin de la Sœur-Vialy, 5, à Lyon-Saint-Clair (Rhóne). | 1870. ROUY (Gronczs), secrétaire général honoraire du Syndicat de la Presse parisienne, secrétaire général de la Caisse des victimes du devoir, rue du Château, 34, à Asnières (Seine). 1861. ROYET (Euc.), docteur en médecine, rue Saint-Simon, 6, à Paris, VIIe. . 1888. RUSSELL (Wizzram), docteur ès sciences naturelles, boulevard Saint-Marcel, 49, à Paris, XIIe. 1880. SACCARDO (P.-A.), professeur et directeur du Jardin bota- nique à l'Université de Padoue (Italie). Membre hono- rare. 1886. * SAHUT (PauL), avenue du Pont-Juvénal, 10, à Montpellier, 1875. SAINT-LAGER, docteur en médecine, cours Gambetta, 8, à Lyon. 1903. SAINT-YVES (le commandant A.), villa Jacques, boulevard de Montboron, à Nice. 1903. SAINTOT (abbé Coxsrannix-Émie), curé à Neuvelle-lès-Voisey, par Voisey (Haute-Marne). XXII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1875. * SALATHÉ, docteur en médecine, ancien préparateur à la Faculté de Médecine de Strasbourg, rue Michel-Ange, 27, à Paris, AVI: 1900. SARGENT (Gares), professeur d'Arboriculture, Arnold arbo- retum, Jamaica Plain, Massachusetts (États-Unis d'Amérique). 1906. SARTORY (AvcusrE), docteur és sciences, préparateur à l'École supérieure de Pharmacie, avenue du Parc de Montsouris, 35, à Paris, XIVe. 1905. SCHRÓTER, professeur au Polytechnikum, Zürich (Suisse). 1903. SEGRET (abbé), curé de Maray, par Mennetou-sur-Cher (Loir- et-Cher). 1904. SENNEN (Frére) paseo de la Bonanova, 12, à Barcelona (Espagne). Membre honoraire. 1857. * SEYNES (Jurss pz), rue de Chanaleilles, 15, à Paris, VII*, et à Segoussac, par Salindres (Gard). Ancien président de la Société. 1906. Société des Sciences naturelles de la Haute-Marne, à Langres (Haute-Marne). 1908. SOUEGES (René), docteur ès sciences, pharmacien-adjoint des Asiles de la Seine, Asile de la Maison-Blanche, par Neuilly- sur-Marne (Seine-et-Oise). 1905. SPIRE (D! C.), médecin des troupes coloniales, à Porto-Novo, Dahomey. ; 1909. STIASSNIE (Maurice), constructeur de microscopes, boulevard Raspail, 204, à Paris, XIVe. 1895. SUDRE, professeur à l'École normale, rue André-Délieux, 12, Toulouse. 1911. SWINGLE (Warren T.), chef du service de génétique, Bureau of Plant Industry, Department of Agriculture, à Washington, D. C. (États-Unis d'Amérique). 1905. TERRACCIANO (Acte), directeur de l'Institut botanique de Sassari (Sardaigne). 1905. TESSIER (F.), inspecteur des Eaux et Forêts, avenue Sadi- . Carnot, 79, à Valence (Dróme). 1903. THÉZÉE (Dr), professeur d'Histoire naturelle à l'École de Méde- cine et de Pharmacie, rue de Paris, 70, à Angers. LISTE DES MEMBRES. XXIII Date de là nomination, 1897. THIL, inspecteur des Eaux et Forêts, rue de Fleurus, 27, à Paris; VI*. 1900. TILLIER (Louis), architecte-paysagiste, rue Desrenaudes, 53, à Paris. 1907. TOMINE (Azexanore WassizewircH), botaniste en chef du Jardin botanique, à Tiflis (Caucase, Russie). 1902. TONI (ve), professeur et directeur du Jardin botanique à l'Uni- versité royale de Modène (Italie). Membre honoraire. 1909. TOURRET, instituteur, à La Ferté-Hauterive, par Bessay (Allier). 1900. TOUZALIN (CnarLes pz), capitaine au 90° régiment de ligne, rue de l'Hospice, 16, à Châteauroux. 4870. * TRABUT (Louis), docteur en médecine, professeur à l'École de Médecine, rue Desfontaines, 7, à Alger-Mustapha. 4890. TRELEASE (Wittram), directeur du Jardin botanique de Mis- souri, Saint-Louis de Missouri (États-Unis d'Amérique). 1899. URBAN (Icsace), sous-directeur du Jardin botanique, Königin Luisestrasse, 6-8, Dahlem-Steglitz, bei Berlin (Allemagne). 1883. * VALLOT (Éwze), ingénieur civil, avenue des Champs-Elysées, 114, à Paris, VIII. 1875. * VALLOT (Josera), directeur de l'Observatoire météorologique du Mont-Blanc, rue Francois-Aune, 5, à Nice (Alpes-Maritimes). 1865. VAN TIEGHEM (Pu.), membre de l'Institut, professeur au Muséum d'Histoire naturelle, rue Vauquelin, 22, à Paris, V°. Ancien président de la Société. 1905. VELENOVSKY (D: Joser), professeur de Botanique à l'Univer- sité bohémienne, Slüpi, II, 433, Prague (Bohême). 4871. VENDRYÈS (ArsEnr), rue de Vaugirard, 90, à Paris, VI. Membre honoraire. 1907. VERGNES (L. de), ingénieur, rue Valentin-Haüy, 5, à Paris. 1906. VERGUIN (Louis), capitaine au 9e régiment d'artillerie, boulevard Patte-d'Oie, 39, à Castres (Tarn). 1855. * VIAUD-GRAND-MARAIS (Auwsnorse), professeur honoraire à - l'École de Médecine, place Saint-Pierre, ^, à Nantes. 1886. VIDAL (Gasrrez.), inspecteur des Eaux et Forêts, rue de Metz, 25, à Toulouse (Haute-Garonne). 1895. VIDAL (Louis), chef de travaux à la Faculté des Sciences de Grenoble. XXIV SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1904. VIGUIER (René), docteur és sciences, maitre de conférences à la Faculté des Sciences de Paris, quai de Bercy, 5 bis, à Charenton-Magasins généraux (Seine). 1909. VILMORIN (Jacques pz), quai de la Mégisserie, 4, à Paris, I°". 1818. VILMORIN (Mavrice Lévèque ne), quai d'Orsay, 13, à Paris, VII*. Ancien président de la Société. 1893. VILMORIN (Parce LÉv£QUE pe), rue Boissière, 66, à Paris, XVIe. 1884. * VUILLEMIN (Pavr), professeur de Botanique à la Faculté de Médecine, rue d'Amance, 16, à Malzéville (Meurthe-et-Moselle). 1881. WEBER (M: A.), née Van Bosse, à Eerbeek (Hollande). 1907. WEILLER (le lieutenant Marc), rue Gauthier-de-Biauzat, 23, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dóme). 1886. WELTER (Huserr), libraire, rue Bernard-Palissy, 4, à Paris, MIS 1894. WILCZEK (Erxesr), professeur à l'Université, à Lausanne (Suisse). 1905. WORONOFF, Conservateur au Jardin botanique de Tiflis (Caucase, Russie). 1907. YDRAC (F.-L.), docteur en pharmacie, à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées). 1881. ZEILLER (Renė), membre de l'Institut, inspecteur général des mines, rue du Vieux-Colombier, 8, à Paris, VI°. Président de la Société. MM. les Membres de la Société sont priés, dans leur intérét, dinformer sans retard le Secrétariat de leurs changements d'adresse. Les numéros qui viendraient à S'égarer par suite de quelque omission de ce genre ne pourraient étre remplacés. MEMBRES DÉCÉDÉS EN 1911 BenNanp (NoëL). Marcaann (L.). Bonszr (E»p.). Panis (général). Gautier (G.). Tnonzr (D' C.). Rurz DE Lavison (J. de). LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ RANGÉS PAR PAYS ET EN FRANCE PAR DÉPARTEMENTS Ann. Boissieu (de). Durafour. Aisne. Degagny. Robert. Allier. Lassimonne. Ligneris (des). Olivier (Ernest). Tourret. Alpes-Maritimes. Arbost. Guilloteaux-Bouron. Orzeszko. Poirault. Raphélis. Roland-Gosselin. Saint-Yves. Vallot (J.). Ardèche. Couderc (G.). Ardennes. Cadix. Aude. Marty. Mue. Aveyron. Coste (abbé). Garraud. Gèze. Bouches-du-Rhône. Cotte. Decrock. Gerber. Godefroy. Heckel. Marnac. Calvados. Ballé. Houard. Lignier. Cantal Charbonnel (abbé). Lauby. Lavergne, Maranne. Charente-In férieure. Coupeau. Guillaud. Cher. Duvergier de Hauranne. Félix, Kersers (de). Pascaud. Côte-d'Or. Arbaumont (d). Genty. Queva. Deux-Sèvres. Litardière (de). Doubs. Magnin. Drôme. Alias. Chatenier. Tessier. Eure. Hoschedé. Eure-et-Loir. Douin. Gard. Seynes (J. de). Garonne (Haute-). Bonnet (Jean). Comère. Dop. XXVI Leclerc du Sablon. Marçais (abbé). Prunet. Sudre. Vidal (Gab.). Gers. Duffort. Gironde. Beille. Devaux. Mège (abbé). Motelay (Léonce). Motelay (Paul). Neyraut. Petit (Louis). Hérault. Bazille. Blanc (L.). Boyer. Castelnau. Courchet. Daveau. Durand (Eug.). Ferrouillat. Flahault. Flahault (M"*). Galavielle. — Gaucher. Granel. Guichard (abbé). Jadin. Knoche. Pavillard. Planchon (Louis). Rey-Pailhade (de). Sahut (P.). Ille-et- Vilaine. Ducomet. Lesage. Indre. Touzalin (de). Indre-et-Loire. Barnsby. Nanteuil (de). Pitard. Isére. Duhamel. Offner. Pellat. Vidal (Louis). Jura. Menu. Loir-et-Cher. Legué. Peltereau. Segret (abbé). Loire. Alverny (d’). Hervier (abbé). Loire-Inférieure, Col. Gadeceau. Ménier. Viaud-Grand-Marais. Loiret. Giraudias. Lot. Bach (abbé). Lamothe. . Lot-et-Garonne. Duffour. Garroute (abbé). Maine-et-Loire. Allard. Bouvet. Dezanneau. Hy (abbé). Thézée. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Manche. Corbière. Marne. Desmaisons. Laurent (J.). Marne (Haute-). Saintot (abbé). Société des Sciences na- turelles de la Hau- te-Marne. Mayenne. Gerbault. Meurthe-et-Moselle. Coppey. Godfrin. Grand'Eury. Guinier (Phil.). Lemoine. Le Monnier. Vuillemin. Meuse. Morelle. Nord. Bouly de Lesdain. Carpentier (abbé). Flahault (M"°). Guermonprez. . Oise. Malo. Orne. Husnot. Olivier (abbé). Puy-de-Dôme Billiet. Chassagne (D"). Coudert (abbé). Dubard. Héribaud (frère). Weiller. Pyrénées (Hautes-). Mouillard. Ydrac. Rhône. Gandoger. Gérard (R.). Laurent (A.). Morel (Fr.). Roux (Nisius). Saint-Lager. Saône (Haute-). Bonati. Madiot. Saône-et-Loire. Château. Hannezo. Nentien. Sarthe. Chevallier (abbé L.). Léveillé. Réchin (abbé). Savoie. Chabert. Savoie (Haute-). Chevalier (abbé E.). Seine !. Bois. Dismier. Dupuy. Hue (abbé). Langeron. Laplace. Lavialle. Patouillard. Perrot. Ramond. Rouy. Viguier. Seine-et-Oise. Beleze (M''*). Boudier. LISTE DES MEMBRES. Daigremont (M»*). - Gatin. Hickel. Lasseaux. Luizet. Pinoy. Souèges. Seine-Inférieure. Kerville (de). Somme. Bertrand. Caron (Édouard). Caussin. Copineau. T'arn. Biau. Verguin. Var. ‘Charras. Cousturier. Jahandiez. Reynier. Vendée. Charrier. Douteau. Durand (Georges). Vienne. Gérard (Ch). Maige. Vienne (Haute-). Le Gendre. Vosges. Carrière. Harmand (abbé). Mer. XXVII A lgérie. Battandier. Hérail. Lapie. Maire (René). Trabut. Dahomey. Spire. Guadeloupe. Duss (R. P.). Tunisie. Bœuf. Cuénod. Guillochon. Allemagne. Asher. Behrend. Budy. Buschbeck. Drude. Lindau. Urban. Alsace-Lorraine. Friren (abbé). Gysperger de Roulet (M™°). Autriche-Hongrie. Degen (von). Velenovsky. Belgique. Bris. Durand (Th.). Gravis. Noblet (Dom). Danemark. Kolderup-Rosenvinge. Espagne. Malgà (Rev?*). Sennen (frère). t. Les membres résidant à Paris ne sont pas mentionnés sur cette liste. XXVIII Grande-Bretagne. Maw. Prain. Italie. Arcangeli. Borzi. Briosi. Jatta. Saccardo. Terracciano. Toni (de). Pays-Bas. Weber (M"°). Portugal. Guimaraes. Henriques. Roumanie. Brandza. Russie. Fedtschenko (de). SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Jaczewski (de). Tomine. Woronoff. Suisse. Barbey. Briquet. Brockmann. Burnat. Candolle (C. de). Chodat. Romieux. Schróter. Wilczek. ' Aznavour. Niazy-Bey. Chine. Courtois. Turquie d' Europe. Turquie d'Asie. Aaronsohn. ` Égypte. Blandenier. Deflers. Maire. États-Unis d'Amérique. Farlow. Holm. Lloyd. Sargent Swingle. Trelease. États de l'Amérique du Sud. Arechavaleta. Berro. Damazio. Huber. Posada-Arango. SÉANCE DU 12 JANVIER 1912 PRÉSIDENCE DE M. R. ZEILLER. M. le Président, en prenant place au fauteuil, s'exprime en ces termes : Messieurs, À deux reprises déjà vous aviez bien voulu me faire le trés grand hon- neur de m'appeler à la présidence de notre Société. Ce n'est pas sans une profonde confusion, mais c'est en méme temps avec une reconnaissance aussi profonde, que je me suis vu désigné à nouveau pour occuper ce fauteuil, et j'adresse à tous mes confrères mes remerciements émus pour les marques répétées qu'ils me donnent de leur confiance. Je ferai de mon mieux pour m'en montrer digne, regrettant seulement de ne pou- voir peut-étre pas donner toujours à la Société botanique tout le temps que je voudrais lui, consacrer, et vous priant par avance d'agréer mes exeuses S'il m'arrive parfois d’être empêché, par des obligations admi- nistratives, d'assister à nos séances. Faute d'un moine l'abbaye ne chóme pas, et je suis sans inquiétude sur les suites de mes manquements éventuels : je sais que je puis compter, pour y parer, sur mes excellents confrères du Bureau. Au sur- plus, n'ai-je pas la présomption de m'illusionner sur l'importance de mon róle : c'est la collaboration de tous, stimulée par nos secrétaires, par notre si dévoué et si actif secrétaire général, qui fait la vie de notre Société, qui donne à nos séances l'animation et l'intérét qui ont été loin de lui faire défaut en 1911, et nous avons tout lieu d'espérer qu'à ce point de vue l'année 1912 ne sera pas inférieure à celle qui vient de finir. En tout cas, puisque nous sommes encore dans la période des vœux de nouvel an, je souhaite à la Société, pour l'année qui commence, une prospérité croissante, augmentation du nombre de ses membres, fécon- dité et rayonnement scientifiques de plus en plus grands. Je suis sûr enfin de répondre à un sentiment unanime en adressant les remerciements de tous aux membres sortants du Conseil et du Bureau, et spécialement à M. Maurice de Vilmorin qui a exercé avec tant de dévoue- ment, et en méme temps avec l'aménité et le tact parfaits qui le caracté- risent, les fonctions de président pendant l'année 1941. Celle-ci a tristement fini pour nous, en nous enlevant l'un de nos mem- T A4, (SÉANCES) 1 9 SÉANCE DU 12 JANVIER 1912. bres fondateurs les plus éminents et les plus vénérés, notre président d'honneur M. Edouard Bornet, qui a été l'un des membres les plus actifs de notre Société, et qui pendant tant d'années a exercé dans les délibé- rations du Conseil la si heureuse influence que lui assuraient la sagesse de ses avis, son amour pour la science et son dévouement à nos intéréts. Il laisse parmi nous un vide irréparable, mais il est de ceux dont le sou- venir ne s'éteint pas et qui se survivent par l'exemple qu'ils ont donné. Cette allocution est unanimement applaudie. M. F. Camus, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la derniere séance. dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce trois nouvelles présentations. M. le Secrétaire général informe la Société que, vu l'im- possibilité de réunir à temps le Conseil, il a pris l'initiative d'adresser au nom de la Société, une lettre de condoléances à Mme Bornet à propos du décès de notre éminent confrère. Cette initiative est unanimementapprouvée par les membres présents. . M. le Secrétaire général donne ensuite connaissance d'une lettre de notre confrere italien, M. G.-B. de Toni, exprimant des regrets à l'occasion de la mort de M. Bornet. lettre à laquelle M. le Secrétaire général a répondu au nom de la Société. M. l'abbé Guichard a envoyé une lettre de remerciements à la Société pour l'avoir admis au nombre de ses membres. DONS FAITS A LA SOCIETE Bonati (G.), Les Pédiculaires du Sikkim-Himalaya récoltées par MM. Smith et Cave en 1909. — — Plantæ chinenses Forrestianæ. Enumeration and Description of Species of Pedicularis. . Chevalier (Aug.), Énumération des plantes cultivées par les indi- gènes de l'Afrique tropicale. Charabot (Eugène), Les principes odorants des végétaux. - Dangeard (P.-A.), Notice sur ses travaux scientifiques. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. 3 Dauphiné (A.) et Hamet (R.), Contribution à l'étude anatomique du genre Kalanchoe. Gadeceau (Émile), Les deux Branc- Ursines. Gèze (J.-B.), Études botaniques et agronomiques sur les Typha et quelques autres plantes palustres. Gibault (Georges), Histoire des Légumes. — La Légende de Parmentier. Jahandiez (E.) et Mollandin de Boissy (E.), Excursion aux gorges du Verdon. Jatta (A.), Lichenes lecti in Tasmania a cl. Weymouth. — Lichenes Asiæ meridionalis. Montemartini (L.), La nutrizione iniziale e lo sviluppo successivo del Tabacco. Mouret, Liste des Algues marines du Var. Ohno (N.), Beobachtungen an einer Süsswasser Peridinee. Olivier (Ernest), Le Farsetia clypeata en France. Reynier (Alfred), Vote sur l'Ophrys Arachnites Hoffm. var. Sco- lopax. Sudre (H.), Les Rubus du Caucase. Analyse descriptive. Thellung (A.), /Vachiráge zu: Kirchner und Eichler, Exkursionflora für Wurtemberg und Hohenzollern. — Beiträge zu Kenntnis der Schweizerflora, XII. B. z. Adventiv- flora der Schweiz (II). — Ueber die Abstammung den systematischen Wert und die Kultur- geschichte der Saathafer Arten (Avenæ sativæ Cosson). — Sur quelques plantes vivaces ou frulescentes subspontanées ou naturalisées sur le littoral de la Provence ou de la Corse. — Ein neues adventives Geranium aus Baden. — La Flore adventice de Montpellier. Toni (G.-B. de), Edoardo Bornet (1828-1911). True (Rodney H.) and Bartlett (Harley Harris), Concentration rela- tions of dilute Solutions of Calcium and Magnesium nitrates to pea roots. Vuillemin (Paul), Les Champignons. Essai de Classification. Notulæ systematicæ. Bibliographie annuelle des travaux historiques et archéologiques publiés par les Sociétés savantes de la France, 1906-T et 1907-8. Annales de l'Institut national agronomique, X, 2. Bulletin de la Société d'Études scientifiques d'Angers, XL, 1910. Mémoires de la Société d' Émulation du Doubs, 8° série, V, 1910. Revue horticole des Bouches-du-Rhône, n° 690. La Revue scientifique du Limousin, n° 229. SÉANCE DU 12 JANVIER 1912. += Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France, XXIV, 4. Académie royale de Belgique. Classe des Sciences. Mémoires 4°, III, 6, 7, IV, 3. — Mémoires 8°, III, 2. — Bulletin, 1911, n% 5-8. Recueil des Travaux Botaniques Néerlandais, NUE, 3, 4. Mitteilungen aus d. bot. Museum der Universität Zurich, EV LS LVI. La Nuova Notarisia (Gennaio 1912). Société de la Flore Valdótaine. Bulletin n? 7. Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de l'Afrique du Nord, IV À Memoirs of the Department of Agriculture in India, IV, 3. Bulletin du département de l'Agriculture aux Indes néerlandaises, XLVII. Jaarboek van het departement van Landbouw in Nederlandsch-Indie, 1910. M. Chauveaud fait la Communication suivante : Les faits ontogéniques contredisent les hypothéses des Phytonistes. PAR G. CHAUVEAUD. Dans notre avant-derniére séance, j'ai répondu à l'une des réclamations de M. Dangeard, en prouvant que les deux pre- miers faisceaux foliaires, qu'il attribueaux Dicotylédones, appar- tiennent à un faisceau unique dont la portion initiale a été résorbée. Aujourd'hui, je me propose de montrer que ses autres récla- malions ne sont pas plus fondées que la précédente. A la fin de ses recherches sur les plantules des Conifères, M. Dangeard avait formulé sa manière de voir de la facon sui- vante : « En résumé, la notation anatomique a été établie en considérant d'abord la tige; on a ensuite donné le méme nom aux parties qui se retrouvaient dans la feuille; nous pensons que la marche inverse seule est rationnelle et qu'elle aurait toutes chances d'être acceptée définitivement le jour où elle serait fixée par un anatomiste tel que le savant professeur du Muséum ' ». 1. Recherches sur les plantules des Conifères. Le Botaniste, 3e série, p. 199. G. CHAUVEAUD. —— FAITS ONTOGÉNIQUES ET HYPOTHÈSES PHYTONISTES. 5 Or, cette maniére de voir est en désaccord complet avec les faits. Je l'ai indiqué’ dès l'année 1902, et je le rappelle dans mon récent mémoire dans les termes que je vais reproduire : « Par conséquent, cette opinion de Dangeard, que la notation anatomique doit étre établie d'abord d'aprés la feuille et ensuite appliquée à la tige, se trouve contredite par les faits anatomiques eux-mêmes. Chez les Coniféres, comme chez les Monocotylé- dones et les Dicotylédones, la structure de la feuille ne corres- pond qu'à la dernière phase du développement de l'appareil conducteur dont le point de départ est dans la racine? ». Au lieu d'examiner cette interprétation nouvelle, M. Dangeard a protesté de la facon que vous savez, ce qui m'oblige une fois encore à recourir aux faits que chacun de vous peut aisément vérifier. Parmi les Conifères, nous choisirons une jeune plantule de Pin sylvestre (Pinus sylvestris) possédant trois faisceaux vascu- laires dans sa radicule, en méme temps que six cotylédons °. Selon notre méthode habituelle, nous allons suivre l'évolution vasculaire : 1? dans la racine; 2? dans l'hypocotyle; 3^ dans le cotylédon. 1° Sur une coupe transversale de la racine, nous trouvons d'abord trois faisceaux criblés reconnaissables de trés bonne heure grâce au phloème précurseur. Au milieu de chaque espace qui sépare deux de ces faisceaux criblés, nous trouvons aussi un canal sécréteur qui est diffé- rencié de très bonne heure également. Les vaisseaux ne se montrent que plus tard. Les premiers de ces vaisseaux se différencient de façon à former ensemble un V qui embrasse du côté interne le canal sécréteur. D'autres vaisseaux s'ajoutent en dedans des précé- dents formant avec eux un Y. De part et d'autre des derniers vaisseaux alternes ainsi formés se montrent plus tard les vaisseaux intermédiaires. Plus tard encore apparaissent les vaisseaux superposés. 1. La théorie des phytons chez les Gymnospermes. C. R. Acad. des Sc., 24 novembre 1902. 2. L'appareil conducteur des plantes vasculaires et les phases principales de son évolution. Ann. des Sc. nat., 9* série, t. XIII, p. 180. 3. Ibid., p. 272. 6 SÉANCE DU 12 JANVIER 1912. Cette évolution s'aecomplit trés lentement. C'est seulement aprés plusieurs mois que se montrent, dans la racine, les pre- miers vaisseaux superposés. 2 Sur une coupe transversale menée au sommet de l'hypo- cotyle, nous trouvons encore trois faisceaux criblés (po, fig. 1) 2 "S S [) > L.S ( z 2 es Ay Le E DT Xie CLE ES "os ET m tapa SICH o) TA 5 ADS Se ex, v9? Fig. 1. — Pinus sylvestris. Portion centrale de la coupe transversale de l'hypo- cotyle, au voisinage du sommet, c, canal sécréteur; po, phloéme précurseur; 74, vaisseaux alternes; s, cloisonnements secondaires. — Au dessus du niveau ' représenté par cette coupe, les premiers vaisseaux superposés apparaisseut en dedans et sont continués dans les cotylédons intercalaires. et trois canaux sécréteurs (c, fig. 1) pareillement disposés et en continuité directe avec les précédents. Les premiers vaisseaux qui, dans la racine, sont situés à l'entour du canal sécréteur cessent d'étre représentés, dés la base de l'hypocotyle. Les vaisseaux qui les suivent immédiatement sont représentés jusqu'au voisinage du sommet, puis cessent d'ètre représentés à leur tour, de sorte que les premiers vais- G. CHAUVEAUD. —— FAITS ONTOGÉNIQUES ET HYPOTHÈSES PHYTONISTES. 7 seaux (24, fig. 1) qui apparaissent à ce niveau correspondent seulement aux derniers vaisseaux alternes de la racine. i Ensuite, de part et d'autre de ces vaisseaux alternes, se mon- trent les vaisseaux intermédiaires. Puis, les vaisseaux superposés apparaissent. C'est done le méme ordre de succession que dans la racine; seulement ici la premiere phase est trés réduite et l'évolution par suite est beaucoup plus rapide. 3° Sur une coupe transver- sale du cotylédon, à la base, nous trouvons encore le canal sécréteur (c, fig. 2) situé sur la ligne médiane et de chaque cóté un groupe criblé (p, fig. 2) qui est la continuation directe de la portion latérale du faisceau criblé primitif. Puis, en dedans du canal sé- créteur se différencient quelques vaisseaux alternes (xa, fig. 2). De part et d'autre de ces vais- Fig. 2. — P. sylvestris. Portion de coupe seaux alternes se montrent les transversale de la base d'un premier vaisseaux intermédiaires (æi, iu. e di fig. 3). Ensuite apparaissent les ^ tubes criblés: za, vaisseaux alternes vaisseaux superposés (zs, fig. 4). C'est donc toujours le méme ordre de succession, avec une accélération plus grande encore que dans l'hypocotyle. Si au lieu de suivre l'évolution à la base même du cotylédon; on s'éloigne de cette base, dans une plantule trés jeune, on constate que la formation vasculaire alterne se réduit de plus en plus. Bientôt, elle n'est plus représentée par aucun vaisseau; la phase alterne étant supprimée et avec elle se trouve supprimé le canal sécréteur. Un peu plus haut, la formation intermédiaire de plus en plus réduite n'est plus représentée par aucun vaisseau, la phase intermédiaire étant supprimée à son tour. Désormais, la phase superposée sera seule représentée. Durant ce parcours, les deux groupes criblés qui étaient large- 8 SÉANCE DU 12 JANVIER 1942. ment séparés, à la, base du cotylédon, se montrent de plus en plus rapprochés. Dés que la région médiane du cotylédon n'est plus occupée ni par le canal sécréteur, ni par les vaisseaux alternes, ces deux groupes criblés se trouvent réunis l'un à l'autre sur la ligne médiane, et en dedans d'eux se différencient les premiers vais- seaux qui appartiennent à la formation superposée. Les premiers vaisseaux qui sont apparus aux différents niveaux que nous venons de considé- rer n'ont pas partout la méme durée. Ainsi, dans cette por- tion distale du cotylédon, | les premiers vaisseaux sont résorbés et dispa- raissent très rapidement. lis sont suppléés par d'autres vaisseaux égale- menl superposés qui se différencient aux dépens des formations secondai- res. adt "As Fig. 3. — P. sylvestris. État plus âgé que le ; précédent (fig. 2), xi, vaisseaux intermé- Il en résulte que le diaires. système vasculaire n'est plus représenté là, quand le cotylédon est épanoui, que par des vaisseaux d'origine secon- daire. À la base du cotylédon, les premiers vaisseaux sont résorbés et disparaissent aussi trés rapidement. D'abord, ce sont les vais- seaux alternes qui disparaissent (fig. 4), puis les vaisseaux intermédiaires (xi, fig. 4) et, ainsi de suite. Dans l'hypocotyle, la résorption et la disparition des premiers vaisseaux se fait de la méme manière que dans le cotylédon, mais avec une lenteur plus grande et d'autant plus grande qu'on l'observe à un niveau plus inférieur. C'est pourquoi l'on peut constater longtemps, dans l'hypocotyle, la présence des forma- G. CHAUVEAUD. — FAITS ONTOGÉNIQUES ET HYPOTHÈSES PHYTONISTES. 9 tions primitives, tandis que dans le cotylédon ces formations ont disparu et seules les formations superposées subsistent. Et ce sont ces dernières formations queles Phytonistes regar- dent comme primitives et qu'ils prennent pour point de départ de l'évolution vasculaire. Or, ces formations non seulement ne sont pas pri- mitives, mais elles ne doi- vent méme pas étre appelées primaires, puisqu'elles ne comprennent que des vais- seaux d'origine secondaire. Ce que nous venons de dire du cotylédon s'applique aux cotylédons situés en face de chacun des fais- ceaux vasculaires primitifs. Mais notre plante offre six cotylédons. Comme il n'y * que trois faisceaux ss Fig. 4. — P. sylvestris. État plus âgé que laires primitifs et que cha- le précédent (fig. 3), zs. vaisseaux super- cun d’eux est continué dans posés. — Les vaisseaux alternes ont dis- ser paru et il ne reste que des vestiges (ri) le cotylédon qui lui corres- des vaisseaux inlermédiaires. pond, il en résulte que les trois autres cotylédons, qui sont intercalés entre les précédents, ne sauraient présenter la méme structure. Pour nous en convaincre, revenons au sommet de l'hypoco- tyle. Nous avons dit déjà qu'à ce niveau l'accélération est trés grande. Elle est telle que chez des plantules excessivement jeunes, on voit se former des cloisonnements secondaires en dedans de chacun des faisceaux criblés primitifs. Puis, en dedans de ces cloisonnements, se montrent les premiers vaisseaux qui correspondent à la formation superposée. Sur une coupe transversale de la base du cotylédon interca- laire situé en face de ces cloisonnements, nous trouvons, au début, un groupe criblé unique qui est la continuation directe de la portion médiane du faisceau criblé primitif. En dedans de ce groupe criblé, se montrent les cloisonnements secondaires 10 SÉANCE DU 12 JANVIER 19142. el, en dedans de ces derniers, apparaissent les premiers vais- seaux qui sont également des vaisseaux superposés. Cette méme disposition se retrouve chez les trois cotylédons interca- laires ou surajoutés. Ces derniers ne présentent donc au début ni canal sécréteur, ni vaisseaux alternes, ni vaisseaux inter- médiaires. La différence de structure que nous avons pu prévoir s'explique d'ailleurs aisément. Les faisceaux vasculaires de ces cotylédons surajoutés prennent naissance, comme nous venons de le voir, au sommet de l'hypocotyle, c'est-à-dire à une cer- taine distance au-dessus de la racine. Or, d'après l'ontogénie, tout faisceau vasculaire qui prend naissance en dehors de la racine, chez une Phanérogame, possède une origine plus récente que les autres. Par suite, il ne présente pas la structure primi- - tive. Dans le cas présent, il ne présente donc ni canal sécréteur, ni vaisseaux alternes, ni vaisseaux intermédiaires. La différence de structure qui existe ici, entre les cotylédons de notre plantule, est tout à fait comparable à celle qui existe, chez les autres Phanérogames, entre les cotylédons et les pre- mières feuilles. Or, chez une Dicotylédone par exemple, il est bien évident, pour toutle monde, que la premiére feuille représente, dans le développement, une formation plus récente que le cotylédon. De méme dans cette Conifère, les seconds cotylédons représentent une formation plus récente que les premiers: Comme ces pre- miers cotylédons représentent eux-mémes un état plus récent que celui qui est conservé dans l'hypocotyle, on voit par là quelle erreur on commet en prenant ces seconds cotylédons pour point de départ du développement. En résumé, les faits que nous venons d'exposer contredisent absolument les hypothèses de M. Dangeard. C'est donc avee raison qu'on doit le comprendre parmi les Phytonistes qui ont déerit à l'envers l'évolution vasculaire. M. Dangeard et Chauveaud échangent une série de remarques à propos de cette communieation. M. Lutz donne lecture de la note suivante de M. Bouly de Lesdain : M. BOULY DE LESDAIN. — LICHENS DES ENVIRONS DE VERSAILLES. 11 Lichens des environs de Versailles (3° Supplément '; PAR M. LE D: M. BODLY px LESDAIN. " Evernia furfuracea? f. scobicina Ach. Parc : sur un Érable, auprès du Jardin du Roi. Ramalina farinacea f. minutula Ach. Parc : sur les Ormes. — f. multifida Ach. Parc : sur les Ormes. CC. Ramalina fraxinea f. attenuata Nyl. Pare : sur les Érables autour du Jardin du Roi. Ramalina pollinaria f. cucullata Harmand. Pare : sur les Ormes. AC. Parmelia trichotera f. munda Harmand. Satory : sur un Fréne. Parmelia caperata f. subglauca (Nyl.) Harmand. Parc : sur une branche de Fréne. Thalle glauque-verdätre. Médulle : KC, à peine rose. * Parmelia scortea Ach. Parc : branche d'un Fréne. Parmelia Acetabulum nov. f. rubescens B. de Lesd. Pare : sur une dizaine d'Ormes dont il couvrait une partie du tronc. Thalle presque entièrement rouge (État pathologique). * Parmelia tubulosa Bitter. Pare : sur quelques Érables autour du Jardin du Roi. Le thalle au lieu d'étre lisse, présente cà et là de fines soré dies. Xanthoria parietina var. aureola (Nyl..) Commun sur les murs et sur les toits. 1. Voir Bull. Soc. b. Fr., LV (1908), p. 687 et suiv., et LVI (1909), p. 3 et suiv. 2. Les espèces non signalées dans les premières parties sont précédées d'un astérisque. 12 SÉANCE DU 12 JANVIER 1912. Physcia pulverulenta f. imbricata B. de Lesd. Parc : sur les Ormes. Physcia farrea f. pityrea (Ach.) Wainio. Parc : très commun sur presque tous les arbres le long des routes. Sur un Orme, j'ai recueilli quelques échantillons avec des apothécies. Ge Physcia passe pour être très rarement fertile en France; je l'ai recueilli bien fructifié sur un Peuplier dans le parc de Fontainebleau, et sur des Ormes dans plusieurs localités des environs de Dunkerque. Dans le parc, sur le bois dénudé de quelques Ormes, j'ai observé de petites formes, qui par leurs laciniures plus courtes, plus étroites et bien séparées, se rapprochaient de la variété muscigena (Nyl.). — var. leucoleiptes (Tuck.) B. de Lesd. Parc : trés commun sur les Ormes, Peupliers et Marronniers. Stérile. Caloplaca citrina var. sorediosa B. de Lesd. Pare : bois dénudé d'un Orme. Fertile. — f. erosa B. de Lesd. - Pare : décombres, sur des fragments de poteries. * Caloplaca hæmatites (Chaub.) Olivier. Pare : sur un Peuplier. Squamaria saxicola var. albomarginata Nyl. Parc, Trianon : ardoises d'un toit. Squames bordées de blanc. Fertile. Lecanora umbrina var. integra nov. f. livida. B. de Lesd. Pare : décombres, sur un morceau de fer. Thalle cendré noirátre, granulé pulvérulent. Apothécies petites, de 0,2-0,3 mm. de diamètre, livides, toujours planes, à bord assez épais, entier, un peu plus pâle. Epithécium, thécium et hypothécium incolores, paraphyses gréles, trés cohérentes; spores longues de 12-15 sur 7-9 u. ” Lecanora subluta var. perspersa Nyl. Parc : décombres, sur un morceau de carton. . Apothécies dispersées, rarement pressées anguleuses, à disque livide jaunâtre, à bord épais, jaune pâle, légèrement pulvérulent, finement crénelé. Epithécium légèrement jaunâtre et granuleux, thécium et hypo- thécium incolores, paraphyses gréles, très cohérentes. Spores 8-nées, longues de 12-13 sur 7-8 u. Gélat. hym. I- bleu. Ainsi que je l'ai indiqué dans mes Recherches sur les Lichens des environs de Dunkerque, p. 149, ce n'est probablement qu'une forme du Lecanora dispersa. M. BOULY DE LESDAIN. — LICHENS DES ENVIRONS DE VERSAILLES. 13 Myriospora Heppii nov. var. minutissima B. de Lesd. Parc : décombres, sur une coquille de Pecten Jacobæus. Thalle brun roux, lépreux. Apothécies trés petites, de 0,1-0,15 mm. de diamétre, à disque plan, pruineux. Epithécium, thécium et hypothécium incolores, paraphyses gréles soudées, théques claviformes ventrues. Spores longues de 4-6 sur 3, rarement 3,5 p. Gélat. hym. I+ bleu foncé. Lecania syringea (Ach.) Th. Fr. Parc : décombres, sur un morceau de cuir. - Thalle blanchâtre, mince. Spores simples ou 1-3-septées, droites ou légèrement courbes, longues de 15-21 sur 4-6 m. Lecania cyrtella (Ach.) Th. Fr. Parc : décombres, sur un morceau de cuir. Thalle blanchátre, mince. Spores 1-sept., toujours droites, longues de 11-13 sur 3,5-4 p. Pare : décombres, sur un os. Spores 1-sept., droites, longues de 13-15 sur 4 u. * Ochrolechia parella (L.) Mass. Pare : sur Populus canescens. Thalle K—, C—, KC—, grisátre, rugueux, sorédié au centre, pourvu à la périphérie de zones blanchátres qui le font ressembler au Pertusaria globulifera. — var. Turneri (Sm.). Parc : sur un Orme et sur Populus canescens. Urceolaria scruposa f. plumbea Ach. Glatigny : sur un mur dans un champ. Lecidea infidula nov. var. fusca D. de Lesd. Bois de Vaucresson : sur une pierre siliceuse. Thalle peu distinct, noirâtre, lépreux. Apothécies brun rougeâtre, d'abord planes, puis légèrement convexes. Epithécium brun jaunâtre, thécium et hypothécium incolores, paraphyses soudées. Spores longues de 4-6 sur 2,5 s dans quelques thèques, de 6-9 sur 3-5 dans d'autres. Gélat. hym. I + bleu. ` Melaspilea proximella Nyl. Parc : décombres, sur un morceau de carton. Thalle indistinct. Apothécies noires, trés petites, arrondies, planes, à bord mince et entier. Epithécium olivátre, thécium et hypothécium inco- lores, paraphyses peu distinctes; spores 8-nées., 1-sept., longues de 17-19 sur 7-9 u, d'abord incolores, puis légèrement brunies à la fin. 14 SÉANCE DU 12 JANVIER 1912. Verrucaria muralis nov. f. glauca D. de Lesd. Parc : sur du ciment dans un fossé ombragé. Thalle un peu épais, blanc glauque, légèrement fendillé. Apothécies légèrement pruineuses, un peu aplaties. Spores longues de 18-21 sur 12 w. M. Brun m'a envoyé cette méme forme, recueillie sur le ciment d'un mur au Breuil (Allier). Croeynia Camusi B. de Lesd. Parc : sur un Orme. Thallus K+ lutescit deinque intense rubet, sulfureo-viridis vel roseus, adpressus, spongiosus, lanuginosus, effusus, plagas parvas irregularesque efficiens, circa 0,5 mm. crassus, intus homæomericus, albidus et subtus concolor. Hyphæ albidæ, 3.4 u crasse, ramoso, laxissime implexæ, arti- culatæ, articulis superne brevioribus et inferne strictius coadunatæ. Gonidia viridia, protococcoidea 8-12 u lata, in thallo dispersa et apicem versus paulo numerosiora. Hanc speciem, muscorum regionis parisiensis peritissimo, doctori F. Camus amanter dedico. Cryptogames recueillies dans les décombres du pare de Versailles. Fer. — Lecanora umbrina var. integra f. livida B. de Lesd., Buellia punctiformis Mass.. Diplotomma epipolium var. ambiguum Arn. Poteries. — Caloplaca citrina f. erosa B. de Lesd. Faïence. — Lecidea coarctata Wyl. Os. — Caloplaca pyracea 7h. Fr., Lecania cyrtella Zh. Fr. — Barbula lævipila Brid., Camptothecium lutescens 2. E. Coquilles (Pecten Jacobæus). — Lecanora dispersa Pers., Myriospora Heppii var. minutissima B. de Lesd., Buellia punctiformis Mass., Ver- rucaria fusca Pers. Cuir. — Lecania cyrtella 74. Fr., Lecania syringea Th. Fr. — Bar- bula levipila Brid. fertile, Bryum argenteum 4. Carton. — Lecanora subluta var. perspersa Nyl., Melaspilea proxi- mella Vyl.— Rosellinia sordaria Fr., Leptothyrium papyricola Vouaux !, Venturia Chartæ Vouaux, Synsporium biguttatum Preuss., Trichoderma lignorum (Tode). — Barbula lævipila Brid., Amblystegium serpens B. E., fertile. 1. Tous ces Champignons ont été déterminés par M. l'abbé Vouaux. M. BOULY DE LESDAIN. — LICHENS DES ENVIRONS DE VERSAILLES. 15 Leptothyrium papyricola Vouaux nov. sp. Peritheciis sparsis, superficialibus, dimidiatis, fuscis, membranaceis, contextu tenuissimo ex hyphis varie conglomeratis constante, circulo irregulari magno hiantibus, minimis, 70-100 y diam. sporulis numerosis- simis, fusiformibus curvulisque, id est lunulæ formam simulantibus, utrinque rotundatis, plerumque multiguttulatis, rarius bi- vel uniguttu- latis, 12-145«3,5-4 u hyalinis continuis. Basidiis nullis : suffulciuntur sporul:x cellulis subhyalinis, emergentibusque pariete ipso. Ab. aliis Lept. differt diam. singularum partium : affine L. Periclymeni (Desm.) cujus sporulæ multo majores sunt. Vouaux in litt. Venturia chartæ Vouaux nov. sp. Perithecia superficialia, sparsa, nigra, ostiolo simplici tenuissimo, sph:e- rica, 90-120 u diam., undique setis sparsis, rigidis, rectis, simplicibus, a basi applanatis paulatim attenuatis, fuscis, 30-60 1 longis, 3,5 p supra basim crassis vestita. Contextus fuscus, tenuis, pseudoparenchymaticus cellulis polyedris 3,5 p crassis. Asci basi plures connati, subclaviformes, sessiles cum 8 sporidiis distichis 26-36 Xx 4-5 n. Paraphyses nulla. Spo- ridia ellipsoidea, utrinque rotundata, hyalina, 1- septata leviter que cons- tricta, biguttulata in introque loculo, 5-6 Xx 1,5-2 u. Insignis partium tenuitate necnon substrato. (Vouaux in litt.). Linoléum. — Strickeria taphrina (Fries), Nectria Lesdaini Vouaux. Nectria Lesdaini Vouaux nov. sp. Perithecia fere superficialia, sparsa, pulchre rubra, distincte piriformia, 120-230 u lata, 200-350 u alta, ostiolo simplici. Contextus tenuis, pseudo- parenchymaticus, cellulis polyedris 4-8 ij crassis. Interdum quando veterascunt, nigrescentia videntur, atque collabitur par superior. Asci cylindrici, breviter stipitati, 8 sporidiis uniseriatis 75-90 Xx 5-6 m. Para- physes breves irregulares, simplices vel furcatæ, parum septatæ, facile diffluentes. Sporidia ellipsoidea vel ovata, hyalina, 1-septata, non vel vix contricta 9-10 Xx 3,5-5 u. Differt a N. charticola (Fuckel) peritheciis fere superficialibus necnon sporidiis multo minoribus. (Vouaux in litt.). - Toile goudronnée. — Ceratodon purpureus Brid., Brachythecium Rutabulum 2. Æ., fertile. Bois peint. — Lecanora effusa Pers., Buellia punctiformis Mass. Champignons parasites '. * Celidium varians (Dav.) Arn. Parasite sur les apothécies du Lecanora umbrina, et sur le thalle du Physcia farrea f. pityrea : sur des Ormes dans le Parc. 1. Tous ces Champignons ont été déterminés par M. l'abbé Vouaux. 16 SÉANCE DU 12 JANVIER 1912. * Conida epiphyscia (Nyl.). Parc : sur un thalle du Physcia farrea f. pityrea croissant sur un Orme. * Pharcidia lichenum Arn. Parc : bordure calcaire du Grand Canal, sur thalle de Verrucaria. * Pharcidia epicymatica (Wallr.) Winter. Pare : Trianon, ardoises d'un toit, sur Squamaria saxicola var. albo- marginata, Didymella Coarctatæ B. de Lesd. Ajouter à la description, Lichens environs de Versailles, Supplém. I, p. 695 : Périthèce membraneux, de 0,15-0,2 mm. de diamètre; paraphyses rares mais bien distinctes. Se basant sur une erreur de description « paraphyses null: » M. le D* Karl von Keissler, Einige bemerkenswerte Flechtenparasiten aus dem Pinzgau in Salzburg, p. 2, in notula, a rangé ce Champignon dans le genre Pharcidia. Tichothecium pygmaum Krb. Parc : bordure calcaire du Grand Canal, sur thalle rongé de Verrucaria. * Tichothecium gemmiferum Tayl. Parc : bordure calcaire du Grand Canal. sur thalle d'Aspicilia calcarea. * Phoma Lecanoræ Vouaux in B. de Lesd. Recherches Lich. env. Dunkerque, p. 271. Parc : sur apothécies de Lecanora chlarona, croissant sur Sambucus nigra. Phoma Caperatæ Vouaux nov. sp. Bois de Fausses-Reposes, sur thalle de Parmelia caperata, croissant sur un Chéne, Peritheciis gregariis insidentibus (superficialibus) nigris, subglobosis, contextu pseudoparenchymatico, satis crasso, 0,1-0,25 mm. diam., ostiolo simplici pertusis. Sporulis ovoideis, basi siepe angustatis atque acutius- culis, 1-5- guttulatis, 3-6 x< 2,5-3 p. Sterigmatibus brevissimis crassisque 3-&5«2 ù. M. Marc m'a envoyé la méme espèce recueillie à Rodez (Aveyron) sur le thalle stérile d'un Calicium croissant sur un Chéne. * Coniothyrium Imbricariæ Allesch. Parc : sur apothécies de Zacidia rubella croissant sur un Orme. Coniosporium Lecanoræ Jaap. Parc : sur apothécies de Caloplaca cerina croissant sur un Orme. M. BOULY DE LESDAIN. — LICHENS DES ENVIRONS DE VERSAILLES. 47 Sirothecium lichenicolum (Lindsay) Keissler. Parc : sur apothécies de Lecanora chlarona croissant sur Sambucus nigra. Sirothecium verrucosum (Vouaux) Keissler. Parc : sur apothécies de Lecanora rugosa croissant sur un Chéne. * Coniothecium lichenicola Lindsay. Parc : sur apothécies de Caloplaca cerina croissant sur un Orme. Illosporium roseum (Schreb.) Mart. Bois de Vaucresson : sur thalle de Parmelia physodes. Champignons. Melanotheca gelatinosa Nyl. Pare : sur branches de Corylus. Caliciopsis ephemera (Zwackh) Rehm. (Discom. p. 388): Calicium ephemerum Zwackh; Coniocybe Beckhausii Krb. Bois de Fausses-Reposes : base d'un Chéne (RR). Thalle noir, lépreux, peu distinct. Stipes brun noir, de 0,8-0,9 mm. de haut, renflés en fuseau vers le milieu, à capitules lentiformes, plans ou légèrement convexes. Spores brunes, sphériques, de 5-6 u de diamètre. Corrections. Candelaria concolor f, granulosa Harmand — C. concolor f. citrina Krplh. sec. Harmand, Lichens de France, p. 603. Physcia pityrea Lamy — P. farrea f. pityrea Wainio. Physcia farrea Ach — P. farrea var, leucoleiptes (Tuck.) B. de Lesd. Bilimbia milliaria var. triseptata Th. Fr. — Les exemplaires recueillis dans le bois de Fausses-Reposes sur un jeune Chêne. et dans le bois de Vaucresson sur des tiges de Calluna vulgaris, doivent étre rapportés au Bilimbia Nitschkeana Th. Fr. Arthonia tenellula Nyl. — L'indication « sur carton » est à supprimer. Opegrapha Personii Ach. — A supprimer. Verrucaria rimosella var. albida B. de Lesd. — A supprimer. Total 272 Lichens et 25 Champignons parasites. Les espéces ou variétés suivantes sont nouvelles pour les environs de Paris : Lecanora subluta var. perspersa Nyl., Ochrolechia parella var. Turneri (Sm.), Melaspilea proximella Nyl., Conida epiphyscia (Nyl.), Phoma Lecanoræ Vouaux, Coniothyrium Imbricariæ Allesch., Coniothecium | lichenicola Lindsay. T: LEY: (SÉANCES) 2 18 SÉANCE DU 12 JANVIER 1912. Les espèces ou variétés suivantes sont inédites : Parmelia Acetabulum f. rubescens B. de Lesd., Lecanora wmbrina var. integra f. livida B. de Lesd., Myriospora Heppii var. minutis- sima B. de Lesd., Lecidea infidula var. fusca B. de Lesd., Ver- rucaria muralis f. glauca B. de Lesd., Phoma Caperatæ Nouaux. M. Buchet fait la communication ci-après : Le cas de l'CEnofhera nanella de Vries; PAR M. S. BUGHET. Le nom d'OEnothera nanella fut créé par de Vries pour une forme anormale apparue dans ses semis d'OEnothera Lamarc- kiana Seringe, en 1888; il serait bon tout d'abord de s'en- tendre sur l'identité et la valeur de cette dernière espèce. Je lis dans le récent ouvrage de M. Blaringhem (Les Transformations brusques des étres vivants, p. 151) : « Les exemplaires auxquels le nom OE. Lamarckiana a été donné furent trouvés par Seringe dans l'herbier du Muséum d'histoire naturelle à Paris; ce savant en a décrit les caractères dans le Prodrome de A.-P. de Candolle avec cette seule indication concernant la répartition géographi- que : « Vit en Amérique septentrionale ». L'un de ces exem- plaires avait été récolté par Lamarck lui-méme dans les collections du Jardin des Plantes et classé sous le nom OE. grandiflora ; Fautre fut sans doute obtenu par l’abbé Pourret de la même collection, vers 1788, et désigné sous le nom OK. biennis. » Or, j'ai pu retrouver ces deux plantes, l’une dans l'herbier de Lamarck, l'autre dans l'herbier général : toutes deux sont entièrement conformes à la description et aux caractères bien connus de l'Œ. suaveolens Desf., plante d'importation plus tardive que l'OE. biennis L., fréquemment cultivée pour ses grandes fleurs trés odorantes (l'échantillon de Lamarek porte, en note, de la main méme de Lamarck : « ... odore grato ») et que l'on trouve actuellement en France à l'état subspontané comme l'UE. biennis, bien que moins fréquent. D'ailleurs, VOE. suaveo- lens avec la diagnose de Desfontaines se trouve précisément dans son « Tableau des plantes cultivées à E École de Botanique » ; ce tableau est de 1804, antérieur de vingt-quatre ans au Pro- S. BUCHET. — LE CAS DE L'OENOTHERA NANELLA DE VRIES. 19 drome de de Candolle; il n'y a donc rien d'étonnant à ce que le nom d'OE. Lamarckiana, plus récent, ne figure pas dans nos Flores les plus documentées. Si l'on doit changer le nom d'OE.. . suaveolens Desf., c'est par celui d'OE. grandiflora Solander qu'il faudrait peut-être le remplacer; la diagnose de Solander in Ait. Hortus Kewensis, éd. I, II, 2, est en effet de 1789 et, malgré sa concision, semble se rapporter à la méme plante, surtout si l'on y joint les indications supplémentaires de Willdenow, Sp. pl., 1199, tome 2, p. 306 : « caulis, folia et germina glabra, corolla flava maxima, petalis vix retusis ». Au surplus, uh échantillon rap- porté d'Amérique par Michaux, étiqueté par lui OE. grandiflora, revu et identifié par Desfontaines lui-même à son OEnothera suaveolens Hort. par., a été récemment identifié par Miss Vail à l'UEnothera grandiflora Solander, récolté à l'état sauvage en 1901 dans les montagnes de la Virginie. Les caractères qui distinguent FOE. Lamarckiana Seringe de VOE. biennis L., sont d'ailleurs fort peu importants. En dehors de la taille de ses fleurs et de leur odeur suave, on peut noter sa glabrescence habituelle mais non constante, ses fruits plus courts, plus cylindriques, ses pétales entiers ou à peine rétus (caractère des plus variables, comme pour l'OE. biennis d'ail- leurs), ses étamines décombantes, son style dépassant longue- ment les étamines (caractére non constant; M. de Vries lui- méme en a décrit une forme brevistylis) et surtout ses feuilles radicales ondulées, caractére qui semble ne pas varier et qui permet à première vue de distinguer les deux espèces quand elles croissent ensemble. Cet ensemble de petites différences font de l'UE. Lamarckiana Seringe une espèce affine de l'OE. biennis L., tandis que le genre Œnothera possède en Amérique un grand nombre d'espèces très tranchées, d'allures extrêmement différentes. En ce qui concerne FOE. nanella de Vries, cette mutation s'est retrouvée d'une facon constante dans tous les semis d'OE. Lamarckiana que fit cet auteur dans les années qui suivirent sa première observation, mais tandis qu'en 1888 elle apparut dans la proportion de 5 pour 15 000 plantules, en 1890 dans celle de 3 pour 10 000, nous la voyons brusquement apparaitre en 1895 dans celle de 60 pour 14000, en 1896 de 49 pour 8000, etc. 20 SÉANCE DU 12 JANVIER 1912. Cette énorme différence, qui se retrouve d'ailleurs aux mémes dates pour les autres mutations d'OEnothera observées par cet auteur, est dù sans aucun doute aux conditions nouvelles de nutrition dans lesquelles furent faites ses cultures depuis 1895. Afin de rendre ses observations moins espacées, de Vries cherche ettrouve le procédé technique qui lui permet de hâter le dévelop- pement de ses OEnothera et de les transformer en plantes annuelles : Il les sème en serre tempérée dès janvier, dans un terreau très riche, composé d'humus et de corne broyée, qu'il arrose copieusemént; il les repique au printemps dans des pots de plus grande dimension. Il est presque évident que l'influence du milieu est la principale cause de la grande proportion d'ano- malies qu'il obtient à partir de ce moment. Nous verrons tout à l'heure quecette hypothèse se trouve actuellement justifiée pour VOE. nanella tout au moins, par les récentes recherches de M. Zeijlistra et de M. Hugo de Vries lui-mème. Quoi qu'il en soit, l'OE. nanella de Vries, conservée par auto- fécondation, s'est maintenue avec (ous ses caractères depuis 1888, dans tous les semis postérieurs, tant dans ceux de de Vries que dans ceux des adeptes de sa doctrine. Je lis notamment dans l'ouvrage de M. Costantin (Le Transformisme appliqué à lagri- culture, p. 64) : « à la cinquième génération de nanella auto- fécondés, de manière à éviter l'intervention d'un pollen étran- ger, 18000 plantules se sont développées, qui ont présenté, sans confusion aucune, les particularités de cette nouvelle espèce nanella ». A la page suivante : « OEnothera nanella. Cette deuxième espèce n'est pas uniquement caractérisée, comme beaucoup de variétés naines horticoles, par la petite taille des sujets; elle se différencie pendant toute la durée du développe- ment et, avec une bonne exposition, on remarque dés la deuxiéme feuille de la germination, des feuilles longues à court pétiole se distinguant aisément de celles du Lamarckiana lon- guement pétiolées et de forme losangique. Les fleurs dans le nanella sont aussi grandes que dans le Lamarckiana et les fruils ne sont guére plus petits, mais les graines se distinguent assez nettement de celles du Lamarckiana. » Je lis également dans l'ouvrage déjà cité de M. Blaringhem, p. 158 : «... La seconde variété (UE. nanella) est une des plus remarquables; elle frappe S. BUCHET. — LE CAS DE L'OENOTHERA NANELLA DE VRIES. > 24 le visiteur des cultures du jardin botaniqne d'Amsterdam beau- coup plus que l'ensemble des autres types. » Eh bien, cette plante qui pendant prés de vingt-cinq ans n'avait jamais varié, qui présentait des caractéres plus frappants de variation brusque que toutes les autres mutations d'OEnothera, el surtout des caractères en apparence normaux, n'ayant aucun rapport avec la tératologie (les auteurs ont insisté sur ce point), cette plante est une simple forme malade, ainsi que vient de le démontrer M. Zeijlistra dans le Biologisches Centralbatt, t. 31, 1911 p. 129-138. En 1905, il apparut des rameaux latéraux de nanella qui ne différaient plus de Lamarckiana que par la taille, toutes les autres différences ayant disparu; M. Zeijlistra ayant fait l'étude anatomique comparée des rameaux présentant les caractères de nanella et des rameaux présentant les carac- tères de Lamarckiana, constata que les premiers étaient toujours envahis par un Micrococcus, dont la nature, la place taxono- mique et le développement sont encore trés imprécis, mais qui remplit sous forme de masse noire un grand nombre de cellules; les autres en étaient dépourvus. Lorsque je vins à citer trés incidemment cette révélation dans une communication récente, M. Blaringhem me répondit que j'étais mal informé, que M. Zeijlistra avait travaillé dans le laboratoire méme et sous l'inspiration de de Vries lui-même (ce que je n'ai jamais nié), que ses conclusions n'atteignaient pas la valeur spécifique de l'OEAnothera nanella, que de Vries continuait à considérer les caractères engendrés par le parasite de celle plante comme des caractères de mutation, en raison de leur répétition héréditaire. Cette théorie singulière nous amène- rait à décrire dans les Flores comme un caractère de la famille des Légumineuses le fait pour ces plantes d'avoir sur leurs racines des nodosités produites par le Rhizobium, ou pour d'autres plantes le fait d’être dans certaines régions attaquées d'une facon constante par une Urédinée! comme si ces plantes ne pouvaient pas vivre en bonne santé sans leur parasite ou comme si, les trouvant telles, on devrait les décrire comme espéces différentes! Pensant bien qu'un savant de la valeur de M. de Vries ne pouvait souscrire à cette manière de voir, j'eus l'idée de lui 225 SÉANCE DU 12 JANVIER 1942. écrire et voici ce que je détache de sa réponse : « ... M. Zeijlistra a, en effet, démontré que la plupart des caractères que j'attribuais à cette petite espèce sont dus à l'influence d'une maladie bacté- rienne. Seulement le caractére principal, la hauteur, en est absolument indépendant... Mais la forme des feuilles et des fleurs deviennent les mêmes que pour l'espèce mère, aussitôt que les bactéries sont empéchées de se multiplier par une bonne culture... J'ai trouvé que les engrais azotés fournissent la mala- die des nanella tandis que les phosphates tendent à les rendre saines... L'OEnothera nanella se distingue done du Lamarckiana par deux caractéres : la hauteur naine et la sensibilité pour les bactéridies ». Voilà qui est loin de l'interprétation donnée par M. Blaringhem à la pensée de de Vries. Il est regrettable que dans des discussions scientifiques, interviennent des assertions si peu contrólées. N'avons-nous pas entendu déjà M. Blaringhem nous affirmer qu'il était impossible de rencontrer fleurie la forme terrestre du Polygonum amphibium ou de voir des Capsella non attaquées par le Peronospora? D'autre part, nous ne saurions trop rendre hommage à la franchise et à la logique de M. le professeur de Vries qui rec- üfie sa première opinion sur l'OEnothera nanella et, tout en conservant sa foi que cette forme est une mutation, nous conduit sur un terrain solide de discussion. Les résultats de ses travaux et de ceux de M. Zeijlistra nous permettront de tirer deux con- clusions. La première, c'est que pendant prés de vingt-cinq ans personne ne s'est avisé de rechercher si les caractères soi-disant fixes de la nouvelle espèce Œnothera nanella ne variaient pas avec les modifications du milieu. La seconde, c'est que dans le cas de cette plante, comme dans celui de toutes les mutations constatées jusqu'à ce jour, le caractère qui la distingue de l'es- pèce originelle est solitaire et d'une importance trés faible au point de vue de ce que le public et la majorité des savants entendent par espèce. Sans être esclaves d'une entité, nous con- statons que les espéces linnéennes correspondent à des réalités actuelles, à des groupements séparés par des fossés profonds et nous continuons à penser que ces groupements se sont séparés très lentement, trés graduellement les uns des autres; la preuve en est dans ce fait que depuis que la systématique existe, R. SOUÈGES. — RECHERCHES SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉEs. — 23 pas une espéce, pas méme une bonne variété susceptible d'entrer dans les Flores n'est apparue. Mais nous n'avons jamais nié qu'un caractère, si petit qu'il soit, n'apparaisse pas brusque- ment : la variation ainsi limitée ne peut pas étre concue autre- ment que brusque, méme quand il s'agit de variations quantita- lives. À propos de cette communication, M. Blaringhem fait remarquer qu'il s'est limité à exposer à la Société le Mémoire original de M. Zeijlistra « On the Cause of dimor- phism in OEnothera nanella », présenté par M. Hugo de Vries à l'Académie royale des Sciences d'Amsterdam, le 24 décembre 1910. Il doit constater aussi que M. Buchet n'a jamais vu, méme en herbier, l'üEnothera nanella qui fait l'objet de sa Note. Recherches sur l'embryogénie des Renonculacées (Suite); PAR M. R. SOUÈGES. J'ai déjà fait remarquer dans une Note précédente * que l'em- bryon de l'Anemone japonica Sieb. et Zucc. présentait, dans le cours de son développement, certaines analogies avec celui du Myosurus minimus L. Chez les Anemone la délicatesse des membranes nées dans l'intérieur des octants ou leur position plus ou moins oblique ne m'a pas permis de déterminer l'arrangemerit des cellules. La direction des fuseaux mitotiques et la disposition des jeunes noyaux, que leur grande chromaticité met toujours trés facile- ment en évidence, m'ont incité à émettre l'idée que les pre- mières divisions suivaient les règles les plus simples : celles qui leur étaient dictées par l'orientation théorique des sphéres attractives ou imposées par le plus grand espace dont elles pouvaient disposer dans l'intérieur de la cellule. | Ces principes élémentaires de la division ne trouvent-ils pas 1. Voir t. LVIII, 1911, pp. 542, 629 et 748.. 2. Bull. Soc. Bot. France, LVIII, p. 151. 24 : SÉANCE DU 412 JANVIER 1912. également leur application dans le cours des premiers cloison- nements chez le Myosurus minimus? Le fuseau mitotique qui nait dans le quadrant embryonnaire étant vertical, les fuseaux qui se forment ensuite dans les deux octants superposés ne sont-ils pas horizontaux; et, s'ils prennent des positions à peu prés paralléles n'y sontils pas contraints par le plus grand espace que leur offre la cellule? D'ailleurs, la tendance à se placer, à leur tour, perpendiculairement l'un à l'autre ne s'ac- cuse-t-elle pas dans la direction rectangulaire des cloisons dans les deux octants superposés? Dans l'octant supérieur (fig. 201), en particulier, le premier fuseau de division ne se place- t-il pas, selon la plus grande largeur de la cellule, un peu obli- quement sur le plan horizontal, pour engendrer deux noyaux: l'un, celui de la cellule +, placé : 201 E à un niveau plus élevé que celui "inca mortem ier nes ig dela cellule 8? Le noyau de la division dans l'octant supérieur; N cellule o ne se divise-t-il pas, à eA MdL e: d E son tour, dans une direction per- xième génération. pendiculaire à la première ca- ryodiérèse pour donner deux nouveaux noyaux, l'un, (n) le plus rapproché de l'axe embryon- naire, plus haut placé que l'autre (n^), voisin de la périphérie? Le noyau de la cellule 3 ne se divise-t-il pas également selon une direction perpendiculaire à la première direction et perpen- diculaire encore à la direction de division du noyau de la cellule 4? L'axe de division du noyau JV' est, en effet, oblique sur le plan équatorial comme l'axe de division du noyau N, mais de maniére inverse! de sorte que les deux noyaux-filles qui en résultent, se placent, le périphérique (v) à un niveau plus élevé, le noyau dirigé vers le centre (7), à un plan infé- rieur. Il est facile de voir par la figure 201 que les quatre jeunes noyaux (n, n’, v et v), de l'octant sont venus se ranger aux quatre sommels d'un tétraédre. Dans l'octant inférieur, les mêmes régles se trouvent appli- quées, modifiées néanmoins par l'intervention d'agents étran- R. SOUÈGES. — RECHERCHES SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 95 gers et la position centrale occupée par les cellules. De bonne heure l'embryon devient sphérique, ses cellules médianes sont gènées dans leur accroissement et les directions de division dans les octants inférieurs tendent à se rapprocher du plan hori- zontal. En ce qui concerne les cloisonnements de l'hypophyse, les figures 102 et 103 (page 149) montrent encore quelles étroites analogies on pourrait établir, à cet égard, entre les Anemone et le Myosurus minimus. Formation des cotylédons'. — L'hémisphére supérieur, au moment de la naissance des cotylédons, comprend deux assises : lassise épidermique et l'assise qui ne peut étre appelée que sous-épidermique. La premiére ne prend, comme à l'ordinaire, que des cloisons radiales pour suivre le corps cotylédonaire dans son extension. La deuxième constitue un disque aux dépens duquel, en deux points diamétralement opposés, vont se différencier les deux massifs cotylédonaires. Tous ses éléments commencent de bonne heure à s'allonger (fig. 177). Les quatre cellules qui entourent laxe embryonnaire peuvent prendre des cloisons verticales, mais ne se cloisonnent jamais wansversalement; elles représentent, dans l'embryon adulte, les quatre initiales de l'écorce du sommet de la tige. Ce sont les 1. Un phénomène singulier que j'aurais passé sous silence s'il ne s'était présenté dans tous mes échantillons de récolte et de provenance diffé- rentes, c'estla contraction trés sensible de l'embryon au moment de la naissance des cotylédons. Ses dimensions, en hauteur et en diamètre, comme le montrent les coupes longitudinales et transversales, diminuent d'un bon cinquiéme; de sorte que si ce n'était la présence des protubé- rances cotylédonaires, déjà trés visibles, et le nombre plus grand des assises cellulaires, toujours faciles à compter, on pourrait croire que l'on se trouve en présence d'embryons plus jeunes, n'ayant pas encore atteint les stades du développement déjà étudiés. Il est facile de se rendre compte que cette contraction générale est le résultat d'un rétrécissement de tous les éléments cellulaires en particu- lier. En outre, il est vraisemblable d'admettre que ce rétrécissement, à son tour, est dà à l'insuffisance de nourriture : celle-ci n'arriverait pas assez abondante par le suspenseur, ni par la surface extérieure devenue trop petite par rapport au volume. La formation des cotylédons, jouant le rôle de sucoirs, devient donc, à ce moment, nécessaire. 26 SÉANCE DU 12 JANVIER 1912. cellules éloignées de l'axe, au nombre de trois ou quatre dans la coupe longitudinale d'un octant, qui se segmentent seules transversalement, autrement dit tangentiellement, pour con- tribuer à la formation du corps central cotylédonaire. Généra- lement, la première cloison tangentielle apparait dans la troi- sième cellule que l'on rencontre, à partir de l'extérieur, en suivant le plan équatorial de séparation des octants supérieurs et inférieurs (fig. 202, pe). Il se forme de la sorte, aux dépens de cette cellule, deux cellules superposées (cs et ci, fig. 202). L'inférieure (ci) se trouve, à ce moment, séparée de l'extérieur par deux assises : l'assise épidermique et l'assise sous-épider- mique à laquelle appartient, à partir de ce méme moment, la cellule sceur supérieure (cs). Cette assise sous-épidermique peut être considérée maintenant comme une assise corticale et la cellule inférieure (c?) comme une cellule mère de plérome. Il est facile de se faire une idée dans les coupes longitudinales d'embryons plus âgés des destinées des trois histogènes ainsi différenciés dans l'angle cotylédonaire. On peut admettre qu'ils fonctionnent comme dans les cas les plus ordinaires, l'épiderme en ne prenant que des cloisons radiales, l'écorce en se cloison- nant d'abord radialement puis tangentiellement, la cellule de plérone en détachant des segments basaux et latéraux qui se cloisonnent à leur tour longitudinalement et transversalement. Ce groupe cellulaire prend certainement la plus large part à la construction du cotylédon. Néanmoins, les autres cel- lules de l'assise sous-épidermique de la partie cotylée, exception faite des quatre cellules circumaxiales, engendrent par des séries de cloisonnements, tangentiels d'abord, puis radiaux, toute la moitié intérieure et basale des cotylédons. Les cloisonnements tangentiels de ces cellules, dans les premiers stades réduites au nombre de trois ou quatre, commencent à se produire dans les cellules les plus rapprochées de ci, et se continuent ensuite en allant vers l'axe (fig. 203, 204, 205, 208). En outre, les cellules épidermiques et corticales des octants inférieurs, voisines de la partie cotylée, contribuent également à la construction des cotylédons. Elles engendrent un gros massif cellulaire qui reste assez longtem ps individualisé et qui constitue finalement la moitié extérieure et basale des cotylédons. Les R. SOUEGES. — RECHERCHES SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 27 cellules épidermiques et corticales de cette région prennent Cs 208 Fig. 202 à 212. — Myosurus minimus L. — Formation des cotylédons et derniers stades du développement de l'embryon. — En 204 et 205, on peut voir comment les cellules de plérome (cellules grisaillées) dans la partie cotylée se raccor- deraient avec le plérome de la partie hypocotylée. — En 208, les cellules appartenant au cylindre central, plus chromatiques, ont été pointillées. — En 210, coupe longitudinale de l'extrémité radiculaire de l'embryon. — En 211, coupe transversale du cotylédon. — En 212, coupe transversale de lembryon à la base des cotylédons. pe, plan équatorial de séparation des octants; cs, cellule supérieure; ci, cellule inférieure; ep, épiderme; ec, écorce; ec, cylindre central; k, hypophyse; s, suspenseur; ie, initiales de l’épiderme : ic, initiales de l'écorce; is, initiales de la stèle: pm, plan méridien de sépara- tion des octants; do, demi-octants. — Gr. : 410; 180 pour 212. seules part à cette formation, comme le montrent les différentes étapes de la division cellulaire visibles dans les figures 206 et 28 SÉANCE DU 12 JANVIER 1942. 201, ainsi que la déformation et le relévement du plan équa- torial de séparation des octants (pe). Ainsi, dans les cotylédons, ce qui représenterait le plérome m'a toujours paru résulter d'un cloisonnement tangentiel des assises corticales voisines. Dans la partie hypocotylée, les élé- ments de cet histogène s'aplatissent (fig. 206, is) et leur contenu devient trés fortement chromatique; ces caractères permettent, jusqu'à la maturité, de distinguer les limites des parties cotylée et hypocotylée. Les quatre cellules de plérome qui se trouvent immédiatement au-dessous des quatre initiales de l'écorce fonc- tionnent comme initiales du cylindre central (is, fig. 209). L'orientation excessivement variable des cotylédons par rapport au plan de symétrie de la graine constitue une grosse difficulté pour l'étude de leur développement en coupes longi- tudinales. Les coupes transversales permettent de tourner cette difficulté et de parfaire, jusqu'à une certaine limite, l'histoire de ces organes. Si l'aplatissement du sommet de l'embryon apparait, en coupe longitudinale, comme le premier signe de la naissance des coty- lédons, l'aplatissement latéral de la partie cotylée, qui rend la section transversale de cette région nettement elliptique, est un signe peut-être plus précoce de l'apparition du phénomène (fig. 192 et 193). Dans cette section transversale, on remarque que les plans méridiens de séparation des octants, nettement indiqués par deux fortes lignes se coupant à angle droit, ne correspondent pas aux deux axes de l'ellipse. L'angle de diver- gence peut, à peu prés, être évalué au quart d'un angle droit. De cette manière, le grand axe de l'ellipse coupe comme une bissec- trice deux demi-octants opposés et les centres de ces demi- octants apparaissent comme les foyers de croissance de deux cotylédons. Il n'est pas toujours aisé de déterminer quel est le demi-octant qui devient ainsi le centre de formation du cotylédon, sil tire son origine de la cellule Y ou de la cellule $, diffé- renciées dans l'octant aprés l'établissement des deux premières cloisons. A ce stade du développement, les limites de ces deux régions cellulaires sont généralement effacées et, comme on le verra plus loin, on ne peut nullement s'en rapporter à l'orien- tation des futurs cotylédons sur le plan de symétrie ovulaire. R. SOUEGES. — RECHERCHES SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 29 Néanmoins, d'après quelques observations assez nettes, c'est dans le groupe cellulaire issu de 8 que semblent se montrer, le plus souvent, les premiers signes de la naissance des coty- lédons. Ces signes sont bien visibles dans la partie supérieure de la figure 192 : quatre gros noyaux 7’, 2', 9', 4', au stade spiréme, ont déjà considérablement hypertrophié cette partie qui appar- tient incontestablement à un demi-octant issu de 5. Dans la partie inférieure symétrique deux divisions se sont déjà pro- duites. Le développement prépondérant de ces deux demi octants opposés a provoqué la déformation elliptique de la section embryonnaire. Dans les coupes plus âgées ces foyers 243 jy 214 1 y `g 215 ] Fig. 213 à 216. — Myosurus minimus L. — Figures schématiques montrant les positions que peuvent occuper les cotylédons. co, cotylédon; pm, plan méri- dien de séparation des octants; do, demi-octant; ry, plan de symétrie de la graine; pg, mn, autres plans de symétrie de la graine. de croissance cotylédouaires sont facilement reconnaissables à la chromaticité trés marquée des éléments (fig. 193). Les demi-octants situés à droite et à gauche du demi-octant privilégié contribuent à former les parties latérales du cotylédon. Dans la section transversale d'un de ces organes à l'état jeune, des limites encore trés nettes (fig. 211) indiquent les trois parts fournies par les trois secteurs embryonnaires différents : la portion médiane dérive naturellement du demi-octant privilégié, 9 ou y; les portions latérales des demi-octants voisins (fig. 212). L'un de ces derniers appartient au méme octant que le demi- octant médian, l'autre dérive nécessairement de l'octant voisin (fig. 212 à 216). Si, sur un total de huit secteurs, deux groupes symétriques de trois entrent dans la constitution des cotylédons, deux demi-octants opposés ne prennent part à aucune formation. Leur centre est le siége d'un arrét de croissance et ainsi s'explique, jusqu'à une certaine mesure, l'écart plus ou moins 30 SÉANCE DU 12 JANVIER 1912. grand que l'on remarque entre les deux bases cotylédonaires. Le mode d'origine des cotylédons que je viens d'exposer montre pourquoi le plan de séparation de ces deux organes ne peut coïncider, à moins qu'ils ne subissent une légère torsion sur eux-mémes, avec l'un des plans méridiens de séparation des octants. Le plan de séparation des cotylédons est représenté par le petit axe de l'ellipse. Comme je l'ai déjà dit etcomme le montrent clairement les figures 213 à 216, la divergence de ce plan sur le plan méridien de séparation des octants le plus voisin peut étre à peu prés évaluée au quart d'un angle droit. Les traces des deux plans méridiens sont toujours trés faciles à distinguer dans les coupes en série passant par la base des coty- lédons et le sommet de l'axe embryonnaire (fig. 212). L'orientation du plan de séparation des cotylédons n'a pu, chez le Capsella Bursa-pastoris, étre déterminée d'une facon précise. On sait que, d’après Hanstein !, la première cloison verticale qui se produit dans la cellule-mère embryonnaire marque la séparation des futurs cotylédons. D'après Wester- maier”, les cotylédons correspondent à deux octants diamétra- lement opposés; par conséquent, le plan qui les sépare fait, avec les cloisons méridiennes, un angle de 45°. L'opinion de Wester- maier est ainsi contraire à celle de Hanstein. Famintzin ° reconnait comme exactes les observations des deux auteurs précédents; toutefois, il fait remarquer que, dans la majorité des cas, c'est la position intermédiaire qui se trouve étre la régle. La position intermédiaire, comme on vient de le voir, est également la régle chez le Myosurus minimus. Le mode de formation des cotylédons explique encore pour- quoi le plan qui sépare ces organes occupe une position variable par rapport au plan de symétrie de la graine. En admettant que les premières cloisons méridiennes se placent toujours dans une position déterminée par rapport au plan de symé- 1. HANSTEIN (J.), Die Entwicklung des Keimes der Monocotylen und Dicoty- len. Bot. Abhanld., 1, p. 6, Bonn, 1870. ?. WESTERMAIER (M.), Die ersten Zelltheilungen im Embryo von Capsella Bursa-pastoris M. (Flora, 49, p- 504, 1876). 3. FAMINTZIN (A.), Embryologische Studien. (Mém. de l'Ac. impériale des Sc. de Saint-Pétersbourg, 7e série, XXVI, n? 40, p. 14. Saint-Pétersbourg, 1879). / R. SOUEGES. — RECHERCHES SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 34 trie ovulaire, par exemple dans la position, que j'ai indiquée dans la figure 144 (p. 631), d'autre part, en se basant sur l'iden- üté de valeur morphologique d'abord des quatre octants supé- rieurs, puis des huit demi-octants engendrés à leurs dépens, on peut concevoir quatre positions différentes des cotylédons. Elles sont représentées par les figures 213 à 216. Elles se rencon- trent toutes dans les préparations; l'observation confirmant entièrement ces données théoriques. Les dispositions des figures 213 et 216 sont les plus fréquentes; ce sont d'ailleurs celles qui se rapprochent le plus de la disposition générale, dans laquelle le plan de séparation des cotylédons se trouve compris dans le plan de symétrie de la graine. Cette dernière disposition se ren- contre aussi quelquefois, de méme que la disposition tout à fait inverse; mais, dans ce cas, l'orientation conventionnelle de la figure 144 ne doit pas être conservée; il faut faire passer le plan de symétrie dela graine par mn ou par pq. (fig. 214). Comme on le voit, on ne peut rien établir d'absolu sur l'orien- tation des cotylédons dans l'intérieur de la graine. (A suivre.) M. Griffon présente à la Société trois fruits récoltés sur un Oranger Bizarria (Citrus Bigaradia var. Bizarria) dans une villa royale des environs de Florence. L'un de ces fruits est une bigarade pure; l'autre un citron de Florence; quant ou troisiéme, un peu composite, il est constitué par une sorte de bigarade présentant des bandes méridiennes jaunes de cédrat et non plus orangées. Ces fruits doivent étre soigneusement distingués de ceux qu'on récolte certaines années en abondance sur la Cóte d'Azur, à Naples, à Palerme, etc., et qui ne sont que des bigarades anormales, couvertes d'appendices, d'excrois- sances en forme de chenilles, etc. Certains horticulteurs prétendent que ces monstruosités sont trés communes lorsqu'à la suite de printemps humides la végétation est exubérante Les Orangers Bizarria sont, comme on sait, reproduits par greffe; ils ont un développement lent; leur origine n'est 32 SÉANCE DU 12 JANVIER 1912. pas connue avec certitude. On a beaucoup écrit sur eux, notamment depuis l'apparition du « Traité du Citrus » de Gallesio en 1811. Les partisans de l'hybridation asexuelle les citent à l'appui de leur théorie: mais rien ne permet d'affirmer que ces êtres singuliers doivent leur origine au greffage; ce qu'on sait d'eux jusqu'ici tendrait plutót à les faire prendre pour des hybrides sexuels à disjonction trés marquée. Cette maniere de voir était celle de la plupart des biologistes et horticulteurs du siècle dernier; sera-t-elle modifiée par les travaux de l'école allemande (Winkler, Strasburger, Baur, elc.), nul ne peut le dire à l'heure actuelle. SÉANCE DU 26 JANVIER 1912 PRÉSIDENCE DE M. G. CHAUVEAUD, VICE-PRÉSIDENT. M. F. Camus, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer le décès de deux de nos confrères, MM. P. Bergon et Th. Durand. M. Bergon s'était d'abord beaucoup intéressé à nos Orchidées indigènes et à leurs formes hybrides. Sa santé l'obligeant de passer ses hivers sur la cóte d'Arcachon, il s'adonna à l'étude des Diatomées, sur lesquelles il fit des recherches trés originales. Ses travaux, dont l'un parut dans le Bulletin (LIV, 1907), ont été couronnés par l’Institut. M. Théophile Durand, membre de l'Académie royale de Belgique, est décédé à Bruxelles le 12 janvier 1912 dans sa cinquante-septième année. Il était secrétaire général dela Société royale de Botanique de Belgique et dirigeait depuis dix ans le Jardin botanique de Bruxelles, ayant succédé dans ces fonctions à Fr. Crépin. M. Malinvaud, à l'occasion de cette affligeante nouvelle, demande la parole et s'exprime en ces termes : Je désire adresser l'hommage d'un affectueux souvenir à la mémoire de mon cher et tres regretté ami Théophile Durand. Je fis sa connaissance en 1877, lors du Congrès international d'Horticulture tenu à Paris, et, depuis cette époque, nous restàmes liés d'étroite amitié. Sans entrer dans le détail de la vie et des œuvres de notre confrère, je ferai une bréve allusion à une spécialité de ses travaux qui a rendu de grands services. Grâce à un labeur persévérant uni à un remarquable esprit d'exactitude, il était parfait statisticien. Son /ndez generum phaneroga- morum (Bruxelles, 1888) a été fort utile aux taxinomistes, et récemment notre Revue bibliographique a rendu compte du Sylloge Flor: congo- lanz, couronné par l'Académie de Belgique‘ et dû à la collaboration de Théophile et de Mlle Hélène Durand, fille de notre confrère et, elle-même, zélée botaniste. On doit encore à Th. Durand comme importants ouvrages : Etudes 1. Voy. le Bulletin, 1910, p. 218. T.. LES: (SÉANCES) 3 34 SÉANCE DU 26 JANVIER 1912. sur la flore de l'État indépendant du Congo, Conspectus Flora Africæ (inachevé), Plantæ Thonnerianæ congolenses, Illustrations de la flore du Congo, Reliquiæ Dewevreanæ, ces trois derniers en collabo- ration avec M. de Wildeman. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, M. le Président proclame membres de la Société : MM. Dacax (Marcel), avocat, 6, cours Victor-Hugo, à Agen, présenté par MM. Duffour et Lutz. Joigny (Joseph), instituteur, à Bonnefontaine, par Le Tholy (Vosges), présenté par MM. Léveillé et Lutz. Monner (Paul), laboratoire de Culture, 61, rue de Buffon, à Paris, V*, présenté par MM. Gagnepain et H. Poisson. M. le Président annonce ensuite une nouvelle présenta- lion. M. Gèze offre à la Société un exemplaire d'un ouvrage intitulé : Études botaniques et agronomiques sur les Typha et quelques autres plantes palustres. M. le Président remercie le donateur. M. Lutz donne lecture des deux communications sui- vantes : Beauveria, nouveau genre de Verticilliacées; PAR M. PAUL VUILLEMIN. La famille des Verticilliacées est caractérisée, parmi les Hyphales Amérosporés-Hyalosporés, par des phialides généra- lement verticillées. Les phialides, qui rappellent les basides par leur aspect extérieur, mais qui donnent naissance à des coni- dies, sans caryomixie préalable, placent les Verticilliacées dans l'ordre des Phialidés. Le genre Verticillium Nees (1816) est fondé sur le Verti- cillium tenerum. Bien que cette espéce soit perdue, la diagnose P. VUILLEMIN. —- BEAUVERIA, NOUVEAU GENRE DE VERTICILLIACÉES. 35 de Nees est assez explicite pour rester le type du genre et de la famille constituée autour de lui. Nous reconnaissons les phia- lides verticillées dans la phrase reproduite par Persoon (1822) : « ramulis patulis verticillatis monosporis. » Persoon transfère cette espèce dans le genre Botrytis, auquel il donne une extension abusive. Les Botrytidacées, dont le type est le Botrytis cinerea Pers., se distinguent des Verticilliacées par l'absence de phialides, et rentrent dans l'ordre des Sporo- phorés. Persoon, qui connaissait mieux que nul autre les vrais Botrytis, avait un sentiment trop délicat des affinités pour méconnaitre la profonde différence qui sépare le Botrytis cinerea du Verticillium tenerum. ll inscrit ce dernier dans une section distincte appelée Stachylis, où il réunit deux genres de Verti- cilliacées : Stachylidium Link et Verticillium Nees. Dans la définition de cette section, il réunit le caractére général des Verticilliacées ; « ramulis superne verticillatis abbreviatis obtusis » au caractère propre du genre Stachylidium : « Sporis globosis ad verticillos congestis. » Dans le genre Stachylidium, les conidies, au lieu d'étre isolées, forment un glomérule mucilagineux au sommet de la phialide. Les glomérules mucilagineux caractérisent, au sein de la famille des Verticilliacées, une série de Gloioconidiées. La couleur sombre des sporophores a conduit plusieurs systé- maticiens récents à placer le genre Stachylidium parmi les Dématiées, loin des Verticilliacées. Ce n'est pas à dire que ces auteurs lui attachent une grande valeur systématique; ils y voient plutôt un moyen pratique d'utiliser les caractères empi- riques les plus apparents. Mais à ce point de vue méme, le caractère est décevant. Le genre Harz?ella Costantin et Matru- chot se distingue aisément du genre S/achylidium parce qu'il est entièrement incolore, bien que les autres caractères essentiels des deux genres se confondent. Mais si l'opposition est tranchée dans l'espèce type, Harziella capitata Cost. et Matr., il n'en est plus de méme dans le Harziella Castaneæ Bainier. Ici les spo- rophores sont encore hyalins, comme ceux du H. capitata, mais le mycélium est dématioide comme chez les Stachylidium. Nous admettons volontiers que le sporophore l'emporte sur le thalle dans la définition du genre et que l'espèce de M. Bainier soit 36 SÉANCE DU 26 JANVIER 1912. bien un Harziella. Pour la méme raison, la couleur des spores l'emporte sur celle de leurs supports et nous ne séparerons pas dans des familles ou des tribus différentes les Stachylidium et les Harziella qui sont également des Verticilliacées gloioconi- diées à conidies hyalines. La famille des Verticilliacées comprend deux tribus qui se distinguent par les conidies hyalines (ou de couleur claire) réunies ou non par un mucilage : I Æuverticillieæ, II Gloiover- ticilliez. : Dans le genre Verticillium, la phialide porte généralement une seule conidie qui tombe dés qu'elle est müre. Il est pos- sible que plusieurs conidies se forment successivement l'une derrière l'autre; mais la seconde n'apparaît pas avant que la chute de la première lui ait laissé le champ libre. Cependant on a décrit des cas (Verticillium agaricinum | Link] Corda, V. albo- atrum Reinke et Berthold) où les rameaux, surtout le terminal, peuvent étre terminés par plusieurs spores réunies en amas sans étre collées par un mucilage. | Ces exceptions conduisent au genre Spicaria où la phialide porte régulièrement un chapelet de conidies basipètes. Lindau se demande méme si le Spicaria Solani Harting n'est pas iden- tique à l'espèce de Berthold. En raison de l'incertitude qui persiste au sujet du Spicaria Solani, prototype du genre fondé par Harting (1846) et de l'indé- cision de ses caraetéres, on prendra pour espéce type le Spicaria elegans Harz, décrit en 1871 avec plusieurs espèces nouvelles. Il existe des Spicaria dont les conidies sont à ce point cohérentes, que l'on obtient sans aucune précaution, dans les préparations, des chaines de vingt spores et davantage. Il en est d'autres où les chapelets sont si fragiles, que, trans- portés dans une goutte de liquide, ils ne présentent plus que des phialides dégarnies entre lesquelles flottent les spores isolées ou réunies en petit nombre. Ce dernier cas est connu chez les agents de plusieurs muscardines : Spicaria farinosa, Spicaria Aphodii, Spicaria ochracea. La muscardine du Ver à soie est causée par un parasite uni- versellement connu sous le nom de Botrytis Bassiana Balsamo. Cette détermination, garantie par la haute autorité de de Bary, P. VUILLEMIN. — BEAUVERIA, NOUVEAU GENRE DE VERTICILLIACÉES. 37 fut longtemps acceptée sans discussion. En rapprochant I saria farinosa des Spicaria, M. Costantin * ajoutait en note : « C'est plutót de cette forme conidienne qu'il se rapproche que des Botrytis, malgré la similitude de vie et les analogies avec le Botrytis Bassiana. » Sans mettre en question l'attribution géné- rique, Delacroix °, cultivant comparativement trois muscardines sous les noms de Botrytis tenella, Bassiana, Acridiorum, leur altribue à toutes « des stérigmates piriformes (phialides) qui se lerminent par un court chapelet de deux, rarement trois coni- dies ». 11 ajoute un peu plus loin : « Un seul stérigmate porte parfois deux conidies ou deux trés courts chapelets de conidies placés cóte à cóte ». Cette mention précise, la connaissance des figures diverses où l'on reconnait la disposition verticillée des phialides, que j'avais pu vérifier chez le Botrytis Bassiana, semblaient juger la ques- tion des affinités de ces trois parasites avec le Spicaria Aphodii. Je proposai? de les nommer Spicaria densa (Link), Spicaria Dassiana (Balsamo) et Spicaria Delacroixii (Saccardo). C'était conclure trop vite. La description donnée par Delacroix est inexacte, tout au moins pour le Botrytis Bassiana et suspecte pour les deux autres qu'il dit semblables. Une étude attentive publiée par M. Beauverie* et dont j'ai vérifié la parfaite exacti- tude, remet les choses au point. Le Botrytis Bassiana forme sur des filaments rampants ou redressés, des phialides ventrues, presque sphériques, sur- montées d'un coi effilé plus ou moins long; elles sont rappro- chées en verticilles et méme en glomérules aussi denses que chez le Spicaria Aphodii. Nous avons donc affaire à une Verti- cilliacée, et le nom générique de Botrytis est aussi impropre que pour le Botrytis tenera Persoon, qui est le type des Verticillium. Parfois, il est vrai, le groupement des phialides est moins régulier. Tantót elles sont disséminées sans ordre apparent, tantót une vésicule, au lieu de s'atténuer en col, porte des vési- 1. Bull. Soc. mycol. de France, t. IV, 1888. 2 Bull. Soc. mycol. de France, t. IX, 1893. 3. Bull. Soc. Sc. de Nancy, 3* sér., t. XI, 1910. — Bull. Soc. mycol. de France, t. XXVII, 4941. j 4. Rapport de la commission administr. du Laboratoire d'Études de la soie de Lyon, t. XIV, 1911. 38 SÉANCE DU 26 JANVIER 1912. cules de second ordre qui sont les phialides; parfois méme une vésicule se charge de nombreux renflements disposés comme les spores sur le renflement terminal du Botrytis cinerea; mais ces ramificalions ne sont pas des spores, ce sont des phialides sporogènes. La forme de la phialide peut elle-même s'altérer. On verra, par exemple, le ventre s'allonger et se rétrécir au point de rappeler un rameau végétatif. La cloison précoce qui isole les phialides renflées manque dans quelques cas. Ces caractères aberrants sont particuliérement fréquents chez le Botrytis effusa Beauverie, agent d'une nouvelle maladie du Ver à soie que l'auteur appelle muscardine rouge. En dépit de ces variations de détail, un caractère reste cons- tant ehez le Botrytis Bassiana comme chez le Botrytis effusa, c'est le mode de formation des conidies. Nous ne saurions mieux faire que de copier la description de M. Beauverie : « Un stérigmate » qui est le col effilé de la phialide « se renfle à son extrémité pour donner une conidie n^ 1; puis l'axe, continuant à croitre, rejette latéralement cette première conidie et se renfle bientôt en une conidie n° 2. Le méme fait se reproduit un certain nombre de fois, souvent jusqu'à six fois, de telle sorte qu'il se produit une ligne en zigzag dont chaque saillie porte une conidie. Les plus récentes sont à l'extrémité libre, les plus anciennes à la base; le mode de formation des conidies est donc centrifuge. En. somme, le conidiophore donne naissance à une cyme unipare ou sympode; son mode de végétation est défini. » Un tel mode de formation des spores n'était pas connu chez les Verticilliacées ni chez aucun autre Phialidé. Devons-nous en faire la base d'une famille nouvelle? Nous ne le pensons pas. La structure et le groupement des phialides restent conformes à ce que nous voyons chez les Verticillium et les Spicaria, notam- ment chez plusieurs parasites vivant dans les mémes conditions. Cette communauté de forme ne saurait d'ailleurs s'expliquer par une adaptation convergente, car on ne voit pas en quoi le mode d'existence peut avoir prise sur un semblable caractère. Il nous donne plutôt à penser que les parasites des Vers à soie et les Spicaria des muscardines appartiennent à un même groupe naturel, comme tant d'autres parasites des Arthropodes P. VUILLEMIN. — BEAUVERIA, NOUVEAU GENRE DE VERTICILLIACÉES. 39 (Laboulbéniacées) ou des végétaux (Urédinées), qui différent entre eux à peu prés comme leurs hótes. La grappe monopodique des espèces étudiées par M. Beau- verie dérive du chapelet des Spicaria, de méme que leur support, souvent étiré et continu avec le mycélium, dérive de la phialide par altération secondaire. Dans les deux cas, la végétation est définie par la formation de la première spore. Les spores qui lui succèdent résultent d'un accroissement intercalaire du col de la phialide arrété dans son allongement terminal. Chez les Spicaria, elles s'organisent le long de l'axe lui-même; chez les parasites du Ver à soie, elles terminent les ramuscules fili- formes nés en progression basipète au-dessous des conidies pré- cédemment formées. L'expression a défiguré la pensée de M. Beauverie, quand il dit: « L'axe continuant à croître rejette latéralement cette pre- miére conidie ». Il a spécifié que l'axe est défini et que la rami- fication est sympodique. Ce n'est donc pas l'axe qui continue à croitre; c'est le rameau né sous le sommet qui se substitue à l'axe défini, en reprend la direction et refoule de côté la première conidie. Le second rameau présente à l'égard du premier les mêmes rapports que celui-ci à l'égard de l'axe, de méme le troi- sième à l'égard du second, et ainsi de suite. Tous les rameaux, comme l'axe, sont définis par une spore. Chacun nait sous la spore précédente, en sorte que, si l'apparence définitive rappelle une disposition centrifuge par suite du redressement secondaire des branches du sympode, les conidies n'en ont pas moins l'origine centripète des spores en chapelet des Spicaria, puisque chacune d'elles termine un rameau né au-dessous de la spore précédente. Ce mode de formation sympodique est trés caractéristique. Ce n'est que par une trés rare exception que l'on rencontre sous la première spore un renflement plus petit qui ne se prolonge pas en rameau latéral; mais on ne voit pas de chapelets pro- prement dits. 11 nous parait légitime de fonder un genre nou- veau, voisin des Spicaria, sur la disposition sympodique du filament sporifère qui prolonge le col de la phialide. Il est juste d'en faire hommage au patient observateur qui a précisé ce caractère. Nous proposons de réunir dans le genre Beauveria 40 SÉANCE DU 26 JANVIER 1912. les agents de la muscardine classique (Beauveria DBassiana) et de la muscardine rouge du Ver à soie (Beauveria effusa). Le Sporotrichum densum Link (Isaria densa Giard, Botrytis tenella Saccardo) rentre peut-étre dans le méme genre. Il faut le revoir de prés. Les figures de Giard répondent mieux à la nomencla- ture de Link qu'à un Phialidé. BEAUVERIA Vuillemin nov. gen., clarissimo Beauverie dicatum. Mycelium hyalinum vel lzete coloratum, effusum vel dense aggregatum ; fila sæpius concatenata, septata, ramosa. Hyphæ fertiles suberectæ, ramos. Phialæ verticillatæ, vel conglomeratæ, interdum discreta, veniri- cos: vel elongata. Collum gracile conidio solitario definitum, mox late- raliter dejecto ramulo piliformi subterminali, ipso conidio definito et eodem modo ramificato, et inde porro, ita ut cyma monopodium phialæ ad orem efficiatur. Conidia hyalina vel læte colorata, continua, rotunda. Beauveria Bassiapa Vuillemin. Syn. : Botrytis Bassiana Balsamo. Beauveria effusa Vuillemin. Syn. : Botrytis effusa Beauverie. Ces deux espèces causent des muscardines des Vers à soie. Leurs caractères différentiels ont été précisés par M. Beauverie. Explication de la Planche I. Beauveria Bassiana (Balsamo) Vuillemin. — Grossissement : 1830 diam. Phialides ventrues groupées en verticilles, accidentellement isolées ou accrescentes; dans ce dernier cas, elles portent une ou deux phialides secondaires ou plusieurs phialides formant un pseudo-capitule. Col de la phialide terminé par une conidie. Sous la première conidie, un renflement, d'abord semblable à une seconde conidie basipète, s'allonge latéralement et donne naissance à un sympode. Conidies isolées. — Anastomose du mycélium. Rectification à la description du Ranunculus Seguieri Vill.; PAR M. FÉLIX. ; Dans les recherches bibliographiques que j'ai dà entreprendre en vue de mes Études sur le sous-genre Batrachium, j'ai été amené à constater combien les erreurs qui se sont glissées dans les ouvrages faisant autorité ont de facilité à se perpétuer. J'aurai l'occasion d'en rectifier un certain nombre dans le cours BEAUVERIA BASSANIA (Balsamo) Vuillemin. M. FÉLIX. — RANUNCULUS SEGUIERI VILL. 44 des Études précitées. Je veux seulement aujourd'hui en signaler une qui se continue depuis un siècle et que j'ai eu incidemment l'oecasion de remarquer. Examinant en octobre 1909 un lot d'une centaine de pieds de Ranunculus Seguieri Vill. envoyés par M. Rosset-Boulon, de Grenoble, pour les Specimina Flore Galliæ duodena, je consta- tai que les sépales étaient hispides, surtout au sommet, où l'on distinguait une touffe de poils assez longs et soyeux. Or, dans leur ouvrage, considéré aujourd'hui comme le plus moderne et le plus complet sur la flore de France, MM. Rouy et Foucaud assignent comme caractère de premier ordre à cette plante des sépales glabres*. La Flore illustrée de la France de M. l'abbé Coste, dont les descriptions si claires sont des modèles, reproduit cette assertion ?, par laquelle Grenier et Godron com- mencent du reste leur description dans leur Flore (p. 27 du tome I). En face d'une pareille unanimité de la part de nos plus remar- quables auteurs, j'étais disposé à voir dans la plante soumise à mon examen une variété sepalis hispidis non signalée dans les Flores, lorsque l'idée me vint de remonter à la source et de con- sulter les ouvrages de Villars‘. Dans le tome 3 bis, page 737, de l'Histoire des plantes du Dauphiné, cet auteur donne une longue description du Ran. Seguieri et dit notamment « ...Le calice est à cinq feuilles blanches, concaves, velues en dehors, quelquefois un peu rou- geàtres... » La question s'éclaircissait. Le Ranunculus de Villars avait bien « les sépales velus ». Poussant plus loin mes recherches, je consultai l'un des auteurs qui ont le mieux connu la flore du Dauphiné. Dans sa Flore (t. I, p. 17), Mutel dit : « ... Calice un peu velu, coloré... » Il ne reste donc aucun doute, le caractère « sépales glabres » attribué par MM. Grenier et Godron, Coste, Rouy et Foucaud, 1. Ces deux mots sont en italique dans le texte. 2. T. 1, p. 23. 3. Dans l'ouvrage consulté (Hist. des plantes du Dauph.), le nom de l'auteur est écrit Villar sans s. de Lamarck et de Candolle, Fl. fr. 3e éd., t. IV, p. 930 l'écrivent Villars. Cette orthographe ayant prévalu, je ne vois nul inconvénient à la conserver. 42 SÉANCE DU 26 JANVIER 1912. ne convient pas à notre Renoncule. Restait à trouver l'origine de cette erreur. Je n'eus qu'à reprendre l'ouvrage qui fut, jusqu'à l'apparition de la Flore de Grenier et Godron, le guide classique des bota- nistes francais, la Flore francaise de de Lamarck et de de Candolle, pour constater que, dans le tome IV, 2* partie ou 5* volume, sous le n° 4632, les auteurs avaient écrit dans leur description : « le calice est glabre », tout en donnant comme référence, R. Seguieri Vill. Dauph., 4. p. 131. t. 49. M. Luizet, avec échantillons, préparations et dessins à l'appui fait la communication suivante : Contribution à l'étude des Saxifrages du groupe des Dactyloides Tausch. O* article; PAR M. D. EEIZET. Saxifraga pubescens Pourr. — Cette importante espéce, si répandue dans le Conflent et la Cerdagne, sur tous les points de la chaine de montagnes qui relie le Canigou au Puigmal, a été décrite par Pourret, en 1788 (Act. Toul., III. p. 321), dans un Mémoire où l'auteur exposait les résultats de ses brillantes et' laborieuses recherches dans les Pyrénées : « Sax. foliis radi- catis, aggregatis, palmatis, laciniis linearibus pubescentibus vis- cidis; caule subnudo paucifloro. Nourri! Eyne! Anas! etc. etc. » L'herbier de France du Muséum de Paris renferme, parmi les matériaux de l'herbier Pourret légués en 1847 par le D" Barbier, les échantillons originaux du S. pubescens, récoltés par l'auteur lui-méme, étiquetés de sa propre main et encore fixés sur l'une de ces feuilles ornées d'un cadre noir que tous les botanistes connaissent. Que l'on veuille bien se rendre au Val d'Eyne et suivre l'iti- néraire de Pourret jusqu'au col de Nuria, on fera une ample récolte de Saxifrages, quelques-unes étrangères à la section des Dactyloides : S. granulata L., S. stellaris L., S. Aizoon Jacq., S. oppositifolia L., S. bryoides L., S. aizoides L.; les autres D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 43 appartenant toutes à cette section : S. geranioides L., S. aqua- tica Lap., S. capitata Lap., S. androsacea L., S. fastigiata Luiz., S. confusa Luiz., et enfin le S. pubescens Pourr. et quelques hybrides. On reconnaitra sans peine que la diagnose donnée par Pourret ne renferme pas un seul mot en contradiction avec les caractères essentiels du S. pubescens, et, si concise et méme si incomplète que soit cette diagnose, on chercherait en vain, chez les autres Dactyloides cités, les feuilles palmées à lanières liné- aires de la plante de Pourret. La diagnose publiée est donc exacte, elle est de plus suffisante, puisqu'elle ne se prête à aucune confusion. Comment donc s'expliquer que le Sax. mixta Lap. (Fl. pyr. 1795), postérieur de sept années au Sax. pubescens Pourr., ait pris la place de celui-ci dans les ouvrages les plus importants de notre époque, en dépit des droits de priorité, que devaient garantir à l'espèce de Pourret une bonne description originale el des échantillons authentiques d'herbier? Certes, le Sax. mista a. Lap., identique au S. pubescens Pourr. et plante pyrénéenne comme lui, a été longuement étudié par Lapeyrouse; la Flore des Pyrénées de cet auteur contient la description d'une variété 5. major et d'une variété y., et une somptueuse illustration (tab. 20 et 21) des variétés a. et 9.; et finalement le S. mixta a été subdivisé en quatre variétés, æ., 8., y., 9., dans l'Histoire abrégée de la Flore des Pyrénées (1813). Mais, si intéressantes et si détaillées que soient les observations nouvelles, publiées par Lapeyrouse, elles ne sauraient légitimer la prescription d'une priorité formellement établie, priorité que les statuts du Congrès international de Vienne nous imposent de respecter aujourd'hui. On ne pourrait même pas invoquer, en faveur du S. mixta Lap., la supériorité de la diagnose latine de l'espèce : « Sax. foliis digitatis, minutissimis, nervosis, hirsutis, antheris sagittalis, stylis parallelis; stigmatibus pileatis, reflexis Lap.!» On retrouve le méme laconisme habituel depuis Linné. On peut de plus relever une inexactitude au sujet des anthéres décrites sagittées : chez le S. mixta a., en effet, les anthéres sont presque toujours arrondies, quelquefois méplates au sommet, tout à fait excep- tionnellement sagittées ou, plutót, apiculées au sommet. Ce caractère, accidentel chez le type z., est presque constant au +4 SÉANCE DU 26 JANVIER 1912. contraire, chez la variété 8. major, qui n'est pas une variété de l'espèce, mais l'hybride Saxifraga pubescens Pourr. = S. gera- nioides L., je le démontrerai plus loin, au chapitre du S. obscura Gr. God. ; l'apicule de l’anthère, caractéristique chez le S. gera- nioides L., constitue en effet, chez le S. mixta 8. major, l'une des preuves de sa parenté avec l'espèce linnéenne. Il faut donc chercher ailleurs les causes de l'élimination du. Sax. pubescens Pourr. Elles sont assez complexes et méritent d'être exposées. L'une des principales est certainement la diffi- culté que présente l'étude méme de l'espèce; sinon, le S. pubes- cens eüt, sans doute, partagé le sort heureux des autres décou- verles de Pourret, citées dans son Mémoire, Plantago monos- perma, Achillea chamæmelifolia, Silene ciliata, etc., etc., et décrites d'une facon aussi concise. Le premier ouvrage important, oü il soit fait mention du S. pubescens Pourr., est la Flore de France de de Lamark et de Candolle (3* éd., 4805, IV, p- 315). Le S. pubescens DC., dans . lequel rentrent le S. pubescens Pourr. et le S. mixta Lap., est décrit sous quatre formes a., 8., y., à. : — le type a. est iden- tifié au S. mixta B. major Lap. (Fl. pyr., p. ^1, t. 21); — la var. 3. n'est autre que le S. pubescens Pourr. (Act. Toul., II, p. 221), identique, aux yeux de de Candolle, au S. mixta a. Lap. (Fl. pyr., p. 41, t. 20); — la var. Y. est le propre S. mixta y- Lap. (/. c., p. 42); — la var. à. correspond au S. cæspitosa Vill. (Dauph., IV, p. 672), c'est-à-dire à l'une des nombreuses formes du S. exarata Vill. De Candolle avait donc admis l'iden- tité du S. pubescens Pourr. (1788) et du S. mixta a. Lap. (1195); il aurait dà attribuer au type de l'espèce, sous le nom de S. pubescens, la paternité de Pourret, et adjoindre à ce type a. les variétés 8., Y:5. 9, puisqu'il avait estimé utile de tenir compte des publications de Villars (1789) et de Lapevrouse (1195). Mais, chose plus grave, l'illustre savant n'avait pas soupconné les caractères d'hybridité du S. mixta B. major, c'est-à-dire de son propre S. pubescens, et le S. pubescens DC., produit adul- térin, vint prendre, dans la Flore de France; la place due à l'espèce légitime, le S. pubescens Pourr.! Sternberg avoua que la question du S. pubescens était trés complexe (Rev. Sax. 1810, p. 93), et que la solution des débats auxquels elle pouvait D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 45 donner lieu serait l'oeuvre du temps. Il aura fallu un siècle! Le S. pubescens x. Sternb. comprit l'espèce de Pourret, le 5. mixta a. Lap. etle S. pubescens B. DC.; — la var. $. corres- pondit au S. mixta $. major Lap., au S. cæspilosa Vill. et au S. pubescens à. DC.; — la var. y. fut encore une fois le S. mixta v. Lap.. Plus tard, dans le Suppl., II, p. 10 (1831), le S. mixta usurpa, je ne sais pour qu'elle raison, la place du S. pubescens; il ne cessa pas cependant de correspondre au S. pubescens Pourr., au S. mixta a. Lap., puis au S. exarata 9. pubescens Don (Monog., p. 433), mais il ne comporta plus qu'une seule variété 8. multifida, identique au S. mixta B. major Lap. et au S. pubescens 5. Sternb. Don n'avait pas accepté la plante de Pourret comme espèce légitime (Trans. Soc. Linn., XIII, 1821); cet auteur, trés réfractaire à la séparation des S. exarata Vill., S. nervosa Lap., S. intricata Lap., S. pubescens Pourr. — S. mixta d. et 8. Lap., qu'il n'arrivait pas, disait-il, à distinguer spécifiquement les uns des autres, les avait réunis dans son S. exarata (p. 432). Tel était l'état des choses, quand Grenier et Godron publièrent le premier volume de leur Flore de France (1848). Grenier, auquel on doit le remarquable chapitre des Saxifrages, ne manqua pas de reconnaitre la priorité incontestable de Pourret et adopta le S. pubescens Pourr.; le S. mixta Lap, et le 5. pubescens DC. prirent donc le rang de synonymes, le seul qui pouvait leur revenir à -cette époque. C'était la victoire en faveur de Pourret, proclamée par le botaniste le plus autorisé; elle était aussi légitime qu'elle pouvait sembler décisive; elle ne fut pourtant qu'éphémére. D. Clos fit, en 1857, la revision de l'herbier Lapeyrouse; dans une Note relative au S. mixta Lap., il affirma d'abord l'identité de cette espèce avec le S. pubescens Pourr., puis il ajouta : « Toutefois, un échantillon du S. pubescens Pourr., que J'ai tout lieu de croire avoir été envoyé pat l'auteur de cette espèce, semble appartenir aussi bien au S. moschata Lap. » Les termes dubitatifs de cette phrase imposaient aux bota- nistes deux obligations : 1° ils ne devaient point se hâter de juger le S. pubescens Pourr. d'après un échantillon unique, attribué à Pourret sur la foi de Lapeyrouse, mais assurément 46 SÉANCE DU 26 JANVIER 1912. suspect, puisqu'il ne répondait pas à la description de l'espèce (« foliis palmatis, laciniis linearibus Pourr. »), et quil devait être rapporté à la var. 2. pubescens Pourr. du Saxifraga mos- chata Lap. (« foliis cuneatis integris, bi-trifidisve Lap. »); — 2° ils devaient, devant une incertitude aussi grave, chercher à se faire une opinion sur le S. pubescens Pourr. d'après les exem- plaires originaux de l'herbier Pourret, conservés au Muséum de Paris depuis 1847. Il n'en fut pas ainsi. Loret mena la plus active campagne contre le S. pubescens Pourr., malgré les sages avis de Grenier, que j'ai fait connaitre au chapitre du 5. fastigiala (Bull. Soc. bot. Fr., 1911, p. 228 et suiv.). Voici en quels termes il exposa son opinion, en 1886, dans sa Flore de Montpellier (append. p. : 612) : «.... la plante de Pourret, que Lapeyrouse déclare avoir recue de l'abbé Pourret lui-méme, et qui est probablement celle que j'ai vue dans lherbier du botaniste toulousain, concorde avec la description qu'en a donnée son auteur, mais ne ressemble nullement à notre espèce du pie Saint-Loup ». Loret, on le voit, s'est contenté de connaître le S. pubescens Pourr. d’après le seul échantillon de l'herbier Lapeyrouse, qui est probablement, dit-il, celui qu'il a vu dans l'herbier du botaniste toulousain! Et, aprés cet apercu probable, il n'hésite pas devant l'affirma- tion la plus inexacte, la concordance de la plante avec la des- cription donnée par l'auteur!! Si Loret avait eu la prudence de consulter les échantillons originaux deJ'herbier Pourret, il aurait été complètement éclairé et il n'aurait pas écrit les fâcheuses lignes qui précédent. Il aurait reconnu, en outre, que le 5. pubescens Pourr. identique au S. mixta a. Lap. d'après DC., Sternberg, Don, Grenier et Clos, pour ne citer que ces auteurs dignes de confiance, n'était pas la plante du pic Saint-Loup ni celle de la Lozère, dans lesquelles il voulait voir obstinément le S. mixta Lap., mais qu'elle était bien le S. Prostiana Ser., cité par Bentham (Catal. Pyr., p. 118), variété 8. Ser. du S. pubes- cens DC. (Prodr., IV, p. 21). Si Loret avait encore poussé ses investigations jusqu au S. pubescens DC. et examiné les exem- plaires authentiques, détachés de l'herbier de l'illustre savant et offerts au Muséum de Paris (échantillons correspondant au Bot. gall. Duby), il aurait constaté que le S. pubescens DC., D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 47 d'après ces échantillons, ne se rapporte exactement ni au Ss. mtia Lap., ni au S. Prostiana Ser., ni au S. pubescens Pourr., et qu'il ne diffère pas de ce dernier pour les raisons qu'il simaginait; il n'aurait point écrit que Prost ne s'était pas trompé en rapportant au S. pubescens DC. son Saxifraga du Causse de Mende. Abstraction faite de l'affirmation de l'identité de la plante du pic Saint-Loup et de celle de la Lozère, qui est exacte, tout est done erroné dans l'article de Loret (/. c.. p. 612), et l'on reste confondu en lisant : « la plante des Pyrénées que de Candolle a prise à tort, de l'aveu de tout le monde aujourd'hui, pour le S. pubescens Pourr., est le S. mixta Lap., et c'est ce dernier nom qui revient de droit à la plante du pic Saint-Loup et des Pyrénées. » Ainsi, toutes les affirmations antérieures sur l'iden- tité du S. mixta Lap. et du S. pubescens Pourr. se trouvent contredites : de Candolle, Sternberg, Don, Grenier, etc., se seraient trompés. Les auteurs dont l'opinion devra prévaloir seront ceux qui, avec Loret, reconnaitront le S. pubescens Pourr. (« foliis palmatis, laciniis linearibus Pourr. ») dans la variété $. pubescens Pourr. du S. moschata Lap. (« foliis cuneatis inte- gris bi-trifidisve Lap. »)! Revenons une dernière fois au texte de Loret (/. c.. p. 612) : « Le nom de S. mixta Lap. que je donnai à l'espèce de Mende en 1862 (herb. de la Lozère, p. 24), fut légèrement contesté par un de mes amis, qui m'exprima ses doutes en disant qu'il trou- vait le Saxifraga de Mende et de Montpellier un peu différent du S. mixta des Pyrénées. » Cet ami était Timbal-Lagrave, et il avait eu raison en cette circonstance; malheureusement il se déjugea plus tard; aussi Loret, triomphant, remercia-t-il son ami d'avoir reconnu dans la plante du pic Saint-Loup une forme méridionale du S. mixta Lap.! Il est intéressant de suivre Timbal Lagrave dans le compte rendu de son herborisation aux sources de la Garonne (Bull. Soc. phys., nat. Toul., 1872-73, p. 91) ; on remar- quera la saveur des lignes suivantes : « Le S. pubescens Pourr. et le S. mixta Lap., que plusieurs de nos confrères ont une ten- dance à réunir, sont cependant deux plantes bien différentes; le S. pubescens Pourr. des Pyénées-Orientales a pour synonyme le 5. moschata. Lap. non Wulf. Mais Lapeyrouse avait eu tort de 48 SÉANCE DU 26 JANVIER 1912. réunir plusieurs plantes différentes à titre de variétés à son Saai- fraga moschata... En aucun cas le S. mixta Lap. ne peut être confondu avec le vrai S. pubescens Pourr. qui est une espèce parfaitement tranchée, mais dont la synonymie a été embrouillée par les botanistes de cabinet, qui n'ont pu voir ces plantes vivantes; la plante du pic Saint-Loup, prés Montpellier, appar- tient aussi au S. mixta Lap. et constitue une forme méridionale de cette dernière espèce. » Timbal Lagrave ne semble faire aucun cas des avis de de Candolle, Sternberg, Don et Grenier, dont nous entrevoyons cependant la sage influence sur les confrères disposés, comme ces maitres l'ont fait, à réunir le S. pubescens Pourr. et le S. mixta Lap.. Il nous est permis aussi de regretter de ne pas connaitre les noms de ces fâcheux botanistes de cabinet, auteurs de tout le mal. ' Une autre confusion avait encore aggravé les choses. Il y eut, à la méme époque, S. mixta et S. mixta, comme il y avait déjà S. pubescens et S. pubescens : un S. mixta vrai, le S. mixta a. Lap. identique au S. pubescens Pourr., un S. mixta faux, diffé- rent du vrai S. mixta, tout comme le faux S. pubescens Pourr. de l'herbier Lapeyrouse différait de la vraie plante de l'herbier Pourret. J'ai, en effet, rencontré, dans les divers herbiers que j'ai consultés, des échantillons d'un S. mixta douteux, étiquetés S. mixta Lap.! de la main de botanistes en renom; ces exem- plaires ne peuvent être rapportés ni au S. mixta Lap., ni au S. pubescens Pourr. vrai ou faux; et ils se rapprochent d'une forme particulière du S. Zratiana Fr. Schultz, mêlée accidentellement peut-être, dans l'herbier Lapeyrouse, à des échantillons de S. mixta Lap. authentiques et conformes au S. pubescens Pourr. Une étude sur les Saxifrages par l'abbé de Miégeville (Bull. Soc. bot. Fr. 1865, p. 62), jette un peu de lumiére sur ce point. Ce botaniste trouvait le S. groenlandica (S. Iratiana Fr. Schultz!) extrémement voisin du S. mixta Lap., tantôt sous la forme typique du S. groenlandica (« foliis imbricatis cuneato-palmatis Lap. »), tantót sous une forme répondant bien à la description du S. mixta Lap. (« foliis digitatis laxis nervosis,... Lap. »), et voisine du S. pubescens Pourr., au point d’être confondue avec lui par les auteurs les plus sérieux. De Miégeville crut bon d'appeler l'attention des floristes descripteurs sur la nécessité de D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 49 mieux différencier le S. groenlandica du S. pubescens : « Les descriptions du S. pubescens, dit-il, me paraissent convenir à certains de mes exemplaires du vrai S. groenlandica. » Ainsi sont clairement dénoncés certains représentants du S. mista, susceptibles d’être pris pour du S. /ratiana, plus voisins par cela méme du Saxifraga de la Lozère et nous permettant de comprendre qu'on ait pu regarder ce dernier comme une forme méridionale d'un faux S. mixta Lap.. Quelques botanistes ont rapporté ces Saxifrages au S. ciliaris Lap., plante tout à fait différente cependant, à feuilles glabres sur leurs faces et ciliées sur leurs bords, formant des touffes de 10 cm. de hauteur; ces derniers caractéres ne me paraissent pas compatibles avec le synonyme S. ciliaris Lap., altribué à une variété 8. nana Rouy et Camus du S. mirta Lap. (Fl. Fr. VII, p. 56). Il ressort, de tout ce qui précède, que la question du S. pubes- cens Pourr., si simple en elle-méme, à s'en tenir à la description donnée par l'auteur et aux exemplaires originaux de l'herbier Pourret, est devenu inextricable aprés l'intervention de Loret, de Timbal-Lagrave et de quelques autres botanistes. Le moment me parait opportun de revenir sagement au point de départ, en 1788, à l'apparition du S. pubescens Pourr., et d'apprécier, en tout repos d'esprit, la valeur de cette remarquable espèce. J'ai fait une étude trés approfondie de cette plante, dans un grand nombre d'herbiers, puis sur place, au Val d'Eyne, du 17 juillet au 20 août 1910, avec le précieux et dévoué concours de MM. les abbés Coste et Soulié; je viens de l'achever avec l'aide obligeante d'un collègue très documenté, M. Neyraut, qui a bien voulu me confier toutes ses récoltes de Dactyloides, fort abondantes, et m'adresser une copie de toutes ses notes, accom- pagnées de croquis très détaillés, sur les Dactyloides de l'herbier Lapeyrouse. Plus d'un millier d'échantillons de S. pubescens ont ainsi passé sous mes yeux, sous les formes les plus variées de cette espéce polymorphe; un trés grand nombre de préparations m'a permis d'en fixer les détails et de saisir les différences qui séparent le S. pubescens et ses hybrides des S. Prostiana Ser., S. intricata Lap., S. Iratiana Fr. Sch. et des hybrides de ces deux dernières espèces. Ces plantes seront décrites, dans mes prochaines communications. T. LX. (SÉANCES) 4 50 SÉANCE DU 26 JANVIER 1942. J'ai l'honneur de présenter aujourd'hui de nombreux échan- tillons, accompagnés d'une soixantaine de préparations compa- ratives trés complètes : 1° Représentants du Saxifraga pubescens Pourr. exactement conformes à la description donnée par l'auteur et aux échantillons originaux de l'herbier Pourret, puis un lot varié d'exemplaires du faux S. pubescens Pourr. de l'herbier Lapeyrouse, c’est-à-dire de la var. $B. pubescens Pourr. du S. moschata Lap. — S. fastigiata Luiz. (Bull. Soc. bot. Er., 1911, p. 221), rigoureusement identiques à l'échantillon litigieux attribué à Pourret dans l'herbier Lapeyrouse. On reconnaitra, à l'examen rapide des plantes et des préparations, que toute confusion est impossible entre le S. pubescens Pourr. et le S. fastigiata Luiz., méme aux veux du botaniste le moins expé- rimenté; la preuve sera ainsi faite de l’invraisemblance d'une erreur attribuable à Pourret. — 2° Échantillons variés de S. Prostiana Ser. — S. cebennensis Rouy et Camus, — de S. Iratiana Fr. Schultz, — de S. exarata Vill. et de S. intricata Lap.. — 3° Spécimens de S. pubescens DC., choisis intention- nellement aussi rapprochés que possible des échantillons histo- riques de l'herbier DC., et qui révèlent, comme ceux-ci, leur parenté avec le S. geranioides L., par la forme de leurs pétales allongés et onguiculés et par les découpures particulières de leurs feuilles. — 4° Échantillons de S. mixta 8. major Lap. prove- nant de la localité méme de Bocacero, indiquée par Lapeyrouse, et conformes, en tous points, à la figure de la planche XXI de la Flore des Pyrénées. — 5° Une belle série d'exemplaires du S. obscura Gr. God., récoltés par moi au Val d'Eyne en juillet 1890, et dont l'identité au S. mixta B. major Lap., au S. pubes- cens DC. et au S. Gautieri Rouy, ne manquera pas de retenir l'attention. J'ai eu soin de réunir, en regard les unes des autres, diverses formes des S. exarata Vill., S. pubescens Pourr. et S. Prostiana Ser., à côté d'échantillons de S. Zratiana Fr. Schultz et de S. intricata Lap., afin qu'il soit aisé de comparer ces plantes entre elles; jai mis de méme, en opposition avec le S. pubes- cens Pourr. et le S. geranioides L., le S. pubescens DC. et le S. mixta b. major Lap.. J'apporte ainsi les preuves décisives de la parfaite valeur spécifique du S. pubescens Pourr., que je R. SOUÈGES. — RECHERCHES SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉEs. 51 décrirai, avec ses variétés, dans ma prochaine communication. En résumé, le cas du S. pubescens Pourr. me parait porter beaucoup plus loin que la réparation tardive d'une injustice; il met en lumière tout un passé d'erreurs entretenues par quelques botanistes; il nous rappelle enfin au respect d'un droit qui nous est cher, le droit de priorité. Le Congrès international de Vienne accorde la priorité aux auteurs qui peuvent se prévaloir de la publication d'une description originale suffisamment exacte; sans doute cette priorité n'est-elle acquise qu'avec la présenta- tion obligatoire d'échantillons conformes à la description. Pourret avait satisfait à ces deux conditions; aucun savant ne saurait donc s'affranchir du devoir de restituer au S. pubescens Pourr. sa place légitime. Bubani s'est honoré en donnant cet exemple dans sa Flore des Pyrénées (II, p. 677, 1900). Recherches sur l'embryogénie des Renonculacées (suite)!; PAR M. R. SOUEGES. L'embryon adulte du Myosurus minimus L. possède une forme comparable à celle de l'embryon des Clematis et des espèces d'Anemone que j'ai examinées. ll est petit, toujours placé, dans la région du micropyle, au milieu de l'albumen, c'est-à-dire, intraire; exceptionnellement, il peutétre extraire (fig. 217), de section elliptique, logé latéralement entre l'albumen qui subit une petite dépression et le tégument séminal qui forme, au contraire, 247 une légère hernie. Fig. 217. — Myosurus ; minimus L. — Sec- Antipodes. — Dans le sac embryonnaireadul- tion transversale r : : d’une graine dont te, au moment de la fécondation, les antipodes ea En sa sont représentés par des vésicules d'aspect "ADAE pe "POS dur cé. e, embryon; te légèrement piriforme (fig. 125). Elles sont tou- {égument sémi- jours uninucléées. Durant le processus d'ac- s al, d . " . — Gr. : 9U. croissement elles s'aplatissent, se serrent les unes contre les autres et prennent dans leur ensemble la forme e 1. Voir plus haut, p. 23. 52 SÉANCE DU 26 JANVIER 1912. d'une lentille biconvexe occupant toute la partie inférieure du sae (fig. 218 et 219). Celui-ci présente un aspect bien différent de celui que l'on a rencontré chez les Clematis et chez les Anemone. Sa base est nettement arrondie et nulle- ment creusée en entonnoir comme dans ce dernier genre. Il n'y a pas d'hypostase; les trois ou quatre assises cellu- laires du nucelle qui séparent le sac de la chalaze sont réguliè- rement et uniformément digérées; comme chez les Anemone, les antipodes arrivent de trés bonne heure au niveau chalazien. Leur noyau devient multilobé. trés fortement chromatique, mais ne se fragmente jamais. La place occupée par le proto- Fig. 218 et 219. — Myosurus minimus L. — Antipodes au terme de l'aecroisse- ment, en coupes longitudinale et transversale; al, albumen; an, antipodes; en, épiderme du nucelle; ch, chalaze; te, tégument; ae, assise externe du tégument; ai, assise interne du tégument. — Gr. : 400. plasme est toujours assez restreinte et il est assez difficile d'y distinguer une différenciation spécifique quelconque. La résorption des antipodes se fait, comme chez les autres espéces de là famille déjà examinées, c'est-à-dire trés tard, aprés la formation des cellules d'albumen. Straburger' avait lui-méme remarqué cette résorption tardive des antipodes chez le Myosurus minimus. Tout derniérement, Huss? a donné de précieux renseignements concernant leur variation de volume, 1. STRASBURGER (E.), Neue Beobacht. über Zellbildung und Zelltheilung. (Bot. Zeit. XXXVII, p. 267, Leipzig, 1879.) 2. Huss (A. H.), Beiträge zur Morphologie und Physiologie der Antipoden (Beih. zum bot. Centralblatt, XX, 1, p. 123, 1906). R. SOUEGES. — RECHERCHES SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 53 leur richesse plasmatique et l'abondance de la chromatine dans leurs noyaux. Tégument. — D'après Mann’, l'unique tégument du Myosurus ininimus tire son origine de l'épiderme. Les nombreuses figures que donne cet auteur permettent de suivre le mouvement de courbure qui amène le tégument à envelopper totalement la petite masse nucellaire. Lonay? a décrit trés exactement, quoique d'une manière succincte, les enveloppes de la graine et du fruit du Myosurus; j'ajouterai à ses descriptions quelques détails intéressant l'histoire du développement. Dans l'ovule, le tégument se compose de 4 assises cellu- laires assez régulières (fig. 124). Tandis que l'assise externe se fait de bonne heure remarquer par l'allongement tangentiel de ses éléments, l'assise interne, au contraire, surtout au voisinage du mieropyle, conserve quelque temps des cellules de forme à peu prés cubique ou légèrement allongées dans le sens radial. Durant le processus d'accroissement ces cellules s'aplatissent, leurs noyaux grossissent, leur protoplasme devient plus com- pact; elles se distinguent ainsi trés nettement des cellules épidermiques du nucelle dont les caractères sont pour ainsi dire opposés (fig. 219). Ce qui frappe le plus dans l'histoire du développement du tégu- ment séminal chez le Myosurus minimus, c'est l'épaississement et la subérification précoces de l'assise interne tégumentaire. Dans la généralité des cas, ces différenciations ne se produisent que dans les stades ultimes de la maturation ; chez le Myosurus, au moment où l'embryon prend sa première cloison verticale et où l'albumen compte environ huit à douze noyaux, les parois internes et latérales de l'assise interne du tégument se colorent déjà trés nettement en vert par la méthode de la double colora- tion. Les franges d'épaississements (fig. 222) n'apparaissent qu'un peu plus tard, quand l'embryon est divisé en octants et quand les noyaux d'albumen forment une couche de revêtement assez dense. 1. MANN (G.), The embryo-sac of Myosurus minimus L., A cell study. (Transact. and Proceed. of the Bot. Soc. of Edinburgh, 1892, XIX, p. 359.) 2. LoNav (H.), Contribution à l'anatomie des Renonculacées. Structure des péricarpes et des spermodermes. (Mémoires de la Soc. roy. des Sc. de Liége, HI, p. 81, Bruxelles, 1904.) 54 SÉANCE DU 26 JANVIER 1942. La différenciation d'un tissu mécanique à l'extrémité micropylaire a lieu comme chez les Clematis et les Anemone ep Jr (ee pe. Fig. 220 à 223. — Myosurus minimus L. — Péricarpe et tégument séminal. — En 221, section transversale schématisée d'un achaine; la partie comprise dans l'angle roz est dessinée en détail en 220. — La figure 222 représente l'assise interne du tégument de face. — En 223, portion micropylaire de la coupe longitudinale d'une graine en cours de maturation. pc, péricarpe; Le, tégu- ment séminal; al, albumen; ae, assise externe du tégument; ai, assise interne du tégument; ep, épicarpe; en, endocarpe; ts, tissu scléreux à gran- des cellules; £f et tf', tissu fibreux; ac, appareil conducteur; im, tissu méca- nique micropylaire; nu, épiderme du nucelle; xy, plan de symétrie de l'achaine. — Gr. : 160; 30 pour la figure 221. (fig. 223, tm); néanmoins je n'ai pas pu remarquer la présence d'une cavité micropylaire précédant la formation de ce tissu. On peut ajouter, par contre, qu'il n'y a nullement union intime des bords du tégument et du nucelle, à la base du micropyle, dans les premiers temps de la séminogenèse. L'assise externe du tégument (fig. 220, ae) n'offre pas de R. SOUÈGES. — RECHERCHES SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 55 modifications profondes; ses éléments restent trés nets dans la graine adulte. Les assises moyennes se multiplient peu ; elles ne paraissent jouer aucun róle dans la nutrition des parties consti- tutives du sac; la cause en est peut-être dans la subérisation précoce de l'assise interne qui ne peut jouer de róle digestif, ni se laisser traverser par les matières nutritives. L'appareil conducteur est représenté par un faisceau de cel- lules allongées, accompagnant et faisant suite à de rares trachées ; il se termine à la chalaze. A la maturité, il ne laisse pas de vestiges sensibles, il s'oblitère comme les assises moyennes du tégument. L'épiderme nucellaire (fig. 223, nu) se résorbe dans les der- niers stades de la maturation ; il ne prend pas part à la consti- tution du tégument séminal (fig. 220). Paroi carpellaire. — Les achaines étant trés serrés les uns contre les autres, la paroi carpellaire subit un rétrécissement considérable dans la partie voisine de l'axe floral, une hypertro- phie sensible, au contraire, dans la région tournée vers l'exté- térieur. La forme de la section transversale est bien, comme le dit Lonay, celle d'un triangle isocèle (fig. 221). Le péricarpe, au voisinage de l’axe, est constitué de quatre ou cinq assises cellulaires régulièrement disposées; vers l'exté- rieur, le développement et Ja différenciation des tissus sont beaucoup plus accuentués. L'épicarpe (fig. 220, ep) se compose de cellules trés nettes, légèrement épaissies sur les parois internes et latérales en forme de fer à cheval. Elles sont en général surbaissées, sauf dans la région interne et rétrécie du fruit. Les cellules de l'endocarpe (fig. 220, e») s'allongent et s'épais- sissent sans toutefois présenter l'aspect fusiforme des vraies fibres; elles s'orientent de facon assez complexe, la plus grande partie paraissant se diriger vers la base du style. Dans le mésocarpe, sur le trajet du plan de symétrie, on distingue un gros paquet de fibres (//) accompagnant le faisceau libéro-ligneux ; à droite et à gauche se trouvent deux autres amas fibreux (/f") appuyés à l'endocarpe; enfin, en dehors de ces derniers, se différencient de grandes cellules de forme irrégu- 56 SÉANCE DU 26 JANVIER 1912. liére, aux parois lignifiées, mais peu épaissies (ts). Le reste du mésocarpe est constitué de cellules à parois minces, dans lesquelles subsistent des grains de chlorophylle, jusqu'au voisi- nage de la maturité. M. Friedel fait la communication ci-après : Sur quelques Lathyrus volubiles à l'obscurité ; PAR M. JEAN FRIEDEL. On sait que les mouvements de nutation continuent à se pro- duire chez les plantes maintenues à l'obscurité. Ces mouve- ments sont augmentés chez certaines plantes étiolées (Tro- polum, Polygonum, etc.) Chez d'autres plantes ils peuvent étre diminués. Duchartre a constaté que, chez le Dioscorea Batatas et le Mandevillea suaveolens, la diminution est telle que ces plantes cessent d'étre volubiles si elles ont poussé à l'obscu- rité !. L'augmentalion de nutation par suite d'étiolement semble plus fréquente que le phénomène inverse. J'ai pensé qu'il y aurait quelqu'intérét à comparer à ce point de vue diverses espèces de Lathyrus cultivés parallèlement à la lumière et dans l'obscurité complète. Les espèces étudiées sont les suivantes : Lathyrus Aphaca L., L. Ochrus L., L. Nissolia L., L. sylvestris L., L. pratensis L. Chez le L. Aphaca et le L. Nissolia, la nutation, assez forte à la lumière, est augmentée à tel point à l'obscurité que la plante devient volubile (fig. 4 et 2). Chez le Lathyrus Aphaca, la sensibilité à une diminution de lumière est si grande que, si l'on compare des plantes qui ont germé au laboratoire avec des plantes qui se sont développées en plein air, on constate déjà une augmentation sensible de la nutation. Le L. pratensis, trés faiblement nutant à la lumiére, présente, à l'obscurité, une augmentation de nutation très nette mais insuffisante pour qu'il devienne volubile (fig. 3 et 4). 1. Voir PFEFFER, Pflanzenphysiol., II, 1904, pp. 395 et 404. J. FRIEDEL — SUR QUELQUES LATHYRUS VOLUBILES A L'OBSCURITÉ. 57 Fig. 1. — L. Aphaca développé à l'obscurité. — Fig. 2. "e L. Nissolia développe à l'obscurité. — Fig. 3 — L. pratensis développé à la lumière (du 4 décembre 1911 au 6 janvier 1912). — Fig. 4. — L. pratensis développé à l'obscurité pendant une même durée. — Fig. 5. — L. sylvestris développé à la lumière {du 4 dé- cembre 1911 au 6 janvier 1912). — Fig. 6. — L. sylvestris développé à l'obscu- rité pendant la méme durée. 58 SÉANCE DU 26 JANVIER 1912. Le L. sylvestris, dont la croissance est beaucoup plus lente que celle des autres espéces étudiées, a une nutation assez marquée à la lumière, mais qui ne s'accentue guère à l'obscurité. (fig. 5 et 6). Le L. Ochrus s'allonge beaucoup à l'obscurité; ses longues pousses étiolées ont parfois jusqu'à quatre entre-nœuds. H ne présente jamais de nutation bien marquée ni à la lumière, ni à l'obscurité. Je ne sais quelle interprétation on peut donner aux cas singu- liers, signalés par Duchartre, de diminution de la nutation à l'obscurité. Il me semble au contraire qu'on peut expliquer d'une manière assez plausible ce qui se passe chez les Lathyrus. L'étiolement, en augmentant l'allongement de la tige, accentue la différence momentanée de croissance sur les deux faces de la tige. Si la nulation normale est considérable, elle augmente assez à l'obscurité pour que la plante devienne volubile. (L. Aphaca, L. Nissolia). Si, à la lumière, la nutation est faible (comme chez le L. pratensis), l'augmentation de nutation est manifeste, mais insuffisante pour que la tige devienne volubile. Chez le L. sylvestris, la nutation est presque aussi forte que chez le L. Aphaca, mais la croissance est trop lente pour que l'étio- lement augmente sensiblement la nutation. Enfin, chez le L. Ochrus, malgré le trés grand allongement, la nutation est si faible qu'elle ne peut devenir apparente. M. le Secrétaire général donne lecture des trois commu- nicalions suivantes : Notes sur la flore espagnole XI; PAR M. MICHEL GANDOGER. C'est au premier printemps de 1908 que j'exécutai mon second voyage au Maroc. Rentré dans la Péninsule, j'arrivai à Malaga, où je m'installai pendant trois semaines pour visiter la province certainement la plus riche en plantes de toute l'Espagne. En 1903, j'y avais récolté 1284 plantes dans la partie occiden- tale. Cette fois j'en ai cueilli 1 373 qui, jointes à celles du voyage M. GANDOGER. — NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE. 59 de 1911 dont il sera parlé plus tard (865 sp.) et des envois d'autres botanistes : Boissier, Bourgeau, Laguna, Huter, Hegel- maier, etc., forment un total de plus de 5000 exemplaires. C'est l'une des provinces espagnoles le mieux représentées dans mon herbier espagnol, qui forme actuellement environ 500 paquets et prés de 85 000 parts. 1. — Province de Malaga. Explorée depuis longtemps, Malaga laisse peu de chose à trouver. J'y ai cependant rencontré Asphodelus tenuifolius et Cistus albidus X< crispus au cerro Coronado, ce qui constitue une nouvelle localité. A Velez-Malaga, moins connu, je citerai surtout Glaucium tricolor, Fumaria malacitana, Malcolmia Broussonetii, Ononis virgata, Amberboa moschata, Helminthia spinosa, Juncus striatus et surtout Triplachne nitens Link, nouveau pour l'Espagne. Je l'ai également récolté au Cap de Gata (Almeria) en 1896. Au Chorro, on fera ample récolte dans les rochers verticaux et les pentes qui bordent le fleuve Guadalorce : Iberis Lagascana, Dianthus Boissieri, Anthyllis Ramburei, Seseli granatense, Car- duus bæticus, C. malacitanus, Centaurea Prolongoi, Jasione macrocalyx *, Orobanche Hanseleri, Carex Camposii, etc. 1. Mon herbier général, à peu prés complet pour l'Europe (26000 espéces ou sous-espéces sur 27 000 décrites), comprend 3700 paquets et, d'après le catalogue, environ 512 000 exemplaires. Il est riche en plantes de tout le globe, surtout, avec un grand nombre d'authentiques, de la Malaisie, de l'Inde, de l'Afrique du Sud et du Nord, de l'Amérique tropi- cale et australe, de l'Australie méridionale et de la Nouvelle-Zélande. L'herbier des Roses (235 paquets) et celui des Cryptogames cellulaires (environ 60000 ex.) sont à part. Une bibliothèque ad ‘hoc complète cette collectioh mise à la disposition de tous ceux qui m'honorent de leur visite, à Arnas, comme plusieurs confrères l'ont déjà fait. 2. Jasione macrocalyx Gdgr sp. nova, annua vel biennis, vix semipedalis, sparse pilosa; caules diffusi flexuosi tenuiter quandrangu- lares; folia late oblongo-spathulata, obtusa, plana, læte viridia; capitula pauciora saltem 2 cm. lata, phylla involucri ample ovato-triangularia, cuspidata plerumque 1-2-dentata, extra ad basim pilosula, albida, floribus pallide cæruleis longiora, stylus corollam multo superans. Hab. Chorro prope Malaga ad rupes circa stationem. ; Habitu, foliis spathulatis capitulisque in genere maximis, etc., ab affi- nibus optime recedit. Prope J. blepharodon B. R. et rosularem collocanda est, a quibus, notis indicatis, longe distat. 60 SÉANCE DU 26 JANVIER 1912. A Colmenar, situé au Sud de la riche sierra de Antequera, j'ai retrouvé le rarissime Lepidium Ramburei et 203 autres plantes, notamment Helianthemum ægyptiacum, Carduus bæticus f. albiflora, Ulex brachyacanthus, etc. Que dire, maintenant, de cette sierra de Mijas qui, avec sa voisine la sierra de las Nieves, sont la perle, la merveille de toute l'Espagne! En deux jours nous y récoltàmes plus de 400 espéces et nous en aurions trouvé bien davantage, si, comme j'en avais eu la pensée, j'avais envoyé mon domestique français avec le guide à Coin, Istan, Ojen et Tolox, localités botaniques d'une richesse inouie. Mais le temps pressait à cause de la chaleur qui activait si vivement la végétation. 2. — Province de Cordoue. En quittant Malaga, j'arrivai à Belmez, centre de la province de Cordoue, oü je ne crois pas quel'on ait herborisé. Je fus bien inspiré en choisissant ce point, car j'y ai rencontré — surtout à la sierra del Palacio prés de la ville — une végétation extré- mement variée et intéressante. citerai : Delphinium emarginatum Crambe hispanica Reseda crispata Althæa longiflora. Nouveau Genista hirsuta Lotus trichocarpus Melilotus compacta Ononis sicula Vicia calcarata Conopodium capillifolium Hippomarathrum pterochlzenum Daucus aureus Carduus malacitanus. Nouveau pour Cordoue Sur 364 espèces récoltées, je Kentrophyllum bæticum Carduus araneosus Crepis lusitanica Helminthia spinosa Cleonia lusitanica Salvia patula Colmeiroa buxifolia Allium bæticum Iris Xyphium Arrhenatherum erianthum Corynephorus fasciculatus. Le cerro Muriano, point culminant de la sierra de Cordoue, est également une localité intéressante. Grands bois de Pins, d'Yeuses, d'arbustes toujours verts, de Cistes, etc. Je puis citer : Cistus albidus Xx salvifolius Brassica lævigata Spergularia longipes Adenocarpus intermedius Arthrolobium durum, Phaca bætica M. GANDOGER. — NOTES SUR LA FLORE. ESPAGNOLE. 64 : Trifolium parisiense. Nouveau pour l'Andalousie Galium verticillatum Centaurea sulphurea Andryala arenaria Jasione echinata Myosotis gracillima Linaria præcox Armeria allioides Agrostis pallida Holcus setiglumis Vulpia Broteri Nardurus patens. l'Andalousie. Nouveau pour Mais c'est en vain que nous y avons cherché le Digitalis minor L., que personne n'a récolté depuis Cavanilles, il y a un siècle, malgré l'assertion de Willkomm. J. — Province de Badajoz. En 1906, à mon passage en chemin de fer à l'embranchement d'Almorchon, j'avais remarqué les collines boisées et couronnées de rochers verticaux qui s'élévent au-dessus de la gare. Cette année, 1908, je m'y suis arrété un jour pour y récolter de fort bonnes choses, entre autres : Cistus populifolius Dianthus laricifolius Linum collinum Malva Tournefortiana Anthyllis cornicina Phaca bætica Umbilicus hispidus Sedum brevifolium Daucus crinitus Conopodium ramosum Magydaris panacina Thapsia minor Filago pyramidata Campanula verruculosa Jasione mariana Jasione diapensifolia Gdgr! Erythræa grandiflora Verbascum Haenseleri Odontites tenuifolia Anarrhinum lusitanicum Scrofularia sciaphila Mercurialis Huetii Endymion campanulatus Uropetalum Bourgæi Gladiolus Reuteri Nardurus patens Festuca fallax Asplenium obovatum Cheilanthes hispanica. * 1. Jasione diapensifolia Gdgr sp. nova, perennis, multicaulis, diffusa, incana; caules albo-tomentosi prorsus foliosi; folia imbricata, viridia, puberula, oblonga, marginato-coriacea, apice retrorsum curvata acuta; involucri albo-lanati squamæ triangulares, acute, irregulariter dentatæ vel integre floribusque breviores, corolla intense cæruleo- violacea, laciniis calycis ciliatis villosis duplo longior, stylus elongatus. Hab. Cordoba, supra Almorchon, ad rupes meridionales sparse. Planta pulcherrima media inter J. marianam et J. amethysteam, a quibus differt indumento dense lanuginoso quasi detersili, foliis imbricatis, coria- ceis, recurvatis, stylo duplo longiore, etc. 62 SÉANCE DU 26 JANVIER 1912. 4. — Province de Toléde. La sierra Calderina (alt. 1 200 m.) n'avait jamais été visitée. On descend à la station de Emperador et on se dirige à l'Est à travers les bois et les vallons à sol calcaire. Je cite, sur 188 espéces : Anemone palmata Galium tenellum Pæonia Broteri Scabiosa sicula Arabis parvula Carduus platypus Helianthemum eriocaulon — macrocephalus — ocimoides Cirsium echinatum — ægyptiacum Evax exigua — retrofractum Andryala mollis Rhamnus hispanorum Taraxacum obovatum Anthyllis Webbiana Omphalodes linifolia Medicago brachyacantha Cleonia lusitanica Trifolium gemellum Teucrium flavescens — phleoides Ægilops ventricosa Alchemilla cornucopioides Stipa barbata Durieua hispanica Trisetum ovatum 5. — Province de Madrid. J'arrivai dans la capitale de l'Espagne en juin pour y séjourner quelque peu, afin de traiter plusieurs affaires avec le Jardin botanique et exécuter nombre d'herborisations dans les endroits oü je n'avais pas encore été. A Miraflorés je citerai surtout : Viola palustris, Drosera rotundifolia, rares en Espagne, Dianthus Broteri, Silene legio- nensis, Erodium chærophylloides, Lotus pedunculatus, Vicia amphicarpa, Epilobium carpetanum, Eryngium pusillum, Cen- taurea carpetana, Evax carpetana, Campanula | matritensis, Thymus bracteatus, Teucrium aristatum, Linaria saxatilis, L. fili- folia, Plantago acanthophylla, Rumex papillaris, Holcus Reuteri. A Villaviciosa, endroit sablonneux avec végétation très carac- téristique du plateau de Castille : Batrachium hederaceum Lupinus leucospermus Brassica valentina Trigonella pinnatifida Sisymbrium hispanicum Trifolium hirtum Silene glauca — gemellum Malva hirsuta Carduus Reuterianus Anthyllis lotoides Lactuca livida M. GANDOGER. — NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE. 63 Thrincia psilocalyx Anchusa angustissima Rumex tingitanus Euphorbia matritensis Iris spuria Aira lendigera Elymus Caput-Medusæ Vulpia longiseta. 6. — Province de Soria. L'accès de cette province, au relief tourmenté, a été facilité par l'établissement d'un chemin de fer qui la relie à la ligne de Madrid à Saragosse. Citée nulle part, il est à présumer que per- sonne n'y a herborisé ou que, si un botaniste y est venu, il n'a pas fait connaitre ses récoltes. Je cueillis 697 plantes dans la pro- vince; il faudrait donc tout citer puisque tout est nouveau. Pour abréger, je ne mentionnerai que ce qui est vraiment important. Autour de la ville de Soria (alt. 1 100 m.) on trouvera d'excel- lentes espéces. Sol calcaire, rochers abruptes, marécages, expo- sitions variées, rien n'y manque. Ranunculus Alea Thalictrum tuberosum Hypecoum grandiflorum Arabis sagittata — dasycarpa Alyssum Peyrusianum — spinosum — psilocarpum Erysimum incanum Erucastrum obtusangulum Clypeola Jonthlaspi Brassica Blancoana Sisymbrium contortum — crassifolium Helianthemum marifolium, etc. Reseda Gussonii — Gayana Arenaria triflora — leptoclados Velezia rigida Silene legionensis Lmum salsoloides Astragalus hamosus Genista Lobelii Lotus pilosus Trigonella polycerata Cratægus villosa Scleranthus polycarpos Paronychia aretioides Queria hispanica Minuartia campestris Bupleurum fruticescens Galium aciphyllum Carduncellus araneosus Carduus Gayanus Cirsium castellanum — incanum Santolina squarrosa Barkhausia macrocephala Taraxacum tomentosum — crispum Heuff. Nouveau pour l'Espagne Verbascum pulverulentum x Lych- nitis. Satureia montana Marrubium supinum Salvia horminoides Sideritis pungens — incana ` Linaria Langei — robusta Passerina thesioides Euphorbia pauciflora Ornithogalum bæticum Echinaria pumila Festuca Hystrix Nardurus tenuiflorus Poa ligulata Stipa parviflora Kæleria castellana 64 SÉANCE DU 26 JANVIER 1912. La sierra del Madero est la continuation, à l'Ouest, du Mon- cayo que je gravis en 1896. Terrain granitique, pauvre comme toute la chaine qui va jusque dans la province de Burgos et qui ne dédommage guère de la peine que l'on se donne pour l'explorer. Environ 160 plantes récoltées; citons : Arabis sagittata Lepidium calycotrichum Kze. Nou- veau pour le Nord de l'Espagne Thlaspi montanum Helianthemum paniculatum Alsine rostrata Astragalus aristatus Trifolium rubellum Alchemilla cornucopioides Potentilla subacaulis Scleranthus polycarpos Carduus Gayanus Centaurea linguiata Cirsium castellanum Andryala ragusina Evax carpetana Achillea microphylla Santolina ericoides Tàraxacum tomentosum Jasione humilis Arbutus Uva-ursi Myosotis minutiflora B. R. Nouveau pour le Nord de l'Espagne Calamintha alpina Marrubium supinum Salvia lanigera Digitalis parviflora Jacq. Epipactis ensifolia Agrostis interrupta Festuca plicata Poa ligulata. La sierra Cebollera est également la continuation occidentale de la préeédente. Méme terrain, méme végétation quoique plus riche. On s'y rend par le courrier quotidien qui va de Soria à Vinuessa, Je n'ai pas gravi le pic principal (2176 m.) à cause de la neige. Je mentionnerai surtout les espèces suivantes : Brassica valentina Cistus populifolius Viola Kitaibeliana Reseda Gussonii — vírgata Silene legionensis Astragalus aristatus Onobrychis montana Trifolium gracile Vicia onobrychioides Minuartia dichotoma Saxifraga carpetana Centaurea castellana Podospermum subulatum Vinca media Jasione echinata Verbascum australe Calamintha alpina Linaria æruginosa Veronica Assoana Armeria plantaginea f. albiflora Plantago recurvata Quercus faginea — lusitanica Ornithogalum bæticum . Asphodelus cerasiferus var. Festuca Hystrix Koleria crassipes — Langeana. Nouveau Phleum microstachyum Trisetum ovatum. (A suivre.) H. SUDRE. — NOTES BATOLOGIQUES. 65 Notes batologiques Note IIl; PAR M. H. SUDRE. On trouvera dans cette 3° Note les diagnoses de quelques espèces ou variétés nouvelles et l'interprétation d'un certain nombre de Rubus récemment décrits par M. E. Barber dans son Flora der Oberlausitz preussischen und sächsischen Anteils einschliesslich des nördlichen Böhmens, MI Teil, publié en 1911, et dont l'auteur a eu l'extrême obligeance de m'offrir de très beaux exemplaires. R. viridiflavens Sud.; R. gratus x tomentosus Lloydianus. Habitus R. Lloydiani Gen., a quo differt : aculeis subæqualibus, foliis caulinis 5-natis, subtus cinereis, inflorescentia foliosa, sepalis in fructu patulis. Flores albi, steriles. Rubus eglandulosus. GERMANIA : Provincia rhenana, Bertrich (C, Bodewig). R. platybelophorus Sud. in hb. Burnat. Validus turio angulatus, faciebus planis, parce pilosus, aculeis; robustis, rectis, compressis, crebris armatus; folia ampla, supra parce pilosa, subtus pubescentia, superiora cinereo-tomentosa, grosse, inæqua- liter duplicato-dentata, caulina 5-nata; foliolum terminale late ovatum vel suborbiculare, cordatum, satis abrupte acuminatum ; petiolus aculeis validis, falcatis uncinatisve munitus; folia ramealia 3-nata, grosse den- tata, foliolis terminalibus orbicularibus, cordatis; inflorescentia ampla, laxa, multiflora, fere aphylla, obtusa, breviter pilosa, eglandulosa, aculeis crebris, validis, flavescentibus, reclinatis armata, pedunculis mediis patulis, 3-floris; sepala extus tomentoso-cinerea, pilosa, longe appendi- culata, aculeata, in fructu patula; petala alba, obovata; stamina alba Stylos virescentes longe superantia; germina pilosa. Fertilis; pollen parum admixtum. ITALIE : Piémont méridional, près de Boves, haies, sur la silice; alt. 500-600 m. (E. Burnat, 13.71.905). Appartient à la sect. Sylvatici P.-J. Müll., série Eu-grati Sud., et au groupe du R. carpinifolius Wh. Diffère de cette espèce par ses feuilles un peu discolores, trés grossièrement et irrégulièrement dentées, ses folioles terminales plus larges, profondément cordées; ses sépales tomenteux, non verdátres bordés de blanc, ses étamines plus longues. Il s'éloigne du T. LIX, (sÉANCES) 5 66 SÉANCE DU 26 JANVIER 1912. Rubus platybelus Sud., dont il a les grands aiguillons, par le tomentum et la dentelure grossière des feuilles, par son inflorescence trés làche, obtuse, peu ou point feuillée, ses sépales non verdâtres, trés appendiculés, étalés et non redressés sur le fruit, ses folioles raméales suborbiculaires, etc. R. flavidulus Sud. ; R. Colemannii X tomentosus Lloydianus. Aculei et glandulæ ut in R. Colemannii Blox.; folia grosse serrata, subtus albo-tomentosa, flores albi ut in R. Lloydiano Gen. Planta flaves- cens, multiflora, sterilis, aculeis flavis dense onusta. GaLLiA : Cantal, Saint-Pouey, bois de Lair (Charbonnel). R. semidisjectus Sud.; R. Muelleri var. disjectus x< hebe- caulis podophylloides. Habitus R. Muelleri Lef. var. disjecti Sud., sed foliis minute serratis, foliolis angustioribus, inflorescentia minus armata, laxe pilosa, minus glandulosa, floribus albis, sterilibus diversus est. GALLIA : Puy-de-Dôme, La Monnerie, commune de Saint-Rémy-sur- Durolle (Chassagne), localité où croissent les parents présumés. R. micans Godr. var. velutifolius Sud. Turio pilosus ; folia coriacea, minute serrulata, supra parce pilosa, sub- tus molliter pubescenti-velutina, albicantia; foliolum caulinum terminale suborbiculare, cordatum, acuminatum; inflorescentia parum armata; petala rosea, stamina rosea stylos basi roseos vix superantia; germina glabra. Forma ad R. pulchrum M. et Lef. vergens. GALLIA : Tarn, gorge du Durfort, à Malamort, chemin des Cammazes, terrain granitique. R. semisupervestitus Sud.; R. abruptifolius var. super- vestitus Sud. »« ulmifolius. Differt a R. abruptifolio var. supervestito foliis discoloribus, inflores- centia laxa, epilosa, aculeis subæqualibus, floribus sterilibus. GALLIA : Puy-de-Dôme, Rocard, commune de Ravel (Chassagne). R. flexuosus Lef. et M. var. brachyadenophorus. Aculei parvi, breves; folia grosse, inæqualiter et acute serrata; foliolum caulinum terminale ellipticum vel ovato-rhombeum, basi subintegrum, sensim acuminatum; rachis laxe pilosa, glandulis sparsis, brevissimis munita; styli virides, germina parce pilosa. AUSTRIA : Styria orientalis, Sóchau, in sylvis ad Rittschen sol. argill. (Sabransky). H. SUDRE. — NOTES BATOLOGIQUES. 67 R. suberectus And. f. robustus Barber Fl. Oberl. III p. 39. — In Stannewisch. — Appartient au R. Bertramii Focke, du gr. du R. plicatus W. et N. R. fissus Lindl. f. pseudoplicatus Barber /. c. 40. — Görlitz, Kämpfeuberge. — Me paraît être un simple R. plicatus W. N. R. plicatus X nitidus Barber /. c. 43. — Niesky, nach Rietschen. — C’est le R. plicatus var. interfoliatus (N. Boul.) Sud. R. chloephilos Barber /. c. 52. — Königshainer Gebrige, Wiesaer Forst. — Trés voisin du R. hypomalacus Focke, mais turion plus anguleux, feuilles caul. 5-nées, rameau plus hétéra- canthe, axe florifére plus poilu. Semble en constituer une bonne variété (chloephilos). R. thyrsanthus Focke var. pseudo-persicinus Barber /. c. 64. — Limasberg. — Forme un peu gréle du type thyrsanthus F. R. constrictus >< suberectus Barber /. c. 66. — Neisstabal. — Semble bien fructifier; il est vraisemblable que ce n'est qu'une forme umbrosa du R. constrictus L. et M. R. Radula Wh. Sbsp. R. Kolbei Barber /. c. 80. — Bautzen, Czornebog. — Peu ou point fertile; c'est un R. rudis >X< Radula, hybride qui n'avait pas encore été rencontré. R. neglectus M. Rostock in Barber l. c. 83, non al.; — Bautzen, Waldrand b. Ober-Diehmen. — Mérite d'être étudié sur de bons et nombreux spécimens; parait trés rapproché du R. Petrakii Sud. Rub. Eur. p. 151, t. CXLV, dont il difière toutefois par ses turions non glauques, à aiguillons droits, ses folioles moins allongées et plus élargies vers leur milieu, son inflorescence courte, ses étamines égalant à peu près les styles. Je l'en rapproche provisoirement à titre de variété Barberi Sud. R. czornebogensis Barber /. c. p. 85. — Bautzen, Czornebog. — A peu prés stérile et sans doute hybride. A les apparences d'un R. hirtus crassus var. »« bifrons, et mérite d'être étudié sur place. 68 SÉANCE DU 26 JANVIER 1912. Rubus chloroleucus Barber l. c. 87; R. densiflorus ej. prius, non Grl. — Kónigshainer Gebirge, Fürstenstein. — C'est le R. spinosulus var. rufispinus Sud., du gr. du R. rivularis M. et Wirtg. R. Kehleri Wh. var. appendiculatus Barber l. c. 91. — Isergeb : Ober Weissbach. — J'ai tout lieu de croire que les caractères de linflorescence, qui est trés feuillée et à ramus- cules trés étalés, sont dus à ce que le buisson avait été coupé l'année qui a précédé la récolte, et que le rameau florifère est né directement de la souche, ainsi que cela s'observe quelque- fois, la plante étant alors trés peu normale. R. cinnamomeus Barber /. c. 92. — Rotstein, Westseite. — Stérile ou trés peu fertile et intermédiaire entre R. rivularis . leptobelus Sud. et R. Koehler? Wh., et probablement hybride des deux. R. lignicensis Figert ap. Barber l. c. 9. — Mordgrund b. Langenüls. — Me parait se rattacher au R. apricus Wimm. à titre de variété (/ignicensis). Le type R. apricus Wimm. est représenté par la var. pseudo-kcehleri Barber l. c. 95, celui de M. Barber étant plutôt le R. lusaticus Rostock. R. omnivagus Barber /. c. 98. — Kügnishainer Gebirge, Fürstentein. — C'est le R. trachyadenes var. glabrescens Sud., du gr. du À. hirtus W. et K. R. gorliciensis Barber l. c. 99. — Görlitz, Wald b. Charlot- tenhof. — Je le considére comme une variété robuste, à feuilles caulinaires en partie 5-nées, à sépales làchement réfléchis, du R. lusaticus Rost. (var. gorliciensis Nob.). R. cuneiformis Barber /. c. 101. — Kónigshainer Gebirge, am Scheffelstein. — C'est le R. cAloroxylon var. praecipuus Sud. Rub. tarn. p. 53, du gr. du R. Schleicheri Wh. R. subvulsus Barber /. c. 406. — Rietschen, b. Teicha. — Est aussi voisin du R. chloroxylon Sud., toutefois dentelure fine, folioles terminales largement obovées, cuspidées, carpelles poilus. Je l'y rattache à titre de variété (subvulsus). H. SUDRE. — NOTES BATOLOGIQUES. 69 R. Schleicheri Wh. Sbsp. R. iseranus Barber l. c. 110. — Isergebirge, in Grenzdorf b. Meffersdorf. — Plante à fleurs roses, appartenant au groupe du R. furvus Sud., et constituant une var. particulière (var. iseranus) du R. amplifrons Sud. (R. latifrons Sabrs. non al.). Folioles moins larges que dans le type, inflorescence allongée, multiflore. R. pentagonifolius Barber /. c. 111; R. abielinus ej. prius, non Sud. — Kónigshainer Gebirge, Fürstenstein. — Ne diffère pas sensiblement du R. rivularis M. et Wirtg. var. obrotundatus Sud. Bull. Soc. Bot. Belg. (1910) p. 222. R. altisylvaticus Barber l. c. 113. — Laubaner Hohwald. Jag. 31, Lichtenau-Holzkircher Strasse. — Correspond au type R. chloroxylon Sud., mentionné ci-dessus. R. occultiflorus Barber /. c. 119. — Künigshainer Gebirge Wald b. Worwerk Biesiger Oberwald. — Les spécimens que jai recus de M. Barber correspondent assez bien au type R. rivularis M. et Wirtg.; il y a toutefois quelques feuilles caulinaires à folioles plus larges qui n'appartiennent probable- ment pas à la méme forme, et qui rappellent celles du H. setiger Lef. et M. La plante que M. Barber appelle R. rivularis est le R. incultus Wirtg. var. viridis (Kalt.). R. Rabenaui Barber /. c. 126. — Laubaner Hohwald. — Cette plante est le R. spinosulus var. rivulariformis Sud. R. serpens (Wh.) var. botryoides Barber /. c. 131. — Isergebirge, an der Hemmrichstrasse. — C'est le R. geromensis P.-J. Müll., que je subordonne à mon R. angustifrons à titre de variété. R. serpens Wh. Sbsp. R. corrugatus Barber l. c. 133. — a. Spécimens de Lewin, Nordhang des Vogelherds. — Appar- tiennent au R. longisepalus Müll. var. densifolius (B. et Pierrat). — b. Spécimens de : Isergebirge, Wittichtal. — Se rattachent à mon R. napophiloides, du gr. du R. serpens Wh. R. serpens Wh. Sbsp. R. novus-oppidanus Barber /. c. 135. — Neustadt a. T. Waldrand am Fuss der Heinersdorfer Berge. — C'est le R. rivularis M. et Wirlg. var. /lexisetus Sud. 10 SÉANCE DU 26 JANVIER 1912. Rubus hirtus W. K. Sbsp. R. glomeratus Barber /. c. 144 (non Blume). — Lewin, Vogelherdberg, Nordwesthang. — C'est le R. erassus Hol. var. adenodon Sud., différant du type par sa dentelure plus grossière, son inflorescence feuillée, à dents des feuilles bractéales + glanduleuses. Les plantes appelées R. hirtus var. crassus, R. Kaltenbachii et R. pseudo-Guentheri (B. et Pierr.) par M. Barber, correspondent à cette variété. R. subcæsius Barber /. c. 450. — Ruhland, am Bahudamm b. Station Naundorf. — Cest un R scaber << cæsius bien caractérisé! Les R. pilosus Wh. (1824) et berolinensis Krause (1884) paraissent correspondre à ce méme hybride. Solanum Commersonii et Solanum tuberosum ; PAR M. Louis PLANCHON. J'ai obtenu en octobre 1908, par simple voie culturale, la mutation du Solanum Commersonii en S. tuberosum '. Cette transformation n'était d'ailleurs pas nouvelle, et le fait, bien qu'intéressant, n'était que la confirmation de mutations ana- logues, obtenues avant moi par divers observateurs, sur cette méme espèce ou sur le S. Maglia. Je rappelle, sans y insister, les faits étant connus, que le professeur Heckel cultive un 5. Maglia muté qu'il a vu sortir de la forme sauvage, et qui, lui aussi, a pris tous les earactères du {uberosum. Pour ne m'occuper que du S. Commersonii, on sait également que la première transformation a été annoncée en 1901 par M. Labergerie, qui, depuis lors, a réussi à obtenir de nombreuses formes, en partant soit du type primitif, soit des mutations déjà effectuées. Il importe de rappeler aussi, car on l'oublie trop, que ce change- ment brusque a été obtenu, non seulement par MM. Labergerie, Heckel et par moi-méme, mais aussi par diverses personnes dont les noms sont rapportés dans les Mémoires antérieurs au mien, et qu'il ne s'agit pas, par conséquent, d'un cas isolé. 1. PLANCHON (Louis), Mutation gemmaire du Solanum Commersonii Dun. Annales Faculté des Sciences de Marseille, tome XVIII, fascic. I, 1909. — Id. Solanum Commersonii Dun. sauvage et muté. Ibid., tome XVIII, fascic. IX, 1909. L. PLANCHON. — SOLANUM COMMERSONII ET SOLANUM TUBEROSUM. 71 Il semblait donc, si singulier que püt paraître ce passage d'une espèce à une autre par seule voie culturale, qu'on dût désormais admettre la chose comme un fait; ce fait d'ailleurs, rentre assez dans les idées actuelles sur l'espéce, dont l'immu- tabilité est de plus en plus ébranlée. Les variations brusques sont fréquentes dans la nature, et on comprend mal qu'au sujet de la Pomme de terre, cette idée, acceptée pour d'autres plantes, rencontre tant de résistance. En effet, malgré les observations publiées, des doutes per- sistent chez divers savants, auteurs de récentes recherches. M. Wittmack par exemple, reste trés partisan de la séparation compléte des deux espéces; les cultures de M. Labergerie ne l'ont pas convaincu. Dans diverses publications dont une toute récente ', il signale la mutation obtenue par moi; il reconnait que les spécimens que je lui ai envoyés étaient bien en effet du S. tuberosum ordinaire; mais il ajoute : « Je ne puis pas penser qu'ils se soient ainsi transformés subitement », et il demande de nouvelles cultures avant de se prononcer. D'autre part, dans un travail tout récent, et d'ailleurs plein d'intérét?, sur les variétés de Pommes de terre au point de vue botanique, M. P. Berthault exprime lui aussi, des doutes sous une autre forme. En un chapitre entier, il relate de nombreuses expériences tentées par lui pour obtenir à son tour la mutation de l'espèce, et conclut, ne l'ayant pas obtenue, qu'il ne peut se ranger à l'opinion exprimée par M. Labergerie, par M. Heckel et par moi-méme. Il me parait donc tout à fait nécessaire, bien que la question des mutations ne soit pas ancienne, de remettre un peu les choses au point en ce qui me concerne, de donner à nouveau les raisons qui m'ont fait annoncer le résultat, et de distinguer les points où j'ai pu me montrer affirmatif de ceux où je n'ai pu faire et où je n'ai fait, que des hypothèses. Je n'ai jamais affirmé que le S. tuberosum fut autrefois sorti du S.. Commersonii ; j'ai dit que je l'en avais fait sortir en 1908, el que cette mutation rendait plausible et méme vraisemblable 1. WirTMACK, Die Wissenschaflichen Grundlagen der Saatzucht in Deuts- chland in den lelzten 25 Jahren. Deutsche Landwirtsch. Gesell, 1911. 2. BERTHAULT (P.), Recherches botaniques sur les var. cult, de S. tuberosum et les espèces sauvages de Solanum tubériféres voisins, 1911. no SÉANCE DU 26 JANVIER 1912. que l'un fut l'ancétre de l'autre. // est permis de supposer, ai-je dit en concluant, qu'à une époque indéterminée, le S. tuberosum a pu sortir du Commersonit comme il en sort actuellement, etc., (loc. cit. 1** Mémoire, p. 41, conclusion VII). Une fois la muta- tion admise (voir plus loin), en quoi cette hypothèse est-elle déraisonnable? Je n'ai dit nulle part, et je n'aurais eu garde de le faire. que cette mutation fut ni fréquente, ni facile, (voy. P. Berthault, loc. cit. p. 15 : (Puisque ces trois plantes..... mutaient avec une telle fréquence et une telle facilité); si elle était fréquente et facile, tout le monde l'aurait obtenue et il n'y aurait plus de dis- cussion. Je dis au contraire que cette mutation est trés rare, et qu'elle se produit dans des conditions que je ne suis pas du tout à méme de préciser. J'ai cultivé quatre ans le S. Commersontt sans rien obtenir; j'ai constaté le changement multiple brusque et complet en 1908, et depuis lors, je cultive les formes mutées et sauvages sans observer de mutation nouvelle nette, et il est possible que je n'en obtienne plus. Il est vrai que, par deux fois, j'ai noté un autre changement; mais comme, à la grande rigueur, on pouvait relever une cause d'erreur possible, je n'ai pas cru devoir en tenir compte. J'ajoute que j'ai traité par les arrosages et par le fumier de poulailler, qui semblent favorables à la mutation (ce dernier peut-étre en introduisant dans le sol les microorganismes nécessaires), mais que je ne faisais-là que de l'empirisme. J'ajoute aussi que j'ai, deux ans de suite (1910 et 1911), fait des expériences de contact avec des ràpures d'Zarly rose et de Saucisse violette, mais sans rien obtenir, et que, par conséquent, à l'heure actuelle, je ne puis rien dire et n'ai jamais rien dit sur la cause intime du phéno- mène. La mutation reste, je ne dis pas difficile, car je n'en sais rien, mais inconnue dans sa cause. ll est possible qu'elle devienne facile quand cette cause sera élucidée : pour le moment, elle ne l'est pas. Tout au plus puis-je dire que la solu- tion du probléme parait devoir étre cherchée dans l'ordre d'idées que poursuivait jusqu'à sa mort le regretté Noél Bernard, dans ses études sur la symbiose. Mais cette mutation est-elle réelle, est-elle authentique? c'est là le point de fait, le point principal sur lequel je voudrais L. PLANCHON. — SOLANUM COMMERSONII ET SOLANUM TUBEROSUM. 73 m'expliquer catégoriquement. Je l'ai affirmé en en donnant des raisons que personne n'a discutées, et que je voudrais énumérer à nouveau, laissant ensuite chacun libre de les apprécier. D'abord il ne saurait suffire pour nier la mutation, de constater qu'on ne l'a pas obtenue. Puisqu'elle est rare et jusqu'ici presque fortuite, il se peut qu'on la cherche longtemps sans la trouver. Les faits négatifs, méme nombreux, n'infirment jamais une observation positive. Un voleur pris la main au sac disait à ses juges : « Vous me montrez deux personnes qui m'ont vu voler; qu'est-ce que cela? J'en puis amener mille qui ne m'ont pas vu. » Or je tiens à faire observer, qu'on n'a pas répondu autre chose à mes affirmations. Les arguments fondés sur l'invraisemblance de la mutation ou de la convergence des caractères chez des mutés provenant de types différents, la rareté des observations publiées, etc., tout cela est sans valeur, si le fait positif est bien prouvé. Celui-ci l'est-il? Personne ne m'ayant jusqu ici fait l'injure de douter de ma sincérité absolue, examinons si j'ai pu me tromper de bonne foi. Tout le monde peut se tromper, cela m'est arrivé sans doute; cela m'arrivera encore et ce jour-là, je le dirai tout uniment; mais, si j'ai fait erreur, je voudrais qu'on voulut bien, puisque je ne la vois pas moi-méme, me montrer la cause de cette erreur, le point faible par où elle a pu se glisser, le défaut de la cuirasse. Et pour que chacun puisse le faire, voici l'exposé des circonstances, dans lesquelles se sont faites les observations, et dont je tire argument pour affirmer jusqu'à nouvel ordre la réalité dela mutation contestée. Pendant quatre années, 1904 à 1907, je cultive des S. Com- mersonii sauvages, envoyés en 1904 par mon collègue Heckel, et qui, pendant cette période, restent en tout semblables à eux- mêmes, tubercules, stolons, feuillages, fleurs, fruits, etc., avec un calice toujours court et une corolle toujours étoilée. Le seul changement est que les tubercules grossissent sensiblement. En 1908 culture de 6 tubercules en ligne; végétation exté- rieure de Commersonii; aucun changement dans la fane, les fleurs ou le fruit; aucun mélange de feuillage, et, dans le voisi- nage immédiat, aucune autre Pomme de terre que la Saucisse violette, trés distincte, sans aucune confusion possible. 7 4 SÉANCE DU 26 JANVIER 1912. En octobre 1908 arrachage sous mes yeux de ces 6 plantes. Changement complet d'aspect des tubercules; la plupart ont perdu leurs lenticelles, se sont arrondis, ont une peau fine et lisse et l'aspect d'un tuberosum jaune, avec une chair farineuse et des yeux volumineux. Un seul pied en portait 23; les 6 pieds ensemble 76, dont le poids total était de 1560 grammes; un tubercule pesait à lui seul 234 grammes. Il convient de noter avec soin les points suivants qui sont de grande importance : Ces tubercules de tuberosum adhéraient encore à la base à demi pourrie de plantes qui avaient eu une végétation et une floraison typiques de Commersonii; Ces tubercules étaient mutés complètement. Mais dans les mêmes groupes, tenant aux mêmes tiges, sans stolons, ou avec des stolons trés courts, existaient quelques tubercules ayant conservé l'aspect primitif, et on trouvait aussi des termes de passage ; Ces tubercules provenant des mémes pieds, triés et plantés au printemps suivant, ont donné : les uns (lenticellés à aspect pri- mitif) des plantes de Commerson?ti avec tous les caractères de cette espèce, les autres (d'aspect muté) des plantes de tuberosum avec (ous les caractères de cette seconde espèce. Ainsi le triage, d'aprés l'aspect avait déjà permis de faire deux groupes prévus d'avance; seuls, quelques tubercules d'aspect intermédiaire ont donné l'une ou l'autre forme. Malgré ces observations, qui rendaient une erreur bien invrai- semblable, je me suis naturellement demandé s'il n'avait pas pu se méler à mes cultures d'autres Pommes de terre venues par hasard avec la terre ou le fumier; mais cette cause d'erreur doit étre écartée pour plusieurs raisons : 1° Je n'avais jamais eu dans mon jardin que deux variétés de Pommes de terre : l'Early rose bien connue, et la Saucisse vio- lette dont la chair elle-méme est d'un violet foncé. Or les tuber- cules nouveaux, non plus que les plantes qui en sont sorties, sont sans rapport aucun avec ces variétés bien caractérisées. Aucune des variétés cultivées n'avait de fleurs violettes. 2° Le changement s'est produit brusquement, comme chez tous les autres observateurs ; L. PLANCHON. — SOLANUM COMMERSONII ET SOLANUM TUBEROSUM. 75 3° Le changement ne s'est pas produit sur un des pieds ou sur un tubercule, mais sur tous les pieds de la série à la fois (six), et sur la grande majorité des tubercules. 4° Les tubercules mutés cultivés ont donné un tuberosum à grande fane dressée spéciale, et à fleurs violettes, tout à fait différent, non seulement des variétés qui se trouvaient dans le jardin, mais de toutes celles que l'on cultive dans le pays. Les repousses, que l'on trouve toujours cà et là gràce aux pelures que l'on répand avec le fumier, étaient toutes sans rapport aucun d'aspect avec la nouvelle variété. Ces repousses étaient d'ailleurs arrachées avec le plus grand soin au fur et à mesure de leur apparition. Par contre cette Pomme de terre mutée s'est trouvée iden- tique (je ne puis faire entre elles aucune différence) avec la variété 3,03, obtenue en 1903 par M. Labergerie en partant du méme S. Commersonii sauvage, variété que je ne connaissais alors que de nom, et que je n'ai recue de son auteur qu'un an plus tard. Depuis lors, cette variété mutée s'est amirablement main- tenue avec tous ses caractères; et les exceptions qui vont suivre, apportent, s'il est nécessaire, une preuve nouvelle à l'appui de mon dire : En 1910 j'ai observé au moins deux retours en arrière au type Commersonii' et M. Heckel m'a écrit qu'il en avait eu un avec des tubercules que je lui avais envoyés. 1. Ann. Fac. Sc. Marseille, t. XVIII, fasc. ix, p. 496. Note ajoutée pendant l'impression. — J'ai naturellement envoyé cette plante à d'assez nombreux correspondants. Je ne veux parler ici que des réponses toutes récentes de deux adversaires déclarés des mutations. M. de Vilmorin a le regret de constater que cette variété est sans rap- port avec le Commersonii type, et se montre identique à une pomme de terre ordinaire. A méme d'affirmer que les tubercules envoyés prove- naient d'un Commersonii, et sachant la mutation à la fois brusque et compléte, sans termes de passage, je demandais simplement la consta- tation que ces tubercules donnaient des tuberosum types; la réponse me satisfait donc pleinement. M. Sutton m'a fait plus de plaisir encore en me disant qu'il n'a pu distinguer cette variété du Richter's Imperator. Si elle s'était trouvée iden- tique à quelque variété cultivée dans notre région, des doutes auraient pu naitre, non chez moi, mais chez d'autres que peut hanter la possibi- lité d'une confusion. Or, précisément le Richter's Imperator est ESR variété que je n'ai jamais eue à aucune époque dans mon jardin, et qui 16 SÉANCE DU 26 JANVIER 1912. En 1911 j'ai eu un pied muté dont les tubercules, conservant d'ailleurs leurs caractères de mutés, étaient portés sur des stolons assez longs; c'est là un retour partiel en arrière. M. Bellon. à Marseille, pour de nombreux pieds, M. Laber- gerie pour un autre, me signalent des faits analogues sur des plantes provenant de tubercules envoyés par moi. ! Je ne pense pas, tous ces faits étant observés bien nettement, que l'on put conclure autrement que je ne l'ai fait. On peut, je le répète, croire très sincèrement que je me suis irompé; mais j'ai droit dans ce cas, de demander qu'on me montre l'erreur et qu'on ne se contente pas de dire : c'est s extraordinaire, que je ne puis vraiment le croire. Il est néces- saire de donner des raisons : il ne s'agit pas ici d'interprétations, mais de faits. Je tiens à la disposition de qui voudra les essayer des tuber- cules mutés. Qu'on veuille bien me les demander et les planter : on en verra sortir le tuberosum avec tous ses caractères; or, comme on vient de le voir, ces tubercules proviennent du Com- mersonit avec tous ses caractères. Et, comme conclusion, je maintiens plus que jamais, non seu- lement la possibilité, mais la réalité du passage d'une espèce à l'autre par voie culturale. A la suite de cette communication, M. Griffon fait remar- quer que les personnes — elles sont trés nombreuses — qui ne croient pas à la mutation des espèces sont cependant prétes à s'incliner devant un fait positif, si ce dernier était bien établi et surtout s'il était vérifié; agir autrement serait inadmissible au point de vue scientifique. Pendant plusieurs années, il a cultivé le Solanum Com- mersonii et jamais il n'a observé de mutation en tuberosum. n'existait pas du tout sur notre marché à l'époque oü la mutatjon s'est produite. Je suis, comme c'était à peu prés fatal, et comme cela est arrivé à Labergerie pour la Géante bleue avec son 1,01, retombé sur une des innombrables variétés connues de Pommes de terre, et je considere comme une vraie chance, que le rapprochement se soit fait avec une de celles que, matériellement, je ne pouvais pas avoir chez moi. Si une confir- mation était nécessaire, je la trouverais dans ce rapprochement fait par un homme dont la compétence est universellement reconnue. H. DE BOISSIEU. — ACER HYBRIDE NOUVEAU. T4. Son préparateur, M. P. Berthault, a repris cette question et il n'a pas été plus heureux; les Solanum Maglia, verru- cosum, etc., se sont comportés comme le Commersonii ; pourtant les cultures ont été nombreuses et faites dans des conditions variées. MM. Berthault père et Brétignière ont, de leur côté, essayé d'ébranler l'espèce Commersonii et ils ont opéré dans les terrains les plus divers au point de vue chimique et physique, employé les fumures copieuses ou faibles, etc. Leurs essais ont été infructueux; jamais le Commersonii violet de Labergerie, identique à la Géante bleue qui est un. {uberosum, n'est retourné au type ori gine]. Pourtant il est arrivé que des tubercules soi-disant mutés et venant, affirmait-on, du Commersonii, envoyés à diverses personnes qui les ont plantés, ont donné du tuberosum. Mais cette vérification, on en conviendra, n'en est pas une; ces personnes auraient dù au préalable récolter elles-mêmes, attenant à des pieds reconnus pour des Commersonti authentiques, les tubercules mutés, puis les cultiver et non pas se borner à planter des tubercules dont elles ne connais- saient pas avec certitude l'origine. M. P. Berthault serait heureux d'entreprendre à Grignon des expériences, aussi nombreuses et variées qu'on voudrait en commun avec les auteurs qui déclarent avoir obtenu des mutations spécifiques chez les Solanum tubérifères. M. de Boissieu fait la communication suivante et présente un échantillon de la plante qui en est l'objet : Un Acer hybride nouveau pour la flore francaise; PAR M. H. DE BOISSIEU. J'ai l'honneur de signaler la découverte que j'ai faite aux environs de Grenoble (Isère) d'un Acer que je crois hybride et nouveau pour la flore de France. Il s'agit de l' Acer cam- 18 SÉANCE DU 26 JANVIER 1912. pestre »« monspessulanum Pax in Englers Bot. Jahrb., XI(1899), 15 — Acer Bornmülleri Borb. in Termesz Füzetek XIX (1891), 15. Haussun, symb. 44. Cet arbre a déjà été indiqué en Herzégovine, à Mostar, par Bornmüller, puis à Neuropolis et au Pinde de Tymphée, au- dessus de Klinovo, en Gréce, dans des foréts de Chénes monta- gneuses. (Halacsy Consp. Fl. græc., I, 287.) Voici la description de l'Acer de Grenoble : Petit arbre ou arbuste élevé, touffu. Rameaux étalés-ascendants, gla- bres, munis de lenticelles nombreuses (comme souvent dans l'Acer monspessulanum). Feuilles petites à pétioles souvent rougeâtres, en cœur à la base, à 5, 4 ou 5 lobes lancéolés subaigus, assez souvent dentés, à dents triangulaires acutiuscules. Ces feuilles sont coriaces, gla- bres, sauf en dessous à l'aisselle des nervures munie d'une touffe de poils bruns, vertes en dessus, glauques et finement réticulées en dessous. Fleurs et samares inconnus (Dans la description de Pax, fruits à ailes horizontales, longs, y compris les loges, de 2 cm. et demi, fortement D rétrécis à la base. Loges noueuses.) Au milieu des Acer campestre L., monspessulanum L. et opuli- folium Vill. Les dents des lobes foliaires semblent indiquer une influence de la variété dentatum Rouy de l'A. monspessulanum. Différe nettement de l'Acer Martini Jord., lequel, à ma con- naissance, n'a jamais été trouvé aux environs de Grenoble, par ses feuilles moins cordées, beaucoup moins grandes, à lobes beaucoup plus aigus, souvent non dentés. La localité exacte de l'Acer en question est de celles qui sont le plus faciles à préciser et à aborder. Il s'agit de se rendre à la « Tour sans Venin », excursion classique aux environs de Grenoble, renommée pour son panorama. En avant de la Tour, du côté opposé à celui de l'arrivée par la grand route, se trouvent des champs cultivés qui s'étendent en terrain presque plat jusqu'à une pente fort raide, garnie de taillis. Un petit sentier assez mauvais prend naissance en arrière de ce petit plateau cultivé, à droite du cóté opposé à la Tour, pour l'observateur qui vient de celle-ci, et descend en pente raide dans le bois. L' Acer hybride forme un buisson touffu au bord de ce sentier, à peu de distance du plateau, et du cóté droit du chemin, si mes sou- venirs sont exacts REVUE BIBLIOGRAPHIQUE i ` Recueil de l'Institut Botanique Leo Errera, t. VIII, Bruxelles, Lamertin édit., 1911, 1 vol. avec 17 fig. dans le texte et 40 planches. Ce volume contient les travaux suivants : GALLEMAERTS (V.). — Sur les Phanérogames épiphytes de la partie poldérienne du Veurne-Ambacht et des bords de l Escaut aux environs de la Tamise, p. 1-86. Le Veurne-Ambacht est un pays absolument plat, coupé de fossés nombreux au bord desquels croissent des Saules (S. alba) et des Peupliers (P. monilifera) cultivés en tétards. Comme cela a lieu en pareil cas, l'humidité amène la pourriture centrale des vieux troncs; il en résulte un terreau sur lequel des Phanérogames s'implantent et prospérent. L'auteur a ainsi trouvé 83 espèces habitant les polders de cette contrée et 9 venues d'autres districts. Toutes les plantes des polders ne se ren- contrent d'ailleurs pas en épiphytes : il faut en elfet que les porte-graines ne soient pas rares et que les graines elles-mêmes possèdent des appareils de dissémination à distance assez puissants pour leur permettre de se transporter au sommet des tétards. D'autres facteurs règlent la fréquence des épiphytes : outre les deux qui viennent d'étre signalés, il faut citer les différences d'humidité qui permettent de diviser la zone étudiée en deux régions distinctes : celle du Veurne-Ambacht qui est sèche et celle des bords de l'Escaut qui est humide. Les £pilobium, Lythrum Salicaria, par exemple, sont limités à cette dernière, Les propriétés physiques du terreau interviennent de leur côté. Enfin la lumière joue un rôle important. Certaines espèces, en effet, ne peuvent vivre que lorsque la lumière est forte (ex. Poa pra- tensis, Rumex, Polygonum, Ribes, Bryonia dioica, etc.); d'autres sS'accommodent d'une demi-obscurité (ex. Heracleum Sphondylium, Sambucus nigra, Achillea millefolium, etc.); d'autres enfin supportent une ombre assez épaisse (ex. Rubus, Galium Aparine, Stellaria media, etc. Ces dernières, d'ailleurs, allongent plus ou moins leurs feuilles, tiges et inflorescences pour se rapprocher de la lumiere. Le travail se termine par une énumération méthodique des plantes vasculaires épiphytes de l'Europe occidentale. ERRERA (L.). — Sur l'efficacité des moyens de disséminalion (p. 8i- 99). 80 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Sous ce titre, Errera avait entrepris de publier un travail dans lequel il aurait réuni et discuté les observations qu'il avait faites pres de Pontré- sina. La mort ne lui a pas permis de mettre ce projet à exécution, aussi la présente publication n'est-elle autre chose que ses notes et listes d'herborisation recueillies et mises en ordre par M. Massart. ScuovrEDEN-WERY (Joséphine). — Quelques recherches sur les facteurs qui règlent la distribution géographique des Algues dans le Veurne-Ambacht. (Région S. W. de la zone maritime belge), p. 102- 312). Il existe des différences importantes entre les flores algologiques des dunes, des polders, des alluvions saumâtres et des stations marines. C'est ainsi que les Schizophycées inférieures sont abondantes dans les eaux de la dune, rares dans celles des polders, représentées par une seule espèce dans les eaux saumâtres et manquent dans les eaux marines ; les Flagellates sont beaucoup plus accommodables; les Hétérocarpées pré- ferent les eaux des dunes et des polders argileux; les Zygnémées manquent dans les eaux saumátres; les Diatomées et les Ulotrichacées ont des habitats très limités et variables avec chaque espèce; les Proto- coccacées, abondantes dans les dunes, sont très rares dans les polders el manquent dans les eaux salées; les Charaphycées sont exclusives aux eaux des dunes et les Algues brunes et rouges aux eaux marines. De plus, la flore algologique des dunes varie suivant qu'il s'agit de mares permanentes, d'abreuvoirs ou de mares d'hiver; celle des polders differe de celle des mares de la méme région, celle du schorre de celle des fossés d'eau saumâtre, celle des plages de celle des brise-lames et des estacades. Quels sont les principaux facteurs réglant la distribution des Algues? Si l'on excepte la température et la lumiere qui peuvent étre considérées comme uniformément réparties dans le district étudie, il semble que les causes les plus efficaces de dissémination soient la sélection naturelle, la composition chimique de l'eau, le mouvement de l'eau et la nature physique du sol. GarLEMAERTS (V.). — De la zonation des cultures de Champignons en boite de Petri (p. 241-223). Les cultures de Champignons filamenteux, exposées aux alternatives journalières de lumière et d'obscurité, présentent une zonation manifeste qui disparait à la lumiere continue. Cette particularité est due à l'action empéchante de la lumiere vis-à-vis de la formation des spores. La tempé- rature ne joue aucun róle. LEvENSON-LiPscurrz (Mary). — Le rhéotaxisme des organismes infé- rieurs (p. 225-246). On appelle rhéotaxisme l'action exercée par le courant liquide sur le REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 81 mouvement des organismes, doués d'une motilité propre, qui y sont immergés. Jusqu'ici on n'avait étudié à ce point de vue que les Myxomy- cètes. L'auteur a étendu les observations antérieures aux Infusoires et aux Flagellates qui, d’après ses observations, présentent un rhéotaxisme ascendant. La sensibilité rhéotaxique possede un seuil d'intensité, c'est- à-dire un minimum, variable d'une espèce à l'autre, et un maximum, c'est-à-dire un moment où l'organisme, développant le maximum d'énergie dont il est capable, résiste au courant et se maintient sur place. Les variations de température n'influent pas sur la sensibilité des organismes (seuil d'énergie), mais augmentent ou abaissent leur réagibi- lité. Les anesthésiques affaiblissent graduellement cette dernière pro- priété. Enfin on a noté pour la premiere fois un état de fatigue chez les Protistes résistant à un courant trop fort, ainsi que des phénomenes de persistance des excitations antérieurement recues, limités à certains organismes et qui peuvent étre considérés comme des sortes de phéno- menes de mémoire. VANDERLINDEN (E.). — Étude sur les phénomènes périodiques de la végétation dans leurs rapports avec les variations climatiques (p. 241- 323). Tl résulte de nombreuses observations faites à l'observatoire d'Uccle que c'est chez les plantes fleurissant immédiatement après l'hiver ou au début du printemps que peuvent se manifester les écarts les plus grands entre les dates de floraison effective et la date normale. Ces écarts diminuent jusqu'en mai pour augmenter de nouveau graduellement par la suite. La température et la radiation sont les plus puissants des agents climatiques influencant les floraisons; l'état hygrométrique faible de l'air est aussi un adjuvant puissant. Cet effet des conditions climatiques peut d'ailleurs rester latent pendant une certaine période; il ne se fait pas sentir sur les floraisons des années suivantes ni méme sur les secondes floraisons automnales observées quelquefois. Pour qu'une plante soit en état de fleurir, il faut qu'elle ait passé par une période de repos : c'est seulement alors qu'elle devient sensible à l'action des agents externes. Une immersion de quelques heures dans l'eau tiéde communique aux boutons floraux une certaine précocité, mais seulement apres la période obligatoire de repos, et cette précocité est conservée pendant plusieurs jours. L'air chaud agit de méme, mais son action n'est pas retenue longtemps à l'état latent. Sromps (Théo. J.). — Études topographiques sur la variabilité des Fucus vesiculosus Z., platycarpus 7'hur. et ceranoides L. (p. 325-371). On trouve sur les côtes de Hollande et de Belgique quatre Fucus : F. serratus L., F. vesiculosus L., F. platycarpus Thur. et F. cera- T. LX. (SÉANCES) 6 82 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. noides L.. avec des variétés dérivées. Or ces espéces présentent des phénomènes de variabilité trés nets et les caractères de bisexualité ou d'hermaphrodisme, en particulier, ne semblent pas avoir la valeur qui leur est attribuée par beaucoup d'algologues. De plus les caractères de forme et ceux dus à la présence d'aérocystes, qui sont nettement tranchés dans les eaux franchement marines, s'atténuent progressivement dans les eaux dessalées des canaux soumis au régime des marées et l'on voit, par exemple, s'effacer la limite qui sépare le F. vesiculosus du F. platy- carpus et ceux-ci du F. ceranoides. Ce serait le degré de sécheresse ou d'humidité de la station qui déci- derait de la dominance de tel ou tel caractere, et les phénomenes décrits se rattacheraient à ceux que H. de Vries a désignés par le terme de dichogénie. Le F. vesiculosus et le F. platycarpus seraient alors deux types d'une méme race douée de dichogénie, et le F. ceranoides serait l'état intermédiaire dans lequel les deux systèmes de caractères seraient plus ou moins activés à la fois. MicugeLs (Henri). — Note sur la forme du thalle chez Dictyota dicho- toma (p. 319-383). . Ce travail a pour but de rechercher l'influence de la gravitation sur ce végétal en le maintenant tourné vers le bas au moyen de flotteurs. Dans ces conditions la sensibilité à la pesanteur s'est manifestée par une augmentation des dimensions du thalle et par l'apparition d'organes cylindriques, analogues à ceux que Reinke a désignés sous le nom de rhizomes, et qui ne se trouvent pas toujours dans le prolongement des portions aplaties. La gravitation a done provoqué une excitation non seulement des cellules apicales, mais encore de certaines cellules corti- cales des parties plates du thalle. Ee Cutz. LANGERON D: M.). — Note préliminaire sur la résine fossile de Leval. Extr. des Mém. du Musée royal d'Hist. nat. de Belgique, t. V, 1901. . Cette résine se présente sous forme de fragments irréguliers assez semblables au copal. Comparée à l'ambre et au copal, elle apparait comme intermédiaire entre ces deux résines, quoique se rapprochant surtout de la deuxieme. C'est d'ailleurs un mélange de résines, ainsi qu'il résulte de ses carac- teres de solubilité. bol Mémoires de l'Académie Impériale des Sciences de Saint-Péters- bourg. XII’ série, Classe physico-mathématique. PALLADINE (P.). — La respiration des plantes comme somme des pro- cessus de fermentation. 6^ pages. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 83 L'auteur se sert de feuilles étiolées de Vicia Faba, d'embryons de Blé et de vieilles feuilles de Ficus elastica, qu'il tue par congélation. Il emploie des plantes entières, de manière à éviter le trouble apporté par la destruction des cellules dans les fonctions enzymatiques, ce qui se traduit par un dégagement plus grand d'anhydride carbonique. L'auteur a désigné sous le nom de carbonase lenzyme respiratoire des plantes supérieures, dont l'action se poursuit sans formation d'alcool. Dés que l'oxygene est ainsi introduit dans la plante, les processus d'oxydation peuvent s'y poursuivre grâce à l'intervention d'une oxy- dase. Palladine a remarqué que, chez les plantes congelées, il se dégage beaucoup plus d'anhydride carbonique que chez les plantes vivantes. Il en conclut que le travail des enzymes respiratoires est réglé par les besoins de l'organisme. Cette régularisation cesse avec la mort, et, pour cette raison, le dégage- ment de gaz augmente tout aussitót. Sous l'influence des poisons, la quantité ni l'activité des enzymes aérobies ou anaérobies n'augmentent chez la plante. Volume XXII. n? 2. LEPECHKINE. — Recherches sur les propriétés osmotiques et la turgescence des cellules végétales. L'auteur fait l'historique des travaux se rapportant à la turgescence, et en met au point la terminologie. Il insiste particulierement sur les rapports qui existent entre la pression osmotique et la perméabilité de la membrane. En outre, Lepeschkine expérimente sur trois espèces de Spirogyra et mesure les pressions osmotiques par diverses méthodes : plasmolytique, cryoscopique, analytique et mécanique. Il étudie égale- ment le mouvement des feuilles, ainsi que l'influence de la lumiere sur la turgescence. Volume XXIV, n° 4. KousNETzOW (N.). — Les principes de la division du Caucase en provinces géo-botaniques. 16^ pages, 2 cartes. L'auteur a distingué, dans la flore du Caucase, quatre types prin- cipaux : flore alpine, flore des foréts, flore aérophyte et flore des steppes. Il propose la division du Caucase en neuf provinces géobotaniques. Il base cette division, qu'il considère comme un schéma, sur des consi- dérations géologiques et cherche à faire l'histoire géologico-botanique du Caucase. VI: série volume XXV-405. KOUZNETZOFF (H.-J.). — Les espèces du Caucase du genre Symphytum (Tourn.) L., et leur imporlance dans l'histoire du développement de la flore du Caucase. 84 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. L'ouvrage se compose d'une partie historique et d'une partie géogra- phique. Pendant la période tertiaire, il existait deux types du genre Symphy- lium,le S. archicordatum et le S. archituberosum. Le premier de ces deux types s'est conservé jusqu'ici dans l'Est du Caucase, sous la forme du S. grandiflorum DC. Le second type a disparu et a laissé la place à une forme qui s'est adoptée aux nouvelles conditions forestières. Au Caucase, ce serait le S. tauricum M. B., espèces endémique. Du premier type dérivent encore le S. tauricum Willd., le S. asperum et le S. peryrimum. L'auteur conclut de ses études phytologiques que le Caucase, ile dans -la période tertiaire, est devenu un isthme. En un mot, le Caucase a recu sa flore de l'Europe et de l'Asie, mais celle-ci se développe depuis longtemps d'une manière autonome. C.-L, GarTiN. Acta Horti Petropolitani. Tome XXVI, fasc. II. Lirsky (W.). — Contributio ad floram Asiæ Mediæ. III. Cum. tab. IN-VI, p. 115-616. Suite des fascicules déjà publiés. L'auteur donne de nombreux renseignements biologiques. sur les plantes qu'il étudie et décrit un grand nombre d'espéces nouvelles : Sisymbrium | sumbarense, Stroganowia | Litwinowi, Trigonella Komarovi, Astragalus vandshinus, A. jagnobicus, A. mongutensis, A. laceratus, A. pamiro-alaicus, A. farciissimus, A. mirabilis A. Kelifi, A. kulabensis, A. Jakkabagi, A. kabadianus, A. margusaricus, A. Angreni, A. Sarauwschanicus, A. Hissaricus, A . Dilankuri, A. sogotensis, A. urgulinus, A. schachdarinus, A. Komarovi, A. Iskanderi, A. Fedtschenkoanus, A chorgosicus, A melanocladus, Potentilla baltis- tana, P. evestita, P. eremica, P. Kryloviana, P. Regeliana, P. Koma- roviana, P. Lipskyana, P. sericata, P. opaciformis, Saussurea karategina, Paracaryum sarawschanicum, P. minutum, Onosma Barsczewskii, O. baldshuanicum, Cyphomattia Korshinskyi, Rindera cristulata, Nepeta badamdarica, Dracocephalum subcapitatum. Buss (N.-A.), Marcowicz (B.-B.) et Woronow (G.-N.). — Scheda ad floram caucasicam exsiccatam ab Horto Botanico Imperiali Petropo- litano editam. Fasc. IV, p. 611-628. Continuation de la série d'étiquettes des exsiccata. Egalement dans plusieurs des fascicules suivants. Tome XXVII, fasc. HI, 1910. FLEROFF (A.). — Flora Okensis. Index specierum et synonymorum, p. 133-181. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 85 Ce fascicule est consacré à l'index alphabétique des espèces composant la flore du plateau d'Oka. Tome XXVIII, fasc. III, 1099. Worr (L.). — Salices rossici novo, p. 385-406. L'auteur décrit les espèces nouvelles suivantes : S. pseudomedemii E. Wolf, originaire des environs de Tiflis; S. verticil- liflora E. Wolf, originaire de Semrechensk (Russie d'Asie), de méme que le Salix spinidens E. Wolf. Le premier appartient à la section des Capreæ, les deux autres à celle des Purpureæ. Tous les trois sont cultivés à l'Institut forestier de St. Pétersbourg. RosnEvrrZ (R.). Conspectus Graminearum Turkestaniez L, p. 401-425. Énumération de 74 genres comprenant 300 espèces de Graminées du Turkestan. À propos de chaque espèce, l'auteur rapelle les stations dans lesquelles elle a été récoltée. Busca (N.-A.) Marcowicz (B.-B.) Wonowow (G.-N.) — Schedæ ad. floram Caucasicam exsicatam ab Horto Botanico Imperiali editum. Fasc. XI-XIV,p. 427-451. Étiquettes des exsiccata édités par le Jardin botanique impérial. Parmi ces plantes, deux espéces nouvelles : Bupleurum Andronakii Woronow et Vicia hololasia Woronw. : FEDTSCHENKO (0.). — Quatrième revision de la Flore du Pamir, p. 453-514. L'auteur a effectué ce travail d'apres les ouvrages antérieurs et les herbiers. Il donne une énumération complete des travaux déjà publiés sur le Pamir, dont la plupart sont dus à Alexienko. Les plantes sont décrites par familles avec indication de leurs localités. A signaler une espèce nouvelle : Silene karaczukuri B. Fedtsch. Tome XXVIII, fasc. II, 1908. SavirCH (B.-M.) — Dans les steppes des régions de la mer Caspienne et dans les déserts du Trans-Oural, p. 195-368. L'auteur distingue : La flore des pentes calcaires, caractérisée par Anabasis cretacea, Z ygophiyllum macropterum, Camphorosma, Statice macrorrhiza, eic.; la flore des régions sablonneuses, avec Æuphorbia Gerardiana, Juniperus Sabina, Festuca, Keleria, Salix Ledebou- riana, S. acutifolia, Artemisia austriaca, etc; la flore des régions désertiques, où la plante dominante est l'Absinthe; la flore des steppes avec des Stipa, comme plantes dominantes; enfin la flore des marais salants avec Artemisia monogyna, Brachylepis salsa, Atriplez canum, ' Statice suffruticosa, etc. Tome XXIX, fasc 1, 1908. Komarov (V. L.). — Prolegomena ad floras Chínz nec non Mongoliz. Cum tabulis 4 et mappis 2. p. 1-179. [en russe] 86 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. La flore de la Mongolie est trés peu homogène, c'est la flore des steppes déserts de l'Asie centrale qui s'est compliquée de plantes adventices xérophiles provenant de diverses flores montagneuses. Le but de l'auteur est d'étudier les migrations qu'ont dù subir les plantes des régions monta- gneuses, pendant la période de dessication du bassin intérieur du Han- Hai, et il pense qu'il est important d'effectuer cette étude au point de vue morphologique. 1. Clematoclethra Maxim., genre qui se rencontre exclusivement dans les montagnes de la Chine centrale. i 2. Codonopsis Wall. genre de méme origine, mais franchissant les limites de la Chine centrale, sans cependant sortir de l'Asie. 3. E pidermium L., typique dans les limites de la Chine, mais s'éten- dant en Europe et en Amérique. ^. Nitraria L., genre trés fréquent en Mongolie, mais dont la Chine centrale est dépourvue. 5. Caragana Lam. genre mongolien se rencontrant également en Chine. L'auteur indique les sources bibliographiques auxquelles il a puisé pour étudier sa question et résume ses données géologiques. Comme conclusion, il divise la Mongolie et la Chine chacune en huit provinces géobotaniques. Il décrit un certain nombre d'espèces nouvelles : Clematoclethra tiliacea, C. Pratii Codonoysis vinciflora, C. cordifolia, C. tubulosa, C. subsca- posa, Epidermium elongatum, Nitraria Roborowskii. Tome XXIX, fasc. IL. Komarov (V. L.). — Prolegomena ad floras Chinz nec non Mongoliæ. Generis. Caraganæ monographia. Cum 16 tabulis et icone in textu, p. 179-388. L'auteur fait la revision de ce genre, dans lequel il décrit de nombreuses espèces nouvelles : C. Leveillei, C. opulens, C. brevifolia, C. læta, C. Camilli Schnei- deri, C. densa, C. pruinosa, C. spinifera, C. erinacea, C. Maximowi- cziana, C. Roborowskii, C. leucospina, C. tibetica, C. Kozlowi, C. tan- gutica, C. bicolor, C." Franchetiana. C. catenata, C. acanthophytlay C. turkestanica, C. manshurica, C. pekinensis, C. Litwinowi, C. Kor- shinsküi, C. Potanini. C... L. GATI: Bulletin du Jardin botanique impérial de Saint. Pétersbourg. — Tome VII, livraison 5-6. » KRISCHTOFOWITSCH (A.). — Zur Vegetation der Krimschen Jaila, p. 153-172. L'auteur décrit le sol et la végétation aussi bien des bois que des espaces non boisés de Jaila. ll pense que ces espaces représentent des REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 81 steppes alpestres, car on y trouve des plantes de plaine et des plantes alpines. L'absence de bois ne semble pas due à la faible élévation de la température du sol, laquelle est aussi élevée que dans le gouvernement de Woronesch. ; Buscu (N. A.). — Ueber die Botanischen Sammlungen an der Krim und dem Kaukasus ins Herbier Boissier, p. 112-174. Courte note sur ce sujet. C.L: G Arkiv för Botanik utgifvet af K. Svenska Vetenskapsakademien i Stock- holm, Band 9, Häfte I. Upsal et Stockholm, 1909. Le premier fascicule renferme trois Mémoires, 1 à 3 : 1. Jonawssow (K.), 114 pages ; Medelpads Hieracia vulgata. 2. DaursrEpT (Hugo), 81 pp. : Medelpadska Hieracier. 3. TuEOnIN (P. G. E.), 80 pp. et 2 planches : Om Trichomer. Fascicule 2: Mémoires 4 à 8 : 4. Exman (E.), pp. 1-56 : Beiträge zur Columniferenflora von Misiones. 9. DusÉw (P.), pp. 1-50, 1 planche : Beiträge zur Flora des Itatiaia. 6. Lixpuaw (C.), pp. 1-50 : A Linnean Herbarium in the Natural History Museum in Stockholm. 1. BIRGER (S.), pp. 1-39 : Om förekomsten i Sverige af Elodea cana- densis och Matricaria discoidea. 8. Hetze (A.), pp. 1-63 : Växtgeografiska undersökningar i -Räne Socken af Norrbottens làn. Fascicule 3-4, Mémoires 9 à 45 : 9. BRENNER (M.), pp. 1-108 : Anteckningar frän svenska Jenisej-expe- ditionen 1876. 10. DAHLSTEDT (H.), pp. 1-74 : Ostsvenska Taraxaca. — L'auteur décrit plusieurs espèces nouvelles, dont les diagnoses sont en langue latine. 11. CumisrENsEN (C.), pp. 1-46 : Ueber einige Farne in O. Swartz Herbarium, avec 5 planches et figures dans le texte. — Les planches figurent les espèces suivantes : 1. Asplenium auritum Sw., À. rigi- dum Sw., du Brésil; 2. Aspidium Serra Sw., Adiantum striatum Sw., ce dernier de la Jamaïque ; 3. Polypodium incisum Sw., de la Jamaïque, Polypodium curvatum Sw., de la Jamaïque; 4. Acrostichum' sim- plex Sw., Polypodium repandum Sw. et Hymenophyllum fucoides Sw., des Indes occidentales; 5. Polypodium serrulatum Sw., et Aspidium coriandrifolium Sw., des Indes occidentales. 12. SAMUELSSON (G.), pp. 1-16; Ueber die Verbreitung einiger ende- mischer Pflanzen, avec 2 planches et fig. dans le texte. — Les espèces citées appartiennent aux genres Hieracium et Gentiana. 88 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 13. Fris (R. E.), pp. 1-13; Ueber den Bau der Cortesia-Blüte, ein Beitrag zur Morphologie und Systematik des Borragineen. 14. Harre (Th. G.), pp. 1-5 : A Gymnosperm with Cordaitean-like leaves from the Rhætic Beds of Scania, avec 1 planche. — La plante fossile décrite parait appartenir au genre Phyllotenia, récemment pro- posé par Salfeld pour des empreintes d'un nouveau type végétal observé. dans le terrain jurassique de l'Allemagne du Nord et nommé Phyllotenia longifolia nov. gen. et sp. La seconde espéce attribuée à ce genre fossile par l'auteur du présent article est provisoirement nommé : Phyllo- tenia (?) hadroclada. 15. DusEN (P.), pp. 1-37 : Neue Gefässpflanzen aus Parana (Südbra- silien), avec 8 planches et fig. dans le texte. — Espèces nouvelles dans les genres Baccharis, Calea, Elaphoglossum, Euphorbia, Galactia, Inu- lopsis, Leandra, Lobelia, Mikania, Paspalum, Petunia, Polypodium, Salvia, Senecio, Solanum, Tibouchina, Velloziella, Viguiera. Baxp 10, Upsal et Stockholm, 1910-1914. Fasc. Mémoires 4 à 3 : l. Kyui (H.), pp. 1-37 : Zur Kenntnis der Algenflora des norwe- gischen Westküste. 2. CHRISTENSEN (C.), pp. 1-32: On some species of ferns collected by D" C. Skottsberg in Temperate S. America, avec 4 planche et figures dans le texte. — La planche représente le Blechnum longicauda n. sp., de Juan Fernandez, 3. ALMQUIST (S.), pp. 1-148 : Skandinaviska former af Rosa glauca Vill. i Naturhistoriska Riksmuseum, Stockholm ; avec 10 planches et nom- breuses figures dans le texte, Fasc. 2. Mémoires 4 à 10 : ^. Kajanus (B.), pp. 1-47 : Morphologische Flechtenstudien, avec 2 planches. 5. DusEw (P.), pp. 1-5 : Ein neues eigentümliches Eryngium, avec 1 planche. — Eryngium ombrophilum Dus. et Wolff n. sp. rec. au Brésil, prov. de Paraná. 6. DaursrEDT (H.), pp. 1-36 : Nya östsvenska Taraxaca. 1. NompsTROM (K. B.), pp. 1-53 : lakttagelser öfver strand-och vat tenvegetationen i vissa trakter af Medelpad. 8. THEORIN, pp. 1-44 : Mikrokemisca notiser om trichomer, avec 1 planche. 9. STERNER (E.), pp. 1-50 : Jukkasjärviomrâdets flora. — Le village lappon-finnois de Jukkasjärvi est situé près du 67° degrés de latitude nord: le flore phanérogamique comprend 365 espèces. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 89 10. Danteren (K. V. O.), pp. 1-24 : Studier öfver afvikande talfürhäl- landen och andra anomalier i blommorna hos nàgra Campanulaarter. Avec une planche et figures dans le texte. Fascicule 3-4, renferment les Mémoires 11 à 17 du volume 10 : 11. Daucsrenr (H.), pp. 1-74 : Västsvenska Taraxaca. 12. Mörıer (H.), pp. 1-75 : Lófmossornas utbredning i Sverige. 13. Acmoursr (P.), pp. 1-105 : Skandinaviska former af /tosa Afzeliana Fries sectio glauciformis At., avec figures dans le texte. 14. Harre (Th. G.), pp. 1-6 : Cloughtonia, a problematic fossil plant from the Yorkshire Oolite, avec 2 planches. 15. —, pp. 1-10 : On the fructifications of Jurassic Fern-leaves of the Cladophlebis denticulata type, avec deux planches. 16. Frônin (J.), pp. 1-63 : Om fjällväxter nedanför skogsgrànsen i Skandinavien. Avec une planche. li. Erman (E. L.), pp. 1-43 : Neue brasilianische Gräser, avec 6 planches, représentant des espèces nouvelles décrites par Ekman dans lesgenres Andropogon, Arthropogon, Danthonia, Paspalum, Ichnanthus, Olyra, Aristida, Leptochloa, Eragrostis, Chloris, Paspalum, Boute- loua, Steirachne, Panicum, Diplachne. Ern. MALINVAUD. KOIDZUMI (G.). — Revisio Aceracearum Japonicarum (with 33 plates), extr. du Journal of the College of Science, Imperial Uni- versity of Tokyo, vol. XXXII, art. 1, 75 pages, Tokyo, 1911. En 1902, le D" Pax publiait dans le Pflanzenreich d'Engler une Mono- graphie des Aceraceæ dans laquelle le genre Acer était divisé en 13 sec- tions, comprenant 114 espèces avec un grand nombre de variétés et de formes. Plus récemment, le genre Acer s'est augmenté de nouveaux types pro- venant de l'Asie orientale, surtout de la région sinico-japonaise, et qui élévent à 127 le nombre des espèces connues. En 1905, le D" Rehder a proposé d'établir une section nouvelle du genre Acer, où il groupait quelques espèces rencontrées à l'Est du con- tinent asiatique et venant s'ajouter à celles que Pax avait décrites. La présente Monographie contient, indépendamment des espèces japonaises proprement dites, celles qu'on trouve dans les îles Loochoo. Formose et Sachalin. L'auteur, en remaniant l'ordre systématique précé- demment admis dans ce genre, a surtout tenu compte des rapports philogénétiques; il a décrit un grand nombre de variétés et sous-variélés "i comme espèces nouvelles, les Acer Kawakamii, Morrisonense, ovati- / Tien, Shirasawanum. Il a créé les sections Carpinifolia, Cissi- folia, Diabolica, Palmatoidea, Parviflora. Des figures dans le texte et 90 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 33 planches soigneusement dessinées offrent une instructive illustration du Mémoire, dont la partie descriptive est accompagnée d'un tableau de la distribution géographique des espéces dans les iles japonaises, suivi lui-même d'un Index alphabétique des sections, espèces et synonymes. Finalement, un vocabulaire des noms vernaculaires japonais complete ce consciencieux travail. Ern. MariNvaUD. The Journal of Botany British and Foreign, edited by James Britten (Journal de botanique de la Grande-Bretagne et de l'Étranger), vol. XLIX, n°” 583-588 (1911, juillet-décembre), Londres, 1911. Principaux articles : N° 583 (juillet). — Wernuan (H. F.), p. 206 : A Revision of the Genus Hamelia. (Spec. nov. Hamelia magniloba, H. magnifolia, H. ovata, H. Rovirosæ, H. pedicellata, H. tubiflora, H. viridifolia, H. brachystemon). Ces espèces appartiennent à la flore de l'Amérique méri- dionale, Brésil, Mexique, Venezuela, Colombie, Costa-Rica, etc. — BuR- RELL (W. H.), p. 217 : Lophozia Schultzii (Nees.) Schiffn. var nova laxa. — Dunn (S. T.), p. 219 : African Milletias. (Spec. nov. : Milletia fulgens, M. lucens, M. coruscans, M. Lecomtei, M. Klainei, M. Scott- Ellioti, M. porphyrocalyx, M. aureocalyz, M. Tolloni, M. chryso- phylla, M. Sacleuxii, M. oblata, M. dura, M. leptocarpa, M. lasian- tha, M. bicolor, M. Gagnepaineana, M. calabarica). — TakEpA (H.), p. 222 : New forms of Mertensia from the Far East. (Mertensia maritima Don subsp. nova asiatica Takeda, M. rivularis DC. var. nova japonica Takeda). N° 58^ (août). — Rann (R. F.), p. 243 : Wayfaring Notes in Rho- desia. — Grips (L. S.), p. 261 : The Hepatics of New-Zealand. — TRA- vis (W. G.), p. 270 : Vegetative Reproduction in Sagina nodosa. — Turcuer (W. J.), p. 273 : Two new Plants from Hongkong (Quercus Elisabethæ, Amorphophallus Dunnii). N° 585 (septembre). — Wirworr (A. J.), p. 289 : On the Name Viola canina, — SPENCER LE M. Moore, p. 293 : Alabastra diversa, part XXI, Acanthaceæ Africang Novae (7° hunbergia Gossweileri, T. retefolia, Dys- choriste petalidioides, Disperma | Gossweileri, Phaylopsis sangana, Blepharis pascuosum, B. decussata, Lepidagathis Gossweileri). — TRAAEN (Carl), p. 298 : Scandinavian Roses. N° 586 (octobre). — Spencer Le M. Moore, p. 305 : Alabastra diver- sa, part XXI, Acanthaceæ Africanæ Novæ (Barleria Gossweileri, B. benguellensis, B. kacondensis, B. pabularis, B. subglobosa, Justicia unyorensis, J. rupicola, Monechma rigidum, M. glaucifolium, M. vir- gultorum, Dicliptera Bagshawei, D. betonicoides). — Wernnan (H. F.), p. 917 : A new genus of Rubiaceæ (Pteridocalyx, genus nov.). — Wir- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 91 LIAMS (E. M.), p. 318 : Note on Leucobryum. — BuwTiING (R. H.), p. 320: Some plants from Liberia (spec. nov. : Memecylon golaense, Crossandra Buntingii S. Moore). — WERNuAM (H. F.), p. 323 : A new ZZolanthus from the Congo (ZZ. purpureo-pilosus). N° 587 (novembre). — Drummonn (J. R.), p. 329 : The Grewias of Roxburgh. — Moss (C. E.). p. 338 : Botanical Divisions of the British Islands. — Wizzrams (F. N.), p. 341 : On Viola tricolor var. sabulosa and allied Forms. -— WEnNuaM (H. F.), p. 346 : Supplemental Note on Hamelia. N° 588 (décembre). — Drummonn, p. 357 , The Grewias of Roxburgh. — GROVE (W. B.), p. 366 : Mycological Notes : Uromyces flectens Lager- heim, U. Loti Blytt, U. ambiguus Lév., U. Lilii (Link) Fekl, Dothidella Betul:e-nanæ Karst.). Ern. M. LIGNIER (O.). — Gycadeoidea Fabre-Tonnerrei (sp. nov.) (Mémoires de la Société Linnéenne de Normandie, t. XXIV, p. 61-74, pl. V). L'auteur a reçu en communication de M. Fabre-Tonnerre un tronc cycadéen trouvé par celui-ci à Limeyrac (Dordogne) dans des argiles vraisemblablement oligocenes, d'apres les recherches faites sur place par M. Glangeaud, professeur de géologie à l'Université de Clermont, qui regarde le fossile comme ayant dû avoir son gisement primitif dans le Jurassique ou dans le Crétacé. C'est un tronçon de tige de 9 centimètres de longueur, sur 15 centimè- tres de diamètre dans un sens et 10 centimètres dans l'autre. Il est entiè- rement couvert de bases de feuilles à contour rhomboidal d'environ 15 millimètres de largeur sur 6 millimètres de hauteur, séparées les unes des autres par un feutrage lamelleux semblable à celui des Cycadeoidea ; entre ces bases de feuilles se trouve un bourgeon latéral unique du type de ceux des Cycadeoidea, mais dont on ne peut affirmer s'il correspon- dait à une inflorescence. A son sommet la tige offre deux dépressions qui semblent correspondre à deux axes végétatifs et indiqueraient une bifur- cation. L'échantillon est silicifié, et, sur sa cassure inférieure, orientée transver- salement, on peut reconnaitre une moelle centrale peu développée, entourée d'un et peut-étre de plusieurs anneaux libéroligneux ; malheu- reusement M. Lignier n'a pu obtenir l'autorisation de pratiquer la moindre coupe et de tirer de l'échantillon les préparations nécessaires à son étude, Il a pu reconnaitre seulement, sur les bases des pétioles, des cica- tricules ponctiformes réparties sur une ligne parallèle au contour exté- rieur, mais se repliant en dedans, sur son bord supérieur, en une boucle profonde, presque circulaire. 92 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Ce tronc se rapproche surtout des tiges cycadéennes de petite taille telles que Clathropodium Sarlatense, Clathr. Trigeri, Cycadeoidea argonnensis, ainsi que de quelques espèces américaines, mais il parait constituer un type spécifique nouveau, que l'auteur a désigné sous le nom de Cycadeoidea Fabre-Tonnerrei. R. ZEILLER. LIGNIER (O.). — Essai sur l'Évolution morphologique du Régne végétal (Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, 6° sér., IM, p. 35-62). Dans ce travail, déjà publié en 1908 dans les comptes rendus du Congrès tenu à Clermont-Ferrand par l'Association francaise pour l'avan- cement des sciences, et auquel ont été seulement ajoutées quelques notes, M. Lignier expose la maniere dont il lui parait qu'a dû s'accomplir l'évolution morphologique du monde végétal. La vie ayant dù naître dans le milieu marin avant l'émersion des pre- mières terres, les premieres plantes ont dû être des Algues; et c'est de celles-ci que sont issus les premiers végétaux aériens, que l'auteur dési- gne sous le nom de Prohépatiques et qu'il présume avoir offert un thalle dichotome à branches dressées au moins en partie, portant des sporanges terminaux, à glandes sexuées peut-être analogues aux archégones et aux anthéridies des Hépatiques, peut-étre plus rapprochées des poils sexués de certaines Algues, telles que les Cutlériées. La descendance des Prohépatiques a suivi deux directions de différen- ciation inverses : d'une part la réduction de la phase sporophyte a donné naissance aux Muscinées; d'autre part c'est la phase gaméto- phyte qui s'est réduite tandis que la phase sporophyte devenait végéta- tive, et, les appareils de transport des liquides se spécialisant, le groupe des Plantes vasculaires a pris naissance. En méme temps.on passait du thalle des Prohépatiques, garni de poils lamelleux, à des axes, ou cauloi- des, garnis de petits appendices foliacés (phylloides), axes présentant originairement une ramification dichotomique, qui a persisté chez les Lycopodinées, mais qui, chez les Primofilicées, a. fait place à une ramification sympodique, dans laquelle de petits cauloides terminaux se sont groupés et transformés en cladodes, donnant ainsi naissance à des pinnules, l'ensemble passant à une fronde, et les phylloides disparaissant. Il s'est ainsi constitué deux grands groupes, celui des Phylloidées, comprenant des Phylloidées gamétophytées, les Muscinées, et des Phylloidées sporophytées, les Lycopodinées, et celui des Phyllinées, comprenant les Primofilicées, les Filicinées, les Cycadofilicées, les Gym- nospermes et les Angiospermes. L'auteur fait remarquer qu'il y a accord entre M. Tansley et lui en ce qui regarde le mode de constitution des feuilles des Filicinées, mais que, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 93 pour le savant professeur de Cambridge, les feuilles des Lycopodinées représenteraient des branches spécialisées du thalle, hypothèse en faveur de laquelle on pourrait invoquer certains faits tirés de l'étude des Stig- maria et de leurs appendices, ceux-ci représentant non des phylloides, mais des cauloides envasés et spécialisés; on serait alors conduit à regarder de méme comme des cauloides transformés les appendices aériens des Lycopodinées, auquel cas les Lycopodinées devraient étre exclues des Phylloidées et former à cóté des Phyllinées un petit embran- chement spécial, qui pourrait être désigné sous le nom de Paraphyl- linées. Quoi qu'il en soit de cette question des Lycopodinées, les Phyllinées doivent être considérées comme ayant évolué dans plusieurs directions ; d'une part, la feuille est devenue prépondérante par rapport à la tige : c'est le cas des Primofilicées, des Filicinées, des Cycadofilicées, des Bennettitées et des Cycadées, formant le phylum des Macrophyllinées ; d'autre part, la feuille s'est réduite, au contraire, par rapport à la tige : c'est le phylum des Microphyllinées, avec les Cordaitées, les Salis- buryées, les Coniferes, et peut-étre les Gnétacées; toutefois, pour ces dernières, l'auteur les regarde aujourd'hui comme de véritables Angio- spermes, à organes floraux condensés et réduits. Le type intermédiaire, au point de vue de l'importance relative de la tige et de la feuille, corres- pond au phylum des Mésophyllinées, qui comprend toutes les Angiospermes. M. Lignier réunit en outre les Equisétinées et les Sphénophyllées en un groupe spécial, celui des Articulées, qu'il regarde comme s'étant détaché des Primofíilicées et comme issu, par conséquent, des Macrophyllinées à une date très ancienne. L'appareil reproducteur s'est modifié concurremment avec l'appareil végétatif : des sporanges terminaux à deux valves des Propsilotées, on €st passé d'un cóté aux sporanges pluriloculaires des Psilotées, d'un autre aux sporanges à apparence axillaire des Lycopodinées. Ces mémes Sporanges bivalvaires s'observent également chez les Macrophyllinées primitives (Dimeripteris, Stauropteris); puis ils sont passés sur la marge du limbe, et ensuite à la face inférieure, et se sont rapprochés graduellement des nervures principales, devenant en méme temps de plus en plus nombreux (Polypodiacées). Le phylum filicinéen ayant acquis l'hétérosporie, ainsi que l'attestent aujourd'hui les Salviniacées et les Marsiléacées, la transformation des macrosporanges en ovules, avec réclusion de la macrospore, a donné naissance aux Macrophyllinées à graines (Ptéridospermées, Cycadées, Bennettitées), aux Microphyllinées et aux Mésophyllinées. Les micro- et les macrosporophylles, originairement isolés, se sont groupés sur des 94 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. axes spéciaux pour former les ptéridostrobiles, dont le type persiste, à peine modifié, dans la rosette des Cycas, et dont on peut faire dériver l'appareil femelle des Conifères. De ce méme type est issu l'anthostrobile d'Arber et Parkin, constitué par la superposition d'un strobile femelle à un strobile mâle; dans le proanthostrobile, la chambre carpellaire restait largement béante au- dessus des ovules (Hémiangiospermes); mais plus tard la chambre carpel- laire s'est fermée, les macrosporophylles sont devenus collecteurs du pollen (euanthostrobile), et les Angiospermes ont été ainsi constituées. Peut-étre la dicotylédonie était-elle déjà fixée des les débuts de la forma- tion du ptéridostrobile; il semble en tout cas qu'il faille considérer la monocotylédonie comme en étant dérivée, et probablement de trés bonne heure. R. ZEILLER. BERRY (E.-W.). — A Revision of the fossil Ferns from the Potomac Group which have been referred to the Genera Cladophlebis and Thyrsopteris (Proceedings of the United States National Museum, vol. 41, p. 307-332. 1911). L'auteur a entrepris la revision de la flore fossile de la série infracré- tacée du Potomac et a déjà traité un certain nombre de genres : Nageiopsis, Acroslichopteris, Tæniopteris, Nilssonia, Sapindopsis, Sequoia, Athrotaxopsis, Sphenolepis, Abietites, Pinus, Cephalota- zxopsis, Brachyphyllum et Widdringtonites. Sa nouvelle note est consacrée aux genres Cladophlebis et Thyrsopteris, auxquels M. W. Fon- taine a rapporté de trés nombreuses empreintes en y distinguant une quantité de formes spécifiques, dans lesquelles il y avait évidemment à opérer d'importantes réductions. Dans les mêmes couches que les frondes, toujours stériles, de Clado- phlebis, et associées avec elles, avaient été trouvées un certain nombre de frondes fertiles à sores ponctiformes ou réniformes, que M. Fontaine avait classées dans le genre Aspidium Swartz (Dryopteris Adanson) et parmi lesquelles il avait établi 14 espèces. M. E. W. Berry a reconnu qu'une partie au moins de ces frondes de Dryopteris devaient être rap- portées aux Cladophlebis avec lesquelles elles avaient été rencontrées; leur état de conservation est malheureusement trop imparfait pour qu'il soit possible de s'assurer si l'on a réellement affaire là à un type de fruc- tification encore représenté dans la flore actuelle, quoiqu'il semble bien qu'il s'agisse vraiment d'Aspidiées. Dans ces conditions, M. Berry à conservé le nom générique de Cladophlebis, et il a été amené finalement à réduire à huit espèces 20 des formes spécifiques distinguées par M. Fontaine, en y faisant en outre rentrer 6 espéces d'Aspidium et 8 espèces de Pecopteris. Il a reconnu de plus que trois de ces espèces REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 95 devaient être identifiées à des formes du Wealdien de l'Europe, CladopAl. Albertsii, Cl. Browniana, Cl. Ungeri, les autres, Clad. constricta, CL. distans, Cl. parva, Cl. rotundata, et Cl. virginiensis demeurant propres à l'Amérique. Le groupe des Zhyrsopteris, dans lequel M. Fontaine avait distingué une quarantaine d'espèces, observées d'ailleurs seulement à l'état stérile, à donné lieu, de la part de M. Berry, à des observations aussi intéressan- les et à des réductions encore plus importantes. Il montre en effet, dans son travail, qu'il s'agit là de types étroitement alliés aux Sphenopteris Mantelli et Sphen. Gæpperti ou Sph. elongata, dont les frondes fertiles offrent de grandes ressemblances avec les Onychium et ont été en consé- queuce réunis par M. Yokoyama sous le nom générique d'Onychiopsis, et il conclut à réduire à cinq seulement, en les désignant sous ce nom générique, 38 des espèces de Thyrsopteris établies par M. Fontaine, en y comprenant en outre un Adiantites et un Sphenopteris. Ces cinq espèces, dont la synonymie est indiquée en détail, de méme que pour les Cladophlebis, sont Onychiopsis Geepperti, On. psilotoides (On. Man- telli), observées l'une et l'autre dans le Wealdien d'Europe, On. nervosa, On. brevifolia, et On. latiloba. R. Z. MIYOSHI (M.) — Journal of the College of Science. Imperial Uni- versity of Tokyo. 18 janvier 1910, vol. XXVII, art. 11. Ueber das Vorkommen gefüllter Blüten bei einem wildwachsenden Japanischen Rhododendron nebst Angabe über die Variabilität von Menziesia multiflora Maxim. L'auteur a trouvé une plante sauvage de Rhododendron brachycarpum à fleurs doubles. C'est la premiere fois que ce fait a été signalé. Jusqu'ici en effet on a cherché en vain dans l'Himalaya, des Rhododendrons sau- vages à fleurs doubles. Ces fleurs doubles n'ont été observées que chez des plantes à fleurs blanches. M. Miyoshi est conduit à distinguer, à côté du Rh. brachycarpum type, à fleurs blanches et simples, la variété nemotoi Makino, à fleurs blanches et doubles, et la variété rosz/lorum à fleur simples rose clair. La seconde partie du travail a trait à deux Rhododendreæ du Japon Menziezia multiflora Maxim., et M. ciliicalyx Maxim. L'auteur estime que la seconde de ces espèces n'est qu'une forme de la première, qui serait douée d'une grande variabilité. C.-L. Gars. STURM (Kant). — Monographische Studien über Adoxa Moscha- tellina L. Inaugural Dissertation. Zurich, 1910. 96 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. L'auteur a fait une étude extrémement complete de cette plante au point de vue morphologique, anatomique, systématique et biologique. Il est difficile de résumer cette longue et consciencieuse description. Au point de vue systématique, l'auteur pense que le genre Adoxa doit étre rangé parmi les Caprifoliacées. Cepeudant il n'entend pas dire que ce genre soit l'ancêtre de la famille. Parmi les Choripétales, l'Adoza semble avoir une parenté avec les Ombellifères, et une parenté plus étroite avec quelques Saxifragacées. Néanmoins l'auteur, malgré ses recherches approfondies, considere que la position systématique du genre Adoxa reste douteuse. C.-L. Gariw. P NOUVELLES — A l'occasion du 4°" janvier, nos confrères MM. Morelle et Sartory ont été nommés le premier Officier de l'Instruction publique, le second Chevalier du Mérite agricole. — M. Radais, professeur de Botanique cryptogamique à l'École supérieure de Pharmacie de Paris (4, avenue de l'Observatoire NE), serait reconnaissant à ceux de nos collègues qui pourraient lui procurer les Champignons toxiques et suspects qu'ils trouveraient au cours de leurs herborisations. Il désirerait plus particulièrement les Amanites toxiques, Entolomes, Volvaires, etc. Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, F. Camus. Coulommiers. — Imp. Pauz BRODARD. SEANCE DU 9 FÉVRIER 1912 PRÉSIDENCE DE M. G. CHAUVEAUD, VICE-PRÉSIDENT. M. F. Camus, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans cette séance, M. le Président proclame membre de la Société M. Guiermoxn, 19, rue de la République, à Lyon, pré- senté par MM. Dangeard et Matruchot. L] Les Rhipsalis découverts en Afrique sont-ils indigénes? PAR M. R. ROLAND-GOSSELIN !. Il a été décrit, comme espèces, plusieurs Rhipsalis trouvés sur le continent africain, à Zanzibar, à Madagascar, aux iles Mascareignes, etc... La plupart de ces plantes existent vivantes dans nos collections, et il devient possible aujourd'hui, après étude comparative, de se former une idée sur leur indigénat ou leur importation, par dessus l'Océan, des régions américaines. Je possède depuis plus de quinze ans, en exemplaires, adultes maintenant, toutes les espèces de Weber, avec étiquettes de sa main, à l'aide desquelles je crois être en mesure de faire des comparaisons rendues sérieuses par l'authenticité des types. Weber a décrit (/n Revue hort., 1892) : Rhipsalis madagascariensis. — suarezianda. — comorensis. — zanzibarica. K. Schumann a décrit (.Monogr. Cact., p. 603). Rhipsalis erythrocarpa. A. Cette communication a été présentée à la séance du 12 janvier 1942. C'est par suite d'un oubli regrettable, lors de la mise en pages du fasci- cule de janvier, qu'elle figure seulement à cette place. T. HX, (SÉANCES) 7 98 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1912. Welwitsch avait décrit un Rhipsalis æthiopica, d'Angola, et Commerson avait trouvé à l'ile Maurice les Rhipsalis mauri- tiana et fasciculata Haw. Si, à cette liste, j'ajoute le Rhipsalis Cassytha Gærtner, qui est aussi commun à travers toute l'Afrique qu'en Amérique, qui a même été collecté en Asie, à Ceylan, j'aurai mentionné tous les Rhipsalis actuellement connus de la flore de l'ancien monde. Quelques-uns doivent étre regardés comme noue du Rhips. Cassytha Gærtner, ce sont : Rhipsalis æthiopica Welwitsch. E mauritiana Commerson. — zanzibarica Weber. — comorensis Id. Le fait n'est contesté par personne pour les deux premiers. Comme Weber le pressentait, son Rhipsalis zanzibarica, envoyé de Zanzibar au Muséum, en 1888, par le Père Sacleux, est aussi une forme de Rhipsalis Cassytha, maïs très vigoureuse, et identique à un bel exemplaire récolté à Xalapa (Mexique) par M. Léon Diguet en 1907, qui porte des fruits un peu allongés, comme le Rhips. zanzibarica. Sur un grand nombre d'exemplaires de Rhips. Cassytha de diverses provenances on peut voir des fruits bien sphériques. Le Rhipsalis comorensis, dont les fleurs, les fruits, les graines, sont ceux du Rhips. Cassytha, se distingue par une végétation un peu trapue. Les rameaux sont peu longs, par suite moins vites retombants. Les jeunes spécimens ont l'aspect du Rhipsa- lis conferta S.-D., dont les fleurs sont complètement diffé- rentes. Weber dans le Dictionnaire de Bois, p. 1046, considère son Hhipsalis madagascariensis comme synonyme du vieux Rhipsalis fasciculata Haw., indiqué par P. de Candolle et Lamarck comme originaire de Saint-Domingue et iles voisines. : Les figures données par le Botanical magazine (n? 3079), et par Redouté dans les Plantes grasses de P. de Candolle, représentent des plantes américaines, identiques aux exemplaires d'Afrique que nous possédons. Suivant leur provenance, ceux-ci varient de grosseur. Le type de Tamatave, qui a servi à Weber pour sa description, est grêle, et souvent languissant dans nos serres, ' R. ROLAND-GOSSELIN. — LES RHIPSALIS AFRICAINS SONT-ILS INDIGENES? 99 tandis que celui de Sainte-Marie de Madagascar, introduit en 1898, est plus gros et très robuste. Cette espèce conserve pen- dant de longues années la forme juvénile, aux tiges couvertes de nombreux petits aiguillons sétacés blancs; souvent, sur des rameaux de forme adulte naissent des ramuscules de forme juvénile, mais floriféres. Je ne connais pas de spécimen authen- tique des Mascareignes. De Candolle a cru reconnaitre le Zhzps. fasciculata dans la ligure du manuscrit de Plumier portant le nom de « Opuntia minima. flagelliformis ». Haworth mentionne aussi ce dessin, mais ajoute : « figura vero Plumeri valde dissimilis », et il a grandement raison. L'espéce de Plumier n'est nullement le Rips. fasciculata, et pourrait bien être l'espèce perdue, décrite par Pfeiffer, sous le vocable undulata. L'existence, sur le continent américain du Æhips. fasciculata Haw. n'est pas prouvée, et il est curieux de remarquer qu'il n'a été trouvé que dans:des iles d'Amérique et d'Afrique, assez près de la mer dans cette dernière partie du monde. Le Rhipsalis suareziana Web., que l'auteur a dénommé sua- rensis dans le Dictionnaire de Bois, est une plante trés caracté- ristique, faisant partie d'un groupe à floraison latérale, à ovaire exsert et à rameaux biformes. A l'extrémité de tiges ramifiées, allongées, cylindriques, munies d'aréoles espacées et presque nues, croissent en séries spirales un grand nombre de ramuscules à 4 ou 5 côtes, très courts, à aréoles rapprochées et sétifères, qui ne sont pas florifères et ne donnent pas naissance à des pousses de prolongement. Weber n’a décrit que sommairement dans le Dictionnaire la fleur, dont un caractère très important lui a échappé. Le stigmate est bifide, sauf très rares exceptions (3-4-fide) et ce nombre de divisions ne doit pas être fréquent dans le genre, car je ne l'ai pas observé sur d’autres espèces. En méme temps que cette plante d'Afrique, Weber décrivait (Revue hort., 1892) un Rhipsalis dont il ignorait alors l'origine, mais que nons avons, depuis, recu du Brésil, sous le nom de Rhips. tetragona. Dans le Dictionnaire de Bois (p. 1046), il indique sa ressemblance avec le Rhips. suareziana et décrit la fleur, petite, latérale, à pétales obovés, recourbés. — Je dois faire remarquer ici que la plante décrite et figurée en 100 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1912. fleurs, à Berlin, par Gurke (Monatsschrift für Kakteenkunde, 1908, p. 74), sous le nom de Rhipsalis tetragona Web., n'a pas la moindre analogie avec cette espèce. La plante allemande fait sans doute partie du groupe des Rhipsalis cribrata, Saglio- nis, etc... à fleurs terminales subcampanulées, tandis que l'espèce de Weber porte de très petites fleurs, latérales, en tout semblables à celles du Rhipsalis suareziana. De plus, je retrouve ici cette particularité du stigmate bifide observé sur la plante de Diego-Suarez. Plus j'observe et compare les deux plantes, plus je deviens fermement convaincu qu'elles n'appartiennent qu'à une seule et méme espèce. J'ai échoué, jusqu'à présent, dans mes recherches du Rhipsalis ( Hariota) prismatica Lem., du Brésil (Ill. hort., 1863), que Weber suppose synonyme de son Rhipsalis tetragona. L'espèce de Lemaire semble absolument perdue. | Le Rhipsalis erythrocarpa K. Sch. (Monogr. Cactac., p. 623), est une espèce de Kiliman-Djaro, décrite sur échantillons secs, et non introduite vivante, qui se classe à côté du Rhipsalis Cassytha et du Rhips. virgata Web. Le Rhipsalis Lindbergiana K. Sch. (Monogr. Cactac., p. 624), plante brésilienne, fait partie du méme groupe et ne diffère du Rhips. virgata Web. que par la couleur rose de son fruit. J'ai tout lieu de croire ces deux plantes identiques spécifiquement. Schumann n'était pas opposé à cette idée dans sa correspon- dance avec Weber et était porté à rapprocher les deux plantes du Rhipsalis virgata, dont elles pourraient constituer une variété, et méme deux, à cause de la différence de grosseur relative des baies. J'ai passé en revue, ci-dessus, tous les Rhipsalis d'Afrique. Aucun, à mon avis, n'est indigène dans cette partie du monde, car tous se trouvent dans la flore d'Amérique. Quelles modifications l'adoption de mon opinion doit-elle apporter à la nomenclature? Weber a tranché la question pour son Rhipsalis madagasca- riensis qu'il fait passer au rang de synonyme du Rips. fasci- culata Haw. Les Rhipsalis suareziana Web. et tetragona Web. ont été publiés le méme jour. Je serais d'avis de garder le nom de R. ROLAND-GOSSELIN. — LES RHIPSALIS AFRICAINS SONT-ILS INDIGENES? 401 lespéce américaine qui semble étre la souche des plantes de Diego-Suarez. Pour la méme raison, il faudra adopter le nom de ips. Lindbergiana K. Sch., dont le hips. erythrocarpa du méme auteur devient synonyme. A moins que l'avenir nous oblige péremptoirement à considérer ces plantes comme variétés fructu rubro, du ips. virgata Web. Nous ne pourrons être fixés que par l'introduction des plantes vivantes. Les Rhipsalis comorensis Web. et zanzibarica Web. devien- nent synonymes du /thzps. Cassytha Gaertner. Comment des Rhipsalis américains ont-ils pu être transportés en Afrique? Evidemment par les oiseaux migrateurs. Je vois ici des oiseaux qui dévorent avec avidité les baies de Rhipsalis entiéres. Elles sont petites, remplies de pulpe au suc doucátre, trés gluant, dans lequel nagent les petites graines, en nombre variable suivant les espèces. Elles ne sont pas déhiscentes, mais finissent, au bout de deux ans parfois, par pourrir sur la tige ettomber au moindre contact. Quand un Rhipsalis est situé à portée des petits oiseaux, il est dégarni de ses fruits dés qu'ils sont mürs. On peut admettre d'abord la voie intestinale pour la propaga- tion lointaine des semences. Nous voyons souvent des graines de Figuier déposées au sommet de Dattiers, où elles lèvent facilement dans le terreau qui s'amasse à l'aiselle des feuilles. Le test des graines de Rhipsalis a une dureté analogue à celui des graines de Ficus Carica. Les oiseaux peuvent aussi coller des semences à leurs pattes et à leurs plumes, où elles adhèreront fortement et longtemps. Les baies à moitié pourries, trés facilement caduques, peuvent méme se fixer entières à l'objet qui les touche. ll est à remarquer qu'on n'a pas rencontré en Afrique de représentant du groupe des Rhipsalis à articles plats (Alatz), et que les espèces composant ce groupe ont presque toutes des graines à test assez fragile. Le suc de leurs baies est, en général, peu gluant. Ces deux points rendraient assez aléatoire l'arrivée à bon port, aprés la longue traversée de l'Océan Xtlantique. Aucun botaniste n'a jamais mis en doute l'importation d'Amé- rique des Opuntia naturalisés tant en Europe méridionale que 102 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1912. dans toute l'Afrique et quelques régions asiatiques. Aucun Opuntia trouvé dans le vieux monde n'a recu les honneurs d'un vocable spécifique. ll semble trés plausible que ce genre ait été aussi propagé par les oiseaux ayant avalé des graines, celle-ci dures, osseuses et de trés longue conservation. Les grands animaux et l'homme lui-même ont dà contribuer pour une large part à la dissémination de ces plantes, dont les fruits sont tous mangeables, sinon tous de bonne qualité. M. Philippe de Vilmorin présente (en fleurs coupées), une intéressante série de 55 espèces de plantes fleuries ou sur le point de fleurir, développées à l'air libre, dont la liste suit : Liste des plantes en fleurs ou sur le point de s'épanouir, développées à Pair libre à Verriéres-le-Buisson (S.-et-0.), le 24 janvier; PAR M. PHILIPPE DE VILMORIN!. I. — Plantes lígneuses. Floraison hivernale normale. Chimonanthes fragrans. Erica albens. Corylus Colurna. Hamamelis arborea. — — var. chinensis. — Zuccariniana. — Avellana. Jasminum nudiflorum. Daphne Mezereum. Lonicera-Standishii. — — album. Parrotia persica. . Erica carnea. Rhododendron lapponicum. Floraison automnale retardée. Arbutus Unedo. Camellia Sasanqua var. variegata. — Andrachne. Choisya ternata. Clematis balearica. Roses diverses. — cirrosa. 1. Cette communication a été présentée, avec exposition en nature de rameaux coupés de toutes les espèces citées, à la séance du 26 janvier 1912. C'est par suite d'un oubli regrettable, lors de la mise en page du fasci- cule de janvier, qu'elle figure seulement à cette place. ) M. GANDOGER. —- NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE. Floraison vernale avancée. Armeniaca Mume. Mahonia Aquifolium var. Berberis Darwinii. Nuttallia cerasiformis mascul. Chænomeles japonica var. Osmanthus ilicifolius. — Daphne Laureola. — Pieris japonica. — . — var. Philippii. Rhododendron dauricum. Edgeworthia papyrifera. — parvifolium Garrya elliptica. Stachyurus japonicus. Lonicera fragrantissima. Viburnum Tinus. Mahonia japonica var. Bealii. Il. — Plantes herbacées. Floraison hivernale normale. Eranthis hyemalis. Helleborus niger. Erysimum helveticum. — viridis. Galanthus nivalis. Tussilago fragrans. Helleborus fœtidus. Floraison vernale avancée. Adonis amurensis. Pensées díverses. Giroflée jaune. ; Primula acaulis var. Helletorus guttatus. Pulmonaria rubra. : — orientalis. Saxifraga ornata. — hybridus var. Violettes diverses. Paquerettes diverses. 103 Cette présentation a pu être faite grâce à la douceur exceptionnelle de la température des mois de décembre et de janvier, durant lesquels le thermométre s'est maintenu la plupart du temps aux environs de 5 degrés au-dessus de zéro. Le classement adopté dans les tableaux ci-dessus rend supertlues les indications concernant ces floraisons, que l'on peut considérer comme étant en nombre à peu prés double de celles qu'on observe durant les hivers ordinaires. On remarquera que les arbustes sont en nombre beau- coup plus grand que les plantes herbacées. Notes sur la flore espagnole XI; PAR M. MICHEL GANDOGER. 7. — Province d'Huesca. On est ici au pied des Pyrénées espagnoles qui dressent, au Nord, leurs cimes majestueuses couronnées de neiges et de glaciers. Autour de la ville méme d'Huesca rien d'intéressant à signaler 1. Voir plus haut, p. 58. 104 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1912. si ce n'est : Erucastrum obtusangulum, Althæa cannabina, Cucubalus bacciferus, Glycyrrhiza glabra, Lathyrus tuberosus, Lotus decumbens, Medicago aculeata, Cirsium incanum, Pallenis aurea, Crepis pulchra, DBorrago officinalis f. albiflora, Campho- rosma monspeliaca, Salix cærulea, Alopecurus castellanus et Bromus flabellatus (nouveau pour le Nord de l'Espagne). Toute autre est la végétation de la Peña, sur le chemin de fer de Jaca. On franchira la rivière Gallego pour se diriger vers la montagne qui est en face. On y récoltera plus de 200 plantes dont voici quelques-unes : Delphinium pubescens Ranunculus Alea Biscutella coronopifolia Dianthus brachyanthus Silene glareosa Acer monspessulanum Rhamnus infectorius Astragalus chlorocyaneus Colutea arborescens f. glabra Medicago Willdenowii Onobrychis montana Amelanchier vulgaris Cerasus Mahaleb Geum pyrenaicum Rosa Diomedis Spiræa Cavanillesii Bupleurum opacum Scabiosa pyrenaica Centaurea Costæ Cirsium Richterianum Gillot. Nou- veau pour l'Espagne Chrysanthemum discoideum Gay Pyrethrum Clusii Barkhausia macrocephala Andryala lyrata Arbutus Uva-ursi Jasminum fruticans Ramondia pyrenaica Lavandula pyrenaica Hyssopus officinalis Thymus hiemalis Euphorbia aragonensis Loscos, Nou- veau pour la province Quercus hybrida ‘Carex Linkii Avena sulcata Vulpia longiseta Festuca plicata La sierra de Guara est le premier grand contrefort des Pyré- nées. On y va à cheval d'Huesca. Course longue mais intéres- sante. J'indique les plantes principales récoltées : Erysimum incanum Helianthemum vineale — marifolium Dianthus lusitanus Rhamnus aragonensis Hedysarum Fontanesii Onobrychis montana Ononis minutissima — fruticosa — rigida Bupleurum fruticescens Knautia collina Atractylis humilis Centaurea deusta Echinops Ritro Catananche cærulea Scorzonera pinifolia Coris monspeliensis Convolvulus Cantabrica Sideritis hirsuta Teucrium pyrenaicum Plantago lanuginosa Thymelæa thesioides Euphorbia pauciflora Pinus hispanica , Juniperus phenicea forma M. GANDOGER. —- NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE. 105 8. — Province de Logroño. Mon ami Ildefonse Zubia. recteur de l'Institut de Logroño, m'a donné autrefois plusieurs milliers de plantes de cette province. Mais je ne possédais rien de la sierra de la Demanda, que je tenais à connaitre. Avant que d'y aller, je descendis à Haro, où je fis une herborisation qui me donna surtout : Matthiola tristis Sinapis heterophylla Cistus albidus Vicia macrocarpa Spiræa Cavanillesii Gdgr (C. crenata Cav. non L.). Bupleurum fruticescens Galium aciphyllum Senecio difficilis Cichorium divaricatum Scorzonera pinifolia Erica scoparia Convolvulus lineatus Sideritis pungens Quercus lusitanica Brachypodium phenicoides Pour explorer la sierra de la Demanda, on va de Haro à Ezcaray, oü l'on s'établit. Autour de ce village la flore est assez variée par suite de l'altitude (900-1 200 métres) et de la diversité du terrain. En voici un apercu : Ranunculus pallidior Fumaria speciosa Arabis verna Erysimum australe Sisymbrium leiocarpum — acutangulum — contortum Helianthemum polifolium — marifolium — intermedium Astrocarpus Clusii Arenaria triflora Silene commutata — legionensis Acer monspessulanum Rhamnus alpinus — hederaceus — infectorius Coronilla Clusii Genista florida Melilotus neapolitana Onobrychis montana Amelanchier vulgaris Nombreux Rosa et Rubus Scleranthus polycarpos Sedum micranthum Sedum brevifolium — villosum Ribes alpinum Saxifraga cuneata Willd. Conopodium ramosum Tordylium maximum Lonicera hispanica Galium pubescens Jacq. ‘Scabiosa pyrenaica Globularia Willkommii Carduus Gayanus , Centaurea castellana Carduncellus mitissimus Cirsium castellanum Pyrethrum Clusii Inula montana Helminthia echioides Crepis montana Campanula hispanica Erica arborea Coris monspeliensis Convolvulus Cantabrica Verbascum australe Origanum virens Linaria pyrenaica Orobanche Eryngii 106 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1912. Melica glauca Nardurus tenellus — tenuiflorus Scleropoa patens Sesleria asturica Gdgr 1891 (S. con- fusa Coincy). — caerulea Asplenium obovatum Plantago lanuginosa Rumex intermedius — divaricatus Quercus lusitanica Salix rufinervis Endymion nutans Ophrys apifera Festuca plicata Le cerro San Lorenzo est l'un des points les plus élevés du centre de l'Espagne. Il atteint 2 302 métres d'altitude et forme, à l'Ouest, la suite et la fin de cette chaine granitique et pauvre qui commence au Moncayo. On part d'Ezcaray et, en une journée, on a le temps. d'exécuter la course qui est longue mais nulle- ment pénible, car on suit le flanc ou les crêtes des montagnes à cimes arrondies qui l'entourent, nues, déboisées, à végétation rare et maigre, pour s'élever insensiblement jusqu'au pied du cerro. Là, on gravitenviron 150 mètres sur les éboulis ou sur le gazon jusqu'au sommet, qui est largement arrondi et d'oü la vue est trés étendue. ; La flore du cerro San Lorenzo a une grande ressemblance avec celle de la sierra de Guadarrama et des monts Carpétans : méme terrain, même aspect des montagnes. Dans cette excur- sion j'ai constaté certains points de géographie botanique inté- ressants. Comme le cerro n'est cité nulle part, je vais donner ici la liste complète des plantes que j'y ai récoltées : Helleborus viridis Ranunculus pyrenæus C ACTIS — Aleæ f. villosa — — f. glabra - — carpetanus d Biscutella pyrenaica Arabis Thaliana Cerastium arvense — pentandrum Monchia erecta Stellaria pallida Silene ciliata Erodium cicutarium Genista pilosa — hispanica Hutchinsia petræa Teesdalia Lepidium Erophila vulgaris Thlaspi nevadense Boiss. N'était connu que dans la sierra Nevada. Viola sudetica — calcarata f. moncaunica Polygala vulgaris Alsine tenuifolia Arenaria montana — serpyllifolia — florida Lotus pilosus Sarothamnus vulgaris Potentilla Fragariastrum Cratægus Oxyacantha Rosa mollissima Epilobium obscurum Montia major Paronychia polygonifolia Scleranthus polycarpos Sedum micranthum M. GANDOGER. — NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE. Sempervivum montanum Saxifraga hypnoides — Willkommiana . —- granulata Meum nevadense. Nouveau pour le Nord de l'Espagne Hedera Helix Crucianella angustifolia Galium sylvestre — montanum — vernum Filago montana Hieracium Pilosella Vahlii Frel. Station nouvelle. Abonde entre 2 000 et 2 300 mè- tres. Cette espèce n'était con- nue qu'au sommet du Moncayo; mais il est trés probable qu'elle doit aussi croitre dans toute la chaine, vers 2 000 mètres, aux pics d'Urbion,- de Cebollera, cerro de San Millan, etc. Hypochæris radicata Andryala ragusina Taraxacum pyrenaicum Leontodon Villarsii Jasione carpetana — humilis Erica arborea — vagans — aragonensis — — f. pallidiflora Calluna vulgaris Dabæcia polifolia En résumé, dans ce voyage, j'ai 107 Vaccinium Myrtillus Myosotis stricta Teucrium pyrenaicum Thymus vulgaris Linaria pyrenaica Veronica arvensis Chenopodium Bonus-Henricus Rumex Acetosa — Acetosella — pyrenaicus — conglomeratus Fagus sylvatica Juniperus alpina Gagea Soleirolii Merendera Bulbocodium Juncus glaucus Luzula cæspitosa Gay. N'était connu que dans les Asturies et à Orense — campestris Carex verna Aira praecox — montana Anthoxanthum odoratum Avena bromoides Festuca indigesta — duriuscula Nardurus Lachenalii Nardus stricta Poa nemoralis — bulbosa — alpina — — f. nana Allosurus crispus Nombreuses Mousses et Lichens récolté : Province de Malaga. . 1373 sp. — de Cordoue... 518 =. ode Badajoz: >- -< 143 — de Tolède. . . . 188 — de Madrid. . ... 336 — ^ dé. Soria 697 — d'Huesca 522 — de Logrono. 553 4430 sp. auxquelles il faut ajouter environ 1000 sp. du Maroc. 108 SÉANCE DU 9 FÉVRIER- 1912. M. Lutz donne lecture des deux communications sui- vantes : Sur l’Osyris alba p: PAR M. LOUIS PLANCHONt!. L'Osyris alba L., dont le parasitisme, constaté en 1858 par mon père !, est aujourd'hui bien connu, s'attaque, comme on le sait, à la plupart des végétaux, sans s'épargner lui-méme à l'occasion; il est trés répandu dans nos régions méridionales, spécialement dans nos haies, oü il enchevétre ses organes sou- terrains dans l'inextricable réseau de racines des plantes voi- sines, et où ses mauvais instincts trouvent ainsi à s'assouvir facilement. La biologie, le développement et l'anatomie des sucoirs de cette plante ont été naguère fort bien étudiés par de Solms-Laubach?, Granel? et surtout Fraysse*; il est inutile de revenir sur ce sujet. Mais jusqu'ici on s'accordait à considérer le parasite comme presque inoffensif pour ses hótes bénévoles, qui, aprés l'avoir nourri, cicatrisaient philosophiquement leur plaie, une fois le sucoir disparu. Or voici qu'il faut changer d'avis : le parasite roule sur la pente fatale et passe du vol à l'assassinat. La victime n'est autre que la Vigne, sujet prédestiné de la plupart des maladies parasitaires. . L'observation est due à mon ami le D" Guinier, qyi, dans ses vignes de Gigean (Hérault), remarqua qu'au voisinage des haies, les pieds de Rupestris monticola dépérissaient peu à peu et finis- saient par mourir; il établit très justement une corrélation entre ce dépérissement et la présence dans la haie d'une plante, oü il me fut facile de reconnaitre l'ósyris. Nous avons pu dés lors, M. Guinier et moi, remonter de l'effet à la cause, et découvrir en grande abondance sur les racines du Rupestris les sucoirs du parasite, absents ou bien moins abondants sur les Jacquez et Riparia voisins. 1. PLANCHON (J.-E.) 26 juillet 1858. 2. Prinsgsheims Jahrbücher für Wiss. Bot. Bd. VE, p. 555. 3. Bull. Soc. bot. France, 1887, p. 313. 4. Contribution å la biologie des plantes phanérogames parasites. Thèse doct. sc. Paris, 1906. , Sur le parasitisme de l'ósyris alba. C. R. Acad. Sc. L. PLANCHON. ——' SUR. L'OSYRIS ALBA É. 109 Voici, en résumé, les principaux faits à noter : Le Rupestris n'est malade que dans le voisinage de l'Osyris. Le dépérissement porte sur trois ou quatre rangées de souches à partir de la haie, et les gagne de proche en proche. Toutes les souches malades por- tent de nombreux sucoirs. Aime, Fig. 1. — Jeune plantule d'Osyris(o)en Fig. 2. — Sucoirs d'Osyris, de trés germination (9, graine) et déjà fixée grande taille, sur une tige souter- par trois jeunes ventouses (v1, v2, v3) raine de Jacquez (gr. nat.). En haut sur une racine d'Ailante. D’après un à gauche, un sucoir en dégénéres- dessin inédit de J.-E. Planchon fait cence. en 1859 (gr. nat.). Le dépérissement est progressif, et la mort ne survient qu'au 110 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1942. bout de 3 ou 4 ans; la végétation s'appauvrit; la fructification diminue; quelques bras de la souche meurent; enfin tout le cep périt. Les racines sont alors plutôt sèches que pourries. no > PV Fig. 3. — Sucoir d’Osyris implanté sur une racine de Rupestris (Coupe transver- sale grossie). — r. o., racine de l'Osyris; r. v., racine de la Vigne; c. pr., cóne préhenseur; c. pé., cóne de pénétration ; é. é., tissu écrasé; v., vaisseaux ligneux La mort peut étre plus rapide dans les années de grande sécheresse, par exemple en 1911. Cette mort a lieu d'ordinaire en juillet-août pendant les grosses chaleurs. Les replantations sur place donnent de très mauvais résultats. L'étude anatomique montre le type ordinaire de suçoirs étudié par Fraysse (loc. cit.). Le parasite creuse, grâce à ses diastases, une brèche dans laquelle son cône de pénétration se substitue aux tissus digérés, la surface absorbante s'étalant un peu entre le liber et le bois. De cette biologie bien connue, je ne veux rien L. PLANCHON. — SUR L OSYRIS ALBA L. 144 dire ici. J'insiste pourtant sur le fait nouveau de la mort de la Vigne, et seulement (jusqu'ici tout au moins) de la variété Rupestris monticola. Ceci importe aux propriétaires de vignes. Comment expliquer cette énergie d'action de la part d'un parasite qui n'améne d'ordinaire chez ses victimes qu'un simple ralentissement de végétation ou méme ne produit aucun effet appréciable? L'abondance des sucoirs sur la variété Rupestris monticola et Fig. 4. — Contact de la Vigne et de l'Osyris. — z. a. 0., zone absorbante de l'Osyris; t. l. v., tissu ligneux de la Vigne. leur rareté sur les autres cépages, vient sans aucun doute, d'une différence dans la composition chimique des sucs de la racine. On sait, en effet (Fraysse) que, si le parasite s'attaqne à peu prés à tout autour de lui, il a pourtant des préférences pour certaines plantes, et spécialement pour celles qui sont riches en hydrates de carbone. Quel qu'en soit du reste le motif, cette abondance est un fait, et le réseau serré et épais qui caractérise les racines du cépage, offre au parasite l'occasion de multiplier ses sucoirs. Et dés lors, l'explication de la mort de la Vigne devient assez simple. Le Rupestris monticola est un cépage tout spécialement sensible à la sécheresse; dans les conditions normales il souffre 412 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1912. plus que les autres du manque d'eau estival. Or la quantité de liquide absorbé par les sucoirs, si elle est difficile à apprécier, est en tout cas considérable. L'application intime du large « cóne de pénétration » dans la région cambiale et sur les élé- ments vasculaires de la Vigne, rend la chose évidente a priori Il suffit d'ailleurs, pour en étre tout à fait convaincu, de cons- later la turgescence des sucoirs jeunes et l'abondance, méme en hiver, du liquide qui sourd au contact de la plaie lorsqu'on détache le sucoir de son support. Le mode de dépérissement graduel, la dessiccation des racines, l'action des périodes de sécherese, etc., achévent de nous montrer que, au contact de l'Osyris, le Hupestris monticola meurt d'inanition et surtout de soif. Les arrosages en temps utile lorsqu'ils sont possibles, la diminution de la surface d'évaporation par un ébranchage léger de la Vigne (opéré avec grande prudence, car il peut être fort ` dangereux), la section des tiges feuillées de l'Osyris et, mieux encore, l'extirpation complète, plus difficile d'ailleurs qu'il ne semble, du parasite des haies, pourront sans doute donner de bons résultats. En tout cas, il sera prudent d'éviter désormais dans les plantations à effectuer, de placer prés des haies vives un cépage aussi sensible aux attaques de l'Osyris. Etudes monographiques sur les Renoncules françaises de la section Batrachium; PAR M. FÉLIX. IV. — Hybride présumé : Ranunculus (Batr.) Lutzii Félix = Ranunculus (Batr.) aquatilis — trichophyllus Félix. I Je dédie cette création à M. Lutz, secrétaire général de la Société botanique de France, comme un faible témoignage de ma gratitude pour l'intérét qu'il porte à mes travaux et l'inlas- sable bonne volonté qu'il met à m'en faciliter l'exécution. En la faisant connaitre ici, et en la soumettant au jugement de mes savants confrères, je ne me dissimule pas qu'elle aura à M. FÉLIX. — ÉTUDES SUR LA SECTION BATRACHIUM. 113 subir une épreuve difficile. J'ose espérer cependant qu'elle en sortira à son avantage. Tous les botanistes qui ont récolté des Renoncules aquatiques se sont trouvés, par instant, en face de difficultés de détermina- tion insurmontables. Je n'en veux pour preuves que les nom- breuses erreurs que j'ai rencontrées dans les herbiers que j'ai été appelé à visiter, comme ceux de Godron, Lloyd, Boreau, de Pomaret, Revel, etc. Ces erreurs tiennent à deux causes, sur lesquelles je m'expli- querai ici. La premiére est l'insuffisance de la systématique du groupe Botrachium". Si l'on peut s'exprimer ainsi, cette systématique a été faite de morceaux disparates. Les espéces linnennes ont été démembrées au hasard, sans plan suivi, au fur et à mesure qu'un auteur croyait distinguer une nouvelle espèce et, le plus souvent sans le souci déterminé d'établir d'une facon sérieuse la valeur spécifique de cette nouvelle espèce, en la suivant dans le cours de son existence, en recherchant sa dispersion, en la comparant avec les espéces voisines. C'est ainsi que Nolte, Koch, Godron, Boreau, Schultz, etc., enrichirent le groupe Batrachium d'entités imaginaires, de variétés inexistantes, qu'ils supprimèrent ensuite en partie, laissant subsister dans la littérature botanique un encombre- ment de termes au milieu desquels il est d'autant plus difficile de se reconnaitre que les descriptions correspondantes man- quent de clarté et de précision, ayant été établies sur des exem- plaires insuffisamment nombreux et sans tenir compte de ce que je nommerai les conditions biologiques. La deuxiéme cause des difficultés dans la détermination est le polymorphisme de ces Renoncules. J'ai déjà eu à m'expliquer sur les causes de ce polymorphisme dans ma première étude *. Il me reste à faire remarquer qu'il est tel, qu'une grande habi- tude et surtout une connaissance compléte de la vie de ces plantes sont nécessaires pour pouvoir les reconnaitre à première 1. On s'étonnera peut-être qu'après avoir employé jusqu'ici le binôme Ran. (Batr.) diversifolius Gilib., je revienne au terme aquatilis. Je m'en expliquerai en temps voulu, lorsque j'aurai à parler du Ran. (Batr.) aquatilis. 2. Bulletin Soc. bot. de Fr., 1910, p. 407 et suiv. T. LiX. (sÉANCES) 8 . 414 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1912. vue dans leur milieu. Une fois la plante desséchée, cela devient encore plus difficile, car l'on se trouve forcément en face d'échantillons en nombre restreint, souvent tronqués et, plus souvent, encore récoltés au hasard quand ils ne sont pas mal préparés. | Aprés vingt ans passés à l'étude spéciale de ce genre de plantes, aprés avoir vu vivantes toutes les espèces et les avoir suivies dans le cours de leur existence de plusieurs années, aprés avoir été témoin de leurs variations accidentelles ou circonstancielles, aprés en avoir vu des exemplaires de tous les pays d'Europe dans les herbiers que j'ai été appelé à examiner, je pense avoir vaincu toutes ces difficultés. C'est pourquoi je crois pouvoir affirmer que la plante que je présente aujourd'hui sous le nom de Xx Ranunculus (Batr.) Lutzii a bien une existence propre et n'appartient à aucune des espèces connues du groupe Batrachium. Il y a plus de dix ans, je remarquais dans une mare des environs de Vierzon que je visite sept ou huit fois par an, en avril et mai, parmi une végétation puissante de Ranunculus aquatilis L. et trichophyllus Chaix, intimement mélés, la présence de certains pieds isolés d'un aspect absolument diffé- rent et que je pris primitivement pour le Ran. (Batr.) radians Revel. Les feuilles, en effet, étaient le plus souvent complétement divisées en trois lobes pétiolulés, + flabelliformes, formant un limbe rayonnant, les fleurs étaient de grandeur médiocre, et le tout rappelait assez bien la plante de Revel. Mais les fruits étaient presque tous avortés, et quand, par hasard, il en subsistait, ils avaient une forme différente de ceux du radians. Cette dernière plante, ainsi que j'espere le démon- trer dans une de mes études est une espèce de premier ordre, aux caractères nettement tranchés, très fructifère, et il ne pouvait y avoir de doute, ce n'était pas elle. Je rapportai donc provisoirement ma.Batracienne au Han. (Batr.) aquatilis sous le vocable de variété pseudo-radians, me réservant de l'étudier les années suivantes. Depuis, je la suis dans toutes les phases de son existence; une exploration minutieuse de la mare oü elle vit, m'a permis M. FÉLIX. — ÉTUDES SUR LA SECTION BATRACHIUM. 135 de constater les multiples formes qu'elle prend, et dont je présente, à l'appui de ma Note, toute une série. J'ai pu ainsi me rendre compte que la forme des feuilles est extrémement variable, allant depuis celle des feuilles capillaires presque normales du trichophyllus jusqu'à celle des feuilles flottantes presque normales de l'aquatilis, en passant par tous les intermé- diaires. La fleur reste de grandeur médiocre, à pétales + étroits; les fruits sont presque toujours avortés, et la tige est de grosseur moyenne, les feuilles flottantes et les pédoncules sont disposés le long de la tige d'une facon assez régulière. L'hypothèse de l'hybridité s'imposait de plus en plus à moi, et la découverte de quelques exemplaires sans feuilles flot- tantes, mais à lanières molles alors que celles du trichophyllus de la mare sont rigides, avec tous les autres caractéres de mon inconnue, m'apportait une confirmation, sans cependant vaincre mes hésitations. Si l'influence du trichophyllus se faisait sentir par la réduction de la grandeur des fleurs, de la largeur des pétales, de la dispo- sition des pédoncules et la transformation partielle du limbe de la feuille, je devais trouver forcément, soit dans le méme milieu, soit ailleurs l'autre extréme, oü l'aquatilis se ferait senlir par l'agrandissement de la fleur, l'élargissement des pétales, l'épaississement de la tige, et cela, concurremment avec l'existence exclusive des feuilles capillaires du #richo- phyllus. Il le fallait pour vaincre mes dernières hésitations. Le 18 avril 1910, visitant un fossé adjacent à la mare en question et communiquant avec elle, j'avais la satisfaction de découvrir au milieu d'une épaisse végétation de Ranunculus que je voyais là depuis l'origine de mes herborisations, trois belles touffes d'une plante que je n'y avais jamais vue, et qui corres- pondait point par point à celle que je m'étais imaginée et que j'avais tant attendue. Les deux extrémités de la chaine étaient donc trouvées; de nouvelles recherches me permirent de les lier en découvrant des intermédiaires variés. Je crois que les explications ci-dessus, appuyées par les échantillons que je soumets aux membres de la Société bota- nique de France justifieront mes affirmations. Si je nomme ma 116 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1912. plante : Aybride présumé, c'est que je n'ai pas pu encore la reproduire artificiellement, seule preuve sans réplique, mais ma conviction est entière. J'apporte du reste ici d'autres preuves. Si les affirmations que je viens d'énoncer sont exactes, on doit retrouver ailleurs les différents éléments dont l'ensemble constitue l'hybride Han. (Batr.) Lutzii. Là où croit la forme à feuilles flottantes devra croitre la forme à feuilles exclusivement capillaires et on devra trouver des intermédiaires. Cela devra se produire, sinon toujours, du moins dans certains cas et récipro- quement, autrement on devrait envisager dans le cas d'exclusi- visme de l'une ou de l'autre forme, la possibilité d'espèces et non d'hybrides. M. le D" Chassagne, de Lezoux (Puy-de-Dôme), dont le concours m'a été si précieux, et dont les communications ont contribué ici même’ à élucider la question de l'existence du Han. (Batr.) rhipiphyllus et dela place que' cette création de Bastard devait occuper dans la systématique du groupe Batra- chium, m'a envoyé en 1910, parmi une longue série d'aquatilis el de trichophyllus, deux plantes absolument semblables à celles que je récolte aux environs de Vierzon et que je nomme ici Ran. (Batr.) Lutz. La première, à feuilles flottantes, se rapprochant comme port de l'aquatilis, provenait de Médagues, près Lezoux, bords de l'Allier; la seconde, sans feuilles flot- tantes, à port se rapprochant visiblement de celui du richo- phyllus, provenait aussi de Médagues, sous le pont de l’établis- sement. J'avais donc, réunis dans la même localité, les deux extré- mités de ma chaine. J'ajoute que ces deux plantes croissaient au milieu des parents présumés. | Cette année, dans un nouvel envoi, M. Chassagne, auquel javais recommandé la recherche de ces deux formes, me les communiquait, récoltées cette fois au méme lieu : Boire du pont de l'établissement, avec les parents, airisi que des formes inter- médiaires. Une nouvelle preuve s'ajoutait donc à celles que j'avais réunies à Vierzon, concernant l'hybridité du Ran. (Batr.) 1. Ibid, 1911, p. 97 et suiv. M. FÉLIX. — ÉTUDES SUR LA SECTION BATRACHIUM. 117 Lutzii, preuve d'autant plus frappante que la plante de Médagues, tout en ayant l'aspect dun trichophyllus était stérile et que les pédoncules étaient encore plus longs que dans les exemplaires de Vierzon. Les preuves n'étant jamais trop nombreuses lorsqu'il s'agit de justifier la création d'une nouvelle unité botanique, je fais appel en dernier lieu au témoignage posthume de Boutigny, dont j'ai retrouvé, dans l'herbier de Godron, deux lettres portant trace des hésitations qu'il a éprouvées en face de l'une des deux formes de notre plante. Révisant les Batrachium des collections du savant auteur de la Flore française, je tombai sur des exemplaires de Ranun- culus à feuilles flottantes, auxquels étaient jointes les deux lettres en question dont le contenu me laissait immédiatement supposer que, si les explications de Boutigny étaient exactes, je devais retrouver dans d'autres exemplaires dont il parlait comme ressemblant au (richophyllus, la deuxième forme du Ran. (Batr.) Lutzii. Mon attente ne fut pas trompée, et je retrouvai, dans le fascicule consacré à l'aquatilis une plante se rapportant trait pour trait aux exemplaires de Vierzon et de Médagues. Je laisse ici la parole à Boutigny dont les explica- tions sont trés claires et confirment tout ce que je viens de dire. « ... Je livre cette plante à votre appréciation avec un fragment d'une autre espèce qui n'est peut-être qu'ane forme du #richophyllus, mais qui s'en distingue par la grandeur de toutes ses parties. Ce trichophyllus a été récolté par moi il y a 8 jours, c'est-à-dire à une époque oü les autres ont passé fleur dans nos environs. La grandeur des pédoncules et de ses fleurs vous paraitront peut-étre aussi surprenants qu'à moi qui crus d'abord que c'était de l'aquatilis ou du fluitans... » (In litt. ad Godron, 12 juillet 1855, de Lourdes). |. « Vous m'avez écrit que sur les deux Renoncules que je vous ai envoyées de Lourdes, celle à grandes fleurs vous semblait appartenir au R. aqua- tilis submersus. Excusez-moi si je reviens sur ce sujet, mais je conserve des doutes à cet égard, et je vous demanderai la permission de vous faire quelques remarques critiques et de vous présenter le résultat de mes observations sur cette plante pendant l'automne... En résumé la plante de Lourdes, avec les fleurs de l'aquatilis offre constamment les feuilles du trichophyllus et si elle ne rentre pas dans cette dernière espèce, si elle ne constitue pas une espèce distincte, elle conduit à supposer que les 118 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1912. caracteres assignés au trichophyllus etàlaquatilis ne sont peut-étre pas suffisants pour les distinguer spécifiquement... Mais pourquoi la plante dans tout son développement se rapproche-t-elle beaucoup plus par les feuilles du trichophyllus? Ceci m'embarrasse beaucoup et me conduirait à douter de Ja valeur spécifique du trichophyllus si je ne lui voyais pas à Lourdes méme un mode de végétation tout à fait différent qui en fait une plante trés vivace tandis que l'on serait tenté de croire l'autre annuelle. » (In litt. ad Godron, 13 octobre 1855, de Lourdes !). Ajoutons que Godron classait cette plante dans son aquatilis submersus en herbier et que j'ai retrouvé dans celui-ci, parmi les aquatilis fluitans, différentes tiges de Ran. (Batr.) Lutzii à feuilles flottantes provenant de Saint-Sauveur-le- Vicomte, Valognes (Manche), absolument semblables à la plante de Vierzon, comme elle à peu prés stériles, et dont les collecteurs, entre autres Lenormand, semblent avoir eu des hésitatións. A toutes ces preuves, j'apporterai le concours de preuves d'un autre ordre. Alors que l'aquatilis et le trichophyllus sont des plantes à fructification abondante et ne manquant jamais dans les condi- tions normales, les fruits du Lutzii sous ses deux formes sont presque invariablement avortés. J'ai cependant, une seule fois, trouvé cette plante abondamment fructifiée. Dans la forme à feuilles flottantes, les carpelles se détachaient avant la maturité; dans l'autre forme, ils se maintenaient plus longtemps. Mais dans aucun cas, et j'ai fait de multiples essais, je n'ai pu réussir 1. Une seule phrase dans la lettre de Boutigny pourrait laisser un doute sur l'hybridité de la plante. S'il parle à différentes reprises de la présence du trichophyllus, i1 dit dans un passage : « Je n'ai pas eu l'occasion de voir depuis bien longtemps le Ran. aquatilis, var. heterophyllus qui parait manquer dans nos environs. » Mais dans les phrases précédentes, il parle du Ran. aquatilis submersus, et il est fort possible qu'il ait commis un lapsus, et voulu désigner cette dernière plante. Cela est d'autant plus plausible que parmi les plants germés de l'année qu'il envoya à Godron, il s'en trouve qui, non seulement ont des feuilles cotylédonaires, mais encore deux autres feuilles bien. développées à limbe de la forme des feuilles flottantes de l'aquatilis. En admettant méme l'absence de l'aqua- tilis aux environs immédiats de Lourdes, ce dont je doute fort, il ne faut pas oublier que le ruisseau où Boutigny a trouvé son inconnue a pu amener de plus haut les graines qui ont germé à l'endroit ou elles ont dû s'arréter. Le régime des cours d'eau de montagne à allure de torrents, tantót trés gonflés, tantót presque à sec, viendrait à l'appui de cette hypothése. M. FÉLIX. — ÉTUDES SUR LA SECTION BATRACHIUM. 119 à obtenir cette plante en répandant dans différentes mares et à diverses époques les fruits isolés qui subsistaient jusqu'à la maturité. On dira que ce n'est pas une preuve. J'en conviens ; mais bien que mes essais pour reproduire l'aquatilis et d'autres batraciennes dans un fossé nouvellement creusé dont j'espérais faire une station d'essai aient échoué, j'ai cependant réussi quelquefois à reproduire dans des mares anciennes l’aquatilis et le trichophyllus, et j'ai méme pu, en introduisant la première de ces deux plantes dans l'une de ces mares où je ne l'avais jamais vue, obtenir, au cours des années suivantes, la production d'un hybride aquatilis => radians, que je n'ai du reste jamais revu. La forme sans feuilles flottantes du Lutzii est apparue brus- quement daus un endroit oü je ne l'avais jamais vue et oü elle ne pouvait échapper à mes investigations puisque je visitais cet endroit 7 ou 8 fois par an et que je la cherchais spécialement. Sa fructification exceptionnelle a, du reste, dù être une cause d'épuisement, car malgré son développement et son caractère vivace, elle n'a pas reparu l'année suivante. J'ai rencontré dans d'autres stations la forme à feuilles flottantes, mais toujours inter parentes, et jamais là oü les parents n'existaient pas. Le caractère spécial du Ran. (Batr.) Lutzii, ses rapports étroits à la fois avec l'aquatilis etle trichophyllus ont frappé cer- tainement bien des botanistes, qui, égarés par des descriptions insuffisamment explicites l'ont pris pour le Ran. (Batr.) radians Revel, le confusus Godr., le radiatus Boreau, ou l'aquatilis sub- mersus Godr. Je m'appliquerai dans la deuxième partie de cette Note et dans celles qui traiteront des plantes précitées à bien fixer les différences qui permettront à l'avenir de distinguer cet hybride à première vue. Dés maintenant, je citerai le témoignage de deux de mes correspondants, dont les renseignements, puisés sur place présentent toutes les garanties de sincérité et d'exactitude. Dans le premier cas, il s'agit de la plante à port de tricho- phyllus, dans le deuxième de celle à port d'aquatilis. «.. Quant à l'hybride de Médagues, sous le pont de l'établissement, il est remarquable et j'avais soupconné il y a longtemps sa nature hybride. Je vous l'ai signalé dans mon premier envoi. Il fait d'énormes touffes d'un très bel effet, et je l'ai toujours vu stérile... » (D" Chassagne, in litt. 120 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1942. 17 janvier 1912). « ... Quant à l'hybride que je désignais, faute de mieux, faute de plus ample information, sous le nom de Ran. radians, il justifie pleinement votre caractéristique de polymorphisme insensé entre Ran. diversifolius et trichophyllus. Mais en outre, il nous joue invariablement le tour d'étre trés abondant une année, puis de disparaitre de la facon la plus absolue et définitive : surabondance ou zéro! telle est sa caracté- ristique chez nous. D'ailleurs, fruits avortés... ll y a donc incontestable- ment un hybride à fruits avortés, sans postérité, croissant toujours chez nous au milieu des deux générateurs, R. diversifolius et trichophyllus... (Préaubert, in litt. 26 juin 1911). Pour terminer, je dirai qu'étant donnéel'intimité dans laquelle vivent les Han. (Batr.) aquatilis et trichophyllus, on devra trouver trés fréquemment l'hybride Ran. (Batr.) Lutzii, et je suis convaincu qu'il suffira pour cela d'avoir attiré sur lui latten- lion des chercheurs. M. Luizet prend la parole pour la communication ci- dessous et fait passer sous les yeux des membres présents une série d'échantillons; de préparations et de dessins rela- tifs à cette communication. Contribution à l'étude des Saxifrages du groupe des Dactyloides Tausch; 10: article. PAR M.-D.-LUIZET. Saxifraga pubescens Pourr. Descriprion. — Plante cespiteuse, à souche gréle, frutescente, formant des gazons denses ou làches suivant la nature du terrain et de l'exposi- tion; odorante, visqueuse, pubescente-glanduleuse dans: toutes ses parties, parfois recouverte entièrement d'une résine brillante dans laquelle se trouvent plus ou moins noyés les poils glanduleux. Rejets nombreux, terminés les uns par une tige fleurie, les autres par un bou- quet de feuilles disposées en rosette, tous plus ou moins recouverts, dans leur partie inférieure, par des feuilles anciennes persistantes, d'un brun noirâtre ou rougeâtre; étalées ou réfléchies, rarement dressées, les unes réunies en rosettes écartées ou rapprochées, les autres plus clair- semés dans les intervalles qui sont de longueur trés variable. — Tiges florifères hautes de 2 à 12 cm., nues ou presque nues, pauciflores ou multiflores, à fleurs groupées en panicule, en téte ou en cyme, lâche ou serrée, à pédoncules longs ou courts, 1-2-3-flores. — feuilles vivantes D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 121 d'un vert foncé ou sombre, plus ou moins purpurines à leur base, pubes- centes-glanduleuses, toutes pétiolées ou atténuées brièvement en un pétiole distinct, quelquefois trés court chez les feuilles infrabasilaires, — sillonnées sur leur face supérieure et marquées de nervures sail- lantes aprés la dessiccation, toutes 3-5-7-fides, à trois divisions pri- maires profondes, prolongées jusqu'au pétiole, les deux latérales formant entre elles un angle inférieur à 90°, à lobes linéaires ou sublinéaires, obtus, les latéraux bifurqués vers leur milieu. — Feuilles caulinaires 0-2, rarement 3-4, trifides, parfois 5-7-fides ; bractée inférieure 3-5-fide, rarement entière; bractées supérieures 2-3-fides ou le plus souvent entières; bractéoles linéaires, entières, obtuses. — Rosettes stériles axil- laires, tantôt sessiles ou subsessiles, tantôt stipitées, longuement méme chez les sujets croissant dans les lieux abrités. — Feuilles suprabasilaires dressées, le pius souvent trifides, 3-5-fides, atténuées en un long pétiole non distinctement élargi à sa base. — Feuilles basilaires étalées ou réfléchies, rarement dressées, longuement et étroitement pétiolées, 3-5- fides, à lobes sublinéaires obtus, le médian subspatulé entier ou lobulé. Feuilles infrabasilaires ordinairement étalées ou réfléchies, rarement dressées, plus brièvement et moins étroitement pétiolées que les feuilles basilaires, 3-5-fides, à lobes sublinéaires obtus. — Fleurs, 3-20, dressées ou étalées, réunies le plus souvent en une petite cyme ou téte plus ou moins lâche ou serrée, disposées parfois en une panicule très lâche ou inclinées du méme côté. Pétales blancs, exceptionnellement jaunátres ou rougeâtres, étalés, obovales, obovales-arrondis ou obo- vales-oblongs, souvent atténués très distinctement dans leur tiers inférieur, arrondis ou émarginés au sommet; — / fois 1/2 à 2 fois aussi longs et 2 fois à 2 fois 1/2 aussi larges que les sépales, munis de trois ner- vures incolores, plus rarement colorées en jaune, en jaune brunâtre ou verdàtre ou en rouge, parfois accompagnées de nervures latérales rudi- mentaires ou peu accentuées. Divisions calicinales sublinéaires ou ovales-linéaires, obtuses, trinerviées, tantót plus courtes, tantót plus longues que le tube du calice, au moment de l'anthese, et finalement à peu prés de méme longueur que lui. Étamines adultes égales aux sépales, à filets jaunátres devenant purpurins; anthéres jaunes, arrondies au sommet, quelquefois méplates ou apiculées. Styles peu apparents dans le Jeune àge de la fleur, atteignant ensuite à peu pres la longueur des étamines et des sépales, à stigmates pubescents recourbés en dehors. Capsule obconique subglobuleuse, plus ou moins resserrée à la gorge, incluse dans le tube du calice, surmontée par les styles divergents. Graines noires ou brun foncé, oblongues elliptiques, bordées d'une cóte longitudinale, et chagrinées. : FORMES ET variétés. — Le type spécifique, conforme aux LI 122 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 19412. échantillons originaux de l'herbier Pourret, se présente sous trois formes principales. x. elata Luiz. — Hampes hautes de 8 à 12 cm.; 0-4 feuille caulinaire 5-fide; 5-9 fleurs en panicule terminale lâche, à pédoncules allongés 1-2-flores; feuilles toutes 3-5-fides, à pétiole long et étroit; pétales blancs obovales-arrondis ou obovales subcunéiformes à leur base, à trois nervures incolores. Val d'Eyne (Coste et Luizet!); Canigou, Cambres d'Aze (J. Soulié !). | 9. minor Luiz. — Hampes hautes de 3 à 6 cm. 1/2; 0-2 feuilles caulinaires 3-5-fides; 3-10 fleurs en petite cyme un peu lâche ou en panicule un peu resserrée, à pédoncules courts 1-2-flores, rarement 3-flores; feuilles toutes 3-5-fides; pétales blancs obovales-arrondis ou obovales subcunéiformes à leur base, à trois nervures incolores. Val d'Eyne (Coste et Luizet!) ; vallée de Llo (J. Soulié !). y. gracilis Luiz. — Hampes trés gréles, hautes de 4 à 10 cm.; 0-1 feuille caulinaire 3-5-fide; 4-6 fleurs en une petite cyme resserrée, à pédoncules courts; feuilles toutes longuement pétiolées, 3-5-fides; pétales blanes obovales ou obovales-arrondis, à trois nervures incolores. Val d'Eyne (Coste et Luizet!); Bocacero, Font de Segre (J. Soulié!). On peut aisément distinguer les variétés suivantes : — Var. effusa Luiz. et Soul. — Hampes hautes de 6 à 10 cm. souvent nues et pédonculées prés de leur base; 0-1 feuille caulinaire 5-fide; 8 à 13 fleurs disposées en panicule lâche à pédoncules allongés 1-2-5-flores, à pédicelles courts; feuilles toutes 3-5-fides, à lobes portant parfois quelques rares lobules; pétales blancs à trois nervures incolores. Vallée de Llo; Bocacero (J. Soulié !). — Subvar. secundiflora Luiz. et Soul. — Plante plus grêle que la variété effusa; feuilles anciennes d'un brun rougeátre vif, brillantes, tout à fait réfléchies ou élégamment incurvées; fleurs ordinairement penchées du méme cóté, à pétales obovales-oblongs subonguiculés. Vallée de Llo (J. Soulié!). \ — Var. tenuisecta Luiz. — Aspect et port du S. pubescens 8. minor. Se distingue par ses feuilles toutes à pétioles et à lobes trés allongés et étroits; 5-8 fleurs groupées en une petite cyme médiocrement resserrée ; pétales blancs, obovales, brievement atténués à leur base, à trois ner- vures brunátres. Val d'Eyne (Luizet!). — Var. multiflora Luiz. et Soul. — Hampes épaisses, hautes de 6 à 7 cm., nues ou presque nues; 0-1 feuille caulinaire pétiolée 5-fide ; D. LUIZET. —— CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 123 bractée inférieure semblable à la feuille caulinaire; 76-20 fleurs en panicule terminale assez dense, inclinées du méme cóté, à pédoncules 1-2-3-flores de longueur variable, à pédicelles courts; feuilles basi- laires et infrabasilaires à pétiole plus large que dans le type, 5-1-fides, à lobes rapprochés et porrigés; pétales blancs obovales-arrondis, à trois nervures incolores. Bocacero (J. Soulié!). — Var. multifida Luiz. — Hampes plus ou moins épaisses, hautes de 4 à 7 cm.; 1-4 feuilles caulinaires pétiolées 5-7-fides, à lobe médian souvent lobulé; 4 à 12 fleurs en panicule terminale lâche ou resserrée, à pédoncules 1-2-3-flores de longueur variable, l'inférieur parfois un peu éloigné des supérieurs; pédicelles courts; feuilles toutes à pétioles et à lobes moins étroits que dans le type, 5-7-fides; à lobules supplémentaires fréquents chez diverses feuilles, qui peuvent arriver ainsi à compter 9 à 11 lobes ou lobules et qui portent souvent un lobe médian pourvu de 1 ou 2 lobules latéraux; pétales blancs, parfois lége- rement jaunátres ou jaunissant par la dessiccation, à trois nervures colorées en jaune, en jaune brunâtre ou en jaune verdâtre. Val d'Eyne (Luizet!); vallée de Llo (J. Soulié!). -9 — Var. stricta Luiz. — Hampes hautes de 4 à 6 cm.; 0-2 feuilles caulinaires pétiolées 5-fides; 6 à 7 fleurs en téle peu serrée, à pédoncules médiocrement allongés 1-2-flores, à pédicelles courts; feuilles toutes dressées, rapprochées on láchement imbriquées, les basi- laires 5-7-fides à lobes linéaires, entiers, obtus, faiblement divergents, parfois disposés comme les lames d'un éventail; pétales blancs, obo- vales-arrondis, atténués à leur base, à 3-5 nervures incolores ou jau- nátres; fleurs souvent inclinées du méme côté. Val d'Eyne (Luizet!); vallée de Llo (J. Soulié!); Cambres d'Aze (J. Soulié! E. J. Neyraut!). — Subvar. pectinata Luiz. et Soul. — Distincte de la var. stricta par son inflorescence en cyme plus dense, par ses feuilles très serrées, imbriquées, à pétioles et à lobes étroits et allongés, ces derniers paral- lèles entre eux comme les dents d'un peigne, principalement chez les feuilles basilaires 7-fides; pétales blancs, obovales, atténués dans leur tiers inférieur, à trois, plus rarement cinq nervures jaunátres. Canigou (J. Soulié!). Rare. — Var. eurypetala Luiz. et Soul. — Hampes assez épaisses hautes de 4 à 7 cm.; 1-2 feuilles caulinaires pétiolées 3-5-fides; 5-9 fleurs en tête assez dense, parfois lâche et plus ou moins étalée ; pédoncules de longueur variable 1-2-flores; feuilles à pétioles et à lobes plus larges que dans le type, les suprabasilaires inférieures parfois entières, les autres 3-fides; pétales blancs très larges, obovales-arrondis, ou presque 124 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1912. ronds, contigus, à 3-5 nervures peu distinctes ou faiblement colorées en jaune ou en jaune brunâtre; sépales courts, larges, ovales-linéaires, arrondis au sommet. Vallée de Llo (J. Soulié!); Cambres d'Aze; crétes entre les vallées d'Eyne et de Llo (J. Soulié!). — Var. cephalantha Luiz. — Hampes assez épaisses pour leur petite taille, hautes de 2 à 3 cm. (inflorescence comprise) ; 0-2 feuilles caulinaires pétiolées 3-5-fides; 8 à 10 fleurs en petite cyme très dense, subglobuleuse, à pédoncules courts 1-2-flores; feuilles épaisses d'un vert sombre, trés pubescentes-glanduleuses, pétiolées, 3-5-fides, quelque- fois cunéiformes subsessiles ou à lobes moins profonds; lobes linéaires entiers, rarement lobulés, obtus; pas de feuilles entières. Pétales blancs ou un peu jaunátres, obovales ou obovales-arrondis, à trois nervures -jaunátres, brunátres, verdâtres ou rougeâtres; sépales ovales-linéaires, obtus. Plante naine formant des gazons compacts. Col de Nuria (Luizet! Coste!); Canigou (J. Soulié! E. J. Neyraut!): vallée de Llo (J. Soulié!). — Var. litigiosa Luiz. et Soul. — Touffes gazonnantes tantót denses, tantôt làches, trés pubescentes-glanduleuses ; hampes hautes de 4 à 12 cm.; 1-3 feuilles caulinaires pétiolées 3-5-fides; 4 à 9 fleurs en téte Ou en cyme peu serrée, à pédoncules de longueur variable 1-2-flores ; feuilles à lobes moins profonds que dans le type et à nervures saillantes moins distinctes après la dessication, 3-5-7-fides; feuilles entières extrémement rares et apparaissant seulement à la base du bouquet des feuilles suprabasilaires ; feuilles basilaires et infrabasilaires à pétioles distinctement élargis à leur base; pétales blancs ou blanc jaunátre, Jaunissant par la dessiccation. obovales, à trois nervures jaunátres ou verdàtres. Canigou; Bocacero (J. Soulié!) Forsan hybrida S. pubescens = S. confusa ad S. pubescentem accedens? AFFINITÉS. — Le polymorphisme du Saxifraga pubescens Pourr. ressort avec évidence de l'examen des 50 exemplaires que j'ai l'honneur de présenter, originaires des régions les plus diverses du Conflent et de la Cerdagne, et accompagnés chacun d'une préparation complète. J'aurais pu adopter des formes compacta, laxa, intermedia, comme certains auteurs l'ont fait pour quelques Dactyloides; j'ai cru préférable de ne pas encom- brer la liste déjà longue des formes et des variétés précédentes. Je n'ai donc pas fait état de ces modifications d'ordre général, plutót que d'ordre particulier, puisqu'elles dépendent unique- ment des conditions de végétation de l'espèce. D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 425 Le S. pubescens se trouve trés souvent, comme le S. penta- dactylis, sous la forme resinacea, c'est-à-dire avec des tiges et des feuilles recouvertes d'une résine brillante, jaunâtre d'abord, rougeâtre ensuite. Ce caractère trés irrégulier appartient en propre à l'espèce, car chaque variété peut présenter une forme resinacea ; toutefois les sous-variétés secundiflora et pectinata, et les variétés eurypetala et stricta sontles plus communément rési- neuses. La viscosité et l'odeur de la plante, toujours manifestes, sont en méme temps trés variables, sans dominer plus spéciale- ment chez telle ou telle variété. Certaines variations du S. pubescens Pourr. rapprochent cette espèce des S. exarata Vill. et S. intricata Lap., et des S. Iratiana Fr. Schultz et S. Prostiana Ser.; ainsi s'expliquent quelques-unes des réunions spécifiques dont j'ai parlé dans mon huitième article, mais celles-ci ne me paraissent pas admis- sibles. Je crois, en effet, tout à fait illogique de réunir en une seule espèce des plantes, déjà essentiellement polymorphes, el qui n'arrivent à se rejoindre, sans jamais devenir identiques, que dans leur variations extrêmes. On méconnait ainsi ce que l'on me permettra d'appeler l’homogénéité de l'espèce, c'est-à-dire l'harmonie de ses caractères particuliers. L'homogénéité, définie de cette façon, et le polymorphisme, ne me paraissent pas deux notions incompatibles; la première n’échappe jamais au bota- niste expérimenté et elle l'empêche de se laisser égarer par la seconde. Mais peut-être devient-il nécessaire de modifier notre conception de l'espèce, en présence de ces plantes polymorphes, chez lesquelles tous les caractères rivalisent d'inconstance? L'espéce qui, dans ce cas, ne serait plus garantie par la fixité de tel ou tel caractère, pourrait s'affirmer par une certaine cons- tance de l'ensemble de ses caractères, c'est-à-dire par son homogénéité. Cette conception de l'espèce, mieux en rapport avec les faits chez les Dactyloides, est aisément applicable à la recherche de leur délimitation spécifique. Il suffit de jeter un coup d'eil général sur les nombreuses préparations que j'ai faites des diverses formes des S. exarata Vill., S. intricata Lap., S. pubescens Pourr., S. [ratiana Fr. Schultz et S. Prostiana Ser., pour reconnaitre, non seulement le polymorphisme plus ou 126 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1912. moins accentué de ces espéces, mais surtout l'homogénéité de l'ensemble des caractères généraux de leurs représentants res- pectifs. Que le Saxifraga pubescens se rapproche du S. exarata par ses variétés multiflora et litigiosa, ou, inversement, que telle variété du S. exarata, habitant les hauts sommets du Queyras, paraisse se confondre avec l'une des variétés précé- dentes, il n'y a jamais identité parfaite, et chaque plante con- serve sa marque spécifique originelle. J'en dirai autant de la ressemblance, plutôt lointaine, du S. pubescens var. eurypetala avec le S. Prostiana, de celle de la var. stricta ou de la sous- variété pectinata ou de quelques formes de la variété cephalantha avec le S. /ratiana, de celle du S. pubescens, en général, avec le S. intricata. Je me bornerai donc à signaler les différences les plus importantes qui s'opposent à une réunion quelconque des 9 espéces que je viens de citer; ainsi sera démontré la réelle valeur spécifique du S. pubescens Pourr. 1* Les feuilles caulinaires, suprabasilaires, basilaires et infra- basilaires sont toujours 3-5-7-fides chez les S. pubescens et S. Iratiana; à peine remarque-t-on exceptionnellement, chez le 5. pubescens, de rares feuilles entiéres à la base du bouquet des feuilles suprabasilaires. La présence des feuilles entières est, au contraire, normale, fréquente et presque constante chez les S. exarata, S. intricata et S. Prostiana. 2" Les lobes peu profonds des feuilles, les pétioles manifeste- ment plus larges, les pétales beaucoup plus développés en longueur et en largeur par rapport aux sépales, chez le S. Fratiana, ne permettent aucune confusion de cette espèce avec le S. pubes- cens, muni de feuilles à pétiole et à lobes étroits et allongés et de pétales de dimensions plus réduites par rapport auc sépales. 3° Le S. intricata diffère profondément du S. exarata par ses pétales toujours blancs, très longs et très larges par rapport aux sépales, par sa glabréité particuliére et par ses feuilles supraba- silaires, basilaires et infrabasilaires trés visiblement élargies à leur base. 4° Le S. intricata ne peut pas être réuni au S. Prostiana qui en diffère par la fragilité extreme de ses tiges floriféres, par sa pubescence glanduleuse trés accentuée, par ses feuilles cauli- D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 127 naires entières et par toutes ses autres feuilles nettement cunéi- formes et atténuées jusqu'à leur base. 5° Le S. exarata se distingue aisément du S. Prostiana par la couleur jaunâtre et les dimensions réduites de ses pétales, par la grandeur relative de ses sépales et par la rareté de ses feuilles caulinaires ou par leur absence. Quelques auteurs ont attribué le S. ciliaris Lap. en syno- nyme au S. pubescens Pourr. et au S. mixta Lap.; ils ont commis une grave erreur, qui leur aurait été épargnée par l'exa- men des échantillons originaux du S. ciliaris, conformes à la description donnée par Lapeyrouse et tout à fait différents de l'es- pèce de Pourret. Diagnoses latines. — Saxifraga pubescens Pourr. — Dense vel laxe cæspitosa, plus minusve odorata atque viscosa, tota pubescenti-glandulosa, nonnunquam resinacea; caudiculis fruticulosis foliis vetustis, fuscis vel atrofuscis, erectis, patulis vel reflexis, plus minusve numerosis, obtectis ; caulibus floriferis 2-12 cm. altis, oligophyllis vel nudis, paucifloris vel multi- floris, floribus modo laxe modo dense paniculatis, cymosis vel capitatis ; pedunculis brevibus vel elongatis 1-2-3-floris. Folia caulina 0-2 trifida vel 5-7-fida, petiolata vel in petiolum attenuata, lobis integris rarius dentatis sublinearibus obtusis; bractea inferior 3-5-fida, in petiolum attenuata, rarissime integra ; bracteolæ sublineares integre obtusæ. Surculi axillares plus minusve breves vel elongati, foliis suprabasilaribus erectis, petiolatis vel in petiolum attenuatis, sulcatis, limbo 60° cuneato, trisecto, lobis linearibus integris, obtusis, lateralibus haud raro a medio bifidis. Folia basilaria sæpius anguste et longe petiolata, petiolo leviter basi dilatato, limbo late cuneato usque ad basim trisecto, laciniis vulgo anguste linearibus vel sublinearibus, vel subspathulatis, integris, obtusis, porrectis vel sub- porrectis, interdum pectinatis vel flabellatis, lateralibus sepissime prope medium bifidis, rarius 3-4-fidis; infrabasilaria tantum brevius petiolata, petiolo latiusculo haud vel vix basi dilatato, vulgo 3-5-fida, reflexa, rarius patula vel stricta; folia omnia petiolo et laciniis plus minusve sulcatis atque exsiccatione elevato-nervosis. Petala alba, rarius luteola vel purpurascentia, aliquoties apice leviter emarginata, patula, obovata vel rotundato-obovata vel oblongo-obovata, plus minusve basi attenuata vel subunguiculata, laciniis calycinis 1,5 2-plo longiora atque 2-2,5 latiora, trinervia vel obscure 5-nervia, nervis haud coloratis vel plus minusve luteolis, luteofuscis, luteo-viridibus, vel purpureis. Laciniæ sublineares vel ovato-lineares, obtusa, tubo per anthesin modo breviores modo longiores, demum subæ- quales. Stamina lacinias subæquantia, luteola, postremo purpurascentia, antheris luteis apice vulgo rotundatis, rarius apiculatis. Styli staminibus VIX æquales, stigmatibus extra-incurvatis. Capsula obconico-globosa vel leviter coarctata, inclusa, stylis divergentibus coronata. Semina oblongo- elliptica, atrofusca, subcarinata, tuberculis minutissimis obtecta. a. elata Luiz. — Caules floriferi 8-12 cm. alti, 0-4 folio caulino 5-fido ; 5-9 flores laxe cymoso-paniculati, pedunculis elongatis 1-2-floris; folia ommia 128 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1912. petiolata, 3-5-fida, petiolo elongato atque angusto; petala alba rotundato- obovata vel obovata basi subcuneata, trinervia, nervis haud coloratis. B. minor Luiz. — Caules floriferi 3-6,5 cm. alti, 0-2 foliis caulinis 3-5-fidis; 3-10 flores laxe cymosi vel densiuscule paniculati, pedunculis brevibus 1-2-floris, rarius 3-floris; folia omnia petiolata, 3-5-fida; petala alba rotundato-obovata vel obovata basi attenuata, trinervia, nervis haud colo- ratis. Y. gracilis Luiz. — Caules floriferi graciles, 4-10 cm. alti, 0-4 folio cau- lino 3-5-fido; 4-6 flores dense cymosi, pedunculis brevibus ; folia ommia longe petiolata 3-5-fida; petala alba obovata vel rotundato-obovata, trinervia, nervis haud coloratis. Var. effusa Luiz. et Soul. — Caules floriferi 6-10 cm. alti, sepe nudi atque prope basim pedunculati, 0-1 folio caulino 5-fido; 8-13 flores laxe paniculati pedunculis elongatis 1-2-3-floris, pedicellis brevibus; folia omnia petiolata 3-5-fida, lobis raro lobulatis; petala alba, trinervia, nervis haud coloratis. Subvar. secundiflora Luiz et Soul. — Gracilior, foliis vetustis lucidis, valde reflexis atque incurvatis: floribus secundis; petalis obovato-oblongis, subunguiculutis. Var. tenuisecta Luiz. — A varietate minore differt foliis omnibus longe et anguste petiolatis, lobis elongatis minutis; 5-8 flores laxiuscule cymosi; petala alba obovata, basi attenuata, trinervia, nervis luteo-fuscis. Var. multiflora Luiz. et Soul. — Caules floriferi crassi, 6-7 cm. alti, nudi vel subnudi; 16-20 flores dense paniculati, secundi, pedunculis 1-2-3-floris, pedicellis brevibus; folia basilaria atque infrabasilaria latiuscule petiolata vel unguiculatim in petiolum attenuata, 5-i-fida, lobis porrectis; petala alba, rotundato-obovata, trinervia, nervis haud coloratis. Var. multifida Luiz. — Caules floriferi plus minusve crassi, 4-7 cm. alti, 1-4 foliis caulinis petiolatis 5-7-fidis, lobo medio sepe lobulato; 4-12 flores laxe vel dense paniculati, pedunculis 1-2-3-floris, pedicellis brevibus; folia omnia petiolo atque lobis latiusculis, 5-7-fida, lobis sepe lobulatis; petala alba, haud raro luteo-albida vel exsiccatione flavescentia, trinervia, nervis luteis, luteo-fuscis vel luteo-viridibus. Var. stricta Luiz. — Caules floriferi 4-6 cm. alti; 6-7 flores laxiuscule capitati, pedunculis 1-2-floris, pedicellis brevibus; folia omnia petiolata, stricta, admota vel lave imbricata, basilaria 5-7-fida, lobis linearibus integris, obtusis, leviter divaricatis vel flabellatis; petala alba, rotundato-obovata basi attenuata, 3-5-nervia, nervis haud coloratis vel luteolis. Subvar. pectinata Luiz. et Soul. — A varietate stricta differt floribus den- sius capitatis, foliis dense imbricatis, petiolis angustis atque elongatis, lobis minutissimis pectinatis; petala alba, obovata, basi attenuata, 3-5-nervia, nervis luteolis. Var. eurypetala Luiz. et Soul. — Caules floriferi 4-7 cm. alti; 3-9 flores laxe vel dense cymosi, pedunculis 1-9-floris; folia latiuscule petiolata atque lobata; suprabasilaria inferiora nonnunquam integra, cetera trifida ; petala alba, lata, obovato-rotundata vel suborbiculata, contigua, 3-5-nervia, nervis haud coloratis vel luteolis; laciniæ calycinz breves atque lalæ, apice rotun- datæ, ovato-lineares. Var. cephalantha Luiz. — Caules floriferi crassiusculi 9-3 cm. alti; 8-10 flores dense capitati, pedunculis brevibus 1-2-floris; folia crassa obscure viridia, valde pubescenti-glandulosa, petiolata, 3-5-fida, raro cuneata subsessilia lobis brevioribus; folia nunquam integra. Petala alba vel luteo- D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 129 - albida, obovata vel rotundo-obovata, trinervia, nervis luteolis, luteo-fuscis, luteo-viridibus vel purpurascentibus. Nana dense cæspitosa. Var. litigiosa Luiz. et Soul. — Caules floriferi 4-12 cm. alti, 1-3 foliis caulinis petiolatis 3-5-fidis: 4-9 flores laziuscule capitati vel cymosi, pedun- culis 4-2-floris; folia lobis brevioribus, exsiccatione minus elevato-nervosis, 3-5-7-fida ; suprabasilaria tantum inferiora rarissime integra, cetera 3-fida ; basilaria atque infrabasilaria petiolo basi dilatato petiolata. Petala alb« vel luteo-albida, exsiccatione flavescentia, obovata, trinervia, nervis luteolis vel luteo-viridibus, Le S. pubescens Pourr., répandu dans tout le massif qui s'étend du Canigou au Puigmal, n'a pas encore été récolté, à ma connaissance, au pic de. Carlitte, ni dans l'Ariége, ni dans le Capsir; il croit, sur les rochers siliceux depuis 2 000 mètres d'altitude jusqu'au sommet des pics les plus élevés; il fleurit en juillet-août. M. Walter T. Swingle fait une communication sur une espèce nouvelle de Feronia de l'Indo-Chine, type du nou- veau genre Feroniella '. 1. Le manuscrit de cette communication n'étant pas arrivé en temps utile au Secrétariat, elle figurera dans une séance ultérieure. T. LIX. (SÉANCBS) 9 SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1912 PRÉSIDENCE DE M. G. CHAUVEAUD, VICE-PRÉSIDENT. M. R. Combes, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la derniere séance, dont la rédaction est adop- tée. M. le Président a le regret d'annoncer à la Société le décès de notre confrère M. Ad. Pellat. Il retrace en quel- ques mots la carrière du défunt. M. Lutz donne lecture de la communication suivante : La culture des plantes alpines = aux basses altitudes; PAR Mme J. DAIGREMONT. Les quelques remarques suivantes n'intéresseront assurément que les botanistes peu nombreux, sans doute, qui, préférant étudier la plante vivante, à l'exemplaire, souvent défectueux, desséché en herbier, chercheront à cultiver les échantillons rapportés des promenades botaniques. C'est là tàche délicate, et tous ceux qui s'y sont essayés, se sont vite rendu compte qu'il était trés difficile de les conserver, et, surtout, de leur garder le port et l'aspect qu'elles ont dans leur habitat d'origine. Ce sont de capricieuses personnes, parfois, que nos plantes indigènes. Il est presque impossible, par exemple, de faire végéter notre Polygala vulgaris, alors que les espèces arbustives africaines font le facile ornement des serres; la plupart de nos Orchidées francaises donnent des résultats bien médiocres, quand les Cattleya des tropiques, les Odontoglossum du Mexique, répondent fort bien aux soins qui leur sont donnés; enfin, les Androsace de l'Himalaya fleurissent abondamment, mais les Primulacées alpines restent, presque toutes, réfractaires. M"* J. DAIGREMONT. — SUR LA CULTURE DES PLANTES ALPINES. 134 Il ne faut donc pas croire que la recherche des besoins de nos plantes francaises, surtout alpines, soit travail inutile. Les plus difficiles à acclimater, parmi ces dernières, sont naturellement celles des hauts sommets; pour elles, on se heurte à une première difficulté : la différence d'altitude, qui entraine avec elle d'autres questions secondaires. Le végétal créé pour accomplir les diverses phases de sa courte existence durant l'été si bref, qui est sa part, ne peut croître favorablement pendant les 8 ou 9 mois que comporte notre saison des plaines; son sommeil hivernal lui manque. Dans ces hautes latitudes, la plante se développe, fleurit, et mürit ses graines en si peu de jours! Juin, juillet, août, lui suffisent; que fera-t-elle de ce laps de temps qui s'étend de mars à la fin d'octobre? Elle n'est pas conformée pour cette longue période. Donc première adaptation qu'il lui faut subir. Il n'est pas jusqu'à sa chaude enveloppe de neige qui, dans nos jardins, ne lui fasse défaut; aussi la plante alpine géle par nos hivers moyens, elle qui, là-haut, bravait des températures polaires. Mais ce qui est préjudiciable à leur culture, c'est l'air beau- coup trop sec de nos régions; c'est ce qui fait que les botanistes anglais réussissent beaucoup mieux que nous dans leurs tenta- tives, leur climat, bien plus humide, se rapprochant un peu de celui des Alpes. Sur les cols élevés, au bord des glaciers, l'atmosphère est sans cesse saturée de vapeurs; glacées par le souffle des neiges, brülées par un soleil ardent, rien, chez nous, ne leur rappelle ce rude climat. Celles-là, il est à peu prés impossible de les conserver dans nos alpinum :: l'Eritrichium nanum, Y Androsace glacialis, sont, tout particuliérement, dans ce cas, La zone des prairies, vers 2 000 métres, sera beaucoup plus abordable, si l'on tient compte de détails importants : Il faut, tout d'abord, leur donner, à elles aussi, cette humidité que leur fournissent les mille torrents et ruisseaux; puis vient le terrain; il est difficile d'imaginer à quel point les éléments, qui le com- posent, influent sur leur fréle existence. Cette question est, du reste, des plus attachantes, au point de vue botanique. Il est à remarquer que les régions granitiques 432 SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1912. sont moins riches que celles où le calcaire abonde. En revanche, les espèces calcifuges sont extrêmement susceptibles, le Rhodo- dendrum ferrugineum peut être regardé comme l’un des plus délicats, sous ce rapport; de méme l’Oxycoccos palustris ne se récoltera que dans les marécages, oü l'eau est la plus pure, et oü lui et les Drosera vivront au mieux sur le Sphagnum. Tout au contraire, le Z?hododendrum hirsutum indiquera une région calcaire, comme le Gnaphalium Leontopodium; le légendaire Edelweiss sera d'autant plus blane et laineux que le sol renfer- mera une plus grande proportion de calcaire. Cette dernière plante, du reste, peut fort bien vivre dans un terrain siliceux; mais elle aura alors des bractées déformées, d'un aspect verdâtre, qui ne rappelleront en rien le poétique « Roi blanc ». Continuer ces exemples est tout à fait inutile, ils ont été trop de fois cités; cependant, ces études demanderaient à étre pour- suivies. Bien des erreurs pourraient, sans doute, étre reconnues: le Digitalis purpurea, entre autres, réputé comme calcifuge, se séme souvent, spontanément dans des terrains chargés de chaux. Il y aurait là d'intéressantes recherches à faire. Pour revenir à l'adaptation des plantes alpines dans nos jardins, on aura donc : 1° Les plantes franchement calcifuges, avec le Rhododendrum ferrugineum, l'Oxycoccos palustris, comme indicateurs en mon- tagne; le Châtaignier, le Genista anglica, les Sphagnum, les Drosera, pour nos plaines; 2° Les plantes calcicoles, avec le Gnaphalium Leontopodium, le Rhododendrum hirsutum, pour les Alpes; les Ophrys, Adonis autumnalis, Linum tenuifolium pour nos campagnes pari- siennes; 3° Puis la multitude d'espéces se rencontrant indiféremment dans tous les sols. La logique indique donc qu'il faut donner aux premières de la terre de bruyère, et aux autres, un terrain calcaire. Mais le plus difficile sera de leur allouer l'humidité constante qu'elles réclament, et que remplacent médiocrement les arrosages, dont le moindre inconvénient est de faire succéder, à intervalles déterminés, la dessication complète à la fácheuse inondation. Le moyen est trés simple : il suffit d'utiliser un dispositif ima- M“ Jj, DAIGREMONT. — SUR LA CULTURE DES PLANTES ALPINES. 133 giné par un chimiste de talent, qui aime à se reposer de ses travaux de laboratoire, en s'occupant de l'aeclimatation de la flore vosgienne : Une barrique sera coupée pour former deux baquets, auxquels on ne donnera que 0 m. 20 de profondeur, environ; un plancher mobile, percé de quelques trous, sera maintenu à 5 ou 6 centi- mètres du fond, pour laisser un vide, qui sera rempli d'eau de pluie. Sur ce plancher, il faudra placer de la terre de bruyère, mélangée de sphagnum, s'il se peut, en y réservant, à l'aide d'un rouleau de métal, par exemple, un espace de quelques centi- Fig. 1. — Coupe verticale d'une auge pour la culture des plantes alpines. mètres, destiné au remplissage de l'eau, qui sera versée chaque matin; elle sera, bien entendu, de qualité trés pure, au point de vue chimique; l'eau de citerne est parfaite. On aura soin qu'elle ne recouvre pas le double-fond de plus de 2 à 3 centimètres d'épaisseur, qui suffiront à irriguer le contenu du baquet durant la journée (Voir figure 1). Entre le fond et le double-fond, un tube de verre coudé servira de trop plein, pour l'écoulement des eaux, lorsque des pluies abondantes menaceraient d'inonder la terre. Voici donc l'installation des espèces calcifuges. Mais il s'agit aussi, pour étudier fructueusement les plantes, de leur con- server, autant que possible, la stature qu'elles ont dans la nature, trés basse pour la plupart de celles qui vivent sur les hauts sommets. Ceci s'obtiendra trés aisément pour les plantes calcicoles. Les mêmes récipients, au lieu de terre de bruyère, seront remplis de sable de rivière, tamisé, irrigué à l'eau calcaire. Les nombreux Saxifrages de la série Euaizoonia, y formeront de 134 SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1942. magnifiques touffes; les Saxifraga cochlearis et lingulata, du Piémont; le Saxifraga longifolia, cette perle des Pyrénées; toute la série des Xabschia, avec les Burseriana, diapensioides, scar- dica, arelioides; enfin, les intéressants hybrides, Salomoni, Elisabetha. Cette culture d'irrigation abondante donne lieu, d'ailleurs, à une étude curieuse; durant la période de végétation, qui s'étend de mars à novembre, et non pas seulement pendant les chaleurs torrides de l'été, la plus grande partie des plantes se trouvent on ne peut mieux de ce système. Celles, méme, que l'on est accou- tumé à rencontrer dans les situations plus arides, telles que les Sedum, accepteront ce mode de culture, et s'y montreront extrémement vigoureuses. Les baquets sont, malheureusement, souvent de dimensions trop restreintes, donnant peu de place à chaque exemplaire; le mieux est alors de les remplacer par des auges en ciment armé; 1 m. 80 ou 2 métres de long, sur 0 m. 60 de large et 0 m. 20 de profondeur donneront un champ plus vaste aux essais tentés. Il sera bon, alors, de soutenir la terre ou le sable au moyen de pierres, qui offriront aussi une apparence plus élégante à l'ensemble; les plantes saxatiles y gagneront beaucoup. Je crois que tous les botanistes, qui voudront tenter cet intéressant travail, en seront grandement récompensés par les résultats obtenus. M. R. Hamet fait la communication ci-dessous : Recherches sur le Sedum Malladræ Chiovenda; PAR M. RAYMOND HAMET 1. M. le Professeur Emilio Chiovenda' a donné le nom de Sedum Malladræ à une curieuse Crassulacée récoltée par lui en Abyssinie et qu'il décrit ainsi : « Perenne, glaberrimum, cæs- pitosum. Rhizoma catenulatum, serpens, napulas obovatas hinc inde gerens. Caules gracili erecti aut e rupibus pendentes initio virides per anthesim purpurei, cilindracei, 10-25 cm. alti. Folia 1. CHIOVENDA (E.), Pl. n. v. min. notz e reg. æthiop., Ann. di Bot., t. IX, p. 60 et 64 (1911). R. HAMET. — RECHERCHES SUR.LE SEDUM MALLADRÆ. 135 semper verticillato-ternata ample rotundato-cuneata, petiolo brevissimo vix millimetrali, parce carnosa, marginibus inte- gerrimis 2-3 cm. longa, 1,5-3 em. lata, paullatim glaucescentia. Cyma ampla corymbosa, copiosissima, circ. 8 em. lata; axis dicotomice et triotomice divisus; pedicelli 7-10 mm. longi, tenues. Sepala 2 mm. longa, 0,5 mm. lata, lanceolata, acutius- cula. Petala lactea linearia, 12 mm. longa, 2 mm. lata apice acutissima. Stamina decem 10 mm. longa, filamentis filifor- mibus purpureis glabris; ‘autheræ globosæ atropurpureæ. Carpella 10 : ovarium semiobovatum 3 mm. longum apice abrupte in stylum filiformem duplo triplove longius tenuissimum productum, apice stygmate parvo capitato. » A cette description, M. Chiovenda ajoute la remarque suivante : « A quinque spe- ciebus mihi notis e Africa tropica minime affinis videtur, præ- cipue ob flores albi et stylis longissimis et foliis verticillato ternatis. » Mais s'il est vrai que la plante décrite sous le nom de Sedum Malladrz est bien distincte des Sedum de l'Afrique tropicale, il est permis de se demander si elle ne serait pas identique à une autre Crassulacée africaine. L'obscurité et l'incertitude de la classification des Crassulacées me faisaient un devoir de com- parer la diagnose du Sedum Malladræ avec celles de toutes les espèces africaines de cette famille. Cette comparaison ma prouvé que le Sedum Malladræ devait être identique à la plante que Richard a décrite‘ sous le nom de Sempervivum abyssinicum Hochstetter et à laquelle il a attribué les caractères suivants : « S. glabrum; caule erecto, spithameo, simplici, tereti, rubello, glabro, gracili; foliis carnosulis oppositis, ovalibus, obovalibus aut obovali-spatulatis, integris, viridibus aut punctis rubellis notatis; floribus albis parvulis cymam ramosam distantifloram constituentibus ; calyce sæpius 10-sepalo, sepalis ovali-lanceo- latis acutis; petalis lanceolatis augustis acutissimis calyce duplo longioribus; carpellis brevibus inflatis stylo longissimo termi- natis, glabris. » Si l'on rapproche les deux diagnoses que je viens de tran- scrire, on s'apercoit, en effet, qu'elles ne différent que sur deux caractères : dans le Sedum Malladrz, les feuilles seraient ternées 1. RICHARD (A.), Tentam. Fl. Abyss., t. L, p. 315 (1847). 136 SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1942. et la corolle six fois plus longue que le calice; dans le Semper- vivum abyssinicum, on observerait, au contraire, des feuilles opposées et une corolle dépassant deux fois le calice. Mais, bien que la valeur de ces caractères différentiels soit presque insi- gnifiante, il était indispensable, pour établir avec certitude Videntité du Sedum Malladræ et du Sempervivum abyssinicum, d'examiner attentivement les échantillons originaux de ces deux espèces. Cet examen me permet d'affirmer qu'elles possèdent des caractéres absolument identiques, les caractères différentiels que je viens d'indiquer n'existant que dans les descriptions. Le rhizome, renflé cà et là en masses napiformes, émet chaque année un certain nombre de tiges florifères simples, monocarpiques, hautes de 8 à 26 cm. Sur ces dernières, les feuilles sont disposées en plusieurs verticilles ternés, assez régulièrement espacés. Les feuilles inférieures et médianes sont atténuées à la base en un pétiole trés bref ne dépassant pas 6 mm.; le limbe, généralement obové-orbiculaire, est long de 1 mm. 50 à 20 mm. et large de 8 mm. à 17 mm. Les feuilles situées à la base de l'inflorescence sont sessiles, suboblongues, subobtuses au sommet, hautes de 4 mm. 50 à 2 mm. 50, larges de 0 mm. 50 à 0 mm. 80. Les fleurs, assez nombreuses, 8-, 10-, 11-, 12- et méme 13-mères, sont supportées par de gréles pédi- celles longs de 4 à 41 mm. et forment un corymbe plus ou moins lâche, haut de 8 à 70 mm., large de 8 à 85 mm. Les divisions du calice soudées à la base sur une longueur de 0 mm. 90 à 1 mm., sont étroitement semilancéolées ou semi- oblongues, subaigués ou subobtuses au sommet; leur hauteur est de 1 mm. 60 à 2 mm. 60, leur largeur, de 0 mm. 60 à 0 mm. 83. Les pétales, soudés à la base sur une longueur ne dépassant pas 0 mm. 15, sont étroitement sublancéolés, atténués insen- siblement au sommet. en un acumen assez long; ils mesurent de 5 mm. 40 à T mm. de hauteur, et de 4 mm. 40 à 1 mm. 60 de largeur. Les étamines alternipétales, seules présentes, pos- sedent des filets gréles, longs de 4 mm. 60 à 5 mm. 40, larges de 0 mm. 20 à 0 mm. 30. Les anthéres, hautes de 0 mm. 30 à 0 mm. 50, larges de 0 mm. 45 à 0 mm. 15, n'atteignent pas le sommet des pétales, mais dépassent leur moitié. Les carpelles, libres entre eux, sont insérés sur un réceptacle un peu surélevé, R. HAMET. — RECHERCHES SUR LE SEDUM MALLADRÆ,. 137 pourvu de cavités concaves peu profondes correspondant à chacun d'eux. Dans chaque carpelle, on observe deux ovules plus ou moins pendants dont les funicules brefs s’insèrent l'un au-dessous de l'autre sur chacune des deux faces carpellaires à peu de distance de leurs bords internes. Souvent l'ovule infé- rieur dépasse le carpelle et pénétre alors dans la cavité concave du réceptacle. Les carpelles, longs de 1 mm. 20 à 2 mm., sont couverts de nombreuses papilles plus longues sur leurs faces internes que sur leurs faces latérales. Ils sont atténués au. sommet en styles gréles longs de 3 mm. 20 à 4 mm. 20, ter- minés par des stigmates à peine dilatés. A la base des carpelles, on trouve de petites écailles étroitement obovées, spathulées ou méme linéaires-cunéiformes, trés obtuses au sommet, hautes de 0 mm. 35 à 0 mm. 60, larges de 0 mm. 15 à 0 mm. 20. Les graines obovées, pourvues d'un test légèrement strié dépassant à peine l'amande au sommet, mesurent de 0 mm. 65 à 0 mm. 70 de hauteur et 0 mm. 32 de largeur. La section transversale d'un entre-nœud situé dans la partie médiane d'une tige florifère offre les caractères suivants : L'épiderme est composé d'une seule assise de cellules subqua- drangulaires, à parois minces, légèrement cutinisées sur leur face externe. L'écorce comprend huit à neuf assises de cellules circulaires hexagonales, à parois minces, pourvues à tous leurs angles de méats subtriangulaires. Dans les cellules de l'assise corticale sous- -épidermique, les méats sont remplacés par du collenchyme, mais les membranes restent minces. Une sem- blable transformation s'observe aussi dans les éléments des deux dernières assises corticales, mais, dans la plus interne, les membranes elles aussi sont légèrement collenchymateuses. La région libérienne se compose, d'une part, de cellules libé- riennes dépourvues de méats ou de collenchyme, plus petites que les éléments corticaux les plus internes; d'autre part, de petits paquets de tubes criblés contigus, de faible diamètre et à parois minces. Les éléments libériens les plus externes se transforment souvent en collenchyme; on a donc un collen- chyme libérien et un collenchy me cortical contigus et souvent difficiles à distinguer. La région ligneuse est formée de larges vaisseaux isolés ou groupés par petits nombres au sein d'un 138 SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1912. parenchyme ligneux composé de cellules à parois minces et cellulosiques, identiques aux cellules libériennes. Les vaisseaux les plus internes sont écrasés et en voie de disparition. La moelle est composée d'éléments cellulosiques de méme forme et de méme taille que les cellules des assises corticales internes. et pourvues comme elles de membranes épaissies et de méats transformés en collenchyme. Au voisinage du nœud, la section de la région ligneuse devient triangulaire; les vaisseaux, tout en conservant leur disposition normale, se répartissent en six groupes; trois petits amas, formés de vaisseaux plus menus et plus espacés occupent les trois angles du triangle; trois ares composés de vaisseaux plus grands et plus rapprochés en occupent les trois faces. Ces six groupes deviennent de plus en plus distincts par suite de l'éloignement progressif des massifs vasculaires situés aux trois angles de la région ligneuse. Les vaisseaux composant ces massifs deviennent brusquement obliques puis s'étalent presque horizontalement dans l'écorce pour passer dans la feuille. Vers le milieu de la région corticale, chacun des trois cordons vascu- laires se divise en trois branches; le tronçon médian, composé de vaisseaux plus nombreux que les latéraux, est rectiligne; les deux branches latérales s'écartent progressivement de la médiane jusqu'à la périphérie de la tige. Mais, s'il est certain que le Sedum Malladræ est absolument identique au Sempervivum abyssinicum, une question se pose aussitót. La plante, décrite successivement par Richard et par M. Chiovenda, doit-elle étre rangée dans le genre Sedwm ou dans le genre Sempervivum. Avant de résoudre ce probléme difficile, il convient de rappeler que la grande hétérogénéité du genre Sempervivum a contraint Barker Webb' à le scinder en plusieurs petits genres qui semblent assez naturels. Un de ceux-ci, le genre Aichryson? n'est pas sans analogie avec notre plante, ainsi d'ailleurs que l'ont fait remarquer Richard? et Engler‘, 1. BARKER WEBB, in BARKER WEBB et S. BERTHELOT, PAytograph. canar., t. I, p. 180-200 (1836-1840). 2. BARKER WEBB, loc. cit., p. 180 et 181. 3. RICHARD, loc. cit. 4. ENGLER, Ueb. d. Hochgebirgsft. d. trop. Afr., Aus d. Abh. d. Kön. Preuss. Akadem. d. Wissensch. zu Berlin vom Jahre 1891, p. 229. R. HAMET. — RECHERCHES SUR LE SEDUM MALLADRÆ. 139 le premier implicitement en rapprochant le Sempervivum abyssinicum du Sempervivum molle Visiani, qui est un Aichry- son, le second explicitement. Je ne crois pourtant point que notre plante soit un Aichryson, car son mode particulier de végétation, ses feuilles ternées, ses carpelles biséminés, ses écailles entières et surtout ses fleurs isostémones l'éloignent trop des espèces qu'on a rangées dans ce groupe pour qu'il soit possible de l'y insérer. Si la plante de Richard n'est pas un Aichryson, doit-on avec M. Chiovenda, la ranger dans le genre Sedum. Evidemment plusieurs caractères l'en rapprochent, mais son mode de végé- tation, sa polymérie et son isostémonie semblent l'en éloigner beaucoup. En réalité notre plante possède, en méme temps que des caractères qui lui sont propres ou qu'on retrouve dans le genre Sedum, l'isostémonie particulière au genre Crassula et la poly- mérie spéciale au genre Sempervivum. On pourrait donc créer pour elle un genre nouveau, mais la nécessité d'un remanie- ment prochain de la classification des Crassulacées rendrait sans doute cette création éphémére. Nous devons d'ailleurs remarquer qu'une Crassulacée qu'on a toujours classée dans le genre Sedum, le Sedum caeruleum L., possède avec notre plante d'incontestables affinités. Quoiqu'elle s'en éloigne encore par son mode de végétalion, ses feuilles alternes et sa diplostémonie, elle s'en rapproche beaucoup par ses fleurs polyméres, ses carpelles libres entre eux biséminés et couverts de longues papilles, ses écailles entières, enfin par son insertion foliaire composée d'un faisceau subhorizontal ramifié en trois branches vers le milieu de l'écorce. On peut done, provisoirement du moins, considérer la plante de Richard comme un Sedum qui, par application de l'art. 48 du Code de 1905, devra porter le nom de Sedum abyssinicum Raymond Hamet nom. nov. 140 SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1942. Il est donné lecture de la Note ci-après : Sur une Sapindacée du Siam; PAR M. HENRI LEGOMTE. Dans sa Flore forestiére de Cochinchine (pl. 322) Pierre a décrit une Sapindacée nouvelle sous le nom dé Arfeuillea arbo- rescens Pierre. Il ne possédait d'ailleurs que les feuilles et les fruits de cette plante, de telle sorte que la description est néces- sairement incompléte; Radlkofer, dont on connait les travaux persévérants et ingénieux sur la famille des Sapindacées, a cru devoir faire rentrer ce genre dans la tribu des Harpulliées, d’après la description incomplète qui en avait été faite. Nous avons vainement recherché l'Arfeuillea dans le Jardin botanique de Saigon, dont Pierre fut autrefois le directeur. Mais nous avons été plus heureux à Buitenzorg. Nous avons en effet rencontré dans ce jardin botanique, il y à quelques mois, sous le nom de Arfeuillea arborea Pierre (qui doit être transformé en A. arborescens Pierre, nom sous lequel la plante a été décrite), un arbre d'une dizaine de métres qui est la plante méme de Pierre et dont les graines furent d'ailleurs envoyées à Buitenzorg par ce botaniste, d’après les souvenirs de M. Wig- mann, jardinier en chef du célèbre établissement botanique. Nous avons eu la bonne fortune de récolter des fleurs et méme, à la fin de notre séjour, des fruits mürs. Cette dernière circonstance nous a permis d'identifier rigoureusement les deux plantes. Nous pouvons donc actuellement fournir la descrip- tion complète de A. arborescens Pierre dont les fleurs étaient jusqu'à ce jour inconnues. Arfeuillea arborescens Pierre, emendavit H. Lecomte. Arbor 12-15 m. alta; truncus striatus; cortex cinereus; rami teretes alii recti alii obliqui. Folia alterna, pinnata; rhachis summo aculeata; foliola membranacea, breve petiolulata (petiolulo 3-4 mm. longo) ovata basi inaequalia, summo acuminata, acumine obtusa, paulatim ab initio versus summum crescentia, basi 20 mm. longa, 17 mm. lata, summo 60 mm. longa, 30 mm. lata, nervis prominentibus, venis lateralibus 7-8 arcuatis. Panicula terminalis, ferrugineo-tomentosa; bractea lanceo- lata 3-4 mm. longa; pedicalli non articulati 3 mm. longi. Flores 4 9 vel ğ. Flos ? : sepala 5, valde inæqualia, imbricata, lanceolata, 4-6 mm. H. LECOMTE. — SUR UNE SAPINDACÉE DU SIAM. 144 longa, 2-3 mm. lata, pilis subfuscis, admotis, intus plerumque glandu- - losis instructa. Petala 5, sepalis valde breviora, lanceolata, 2 mm. longa, subalbida, glabra. Stamina 7-8, filamento glabro, 2 mm. longa; anthera parva, subfusca, fere abortiva. Discus unilateralis 2-lobatus, glaber, fere nitidus. Gynæceum trisulcatum; ovarium pilis admotis instructum, 3-loculare, loculis 2-ovulatis. Flos 4 : sicut 9, sed staminum filamenta longiora; antheræ bene evolutæ; gynæceum abortivum. Fructus 3-alatus, apice aculeatus, 25 mm. longus, 3-locularis, loculis 2-seminis, sepe abortu 1-locularis; alæ papyraceæ venis prominentibus. Semina nigra fere globulosa (7 mm. diam), pilis brevibus dense instructa; embryo valde curvatus. D'autre part la diagnose du genre Arfeuillea Pierre peut être maintenant établie de la facon suivante : ARFEUILLEA Pierre, emend. H. Lecomte. Flores unisexuales vel hermaphroditi. Pedicelli non articulati. Sepala 5 imbricata, inæqualia, intus pilis glandulis instructa. Petala 5 sepalis valde breviora, lanceolata, glabra vel margine ciliata; squama 0. Stamina 1-8; filamentum glabrum. Discus unilateralis. Ovarium triquetrum, trilo- culare, loculis 2-ovulatis. Fructus 3-alatus, 3-locularis. Semina subglo- bosa, albuminosa, pilis instructa; embryo valde curvatus. L'arbre que nous avons eu l'occasion d'examiner à Buiten- zorg atteint 12-15 mètres de hauteur. Son tronc, manifestement cannelé, mesure, pour le plus bel exemplaire, 0 m. 35 à 0 m. 49 de diamètre prés de la base. L'écorce est de couleur grise; des ` Lichens étaient abondamment développés à la surface. On peut constater d'ailleurs que de nombreuses plantes parasites, Fou- géres et Orchidées, se développent aux dépens de l'Arfeuillea, ce qui explique peut-étre en partie l'aspect souffreteux de ces arbres qui paraissent se développer, à Buitenzorg, dans des conditions défectueuses. En effet, les ramifications sont nettement hétérogènes; les unes se développent obliquement, les autres poussent verticalement comme des gourmands. En ce qui concerne la fleur, il convient tout d'abord de noter l'absence d'articulation visible sur les pédicelles floraux, alors que cette articulation est habituellement bien marquée chez les Sapindacées et en particulier chez les Harpullia dont M. Radl- kofer a cru pouvoir les rapprocher. Les 5 sépales sont trés inégaux et disposés en quinconce. Fait remarquable, leur face interne porte deux sortes de poils, les uns simples, les autres glanduleux, à téte obliquement déve- loppée, pluricellulaire et brunâtre. Les bractées présentent le BH 142 SÉANCE DU 23 FÉVRIER 19412. méme caractére, que nous avons aussi constaté chez les Cossi- gnia de la méme famille. Les pétales, beaucoup plus petits que les sépales, sont souvent ciliés chez les fleurs mâles. En ce qui concerne les étamines, on constate facilement que celles des fleurs mâles possèdent des anthères bien développées, rougeátres, granuleuses à la surface et de méme longueur que le filet, alors que les anthéres des fleurs femelles sont étroites, brunátres et dépourvues de granulations superficielles. Le disque se montre nettement rejeté sur le côté, comme Pierre avait déjà pu le voir sous le fruit. Il parait formé d'une double saillie située en dedans de l'un des deux sépales les plus petits. Chez les fleurs mâles, le pistil est réduit à une émergence triquètre, peu développée, couverte de poils appliqués et à style à peu prés complétement atrophié. Au contraire, chez les fleurs femelles, en apparence hermaphrodites par la présence d'éta- mines plus ou moins atrophiées, l'ovaire est triquétre, plus large au milieu qu'à la base et couvert de poils appliqués, le style parait conique, mais, par un examen attentif, on constate qu'il existe en réalité 3 styles adhérents en une colonne glabre légèrement contournée. Le stigmate n'est pas apparent. ; Dans chacune des trois loges il existe deux ovules inclinés l'un vers le bas et vers la gauche, l'autre vers le haut et vers la droite; chacun d'eux est porté par un funicule pourvu d'une sorte de talon prés du hile. Quand le fruit se développe, les trois arêtes de l'ovaire subissent un accroissement exagéré et deviennent 3 ailes papy- racées jaunâtres, avec des nervures partant de l'intervalle entre deux ailes voisines. Au-dessous du- fruit, et à 2 millimètres environ, se voit le vestige du disque, parfois avec une ou deux étamines persistantes. Quant au style, il persiste au sommet et forme un bec recourbé. Le fruit porte quelques poils simples à sa face externe et des poils en buisson sur les arétes des ailes. Des deux ovules de chacune des loges, un seul se développe habituellement et donne une graine velue, globuleuse, d'environ 7 mm. de diamétre. Cette graine présente une petite saillie prés du hile, et c'est précisément vers ce point que se termine inté- H. LECOMTE. — SUR UNE SAPINDACÉE DU SIAM. 143 rieurement la radicule d'un embryon fortement courbé qui enveloppe un albumen assez abondant. Cette graine contient de la saponine. Mais, sans contredit, c'est la présence dé poils courts et serrés à la surface des graines qui prête à ces der- nières la caractéristique la plus remarquable. PLACE DU GENRE DANS LA FAMILLE DES SAPINDACÉES. — Que le genre Arfeuillea appartienne à la famille des Sapindacées, c'est ce qui résulte de l'existence des nombreux caracteres généraux de la famille : feuilles alternes, composées, à pointe terminale; fleurs polygames; présence d'un disque; existence de la sapo- nine dans les graines, etc. Mais à quelle tribu de la famille convient-il de rapporter cette plante? C'est ce que nous allons examiner. Lorsque Franchet découvrit la plante en question dans les récoltes du D" Harmand (n° 406) il ne manqua pas d'être frappé des ressemblances que présente le fruit avec ceux du Zollingeria et il signalait cette ressemblance à L. Pierre dans sa lettre d'envoi. Pour Radlkofer qui a, comme on le sait, longuement étudié la famille des Sapindacées, il conviendrait, d'apres certains carac- tères de structure et principalement d'après celle de l'endo- carpe, de rattacher les Arfeuillea à la tribu des Harpulliées. En ce qui nous concerne, nous avons d'abord été frappé de la ressemblance des fruits avec ceux des Xælreuteria. En réalité, ces diverses ressemblances ne sont que superfi- cielles. En effet, des Zollingeria, notre plante diffère : par ses pétales dépourvus d'écaille, par ses étamines à filet glabre et non velu, par le disque unilatéral et non circulaire, par la pré- sence de deux ovules par loge et non par un seul; enfin par la graine qui est couverte de poils et non lisse, qui possède un albumen au lieu d'en être dépourvue et dont lembryon est simplement courbé en arc presque fermé, au lieu de posséder la complication de l'embryon replié des Zollingeria. Du genre Kelreuteria elle s'éloigne aussi : par ses sépales largement inégaux et imbriqués au lieu d'étre égaux et velus, par l'absence d'écaille aux pétales, par le nombre des étamines qui ne descend pas au-dessous de 7, par leurs filets qui sont lisses et non velus, par les pédicelles floraux qui n'ont pas d'ar- 144 SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1912. ticulation visible, alors que cette articulation est trés marquée chez les Kelreuteria, par les loges du fruit qui sont séparées sur toute la longueur, par les graines velues et non lisses à la surface et enfin par les feuilles qui possèdent une pointe termi- nale au lieu et place d'une véritable foliole. Enfin le genre Arfeuillea diffère encore du genre Harpullia : par les pédicelles non articulés, par les fleurs irrégulières, par les sépales trés inégaux, à poils glanduleux à leur face interne, par le disque unilatéral, par l'ovaire trilobé et non bilobé, par le fruit ailé, par les graines toujours sans arille et velues et, enfin, par l'embryon enroulé et non à cotylédons hémisphériques. Le rapprochement établi par Radlkofer parait donc trés pré- caire, surtout depuis que nous connaissons la fleur. D'ailleurs nous trouverions peut-étre des affinités plus mar- quées avec les Cossigniées. En effet le Cossignia madagasca- riensis H. Bu. posséde, comme notre plante, des sépales im- briqués, des pétales dépourvus d'écaille, des étamines libres, des graines (en partie) velues et un embryon enroulé. De plus, les pétales portent, à leur face interne, et sur leur bord, des poils glanduleux entremélés avec des poils simples comme chez les Arfeuillea; enfin, comme chez ce dernier genre, les pédi- celles floraux sont dépourvus d'articulation. Nous n'hésitons donc pas à placer Arfeuillea de préférence prés du genre Cossignia, surtout depuis qu'on a séparé de ce dernier genre l'ancien C. borbonica DC. dont les feuilles possèdent une foliale terminale bien développée et non pas une pointe comme c'est le cas chez les Arfeuillea et aussi chez le Cossignia madagas- cariensis. Nous n'hésitons d'ailleurs pas à déclarer que l'absence d'arti- culation du pédicelle chez les genres Cossignia et Arfeuillea, correspondant à d'autres caractères communs, tels que la pilo- sité des graines, la forme courbée de l'embryon, la présence de poils glanduleux sur les sépales, etc., nous parait constituer une affinité bien caractérisée, car cette articulation est très nette chez les Sapindacées en général et en particulier chez le genre Harpullia; elle manque, au contraire, chez nos deux genres Arfeuillea et Cossignia qu'il nous parait logique de réunir dans une méme tribu. p. DOR: GENTIANACÉES NOUVELLES DE L'INDO-CHINE. 145 Eu l'absence de M. le professeur H. Lecomte et en son nom, M. F. Pellegrin dépose pour la bibliothèque de la Société le huitième fascicule du tome I de la Flore de l'Indo-Chine. Ce fascicule complète le premier tome de l'ouvrage, dont la publication se poursuit activement. Au nom de la Société, M. le Président remercie le dona- teur. M. Lutz donne lecture de la Note ci-dessous : Gentianacées nouvelles de l’Indo-Chine; PAR M: PAUL DOP: Exacum cambodianum P. Dop sp. nov. Herba 20-40 cm. alta. Caulis erectus tetragonus. Folia sessilia lanceo- lata vel linearia, 1-nervia, maxima 10-12 cm. longa, 3-6 mm. lata. Flores violacei, 10-15 mm. longi, in cymis laxis paucifloris terminalibus dis- positi; bracteæ foliis similes sed minores; pedicelli 1-2 cm. longi, sepius laterales supra medium bibracteolati. Sepala 4; calycis tubus 4-angularis, brevissimus; lobi ovato-elliptici, acuminati, 5 mm. longi, crista minima crassa erosulata aucti. Petala 4; corollæ tubus 3-4 mm. longus; lobi ovato-elliptici, acuti et mucronulati, 9 mm. longi, 5 mm. lati. Stamina 4, ad faucem inserta; filamenta brevissima; antheræ 5-6 mm. longa. Ovarium globosum, 3 mm. longum; stylus crassus, 8 mm. longus: stigma capitatum. Capsula globosa, 4-5 mm. lata. CamBonGE. — Mont de Pursat (Godefroy, 445, 398; Pierre, 1081). Orgs. — Cette espèce se rapproche de VE. pedunculatum L.; elle en differe par ses feuilles généralement linéaires et uninerves, par la créte non en forme d'aile des sépales, et par la couleur violacée de la corolle. Elle se rapproche aussi de IZ. teres Wall., dont elle se sépare par ses tiges quadrangulaires et ses fleurs beaucoup plus petites. Canseora carinata P. Dop sp. nov. Herba 13-25 cm. alta. Caulis gracilis, erectus, simplex, 4-alatus. Folia radicalia? rosulata? (in exemplariis visis deficientia); caulinaria rara, opposita, squamiformia, lanceolata, acuta, dorso carinata, ad caulem adpressa, 3-5 mm. longa et 1-3 mm. lata. Cymæ sessiles axillares et terminales, valde contracte, 6-10 mm. latæ et longe; bracteæ ovatæ, Scariosæ, carinatæ, nervis brunneis reticulatis, duo exteriores cymam tegentes; pedicelli floriferi 0-1 mm. longi, bracteolis carinatis et sspe subulatis; flores 10 mm. longi. Sepala 4, membranacea; calycis tubus, ^ nervis brunneis, 4, 5 mm. longus; lobi deltoidei, acuti, 1, 5 mm, longi, T. LIX. (SÉANCES) 10 146 SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1912. duo sspe alati. Petala 4, contorta, æqualia; corollæ tubus, 8 nervis brunneis, membranaceus, 7 mm. longus; lobi ovati, apice obtusi, 3 mm. longi. Stamina 4; filamenta æqualia, ad faucem inserta, 2 mm. longa; antheræ æquales, omnes pollinifere. Ovarium cylindricum 1-loculare; stylus gracilis 3-5 mm. longus; stigma 2-lobatum. Capsula oblonga; semina numerosa, minima, nigra, tegumento alveolato. Laos. — (Massie, sans n?). Canseora gracilis P. Dop sp. nov. Herba 25 cm. alta. Caulis gracilis, erectus, simplex, 4-alatus. Folia radi- calia rosulata, sessilia, ovata? 1 cm. lata? (male servata in exemplariis); caulinaria rara, minima, opposita, squamiformia, deltoideo-acuta, t mm. longa. Cymæ axillares et terminales trichotomæ, laxa, paucifloræ, 4-5 cm. longe, pedunculis filiformibus 4-alatis, 1-2 cm. longis, bracteis minimis deltoideis acutis; pedicelli filiformes 4-alati; flores 6 mm. longi. Sepala 4, membranacea, 3 mm. longa; calycis tubus cylindricus, 4-angu- laris, 2 mm. longus; lobi acuti. Petala 4, contorta, æqualia; tubus corollæ 3,5 mm. longus; lobi apice obtusi, 2,5 mm. longi. Stamina 4; filamenta æqualia, gracilia, 1,5 mm. longa, ad faucem inserta; antheræ subcor- date, æquales et omnes polliniferæ: Ovarium elongatum, 1-loculare; stylus gracilis, 4,5 mm. longus; stigma 2-lobatum. Capsula et semina ut in C. carinata. CocurxcurxE et Laos. — (Counillon, sans n°). Oss. — Par leur organisation florale ces 2 Canscora se rapprochent des espèces à fleur symétrique récemment décrites : C. Airki, N. E. Br. (1904), de l'Afrique tropicale et C. pentanthera Clarke (1905), de la Péninsule Malaise. Leur appareil végétatif les rapproche au contraire du C. Schultesii Wall., et en particulier le C. carinata présente une adapta- tion tout à fait comparable à celle de cette derniere espèce. Villarsia rhomboidalis P. Dop. sp. nov. Herba aquatica 10-20 cm. alta. Folia ima aggregata, rhomboidalia, bas! attenuata, apice obtusa, integra vel paulum sinuato-dentata, glabra coriacea, in sicco brunneo-nigra, 4-6,5 cm. longa, 1-3 cm. lata; petiolum crassum 14 cm. longum; vagina 2-3 cm. longa, 1 cm. lata. Scapus flort- fer sspe solitarius vel 2-3, teres, paucifoliatus, foliis alternis vel infra flores suboppositis, vàlde minoribus quam radicalibus, ovalibus vel linea- ribus vel spathulatis, maximis 50 mm. longis, 7 mm. latis. Cymæ corynr bosæ, irregulares paucifloræ; pedicelli filiformes 1-10 cm. longi; flores flavi 4-10 mm. longi et lati. Sepala 5; calycis tubus subnullus; lobi sub- æquales, crassi, oblongi, lanceolati, 5 mm. longi. Petala 5, corollæ tubus subnullus; lobi valvati, inæquales, 3-nerves, marginibus latis fimbriati$ et induplicatis 5-7 mm. longis. Stamina 4, fere sessilia, ad basim tubi inserta; antheræ sagittatæ, angustæ, apiculatæ. Ovarium conicum, apice attenuatum ; stylus 2 mm. longus; stigma duobus lobis latis petaloidels: Capsula? Semina (non matura), pauca, orbicularia, crassa. CAMBODGE. — Prov. de Pursat (Pierre, 1 082). Laos. — Rive gauche du Mékong (Zarmand, 1 845). P. DOP. — GENTIANACÉES NOUVELLES DE L INDO-CHINE. 141 Oss. — Cette espèce se distingue nettement des espèces connues de Villarsia par la forme de ses feuilles radicales, l'irrégularité de sa corolle, et ses lobes stigmatiques pétaloides. L'organisation florale la rapproche assez du genre Limnanthemum. Limnanthemum tonkinense, P. Dop sp. nov. Herba aquatica. Caulis gracilis. Folia orbicularia, integra vel irregu- lariter sinuata, basi cordata, coriacea, 1-9 cm. lata; petiolum 1-6 cm. longum. Umbellæ axillares, irregulares, paucifloræ; pedicelli floriferi, graciles, 2-5 cm. longi; flores flavi?, 1 cm. longi. Sepala 5; calycis tubus subnullus; lobi oblongi acuti, marginibus hyalinis, 5-6 mm. longi. Petala 5; corollæ tubus quam calyx longior; lobi ovati, apice acuti, marginibus?... Stamina 5, sessilia, paulo infra faucem inserta; antheræ angusti. Nectaria hypogyna 5, minima, laciniata. Ovarium ovoideum, 2,5 mm. longum; stylus brevissimus; stigma bilamellosum laciniatum. Capsula 6-7 mm. longa, 2-3 mm. lata. Semina 6-12, globosa, tegumento leviter puberulento. Tongin. — Phung Duc (Bon, 5 904); Sept-Pagodes (Mouret, 387). Oss. — Cette espèce est assez voisine du Z. parvifolium Griseb., dont elle se rapproche surtout par la forme des feuilles, la capsule et les graines. Elle s'en éloigne par la longueur des pétioles et des pédicelles floraux. Elle se rapproche aussi du Z. hydrophyllum Griseb., dont elle se distingue surtout par les feuilles coriaces, la capsule allongée et les graines finement pubérulentes. Il est bon de remarquer que l'étude de la corolle des échantillons secs de Limnanthemum est très difficile sinon impossible. L. hastatum P. Dop sp. nov. Herba aquatica. Caulis filiformis. Folia sepius hastata, rarius orbicu- laria et cordata, integra vel sinuata vel dentata, membranacea, rubro- nigra, maxima 2,5 cm. longa, 1 cm. lata; petiolum variabile. Umbellie axillares, paucifloræ; pedicelli graciles, maximi 5-6 cm. longi; flores flavi (Harmand). Sepala 5; calycis tubus subnullus; lobi oblongi acuti 7 mm. longi. Corolla? hirsuta ad faucem (Harmand). Nectaria 5, minima. Capsula ovoidea 6-7 mm. longa; stylus persistens, 1-2 mm. longus. Semina numerosa, lenticularia crassa, 1 mm. lata, tegumento glabro sed leviter punctato. Laos. — Bassin du Sémoun (Harmand, 271). Osa. = Espèce insuffisamment connue. Par ses feuilles et ses graines elle s'éloigne du Z. tonkinense et du L. parvifolium ; elle se rapproche- rait au contraire, au moins par ses graines, des L. Forbesianum Dalz. et L aurantiacum Griseb. M. Luizet, avec échantillons, préparations et dessins à l'appui, continue l'exposé de ses recherches sur les Saxi- frages. 148 SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1912. Contribution à l'étude des Saxifrages du groupe des Dactyloides Tausch.; 11- article. PAR Me. D: EBUIZET: Hybrides du Saxifraga pubescens Pourr. >X< Saxifraga obscura Gr. God. — Sax. pubescens Pourr. z> Sax. geranioides L. (Luizet!) — Le S. pubescens Pourr. ne pouvait pas échapper à l'hybridation, dans le voisinage des autres Dacty- loides. Ses hybrides sont cependant restés méconnus jusqu'au jour où notre savant confrère, M. G. Rouy, signala le >< S. Gau- tieri Rouy — S. geranioides L. >X< S. mixta Lap. Et encore l'étude de cet hybride n'avait-elle pu être faite que d’après un échantillon unique, remis par M. G. Gautier. J'avais moi-méme, dés le mois de juillet 1890, récolté assez abondamment, au Val d'Eyne, sous le nom de S. obscura Gr. God., la plante dont M. Rouy devait faire plus tard son S. Gautieri; j'avais été vivement frappé des caractères que présentaient mes échantillons’, tous intermédiaires entre le S. pubescens Pourr. et le S. geranioides L., mais concordants avec la description du S. obscura, à cela prés que certaines feuilles présentaient parfois des. nervures saillantes trés accentuées et que les pétales étaient assez souvent subongui- culés. Si fondés qu'eussent été mes soupcons, à cette époque; d'une hybridité probable du S. obscura, ma connaissance du: S. pubescens était encore de trop fraiche date et mes documents trop incomplets, pour qu'il m'eüt été possible de contester, avec quelque chance de ne pas me tromper, la valeur spécifique de la plante de Grenier et Godron. Je me résignai à attendre l'occasion d'un nouveau voyage dans les Pyrénées-Orientales. L'apparition du Xx S. Gautieri Rouy vint réveiller ma curiosité : retrouver ce rare hybride, concurremment au S- obscura déjà récolté en 1890, et comparer les deux plantes, furent l'objet pressant de mes recherches en 1910. Nombreux furent les échantillons recueillis 1. Je fais passer, sous les yeux des membres de la Société, une belle part de ma récolte de 1890, avec plusieurs préparations complétes. D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 149 du S. obscura et du x S. Gautieri, mais je dus reconnaitre aussitót leur parfaite identité. Mon excellent ami, M. l'abbé Coste, qui s'était attaché plus spécialement à la recherche du S. Gaulieri, pendant que je m'efforcais de retrouver le „S. obscura, récolta des exemplaires tout à fait semblables aux miens, à quelques lobules prés, en plus ou en moins, chez quelques feuilles. Nous devions nous préoccuper aussitót de récolter le S. mixta B. major Lap., que Grenier et Godron avaient attribué en synonyme, avec doute, à leur S. obscura. M. l'abbé Soulié, toujours prét à mettre son infatigable activité au service de la science, voulut bien se charger de cette mission importante et il se rendit au Canigou, où Lapeyrouse avait indiqué sa plante, « Mont. de Pla Guilhem au col de Bocacero » (Hist. abr. Pyr. p. 228); il revint à Eyne avec une splendide collection de Dactyloides rares, parmi lesquels figuraient, à cóté de notre S. obscura et du S. Gautieri du Val d'Eyne, les formes les plus variées du S. pubescens Pourr. et des hybrides nou- veaux. Sans aucun doute, le S. mixta B. major Lap. devait se trouver dans ce lot de plantes; il ne restait qu'à en identifier les représentants à la fig. XXI de la Flore des Pyrénées. J'ai l'honneur de présenter aujourd'hui un calque de la figure publiée par Lapeyrouse, en regard des échantillons correspondant au S. mixta B. major Lap., au S. obscura Gr. God. etau X S. Gau- tieri Rouy. L'identité est frappante; elle ressort encore mieux, et sans contestation possible, de l'examen des préparations jointes aux échantillons et dont tous les détails concordent avec les descriptions de Lapeyrouse, de Grenier et Godron, et de M. Rouy. Mais l'identité du S. obscura Gr. God. et du S. mixta 3. major Lap. mettait en cause le S. pubescens DC., choisi par son auteur, identique, sous sa forme a., au S. mixta 8. major (Fl. fr., AV, p. 375, n° 3586). J'avais donc le devoir de chercher à connaitre les échantillons du S. pubescens DC. de l'herbier du célèbre botaniste genevois. J'ai dit, dans mon 9° article, que les spécimens de cette plante, offerts par de Candolle lui-méme au Muséum de Paris, présentent bien des caractères intermédiaires entre le S. pubescens Pourr. et le S. geranioides L., et qu'ils ne- peuvent pas être rapportés au S. pubescens Pourr.. De Candolle 150 : SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1912. commit done une confusion regrettable en réunissant, sous le nom de Saxifraga pubescens DC. (1. c.), le S. pubescens Pourr., le S. mixta Lap. et les variétés de ce dernier, parmi lesquelles nous trouvons aujourd'hui un hybride; pour comble de malheur, il choisit précisément pour type spécifique l'hybride en question. Il décrivit néanmoins la plante avec des pétales ovales arrondis deuz fois plus longs que le calice; les pétales sont beaucoup plus longs et onguiculés chez les échantillons conservés au Muséum. Des pétales concordants avec la description seraient un peu trop longs pour le type S. pubescens Pourr. ou le S. mixta a. Lap., à peu prés de dimension normale pour le S. obscura d’après Grenier et Godron, manifestement trop courts pour le S. mixta $. major Lap. et le x< S. Gautieri Rouy. La variabilité de gran- deur des pétales, si concluante au point de vue de l'hybridité, avait échappé à de Candolle; Grenier n'avait observé, chez le 5. obscura, que des pétales dépourvus d'onglet; M. Rouy décrivit, au contraire, son S. Gautieri avec des pétales munis d'un onglet égal à la moitié du limbe. J'ai constaté toutes ces formes variables des pétales chez l'hybride S. pubescens Pourr. = S. geranioides L.. L'examen comparatif des préparations de cet hybride, en regard de préparations du »« S. Lecomtei — S. geranioides L. = S. pentadactylis Lap., démontre la ressemblance frap- pante et le parallélisme remarquable de leurs formes, issues d'un parent commun, le S. geranioides L.. Beaucoup de bota- nistes avaient cru le S. obscura très voisin du S. pentadactylis. Il faut attribuer à cette idée fausse quelques-unes des nom- breuses erreurs répandues dans les herbiers : on. trouve, en effet, sous le nom de S. obscura, tantôt du SS. pentadactyls, tantôt du S. pubescens, parfois du S. Lecomtei, parfois même du S. corbariensis et jusqu'à du S. pedatifida, rarement la plante de Grenier et Godron. Bubani avait déjà entrevu dans le S. obscura V hybride possible pubescens x geranioides (Fl. pyr.s II, p. 677); Clos, de son côté, avait cru le reconnaitre dans le S. palmata Lap., que Bubani assimila plus tard au S. corba- riensis (l. c., p. 681). Il convient de présenter le S. obscura de la manière suivante: >x< Sax. obscura Gr. God. = S: pubescens Pourr. z> S. gera- D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 151 nioides L. (Luizet!) — S. mixta B. major Lap! (Fl. pyr., 1795, p. 41., tabl. XXI, et Hist. abr. Pyr., 1813, p. 228) — S. pubes- cens à. DC. excl. var! (Fl. fr 1805, IV, p. 315, n° 3586) et (herb. DC. in herb. Mus. Par.!) —»« S. Gautieri Rouy a. (Fl. fr., VII) —« S. geranioides L. >x< S. mixta Lap. (Rouy!). La description de la plante, publiée par Grenier, est trés exacte et on peut s'y reporter en toute confiance. Il me suffit donc de la compléter : 4° les pétales, décrits sans onglet et deux fois aussi longs que les sépales, peuvent se présenter plus ou moins onguiculés et deux ou trois fois aussi longs que les sépales; 2° Jes feuilles peuvent porter des sillons sur leur face supérieure, être parcourues par des nervures saillantes distinctes après la dessication et être munies d'un lobe médian entier ou lobulé; 3° les anthères, généralement apiculées, sont rarement arrondies à leur sommet; 4° l'hybride extrêmement polymorphe revêt toutes les formes intermédiaires entre celles de ses deux parents. Le »« S. obscura a été récolté (inter parentes!) dans les loca- lités suivantes, oü il est toujours rare : Val d'Eyne! (Luizet! Coste! Soulié! Neyraut! et Verguin!); vallée de Llo! vallée d'Err! et Puigmal! (Soulié!); Canigou! (Soulié! Neyraut /). Il fleurit en juillet-août, à partir de 2 000 mètres d'altitude. Diagnose latine. — Densiuscule vel laxiuscule cæspitosa, tota pubescenti- glandulosa, caudiculis fruticulosis, foliis vetustis, fuscis vel atrofuscis reflexis, vestitis; caulibus floriferis erectis, 4-14 cm. altis, subnudis, paucifloris vel multifloris, cymosis vel paniculatis. Folia caulina 0-2 petio- lata, 3-5-7-fida ; suprabasilaria erecta longe et anguste petiolata, 3-5-fida. lobis sæpius integris, vel lanceolato-linearibus vel linearibus, obtusiusculis ; basilaria patula vel reflexa, petiolo longo basi paulo dilatato petiolata, 3-5-fida, lobis profundis integris, sublinearibus, obtusiusculis, medio integro vel 1-2-lobulato, lateralibus integris vel 2-3-fidis; infrabasilaria reflexa, basilaribus similia, latiuscule atque brevius petiolata; omnia plus minusve sulcata atque exsiccatione elevato-nervosa. Flores 5-20, pedunculis plus minusve elongatis, 1-2-3-floris, pedicellis floribus brevioribus. Petala alba, obovato-oblonga, vel unguiculatim obovata, laciniis calycinis duplo vel triplo longiora 3-5-nervia. Calycis laciniæ sublineares aculiusculz vel obtu- Stusculæ. Stamina et styli lacinias subæquantia. Capsula... Semina... *. — Forma ad S. geranioidem L. accedens! = S. mixta £. major Lap. (ex Icon. Fl. pyr., tabl. XXI). — Folia lobis latiusculis multifidis. ?- — Forma ad S. pubescentem Pourr. accedens! = S. pubescens a. DC. (ex specim. authent. herb. DC. in herb. Mus. Par.!). — Folia lobis minutis, linearibus, subintegris. X Saxifraga Verguinii Luizet et Soulié — S. pubescens Pourr. = S. pentadactylis Lap. Ce trés curieux hybride faisait 152 SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1912. partie du lot de Dactyloides que rapporta M. l'abbé Soulié, au retour de son herborisation au Canigou à la recherche du Sasi- fraga mixta B. major Lap.. Ses rares représentants, mêlés aux formes les plus variées du S. pubescens et du S. pentadactylis, n'avaient pas tout d'abord attiré notre attention. J'eus l'agréable surprise d'en découvrir la véritable nature, dés que je pus étre exactement fixé sur les caractéres spécifiques de ses deux parents. Nous avons été heureux, M. l'abbé Soulié et moi, de dédier cet hybride, originaire du Canigou, à M. le capitaine Verguin; nous connaissions la prédilection de notre aimable et dévoué confrère pour la flore des Pyrénées-Orientales, nous envisagions le prix de sa précieuse collaboration pour retrouver dans l'avenir, en abondance, le x S. Verguinii. DEsCRiPrion. — La ressemblance du S. Verguinii avec le S. pentadactylis est extrêmement frappante chez certains échan- tillons : l'hybride se reconnait à la pubescence clairsemée de ses feuilles et de ses hampes, à la raideur de ses ramifications et de ses feuilles épaisses et longuement pétiolées. Quelquefois il se rapproche trés visiblement du S. pubescens, dont il ne parait plus différer que par ses feuilles plus épaisses, visqueuses, faible- ment pubescentes, un peu raides et munies d'épaisses nervires saillantes. Parmi les exemplaires que j'ai l'honneur de présenter, accompagnés de leurs préparations, figure une forme trés remarquable dont les feuilles portent un limbe largement cunéi- forme divisé en trois segments primaires profonds, à lobes larges et nombreux tout à fait arrondis à leur sommet. Ces feuilles ont une certaine ressemblance avec les feuilles du S. geranioides; mais l'hypothèse d'une intervention de cette espèce, déjà en contradiction avec la forme arrondie au sommet des lobes, semble devoir étre radicalement écartée, à cause de la forme des pétales et des sépales, les premiers obovales arrondis à la base et au sommet, toùt à fait dépourvus d'onglet, les seconds largement ovales et courts. La multiplicité des lobes des feuilles. leur ampleur relative, me font supposer que cette forme dérive de la variété multifida du S. pubescens; mais, comme je n'ai pas pu vérifier sur place le bien fondé de cette hypothèse, je m'abstiens d'établir une distinction de nomenclature pour ce type particulier du S. Verguinii. D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 153 Le »« S. Verguiniifleuriten juillet-août, à partir de 2 000 mètres d'altitude; il n'a été récolté jusqu'ici qu'au Canigou, parmi les S. pubescens et S. pentadactylis. Diagnose latine. — Dense vel laxe cæspitosa, viscosa, glabriuscula vel parce pubescenti-glandulosa, caudiculis crassiusculis fruticulosis, foliis vetustis fuscis reflexis obtectis; caulibus floriferis erectis oligophyllis, 8-15-floris, cymosis. Folia caulina 0-2 petiolata, 3-5-fida, lobis plus minusve divaricatis vel porrectis; suprabasilaria erecta, petiolata, 3-5-fida; basilaria patula vel reflexa, crassiuscula, valde sulcata atque ezsiccatione elevato-nervosa, glanduloso-pubescentia, 5-üda, lobis spe lobulatis vel latiusculis, valde obtusis; infrabasilaria reflexa, basilaribus similia, tantum brevius atque latiuscule petiolata. Flores 8-15, pedunculis plus minusve brevibus, pedicellis floribus brevioribus. Calycis laciniæ ovatæ vel ovato-lineares obtusæ. Petala alba, obovata vel obovato-rotundata, haud unguiculata laciniis valde longiora et latiora, trinervia, nervis luteolis. Stamina et styli lacinias sub:equantia. Capsula... Semina... X Saxifraga Jeanpertii Luizet — S. pubescens Pourr. = 5. moschata Wulf. (amplo sensu). i e Je me suis fait un plaisir de dédier cet hybride à mon vieil ami, M. Jeanpert, en souvenir des nombreuses herborisations que nous fimes autrefois dans la région parisienne. Le >< S. Jeanpertii ne m'est pas encore connu sous sa forme typique z., celle qui correspondrait au S. moschata Wulf. et qui pourra être recherchée, avec quelque chance de succès, sur le versant espagnol, aux environs de Setcasas, où Bourgeau récolta jadis l'espèce de Wulfen (1) et le S. pubescens Pourr. (!). Par contre, la forme 8. correspondante au S. confusa Luiz. est assez répandue dans le Conflent et la Cerdagne, dans le voisinage du 5. pubescens. Je l'avais déjà récoltée en juillet 1890. J'ai pu observer, en 1910, une forme y, produite par le croisement du S. confusa avec le S. pubescens Pourr. var. stricta Luiz. Descripriox. — Sax. Jeanpertii B. Luiz. — S. pubescens Pourr. = S. confusa Luiz. Plante trés nettement intermédiaire entre ses deux parents, dont elle se distingue par les caractères suivants, à des degrés variables : Par rapport au S. pubescens. Par rapport au S. confusa. Plante visiblement glabrescente ou | Plante à pubescence-glanduleuse plus faiblement pubescente plus ou moins accentuée. glanduleuse. 154 Pétales plus ou moins jaunâtres, ou jaunissant par la dessication; à 9 nervures jaunátres. Feuilles caulinaires 0-2 entières ou 3- fides, trés rarement 5- fides. Feuilles suprabasilaires entières nombreuses, mélées à un nombre variable de feuilles 2-3- fides. Feuilles basilaires le plus souvent 3- fides, plus rarement 5- fides, à pétiole larze, ou atténuées en pétiole. Feuilles infrabasilaires 3- fides, cunéiformes, subsessiles ou atténuées en un pétiole large et court. Sillons faibles ou nuls sur la face supérieure des feuilles. Nervures saillantes des feuilles des- séchées moins distinctes. Lobes des feuillés moins profonds et plus courts. SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1912. Pétales blancs ou blanchátres, jau- nissant par la dessication. Feuilles caulinaires 0-2, entières ou 3- fides, rarement toutes entières. Feuilles suprabasilaires entières ou 2-3- fides. Feuilles basilaires jamais entières, toutes 3-5- fides, quelquefois longuement et étroitement pé- tiolées. Feuilles infrabasilaires jamais entières. 3- fides, Sillons plus ou moins apparents sur la face supérieure des feuilles. Nervures saillantes plus ou moins accentuées sur les feuilles des- séchées. Lobes des feuilles un peu plus pro- fonds et plus nombreux. Les tiges florifères, hautes de 3 à 10 centimétres, portent 4 à 9 fleurs en petite cyme terminale, parfois faiblement paniculée, à pédoncules le plus souvent uniflores, parfois biflores, très rarement triflores; les feuilles basilaires et infrabasilaires sont réfléchies; les pétales sont obovales, ou ovales, ou elliptiques. Le X< Saxifraga Jeanpertii, qui fleurit en juillet-août, à partir de 2000 métres d'altitude, a été récolté dans les localités sui- vantes : Val d'Eyne! (Luizet 1890! Coste et Luizet! Soulié! Neyraut et Verguin!); Canigou!, vallée d'Err!, vallée de Llo!, Cambres d'Aze!, Bocacero! (Soulié!). X Saxifraga Jeanpertii y. Luizet — S. pubescens Pourr. var. stricta Luiz. = S. confusa Luiz. Plante tout à fait voisine de la forme $. dont elle ne diffère que par ses feuilles toutes D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES, 155 dressées, parfois étroitement imbriquées et réunies en touffe com- pacte. Diagnoses latines. — Forme x. ? Forme 6. Cæspitosa, glabriuseula vel plus minusve parce pubescenti-glan- dulosa, caudiculis fruticulosis, foliis vetustis fuscis obtectis; caulibus floriferis erectis, 3-10 cm. altis, 0-2-foliosis, 4-9-florís, cymosis vel subpa- niculatis. Folia caulina 3-fida, rarius linearia integra; suprabasilaria erecta, partim integra, partim 2-3-fidu; basilaria patula vel reflexa, latiuscule vel unguiculatim petiolata, 3-fida, raro 4-5-fida, nunquam integra, lobis brevibus linearibus, integris, obtusis ; infrabasilaria reflexa, cuneata, sessilia vel unguiculatim breve petiolata, 3-fida, nunquam integra; omnia plus minusve sulcata vel exsiccatione elevato-nervosa. Flores 4-9 pedunculis tenuibus 1-2-floris, raro 3-floris, pedicellis brevibus. Petala alba vel albida, exsiccatione flavescentia, obovata vel elliptica vel ovata, laciniis calycinis latiora et longiora, trinervia, nervis luteolis. Calycis laciniz ovato- lineares, obtusæ. Stamina et styli laciniassubæquantia. Capsula... Semina... Forme y. — Folia omnia stricta laxiuscule vel dense imbricata. ^ Saxifraga chlorantha Luizet —.S. pubescens Pourr. = S. fastigiata Luiz. (?). On concoit, aux limites de chaque hybride, des formes trés voisines des parents et susceptibles d'être confondues avec eux; on doit done observer une grande circonspection, aussi bien dans la délimitation des formes de l'Aiybride que dans celle des variations de l'espèce. Quelques variétés du S. pubescens Pourr. présentent parfois des pétales blanchâtres ou jaunátres, ou jaunissant par la dessication, qui permettraient de soupconner l'influence d'une hybridation plus ou moins lointaine par une espèce à fleurs jaunes. Tels appa- raissent certains sujets des variétés cephalantha et litigiosa. Peut-être pourront-ils être regardés, dans l'avenir, comme les formes limites d'un produit d'hybridation? Je n'ai pas osé me rallier immédiatement à cette manière de voir, à cause de l'absence presque absolue de feuilles entières parmi les feuilles basilaires de ces plantes litigieuses; des caracteres importants auraient pu cependant m'y autoriser, le raccourcissement des lobes des feuilles, notamment, la diminution de leur profondeur, la moins brusque atténuation du limbe en un pétiole moins étroit, Caractères tous propres à décéler l'intervention du S. confusa, par exemple. Je crois utile de formuler ces réserves, pour faire comprendre que l'étude du x S. Jeanpertii, comme celle de tout hybride en général, peut provoquer de nouvelles observations. La var. litigiosa du S. pubescens Pourr., récoltée au Canigou, 156 SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1912. où parait faire défaut le Saxifraga fastigiata, ne pourrait avoir de caractères communs qu'avec le S. confusa, abondant dans toute cette région; mais la var. cephalantha qui croit au Cani- gou, habite aussi le col de Nuria, dans le voisinage des S. con- fusa et S. fastigiata; elle peut donc se rattacher au X S. Jean- perti, mais tout aussi bien à l'hybride S. pubescens = S. fasti- g?ata, auquel je donne ici le nom de Xx S. chlorantha. Le S. chlorantha, exclusivement récolté au Val d'Eyne, parait trés rare. Je l'ai rencontré 5 fois seulement, mais toujours avec ses pétales caractéristiques jaune verdátre, devenant plus foncés aprés la dessication, marqués de 5, plus rarement 3, nervures vertes trés accentuées; il porte des sépales d'un quart plus larges et plus longs que ceux du S. pubescens Pourr. Aucune forme du X S. Jeanpertii, ni du S. pubescens Pourr. var. litigiosa ou var. cephalantha, ne présente ces singuliers pétales, chez lesquels les nervures vertes rappellent bien l'un des caractères les plus saillants du S. fastigiata, ni des sépales aussi développés et voisins des sépales de cette dernière espèce. L'éventualité de l'hybridation du S. pubescens par le S. fastigiata parait donc trés probable, d'autant plus que la pubescence glanduleuse du x S. chlorantha reste abondante et beaucoup plus fournie que chez le x S. Jeanpertii. D'autre part, en raison des caractéres spéciaux relatés ci-dessus, le S. chlorantha ne doit pas étre regardé comme une variation spécifique du S. pubescens; il est bien un hybride de cette espéce et, pàr suite de l'élimination du S. Jeanpertii dont il se distingue nettement, il ne peut étre que l'hybride par S. fastigiata. Néanmoins je n'ai pas consenti à ' étre affirmatif, à cause de l'absence presque totale de feuilles entières parmi les feuilles suprabasilaires. La méme raison qui m'a retenu, pour rattacher la var. litigiosa au S. Jeanpertii, me fait hésiter à garantir la parenté du S. chlorantha avec le S. fas- ligiata. Que cet hybride doive rentrer plus tard parmi les formes variées du S. Jeanpertii, ou qu'il conserve l'attribution de parenté que je lui ai assignée, il mérite de retenir l'attention des botanistes par ses caractères originaux. Diagnose latine. — x Sax. Jeanpertii modo affinis, S. pubescenti Pourr. var. litigiosæ vel cephalanthæ modo facie similis, ab eis differt petalis D. LUIZET. —- CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 157 valde viridi-luteis, exsiccatione saturatis, 3-rarius 3-nerviis, nervis viridibus, atque laciniis calycinis subovatis, obtusis, latioribus et longioribus; planta tota pilis glandulosis obsita, viscosa atque odorata, haud raro resinacea, Au nom de l'auteur et en son nom, M. Lhomme offre à la Société un exemplaire d'un ouvrage de M. J. Comére intitulé Les Algues d'eau douce. M. le Président remer- cie les donateurs. M. Lutz lit l'extrait suivant d'une lettre de notre con- frére, M. Jules Poisson : | Mon cher Secrétaire général, Je ne pourrai pas assister ce soir à la séance de la Société. Vous seriez bien aimable, si personne n'en parle, de signaler le cas présenté à la séance de la Société d'Horticulture hier jeudi. On a montré un rameau de Pécher qui portait lui-même un rameau d'Amandier. Un membre présent a certifié avoir constaté le méme fait chez lui cette année. Le fait n'aurait pas été signalé depuis Carriére. Le fait inverse n'aurait pas été observé encore. D'autre part, dans La Nature du 17 février, il est dit que le D° Udo Dammer de Berlin a fait l'intéressante observation suivante : Dans son jardin se trouve un Robinia glutinosa greffé sur R. Pseudacacia. Le sujet porte-greffe a produit plusieurs rejets. L'un d'eux fut détaché et replanté. Après quelques années, cet arbre a fleuri et grainé. Les rameaux présentent la particularité d'étre de deux sortes : les uns sont bien du Robinia glutinosa et les autres certainement du Z. Pseudacacia. avec les grandes épines stipulaires. On semble s'intéresser beaucoup en ce moment aux cas de disjonction et autres phénomènes du méme ordre. Peut-être ceux-ci intéresseront-ils la Société. Veuillez, etc. A la suite de cette lecture, M. Griffon fait quelques remarques et se réserve de publier ultérieurement dans le Bulletin une Note sur cette intéressante question. SÉANCE DU 8 MARS 1912 PRÉSIDENCE DE M. G. CHAUVEAUD, VICE-PRÉSIDENT. M. R. Combes, vice-secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce une nouvelle présentation. M. le Secrétaire général donne connaissance de la com- position des Commissions pour l'année 1910, telle que l'a établie le Conseil dans sa dernière réunion conformément au Règlement’. 1° Commission de Comptabilité : MM. Dangeard, Hickel, M. de Vil- morin. 2° Commission des Archives : MM. Chauveaud, Dismier, Dumée. 3* Commission du Bulletin : M. Ed. Bonnet, Gagnepain, Guérin, Lecomte, Malinvaud, Prillieux et MM. les membres du Secrétariat. 4° Comité consultatif chargé de la détermination des plantes de France et d'Algérie soumises à l'examen de la Société : MM. Dangeard et Mangin (Algues); Boudier et Dumée (Champignons); Hue (Lichens); F. Camus et Dismier (Muscinées); Gagnepain, Jeanpert et Malinvaud (Plantes vasculaires); Battandier et Pitard (Plantes d'Algérie et de Tuni- sie). 9" Commission de lu Session extraordinaire : MM. F. Camus, Griffon et Malinvaud. 6° Commission des élections : MM. le premier vice-Président, le Tré- sorier, l'Archiviste. 1° Commission du prix de Coincy : MM. les anciens Présidents et MM. F. Camus et Hue (élus) M. Lauby s'excuse, par suite d'un empéchement arrivé au dernier moment, de ne pouvoir faire la communication annoncée à l'ordre du jour. Il envoie pour la bibliothèque de la Société une brochure sur les Diatomées fossiles. 1. D'après l'article 25 du Règlement, le Président et le Secrétaire géné- ral font partie de droit de toutes les Commissions. ÉM. PERROT. — CARACTÈRES HISTOLOGIQUES DU PANDA OLEOSA. 159 M. Em. Perrot fait la communication suivante : Les caractères histologiques du Panda oleosa Pierre, et sa place dans la classification; PAR M. EM. PERROT: Parmi les échantillons de bois qui nous ont été envoyés au cours de ces dernières années par M. Aug. Chevalier, dans le but d'établir une Monographie histologique des essences fores- tières de la Côte d'Ivoire, se trouvent des fragments étiquetés Porphyranthus Zenkeri Engler, espèce qui vient d'être, de la part de MM. Chevalier et Guillaumin, l'objet d'une Note intéres- sante. C'est qu'en effet, cette plante a été décrite sous deux noms differents. Engler n'ayant étudié que des échantillons mâles l'avait rapportée à la famille des Burséracées, et Pierre avait créé pour elle son genre Panda qui, avec le genre Microdesmis, con- stituait la famille nouvelle des Pandacées. M. Guillaumin, en 1908, montra que le Porphyranthus ne pou- vait étre une Burséracée, et M. Chevalier, qui rencontra assez fré- quemment l'arbre au cours de sa mission dans la forét tropicale de la Côte d'Ivoire, affirma qu'il ne pouvait étre rattaché, comme avait paru le penser l'auteur précédent, à la famille des Sapin- dacées; ces deux botanistes se sont, par suite, ralliés à la conclu- sion de Pierre. L'arbre est donc définitivement classé par eux dans la famille des Pandacées, sous le nom de Panda oleosa Pierre; son aire de dispersion est assez étendue, puisqu'il croit également au Cameroun et au Gabon. Son bois, de couleur jaune et à grain fin, pourrait étre, dit M. Chevalier, substitué à celui du Buis dans les usages industriels de ce dernier. CARACTÈRES HISTOLOGIQUES. Tige jeune. — Caractères tout à fait normaux, c'est-à-dire, un épiderme glabre à cuticule épaisse, un parenchyme cortical à éléments arrondis, plus grands et plus làches vers le centre où il est limité par un anneau fibro-scléreux, périlibérien, com- posé de petits amas irréguliers de fibres, réunis entre eux par 160 SÉANCE DU 8 MARS 1912. de larges cellules ponctuées, presque isodiamétriques, et surtout fortement sclérifiées du cóté interne (fig. 1). Leliberest parenchymateux, à membranes cellulaires épaisses; quelques cellules plus grandes, surtout à l'extérieur, semblent être . spécialisées et renfermer un produit de sécrétion, sans doute résineux ou tannifère. Le bois est très lignifié, avec bandes rayon- nantes de fibres et de vaisseaux, et il ne persiste de parenchyme «i V \) KA OQ SAS X BOO. Cc joe C fo] Pc. Q. Fig. 1. — Coupe transversale d'une jeune tige de Panda oleosa Pierre. -~ ep, épi- derme; pc, parenchyme central; csc, cellules scléreuses; f, fibres; L, liber; B, bois. qu'à la pointe de certaines lames vasculaires pénétrant assez pro- fondément dans la moelle; celle-ci se compose de larges élé- ments, lignifiés aussi, largement et abondamment ponctués. On y trouve également des cellules remplies d'une sécrétion réfrin- gente, colorable légèrement par l'orcanette acétique et le bichro- mate de potassium et qui, parfois, se rangent en files longitudi- nales pour former de véritables tubes sécréteurs. Pétiole. — Le pétiole est court (1,5 em. environ dans les grandes feuilles) et il est pourvu de petites côtes irrégulières qui lui donnent une apparence nettement striée après dessiccation. Vers son point d'attache à la tige, il est élargi et son système ÉM. PERROT. — CARACTÈRES HISTOLOGIQUES DU PANDA OLEOSA. 164 fasciculaire est composé d'une lame vasculaire unique dont les extrémités se recourbent en s'avancant à la rencontre l'une de l'autre (A, fig. 2). Si l'on s'éléve vers le limbe, l'arc s'arrondit en méme temps que les pointes se rencontrent, se couvrent en formant une lame nouvelle à orientation inverse, le bois vers la face inférieure, Fig. 2. — Schéma des coupes transversales du pétiole et de la nervure principale à diverses hauteurs. lame qui se sépare plus ou moins de l'arc libéro-ligneux normal. Egalement se détachent de chaque cóté 2 petits faisceaux qui se rendront aux premières nervures; ceux-ci apparaissent de bonne heure, le limbe étant longuement décurrent sur le pétiole, mais de dimensions trés réduites et indiqué seulement par deux petites expansions de chaque cóté du sillon de la face supérieure (B, fig. 2). | À la base du limbe, au moment où vont s'échapper les deux premiéres grosses nervures, la structure est d'apparence un peu différente, quoique se rapportant exactement à ce qui vient d'étre décrit (C, fig. 2). — T. Rx. (SÉANCES) 14 162 SÉANCE DU 8 MARS 1912. Il y a trois faisceaux, nettement distincts; les deux latéraux, également en arc, mais sans lame vasculaire supérieure. Le système libéro-ligneux est entouré d'une gaine péricyclique qui se sclérifie seulement dans la portion du pétiole voisine du limbe. A la base, dans la portion élargie, cette gaine est paren- ehymateuse, mais les éléments qui la composent sont déjà diffé- renciés par leur forme et leur disposition. Vers le milieu du-pétiole, cette gaine, déjà plus nettement apparente bien que pas encore fibreuse ou scléreuse, entoure non seulement le système fasciculaire médian, mais encore les deux petits faisceaux latéraux détachés (D, fig. 2); il en est de méme à la base du limbe, mais ici cette gaine a les caractères de celle de la tige et entoure entièrement les trois faisceaux; les cellules scléreuses externes de cet anneau de tissu mécanique sont volumineuses et fortement épaissies seulement du côté interne. Le liber reste toujours parenchymateux et assez développé, et certains éléments de la région péri-fasciculaire, libérienne ou péridesmiques semblent étre transformés en idioblastes sécré- leurs; on ne pourrait guére affirmer la spécialisation de ces éléments qu'en opérant sur des échantillons frais, car le traite- ment indispensable par le chloral ou la potasse pour rendre possible un examen minutieux de ces éléments, influe naturel- 'lement beaucoup sur la nature du contenu cellulaire. Feuille. — La nervure médiane élargie, proéminente à la face inférieure, possède la structure du pétiole à la base du limbe, mais les deux faisceaux latéraux sont disparus, sauf naturelle- ment aux endroits de bifurcation des nervures secondaires. Le système fasciculaire est également protégé par un anneau fibro- scléreux, et le péridesme est en majeure partie lignifié. Pas d'oxalate de caleium apparent en coupe transversale; quelques rares prismes existent seulement autour des fibres de l'anneau périlibérien des nervures. Le parenchyme périfasciculaire est collenchymateux dans la région sousépidermique et présente dans la zone interne, comme le parenchyme libérien, les carac- tères de ces mêmes tissus dans la toge. Le mésophylle est trés lacuneux, bifacial avec une seule assise de cellules palissadiques et parfois deux au voisinage des ÉM. PERROT. — CARACTÈRES HISTOLOGIQUES DU PANDA OLEOSA. 4603 nervures, mais la deuxième assise est toujours plus réduite. L'appareil tecteur fait totalement défaut, et il n'y a pas non plus de poils sécréteurs; l'épiderme est entièrement glabre et les stomates uniquement répartis à la face inférieure. Ils sont nombreux, dispersés sans ordre, situés à la surface du limbe, ^ Fig. 3. — Épidermes de face; l'épiderme inférieur seul possède des stomates. dont les cellules sont à parois ondulées et sans orientation spéciale auprès de ces stomates (fig. 3). CARACTERES DU BOIS !. Le Panda oleosa est un arbre de 20 à 25 m. de hauteur, dont le tronc adulte mesure de 0 m. 30 à 0 m. 60 de diamètre; il est recouvert d'une écorce gris cendré, finement rugueuse, et le bois, de couleur jaune clair sensiblement uniforme, est assez dur et de grain fin. Au mieroscope et en coupe transversale, ce bois est composé de vaisseaux de large diamètre, dépassant en général 100 p et groupés le plus souvent par deux ou méme parfois par 3-5 en files radiales. Assez abondants, on en compte 18 à 25 par mm.*; leur section est arrondie et leur paroi assez épaisse (4-6 u), pourvue de trés nombreuses petites ponctuations simples arron- dies; ces vaisseaux représentent sensiblement 40 p. 100 de la masse totale du bois. Les rayons médullaires sont épais de 4 à 6 cellules et assez rapprochés; on en compte d'ordinaire 3 à 5 par mm. et leur L Voir, pour la valeur des caractères histologiques du bois: Éw. PERROT pt L'anatomie du tissu ligneux, Bull. Soc. bot. Fr., 1907, #° série, 164 SÉANCE DU 8 MARS 1912. hauteur est variable (300 à 700 u). Ils se terminent par une cel- lule d'ordinaire plus grande que les autres et qui parfois est en relation avec une file de cellules du parenchyme ligneux. Ces rayons médullaires ne sont pas rectilignes en coupe transver- sale, mais ondulés et relati- v f . US vement peu lignifiés. re DOAPOSIoR: | ' E o o Le parenchvme ligneux est LEONE D 2 000 0 0 0 80 B p i o o oao xi P y g z 1) | + TA Fe oo 0 6 ° 0) , r 00900009554 encore abondant et représenté RETE o 6022000609 ooooo 9 002.0 o DOA o5 eo 0 0 5,0900 y o eio o o 00 0 0 o c 08000 CORTE c o9o9; 0 0 000 o Gero op EaU Oo coU o “o Vero e 900900909? o [e] 990945 9990 lo EAD oco 0% KO oo0099 00009 D 209090 20000 G De rct od 1 o? o © 00! A ee Mes 0.0 0 00% ot 0060270008 elo eo SO 300000 ( EE RT b 000 o o9,o00900 r 09862 61010 80 Al po, o 9 oe A o T loop 0° 000 es eO oO 900 SHE x dd L^ CAMP. id o9, 9 o 9 000 DG 0% 9 o o 0 0 00 is CPE 2,500% For o € o0 o 00:99 c xs g 530 o o o à o oco. a o i ; o o 00 C ooo? 0o00 E o 9 90,69 000 EA 00 995.909 o00 o © Á 9 0009 Do 9 o 00 ,% 00 RÉ, 02% 08000000! Ape 8 99o 9$ o0 0 0 off o 9 © 2,0 © 0 ogg] 92299 20 0000f] (o) ( 95995o000096o (Q So °0000009% F CS o5 00,9920] B on o Ojo o 0o 5.9 £ C 7 V 22% 0 o 00° Fig. 4. — Coupe transversale et longitudinale tangentielle d'un fragment de bois. — Rm. rayons médullaires; f. fibres; pl. parenchyme lignifié (prosen- chyme); v. vaisseaux. par des files radiales de cellules et aussi par des éléments transver- saux isolés ou par 2 ou 3 qui découpent les amas fibreux en petits paquets, plus ou moins régulièrement répartis en strates. On peut évaluer à 40 p. 100 de la masse, la part prise par les rayons médullaires et le parenchyme ligneux dans la masse ligneuse totale; les parois des éléments de ce dernier sont lignifiées et il doit étre classé comme prosenchyme. Les fibres sont trés épaissies (2/3 du rayon) et mesurent dans leur région moyenne, 2 » et plus; le lumen est donc trés étroit et leur ÉM. PERROT. — CARACTÈRES HISTOLOGIQUES DU PANDA OLEOSA. 165 longueur excède souvent 1500 u. Leur trajet est légèrement sinueux et, comme elles sont longues et ténues, elles donnent au bois une élasticité très grande, leur diamètre moyen est de 35 y. Dans le parenchyme ligneux, on trouve de fins grains d'ami- don ; quelques cellules renferment un prisme d'oxalate de calcium. Ce bois, assez poreux et à grain fin, est évidemment suscep- tible d'applications industrielles; sa densité, de 611 à 684, et ses autres caractères le font ranger en outre dans la catégorie des bois souples, assez légers, mais néanmoins élastiques et résistants. L'écorce âgée, assez épaisse, conserve à l'extérieur, pendant trés longtemps, son anneau fibro-scléreux périlibérien, et le liber est rempli d'amas fibreux entourés de cellules scléreuses; il est également parcouru par des rayons médullaires à 3-5 ran- gées trés serrées, semblables à ceux du bois et trés apparents. On ne remarque aucune cellule sécrétrice dans le parenchyme libérien. L'aspect de cette écorce est granuleux, et la cassure en est naturellement courte et presque friable. Cet examen minutieux des différents organes végétatifs du Panda oleosa Pierre confirme d'abord l'observation de M. Guil- laumin et montre que l'absence de canaux sécréteurs l'éloigne totalement des Burséracées, et en fixe les caracteres d'une facon précise. Il est certes délicat, étant donnée l'absence de particula- rités histologiques saillantes, d'apporter à la discussion des argu- ments nouveaux, et c'est à l'étude des organes floraux qu'il faudra demander confirmation des conclusions de Pierre adoptées par MM. Aug. Chevalier et Guillaumin. Il se pourrait peut-étre que l'examen minutieux des autres espèces de cette petite famille permit quelques constatations intéressantes dans ce sens; nous ne manquerons pas d'y pro- céder dés que nous aurons en main le matériel suffisant. M. le Secrétaire général donne connaissance d'un travail de M. Lignier sur le Stauropteris Oldhamia Binney et les Cenoptéridées. Ce travail prendra place dans les Mémoires de la Société aprés approbation du Conseil. 166 SÉANCE DU 8 MARS 1912. M. Molliard fait la communication suivante : Duplicature florale d'origine parasitaire chez le Bellis perennis L.; PAR M. MARIN MOLLIARD. Les échantillons de Bellis perennis que j'ai l'honneur de pré- senter à la Société ont été récoltés à Matignon (Cótes-du-Nord), en septembre 1909, sur le bord d'une route éloignée de tout jardin; trois individus végétant cóte à cóte offraient la méme anomalie florale, et, non loin d'eux, on pouvait observer de nombreux pieds absolument normaux; les caractéres tératolo- giques portent uniquement sur les capitules qui sont trans- formés en une masse compacte, sensiblement sphérique. de laquelle se détachent des ligules blanches, d'une manière irré- gulière; elles sont réparties sur la surface entière et non pas seulement dans la région voisine des bractées. En disséquant ces capitules on s'apercoit qu'ils ont une con- formation trés spéciale, consistant essentiellement en ce que les différents fleurons sont remplacés chacun par un petit capitule; l'inflorescence est donc un capitule composé, et chaque capitule élémentaire est constitué par de petites bractées laciniées et par un nombre variable de fleurs, 10 en moyenne; certaines fleurs périphériques de ces petits capitules sont ligulées, les fleurs cen- trales tubuleuses, mais les deux sortes de fleurs sont presque toujours plus ou moins profondément modifiées et présentent les transformations que l'on observe si souvent dans les variétés doubles des différentes espèces de Radiées. Les fleurs ligulées ou tubuleuses peuvent offrir un style plus ou moins pétaloide, ouvert, simulant une seconde corolle; souvent on compte 3 ou 4 stigmates au lieu de 2; les fleurs tubuleuses offrent souvent une tendance à devenir ligulée et possèdent une zygomorphie plus ou moins accentuée; les éta- mines sont quelquefois normales, et leurs sacs polliniques donnent naissance à des grains de pollen parfaitement con- stitués; mais souvent elles deviennent foliacées, soit uniquement dans la région terminale du connectif, soit dans toute leur M. MOLLIARD. — DUPLICATURE FLORALE DU BELLIS PERENNIS L. 167 étendue, et celles qui sont le plus transformées ont l'apparence de pétales; leur nombre subit souvent une réduction. Enfin les fleurs sont incapables de donner des graines susceptibles de germer. ; On est donc en présence d'un cas tératologique caractérisé : 4° par une prolifération du capitule primitif, entraînant la for- mation de capitules sessiles; 2° par des modifications florales de l'ordre de celles qu'on observe dans les variétés horticoles à fleurs doubles; 3° par la stérilité des organes femelles. La littérature est assez riche en observations analogues portant sur le Bellis perennis, et le lecteur désireux de se docu- menter à cet égard trouvera tous les renseignements bibliogra- phiques relatifs à cette question dans l'ouvrage bien connu de Penzig'. Aussi me serais-je abstenu de décrire à nouveau cette malformation si je n'avais pu en saisir le déterminisme; il s'agit ici d'une action parasitaire due à un Æriophyes, qu'on peut observer entre les capitules élémentaires ou à leur intérieur; la femelle de cet Acarien mesure 140 : 33 y. Le parasite déter- mine dans les capitules du Bellis perennis des effets comparables à ceux que l'on a signalés chez le Crepis biennis et chez V Eri- geron acris et qui sont dus à l'action respective de l'Eriophyes Rechingeri Nal. et de l'E. puculosus Nal. Voilà donc un nouveau cas tératologique qui rentre dans le domaine de la pathologie, si le vocable tératologie s'applique à la description des phénomènes morphologiques aberrants dont on ignore la cause et si le mot dé pathologie signifie l'étude des causes exceptionnelles qui modifient la forme des êtres vivants. M. Buchet expose un cas de déformation d'origine pro- bablement parasitaire sur le Crepis virens’. 1. PENZIG (0.), Pftanzenteratologie, 2° vol., p. 58. 2. Le manuscrit de cette communication n'est pas parvenu au Secré- tariat. 168 SÉANCE DU 8 MARS 1942. M. Aug. Chevalier prend la parole pour la communica- tion ci-après : Sur deux plantes cultivées en Afrique tropicale décrites par Lamarck; PAR M. AUGUSTE CHEVALIER: L'histoire des plantes cultivées dans les pays tropicaux est à peine ébauchée à l'heure actuelle. Chacune de ces espèces se rencontre ordinairement sur une aire très étendue, sans qu'il soit toujours possible de préciser si elle est véritablement spon- tanée en certains points ou si elle n'est pas retournée à l'état sauvage. En outre, la plupart de ces espéces présentent de trés nombreuses variations; les premiers botanistes qui ont décrit ces espèces n'ont eu souvent à leur disposition que des maté- riaux incomplets et ils n'ont pas toujours apporté une grande précision dans leurs diagnoses. Aussi les noms anciens d'assez nombreuses espèces cultivées sont-ils passés parfois inapercus, de sorte qu'on a appliqué à ces mémes espéces des noms nouveaux. C'est en examinant de prés les types des anciennes espèces conservées dans les vieux herbiers qu'on pourra restituer les noms spécifiques les plus anciens qui doivent étre conservés en vertu des règles de priorité. Le Muséum d'Histoire naturelle de Paris posséde plusieurs herbiers historiques qui sont à ce point de vue extrémement précieux à consulter. Dans l'herbier de Lamarck et dans l'herbier de Jussieu existent un trés grand nombre de types d'espèces anciennes parfois trés mal connues. Nous avons signalé précédemment les types de deux espéces trés intéressantes cultivées en Afrique tropicale et qui avaient été rapportées de l'Ile-de-France dans le xvin? siècle par Commerson. L'une est le Coleus rotundifolius (Poiret) A. Chev. et Perrot, qui fournit les pommes de terre de Madagascar, l'autre le Cola nitida (Vent.) A. Chev., qui fournit les bonnes noix de kola. La présente Note a pour but de faire connaitre les types de deux autres espéces cultivées, décrites par Lamarck depuis plus d'un siècle et encore trés mal connues aujourd'hui, bien qu'elles offrent un trés grand intérét au point de vue économique. -w- — AUG. CHEVALIER. — DEUX PLANTES DE L'AFRIQUE TROPICALE. 169 I. — Ficus punctata Lamk. On rencontre presque partout en Afrique tropicale, depuis le 16° degré de lat. N. jusqu'au 10° degré de lat. S. et de la cóte Est à la cóte Ouest, aussi bien dans la zone des steppes et des savanes que dans la forêt vierge, un Ficus, qui depuis une trentaine d'années a attiré l'attention de trés nombreux explo- rateurs. C'est que cet arbre est encore cultivé en beaucoup de régions par les peuplädes les plus primitives de l'Afrique pour son écorce. Celle-ci, après avoir été rouie et battue, a l'aspect d'un tissu formé de fibres couleur kaki enchevétrées et très résistantes. Ainsi préparée, on l'utilise couramment pour confec- tionner des vêtements; c'est « l'arbre à pagnes » de la plupart des voyageurs africains; et son usage était si répandu avant la pénétration des étoffes d'Europe actuellement troquées contre du caoutchouc, que la plupart des peuplades de la grande forêt vierge ne connaissaient pas d'autre textile. Le célèbre explorateur Schweinfurth a le premier attiré l'attention sur l'utilisation de l'écorce de ce Ficus, nommé Rokko par les Niamniams de l'Afrique centrale, qu'il visita en 1869. En 1894, en collaboration avec Warburg, il décrit l'espèce qui devient : Ficus Rokko Warb. et Schweinf. in Engler Bot. Jahrb., XX (1894), p. 164. C'est sous ce nom que nous avons désigné dans nos publica- tions! la plante fréquemment rencontrée par nous en Afrique occidentale, en Afrique centrale. Cependant, dés 1900?, nous avions fait remarquer que l'arbre connu au Soudan sous le nom de Donbalé paraissait étre le Ficus punctata Lamk, syno- nyme de F. aggregata Vahl. Dans une récente Monographie consacrée aux Ficus afri- cains, J. Mildbread et M. Burret montrent que plusieurs autres noms avaient antérieurement été appliqués à cette espèce. Le 1. Cf. CHEVALIER (Aug.), L'Afrique centrale francaise, 1908. p. 109-267. — Les plantes cultivées par les indigènes en Afrique tropicale, Bull. Soc. Acclim. 1942. 2 . ? CHEVALIER (Aug.), Végétation de la région de Tombouctou, Congrès intern. de Botanique, 1900, p. 23 du tirage à part. 110 SÉANCE DU 8 MARS 1912. plus ancien, Urostigma Schimperi Miq. date de 1847 et ces auteurs ont appliqué à l'espéce le nom suivant : Ficus Schimperi (Miq.) A. Rich. Tent. Fl. Abyss., II, (1851), i526 A la suite, ils citent une quinzaine de synonymes, les uns correspondant à des descriptions, les autres étant des nomina nuda de Warburg. Il n'est pas douteux que la plante décrite sous le nom de Ficus Schimperi est le Rokko! Cette espèce est extrèmement répandue en Afrique tropicale; Mildbread et Burret ont vu des spécimens provenant d'un nombre considérable de régions, et cela ne doit point surprendre, puisque, en beaucoup de points, la plante est cultivée ou natu- ralisée. Mais, jusqu'à présent, on ne la connaissait pas en dehors du continent. En faisant récemment des recherches sur les Ficus dans les anciens herbiers du Muséum, nous avons eu la surprise de découvrir des matériaux de la méme espéce, recueillis de 1768 à 1710 par Commerson à l'Ile de France (Maurice)! et con- servés dans l'herbier de Lamarck et dans l'herbier de Jussieu. Ces spécimens différent moins de la forme typique du F. Schim- peri que les diverses formes africaines de ce Ficus polymorphe ne différent entre elles. Nous avons fait une autre constatation intéressante. Les spécimens de Commerson ont été décrits depuis plus d'un siècle par Lamarck d'abord, par Vahl ensuite. L'appellation donnée par Lamarck, de beaucoup la plus ancienne, remonte à 1786, et c'est sans nul doute celle qui doit étre conservée. Le nom scientifique du Rokko et les prin- cipaux synonymes doivent étre désormais présenté de la manière suivante : Ficus punctata Lamk Encyclop., I (1786), p. 495-496 (non Thunb. nec Heyne). — F. aggregata Vahl Enum., Il (1806), p. 197. — F. Schimperi (Miq.) A. Rich. — F. Rokko Warb. et Schwf. Postérieurement à Lamarck, Thunberg a décrit un Ficus 1. MONTESSUS (Dr F.-B. DE), Martyrologe et Biographie de Commerson, Paris, Masson, 1889, 1 vol. gr. in-8. AUG. CHEVALIER. —— DEUX PLANTES DE L'AFRIQUE TROPICALE. 171 punctata Thunb. Diss. Fic. 9, espèce de l'Inde anglaise, qui a pour synonymes F. falcata Miq. et F. stipulata Wall. Mais les Dissertations de Thumberg ont été publiées de 1799 à 1801, de sorte que le nom de Lamarck est incontestablement le plus ancien; il est aussi trés antérieur au nom de Heyne, publié dans le Catalogue de Wallich (1830), et qui désigne le. Ficus infectoria Roxb., de l'Asie tropicale et de l'Archipel Malais. Le type de Lamarck, dont nous publions la photographie, a les feuilles un peu plus petites qu'elles ne le sont habituelle- ment en Afrique; le réceptacle est identique dans les échantil- lons de l'Ile de France et dans les formes africaines les plus courantes, il est globuleux, ovoide, de la taille d'un gros pois, glabrescent avec de rares poils blancs apprimés. Sur l'origine du type, de Lamarck s'exprime ainsi : « M. Com- merson a trouvé ce Figuier, à l'Isle de France et une variété à feuilles un peu plus petites, qui croît à Madagascar. » (Encycl., II, p. 496). ; Dans les publications du xix* siècle et dans les ouvrages les plus récents, le Ficus punctata Lamarck n'est plus mentionné ni à l'Ile Maurice, ni à Madagascar. Les ouvrages de Bojer et de Baker sur la flore de l'Ile Maurice, le récent Catalogue des plantes de Madagascar par Palacky ne citent pas cette espèce ni son synonyme le Ficus aggregata Vahl. Cependant deux Ficus signalés à Maurice et à la Réunion paraissent d’après leur description (car nous n'avons pas vu les types) correspondre à l'espèce de Lamarck. L'un est le Ficus terebrata Willd. ll est déjà mentionné dans le Catalogue de Bojer'. Plus tard Baker en donna une description qui correspond de tous points à l'espéce qui nous occupe?. L'arbre serait connu à Maurice sous le nom de Franche bâtard. Il est indiqué comme croissant aussi aux Comores et dans l'Afrique tropicale orientale. Enfin, plus récemment encore, M. Jacob de Cordemoy dans sa Flore de la Réunion a signalé la méme espèce dans cette colonie française, et, dans sa description, nous croyons recon- 1. BOJER, Hort. Maurit., (1837), p. 293. 2. BAKER, Fl. Maurit. et Seychelles (1877), p. 285. 172 SÉANCE DU 8 MARS 1912. naître aussi l'espèce décrite primitivement par Lamarck. Elle porte à la Réunion le nom vulgaire de Affouche bâtard. D'après cet auteur, Ficus terebrata Willd. serait synonyme de F. pertusa Bory (non L. f.). Jacob de Cordemoy décrit ensuite une nou- velle espèce : Ficus lucens Cord. Fl. Héun., p. 213 (non Warb.), qui parait encore être la même espèce. Elle est connue des créoles sous le nom de Grand Affouche. Elle se distingue du F. terebrata parce qu'elle a des feuilles subcordées à la base, alors que dans le F. terebrata elles sont un peu atténuées et subarrondies à la base. Nous avons constaté que ces deux lormes de feuilles s'observent fréquemment sur les exem- plaires de F. punctata vivant en Afrique tropicale. Il n'y a donc pas lieu, selon nous, de séparer ces deux plantes, et nous pen- sons que les Ficus terebrata Willd. et F. lucens Cord. doivent être rattachés comme synonymes à l’espèce de Lamarck. Du reste, Jacob de Cordemoy fait suivre la description de son espèce nouvelle, d'observations qui pourraient s'appliquer aussi bien à la plante de l'Afrique tropicale : « Cette espèce est nettement distincte et facile à reconnaitre à ses feuilles toujours semblables... Son latex abondant con- tient du caoutchouc. On en fabrique une glu qui sert à prendre les oiseaux. C'est un assez grand arbre, dont les rameaux émettent parfois des racines adventives qui ne s'enfoncent pas dans le sol, mais s'enroulent autour de la üge qu'elles enla- cent'. » Le méme auteur ajoute plus loin que les noirs se servaient autrefois de l'écorce pour se confectionner des vête- ments. Aucun Ficus pouvant être identifié avec l'espéce de Lamarck n'a encore été signalé scientifiquement à Madagascar depuis l’ Encyclopédie, mais nous savons par les récits de divers voyageurs qu'il existe en plusieurs régions de la grande ile un Ficus dont les indigènes utilisent l'écorce pour fabriquer des vêtements. Il est vraisemblable qu'il s'agit toujours de la même espèce. | En résumé, le Ficus punctata Lamk. se rencontre à l'état spontané, ou cultivé ou naturalisé sur une aire très étendue : aux îles Seychelles, à Madagascar et dans la plus grande partie de l'Afrique tropicale. 1. CORDEMOY (J. DE), FL de la Réunion, p. 274. AUG. CHEVALIER. —— DEUX PLANTES DE L'AFRIQUE TROPICALE. 1473 Comme cela arrive pour toutes les plantes cultivées, cette espéce présente des formes innombrables. Nous décrivons ci-après la forme la plus fréquente, du moins dans l'Ouest africain : Ficus punctata Lamk. exclus. synonym. Rheede (non Thunb., nec Heyne). : Sect. Urostigma, 8 Chlamydodoræ (Burret et Mildb.) Arbre de 10 à 20 m. de haut, à tronc de 20 à 60 cm. de diamétre et parfois plus gros et de 4 à 5 m. de haut; branches étalées formant par leur ensemble une téte arrondie couvrant un diamétre parfois double de la hauteur de l'arbre; les branches inférieures émettent fréquemment des faisceaux de racines adventives gréles, pendantes comme de longues che- velures. Dans les lieux frais, ces paquets de racines parviennent parfois au sol et s'y enfoncent. A partir de ce moment, ces racines s'accroissent, se soudent entre elles et finissent par former de nombreux troncs ou sortes de piliers soutenant les principales branches. Ecorce lisse, blanche, riche en fibres entrecroisées, renfermant un latex blanc abondant. Rameaux verts, entièrement glabres ou présentant une ligne pubes- cente le long de chaque cicatrice stipulaire. Feuilles obovales-oblongues, arrondies ou largement deltoïdes à la base, brièvement acuminées-obtuses au sommet (acumen de 5 mm. de long sur 3 mm. de large), parfois sans acumen, longues de 5 cm. à 10 em. 5, sur 2,5 à 5 cm. de large, d'un vert sombre et luisantes en dessus, d'un vert jaunátre en dessous, coriaces et entiérement glabres. Nervure médiane saillante sur les deux faces, blanchátre en dessus, parfois rosée en des- sous; nerv. lat. I : 6 à 8 paires, trés peu saillantes méme en dessous, réunies en arceaux assez réguliers à 2 ou 3 mm. des bords, comprenant entre elles des nervures latérales II. Nervilles formant en dessous des réticules sombres très fins. Pétiole de 1,5 à 3,5 cm. de long, glabre, ascendant, légérement canaliculé en dessus. Stipules Jancéolées-subulées + 15 mm. de long, rosées et scarieuses, souvent ciliées, promptement caduques. Réceptacles globuleux, sessiles à l'aisselle des feuilles, isolés ou gémi- nés, de la grosseur d'un pois, environnés à la base de bractées plus courtes qu'eux, glabres ou légèrement pubescents blanchátres, jaunes à maturité, plus ou moins tachés de blanc. Doubalé (bambara), Kousouga (mossi), Adan (nago), Zofoin Kakoro (agni), Lili (banda), Avra, Aki, Bouko (dahoméen), Goulla (keba). Variations. — 1° Tige et racine, — Le Ficus punctata Lamk. vit le plus souvent en arbre isolé, parfois aussi, notamment dans les foréts vierges, il vit en épiphyte sur divers arbres. Dans ce cas, des racines nombreuses descendent le long du tronc de l'arbre-support; en se développant elles s'anastomosent et se soudent, en formant une sorte de gaine qui encercle le 174 SÉANCE DU 8 MARS 1912. tronc de l'arbre-support et finit par le tirer. Les racines du Ficus forment alors un tronc aérien plus ou moins cannelé et dont le creux intérieur finit par disparaitre. Ce tronc né de racines est alors complétement identique à un tronc-tige. Le plus souvent, le Ficus a l'aspect d'un arbre ordinaire, et ses branches sont supportées par un tronc simple, qui a toujours été une tige. Dans les endroits humides ou frais, le tronc et les branches principales émettent des faisceaux de racines trés ramifiées et pendantes, ayant l'aspect des queues-de-renard pro- duites par le développement des racines de certains arbres dans l'eau. Il peut arriver que certaines de ces racines prennent un développement rapide, et fréquemment un grand nombre d'entre elles descendent le long du tronc en se soudant à lui et viennent s'enterrer à sa base. Enfin, plus rarement, dans les lieux trés frais, certaines racines qui pendent des branches latérales par- viennent au sol sans ramper sur le tronc. Il se constitue alors un grand nombre de troncs supportant une tête ramifiée parfois très étendue. A la longue il n'est plus possible de distinguer les troncs nés des racines adventives, du tronc initial. Il se constitue alors un végétal d'aspect étrange tout à fait semblable au fameux Ficus Banyan, ou Ficus des Pagodes de l'Inde (Ficus Benjaminiana et F. religiosa). Il est rare que le F. punctata présente un tel aspect et couvre des surfaces étendues. Cependant nous avons vu des exem- plaires remarquables présentant cette disposition : à Sekondee (Gold Coast), où un Ficus de cette espèce présente plus d'une centaine de troncs et occupe presque tout l'emplacement de l’ancien cimetière au milieu de la ville. Il en existe aussi un très bel exemplaire au village de Sicoro, près Bamako, sur le Niger moyen (Soudan français). Il présentait, en 1899, 14 troncs s enterrant sur un périmètre de 30 pas de diamètre. Le tronc central dérivant de la tige est légèrement plus important que les autres. Le long des branches et des troncs descendent des racines aériennes, dont la dimension varie de la grosseur d'un doigt à la taille d'un bras. Ces racines n nent ordinaire- ment pas le sol. Les 10 troncs latéraux qui pénètrent dans la terre sont formés de plusieurs faisceaux de racines soudés à une racine centrale plus grosse, le tout ayant l'aspect d'un câble et G. DISMIER. — PRÉSENCE DU PHILONOTIS SERIATA MITTEN EN ASIE. 175 l'assise cambiale fonctionnant seulement sur tout le pourtour externe de ces axes soudés entre eux. Au Soudan, ces arbres sont considérés comme sacrés, et les vieillards s'assemblent la journée à leur ombre. Ils sont au nombre des arbres à palabres souvent cités par les voyageurs. En certains villages de la région du Haut-Niger, les indigènes provoquent la formation de plusieurs troncs de la manière sui- vante : au-dessous d'un faisceau de racines pendantes, ils élévent du sol une petite colonne formée de paille, ou d'herbes sèches liées entre elles et qu'on arrose fréquemment. Les racines aériennes s'enfoncent dans cette masse humide et elles ne tardent pas à atteindre le sol et à s'y enraciner. A, notre connaissance, le Ficus punctata Lamk. est la seule espèce de l'Afrique tropicale produisant plusieurs troncs à la manière du Ficus des Pagodes de l'Indo-Malaisie. (A suivre). M. F. Camus donne lecture de la Note suivante : Sur la présence du Philonotis seriata Mitten en Asie; PAR M. G. DISMIER. Jusqu'à présent je n'ai vu figurer le Philonotis seriata dans aucune publication sur la flore bryologique asiatique. Derniè- rement M. Brotherus a eu l'obligeance de me communiquer sa belle collection de Philonotis d'Asie que je désirais étudier. Parmi les échantillons recueillis dans l'Inde, et étiquetés Bar- tramia falcata espèce particulièrement répandue dans l'Hima- laya, j'ai eu la surprise de reconnaitre deux spécimens de Philonotis seriata bien caractérisés et presque identiques à ceux d'Europe : feuilles larges à la base, oblongues, aigués au sommet, dents geminées sur tout le contour’; cellules carrées ou brièvement rectangulaires avec papilles situées au centre du ` 1. Au sujet de la denticulation des bords de la feuille, il y a un fait Intéressant à constater, c'est qu'en Asie les espèces à dents geminées sont en petit nombre, tandis que celles à dents simples et aiguës sont les plus nombreuses. Chez les espéces européennes on observe le contraire. 116 SÉANCE DU 8 MARS 19412. lumen, nervure forte et rougeàtre. Chez le Philonotis falcata on n'observe rien de semblable : les feuilles sont oblongues, lan- céolées, dentées en scie tout autour, les cellules papilleuses à leur angle supérieur, la nervure étroite, jaunâtreet + excurrente. Poursuivant mes recherches, j'ai trouvé dans l'Herbier du Muséum de Paris, sous le nom de Bartramia subulosa, un troi- sième échantillon également bien caractérisé qui doit être de méme rapporté au Philonotis seriata. Ces trois spécimens de Philonotis seriata portent respective- ment sur leur étiquette les mentions suivantes : 1. Herbarium of the East Indian Company, n° 220. — Bar- tramia falcata — N. W. Himalaya, Herb. Falconer; Distribued at the Royal Gardens Kew, 1875 (herb. Brotherus). 2. Flora of Kaschmir Dist. Baltistan, n° 14.294, Bartramia falcata, Deosai Plains by the Scheosar Lake 12-13.000 feet by J. F. Duthie (herb. Brotherus et herb. Mus. de Paris). 3. Herbarium of the East Indian Company, n° 225, Bartra- mia subulosa — N. W. Himalaya, Herb. Falconer, Distribued at the Royal Gardens Kew, 1875 (herb. Mus. de Paris). Le n° 14.294, de l'Herbier de M. Brotherus est identique au Philonotis seriata var. adpressa (Ferg. ex.;p.), Lske et Monk. Un second spécimen de ce n° 14.294 existe également dans les collections du Muséum de Paris; mais celui que posséde cet Etablissement, quoique appartenant incontestablement à la méme touffe, est beaucoup moins concluant; car, s'il se rap- porte sans aucun doute au Philonotis seriata, il rappelle par certaines particularités les PA. fontana var. adpressa et Ph. fal- cala. Bref, si je n'avais eu sous les yeux que la plante du Muséum je n'aurais pu l'identifier; c'est grâce à l'étude préa- lable de l'échantillon communiqué par M. Brotherus que je suis parvenu à une détermination exacte. Ce fait démontre, une fois de plus, qu'en raison de la trés grande variabilité des espèces dans le genre Philonotis il ya lieu, à mon avis, d'apporter la plus grande prudence dans l'établissement d'espèces nouvelles. Par suite de la présence du Philonotis seriata dans l'Inde, l'aire de distribution mondiale actuelle de cette espèce devient donc la suivante : Europe (France, Iles britanniques, Scandi- M. BOULY DE LESDAIN. — ÉCOLOGIE D'UNE PETITE PANNE. 111 navie, Russie, Allemagne, Autriche, Suisse, Italie, Espagne), Amérique du Nord (Groénland), Asie (N. W. Himalaya, Kasch- mir). Écologie d'une petite panne' dans les dunes des environs de Dunkerque (Phanérogames et Cryptogames); PAR M. LE Dè M: BOULY DE BESDXAIN: Le naturaliste qui, pour la première fois, parcourt les dunes des environs de Dunkerque, en rapporte généralement une impression défavorable, et reste frappé de la pauvreté apparente de la faune et la flore. Ces collines sablonneuses constituent en effet une station bien spéciale, dont l'aspect varie sans cesse à cause de leur mobilité. Sous l'influence du vent, le sable se déplace quand il n'a pas été fixé par des plantations d'Oyats (Psamma arenaria), et les jours de tempéte, recouvre parfois en quelques heures des pannes ou des dunes verdoyantes. Non seulement le sable est mobile, mais encore, soulevé par la violence du vent qui tord les arbustes, arrachant ou desséchant leurs feuilles, il crible l'écorce de ses milliers de grains de quartz, qui finissent par la polir, et parfois méme y restent incrustés. Aussi, pour se soustraire à l’action néfaste du sable et du vent, le plus grand nombre des Cryptogames? cherchent un abri, se cachent pour ainsi dire dans les pannes, où ils trouvent une atmosphére à la fois plus calme et plus humide. J'ai eu la curiosité d'étudier la végétation d'une de ces petites paunes, située dans les dunes de Malo-Terminus, contre la voie du tramway, et d'en suivre les différentes phases pendant une année. J'ai commencé cette étude le 16 octobre 1910 pour la lerminer en 1911, à la méme date. 1. On donne le nom de panne aux petites vallées situées entre les dunes, ?. Certains Lichens pourtant recherchent de préférence les endroits battus par le vent, et se développent en abondance sur les racines déchaussées du Salir repens, et les rhizomes du Psamma arenaria. Tels sont les Caloplaca vitellinula, Rhinodina exigua, Lecanora umbrina, Lecania cyrtella, etc..; T. LIX. (SÉANCES) 12 178 SÉANCE DU 8 MARS 1912. La station que j'ai choisie, orientée Est-Ouest, est toute petite, et, bien qu'elle ne mesure guère plus de 40 mètres de long sur 15 de large, pour arriver à la connaître, j'ai dû faire de nom- breuses et souvent de longues recherches. Comme pour mes « Recherches sur les Lichens des environs de Dunkerque », j'ai mis à contribution la science et l'inépui- sable obligeance de M. l'abbé Vouaux, qui a bien voulu déter- miner les Champignons. M. P. Hariot, assistant au Muséum, a eu l'amabilité d'examiner les quelques Algues que j'ai recueillies. J'ai trés probablement trouvé toutes les espéces de Lichens et de Muscinées, mais il est bien certain qu'un bon nombre de Champignons et d’ Algues, ont échappé à mes recherches. L'année d'ailleurs trés sèche et trés chaude, ne leur était guère favorable. Avant d'aborder l'étude des Phanérogames et des Crypto- games qui vivent dans cette station, quelques mots sont néces- saires pour en décrire rapidement l'aspect. La petite panne en question est couverte, dans sa partie centrale toujours légérement humide, de buissons bien déve- loppés et trés denses d'Hippophae rhamnoides. Tout autour, de nombreux Salix repens, en touffes plus ou moins épaisses, se rejoignent et se confondent, sauf sur les contours où ils forment des petits monticules affectant, suivant l'expression de M. Massart, « Essai de géographie botanique. Districts Litt. el Alluv. Belgique, p. 268 » la forme d'une calotte de sphére. L'espace qui existe entre tous ces arbustes est en partie comblé, au centre, par le Carex arenaria et, sur les bords, par le Psamma arenaria et le Festuca oraria. Tout autour, le sol s'éléve en pente douce pour former des dunes assez élevées vers le Sud, sur lesquelles végètent, plus ou moins épars : Festuca oraria, Psamma arenaria, et quelques rares et chétifs Hippophae. I. — PHANÉROGAMES. Salix repens. — Il joue dans la modification des dunes un róle assez important, en retenant le sable qui se dépose autour des feuilles mortes et des débris de bois enchevétrés à la base de ses tiges. Il se forme ainsi des petits monticules atteignant parfois 2, plus rarement 3 métres de hauteur, et la plante qui M. BOULY DE LESDAIN. —— ÉCOLOGIE D'UNE PETITE PANNE. 179 jouit de la propriété de former de nouvelles ramifications à mesure que le sable la submerge, continue à se développer. Les monticules ne s’accroissent pourtant pas indéfiniment; quand ils ont atteint une certaine hauteur,'il arrive un moment oü le vent finit à la longue par emporter le sable maintenu entre les racines et les anciennes liges. Quelques jours de tempéte suffisent alors pour les briser et les arracher; la plante ne tarde pas à périr, et avec elle s'écoule assez rapidement le sable qu'elle maintenait. Les choses ne se passent généralement ainsi, que lorsque le Saule forme au milieu ou sur les côtés d'une panne, des touffes isolées. Dans le cas contraire, et c'est ce que l'on observe ici, les petits monticules se rejoignent et peuvent arriver à la combler au bout d'un temps plus ou moins long. Deux galles : Phabdophaga rosaria H. Löw. et Pontania Sali- cis Christ., trés communes sur tout le littoral, se retrouvent également sur presque tous les buissons de Salz. Hippophae rhamnoides. — Se couvre à l'automne de nombreux fruits rouge orangé, en méme temps que de nombreuses che- nilles « Leucoma Salicis » viennent y fixer leurs nids. Au milieu ou contre les buissons de Salix et d'Hippophae, on remarque les plantes suivantes : Ranunculus bulbosus L., Thalic- trum minus var. dunense (Dumort.) Viola sabulosa Bor., Polygala vulgaris L. (fleurs bleues), Stellaria media Vill., Ononis repens var. maritima (Dumort.) (recouvre entièrement plus d'un mètre carré), Rosa rubiginosa L., Rubus cæsius L., Ribes rubrum L. (introduit), Galium verum var. littorale Bréb., Cirsium lanceo- latum Scop., C. arvense Scop., Senecio Jacobæa L. (souvent complètement rongé par les chenilles de l'Hypocrita Jacobææ), S. vulgaris L., Taraxacum Dens-leonis L., Thrincia hirta Roth, Hieracium umbellatum (avec la galle Awlacidea Hieracii Bouché), H. Pilosella L., Sonchus asper Will., Pirola rotundifolia L., Lithospermum officinale L., Cynoglossum officinale L., Solanum Dulcamara L., Brunella vulgaris L., Plantago lanceolata L., Epipactis latifolia, Carex arenaria L. (en touffes trés denses, mais peu fertile au centre de la panne où il est très ombragé; bien fertile au contraire sur tout le pourtour), Poa annua L., Agrostis canina L., Calamagrostis Epigeios Roth. 180 SÉANCE DU 8 MARS 1912. Tout autour de la panne on remarque : Draba verna L., Ceras- tium brachypetalum Desp., Sedum acre L., Saxifraga tridacty- lites L., Asperula cynanchica L., Carlina vulgaris L., Myosotis hispida Schlecht., Phleum arenarium L., Festuca oraria Dumort., Psamma arenaria R. et S. . II. — CRYPTOGAMES. I. — MuvsciNÉEs. Le centre de la panne est presque entièrement tapissé par le Rhynchostegium megapolitanum var. meridionale B. E., couvert de nombreuses capsules, avec càetlà, quelques grosses touffes de Bra- chythecium Rutabulum B. E. et de Camptothecium lutescens B. E. Dans les endroits plus secs, et principalement autour des petits monticules de Salix : Barbula ruraliformis Besch., Bryum pen- dulum Schp., B. cæspiticium L., Ceratodon purpureus Brid., et var. conicus (Lindb.) Husnot, Brachythecium albicans B. E. et Amblystegium serpens B. E. Sur un tronc de Salix : Barbula ruraliformis Besch. Pour changer ainsi de milieu, cette Mousse sabulicole doit germer sur les grains de sable qui se trouvent dans les crevasses de l'écorce. J'ai observé le méme fait, dans les dunes de Malo-Terminus, sur le Populus monilifera sur le Sambucus nigra et sur l Hippophae rhamnoides ; dans les dunes internes de Ghyvelde, sur le Pinus sylvestris. Frullania dilatata Dum. — Un minuscule exemplaire, sur une tige de Salix couchée sur le sable. Cette Hépatique si commune sur les arbres des polders des environs de Dunkerque, est tou- jours des plus rares dans les dunes littorales. Ce qui montre bien que c'est le vent seul qu'elle redoute, c'est que près de Zuydcoote, dans une panne profonde et bien abritée par de hautes dunes, je l'ai recueillie assez abondamment sur le tronc - des Peupliers. | II. — Licnens. Sur Salix repens. — La chute des feuilles qui commence vers la fin d'octobre, est complète dans les derniers jours de décembre et la lumière pénètre alors de toutes parts dans les buissons autre- fois si touffus. L'air saturé de vapeur d'eau y maintient une M. BOULY DE LESDAIN. — ÉCOLOGIE D'UNE PETITE PANNE. 181 humidité constante, toujours entretenue par les Mousses imbi- bées de l'eau de la rosée et des pluies souvent si abondantes à cette époque. C'est le moment où la végétation des Cryptogames plus ou moins suspendue pendant l'été, va reprendre avec une nouvelle vigueur. L'écorce du Saule constitue un milieu trés favorable pour le développement des spores, et se couvre assez rapidement de nombreux Lichens. Certaines espèces, comme le Xanthoria parietina, entourent complètement les rameaux, obstruant ainsi les stomates, tandis que d'autres, telles que le Physcia ascen- dens, par les tractions répétées de leurs rhizines, produites par les alternatives de sécheresse et d'humidité, finissent par en détacher l'écorce. Les Champignons pénètrent alors par les fissures, se fixent sur le bois, et continuent l'œuvre de destruc- tion commencée par les Lichens. Lorsque les rameaux morts du Saule se brisent et tombent sur le sol, les Lichens continuent à vivre pendant un certain temps, la plupart pourtant disparaissent rapidement. Seuls les Parmé- liés et les Physciés, qui croissent assez vite pour s'attacher par places au bois mis à nu, peuvent continuer à se développer. Quant aux autres espéces, le soulévement de l'écorce qui se détache de toute part, et peut-étre aussi les réactions chimiques produites par la décomposition des fibres du liber, leur sont funestes, et elles périssent assez rapidement. Le Lecidea para- sema seul continue à végéter, et peut même vivre quelque temps sur les lambeaux d'écorce détachés du bois. Les Lichens foliacés qui dominent alors, vont disparaitre peu à peu : c'est d'abord le Parmelia sulcata, suivi bientót par le Parmelia subaurifera. Quant au Physcia ascendens, il persiste souvent avec le Xanthoria parietina qui, finalement, envahit toutes les branches mortes, jusqu'au jour où rongé par les insectes et les acariens, tué par l'excés d'humidité, il se décom- pose à son tour et se détache de son support. Le bois plus ou moins pourri, envahi par les Champignons, se brise alors en menus fragments, sous lesquels vivent de nom- breux insectes et des mollusques : Vitrina pellucida Gertn., Helix herbarum Servain et Pupa muscorum Drap., qui vont achever de le réduire en poussière. 182 SÉANCE DU 8 MARS 1912. Usnea hirta (L.) Hoffm. (A. R.). Le plus souvent au centre des buissons; on observe des échantillons de deux sortes; les uns presque ‘entièrement dépourvus de sorédies K —, les autres beaucoup plus rares, fortement sorédiés au sommet, à médulle passant du jauue au rouge sous l'influence de la potasse. Ramalina calicaris (Hoffm.) Fr. (R.) et f. canaliculata Fr. (un exemplaire), thalle long de 3 cm. environ à laciniures trés étroites, canaliculées, larges de 4 mm. Quelques échantillons à thalle plus large, mesurant jusqu'à 6 mm. de large, se rappro- chent de la var. subampliata Nyl. Ramalina farinacea (L.) Ach. (A. C.). Se rencontre vers la base des branches, le plus souvent solidement fixé à l'entrecroi- sement de deux rameaux. Tous les exemplaires que j'ai recueillis ne présentaient que peu de sorédies; quelques-uns méme en étaient presque complètement dépourvus. — f. gracilenta Ach. (R.) Forme des petits buissons hauts de 2 cm. au plus, à sorédies nulles ou presque nulles et à laciniures trés étroites larges d'environ 0,5 mm. — nov. f. uncinata B. de Lesd. (R. R.). Forme dépourvue de sorédies et trés ramifiée; à la loupe, on voit que les laciniures sont presque toutes recourbées en crochet au sommet. Evernia prunastri (L.) Ach. (C.). Comme le Ramalina fari- nacea, il s'observe vers la base des tiges du Saule, souvent en assez grosses touffes, toujours trés peu sorédiées. Sur une cen- taine d'exemplaires que j'ai examinés, un seul était couvert de nombreuses sorédies. — f. cærulescens Harmand (R.). — f. nana Lamy (R.). Thalle à divisions courtes, étroites, non sorédiées, parfois plus ramifiées que dans le type, et rappelant alors un peu l'aspect de l'Evernia. furfuracea f. ceratea. Parmelia caperata f. subglauca (Nyl.) Harmand. Deux échan- tillons; l'un normal, l'autre à lobes petits, plus profondément découpés. La réaction K. C. rose, est faible et tardive. Parmelia trichotera Hue. Un seul exemplaire. — f. ciliata B. de Lesd., lobes bordés de cils noirs. Parmelia olivaria (Ach.) Hue. Un seul exemplaire. Thalle K ^, Cr, cendré glaucescent, à lobes larges de 4 cm. environ, légèrement ondulés, arrondis aux extrémités et faiblement eré- M. BOULY DE LESDAIN. — ÉCOLOGIE D UNE PETITE PANNE. 183 nelés, à face inférieure brune, couverte sauf à la périphérie de petites rhizines nombreuses et concolores. Parmelia sulcata (Tayl.) (C.). Se rencontre aussi bien à la base que prés du sommet des tiges, où il est cependant un peu plus commun. Grâce à ses nombreuses rhizines, il s'accroche et s enroule facilement autour du support; mais, lorsque les laci- niures se multiplient par trop au centre du thalle, au lieu de simbriquer, elles se redressent, se contournant en tous sens à la recherche d'un nouveau point d'appui. Sur les branches mortes et tombées, les laciniures s'étalent de suite sur le sol oü elles ne tardent du reste pas à périr. Le thalle est d'ordinaire peu sorédié. — f. munda Oliv. (R.). Thalle dépourvu de sorédies, finement réticulé, parfois méme complètement lisse par places, plus pro- fondément lacinié, et à rhizines parfois plus nombreuses encore que dans le type. — f. ulophylla B. de Lesd. (R.). Une partie ou Ja totalité des lobes ont les bords légèrement relevés et sorédiés. Parmelia dubia (Wulf.) Schær. Un seul exemplaire. Parmelia Acetabulum (Neck.) Duby. Un seul exemplaire. Parmelia physodes Ach. (A. C.). La forme orbiculaire du thalle, l'absence de rhizines et l'étroitesse du support ne lui permettant . pas de se fixer bien solidement, il se développe vers la base des liges, oü il se trouve à l'abri du vent. Parmelia tubulosa (Schær.) Bitter. (R.). Thalle K +’, KC ie orbiculaire, gris glauque, mou, peu adhérent, formant des petites rosettes dont les plus grandes ne dépassent pas 3 cm. de dia- mètre, profondément laciniées, à laciniures larges de 2 mm. environ, lisses, convexes, rapprochées (écartées dans un seul exemplaire), ramifiées, bifurquées au sommet, et terminées le plus souvent par une grosse sorédie blanc verdâtre; noires et légérement lacuneuses en dessous, sauf aux extrémités qui sont brunes et presque lisses. Parmelia subaurifera Nyl. Très commun sur toute la longueur des tiges, Ses laciniures trés adhérentes lui permettent de se fixer sur les autres Lichens, et parfois méme de les recouvrir entièrement; c'est ainsi que je l'ai observé sur : Ramalina fari- nacea, Parmelia physodes, P. tubulosa, Xanthoria parietina et Physeia ascendens. Apothécies atteignant 1. mm. de diamètre, 184 SÉANCE DU 8 MARS 1912. cupuliformes, à disque concolore au thalle, à bord épais, trés légèrement crénelé et garni d'isidium. Épithéciuin jaunátre, thé- cium et hypothécium incolores, paraphyses ramifiées, faiblement articulées, théques ventrues; spores ellipsoides, longues de 16-18 sur 9 y. Ce Parmelia, qu'il n'est pas rare de trouver ici avec des apo- thécies, fructifie d'ordinaire trés rarement; M. l'abbé Harmand : Lichens de France p. 552, ne le cite fertile que de trois localités. Xanthoria parietina (L.) Th. Fr'. Trés commun et bien fer- tile sur presque toutes les tiges, principalement sur les branches mortes. Ses laciniures nombreuses, étroites, plus ou moins pro- fondément divisées, se fixent très facilement sur les plus petits rameaux. La forme type à larges lobes, qui ne se rencontre ici que sur les plus gros troncs de Saule, ne pourrait évidemment végéter sur des supports aussi étroits. — f. angusta B. de Lesd. (A. R.). N'est que la forme précé- dente à laciniures encore plus étroites et plus divisées, et à bords légèrement relevés. Elle est bien caractérisée sur quelques petites branches mortes et tombées. — f. chlorina (Cheval.) Malbr. Assez commune sur les branches trés ombragées. Ce n'est qu'une simple décoloration du type ou de ses formes. ; Xanthoria polycarpa (Ehrh.) Oliv. (A. C.). Le thalle orbicu- laire, trés étroitement adhérent au substratum, se fixe presque toujours vers le sommet des tiges. C'est un Lichen qui recherche la lumière et est particulièrement bien adapté pour résister au vent. (A suivre). M. Rouy fait remarquer que le Salix repens des dunes de la Manche se rapporte au S. dunensis Rouy, Fl. de France, VII, p. 209, qui a pour synonymes ; S. arenaria L. pro parte, et S. argentea Sm. pro parte. C'est une sous- espèce bien caractérisée du type S. repens L., qui se trouve exclusivement dans les sables maritimes du littoral septen- trional ou occidental. | 1. On observe ici, ainsi d'ailleurs que dans les autres Parméliés et Physciés, une adaptation bien visible au milieu; le Lichen végétant sur un support relativement étroit, est forcé pour s'y maintenir de réduire la largeur de ses lobes dans les mémes proportions. SÉANCE DU 22 MARS 1912 PRÉSIDENCE DE M. G. CHAUVEAUD, VICE-PRÉSIDENT. M. F. Camus, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la derniere séance, M. le Président proclame membre de la Société M. Turquer, docteur en médecine et docteur és sciences, 45, rue Broca, à Paris, présenté par MM. Ed. Bonnet et Gagnepain. ` M. le Président annonce ensuite une nouvelle présenta- tion. M. Aug. Chevalier, ayant rempli les conditions exigées par les statuts, est proclamée membre à vie. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ Battandier (A.), Étude sur les Euanagallis annuels de la région médi- terranéenne. Capu (G.) et Bois (D.), Les produits coloniaux. Cavalier (J.), Domaine de Mauroc. Création d'une Station de Biolo- gre végétale. Comère (J.), Les Algues d'eau douce. Friren (abbé A.), Promenades^bryologiques en Lorraine, 6* série. — Le genre Azolla aux environs de Metz. Gagnepain, Revision des Ampélidacées asiatiques et malaises. Gain (Edmend) et Brocq-Rousseu (D.), 7raité des foins. Griffith (David), The Grama Grasses : Boutelonna and related Genera. Guilliermond (A), Quelques remarques nouvelles sur le mode de for- mation de l'amidon dans la cellule végétale. — Nouvelles remarques sur l'origine des chloroleucites. — Sur l'origine des leucoplastes et sur les processus cylologiques de l'élaboration de l'amidon dans le tubercule de la pomme de terre. — Sur les leucoplastes de Phajus grandifolius et leur identification avec les métachondries. 186 SÉANCE DU 22 MARS 1942. Hayata (B), Zcones plantarum Formosanarum, fasc. I. Hill et de Fraine, The seedling structure of Centrospermeæ. Icones Flora Japonicæ, I, fasc. 4. Lauby (A.), Les Diatomées fossiles. Lecomte (H.), Flore générale de l'Indo-Chine, I, 8. Lesage (P.), Sur l'action du champ électrique sur la transpiration des plantes et sur l'évaporation de l’eau. — Evaporation de l'eau dans les assiettes en terre de poterie. Louis-Alexandre Maugeret, 28 janvier 1828, 13 février 1910. Maxon (Rose), Miscellaneous pupers. Planchon (L.), L'huile de cade. — Sur le Sarcocoulon Pater-Sonii Eckl. et Zeyh. au point de vue anatomique et sur la nature résineuse de son écorce. — Sur l'Erythrophleum densiflorum (Ehr.) Merr. Pittier (Henry), New or noteworthy plants from Columbia and Cen- tral America. Rübel (E.), Pflanzengeographische Monographie des Berninagebietes. Saccardo (P.-A.), Sylloge Fungorum, XXI. Volkens (G.), Laubfall und Lauberneuerung in den Tropen, Worming (Eug.), Froplanterne (Spermato fyter). Mémoires de la Société Linnéenne de Normandie, XXIV, fasc. 1. Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie. 6* série, vol. 2 et 3, 1908-1909. Bulletin de la Société Linnéenne du Nord de la France, XX, n°° 403, A04. Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France, 1912, mi l Revue scientifique du Limousin, n 230-231. Bulletin de la Société d'étude des Sciences naturelles de Nimes, 1910, XXXVII. Revue horticole. Journal de la Société d' Horticulture et de Bota- nique des Bouches-du-Rhône, n°° 691, 692, 693. Annales de la Société d' Histoire naturelle de Toulon, 1911. Bulletin du Jardin botanique de l État à Bruxelles, II, 2. Sitzungsberichte d. K. Akademie der Wissenschoften (Wien), CXX, 7. Report of the Agricultural Research Institute and College, Pusa, 1910-1941. Notulæ systematicæ, IL, 6. La parole est donnée à M. le Secrétaire général pour là lecture du compte rendu financier du Trésorier pour l'année DHT PH. DE VILMORIN. — RECETTES ET DÉPENSES DE LA SOCIÉTÉ. 187 État des recettes et des dépenses de la au 1° janvier 1912; PAR M. PH. DE VILMORIN. La Société avait en caisse au 1** janvier 1911 . . . . Elle a encaissé au cours de l'exercice 1911 . . . . . . . Total . : Les dépenses de l'excercice ont été de : Il reste donc en caisse à la fin de l'année . Soit un excédent de dépenses sur les recettes . Les recettes et les dépenses se répartissent comme suit : RECETTES. Götisdtions annuelles. ... n ARS = à vie . Diplômes. EUN Vente de volumes ét re XU P Excédents de pages . : Subvention du Ministère de l Man don publique. Rentes sur l’État. . . . . : Dri. Intérêts du dépôt au Comptoir d Escompte . Du Recettes extraordinaires. is à . Total comme ci-dessus . DÉPENSES. impression du Bollen. . , . : :. v... 8,222 9 Revue bibliographique et Table . . . . . . . 569 85 stis dé gravare. o ua v... 41870 Brchagedo Balan a E a, 107 30 F a Duaa e TI. 306 05 inipressiotts diverse; 05. sl. 306 40 LoyeretbnsosüolR. —. uoo oso . «: 9,018900 vhaufage et éclairage . . . o. oe e :.... . 200 10 Dépenses diverses. . . . on E o Rv 2029 DU Bibliothèque, herbier, dobilas FR m. o 16 20 Dépenses extraordinaires . . . . . - . . . . 29500» d Spas ni het ouh c. FUAM T0 Société 89.396 15 18.037 10 107. 433 3 25 18.971 70 88.461 55 934 60 9.009 » 400 » 28 » 3.806 75 31 55 1.000 » 2.740 » 19 » 2.000 » 18.037 10 ——— — — 188 SÉANCE DU 22 MARS 1912. Report e o c Xo oe Viet TO Rédacteur du Bulletin 2-2 5 2M Le. 1 200 » Garçon de bureau . ; 330 » Total comme ci-dessus . . . . . 18.9741 70 Les fonds et valeurs en caisse se répartissent comme suit : Rente nominative sur l'État 2.630 fr. ayant coûté . . . . . 75.031 15 — au porteur — 110 fr. — Ai 202 COO M Dépôt au Comptoir National d'Escompte. . . . . . . . . 4.69930 hnic x. eg d NM CMM DI C DERE Total endo 0 400033 2 47 52077 DU ROME N. B. — Dans le chiffre des rentes nominatives figure le legs DE Coincy (grevé d'une affectation spéciale) pour une somme de oe 90 0.0. Nu como uc. EIC c L'avoir disponible de la Société est donc de . . . . . . 63.294120 = Il y a lieu également de signaler les causes du déficit de 934 tr. 60 qui solde les comptes de 1911. Cette somme est composée pour plus de 400 francs, par les frais de gravure des planches de la Session extraordi- naire de Tunisie, compensée précédemment par une partie de la subven- tion alloué par le Gouvernement tunisien et mise en réserve à cet effet, et pour 500 francs par des dépenses exceptionnelles en vue du classement de la bibliothèque. Ce rapport est adopté à l'unanimité, et M. le Président adresse à M. le Trésorier les remerciements et les compli- ments de la Société. M. Buchet fait la communication suivante : Le cas du Lolium temulentum L. et celui de l'Al£hea rosea Cav. — Réponse à M. Bla- ringhem; PAR M. S. BUCHET. Malgré mon désir de ne pas prolonger des discussions stériles, je ne puis laisser passer, sans les relever, les étranges observa- tions dont M. Blaringhem a fait suivre ma récente Note sur une S. BUCHET. — CAS DU LOLIUM TEMULENTUM ET DE L'ALTHÆA ROSEA. 189 anomalie du Rhus Coriaria!'. Je ne veux pas revenir sur le cas de l'OEnothera nanella de Vries, que je citais dans cette Note et que je crois avoir mis au point dans une des séances de janvier, mais c'est à propos de cette forme malade d'OEnothera La- marckiana Seringe, que M. Blaringhem juge à propos, pour lui confirmer sa valeur spécifique, de citer à l'appui le Lolium temu- lentum L. et l'Althæa rosea Cav. Jamais personne n'avait songé jusqu'ici à considérer comme un caractère de ces espèces, le fait d'héberger un parasite; encore faudrait-il pour cela que ce pré- tendu caractère fût constant. Presque tous les auteurs qui se sont occupés du Champignon de l'Ivraie, à commencer par Vogl? qui l'a découvert [1898], disent avoir trouvé des échantillons de cette espèce indemnes de tout parasite ; ces derniers seraient dans la proportion de 5 p. 100, d’après Freeman [1903]. P. Guérin? [1898], sur 40 échantillons de Lolium temulentum L. de provenances différentes, en a ren- contré trois dépourvus de mycélium. A. Nestler * [1898] dit que, sur plus de cent fruits examinés, quelques-uns seulement ne présentaient pas de Champignon. Seul T.-F. Hanausek* [1898], sur plusieurs centaines de grains examinés, n'en a pas trouvé d'indemnes. Presque tous ces auteurs sont également d'accord pour dire que les autres espèces de Loliwm sont susceptibles d'héberger le parasite. Freeman [1903]* l'indique sur le Lolium perenne L. dans la proportion de 5 p. 30 et sur le Lolium multi- florum Lam. dans celle de 2 sur 51. A. Nestler [1904] l'a trouvé sur le L. perenne L. (28 p. 100) et sur le L: italicum A. Br. 1. BUCHET, Sur une prétendue mutation du Rhus Coriaria L. (Bull. de la Soc. botanique de France, séance du 10 nov. 1911). 2. VOGL (A.-E.), in Zeitschrift für Nahrungsmitteluntersuchung, Hygiene und Warenkunde, 23 janv. 1898, p. 28. 3. GUÉRIN (P.), Sur la présence d'un Champignon dans l'Ivraie (Journal de Botanique, 16 août 1898, p. 230). 4. NESTLER (A.), Ueber einen in der Frucht von Lolium temulentum L. vorkommenden Pilz (Berichte der D. Bot. Gesells., 22 sept. 1898, p. 207). 5. HANAUSEK (T.-F.), Vorláulige Mittheilung über den von A. Vogl in der Frucht von Lolium temulentum entdeckten Pilz (Berichte der Deutschen Bot. Gesellschaft, 8 sept. 1898, p. 203). 6. FREEMAN (E.), The seed fungus of Lolium temulentum L., the Darnel (Philosophical Transactions of the Royal Society of London, 1903). T. NESTLER (A.), Zur Kenntnis der Symbiose eines Pilzes mit dem Taulme- lolch (Sitzungsberichte der kaiserl. Akademie der Wissenschaften in Wien, 1904) 190 SÉANCE DU 22 MARS 1912. (26 p. 100). P. Guérin [1818] le signale en outre sur le Lolium linicola Sond. Sa fréquence beaucoup plus grande surl'Ivraie, à laquelle il donne ses propriétés toxiques, n'est nullement due à une préférence du Champignon pour cette plante; bien au con- traire. De plus il est facile de l'expliquer, sans faire intervenir pour cela l'hypothèse, toujours très discutable, d'une symbiose : tandis que les grains attaqués des autres espèces de Lolium sont envahis par le mycélium, au point de perdre leur pouvoir ger- minatif, ceux de l'Ivraie, plus résistants, se ressentent fort peu de l'atteinte du parasite qui reste localisé dans la zone supérieure du tissu nucellaire (et n'enveloppe pas l'embryon, comme l'écrit M. Blaringhem); ces grains attaqués donnent naissance à des générations successives de plantes qui portent indéfiniment avec elles le parasite. Ajoutons que l'invasion doit étre fort ancienne, puisque G. Lindau! [1904] a retrouvé un mycélium identiquement situé, sur des fruits d'Ivraie provenant de tombeaux de Pharaons de la V° dynastie (2 400 ans env. avant J.-C.). Il est d'ailleurs trés probable que le Champignon de l'Ivraie est le même que celui du Seigle enivrant (Stromatinia temulenta Prill. et Del.), signalé pour la première fois par Eriksson en 1883; si l'on arrivait à identifier ces deux parasites, on expli- querait du méme coup la dispersion de l'espéce sur les Lolium, où elle n'a jamais donné de spores jusqu'ici. En ce qui concerne l'A//hz»a rosea Cav., il est assez curieux de voir imprimer les prétentions de M. Blaringhem dans ce méme Bulletin-où se trouve enregistrée l'histoire méme du Put- - cinia Malvacearum Montagne, quil semble ignorer. Si l'on se reporte en effet aux années 1873 et 1874, on voit qu'à celle époque l'apparition brusque et l'invasion rapide de cette Puccinie furent l'objet d'un grand nombre d'observatioas de la part de MM. Maxime Cornu, Roze, Roumeguére et Genevier. Il y ? quarante ans, cette Urédinée exotique était encore considérée comme une grande rareté, représentée seulement par des échan- tillons de l'herbier Montagne et provenant des récoltes de Bro- tero au Chili. C'est en Espagne que l'on constata pour la pre- 1. LiNDAU (G.), Ueber das Vorkommen des Pilzes des Taumellolchs in altá- gyptischen Samen (Sitzungsberichte der Königlich Preussischen Akademie der Wissenschaften, 7 juill. 1904). S. BUCHET. — CAS DU LOLIUM TEMULENTUM ET DE L'ALTILEA ROSEA. 191 mière fois son apparition, en 1869. Bien qu'elle eût été récoltée à la méme date par Thuret, dans les Alpes-Maritimes, sur un échantillon de Malva sylvestris L. qui figure dans son herbier !, elle semble étre passée inapercue en France jusqu'en 1872, époque où Richon l'ayant trouvé sur cette dernière Malvacée à Saint-Amand (Marne), lui consacre une aquarelle. Mais c'est surtout à partir de la publication de Durieu de Maisonneuve ° [183], que nos botanistes s’attachèrent à suivre la généralisation extrémement rapide de son invasion qui semble avoir débuté par le Midi, mais que l'on signale déjà un peu partout dans cette méme année 1873. F. Camus la trouve à Cholet (Maine-et-Loire) le 25 mars 1873, J.-E. Planchon à Montpellier, Roumeguere à Toulouse, Decaisne à Paris, Genevier à Nantes pendant les seuls mois d'avril et de mai. On retrouvera l'historique de cette invasion non seulement dans notre Bulletin °, mais dans le travail de Ihne* [1880] et la récente publication d'Eriksson* [1911]. L'explication de la rapidité avec laquelle cette Puccinie s'est répandue pendant les premiers mois de 1873, se trouve dans l'évolution toute particulière de cette Urédinée autoique, dont les probasides germent directement sur la plante nourricière sans passer par les stades OEcidium et Uredo et dont le cycle est par- couru en quelques semaines, de sorte qu'un grand nombre de générations se succèdent dans la méme année. La conclusion des faits qui précèdent est que le Lolium temu- lentum et V'Althæa rosea existent ou ont existé, absolument indemnes de parasites, que ceux-ci ne changent rien ou n'ont rien changé aux caractères de ces espèces et qu'il nous parait parfaitement absurde de considérer ces cas de parasitisme comme nécessaires pour les hôtes attaqués, voire méme comme présen- tant pour eux une utilité quelconque. 1. DELACROIX (G.), Sur l'époque d'apparition en France du Puccinia Malvacearum Montagne, 1903. 2. DURIEU DE MAISONNEUVE ET Map"", Apparition subite et invasion rapide d'un Puccinia exotique dans le département de la Gironde (Actes de la Soc. Linn. de Bordeaux, t. XXIX, 2° livr., 1873, p. 97). - 3. Bulletin de la Soc. bot. de Fr., 1873, pp. 160, 187, 238, 281 et 305; 1874, p. 293. 4. INE, Studien zur Pflanzengeographie; Geschichte der Einwanderung von Puccinia Malvacearum und Elodea canadensis. Inaugural Dissertation, Giessen, 1880. 5. ERIKSSON (J.), Der Malvenrost, juin 1941. rr 192 SÉANCE DU 22 MARS 1912. M. Lutz donne lecture de la communication ci-après : Encore le Rhus Coriaria L. d'Aubagne. Réponse à M. Buchet; PAR J. COTTE. M. Buchet ! me rend « responsable » des conclusions d'une Note qui a paru dans ce méme Bulletin °, sur un végétal dont l'anomalie présente quelques caractères dignes d'intérêt. Dans la mesure où cela ne tend pas à diminuer la part de colla- boration de M. Reynier dans notre travail, j'accepte allégrement toute la, responsabilité que l'on veut me faire supporter. Puisque je suis seul mis en cause, je demande à mon collaborateur l'autorisation de répondre quelques mots. 1* La « nouvelle » cladomanie de l'Helianthemum italicum Pers. n'est pas rare en Provence, où la connaissent bien ceux qui s'intéressent à la pathologie végétale et où je l'ai montrée à mes élèves au cours de nos excursions. Elle figure, avec près de 100 autres, dans un travail sur les cécidies de Provence qui va être remis à l'imprimeur. Elle est due à l'£riophyes rosalia (Nal.), parasite de plusieurs autres espèces d'Helianthemums seulement comme les soies dorsales ne dépassent pas la lon- gueur du bouclier sur les exemplaires que j'ai vus, je fais du cécidozoaire provençal la variété italici. Si notre collègue s'in- téresse particulièrement à cette déformation, je puis lui commu- niquer dés maintenant la liste des localités d'oü je l'ai obtenue. 2° Me sera-t-il permis à mon tour de rendre M. Buchet responsable de la phrase suivante : « Une foule d' £riophyes el autres Phytoptides. » A l'époque où l'on se servait du nom de genre Phytoptus Dujardin (1851), il était nécessaire de tirer le nom de la famille de celui du genre principal, et Murray avail eu raison de créer le nom de Phytoptidæ (1877). Mais Nalepa à fait tomber Phytoptus en synonymie, en vertu des règles de la priorité, et restauré le nom d'Eriophyes, dà à Siebold (1850). 1. BUCHET (S.), Sur une prétendue mutation du Rhus Coriaria L. (Bull. Soc bot. Fr., t. LVII, p. 610, 4944). 3. COTTE d.) et REYNIER (A), Anomalie d'un Rhus Coriaria L. dans les Bouches-du-Rhône (Bull. Soc. bot. Fr., t. LVII, p. Lxi, 1910). J. COTTE. — ENCORE LE RHUS CORIARIA L. D AUBAGNE. 193 ll y a joint ses Cecidophyes (1887) et, tout naturellement, il a dà remplacer alors par celui d'Eriophyid: le nom de famille Phytoptidæ '. Phytoptide et Eriophyes sont donc deux termes qui s’excluent : les aecoler constitue une sorte de solécisme scientifique. | 3° Je prendrai prétexte de ces remarques pour admettre que j'ai une expérience cécidologique * plus grande que celle de M. Buchet, et pour ne pas m'incliner définitivement dévant ses reproches. D'ailleurs son raisonnement est à peu pres celui-ci : étant donné que l'attaque d'un £riophyes produit chez le végé- tal X une déformation Y, une déformation Y', plus ou moins voisine (?) d'Y, observée chez le végétal Z, sera également due à un Eriophyes. Et l’on a « son opinion faite, ou peu s'en faut. » Méfiez-vous, jardiniers : un jour ou l'autre on pourra vous annoncer que le chou-fleur est le produit de l'attaque d'un Eriophyes, parce que l'Er. populi Nal. détermine la formation d'une cécidie en chou-fleur. Je ne prétends nullement avoir fait, avec M. Reynier, une œuvre exempte de critiques; mais je n'avouerai notre erreur qu'en présence d'Acariens authentiques, ne devant pas leur existence à la force seule du raisonnement; nous en avons cherché pendant deux années consécutives, nous nen avons pas trouvé : c'est tout ce que je puis dire pour le moment. Encore demanderai-je des garanties avant d'accepter les para- siles : il ne faut pas oublier que tous les Ériophyides ne sont pas cécidogènes, beaucoup sont inoffensifs pour les végétaux qui les hébergent. Il suffit d'examiner la bibliographie des Acariens qui ont été observés sur les déformations (Wirrzopf) des chatons ou des bourgeons des Saules pour se rendre compte combien ces questions sont souvent complexes. 4° Je persiste à croire que s'il y avait eu acarocécidie l'époque où notre récolte a été faite n'était pas trop tardive, et que les parasites pouvaient encore y ètre observés. Ce n'était pas encore la sécheresse de l'été, malgré ce que M. Buchet a pu penser; les prélévements ont été faits le 21 mai et le 2 juin, et 1. Voir NALEPA. 2. Kieffer a indiqué avec raison que l'on ne doit pas dire cécidiologie, terme incorrect parce qu'il est formé d'un mot latin et d'un mot grec accolés; mais bien cécidologie. T. LX. (SÉANCES) 13 19% SÉANCE DU 22 MARS 1912. il m'est impossible de comprendre ces deux dates dans le plein été. La végétation était extrèmement vigoureuse à ce moment, et l’on ne peut pas admettre que les Acariens étaient allés estiver dans les bourgeons, comme le font « une foule d Eriophyes ». = B° L'infestation généralisée fait pencher M. Buchet en faveur de l'hypothèse d'une ériophyidocécidie. Ma réponse sera très simple. Je tiens à la disposition de notre collègue — je les rechercherai dans mon herbier, s’il le désire — des brins d'Helianthemum italicum Pers., attaqués par l'Eriophyes de l'espéce, et portant à la fois des tiges normales avec fleurs et des tiges déformées par la cladomanie qu'il connait. Ce sont ces faits qui nous faisaient dire qu'il serait étrange qu'aucun rameau, qu'aucune feuille n'échappàt à l'infestation sur la butte de la Masque. J'ai des exemples analogues sur des végétaux divers; « quel cécidologue n'a pas remarqué » des faits de ce genre? tous en ont à foison. Ils ont pu observer aussi que l'on retrouve habituellement des inflorescences saines sur les Frénes et les Saules attaqués : le contraire est l'exception. Ce dernier exemple est d'ailleurs assez mal choisi : nous n'avons ici que les fleurs déformées, ou les bourgeons et un peu les fruits, tandis que chez notre Rhus aucun organe ne parait échapper à l'infestation ou à ses conséquences. Quant aux raisons invo- quées par notre collégue pour expliquer la différence de réaction de la Menthe basiliquée et du Rhus, je les livre à l'appréciation de tous ceux qui se sont « occupés sérieusement de cécidies ». Ne cherchons pas à expliquer, pour le moment, pourquoi les végétaux A et B ne réagissent pas de la méme maniére; nous ne pouvons répondre qu'une chose, dans l'état actuel de nos connaissances : c'est parce qu'ils sont d'espéce différente. 6° Mais il est une observation de M. Buchet qui a une tout autre importance à mes yeux : c'est celle qui évoque l'hypothése, dans notre cas, d'une affection cryptogamique. C'est ici quil faut laisser subsister le point d'interrogation, et notre collègue nous fait certainement trop d'honneur en se basant sur les résultats négatifs de notre étude histologique pour rejeter cette hypo- thèse. On sait combien ces affections sont parfois peu marquées ou fugaces, tout en ayant une action morphogène bien accen- tuée, combien souvent des spécialistes en parasitologie végétale J. COTTE. — ENCORE LE RHUS CORIARIA L. D AUBAGNE. 195. ont laissé passer, ou nié, des infections de ce genre, que des observations ultérieures, plus heureuses ou mieux conduites, ont ensuite dépistées. Aussi resterai-je prudemment dans le doute. Ce sur quoi je crois devoir insister à nouveau, c'est sur ce point : le végétal d'Aubagne, découvert par M. Reynier, drageonne activement, et cela depuis assez longtemps; des dra- geons se sont ultérieurement affranchis du pied-mère et ont conservé les mêmes caractères anatomiques que lui. S'il faut faire intervenir un eryptogame parasite, il s'agit d'une associa- tion trés étroite et de longue durée. Et ces associations consti- tuent certainement un des chapitres les plus captivants de la biologie, aussi bien animale que végétale. Nous devons assimiler complètement le cas de ces éponges Spongelia, constamment associées à une Algue qui parasite déjà les larves avant leur émission, à celui de lA /iea rosea dont a parlé M. Blaringhem en réponse à M. Buchet, et à celui de l'Ivraie, qui doit son nom spécifique de temulentum au Champignon qui lui est presque toujours associé. En l'absence de connaissances précises sur l’action cécido- gène du symbiote, nous constatons purement et simplement, actuellement, les variations; c'est ultérieurement que se fera le travail de déblaiement, qui précisera le rôle du symbiote ou du parasite dans l'acquisition de caractères morphologiques nou- veaux. Les Spongelia, l'Ivraie ne semblent pas avoir varié d'une manière appréciable en conséquence de l'association dans la- quelle elles sont entrées, et cependant cette association est de vieille date, au moins pour la dernière de ces espèces, puisque les grains d'Ivraie associés au Blé, dans les provisions que cachent les vieux tombeaux égyptiens, renferment déjà leur feutrage mycélien. Nous ne remarquons pas que les Vertébrés, dont le tube digestif est peuplé d'une flore bactérienne qui sem- blait étre là en état de symbiose, que les Insectes, dont la flore entomophytique semble présenter une remarquable constance, aient acquis sous l'influence de ces associations des modifica- tions morphologiques sensibles, et l'on a pu obtenir des Insectes et des poulets en état de vie aseptique. Cependant je désirerais que T'on puisse faire de pareilles tentatives, pendant plusieurs générations, sur nos Ruminants, et voir quelle serait 196 SÉANCE DU 22 MARS 1912. alors l'évolution de leur estomac, privé des microbes qui ren- dent possibles ou facilitent le travail digestif et la rumination. Nous passons aisément de ces cas à ceux dans lesquels l'asso- ciation se manifeste par l'apparition de caractères nouveaux ; tel est le cas de l'Œnothera de de Vries, dont l'histoire ne m'apparait pas comme une mésaventure, mais au contraire comme une fort belle leçon de biologie, et trés instructive. Je vais plus loin et rapproche l'association OEnothera + Micro- coccus de ces complexes biologiques que sont les Lichens. Niera-t-on que le Champignon symbiote y présente des carac- tères de variation? Et nous sommes certains cependant qu'il doit l'apparition de ses caractéres nouveaux, d'ordre physio- logique surtout, à une symbiose depuis longtemps fixée. ll semble bien que la vie symbiotique ou saprophytique ait joué un rôle prépondérant dans l'apparition de l'état microspermé des Orchidacées, que la vie parasitaire ait commandé la dégra- dation des ovules des Loranthacées, etc. Qui peut nous dire si les domaties des feuilles de certaines familles, si les feuilles- citernes de certains Dischidia, les inflorescences fasciées et circinées des Artabotrys, et tant d'autres productions végétales singulières ne sont pas des cas tératologiques fixés? M. Blaringhem a dit avec juste raison que M. de Vries n'a pas indiqué les causes des variations; c'est dans un esprit d'égale impréeision que, à l'exemple de ce Maitre, nous avons employé le terme qui nous est reproché. Je rappelle ce passage de notre communication : « Les raisons et les lois qui dirigent les variations 'chez les végétaux nous échappent encore : nous ne pouvons donc bâtir sur le cas actuel d'anomalie aucun rai- sonnement ni aucune déduction qui soient réellement à l'abri d'un scepticisme licite. Toutefois remarquons que la variation dont nous parlons ici, quelles qu'en soient les causes,.... » En écrivant les mots que je viens de mettre en italique, nous pen- sions à l'intervention possible d'une association végétale dans le cas du Sumae d'Aubagne; nous adoptions pour le terme de variation un sens extrémement élargi, tout disposés à y faire rentrer. méme un certain nombre de cas de pathologie végétale analogues à ceux que j'ai cités plus haut. Accumulons les ma- tériaux, sans être assurés d'avoir le temps d'en faire le clas- P. COURTOIS. -—— NOTE SUR UNE, VIGNE CHINOISE. 197 sement méthodique et rationnel. Ne tracons pas par avance des cadres trop étroits pour limiter nos recherches; nous risquerions de négliger certaines études dignes d'intérêt. M. Buchet fait quelques remarques à propos de cette communication. M. Lutz donne ensuite lecture de la communication sui- vante : Note sur une Vigne chinoise; PAR. LE P. COURTOIS. Dans son Journal de mon troisième voyage..., t. 1, pp. 201 et 208, l'abbé A. David signale la présence à Inkiapo, province du Chensi, d'une « vigne sauvage, un peu épineuse » couvrant tous les rochers de « ses lianes impénétrables ». Comme on était en hiver (décembre 1872), le naturaliste dut se borner à constater que la tige et les branches sont épineuses, et que le vin fabriqué avec ce raisin est faible et foxé. Il ne cueillit pas d' échantillon, et, par suite, les Plant» Davidianæ ne mentionnent pas cette Vigne. Neuf ans plus tard (9 mai 1881, C.R., XCXIIT, p. 1096), M. Romanet du Caillaud présente à l'Académie des Sciences, des graines de éette Vigne sous le nom de Spinovitis Davidu. De ces graines sont sortis, à ce qu'il parait, les différents pieds de Vitis Davidii des jardins botaniques de France, excepté, sans doute, ceux qu'énumère le Fruticetum | Vilmorianum (1904, p. 39). Il y a une description et une figure dans la Revue horticole (1° février 1885), une mention dans l'Zndez Floræ sinensis (1886, t. XXIII, p- 163), quelques détails dans les Suites au Prodrome V, 2, Ampelideæ (1887, p. 365). Ces documents ne s'accordent pas très bien ensemble et, en somme, leur lecture me fait douter si les graines distribuées par M. Romanet du Caillaud sont celles de la plante découverte par l'abbé David. Quoi qu'il en soit, dans les diverses préfectures du Nean-hei Lies j'ai parcourues depuis cinq années, j'ai rencontré commu- nément un Vitis remarquable par des excroissances aiguës, 198 SÉANCE DU 22 MARS 41942. subéreuses qui en revêtent toutes les parties, sauf les vieux ceps. Ce ne peut étre que la Vigne de l'abbé David, je pense, malgré l'adjectif « épineuse ». Notre Vitis est au moins commun dans le Koang-té-tcheou, le Ning-kouo-fou, le Itoei-tcheou-fou, le Tche-tcheou-fou, le massif entier du Hochan, en fait dans tous les districts montagneux qui relient la province du Honan à celle du Tchékiang, en s'avancant vers l'Ouest jusqu'au Houpé et au Kiangsi. Si donc c'est la Vigne du Chensi, et si, d'autre part, elle est identique à la « Horny Vine » cultivée auprés de Ningpo (Herbier de Kew, spécimen et note de M. le consul Cooper, — dans Ind. Fl. sin., 23, p. 136), elle a une aire de dispersion considérable, et il est peu étonnant qu'elle n'ait pas été mieux observée jusqu'ici. L'étonnement confine pour moi à la stupéfaction quand, en feuilletant les notes de voyage du P. Heude dans les localités ci-dessus mentionnées, on constate qu'il n'a pas vu cette Vigne. On peut donc toujours glaner méme aprés les plus soigneux moisonneurs. Le raisin est bon à manger, malgré un goût foxé très sensible; les oiseaux et les paysans en laissent peu de grappes mûres à la disposition des naturalistes. Les grappes sont assez fournies . et les grains sont d'une bonne grosseur. Je ne crois pas qu'on en fasse du vin dans la région que je viens de limiter. A tout hasard j'en donne une diagnose sommaire : Scandens, 20 et ultra pedum alta. Caulis infima pars glabra, bruneo nigra, sulcata, superior pars simul et rami, ramuli, pedunculi, petioli, nervuli foliorum rufa, dentibus rufis, densis, suberosis, primum mollibus, demum duriusculis imo duris armata; in insertione ramulorum, petío- lorum, cirrorum et pedunculorum scalæ scariosæ, rufæ, pube fulvo- rufa intermixtæ. Folia magna (petiolo 80 mm., limbo 145 x 445 mm. attingentibus), mollia, superne glabra, viridiora, inferne pallescentia, pri- mum villosula, demum glabra, acuto-cordata, dentata, dentibus brevibus, ad limbi apicem directis. Cirri bifidi. Racemi parum compositi, longi (44 cm. v. g.), longe pedunculati. Calyx cupularis, integer, nunc 5-sinua- tus, Calyptra 6-fida, non cucullata. Stamina 6, antheris grandiusculis, aureis. Ovarium 2-loculare, loculis 2-ovulatis. Semina piriformia vel lageniformia, raphe lineari in chalazam obovatam, prominentem excur- rente. J'ajoute que des graines semées au musée de Zi-ka-wei ont donné quelques pieds, tous munis des excroissances molles caractéristiques des sujets sauvages. H. DE BOISSIEU. — SUR UN ANGELICA NOUVEAU. 199 ^ M. Gagnepain pense que la plante décrite par le Père Cour- tois est le Spinovitis Davidii Rom. du C. = Vitis David Viala, qui a été insuffisamment décrit. Il est préférable de l'appeler Vifis armata Diels et Gilg. M. F. Camus donne lecture de la Note ci-dessous : Sur un Angelica nouveau de l'ile de Quelpaért (Corée); PAR M. H. DE BOISSIEU. La plante qui fait l'objet de la présente Note appartient à la section des Angelica appelée par Turczaninow Gomphopetalum et par Hoffmann Ostericum. Cette section comprend des plantes à facies tout particulier, et pourrait bien constituer un genre à part. Les Angelica de ce groupe sont des herbes peu élevées, débiles, surtout si on les compare aux espéces si robustes des autres sections des genres Angelica et A rchange- lica. Leur particularité la plus notable est la nature de l'aile du fruit qui montre sa contexture cellulaire, même à l'œil nu ou armé d’une loupe très faible. La plante que je décris ci-dessous m'était connue depuis long- temps par diverses collections d'Ombellifères d'Extréme-Orient que m'avait communiquées Mgr Léveillé; mais je la confondais avec deux espèces voisines, A. koreana Max et A. Uchiyamæ Yabe. Après mür examen, la plante de Quelpaért m'a semblé présenter des caractères assez tranchés pour mériter de recevoir une dénomination spéciale. A. fallax sp. nov. Herba elata, multipedalis. Caulis erectus, ramosus, striatus, glaber, tan- tum sub umbella juniore parum puberulus. Folia membranacea, cuncta, preter suprema, longe petiolata, inferiora bi-triternata, media ternata, pe- tiolis secundariis patulis, divisionibus primi vel secundi ordinis pinnatis vel profunde pinnatipartitis; folia suprema simpliciter ternata vel ternati- secta, Pinnæ seu lobi ultimi ovato-lanceolati, acuti, supremi s:epius 3-5 partiti, basi longe cuneati, cuncti sat profunde et inæqualiter dentati, denti- bus acutis, apice sæpius albo scariosis. Vaginæ inferiores parum superiores amplius dilatatæ, sapremæ nonnunquam saccato-inflatæ. Umbellæ 8-12 radiatæ, radiis intus scabridis, plus minus inæqualibus. Involucrum ple- 200 SÉANCE DU 22 MARS 1912. rumque nullum vel monophyllum. Involucelli phylla 5-10 linearia, elongata umbellullam florentem æquantia vel superantia. Umbellulæ circa 20- floræ. Petala alba, vel roseo-albida, costa dorsali impressa, lobulo apice inflexo. Antheræ breves albidæ. Mericarpia oblongo-quadrata, elongata, apice nuda (non calyce coronata), jugis tribus dorsalibus elevato-filiformi- bus, mediis tenuissimis, lateralibus angustius alatis, valleculis univiltatis commissura utrinque bivittata. Differe del Angelica koreana Max. Mél. biol. XII. 41 par son involucre bien moins fourni, les gaines des feuilles dilatées, le fruit non couronné par les dents persistantes du calice. L'A. Uchiyamaæ Yabe in Bot. Mag. Tokyo XVII, 107, (avec une bonne figure dans Nakai Fl. de Corée) a l'involucre assez fourni (6-7 folioles), les méricarpes beaucoup plus ailés, les divi- sions foliaires à dents bien moins inégales et profondes L'A. inæqua- lis Max. in Bull. Ac. Petersb., XIX, 186, ale facies, les divisions foliaires de notre espèce, mais les fruits plus largement ailés, à vallécules munies de plusieurs bandelettes. N. B. — Il existe un lusus, une monstruosité de notre plante à involucres et méme involucelles foliacés, avec folioles pinnatifides ou pinnatiséquées. Cette monstruosité est fréquente dans les Ombellifères de Chine et de Corée. J'ai méme signalé naguère un véritable cas de phyllanthie chez le Peu- cedanum terebinthaceum F. M. Semble commun à Quelpaërt (ile au Sud de la Corée): près de Hongno, vers les cascades, févr.-juil., 1907 (Faurie n° 1825); Ibid., 8 avril 1908 (Taquet, n° 4649); rivage de Sycken, 25 juin 1908 (Taquet) ; Quelpaért, sur le rivage, 8 avril 1911 (Taquet, n° 4196). Obs. — L'île de Quelpaërt, dont la latitude est celle du Nord de Kiushiu, semble avoir une flore assez caractéristique, tenant à peu prés le milieu entre celle de la Corée et celle du Japon. M. Guillaumin a reconnu le fait pour les Rutacées. M. Finet a publié en 1908, dans le Journal de Botanique, une liste d'Or- chidées de la partie montagneuse de Quelpaért qui toutes, sauf une espèce nouvelle, se trouvent dans l'île de Nippon. Mes études sur diverses collections de Violacées et d'Ombelliferes de Quelpaért m'aménent à des conclusions analogues à celles de MM. Guillaumin et Finet. Il existe à Quelpaért des espéces caractéristiques, répandues au Japon et jusqu'ici inconnues en Corée, Viola Keiskoi Miq., Osmorrhiza japonica S-Z, etc. La flore de cette petite ile possède aussi, ainsi que celle de presque toutes lesiles, un élément endémique qui semble assez important, comme le prouve, pour la seule famille des Ombellifères, la M. MOLLIARD. — COMPARAISON DES GALLES ET DES FRUITS. 201 découverte de deux espèces nouvelles, A. fallax et Bupleurum Leveillei (Nob. in Bull. Soc. bot. Fr., 1910) et, pour la famille des Violacées, celle du Viola coreana (Nob. in Bull. Soc. bot. Fr. 1911). M. Molliard fait la communication suivante : Comparaison des galles et des fruits au point de vue physiologique; PAR M. ManiN MOLLIARD. On a été depuis longtemps frappé de la ressemblance mor- phologique que présentent beaucoup de galles avec les fruits; les deux sortes de productions peuvent en effet se rapprocher par leur carnosité, à laquelle correspond méme quelquefois un caractère comestible pour les galles (galles de Salvia pomifera), et par leur coloration, due le plus souvent dans les deux cas à des pigments anthocyaniques; on pourrait établir pour les galles comme on l'a fait pour les fruits, une classification basée sur la structure anatomique et on arriverait facilement à distinguer des galles-baies, des galles-drupes et des galles sèches, déhis- centes ou non; on peut encore reconnaitre des galles ouvertes et des galles fermées, correspondant aux fruits des Gymnos- permes et des Angiospermes. Cette comparaison des galles avec les fruits est particulière- ment séduisante dans certains cas; tout le monde connait, par exemple, les galles que l'Adelges Abietis Kalt. détermine sur les rameaux de Picea excelsa; les feuilles entre lesquelles s'ins- tallent les Hémiptères deviennent coalescentes à leur base, en méme temps que les entrenœuds restent courts, et leur ensemble simule absolument un cóne femelle; la comparaison peut du reste se poursuivre quand on considère l'évolution de cette pro- duction, dans laquelle les feuilles sont d'abord écarlées les unes des autres, s'appliquent ensuite étroitement par leur extrémité distale et s'écartent à nouveau quand la galle a cessé son déve- loppement; tout se passe done à cet égard comme pour les car- pelles d'un cône femelle, les pucerons jouant le rôle d'ovules. On retrouve les mêmes caractères de convergence des feuilles 202 SÉANCE DU 22 MARS 1912. gallaires et des carpelles pour la galle du Zeuxidiplosis Giar- diana Kieff. sur l Hypericum perforatum; ici les deux dernières feuilles d’un rameau forment deux calottes hémisphériques qui s'accolent étroitement par leurs bords, comprenant entre elles les larves du Diptére; c'est aussi la méme disposition qu'on observe dans la galle si commune provoquée sur le Veronica Chamaædrys par le Perrisia Veronicæ Vallot. Les folioles de plusieurs espèces de Légumineuses sont trans- formées en de véritables gousses par différents insectes; tel est le cas de divers Vicia sous l'action du Perrisia Vicio Kieff. Ailleurs il y a substitution d'un insecte à un ovule à l'intérieur méme d'un carpelle; c'est ce qui se passe pour la galle du Schi- zomyia Pimpinellæ F. Löw qui dépose ses œufs dans l'ovaire du Daucus Carota ou d'autres Ombellifères et qui provoque l'accroissement du carpelle à la facon de l'ovule. C'est aussi ce qu'on observe dans la galle du Coronilla varia oà un ovule peut être remplacé par une larve d’ Asphondylia. En s'en tenant donc aux caractères morphologiques, il est trés tentant de se demander si le déterminisme qui préside à la con- stitution des feuilles carpellaires et des fruits n'est pas le méme que celui qui est à la base des productions gallaires; comme d'autre part les caractéres morphologiques doivent étre consi- dérés comme étant sous la dépendance étroite et immédiate des conditions physiologiques, il faudrait, pour que l'hypothèse en question püt étre valable, que nous observions dans les deux cas une convergence des caractères de nutrition. Or celle-ci peut déjà étre mise en évidence sur quelques points. Je rappellerai à ce sujet que les galles, comme les fruits, pré- sentent, d'aprés mes recherches, une proportion toujours élevée des composés azotés solubles par rapport à la quantité totale des substances azotées; le fait vient d'étre vérifié par un travail récent de Paris et Trotter, à propos de la galle du Neuroterus baccarum'. Comparés aux feuilles, fruits et galles sont très souvent plus riches en matières tanniques; des oxydases parti- culièrement actives se rencontrent fréquemment dans les deux sortes de productions; mais c'est surtout sur la composilion 1. PARIS et TROTTER, Sui composti azotati nelle galle di Neuroterus bacca- rum. Marcellia, 1911, 10, 150. M. MOLLIARD. — COMPARAISON DES GALLES ET DES FRUITS. 203 minérale que je veux ici attirer l'attention. En analysant les cendres des galles de Tetraneura Ulmi et de Schizoneura lanu- ginosa et celles des feuilles normales de l'Ulmus campestris, sur lequel elles se développent, j'ai été frappé des différences considé- rables que présente leur composition; on trouve, par exemple, dans les cendres des deux galles, beaucoup moins de silice et de chaux, mais beaucoup plus d'acide phosphorique et de potasse ; c'est d'ailleurs ce que Koch avait trouvé pour les galles du Cynips Kollari dont les cendres renferment 3 p. 100 de chaux (les cendres des feuilles de Chéne en contiennent 47 p. 100), 16 de potasse et 32 d'acide phosphorique. L'idée m'est alors venue de comparer ces résultats à ceux que peut fournir la bibliographie relativement à la composition minérale des fruits, rapprochée, quand il est possible, de celle des feuilles des espèces correspondantes; quelques-unes de ces données sont transcrites dans le tableau suivant où on a porté les quantités de CaO, K?^O et P?0* contenues dans 100 de cendres : CaO K20 P205 mL ( Feuilles...... 28 28 0 accinium Myrtillus... LEG. 5. 8 51 17 Fi; : Feuilles...... 38 » x cus Carica... an | ERE: À 55 13 ic) Feuilles. ..... 53 19 : mulus Lupulus..... f Gonesse... (95 39 19 D aa Feuilles...... 37 22 7 iis vinifera...,..... | Früis....... 4 49 21 Prunus Ger Feuilles...... 36 2 s erasus....... Erite... 4 58 15 Prunus armeniaca..... Ll EPüllSec cs: 4 64 14 Pirus Malus.......... | Fruits.. 4 56 8 Ribes rubrum......... | Fruits... 6 43 18 Fragaria vesca........ | Fruits.. 5 50 25 Il est du reste à remarquer que le parallélisme qui existe enire les fruits et les galles, en ce qui a trait à leur composition minérale, se poursuit à l'égard des tubercules ainsi que des feuilles blanches (du moins, pour ces dernières, en ce qui con- cerne la chaux et la potasse); il suffira, pour s'en rendre compte, de rappeler les quelques résultats suivants : CaO K?0 pro? : (p : DE 6 Querrus cubra ........ | » MERE 3 io " 204 SÉANCE DU 22 MARS 1912. CaO K? P205 : Feuilles: .... 25 15 5 Daucus Car ota (M PE ! Tubercules.. ; 10 55 16 : : ( Feuilles...... 25 32 14 Solanum tuberosum.,. . À Tubercules... 4 63 41 i 2 T 3 Beta vulgaris.. i. cue t 2 x À Tubercules... » 69 10 ag Feuilles; "2 29 18 4 Raphanus sativus...... | Tubereulos ^ do 39 10 Il est vraisemblable que, dans tous ces cas, la composition minérale est en relation avec le phénomène chlorophyllien, actif dans les feuilles ordinaires, atténué ou nul dans les fruits, les galles et les feuilles décolorées'; les données suivantes rela- tives aux cendres de Champignons viennent encore à l'appui de cette idée : i | Moris eeno EAS 4 20 23 Trafe o n n aea es Lu 2 27 33 Bolet comestible = a na. 2 27 14 M. Hibon fait la communication suivante : Un nouvel appareil pour la dessiccation des plantes; PAR M. G. HIBON. ll y a longtemps qu'on a fait remarquer que le meilleur moyen de sécher les plantes — surtout en voyage — était celui. dont on avait l'habitude. Il n'en est pas moins vrai que les différents procédés employés présentent des inconvénients tels que plusieurs botanistes ont cherché à les amoindrir. La collec- tion du Bulletin de la Société botanique de France contient la description de trois appareils présentés en 1882 par M. Préaubert, en 1883 par M. Vallot et en 1886 par M. Copineau. Tous trois furent l'objet de critiques. Celui que je présente aujourd'hui n'échappera certainement pas davantage à cette régle, mais 1. Voir à ce sujet le récent travail suivant dont je n'ai eu connaissance qu'au moment de la correction des épreuves de cette Note : WEEVERS, Untersuchungen. über die Lokalisation und Funktion des Kaliums in der Pflanze. Rec. des Trav. bot. Néerlandais, 1912, 8, 289. G. HIBON. — APPAREIL POUR LA DESSICCATION DES PLANTES. 205 plusieurs de nos confrères qui l'ont vu au cours de nos dernières Sessions extraordinaires lui ont trouvé quelque mérite et m'ont engagé à le faire connaitre. L'un d'eux méme a déjà copié mon modèle et s'en sert, m'a-t-il dit, à sa complète satisfaction. C'est pourquoi je me décide aprés trois ans d'essais à vous le présenter dans l'espoir qu'il pourra étre utile à quelques-uns d'entre nous surtout à la veille de la reprise des herborisations. Le principal ennui auquel se heurtent les botanistes en voyage consiste dans la nécessité où on se trouve de faire sécher tous les jours d'une part les coussins et d'autre part les chemises renfermant les plantes. Le procédé de M. Copineau, incontestablement le plus pra- tique, ne permet le séchage facile que des seuls coussins et encore est-il nécessaire pour cela de les accrocher un à un sur un lacet solide tendu au travers de la pièce dont on dispose. De là perte de temps appréciable et nécessité d'un espace relative- ment étendu. Quant aux chemises il faut encore se contenter de les étaler sur le plancher avec tous les inconvénients qui en résultent, notamment l'impossibilité du séchage de jour plus rapide et plus efficace que le séchage de nuit. Ce sont ces inconvénients que j'ai essayé de diminuer de la facon suivante : Mes coussins sont composés de deux feuilles doubles de papier paille assez fort de la dimension de la presse employée. Je fais coudre sur chacun d'eux dans le sens de la largeur deux galons de coton de 2 ou 3 centimétres de largeur placés chacun à environ 10 centimètres du bord en les laissant dépasser de chaque cóté de 2 à 3 centimétres. L'extrémité de ces galons, qu'il faut avoir soin de placer à la face inférieure des coussins qu'ils sont destinés à supporter, est cousue, aussi prés que possible du bord du coussin, sur un autre galon de toile assez résistant de méme largeur que le premier et d'environ 1 mètre de long. On fixe de cette facon un coussin tous les 4 centimètres. L'extrémité des galons de toile est fixée à son tour par un moyen quelconque (le plus simple est de l'y coudre) à la place correspondante du bord du cadre d'une presse en fil de fer de modéle courant. Le cadre attaché en son milieu par une simple 206 SÉANCE DU 22 MARS 1912. ficelle qu'on aecroche d'autre part à un clou fixé dans le mur, à une téte de portemanteau, etc., supporte ainsi une succession d'étages de 4 centimètres de hauteur sur lesquels il est facile de faire glisser par le cóté de la largeur les chemises dans les- quelles on a préalablement disposé les plantes. On en place ainsi une sur chaque étage puis le cadre est décroché. Coussins et chemises se superposent alors d'eux-mémes, on les: égalise soigneusement, le second cadre de la presse est placée au-dessous du paquet ainsi formé et le tout est sanglé à la facon ordinaire. Il est bon de placer sur le dernier étage inférieur un morceau de carton un peu fort de la dimension du papier pour maintenir l'écartement de l'ensemble et empêcher les coussins de trop se creuser en vertu de leur propre poids. Cet inconvénient aug- mentant avec la longueur de l'appareil, c'est-à-dire avec le nombre des étages, nous proposons de limiter ce nombre à 25 ce qui représente une longueur totale de 1 mètre. Lorsqu'on désire faire sécher chemises et coussins il suffit de désangler le paquet et de suspendre le cadre de la presse comme au moment de la mise en place des plantes, l'appareil se déplie alors comme une sorte d'énorme accordéon laissant entre chaque étage suffisamment d'air pour sécher rapidement aussi bien la chemise qui est à la face supérieure que le coussin qui est à la face inférieure. L'opération, on le comprend, est quasi instan- tanée et ne nécessite qu'un espace des plus restreint. Dans les voyages longs ou lorsqu'on récolte beaucoup de plantes, rien n'empéche de constituer un second appareil en tous points semblable au premier avec le second cadre de la presse. Entre les deux paquets ainsi formés on peut placer le papier de réserve et le tout, sanglé ensemble, ne forme qu'un seul colis. Enfin pour augmenter encore la capacité de l'appareil il est possible lorsqu'un examen des échantillons a révélé leur dessic- cation presque complète de placer sur chaque étage plusieurs chemises contenant des plantes. Il n'y a à cela aucun inconvé- nient. Au cours de la Session de Tunisie j'ai pu ainsi faire sécher toutes mes récoltes avec un seul appareil de 26 étages en placant parfois, suivant l'épaisseur des plantes, 4 et méme 5 chemises sur chaque étage. Il va sans dire que lorsque les plantes sont complètement sèches il est préférable de les retirer de l'appareil M. BOULY DE LESDAIN. — ÉCOLOGIE D'UNE PETITE PANNE. 201 et d'en faire un paquet distinct ficelé dans un papier quelconque qu'on place soit dans ses malles, soit méme au besoin dans la presse avec les papiers de réserve pour ne pas multiplier le nombre des bagages. Écologie d'une petite panne dans les dunes des environs de Dunkerque (Phanérogames et Cryptogames) (Suite)'; bar M. EE Dr M. BODLY DE LESDAIN. Physcra ascendens Bitter f. leptalea (Ach.) B. de Lesd. et tenella (Scop.) B. de Lesd. Trés commun, mais peu fertile, quelques rares exemplaires sont trés sorédiés; comme le Xanthoria polycarpa, il recherche surtout la lumière et résiste bien au vent. Ses rhizines blanchâtres ou légèrement brunies, assez épaisses, atteignent parfois jusqu'à 3,5 mm. de longueur; elles se ter- minent en pointe ou en un pinceau de fibrilles pointues qui simplantent dans le substratum. Elles sont simples ou bifur- quées, plus rarement trifurquées; celles qui ne sont pas fixées s'incurvent en tous sens à la recherche d'un point d'appui. — f. verrucosa B. de Lesd. Cette forme parait rare; je n'en ai jamais vu que deux exemplaires stériles. Physcia stellaris f. granulata B. de Lesd. Un seul exemplaire. Thalle plus ou moins couvert au centre de grosses granulations. Physcia aipolia Nyl. Un seul exemplaire. Physcia pulverulenta (Schreb.) Nyl. Un seul exemplaire sur Parmelia subaurifera. Laciniures très étroites. Rhinodina exigua (Ach.) Arn. (A. C.). Lecanora angulosa (Schreb.) Ach. (A. R.). Lecanora umbrina (Ehrh.) Mass. Très commun, mais à apo- thécies petites ou méme très petites. ; Lecania syringea (Ach.) Th. Fr. 4° Apothécies livides. Epithé- cium, thécium et hypothécium incolores, paraphyses très cohé- rentes, faiblement articulées et capitées ; spores 1-3 seplées, rare- ment simples, droites ou courbes, longues de 16-18 sur 5-6 v. 1. Voir plus haut p. 177. 208 SÉANCE DU 22 MARS 1912. 2° Apothécies brun roux, à bord peu distinct. Épithécium très légèrement fuligineux, thécium et hypothécium incolores, para- physes trés cohérentes, faiblement articulées et capitées : spores 3-septées, droites ou un peu courbes, longues de 19-21 (rare- ment 23) sur 6 u. C'est le seul des échantillons de cette espèce, recueillis aux environs de Dunkerque, dans lequel j'ai observé des spores aussi longues. — f. metabolica (Ach.) Crombie. Thalle indistinct. Apothécies de 0,4-0,5 mm. de diamétre, noir ou brun noir, de suite immar- ginées convexes. Épithécium fuligineux, thécium et hypothécium incolores; spores 1-3-septées, droites, longues de 14-15 sur 5 p. Lecidea parasema Ach. (C. C.) et f. atrorubens (Fr.) Arn. Bacidia arceutina (Ach.) Arn. Un seul exemplaire. Apothécies noires et convexes. Spores longues de 54-63 sur 2-3 v Buellia punctiformis (Hoffm.) Mass. (R.). — f. punctata (Krb.) Wainio (R.). Sur bois dénudé. Thalle formant une mince tache grisâtre. Spores brunes, droites ou un peu courbes, longues de 14-16 sur 6-6,5 T- Bilimbia chlorococca var. brachysperma (Stizenb.) Lecidea chlorococca var. brachysperma Stizenb. (Lecidea sabuletorum und die ihr verwandten Flechten-Arten, p. 24 et Tab. II, A. 1-11). I. Thalle lépreux, verdátre, peu développé. Apothécies rous- sâtres, de 0,2 mm. de diamètre, de suite immarginées convexes. Épithécium légèrement olivâtre ou presque incolore, thécium et hypothécium incolores, paraphyses grêles, cohérentes, thèques claviformes ; spores 8-nées., simples ou 3-septées, droites ou un peu courbes, longues de 20-24, rarement 30 sur 4-6 u. Gélat. hym. I 4- bleu. IT. Thalle lépreux, verdàtre ou cendré verdátre. Apothécies noires. Épithécium olivâtre, thécium et hypothécium incolores; spores droites ou un peu courbes, simples ou 3-septées, longues de 21-24 sur 4-5 u, dans certains exemplaires, ne dépassant pas 18-29 sur 3,5 dans d'autres. Dans le méme exemplaire, j'ai vu des apothécies roussâtres, pas- ser insensiblement au noir. Ce Lichen est nouveau pour la France. Sur Galles desséchées de Rhabdophaga rosaria. H. Lów. — Parmelia subaurifera, Xanthoria parietina, X. polycarpa, Phy- scia ascendens. Bacidia inundata. M. BOULY DE LESDAIN. — ÉCOLOGIE D'UNE PETITE PANNE. 209 Sur Hippophae rhamnoides. — Au centre de la panne, dans une petite dépression toujours assez humide, se trouve un buisson très dense, formé d'une vingtaine d'Zippophae. Leurs trones, trés ombragés par une épaisse couronne de feuillage, ne présentent qu'un petit nombre de Lichens bien disséminés. J'ai observé seulement : Xanthoria parietina, X. polycarpa, Physcia ascendens, Lecanora wmbrina, Lecidea parasema; ce dernier seul est assez commun. Si les Hippophae n'offrent que peu d'intérêt, il n'en est pas de méme des nombreux nids que les chenilles viennent tisser sur leurs petites branches. Ils se couvrent de Lichens qui végètent aussi bien sur la soie, que sur les petites feuilles mortes qui y adhérent. J'ai pu recueillir : Xanthoria parietina, X. polycarpa, Physcia ascendens, Rhinodina exigua, Lecanora umbrina, Bacidia inundata. Sur Psamma arenaria. — Sur les feuilles mortes, les Lichens s'observent presque toujours sur la face externe, très rarement sur la face interne, la première étant naturellement mieux éclairée. On y observe : Parmelia subaurifera, P. sulcata. Xanthoria parietina, X. polycarpa. Physcia ascendens f. leptalea et tenella. Lecanora umbrina (apothécies toujours très petites). Lecanora submetaboliza B. de Lesd., Thalle lépreux, cendré verdâtre. Apothécies de 0,1 mm. de diamètre, d'abord planes, à marge non distincte, et de suite convexes. Épithécium brun, thécium et hypothécium incolores, paraphyses cohérentes, articulées au Sommet, à tête brune : spores ovales ou oblongues, longues de 1-9 sur 4 u. Lecidea pusilla B. de Lesd. (R. R.) Épithécium, thécium et, hypothécium incolores. Spores longues de 6-6,5 sur 2,5-3 w. Gélat. hym. I + bleu. : Lecidea parasema Ach. Thalle verdâtre, trés finement granu- leux. Apothécies trés petites, de 0,4, trés rarement 0,6 mm. de diamètre, noires, à bord mince et entier, parfois roussátres à la fin. Epithécium brun roux, thécium incolore, hypothécium brun roux, paraphyses libres, simples ou ramifiées, très faible- ment articulées, à peine renflées au sommet; spores longues de 12-15 sur 7-11 u. T. LIX. (SÉANCES) 14 210 SÉANCE DU 22 MARS 1912. Catillaria perminuta B. de Lesd. nov. sp. (RR). Crusta cinereo nigra, pulverulenta. Apothecia livido cinerea, minutissima, circa 0,09 m. m. lat., primum plana, margine indistincto, dein convexiuscula Epithe- cium olivaceum, thecium et hypothecium incolorata, paraphyses graciles, apice capitatæ hyalinæque, asci numerosi, clavato-ventricosi, circa 27 p long.; sporæ 8-næ, hyalinæ, ellipsoideæ, simplices vel tenuiter unisep- tatæ, rectae, interdum leviter curvulæ, 9-10 u long., 3,5 lat, Gelat. hym. I + cærulescit. Spermatia recta, 4 u long., 0.9 lat. Catillaria melanobola (Nyl.) Zahlb. (R. R sur rhizomes dessé- chés). Thalle cendré noirâtre. Apothécies très petites, de 0,1- 0,2 mm. de diamétre, noires, longtemps planes, à peine con- vexes à la fin. Epithécium olivâtre, thécium incolore, hypothé- cium olivâtre, paraphyses gréles, très cohérentes, ramifiées, légèrement capitées; spores 1-septées, longues de 10-11 sur 3,5- 4 u. Gélat. hym. I + vineux. J'avais déjà remarqué plusieurs fois, et notamment sur le Bilimbia spododes, que lorsqu'un Lichen dont les apothécies sont d'ordinaire de suite convexes, croit sur un substratum trés ombragé, celles-ci restent longtemps planes ou presque planes. Bacidia inundata. Sur Senecio Jacobæa. — (tiges mortes) Physcia ascendens. Sur un pieu. — Sur un pieu en bois de Chéne, placé sur un des cótés de la panne, j'ai observé au sommet, sur la partie horizontale : Xanthoria parietina, X. polycarpa. Physcia ascen- dens, Lecanora umbrina, Rhinodina exigua, Caloplaca pyracea. La face Nord est dépourvue de Lichens; sur la face Sud, le bois plus ou moins pourri est entièrement recouvert par le thalle grisàtre et granuleux du Lecanora effusa, rarement fruc- tifié, avec cà et là quelques apothécies de Rhinodina exigua et de Lecanora umbrina. Sur bois mort de Sambucus nigra !. — Parmelia subaurifera, Physcia ascendens, Lecanora umbrina, L. submetaboliza, Lecania syringea. Sur un cocon de Chrysalide. — Parmelia subaurifera (initia) Physcia ascendens, Bacidia inundata. Sur une plume d'oiseau. — Physcia ascendens. 1. La route que longe le tramway est, jusqu'à la hauteur de la panne; bordée de Sambucus nigra. M. BOULY DE LESDAIN. — ÉCOLOGIE D'UNE PETITE PANNE. 211 Sur du linoléum '. — Le 28 août, j'ai observé de nombreux initia de Physcia ascendens sur des morceaux de linoléum que j'avais placés le 3 novembre 1910, dans des buissons de Salix repens. Sur du carton. — Sur des morceaux de carton apportés par le vent : Parmelia subaurifera, Physcia ascendens. Lecidea pusilla B. de Lesd. nov. sp. Crusta leprosa. cinerea, te- nuissima, Apothecia nigra, minutissima, immarginata, circa 0,1-0,15 m. m. lata, convexa, sparsa. Epithecium sordide olivaceum, thecium et hypothecium incolorata, paraphyses graciles, arcte cohærentes, ramoso- Connexæ, asci clavati, circa 24 p long., sporæ 8-næ., hyalinæ, simplices, ellipsoideæ, 6-10 p de long., 2-3 crass. Gelat. hym. 4 + cærulescit. F. livida B. de Lesd. Thalle lépreux, cendré noirátre. Apothécies livides, nombreuses, de 0,1-0,15 mm. de diamètre, immarginées, d'abord planes puis convexes, livides ou cendré livide. Epithécium, thécium et hypothécium incolores, thèques claviformes, paraphyses gréles, anasto- De or spores ellipsoides, longues de 7-9 sur 3 x. Gélat. hym. + bleu. Bacidia albescens (Arn.) Zw. Thalle cendré verdátre, mince, granuleux. Apothécies d'abord carnées, à bord plus påle et entier, puis brun rougeâtre et immarginées convexes. Épithé- cium légèrement jaunâtre, thécium et hypothécium incolores, paraphyses très cohérentes, gréles, faiblement articulées, légè- rement capitées : spores droites ou un peu courbes, longues de 36-45 sur 1,5-2 J. Bacidia Arnoldiana Krb. Thalle cendré verdâtre, lépreux. Apothécies d'abord planes et roux pàle, puis convexes et brun roux. Épithécium et thécium incolores, hypothécium brun, paraphyses grèles, trés cohérentes; spores un peu courbes, longues de 45-51 sur 2-2,5 u. Bacidia inundata (Fr.) Th. Fr. Thalle cendré verdâtre, lépreux, parfois finement granuleux autour des apothécies. Apothécies d'abord carnées, puis noires. Spermaties légérement Courbes, longues de 30-36 sur 0,9 u. Lichens sabulicoles. — I] arrive fréquemment que les Lichens se détachent ou tombent sur le sol avec leur support : peu 1. Le 12 janvier 1912, ces mêmes morceaux de linoléum commençaient à se recouvrir de nombreux initia de Parmelia subaurifera etde Xanthoria Parietina et polycarpa. 212 : SÉANCE DU 92 MARS 1912. d'espéces pourtant peuvent continuer à se développer sur le sable. Ramalina farinacea (L.) Ach. Se modifie légèrement : les laciniures s'étalent et deviennent un peu plus larges; les sorédies sont toujours rares. | Evernia prunastri (L.) Ach. S'étale sur le sable et ses laci- niures s'élargissent un peu; toujours à peine sorédié. Une coupe du thalle montre qu'on n'a pas affaire ici au Letharia arenaria, mais bien à des Evernia tombés des branches du Saule. Peltigera canina (L.) Hoffm. Un petit exemplaire. Parmelia physodes Ach., P. sulcata Tayl. Ces deux espéces qui ne peuvent vivre sur le sable humide, ne tardent pas à périr. Collema tenax Ach. cà et là, fertile. Leptogium scotinum var. sinuatum (Schær.) Harmand, fertile; un seul exemplaire. III. — CHAMPIGNONS ` Sur Salix repens (branches mortes). — Corticium polygo- nium Pers., Uncinula Salicis (DC.) sur les feuilles, Teichospora Chevalieri Karst. Spores brunes; murales, à 3-5 cloisons trans- versales et 4 longitudinale dans une ou deux cellules, Ph ysalos- pora Salicis Fuck., Lophiostoma (Lophidium) compressum (Pers.), Helotium citrinum (Hedw.) Fr. (C), Patellaria atrata (Hedw.) Fr., Ocellaria aurea Tul. (C.), Phragmonævia Libertiana Sacc- et Roum., Xylogramma sticticum (Fr.), Aposphæria pulviuscula Sacc., Cytospora Schweinitaii Sacc., Cytosporina heteracantha Sacc., Haplographium chlorocephalum (Fr.). Sur Festuca oraria. — Sphærella recutita (Fr.) Asques sacci- formes 30-40 x< 12-14 y. ; spores hyalines, bicellulaires, légère- ment claviformes, à 4 gouttelettes d'huile 41-14 >< 2,5-3,8 p Novia diminuens Karst. Spores elliptiques, hyalines, simples, 10-45 >< 4-7 u. Le pore des asques devient violet par I. Phoma herbarum West. Conidies ovales, 5-7 x< 2,5-3,5 u. Phoma rimosa West., Camarosporium arenarium Sacc. Bomm. et Rouss. nov. var. Festuce Nonaux in litt. Le C. arenarium est indiqué à Ostende sur! Elymus arenarius; ses conidies mesurent 24-36 sur 10-14 u., et ont 7 cloisons transversales. La var. Festuca a le 1. Déterminations et notes de M. l'abbé Vouaux. M. BOULY DE LESDAIN. — ÉCOLOGIE D'UNE PETITE PANNE. 213 plus souvent 5 cloisons transversales; les cellules de l'extrémité sont plus claires et les dimensions un peu plus faibles : 24- 30 x< 9-13 1. Sur Psamma arenaria. — Sphærella tassiana De Not., Didy- mosphæria minuta Niessel., Leptosphæria ammophila Rehm., Ophiobolus graminis Sacc., Lophodermium arundinaceum (Schr.) var. alpinum Rhem., Nævia pusilla Libert, Mycobacidia her- barum (Hepp). Spores filamenteuses, aiguës à un bout, 1-18-septées, longues de 40-60 sur 1,5-3 p, Mollisia maculans Rehm. Spores simples, hyalines 10-12 >< 2,5-3,5 u, Eriosporina Tritici Tognini, Cladosporium graminum Corda. Sur Gynoglossum officinale. — Ophiobolus vulgaris (Sacc.). Sur Senecio Jacobæa. — Lophiostoma caulium (Fr.), Phoma Dulcamaræ (Nitsch.) d'ordinaire sur Solanum Dulcamara, Pyre- nochæta rhenana Sacc., d'ordinaire sur Urtica. Sur Hieracium umbellatum. — Leplothyrium asterinum Berk. et Br. Sur cuir. — Coniothecium charticola Fuck. « Sous deux formes: en amas trés petits ou gazonnants. La première forme se rap- proche du C. punctiforme Corda, la deuxième du C. effusum Corda, et il est évident que c'est une seule et méme plante. Ces Coniothecium sont extrémement variables; ce sont surtout à mon avis des formes avortées, qui ne méritent guére une place à part. Leur mode de production est tout à fait celui des gemmes sur les mycélium exposés à l'air. » Sur linoléum. — Leptosphæria culmorum Auerws., Phoma charticola Speg., Ascochyta ellipsospora Vouaux. Sur carton. — Hypochnus isabellinus Fr., Uncinula Salicis (DC.), provenant évidemment des feuilles de Saule tombées sur le carton, Nectria charticola (Fuck.), à périthéces rouges, mais trés enfoncés et à ostiole bruni, Didymella superflua (Auersw.), Pleospora malacospora Speg., Pleospora Lesdaini Vouaux nov. Sp. in litt. Pleospora Lesdainii Vouaux. Perithecia e quarta parte emer- gentia, sparsa, nigra, compressa, sphærica, 120-180 (X crassa; contextu 214 SÉANCE DU 22 MARS 1912. fusco, pseudoparenchymatico, cellulis polyedris 4-6 u crassis. Asci cylin- drico-claviformes, apice rotundati, leviter stipitati, sporidiis 8, distichis, 72-84 Xx 14-18 u. Paraphyses satis numerose, basi ramoso, 1-1,5 u. Spo- ridia ellipsoidea, pulchre fusca, cum septis 7 (raro 8) transversalibus, unaque irregulari longitudinali, apice magis rotundata, sæpe inequaliter medio constricta, 18-21 » 7 y. Differt a Pl. chartarum Fuck. necnon a Pl. Zimmermanni Roum., sporidiis multo minoribus, atque a Pl. malacospora Speg., numero septorum. Orbilia rubella (Pers.), Orbilia occulta (Rehm.), Phragmo- nævia Libertiana Sacc., Ascophanus fuscus Vouaux, Phoma herbarum West., Phoma charticola Speg., Coniothyrium oliva- ceum Bonard., Zygodesmus fuscus Corda, Acrothecium simplex Berk. et Br., Epicoccum purpurascens (Ehrh.). Plusieurs de ces Champignons croissent d'ordinaire sur des plantes, c'est le voisinage de celles-ci qui a évidemment causé leur apparition sur vieux cartons. Sur crottes de chien. — Coniothyrium myriocarpum (Fr.), Cephalosporium roseum Oudem., Botrychium piluliferum Sace. et March., Stilbella fimentaria (Pers.). Sur crottes de lapin. — Sordaria discospora (Auersw.). Champignons sabulicoles. — Tubaria fufuracea (Pers.) CC., Mycena vulgaris (Pers.) CC., Mycena debilis (Fr.), Sepultaria sepulta (Fr.), au milieu des buissons de Saule. Spores ovales, très légèrement arrondies à chaque extrémité, à 1 grosse goutte d'huile, hyalines, en une rangée dans l'asque, 22-24 >< 12-13 p. Sur l’hyménium, on observe un parasite, le Melanospora Zobelii (Corda). Spores à la fin fuligineuses sombres, acumi- nées à chaque bout, nettement citriformes, inéquilatérales, 24-28 < 12-14 u. Indiqué comme parasite sur les grands Cham- pignons vivants, en parliculier sur le disque de maintes espèces de Pezizes. Les Champignons se développent assez rapidement sur les morceaux de carton et de linoléum qui se trouvent sur le sable ou dans les petits buissons de Saule. C'est ainsi que sur des cartons que j'avais placés le 6 novembre 1910, on observait déjà le 16 novembre, des initia d'Epicoccum purpurascens, et que le 10 janvier 1914, ce Champignon bien développé se mon- trait en compagnie de nombreux Phoma charticola. Je n'ai trouvé que ces deux espéces sur les nombreux mor- M. BOULY DE LESDAIN. — ÉCOLOGIE D'UNE PETITE PANNE. 915 ceaux que j'avais placés, parce que j'ai eu le tort de prendre des cartons épais, qui à la facon d'une éponge {restaient trop long- temps imbibés d'eau. Sur du linoléum placé le 22 novembre 1910; j'ai observé le 10 mai 1944 : Ascochyta ellipsospora Vouaux. Champignons parasites. — Phoma fusispora Vouaux nov. sp. in litt. sur thalle de Lecanora umbrina croissant sur un pieu. Phoma fusispora Vouaux. Peritheciis gregariis, superficiali- bus, basi tantum immersis, vel paulo magis, forma singulari, plerumque subsphæricis, apice ostiolo simplici munitis, nigris, exiguissimis, 80- 108 u diam., contextu pseudoparenchymatico, cellulis sphæricis, minu- tissimis, 3-3, 5 u diam. Sporulis fusiformibus, paulum arcuatis, continuis, hyalinis, plerumque utrinque guttulatis, rarius uniguttulatis, vel sine guttula, 7-8 x 2 jx Basidiis simplicibus vel basi connatis, hyalinis, conti- nuis, 5-9 1 longis, basi 2 u. crassis, paulatim attenuatis. Cette nouvelle espèce est assez commune aux environs de Dunkerque, sur les Lecanora effusa et umbrina ; je l'ai recueillie aussi sur le Buellia punctiformis. Coniosporium Lecanoræ Jaap. Sur apothécies de Rhinodina exigua croissant sur Salix repens. Coniosporium Physciæ (Kalch.) Sacc. sur apothécies de Xanthoria parietina croissant sur Salix repens. IV. — Arcuss'. Sur Epipactis latifolia (desséché). — Stichococcus bacillaris Kütz., Pleurococcus vulgaris Menegh. Sur bois mort. — Pleurococcus vulgaris Menegh. (CC.). Sur nids de chenilles. — Pleurococcus vulgaris Menegh. (CC.). Sur cuir. — Protococcus viridis Ag. Sur carton. — Pleurococcus vulgaris Menegh., Protococcus viridis Ag. Sur le sable. — Nostoc commune Vancher (AC.). Total : Phanérogames 42 espèces, Mousses 9 espèces plus une variété, Hépatiques 1 espèce, Lichens 39 espèces dont 2 nou- velles, et 16 formes dont 2 nouvelles, Champignons 64 espèces dont 2 nouvelles et une variété nouvelle, A/gues 4 espèces. 1. Déterminées par M. P. Hariot. 216 SÉANCE DU 22 MARS 1942. Il est donné lecture de la Note ci-dessous : Remarques sur la floraison automnale du Cornouiller sanguin; PAR M. W. RUSSELL. Le Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea L.) fleurit en géné- ral dans notre pays en mai-juin et fructifie en septembre; exceptionnellement il peut aussi donner des fleurs en automne‘. Les cas de floraison automnale de cet arbrisseau n'ont pas été rares aux environs de Paris, l'année dernière, mais c'est dans le Dauphiné que j'en ai observés le plus grand nombre. Cette reprise de la végétation, favorisée sans doute par la persistance des chaleurs en septembre, ne s'est pas effectuée dans tous les sols avec la méme vigueur; elle était subordonnée aux condi- tions physiques du milieu : c'est au bord des fossés non com- plétement asséchés par l'ardent soleil de l'été ou au voisinage des marécages que la floraison était en pleine activité”; dans les stations sèches, au contraire, c'est à peine si çà et là on voyait paraitre quelques fleurs. M. F. Camus offre de la part des filles de notre regretté confrère A.-L. Maugeret, une brochure contenant une inté- ressante Notice biographique avec portraits, que leur piété filiale a fait imprimer à la mémoire de leur père. M. Blaringhem, qui n’a pu arriver au commencement de la séance, demande la parole et, en s'excusant de hâter la publication de faits dont l'étude est incomplète, il prie M. le Président de bien vouloir faire insérer la Note sui- vante comme suite à la communication de M. Buchet. 1. BOREAU, Flore du Centre de la France, 1849, p. 245. 2. Dans les prairies humides que traverse la route de Voreppe à Veurey (Isére), il n'y avait pour ainsi dire pas un seul buisson de Cornouiller qui ne fut paré de fleurs comme au printemps. L. BLARINGHEM. — HÉRÉDITÉ DES MALADIES CRYPTOGAMIQUES. 217 Note préliminaire sur l’hérédité des maladies cryptogamiques de quelques espéces; PAR M. L. BLARINGHEM. Trois catégories de faits me paraissent fournir sur la trans- mission héréditaire des maladies cryptogamiques et ses rapports avec la théorie de la mutation des éclaircissements intéressants. Dans l'ordre de leur complexité décroissante ce sont : la trans- mission par la graine du Puccinia Malvacearum de la Rose tré- mière ; la présence fréquente d'un Champignon dans les graines du Lolium temulentum et la symbiose citée déjà ici entre la plupart des individus de l'Œnothera nanella et un Micrococcus. Sur ces trois questions j'ai fait des observations personnelles dont je ne communiquerai qu'un petit nombre de résultats, me réservant d'en augmenter ou d'en restreindre la portée aprés de nouvelles observations. M. Jacob Eriksson, dont la compétence en Rouilles est bien établie a attiré en 1910 mon attention sur l'intérêt de certains faits constatés par lui relatifs à la théorie discutée du Mvco- plasma. Parmi ces faits, le plus important est l'attaque fré- quente de l'Althæa rosea, du Malva sylvestris et d'autres Malva- cées par le Puccinia Malvacearum. M. Eriksson a fourni sur ce sujet des explications précises dans une communication récente”. Il en résulte que l'hérédité par la graine du Puccinia malvacea- rum est très probable et les séries d'observations que j'ai faites en 1911 concordent avec cette hypothèse: — 1* J'ai observéà Paris et aux environs de Paris, dans le Nord de la France, à Angers et aux environs d'Angers, dans plusieurs jardins du Nord de l'Italie, prés d'un millier de plantes de Rose trémière et partout, sans aucune exception, j'ai noté des traces évidentes de l'attaque de Rouille. J'ai suivi dans les quatre pre- mières localités l'évolution de plantes depuis la germination jusqu'à la floraison ; j ài pu constater ainsi que mes observations Portaient sur diverses variétés à fleurs simples ou doubles, de 1. La Rouille des Mauves (Puccinia Malvacearum Mont.), sa nature et ses Phases de développement. C. R. Ac. des Sciences, Paris, 19 juin 1911. 218 SÉANCE DU 22 MARS 1912. coloris différents, rose, rouge, pourpre, mauve, jaune ou blanc et, dans chaque cas, quelle que fût l'époque, il y avait des traces du parasite. La fréquence des plantes indemnes, dans le domaine dont j'ai parlé, n'atteint donc pas 1 p. 1000. Signalant briè- vement ce fait à la Société botanique (novembre 1911), je vou- lais retenir l'attention sur lui et réussir à me procurer, si pos- sible, des plantes indemnes. 2* Pour des études sur d'autres sujets, j'avais déjà ensemencé, dès avril 1910, une série de Malvacées, dont Althæa rosea, A. armeniaca, A. officinalis, A. cannabina, A. narbonensis Pourr., Lavatera cretica, L. trimestris et L. arborea à feuilles pana- chées. Ces plantes m'ont servi pour les observations de 1911 et pour quelques inoculations du parasite infructueuses. Dans le jardin d'expériences de Bellevue ces espéces ont vécu deux ans côte à côte; alors que les pustules du Puccinia apparaissent au printemps sur l'A//hza rosea, je n'ai pu en trouver que des traces en juin 1911 sur les tiges hautes de 60 centimètres de l'A. officinalis; les autres espèces étaient indemnes et le restè- rent pendant tout l'été. 3° J'ai essayé à trois dates différentes d'inoculer le Puccinia Malvacearum de l'Althæa rosea aux autres espèces, sans pou- voir affirmer qu'en aucun cas j'ai réussi à transmettre la maladie. Les A. cannabina et narbonensis, le Lavatera arborea sont particulièrement résistants, puisque je n'ai trouvé sur eux aucune pustule malgré les inoculations répétées. Il me semble que le feutrage épais de poils courts qui couvre les feuilles et les tiges contribue en partie à cette résistance, facilitée encore, je le suppose du moins, par la sécheresse excessive de l'été 1911. 4° Le 24 février 1912, plusieurs plantes abritées d’Althæa rosea de Bellevue avaient déjà des feuilles développées et en partie couvertes de pustules de Puccinia; les feuilles des autres espèces moins étalées sont indemnes. Des plantes de Lavatera arborea laissées en pleine terre et à peine arrétées dans leur crois- sance en décembre 1911 ne portèrent pas de traces de Rouilles. Le froid du début de février 1912 en fit périr 23 pieds, sains encore quelques jours auparavant. Ces observations et les épreuves d'inoculation infructueuses L. BLARINGHEM. — HÉRÉDITÉ DES MALADIES CRYPTOGAMIQUES. 219 me portent à croire que la contamination directe du Puccinia Malvacearum d'espèce à espèce, par simple voisinage, est très difficile, que la plupart des variétés horticoles d’Althæa rosea couvertes de pustules conservent cette maladie à l'état de caractère acquis un jour et transmis ensuite par la graine. Cette hypothèse est en accord avec la théorie d'Ériksson. Je me garderai bien cependant d'affirmer que la maladie se trans- met par un mycoplasma. Il se peutque le Champignon présente un état de vie ralentie qu'on n'a pu découvrir encore. Je n'ai pas dit non plus qu'il n'existait pas de Rose trémière sans Puccinia, mais je voudrais en trouver et en posséder, ne fut-ce qu'un exemplaire. * y xy Un problème analogue, mais plus simple, a été récemment l'objet d'une étude approfondie de E. Hannig concernant l'exis- tende de lignées de Lolium temulentum dépourvu de Champi- gnons symbiotiques. On sait que P. Guérin (1898), A.-E. Vogl (1898), T. Hanausek (1898), A. Nestler (1898 et 1904) et sur- tout E. M. Freeman (1902, 1903, 1904 et 1906), puis J. R. Erdélyi (1904) ont constaté la présence fréquente dun Champignon parasite, indéterminé, sans doute voisin des Ustilaginées, mais n'ayant pas fructifié, dans la couche de cellules extérieure à l'assise protéique des graines de Lolium temulentum. On a attribué à ce Champignon les effets toxiques de la témuline. On a eru d'abord ce Champignon localisé et spécial au L. temulentum, puis on l'a découvert en moins grande abon- dance, il est vrai, dans les graines de L. perenne et de L. arvense, Freemann cite aussi L. italicum, linicolum, et Nestler, L. multi- florum — italicum, L. remotum et mème L. festucaceum (= L. perenne X Festcua elatior). Nous nous trouvons donc en pré- sence Tun Champignon banal comme le Puccinia Malvacearum ; mais il faut avouer que, dans ce cas, le Champignon est surtout défini par sa localisation spéciale dans la graine. Freeman (1904) admet que 85 à 98 p. 100 des graines du commerce du L. temulentum renferment le Champignon et, d'une série d'épreuves, il déduit l'hérédité de la maladie. Seule- ment les plantes respectées sont toujours les moins vigoureuses, 220 SÉANCE DU 22 MARS 1912. indiquant qu'un bénéfice résulte de la présence du Champignon. Aussi est-il conduit à intituler sa communication sur ce sujet Symbiosis in the genus Lolium. E. Hannig est du méme avis (1901). On trouve cà et là, trés rarement (à Prague et à Strasbourg), ou plus souvent (à Cam- bridge et Upsal), des graines dépourvues du Champignon. Les unes proviennent de ce que la plante se débarrasse lentement de son associé, d’où quelques graines indemnes; les autres sont produites par des lignées débarrassées complétement du Cham- pignon; il y a donc des races indemnes. * »» X Si l'on admet que lO. nanella est une forme de l'O. Lamarc- kiana malade comme l'appelle M. Zeijlistra et que le Micro- coccus trouvé dans les vaisseaux du bois est la cause du nanisme, on se rapproche trés sensiblement des cas précédents. Ce n'est pourtant pas l'avis de M. de Vries, et M. Buchet le sait bien, puisque M. de Vries l'en a prévenu. De prochaines communications sur ce sujet montreront que la symbiose du Micrococcus avec l'O. nanella n'est peut-être pas plus obligatoire que celle du Champignon inconnu avec le Lolium temulentum; que la mutation n'a pas plus consisté ici qu'ailleurs en la production d'une plante malade. En tous cas, il est bien établi par celte Note préliminaire que ces maladies vraies ou prétendues des A//Àza rosea, des divers Lolium et de l'OEnothera nanella ne nuisent en rien à la fertilité des espèces, ni méme à la constance des caractères, les seuls critères des espèces. Lorsque des caractères nouveaux apparaissent et se fixent, on est en droit de faire rentrer Ces cas dans les exemples de mutation; le seul point à discuter est de savoir si la maladie a causé ou non la mutation. AUG. CHEVALIER. — DEUX PLANTES DE L'AFRIQUE TROPICALE. 221 Sur deux plantes cultivées en Afrique tropicale décrites par Lamarck (Suite)'; PAR M. AuGusTE CHEVALIER. 2» Feuilles. — Les feuilles varient dans d'assez grandes pro- portions comme forme et indumentum. Leur taille et leur cou- leur sont aussi trés variables. D'un jaune clair dans les endroits peu fertiles, elles sont d'un vert sombre dans la forét : outre la forme décrite plus haut, nous avons observé fréquemment des exemplaires à feuilles subcordées à la base (var. subcordata Warb. in sched.); d'autres au contraire sont nettement cunéi- formes et se rapprochent du type de Lamarck. Elles sont habi- tuellement complétement glabres sur les deux faces; cependant une race connue en Afrique orientale a la nervure médiane pubescente en dessous, c'est le Ficus Hochstetteri A. Rich., que Burret et Mildbread rapportent comme variété au F. Schimperi A. Rich. Toutes les formes que nous connaissons en Afrique occidentale ont les feuilles glabres. Nous avons trouvé, près de Bobo-Dioulasso (Soudan francais), une variété à jeunes rameaux pubescents, mais à feuilles glabres (var. pubirachis A. Chev.) 3° Réceptacles. — Le type de Lamarck a les réceptables de la taille d'un pois, glabrescents avec quelques rares poils blanes apprimés; en Afrique occidentale, les réceptacles sont de méme taille, mais ils sont souvent complètement glabres. Cependant nous avons rencontré en Casamance et au Chari des exemplaires isolés avec des réceptacles de poils blancs aranéeux. Warburg, ainsi que Burret et Mildbread, nomment cette plante Ficus basa- rensis Warb. C'est, croyons-nous, une simple variété peu notable (var. basarensis A. Chev.) Enfin certains exemplaires que nous avons rapp Chari possèdent des réceptacles moitié plus gros, de la taille d’une cerise. Ils ont été nommés F. Rokko var. macrocarpa Warb. in sched. (Herb. Chevalier) mais nous croyons qu'il s'agit de réceptacles hypertrophiés par la piqüre d'un insecte. Les auteurs précédents ont aussi décrit un Ficus Spragueana ortés du Haut- 1. Voir plus haut, p. 168. 922 SÉANCE DU 22 MARS 1912. Mildb. et Burr., de la Nigérie du Nord, qui se distinguerait du type seulement parce qu'il a les réceptacles légèrement pédon- culés. Nous pensons qu'il s'agit encore d'une variété du Ficus punctata Lamk. UTILISATION. — Le Ficus punctata Lamk. est encore cultivé par beaucoup de peuplades africaines pour son écorce, notam- ment à la Cóte d'Ivoire, au Gabon, et dans presque tout le bassin du Congo. On multiplie la plante en enfoncant en terre des rameaux de la grosseur d'une canne. Ces boutures reprennent avec une extréme facilité. Au bout de sept ou huit ans (dans les régions forestières) le tronc atteint la grosseur de la cuisse et est en état d'étre décortiqué. A cet effet, on pratique deux incisions circulaires, l'une au- dessous des branches, l'autre au-dessus du sol, et par une fente longitudinale on enlève tout le cylindre cortical. L'arbre ne meurt pas, mais la cicatrisation s'opére d'une manière très curieuse. Près de l'incision supérieure, il naît, tout autour de la zone cambiale, un trés grand nombre de racines adventives, qui ne tardent pas à s'allonger et forment un feu- trage épais occupant toute la plaie. Peu à peu, elles se soudent entre elles et bientót il s'établit une nouvelle zone cambiale continue sur l'emplacement de l'écorce enlevée. Celle-ci est mise à macérer dans l'eau pour détruire tous les tissus parenchy- mateux en ne laissant subsister que les fibres entrecroisées. On les bat ensuite au maillet et on les lave à grande eau. Puis il ne reste plus qu'à découper, dans ce tissu naturel, les pagnes dont se véliront les gens des deux sexes. L'industrie du tissage et l'art des couturiers se réduit dans ces pays à sa plus simple expression. Parfois on teint ces pagnes avec l'indigo extrait du Lonchocarpus cyanescens Benth. Au Baoulé, les indigènes distinguent la forme cultivée dans les villages Hahourou bofoin, de la forme qui vit à l'état sauvage dans la forêt, qu'ils nomment Diango fonfoné (Diango est le nom de la plupart des Ficus de la forêt). D'après eux, l'écorce de cette dernière forme ne peut pas être utilisée. Dans la méme province, le Diango fonfoné s'exploite habituellement en le taillant en cépées. Les indigènes de la Cóte d'Ivoire lirent parti pour se vétir, non seulement du Ficus AUG. CHEVALIER. —- DEUX PLANTES DE L'AFRIQUE TROPICALE. . 223 punctata, mais aussi de l'écorce de l'Antiaris africana (Scott Elliot) Engler, nommé Bofoin par les indigènes de race agni- achanti, trés grand arbre vivant à l'état sauvage dans la forét et non cultivé. L'écorce se prépare de la même manière, mais il est nécessaire d'abattre l'arbre. Avec cette écorce préparée, on confectionne des couvertures, des bandes pour mettre autour du corps, des sacs, des étuis, des serviettes. Une couverture de Bofoin se vend de 3 à 5 francs au marché de Bonaké, et ces lissus si spéciaux donnent lieu à un trafic assez étendu au Baoulé. Dans cette mème région, on emploie encore aux mêmes ' usages l'écorce d'un autre Ficus cultivé nommé Banzo et qui nous a semblé n'être qu'une variété du Ficus Vogelii Miq. (c'est la variété textilis A. Chev.) Le Ficus punctata fournit un latex abondant, et depuis long- temps, on a cherché à en tirer parti pour la production du caoutchouc : la trop grande quantité de résines contenue dans ce latex n'a pas permis jusqu'à ce jour de l'utiliser. En raison de la facilité avec laquelle il se bouture, le Donbalé est fréquemment employé au Soudan comme arbre d'avenues. On ne peut l'employer pour l'ombrage ou l'ornementation des jardins, car ses racines sont trop envahissantes et son ombrage est si épais qu'aucune plantation n'est possible aux alentours. Ajoutons enfin, qu'en beaucoup de régions, les indigènes emploient des lanières d'écorces de cet arbre pour faire des cordages. II. — Dioscorea cayenensis Lamk. (— D. prehensilis Hook). L'histoire de cette plante est aussi curieuse que celle du Ficus. Nous l'avons déjà fait connaitre sommairement". En 1849, Bentham signale avec doute le Dioscorea cayenensis Lamk. comme cultivé dans le Bas-Niger près des rivières Nun et Quorra (aujourd'hui dans la Nigéria du Sud). En méme temps il décrit un Dioscorea prehensilis Benth. (Fl. Nigrit., p. 536) trouvée à Sierra-Leone par Don et par Vogel. 1. CHEVALIER (A.), Sur les Dioscorea cultivés en Afrique tropicale (C. R. Acad. Sc., 11 oct. 1909), et Sur les Dioscorea (ignames) cultivés en Afrique tropicale et sur un cas de sélection relatif à une espèce spontanée dans la forét vierge (Bull. Soc. Acclim., mai 1910). 224 SÉANCE DU 22 MARS 1912. En 1898, dans le Flora of tropical Africa, Baker ne cite plus le D. cayenensis, mais il rapporte au D. prehensilis Benth. les échantillons du Bas-Niger. Cette dernière espèce n'est pas citée comme cultivée. Au cours de nos voyages en Afrique nous avons observé fréquemment des Dioscorea vivant tantôt à l'état spontané, et tantôt cultivés en grand par les indigènes, lesquels, depuis le Flora of tropical Africa, ne pouvaient être rapportés qu'au D. prehensilis. En comparant ces mêmes spécimens avec le type du D. cayenensis Lamk. existant à l'Herbier du Muséum, nous avons constaté qu'ils s'identifiaient aussi complétement que possible avec cette espéce. La description de Lamarck est trés laconique et nous croyons utile de le reproduire entièrement : 10. Igname de Cayenne, Dioscorea Cayenensis. Dioscorea foliis cordato- hastatis basi subtruncatis, caule lavi. N. Ses tiges sont herbacées, menues, volubiles, cylindriques et très glabres; elles sont garnies de feuilles alternes, pétiolées, en cœur-hastées; presque tronquées à leur base avec deux oreillettes courtes un peu diver- gentes; ces feuilles sont glabres, et ont cinq ou sept nervures qui partent de la base, mais dont trois seulement se rejoignent au sommet. Les grappes sont axillaires, solitaires, gréles, trés simples. Les calices ont trois folioles extérieures une fois plus petites et plus pointugs que les trois intérieures. Cette plante a été rapportée de Cayenne par M. Stoupy, qui nous en a communiqué un exemplaire. (v. s.). — LAMARCK, Encyclopé- die méthodique, Botanique, vol. III (1789), p. 233. Il n'est pas possible de reconnaitre à cette brève diagnose l'Igname la plus fréquemment cultivée en Afrique occidentale; mais si l'on se reporte aux spécimens de l'herbier de Lamarck, spécimens dont nous reproduisons la photographie, on constate que l'Igname de Cayenne et le Dioscorea prehensilis sont bien identiques. L'herbier de Lamarck renferme deux rameaux d’une plante mâle en fleurs, dont un seul posséde des feuilles. La forme de celles-ci est caractéristique de plusieurs variétés de l'espèce fréquemment cultivée en Afrique, et nous pensons que c'est le nom de Lamarck, le plus ancien, qui doit étre employé pour la désigner. Il ne faut pas être surpris si une plante cultivée en Afrique tropicale a été aussi rencontrée dans l'Amérique méridionale. AUG. CHEVALIER. — DEUX PLANTES DE L'AFRIQUE TROPICALE. 225 A l'époque où florissait la traite des esclaves, un grand nombre de plantes utiles ont passé du Nouveau-Monde dans le Conti- nent noir et vice-versa. Avant la découverte de l'Amérique, les indigènes des con- trées forestières de l'Afrique, qui ne possédaient ni le Manioc, ni le Mais, ni l Arachide, ni les Xanthosoma, plantes qui jouent aujourd'hui un grand róle dans leur alimentation, devaient faire une trés grande consommation de tubercules d'Ignames, et les bateaux qui faisaient la traite devaient embarquer ces tuber- cules pour nourrir les esclaves pendant la traversée. Il était facile ensuite de cultiver les tubercules qui n'avaient pas été consommés dans les plantations qui utilisaient la main-d'œuvre noire. Aujourd'hui encore les Ignames constituent la base de lali- mentation chez des populations que nous évaluons à une dizaine de millions et qui s'étendent au Nord de la forét vierge, jusqu'au Haut-Oubanghi; en pleine forét, ainsi que plus au Nord, les lgnames sont encore cultivées, mais elles ont moins d'im- portance. De toutes les espèces cultivées en Afrique‘, le D. cayenensis Lamk. est certainement celui qui tient la plus grande place, Il présente une foule de variétés. Nous en avons recensé une quinzaine au Baoulé (cóte d'Ivoire) et une vingtaine au Dahomey. Ces variétés se distinguent par la forme, la taille, et la cou- leur des tubercules, par les tiges épineuses ou non, par la forme et la couleur des feuilles. Les infloresceaces ne présen- tent pas la moindre variation, et nous avons fait cette consta- lation curieuse que plusieurs variétés ne sont représentées que par un seul sexe. On voit que les Dioscorea sont des plantes dioiques, que l'on multiplie comme la Pomme de terre en cou- pant le tubercule en plusieurs morceaux. On peut done se demander si ces variétés sont nées par muta- lion ou si l’indigène les a trouvées déjà existantes dans la nature et s'il lui a suffi de les sélectionner. Les populations primitives de certaines parties du bassin de l'Oubanghi se contentent encore aujourd'hui d'arracher les 4. Voir CHEVALIER (A.), Plantes cultivées par les indigènes en Afrique tro- picale (Bull. Soc. Acclim., 1912). T. LiX. (SÉANCES) 15 226 SÉANCE DU 22 MARS 1912. Ignames sauvages à travers la forêt et la brousse pour subvenir à leurs besoins. Le Dioscorea cayenensis est au nombre des espèces, que l'on rencontre à l'état sauvage en Afrique tropi- cale. Dans les savanes du Haut-Chari, il présente des tubercules trés allongés verticalement et inermes ou presque inermes. C'est alors, croyons-nous, le D. abyssinica Hochst. Dans la forét de la cóte d'Ivoire, au contraire, nous n'avons rencontré à l'état sauvage qu'une forme dont le tubercule est entouré de longs stolons entremélés trés épineux. Nous repro- duisons la photographie de deux de ces tubercules. La forme sauvage a le sommet des tubercules (longs parfois de 0 m. 70 à 1 m.) toujours garni de longs rhizomes ligneux hérissés de grandes épines aiguisées. Ces rhizomes forment en terre un buisson épais autour du tubercule : beaucoup d'épines et méme quelques rhizomes font saillie en dehors du sol. Les formes cultivées du Dioscorea prehensilis ne présentent pas ces rhizomes : quelques races portent encore au sommet du tuber- cule des filaments épineux, mais ils sont exceptionnellement gréles et courts. Grâce aux rhizomes épineux, la race sauvage peut se défendre contre un gros destructeur d'Ignames, le Potamo- charus penicillatus, suidé rappelant le sanglier, très répandu dans la forét vierge. Cet animal est trés friand de tubercules. Dans le Baoulé, lorsque les indigènes établissent leurs champs à proximité de la forét, ils ont toujours soin de les entourer de palissades percées cà et là de portes débouchant au-dessus de fosses profondes recouvertes de feuilles mortes. De nombreux Potamochères viennent s'y faire capturer, mais d'autres réus- sissent à passer et occasionnent de grands dégàts dans les plan- tations. Dans la forêt, le Potamochère s'attaque aussi à la race sauvage du Dioscorea, mais la protection offerte par les épines est telle qu'il parvient rarement à extirper le tubercule. Dans certains districts, un grand nombre d'Ignames épineux révèlent leur présence par l'existence d'une petite fosse circulaire creusée autour de chaque touffe et qui a mis les rhizomes épineux à nu mais le Potamochère n'a pu aller plus loin et la plante reste en place et continue à végéter. Il est donc vraisemblable que toutes les races du Dioscorea Bull. Soc. bot. de Fr. T. LIX (4949). PL. IL. E | Herher de Lsusncs fio penal K ha dat. sas an Vokeanber A Ficus punctata Lamk. Bull. Soc. Bot. del Dr. T. LIX (4919). PENIS. Dioscorea cayenensis Lamk. Deux tubercules de la forme sauvage à rhizomes épineux. Bul. Sóc. bot. de Er. de covea Cayemensis, Lam . "a f ^. Cjcolen . De Cay eune 7 Dioscorea T. LIX (4919). PL Herbier de Leusscs Aquis ey, Nosenie s556 cayenensis Lamk. U: AUG. CHEVALIER. — DEUX PLANTES DE L AFRIQUE TROPICALE. 227 prehensilis qui n'avaient pas de rhizomes épineux ont été détruites, tandis que la forme munie d'organes de défense a continué à se multiplier et est assez répandue. Ainsi que le remarquait récemment notre ami E. de Wil- deman, l'étude des Dioscorea africains est à peine ébauchée, « mais l'on peut dire qu'elle donnera, tant du cóté scientifique que du cóté de la pratique des résultats intéressants à ceux qui l'entreprendront ' » Explication des planches. Pl. H. Ficus pese Lamk. — Type de l'herbier de Lamarck (Herb. Mus. Paris). ; Pl. IH. Dioscorea cayenensis Lamk. — Type de lherbier de Lamarck (Herb. Mus. Paris). Pl. HII bis. Dioscorea cayenensis Lamk. — Deux tubercules de la forme sauvage à rhizomes épineux. (Herb. Aug Chevalier; provenance : Cóte d'Ivoire). 1. WILDEMAN (E. DE). Les plantes alimentaires des indigènes du Congo belge, 1912, p. 15. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE LECLERC DU SABLON. — Traité de Physiologie végétale et agricole. Baillière édit., Paris, 1910. La littérature botanique française ne possédait guère jusqu'ici en physiologie que des traductions d'ouvrages étrangers, des dictionnaires, des livres de chimie agricole, dans lesquels les questions sont surtout examinées au point de vue purement chimique, et les traités de bota- nique générale où la physiologie n'oceupe d'ordinaire qu'une place restreinte. M. Leclerc du Sablon a voulu combler cette lacune en publiant son Traité de Physiologie. La respiration, les fermentations, l'assimilation du carbone et de l'azote, l'absorption des aliments minéraux, la circulation de l'eau, la formation et la digestion des réserves nutritives, les modifications de la plante sous l'action des agents extérieurs : chaleur, lumiere, eau, para- sites, y sont successivement passées en revue. L'emploi des engrais, la valeur nutritive des produits végétaux, la formation par hybridation ou par sélection des variétés de plantes cultivées sont étudiées spécialement, ainsi que les pratiques relatives à la greffe, à la taille des arbres et à la conservation des graines. La fin du volume renferme un résumé des principales théories relatives à l'hérédité, à la formation des variétés nouvelles et à la transformation des especes. Une liste d'ouvrages à consulter se trouve à la fin de chaque chapitre. Il ne s'agit d'ailleurs pas d'une bibliographie complète, ce Traité étant surtout un livre d'enseignement destiné aux étudiants et se limitant, pat conséquent, aux données essentielles. LE. Lurz. D'ALLEIZETTE et POISSON (H.). — Contribution à l'étude de la végétation des environs de Tananarive. Extr. du Bull. Muséum Hist. nat., 1911, n°3, p. 171. La région de Tananarive et de l'Emyrne est formée par une série de plateaux coupés de vallées sans direction déterminée et d'aspect chao- tique. En raison du relief du sol, on peut y trouver six facies de végéta- tion : 4° La végétation forestière, restes et vestiges de l'ancienne forêt, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 229 presque entièrement détruite par les feux de brousse et à faciès intermé- diaire entre la forêt tropicale et celle des régions tempérées chaudes. 2° La végétation saxicole des sols dénudés, qui résultent de l'entrai- nement de l'humus consécutif à la destruction des forêts; la flore y présente des caractères désertiques et on y trouve surtout des Graminées, Cypéracées, Composées et quelques Légumineuses et Euphorbiacées épineuses. - 3° La végétation des failles, plus riche, par suite de l'accumulation de l'humidité et des débris organiques; on y rencontre des formes her- bacées, ligneuses et arbustives assez nombreuses, ainsi que diverses Fougeres. 4° La végétation de la zone cultivée, occupée principalement par les plantes vivrières et industrielles. 5° La végétation des bas-fonds des vallées et des rizières; le sol y est fertile et bien arrosé, aussi y trouve-t-on plus de 300 espèces réparties en une cinquantaine de familles. 6° La végétation des marais, dont les représentants, à l'exception de quelques Nymphéacées, Droséracées, Onagrariées et Scrofulariacées appartiennent surtout aux Monocotylédones et aux Cryptogames vas- culaires. Dans son ensemble, cette flore du centre de Madagascar est intermé- diaire entre celle de l'Est, à facies équatorial et celles de l'Ouest et du Sud-Ouest, qui ont un caractère désertique bien marqué. LE. DAUPHINÉ (Anpré) et HAMET (Raymoxn). — Contribution à l'étude anatomique du Genre Kalanchoe. Extr. des Ann. Sc. nat. Bot- 9° s., 1911, p. 195. Le genre Kalanchoe était jusqu'ici presque inconnu au point de vue anatomique, puisque deux espèces seulement avaient été étudiées par Mori, et encore d'une manière trés imparfaite. MM. Dauphiné et Hamet ont entrepris de combler cette lacune, gráce aux nombreux matériaux accumulés pour servir à l'établissement d'une Monographie des Crassu- lacées. La racine n'a pu être examinée que dans le X. crenata R. Ham. Elle présente cette particularité intéressante que l'assise subéreuse ne se différencie pas, mais se trouve remplacée physiologiquement par l'endo- derme qui se subérise de bonne heure, en entrainant l'exfoliation du parenchyme cortical. Comme suite de cette subérisation de l'endoderme, le péricycle se dédouble tangentiellement pour constituer une assise . génératrice à fonctionnement unilatéral, ne donnant de méristéme secon- daire que vers l'intérieur. 230 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Dans la tige de cette espèce, on remarque un épiderme glabre surmon- tant deux assises de collenchyme. Vers le 4° ou 5° entre-nœud, il apparait, en dessous du collenchyme une assise génératrice à fonction- nement unilatéral inverse de celui de la racine, c'est-à-dire ne formant que du liège. Par suite d'une différenciation irrégulière de l'anneau ligneux, le bois n'est pas homogene : on y remarque alternativement des assises de tissu pourvu de vaisseaux, toujours entourés de parenchyme cellulosique, et d'autres, formés uniquement de parenchyme lignifié. Dans la feuille, on note un épaississement collenchymateux des portions les plus externes du liber, ainsi que des cellules parenchyma- teuses entourant le faisceau. Les stomates ont trois cellules annexes ; le parenchyme du limbe ne présente pas la structure bifaciale. On trouve un épiderme papilleux chez le Kalanchoe prolifera et le K. pinnata ; chez le K. beharensis des poils tecteurs à 3 branches ; chez le K. velutina des poils pluricellulaires renflés en téte au sommet. Le K. linearifolia possede une assise péridermique d'origine épider- mique ne produisant que du liege. Le collenchyme périphérique est extrémement différencié chez le K. teretifolia, bien différencié chez le K. Beauverdi etle K. thyrsiflora, peu apparent chez les autres espèces. Le collenchyme profond est en général peu différencié ou inexistant, sauf dans les K. prolifera, K. pinnata et K. marmorata. La moelle est le plus souvent persistante et cellulosique, quelquefois un peu lignifiée en face des insertions foliaires. Pas d'oxalate de chaux sauf chez le K. beharensis qui renferme de nombreuses mâcles. MM. Dauphiné et Hamet ont suivi pour la description microscopique de toutes les espèces étudiées un plan rigoureusement analogue. Ils en ont éliminé toute phraséologie inutile, employant un style concis, ana- logue à celui qui est en usage dans les diagnoses systématiques et créant de la sorte un type de diagnose anatomique. C'est là une intéressante innovation à laquelle il convient de souhaiter de nombreux imitateurs. L Lors Annales du Musée colonial de Marseille, 19* ann., 2* s., 9* vol., 1911. Ce volume contient les articles suivants : De ConpEMov (Jacob). — Contribution à l'étude de la structure du fruit et de la graine des Clusiacées. — Recherches particulières sur l'appareil pilifère de la graine des Symphonia et sur la pulpe du fruit des Garciniées (p. 1-22). Chez les Symphonia, la paroi du fruit, en apparence homogène, est en réalité trés complexe. Elle se compose de trois feuillets distincts : UD péricarpe épais, riche en canaux sécréteurs longitudinaux et anasto- mosés ; le tégument externe, avec canaux sécréteurs transversaux et le REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 231 tégument interne, sans organes sécréteurs, mais dont la moitié interne s’est différenciée en longues fibres qui, aprés dissociation, ont pris l'aspect de longs poils ondulés, dirigés dans tous les sens et enchevétrés. Ces poils particuliers constituent une sorte de bourre qui adhère plus ou moins fortement à la face externe de l'embryon. Divers auteurs avaient jusqu'ici décrit la graine comme velue; cette erreur tient à ce qu'ils n'avaient pas eu entre les mains de fruits entiers, mais seulement des graines dont le tégument avait disparu, à l'exception des poils qui étaient restés adhérents à l'embryon. Dans le fruit des Garciniées, la pulpe qui enveloppe les graines et y adhére, est tout à fait. indépendante de la graine elle-méme : ce n'est done pas un arille. Elle doit être considérée comme une production hyperplasique de l'endocarpe, à laquelle est associée la couche moyenne, molle et succulente du mésocarpe. DEcRock (E.). — Recherches morphologiques et anatomiques sur la graine des Ravenala. (p. 23-50). La graine des Ravenala comprend un spermoderme, un arille, un périsperme et un embryon. Chez le Ravenala madagascariensis Sonn., le spermoderme est cons- titué par un tégument séminal comprenant un épiderme lignifié, un tissu fondamental tannifère, avec faisceaux libéro-ligneux, et une assise scléreuse trés caractéristique. Au-dessous se remarque une mince lame de tissu écrasé, dont la portion externe appartient au tégument interne et le reste au nucelle. L'arille est bleu d'azur foncé ; il est trés riche en graisse et présente des parois irrégulièrement épaissies; le périsperme est gorgé d'amidon en grains fusiformes allongés, orientés dans le sens du grand axe des cellules. Les cotylédons occupent la majeure partie de l'embryon qui affecte la forme d'une raquette. Dans le Ravenala guianensis, l'arille est coloré en rouge minium; toute sa masse est filamenteuse. Le spermoderme est brun noirâtre; il présente une cuticule continue et contient une substance tannoide beau- Coup plus abondante que dans le R. madagascariensis. L'embryon est en massue allongée. Dunanp (Marcel). — Sur un Pittosporum nouveau de INouvelle- Calé - donie (p. 91-54). Cette espèce est le P. Heckelii, particulièrement remarquable par son inflorescence en ombelles composées, tout à fait comparable à celle des Ombellifères, et par l’adhérence longtemps persistante des pétales entre eux et des filets staminaux avec le pseudo-tube de la corolle. GUILLAUMIN (A.). — Contribution à la flore de Bourail (Nouvelle- Calédonie) (p. 95-14) 232 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. GuiLLAUMIN (A.). — Catalogue des plantes phanérogames de la Nou- velle-Calédonie et dépendances (Iles des Pins et Loyalty) (p. 11-290). Ces deux travaux ont été analysés précédemment dans le Bulletin. PLANcHON (L.). — Sur le Sarcocaulon Patersonii Æckl. et Zeyh. au point de vue anatomique et sur la matière résineuse de son écorce. (p. 291-302). De l'étude anatomique de cette plante, il résulte que la résine, parfois trés abondante, au dire de ceux qui l'ont vue sur place, est assez réduite et formée, non dans des organes spéciaux, mais dans des cellules paren- chymateuses ne différant des voisines que par leur contenu. PrawcHOoN (L.). — Sur l'Erythrophlœum densiflorum ( Elm.) Merr., (p. 303-329). Étude anatomique de cette espèce avec discussion des caractères qui la rapprochent des autres Erythrophleum, en lVéloignant du genre Cynometra dans lequel elle avait été d'abord rangée. L. Luz. HÉBERT (A.). et HEIM (F.). — Composition et emplois de la pulpe de défibrage du Hennequen. Extr. des C. R. Acad. des Sc., 92 févr. 1909. Il résulte des analyses des auteurs que le meilleur usage de la pulpe qui reste comme résidu du défibrage des feuilles de Sisal consiste à les reporter sur le sol en guise de fumure. p E CHEVALIER (A.). — L'exploitation du caoutchouc et la culture des plantes productrices au Dahomey. Paris, Challamel, édit., 1911. Il n'existe pas de peuplements importants de plantes à caoutchouc spontanées au Dahomey, le climat trop sec leur étant défavorable. M, Chevalier a rencontré le Landolphia owariensis etsa variété rubigi- nosa, le Clitandra elastica et sa variété micrantha, le Ficus Vogel et le Carpodinus hirsuta. Les eflorts les plus sérieux ont été faits en vue de l'introduction et dé la culture d'autres espèces méritantes. Parmi celles-ci on doit citer les Landolphia Heudelotii et L.. Klainii, Y Hevea brasiliensis, le Cas- lilloa elastica et le Funtumia elastica, et surtout le Céara qui trouve au Dahomey des conditions très favorables. Les plantations de cette dernière espèce sont assez développées pour qu'on songe actuellement à entre- prendre des essais méthodiques de saignées. En tout cas, il semble que l'exploitation du Céara par les Européens ne doive pas suffire à couvrir les frais de l'entreprise et que seules les cultures faites par les indigènes puissent être réellement rémunératrices. LE: REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 233 CHEVALIER (A.). — Essai d'une carte forestière, botanique et pastorale de l'Afrique occidentale frangaise. Extr. des C. R. Acad. des Sc., t. 152, p. 614, 1911. A la suite de ses six voyages en Afrique occidentale francaise, notre collègue a réuni une foule d'observations géo-botaniques en une carte dont il a présenté la minute à l'Académie des Sciences, en se proposant de la publier ultérieurement. Cette carte comprend cinq divisions géo-botaniques principales : zone sahélienne, zone soudanaise, zone guinéenne, zone des basses plaines et zone de la grande forét vierge, dont M. Chevalier donne les subdivi- sions avec leurs faciès particuliers de végétation et leurs plantes carac- téristiques. E e LESAGE (P.). — Évaporation de l'eau dans les assiettes en terre de poterie. Extr. du Bull. Soc. scient. et médic. de l'Ouest, t. XX, n° 4, 1911: Cette étude qui présente un certain intérêt en physiologie et dans la pratique culturale, montre que l'évaporation au travers d'une paroi en terre poreuse varie suivant la portion de la paroi considérée, mais qu'elle est assez considérable et peut méme égaler à peu près celle qui se produit à la surface d'une nappe d'eau de méme étendue. EL LESAGE (P.). — Sur l'action du champ électrique sur la transpi- ration des plantes et sur l'évaporation de l'eau. Extr. du Bull. Soc. scient. et méd. de l'Ouest. t. XX, n* 4, 1911. Les essais entrepris par M. Lesage semblent montrer que le champ électrique accélère l'évaporation de l'eau. Mais comme de semblables observations sont susceptibles d'étre influencées par de nombreuses causes extérieures, l'auteur, avec une louable prudence, ne les donne que comme des probabilités en souhaitant des expériences de contróle. ` b. L. PLANCHON (L.). — L'huile de Cade. Extr. du Bull. Pharm. du Sud-Est, XVI* ann., Déc. 1911. Le Cade, ou Oxycèdre (Juniperus Oxycedrus L.) est une plante assez commune dans l'Europe méridionale et que l'on utilise pour la fabrica- tion d'une sorte de goudron appelé huile de Cade et qui est tres employé en dermatologie. L'opuscule publié par M. Planchon relate l'histoire complete, fort curieuse, de ce produit. L. L. 234 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. CHEVALIER (A.). — Énumération des plantes cultivées par les indigènes en Afrique tropicale. Extr. du Bull. Soc. nat. Acclimat. Er. 1912. Le nombre des espèces aujourd'hui cultivées par les noirs en Afrique tropicale atteint le chiffre de 320. Parmi celles-ci, certaines, comme le Sorgho, le Riz, le Mais, le Bananier, les Ignames, le Manioc et le Coton, ont acquis ou pourront acquérir un intérêt immense; d'autres ne sont mentionnées qu'à titre documentaire. Il ne faudrait pas croire que toutes ces plantes soient également répandues dang toute l'étendue de l'Afrique tropicale : les peuplades qui en possèdent le plus grand nombre n'en ont pas 50 espèces, et rarement il en existe qui cultivent en grand pour leur alimentation plus de deux ou trois espèces. D'ailleurs, en certaines parties de l'Afrique centrale, la culture de beaucoup de plantes alimentaires, telles que les Dioscorea (Ignames) est encore à l'état rudimentaire. Il serait indispensable de se livrer en France à des recherches de biologie appliquée relatives à ces végétaux économiques, sur le plan de celles qui ont été faites pour presque toutes les plantes des pays tem- pérés. La création, dans chaque groupe de colonies de grands Jardins botaniques coloniaux, sur le type de celui de Buitenzorg et d'une série de stations d'essais, chargées chacune d'une seule catégorie de culture, rendrait, à cet égard, les plus grands services. Li Deu. Bulletin du département de l'agriculture aux Indes Néerlandaises. N* XLIV. (Phytochimie). GORTER (K.). — Sur la constitution de la Dioscorine. (p. 1-13). Le « gadoeng », ou Dioscorea hirsuta, contient un alcaloide, la dioscorine, base monoacide, difficilement cristallisable dont le présent travail constitue l'étude chimique. GORTER (K.). — Sur le principe amer de l'Andrographis paniculata (p. 14-22). L'Andrographis paniculata contient un principe amer, l'androgra- phide, que l'auteur reconnait être une lactone, dont il est rationnel, pat suite, de changer le nom en andrographolide. Il en donne l'étude chimique, dont il déduit la formule développée de ce composé. GORTER (K.). — Ueber die Chlorogensáure (p. 23-32). Etude chimique des dérivés acétylés de cet acide contenu dans le café. N° XLV. — Smiri (J.-J.). — Vorläufige Beschreibungen neuer papuanischer Orchideen, WI, (p. 4-12). Description de 26 espèces nouvelles d'Orchidées de Papouasie, appat- tenant aux genres Bulbophyllum, Chamæanthus, Dendrobium, Eria, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 235 Glomera, Grammatophyllum, Microstylis, Neuwiedia, Oberonia, Peristylus, Thelasis. Smrru (J. J.). — Neue Orchideen des Malaiischen Archipels, IN, (p. 13-35). Description de 12 espèces nouvelles appartenant aux genres Bulbo- phyllum, Ceratostylis, Dendrobium, Dendrochilum, Dipodium, £ria, Phajus, Phalænopsis. N° XLVI. — Von Faser (F.-C.). — Ueber das ständige Vorkommen von Bakterien in den Blüttern verschiedener. Rubiaceen (Vorläufige Mitteilung). En 1902, Zimmermann a signalé la présence de Bactéries dans les feuilles de quatre Rubiacées sauvages ou cultivées; depuis, Valeton a retrouvé de semblables nodules bactériens (Bacterienknoten) dans les feuilles d'un Psychotria’ et Winkler les a signalés dans le Pavetta oligantha. Les espèces actuellement connues comme bactérifères sont, outre ce Pavetta : Pavetta indica, P. lanceolata, P. angustifolia, P. Zimmer- manniana, P. sp. et Psychotria bacteriophila. Les Bactéries sont déjà présentes dans le bourgeon foliaire ; elles se trouvent dans la masse gommo-résineuse qui entoure le bourgeon et se répandent de là, avec cette masse, entre les jeunes feuilles. Les amas de mucilage Bactérifere pénètrent ensuite dans les stomates et se réunissent dans le parenchyme respiratoire, ou bien pénètrent plus profondément dans le mésophylle et, là, dissolvent les membranes cellu- laires. Bientot se manifestent dans les cellules des modifications cytolo- giques précurseurs d'un important processus physiologique. L'action destructive des Bactéries cesse bientót; elle fait place à des phénoménes d'irritation, de telle sorte que les cellules du mésophylle commencent à se diviser rapidement et forment un tissu bactérien spéci- . fique, composé entièrement de cellules assimilatrices saines entourées de toutes parts par des faisceaux vasculaires. Dans le tissu bactérien de la feuille se trouvent de grandes quantités de grains d'amidon parmi lesquels les grains corrodés sont fréquents, ce qui laisse supposer que, vraisemblablement, l'amidon sert de nourriture aux Bactéries aprés sa transformation en sucre. L'étude des autres parties de la plante a montré la présence de Bactéries dans le point végétatif, ainsi que dans les fleurs et les fruits. Dans la graine, elles sont principalement répandues entre le tézument et l'endosperme. Mais, dans tous ces organes, elles sont bien moins abon- dantes que dans la feuille, surtout au point végétatif oü elles sont rares. Il a été possible d'obtenir en cultures pures les Bactéries du Pavetta "dica et du Psychotria bacteriophila. Chaque plante ne contient 236 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. d’ailleurs qu'une seule espèce microbienne, mais les Bactéries des diverses Rubiacées étudiées présentent entre elles de grandes analogies et semblent n'être que des races adaptationnelles d'une méme espèce. Les recherches déjà poursuivies par l'auteur l'ont conduit à assigner à ces Bactéries un róle important dans la vie de la plante, róle qui con- sisterait dans la fixation de l'azote. Le siege de cette fixation se trouve selon toute vraisemblance dans les nodules à bactéries des feuilles, car là seulement se trouvent d'impor- tantes agglomérations de microorganismes. Cet azote est contenu dans le tissu bactérien, principalement sous forme d'albumine. N° XLVII. (Géologie agronomique IX) Moun (E.-C.-J.). — Ergebnisse mechanischer Analysen tropischer Bóden. Résultats de l'analyse mécanique d'un grand nombre de sols de Java, avec graphiques correspondants. LE. Lurz. Bulletin du jardin botanique de Buitenzorg, 2" série I. — VAN ALDER- WERELT VAN RosENBURGH. — New or interesting malayan Ferns. Vl. Espèces nouvelles : Davallia Koordersii, Dryopteris Marthæ, D. besukiensis, Humata obtusa, Lindsaya glandulifera, Nephrolepis tomentosa, Trichomanes Rothertii, Lycopodium caudifolium, L. gun- > turense, Selaginella torricelliana, S. subserpentina, S. Hieronym, S. marosensis, S. pungentifolia, S. Merrillii, S. suffruticosa, S. bre- vipinna, S. d'Armandvillei, S. ketra-ayam, S. subfimbriata et ses var. Backeri et Koordersii, S. permutata var. æneifolia, Peltopteris de Kockii, Polypodium pyxidiforme, P. pseudo-spirale. N° II. — Smita (J. J.). — Vorläufige Beschreibungen neuer papua- nischer Orchideen IN. (p. 1-20). Description de 50 espèces nouvelles appartenant aux genres Bulbo- phyllum, Calanthe, Ceratostylis, Cleisostoma, Corynanthes, Dendro- bium, Glomera, Octarrhena, Phreatia. RosENsTOCK (E.). — Æymenophyllaceæ Malayanæ (p. 21-29). Liste raisonnée des Hyménophyllacées de Malaisie. Espèces nouvelles : Hymenophyllum productum var. integrifolium, H. batuense, H. Hal- lierii, H. Lobbii var. minor, H. Boschii var. euryglossa, H. Preslii var. brevipes, H. denticulatum var. complanata, Trichomanes Christ, T. cupressoides var. minor, T. longisetum var. alata. L. L. STOCK (J.-E. vAN DER). — Onderzoekingen omtrent Rijst en tweede Gewassen (Mededeel. uitgaande van het Dep. van Landbouw, n° 12, Batavia, 1910). La première partie de ce volume est consacrée à la relation de cultures expérimentales poursuivies à Java de 1907 à 1910 sur diverses variétés REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 237 de Riz et la seconde aux cultures expérimentales du Manioc, de l'Arachide et de la Patate, également en diverses variétés. hk VAN BREDA DE HAAN (D' J.). — De Rijstplant, I, eene anato- mische beschrijving der rijstplant. (Mededeel. uitgaande van het Dep. van Landbouw, n° 15, Batavia, 1911). Étude anatomique des différents organes du Riz : fruit, graine et appareil végétatif, avec 53 figures anatomiques et morphologiques hors texte. LE. E. BIE (H. C. H. DE). — De Rijstplant, II. Rijstcultuur op Java. (Mededeel. uitgaande van het Dep. van Landbouw, n° 16, Batavia 1911). Étude rapide des modes de culture du Riz à Java, avec énumération des diverses sortes commerciales. L. L. VIDAL (L.). — Travaux du Laboratoire de micrographie de l'École française de papeterie (Publ. Inst. électrotechn. de l'Univ. de Grenoble, n° 21, avril 1911). Cet opuscule contient les travaux suivants : I. — Un procédé de défibrage des papiers sulfurisés. Les papiers sulfurisés sont d'ordinaire difficiles à étudier, parce qu'il est peu commode d'en isoler convenablement les fibres. M. Vidal a obtenu des résultats relativement satisfaisants par l'action ménagée du réactif de Schweizer. Le défibrage se fait alors par une macération de un quart d'heure environ dans le réactif, suivie d'un lavage de un quart d'heure dans de l'eau acidulée chlorhydrique à chaud et rincage à l'eau pure; la séparation des fibres est ensuite effectuée à l'aiguille dans une goutte de chloro-iodure de zinc. 11. — Micrographie de la pâle à papier de Papyrus. La páte de Papyrus est formée de fibres fines, assez analogues à celles de l'Alfa, quoique moins solides. Les éléments accessoires sont peu nombreux et très menus. Certains d'entre eux : cellules étoilées et peignes (cellules épidermiques) ont une forme assez spéciale pour permettre une facile caractérisation. : III. — Micrographie des pâtes obtenues au Laboratoire de l'Ecole avec la tige du Mais de Serbie actuellement en essai d'acclimatation dans le Midi de la France. Cette pâte offre les caractères micrographiques généraux des pâtes de paille avec quelques particularités portant sur la structure des fibres et des cellules parenchymateuses. IV. — Micrographie de la pâte à papier de bois de Chátaignier. Les bois épuisés qui ont servi à la préparation des extraits tanniques 238 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de Châtaignier sont utilisables pour la fabrication d'une pâte à papier, quoiqu'ils présentent une structure distincte de celle des bois blancs habituellement employés à cet usage. Les différences histologiques qui caractérisent les deux catégories de bois se retrouvent dans la páte, mais sont suffisamment peu marquées pour que la diagnose microscopique soit assez délicate. La détermination devra surtout se baser sur les ponc- tuations des vaisseaux qui sont groupées par plages et appartiennent à trois types : en fente; simples, lenticulaires ou ovales ; aréolées. On ne retrouve pas dans le Châtaignier les grandes ponctuations fenêtrées, ni les ponctuations en alvéoles d'abeille qui sont caractéristiques du Tremble. L. Eurz. CHODAT (R.). — Principes de botanique, 2° édition. Paris, Bail- lière, édit. Genève, Georg et Ci°, édit., 1911. La première édition du Traité de M. Chodat ayant été rapidement épuisée, l'auteur a dû en faire paraître une seconde. Il a conservé dans ses grandes lignes la disposition initiale du livre; néanmoins il a remanié les chapitres relatifs à l'anatomie et à la sporogénie, en vue de donner plus de cohésion aux matières traitées. Un nouveau chapitre a été introduit, pour l'étude des plantes parasites et saprophytes. Enfin les récentes et nombreuses recherches sur l'hérédité et la varia- bilité nécessitaient une remise au point de cette partie du volume. M. Chodat l'a fait d'une facon magistrale et présente un exposé fort clair des multiples questions de mutation, hybridité, sélection et transmission des caracteres. Une particularité importante du livre de M. Chodat est la grande place consacrée à la physiologie, chose malheureusement trop rare dans les ouvrages élémentaires de botanique, de telle sorte que physiologistes et anatomistes peuvent à la fois y trouver une utile documentation. Écrite dans un langage clair et élégant, la seconde édition du traité de M. Chodat est assurée du méme succès que la précédente. Les grandes qualités de l'ouvrage l'ont rendu rapidement classique, et il est à prévoir que des rééditions successives s'imposeront encore à bref délai. L. Es CHARABOT (Euc.). — Industrie des parfums naturels. Les principes odorants des végétaux (Méthodes de dosage, d'extrae tion, d'identification). O. Doin édit., Paris, 1912. Dans un précédent ouvrage, écrit en collaboration avec M. Gatin, l'auteur a étudié la distribution des matières odorantes dans les plantes, leur formation, leur évolution et leur róle physiologique. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 239 Ces matières odorantes ne sont pas d'ordinaire des composés chimiques définis, mais bien des mélanges souvent fort complexes, de produits très variés. Il était done du plus haut intérét de préciser la nature et les propriétés des divers principes qui composent les huiles essentielles, ainsi que les méthodes d'identification, de dosage et d'extraction de ces corps dans les différents cas qui peuvent se présenter. Dans cet ouvrage, les produits étudiés sont groupés par fonctions chimiques : hydrocarbures, alcools et éthers, phénols et dérivés phéno- liques, aldéhydes, cétones, acides, anhydrides et lactones, oxydes, com- posés azotés, composés sulfurés. Une multitude de constantes physiques relatives aux essences et à leurs constituants sont relatées dans ce livre le transformant ainsi en un vade-mecum indispensable à tous ceux qui veulent se livrer à l'étude des principes aromatiques des végétaux. L. L. AARONSOHN (Aaron). — Agricultural and botanical explorations in Palestine. U. S. Dep. of Agriculture Bureau of Plant Indust., Bull. n° 180, 1910. Les conditions écologiques de la Palestine et de la Californie présen- tent les plus grandes analogies. La diversité des formations géologiques entraine une grande variété dans la nature du sol, mais le calcaire est cependant l'élément dominant. Par suite du relief du sol, la flore de Palestine est riche à la fois en plantes désertiques et en piantes alpines. Parmi les végétaux économiques les plus intéressants, on peut citer : Zizyphus Spina-Christiet Z. Lotus, Pistacia Terebinthus, P. palæstina et P. atlantica, Amygdalus communis et A. orientalis, Prunus microcarpa, P. ursina, P. cerasia, Cratægus divers, Pirus syriaca, producteurs de bois et accessoirement de fruits, puis les Abricotiers , Grenadiers, Oliviers, Figuiers (Ficus Carica, F. Sycomorus et F. Pseu- dosycomorus), Dattiers, Vignes, Orangers, comme arbres fruitiers; les Caroubiers, Trifolium et Atriplex divers comme plantes fourragères. Les plantes annuelles qui font l'objet de cultures importantes sont représentées par les Pois chiches et le Sésame. Au nombre des céréales, se placent Hordeum distichum, H. vulgare et H. heæastichum, Triticum durum, T. æstivum et T. turgidum. Les plantes médicinales ou vivrieres comprennent Cucumis Melo et sa var. Dudaim, C. Chate, Citrullus vulgaris, C. Colocynthis, Cynara syriaca et C. aurantiaca. Un trés important chapitre est consacré aux prototypes des trouvés par M. Aaronsohn en Palestine et au sujet desquels il a fait précédemment une communication détaillée à la Société. L. L. céréales 240 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. CHEVALIER (A.) et PERROT (E.). — Les Kolatiers et les noix de Kola. Les végétaux utiles de l'Afrique tropicale française, fasc. VI. Paris, Challamel édit., 1911. Depuis la publication de la monographie des Kolas de Ed. Heckel (1893), de nombreux auteurs francais, allemands et anglais ont étudié les espéces productrices; mais leurs travaux sont mal coordonnés, et une grande confusion régnait jusqu'ici dans la systématique du genre. D'autre part, d'importants travaux ont été publiés sur la chimie et l'action physiologique des Kolas. Une mise au point s'imposait donc et nul n'était mieux qualifié que MM. Chevalier et Perrot pour la mener à bonne fin, le premier ayant, au cours de ses multiples missions en Afrique tropicale, parcouru en tous sens la région productrice et ayant accumulé de nombreuses observations économiques, botaniques et biologiques, le second particulierement versé dans les études de botanique coloniale et dirigeant le laboratoire d'où sont sortis les travaux les plus récents touchant la chimie des Kolas. Il n'existe qu'un petit nombre d'espèces botaniques dans la section Eucola, la seule du genre produisant des amandes utilisables. En reprenant sur le vif l'étude des divers types créés successivement, MM. Chevalier et Perrot arrivent à distinguer 5 espèces principales dans cette section : I. — Cola nitida (Vent.) A. Chev. (Sterculia grandiflora Vent., Cola vera K. Schum.), espéce la plus généralement cultivée et donnant presque toutes les noix comestibles. Les graines ont toujours deux cotylédons. On y remarque de nombreuses variations qui peuvent ètre classées en quatre sous-espèces : C. rubra, à fruits rouges, C. alba, à fruits blancs, C. mixta, portant en mélange des noix rouges, blanches et rosées et la plus répandue à l'état cultivé, et. C. pallida, à noix de petite taille. II. — C. acuminata (Pal. Beauv.) Schott et Endl., à noix mucilagi- neuses et moins estimées que les précédentes. III. — C. Ballayi Cornu (C. acuminata var. kamerunensis K. Schum., C. subverticillata de Wild.). IV. — C. verticillata (Thonn, in Schum.) Stapf, à feuilles verticillées. V. — C. sphærocarpa A. Chev., espèce incomplétement connue dont les fruits ne sont probablement pas comestibles. Ces quatre dernières espèces donnent des noix à plus de deux cotylé- dons. Les conditions édaphiques et biologiques favorables à la vie des Kolatiers sont exposées pour la première fois, ainsi que le polymor- phisme floral de ces végétaux. L'étude anatomique a fourni des résultats intéressants, principalement REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 244 en ce qui concerne le pétiole où des modifications importantes de struc- ture sont corrélatives de la présence d'un renflement moteur basi- laire. Les recherches de Goris sur la chimie des Kolas ont montré que les corps, désignés jusqu'ici sous les noms de kolanine, gluco-tannin de Kola et rouge de Kola ne sont pas des composés chimiques définis. On doit, en particulier, réserver le nom de rouge de Kola aux produits d'oxyda- tion des combinaisons tannoides de la caféine qui préexistent dans la noix fraiche. La caféine se trouve solubilisée dans cette noix fraiche sous forme de combinaisons tannoides, et Goris a pu isoler deux corps, voisins des catéchines, qui ont recu les noms de kolatine et de kolatéine, tous deux susceptibles de former avec la caféine des combinaisons solubles. Par le fait de la dessiccation, ces combinaisons sont partielle- ment détruites, mettant en liberté la caféine, ce qui modifie considéra- blement l'action physiologique du produit. L'utilisation de la Kola comme antidéperditeur, les soins à apporter à la culture des arbres, les rendements, les maladies des Kolatiers et ses ennemis, les conditions de transport des noix, leur commerce, leurs substitutions forment la matière d'autant de chapitres, d'une documen- tation de premier ordre. Nous ne pouvons entreprendre ici une analyse détaillée de toute cette partie de l'ouvrage, il faudrait la citer en entier. Deux cartes indiquent la répartition géographique des Kolatiers. De nombreuses figures dans le texte et de belles planches hors texte, en phototypie, donnent la représentation des échantillons types des espèces primordiales du genre Cola et de leurs principales variétés, de leurs fruits et de leurs graines, des ports de plantes et les principaux docu- ments photographiques relatifs au transport et au commerce des noix. Par l'importance des études botaniques, chimiques et agronomiques qu'il renferme, ainsi que par sa documentation commerciale tout à fait exceptionnelle et qui ne pouvait être établie que sur place et à la suite d'investigations très prolongées, le livre de MM. Chevalier et Perrot se classe parmi les plus remarquables ouvrages d'agronomie coloniale qui aient été publiés au cours de ces dernières années. Il a sa place marquée dans la bibliothèque de tous ceux, aussi bien commerçants que scienti- fiques, qui s'intéressent aux progrès de la mise en valeur de nos possessions africaines. D'autre part, en apportant la lumière sur un grand nombre de points Controversés de l'histoire des Kolas, il constitue la monographie de beaucoup la plus complète qui ait été encore publiée sur ces importants Végétaux. L. d T. LIX. (SEANCES) 16 242 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Boletim da Sociedade Broteriana (Director, M. Julio Aug. Henriques). Volume XXV, 231 pages gr. in-8. Coimbre, 1910. On trouve dans ce volume les Mémoires suivantes : DE Souza DA CAMARA (Manoel), pp. 5-25 : Contributiones ad mycofloram Lusitani, Centurie VI. — Espèces nouvelles : 511, Guignardia Molleriana; 512, Trabutia Molleriana ; 552, Macrophoma Heraclei ; 55%, M. Miltoniz; 558, Cytospora Beaufortiæ; 569, Diplodiella Cocculi; 571, Henderso- nia triseptata ; 589, Colletotrichum Platani; 590, Pestalozzia Bigno- nic. TRAvERSO (G.-B.) e CanoriNA SPESSA, pp. 26-187 : La flora mico- logica del Portogallo, avec trois planches représentant des espèces nou- velles dans les genres Anthostomella, Zpæhrella, Leptosphæria, Cryptospora, Nectriella, Phoma, Phomopsis, Macrophoma, Diplodia, Ascochyta, Rhabdospora, Septoria. Courinuo (D. A. X. Pereira), pp. 188-190 : Nota acerca de algunas plantas novas ou criticas da flora portugueza. — Rubus lusitanicus Murray, Alyssum Marizii Cout., Saxifraga | Hochstetterii Cout., Spergularia longipes (Lge), Geranium Robertianum L. var. purpureum Pers., Potentilla erecta-reptans, Pirus latifolia. HenrIgouEs (J. A.), pp. 191-224 : Esboco da flora da Bacia do Mondego (continuado do vol. XXIV, p. 239). Familas com flores hetero- chlamydeas, series Ranales, Rhoedales, Sarraceniales, Sapindales, Gera- niales, Parietales, Malvales, Rhamnales. MorLER (A.-F.) pp. 222-223 : Observacóes phœnologicas feitas no Jardim Botanico de Coimbra no anno de 1909. Un Index alphabétique (pp. 225-231) des genres mentionnés dans les Mémoires ci-dessus termine le volume. E. MariNVAUD. Bulletin de la Société botanique des Deux-Sévres (Société Régionale), 1910-1911 (vingt-deuxième année), 1 vol de 288 pages, Niort, 1911. Ce volume renferme, comme les précédents, de nombreux comptes rendus d'herborisations, parmi lesquels nous citerons : AUDOYER, p. 143 : Excursion du 16 juin 1910 (Marais de St-Michel près Angoulême). Bocquier (Edm.), p. 174 : A la découverte du Roi de l'Alpe (ascem sions botaniques en Tarentaise). — Avec une carte et des figures de paysages dans le texte. : : BounpEaU (G.), p. 136 : Excursion du 30 juin 1910 à Chaillé-les-Marats (Vendée). MERLET (N.), p. 146 : Excursion botanique à Montendre (Char.-Inf./- MiciEL (A.), p. 256 : Excursion mycologique du 20 novembre 1910 à Lusignan (Vienne). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 243 MorEAU (E.). p. 158 : Herborisation aux étangs de la Brenne (Indre). SEyrAT (André), p. 132 : Promenade botanique du 26 mai 1910 aux environs de Commequiers (Vendée). ; SIMON (Eug.), p. 54 : Petites notes floristiques (Herbor. en Poitou). — Renseignements instructifs sur les particularités offertes par diverses plantes, notamment Ranunculus diversifolius Gil. var. pericillatus, R. Lecoqii Bor., À. auricomus L., Papaver modestum Jord., Dentaria bulbifera L. Sagina ciliata Fr. et S. filicaulis Jord., Bupleurum Gerardi All., Mentha rotundifolia »« viridis, etc., etc. — p. 119 : Herborisation du 2 juin 1910 aux environs d'Argenton- Château. — p: 125 : Excursion du 26 juin 1910 aux environs de Parthenay. A signaler les travaux suivants des sociétaires : Dourn, p. 274 : Une Hépatique nouvelle pour la France, Scapania verrucosa Heeg. FovILLADE (A.), p. 47 : Note sur l'Zordeum maritimum >X< secalinum (Xx H. Pavisi Préaub.). — p. 12 : Sur les Agrostis alba, castellana et vulgaris. — p. 80 : Tableaux analytiques de quelques genres et familles diffi- ciles (Graminées). Hx (F.), p. 103 : Sur l'emploi de la langue francaise dans la nomen- clature botanique et les noms vulgaires des plantes. LAMBERT p. 52 : Les hybrides des Epilobium Lamyi et parviflorum dans le Cher. Ce volume est illustré de 4 planches offrant les portraits de botanistes contemporains : 1° BicEAnD (Côte-d'Or); 2* l'abbé Hv, d'Angers; 3° l'abbé Hippolyte Coste (Aveyron) et 4° Amédée FoutLLADE (Charente- Inférieure). E. M: LIGNIER (O.). — Végétaux fossiles de Normandie. VI. — Flore jurassique de Mamers (Sarthe). In-4°, 48 p., 7 fig., 2 pl. phototyp. (Mém. Soc. Linn. de Normandie, vol. XXIV). M. Lignier a pu étudier un nombre important d'échantillons de végé- taux fossiles de l'Oolithe bathonienne de Mamers, compris dans les col- lections du Musée du Mans, du Musée et surtout du College ecclésias- tique de Mamers; il a reconnu parmi eux un nombre assez important de formes non encore observées dans ce gisement, et dont quelques-unes constituent des types spécifiques nouveaux. Une Algue calcaire du groupe des Dasycladées est rapportée par l'auteur au Gyroporella vesiculifera Benecke, de la flore triasique, bien qu'il signale par rapport à ce dernier quelques différences de détail. Les Ptéridophyllinées sont représentées par deux espèces, Lomato- 244 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. pteris Balduini Sap., du Bathonien supérieur d'Étrochey, et Zinopteris mamerlina sp. nov., établi sur une pinnule isolée à nervation aréolée qui rappelle singulièrement le Weichselia Mantelli du Wealdien. Les Articulées ne comptent qu'une espèce, Æquisetites lzevigatus sp. nov., représentée seulement par un fragment de moule interne. Les Cycadophyllinées figurent dans le travail de M. Lignier avec neuf espèces : Zamites confusus Sap., qui n'avait été observé jusqu'ici qu'à un niveau notablement plus élevé, dans le Séquanien; Zam. Moreaui Brongn., du Corallien; Zam. approximatus Eichw., de la flore liasique de Russie; Zam. Reglei Brongn. (sp.), celui-ci trouvé, non dans le Bathonien de Mamers, mais dans le Bajocien de la région; Oftozamites brevifolius F. Br., de la flore rhétienne: Otoz. Bucklandii Brongn. ; Otoz. pterophylloides Brongn. ; Otoz. Rechini sp. nov. ; et Pterophyllum sp. Les Microphyllinées comptent quatre espèces : Brachyphyllum Des- noyersii Brongn. (sp.), Pune des Conifères les plus caractéristiques du gisement de Mamers; Brachyphyllum sp. ; Pachyphyllum (Pagio- phyllum) cirinicum, var. uncinatum Sap., ou du moins un petit frag- ment de rameau mal conservé rapporté par l’auteur à cette espèce du Kimméridgien; et enfin un petit cône qui semble devoir appartenir aux Taxodinées, et plutòt sans doute aux Séquoiées qu'aux Taxodiées, décrit sous le nom de Conites pontisgirardi sp. nov. Cette flore rappelle surtout celle du Bathonien supérieur d'Étrochey ; elle comprend, en outre, d'une part un certain nombre de formes liasi- ques et infraliasiques, ou méme triasiques comme le Gyroporella vesi- culifera, d'autre part quelques types qui ont persisté jusque vers la fin du Jurassique, comme le Pagiophyllum cirinicum. L'auteur fait remarquer en terminant le caractère nettement xérophy- tique de cette flore bathonienne, avec ses Fougères à feuilles épaisses: ses nombreuses Cycadophytes et ses Conifères à feuilles réduites et coriaces. R. ZEILLER. BUREAU (Ep.). — Sur la flore dévonienne du bassin de la basse Loire. Extrait du Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France. Nantes, in-8°, 42 p., 4 pl. 1911. MM. Édouard et Louis Bureau ont découvert, aux environs d’Ancenis, de Chalonnes, de Chaudefonds, de Montjean, un nombre relativement considérable de giséments de végétaux fossiles dans les schistes du Dévonien supérieur. La plupart des empreintes recueillies sont malheu- reusement trés fragmentaires, mais la rareté des gisements de plantes dévoniennes ne permet de rien négliger, et donne à ces nouvelles décou- vertes un intérét particulier. L'étude que M. Ed. Bureau a faite de ces échantillons lui a permis d'y REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 245 reconnaitre quatorze espèces, plus ou moins bien caractérisées. Ce sont d'abord des fragments de rameaux de Lepidodendron acuminatum et de Lep. Gaspianum, ainsi qu'une portion de cône de Lepidostrobus ; des ramules feuillés rapportés par l'auteur au Zothrodendron brevi- folium; des débris d'un Sphenophyllum, Sph. involutum, puis des Calamariées, Calamodendron tenuistriatum, Bornia transitionis, et des racines pour lesquelles est créée une dénomination spécifique nou- velles, Pinnularia mollis; des restes intéressants d'appareils fructifica- leurs, accompagnés de fragments de rachis, que M. Bureau rapporte au Cephalotheca mirabilis Nathorst et classe parmi les Ptérido- Spermées. Les débris les plus abondants appartiennent au genre encore quel- que peu énigmatique Psilophyton : ils consistent en des fragments de rhizomes, de tiges feuillées, de tiges décortiquées, et de rameaux fertiles avec des capsules allongées d'interprétation incertaine, dont l'auteur fait remarquer la ressemblance avec les appareils mâles des Ptéridospermées et qu'il considère comme des anthères. Il fait d'ailleurs observer que ces divers organes, avec lesquelles Dawson a constitué son Psilophyton princeps, n'ont été encore rencontrés qu'associés, mais non en connexion mutuelle. Il signale en outre d'autres débris de rameaux, qu'il attribue d'une part au Psilophyton (?) glabrum Dawson, d'autre part au Psil. spinosum Pot. et Bern., un fragment de rachis de Filicinée, Pterido- rachis, et enfin un reste de rameau portant des sortes d'écailles qui se prolongent en un pétiole de feuille ou offrent à sa place une cicatrice pétiolaire; il l'attribue au Parrandeina Dusliana, qui n'avait été signalé encore que dans le‘ Dévonien de Bohème et qui a été classé, provisoi- rement du moins, dans les Ginkgoaccés. Toutes ces formes sont bien des formes iypiques de la flore dévo- nienne, telle qu'on l'a observée soit en Europe, soit dans l'Amérique du Nord, . R Z. BONAPARTE (Prince Roraxp).— Fougères récoltées par M. Alluaud dans l'Afrique Orientale en 1908-1909. Bulletin du Muséum d'His- toire naturelle, 1911, n°, 3, p. 163-164. Les espèces signalées, au nombre de 23, sont les suivantes : Hymeno- phyllum capillare, Hym. Kuhnhii; Dryopteris Thelypteris; Aspidium cicutarium var. coadunatum; Asplenium anisophyllum var. micro- Phyllum, Aspl. præmorsum, Aspl. protensum, Aspl. Serra, Aspl. theci- ferum var. concinnum; Coniogramme fraxinea, var. serrulata; Pellæa quadripinnata, P. viridis; Doryopteris concolor; Cheilanthes farinosa; Adiantum Poiretii; Pteris dentata, Pt. quadriaurita; Lonchitis pubes- 246 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. cens; Pteridium aquilinum; Drynaria Volkensii; Polypodium exca- vatum, Polypodium loxogramme, Pol. nigrescens. Le plus grand nombre d'entre elles proviennent du Rouvenzori ou du Kilima-Ndjaro. R. ZELER. LITARDIÉRE (R. pe). — Notes ptéridologiques. Bulletin de l'Académie de Géographie Botanique, n° 260, p. 150-154. L'auteur signale dans cette Note quelques formes ou variétés de Fou- gères non encore observées en France, savoir Athyrium Filiz-femina, var. latipes Moore, trouvé dans l'Hérault, Aspl. /tuta-muraria var. zoliense subv. stenophyllum Christ. recueilli par M. Hervier dans la Loire et dans l’Isère, ainsi qu'un hybride nouveau, Asplenium Costei R. Lit. — A. foresiacum X septentrionale, découvert dans l'Aveyron par M. l'abbé Coste et retrouvé ensuite dans l'Hérault par M. E. Pagès; cette nouvelle forme rappelle un peu l'Asp/. Souchei (A. Adiantum-nigrum x< septentrionale) ainsi que l'A. Baumgartneri (A. septentrionale X< Trichomanes). M. R. de Litardière annonce en outre de nouvelles localités : du Phyl- litis Hemionitis, trouvé dans un puits prés de Nimes, de l Asplenium Heufleri (A. germanicum X< pertrichomanes), découvert dans l'Hérault par M. Pagès, et de l'Aspl. lepidum, recueilli en Grèce, au Mont Ghiona, par MM. Maire et Petitmengin. Bs Z. Flore générale de l'Indo-Chine, publiée sous la direction de M. le pro- fesseur Lecomte. Rédacteur : F. Gagnepain. — T. I, fasc. 8 et dernier (44° livraison), 26 vignettes dans le texte, 222 pages, 2 pl. lith. Prix 12 fr. Masson et C'* éditeurs, 120, boul. Saint-Germain, Paris VE. Ce fascicule, paru en janvier 1912, termine le tome premier. Il com- prend : 1? Les Cardioptéridacées (fin) par F. Gagnepain. 2° Les Ilicacées, par C. J. Pitard, avec le seul genre Zlex et 17 espèces, dont une figurée l7. Zhorelii. 3° Les Célastracées, par C. J. Pitard, avec 9 genres, savoir : Glypto- petalum, Evonymus, Lophopetalum, Microtropis, Pleurostylia, Elæo- ` dendron, Gymnosporia, Celastrus, Kurrimia, comprenant 34 espèces; les suivantes Glyptopetalum calyptratum, Evonymus tonkinensis, E. cochinchinensis, E. mitratus, E. Balansæ, Lophopetalum Wighha- num, Microtropis pallens, Pleurostylia cochinchinensis, Elæodendron glaucum, Gymnosporia mekongensis, Celastrus tonkinensis, Kurrimia robusta, sont figurées !. 1. A signaler un erratum important page 870 : Evonymus rhodacum- thus doit être appelé E. Balansæ Sprague plus ancien. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 247 4 Les Hippocratéacées, par ©. J. Pitard, avec 3 genres, savoir : Hippocratea, Salacia, Siphonodon et 15 espèces. Les Hippocratea indica, Salacia dongnaiensis, Siphonodon celastrineus sont figurés. 5? Les Rhamnacées, par C. J. Pitard, avec 9 genres et 28 espèces. Sur ces 28 espèces les suivantes sont dessinées dans le texte : Ventilago calyculata, Paliurus tonkinensis, Zizyphus attopensis, Berchemia lineata, Chaydaia tonkinensis, Rhamnus tonkinensis, Rh. cambodianus, Sageretia theezans, Colubrina asiatica, Gouania leptostachya var. Il est utile de signaler que dans les familles traitées par M. C. J. Pitard, les espèces suivantes ont ici leurs diagnoses princeps : Clyptopetalum tonkinense, G. Thorelii, Evonymus acanthoxanthus, E. pseudovagans, E. incertus, E. rubescens, Microtropis fallax, Gymnosporia tonki- nensis, G. crassifolia, G. Bonii, Celastrus laotica, C. tonkinensis, Salacia laotica, Ventilago pauciflora, Paliurus tonkinensis, Berchemia annamensis, Chaydaia (n. g.) tonkinensis, Rhamnus cambodianus, Rh. Lonkinensis. 6° Les Leeacées, par F. Gagnepain. L'unique genre Leea comprend ici 44 espèces dont les suivantes sont figurées soit dans Je texte, soit dans les planches : L. crispa, L. tetrasperma, L. hispida. T° Les Ampélidacées, par F. Gagnepain, comprenant 7 genres, qui sont figurés au moins chacun par une des espèces suivantes : Tetrastig- ma cruciatum, T. Harmandii, Cissus hastata, C. modeccoides var. C. repens, Cayriatia geniculata, C. cambodiana, C. japonica, Ampe- lopsis heterophylla, A. cantoniensis, Parthenocissus Landuk, Ampe- locissus Martini, A. barbata, Vitis Retordii. Cette famille compte 57 espèces en Indo-Chine, les genres tropicaux Zetrastigma, Cissus, Cayratia seuls étant représentés respectivement par 22, 15, 10 especes. 8" Les Sapindacées, par H. Lecomte, avec 26 genres, savoir : Cardios- permum, Dodonza, Asculus, Arfeuillea, Allophylus, Delpya, Hemi- gyrosa, Lepisanthes, Dittelasma, Erioglossum, Z ollingeria, Harpullia, Guioa, Paranephelium, Mischocarpus, Otophora, Schleichera, Apha- nia, Sapindus, Xerospermum, Pometia, Euphoria, Litchi, Nephelium, Sisyrolepis, Phyllotrichum comprenant 6% espèces, parmi lesquelles Allophylus longifoliolatus, Züllingeria dongnaiensis, Arfeuillea arbo- rescens, Harpullia cupanioides, Guioa pleuropteris, G. cambodiana, Mischocarpus sundaicus, Otophora cambodiana, O. nodosa, O. ampli- folia, Aphania Spirei, Pometia pinnata, Litchi chinensis, Nephelium cochinchinense, N. lappaceum, N. bassacense, Xerospermum tonki- nense, Sapindus Mulkorossi, Delpya muricata, Paranephelium longi- foliolatum, Euphoria cambodiana sont représentées par des vignettes. 9° Les Acéracées, par H. Lecomte, avec deux espèces appartenant au genre Acer; Pune d'elles A. tonkinense est une espèce nouvelle. [o] 48 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Deux tables terminent le tome I: celle des familles et genres avec synonymes de genres, celle des noms indigènes. La premiere per- mettra de savoir facilement si un genre et méme une espèce donnée se trouve dans le volume, et à quelle page ou vers quelle page. La seconde table des matières sera d'une très grande utilité pour les personnes habi- tant la colonie et que sa riche végétation intéresse. Ainsi le premier volume est terminé avec la 1070° page, la 131° vignette, la XXVI? planche lithographiée. 58 familles appartenant aux Thalami- flores et Disciflores ont été traitées par les 44 spécialistes dont les noms suivent : de Boissieu, Dode, P. Dop, A. Finet, F. Gagnepain, P. Guérin, A. Guillaumin, J. D. Hooker, H. Lecomte, F. Pellegrin, C. J. Pitard. Dés maintenant la liste ininterrompue des familles est portée à 62 si on ajoute les 4 qui commencent le tome 2. C'est donc le tiers des familles de la flore qui sont publiées à ce jour. Commencé en 1907, quatre années ont été consacrées à la rédaction du premier volume. Cela parait nécessiter un laps de temps relativement long pour voir la fin de l'ouvrage; mais il n'y a là qu'une apparence si on pense que trois autres volumes sont amorcés par un fascicule et que les manuscrits que le rédacteur a en main représentent presque un volume entier. : F. GaAGNEPAIN. WETTSTEIN (D: Ricuanp R. v.). — Handbuch der systematischen Botanik. 2* édit. Leipzig und Wien, 1910. 914 pages et 600 figures. Ce bel ouvrage comporte une partie générale et une partie spéciale. L'auteur fait premierement un historique du développement de la Bota- nique systématique. C'est tout d'abord la période descriptive de cette science, puis la période de classification et enfin la période de la systé- matique phylogénétique. M. de Wettstein cherche alors à montrer quelles sont les principes qui régissent la systématique phylogénétique actuelle, basée sur le prin- cipe de la théorie de la descendance et qui cherche à classer les êtres d’après leur parenté. Il procède ensuite à l'étude des unités systématiques, ce qui le conduit à exposer les lois de la nomenclature, telles qu’elles ont été votées à Vienne en 1905, puis il montre l'impossibilité, dans certains cas d'admettre un développement monophylétique dont il faut remplacer la notion par celle d'un développement poly phylétique. Vient ensuite la description des méthodes de la systématique : paléontologie, phytogéographie, dévelop- pement, organographie et anatomie comparée, organes homologues: adaptations, etc. L'auteur montre quels services peuvent rendre dans l'avenir, à la clas- sification, la chimie et la chimie physiologique. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 249 L'auteur fait suivre ce remarquable exposé d'une longue étude dans laquelle il discute la question de l'origine des espèces nouvelles dont l'apparition est un appui au dogme du développement phylogénétique. Il passe en revue le Lamarckisme et le Darwinisme et la théorie des muta- tions. La partie spéciale de l'ouvrage (la plus longue) est consacrée à la des- eription des végétaux, divisés par M. de Wettstein en sept embranche- ments : Myxophytes, Schizophytes, Zygophytes, Phephytes, Rhodo- phytes, Euthallophytes et Cormophytes. Ces descriptions, orientées dans un sens phylogénétique, sont illustrées de trés nombreux dessins dont la plupart sont originaux. Une large place est faite, dans cet ouvrage, à la paléontologie végétale. C-E. GATIN: Mitteilungen ans dem botan. Museum der Universität Zurich (LXIV). I. Scuwz (Hans) — Beiträge zur Kenntniss der afrikanischen Flora (XXII), p. 485-492. Énumération de plantes africaines appartenant aux Dichapétalacées, Sapindacées, Asclépiadacées, Cucurbitacées, parmi lesquelles il convient de citer un certain nombre d'espèces nouvelles, Pappea Schumanniana Schinz, Stapelia Fleckii Berger et Schlecher, S. Schinzi Berger et Schlecher, Kedrostis velutina Cogn. II. — Beiträge zur Kenntnis der Schweizerflora. SCHINZ (Hans) et TuELLUNG (A). — Begründung vorgenehemender Namensánderungen an der zweiten Auflage der Flora der Schweiz von Schinz und Keller (p. 493-593). Ce Mémoire comprend deux parties : a) Enquête sur la questions des noms mort-nés dans la nomenclature botanique. b) Une liste de noms nouveaux proposés par les auteurs dans la deuxieme édition de la Flore de la Suisse de Schinz et Keller. Vorkart (A). — Die Carex divisa Huds. und Carex distachya Desf. der Schweizer Autoren (p. 994-603). Ces: deux plantes doivent, suivant l'auteur, être rayées de la flore suisse. Les exemplaires helvétiques ont été faussement déterminés, et ce sont, en réalité, des exemplaires d'autres Carex parasités par des Urédinées. SCHINZ (Hans). — Fumana ericoides (Dun.) Pau in der Schweiz (p. 603-604). L'auteur donne la distribution de cette espèce nouvellement découverte en Suisse, E | 250 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Mitteilungen der Naturforschenden Gesellschaft in Bern aus dem Jahre 1909, Berne 1909. Fiscuer (Ed). — Zur Kenntnis der Vegetation der Berner Ober- landes, p, 230-232, 4 planches. L'auteur a pris des notes de vacances pendant plusieurs étés sur l'Halisberg ob Meiringen. Il cherche à se rendre compte de la marche et de l'époque de la migration des flores et aussi de la limite ancienne des neiges, d'autant plus difficile à déterminer que l'auteur admet avec Brockmann-Jerosch que la distance qui sépare aujourd'hui les arbres de la limite des neiges a varié depuis les périodes glaciaires. Aus dem Jahre 1910. Berne, 1911. Rvrz (Walther) — Beiträge zur Kenntnis der Pilzflora des Kientales, p. 64-81. Énumération d'espèces récoltées dans le Kiental parmi lesquelles les suivantes sont nouvelles : Uromyces Poæ-alpinæ W. Rytz, Coprinus giganteus W. Rytz. MÜnLTHALER (F.). — Jie Desmidiaceenflora des Burgüschimoores p. 104-122. Liste d'espèces récoltées dans le lac de Burgäschi. L'auteur termine par quelques remarques sur la distribution des espèces dans les diverses stations du lac. STAGER (Rob.) — Beitrag zur Verbreitungsphysiologie von Taxus baccata, p. 123-440. L'auteur met en lumière les points suivants : 1° D’après les observations antérieures, les graines du Taxus baccata se répandent au loin, véhiculées par les excréments des oiseaux. 2 L'auteur pense que le Sitta cæsia contribue beaucoup à la dispersion des graines de Taxus en ce quil les met en réserve dans l'écorce des arbres et les fentes des murs. PROBST (R.). — Die Moorflora der Umgebung der Burgüschisees, p. 210-227. Listes des espèces récoltées aux abords et dans le lac de Bürgäschi. L'auteur résume quelques remarques biologiques à leur sujet. C.-L. GATIN. Recueil des Travaux Botaniques Néerlandais publié par la Société Botanique néerlandaise. Vol. VIII. Livraison 2. 1941. WEEUVIZEN )F). — Ueber indoloide Düfte, p. 91-108. L'objet principal de ce travail est de rechercher l'indol dans les parfums de quelques plantes tropicales. Kerner avait divisé les parfums en indoloides, aminoides, benzoloides, paraffinoides et terpénoides suivent la nature de leur arome. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 254 L'auteur pense qu'il est inexact de classer parmi les parfums indo- loides ceux dont l'odeur est désagréable, la présence de l'indol étant loin de donner aux parfums qui contiennent ce corps une odeur peu agréable. L'indol existe dans les fleurs d'Oranger et de Jasmin, et l'on s'est demandé si ce corps ne se formait pas aprés que les fleurs ont été coupées. L'auteur à démontré qu'il n'en était rien et que l'indol existait dans le parfum exhalé par ces fleurs. Pour cela, il les a placées sous une cloche, en présence de papiers réactifs préparés, soit avec de la vaniline et HCl, soit avec de l'aldéhyde paradiméthylaminobenzoique. De cette manière, l'indol a pu être mis en évidence dans le parfum d'un certain nombre de plantes tropicales, laissées soit sur une branche coupée, soit sur la plante entiere. En outre, l'auteur montre que la production de l'indol est en rapports avec les différentes phases de la floraison, et notamment avec l'élévation de la température des fleurs, ; Dans une seconde partie de son travail, M. Weehuizen a effectué la recherche microchimique du scatol, dans le bois du Celtis reticulosa Miq. Le scatol est localisé dans les rayons médullaires et dans le parenchyme ligneux. L'auteur pense que l'indol et le scatol proviennent du dédoublement diastasique des subtances protéiques. NiguwENnuIs vox UexküLz GüLDENBAND (M.). — Die Periodizitüt in der Ausbildung der Strahlblüten bei den Kompositen, p. 108-180. L'auteur a étudié les espèces suivantes : Melampodium divaricatum DC., Cosmos sulphureus Cav., Zinnia Haageana Rgl., Zinnia tenuiflora Jacq., Anthemis Cotula L., Calendula arvensis, L., Laya platyglossa, Sanvitalia procumbens, Dimorphotheca pluvialis. Il résume ainsi les résultats qu'il a obtenus. Sept des plantes étudiées subissent nettement l'influence de la périodicité pendant que les autres y sont insensibles. L'influence de la périodicité se manifeste soit par des courbes descen- dantes, soit par des courbes montantes, puis descendantes. La montée ou la descente des courbes se produit graduellement ou brusquement. Chez les Composées, la périodicité offre les mêmes caracteres dans les lignées provenant des fruits du bord que chez celles provenant des fruits du centre du capitule. Cependant, il existe une différence fondamentale entre ces groupes, C'est l'éloignement de leurs courbes respectives et l'éloignement de ces courbes de l'axe des abscisses. Dans le cours de deux années successives la périodicité prend, chez la méme espèce, les mêmes caractères dans les mêmes circonstances. 252 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Chez des lignées dela méme espèce, mais dans des conditions différentes de nutrition, la périodicité se montre de la méme maniere. La différence principale produite par la nutrition se manisfeste par l'écartement des courbes de l'axe des abscisses, c'est-à-dire par la hauteur des ordonnées. La forme et la direction des courbes restent sans changement. : RomBacx (Sara). — Die Entwicklung der Samenknospe bei den Crassulaceen, p. 182-200. L'auteur a fait l'étude cytologique du développement de l'ovule et du sac embryonnaire chez les espèces suivantes : Sedum calabricum, Cotyledon gibbiflora, Sempervivum annuum, Crassula cordata, Rochea coccinea, Kalanchoe glandulosa, Bryo- phyllum crenatum, Bryophyllum calycinum. Le développement de l'ovule des Crassulacées offre une grande uniformité, et s'éloigne peu du schéma habituel, sauf par cette parti- ' cularité d'avoir un nucelle très réduit. Cette réduction est en rapport avec la structure lâche des éléments du nucelle, lesquels dégénerent trés vite. M'e Rombach pense que les Crassulacées offrent la plus grande analogie avec les Podostémacées; de plus, en observant avec soin le nucelle et le sac embryonnaire, l'auteur en arrive à admettre une parenté entre les Rosacées, les Podostémacées et les Crassulacées. C-L. GariN. Medeelingen van 's Rijks Herbarium, 1910. 1. Harter (Hans). — Ueber Phanerogamen von unsicherer oder unrichtiger Stellung, p. 141. Cette discussion porte sur des plantes se rapportant aux familles sui- vantes : Connaraceæ, Oxalidaceæ, Terebinthaceæ, Flacourtiacez, Euphorbiaceæ, Eleagnaceæ, Olacaceæ, Pittosporaceæ, Cornaceæ, Con- volvulaceæ, Apocynaceæ, Rubiaceæ, Saxifragaceæ, Lythraceæ, Myr- -taceæ, Gelastraceæ, Ternstræmiaceæ, Myrsinaceæ, Clethraceæ, Borra- ginaceæ, Scrophulariaceæ, Dioscoraceæ, Araceæ, Zingiberaceæ. 2. JoxGmanxs (W.) — Beiträge zur Kenntnis von Calamites undu- latus Sternb., p. 43-59. : On sait que les Calamites ont été divisés en trois groupes caractérise ainsi : I. Empreintes de rameaux à toutes les divisions du tronc: n Né ds A dar O acalar II. Empreintes des rameaux situées sur des divi- y . sions séparées elles-mêmes, les unes des autres, par un certain nombre de divisions : Calamitina. III. Empreintes distribuées irrégulierement. . . . Stylocalamiles: REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 253 L'auteur a étudié avec grand soin des exemplaires de Calamites undu- latus provenant de Hollande, et il les a comparés à d'autres exemplaires, qui lui ont été envoyés par diverses personnes. Ces études l’amènent à penser ou bien que la division en trois groupes des Calamites n'est pas définitive, ou bien que certaines plantes qui rentrent dans ces groupes par l'ensemble de leurs caractères se dis- tinguent cependant par leur mode de ramification. Mais son opinion est que la division des Calamites en trois groupes repose sur une base fausse. 3. JoxcuANs (W.) — Das Vorkommen der fossiler Pflanzen ins Kohlen- becken von Süd- Limbourg, p. 61-73. L'auteur donne la liste des restes végétaux rencontrés par lui dans diverses mines de Hollande, et compare entre eux ces divers gisements. 4. BRESADOLA (Abb.) — Diagnoses novarum specierum Polypora- cearum ex India occidentali et orientali, p. 15-16. L'auteur donne la diagnose des espéces nouvelles suivantes : Poly- porus Gethartii Bres., Fomes latissimus Bres., F. subendothejus Bres., F. surinamensis Bres. C-L. G. Bulletin de l'Académie Impériale des Sciences de Saint-Péters- bourg. Vle série, 45 février, 1908. FEDTCRENKO (0.) — Quelques plantes du Pamir, p. 2715-280. L'auteur décrit un certain nombre d'espèces nouvelles : Nepeta reni- formis Briq., N. fallax Briq., N. Paulseni Briq., Scutellaria Paulseni Briq., Dracocephalum pulchellum Briq., D. pamiricum Briq., D. Paul- seni Briq., Euphrasia hirtella Jord., Veronica Hjuleri Paulsen. VI* série, n° 5, 15 mars, 1908. PALLADINE (P.) — Les pigments respiratoires des plantes, p. 44i- 459. L'auteur a opéré avec des embryons de froment. Ils étaient placés dans l'eau chloroformée où ils s'échauffent. Après dix jours, la surface du liquide devient brun foncé, et cette coloration disparait si l'on agite. Aprés un mois, les embryons, séparés par filtration, se colorent ep brun ou en violet à l'air. Palladine admet qu'il s'y est formé une substance oxydable, qui peut se colorer sous l'action d'une peroxydase. L'auteur pense que, chez les plantes vivantes, le pigment qui se forme est immédiatement rétabli en fixant son oxygène sur un autre corps ce qui explique que les plantes ne possedent pas de réserve de pigment. D'autre part, le pigment respiratoire des embryons de Blé ne peut pas s’oxyder directement par l'oxygène de l'air, la présence d'une oxydase est nécessaire pour produire cette oxydation. 254 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Palladine cherche à montrer que les plantes possèdent des ferments spéciaux, les réductases. Les embryons de Blé, chloroformés, décolorent en effet rapidement une solution de bleu de méthylène dans une ‘éprou- vette fermée. La solution se recolore en bleu dès que l'accès de Pair est permis à nouveau dans l'éprouvette. Le róle des oxydases est d'absorber l'oxygene de l'air et de le fixer sur le chromogene respiratoire. L'auteur classe tous les pigments respiratoires dans le groupe des phyto-hématines. VE série, 15 novembre 1910. ZaLEsskv (M.-D.) — Sur la flore fossile recueillie dans les assises de la section inférieure du terrain. carbonifère du bassin du Donetz, p. 1327-1333 [en français]. Jusqu'ici, les végétaux trouvés dans les assises inférieures des dépôts carbonifériens du Donetz étaient mal conservés. L'auteur en a recueilli de beaux exemplaires dans l'assise Cj, au-des- sous des calcaires de Mandrykino et dans les assises inférieures. Parmi les espéces les plus intéressantes découvertes par Zalessky, citons Sphenopteris Goepperti, Sphenopteris dissecta et Spheno- phyllum tenerrinum. La présence de ces végétaux démontre que l'assise C? appartient, sans aucun doute, à l'àge du carbonifere inférieur, mais elle n'est guère plus ancienne que la flore des couches d'Ostran- Waldenbourg. La trouvaille du Sphenopteris Goepperti permet à l'auteur de supposer que l'on ne se trouve pas ici trés loin des couches contem- poraines du Dachskiefer de Moravie et de Silésie, où cette forme est habituelle. VIe? série, n? 1, 45 janvier 1911. MoNTEVERDE (N.-A.) et LUBIMENKO (V.-N.) — Recherches sur la for- mation de la chlorophylle chez les plantes. 1 pl., p. 13-102 [en russe]. Il faut distinguer le « verdissement » de la « formation de la chloro- phylle ». Le verdissement est une fonction physiologique qui comprend l'accumulation de pigment vert dans un organe donné. La formation de la chlorophylle est un processus chimique consistant en une série de transformations chimiques d'une substance incolore, qui aboutissent à la formation de la chlorophylle, laquelle n'est donc qu'une partie du pro- cessus général de verdissement. Les plantes forment à l'obscurité ce pig- ment incolore, le chlorophyllogène dont le spectre d'absorption est voisin de celui de la chlorophylle. Chez certaines plantes, ce pigment se transforme de suite en chloro- phylle, chez d'autres, cette transformation nécessite l'action de la lumière. Il existe deux dérivés stables de ce chlorophyllogene, la protochloro- phylle, qui se trouve chez certaines plantes, et la chlorophylle, plus géné- ralement répandue. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 255 VE série, 15 mars 1911. PALLADINE (V.) — Sur la formation d'un pigment rouge chez Ama- ryllis vittata, p. 355-360, [en russe]. La coloration rouge que l'on observe dans les tubercules de cette plante est le résultat de blessures faites par des insectes ou par des ehampignons. Ces blessures provoquent une respiration plus intense, la synthése de substances albuminoides, la formation de ferments ce qui, suivant l'auteur, arrive à donner aux organes blessés une plus grande activité vitale. L'auteur, par une série d'expériences simples, montre que la produc- tion de ce pigment est bien due à l'action d'un ferment, et non pas à celle de Bactéries. Il le range dans le groupe des prochromogenes et lui donne le nom de vittaline. Il rapproche enfin ce pigment de la braziline. . VI* série, 1*" avril 1911. WALTER (0.), KRAsNosELISkAlA (T.), Maxsimow (N.) et MALICEWSKY (V. — Sur la distribution de l'acide cyanhydrique dans le Bambou. Les auteurs rappellent d'une part les recherches de Greshoff et Treub, d'autre part celles de Guignard sur l'acide cyanhydrique des végétaux. lls arrivent aux conclusions suivantes : 1* Les jeunes pousses de Bambou sont très riches en HCN. Dans les parties en voie de croissance, on en trouve 0,145 p. 100 du poids frais. c'est-à-dire 1,5 p. 100 du poids sec. 2» La distribution de HCN dans la pousse est très inégale : les parties adultes en contiennent trés peu, tandis que les parties en voie de crois- sance en sont très riches. 3° Les bourgeons situés sur la racine sont bourrés d'acide cyanhy- drique. Cette réserve diminue avec la croissance et se trouve digérée. 4? Lorsque la plante est privée de nourriture, la quantité d'acide cyan- hydrique contenue dans les pousses diminue, ce qui se remarque sur- tout dans la partie basse de la pousse, aux dépens de laquelle vit la partie haute. 5° Les parties adultes du Bambou : tiges et feuilles, n'ont révélé aucune trace de HCN. Cette particularité distingue les Bambous entre toutes les plantes cyanogenes. 6° L'acide cyanhydrique ne se trouve pas à l'état libre, mais en combi- naisons trés instable, se décomposant par l'eau bouillante et non par l'alcool bouillant. T° Parmi les huit espèces de Graminées étudiées, appartenant au groupe des Bambous, quatre étaient trés riches en HCN, une moins riche et trois autres en étaient complètement dépourvues. 256 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. VI° série, 15 mai 1911. Liwow (S.-D). — Influence dés ferments sur la respiration des plantes, p. 655-679. L'auteur a étudié principalement l'action de l'émulsine et il relate ses expériences en de nombreux tableaux. Il pense que la respiration étant due à une action diastasique (oxydase au sens de Chodat et de Bach), l'émulsine agit surtout au moment de la mort des cellules, pour modifier la courbe des échanges gazeux respiratoires. C-L. GATTIN: NOUVELLES — M. Matruchot, professeur-adjoint de Botanique à la Faculté des Sciences de Paris, délégué à l'École normale supérieure, est nommé professeur de Botanique à la Faculté des Sciences de Paris. — M. Dubard, maitre de Conférences de Botanique coloniale à la Faculté des Sciences de Paris, est nommé professeur de Botanique à la Faculté des Sciences de Clermont-Ferrand, en remplacement de M. Girod, décédé. — M. R. Viguier, préparateur de Botanique au Muséum d Histoire naturelle, est nommé maitre de Conférences de Botanique coloniale à la Faculté des Sciences de Paris, en remplacement de M. Dubard. — Notre confrére M. Gadeau de Kerville vient d'étre nommé Cheva- lier de la Légion d'Honneur (Promotion dite du Cinquantenaire du Con- grès des Sociétés savantes). — A vendre l'important herbier de feu notre confrère, G. Gautier, de Narbonne. Cet herbier, comprenant 520 paquets, renferme 22 240 espéces ou variétés représentées par environ 100000 parts. Il contient, indépendamment des récoltes de G. Gautier (dontles types de son Cata- logue des Pyrénées-Orientales), des séries importantes de France et de diverses contrées de l'Europe, de rares exsiccata, l'herbier de Martrin- Donos (auteur de la Florule du Tarn) conservé à part, celui de Bouti- gny, un exemplaire complet de l'Zieraciotheca, collection publiée à quelques exemplaires seulement. Pour de plus amples renseignements, et pour les conditions de vente, s'adresser à M. Mue, directeur des Contributions indirectes, 9, Square Gambetta, à Carcassonne. re Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, F. Camus. Coulommiers. — lmp. Pavut BRODARD. Bull. Soc.bot .de Fr. : €. LIX (1912)PLIV Heliog Dujardin SÉANCE DU 26 AVRIL 1912 PRÉSIDENCE DE M. Én. GRIFFON, VICE-PRÉSIDENT. M. F. Camus, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer la mort de notre confrère M. A. Trémeau de Rochebrune, décédé récemment dans sa quatre-vingtième année. | Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, M. le Président proclame membre de la Société : M. Hayara (B.), au Jardin Impérial de Botanique de Tokyo (Japon); présenté par MM. Finet et Gàgnepain.. . M. le Président annonce ensuite une. nouvelle présen- tation. M. le Secrétaire général annonce que la Société a recu de M. le Ministre de l'Instruction publique une lettre par laquelle il l'informe. que, cette année comme les précé- dentes, il lui alloue une subvention de mille franes. Notice sur M. Édouard Bornet; . PAR M. L. GUIGNARD. Le 18 décembre dernier, notre cher et vénéré Confrère M. Bornet était enlevé à l'affection de sa famille et de ses amis et à la sympathie univer- selle du monde scientifique. Sa modestie a cru devoir alors nous inter- dire toute manifestation extérieure des profonds regrets que sa mort laissait parmi nous; mais il appartient à l'un de ceux qu'il honorait d'une affectueuse amitié, et qui lui conservent un souvenir attendri, de rappeler les principaux traits de la vie du Confrère aimé, du Maitre excellent et dévoué, du Savant éminent dont les travaux et les découvertes sont l'honneur de la Botanique francaise. T. LIX: (SÉANCES) 17 258 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. Jean-Baptiste-Édouard Bornet est né le 2 septembre 1828, à Guérigny, dans la Nièvre. Il était l'ainé des quatre fils de Pierre-Francois Bornet et d'Elisabeth-Justine Réveillé, tous deux originaires de l'arrondissement de Cosne. Son pére appartenait à l'Administration des Forges de la Chaus- sade, établissement du Ministère de la Marine, où, lors de sa retraite, il remplissait les fonctions de caissier. Après avoir recu dans la maison paternelle les premières notions de latin, il fut mis en pension à Nevers, en méme temps que le plus âgé de ses frères, et il obtint successivement une bourse de demi-pensionnaire, puis une bourse d'interne au College de cette ville. Ce ne fut pas, au début du moins, un écolier irréprochable. Il préten- dait apporter aux programmes des restrictions qui n'avaient pas toujours l'agrément des professeurs. L'histoire des Mèdes, celle des Assyriens n'avaient pas le don de l'attirer de facon suffisante, au dire de l'Adminis- tration du Collège, et peu s'en fallut que la moins antique dynastie des Jagellons ne lui füt fatale. Il ne parvenait pas à comprendre l'importance de l'Histoire, envisagée comme succession de dates, chronologie sèche de batailles et de souverains, et son excellente mère connut quelque temps l'inquiétude de voir son fils menacé de renvoi. Elle parvint cepen- dant à obtenir le maintien de l'enfant, en faisant observer qu'il était con- stamment à la tête de sa classe et que, Jagellons mis à part, tous étaient contents de lui. Tout en s'adonnant avec zèle aux exercices littéraires, qui avaient pour lui beaucoup plus d'attrait, il ne tarda pas à montrer un goût très vif pour les sciences d'observation, et surtout pour la Botanique. Une circon- stance fortuite avait contribué à l'attirer vers l'étude des plantes, dont il ne pouvait guère connaître les éléments que par les petits manuels à l'usage des Écoles. Un élève du petit séminaire d'Autun, qui était venu achever ses études au Collège de Nevers, lui montra une collec- tion de plantes qu'il avait faite sous la direction de l'abbé Carion, auteur d'un Catalogue des plantes de Saóne-et-Loire; il lui apprit en outre à se servir de la Flore parisienne de Bautier. Ce fut une révélation. Dès lors. le jeune collégien commença à s'exercer à la détermination des plantes fleuries récoltées au cours des promenades et surtout pendant les vacances qu'il passait à Guérigny, où les prés et les bois lui fournissaient plus amples récoltes. En peu de temps, il était arrivé à consulter utilement les ouvrages de systématique, et en particulier la Flore du Centre de la France que Boreau, pharmacien à Nevers, et qui devint plus tard direc- teur du Jardin botanique d'Angers, venait alors de publier. Cet estimable ouvrage fut un de ceux qui contribuerent le plus à développer chez notre futur Confrére ses heureuses aptitudes pour l'observation des végétaux. L'ardeur qu'il mettait à herboriser pendant les vacances ayant été remar- L. GUIGNARD. — NOTICE SUR M. ÉDOUARD BORNET, 259 quée dans son entourage, le chef de l'exploitation des Forges, qui s'inté- ressait à la Botanique, le combla de joie en lui prétant un microscope. Le jeune homme en profita aussitót pour examiner les grains de pollen, les spores des Champignons, et pour s'initier à l'observation des organes des plantes dont les ouvrages qu'il avait entre les mains donnaient des figures. La souplesse et la variété de son intelligence lui permirent de satisfaire son goüt pour l'étude des choses de la nature sans sacrifier ses humanités, et les prix d'honneur de rhétorique et de philosophie furent, à la fin de ses dernières années de Collège, la récompense de son zèle. En 1846, il subit avec succès l'examen du baccalauréat ès lettres, Pen- dant le court séjour qu'il dut faire à Bourges à cette occasion, la visite des monuments de la ville le conduisit à la bibliothèque du Palais de l'Archevêché. Ayant demandé s'il existait quelque livre sur les Champi- gnons, il reçut en communication les volumes de Bulliard. Grande fut sa joie, en les feuilletant, d'y reconnaitre les figures de bien des espèces rencontrées dans les bois de Guérigny. Cette circonstance ne pouvait qu'augmenter encore son désir d'apprendre à connaitre ces Cryptogames, pour la détermination desquels il n'existait pas encore d'ouvrage satis- faisant. Le diplóme de bachelier és lettres marquait la fin de sa vie d'écolier; mais les modestes ressources de ses parents, qui avaient encore à pour- voir à l'éducation de leurs trois autres fils, ne leur permettaient pas les sacrifices qu'imposent de longues études supérieures. Par bonheur pour la Botanique, un projet d'entrée aux bureaux des Forges de la Marine ne fut pas mis à exécution. Sans doute c'était là l'avenir assuré, mais un avenir médiocre pour un candidat qui ne sortait pas des grandes Ecoles. Le goût du jeune homme pour les plantes le sauva de la bureaucratie ; on décida de l'envoyer à Paris pour y étudier la médecine. Accueilli par une tante, dont l'une des filles devait plus tard devenir la compagne dévouée de toute sa vie, il suivit avec assiduité les cours de la Faculté de Médecine, de la Sorbonne et du Jardin des Plantes, obtint le diplôme de bachelier és sciences, nécessaire pour entrer en deuxième année de médecine, et fut ensuite recu externe des hópitaux. L'âge de la circonscription venait d'arriver. Le tirage au sort était alors un moment plein d'anxiété pour les familles hors d'état de s'assurer ou d'acheter un remplaçant. La chance n'ayant pas favorisé notre jeune homme, il se trouvait dans l'Obligation d'interrompre ses études et d'entrer au service militaire pour une période de sept ans. Mais le plus âgé de ses frères !, qui était sorti du Collège avec le diplôme de bache- 1. Des trois frères de M. Bornet, celui-là devait parvenir plus tard au poste de Directeur du personnel de la Compagnie des Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée, où il a laissé le souvenir d'un homme 260 SÉANCE DU 26 AVRIL’ 19412. lier, lui épargna cette épreuve et voulut partir à sa place. Il était sergent- major attaché au secrétariat du général Mellinet lorsque des circonstances favorables permirent à ses parents de le libérer avant l'heure. L'année 1848, avec les troubles qu'elle apporta à la vie régulière des étudiants, permit à M. Bornet de faire la part plus large aux études bota- niques. Ce fut alors qu'il entra en relation avec un de ses compatriotes nivernais, le D" Léveillé, savant mycologue, qui compta tant d'élèves remarquables, dont le dernier survivant est M. Em. Boudier, aujour- d'hui Correspondant de l'Académie des Sciences. A une époque où la science des Champignons était encore pleine de mystères, ce médecin, par des observations microscopiques précises, par son esprit méthodique, avait acquis dans le monde botanique une légi- ' time autorité, Son travail sur l'hyménium de Basidiomycètes, sa classifi- cation des Champignons, de nombreuses analyses d'espéces indigènes et exotiques lui ont assuré une place enviable dans l'histoire de la myco- logie. Tout en accueillant avec la plus grande bienveillance le jeune étudiant, Léveillé ne lui cacha pas que, s'il attendait ses ressources maté- rielles de son assiduité au travail, la Botanique lui réservait maigre chère, que les botanistes se plairaient peut-étre à ne voir en lui qu'un médecin, et les médecins qu'un botaniste : il n'était pas question du client. Si décourageantes que fussent, dans leur justesse, les observations de Léveillé, elles ne rebutérent pas l'étudiant, qui n'en continua pas moins à mener de front ses recherches mycologiques et ses études médi- cales, travaillant dès six heures du matin chez le mycologue, pour venir à huit heures revétir son tablier d'hópital. : L'élève était digne du maitre et, dès l'année suivante, il publiait son premier travail sur l'organisation des Meliola, Champignons répandus dans les régions tropicales, où ils couvrent les feuilles de leurs taches noires, comme dans nos pays tempérés les Zrysiphe, ou Meuniers, les envahissent de leurs taches blanches. Les dessins qui accompagnent le Mémoire publié par Léveillé sur ce dernier genre avaient été exécutés par M. Bornet. Le maitre était enthousiasmé des progres de son élève: En réponse au compte rendu des récoltes que celui-ci faisait à Guérigny pendant les vacances de 1854, il lui écrivait : « Croyez-moi, c'est une satisfaction bien vive que j'éprouve de vous voir parler mycologie aussi couramment que moi; si vous continuez dans la méme voie, vous en saurez bientót plus que moi et vous l'aurez appris avec moins de temps et de peine. » des plus distingués. Un autre occupa une situation des plus honorables dans la méme Compagnie. Le troisiéme fut un des pharmaciens les plus connus et les plus estimés de Paris. L. GUIGNARD. — NOTICE SUR M. ÉDOUARD BORNET. 264 La maison de Léveillé était dans ce temps-là le rendez-vous des bota- nistes les plus éminents : Ad. Brongniart, A. de Jussieu, Decaisne, Cosson, et les entretiens de ces savants apportaient, sur les questions les plus diverses, des informations toujours renouvelées à la curiosité multiple de notre étudiant. C'est là qu'il connut Gustave Thuret, dont la conversa- tion avait pour lui un attrait particulier; il ne se doutait pas que, bientôt, délaissant les Champignons pour les Algues, il allait devenir son colla- borateur et son ami pour un quart de siècle. La Cryptogamie ne lui faisait d'ailleurs pas négliger ses études médi- cales. Après avoir débuté dans le service du vieux « pere'Husson » et du chirurgien Roux, il suivit les cliniques de Bouillaud et de Velpeau à la Charité, de Michon à la Pitié, de Devergie à Saint-Louis, puis fut attaché comme externe à l'hópital de Lourcine et ensuite au service de Gerdy à la Charité. Il n'avait plus qu'à subir ses examens définitifs pour être reçu docteur, lorsque son père lui annonça que, par suite de sa mise à la retraite, il lui serait impossible, en raison de ses charges de famille, de continuer à lui servir la modeste pension qu'il lui avait fournie jus- qu'alors. La situation devenait difficile, et Léveillé crut devoir la signaler à Decaisne, sans doute dans le secret espoir que son élève pourrait être attaché, avec rétribution, à l'Herbier du Jardin des Plantes. Mais les choses allaient changer de face, d'une facon aussi heureuse qu'imprévue. G. Thuret, à qui une belle fortune permettait de studieux loisirs, avait vite abandonné la carrière diplomatique, où il était entré tout d'abord (il ne fut que peu de temps attaché à l'ambassade de Constantinople), pour se livrer entierement aux recherches botaniques. Ses observations sur les organes reproducteurs des Fucus, publiées en collaboration avec son maitre Decaisne, son beau Mémoire sur les zoospores des Algues et les anthéridies des Cryptogames, couronné par l'Académie des Sciences en 1841, avaient, dès cette époque, révélé un observateur de premier ordre. Désireux de poursuivre, dans des conditions aussi favorables que pos- sible, des recherches continues sur les Algues marines, Thuret avait formé le projet d'établir au bord de la mer une installation permanente: Sur les conseils de Decaisne, il proposa à M. Bornet de devenir son aide. L'offre arrivait à point et paraissait d'autant plus avantageuse qu'en délivrant notre Confrére des soucis matériels de l'existence, elle lui donnait l'espoir de pouvoir consacrer désormais tout son temps à la Botanique. Cette détermination ne fut pas sans causer à Léveillé un vif regret, car l'excellent homme avait pris son élève en grande affection et il savait mieux que personne ce que la mycologie pouvait attendre d’un observateur aussi sagace. M. Bornet entra en fonctions au mois de mars 1852 et, en attendant le départ pour la mer, vint s'installer à Versailles, où Thuret avait alors sa 262 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. résidence. L'été se passa à herboriser, en la compagnie habituelle de Boucheman, Cosson, Schænfeld, A. de Jussieu. Avec les Phanérogames, on récoltait toute la série des Cryptogames et de préférence les Algues, les Champignons et les Hépatiques. j C'est en examinant les plantes recueillies au cours de ces excursions que M. Bornet fut amené à étudier l'Zphebe pubescens, Algue pour les uns, Lichen pour les autres, et sur le compte duquel on était si peu fixé qu'on l'avait successivement placé dans neuf genres différents. Il montra . que c'était décidément un Lichen et fit connaitre en méme temps les caractères anatomiques au moyen desquels on peut distinguer les Ephebe des Algues du genre Stigonema, avec lesquelles on les confondait. Cette observation dépassait de beaucoup le cadre étroit de systématique où elle avait pris naissance; elle était surtout intéressante au point de vue des rapports, de plus en plus difficiles à préciser, qu'on remarquait alors entre les Algues et les Lichens. Dés cette époque; en effet, l'extra- ordinaire ressemblance des Lichens gélatineux avec les Algues Nosto- cacées excitait la curiosité des botanistes, qui cherchaient dans des directions diverses, et notamment dans la découverte des organes reproducteurs, la solution de ce probléme. M. Bornet devait jeter plus tard sur cette question une éclatante lumiere. L'installation à Cherbourg eut lieu à la fin de 1852 et, en dépit des rigueurs de la saison, les excursions à la mer commencèrent et se poursuivirent sans relâche. En hiver, quand le vent souffle avec violence et met en pièces les plantes au moment où on les sort de l'eau, ce genre d'herborisation n'est pas toujours plein de charmes. Mais le plaisir de la découverte d'espèces nouvelles ou de la rencontre de plantes rares com- pensait ces désagréments. Nos botanistes s'apercurent bientôt que la rareté présumée de certaines espèces était affaire de saison et que, pour trouver les plantes, il suffisait de les chercher en temps opportun. Dans le but d'arriver à distinguer plus rapidement, sur place, les Algues qu'il reconnaissait sans peine lorsqu'elles flottaient dans les cuvettes du laboratoire, M. Bornet avait pris le parti d'écrire une Flore des Algues marines des cótes atlantiques de France. A l'aide des ouvrages de Harvey, J. Agardh, Crouan et Lloyd, il dressa des tableaux synoptiques de toutes les espèces, en relevant les caractères spécifiques visibles à la loupe. Il arriva ainsi à reconnaitre aisément les Algues dans leurs stations naturelles et put, dés lors, herboriser avec autant de fruit que son maitre. C'est le travail auquel il est fait allusion dans la description du genre Zornetia, que Thuret a dédié à son collaborateur. ll aurait 1. C'est au cours d'un voyage à Marseille que Thuret trouva la fructifica- tion du Griffthsia secundiftora, très belle Floridée qui reste toujours stérile au nord du Golfe de Gascogne. Les caractères du fruit ne permettant pas L. GUIGNARD. — NOTICE SUR M. ÉDOUARD BORNET. 263 sürement rendu service aux algologues s'il avait paru à cette époque; plus tard, M. Bornet ne crut pas devoir le publier, parce quil eüt été nécessaire d'y introduire d'assez nombreuses modifications au point de vue de la définition des genres. Peu de temps aprés, en avril 1853, Thuret annoncait une découverte d'un intérêt considérable : la fécondation des Fucus. Pour la première fois, la sexualité des Cryptogames était l'objet d'une démonstration directe. Sans doute, l'hypothèse d'une fécondation chez ces végétaux ne manquait pas de vraisemblance. L'existence des anthérozoides dans diverses familles de ce groupe de plantes, la coincidence de leur présence avec le développement de l'organe femelle en fruit, le fait signalé par Hedwig et souvent vérifié aprés lui que, chez les Mousses dioiques, c'est- à-dire où les organes mâles et femelles sont portés sur des pieds distinets, le fruit ne se développe que lorsque les individus munis d'anthéridies croissent dans le voisinage des individus femelles, venaient appuyer cette maniere de voir. Mais l'observation directe et immédiate pouvait seule en donner la preuve formelle, d'autant plus désirable que divers auteurs, Nægeli en particulier, contestaient la nature et le róle des petits corps mobiles que Decaisne et Thuret avaient considérés antérieurement comme les anthérozoides des Fucus. Thuret revint sur ce sujèt les années suivantes et compléta la démon- stration par de nouveaux détails. Quand, par exemple, il mélangeait des cellules femelles et des anthérozoides appartenant à deux espèces de Fucus, la fécondation n'avait pas lieu, sauf pourtant dans le cas où il expérimentait avec les éléments femelles du Fucus vesiculosus et les anthérozoides du F. serratus. Il obtenait alors constamment un certain nombre de germinations. Ce fut la premiere preuve directe de l'existence d'une fécondation hybride chez les Cryptogames. Épuisé par un travail assidu et souvent pénible, Thuret tomba malade au commencement de 1854. Par bonheur pour lui, au zèle bota- nique de son aide s’alliait le dévouement éclairé du médecin”. Cependant M. Bornet n'avait pas encore terminé ses études médicales. Il fut décidé qu'au retour d'un voyage sur les cótes de Biscaye, aux Pyrénées et sur les bords de la mer à Marseille, il ferait un séjour à Paris pour y subir uée jusque-là, Thuret de la maintenir dans le genre auquel on l'avait attrib à, T end aujourd'hui plu- en fit le type du nouveau genre Bornetia, qui compr sieurs espèces. 1. Thuret devait trouver encore, plus d’un dévouement chez son ami. Je transcris ici le passage écrivait d'Antibes à sa belle-sœur en 1864, vers la fin d'une longue maladie : « J'ai forcé le D! Bornet à aller dans la montagne. Voilà cinq mois qu'il me soigne jour et nuit, et il était épuisé de fatigue. Le e fois dans la suite, pareil d'une lettre qu'il 264 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. ses derniers examens. Il ne fallait pas perdre le fruit des études antérieures et renoncer à la possibilité d'exercer la médecine, si les circonstances l'exigeaient. En novembre 1854, aprés deux années d'interruption, il vint s'installer prés de sa famille parisienne. Reçu docteur au mois d'août 4855+, il se hâta de rejoindre, à Cherbourg, le maitre qui lattendait avec impatience. « Si vous étiez susceptible de vanité, lui écrivait Thuret, vous en auriez de savoir combien j'ai de peine à m'habituer à être seul dans cette. maison, où nous avons déjà si longtemps vécu ensemble; il me semble toujours que vous étes là, à cóté, et que vous allez entrer. » Toutes les lettres de Thuret sont singulierement touchantes en ce qu'elles montrent l'affection profonde qui unissait ces deux hommes de probité intellectuelle et morale si haute. Celles qui étaient écrites en 1855, pendant que M. Bornet terminait ses études médicales, témoignent d'une impatience de le revoir qui, pour savoir se maitriser, n'en est pas moins vive : Ducite ab urbe domum! Avec quelle insistance émue toutes le disent! Qu'on en juge plutot : — Du 23 mars : « C'était une marée de 6, ce que nous n'avons encore jamais vu. Mais vous n'étiez pas là, et cela m'ótait toute envie d'herboriser. » — Du 29 avril : « J'hésite à vous écrire, parce que je crains de vous distraire de vos études. Mais, aprés tout, une lettre n'est pas bien longue à lire. Celle-ci d'ailleurs n'aura pas besoin de réponse. Et, enfin, je m'ennuie de rester si longtemps sans bavarder avec vous. » — Du 11 mai : « Je n'ai pas de cœur à m'occuper de tout cela sans vous, et il a fallu une occasion extraordinaire comme celle de la fécon- D” Gurney jugeait son départ indispensable. Il l'appelle Bornet-nightingale et dit n'avoir jamais vu un malade soigné comme je l'ai été. Mais, dans ces derniers temps, j'étais le moins malade des deux. C'est à ses soins assidus et intelligents que je dois en grandé partie la promptitude de la guérison, car l'attaque a été violente. » 1. La thèse de doctorat en médecine de M. Bornet est intitulée : « Remar- ques sur quelques particularités de la reproduction par sexes chez les animauc et les végétaux ». Sous une apparence modeste, cette étude est en réalité une remarquable mise au point de ce qu'on savait à cette époque sur les divers modes de reproduction des animaux et des plantes. La partie botanique surtout, la plus développée est intéressante par la descrip- tion des organes måles et femelles dans toute la série végétale, par la comparaison des phénomènes très différents, qui suivent la fécondation dans les divers groupes, et par l'exposé de l'alternance de générations chez les Phanérogames, les Cryptogames vasculaires et les Muscinées. Il n'eXis- tait alors en France aucun ouvrage oü la question füt résumée, en ce qui concerne les plantes, d'une facon aussi claire et aussi précise. L. GUIGNARD. — NOTICE SUR M. ÉDOUARD BORNET. 265 dation des spores de Vaucheria pour me décider à me remettre au miero- scope. Il est vrai que cela en válait la peine. » — Du 10 juillet : « Dès que vous saurez quelque chose sur l'époque probable de votre retour, ne manquez pas de me l'apprendre. Le temps me paraitra moins long, quand je saurai au juste ce qu'il doit durer. » — Du 24 juillet : « Les bonnes nouvelles que vous me donnez me font grand plaisir. Bien que je sois plus impatient de vous .voir ici que je ne puis le dire, je vous approuve fort de rester à Paris. » Telle était la cordialité des relations entre ces deux natures d'élite que jamais l'ombre d'un dissentiment ne vint troubler leur entente. Thuret avait voulu joindre le nom de M. Bornet au sien dans les Mémoires qu'il publia à cette époque, mais il dut céder aux instances affectueuses de son aide qui déclinait cet honneur. Cette heureuse association trouvait son origine à la fois dans les ressemblances et dans les contrastes de ces deux hommes supérieurs. Une communauté de sentiments. élevés et délicats, une sensibilité vive, un fond de bonne humeur plus retenue chez l'un, plus expansive chez l'autre, étaient bien pour les rapprocher en dépit des différences de leurs natures physiques et de leurs caractéres. De son origine hol- landaise, Thuret avait conservé une certaine lenteur de pensée et de décision, une réserve prise parfois pour de la froideur et qui cachait une extréme bonté. Ami d'un bien-étre compatible avec sa brillante situation de fortune, les préoccupations, malheureusement trop légitimes que lui inspirait l'état d'une santé exposée de bonne heure à de rudes atteintes, pesèrent d’un poids lourd sur toute son existence et, dans une certaine mesure, paralysèrent ses efforts. Indifférent au bien-être matériel, de tempérament vif et alerte, toujours en mouvement et toujours occupé, comprenant rapidement et décidant plus rapidement encore, M. Bornet était la vie même du laboratoire, et la vigilance de son esprit admirablement ordonné S'exercait jusque dans les moindres détails. Sa dextérité manuelle le désignait pour toutes les besognes délicates : préparations d'échan- tillons d'Algues, dissections, dessins, photograpbies, mise en état des instruments de travail. En outre, ses connaissances scientifiques et médicales lui donnaient, à certains égards, une supériorité sur Thuret, qui avait surtout reçu une instruction littéraire et artistique. Leur mutuelle sympathie n'avait pas tardé à se changer en une affectueuse amitié qui, avec la bonne gràce d'une part, la déférence d l’autre, assurait au maitre et à l'éleve une parfaite indépen- ance. 266 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. d Peu de temps aprés le retour de son ami à Cherbourg, Thuret, encore souffrant, se détermina à passer l'hiver à Cannes. Cette station n'était alors qu'une bourgade de pêcheurs autour de laquelle quelques villas mettaient leurs taches blanches dans la verdure des coteaux. On n'y arrivait qu'en voiture, la ligne de chemin de fer de Marseille à Nice ne dépassant pas encore Toulon. Pour des natu- ralistes, c'était un véritable éden, et l'on allait sans obstacle de la plage aux collines boisées, en des herborisations délicieuses et du plus vif intérét. C'est là que M. Bornet trouva, en particulier, les éléments de sa Note sur trois Lichens nouveaux, dont l'étude fut entreprise dans le méme ordre d'idées et aux mêmes fins que celle sur I Zphebe pubescens. Les figures qui accompagnent ce travail montrent dans quelle large mesure il avait su profiter des conseils de M. Riocreux, l'incomparable artiste auquel Thuret confiait l'exécution de la plupart de ses dessins. L'année suivante, en 1856, Thuret fut derechef contraint d'aller demander au soleil de Basse-Provence un soulagement aux misères qu'il devait aux brumes normandes. Il profita de son nouveau séjour à Cannes pour visiter plus completement le littoral, en quéte d'une instal- lation définitive. Au retour d'une herborisation à la pointe du Cap d'Antibes, par un temps couvert et pluvieux, le ciel s'étant tout à COUP éclairci au moment où il arrivait au point culminant de la route, Thuret fut saisi d'admiration à la vue du panorama qui se déroulait à $e5 yeux. Ayant pris un chemin latéral qui le conduisit jusqu'à une maison voisine où le paysage se montrait supérieurement encadré : « Si cette propriété est à vendre, dit-il à son compagnon, nous viendrons habiter ici ». Par la riche flore algologique de sa ceinture rocheuse, par son admi- rable situation entre le golfe de Nice et le golfe Jouan, le Cap d'Antibes, d'où la vue embrasse un des plus beaux paysages de France, de la mer bleue à la cime neigeuse des Alpes maritimes, ne pouvait que l'attirer et le retenir. On n'y voyait alors que quelques habitations rurales éparses dans les vignes et les olivettes, auxquelles un chemin rocailleux, à peine praticable aux voitures, donnait accès. Cette solitude devait séduire Ul homme qui n'avait jamais témoigné d'un goüt particulier pour les plaisirs du monde. Il acheta, en 1857, plusieurs hectares de terre et commenta, vers la fin de l'année, à établir le magnifique Jardin qui porte aujour- d'hui son nom. C'est là qu'on vit prospérer, pour la premiere fois sur la côte méditerranéenne, une multitude de végétaux exotiques dont l'intro” duction a puissamment contribué au développement de l'horticulture L. GUIGNARD. — NOTICE SUR M. ÉDOUARD BORNET. 267 dans cet admirable pays, dont elle a fait depuis la fortune. Thuret est le premier étranger qui se soit établi au Cap d'Antibes et, pendant long- temps, il n'eut point d'imitateur. . Mais on se tromperait étrangement si l'on croyait que tout alla sans difficulté dans ces premiers essais d'acclimatation. M. Bornet a raconté, dans sa Biographie de Thuret', combien il fallut de temps et de peine pour rassembler, loin des grands centres horticoles, et en les glanant pour ainsi dire un à un dans les catalogues, les trois mille végétaux ligneux, à feuilles persistantes et fleurissant de septembre à juin, qu'a renfermés le jardin Thuret. Quelques amateurs, il est vrai, commencaient à introduire des nou- veaulés; mais ces tentatives étaient encore trop récentes et trop peu nombreuses pour qu'on püt en tirer des indications bien utiles. Les pépi- nières locales étaient trop pauvres et ne fournissaient pas les éléments d'une plantation un peu étendue en végétaux variés. Les espèces de cul- ture facile dans les pépinieres et dans les serres ne sont d'ailleurs pas toujours celles qui réussissent le mieux en pleine terre. Les plantes d'orangerie, dont le succes était le plus assuré, n'étaient plus en vogue à ce moment. On ne trouvait plus ces collections d'especes d'Australie, du Cap de Bonne-Espérance, des Canaries, qui avaient été introduites à la fin du dernier sièele et qui sont figurées en si grand nombre dans les premiers volumes du Botanical Magazine, dans les Ouvrages de Sweet, de Bonpland et de Ventenat. Force fut donc de recourir aux semis de graines recues du Jardin des Plantes de Paris, du Jardin du Hamma, prés d'Alger. et de divers marchands. Pendant les premieres années, le résultat fut déplorable et bien fait pour décourager des horticulteurs novices. Sur ce sol découvert, les plantes, méme robustes, gelaient souvent pendant l'hiver, plus souvent encore séchaient pendant l'été et étaient battues du vent en toute saison. Mais, des que les Pins, les Chénes verts et les Arbousiers furent assez élevés pour fournir un peu d'abri, la végétation marcha avec rapidité. Peu à peu vinrent se grouper dans le Jardin les plus beaux Palmiers rustiques de l'ancien et du nouveau monde, une collection choisie de Cycadées, bon nombre d'Acacia de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande, les Eucalyptus, les Pittosporum, les Bougainvillea, les Photinia, les Passiflores et les Z'acsonia, les diverses espèces d'Orangers et de Citron- niers, puis plusieurs Protéacées (Grevillea, Hakea, Banksia), ainsi que 1. ED. BomwET, M. Gustave-Adolphe Thuret, Esquisse biographique (Ann. des Sc. nat., 6* série, t. II, 1876). — Une notice sur les plantes de la Villa Thuret a été publiée, en 1883, par M. Henri de Vilmorin, à l'occasion de la Session extraordinaire tenue à Antibes par la Société botanique de France (Bull. Soc. botanique de France, t. XXX, p. XXVI). 268 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. de nombreuses espèces d'Agave et d'Aloe, de Sedum et Mesembryan- themum. Des Coniferes, Pins, Sapins, Cyprés, Araucaria, y trouvaient leur place et, sous l'ombre épaisse de leur feuillage, se détachaient gaiement les fleurs éclatantes des Tecoma ou des Rosiers grimpants. Les gazons étaient et sont encore émaillés d'innombrables Anémones (4. coronaria, À. hortensis). Botanistes en méme temps qu'horticulteurs, Thuret et son ami se livraient aussi sur les plantes indigènes ou exotiques à des observations et à des expériences propres à élucider divers points de botanique et d'horticulture. Gráce à l'exactitude avec laquelle était dressé l'état civil de chacun des individus cultivés au Jardin, on observait fréquemment la production d'hybrides spontanés entre les espèces de divers genres. Les Pittosporum, Callistemon, Passiflora, Stapelia, Armeria, Statice, Narcissus, Aloe, etc., fournissaient tous les ans des exemples de ces unions illégitimes. Le sous-bois des massifs d'arbres était formé de buissons de Cistes. Ces plantes, au nombre de plusieurs milliers, prove- naient de fécondations artificielles. Toutes les formes représentées dans les Cistinées de Sweet, les Cistus longifolius, purpureus, corba- riensis, etc., ont été reproduites ainsi. On reviendra plus loin sur les expériences d'hybridation que M. Bornet a exécutées sur ces végétaux. Pour le voyageur, amateur des beautés naturelles, le Jardin était dés lors une merveille; pour le botaniste, un incomparable sujet d'études. Il recevait la visite de nombreux savants francais el étrangers et d'amateurs distingués, devant qui s'ouvraient gracieusement les portes fermées seu- lement à la curiosité banale. La page suivante, empruntée aux Lettres d'un voyageur de George Sand, pourra donner une idée de l'impression qu'une promenade à la Villa Thuret avait produite sur ce visiteur illustre : « Je fus frappé de cette sorte de stupeur, oü la grandeur des choses nous jette, en parcourant un jardin admirablement situé et admirable- ment composé, à la pointe d'Antibes. C'est, sous ces deux rapports, le plus beau jardin que j'aie vu de ma vie. Placé sur une longue langue de terre entre deux golfes, il offre un groupement onduleux d'arbres de toutes formes et de toutes nuances, qui se sont assez élevés pour cacher les premiers plans du paysage environnant. Tous les noms de ces arbres exotiques, étranges ou superbes, car le créateur de cet oasis est un hor- ticulteur savant et passionné, je te les cacherai pour une foule de raisons : la première est que je ne le sais pas... Je ne me risquerai pas s te nommer une seule des merveilles végétales de l'Australie et autres lieux fantastiques que M. Thuret a su faire prospérer dans son enclos ; mais ce dont je veux te donner l'idée, c'est du spectacle que présente le vaste bocage, oü toutes les couleurs et toutes les formes de la végétation encadrent, comme en un frais vallon, des pelouses étoilées de corolles L. GUIGNARD. —— NOTICE SUR M. ÉDOUARD BORNET. 269 radieuses et entourées de buissons chargés dé merveilleuses fleurs. La villa est petite et charmante sous sa tapisserie de Bignones et de Jasmins de toutes nuances et de tous pays; mais c'est du pied de cette villa, au sommet de la pelouse qui marque le renflement du promontoire, et qui, je ne sais par quel prodige de culture, est verte et touffue, que l'on est ravi par la soudaine apparition de la mer bleue et des grandes Alpes blanches émergeant tout à coup au-dessus de la cime des arbres. On est dans un Eden qui semble nager au sein de l'immensité *. » Tout en s'oceupant avec son maitre et ami des multiples détails du Jardin, M. Bornet s'était chargé spécialement de la détermination des plantes qui y fleurissaient en abondance, ce qui ne l'empécha d'apporter à l'étude de la flore indigène une contribution des plus importantes. A cette époque, l'exploration des Alpes maritimes était encore fort incom- plète. Il les parcourut plusieurs années durant, le plus souvent en com- pagnie de Thuret et de l'abbé Montolivo, bibliothécaire de la ville de Nice, qui avait une grande expérience de la contrée et de sa végétation. L'herbier trés important qui résume ces herborisations fut la principale source de la Flore des Alpes maritimes d'Ardoino. Il renfermait les récoltes des environs de Nice, de Cannes, de l'Esterel, des vallées du Var, de la Vésubie et du Pesio; les collections de Bourgeau vinrent s'y ajouter, ainsi que les envois de divers botanistes qui, de 1857 à 1875, ont- parcouru cette région si riche. M. Émile Burnat, qui a depuis con- sacré un Ouvrage magistral à la flore des Alpes maritimes, a rendu un juste hommage aux deux botanistes d'Antibes °. Les premieres récoltes algologiques de M. Bornet, dans les environs d'Antibes lui fournirent le sujet de deux Notes intéressantes : la pre- mière sur le développement d'infusoires dans le Valonia utricularis, la seconde sur un Nouveau genre de Floridées. Au début des recherches sur la fructification des Algues, il est arrivé plus d'une fois qu'on a décrit des productions parasites, développées à l'intérieur de cellules closes, comme étant les organes reproducteurs de la plante qui les portait. Prinsgheim lui-méme avait signalé, chez les Spirogyra, des corps spéciaux qu'il croyait être de nature reproductrice et qui n'étaient que des infusoires. Le Valonia utricularis a offert à 1. GEORGE SAND, Lettres d'un voyageur (Revue des Deux Mondes, 15 juil- let 1868, p. 480). 2. E. BURNAT, Botanistes qui ont le plus contribué à faire connaitre la flore des Alpes maritimes (Bull. Soc. botanique de France, Session extraordinaire d'Antibes, t. XXX, 1883, p. cvi). ^ la mort de Thuret, qui légua toutes ses collections à M. Bornet, l'herbier des Alpes maritimes fut donné par celui-ci à M. Burnat. 270 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. M. Bornet un de ces cas trompeurs, oü les parasites formaient des corps mobiles verts, semblables à des zoospores. En draguant des Algues au milieu des Zostères qui entourent la pres- qu'ile d'Antibes, il trouva une petite Floridée fort curieuse et encore inconnue. Elle lui parut constituer un genre nouveau, auquel il donna le nom de Lejolisia, en l'honneur de son ami A. Le Jolis, bien connu des algologues par ses intéressants travaux sur les Laminariées et la nomen- clature des Algues. Ce genre présente un contraste remarquable entre la simplicité de ses organes végétatifs et la structure perfectionnée de son fruit, pourvu d'un péricarpe fort semblable à celui de la céramide des Rhodomélées. Les figures données par l'auteur sont devenues clas- siques. L'étude des Phanérogames marines présente plus de difficultés que . celle des espèces terrestres; aussi leur connaissance est-elle restée long- temps incomplete. Ayant eu l'occasion de trouver à Antibes une Zosté- racée qui venait d'étre signalée sur les cótes de Provence, le Phuca- grostis major Cavol. (Cymodocea æquorea Kænig), M. Bornet lui consacra, en 1864, un intéressant Mémoire dans lequel il décrivit, avec de nombreuses figures à l'appui, l’organisation et la structure de toutes les parties de la plante, depuis la germination de la graine jusqu à la fructification. Cette curieuse espece, qui est dioique, n'atteint son déve- loppement complet que vers la cinquième ou la sixième année +. A la méme époque la question de la fertilité des hybrides préoccupait beaucoup les botanistes. On se demandait dans quelle mesure ces hybrides étaient fertiles, -s’ils pouvaient être fécondés par leur propre pollen, où bien s'ils ne l'étaient que par le pollen de leurs ascendants ou d'autres espèces voisines. Tandis que Naudin et Regel tenaient pour la première opinion, Godron et Klotzsch défendaient la seconde. En 1861, l'Académie 1. M. Bornet acommuniqué, en 1761, une premiere Note sur cette plante à la Société botanique de France. L'étude complémentaire en a été faite dans des circonstances spéciales qu'on nous permettra de rappeler. Le plus jeune frère de M. Bornet n'avait pu, — deficiente crumena, LARGES miner ses études classiques et avait dû entrer comme stagiaire dans une pharmacie de Nevers, pour venir ensuite à Paris, où, par son intelligence el son travail, il avait acquis une bonne situation d'éléve. Mais le manque de diplómes universitaires l'empéchait de devenir titulaire d'une phar- macie. M. Bornet, se trouvant alors en situation de l'aider, l'engagea à préparer son baccalauréat et ses examens de pharmacien, et, afin de lui faciliter le passage de la vie professionnelle à la vie d'étudiant, il le fit venir, sur le conseil de Thuret, à Antibes, pour quelques mois. Ce fut pour permettre à l'étudiant de voir par lui-méme les parties dont se com- pose une plante qu'il prépara, sous ses yeux, cette monographie du Phu- cagrostis. L. GUIGNARD. — NOTICE SUR M. ÉDOUARD BORNET. 271 des Sciences mettait au concours l'étude des principales questions rela- tives à l'hybridité et, en 1862, couronnait le Mémoire de Naudin, dont les recherches avaient commencé en 1856. Disposant, à Antibes, d'un vaste espace, dans une région où les Cistes abondent, pourvu de toutes les ressources nécessaires à de semblables études, M. Bornet voulut reprendre les expériences sur ces plantes particulierement favorables à ce genre de recherches. On savait que, chez les Cistes, qui constituent dans le Midi de véritables formations, au sens géobotanique du mot, les hybrides spontanés ne sont pas rares et que certaines formes, cultivées dans les jardins pour l'abondance et la beauté de leurs fleurs, ont vraisemblablement une origine hybride. Mais, pour que cette origine füt scientifiquement démontrée, il fallait des expériences précises. Pendant plus de dix années consécutives, M. Bornet poursuit cette étude, faisant plus de 3000 fécondations artificielles, qui lui permettent d'obtenir, en partant de 16 Cistes différents, les uns à fleurs blanches, les autres à fleurs rouges, 23^ combinaisons distinctes, qu'il suit dans leur descendance, dont il note le degré de fécondité et le retour aux types spécifiques, etc. Beaucoup de ces fécondations ont été répétées plu- sieurs fois et, sur l'ensemble des hybrides obtenus, près de 250 ont donné des graines fertiles. M. Bornet montre aussi qu'il est possible de réunir dans un méme hybride trois ou quatre especes différentes et que, dans ce produit complexe, l'apport de chaque espece se reconnait à des caractères définis. Il constate que les Cistes, bien que morphologiquement hermaphrodites, sont presque tous physiologiquement dioiques. Dans les espèces pures, la fécondation n'a pas lieu parce que les tubes polliniques cessent de se développer avant d'arriver aux ovules ou ne pénetrent méme pas dans les loges ovariennes. Les Cistes blanes présentent cette particularité curieuse, que les éta- mines s'écartent du stigmate par une secousse brusque ou quand un insecte s'abat sur la corolle; chez les Cistes rouges, au contraire, les étamines ne sont pas sensibles et le stigmate est saillant. Ces deux carac- teres favorisent la fécondation croisée, qui est la régle dans ces plantes. C'est un fait aujourd'hui bien connu, que, chez beaucoup de végétaux, les fleurs ne se fécondent pas par leur propre pollen; mais, à l'époque où ces recherches étaient entreprises, on ne connaissait guère que le très petit nombre d'exemples mentionnés par Darwin. Le méme fait a été constaté aussi expérimentalement par M. Bornet chez les Anémones, dont plusieurs espèces sont stériles, ou presque, par autofécondation. Ce qui caractérise ces expériences, c'est la précision rigoureuse avec laquelle elles ont été exécutées. A cet égard, elles sont. supérieures à celles de Naudin. On remarquera qu'elles sont contemporaines de celles 272 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. de Mendel, dont le Mémoire publié en 1865, mais resté dans l'oubli jusqu'à ces dernières années, est parvenu depuis à une notoriété immense. Absorbé par les études algologiques qu'il poursuivait avec Thuret, M. Bornet n'a pu ni achever, ni publier ses observations. Les Notes rela- tives à ces recherches n'ont vu le jour que récemment, par les soins d'un jeune savant auquel il les avait communiquées, en méme temps qu une quantité considérable d'hybrides desséchés provenant du Jardin d'Antibes. Ces matériaux précieux ont déjà fourni le sujet d'importantes remar- quest, notamment au point de vue de la loi d'uniformité des hybrides de premiere génération. Naudin avait conclu de ses expériences que tous les hybrides de premiere génération, d'un méme croisement et du croise- ment réciproque, présentaient une grande uniformité. Les résultats des cas particuliers étudiés par Mendel viennent à l'appui de la regle de Naudin, si bien que maintenant les biologistes sont tentés d'attribuer à cette derniere conclusion la valeur d'un dogme intangible. Les expériences de M. Bornet montrent, au contraire, que, chez les Cistes, les hybrides de première génération présentent tous les degrés entre l’uniformité, telle que l'entendait Naudin, et une hétérogénéité trés marquée. Cette hétérogénéité peut résulter de ce qu'il existe entre les hybrides récipro- ques des différences importantes; elle peut tenir aussi à la production, dans la méme combinaison, d'hybrides vrais et de faux hybrides ana- logues à ceux que Millardet a obtenus chez les Fraisiers., On peut encore ajouter que ces expériences ont apporté dans l'étude des hybrides natu- rels décrits par les auteurs, et en particulier par Timbal-Lagrave, beau- coup de précision. La systématique des Cistes a largement profité de leurs résultats et l'incertitude qui planait sur certains d'entre eux se trouve complètement dissipée. Malgré les soins constants qu'exigeait l'entretien des collections de plantes vivantes du Jardin, les deux savants d'Antibes n'en poursuivaient pas moins chaque année, aux époques favorables, leurs études d'algo- logie marine. Vers 1865, l'une des questions qui sollicitaient le plus vivement leur attention était celle de la fécondation des Floridées, qui forment, parmi les Algues, le groupe le plus remarquable par le nombre, la variété des genres et les particularités si diverses de leur organisation. On leur con naissait deux sortes de fructifications développées sur des individus dis- tincts : des spores en tétrades ou tétraspores, des spores en amas où carpospores, généralement contenues dans un péricarpe ou cystocarpe. On savait aussi que, sur d'autres individus, il existe des organes spéciaux 1. M. GARD, Compt. rend. Acad. des Sc., t. CLI, 1940, et t. CLIN, 1911 E L. GUIGNARD.. — NOTICE SUR M. ÉDOUARD BORNET. 213 désignés comme anthéridies. En raison de considérations théoriques plus ou moins plausibles, le róle d'organe femelle fut successivement attribué aux tétraspores et aux cystocarpes, sans qu'aucun fait décisif vint démontrer l'exactitude de cette attribution. Lorsque les brillantes découvertes de Thuret, Pringsheim, Cohn et de Bary eurent dévoilé les phénomènes de la fécondation chez les autres Algues, on s'efforça de trouver des faits semblables à ceux qu'il était facile d'observer chez les Fucus, où la spore, comme on disait alors, la cellule femelle ou oosphere, comme on dit aujourd'hui, ne devient capable de développement qu'après s'étre fusionnée avec la cellule mâle. Mais toutes les recherches dirigées dans ce sens furent vaines; les deux sortes de spores germaient de la méme maniere, qu'elles fussent ou non mélangées aux corpuscules mâles. La solution de la question semblait indéfiniment ajournée quand une observation de Nægeli attira l'attention de M. Bornet et le mit sur la voie de la découverte du phénomene resté jusque-là dans une obscurité pro- fonde. Nægeli avait remarqué, chez certaines Floridées, un organe parti- culier qui précède le développement du fruit ou cystocarpe, et auquel il donnait le nom de trichophore, en raison de la présence à son sommet d'un poil, ou trichogyne, appareil dont il n'avait nullement soupconné le rôle. Ayant constamment retrouvé cet appareil dans des genres de Flori- dées trés divers, M. Bornet acquit bientôt la conviction qu'il s'agissait là de l'organe femelle si vainement cherché jusqu'alors. Il décida Thuret qui, rébuté par de longues recherches infructueuses, voulait renoncer à cette étude, à reprendre les observations dans les conditions les plus favo- rables. En septembre 1866, tous deux se rendirent à Saint- Vaast-la-Hou- gue, où croissait en abondance le Chondria tenuissima, espèce dans laquelle le trichogyne est relativement gros et dont les anthérozoides ont une forme allongée caractéristique. Dès les premières observations, la copulation de l'anthérozoide et du trichogyne était nettement constatée et le ròle énigmatique de ce dernier organe définitivement élucidé : la fécondation des Floridées cessait d'étre un mystere. Les observations étendues à d'autres Floridées confirmèrent ces pre- mières recherches et, l'année suivante, paraissait le travail désormais classique, oü le phénomène était décrit en détail, comme ces botanistes savaient décrire, avec les- modalités diverses et les complications que comporte le développement du fruit dans les différents genres de la famille. Cette fois, Thuret voulut absolument que le nom de M. Bornet figurát à côté du sien dans le Mémoire publié en 1867. Si l'interprétation des phénomènes qui suivent immédiatement la copu- lation et précédent le développement des cystocarpes multiples, dans cer- lains genres, est aujourd'hui différente de celle qui avait été adoptée par T LH. (sÉANCES) 18 274 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. les deux savants, l'importance de leurs observations n'en est en rien diminuée. On sait que la cellule femelle qui porte la trichogyne se comporte, aprés la copulation de l'anthérozoide avec ce dernier organe, de façons trés diverses suivant les genres. Partout, il est vrai, le terme du dévelop- pement consiste dans la formation de spores, et celle-ci est des plus simples quand l'euf se segmente, bourgeonne et produit sur place un bouquet de ramuscules sporifères. Mais, dans des cas plus compliqués, comme chez le Dudresnaya, la cellule femelle, aprés copulation, donne naissance à des filaments gréles et longs, qui vont se souder cà et là avec des cellules spéciales portées par des ramuscules voisins et, à chaque anastomose, se forme un amas de spores ou cystocarpe. ll en résulte qu'un méme appareil trichophorique peut déterminer dans son voisinage la production de cystocarpes multiples et distincts. Pour Thuret et Bornet, la cellule pourvue du trichogyne constituait un appareil d'im- prégnation, et les filaments gréles qui en partent étaient des « tubes connecteurs » destinés à transmettre l'action fécondante aux « cellules carpogènes » des ramuscules dont il vient d'être question. Il y aurait, en quelque sorte, une fécondation à deux degrés. Les recherches cytolo- giques plus récentes ont conduit à admettre que les tubes connecteurs sont le résultat du bourgeonnement de l'œuf, dont les ramifications, trou- vant un supplément de nourriture aux points d'anastomose avec les « cellules carpogenes », y produisent des cystocarpes. La découverte de la fécondation des Floridées, à laquelle M. Bornet avait pris une si large part, est certainement, en raison des difficultés du probléme, une des plus belles qui aient été faites en Botanique. La repro- duetion sexuée de ces Algues présente, en effet, un ensemble de carat- teres qu'on ne retrouve nulle part ailleurs. Aucune analogie ne pouvait conduire à sa découverte, car tous les modes de reproduction sexuelle connus jusque-là chez les végétaux en different profondément. Le mérite des observateurs auxquels on doit cette solution inattendue, qui com blait une lacune considérable dans l'histoire des Algues, est donc singulie- rement grand. Les années suivantes, ils visitèrent Biarritz et Guéthary, dans le Golfe de Gascogne, Saint-Malo, Vannes et le Croisic sur les cótes de Bretagne. Les résultats de ces excursions n'ont pas été publiés, mais M. Borne en a signalé quelques-uns dans sa Notice sur Thuret. Ses Notes men tionnent également une observation intéressante qu'il eut l'occasion de faire, en 1872, à Saint-Malo. A ce moment, les recherches qu'il pour suivait depuis quelque temps sur les Lichens l'avaient amené à constate" la pauvreté de nos connaissances sur la reproduction des Nostochinées: qui entrent dans la constitution d'un grand nombre de ces plantes, * L. GUIGNARD. — NOTICE SUR. M. ÉDOUARD BORNET. 275 l'excursion de Saint-Malo avait surtout pour but de combler cette lacune. Pendant qu'il était oceupé à dessiner à la chambre claire un filament de Calothrix, il vit la partie supérieure du trichome se séparer de-la partie sous-jacente, glisser dans la gaine, s'en échapper et continuer à ramper sur le porte-objet; elle se comportait comme les troncons des chapelets de Nostoc en voie de dissémination, que Thuret avait fait connaitre dans un de ses premiers travaux. Ce fut le point de départ des recherches publiées ultérieurement sur la multiplication par hormogonies qui caractérise tout un groupe de Nostochinées. La connaissance approfondie que M. Bornet avait des Champignons et des Algues devait lui permettre d'aborder avec succés la question si controversée de la nature des Lichens. On avait depuis longtemps reconnu que, par les caractères morpho- logiques de leur fructification et la structure de certains de leurs élé- ments anatomiques, ces végétaux se rapprochent des Champignons, tandis que, par d'autres éléments, qui sont colorés et ont recu le nom de gonidies, il ressemblent à des Algues ; d’où l'idée qu'un Lichen n'est pas, comme on dit quelquefois, un végétal autonome, ce qui n'a aucun sens, mais résulte de l'association intime d'un Champignon et d'une Algue, association successivement qualifiée de parasitisme, de consortium, de symbiose, et dans laquelle l'Algue, grâce à sa chlorophylle, peut fournir au Champignon l'aliment organique dont il a besoin. Cette théorie, dite algo-lichénique, formulée d'abord par de Bary pour certains Lichens, puis étendue à l'ensemble de ces étres par M. Schwendener, paraissait trop étrange pour qu'on l'admit sans conteste. Elle trouva chez les liché- nographes une résistance d'autant plus violente que, sur certains points, les recherches de M. Schwendener laissaient le champ libre à des inter- prétations diverses. À la suite des remarquables travaux publiés par ce dernier savant, on ne pouvait plus douter du parallélisme entre les gonidies des Lichens et les Algues; mais quelques observateurs n'y voyaient qu'une simple coincidence, et la plupart pensaient que les Algues qui répondent aux gonidies des Lichens ne sont que des états imparfaits et stériles de Lichens véritables. Démontrer l'identité des gonidies et des Algues ne suffisait pas; il fallait prouver que les relations qui existent entre les Sonidies et les filaments ou mycélium du Champignon sont celles que suppose la théorie du parasitisme (ou de la symbiose) et qu'elles excluent la possibilité qu'un des organes soit produit par l'autre. Par des observations et des expériences étendues à plus de 60 genres de Lichens, publiées dans deux Mémoires en 1873 et 1874, M. Bornet montre, non seulement que toute gonidie de Lichen peut étre rapportée 276 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. à une Algue déterminée, capable de vie indépendante, mais qu’en aucun cas elle ne provient du Champignon auquel elle est associée; il prouve, d'autre part, que les spores des Lichens ne dounent que des filaments de Champignons, et que si l'on seme ces spores en mélange avec des Algues indépendantes, mais identiques aux gonidies, on assiste à la formation d'un tissu semblable à celui des Lichens les plus authen- tiques. C'était la synthèse des Lichens réalisée d'une facon qui devait paraitre tout à fait démonstrative. Par cet ensemble de preuves, la nouvelle conception acquit une pré- cision et une vraisemblance qui entrainerent la conviction du plus grand nombre des botanistes et la firent, dès lors, admettre dans l'enseignement public. Quelques années plus tard, elle reçut une consécration définitive : on réussit à obtenir, en effet, par voie de culture synthétique, des Lichens adultes et fructifiés. La théorie algo-lichénique ou schwendenérienne ne compta bientót plus d'opposants que parmi les lichénographes, plus occupés de systématique de groupe qu'informés de botanique générale et de technique microscopique délicate +. . En assurant le succès de la nouvelle conception de la nature binaire des Lichens, ce travail fut loin de calmer la tempête déchainée par elle. On aurait fait une amusante collection des injures imprimées à l'adresse des « Schwendenériens ». Une discussion qui s'éleva à ce sujet, au Muséum, entre Ad. Brongniart et Nylander, amena celui-ci à abandonner le classement des Lichens de l'herbier de notre grand établissement botanique. M. Bornet ne prit part à aucune de ces discussions, estimant à juste titre que des injures ne sont pas des raisons, et, de raisons, inutile de dire que ses contradicteurs n'en fournissaient pas. La question lui 1. M. Bornet raconte, dans ses Notes, comment il avait été amené à s'occuper de la question. En passant à Antibes, au retour d'un Congrés de botanistes auquel il avait assisté, Woronine l'avait entretenu d'une Communication faite par M. Schwendener sur la nature hétérogène des Lichens. Sans connaitre les arguments qui motivaient l'opinion de l'auteur, plutót disposé méme à croire que les Algues, dont la ressem- blance avec les gonidies des Lichens ne faisait aucun doute, n'étaient pas des Algues véritables, mais des ébauches de Lichens, il se mit à étudier les Lichens les plus jeunes qu'il put rencontrer, afin de trouver le passage de l'Algue pure à l'Algue lichénisée. La semaine n'était pas écoulée qu il était arrivé à la méme conclusion que M. Schwendener. Non seulement ! ne voyait jamais l'Algue donner naissance à l'élément filamenteux du Lichen ou inversement; mais les relations anatomiques des deux élé- ments excluaient la possibilité d'une telle origine. Ils se développaient indépendamment l'un de l'autre et n'avaient que des rapports de conti- guité. Dans certains cas, ils se produisait des sucoirs qui, pénétrant dans les cellules de l'Algue, en détruisaient le contenu. L. GUIGNARD, — NOTICE SUR M. ÉDOUARD BORNET. 217 paraissait résolue et beaucoup d'autres sujets sollicitaient son attention. Du reste, il avait toujours eu une profonde aversion pour la polémique. Ce n'est pas, toutefois, qu'il se soit toujours dérobé aux discussions, eL il en connut de trés vives avec des Confrères dont il ne partageait pas la maniére de voir, mais il discutait par lettre et non par libelles. Parmi les botanistes qui lui écrivirent au sujet des Lichens, Müller d'Argovie est le seul qui ait discuté avec intelligence et d'une facon sérieuse les faits apportés en faveur de la théorie algo-lichénique, qu'il n'admettait pas. On en citerait facilement d'autres qui la repoussaient parce qu'ils ne pouvaient se résoudre à croire que leurs chers Lichens fussentle produit d'une union irréguliere, incestueuse, comme ils disaient! Weddell, d'abord opposé à la théorie, s'y rallia parila suite, n'ayant plus d'objection qu'au terme de parasitisme employé par M. Bornet dans son Mémoire. Il s'agit, en effet, d'une symbiose. Ce Mémoire fut présenté par Ad. Brongniart pour le prix Desmazieres que décerne l'Académie des Sciences ; il ne recut qu'un simple encoura- gement! Moins respectueux des opinions traditionnelles, Emile Blanchard en fit l'objet d'un rapport élogieux qui valut à M. Bornet une médaille d'or au Congrès des Sociétés savantes en 1874. Au mois de mai 1875, Thuret était enlevé brusquement à la Science, avant d'avoir pu achever les travaux auxquels il avait consacré sa vie. Cette perte fut douloureusement ressentie par celui qui, depuis tant d'années, lui était attaché par les liens d'une affection profonde et d'une collaboration de tous les instants. Elle n'inspira pas moins de regrets à tous ceux qui, dans le monde entier, s'intéressaient à la science des végétaux. En mourant, Thuret léguait à son affectionné collaborateur ses livres et ses collections; il lui assurait, en méme temps, les ressources néces- saires pour lui permettre de continuer ses travaux dans une entière indépendance. En souvenir de son illustre beau-frère, pour lequel elle avait une grande admiration, M»* Henry Thuret, femme d'une haute intellizence et d'un cœur généreux, voulut conserver au Jardin d'Antibes le caractère scientifique qui en faisait la valeur. Elle l'acheta au plus jeune frere de Thuret, auquel il avait été légué, dans l'espoir que M. Bornet consen- tirait à en garder la direction. Mais, investi par la confiance de son ami de la mission de continuer son œuvre, notre Confrère vit bientôt qu'il lui serait impossible d'assumer, à lui seul, la tàche, jusque-là partagée, de terminer les recherches entreprises et de publier les travaux conduits depuis si longtemps avec tant de soin. Ces raisons étaient trop fondées a: n'être pas comprises. M"* Henry Thuret résolut alors d'offrir la 278 SÉANCE DU 26 AVRIL 1942. Villa Thuret à l'État pour en faire un établissement d'enseignement supérieur. Les négociations furent assez longues; elles se terminérent - par un décret d'acceptation en novembre 1877. Délégué dans les fonctions de directeur du nouvel établissement, M. Bornet fut chargé d'en prendre possession au nom du Ministre de l'Instruction publique, de l'aménager en vue de sa nouvelle destination et d'en préparer le règlement. Tout fut terminé au mois de mars 1878, et, comme il n'avait pas cru devoir revenir sur sa résolution premiere, la direction de l'établissement fut définitivement confiée à Charles Naudin, qui, pour des raisons de santé, avait renoncé aux fonctions d'aide-natu- raliste qu'il remplissait au Muséum auprès de Decaisne et s'était fixé à Collioure, où il s'occupait de cultures expérimentales et d'acclimatation. En quittant la Villa, M. Bornet lui fit don de son herbier phanéro- gamique, renfermant plus de 10 000 espèces, et d'un choix d'Ouvrages magnifiques de botanique illustrée (plus de 350 volumes comprenant prés de 20000 planches), nécessaires à la détermination des plantes du Jardin. * S Avant même de rentrer définitivement à Paris, M. Bornet s'était occupé d'assurer la publication des deux Ouvrages les plus remarquables dont les Algues aient été l'objet. Dès ses premières excursions au bord de la mer, Thuret s'était proposé de faire paraitre une série de planches destinées à illustrer les points les plus importants de l'histoire de ces végétaux. Dans ce but, un artiste d'un incomparable talent, M. Riocreux, avait exécuté de nombreux et admirables dessins. Mais lorsqu'on voulut en obtenir la reproduction par la gravure, les difficultés de l'exécution furent telles que Thuret, eu présence de la lenteur du travail, avait presque renoncé à l'espoir de le voir jamais s'achever. À sa mort, sur cinquante et une planches in-folio qu'il devait comprendre, dix restaient encore à graver, et pas une ligne du texte n'était écrite! Deux grandes années furent nécessaires à l'ache- vement de cette magnifique publication, qui parut en 1878, sous le titre d'Etudes phycologiques, et dont les planches d'un fini admirable repré- sentent, avec une merveilleuse clarté, les organes reproducteurs et les phénoménes de la fécondation chez les Algues brunes et chez les Algues rouges. Les grandes divisions entre lesquelles se répartissent les Algues 1. A la mort de Naudin, en 1899, la direction de la Villa Thuret est passée aux mains de M. Georges Poirault, qui depuis, par sa science et ses services, a su s'attirer l'estime et la reconnaissance des botanistes et des horticulteurs. . L. GUIGNARD. — NOTICE SUR M. ÉDOUARD BORNET. 219 marines y sont toutes représentées. Mais les Fucacées et les Floridées ont obtenu la part la plus grande. Seize planches font connaitre en détail les anthéridies de presque tous les genres de Fucacées de nos côtes, en méme temps que le développement des organes femelles et la fécon- dation. Vingt et une planches sont consacrées aux Floridées. La prépon- dérance accordée à ces deux groupes s'explique aisément par l'intérét des observations dont elles ont été l'objet. Le second Ouvrage, modestement intitulé Notes algologiques, n'est pas moins remarquable. L'introduction constitue à elle seule un Mémoire d'une grande valeur; elle est, de méme que la majorité des chapitres, l'eeuvre personnelle de M. Bornet. On y trouve un exposé de l'organisation et de la classification des Nostochinées et des Floridées. Dans le premier groupe, la reproduction a lieu de deux façons : par spores et par des filaments mobiles auxquels Thuret et Bornet ont donné le nom d'hormogonies. Dans le second groupe, M. Bornet passe en revue l'organisation et le développement du fruit chez de nombreuses espèces étudiées depuis la publication des Recherches sur la fécondation des Floridées, en 1867. Il fait connaitre les différences assez considérables qui s'y rencontrent et qui présentent une grande valeur pour l'intelligence complète du fruit mür. Cette description porte sur une trentaine de genres et forme tout autant de monographies d'un haut intérét. Quant aux cinquante planches in-folio qui accompagnent le texte, toutes sont la repro- duction de dessins exécutés par M. Bornet avec une étonnante maitrise. Les Notes algologiques, publiées en deux fascicules, le premier en 1876, le second en 1880, fournissent ainsi des notions générales sur l'anatomie et la reproduction des Algues, depuis les plus simples jusqu'aux plus compliquées. Elles ont fait époque dans l'histoire de la Cryptogamie'. Ces deux importantes publications ont conduit à penser que la classification du grand algologue suédois C. Agardh, généralement adoptée jusque-là, devait subir un remaniement; elles ont été le point de départ de celle que Fr. Schmitz a proposée en 1883. Déjà 1. Le tirage des planches du premier fascicule ayant été limité par Thuret à cent cinquante exemplaires, M. Bornet dut continuer la publica- tion dans les mêmes conditions. Ils ne pensaient, ni l'un ni l'autre, que l'Ouvrage püt avoir un grand nombre de lecteurs. L'événement a prouvé le contraire. Épuisé rapidement, il est devenu trés rare et inaccessible à la plupart de ceux auxquels il pourrait étre utile. Les Notes algologiques et les Études phycologiques ont été éditées aux frais de M. Bornet. 280 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. M. Bornet s'était préoccupé d'arriver à un groupement plus naturel, ainsi qu'on peut en juger par une lettre* qu'il écrivait à Ardis- sone, en 1901 :;« Pour remédier à ces inconvénients (de la classifi- cation de C. Agardh), j'avais, longtemps avant Schmitz, dressé un tableau dans lequel les groupes articulés étaient placés au centre; les autres familles s'en écartaient dans deux directions. Aussi ai-je salué avec satisfaction la réalisation de l'aerangement que j'avais en vue et me suis-je empressé de l'adopter. » Durant les 23 années de travail en commun dont ces Ouvrages sont le résumé et le couronnement magnifique, la part du maitre et de l’initiateur étant hors de cause, ce serait une tâche délicate autant qu'inutile de chercher à préciser celle de l'élève et du colla- borateur, et l'exquise modestie de M. Bornet n'aurait pas consenti à nous y aider. Nous ne nous y essaierons pas : qu'il nous suffise de dire qu'elle fut considérable et que les deux savants, dont les noms sont étroitement unis dans la science, resteront associés dans notre souvenir en un méme sentiment d'admiration. Après l'achèvement des Notes et des Études, M. Bornet avait jugé nécessaire de reprendre l'observation d'un groupe d'Algues inférieures, les Nostocacées, dont il s'était déjà occupé avec Thuret, qui avait méme rédigé, peu de temps avant sa mort, un Essai de classification de ces végétaux, publié en 1876 par les soins de M. Bornet. La systématique de ces Algues était alors des plus embrouillées. L'incertitude des dénominations génériques employées jusque-là néces- sitait l'examen de milliers d'échantillons de provenances diverses. Pour ce long et difficile travail, qui aboutit à la Revision des Nostocacées hétérocystées, parue de 1886 à 1888, M. Bornet trouva dans son élève M. Ch. Flahault, un infatigable et précieux collaborateur. Cet Ouvrage trés important n'eut pas seulement pour résultat d'apporter l'ordre et la clarté dans le chaos inextricable d'une synonymie obscure, il fixait une nomenclature singulierement favorable aux recherches ultérieures. Depuis sa publication, beaucoup d'Algues du méme groupe ont été récoltées et on en a découvert de nouvelles espèces : toutes ont pu sé ranger dans les cadres tracés, et la classification instituée par les deux auteurs a été unanimement adoptée. Pour faciliter les recherches des botanistes qui possédaient les collections d'Algues de Rabenhorst, MM. Bornet et Flahault éta- blirent ensuite la concordance des noms qui figurent dans les 1. Citée par M. de Toni, dans son intéressante Notice sur M. Bornet; récemment parue dans Nuova Notarisia, janvier 1912. L. GUIGNARD. — NOTICE SUR M. ÉDOUARD BORNET. 281 Décades de cet auteur et dans l'Ouvrage qu'ils venaient de publier. La Revision des Nostocacées hétérocystées fut accueillie avec la plus grande faveur par tous les algologues et en particulier par J. Agardh, qui fit parvenir à M. Bornet une belle collection d'Algues inférieures provenant de l’herbier de son père, dont les travaux, au commencement du xrx* siècle, ont servi, comme on sait, de base à la systématique des Algues. Les courtes diagnoses qu'on donnait à cette époque ne permettant pas toujours de distinguer sürement, entre des formes voisines, celle que l'auteur avait en vue, la nomenclature ne peut être solidement établie que par l'étude des échantillons originaux. A l'aide de ces matériaux nouveaux, M. Bornet put contróler les déter- minations antérieures et combler les lacunes qui subsistaient encore. Gráce au travail qu'il a publié en 1889, sur les /Vostocacées hétérocystées du Systema Algarum de C. Agardh (1824) et leur synonymie actuelle, on sait maintenant à quelles espèces actuellement admises répondent celles qui ont été décrites par le savant suédois. Le second groupe des Algues bleues, les Nostocacées dépourvues d'hétérocystes ou Oscillariées, trouvait peu après un monographe attentif en Maurice Gomont, qui, sous la direction affectueuse de notre Confrère, à consacré à ces plantes le travail le plus parfait et le plus durable dont elles aient été l'objet. Entre temps, M. Bornet faisait paraitre, en collaboration avec M. Flahault, diverses Notes sur les Æivulaires qui forment les Fleurs d'eau (1884) et sur le genre Aulosira (1885), ainsi que des Tableaux synoptiques des Nostocacées filamenteuses hétérocystées (1885-1888). En 1881, il décrivait une nouvelle et curieuse espèce de Laminaire, découverte quelques années auparavant par J. Rodriguez à Port- Mahon. C'est la seule qui soit spéciale à la Méditerranée, où l'on ne ren- contre d'ailleurs que quelques especes de ce genre. M. Bornet l'a désignée sous le nom de Laminaria Rodriquezii. Trouvée antérieure- ment à Syracuse, elle avait été confondue avec le L. saccharina ; durant ces dernieres années, on l'a récoltée dans le voisinage de l'ile de Stromboli. Vinrent ensuite, en 1889, une Note sur I Ectocarpus fulvescens que M. Bornet a rapporté au genre Pylaiella; puis un travail sur Deux Algues de la Méditerranée, qui lui avaient été adressées par J. Rodri- guez. L'une d'elles est une Floridée qu'il appelle Fauchea microspora et distingue du 7. repens, dont on n'avait pas su la différencier auparavant. L'autre est une Ectocarpée curieuse par la disposition de ses sporanges et par ses cellules rentlées pleines de tanin, intercalées dans la longueur des rameaux: cette plante, connue sous le nom d'Ectocarpus OE dogo- nium, doit constituer un nouveau genre, que M. Bornet appelle Zostero- carpus. 282 SÉANCE DU 26 AVRIL 1942. La méme année, il publia, en collaboration avec M. Flahaut, un inté- ressant Mémoire, accompagné de 7 planches, sur les Plantes vivant dans le test calcaire des Mollusques. Les zoologistes avaient depuis longtemps remarqué, dans les parties dures des animaux récents ou fossilles (coquilles, polypiers, éponges, etc.), des canaux rameux qui les - traversent sans régularité et que l'on avait attribués à l'action de végé- taux, Algues ou Champignons, mais sans donner des détails suffisants pour que leur détermination botanique füt possible. M. de Lagerheim est le premier botaniste dont l'attention se soit portée sur les Algues per- forantes des coquilles et qui en ait signalé deux espèces; une observation du méme genre avait été faite par M. Hariot sur un échantillon rapporté du cap Horn. L'étude commencée au Croisic, en 1887, par MM. Bornet et Flahault leur permit d'ajouter de nouveaux exemples aux précédents. L'année suivante, ils décrivaient deux nouveaux genres d'Algues perforantes, Hyella et Gomontia, et donnaient plus tard, dans leur Mémoire de 1889, un tableau des espèces d'Algues bleues et d'Algues vertes qui peuvent se développer dans le test des coquilles. Bientót aprés ils constataient qu'on y rencontre aussi des Lichens. Par la manière dont ils percent les coquilles, ces divers organismes contribuent efficacement à les rendre plus friables et faciles à réduire en poussière. Ils jouent donc, comme tant d'étres de peu d'apparence, un róle important dans l'économie de la nature. Dans un travail paru en 1891 sur quelques Ectocarpus, M. Bornet s'est attaché à montrer que le mode de reproduction de ce genre d'Algues n'avait ni la simplicité, ni l'uniformité que lui attribuaient les Ouvrages les plus récents. On généralisait sans raisons suffisantes quelques obser- vations portant sur deux espèces seulement, et l'accord n'était méme pas complet entre les auteurs. Ce travail a été le point de départ de nouvelles recherches et, en particulier, de celles que M. Sauvageau à poursuivies depuis une dizaine d'aunées, et qui ont fourni des résultats d'un haut intérét pour la connaissance. des organes reproducteurs de ces plantes et ‘pour la systématique des Algues brunes. : Un consul de Danemark, à Tanger, P. Schousboe, avait recueilli, de 1815 à 1829, principalement sur les cótes atlantique et méditerra- néenne du Maroc et de l'Espagne, une trés importante collection d'Algues, dont une partie fut achetée par le roi de Danemark, qui la donna au Jardin botanique de Copenhague, oü elle se trouve encore. Le reste demeura inutilisé, jusqu'au moment où la famille de Schousboe la céda, avec les doubles de Phanérogames du Maroc, à E. Cosson, ql, désireux de faire connaitre ces matériaux importants, demanda, en 1869, à son ami Thuret de nommer les Algues conformément à la nomencla- L. GUIGNARD. — NOTICE SUR M. ÉDOUARD BORNET. 983 ture actuelle et, s'il y avait lieu, d'en publier le catalogue. Bien que Thuret eût consacré pendant cinq ans un temps considérable à cette détermination, que le mode de préparation du collecteur rendait particu- lièrement incommode !, il mourut sans avoir pu l'achever. M. Bornet termina ce travail en 1876, avant de quitter la Villa Thuret. Les échan- tillons, retournés à E. Cosson, furent mis en collections et distribués par les soins de son collaborateur, E. Kralik, sous le nom d'A/gze Schous- boeanæ. La collection la plus complète, ainsi que les manuscrits et les dessins furent conservés dans l'herbier Thuret. Le catalogue trés impor- tant, intitulé Les Algues de P. K. A. Schousboe, récoltées au Maroc el dans la Méditerranée, n'a pu étre publié par M. Bornet qu'en 1892. Quelques-unes des observations faites par Thuret, au cours de son étude des matériaux dont il s'agit, ont pris place dans les Votes algolo- giques; mais ce ne sont pas les seuls résultats nouveaux ou intéressants qu'elles aient fournis. Au lieu de les publier séparément, ce qui n'eüt donné qu'une idée insuffisante de l’œuvre accomplie par Schousboe, M. Bornet préféra dresserle catalogue complet des nombreuses espèces recueillies par cet infatigable observateur °. C'est à Schousboe que nous sommes presque exclusivement rede- vables de nos connaissances sur la végétation marine du Maroc, et il a si bien exploré les alentours de Tanger qu'aucun point de la région qui s'étend depuis le golfe de Gascogne, le long des cótes d'Espagne, du Portugal et du Maroc, et comprend en outre les Canaries, Madère et les Acores, n'a fourni un aussi grand nombre d'especes. Pendant un séjour au Croisic, où il s'était rendu au printemps de 1877 en vue de compléter certaines observations qui l'intéressaient pour la publication des Votes et des Études, M. Bornet eut l'occasion de préter son concours au Commissaire de la Marine Puységur, qui recher- chait dans quelles conditions les huitres peuvent prendre la coloration verte que l'on observe dans les parcs de Marennes et d'autres localités. Par des expériences aussi simples que démonstratives, il montra que les huitres ne verdissent qu'à la condition de se nourrir d'une certaine dia- tomée, le Navicula fusiformis, dont le suc cellulaire est coloré en bleu. Ces expériences purent méme étre répétées à distance : des huitres 1. Ces Algues étaient collées, par fragments, sur d'innombrables petites n de verre ou de mica; d'autres échantillons avaient été séchés en sse. 2. Ce Catalogue: renferme des remarques critiques et des indications Précises sur la distribution géographique des espèces; il est accompagné de 3 planches, , Parmi les genres nouveaux qui s'y trouvent décrits, nous avons plaisir à citer le genre Flahaultia, qui fait partie des Floridées. 28% SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. blanches expédiées à Paris, en même temps qu’un flacon contenant des diatomées, prirent la coloration verte dans le laboratoire de Decaisne +, Ce résultat concordait avec une opinion déjà ancienne, due au crypto- gamiste Gaillon, mais dont on n'avait pour ainsi dire tenu aucun compte. Le méme sort était réservé aux observations, pourtant probantes, insérées par Puységur en 1880, dans la Revue maritime et coloniale. Il en eût sans doute été différemment s'il les avait publiées en collaboration avec M. Bornet, car la notoriété de notre Confrère n'aurait pas manqué d'attirer l'attention. Ceux qui, plus tard, s'intéressérent à la question cherchaient surtout dans la composition chimique des parcs et, en particulier dans la présence du fer, la cause du verdissement. Notre regretté Confrère Ad. Chatin était de ce nombre. M. Bornet voulut le convainere du róle de la diatomée et lui proposa de se rendre avec lui sur la cóte des Cha- rentes, pour y répéter les expériences exécutées au Croisic. Le résultat de ces nouvelles observations, faites en plusieurs points pendant deux années consécutives, ne laissa plus aucun doute dans l'esprit de M. Chatin. ll a été communiqué par M. Bornet, en 1895, à la Société nationale d'Agriculture de France ?. La derniere publication scientifique de M. Bornet est une Note parue en 1904, à l'occasion du Cinquantenaire de la Société botanique de France. Il y retrace l'histoire du Chantransia corymbifera, espèce de Floridée créée par Thuret, et il montre que, sous cette dénomination, se trouvaient en réalité confondues deux espèces différentes, qui se dis- tinguent l'une de l'autre à la fois par leur mode de fixation et par la monæcie ou la diccie de leurs organes reproducteurs. Si importantes qu'aient été les publications scientifiques de M. Bornet, elles ne sont pas ses seuls titres à la reconnaissance des algologues. Qu'il s'agit de détermination d'échantillons, de renseignements ou de conseils relatifs à un point quelconque de l'histoire des Algues, 500 1. M. Bornet rendit témoin de ses expériences MM. Thiselton Dyer et Ray-Lankester, alors de passage au Croisic. Elles les intéressèrent vive- ment et, quelques années plus tard, en 1886, ce dernier savant publiait sur le sujet un travail qui les confirmait pleinement. : 2. Cest en vain qu'au cours de ces derniéres années, un zoologiste italien est venu attribuer à une autre cause le phénomène dont il s'agit; ses objections ont été victorieusement réfutées par un des savants les plus compétents aujourd'hui en algologie, M. Sauvageau, professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux. L. GUIGNARD. — NOTICE SUR M. ÉDOUARD BORNET. 285 empressement à rendre service se manifestait avec une bonne grâce iné- puisable. C'est à lui que le Muséum est en grande partie redevable du range- ment de son herbier algologique, dont les échantillons étaient restés entassés pêle-mêle dans des paquets de provenances et de dates diverses, à l'exception de la partie mise en ordre par Decaisne, vers 1840, lorsqu'il préparait son travail sur la classification des Algues. Avec l'aide de Maxime Cornu, M. Bornet commença le rangement de quelques familles, mais la totalité de l'herbier ne put étre classée qu'au bout de plusieurs années, par ses soins et sous sa direction, grâce aux moyens d'étude dont il disposait chez lui et qui auraient fait défaut au Muséum. En 1885, à la demande de M, Askenasy, professeur à Heidelberg, il détermina les Algues récoltées par Neumann pendant le voyage d'explo- ration exécuté par la navire allemand La Gazelle. Puis il dressa la liste des Algues recueillies par Ch. Thiébaut à Madagascar (1885), par Faurot dans son voyage au golfe de Tadjoura (1888), par Lamy de la Chapelle dans la Haute-Vienne (1891). Encore qu'il n'ait jamais appartenu à l'enseignement, M. Bornet n'en à pas moins formé des élèves, auxquels il a su inspirer l'esprit de méthode et d'observation rigoureuse qu'il possédait à un si haut degré. L'un des premiers fut M. Ch. Flahault, qui, se préparant à un voyage en Laponie, était venu prier M. Bornet de le mettre au courant de la flore des mers arctiques. Ce fut l'origine de la fructueuse collaboration d'oü sont sortis les beaux travaux dont nous avons parlé. Presque en méme temps, Maurice Gomont, délaissant la peinture, qui lui avait pourtant déjà procuré des succès flatteurs, entreprenait ses déli- cales et persévérantes recherches sur les Algues inférieures!. De son côté, le regretté géologue Munier-Chalmas se livrait à l'étude des Siphonées verticillées fossiles, algues calcaires que l'on avait confondues aupara- vant avec les Foraminifères. Il en distingua un grand nombre de genres, dont l'un prit le nom de Bornetella, en l'honneur du Maitre qui l'avait guidé dans ses recherches. Au retour de son voyage au cap Horn (expédition de La Romanche), M. Hariot vint se familiariser près de M. Bórnet avec l'étude des Algues, où il est depuis passé maitre. En méme temps M. l'abbé Hue s'attachait à introduire dans la description des Lichens les caracteres fournis par la structure anatomique du thalle, apportant ainsi à la diagnose de ces plantes une précision auparavant inconnue. M"* Anna Vickers étudiait LM. boit es y donus l'exposé complet dans sa Notice sur Maurice Gomont, en 1909. 286 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. les Algues de Roscoff et celles qu'elle rapporta ensuite de ses voyages à la Grande-Canarie et à la Barbade. Au Croisic, que M. Bornet avait choisi comme centre d'excursions pour ses éléves, en raison de la richesse et de la variété de la flore marine de cette presqu'ile, les vacances virent réunis pendant plusieurs années consécutives, autour du maitre, avec MM. Flahault et Gomont, un certain nombre de botanistes : MM. Jadin, Sauvageau, l'abbé Hy, Galavielle, Huber et celui qui écrit ces lignes, auxquels venait se joindre M. Henneguy, l'éminent embryologiste. Les uns s'exercaient à la con- naissance générale des Algues, d'autres poursuivaient l'étude de ques- tions spéciales. Le travail marchait avec entrain dans cette atmosphère de gaieté spirituelle que M. Bornet répandait autour de lui. Plein d'indulgence pour les maladresses des débutants, il savait au besoin, d'une gronderie affectueuse, — patruæ verbera linguæ — réveiller l'at- tention ou le zéle assoupi. La liste serait longue des autres disciples ou correspondants que M. Bornet a guidés dans leurs recherches. Le cabinet de travail du quai de la Tournelle était le rendez-vous des savants et des travailleurs de tous les pays qui avaient recours à la compétence exceptionnelle de l'illustre algologue ou qui venaient consulter l'herbier Thuret et sa riche biblio- thèque. Tous trouvaient auprès de lui l'accueil le plus cordial et les plus judicieux conseils. Pour la connaissance de ce vaste ensemble de formes diverses qui constituent le groupe des Algues, sa renommée était uni- verselle, et l'on peut dire que, dans ce domaine, il n'a été surpassé, ni méme égalé par personne en aucun pays. Ses études favorites ne l'empéchaient pas, d'ailleurs, de se tenir con- stamment au courant des questions de Botanique générale, et l'on était étonné de le trouver si bien informé des progrès réalisés dans les diffé- rentes branches de cette science. Doué des qualités qui font le naturaliste de premier ordre, observateur . habile, exact et sagace, il apportait dans ses Ouvrages, d'une méthode claire, d'une langue dont la sobre élégance révèle le lettré qu'il fut toujours, une concision qui, malheureusement, trouve aujourd'hui de moins en moins d'imitateurs. A l'exemple de son maître Thuret, et à l'inverse de ceux qui mettent dans leurs écrits tous les faits, toutes les idées, tous les renseignements que leurs études, observations ou lectures leur ont suggérés, il condensait sa pensée sous la forme la plus brève et la plus claire, suivant sa devise familière : non multa, sed multum. * » * En 1865, M. Bornet épousa lune des filles de ses oncle et tante près desquels il avait trouvé, à son arrivée à Paris, cn 4847, une affection L. GUIGNARD. — NOTICE SUR M.’ ÉDOUARD BORNET. 287 toute paternelle. Sa cousine et lui étaient du même âge et leur attache- ment datait de plus de vingt ans. Toutefois, avant de donner suite au projet de mariage qu'il caressait depuis longtemps, sa dette de recon- naissance envers Thuret lui faisait un devoir de placer, avant les siennes, les convenances de son maitre, et il était décidé à renoncer à ce projet s'il n'avait pas son assentiment. Loin de l'en dissuader, Thuret s'était empressé d'entrer dans ses vues et accueillait à Antibes, comme un membre de sa propre famille, celle qui devait faire le bonheur de son ami. Peu de temps aprés ce mariage, il écrivait à sa belle-sceur, M"* Henry Thuret : « Le docteur Bornet a fait un excellent choix, sa cousine me paraissant étre en femme ce qu'il est en homme, c'est-à-dire d'une éléva- tion morale supérieure, et comme on en rencontre peu dans ce vilain monde ». Dés son retour à Paris, M. Bornet avait pris l'habitude de faire chaque année un séjour de quelques semaines à Cosne, où la famille de sa mère et aussi, dans leur enfance, ses parents immédiats avaient habité. Il y retrouvait des amis de Collège et les souvenirs, ordinairement si vivaces, des années de jeunesse. M"* Bornet avait dù, en partie, à ce séjour à la campagne le rétablissement de sa santé ébranlée par une grave maladie. N'étant plus retenu à Paris aprés la publication des grands Ouvrages algologiques que nous avons mentionnés, disposant d'ailleurs des moyens nécessaires à la poursuite, loin de la grande ville, de ses travaux per- sonnels, M. Bornet prit la résolution de s'installer définitivement à Cosne. Il y fit l'acquisition d'un terrain qu'il transforma en un agréable jardin et construisit un laboratoire contigu à la maison d'habitation. En peu d'années, la propriété avait pris un aspect si pittoresque que le plus habile architecte-paysagiste ne l'eüt pas reniée pour son œuvre. Mais, en décembre 1885, un événement survint qui devait le faire rester définitivement à Paris. La Section de Botanique de l'Académie des Sciences perdait un de ses membres les plus distingués, L. R. Tulasne, que l'état de sa santé retenait depuis longtemps dans le Midi. M. Bornet fut sollicité de poser sa candidature à la succession du grand mycologue. L'espoir lui était peut-étre venu d'obtenir un jour, comme son maitre Thuret, le titre de Correspondant de l'Institut, et sa modestie eüt trouvé dans cette distinction une récompense suffisante à ses travaux. L'Acadé- mie, juge plus équitable de son mérite, lui ouvrit ses portes le 10 mai 1886. Dés lors, il conserva sa résidence au quai de la Tournelle, pour ne se rendre qu'en été dans sa maison de campagne de Cosne, où il donnait à ses parents et à ses amis tout le temps qu'il ne consacrait pas au labo- ratoire. Chaque année aussi, en compagnie de M"* Bornet, il était, en Bourbonnais, pendant une quinzaine de jours, l'hóte des parents de 988 SÉANCE DU 26 AVRIL 1942. Thuret, qui n'avaient jamais cessé de leur témoigner, à l'un et à l'autre, l'amitié la plus affectueuse. Quand, avec les années, l'observation au microscope fut devenu trop pénible, M. Bornet se consacra au rangement définitif des collections qu'il destinait au Muséum et à la préparation des doubles qu'il voulait offrir à divers botanistes pour faciliter leurs recherches. En outre, il s'occupa de distribuer, en une douzaine de collections, les Algues de la Barbade récoltées par M'* Vickers, dont la mort, en 1906, avait inter- rompu les intéressants travaux. A défaut de l'iconographie d'une cin- quantaine de planches qu'elle avait exécutée elle-méme, il était désirable que ces matériaux ne fussent pas perdus. Une partie des collections fut envoyée par M. Bornet, en 1907, à des correspondants de M'* Vickers et l'autre partie à divers Musées. Notre Confrére, sachant que l'heure était proche oü il devrait nous quitter, n'a pas oublié l'Académie. Il lui a légué la collection des admi- rables dessins exécutés par M. Riocreux sous la direction de Thuret et la sienne et, en outre, une collection de 77 lettres de Léon Dufour à Bory de Saint-Vincent, qui tous deux appartinrent à l'Académie des Sciences. Ces lettres, dont beaucoup ont été écrites pendant la guerre d'Espagne, que Dufour suivait en qualité de médecin militaire, contiennent une foule de détails intéressants. Il a donné aussi au Muséum une collection de 10 volumes de dessins relatifs aux Algues, précieux commentaire de l'herbier Thuret qui était légué en méme temps à cet établissement t. Lors de la fondation de la Société botanique de France, en 1854, M. Bornet s'était fait inscrire parmi ses premiers adhérents. Depuis celle époque, et surtout aprés son retour à Paris, il n'avait cessé de s'inté- resser à ses travaux et à son développement. Il en fut Président en 1882 et, l'année suivante, au commencement de mars, il se rendit à Antibes avec MM. Henri de Vilmorin et Flahault pour y organiser la Session extraordinaire que la Société devrait y tenir au mois de mai. C'est à celle occasion qu'il fit paraître, en collaboration avec M. Flahault, la Liste des Algues marines récoltées à Antibes, en 1883, qui comprend l'énuméra- tion de 206 espèces. Jusqu'en 1885, les analyses de la Revue bibliographique du Bulletin 1. Ces collections ont été données au Muséum sous la condition expresse qu'elles seraient conservées à part. Elles ont pris place, en même temps que la bibliothèque algologique, unique au monde, dans le Service de notre Confrère M. Mangin, où elles sont mises à la disposition des travailleurs. L'Herbier Thuret, considérablement enrichi par M. Bornet, comprend, outre les Algues, un grand nombre de Champignons, de Lichens y d'Hépatiques. Nous en donnons la description à la fin de cette Notice: L. GUIGNARD. — NOTICE SUR M. ÉDOUARD BORNET. 289 de la Société botanique avaient été faites par un rédacteur unique, qui fut d'abord Duchartre, puis Eugène Fournier. A la mort de ce dernier, M. Bornet voulut bien assumer la direction de cette Revue, jusqu'au jour où elle passa aux mains du Secrétaire général. Mais, à la prière de tous ses Confrères, il continua de faire partie du Conseil de la Société, dont les réunions n'avaient pas de membre plus assidu que lui et où ses avis si judicieux étaient toujours écoutés avec la plus grande déférence. Au mois d'aoüt 1904, il revenait de Gosne à Paris, pour assister au Cinquan- tenaire de la Société botanique, dont il était nommé Président d'honneur. Il appartenait aussi, depuis longtemps, à la Société nationale d'Horti- culture, où, tous les ans, il prétait son très utile concours aux jurys d'expositions. En 1896, la Société nationale d'Agriculture de France le nommait à la place laissée vacante par la mort de Pasteur dans la Section des cultures spéciales. | La réputation dont il jouissait à l'étranger était telle qu'un grand nombre de corps savants avaient tenu à se l’associer!. Mais sa modestie charmante laissait ignorer à ses Confrères, et même à ses amis, les hon- neurs qui lui avaient été conférés. En 1898, à l’occasion de son 70° anniversaire, notre illustre Confrère reçut de toutes parts des témoignages de gratitude et d'admiration. Celui qui lui fut adressé par la Société botanique d'Allemagne est des plus significatifs : « Trés honoré Maitre, « Le jour oü s'achéve votre 70* année fournit à la Société botanique allemande l'occasion désirée de vous offrir ses souhaits de bonheur les plus cordiaux et de saluer en vous l'un de ses membres d'honneur les plus anciens et les plus méritants. « Quand votre pensée se reporte sur votre vie si féconde en découvertes et en travaux scientifiques, vous vous rappelez certainement avec une reconnaissance toute particuliere le jour qui vous mit en relation avec Gustave Thuret. Lié à ce maitre par une étroite amitié, vous avez pendant plus de vingt ans travaillé à ses cótés, d'abord comme disciple, puis comme maitre, et avec une égale activité. A vos efforts associés, la Bota- nique doit la connaissance de la reproduction chez les formes les plus intéressantes des Algues qui peuplent la mer et les eaux douces. Après la disparition du maitre vénéré, c'est à vous qu'incomba la tâche de faire connaitre dans des Ouvrages magnifiques, les résultats de vos communs travaux, * Personnellement, il vous fut réservé d'expliquer, avec une sürelé qui 1. On en trouvera plus loin l'indication. T. Ln. (SÉANCES) 19 \ 290 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. défie toute critique, la fécondation des Floridées, phénomène dont la découverte avait échappé jusque-là aux recherches des plus habiles micrographes. Vous avez immédiatement reconnu la justesse des vues nouvelles sur la structure du thalle des Lichens, et vous les avez con- firmées par de laborieuses et exactes observations personnelles. Votre regard pénétrant a enrichi la systématique du groupe si polymorphe des Algues inférieures. Vous avez été un guide dans l'étude de l'algologie, et néanmoins votre attention ne s'est pas exclusivement portée sur les êtres inférieurs du Règne végétal. : « Avec Thuret, vous avez créé à Antibes un établissement admirable; un grand nombre de végétaux exotiques des régions chaudes et tem- pérées y ont été cultivés en plein air, pour la première fois, dans le sud de l'Europe, et il est devenu le modèle de nombreux jardins dans les con- trées méditerranéennes. Aujourd'hui propriété de l'État, l'Institut bota- nique de la Villa Thuret est appelé à rendre à la Science de nombreux et signalés services. | « En terminant, permettez-nous de rappeler, avec une sincère recon- naissance, la bienveillance aimable avec laquelle vous avez toujours encouragé les travaux des autres. Beaucoup de membres de notre Société vous gardent une profonde gratitude. « Que la conscience d'avoir apporté de nombreux matériaux à l'édifice de notre Science et mérité la vénération de tous ceux de vos Collègues qui vous ont approché personnellement puisse embellir le soir de voire vie! « Le Bureau de la Société : S. SCHWENDENER H. VücaTING Président, Vice-Président, A. ENGLER, L. Kny, L. Wirrmack, Présidents-suppléants ; B. Frang, E. KónwE, I. URBAN, Secrétaires ; O. MULLER, Trésorier. » Peu de temps auparavant, quelques-uns des élèves et amis de M. Bornet ; avaient eu la pensée de lui offrir son portrait gravé à l'eau-forte par UP artiste de talent, M. Albert Duvivier, son ami et compatriote. De cetie manifestation d'admiration et de reconnaissance, les personnes en rela- tions scientifiques avec le Maitre avaient été seules avisées ; cependant, en quelques semaines, plus d'une centaine d'adhésions parvinrent à ceux qui avaient pris l'initiative de cet hommage, dont la modestie de notre Confrère se fùt émue s’il eùt été présenté avec quelque éclat. La remise du portrait fut donc une fête tout intime?. 1. MM. Flahault, Gomont, Guignard, Sauvageau. 2. La modestie de cet homme excellent, si franche, si éloignée d'une L. GUIGNARD. — NOTICE SUR M. ÉDOUARD BORNET. 291 À la mort du paysagiste nivernais Gabriel Hanoteau, M. Bornet avait été choisi par ses compatriotes habitant Paris comme Président de la réunion mensuelle des « Enfants de la Nièvre ». L'éminent statuaire M. Boisseau, auteur de tant d'œuvres fortes et charmantes, voulut fixer dans le marbre les traits de son illustre ami et compatriote et exécuta le buste remarquable qui a figuré au Salon de 1896. M. Bornet présida pendant une quinzaine d'années le diner mensuel des Nivernais de Paris. Le dernier auquel il assista fut celui que ses compatriotes donnèrent en l'honneur du colonel Lenfant, qui venait de rentrer, en 1904, de son expédition au lac Tchad. Chevalier de la Légion d'honneur en 1885, à l'occasion du Congrès des Sociétés savantes, M. Bornet fut élevé, sur l'initiative de M. Liard, alors Directeur de l'Enseignement supérieur, au grade d'officier apres l'Exposition universelle de 1900, où il avait présidé le Jury international de la classe III (Enseignement supérieur et Établissements scientifiques). A cette occasion, les « Enfants de la Nièvre » s'empresserent de fêter leur Président en lui offrant le beau groupe de « La défense du foyer » de son ami M. Boisseau. Pendant son séjour à Antibes, M. Bornet avait connu personnellement de nombreux botanistes étrangers qui étaient venus à la Villa Thuret : Bentham, Boissier, A. de Candolle, Engelmann, Asa Gray, J. D. Hooker, Masters, Pringsheim, F. Cohn, Woronine, Weddell, parmi ceux qui ne sont plus, et aussi MM. Kny, Burnat, Janczewski, Rostafinski, Famintzin, Farlow, Strasburger, etc. Avec tous ces savants, comme avec d'autres, plus jeunes, qui vinrent lui rendre visite au quai de la Tournelle, il avait conservé les plus cordiales relations : « Je n'oublierai jamais, lui écrivait Woronine à l'occasion de son 70° anniversaire, les belles excursions que nous faisions avec vous et pendant lesquelles nous avons pu, grâce à votre obligeante direction, nous associer en peu de temps à toutes les belles et classiques découvertes faites par vous et M. Thuret sur les Algues. Je dois vous dire, sans aucune exgération, que le temps passé à Antibes à été un des plus agréables de ma vie » (28 août 1898). — « Ce fut pour moi une profonde impression de voir à l'œuvre deux hommes éminents attitude, fut vraiment admirable. Un trait entre cent en donnera une idée. Un de ses éléves les plus chers et les plus distingués, M. Sauvageau, au Cours d'un voyage d'exploration algologique, n'arrivait qu'avec peine, faute de temps, à préparer les échantillons qu'il recueillait. Sur la demande de M, Bornet, il lui expédiait en masse ses récoltes, que celui-ci triait et Préparait; et comme il s'excusait de lui donner cette fastidieuse besogne, M. Bornet lui répondait, en juin 1905, au moment où il venait de rédiger Son dernier travail : « Mon article sur les Chantransia est si mal bâti que Se Publierai plus rien, mais le rôle de préparateur me convient à mer- veille, » 292 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. qui, débarrassés des soucis du professorat, liés par une amitié intime, ne désiraient autre chose que de servir la science. Votre vie me parais- sait étre un éden scientifique. » (Lettre de M. Kny, 29 aoüt 1898.) Aux félicitations qui lui furent adressées de nouveau par la Société botanique d'Allemagne, en 1908, à l'occasion de son 80* anniversaire, M. Bornet répondait avec sa bonne humeur habituelle : « C'est un grand âge que j'ai atteint. Son mauvais côté est qu'on a vu disparaître ses maîtres et tant de ses contemporains! En 1898, j'étais l'un des plus anciens membres d'honneur de la Société botanique alle- mande. Maintenant, après notre vénéré doyen Sir J. D. Hooker, je suis le seul survivant de la liste de 1884. Après tout, l’âge est chose relative. On n'est pas réellement vieux aussi longtemps que le goût du travail persiste et qu'on est encore capable de poursuivre avec intérêt les études dont on s'est occupé toute sa vie. » Trés assidu aux séances de l'Académie, comme d'ailleurs à celles des autres Sociétés auxquelles il appartenait, M. Bornet s'acquittait de ses charges avec ce sentiment scrupuleux du devoir qui était le fond de sa nature. Mais une grande timidité l'empéchait de prendre la parole dans les discussions publiques, Il n'en était pas moins un causeur charmant et spirituel. On se sentait attiré par cette physionomie franche et ouverte, qu'éclairait un regard plein de lumière et de bonté, Tous ceux qui l'ont approché ont pu juger de l'étendue et de la variété de ses connaissances, apprécier l'élévation de ses sentiments, l'aménité de ses manières et surtout sa grande bienveillance, si distinguée dans son accueil, si éloignée de cette banalité aux dehors obligeants qui n'est souvent que le masque de l'indifférence. L'autorité dont il jouissait dans le monde scientifique, la fermeté de son caractère, la sûreté de son jugement, qu'aucune passion ne venait troubler et dont l'expression ne se départit jamais de la forme la plus courtoise, lui assuraient une légitime influence. On savait que ses al étaient toujours et exclusivement dictés par l'intérét de la science et le souci de la vérité. L'estime de ses Confréres l'avait choisi pour représenter l'Académie à la Commission centrale administrative de l'Institut. Il y siégea pendant plus de quinze ans. En 1909, la date de son élection le désignait pour la Présidence de l'Académie, mais il crut devoir décliner cet honneur. Jusqu'à ces derniers temps, il avait eu l'heureux privilege de supporter allégrement le poids des années et de conserver l'activité et la vigueur intellectuelle de la jeunesse. Mais, vers la fin de 1910, sa santé recevait une première et redoutable atteinte, et nous assistions avec inquiétude au déclin progressif de ses forces. Un séjour dans le Midi durant l'hiver de 1910 à 1911, puis un autre dans sa maison de campagne de Coser L. GUIGNARD. — NOTICE SUR M. ÉDOUARD BORNET. 203 pendant l'été, semblèrent un moment avoir retardé les progres du mal, et nous avions eu la joie, au retour des vacances dernières, de le voir reprendre parmi nous sa place accoutumée. Cette joie devait être courte ` au commencement de décembre, un retour offensif du mal l'emportait en quelques jours. Il s'est éteint doucement, à l’âge de quatre-vingt-trois ans, plein de reconnaissance pour la chère et vaillante compagne qui lui avait fait la vie si calme, si propice au travail et si douce, et laissant, dans la Science, un nom justement honoré et, dans le cœur de tous ceux qui l'ont connu, un profond sentiment de respect, d'estime et d'affectueuse admiration. Titres conférés à M. Bornet par les corps savants étrangers. Membre de la Société linnéenne de Londres (1879) £. Correspondant de la Société botanique d'Édimbourg (1879), membre d'honneur en 1896. Correspondant du Club microscopique de Dublin (1879)). Correspondant de la Société cryptogamique italienne (1879). Correspondant de l'Union botanique de Brandebourg (1884). Membre d'honneur de la Société botanique allemande (1884) ?. Correspondant de la Société royale des Sciences de Góttingue (1885). Membre de la Société des curieux de la Nature de l'Université impériale de la Nouvelle-Russie (1 885). Membre de l'Académie Léopoldino-Caroline des Curieux de la Nature (1881). Membre étranger de l'Académie royale des Sciences de Suede (1888). Membre actif de la Société impériale des naturalistes de Moscou (1889), membre d'honneur en 1898. Membre de la Société italienne des microscopistes (1890). 1. En 1891, la Société linnéenne de Londres décerna à M. Bornet la médaille d'or, «wich is the highest mark of honour in its power to bestow ». Cette médaille, instituée en 1888 à l'occasion du Centenaire de la Société, avait été attribuée la première fois à Sir Joseph D. Hooker et à Sir Richard Owen. Les années suivantes, elle devait être décernée alternativement à un botaniste et à un zoologiste. Alphonse de Candolle la reçut en 1889, T. Huxley en 1890; M. Bornet fut donc le troisième botaniste qui ait obtenu cet honneur. 2. Fondée en 1883, la Société botanique allemande nomma, l'année Suivante, M. Bornet membre d'honneur. Tulasne et Boussingault avaient également obtenu la même distinction. Aprés la mort du premier de ces deux savants en 1885, du second en 1887, M. Bornet resta pendant vingt ans le seul Francais qui ait figuré sur la liste des membres d'honneur de cette Société. 294 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912., Membre ordinaire de la Société royale des Sciences d'Upsal (1891). Membre d'honneur de la Société microscopique de Londres (1891). Membre d'honneur de la Société biologique de Liverpool (1891). Membre d'honneur de l'Académie des Arts et Sciences de Boston (1893). Membre étranger de l'Institut royal des Sciences et Lettres de Lom- bardie (1893). Membre d'honneur de la Société impériale des Naturalistes de Saint- Pétersbourg (1897). Membre associé de la Société royale de Botanique de Belgique (1898) (nommé une seconde fois en 19001). Correspondant de l'Académie des Sciences de Baviere (1899). Membre étranger de l'Académie nationale des Sciences des États-Unis d'Amérique (1901). Correspondant de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Péters- bourg (1903). Membre d'honneur de la Société d'Histoire naturelle de Boston (1904). Membre d'honneur de la Société des Sciences de Christiania (1905). Membre de la Société royale de Londres (1910). Membre de l'American Philosophical Society for promoting useful Knowledge, Philadelphia (1911). En 1901, M. Bornet était choisi comme Président d'honneur de l'Asso- ciation internationale des Botanistes, fondée à Genève dans le but de créer un organe oü seraient analysés, en francais, en allemand et en anglais, les travaux publiés dans toutes les branches de la Botanique. Publications de M. Bornet. 1. Etude sur l'organisation des espéces qui composent le genre Me- liola (Ann. des Sc. nat., 3° sér., Bot., t. XVI, 1851, avec 2 planches). 2. Recherches sur la structure de l'Ephebe pubescens Fr., suivies de remarques sur la synonymie de cette plante (Ann. des Sc. nat., 3° Sér- Bot., t. XVIII, 1852, avec 1 planche.) 3. De la nature de l'ergot des Graminées (Mém. Soc. des Sc. nat. de Cherbourg, t. I, 1853). 4. Remarques sur quelques particularités de la reproduction par sexes chez les animaux et les végétaux. Thèse de doctorat en médecine ; Paris, 1855. 9. Description de trois Lichens nouveaux (Mém. Soc. des Sc. nat. de Cherbourg, t. IV, 1856, avec 3 planches). 6. Instructions sur la récolte, l'étude et la préparation des Alques (Mém. Soc. des Sc. nat. de Cherbourg, t. IV, 1856). L. GUIGNARD. — NOTICE SUR M. ÉDOUARD BORNET. 295 1. Observations sur le développement d'Infusoires dans le Valonia utricularis Ag. (Mém. Soc. des Sc. nat. de Cherbourg, t. VI, 1858, avec 2 planches). 8. Description d'un genre nouveau de Floridées des cótes de France (Ann. des Sc. nat., 4° sér., Bot., t. XI, 1859, avec 2 planches). 9. Notes sur le Phucagrostis major Cavol. (Bull. Soc. bot. de France, t. VIII, 1861). 10. Recherches sur le Phucagrostis major Cavol. (Ann. des Sc. nat., 5e sér., Bot., t. I, 1864, avec 11 planches). 1. Sur la fécondation des Floridées (en collaboration avec G. Thuret) (Compt. rend. Acad. des Sc., t. LXII, 1866). 12. Note sur la fécondation des Floridées (en collaboration avec G. Thuret) (Mém. Soc des Sc. nat. de Cherbourg, t. XII, 1866). 13. Recherches sur la fécondation des Floridées (en collaboration avec G. Thuret) (Ann. des Se. nat., 5° sér., Bot., t. VIL, 1867, avec 3 planches). 14. Sur les gonidies des Lichens (Compt. rend. Acad. des Sc., t. LXXIV, 1872). 15. Recherches sur les gonidies des Lichens (Ann. des Sc. nat., 5° sér., Bot., t. XVII, 1873, avec 11 planches). 16. Deuxième Note sur les gonidies des Lichens (Ann. des Sc. nat., 5° sér. Bot., t. XIX, 1874). 17. Gustave-Adolphe Thuret. Esquisse biographique (Ann. des Sc. nat., 6° sér., Bot., t. H, 1875). 18. Études phycologiques (en collaboration avec G. Thuret); 4 vol. in-folio de 105 pages, avec 51 planches gravées, Paris 1878. 19. Notes algologiques (en collaboration avec G. Thuret); 1 vol. grand in-4 de xx-196 pages, avec 50 planches. Paris, 1876-1880. 20. Mazæa, nouveau genre d'Algues de la famille des Cryptophycées (Bull. Soc. bot, de France, t. XXVIII, 1881, avec 1 planche). 21. Liste des Algues maritimes récoltées à Antibes (en collaboralion avec Ch. Flahault) (Bull. Soc. bot. de France, t. XXX, 1883). 22. Notice biographique sur M. Joseph Decaisne; Paris, Tolmer et C'*, 1883). 23. Sur la détermination des Rivulaires qui forment les Fleurs d'eau ips collaboration avec Ch. Flahault) (Bull. Soc. bot. de France, t. XXXI, 884). 24. Note sur le genre Aulosira (en collaboration avec Ch. Flahault) (Bull. Soc. bot. de France, t. XXXII, 1885, avec 1 planche). 25. Tableau synoptique des Nostocacées filamenteuses hétérocystées (en collaboration avec Ch. Flahault) (Mém. Soc. des Sc. nat. de Cher- bourg, t. XXV, 1885-1888). 296 SÉANCE DU 26 AVRIL 1942. 26. Algues de Madagascar, récoltées par M. Ch. Thiébault (Bull. Soc. bot. de France, t. XXXII, 1885). 27. Notice sur M. L.-H. Tulasne (Compt. rend. Acad. des Sc., t. CIU, 1886). 28. Concordance des Algen Sachsens et Europas de M. L. Rabenhorst avec la Revision des Nostocacées hétérocystées de MM. Bornet et Flahaut (en collaboration avec Ch. Flahault) (Notarisia, t. lll, Venise, 1888). 29. Algues du voyage au golfe de Tadjoura, recueillies par M. L. Faurot (Journ. de Bot., t. II, Paris (1888). 30. Note sur une nouvelle espèce de Laminaire (Laminaria Rodri- guezii) de la Méditerranée (Bull. Soc. bot. de France, t. XXXV, 1888). 31. Note sur deux nouveaux genres d'Algues perforantes (en collabo- ration avec Ch. Flahault) (Journ. de Bot. t. II, 1888). 32. Revision des Nostocacées hétérocystées contenues dans les princi- paux herbiers de France (en collaboration avec Ch. Flahault) (Ann. des Sc. nat., 7° sér., Bot., t. III, IV, V, VII, 1886-1888). 33. Note sur l'Ectocarpus (Pylaiella) fulvescens Thuret (Rev. génér. de Botan., t. I, 1889). 34. Les Va hélérocystées du Systema Algarum de C.-A. Agardh (1824) et leur synonymie actuelle (1889) (Bull. Soc. bot. de France, t. XXXVI, 1889). 35. Sur quelques Alques vivant dans le test calcaire des Mollusques (en collaboration avec Ch. Flahault) (Bull. Soc. bot. de France, t. XXXVI, 1889, avec 7 planches). 36. Note sur deux Algues de la Méditerranée, Fauchea et Zostero- carpus (Bull. Soc. bot. de France. t. XXXVII, 1890, avec 1 planche). 91 Note sur 'Ostracoblabe implexa Born. et Flah. (Journ. de Botan. t. V, 1894). 38. Algues du département de la Haute-Vienne contenues dans l her- bier d'Edouard Lamy de la Chapelle (Bull. Soc. bot. de Francè, t. XXXVII, 1891). 39. Note sur quelques Ectocarpus (Bull. Soc. bot. de France, t. XXXVII, 1891, avec 3 planches). A0. Les Aigats de P. K. A. Schousboe récoltées au Maroc et dans la Méditerranée de 1825 à 1829 (Mém. Soc. des Sc. nat. de Cherbourg, t. XXVII, 1892, avec 3 planches). M. Notice sur la vie el les travaux de M. Duchartre (Compt. m. Acad, des Se., t. CXIX, 1894). 42. Le verdissement des huîtres (Bull. séanc. Soc. nation. d'Agric. de France, t. LV, 1895). 43. Sur un projet de Note, relative à une Rose prolifère, trouvé dans L. GUIGNARD. — NOTICE SUR M. ÉDOUARD BORNET. 297 les papiers de M. Duchartre (Bull. Soc. bot de France, t. XLII, 1896, avec 1 planche). 44. Hommage à la mémoire de M. Monod (Bull. Soc. bot. de France, t. XLV, 1898). 45. François Gay. — Ferdinand Cohn (Bull. Soc. bot. de France, t. XLV, 1898). 46. Théodore Caruel (Bull. Soc. bot, de France, t. XLV, 1898). 4T. Notice sur M. Charles Naudin (Compt. rend. Acad. des Sc., . CXXVIII, 1899). 48. Notice sur Ad. Chatin (Bull. Soc. bot. de France, t. XLVIII, 1891). 49. Notice sur la vie et les travaux de M. G.-Ad. Chatin (Bull. séance. Soc. nation. d'Agric. de France, t. LV, 1901). 90. L'œuvre scientifique de Maxime Cornu (Bull. Soc. bot. de France, t. XLVIII, 1901). 91. Notice sur M. J. Agardh (Compt. rend. Acad. des Sc., t. CXXXII, 1901). 92. Notice sur M. Millardet (Compt. rend. Acad. des Sc., t. CXXXV, 1902). 53. Millardet (Bull. Soc. bot. de France, t. XLIX, 1902). 94. Auguste Le Jolis (Bull. Soc. bot. de France, t. LI, 1984). 95. Deux Chantransia corymbifera Thuret. — Acrochætium et Chan- transia (Bull. Soc. bot. de France, t. LI, 4904, avec 1 planche). 96. Notice nécrologique sur M. J.-J. Rodriguez (Bull. Soc. bot. de France, t. LII, 1905). 57. Maurice-Augustin Gomont (1839-1909) (Bull. Soc. bot. de France, t. LVI, 1909, avec portrait). e Note sur l’Herbier Thuret, par M. Ed. Bornet'. L'Herbier Thuret, que je légue au Muséum d'histoire naturelle de Paris, comprend les paquets de plantes, les Algues calcaires conservées 1. Nous croyons devoir faire connaitre, en appendice, la Note rédigée Par M. Bornet lui-même sur la composition et le rangement de l'HERBIER TüURET, légué au Muséum par la disposition testamentaire suivante : — « Les soussignés Bornet Jean-Baptiste-Edouard et madame Anne-Cécile 9gerot, son épouse, donnent au Muséum d'Histoire naturelle de Paris leurs collections de plantes sèches, d'Algues calcaires, les préparations, les deux volumes des Icones de Schousboe, avec le volume des descriptions manu- Scrites qui les accompagne, les trois Exsiccata suivants : Jüryens, Algæ dquaticz ; — Mc Calla, Algæ hibernicæ ; — Prouhet et Lelièvre, Hydrophytes du Morbihan, ainsi que les dix volumes contenant les dessins d'Algues, de Lichens, ete. * Sous la condition qu'elles seront mises et maintenues à part sous le nom d'Herbier G. Thuret. » 298 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. en tiroirs, les /cones de Schousboe avec le volume des descriptions manuscrites, les tables des Exsiccata de Rabenhorst, Kützing, Hohen- hacker, Areschoug et de quelques autres qui sont réunies dans le méme carton. Il ne comprend pas les Æxsiccata constituant des collections distinctes non intercalées dans les paquets de l'Herbier qui existent déjà au Muséum. Quatre de ces Exsiccata, ne se trouvant pas parmi ceux du Muséum, lui seront réunis. Ce sont : Chauvin, A/gues de Normandie, Jüryens, Algæ aquaticæ, Mc Calla, A/ga hybernicæ, Prouhet et Lelièvre, Z'ydrophytes marines du Morbihan. Algues. Les Algues de l'Herbier Thuret forment 135 paquets, indépendamment des Algues calcaires qui sont conservées en tiroirs. Les récoltes faites par Thuret sur divers points de l'Océan et de la Méditerranée sont représentées par de nombreux échantillons recueillis pendant les divers mois de l'année et pendant des années différentes: Elles sont complétées par une série considérable de plantes reçues de divers correspondants francais et étrangers, ainsi que par l'importante collection d'Algues de l'Herbier de Bory de Saint-Vincent, acheté à la mort de celui-ci par G. Thuret. Dans ces deux Herbiers sont réunis une foule de documents sur les Algues de France provenant de botanistes connus, tels que Lamouroux, Chauvin, Delise, Despréaux, Delastre, Mougeot, Brébisson, Pelvet , Lenormand, Giraudy, Lebel, Debray, Sauvageau, etc. : Parmi les correspondants qui ont le plus contribué à enrichir l'Herbier Thuret, une place éminente appartient à M. le Prof. W. G. Farlow, q% m'a libéralement communiqué une foule d’Algues de l'Amérique septen- trionale et de beaucoup d'autres localités. Après la publication de la Revision des Nostocacées hétérocysiees, M. J.-G. Agardh eut la bonté de me donner un grand nombre de types Myxophycées décrites par son père, ce qui a permis d'en établir exat- tement la synonymie. Dans l'Herbier de Bory, incorporé dans l'Herbier Thuret, se trouvent d'importants envois de Lyngbye, Hofman Bang, Naccari, et un certain nombre d'échantillons précieux provenant d'Agardh, Mertens, etc... Vingt-huit collections ou £xsiccata, avec ou sans numéros; mais constituant des documents auxquels on renvoie, ont été intercalés dans l'Herbier Thuret. Ce sont : L. GUIGNARD. — NOTICE SUR M. ÉDOUARD BORNET. 1200 Areschoug, Algæ scandinavicæ exsiccatæ, 1" et 2° série; c Phycæ extraeuropec exsiccalz ; Becker, Algæ marinæ A fricæ australis; Berggren, Algues d'Australie et de la Nouzelle-Zélande. Bourgeau, Plantes des Canaries ; Chauvin, Algues de Normandie; Cocks, Collection of British Sea- Weeds ; Crouan, Algues du Finistère ; Despréaux, Algues des Canaries ; De Toni e Levi-Morenos, PAycotheca italica. Erbario critiogamico italiano, sér. 1 et 2. Farlow, Anderson et Eaton, Algæ America borealis exsiccata ; Harvey, Australian Algae; Ceylon Algæ ; Friendly Islands Algæ ; Hauck et Richter, Phykotheca universalis; Hohenacker, Algæ marinæ siccata ; Kalchbrenner, Süsswasseralgen aus den Karpathen; Kjellman, Plantæ in itineribus Suecorum collecta ; Kützing, Algarum aquæ dulcis Decades ; Le Jolis, Algues marines de Cherbourg ; Leprieur, Collectio plantarum cellularium in Guyana gallica annis 1835-1849 lectarum ; Lloyd, Algues de l'Ouest de la France; Marcucci, Unio itineraria cryptogamica, 1866; Mandon, Algæ maderenses ; Mazé et Schramm, Algues de la Guadeloupe ; Okamura, A lgæ japonicæ ; Rabenhorst, Die Bacillarien Sachsens; Die Algen Sachsens ; Die Algen Europas; Schousboe, Plantæ maroccanæ : Titius, Algæ maris Adriatici. D'autres Zzsiccata, dont quelques-uns sont des doubles des précé- dents, ont été conservés à part. Tels sont : Chauvin, Algues de Normandie; Collins, Holden et Setchell, Phycotheca boreali Americana; Crouan, A lgues du Finistère ; Desmazières, Plantes cryptogames de France, 1"° et 2* séries; Jüryens, Algz aquatica; Mc Calla, Algæ hibernicæ ; 300 SÉANCE DU 26 AVRIL 1942. Marcucci, Unio itineraria cryplogamica, 1866 ; Mougeot et Nestler, Stirpes cryptogamæ Vogeso-rhenanæ; Prouhet et Lelièvre, Z'ydrophytes marines du Morbihan; Threeder, Algen der Nordsee; Wittrock et Nordstedt, Algæ aquæ dulcis exsiccatæ ; Wyatt, A lgæ Danmonienses. Les Algues de la Guadeloupe et de Cayenne par Mazé et Schramm sont la propre collection des fréres Crouan que j'ai achetée de leurs héritiers. Ce sont les fréres Crouan qui déterminerent les échantillons que leur communiquaient Conquérant, Schramm, Mazé, le commandant Beau; les noms inscrits sur les échantillons sont de leur écriture et présentent un degré de certitude supérieur à celle des autres collections distribuées par Mazé. Les échantillons de chaque espèce sont rangés dans un ordre géogra- phique déterminé, qui permet de trouver rapidement ceux qui proviennent d'une région particulière. Voici le principe de l'arrangement adopté : Partant du Spitzberg, on suit les contours de l'Europe et de l'Afrique jusqu'à la mer Rouge. On descend ensuite les cótes de l'Inde prolongées jusqu'au delà de la Nouvelle-Zélande. De là, on remonte par la Chine vers l'Amérique, dont on longe le littoral pacifique et atlantique pour revenir au point de départ. Les échantillons qui m'ont paru appartenir à la méme espèce sont réunis dans une chemise portant le nom de cette espèce; mais ce nom n'a pas été répété sur les échantillons lorsque ceux-ci n'ont pas éte étudiés d'une manière spéciale. Il en résulte qu'on rencontre dans la méme feuille des plantes nommées diversement. Si l'on retirait Ces échantillons et qu'on les répartit d’après les étiquettes, le bénéfice du travail déjà fait serait perdu. Champignons. Les Champignons de l'Herbier Thuret ne forment pas un ensemble considérable. Ils comprennent 20 paquets seulement. : Le fonds de cet herbier est constitué par la collection de Erbario crit- togamico italiano, 4" et 2* séries, et par des échantillons provenant du D" Léveillé. Les échantillons reçus du D" Léveillé sont nombreux. La plupart sont étiquetés de sa main. D'autres le sont de la mienne, mais ils ont la méme valeur. J'éerivais les noms que me dictait le D" Léveillé, à mesure qu il tirait de ses doubles les exemplaires dont il me faisait présent. Ces exem- L. GUIGNARD. — NOTICE SUR M. ÉDOUARD BORNET. 304 plaires du D” Léveillé sont d'autant plus précieux que son herbier a été détruit pendant la guerre de 1870 chez M. Sicard, auquel les héritiers du D" Léveillé l'avaient donné, Les genres et les espèces sont rangés d'apres le AHabenhorst's Krypto- gamen-Flora. Les numéros d'ordre au crayon bleu renvoient aux trois premiers volumes (Basidiomycètes, Ascomycètes); ceux au crayon rouge sont ceux des Fungi imperfecti. Les Hyphomycètes n'étant pas encore publiés lorsque j'ai mis la dernière main à cette partie de l'herbier (1904), j'ai suivi l'ordre adopté dans les Natürlichen-P flanzen- Familien d'Engler et Prantl. Lichens. Les Lichens de l'Herbier Thuret sont réunis en 26 paquets. Outre les Exsiccata de Schærer et de Hepp, cet herbier renferme l'impor- tante collection de Bory de Saint-Vincent dans laquelle se trouvent beau- coup de Lichens francais provenant de Léon Dufour, Delise, Prost, de Barrau, Despréaux, Pelvet, et de nombreux échantillons exotiques, parmi lesquels ceux de l'ile Bourbon sont des types. Déterminés par Nylander, les Lichens de l'Herbier Thuret ont été revisés par Müller d'Argovie. Enfin M. l'abbé Hue s'est chargé de l'arran- gement matériel de cet herbier. Il a ajouté de sa main la détermination nylandérienne sur les exemplaires qui étaient réunis dans une méme feuille sous une étiquette commune. Les numéros inscrits sur les chemises sont pris dans les Lichenes erolici de M. l'abbé Hue. Les espèces qui n'y sont pas citées sont mises à part à la fin des genres. : Hépatiques. Sept paquets sont formés par les Hépatiques de l'Herbier Thuret. Outre les récoltes propres de G. Thuret, ils renferment les « Hepaticæ Europe » de Gottsche et Rabenhorst (à l'exception des deux dernieres Décades), les Hépatiques publiées dans l’ Erbario crittogamico italiano, celles que Bory de Saint-Vincent a rapportées de son voyage à Bourbon ou qu'il en à reçues de Lépervanche-Mézières. Un certain nombre d'exemplaires proviennent de la Guadeloupe (L'Herminier), de l'ile Juan Fernandez (Cl. Gay), du Chili (Brotero) et de divers voyageurs, M. Lutz donne lecture de la communication suivante : 302 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. Recherches sur le Tulipa sylvestris; PAR M. L'ABBR E. HY. On pourrait croire en consultant les ouvrages descriptifs que le genre des Tulipes se trouve richement représenté dans notre flore indigène. Le Botanicum gallicum de Duby en énumérait déjà six espèces. Si deux d'entre elles furent éliminées de la Flore de France par Grenier comme étant de spontanéité dou- teuse, leur nombre total ne se trouva pas moins élevé de fait à sept par suite du morcellement des anciens T. sylvestris et Oculus-solis. Tel est encore à peu prés le compte généralement admis aujourd'hui. Il faut remarquer toutefois que, dans le tome 12* de sa récente Flore, M. Rouy, décrivant une dizaine de formes dans la série des Tulipes à étamines glabres, a soin de ne pas leur assigner de numéros d'ordre, ce qui implique l'idée d'une origine étrangère, comme il le déclare d'ailleurs formellement à propos des T. Oculus-solis, precox et Clusiana. ll ressort donc de la lec- ture attentive de cet ouvrage que, pour l'auteur, les seules espéces vraiment spontanées appartiennent à la section des Ériostémones toutes comprises elles-mêmes dans l'ancien type linnéen 7. sylvestris. Cette opinion que je n'ai pas à défendre ici, mais que je Par tage entiérement, sera le point de départ de la présente Note. qui a pour objet de rechercher la valeur des distinctions SUC cessivement introduites dans l'espéce de Linné. On pourrait d'abord se demander quelle plante avait en x" lauteur du Species plantarum quand il décrivit son Tulipa sylvestris. De l'avis presque unanime des botanistes actuels, € serait la forme à grandes fleurs jaunes répandue un peu partout en France, mais toujours localisée dans les champs cultivés, sans s'écarter des anciennes habitations. Mais cet ensemble de faits suffit déjà à faire soupconner une origine horticole, très reculée sans doute, que les anciens toutefois ont enregistrée. « Nostro ævo non colitur, dit Fries dans les VNovitiæ, p. Xl» hinc Jam ante seculum Linneo non pridem ex hortis aufujd- ? Certains indices fournis par la morphologie, et que nous anè - ABBÉ HY. — RECHERCHES SUR LE TULIPA SYLVESTRIS. 303 lyserons plus loin en détail, permettent de conclure dans le méme sens. Au lieu de constituer un type bien défini, elle com- prend en réalité plusieurs variations notables. Or une pareille diversité s'explique naturellement si l'on admet que la Tulipe grandiflore a été l'objet d'une culture primitive d'oü sont sorties des races plus ou moins améliorées. Tel n'était pas assurément le type visé par Linné dans ces lignes du Species, 438 : « Tulipa minor lutea Bauhin », avec l'indication des localités : « Habitat Monspelii inque Apenninis ». C'était plutôt une espèce parviflore et incontestablement indi- gène, telle qu'on la rencontre encore aujourd'hui dans les régions citées. C'est, du reste, ce qu'avait fait remarquer juste- ment Loret dans une note à la p. 844 de la Flore de Mont- pellier. L'idée malheureuse de dédoubler le Tulipa sylvestris et de prendre la forme à grandes fleurs pour le type linnéen semble remonter à Link lorsqu'il créa en 1799 son T. australis qui, d'aprés la description, n'était que le premier réduit dans toutes ses parties, mais possédant au fond les mêmes caractères, notamment la courbure du pédoncule au-dessous du bouton floral. Trois ans plus tard, lorsque parut la diagnose du T. Celsiana dans l'ouvrage de Redouté sur les Liliacées, l'auteur indique formellement que la nouvelle espèce se distingue par sa fleur toujours dressée méme avant l'anthése. C'est ce que représente aussi la planche qui accompagne le texte, et à laquelle on ne peut adresser qu'un reproche, celui de figurer une fleur à un etat d'épanouissement trop avancé. De son côté de Candolle, dans le Supplément à la Flore française, p. 343, dit que la Tulipe de Cels, moitié plus petite que le T. sylvestris, a la fleur constamment droite, méme avant son développement. Et la tradition se continue dans le Bota- nwon gallicum, les Flores de Boisduval, de Mutel, de l'abbé Gonnet, et enfin celle plus récente de Grenier et Godron. Parmi les botanistes étrangers qui sont du méme avis, citons seulement Kunth (Enumeratio plantarum, p. 225) et Parlatore. Flora Italiana, où l'on peut lire, t. II, p. 396 : Fiori piccoli, non penduli avanti l'inflorescenza. 304 SÉANCE DU 26 AVRIL 1942. Comment donc expliquer la discordance qu'on trouve exprimée dans un si grand nombre d'ouvrages récents, qui semblent n'attacher aucune valeur à la courbure de la hampe florale, et qui, par une conséquence logique, admettent comme purs synonymes les Tulipa australis et Celsiana? Surtout si l'on remarque que leurs auteurs sont des botanistes ayant exploré les régions mémes oü les Tulipes sauvages sont parti- culièrement répandues. Déjà dans le Prodromus Floræ Hispanicæ Willkomm et Lange ne se servent plus de ce caractère que pour distinguer de simples variétés dans le type sylvestris : a. campestris et y. parvi- flora flore erecto; 8. montana flore cernuo. Mais Ardoino (Flore des Alpes-Maritimes), Battandier et Trabut (Flore de l'Algérie), 'abbé Coste (Flore descriptive et illustrée de la France) vont plus loin : pour eux le Tulipa Cel- siana a des fleurs dressées ou peu penchées. Dans la Monographie des Tulipes par Baker (Journal of the Linnean Society, n° 76) on trouve admise également la syno- nymie des T. australis et Celsiana, mais, pour les identifier, on attribue à la seconde un caractère diamétralement opposé à celui que lui avaient assigné ses premiers descripteurs : « T. australis Link (T. Celsiana DC.) pedunculus ante anthesin cernuus ». C'est la rupture compléte avec la tradition candol- lienne. Enfin dans la nouvelle Flore de France par M. Rouy 0n remarque une confusion d'une autre nature, qui ne corrige pas les précédentes, mais les complique plutôt. Le Tulipa Celsiana y est bien décrit avec une fleur toujours dressée méme avant l'anthése, conformément à la diagnose primitive de Ventenat et de Candolle. Seulement le nom lui-méme est abandonné, toU jours comme faisant double emploi avec celui de T. australis. On pourrait croire que l'auteur à cet égard se range à l'opinion de Baker cité d'ailleurs formellement à la 2° ligne de la syno nymie. Mais en y regardant de prés, si l'on compare les textes descriptifs, on constate leur discordance absolue. D'autre part, ce qui est plus grave, à ce type unique « T. australis à fleurs dressées méme avant l'anthése » se trouve rapportée une plante occidentale dont tous les botanistes qui l'ont observée sU" ABBÉ HY. — RECHERCHES SUR LE TULIPA SYLVESTRIS. 305 place savent bien que le pédoncule est fortement recourbé avant la floraison. Sur ce point, du reste, il n'y a pas le moindre désaccord entre les floristes de l'Ouest, Guépin, Boreau, Lloyd et les autres. C'est ici le lieu de montrer l'opposition complète entre deux races que séparent leurs caractères morphologiques aussi bien que leur répartition géographique. Confusion regrettable qu'il importe de relever d'autant plus qu'elle tend à s'implanter de jour en jour dans l'opinion générale. ll ne sera pas inutile non plus de rappeler d'abord les cir- constances de cette découverte dans l'Ouest de la France d'une Tulipe incontestablement spontanée, élargissant ainsi l'aire de dispersion jusque-là reconnue du 7. sylvestris de Linné. Race essentiellement vendéenne, dans le sens que j'ai attaché à ce mot lors de ma communication à la Société le 4 juin dernier, puisqu'on ne l'a observée encore jusqu'à ce jour nulle autre part quau midi de la Loire sur quelques rochers du Bas-Anjou et dela Gàtine niortaise. Voici en quels termes la raconte Guépin dans sa Flore de Maine-et-Loire : « Trouvée au milieu de l’Anthe- ricum Liliago le 13 avril 1843 avec M. Béraud, conseiller à la cour royale d'Angers, sur le cóté droit du vallon de Vaugiraud à Beaulieu. » Ce qui est exact, à part l'expression de cóté droit, puisqu'en descendant le ravin c'est sur l'escarpement de gauche quil faut chercher la Tulipe. Enfin il est bon de prévenir l'étranger qui voudrait faire cette excursion que le vallon ici désigné n'est connu des gens du pays que sous le nom de la Coulée des Treilles. Les botanistes qui ont visité cette pittoresque localité savent que le rocher de Servières domine à pic le cours du Layon au . Pont-Barré d'une hauteur de 40 métres, avec deux versants laté- raux qui forment l'un avec l'autre un contraste complet. Tandis que celui du Midi, sur marbre dévonien, possède une flore xéro- phile caractérisée principalement par le Stipa pennata, l'autre, Souvent rafraichi par les averses du Nord-Ouest et formé de roches siliceuses, se couvre au printemps d'une végétation des plus variées avec le Gagea saxatilis, le Teesdalia Lepidium, etc. C'est sur ce dernier que croit aussi la Tulipe. Très abondante sur le flanc du coteau tant qu'il est exposé au couchant, elle cesse T. LK, (SÉANCES) 20 306 ; SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. - subitement à l'endroit où la pente commence à s'incliner vers le Sud. Mieux favorisée que le Stipa, qui a presque totalement dis- paru depuis que l'établissement d'une voie ferrée succédant à l'exploitation du calcaire a rasé la falaise dans toute sa longueur, elle se maintient sur l'aréte opposée malgré l'envahissement progressif des vignobles. Il faut prévoir toutefois l'heure pro- chaine où elle succombera à son tour, car les rochers voisins, jusque sur les crêtes à peine accessibles, commencent déjà à se couronner des cépages qui fournissent les meilleurs vins d'An- jou. L'occasion est donc urgente de compléter son histoire avant son extinction définitive. Depuis longtemps la Tulipe de Beaulieu m'avait préoccupé au point de vue de son exacte détermination, malgré l'accord de tous les botanistes de l'Ouest à y reconnaitre, aprés Guépin, le Tulipa Celsiana, opinion à laquelle se sont ralliés aussi du reste les auteurs des Flores francaises les plus récentes. Par ailleurs on vient de voir que d'une facon générale, loin de s’éclaircir, la question des Tulipes sauvages n'a fait que s'embrouiller de plus en plus. Je me décide donc pour tous ces motifs à publier les observations recueillies sur le sujet depuis nombre d'années. Désireux d'appuyer mon étude autrement que sur des bases purement bibliographiques, j'ai entrepris la culture compara- tive de la plupart de nos races francaises provenant de localités authentiques. Et pour cela je m'étais adressé dés 1904 à M. Flahault, qui avec son obligeance habituelle s'est empressé de me fournir des matériaux d'étude empruntés aux environs de Montpellier et méme à diverses régions du Midi. Je recus ainsi de lui directement ou par son intermédiaire des bulbes vivants provenant de la plaine de Saint-Martin-de-Londres (Hérault), du Mont Ventoux (Vaucluse) et de l'Aigoüal (Gard). De mon cóté j'avais réuni, pour les cultiver sur le méme sol, outre la Tulipe de Beaulieu, identique à celles qui croissent dans les Deux-Sévres à Boésse et à Saint-Maixent, une autre signalée sur un coin de la Bretagne à Martigné-Ferchaud, et enfin des pieds de la race à grandes fleurs des provenances les plus diverses. Une premiére constatation permet de voir combien ont varié dans l'intervalle relativement court de ces six années ABBÉ HY. — RECHERCHES SUR LE TULIPA SYLVESTRIS. 301 plusieurs caractéres regardés comme suffisants pour séparer spécifiquement les formes de Tulipa sylvestris. Et d'abord, les dimensions du périanthe. Certains pieds de la race grandiflore tenus en terre pauvre et non remuée ont montré une tendance trés sensible à amoindrir leurs fleurs, tout comme d'ailleurs le diamétre des feuilles, tandis qu'une modi- fication en sens inverse s'est manifestée trés nettement chez la plante des rocailles transplantée en un sol plus riche. C'est ce que révéle également l'observation directe dans les localités mémes oü ces plantes croissent en grande abondance. Sur les rochers de Beaulieu, au milieu de centaines de Tulipes dont le bouton floral ne dépasse pas 25 millimétres en longueur, on en trouve accidentellement qui atteignent jusqu'à 35 millimètres dans certaines fissures du rocher où la nourriture est plus abondante. Par contraste, dans les vignes voisines où le grand Tulipa sylvestris croît à profusion, avec des boutons de 40 milli- mètres en moyenne, il n'est pas rare d'en voir dont la fleur est réduite de plus d'un quart. Et l'on trouve des faits analogues signalés dans les Flores les plus estimées. Pour MM. Trabut et Battandier, par exemple (Flore d'Alger, p. 14), le Tulipa Celsiana est très polymorphe et peut-être même pas suffisam- ment distinct du T. sylvestris. Une opinion semblable et méme plus accentuée avait été précédemment émise relativement à la même région par Poiret, dans son Histoire des Plantes, p. 211 : * Tulipa sylvestris varie beaucoup dans ses dimensions, et je suis persuadé que si M. de Candolle eüt suivi, comme je l'ai fait en Barbarie, toutes les grandeurs intermédiaires qui se trouvent entre cette plante et celle qu'il a nommée T. Celsiana, il n'aurait pàs considéré cette dernière comme espéce séparée. » Plus grande encore, comme on devait s'y attendre, est la Variation. subie par les bulbes dépaysés sous le rapport des dates de floraison. Sur les pentes élevées de l'Aigoüal la Tulipe fleurit au commencement de juin; transplantée à Angers, elle 8 y mit à fleurir dès la première année vers le 4% mai; quatre HU plus tard, elle épanouit ses fleurs peu de jours après celles originaires de l'Ouest, c'est-à-dire au milieu d'avril. Enfin la teinte des fleurs s'est quelque peu modifiée. Les Sépales fortement lavés de rouge sombre sur le dos sont 308 : SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. devenus plus clairs, étant exposés à une lumière moins intense. Les pédoncules se sont de méme très nettement allongés : tandis qu'au début ils ne dépassaient pas les feuilles, ils les dominent aujourd'hui sensiblement. L'on peut done induire déjà que la grandeur des fleurs, leur coloris, l'époque de leur épanouissement, la longueur de la hampe qui les porte ne suffisent pas pour établir des formes spécifiques. Il faut placer encore dans la même catégorie des caractères que l’on voit utilisés dans la plupart des Flores, tels que la lon- gueur relative du pistil et des étamines, et surtout le diamètre des sépales comparé à celui des pétales. Je puis apporter ici des chiffres précis. On a répété que le Tulipa Celsiana diffère du T. sylvestris parce que les divisions externes du périanthe (sépales) sont sensiblement aussi larges que les internes. Pareille assertion se trouve notamment maintenue dans la Flore de M. Rouy qui établit même sur cette différence deux sous-sections, sylvestres et australes. Or, voici les dimensions exactement mesurées sur les enveloppes florales. Tulipe du Mont Ventoux, sépales larg. T à 8 millimètres; pétales 13 à 14. Tulipe de Beaulieu, sépales 8 millimètres; pétales 12 à 13. Ce qui s'écarte peu, comme rapport propor- tionnel, de la moyenne des mesures prises sur les grandes fleurs du T. sylvestris des cultures, où l'on trouve : sépales, diam. 12 millimètres; pétales, 24 millimètres. Beaucoup d'auteurs considérent comme trés important dans le genre qui nous occupe le développement pris par les stolons souterrains. A cet égard Lloyd, dans sa Flore de l'Ouest; énonce ce principe : « Les bulbes non florifères produisent une seule feuille avec un stolon filiforme terminé par un bulbille ; les bulbes adultes fleurissant produisent 2 ou 3 feuilles et sont sans stolon. » Malgré l'observation d'un savant en méme temps grand amateur de Tulipes qu'il cultivait avec passion, il y à quelque chose à relever ici au point de vue de la justesse. D'abord les très jeunes bulbes issus de semis grossissent peu à peu pen* dant plusieurs années, ne donnant qu'une seule feuille de plus en plus développée. Dés qu'ils en produisent 2, ils sont adultes et aptes à fleurir, mais tous ne le font pas pour cela. ABBÉ HY. — RECHERCHES SUR LE TULIPA SYLVESTRIS. 309 Plusieurs, au lieu de développer leurs deux feuilles normale- ment avec des limbes aériens élargis, poussent obliquement lune d'elles en une sorte de pétiole qui reste hypogé et porte communément le nom de stolon. Ce fait a pour consé- quence de porter les résérves sur un bourgeon adventif vers l'extrémité du stolon qui devient le point de départ d'un nou- veau bulbe. Toute la végétation s'épuise alors en cette mul- liplication souterraine de la souche sans produire de hampe florale. Mais ce qui resterait à expliquer, c'est pourquoi certaines races placées dans un milieu peu favorable ont la tendance à stoloniser presque indéfiniment une des feuilles de leur bulbe et dés lors se déplacent beaucoup. Ce fut le cas d'une Tulipe que M. Flahault m'envoya de Notre-Dame de Londres et qui pen- dant six ans s'est multipliée à profusion sans donner une seule fleur. Au contraire, un Tulipa sylvestris de Lorraine que je tiens de M. l'abbé Harmand, cultivé depuis quinze ans, n'a jamais produit de stolons, n'a jamais changé de place, et se couvre chaque année d'une abondante touffe de fleurs. Or, on sait pourtant combien sont voyageuses d'ordinaire les plantations de Tulipes sauvages. Ces faits donnent raison du désaccord complet qui existe entre les descripteurs. Ainsi parlant du méme Tulipa sylvestris, Baker dit Bulbus stoloniferus; Grenier (Flore de la Chaîne Jurassique) « Bulbe ordinairement sans stolons ». Enfin le méme est plus catégorique dans la Flore de France et, aprés lui, M. Rouy, marquant « Bulbe sans stolons ». Je rapporte d'ailleurs ici ces anomalies sans pouvoir leur assi- gner des causes bien précises. Le sujet, pour étre mis au clair, comporterait des recherches Supplémentaires et surtout une culture plus prolongée. Par malheur l'expérience de ceux qui l'ont tentée montre combien y sont réfractaires les Tulipes, celles du moins provenant des localités incultes. La formation des stolons paraît dépendre à la fois de l'état du sol, remué ou compact, oü croissent les bulbes, de sa richesse en humus et peut-étre aussi de la profondeur d'enfouissement. Du reste cette derniére condition est elle-méme Sous la dépendance des premières, les organes souterrains s'en- 340 SÉANCE DU 26 AVRIL 1942. foncant, on sait, toujours davantage dans une terre légére et peu substantielle. Toutefois, le facteur le plus important ici parait étre d'origine héréditaire. Ainsi que nous le remarquions au début, la Tulipe grandiflore, loin de constituer un type uniforme, comprend en réalité plusieures races dont le mode de végétation difière, malgré l'identité de culture et de sol où elles sont placées. Quoi qu'il en soit de la vraie cause biologique déterminant la production de ces stolons foliaires, la conclusion toute négative qui en ressort, c'est l'impossibilité de les utiliser actuellement en vue d'un groupement systématique. —-— (A suivre.) M. F. Camus résume la Note ci-dessous : Les Parnassia du Japon; PAR M. B. HAYATA. En 1897, Franchet, cet éminent botaniste, l'un des pionniers de la botanique japonaise, a publié un Mémoire, intitulé Les Parnassia de l'Asie orientale, dans le volume XLIV de ce Bulletin. Dans ce Mémoire, il donne seulement deux espèces : une est le P. palustris Linn., l'autre, le P. foliosa Hook. el Thoms. Franchet assure dans le même travail que « les espèces de Parnassia sont au nombre de 26; la Chine à elle seule en pos- sède 17, dont 10 appartiennent en propre à sa flore ; le Japon à 2 espèces; l'Amérique septentrionale n'en a plus que 6, dont 5 lui sont particulières; la Sibérie 5 ou plutôt seulement 4; l'Asie occidentale est réduite à 2 espèces, l'Europe et l'Afrique occi- dentale à une seule. C'est dans la Chine occidentale que le genre atteint son complet développement au point de vue des formes. » Diels? ajoute encore deux espèces à la Chine, dans son Die Flora von Central-China. Franchet aussi assure que tous les 1. FRANCHET (A.), Les Parnassia de l'Asie orientale, Bull. Soc. bot. France, XLIV (1897), p. 244-263. t 2. DIELS (L.), Die Flora von Central-China. Engl. Bot. Jahrb., xXIX (4901), p. 368. acci o ad B. HAYATA. —— LES PARNASSIA DU JAPON. 311 genres, et il en est ainsi du genre Parnassia, ont un foyer, duquel partent généralement deux rameaux latéraux, s'étendant à droite et à gauche dans le sens de la latitude. Sur tout le par-- cours de ces deux rameaux, le nombre des espéces diminue à mesure qu'on s'éloigne du foyer. Les faits sont tout différents, si l'on suit des lignes perpendiculaires au foyer. Dans la direction du Sud, on ne rencontre souvent plus rien, le foyer du genre est en méme temps son point terminus. Toutes ces affirmations quant à la répartition des Parnassia dans l'Asie orientale sont prouvées jusqu'à l'évidence par le nombre des espéces données dans le tableau du Mémoire de Franchet. Mais, quant au rameau droit qui sort de la Chine occidentale et s'étend à l'Est par le Japon jusqu'à l'Amérique septentrionale, il existe une petite lacune entre le foyer et l'extrémité, car, dans le foyer, le nombre des espéces va jusqu'à 19, et dans l'extrémité, jusqu'à 6, tandis qu'au Japon il ny en a que 2. Si l'on admet l'hypothèse de Franchet, on pourra naturellement s'attendre à ce qu'il existe au Japon quelques espéces non encore découvertes. Conformément à cette attente, une troisième espèce a été découverte tout récemment par M. F. Makino dans les chaines centrales du Japon, et une autre encore par M. G. Nakahara, aussi dans les montagnes centrales; c'est cette dernière plante que je désire décrire comme nouvelle espéce dans le présent travail. Ainsi, la lacune qui existe dans le tableau de Franchet, est partiellement, quoique imparfaitement, remplie. Quant aux affinités des espèces du genre, la question a été étudiée à fond par Drude‘. Franchet traite aussi ce sujet dans son travail. Diels?, pourtant, constate que la classification faite . par Franchet est partiellement artificielle en ce qu'il divise les espèces en deux sections seulement d'après les caractères des anthères. Comme les sections de Franchet ont été établies en un sens plutôt limité, j'ai pensé que je ferais mieux de suivre la classification de Drude, basée sur des matériaux d’études plus complets. 1. DRUDE (0.), Ueber die Blüthengestaltung und die verwandtschaftsverhált- msse des genus Parnassia, nebst einer systematischen Revision seiner Arten, Linnæa, XXXIX (1875), p. 274-324. 2. Dies (L.), 1. c., p. 36. 312 SÉANCE DU 26 AVRIL 1942. Les espéces japonaises doivent étre référées aux sections Nectarodroson Fimbripetalum et Nectarotrilobos. La section Saxifragastrum n'est pas représentée au Japon. Notre flore des Parnassia a, de ce cóté, quelque rapport avec celle de l'Amé- rique septentrionale par la section Nectarodroson, el, d'autre part, elle rappelle celle de la Chine par la méme section et deux autres, Fimbripetalum et Nectarotrilobos. CLEF POUR LES ESPECES JAPONAISES. 1. Brosses des staminodes plus que 8, globulifères aux sommets; ovaire à ^ et quelquefois plus de 4 loges ; stigmate ^-lobé ; pétales entiers, non onguiculés; tiges 1-feuillées. (Sect. Vectarodroson) P. palustris. 2. Brosses des staminodes 3 ou plus, globuliferes aux sommets ; : ovaire 4-loculaire; stigmate 4-lobé; pétales onguiculés, à peu pres fimbriés; tiges à feuilles nombreuses. (Sect. Fimbripetalum) P. foliosa. 3. Staminodes entiers, apiculés, trés brièvement 3-lobés, ou briè- vement pectinés, lobes ou brosses quelquefois en forme de massue, jamais globulifères ; ovaire 3-loculaire; stigmate 3-lobé; pétales entiers, onguiculés; tiges 1-feuillées. (Sect. Nectarotrilobos.) x. Tiges généralement par trois ou rarement solitaires; pétales beaucoup plus grands; staminodes pectinés aux sommets; brosses 3-4. : P. alpicola. 6. Tiges généralement solitaires; pétales beaucoup plus petits ; sta- minodes à peu prés entiers, apiculés ou trés brièvement 3- lobés. P. simplet. Sect. l. — NecraroprosoN. Parnassia palustris Linn. Sp. PI. ed. 1, p. 237; DC. Prodr.,V, p. 320; Maxim. Ind. Fl. Pek. in Prim. Fl. Amur. p. 469; Hook. f. Fl. Brit. Ind., II, p. 401; Drude in Linnæa, XXXIX, p. 307; Franchet PI. David.,1, p. 123; Franch. et Sav. Enum. Pl. Jap., l, p. 149; Franchet, Les Parnassia de l Asie orientale. Bull. Soc. bot. France, XLIV, p. 257; Forbes et Hemsl. Ind. FT. Sin., I, p. 212; Hayata in Tôkyô Bot. Mag., XX, P- 13; et Fl. Mont. Formos., p. 88. P. mucronata Sieb. et Zucc. Fam. Nat., n. 260. Loc. : Japon septentrional : Kiurile, Shimushà; Yezo, Hako- B. HAYATA. — LES PARNASSIA DU JAPON. 313 date, Rebun; Japon central : Monts Kanózan, Yatsugatake, Chókaizan, Jidesan, Ontake, Shiromuma, Hakusan, Nikkó et Bandaizan; Provinces Mikawa, Shimotsuke, Kawachi, Shimo- fusa et Swó; Kiushü (l'ile du Sud) : Mont. Hikozan; Formose : Mont Morrison, à l'altitude de 3000 métres. Comme on le voit par les localités mentionnées ci-dessus, l'espèce est bien répandue au Japon. Dans le Midi du Japon, elle existe généralement sur les hautes montagnes ; cependant, dans le Nord, elle croit sur les petites collines. Le Mont Morrison de Formose, situé un peu au Sud du Tropique du Cancer, est, peut-être, la limite méridionale de cette espèce. Le nom japo- nais de l'espéce mentionnée dans le travail de Franchet et Sava- lier n'est pas exact. Il faut dire « Mumebachisó » au lieu de « Sira-hige ». Ce dernier est le nom de l'espéce suivante. Sect. Il. FIMBRIPETALUM. Parnassia foliosa Hook. f. et Thoms. in Journ. Linn. Soc., I, P. 19; Hook. f. Fl. Brit. Ind., Il, p. 402; Drude in Linnæa, XXXIX. p. 313; S. Moore in Journ. Bot. (1877) p. 212; Forbes et Hemsl. Ind. Fi. Sin., I, p. 271; Franchet in Bull. Soc. bot. ge XLIV, p. 266; Franchet et Sav. Enum. Pl. Jap., 1, p. 149. Parnassia Nummularia Maxim. Mél. Biol., NY, p. 303; Miq. Prodr., p. 370; Drude in Linnæa, XXXIX, Bt Loc. : Japon central : Prov. Yamato, Mont Ontake; Shikoku (l'ile du Sud) : Mont Oshizukiyama. L'espéce n'a pas une aire de dispersion aussi étendue que la précédente. Sect. III. NecrarorriLosos. Parnassia alpicola Makino (PI. A. 1-2) in Tokyô Bot. Mag., XVII, p. 140; Myoshi and Makino, Atlas of Alpine plants of Japan, fig 204. Loc. : Japon central : Prov. Shinano, Mont Shiromuma. La plante décrite par M. T. Makino n'est pas un bon type € l'espèce, Cet auteur rapporte que les tiges sont solitaires ; elles Sont, au contraire, sur nombre de bons échantillons, tou- Jours groupées trois par trois. Les fleurs de notre plante sont 314 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. un peu plus grandes que chez celle de M. T. Makino. Les notes suivantes sont basées sur nos échantillons. Rhizome très court, à peu prés droit, avec beaucoup de racines fibreuses. Tiges toujours groupées par trois, ou rarement solitaires, glabres, 10-15 cm. de long, tétragones en coupe, a peu prés ailées sur la tranche, a une seule feuille. Feuilles radicales 8-7, pétiolées, réniformes, 4 cm. de long, 1,5 cm. de large, entiéres, à peu prés émarginées et calleuses au sommet, 7-9-veinées ; veines recourbées, s'unissant au sommet; pétioles deux fois aussi longs que les feuilles, légèrement canaliculés du côté supérieur, dilatés en bas; les parties dilatées ovoïdes ou lancéolées, membraneuses, 5 mm. de long, 1-dentées de chaque côté. Feuilles cauli- naires sessiles, insérées un peu au-dessous du milieu des tiges, à peu prés de la méme forme que les radicales, ou un peu plus longues. Fleurs solitaires, terminales, de 14 mm. de diamètre. Calice un peu adné à l'ovaire en bas, tube obconique, trés court; lobes verts, triangulairement lan- céolés 3 mm. de long, obtus, membraneux à la marge. Pétales 5, blancs, ovoides, ou elliptiques distinctement onguiculés 6 mm. de long, 3 mm. de large, érodés à la marge, 5-veinés, obtus au sommet, onglets 2 mm. de long. Staminodes 5, un peu plus courts que les lobes du calice, 2-2,5 mm. de long, au sommet 1,5 mm. de large, pectinés (brosses 3-4, droites, plus ou moins en forme de massue au sommet), avec stipes, stipes 1 mm. de long, 0,5 mm. de large ; étamines 5, plus longues que les lobes du calice, 4 mm. de long, ou plus courtes ; filaments dilatés en bas 1,5 mm. de large en bas, étroits en haut, 3 mm. de long; anthères large- ment orbiculaires émarginées au sommet, 2-lobées en bas. Ovaire conique, 2 mm. de long, 2 mm. de large, stigmate à peu près sessile, 3-lobé, lobes à peu prés obtriangulaires. M. T. Makino a comparé cette espèce au P. palustris Linn.: mais je crois qu'elle a beaucoup plus de rapports avec le P. myso- rensis Heyne, dont elle se distingue par ses staminodes pecttnes. Parnassia simplex Hayata sp. nov. Planta parva, perennis, 8-45 cm. longa, glaberrima. Rhizoma breve; ascendens, radices fibrillosas emittens. Scapi solitarii 8-15 cm. longi, gla- berrimi, tetragoni in sectione. Folia radicalia 4-6, longe petiolata, petiolis laminas triplo superantibus, complanatis, subalatis, 9,5-3 cm. long supra plus minus canaliculatis, in parte inferiore dilatatis (partibus dila- tatis membranaceis ad marginem utroque latere 1-2-setis); laminæ reni- formes basi 5-7-nerviæ, latiores quam longæ, 10-13 mm. longæ, 13-17 mm- latæ, nervis arcuatis, ad apicem laminarum attingentibus, apice plus minus emarginat» ad centrum apicis callosæ, basi reniformes (lobis latioribus rotundatis), ad extremitatem basis acutæ, ad petiolum abeuntes, supra (in speciminibus exsiccatis) sub lente minute rubropunctalæ: subtus plus minus glaucæ. Folia caulina solitaria, in medio caulis sita, sessilia, ovato-reniformia, paulo longiora quam radicalia. Flores term” nales, solitarii, 6 mm. in diametro. Calycis tubus brevissimus circ. 1 mm. longus, lobis 2 1/2 mm. longis, oblongis, obtusis. Petala 5, oblongo-ovatà . 3 1/2 mm. longa, 1 2/3 mm. lata, apice obtusa, rarius emarginata, bas! Bull Soc. Dot. de hr T. LIX (1919 PR y Parnassia du Japon. B. HAYATA. —— LES PARNASSIA DU JAPON. 315 unguiculata (unguibus 1 mm. longis, 0,5 mm. latis) margine erosa, 3-nervia plus minus punctata. Stamina fere hypogyna, filamentis 1 mm. longis, vel longioribus, plus minus complanatis, 0,25 mm. latis, A attenuatis, antheris late globosis latioribus quam longis, 2/3 mm. latis, ^47 mm. longis, untrinque emarginatis. Staminodia 1,5 mm. Wet paulo breviora quam stamina ; discis complanatis, pide deron obtriangularibus, apice apiculatis vel emarginatis vel brevissime b u- seque 3-cuspidatis, stipitatis, stipitibus 4 mm. longis e longioribus, 0,25 mm. latis vel latioribus. Ovarium conico-ovoideum 1,5 mm. iid stylo brevissimo, stigmate 3-lobato coronatum. Calyx fructifer ear auctus, tubo campanulato 2,5 mm. alto, fructu adnato, lobis rei lanceolatis, 3 mm. longis apice mucronatis 3-nerviis. vide id calycis tubo adnatæ, ovoideo-ellipsoideæ 10 mm. longe 5 mm. vera 3-sulcatæ. Semina scobiformia oblonga complanata subalata, cum alis 1 mm. longa vel longiora. Embryo cylindraceus. Loc. : Japon central : Mont Oidesan (P. Nakahara); Mont Chókaisan (L. Yamatsuta). L'espèce est trés proche du Parnassia tenella Hook. et Thoms., dont elle difière par les staminodes apiculés, l'ovaire à peu prés supére et les pétales blancs. Elle est plus prés du P. yunnanensis Franchet; mais elle en est séparée en ce qu elle à les pétales plus petits et les staminodes apiculés. Explication des figures de la Planche V. A. — Parnassia alpicola Makino. 1. — La plante. 2. — Une fleur (étendue). B. — Parnassia simplex Hayata. 1. — La plante. 2. — Une feuille. 3. — Une fleur (étendue). 4. — Un sépale, 5. — Un pétale. 6. — Une étamine. 189 9,19. — Staminodes de formes différentes. 1. — Un ovaire. 12. — Un fruit. 13. — Graines. 14. — Un embryon. M. Guffroy fait la communication suivante : 346 SÉANCE- DU 26 AVRIL 1912. Notes sur la flore bretonne; PAR M. CH. GUFFROY. Les indications ci-aprés se rapportent à des plantes récoltées durant les séjours et voyages que nous avons faits en Bretagne depuis 1897. Nos herborisations ont eu lieu dans les localités suivantes : : FINISTÈRE : Arrondissement de Morlaix. — Canton de Morlaix : Morlaix (1911), Ploujean (1908 et 1911). : Canton de Lanmeur : Locquirec (1906), Plouézoch (1901 et 1903), Plougasnou, Saint-Jean-du-Doigt (1907). Canton de Plouescat : Plouescat (1911). Canton de Taulé : Carantec (1911). Arrondissement de Châteaulin. — Canton de Huelgoat : Huelgoat (1898). Canton du Faou : Lopérec (1911). CóTES-DU-Nonp : ; Arrondissement de Lannion (et canton de Plestin) : Plestin- les-Grèves (1906). Arrondissement de Dinan : Dinan (1897). MORBIHAN : Arrondissement (et canton) de Pontivy : Pontivy (1907), Guern (1906 et 1907). Mais c'est surtout la commune de Plougasnou qui à éte explorée avec soin à cing reprises différentes et en divers endroits : en 4899 au Diben, à Saint-Samson, et à Tregastel- Primel ; en 1904 au Diben; en 1903 à Térénez, à Primel et à Penallan ; en 1905 au Diben et à Penantrez; en 1907 à Tregastel- Primel et à Rufellie. Nous aurons au cours de ce travail maintes foís à citer deux ouvrages classiques pour la région : Lloyd : Flore de l'Ouest de la France (5* &dition, par Gadeceau. 1891). £ Miciol : Catalogue des plantes des environs de Morlaix (1892). Les espéces ou variétés qui n'y figurent pas sont précédées d'un astérisque. CH. GUFFROY. — NOTES SUR LA FLORE BRETONNE. 317 Ranunculus Baudotii Godr. var. * terrestris G. et G. : Carantec, bord d'un marais saumátre, en allant au bae de la Corde. Cette espèce n'est pas citée par Miciol; Lloyd l'indique « çà et là, surtout entre la Loire et la Gironde ». Ranunculus sceleratus L. : Sables maritimes de la grève de Saint - Pol, à Carantec, seule localité signalée par Miciol. Papaver hispidum Lamk : Trégastel-Primel (1907). Indiqué par Miciol seulement à Santec et à Roscoff. Glaucium flavum Cr. : Les variétés * vestitum et * glabratum de Willk. et Lge sont les deux termes extrêmes d'une série continue : la capsule jeune est + tubercu- leuse; en se développant elle le reste nettement ou parait lisse; les feuilles supérieures sont tantôt glabres ou presque, tantôt + poilues ; les lobes foliaires varient dans leur largeur et leur profondeur, et sont + longuement mucronés. Fumaria capreolata L. var. speciosa Hamm. (= F. speciosa Jord) : Champ à Carantec. Miciol ne donne que trois localités du Nord-Finistère : Roscoff, Primel et Locquénolé. Fumaria muralis Sond. : Nos échantillons du Diben (1899, 1901, 1905), de Térénez et de Carantec ont des fleurs de 9-10,5 mm. et des sépales de 2,25-3,5 mm. de longueur sur 1-2 mm. de largeur. On peut les ranger en deux séries : longueur corolle longueur sépales et larges de 1,5-2, mm. ; l'autre où le méme rapport est > 3, avec sépales longs de 2,25-2,75 mm. et larges de 1-1,25 mm. l'une où le rapport < 3, avec sépales longs de 3-3,5 mm. Fumaria officinalis L. var. * Wirtgeni Hausskn, (= F. Wirtgeni Koch) : Carantec, sur la côte en allant au bac de la Corde. Fumaria micrantha Lag. : Le Diben (1899). Cette plante, omise par Miciol, n'est indiquée par Lloyd qu'à trois localités du Finistere : Kerity- Penmarch et Plomeur (d'apres Crouan), Le Vivier en mer (d'apres Pic- quenard). Diplotaxis muralis DC. : Trégastel-Primel (1907). Lloyd a omis dans = Flore les localités de l'ile de Batz et de Plougasnou signalées par Miciol. Nasturtium ofticinale R. Br. : Nous avons recueilli les variétés ci-après : 318 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. Var. * parvifolium Peterm., à Trégastel-Primel (1907), Térénez et la Croix en Carantec. Se relie par de nombreux passages à des pieds dont toutes les feuilles sont réduites au lobe terminal (forma integrifolium, de Miciol) : Carantec, seule localité indiquée par Miciol. Dans cette variété les siliques mesurent 9-12 mm. Var. * intermedium Gren. au Diben (1905) et à Térénez. Silique de 14-15 mm. Var. * littorale N. à Carantec (grève de Saint-Pol). « Plante poussant dans les sables maritimes; tiges longues de 20-25 cm., étalées sur le sol; feuilles à lobes ovales ou elliptiques, à1ou 2 paires de segments, la seconde paire étant beaucoup plus petite; grappe allongée et fournie ; silique longue de 16-17 mm. » : Suivant sa station le N. officinale est excessivement polymorphe, et il faut considérer les variétés décrites par les auteurs comme correspon- dant aux termes marquants d'une série en réalité ininterrompue. Cochlearia officinalis L. : Miciol ne signale cette espèce qu'à Trégastel-Primel, d’après Lorenti. Nous avons récolté : Le type (var. maritima G. G.), au Diben (1899 et 1905) et à la pointe de Primel (1907), la var. æstuaria Lloyd, à la pointe de Primel (1907) et à Carantec. À la pointe de Primel on trouve des pieds intermédiaires entre les deux variétés; nous avons cueili des plantes présentant à la fois des silicules à cloison large, elliptique, et des silicules à cloison étroite. La grandeur des feuilles basilaires est également variable suivant l'individu; des échantillons récoltés au Diben (1905) pourraient former une var. " parvifolia N « à feuilles mesurant 7-11 mm. de hauteur sur 7-12 mm. de largeur », Bien que le Cochlearia anglica soit donné par Miciol comme CC. nous ne l'avons pas trouvé dans les localités précitées. Cochlearia danica L. Race * C. stenocarpa R. et F. : Cette plante, que Rouy et Foucaud signalent seulement dans les dunes du nord de la Somme, d’après des récoltes d'Eloy de Vicq, a été récoltée par nous à Carantec. Les autres échantillons de C. danica que nous possédons de Bretagne; accusent des variations dans la grandeur des silicules et la forme de la cloison. Il ne semble donc pas que dans les Cochlearia on doive attacher grande importance à ces caractères. CH. GUFFROY. — NOTES SUR LA FLORE BRETONNE. 319 Viola canina L. : Espèce peu commune dans le Nord-Finistère (où se trouve surtout le V. lactea) cueillie par nous au Diben (1905); nous l'avons aussi de Guern (Morbihan) dans les landes de Land'sarre prés Locmalo (1907). Viola sylvestris Lamk var. * pumila C. et G. (— V. arenicola À. Chabert) : Le Diben (1899). Aucun département breton n'est indiqué par Rouy et Foucaud, Frankenia hirsuta L. var. levis Boiss (= F. lævis L.) : Le Diben, au Porz-Gwenn (1905). Déjà indiqué par Miciol à Plougasnou, sans station exacte. Lychnis Githago Lamk : Donné comme C. en Bretagne par Lloyd, serait AR. aux environs de Morlaix, d’après Miciol. Récolté au Diben en 1901. Sagina ciliata Fr. : var. filicaulis Corb. (— S. filicaulis Jord) R. d’après Miciol. Trouvé à Térénez et à Carantec. var. ambigua Corb. (— S. ambigua Lloyd). Indiqué par Miciol seu- lement à Saint-Jean-du-Doigt ; récoltée au Diben en 1901. Alsine tenuifolia L. var intermedia R. et F. (— A. hybrida Jord.) : Mur au Diben, près le Porz-Gwenn (1905). Miciol ne signale l'espèce que « sur quelques murs à Morlaix »; Lloyd ne donne pour cette variété aucune localité bretonne, et dit à propos de l'A. tenuifolia que « les glandes .sont + rares ou abondantes », en méme temps qu'il cite une x méme plante (le type) glabre et glanduleuse ». Nous avons nous- méme récolté un pied d'A. hybrida dent certaines fleurs semblent en effet non glanduleuses, méme examinées à la loupe; mais lorsqu'on les Passe sous le microscope on trouve toujours quelques très rares poils ganduleux. Arenaria serpyllifolia L. var. * scabra Fenzl. Dunes du fond de la baie de Locquirec. Race A. Lloydii Jord. Mur au Diben (1905). La plante des dunes de Locquirec pourrait peut-être constituer une nouvelle variété (* var. dunensis N.) à cause de sa capsule plus grande et moins renflée que dans le type. Stellaria media L. : Var. * brachypetala (— S. brachypetala Opiz). Pétales une fois plus 320 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. courts que les sépales; pédicelles 1-3 fois plus longs que le calice; feuilles plus courtes que les entre-nœuds : Littoral à Carantec. var. *omissa N. « Pétales une fois plus courts que les sépales ; pédi- celles la plupart plus courts que le calice ou au plus l'égalant (les fleurs étant + réunies en cymes terminales), quelques-uns seulement une fois plus longs que le calice ; feuilles assez longuement pétiolées, égalant les entre-nœuds ou plus longues qu'eux » : Littoral près Penantrez. Spergularia Dillenii Leb. : Nos échantillons du Diben (1899) et de Carantec nous ont montré une assez grande variabilité dans la grandeur des pédicelles, plutót courts, dont certains égalent ou dépassent à peine la longueur des capsules. Certains pieds sont ainsi intermédiaires entre le type et la race S. urbica Nym., que nous n'avons pas récoltée. Spergularia marginata Fenzl. var. * angustata Clav. (— S. pachy- rhiza Desm.) : Cette variété qui se distingue à son aile étroite, roussâtre, quelquefois rudimentaire, n'est signalée par Rouy et Foucaud que dans la Gironde (4 localité), la Charente-Inférieure (2 localités) et l'Aude (1 localité). Nous l'avons trouvée abondante au Diben (1905), à Térénez et à Carantec. Dans ces stations, le type, à large aile blanche, n'existe pas. Spergularia rubra L. Race * S. campestris Asch. (— S. arenosa F. et S.) : Le Diben (1905). , Lavatera arborea L. : Trégastel-Primel (1907), localité citée pan Miciol. Les quelques pieds que nous y avons vus se trouvent englobés dans des propriétés et leur indigénat nous a paru plutôt douteux. Geranium purpureum Vill., forme G. modestum Jord : dans les galets, prés le chálet de sauvetage, au Diben (1905). Geranium striatum L. : Une seule station, sur la côte, à Garantec indiqué par Miciol seulement à Ploujean et à Saint-Martin-des-Champ*» prés Morlaix. Erodium cicutarium L'Hérit : Parmi les formes que nous avons récoltées, nous citerons : E. pilosum Jord : Le Diben (1905); cité à Sainte-Sève, par Miciol. * E. sabulicola Lange : Le Diben (1899). * E. Ballii Jord : Le Diben (1899). iiid Les deux premières se rangent dans la race E. bipinnatum wild, derniere dans la race E. dissectum Rouy. CH. GUFFROY. — NOTES SUR LA FLORE BRETONNE. 321 Androsemum officinale L. : Térénez. Androsemum calycinum Coste (= Hypericum calycinum L.) : Naturalisé sur un mur de propriété à Penlan en Ploujean (1911); se trouverait paraît-il en d'autres points de la commune. Miciol l'a omis dans son catalogue. Hypericum humifusum L. : * var. ambiguum Gillot : Terrain (granitique) à Térénez. Signalé par Rouy et Foucaud seulement dans les montagnes granitiques de Saóne-et- Loire (d'aprés Carion et Gillot) et dans les montagnes schisteuses des Ardennes (d’après Callay et Cadix). Race * H. Liottardi Vill. : Plouézoch, chemin rocheux près Saint- Antoine (1901-et 1903). Hypericum perforatum L. : var. microphyllum DC. (— Z. micro- phyllum Jord.) : Le Diben (1899). Oxalis corniculata L. var. * villosa Hohen. (= O. villosa M. B.):: Rufellic. Indiqué par Rouy et Foucaud dans la Loire-Inférieure. Monotropa Hypopitys L. : Bouquet de bois, prés la riviere de Mor- laix, sur la commune de Ploujean (1911). Miciol qui donne la plante comme RR. la signale (d’après de Guernisac) « près Morlaix » ; Lloyd donne Morlaix, d'aprés Crouan. Ononis repens L. : L'espéce est représentée dans nos récoltes Dar EnA panne confondues par Miciol et Lloyd! 0 repens L. (s. str.) var. inermis Lange : Le Diben (1899 et 1901), érénez. 0. procurrens Wallr. var. mitis Spenn. (— 0. mitis Gmel.) : Le Diben et Carantec. Anthyllis Vulneraria L. var. maritima Koch (— A. maritima Schweigg.) : Cote de la baie de Locquirec, à Plestin. Bien que cette localité des Côtes-du-Nord soit mentionnée à plusieurs reprises dans le atalogue de Miciol, on n'y trouve cette espece indiquée qu'à Santec. Medicago Lupulina L. : La var, * integristipula Rouy (— M. Willdenowii Mérat non Bonn.) cueillie à Térénez; la var, * eriocarpa Rouy, au Diben (1901). Medicago polycarpa Willd. var. tuberculata G. G. (= M. apiculata var. confinis Koch) : Trouvé dans un champ du littoral, à Térénez, crois- T. LIX. (SÉANCES) 21 322 SÉANCE DU 26 AVRIL 1942. sant dans le voisinage de M. polycarpa var. apiculata G. G. (= M. api- culata Willd.); n'était signalé par Miciol qu'à l'ile de Batz. Trifolium campestre Schreb. var. * parvifolium N. : Le Diben (1901). « Les capitules sont ceux du type, longs de 10-12 mm., à pédoncules égalant la feuille ou plus courts; les folioles ne mesurent que 4-6 mm. de longueur. » Trifolium minus Rehl. var. * microphyllum Ser. (— T. contro- versum Jan.) : Le Diben (1905). Trifolium scabrum L. : Le Diben (1905); cité seulement à Carantec et à Roscoff par Miciol. Trifolium arvense L. : La race T. Brittingeri Weitenw., à Térénez; la race T. agrestinum Jord., à Primel (1907) et à Carantec. Cette dernière localité est la seule indiquée par Miciol. Lotus hispidus Desf. var. * littoralis Rouy : En l'indiquant à Cherbourg et à Bastia, notre confrère la signale comme plante à rechercher. Nous l'avons cueillie en 1905, au Diben, près la maison Kertanguy. Nos échantillons correspondent absolument à la des- cription de l'auteur, sauf pour les folioles qui sont variables comme grandeur, suivant les individus, leur longueur étant comprise entre 4 et 10 mm. au lieu d’être de 2-5 mm. comme le dit Rouy. Lotus tenuis Kit : Cette plante, donnée par Lloyd comme AC. dans la région maritime, a été omise dans le Catalogue de Miciol; nous l'avons cueillie à Primel, en 1903. Lotus corniculatus L. var. crassifolius Ser. (— 4. crassifolius Pers.) s.-var. * parvifolius Rouy : Le Diben (1899). La grandeur o folioles varie entre 2 et 6 mm. Lotus uliginosus Schk. var. villosus Lamotte (— Z. villosus Thuill) : Le Diben (1905). Cette plante serait PC. aux environs de Morlaix, d'après Miciol, qui n'indique pas de localités. Vicia sepium L. var. * montana Koch (— V. montana Frol.) : Le Diben (1899). Vicia Cracca L. var. * linearis Peterm. (— V. Kitaibeliana Rchb.) : Le Diben (1899 et 1901), Carantec. Pisum arvense L. : Térénez, Miciol le cite seulement à Morlaix, Plou- A. REYNIER. — SUR LE SEDUM CLUSIANUM GUSS. 323 jean et Plouigneau. Lloyd ne donne comme localité du Finistère que Camfrout, d’après Crouan. Ornithopus ebracteatus Brot. : Térénez. Miciol ne signale cette espèce qu'à l'ile Sterec (d’après de Guernisac), à Roscoff (d'après F. Camus), à l'ile Callot et à l'ile Ricard. Ornithopus perpusillus L. var. elongatus Lamotte (= O. interme- dius Roth) : Porz-Gwenn (1903). A cette station du Diben, de Creac'hque- rault avait signalé l'O. roseus. Miciol considérant cette espèce comme douteuse, émettait l'opinion que ce pouvait bien être l'O. intermedius Roth, qu'il citait à l'ile Ricard et à l'ile Louet. Ayant cherché en vain à plusieurs reprises et avec beaucoup de soins l'O. roseus et ne l'ayant pas trouvé; ayant au contraire récolté la variété elongatus de l'O. perpu- sillus, nous ne pouvons donc que confirmer l'opinion de Miciol et rayer du Nord-Finistère l'O. roseus. (A suivre) M. Lutz donne lecture de la communication ci-après : Sur le Sedum Glusianum Guss.; PAR M. ALFRED REYNIER. Les botanistes furent invités, en 1901, par M. Georges Rouy (t. VII de sa Flore de France), à rechercher dans le Midi et en Corse le Sedum Clusianum. Je fis honneur à l'invitation en publiant (Bulletin de l'Académie Internationale de Géographie Botanique, n° de janvier 1903) les trois lignes que voici €? Sedum Clusianum Guss. Partout où croit, en Provence, le € S. micranthum Bast., on remarque de nombreux pieds se * rapprochant du S. Clusianum ; ces deux Orpins sont-ils suffi- * Samment séparables l'un de l'autre? » Depuis, j'ai poursuivi mes observations relativement à ce petit probléme d'il y a dix ans; et, en 1910-1911, j'ai acquis la conviction de ne pas faire erreur quand j'ai distribué quelques exemplaires proven- saux étiquetés : Sedum Clusianum. Garidel, Histoire des Plantes T! naissent aux environs d'Air, 1715, m'avaitintrigué par sa citation de deux formes de Sad [album L.] dont la seconde paraissait correspondre, sinon au Clusianum, du moins au micranthum, Quoique ce dernier ne fût pas mentionné dans le 324 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. Catalogue de De Fonvert et Achintre, je reconnus, sur le terri- toire aixois, divers pieds se différenciant à coup sür du S. album type. Toutefois il leur manquait des « tiges fertiles pubéru- lentes » : quant à ce, l'Orpin d'Aix n'accusait pas la moindre trace de pubérulence; mais, sur les tiges stériles, de courts poils glanduleux, en petit nombre, étaient apercevables. Dès lors, pareille pilosité, si faible qu'elle füt, ne suffisait-elle pas pour qu'on pùt conclure à l'existence en France de la plante sici- lienne de Gussone, du moment que tous les autres caractères (« fleurs petites; corymbes florifères divariqués; tiges fertiles élevées, dépassant souvent 20 centimétres »), dont parle M. Rouy dans sa diagnose du Clusianum cueilli par lui en Espagne, se montrent sur mes exemplaires d'Aix. Afin d'acqué- rir une certitude plus compléte de l'identité du Sedum de Provence avec celui du Florae Siculæ Synopsis, je me suis pro- curé (— merci aux confréres qui m'ont facilité cette documen- tation —) le texte de Gussone et celui de L'Écluse, car il eût été imprudent de se fier aux commentateurs de leurs écrits; amplifier ou tronquer est trop habituel aux floristes modernes. Après l'examen consciencieux des descriptions latines reçues d'Italie et d'Allemagne, qu'il me soit permis de produire diverses remarques : Historique. — Quand A.-P. De Candolle, en 1815, admit pour le S. micranthum de Bastard la valeur exagérée d’ « espèce ?» l'ignorance qu'il avait de l'aire géographique exacte de cette plante l'empécha de juger tout de suite que le S. album est un type subissant, selon la diversité des stats, maintes variations morphologiques, parmi lesquelles : taille plus ou moins élevée; fleurs plus ou moins grandes; feuilles allongées, courtes, renflées, amaigries, etc. ; cependant l'auteur de la Flore Fran- çaise (cf. 6° vol., p. 523) soupconna que lOrpin de Bastard pourrait un jour n'étre plus soutenable spécifiquement et des- cendre au rang de variété. Vingt-sept ans plus tard, Gussone eut tort bien davantage que De Candolle, à propos d'un Sedum de Sicile duquel le plus élémentaire scrupule scientifique aurait dà l'obliger à établir publiquement la différence d'avec l'Orpin de Bastard. Négligeant la comparaison, qui lui incombait, de$ deux plantes, le botaniste italien, Flor. Sicul., Syn. vol. ^ A. REYNIER. — SUR LE SEDUM CLUSIANUM GUSS. 325 p. 516 (1842), créa une nouvelle espèce : S. Clusianum, en laissant croire que L'Écluse avait visé un Orpin silicien par son « Sedum minus II » ; or, si l'on se reporte au Plantarum His- toria, lib. IH, tix (1601) de l'auteur prélinnéen, aucune mention ne s'y rencontre de la patrie dudit « minus II » : preuve évi- dente que l'Écluse visait une plante végétant partout (France non exclue) où croit le « Sedum minus I » : ce dernier répond sans conteste au S, album type, vulgaire dans l'Europe entière. Au xx* siécle, alors qu'une sage réduction devrait étre à l'ordre du jour, certains exagérateurs continuent à séparer l'Orpin de Gussone de celui de Bastard-De Candolle, sous prétexte que le Clusianum est, par rapport au S. album type, une « race » non francaise, et l'autre, micranthum, une « variété » ubiquiste de celui-là. Avant la manifestation de pareille regrettable ten- dance à l'émiettement des espéces en races — parce que, prétend- on, la race rend un grand service au point de vue « pratique » dans la classification, — l'Ürpin de L Écluse n'avait pas été pris, chez nous, en considération plus grande que comme un pur Synonyme du micranthum : cf. Boreau, Flore du Centre ; Grenier et Godron, Flore de France. Pour s'expliquer que Boreau et Grenier (blàmables de ne pas avoir fait quitter au Sedum de Bastard le rang spécifique accordé à la légère par De Candolle) aient eu une conception si peu importante de la plante de Gus- Sone, on est amené à croire que des exsiccata italiens passèrent sous leurs yeux sans leur dévoiler des particularités sérieuse- ment dignes d’être mises en relief. Si bien, que nul botaniste herborisant en France n'a jamais pris la peine de chercher et de signaler une station où les amateurs auraient pu, en y venant cueillir le Clusianum, rendre hommage au créateur de l’Orpin de Sicile, précieux pour l'enrichissement de collections vaniteuses où naguère brillait encore comme insigne species rara le S. turgidum de Ramond! (Du sommet des Pyrénées où l'on cantonnait théoriquement cette insignifiante sous-variété turgi- dum, elle est descendue aujourd'hui jusqu'en basse Provence : Aix! Toulon !) Caractéres particuliers? aux Sedum micranthum et S. Clusia- num. — a) Boreau fut-il distrait quand il écrivit, sur le compte du S. micranthum (« S. Clusianum » étant joint par lui à titre 326 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. synonymique) : « fleurs parfois lavées de rose, ainsi que toute la plante; pétales un peu aigus »? En face de ces deux asser- tions de l'auteur de la Flore du Centre, nous pourrions demeurer perplexes ; car, d'un côté, M. Rouy, op. cit., appuye pour que lon reconnaisse à l'Orpin de L'Écluse des fleurs « lavées de rose » et des pétales « subaigus »; d'un autre cóté, Boreau ne saurait être cru coupable d'avoir ajouté fantaisistement à la description de la plante de Bastard des caractères pris au Sedum d'Italie, d'Espagne et d'Algérie (trois pays voisins oü l'on nous convie à aller étudier le Clusianum). Sortons de perplexité : le botaniste d'Angers a fort bien apercu les fleurs lavées de rose et les pétales un peu aigus, ces détails morphologiques n'étant pas le moins du monde spéciaux à l'Ürpin de L` Écluse. Cariot, Étude des Fleurs, assure, en effet, que dans la région lyonnaise, les fleurs du S. micranthum sont « quelquefois roses » et Mutel. Flore du Dauphiné, assure aussi avoir trouvé à la Moucherolle un pied de S. album type avec tiges et fleurs roses. Remarquons, d'ailleurs, que Gussone se borne à dire de son espèce Clus?anum : « floribus albis... petala rubro-carinata »; à ses yeux la teinte purpurine n'était donc guère un caractère de grande impor- tance. b) Nous avons pris note, tantôt, que Boreau affirme les pétales du micranthum être « un peu aigus » et que M. Rouy revendique pour l'Órpin italien le détail : « pétales subaigus ?- Ces deux floristes adoptent pour terme de comparaison le S. album type, qui a les pétales obtus. Avec plus d'exactitude, si nous placons cóte à cóte la plante de Bastard et celle de Gus- sone, nous voyons qu'elles ont les pétales absolument iden- tiques : « petala acutiuseula », comme s'exprime le Flore Sicul? Synopsis. En conséquence, il y a double emploi quand M. Alfred Chabert (Deuxième Note sur la flore d' Algérie, cf. Bulletin de la Société Botanique de France, 1889) attribue à la « variété Clu- sianum » des pétales « aigus », pour la distinguer de F « espèce micranthum ». M. Rouy ajoute que l'Orpin de L'Écluse montre 1. M. Chabert a suivi la maniére de voir de Boreau, de Grenier et Godron et de Nyman, Conspectus Flore Europee; mais ces auteurs ont mal JUg* en maintenant au S. micranthum le rang spécifique. Trés judicieuse; au contraire, est l'initiative de notre distingué confrère de Chambéry; en æ qu'il subordonne le Clusianum au micranthum. A. REYNIER. — SUR LE SEDUM CLUSIANUM GUSS. 327 parfois des pétales « acuminés » : il est présumable que cet acumen a été seulement aperçu sur quelques pétales rendus difformes par la dessiccation. c) ll est en outre spécifié, par M. Rouy, que, chez le S. Clu- sianum, les étamines sont « aussi longues que la corolle et non d'un tiers au moins plus courtes »; mais cette comparaison est encore faite entre l'Orpin de Gussone et le S. album type; tout autre est le résultat si l'on mesure les étamines du Clusianum et celles de son plus proche voisin le micranthum; il est indé- niable qu'alors les étamines atteignent, à un demi-millimètre prés, la longueur des pétales respectifs! Au surplus, Gussone, connaissant mieux, certes, que quiconque sa plante, dit, sans ambiguïté : « filamenta corollam subequantia »; ce terme Subæquantia, si approximatif soit-il, n'est pas du tout chan- geable licitement en « aussi longues... », j'en appelle à ceux qui ont dà maintes fois reconnaitre la vérité du dicton « Tra- duttore, traditore » ! Importance fort médiocre, dans la question du Sedum Clusia- num, du caractère emprunté aux poils. — 4) C'est l'expression poilues-glanduleuses (non « velues, glanduleuses ») qui convient aux tiges stériles du Clusianum provençal : on y chercherait en vain des glandes éparses parmiles poils d'une surface « velue ». Il est utile de prévenir de cela, parce que, relativement à un autre Orpin, S. dasyphyllum L., M. Burnat, Flore des Alpes- Maritimes, a dû faire observer que, chez la variété adenoclada, les axes de l'inflorescence sont hérissés-glanduleux, non recou- Veris de la simple « pubescence » annoncée, par M. Rouy, comme visible dans la variété genuinum Gr. et Godr. Du reste, à propos du. S. Clusianum, Parlatore, Fl. Ital., IX (1890), P- 64, dit: « minutissimè parce glanduloso-pilosa » ; et Fiori et Paoletti, FI. anal. Ital., Y (4898), p. 540, confirment par * parcamente et minutissimamente peloso-glandulosa ». ^) M. Rouy assure qu'en ce qui concerne les feuilles des rejets stériles de S. Clusianum, elles sont « plus velues que chez le S. album type »; ce peut être valable pour l'Espagne, Mas certainement pas en France où, à ma connaissance du moms, le S. album type ne montra onques la plus minime villosité ! 328 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. c) Le petit nombre de poils glanduleux perceptibles par l'œil nu ou armé d'une loupe, sur les tiges stériles de mes exem- plaires d'Aix, ne peut former obstacle à l'identification avec la plante de Gussone; car on remarquera que, dans le texte de L'Écluse et sur son dessin, il n'est rien dit ni figuré ayant rap- port à une pilosité quelconque. Quant à Gussone, il ne. donne point son Sedum comme toujours velu : au contraire, il le qualifie d'abord de « Sedum glabrum », puis il restreint celte généralisation par un détail : « caules aliquando puberuli ». d) En matiere de trichologie, j'eus l'occasion d'interviewer M. Raymond Hamet, qui poursuit, au Muséum de Paris, une étude des Sedum du globe. Nombre d'exemplaires vivants de France et de l'étranger ayant passé sous ses yeux, l'opinion de ce spécialiste a une importance générale qui éclaire le cas des tiges « aliquando puberuli » du Clusianum : « ll existe, me dit-il, dans la plupart des Sedum, deux séries : l'une glabre, l’autre pubescente : phénomène de variation parallèle qui semble le plus souvent indépendant de la dispersion géogra- phique des individus considérés. Dans une même région, quel- quefois dans un unique endroit, on observe les deux états. » Rang décernable, en Systématique, aux S. micranthum e S. Clusianum. — Plus personne, maintenant, n'accorde à ror pin de Bastard le rang d'espèce. Alph. De Candolle (Prodromus) avait donné le courageux exemple de l'inscrire comme variété du S. album; Loret a rectifié dans ce sens, 2° édit. de la Flore de Montpellier ; M. Bonnet, Petite Flore Parisienne, le déclare aussi : variété; MM. Battandier et Trabut, Flore d' Algérie, ny voient de même qu'une variété (nota bene : avec pour syno- nyme : S. Clusianum Guss.); M. Rouy, enfin, qui, en 1816, Bulletin de la Société Botanique de France, et, en 1887, revue Le Naturaliste, accordait au S. micranthum le droit d'auto- nomie, concède, en 1901, Flore de France, que c'est une variété non supérieure en valeur au S. turgidum de Ramond. Ladite dépendance variétale de l'Orpin blanc est si peu stable, que Lloyd, Flore de l'Ouest, avouait : « Le S. micranthum, très voisin du S. album, est quelquefois difficile à distinguer de son congénère »; M. Burnat, op. cit., est d'une opinion identique : « On est souvent embarrassé lorsqu'il s'agit d'attribuer certains A. REYNIER. — SUR LE SEDUM CLUSIANUM GUSS. 329 échantillons au S. album type ou à la variété micranthum. » . Fatalement, le Clusianum doit subir la déchéance du micran- thum, subordonné qu'il est à ce dernier par de nombreux indi- vidus mixtes établissant une chaine d'attache. Impossible de le classer au-dessus du rang de sous-variété de la variété micran- thum. A tout prendre, il serait loisible de créer une forma (degré de nomenclature qui orthodoxement prend place au- dessous de sous-variété) puberula pour les échantillons pubéru- lents d'Italie; mais à quoi bon, puisque le « Sedum minus I » est figuré absolument glabre par L'Écluse ! Improbabilité de faire admettre le S. Clusianum comme valable « race ». — Je reconnais aux compteurs de poils le pri- vilège, si cela peut leur plaire, d'établir des espèces ou sous- espèces trichologiques malgré l'aphorisme du Philosophia Bota- nica de Linné : « Hirsuties loco et ætate facillime deponitur »; mais il y a loin de semblables créations onomastiques éphémères à une « race » destinée à étre inscrite à demeure dans des livres classiques sérieux. Pour faire admettre la « race Clusianum », il faudrait fournir la preuve que, non au moyen de boutures, mais par graines semées en lieux agrestes, quatre détails d'ordre végétatif se maintiennent : 1° indüment plus fourni; 2° divarication plus grande des rameaux des corymbes flori- feres; 3° tiges fertiles moins basses; 4° tiges stériles moins courtes. Or, les « plus » et « moins » ayant à soutenir une lutte contre le polymorphisme de l'espèce S. album, le résultat des semis est à prévoir, hélas! inéluctablement non confirmatif de la stabilité obligatoire pour la légitimation d'une valable race Orpin de L’ Ecluse. CowcLusiow. — En fin de compte les multiplicateurs devront se contenter de la sous-variété Clusianum, digne, malgré son Peu de valeur, d'étre maintenue dans les Flores à cause de la priorité revenant à L'Écluse pour la distinction qu'il sut faire de deux Sedum : « minus I » (S. album L. type) et « minus II » (Var. micranthum et sous-var. Clusianum). À la suite de cette communication M. Rouy fait les remarques suivantes : 330 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. Il rappelle qu'il a publié en 1881 (Vaturaliste du 15 octobre) un travail sur les Sedum album L., turgidum Ram., micranthum Bast. et Clusianum Guss. où il considérait ce dernier comme espèce en donnant la diagnose in-extenso de Gussone. Depuis lors, dans la Flore de France (VII, p. 117) établissant la hié- rarchie des subdivisions de l'espèce en sous-espèces, formes (ou races), variétés et sous-variétés, il a admis le S. Clusianum Guss.! verum (non bot. plur.) comme race du S. album, d’après ses études personnelles sur le vif et en herbier, cette race médi- terranéenne ne lui étant pas plus connue en France en 1904 qu'en 1881. La valeur taxinomique du S. Clusianum Guss. dépend évidemment, pour chacun, de l'idée qu'on se fait des subdivisions de l'espèce : cette valeur est donc tout à fait indi- viduelle; mais elle doit être basée sur des faits exacts, c'est-à- dire sur l'examen d'exemplaires bien déterminés, et l'on ne peut que regretter que l'auteur de la communication n'ait pas joint à celle-ci, pour la Société, quelques parts de sa plante. M. H. de Boissieu fait la communication suivante : Une Mélastomacée asiatique d'un genre africain; PAR M. H. DE BOISSIEU. L'espèce qui fait l'objet de la présente communication est de Cochinchine et richement représentée dans l'herbier Pierre, 0U j étudie actuellement les Mélastomacées pour la Flore de ['Indo- . Chine. Elle appartient au genre Dissotis, de la tribu des Osbec- kiées, dont tous les représentants connus jusqu'ici étaient afri- cains. L'espéce nouvelle a de trés grandes affinités avec cer- taines espèces, assez répandues dans les herbiers, du Congo, de la région du Zambéze, etc. S Le genre Dissotis est caractérisé par des étamines très 1n6- gales, à connectif longuement appendiculé à la base (dans le prolongement de l'anthére), un ovaire poilu surtout au sommet, un fruit capsulaire, etc. Le port est celui d'un Osbeckia. Coin- cidence assez curieuse : une espèce assez commune d'Osbeckia de Cochinchine l'O. cochinchinensis Cogn. appartient à la spots des Osbeckia appelée Pseudodissotis par Cogniaux, caractérisée H. DE BOISSIEU. — UNE MÉLASTOMACÉE ASIATIQUE. 334 par son connectif assez longuement appendiculé à la base, sec- tion dont tous les autres représentants sont africains. Je dédie l'espéce nouvelle à M. Pellegrin qui m'a beaucoup aidé dans mes recherches sur les Mélastomacées africaines. Dissotis Pellegriniana sp. nov. Frutex ramis manifeste tetragonis, brevissime, adpresse crasseque strigilloso-setulosis, setis brunneis, basi tuberculosis, ad nodos parum : incrassatos annuloso-villosis, setis annuli quibusdam multo majoribus, omnibus adpressis brunneis. Folia rigida, magna (10-12 cm. longa, 3-4 cm. lata), oblongo-lanceolata, 5-7-nervia, integra, petiolata, petiolo sat crasso, circa 1 cm. longo, supra tenuiter strigilloso-villosa nervis impres- sis, subtus flavescentia, eximie brunneo-punctulata, nervis et nervulis exsertis adpresse pilosis. Inflorescentia sat laxa, paniculata. Panicula e cymis biparibus consistens : pedunculi communes crassi, eximie qua- drangulares; pedicelli (pro sectione) sat elongati, demum 6-8 mm. longi; bracteæ lanceolatæ, acuta, herbaceæ, villosæ, pedicello longiores, caducæ. Alabastra acuta. Flores magni, spectabiles. Calycis tubus ovoideus, 5-7 mm. longus, pilis omnibus simplicibus, basi tuberculatis, adpressis, praeter basim et apicem dissitiuscule, basi et apice densius vestitus; lobi 5, post anthe- sim decidui, tubo æquilongi, lanceolati, apice attenuati, praesertim dorso et apice adpresse selosi, cum dentibus 5 minoribus, linearibus, apice presertim setosis alternantes. Petala 5 magna inæquilateralia, scepe apice pilosa, saltem sepalis 2-plo longiora. Stamina 10,5 majora sepalis, 5 multo minora petalis opposita. Stamina majora medio curvata, connectivo basi (i. e. ad filamenti apicem) appendicibus duabus, oppositis, crassiusculis, curvatis, corniformibus munito, deinde elongato, filamento longiore; antheræ elongatæ lineares, apice 1-poross, loculis duobus incompletis, Ventre tantum separatis, undulatis, a connectivo basi manifeste separatis (subauriculatis). Stamina minora connectivo parvo, appendicibus duabus Oppositis, iis staminum majorum subconformibus basi munito, istis appendicibus minore; antheris eximie undulatis. Ovarium loculis 5, sep- tis calyce basi adhærens, pilosum, vertice setosum. Stylus filiformis elon- gatus. Capsula coriacea, calyce inclusa. Semina minuta, cochleata, eximie tuberculata. _Bao-Chang in prov. Bien-Hoa (Cochinchine australe) et probablement ailleurs (Pierre). À placer dans la section G. b. de E. Gilg Melastomaceæ afri- canæ, et dans la section N. B. de la Monographie de Cogniaux. Differe du D. Melleri Hook., de l'Afrique tropicale orientale (région du Zambéze) par ses feuilles beaucoup plus longues à 1 et non 5 nervures, ses panicules non feuillées el bien plus làches, ses bractées laneéolées-aigués et non ovales-arrondies au Sommet, bien plus longues, ses fleurs beaucoup plus longuement pédicellées. 332 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. Diffère du Dissotis multiflora Triana, D. Brazzæi Cogn., espèce répandue en Afrique, par ses feuilles beaucoup plus - longues, à 7 et non 5 nervures, ses bractées lancéolées-aigués et non ovales-oblongues, ses fleurs non sessiles ou subsessiles, les poils du calice tous et non seulement quelques-uns simples, les autres étant étoilés-divariqués au sommet. Diffère du D. Hensii Cogn., l'espèce la plus voisine, prove- nant du Congo belge à Bangala, par ses branches plus robustes, ses feuilles entières, le calice à lobes beaucoup plus longs (dans le D. Hensii ils sont de moitié plus courts que le tube), ses fleurs munies de bractées, et nettement pédicellées, etc. Indument du calice se rapprochant de celui d'une espèce nouvellement décrite et figurée, d'ailleurs bien différente par l'ensemble de ces caractères, D. Mahoni Hook. f. Bot. Mag. t. 7896, de Uganda, mais dans le D. Mahoni les poils sont plus fortement tuberculeux à la base, et apprimés, non étalés. Port rappelant celui de lOsbeckia nepalensis Hook., mais outre ses étamines égales, cette espèce diffère de la nótre par bon nombre de caractéres, notamment un indument calicinal tout différent. M. Griffon prie M. Prillieux, ancien président de la Société de vouloir bien le remplacer au fauteuil de la présidence et fait la communication suivante : Greffage et variations d'ordre chimique; PAR M. ÉD. GRIFFON. I : Au cours des recherches que je poursuis depuis 1905 sur la variation dans le greffage, j'ai surtout envisagé le côté mor- phologique; et, à part les cas des repousses anomales du bour- relet, je considère l'indépendance spécifique du sujet et du greffon, admise jusqu'ici par la grande majorité des botanistes et des praticiens, comme parfaitement établie. ; Je suis revenu récemment à nouveau sur la question depuis longtemps étudiée de la transmission de certaine panachure par la greffe. E. GRIFFON. — GREFFAGE ET VARIATIONS D'ORDRE CHIMIQUE. 333 Enfin, pendant ces dernières années, je me suis préoccupé également des variations d'ordre chimique. Parmi celles-ci il en est qu'on peut apprécier trés facilement par la vue (matières colorantes), d'autres par le goüt (amertume, acidité, richesse en sucre, en tanin, bouquet, parfum, etc.). L'étude que j'ai faite sur le greffage des plantes panachées rentre dans le premier cas; les observations nombreuses résultant de la dégustation des raisins et du vin de vignes greffées, des pommes, poires, cerises, etc. rentrent dans le second. Mais il est bon, pour fixer les idées, de faire accompagner, chaque fois qu'on le peut, toutes les observations par des ana- lyses chimiques précises; d'ailleurs on voit qu'en bien des cas l'aspect extérieur et les propriétés organoleptiques sont impuis- sants à révéler l'existence et à plus forte raison la proportion de principes chimiques chez les végétaux. I J'ai montré récemment, aprés d'autres auteurs, que, si cer- taines panachures se transmettent avec la greffe, d'autres types de coloration sont sans effet sur la plante associée '. D'un autre cóté, les praticiens ont toujours admis que le gref- fage sur des sujets différents peut modifier le goût des fruits, mais pas au point de changer les variétés. De nombreux exemples ont été cités. Un des auteurs les plus compétents sur la question du gref- fage il y a un siècle, Thouin, écrit dans son importante « Mo- nographie des greffes », publiée en 1821, que le Prunier de Reine-Claude greffé indistinctement sur plusieurs variétés de Sauvageon de son espèce produit des fruits insipides sur les uns, délicieux sur les autres, que les Cerisiers greffés sur le Mahaleb, sur le Laurier-Cerise ou sur le Merisier des bois donnent des fruits dont les saveurs sont trés différentes. Mais cela prouve-t-il qu'il y ait influence spécifique « sensu stricto », hybridation asexuelle? Pas le moins du monde. Dans un fruit la teneur en sucre, en acides, en pectine, etc. peut varier et cela suffit pour produire des changements trés appré- 1. (E. GRIFFON), Coloration et panachure des feuilles; leur transmission par le greffage. (Annales de l'École nationale d'Agriculture de Grignon., t. I, 1910.) 334 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. ciables dans le goüt; ces changements sont de méme nature que ceux qu'on observe chaque année sur le méme arbre selon les conditions météorologiques; il y a des années où les fruits sont trés sucrés, d'autres oü ils ne le sont pas. Jamais on a vu la Cerise anglaise greffée sur Mahaleb prendre l'amertume du fruit de ce dernier; jamais on a vu non plus les fruits des repousses du sujet Malaheb devenir sucrés et acidulés comme ceux du Cerisier greffon. D'un autre côté, jamais on a vu des Poiriers greffés donner des fruits à goüt de coing, qu'il y ait ou non sur le sujet Co- gnassier des repousses comme j'en ai tant vu dans certaines plantations mal tenues de Normandie par exemple. MM. Rivière et Bailhache' ont, au cours des quinze dernières années, étudié la composition chimique des poires venant de greffes sur franc et sur Cognassier, de pommes venant de greffes sur « Paradis » et sur « Doucin ». Ils ont trouvé des différences dans le poids moyen, la teneur en sucre, en acides, en cendres. Mais ces résullats ne peuvent aucunement étre généralisés; il aurait fallu opérer sur de nombreux fruits, non sur cinq, voir tout d'abord les variations de composition des fruits sur le méme arbre, étudier les fruits venant de greffe sur tous les sujets dans d'autres terrains et à d'autres expositions. Alors on pourrait conclure. Au surplus qu'un fruit soit plus ou moins sucré, plus ou moins acide sur des porte-greffes différents, tout le monde l'admet; la vigueur de ces derniers intervienl sans doute et l'hybridation asexuelle ne s'impose nullement à l'es- prit pour s'expliquer les variations constatées. Iit Mais c'est au sujet du greffage de la Vigne, de la qualité des raisins et du vin, que la discussion est devenue âpre et souvent bien obscure il faut le dire. C'est que, si l'appréciation du raisin et du vin, gràce aux propriétés organoleptiques et à l'analyse chimique, peut conduire à des résultats certains forcant la con- viction, l'interprétation de ces résultats n'est pas à la portée du premier venu. Il faut bien connaitre le vignoble, y vivre par 1. C. R. Acad. d. Sc., 1?" mars 1897-2 avril 4906. E. GRIFFON. — GREFFAGE ET VARIATIONS D'ORDRE CHIMIQUE. 335 conséquent si lon veut porter un jugement qui ait quelque valeur. Un étranger à la viticulture peut, même étant impartial, admettre les conclusions les plus contradictoires et, s'il a une opinion préconcue, l'appuyer sur ce qu'il tiendra pour des preuves décisives, lesquelles pourtant tomberont dans une dis- cussion entre personnes compétentes et désintéressées. Procla- mons-le hautement, c'est l'intérét sous ses formes variées et la connaissance insuffisante de la viticulture et de l’œnologie qui ont jeté la confusion dans cette question de l'influence des porte-grelfes américains sur nos anciens cépages indigènes. La question est en effet trés complexe. Dans la région de la Bourgogne oü je suis la culture de la Vigne depuis plus de trente ans et où j'ai pu entendre parler par de vieux vignerons des récoltes depuis 1811 (vin de la Cométe), que de vicissitudes le vignoble, dans l'ensemble prospère, n'a-t-il pas traversées? Avant le greffage, c'est-à-dire avant 1895, des périodes de 1, 8 et méme 10 ans se sont passées où l'on obtenait qu'une ou deux bonnes récoltes, la sécheresse, la gréle, la coulure, la gelée, l'oidium tuaient le reste; on faisait d'excellent vin (1811, 1865, 1870, 1881, 1893), mais on en produisait aussi de trés mauvais. Avant le greffage encore, le mildiou anéantissait la récolte (1887) et ne permettait l'obtention que des vins infé- rieurs. Depuis 1895 on n'a reconstitué qu'incomplétement à cause du manque.et de la cherté de la main-d'œuvre, des frais de première installation, du mildiou qu'on ne connaissait pas avant 1887 et qui est venu joindre son action néfaste à celle des gelées printanières, lesquelles nous ont détruit plus ou moins la récolte en moyenne une fois tous les trois ans depuis un siécle. Assez souvent nous avons été trompés sur les porte-greffes. On les accusait d'étre devenus non résistants par suite du greffage, mais on s'est aperçu, en en laissant pousser quelques-uns, qu'ils étaient autres que ceux qu'on avait commandés, des types natu- rellement peu résistants. D'autre part nous n'avons pas toujours eu au début les types adoptés aux sols complantés, d'oü des déboires irritants. Enfin on espace les ceps beaucoup plus qu'autrefois, on fait prendre au Gamay et au Gros Pinot le pas sur le Pinot fin, on fume copieusement, on pousse à la quantité et l'on n'a plus de vieilles vignes; alors dans l'ensemble du 336 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. vignoble la qualité baisse; comment en serait-il autrement et qu'est-ce que l'hybridation asexuelle vient faire ici, surtout lorsque certaines années nous avons à subir les dommages causées par les intempéries et le mildiou? Mais, quand le porte- greffe convient au sol, que le greffon est de l'excellent Pinot fin ou du Pinot blanc Chardonnay ou méme du Melon (cépage blanc) et a de l'affinité avec son sujet, que l'année est favo- rable, que la Vigne a plus d'une dizaine d'années, le vin est de première qualité comme autrefois. Je ne me rappelle pas avoir mangé de meilleurs raisins provenant des cépages sus-in- diqués que dans l'automne 1911, et c'est aussi l'opinion de tous les vignerons que j'ai consultés. J'ai goüté plusieurs années de suite le Nuits et le Chambertin 1904, les Hospices de Beaune 1894 et 1904, le Haut-Suduirant 1904; vraiment on ne peut dire que ces vins remarquables soient adultérés par les porte- greffes américains. Le vin rouge de Pinot fin que j'ai fait l'an dernier chez moi vaudra certainement celui de 1893, un des meilleurs qu'on ait connus dans ma région avant le greffage. Sans doute, suivant la végétation que prend le greffon d'après son affinité avec le porte-greffe et l'adaptation de ce dernier au sol, on peut obtenir des vins plus ou moins riches en tel ou tel principe chimique, mais les variations quantitatives, parfois insignifiantes ou nulles, souvent amélioratrices, respectent les caractères fondamentaux des crûs; elles sont les mêmes que celles qu'on observe chez les Vignes franches de pied sous l'in- fluence des procédés de culture, du sol et des circonstances mé- téorologiques de l'année; on ne voit nullement une modification des raisins et du vin du greffon; il n'y a donc pas d'hybridation asexuelle. C'est bien ce que je constate, en Bourgogne notam- ment, depuis la reconstitution, ce qui découle des recherches de Gayon et Dubourg, de Laborde, de Capus, de Verdié, etc.; ainsi que des discussions qui ont eu lieu aux Congrés sur l'Hy- bridation de la Vigne, de Lyon 1902 et d'Angers 1907. IV J'arrive maintenant à des cas plus simples quoique trés diffi- ciles à élucider, concernant le passage de composés définis du E. GRIFFON. — GREFFAGE ET VARIATIONS D'ORDRE CHIMIQUE. 337 greffon au sujet et réciproquement dans les greffes ordinaires ou mixtes. En 1885, à l'aide de greffes de Datura sur Pomme de terre que lui avait remises Strasburger, le Docteur Klinger trouva sur 800 grammes de tubercules quelques milligrammes d'atro- pine, c'est-à-dire une quantité bien inférieure à celle de la sola- nine des tubercules, à celle de l'atropine contenue dans la racine du Datura. Dans ses recherches faites depuis 1905 avec des matériaux provenant de M. Daniel, M. Laurent! trouve qu'il y a de l'atro- pine dans les racines de la Tomate greffée en Belladone, alors qu'il n'y en a pas dans la Tomate greffée sur cette dernière. Si les greffes sont mixtes et non plus ordinaires comme ci-dessus, c'est-à-dire si on laisse se développer des pousses sur les sujets, M. Laurent constate que l'atropine passe de la Belladone gref- fon sur la Tomate sujet, alors que dans la greffe inverse aucune migration de l'alealoide n'a lieu. Mais, en 1896, Lindemuth ayant repris l'expérience de Stras- burger, fit analyser les tubercules par le Professeur Lewin qui ne pul y déceler avec certitude l'atropine. Arthur Meyer et Schmidt, de leur cóté, aboutirent au méme résultat en 1907; mais en 1910 ils purent constater la présence de l'atropine dans la tige de la Pomme de terre sujet, non dans les tubercules et cela toujours en greffe ordinaire. En 1908 et 1909 je remis à un chimiste distingué de l'Insti- „tut Pasteur, M. Javillier?, des greffes ordinaires ou mixtes de Belladone et Pomme de terre. Avec la greffe ordinaire de Bella- done sur Pomme de terre, 850 grammes de tubercules ne per- mirent de déceler aucune trace d'atropine ni chimiquement, ni Physiologiquement. En greffe mixte de Belladone sur Tomate et avec les fruits de cette dernière plante, la réaction physiolo- 8ique de l'atropine a été manifeste; dans la greffe mixte inverse des fruits de Tomate ont présenté les réactions chimiques et physiologiques de l'alcaloide mydriatique; mais, avec la tige et les feuilles, les réactions ont été négatives. J'ai conservé de mon côté des fruits de Tomate venus de sè JAURENT, Thése de Doctorat, Paris, 1908. ^ "^VILLIER, Annales de l'Institut Pasteur, t. XXIV, juillet 4910. T. LIX, (SEANCES) 22 338 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. greffe mixte avec la Belladone et contenant un peu d'atropine. J'en ai semé les graines en 1910. Les pieds obtenus ont été auto- fécondés et à l'automne j'ai envoyé les fruits à M. Javillier qui les a trouvés dépourvus d'atropine '. En somme cet alcaloide a pu, dans la greffe, franchir le bourrelet et étre entrainé dans la pulpe des fruits; sans que ceux-ci aient eux-mémes engendré un tel composé et, d'autre part, la graine n'a pas été influencée spécifiquement; il n'y a pas eu hybridation asexuelle. V Dans les greffes mixtes de Tabac sur Pomme de terre, que je lui avais également remises, M. Javillier a constaté qu'il n'y a de nicotine ni dans la partie aérienne, ni dans les stolons et racines, ni dans les tubercules. D'autre part, des greffes ordinaires des mémes plantes ont été remises en 1908 à l'École d'applications des Manufactures de l'Etat, dirigée par M. Schlessing?. Les tubercules ont été ana- lysés au laboratoire de ce savant, et la nicotine n'a pu être mise en évidence, alors que cependant, dans la souche du Tabac, qu! est décolorée, il y en a 0,1 p. 100. En 1904, Grafe et Linsbauer rapportent que le Nicotiana affi- nis, privé selon eux de nicotine, greffé sur un N. Tabacum qui contenait 4 p. 100 de nicotine dans sa matière sèche, renfer- mait toujours de 0,8 à 3,5 pour 100 de cet alcaloide. Dans une greffe de T'abacum sur affinis décapitée au-dessous de la soudure, un rameau naquit sur le sujet et il contenait un mois aprés 0 gr. 23 de nicotine p. 100. Que conclure de ces essais? Rien de bien certain, comme le pensent MM. Grafe et Linsbauer et M. Guignard. À mon sens, plutót à des variations d'activité des tissus en ce qui concerne la production des alcaloides qu'à des passages de ces derniers. Rien n'est plus variable que la teneur des feuilles du Tabac en nicotine; l’âge, la place sur la tige, la vigueur, l'épaisseur, etc., influent notablement comme cela a été bien établi au labora- 1. Id., In litt., 30 mars 1911. " 2. l'adresse. mes plus vifs remerciements à M. Schlæsing, ainsi qU* M. Algrain, son préparateur en 1908, pour l'aide bienveillante qu'ils mis apportée dans ces recherches. E. GRIFFON. — GREFFAGE ET VARIATIONS D'ORDRE CHIMIQUE. 339 toire de M. Schlæsing. Il faudrait voir ce qui se passe quand on greffe les mêmes espèces entre elles, il faudrait connaître en dehors de toute greffe les variations en nicotine de l'affinis. Précisément j'ai greffé en 1907, en greffe ordinaire ou mixte. des Tabaes indigènes dont les graines venaient les unes de Meurthe-et-Moselle (Paraguay), les autres du Lot (Nykerk). J'ai prélevé des feuilles aussi comparables que possible (?) à celles des témoins et je les ai fait analyser au laboratoire de M. Schlæsing, par M. Algrain. Le Meurthe-et-Moselle dosait sur les témoins 1,9, 2,3 et 2; le Lot 4. Les feuilles. de Meurthe-et-Moselle provenant de greffe ordi- naire sur la méme variété ont fourni à l'analyse 2,2 et 2, ce qui parait naturel. Mais celles du Lot provenant de greffe ordinaire sur Lot lui-méme, 2,7, 3, 3,8, au lieu de 4, c'est-à-dire que dans l'ensemble la teneur en nicotine a. baissé notablement du fait de la greffe et pourtant les deux composants étaient de méme nature. Que ne dirait-on pas touchant l'influence spécifique si ce Lot eût été greffé avec Meurthe-et-Moselle? De fait, dans ces conditions, j'ai obtenu les chiffres de 2,1, 2,3 en greffe ordi- naire; 1,7, 2,4, 1,6 en greffe mixte. Le Meurthe-et-Moselle avec Lot m'a fourni les teneurs sui- vantes : 3,5, 3,2, 4 en greffe ordinaire et 2, 1,8, 1,9, c'est- à-dire à peu prés le taux normal, en greffe mixte où cependant le transport pouvait se faire de rameau à feuilles riches à rameaux à feuilles pauvres. | Ün ne peut donc rien tirer de ces essais en faveur du passage d'un alcaloïde d'une variété à une autre variété de la méme espèce, à plus forte raison du méme genre; l'hybridation sexuelle ne se manifeste donc nullement ici au point de vue morphologique ; il n'y a que des variations de nutrition dues au greffage, lesquelles, on le sait, agissent trés fortement sur le taux de nicotine des feuilles. VI En greffant les Cinchona pitayensis sur des sujets vigoureux de C. succirubra, l'écorce ne contenait plus que 1,85 p. 100 d'alealoides au lieu de 7 p. 100; mais il en fut autrement avec 340 SÉANCE DU 26 AVRIL 1942. le C. Ledgeriana. La discussion des résultats obtenus a conduit M. Guignard à cette conclusion qu'avec les Quinquinas encore il était impossible de conclure en toute certitude à une migra- tion d'alcaloides. Daniel et Vóchting ont montré de leur côté que, chez les Com- posées, l'inuline ne passe jamais d'une plante qui en produit à une autre qui n'en fournit pas normalement. Enfin M. Guignard' a montré au cours de ses importantes recherches sur les plantes à glucosides cyanhydriques (Phaseo- lus, Photinia, Cotoneaster, Cydonia) que, lorsqu'une espèce con- tenant l'un de ces composés est greffée sur une autre qui en est dépourvue ou réciproquement, il n'y a aucun transport de ce glucoside ni du greffon dans le sujet, ni du sujet dans le greffon. Mais lorsque, chez les Rosacées, les deux espèces grelfées appartiennent au méme genre et produisent le méme glucoside, comme dans le cas du Cotoneaster frigida et du Cotoneaster microphy!la, la migration de ce corps peut étre constatée. Encore faudraitil voir quelles variations on obtiendrait en greffant les espèces sur elles-mêmes, comme je l'ai fait tou- jours dans toutes mes recherches sur le greffage; on a vu plus haut quels résultats j'ai obtenus ainsi avec les variétés du Nicotiana Tabacum. VII En résumé, si l'on peut écrire avec M. Guignard que, dans le greffage, certaines substances restent localisées dans lun ou l'autre des conjoints, comme c'est le cas pour les glucosides cyanhydriques, et avec M. Javillier que d'autres principes passent de l'un à l'autre sans qu'on puisse encore énoncer de régle générale, la discussion des faits rapportés ci-dessus montre que M. Guignard a eu raison de dire que « dans la sym- biose artificielle que réalise le greffage chacune d'elles conserve son chimisme propre et son autonomie ». Le transport d'une substance d'une plante à une autre n'est pas du tout la méme chose que la production de ladite substance par cette autre; d'autre part, en bien des cas et surtout pour les greffes ordi- 1. GUIGNARD. Ann. Sc. nat. Bot., 9 série, t. VI, 1907, p. 261. M. MOLLIARD. — L'AZOTE DANS LES FEUILLES PANACHÉES, 344 naires, ce passage n'a pas lieu; enfin, lorsqu'on constate des variations quantitatives, on peut souvent les expliquer par les changements de nutrition dus au greffage sans recourir au trans- port lui-même. Rien de ce qu'on sait maintenant sur les variations chi- miques dans le greffage ne permet de supposer que le sujet et le greffon s'influencent spécifiquement de facon à mettre en évi- dence l'existence de ce qu'on appelle l'hybridation asexuelle. Cette conclusion qui, comme je l'ai dit au début, ne vise pas le cas encore discuté de repousses anomales du bourrelet, est pré- cisément la méme que celle à laquelle j'ai été amené à la suite de mes recherches sur les variations morphologiques et biolo- giques dues au greffage; ces changements sont toujours des variations de nutrition, et jamais des variations spécifiques (sensu stricto) attribuables à une Aybridation asexuelle. M. Molliard prend la parole pour la communication ci-après : L'azote dans les feuilles panachées et les feuilles normalement dépourvues de chlorophylle; PAR M. MARIN MOLLIARD. , L'étude chimique des galles m'a montré‘ que le taux de l'azote soluble y est beaucoup plus élevé que dans les organes Sains homologues et j'ai fait observer que le même fait se retrouve dans les feuilles panachées comparées aux feuilles vertes normales; c'est sur ce dernier point que je désirerais revenir ici, àyant étendu depuis mes recherches à d'autres espéces que l'Evonymus japonicus et l'Aspidistra elatior que J'avais tout d'abord seules considérées. Tous les matériaux qui ont servi aux analyses dont je donne plus loin les résultats ont été récoltés simultanément pour une méme espèce et desséchés dans les mêmes conditions. Pour l Acer Negundo les feuilles vertes, les feuilles panachées et les feuilles entièrement blanches proviennent d'un méme individu; les = MOLLIARD (M.), L'azote et la chlorophylle dans les galles et les feuilles Panachées. C. R. Acad. Sc., 30 janvier 1911. 152. 342 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. feuilles vertes correspondent à un rameau apparu dans le haut de l'arbre et qui s'est affranchi de la panachure; il était devenu fertile alors que le reste de l'arbre ne développait jamais de QUANTITÉS QUAN- D'AZOTE TITÉS RAPPORTÉES A 100 | D'AZOTE DE MATIÈRE SÈCHE | SOLUBLE M. | POUR 100 AZOTE AZOTE | D'AZOTE TOTAL |SOLUBLE| TOTAL Feuilles vertes........ 4,20 | 0,81 | 19,3 Acer Negundo....... Feuilles panachées....| 4,45 | 1,39 | 312 ' Feuilles blanches..... 5,73 | 2,98 | 52,0 ( Feuilles vertes........ 3,24 | 1,11 | 3&3 Feuilles panachées....| 5,69 | 2,72 | 47,1 Acer Pseudoplatanus. | Galles de Pediaspis Aceris o he en 1,86 | 0,81 | 43,5 : i ° 32,8 Sambucus n a. ( Feuilles verlest oo an. 6,12 2,01 , LR eru feuilles panachées....| 7,13 | 3,54 | 49,2 | Feuilles vertes. ....... 2,55 | 0,55 | 21,5 : : parties Vinca major...... pen | Feuilles | vertes.| 3,63 0,69 19,0 | panachées parties blanches.| 3,39 | 3,09 | 57,3 ( Feuilles vertes........ 2,88 | 0,40 | 13,8 : les plus Pelargonium zonale. . ) Feuilles vertes.| 3,04 | 0,97 | 31,9 | panachées J les plus blanches. 4,84 | 2,56 | 53,2 | Feuilles vertes. ....... 1,25 | 0,10 | 8,0 : : parties Evonymus japonicus. | Feuilles | vertes.| 1,78 | 0,16 8,9 | panachées parties blanches. 2,81 | 0,68 | 24,2 | Feuilles vertes........ 2,47 | 0,74 | 28,7 Aspidi i : parties : spidistra elatior... . Feuilles | vertés.] 2:70 0,86 31,8 panachées | parties À blanches.| 3,12 | 2,08 " Feuilles vertes..... 2,78 | 0,37 , uercus rubra....... | bes e Dese ea or LLL , , sede Q Feuilles blanches..... 3,94 | 1,29 | 32,1 fruits ; les feuilles blanches apparaissaient surtout sur de grèles rejets du tronc principal et ceux-ci présentaient le phénomène de la chlorose totale jusque dans leur écorce. Toutes les feuilles de Sambucus niugra proviennent aussi d'un méme individu. Pour M. MOLLIARD. — L'AZOTE DANS LES FEUILLES PANACHÉES. 343 l'Acer Pseudoplatanus les feuilles vertes ont été récoltées sur un individu de l'espéce normale (ainsi qu'incidemment les galles de Pediaspis Aceris qu'il portait en abondance) et les feuilles panachées sur un individu de la variété horticole variegata qui croissait au voisinage du précédent. Dans le cas du Pelargonium zonale la comparaison a été établie entre les feuilles d'une variété florifère non panachée et celles de la variété connue en ' horticulture sous le nom de Madame Salleron. En ce qui con- cerne l Evonymus japonicus et l Aspidistra elatior, au sujet des- quels je retranscris les résultats déjà énoncés, les analyses ont porté sur les feuilles d'individus entièrement verts, et sur les par- ties vertes et les parties blanches de feuilles panachées d'individus placés dans les mémes conditions de végétation que les précé- dents; il en a été de méme pour le Vinca major; enfin je rap- pelle les résultats obtenus par Church‘ au sujet d'un Quercus rubra dont il avait analysé les cendres provenant de feuilles nor- males et de feuilles blanches apparues sur un rameau ; il donne en passant la teneur en azote total et azote protéique des deux sortes de feuilles et ses résultats cadrent parfaitement avec lous ceux que nous avons obtenus. Tous les nouveaux résultats confirment donc ceux que j'avais publiés antérieurement d'une manière incidente; il y a augmen- lation de la quantité d'azote total dans les feuilles panachées par rapport aux feuilles vertes de la méme espéce, et pour une méme feuille panachée quand on passe des parties vertes aux parties blanches; mais surtout on observe dans les mémes con- ditions une augmentation trés notable de la masse des matières azotées solubles, d'une maniére absolue ou relativement à la quantité totale des substances azotées. Je me suis demandé si l'augmentation du taux de l'azote soluble était toujours liée dans les organes à la disparition de la chlorophylle et si on retrouverait les mémes résultats pour des feuilles non pathologiques, normalement incolores ou fai- blement pourvues de chlorophylle; j'ai comparé à cet effet les feuilles assimilatrices normales du Viburnum Opulus aux brac- tées florales blanches de la méme plante, celles du Lilium can- 1. CHURCH (A.-H.), A Chemical Study of Vegetable Albinism. III. Experi- ments with Quercus rubra. The Chemical News, 1886. 54. 257. 344 SÉANCE DU 26 AVRIL 1912. didum aux pétales encore jeunes et un peu verts et aux pétales entièrement blancs, celles de l'Arum maculatum aux spathes peu chlorophylliennes, enfin les tiges vertes stériles del Equise- tum arvense aux tiges fertiles sans chlorophylle; un certain nombre de ces dernières ont été amenées à se développer à l'abri de la lumière pour juger de l'influence possible de ce dernier facteur en dehors dela chlorophylle; les résultats sont les sui- vants, en y joignant ceux qui sont relatifs au Cuscuta Epithy- mum : À QUANTITÉS QUAN- D'AZOTE TITÉS RAPPORTÉES A 100 | D'AZOTE DE MATIÈRE SÈCHE | SOLUBLE — rsr |eoun 100 AZOTE AZOTE | D'AZOTE TOTAL | SOLUBLE| TOTAL ; "eui 7! 8.8 Viburnum Opulus. ... f Feuilles vertes........ 3,15 | 0,33 : P Bractées florales...... 2,49 | 0,71 | 28,5 ( Feuilles vertes........ 2,29 | 0,04 | 28,8 lüiontoaüdidunt 0 20005 UL Pur | MuR un T ) Pétales entièrement LE DRE n 1,88- | 0,92 HM "eui r 71 19 Arum maculatum.... | Feuilles vertes. . ...... 339 | die 5 RU Spas o o s oe 3,00 | 1,24 | 41,3 Tipos vertes ina.. 3,08 | 0,72 | 23,3 , | Tiges à Equisetum arvense.. . fertiles \lalumière.| 2,01 | 1,34 | 51, | déve- à loppées (lobscurité.| 2,69 | 1,58 | 58,0 Cuscuta EDEN. ue à 1,97 | 1,32 | 66,9 en Là aussi nous voyons le taux de l'azote soluble augmenter avec l'atténuation ou la disparition de la chlorophylle; le cas des pétales de Lis mérite une mention particulière ; les plus jeunes présentent moins d’azote soluble que les pétales étalés entièrement blancs, et ce fait nous montre qu'il ne s'agit pas là seulement d'un caract?re de jeunesse ; l'azote soluble augmente ici avec l’âge de l'organe, en méme temps que disparaît la chlo- rophylle. On sait que dans certains cas la chlorophylle est simplement masquée sans subir de diminution; c'est ce qui arrive pour les M. MOLLIARD. — L'AZOTE DANS LES FEUILLES PANACHÉES. 345 variétés à feuilles pourpres; Griffon! a montré que dans le cas du Hétre le nombre des chloroleucites et la masse de la chloro- phylle est sensiblement la méme dans les feuilles pourpres et dans les feuilles vertes, ce qui correspond d'ailleurs à une intensité d'assimilation sensiblement égale; j'ai constaté, dans le cas du Hétre et du Noisetier, qu'on n'observait pas non plus d'augmentation de l'azote soluble: les nombres ci-dessous sont en effet tout à fait de méme ordre : QUANTITÉS D'AZOTE QUANTITÉS RAPPORTÉES A 100 D'AZOTE DE MATIÈRE SÈCHE SOLUBLE > am E ET POUR 100, AZOTE TOTAL |AZOTE SOLUBLE|D'AZOTE TOTAL Fagus sylvatica Normal.... 2,84 0,15 5,2 $ p Pourpre... 2,70 0,18 6,6 Corylus Avellan { Normal... 2,91 0,12 4d “i Pourpre | 261 0,07 3,2 Il y donc un rapport trés net entre la proportion des diffé- rentes substances azotées et la quantité de chlorophylle contenues dans la feuille, comme cela a lieu pour la composition minérale; reste à montrer comment s'établit la concomitance de ces deux faits, s'il existe, par exemple, un rapport de cause à effet entre l'un d'eux et l'autre et dans quel ordre. L'idée la plus simple est évidemment de considérer que la chlorophylle Intervient dans la condensation des substances azotées solubles migratrices en substances protéiques ; j'ai indiqué ailleurs pour- quoi il ne serait pas absurde d'admettre une subordination inverse des faits, en se basant sur des expériences de Palla- dine? et sur certaines de mes expériences personnelles? rela- tives à l'atténuation ou la disparition de la chlorophylle par certains acides amidés ou des peptones. Áda cei L'assimilation chlorophyllienne et la coloration des plantes. "i c. Nat. Bot., 1899, X. 1. plar PALLADINE, Recherches sur la formation de la chlorophylle dans les e Rev. gén. Bot., 1897, IX, 385. les ‘ MOLLIARD, Action morphogénique de quelques substances organiques sur *gétauz supérieurs. Rev. gén. Bot., 1907, XIX, 241. SÉANCE DU 10 MAI 1912 PRÉSIDENCE DE M. Ép. JEANPERT, ANCIEN VICE-PRÉSIDENT. M. Sartory, vice-secrétaire, donne lecture du procés- verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adop- tee. Par suite de la présentation faite dans cette séance, M. le Président proclame membre de la Société : M. Dumox (R.), 10, rue de la Chaise à Paris, présenté par MM. G. Bimont et F. Camus. En son nom et au nom de M. Bainier, M. Sartory fait la communication suivante : Mucédinées nouvelles, Trichoderma varians, Fusoma intermedia; PAR MM. A. SARTORY ET G. BAINIER. 1. Trichoderma varians. Mycélium ! abondant, rampant, cloisonné, blanc au début puis légère- ment rosé (la couleur change suivant le milieu), non agrégé en mnm planes compactes. Filaments fertiles un peu redressés, quelquefois eec taires, mais le plus souvent à rameaux étalés. Dans ce cas les ram? cations sont légèrement pointues à leurs extrémités et portent un ci tule de spores faiblement teintées qui rappellent de petits spérana (Pl. VI, fig. 7). — Pied fructifère jamais cloisonné. Ces spores prone naissance à l'extrémité d'un filament (Pl. VI, fig. 3, 10), se multiplier” (fig. 40), liquéfient leur membrane dans sa partie périphérique et se iro : vent bientôt réunies en boule (fig. 10, 44, 7) dans un mucilage à contou arrondi qui se dissout immédiatement dans l'eau. Dimensions des capitules 20 à 30 p. Dimensions des spores 7,5 p à 8 p sur 3 u 5. s Outre ces spores, il existe aussi des chlamydospores plus Br hos les spores ordinaires (fig. 8, 12), qui naissent le plus souvent à l'extrém ae d'un filament court (fig. 8, dont les dimensions sont de 10 à 15 p S 3 à 4 u de large. 1. Ces différents Champignons ont été isolés du sol. A. SARTORY ET G. BAINIER. — MUCÉDINÉES NOUVELLES. 341 La membrane des chlamydospores est très épaisse; elles peuvent germer et reproduire la plante initiale. — Dans les cultures âgées on remarque fréquemment des tortillons et des formes en spirale possédant 7,8 et méme 10 tours de spires (Pl. VI, fig. 1). — Nous avons pensé tout d'abord à des débuts de périthéce, mais nous avons dü renoncer à cette hypothèse. Enfin, dans certains cas et sur certains milieux (pomme de terre et carotte) la Mucédinée donne des sclérotes. Nous donnons ici (Pl. I, fig. 6) un début de développement et (fig. 4) d'un sclérote dont nous avons suivi le développement en goutte pendante. — L'optimum cultural de ce Champignon est compris entre 25 et 27^. ÉTUDE BIOLOGIQUE pU TaicHoDERMA varians. — Le Trichoderma varians se trouvait en végétation sur les milieux suivants : Raulin gélatiné, carotte, pomme de terre, topinambour, pomme de terre glycérinée, pomme de terre acide (à 2 p. 100 d'acide lactique), gélose amidon de riz à 2 p. 100, cela pour les milieux solides; sur Raulin normal, neutre, glucosé, Raulin levulosé, lactosé, galactosé, sur bouillon septo-glycériné et sur lait pour les milieux liquides. Milieux solides. Culture sur pomme de terre à + 22°. — Début de croissance le troisième jour. — Quatrième jour : Colonie petite punctiforme, mycélium blanc, soyeux. Cinquième jour : Colonie luxuriante formant une houppe blanche, aspect cotonneux. Huitième jour : Culture de plus en plus luxuriante. Couleur blanche sauf sur quelques points couleur rose tendre. Dixiéme jour : Couleur 103 A. du C. D. C. Quinziéme jour : Toute la culture est rose pàle, 78 A. Sur les bords et notamment aux endroits où la pomme de terre adhére aux parois du tube de Roux, la couleur — 121 du C. D. C. La pomme de terre est donc un excellent milieu. Sclérotes nombreux. Pomme de terre elycérinée. — Léger retard dans la végétation. quatriéme jour seulement, le Champignon commence à pousser. Duvet blanc, cotonneux, soyeux, devenant rose pâle après 10 à 12 jours. Pomme de terre acide. — Mème allure que sur pomme de terre simple. Présence de sclérotes. Topinambour. — Mème allure que sur pomme de terre glycé- rinée, 348 SÉANCE DU 10 MAI 1912. Carotte. — Petite colonie punctiforme dés le deuxième jour. Troisième jour : Cette colonie s'étale en une petite touffe blanche. Quatriéme jour : Culture de plus en plus abondante, les deux tiers du substratum sont envahis. A partir de ce jour le mycélium devient blanc rosé. Neuviéme jour : Culture abon- dante couleur rose franc. La culture devient d'ailleurs de plus en plus rose, et si l'on prend ou si l'on râcle une partie de la surface de la culture, on remarque en profondeur une couleur rose foncé s'accentuant de jour en jour. Couleur 111 du C. D. C. le treizième jour. En résumé, la couleur de début sur carotte —3 A. C. D. C. Le cinquième jour couleur — O 21 C. D. C. Huitième jour en profondeur couleur— 116 C. D. C. Quinzième jour (superficielle) couleur— 121 C. D. C. Quinzième jour (profondeur) couleur — 111 — C. D. C. Albumine d'euf. — Milieu médiocre. Il débute sur ce milieu le sixième jour par un mycélium rampant blanc soyeux. Le douzième jour la culture prend une couleur blanc rosé. Après un mois, l'albumine d'œuf n'est pas liquéfiée. Gélatine en strie : Milieu excellent. Dès le second jour, le mycélium est abondant, blanc, formant une colonie circulaire d'aspect duveteux. Quatrième jour : La culture devient d'un beau rose. Pas de modification dans la gélatine. Sixième Jour : Culture trés luxuriante, la gélatine commence à se teinter d'un pigment rouge particulier. Couleur de la culture 78 A., du C. D. C. Le treizième jour, couleur 3 A. jusqu'au vingt et unième jour. Pigmentation de la gélatine. Couleur dela culture — 72. C. D. C. Aprés un mois aucune liquéfaction n'est opérée. Gélatine en piqure- — Culture semblable. Raulin gélatiné normal. — Végétation assez tardive, ce n'est que le quatrième jour qu'apparaissent les premiérs débuts de végétation. Cinquième jour : petite colonie étoilée soyeuse Sixième jour : Mycélium devenant rose pâle, culture peu luxu- riante. Douzième jour : Culture assez abondante, blanc rosé, paS de modification de la gélatine. Début de pigmentation. Couleur de la culture 78 A. C. D. C. Aprés un mois : aucune modification de la gélatine. A. SARTORY ET G. BAINIER. — MUCÉDINÉES NOUVELLES. 349 Milieux liquides. Le Champignon pousse bien sur Raulin normal, Raulin neutre, Raulin glucosé. Le Raulin galactosé et levulosé sont peu favorables. Sur Raulin urée le développement est trés lent. Il n'y a aucune odeur ammoniacale. Le lait est coagulé le 12° jour, il y a peptonisation complète le 24° jour. Poids de cultures sur les différents milieux liquides employés au bout de trente jours : RAULIN RAULIN RAULIN RAULIN RAULIN RAULIN RAULIN RAULIN NORMAL NEUTRE GLUCOSÉ |GALACTOSÉ URÉE LACTOSÉ MALTOSÉ | LEVULOSÉ i 814 800 821 400 212 340 653 147 ETUDE pu Pigment. — Le pigment est trés soluble dans l'alcool à 60°, 80°, 90» et l'alcool absolu; soluble dans la glycérine, l'aleool-éther, l'alcool glycériné (parties égales), l'éther sulfu- rique, peu soluble dans l'eau, l'aleool amylique, la benzine, le Xylol, le sulfure de carbone et le chloroforme. Ce pigment résiste bien aux acides les plus énergiques (acides azotique, sulfurique, chlorhydrique, acide phosphorique). À la longue i] y a décoloration complète. Les acides organiques (acides acétique, lactique, oxalique, citrique), sont sans action sur la matière colorante. : Action des alcalis : La dissolution éthérée du pigment, traitée par l'ammoniaque, passe au violet instantanément. Les lessives de potasse et de soude produisent les mémes réactions. Le permanganate de potasse a peu d'action sur le pigment en solution alcoolique. L'acide sulfurique et le zinc ajoutés à la solution éthérée du pigment font virer la couleur à la teinte pelure d'oignon. L'eau de chlore, l'eau de Javel, l'eau oxygénée provoquent dans lous les cas un changement de teinte (couleur pelure d'oignon). L'examen spectroscopique montre, pour le pigment en solution éthérée ou alcoolique, une absorption de la région droite à Partir de D Si la dissolution du pigment est additionnée 350 SÉANCE DU 10 MAI 1912. d'ammoniaque, il y a apparition d'une bande d'absorption à cheval sur D. (coloration violette). Nous n'avons jamais pu réussir à faire cristalliser le pigment. Ce pigment semble voisin du pigment que nous avons pu déceler dans les Aspergillus disjunctus et sejunctus *. CONCLUSIONS. Le Trichoderma varians pousse sur les milieux usuels employés en mycologie, son optimum cultural est compris entre 25 et 27°, il ne liqéufie ni la gélatine, ni la gélose, il coagule le lait, précipite la caséine et la peptonise. Il produit un pigment rouge qui résiste aux acides et vire au violet en présence des alcalis. (A suivre.) M. F. Camus excuse M. Malinvaud, qu'une indisposition a empéché de venir exposer devant la Société un nouvel Additamentum à la flore du Lot, porté sur l'ordre du jour de la séance. M. F. Camus, au nom de M. Malinvaud résume en quelques mots les points saillants de ce travail M. Combes fait la communication suivante : Influence de l'éclairement sur le développement des Algues; PAR M. RAOUL COMBES. Continuant mes recherches relatives à la détermination de l'éclairement optimum pour le développement des végétaux, jai cherché, en 1911, à déterminer quelle est l'intensité ]umi- neuse qui représente l'éclairement optimum pour le développe ment de deux Algues, le Cystococcus humicola Nägeli et Je Chlorella vulgaris Beyerinck. i La technique employée dans les expériences dont je T exposer les résultats est en partie la méme que celle que J ?' 1. BAINIER (G.) et SARTORY (A.), Études biologique et morphologique de. tains Aspergillus. Bull. Soc. Mycol. Fr., tome XXVII, 3° fascicule. 2. Le manuscrit définitif de cette communication n'est pas parvenu " temps utile au Secrétariat (Note de la Rédaction). R. COMBES. — ÉCLAIREMENT ET DÉVELOPPEMENT DES ALGUES. 351 adoptée dans de précédentes recherches’; je rappellerai donc seulement que cette technique est basée sur l'emploi de la lumière solaire plus ou moins atténuée. Les végétaux sur lesquels portent les expériences vivent à une lumiére plus ou moins intense pendant le jour, et à l'obscurité pendant la nuit. L'atténuation de la lumière solaire est obtenue à l'aide de toiles dont les fils sont plus ou moins épais et les mailles plus ou moins larges. Les fils arrétant complètement la lumière, et les mailles la laissant passer complétement, l'intensité lumineuse se trouve ainsi atténuée sans que la lumière soit modifiée. qualitativement. Les variétés de toiles employées dans mes expériences sont au nombre de quatre; elles atténuent diver- sement la lumiére suivant la grosseur de leurs fils et la grandeur de leurs mailles. L'intensité de la lumière qui parvient derrière chacune de ces toiles a été mesurée à l'aide d'un photométre de Vidal et comparée à celle qui traverse une série de lames de verre © ayant chacune 5 millimètres d'épaisseur. Si on représente par $, l'intensité de la lumière solaire éclairant, à un moment donné de la journée, une région absolument découverte et exposée aux rayons solaires directs, et par », la lumière absorbée par une lame de verre de 5 millimétres d'épaisseur exposée à cet éclairement, on peut représenter l'intensité de la lumière qu! parvient derrière chacun des écrans en toile par : 8-96 a; pour la toile la plus épaisse. 9-22 a; pour la deuxième toile. 8-16 2; pour la troisième toile. 5- 2 a; pour la toile la moins épaisse. B ; pour la lumière solaire directe. On trouvera, dans le Mémoire cité plus haut, la description des appareils qui ont été construits avec les toiles dont je viens de parler; ce sont ces mêmes appareils que j'ai utilisés pour les présentes recherches. Les deux espéces d'Algues dont je me suis servi provenaient de cultures pures faites sur carotte. Chaque espèce a été ense- A. COMBES (R.), Détermination des intensités lumineuses optima, pour les he acea aux divers stades du développement. (Annales des Sciences natu- elles. Botanique, 9° série, t. XI, p. 75-254, 1910). 352 SÉANCE DU 10 MAI 1912. mencée dans une série de ballons à fond plat, de 1 litre de capacité, et contenant chacun 500 centimètres cubes de liquide préparé suivant la formule indiquée par Charpentier”. Ce liquide renferme : Sulfate de Magnesle Ne nues 1 gr. Phosphate bipotassique............. 2 — Nittate.de potassium. ss. viici. 2 — - 06 calcims. x eese tenner 0 — 05 Suliate de A ee c Tr 0 — 005 Radu ordinaire. ie hui ' Q. S. p. 1000 cm- Les ballons avaient été préalablement bouchés au coton, leur tubulure avait été recouverte d'un capuchon de verre; puis le tout avait été stérilisé au four à 150^ pendant une demi-heure. Chaque ballon stérilisé reçut 500 centimètres cubes du liquide de culture dont je viens d'indiquer ci-dessus la formule, fut de nouveau stérilisé à l'autoclave, à 120°, pendant une demi- heure. La moitié des ballons ainsi préparés fut ensemencée avec du Cystococcus humicola; l'autre moitié le fut avec du Chlorella vulgaris. Tous les ballons ensemencés ont été laissés sur une table, dans un laboratoire, exposés à une méme lumière diffuse. Douze jours aprés l'ensemencement, le développement des Algues, dans chaque ballon, était suffisant pour qu'on püt distinguer à l'œil nu, une fine poussière verte. Aucun de ses ballons ne présentant de contamination, soit par des Bactéries, soit par des Champignons, un lot de ballons ensemencés avec du C'ystococcus et un lot de ballons ensemencés avec du Chlorella furent placés dans chacun des cinq éclairements dont jai parlé plus haut. Chaque ballon fut disposé sur un plateau de bois, de forme carrée, dont la surface était telle que le côté du carré était envi- ron égal au diamétre du fond du ballon qu'il devait supporter. De chacun des quatre coins de ce plateau partait un fil de fer, et les quatre fils du plateau étaient réunis en un seul au-dessus du ballon. Dans chacun des appareils correspondant à un éclairement déter- miné, ainsi qu'à la lumière solaire directe, les ballons furent suspendus à une traverse horizontale, à l'aide du fil métallique 1. CHARPENTIER, Recherches sur la physiologie d'une Algue verte. (Thèse pour le doctorat ès sciences naturelles, 1903.) R. COMBES. — ÉCLAIREMENT ET DÉVELOPPEMENT DES ALGUES. 353 unique surmontant chacun d'eux, et de manière que chacun se trouvât placé à peu près à une égale distance du sol et du toit de l'appareil. Dans tous les lots de cultures mis en expérience, le Cystococcus humicola et le Chlorella vulgaris se sont donc développés dans un milieu nutritif de constitution semblable, mais chacun de ces lots se trouvait exposé à un éclairement différent. Les expériences ont été commencées le 28 avril et terminées le 3 novembre; le développement des Algues sous les divers éclairements s'est donc effectué pendant six mois. L'un des critériums les meilleurs sur lesquels on puisse se baser pour juger du développement d'un végétal, dans des condi- tions déterminées, est le poids de la substance séche élaborée par ce végétal. J'ai donc procédé, aussitót aprés que les expé- riences ont été arrêtées, à la mesure du poids de la substance sèche produite parles Algues, aux divers éclairements, pendant la durée des expériences. Le poids sec des quelques cellules d'Algues qui ont été intro- duites dans chacun des ballons, au début des expériences, pour effectuer l'ensemencement, est négligeable; d'ailleurs il est à peu prés le méme pour tous les ballons ensemencés. Par conséquent, je n'en ai pas tenu compte, et j'ai admis que le poids sec des Algues contenues dans chaque ballon, représentait à peu prés exactement la quantité de substance sèche élaborée Par ces Algues pendant les trois mois qu'ont duré les expériences. Pour déterminer le poids sec des Algues contenues dans chaque ballon, jai dà séparer les cellules d'Algues du liquide de culture, par centrifugation. Le contenu d'un ballon était Placé dans les tubes d'une centrifugeuse électrique; aprés une centrifugation de deux minutes de durée, faite avec une Vilesse de 3000 tours environ à la minute, les Algues se trouvent réunies en une masse trés compacte au fond des tubes de la centrifugeuse; il est alors facile de les séparer par décantation du liquide de culture qui les recouvre. Ce liquide est ensuite remplacé Par de l'eau distillée destinée à laver le dépôt d'Algues; le mélange d'Algues et d'eau distillée est agité vigoureusement pour faciliter le lavage; enfin une seconde centrifugation permet de séparer les Algues lavées du liquide de lavage. T. LIX, (SÉANCES) 23 354 SÉANCE DU 10 MAI 1912. Le poids sec des Algues provenant de chaque ballon de culture fut ensuite déterminé à la manière ordinaire, après dessiccation de la masse à l'étuve, à la température de 105°. Éclaire- | Éclaire- | Éclaire- | Éclaire- | Éclaire- ALGUES ment n? 1 | ment n° 2 | ment n? 3 | ment n? 4 | ment n? 5 8 — 56 «. 3 — 92a. 8 — l6« 8 — 2a. B- Cystococcus humicola .. . 55 56 74 25 » Chlorella vulgaris...... 83 58 58 21 » Les résultats obtenus dans ces recherches sont réunis dans le tableau ci-dessus. Chaque chiffre représente, en milligrammes, le poids sec moyen des Algues développées dans un ballon placé à un éclairement donné. A l’éclairement 5, c'est-à-dire à la lumière solaire directe, le développement des deux espéces d'Algues a été d'abord trés lent pendant quelques jours, après le début de l'exposition des ballons à cette intensité lumineuse, puis il a cessé complète- ment; les cellules de Chlorel/a ainsi que celles de Cystococcus se sont progressivement décolorées, et un mois après le début de l'expérience toutes les Algues étaient entièrement blanches et mortes. La moyenne de la lumière reçue par la surface du sol a été, en 1911, particulièrement élevée, et il faut attribuer la mort des Algues, dans les ballons exposés à la lumière solaire directe, à un éclairement trop intense. Ces premiers résultats concordent parfaitement avec ceux qu'a obtenus Grintzesco ' dans son étude sur le Chlorella vulgaris. « La trop vive lumière, « dit cet auteur, comme par exemple celle des rayons solaires « directs, est défavorable, et peut entraîner la mort. Chlo- « rella vulgaris la supporte mieux cependant que Scenedesmus « acutus. « En pleine lumière, les colonies de Chlorella cessent de 5e développer puis se décolorent progressivement au point de devenir complétement blanches lorsque les cellules meurent. : Ils concordent également avec ceux qu'a obtenus Charpentier A 1. GRINTZESCO (J.), Contribution à l'étude des Protococcacées : Chlorella vulgaris. (Revue générale de Botanique, t. XV, p. 5, 1903.) 2. CHARPENTIER, loc. cit. R. COMBES. — ÉCLAIREMENT ET DÉVELOPPEMENT DES ALGUES. .355 dans ses recherches physiologiques sur le Cystococcus humicola; « la lumiere diffuse lui est favorable, dit-il en parlant de cette Algue; les rayons directs du soleil, s'ils ne la tuent pas toujours, lui nuisent beaucoup ». L'éclairement 4 est encore trop vif pour permettre un déve- loppement très actif des deux Algues étudiées. Ces dernières vivent mais se développent lentement. Dés qu'on passe de l'éclairement 4 à l'éclairement immé- diatement plus faible, 3, on voit alors que la courbe du poids sec subit un saut brusque. Les éclairements faibles 3, 2, 4, sont beaucoup plus favo- rables au développement des deux Algues que les éclairements forts 4 et 5; le maximum de poids sec produit se trouve, en 3 pour le Cystococcus, et en 1 pour le Chlorella: L'intensité lumineuse optima pour le développement du Cystococcus est donc représentée par l'éclairement 3, tandis que pour le Chlorella, l'optimum est représenté par l'éclairement 1, ou par un éclairement plus faible. Pour définir exactement la valeur de ce dernier optimum, il eut fallu employer, en dehors des cinq intensités lumineuses différentes dont je disposais, des éclairements plus faibles que mon éclairement 1, de maniére à obtenir une descente de la courbe du poids sec vers les éclairements trés faibles. Les Algues cultivées aux divers éclairements ne présentaient Pas la même coloration. Il existait peu de différence entre les cinq lots de Chlorella vulgaris cultivés chacun à une lumière déterminée ; cependant on pouvait constater que la teinte des Algues était d'un trés beau vert dans le lot provenant de l'éclai- : rement 1, vert-olive en 2 et en 3, vert-jaunâtre en 4. Mais le Cystococcus présentait des différences de coloration beaucoup plus grandes; en 1, les cultures étaient vert-olive, en 2 elles étaient vert-jaunàtre, en 3 jaunes, et en 4 rouge-orange. Il faut remarquer d'autre part que le maximum de substance séche n'a pas été produit par le Cystococcus à l'éclairement où l'Algue se développait avec une couleur verte franche, c'est-à- dire en 1, mais à l'éclairement 3, où les cultures avaient une teinte jaune. En résumé, on peut tirer de ces résultats laconc 1sion suivante : 356 SÉANCE DU 10 MAI 1942. Les éclairements optima pour le développement du Cystococcus humicola et pour celui du Chlorella vulgaris sont représentés par des intensités lumineuses beaucoup plus faibles que celle de la lumière solaire directe. D'autre part, quoique la valeur de l'optimum d'éclairement n'ait pas été complétement définie pour le Chlorella, on peut au moins affirmer que l'intensité lumineuse à laquelle il correspond est beaucoup plus faible que celle qui représente l'éclairement optimum pour le développement du Cystococcus. Je pense que la différence constatée dans la valeur de l'optimum de l'éclairement pour ces deux Algues doit tenir à ce que, dans la nature, le Cystococcus humicola est habitué à vivre à un éclairement plus.intense que le Chlorella vulgaris. Le premier se rencontre, en effet, généralement à la surface du sol humidé, où il est exposé à la lumière solaire directe ou plus ou moins atténuée par la végétation environnante, tandis que le Chlorella vit le plus souvent dans l’eau à une profondeur variable où la lumière solaire ne lui parvient qu'avec une intensité sensible- ment amoindrie. M"* P. Lemoine prend la parole pour la communication ci-dessous : Sur une Algue nouvelle pour la France (Peyssonnelia polymorpha (Zan.) Schmitz); PAR M®° P. LEMOINE ET M. MOURET. M. Mouret a eu l'occasion de récolter, aux environs de Toulon, un certain nombre d'Algues calcaires qui ont été envoyées au Muséum d'Histoire Naturelle pour être déterminées. Mme P. Le- moine a été chargée de leur étude et elle a été frappée de la présence d'Algues calcaires, analogues par l'aspect, au Litho- phyllum expansum ou au Lithothamnium crispatum, mais de couleur rouge-brique. Leur étude a montré qu'il s'agissait de croûtes de Peyssonnelia polymorpha. Mme P. Lemoine a PUE d'autre part des échantillons de la méme espèce, récoltés à Marseille par M. Joleaud. Or, non seulement le P. polymorpha M"* p. LEMOINE ET M. MOURET. — ALGUE NOUVELLE POUR LA FRANCE. 357 n'a jamais été signalé dans ces deux localités, mais, de plus, c'est la première fois qu'on signale cette espèce sur les côtes de Frànce. Jusqu'à présent, le P. polymorpha était connu seulement en quatre localités de la Méditerranée : la mer Adriatique, le golfe de Tarente, le golfe de Naples, Alger. Cette espèce est trés peu représentée dans les herbiers. Dans l'herbier Thuret-Bornet il en existe un trés petit échantillon provenant de Banyuls, où elle a été récoltée par M. Sauvageau, et un autre de l'Adriatique. Dans l'herbier du Muséum il en existe quelques fragments non déterminés, mais trés intéres- sants, car ils proviennent des récoltes de Schousboe, mais ne portent pas d'indication de localité; ils ont probablement été récoltés à Tanger, ce qui permet d'espérer qu'on pourra retrouver cette espéce au Maroc. Le P. polymorpha n'avait pas été signalé dans la liste d'Algues que M. Bornet' a faite d’après les récoltes de Schousboe. Il est probable cependant que cette espèce est beaucoup plus répandue qu'on ne pourrait le supposer d'après sa rareté dans les collections; en effet, Mme Paul Lemoine l'a retrouvée dans les récoltes faites par l'expédition du Thor, dirigée par J. Schmidt, en 1908 et 1910, dans la Méditerranée. Elle a dà échapper à l'attention des algologues à cause de $a grande ressemblance avec certaines Mélobésiées* : c'est d'ailleurs pour cette raison que les échantillons de Peyssonnelia Se sont glissés par erreur parmi les collections de Melobésiées adressées à l'un de nous. De plus, comme c'est une Algue qui vit à une assez grande profondeur (environ 20 à 40 mètres), elle ne peut être recueillie que par draguage, ce qui diminue les chances de récolte. Le Peyssonnelia polymorpha forme des croütes de faible 1. BORNET, Les Algues de P. K. A. Schousbæ, récoltées au Maroc et dans Méditerranée de 1815 à 1829. Mémoires Soc. nat. Sciences natur. et + de Cherbourg, XXVIIL, 1892. : dd Le Peyssonnelia polymorpha est la seule Squamariacée incrustée de ML Vivant en Europe. Mais il existe deux autres espèces également von ISIeS signalées en Nouvelle-Guinée par Heydrich (Neue Kalkalgen on Deutsch-Neu-Guinea, Bibliotheca Botanica, Heft 41, Stuttgart, 1897). de Tamiense et Peyss. calcea, cette dernière est voisine de P. polymor- 358 SÉANCE DU 10 MAI 1912. épaisseur, très dures et cassantes, et qui doivent être décalcifiées, comme les Mélobésiées, si on veut les étudier. Ce sont des croütes fixées d'une facon très lâche au substratum; leur forme est assez variable, et la surface est plus ou moins irrégulière. Cette Algue a d'ailleurs été bien décrite par Zanardini (Lithy- menia polymorpha Zan., Iconographia phycologica adriatica, Venezia, 1860, I, p. 127, tab. XXX) et par Hauck. Nous insisterons seulement sur la structure qui a été figurée par Zanardini, mais d'une facon un peu schématique. Dans une coupe verticale, perpendiculaire à la sur- face de la croûte, le tissu se montre composé fréquemment de 11 ran- ? gées de cellules. Ainsi que Zanar- dini l’a remarqué, on distingue très nettement deux parties dans le tissu; les cellules des rangées inférieures (au nombre de 5) mesurent 25 à 35 y de longueur; les cellules de la ran- gée la plus inférieure ont une forme Fig. 1. — Coupe verticale d'une ovoide, et se différencient des autres pA Aie Peyssonnelia polymor- cellules: elles s'en distinguent aussi par leur dimension plus grande : 45 à 50 x; certaines de ces cellules se prolongent par des rhi- zoïdes. Cette rangée basilaire de cellules rappelle tout à fait l'hypothalle de certaines espèces de Mélobésiées, dans lesquelles il n'est formé que d'une seule rangée de cellules. Les cellules des rangées supérieures au nombre de 5 à 8, n'ont que 13 x environ de longueur. La largeur des cellules varie entre 20 et 30 y. Dans l'ensemble les cellules diminuent ainsi graduellement de longueur et de largeur vers la partie supérieure, et de nouvelles files cellulaires prennent naissance ainsi qu'on le voit sur la figure. Habitat. — Le Peyssonnelia polymorpha vit entre 20 el 60 mètres de profondeur dans la Méditerranée. Voici les indica- tions relevées à ce sujet. Dans la Mer Egée, l'Expédition du Thor l'a récolté à une profondeur de 35 mètres (Station 165). A M"* P, LEMOINE ET M. MOURET. — ALGUE NOUVELLE POUR LA FRANCE. 359 Banyuls et à Alger, M. Sauvageau l'a dragué entre 20 et 30 mètrest. À Naples, Falkenberg?’ le signale « à de grandes profondeurs ». À Marseille il a été dragué entre 40 et 60 mètres, d’après les indications transmises aimablement par MM. Joleaud. A Toulon, il a été récolté dans la grande rade, à 20 mètres de profondeur environ, dans les filets des pêcheurs (Mouret). Comme support, il vit très souvent sur les Cystoseira (Banyuls, Alger, Mer Égée, Mer Adriatique); mais on le trouve aussi sur le Vidalia volubilis (Golfe de Tarente) et sur des pierres ou sur des Mélobésiées, sur le Lithophyllum Racemus (Marseille). Répartition géographique. — Ainsi qu'il a été dit précédem- ment, on peut ajouter trois localités nouvelles à celles déjà connues et, de plus, signaler celle de Banyuls qui n'avait pas encore été publiée. FRANCE : Pyrénées-Orientales : Banyuls, cap de l'Abeille (Sauvageau in herbier Bornet). — Bouches-du-Rhône : Marseille (MM. Joleaud). — Var : Toulon (M. Mouret). — IraLie : Golfe de Naples : Massa, Ile Sirène, Secca della Gajola (Falkenberg, Mazza’). — Golfe de Tarente : Amendolara (Piccone*). — Mer ApnuriQUE : côtes de l'Istrie et de la Dalmatie (Zanardini, Hauck *). — Mer Écée : Ile Tenedos, en face du détroit des Dar- danelles (Ostenfeld, Expédition du Thor). — ALGÉRIE : Alger : Banc Matifou (Sauvageau), Saint-Eugène, Tipasa (Debray *) — Maroc? (Schousboe in Herbier du Muséum de Paris, sans localité 8. 1. Renseignement inédit aimablement communiqué par M. Sauvageau. ?. FALKENBERG, Die Meeresalgen des Golfes von Neapel, Mitt. aus der zool. Station zu Neapel I, Leipzig, 1879, p. 264. „3. Mazza, Aggiunte alla Flora marina del golfo di Napoli. Nuova Nota- nsia, XIV, Padova, 1903, p. 98. ; ^. PICCONE, Alghe della secca di Amendolara nel Golfo di Tarento. Societa Ligust. di Scienze nat. et Geogr. VII, fasc. IV, 1896, p. 6. i m os Meeresalgen, in Rabenhorst's Kryptogamen Flora. Leipzig, 1885, 6. DEBRAY, Catalogue des Algues du Maroc, d'Algérie et de Tunisie Alger 1897, p. 71. | " 7. Nous avons pu, pendant l'impression de cette Note, consulter Ouvrage de Preda (Flora italica Cryptogama Algæ, 1, fasc. 2, 1908, p. 48) et constater que l'espèce avait déjà été signalée en plusieurs localités de Ligurie et en Sicile. : 360 SÉANCE DU 10 MAI 1912. On voit que cette espèce est maintenant connue de nom- breuses localités méditerranéennes. Il reste à savoir si elle vit aussi dans l'Atlantique. Jusqu'ici M. Mouret ne l'a pas encore trouvée sur la côte atlantique du Maroc. M. R. Hamet fait la communication suivante : Sur le Sedum Glusianum; PAR M. RAYMOND HAMET. Dans son Flore siculæ Prodromus', Gussone a rapporté au Sedum album de Linné une plante sicilienne possédant, d'après lui, les caractères suivants : « S. glabrum, caulibus erectis, foliis oblongis obtusis patentibus teretibus sparsis sessilibus, floribus albis paniculato-corymbosis, petalis lanceolatis acutius- culis.... Folia obtusa, obscure virentia; petala alba non aristata, glaberrima. » Quelques années plus tard, Gussone, modifiant sa détermina- tion, considéra comme une espèce nouvelle la plante qu'il avait primitivement rapportée au Sedum album; il lui donna le nom de Sedum Clusianum et la décrivit ainsi? : « S. glabrum, cau libus cæspitosis adscendentibus, junioribus basi radicantibus conferte foliosis, floriferis erectis, foliis oblongo-linearibus teretibus (raro supra planiusculis) obtusis patentibus basi equaliter sessilibus, floribus (albis) paniculato-corymbosis, pe talis ellipticis acutiuseulis, capsulis rostratis erecto-conniven- tibus. | S. album. Guss. pr., 4, p. 522. — S. minus. Cast. H. Mess., p. 21. Ye. S. minus IL. Clus. hist., 9, p. 59. — S. medium, teretifolium. Moris. hist., 3, s. 19, t. 9, f. 24 (nam f. 28 ad S. album verum spectat). — S. minus, teretifolium, album Cup. H. Cath. p. 199, et panph. 9. t. 198. In muris, et in muscosis calcareis montosis in Sicilia. Junio, Julio, 2. « Caules rubentes, aliquando puberuli ; steriles 1-3- pollicares, 1. GUSSONE (J.), Flor. sicul. Prodr., t. I, p. 522 (1827). 2. Id., ibid. Synops., t. 1. p. 516 (4842). R. HAMET. — SUR LE SEDUM CLUSIANUM. 364 ramosissimi, ideoque cæspitosi; floriferi 3-5- pollicares, simpli- cissimi : folia recta, vel parum incurva, undique glandulis impressis, præsertim versus apicem notata, ita ut ob margines elevatos foveolarum, fere verruculis scabra ibi videntur, semper patentia, non deflexa, ut in S. albo; in ramulis sterilibus valde approximata et breviora, in floriferis remota, 4-5 lin. longa; protracta florescentia superne planiuscula, et sæpe canaliculata : flores dense corymbosi, bracteis nonnullis tantum ad pedunculos inferiores subjectis: calycis laciniæ vicentes, petalis 3-plo bre- vores, ovale, obtuse, adpresse : petala uli filamenta ac pis- lillum candida, concoloria, vel subtus ad carinam rubentia, con- cava 1 1/2-2 lin. longa, vix lin. lata : filamenta corollam subæ- quantia, s/ylos vero duplo superantia : antheræ atrorubentes. « Habitus S. albi, pro quo habui; sed prater characteres nofatos, caules magis radicantes, puberuli, demum rubentes; folia duplo breviora et aliquando fere turbinata : petala non obtusa, ut in illo, sed acutiuscula et rubro-carinata. » Ainsi donc, pour Gussone, le S. Clusianum se distingue du S. album par les caractéres suivants : 4. caules magis radi- cantes, puberuli, demum rubentes. — 2. folia undique glandulis Impressis, præsertim versus apicem notata, ita ut ob margines elevatos foveolarum, fere verruculis scabra ibi videntur. — 3. folia semper patentia, non deflexa, ut in S. albo. — 4. folia duplo breviora et aliquando fere turbinata. — 5. petala... can- dida, concoloria, vel subtus ad carinam rubentia. — 6, petala Don obtusa... sed acutiuscula. — 7. filamenta corollam subæ- quantia. Ces caractères sont-ils suffisants pour légitimer la création d une espèce nouvelle? Nous ne le saurons qu'après avoir exa- miné la valeur de chacun d'eux. I. Caules magis radicantes, puberuli, demum rubentes. le ipse prétend que les tiges seraient plus radicantes dans à ; v 'usianum que dans le S. album : c'est une erreur; nom- reux, en effet, sont les échantillons de S. album typique dont * Sysléme radiculaire est aussi développé, souvent méme davan- re dans le S. Clusianum. D'ailleurs ce caractère dépend .sivement du milieu où croit la plante. L'examen des échantillons authentiques du S. Clusianum 362 SÉANCE DU 10 MAI 1912. nous a montré que les tiges de cette plante sont couvertes de glandes brièvement pédicellées, dont le nombre, presque cons- tant sur toute la longueur des rejets stériles, varie beaucoup aux différents niveaux des tiges floriféres. Sur ces organes le nombre des glandes, assez considérable à la base, diminue beau- coup dans les parties médiane et supérieure et devient presque nul à la base de l'inflorescence. Ces caractéres ne sont point spéciaux au Sedum Clusianum ; j'ai constaté leur. présence dans tous les échantillons de S. album typique que j'ai examinés. Dans le S. album typique, on observe indifféremment des tiges vertes, rougeâtres ou mêmes rouges. Cela ne peut nous étonner, car ces colorations dépendent de l'intensité de l'éclai rage. Des échantillons de S. album croissant en plein soleil et présentant des tiges rouges ont été transplantés par M. Humbert dans un jardin ombreux. Les tiges y ont perdu rapidement leur couleur primitive et sont devenues uniformément vertes. II. Folia undique glandulis impressis, præsertim versus api- cem notata, ita ut ob margines elevatos foveolarum, fere verru- culis scabra ibi videntur. Cette phrase de Gussone serait difficile à interpréter sans l'examen des échantillons autentiques du S. Clusianum. En réalité, les feuilles de cette plante sont couvertes de mamilles hyalines plus nombreuses au sommet qu'à la base. Ces ma- milles sont produites par une convexité dela membrane externe de certaines cellules épidermiques. Pour Gussone, le 5. album typique possèderait toujours des feuilles lisses, ou plus exacte- ment des feuilles dont les cellules épidermiques seraient limitées extérieurement par des membranes planes. Or, sur certains échantillons de S. album récoltés en différents pays et notam- ment en Scandinavie, j'ai observé des feuilles plus ou moins mamilleuses. Ce caractére est d'ailleurs sans valeur dans le genre Sedum; nombreuses, en effet, sont les espèces où l'on observe indifféremment des feuilles lisses, mamilleuses 0 même papilleuses. III. Folia semper patentia, non deflexa, est in S. albo. C'est avec raison que Gussone attribue au S. Clusianum des feuilles étalées ; mais c'est à tort qu'il signale chez le S. album typique la présence de feuilles défléchies. En réalité les feuilles R. HAMET. — SUR LE SEDUM CLUSIANUM. 363 de cette espèce sont toujours érigées ou étalées, absolument comme chez le S. Clusianum. IV. Folia duplo breviora et aliquando fere turbinata. S'il est vrai que certains échantillons de S. album typique possèdent des feuilles plus allongées que celles du S. Clu- Sianum, il est non moins vrai que d'autres échantillons présen- lant également tous les caractères du S. album typique sont pourvus de feuilles encore plus brèves que celles du S. Clu- sianum. En réalité, les feuilles affectent dans le S. album diffé- rents aspects; plus brèves et plus larges dans les endroits enso- leillés. elles s'allongent et se rétrécissent dans les lieux ombreux. ; V. Petala... candida, concoloria, vel subtus ad carinam ru- bentia. | Dans le S. album typique, comme dans le S. Clusianum, on observe indifféremment des pétales blancs ou rosés pourvus de carénes blanches, rosées ou rouges. D'ailleurs, dans le genre Sedum, l'érythrisme des pétales normalement blancs est un caractére sans valeur; comme l'érythrisme de la tige, il dépend de l'intensité de l'éclairage auquel la plante est soumise. VI. Petala non obtusa... sed acutiuscula. Ce caractére n'a aucune valeur : on observe, en effet, des pétales obtus dans certains échantillons de S. Clusianum, absolument authentiques et possédant tous les autres caractères attribués par Gussone à cette espèce. D'autre part, dans le S. album typique, quelle que soit son origine, on observe indiffé- remment des pétales aigus, subaigus ou obtus. VII. Filamenta corollam subæquantia. L'examen des échantillons authentiques du S. Clusianum m'a permis de préciser ce caractere et de constater que le sommet de l'anthére n'y atteint jamais le sommet du pétale dont il est dis- tant de 0 mm. 50 à 1 mm. Dans le S. album typique, la lon- gueur de l'intervalle séparant le sommet de l'anthére du sommet du pétale varie de 0 mm. 30 à 1 mm. 20. Le caractère indiqué Par Gussone n'est donc point particulier au S. Clusianum. Ainsi donc tous les caractères considérés par Gussone comme distinctifs du S. Clusianum ne sont nullement particuliers à cette plante puisqu'on constate leur présence dans des échan- 36i SÉANCE DU. 10. MAI 1912. tillons appartenant sans aucun doute au Sedum album typique. Cette constatation n'est point suffisante pour démontrer l'impos- sibilité de séparer le Sedum Clusianum du S. album. Gussone ayant pu omettre dans sa description des caractères distinetifs importants, il était nécessaire pour prouver l'identité de ces deux plantes, de comparer attentivement les échantillons authentiques du S. Clusianum avec des échantillons appartenant au S. album typique. Cette comparaison me permet d'affirmer que les deux espéces sont absolument semblables, présentant toutes deux les caractères suivants. Sur une tige rampante, se développent des tiges stériles et des tiges floriféres, toutes érigées. Les rejets stériles, couverts sur toute leur longueur de glaudes brièvement pédicellées, portent des feuilles alternes plus ou moins rapprochées. Ces feuilles lisses ou couvertes de mamilles plus ou moins nombreuses, sont sessiles à la base et trés obtuses au sommet; elles sont toujours presque cylindriques, tantôt sublinéaires ou ovées-linéaires, tantôt oblongues-linéaires ou même obovées-linéaires. Les tiges floriféres sont, elles aussi, couvertes de glandes brièvement pédicellées dont le nombre varie aux différents niveaux. Les feuilles alternes, étalées ou subérigées, sont plus espacées et plus allongées que les feuilles des tiges stériles. La tige florifère se termine au sommet par un corymbe dense et multiflore. Les fleurs petites et assez longuement pédicellées, sont pentaméres, rarement hexaméres. Les sépales, légérement soudés entre eux à la base, plus ts moins largement ovés et toujours trés obtus, sont générale- ment trinerviés, quoique quelquefois 5- nerviés. Les pétales, assez longuement soudés entre eux à la base; oblongs, ovés-oblongs ou méme subobovés-oblongs, sont par- courus par une nervure médiane qui émet de chaque cóte dne nervure secondaire. Leur sommet est obtus ou aigu-anguleux et leur couleur varie du blanc au rose. L'androcée se compose de 10 à 42 étamines, dont les filets linéaires et étroits supportent des anthères largement ovee* orbiculaires. Le sommet des anthères dépasse toujours le milieu des pétales et atteint même quelquefois le sommet deep R. HAMET. — SUR LE SEDUM CLUSIANUM. 365 organes. Les carpelles, au nombre de 5 ou 6, sont glabres sauf sur leurs faces internes oü ils sont couverts de nombreuses papilles obovées et hyalines. Les carpelles, ainsi d'ailleurs que les follicules, sont érigés, leurs faces internes étant dépourvues de toute gibbosité. Les ovules, au nombre de 4 à 8, sont pen- dants et pourvus chacun d'un long funicule recourbé. Les placentes sont linéaires et paralléles aux faces internes des carpelles. Les graines obovées sont recouvertes d'un test ne dépassant pas l'amande. Les écailles situées à la base de chaque carpelle sont com- posées d'un bref pédicule et d'un limbe largement ové trés obtus au sommet. Pour qu'aucun doute ne subsiste sur l'identité du S. Clu- sianum et du S. album, j'ai établi un tableau comparatif relatant les mensuralions constatées d'une part dans les échantillons authe ntiques du S. Clusianum et d'autre part dans le S. album. Ce tableau démontre nettement que les dimensions absolues de chaque organe sont communes aux deux plantes. Sedum Clusianum. S. album. Rejets itériles 40 102 2-25-42-50-80 mm. ht. 8-20-35-72-87 mm. ht. Tiges 5-9-10,50-11-12-12,50-13- 7 : x -1,20-13-27-30 cm. ht. florifères di Mer. E Ta 6,5-7,20-13-27-3 | XU 2.9-3,9-4-4,4-5-6- 7,5- 8-10-45 rt 5,20-6-8,60- ei mm. ht. mm. ht. es iges x stériles To 35-4 760- 1,80-2 mm. lg. /0,75-1,60-4,80-2-2,5-2,8-3,1- 3,2-4,5 mm. lg. Feuill | | | d gs es (8,20 iut ht. picada -12-415 mm. ht. es liges | florifives . 90 Perm lg. u 20-2-2,50-3, 50, 50 mm. lg. | | V» si 30-32-35-40-43-44 "(a -45-95-35- 10-45- $0 mm: lg: mm. | Corymbe )415-20-25-35-45- Ho na. | p 25-30-31-36- 21:40-80- 54-55-[ ig 58 mm. | x (Pedi $4 il eoe € Weles sl »#-1,6-1,7-1,8-2 mm. ht. | gera T 366 SÉANCE DU 10 MAI 1912. Sedum chadian, S. album. pde soudée : 0,50-0,60 mm./0,45-0,50-0,60 mm. ht. / 0.60-0,75-0,90-1-1,1-1,25-4,5 Calice (md. 0,60-0, "a 85 mm. ht. mm. ht. e x à | À 0,75-0,800,85 mm. "+ RE RD NE pH :0,25-0,3-0,4-0,5- vs Fe 3-0,4-0,45-0,5-0,7 mm. 0,6 mm. ht. 135 : ,8-3-3,1-3,3-3, Corolle C -2,8-2,9-3. mm.]| 75 93 7:3,83,9-4,7 mm.ht. partie x 15 libre pm - LOL mm. pullo e. 0, 25-0,3-0,4-0,5- 0, EDS : mm. ht. Filets 0,6 mm. ht. eibi: (: ,1-1,75-2,2:2,95-2,4- (^ 6-2,4-2,0-2,7-2,9-3-3,2 pétales partie] 2,6 mm. ht. mm. ht. no. X oise lg. l0,1-0,15-0,2-0, 25 id lg. partie soudée : 20H03 -05 tica ra noti mn ht. Filets 0,7 mm. ht. oppositi- 1 4- 1,6-2,25-2,3-2,35- S 1,4-1,8-2,2-2,3-2,4-2,1- pétales partie) 2,40 mm. ht. 2 8- 2,9-3, ir mm. ht. libre DE } X | 0,20 mm. lg. LOUE mm, lg. 0,30 Er ht. 0,30-0, s^ mm. ht. Anthéres ls 0,31 mm. lg. : 05:5 Af mud. lg. partiesoudée:0,25-0,5 mm.ht. (085: -0,40-0,45-0,80 mm. ht. Carpelles Pare libre : 1,9- 2, 1-2,4-2.5 n ,9-2-2,05-2,1-2,2-2,3-2 5-2, mm. ht. mm. ht. Styles.. d -1,1-1,2 mm. ht. 0,8-1,05-1,15-1,2-1,3-1,1 mI? " ( ht. : GÉANTS ht. OT ht. Ecailles 0,3-0,35-0,4 mm. lg. /0,3-0,1-0,45-0,5 mm. lg. aris ht. Mp mm. ht. Graines Y 035 mm. lg. 10,25 mm. e | | D M. Rouy demande la parole et s'exprime en ces termes : G. ROUY. — SUR LE SEDUM CLUSIANUM. 367 Sur le Sedum Clusianum; PAR M. è. ROUY: A la derniére séance, j'ai dit quelques mots, aprés la commu- nication de M. Reynier, au sujet du Sedum Clusianum. En pré- sence de la communication de M. Hamet, je parlerai un peu plus longuement sur ce méme sujet. D'une diagnose il ne faut pas détacher quelques phrases pour les contredire séparément sans considérer cette diagnose in extenso; aussi vais-je lire les textes complets de la diagnose de Gussone et de la mienne, complémentaire, puis ajouter quelques renseignements dont n'a pas parlé M. Hamet. A fi F^ o BAM W^ DA CON A m Wo A Voici la diagnose de Gussone : « S. CLUSIANUM Guss. Fl. Sic. Syn., I, p. 516, n° 3. S. gla- brum, caulibus cæspitosis adscendentibus, junioribus basi radicantibus conferte foliosis, floribus erectis, foliis oblongo- linearibus teretibus (raro supra planiusculis) obtusis paten- tibus basi æqualiter sessilibus, floribus (albis) paniculato- corvmbosis, petalis ellipticis acutiusculis, capsulis rostratis erecto-conniventibus. » « Caules rubentes, aliquando puberuli, steriles 1-3 pollicares, ramosissimi, ideoque cæspitosi ; floriferi 3-5 pollicares, sim- plicissimi : folia recta, vel parum incurva, undique glandulis impressis præsertim versus apicem notata, ita ut ob margines elevatos foveolarum, fere verruculis scabra ibi videntur, Semper patentia, non deflexa, ut in S. albo; in ramulis ste- rilibus valde approximata et breviora; in floriferis remota, 4-5 lin. longa; protracta florescentia superne planiuscula et siepe canaliculata : flores dense corymbosi, bracteis nonnullis tantum ad pedunculos inferiores subjectis : calycis laciniæ virentes, petalis 3- plo breviores, ovatæ, obtusæ, adpressæ : petala uti filamenta ac pistillum candida, concoloria, vel subtus ad carinam rubentia, concava 1/22 lin. longa, vix lin. lata : filamenta corollam subæquantia, stylos vero duplo Superantia : antheræ atrorubentes. « Habitus S. albi, pro quo habui; sed præter characteres notatos, caules magis radicantes, puberuli, demum rubentes ; 368 SÉANCE DU 10 MAI 1912. « folia duplo breviora et aliquando fere turbinata : petala non « obtusa, ut in illo, sed acutiuscula et rubro-carinata. » Voici ce que j'ai écrit, Flore de France, VII, p. 117, d'après les exemplaires de mes collections et mes récoltes personnelles’, cette description étendue complétant les caractères mentionnés par Gussone, notamment celui, si net, des feuilles ponctuées- glanduleuses dans des alvéoles, au point d'en être verruculeuses- scabres. « Obs. — À rechercher dans le midi de la France et en Corse « la forme S. Clusianum Guss. Fl. Sic. Syn., 1, p. 516; Rouy, «l. c., p. 5-8, qui diffère du S. album par les fleurs petites « (comme dans la var. micranthum), à pétales subaigus ou acu- « minés, teintés de rose ou violacés; les étamines aussi longues « que la corolle? (et non d'un tiers au moins plus courtes), les « corymbes floriféres à rameaux plus divariqués, les tiges fer- « tiles élevées (dépassant souvent 20 centim.), gréles, rougeâtres « ou purpurines, pubérulentes, plus feuillées, à feuilles toujours « dressées, les tiges stériles bien plus longues et à feuilles plus « velues, glanduleuses, etc. — Hab. : Grèce, Sicile, Espagne, « Portugal, Algérie. » Voici enfin des textes sur lesquels n'a pas insisté M. Hamet qui, lui d'ailleurs, n'a pas vu sur le terrain l'aspect si tranché du S. Clusianum, puisqu'il ne l'a récolté in vivo nulle part”: 1° — Caruel (Flora. Italiana, IX, p. 61, a bien inscrit le S. Clusianum dans les synonymes du S. album, mais il a eu soin 1. Voici ce que j'écrivais en 1881, affirmation toujours exacte actuelle- ment, au sujet du S. Clusianum : « Je Vai recueillie-en Espagne, à Jétive (1879), à Valldigna et à la sierra Mariola (1880), au cerro de Urchillo pres Orihuela (1881); je l'ai reçue de M. Lajacono, venant des bois de Fiecuza (Sicile) et, de M. Schmitz, d'Adorigo prés Regoa (Portugal); je l'ai vue; dans l'herbier de M. Gaudefroy, des rochers du mont Kyllenes près Trikala, et distribuée par M. de Heldreich sous le nom de S. Clusianum 6US$; M. Debeaux l'a envoyée, des environs de Boghar (département d'Alger), à ses correspondants avec étiquette portant : S. album var. Clusii. (eX irt son); tous ces exempläires appartiennent bien au S. Clusianum GUS$- "* 2. Anthères comprises, bien entendu. 3. Ne jamais négliger ce sage précepte : « N'oublions pas que c'est ipu: les herborisations qu'on acquiert les premieres et les principales notions de l'habitude des plantes et de leur organographie; que c'est là quon arrive à se former une idée nette du caractère des espèces, des race» ns variétés, point de départ de toutes les classifications... ». (Decaisne; $ Bull. Soc. bot. de France, I, p. 389). G. ROUY. — SUR LE SEDUM CLUSIANUM. 369 d'ajouter : forma brevifolia ac minutissime parce glanduloso- pilosa. — Terracciano Enum., p. 56; Tornabene Fl. Sic., p. 90. 2° — M. Arcangeli (Compendio Flora Italiana, éd. 2, p. 561), le seul auteur qui précise l'habitat en Italie du S. Clusianum, a créé une var. b. Clusianum (Guss.) du S. album, et l'a indiqué « monti calearei, nel Faentino, nell Italia inf. ed in Sicilia », nullement dans le Nord-Ouest de l'Italie. 3° — M. de Haláesy (Conspectus fl. Græcæ, 1, fasc. 3, p. 583), parlant du S. AtAoum DC., lui a donné comme synonyme : S. Clusianum Raulin cret., p. 156, non Guss. syn., fl. sic., 1, p- 546, quod foliis verruloso-scabridis differt. De tout ce qui précède, de tous les exemplaires que j'ai exa- minés sur le vif et en herbier, il résulte que le S. Clusianum, quelque valeur taxinomique qu'on juge à propos, selon des idées préconçues, de lui attribuer, est toujours facilement reconnaissable. — Pour moi, c'est unerace trés nette du S. album. Ce qui reste en suspens, c'est l'exacte détermination du Sedum provencal, laquelle doit étre faite en se basant sur ce principe fondamental de la Systématique : Diagnosis præstat herbario, les plantes d'herbier n'étant valables que pour confirmer ou amé- liorer (en comblant les lacunes du texte) une diagnose, jamais pour l'infirmer; on sait, en effet, combien d'assertions erronées ont été causées par l'étude d’exsiecata soi-disant authentiques qui, en réalité, ne correspondaient que très imparfaitement à la diagnose publiée par un auteur : même des exemplaires distri- bués par lui! Donc si le Sedum provencal présente l'ensemble global des nombreux caracteres longuement spécifiés par Gus- šone pour son espèce, c'est bien au S. Clusianum Guss. qu'on a affaire en Provence; s'il en est autrement, il s'agit non du vrai S. Clusianum mais d'une variation locale du S. album var. micranthum DC., variété répandue dans la région méditerra- néenne, parfois en compagnie du type, surtout dans le Nord de SOn aire, mais aussi souvent seule (Cf. Ball Spicilegium fl. Ma- roccanæ, b. 453). Quant à l'assimilation pure et simple du S. Clusianum et du S. album (a. typicum Franchet), c'est, je le répète, une hypothèse inacceptable, selon moi, parce que maté- riellement contraire aux faits. — J'estime, du reste, en avoir assez dit sur ce point de minime importance et je n'y reviendrai plus. T. LIX, (SÉANCES) 24 310 SÉANCE DU 40 MAI 1912. M. Lutz fait la communieation suivante : Comparaison de l'azote nitrique et de l'azote total dans les plantes parasites et saprophytes; PAR ME: DUTZ. J'ai montré, dans un précédent travail', que les plantes parasites et saprophytes renferment toutes des nitrates dans leurs tissus. J'ai constaté, en outre, que les proportions de nitre accumulées étaient facteurs, à la fois du parasitisme plus ou moins complet du végétal, de la richesse du substratum el aussi de la présence ou de l'absence de chlorophylle. confir- mant de la sorte les observations de Schimper? sur l'action simultanée exercée par la lumière et la chlorophylle dans ces phénomènes d'accumulation. Il pouvait être intéressant de comparer les quantités de nitrates ainsi inutilisées à l'azote total contenu dans les mémes plantes, ces données constituant des renseignements sur l’activité de phénomènes assimilateurs dont les parasites sont le siège. J'ai examiné, au point de vue de l'azote total, la plupart des plantes précédemment étudiées. J'ai dû, faute de matériaux en quantité suffisante, en laisser de cóté un petit nombre, mais, par contre, j'ai pu me procurer plusieurs autres espèces qui ont été soumises aux mêmes essais °. Le dosage de l'azote total a été effectué par la méthode de Dumas; celui de l'azote nitrique, comme précédemment, par celle de Schlæsing, sur des extraits de plantes repris pa" l'alcool faible pour éliminer les matières gommeuses. Les résultats, rapportés à 1000 grammes de poids sec sont ites et 1. LUTZ (L.), Sur l'accumulation des nitrates dans les plantes parasites saprophytes et sur l'insuffisance de la diphénylamine sulfurique comme NIME microchimique de ces substances. Bull. Soc. bot. de Fr., t. LV, 1908, Pot. 2. SCHIMPER, Ueber Kalkozalatbildung in den Laubblättern, &, Bot. 3 t. XLVI, 1888, p. 112. Jahan- 3. Je remercie trés cordialement nos collégues, MM. Col et A. minis ; ytinus diez, qui ont récolté à mon intention le Lathræa Clandestina et le CY kermesinus. L. LUTZ. — L'AZOTE DANS LES PLANTES PARASITES. 311 relatés dans le tableau ci-aprés, dans lequel, pour plus de commodité, j'ai rapproché l'azote nitrique et l'azote total. Parasites absolues. Azote nitrique Azote total p. 1000 en gr. p. 1000 en gr. EN FAR SE M doo E ds 0,075 39,14 Cuscute (sur Ortie) (École de pharmacie de RUPEE EAR UI LED. POSU 0,115 32,44 . Cytinus Hypocistis (Port-Cros)......,........ 0,075 27,67 Cytinus kermesinus (Carqueiranne).......... , 0442 17,30 Cynomorium coccineum, tige (dunes sableuses pres UMS ie dex cc I 0,106 33,37 Arceuthobium Oxycedri (env. de Marseille)... 0,094 14,81 Lathræa Clandestina (env. de Nantes)........ 0,178 17,46 Parasites relatives à chlorophylle. Melampyrum arvense (Savigny-sur-Orge)...... 0,589 54,83 rm = (Orry-la-Ville).:.......: 0,263 33,53 per pratense (Orry). 3.3 ete 0,482 33,50 Rhinanthus Crista-galli (Chantilly)........... 0,194 44,30 Pedicularis pyrenaica Aie A MR Re 0,156 40,21 Euphrasia vulgaris (Faremoutiers). .......... 0,369 41,12 Thesium pratense (tiges) (Barcelonette).. ..... 0,225 38,92 Porra dba (Héros) a a 0,0094 24,71 29. lanceolata. lenv. d'Üran).............. 0,075 27,58 Parasites relatives sans chlorophylle. Phelipæa cærulea (embouchure du Rizzanèse, iea E NT PS DR UU Cm 0,489 22,34 Ph. violacea (Duveyrier, Sud-Oranais)........ 0,188 44,32 Orobanche NUMINUM. uoc eaaa 0,244 23,38 LIEU On A 0,551 31,26 S Maa (Dass) a de. 0,257 29,12 vino aliedrénsé)/ c3 uci llcdkuso ey VR exe 0,301 15,658 OP OB r6) Leser did 0,257 20,95 Limodorum abortivum (Bouray).........-..- 0,332 20,84 Saprophytes sans chlorophylle. Neottia Nidus-avis (Forêt d’Halatte).........: 0,156 23,75 Monotropa Hypopitys (Hyères). :.......!..... 0,739 26,04 Une premiére conclusion à tirer des chiffres de ce tableau est que les parasites absolues sont en général plus pauvres en azote total que les plantes dont une partie des racines plonge dans le sol, et y puise des sels nutritifs. Cette particularité est 372 SÉANCE DU 10 MAI 1912. surtout marquée pour les plantes chlorophylliennes, mais les différences restent cependant moins accentuées que pour l'azote nitrique, ce qui était du reste facile à prévoir en raison du mode particulier de nutrition de ce groupe de végétaux. Mais un fait beaucoup plus important prime celui-ci : c'est la relation qui existe entre la présence ou l'absence de chloro- phylle et la richesse comparée des parasites en azote total et en azote nitrique. Lorsque la plante est chlorophyllienne, les chiffres de l'azote nitrique sont faibles, ceux de l'azote total élevés et réciproque- ment. ; Certains exemples sont particulièrement caractéristiques : Le Pedicularis pyrenaica et le Neottia Nidus-avis renferment tous les deux 0,156 p. 1000 d'azote nitrique, mais le premier, plante à chlorophylle, contient 40,24 p. 1000 d'azote total et le second 23,75 p. 1000 seulement; Le Gui et le Cytinus Hypocistis titrent tous deux 0,075 p. 1000 d'azote nitrique, mais le premier a une teneur de 35,14 p. 1000 d'azote total et le second de 27,67; Le Thesium pratense, V Orobanche rapum (Bastia) et lO. minor renferment : le premier 0,225, le second et le troisième 0,257 p. 1000 d'azote nitrique, mais tandis que le Thesium contient 38,92 p. 1000 d'azote total, l'Orobanche Rapum n'en contient que 29,12 et l'O. minor 20,95; Le Melampyrum pratense et le Phelipæa cærulea renferment respectivement 0,482 et 0,489 p. 1000 d'azote nitrique, alors que le premier contient 33,50 et le deuxième 22,34 p. 1000 seule- ment d'azote total ; Le Melampyrum arvense (Savigny) et l’ Orobanche cruenta ont des teneurs en azote nitrique de 0,589 et 0,551 p. 1000 et l'azote total y atteint respectivement 54,83 et 31,26 p. 1000; Enfin le Monotropa Hypopitys, qui contient la dose élevée de 0,739 p. 1000 d'azote nitrique ne possède que 26,04 p. 1000 d'azote total. ; Il est inutile d'insister plus longtemps sur ces chiffres qui montrent toute l'importance de l'action chlorophyllienne dans ces phénomènes d'accumulation et d'assimilation de l'azole chez les plantes parasites et saprophytes. COSTE ET SOULIÉ. — PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. 373 Quelques données numériques restent cependant à souligner. La première est relative au Phelipæa violacea, chez lequel, au contraire des autres parasites sans chlorophylle la proportion de l'azote nitrique est faible (0,188 p. 1000), alors que celle de l'azote total est élevée (44,32 p. 1000). On sait que des travaux récents tendent à reconnaitre à certains pigments autres que la chlorophylle un pouvoir assimi- lateur, et l'on pourrait étre tenté de chercher dans cette voie une explication de cette anomalie. Je me garderai cependant d'émettre ici une telle hypothèse, car elle ne reposerait que sur un seul fait, ce qui est notoirement insuffisant pour conclure. Je me contenterai d'appeler l'attention sur ce point particulier, en attendant qu'une étude plus compléte des échanges nutritifs chez cette plante fasse connaitre s'il y a là une simple anomalie où un fait se rattachant à l'histoire des synthèses végétales non chlorophylliennes. Les autres données à remarquer sont celles fournies par l'analyse des deux espèces d'Osyris, chez lesquels on observe une teneur trés faible en azote nitrique et une proportion d'azote total qui, bien que faible, est plus élevée comparative- ment que chez les autres parasites relatives à chlorophylle. Je me borne pour le moment à enregistrer ce fait : le parasitisme des Osyris est actuellement l'objet de recherches et il est proba- ble que, personnellement, j'aurai à revenir prochainement sur leurs échanges nutritifs. M. F. Camus résume le travail ci-dessous : Plantes nouvelles, rares ou critiques (Suite)'; PAR MM. LES ABBÉS COSTE ET SOULIÉ. Saponaria bellidifolia Smith, retrouvé dans les Pyrénées. — Le baron Picot de Lapeyrouse estle premier botaniste qui ait signalé cette plante dans la chaine des Pyrénées et en France. Dans son célébre ouvrage, Histoire abrégée des Plantes des t. Voir t. LVII (4941), pp. 319, 412, 533 et 577. 314 SÉANCE DU 10 MAI 1942. Pyrénées (Toulouse 1813), il en précise l'habitat et en donne une description détaillée. Voici textuellement ses paroles (p. 239) : « S. calycibus teretibus, bracteisque hirtis; caule glabro; floribus capitatis congestis, petalis strictis obovatis unguiculatis ; pistillis, et sta- minibus exsertis ; foliis spathulatis. La Peyr. Willd. sp. 2, p. 670, %. B. Major, foliis caulinis ciliatis, caule superiore hirsuto. Fleurs et étamines jaunes. Trés rare; sur les rochers escarpés à gauche du Lac d'Oncet au Pic de Midi sur le revers du cóté du Lac de Leou. Racine forte horizontale, ridée, raboteuse; feuilles radicales droites, par paquets, à long pétiole, glabres, spathulées, entières, échancrées, méme crénelées, (ondulées!), comme dans la fig. de BARRBELIER 498. Hampe droite, ferme, nue, glabre, ayant tout au plus 5-6 centimètres. Fleurs ramassées en téte, petites, serrées, avec deux bractées, hérissées de longs poils blancs frissés. Calice cylindrique velu, pétales spathulés onguiculés, entiers; étamines et pistils jaunes, dépassant les pétales. La grande variété diffère de l'autre par sa hauteur 3-4 décim., par sa tige, qui n'est glabre que dans le bas, velue dans le haut, et une paire de feuilles ciliées à mi-tige ». Malgré la précision de ces indications, dit Bras (voy. le Bulletin, t. XXII (1875), Sess. extr. d'Angers, p. xxvi), et habitat pyrénéen d'une espèce orientale a été mis en doute par les botanistes qui ont exploré les Pyrénées après Lapeyrouse, ainsi que par un certain nombre d'auteurs. Duby (Botan. Gall. p. 1000, Appendix) dit que cette indication parait étre une erreur de Lapeyrouse. Bentham, dans son Catalogue des Plantes indigènes des Pyrénées et du Bas-Languedoc, publié en 1826, laisse à entendre (p. 118), par un point d'interrogation, que le Saponaria bellidifolia de Lapeyrouse serait la même plante que le S. cæspitosa de De Candolle. Le colonel J. Serres, qui résida à Toulouse en 1833, comme capitaine d'artillerie, ayant eu occasion d'examiner à son al$° dans l'une des bibliothèques de cette ville l'herbier du botaniste toulousain, crut reconnaitre dans le Saponaria de Lapeyrouse le Valeriana globulariæfolia de Ramond. A ce sujet, il adressait plus tard, en 1857, à notre Bulletin (voy. t. IV, p. 435) les lignes suivantes : COSTE ET SOULIÉ. — PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. 375 « Saponaria bellidifolia Lap. abr. pyr. 239. — M'asemblé n'étre autre chose qu'une variété, à tige nue dans le bas, du Valeriana globulariæfolia Ram. Échantillon unique, un peu avancé et mal desséché, dont les fleurs sont tombées. Je n'osai pas l'analyser à fond, de peur de le gåter. On m'a assuré, au reste, que, depuis, une main officieuse avait fait disparaitre cette erreur du précieux herbier. » Quoi qu'il en soit, c'est sur la foi de Serres que Grenier et. Godron, en 1848 et 1850, ont exclu le Saponaria bellidifolia Smith de la Flore francaise et mentionné la plante de Lapey- rouse comme simple synonyme du Valeriana globulariefolia Ramond. Nous lisons, en effet, à la page 243 du tome I de la Flore de France : « Saponaria bellidifolia Sm. Signalé par Lapeyrouse dans les Pyrénées, n'a pas été retrouvé »; et à la page 56 du tome II, nous rencontrons parmi les synonymes du Valeriana globularizfolia « Saponaria bellidifolia Lap. abr. 239, et herb.! (ex Serres). » Dans son ouvrage sur les Plantes vasculaires des Pyrénées principales, paru en 1837, Zetterstedt se contente de citer (p. 40) l'opinion de Grenier et Godron, qu'il semble partager. Mais dés cette méme année, notre regretté confrére D. Clos exprime une opinion contraire. Dans sa Révision comparative de l Herbier et de l'Histoire abrégée des Pyrénées, publiée dans les Mémoires de l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse (9* série, t. I, p. 255), il écrit : « Saponaria bellidifolia Sm. Un ovaire libre surmonté de deux styles, 10 étamines exsertes à filets insérés au sommet de l'onglet de pétales linéaires cunéi- formes, des fleurs jaunes réunies en capitule accompagné de deux grandes bractées oblongues et entouré de bractéoles à bords ciliés, et presque aussi longues que le calice, ne laissent aucun doute sur la bonne détermination de cette plante. C'est donc à tort que MM. Grenier et Godron donnent, d’après M. Serres, le S. bellidifolia Lap. comme synonyme du Valeriana globulariæ- folia Ram. » La controverse en était là quand, en 1870, notre ancien confrère M. Hippolyte Puech, alors instituteur à Tournemire, découvrit le véritable Saponaria bellidifolia Sm. dans l'Aveyron, Sur le plateau du Larzac, à la Devèze de Lapanouse. Le D' Bras 316 SÉANCE DU 10 MAI 1912. vint, en 1875, en faire une ample provision qu'il distribua à ses amis et à tous les confrères présents à la Session d'Angers. La découverte de cette plante dans les Cévennes rendait moins improbable sa présence dans les Pyrénées et semblait plaider en faveur de Lapeyrouse. Aussi l'opinion émise par Clos dès 1857 rencontra-t-elle de nouveaux partisans. Dans sa communication à la Société (Voy. t. XXII, Sess. p. xxvii), le D" Bras s'écriait : « Lapeyrouse est-il coupable d'une telle erreur? J'hésite à me soumettre à cette hypothèse, malgré les puissantes autorités sur lesquelles elle s'appuie, et il m'en coùte d'admettre une telle confusion à l'égard d'une plante si commune que l'est dans les Pyrénées le Valeriana globulariæfolia de la part d'un botaniste si éminent qui avait parcouru ces montagnes sur tous leurs sommets et dans tous leurs recoins. « Lapeyrouse ne se borne pas à caractériser la plante par une courte phrase diagnostique qui, bien que trés précise, pourrait se préter à une certaine élasticité d'interprétation; il en donne une description détaillée, et, si l'on en excepte les feuilles radicales, qui ont en effet une grande ressemblance avec celles du Vale- riana globularizfolia, aucun des autres termes de sa description ne saurait s'appliquer à cette dernière plante. Il suffit d'un simple rapprochement pour s'en convaincre. » Dix ans plus tard, en 1885, l'abbé Revel ayant à parler de la méme plante, dans l' Essai de la Flore du Sud-Ouest de la France, partage la manière de voir du D" Bras. « A en juger, dit-il (p. 214), par la description que l'on trouve dans son livre, il est impossible que Lapeyrouse soit tombé dans une pareille méprise, et qu'il ait pu confondre deux plantes si distinctes. D'ailleurs, l'échantillon que l'on trouve dans l'herbier de Lapey- rouse, dont l'existence a été constatée tout récemment par M. le D" Bras, ne permet pas d'avoir le moindre doute à ce sujet. Cet échantillon, parfaitement caractérisé, appartient bien réellement au S. bellidifolia Sm. ». : Bubani enfin blâme Grenier d'avoir rapporté le Saponara bellidifolia Lap. au Valeriana globulariæfolia. Dans son Flora pyrenæa t. TII (1901), p. 86, il écrit : « Perperam Grenier, cure Godr. Fr. 2, p. 56, a Serres consilio suscepto., S. bellidifol. La Peyr. ad Valerianam heterophyllam retulerunt. » Ce célebre COSTE ET SOULIÉ. — PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. 377 botaniste, qui a parcouru pendant plus de quarante ans toute la chaine des Pyrénées, n'avait pas eu la chance d'y rencontrer le vrai Saponaria bellidifolia Sm. S'il le mentionne parmi les espèces pyrénéennes, c'est comme douteux et seulement d'après l'autorité de Lapeyrouse, dont il reproduit l'indication : « In Pyr. septr. med. editior. rariss. imo dubia. Reperta dicitur in rupibus præruptis au Lac d'Oncet, sive Lac bleu : foret La Pey- rouse auctoritas. » Le Saponaria bellidifolia Sm. existe cependant dans les Pyrénées Centrales. Il a été découvert l'année dernière presque simultanément dans deux localités, séparées par une grande distance et situées l'une en France et l'autre en Espagne. La premiére est au Soum de Sécugnac, prés de Gavarnie, dans les Hautes-Pyrénées, entre 1 500 et 1 600 mètres d'altitude. C'était le 17 juillet 1911. L'un de nous était parti de grand matin avec deux confréres, MM. Lhomme et Des Ligneris, pour faire l'ascension du Vignemale. L'autre, peu confiant dans ses forces, se contentait d'explorer la partie inférieure du val d'Ossoue. Il suivait la base du Soum de Sécugnac, dont les pentes raides et les grands escarpements calcaires lui rappelaient les Causses de l'Aveyron. Tout à coup, il se trouve en face d'un exemplaire du Saponaria bellidifolia exactement semblable à la plante qu'il a lant de fois récoltée à la Devéze de Lapanouse. Il ne peut en croire ses yeux, tant son émotion est grande! Il s'empresse cependant d'explorer minutieusement la localité, et il éprouve l'agréable satisfaction de découvrir, tant sur la pelouse sablon- neuse que sur la roche calcaire elle-même, d'autres individus, en petit nombre cependant, de cette rare espèce. Deux seulement étaient en fleurs, les autres étaient déjà fructifiés; et, à cóté d'eux, on observait, cà et là, des rosettes de feuilles stériles destinées à produire des tiges fertiles les années suivantes, comme cela se voit sur les escarpements du Larzac. Trois jours plus tard, le 20 juillet, la méme plante était rencontrée sur le territoire espagnol, au Val d'Aran, par un botaniste de Barcelone, M. Manuel Llenas, docteur en pharmacie el en sciences naturelles. Elle croissait dans la Ribera de Ruda, * environ 20 kilomètres en amont de Viella, sur un terrain Pareillement calcaire et à une altitude qui dépasse certainement 378 SÉANCE DU 1Q MAI 1942. 1 000 mètres. Elle paraissait assez abondante dans cette localité. Cette communication et tous ces détails m'ont été obligeamment fournis par notre zélé confrére de Barcelone, le frère Sennen, qui avait eu l'occasion d'examiner, vers la fin de l'été dernier les récoltes pyrénéennes de M. le D’ Llenas. C'est peut-étre du Val d'Aran, oü il avait un correspondant, que le Saponaria bellidifolia parvint jusqu'à Lapeyrouse. Il est vrai que celui-ci cite avec précision les environs du lac d'Oncet, oi il en a trouvé, dit-il, « plus de vingt pieds ». Mais personne ne l'y a revu depuis, et l'été dernier encore, l'un de nous l'y a. vainement recherché. Cette localité, d'ailleurs, nous parait bien froide pour une plante qui semble rechercher les rochers bien exposés et les pentes ensoleillées à une altitude inférieure à 1 600 métres. L'association des plantes qui accompagnent le Suposores bellidifolia, tant dans l'Aveyron que dans les Hautes-Pyrénées, est vraiment remarquable. Nous avons noté avec soin à Gavars toutes les espèces qui croissent pêle-mêle avec le Gaponarit : presque toutes se retrouvent dans l'Aveyron à la Devèze de Lapanouse ou dans les Causses des environs. Voici la liste de ces espèces : Helleborus feetidus L. Arenaria serpy 1folia L. Papaver Argemone L. — dubium L. Arabis hirsuta Scop. — auriculata Lamk — stricta Huds. Alyssum calycinum L. Clypeola microcarpa Moris Draba aizoides L. Kernera auriculata Reichb. Biscutella lævigata L. Iberis amara L. Hutchinsia petræa R. Br. — procumbens Desv. Helianthemum canum Dunal — polifolium DC. — vulgare Gærtn. Fumana procumbens Gren. et G. Viola arenaria DC. Silene saxifraga L. — nutans L, Dianthus monspessulanus L. Cerastium arvense L.. Erodium cicutarium L'hérit. Rhamnus alpina L. Ononis rotundifolia L. —. Natrix L. Anthyllis montana L. — Vulneraria L. Medicago Lupulina L. -- sativa L. Astragalus inonspessulanus L. Hippocrepis comosa L. Rosa rubiginosa L. Amelanchier vulgaris Mænch Telephium Imperati L. Sedum album L. — dasyphyllum L. — acre L. Laserpitium gallicum L. — Siler L. Pimpinella saxifraga L. Scandix Pecten-Veneris L. COSTE ET SOULIÉ. — PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. 379 Galium spurium L. — verum L. — erectum Huds. Centranthus Lecoqii Jord. Aster alpinus L. Inula montana L. Leucanthemum corymbosum 6. G. Onopordum Acanthium L. Crepis albida Vill. Hieracium Pilosella L. Phyteuma orbiculare L. Campanula Trachelium L. Vincetoxicum officinale Mench Cuscuta Epithymum Murray Asperugo procumbens L. Scofularia Hoppei Koch Linaria origanifolia DC. — supina Desf. Erinus alpinus L. Euphrasia stricta Host Phelipæa Muteli Reuter Orobanche Teucrii Hol. Thymus vulgaris L. — Serpyllum L. Origanum vulgare L. Satureia montana L. Calamintha Acinos Clairv. Salvia Verbenaca L. Stachys recta L. Sideritis hyssopifolia L. Marrubium vulgare L. Teucrium Chamædrys L. Globularia cordifolia L. — vulgaris L. Rumex scutatus L. Thesium divaricatum Jan Euphorbia Cyparissias L. Allium sphærocephalum L. Anthericum Liliago L. Narcissus juncifolius Lagasca Carex muricata L. — Halleriana Asso — ornithopoda Willd. Phleum Behmeri Wibel Sesleria cærulea Arduin. Calamagrostis argentea DC. Koleria setacea Pers. Poa alpina L. Melica ciliata L. Festuca ovina L. — duriuscula L. Bromus mollis L. Les suivantes, qui végèlent au pied du Soum de Sécugnac, manquent seules aux Causses aveyronnais : Arabis arcuata Shutll. — serpyllifolia Vill. Sisymbrium Columnae Jacq. Saponaria Cæspitosa DC. Gypsophila repens L. Arenaria grandiflora L. Potentilla alchemilloides Lap. Saxifraga longifolia Lap. Seseli Libanotis Koch Onicera pyrenaica L. Asperula hirta Ram. Onopordum acaule L. Rhaponticum cynaroides Less. Hieracium mixtum Froel. Antirrhinum sempervirens Lap. Teucrium pyrenaicum L. Globularia nana Lamk — nudicaulis L. Passerina calycina DC. Uropetalum serotinum Ker-Gawl Iris xiphioides Ehrh. On sait que Lapeyrouse avait distingué un Saponaria bellidi- folia var. major (Hist. abr. Pyr., p. 239) reconnaissable à sa taille haute de 20-40 cm., à sa tige hérissée dans le haut et à ses feuilles caulinaires supérieures ciliées à la base. Cette forme est la seule qui existe dans l'Aveyron. Quelques exemplaires de Gavarnie s'y rapportent pareillement. Mais la plante pyrénéenne 380 SÉANCF DU 410. MAI 1912. est en général plus basse et plus gréle que la plante cévenole. Elle se présente assez souvent sous une forme presque naine, la même évidemment que Lapeyrouse avait confondue avec le Saponaria lutea L., car il l'indique « aux mêmes lieux, et pêle- mêle avec la précédente, et plus rare. Je n'en ai trouvé que deux pieds sur plus de vingt de l'autre. » (l. cit). Bubani fut le premier à constater l'identité spécifique des S. bellidifolia et S. lutea de l'herbier Lapeyrouse. « S. lutea, dit-il dans son FT. pyren. (III, 86), ex La Peyrouse auctoritate in Pyrenæis indicata, e revisione La Peyrousiani Herbarii facile dejicitur. » Et D. Clos, dans sa Revision comparative de l Herbier et de l'Histoire abrégée des Pyrénées, p. 255, ajoute : « Représenté dans l'Herbier par un seul échantillon, comme le S. bellidifolia Sm., le S. lutea Lap. ne diflére de cette espèce que par la taille, ayant comme elle un capitule terminal jaunâtre, des feuilles spatulées; mais la longueur de la tige n'atteint pas 4 em., tandis qu'elle est de 26 cm. dans le S. bellidifolia. Le calice n est pas laineux; les filets staminaux sont jaunes; c'est donc bien le S. bellidifolia Sm. var. nana. » Le Saponaria lutea L. est donc étranger aux Pyrénées. (A suivre) M. Lutz, de la part du Père Courtois, présente une série de photographies du Vifis armata, et distribue des fruits et des pépins de cette espèce. Recherches sur le Tulipa sylvestris (Suite) :; PAR M. LABBE E. HY. Quant à l'ancien Tulipa sylvestris si démembré depuis Linne, il doit être considéré en réalité comme un type spécifique unique, puisque tous les caractères sur lesquels on s'est basé pour le sectionner se montrent variables. Il convient seulement d'en élargir un peu la diagnose communément admise, afin d'y ranger avec le 7. Celsiana les races affines, celles du moins de l'Europe occidentale. Faute d'expériences directes, je nos% 1. Voir plus haut p. 302. ABBÉ HY. — RECHERCHES SUR LE TULIPA SYLVESTRIS. 384 élendre mes conclusions à l'ensemble des espéces répandues dans la région orientale et caucasique; il est bien probable toutefois qu'étant fondées sur des caractères de méme ordre elles n'ont pas plus de valeur que les premières. Nous limitant pour le moment aux plantes francaises, si nous voulons classer celles qui dépendent du type Tulipa sylvestris largement entendu, la meilleure division devra encore étre empruntée à l'attitude du pédoncule floral avant l'anthése, bien que son importance soit méconnue dans la plupart des ouvrages descriptifs récents. C'est en effet le lieu maintenant, aprés avoir établi la varia- bilité des principaux organes chez la Tulipe, de relever ceux qui possèdent une fixité au moins relative. J'en ai remarqué un d'abord dans l'époque où les premières feuilles sortent de terre. Les formes grandiflores sont aussi de beaucoup les plus précoces, se montrant dans le courant de l'hiver, tandis que les autres ne paraissent que peu de jours avant la floraison. Pour les torsions du pédoncule floral, il importe de les suivre attentivement, parce que leur importance est réelle. On sait combien la hampe se montre constamment rigide dans les espèces de la section Gessneriana. ‘Chez celles qui nous occupent, on peut dire qu'elle est toujours plus ou moins llexueuse, et d'autant plus que la longueur s'exagere. Observé au début, à l'état extrémement jeune, mais déjà visible entre les feuilles, le pédoncule se montre toujours droit. Peu à peu les courbures se dessinent à mesure qu'il s'accroît, et voici quelles sont les gradations principales. Dans la plante de l'Ouest, la flexion se produit vers le milieu, alors que son nœud basilaire est encore souterrain, de sorte qu'à ce moment la pointe du bouton floral touche le sol. Puis la base de la tige s'allonge à son tour, en sorte que les 2 ou 3 feuilles caulinaires ont leur insertion progressivement élevée àu-dessus de terre, bien que demeurant toujours trés bas. Au contraire, le pédoncule proprement dit s'accroit beaucoup dans Sa portion inférieure, tout en gardant sa courbure, qui de mé- diane qu'elle était au début semble rapprochée de sa fleur au moment de l'épanouissement. 382 SÉANCE DU 10 MAI 1912. Le phénomène est un peu différent dans le Tulipa sylvestris grandiflore. La torsion en col de cygne se produit tardivement vers le sommet du pédoncule à peu de distance de la fleur, de sorte que le bouton se trouve seulement un peu déjeté la pointe en bas, sans étre jamais rabaissé au ras du sol. A la fin il ter- mine une tige aérienne relativement longue portant 3 ou 4 feuilles échelonnées jusqu'au tiers supérieur. Enfin, pendant les premières années d'expérience, les plantes originaires de l'Aigoüal ou du mont Ventoux, avaient gardé leur pédoncule relativement court et dressé jusqu'à la floraison. L'an dernier j'ai pu constater sur quelques pieds une très légère flexuosité au-dessous du bouton prêt à s'épanouir,. sur ceux précisément où l'allongement était plus sensible. Ce qui montre bien que toutes les formes du Tulipa sylvestris justifient dans une certaine mesure la diagnose primitive du Species de Linné « flore subnutante ». Mais, pour être exact, il faut ajouter que jamais, à aucun moment de son développement, le bouton chez ces Tulipes méridionales n'a pris une attitude vraiment penchée. Cependant, pour acquérir une certitude plus complète, en face des hésitations de nos Flores, j'avais pris la liberté d'attirer spécialement sur ce point l'attention de M. Flahault, qui a passé plusieurs printemps sur l'Aigoüal à une époque oü la Tulipe y est abondamment fleurie. Or, voici le texte méme de se réponse : « Il est parfaitement exact que tous les boutons de Tulipa Celsiana que je viens d'examiner par milliers ces jours derniers sont dressés; il n'est pas moins exact que lors de l'épa- nouissement les fleurs en sont toutes dressées. C'est seulement aprés la fécondalion qu'un certain nombre de fleurs s'inclinent plus ou moins. » En effet, apres la floraison, l'attitude du pédoncule varie en raison surtout du développement du fruit. Dans le cas des plantes stériles il reste droit, mais aussi devient promptement caduc. ; résulte des observations de M. Flahault que, si la Tulipe del Ai- goüal a la fleur toujours dressée, le fruit en est au contraire plus ou moins penché. Or c'est tout l'inverse pour la plante de Beaulieu, où le bouton est d'abord déjeté jusqu'à terre, puls la capsule redressée au sommet du pédoncule pour s'y maintenir jusqu'à la maturité. x ABBÉ HY. — RECHERCHES SUR LE TULIPA SYLVESTRIS. 383 En définitive, si l'on tient compte de ces divers états succes- sifs, en méme temps que la répartition géographique, on est amené à reconnaitre en France deux principales races de Tulipes incontestablement indigènes, qui ont été jusqu'ici con- fondues sous le nom de T. Celsiana. La première méridionale, celle que visait sans aucun doute la description princeps du T. sylvestris dans le Species de Linné est aussi le vrai type du T. Celsiana distingué par Ventenat, Redouté et de Candolle à sa fleur toujours dressée avant l'anthése. A cette première race il faut rattacher la forme montagnarde alpestris de Jordan, bien que son auteur ne inentionne pas dans sa diagnose l'attitude du pédoncule floral, mais seulement sa brièveté, et la caractérise surtout par la couleur fauve des anthères. C'est à elle qu'il faut rapporter aussi les Tulipes spontanées de l'Algérie, en réservant toutefois comme variété secondaire celle que Munby avait appelée fragrans pour sa fleur plus odorante à calice teinté de vert extérieurement. La deuxiéme race occidentale, que tous les botanistes de l'Ouest ont appelée à tort T'ulipa Celsiana, par confusion avec la précédente, a la hampe florale trés longue et fortement réflé- chie vers son milieu avant l’anthèse. Elle répond au contraire assez exactement à la description donnée par Loiseleur de son T. gallica, indiqué comme répandu sur le littoral méditerranéen. Afin d'établir plus completement et de visu la comparaison des deux plantes, je fis au printemps de 1910 un voyage d'explora- lion en Provence, mais malgré tous les renseignements pris dans la région, je ne pus observer aucune Tulipe en fleur, pas ‘Plus à Hyères, une des localités indiquées, que dans les envi- rons de Nice, où j utilisai pourtant les indications trés compé- lentes de notre confrére M. Arbost. Réduit aux confrontations d'herbier, j'estime néanmoins que les deux plantes sont trés affines, à part peut-étre une petite différence dans les dimensions de la capsule mûre. En outre, j'aurais voulu m'assurer si la race provencale est aussi parfai- tement indigène que celle de nos rocailles de l'Ouest. Pour le Languedoc, elle serait seulement naturalisée, d'aprés une note de Loret dans la Flore de Montpellier. Mais ce que l'on sait suffit pour qu'en l'absence méme de 384 SÉANCE DU 10 MAI 1912. toute autre différence morphologique, on sépare le Tulipa gallica en formes régionales. L'une, méditerranéenne, devrait conserver le nom de T. aus- tralis que lui a donné Loret; l'autre, vendéenne, serait T. occi- dentalis, sans oublier une troisième, T. armoricana, pour la plante des prairies du Tertre à Martigné-Ferchaud (Ille-et-Vilaine). Toutes les trois caractérisées à la fois par l'aire qu'elles occupent et par la forme de leur fruit. Afin de coordonner les détails éparpillés dans cette Note, je la résumerai sous forme d'un tableau ayant encore l'avantage de montrer l'enchainement des formes qu'il convient, à mon avis, de distinguer en France dans le T'ulipa sylvestris de Linné, la seule espéce, en définitive, vraiment spontanée de notre pays. TULIPA SYLVESTRIS L. (sensu lato). Flore luteo, sine maculà unguiculari, ante anthesin subnutante; perianthi segmentis acuminatis, apice leviter barbatis et ad basim stami- num dilatatam ciliatis : filis subito attenuatis antherâ longioribus. Herbæ glabræ, glaucescentes; steriles folia stoloniformiaebulbo emit- tentes; fertiles non stoloniferæ, folia basilaria 2 limbo perfecto munita et tandem foliatum scapum producentes. I. Pedunculo longiore (> 15 cm.) ante anthesin cernuo; flore basi coart- ' tato. T. grandiflora (T. sylvestris s. auct. plur. recent.). Flore odoro, extus virescente; alabastro longo 40 mm; foliis > 20 mm. latis; ante tempus hiemale e terrà jam adoriens. Advena, olim culta, a veteris domibus haud recedens. Sponte crescit in Græcià (juxta Nymann) et forsan in montanis Galli: meridionalis (sec. Loret). T. gallica Loiseleur. Flore mediocri; alabastro — 30 mm. longo; pedun-' culo breviori; foliis angustioribus, tardius evoluta, vere jam progrediente. a. australis Loret. Capsulà elongatà; segmentis perianthi extus VIN diflavis, foliis 2-4 distantibus; in Galloprovincià spontanea (?), arvicola tantum in regione Monspeliensi; forma armoricana praticola, sterilis, !? agro Rhedonensi advena. p. occidentalis (Celsiana auct. recent. non DC.) rupestris; foliis 2, rar. 3, subæqualibus prope basim munita; capsulà subrotundà, ater pedunculo medià parte ante anthesin recurvo; perianthi segmentis m vatione involutis, extús rubro tinctis. In collibus Galliæ occidentalis, Andegaviam et Pictavium rara, certe spontanea. per II. Pedunculo breviore, recto vel leviter flexuoso; flore basi attenuato. CH. GUFFROY. —— NOTES SUR LA FLORE BRETONNE. 385 T. Celsiana DC. Flore inodoro, extra rubente, minore, in montibus Galliæ australis late diffusa per Delphinatum, Galloprovinciam, usque Cebennas et Pyren:eos orientales. Subsp. alpestris Jordan, sepalis ciliatis, majusculis; antheris fuscis. Tulipa fragrans Munby, affinis priori, africana, differt floribus majo- ribus, odoris, extus viridi tinctis. Notes sur la flore bretonne (Suite); ' PAR M. CH. GUFFROY. Prunus fruticans Weihe : Le Diben (1905), * Cerasus Laurocerasus Lois. : subspontané à Huelgoat. Potentilla reptans L. : Àu Diben, non loin du chalet de sauvetage, nous avons observé à plusieurs reprises, et récolté en 1905, une forme heptaphylla, qui semble assez bien fixée. La plupart des feuilles sont à 7 folioles, quel- ques-unes seulement à 6 ou 5 folioles. Potentilla Tormentilla Neck. : Nous signalerons les trois formes ci-après : 1° feuilles sessiles ou subsessiles, à folioles de 9-15 mm. et dents allongées; stipules incisées; carpelles striés rugueux : Térénez. 2° feuilles sessiles, ou subsessiles, à folioles de 10-15 mm. et dents | allongées ; stipules incisées; carpelles lisses, un seul parvenant à matu- rité par fleur : chemin couvert à Térénez. 3° plante naine, trapue, de 2-5 cm. ; feuilles pétiolées ou subsessiles, à folioles de 3-7 mm. et dents courtes; stipules la plupart entieres, quel- ques-unes dentées ; carpelles striées rugueux. Les fleurs sont petites (6-7 mm.) et les lobes du calicule égalent à peine la moitié des sépales : lande, au Diben (1899). Rubus fruticosus L. (s. lat.) : Les formes de Ronces sont assez nombreuses dans le Nord-Finistere; nen qu'au Diben nous en avons récolté une douzaine en 1905. Rosa pimpinellitolia L. : Forme R. spinosissima L. : Le Diben, en allant vers Plougasnou (1903); indiqué par Miciol seulement à Primel. Nous avons cueilli au Diben, en 1899, des échantillons intermédiaires entre cette forme et la suivante, présentant quelques surdents glanduleuses, et de rares glandes sur la nervure médiane. 1. Voir plus haut, p- 346.. Te LIX. (SÉANCES) 25 386 SÉANCE DU 40 MAI 1942. Forme Rosa myriacantha L. var. Ripartii (— R. Ripartii Des.) : Le Diben, près la maison Kertanguy (1905). Plante non signalée par Miciol, donnée par Lloyd comme se trouvant en Bretagne « cà et là dans la région maritime », indiquée par Rouy seulement dans la Loire-Infé- rieure, au Bourg de Batz et au Pouliguen, d’après Déséglise. Epilobium hirsutum L. : Plouescat (localité signalée par Miciol d’après de Créac'hquerault), Le Diben (1899) et Térénez. Epilobium parviflorum Schreb. : Le Diben (1904 et 1905); déjà indiqué à Plougasnou par Miciol. Epilobium lanceolatum Seb. et Maur. var. * tramitum Ll. (= E. tramitum Lwl.) : Pontivy, près du College. * Epilobium roseum Schreb. : Le Fransic, en Carantec. Plante nou- velle pour la Bretagne. Lloyd donne Angers comme la localité la plus rapprochée, mais a jugé bon de faire figurer cette espèce dans sa flore avec « la certitude ou l'espoir » qu'elle serait trouvée. (Enothera biennis L. : Carantec. Lloyd reproduit seulement d'aprés Crouan la localité de la forét de Landerneau, pour le département du Finistere. Circæa lutetiana L. var. * ovalifolia Lasch : Térénez. Illecebrum verticillatum L. var. * densum Martr. : lande à Guern (1906) mélangé au type. Torilis nodosa Gærtn. var. * pedunculata R. et Cam. : Le Diben (1905). Peucedanum lancifolium Lange : lande à Guern. Fœniculum officinale All. : Le Diben (1899) — déjà indiqué à Plou- gasnou par Miciol —, Carantec. Æthusa Cynapium L. var. * agrestis Wallr. : Térénez. (Enanthe Lachenalii Gmel. : baie de Térénez. Miciol signalait Goulven, Ploujean et Locquénolé. : Petroselinum segetum Koch : Le Diben (1899) et Rufellic. Miciol ne l'avait pas trouvé dans l'arrondissement de Morlaix, et la localité la plus proche qu'il donne est Saint-Efflam (dans les Cótes-du-Nord). Scandix Pecten-Veneris L. : Le Diben (1899). Miciol considère cette espèce comme PC. dans les moissons, et ne cite qu'une localité qui est justement celle de Plougasnou. Par contre, Lloyd indique cette plante comme CC. dans les moissons de la Bretagne. CH. GUFFROY.. — NOTES SUR LA FLORE BRETONNE. 387 Anthriscus vulgaris Pers. Le Diben (1899). Miciol signale Carantec, Roscoff et Santec. Conopodium denudatum Koch : Rouy et Camus dans leur Flore (t. VIL, p. 311-312), admettent : la var. genuinum dont le fruit dépasse au plus de moitié la longueur du stylopode et des styles : t = i ; la var. gracile Lange, dont le fruit est une fois plus long que le stylo- pode et les styles : t = à à la race C. stenocarpum R. et F., où les fruits sont 1 1 [2-2 fois plus longs que les styles et le stylopode : 2 = Le : Nous avons cueilli au Diben, en 1905 des échantillons qui fournissent les dimensions suivantes : fruit de 3.mm. 25-3 mm. 50, rarement ^ mm.; styles + stylopode égalant 1 mm. 25, rarement 4 mm. 50. On a Bree 4 T F7 20628 mesurent 45-65 cm. de hauteur et n'ont pas les folioles des involucelles plus nombreuses que daus le type, elles ne correspondent ni à la variété gracile, que les auteurs précités indiquent surtout dans les bois et pátures des montagnes (Hautes-Pyrénées, Gers, Pyrénées-Orientales, Saóne-et- Loire, etc.) ni à la race C. stenocarpum, citée seulement dans les Pyré- nées-Orientales et dans l'Aude (avec la mention à rechercher). Nous en ferons la variété * permixtum N., tout en supposant que si l'on examinait Un grand nombre d'échantillons de Conopodium de provenances diverses, 9n relierait tous les termes cités par de nombreux intermédiaires, rendant ces dénominations caduques. Dans la Flore de Coste, le fruit représenté donne environ "s zd — n°. 2 donc dans ce cas 1 rarement 333 Comme ces plantes ist Smyrnium Olusatrum L. : Miciol l'indique à Morlaix « sous la caserne du Refuge ». Cette station est erronée, ou plutôt mal indiquée, il faut lui substituer : Rampe Saint-Nicolas, en dessous de la caserne Guichen; l'espèce y pousse abondamment, et nous l'y avons cueillie en 1911. Galium palustre L. var. * intermedium N. [ou peut-être x< 6. armo "canum N. — G. palustre x uliginosum]. Deux échantillons en fleurs cueillis au Diben en 1903 et dont le classe- ment est fort ambigu : * 4-5 feuilles par verticille, longues de 1-4 1/2 cm., + aiguës, muti- 388 SÉANCE DU 10 MAI 1942. ques où légèrement mucronées ; tige très peu aiguillonnée; fleurs à pédi- celles courts, en petites cymes courtes; anthères jaunes; bouton teinté légèrement de rosé; plantes n'ayant pas noirci sensiblement par la dessi- cation. » Le Galium uliginosum n'est pas signalé dans le Catalogue de Miciol; Lloyd ne l'indique (d'après Picquenard) qu'à une seule localité du Fini- stere : Kerogan en Ergué-Armel, prés Quimper; nous-méme malgré plu- sieurs séjours au Diben ne l'avons jamais cueilli. Nous devons avouer que notre attention ne s'étant pas fixée sur sa rareté dans le Finistère, nous ne l'avons pas recherché spécialement : il peut donc nous avoir échappé, bien que nous ayons dressé aussi minutieusement que possible la statis- tique végétale du Diben pour un travail de géographie botanique. Galium constrictum Chaub. var. * humile Lange : Térénez. Espèce omise par Miciol et que Lloyd donne comme PC. en Bretagne, « çà et là », sans indication de localités. Galium neglectum Le Gall : Signalé par Miciol seulement à Locquirec (d’après Crouan) et à Santec. Nous l'avons retrouvé à Locquirec dans les dunes du fond de la baie, et avons cueilli en 1907, dans les pelouses sableuses du littoral, à Trégastel- Primel, une variété que nous appellerons * ambiguum N. caractérisée ainsi : « Corolle blanche à lobes aristés comme ceux du G. Mollugo; pour le reste, caractéres du G. neglectum, notamment l'aspect général. » Rouy (Flore de France, t. VIII, p. 16) distinguait déjà deux variétés : a. genuinum. Corolle d'un blanc sale ou jaunátre, à lobes non ou à peine apiculés; tiges rameuses, à rameaux allongés. $- dunense (=G. erectum var. dunense Corb.). Corolle d'un beau blanc, à lobes brièvement apiculés ; tiges simples ou à rameaux courts. Il y a lieu de remarquer que dans notre variété ambiguum, si les lobes sont aristés comme ceux du G. Mollugo et du G. erectum, la longueur de l'aréte varie suivant les pieds et méme suivant les fleurs pour chaque pied. Lloyd, qui admettait en dernier le G. neglectum, le considérait dans 5? Flore de la Loire-Inférieure comme une simple variété du Galium Mollugo; et au sujet de cette plante, il croit devoir dire dans sa Flore de l'Ouest (5* édit. p. 167) : « Entre G. arenarium, neglectum et Mollugo, il y a, dans les sables maritimes, plusieurs plantes à fleurs passant du jaune au blanc, qu'on ne peut rapporter rigoureusement à aucun us s trois types et qui doivent rappeler que les Galium se prêtent à l'hybridite 2 Grenier, qui admet comme valable l'espèce de Le Gall, sentant cepen- dant qu'elle était discutable, a cru devoir la défendre (Flore de F Ts t, I, p. 25) : « Son aspect est celui d'un G. elatum de petite taille; CH. GUFFROY. — NOTES SUR LA FLORE BRETONNE. 389 mais sa panicule étroite, ses pédicelles dressés, sa corolle à lobes non apiculés, enfin la couleur noire qu'elle prend par la dessication, forment un ensemble de caractères qui ne permettent pas de la considérer comme une simple variété maritime de cette espèce. » On trouve des apercus fort intéressants sur cette plante dans la publi- cation de Simon : A propos du Galium neglectum Le Gall. (in. Bull. Soc. Bot. Deux-Sèvres, 1907). Fouillade y considère la variété dunense de Corbière comme « plus voisine de l'erectum que ne l'est le neglectum, puisque ses fleurs sont blanches et les lobes de la corolle nettement apiculés. Ce n'est sans doute qu'un erectum rabougri, à panicule com- pacte et racine rougeâtre. » Divers passages de Simon sont à citer : « Le polymorphisme des G. Mollugo et neglectum est tel, dans la région maritime, qu'il est parfois difficile de dire où commence l'un et où finit l'autre. Les caracteres cités par les auteurs sont bien peu certains. » Et . plus loin : « L'erectum du littoral, soit glabre, soit pubescent, se relie : insensiblement au G. neglectum des auteurs, avec variations parallèles. Où commence le neglectum? Où finit le Mollugo? Je crois que bien habile sera celui qui l'expliquerait en s'en tenant seulement aux formes présumées légitimes, dans l'état actuel de nos connaissances. Pour ma part, j'ai toujours cru que le G. neglectum n'est qu'une race atlantique du G. erectum, dont la race du littoral de la Manche est la var. dunense Corb. qui en a la panicule contractée et étroite. C’est une race probable- ment mieux fixée que d'autres formes au point d'avoir été élevée au rang d'espèce et de se comporter comme telle. » Notre opinion, aprés étude attentive sur le terrain, est qu'en somme le caractere le plus net du G. neglectum, est celui du port, de l'aspect général, permettant de le reconnaitre à distance. Dès lors, pourquoi ne pas le considérer comme une simple forme stationnelle, adaptée aux sables maritimes. Il n'y aurait plus ainsi à faire intervenir de questions d'hybridité lorsqu'on trouverait des individus qui, soit par la fleur, soit par tout autre caractère, se montreraient intermédiaires entre le G. neglec- tum et le G. Mollugo (ou erectum) tels que les floristes les décrivent. Galium saxatile L. Nous avons récolté les variétés ci-après : Var. * transiens Rouy : Le Diben (1905). var. * riparium Rouy Fl. (— G. riparium Rouy herb.) : lande à Lopérec. Cette dernière variété n'était signalée par Rouy qu'à une seule localité en France (dans la Seine-Inférieure) avec la mention « à rechercher ». Valeríanella Auricula DC. : Le Diben (1905), Térénez, Carantec. Miciol ne l'indique qu'à Ploujean et Saint-Martin-des-Champs. 390 SÉANCE DU 10 MAI 1942. Valerianella Morisonii DC. var. leiocarpa DC. : Le Diben (1901). Morlaix était l'unique localité du Catalogue de Miciol. Solidago Virga-aurea L. Race * S. rupicola Rouy. Les plantes qui s'y rapportent et que nous avons cueillies peuvent se grouper en deux variétés d'aspect bien différent : var. * gracilis N. « Feuilles inférieures petites ou assez petites (35-60. mm. avec le pétiole), les supérieures décroissant rapidement, devenant étroites et finissant par ne mesurer que 8-10 mm. » Le Diben (1899 et 1901). var. * foliosa N. « Feuilles inférieures assez grandes (70-90 mm. avec le pétiole), ne décroissant pas rapidement, ce qui — étant donné le rac- courcissement de la tige — les fait se recouvrir les unes les autres; les feuilles supérieures mesurent encore environ 20 mm., sont larges de 1-10 mm. et dans certains échantillons cachent + complètement les: fleurs. » Rochers à Primel, près le pont du Diable (1899). Rouy ne citait sa race rupicola que des rochers maritimes de Dinant prés Crozon, en invitant à la rechercher. Il existe d'ailleurs au Diben de nombreux termes de passage, entre cette race et la race S. vulgaris Lamk, elle-méme trés polymorphe. Le S. Virga-aurea se préte admirablement bien à la pulvérisation jordanienne, mais avec de tels principes on irait ici fort loin, étant donnée la multitude des faciés, passant tous les uns aux autres. Doronicum plantagineum L. : Environs de Dinan. Signalé par Lloyd dans les Cótes-du-Nord, seulement à Plancoët (d'après Mabille) et au bois Boissel prés de Saint-Brieuc (d'aprés Ferrary). Senecio Jacobæa L. : var. * ambiguus N. : baie de Térénez, le long de la cóte. « Capitules les uns à rangée extérieure de fleurs dont la ligule est enroulée de facon à simuler un fleuron (les poils des aigrettes en attei- gnant la moitié), les autres typiques à rangée extérieure normalement ligulée. Sur la méme plante, dans le premier cas les achènes extérieurs sont pubescents comme ceux du centre, dans le second cas les achénes extérieurs sont glabres. » var..* erucoides DC. : Le Diben (4899). s Senecio Cineraria L.: Naturalisé sur les murs de la plage de pe quirec, en bas de l'hótel des Bains, du jardin duquel il s'est échappe Inula crithmoides L. : Le Diben (1899 et 1905). Indiqué par Miciol dans la méme commune de Plougasnou, mais à Primel, c’est-à-dire de l'autre cóté de la baie. CH. GUFFROY. — NOTES SUR LA FLORE BRETONNE. 391 Inula Conyza DC. var. * lanceolata Grognot : Carrière de schistes, à Locquirec. Espèce non portée dans le Catalogue de Miciol, et que Lloyd regarde comme AC. en Bretagne. Gnaphalium undulatum L. : Carantec, localité signalée par Miciol ; Plouescat, citée par Lloyd, et oü cette plante, originaire du Cap de Bonne-Espérance, est trés abondante sur les talus et dansles haies; Loc- quirec. Gnaphalium luteo-album L. Entre Plouescat et Keremma en Tréflez, localité donnée par Miciol, qui n'indique en outre que Goulven (d'après Creac'hquerault). Gnaphalium uliginosum L. : var. * incanum Neilr. (— Gn. uligi- nosum Wahlenbg). Le Diben (1899 et 1905), Térénez. Miciol n'a trouvé que la variété pilulare (— Gn. pilulare Wahlbg); Lloyd ne fait aucune allusion à la nature des achènes. Filago spathulata Presl. : Le Diben (1899). Déjà signalé à Plou- gasnou par Miciol. Filago minima Fries : lande au Diben (1905). Artemisia Absinthium L. : Primel (1899), déjà indiqué par Miciol. Artemisia vulgaris L. : Plougasnou (1901) et Térénez, localités citées par Miciol. Leucanthemum vulgare Lamk var. * minus Gillot : Le Diben (1899 et 1901). A la méme localité croit la variété pratense Timb. Cette plante est trés polymorphe, et ses variétés passent de l'une à l'autre, des transi- tions insensibles reliant les échantillons, quant au nombre et à la largeur des eapitules, à la grandeur et à la découpure des feuilles, etc. Matricaria inodora L. var. * coronata Marss. : Le Diben (1901 et 1905), Térénez. Matricaria maritima L. : Carantec, déjà cité par Miciol. SÉANCE DU 24 MAI 1912 PRÉsIDENCE DE M. G. CHAUVEAUD, VICE-PRÉSIDENT. M. F. Camus, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer le décés de M. Édouard Caron, l'un des plus anciens membres de la Société. Il annonce également la mort du botaniste allemand Strasburger et retrace en quelques mots la carriere scien- üfique du défunt. M. Dumon, récemment admis, a adressé une lettre de remerciements à la Société. M. Bonnier a la parole pour la Notice ci-dessous : Notice sur M. Adolphe Pellat (1825-1912); PAR M. GASTON BONNIER. Adolphe Pellat, qui s'est éteint sans souffrances à Grenoble, le 6 fé- vrier 1912, dans sa quatre-vingt-septième année et en pleine possession de toutes ses facultés, était né à Paris le 1° aoùt 1825; il était fils du. jurisconsulte Pellat qui a été longtemps doyen de l'École de Droit de Paris. i Notre regretté confrère avait fait ses études à la pension Hallays-Dabot, et au Lycée Henri IV où il avait eu pour camarade le duc d'Aumale, avec lequel il entretint toujours d'excellentes relations. Après avoir passé ses examens de Droit à Paris, il entra dans la car- riere administrative. Il fut successivement Conseiller de Préfecture de l'Oise (1849), Secrétaire général de l'Oise (1851), Sous-Préfet de Segre (1854), de Bar-sur-Seine (1856) puis de Gannat (1866). Il allait être nommé Préfet lorsque survint la guerre, et il fut révoqué, comme tous les administrateurs de l'Empire, en septembre 1870. La méme année, en ce moment cruel de notre Histoire, Adolphe Pellat rentra de nouveau dans cette carrière où, comme on sait, l'avancem ses BENI SOS bot de Pr. mW EIX er, EI TX. ADOLPHE PELLAT 1825-1912 G. BONNIER.. — NOTICE SUR M. ADOLPHE PELIAT. 393 dépend avant tout des fluctuations dela politique, mais il y revint dans le but de se rendre utile à la Défense nationale dont s'occupaient exclu- sivement alors tous les fonctionnaires. Le Gouvernement l'avait nommé Conseiller de Préfecture de l'Isère, et il se retrouvait en décembre 1870 au méme poste administratif que celui qu'il occupait dans l'Oise en 1849! Aprés l'Année terrible, il ne voulut pas quitter son cher Dauphiné, ber- ceau de sa famille, où il s'était fixé et où il s'était marié avec une de ses parentes, et plutót que de recommencer à pérégriner de ville en ville, il se contenta, pour demeurer à Grenoble, d'étre Vice-Président du Conseil de Préfecture, où il resta jusqu'à sa retraite, en 1883. Adolphe Pellat avait pris le goût de la Botanique soit en suivant les excursions d'Adrien de Jussieu et de Decaisne, soit en allant se promener seul aux environs de Paris, la Flore de Mérat sous son bras. Il con- tinua pendant toute son existence à se passionner pour la recherche et la récolte des plantes. Son neveu Henri Pellat, et moi, nous avons herborisé bien souvent avec lui dans diverses contrées de la France, principalement en Auvergne et en Dauphiné. Lorsqu'Adolphe Pellat était sous-préfet à Gannat, rien n'était plus amusant que de le voir traverser la ville, une volumineuse serviette sous le bras, puis s'en aller dans les environs, quand on savait, comme nous, qu'il avait fait faire deux boites de Dillénius, réduites, qui s'adap- laient exactement à l'intérieur des deux cótés de la serviette en question. On pouvait croire à Gannat que le porteur de ces volumineux dossiers allait préparer un discours à ses « chers administrés ». En réalité « M. le Sous-Préfet aux champs » allait chercher quelques rariores dans leurs localités princeps », ou faire la découverte de certaines espèces non signalées encore dans cette partie du Centre de la France. Cela me rappelle qu’une fois, dans une de ces excursions autour de la Sous-Préfecture, il nous pria tous deux de lui servir de témoins, et nous fit récolter sur le même pied trois rameaux différents d'un méme Rubus qu'il envoya en trofs parts séparées, et successivement, à l'excel- lent Lamotte. Celui-ci les détermina comme appartenant à trois espèces différentes, et lorsqu'Adolphe Pellat lui fit lire le procès-verbal de la cueillette, Lamotte eut un accès d'hilarité tout à fait désarmant pour les Rubologues. Le résultat tangible des nombreuses récoltes de notre regretté confrere, ainsi que des échanges judicieux qu'il fit avec de nombreux botanistes, est le magnifique herbier, contenant plus de dix mille espèces prin- Cipales, si admirablement préparé, si complet pour la France, si riche en sous-espèces et en variétés, dont il a fait don à la Faculté des Sciences de Grenoble. 394 SÉANCE DU 24 MAI 1912. Avant cette donation, Adolphe Pellat m'avait communiqué successive- ment, et pendant plus de quatre années, tous les cartons de cet herbier, en m'écrivant au début de ces envois, une lettre qui montrait combien il était botaniste avant d'étre collectionneur. En voici le début. « Mon cher Gaston, « Je vous envoie les premiers cartons de mon herbier; je vous adres- serai le reste au fur età mesure que vous en aurez besoin. Photographiez, faites dessiner, prenez tous les échantillons qui vous seront utiles, sans vous soucier s'il y a des doubles; brisez et détruisez lorsque besoin est. Si ces plantes peuvent servir pour l'ouvráge que vous préparez, il vaudra mieux les utiliser que de les laisser s'éterniser dans un herbier où l'on ne viendra pas souvent les consulter...... » J'ai photographié et fait dessiner des plantes de cette belle collection, j'ai prélevé beaucoup d'échantillons, mais je crois n'avoir rien brisé ni détruit. Combien peu de collecteurs fervents écriraient une lettre sem- blable ! En dehors de ses voyages personnels qui s'étendirent à presque toute . la France, à la Suisse, à l'Italie, à une partie de l'Espagne, Adolphe Pellat prit part à quatre Sessions extraordinaires de la Société botanique de France, celles de Millau (1886), de Collioure (1891), de Montpellier (1893) et d'Hyeres (1899). Sa dernière grande tournée botanique fut. faite en Suisse, en 1905. Mais c'est surtout en Dauphiné et en Savole qu Adolphe Pellat était arrivé à connaitre jusqu'aux plus petits détails de la distribution des végétaux. Et, à ce propos, il n'est pas inutile de ny peler le róle actif que joua notre regretté confrére daus la « Société dauphinoise pour l'échange des plantes », fondée au « Rondeau » près de Grenoble. Adolphe Pellat, sagace observateur, avait fait de tres nombreuses et intéressantes remarques sur les plantes de France, et en particulier sur les plantes alpines ; mais sa grande modestie,” la répulsion qu'il montra toujours pour rédiger des observations qu'il jugeait à tort trop pet importantes, l'empécherent de développer le résultat de ses études. AUS% trouvera-t-on trés brève la liste de ses publications, que je joins à cette Notice. Fin lettré, et, à l'occasion, spirituellement caustique sans aucune méchanceté, notre confrère était encore plus difficile pour lui-même que pour les autres. C'est ce qui explique ce penchant naturel qu'il avait ? ajourner indéfiniment l'exposé de ses remarques sur la Géographie bota- nique et de ses critiques relatives aux caractères et à la hiérarchie des especes. R. COMBES. — LIGNES VERTICALES DU CHLORELLA VULGARIS. 395 Adolphe Pellat était aimé de tous ceux qui l'ont connu. On peut dire qu’il était la bonté et la bienveillance personnifiées. Il représentait par excellence ce botaniste aimable et confraternel que décrivait Germain de Saint-Pierre, et que nous souhaitons trouver chez tout adepte de notre chére Science. PunrLicATIONS DE M. ADOLPHE PELLAT. Sur quelques variations que présentent les végétaux avec l'altitude. (Bull. Soc. bot. France, t. XXV, 1878, p. 307). Sur l'Uropetalum Bourgæi Nym. (Bull. Soc. bot. France, t. XL, 1893. Sess. extr. à Montpellier, p. CLXXXIX). Une série de Notes sur des plantes distribuées par la Société Dauphi- noise pour l'Échange des Plantes, dans le Bulletin de cette Société. Sur le Lathyrus stans Vis. (3° Bull., 4876, p. 68). Sur l'Inula hirta L. (5* Bull., 1878, p. 181). Sur le Viscaria Coli-Rosa Lindl. (7° Bull., 1880, p. 263). Sur le Gentiana ciliata L. (7* Bull., 1880, p. 272). Sur les Saxifraga planifolia Lap., Primula inflata Lehm , Odontites chrysantha Bor. (8° Bull., 1881, p. 319). Sur le Carex polyrrhiza Wallr. (9° Bull., 1882, p. 365). Sur l'Apargia Taraxaci Willd. (10* Bull., 4883, p. 414). Sur le Lathyrus palustris L. (10* Bull., 1883, p. 415). Sur l'OEnanthe Lachenalii Gm. (10° Bull., 1883, p. 420). Sur le Viola multicaulis Jord. (14° Bull., 1884, p. 463). Sur l'Anthyllis Jacquini Kerner. (16° Bull., 1889, p. 629). Sur le Galium hypnoides Vill. (2* série, 2* Bull., 1891, p. 49). Note sur le Gentiana ciliata L. (Le monde des Plantes, 1°* novembre 1902, n° 48, p. 54). M. Gaston Bonnier fait hommage à la Société des huit premiers fascicules de la Flore complète, illustrée en cou- leurs, de France, Suisse et Belgique, dont il est l'auteur. M. le Président remercie le donateur. M. R. Combes fait la communication suivante : Sur les lignes verticales dessinées par le Chlorella vulgaris contre les parois des flacons de culture; PAR M. RAOUL COMBES. Mes recherches relatives à l'influence de l'éclairement sur le développement des Algues' m'ont amené à m'occuper d'une im COMBES (R.), Influence de l'éclairement sur le développement des Algues. (Bulletin de la Société botanique de France. Séance du 10 mai 1912). 396 SÉANCE DU 24 MAI 1912. question qui a été l'objet de plusieurs communications faites pendant ces dernières années à la Société botanique de France; je veux parler de la fixation des Algues unicellulaires sur les parois des récipients dans lesquels on les cultive, et du róle que jouent, dans cette fixation, différents agents tels que la lumiére, la pesanteur, etc. Cette question ne présente en soi qu'un trés faible intérét scientifique; cependant, une méthode de recherche basée sur cette fixation des Algues sur les parois des récipients de culture ayant été proposée par M. Dangeard', pour servir dans les études relatives à l'influence de la lumière sur l'assi- milation chlorophyllienne, sur la répartition et sur la croissance des Algues, il m'a paru intéressant d'entreprendre plusieurs expériences en vue d'essayer de réunir quelques renseignements sur cette méthode. Je vais exposer brièvement en quoi ont consisté ces expé- riences. Une série de trente tubes à essais ordinaires ont été soigneuse- ment lavés aux acides, puis plusieurs fois avec de l'eau distillée de manière que leurs parois fussent parfaitement propres. Ces tubes ont ensuite été bouchés au coton et stérilisés au four à 150° pendant une demi-heure. Les trente tubes à essais ains! préparés furent divisés en trois lots comprenant chacun dix tubes. Ceux du premier lot furent remplis aseptiquement jusqu'aux deux tiers environ de leur hauteur, avec un milieu de culture préparé selon la formule de Knop : Azütaie de CAC en cs 1.gre + Sulfate de magnósiui................... 0 gr. 25 Phosphate de potassium................. 0 gr. 23 Azotate de potassium.: = ar 20 0 gr. 25 Sulfaté de fer ls na traces Eat. Q: S- pour... 7 tien unes 1000 cc L'eau employée pour la préparation de cette solution a été de l'eau distillée redistillée dans un appareil en verre. L'emploi, dans des recherches antérieures, de ce milieu de culture préparé avec de l'eau distillée redistillée dans le verre: 1. DANGEARD (A.), C. R. de l'Ac. des Sciences. Novembre 1909, dns 1910, janvier 1911. Bulletin de la Société botanique de France. Juin octobre 1909, février et juin 1910. R. COMBES. — LIGNES VERTICALES DU CHLORELLA VULGARIS. 397 puis stérilisé par filtration à la bougie, m'avait permis de cons- tater qu'un tel milieu ne donne lieu dans la suite à aucun préci- pité et reste limpide indéfiniment. La solution nutritive prépa- rée d'aprés la formule que je viens de rappeler fut donc stéri- lisée par filtration à la bougie et fut répartie aseptiquement dans les dix tubes constituant le premier lot. D'autre part, du liquide de Knop fut préparé suivant la méme formule indiquée ci-dessus, en employant cette fois, non plus de l'eau distillée redistillée dans le verre, mais de l'eau de source (eau de la Vanne). J'avais eu l'occasion de constater antérieure- ment que dans le milieu de Knop préparé dans ces conditions, puis stérilisé par filtration à la bougie aussitót aprés sa prépa- ration, il apparait dans la suite, et assez lentement, un très fin précipité dà probablement à la formation de sels de calcium insolubles. Le second liquide de Knop, préparé avec de l'eau de source, fut donc stérilisé par filtration à la bougie aussitót aprés sa préparation, puis réparti aseptiquement dans les dix tubes à essais constituant le deuxiéme lot. i Enfin les tubes du troisiéme lot recurent du liquide de Knop préparé avec de l'eau distillée redistillée dans le verre, puis filtré à la bougie, identique par conséquent à celui qui avait servi à remplir les tubes du premier lot : mais la répartition du milieu nutritif dans les tubes fut faite sans aucune précaution d'asepsie, et de plus, afin d'étre assuré de l'existence de Bactéries dans le liquide nutritif contenu dans ces tubes du troisième lot, chaeun d'eux fut contaminé à l'aide d'un fil de platine ayant été mis en contact avec une culture de Bactéries provenant d'une analyse bactériologique de l'air. | Chacun des trente tubes constituant les trois lots dont il vient d'être question, fut ensemencé avec du Chlorella vulgaris prove- nant d'une culture pure faite sur carotte; puis, le tampon de coton flambé qui fermait l'ouverture de chacun d'eux fut protégé au moyen d'un capuchon de verre. Enfin, dans chaque lot de dix tubes, einq tubes furent recouverts sur une partie de leur surface d'un écran en toile. Pour cela, de petits rectangles ayant une longueur égale aux deux tiers de la hauteur des tubes et une largeur égale à la moitié de la circonférence de ces mêmes tubes, furent découpés dans un tissu dont les mailles carrées, 398 SÉANCE DU 24 MAIL 1912. relativement larges, avaient 1,5 mm. de côté et étaient séparées les unes des autres par un ou deux fils seulement. Les longs. côtés de chacun de ces petits rectangles furent collés sur de fines bandelettes de papier et les écrans rectangulaires ainsi préparés furent fixés chacun à la surface d'un tube à essais. Dans chaque lot de dix tubes, cinq reçurent ainsi un petit écran, et cinq en restérent dépourvus. L'ensemble des trente tubes fut ensuite divisé en 5 groupes de six tubes, chacun de ces groupes comprenant : et ne pré- cipitant pa | dont la paroi n'était pas contenant du milieu 1 tube 4 recouverte d'un écran $ et de Knop de toile stérilisé contenant du milieu ) et ne pré- de Knop stérilisé cipitant pas verte d'un écran de dont la paroi était recou- 1 tube toile 1 tube de Knop pré- cipitant. recouverte d'un écran de toile stérilisé e pré- cipitant. dont la paroi était recou- 1 tube verte d'un écran de de Knop toile stérilisé et ne pré- cipitant pas. contenant du milieu de Knop contaminé par des Bactéries contenant du milieu | et ne pré- 1 tube 4. recouverte d'un écran de toile | $ di | | contenant du milieu et aj contenant du milieu t et 2 | | dont la paroi n'était pas | | dont la paroi n'était pas | de Knop contaminé cipitant par des Bactéries pas. 1 tube verte d'un écran de ( dont la paroi était recou- et toile Chacun de ces cinq lots de tubes fut exposé à l'un des cinq éclairements que j'ai utilisés pour faire les expériences dont J 21 exposé les résultats dans la dernière réunion de la Société bota- nique’; je ne reviendrai done pas ici sur la manière dont ces éclairements ont été obtenus. Sous chaque éclairement, le groupe formé par les six tubes fut disposé de la manière suivante : les tubes furent placés dans un support qui les main- tenait à leur base et à leur sommet. Ce porte-tube était fixe dans un abri constitué par une caisse en bois dont une pares 1. COMBES (R.), loc. cit. R. COMBES. — LIGNES VERTICALES DU CHLORELLA VULGARIS. 399 latérale manquait (c'est par cette face que pénétrait la lumière); la paroi supérieure était légérement inclinée vers la paroi de l'abri opposée à la face par laquelle pénétrait la lumière, de facon à permettre l'écoulement des eaux de pluie. Le porte-tube était fixé sur la paroi inférieure de la caisse, prés de la face opposée à celle par laquelle la lumière pénétrait. L'abri était lui-méme assujetti sur une traverse horizontale, à une distance du sol égale environ à 1 m. 50; il était orienté de manière que la face par laquelle la lumière pénétrait füt dirigée vers le Nord. Les tubes étaient placés dans le porte-tube, de facon que ceux dont la paroi était recouverte en partie d'un écran présentassent à la lumière la portion de leur paroi qui portait cet écran. Les intensités lumineuses auxquelles se trouvaient exposés les tubes contenus dans les différents abris étaient respective- ment plus faibles que celles auxquelles se trouvaient exposées les diverses séries de ballons dont j'ai parlé dans ma précé- dente Note; la lumière solaire, ou la lumière solaire tamisée par les toiles, éclairait en effet directement ces ballons, tandis qu'elle ne parvenait aux tubes qu'en pénétrant dans l'abri par la face ouverte au Nord. Les divers groupes de tubes furent exposés à l'action des différents éclairements à partir du 22 juin 1911 jusqu'au 3 novembre 1911; les expériences ont donc duré pendant 4 mois et demi. Les résultats obtenus dans ces expériences sont les suivants : l° Le développement du Chlorella s'est produit sous tous les éclairements, et dans tous les tubes ensemencés. A la fin des expériences, chaque tube contenait une quantité appréciable d'Algues. 2° Dans tous les tubes renfermant du liquide de Knop conta- miné par des Bactéries, et quel que soit l'éclairement auquel ces tubes aient été soumis, le Chlorella s'est développé non seu- lement à la surface des liquides de culture et au fond des tubes, mais aussi contre les parois des tubes et en plus grande abon- dance sur la partie de la paroi recevant directement la lumière, que dans les autres régions. Dans les tubes recouverts d'un écran en toile (Pl. X, fig. 1), 400 SÉANCE DU 24 MAI 1912. on distinguait trés nettement, après avoir enlevé l'écran, que le dépót d'Algues était beaucoup plus faible dans toutes les régions qui se trouvaient recouvertes par les fils, que dans celles qui étaient en face des mailles; les différents détails de l'écran se trouvaient ainsi trés distinctement dessinés dans le dépôt d'Al- gues. . Le résultat de cette culture de Chlorella en présence de Bactéries, faite dans des tubes recouverts d'un écran de toile, est donc identique à celui que M. Dangeard' a obtenu en recou- vrant d'un écran de dentelle un tube de culture renfermant du liquide de Knop dans lequel se développait du Chlorella vulgaris. Mais, en outre des lignes claires correspondant aux fils de l'écran et des plages foncées correspondant aux mailles, on distinguait dans le dépót d'Algues, de longues et fines lignes verticales trés foncées dont la formation avait été tout à fait indépendante de la présence de l'écran, car elles ne correspon- daient à rien dans les détails de ce dernier. Pour me rendre compte de la marche suivie par cette fixa- tion du Chlorella sur les parois des tubes, et de la manière dont apparaissent les différentes lignes dont je viens de parler, ja fait l'expérience suivante: l'Algue a. été semée sans aucune pre caution d'asepsie dans un grand flacon de deux litres rempli d'un milieu de culture non stérilisé et trés faiblement concentre en sels; une partie de la paroi du flacon a été recouverte de quel- ques larges bandes de papier noir, placées les unes verticalement et les autres horizontalement. Le flacon a été exposé dans UP laboratoire, la partie recouverte de l'écran formé par les bandes de papier noir étant tournée du côté d’une fenêtre. On vit bientôt apparaître sur les parois du flacon, et, dans les condi- tions où je me suis placé, plus rapidement sur la paroi opposee à celle qui recevait directement la lumière que dans les autres régions, de fines lignes verticales constituées par l'Algue. Al ex- trémité supérieure de chacune de ces lignes on distinguall une pelite tache grise qui n'était autre chose qu'une colonie : Bactéries. Ces colonies s'étaient formées en des points quelcon- ques de la paroi, aussi les sommets des lignes verticales des- 1. DANGEARD (P.-A.), Sur les propriétés photographiques du Chlorella vul- garis. (C. R. A. S., T. CXLIX, p. 797. Nov. 1909). R. COMBES. — LES LIGNES DU CHLORELLA VULGARIS. 404 sinées par les Algues se trouvaient-ils placés à des hauteurs queleonques sur cette paroi. On pourra se rendre compte, par l'examen du flacon que je présente à la Société, que la direction de ces lignes verticales est tout à fait indépen- dant de l'éclairement de la région oü elles se sont for- mées; c'est ainsi qu'elles existent aussi bien en une région dépourvue d'écran que derriére une des bandes de papier noir verticales. Lorsqu'une ligne a commencé à se former au- dessus d'une des bandes de papier placées horizontalement, elle se continue derrière cette bande de papier sans que la forte diminution de l'éclairement en cette région influe sur sa direc- tion. La formation, contre les parois du flacon, des lignes verti- cales dont je viens de parler, aussi bien que celle des lignes trés foncées dont j'ai signalé tout à l'heure l'existence dans les tubes à essais, est par conséquent nettement indépendante de l'éclairement. La présence d'une colonie de Bactéries à l'extré- mité supérieure de chacune de ces lignes ainsi qu'un autre fait, sur lequel j'aurai à m'arréter tout à l'heure, savoir : l'absence compléte de toute fixation d'Algues sur les parois des tubes renfer- mant l'Algue en culture pure dans un milieu limpide, permettent de penser que le Chlorella ne peut se développer sur les parois verticales que lorsque des impuretés quelconques, déjà fixées Sur ces parois, arrétent les cellules d'Algues qui tombent constamment de la surface du liquide au fond des tubes, et leur servent de substratum. Lorsque ces impuretés sont de nature bactérienne, l'Algue se multiplie et se développe ensuite contre la paroi, suivant de fines lignes verticales dont on ne peut, je crois, attribuer la direction qu'à l'influence. de la pesanteur. Lorsque les colonies de Bactéries, continuant leur dévelop- pement, arrivent à confluer et à former un voile uniforme, ce voile se couvre alors d'Algues; on a. dans ces conditions, contre la paroi des flacons de culture, une couche verte recouvrant toute cette paroi, mais non homogène, les lignes d'Algues formées les premières constituant des bandes plus foncées que le reste de la culture. Enfin, si le flacon est recouvert d'un écran qui détermine des inégalités de l'éclairement dans les diverses régions de ses parois, on peut observer des différences d'un "s nx. (SÉANCES) 26 402 SÉANCE DU 24 MAI 1912. autre ordre dans la répartition des Algues, les régions les moins éclairées présentant un développement moins intense du Chlorella que les régions les plus éclairées. Dans le cas de culture de Chlorella vulgaris en milieux impurs, il y a donc à considérer : d'une part, de fines lignes verticales dont la formation doit étre rapportée à la fixation de cellules d'Algues sur des impuretés de nature bactérienne adhérant aux. parois des récipients de culture, et au développement de l'Algue dans le sens vertical grâce à l'action de la pesanteur ; d'autre part, lorsqu'un voile continu de Bactéries a permis une fixation de l'Algue sur toute la paroi des récipients, des diffé- rences dans la rapidité du développement de l'Algue, suivant que la paroi sur laquelle ce développement a lieu recoit une plus ou moins grande quantité de lumière. 3° Dans tous les tubes renfermant du liquide de Knop limpide et dépourvu de tout microorganisme autre que le Chlorella vulga- ris, celte Algue s'est développée uniquement à la surface des liquides de culture et au fond des tubes; jamais, en cultures pures et en milieu nutritif parfaitement limpide, le Chlorella vulgaris ne s'est fixé sur les parois des tubes lle culture, quel que soit l'éclairement auquel les cultures aient été faites. Aucun des dix tubes, pourvus ou non pourvus d'écran, qui constituaient le lot des tubes contenant du milieu de Knop limpide ensemencé de Chlorella en culture pure, n'a présenté de développement de l'Algue sur les parois verticales (fig. 2). A côté de ces faits, je tiens à mentionner une série de résul- „tats que je dois à l'obligeance de M. Ravin, pharmacien major; et qui sont du même ordre que ceux dont je viens de parler. M. Ravin a été amené à entreprendre un grand nombre de cultures de Chlorella vulgaris et d'autres Algues, en vue d'étu- dier une question relative à la nutrition de ces végétaux. Toutes ces expériences ont été faites en cultures pures. Or, lorsque les milieux nutritifs employés étaient parfaitement lim- pides et n'avaient pas été accidentellement contaminés par des microorganismes étrangers, le Chlorella qui croissait dans Ce? milieux se développait sur le fond horizontal des ballons el ne se fixait pas sur les parois latérales de ces derniers. Je présente à la Société une photographie sur laquelle figurent COSTE ET SOULIÉ. — PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. 403 cinq de ces ballons (fig. 3). On voit que l'Algue se trouve exclusivement sur leur fond, et plus particulièrement dans la région périphérique oü elle forme une bande verte figurée en noir sur la photographie. Quant aux parois latérales, elles ne présentent aucune trace de développement d'Algue. Par contre, lorsqu'une culture avait été accidente]lement contaminée, il était facile de la reconnaitre au milieu des autres, parce que précisément le Chlorella se fixait sur les parois latérales des ballons. Ces faits viennent à l'appui de ceux que j'ai constalés dans les expériences dont j'indique ici les résultats : non-fixation du Chlorella sur les parois verticales des tubes quand les cultures sont pures, et, au contraire, fixation de cette Algue sur les parois verticales lorsque les cultures sont contaminées. (A suivre.) Plantes nouvelles, rares ou critiques (Suite)!; PAR MM. LEs ABBÉS COSTE ET SOULIÉ. Geranium bohemicum L. — A propos de cette plante, nouvelle pour la France, nous avons dit l'année derniere dans le Bulletin (Voir t. LVIII, p. 534), qu'elle avait été rencontrée dans les Alpes-Maritimes par notre zélé confrére M. le commandant Saint-Yves, de Nice. La vérité est qu'elle n'a pas été trouvée personnellement pav M. Saint-Yves, mais au cours d'un voyage botanique dirigé en 1909 par M. E. Burnat et dont faisaient partie MM. Burnat, Briquet, Cavillier et Saint-Yves. Pour distinguer cette espèce de sa voisine le Geranium lanu- j'nosum Lamk, nous n'avons mentionné que les caractères morphologiques les plus apparents. C'est intentionnellement que nous avons passé sous silence les cotylédons, que nous ne connaissons pas. Comme ils ont, dans le cas présent, une grande Importance, nous espérons que ce caractère sera, sans tarder, Mis en évidence par les savants confrères qui continuent d'explorer avec tant de succès la circonscription des Alpes-Mari- times. 1. Voir plus haut, p. 373. A04 SÉANCE DU 24 MAI 1912. x Saxifraga Lhommei (S. Aizoon »« longifolia) Coste et Soulié. — Les Saxifrages pyrénéens, dont notre savant confrére M. Luizet fait en ce moment une étude si approfondie, sont loin d'avoir dit leur dernier mot. Tous les ans, durant la belle saison, nous allons les examiner sur place dans les diverses zones de la chaine, et chaque fois nous en rapportons des observations et des matériaux d'une grande importance. Pendant le mois de juillet 1911, en compagnie de M. Lhomme et de quelques autres confrères, nous avions pris à tâche l'exploration des montagnes des environs de Gédre, Héas et Gavarnie, dans les Pyrénées centrales. C'est dans cette région que nous avons rencontré, sur trois points différents, le Saxi- fraga hybride nouveau, qui fait l'objet de cette Note et que nous sommes heureux de dédier au digne successeur du regretté Paul Klincksieck, le zélé directeur de la Librairie des Sciences naturelles. Nous avons observé pour la première fois le Saxifraga Lhommei le 15 juillet à Héas, sur un grand rocher calcaire au fond du val de Touyéres, vers 4 800 mètres d'altitude; puis, et M. Lhomme avec nous, les 16 et 25 juillet, sur les rochers calcaires du Coumélie, entre Héas et Gavarnie vers 2000 mètres; enfin, le 17 juillet, à Gavarnie sur les rochers calcaires à droite du val d'Ossoue, vers 1 800 métres. Dans toutes ces localités, cet hybride croit par pieds isolés parmi les parents, les S. Aizoon Jacq. et S. longifolia Lapeyr., abondants dans cette région. Sur les lieux, on les distingue aisément de ces deux espéces, dont il se partage presque exactement les caractères. Par son port, il se rapproche toutefois davantage du S. Aizoon. Voici, du reste, une diagnose comparative de ces trois plantes : S. Aizoon. Tige élancée, glabre ou glabrescente à la base, puis poilue-glan- duleuse jusqu'au som- met, florifère au-dessus du milieu. Feuilles radicales re- lativement peu nom- S. Lhommei. Tige assez épaisse, entièrement poilue-glan- duleuse ou presque glabre à la base, flori- fere en général dés le milieu. Feuilles radicales as- sez nombreuses, en ro- S. longifolia. Tige épaisse, entière- ment et fortement por lue-glanduleuse , flori- fere presque dés la base. Feuilles radicales {rés nombreuses, en grandes COSTE ET SOULIÉ. — breuses, en rosettes peu denses et peu épaisses, planes, oblon- gues ou obovales-spa- tulées, obtuses, longues de 1-5 cm., à marge denticulée en scie et étalée, à pores crusta- cés situés sur le bord de la face supérieure; les caulinaires courtes, obovales, nettement denticulées en scie, non ou à peine ciliées. Fleurs assez peu nombreuses, en pani- cule corymbiforme ou thyrsoïde, assez courte (9-18 cm.), à rameaux ascendants, portant 1-5 fleurs. Calice glabre, à sé- pales ovales-triangu- laires, plus courts que le tube. Pétales d’un blanc un peu jaunátre, obovales où oblongs, trinervés à nervures simples, 1-9 fois plus longs que le calice, A PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. — 405 settes assez denses et peu épaisses, presque planes, lancéolées-spa- tulées, aiguës ou ob- tuses, longues de 2-6 cm., à marge obscu- rément denticulée et plus ou moins réfléchie, bordée de pores crus- tacés; les caulinaires lancéolées-spatulées, obscurément denticu- lées, plus ou moins ci- liées glanduleuses. Fleurs nombreuses en panicule thyrsoide pyramidale, longue de 8-26 cm., à rameaux étalés ascendants, por- tant 2-10 fleurs. Calice faiblement poi- lu glanduleux, à sépales triangulaires lancéolés, égalant le tube ou un peu plus courts. Pétales blancs, obo- vales oblongs, trinervés à nervures ordinaire- ment simples, presque 2 fois plus longs que le calice !. rosettes très denses et épaisses, convexes en dessus, linéaires spatu- lées, aiguës ou mucro- nées, longues de 4-10 cm., à marge entière et réfléchie, à pores crus- tacés latéraux, simulant des crénelures ; les cau- linaires linéaires ou li- néaires spatulées, en- tières, fortement ciliées glanduleuses. Fleurs très nombreu- ses, en grande panicule pyramidale, longue de 20-50 cm., à rameaux étalés, portant 5-15 fleurs. Calice poilu glandu- leux, à sépales lancéo- lés, aussi longs que le tube. Pétales d'un blanc pur, largement obovales ou suborbiculaires, tri- nervés à nervures sou- vent bifurquées ou ra- mifiées, 2 fois plus longs que le calice. 1. Caulis crassiusculus, omnino glanduloso pilosus vel ad basim subgla- ber, pro more a media parte florifer. Folia radicalia sat numerosa, rosulas Sal densas parum crassas formantes, fere plana, lanceolato spathulata, acuta vel obtusa, 2-6 cm. longa, margine obscure denticulata et + reflexa, Poris crustaceis prætextata; folia caulina lanceolato spathulata, obscure denticulata, + glanduloso ciliata. Flores numerosi, paniculam thyrsoideo Pyramidalem formantes, 2-20 cm. longam, ramis patulo ascendenti bus, 2-10-floris, Calyx parce glanduloso pilosus, sepalis triangulari lanceolatis tubo æquilongis vel paululo brevioribus. Petala alba, obovali oblonga, tri- nervia, nervis plerumque simplicibus, calyce fere duplo longioribus. i 406 SÉANCE DU 24 MAI 1912. Il résulte de nos observations que le Saxifraga Cotyledon L. (S. pyramidalis Lap.) ne végète que sur les rochers siliceux, dans les Pyrénées, où il est assez rare. Le S. longifolia Lap., au contraire, très répandu dans toute la chaîne, préfère les rochers calcaires. Quant au S. Aizoon Jacq., il est indifférent à la nature du terrain et abonde sous diverses formes dans toutes les Pyrénées. 7« Saxifraga Gaudinii Bruegger (S. Aizoon >< Cotyledon) dans les Hautes-Pyrénées. — Ce rare hybride n'a été pendant long- temps connu que du Simplon. Timbal-Lagrave cependant l'avait découvert dans la Haute-Garonne, autour du lac de Séculéjo prés de Luchon, et c'est cette forme que MM. Rouy et Camus ont décrite dans la Flore de France (t. VII, p. 81) sous le nom de S. Timbali Rouy et Cam. Elle tient surtout par ses caractères du S. Aizoon Jacq., tandis que la forme typique de Bruegger se rapproche davantage du S. Cotyledon L.". C'est cette dernière forme que nous avons découverle le 19 juillet 1911 dans les Hautes-Pyrénées, à Héas, sur les rochers siliceux en face de la Chapelle, vers 1 650 mètres d'altitude. Elle croissait parmi les parents et formait une petite colonie à indi- vidus faciles à distinguer. Bien qu'un peu plus voisin par $0? port du S. Cotyledon, notre S. Gaudinii est, en réalité, interme- diaire entre les deux parents, comme le démontre le tableau comparatif des trois Saxifrages : S. Aizoon Tige de 5-50 cm., élancée, glabre ou gla- brescente à la base, florifere au-dessus du milieu. Feuilles radicales re- lativement peu nom- breuses, en rosettes as- sez petites et peu den- 1. Les S. Gaudinii et S. Timbali ont aussi été observés au P Cauterets par notre confrère M. E.-J. Neyraut (Voir G. po Bot. syst., I. pp. 117 et 419). L'un de nous l'a pareillement rec S. Gaudinü Tige de 20-40 cm., élancée, poilue glandu- leuse jusqu'à la base, florifere dés le milieu ou un peu au-dessous. Feuilles radicales as- sez nombreuses, en ro- settes médiocres et peu denses, oblongues spa- S. Cotyledon Tige haute de 2 90 cm., épaisse, entiè- rement poilue glandu- leuse, florifere presque des la base. Feuilles radicales nombreuses, en rosettes grandes et denses, là!- gement elliptiques 9" éguère de Revue de olté sur cette montagne (Note ajoutée pendant l'impression). CH. GUFFROY. ses, oblongues ou obo- vales spatulées, obtu- ses, longues de 1-5 cm. ; les caulinaires courtes, obovales, non ou à peine ciliées. Fleurs assez peu nombreuses, en pani- cule corymbiforme ou thyrsoide assez courte (9-18 cm.), à rameaux ascendants, portant au sommet 1-5 fleurs rap- prochées. Calice glabre, à sé- pales ovales triangulai- res, plus courts que le tube. Pétales d'un blanc un peu jaunátre, obovales ou oblongs, non cunéi- formes ni ciliés à la base, rapprochés, 1-9 fois plus longs que le calice. Notes —- NOTES SUR LA FLORE BRETONNE. tulées, obtuses ou un peu mucronées, longues de 2-3 cm.; les cauli- naires inférieures obo- vales spatulées, toutes ciliées glanduleuses. Fleurs nombreuses, en panicule pyramidale longue de 10-25 cm., à rameaux étalés ascen- dants, portant au-des- sus de leur milieu 4-8 fleurs assez écartées. Calice pubescent- glanduleux, à sépales triangulaires lancéolés, aussi longs ou un peu plus longs que le tube. Pétales blancs, oblongs, en coin et brièvement ciliés à la base, assez écartés, 2- 3 fois plus longs que le calice. 407 oblongues obovales, ai- gués ou obtuses mucro- nées, longues de 2-8 cm., les caulinaires obovales en coin ou spatulées, ^ nettement ciliés glanduleuses, Fleurs trés nombreu- ses, en grande panicule pyramidale longue de 20-50 cm., à rameaux étalés-ascendants ^ por- tant dès leur milieu 5- 15 fleurs láchemeut écartées. Calice pubescent- glanduleux, à sépales lancéolés, plus longs que le tube. Pétales blancs ou maculés de pourpre, lancéolés oblongs, en coin et tiliés inférieu- rement, écartés, 3 fois plus longs que le calice. (A suivre). sur la flore bretonne (Suite)'; PAR M. CH. GUFFROY. Silybum Marianum Gærtn : Fond de la baie de Locquirec, où nous n avons vu qu'un seul pied. Miciol ne l'indique qu'à Bloscon en Roscoff. Plante évidemment importée. Cirsium anglicum Scop. var. * dissectum Desp. : Lopérec. Centaurea nigra L. : Une certaine confusion semble avoir régné dans la détermination des formes citées par Miciol. Il donne en effet : 1. Voir plus haut, pp. 316 et 385. 408 SÉANCE DU 24 MAI 1912. Centaurea nigra L. (probablement la plante que sous ce nom Lloyd donne en synonyme au C. nemoralis Jord., alors que le vrai C, nigra L. serait C. obscura Jord.) : PC chaine d'Arés. C. obscura Jord. CC Landes, bois. C. consimilis Jord. Cà etlà : Kergollo. Dans nos récoltes au Diben et à Térénez nous avons toujours trouvé le C. nemoralis soit typique, soit en variété pallens Rouy (= C. consimilis Bor.); ce n'est qu'à Carantec que nous avons cueilli le C. obscura. Voici d'ailleurs les lieux et dates de ces récoltes : C. obscura Jord. : Carantec. C. nemoralis Jord. (typique) : Le. Diben (1901): var. pallens : Le Diben (1899), Térénez. Il existe de nombreux termes de passage i le type et la variété, à appendices + bruns : tels sont ceux récoltés au Diben (1899 et 1901) et à Térénez. Serratula tinctoria L. : Térénez. Hypochoris radicata L. : Cette plante est trés variable quant à la taille, les tiges + ramifiées, la forme des feuilles : tantôt simplement sinuées (var. * sinuata N., le Diben, 1901, Térénez), tantót roncinées (var. * runcinata N., Térénez), les découpures étant quelquefois toutes très étroites et ne mesurant que 1-2 mm. de largeur (var. * tenuisecta N., Térénez). var. * heterocarpa Moris. in G. G. (non Moris. in PI. Sard. d'après Rouy) : Le Diben (1905), un seul pied récolté. N'est indiqué par Rouy que dans l'Hérault, l'Aude et la Gironde. Nous avons cueilli également au Diben, près de la maison Kertanguy, une fasciation comprenant la soudure côte à côte de 4 capitules. Thrincia hirta Roth : En outre de la var. arenaria DC., qui est commune dans les sables maritimes, on trouve la var. * cinerea de Bréb., à hampe pubescente, à involucre couvert de poils grisâtres (Térénez ; Le Diben, 1905). D'après la taille on pourrait distinguer une s.-var. * minor N., ne mesurant que 5-10 cm. de hauteur (Trégastel-Primel, 1907; Térénez). Leontodon autumnalis L. var. hirtus N. : Le Diben (1899). — « Feuilles hérissées de longs poils simples; tiges, rameaux et invo lucres + poilus. » Helminthia echioides Gærtn. : Un seul pied rencontré au Diben €? 1901; l'espèce non revue en 1905. Cité par Miciol à Lannevez et Tréflez (d’après Creac'hquerault), à Cléder et à Sibiril. CH. GUFFROY. — NOTES. SUR LA. FLORE BRETONNE. 409 Taraxacum officinale Wigg. Race * T. levigatum Desf. : Le Diben (1899). Miciol ne signale que la var. erythrospermum Reut. (— T. erythrospermum Andrz.) Sonchus oleraceus L. : On trouve dans le Nord-Finistère les 3 variétés : integrifolius Wallr (Le Diben, 1899), triangularis Wallr et lacerus Wallr.. var. * littoralis N. : Le Diben (1905). « Plante haute de 6-10 em., à tige simple, portant 1-3 petits capitules ; feuilles caulinaires à limbe presque entierement formé par le lobe ter- minal, + obtus, accompagné d'une paire de lobes latéraux ». Hieracium boreale Fr. Race H. obliquum Jord. (s. lat.) : Le Diben, 1899. * Hieracium rigidum Hartm., confondu par Lloyd et Miciol avec I'7/. tridentatum, dont il se distingue par ses feuilles inférieures briévement pétiolées ou subsessiles, les folioles externes du péricline étalées au sommet lors de l’anthèse : Le Diben (1905), Térénez. Hieracium umbellatum L. : Nous avons cueilli au Diben (1899 et 1901) la var. * abbreviatum Hartm., à tige haute seulement de 5-15 em. et 1-3-céphales; se relie d'ailleurs au type par de nombreux intermédiaires. Campanula Trachelium L. : Haie, à la Boissière en Ploujean (1911). Miciol n'indique que deux localités : Locquénolé et l'ile de Batz. Arbutus Unedo L. : Planté dans le jardin de l'hôtel des Bains, à Loc- quirec, y fructifie. Nous l'y avons cueilli en 1906. Calluna vulgaris Salisb. var. pubescens Koch (donné comme R. par Lloyd, sans indication de localité, non signalé par Miciol) : Le Diben, 1899 et 1901, Térénez. Sa s.-var. albiflora N. à Primel- Trégastel (1907). Erica cinerea L. var. albiflora N. : Le Diben, (1905). Lysimachia vulgaris L. : Le Diben (1899). Déjà signalé à Plougasnou par Miciol, qui ne l'indique en plus qu'à Morlaix. Lysimachia Nummularia L. : Le Diben (1899). N'existe pas dans le Catalogue de Miciol ; donné par Lloyd, sans localités, comme R. au delà de la Loire-Inférieure. Erythræa Centaurium Pers. : 4410 SÉANCE DU 24 MAI 1912. Espèce trés variable de taille et trés polymorphe, dont nous avons — outre le type — cueilli les variétés ci-aprés, dues à la station : var. * paupera N. : Térénez. « Plante de 13-15 cm., à tige simple, grêle, portant 3-4 fleurs ; feuilles basilaires. courtes (10-15 mm.) et peu larges (4-6 mm); 5-6 paires de petites feuilles caulinaires. » var. * nana N. : Locquirec. « Miniature du type, haute de 3-6 cm., à feuilles caulinaires rappro- chées, plus longues que les entrenceuds, les basilaires longues de 6-12 mm., larges de 3-6 mm. ; nombre de fleurs variable (2-9 dans nos échantillons). » var. capitata Lloyd (— var. compacta Rouy) : Le Diben (1905). « Tige simple ou rameuse, haute de 2 1/2-4 cm., à fleurs parfois nom- breuses (5-25 dans nos échantillons), agelomérées en tête ; feuilles imbri- quées, les basilaires parfois aussi longues que la tige. » Cicendia filiformis Del. : Le Diben près du Porz-Gwenn (1905) et Penallan en Plougasnou. Trois localités seulement données par Miciol : Morlaix, Garlan et Saint-Martin. Convolvulus arvensis L. var. * parvifolius N. : Carantec. « Feuilles adultes (non linéaires) longues de 12-22 mm., larges de 4-6 mm., parfois 10 millimètres, au-dessus des oreillettes basilaires. Fleurs (en herbier) mesurant 12-13 mm. de hauteur sur 11-14 d'ouver- ture; tiges aussi développées que dans le type. » Convolvulus Soldanella L. : Primel (1899) et Carantec, localités déjà signalées par Miciol; Saint-Samson et fond de la baie de Locquirec. Cuscuta Epithymum Murr. var. Ulicis Rouy (— C. licis Quin sur les Ajoncs entre Locquirec et le moulin de la Rive (1906), Carantec, etc. Indiqué par Miciol seulement à Carantec et à Ploujean. Anchusa sempervirens L. : 5 E Donné par Miciol comme AC. aux environs de Morlaix; nous lavon trouvé sur la commune de Ploujean (1908). Anchusa arvensis Bréb. : Térénez. Déjà signalé par Miciol à Plot gasnou. Myosotis intermedia Link var. * aperta Rouy : Térénez. ; Ei DOT. iei le- Solanum Dulcamara L. : Haie à Térénez; indiqué par Miciol seu ment à Morlaix et à Ploujean. CH. GUFFROY. — NOTES SUR LA FLORE BRETONNE. 411 var. marinum Bab. (= S. littorale Raab) : Le Diben (1899). Miciol cite (d’après Lorenti) l'unique localité de Locquirec, reproduite par Lloyd, qui ne donne qu'une seconde localité bretonne : le sillon Talbert, près Paimpol, dans les Côtes-du-Nord (d’après Avice). Hyoscyamus niger L. : Ile Blanche en Locquirec. Verbascum Thapsus L. var. * montanum Car. et Saint-Lag. (= V. montanum Schr.) : Jusqu'à plus ample information, nous ratta- cherons à cette variété la plante cueillie à Saint-Jean-du-Doigt. Le pied unique récolté mesure 40 cm. de hauteur; l'inflorescence est une courte grappe simple (3 cm 1/2); le calice et le tomentum (jaune verdâtre) sont ceux du V. Thapsus; les fleurs, épanouies, étant tombées, il nous a été impossible de voir les caractères des étamines; les feuilles décroissent brusquement au milieu de la tige (passant de 11 cm, à 6 cm.) ce qui rappelle les hybrides du V. Lychnitis, mais cette espèce — non trouvée par nous — n'est indiquée par Lloyd (d'après Bonnemaison) qu'à Quimper. Les feuilles supérieures ne sont pour ainsi dire pas décur- rentes; le stigmate est celui du V. Thapsus. Verbascum nigrum L. : Le type au Diben (1899 et 1901), déjà signalé à Plougasnou par Miciol. Var. parisiense Wirtg (— V. parisiense Thuill.) : Le Diben (1899) et Carantec, cette derniere localité indiquée par Miciol, mais sans mention de la variété. Linaria Cymbalaria Mill. : Naturalisé à Primel (1899). Miciol ne le Cite qu'à Morlaix, où nous l'avons revu en 1911, et à Saint-Pol-de-Léon, localités omises par Lloyd qui donne la plante comme R. dans le Finis- tere. Linaria Elatine L. var. * confusa N. : Le Diben (1899). « Diffère du type en ce que les feuilles supérieures, sur une assez grande longueur, sont entières, non hastées (rarement quelques-unes présentent une oreillette seulement). » Au sujet de cette espèce il convient de remarquer que la plupart des auteurs, y compris Rouy, Coste, Grenier, Cosson et Germain, Lloyd, donnent les pédicelles comme glabres ; Franchet dit « pédoncules tout à fait glabres (dans notre région) »; Cariot et Saint-Lager écrivent « pédon- cules presque glabres ». En réalité les pédoncules glabres dans leur plus grande longueur sont hérissés à leur partie supérieure prés du calice et également à leur base. Veronica arvensis L. : Gette espèce non signalée dans sa circonscrip- 419 SÉANCE DU 24 MAI 1942. tion par Miciol, quoique donnée par Lloyd comme C. a été trouvée par nous dans un champ de blé au Diben (1905). Euphrasia stricta Host : Type (= £. rigidula Jord.) : fond de la baie de Locquirec. var. ericetorum Rouy (— Z. ericetorum Jord.) : Térénez. Ces deux plantes sont signalées par Miciol sans indication de localité ni de fréquence; de méme que Lloyd, il ne sépare pas lE. stricta de lE. nemorosa. Euphrasia nemorosa Pers. : var. * occidentalis Chabert (— Æ. occidentalis Wettst.) : pointe de Locquirec. Cette variété n'est pas distinguée par Lloyd de la var. tetra- quetra Breb. (— E. tetraquetra Arrondeau) ; Rouy la signale seulement aux iles d'Ouessant. var. * curta Chabert (— Æ. curta Wettst.) : Le Diben (1901), Térénez. var. * vernalis Chabert : Le Diben (1901). Odontites serotina Rchb. : Le Diben (1899), Térénez. Miciol donne cette espèce comme PC. alors que O. verna serait C. dans la région. Rhinanthus minor Ehrh. var. * angustifolius Koch : Primel (1907). Rhinanthus Alectorolophus Poll. : Le Diben (1899). Lloyd ne le signale qu'à Sainte-Barbe, prés Brest, d'aprés Crouan. Orobanche Hederæ Vauch. : Locquirec. Unique localité citée par Miciol, d’après de Guernisac. Mentha aquatica >X< arvensis (— M. verticillata L.) : Le Diben (1905), Térénez. Mentha arvensis L. Race M. parietariæfolia Bor. : Le Diben (1901), Térénez. Indiqué seulement à Plouigneau par Miciol. Mentha Pulegium L. var. * hirsuta Briq. : Térénez. Suivant les échantillons les feuilles varient de grandeur (limbe large de 5 à 10 mm. long de 10 à 22 mm). Origanum vulgare L. var. * exile Lamt. : Plougasnou (1899). Thymus Chamædrys Fries : Le Diben (1899). Signalé par Miciol uniquement à Santec, bien que donné par Lloyd comme C. en Bretagne. A. SARTORY ET G. BAINIER. — MUCÉDINEES NOUVELLES. 413 Plantago maritima L. : Outre le type, nous avons cueilli les deux variétés : * dentata Bl. et Fing (— P. graminea Lamk), au Diben (1899). * leptophylla M. et K. (— P. Wulfeni Spreng.), à Térénez. De nombreux intermédiaires, qu'on ne sait à quoi rattacher, relient les variétés au type. Plantago lanceolata L. var. lanuginosa Bl. et Fing (P. eriophora Hg et Lk) : ile Callot (1911). Signalé par Miciol seulement à Locquénolé ; donné par Lloyd comme AC. dans les sables maritimes. (A suivre.) Mucédinées nouvelles, Trichoderma varians, Fusoma intermedia; PAR MM. A. SARTORY ET G. BAINIER. 2. Fusoma intermedia. Mycélium abondant, rampant, cloisonné, blanc, parfois jaune d'or (suivant le milieu), parfois agrégé. Filaments fertiles dressés, cloisonnés. Les spores peuvent naître soit à l'extrémité, soit sur le cóté des rameaux (Pl. VII, fig. 8), il s'en produit méme assez souvent au méme point d'un rameau (fig. 11, 12), on les voit alors grouper en fascicules. Ces coni- dies se détachent avec une grande facilité, elles secrètent une sorte de matiére mucilagineuse qui les fait adhérer les unes à cóté des autres (fig. 8, 13 et 14). Fréquemment les conidies, en forme de croissant restent isolées. Au début de leur formation, les conidies ne sont pas cloison- nées, elles se cloisonnent très rapidement et possèdent le plus souvent 3 cloisons transversales. Ces conidies ne possèdent pas de cils. . Les dimensions des conidies sont trés variables, elles peuvent aller du Simple au double de 30 à 60 u de long sur 5 à 6 p de large (fig. 8, 11, 12, 13, 14, 15. — Le mode d'insertion indiqué (fig. 15) est assez rare. — Sur les cultures anciennes il se produit des chlamydospores et des sclérotes dont nous donnons plus loin la description (P1. VII, fig. 2, 3, 4, 5, 6, 7). Dimensions des chlamydospores pour chaque cellules trés varia- bles = 10 à 45 p de longueur sur 20 à 25 p de large. Dimensions des sclérotes trés variables. L'optimum cultural a été recherché en cultivant ce Champignon sur carotte à des températures comprises entre + 15° et + 38°. Cet optimum cultural se trouve compris entre + 22° et + 25°. ETUDE BIOLOGIQUE pu Fusoma mwrERMEDrA. — Le Fusoma inter - media se trouvait en végétation sur les milieux suivants : Raulin 1. Voir plus haut, p. 346. 4A% SÉANCE DU 24. MAI 1912. gélatiné, carotte, pomme de terre, pomme de terre glycérinée, pomme de terre acide (à 2 p. 100 d'acide lactique), gélose, amidon de riz à 2 p. 100, banane, décoction de pruneaux gélatiné, cela pour les milieux solides; sur Raulin normal, Raulin neutre, glucosé, levulosé, galactosé, glycériné, sur bouillon pepto-glycé- riné, sur lait, pour les milieux liquides. Milieux solides. Culture sur pomme de terre à +22°. — Début de végétation le deuxième jour, faible couche blanche. Quatrième Jour : Méme allure, mais développement plus abondant. Sixième jour : Thalle devenant.blane erème, sur quelques points cependant le myeélium reste blanc. Ces taches crème indiquent la pré- sence d'appareils conidiens. Onzième jour : Le substratum est complétement recouvert par le mycélium du Champignon, de plus les parois du tube de Roux sont envahies par le mycélium, à tel point que ce mycélium arrive à la hauteur du tampon de coton le quinzième jour. À partir de ce moment les appareils conidiens sont nombreux. Le dix-huitième jour : Le tampon de coton est atteint par le mycélium, couleur jaune sale du mycé- lium. A partir du dix-huitième jour, la culture ne progresse plus. Sur certains points le mycélium a une couleur jaune d'or, sur d'autre, il est jaune sale. A l'examen microscopique, rien de particulier à signaler. Pomme de terre glycérinée. — La culture est plus luxuriante sur ce milieu. Le mycélium est plus étalé. Dès le quatrième Jou" le substratum est au trois quarts recouvert par le Champignon: La culture est d’abord blanc rosé, mais dans certains endroits seulement, dans d'autres au contraire elle reste blanche, duve teuse, ressemblant à de petites masses cotonneuses. Le mycélium est rampant. Le douzième jour, le mycélium devient plane crème, puis jaune couleur 171 C. D. C. Le quinzième MN. Couleur jaune d'or en certains points, à partir de ce moment : culture demeure stationnaire. Le vingtième jour : Couleur jaune verdâtre du mycélium 207 sur les bords, le reste de la culture devient jaune citron. Pomme de terre acidée. — Culture semblable peu peu moins luxuriante que la précédente. t-être un A. SARTORY ET G. BAINIER. — MUCÉDINÉES NOUVELLES. 415 Carotte. — Deuxième jour : Mycélium blanc, cotonneux et abondant. Sixième jour : Culture très luxuriante. Début des appareils conidiens. Neuvième jcur : Thalle jaune pâle. Qua- torzième jour : Couleur jaune serin, à la partie inférieure de la culture, jaune sale à la partie supérieure. Mycélium très rampant atteignant le bouchon de coton fermant le tube de Roux. Dix-huitième jour : Couleur jaune soufre à la partie infé- rieure, blanc jaunátre sur les bords supérieurs. Vingtième jour : Culture stationnaire. Albumine d'œuf. — Ce milieu est trés peu favorable à la culture de cette espèce, néanmoins elle y végète avec un retard de 5 à 6 jours sur les milieux précédents. Elle débute par un mycélium blanc, rampant, puis le dix ou douzième jour seule- ment apparaissent les conidies. Celles-ci sont peu nombreuses et la couleur générale du thalle est jaune pâle. Gélatine en strié. — Deuxième jour : Colonie circulaire d'un diamètre de 9 millimètres. Troisième jour : Le diamètre de la colonie est de 1 centimètre et demi. Au centre de la colonie se trouve un petit mamelon qui fait saillie. Jusqu'ici pas de liqué- faction. Huitième jour : La gélatine se pigmente, nous remar- quons la secrétion d’une matière colorante (couleur fleur de pêcher). Dixième jour : Culture rampante, couleur jaune 171. Quinsième jour : Liquéfaction lente de la gélatine, mycélium blane jaunàtre. Diffusion intense du pigment dans la gélatine. Seisième jour : Mycélium jaune pâle à la partie supérieure, Jaune d'or à la partie inférieure. La gélatine est complètement colorée en rouge (couleur de cerises à l'eau-de-vie). Vingtième Jour : Liquéfaction lente peu marquée, néanmoins le mycélium pénétrant dans la gélatine parvient à la liquéfier plus rapide- ment, elle s'affaisse totalement le vingt-cinquième jour. Culture générale de la gélatine — rouge cerise. Le vingt-troisième Jour apparaissent des sclérotes trés abondants sur les bords du tube. Ce sont de petits points blanc jaunâtre dont nous parlerons dans un instant. Gélatine en piqûre. — Culture semblable. Raulin gélatiné normal. — Méme aspect que sur bouillon Sélatiné. Gélose. — Culture ressemblant beaucoup à celle sur gélatine, 416 SÉANCE DU 24 MAI 1912. méme aspect, méme couleur, méme luxuriance. La pigmenta- tion de la-gélose se fait à partir du huitième jour (couleur fleur de pêcher). Le mycélium est blanc crème, mais sur les bords il devient jaune soufre. Le onzième jour : Pigmeutation complète de la gélose. Mycélium rampant. Quatorzième jour : Culture très luxuriante. Thalle couleur jaune soufre sur les bords, jaune sale dans le reste de la culture, sauf à la partie supérieure où il prend une couleur rose. Vingtiéme jour : En certains endroits le mycélium est jaune citron. Nombreux sclérotes sur les bords. Amidon de riz. — Ce milieu est peu favorable à la croissance du Champignon. A aucun moment on ne constate de liquéfaction de l'amidon. Banane. — Excellent milieu comparable à la carotte. Milieux liquides. Bouillon. — Deuxième jour : Petite colonie blanchátre. Troisiéme jour : Formation d'un voile blanc trés bien formé avec quelques replis. Cinquième jour : Culture abondante. Culture immergée trés luxuriante également. Huitiéme jour : Le mycélium en surface est blanc rosé, quant à la partie infé- rieure du voile, celle qui repose directement sur le bouillon, elle est de teinte fleur de pêcher. En certains points on volt apparaitre de petits points jaunes trés caractéristiques. ps appareils conidiens sont nombreux. Neuvième jour : Le myce lium rampant atteint le tampon de coton du tube à es couleur jaune pâle de la culture superficielle. Treizième jum Couleur jaune d'or du voile. Dix-huitième jour : Apparition des sclérotes en trés grand nombre. Couleur devenant jaum? sale. Vingt-quatrième jour : Le voile présente différentes COU- leurs, jaune, jaune sale, jaune d'or, à la partie superficielle. À la partie inférieure couleur légèrement violacée. Vingt-hur- tième jour : Arrêt de la végétation. Milieux sucrés. — D'après la vigueur et l’étend on peut ranger les sucres les mieux assimilés par le Champi- gnon dans l'ordre suivant : glucose, saccharose, maltose, lactose, galactose. Nous constatons sur ces différents milieux les mêmes couleurs du voile que nous signalions pour la culture en bouillon. ue des cultures, A. SARTORY ET G. BAINIER. — MUCÉDINÉES NOUVELLES. 417 Laït saturé de craie. — Deuxième jour : Début de végétation. Quatrième jour : Voile assez bien formé. Sixième jour. Début de coagulation : La partie inférieure du voile est jaune d'or. Dixiéme jour : Coagulation de plus en plus nette. Quatorzième jour : La caséine est presque totalement dissoute. Voile jaune d'or. Le mycélium rampe sur le tube de verre. Vingtième jour : Digestion de plus en plus active de la caséine. Il y a donc coagulation, précipitation de la caséine et peptonisation de cette dernière. EXAMEN MICROSCOPIQUE DES CULTURES EN ANAÉROBIOSE. — À l'exa- men microscopique, le mycélium immergé se montre formé tout d'abord d'éléments régulièrement cylindriques, lisses, blancs, sans ampoules terminales. Quelques gouttes oléagi- neuses ont envahi les cellules; le cloisonnement est régulier ; la membrane est légèrement épaissie. Un peu plus tard les hyphes forment une masse peu compacte, les globules gras augmentent progressivement, le cloisonnement devient plus intense, le protoplasma plus granuleux et la membrane plus épaisse. Enfin, au bout de trois semaines d'immersion la struc- ture de certains filaments rappelle un peu celle des thalles de Mucorinées. (PI. VIE, fig. 1,2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10.) Etude des sclérotes. — La formation des sclérotes peut être étudiée par la dissociation de fragments de thalle prélevés au moment convenable dans les cultures sur gélatine, gélose ou pomme de terre. Toutefois il est préférable d'avoir recours à l'observation de cultures en cellules ou de cultures sur lamelles. À l'aide d'un microtome on fait des coupes minces dans un petit prisme de pomme de terre stérilisée. On dépose chacune de ces ^oupes dans une gouttelette d'eau distillée sur un couvre-objet ; ces couvre-objets peuvent être déposés en cultures cellulaires Sur des lames excavées ou sur des cellules de van Tieghem, d'autres peuvent être conservés dans des boites de Petri sur du Papier humide et préalablement stérilisé. On ensemence les uns et les autres et on met à l'étuve à + 22°. On peut constater que les sclérotes se forment aux dépens de plusieurs ramuscules du tahlle. Plusieurs hyphes voisines grossissent leurs articles en contact et émettent des rameaux qui s'enchevétrent. Il se forme un pseudoparenchyme trés facilement colorable par le bleu T, Lx (SÉANCES) 27 418 SÉANCE DU 24 MAI 1912. lactique. Ce tissu s'accroît de plus en plus et donne naissance au sclérote (Pl. VIL fig. 5). Les cultures vieilles de un à deux mois présentent constam- ment, outre ces sclérotes, des espéces de chlamydospores quelquefois uniques sur un méme filament, quelquefois au con- traire formant de véritables chainettes. Ces chlamydospores ont leur membrane incrustée de cristaux d'oxalate de chaux (fig. 2, 3, 4, 6, 7); leur protoplasma est souvent bourré de guttules dégraissées. Elles peuvent germer assez facilement, mais de pré- férence sur un milieu sucré; la décoction de pruneaux gélatinés est un excellent milieu pour suivre la germination de ces spores de conservation. CONCLUSIONS. Le Fusoma intermedia végète sur tous les milieux usuels employés en mycologie. Son optimum cultural est compris entre + 22° et + 25°. Il liquéfie lentement la gélatine, il coagule le lait, il y a précipitation de la caséine et peptonisation de cette dernière. Il est sans action sur l'amidon et sur l'albumine d'œuf. Il produit abondamment chlamydospores et sclérotes. Il se rapproche beaucoup du genre Menispora; il en diffère néanmoins par certains. caractères morphologiques. Explication des Planches. PLANCHE VI. Trichoderma varians. Fig. 4. — Formes spiralées. Gross. : 455 fois. Fig. 2. — Chlamydospores. Gross. : 455 fois. Fig. 3. — Formation des conidies. Gross. : 455 fois. de Fig. 4. — Sclérotes (observation du développement en culture en gou pendante. Gross. : 455 fois. Fig. 5. — Début de sclérotes. Gross. : 455 fois. Fig. 6. — Appareils reproducteurs. Gross. : $55 fois. Fig. 7. — Chlamydospores. , Fig. 8-11. — Formations apparaisant dans les vieilles culture 455 fois. Fig. 9, 10. — Appareils reproducteurs. Gross. : 298 fois. s, Gross. * PLANCHE VII. * Fusoma intermedia. ; ss- Fig. 4, 2, 3, 4, 6 7. — Différentes chlamydospores observées. Gro 455 fois. i T. LIX (4949). Pl. VI. BUD Soc. bot de Er. Trichoderma varians Sartory et Bainier. T. LIX (1942). Pl. VII. oc. bot. de Fr. C M Bull. Fusoma intermedia Sartory et Bainier. Bull: Soc. bot. de Fr. T. LIX (1912). PI. VIII. Fusoma intermedia Sartory et Bainier. J.-A. BATTANDIER. — QUELQUES PLANTES DU NORD DE L'AFRIQUE. 419 Fig. 5. — Sclérotes. Gross. : 455 fois. Fig. 8, 11, 12, 15. — Mode d'insertion des conidies. Gross. : 455 fois. Fig. 9. — Forme de souffrance. Gross. : 455 fois. Fig. 10. — Début de sclérote. Gross. : 455 fois. Fig. 13 et 14. — Conidies détachées groupées en fascicules. Gross. : 455 fois. PLANCHE VIII. Fig. 1, 2, 3. — Cultures immergées, en bouillon pepto-glycérinée glu- cosé. Gross. : 455 fois. Fig. 4, 5, 6. — Cultures immergées, sur Raulin glucosé. Gross. : 455 fois. Fig. 7. — — — levuloséé — : — Fig. 8. — — — galactosé. — : — Fig. 9. — — — levulosé. — : — Fig. 10. — — -— urée. — 1 — M. le Secrétaire général lit ou résume les trois communi- cations ci-après .: Note sur quelques plantes du Nord de l'Afrique; PAR M. J.-A. BATTANDIER. Arenaria fallax nov. Sp- Planta annua, Arenariz spathulatæ Desf. Fl. atl. simillima et cum illa usque adeo confusa, a qua tamen mirum in modum differt seminibus Sphæricis nec reniformibus, multo majoribus, et præcipue tests» sculp- tura omnino aliena. — Dum Arenaria spathulata et Alsinaceæ fere omnes sculpturam pavimentosam præbent, in planta nostra, testa primo aspectu ?vis, sub lente acriore! apparet granulata tuberculis minimis dissi- tisque. Hab. Promontorium Spartel in Marocco ubi a Cl. Joly lecta fuit. J'avais depuis quelques années cette plante en herbier, et ce fut une de mes plus grandes surprises de botaniste en ouvrant ses capsules de voir rouler ses grosses graines sphériques d'un diamétre double de celles de l'A. spathulata, et n'ayant vers le hile qu une fossette à peine appréciable. Avec l'oculaire 4 et l'objectif 4 d'un microscope Nachet, on voit leur surface couverte de trés petits tubercules punctiformes plantés comme des clous sur une surface lisse, sans la moindre trace des raies Sinueuses qui divisent en pavés le testa de l'A. spathulata et de la plupart des Alsinacées. 1. Grossissement de 20 diamètres. 420 SÉANCE DU 24 MAI 1912. Cette plante, récoltée au Cap Spartel. par M. Joly. de la mission Flamand, qui a fait plusieurs voyages d'exploration au Maroc, avait été déterminée par moi Arenaria spathulata. Peut- être la retrouvera-t-on dans le Midi de l'Espagne. Polycarpon Bivonæ J. Gay in Revue de Duchartre, vol. I, p. 372 el Polycarpea rupicola Pomel, Nouv. matér. p. 202. L'étude du P. Bivonæ rend impossible le maintien du genre Polycarpæa. En effet, à part un caractère de l'embryon donné comme peu constant et peu certain par Bentham et Hooker, on ne trouve pour séparer Polycarpon et Polycarpæa, que deux caractères : 1° sépales carénés dans Polycarpon, plans dans Polycarpæa, 2 style long dans Polycarpæa et court dans Polycarpon. Or, tandis que quelques Polycarpæa ont un style court (Bentham et Hooker Genera, vol. I, p. 919), le Polycar- pon Bivonæ a le style plus long que la plupart des Polycarpze- — Bien que dans la forme normale de l'espéce, les sépales soient carénés, on voit dans les spécimens appauvris la caréne décroître de plus en plus. Elle disparaît tout à fait dans le Polycarpæa rupicola Pomel, qui n'est pour moi qu'une modifi- cation écologique du P. Bivonæ. J'ai en effet trouvé tous les intermédiaires entre les deux plantes dans les grands rochers de la vallée du Khremis, prés de Sebdou. Dans les fentes où la nourriture abonde on a le Polycarpon Bivonæ type, à mesure que la plante devient plus nettement lithophyte, ses tiges $e raccourcissent, ses feuilles et ses sépales deviennent charnus et ces derniers perdent alors leur carène. tobbatrea Boissier pourrait être maintenu comme seclion à cause de son port d' A/sine très particulier. Robbairea prostrata Boissier. — Le Service botanique du Gou- vernement général de l'Algérie a reçu dernièrement cette espèce bien semblable à la figure de Delile, de l'Oued Tarat, près du fort Polignac. La figure de la Flore d'Égypte ne met toutefois pas assez en relief le caractère des pétales roses à limbe large ment ovale, brusquement onguiculé, un peu cordé à la base. M: Joly, dans la mission Flamand, avait récolté entre Guerrara et Laghouat une plante assez différente, à inflorescences plus compactes, à sépales plus courts, à pétales onguiculés aus! J.-A. BATTANDIER. —- QUELQUES PLANTES DU NORD DE L'AFRIQUE. 424 mais avec un limbe à peu prés blanc, oblong, arrondi au sommet et à la base et bien plus petit. Cette plante, lorsqu'elle sera mieux connue, devra peut-étre former une espéce à part. Pistacia atlantica Desf. Fl. atl. — J'avais à tort pensé pou- voir réunir cette espèce au P. Terebinthus. L., ayant trouvé des intermédiaires aux points de contact des aires de ces deux plantes. Ces intermédiaires étaient probablement de nature hybride, car, bien que fructifiant abondamment, ils ne pro- duisent pas ou presque pas de graines fertiles. J'ai trouvé un bon caractère du P. atlantica, que je n'ai vu indiqué nulle part. ' Les feuilles examinées à un grossissement de vingt diamètres sont velues sur les bords, ce qui le rapproche du P. mutica Fisch. et Mey. Prosopis Stephaniana Willd. — De nombreux fruits de cette espéce ont été envoyés à M. Trabut de l'Oasis d'Ayata, dans l'Oued R'hir, par M. Cornu gérant de cette oasis pour la Société Frau, Fourreau et C". Jusqu'à présent on ne connaissait dans le Moghreb qu'une bien maigre station de cette espéce sur les berges sablonneuses d'un Oued près de Gabès. Crepis tunetana nov. sp. sectionis £'ucrepis Radix verticalis, annua vel biennis. Folia radicalia rosulata, glabrius- cula, in petiolum longum, dilatatum, basi amplexicaule attenuata, limbo oblongo lanceolatove, dentato vel pinnatifido lobis lineari-acutis. Caules scapiformes basi pubescentes, circinatim diffusi, simplices vel ramosi ramis 2-3 elongatis, monocephalis, versus apicem incrassatis, brac- teatis, divaricatis. Folia caulina 1 vel 2, sessilia, amplexicaulia, parva. Capitula mediocria. Involucrum duplex squamis pubescentibus, haud glandulosis, nervo dorsali spinulosis; externis (Calyculum) brevibus, Paucis, patulis; internis duplo longioribus, erectis, lineari-lanceolatis, acutiusculis, margine membranaceis, dein induratis achenia marginalia Involventibus. Receptaculum alveolosum alveolis margine membranaceo longe ciliatis. Ligulæ aurantiaceæ. Achenia versus apicem sensim attenuata, erostria; exteriora furfuracea pappo brevi setis inzqualibus; centralia denticulato-spinulosa, longitudinaliter 10-striata, pappo sordide albo, copioso, dimidium achenium longitudine superante. Hab. — Passim in arvis circa Sfax. Cette plante se rapproche du Cr. oporinoides Boissier var. prostrata ; lle en diffère par ses pédoncules renflés, par les écailles du péricline Spinuleuses, les alvéoles du réceptacle longuement ciliées, etc. Le "P. Hookeriana Ball, du Maroc, est beaucoup plus éloigné. Si je propose celte espéce comme nouvelle, par contre je 422 SÉANCE DU 24 MAI 1942. crois qu'il convient de rapporter mon Crepis Clausonis de la Flore de l'Algérie au type si polymorphe du Cr. taraxacifoha. Il existe des intermédiaires nombreux. Le Crepis senecioides Delile, dont je dois de beaux échantillons à M. Schweinfurth, parait spécial à l'Égypte. La plante de Gabès, Cr. Kralickii Pomel (sub Barkhausia), que Cosson lui avait rap- portée parait bien constituer une espèce à part. C'était l'avis de Bentham et Hooker (Genera, vol. IT, p. 513-514). C'est une plante plus trapue, à capitules plus gros, à achènes moins lon- guement rostrés. Crepis arenaria Pomel (sub Barkhausia), très voisin du Cr. suberostris Cosson et Durieu, en diflére par ses achènes plus longs et plus longuement rostrés. Crepis amplexifolia Godron Flora juvenalis, p. 89. — Cette plante présente en Algérie deux types assez dissemblables. Dans la Mitidja et une partie du Chélif, elle constitue une plante dressée, robuste, à capitules assez brièvement pédonculés; dans les Hauts plateaux : Bibans, Beni-Mansour, Ain-Abessa, dans les abords du Sahara : Biskra, El Kantara, elle a des tiges décombantes et des capitules longuement pédonculés (Cr. senecioides Abbé Chevallier. exsic. n° 299 non Delile). PIPTOPOGONOPSIS subgenus novum generis Hypochæris. Capitula homogama, liguliflora. Involucri campanulati bracteæ imbri- cate, appressæ. Receptaculum planum, paleaceum paleis angustis, hyalinis apice subulato ciliatis. Ligulæ profunde 5-dentatæ. Antheræ bas! sagittatæ. Styli rami tenues, obtusiusculi, villosuli. Achænia linear! oblonga, basi attenuata, scabra, erostria, longitudinaliter 3-5-sulcata, costis indistinctis. Pappi set: 5, basi lanceolato dilatatæ, 1-seriatæ, plu- mosæ barbulis caducissimis, versus apicem tantum denticulatæ, ovario sesquilongiores. Rarissime 4 vel 2 setæ abortivæ, minutulæ, haud plu- mos: ceteris immixtis occurunt. Folia omnia radicalia, rosulata, petto- lata. Ce nouveau sous-genre, par ses achènes sans bec, les soies peu nombreuses de l'aigrette, se rapproche du genre Robertia DC. Mais celui-ci a 10 soies à l'aigrette et non 5, et un involucre bien différent. Le nom de Piptopogonopsis indique la ressem- blance de l'unique espéce de ce sous-genre avec certaines formes du Seriola lævigata Besf., pour lequel Cassini avait crée J.-A. BATTANDIER. —— QUELQUES PLANTES DU NORD DE L'AFRIQUE. 423 le genre Piptopogon. Bien que voisin à certains points de vue de Seriola, ce nouveau type a les écailles du péricline assez régulièrement imbriquées, comme d'ailleurs le Seriola Warionis de Cosson, mais tous les Seriola ont des achénes longuement rostrés à soies de l'aigrette nombreuses. Hypochæris (Piptogonopsis) saldensis nov. sp. Planta perennis, rupestris, cæspitosa. Folia omnia rosulata, crassius- cula, integra, vel dentata, vel subruncinata, apice mucronata, limbo oblongo vel obovato, basi cuneata in petiolum longum decurrente. Petiolum tenue, canaliculatum, basi dilatata, in lana copiosa et sordide alba immersum. Limbi lamina superna pilis cristallinis robustissimis- que horrida; lamina inferna glabra pallidiorque. Caules mediocres ple- rumque erecti, scapiformes, praeter bracteas lineares nonnullas, aphylli, simplices vel parce ramosi ramis monocephalis. Capitula mediocria. Invo- lucri campanulati squamæ pilis robustis longisque hispidæ. Ligulæ flavæ, ovario sesquilongiores. Disci paleæ hyalinæ,acuminatæ,pappum æquantes. Habitat in præruptis maritimis mari proximis, ad septentrionem spectantibus, prope Bougie (olim Saldæ). Maio floret. J'avais récolté cette belle plante le 3 juin 1890 au grand phare de Bougie, au cours d'un grand voyage botanique. L'abondance des matériaux recueillis fit que je la déterminai provisoirement Seriola lævigata Desf.' L'année dernière, en revisant mon herbier, je vis que j'avais marqué cette détermination d'un grand point de doute et, étudiant plus à fond la plante, je découvris ses Caractères. N'ayant que deux échantillons, j'attendis la bonne saison pour retourner la chercher. J'ai pu constater qu'elle avait à peu prés disparu du Cap Carbon ou grand phare. M. le professeur Maire, de la Faculté des Sciences d'Alger, avait pu, au mois de mars, sur mes indications, y trouver un pied en feuilles. En mai, malgré les plus minutieuses recherches, je n'en pus voir qu'un pied unique, inaccessible. Je cherchai alors dans les environs d'autres escarpements ana- logues. Je trouvai ceux situés sous le petit phare oü j'accédai facilement par le nouveau chemin en corniche des Aiguades à Bougie, qui s'achevait en ce moment. La plante s'y trouvait et j'en pus cueillir quelques pieds. Mon collégue, M. Trabut, a bien voulu photographier le meilleur pour cette communica- tion. ; 1- Bull. Soc. bot, Fr., 1891, p. 304. 42% SÉANCE DU 24 MAI 1912. Cette plante est fort curieuse par l'épaisse couche de laine qui entoure ses souches et couvre la face supérieure de la bäse des pétioles, par ses gros poils cristallins perpendiculaires sur la face supérieure du limbe. Elle a une structure nettement xéro- phytique. Ses feuilles sont un peu charnues, ses cuticules trés épaisses. Sous l'épiderme supérieur on trouve trois couches de tissu en palissade. La partie inférieure de la feuille, appliquée sur la roche est glabre et très pâle. Arisarum simorrhinum Durieu, in Revue de Duchartre 1846, Expl. Sc. de l'Algérie pl. 44. — Cette plante n'est pas exclusi- vement africaine. M. Trabut l'a trouvée ce printemps abondante : et bien typique prés de Malaga, tandis qu'aux environs de Tanger il n'a trouvé que l'Arisarum que J. Ball rapporte à l'A. subexsertum de Webb. Allium Chamæmoly L. var nov. coloratum. — Cette curieuse variété a été apportée ce printemps des foréts de Guerrouch au-dessus de Djidjelli par M. Maire, professeur de Botanique à la Faculté des Sciences d'Alger. Elle differe du type par ses préfeuilles et ses spathes nettement teintées de violet, par les divisions du périanthe portant en dessous une large bande purpurine fasciée et non une simple ligne sur la nervure médiane. Les fruits sont colorés en brun violet. Les feuilles longues et dressées sont très peu hispides; les fleurs, peu nombreuses dans chaque ombelle, sont assez longuement pédicellées. Ces derniers caractères concordent avec la station de la plante dans des lieux herbeux et ombragés. L'influence du milieu sur les caractères des espèces, peut- être exagérée par Lamarck, me semble réduite à trop peu de chose dans les théories modernes. Je cultive depuis plus de trente ans une autre forme de l'Allium Chamæmoly, que j'avais rapportée des prairies très herbeuses du sommet du Zaccar de Milianah. Dans cette forme les fleurs n'ont pas été modifiées, mais sont peu nombreuses sur des pédoncules longs et dressés ; les feuilles très longues et très hispides sont également dressées. Ces caractères, qui semblent bien produits par la station, sont devenus' stables et n'ont pas varié en trente ans de culture dans une station toute différente à Alger, Bull Soc. bot de Bt. R EIX (1912). B XE entame ne an O Hypochæris (Piptopogonopsis) saldensis Batt. 0. LIGNIER. — STOMATES DU BENNETTITES MORIEREI. 425 Pteris cretica L. — Cette Fougére, récoltée autrefois chez les Beni Foughal, par M. Trabut, a été retrouvée cette année par M. Lapie, inspecteur des foréts, dans un ravin de la forét de Dar-el-Oued, cantonnement du Hadid'. Explication de la Planche X. Hy pochoris saldensis. . — Pied fleuri de grandeur naturelle. . — Ligule. . — Achène et paillette du réceptacle. . — Androcée. . — Sommet du pistil. . — Une feuille, face supérieure. . — Autre feuille, face inférieure. -) OQ» Ct À C3 (n2 oe . Stomates des écailles interséminales chez le Bennettites Morierei (Sap. et Mar.); PAR M. O. LIGNIER. Dans mon Mémoire de 1894 sur le Bennettites Morierei? j'a figuré (Pl. VI, fig. 66) une des graines détachées du fruit et indiqué, p. 42, que ces graines « sont recouvertes sur toute leur surface d'une assise de cellules allongées longitudinalement et à laquelle elles doivent leur aspect finement strié ». J'ajoutais : « mais cette assise ne leur appartient pas; elle représente l'épi- derme des écailles? voisines dont elle s'est détachée en méme temps que les graines auxquelles elle est restée adhérente ». Fig. 29 bis, PL. II, je figurais sous un grossissement de 60 l'aspect extérieur de cette assise à la surface de la graine et je 1. Une erreur grave s'est produite dans le libellé de la légende de la lanche XXIII du tome LVIII, 1911 (Battandier et Trabut, Contributions à la Flore du pays des Touareg). Il faut lire Ficus eucalyptoides au lieu de Myrtus eucalyptoides. 3. Structure et uffinités du Bennettites Morierei Sap. et Mar. (sp.), Mém. Soc. Linn. de Normandie, t. XVIII, Caen, 1894. 3. Dans une Note recente (Analyse critique du Mémoire : SCHUSTER, Weltrichia und Bennettitales, Bull. Soc. Linn. Norm., Caen, 1912), j'ai montré par la comparaison des gynécées du B. Morierei et du Weltrichia que chacune des écailles du premier ne représentait probablement T" un lobe ou une foliole de la bractée-mère de l'ovule. Cependant, cette conclusion n'étant encore qu'hypothétique, je continuerai dans la pré- sente Note à employer le terme « écaille interséminale ». 426 | SÉANCE DU 24 MAI 1942. montrais que ses cellules se contournaient par places autour de petites plages arrondies que je supposais représenter des stomates. J'ajoutais cependant : « j'avoue, il est vrai, que jamais je n'ai pu les reconnaitre au microscope ni sur des sec- tions transversales, ni sur des sections longitudinales; peut-être parce qu'ils sont peu nombreux ». Bien entendu, les observations précédentes sur les petites Fig. 1. — Moulages au collodion de l'piderme recouvrant d’une graine. ven épiderme qui appartient à une écaille interséminale adjacente à la graine, et vu, non par sa face extérieure propre, mais par sa face interne, celle Us était en contact avec le mésophylle. Les stomates y sont plus ou eren encroütés par des cristallisations, probablement établies lors de la fossili tion. A et C, Gr. 120/2; B, Gr. 325/2. plages en question avaient toutes été faites au microscope, mar en raison de la nature de l'échantillon, elles n'avaient pu l'être qu'à la lumière réfléchie, non à la lumière transmise. En tout cas elles laissaient planer sur mon interprétation des doutes sérieux, les plages pouvant tout aussi bien correspondre à des attaches de poils ou à d'autres particularités. : Dans ces derniers temps, de nouvelles recherches faites ave ,l'ingénieuse méthode au collodion imaginée par Nathorst et à 0. LIGNIER. — STOMATES DU BENNETTITES MORIEREI. 427 laquelle cet éminent paléobotaniste doit déjà tant de merveil- leux succès, m'ont permis d'élucider à peu près la question. La figure 1 donne l'aspect que, sur les moules au collodion, les plages et les cellules épidermiques voisines présentent sous un grossissement de 60 et de 160 diamètres. Or il ne me semble pas douteux que dans la plupart des cas cet aspect ne corresponde nettement à la présence de deux cellules stoma- tiques entre lesquelles on peut encore parfois apercevoir des traces de l'ostiole. Ainsi donc, cette assise de recouvrement représentant sans aucun doute — les sections transversales des graines le démon- trent — l'épiderme des écailles interséminales voisines, on est (sd LZ ZU 7 À de, cd M Yi ) e A D Fig. 2. — Sections transversale (A) et longitudinale (B) de l'épiderme recouvrant d'une graine, Gr. 325/2. e, épiderme de l’écaille interséminale; s, couple de cellules épidermiques plus petites; £, cellule tubuleuse de la surface d'un pédoncule ovulifère. En B, les épaississements scléreux des cellules n'ont pas été figurés. en droit de dire que les écailles portaient des stomates sur leur face supérieure. Déjà dans le Mémoire précité j'avais signalé la présence de stomates à la face supérieure (adaxiale) des bractées de l'invo- lucre du fruit (p. 18 et PL. I, fig. 8 et 9). Mais il est à remarquer que sur ces dernières ils étaient transversaux, tandis que sur les écailles interséminales ils sont longitudinaux. En présence de résultats aussi concluants je crus devoir reprendre la recherche de ces stomates sur mes sections trans- versales du fruit et sur mes sections longitudinales. Or, chose extraordinaire, malgré tous mes efforts, il me fut absolument impossible d'en reconnaitre aucun sur les sections transversales, m au niveau des graines ni à celui des pédoncules. Il m'arriva bien de rencontrer par places des couples de petites celluleg 428 SÉANCE DU 24 MAI 1942 semblables à celui représenté en s sur la figure 2, mais ces cel- lules ne semblant guère différer de leurs voisines sauf en ce qui concerne la taille et l'accouplement, il est douteux qu'elles représentent réellement des cellules stomatiques. D'autant plus qu'il n'existe aucun espace aérifère derrière elles. Pour expli- quer mon insuccés je suppose qu'il faut admettre que, sur les sections transversales les cristallisations, dont sont habituelle- ment bourrées les cellules stomatiques et même leur voisinage immédiat (voir fig. 1), en masquaient complètement l'aspect habituel. Sur les sections longitudinales, mon insuccès a été presque aussi complet, probablement pour les mêmes causes. Cependant une fois j'ai pu observer une cellule courbée, figurée en B, qui me paraît être une vraie cellule stomatique montrant l'indication de sa concavité ostiolaire et accompagnée d’un espace aérifère qui est probablement une chambre stomatique. En résumé, malgré ces insuccès, il ne me semble plus dou- teux que l'épiderme des écailles interséminales resté adhérent à la surface des graines détachées du Bennettites Morierei, ne porte un petit nombre de stomates longitudinaux. Leurs cellules stomatiques y étaient parfois accompagnées de cellules annexes concentriques. La présence de ces stomates n'indique-t-elle pas que, dans le fruit jeune, l'air pénétrait entre les écailles interséminales et que, par suite, celles-ci étaient encore libres les unes des autres à la surface du fruit? Leur hypertrophie terminale aurait donc élé tardive. Additamenta ad floram Europa recentiora; PAR M. MicHEL GANDOGER. Le Novus Conspectus floræ Europ»! que j'ai publié dans le courant de 1910 étant épuisé, jen prépare une seconde édition. Dans un ouvrage de ce genre, il était impossible d'éviter les omissions, malgré qu'il contienne l'énumération systématique 1. GANDOGER (M.) Novus Conspectus flore Europæ sive Enumeratio syste- matica plantarum omnium in Europa hucusque sponte cognitarum. 1 vol. in-8, Parisiis et Lipsiæ, 1910. M. GANDOGER. — ADDITAMENTA AD FLORAM EUROPÆ RECENTIORA. 429 des 27 000 espèces ou sous-espèces décrites jusqu'en mai 1910, alors que Nyman n'en citait qu'environ 11 000 dans son Cons- pectus et le Supplément. Il est difficile de se tenir au courant des nouveautés qui parais- sent à cause du nombre considérable de périodiques étrangers où, le plus souvent, les plantes nouvelles sont décrites. — Divers botanistes m'ont signalé quelques améliorations à intro- duire dans l'édition future; je les en remercie ici et prie ins- lamment ceux qui auraient encore des observations à faire de vouloir bien me les adresser au plus tót, afin de rendre de plus en plus pratique cet ouvrage qui parait répondre à une nécessité présente. ; Son ainé, mon Flore Europæ, obtint aussi maint succès puisque, malgré son prix élevé, il n'en reste plus que onze exemplaires. Dans le Novus Conspectus j'en ai admis les prin- cipes fondamentaux et cité un certain nombre d'espèces qui y furent décrites pour la première fois. En attendant, voici l'énumération des omissions et surtout des plantes nouvelles publiées depuis juin 1910 jusqu'à mai 1912. J'indique d'abord la page du Novus Conspectus où l'espèce omise ou nouvelle doit se placer, puis ses noms générique, spé- cifique et d'auteur, entre parenthéses son affinité et, enfin, son pays. Il sera facile ainsi de les intercaler dans le texte. Pages, 44. Batrachium circinatoides Arvet-T. (paucistamineum). Delph., etc. 14. B. amporitanum Sennen (confusum). Hisp. bor. 17. Aquilegia Litardierei Briq. (Bernardi?). Corsica. 17. Aconitum gracilescens Gayer (Lycoctonum). Gall. 18. A. schneebergense Gayer (Napellus). Austr. inf. I8. A. valesiacum Gayer (Napellus). Helv. mer. I8. A. Burnati Gayer (Napellus). Alpes-Marit. 18. A. adriaticum Gayer (Napellus). Croatia. 18. A. corsicum Gayer (Napellus). Corsica. "i A. Zahlbruckneri Gayer (Napellus). Alpes. 25 : Enarthrocarpus pterocarpus DC. Melita. 30. Cardamine amporitana Sennen (amara). Hisp. bor. 30. C. fossicola Godet (pratensis). Helv. 34. Erysimum comatum Panc. (hieracifol.). Serb. Banat 39. Cochlearia aragonensis Coste et Soulié. Hisp. bor. SÉANCE DU 24 MAI 1912. . Thlaspi epiroticum Velen. (praecox). Maced. . Capsella Viguieri Blaringhem (rubella). Gall. . Cistus macrocalyx Senn. (C. monspel. Xx salvifol.). Hisp. bor. . C. Sahucii Coste et Soulié (C. salvif. >< umbell.). Hérault. . Viola Bertoti Souché (Riviniana). Gall. occ. . V. celia G. Beck (V. montana Xx Riviniana). Styria. 1. V. Guffroyi G. Camus (sylvestris). Gall. bor. . V. alpigena Chatenier (V. alpestris >< calcarata). H.-Alpes. . V. granitica Chatenier (segetalis >X< sudetica). Ardèche. . V. cebennensis Chatenier (sudetica »« vivariensis). Gall. mer. . Silene lanceolata. Huter. P. R. (saxifraga). Calabr. . Dianthus dentosus Fisch. (Seguieri). Ross. or. Perm. . D. Gautieri Senn. (Seguieri). Hisp. bor. . Arenaria jurana Genty (ciliata). Jura. . Alsine taurica Stev. (juniperina). Tauria. . Buffonia tuberculata Willk. (perennis). Hisp. or. . Sagina lemovicensis Simon (subulata >< procumb.?). Hte-Vienne. . S. repens Burn. (glabra). Helv. Delph. . Malva turolensis Senn. (rotundifolia). Hisp. media. . M. confusa Senn. (moschata). Hisp. or. . Hypericum Dimoniei Velen. (olympicum). Maced. . Genista trifoliolata Ika (retamoides). Bulgar. . Ononis austriaca Beck (mitis). Austria. ». Oxytropis Madioti B. (lappon >< Parvopassuæ). Alpes-Marit. . Potentilla Dimoniei Adamovic (hirta). Maced. . Geum cebennense Coste et S. (sylvatic. >< urban.). Gall. mer. . Sorbus suecica X Aucuparia Auct. Suec. mer. . Montia amporitana Senn. (fontana). Hisp. bor. . Saxifraga Lecomtei Luizet et Soulié (pentadact. >< geran.). .-Or. . S. fastigiata Luizet (pubescens). Pyren. . S. Costei Luizet et Soulié (geranioides). Pyren. . S. Manginü eor. (ajugifolia). Pyren. . S. Ramondii eor. (ajugifolia). Pyren. . S. Martyi eor. (moschata). Pyren. . S. Harioti eor. (moschata). Pyren. . S. Sennenii eor. (moschata). Pyren. . Daucus coronarius G. Froel. (Carota). Boruss. occid. . Bunium collinum Albert (Bulbocastanum). Var. . B. mediterraneum Albert (Bulboc.). Var. . Galium lutescens Wiesb. (lucidum). Austr. . Knautia Visianii Szabo (sylvatica). Dalm. M. GANDOGER. — ADDITAMENTA AD FLORAM EUROPÆ RECENTIORA. 434 239. 240. 245. 247. 248. 248. 250. i^ Dalm. 252. 252. 254. 254. 254. 25^. 255. 255. 255. 256. 259. 260. 260. 2614. 272. 288. 288. 297. 298 298. 300. 312. 323. 342. 353. Catal. 359. 362 367 Globularia castellana Senn. (vulgaris). Hisp. Echinops siculus Strobl (banaticus). Sicil. Cirsium Martini Lambert (acaule >X< erioph.). Cher. - C. foliosum Rhiner (palustre X spinosiss.). Helv. Tyrol. C. burgalense Senn. (flavispina X bulb.) Hisp. bor. Galactites Souliei Senn. (tomentosa). Hisp. Carduus montis-majoris Teyleer (micropterus >< velebit.). Istr. Serratula austriaca Wiesb. (indivisa). Austr. S. germanica Wiesb. (tinctoria). Germ. Centaurea Guichardii C. et Soulié (nigra »« pectinata). Gall. mer. . vivariensis Revol (Jacea >< pectinata). Ardèche. : . Haesendonckii Van Heurck (Jacea). Belg. . Prodani Wagner (indurata X< austriaca). Transs. . Puppisii Justin (carniolica X microptilon). Austria. . Robicii Justin (carn. X pseudophrygia). Austria. . Pospichalii Justin (carn. >< pannonica). Austria. . Cireæ Sommier (Cineraria). Italia occid. . semi-A dami Simk. (solstitialis). Hung. Bosnia. . Pagesii Coste et Soulié (aspera >< nigra). Hérault. . Pourretiana Timb. Thév. (Calcitrapa). Corbières. Crupina alpestris Arvet- T. (vulgaris). Ariège. Leucanthemum chloroticum Kerner (graminifol. ). Dalm. Taraxacum Adami Claire (palustre). Vosges. T. simulum Brenn (palustre). Lapponia. Hieracium hispidifactum Sudre (humile). Ariège. H. Missbachianum Sudre (chalybæum). Bohem. H. eynense Sudre (amplexicaule). Pyren. Or. H. glaucophylloides Sudre (glaucophyllum). Pyren. Or. Leontodon Rossianus Degen (Berinii). Croatia. Erica vagans X cinerea Davey. Anglia. Verbascum Dimoniei Velen. (leucophyllum). Maced. Echinospermum pyrenaicum Willk. Vayr. (Lappula). Hisp. T TAP NE eL Brunella Giraudiasii Coste et Soul. (alba »« hastifolia). Pyren. . Stachys Omblæ Lindb. f. (labiosa). Dalm. Calamintha (Satureia) narentana K. Maly (thymifol. >< Nepeta). Herceg, 364. 364. 365. 369, Sideritis Laurenti Senn. (hirsuta). Hisp. S. Marcelii Senn. (tomentosa >X< Cavanillesii). Hisp. S. valentina Senn. (Tragoriganum »« hirsuta). Hisp. Thymus vivariensis Revol (vulgaris). Gall. mer. 432 SÉANCE DU 24 MAI 1912. 310. Thymus Toseri Velen. (comptus). Maced. 310. T. Jovinianii Senn. (Mastichina »« Serpyll.). Hisp. 379. Linaria procera DC. (striata). Pyren. Or. 386. Euphrasia cuspidatissima St Lager (salisburg.). Alpes. 381. Pedicularis Blanci Faure (cenisia >X< fasciculata). H.-Alpes. 381. P. Gillotiana Faure (cenisia >< Barrelieri). H.-Alpes. 381. P. Martellii Bon. (rhætica X cenisia). M. Cenis. 381. P. Sennenii Bon. (rhætica X< pyrenaica). Pyren. hisp. 397. Armeria Malinvaudii Coste et Soulié (juncea). Gall. mer. 398. Plantago Lagopus >< lanceolata Senn. Hisp. 400. Amarantus aragonensis Senn. (albus). Hisp. 400. A. taraconensis Senn. (deflexus). Hisp. A01. Chenopodium Zchackii Murr. (album). Saxonia, etc. 406. Rumez elongatus X obtusifolius Britton. Anglia. 1 Salix subpurpurea X appendiculata Dalla Torre et Sarnth. Tyrol. ut et 1^ sequentes. ` . subappendiculata X< purpurea eor. . appendiculata >X< purpurea eor. . appendiculata »« incana eor. . aurita X< appendiculata eor. . subcaprea X< appendiculata eor. . supercaprea X< appendiculata eor. . glabra X< appendiculata eor. . appendiculata »«. Mielichhoferi eor. . appendiculata »« helvetica eor. . appendiculata »« hastata eor. . arbuscula »« appendiculata eor. . glauca X appendiculata eor. 426. S. humifusa Huter (cinerea >< Myrsinites eor). 42^. S. pusteriaca Huter (daphnoides >X< nigricans eor). 425. S. neoburgensis Erdner (caprea >< daphnoides >< purpur). Germ. 429. S. Abromeitiana H. Gross (Lapponum Xx livida). Boruss. or- 429. S. dacica Porcius (arbuscula). Transsilv. 424. S. retroflexa Pacher (daphnoides). Carinthia. 429. S. canalensis ej. (hastata). id. 429. S. villosa ej. id. id. 429. S. Joschii ej. id. id. 429. Salix arbuscula »« herbacea X< polaris Floderus. Lapponia Torn. cum sequentibus. 4, Genus vastissimum ac intricatissimum monographia accuratiore hucusque indiget, nedum opera cl. A. Toepffer perbene mihi suppedita- verunt. M. GANDOGER. — ADDITAMENTA AD FLORAM EUROPÆ RECENTIORA. 433 S. arctogena (herbacea >X< polaris >X< phylicifolia) ej. S. glauca »« herbacea ej. S. (glauca »« herbacea) »« (polaris »« phylicifolia) ej. S. arctioides ej. (hastata?). S. atriceps (herbacea X polaris >< Lapponum) ej. S. (herbacea X< polaris) X (phylicifolia X arctogena) ej. S. glauca X< myrsinites X< phylicifolia ej. S. phylicifolia X polaris ej. (S. polaris >X< taimyrensis). 429. S. Teplouchovi Schroeder (Lapp. »« stipularis ej.). S. aurita >< Gmelini Tepl. Ross. or. Ural. 424. S. baltica Lackschewitz (dasyclados). Ross.'balt. 428. S. Heidenreichiana Zahn (nigricans »« repens). Germ. 425. S. Laschiana Zahn (caprea »« repens). id. 426. S. pseudo-myrtoides Zahn (livida X< nigricans). id. 427. S. Krasanii Hayek (angustifolia X aurita). Styria. 426. S. Sonderiana Junge (aurita »« rosmarinifol.). Germ. bor. 424. S. inticensis Huter (daphnoides X nigricans). Tyrol. 426 S. Hieronymi ej. (cinerea >< myrsinites). id. 429. S. intricata — ej. (glabra >X< herbacea). id. 421. S. anomala Wolf (rosmarinifolia). Ross. merid. . pocutica Zapalowicz (alba >< pentandra). Galicia ut et seq). - Woloszezakii ej. (daphnoides >< caprea). . Rehmani ej. (incana X silesiaca). - sarmatica ej. (caprea X livida). - Tatrorum ej. (arbuscula). . Janczewski ej. (arbuscula >< hastata). + Kotuliana ej. (Tatrorum >< Lappon). + volhyniensis ej. (myrtilloides x aurita). - sandomiriensis ej. (rosmarinifol. »« viminalis). . polesiaca ej. (rosmar. >< Lappon). . vistulensis ej. (rosmar. »« sabaurita). + Craconiensis ej. (rosmar. >X< livida). - aurita X< bicolor X cinerea Backmann. Fennia cum 5 seq. . aurita X< cinerea X< myrtilloides ej. - aurila X< Lapponum »« myrtilloides ej. . aurita >X< livida X myrtilloides ej. : Aura X< cinerea X nigricans ej. S. Lapponum x livida x< myrtilloides ej. 425. S. Nobrei Sampaio (salvifolia X< cinerea). Lusit. 435. Asparagus aragonensis Senn. (acutifolius). Hisp. 456. Romulea melitensis Béguinot (Linaresii). Ins. Gozo Malta. #59. Spiranthes æstivalis < autumnalis Fleischmann. Austr. T, Lx. (SÉANCES) 28 AA 02000005 00 0 00 0 0, 00 00 N 434 463. 464. 464. 464. 469. 471. 473. 473. 415. 418. 418. 478. 415. 419. %15. 418. 4TA. Ai^. 487. 489. 489. 502. 505. 505. 211. 509. 518 SÉANCE DU 24 MAI 1912. Platanthera Schuriana Fuss. (chlorantha). Transs. Ophrys obscura Beck (aranifera). Austr. O. aranifera X fuciflora Chatenier. Drôme. O. fuciflora X aranifera ej. id. Juncus germanorum Steud. (tenuis). Germ. Gall. or. Cyperus turfosus Salzm. (pallescens). Hisp. Cadix. Isolepis prolifera R. Br. (supina). Gall. Bayonne. I. cernua Vahl (Saviana). Hisp. Ronda. Carex Alberti Léveillé (distans »« glauca). Var. . Barrei ej. (glauca »« panicea). Cher. . Aschersoni ej. (glauca »« hispida Aschers). Germ. Gall. mer. . Danielis ej. (glauca »« tomentosa). Mayenne. . strigosula Chatenier (sylvatica >< strigosa). Drôme. . chlorogona ej. (nigra). Dróme. . intacta Sampaio (lævigata). Lusit. . Pagesti Léveillé (glauca). Hérault. . Bengyana ej. (acutiformis »« vulgaris). Gall. occ. C. Lambertiana ej. (riparia X acutiformis) Gall. occ. Alopecurus himalaicus Hook. (alpinus). Bulgaria (var.). Phragmites maritima Mabille (communis). Cors. Gall. mer. Cynosurus Paui Senn. (elegans). Hisp. or. Festuca mucronata Arvet. Dupuy (rubra). Pyren. Scleropoa subspicata Senn. (rigida). Hisp. S. racemosa ej. (rigida). Hisp. Brachypodium Paui Senn. (ramosum). Hisp. Hordeum Pavisi Préaubert (maritimum X secalin.). Gall. media. . Asplenium Pages De Litardière (foresiacum >< Trichom.). C309) 08 084 0) 6$ 69 63 Hérault. 518 518 518 . A. Costei ej. (foresiacum X septentr.) Gall. mer. . A. Guichardi ej. (perforesiacum >< Trichom.). Gall. . A. Jahandiezii ej. (fontanum). Var. 948. A. Gautieri ej. (fontanum »« viride Christ). Gall. mer. — 518. A. paradoxum Beauverd (Ad.-nigrum >< septentr.). Sabaudia. 518. A. Lingelsheimii Seymann (Adianthum-nigr. >< Ruta-mur.) Hisp. bor. 918. A. refractum Lowe (fontanum). Corrèze. 518. A. pulverulentum Christ (lepidum). Delph. 218. A. leptophyllum Cav. (fontanum). Hisp. centr. 520. Cystopteris canariensis Presl (fragilis). Hisp. (a cl. R. De Litas- dière determinata). 520. Pellæa hastata (Thunb.). Hisp. Gerona. 519. Dryopteris africana (Desv.). Hisp. bor. E. e. ^ R. HAMET. — KALANCHOE SYNSEPALA ET TRICHANTHA 435 M. R. Hamet fait là communication suivante : Sur les Kalanchoe synsepala et K. trichantha; PAR M. “RAYMOND HAMET. Sous le nom de Kalanchoe synsepala, Baker ‘ a décrit en 1882 une Crassulacée malgache qui possède, d’après lui, les carac- tères suivants : « An erect succulent, perennial, glabrous inall its parts. Lower leaves opposite, sessile, oblong-spathulate, 1 1/2 in. long, dentate in the upper half. Flowers in dense ter- minal. corymbose cymes; pedicels 1/4-1/6 in. long; bracts very minute, lanceolate or deltoid. Calyx campanulate, greenish, 1/8 in. long and broad, with four deltoid cuspidate teeth. Corolla reddish, 1/2 in. long; tube oblong, 1/8 in. diam.; seg- ments ovate euspidate, spreading, a third as long as the tube. Stamens 8, inserted near the top of the corolla-tube ; filaments very short, filiform; anthers minute, ovate. Fruit carpels lan- ceolate, as long as the corolla-tube, narrowed gradually into the short persistent styles. Seeds minute, brown, clavate. » L'année suivante, Baker? décrivit une autre Crassulacée nou- velle, récoltée elle aussi à Madagascar, le Kalanchoe trichantha. Voici la diagnose originale de cette espèce : « Erecta, elata, foliis inferioribus magnis sessilibus oppositis oblongo-spathu- latis acutis serratis glabris, floribus in paniculas densas multi- floras terminales corymbosas aggregatis, pedicellis brevissimis pilosis, calycis pilosi campanulati segmentis deltoideis quam tubus duplo brevioribus, corollæ luteæ pubescentis segmentis orbicularibus quam tubus quadruplo brevioribus, staminibus biseriatis, stylo engatolo. An erect perennial, with slender lerete stems. Leaves opposite, sessile, thick and fleshy in texture, green and glabrous on both surfaces, the lower ones reaching à length of 5-6 inches, 1 1/2-2 in. broad at the middle, acute, sharply and irregularly dentate above the spatulate lower third ; upper leaves very distant and very small, entire. Flowers in a 1. BAKER (J.-G.), Contrib. to the Fl. of C. Madagascar, in Trimen's Journ. of Bot., n. ser., t. XI, p. 110 (1882). d 2. BAKER (J.-G.), Contrib. to the Fl. of Madagascar, in the net Linn. Soc, Bot., t. XX, p. 140 (1883). 436 SÉANCE DU 24 MAI 1912. very dense corymbose terminal panicle 1-2 in. in diam.; peduncles and pedicels pilose; bracts minute. Calyx 1/6 in. long pilose, with a campanulate tube and 4 small deltoid teeth. Corolla 1/3 in. long, with a cylindrical tube 1/8 in. in diam. and 4 orbicular segments. Stamens 8, biseriate, the inner 4 inserted above the middle of the corolla-tube, with filaments 1/12 in. long; outer 4 inserled near the throat of the tube, with very short filaments; anthers minute, orbicular. Styles filiform, 1/3 in. long, reaching to the top of the corolla-tube. » Une comparaison des deux descriptions que je viens de trans- crire, m'a permis d'établir un tableau des caractères considérés par Baker comme distinctifs des K. synsepala et K. trichantha. Kalanchoe synsepala. K. trichantha. Lower leaves 1 1/2 in. long, The lower ones reaching a length of 5-6 inches, 4 1/2-2 in. broad at the middle, dentate in the upper half. dentate above the spathulate lower third. ; Flowers in corymbose cymes. Flowers in corymbose panicle. Glabrous. Peduncles and pedicels pilose. Calyx 1/8 in. long, Calyx 1/6 in. long, glabrous. pilose. Corolla reddish, Corollæ luteæ, 1/2 in. long ; 1/3 in. long; tube oblong; cylindrical tube; segments ovate cuspidate, segmentis orbicularibus, — a third as long as the tube. quam tubus quadruplo brevio- ribus. 3 : Stamens inserted near the top Stamens biseriate, the inner 4 in- ofthe corolla tube; filaments very | serted above the middle of the corol short. la-tube with filaments 1/12 in. long; outer 4 inserted near the throat of the tube, with very short filaments. Anthers ovate. Anthers orbicular. Short styles. Stylo elongato. 3 6 à è y--* is- Lors de ma revision du genre Kalanchoe, je n'ai eu à ma di position que de trés mauvais échantillons fructifiés de K. dd sepala, dont les différentes pièces florales étaient si détériorée R. HAMET. —- KALANCHOE SYNSEPALA ET TRICHANTHA 431 que leur étude s'est réduite à une tentative de reconstitution. Aussi la description de cette espèce publiée dans ma Monogra- phie! est-elle trés imparfaite. Si on la compare à celle du K. tri- chantha?, on constate que plusieurs caracteres distinctifs sépare- raient ces deux plantes: dans le K. synsepala, la tige serait grêle; les feuilles seraient sessiles, crénelées dans leur partie supé- rieure et longues de 30 à 38 mm. ; les pédicelles seraient longs de 8à 12 mm.; le calice serait campanulé, glabre, avec des seg- ments brusquement cuspidés; la corolle serait urcéolée, glabre, avec des segments ovés-orbiculaires; les étamines seraient insé- rées au-dessus du milieu du tube de la corolle. Dans le K. trichantha, au contraire, la tige est trés robuste; les feuilles sont pétiolées, avec un limbe denté, long de 12 à 14 cm.; les pédicelles sont longs de 2 à 4 mm. ; le calice est subcampanulé, légèrement poilu, avec des segments aigus; la corolle est tubuleuse, légèrement poilue, avec des segments oblongs-orbiculaires ; les étamines sont insérées au-dessus du milieu du tube de la corolle. Ces caractères distinctifs n'ont pas tous la méme valeur; deux pourtant sont trés importants : les fleurs seraient glabres dans le K. synsepala et poilues dans le K. trichantha; les étamines seraient insérées au-dessous du milieu du tube de la corolle dans la première de ces espèces, au-dessus du milieu, dans la seconde. Aussi ai-je cru devoir ranger ces deux plantes dans deux groupes différents. Le K. synsepala devint le type du groupe 4° dont voici les caractères : « Plante glabre, à feuilles crénelées seulement dans la moitié supérieure. Calice à seg- ments plus brefs que le tube, deltoides semi-orbiculaires. Corolle à segments plus brefs que le tube, ovés-orbiculaires. Etamines insérées au-dessous du milieu du tube de la corolle. Carpelles connés, atténués en style plus brefs qu'eux. Écailles linéaires, légèrement émarginées. » Le K. trichantha fut rangé dans le groupe 6 ainsi décrit * : « Plante couverte de poils simples dès la base, à feuilles glabres, serrées. Calice à segments plus SU HAMET (Raymond), Monogr. g. Kalanchoe, in Bull. Hb. Boissier, 2 éne, t. VIII, p. 24 (1908). 3 T loco cit., p. 34 et 35 (1908). " d., ibid., t. VII, p. 877 et 878 (1907). + Id., ibid., t. VII, p. 878 (1907). 438 SÉANCE DU 24 MAI 1912. brefs que le tube, oblongs-orbiculaires. Étamines insérées au- dessus du milieu du tube de la corolle. Carpelles connés, atténués en styles plus brefs qu'eux. Écailles linéaires, légèrement émarginées. » Grâce à la grande bienveillance de M. le Lieutenant-Colonel Kalanchoe synsepala. K. trichantha. Pédicelles |5 -42 mm. ht. 9,5 -44 mm. | 2.60- 3,20 mm. ht. | 2,20- 3,10 mm. ht. Bractées x< < 1 - 1,20 mm. lg. 0,65- 1,10 mm. lg. partie (o 805 — mm ht. 2,60- 4,20 mm. ht. : but 4,10-1,90 mm. | Calice Daft (1 -1,20 mm. ht. ) xg d AE 1 X / 7 n ui d1,70-210 IE |. (4,70-2,80 mm. lg. Dudes 19. -9,50 mur. ht. | 7,20- 9,25 mm. ht. ` I EAE O 5,50-7 mm.ht Corolle parti Nes mm. ht. | 7 (anore (3.50.3 15 mm. Ig. (3, onu partie l9 n Carpelles | arpa Y E 0-3,20 mm. ht. ( 1,30- 3 10 mm. a re ? 6,40-8,80 mm. ht. (6,80-6,80 mii T Styles I1 - 4,50 mm. ht. 1,90- 1,80 mm. ht. 1,60- 2 mm. ht. 1,40- 2,20 mm. ht. Écailles e x | ai ,25- 0,40 mm. lg. 0,30- 0,40 mm. ht. E (1 mm. hti (on 4,05 mm. ht. raines x x | 0,45 mm. lg. ( 0,38- 0,45 mm. lg. David Prain, directeur des « Royal Gardens of Kew », j'ai pu étudier récemment quelques fleurs prélevées sur l'échantillon authentique du K. synsepala conservé dans l'herbier de Kew. Je me suis apercu que la diagnose de cette plante publiée dans ma Monographie était inexacte, et qu'en réalité le K. synsepala € le K. trichantha possédaient des caractères identiques que je m énumérer. La véritable tige, trés robusteet supportant de grandes feuilles P.-A. DANGEARD. — NOTE SUR LES SENSIBILISATEURS OPTIQUES. 439 pétiolées, n'est connue que par l'échantillon du K. trichantha. La hampe florale, gréle et pourvue de petites feuilles sessiles et espacées, est au contraire représentée dans les spécimens des deux espèces. L'inflorescence corymbiforme est composée de nom- breuses fleurs pédicellées, munies de bractées subdeltoides, aigués, poilues. Le calice campanulé urcéolé, légèrement poilu, se compose d’un tube assez long et de brefs segments très lar- gement deltoïdes, cuspidés au sommet, plus larges que hauts. La corolle hypocratériforme est formée d’un tube presque cylin- drique quoiqu'un peu dilaté au milieu, et de segments obovés, brusquement cuspidés au sommet. Les étamines sont insérées au-dessus du milieu du tube de la corolle. Les carpelles érigés, assez longuement soudés entre eux et terminés au sommet par des styles brefs, supportent à leur base des écailles linéaires, émarginées au sommet. Les graines obovées sont pourvues de cotes longitudinales. L'identité du K. trichantha et du K. synsepala est si grande, qu'elle s'étend méme aux grandeurs absolues de chacun de leurs organes. C'est ce qui résulte nettement du tableau comparatif Cr-contre : M. Dangeard fait la communication suivante : Note sur les sensibilisateurs optiques; PAR M. P.-A. DANGEARD. Pour photographier les bandes d'absorption d'une substance colorante, on interpose sur le trajet des rayons lumineux une cuve renfermant le liquide coloré : cette cuve est ordinairement placée en avant du prisme; au sortir du prisme, le spectre lumi- neux fournit sur un écran les bandes d'absorption, et il ne. s'agit plus que de remplacer l'écran par une plaque photographique. Au cours de diverses expériences, il m'est arrivé de faire une observation qui m'a paru intéressante. On appelle sensibilisateurs optiques des substances colorantes qui, selon la définition proposée « possèdent la propriété d'ab- sorber les rayons lumineux de faible réfrangibilité et de rendre 440 SÉANCE DU 24 MAI 1912. les sels d'argent auxquels on les ajoute, sensibles à ces rayons';» ce sont, parmi les plus connus la cyanine, le pinachrome, le pinaverdot, l'éosine, l'érythrosine, etc. On peut facilement sensibiliser soi-méme les plaques photo- graphiques ordinaires : il suffit de tremper ces plaques pendant deux ou trois minutes dans un bain trés faible des solutions colorantes indiquées plus haut. J'ai voulu me rendre compte, à l'aide d'un spectrographe, des modifications apportées dans la sensibilité des plaques sous l'influence des colorants et établir les limites exactes de cette sensibilité. Je m'attendais, d'aprés la définition attribuée aux sensibili- sateurs optiques, à trouver dans les photographies du spectre, les parties correspondantes aux bandes d'absorption, impres- sionnées davantage par la lumière : or c'est tout le contraire qui s'est produit. La lumiére, en ces endroits, n'avait aucune action sur la plaque; l'effet obtenu était le méme que si j'avais interposé sur le trajet des rayons lumineux, une cuve renfer- mant une grande épaisseur du liquide coloré ayant servi pour le bain. Mes photographies, avec plaques sensibilisées me donnaient done directement avec des poses de une ou deux secondes les bandes d'absorption de la substance colorante employée, sans aucune interposition de cuve ou d'écran coloré. J'ai obtenu de cette facon les spectres d'absorption de la cya- nine, du pinachrome, du pinaverdod, etc.; afin de me rendre compte si ce résultat était particulier aux plaques que je sensr. bilisais moi-méme, j'ai employé les plaques orthochromatiques Jougla sensibles au jaune et au rouge, et j'ai obtenu deux bandes d'absorption, qui ne m'ont paru correspondre exactement ni aux bandes du pinachrome, ni à celles du pinaverdod. j Il est bon d'employer pour obtenir ces spectres d'absorption un spectrographe à prisme peu dispersif. Sans insister davantage aujourd'hui sur ces faits, je me borne aux conclusions suivantes : I^ Lorsqu'on emploie des plaques panchromatiques ou ortho- j 9 1. CHWOLSON (CH.), Traité de physique, traduction E. Davaux, t. ri, p. 420, Paris, 1906. P.-A. DANGEARD. — NOTE SUR LES SENSIBILISATEURS OPTIQUES. — 444 chromatiques, pour obtenir photographiquement des spectres d'absorption, il est nécessaire de déterminer au préalable les bandes d'absorption parasites, dues au sensibilisateur employé; autrement on pourrait commettre de graves erreurs. 2 Le spectre d'absorption d'un certain nombre de liquides colorés et en particulier celui des « sensibilisateurs optiques » peut être obtenu directement sans cuve, ni écran : il suffit de la très faible quantité de colorant retenue par la gélatine des plaques pour empêcher celles-ci d'être impressionnées par la lumière, vis-à-vis des bandes d'absorption de ce colorant. 3° La définition donnée plus haut de l'action des sensibilisa- teurs optiques devra, il semble, étre modifiée; en effet, la sensi- bilité trés réelle qui se produit a lieu non à l'endroit des bandes d'absorption, comme le démontrent nos observations : elle se manifeste à cóté de ces bandes et dans la direction du rouge. Il y aurait peut-étre lieu de rechercher quelle est dans cette action la part des phénoménes de fluorescence. On sait en effet, que suivant la loi de Stokes « les radiations émises par une subs- tance fluorescente possèdent des longueurs d'onde plus grandes ou des réfrangibilités moindres que celles des rayons excita- teurs, c'est-à-dire des radiations absorbées par cette substance ». Onsait que E. Becquerel, en 1874, s'est occupé des propriétés de la chlorophylle comme sensibilisateur optique! : il a cru voir que les premières bandes d'absorption de la chlorophylle paraissent correspondre aux bandes actives de la couche sen- sible, conformément aux expériences de Vogel sur d'autres matiéres colorantes. À propos de ces expériences, E. Becquerel se demandait: « La matière colorante mélangée agit-elle seulement par sa présence en aidant à l'action réductrice de la lumière et en rendant le sel d'argent sensible à l'action d'autres rayons que les rayons bleus et violets? Agit-elle encore comme écran, en entourant le com- posé, ou comme le pense Vogel, les rayons absorbés par cette Matière colorante mélangée à l'iodure deviennent-ils actifs par le fait de leur absorption? Dans ce dernier cas, comment lio- dure Targent insoluble est-il affecté par une action absorbante ui se passe en dehors de lui? C'est ce qu'il est difficile de com- 1. Comptes rendus Acad. Sciences, 1874. 442 SÉANCE DU 24 MAI 1912. prendre de prime abord, à moins d'admettre que la matière colorante adhérant à l'iodure ne fasse pour ainsi dire corps avec ce composé et lui transmette son pouvoir absorbant spécial pour certaines parties du spectre lumineux ». Les précisions que nous apportons dans cette Note sur le mode d'action des sensibilisateurs optiques semblent devoir orienter les recherches dans une voie nouvelle. M. J. Poisson annonce la mort du dessinateur Riocreux, à qui l'on doit de nombreux et magnifiques dessins bota- niques. M. Chauveaud prend la parole pour la communication suivante : Sur l'apparition d'un rameau du type Cytisus purpureus sur un jeune Gytisus Adami; PAR M. GUSTAVE CHAUVEAUD. $ Je désire signaler à la Société l'apparition sur un jeune Cytisus Adami d'un rameau ayant les caractères du Cytisus purpureus. Depuis longtemps les apparitions de cette nature sont l'objet de discussions nombreuses et passionnées. Si je mentionne ce nouvel exemple, c'est simplement dans le but de concourir à une documentation qui me parait à l'heure actuelle insuffisante. En effet, il existe encore trop peu de fails relatés avec précision pour qu'on puisse en dégager une regle relative au mode de succession des deux types purpureus e Laburnum, qui sont jusqu'ici les deux termes de l'évolution SI particuliére du C. Adami. Le C. Adami dont je parle est planté depuis cinq ans sur er pelouse de mon jardin à Villejésus (Charente). Il offrait il A deux ans une similitude apparente de tous ses rameaux. L'an . dernier, sur une de ses branches principales, un bourgeon évolua de façon à produire un rameau qui, par son écorce et par son feuillage, ressemblait complètement au C. purpureus. Cette année ce rameau a poursuivi son développement. Il forme en G. CHAUVEAUD. — SUR UN RAMEAU DU TYPE CYTISUS PURPUREUS. 443 ce moment un broussin vigoureux à ramifications nombreuses couvertes de fleurs'. La branche qui porte ce broussin a con- tinué de son cóté à produire de nouveaux rameaux chargés de longues grappes fleuries conservant tous les caractères du C. Adami. Des deux sortes de rameaux que je présente, les uns avec leurs grandes folioles et leurs fleurs disposées en longues grappes appartiennent à la branche mère et offrent le type Adam; les autres, avec leurs folioles petites et leurs fleurs isolées ou en petits groupes, proviennent du broussin produit par la branche mére et offrent le type purpureus. Ainsi, parmi les bourgeons produits par mon C. Adam, et leur nombre est déjà considérable, aucun n'a évolué encore vers le type Laburnum; un seul jusqu'à présent a évolué en C. purpureus, et ce bourgeon unique a donné naissance à son tour à de nouveaux bourgeons qui appartiennent tous jusqu'ici à ce dernier type. Or, la branche qui a produit ce bourgeon unique n'a subi aucun traitement particulier. L'arbre est isolé, il n'a éprouvé du voisinage aucune action traumatique ; depuis sa plantation il n'a fait l'objet d'aucune taille, d'aucune ligature, etc. Par conséquent, il ne nous semble pas qu'on puisse, dans ce cas particulier, faire intervenir les conditions externes parmi les causes qui ont provoqué cette apparition. 1. Je ferai remarquer que d’après la description donnée par Duhamel, les fleurs du Cytisus purpureus seraient groupées au nombre de trois au plus. Or, sur les rameaux que je présente à la Société on peut constater plusieurs groupes composés de 4 fleurs. NÉCROLOGIE MarcaanD (Nestor-Léon) était né à Tours le 13 avril 1833. Docteur en médecine (1861), pharmacien de 1" classe (1864), docteur es sciences naturelles (1867), il occupa pendant plusieurs années le poste d'aide d'Histoire naturelle à la Faculté de Médecine de Paris, puis fut institué agrégé d'Histoire naturelle à l'École supérieure de Pharmacie de Paris (1869). i Jusqu'alors, l'étude des plantes cryptogames était comprises x l'École de Pharmacie, dans le programme de la chaire de Botanique. À. Chatin, titulaire de cette chaire, en demanda la disjonction qui ne fut pas accordée, mais qui aboutit à la création d'un enseignement bénévole confié à Marchand. Dix ans plus tard (1879) celui-ci recevait dne délé- gation officielle de chargé de cours et enfin, en 1882, il était nommé professeur titulaire de Botanique cryptogamique, fonction qu'il occupa jusqu'à sa retraite, en 1898. A partir de 1895, sa santé chancelante ne lui permit plus de s'acquitter activement des devoirs multiples de son professorat, et il dut se faire suppléer par M. Radais. ; A sa retraite, il fut remplacé par Beauregard qui ne lui survécut bs deux années, puis sa chaire fut attribuée au titulaire actuel, M. Radais. Marchand a publié, au début de sa carrière, divers travaux de Bota- nique phanérogamique : recherches sur le Croton Tiglium, le Coffea arabica, les Burséracées et les Anacardiacées, ainsi que diverses Notes de Tératologie et de Matière médicale. Dd Plus tard il orienta ses investigations vers la Cryptogamie et décrivit notamment le Champignon qui pousse dans les solutions arsenicales et que de Brébisson avait nommé Hygrocrocis arsenicus. : En 1883, il fit paraître le premier volume d'un Traité de Botanique cryplogamique pharmaco-médicale; il entreprit ensuite la deer générale de la systématique des Cryptogames, présentée sous d e tableaux synoptiques et s'attacha plus spécialement au groupe ic Mycophytes (Champignons et Lichens), au sujet duquel il publia Pu Énumération méthodique et raisonnée des familles et des genres 4e Classe des Mycophytes. Lors de sa retraite, il avait été nommé professeur honoraire. L. L. ; x F RGER; Le 19 mai 1912 est mort à Bonn le professeur Édouard STRASBU ae à l'âge de soixante-neuf ans. L'œuvre du maitre disparu est trop aad pour qu'il soit nécessaire d'en rappeler ici les principaux traits. NÉCROLOGIE. 445 burger est mort en pleine activité, au moment où ses élèves s'apprêtaient à féter son soixante-dixieme anniversaire par la publication d'un Festschrift » qui devait réunir les noms de botanistes appartenant à tous les pays civilisés. C'est que Strasburger fut, à proprement parler, un maitre, à l'école duquel se sont formés de nombreux savants. Chaque matin, il faisait le tour de son laboratoire de recherches, s'entretenant avec chaque élève, lui indiquant le livre à lire, l'orientation à donner à la recherche, la conclusion à tirer du travail déjà accompli. Et quelques instants aprés son départ, l'assistant apportait à chacun les livres qu'il avait pris la peine de rechercher lui-méme dans sa biblio- thèque. « Sans travailler », aimait-il à répéter, « on ne peut pas vivre ». Aller l'entretenir était un plaisir non seulement par l'attrait qu'exercait sa puissante intelligence, mais encore par le charme exquis de sa conversation spirituelle et souvent railleuse émaillée d'anecdotes vécues dont les personnalités les plus marquantes de l'Empire étaient souvent les héros. Strasburger n'appartenait pas à notre Société, mais tous nos confréres apprendront avec tristesse la disparition de ce grand savant auquel l'un de ses élèves est heureux de rendre ici un dernier et recon- naissant hommage. C.-L. G. Né le 8 janvier 1820 à la Manufacture de porcelaines de Sèvres, où son père était conservateur du Musée de Céramique et peintre de fleurs, Alfred RrocREUX reçut de celui-ci les premières notions de dessin et, tout jeune, fit preuve d'un talent peu ordinaire et d'une grande finesse de crayon. Conseillé et guidé par Adolphe Brongniart, né également, en 1901, à la Manufacture de Sèvres dont son père Alexandre, le géologue, était directeur, c'est vers les fleurs et la botanique que fut entrainé Riocreux. Fréquentant le Muséum, il s'y lia avec plusieurs savants, en particulier avec Decaisne qui le présenta à Thuret : on connait les merveilleux dessins qu'il fit pour illustrer les travaux algologiques de ce dernier. Il a fourni des multitudes de dessins à divers recueils botaniques, aux Annales des Sciences naturelles depuis 1844, à la Revue horticole depuis 1852, au Jardin fruitier du Muséum, etc. ; il a laissé à la bibliothèque de cet établissement des vélins qui font l'admiration des plus grands con- naisseurs, Riocreux avait conservé jusqu'à un àge avancé une grande verdeur. Il y à quelques années seulement, il revoyait et corrigeait bénévolement les planches d'un grand ouvrage de Dendrologie du botaniste américain Sargent. Il s'est éteint aprés quelques semaines seulement de maladie, le 15 mai dernier, dans sa quatre-vingt-treizième année. J.P. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE LITARDIÈRE (R. nE). — Sur quelques fougères françaises (Bul- letin de Géographie botaniqne, n° 264, novembre 1911, p. 272-276). L'auteur signale la présence, dans la Haute-Garonne, entre l'Hospice de France et le port de Bénasque, du Cystopteris fragilis var. dentata, subvar. woodsioides Christ, qui n'avait encore été observé que dans la Haute-Engadine; et, sur divers points des Basses-Alpes, du Cyst. fra- gilis var. acutidentata Doll. Il a observé, d'autre part, aux environs de Luchon, pres de la cascade d'Enfer, en compagnie des Polystichum lobatum et Pol. Braunii, une touffe unique de X Dryopteris Borbasii R. Lit. (— D. dilatata X Filis- mas), qui n'était connu jusqu'ici en France que dans les Vosges. —— Enfin, il a recu de M. Jahandiez une forme nouvelle d'Asplenium fontanum, trouvée dans les gorges du Verdon, près de Fontaine-Lévèque, et caractérisée par ses frondes simplement pinnées, à pinnules dentées, largement adnées à la base et décurrentes sur le rachis, à limbe coriace; ces derniers caractères la différenciant de l'Aspl. Gaulieri Christ (A. fontanum »« viride). Anatomiquement, cette forme differe nettement du type par la soudure plus précoce et plus complète des deux stèles, qui s'unissent l'une à l'autre dès la partie supérieure du pétiole et se soudent dans le rachis en un faisceau unique à section en a. M. R. de Lilardière désigne cette forme sous le nom de subspec. /ahandiezii. R. ZEILLER. BOUVET (G.). — Florule des Rubus de l' Anjou. £xtrait du Bulletin de la Société d'Études scientifiques d'Angers, année 1910. 34 pages in-8°. Afin de rendre service aux débutants dans l’étude de la flore de Mame et-Loire, l’auteur s’est proposé d’aplanir les difficultés de la connaissance du genre Rubus, dont il avait déjà, en 1907, publié l'inventaire de tous les documents consignés jusqu'alors dans les livres ou les herbiers de la région. Après un tableau des sections divisées en sous-sections, M. Bouvet décrit, pour deux de ces dernières, les espèces et formes pouvant être REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. #47 acceptées et classées comme angevines ; il indique l'habitat et le stat de ces 34 Rubus. Comme la sous-section comprend un nombre: tant soit peu grand d'espèces, un conspectus fait d'abord saisir leurs affinités et leurs différences; puis l'étudiant est mis en face de clés analytiques dressées par organes pris séparément : turion, feuilles, inflorescence, sépales, pétales, étamines, style, réceptacle. Toute détermination d'espèce obtenue au moyen de l'une de ces clés devra être contrôlée par les résultats que fournit l'emploi des autres clés : arrangement bien plus instructif que les traditionnelles analyses dichotomiques. $ Une espèce inédite, Rubus brachyarsen Bouv., est présentée aux batologues. ALFRED REYNIER. SUDRE (H.). — Les Rubus du Caucase; analyse descriptive. Tirage à part du Moniteur du Jardin botanique de Tiflis, livr. XX, 1911. 17 pages in-8°. Pour répondre au désir de M. Woronoff et afin de faciliter aux bota- nistes du Caucase l'étude de la flore batologique, encore peu connue, de cette région, l'auteur a rédigé une analyse descriptive des Rubus dont il à vu des spécimens soit dans l'herbier du Jardin botanique, soit dans celui du Muséum de Tiflis. Un certain nombre d'espèces qui n'ont pas été encore récoltées dans le Caucase, mais qu'on y rencontrera vraisem- blablement, figurent dans ce travail rendu ainsi didactique. Aprés quelques conseils aux débutants, M. Sudre passe en revue les trois sous-genres et leurs sections et sous-sections. Au moyen de clés dichotomiques, il conduit au nom de la Ronce à déterminer. Les habitats et les noms des collecteurs sont indiqués. Sur le total d'environ 36 espéces, ou sous-especes, ou microgenes, ou variétés, ou hybrides, 17 sont de la création de M. Sudre, qui en avait publié les diagnoses latines dans le Bulletin de notre Société ou dans le Moniteur du Jardin botanique de Tiflis. ALFRED R. GIBAULT (Grorçes). — Histoire des Légumes. Paris, Librairie Hor- ticole, 1919. 404 pages in-8° avec 10 dessins en noir. Dans la séance du 13 janvier 1911 de notre Société, M. de Vilmorin disait avec raison que « l'Horticulture est une sœur cadette de la Bota- nique; au début du siècle dernier, les Sociétés groupant les personnes qui s’occupent des plantes cultivées étaient souvent désignées comme Sociétés d'agriculture et de botanique ». Nous ne pouvons donc faire qu'un excellent accueil à l'Histoire des Légumes, M. Gibault ayant sans conteste mérité de voir son ouvrage comparé à celui d'Alphonse De Candolle sur l'Origine des Plantes cultivées. L'auteur nous expose tout ce qui est connu depuis l'Antiquité jusqu'à 448 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE: FRANCE. nos jours sur les 1° légumes proprement dits, 2° les herbages légu- mineux, 3° les légumes-salades, 4° les plantes bulbeuses, 5° les légumes- racines, 6° les plantes tuberculeuses ou rhizomateuses, T° les légumi- neuses, 8? les fruits légumineux, 9? les plantes condimentaires, 10° les plantes potageres abandonnées (— nomenclature envisagée seulement àu point de vue alimentaire, en ne considérant que la partie comestible des 95 plantes qui passent tour à tour devant nous —). M. Gibault n'a pas la prétention d'avoir tout dit, car « depuis le point initial de la mise en culture des plantes usuelles jusqu'au moment pré- sent, combien d'étapes parcourues dont le souvenir est à jamais perdu! On aurait désiré pouvoir les suivre dans leurs migrations chez les diffé- rents peuples, voir leurs transformations successives sous l'influence du changement de milieu, assister à la naissance des variétés de plus en plus améliorées par l'effet de la sélection naturelle ou par la main intelligente de l'homme; une telle histoire complète des végétaux cultivés, si elle était possible, serait en méme temps une véritable histoire de la civilisa- tion. » Mais n'est-ce pas déjà beaucoup que d'apporter, comme le fait lérudit bibliothécaire, des documents précis, indiscutables, pris aux meilleures sources, sur les modifications qu'ont subies un grand nombre de plantes au cours des temps historiques. L'Histoire des Légumes montre comment, par exemple, l'Asperge et le Céleri ont peu varié depuis l'état sauvage, leurs qualités potagéres provenant des conditions auxquelles ils sont soumis, tandis que le Chou est d'un polymorphisme déconcertant et héréditaire. Inutile d'insister sur l'importance de pareilles constatations, ni surtout sur celle des con- clusions qu'on en peut déduire; si le probléme de l'influence de la cul- ture sur la variation est de nouveau posé, nous aurons dans l'ouvrage de M. Gibault des documents sérieux pour le résoudre. La Société Nationale d'Horticulture a bien jugé en honorant d'une médaille d'or l'Histoire des Légumes. ALFRED REYNIER. GIBAULT (Groncrs). — La Légende de Parmentier. Extrait d l'Histoire des Légumes, du méme auteur. Paris, Librairie Horticole, 1912. 36 pages in-8°. Parmentier, nous dit M. Gibault, n'a ni introduit, ni vulgarisé la Pomme de terre en France. L'introduction de ce tubercule chez nous n'est pas bien connue; mais, dans Examen chymique des Pommes de terre, publié par Parmentier en 1773, il est reconnu que « l'usage a cette plante alimentaire est adopté depuis un siècle; elle s'est tellement répandue, qu'il y a des provinces où les Pommes de terre forment une partie de la nourriture des pauvres gens; on en voit, depuis quelques années, des champs entiers couverts dans le voisinage de la capitale, 9! REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 449 elles sont si communes que tous les marchés en sont remplis ». Donc : par simple flatterie, Francois de Neufcháteau, académicien né en Lorraine où la Pomme de terre était connue au xvu siècle, agronome élevé dans une région oü on la cultivait, en 1758, plus que les céréales, proposa le nom de « parmentière, en l'honneur de son inventeur »! Chacun savait pourtant, alors, que le Solanum tuberosum élait connu dans la plupart des pays d'Europe bien avant la naissance de Parmentier. Ce qui donna le plus d'appui à la légende qu'il était l'introducteur, c'est la fameuse expérience de la plaine des Sablons, organisée avec la mise en scène que l'on sait. Louis XVI, en l'autorisant, avait voulu marquer purement l'intérêt qu'il prenait à une plus grande extension de la culture d'un légume si utile au peuple. M. Gibault se demande ensuite : Parmentier a-t-il accéléré l'adoption de la Pomme de terre par les cultivateurs? La lecture de l'Zxamen chy- mique nous apprend qu'il s'agissait surtout d'extraire la fécule pour en faire du pain; or, en cela, Parmentier ne fut pas méme un innovateur : en 1761, Falguet avait présenté à l'Académie des Sciences un pain de Pomme de terre, et le chevalier Mustel publia, la méme année, un Mémoire sur les Pommes de terre et le pain économique. D'ailleurs, l'absence de gluten dans la fécule rendant la panification impossible, tout chimiste qu'il füt, Parmentier ne parvint pas à tirer partie de la Solanée tubérifère. Tels sont les arguments par lesquels M. Gibault rétablit la vérité, grâce à de curieuses recherches historiques ne laissant aucun doute. Le rôle de Parmentier dans la propagation de la Pomme de terre fut, en réalité, très modeste : tout au plus montra-t-il la place de cette plante dans les asso- lements et indiqua-t-il quelques bonnes méthodes de culture. ALFRED R. OLIVIER (Erwesr). — Le Farsetia clypeata R. Br. en France. Extrait de la Revue Générale de Botanique, tome 23°, 1911. 5 pages in-8°. Le Farsetia clypeata, plante orientale, a été rencontré cà et là en Europe. Une station curieuse est celle des ruines du cháteau de Montrond prés de Saint-Amand (Cher). Introduite on ne sait comment, cette Cru- cifère s'y était naturalisée avant 1814 et elle se reproduit encore aujour- d'bui par un grand nombre d'exemplaires. Des graines, emportées, ont été répandues, à titre expérimental, dans plusieurs localités du dépar- tement; mais nulle part le Farsetia ne s'y est maintenu aussi bien qu'à Montrond, M. Olivier a entrepris de vérifier l'exactitude des citations de ladite Crucifere dans des provinces françaises autres. que le Berry. D'après le T: LE: (SÉANCES) 29 490 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ` résultat de son enquête, Gouan, dont l'habitude était de semer des graines de plantes étrangères, introduisit le Farsetia sur divers points des environs de Montpellier, mais personne ne ly a revu. Allioni l'indi- quait prés de Nice; on l'y cherche vainement. Dans le Rhône il est pré- sumable qu'il s'échappa de jardins (on le cultive comme ornemental); il n'y a pas été retrouvé; de méme pour le Tarn. ALFRED R. THELLUNG (A.). — Note sur quelques plantes vivaces ou frutes- centes subspontanées ou naturalisées sur le littoral de la Pro- vence et en Corse. Extrait du Bulletin de Géographie Botanique, n? d'aoüt-septembre 1911. 2 pages in-8°. Il s'agit des Sempervivum arboreum L., Medicago arborea L., Poly- gala myrtifolia L., Erigeron Karwinskyanus DC. var. mucronatus Asch., Albizzia lophantha Benth., Genista ferox Poir., Euphorbia biglandulosa Desf., Osteospermum moniliferum, Anthyllis Barba- Jovis L. Les quatre premiers mériteraient d’être déerits dans les Flores locales, vu le rôle qu'ils jouent parmi les plantes donnant une physio- nomie au paysage : M. Thellung en a été frappé, au cours de son voyage. ALFRED REYNIER. PERRIER DE LA BÂTHIE (Euc.). — Additions à la flore de la Maurienne. £xtrait du Bulletin de la Société Botanique de Genève, 2° sér., vol. II, 1910. 4 pages in-8°. La Société Botanique de Genève ayant fait une herborisation en Mau- rienne les 13-15 avril 1911, M. Perrier de la Báthie, doyen des bota- nistes de la région, toujours actif dans sa retraite qu'il occupe de temps à autre à compulser son herbier, a jugé utile d'y relever une contribution propre à faire connaitre plus complètement les riches endroits de la vallée. Il a donc envoyé à M. Beauverd, rapporteur de l'herborisation (qui eut lieu en une saison où la Maurienne commence à peine à dévoiler ses trésors), une liste raisonnée oü figurent de nombreuses récoltes faites jadis par lui plus tard que mi-avril. Trois. de ces plantes, annote M. Beauverd, constituent des unités nouvelles pour la flore de la Savoie. : ALFRED R. BROCHER (Franx). — Le Problème de l'Utriculaire. Zztrait des Annales de Biologie lacustre, t. VI; Bruxelles, 1911. 14 pages in-8° el ^ figures dans le texte. L'auteur nie la simple utilité des utricules pour que l Utricularia "€ garis L. flotte sur l'eau. Il fait ressortir l'observation plus probante e Büsgen, à savoir : Si l'on conserve deux tiges d'Utriculaire, de uw REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 451 dimension : l’une dans de l’eau contenant une quantité de petits ento- mostracés; l'autre dans de l'eau de méme provenance, mais filtrée, la première de ces plantes croîtra normalement, tandis que la seconde ne se développera que chétivement. D'après M. Brocher, il est certain que la plante utilise comme aliment les animaux morts et décomposés apres avoir pénétré dans les utricules, alimentation obtenue au moyen des poils qui se trouvent sur la surface interne des parois de l'utricule, ces poils fonctionnant comme des rhizoides. Seulement, nous dit-il, aucun naturaliste n'a été témoin de l'entrée de l'animal dans l'utricule et n'a décrit de visu ce qui se passe à ce moment-là; prétendre qu'un animal pousse l'ouverture, pénètre à l'intérieur et s'y trouve en prison, l'oper- cule ayant par élasticité repris sa position premiere et ne pouvant étre poussé du dedans au dehors, c'est là une explication hypothétique. Le résultat des quatre expériences faites par l'auteur est celui-ci : l'Utriculaire aspire la proie qu'elle veut capturer; l'animal est entraîné dans l'utricule par le courant d'eau qui s'y précipite. En effet, titillant avec la pointe d'une aiguille la région médiane du bord libre de l'opercule, à la base des quatre grands poils qu'on y voit, M. Brocher a obtenu un tressaille- ment, petit soubresaut de l'utricule, à la suite duquel celui-ci se dilate par l'effet de l'eau aspirée. Le contact de l'animal avec l'opercule produit le phénomène observé en se servant de la pointe d'aiguille. Tel est le mécanisme qui solutionne le secret du probléme. ALFRED R. PAMPANINI (D* René). — Per la protezione della flora italiana. Florence, 1911. 82 pages in-8. La Société Botanique Italienne, réunie à Rome le 13 octobre 1911, discuta le rapport dressé par le secrétaire, M. Pampanini, sur la protec- tion de la flore de l'Italie. Les conclusions présentées furent adoptées et on décida que le susdit rapport, imprimé à nombre d'exemplaires, serait répandu partout où sa lecture pourrait être utile à la ligue. Cette bro- chure de propagande comprend plusieurs chapitres : Protection à l'étranger et en Italie; Causes de destruction d'une foule de plantes; Mesures de protection; Liste des espéces ou variétés protégées par lois, décrets et ordonnances, sur les versants des Alpes en France, Suisse, Autriche, Bavière, etc. Toutes les nations civilisées ont compris qu'il y avait à prendre cer- taines plantes sous la sauvegarde gouvernementale en édictant des péna- lités contre les déprédateurs; des jardins alpins et des parcs nationaux ont, en outre, été créés pour reproduire par semis les plantes menacées de disparaître. Aux personnes trouvant exagérée une telle sollicitude, nous conseillerons de parcourir le chapitre où M. Pampanini signale : 452 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. l'ápreté au gain de certains commerçants en plantes qu'utilisent soit la droguerie médicinale, soit la fabrication d'élixirs; et surtout les méfaits de quelques horticulteurs à la recherche de plantes destinées à l'orne- mentation des plates-bandes : l'achat à bas prix de milliers (quand c'est possible) d'exemplaires pousse des gens besogneux à déraciner — ren- dant ainsi impossible la reproduction naturelle — des plantes endé- miques telles que certains Saxifraga, Primula, Fritillaria. Exemple révoltant en ce qui concerne une colonie francaise : Une maison anglaise, en 1893, expédia de Madagascar un stock de l’ Zulophiella Elisabethæ, se vantant de l'avoir complètement détruit dans son lieu d'origine : le vandale faisait observer, au cours d'une circulaire-réclame par laquelle il annoncait la mise en vente de cette Orchidée, que chaque exemplaire avait occasionnellement une valeur marchande d'autant plus grande que jamais on ne pourrait plus se procurer cet Zulophiella! Une raison économique milite, en méme temps que le point de vue de la phytogéographie, c'est le tort presque irréparable causé aux páturages des montagnes par linsatiable récolte de volumineuses racines : les endroits rocheux, recouverts, aprés plusieurs siècles, d'une mince couche d'humus oü se fixe la végétation superficielle convoitée, sont lamentablement mis à nu parles chercheurs de quintaux de rhizomes, et aucun arbuste ne saurait ensuite trouver, dans ce gazon bouleversé, un point d'appui : d’où obstacle au boisement ultérieur. Appel est adressé enfin à la conscience de plusieurs botanistes tateurs qui cueillent immodérément des « centuries » et détruisent les stations trés clairsemées de certaines plantes. Les marchands d'exsiccata, en outre, cotant selon le degré de rareté les espèces ou variétés mises en vente-échange, il en résulte que, pour obtenir deux, trois plantes au moyen d'une seule dont la cote est double, triple, des collectionneurs recherchent avec une blàmable incurie celles qui sont plus rares, faisant à tout jamais disparaître par exemple, pour la Suisse et la Bavière, le Lysimachia punctata; pour l'Irlande, le Spiranthes Romanzoffiana. Félicitons la Société Botanique Italienne de requérir la guérison de pareilles plaies dans le monde entier et non en Italie seulement. ALFRED REYNIER. dévas- JAHANDIEZ (E. et MOLLANDIN DE BOISSY (RJ. — Excursion aux gorges du Verdon et sur les limites du Var, des Basses-Alpes et des Alpes-Maritimes. Tiré à part des Annales de la Société d'Histoire naturelle de Toulon, 1911, 28 pages in-85; 3 photo- graphies hors texte. Les naturalistes habitant le littoral du Sud-Est de la France voles chaque année, arriver l'époque où la canicule invite à entreprendre REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 453 petit voyage dans la région des Préalpes, pour se dédommager de l'intense sécheresse australe. En 1911, cinq confrères et amis jetèrent les yeux sur la page où M. le professeur Flahault dit, en substance, dans son étude Le Var et la basse Provence : « Vers le nord et l'est varois s'élève la montagne. Le calcaire jurassique constitue les falaises gran- dioses des étroites coupures dans lesquelles dévalent le Verdon et l'Artuby; ces calcaires proéminent par 1713 mètres au sommet de la Chens. 1595 mètres à celui de Brouis, 1577 mètres à celui de Marges. Sur les versants septentrionaux on trouve de nombreuses espèces montagnardes au milieu des forêts de Hétres et de Sapins qui caracté- risent la zone sylvatique de nos Alpes inférieures. » Visiter quelques-uns de ces sites du Var contrastant avec la cóte maritime fut aussitót le programme acclamé par MM. Mollandin de Boissy (de Toulon), E. et A. Jahandiez (de Carqueiranne), Coufourier (d'Hyères) et Arbost (de Nice). Du 7 au 1^ juillet ils ont accompli une randonnée dont le compte rendu procure une lecture attrayante non moins qu'instructive. Par quatre étapes, s'avancant peu à peu jusqu'à Castellane (Basses-Alpes), ils explorèrent le lac de Besse, la source de Fontaine- l'Évèque, la forêt de Margès, les gorges du Verdon, la forêt de Brouis, la clue de Saint-Auban (celle-ci dans les Alpes-Maritimes). Je n'énumérerai pas les végétaux peu communs sur le littoral récoltés par eux au cours de cette semaine bien remplie; cela formera un lot notable pour d'ultérieures Additions au Catalogue des Plantes du Var, soit à titre de stations nouvelles, soit à celui d'unités à inscrire en les soulignant. Parmi ces dernières : Asplenium fontanum, sous-espèce Jahandiezii Lit. et Phyteuma Villarsii Sch. La Fougère est figurée avec soin en regard de la diagnose qu'a établie le ptéridologiste M. de Litardière dans le Bulletin de Géographie Botanique de 1911. La Campa- nulacée, espèce rare en Provence : Aiguines (Var), Rougon (B.-A.) et Saint-Auban (A.-M.), est décrite en un résumé, dà à M. Mader, botaniste de Nice, de ce qu'avait dit sur cette Raiponce la publication, parue en 1904 à Breslau, Monographie der Gattung Phyteuma par M. Ie docteur Richard Schulz. Comme ses compagnons tous satisfaits du butin botanique, M. Mollandin De Boissy, savant entomologiste, put faire d'utiles observations et opérer des captures de coléoptères et lépidoptères qui sont relatées par lui dans cinq intéressants paragraphes de la brochure. Au point de vue pittoresque, deux photographies, trés réussies, trans- portant le lecteur en face des grandes gorges du Verdon, lui donnent une idée du fort curieux pays montagneux oü eut lieu cette excursion. ALFRED R. 455 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. PEREZ (D* G.-V.) et JAHANDIEZ (E.). — Recherches sur la Germination des graines de Genévrier. Tiré à part des Annales de la Société d'Histoire naturelle de Toulon, 1911, 3 pages in-8°. Certains Genévriers, Juniperus virginiana L., J. Cedrus W. et B. et J. phenicea L., présentent de plus ou moins grandes difficultés en ce qui concerne la germination de leurs graines. Pour multiplier ces arbres, il importerait que les pépiniéristes et agents forestiers pussent activer la vertu germinative. A cet effet, M. le docteur Perez, de Puerto Orotava (ile de Ténériffe), a fait des recherches spéciales. Il plonge la graine du Juniperus bermudiana L. pendant 3-10 secondes dans l'eau bouillante, puis, pour la refroidir, dans de l'eau à 20°; elle donne alors une rapide germination. Les graines du J. phenicea, davantage réfractaires, restent des années sans germer; probablement la cause réside dans l'huile essentielle que contiennent les glandes, laquelle empêche l'eau de pénétrer jusqu'à l'embryon. M. Perez, poursuivant présentement ses expériences, Và essayer le traitement desdites graines par l'alcool; il est probable que, les glandes perdant ainsi leur huile essentielle, il se produira une germi- nation plus prompte comparativement à celle qui a eu lieu au bout de cinq longs mois de semis chez une graine de J. phænicea bouillie dans l'eau pendant 9 secondes. M. Perez a en outre l'intention d'employer la perforation mécanique du test de ces graines fort dures; la pénétration de l'eau jusqu'à l'embryon étant ainsi possible, il est à espérer qu'elles germeront assez vite. M. Jahandiez propose l'essai de la méthode préconisée par M. Thays, directeur du jardin botanique de Buenos-Aires pour les graines de I Jlex paraguayensis (Maté) : immersion dans de l'eau à 80*, renouvelée de six heures en six heures pendant quatre jours. ALFRED REYNIER. GADECEAU (E.). — Les deux Branc-Ursines. Article de quatre colonnes, avec figures, paru dans le numéro du 20 décembre 1911 de la revue Le Jardin. Le journal Le Naturaliste ayant posé la question de savoir si l'on doit appeler deux plantes indigènes en Europe, la Berce et l'Acanthe à feuillage mou : « Branc-Ursine » ou « Branche-Ursine » ou encore « Blanche-Ursine », M. Gadeceau a entrepris quelques recherches — résoudre le problème. « Branche-Ursine » est reconnu, par ed comme une variante de « Branc-Ursine » ; ce vocable viendrait du celtique brac, signifiant bras et, par extension, patte. « Blanche-Ursine ». rs peu usité, est une corruption qui s’est produite dans le langage populare. « Branc-Ursine » parait seul adoptable, les grandes feuilles des deux REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 455 plantes visées ressemblant aux pattes d'un ours, d'après nos naïfs aïeux. Selon Leonhardt Fuchs, De Historia Stirpium, 1542, T « Acanthe d'Italie » de Dioscoride (Acanthus mollis L.) est la « vraye et légitime Branca- Ursina » des apothicaires ; mais, ajoute-t-il, ils lui substituent l’ « Acanthe d'Allemagne » plus commune; Fuchs figure, comme telle, la Berce (Heracleum Sphondylium L.), reconnaissant d'ailleurs que « faulte d'ung on peut user de l'aultre ». L'Ombellifere, en définitive, est dénom- mable « Branc-Ursine » avec autant de droit que l'Acanthacée, à la con- dition de faire précéder ce nom de l'épithète « bastarde » employée par Dodoens, Histoire des Plantes, 1557. La médecine moderne n'utilise plus ni la vraie, ni la fausse « Branc-Ursine », simples du Moyen âge « merveilleusement utiles aux ptysiques, gens rompus et surprins de convulsions » ! ALFRED R. THELLUNG (D: Azserr). — La Flore adventice de Montpellier. Extrait des Mémoires de la Société Nationale des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg, tome XXX VIII, 1911-1912. 670 pages grand in-8°. A lui seul, le titre de l'ouvrage de notre distingué confrère de Zurich annonce l'intérét scientifique de la matière traitée : il s'agit d'une région francaise dont on peut dire qu'elle a été, au monde, la mieux explorée au cours de quatre siècles depuis la création de l'École de Montpellier; et nous assistons à un triage que, bon gré, mal gré, les herborisateurs doivent toujours faire, sous peine de fausser l'ensemble des déductions de géographie botanique, entre les végétaux aborigenes et ceux non autochtones. En facilitant pareil triage quand il y aura lieu de l'appliquer à d'autres localités que l'Hérault, l'auteur rend un grand service. L'heureux acclimatement, depuis les temps historiques, d'une multi- tude de plantes, des cinq parties du globe, cultivées en Languedoc dans les jardins ainsi qu'en pleine terre, suscita, au XVI-XVII siècle, nous expose M. Thellung, l'idée que l'on pourrait enrichir la flore naturelle de Montpellier, des Cévennes et de l'Aigoual au moyen de nombreux semis de graines de plantes exotiques n'ayant rien à voir avec l'ornementation esthétique ou les besoins économiques de la société humaine; Nissolle, Gouan, Amoreux, Moquin-Tandon, Delile, Millois, etc., tentèrent donc d'ajouter au tapis végétal régional une foule d'unités étrangères qui, hélas! furent presque toutes récalcitrantes. Mais, en dehors de cette fatale non-réussite, il y avait, de longue date, divers modes, indépen- dants de la volonté de Phomme, d'introduction de semences, originaires de maints pays lointains, soit mêlées aux céréales importées dans nos moulins, soit adhérentes aux laines, soit accompagnant le lest des navires, ou apportées par plusieurs moyens de transport : navigation, 456 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. chemins de fer, etc. C'est, à propos des végétaux issus, dans l'Hérault, desdites semences adventices, lesquels se montrent pendant un temps plus ou moins long là où ils sont apparus (quelques-uns se naturalisant au milieu des espèces indigènes), que diverses publications spéciales ont précédé celle de M. Thellung; en première ligne nous placerons le Flora Juvenalis (1853, 185^) de Godron. Après ce travail inaugural, quelques brochures ou simples Notes, dues à Martins, Touchy, Gay, Durieu, Cosson, etc., fournirent un supplément d'observations similaires en vue de l'inventaire départemental des plantes introduites ; de fréquents cas de subspontanéité furent notamment signalés au Jardin des Plantes de Montpellier, toutefois le nombre de ces espèces n'égala jamais le total de 527 adventices qui rend célèbre l'ex-lavoir à laines de Port-Juvénal. Pour accroitre le susdit inventaire de l'Hérault, de zélés chercheurs explorèrent quatre autres étendages-séchoirs de laines assez productifs en végétation exotique : à Bessan pres d'Agde (récoltes de Lespinasse et Théveneau), à Bédarieu et à Hérépian (récoltes de MM. Coste et Sen- nen); à Lodève (récoltes de M. Aubouy). Duval-Jouve, André, puis MM. Flahault, Daveau, Mandon, de Rey-Pailhade, Albaille, Soudan, etc., ont bien mérité encore en fournissant un apppéciable appoint pour le chiffre global de 800 plantes soit passagères (adventices proprement dites, ou subspontanées), soit naturalisées, auquel s'arréte M. Thellung. Notre confrère suisse, qui, en 4903 et 1906, a revisé, à l'École de Montpellier, tous les échantillons d'herbier de ces espèces non auto- chtones qu'il a pu retrouver, afin de s'assurer de l'exactitude de leur détermination et de la corriger quand elle n'était pas juste, consacre, dans son ouvrage, un premier long chapitre, Catalogue raisonné, aux familles, genres, espèces, sous-espèces et variétés des adventices : énu- mération méthodique se distinguant par les changements que les pro- grès de la systématique, de la phytogéographie et de la nomenclature nécessitent aujourd'hui. La seconde portion du livre, dans laquelle les esprits généralisateurs trouveront non moins d'intérêt, comprend trois chapitres : 1° Aperçu historique; 2 Classification des plantes adven- tices, Définition des termes « adventice » et « naturalisé », Preuves de naturalisation; 3° Statistique de la flore adventice de Montpellier. — Il faudrait plus de place que celle dont nous disposons ici, pour faire ressortir : d'une part, les multiples sections didactiques que comporte la flore toute spéciale passée en revue par M. Thellung; d'autre part l'importance des recherches auxquelles il s'est livré pour classer e la précision systématique désirable les formes composantes des groupes enchevétrés par la polymorphie. Les botanistes ne se livrant point à l'étude suivie de la végétation adventice du département qu'ils explorent gagneront quand méme à lire les pages où l'auteur parle des Phalaris, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 451 Triticum et Ægilops, Hordeum, Amarantus, Rapistrum, Medicago, Scorpiurus, Geranium et Erodium, Daucus, Cuscuta, Euphorbia, Verbascum, Hedypnois, Lagoseris, Calendula, Crepis, etc.; quantité d'espèces indigènes de ces genres sont l'objet de dissertations qu'accom- pagnent parfois des tableaux analytiques. Lors même que nous n’adopterions point certaines vues discutables de M. Thellung, il sera juste de le remercier vivement pour l'incursion que nous aurons faite, sous sa savante compétence, dans ce monde végétal à bigarrure si curieuse d'exoticité et d'indigénat. Ailleurs qu'à Montpellier, l'ouvrage dont nous rendons compte ne peut qu'étre utilement consulté, les adventices se glissant maintes fois partout identiques sous le rapport de T'individualité spécifique : par exemple Godron citait souvent des plantes du Florula Massiliensis advena; Grenier, de son côté, mentionne nombre d'especes du Flora Juvenalis. ALFRED REYNIER. PLATEAU (FÉLix). — Recherches expérimentales sur les fleurs entomophiles peu visitées par les insectes, rendues attractives au moyen deliquides sucrés odorants. Mémoires de l'Académie royale de Belgique; 2* série, t. II, fascicule VII. Tiré à part, 55 pages in-8*; Bruxelles, 1910. De 1895 à 1897, l'auteur avait fait paraitre cinq Notices sous le titre commun de : Comment les fleurs attirent les insectes; depuis il a repris une à une les questions soulevées, expérimenté sur des végétaux appar- tenant à des familles trés diverses, et réfuté, par les résultats obtenus, à peu prés toutes les objections. Les recherches nouvelles (1907-1909), qu'appuient des détails précis, confirment le fait connu, mais sur lequel on n'avait pas suffisamment insisté, de l'existence d'assez nombreuses plantes dont les fleurs, con- struites sur le type entomophile et présentant souvent de grandes dimen- Sl0ns ainsi que des couleurs voyantes, n'attirent pas ou presque pas les insectes. Deux choses évidentes ressortent: la premiere est que le róle attractif des formes et des couleurs des enveloppes florales est ou bien nul, ou bien réduit à presque rien; la seconde est qu'il faut d'autres Causes d'attraction que des surfaces colorées pour amener les fécondateurs aux fleurs et pour les y faire revenir après une première visite : une odeur qui plaise aux insectes, un liquide sucré qui leur permette d'apai- ser leur faim ou d'approvisionner leurs larves. L'introduction artificielle, dans les fleurs normalement peu visitées, de ces deux facteurs attractifs qui leur manquent a pour résultat à peu prés certain d'y faire arriver les insectes souvent en grand nombre. L'arrivée immédiate ou presque immé- 458 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. diate d'insectes aux fleurs dans lesquelles on introduit un liquide sucré odorant démontre l'intensité des perceptions olfactives de ces animaux et prouve l'importance du róle de l'odorat dans l'attraction des insectes par les fleurs. A. REYNIER. PAMPANINI (R.). — L'Escurzione botanica di Pier Antonio Micheli all’ isola della Gorgona nel 1704. Tiré à part du Bulletin de la Société Botanique Italienne, avril 1911. 12 pages in-8°. Les herborisations àla Gorgona (dans l'archipel de la Toscane) de divers botanistes modernes, entre autres de Savi qui publia, en 1844, un Flora Gorgonica, ont fourni à Caruel, Arcangeli et Sommier les matériaux d'un recensement à peu pres complet des plantes de cette ile. Historiquement M. Pampanini comble une lacune par la reproduction du manuscrit où Micheli raconte son voyage à la Gorgona, qui eut lieu il y a plus de deux siecles. Ce récit est d'une lecture intéressante à cause des recherches opérées simultanément par l'auteur de la communication à la Société Botanique ltalienne, dans l'herbier de Micheli, pour identifier bon nombre de plantes sur lesquelles règnerait une incertitude fâcheuse si l'on s'en tenait au texte (à nomenclature prélinnéenne) de la relation du voyage. Presque toutes les especes qui y sont énumérées croissant encore de nos jours dans l'ile, M. Pampanini, grâce à cette documentation floris- tique, arrive (en cas d'absence dans l'herbier de la plante dont parle le récit) à redresser des citations qui, sans cela, nous laisseraient fort per- plexes : ainsi le nom de Selaginella denticulata Lk, plante qui fait partie de la flore actuelle de la Gorgona, doit être attribué au « Muscus denticw- latus major C. B. » inscrit par Micheli (ce vocable bauhinien, pris à la lettre, correspondrait au S. helvetica Lk)! L'excursion de 1704 eut lieu à la fin d'octobre ; elle ne put donc être très fructueuse ; les espèces que récolta le premier explorateur botanique de l'ile, dignes d’être notées ici, sont : Hyperium perfoliatum L., Scro- fularia trifoliata L., Statice minuta L., Asplenium obovatum yiv., Scolopendrium Hemionitis Sw. A. R. PAMPANINI (R.) — La Woodwardia radicans Sm. aFerrara e qualche altra Felce della penisola di Sorrento. 7iré à par! xs Nuovo Giornale Botanico Italiano (nouvelle série), vol. XVIII, n° #; avril 1911. 18 pages in-8°. De cet article un chapitre piquant est celui où l'auteur signale la con fusion qui eut lieu, pendant un demi-siècle, dans des ouvrages de siete tels que Webb et Berthelot, Hooker, De Saporta, etc. La Fougère Wood- wardia radicans était indiquée à Ferrare (Vénétie) et à Bologne, localites à climat — on eùt dù s'en douter! — peu favorable à la végétation de REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 459 cette plante. Tilli, Catalogus Plantarum horti Pisani, 1723, était cité pour référence quant au prétendu habitat de Ferrare, Or, vérification faite du texte de Tilli, il s'y trouve la phrase diagnostique de Micheli : « Filiz italica, non ramosa, maxima, glabra, etc »., et l'habitat est indiqué ainsi, d'aprés Micheli : « Ferraria », qui est le nom d'un petit endroit de la péninsule de Sorrente prés de Naples, oü le botaniste floren- tin récolta, il y a près de deux siècles, le Woodwardia radicans! Après avoir relevé ce plaisant quiproquo géographique, M. Pampanini énumère les diverses stations, maintenant certaines pour l'Italie, de la « planta speciosissima » comme l'appelle Milde. i Les chapitres suivants, relatifs aux Pteris longifolia L., P. cretica L., Asplenium obovatum Viv., nous apprennent, parmi des renseigne- ments sur ces trois Fougères de la péninsule de Sórrente, qu'elles furent découvertes, comme la Woodwardia, par Micheli le premier, en ce qui concerne la région italienne. Quant au Scolopendrium Hemionitis Sw., c'est Matthiole qui l'aurait observé d'abord : à l'ile d'Elbe. A- R- PAMPANINI (R.). — Alcune Varieta e Forme nuove o poco note. Tiré à part du Bulletin: de la Société Botanique Italienne, mai 1911. 6 pages in-8°. Après les détails morphologiques désirables, l'auteur donne les dia- gnoses latines de deux formes et d'une variété nouvelles, ainsi qu'une retouche de la diagnose d'une variété déjà connue. 1° La variété recta. Tin. du Brunella vulgaris se distingue par la tige et les feuilles plus poilues que chez le type; or, en Vénétie, des sujets de ladite variété montrent un pilosisme moindre : d’où variété retta « forma glabrescens ». — 9» Un Clematis Vitalba de Transylvanie avait été admis par Reichenbach comme variété banatica Wierzl. M. Pampanini a reconnu qu'un pied de cette variété, pris en Vénétie, differe à peine du Vitalba typique, si ce n'est par la couleur des filets des étamines ; il y a donc lieu de restreindre la diagnose de Reichenbach au caractere le plus Constant : « s(aminum filamenta omnia pulchre aurea ». — 3° Des graines d'un /ris pallida Lam. provenant de Raguse l'auteur a obienu plusieurs sujets, notamment un dont les fruits sont parvenus à maturité ; l'examen carpologique l'autorise ainsi à la création de la variété dalma- fica. — 4e Le Rhinanthus Pampaninii Chab. se présente, dans les lieux ombragés de la Vénétie, avec des dimensions plus développées : « forma major », A. R. CERBAULT (Ed.-L.). — Observations sur quelques Pélories de la Violette, Tiré à part du Bulletin de la Société Linnéenne de Norman- 460 SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 1911. die; 6° série, 3e vol., 1908-1909 (2* partie); Caen, 1911. 26 pages in- 8^; 2 figures et une planche de diagrammes. Ayant rencontré, le long d'une haie, en 1907, dans la Sarthe, un Viola scotophylla Jord. dont toutes les fleurs sans exception étaient péloriées, M. Gerbault le transplanta dans son jardin oü, pendant trois ans, le sujet anomal a produit des centaines de fleurs présentant 2-4 éperons à la corolle. On distingue, nous dit l'auteur, dans cette Violette péloriée, trois types anomaux qui ont un ovaire trimère : bicalcarata, chamzaquilegia et hexagona, entre lesquels se placent des sous-types offrant souvent un ovaire tétramere ainsi que des modifications du style et du stigmate. Une étude approfondie de ces types et sous-types amene les interprétations biologiques suivantes : : Les pétales éperonnés seraient des pièces florales qui éprouveraient un commencement de métamorphose régressive, une tendance à la dialyse, de sorte que la fleur dite normale (pourvue d'un éperon) apparait comme une monstruosité d'ordre dialytique fixée par hérédité; et les Violettes à plusieurs éperons apparaissent comme des fleurs chez lesquelles la tendance à la dialyse est plus accentuée. Dans le cas particulier du Viola scotophylla peloria, les types ano- maux parfaits sont relativement peu communs, tandis que les formes intermédiaires ne sont pas aussi rares que M. Hugo De Vries la cons- taté pour d'autres plantes. Les caractères anomaux de la Violette de la Sarthe ont une certaine tendance à la fixité, puisqu'ils ont pu se transmettre par semis (— des graines müries sur le pied transplanté ont donné neuf jeunes sujets qui, en 1909, ont produit, comme la plante initiale, des fleurs péloriées m Si, dans la suite des semis, les types chamæaquilegia et hexagona venaient à se trouver isolés et fixés, ce serait un résultat appréciable pour la science de l'évolution : car, en partant d'une souche connue, la Violette normale, on aurait vu apparaitre et se fixer par mutation deux types certainement aussi éloignés de l'ancétre et éloignés l'un de l'autre que le sont bien des types classés, par les systématiciens linnéens, non seulement comme espèces, mais comme genres différents. ALFRED REYNIER. WILHELM (Karz). — Die Samenpflanzen (Blütenpflanzen, Pha- nerogamen). Systematische Uebersicht ihrer Familien und wichtigeren Gattungen und Arten. 151 p. Vienne, 1910. Cet ouvrage est une sorte de catalogue des plantes les plus utiles et les plus connues classées en genres, familles, groupes, etc., dont l'auteur donne les caracteres. C.-L. GATIN. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 461 THELLUNG (Azs.). — Nomenclator Garsaultianus. Bulletin de l'Herbier Boissier, 2° série, t. VIII, 1908, p. 713-714; 118-193; 901- 914. L'auteur étudie la nomenclature utilisée par Garsault dans ses deux ouvrages : Figures des plantes et animaux d'usage en médecine (1164) et Descriplion, vertus et usages de 719 plantes. Le plus généralement, Garsault employait une nomenclature binaire, mais un grand nombre d’espèces sont désignées soit par un nom unique, soit, plus rarement, par trois ou quatre noms. Suit un tableau des noms de Garsault avec, en regard, les noms actuels. GL. G. THELLUNG (Ars.) — Cruciferæ. Extrait du Bulletin de l'Herbier Boissier, 2* série, t. VIII (1908) n* 9, p. 627-628. Description d'une espèce nouvelle sud-africaine : Lepidium Schlech- teri. THELLUNG (A.). — Zwei kleine Beitráge zur Adventivflora Deutschlands. Sep. aus. Allg. Bot. Zeitschrift. 406-1909. Courte liste d'espèces récoltées dans les gares aux marchandises de Cologne et de Stuttgart. CLC BATAILLE (FnépÉnic). — Flore monographique des Hygrophores (Mémoires de la Société d'Emulation du Doubs, 1909, pp. 132-191). Dans ce Mémoire l'auteur donne les caractères généraux du genre Hygrophorus, les caractères particuliers du pied, du chapeau, des lames, des spores, de la trame, l'habitat et les usages alimentaires. Une clé analytique. permet. d'arriver à la détermination des espèces françaises. Enfin le travail se termine par une description détaillée de chacune de ces espèces. N. PATOUILLARD. BEAUVERIE (J.). — Les Champignons dits Ambrosia. (Brochure in-8° de 73 pages et 5 planches, ext. des Annales des Sciences Natu- relles, 9* série Bot. vol. Xl). On désigne sous le nom d'Ambrosia, des Champignons divers qui lapissent les galeries que certains insectes, notamment les Bostrychides, creusent dans l'intérieur du bois, ou bien qui recouvrent la paroi interne de la cavité des galles que produisent des insectes tels que des Asphon- dylia (genre Cécidomie). Signalée d'abord par Schmidberger en 1836, la nature fongique des Ambrosia a été reconnue par Th. Hartig en 1844, qui pensait pouvoir les rapporter au Monilia candida, à cause de la 462 SOCIÉTE BOTANIQUE DE FRANCE. ressemblance des cellules globuleuses en série, qu'ils présentent du côté de l'intérieur dela galerie, avec les spores en chapelets de cette espèce. Vers 1897, Hubbard publie une importante étude concernant le mode de . vie des Coléoptères à Ambrosia de l'Amérique du Nord. Mais c'est Neger, qui donna en 1908 et 1909, le Mémoire le plus étendu, qui ait été consa- cré à la question. La question des Ambrosia des galles est maintenant connue dans ses éléments essentiels; on ne peut en dire autant de celle des Scolytides. Les recherches de l'auteur, ajoutées à celles de ses prédé- cesseurs, n'ont pas encore permis d'élucider d'une facon parfaite la question de la position systématique du Champignon dans ce dernier cas. L'espèce de Champignon est déterminée suivant la nature spécifique de l'insecte. Neger a établi que l'insecte des galles, se nourrit du Champi- gnon et a montré que ce dernier puise sa nourriture dans les tissus de la plante hospitaliere, au moyen de sucoirs, ou d'une couche absorbante de pseudo-parenchyme, plus ou moins développée ; enfin il a déterminé la nature spécifique de ces Champignons qu'il faut rattacher au genre Macrophoma. Les Champignons Ambrosia des galeries d'insectes xylophages, ont pour ces derniers, l'utilité de drainer dans le bois un aliment peu abon- dant et de le mettre à la portée des larves sous forme d'une sorte de « gazon mycotique » sur lequel elles reposent, Les galeries sont creusées dans le bois assez frais et dans l'aubier, où le Champignon trouvera l'eau, les aliments nécessaires à son développement et l'aération utile à ses exigences aérobies. Cette aération a pour conséquence d'entrainer une contamina- tion assez fréquente du gazon de Champignon par des impuretés diverses, dont les plus répandues sont des Cerastomella (Hubbard, Negger) et des formes levures (Neger, Beauverie). On peut dire, malgré cela, que ces « cultures » des galeries de Scolytides, établies sur le milieu naturellement stérile qu'est l'intérieur du bois, constituent des cultures pures. La manière dont les Champignons des Ambrosia sont ensemencés dans les galeries n'est pas encore nettement éclaircie; il en est de méme de leur identité spécifique, Neger rapporte avec doute l'Ambrosia de V Hyle cetus dermestoides à un E ndomyces Hylecæti Neger. Les Cham- pignons des galeries des Xyleborus dispar et lineatus, bien que facilement cultivables, n'ont pas donné de formes caractéristiques. M. Beauverie ? trouvé sous le strome qui supporte les cellules en files, entre lui et le bois, des massifs de cellules levures; parfois ces cellules faisaient défaut et étaient remplacées par des kystes arrondis, dont des cultures lui ont permis d'établir la correspondance à un état particulier du Champigno? qui produit la levure. Ces cellules levures appartiennent à un Dematium. qui n'est peut-être qu'une simple impureté de l'Ambrosia. Le strome $ est REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 463 ereusé aprés quelques mois de cavités ressemblant à des conceptacles, mais qui n'ont évolué ni en pycnides, ni en périthèces. Etant données les grandes similitudes morphologiques du Champignon des galeries du Xyleborus dispar et de celui des galles à Asphondylia, on peut admettre par analogie que les conceptacles restés vides, sont des pycnides non évoluées d'un Macrophoma. Une longue adaptation à des conditions de vie tout à fait spéciales a pu faire perdre au Champignon la faculté de mener à évolution complète ses appareils reproducteurs. N. PATOUILLARD. BEAUVERIE (J.). — L'hypothèse du mycoplasma et les corpuscules métachromatiques (Comptes rendus Ac. Sciences, 6 mars 1911). L'étude cytologique de coupes de feuilles de Blé, atteintes de rouille au début de la formation des taches et pendant la production des urédopores, a conduit l'auteur aux conclusions suivantes : 1° Il existe de nombreux corpuscules métachromatiques dans les cellules des hyphes, les auteurs les ont pris pour des noyaux. Il en existe aussi en assez grand nombre, de taille variable, dans les cellules de l'hóte au niveau des taches, il n'y en a jamais au contraire dans les tissus normaux. Les noyaux du prétendu « mycoplasma » d'Eriksson ne sont que ces derniers corpuscules méta- chromatiques. Les anciens « corpuscules spéciaux » sont bien des sucoirs au sens où l'entendent Marshall Ward et Klebahn (sucoirs exogenes) et non au sens que leur attribue Eriksson (suçoirs endogenes). 2» Le fait nouveau de la présence des corps métachromatiques dans les tissus Parasités, en dehors des hyphes, doit peut-être faire envisager sous un Jour nouveau le róle de ces organites. N. Par. BEAUVERIE (J.), — La signification des corpuscules métachro- matiques dans les cellules de céréales infectées par la Rouille (Extrait des Comptes rendus des séances de la Société de Biologie, „Séance du 25 mars 1911). Les corpuscules métachromatiques, que signale l'auteur dans le Mémoire précédent, c'est-à-dire ceux qu'il a observés dans les cellules infectées, représentent le résidu de filaments mycéliens dégénérés. Il à pu Observer le stade où ces corpuscules sont encore disposés tels qu'ils étaient dans le filament qui les a produits, la membrane ayant disparu ; il existe alors des trainées de granulations intra ou intercellulaires, qui Correspondent vraisemblablement à la phase du « protomycelium » T'Eriksson. Les corpuscules résiduaires signalés par Zach dans les cellu- les infectées des céréales, et qu'il identifie aux nucléoles d'Eriksson, doivent être assimilés aux corpuscules métachromatiques. N. Par. 464 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. NOUVELLES — L'Académie des Sciences vient de décerner à notre confrère M. G. Rouy, pour sa Flore de France, le prix Jérôme Ponti, de 3500 francs destiné à récompenser un travail de longue haleine et en faciliter l'aché- vement. — Surle Fonds Bonaparte, l'Académie des Sciences a accordé une subvention de 3 000 francs à notre confrère M. J. Pitard, pour ses travaux sur la flore barbaresque, et une subvention de 3 000 francs à notre con- frère M. Raymond Hamet, pour la continuation de ses travaux sur la famille des Crassulacées. — A l'occassion du Congrès des sociétés savantes, nos confrères MM. Dumée et Luizet ont été nommés Officiers d'Académie. — Notre confrére M. Blaringhem est nommé professeur au Conserva- toire national des Arts et Métiers. — Vient de paraître (mai 1912) le tome XIII de la Flore de France de M. G. Rouy, contenant les familles suivantes : Alismacées, Hydrochari- tacées, Dioscoréacées, Amaryllidacées, Iridacées, Orchidacées, Jonca- cées, Juncaginacées, Aracées, Lemnacées, Ruppiacées, Typhacées, Cypéracées). : Le tome XIV, en préparation, paraîtra en 1913. Il terminera cette importante publication, la plus considérable qui ait été consacrée à la flore de France et qui aura demandé vingt ans pour son achèvement. Le tome XIII forme un volume in-8° de 548 pages. Prix : 40 francs. On souscrit chez Les Fils d'Émile Deyrolle, libraires, 40, rue du Bac, à Paris, ainsi que pour les volumes antérieurement parus (Tomes l-V chacun 6 francs, tomes VI-XI chacun 8 francs, tome XII, 10 francs). — Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, F. Camus. Coulommiers. — Imp. Pau. BRODARD. SÉANCE DU 14 JUIN 1912 PRÉSIDENCE DE M. R ZBILLER. M. F. Camus, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la derniere séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer le décès de trois de nos collègues, MM. Rolland, Ch. Malo et H. de Boissieu. À propos de la mort tragique de ce dernier, il s'exprime en ces termes : M. Henri de Boissieu partit le 23 mai pour une excursion botanique sur le plateau d'Hostias dans l'Ain; il ne devait plus reparaitre, et prés de trois cruelles semaines se sont écoulées sans qu'on püt retrouver sa trace. Les membres de la Société ont pris part aux angoisses des siens, sachant bien, eux qui le connaissaient, que sa disparition ne pouvait étre imputable qu'à un accident; c'est seulement ces jours derniers qu'après de longues recherches on retrouvait son cadavre au pied d'un escarpe- ment. Entré à la Société en 1894, M. de Boissieu nous avait donné de nombreuses Notes, tant sur la flore de l'Indo-Chine et de l'Extréme- Orient que sur la flore de ce département de l'Ain qu'il aimait à explorer et où il a si malheureusement péri, victime de son amour pour la science. La Société perd en lui un membre particulièrement actif et assidu à ses séances, et éminemment sympathique. M. le Président annonce ensuite deux nouvelles présen- tations M. Rouy offre à la Société le tome XIII et avant-dernier de sa Flore de France. Le Président, au nom de la Société, remercie M. G. Rouy du don de ce volume et le félicite de l'avancement de cette belle Œuvre, si appréciée de tous les botanistes, et dont l'Académie des Sciences était heureuse, il y a peu de jours, de consacrer la haute valeur, en attribuant le prix Jéróme Ponti a son auteur. T. LiX. (SÉANCES) 30 466 SÉANCE DU 14 JUIN 1912. M. Dangeard fait la communication suivante : La production de la chlorophylle sous l'action de la lumiére; PAR M. P.-A. DANGEARD. On enseigne dans les traités classiques que toutes les radia- tions du spectre, depuis l'infra-Crouge jusqu'à l'ultra-violet, sont capables de provoquer la formation de chlorophylle dans la plante verte : on admet également que le verdissement a son maximum d'intensité dans le jaune et qu'il va en s'affaiblissant progressivement du côté de l'infra-rouge et de l'ultra-violet. Je suis arrivé dans mes expériences à des conclusions sensi- blement différentes des précédentes et, sans rechercher ici pour l'instant la cause de ces divergences, je me bornerai à exposer le résultat d'un certain nombre d'observations. La première a été faite avec une feuille étiolée de Barbe de Capucin : cette feuille est placée, avec toutes les précautions voulues, en face d'un spectre obtenu avec un spectroscope à vision directe et la lumière d'une lampe Nertz; la pureté du spectre a pour garantie une photographie de ce spectre mon- trant les trés nombreuses bandes d'absorption du fer. Dans ces conditions, le verdissement ne tarde pas à se pro duire; il est déjà visible au bout de vingt-quatre heures et il ne change guère après la fin du second jour : néanmoins, j'ai pro- longé l'expérience jusqu'au quatrième jour. La photographie prise à ce moment est fort démonstrative; elle indique nettement les limites du verdissement. Une épreuve, particulièrement bien réussie, montre un premier maximum de verdissement corres pondant à la position de la bande d'absorption I de la chloro- phylle et un second plus faible en face la bande Il: ce sont donc les rayons de longueur d'onde 670-630 qui ont le plus d'action dans la production de la chlorophylle; puis vierten ceux qui s'étendent jusqu'à la bande II, avec une faible prédo- minance semble-til en face cette seconde bande, pour les rayons de longueur d'onde 610-590. A partir de là, le verdissement est très faible; on n'e plus que des traces à peine sensibles entre 540 et 500. n voit / P.-A. DANGEARD. — SUR LA PRODUCTION DE LA CHLOROPHYLLE. 467 Cette première expérience ne correspond pas aux données classiques sur la production de la chlorophylle dans la plante sous l'influence de la radiation : il y avait lieu de poursuivre les observations; celles-ci ont porté sur des pousses étiolées de tubercules de Pomme de terre et sur des germinations de Cresson alénois. Les résultats obtenus avec la Pomme de terre ne sont pas Fig. 1. aussi précis que ceux qui sont fournis par les feuilles étiolées de la Barbe de Capucin. Il est nécessaire en effet de tenir compte de l'accroissement intercalaire que subit le rameau ; les tissus se laissent moins facilement pénétrer par la radiation et ils ne se prêtent pas à l'emploi de la photographie : le verdis- sement doit donc étre apprécié directement par l'œil. La pro- duction de chlorophylle débutait assez brusquement aux envi- rons de 680 et allait en diminuant progressivement jusqu'à 580; il existait sans doute encore des traces de chlorophylle beaucoup plus loin, mais sans qu'on puisse préciser la limite extrème de formation. Beaucoup plus démonstratives ont été les quatre expériences faites avec des germinations de Lepidium sativum. 468 SÉANCE DU 14 JUIN 1942. J'indiquerai ailleurs le détail de ces expériences qui, réalisées avec deux spectrographes différents, ont fourni cependant des résultats concordants. La production de chlorophylle s'est montrée abondante dans les plantules situées entre les rayons de longueur d'onde 680-630; elle était encore assez forte entre 630 et 590 : elle diminuait progressivement jusqu'à 540 pour disparaitre vers 520 ou 500. Du côté de l'infra-rouge, on observait des traces de verdisse- ment jusqu'à 700, ce qui peut étre dà à une torsion des plan- tules traversant un moment la zone particulièrement active 670 ou encore à des réflexions des radiations sur les surfaces. En résumé, on ne peut manquer d'étre frappé de la concor- dance étroile qui existe entre le nouveau spectrogramme de production de la chlorophylle et celui que j'ai donné précédem- ment relatif à la décoloration de ce pigment’; on constate que cette chlorophylle sous l'action des mémes radiations se détruit et se régénère conlinuellement : l'activité différente des diverses radiations se manifeste sensiblement aux mêmes endroits du spectre dans les deux phénomènes, qu'il s'agisse de la formation du pigment dans les leucites ou de sa destruction. Cette Note, en résumant des observations faites à l'aide de spectres trés purs et de cuves graduées, présente un degré de précision qui n'avait pas été obtenu jusque-là; en se servant d'autres matériaux et en faisant varier les conditions des expe- riences, on verra dans quelle mesure ces conclusions peuvent étre généralisées. BIBLIOGRAPHIE GUILLEMIN, Production de la chlorophyllė sous l'influence des rayons ultra-violets, calorifiques et lumineux du spectre solaire (Ann. Sc. nat., 4° série, t. VII, 1857). Van Techem, Traité de Botanique, 2° édition, 4891, p. 165. REGNARD, La vie dans les eaux, Paris, 1891, p. 226. Czapek, Biochimie der Pflanzen. M. Lutz donne lecture de la communication ci-après : 1. DANGEARD (P.-A.), L'action de la lumière sur la chlorophylle (Compte? rendus Acad. Sc., décembre 1910). M"* DAIGREMONT. — SUR LA COMPOSITION CHIMIQUE DU SOL. 469 Influence de la composition chimique du sol sur la culture des plantes alpines; PAR Mme J. DAIGREMONT. La composition chimique du sol est chose si importante, non seulement pour mener à bien la culture et l'acclimatation des plantes alpines, mais aussi pour la botanique proprement dite, que l'on me permettra d'y revenir, et de parler des travaux de M. Gaston Bonnier, des appréciations de M. Rosenstiehl, et de remarques de plusieurs botanistes, dont les noms font autorité sur ce sujet. Y mélerai-je quelques observations personnelles? ce sera alors en priant de n'y voir que l'exposé d'essais de culture, plus expérimentale que rigoureusement scientifique. M. G. Bonnier! compare la flore des Alpes dauphinoises, des Alpes d'Autriche, et des Carpates, mentionnant le cas de plantes, ici caleifuges, là, calcicoles; ce qui, pour plusieurs noms cités, indiquerait, peut-être, comme indifférentes des espèces réputées jusqu'ici plus intransigeantes. D'après lui, trois plantes, seraient seules, exclusivement calcifuges : Callianthe- mum rutefolium, Androsace obtusifolia, Geum reptans. ; M. Rosenstiehl, qui, lui aussi, a beaucoup étudié cette ques- tion, encore bien controversée, augmente, dans de notables proportions, le nombre des calcifuges. Voici les espèces dont il à analysé la motte ?. Nom Quantité de carbonate de chaux contenue de la plante. dans 100 grammes de terre. Asplenium germanicum ... 02,293 = septentrionale... 0 ,396 Polystichum Oreopteris..... 0 ,147 Blechnum Spicant. i 0 ,660 (une autre motte n'a donné que des traces) Allosorus crispus .......... 0 ,292 n Aspidi iti : : - Pidium Lonchitis ........ Qs, 49 18,100 12,195 14,452 BONNIER (G.), Quelques observations sur la flore alpine d'Europe, An. Sc. - Bot., 6* série, t. X, p. 5 (1800-81). .. 2. RosENsTIEHI. (A.), De la culture de quelques plantes indigènes délicates Revue horticole, année 1894, p. 164 à 167, 181 à 187). 470 SÉANCE DU 14 JUIN 1912. Nom Quantité de carbonate de chaux contenue de la plante. dans 100 grammes de terre. Linaria apmàa li s 1,122 Ranunculus glacialis....... 1 ,122 Pteris aquhina. 0. 40.0: À ,4271 Sibbaldia procumbens...... A ,190 Lachica perenBls...:. iios 0 ,860 Arctostaphylos Uva-ursi .... 1 ,#70 ; : 1 2 Graphalium Leontopodium | 510 2 000 Drosera rotundifolia........ Traces. = longiolha. -o 38 p. 400 Saxifraga oppositifolia...... 12 p. 100 Comme l'ajoute l'auteur : « Ces chiffres n'indiquent aucune ment une limite, ni supérieure ni inférieure; ils indiquent sim- plement ce qui a été trouvé dans la motte de ces plantes ». Si nous reprenons l'ouvrage de M. G. Bonnier, nous y verrons que, dans les Alpes françaises, il a rencontré, dans un terram siliceux, puis se chargeant peu à peu de calcaire, une station de Rhododendron ferruginewm associé au Rhododendron hirsu- tum. M. Correvon, botaniste genevois bien connu, mentionne aussi des Rhododendron ferrugineum établis sur terrain calcaire; ce qui pour lui, d'ailleurs, serait des plus rares, le Rhododen- dron ferrugineum étant absolument calcifuge. Or, M. Rosenstiehl cite un cas, signalé par M. Grandeau' : une colline dont le faite est entièrement siliceux, est plantée de Pins maritimes, arbres calcifuges; là, ces arbres sont pros- pères; puis, sur la pente, où peu à peu, la silice se mélange de sels de calcium, ils végètent misérablement; enfin, le carbonate de chaux devenant maitre absolu, les Pins disparaissent. Il serait intéressant de savoir si, pour la colonie de Rhodo- dendron, dont parle M. G. Bonnier, tel n'était pas le cas, et si toutes les plantes avaient méme vigueur. Il faut maintenant examiner comment se comportent, dans les cultures, les plantes alpines, et quelle influence la compo- sition du sol peut avoir sur leur végétation. ` Jk: Assurément, cette influence est capitale, sur la vitalité de x . 9 £ e nombreuses espéces. les plantes alpines n'étant pas, du reste, seules dans ces conditions. 1. Annales de la Station agronomique de l'Est, p. 11. M"^ DAIGREMONT. — SUR LA COMPOSITION CHIMIQUE DU SOL. 474 Les Erica du Cap, les Azalea, la presque totalité des Fou- gères, se montrent radicalement calcifuges; les horticulteurs les réunissent même souvent sous le nom générique de « plantes de terre de bruyère ». Les Orchidées exotiques, non plus, ne supportent pas la plus légère adjonction de sels calcaires. Pour notre flore francaise l'Oxycoccos palustris, et parmi les Mousses, les Sphagnum, se montrent particulièrement sensibles. Ces dernières indiquent elles-mêmes leurs exigences à ce sujet : l'eau qui les irrigue devient-elle moins pure? chaque petite sommité prend une apparence rougeâtre, comme bràlée, et la plante dépérit promptement. Voici donc deux végétaux auxquels les sels de chaux sont néfastes, dans les cultures au moins. La liste serait longue de plantes se comportant ainsi : il faudrait citer le Rhododendron ferrugineum, et la plupart des Éricaccés, sauf l Erica carnea, semblant plutôt calcicole, l'Empetrum nigrum, la plus grande partie des Fougères, moins le Ceterach, Y Asplenium Ruta- muraria, et tout naturellement les plantes de tourbières. Maintenant, en se plaçant au point de vue cultural, il est un fait tout à fait remarquable, tandis que les espècės caleifuges sont absolument réfractaires aux sels calcaires, les calcicoles acceptent le terrain chimiquement pur : ainsi, le Rhododendron ferrugineum, irrigué à leau calcaire, périra de suite, quand, tout au contraire le Rhododendron hirsutum acceptera fort bien un terrain siliceux. Mais alors, il se produira Souvent, dans le port de ces espéces, de véritables transfor- mations. ll faut parler, à ce propos, des expériences faites par le docteur Kerner, et que relate M. Correvon dans son excellent livre, un des meilleurs qui ait été écrit dans ce genre +. Pour le docteur Kerner, plusieurs plantes peuvent, de calcicoles, devenir calcifuges ; mais, ne se comportant pas alors comme les indif- férentes, conservant méme facies, apparence identique, elles forment au contraire une variété distincte, selon la terre oü elles végètent. dici quelques noms pris parmi ceux qu'il cite : 1. CORREVON, Les plantes des Alpes (Genève, 1885), p. 97. 472 SÉANCE DU 14 JUIN 1912. Calcicoles. Calcifuges. Dianthus alpinus. . Dianthus glacialis. Epilobium Dodonzi. Epilobium Fleischeri. Gentiana angustifolia. Gentiana excisa. Primula auriculata. Primula villosa. Rhododendron hirsutum. Rhododendron ferrugineum. Salix retusa. Salix hastata. Veronica saxatilis. Veronica fruticosa. Anemone alpina. Anemone sulphurea. Autre fait des plus curieux, au sujet de cette dernière espèce, venant corroborer la thèse du docteur Kerner, et tiré, cette fois encore, du livre de M. Correvon. Le docteur Christ prouve, d'une facon irrécusable, que l'influence du terrain transforme absolument cette belle Renonculacée. Dans les Alpes, dit-il, la forme à fleurs blanches se rencontre exclusivement sur le calcaire; la forme jaune (sulphurea), sur un terrain argileux et siliceux; or, là où les deux terrains se rencontrent, el empiètent l'un sur l'autre, l'Anémone en marque les contours, et, dans les endroits où les terres se mélangent insensiblement, la fleur se teinte graduellement, blanc pur, sur le calcaire, pour devenir soufrée. Il est donc incontestable que la composition chimique du sol, où les plantes puisent leur nourriture, forme l'une ou l'autre espèce. Faut-il parler d'un fait, de moindre importance, puisqu'il est observé daus nos cultures, par conséquent, dans des proportions trop restreintes pour faire autorité, mais qui peut cependant avoir un certain intérét? Des Anemone trifoliata, dont les fleurs étaient blanc pur, lorsque nous les avons récoltées dans leur habitat originel, fleurissent chaque année depuis, non bleuátres, mais d'un bleu comparable à la teinte azurée de l’ Anemon? Robinsoniana (variété horticole de l'A. nemorosa). Elles sont cultivées dans un sol absolument siliceux. C'est, sans doute, un cas analogue qui permet en horticulture de transformer la couleur rose de l'Hydrangea en bleu presque pur. Il résulte donc des études, faites par chacun de ces botanistes» que sous des influences encore peu connues, des espèces réputées calcifuges, peuvent admettre une proportion, plus ou moins importante, de sels de chaux; que les calcicoles se rencontrent aussi incidemment dans un terrain siliceux ; que ces composi" M"* pAIGREMONT. — SUR LA COMPOSITION CHIMIQUE DU SOL. 473 tions peuvent influer sur la couleur de la fleur, et l'aspect général de la plante. On peut done, comme le pense fort justement M. Gaston Bonnier, cultiver presque toutes les plantes dans un méme sol; mais ceci donne lieu à une remarque un peu déconcertante : Dans la nature, la flore des régions calcaires (fait bien connu), beaucoup plus riche que celle des pays granitiques, semblerait indiquer ce dernier comme de valeur moindre; or, dans les jardins, pour mener à bien l'acclimatation et l'adaptation des plantes alpines, il faudra, condition sine qua non que le sol soit siliceux; puisque dans les essais que nous poursuivons depuis longtemps, nous avons reconnu comme absolument intransi- geantes au calcaire toutes les espèces calcifuges, celles, méme, qui, incidemment peuvent, dans les Alpes se rencontrer en lerrain calcaire, et qui, dans nos cultures, périssent prompte- ment, si la terre ou les eaux d'irrigation cessent d’être pures. Par contre, nous n'avons jamais remarqué que les plantes calci- coles soient réfractaires au sol oü prospérent leurs voisines caleifuges. Tout au plus, peut-on reprocher à certaines d'entre elles une transformation, qui n'est pas à leur avantage. Qui n'a vu de ces monstrueux Edelveiss, dont les bractées vertes et démesurées, ont perdu ce ravissant manteau de velours blanc, qui en fait la virginale parure? A part cette restriction, la totalité des calci- coles s'accommode au mieux d'une terre de bruyère, irriguée à l'eau pure; et, si dans nos plaines, elles y prennent des propor- üons plus élevées, cela n'est imputable qu'aux conditions oü elles sont appelées à vivre, et que nous avons déjà vues; tempé- rature plus chaude, lumière moins éclatante, etc... Néanmoins, il est préférable, si les circonstances s'y prétent, d'installer les Saxifraga des sections Fuaizoonia et Kabschia, les Draba, la majorité des plantes des éboulis calcaires, et la flore saxatile des roches de méme composition chimique, dans le sable de rivière tamisé. En tout cas, chaque botaniste fera de nouvelles observations qui permettront sans doute de mener à bien l'acclimatation des Plantes alpines. Le« pourquoi » de ces quelques remarques? C'est que, malgré 474 SÉANCE DU 414 JUIN 1912. la sagacité des plus savants observateurs, bien des causes restent inconnues, que beaucoup de faits se détruisent l'un lautre, sans qu'il soit possible d'en donner une explication satisfaisante; mais c'est surtout que le grand et merveilleux livre de la nature compte de si nombreuses pages, que l'on n'a pu le feuilleter jusqu'à la fin, et que la vie de la plus humble plante est encore environnée de bien grands mystères. M. Souèges prend la parole et expose la suite de ses études sur l'embryogénie des Renonculacées. Recherches sur l'embryogénie des Renonculacées (Suite);4 PAR M. R. SOUEGES. ANÉMONÉES (genre Aponis). Les faits relatifs à l'étude du développement de l'ovule et du sac embryonnaire chez les Adonis autumnalis L. et A. æst valis L. ont été exposés, tout dernièrement, dans un autre Recueil?. Ces plantes différent surtout de toutes les autres Renonculacées examinées jusqu'ici par la résorption très pré- coce des antipodes et la non-fusion des noyaux polaires; la formation du trophime ou noyau primaire d'albumen est un phénomène rapide qui n'a lieu qu'après la fécondation. er Les différentes étapes du développement de l'albumen ont été décrites par Mellink? et Hegelmaier*; il me reste donc, pour compléter l'histoire embryogénique des Adonis, à envisager ce qui a trait à l'embryon, aux téguments et à la paroi carpellaire. Embryon. — Le Myosurus minimus L. fournit l'exemple ar embryon dicotylédoné à développement remarquablement régu- 1. Voir Bull. Soc. bot. France, LVII, p. 242, 266, 509, 569; LVIII, p. 428 144, 188, 542, 629, 748; LIX, p. 23 et 51. 2. SOUÈGES (R.), Développement de l'ovule et du sac embryonnaire chez les Adonis (Anatomischer Anzeiger, XLI. p. 209, Iena, 1912). TE à 3. MELLINK (J. F. A), Over endospermen-vorming bij Adonis æstivalis à (Nederlandsch Kruidkundig Archief, 2 série, III, p. 273, Nijmegen, 189 4. HEGELMAIER (F.), Untersuchungen über die Morphologie der Dicotyledonen He Hi (Nova Act. Ac. Cæs. Leop.. Carol. G. Nat. Cur., XLIX, p- 9, n. R. SOUÈGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES. RENONCULACÉES. 475 lier; les Adonis, au contraire, possèdent un embryon dans lequel la marche des cloisonnements semble n'obéir à aucune régle bien définie. Il est assez surprenant de rencontrer des différences aussi profondes entre deux groupes de plantes qui, à d'autres égards, présentent les caractéres de la plus étroite parenté. Par l'étude approfondie d'un trés grand nombre de prépara- lions et en faisant abstraction des plus légères variations qu'on peut facilement rattacher les unes aux autres, on arrive cepen- dant à concevoir un schéma général du développement soumis à des régles propres et imprimant en définitive à l'embryon des Adonis une physionomie particulière. On peut déterminer dans quelles limites varient la position des cloisons et leur ordre de formation : c'est encore un moyen de poser des lois qui, sans être ni simples ni strictes, n'en sont pas moins bonnes parce qu'elles permettent de se faire une idée de la succession des phénomènes et de saisir les liens qui unis- sent deux étapes différentes du développement. Dans l'embryogenése des Adonis, on peut envisager succes- sivement : 1^]a constitution du proembryon, 2° la formation des quadrants, 3° la formation des octants, 4° la différenciation des premiers histogènes, 5° l'origine et l'édification du massif hypophysaire, 6° la naissance des cotylédons et la disposition des initiales du côté de la racine. * P L'œuf est piriforme et devient trés gros après la fécondation. ll présente nettement la différenciation polaire : dans sa partie Supérieure, tournée vers la cavité du sac, se trouventle noyau et Un protoplasme assez dense, à sa partie inférieure on remarque Une vaste vacuole (fig. 224). Les deux cellules séparées après la première division présen- tent des caractères bien différents. La cellule apicale est plus Petite, plus riche en protoplasme et limitée extérieurement par Une membrane hémisphérique assez épaisse; la cellule basale est plus grande, surtout plus large, entourée d'une membrane P'us mince et pourvue, dans son intérieur, d'un gros hydroleu 416 SÉANCE DU 14 JUIN 1912. cite. La division suivante a lieu dans la cellule basale; la diffé- renciation entre les deux nouvelles cellules est encore trés nette; elles restent trés différentes dans leur taille et dans la nature de leur contenu. La supérieure des deux, plus aplatie, apparait trés distinctement, dans certains cas, devoir donner naissance à la partie médiane la plus rétrécie — ou partie hypophysaire — du proembryon. La premiére division de la cellule apicale est sujette à de * Fig. 224 à 231. — Adonis autumnalis L. — Premières divisions du proembryon. Origine variable de la cellule embryonnaire et de la cellule hypophysaire. ca : cellule apicale; e : embryon proprement dit; h : hypophyse; $ : suspe. seur. G. : 480. grandes variations dans l'orientation de la cloison. On remarque que celle-ci peut occuper toutes les positions possibles. Elle peut étre verticale comme chez le Myosurus minimus (fig. 229 et 256); elle peut-être, au contraire, horizontale comme ,' montrent les figures 230 et 234 ou plus ou moins oblique (fig. 232, 234, 235, 237); dans ce dernier cas, elle s'applique €? partie sur la premiére cloison transversale séparant les deut premières cellules du proembryon ou n'intéresse que ia pe extérieure embryonnaire se rapprochant ainsi plus ou moins du plan horizontal. R. SOUÈGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 477 Les deux cellules engendrées présentent, surtout quand la cloison est oblique, des formes et des dimensions bien diffé- rentes ; néanmoins leur trés proche parenté est toujours recon- naissable à la nature du contenu cellulaire et à l'épaisseur plus grande de la membrane périphérique commune. La cellule supérieure du suspenseur bicellulaire (fig. 229, Fig. 232 à 939. — Adonis autumnalis L. — Premières divisions de la cellule embryonnaire proprement dite et de la cellule hypophysaire. e : embryon proprement dit; À : hypophyse; s : suspenseur. G. : 480. 253) se divise le plus souvent par une cloison voisine de la verticale pour donner naissance à deux cellules juxtaposées. On peut voir toutefois, par la figure 236, que la cloison formée peut étre nettement horizontale et, par la figure 234, que sa position peut étre aussi oblique, comparable à celle de la cloison QUI à pris naissance dans la cellule apicale du méme proembryon. Les divisions de la cellule s (fig. 229 et 253) destinée à donner naissance au suspenseur proprement dit sont encore Plus variables; elles sont généralement/obliques. Je ne me suis Pas attaché à les suivre de prés, cette partie du proembryon 418 SÉANCE DU 414 JUIN 1912. n'ayant aucun róle histogénique à jouer, fonctionnant seulement comme organe nourricier. Dans la figure 236, on voit un proembryon formé d'une série longitudinale de six cellules aplaties; dans ce cas, il apparait nettement que chacun des trois éléments que l'on distingue, par exemple, dans la figure 253, a donné naissance à deux cellules Fig. 240 à 247. — Adonis autumnalis L. — Différents aspects de l'embryon au moment de la formation des octants. Les figures 242 et 243 représentent is deux coupes voisines d'un méme embryon. e : embryon; À : hypophyse; $ : suspenseur. G. : 480. superposées. Les différences que l'on remarque, d'une part, dans le contenu cellulaire, d'autre part dans les membranes: montrent que l'on se trouve bien en présence de trois groupes distincts de deux éléments cellulaires offrant encore des marques de trés proche parenté. Il est tout à fait rationnel d'admettre, en ce qui regarde l'origine de la cellule hypophysaire, que lorsque la cellule médiane du proembryon tricellulaire se divise verticalement 0U R. SOUÈGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 419 obliquement comme dans les figures 234 et 237, cette cellule représente tout entière l'hypophyse, et que, lorsque la méme cellule se cloisonne horizontalement, comme cela se voit dans la figure 236, la cellule fille supérieure seule devient l'hypo- physe, la cellule fille inférieure venant grossir le nombre indé- terminé des éléments du suspenseur. Le premier cas est de régle chez le Myosurus minimus ; l'autre se rencontre générale- ment chez les Clematis. Enfin, lorsque la cellule embryonnaire Fig. 248 à 251. — Adonis autumnalis L. — Coupes transversales de lembryon au moment de la formation des quadrants (fig. 248, 249 et 250) et des pre- mières divisions dans les octants (fig. 251). G. : 480. se cloisonne horizontalement (fig. 230 et 231), il est difficile d'affirmer si la cellule inférieure ainsi engendrée donnera naissance à l'hypophyse ou si elle entrera dans la constitution de l'embryon proprement dit. L'examen des formes embryon- naires plus âgées autorise, à ce sujet, les deux interprétations. ; À ce stade du développement, on peut assez facilement dis- linguer trois zones ou régions dans le proembryon. 1° Une zone supérieure ou embryonnaire généralement carac- térisée par des cellules d'assez grandes dimensions, limitées exte- rieurement par une membrane plus forte et contenant un proto- plasme dense et un noyau relativement assez gros. Dans cette Partie, la multiplication cellulaire sera la plus active et la grandeur critique des cellules, selon la loi générale, demeurera loujours fonction de la grosseur des noyaux. 2 Une zone médiane ou hypophysaire formée de cellules plus petites, aplaties et assez plasmatiques. 480 SÉANCE DU 414 JUIN 1912. 3° Une zone inférieure ou du suspneseur, région ballonnée, composée de grandes cellules, peu riches en protoplasme, ren- fermant de vastes vacuoles et des noyaux qui, à l'état de repos, apparaissent nettement plus petits que ceux de la région embryonnaire. * LAE: Les processus de différenciation des quadrants varient selon la position de la premiére cloison formée dans la cellule embryonnaire proprement dite. Je n'ai jamais rencontré, chez les Adonis, les cellules quadrants disposées dans un plan hori- zontal, séparées par deux cloisons nettement cruciales. L'une des quatre cellules apparait toujours située à un, niveau supé- rieur, occupant le sommet de l'embryon et rappelant, par cette position, quelquefois même par sa forme, la « cellule du sommet » des Cryptogames vasculaires. Hegelmaier', chez V Helloburus fœtidus, et Osterwalder?, chez l Aconitum Napellus, ont rencontré la méme cellule terminale. D'aprés le premier de ces auteurs, sa présence, chez les Helléborées, constituerait un caractére primitif de cette tribu; le second, tout en signalant sa ressemblance avec la « cellule du sommet » des Equisetum, reconnait, avec juste raison, que son mode de fonctionnement n'est pas du tout comparable. | D'une manière générale, pour constituer les quadrants embryonnaires, le noyau de la cellule qui offre la plus grande surface de contact avec l'hypophyse se divise dans une direction horizontale, le noyau de la cellule la plus voisine du sommet se divise, au contraire, en direction verticale. Il est rare, en effet, que les deux premières cellules embryonnaires soient rigoureusement égales et exactement placées à droite et à gauche d'un plan méridien; elles sont pour ainsi dire toujours de dimensions différentes, séparées par une cloison oblique. l'une, plus petite, présentant le plus de connexions avec l'hypo- physe, l'autre plus grande, occupant le sommet de l'embryon. 1. HEGELMAIER (F.), Vergleichende Untersuchungen über Entwicklung dikotyledoner Keime, p. 37, Stuttgart, 1878. i 2. OSTERWALDER (A.), Beiträge zur Embryologie von Aconitum Napellus k (Flora, LXXXV, p. 269, 1898). R. SOUÉGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACKES. 484 C'est dans cette dernière cellule que se produit généralement la première division ; elle a déjà eu lieu dans la figure 239; les deux noyaux qu'elle a engendrés se sont placés l'un áu-dessus de "ig. 252 à 201. — Adonis æstivalis L. — Premiers stades du développement de embryon. Les figures 958 et 259 représentent les deux coupes voisines d'un méme embryon. ca : cellule apicale; có : cellule basale; e : embryon propre- ment dit; 1 : hypophyse; s : suspenseur. G. : 480. l'autre et se sont isolés par une membrane, à la fois oblique sur la cloison séparant les deux premiéres cellules embryonnaires et sur le plan même de la figure. Les quatre noyaux des quadrants peuvent se voir dans mbryon représenté en 240. La cloison verticale séparant T. LIX. (SÉANCES) 31 l'e 482 SÉANCE DU 414 JUIN 1912. les deux noyaux qui se sont divisés en direction horizontale se trouve cachée par le noyau inférieur issu de la précédente divi- sion, mais elle est visible nettement dans la figure 241 qui repré- sente un stade du développement trés peu différent. Comme il est aisé de s'en rendre compte, à la suite de cette double division, les quatre noyaux des quadrants viennent occuper les quatre sommets d'un tétraéde reposant par l'une de ses faces sur la cellule hypophysaire. La figure 248, qui représente la série des coupes transver- sales d'un méme embryon, permet de voir en III et IV un stade à trois noyaux précédant immédiatement la formation des qua- drants. Dans la figure 249, en III, et dans la figure 250, ceux- ci sont constitués et la disposition tétraédrique de leurs noyaux est aussi évidente que dans la coupe longitudinate représentée en 240. (A suivre.) M. L. Capitaine offre à la Société un exemplaire d'un ouvrage dont il est l'auteur et intitulé : Contribution à l'étude morphologique des graines des Léqumineuses. Il résume les principaux faits exposés dans cet ouvrage. En remerciant M. Capitaine, M. le Président dit que la représentation des graines peut être d'un grand secours aux paléontologistes. M. F. Camus donne lecture de la communication sut vante : Philonotis falcata (Hook.) Brid., Philonotis Turneriana (Schw.) Mitt. et espéces affines considérées comme synonymes; PAR M. G. DISMIER. Le Philonotis falcata, dont Hooker! a donné une bonne des- cription suivie de remarques judicieuses est, ainsi que le Philo- 7 Sois À sses 1. HOOKER (W.-J.), Musci Nepalenses, or Descript. of several neu Mosse from Nepal (Trans. Linn. Soc., 1808, t. IX, t. 27), G. DISMIER. — PHILONOTIS FALCATA ET PHILONOTIS TURNERIANA. 483 nolis Turneriana, répandu dans toute ła chaine de l'Himalaya, depuis l'Afghanistan jusques et y compris le Bhotan; on le retrouve ensuite, presque toujours accompagné de son congénère dans le Sud des Indes : Nilgherri, Maduré; puis en Chine : Yun- nan, Schen-si; en Corée; au Japon oü il est commun et enfin dans les Philippines. Ces deux espéces, de méme que toutes celles qui appartien- nent au genre PAilonotis, offrent des formes qui varient à l'in- fini. En raison de cet extréme polymorphisme, dont la cause principale peut étre attribuée aux conditions climatériques — l'aire de distribution des Philonotis falcata et Philonotis T'urne- riana étant trés étendue — beaucoup d'espéces nouvelles ont été créées à leurs dépens. Par suite de l'enchevétrement de ces variations, il régne la plus grande confusion, non seulement entre ces nouvelles espéces, mais aussi entre les échantillons d'herbiers. Comme justification de cet état de choses, il faut bien reconnaitre que les Philonotis présentent de trés réelles difficultés pour la délimitation des espèces : les caractères spé- cifiques ne pouvant étre cherchés que dans les organes végéta- tifs : disposition, forme et structure des feuilles; l'appareil spo- rifère ne présentant aucune particularité, soit dans l'aspect général de la capsule, soit dans la structure du péristome. Depuis quelques années de zélés botanistes ont parcouru l'Asie, et plusieurs régions, notamment l'Himalaya, le Japon et l'Archipel indien ont été explorés avec soin. On possède donc actuellement de nombreux matériaux d'étude, parmi lesquels il Y à lieu de citer les Musci Indie orientalis de E. Levier et les Musci frondosi Archipelagi Indici de M. Max Fleischer. Grâce à la libéralité de MM. V.-F. Brotherus, Cardot, Dépaillère et Thé- riot qui m'ont communiqué leurs précieux spécimens, ainsi qu'à l'obligeance de M. le professeur Mangin et de MM. F. Camus et Hariot qui m'ont facilité l'examen des collections du Muséum de Paris, il m'a été possible de mieux suivre les Philonotis fal- cata et Philonotis T'urneriana dans leurs formes et de me faire une idée plus juste sur la valeur des caractères qui les distin- guent de leurs congénères. J'ai pu ainsi faire rentrer dans la *ynonymie de ces deux PAilonotis plusieurs espèces qu'on pour- ait tout au plus accepter comme des variétés. 484 SÉANCE DU 44 JUIN 1942. Le travail que je présente aujourd'hui à la Sociélé botanique de France renferme la synonymie des Philonotis falcata et Phi- lonotis Turneriana, puis la distribution géographique de ces deux Mousses, enfin des observations critiques se rapportant à chacune des espèces que je considère comme synonymes. Toutefois, il me parait nécessaire, au préalable, d'indiquer de quelle manière je comprends les Philonotis falcata et Philonotis Turneriana. En général, chez ces deux espéces, les feuilles sont ovales-lancéolées, acuminées et disposées en rangées spiralées. Quelques spécimens cependant ne paraissent pas, à premiére vue, offrir cette disposition caractéristique; mais, en les exami- nant avec soin, on finit toujours par trouver quelques tiges ou portions de tiges à feuilles sériées. J'insiste sur cette disposition spéciale car elle a pour moi une valeur de premier ordre; elle ne m'a jamais fait défaut dans tous les échantillons — et ils sont nombreux — que j'ai étudiés. J'ajouterai que ces feuilles, chez le Philonotis falcata de mème que chez le Philonotis Turne- riana, sont carénées, concaves, à bords plats, et à dents simples sur tout le contour; vues au microscope sous le couvre-objet, elles sont, par suite de leur concavité, les unes condupliquées, les autres fendues sur une assez grande longueur. Quant aux cellules elles sont carrées ou brièvement rectangulaires et papil- leuses à leur partie supérieure; de plus, chez le Philonotis falcata la nervure est de largeur moyenne, tantót percurrente, tantôt plus ou moins excurrente, tandis que chez le Philonotis Turne- riana, qui n’est, à mon avis, qu'une sous-espèce, elle est toujours longuement piliforme. Le Philonotis seriata Mitt. qui existe également en Asie’ comme les Philonotis falcata et Philonotis Turneriana, les feuilles disposées en séries spiralées, mais il en diffère : 1^ Par le bord des feuilles invariablement à dents géminées, 2° les cel- lules papilleuses dans le milieu du lumen, 3° la nervure (765 épaisse et rougeâtre. a, Philonotis faleata (Hook.) Brid. Philonotis falcata (Hook.) Brid. Bryol. univ., I, p. 21, 1827. . 1. DISMIER (G.). Sur la présence du Philonotis seriata Mitt. en As! (Bull. Soc. bot. de Fr. 1912, p. 175) G. DISMIER. — PHILONOTIS FALCATA ET PHILONOTIS TURNERIANA. 485 Ph. macrocarpa C. Müller Musci Neilgherrenses (Bot. Zeit., 1853, p. 91). Ph. carinata Mitt. On the species of Musci and Hepaticæ recorded from Japan (Transac. of the Linnean Soc. of London, 1891, p. 164). Ph. ruficuspis Besch. Musci Yunnanenses (Ann. Sc. nat., 1892, p. 162). Ph. japonica Besch., /Vouveaux documents pour la flore bryologique du Japon (op. cit., 1893, p. 348). Ph. Giraldii C. Müller Zryologia Provincie Schen-si, Sinensis (Nuov. Giorn. bot. ital., 1896, p. 104). Ph. angularis C. Müller (op. cit., 1896, p. 104 et 4891, p. 250). Ph. Tsanii C. Müller (op. cit., 1897, p. 251). Ph. tomentosula C. Müller, (op. cit., 1898, p. 172). Ph. Bodinieri Card. et Thér. Mousses du Kouy-Tchéou (Acad. de Géogr. bot., 1904, p. 82). Ph. laxiretis Card. Mousses nouvelles du Japon et de Corée (Bull. de la Soc. bot. de Genève, 1909, p. 122). Ph. orthostichacea C. Müller, in litt. ad Levier. Ph. mutica C. Müller mss. AFGHANISTAN. British Afghanistan. — Kurram Valley (Harsukh). INDES. N.-W. Himalaya. — Mussoorie (Gollan, n. 4 960, 4 961, 3 286 sub Ph. orthostichacea, 4939 sub Ph. nitida; Rhada Lal, n. 4266, 4261 sub Ph. orthostichacea); Jaunsar (Duthie, n. 15010; 17934; Gamble, n. 25264, 25423; Rogers, n. 515 sub Ph. orthostichacea); Sikarum (Duthie, n. 15009); Tihri Garhwal (Gollan, n. 193 in part. sub Ph. orthostichacea). Panjab. — Simla (Doulea, n. 3065, 3066 sub Ph. Turneriana; Gamble, n. 4809 a; Duthie, n. 7420 sub PA. orthostichacea ; Hein, n. 5601 sub Ph. orthostichacea) ; Pangi (Marten, n. 910, 9168). Kaschmir. — Butwor (Inayat Khan, n. 2935). Kumaon. — Bageswar (Kabir Khan, n. 1901). o Chitral. — Bundai (Harriss, n. 16914); Mirza (Harriss, n. 16891); (Harriss, n. 16960). 486 SÉANCE DU 14 JUIN 1912. Indes boréales. — Tehree (Gamble, n. 23581). Népaul. — Khatmandura (Rana, n. 2146). Sikkim. — Labdah (Gammie, n. 11183 sub Ph. mutica, i. p.) Indes orientales. — Nilghirris (Perrottet, n. 1606, 1635 sub Ph. macrocarpa); Maduré (Velle, n. 106). Himalaya. — ? (? Herb. Hort. bot. Bruxelles sub Ph. lutea). Indus Valley. — ? (? inéd.). CHINE. Yun-Nan. — Ta-Pin-Tzé (Delavay, n. 1616 sub PA. ruficuspis); Kouan-Yu-Chan (Delavay sub PA. fontana); Kouy-Théou (Bodinier et Martin, n. 2119 sub Ph. Bodinieri; Fortunat, sub Ph. Bodinieri). Schén-si. — (Giraldi, n. 1606, 2180, 2181 sub Ph. tomentosula; 947, 1515, 1607, 1608 sub PA. Giraldi; 1516, 1609 sub Th. Tsanii; 1046, 1514 sub Ph. angularis). . CORÉE. lle Quelpaert (Taquet, n. 95, 84 inéd.; Faurie, n. 473, 519 sub Ph. carinata); Séoul (Faurie, n. 344 sub Ph. carinata); Tjyang-Tjyen (Faurie, n. 406 sub Ph. carinata). JAPON, Kuroishi (Faurie, n. 57 sub PA. carinata); Shiroyuwa (Okamura, n. 163 sub PA. carinata): Kumohata (Okamura, n. 124 sub Ph. carr- nala); Rikuzen (Uyematsu, n. 135; Jishiba, n. 218, 612 inéd.); Akita (Faurie, n. 2240 sub Ph. japonica et sub Ph. carinata, n. 2123, 2891 sub PA. carinata, 1442 sub Ph. marchica) ; Ikaregaski (Faurie, n. 2610): Tosa (Gono, n. 12, 152, 153, 154 sub Ph. carinata; Okamura, n. 472, 473, 418 inéd.; Gono; Uyematsu 99 inéd.): Miyako (Sawada); Mt Kiyosumi (Gono, n. 454 sub Ph. carinata); Rukuchu (Jishiba, n. 143, 389, 1414 inéd.; Uyematsu, n. 53 inéd.); Towada (Kinashi); Morioka (Sawada); Nikko (Mochizuki, n. 1166 ou 1144 inéd.); Uzen (Uyematsu n. 1022, 1023 inéd.); Tashogu (Jishiba, n. 336 inéd.); 0x Ivashiro (Mimajori, n. 1304 inéd.); Yamakita (Faurie, n. 642 sub Ph. laxiretis); Kega Myanoshta (Bissett sub Ph. carinata); Washino (CR n. 84 sub Ph. carinata). PHILIPPINES. Benguet. — (Ramos, n. 5927; Elmer, n. 8697; Bacani, n. 15981). Luzon. — (Loher sub Ph. Turneriana). , WT avus das RAE G. DISMIER. — PHILONOTIS FALCATA ET PHILONOTIS TURNERIANA. 487 Philonotis macrocarpa C. Müller. — In montibus Nilaghirien- sibus Indi: (leg. Perrottet n°1606 et 1635). Parmi les espèces que j'ai fait rentrer dans la synonymie du Philonotis falcata, j'appellerai d'abord l'attention sur le Philo- notis macrocarpa. Les deux échantillons que possède le Muséum de Paris, et qui proviennent de l'herbier du D" Roussel, sont à rapporter au Philonotis falcata. La seule différence à signaler consiste en ce que les feuilles sont un peu plus longuement acuminées, se rapprochant ainsi de celles du Philonotis Turne- riana. La capsule ne présente absolument rien qui vaille la peine d'étre retenu et qui justifie le nom que lui a donné C. Müller. M. V.-F. Brotherus a fait figurer, probablement par erreur, le Philonotis macrocarpa dans les Philonotula. Cette pseudo- espèce devait prendre place dans les Eu-Philonotis. Philonotis carinata Mitten. — Japon: Kega Myanoschta (leg. Bissett). C'est à M"* E.-G. Britton que je dois la communication de l'original du Philonotis carinata Mitt. J'ai pu me convaincre que cette plante n'est qu'une des nombreuses formes du PA. falcata, voisine du Philonotis orthostichacea C. Müller, qui n'est lui-même qu'un synonyme du Philonotis falcata. Bescherelle dans ses « Nouveaux documents pour lu flore bryologique du Japon » cite, sous le nom de Philonotis carinata, deux échantillons (n** 406 « et 407 9) recueillis par l'abbé Faurie à la montagne d'Aomori, et dit : « Cette Mousse parait bien se rapporter au Philonotis carinata Mitt., mais comme l'auteur n'a pas indiqué les caractères de l'inflorescence 4, nous Com- plétons ci-après la diagnose qu'il en a donnée. » Il semble bien, d'aprés cette phrase, que Bescherelle n'a pas vu la plante de Mitten, autrement il aurait été plus affirmatif. D'autre part, j'ai recu de M. Cardot plusieurs spécimens venant également du Japon, étiquetés Philonotis carinata, qui sont complètement différents de ceux de Bescherelle. En présence de cette divergence d'opinion, il m'a paru néces- saire d'étudier à nouveau les divers spécimens qui sont passés sous les yeux de ces deux bryologues. Cette revision m'a permis de constater que les échantillons déterminés par M. Cardot se rapportent exactement au Philonotis carinata Mitt., tandis que 488 SÉANCE DU 44 JUIN 1912. ceux nommés par Bescherelle correspondent au Philonotis yezoana Besch. et Card. Il ressort de cette mise au point que la description de la plante 4 du Philonotis carinata, dont il est question plus haut et faite par Bescherelle, n'appartient pas à celle espèce, mais au Philonotis yezoana. Dans l'Herbier général du Muséum de Paris, j'ai encore trouvé sous le nom de Philonotis carinata un échantillon recueilli au Japon : ile Sado (leg. Faurie 2 499), et qui se rapporte en toute certitude au PAilonotis fontana. Philonotis ruficuspis Besch. — Chine : Yun-nan à Ta-pin-tzé (leg. Delavay n° 1616). Le type du Philonotis ruficuspis se trouve dans les collections du Muséum de Paris. Cette plante, comme aspect général, forme et structure des feuilles, appareil sporifère et inflorescence est identique au Philonotis carinata. D'autre part, si l'on compare la description établie par Bescherelle pour le Philonotis rufi- cuspis, avec celle du Philonotis falcata de Hooker, on se trouve dans l'impossibilité d'y relever un caractère saillant qui puisse aider à distinguer ces deux Philonotis l'un de l'autre. En méme temps, il est surprenant de voir Bescherelle chercher une res- semblance entre le Philonotis ruficuspis et les Philonotis subu- losa et Philonotis angusta. Voici d'ailleurs ce que dit cet auteur : « Semblable par le port au Philonotis subulosa Griff., mais s'en éloigne par les feuilles beaucoup plus étroites, à marge à peine repliée au milieu, par ses rameaux trés courts qui rappellent ceux du Philonolis angusta. de Ceylan; notre Mousse se rap- proche également du Philonotis Turneriana dont elle diffère par les feuilles moins espacées entre elles, par les rameaux rigides et par les pédicelles capsulaires plus courts. » Le Philonotis ruficuspis ne ressemble pas plus au Philonotis subulosa qu'au Philonotis angusta : le Philonotis ruficuspis a les feuilles en séries spiralées d'une manière très distincte, tandis que celles des Philonotis subulosa et Philonotis angusta sont disposées tout autour de la tige; en outre par leur forme et leur structure elles n'ont aucun rapport avec celles du Philonotis ruficuspis. Par contre, la comparaison du Philonotis ruficuspis avec le Philo- notis Turneriana est plus heureuse : ces deux Philonotis sont en effet trés voisins. Le seul caractère différentiel qui ait L. TRABUT. — LA CUSCUTE DU TRÈFLE D ALEXANDRIE. 489 quelque valeur appartient à la nervure qui n'offre pas chez le Philonotis ruficuspis, la longue excurrence que l'on observe o toujours chez le Philonotis Turneriana. (A suivre.) M. Lutz donne connaissance du travail ci-dessous : La Cuscute du Tréfle d'Alexandrie Cuscuta ægyptiaca Sp. nov.; PAR M. L. TRABUT. La culture du Trèfle d'Alexandrie ou Bersim fut longtemps considérée comme devant rester cantonnée en Égypte, et ce n'est que tout récemment que cette Légumineuse, presque aussi intéressante que la Luzerne, s'est propagée sur le littoral de la Méditerranée, où elle peut végéter vigoureusement pendant toute la période des pluies. Il eüt été intéressant de cultiver le Bersim tout en se préservant de sa Cuscute; mais l'introduction d'Egypte de grandes quantités de graines devait fatalement étre suivie de la propagation de la plante parasite qui est si fréquente dans les cultures égyptiennes. La Cuscute du Bersim se montre trés envahissante et douée d'une croissance trés rapide. Si elle n'est réprimée énergique- ment, elle pourra rendre difficile la production de la graine, car c'est surtout sur la dernière pousse du printemps qui fleurit et porte les graines, que la Cuscute prend un développement intensif. La Cuscute du Tréfle d'Alexandrie a été signalée en Egypte par Lippi dans l'herbier de Vaillant, il l'a nommée : « Cuscuta sulphurei coloris, ægyptiaca, flore niveo ». Plus tard, Fresenius lui impose le nom de Cuscuta arabica et la décrit sur un échantillon venant du Sinaï. C'est sous ce nom qu'elle est désignée par Choisy dans la Monographie des Cuscutes, dans le Pyodrome de de Candolle, par Engelmann dans sa remarquable étude des Cuscutes, par Boissier dans le Flora Orientalis. Le nom de Cuscuta arabica a été appliqué par les auteurs indistinctement à la plante d'Arabie récoltée sur des plantes Spontanées comme le Peganum et des Légumineuses variées, 490 SÉANCE DU 14 JUIN 1912. et à la plante d'Égypte observée seulement sur le Trèfle d'Alexan- drie cultivé. Engelmann note déjà qu'il n'existe pas une identité absolue entre la plante asiatique et la plante des cultures égyp- tiennes. Boissier fait observer aussi que la plante du Sinai n'est pas conforme à la plante d'Egypte. ‘L'étude d'un assez grand nombre d'échantillons, dans les principaux herbiers, me décide à séparer la Cuscute du Tréfle d'Alexandrie du Cuscuta arabica Fres. — . Il me semble que le nom de C. ægyptiaca de Lippi doit étre repris pour distinguer cette Cuscute qui dérive probablement du C. arabica, mais qui a déjà acquis des caractères suffisants pour ne plus étre confondue avec une congénére méme trés voisine. Cuseuta ægyptiaca sp. nov. Cuscuta arabica Fres. var. ægyphaca Engelm. . Filaments blancs ou verdátres jamais pourprés. Ombellules pauciflores rarement multiflores, fleurs petites urcéolées, portées par des pédicelles longs, bractée courte, obtuse. Calice court à divisions larges, triangulaires, atteignant à peine le milieu. Corolle courte, persistant autour de la capsule, 4-5- mére, lobes obtus non étalés, écailles courtes bifides; éta- mines courtes, anthères réniformes; capsule surmontée de deux stigmates allongés, insérés sur des rudiments de styles. Graine de forme et dimen- sion variables suivant qu'il se développe 1-2 ou 4 graines dans l'ovaire!. Cette Cuscute parait suivre le Tréfle d'Alexandrie dans toutes les cultures; en Egypte, elle est appelée Hamoül par les indi- gènes. Comme le Cuscuta Trifoli elle constitue évidemment une adaptation à une plante cultivée d'une forme sauvage qui est sans doute le C. arabica vivant en Arabie sur diverses plantes. Le Cuscuta arabica, type, se distingue par ses glomérules pluriflores, denses, les fleurs étant portées sur un trés court 1. Fila alba aut virescentia nunquam purpurea. Umbellulæ paucifloræ raro multifloræ, llores minuti urceolati, pedicellis longis suffulti, bractea brevi obtusa. Calycis lobi lati, triangulares, tubo vix æquilongi. Corolla brevis, ad. capsulam persistens, 4-5-mera, lobis obtusis haud patulis, Squamis brevibus bifidis; stamina brevia, antheris reniformibus. Capsula sugmatibus duobus superata, elongatis ad stylos obsoletos insertis. Semina quoad formam et amplitudinem variabilia prout in ovario 1-2 vel 4 semina enascuntur. Bull Soc. bot. de Eir. ds LIX C919) PXI Cuscuta ægyptiaca Trab. F. MOREAU. —— ZONES CONCENTRIQUES DE PENICILLIUM. 491 pédicelle; les écailles sont plus longues, fimbriées au sommet; les anthéres sont cordiformes sagittées. | Le Cuscuta ægyptiaca a fait son apparition, cette année, en Algérie, où il a été apporté avec des graines de Trèfle d'Alexandrie provenant directement d'Égypte, Il est propable que cette Cuscute se propagera partout où la culture du Trèfle d'Alexan- drie sera adoptée. Car il n'est pas d'usage de tenir compte des avertissements concernant ce genre d'invasion, et les décrets ou les lois protectrices se montrent d'une application souvent difficile et toujours incompléte. | Explication de la planche XII. Cuscuta ægyptiaca Trab. . Trèfle d'Alexandrie envahi par la Cuscute. + Glomérule grossi. . Fleurs grossies. - Ovaire surmonté des stigmates. + Cuscula 2gyptiaca, écailles et anthères. - C. arabica Fres., écailles et anthères. D Dt ak. L2 ND oe- M. F. Moreau prend la parole pour la communication suivante : Sur les zones concentriques que forment dans les cultures les Spores de Penicillium glaucum Link; PAR M. FERNAND MOREAU. Quand une culture de Penicillium glaucum croit aux dépens d'un milieu nutritif, elle forme généralement non loin de ses bords des appareils de fructification caractéristiques qui don- nent naissance à la surface du milieu à de nombreuses conidies verdâtres. Leur production peut se faire de deux manières ; tantôt c'est un phénoméne continu : au fur et à mesure que la culture envahit de nouvelles régions du milieu nutritif elle pro- duit incessamment de nouveaux appareils de fructification, de sorte qu'elle se présente sous l'aspect d'un gazon, d'un tapis vert, uniforme. Tantôt c'est un phénoméne inteemittent : il y 1. Cette Note a été préparée dans le laboratoire de M. Dangeard. 492 SÉANCE DU 14 JUIN 1912. a des crises de formation des conidiophores séparées par des périodes où la culture s'étend en ralentissant la production des spores; dans ce cas, elle offre des zones concentriques alterna- tivement claires et sombres correspondant aux alternances de production des conidies. C'est une « culture zonée ». A plusieurs reprises on a signalé chez des Champignons divers de telles cultures zonées. Par suite de variations dans la croissance du Champignon', de l'intermittence de la fonction chromogène ou de la production d'appareils de conservation ou d'organes reproducteurs, les cultures présentent des zones alter- nativement peu denses ou compactes, incolores ou colorées, des cercles concentriques de sclérotes?, de pycnides?, de zygo- spores *, de spores? ou de formes corémiées* dont la succession est parfois si réguliére qu'elle semble attester le retour pério- dique et régulier de la cause qui les a produits. Celle-ci a été successivement attribuée à tous les facteurs susceptibles d'agir sur les êtres vivants”, mais parmi eux, c'est 1. LINDNER, Atlas der mikroskopischen Grundlagen der Gührungskunde, Taf. 30, 50,77. 1903. ; ISTVANF1 (Gy. de), Études microbiologiques et mycologiques sur le ror E de la vigne, Ann. Inst. cent. Ampél. roy. Hongr., p. 183, 1905 (d aprés Stevens et Hall). : STEVENS (F.-L.) et HALL (J.-G.), Variation of fungi due to environment, Bot. Gaz., vol. XLVIII, p. 1-30, juillet 1909. 2. Morz (E.), Entstehung der durch Sklerotinia fructigena erzeugten Schwürzfüule der Aepfel, Zentrbl. f. Bakt., 2 Abt., t. XVII, p- 175, Led REIDEMEISTER (W.), Die Bedingungen der Sklerotien-und Sklerotienring- bildung von Botrytis cinerea auf künstlichen Nührboden, Ann. Mycologicl, vol. VII, n? 4, p. 19-41, février 1909. 3. STEVENS (F.-L.) et HALL (J.-G.), loc. cit. 4. WIESNIEWSKI (P.), Einfluss der äusseren Bedingungen auf die F ruchtf T bei Zygorhynchus Mælleri Vuill., Bull. Ac. Sc., Cracovie, Cl. des sc; HA et nat., p. 656-682, 1908 (Analysé dans Ann. Mycologici, février 1909). NAMYLOWSKI (B.), Studien über Mucorineen, Bull. Ac. Sc., Cracovie, ^ des Sc. math. et nat., p. 477-520, 4940. jen 3. MILBURN (Th.), Ueber Aenderungen der Farben bei Pilzen und Bakterie", Zentrbl. f. Bakt., t. XIII, p. 129-138 (d'après Stevens et Hall). —— id HEDGECOCK (G.-G.), Zonation in artificial culture of Cephalothecium s other fungi, 17: Rept of the Missouri Bot. Gard., p. 415-118, 1906. en GALLEMAERTS (V.), De la zonation dans les cultures de champignons boites de Petri, Rec. de l'Inst. bot., Errera, t. VIII, p. 213-223, ig 6. REIDEMEISTER ( W.), loc. cit. - n melpilze 7. MUNK (M.), Bedingungen der Hezenringbildung bei Schimme As Zentrbl. f. Bakt., Bd 32, p. 353, 1912 (d’après Molz, 1912). F. MOREAU. — ZONES CONCENTRIQUES DE PENICILLIUM. 493 la lumière qui a été le plus souvent mise en jeu grâce au carac- tère périodique qu'elle doit à l'alternance des jours et des nuits”. En particulier en ce qui concerne les cultures zonées dues à la discontinuité de la formation des spores et spécialement celles de Penicillium glaucum, c'est à la lumiere que l'opinion courante attribue leur formation. Les zones de spores se feraient la nuit, les zones sans spores, le jour. Une culture maintenue constamment à l'obscurité ne montrerait jamais de zones. La lumière agirait donc en empéchant la production des coni- dies. Les rayons actifs seraient, d'aprés Hedgecock, les rayons bleus; les rayons verts le seraient peu, les rayons rouges et orangés ne le seraient pas du tout et permettraient, comme l'obscurité, la production continue des spores. Au contraire, d'après Gallemaerts, tous les rayons seraient actifs et empéche- raient la formation des conidies. On le voit, le probléme n'est pas seulement dans l'explication d'une forme particulière de certaines cultures, c'est la question du déterminisme de la formation des spores qui est en cause. Le but de cette Note est de montrer que le phénomène de zonation des cultures est plus complexe qu'on le croit générale- ment et que la lumière ne joue pas dans sa production le róle qu'on lui a prété. Nous avons en effet observé la formation de conidies par le Penicillium glaucum dans des cultures placées à proximité d'une lampe Nernst fonctionnant jour et nuit sans interruption, aussi bien que dans des cultures situées dans une obscurité complète. Dans les deux cas nous avons obtenu des cultures zonées et des cultures sans zones. Nous en concluons que l'alternance des Zones dans les cas où elle se produit n'est pas due à l'alternance des jours et des nuits. Les photographies que nous avons faites de quelques-unes de nos cultures ne laissent aucun doute à cet égard. Morz (E.), Bemerkungen zur Arbeit Maz Munks : Bedingungen der Hexen- ringbildung bei Schimmelpilze, Zentrbl. f. Bakt., Bd 34, p. 40-43, avril 1912. 1. HUTCHINSON (H.-B.), Ueber Form und Bau der Kolonien niederer Pilze, Zentrbl. f. Bakt., Bd 17, p. 602, 1907. Morz (E.), 1907, loc. cit. HEDGECOCK (G.-G.), loc. cit. GALLEMAERTS (V.), loc. cit. 494 SÉANCE DU 14 JUIN 1912. La figure 4 de la Planche XIII représente une culture de Penicillium glaucum sur milieu gélosé en boite de Petri. Le semis en a été fait d'une manière accidentelle par les spores de l'atmosphère. Elle a été soumise aux alternances quotidiennes de température et d'éclairement. Presque tous les mycéliums qui y ont crü présentent des zones, un seul au centre de la cul- ture s'est développé en formant des spores d'une facon continue. Ainsi dans une méme culture on peut rencontrer côte à cóte les deux modes de produclion des conidies, le mode zoné et le mode sans zones. La figure 2 représente un Penicillium glaucum semé sur la gélose d'un tube de culture vers le haut. Le mycélium a cri du haut vers le bas'. La photographie laisse reconnaitre qu'il a d'abord fourni des spores d'une manière continue, puisqu'il y a eu production de zones concentriques. Cette culture avait été placée dans une étuve de Roux à température sensiblement constante et soumise aux alternances diurnes et nocturnes d'éclairement. Une méme culture peut donc, bien que soumise toujours aux mémes conditions d'éclairement, offrir un aspect uniforme, puis l'aspect zoné. | Une troisième expérience est plus convaincante encore (fig. 3). Voici dans quelles conditions elle a été obtenue : des tranches de citrouille ont été placées dans une boîte de Petri. puis portées à l'autoclave. Au cours de la stérilisation il y a eu gélification des parties gélifiables de la citrouille, de sorte qu'une mince couche de gelée liquide s'est répandue sur le fond de la boîte de Petri, où elle s’est solidifiée par refroidissement: La culture a subi les alternances de lumière du jour et de la nuit. C'est aux confins de la gelée et d'une tranche de citrouille qu à été fait le semis initial de Penicillium glaucum, autour duquel le mycélium s'est développé en affectant une forme circulaire ® la fois sur la gelée et sur la citrouille. Or, sur la gelée ce myce lium présente des zones; sur la citrouille, il n'en a pas forme 1. Pour l'interprétation de la photographie, j'ajoute que le mycélium a crü d'abord sur la surface plane, « en biseau » de la gélose, puis 5 une surface courbe de la gélose résultant du retrait de celle-ci et de son décollement de la surface du tube, à la suite d'une perte d'eau d évaporation. pui Soc. bot. de Er. T Lix 019): PL XL. Cultures concentriques du Penicillium glaucum. CH. GUFFROY. —— NOTES SUR LA FLORE BRETONNE. 495 Un méme mycélium peut donc dans une région produire des spores d'une manière continue, et dans une autre région donner lieu à la formation de zones concentriques. Des expériences qui précédent se dégage cette impression que le déterminisme de la formation des zones de spores dans les cultures de Penicillium glaucum est une question complexe où le milieu joue sans doute un grand róle; il n'est pas permis de dire que la lumière n'intervient en aucune facon, mais il est certain qu'elle n'agit pas comme facteur unique ; elle n'a point le rôle important qu'on lui a attribué; elle n'empéche point la formation des spores et la zonation des cultures n'est pas causée par la variation de la lumière due à l'alternance des jours et des nuts. M. Pinoy fait une communication sur la stérilisation des graines destinées à des cultures expérimentales’. Notes sur la flore bretonne; PAR M. Cii. GUFFROY. {Suite et fin)’ Atriplex Tornabeni Tin. var. sabulosa Rouy (= A. arenaria Woods) : Primel (1899). Miciol sous le vocable A. crassifolia Mey. donne seule- ment les quatre localités de Saint-Pol-de-Léon, ile de Batz, Carantec et Plougasnou. 11 y a lieu de remarquer que dans la Flore de Coste, on oppose A. Zornabeni à A. rosea et A. laciniata, en lui donnant comme caractère distinctif des feuilles courtes, presque aussi larges que longues (caractère reproduit dans la diagnose). Or ces feuilles n'existent que dans le type plutôt méditerranéen, tandis que la plupart des plantes de l'Océan et de la Manche appartiennent à la variété sabulosa dont les feuilles sont plus longues que larges. Atriplex hastata L. : . Nous avons cueilli le type à Térénez; la var. * microsperma Moq. i= A. microsperma W. et K.) au Diben (1899 et 1905), la var. opposi- tifolia Moq, (= A. oppositifolia DC.) à Térénez, Carantec, etc. Atriplex patula L. var. * microcarpa Koch (— À. erecta Huds.) : Le Diben (1899) 1. Le manuscrit de cette communication n’est pas parvenu en temps "e au Secrétariat. 2. Voir plus haut, p. 407. 496 SÉANCE DU 14 JUIN 1942. Rumex Acetosella L. var. * integrifolius Walir. : Carantec. Rumex obtusifolius L. : Les auteurs distinguent en général deux variétés de cette espèce : agrestis Fries, à feuilles radicales obtusiuscules ou subaigués, à valves -munies de chaque côté de 3-5 dents acuminées ou subulées ; sylvestris Fries, à feuilles radicales trés obtuses, à valves plus petites faiblement denticu- lées ou méme entières. Or nous avons cueilli en juillet 1905, au bord de la riviere de Plougasnou, au Diben, prés du moulin, un pied de R. obtu- sifolius qui dès sa base se divisait en deux tiges, par bifurcation du collet. L'une des tiges correspond tout à fait à la variété agrestis; l'autre a des valves plus petites, la plupart entières, quelques-unes présentant de chaque côté de Ja base 1 ou 2 dents peu marquées: les feuilles radi- cales de la plante sont subaigués. On peut dés lors se demander si les deux variétés considérées ne sont pas sous la dépendance des conditions de nutrition, car nous ne voyons guère que cette fonction qui ait pu se trouver modifiée dans la seconde tige, pour une cause qui nous à échappé. Vu la taille de l'échantillon, nous avons été obligé de garder séparément en herbier ces deux tiges; un observateur non prévenu les considérerait évidemment comme provenant de deux plantes appartenant à des variétés différentes. Rumex sanguineus L. var. viridis Koch (= R. nemorosus Schrad.) : Le Diben (1903). Donné par Miciol comme R. aux environs de Morlaix; d'après Lloyd est PC. en Bretagne. Rumex rupestris Le Gall : Le Diben (1905). Déjà signalé à Plou- gasnou par Miciol. Euphorbia Paralias L. : lle Callot (1911), Le Diben (1899). Miciol donne cette plante comme CC. dans les sables maritimes; Lloyd, avec plus de raison semble-t-il, l'indique comme C. jusqu'à la Vilaine, AC. sur la cóte sud de la Bretagne, PC. au delà. Salix repens L. : var. * fusca Koch (— S. fusca Willd) : Le Diben, près la maison Ker- tanguy (1905), Térénez. - Race * S. dunensis Rouy (= S. argentea Sm. p. p.) : Carantec. Salix cinerea L. Race * S. atrocinerea Brot. (— S. rufinervis DC): Le Diben (1903). Plante confondue par beaucoup de floristes, ainsi que l'a fai quer notre collègue Guinier (in Bull. S. b. F., 1911, Session ext : Vendée, p. 1x-xx1). Miciol n'a pas échappé à cette règle et, dans $° t remar- CH. GUFFROY. — NOTES SUR LA FLORE BRETONNE. 497 Catalogue, il indique le S. cinerea comme CC. et le S. rufinervis comme C., alors qu'en réalité il n'existe en Bretagne que le S. atrocinerea, comme l'a signalé Guinier. Lloyd, d'órdinaire si méticuleux et exact, ne signale qu'accessoirement comme variation « à nervures rousses » le S. rufinervis, en donnant au Saule breton des caracteres qui ne sont pas les siens, mais ceux du type spécial à l'Est. Alnus glutinosa L. : Celte espéce, que Lloyd considere comme C. en Bretagne, est dite par Miciol PC. dans le rayon de son Catalogue; mais il n'indique pas de localités. Nous l'avons cueillie au bord de la rivière de Plougasnou, au fond de la baie de Primel. Sagittaria sagittæfolia L. : Espèce omise dans le Catalogue de Miciol. La variété vallisneriifolia C. et G. existe dans les eaux courantes d'un petit ruisseau qui se jette dans la baie de Saint-Jean du Doigt. Ürchis pyramidalis L. : Cóte de la baie de Locquirec, sur le terri- toire de Plestin. Miciol ne donne que deux localités pour cette plante : Locquirec (d’après de Guernisac), où nous ne l'avons pas revue ; et Saint- Eflam, qui n'est qu'à 2 kilomètres de Plestin. Spiranthes æstivalis Rich. : Lande humide à Guern (1907). _Sparganium ramosum Huds. Race S. neglectum Beeby : Térénez. Cette race n'est pas signalée par Miciol; Lloyd ne l'indique en Bretagne que dans la Loire-Inférieure, avec l'observation qu'elle est « probable- ment répandue ». Sparganium simplex Huds. : Le Diben (1899). Signalé par Miciol seulement à Saint-Jean-du-Doigt. Juncus butonius L. : Varie suivant les stations de 3 à 30 centimètres. var. fasciculatus G. G. (— J. fasciculatus Bert.) : Le Diben (1905), Térénez. Déjà indiqué par Miciol à Plougasnou. Juncus acutus L. : Fond de la baie de Primel (1907), Carantec, La Première localité était déjà donnée par Miciol, qui indique également Goulven (d’après Crouan) et Santec. Juncus compressus Jacq. : Carantec. Juncus Gerardi Lois. : Baie de Primel, du côté de Trégastel (1907). Îl semble qu'il y ait eu une confusion dans le Catalogue de Miciol. On y T Hx. (SÉANCES) 32 498 SÉANCE DU 14 JUIN 1912. trouve en effet indiqué le Juncus compressus à Primel, etle J. Gerardi à Carantec. Or nous n'avons pas trouvé ces espèces autrement que nous l'indiquons. Quant à la localité de Locquénolé, citée par Miciol comme se rapportant au J. Gerardi, nons n'avons pu vérifier si elle doit étre rapportée également au J. compressus. Il y a lieu de remarquer que le J. compressus de Carantec pousse dans les sables maritimes et que Lloyd n'indique pour cette espéce dans le Finistere que les deux localités de Landerneau et de Brelès (d’après Crouan), sans tenir compte des données de Miciol. Scirpus maritimus L. : i] On trouve au fond de la baie de Primel, en mélange, le type (à épil- lets + nombreux portés sur des pédicelles inégaux), la variété * com- pactus Krock (à épillets moins nombreux, sessiles, agglomérés) et la var. monostachys de Bréb. (à épillet solitaire). Scirpus Savii Seb. et M. : Térénez, où il pousse en compagnie du S. setaceus. Miciol ne donne comme localités que Locquénolé et Saint- Jean-du-Doigt. Carex paniculata L. : Le Diben, au fond de la baie de Primel (1905). N'est signalé par Miciol qu'à Plourin, Ploujean et Morlaix. Carex vulpina L. : Le Diben (1901 et 1905). Cité par Miciol à Mor- laix, Ploujean et Saint-Jean-du-Doist. Carex remota L. : Le Diben (1905). Trois localités seulement don- nées par Miciol : Morlaix, Säinte-Sève et Saint-Martin-des- Champs. Carex glauca Scop. : ess Ayant cueilli au hasard, en 1905, 21 échantillons poussant à une méme station du Diben, nous avons trouvé : 2 échantillons avec 1 épi 4 et 2 épis 9; 10 échantillons avec 1 épi g et 2 épis 94 (lusus androgyna Spenn.) 1 échantillon avec 2 épis 4 et 2 épis 9; 2 échantillons avec 2 épis g et 4 épi 94 (lusus androgyna Spend : 1 échantillon avec 2 épis 4 et 2 épis 94 rameux à la base (lusus iu gyna Desportes) ; 9 échantillons avec 2 épis 4 et 2 épis Q4 (lusus androgyna SP epoi) lá- Comme on le voit cette station est riche en lusus androgyna (e dogyna) : 48 échantillons sur 21. 12 échantillons ont 1 épi e, 9 ont 2 pi . 2 échantillons seulement ont 1 épi z, tous les autres ont 2 épis ou 9g. is ment Carex pilulifera L. : Le Diben (1905). Indiqué par M iciol seulem à Morlaix et à Saint-Martin des Champs. CH. GUFFROY. —— NOTES SUR LA FLORE BRETONNE. 499 Carex distans L. : Le Diben (1905). Miciol le signale à Morlaix et Ploujean. Mibora minima Desv. : Carantec. Cité par Miciol à Santec, Roscoff et Cléder. Phalaris minor Retz. : Le Diben (1905) et Carantec, cette dernière localité déjà indiquée par Miciol. Alopecurus agrestis L. : Le Diben (1901). Signalé par Miciol seule- ment à Sainte-Sève (d’après de Créac'hquerault) et à Saint-Martin-des- Champs. Alopecurus geniculatus L. : Le Diben (1901). Miciol l'indique à Plou- jean et Saint-Martin-des-Charaps. Cynodon Dactylon Rich. : Sables maritimes à Caouet en Carantec. Espéce omise dans le Catalogue de Miciol. Agrostis alba L. var. gigantea Mey. (A. gigantea Gaud.) : Le Diben (1905). Miciol l'indique seulement à Goulven (d’après Créac'hquerault) et à Morlaix. Aira multiculmis Dumort. : Le Diben (1905), Primel (1907) et Carantec. Donné comme PC. par Miciol qui, à l'exemple de Lloyd, considere cette plante comme une simple forme de l'A. caryophyllea. Lloyd' ne juge méme pas utile d'en donner une description. Il faut reconnaitre que si les échantillons typiques sont bien distincts, on trouve aussi beaucoup d'intermédiaires, et que certains échantillons sont assez embarrassants à classer. Il y a d'ailleurs de grandes variations dans la taille suivant l'exposition + abritée. Avena fatua L. : Nous avons cueilli au Diben — localité non donnée par Miciol — le type en 1901 et la var. * hybrida de Vieq (= A. hybrida Peterm.) en 1905. Glyceria maritima Wahlbg : Le Diben, au fond de la baie de Primel (1905) Catabrosa aquatica P. B. : Le Diben (1901). Miciol ne donne comme localités que Lannevez (d'apres de Créac'hquerault) et Plouénan. Scleropoa rigida Gris : Locquirec. 500 — SÉANCE DU 14 JUIN 1942. Vulpia uniglumis Dum. : Locquirec. Vulpia longiseta Hackel : Carantec. Bien que le V. bromoides Rchb. soit donné par Miciol comme C. nous avons cité les deux localités ci-dessus, car les deux espèces qui y sont rapportées ont été confondues ensemble à la fois par Lloyd et par Miciol, et il y aurait lieu de vérifier si elles sont également communes toutes deux, ou si l'une est plus rare que l'autre. Les échantillons que nous avons cueillis dans les deux cas l'ont été dans les sables de la cóte. Festuca arundinacea Schr. : Le Diben (1905). Déjà signalé à Plou- gasnou par Miciol, qui ne donne en outre que deux localités : Goulven et Locquirec (cette dernière d’après de Guernisac). Festuca arenaria Osbeck var. * glabrata Lebel : Baie de Primel (1907) et Carantec. Bromus racemosus L. : Le Diben (1905). Signalé par Miciol seule- ment à Morlaix et à Locquénolé. Agropyrum littorale Dum. (— A. pycnanthum G. G.) : Le Diben (1901 et 1905), Térénez et Locquirec. Cette espèce est donnée par Miciol comme PC. sans indication de localités, Il la rattache d'ailleurs comme simple forme à l'A. repens. Lloyd fait de méme, disant selon nous avec raison (p. 420) : « Je continue de réunir sous le nom de repens les Tri- licum repens, campestre, Pouzolzii, pungens, pycnanthum, acutum de Godron, Boreau et D. Jouve, entre lesquels je trouve de nombreux intermédiaires qui les relient ensemble ». Sauf l'A. Pouzolzii, toutes ce espèces sont admises par Coste; Léveillé (Tableau analytique de la flore française) réunit seulement les A. pycnanthum et acutum sous le vocable A. littorale : c'est là un groupement analogue à celui que Lloyd plus réducteur avait admis, en les distinguant comme deux variétés de sa forme littorale. Il faut avouer que l'on est parfois bien embarrasse avec des échantillons dont toutes les glumes et glumelles ne sont pas sem blables, les unes obtuses, les autres aiguës. : Agropyrum campestre G. G. : Carantec. Non signalé par Miciol, bien que Lloyd le donne comme C. en Bretagne. Agropyrum junceum P. Beauv. : Le Diben (1903) et fond de la et de Locquirec. Déjà indiqué à Plougasnou par Miciol, qui donne égaleme la localité de Carantec. Lolium temulentum L. : Le Diben (1901), Trégastel-Primel gta: Signalé par Miciol seulement à Saint-Martin-des- Champs et à Plouég Guerrand. CH. GUFFROY. — NOTES SUR LA FLORE BRETONNE. 501 Lepturus filiformis Trin. : Le Diben (1905). Miciol donne à cette plante les mêmes localités qu'au Z. incurvatus (Goulven, Santec, Roscoff et Locquénolé) mais la considère comme plus rare. Lloyd, n'admettant pas le Z. filiformis comme espèce, écrit à propos du L. incurvatus (p. 423) : « La glume varie de longueur par rapport à l'épillet qu'elie dépasse d'autant plus que la plante habite un lieu plus sec, une région plus méridionale. Les individus droits, allongés par les herbes environ poon par suite de l'inondation, forment le L. filiformis de quelques Nardus stricta L. : Térénez. À Polystichum spinulosum DC. : Keromnès en Carantec. Non signalé ans l'arrondissement de Morlaix par Miciol. iom Ruta-muraria L. : Cette espèce n'est indiquée par Miciol quà Locquirec (d'apres Crouan) et à Morlaix (d'après de Guernisac); nous en avons observé en 1901 un seul pied au Diben. , Asplenium marinum L. : Pointe du Diben (1899) et Térénez. Déjà signalé à Plougasnou par Miciol. Dorn maximum Lamk : Le Fransic en Carantec. Indiqué par "rine d Plouigneau (d'apres de Guernisac), Plougasnou et bise E u-Doigt. Lloyd n'ajoute pour le Finistère que deux autres ités : Coat Enez (d'aprés Crouan) et le Folgoet (d'aprés Blanchard): le rom palustre L. : Plouézoch (1903). Connu jusqu'alors dans Mi ion sh seulement au Sud de la baie d'Audierne (cette localité de porté ard est, par suite probablement d'une coquille d'impression, ée par Lloyd à la suite des stations du Morbihan, p. 426). F i í LORULE DE L'ÎLE pU Porz-Gwenn, AU DIBEN (1905). Cette petite île granitique n'est pas habitée ; en belle saison 0 : : E us quelquefois pâturer des vaches. Nous y avons i: Cochlearia officinalis L Frankenia hirsuta L. ; Silene maritima With. Sagina maritima Don Pergularia Lebeliana Rouy rifolium repens L. "ons Corniculatus L. aucus gummifer Lamk iri Carota L. i mum maritimum L. nula crithmoides L. Thrincia hirta Roth Sonchus oleraceus L. Erythræa Centaurium Pers. Plantago Coronopus L. Armeria maritima Willd. Beta maritima L. Carex arenaria L. Agrostis maritima Lamk Holcus lanatus L. Festuca duriuscula L. Asplenium marinum L. 502: SÉANCE DU 414 JUIN 1912. . Soit 22 espèces, dont 15 polycarpiennes (68,18 p. 100) et 7 monocarpiennes (31,82 p. 100), appartenant à 13 familles. Nous avons en outre noté 9 espéces de Lichens : 3 sur les rochers couverts par la mer : Verrucaria maura Schær. | Lichina confinis Ag. Lichina pygmæa Ag. 1 sur les rochers du littoral < Ramalina scopulorum Dicks. (diverses formes). 5 dans l'intérieur de lile : Parmelia saxatilis Ach. Xanthoria parietina Ach. Lecanora atra Ach. Biatora rupestris DC. Buellia petræa Flot. Étant donnée l'époque peu propice pour la recherche des Mus- cinées (aoüt) nous n'avons trouvé qu'une petite touffe d'une Mousse non fructifiée. FLORULE DE LA ROCHE RENvERsÉE, A LocquiREc (1906). Il s'agit d'un simple rocher, assez pittoresque, formé de schistes séricitiques, et accessible à marée basse. Sa flore phanérogamique est évidemment trés pauvre : Spergularia Lebeliana Rouy | Armeria maritima Willd. Daucus Carota L. Danthonia decumbens DC. Crithmum maritimum L. Scleropoa rigida Griseb. Thrincia hirta Roth Festuca duriuscula L. Plantago Coronopus L. Soit 9 espèces, dont 6 polycarpiennes (66,66 p. 100) et 9 mono- carpiennes (33,33 p. 100) appartenant à 6 familles, FLORULE DES SABLES ET DUNES DU FOND DE LA BAIE DE LocQUIREC (1906). Glaucium flavum Crantz Eryngium maritimum L. Cakile maritima Scop. Crithmum maritimum L. Ho nckenya peploides Ehrh. Galium neglectum Le Gall Arenaria serpyllifolia L. Silybum Marianum Gærtn. Cerastium pumilum Curt. Cirsium lanceolatum Scop. Erodium cicutarium L'Herit. Carduus nutans L. Sedum acre [. Lappa minor DC. COSTE ET SOULIÉ. — PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. 503 Thrindia hirta. Roth Euphorbia Paralias L. Convolvulus Soldanella L. Juncus maritimus Lamk Lithospermum officinale L. Carex arenaria L. Orobanche minor Sutt. Phleum arenarium L. Mentha rotundifolia L. Ammophila arenaria Link Marrubium vulgare L. Scleropoa rigida Griseb. Plantago Coronopus L. Vulpia uniglumis Dum. Armeria maritima Willd. Agropyrum littorale Dum. Atriplex hastata L. — junceum P. Beauv. Salsola Kali L. Soit 33 espèces, dont 16 polycarpiennes (48,48 p. 100) et 17 monocarpiennes (51,52 p. 100), appartenant à 19 familles. M. F. Camus donne lecture de la communication sui- vante : Plantes nouvelles, rares ou critiques (Suite)'; PAR MM. Les ABBÉS COSTE ET SOULIÉ. x Salix Guichardii (S. alba x cinerea) Coste et Soulié. — Les Salix alba L. et S. cinerea L. sont deux espèces trés répandues : elles croissent fréquemment aux mémes lieux, et cependant on n'avait pas encore signalé entre elles de produits hybrides. Cela tient assurément à ce que le S. cinerea, trés précoce, termine sa floraison quand le S. alba, espéce tardive, commence à ouvrir ses premiers chatons. Dans nos Cévennes méridionales, un hybride incontestable de ces deux espéces, consistant en un seul arbre, un individu femelle, végéte cependant avec vigueur. L'un de nous le décou- vrit accidentellement dans l'Hérault, prés de Saint-Martin-d'Orb, au bord d'un ravin humide du mont Méguillou, le 6 avril 1910. Ses rameaux étaient couverts de chatons femelles en pleine lloraison, mais encore dépourvus de feuilles. Le 12 mai suivant, quelques capsules commengaient à s'ouvrir, et les jeunes feuilles avaient atteint la moitié de leur grandeur. Enfin, le 2 juin 1911, ces mêmes feuilles étaient complètement développées et sur- montaient les capsules stériles et toutes ouvertes. 1. Voir plus haut, p. 403. 504 SÉANCE DU 14 JUIN 1942. Par ses feuilles adultes principalement, ce Saule tient des caractères du Salix cinerea, mais l'influence du S. alba s'y manifeste aussi nettement. Du reste, ces deux espèces s'observent dans le voisinage, ainsi que les S. purpurea et S. incana Schrank, qui n'ont rien de commun avec ceux qui nous occupent. Nous dédions cette découverte à notre confrère M. l'abbé Guichard, curé dans les environs, auquel la flore de cette région est redevable de maintes trouvailles intéressantes. < Voici, d’après nos observations, une diagnose comparative de ces trois Salix : S. alba. Arbre de 5-15 mètres, à rameaux longs, dres- sés, non sillonnés, d'a- bord pubescents puis glabres, olivátres ou brun jaunâtre; bois non strié en long sous l'écorce. Feuilles courtement pétiolées, 4-6 fois plus longues que larges, lan- céolées , longuement acuminées , finement denticulées - glandu - leuses, peu fermes, lisses, faiblement ner- vées, soyeuses blan- S. Guichardü !. Arbuste de 4-5 metres, trés rameux, à rameaux assez longs, dressés- étalés, à peine sillonnés, glabres ou glabrescents, d'un brun jaunátre ; bois pas nettement strié en long sous l'écorce. Feuilles nettement pé- tiolées, environ 3 fois plus longues que larges, obovales en coin ou oblongues - lancéolées , à pointe courte déjetée, irrégulièrement dente- lées dans le haut, assez fermes, vertesendessus, S. cinerea. Arbrisseau de 2-6 mè- tres, à rameaux courts, étalés-dressés, sillonnés en long, velus subto- menteux , d'un brun foncé; bois strié en long sous l'écorce. Feuilles assez longue- ment pétiolées, 2-3 fois plus longues que larges. obovales ou elliptiques- lancéolées, brièvement acuminées ou obtuses, ondulées ou subdentées, fermes, vertes en des- sus, cendrées - tomen- 1. Salix Guichardii. — Arbuscula 4-5 m. alta, ramosissima, ramis sat longis, erecto patulis, vix sulcatis, glabris vel glabrescentibus, flavido brunneis; ligno sub cortice non evidenter striato. Folia manifeste petio- lata, circa ter longiora quam latiora, cuneato obovalia aut oblongo lanceolata, sat firma, supra viridia, infra griseo pubescentia et sat valide nervosa. Stipulae lanceolatæ, deciduæ. Amenta præcocia, pedunculata, ad basim bracteis caducis instructa; feminea oblonga, sat crassa et densa, squamis discoloribus, summo brunneis, longe velutinis, demum deciduis. Stigmata gracilia, bifida. Capsulæ minutæ, steriles, subtilissime tomen- tosæ aut glabrescentes, breviter petiolatæ, pedicello glandulam paululum superante. COSTE ET SOULIÉ. châtres en dessous ou sur les deux faces. Stipules trés petites, lancéolées, caduques. Chatons contempo- rains des feuilles, pé- donculés, munis à la base de feuilles entières; les femelles cylindri- ques, gréles et peu denses, à écailles con- colores, jaunâtres, ci- liées, caduques avant la maturité des capsules. Stigmates épais,émar- ginés, Capsules ovoides-co- niques, glabres, subses- siles, à pédicelle égalant à peine la glande qui l'accompagne. PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. grisâtres - pubescentes et assez fortement ner- vées en dessous. Stipules lancéolées, caduques. Chatons naissant avantles feuilles, pédon- culés, munis à la base de bractées caduques; les femelles oblongs, assez épais et denses, à écailles discolores, brunes au sommet, lon- guement velues, à la fin caduques. Stigmates gréles, bi- fides. Capsules petites, sté- riles, trés finement to- menteuses ou glabres- centes, brièvement pédi- cellées, à pédicelle dé- passant un peu la glande. 505 teuses, rugueuses et fortement nervées en dessous. Stipules élargies en rein, dentées. Chatons naissant avant les feuilles, sub- sessiles, non feuillés à la base; les femelles oblongs, épais, toujours denses, à écailles disco- lores, brunâtres au som- met, longuement velues, persistantes. Stigmates trés courts, ovoides, bifides. Capsules ovoides-co- niques, tomenteuses , pédicellées, à pédicelle 2-4 fois plus long que la glande. 7X Salix hircina (S. cinerea X< incana) A. Kerner, dans l'Hérault. — Ce Salix hybride est connu dans l'Europe centrale, l'Allemagne, l'Autriche, le Tyrol, la Suisse. En France, il a été observé dans l'Isère, la Haute-Savoie, l'Ain, dans un petit nombre de localités. Nous venons en ajouter une autre située dans les Cévennes méridionales, au Sud-Est de Saint-Pons (Hérault), non loin de Ferrières, dans un ravin humide à Cam- Prafaud, vers 550 mètres d'altitude. L'un de nous, herborisant dans cette région le 24 juin 1909, en découvrit plusieurs arbrisseaux, tous assez rameux, dont lun plus grand atteignait 5 où 6 mètres de hauteur. Ils étaient alors dépourvus de chatons, mais la forme caractéristique de leurs feuilles et leur présence parmi les S. cinerea et S. incana désignaient clairement les parents dont ils étaient issus. Le ! avril de l'année suivante nous avons eu la satisfaction de les observer en très bon état de floraison. Tous les individus étaient 506 SÉANCE DU 44 JUIN 1942. ` femelles, et leurs chatons petits et trés nombreux rappelaient plutôt le Salix incana que le S. cinerea. La plante cévenole a les feuilles adultes moins fortement tomenteuses en dessous mais plus fortement nervées que'la plante dauphinoise. Leur forme est la méme : elles sont large- ment lancéolées, atténuées en un court pétiole et longuement acuminées, à bords un peu enroulés et légèrement ondulés- crénelés. Les chatons, petits et brièvement pédonculés, offrent des écailles d’un brun fauve, des styles longs à stigmates courts et émarginés, et des capsules petites, coniques-aiguës, mal déve- loppées. X Salix bifida Wulf. (S. incana »« purpurea Wimm.) dans l'Hérault. — Cet hybride est nouveau pour la flore francaise. M. Rouy (Fl. fr., t. XII, p. 241) le mentionne parmi les Saliz à rechercher en France, et nous n'avons pas connaissance qu'il ait jamais été rencontré chez nous. L'un de nous l'a découvert le 24 juin 1909, en méme lemps et au méme lieu que le 5. hir- cina, c'est-à-dire dans l'Hérault, prés de Ferrières, dans un ravin humide à Camprafaud, entre 500 et 600 mètres. Il n'y est représenté que par un individu femelle, haut de 2 m. 50 environ et pas trés rameux. Il ne portait, au moment de la découverte, que des feuilles adultes. Mais, au printemps suivant, il nous a été donné de l'observer dans tous ses états de développement et de cueillir ses chatons florifères et capsuliféres. Il résulte de notre étude que ce Salix, qui végéte dans le voisinage des S. incana et S. purpurea, tient des caractères de l'une et de l’autre de ces deux espèces et leur est exactement intermé- diaire. Nous croyons que notre Salix représente la forme typique du S. bifida Wulf. Les exemplaires d'origine autrichienne M distribués de Genève en 1894 par M. Schmidely (in Magnier Flora select. exsicc., n° 3592 et 3593) se rapportent à une autre forme, qui est le S. Wichuræ Pokorny, et qui a les feuilles plus grandes, la pubescence plus accentuée, etc. Le S. bifida Wulf. (inel. S. Wichuræ Pok.) existe dans la Silésie, la Basse-Autriche, la Carniole, la Bosnie. Comme il est peu connu des botanistes français, nous allons, dans le tableau COSTE ET SOULIÉ. — PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. bj 507 suivant, faire ressortir ses caractères, ainsi que ceux des deux parents. S. incana. Arbrisseau à jeunes rameaux dabord pu- bescents puis glabres, alternes ainsi que les feuilles. Feuilles 8-10 fois plus longues que larges, li- néaires ou linéaires-lan- céolées, insensiblement acuminées, à bords en- roulés et un peu denti- culés-glanduleux, vertes et luisantes en dessus, blanches-tomenteuses et distinctementnervéesen dessous. Chatonstous alternes, dressés-étalés, les fe- melles grêles et peu denses, à écailles gla- brescentes, entièrement Jaunes ou rougeâtres au sommet. Style de 4 mm. et Plus, àstigmates courts et bifides. ; Capsules ovoïdes-co- niques, aiguës, glabres, à pédicelle court mais dépassant la glande. S. bifida. Arbrisseau à jeunes rameaux d'abord fine- ment pubescents, puis glabres, alternes ainsi que les feuilles. Feuilles 4-6 fois plus longues que larges, lan- céolées, atténuées aux deux bouts, insensible- mentacuminées, à bords légèrementenrouléset fi- nement denticulés, d'un vert sombre en dessus, un peu grisátres-tomen- teuses et faiblementner- vées en dessous. Chatons femelles al- ternes, d'abord dressés puis étalés-arqués, assez gréles et peu denses, à écailles pubescentes, discolores, brunes rou- geátres au sommet. Style apparent, à stig- mates courts, entiers ou émarginés. Capsules ovoides-co- niques, subobtuses, un peu tomenteuses, sub- sessiles, à pédicelle ne dépassant pas la glande. S. purpurea. Arbrisseau à rameaux lisses et luisants, tou- jours glabres, opposés ainsi que les feuilles. Feuilles 3-5 fois plus longues que larges, oblongues - lancéolées , brusquement acumi- nées, planes, élargies et munies dans le haut de petites dents non glanduleuses, glabres sur les deux faces, glauques-pruineuses et trés finement nervées en dessous. Chatons le plus sou- vent opposés, étalés ou arqués-réfléchis, les fe- melles épais, denses, à écailles tomenteuses , discolores, brunâtres au sommet. Style presque nul, à stigmates courts, ovales, entiers. Capsules courtes, ovoides-obtuses, tomen- teuses, sessiles, à glande dépassant leur base. X Salix dichroa Düll. (S. aurita »« purpurea Wimm.) dans les. Cévennes de l'Hérault. — Cet hybride appartient à l'Europe centrale : Grande-Bretagne, Allemagne, Bohème, Autriche, Suisse. En France, il n'est connu que de rares localités des 508 SÉANCE DU 414 JUIN 1912. Vosges, de l'Aube, de la Seine-et-Oise. Le 6 mai 1909, l'un de nous en a découvert une petite colonie dans les Cévennes siliceuses de l'Hérault, vulgairement appelées Monts de l'Espi- nouse, non loin de Salvergues, sur les bords de l'Agout, vers 975 mètres d'altitude, c'est-à-dire presque au point culminant du département. ! Tous les individus que nous avons observés dans cette loca- lité, en 1909 et 1910, sont femelles, ainsi que les autres Salig hybrides de l'Hérault. Ils croissent dans le voisinage des S. aurita et S. purpurea, et, bien qu'intermédiaires entre ces deux espéces, ils semblent se rapprocher d'avantage du S. purpurea. lls ressemblent singuliérement aux exemplaires des Vosges (Autrey, bords de la Mortagne), distribués en 1899 par M. Ch. Claire à la Société Rochelaise (n° 4492), sous le nom de S. dichroa Dóll. forma purpuroides (S. purpurea-aurita) Claire. Mais le dessous des feuilles adultes est glauque blanchâtre dans la plante des Vosges, tandis qu'il est vert et à peine glaucescent dans la plante cévenole. Le S. dichroa étant assez variable, surtout pour la forme et l'indument des feuilles, il ne sera pas hors de propos de donner ici une courte description de la forme des bords de l'Agout. Arbrisseau de 1 à 2 mètres, à rameaux dressés-étalés, grêles, d'abord pubescents grisátres, puis glabres, lisses et luisants, olivâtres. Feuilles courtement pétiolées, elliptiques-lancéolées ou lancéolées, atténuées aux deux bouts, acuminées, finement denticulées, d'abord pubescentes-blan- châtres, puis glabres et vertes sur les deux faces, à peine glaucescentes en dessous, à nervures saillantes; stipules ovales ou lancéolées. Chatons femelles précoces, courtement pédonculés, assez gréles, cylindriques, denses, à écailles noirátres, longuement velues; style trés court, à stigmates petits noirâtres; capsules subsessiles, ovoides-coniques, aiguës, tomenteuses-blanchâtres. >X< Salix laurina Smith (S. Caprea »« phylicifolia) dans le Cantal. — Ce Salix, de méme que le S. bifida, est nouveau pour la flore francaise, et M. Rouy (Fl. Fr. XII, p. 247) le mentionne pareillement dans la liste des hybrides qui « peuvent être recherchés en France ». L'un de nous, herborisant le 22 août 1911 dans le massif basaltique du Cantal, l'a rencontré sur le Falghoux vers le Puy Violent, à 1500 métres d'altitude. il croissait au milieu des S. Caprea et S. phylicifolia et, à cause de la saison avancée, n'offrait plus que des feuilles. Mais la COSTE ET SOULIÉ. —— PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. 509 forme et l'indument de ses feuilles, intermédiaires entre celles des espéces que nous venons de citer, ne laissent aucun doute sur son origine hybride. Le S. laurina est connu dans l'Europe boréale et centrale : Suède, Laponie, Finlande, Russie boréale et centrale, Allemagne, Grande-Bretagne. La rareté en France de l’un de ses parents, le S. phylicifolia, qu’on ne trouve que dans les Hautes- Vosges, les sommets élevés du Massif central et les Pyrénées, nous explique suffisamment pourquoi il avait échappé jusqu'ici aux recherches des botanistes français. Nous donnerons une description détaillée de la plante du Cantal, dès que nous aurons pu nous en procurer des exemplaires complets. X Salix abnormis Rouy (S. incana X pyrenaica Coste) à Gavarnie. — La découverte de ce rare hybride à Gavarnie remonte au 29 juillet 1907. Pendant que la Société botanique explorait les prairies et les graviers du célèbre cirque, M. l'abbé Segret le distingua le premier parmi les S. incana et S. pyre- naica, qui abondent dans les alluvions du Gave, et le signala avec sa compétence bien connue en cette matière aux confrères qui faisaient partie de son groupe. Mais, comme tous les petits arbrisseaux étaient sans chatons et la plupart broutés par les troupeaux, sa découverte ne fut point remarquée. Deux années plus tard, le 14 juillet 1909, deux de nos confrères, MM. G. Durand et J. Charrier, herborisant aux mêmes lieux, y récoltèrent le même Salix et, incertains du nom à lui donner, en adressèrent des échantillons capsulifères à l'un de nous. Celui-ci reconnut de suite le Saule de M. Segret et le leur signala comme un hybride inédit des S. incana et S. pyre- naica. Ces messieurs en donnèrent communication à M. Rouy, qui rédigeait alors le tome XII de sa Flore de France, et notre savant confrére l'a décrit dans ce volume (p. 233) sous le nom de S, abnormis Rouv, Le S. abnormis n'est pas rare dans les alluvions rocailleuses du Cirque. Nous l'y avons recherché, les 13 et 18 juillet 1911, avec nos amis MM. Lhomme et des Lignéris, et nous en avons observé de nombreux arbrisseaux en bon état de fructifi- cation croissant péle-méle avec les parents. À côté d'eux végé- taient d'autres arbrisseaux, assurément hybrides, mais stériles, 510 SÉANCE DU 14 JUIN 1912. qui représentaient sans doute les individus màles, dont les chatons n'existaient déjà plus. Ces chatons mâles, qui n'ont pas encore été décrits, doivent étre recherchés au printemps. (A suivre.) Sur les lignes verticales dessinées par le Chlorella vulgaris contre les parois des flacons de culture (Suite) !; PAR M. RAovuL COMBES. 4^ Dans les tubes renfermant un milieu de culture ayant donné naissance à un précipité salin, mais n'ayant subi aucune conta- mination, le précipité s'est déposé dans les régions inférieures des tubes. En dehors de ce dépôt inférieur, de larges plaques salines provenant de l'évaporation du liquide de culture à la surface avaient été arrétées par leurs bords contre les parois, à des hauteurs variables, aprés avoir quitté la surface et pendant qu'elles tombaient au fond des tubes. m Dans toutes les cultures de ce second lot, quel que soit l'éclar- rement auquel elles aient été soumises, et que les parois des tubes soient couvertes ou soient dépourvues d'un écran de toile, les Algues ne se sont développées que sur les dépôts salins amassés dans la région inférieure des tubes et sur les plaques adhérant aux parois verticales. : Un anneau d'Algues s'est également formé au-dessus du niveau supérieur du liquide, grâce au dépôt salin existant en cette région et résultant de l'évaporation lente du milieu de culture. Ce développement du Chlorella suivant un anneau situé au-dessus de la surface du milieu de culture, n'existait pas d'ailleurs seule- ment dans les tubes renfermant un liquide non contamine » susceptible de laisser déposer un précipité, il existait égalemen dans tous les tubes de culture et avait la même origine : Ds des Algues sur le dépôt salin laissé par l'évaporation lente du milieu de culture. T Dans ces tubes renfermant du liquide de Knop non contaminé 1. Voir plus haut, p. 395. R. COMBES. — LIGNES VERTICALES DU CHLORELLA VULGARIS. 511 par des Bactéries et ayant laissé précipiter peu à peu des sels insolubles, le CAlorella ne s'est pas développé suivant des lignes verticales, il recouvrait tous les dépôts salins d'une manière à peu prés uniforme, et, dans les tubes recouverts d'un écran, ne laissait pas voir de différence de développement correspondant aux différences d'éclairement résultant de l'existence de l'écran de toile sur la paroi des tubes. Des phénomènes de méme ordre ont été constatés dans les cultures de Chlorella vulgaris faites, non pas dans des tubes, mais dans les ballons qui m'ont servi à étudier l'influence de l'éclairement sur le développement des Algues, dans les expé- riences dont j'ai exposé les résultats dans la dernière séance de la Société botanique de France. Le milieu de Charpentier, employé dans ces cultures, avait laissé déposer dans chaque ballon un précipité assez abondant; ce précipité s'était tout d'abord fixé en partie sur le fond des ballons, et en partie sur les parois latérales, formant une couche homogéne sur ces parois au-dessous de la région équatoriale. Puis, peu à peu l'homogé- néité du dépót se détruisit par suite du glissement du précipité qui eut lieu de place en place et suivant les lignes de plus grande pente. Peu de temps aprés que les ballons eurent été disposés pour les expériences, le glissement du dépôt s'étant produit tout autour du ballon, et en des points très rapprochés les uns des autres, il ne restait plus contre les parois latérales que des bandes salines très étroites et dirigées toutes suivant les lignes de plus grande pente. Les Algues qui venaient d'être ensemen- cées dans ces ballons se développèrent à la surface du liquide de culture, sur le fond des ballons, et, de plus, se fixèrent sur les parois latérales, en tous les points où se trouvait le précipité, colorant ainsi en vert les bandes d’abord blanches formées par le dépôt resté fixé sur les parois suivant les lignes de plus grande pente. Les Algues se développèrent également, contre les parois latérales, suivant un anneau situé au-dessus du niveau du liquide de culture, grâce à l'existence, sur cette partie des parois, d'un dépót dà à l'évaporation lente du liquide. » Le développement des Algues a toujours été plus rapide dans les tubes contaminés par des Bactéries que dans les tubes renfermant le Chlorella en culture pure. La quantité d'Algues 542 SÉANCE DU 14 JUIN 1912. contenues, à la fin des expériences, dans les tubes contaminés était de beaucoup plus considérable que celle qui se trouvait dans les tubes non contaminés. Je pense qu'il est possible de tirer, des différents faits que je viens d'exposer, les conclusions suivantes : 1° Le Chlorella vulgaris, cultivé dans un milieu nutritif limpide et non contaminé par d’autres microorganismes, se développe à la surface du liquide et au fond du récipient de culture; dans ces conditions, il ne forme pas contre les parois de ce dernier, les lignes verticales auxquelles il a été fait allusion à plusieurs reprises dans diverses communications présentées à la Société botanique de France. 2 Lorsqu'il vit en culture aseptique, mais dans une solution nutritive laissant précipiter des sels insolubles, le Chlorella se développe non seulement à la surface du liquide de culture et au fond du récipient, mais encore en tous les points des parois oü un dépót salin, s'étant fixé, a retenu mécaniquement quelques cellules d'Algues tombant de la surface de la culture. Dans ce cas, le Chlorella se développe à peu prés uniformément sur tous les points des parois présentant des dépóts salins; il n'a pas été constaté non plus, dans ces conditions, de lignes verticales sul- vant lesquelles l'Algue se serait développée en plus grande abon- dance. Les différences d'éclairement produites par l'existence d'un écran de toile contre la paroi de certains tubes renfermant de telles cultures, n'ont pas déterminé de différences sensibles dans le développement de l'Algue fixée contre 1a partie interne de cette méme paroi. Le Chlorella se développait à peu prés unt" formément en certaines régions et pas du tout en d'autres; les régions ainsi délimitées à l'intérieur de la paroi des tubes par le développement d'une couche d'Algue représentaientles parties sur lesquelles des dépôts salins s'étaient formés, mais ne corres- pondaient en rien aux détails de l'écran derrière lequel avait lieu le développement. 3° Lorsque les cultures de Chlorella sont faites sans précaution d'asepsie, et que, dans les milieux nutritifs, età cóté du Chlorella, se développent d'autres microorganismes et notamment des Bactéries, on observe alors trés nettement l'existence, contre les R. COMBES. — LIGNES VERTICALES DU. CHLORELLA VULGARIS. 513 parois des tubes ou des flacons de culture, de fines lignes verti- cales suivant lesquelles l'Algue se développe. Les causes déterminantes de la formation de ces lignes me semblent être : 1° l'arrét mécanique de cellules d'Algues tombant de la surface des liquides de culture, arrét produit par des colo- nies de Bactéries fixées contre les parois des récipients; 2° l'in- fluence de la pesanteur, qui intervient pour régler la direction de ces lignes; cette direction est tout à fait indépendante de l'intensité de la lumière reçue par ces parois. Les résultats de mes expériences confirment entièrement, en méme temps qu'ils les complétent, ceux qui ont été obtenus par M. Molliard'. Je rappelle que M. Molliard a mis en évidence, dans plusieurs expériences, le rôle important joué par la pesan- leur et le faible rôle joué par la lumière dans la formation des lignes verticales suivant lesquelles certaines Algues se déve- loppent contre les parois de verre; il a notamment montré que ces lignes se forment : 4? lorsque toutes les parties des parois de Verre recoivent une méme quantité de lumiére (expériences du clin ostat); 2° lorsque ces parois ne reçoivent aucune lumière (expériences faites à l'obscurité). Les expériences dont je rends Compte montrent de plus que ces lignes se développent encore dans le sens vertical, contre des parois présentant des bandes d'inégal éclairement disposées dans le seus horizontal. Le faitque, d'une part, dans les tubes non contaminés et présen- tant des dépóts salins sur les parois, les Algues se sont fixées en tous les points où ces dépóts existaient, sans se développer ensuite suivant des lignes verticales, et que, d'autre part, dans les tubes contaminés, les Algues se sont fixées sur les points des parois où des colonies de Bactéries commençaient à se former, et se Sont développées dans la suite suivant des lignes verticales, permet de supposer que, dans les tubes contaminés, le róle des Bactéries ne se borne peut-étre pas à l'arrét mécanique et à la fixation des premières cellules d'Algues aux dépens desquelles se formeront les lignes verticales, mais qu'il influe encore dans le développement des lignes elles-mémes. La lumière n'intervient dans la formation de ces lignes que 1. MOLLIARD (M.), Bulletin de la Société botanique de France. Juin 1910 et Octobre 4944. T. LIX. (SÉANCES) 33 514 SÉANCE DU 14 JUIN 1912. d'une manière tout à fait secondaire; elle n'influence pas leur direction mais seulement la rapidité de leur développement, celles qui se sont formées à une lumière favorable se consti- tuant plus vite que celles qui se sont formées à une lumière trop intense ou trop faible. On pourrait ajouter aux différents résultats d'expériences que je viens de rappeler, et qui tous montrent que la lumière ne peut étre rangée parmi les causes déterminantes de la formation des lignes verticales dessinées par les Algues sur les parois de verre, le fait suivant qui présente un certain intérét au point de vue qui nous occupe. Un flacon contenant des eaux de lavage d'un précipité plombique d'anthocyane, avait été laissé dans une armoire et par conséquent à l'obscurité à peu prés com- pléte. Ces eaux de lavage, renfermant des traces de sucres, des Bactéries et des Champignons ne tardérent pas à s'y déve- lopper. Lorsque le flacon fut enlevé de l'armoire, cinq mois aprés y avoir été placé, j'observai que certains Champignons s'étaient développés contre ses parois latérales, et suivant des lignes verticales trés nettes, analogues à celles qu'aurait pu former une Algue dans des conditions convenables (fig. 6). Il me parait difficile de soutenir que dans la formation de ces lignes. à l'obscurité à peu prés complète, par des organismes sans chlorophylle, la lumière ait joué un rôle important. 4° Lorsque le Chlorella se développant en milieu contaminé, peut se fixer sur la totalité de la paroi des tubes ou flacons de culture, grâce à l'existence d’un voile de Bactéries contre celle paroi, la rapidité du développement est profondément influencée par l'éclairement. Si la lumière est répartie d'une manière ne7 gale à la surface de la paroi, les différences de couleur que pee sente en ses divers points le voile d'Algues et de Bactéries développé derrière cette paroi, rend compte d'une façon tres nette de ces inégalités d'éclairement. Mais du fait que la colo- ration verte du voile d'Algues et de Bactéries est moins intense en certains points peu éclairés qu'en d'autres plus éclairés, par exemple, on ne peut en conclure d’une manière absolue que la lumière qui éclaire les premiers points est moins favorable er développement du Chlorella vulgaris que celle qui éclaire les seconds, on peut seulement en déduire que le premier éclaire- R. MIRANDE. —— EXCURSION A SAINT-VAAST-LA-HOUGUE. 515 ment parait moins favorable que le second au développement de l'association du Chlorella vulgaris avec les autres microorga- nismes qui l'accompagnent. Il ne faut pas oublier en effet que les associations d'Algues et de Bactéries par exemple ne se comportent pas du tout comme se comporteraient des Algues isolées ou des Bactéries isolées; tout d'abord ces microorga- nismes sont sensibles aux divers agents extérieurs (lumière par exemple) et le sont d'une facon différente, d'autre part les uns influent sur le développement des autres d'une manière très profonde; si de nombreux travaux ne nous avaient pas rensei- gnés sur le rôle que jouent par exemple les Bactéries dans la nutrition azotée et la nutrition carbonée des Algues, la simple comparaison du développement du Chlorella vulgaris dans le milieu de Knop non contaminé, et du développement de la méme Algue dans un milieu de méme composition mais conta- miné par des Bactéries, nous aurait permis de constater le róle important que jouent ces Bactéries dans la vie de l'Algue. (A suivre.) M. Mirande fait la communication suivante : Excursion algologique du Laboratoire de Cryp- togamie du Muséum aux environs de Saint- Vaast-la-Hougue; PAR M. RoBERT MIRANDE. La troisième excursion: algologique du laboratoire de Crypto- gamie du Muséum aux environs de Saint-Vaast-la-Hougue, orga- nisée par M. Mangin, comme complément de son cours, a eu lieu cette année du 1° au 5 avril, avec le méme plein succès qu'avaient obtenu ses devancières. Les exeursionnistes ont trouvé, comme toujours, au labora- loire maritime de l'ile de Tatihou, outre d'excellentes conditions de travail, un accueil dont ils restent grandement reconnaissants au sympathique et distingué directeur-adjoint, M. Anthony, assis- lant au Muséum, ainsi qu'à son dévoué collaborateur M. Malard, dont ils ont fréquemment mis à contribution la connaissance approfondie qu'il a de la flore algologique de la région. 516 SÉANCE, DU 14 JUIN 1912. Leurs recherches étaient favorisées par de fortes marées de syzygie d'une amplitude variant de 58 à 64 décimétres qui, découvrant trés loin à mer basse, leur promettaient de fruc- tueuses récoltes. Enfin, le temps, qui s'est maintenu au beau, Croquis de la region de ae ird Plage EO LA HoUGUE . je Qu P r ^o S Parcs à ‘hu CEPI. urs ILE oe TATIHOU 4 itres < 7 Ly. B pelle dedere o dy UILet P La Becue Fig. 1. quoique un peu frais, leur a permis d'apprécier comme il con- venait, en dehors de son intérét scientifique, le cóté pittoresque de cette belle excursion. Il m'a semblé qu'il n'était pas inutile de retracer brièvement ici les grandes lignes de notre emploi du temps ni de donner, avec la liste des nombreuses espèces recueillies, les principales observations qui ont pu étre faites à leur sujet au point de vue biologique. R. MIRANDE. —- EXCURSION A SAINT-VAAST-LA-HOUGUE. 511 PREMIÈRE JOURNÉE. LUNDI 1* AVRIL Excursion autour de lile de Tatihou et à I Uot de llle Excursion de mise en train, pour ainsi dire, qui nous permet, outre la rencontre de quelques échantillons intéressants, d'étudier sur place les principales espèces types qui caractérisent la flore algologique de la région '. Nous visitons d'abord les rochers granitiques qui s'étendent au Sud de l'ile de Tatihou jusqu'au petit fort de l’Ilet que nous contournons vers l'Est, c'est-à-dire du cóté de la mer ouverte. LISTE DES ESPÈCES RÉCOLTÉES. Cyanophycées. Hyella cæspitosa (B. et Flahault) — Balani ( Lehmann) Mastigocoleus testarum (Lager- heim) Isactis plana (Harv.) Thuret. Abondants sur coquilles, rochers ou galets. Chlorophycées. : Ulva Lactuca Z. Enteromorpha intestinalis Linck Cladophora rupestris Kuetz. Spongomorpha lanosa (Roth) J. Ag., épiphyte sur les grandes espèces. Le Convoluta roscoffensis, dans les petites mares, sur fond vaseux, se rencontre en grande abon- dance vivant en symbiose, commeonlesait,avecune petite Algue du genre Carteria Dies. Phéophycées. Dictyota dichotoma (Huds.) La- mour. * Fucus vesiculosus L. * — serratus L. * — platycarpus Thur. + Pelvetia canaliculata (L.) Dec. et Thur. * Ascophyllum nodosum (L) Le Jol. LR avons fait précéder d'un astérisque les espèces les plus com- ien s que l'on retrouve un peu partout et sur lesquelles nous ne ko d rons pas dans l'énumération des récoltes suivantes. Nous mettons A iques les espèces qui nous ont paru les plus caractéristiques, soit eur présence, soit par leur grande abondance, des diverses localités visitées. 5 918 Cystoseira granulata (Z.) Ag. Laminaria saccharina ( Z.) Lamour. — flexicaulis Le Jol. Ralfsia verrucosa (Aresch.) J. A UAE Colpomenia sinuosa (Roth) D. et S. Sphacelaria cirrosa (Roth) A g. Halopteris scoparia (L.) Sauv. * Pylaiella littoralis (Z.) Kjellm. * Ectocarpus siliculosus (Dillw.) Lyngb. Rhodophycées * Porphyra laciniata (Lightf.) Ag. * Dumontia filiformis Grev. "Furcellaria fastigiata (Huds.) Lam. * Polyides rotundus (Gmel.) Grev. Lithothamnium Sonderi Hauck — Lenormandii (Aresch.) Fosl. Lithophyllum incrustans Phil. Algues incrustantes abondantes sur les rochers. Corallina officinalis Z. Jania corniculata (Lamour. ) Griffithsia setacea (Ellis) Ag. Spiridia filamentosa ( Wul f-) Harv. * Ceramium rubrum (Huds.) Ag: * Laurencia pinnatifida (Gmel.) La- mour. SÉANCE DU 14 JUIN 1912. * Laurenciaobtusa(Zuds.)Lamour. * Polysiphonia elongata (Huds.) Harv. à * — fastigiata (Roth) Grev., épi- phyte sur les grandes espèces et presque exclusivement sur l'Ascophyllum nodosum. Polysiphonia nigrescens (Dillw.) Grev. " Halopithys Kuetz. Rhodomela subfusca Ag. Nitophyllumlaceratum (Gm.) Grev. * Chondrus crispus (Z.) Stackh. Gigartina mamillosa (G. et W.) J. pinastroides ((7m.) Ag. Crstoclohiuin pertes (ceo Kuetz. Catenella Opuntia (G. et W.) Grev. * Gracilaria confervoides (Z. ) Grev. Calliblepharis jubata (G. et W.) Kuetz. * Rhodymenia palmata (L.) Grev. Lomentaria articulata (Huds.) Lyngb. | Chilocladia clavellosa (Turn.)Grev. * Plocamium coccineum (Zuds.) Lyngb. Au retour nous visitons les parcs à huitres du Rhun où nous récoltons notamment le Cuttleria multifida (Smith) Grev., qui est encore à cette époque sous la forme décrite par Zanardini sous le nom d'Aglaozoma reptans. DEUXIÈME JOURNÉE. MARDI 2 AVRIL Excursion à Réville Départ en voitures pour Réville que nous traversons. À d du village se trouve une petite plage de sable défendue du có P. MIRANDE. — EXCURSION A SAINT-VAAST-LA-HOUGUE. 519 de la mer par une barrière de rochers granitiques alternant avec des prairies de Zostéres. Nous y récoltons outre les espéces communes : Bacillariales. De nombreuses Diatomées filamen- teuses retiennent notre atten- tion. Notamment : Berkeleya rutilans (Trent.) Grun. Schizonema helminthosum Auetz. Chlorophycées. Spongomorpha lanosa (Roth) J. Ag. (très abondant). Phéophycées. Dictyota dichotoma (Huds.) Lamz Cystoseira granulata (L.) Ag. — ericoides (Z) Ag. — fœniculacea Grev. Colpomenia sinuosa.Cette Algue,la célèbre « voleuse d'huitres », re- montantdu Sudetsignalée pour la premiere fois en 1907 à Cher- bourg par M. Corbière et,dansla région de St-Vaast, par M.Man- gin, a maintenant envahi com- plétement toute cette région, et nous la retrouvons dans cha- cune de nos excursions souvent trés abondante et quelquefois représentée, comme ici, par de trés volumineux exemplaires, atteignant une quinzaine de centimètres de diamètre. Scytosiphon Lomentaria (Lyngb.) J. Ag., très abondant. Halopteris scoparia (L.) Sauv. Rhodophycées. Chantransia secundata (Lyngb.) Thur., abondant sur Zostères. Melobesia Lejolisii (/'osan.), abon- dant sur Zostères. Griffithsia corallina (Lightf.) Ag. Halurus equisetifolius (ZLightf.) Kuetz. Callithamnium tetragonum ( Witt.) Ag. Plumaria elegans (Bonn.) Schm. Spiridia filamentosa ( Wulf.) Harv. Heterosiphonia coccinea (Huds.) Falk. Nitophyllum laceratum(Gm.) Grev. — punctatum (Stackh.) Grev. Delesseria Hypoglossum Lamour. — ruscifolia Ag. — sanguinea (L.) Lamour. Gigartina acicularis ( Wulf.) Lam. Phyllophora rubens (Z.) Grev. Ahnfeltia plicata (Huds.) Fr. Cystoclonium purpurascens (Huds. Kuetz. Rhodophyllisbifida(G.et W.)Kuetz. Calliblepharis jubata (G. et W.) Kuetz. Lomentariaarticulata(Huds)Lyngb. Gastroclonium ovale (Zuds.) Kuetz. — kaliforme (G. et W.) Ardiss. : e revenant à Saint-Vaast les voitures s'arrétent un instant Y estuaire dela Saire où nous récoltons le Fucus ceranoides L. est dans cette localité qu'avait été d'abord trouvé, puis décrit. 520 SÉANCE DU 1& JUIN 1912. par Thuret le Monostroma laceratum. On y rencontrait aussi le Bostrychia scorpioides. Ces deux espèces n'y ont plus été retrouvées depuis, mais elles sont signalées dans l'anse du Cul- de-Loup, entre la Hougue et Morsalines; nous irons les y chercher aprés demain. (A su?vre.) SÉANCE DU 28 JUIN 1912 PRÉSIDENCE DE M. R. ZEILLER. M. F. Camus, secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer à la Société le décès de notre confrère M. Édouard Griffon. Une Notice biographique sera publiée ultérieurement sur notre con- frère. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, M. le Président proclame membres de la Société : MM. Granmaxx (D° Robert), bibliothécaire de l'Univer- sité, 3, Nackorhalde, à Tubingen (Wurten- berg), présenté par MM. Ant. Magnin et Lutz. JrAw;EAN, directeur d'école, à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), présenté par MM. Duffour et Dagan. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ Arzberger (E.-G.), Fungous Root Tubercles. Bonnier (Gaston), Flore compléte illustrée en couleurs de France, Suisse et Belgique. Fasc. 1-10. j Borgesen (F.), Some Chlorophyceæ from the Danish West Indies, Bush (B.-F.), The North American Species of Fuirena. | Capitaine (Louis), Contribution à l'étude morphologique des graines des Légumineuses. Chatenier (C.), Liste des plantes recueillies ou observées pendant x session extraordinaire à la Chapelle-en- Vercors, 22, 23 et 24 aoùt 87. Chodat (R.), Nouvelles recherches sur les ferments oxydants, 4 et 5. — Polygalaceæ africanæ, IV. Chodat et Monnier (A.), Recherches sur l'augmentation en poids des plantes. 522 SEANCE DU 28 JUIN 1912. Danforth (C.-H.), Periodicity in Spirogyra. Daniel (L.), L'affaire du « Times ». | Dauphiné (André), De l'évolution de l'appareil conducteur dans le genre Kalanchoe. Fergusson (A.-M.), Crotons of the United States. i Fernald (M.-L.), and Sornborger (J.-D.), Somes recent Additions t0 the Labrador Flora. 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Les êtres vivants qui habitent dans les eaux douces ou les eaux salées ne sont pas placés, au point de vue de la lumiere, dans des conditions comparables à celles des étres qui vivent à la surface du sol : la lumière qu'ils reçoivent a dù traverser une certaine profondeur d'eau avant de les atteindre et elle ne leur parvient que modifiée dans sa nature et dans son intensité. Aussi, en raison de l'importance de l'action de la Jumiére sur les étres vivants et spécialement sur les végétaux, l'étude de l'absorption de la lumiere par l'eau, a été abordée, indépendam- ment des physiciens, par des biologistes. Dans de nombreuses expériences, on s'est borné, à l'exemple de Forel, Fol et Sarrasin, Régnard, etc., à immerger dos plaques photographiques à des profondeurs variables, afin de DANGEARD ET MOREAU. — ABSORPTION DE LA LUMIÈRE PAR L'EAU. 525 déterminer la diminution progressive de l'intensité lumineuse et la limite de pénétration de la lumière dans l'eau de la mer et des lacs. Mais pour étudier les modifications que subit la lumiere dans sa composition, en traversant des couches d'eau de plus en plus profondes, la plupart des auteurs ont répété, en la perfection- nant, la méthode de Bunsen' : celui-ci employait un tube de deux métres de long fermé aux extrémités par des lames de verre, et rempli d'eau : le tube étant disposé horizontalement, il était facile d'observer les rayons aprés leur passage dans l'eau. Il suffit, pour donner à cette expérience toute sa valeur, d'augmenter la longueur du tube, de faire varier la nature de l'eau qui s'y trouve contenue et d'employer diverses sources de radiations. L'emploi du spectroscope analysant la lumiere à la sortie du tube, a permis d'arriver à des notions de plus en plus exactes el précises, en ce qui concerne la disparition des rayons absorbés. On a reconnu ainsi que les rayons rouges disparaissent les premiers; plusieurs auteurs constataient en méme temps, sou- vent d'une facon indépendante, l'existence dune bande d'absorption, au voisinage de la raie D, vers ^ 620-600 l'existence d'une autre bande était soupçonnée près de la rale c et enfin une troisième était signalée vers la raie b. Mais ces résultats, fort intéressants pour les physiciens, ne pouvaient satisfaire au méme degré les biologistes, à cause des dimensions trop faibles des tubes, qui ne dépassaient pas une dizaine de métres. ll faut arriver aux recherches récentes d'Oltmanns* pour trouver des résultats exprimés en longueurs d'onde, avec une longueur de tube atteignant 17 métres; l'eau employée provenait de la mer Baltique : les radiations utilisées étaient celles du Soleil, transmises au moyen d'un héliostat. Avec un tube de 3 m. 5, l'eau de mer absorbait complètement 1. BUNSEN (R.), Ueber den innern Zusammenhang der pseudovulkanischen Erscheinungen Islands (Ann. der Chem. u. Pharm., Bd 62, 1847, p. 1-59. 2. OLTMANNS, Ueber die Cultur und Lebensbedingungen der Meeresalgen Pringsheim's Jahrb. f. wiss. Bot., Bd 23, 1892, p. 348-440). 526 1 SÉANCE DU 28 JUIN 1912. les rayons rouges jusqu'à 675 et seulement en partie jusqu'à 665; une bande d'absorption se montre vers 605. Pour un tube de 6 m. 6, le rouge disparait à 660, avec une ombre jusqu'en 655 : à ce niveau, la bande d'absorption s'étend de 604 à 608 et le violet s'éteint à partir de 400. A 10 m. 2, les radiations ne traversent qu'à partir de 650 et encore assez faiblément jusqu'à 638. Au-dessous de ce niveau, l'absorption s'étend progressive- ment et à 17 mètres elle arrive à toucher presque la raie du sodium. Ces résultats offrent le plus grand intérét : ils fournissent des documents précieux sur la nature des radiations utilisables par les plantes marines jusqu'à une profondeur de 17 mètres. On pouvait se demander toutefois si l'observation directe du spectre d'absorption de l'eau par l'œil, ne comportait pas cer- taines causes d'erreur dans l'appréciation des longueurs d'onde. Dans ces conditions, il nous a paru qu'il serait intéressant de reprendre l'expérience d'Oltmanns, en utilisant des plaques photographiques extrémement sensibles au rouge et méme à l'infra-rouge; nous nous proposions de rechercher si l'absorp- lion de la partie rouge du spectre par l'eau était réellement aussi rapide qu'on l'admet jusqu'ici. Comme l'absorption de la lumière par l'eau dépend de l'in- tensité lumineuse et de la température d'une part, et d'autre part de la nature de l'eau et des particules qui s'y trouvent en sus- pension, il sera nécessaire d'établir un certain nombre d'expe- riences types pouvant servir de points de comparaison, en employant soit l'arc électrique, soit la lumiere du soleil avec des eaux de provenance diverse, eau distillée, eau de source; eau de rivière, eau des lacs, eau de la mer. Dans cette première étude, nous nous sommes servis de l'eau distillée du commerce, avec l'arc électrique comme source de lumière : nos tubes étaient des tubes en cuivre avec lesquels nous avons obtenu des longueurs de 3 métres, 5 m. 19 9 m. 40, 11 m. 80, 15 m. 45, 48 m. 15, 20 m. 90, 23 m. 90: Le spectre est resté complet du cóté du violet (^ 400) Jus- qu'à 23 m. 90; la détermination des limites du spectre ne por- tait donc que sur la disparition des radiations les moins réfran- DANGEARD ET MOREAU. — ABSORPTION DE LA LUMIÈRE PAR L'EAU. 527 gibles aux diverses profondeurs : cette mesure a été faite à l’aide de nos plaques sensibles pour le rouge et l'infra-rouge : elle présente donc toutes les garanties d'exactitude; la durée de pose était de 20" pour les 15 premiers métres : elle a été aug- mentée sensiblement pour les profondeurs plus grandes. Le tableau ci-dessous donne en face de chaque longueur de tube, la limite en longueurs d'onde du spectre qui a impres- sionné la plaque : ju. o om mar c I B. c (10a (ur ru 2 mL E 00 HH 1. 01 US v. 0 220 T TEE DIE BG 215 2. 207 0 nad 20:90 - ^. a 25:007 0.102255 dt Nous avons retrouvé facilement la bande d'absorption prin- cipale de l'eau, dont la partie médiane se trouve vers 605 et qui s'étend à droite et à gauche lorsque la couche d'eau aug- mente d'épaisseur. La comparaison de nos résultats avec ceux d'Oltmanns est très instructive : nos plaques photographiques, à la profondeur d'une dizaine de métres, étaient encore impressionnées trés Vivement, en 20" par des radiations de longueur d'onde 100, alors que dans les expériences d'Oltmanns, ces mêmes radia- lions n'existaient déjà plus à la profondeur de 3 m. 5; à ce dernier niveau, nous constations la présence de radiations 120. On pourrait croire que les divergences entre nos résultats et ceux d'Oltmanns, tiennent à la différence d'absorption de l'eau de mer et de l'eau distillée; il n'en est rien. En effet, avec un tube de 3 mètres rempli d'eau de mer, la limite du spectre, impressionnant nos plaques, atteignait, comme avec l'eau dis- tillée, la longueur d'onde 720. Notre tableau montre également que de 21 à 24 mètres, la différence dans les limites d'absorption est presque nulle sil est certain qu'à partir de ce niveau, le régime d'absorption ne še modifie que très lentement. 528 SÉANCE DU 28 JUIN 1912. On peut invoquer à l'appui de cette opinion les recherches récentes de Bertel qui, en descendant à diverses profondeurs un spectrographe muni de plaques photographiques, a vu qu'à 100 mètres il n'existe presque plus de jaune et qu'à 300 mètres le vert se montre encore‘. Nous ne parlons pas des recherches de Smith à bord du Michael Sars : les seule analyses que nous possédons ne donnent aucune précision sur l'absorption progressive des radiations telle que nous l'étudions ici : l'intérêt trés grand suscité par ces observations du Michael Sars, réside dans le fait qu'à une pro- fondeur de 1000 mètres, le bleu et le violet pénètrent, que l'ultra violet se rencontre plus profondément encore; l'obscurité totale n'existerait que vers 1 100 métres. En résumé, nous avons réussi à démontrer, grâce à l'emploi de plaques sensibles au rouge et à l'infra rouge, que l'absorption de la partie la moins réfrangible du spectre est beaucoup moins rapide qu'on ne le supposait : cette absorption a été fixée en longueurs d'onde jusqu'à une profondeur de 24 mètres, c'est-à- dire jusqu'au niveau à partir duquel les modifications sont sans doute trés lentes. Des études de ce genre sont de nature à éclairer le probléme de la végétation en profondeur : leur intérét augmente du fait de recherches récentes sur la culture des Algues vertes et des Diatomées en face d'un spectre? et aussi sur le verdissement de plantes diverses sous l'influence des différentes radiations *. En effet, si nous prenons des plantes vertes aquatiques vivant en profondeur dans l'eau des lacs ou des mers, ces plantes doivent se comporter assez sensiblement comme les cultures d'Algues en face d'un spectre; nous devons nous attendre à observer une végétation abondante, vigoureuse, tant que les rayons qui correspondent a la Bd. I arrivent à destina- tion : à cette zone doit en succéder une autre moins riche, dans 1. BERTEL, Sur une nouvelle méthode de recherches qualitatives de la lumiere, dans des profondeurs différentes de la mer (Bull. Inst. océanogr., n° 215, novembre 1941). 2. DANGEARD (P.-A.), Sur la détermination des rayons actifs dans la syn- thèse chlorophyllienne (Comptes rendus, 30 janvier 19144). — Le spectro- gramme de croissance d'une Diatomée (Bull. Soc. bot. de Fr., 1911). 3. DANGEARD (P.-A.), Bull. Soc. bot. de Fr., séance du 14 juin 1912. D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 529 laquelle les rayons actifs allant jusqu'à la Bd. II disparaissent progressivement : une diminution brusque de végétation doit se produire alors, car les rayons allant jusqu'à la Bd. III sont peu actifs, soit dans la synthése chlorophyllienne, soit dans la pro- duction de la chlorophylle. En consultant le tableau que nous avons donné précédem- ment, on voit que jusqu'à 10 et 11 mètres, toutes les radiations appartenant à la Bd. I (670-635) passent, contrairement à ce qui était admis jusqu'ici : les plantes jusqu'à ce niveau reçoivent donc tous les rayons particulièrement actifs dans la synthése chlorophyllienne; la question d'intensité intervient seule; au-dessous, ces radiations disparaissent progressivement et vers 15 mètres on n'a plus guère que les radiations apparte- nant à la Bd. II (622-597). A partir de 20 mètres, il n'existe plus que des radiations qui, tout au moins dans les conditions ordinaires, se montrent peu actives dans les phénomènes d'as- similation chlorophyllienne. M. F. Camus présente, de la part de l'auteur, un ouvrage de M. H. Poisson intitulé : Zecherches sur la flore méri- dionale de Madagascar et dit quelques mots au sujet de cet ouvrage. M. le Président remercie M. H. Poisson. M. Luizet expose, avec échantillons, préparations et des- Sins à l'appui, la suite de ses recherches sur les Saxifrages. Contribution à l'étude des Saxifrages du groupe des Dactyloides Tausch. 12* artícle; PAR M. D. LUIZET. Saxifraga Prostiana Ser. — S. cebennensis G. Rouy et G. Camus. Le nom de Sax. cebennensis, si heureusement choisi qu'il soit pour désigner une espèce endémique des Cévennes, doit céder le pas au nom de Sax. Prostiana Ser., adopté en 1826 par Bentham (Cat. Pyr., p. 119!), pour désigner cette méme Saxifrage, récoltée par lui dans la localité classique du pic Saint-Loup, près Montpellier. Mais, à nos savants confrères, T. LIX, (SÉANCES) 34 530 SÉANCE DU 28 JUIN 1912. MM. G. Rouy et G. Camus, revient le mérite d'avoir su reconnaitre la valeur spécifique de la plante des Cévennes et d'avoir séparé définitivement le Saxifraga Prostiana Ser. des S. mixta Lap., S. pubescens DC. et S. pubescens Pourr. (F1. fr., VIL, p. 55, 1901). Le S. Prostiana croit en abondance sur les causses de la Lozère et de l'Aveyron : Causse de Mende où il fut observé pour la premiere fois par Prost; Causse Méjean, Causse noir, Larzac. Il se plait sur les rochers calcaires-dolomitiques exposés au Nord; ses stations les plus méridionales sont situées dans le Gard et dans l'Hérault, presque à l'extrémité de la chaine des Cévennes. Gouan l'avait récolté: précisément au pic Saint-Loup et avait cru reconnaitre en lui le S. cæspitosa L. Telle est, sans doute, l'origine de l'indication géographique erronée que l'on relève, au paragraphe du S. cæspitosa L., dans le Species de 1753 (p. 404) : « habitat in alpibus Monspelii. » Grenier en for- mula le soupcon, dans ces lignes intéressantes, adressées à Loret, en mai 1886 : « J'avoue que, pour moi, la synonymie de Linné est un vrai gâchis; mais Linné, qui ne connaissait pas les plantes des auteurs qu'il citait, avait sous les yeux, en décrivant, la plante de Suède qui reste ainsi pour moi le type de l'espèce. Or cette plante n'est point, comme vous le supposez, identique à celle du pic Saint-Loup, et Gouan est probablement celui qui 4 induit Linné en erreur, aprés s'étre lui-méme trompé. » (Lett. inéd. in herb. Fr., Mus. Paris). L'erreur de détermination de Gouan fut-elle la cause du silence observé, sur le Saxifraga des Cévennes, par de Lamarck et de Candolle, Sternberg et Don? ; Toujours est-il que la plante récoltée par Gouan, c'est-à-dire le S. Prostiana Ser. de Bentham, fut décrite pour la première fois, en 1830, par Seringe, comme variété ß. Prostiana du S. pubescens DC. (Prod. IV, p. 21). L'histoire du S. Prostiana se trouve donc intimement liée, dés son origine, à celle du S. pubescens DC. et de ses synonymes admis à cette époque S. mixta Lap. et var. et S. pubescens Pourr. L'étude de cette espèce me ramène une dernière fois à ce chapitre. De Candolle avait admis, en 1805, l'identité du S. pubescens DC. et du S. pubescens Pourr. ; Seringe crut devoir être moins affir- matif, et il fit suivre d'un signe de doute l'indication de syor D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 531 nymie relative au S. pubescens Pourr. On lit, à la page 27 du Prodrome (t. IV): « Saxifraga pubescens DC. Fl. fr. IV, p.375. — Pourret Act. Toul. III, p. 397 ? — Foliis pubescentibus subvi- scidis valde nervosis in petiolum angustatis apice 3-lobis, caule subnudo pubescente, floribus paucis, lobis calycis per anthesin tubo longioribus, dein brevioribus, staminum filamentis persistentibus demum purpureis. — Sternb. Rev. Sax. p. 58; suppl. I, p. 12; Haw. Enum. Sax. 97. — Rochers des Alpes et des Pyrénées. » On ne retrouve pas, dans cette diagnose, la description des feuilles caractéristiques du S. pubescens Pourr., « foliis palmatis, laciniis linearibus ». L'auteur s'est laissé influencer par les caractères différents des feuilles de la variété 9. Prostiana qu'il avait à décrire. Il a donc modifié le texte de la diagnose géné- rale de l'espéce, se réservant d'étre plus précis, à ce sujet, dans chacune des diagnoses supplémentaires. «a. sulcata (Ser. in Benth.! Cat. pyr. p. 119!). — Floribus laxissimis longe pedunculatis, pedunculis multifloris, foliis longe angusteque petiolatis, 3-8- lobatis, lobis angustis diver entibus, caulinis 3-lobis, petiolis profunde sulcatis. — S. pubescens 2 et à DC.! Fl. fr. IV, p. 875. — S. mixta Lap. Fl. pyr. t. 21. — S. moschata Lap. (ex parte). — S. intricata Lap. (ex parte secun- dum Bentham in litteris). — S. exarata B et y Don in Trans. Linn. 13, p. 433. — (v. s. in herb. DC). » € B. Prostiana (Ser. in Benth.! l. c., p. 419/). — Caulibus Paucifloris, foliis rosularum brevibus reflexis, lobis brevioribus obtusis viz: divergentibus, caulinis linearibus integris. — Circa Meldas, in Alp. Delph. et Pic Saint-Loup prope Monsp. — S. mixta Lap. Fl. pyr., t. 20. — S. pubescens y et à. DC. FI. fr. IV, p. 375 (v. s. in herb. DC., et in herb. Seringe comm. a claro Bentham). » L'examen critique des trois diagnoses et de la synonymie qui les accompagne est extrêmement instructif. Tout d'abord, dans la description générale, les mots, « foliis subviscidis » et « caule Subnudo », ne peuvent s'appliquer au Saxifraga des Cévennes, excessivement visqueux et portant souvent jusqu'à 5 feuilles caulinaires ; puis les caractéres assignés aux divisions calici- nales, « per anthesin tubo longioribus, dein brevioribus », ne sont exacts ni pour le S. pubescens Pourr., ni pour le S. mixta Lap. p 532 : SÉANCE DU 28 JUIN 1912. (Fl. pyr. t. 20) qui lui est identique, et que Seringe assimile à tort au Saxifraga pubescens DC. 8. Prostiana ; mais, par contre, ces derniers sont d'une exactitude parfaite pour les deux variétés a. sulcata et $. Prostiana du S. pubescens DC. Ainsi se trouve justifiée la synonymie (ex parte) du S. moschata Lap., plus ou moins suspect d'identité avec le S. pubescens Pourr. ; de méme, la synonymie du S. intricata Lap. avait pu ne pas paraitre assez rigoureuse aux yeux de Bentham; enfin Don avait dù être dans l'impossibilité de dégager nettement, de son S. exarata = S. exarata Vill., ni sa var. 8. pubescens, ni sa var. y. intricata. La variété «. sulcata Ser. reste donc bien pour nous le S. pubescens DC. primitif (FI. fr. IV, p. 315), c'est-à-dire le S. mixta B. major Lap. (Fl. pyr., t. 21). J'ai démontré, au cha- pitre du S. pubescens Pourr., que cette plante, conforme au S. obscura Gr. God.. devait étre regardée comme l'hybride S. geranioides L. — S. pubescens. Pourr. La variété $. Prostiana Ser. est décrite avec exactitude, et il n'est pas douteux que l'auteur a bien eu, sous les yeux, la Saxifrage du pic Saint-Loup; mais celle-ci n'est pas identique au S. mixta a. Lap. (Fl. pyr., t. 20), qui reste synonyme du S. pubescens Pourr., et il est douteux qu'elle ait jamais été rencontrée dans les Alpes du Dauphiné. D'autre part, on ne peut lui assigner, en synonymes, ni le S. pubescens y. pC.;n le S. pubescens à. DC. : le premier, qui correspond au S. mista y- Lap. (Fl. pyr., t. 42), n'est autre que le x S. Jeanperti Luiz. — S. pubescens Pourr. => S. confusa Luiz. (ex descripl.' atque ex herb. Lap.!); le second, identique spécifiquement au S. exarata. Vill., est la variété ou la forme de cette espèce que l'auteur de la. Flore du Dauphiné a décrite sous le nom de S. cæspilosa (l. c. II, p. 672-673). Le S. pubescens DC. $. Pros- tiana Ser. reste donc exclusivement la plante des Cévennes: Les confusions commises par de Candolle, puis par Seringe, proviennent de ce que ces deux savants n'ont pas pris en con- sidération suffisante les formes et les dimensions des pétales el des sépales des plantes qu'ils avaient à décrire. Les trois dia- gnoses, que je viens de transcrire, ne donnent, en effet, aucune indication sur ce point. J'estime aussi que Seringe, et beaucoup d'autres auteurs aprés lui, ont méconnu l'importance spécifique D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 533 de certaines différences dans la forme des feuilles, quand ces variations se trouvent accompagnées de modifications caracté- ristiques dans les fleurs. A cet égard, une distinction méthodique entre les feuilles caulinaires, suprabasilaires, basilaires et infra- basilaires, procure une base d'appréciation trés solide, lorsqu'il s'agit de délimiter avec exactitude le champ de variabilité des espèces critiques. Le Sax. Prostiana Ser. se rapproche le plus du S. pubescens Pourr. et du S. /ratiana Fr. Schultz, à côté desquels il convient de le placer; mais il se distingue de ces deux espéces par des caractères tellement nets qu'il n'est pas possible de mettre en doute sa parfaite valeur spécifique : 1° pétales généralement plus grands, plus longs et plus larges par rapport aux sépales; — 2° tube du calice court au moment de l'anthése, puis très accrescent; — 3° capsule beaucoup plus volumineuse à la matu- rité; — 4° feuilles caulinaires plus nombreuses et souvent entières ; — 5° feuilles suprabasilaires fréquemment entières et accompagnées de feuilles cunéiformes 2-3- fides; — 6^ touffes d'un vert jaunâtre, émettant des tiges florifères d'une extréme fragilité; etc... DEscriprion, — Plante cespiteuse, très visqueuse et agréablement odorante, couverte dans toutes ses parties de poils glanduleux très abondants et longs sur les calices, les pédoncules, les hampes et les bords des feuilles; formant des gazons plus ou moins lâches ou serrés, produits par la juxtaposition de nombreux rejets terminés par des rosettes de feuilles d'un vert tendre, et recouverts dans leur partie inférieure de feuilles plus anciennes, persistantes, jaunâtres ou brunes, parfois rappro- chées en colonnes très denses. Hampes hautes de 2,5 à 12 cm., très fra- giles, plus ou moins feuillées, pauciflores. Rosettes stériles axillaires tantôt sessiles ou subsessiles, tantôt stipitées, parfois méme longuement. Feuilles toutes lisses en dessous, à l'état frais, et portant sur leur face supérieure des sillons apparents jusque sur les lobes, toutes munies, à l'état sec, de nervures saillantes très distinctes sur les deux faces. Feuilles suprabasilaires un peu étalées, d'un vert gai, les unes entières, les autres 2-3- fides, sessiles ou subsessiles, ou atténuées en pétiole, de forme trés variable : obovales, obovales-cunéiformes, cunéiformes, subli- néaires ou subspatulées, à lobes linéaires obtus, ordinairement courts. Feuilles basilaires étalées, d'un vert jaunütre, jamais entières, sessiles 0u subsessiles, atténuées en pétiole ou pétiolées, à pétiole large subli- 534 SÉANCE DU 28 JUIN 1912. néaire, à limbe obovale ou cunéiforme 3-5- fide, à lobes linéaires obtus, porrigés, courts, plus rarement un peu allongés ou écartés. Feuilles infra- basilaires étalées ou réfléchies, cunéiformes ou obovales-cunéiformes, presque toujours sessiles, courtes, ou faiblement et brièvement atté- nuées en pétiole, 3-5-fides, à lobes courts obtus. Feuilles caulinaires 0-5, tantôt toutes linéaires entières et rapprochées, tantôt les supérieures entières et les inférieures trifides, tantôt toutes trifides et plus rares chez les échantillons robustes, très rarement nulles; bractée inférieure et bractéoles linéaires, entières, obtuses. — Fleurs 1-9 (ord! 3-5), en tête lâche, ou en panicule courte, à pédoncules plus longs que les fleurs, /-2-flores. Pétales d'un blanc pur, obovales ou obovales-oblongs, ou obovales-arrondis, sans onglet, parfois un peu rétus ou émarginés au sommet, à 3-5 nervures incolores, environ 3 fois aussi longs et aussi larges que les sépales. Sépales ovales ou ovales-oblongs, très obtus ou arrondis au sommet. Filets des étamines plus longs d'abord, puis plus courts, que le tube du calice, au moins égaux aux sépales au moment de l’anthèse, et finalement plus longs et purpurins. Anthères jaunes à sommet arrondi, exceptionnellement apiculées. Styles plus courts que les sépales, trés divariqués sur le fruit mûr; stigmates pubescents, un peu étalés en dehors. Capsule incluse trés accrescente, presque hémis- phérique. Graines oblongues, brunes, fortement carénées, finement cha- grinées. VaRIÉTÉS. — a. vulgaris Luiz. — Tiges de 3 à 6 cm. de hauteur, à 3-5 fleurs, sur des pédoncules uniflores ; feuilles basilaires et infra- basilaires obovales ou obovales-cunéiformes, larges, courtes, sessiles 0u subsessiles, à lobes larges et courts. Pétales contigus, nettement obo- vales, de 4 à 5 mm. de longueur et 3 à 3,5 mm. de largeur. Commun dans toutes les Cévennes. — 5. angustata Luiz. — Tiges de 3 à 6 cm. de hauteur, à 3-5 fleurs, sur des pédoncules uniflores. Feuilles basilaires et infrabasilaires cunei- formes, sessiles ou brièvement et faiblement atténuées en pétiole. Pétales peu contigus, obovales-oblongs, de 4 à 5 mm. de longueur et 2 mm. 2,5 de largeur. Etamines plus longues que les sépales. Causse de Mende! Causse Méjean! (Coste et Luizet!). — r. micrantha Luiz. — Tiges de 3 à 4 cm, de hauteur, à quic à sur des pédoncules uniflores. Feuilles basilaires et infrabasilaires cunéiformes ou obovales-cunéiformes, courtes, sessiles ou subsestiles 9-fides, à lobes courts. Fleurs petites, à pétales contigus, riim obovales, longs de 3 à 3,5 mm. et larges de 2 mm. environ. E'tamines plus longues que les sépales. Causse de Mende! (Coste et Luizet!) D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 6535 — ò. Malinvaudii Luiz. — Dédié à notre dévoué et vénérable con- frère, M. Malinvaud, qui récolta le premier cette belle variété, au Causse Méjean, en 1886, et en fit une large distribution aux membres de la Société botanique de France. — Plante d'une végétation habituellement luxuriante, à tiges hautes de 6 à 12 cm., portant 4-9 fleurs sur des pédoncules 1-2-flores. Feuilles basilaires et infrabasilaires, cunéi- formes, pétiolées, à limbe obovale ou cunéiforme 3-5- fide, à lobes par- fois assez allongés. Pétales trés largement contigus, obovales-orbicu- laires, longs de 5 à 7 mm. et larges de 4 à 5 mm. Causse Méjean! (Malinvaud 18861) (Coste et Luizet 19101) — <. lesurina Luiz. — Tiges de 6 à 12 cm. de hauteur, à 5-9 fleurs, sur des pédoncules 1-2-flores. Feuilles basilaires et infrabasilaires fai- blement cunéiformes, à très large pétiole, 3-5- fides, à lobes courts. Pétales à peine contigus ou non contigus, obovales-oblongs, longs de 5 à 7 mm. et larges de 2 mm. 5. Etamines plus longues que les sépales. Causse de Mende! (Prost/). Causse Méjean! (Coste et Luizet/). Les échantillons que j'ai l'honneur de présenter, accompagnés de nombreuses préparations complétes, ont été recueillis princi- palement dans la Lozére et dans l'Aveyron, en 1910. Mon excel- lent ami, M. l'abbé Coste, pour lequel la flore des Cévennes n'a plus de seerets, avait bien voulu me préter son concours infi- niment précieux. Mon but était, avant d'aller étudier à fond le 5. pubescens Pourr. dans les Pyrénées-Orientales, de récolter le S. Prostiana Ser. sous ses formes les plus variées et de réunir ainsi les preuves formelles de sa valeur spécifique. Le S. Pros- tiana est polymorphe; il revét, comme la plupart des espéces voisines, trois formes principales de végétation, f. compacta, f. laxa, f. intermedia, réunies entre elles par une multitude de formes de passage, et dont l'exacte délimitation échappe à toute régle. J'ai donc jugé préférable de fixer, en cinq types distincts, les variations les plus caractéristiques et les plus faciles à observer, laissant à chaque botaniste le soin d'associer, aux désignations des variétés, les indications f. compacta, f. laxa, f. intermedia, suivant chaque cas particulier. Le classement général des échan- tillons les plus variés permet de constater l'homogénéité parfaite du S. Prostiana Ser., d'un bout à l'autre des Cévennes, depuis Mende jusqu'au Pic Saint-Loup. 536 SÉANCE DU 28 JUIN 1912. — Diagnoses latines. — Saxifraga Prostiana Ser. — Polymorpha, laxe vel dense cæspitosa, viscosa atque suaveolens, tota pilis glandulosis, multis longisque in calycibus, pedunculis, caulibus floriferis et foliorum marginibus, obsita; caudiculis numerosis fruticulosis, apice rosulatis atque læte virentibus, foliis vetustis pallide viridibus, vel fuscis, plus minusve dense vestitis; caulibus floriferis 2,5-42 cm. altis, fragilibus, , 0-5-foliosis, paucifloris. Surculi sessiles vel subsessiles vel stipitati. Folia omnia, in vivo, subtus lævia, supra sulcata; omnia, in sicco, in utraque pagina valde elevato-nervosa: suprabasilaria subpatula, læte viridia, alia integra sublinearia vel subspathulata, alia 2-3-fida, sessilia vel subsessilia vel petio- lata, valde polymorpha : obovata, obovato-cuneata, cuneata, lobis linearibus obtusis, vulgo brevibus; basilaria patula vel reflexa, luteo-viridia, nunquam integra, sessilia vel subsessilia vel petiolo late lineari petiolata, limbo obovato vel cuneato 3-5-fido, lobis linearibus obtusis, porrectis, brevibus, rarius elongatis ; infrabasilaria valde patula vel reflexa, cuneata vel obovato-cuneatu, vulgo sessilia, brevia vel in petiolum latum breviter leviterque attenuata, 3-5-fida, lobis obtusis brevibus; caulina, modo omnia linearia integra, modo superiora integra inferioraque trifida, nonnunquam omnia in robustis specimi- nibus trifida atque rariora, rarissime deficientia; bracteæ atque prophylla linearia integra. Flores 1-9 (vulgo 3-5), laxe cymosi, vel breviter paniculati, pedunculis longiusculis vel elongatis 1-2-floris. Petala lactea, obovata vel rotundato-obovata vel oblongo-obovata, exunguiculata, haud raro apice leviter retusa vel emarginata, 3-5-nervia, nervis haud coloratis, laciniis calycinis prope 3-longiora atque 3-latiora. Laciniæ ovatæ vel ovato-oblongæ, obtusis- sima vel apice rotundatæ. Staminum filamenta laciniis per anthesin saltem æqualia, tubo primum sublongiora, demum breviora atque purpurascentid. Antheræ luteæ, apice rotundatæ, rarius apiculatæ. Styli sepalis breviores, in capsula valde divaricati, stigmatibus pubescentibus obliquis. Capsula inclusa valde accrescens, subhemisphærica. Semina oblonga, carinata, tuberculis minutissimis obecta. a. vulgaris Luiz. — Caules floriferi 4-6 cm. alti, 3-5-flori, pedunculis unifloris. Folia basilaria atque infrabasilaria obovata vel obovato-cuneata, lata, brevia, sessilia vel subsessilia, lobis latis et brevibus. Petala contigua, valde obovata, 4-5 mm. longa atque 3-3,5 mm. lata. P. angustata Luiz. — Caules floriferi 4-3 cm. alti, 3-5-flori, pedunculis unifloris. Folia basilaria atque infrabasilaria cuneata sessilia vel in petiolum latum attenuata. Petala leviter contigua, obovato-oblonga, 4-5 mm. longa atque 2 mm. 2,5-lata. Staminum filamenta laciniis longiora. Y. micrantha Luiz. — Caules floriferi 3-4 cm. alti, 2-4-flori, pedunculis unifloris. Folia basilaria atque infrabasilaria cuneata vel obovato-cuneala, brevia, sessilia vel subsessiliu, 3-fida, lobis brevibus. Flores valde minores, ess contiguis, 3-3,5 mm. longis atque 2 mm. latis. Staminum filamenta laci- niis longiora. z Malinvaudii Luiz. — Vulgo robusta, caulibus floriferis 6-12 pem altis, 4-9-floris, pedunculis 4-2- floris. Folia basilaria atque infrabasilari cuneata, petiolata, limbo obovato vel cuneato, 3-5 fido, lobis haud raro elon- o Petala late contigua, rotundato-obovata, 5-7 mm. longa atque pom CH. GUFFROY. — NOTES SUR LA FLORE VOSGIENNE. 537 e. lesurina Luiz. — Vulgo robusta, caulibus ftoriferis 6-12 cm. altis, d-9-floris, pedunculis 1-2-floris. Folia basilaria atque infrabasilaria vix cuneata, in petiolum latissimum leviter attenuata, limbo subcuneato 3-5-fido, L4 lobis brevibus. Petala vir contigua, obovato-oblonga, 5-7 mm. longa atque 2,5-lata. Staminum filamenta laciniis longiora. (A suivre.) M. Hamet fait une communication sur la synonymie de deux Sedum francais‘. M. Guffroy fait la communication suivante : Notes sur la flore vosgienne; PAR M. CH. GUFFROY. Les indications ci-aprés, dont les unes se rapportent à des localités nouvelles pour la flore vosgienne et dont les autres sont la simple confirmation de localités déjà signalées (dans ce cas le nom de l'auteur de la découverte est indiqué entre paren- thèses), ont été recueillies par nous durant les mois de juillet et aoüt des années 1908 et 1910. Elles sont le résultat de notre séjour dans la vallée du Valtin, où coule la Meurthe, s'étendant du col de Luschbach (ou Louchpach) au Grand-Valtin, avec deux vallées accessoires : celle de Xéfosse se détachant au Rudlin, celle de La Combe partant du Valtin et montant vers la Schlucht. Les flancs de ces vallées sont couverts de bois. A l'Est, sur la créte des Vosges, sont les Hautes-Chaumes (Gazon Martin et Gazon de Faing) et le Chaume du Tanet. Accessoire- ment nous avons herborisé au Honeck, à la Schlucht, au Collet, à Balveurche, aux lacs de Retournemer et de Gérardmer. L'altitude des stations explorées a varié de 631 mètres (lac de Gérardmer) à 1366 mètres (Honeck); le Valtin està 751 mètres et les hauteurs avoisinantes atteignent ou dépassent un peu 1100 mètres. Les localités citées sont pour la plupart sur le granit, quel- Tues-unes sur la granulite ou les schistes granulitiques. Acces- Soirement on trouve des lentilles ou filons de microgranulite. A Retournemer, à Gérardmer, au Luschbach et au Rudlin, on 1. Le manuscrit de cette communication n'est pas parvenu en temps utile au Secrétariat. 538 SÉANCE DU 28 JUIN 1912. est sur des alluvions anciennes; au Valtin il y a des alluvions modernes. Une tourbière existe sur les Hautes-Chaumes, prés du Gazon du Faing, à 1300 métres d'altitude. Nous avons fait précéder d'un astérisque * les variétés, formes ou races qui ne sont pas signalées dans les ouvrages classiques traitant de la flore vosgienne : . KinsciLEGER : Flore vogéso-rhénane (1870). Goprox : Flore de Lorraine (3° édition par Fliche et Le Monnier, . 1883). BEnHER : Catalogue des plantes du département des Vosges (1881) et Supplément (1891). GODFRIN et PETITMENGIN : Flore analytique de poche de la Lorraine et des contrées limitrophes (1909). Ranunculus aquatilis L. : Le type et la var. submersus G. et G., au lac de Retournemer. Godron donne la variété comme trés rare en Lorraine, Berher ne fait aucune remarque concernant le département des Vosges, Mougeot l'in- dique partout comme le type (Considérations générales sur la végéta- tion spontanée du département des Vosges, 1846). Ranunculus platanifolius L. : Le Valtin. Ranunculus nemorosus DC. race R. aureus Schleich. (= £. Mm: rosus var. pauciflorus DC.): Col de Luschbach, Déjà signalé par Gérard entre le lac Blanc et le col de Luschbach (Notes sur quelques plantes des Vosges, 1890) Anemone alpina L. : On sait que l'on peut séparer deux races dans cette espèce : A. alpi- cola R. et F. (— 4. alpina L. s. str.) et A. myrrhidifolia Vill. Les divers auteurs s'étant occupés de la flore vosgienne ne les ont pas dis- tinguées; Rouy et Foucaud (Flore de France, t. I, p. 42) les indiquent toutes deux dans les Vosges; tous les spécimens que nous avons recueillis en 1908 sur les pelouses du Honeck et dans le Wormspel appartenaient à l’ * A. myrrhidifolia Vill. Caltha palustris L. : 5 Godron fait remarquer que dans les Hautes-Vosges les fleurs sont p petites. Au Honeck (Wormspel) les plantes récoltées, + couchées à ta base, puis ascendantes, mesurent 10-14 centimètres de hauteur, avec des fleurs de diamètre variant entre 20 et 28 millimètres, au nombre de 1-4 par pied : c'est la var. * minor DC. CH. GUFFROY, — NOTES SUR LA FLORE VOSGIENNE. 539 . Aconitum Lycoctonum L. : Bords de la Meurthe, au Valtin. Aconitum Napellus L. : Nous avons cueilli les deux races non distinguées par les auteurs vos- giens : * Ac. pyramidale Rchb. (= A. Napellus L. s. str.) : Bords de la Meurthe au Valtin et prés de la cascade du Rudlin. * Ac. vulgare DC. : Le Valtin et pentes du Honeck, au Wormspel. Nuphar pumilum Sibth. forme N. Spennerianum Gaud. : lac de Retournemer (Mougeot). Cardamine amara L. var. umbrosa DC. (— C. umbrosa Lej.) : Le Honeck. Berher signale cette variété dans son Supplément, seulement dans les iles de la Moselle, entre Châtel et Portrieux (d’après Gérard). Cardamine sylvatica Link var. * umbrosa G. G. : Bois entre Béliure et le Valtin. Thlaspi sylvestre Jord. : ; Nous avons cueilli au Honeck (où l'espèce fut indiquée par Mougeot), et notamment au Wormspel, les deux formes : Th. vogesiacum Jord. et Th. ambiguum Jord., toutes deux déjà signalées à ce sommet par Rouy et Foucaud. Polygala vulgaris L. var. alpestris Koch : Le Honeck (Mougeot) au Wormspel. Sagina procumbens L. Race *S. muscosa Jord. : Fossé à la Schlucht, côté alsacien. Kirschleger avait fait remarquer que le S. pro- cumbens monte jusqu'au Honeck. Stellaria nemorum L. var. * Iævipes N. : Le Valtin. « Les pédicelles et les sépales sont tout à fait glabres. » Stellaria media Cyr. Race S. vogesiaca N. : Environs du Valtin. Nous n'en possédons que trois pieds, répondant à la description ci-après : « Plante haute de 32-35 centimètres; tiges pubescentes sur toute la surface; feuilles moyennes et supérieures à limbe long de 45-65 milli- mètres, large de 13-25 millimètres, pubescentes et papilleuses sur les deux faces; axes florifères pubescents-glanduleux, les sépales ne étant qu'à leur base; pétales plus longs que le calice (parfois une fois plus longs); capsules dépassant le calice (calice long de 7 mm. 5, capsules longues de 9 millimètres). » 540 SÉANCE DU 28 JUIN 1912. Stellaria uliginosa Murr. var. * latifolia R. et F. : bord d'un ruis- seau, au Valtin. Spergularia rubra Pers. Race S. campestris Asch. : Le Valtin. Berher ne donne que deux localités de cette plante : Le Tholy (d'après Méline) et Gérardmer. Geranium Robertianum L. var. flore albo : Le Valtin. Indiqué par Berher seulement à Granges (d’après Gérard) et à Épinal. Geranium sylvaticum L. : Var. * angustisectum Beck : Le Valtin. Var. * latisectum Beck : Pentes du Honeck et environs du Valtin. Hypericum hirsutum L. var. majus F. Gér. : Le Valtin. Cette variété était signalée dans les Vosges, par son auteur, à Retournemer sur la route de la Schlucht. Pirola minor L. : Environs du Valtin, notamment Béliure. Vicia sepium L. var. montana Koch : Le Honeck, au Wormspel. Berher indique cette variété dans les Hautes-Vosges (d’après Mougeot) et au ballon de Saint-Maurice (d'apres Gérard). Vicia Cracca L. var. linearis Peterm. (— V. Kitaibeliana Rchb.) : Le Grand-Valtin. Lathyrus macrorrhizus Wimm. var. divaricatus DO (= Orobus divaricatus Lapeyr.) : Le Honeck, au Wormspel. Indiqué par Berher à Dammartin (d’après Gérard) et à Gérardmer. Spiræa salicifolia L. : Forme une haie au Rudlin, en face la chapelle. Spiræa Aruncus L. : Près la cascade du Rudlin (Ferry) et au Valtin. Sibbaldia procumbens L. : Le Honeck, au Wormspel (Mougeot, 1821). Potentilla salisburgensis Hænck. : eis Trouvé au Honeck dès 1812 par Mougeot; nous y avons cueilli, dans le Wormspel, la var. *alsatica Rouy et Camus. Rosa alpina L. : La var. vestita G. G. (— À. pyrenaica Gouan) à la Combe; les variétés vestita G. G. et intermedia G. G, au Honeck (Mougeot), OÙ $° trouve la forme R. lagenaria Vill. (Pierrat) CH. GUFFROY. — NOTES SUR LA FLORE VOSGIENNE. 541 Rosa rubrifolia Vill. : Honeck (Mougeot); bord de la Meurthe entre le Valtin et la Combe. Sanguisorba officinalis L. Race S. montana Jord. : Gazon de Faing. Alchemilla pubescens Lamk : Environs du Valtin. On trouve parfois dans la méme inflorescence des pédicelles les uns glabres, les autres hérissés. Alchemilla vulgaris L. : Nous avons cueilli au Valtin et dans ses environs les deux races * A. pratensis Schm. et * A. alpestris Schm. Sorbus domestica L : Le Rudlin. Sorbus Aria Crantz : Le Honeck (Mougeot) au Wormspel, et envi- rons du Valtin. - Xx Sorbus erubescens A. Kern (= S. Aria X Chamæmespilus) t Le Honeck. Le produit hybride du S. Aria et du S. Chamæmespilus était indiqué au Honeck dès 1859 par Martin. Sorbus scandica Fr. (Race S. Mougeotii Soy.-Will et Godr.) : Col de Luschbach. Epilobium collinum Gmel. : Le Valtin (Gérard) et col de Luschbach. Epilobium tetragonum L. : Le Valtin. Alors que Godron, ainsi que Godfrin et Petitmengin, ne spécifie aucune nature de terrain pour cette espèce, Berher lui donne comme habitat les calcaires et les grès : or, le Valtin est sur le granit. Epilobium Lamyi Schultz : Le Valtin. Cette plante était inconnue de Godron dans les Vosges, et il n'en donne pour toute la Lorraine que la localité de Liverdun. Kirschleger ne la connaissait que d'Alsace. Godfrin et Petitmengin, en répétant la localité de Liverdun et en donnant l'es- pèce comme RR, ajoutent : « plus fréquent dans les Vosges ». Berher, après n'avoir donné dans son Catalogue que deux localités d aprés Gérard : Châtel et Rambervillers, en ajoute deux autres dans son Sup- plément : Romont (d’après Adam) et Épinal. Nous croyons qu'il s'agit seulement. d'une espèce méconnue des botanistes herborisants et que l'on retrouvera encore en d'autres localités. Epilobium palustre L. var. majus Fr. : Bord du lac de Retournemer. Epilobium alpinum L. : Le Honeck (Mougeot, 1811). 542 SÉANCE DU 98 JUIN 1912. Myriophyllum alterniflorum DC. : Lac de Retournemer (Mougeot, 1821). Ribes petreum Wulf : Le Honeck (Mougeot). Ribes alpinum L. : Le Rudlin. Laserpitium latifolium L. var. asperum S.-W. (=Z. asperum Crantz) : Le Honeck (Mougeot) au Wormspel. Angelica sylvestris L. var. montana Gremli (=A. montana Schleich.) : Versant alsacien du Honeck (Mougeot). Anthriscus sylvestris Hoffm : Race A. Cicutaria Duby (— A. abortivus Jord) : Col de Luschbach. Race A. alpinus Jord. : Une seule station entre le Valtin et le Grand- Valtin. Cette race, admise par Godfrin et Petitmengin comme espèce, est citée par eux à une unique localité (d'ailleurs trouvée par Mougeot) : rocailles du ballon de Soultz, sur la grauwacke. C'est la seule localité déjà indiquée par Godron, qui n'en fait qu'une variété (trinifolia DC.) et par Kirschleger, qui n'y voit qu'une forme alpestris. Rouy et Camus, dans leur Flore de France, ne donnent comme habitat à cette plante que les Alpes, les Pyrénées, le Mézenc et le Mont Dore, omettant l'indica- tion du ballon de Soultz. Lonicera nigra L. : Mathieu (Flore forestière, 4° édit. par Fliche), Grenier et Godron (Flore de France), Goste (Flore descriptive et illustrée), Kirschleger (Flore vogéso-rhénane), Cariot et Saint-Lager (Flore descriptive) don- nent les pédoncules comme glabres. Rouy et Camus (Flore de France), Godron (Flore de Lorraine, 3* édit., par Fliche et Lemonnier), ne par- lent pas de la glabréité ou du pilosisme des pédoncules. Les échantillons que nous avons cueillis au Honeck (Mougeot) et au Valtin, ont les pédoncules fructiféres pubérulents : c'est la var. * puberula N. Galium sylvestre Poll. Race G. umbellatum Lamk : * Var. abbreviatum N. : Le Honeck, au Wormspel. pen « Tiges glabres et luisantes, hautes de 10-12 centimètres, à entr ; var : is plus noeuds courts, égalant à peine les feuilles ou au plus une fois p longs. » Var. glabrum Schrad. : Environs du Valtin. Differe du précédent p la taille plus élevée (12-24 cm.) et les entre-nœuds 1-2 fois plus ione que les feuilles. CH. GUFFROY. —— NOTES SUR LA FLORE VOSGIENNE. 543 . ll semble que pour le G. sylvestre il règne une certaine confusion dans les dénominations données par les botanistes vosgiens aux plantes qu'ils ont récoltées, notamment dans le massif du Honeck. Kirschleger écrivait d'ailleurs à ce sujet : « Ce groupe du G. sylvestre Poll. exige de la part des botanistes alsaciens une étude ultérieure. C'est un de ceux oü règne l'anarchie la plus complète parmi les auteurs. » (Fl. Als. I, 358.) Galium saxatile L. : On trouve au Valtin et aux environs les trois variétés suivantes admises par Rouy : genuinum, * transiens et *riparium, avec des échantillons + ambigus, servant de terme de passage. Nous avons cueilli la var. riparium également à la Schlucht. Valeriana tripteris L. : Le Honeck (Mougeot) et La Schlucht. Knautia arvensis Koch var. campestris Koch : Xéfosse, Berher l'indique seulement à Rambervillers, d'après Claire. Les plantes que nous avons cueillies se distinguent du K. arvensis typique, non seule- ment par leurs fleurs lilas pâle non rayonnantes, mais encore par les dents du calice égalant à peine le tiers du fruit (on sait que c'est le caractere du X. longifolia. Les pédoncules ne sont pas glanduleux et sont couverts surtout de poils courts et tomenteux; les poils plus longs sont peu abondants et de médiocre longueur, dépassant peu les autres. Il y a peut-être là une forme nouvelle pouvant être distinguée? Dans ce cas nous l'appellerions * K. ambigua N. Knautia sylvatica Duby : Var. * vogesiaca Rouy : Le Grand-Valtin et Ban-sur-Meurthe. Rouy ne donne qu'une seule localité : Plombières (d'apres Kralik). Race K. dipsacifolia F. Schultz : Ban-sur-Meurthe. Il apparait que le groupe des Knautia a prété à de nombreuses con- fusions de la part des auteurs vosgiens, ne faisant d'ailleurs que suivre en cela les autres floristes francais. Si nous admettons comme espèces K. sylvatica, à calice égalant la moitié du fruit, et K. longifolia à calice égalant à peine le tiers du fruit, nous voyons que Rouy (FI. de F T., t. VIN, p. 110-112), qui n'admet qu'une espèce collective (X. arvensis), range dans lé premier groupe deux sous-espèces : K. sylvatica Duby (Vosges, Jura, Alpes, Plateau Central, Pyrénées) et K. dipsacifolia F. Schultz (même distribution); dans le deuxième groupe trois sous- espèces : K. Kochii Bruegg (Haute-Savoie), À. Godeti Reut. (Jura — et Haute-Savoie? —), K. legionensis DC. (Pyrénées). Le premier groupe serait donc seul représenté dans les Vosges, et il y a lieu de remarquer que le X, longifolia de la Flore de Grenier et Godron se trouve réparti 544 SÉANCE DU 28 JUIN 1912. par cet auteur entre Anautia sylvatica var. angustata Rony et K. Godeti. Par contre, Coste (Flore descriptive et illustrée de la France, t. I, p. 216) donne le K. longifolia comme se trouvant dans les Vosges, le Jura, les Alpes, le Forez, l'Auvergne, les Cévennes et les Pyrénées. Grenier (Flore de France, t. ll, p. 13) donne comme habitat au K. longifolia le Jura, le Forez, l'Auvergne et les Pyrénées, sans parler des Vosges. Godron (Flore de Lorraine, 8 édit. par Fliche et Le Monnier, t. I, p. 345) n'admet que l'espèce collective K. arvensis et y distingue les trois variétés arvensis, sylvatica et longifolia, se basant avant tout sur la grandeur des fleurs de la circonférence : la var. arvensis, à fleurs dépassant l'involuere, a des feuilles le plus souvent pinnatifides, mais quelquefois entières ; la var. sylvatica, à fleurs égalant l'involucre, a des feuilles entières, mais quelquefois pinnatifides ; quant à la var. longifolia, elle ne differe de la précédente que par ses feuilles plus allongées et étroites. Il ajoute : « Nous n'avons pu trouver de caracteres certains pour distinguer comme espèces les trois variétés que nous signalons ». La deuxieme variété est indiquée par lui comme habitant les foréts de la chaine des Vosges; la dernière est mentionnée au Honeck, à Gérardmer, au Valtin, et descendrait au bord de la Moselle jusqu'à Épinal. La ponc- tuation adoptée semblerait indiquer que les trois dernières localités sont dues à Berher, dont le nom est cité à la fin. Si nous nous reportons au Catalogue de ce botaniste, nous ne trouvons cependant pour le K. longifolia que les deux localités de la Schlucht et du Honeck, d'après Kirschleger. Par contre le À. dipsact- folia est donné comme C. et sa var. pinnatifida Godron est signalée au bois de la Voivre, près d'Épinal. Dans le Supplément, Berher ajoute une nouvelle localité pour le K. longifolia : celle de Thiéfosse (d'après Méline). Peut-être n'est-il pas inutile d'ajouter qu'à cette même localité on trouve le K. arvensis var. indivisa Rouy (— K. indivisa Boreau), indiqué également à Rambervillers (d’après Claire) et à Épinal. Kirschleger (Flore vogéso-rhénane, t. I, p. 263) considère le K. sylva- tica comme très voisin du K. arvensis, dont il différerait par l'habitat : bois et foréts. La variété à feuilles longuement elliptiques correspondrait au À. longifolia (de sa flore d'Alsace, comme il a bien soin de l'indi- quer, sans nom d'un autre auteur) et serait assez répandue dans les Hautes-Vosges. Godfrin et Petitmengin distinguent ainsi (Flore analytique de poche de la Lorraine, p. 207), le K. sylvatica et le K. longifolia: — ^, .- &. Feuilles + velues, d'un vert påle, ovales, dentées; tiges hérissees y la base. — K. sylvatica Duby (RR. Foréts de la chaine des Vosges). 8. Feuilles glabres, luisantes, d’un vert foncé, étroitement lancéolées, R. SOUÈGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 545 entières ou à dents rares; tiges glabres à la base — K. longifolia Coult. (RRR. Escarpements des Vosges). Or la plante de Ban-sur-Meurthe, que nous reportons au K. sylvatica Duby race K. dipsacifolia a la tige glabre à la base et les feuilles seule- ment et brièvement ciliées, les unes denticulées, les autres peu profon- dément dentées, atteignant jusqu'à 22 centimètres de longueur, avec une largeur de 4 centimètres et demi à 5 centimètres et demi; le péricline est longuement cilié. Rouy donne à la var. typica du K. dipsacifolia des feuilles + profondément dentées ou subincisées à la base, glabres ou glabrescentes, des tiges =+ hispides, un péricline brièvement cilié. Par contre, la var. subcanescens a des feuilles moins dentées et un péricline longuement cilié, mais les feuilles moins larges sont couvertes surtout en dessous d’une pubescence molle blanchâtre et les tiges sont pubes- centes. Il faudrait done une nouvelle variété * intermedia N. pour notre plante. Que conclure de ce long exposé, si ce n'est qu'on se trouve en face d'un groupe extrémement polymorphe, variable à l'infini, trés malléable, où les auteurs se sont acharnés à créer des délimitations spécifiques ou variétales purement arbitraires. Dés lors, ou l'on pourra multiplier encore les divisions, ou l'on s'exposera bien souvent à rapporter inexactement la plante trouvée à celle nommée par un autre floriste. Il n'y a probable- ment en réalité qu'une seule espèce : le K. arvensis Coult., bien dénommé K. variabilis par Schultz et Scabiosa polymorpha par Schmidt, et il faut considérer tout le reste comme créations artificielles de l'esprit. (A suivre.) Recherches sur l'embryogénie des Renonculacées (Suite)'; PAR M. R. SOUËGES. ANÉMONÉES (genre Aponts). Il n'est pas toujours possible d'interpréter d'une maniere aussi simple tous les cas observés d'embryons passant au stade des quadrants. Souvent, et sans doute toutes les fois que dans le proembryon les deux premières cellules embryonnaires pro- prement dites sont superposées ou séparées par une cloison légèrement inclinée, on ne peut remarquer la disposition régu- lièrement tétraédrique des noyaux. 1. Voir plus haut p. 474. T Hr. (sÉANCES) 35 546 SÉANCE DU 28 JUIN 1912. Parfois, ceux-ci apparaissent placés à des niveaux bien diffé- rents, les deux médians un peu latéralement par rapport aux deux autres. La disposition est en somme plus allongée et le nouveau système peut être considéré comme dérivant du précédent par allongement ou écartement des centres nucléaires selon les lignes 1, 2, 3, 4 (fig. 262 et 263). La figure 262 représenterait le cas théorique ou primitif, la figure 263 le cas qui en dérive : le noyau placé en 4 est frère de celui placé en 2; de méme, CD les noyaux situés en 3 et 4 @ sont issus de la même divi- x e? sion. Il résulte de cet allon- C] ve gement que les trois cloisons a CP séparant les quatre noyaux NS se montrent placées norma- 263 lement à une ligne spirale qui passerait par le milieu Fig. 262 et 263. — Figures schématiques des quatre cellules quadrants. permettant de se rendre compte des être le cas des différentes positions des noyaux et des Cela semble in 61 : cela cloisons pendant la formation des figures 246, 260 et 201; ce miren embryonnaire shez ls est encore frappant dans des . embryons plus âgés, à aspe? noueux caractéristique, par exemple, dans celui qui est repré- senté en 268. Dans d'autres cas, enfin, il n'est pas possible de fourni interprétation plausible du processus de division des prem cellules du sommet du proembryon; les quadrants se t. tuent d'une maniére qu'on ne peut rattacher à aucune disposi" tion régulière; les difficultés d'interprétation se trou ri ti accrues quand on ne peut nettement délimiter l'hypophyse et ? partie exclusivement embryonnaire. 262 r une ières nsti- r 4 mais, Les octants se forment aux dépens des quadrants ; à i 20 : -ariables il comme la disposition de ces derniers est des plus Yu id SES PAS LEE ` ; ion des est difficile d'assigner des règles fixes à la formation MU Le . 3. , rar . pee r miers. Bien plus, s'il m'a été possible parfois de rencon R. SOUÈGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. %47 quatre cellules quadrants arrangées plus ou moins régulière- ment, dans un ordre tétraédrique ou autre, je n'ai jamais trouvé les octants, représentés par huit cellules uninucléées, nettement distribués en deux étages, comme cela se produit chez les Cru- cifères et le Myosurus minimus L. Il est très rare également d'observer la disposition classique des octants dansdes embryons comportant un nombre de cellules exclusivement embryon- Fig. 264 à 267. — Adonis autumnalis L. — Premiers cloisonnements dans les octants embryonnaires et dans l’hypophyse. Les figures 26% et 265 repré- sentent les deux coupes voisines d'un même embryon; de méme les figures 266 et 267. a, b, c, d à octants embryonnaires; h : hypophyse. G. : 480. naires légérement supérieur à huit. Ce n'est qu'à des stades assez avancés que l'on peut distinguer une séparation très nelte de la masse embryonnaire proprement dite en quatre massifs cellulaires, la plupart du temps inégalement développés, Correspondant, dans les coupes longitudinales, à deux octants Supérieurs et à deux octants inférieurs, dans les coupes trans- Yersales aux quatre octants supérieurs ou aux quatre octants inférieurs (fig. 272, 273, 275 et 276). A ces stades seulement, on acquiert la certitude qu'il se constitue véritablement des octants durant le cours du développement de l'embryon chez les Adonis. La formation de ces blastomères apparait de nouveau comme un Phénomène constant et leur importance, facilement saisissable quand on se trouve en présence de cas réguliers comme chez le Myosurus, devient également manifeste dans les cas oü leur 548 SÉANCE DU 28 JUIN 1912. origine et les premières étapes de leur différenciation sont plus ou moins obscures. Les figures 242, 245 et 245 offrent des exemples dans les- quels l'interprétation de la formation des octants parait la plus simple. Dans la figure 245, les 4 noyaux 7, 2, 3, 4, visibles au plan antérieur proviendraient d'une division dans le sens ver- tical des deux noyaux des quadrants engen- drés par division hori- zontale; les deux noyaux 5 et 6, situés au plan postérieur, représenteraient les deux noyaux des qua- drants engendrés par division verticale et encore indivis. Les figures 242 et 243 montrent deux coupes longitudinales voisines d'un méme embryon; Fig. 268 et 269. — Adonis autumnalis L. — Deux en 942 les quatre coupes voisines d'un méme embryon montrant té- la disposition spiralée et les premiers cloison- octants du plan z nements des octants. a, b, e, d : octants anté- rieur se sont différen- rieurs; a', b', c', d' : octants postérieurs; h: ., us hypophyse. G. : 520. : clés par un procot sans doute comparable à celui de la figure 245, en 243 le noyau inférieur se divise en direction horizontale pour donner naissance aux deux octants inférieurs postérieurs, le noyau supérieur ne fait que présenter les premiers signes de la caryodiérèse. vd Ainsi, d'aprés ces deux exemples, ce noyau supérieur, qu! es celui de la cellule du sommet du proembryon, se diviserait le dernier; au contraire, d'aprés la figure 241, c'est ce méme noyau qui entrerait en division avant les trois autres pu donner naissance aux deux premiers octants embryonnaire Comme on le voit, les quadrants peuvent engendrer z octants par des processus et dans un ordre excessivemen variables. R. SOUÈGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES, 549 La formation des quatre, puis celle des huit premières cel- lules exclusivement embryonnaires, ne constituent pas des étapes nettement distinctes dans l'embryogenése des Adonis; on ne peut pas les considérer comme des repéres faciles marquant des états de complication croissante. Cela est également vrai pour les caractères de différenciation interne que l'on invoque généralement pour jalonner le cours du développement : diffé- renciation du dermatogène, du péribléme ou du plérome. Il faut arriver aux stades qui correspondentà la naissance des protubérances cotylédonaires pour reconnaitre une première différenciation dans les tissus de la masse embryonnaire (fig. 219 et 280). Les premières cellules issues des octants n'obéissent pas à ces facteurs externes ou internes encore indéterminés qui les obligent à prendre de bonne heure uneforme et une position spéciales et. définitives; elles semblent soumises à des forces égales de multiplication agissant sur toutes de la méme manière et avec la méme intensité. L'octant engendrerait, par deux divisions successives, quatre blastomères de deuxiéme ordre, lesquels, à leur tour, donneraient naissance à quatre nouveaux éléments sans orientation bien définie. A peu prés au terme de ces quatre générations, les cellules périphériques commence- raient à se montrer plus aplaties et à se disposer en assises con- centriques dont la plus externe constituerait l'épiderme et les autres les premières assises d'écorce. Dans les coupes longitudi- nales ou transversales d'embryons présentant en surface une vingtaine de cellules environ, en outre des lignes méridiennes el équatoriales séparant les octants, on distingue également très bien des parois plus colorées limitant ces blastomères de deuxième ordre et, dans l'intérieur de ces derniers, un nombre variable de noyaux séparés par des membranes plus délicates, quelquefois même impossibles à discerner (fig. 270, 272, 273). Dans quel ordre naissent ces éléments; quelle est exactement la position des membranes qui les séparent ; quel est le nombre de ceux qui prennent naissance? Ce sont des questions qu'il n'est pas aisé de résoudre étant donnés la forme variable, le 550 SÉANCE DU 28 JUIN 1942. développement inégal des octants à cette période et l'orientation toujours incertaine des coupes par rapport à l'axe de l'embryon. La premiere cloison dans l'octant peutse placer comme chez le Myosurus, prendre insertion sur le milieu de la paroi péri- phérique et venir tomber normalement sur le plan vertical séparant deux octants voisins (fig. 251, IT); elle peut aussi être horizontale et diviser l'octant en deux cellules superposées (fig. 264, d); elle peut être enfin plus ou moins inclinée, comme cela se voit dans les figures 264 (a) et 266 (a). En somme l'orientation de ces cloisons dépend surtout de la position de celles qui les ont précédées; de méme, les cloisons qui suivent s'orientent de différentes manières toujours à peu près normale- ment aux premiéres parois différenciées dans l'intérieur de loctant. Les noyaux de méme génération apparaissent ainsi, dans la plupart des cas, disposés en tétrades régulières. Cela est particuliérement visible dans la figure 268. Il est inutile de s'attacher à décrire avec précision la marche des cloisonnements dans l'intérieur de ces blastomères de deuxième ordre différenciés dans l'octant. On peut admettre que les divisions s'y font toujours selon les règles générales de la. direction théorique des sphères attractives et du plus grand espace disponible. Ces lois que j'ai déjà mises en relief dans beaucoup d'autre cas, se trouvent appliquées, chez les Adonis, aux plus importantes étapes du développement ; elles président à la disposition des quadrants, à celle des octants, à la formation et à la multiplication des quatre cellules filles dans l'intérieur de ces derniers. Au terme de ces divisions et, selon toute vraisemblance, SOUS l'influence de facteurs étrangers, se différencie généralement l'épiderme, puis apparaissent les protubérances cotylédonaires: Si les caractères de différenciation interne ne sont perceptibles que trés tard, aux stades qui précédent immédiatement la nais- sance des cotylédons, la différenciation externe se fait nelle” ment remarquer dés la formation des octants. La région da suspenseur conserve les mêmes caractères; la région hypophy- saire ordinairement plus rétrécie devient facilement reconna sable; la région exclusivement embryonnaire prend une forme nettement sphérique. (A suivre.) R. COMBES. — LIGNES VERTICALES DU CHLORELLA VULGARIS. 551 Sur les lignes verticales dessinées par le Chlorella vulgaris contre les parois des flacons de culture (Suite et fin)'; PAR M. RAOUL COMBES. J'ai rappelé, dans les premières lignes de cette Note, que la question de la fixation des Algues sur les parois des flacons de culture n'avait d'intérét que parce qu'une méthode, basée sur cette fixation, avait été proposée comme un nouveau procédé expérimental permettant d'étudier l'influence de la lumière sur l'assimilation chlorophyllienne, sur la répartition et sur la crois- sance des Algues. Il n'y a pas lieu d'insister longuement sur la partie des tra- vaux de M. Dangeard dans laquelle il est question de l'applica- lion de cette méthode à l'étude de l'assimilation chlorophyllienne. L'auteur s'exprime en effet de la manière suivante dans sa com- munication du 22 octobre 1909 à la Société botanique de France: « Pour montrer que la partie utile du spectre dans la fonction « chlorophyllienne correspond aux bandes d'absorption de la « chlorophylle, on a suivi jusqu'ici trois méthodes : 4° la « méthode des écrans absorbants; 2° la méthode du spectre; « 3° la méthode du microspectre », et plus loin : «Nos recherches « sur les propriétés du Chlorella nous ont fait découvrir une « méthode bien supérieure aux précédentes, puisque l'Algue se « charge elle-même de photographier les radiations utiles du € spectre ». Il est à peine utile de faire remarquer que la méthode des écrans absorbants, celle du spectre, celle du micro- spectre, convenablement appliquées, comportent la mesure d'une fonction bien déterminée, la fonction chlorophyllienne; au con- traire, le procédé que propose M. Dangeard, comme « bien Supérieur » à ces méthodes, pour étre employé dans l'étude de l'influence de la lumiere sur la fonction chlorophyllienne, pro- cédé basé sur le développement de certaines Algues sur des parois verticales, ne comporte aucune mesure de cette fonction. 1. Voir plus haut, p. 395 et p. 510. 552 : SÉANCE DU 28 JUIN 1942. Dans ces expériences, on ne trouve que l'estimation approchée, (l'observation et la photographie des cultures étant les seuls procédés de mesure employés par l'auteur) non de l'assimila- tion chlorophyllienne mais de la résultante de toutes les fonctions du végétal considéré, c'est-à-dire l'estimation approchée de son développement. De nombreux physiologistes expérimentateurs ont souvent fait remarquer avec raison que, dans les recherches sur la fonction chlorophyllienne, il faut avant tout se garder de commettre l'erreur grave qui consiste à confondre la mesure précise de l'assimilation chlorophyllienne avec l'observation du développement morphologique apparent d'un végétal considéré. Je me contenterai, à ce sujet, de citer un passage d'un des der- niers Mémoires récemment publiés sur cette question : « Dans « ce genre d'études (influence de la lumiére sur la fonction chlo- « rophyllienne), on a quelquefois perdu de vue la mesure du « phénoméne, on a, par exemple, en employant des verres « colorés — et je fais abstraction des critiques que l'on a pu « adresser à certains observateurs dont les verres mangeaient « trop facilement la consigne — constaté que sous telle couleur « (violet par exemple), la plante vivait bien, qu'elle croissalt « bien, ete. Tout ceci ne mesure pas la fonction chlorophyl- « lienne, et c'est ce qui fait que les expériences de Timiriazeff, € qui n'a jamais perdu de vue cette mesure, laquelle se con- fond soit avec celle des échanges gazeux, soit avec celle de la quantité d'amidon apparue, conservent une force probante « qui n'est, sans doute, pas prête de leur échapper. » En effet, l'estimation du développement, celle de la croissance, tout cela ne mesure pas la fonction chlorophyllienne. Cette confusion faite par l'auteur entre des phénoménes si différents, serait déjà suffisante pour qu'il soit impossible d'adopter les résultats fournis par la méthode en question, méme si la technique employée par son auteur ne présentait pas plusieurs points défectueux, tels que : contamination des cultures par des Bactéries, des Champr gnons, emploi de spectres impurs, etc. ; Or, la méthode proposée ne pouvant servir à étudier l'action de la lumière sur l'assimilation chlorophyllienne des Algues, A R ni d (G). Essai sur l'assimilation photochlorophyllienne du carbone: R. COMBES. —— LIGNES VERTICALES DU CHLORELLA VULGARIS. 553 peut-elle servir à mesurer l'influence qu'exerce la lumière sur la croissance de ces végétaux ? Si l'on considère tout d'abord les expériences dans lesquelles M. Dangeard croyait mesurer l'action de la lumière sur la crois- sance du Chlorella vulgaris par l'observation des lignes suivant lesquelles cette Algue se développe sur les parois des flacons de culture (Communications faites en juin 1909 à la Société botanique de France, et en novembre 1909 à l'Académie des Sciences), on se rend facilement compte que cette technique est basée sur des principes erronés. ll résulte clairement, en effet, des expériences faites par M. Molliard et de celles dont je viens de rendre compte, que les lieux de formation de ces lignes, toujours verticales, sont déterminés par le hasard de la dissé- mination des colonies de Bactéries sur les parois de verre, que leur forme et leur direction sont réglées par la pesanteur, et que seule leur rapidité de développement est influencée par la lumière. Quant aux expériences dans lesquelles M. Dangeard voulait mesurer l'influence de la lumière sur la croissance du Chlorella vulgaris par l'exposition, à des radiations d'intensité ou de lon- gueur d'onde différente, de cultures de Chlorella dans les- quelles l’Algue était susceptible de se développer sur la totalité d'une paroi de verre, grâce à la présence sur cette paroi, ainsi que je viens de le montrer, d'un voile continu de Bactéries, il est facile de voir que les résultats obtenus dans ces expériences n'ont quiune valeur tout à fait contestable. En effet, étant donné que les microorganismes (dont on ignore d'ailleurs la nature et la quantité, variables avec chaque expérience) qui accompagnent le Chlorella vulgaris dans les cultures impures de M. Dangeard sont, comme tous les êtres vivants, sensibles aux divers agents extérieurs et en particulier à la lumière; étant donné d'autre Part que ces divers microorganismes agissent sur le développe- ment de l'Aleue d'une manière profonde, et que celte action varie elle-méme avec la nature, la quantité des microorganismes Présents, et aussi avec les conditions de température, de lumière, etc., dans lesquelles sont faites les cultures : on voit que les différences de rapidité de développement observées par l'auteur dans ses cultures impures d'Algues faites à des lumières 554 SÉANCE DU 28 JUIN 1942. diverses, ne rendent pas compte du róle joué par la lumiére dans la rapidité de développement de l'Algue étudiée, mais seule- ment du rôle joué par la lumière dans la rapidité de développe- ment de l'association résultant du mélange de l'Algue avec d'autres microorganismes dont on ignore la nature. L'une des premiéres conditions à remplir dans les expé- riences relatives à la physiologie des microorganismes, doit étre la culture de ces microorganismes en milieux absolument dépourvus de tout être étranger susceptible d'agir d'une manière quelconque et inconnue sur leur développement; ce fut du moins la première préoccupation de nombreux physiologistes qui ont abordé des questions de cet ordre. M. Dangeard n'a jamais mani- festé aucune préoccupation de cette nature dans les nombreuses Notes qu'il a publiées sur la physiologie des Algues. La technique proposée pour l'étude de l'influence de la lumiére sur la croissance des Algues pourrait-elle donner de bons résultats si on l'appliquait dans des conditions convena- bles, que son auteur n'a pas réalisées; c'est-à-dire si les expé- riences étaient faites en cultures pures? Évidemment non, car, si les expériences étaient bien conduites, par ce fait méme, la méthode, telle que l'a proposée M. Dangeard, n'existerait plus. En effet, la technique étant basée sur la fixation des Algues contre les parois de verre, et cette fixation ne pouvant avoir lieu, comme je viens de le montrer, en l'absence de toute impureté, l'application de la méthode est incompatible avec la pureté des cultures. Explication de la Planche X. un tube dont ure de l'écran aroi du tube. gions Fig. 1. — Culture impure de Chlorella vulgaris faite dans la paroi avait été recouverte d'un écran. La partie supérie à été coupée aprés l'expérience de maniere à laisser voir la p ^ Le liquide de culture a été enlevé par siphonnage; en certaines Te le voile formé par l'Algue et les Bactéries s'est détaché pendant l'enlève- ment du liquide de culture. Fig. 2. — Culture pure de Chlorella vulgaris faite dans un tube dont la paroi avait été recouverte d'un écran. La partie supérieure de l'écran à également été coupée ici. L'Algue n'adhérant pas aux parois, la plus grande partie a été enlevée en màme temps que le liquide de culture. Fig. 3. — Cultures pures de Chlorella vulgaris. Fig. 4. — Formation de lignes verticales par des Champignons. Bull. Soc. bot. de Fr. E ORX G19) B X. Cultures de Chlorella vulgaris. G. DISMIER. — PHILONOTIS FALCATA ET PHILONOTIS TURNERIANA. 555 Philonotis falcata (Hook.) Brid., Philonotis Turneriana (Schw.) Mitt. et espéces affines considérées comme synonymes (Suite et fin); t PAR M. G. DISMIER. Philonotis japonica (Schpr mss.) Besch. C'est encore Bescherelle qui a donné la description du Phi- lonotis japonica d'après trois échantillons recueillis au Japon. Sur ces trois échantillons je n'ai pu en examiner que deux. 1° Nippon nord : Kuroishi (leg. Faure, n° 51). Si l'on vérifie sur ce n° 51 la diagnose du Philonotis japonica, on s'apercoit de suite qu'elle nelui convient en aucune manière : il semble qu'elle a été faite d'après une toute autre espèce. À première vue, la plante de Kuroishi, par sa robustesse et ses feuilles en séries trés régulières, ne peut être confondue avec un Philonotula : les plantes dans ce sous-genre sont, en général, de dimensions beaucoup plus réduites, ont les feuilles toujours disposées tout autour de la tige et l'inflorescence 4 gemmi- forme. En terminant sa description Bescherelle fait la remarque suivante : « Cette Mousse qui a le port du Philonotis radicalis diffère de la suivante (PA. Savatieri) par ses rameaux plus robustes, ses feuilles non révolutées et ses pédicelles capsulaires beaucoup plus longs ». Il est incompréhensible que Bescherelle ait pu trouver un rapport quelconque surtout entre le Philonotis japonica et le Philonotis radicalis. Le Philonotis radicalis présente une cer- laine gracilité, les feuilles ne sont jamais disposées en séries et l'inflorescence est constamment monoique. M. Cardot avait déjà remarqué ce manque de concordance entre la description de Bescherelle et le spécimen de Kuroishi, car l'étiquette de l'échantillon qu'il m'a communiqué porte la mention suivante : « Bescherelle avait rapporté ce numéro, évidemment par erreur au Philonotis japonica ». 1. Voir plus haut, p. 482. 556 SÉANCE DU 28 JUIN 1912. 2° Nippon central : environs de Yokoska (leg. D". Savatier, 5n" 509 1. p): Ce deuxième échantillon a été introuvable au Muséum de Paris. Le n° 509, Philonotis Savatieri est bien intercalé dans l'Herbier général, mais sans trace d'une autre espèce. 3° Nippon central : Yokohama (Dikhins, hb. Mus. Paris). Grâce à l'obligeance de M. Cardot, j'ai pu examiner quelques brins de ce spécimen. Bescherelle dit cependant que l'échantillon de Yokohama se trouve dans l'Herbier du Muséum de Paris, je l'y ai cherché en vain. Quoi qu'il en soit, les quelques brins communiqués par M. Cardot appartiennent incontestablement au Philonotis Turneriana. Ce spécimen, de même que celui de Kuroishi, n'a donc aucun rapport avec la description du Philonotis japonica Besch. Par suite du fàcheux rapprochement fait par Bescherelle entre le Philonotis japonica et le Philonotis radicalis, il est résulté que M. V.-F. Brotherus! a fait figurer le Philonotis Japonica dans la section des Philonotula autoiques, alors que la véritable place de cette espèce aurait dû être avec les Eu- Philonotis dioiques en raison de ses fleurs 4 discoides sur des plantes distinctes. Philonotis Giraldii C. Müller, Ph. angularis C. Müller, Ph. Tsanii C. Müller, Ph. tomentosula C. Müller. — Schen-si (leg- Giraldi). Jai pu examiner dans l'Herbier de M. V.-F. Brotherus, les types de ces quatre Philonotis et je suis convaincu que ce ne sont encore que des formes du Philonotis falcata. M. Cardot, frappé par la ressemblance que les Philonotis angu- laris, Ph. Giraldi et Ph. Tsanii offrent avec le Philonolis carinata avait annoté les étiquettes de ces trois spécimens qu il m'a envoyés de la manière suivante : « me parait identique avec le Philonotis carinata ». Je crois devoir rappeler que cette der- nière espèce est considérée dans le présent travail comme syno- nyme du Ph. falcata. Philonotis Bodinieri Card. et Thér. — Chine : Kouy-Théou environs de Gan-Pin (leg. Bodinier et Martin). Je réunis encore cette plante au Philonotis falcata. Les G. DISMIER. —- PHILONOTIS FALCATA ET PHILONOTIS TURNERIANA. 557 superbes exemplaires qu'ont recueillis Bodinier et Martin ne présentent que de légères différences avec le Philonotis falcata : feuilles plus grandes, moins concaves et légèrement révolutées au sommet. Dans leur Note sur les « Mousses du Kouy-Tchéou » (l. c.) où se trouve la description du Philonotis Bodinieri, MM. Cardot et Thériot font d'ailleurs observer que cette espéce est trés proche du Philonotis Giraldi (Ph. falcata). Philonotis laxiretis Card. — Japon : Yamakita (leg. Faurie, n^ 642). M. Cardot accompagne la description de son Philonotis laxi- relis des observations suivantes : « Par son tissu lâche, cette espèce rappelle le PAilonotis laxissima Bryol. jav., de l'archipel malais, mais elle en diffère par son port plus trapu, ses feuilles plus grandes, à bords plats, plus concaves et plus fortement carénées, sa nervure plus forte, etc. « Elle rappelle aussi les formes courtes du Philonotis caringta Mitt., dont elle se distingue par ses feuilles très brièvement acu- minées, sa nervure s'avancant moins près du sommet et son tissu plus lâche, formé de cellules presque du double plus grandes. » La plante de Yamakita n'est, à mon avis, qu'une des nom- breuses formes que revét le PAilonotis falcata, et une forme en effet voisine du Philonotis carinata, mais par ses feuilles trés brièvement acuminées elle se rapproche beaucoup du Philo- nolis orthostichacea. La nervure certainement se termine par- fois au-dessous du sommet, mais chez les Philonoiis à nervure pereurrente il n'est pas rare, notamment chez le Philonotis laxissima, de trouver des feuilles oü elle disparait souvent assez loin de l'extrémité. ! Bref et malgré l'exiguité de la Mousse de Yamakita, qui atteint à peine un centimètre, la disposition de ses feuilles en Séries spiralées ne me laisse aucun doute sur son attribution. Philonotis orthostichacea C. Müller in sched. Levier. Plusieurs herbiers renferment de nombreux spécimens du Ph. orthostichacea provenant principalement de l'Himalaya, et distribués par Levier dans les Musci Indiz orientalis, il me parait, 598 SÉANCE DU 20 JUIN 1912. en conséquence, nécessaire de lui consacrer quelques lignes. Hooker dit au sujet des feuilles du Philonotis falcata : « nervo valido, fusco, excurrente instructa ». C. Müller, se basant trés probablement sur ce caractère, a appelé Philonotis orthostichacea les spécimens à nervure se terminant au sommet de la feuille ou le dépassant trés légèrement. Si l'on examine de nombreux échantillons de Philonotis falcata il est facile de se rendre compte que l'excurrence de la nervure est trés variable : finis- sant quelquefois au sommet de la feuille comme dans le Philo- notis orlhostichacea, plus rarement au-dessous, comme chez le Philonotis laxiretis, elle passe par tous les intermédiaires comme longueur (Philonotis falcata) pour arriver au Philonotis Turneriana où elle atteint son maximum en devenant piliforme. Philonotis Turneriana (Schw.) Mitt. Philonotis Turneriana (Schw.) Mitt. M. /nd. or., p. 62, 1858. Ph. laxifolia Broth. in sched. Levier. Ph. simlaensis Schpr. mss. Ph. pilicalyx C. Müller mss. IupEs. N.-W. Himalaya. — Siwalik Range (Banwari Lal, n. 390): Mussoorie (Gollan, n. 581, 3381, 4958, 4959 bis, 4963, 4964, 4967, 4969. 4910,5191, 5792, 6421 ; Banwari Lal, n. 6050 ; Duthie, n. 1, 20, 518, 580, Duthie, n. 2, 3,21, 579 sub PA. pilicalyx ; Mackinnon, n. 4, 5; Gollan, n. 6, 19 sub PA. pilicalyz; Rhada Lal, n, 4265, 4269, 4271; Amar Singh, n. 4965; Bahadm, n. 5791): Jaunsar (Gamble, 23494 sub Ph. nitida); Tihri Garhwal (Duthie, n. 7, 579 sub Ph. pilicalyz; Duthie, n. 5210); ? (? herb. Falconer, n. 205). Nepaul. — ? |? herb. Cardot, n. 24 sub PA. angustifolia.) Kumaon. — Pitoragarh (Kabir Khan, n. 1904). Upper Barma. — Ruby Mines (Oliver, n. 8). Bhotan. — ? (? herb. Griffith, n. 902, 206); Maria Basti (Durel, n. 911, 915). Panjab. — Simla (Doulea, n. 3068, 3111; Hein, n. 5602; Mistress Lyell, n. 5577 sub PA. simlaensis; Gamble, n. 5180 a. sub PA. leptocarp®» herb. Griffith, n. 913 sub P4. nitida). Sikkim. — Seuchul (Gammie, n. 121); Sureil (Gammie, n- 54, 68, 242, G. DISMIER. —- PHILONOTIS FALCATA ET PHILONOTIS TURNERIANA. 559 195, 199, 11203) ; Mungpoo (Gammie, n. 20); Kurseong (Weber van Bosse, n. 114, 715; Decoly, n. 379, 319 b. 380; Decoly et Schaul, n. 716, 2918, 2319; Decoly et Schaul, n. 717 sub PA. nitida); Yokom (Clarke, n. 25); Darjeeling (Gamble, n. 10081 ; Hartless, n. 2262 bis, 2264, 2265, 2675, 2617; Long, n. 7593; Miller, n. 13, 15, 17, 18, 21); Rungbee (Gammie, n. 11229); Rungjo Valley (Gammie, n. 11282); Ryang Valley (Gammie, n. 10451). Himalaya. — Tooberia (Wichura, n. 2910). Indes orientales. — Maduré-Kodikanel (André, n. 116, 162). JAPON. Ozu (Aoyago, n. 196 inéd.); Nagasaki (Wichura, n. 1401 a. sub Ph, lancifolia); Hawacki (G. Kono, n. 53 sub Ph. lancifolia); Mississipi Bay (Wichura, n. 1401 c. sub Ph. lancifolia); Yokohama (Dikkins sub Ph japonica); Toke Kadzusa (Gono, n. 83 sub Ph. lancifolia); M' Kiyosumi (Gono, n. 6 inéd.). CHINE. Chine orientale. — Ou-si (Courtois, n. 83, 1291). Après avoir étudié, comparativement avec le Philonotis fal- cata, un grand nombre de spécimens du Philonotis Turneriana, celui-ci ne me parait avoir que la valeur bien juste d'une sous- espèce, dérivée du Philonotis falcata. Dans les Musei indiæ orientalis, Mitten écrit au sujet du Philonotis Turneriana : « À Philonotis faleata, qua cum foliis serratis convenit, nervo longe in acumen piliforme attenuato distinguenda ». Il n'y a, en effet, que ce caractère qui présente quelque cons- lance, tous les autres sont tellement variables qu'il n'est pas possible d'en tenir compte. Celui-ci n'a méme qu'une valeur relative, car on rencontre souvent des échantillons des PAzlonotis falcata et Philonotis Turneriana dont les feuilles laissent l'observateur perplexe en raison de l'excurrence + longue de la nervure. L'Herbier Montagne renferme méme un spécimen de Philonotis trés intéressant qui porte sur son étiquette : « Bar- lramia fontana Hedw. Nepaul, Ex. dono cl. Hooker. » Cer- taines feuilles réalisent les caractères du Philonotis falcata tandis que d’autres se rapportent au Ph. Turneriana. 560 SÉANCE DU 28 JUIN 1912. Plantes nouvelles, rares ou critiques (Suite)'; PAR MM. LES ABBÉS COSTE ET SOULIÉ. Allium pyrenaicum Costa et Vayreda (A. controversum Costa, non Schr.). — Cette magnifique espèce, qui a la taille et le port majestueux du Porreau de nos jardins potagers, est encore peu connue des botanistes. Décrite par Willkomm dans le Supple- mentum Prodromi floræ hispanicæ (pp. 54 et 52), elle est indiquée par ce botaniste dans la Catalogne boréale, sur les rochers escarpés des Pyrénées, aux localités suivantes : Col de Malrem, Baget, Rocabruna, Talaxa, Sant Arriol de Nija. On la trouve, en effet, localisée dans cette région, qui est peu éloignée de notre frontiére des Pyrénées-Orientales. Mais elle y végéte sur des rochers calcaires presque toujours inaccessibles. Au printemps de 1910, l'un de nous ayant eu l heureuse chance d'en cueillir quelques exemplaires à Baget, près du col de Malrem, vers 1 000 mètres d'altitude, nous les avons trans- plantés à Saint-Paul-des-Fonts, où ils se sont admirablement développés et nous donnent tous les ans, en juin et juillet, une abondante floraison. C'est d'aprés nos observations et notes sur le vif, que nous donnons ici de cette plante une description étendue, destinée à compléter celle, d'ailleurs exacte, publiée par Willkomm. Plante vivace, haute de 4 mètre à 4 m. 30, glabre et glauque, à forte odeur de Porreau; bulbe gros, ovoide-globuleux, enveloppé d'une tunique brune, composé intérieurement de 3 bulbilles sessiles ovales-acuminés cuspidés, dont la centrale porte les feuilles et la tige, et entouré exté- rieurement de bulbilles plus petits longuement stipités. Tige dressée, robuste, cylindrique, feuillée jusqu'au tiers ou au quart de sa longueur; feuilles amples, ayant jusqu'à 3-5 cm. de large, planes, épaisses, allongées, cucullées ay sommet, denticulées-scabres sur les bords gea carene, surtout dans le haut, arquées-réfléchies. Spathe monophylle, caduque, d'abord rougeâtre puis blanchâtre, terminée par une poin® herbacée de 4-6 cm., glauque, fortement comprimée, arquée en sabre T sommet, 2-3 fois plus longue qu'elle. Ombelle grande (5-7 cm. de diam./, subglobuleuse, multiflore, blanchâtre; pédicelles 4-5 fois plus longs que s périanthe; bouton floral trigone, atténué au sommet et termine "is 3 pointes blanches divariquées. Périanthe persistant, en cloche, long 1. Voir plus haut, p. 503. COSTE ET SOULIÉ. — PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. 561 8-10 mm. sur 6-8 de large, à divisions ovales-acuminées, blanchátres avec une ligne violette au milieu, inégales, les 3 extérieures seules denti- culées-scabres sur la carène, terminées en pointe plus allongée, plus fortement arquées-réfléchies que les intérieures; étamines incluses, à filets élargis, rapprochés en tube recouvrant l'ovaire, les 3 extérieurs simples, les intérieurs terminés chacun par 3 pointes : les 2 latérales sétacées-tortillées, plus longues que le périanthe, dépassant longuement la médiane anthérifére, celle-ci plus courte que le périanthe et 4 fois plus courte que son filet; anthéres d'un blanc jaunâtre; style inclus. Capsule plus courte que les divisions du périanthe, globuleuse-trigone, à valves ovales-obtuses; graines peu nombreuses, noires, grosses, ovoides- trigones, à angles aigus. X Carex Ilseana Ruhm. (C. leporina X remota Ilse) dans les Cévennes de l'Hérault. — Ce rare Carez, signalé par K. Richter (Plantæ europ., I, p. 169) seulement en Allemagne, est nouveau pour la France. Il a été découvert dans la petite vallée de la Mare (Hérault), affluent de l'Orb, à Castanet-le-Bas, par M. Pagès, instituteur à Saint-Laurent-des-Nières, auquel la flore de ce coin des Cévennes est redevable de maintes bonnes trou- vailles. Il n'y est pas abondant, mais il y végéte vigoureuse- ment, et M. Pagès, qui l'y observe depuis un petit nombre d'années, veille à sa conservation. ll n'est pas douteux que les Carex leporina L. (C. ovalis Good.) et C. remota L., qui croissent dans son voisinage, ne soient les parents de cet hybride, dont les caractères sont inter- médiaires entre ces deux espéces à port si différent. Voici une diagnose comparative de ces trois Carez : C. leporina. Tige de 20-80 cm., raide, dressée, scabre Sous l'inflorescence. Feuilles longues de 0-20 cm., larges de 2- ^ mm., planes. Epi court (9-3 cm.), fauve Où brunátre, non Interrompu, à axe droit, formé de 4.9 épillets assez gros (5 mm. de T. nx. C. llseana. Tige de 40-70 cm., assez raide, dressée ou un peu courbée dans le haut, scabre sous l'in- florescence. Feuilles longues de 10-92 cm., larges de 9-3 mm., presque pla- nes. Epi long de 3-5 cm., fauve pàle, interrompu, à axe presque droit, formé de 5-9 épillets C. remota. Tige de 30-80 cm., gréle, faible, à la fin décombante, lisse ou scabre sous l'inflores- cence. Feuilles longues de 12-25 cm., larges seu- lement de 1-2 mm., un peu canaliculées. Epi trés long (6-15 cm.), verdátre, tres inter- rompu, à axe flexueux, formé de 6-10 épillets (SÉANCES) 36 562 SÉANCE DU 28 JUIN 1912. diam.), obovales, atté- assez petits (4 mm. de petits(3-^mm.dediam.), nués à la base, tous diam.), ovoïdes, un peu ovoides-oblongs, peu rapprochés. atténués à la base, les atténués à la base, les supérieurs rapprochés, supérieurs rapprochés, les 2-3 inférieurs assez les 3-4 inférieurs trés écartés. écartés. Bractées scarieuses, Bractées scarieuses, Bractées semblables courtes, lancéolées, ca- lancéolées - mucronées aux feuilles, allongées, rénées, l'inférieure par- ou aristées, l'inférieure vertes, les 2-3inférieures fois terminée en petite seule foliacée, égalant plus longues que l'inflo- pointe verte dépassant au moins la moitié de rescence. rarement son épillet. Vépi, rarement le dépas- sant un peu. Ecailles femellesova- ^ Ecaillesfemellesova- Ecailles femelles ova- les-lancéolées, rousses ]es aigués, d'un fauve les-aiguës, d'un vert ou brunes, à carène pâle, à carène verte. blanchâtre, à carene verte. verte. Utricules verdâtres, Utricules verdâtres, Utricules dun longs de 4,5 mm. sur longs de 4 mm. sur 1,5 påle, longs de 3,5 mm. 1,75 mm. de large, de large, ovales-lancéo- Sur 1,5 de large, ovales- ovales-lancéolés, plans- lés, plans - convexes , lancéolés, plans-con- convexes, nervés sur les nervés dans leur moitié Mcd eri la sei deux faces, bordés com- En »« étroite. externe de 5-7 nervures plétement d'une aile den- ne Are convergentes hen : ticulée, atténués en bec TRT ;_ tiers supérieur, non DOT- égalant l'écaille. . D a dés, atténués en bec l'écaille. dépassant l'écaille. d'un vert Carex punctata Gaud. var. Guichardii Coste et Pagès. — Se reconnait aux caractéres suivants : Tiges hautes de 40 à 80 cen- timètres, gréles et faibles; feuilles allongées, atteignant 20-30 centimètres; épis femelles encore plus écartés que dans le type, plus gréles (3-4 mm. de diam.) et moins denses; bractées plus allongées, dépassant souvent l'épi mâle; utricules moins renflés, atténués en bec un peu plus long. Dans la forme typique, la tige n’est haute que de 20-50 centimètres, les feuilles longues de 10-20 centimètres; les épis femelles, tous écartés’ sont denses et larges de 5 millimètres; la bractée inférieure dépasse le milieu de l'inflorescence, mais rarement l'épi mâle; les utricules enfin sont ovoides-renflés, contractés en bec court dépassant l'écaille. COSTE ET SOULIÉ. — PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. 563 Cette variété ou race de haute taille du Carex punctata végète seule, à l'exclusion du type, dans la méme région que le C. Ilseana, c'est-à-dire dans l'Hérault, aux environs de Castanet et de Rongas. Son inventeur est encore M. Pagès, qui l'a fait récolter à l'un de nous, ainsi qu'à M. l'abbé Guichard, auquel nous la dédions volontiers, le long du ravin du Cade. Son porl gréle et allongé la fait aisément distinguer des autres formes du C. punctata. Carex depressa Link forma C. basilaris Jord., dans les Cévennes du Gard. — Rencontré par l'un de nous, le 29 mai 1911, dans le Gard, à Saint-Martin-des-Boubaux, vers Alais, sur un terrain siliceux, à 350 mètres d'altitude. Cette rare espèce n'était jusqu'ici connue, en France, que dans les Alpes-Maritimes, le Var, les Hautes-Pyrénées. Elle est encore indiquée en Ligurie, Banat, Transylvanie, Espagne et Portugal, Maroc et Algérie, Lazistan. La nouvelle localité des Cévennes sert de trait d'union entre la Provence et les Pyrénées. Isoetes Durieui Bory, dans les basses Cévennes du Gard et de la Lozère. — Gard.: entre Alais et Saint-Martin-des-Boubeaux, altitude 250 mètres. Lozère : Environs de Saint-Etienne, — Vallée française, altitude 300 mètres. Ces deux localités sont voi- sines, et l'7. Durieui y végète dans un terrain siliceux humide. L'un de nous l'y découvrit le méme jour que le Carex depressa, le 29 mai 1911. A notre connaissance, il n'avait encore été signalé ni dans le Gard, ni dans la Lozère. Sa présence dans les basses Cévennes est méme assez surprenante, puisque cette espèce ne se rencontre guère qu'au bord de la mer ou sur les collines voisines du littoral. Nos exemplaires ne difièrent en rien de ceux que nous possédons des côtes de la Méditerranée. (A suivre.) 564 SÉANCE DU 28 JUIN 1912. Excursion algologique du Laboratoire de Cryp- togamie du Muséum aux environs de Saint- Vaast-la-Hougue, | (Suite et fin); PAR M. ROBERT MIRANDE. TROISIÈME JOURNÉE. MERCREDI 3 AVRIL Excursion au phare de Gatteville ` (pointe de Barfleur). Cette localité, bien connue des algologues est l’une des plus riches que l’on puisse trouver. Sur ces rochers constamment battus par les vagues, les Algues, Phéophycées et Rhodophycées surtout, trouvent d'excellentes conditions de développement, s! l'on en juge par le nombre et la beauté des échantillons. M. Corbiére, professeur au lycée de Cherbourg, secrétaire perpétuel de la Société des Sciences mathématiques et naturelles de cette ville, a bien voulu se joindre à nous pour effectuer cette belle excursion. Le célébre phare de Gatteville s'éléve à l'extrémité de la pointe sur une éminence qu'environnent de toutes parts des éboulis granitiques qui s'avancent trés loin dans la mer. Cette disposition permet à M. Mangin de faire remarquer nettement aux botanistes la répartition des grandes espèces d'Algues brunes qui s'étagent en quatre zones principales de superposition CON- stante : 1° Sur les rochers le plus souvent découverts et seulement battus des embruns, zone des Pelvetia. 2° Rochers toujours découverts à marée basse, zone des Fucus et des Ascophyllum. 3° Rochers moins longuement découverts, zone des Himan- thalia. 1. Voir plus haut, p. 515. R. MIRANDE. — EXCURSION A SAINT-VAAST-LA-HOUGUE. 565 4° Régions découvertes seulement aux grandes marées, zone des Laminaires. - Nous gagnons la mer au Sud-Est du phare, nous le contour- nons en nous maintenant à sa droite tout en nous avançant jusqu'à la zone découverte des Laminaires. , LisTE DES ESPÈCES RÉCOLTÉES. Chlorophycées. Cladophora rupestris. — Hutchinsie Kuetz. Codium tomentosum Stackh. Phéophycées. Dictyota dichotoma (Huds.) Lamx Himanthalia lorea (L.) Lyngb. Bifurcaria tuberculata (Stackh.) Halidrys siliquosa (L.) Lyngb. Cystoseria fibrosa (Huds.) Ag. — granulata (L.) Ag. — fœniculacea Grev. — ericoides (ZL.) Ag. Laminaria saccharina (L.) Lamx — flexicaulis Le Jol. — Cloustonii (Edm.). Saccorhiza bulbosa (Huds.) De la Pyl. Punctaria plantaginea (Roth.) Grev. Colpomeniasinuosa(Xoth.) D. et S. Desmarestia ligulata (Lightf.) La- mour. — aculeata (L*) Lamour. Scitosyphon Lomentaria. Rhodophycées. Les Algues calcaires sont trés bien représentées par : Melobesia Lejolisii. Corallina officinalis Z. Lithothamnium Sonderi. Hildbrandtia Prototypus Nardo. Peyssonnellia atro-purpurea Cr. (beaux échantillons). Epilithon membranaceum (Esper) Heydr. Litophyllum incrustans Pil. Dermatolithon hapalioides (f. con- finis) (Crouan) Fosl. Les autres Floridées par : Chantransia secundata (sur Co- dium). Ptilothamnion Pluma ( Dillw.) Thur. Griffithsia setacea (Ellis) Ag. Halurus equisetifolius (Lightf) Külz. Callithamnium corymbosum (Sm.) Lyngb. Plumaria elegans (Jonn.) Schmid. Polysiphonia. Brodiæi (Aillw.) Grev. Nitophyllum laceratum (beaux échantillons fructifiés). Delesseria alata. Lams — Hypoglossum Lams — sanguinea (L.) Lamx — sinuosa (G. et W.) Lamx Gigartina acicularis ( Wulf.) Lamx Phyllophora rubens (L.) Grev. Callophyllislaciniata(Huds.) Kuetz, Ahnfeltia plicata avec son parasite fréquent, Sterrocolax deci- piens, que les anciens auteurs avaient pris pour des organes 566 SÉANCE DU 28 JUIN 1912. reproducteurs de la plante. | Lomentaria articulata (Huds.) Rhodophyllisbifida(G.et W.)Kuetz. Lyngb. Calliblepharis ciliata(Huds.)Kuetz. | Gastroclonium kaliforme (G. et W. — jubata (G. et W.) Kuetz. Ardiss. Rhodymenia Palmetta(Esp.) Grev. | — ovale (Huds.) Kuetz. QUATRIÈME JOURNÉE. JEUDI 4 AVRIL Une sortie matinale avec le Tic-Tac, yacht automobile du Laboratoire, donne à quelques privilégiés l'occasion d'accom- pagner MM. Mangin et Hariot à la péche au plancton, à quelque distance des cótes, dans la direction des iles Saint-Marcouf. Deux filets fins sont mis à la traine. A signaler dans les échantillons ainsi recueillis la présence des genres : Coscinodiscus. Biddulphia. Rhizosolenia. Chætoceros, etc. Durant l'aprés-midi : Excursion à la presqu'ile de la Hougue. Départ de la gare. Nous suivons d'abord la route stratégique de la Hougue. A droite, dans l'anse du Cul-de-Loup de Morsa- lines nous récoltons le Bostrychia scorpioides. Mais nous ne retrouvons plus dans cette lagune vaseuse, qu'envahissent de plus en plus les détritus de toutes sortes, le Monostroma lage- ratum Thuret. Nous l'y avions récolté en abondance l’année précédente. Il faut espérer qu'il ne va pas disparaître de cette localité comme il a disparu déjà du Pont-de-Saire. Nous regagnons la mer un peu avant d'arriver au fort et nous suivons la cóte jusqu'à la roche de la Bécue avec retour par la Chapelle des Marins. Le long de la plage de la Hougue, que nous traversons, les petites flaques dans le sable sont colorées en jaune ocre po de nombreuses Diatomées parmi lesquelles domine Pleurosigma estuarii W. Sm. ; Cette curieuse petite Algue présente des mouvement alter- R. MIRANDE. — EXCURSION A SAINT-VAAST-Li-HOUGUE. 567 natifs d'émergence et d'enfouissement, coincidant avec les heures de marée, analogues à ceux qui ont rendu célèbres les Convoluta. Ces mouvements, décrits depuis par d'autres auteurs, avaient déjà été observés par de Brébisson, en 1847, ainsi qu'en font foi des notes inédites de son herbier, conservé au laboratoire de Cryptogamie !. La grève une fois franchie, nous abordons les bancs de rochers entrecoupés de fonds vaseux avec de nombreuses prairies de Zostéres. Les échantillons recueillis sont d'abord un peu moins beaux, surtout moins propres, mais nous retrouverons bientót une eau plus claire en approchant de la roche de la Bécue. Il n'y a d'ailleurs pas de différences immédiatement appréciables dans la flore de ces deux zones successives. LISTE DES ESPÈCES RÉCOLTÉES. Chlorophycées. Melobesia Lejolisii, abondant sur Ulothrix consociata Wille, abon- les Zostères. dant sur les pilotis de la plage. | Sphondylothamnion multifidum Cladophora pellucida Zarv. (H uds.) Naeg. Spongomorpha lanosa (abondant). Callithamnion tripinnatum (Grat.) Bryopsis plumosa Ag. Ag. Ces deux espèces dans la zone des Phéophycées. eaux plus claires et approchant Colpomenia sinuosa(otA. D. et S). de la Bécue. | Sphacelaria cirrosa (Roth) Ag. Rhodochorton floridulum (Dillw.) Naeg. Rhodophycées. Polysiphonia übrata (Dillw.) Harv. Schmitziella endophlea. Born. et Rhodomela subfusca Ag. Batt. Parasite sur Cladophora | Delesseria ruscifolia Ag. pellucida. — sanguinea (L.) Lamz. 1. Je dois à lobligeance de M. Mangin de pouvoir transcrire ici ces annotations autographes qui accompagnent les échantillons recueillis par l'illustre naturaliste. i : * Gyrosigma æstuaria. Bréb. — Sables marins de Tatihou, fin de * septembre 1847. » : : « Cette espèce, qui formait un enduit brun sur le sable, conservée dans * une assiette avec de l'eau de mer, s'enfoncait dans le sable vers sept * à huit heures du matin et ne reparaissait que vers deux à trois heures * de l'aprés-midi. Nous avons cru remarquer qu'elle s'était tout à fait * enfoncée dans le sable lorsque la mer était pleine, et que son apparition * suivait les marées. » & 568 SÉANCE DU 98 JUIN 1912. Gymnogongrus norvegicus (Gunn.) | Catenella Opuntia (G. et W.) Grev. J. Ag. Calliblepharis ciliata(Zfuds.)Kuetz. Cystoclonium purpurascens(Zuds.) | Chilocladiaclavellosa(T'urn.) Grev. Kuetz. Gastroclonium kaliforme(Æuds.)A. Il faut mentionner aussi le long de la muraille qui borde la plage et soutient la route stratégique, au niveau de la haute mer moyenne, de nombreuses Cyanophycées parmi lesquelles : Oscillatoria nigro-viridis ( Zhwait.) | Rivularia atra Roth Gom. Calothrix crustacea Thuret. ont pu être déterminées. Elles étaient mélangées à de petites „touffes de Ceramium Deslongchampii Chauv. | C. acanthonothum Carm. Soit pour la totalité de l'excursion une centaine d'espéces appartenant aux groupes les plus divers, nous permettant ainsi de nous faire une idée nette de ce que sont les principaux types d'Algues marines et de recueillir de nombreux renseignements sur leur morphologie, leurs conditions d'habitat et eur réparti- tion générale. Ce furent, on le voit, quatre journées bien employées. Qu'il me soit permis maintenant d'adresser nos remercie- ments collectifs à ceux qui voulurent bien étre nos guides “éclairés : MM. Mangin et Hariot, ainsi qu'à leur dévoué prépa- rateur M. Biers. Notre savant maitre et son assistant ne se sont pas bornés à nous donner un précieux enseignement : par leur bienveillante sollicitude, en sachant maintenir parmi nous la bonne humeur et l'entrain qui conviennent aux botanistes, ils n'ont pas peu contribué à nous rendre cher le souvenir de ces quelques heures passées ensemble !. 1. L'auteur tient en outre à exprimer sa gratitude particulière à MM. Mangin et Hariot auxquels il a eu recours bien des fois dans la rédaction de cette Note, ainsi qu'à Mme Paul Lemoine qui lui a très aimablement fourni de nombreux et d'utiles renseignements. Rocher dans la zone Fucus-Ascophyllum (Tatihou). BE Soc. bot de Pr. D'LA (4919) BI XV Laminaires en place (Gatteville). R. MIRANDE. — EXCURSION A SAINT-VAAST-LA-HOUGUE. 569 Explication des Planches. PLANCHE XIV Un rocher typique dans la zone Fucus-Ascophyllum. A la partie supé- rieure Fucus; à la partie inférieure Ascophyllum (Tatihou). PLANCHE XV Laminaires en place (Gatteville). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Annales des Sciences naturelles (Directeur : M. Ph. vAN TiEGREM J. Neuvieme série. Tome XV, 1912, 1** semestre. ; VipAL(L.): La croissance terminale de la tige et la formation ei bourgeons chez l Equisetum palustre. — Lavalle (L.) : Recherches sur le développement de l'ovaire en fruit chez les Composées. — pe PHINÉ (A.) : De l'évolution de l'appareil conducteur dans le genre Ka d choe. — Gartw (C.-L.) : Le goudronnage des routes et son action sur la végétation avoisinante. — Hamer (R.) : Sur le développement des Penn tions médullaires des Greenovia. — JOXE (A.): Sur louverture des fruits indéhiscents à la germination. F. Camus. Revue générale de Botanique (Directeur : M. Gaston BoNNIER). Tome XXIII, 1911, 2° semestre. ; scd (Juillet). — DucELutER (L.): Étude phytogéographique des dunes la baie d'Alger (continué et terminé n° d'août). — DUFOUR (Léon) Lee chaire de Botanique à l'École forestière de Selmeczbanya (Hongrie). d Court (Henri) : Sur un dispositif permettant d'assister à 1 ascension la sève dans les vaisseaux fermés. omis (Août). — PaRMENTIER (Paul) : Recherches anatomiques et Vie ques sur les Juglandacées. Pe ie et à là (Septembre). — Nicororr (Th.) : Contribution à l'histologie € à physiologie des rayons médullaires chezles Dicotylédones arbi (Octobre). — BucngT (S.) : Les Myxomycètes de la forêt de Fon "e bleau. — LusmeEnNKo (W.) : Influence de la lumiere sur la germina des graines. d (Novembre). — QCanrENTIER (Abbé A.) : Sur quelques fructification? et inflorescences du Westphalien du Nord de la France. Pe (Décembre). — Rusy (J.) et RayBaup (L.): L'Apiosporum parasite de la Cochenille de l'Olivier. Tome XXIII, 1912, . Histoire (Janvier). — Jumezze (H.) et PERRIER DE LA BÂTHIE (HJ : : ; ibution à naturelle d'un lac de Madagascar. — Pénau (Henry): Contrib REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. : 571 la cytologie de quelques microorganismes (continué et terminé n° d'avril). (Février). — Corin (H.) et SÉNÉCHAL (A.): Le fer est-il le catalyseur dans l'oxydation des phénols par la peroxydase du Raifort? (Mars). — Moreau (Laurent) : Étude du développement et de l'anato- mie des Pogonia malgaches. (Avril). — Hamer (Raymond) : Recherches sur le Crassula sediformis Schw. (Mai). — Promsy (M'* G.) et Drevon (P.) : Influence des rayons X sur la germination. — Foex : Les conidiophores des Érysiphacées. — BEAUVERIE (J.) : Sir Joseph Dalton Hooker. (Juin). — Guizzaumin (A.) : Remarques anatomiques sur la syncotylie et la monocotylie de quelques plantules de Dicotylédones. — LE BLANC : Sur les diaphragmes des canaux aérifères des plantes. — LoucoUt- INE (W.) et Duponr (G.) : Recherches sur la distribution de la tempé- rature dans les plantes. — Cozant (Mlle M.) : Sur les premiers stades du développement du Terminalia Catappa. F. CAMUS; Zeitschrift für Botanik (Directeurs : MM. Ludwig Josr, Fr. OLTMANNS, Hermann Gr. Z. Soums-LauBacu). 4° année, 1** semestre. Travaux originaux : CLAUSSEN (P.) : Zur Entwicklungsgeschichte der Ascomyceten Pyro- nema confluens. — FrrriNG (Hans) : Ueber eigenartige Farbänderungen von Blüten und Blütenfarbstoffen. — Moziscu (Hans) : Das Offen-und Geschlossensein der Spaltóffnungen, veranschaulicht durch eine neue Methode (Infiltrationsmethode). — Josr (L.) : Studien über Geotropis- "mus, I. Die Verteilung der geotropischen Sensibilitàt in der Wurzel- spitze. — Josr (L.) und SroprEr (R.) : Studien über Geotropismus. Il. Die Veránderung der geotropischen Reaktion durch Schleuderkraft. — Rywoscu (S.) : Beiträge zur Anatomie der Chlorophyllgewebes. — WissELINGU (C. van): Ueber die Zellwand von Closterium. — KARSTEN (G.) : Ueber die Reduktionsteilung bei der Auxosporenbildung von Suri- rella saxonica. F. Camus. Œsterreichische botanische Zeitschrift (Rédacteur en chef : M. le D" Richard v. WETTSTEIN). Tome LXII, Vienne, 1912. . N° 4 (janvier). — Scuarrerrer (Rudolf) : Die Gattung Saponara Subgenus Saponariella Simmler (continué et terminé n** 2-3, 4). ieu SCHIFFNER (Viktor) : Bryologische Fragmente LXVI-LXXI [Description des propagules du Myurella julacea ; Localité nouvelle, la plus orientale (Crimée), du Cololejeunea echinata ; Dichiton as cd Pella badensis en Croatie; Cephalozia Loitlesbergeri Schifin. n. Sp. 572 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. (Basse-Autriche) ; Pleurozia purpurea 9; éclaircissement sur le Riccia Pearsoni (autoique et non distinct du R. nigrella)]. — Hosseus (Carl Curt) : Die Stammpflanze des offizinellen Rhabarbers und die geogra- phische Verbreitung der Rheum-Arten (fin). — VrERBAPPER (Friedrich) : Conioselinum tataricum, neu für die Flora der Alpen (suite; continué et terminé n? 2-3). — MARTELL (Paul) : Das Königlich botanische Museum zu Berlin. N° 2-3 (février-mars). — MANNAGETTA UND LERCHENAU (Günther R. v.) : Puinguicula norica, eine neue Art aus den Ostalpen. — Poxto (Jaroslav) : Bemerkungen zur Ernährungsphysiologie einiger Halophy- ten des Adriatischen Meeres (continué n° 4, terminé n? 5). — TEYBER (Alois) : Beitrag zur Flora Niederósterreichs und Dalmatiens. N^ 4 (avril). — BonwwÜLLER (Josef) : Ein Beitrag zur Kenntnis der Gattung Cousinia (continué et terminé n? 5) [Spec. nov. : C. eburnea, C. Ottonis, C.. Alenkoana, C. gilanica, C. platyptera, C. chabora- sica, C. ecbalanensis, C. farsistanica, C. Handellii, de Perse ou de Mésopotamie]. — Sagransky (Heinrich) : Beiträge zur Rubus — Flora der Sudeten und Beskiden (continué et terminé n° 5) [Sp. nov. : R. capitatus Weeb. et Sabr., R. nudicaulis Weeb. R. impatiens Weeb., R. Weeberi Sabr., et trois nouvelles sous-espèces]. — FRIMMEL (Franz v.): Nochmals die untere Kuticula des Taxus-Blattes. — CHRIST (Hermann) : Die illustrierte spanische Flora des Carl Clusius vom Jabre 1576 (conti- nué n? 5). à N^ 5 (mai). — Monrow (Friedrich) : Die Vegetation der norddalmati- nischen Insel Arbe im Juni and Juni (continué n° 6). — SCHIFFNER (Viktor) à Bryologische Fragmente LXXII-LXXIII [Documents sur le Cephalozit macrostachya dans l'Europe moyenne ; Nouvelle localité du Cephalosa Loitlesbergeri]. — Woroszczak (Eustach) : Betrechtungen über Wer denbastarde [Spec. nov. : Salix hramitnensis (silesiaca X< triandra), S. ustroniensis (amygdalina »« daphnoides), S. restituta (pentandra X silesiaca). N° 6 (juin). — Warzi (Bruno) : Ueber Anthriscus fumarioides (W. "s Spreng. — KosANIN (Nedeljko) : Die Verbreitung der Waldkoniferen au Sar-Planina und Korab. — TnrrzssEN (F.) : Zur Revision der Gattung” Microthyrium und Seynesia. — HAYEK (August v.) : Ueber die Blüten- biologie von Cytinus Hypocistis L. — BLockt (B.) : Notizen zur y von Galizien. — Mazy (Karl) : Artemisia nitida Bertol. in den Julische Alpen. F. Camus. Botanische Jahrbücher für Systematik, Planzengeschichte e Pflanzengeographie (Directeur : M. A. ENGLER). Tome XLV, cahier 5 (novembre 1911). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 573 Bnaxpr (Max) : Untersuchungen über den Sprossaufbau der Vitacene mit besonderer Berücksichtigung der afrikanischen Arten. — BITTER (Georg) : Revision der Gattung Polylepis [Spec. nov. : P. annu- latipilosa, P. hypargyrea, P. coriacea, P. nitida, P. brachyphylla, P, australis, P. triacontandra, P. Crista-galli, P. tenuiruga, P. subquinquefaria, P. rugulosa, P. pallidistigma]. — Krause (K.) : Einige neue Araceen aus dem Monsungebiet (Spec. nov. : Pothos Merillii, Raphidophora rigida, R. todayensis, R. monticola, R. manipurensis, Epipremnum luzone nse, Scindapsus philippinentis]. — Hosseus (Carl Curt) : Edaphische Wirkungen des Kalkes auf die Vege- tation tropischer Karren und Karrenfelder. Tome XLVI, cahier 1-2, 3, 4 (mai 1911, septembre 1911, mars 1912). ENGLER (A.) : Beiträge zur Flora von Afrika. XXXVIII, comprenant : SEINER (Franz): Pflanzengeographische Beobachtungen in der Mittel-Kalahari. — MuscurEn (Reno) : Compositæ africanæ nove. I. (Spec. nov. : 3 Volkensia, 3 Gutenbergia, 1 Centratherum, 6 Erlan- gea et un tableau synoptique des espèces du genre, 35 Vernonia, T Pteronia, 4 Psiadia, 1 Chrysocoma, 3 Sphæranthus avec un tableau synoptique des espéces africaines, 7 Geigeria avec un tableau synoptique des espèces du genre, 1 Osteospermum, 1 Ursi- nia, 1 Gazania, 1 Berkheya, 1 Gerbera]. — ENGLER (A.) : Rosaceæ africanæ, IV [Spec. nov. : 4 Rubus, 6 Alchimilla avec une revision critique des espèces africaines, 4 Parinarium, avec revision crit. des esp. afr.] — EnGzer (A.) und Krause (K.) : Lauraceæ afri- canæ. II [Spec. nov. : 40 7'ylostemon]. — GURKE (M.) : Ebenaceæ africanæ. IV [Spec. nov. : 4 Maba, 18 Diospyros]. — HARMS (H.) : Meliaceæ africanæ (Spec. nov. : 1 Turræa, 1 Guarea, 1 Ekebergia, 2 Trichilia]. — MirpBRAED (J.) und BURRET (M.) : Die afrikanischen Arten der Gattung Ficus Linn, (Revision des espèces africaines du genre à l'exception de celles des Comores, de Madagascar et des Mascareignes (Spec. nov. : 20j. — ENGLER (A.) : Moraceæ africanæ. V [Spec. nov. : 16 Dorstenia]. — ENGLER (A.) : Simarubaceæ afri- canæ. I (Spec. nov. : Simarubopsis (gen. nov.) 1, 1 Odyendea, 1 Hannoa, 1 K lainedoxa]. — ENGLER (A.) : Burseraceæ africanæ. V [Spec. nov. : 4 Commiphora, 1 Boswellia]. ENGLER (A.) : Beiträge zur Flora von Afrika. XXXIX, comprenant : ENGLER (A.) : Raflesiaceæ africana [Spec. nov. : 1 Pilostyles]. — PitcER (R.): Die Meeresalgen von Kamerun, nach der Sammlung von C. Ledermann. [Spec. nov. : 1 Bryopteris, 1 Porphyra, 1 Chantransia, 1 Dermonema, 1 Gracilaria, 1 Polysiphonia, 1 Herposiphonia, 4 Ceramium, 1 Peyssonnelia, 1 Cladophora |. — 574 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ENGLER (A.) und Krause (K.) : Anacardiaceæ africanæ. IV [Spec. nov. : 17 Lannea, 4 Hematostaphis, 13 Sorindeia avec clef des espèces africaines, 2 Heeria]. — Hieronymus (G.) : Polypodiacea- rum species nove vel non satis cognitæ africanæ {Spec. nov. : 1 Leptochilus, 1 Diplazium, 20 Asplenium, 1 Stenochlæna, 1 Gymnogramma, 1 Notolzna, 5 Polypodium, 1 Drynaria, 2 Cy- clophorus, 3 Elaphoglossum]. -— ENGLER (A.) : Rutaceæ africana. IV [Spec. nov. : 11 Fagara, 1 Teclea]. — EwcLER (A.) : Aristolo- chiacez african. II [Spec. nov. : 2 Aristolochia]. — Gire (Ernst) und Bnaxpr (Max) : Vitaceæ africanæ. Versuch einer vollständigen Kritischen Zusammenstellung und Sichtung aller in Afrika einhei- mischen Vitaceen. (Spec. nov. : 7 Ampelocissus, 1 Rhoicissus, T0 Cissus]. — Pricer (R.) : Die Gattung Wellstedia in Südwest- afrika [Spec. nov. : W. Dinteri]. — ENGLER (A.) : Dichapetalaceæ africanæ. III (Spec. nov. : 33 Dichapetatum]. Beiblatt CV : SarÉumN (A. A). : Laubmoose des Krimgebirges in ökologischer geographischer und floristischer Hinsicht. II (Spec. nov. : Dicranum tauricum, Bryum Jaile, Amblystegium Stapéhini Podpéra, Ptychodium tauricum et 4 formes ou variétés]. Tome XLVII, cahiers 1 et 2 (juillet 1911), cahiers 3 et 4 (février 1912) Rüsez (E.) : Pflanzengeographische Monographie des Berninagebiebes. Tome XLVIII, cahiers 1 et 2 (février 1912). SIMMONS (Hermann G.): Die Flora und Vegetation von Kirunda im schwedischen Lapplaud. — WINKLER (Hubert) : Beiträge zur Kenntnis der Flora und Pflanzengeographie von Borneo. II . [Spec. nov. Frey cinetia Winkleriana, Sciaphila Winkleri, Pinanga albescens, Licuala valida, Calamus pogonacanthus, C. Winkleriunus, Homalonema hayu- pensis, H. sulcata, Schismatoglottis Winkleri, Sch. Nieuwenhuisu, Calanthe crenulata, M. bidentifera, Dendrobium babiense, D. helvolum, D. ovipostoriferum, A ppendicula bobiensis, Adenoncos saccata, T rich x glottis Winckleri, Driessenia W inkleri, Dissochæta axillaris, Medinilla dispar, Ophiorhiza stenophylla, Acranthera monantha, Tarenna - kleri, Gardenia affinis, Diplospora cuspidata, Gymnostemma Win- kleri]. — Scaane (Friedrich Alwin) : Planzenókologische Studien an den Felswänden der Sächsischen Schweiz. — NovopoxRovsku (J.) : Phylo- geographische Untersuchungen in den Kreisen Nertschinsk und Tschita des Transbaikalgebietes. — ENGLER (A.) : Beiträge zur Flora von Afrika. XV, comprenant : Ger Dauer (U.) : Solanaceæ africanæ. II [Spec. nov. : 29 Lycium, Solanum]. — Worrr (H.): Umbelliferæ africanæ [Spec- wit 2 Afrosison (gen. nov.), 4 Marlothiella (gen. nov.), 1 Koittapr REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 575 (gen. nov.), 4 Frommia (gen. nov.), 4 Zrachyspermum, Pimpinella, 1 Œnanthe, 3 Physotrichia, 4 Cnidium, 2 Annesorrhiza, 6 Peuce- danum]; — LoéSENER (Th.) : Marantaceæ african» [Spec. nov. : 1 Trachyphrynium, 1 Clinogyne]. — Marx (Gust. O. A) : Xyri- daceæ african: [Revue descriptive des espèces africaines du genre Xyris. Spec. nov. : 6]. — Cuopar (R.): Polygalaceæ africanæ. [Revision des espèces africaines. Spec. nov. : 27 Polygala, ^ Mural- lia]. F. Camus. LECOMTE (H.). — Notule Systematicæ, publication de l'herbier de Phanérogamie du Muséum de Paris, t. II, n°° 5 et 6. — P. Geuthner éditeur, 68, rue Mazarine, Paris. Ces numéros ont paru respectivement le 20 décembre 1914 et le 25 mars 1912. GUILLAUMIN (A.). — Remarques sur la synonymie de quelques plantes néo-calédoniennes (VI) : Myrtacées, pp. 129-132. — A signaler Myrtus lhymifolius sp. n. Dusarp (M.). — Descriptions de quelques espèces de Planchonella, de la section Pierriplanchonella, d'après les documents .de L. Pierre, pp. 132-135. — Ces nouveautés sont : Planchonella papuanica Dubard, P. aurata, P. Erringtonii, P. Pierreana. PELLEGRIN (F.). — Munronia nouveau de l'Annam, pp. 135-136. — Il s'agit du M. Robinsonii Pellegr. Daxcuy (P.). — Contribution à l'étude du genre Apocynum dans l'Asie centrale, pp. 136-139. — Une espèce nouvelle : A. grandiflorum P. Danguy; distribution géographique des 4 espèces asiatiques du genre. BENoisr (R.). — Les genres Lepidagathis et Lophostachys sont- ils distincts? pp. 139-144. — L'auteur conclut à la non-distinction. Benoist (R.). — Espèces et localités nouvelles de Neuracanthus (Acanthacées), pp. 144-147. — Une espèce nouvelle : N. madagas- Cariensis. BENoisT (R.). — Espèces et localités nouvelles du genre Crossandra, PP. 147-150. — A signaler : C. Grandidieri nom. nov., C. quadriden- lata sp. n., C. rupestris sp. n.. Pour terminer une clef de 6 espèces. BENorsT (R.). — Espèces nouvelles de Lepidagathis (Acanthacées), pp. 150-155, — Espèces nouvelles : L. cambodiana, L. Grandidieri, L. madagascariensis, L. reticulata, L. sericea. z Benoist (R.). — Barleria nouveaux de l'Afrique française, pp. 155- 157. — Ce sont B. asterotricha et B. Maclaudi. GUILLAUMIN (A.). — A propos de l'Afalantia stenocarpa Drake, Dp. 157-158. — Il doit être appelé Glycosmis stenocarpa nom. nov. 576 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. SWINGLE (WALTER T.). — Observations sur les quelques espèces indo-chinoises des genres Atalantia et Glycosmis, pp. 158-163. — Une nouveauté figurée, A. Guillaumini Swingle. Danguy (P.). — Espèces nouvelles de l'Asie centrale, pp. 163-168. — Ces nouveautés sont : Tetracarya Vaillantii, Anabasis Pelliotii, Daphne Vaillantii, Stipa Pelliotii. GAGNEPAIN (F.). — Bauhinia nouveaux d'Extréme-Orient, pp. 168- 182. — Au nombre de 23, ces espéces nouvelles sont : Zauhinia Balansæ, bassacensis, Bonii, calycina, cardinalis, Esquirolii, forami- nifera, Harmandiana, Kerrii, lakhonensis, Lecomtei, lorantha, mas- tipoda, menispermacea, oxysepala, penicilliloba, polysperma, polys- tachya, Pierrei, saigonensis, subumbellata, ternatensis, touranensis. GAGNEPAIN (Léon). — Revision des Puddleia d'Asie, pp. 182-190. pe Quatre parties dans cette note : Discussion et hiérarchie des caractères; clef des 15 espèces; synonymie et distribution géographique; descrip- tion des espèces nouvelles, qui sont les suivantes : B. longifolia, B. truncata, B. yunnanensis, B. Delavayi. GAGNEPAIN. Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, F. CAMUS. —— Coulommiers. — Imp. Paur BRODARD. SÉANCE DU 11 OCTOBRE 1912 PRÉSIDENCE DE M. JuLES POISSON, vICE-PRÉSIDENT. ll est donné lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer le décès de deux de nos confrères, MM. J. Chatin et Arechavaleta, et, en quelques paroles, retrace leur vie et leurs travaux. M. Jeanjean, récemment admis, a adressé une lettre de remerciement à la Société. Il est donné avis d'une admission prononcée au cours de la Session extraordinaire du Vercors, celle de M. LENOBLeE, inspecteur du travail à Valence. M. le Secrétaire général donne ensuite lecture de la lettre suivante qu'il a recue de M. G. Rouy. « Monsieur le Secrétaire général et cher Confrère, « Le Bulletin de la Société annonce aux « Nouvelles » du dernier « numéro paru (1912, p. 464) que : « L'Académie des Sciences vient de « décerner à notre confrère, M. G. Rouy, pour sa Flore de France, le * prix Jérôme Ponti, de 3 500 francs, destiné à récompenser un travail « de longue haleine et à en faciliter l'achèvement ». « S'il est exact, en effet, que l'Académie des Sciences a bien voulu, sur avis unanime des Membres de sa commission, me décerner, ce dont je lui suis profondément reconnaissant, le prix général biennal Jéróme Ponti, l'indication donnée dans le Zulletin concernant ce * prix n'est pas conforme au libellé réel. * Le prix Jéróme Ponti, d'aprés les renseignements que j'ai eus au Secrétariat de l'Académie lorsque j'ai été avisé qu'il m'était attribué, est « destiné à l'auteur d'un travail scientifique dont la continuation ou le développement seront jugés importants pour la Science ». Ce libellé est assez différent du texte publié dans notre Bulletin pour que « je tienne à le voir reproduire littéralement, le prix en question étant * décerné, non d'aprés la durée de la publication du travail examiné, à quelque branche de la science qu'il appartienne, mais bien d'apres sa Valeur scientifique. T. LIX. (SÉANCES) 37 « 518 SÉANCE DU 144 OCTOBRE 1912. « Ne pouvant me rendre à la prochaine séance de la Société, je vous « serais reconnaissant de donner lecture de cette lettre au cours de cette « séance. « Veuillez, etc. » M. F. Pellegrin fait la communication ci-dessous : = Contribution à l'étude de la flore de l'Afrique occidentale : Dichapétalacées (— Chailletia- cées); . ] PAR M. FRANCOIS PELLEGRIN. La petite famille des Dichapétalacées est intéressante, car elle comprend des plantes à fleurs dialypétales ou gamopétales, régulières ou irrégulières, à ovaire supére ou plus ou moins infére. Elle semble donc bien hétérogène et d'affinités très diffé- rentes. Pourtant les transitions et passages insensibles d'une forme à l'autre sont si nombreux qu'une coupure en plusieurs familles n'est pas admissible. Cette Note est la revision des Dichapétalacées de l'Afrique occidentale francaise d'aprés les collections envoyées au service de Phanérogamie du Muséum par de nombreux voyageurs et par les Musées étrangers t. On y trouvera quelques remarques sur la synonymie, quelques espèces nouvelles et de nombreuses localités nouvelles, complétant celles qui avaient déjà été signa lées. On y pourra constater aussi, avec Barth?, « l'extrême capacité de variation de ces plantes, d'ailleurs voisines, avec le milieu ». PRINCIPAUX CARACTÈRES DE LA FAMILLE. ; : : ou Arbrisseaux, sous-arbrisseaux à branches souvent semet . ; . s "YES V 1 lianes. Feuilles alternes, simples, entières, pétiolées, par excep isi sessiles, penninerves; stipules souvent caduques. Inflorescence en g 1. Je remercie tout particulièrement M. le professeur Engler qui à "e voulu communiquer à l'Herbier du Muséum de nombreux typ? l'Herbier de Berlin, ainsi que la direction de l'Herbier de Kew. Bull. 2. BARTH, Anatomie des Trigoniacées et des Chaillétiacées, n Autran, Herb. Boissier, p. 545, IV, 1896. F. PELLEGRIN. — DICHAPÉTALACÉES DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE. 579: mérules, grappes ou panicules de cymes variablement contractées ; pédoncule de l'inflorescence souvent soudé au pétiole de la feuille; fleurs pentamères unisexuées ou hermaphrodites, régulières ou non. Calice : sépales 5, libres ou adhérents, plus ou moins inégaux, imbriqués. Pétales 9, exceptionnellement 4, alternes avec les sépales, souvent libres et égaux, plus rarement soudés et inégaux, imbriqués ou indupliqués, rare- ment entiers, en général bifides ou bilobés au sommet; lobes en cuilleron ou en capuchon, rarement aplatis. Étamines 5, toutes fertiles ou 2-3 avortées ou réduites au filet, alternes avec les pétales ; filets libres -ou soudés inférieurement à la base des pétales en un tube plus ou moins haut; anthères introrses à loges s'ouvrant par 2 fentes longitudinales, dorsifixes, connectif souvent épaissi. Disque formé de 5 glandes ou écailles rectangulaires ou émarginées oppositipétales, libres ou soudées en un bourrelet continu plus ou moins irrégulier. Ovaire libre ou plus ou moins adhérent, pubescent ou villeux, rarement glabre, à 2-3 (rare- ment 1) loges; style 1-3 distincts ou plus ou moins soudés ; stigmate entier ou lobé ; ovules toujours 2 par loge, collatéraux, pendants, attachés au sommet de l'angle interne de la loge, anatropes à raphé ventral, c'est- à-dire hyponastes!, à micropyle muni d'un obturateur; placentation axile. Fruit : drupe pubescente ou hispide, ellipsoide ou comprimée et didyme; péricarpe charnu ou coriace; endocarpe indéhiscent ou incom- plétement déhiscent; loges 1-3, graines 1, par exception 2 par loge, pendantes, à hile bien marqué ; albumen nul; embryon droit; cotylédons épais, plan-convexes ; radicule petite, supere. Distribution : Toutes les régions chaudes; 2 genres africains. Clef des genres de l'Afrique occidentale. l. Pétales libres ou non; 5 étamines fertiles dans la majorité, sinon dans toutes les fleurs; corolle régulière ou subrégulière [sauf certaines fleurs du D. macrophyllum); disque formé de 5 glandes séparées [sauf le D. Soyauzii] : Dichapetalum Du P.-Thouars. ll. Pétales toujours soudés à la base avec les filets d'étamines; fleurs très irrégulières, lobes de la corolle les uns entiers et lancéolés, les autres bifides, terminés en 2 cuillerons concaves; 5 étamines, dont 2 ou 3 stériles ou réduites au filet; disque formant un bourrelet continu autour de l'ovaire : Tapura Aubl. I. — DicuapkTaLUM Du P.-Thouars. Glef des espéces. t Pétales soudés à la base avec les filets des étamines en un tube (quelquefois trés court) : 14. VAN TIEGHEM, L'ovule des Dichapétalacées, in Morot, Journal de Bota- mque, XVII, 229, 1903. 580 SÉANCE DU 11 OCTOBRE 1912. Q Fleurs pédonculées : x Inflorescence en ombelle; les pédicelles étant égaux ou sub- égaux : ^ Inflorescence libre, née à l'aisselle du pétiole : + Ombelle sessile. 1. D. sulcatum. + + Ombelle portée au bout d'un pédoncule. 2. D. retroversum. ^ A Inflorescence soudée au pétiole, née au sommet de celui-ci : 3. D. suboblongum. x x Inflorescence en cyme. ^ Pétales velus fendus jusqu'au quart ou plus : + Pétales fendus jusqu'au quart : 4. D. oblongum. + + Pétales fendus jusqu'à moitié : 5. D. brevitubulosum. A ^ Pétales glabres non fendus ou à peine émarginés. 6. D. integripetalum. OO Fleurs sessiles :. x Ovaire supère : : A Stipules larges et lancéolées : 1. D. insigne. A A Stipules étroites et linéaires : + Sépales et pétales soudés en deux tubes longs : : 8. D. aurantiacum. : dés à la base: : + + Sépales et pétales courtement sou S; pep x x Ovaire + infère. i : ^ Rameaux jeunes à longs poils hispides; feuilles petites (longues de 10-13 cm., larges de 4-5 cm.), velues, hispides sur les 6-7 nervures : D. hispidum. AA Rameaux jeunes à tomentum dense non hispide : feuilles grandes (longues de 20-30 cm., larges de 1-12 cm.), rapt- dement glabres sur les 10-15 nervures : 15s + Sépales soudés dans leur tiers inférieur : feuilles épaisses, obtuses ou inégalement subcordées à la base : 11. D. macrophyllum. + + Sépales soudés dans leurs deux tiers inférieurs : feuilles atténuées aux deux extrémités : 12. D. longitubulosum. ++ Pétales libres entre eux et avec les étamines : $ Eudichapetalum Engler : ^) Pétales entiers au sommet : à X Inflorescence adnée au pétiole. 13. D. micropetalum. x Xx Inflorescence libre : ondi ^ Feuilles obovées ou largement ovales à sommet vet courtement et obtusément acuminé ; longues de 10-15 CTI. larges de 5-9 cm. : + Rameaux jeunes et pétioles courtement et denan ferruginéo-tómenteux; panicules ramifiées gend formes plus grandes que le pétiole. 14. a rifères + + Rameaux jeunes et pétioles glabres; rameaux 2 us dd axillaires, égalant environ le pétiole termin folium. fleurs en glomérules. 15. D. rare pet ^ ^ Feuilles lancéolées allongées, atténuées aux deux exif longues de 6,5-8 cm., larges de 3-3,5 cm. : Á j o 16. D. spathulatum var. integri» F. PELLEGRIN. — DICHAPÉTALACÉES DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE. 581 OO Pétales + bifides au sommet : x Inflorescence contractée, sessile ou non; fleurs fasciculées, en glomérules ou en ombelles : A Inflorescence libre : + Fleurs sessiles ou à pédicelles plus courts que le calice : C] Fleurs groupées à l'aisselle de la feuille : inflorescence sessile : 8 Ovaire supére. 17 D. minutiflorum. 88 Ovaire semi-infère. 18. D. Heudelotii. OCC Fleurs en glomérules à.l'extrémité d'un long pédoncule : $ Limbe à nervures courtement poilues sur la face inférieure. ; Acumen court et obtus. 19. D. umbellatum. Acumen long et aigu. 20. D. acutifolium. $8 Limbe tomenteux en dessous. 91. D. tomentosum. + + Fleurs à pédicelles plus longs que le calice avec inflo- rescence sessile : fascicules ou ombelles axillaires : C] Feuilles arrondies ou subcordées à la base. § Bractées plus courtes que les pétioles, densement velues : 22. D. obliquifolium. $8 Bractées plus longues que les pétioles, à poils longs rares hirsutes étalés : 23. D. Dewevrei. L]L] Feuilles atténuées aiguës à la base : 24. D. Staudtii. ^ ^ Inflorescence soudée au pétiole. 25. D. Thollonii. x x Inflorescence en grappe ou cyme + lâche et irrégulière : 4 Stipules découpées laciniées ou composées pennatifides : + Inflorescence le plus souvent soudée au pétiole sur la moitié ou plus de sa longueur : stipules pennati- , fides : [] Feuilles densement ferruginéo-tomenteuses en dessous : 26. D. angolense. LIL] Feuilles courtement velues soyeuses en dessous : 27. D. angolense var. leucanthum. + + Inflorescence libre; stipules laciniées bi- ou multifides : [] Limbe en dessous trés velu, blanchátre, avec nervures velues soyeuses rousses : 8 Cyme assez láche égalant le quart de la longueur de la feuille : || Feuilles longues de 5-10 cm., larges de 2-5 cm. 28. D. rufipile. || || Feuilles longues de 9-13 cm, larges de 4-6,5 cm. 29. D. argenteum. $8 Cyme dense dépassant peu le pétiole : 30. D. holosericeum. OQ Limbe glabre ou presque; nervures médianes et jeunes rameaux hispides à longs poils rares. 31. D. leucosepalum. A A Stipules simples entières. + Inflorescence soudée au pétiole : [] Pétales à limbe oblong brusquement atténué en onglet. 32. D. gabonense. 582 ' SÉANCE DU 11 OCTOBRE 1912. L]L] Pétales oblongs linéaires progressivement un peu atténués à la base, non brusquement rétrécis en onglet : 8 Disque annulaire continu. 33. D. Soyauxii. $8 Disque formé de cinq glandes émarginées séparées : || Fruit à sommet arrondi, non acuminé : X 34. D. toxicarium. || || Fruit acuminé au sommet : = Grappes courtes pauciflores; pétales fendus jus- qu'au cinquiéme en deux lobes obtus; filets des étamines cylindriques épaissis jusqu'au sommet : sacs polliques trés petits, subla- téraux : 35. D. Pierrei. — — Panicules subsessiles de cymes contractées : pétales fendus jusqu'au tiers en deux lobes aigus; filets subulés, minces et filiformes au sommet, anthères de 4 mm., introrses. 36. D. nitidulum. + + Inflorescence libre : O Stipules filiformes, hérissées de longs poils soyeux, plus de deux fois plus longues que les pétioles; bractéoles persistantes, filiformes, plus longues que les pédi- celles : 37. D. Chalotii. O O Stipules égales ou plus courtes que les pétioles ; brac- téoles courtes souvent rapidememt caduques. — 8 Feuilles pourvues sur toute la surface inférieure d'un épais tomentum de couleur cendrée; stipules larges foliacées, velues (dans un échantillon elles sont étroites). || Feuilles à 8-11 nervures, longues de 12-18 cm. larges de 4-5 cm., inflorescences assez longues. 38. D. griseo-viride. || || Feuilles à 7-8 nervures; longues de 7-12 cm., larges de 3-5 cm. = Inflorescence assez longue : : DEA Pédicelle court. 39. D. pm Pédicelle long. 40. D. albidum. pe, lomérule. Inflorescence courte, presque en pes D. cine oa. $8 Feuilles non velues cendrées, glabres ou courtement velues, roussâtres sur les nervures; stipules trian gulaires ou subulées très étroites : É us || Pétales pubescents ou velus (fendus au plus Jusqu tiers). ; = Fruit ellipsoïde à sommet obtus arrondi: — 34. D. toxicarium. : 2| 0 ; uminé : — Fruit ellipsoide ou didyme à Eris D. Picrréi. || || Pétales glabres : : : = Inflorescence grêle, courte, pauciflore abia di > Pétales brièvement émarginés ou gus plus jusqu'au tiers de la longueur 0 F. PELLEGRIN. — DICHAPÉTALACÉES DE L AFRIQUE OCCIDENTALE. 583 < Pétales dépassant peu les sépales : 42. D. cymulosum. << Pétales dépassant de moitié ou plus les sépales : + Feuilles glabres, grandes, longues de 15 cm., larges de 5 cm. atténuées à la base : 43. D. cinereo-viride. j +» Feuilles velues soyeuses en dessous sur les nervures, longues de 9 cm., larges de 3 cm., arrondies à la base : 4^. D. unguiculatum. >> Pétales longuement bifides (deux fois plus longs que les sépales). 45. D. mundense. = = Inflorescence floribonde dense : — Limbe épais trés nettement velu à la face infé- rieure sur les nervures réticulées, en relief. 46. D. varians. >> Limbe glabre ou à peine velu sur les nervures : < Pétales trés courtement émarginés jusqu'au cinquième, environ : 47. D. librevillense. < < Pétales, fendus jusqu'au tiers ou davantage : x Etamines égalant ou dépassant à peine les pétales; pétales 4, quelquefois 5 : . 48. D. Zenkeri. ++ Étamines beaucoup plus longues que les pétales; type floral 5. a Pétales fendus jusqu'aux deux tiers : 49. D. molundense. aa Pétales fendus jusqu'au tiers ou jusqu'à la moitié : & Fruit plat didyme : 50. D. Brazzæ. 8 B Fruit ellipsoïde, non aplati : y Feuilles glabres longues de 15-19 cm., larges de 6-10 cm. : à Inflorescence courte, ramassée fleurs subsessiles : 51. D. Thomsonii. 5 à Inflorescence bien développée dépas- sant la moitié de la longueur de la feuille; pédicelle égalant environ le calice. 52. D. floribundum. yy Feuilles un peu velues sur les ner- vures à la face inférieure, longues de 9 cm., larges de 6 cm. 53. D. pallidum. 1. Dichapetalum sulcatum ‘ Engl., Bot. Jahrb., XXXIII (1904), 81. Cameroun allemand, n° 790 [Zenker]. n'ayant pas encore été recueillies dans 1. Un certain nombre d'espéces, rtant dans cette liste. Elles proviennent nos colonies africaines, figurent pou 584 SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1912. 2. D. retroversum Hiern Cat. Welw. Pl., I, 139, — D. mucronu- latum Engl., Bot. Jahrb., XLVI, (1912), p. 580. Angola, n° 4655, 4661 [ Welwitsch]. J'ai pu comparer les échantillons de Welwitsch au D. mucronulatum et particulièrement à un échantillon du Cameroun n° 4297 [Mildbræd\, trés obligeamment communiqué par M. Engler. La seule différence que j'aie pu remarquer consiste en des éléments floraux un peu plus grands et un peu plus velus dans la plante d'Angola que dans celle du Came- roun. Dans ces conditions, je crois qu'il serait préférable de réunir ces 2 espèces ou, tout au moins, de considérer la seconde comme une variété de la première. 3. D. suboblongum Engl., loc. cit., XLVI, (1912), p. 568. Cameroun, Batanga, n° 187 [Bates]. Cet échantillon correspond exactement à la diagnose du D. sub- oblongum Engl., sauf en un point. Dans celle-ci il est dit : « flores choripetali », or le n° 187 [Bates] a les pétales très légèrement adhérents à la base. Mais le n° 944 [Dinklage], communiqué par la direction de l'Herbier de Berlin et portant le nom de D. suboblongum Engler, est accompagné d'un petit croquis d'analyse de fleur où les pétales sont figurés nettement adhérents à la base. Je pense donc que c'est par analogie avec l'espèce suivante, trés voisine, que le D. suboblongum à été placé parmi les Eudichapétalées Engl. dialypétales. ll se rapproche plus de la section Brevitubulosa Engler, ayant les pétales adhérents légèrement à la base. 4. D. oblongum Engl., Chailletia oblonga Hook. f. Fl. Nigritian., p. 271. i : Côte d'Ivoire : Aboisso, dans le Sanoi, n°° 17908, 17951 [Chevalier]. Ile de Fernando Po, n°° 46-2056 [Mann, Barter]. Cameroun allemand, n° 4069 [Zenker]. 2 Cette espéce indiquée dans Oliver, Flora of trop. Africa; L, P. 342, avec « Petals free », possède, comme la précédente, une légère adhérence des pétales à la base. 5. (?) D. brevitubulosum Engl., Bot. Jahrb., XLVI (1912), 589. Gabon, Sibange farm., n° 444 [Soyaux]. : M J'ai rapproché avec incertitude de cette espèce un échantillon ol i p ison insuffi- Soyaux en mauvais état, présentant des éléments de comparaison 10 sants. UM ; ndes de pays étrangers limitrophes et ont, par conséquent, les plus v. chances d'exister aussi dans les régions très voisines de nos colonies. F. PELLEGRIN. — DICHAPÉTALACÉES DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE. 585 6. D. integripetalum Engl., loc. cit., XXXIII (1903), 89. Cameroun allemand, Bipinde, n** 1733, 2871, 3007 a, 3707 [Zenker]. Le n° 2871 [Zenker] diffère un peu du type, car les pétales sont très légèrement émarginés au lieu d’être entiers. 7. D. insigne Engl., loc. cit., XLVI (1912), 596. Cameroun allemand, n° 3004 [Zenker]. 8. D. aurantiacum Engl., loc. cit., XLVI (1912), 593. Cameroun allemand, n° 2591 [Zenker] (Herbier Drake). 9. D. Klainei Pellegrin, VNotulæ Systematic (1912), II, 210. Gabon : Libreville, n°° 1936-1238 [Klaine]. 10. D. hispidum Baillon — Chailletia hispida Oliv., Flor. of trop. Africa, I, 343 — Dichapetalum subsessilifolium Chodat, in Autran, Bull. Herb. Boissier, III (1895), 671. Cameroun allemand, n** 1064, 2513 [Zenker]. Gabon : 1° latitude Nord, n° 1821 [Mann]. Environs de Libreville, n°° 78, 202, 709 bis, 986, 1058, 1361, 1667, 1693, 1967, 3020 [Klaine]. ; Angola, n° 4662 [ Welwitsch]. Le n° 4662 [ Welwitsch], cité dans la diagnose de Chodat et dont un échantillon existe à l’herbier du Muséum, m'a semblé devoir être rap- proché du D. hispidum Engl. . En effet le calice présente, d’après les diagnoses, dans un cas des « segments oblong or elliptical » et dans l'autre des lobes lancéolés. Ces différences légères ne subsistent pas à l'examen, car les fleurs prises sur un méme échantillon soit au sommet, soit au contraire sur les bords des glomérules, ne sont pas identiques, les unes étant régulieres, les autres plus ou moins irrégulières. On peut trouver toutes les formes de sépales depuis la forme ovée ou lancéolée jusqu'à la forme elliptique oblongue. De plus, la longueur des pétales par rapport aux sépales est assez variable : ils sont tantôt à peine plus longs, tantôt 2 fois plus longs que les sépales. En outre, comme Chodat l'indique dans sa diagnose, les : pétales du n° 4662 [Welwitsch] sont légèrement adhérents à la base avec les étamines : la section Subsessilifolia Engl., Bot. Jahrbuch., XLVI (1912), 598, se place donc plus naturellement parmi les Brachys- lephanium Engl. courtement gamopétales, que parmi les Æ udichapetalum qui sont dialypétales. (A suivre). ° y ° M. le Secrétaire général donne connaissance de l'extrait suivant d'une lettre adressée par M. E. Lemée à notre con- frére M. Bois. 586 SÉANCE DU 11 OCTOBRE 1912. Sur la présence du Goodyera repens en Normandie; PAR M. E. LEMEE. Dans une herborisation faite le 16 juillet avec un de mes amis, j'ai trouvé une plante non mentionnée dans notre région par les botanistes, auteurs de Flores récentes sur la Normandie et la Sarthe. C'est le Goodeyra repens R. Br. Le taillis où je l'ai rencontré fait partie du parc du château de Chevain; sa superficie est d'environ un hectare. Il occupe un mamelon peu élevé dont le sol est formé d'argile compacte (Callovien). Il a été planté, vers 1830, en Pins qui y sont peu vigoureux; le sous-bois est composé surtout de Prunus spinosa, Viburnum Lantana, Cornus sanguinea, etc. Le sol humide, en raison de sa nature argileuse, est couvert d'une épaisse couche de Mousses dans la partie centrale du taillis, là oü croit le Goodyera, sur une étendue de 30 à 40 ares, et c'est par milliers de pieds que celui- ci se montre, mais là seulement oü les Mousses forment un épais tapis. Comment cette plante qu'on ne rencontre nulle part dans les environs se trouve-t-elle là en aussi grande abondance? Y a-t-elle été importée, mais alors par qui-et à quelle époque?... En 1880 j'ai fait exécuter de grands travaux de terrassement dans le parc, mais il n'y fut fait aucun apport de terre. A cette époque, je n'ai nullement remarqué la présence de cette Orchidée. C'est donc une station bien établie du Goodyera repens aux portes d'Alençon, dont le Chevain, qui appartient au départe- pe de la Sarthe, n'est éloigné que de deux kilomètres el emi. M. Lutz donne ensuite connaissance des communications ci-après. A. REYNIER. — UN DERNIER MOT SUR LE SEDUM CLUSIANUM. 587 Un dernier mot sur le Sedum Clusianum ; PAR M. ALFRED REYNIER. M. Georges Rouy, pp. 367-369 du Bulletin (Séances d'avril- mai 1912), termine ainsi la réponse qu'il a lue le 10 mai, à ma Note du 26 avril, pp. 323-329, Sur le Sedum Clusianum Guss. : « J'estime en avoir assez dit et je n'y reviendrai plus ». Nulle- ment converti par l'argumentation de mon confrère, je n'estime pas le débat entièrement clos, car ma plante d'Aix demeurera une sous-variété Clusianum (Guss. pro specie) de la variété micranthum DC., tant que ce dernier Sedum conservera sa valeur provisoire en systématique; or ce maintien est moins que certain, le résultat des premières observations sur la susdite variété étant formulé comme il suit par le tiers intervenant dans la discussion, M. Raymond Hamet : « Je crois (m'écrivait avant le 26 avril le monographe des Crassulacées) qu'il est absolu- ment impossible de distinguer, méme à titre de variété, le S. micranthum Bast. du S. album L. ». Par un contróle rigou- reux pareil à celui qu'a fait subir M. Hamet (pp. 360-366 de la séance du 10 mai) aux exemplaires authentiques du S. Clusianum de l'herbier de Gussone, il est évident que nous verrons radier l'ancienne « espèce » micranthum que M. Rouy lui-même a dà rabaisser au degré hiérarchique variétal de l'insignifiant S. tur- idum Ram. On constate, dans la réponse de mon confrère, un silence prudent sur les manières dé voir (mises en relief dans ma Note) de Boreau, Grenier, MM. Battandier et Trabut, Chabert, etc., lesquelles ne lui sont pas favorables. M. Rouy préfère tàcher de faire admettre l'aspect « si tranché » du 5S. Clusianum verum, Plante « toujours facilement reconnaissable », race « trés nette », etc.! Et il ajoute : « C'est une hypothése inacceptable, Parce que matériellement contraire aux faits, que d'assimiler purement et simplement la plante de Gussone etle Sedum album typique. » Pareille critique de l'étude de M. Hamet ne sera point admise par les botanistes ne se payant pas de généralisa- tions telles que celle-ci : Les exsiccata de l'herbier de l'auteur d'une espèce ne peuvent jamais infirmer sa diagnose. Eh quoi! 588 SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1912. il aura fallu quinze ans de tergiversations au floriste italien pour le décider, en 1842, Flore Siculæ Synopsis, à décrire son Sedum Clusianum comme distinct du S. album (la pleine identification des deux plantes ne faisant aucun doute pour lui en 1827, Flore Sicule Prodromus); Gussone aura introduit dans son herbier des exsiccata — tous en mains de M. Hamet — ne témoignant pas de caractéres sérieux propres à sa prétendue nouvelle espéce; et nous serions tenus, pour fonder sur une base matérielle indispensable la diagnose du Clusianum, d'avoir recours aux récoltes de MM. Schmitz, De Heldreich, Debeaux, Rouy, ces récoltes opérées hors de la Sicile faisant complète autorité « confirmatrice » en remplacement des exsiccata de l'auteur du binóme!! Ce serait un si criant abus du principe Diagnosis prostat herbario, que je ne craindrais pas alors de prétendre les exsiccata du Portugal, de la Gréce, d'Algérie et d'Espagne correspondre à des races inédites du Sedum album, nommables lusitanicum, græcum, algeriense, hispanicum, indé- pendantes qu'elles seraient de la diagnose du Flore Siculæ Synopsis, cette diagnose équivalant à un nomen nudum, puisque Gussone n'a point réussi à étayer par des exemplaires secs probants la description branlante d'une plante descendue peu à peu, dans l'estime des botanistes, du rang d'espéce à celui de race, variété, sous-variété, pis encore : reléguable à la syno- nymie, nous assure M. Hamet. í M. Rouy fait observer que, n'ayant pas joint à ma communi- cation écrite, du 26 avril, des parts de la plante d'Aix, I « exacte » détermination du Sedum provençal reste pour lui en suspens. Trés courte sera son incertitude, si mon confrère veut bien consentir à joindre le S. Clusianum verum espagnol 1. Les exsiccata de M. Rouy du S. Clusianum « verum », sous peine piod disqualifiés, devront, comme il l'exige lui-méme, offrir « l'ensemble g bal des nombreux caractères longuement spécifiés par Gussone pour arn espèce », notamment des « feuilles ponctuées-glanduleuses dans des € les, au point d'en être verruculeuses-scabres ». Je m'étonne que Cf , particularité « si nette » n'ait pas été signalée par M. Rouy quand il a ae méré, dans sa Flore de France, les caractères distinctifs de la plante pes invitait les botanistes à chercher! A son tour, mon confrère serà invi i par la Commission à nous dire pourquoi Willkomm et Lange, Set oí latissimi, n'apercurent nulle part en Espagne le S. Clusianum et n'y n que le S. micranthum! ÉM. GADECEAU. — QUELQUES SCLERANTHUS ET LEUR HYRRIDE. 589 à mes exsiccata aixois et à ceux authentiques de Gussone; le tout sera remis à une Commission compétente qui s'engagera à en faire l'examen minutieux et à se prononcer catégorique- ment : 1? sur la prise en considération ou le rejet de l'étude approfondie à laquelle M. Hamet s'est livré; 2° sur la sépara- tion ou réunion valable (d'aprés expérience biologique cultu- rale) des S. micranthum Bast. et S. album L. Pourvu que M. Rouy renonce à étre juge et partie, je m'engage à m'incliner sans appel devant le Rapport des arbitres à choisir par accord entre les trois confrères en cause. Sur quelques plantes du Queyras; PAR M. ÉD. JEANPERT. ` Au cours d'une courte excursion que j'ai faite cette année dans les Alpes, j'ai trouvé quelques plantes intéressantes que je crois utile de signaler : Draba nemorosa L. var. nemoralis, nouveau pour le Dauphiné. Draba levipes DC. Tous les deux prés de Fougillarde, sur des murs, à 2000 métres d'altitude. t Thesium intermedium Schrad., environs de Château-Queyras, vers 1300 mètres d'altitude. i Carex ornithopodioides Haussm., près du col du Tronchet, à 2250 mètres d'altitude. ; Viola pinnata L., au-dessus de Brunissard, vers 1830 mètres d'altitude. Scandix hispanica Boiss., derniers champs cultivés au-dessus de Brunissard, vers 4 800 mètres. Note sur quelques Scleranthus et leur hybride (S. intermedius Kittel); PAR M. EMILE GADECEAU, Au cours d'excursions faites, l'an dernier, en juin, sur les coteaux schisteux des environs de Moisdon-la-Rivière (Loire- Inférieure), j'eus l’occasion d'observer, en extréme abondance, les Scleranthus perennis L. et S. annuus L. croissant en mélange. 590 SÉANCE DU 11 OCTOBRE 1912. En classant mes récoltes, je me trouvai en présence d'une forme embarrassante qui me sembla tout à fait intermédiaire entre les deux espèces. Je me proposai de faire, cette année, des études comparatives, sur le terrain. Voici le résultat de ces observations. Les deux espéces trés répandues, souvent cóte à cóte sur les coteaux de Moisdon, sont les suivantes : Scleranthus perennis L. a) laricifolius Reich. sec. Rouy £l. Fr., XII, p. 13. Se distingue facilement, sur place, par ses feuilles linéaires-subulées, fines, longues, molles, réunies en touffe souvent un peu courbée; divi- sions du périanthe obtuses-arrondies, à pointe infléchie en dedans, bordées d'une membrane d'un blanc pur, large, se prolongeant au delà du sommet de la bande dorsale verte. — Fertile, calice fructifère presque fermé à la maturité, 8) fastigiatus Lasch. sec. Rouy; loc. cit. Cette forme, moins répandue, se trouve mélée, cà et là, au type dont elle se distingue par sa taille réduite, ses rameaux denses, ses cymes trés rapprochées compactes. — Fertile. S. annuus L. «) fasciculatus Gillot et Coste, in Bull. Soc. bot. Fr., XXX VIII, p. cxxi; S. collinus Bréb. Fl. Norm. Plante trapue, souvent naine, tiges courtes; fleurs rapprochées en petits corymbes serrés ; divisions du périanthe courtes, ovales-lancéolées, subaigués, à pointe un peu infléchie en dedans, étroitement scarieuses au bord. — Fertile, calice fructifere ouvert à la maturité. : C'est au milieu de ces deux espèces que j'ai revu la plante qui m'avait embarrassé l'an dernier; j'ai acquis la conviction qu elle est un hybride des deux. Cet hybride est bien celui décrit par mon ami regretté, le D" Gillot, in Bull. Soc. bot. Lyon, XIX (1894), et comparé à la plante publiée par le même sous le n? 392 dans les Exsicc. Soc. Franc.-helv., il m'a paru s'y rapporter. Il y a donc lieu d'adopter le nom de S. intermedius que Gillot lui a appliqué. La description qu'il a donnée convient, d'ailleurs, parfaitement à la plante de Moisdon. Voici comment je l'établi- rais dans la Flore de l'Ouest : S. intermedius Kittel; Gillot, in Bull. Soc. bot. Lyon; XIX (1894); Rouy Fl. Fr., XII, p. 43 (1910). EM. GADECEAU. — QUELQUES SCLERANTHUS ET LEUR HYBRIDE. 594 Port du S. perennis, quoique un peu plus resserré. Tiges étalées, trés rameuses; feuilles trés courtes, linéaires-aigués; fleurs en petits corymbes peu compacts; divisions du périanthe obtusiuscules, trés ouvertes, mais à pointe infléchie en dedans, surtout dans les jeunes fleurs; moins obtuses que dans le S. perennis, moins aigués que dans le S. annuus; bordure scarieuse blanche, moins large que dans le S. peren- nis, plus large que dans le S. annuus var. fasciculatus; se prolongeant au delà du sommet de la bande dorsale verte; — parait stérile, calice fructifere ouvert à la maturité. 8) fastigiatus. On trouve aussi, comme dans le S. annuus, mais plus rarement, une forme de cet hybride, courte, dense, à inflorescence compacte. Enfin on rencontre à Moisdon, mais en dehors des coteaux secs, et seulement dans les lieux plus humides, surtout par exemple au bord des champs cultivés, des moissons, la forme que j'appellerai typicus du S. annuus, qui ne semble pas con- courir à la formation de l'hybride précédemment décrit. Elle me paraît démontrer que les var. fasciculatus sont dues à la station, comme l'a pensé Lloyd (Fl. O., 5° éd., p. 136). S. annuus. Forma typicus; S. annotinus Reich. sec. Rouy F/. Fr., loc. cit. Plante à tiges nombreuses, làches, ascendante ou étalée couchée; feuilles linéaires, courtes, moins fines et moins molles que dans le S. perennis; d'un vert un peu glauque; divisions périgoniales lancéolées, aiguës, à peine scarieuses-blanchátres au bord, ouvertes à la maturité. — Fertile. Obs. — S. biennis Reut., que je trouve au Moulin-Vieux prés Passay (Lac de Grand-Lieu) et que Tourlet m'a commu- niqué d'Avoine (Indre-et-Loire), n'a pas été rencontré par moi à Moisdon. Celui-ci me parait, comme à Lloyd et comme à Corbiére, devoir être rattaché à la variété fasciculatus (collinus Bréb.), Mais ni notre plante ni celle de Tourlet n’ont les sépales moins ouverts que dans le type, et leur floraison ne semble pas plus Précoce. C'est une forme à racine bisannuelle, à corymbes rapprochés, à port raide, plus développée que la var. fascicu- latus des coteaux de Moisdon. 592 SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1912. Revision des Erysimum de l'Asie orientale du Muséum d'Histoire naturelle de Paris; PAR M. Pauz MONNET- L'Herbier du Muséum de Paris renferme d'importantes collections récoltées dans l'Asie orientale et dont une partie a déjà été étudiée par l'éminent botaniste Franchet. La famille des Crucifères figure en bonne place parmi ces matériaux, et le genre Erysimum est représenté dans la région qui nous occupe par une dizaine d'espèces. Celles-ci proviennent de trois zones distinctes, situées toutes dans des localités dont l'étude botanique n'a été jusqu'ici qu'ébauchée. Une première partie comprend la Chine : soit la région fron- tière du Tibet (Ta-tsien-lou, Tongolo), explorée surtout par Fabbé Soulié, soit la région frontière de la Mandchourie, par- courue par l'abbé David. Une deuxième région comprend le Turkestan oriental et les Pamirs, traversés récemment par plusieurs expéditions fran- çaises (Ed. de Ponsins, Commandant de Lacoste, etc.). Enfin un assez grand nombre de plantes du Japon et de la Corée ont été récoltées par l'abbé Faurie. On remarquera que toutes ces espèces proviennent d'une région botanique correspondant à un continent sino-sibérien, limité géologiquement par un géosynclinal qui sépara l'Asie , orientale du bassin méditerranéen, depuis l'époque crétacée jusqu'au début du Quaternaire. Cette région diftère d'ailleurs beaucoup de l'Asie Mineure et de tout l'Orient classique, dont la flore présente, comme on sait, un caractère tout spécial. Aussi n'est-il pas étonnant que l’on ait trouvé parmi ces Erysimum asiatiques plusieurs espèces endémiques aberrantes dont la place dans la classification reste toujours un peu douteuse. LIMITES ET VARIABILITÉ DU GENRE ERYSIMUM La division de la famille des Crucifères en genres à toujours présenté de nombreuses difficultés par suite de sa grande homo- généité. Cette classification fut d'abord basée uniquement sur la forme et le mode de déhiscence du fruit et sur la structure de P. MONNET. — REVISION DES ERYSIMUM DE L'ASIE ORIENTALE. 593 l'embryon. Dans le P/lanzenfamilien d'Engler, Prantl a donné une place prépondérante à l'étude de la pilosité et de la forme du stigmate. Il a particuliérement insisté sur la présence dans cerlains groupes de poils sécréteurs ou de glandes. En réalité, ce caractère peut exister dans certaines espèces d'un genre et ne pas se rencontrer dans d'autres : c'est précisément ce qui a lieu dans le genre. Erysimum. Les anatomistes ont cherché aussi à définir des tribus de Crucifères. Deux systèmes ont été proposés. Le premier attache une importance capitale à la forme et à la distribution des nectaires dans la fleur (Celakowsky, Velenowsky, Bayer); le second est basé sur la distribution des cellules à myrosine dans la plante (Schweidler). Tous deux ont l'inconvénient de rappro- cher des genres morphologiquement trés divers. Aussi le sys- .téme adopté généralement à l'heure actuelle, celui de Pomel, récemment remanié par A. von Hayek !, se rapproche beaucoup de celui des anciens botanistes. Il place le genre Erysimum dans la section des Platylobées, définie par des cotylédons indupli- qués et une radicule placée sur le dos ou sur les bords du coty- lédon, tribu des Sisymbriinées, caractérisée par le fruit qui est une silique. Les Erysimum présentent les plus grandes affinités avec le genre voisin Sisymbrium, auquel beaucoup d'auteurs ont songé à les réunir. Ils en diflérent surtout par la présence de valves carénées dans la silique, valves qui sont à trois nervures dans les Sisymbrium, par la forme tétragone de l'ovaire, plus ou moins aplati dans les Sisymbrium, par la présence de poils navicu- laires ou trifides sur la plante. Malheureusement tous ces carac- téres, à l'exception du premier seulement, sont trés variables et l'on peut trouver incontestablement un grand nombre d'inter- médiaires entre les deux genres Erysimum et Sisymbrium. D'autre part, les Erysimum sont également trés voisins des heiranthus. Wettstein, se basant sur la morphologie et sur l'existence d'un hybride entre Ch. Cheiri et E. odoratum réunit méme les deux genres?*. La seule différence morphologique 1. Entwurf eines Cruciferensystems auf phylogen. Grundlage. Beitr. z. Bot. Centralbl., 4944. . . 2. OEst. Bot. Zeitsch., 1889, n° 7. (SÉANCES) 38 v94 | SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1912. importante consiste en la présence chez les Erysimum de cotylédons incombants, chez les Cheiranthus de cotylédons accombants. Wettstein a montré qu'il existe de nombreux types de passage entre ces deux formes extrèmes. Mais ces cas se rencontrent assez rarement, et peut être l'auteur a-t-il eu affaire à des exemples tératologiques. Quant à l'argument biologique tiré de la possibilité de croisements, on peut faire remarquer que des hybrides de genre existent. C'est ainsi que, en 1880, Rimpau communiquait un hybride fertile entre les deux genres Triticum et Secale, croisement que le docteur Jesenko de Vienne répétait récemment avec le méme succès. Et cependant, les genres Triticum et Secale sont morpholo- giquement bien distincts. Quoi qu'il en soit, il est préférable, en attendant une revision ‘systématique complète de la famille des Crucifères, de con- server le genre Erysimum, en basant sa définition sur les carac- tères les plus constants, la présence d’une seule nervure dorsale sur les valves de la silique et les cotylédons incombants. Ainsi compris, le genre Erysimum est très compact et trés naturel. Il est donc nécessaire de faire précéder la description systématique des espèces sino-sibériennes d'une discussion complète de la variabilité des divers organes des Erysimum. VARIABILITÉ DE L'APPAREIL VÉGÉTATIF Les. Erysimum sont en général des herbes monocarpiqués, rarement vivaces,. parfois ligneuses à la base, à tiges dressées ou décombantes portant une rosette de feuilles qui forment souvent un pseudobulbe à la base des tiges (E. altaicum C. A. Mey., E. hieracifolium L. p. ex.). Les feuilles caulinaires sont généralement sessiles, souvent profondément découpées, 01 bien linéaires-lancéolées, presque entières ou sinuées dentées (E. altaicum C. A. Mey. etc.). Ces caractères sont très variables dans les limites d'une méme espéce, suivant que les spécimens étudiés ont vécu comme plantes bisannuelles ou comme plantes annuelles, suivant l'exposition, la nature du sol, etc. Lays donc pas lieu d'y attacher une importance trop considérable au point de vue systématique. . Un caractère végétatif plus important est la pilosité. Beau- P. MONNET. — REVISION DES ERYSIMUM DE L'ASIE ORIENTALE. 595. coup d'auteurs, et entre autres Boissier, ont voulu baser une classification complète du genre Erysimum sur la forme des poils qui recouvrent la plante. Certaines espéces sont, en effet, glabres, d'autres sont recouvertes de poils naviculaires, d'autres encore de poils naviculaires mélangés de poils tri-quadrifides. Enfin on a découvert récemment des Erysimum portant des poils naviculaires mélangés de glandes (E. glandulosum, E. Hookerii). On avait tout d'abord cherché à établir des sec- tions dans le genre Erysimum en prenant pour base la présence où l'absence de poils tri- ou quadrifides mélangés aux poils navieulaires. Ce caractère est, en réalité, trés variable dans les limites d'une méme espèce, et son application dans une clef est pratiquement trés difficile. Mais il ne faut pas cependant négliger une division systématique possible en trois groupes morpholo- giquement bien distincts. Ainsi, on peut admettre la classifica- lion suivante : pr | | E. Erysimum glabres. (Plusieurs espèces américaines p. ex.). JI. Erysimum hirsutes, couverts de poils naviculaires plus où moins mélangés de poils simples ou étoilés. (La plupart des espéces d'Asie Mineure ou d'Europe). Ill. Erysimum glanduleux, portant des poils mélangés de glandes cylindriques abondantes (E. glandulosum et E. Hookerii). … ll y a toutefois lieu de subordonner cette classification aux coupures principales tirées de l'étude de l'appareil reproducteur. VARIABILITÉ DES ORGANES FLORAUX / Les organes floraux des Erysimum, comme ceux des autres Crucifères, présentent une remarquable constance en ce qui concerne leur plan général d'organisation. C'est cependant sur leurs diverses modifications de détail qu'il est possible de baser une classification rationnelle des diverses.espéces. Aussi est-il Intéressant de discuter avec soin la. valeur systématique de ces diverses modifications. LE Variabilité des pièces du calice. — Le calice est tantôt gibbeux à la base de deux des sépales seulement, tantôt gibbeux à la base des quatre sépales. (Calice bigibbeux, chez l'E. altaicum P-ex.). Ce caractère, absolument constant dans les limites d'une même espèce, fournit une bonne coupure pour la classification. 596 SÉANCE DU 11 OCTOBRE 1912. Variabilité des piéces de la corolle. — Les pétales présen- tent tous la méme forme et ne varient que quant à la grandeur relative du limbe et de l'onglet. Ces variations, purement quantitatives, ne présentent pas une grande constance, et leur importance pour la classification est secondaire. La corolle des Erysimum est généralement jaune, plus rare- ment blanche (E. alyssoides, E. stigmatosum, E. Hookerii, etc.). Ces caractéres paraissent constants, mais leur grande difficulté d'application sur des spécimens d'herbier les rend impossibles à utiliser dans une clef, à l'heure actuelle tout au moins. Variabilité des piéces de l'androcée. — La forme du filet est seule variable. Généralement cylindrique et mince, il pré- sente chez les deux espèces aberrantes Æ. glandulosum el E. Hookerii un assez fort aplatissement dans un plan perpen- diculaire au plan de symétrie de l'anthére et ne se rattache à celle-ci que par un trés mince connectif. On comprendra l'importance de ce remarquable caractére en se rappelant que Bentham et Hooker, puis Prantl, ont donné une importance générique à la présence d'appendices sur les filets staminaux chez les Crucifères. Variabilité des pièces du gynécée. — Les caractères du gynécée présentent une importance capitale dans toute étude systématique de la famille des Crucifères. Les principales modi- fications que l'on rencontre dans le genre Erysimum sont, par ordre d'importance : L'insertion des graines sur un (presque tous les Erysimum) ou sur deux rangs (E. Chamæphyton) dans la silique. Ce carat- tère très important a déjà été indiqué comme nécessitant la scission du genre Erysimum en deux groupes. : La présence de glandes sur l'ovaire dans l'E. Hooker" E VE. glandulosum, leur absence dans les autres espèces. : La forme de l'ovaire : généralement tétragone plus ou moins comprimé, rond chez l'E. alyssoides. | t La forme du stigmate : généralement capité, plus kap bilobé, il est complètement divisé en deux lobes largement séparés et fortement hypertrophiés chez l'E. stigmatosum- C'est là un caractère tout particulier et constant. P. MONNET. — REVISION DES ERYSIMUM DE L'ASIE ORIENTALE. 597 La longueur du style. Ce caractère avait été employé par les anciens auteurs pour diviser le genre Erysimum en sections. Toutefois, sa grande variabilité, l'existence de nombreux inter- médiaires entre les groupes ainsi définis, enfin la quasi-impos- sibilité de l'appliquer pratiquement, militent fortement en faveur de son abandon comme base d'une classification. La longueur relative de la silique par rapport au pédoncule. Ainsi chez les E. Benthamii et E. altaicum , la silique est environ deux fois plus longue en valeur relative que chez les E. ochroleucum, E. hieracifolium, ete. La longueur de la silique étant mesurée relativement à celle du pédoncule est, par suite, assez constante dans les limites d'une. méme espéce. Joint à d'autres caractères morphologiques, ce détail de structure peut done entrer dans l'établissement d'une coupure systématique. La classification adoptée pour les espéces sino-sibériennes de l'herbier de Paris, dont l'exposé suit, résume l'ensemble de la discussion morphologique précédente. CLASSIFICATION DES ERYSIMUM DE L'ASIE ORIENTALE ERYSIMUM. L- Genera plantarum, 198. Herbes généralement velues, portant des poils naviculaires ou étoilés, parfois mélés de glandes. Feuilles oblongues ou linéaires-lancéolées, entières ou sinuées-dentées, jamais auriculées à la base. Fleurs jaunes où blanches, sans bractées, distinctement pédonculées. Sépales dressés, Bibbeux, trés rarement égaux à la base. Pétales portant un onglet. Éta- mines dressées, filament cylindrique ou plus ou moins aplati, simple. Style rond, long ou court. Stigmate capité ou bilobé. Silique allongée, ronde ou tétragone. Valves de la silique carénées, à une seule nervure dorsale, généralement hirsutes ou glanduleuses ainsi que l'ovaire. Fausse cloison membraneuse, rarement épaisse. Graines uni- ou bisériées, itae par un long funicule, oblongues. Cotylédons incombants indu- pqués Clef analytique des espéces. L Graines sur deux rangs. NC DIS. oboe a 1. E. Chamæphyton Max. 598 SÉANCE DU 11 OCTOBRE 1912. A. Plantes visqueuses, portant de nombreuses glandes sur l'ovaire. Étamines ayant un large filet aplati. A Plante dressée; tiges peu nombreuses; feuilles en rosettes. 2. E. glandulosum P. Monnet. AA Plante couchée. Tiges décombantes, nombreuses, formant une touffe. Pas de rosettes....... 3. E. Hookerii P. Monnet, A A. Plantes ne portant pas de glandes. Étamines ayant un filet généra- lement étroit. x Stigmate trés grand, 2 fois plus large que l'ovaire, divisé en deux lobes complétement séparés. 4. E. stigmatosum Franch. xx Stigmate étroit, égal à l'ovaire ou moins large que lui, capité ou émarginé. : O Ovaire rond couvert de longs poils blancs laineux. 5. E. alyssoides Franch. OO Ovaire tétragone portant des poils fortement comprimés. & Silique 9 à 10 fois plus longue que le pédoncule. Calice bigibbeux. ? Feuilles oblongues lancéolées, les radicales peu nom- breuses ne formant pas de touffes. 6. E. Benthamii P. Monnet. ? Feuilles linéaires lancéolées, les radicales nombreuses, formant une large touffe. 7. Z. altaicum C. À. Mey. ő Silique 5 à 6 fois plus longue que le pédoncule, calice gibbeux. C Fleurs trés grandes, style long et filiforme. 8. E. ochroleucum DC. OLD Fleurs très petites, style trés court. O Pétales brusquement atténués en un long onglet. Valves de la silique ne portant pas de poils naviculaires sur leur face interne. 9. E. hieracifolium L. O O Pétales atténués insensiblement en un court onglet. Valves de la silique portant des poils navicu- laires sur leur face interne. 10. E. cheiranthoides L. (A suivre). CH. GUFFROY. — NOTES SUR LA FLORE VOSGIENNE. 599 Notes sur la flore vosgienne (Suite et fin)'; PAR M. CH. GUFFROY, Adenostyles albifrons Rchb. : Cascade du Rudlin (Ferry) et Le Valtin. Arnica montana L. : Var. * alternifolia Cariot : La Schlucht et Straiture. Var. *oblongifolia Rouy : entre le Valtin et le Grand-Valtin. Senecio Fuchsii Gmel. : Le Valtin et le Honeck. Varie parallèlement au suivant quant à la grandeur des feuilles (9-20 centimètres sur 2-4 cen- timètres) et au nombre des calathides. Senecio Jacquinianus Rchb. : Le Valtin et environs. Varie beaucoup quant à la grandeur des feuilles : 9-24 centimètres de longueur sur 2-5 centimètres de largeur; il y a passage graduel de la forme à petites feuilles à celle à grandes feuilles. Les dents sont également + profondes, + aiguës, + dressées. Le corymbe varie beaucoup quant à la largeur et à la densité, le nombre des capitules observés par nous allant de 10 à 100 et plus. Gnaphalium sylvaticum L. var. alpestre Bruegg (— nigrescens Gren.) : Le Valtin et environs. Nous préférons la dénomination alpestre car, dans certains échantillons, les folioles du péricline ne justifient pas la dénomination nigrescens. Gnaphalium norvegicum Guenn. : Le Honeck (Mougeot). Var. * viridescens Le Gr. : La Schlucht. Carlina nebrodensis Guss. var. longifolia Coste (— C. longifolia Rchb.) : Le Honeck (Mougeot), au Wormspel. Carduus personatus Jacq. : Pentes du Honeck (Mougeot). Centaurea montana L. : Le Honeck (Mougeot). Serratula tinctoria L. Race S. macrocephala Bert (— S. monticola Bor.) : Le Honeck (Mougeot). Sonchus alpinus L. : Le Valtin et Cascade du Rudlin. Sonchus Plumieri L. : Le Valtin et entre la Schlucht et l’Altenberg. Déjà trouvé à la Schlucht par Cuny-Gaudier). Crepis paludosa M. : Le Valtin. 1- Voir plus haut, p. 537. 600 SÉANCE DU 11 OCTOBRE 1912. Hieracium Pilosella L. var. nigrescens Fries : La Schlucht. Berher ne l'indique qu'à Épinal. Hieracium aurantiacum L. : Le Honeck (Mougeot), au Wormspel. Hieracium lanceolatum Vill. var. preruptorum Rouy (= H. præ- ruptorum Godr.) : Le Honeck (Mougeot, 1828). Hieracium boreale Fr. Race H. obliquum Jord. var. * propinquum Rouy (— A. propinguum Sudre) : Le Valtin. Hieracium rigidum Hartm var. gothicum A. T. (=H. gothicum Fries — H. magistri Godr.) : Le Honeck (Kirschleger). Hieracium tridentatum Fr. : Environs du Valtin. Hieracium corymbosum Fr. Race H. inuloides Tausch var. voge- siacum Rouy (= H. auratum Godr.) : Le Honeck (Mougeot). Phyteuma spicatum L. Race P. alpestre Rouy (— P. spicatum var. alpestre Godr.) : Environs du Valtin. Campanula linifolia Lamk : Le Honeck (Mougeot). Pinguicula vulgaris L. : Le Honeck (Mougeot); localité omise par Berher. Utricularia vulgaris L. : Lac de Retournemer (Martin). Digitalis purpurea L. var. *carnea N. : Ban-sur-Meurthe. « Corolles de couleur carnée. » Digitalis ambigua Murr. : Honeck (Mougeot). Veronica serpyllifolia L. var, *monticola N. : Le Honeck, au Wormspel. « Tige de 4-10 centimètres, radicante seulement à la base; à feuilles petites (les plus grandes mesurent 10-19 millimètres de longueur, sur 8-10 millimètres de largeur), entières ou presque entières, densément rapprochées; inflorescence non glanduleuse, courte, pauciflore (4-10 fleurs). » Cette plante a été probablement confondue avec la var. borealis Læst. (Race V. humifusa Dicks. var. borealis Rouy). D'aprés Rouy (FL. de Fr., t. XI, p. 41) le V. humifusa est radicant dans sa plus grande partie et ses grappes sont velues-glanduleuses. La var. borealis a en outre les feuilles peu rapprochées, contrairement à la var. nummularioides Rouy (— V. serpyllifolia var. nummularioides Lec. et Lam.) qui les a trés rapprochées. Pedicularis foliosa L. : Honeck (Mougeot, 1817) au Wormspel. CH. GUFFROY. — NOTES SUR LA FLORE VOSGIENNE. 601 Melampyrum pratense L. var. *integerrimum Doll : Entre le col de Luschbach et le Lac Blanc. Melampyrum sylvaticum L. : Environs du lae Blanc (Zeiller), le Rudlin, le Valtin, col de Luschbach. Déjà signalé par Gérard entre le col de Luschbach et La Poutroye. Thymus Chamædrys L. : Var. * alpestris H. Braun : Le Valtin. Var. flore albo : Entre le Valtin et le Grand-Valtin. Littorella lacustris L. : Lac de Gérardmer (Mougeot). Thesium alpinum L. : Le Honeck (Mougeot), notamment au Wormspel. Juniperus communis L. : Le Valtin, et entre le Valtin et le Rudlin. Lilium Martagon L. : Le Honeck (Mougeot), au Wormspel. Allium ursinum L. : Entre le Collet et Balveurche. Déjà signalé dans la région au Honeck (Mougeot) et au Valtin (Schœændorf). Polygonatum verticillatum All. : Le Valtin près Béliure; col de Luschbach. Orchis incarnata L. var. angustifolia Rchb. (— O. latifolia L. var. Traunsteineri Godr. — O. Traunsteineri Saut.) : Le Honeck. Calla palustris L. : Retournemer (Mougeot). Juncus conglomeratus L. : Cette espèce est donnée par Godron comme C., « sauf dans la région montagneusé supérieure », indication reproduite textuellement par Berher. Nous avons cueilli au Honeck, dans le Wormspel, des spéci- mens mesurant 28-40 centimètres de hauteur. * Luzula glabrata Desv. : Le Honeck (Mougeot), au Wormspel. C'est la plante indiquée par Godron, Kirschleger, Berher, Godfrin et Petit- mengin, sous le nom de Z. spadicea. Il y a lieu de remarquer que dans leur tableau analytique les deux derniers auteurs donnent aux feuilles une largeur de 2-3 millimètres, ce qui est le caractère du L. spadicea des Alpes et des Pyrénées, mais non du Z. glabrata des Hautes-Vosges, dont le limbe a 4-7 millimètres de largeur. Luzula sudetica DC. : Le Honeck (Mougeot) et le Gazon Martin. Gérard (Notes sur quelques plantes des Vosges) Vindique entre le col de Luschbach et le lac Blanc. Eriophorum vaginatum L. : Tourbière du gazon de Faing. Scirpus cæspitosus L. : Gazon Martin. 602. SÉANCE DU 44 OCTOBRE 1912. Carex leporina L. var. pallescens G. et G. (— C. argyroglochin Hornem.) : Le Valtin. Carex polyrhiza Wallr : Le Rudlin. Poa Chaixii Vill. : Le Honeck (Mougeot), notamment au Wormspel; col de la Schlucht. ; Festuca sylvatica Vill. : La Schlucht et environs du Valtin. Festuca ovina L. var. alpina G.G. (= F. alpina Gaud) : Le Tanet. Festuca duriuscula L. : Var. alpestris Godr. (— F. dura DC.) : Le Honeck (Mougeot). Var. hirsuta G. et G. (— F. hirsuta Host.) : Le Honeck (Mougeot) et la Schlucht. Botrychium Lunaria Sw. : Le Honeck (Mougeot), au Wormspel. Polystichum Oreopteris DC. : Le Honeck (Kirschleger) et prés la cascade du Rudlin. Polystichum spinulosum DC. var. dilatatum G. G. (= P. dila- tatum DC.) : Le Valtin; près la cascade du Rudlin; entre la Combe et la Schlucht. N'était indiqué dans les environs qu'à Gérardmer et àu Honeck. Ainsi que le fait remarquer fort judicieusement Grenier (FI. de Fr., t. MI, p. 632), cette variété se confond avec le type par tous les intermédiaires possibles, Athyrium alpestre Nyl. : prés la cascade du Rudlin. . Isoetes lacustris L. : Lac de Gérardmer (Mougeot). Recherches sur l'embryogénie des Renonculacées (Suite); PAR M. R. SOUÈGES. ANÉMONÉES genre Apoxis. Le mode de multiplication des cellules de l'hypophyse ines " Myosurus minimus permet de comprendre comment s'édifie cette même partie de l'embryon chez les Adonis. Il suffit d exa- miner les coupes longitudinales figurées en 271 et 273, pour "E convaincre que les lois régissant la marche des cloisonnements dans cette région sont à peu prés les mémes dans les deux 1. Voir plus haut. p. 545. R. SOUÈGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 603 groupes de plantes. Il y a lieu seulement de faire remarquer que les parois cellulaires prennent des positions plus diversement Fig. 270 à 280. — Adonis autumnalis L. — Coupes longitudinales et transversales - de l'embryon dans les derniers stades du développement. Les figures 271 et . 213 permettent de se rendre compte du mode de cloisonnement de l'hypo- Physe. La figure 275 représente la série des coupes transversales d'un embryon d'un àge comparable à celui de la figure 273. Dans les figures 277 €t 218 on peut voir les premiers cloisonnements tangentiels de l'épiderme. En 279 et 280, coupes transversales de l'embryon au moment de la formation ` des cotylédons. À : hypophyse; s : suspenseur; ep : épiderme. G. : 260. inclinées et se succèdent avec une plus grande irrégularité. L analogie devient de plus en plus accentuée au fur et à mesure 604 SÉANCE DU 11 OCTOBRE 1912. que l'on se rapproche de l'état adulte, de sorte que l'on ne trouve plus rien de particulier à signaler en ce qui concerne les différenciations anatomiques de l'extrémité radiculaire : for- mation de la coiffe, cloisonnements tangentiels des cellules épidermiques voisines de l'hypophyse, constitution des trois groupes d'initiales. Celles-ci ne se laissent pas toujours facilement reconnaitre; les cellules initiales du cylindre central peuvent cependant se distinguer d'une manière assez nette à leur allongement selon laxe embryonnaire, les initiales de l'écorce et de la coiffe paraissant au contraire étirées tangen- tiellement. D'après les coupes longitudinales des embryons les plus pro- ches de la maturité que j'ai u rencontrer, Fig. 281 Adoni t l Me . 281. — onis autumnalis L. — Coupe p. ait gé- longitudinale de l'extrémité radiculaire dans l'écorce comprendr : un embryon adulte. ep: épiderme;ec : écorce; néralement deux assises PL ea : coiffe; i : initiales de d'initiales (fig. 281). Ceci se trouverait d'accord avec les observations déjà anciennes de Flahault ' qui, au point de vue de l'arrangement anatomique des cellules au sommet de la racine, a cru pouvoir ranger l'Adonis autumnalis L. à côté du Garidella Nigellastrum et de l Anemone narcissiflora. Dans la portion la plus élargie du corps embryonnaire, compte sept assises d'écorce et à peu prés autant d'assises de cylindre central. Du cóté de la tige, il n'existe aucune différen- ciation bien apparente, les cotylédons s’érigent par des multi- plications cellulaires à direction variable; entre les deux bases cotylédonaires, on observe généralement trois assises de cellules irrégulièrement polygonales entre l'épiderme. et les couches on 1. FLAHAULT (Ch.), Recherches sur l'accroissement terminal de la racine chez les Phanérogames (Ann. Soc. nat. Bot., 6° série, VI, p. 120, Paris, 1878). R. SOUÈGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 605 cellulaires qui paraissent appartenir définitivement au cylindre central. La figure 282 présente l'aspect général de lembryon dans l'un des fruits les plus développés que j'aie pu observer. Les cotylédons sont nettement divergents et plongés dans une masse endospermique, anhiste sur une assez grande étendue. Telles sont les principales observations qui se dégagent de 'étude du développement de l'embryon chez les Adonis autumnalis et æstivalis. Pendant le cours de ces recherches, j'ai toujours été frappé des grandes analogies que cet embryon pré- sente avec celui de l'Helleborus fœtidus exa- miné, en 1878, par Hegelmaier ‘. On remarque les mêmes variations dans la succession des premiers cloisonnements, des modes tout à fait comparables de formation des quadrants et des octants, la différenciation pareillement nulle ou trés tardive des histogènes, et enfin, Fig. 282. — Adonis . : DNE autumnalis L. — ce que fait tout de suite ressortir l'aspect des Coupe longitudi- figures données par l'auteur, la même physio- — nale cane s nomie, tout à fait spéciale, de l'ensembte de AR m ru la masse embryonnaire. L'embryon des autres Helléborées peut également fournir de nombreux points de comparaison avec celui des Adonis. Cela ressort nettement du travail d'Osterwalder? sur l’ Aconitum Napellus, de celui d'Albin John? sur le Caltha palustris, et méme des quelques observations présentées, dans un but un peu différent, par Mottier*, au sujet de l’Actea alba, du Delphinium tricorne et de l'A quilegia cana- densis. On pourrait également comparer l'embryon des Adonis à celui des Monocotylédones en général; mais, faisant ici un rapide exposé de mes observations, je ne puis m'attarder à A. HEGELMAIER (F.), Vergleichende Untersuchungen über Entwicklung dikotyledoner Keime, p. 31, Stuttgart, 1878. 2. OSTERWALDER (A.), Beitrüge zur Embryologie von Aconitum Napellus L. (Flora, LXXXV, 1898). 3. JOHN (A.), Mitteilungen über die Embryoentwicklung von Caltha palustris L. (Lotos, Naturwissenschaftliche Zeitschrift..., Prag, 1907). &. MOTTIER (D. M.), The embryology of some Anomalous Dicotyledons Annals of Botany, XIX, p. 447, 1905). 606 SÉANCE DU 441 OCTOBRE 1912. mentionner et à discuter ces analogies ou ces différences. Fleischer ', un des premiers, a mis en relief l'irrégularité des cloisonnements dans l'embryon des Monocotylédones qu'il com- pare à un thalle, pendant les jeunes stades du développement. Tous les Mémoires publiés depuis sur cette question n'on fait que confirmer cette manière de voir?. ' Téguments. — Aprés la constitution du premier noyau d'albumen?, le tissu profond du nucelle est assez rapidement digéré; on peut voir, par la figure 283, qu'à ce méme moment, la cavité du sac embryonnaire s'est déjà notablement agrandie, surtout dans la région inférieure. L'épiderme du nucelle persiste durant tout le processus d'aceroissement; il disparait seulement aux derniers stades de la maturation ; l'épiderme composé de la partie. supérieure du sac est digéré en dernier lieu. Durant toute la séminogenése, l'assise externe du nucelle se fait surtout remárquer par la faible colorabilité du contenu cellulaire. Les deux téguments ovulaires, dont j'ai indiqué précédem- ment le mode de formation, donnent naissance à un tégument séminal dont les caractères sont tout à fait comparables à ceux 1. FLEISCHER (E.), Beitráge zur Embryologie der Monokotylen und Dikotylen (Flora, XLVII, p. 369, 4874). — Ueber die Embryonalentwicklung der Mono- kôtylen und Dikotylen (Sitzungsberichte der Naturforschenden Gesellschaft, n? 4, p. 14, Leipzig, 1874). à : ~ 2. Voir COULTER (J. M.) et CHAMBERLAIN (Ch. J.), Morphology of Angios- perms, p. 188, New-York, 1903. ; PAM .3. A ce sujet, il est nécessaire, de faire observer qu'il ne faut pas accorder un caractére de généralité absolue au phénoméne de la migra- tion du noyau polaire chalazien vers le milieu du sac après son union avec l'un des anthérozoides. Dans certaines préparations, par exemple dans celle qui est reproduite par la figure 63 de mon Mémoire sur le développement du sac embryonnaire des Adonis (Anatom. Anzeiger, XLL p. 336), l'on voit ce noyau polaire, aux dérniers stades de la fécondation, conserver sa position privilégiée au voisinage de l'oosphére, au-dessus ve gros noyau polaire. Dans d'autre cas, le noyau primaire d'albumen; formé trés prés de l'appareil 'sexuel, présente, dans son intérieur, les deux.nucléoles caractéristiques des deux noyaux polaires dans une position qui prouverait assez clairement, qu'au moment de la fusion, Ie noyau polaire chalazien-se trouvait au-dessus du noyau polaire micro- pylaire. Dans le travail de Hegelmaier, on pourra, en outre, prédire connaissance d'uné figure (Nova Act. Leopold, XLIX, pl. I, fig. #; 1887) dans laquelle les deux nucléoles des deux noyaux en voie de fusion sont placés au méme niveau, le nucléole.du petit noyau polaire à gauche, l'autre à droite. jiu em qaia art V R. SOUÉGES. — SUR L'EMBRYOGÉNIE DES RENONCULACÉES. 601 du tégument séminal des espèces de Renonculacées déjà exa- minées. L'assise externe du tégument ovulaire interne est oblitérée dès les premiers stades de l'accroissement; les assises internes du tégument externe entrent bientót également en voie de résorption, de sorte que les deux téguments perdent leurs Fig. 283 et 284. — Adonis autumnalis L. — En 283, coupe longitudinale de la base du carpelle immédiatement après la fécondation. En 284, coupe longitu- dinale du fruit au terme de l'aecroissement ; oa : ovule stérile; £e: tégument externe; {i : tégument interne; se : sac embryonnaire; na : noyau primaire d'albumen; en : épiderme nucellaire; pi : partie latérale du nucelle; se : socle chalazien; ra : raphé; £s: tissu scléreux; ac : appareil conducteur; Ca : cavité de l'albumen; e : embryon.: G. : 38 pour 283; 20 pour 284. limites nettes de séparation, et prennent, dans leur ensemble, l'aspect que l'on rencontre généralement, à ce méme stade, dans les cas où il n'y a qu'un seul tégument ovulaire (Clematis Anemone) (fig. 286). L'assise interne fonctionne vraisembla- blement comme assise digestive; ses éléments sont petits, serrés et trés fortement colorables. i À maturité, il ne subsiste que l'épiderme externe du tégument externe et cette assise interne, séparés par une couche membra- niforme peu épaisse. La description du tégument adulte de l'Adonis autumnalis L. a été donnée très détaillée et trés exacte 608 SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1912. par Godfrin!, en 1880. A ce propos, il est intéressant de noter que cet auteur fait entrer les Adonis dans le même groupe que Fig. 285. à 287. — Adonis autumnalis L. — Péricarpe et tégument séminal. En 285, région micropylaire de la jeune graine au terme de l'accroissement. En 286, coupe transversale du tégument séminal pendant la maturation. En 287, coupe transversale du péricarpe et du tégument adulte. ei : assise interne du tégument externe; ee : assise externe du tégument interne; ed : endostome; ae : assise externe du tégument externe; ai : assise interne du tégument interne; n : épiderme du nucelle; ep : épicarpe; en : endocarpe ; ze : zone externe du mésocarpe; zi : zone interne scléreuse du mésocarpe. G. : 130. les Helléborées, mettantainsi en relief un autre lien de parenté entre ce genre et cette tribu. Paroi carpellaire. — Il reste peu de chose à dire sur la iru ture de la paroi carpellaire et du péricarpe des Adonis. Kraus 1. GODFRIN (J.), Étude histclogique sur les téguments séminaux des Angio- spermes, p. 71, Nancy, 1880. : 2. KRAUS (G.), Ueber den Bau trockner Pericarpien (Jahrb. für wiss. Bot, V, p. 410, 1866). PINOY ET MAGROU. — SUR LA STÉRILISATION DES GRAINES. 609 a décrit, dés 1866, la paroi du fruit de l'Adonis æstivalis L.eta le premier fait connaitre les épaississements vraiment remarquables de toutes les cellules de la zone intérne de cette paroi et la localisation dans ces cellules d'un cristal, selon toute vraisemblance, clinorhombique, d'oxalate de chaux. Lonay ! a fait voir comment la présence de petits poils capités unicellu- laires permettait de distinguer l'épiderme carpellaire de l’ Adonis autumnalis L. de celui de l'Adon?s æstivalis L. Enfin, tout dernièrement ?, envisageant le mode de fermeture de la feuille carpellaire, la disposition des ovules et la réparti- lion des faisceaux libéro-ligneux, j'ai montré comment les Adonis se différenciaient des autres genres de la méme tribu et se rapprochaient de ceux de la tribu des Helléborées. Dans le cours de ce travail, on a vu que le développement de l'em- bryon et la structure définitive du tégument séminal autori- saient les mémes rapprochements. ^ Sur la stérilisation des graines; PAR MM. PINOY ET MAGROU. Actuellement la stérilisation des graines est nécessaire pour beaucoup de recherches de physiologie végétale. Jusqu'ici les procédés le plus couramment employés ont été, d'une part, la Stérilisation par movens mécaniques, d'autre part la stérilisation au moyen des antiseptiques. La stérilisation par moyens méca- niques consiste à nettoyer aseptiquement les graines. Après un savonnage et un lavage avec liquide et brosse stérile, on achève d'aseptiser la surface des graines en les agitant dans des tubes plombés avec du sable stérilisé. Cette méthode, utilisée par Mazé pour ses recherches sur le développement du Mais en cultures Pures est assez bonne, quand on peut recueillir soi-méme les graines avec une asepsie au moins relative et que les graines ont un tégument externe lisse. A. Loxay (H.), Contribution à l'anatomie des Renonculacées. Structure des Péricarpes et des spermodermes (Mémoires de la Soc. royale des Sc. de Liége, 3* série, III, p. 84, Bruxelles, 1901). 2. SOUÈGES (R.), Développement de l'ovule et du sac embryonnaire chez les Adonis (Anatomischer Anzeiger, XLI, p. 209, 1912. T. LIX. (SÉANCES) 39 610 SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1942. La stérilisation par moyens chimiques consiste à se servir de divers antiseptiques. Or on sait que l'antisepsie est loin de valoir l'asepsie. Les spores de nombreuses Bactéries résistent aux antiseptiques aussi. Comme le fait remarquer Richard de Zeeuw dans un excellent travail’, les expérimentateurs obtiennent des cultures pures parce qu'il reste le plus souvent de l'antiseptique fixé sur le tégument des graines. Ce fait se produit surtout avec le sublimé qui est précisément l'antiseptique le plus ordinai- rement employé. Il suffit en effet de traiter des graines anti- septisées par le sublimé et paraissant pures par le sulfhydrate d'ammoniaque par exemple, qui transforme le sublimé en sul- fure de mercure, pour constater qu'un grand nombre de ces graines contamine le bouillon dans lequel elles sont plongées. Il y a lieu de tenir compte dans les expériences des physiologistes que d'ordinaire les milieux employés pour la culture des végé- taux sont des milieux acides et qui, par suite, sont peu favorables à la reviviscence et à la culture des Bactéries. Des graines qui, ensemencées dans ces milieux de culture se montrent stériles, ne le seraient pas si elles étaient ensemencées dans un milieu nutritif liquide alcalin. La présence du sublimé fixé sur le tégument de la graine peut géner pour certaines recherches, notamment pour celles qui ont trait à l'infection expérimentale des graines par des Bactéries ou des Champignons. C'est pourquoi nous désirons attirer l'attention des physiologistes sur un autre antiseptique, l'eau oxygénée, qui, d'aprés les expériences de Zeeuw, celles de Robinson? et les nótres, se montre au moins aussi bon que le sublimé sans en avoir les inconvénients. Les traces d'eau oxygénée pouvant rester fixées sur le tégument de la graine, après lavage, disparaissent rapt- dement. i De Zeeuw a comparé entre eux divers antiseptiques dans les limites où leur action ne peut entraver le pouvoir germinatif des graines. Des divers antiseptiques qu'il a utilisés, ceux qu! paraissent lui avoir donné les meilleurs résultats sont l'eau de 1. De ZEEUW (Richard), The comparative viability of seeds, Fungi and es teria when subjected to various chemical agents. Centrablatt für Bakt. II Abt. Bd 31, p. 4-23. 2. U. S. Dep. of Ag. Bur of Plt. Ind. Circ., n° 67 (d’après de Zeeuw). PINOY ET MAGROU. —- SUR LA STÉRILISATION DES GRAINES. 611 Bróme à saturation et l'eau oxygénée. Les expériences qu'il a faites avec l'eau oxygénée présentent un réel intérét au point de vue duquel nous nous sommes placés. Avec l'eau oxygénée com- merciale employée pure, il trouve que des graines de Sinapis alba aprés quarante-cinq minutes de contact sont stériles, mais ne donnent plus que 64 p. 100 de germination. Des graines de Lupinus albus aprés sept heures sont stériles et donnent 76 p. 100 de germination. Des grains de Zea Mays laissés cinq heures sont stériles et donnent 84 p. 100. En général, au-dessous de cinq heures de contact, il n'obtient pas de bons résultats. Dans nos expériences, nous avons constaté qu'après un séjour de cinq heures dans l'eau oxygénée, des pois, des fèves, des haricots provenant directement de chez le marchand de graines, c'est-à-dire récoltés sans aucune précaution aseptique donnaient au moins 90 p. 100 de graines stériles. Il en fut de méme pour des graines d'Orobus tuberosus, de Pomme de terre, d'Orchidées, des semences de Pin mugho, mais nous avons constaté en outre que le séjour dans l'eau oxygénée commerciale (Poulenc fréres) purifiée ne diminuait pas sensible- ment le pouvoir germinatif de certaines graines. Nous avons pu laisser des graines d'Orobus tuberosus, des pois, des semences de Pin mugho dans cette eau oxygénée sans constater un déchet important dans la germination. Au contraire, dans nos expé- riences, l'eau oxygénée s'est montrée comme activant la germi- nation. Des pois préalablement traités par l'eau oxygénée ont germé un jour et demi avant les témoins. Les graines d'Orobus tube- rosus traitées germaient en huit jours, alors que les témoins ne germaient qu'au bout d'un mois. Ainsi, d'apres les résultats de Zeeuw et les nótres, un séjour de cinq heures parait suffisant pour obtenir un pourcentage élevé de graines stériles. Nous trouvons en outre que, au moins pour certaines graines, un séjour de douze heures et méme de vingt-quatre heures n'offre pas d'inconvénients. Un séjour prolongé dans l'eau oxygénée nous a donné jusqu’à 100 p. 100 de graines pures. Enfin nous avons pu noter, dans certains cas, une action activante. Nous nous sommes placés ici au point de vue pratique, l'eau 9Xygénée commerciale: méme purifiée contient encore de nom- 612 SÉANCE DU 41 OCTOBRE 1912. breuses impuretés, etles expérimentateurs feront bien de vérifier d'abord l'action de l'eau oxygénée qu'ils ont à leur disposition sur la germination des graines. Observations sur le Sedum heptapetalum Poiret; PAR.M. RAYMOND HAMET. Sous le nom de Sedum heptapetalum, Poiret! a fait connaître une Crassulacée nouvelle qu'il décrivit ainsi : « Foliis ovato- oblongis, planiusculis, pedunculis subhirsutis, floribus paniculatis — ORPIN A SEPT PÉTALES. Feuilles ovales, oblongues, un peu planes; pédoncules presque velus; fleurs paniculées — Cette plante a tellement le port des Sedum, que nous n'avons pas osé la sortir de ce genre; on pourrait cependant la placer parmi les Sempervivum, puisqu'elle a constamment de douze à quatorze étamines. Sa tige est trés courte. A peine est-elle sortie de terre, qu'elle se divise en rameaux paniculés. La corolle est bleue, composée de six à sept pétales, renfermée dans un calice petit, écailleux. Les feuilles sont glabres, grasses, oblongues, arron- dies, convexes en dessus, planes en dessous. Cette plante tapisse très agréablement les rochers sur les bords de la mer. Elle fleurit dans le mois d'avril ». Dans l'Encyclopédie méthodique, Poiret? a publié de sa plante une nouvelle description qui complète la première et que Je transcris ici : « 10. Orpin à sept pétales. Sedum heptapetalum (Poiret). Sedum foliis ovato-oblongis, planiusculis ; pedunculis subhirsulis; floribus paniculatis. Poir. voy. en Barb. 2. p. 169. — Sedum africanum, flore cæruleo hexapetalo. Hall. Gært. 133. Willich. observ. 68? Sedum (cæruleum) foliis oblongis, obtusis, teretiusculis, sessilibus, patentibus; racemis simplicibus. Lin. syst. pl. 2, p. 384? — Quoique cette plante ait de douze à quinze étamines, & qu'elle se rapproche beaucoup des joubarbes (semper vivum), elle a cependant le port des orpins à un tel point T j'ai cru devoir la conserver dans ce genre. Elle se distingue de toutes ses congénères particulièrement par sa corolle composée 1. POIRET, Voy. en Barbarie, pars 2*, p. 169 (1789). de la 2. POIRET, in Encycl. méthodique, Bot., t. IV, p. 630 et 631 (an IV République). R. HAMET. — OBSERVATIONS SUR LE SEDUM HEPTAPETALUM POIRET. 643 de sept pétales. — Sa tige est foible, gréle, peu charnue, cylin- drique, s'éléve de trois à quàtre ou cinq pouces de haut : elle se divise en un grand nombre de petits rameaux fins, nom- breux, étalés, presque nuds. Les feuilles sont courtes, oblongues, glabres, charnues, convexes en dessous, planes en dessus‘, éparses & sessiles. Les fleurs sont d'un beau bleu; nombreuses, solitaires, disposées le long des rameaux en une panicule étalée. Les pédoncules sont longs, filiformes, trés simples, légérement velus. Le calice est trés petit; les pétales étroits, lancéolés, aigus. J'ai rencontré cette plante sur les cótes de Barbarie, aux environs de la Calle. Elle tapisse agréablement les rochers sur les bords de la mer. Elle était en fleurs dans le mois d'avril. (V. v.) La plante citée par Willich a de grands rapports avec celle que je viens de décrire : dans cette supposi- tion, il faut y rapporter toute la synonymie que j'ai présentée avec doute ». Pendant ce temps, Vahl? publiait la description d'un Sedum tunisien nouveau, évidemment voisin du S. heptapetalum ; il lui donnait le nom de S. cæruleum et lui attribuait les caractères suivants : « Sedum foliis oblongis alternis obtusis basi solutis, cyma bifida glabra. — Sedum vermiculare pumilum, glabrum, floribus parvis cæruleis. Shaw. It. pag. 46. n° 550. fig. 550. — Crescens inveni in fissuris rupium ad Manub Tuneti. — Cauris digitalis, glaber, uti omnia purpurascens, in solo macriori simplex, in pinguiori ramosus. Rami altitudine et structura caulis, alterni vel sparsi, simplices. — Foura alterna, teretia, oblonga, obtusa, in speciminibus majoribus purpuro-vires- centia, in minoribus. tota rubentia. — Cyma terminalis, bifida. Pedunculi divaricati, flexuosi, interdum bifidi, folium structura foliorum caulis sub ramificationibus. Pedicelli alterni, patentis- simi. Flores parvi. — CaLvx petalis brevior. — CoroLLÆ petala lanceolata, purpureo-violacea. — Nectarii squamæ truncatæ, mucronatæ, ad basin germinis. — Filamenta 10, rarius 12, longitudine petalorum. Antheræ globosæ, purpurea. 1. C'est certainement par erreur que, dans sa premi re diagnose du S. heptapetalum, Poiret a attribué à cette espèce des feuilles « convexes en dessus, planes en dessous ». 2. M. VAHL Symb. Bot., pars 2*, p. 54 et 52 (1791). 614 SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1912. — Germina quinque, ovata, acuminata, alba, longitudine filamentorum. » . Enfin, sous le nom nouveau de Sedum azureum, Desfontaines, décrivit la plante de Vahl dans les termes suivants! : « Sedum foliis oblongis, alternis, obtusis, basi solutis; cyma bifida, glabra. Vahl. Symb. 2. p. 54. — Sedum vermiculare pumilum glabrum, floribus parvis eceruleis. Schaw. Specim. n° 550. Ic. — Habitat in rupium fissuris prope Tunetum. (9 » Comme.on le voit, la création du S. azureum est évidemment injustifiée puisque l'auteur de ce binóme ne caractérise la plante qu'il désigne qu'en transcrivant fidèlement la diagnose de Vabl. J'ai, d'ailleurs, pu me convaincre de l'identité des deux plantes par une étude minutieuse de leurs échantillons authentiques. Si l'on s'en tient aux descriptions originales des S. heplape- talum et ceruleum, le seul caractère différentiel? de ces deux espéces serait la couleur des pétales « d'un beau bleu » dans le premier, « purpureo-violacea » dans le second. Mais, dans $a Flore francaise, De Candolle? prétend que le Sedum heptape- talum doit étre considéré comme une espéce distincte du « S. azureum de Vahl » parce qu'il possède des pétales « trés acérés » et non, comme ce dernier, des « pétales obtus ». Dans le Prodrome, De Candolle* rapproche le S. cœruleum du S. heptapetalum mais considère encore ces deux plantes comme des espéces autonomes qu'il décrit ainsi : « 30. S. ceeruleum (Vahl. Symb. 2. p. 51) caule basi demisso ramoso adscendente, foliis oblongis alternis obtusis basi solutis, cymà bifidà glabrà, petalis 7 obtusis. — In Tuneti fissuris rupium. Shaw. itin. 550, ic. Sims bot. mag. t. 2224. Ker. bot. reg. t. 520. 1. DESFONTAINES (R.), Flora atlantica, t. I, p. 362 (an VI dela République). 2. Les diagnoses latines des S. heptapetalum et caeruleum signalent encore un caractère différentiel de ces deux espèces : D'après elles, les feuilles seraient ovées-oblongues dans la premiére, oblongues dans la seconde. Mais ce caractère est tout à fait insignifiant, car il est presque impossible de distinguer pratiquement ces deux formes qu'on observe souvent, d'ailleurs, sur un méme individu. ll faut remarquer, en gains que dans sa description francaise du S. heptapetalum, Poiret à attribué cette espéce des feuilles, non plus ovées-oblongues, mais oblongus identiques par conséquent à celles du S. cæruleum, telles qu'elles ont ét décrites par Vahl. 3. DE LAMARCK et DE CANDOLLE, Fl. franc., t. 1V, p. 392 et 393 (4805). 4. DE CANDOLLE, Prodr. syst. nat. regn. veget., t. III, p. 404 (1828). R. HAMET. — OBSERVATIONS SUR LE SEDUM HEPTAPETALUM POIRET. 615 S. azureum Desf. fl. atl. I. p. 362. Flores non ccorulei, sed purpurascentes et exsiccatione pulchré ccrulei (v. v.) — 31. S. heptapetalum (Poir. voy. barb. 2. p. 169. dict. 4. p. 630). caule erecto apice ramoso, foliis ovato-oblongis sparsis depresso-gibbis, cymâ paniculatà, petalis 7 acuminatis © in rupibus maritimis Barbari», Corsice, Melitæ. DC. fl. fr. 4. p. 392. Flores ut in S. ceruleo purpurascentes exsicc. cærulei. S. heptapetalum Horn. hort. hafn. suppl. 138. ex imp. Rutheno ortum verisimiliter omnino diversum, sed non satis notum. (v. s.) » / Ainsi donc le seul caractère différentiel mentionné dans les diagnoses originales n'existerait pas en réalité puisque la couleur des fleurs serait la méme dans les deux plantes : Vahl aurait noté la teinte des pétales vivants tandis que Poiret aurait décrit celle des pétales desséchés. Par contre, De Candolle indique plusieurs caractères distinctifs qui n'étaient pas signalés dans les descriptions originales : la cyme serait bifide dans le S. cœruleum, paniculée dans le S. heptapetalum; les pétales seraient obtus dans le premier, acuminés dans le second. Le premier caractère différentiel est absolument sans valeur, le port de la plante ainsi que son inflorescence dépendant exclusi- vement du milieu dans lequel elle croit. Seule la désinence des pétales pourrait étre de quelque importance. Aussi ai-je cru devoir comparer attentivement les échantillons authentiques du S. cœruleum et du S. heptapetalum, afin de savoir si ce carac- tére ou quelque autre permettait de distinguer ces deux espéces. Or, contrairement à l'opinion de De Candolle, j'ai constaté que les pétales étaient obtus dans les deux plantes dont tous les autres organes, d'ailleurs, étaient absolument identiques. On peut donc affirmer avec certitude que le S. cœruleum doit étre réuni au S. heptapetalum. Mais une question se pose encore : le binóme proposé par Poiret doit-il étre maintenu ou remplacé par quelque autre plus ancien? Déjà Poiret, dans son Encyclo- pédie, indiquait, comme je l'ai signalé plus haut, que son S. heptapetalum pourrait bien étre identique à la plante qui, décrite successivement par Haller et par Willich, avait recu de Linné le nom de S. cœruleum. Mais Willdenow' ne partage 1. WiLLDENOW (C. L.), Sp. plant., t. II, p. 766 (1799). 616 SÉANCE DU 11 OCTOBRE 1912. pas cette opinion et prétend au contraire que le Sedum ceruleum de Vahl, simple synonyme, comme on sait, du S. heptapetalum est « diversum a Sedo cœruleo Lin. Mant. 251, quod postea in systemate omisit, et cujus descriptionem tantum ex Willichii opere assumpserat ». Certes l'identification des deux plantes est difficile si l'on s'en tient à la diagnose linnéenne' que je transcris ici : « Sedum foliis oblongis obtusis teretiusculis sessilibus patentibus, racemis simplicibus. — Sedum africanum, flore cæruleo hexapetalo et heptapetalo. Hall. gætt. 139. Willich. obs. 58. — Habitat ad Cap. b. spei. — Corollæ cæruleæ. Similitudo Sedi albi. Racemi longissimis : confer. Pluk. phyt. 223. f. 9.? sed ipse plántam non vidi, verum fide illustr. Willichii assumpsi. » S'il est vrai, en effet, que les caractères attribués par Linné à son S. caeruleum ne s'observent que dans le S. heptapetalum, il est également exact que le botaniste suédois prétend que sa plante est originaire du Cap de Bonne- Espérance et non des États Barbaresques. Mais il faut remarquer que Linné reconnait lui-méme qu'il n'a point vu la plante qu'il décrit et qu'il s'est borné seulement à transcrire, en les abré- geant, les diagnoses qu'en avaient publié antérieurement Haller et Willich. On doit donc rechercher si cette transcription fut exacte ou erronée. C'est pourquoi je crois utile de reproduire entiérement les descriptions de Haller et de Willich. La plus ancienne, celle de Haller’, est ainsi rédigée : « H*. Sedum Africanum, flore cæruleo, hexapetalo et heptapetalo. Petala cærulea, ungue albo, stamina bis tot quot petala r^. » La seconde. celle de Willich *, complète la première dans les termes suivants : « Sedum africanum flore cœruleo hex- heptapetalo. HALL. h. Gott. p. 135. Re vera sex & septem petala 1. LINNÉ, Mant. plant. alt., p. 244 et 242 (1774). : 2. La plante que Linné voudrait comparer avec le S. ceruleum en e? tout à fait différente. Elle possède en effet cinq pétales et est originaire de Virginie. ^ 3. HALLER (Alb. DE), Enum. plant. h. r. et agri Gottingensis, p. 135 ds 4. « Hortenses [stirpes] litera H distinxi, Germanicas absque no reliqui ». A. DE HALLER, l. c., præfat., p. VII. < iana 5. Has [stirpes] si quando perierunt litera r signavi, neque enim ed à hic ostentare animus est, cum præcipuus mihi finis sit, amicis ostendere quam valde multa nobis desint ». A. de HALLER, l. c., præfat., p- Mera 6. WiLLICH (C. L.), De plant. Quibusd. observ., p. 29 et 30 (4762). R. HAMET. — OBSERVATIONS SUR LE SEDUM HEPTAPETALUM POIRET. 617 habet, totidemque siliquas. Ab omnibus sedis ZU. Linnæo hactenus nominatis differt. Folia ut in sedo albo LiNN. spec. p. 432. n. 10. obtusa teretiuscula, sessilia, patentia alterna. Sed flores gerit non in ramis ramosis uti album, sed in ramis sim- plicibus, brachiatis, prælongis, racemosos, eleganter cœru- leos. » Les descriptions, que j'ai reproduites ci-dessus, complètent la diagnose linnéenne qui n'en est d'ailleurs qu'un extrait; elles permettent à la fois de constater que tous les caractères qui y sont relatés ne se retrouvent que dans le S. heptapetalum et d'affirmer que Linné a commis une erreur en prétendant que le S. cæruleum était originaire du Cap de Bonne-Espérance. En réalité, les diagnoses originales établissent seulement qu'il s'agit d'une plante africaine sans indiquer si elle est originaire de la région australe ou de la. région septentrionale. Ainsi se trouve réfuté le seul argument que l'on pouvait opposer à l'identification du S. cæruleum de Linné et du S. heptapetalum de Poiret. On peut done affirmer, sans hésitation, que le binóme linnéen doit étre substitué à celui que proposa Poiret. On a ainsi la synonymie suivante : Sedum caeruleum L. (17741) — S. heptapetalum Poiret (1789) — S. cœruleum Vahl (1791) — S. azureum Desfontaines (1798). SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1912 PRÉSIDENCE DE M. MAURICE DE VILMORIN, ANCIEN PRÉSIDENT. M. F. Camus, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer la mort de notre collègue, M. J. de Seynes, ancien président de la Société. Il retrace en quelques mots la carrière scientifique du défunt el exprime à son sujet les regrets de la Société. M. Maurice de Vilmorin présente des rameaux tombés de Peuplier et de Chéne et fait à leur sujet la communication suivante : Sur la chute spontanée des rameaux de certains arbres; PAR M. MAURICE DE VILMORIN. J'ai l'honneur de présenter un certain nombre de ramilles d'arbres feuillus disjointes de leurs branches nourricières, et quelques observations faites à ce sujet au cours de ces dernières semaines. Ces ramilles appartiennent au Populus alba L., au P. cana- densis Mænch, au P. nigra L. var. pyramidalis — sauf discus- sion de ces appellations traditionnelles — et à une quatrième espèce que je ne m'attendais pas à voir sujette à cette particula- rité, le Quercus Robur L. var. pedunculata. Le décollement des ramilles du Populus alba a fait, ily a déjà longtemps, l'objet d'une Note de M. Leclerc du Sablon dans le Bulletin de notre Société (t. XXXIII, 1886, p. 25). M. Leclerc du Sablon constate des analogies, mais aussi des différences avec le processus de disjonction des feuilles, et entre dans des détails intéressants sur le caractère et la prépa ration du lieu de décollement ou décurtation. M. DE VILMORIN. — CHUTE DES RAMEAUX DE CERTAINS ARBRES. 60419 J'avais observé, il y a environ dix ans, le décollement des ramilles sur un sujet trés élevé de Populus alba. Les ramilles détachées étaient souvent àgées de plus d'un an, car elles por- taient elles-mémes des cicatrices de disjonction de sous-ramilles, et quand celles-ci n'avaient pas été séparées dans la chute, elles se décollaient au moindre attouchement. Je n'ai pas constaté le retour de ce phénomène jusqu'à l'année présente, et encore est-ce sur autre sujet qu'il vient de se renouveler aux Barres, d’où proviennent toutes les ramilles mises sous les yeux de la Société. Dans les premiers jours d'octobre, j'ai eu là surprise de voir au pied d'un vieux Chéne pédonculé, voisin de mon habitation, le sol couvert d'une jonchée de rameaux présentant un feuillage dont la verdure était entière ou commençait à peine à se mar- quer de signes de vieillissement. Ces petits rameaux étaient décollés, plusieurs portaient des sous-rameaux encore adhérents, mais avec le renflement caractéristique à leur base ou des cica- trices de petites ramilles disjointes. La surface de séparation est plus large que pour le Populus alba, et se rapproche plus du plan, quoique la cicatrice du cóté du rameau porteur demeure légèrement concave. Pendant les premiéres semaines d'octobre jai trouvé de ces rameaux disjoints sur une bonne douzaine d'autres Chénes pédonculés. Des ramilles dont le feuillage était plus proche de sa chute présentaient des bourgeons ouverts avec des grappes de fleurs sorties prématurément. Plusieurs rameaux disjoints étaient assez forts, âgés peut-être de huit à dix ans, et dépassaient 15 à 18 millimètres en diamètre. . Vers le 15 octobre, j'ai recueilli quelques ramilles de Peuplier Pyramidal d'Italie, recueilli ou détaché des ramilles sur et sous le Peuplier suisse ou du Canada. C'est sur les branches basses que j'ai détaché sur ce dernier arbre des ramilles dont les ren- flements caractéristiques indiquaient la disjonction prochaine. Jai vu fréquemment des disjonctions de ramilles sur le Mélèze, sur des Chamaæcyparis et des Biota. Je crois que notre confrère, M. Hickel, a accumulé des observations sur ce sujet. Je ne puis que faire des hypothèses sur la cause de cette anomalie dans l'action de la sève. Le long été pluvieux auquel 630... SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1912. ont succédé brusquement des gelées légères a pu en être une des causes déterminantes. À propos de cette communication, M. Hickel prend la parole et s'exprime ainsi : Sur la décurtation; PAR M. R. HICKEL. La chute spontanée du rameau de certaines espèces vers la fin de l'été, ou décurtation, se produit de deux facons bien diffé- rentes. L'une, la mieux connue, celle à laquelle se rapportent les échantillons présentés par M. Maurice de Vilmorin, et dont le processus a été déerit par M. Leclerc du Sablon, est la décur- tation en cône. Il se produit d'abord, au-dessus de la zone de décollement, un épaississement notable des tissus ligneux et corticaux, puis le décollement s'opère en laissant sur la branche une cicatrice conique concave. En méme temps, on constate sur le cóne de la partie décollée des fentes radiales (fentes de dessic- cation?). Ce mode de décurtation conique ne s'observe, à ce qu'il m'a semblé, que sur des espèces à gros ramules : Chéne pédon- culé, Chéne Rouvre, Peupliers divers. Il est en méme temps en relation avec le tempérament de l'essence, suivant l'expression consacrée en Sylviculture : seules décurtent les espèces à eU vert léger, les essences de lumière. Les espèces à couvert épais, les essences d'ombre, comme le Hétre, ne décurtent pas. Les Chênes qui, comme le Quercus rubra, ont un tempérament intermédiaire, et sont à ramules minces, ne décurtent pas davantage. Enfin, dans ce mode de décurtation, les rameaux tombent en général avec leur feuilles encore vertes. Mais il y a un second mode de décurtation qui semble avoir été peu étudié jusqu'à présent : dans celui-ci il ne se produit aucun épaississement préalable, et le décollement, s'opère, non plus en cóne, mais suivant un plan, ou suivant deux plans paralléles voisins, occupant chacun une moitié du cylindre. Ce mode de décurtation est rare chez les Angiospermes : je crois cependant qu'il se rencontre chez certains Alnus. Par contre, il est fréquent chez les Conifères. Le cas le plus remarquable est ÉD. JEANPERT. — NOTE SUR LA FLORE DU QUEYRAS. 624 peut-être celui de Cunninghamia sinensis, chez lequel on voit tous les ans des branches de 1 m. 50 et plus, rougir, puis tomber d'une piéce. Enfin, le maximum d'intensité de la décurtation se rencontre chez le Taxodium distichum : ici la décurtation est totale : cette espèce est, non pas à feuilles caduques, mais à ramules caduques; tous les rameaux à feuilles pseudo-distiques tombent en automne; seuls persistent les rameaux de prolongement, avec leurs feuilles rudimentaires. M. Jeanpert fait la communication suivante : Note sur la flore du Queyras; PAR M: ÉD. JEANPERT. J'ai profité des vacances, au mois d'aoüt dernier, pour aller passer quelques jours dans la région pittoresque et intéressante du Queyras. J'étais descendu à la gare de Mont-Dauphin-Guillestre, d'oü un service automobile conduit rapidement à Château-Queyras, altitude 1 340 mètres, que j'avais pris comme centre d'excur- sions; je logeais à l'hótel Puy-Cot. De Guillestre, la route s'engage bientót dans l'étroite vallée du Guil, puis, à la Maison du Roi, entre dans la Combe de Queyras. Nous pouvons trouver sur les gigantesques rochers de la Cha- pelue : 1 Asplenium viride Primula marginata À. Halleri Laserpitium gallicum Cystopteris fragilis Rhamnus alpina Campanula pusilla Daphne alpina Scabiosa graminifolia Euphrasia puberula Thalictrum fœtidum Saxifraga oppositifolia Potentilla caulescens Thesium alpinum; etc. Après le défilé, la vallée s'élargit; on peut récolter aux bords de la route ou dans les éboulis : Ononis cenisia Digitalis lutea 0. rotundifolia Polypodium calcareum La route traverse le torrent qui vient d'Arvieux et contourne l'immense Roc de l'Ange-Gardien. On remarque l'abondance 622 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1912. du Juniperus Sabina, souvent rabougri et tortueux; l'explora- tion des rochers et pelouses offre : Primula marginata Carum Bulbocastanum Potentilla caulescens Thesium intermedium Valeriana tripteris Astragalus depressus Silene Saxifraga Campanula patula Seseli carvifolium et coloratum Gentiana campestris; etc. 3 En regagnant la route on remarque Glyceria distans; on aperçoit, au loin, le donjon ou fort de Château-Queyras, cou- ronnant un rocher en travers de la vallée. En suivant la route, on récolte sur les rochers ou débris rocheux : Centranthus angustifolius Scutellaria alpina Rumex scutatus Les lieux secs offrent : Tragopogon major Lactuca chondrillæflora T. crocifolius Echinops Ritro Lepidium ruderale Xeranthemum inapertum Echinospermum Lappula Alsine mucronata Arrivé à Cháteau-Queyras on peut récolter en allant au fort : Erysimum virgatum | Bupleurum gramineum et dans les lieux cultivés, prés de la poste : ' Asperugo procumbens Si de Château-Queyras on prend la route de Meyries, on aura dans les champs pierreux : Buffonia macrosperma Astragalus Onobrychis Crepis pulchra A. monspessulanus Crupina vulgaris Linum tenuifolium Plantago Cynops Fumana procumbens Campanula spicata Teucrium montanum dans les haies : Cerasus Mahaleb | Prunus brigantiaca Une excursion intéressante et facile à faire est celle du Sommet Buchet, altitude 2260 métres. Une route carrossable, ' ÉD. JEANPERT. — NOTE SUR LA FLORE DU QUEYRAS. 623 s'amorcant en aval de Château-Queyras, y conduit en trois heures, mais il est préférable de prendre le sentier muletier qui est en face du pont. C'est par ce sentier que nous commen- cerons la course; il monte à flanc de coteau la colline boisée, puis gagne la rive droite du torrent de Bramousse, Aprés avoir traversé le Guil, on trouve aux bords du sen- tier : Erysimum virgatum Glyceria distans Gypsophila repens Plantago serpentina Dans la montée à travers les bois, on observe : Galium boreale Coronilla vaginalis Crepis grandiflora Cr. blattarioides Daphne Cneorum Polygala Chamæbuxus Pirola secunda Erysimum helveticum Polygala austriaca Pedicularis gyroflexa Trifolium montanum Arctostaphylos officinalis Orobus vernus Astragalus monspessulanus Euphorbia dulcis Atragene alpina En suivant la rive droite du torrent de Bramousse : Trifolium Thalii Polypodium calcareum Ranunculus lanuginosus On a coupé la grande route vers le kilomètre 4, on la rejoint vers le kilomètre 5,4; au lieu de la suivre on prend un sentier sur la rive droite et presque parallèle au torrent; il traverse bientôt de magnifiques prairies où abondent : Pedicularis comosa Hypochæris maculata Crepis montana Anemone narcissiflora Linum alpinum Trifolium alpestre Aconitum lycoctonum Phyteuma orbiculare Ph. betonicifolium Arnica montana Centaurea uniflora et montana Potentilla grandiflora et aurea Pedicularis incarnata Dans les endroits humides ou Crepis grandiflora Cr. blattarioides Betonica hirsuta Hieracium aurantiacum H. glaciale H. villosum Trifolium alpinum Geum montanum Luzula spicata Poa alpina Phleum alpinum Orchis globosa Gentiana excisa aux bords des ruisseaux : 624 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1919. Pedicularis verticillata Juncus triglumis Scirpus compressus Salix hastata Crepis paludosa Allium Schenoprasum Epilobium origanifolium Carex capillaris C. Davalliana Au lieu de suivre le sentier qui, en remontant la vallée condui- rait vers le col du Petit Fromage, j'ai grimpé sur la gauche en traversant des prairies et des bois ombragés où j'ai rencontré : Rubus saxatilis Phyteuma Halleri Ph. betonicifolium Ph. scorzonerifolium Pimpinella magna Luzula maxima L. nivea Aquilegia alpina et à la partie supérieure des bois prés de ravins humides : Gentiana Villarsii G. lutea | Imperatoria Ostruthium En continuant à monter, on arrive à une dépression maréca- geuse où existent : Selaginella spinulosa Scirpus alpinus dans les pelouses voisines : Botrychium Lunaria | Sc. pauciflorus | Gentiana campestris Nous sommes ici au col Saint-Simon; il faut regagner le sommet Buchet en explorant les buttes et les dépressions pier- reuses qui nous en séparent, et en récoltant : Gregoria Vitaliana Dryas octopetala Campanula Allionii Gentiana verna Veronica Allionii Armeria præcox Senecio Doronicum Myosotis alpestris et près de la cabane. Imperatoria Ostruthium Oxytropis campestris Erysimum helveticum Carex nitida Euphrasia alpina E. salisburgensis Pedicularis gyroflexa Ranunculus pyrenæus | Saxifraga moschata Après avoir admiré le beau point de vue sur les vallées de ÉM. GADECEAU. —— CHENOPODIUM ANTHELMINTICUM DE NANTES. 695 Fongillarde et de Saint-Véran ainsi que le Viso, il faut son- ger à redescendre et à gagner la grande route. Nous voyons : Festuca spadicea | Botrychium Lunaria En suivant la route on trouve : Alopecurus Gerardi Geranium sylvaticum Androsace carnea G. aconitifolium Biscutella lævigata Alchemilla Hoppeana Saxifraga moschata Draba aizoides Linaria alpina Sagina glabra Carex Halleriana Plüs bas se trouvent quelques pieds de : Rhododendron ferrugineum Vitis-idæa Vaccinium Myrtillus En continuant à descendre, vers le kilomètre 6,5 : Pinus Cembra | Ononis rotundifolia Retour à Château-Queyras. M. F. Camus présente le manuscrit d'un travail de notre confrère M. l'abbé Hy sur les Characées de France; il en indique en quelques mots le sens et les grandes divisions et en fait ressortir la valeur. L'impression de ce manuscrit, destiné à figurer dans les Mémoires publiés par la Société, sera soumise à l'approbation du Conseil. M. F. Camus donne ensuite lecture de la Note suivante : Observations concernant l'identité du Chenopo- dium anthelminticum du port de Nantes; PAR M. ÉMILE GADECEAU. - M. A. Thellung a publié en 1909, dans le Journal de Bota- nique (2° série, t. II, n° 2), une Note sur les Bupleurum Odon- lites e; Chenopodium anthelminticum des auteurs francais, dans laquelle il cherche à établir que le Ch. anthelminticum des bota- nistes francais (Loret et Barrandon, Coste, Reynier, Gadeceau) T. HX. (SÉANCES) 40 626 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1912. n'est pas le Chenopodium anthelminticum des auteurs américains modernes (Britton et Brown), ni celui de Moquin (in DC. Prodr.), ni celui de Fenzl (in Mart. Fl. Brasil.). M. A. Thellung, dont la courtoisie ne fait aucun doute, me permettra de combattre, de la méme facon, son argumentation qui, je dois le déclarer, me parait trés faible; elle repose, tout entiére, sur ce que le Ch. anthelminticum de Moquin et celui figuré par Fenzl (in Martius Fl. Bra- sil.) a les feuilles considérablement plus larges, ovales-oblongues, ou rhomboïdales; non lancéolées ou ova- les-lancéolées et surtout les rameaux de la panicule complètement aphylles (dépourvus même de petites bractées au moins dès leur milieu). Examinons donc la valeur de ces deux arguments. 1° FORME ET DIMENSIONS DES FEUILLES. On ne doit pas perdre de vue que la largeur des feuilles varie suivant leur situation sur la tige principale ou sur les rameaux latéraux et suivant de ks - n Mu Cheno- leur distance du collet. monii Ner a Ainsi qu'on le verra par la figure bre 1890. — Grandeur natu- ci-jointe, d'une feuille de la plante du ipo port de Nantes, cet organe atteint par- fois jusqu'à 0,035 mm. de largeur sur 0,085 mm. de longueur; pétiole non cómpris. La plante figurée par MM. Britton et Brown (Ill. flor. of North U. St., fig. 1373) offre des feuilles tout à fait semblables à celles de notre plante comme dentelure, forme et dimensions. Enfin Moquin-Tandon lui-même attribue à son Ch. anthel minticum des feuilles oblongues ' « foliis oblongis » et non pas A. Qui est trois à quatre fois aussi long que large (Germain de Saint- Pierre Dict.). ÉM. GADECEAU. — CHENOPODIUM ANTHELMINTICUM DE NANTES. 627 ovales-oblongues et il cite la figure de Dillénius citée déjà par Linné pour son C. anthelminticum qui va trés bien à la plante de Nantes et des ports francais. 2° PRÉSENCE OU ABSENCE DE BRACTÉES SOUS LES FLEURS DE LA PANICULE. Le développement plus ou moins avancé de ces organes, qui existent dans tous les échantillons que j'ai reçus d'Amérique me parait, comme me l'écrivait C.-B. Clarke, un caractère botanique négligeable. Mes échantillons : de Boston (leg. Sar- gent) sub. nom. Ch. anthelminticum; de Missouri (Botanical Garden) sub. nom. Ch. ambrosioides var. anthelminticum, mon- trent tous des bractées ou bractéoles plus ou moins développées, et M. Daydon Jackson lui-méme, cité par M. Thellung, a con- staté cinq bractées dans l'inflorescenee des échantillons de l'herbier de Linné dont j'ai donné la reproduction +. De plus, ainsi que je l'ai écrit à M. Thellung, le caractère attribué par Linné, dans sa phrase descriptive, à son CA. anthel- Minticum : « racemis, aphyllis » peut s'expliquer par la consi- dération suivante tirée de l'ouvrage de Sachs (Hist. de la Bota- nique, p. 99). « Linné désigne sous le nom de fulcra les organes auxiliaires « des plantes, parmi lesquels il range les feuilles stipulaires, « les feuilles bractéales, les épines, les piquants, les vrilles, les « glandes et les poils. Comme on peut s'en apercevoir par les * lignes qui précédent Linné n'étend pas le terme de feuille * (folium) aux feuilles bractéales et aux stipules. » DURÉE DES PLANTES. Reste le caractère de pérennité qui serait l'apanage du Ch. anthelminticum, tandis que le Ch. ambrosioides serait annuel. Or, les expériences que j'ai faites et citées prouvent que Si le Ch. ambrosioides est généralement cultivé comme annuel, il a pu cependant, à l'exposition du Nord, dans mon jardin, à la suite de l'hiver 1903-1906, repousser du collet tout aussi bien que son voisin le CA. anthelminticum et donner comme celui-ci de belles touffes l'été suivant. 1. Bull. Soc. bot. Fr., t. LIV, p. 505. 628 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1912. CONCLUSIONS. En résumé, M. Thellung, tout en convenant que la plante adventice francaise est identique avec la plante figurée par Dillenius, émet l'opinion que ce synonyme peut étre négligé. Je ne saurais le suivre dans cette voie et je me permets de trouver bien audacieux de récuser une figure citée par Linné lui-même et après lui par Moquin-Tandon. Et c'est en s'appuyant sur des arguments aussi faibles que M. Thellung écrit : « le vrai C. anthelminticum L., tel qu'il est « représenté dans l'herbier de cet auteur et conçu par des « monographes remarquables comme Moquin-Tandon et Fenzl « (in Mart. Fl. Brasil.) est certainement plus distinct du « C. anthelminticum des auteurs francais que celui-ci l'est du « C. ambrosioides. » ; Lorsqu'un botaniste comme M. C.-B. Clarke, après compa- raison de notre plante avec celle de l'herbier de Linné, m'écri- vait : « In herb. Linæus, there is an excellent specimen of « Chenopodium- anthelminticum Linn. inscribe with its number «in Linnæan hand, mounted on two sheets, one stem of « 30 inches, 15 inches on each sheet. It is exactly the plant you « sent me from Nantes » (18 oct. 1904); ce ne sont pas les arguments développés par M. Thellung qui peuvent changer l'opinion que j'ai émise, à Je continuerai donc à considérer le Chenopodium américain, adventice sur plusieurs points de la France, comme le véritable Ch. anthelminticum de Linné et je maintiens l'hypothèse que le Ch. ambrosioides pourrait bien n'étre qu'une race du précédent, cultivée depuis longtemps comme plante annuelle, pour les usages pharmaceutiques ou domestiques sous le nom de Thé du Mexique et qui a pu perdre, par suite de cette longue culture, quelques-uns de ses caracteres primitifs. Ainsi s'expliqueraient la virescence, la glabréité, l'accroissement des organes foliaires, caractéres qui s'observent souvent, en pareils cas *. 1. GADECEAU (E.), Bull. Soc. bot. Fr., t. LIV, p. 505. Il est étonnant at plusieurs auteurs, en citant mon Étude, m'ont fait dire le contraire, € ès à-dire que je considérais le Ch. anthelminticum comme dérivé du Ch. ambro- sioides. J. DAVEAU. — DEUX MIMOSÉES ÉNIGMATIQUES. 629 M. Lutz donne connaissance des deux communications suivantes : Deux Mimosées énigmatiques : (Acacia mauroceana DC. et Inga leptophylla Lag.); PAR M. J. DAVEAU. L'étude des collections botaniques recueillies au Mexique par de zélés correspondants, parmi lesquels nous mentionnerons tout particulièrement les frères Arsène (Morélia), Nicolas (Puebla), Nil et Adole (Saltillo), Abbon (Monterrey), nous obligeant à de fréquentes recherches dans les riches herbiers de l'Institut de Botanique de Montpellier, notre attention a été retenue par deux Mimosées décrites au commencement du siècle dernier et qui semblent étre restées inconnues des auteurs modernes. Nous voulons parler de l'/nga leptophylla Lagasca (Mimosa leptophylla Cavanilles; Acacia leptophylla DC.) et de l'Acacia mauroceana DC. (Mimosa mauroceana Desf.. Ce dernier, obtenu de graines rapportées par Broussonet soi-disant du Maroc, n'y a sans doute jamais-existé ; nous verrons plus loin que ce n'est ni un Acacia ni un Mimosa, mais qu'il est iden- tique à l’Znga leptophylla Lagasca. Cette dernière espèce, aussi inconnue sous ce nom dans les collections que l'Acacia mauro- ceana, quoique pourtant assez répandue au Mexique, n'est plus à sa place dans le genre Inga tel qu'on le concoit actuellement, mais doit rentrer dans le genre Pithecolobium. I. — INc4 LEPTOPHYLLA Lagasca. En 1803, Cavanilles publiait un catalogue des plantes du Jardin royal de Madrid, où figure pour la première fois le nom de Mimosa leptophylla *. Deux ans aprés, Broussonet mentionne cette méme espéce à Montpellier dans une publication analogue*. Bien que, dans ce 1. Cf. LAGAsca Genera et species plantarum, p. 16 (Mimosa leptophylla Cav. H. R. M., tab. 38. Elench. H. R. M. 1803). z 2. BROUSSONET, Elenchus plantarum horti botanici Monspeliensis, 1805, p. 38. 630 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1912. Catalogue, les plantes soient pour la plus grande partie énumé- rées sans nom d'auteur, par exception Broussonet fait suivre le nom de l'espéce en question des trois initiales H. R. M. (Hort. reg. Madrit.) ce qui en indique clairement la prove- nance. En 1813 de Candolle décrit, sous le nom d'Acacia lepto- phylla*, une plante obtenue de graines reçues par l'intermé- diaire de Broussonet du Jardin botanique de Madrid sous le nom de Mimosa leptophylla (« Ex horto Madritensi semina habuit Cl. Broussonet sub Mimosæ leptophyllæ nomine » DC., l. c.). " Enfin trois ans aprés, Lagasca reprend le Mimosa leptophylla et en publie à son tour une description sous le nom d'Inga leptophylla ?. Plus tard, ce nom n'est accepté qu'avec hésitation par de Candolle? qui y met un (?) et se borne à reproduire la descrip- tion de Lagasca qu'il fait suivre de cette phrase : « An potius Acacia species? ». Évidemment de Candolle ne formulerait pas ce doute s'il avait vu la plante de Lagasca, mais il semble même ignorer la corrélation qui existe entre l'7nga leptophylla et son propre Acacia leptophylla, puisqu'il le reporte plus loin, dans la section des « Acaciæ non satis notæ* ». Cependant Lagasca aussi bien que de Candolle indiquent tous deux comme syno- nyme de l'espèce qu'ils décrivent le Mimosa leptophylla H. R. M.; il s'agit donc bien d'une seule et méme espèce. Quoi qu'il en soit, ce dédoublement injustifié va augmenter la confusion, car il sera diversement apprécié par les auteurs sub séquents. C'est ainsi que Steudel* accepte l'Znga leptophylla Lag., auquel il reconnait le synonyme Mimosa leptophylla, tandis qu'il assimile l'Acacia leptophylla DC. à l'A. acicularis Willd. L'Index Kewensis adopte lui aussi la conception générique de Lagasca (Inga leptophylla), mais il considère l'espèce candol- léenne comme identique à l Acacia Farnesiana. 1. DE CANDOLLE Catalogus plantarum horti botanici Monspeliensis, ce p. 74, n°5. 2. LAGASCA Genera et species plantarum (Madrid, 1816), p. 16, n^ por 3. DE CANDOLLE Prodromus systemat. naturalis., vol. Il, P. MA, n 4. DE CANDOLLE l. c., p. 472, n° 244. 5. STEUDEL, Nomenclator botanicus, 1840. J. DAVEAU. — DEUX MIMOSÉES ÉNIGMATIQUES. 631 Les faits que nous venons d'exposer se trouvent résumés dans le tableau synoptique suivant : 1813. Acacia leptophylla DC. (Catalogue). Mimosa | 1816. Inga leptophylla Lagasca (Nova gen. et leptophylla sp. pl.). H. R. M. Inga leptophylla Lag. (DC. Prodromus; Cavanilles Steudel; Index Kewensis). $ 1803, 1825. Dors Acacia acicularis Willd. roussonet E EEE Bo. de (ap. Steudel). 1805. TAS À Aaa Farnesiana L. (ap. (Prodromus). Index Kewensis). Tel était donc létat de la question lorsque la découverte de documents susceptibles d'y jeter un peu de clarté nous a encou- ragés à entreprendre cette étude. Ces documents sont les suivants : 1* 3 échantillons authentiques étiquetés de la main de Cava- nilles ! (Voir Planche XVII). A. Un rameau fleuri (fig. 2), accompagné de deux fruits et portant l'étiquette : Mimosa sp. nova florescio en 1802. B. Un rameau fleuri (fig. 1), identique au précédent avec l'étiquette : Mimosa leptophylla H. R. M. Culta — de Mexico. C. Un fruit mûr (fig. 4) épinglé sur une étiquette rédigée comme la précédente. 2° Un rameau fleuri provenant de l'herbier Dunal (Pl. XVI, fig. 1) étiqueté de la main de ce botaniste : Acacia leptophylla DC. Cat. H. M. (Hort. Monspel.) 2 avril 1817. 1. L'étiquette A, portant la date de 4802 est d'une écriture un peu plus grosse que celle des deux autres échantillons B et C, mais semble bien être de la même main. L'écriture de B et de C est tout à fait semblable. 632 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1912. Nous pensons que les exsiccata A, B, C ont été obtenus par Broussonet à Madrid lors de son. séjour en Espagne. Toutefois leur introduction dans les collections de Montpellier est certai- nement postérieure au séjour de de Candolle dans notre vieille Université. Ce savant ne dut jamais avoir connaissance de ces documents, car sa description de l'Acacia. leptophylla ne fut jamais complétée; elle se limite dans le Calalogue aussi bien que dans le Prodrome à l'appareil végétatif; l'auteur ajoute du reste aprés sa description (in Catal.) « Nondum floruit » et douze ans plus tard (in Prodrom.) « flor. fructusque ign. » Quant à l'échantillon recueilli par Dunal en 1817 dans les cultures du Jardin des Plantes de Montpellier, il est identique aux exsiccata de Madrid étiquetés par Cavanilles. II. — Acácià MAUROCEANA DC. (Mimosa mauroceana Desf. (1804) nomen nudum : in Tableau de l'École de Botanique du Muséum, p. 181.) Cette Mimosée figure pour la première fois dans le premier Catalogue de Desfontaines (1804)? mais sans descriplion. Ce n'est qu'en 1813 que de Candolle en établit les caractères sous le nom d'Acacia mauroceana *; l'auteur ajoute « in regno Maroc- cano unde retulit cl. Broussonet ». Cette espèce est encore décrite dans le Prodromus *, mais cette description diffère peu de celle du Catalogue. : Enfin dans les éditions ultérieures du Catalogue des plantes cultivées au Muséum, Desfontaines adopte l'opinion de de Gan- dolle, et c'est sous le nom d'Acacia mauroceana que cette plante y figure. Ce nom est également accepté par Steudel^ et par l'Indexz Kewensis. ; ^ , nt- L'Acacia mauroceana est représenté dans l'herbier de Mo 1. DE CANDOLLE Catalogus plantarum horti botanici Monspeliensis, — p. 74, n° 6. 2. DESFONTAINES, l. c., p. 181. 3. DE CANDOLLE, L. c., p. 75, n? 6.. 4. ID. Prodromus system. naturalis, II, p. 461, n° 137. 208. 5. DESFONTAINES Tableau de l'École de Botanique du Muséum, 1815; Mv 6. STEUDEL Nomenclator botanicus, p. 6 (Acacia) et 148 (Mimosa); à que l'auteur écrit mauroccana et non mauroceana. J. DAVEAU. — DEUX MIMOSÉES ÉNIGMATIQUES. 633 pellier par un unique rameau fleuri (Pl. XVI, fig. 2). L'échan- tillon provient de l'herbier Dunal et porte l'étiquette suivante de la main de ce botaniste : Acacia mauroceana Desf. (sic) . H. M. (Hort. Monspel.) 18 mars 1817. C'est donc un échantillon recueilli dans les cultures du Jardin botanique de Montpellier, où il fût probablement semé en même temps qu'à Paris. Cette espéce est encore reproduite sur le vélin n? 286 de la collection Node-Véran à l'Institut de Botanique de Montpellier. La planche représente un rameau fleuri et des détails de fleurs et de fruits (calice, corolle, androcée monadelphe! ovaire, fruit mür et graine). Cette aquarelle doit avoir été exécutée vers 1815-1816; elle ne porte aucune date, mais l'aigle impérial du timbre de la Faculté des Sciences permet d'en établir la date approximative. Nous avons pu, grâce à ces divers matériaux, conclure de leur étude attentive à une identité absolue entre l’ Acacia mau- roceana et l'Inga leptophylla. Les différences établies par de Candolle entre ces deux espèces, ne portent que sur le plus ou moins grand nombre de pinnules et de folioles ; 3-8 paires de pinnules avec 10-20 paires de folioles pour la première; 4 à 5 paires de pinnules avec 12 paires de folioles pour la seconde. Or les feuilles, nous l'avons constaté, sont extrémement varia- bles quant au nombre de leurs subdivisions, le méme sujet présentant, suivant le plus ou moins de vigueur de ses rameaux, des feuilles à 3-7 paires de pinnules munies proportionnelle- ment de 12 à 20 paires defolioles. De Candolle attribue encore à l'A. mauroceana des folioles glabres, mais elles sont très net- tement pubescentes sur l'échantillon de Dunal comme chez l'autre espéce. Cependant ce dernier caractére est bien plus appréciable sur les échantillons mexicains que sur ceux prove- nant de cultures et sur le sec que sur le vif. Or De Candolle a étudié sur le vif comme l'indiquent les lettres (V. V.) qui sui- vent la description du Prodromus. Reste l'indigénat marocain au moins singulier pour une espèce mexicaine. Or, le fait qu'il n'existe dans aucun herbier 6034 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1912. d'échantillon de cette provenance, le silence observé à son sujet par J. Ball le consciencieux auteur d'une Flore du Maroc’, et par E. Cosson (Note sur la Géographie, botanique du Maroc), cor- roboré par les informations négatives de M. le Prof. Battandier, tout semble démontrer que cette citation est erronée. On sait queles indications de Broussonet sont sujettes à caution, Cosson le déclare en ces termes ? : « Broussonet a quelquefois entre- « mêlé ses plantes d'Espagne, du Maroc et des Canaries de « sorte que l'authenticité en est douteuse quand elle n'est pas « confirmée par d'autres autorités ». Plusieurs fois nous eümes l'occasion de vérifier cette assertion, et l Acacia mauroceana semble bien en étre un exemple de plus. Étant donnée leur identité reconnue, il y a tout lieu de croire que les graines envoyées à Desfontaines provenaient de Madrid, comme celles semées à Montpellier. Il reste dès lors établi qu'il s'agit d'une seule et méme espèce, dont le dernier nom en date est celui de Lagasca : /nga lepto- phylla. Cependant, la conception actuelle du genre Inga n'admet plus dans le cadre de ce groupe spécifique que les espéces pré- sentant « folia simpliciter abrupte pinnata, foliolis paucijugis majusculis vel maximis ? ». Or notre plante a les feuilles nettement bipinnées, les folioles nombreuses et trés petites. Elle rappelle, par son port, les Acacia du groupe Vachellia, mais elle s'éloigne des Acaciz par son androcée nettement monadelphe, caractère de la tribu des Ingez. La structure du fruit (légume comprimé, plus ou moins arqué, coriace, bivalve) nous permet de placer cette plante dans le genre Pithecolobium (section Ortholobium Bentham 7 où notre espèce vient se ranger non loin du Pithecolobium parvi- folium Benth. (Inga Marthe DC.). D'aprés M. le professeur Harms, notre plante serait décrite par Hemsley (Biologia cen- trali americana, p. 360) sous le nom de Pithecolobium Palmert. Nous en donnons ci-après les caractères : 1. BALL (J.) Spicilegium flore maroccanæ (in Journal of the Linnean Sociely, vol. XVI (1878). 2. CossoN Compendium floræ atlanticæ, vol. I, p. 12. 3. BENTHAM et HOOKER, Genera plantarum, p. 464 et 599. 4. Rev. Mimos. 591. : J. DAVEAU. — DEUX MIMOSÉES ÉNIGMATIQUES. 635 Pithecolobium leptophyllum Daveau (Mimosa leptophylla Cava- nilles; P. Palmeri Hemsley sec. Harms). Ramulis junioribus petiolisque pubescenti-tomentosis; spinis stipula- ribus geminis, leviter arcuatis, ad basim pubescentibus; pinnis 3-7-jugis, foliolis 10-20-jugis lineari-oblongis plusminus obtusis, minute et dense pubescentibus (subacutis et minus pubescentibus in specim. cultis); glandulis jugalibus 1-3, raro nullis. Calyce campanulato, 5-dentato, den- tibus obtusis apice pubescentibus. corolla (lobis obtusis reclinatis) duplo vel triplo breviore ; staminibus longe exsertis, infra (ad tertiam partem) in tubum connatis; stylo filiformi, breviusculo vel staminibus longiore; stig- mate terminali parvulo. Legumine compresso 8-11 cm. longo 1,5-2 cm. lato leviter arcuato coriaceo-bivalvi, ante maturitatem valde pubescente, exsiccatione nigricante, maturo glabrescente, castaneo; seminibus orbi- culo depressis, compressione angulatis. Frutex + 1-2-metralis, habitu Acaciæ Farnesianæ, ramulis leviter arcuatis, flexuosis verruculosis; foliolo 4 mm. longo, 1 mm. lato; glan- dulæ parve apice depressæ; pedunculi 8-14 mm. solitarii vel 2-ni, raro 3-ni; capitula globoso-virescentia — Mimosa leptophylla (1803) Cav. H. R. M. tab. 38 ap. Lagasca Genera et species plant, p. 161 (e specim. authent.!) Broussonet Elenchus, p. 38. — M. mauroceana (4804) Desfontaines. Tableau de l'Ecole de Botanique du Museum, p. 181! (nomen nudum). — Acacia leptophylla (1813) et Acacia mauroceana DC. Catal. hort. Monspel. P. 71, n° 5 et 6! — Vélins de la Faculté des Sciences de Montpellier n° 286! — Inga leptophylla (1816) Lagasca, l. c., p. 16, n° 203! — Acacia acicularis Steudel, Nomencl. bot. (non Willd). — Acacia Farnesiana. Index Kewensis (non Auct.). — Bourgeau, Commission du Mexique 1866 exsicc. n° 579! — Frère Arsène exsicc. nos 4716! 4747! 7284! 73111 7320! Le vélin n° 286 (Acacia mauroceana) aussi bien que l'échan- tillon de l'herbier Dunal, présente les caractères suivants : épines stipulaires courtes légérement courbées; feuilles à pétiole de longueur variable à 3-5 paires de pinnules munies de 12-95 paires de folioles. Fleurs blanches ou plutôt verdâtres en Capitules sphériques pédonculés, le plus souvent solitaires, quelquefois géminés ou ternés à l'aisselle des feuilles. Les détails de la fleur montrent calice à 5 dents obtuses, corolle tubuleuse 4 fois plus longue que le calice à 5 dents recurvées, filets des étamines soudés en tube dans leur tiers inférieur. Enfin le légume, légérement arqué, un peu étranglé entre les graines, mesure 9 centimètres sur 1.5 cm. Celles-ci lenticu- laires, déprimées sur leurs faces, mesurent 8 millimétres de large sur 10 millimètres de haut. Cette espèce semble ne pas être très rare au Mexique. Bour- Seau la recueillit en 1866, sur les collines de Santa Fé près Mexico, sous le n° 519. Nous en possédons deux exemplaires, 636 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1912. l'un en fleur, l'autre fructifié (Pl. XVI, fig. 3), tous deux por- tent la date du 26 juillet. Pringle l'a distribué sous le n* 6519 (Harms, herb. de Berlin). Tout récemment nous l'avons recue plusieurs fois de notre zélé correspondant le Frére Arséne Brouard qui l'a successivement récoltée : État de Puebla : Huejotzingo (alt. 2200 m.) n° 1747!. État de Puebla : Tlaxcala, Santa Ana Chiautempan (alt. 2250 m.) exsicc. n° 1716 (fruits mûrs). État du Michoacan : | Environs de Morelia : Loma de Santa Maria (alt. 2000 m.) n° 7320. Environs de Morelia : Cuincho (alt. 4 950 m.) n° 7511. Environs de Morelia : Rincon (ait. 2 000 m.) n° 7284. En terminant, nous adressons nos très vifs remerciements aux directeurs des Herbiers du Muséum de Paris, de Berlin et de Harvard University, qui ont bien voulu nous prêter leur bienveillant concours et tout particuliérement à MM. Battandier (Alger), Hamet (Paris), D' Harms (Berlin), Prof. Robinson (Harvard) pour leur trés aimable collaboration. Explication des Planches. PLANCHE XVI Fig. 1. — Acacia leptophylla DC. Échantillon de l'herbier de Dunal Jardin des Plantes de Montpellier). l Fig. 2. — Acacia mauroceana DC. Échantillon de l'herbier de Duna (Jardin des Plantes de Montpellier). : Fig. 3. — Échantillon de l'Ezsiccata de Bourgeau, n° 579 (Mexique). PLANCHE XVII. Fig. 1. — Mimosa leptophylla Cav. Rameau fleuri et fruit (Cult. au jardin botanique de Madrid). à its ` Fig. 2. — Mimosa n. sp. Cav. (= leptophylla). Rameau fleuri et frui (Même provenance). 1. Cet échantillon présente de légères différences dans la She) ap tube de la corolle et de la partie soudée de l'androcée, mais de Can i a déjà observé la variabilité de ces caractère dans la même espèce ( CANDOLLE, Mémoire sur la famille des Légumineuses, p. 425 !). Bul. Soc. bot de Fr. T LIX (191412) PIL XVE I ec Acacia leptophylla DC. — Acacia mauroceana DC. Bul Soc BOL de Er. Pp BEC AO) R XVN. WU, a Ms S - M 7) 07 +) ^» ^ Mimosa leptophylla Cav. DELACOUR ET BIOLLAY. — PLANTES RARES DE MONTIGNY-SUR-LOING. 637 Liste des plantes rares ou assez rares observées, de 1896 à 1898, à Montigny-sur-Loing (S.-et-M.) et dans les environs; PAR MM. TH: DELACOUR ET L. BIOLLAY. La région que nous avons explorée comprend : 1* les envi- rons immédiats de Montigny, 2° la partie de La Genevraye située entre le canal et le Loing, 3° les prairies du lavoir de Marlotte etle plateau des Trembleaux qui dépendent de la com- mune de. Bouron, 4° la partie du Long-Rocher voisine du Tertre-Blanc ; dans cette énumération nous avons suivi l'ordre de la Petite Flore Parisienne de M. Ed. Bonnet. Thalictrum sylvaticum Kch (Th. macilentum Jord.) — Tertre- Blanc. Batrachium tripartitum S. F. Gray. — Long-Rocher. Ranunculus gramineus L. — Ter- tre-Blanc. R. nodiflorus L. — Long-Rocher. R. flabellatus Desf. — Long- Rocher. R. nemorosus DC, — Les Trem- bleaux. R. polyanthemoides Bor. — La Genevraye, lavoir de Mar- lotte, Corydalis lutea DC. — Montigny. C. ochroleuca Kch. — Montigny, naturalisé. Fumaria capreolata L. — Mon- tigny. | F. Bastardi Bor. — Montigny. Nasturtium asperum Coss. — La Genevraye, . Hutchinsia petræa R. Br. — Tertre- Blanc. ec Berteroa incana DC. — Montigny. Helianthemum polifolium DC. — Tertre-Blanc. H. umbellatum Mill. — Tertre- Blanc. Fumana procumbens Gr. et Godr. — Long-Rocher. Viola Riviniana Rchb var. areni- cola. — Long-Rocher. Polygala amarella Crantz. — Ter- tre-Blanc. P. amara L. — La Genevraye. Cucubalus baccifer L. — La Gene- vraye. Lychnis. Viscaria L. — Les Trem- bleaux. Spergula Morisonii Bor. — Long- Rocher. | Sagina nodosa Fenzl. — Long- Rocher. Alsine setacea M. et K. — Tertre- Blanc. Illecebrum verticillatum L. — Long: Rocher. Tillæa muscosa L. — Long-Rocher. Bulliarda Vaillantii DC. — Long- Rocher. 638 SÉANCE DU 25 Sedum sexangulare L. — Sorques. Genista pilosa L. — Tertre-Blanc. Ononis Columnæ All. — Tertre- Blanc. O. Natrix L. — Tertre Blanc, Sorques. Medicago ambigua Jord. — Tertre- Blanc. Trifolium rubens L. — Les Trem- bleaux. Tr. repens L. var. prostratum Lec. et Lamotte. — Tertre- Blanc. Vicia lutea L. — Tertre-Blanc. V. villosa Roth. — Lavoir .de Mar- lotte. V. gracilis Lois. — Lavoir de Mar- lotte. Lathyrus palustris L. — Montigny. Coronilla minima L. — Montigny, Tertre-Blanc. Rubus tomentosus Borckh. — Mon- tigny, Tertre-Blanc. Rosa spinosissima L. — Long- Rocher, Les Trembleaux. Sanguisorba officinalis L. — Mon- tigny, La Genevraye. Epilobium spicatum Lam. — Mon- tigny. Tordylium maximum L. — Mon- tigny. Trinia vulgaris DC. — Tertre- Blanc. Asperula tinctoria L. — Tertre- Blanc. Galium decolorans Gr. et Godr. — Le Clos Montalais. G. saxatile L. — Long-Rocher. Scabiosa suaveolens Desf. — Tertre- Blanc, Long-Rocher. Antennaria dioica Gærtn. — La Table du Roi. OCTOBRE 1942. Inula hirta L. — Tertre-Blanc. Cirsium bulbosum DC. — Mon- tigny. Centaurea solstitialis L. — Les Trembleaux. Hypochæris maculata L. — Tertre- Blanc. Tragopogon dubius Scop. — Tertre- Blanc. Lactuca perennis L. — Montigny. Taraxacum palustre DC. — La Genevraye. Monotropa Hypopitys L. — Tertre- Blanc. Gentiana germanica Willd. — Long-Rocher. Anchusa italica Retz. — Montigny. Asperugo procumbens L. — Tertre- Blanc. Pedicularis palustris L. — Lavoir de Marlotte. Veronica prostrata L. — Tertre- Blanc. Orobanche cruenta Bert. — Tertre- Blanc. O. minor Sutt. — Tertre-Blanc. Thymus Chamædrys Fries. — Les Trembleaux. Calamintha menthæfolia Host. — Montigny. Teucrium montanum L. — Tertre- Blanc. Globularia vulgaris Auct. — Tertre- Blanc. . me Littorella laeustris L. — Montigny. Euphorbia verrucosa L. — Mon- tigny. E. bap Jord. — Tertre-Blanc. Salix repens L. — Tertre-Blanc. Alisma natans L. — Long-Rocher. A. ranunculoides L. -— Long- Rocher. DELACOUR ET BIOLLAY. — PLANTES RARES DE MONTIGNY-SUR-LOING. Orchis ustulata L. — La Gene- vraye. ; 0. Simia Lam. — Tertre-Blanc. O. palustris Jacq. — La Genevraye. Gymnadenia odoratissima Rich. — La Genevraye, lavoir de Mar- lotte. Ophrys apifera Huds. — Montigny. Spiranthes æstivalis Rich. — Lavoir de Marlotte. Goodyera repens R. Br. — Monti- gny, Sorques, Tertre-Blanc. Limodorum abortivum Sw. — Les Trembleaux. Phalangium Liliago Schreb. — Tertre-Blanc. Ph. ramosum Lam. — Tertre- Blanc. Juncus pygmæus Thuill. — Long- Rocher. J. anceps Lah. — La Genevraye. Cyperus flavescens L. — Lavoir de Marlotte, La Genevraye. Scirpus compressus Pers. — La Genevraye. Sc. lacustris L. var. glaucus And. — La Genevraye. 639 Carex paradoxa Willd. — Lavoir de Marlotte. C. tomentosa L. — La Genevraye. C. polyrrhiza Wallr. — La Gene- vraye C. ericetorum Poll. — Rocher. C. humilis Leyss. — Tertre-Blanc, Digitaria sanguinalis Scop. var. ciliaris Gr. et Godr. — Mon- tigny. Andropogon Ischæmum L. — Mon- tigny. Stipa pennata L. — Tertre-Blanc. Eragrostis megastachya Link. — Long- Montigny. E. poæoides P.-B. — Gare de Mon- tigny. Festuca gigantea Willd. — Lavoir de Marlotte. Agropyrum campestre Gren. Godr. — Montigny. Gaudinia fragilis P. B. — Chemin d'Episy. Ceterach officinarum Willd, — Montigny. M. L. Gain, qui a pris part à la deuxième expédition diri- gće par M. Jean Charcot dans l'Antarctide, offre à la Société un exemplaire de l'ouvrage dans lequel il a étudié les Algues rapportées par cette expédition et qui lui a servi comme thèse de doctorat ès sciences. L'ouvrage a pour titre : Deuriéme expédition antarctique française, 1908-1910. La flore algologique des régions antarctiques et suban- larctiques. M. Lutz présente un exemplaire d’une Note dont il est l'auteur, intitulée : Sur /a présence dans [e Gyromitra gigas e/ le Disciotis perlata de tyrosinase et de chromogène. M. le Président remercie les donateurs. 640 SÉANGE DU 25 OCTOBRE 1942. Contribution à l'étude de la flore de l'Afrique occidentale : Dichapétalacées (— Chaillétia- cées); (Suite et fin): PAR M. FRANÇOIS PELLEGRIN. 11. Dichapetalum macrophyllum Engl. — Chailletia macrophylla Oliver, Fl. of trop. Afric., 1, 343. Gabon : environs de Libreville, n° 1993, 1330, 1373, 1664, 1719, 1869, 2470, 3021 [Klaine]. Cette espèce m'a permis de faire les quelques petites remarques suivantes : ; 1° Je n'ai trouvé aucune différence anatomique ou morphologique entre certaines plantes de Klaine portant la mention arbrisseau et d'autres qualifiées lianes. On trouvera par la suite d'autres espèces dans le méme cas. 2° Certaines feuilles de cette espèce, au lieu d'avoir un limbe aplati sans différenciation spéciale, présentent une ascidie rudimentaire en cornet formée par les bords inférieurs du limbe, qui se sont rapprochés et soudés sur la ligne médiane antérieure, comme cela se rencontre par exemple chez l'Amoora cucullata Roxbgh?; malheureusement les échantillons se trouvent en trop petit nombre pour permettre une étude anatomique. i ; 3°- Le n° 3021 [Klaine] présente un polymorphisme floral encore plus considérable que dans l'espéce précédente. Suivant leur place dans les glomérules, les fleurs sont tantót régulières à 5 pétales égaux et 9 éta- mines fertiles, tantót trés irrégulières avec 4 pétales bifides et le 5* simple, réduit à une languette, et 3 étamines fertiles seulement, les 2 autres étant réduites aux filets. Il y a donc là passage évident au genre Tapura. 12. D. longitubulosum Engl., Bot. Jahrbucher, XXXIII (1903), 90. Cameroun allemand, n° 2253 [Zenker]. 13. D. micropetalum Engl., Bot. Jahrb., XLVI (1912), 566. Cameroun allemand, n° 3612 [Zenker]. 14. D. Barteri Engl., loc. cit., XXIII (1896), 134. Région du Niger, n° 1781 [Barter]. Cameroun allemand, n° 1682 [Zenker]. 1. V. plus haut, p. 578. 2. Voir à ce sujet : F. PELLEGRIN : Structure de l'ascidie de l'Amoora cucullata Rozbgh, Bull. Soc. bot. France (1910), 286. F. PELLEGRIN. — DICHAPÉTALACÉES DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE. 644 15. D. crassifolium Chodat, in Bull. Herb. Boiss., III (1895), 672. Angola, n** 4665, 4666 | Welwitsch]. 16. D. spathulatum Engl., i» Wiss. Ergebn. d. Deutsch. Zentral Afric. Exped. — D. integrum Pierre msc. Gabon : Libreville, n° 1911 [Klaine]. J'ai rapproché la plante de Klaine du D. spathulatum obligeamment communiqué par M. Engler, quoiqu'elle présente des fleurs plus petites (pétales de 3 mm. au lieu de 5 mm.) et des inflorescences glabres trés brièvement pédonculées au lieu d’être ramifiées dès la base. On devra, il me semble, considérer cette plante comme le D. spathulatum Engl. var. integrum (Pierre) Pellegrin. 17. D. minutiflorum Engl. et Ruhl., Bot. Jahrb., XXXIII (1903), 88. Gabon : Libreville, n° 1736 [ Klaine]. L'échantillon de Libreville est remarquable par ses styles le plus sou- vent (mais pas toujours, j'ai constaté les deux cas) séparés profondément, presque complètement libres au-dessus de l'ovaire. 18. D. Heudelotii Baillon — Chailletia Heudelotii Planch., in Herb. Kew, et Oliver Fl. of trop. Africa, 1, p. 344. Sénégambie, n° 770 [Heudelot]. Bagroo River, n° 800 [Mann]. Des échantillons provenant des 2 localités indiquées dans la diagnose du Flora of trop. Africa, récoltés par Mann, cité dans cette diagnose, et par Heudelot, qui a donné son nom à l'espèce, sont bien représentés à l'herbier de Paris. Malheureusement il n'y a pas de numéro de collec- teur indiqué par Oliver. Les échantillons considérés sont donc très probablement des cotypes, mais il nous est impossible de l'affirmer. Quoi qu'il en soit, ces échantillons ont les pétales libres, ce qui fait du D. Heudelotii une Eudichapétalée. V serait donc préférable de retirer cette espèce de la sous-section Subinfra Engler, Bot. Jahrb., XLVI (1912), 592, où les espèces y comprises ont, entre autres caractères, des pétales brièvement soudés à la base. 19. D. umbellatum Chodat, in Autran Bull. Herb. Boissier, III (1895), 614. Angola, n° 4652 [ Welwitsch]. 20. D. acutitolium Engl., Bot. Jahrb., XXIII (1896), 136. Cameroun allemand, n° 1103 [Preuss] (Herbier Drake). 21. D. tomentosum Engl., Bot. Jahrb., XXIII (1896), 138. Gabon : Libreville, nos 2533, 2724, « liane; nom vernaculaire : Don- Shila » [Æ laine]. >” T. LIX. (SÉANCES) #1 642 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1912. Dans nos échantillons les fleurs sont un peu plus petites que dans le type. 22. Dichapetalum obliquifolium Engl. Bot. Jahrb., XXXIII (1903), 87 — D. Klaineanum Pierre msc. Gabon : environs de Libreville et mont Bouet, no 77 « buisson de 4 m. », 709, 1297, 1361, 1944 « liane », 1962, 2765 [Klaine]. Cameroun allemand, n* 4978, 3140, 5778 [Zenker]. Var. Klaineana Pierre (comme espèce). Gabon, n° 210 [Klaine]. Les fleurs sont plus petites que dans le type et les étamines sont légè- rement plus courtes que les pétales, au lieu d'étre un peu exsertes. Var. mayumbensis Pellegrin. Congo : Mayombe, n° 1348 [T hollon]. L'ovaire dans cet échantillon est 2-loculaire et la base des feuilles est anguleuse, subaigué. 23. D. Dewevrei De Wild. et Th. Dur., Relig. Dewevr. (1901), p. 41. Gabon : Libreville, n° 2161 [Klaine]. 24. D. Staudtii Engl., Bot. Jahrbuch., XXIII (1896), 139. Cameroun allemand, n» 205 [Zenker et Staudt]; 190 [Zenker]. 25. D. Thollonii Pellegrin, in H. Lecomte Notulæ Systematicæ (1912), H, 274. : Congo : Brazzaville, n° 542 bis [Thollon]. 26. D. angolense Chod., in Autran Bull. Herb. Boissier, UI (1895), 672—(?) D. ferrugineo-tomentosum Engl., Bot. Jahrb., XXIII, (1896), 139. Angola, n°s 4663, 4664 [ Welwitsch]. (?) Cameroun allemand, n» 46 [Zenker et Staudt]. : La comparaison des cotypes portant les numéros cités dans les dia- gnoses de l'espéce d'Angola et de celle du Cameroun me permet de croire, presque avec certitude, que la dernière est synonyme de la prè- cédente. En effet M. Chodat a décrit son espéce sur des échantillons incomplets, les uns en boutons, les autres en fruits. M. Engler au cau- traire a décrit la sienne sur des fleurs bien épanouies sans fruit : les dia- gnoses ne sont donc pas complètement comparables. Mais si, comme Je l'ai fait, on a en sa possession les cotypes des 2 espéces; si l'on prend un bouton du Dichapetalum ferrugineo-tomentosum à peu prés de méme grosseur que l'un de ceux du 2. angolense, et que l'on fasse des analyses comparatives, les boutons de l'une et l'autre espèce se mon- F. PELLEGRIN. — DICHAPÉTALACÉES DE L AFRIQUE OCCIDENTALE. 643 trent de composition identique. Comme, d’autre part, le port, la pilosité, la forme des feuilles et des inflorescences, les stipules particulières sont semblables, il est bien probable, sinon certain que les boutons, iden- tiques dans le jeune âge, donnent à leur épanouissement des fleurs iden- tiques. En ce cas, le D. ferrugineo-tomentosum Engl. serait un syno- nyme du D. angolense Chodat, qui lui est légèrement antérieur. 27. D. angolense Chodat var. leucanthum Pellegrin, ou, si l’on n'admet pas la synonymie proposée dans le paragraphe précédent : D. ferrugineo-tomentosum Engler var. leucanthum Pellegrin — D. leucanthum Pierre msc. Cote d'Ivoire : n° 15560 bis [Chevalier]. Cameroun allemand, n°° 2617, 3265 [Zenker]. Princes Island, sans n°, [Mann] (avec 2 loges seulement à l'ovaire). Gabon, près Libreville : n°° 305, 338, 2519, 2659, 3185 [Klaine]. Cette variété diffère du type du D. ferrugineo-tomentosum par les feuilles qui sont beaucoup moins velues. 28. D. rufipile Engl. — Chailletia rufipilis Turcz., in Bull. Mosc., XXXVI (1863), 611. Cameroun : River, n» 741 [Mann]. Gabon, près Libreville : n°° 3175, 3191 « liane » [Klaine]. 29. D. argenteum Engl., Bot. Jahrb., XXXIII (1903), 82. Cameroun allemand, n* 1384 [Zenker]. Gabon : près Libreville n°° 2062 et (?) 1168, « liane » [Klaine]. 30. D. holosericeum Engl., Bot. Jahrbuch., XLVI (1912), 571. Congo : route de Brazzaville, forét de Mayombe, n? 4037, « liane à bois trés dur » [Z'hollon]. Dans les trois espèces ci-dessus : D. rufipile Engl., D. argenteum Engl., D. holosericeum Engl., les fleurs sont identiques. Les pétales du D. holosericeum sont pourtant peut-être très légèrement plus fendus que ceux des autres espèces, mais d’une façon difficilement appréciable. Le port, la pilosité, le mode d'inflorescence sont semblables aussi. On Dé peut donc retenir, pour différencier ces trois espèces, que les carac- tères employés dans notre clef : c'est-à-dire les longueurs respectivement différentes des inflorescences ou des feuilles. Ces trois espèces sont donc excessivement affines. 31. D. leucosepalum Ruhland, in Engl. Bot. Jahrb., XXXIII (1903), 81. Congo : Brazzaville, n° 33 [J. de Brazza}; n° 542 (Thollon]. Le fruit dans cette espèce est remarquable. Un seul carpelle se déve- loppe en général aprés la fécondation ainsi que le style qui le surmonte : 644 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1912. le fruit, un peu irrégulièrement oblong, est prolongé au sommet d'un épaississement en forme de cou de cygne ou de cimier de casque romain, long de 1 à 1,5 cm., qui lui donne un aspect particulier. 32. Dichapetalum gabonense Engl., loc. cit., XXIII (1896), 137. Gabon, sans n? [ Duparquet|; n° 27 [Griffon du Bellay]. Sibange Farm, n° 268 [Soyaux]. 33. D. Soyauxii Engl., /oc. cit. XXIII (1896), 137. ' Cameroun allemand, n** 871, 1578, 1670 [Zenker]. : Gabon : Sibange Farm., n° 391 [Soyaux]; Ogooué, n° 181 [Jolly]. Il faut remarquer que dans les échantillons observés par moi le disque est formé d'un anneau glanduleux complet, au lieu d'étre représenté par 5 glandes séparées, comme dans la plupart des espèces. 34. D. toxicarium Baillon — Chailletia toxicaria Don, in Edimb. Phil. Journ., XI (1824), 348 — (?) Dichapetalum Dusenii Engl., in Bot. Jahrbuch., XXIII (1896), 135 = (?) D. fallax, Rubl., loc. cit. XXXIII (1903), 78. Sénégambie, n*s 651, 814, Sans n° [Heudelot]. Côte d'Ivoire; moyenne Sassandra, n° 16408; chemin d'Erymakougnié, n? 4411 | Chevalier]. Cameroun allemand, n° 2444, 2819, 3160, 3226 [Zenker]. Bagroo : River, n* 826 ( Mann]. Gabon : environs de Libreville, n°s 44, 2590, 2942 [ Klaine]. La diagnose de cette espèce est malheureusement trop brève et par cela méme ambigué, et je n'ai pas vu de type, mais j'ai rapporté à cette espèce des plantes identiques à des échantillons déterminés par Baillon, Olivier ou communiqués de l'herbier de Bentham, comme le n° 100 de Vogel (Sierra Leone). - Les échantillons de Zenker, déterminés à Berlin comme appartenant au D. Dusenii, m'ont paru différer à peine du D. toxicarium, surtout de la variété elliptica Oliv. Fl. of. trop. Af., I. p. 341, par les pétales un peu plus étroits et quelquefois un peu moins profondément fendus. Mais certaines plantes de Klaine sont intermédiaires : il y aurait donc avan- tage, je pense, à réunir ces deux espèces. Le D. fallax est aussi excessivement voisin de cette espèce, mais il a les pétales dépassant d'un tiers les sépales, au lieu d'être peu exserts et fendus un peu plus. Mais il y a des intermédiaires comme le n* 17111 [Chevalier] qui portent à rapprocher cette espèce du 2. tozicarium Baill. 35. D. Pierrei Pellegrin, in H. Lecomte Notulæ Systematicz (1912) il, 213. F. PELLEGRIN. — DICHAPÉTALACÉES DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE. 645 Gabon : près Libreville, n» 1625, 2192, 2223, « arbrisseau à fleurs blanc grisâtre » [Klaine]. 36. D. nitidulum Engl. et Ruhld, in Bot. Jahrb., XXXIII (1903), Ti — D. fraternum Pierre msc. Gabon, près Libreville, n° 35, 267 (?) (avec des feuilles remarqua- blement longues et étroites), 299, 342 « arbuste de 1 m. 50, fruits verts, puis jaune clair », 1584, 1585, 2175 avec, par exception, un ovaire à 3 loges au lieu de 2 [Klaine]; Autran (comm. par Heckel, n° 53); donné par Mme de Brazza, sans indication (Herbier Drake). Ogooué, n° 155 ( Z'hollon]. 31. D. Chalotii Pellegrin, in H. Lecomte Votul. System. (1912), 1I, 272. Congo : Brazzaville, n° 13, « liane » [Chalot]. Var. Tholloniana Pellegrin. Congo : Brazzaville, n° 553 [T'hollon]. 38. D. griseo-viride Ruhld, in Engler Jahrb., XXXIII (1903), 84. 39. D. Liberia Engl. et Dinkl., loc. cit., XXXIII (1903), 84. 40. D. albidum Chevalier msc. 41. D. cinereum Engl., loc. cit., XXXIII (1903), 85. Les quatre espéces précédentes ont les fleurs semblables, elles diffè- rent seulement par des longueurs de feuilles et d'inflorescences : elles Sont par conséquent extrémement voisines. Le Dichapetalum griseo-viride, d'après le numéro 2551 [Zenker] (cotype), a les feuilles plus allongées que dans les autres espèces, mais les inflorescences sont de longueurs trés variables, quoique en général assez longues. Nous n'avons pas trouvé, à l'herbier du Muséum de Paris, de plante exactement semblable. Au D. Liberiæ, dont les feuilles sont un peu plus courtes et les inflo- rescences assez longues, peuvent se rattacher les échantillons suivants : Gabon : Libreville, n°* 1164, « liane à fleurs grisâtres », 1476, « arbre de 6-7 m. », 2334 [Klaine]. Guinée française, n°s 13204, 13368 [Chevalier]. Le numéro 2334 [Klaine] mérite une petite remarque, car certains rameaux correspondent les uns à la diagnose du D. Liberiæ, les autres à celle du D. cinereum. Quant à la différence que présentent les diagnoses attribuant à la première de ces espèces des pétales fendus jusqu'à la moitié tandis qu'ils seraient fendus jusqu'au quart seulement dans la derniere, je n'ai pas pu la retrouver méme sur les échantillons de Zenker 646 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1912. communiqués par l'Herbier de Berlin : tous les pétales. étant fendus environ jusqu'à moitié. Au D. albidum on peut rapporter des échantillons très voisins du D. Liberiz, mais présentant des pédoncules floraux plus longs, des inflo- rescences moins floribondes et les poils de l'ovaire raides et non flexueux comme les suivants. Côte d'Ivoire : Sassandra, n°° 17690, 19159 ; Guinée française, n°15086 [Chevalier]. C'est au Dichapetalum cinereum que je rapporte les plantes qui sui- vent : Gabon : Libreville, n° 749, « liane », 799, « arbre », 1313, « gros buisson », 1821, 2421 (l'une des parties de cet échantillon a les feuilles trés semblables à celles du D. Warneckei Engl., mais les pétales ne sont fendus que jusqu'à la moitié], 2152, 2336. [Cette plante présente sur une méme branche tantót un ovaire surmonté d'un seul style courtement 3-fide au sommet, tantôt 3 styles libres ou soudés seulement vers le haut sur une très petite longueur], 2594 [Klaine]. Guinée francaise : Pays des Konankes, n° 20826 [Chevalier]. i Dahomey : Porto Novo, n° 22821 (?) [Chevalier] (en boutons et en fruits seulement). Niger expédition, n° 3299 (?) [Barter] (en boutons seulement). Rem. — Les échantillons de Klaine sont tantót indiqués comme liane, gros buisson ou arbre, sans qu'il me soit possible de trouver de différence dans la morphologie externe ou interne de ces diverses plantes. 42. Dichapetalum cymulosum Engl. — Chailletia cymulosa Oliv. Flor. of trop. Afric., Y, 340. Cameroun : River, 2200 [Mann]. 43. D. cinereo-viride Engl., Bot. Jahrb. XLVI (1912), 581. Cameroun allemand, n? 2900 [ Zenker]. 44. (?) D. unguiculatum Engl., in Wiss. Ergeb. d. deutsche Zentral Af. Exped. Cote d'Ivoire : Dabou, n? 17465 [Chevalier]. La fleur de cette plante est voisine de celle du D. mombongense pe Wild. Plantæ Thonnerianæ, II, 993, et Tab. VII, mais l'inflorescence est totalement différente. Quoiqu'un peu moins longue et moins fournie, inflorescence se rapporte davantage au D. unguiculatum Engl. dont un échantillon nous a été obligeamment communiqué par l'herbier de Berlin. Les autres différences avec cette dernière espèce résident dans les filets d'étamines, qui sont un peu: plus longs, et les feuilles, moins velues en dessous. F. PELLEGRIN. — DICHAPÉTALACÉES DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE. 647 45. D. mundense Engl., Bot. Jahrbuch., XXIII (1896), 134. Gabon : Sibange Farm., n” 267, 387 [Soyauz], 597 | Bates]. Le numéro 287 [Soyauz], cité dans la diagnose, a un ovaire supere. Il ne devrait peut-étre donc pas étre compris dans la section Mundensia Engl. bot. Jahrbuch., XLVI (1912), 569, caractérisée par l’ « ovarium seminiferum ». Au reste le D. acuminatum De Wild., Etud. Fl. Bangala et Ubangui (1911), 221, t. VIII, qui est placé de méme dans cette sec- tion, est figuré par De Wildeman avec un ovaire nettement supere. 46. D. varians Pellegrin, in H. Lecomte Notulæ System., II (1912), 215. Gabon : Libreville, n°° 975 « liane », 653, 691 « arbrisseau de 3 m. à branches pendantes », 1068 ou 1284 (il y a par erreur 2 étiquettes sur le méme échantillon), 1104, 1398, 1455, 1473, 1712 [Klaine]. 47. D. librevillense Pellegrin, in H. Lecomte Votulæ System., I (1912), 274. Gabon : Libreville, n° 2377, 3037. 48. D. Zenkeri Engl., Bot. Jarbuch, XXIII (1896), 138. Gabon : Libreville, n° 2473 « fleurs blanc-jaunâtre d'un arbre de 8-9 m. », 2934 « liane » [Klaine]. Côte d'Ivoire : Bata, n° 188 (?) (Trilles]. Cameroun allemand, n°° 243, 4933, 2798, 2901, 2923, 3718 [Zenker]. Les fleurs, méme dans le cotype, ne sont pas toujours 4-mères. 49. D. molundense Krause, in Bot. Jahrb., XLVIII (1912), 507. Gabon : prés Libreville, n° 1310 « liane » [Klaine]. D’après la diagnose j'ai rapporté l'échantillon de Klaine à l'espèce de M. Krause, malgré quelques différences dont voici les principales : La feuille est un peu plus grande et plus aiguë; les sépales sont sensible- ment soudés à la base; les lobes des pétales sont aigus; enfin les inflo- rescences forment le plus souvent une panicule lâche sur un jeune rameau non feuillu. Gabon : près Libreville, n° 1310 « liane » [Klaine]. 50. D. Brazzæ Pellegrin, in H. Lecomte Notulæ Syst., II (1912), 276. Congo : Brazzaville, n°° 31-32 [Jacques de Brazza]. 91. D. Thomsonii Engl. — Chailletia Thomsonii Oliv. Fl. of trop. Afric., T, 349. Angola, n° 595 (?) [Gossweiler]. Le n° 585 ou 595 est effacé en partie et difficilement lisible. Si c'est le n* 585, il correspond à celui qui est cité dans la diagnose du D. Gosswei- 648 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1912. lerii Engl. Bot. Jahrbuch., XLVI (1912), 586, mais il nous a semblé que notre échantillon correspondait mieux au dessin obligeamment envoyé par la direction du jardin de Kew fait d'apres le type du D. Thom- 'sonii. Notre plante présente pourtant des feuilles un peu moins longues et des filets d'étamines plus longs que ceux qui sont figurés. 52. Dichapetalum floribundum Engl. — Chailletia floribunda Planch., in Hook. 7c. PLE 192. Côte d'Ivoire, n°° 17016, 22504 [Chevalier]. Fernando Po, n° 16 ( Mann]. Gabon : près Libreville, 4851 (?) [Klaine] (échantillon incomplet dont les fleurs sont désarticulées et tombées). Du Lagos, Rowland a recueilli un spécimen arrivé de Kew sous le nom de D. floribundum. Les inflorescences sont plus ramassées et les sépales, pétales, étamines et style sont de méme longueur, ce qui rappelle la fleur du D. Bocageanum Engl. — Chailletia Bocageana Henriques, n Bo- letim Soc. Brot., X (1892), 407 : mais n'est-ce pas là une forme non encore adulte? 53. D. pallidum Engl. — Chailletia pallida Oliv. Flora of trop. Africa, 1, 343. Dahomey : cercle de Zagananado, n° 23298, près Ouidah, n° 23428, cercle d'Abomey, 23161, 23332 (?) (échantillon insuffisant) [Chevalier]. Togo, n° 88 [ Warnecke]. Lagos, n° 2142 (?) [ Barter]. Il. — Tapura Aubl. Tapura africana Oliver Fl. of trop. Afric., 1, 344. Fernando Po, n° 1861 [Mann]. Revision des Erysimum de l'Asie orientale du Muséum d'Histoire naturelle de Paris; (Suite et fin) '. PAR M. PAUL MONNET. 1. Erysimum Chamæphyton Max. Fl. Tangut., 1889, 63, tab. 28. ment Plante naine, virescente, acaule. Racine pivotante, portant générale atté- plusieurs rosettes. Feuilles toutes radicales, groupées en doin : nuées en un pétiole engainant à la base, les gaines laissées par tes - 4. Voir plus haut, p. 592. P. MONNET. — REVISION DES ERYSIMUM DE L'ASIE ORIENTALE. 649 les mortes formant une sorte de renflement capité à la base de la rosette. Feuilles linéaires-oblongues, recouvertes de poils naviculaires blancs for- tement comprimés à la surface. Fleurs petites, réunies en un corymbe sessile entouré par les feuilles. Calice égalant la moitié de la corolle. Sépales glabrescents, les latéraux gibbeux à la base. Ovaire tétragone comprimé, trés renflé parallèlement à la cloison médiane. Ovules sur deux rangs. Style rond, trés court. Stigmate capité émarginé. Silique inconnue. : Feuilles longues de 15 à 20 mm. Pétales longs de 7 mm., larges de 3 mm. Sépales aussi longs que le pédoncule floral, longs de 4 mm. TIBET BORÉAL (Przewalski. « Fleurs blanches-rosées »). Cette espèce n'est connue jusqu'ici qu'au Tibet. 2. E. glandulosum P. Monnet, in Lecomte Notulæ Systematicæ, 1912, t. II, p. 240. Plante annuelle virescente. Racine pivotante généralement divisée assez près du collet. Tige dressée, simple ou parfois ramifiée, ronde striée, couverte de glandes visqueuses mélangées de quelques longs poils blancs Soyeux. Feuilles radicales en rosettes trés denses, feuilles caulinaires nombreuses; feuilles des deux sortes sessiles, subamplexicaules, lan- céolées-linéaires, laciniées en lobes linéaires aigus, couvertes de glandes entremélées de longs poils blancs soyeux. Fleurs assez grandes, blanches, longuement pédonculées, réunies en un corymbe dense devenant une grappe fructifére assez lâche. Sépales latéraux gibbeux à la base, glan- duleux. Pétales ovales, atténués à la base en un court onglet. Etamines dressées, les plus grandes portant un filet aplati auquel se rattache l'anthère par un mince pédoncule. Ovaire tétragone, aplati parallèle- ment à la cloison médiane, portant des glandes nombreuses, surtout sur la nervure dorsale. Style rond trés court. Stigmate capité. Silique in- connue, Plante haute de 40 à 45 cm. Pétales longs de 6 à 7 mm., larges de 3 à * mm. Sépales longs de 3 à 4 mm., larges de 1 à 2 mm. Feuilles longues de 3 cm., larges de 8 à 40 mm. TIBET ORIENTAL, dans les sables (J. Soulié, n° 2471. « Fleurs blanches »). Le fruit de cette plante étant inconnu, il n'est pas possible de la rap- Porter au genre Erysimum en toute certitude. Elle est toutefois très Voisine de l'espèce suivante dont on connait le fruit et qui est certaine- ment un Erysimum. 3. E. Hookerii P. Monnet, in Lecomte Notulæ Systematic, 1912, t. I, p. 240, Plante annuelle virescente. Racine pivotante, ligneuse, divisée à la base. Tiges nombreuses, partant du collet, décombantes, ramifiées, rondes "annelées, à écorce souvent lacinice, recouvertes de glandes visqueuses. Feuilles peu nombreuses, la plupart caulinaires, sessiles, subamplexicau- les, linéaires lancéolées, sinuées, ou parfois portant deux ou trois lobes 650 ! SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1942. ou dents aiguës, glai»duleuses surtout sur les bords, portant quelquefois au sommet deux ou trois poils soyeux blancs. Fleurs petites, distinctement pédonculées, groupées en une cyme lâche à l'extrémité des grappes fructifères allongées et làches. Sépales latéraux légèrement gibbeux à la base, portant quelques poilà blancs soyeux mélangés parfois de rares glandes. Pélales spatulés, limbe cunciforme tronqué, s'amincissant brus- quement en un onglet élargi aussi long que leilimbe. Étamines dressées, les quatre plus*grandes portant un filet aplati, quelquefois échancré au- dessous de l’anthère en un ergot. Ova: tétragone. Style rond assez long. Stigmate capité. Silique tétragone dressée, deux à quatre fois plus longue que le pédoncule qui est tourné vers le haut. “amos carénées, portant des glandes surtout sur la nervure dorsale; pédoncule glarduieux. fraines sur un seul rang. Tta Plante haute de 10 à 15 cm. Pétales longs de 5 à 6 mm., larges de 2 à 3 mm. Sépales longs de 4 mm., larges de 1 à 2 mm. Silique longue de 2 à 3 cm. Pédoncule de 5 à 8 mm. Feuilles longues de 2 à 3 cm. TIBET ORIENTAL, dans le sable. Tongolo (Soulié, n° 2460. « Fleurs blanches rosées. Fleurit et fructifie au printemps »). ^. Erysimum stigmatosum Franch. Plantæ Davidianz, p. 38. Plante vivace; base ligneuse portant de nombreuses tiges gréles divisées à leur base, rondes, recouvertes de poils blancs soyeux tri- ou quadrifides. Feuilles rares, sessiles, linéaires ou oblongues trés étroites, entiéres ou sinueuses ou sinueuses-dentées, recouvertes de poils blancs soyeux tri- ou quadrifides. Fleurs petites, longuement pédonculées, r éunies en une grappe trés courte et serrée se reláchant beaucoup à maturité. Calice dressé. Sépales égaux aux deux tiers des pétales, velus, les latéraux gibbeux à la base. Pétales ovales, insensiblement atténués en un onglet trés étroit assez long. Ovaire tétragone trés aplati? Style rond court. Stigmate bilobé, profondément déprimé au centre, trés grand. Silique (non mûre) dressée, Plante haute de 10 à 15 cm. Sépales de 3 à 4 mm. Pétales de 6 mm. Feuilles longues de 20 à 25 mm. Pédoncules longs de 3 à 4 mm. MoNcoLtE, désert sablonneux à Ourato (David, n° 2665). — CHINE, lieux sablonneux, environs de Pékin (David, n? 2354. « Fleurs blanches rosées »). 5. E. alyssoides Franch. Plantæ Davidianz, p. 91. Plante monocarpique virescente. Racine pivotante trés ramifiée. Tiges gréles, dressées, simples ou peu ramifiées, raides, recouvertes de longs poils blancs simples ou tri-quadrifides. Feuilles oblongues, étroites où linéaires, entières ou portant quelques dents étalées, recouvertes d'un feutrage de longs poils blancs très fins tri-ou quadrifides. Fleurs blanches très nombreuses, réunies en un corymbe assez dense, longuement pédonculées. Sépales latéraux gibbeux à la base, égaux environ à la moitié du pétale, poilus. Pétales cunéiformes atténués à la base en UD court onglet. Ovaire (et jeune silique) rond, couvert de longs poils blancs laineux. Stigmate bilobé. Silique müre inconnue. P. MONNET. — REVISION DES ERYSIMUM DE L'ASIE ORIENTALE. 654 Plante de 8 à 10 cm. de hauteur. Pétales longs de 4 à 5 mm.,larges de 2 à 3 mm. Sépales longs de 2 à 3 mm. Pédoncule floral long de 3 à 4 mm. Feuilles longues de 2 cm., larges de 2 à 3 mm. MONGOLIE ORIENTALE, dans les sables, à Sartchy (David, n° 2728. « Fleurs blanches en dedans, violettes en dehors. Fleurit au printemps »). 6. E. Benthamii P. Monnet, in Lecomte Notulæ Systematicæ, 1912, t. II, p. 240. Plante monocarpique dressée, virescente. Racine pivotante lignifiée, plus ou moins divisée au sommet. Tige ronde striée, hirsute, couverte de longs poils blancs naviculaires ou trifides, généralement ramifiée abon- damment à la base, plus rarement simple. Feuilles nombreuses, plus ou moins serrées, oblongues lancéolées, sinuées dentées, effilées au sommet, atténuées à la base en un pétiole, les supérieures sessiles; pétioles des feuilles mortes de la base de la tige formant un renflement à hauteur du collet. Feuilles densement hirsutes, portant des poils naviculaires, tri-ou quadrifides. ; Fleurs grandes, réunies en un corymbe trés serré, deve- nant une grappe fructifére trés láche. Calice bigibbeux. Sépales poilus, aussi longs que l'onglet des pétales. Pétales spatulés, limbe orbiculaire se terminant eu un trés long onglet. Ovaire tétragone. Style nul. Stigmate bilobé. Silique tétragone, large, légèrement comprimée parallèlement à sa cloison médiane, trés longue, 8 à 10 fois plus longue que le pédoncule, dressée ou semi-étalée. Graines sur un seul rang. ` Plante de 30 à 50 cm. Feuilles de 4 à 5 cm. de long, de 5 à 8 mm. de large. Fleurs larges de 8 à 10 mm. Pétales longs de 10 à 43 mm., larges de 3 à 4 mm. Sépales longs de 8 à 9 mm. Silique longue de 7 à 10 cm. Pédoncule de 8 à 17 mm. Has. : Dans les champs ou les endroits sablonneux. Fleurit et fructifie l'été. « Fleurs jaunes » (Soulié). — TIBET ORIENTAL : Ta-tsien-lou (Soulié, n°s 33 bis; 933; 2451 ; 9452). — Séyreauen : Tongolo (Soulié, n^ 33, 2459 bis). — Sur le Haur-Méxone : Tsékou (Soulié). Var. grandiflora P. Monnet, in Lecomte Notulæ, 1912, t. II, p. 240. Fleurs très grandes, de 12 à 45 mm. de large. Pétales spatulés, limbe ovale de 20 à 25 mm. de long, 7 à 9 min. de large. Dans les champs. « Fleurs jaunes » (Soulié). — TIBET ORIENTAL : Tongolo (Sé-tchuen), (Soulié, n° 808). — CHINE ORIENTALE : à 3000 m. Talt. (Wilson, n° 3204). T. E. altaicum C, A. Mey., in Ledebour Flora Altaica, IM, 153; F lora Rossica, I, 488; Hooker Flora Brit. India, 1, 188; Maximowicz Enum. Mongol., n° 457; Trautvett., Enum. Songr., n° 137. Plante bisannuelle ou vivace, cendrée virescente, poussant en touffes. Racine pivotante, ligneuse, simple ou peu ramifiée, portant plusieurs es à son sommet. Tiges dressées, rondes, simples, hirsutes et recou- 652 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1912. vertes de poils naviculaires mélangés de quelques poils trifides. Feuilles radicales trés nombreuses, formant un renflement à hauteur du collet avec les bases des feuilles mortes disparues, lancéolées linéaires, entiéres ou sinuées, longuement pétiolées, engainantes. Feuilles caulinaires plus lâches, sessiles, subamplexicaules, linéaires ou linéaires lancéolées très étroites, entiéres ou sinuées, les supérieures condupliquées. Feuilles densement hirsutes, poils naviculaires mélangés de quelques poils tri- ou quadrifides. Fleurs larges, jaunes, réunies en une corymbe ou en une grappe trés dense s'allongeant aprés fructification. Calice bigibbeux, environ deux fois plus court que la corolle. Pétales spatulés, limbe-orbi- culaire s'amincissant brusquement en un onglet aussi long que lui. Étamines dressées, présentant un filet aplati élargi. Style trés court. Stigmate bilobé. Silique tétragone comprimée, 8 à 10 fois plus longue que le pédoncule. Valves carénées, densement hirsutes, poils naviculaires ou trifides. Graines sur un seul rang. Plante de 10 à 50 cm. Feuilles longues de 5 à 8 cm.; larges de 2 à 5 mm. Sépales de 8 à 10 mm. Pétales longs de 45 à 20 mm. Silique longue de 8 à 10 cm. Pédoncule de 8 à 10 mm. Dans la steppe ou les gazons. Atteint 3500 m. d'alt. Pamirs : Transalai (Col du Taldik, à Kizil Haut), (Edm. de Ponsins), Bour-Teppé (Mouz- Tag-Ata), (Comm. de Lacoste, n° 3). — MONGOLIE BORÉALE : Lac Ubsa (Potanin). — MONGOLIE ORIENTALE : Vallée du Kéroulen (Chaffanjon, n? 1516). — TunxkEsTAN : Sairam Nor (Chaffanjon). Les plantes de Bour-Teppé présentent des fleurs trés grandes et une inflorescence plus làche que les autres spécimens. 8. Erysimum ochroleucum DC. Flore de France, IV, 658; Reichen- bach Zc. Germ., 4393-4396 ; E. Bocconi Pers, Syn., II, 200 (ex. parte); E. Cheiranthus Pers. Syn., II, 199. Plante vivace virescente. Tige robuste, dressée, anguleuse, striée, recouverte de poils navicülaires mélangés de quelques poils trifides. Feuilles nombreuses, atténuées à la base en un court pétiole ou subses- siles, oblongues lancéolées, entiéres ou plus généralement portant des dents aigués éloignées les unes des autres, recouvertes de poils blancs naviculaires mélangés de quelques poils trifides. Fleurs trés grandes, réu- nies en une grappe dense s'allongeant beaucoup après la fécondation. Calice environ moitié de la longueur des pétales. Sépales poilus, les laté- raux gibbeux à la base. Pétales spatulés, limbe orbiculaire brusquement rétréci en un mince onglet aussi long que lui. Ovaire tétragone. Style rond, long et filiforme. Stigmate bilobé. Silique tétragone, dressée étalée, 5 à 6 fois plus longue que le pédoncule. Valves carénées, densement recouvertes de poils naviculaires mélangés de quelques poils trifides. Graines sur un seul rang. Feuilles longues de 5 à 7 cm., larges de 8 à 10 mm. Pétales longs de 20 mm., larges de 8 mm. Sépales longs de 10 à 14 mm. Pédoncule long de 8 à 10 mm. Cuine : fleurit et fructifie en été. Montagnes à l'Ouest de Pékin: Pouo- hoa-chan, Sy-ling-chan (Provost, n° 91). Yen-dzé-kéou (Provost, n° 10). P. MONNET. — REVISION DES ERYSIMUM DE L'ASIE ORIENTALE. 653 9. E. hieracifolium L. Cent. Pl. 18; Hooker Flora Brit. Ind., 1, 153. Maximoviez Enum. Mong., 65; Reichenbach Jc. Germ., 4388; E. exaltatum Andrz., in Bresser Enum. Pl. Volh., T1, 88; E. robustum Don Prod. Fl. Nepal., 202; E. strictum Gaertn. Fl. der Wett., I, 451; Ledebour Flora Rossica, 1, 189; E. Marschallianum Andrz., in Bieb. Fl. Taur. Cauc., HI, 441; Ledebour, Loc. cit., 190. Plante monocarpique dressée, virescente, plus ou moins vigoureuse. Racine pivotante, ramifiée. Tige ronde striée, généralement simple, hirsute, poils naviculaires ou trifides. Feuilles nombreuses, serrées, les feuilles mortes entourant la base de la tige chez les spécimens bisannuels; feuilles semi-amplexicaules, lancéolées ou oblongues lancéolées, atténuées à la base, les supérieures sessiles, sinuées dentées ou parfois presque entières, densement hirsutes, portant des poils tri-ou-quadrifides, parfois mélangés de quelques rares poils naviculaires. Fleurs moyennes, réunies en une corymbe dense, devenant une grappe fructifère lâche et allongée. Calice gibbeux à la base. Sépales velus, aussi longs que l'onglet du pétale. Pétales spatulés, limbe cupéiforme tronqué, terminé par un onglet une fois et demie à deux fois plus long que lui. Ovaire tétragone. Style court, Stigmate bilobé. Silique tétragone dressée, 5 à 6 fois plus longue que le pédoncule tourné vers le haut. Valves de la silique carénées, densement pubescentes, poils tri- ou quadrifides comprimés. Graines sur un seul rang. Plante de hauteur trés vaviable. Feuilleslongues de 3 à 6 cm., larges de 10 à 15 mm. Fleurs larges de 5 à 8 mm. Pétales de 6 à 12 mm. de long. eii de 5 à 8 mm. de long. Silique longue de 3à 5 cm. Pédoncule de 6 à mm. Teer : Entre Gjangtsé et Phau, à 4000 m. d'alt. (Walton). — MONGOLIE BORÉALE : Lac Ubsa (Potanin); Shaona-Tong, Tsingtu (Zim- mermanmn). Cette espèce est trés variable suivant qu'elle fleurit la premiere ou la deuxième année. On ne peut séparer comme variété « minima », les plantes de Potanin, qui ont évidemment fleuri trés jeunes, malgré leur faciès trés particulier. 10. E. cheiranthoides L. Sp. Plant., 661; Ledebour Flora Rossica, I, 189; Flora Altaica, IH, 454; Reichenbach Zc. Germ. , 4383; E. maci- lentum Bunge Enum. Plant. China, Mém. Sav. Etr. Saint-Péters., II, D. 80; Forbes et Hemsley £num. Sin. J. L. Soc. 23, p. 46; Maxim. En. Mongol. n. 164 ; Franchet Plant. David., 31; E. cheiranthifolium Gil. Flora Lithuan, WM, 58. Plante monocarpique, cendrée virescente. Racine pivotante divisée à une trés faible hauteur. Tige dressée, généralement ramifiée, parfois simple, Cannelée ou anguleuse, hirsute, poils naviculaires. Feuilles nombreuses, les radicales pétiolées engainantes, formant un renflement avec les traces des feuilles mortes à la hauteur du collet; les caulinaires sessiles, subam- plexicaules, limbe oblong lancéolé ou linéaire lancéolé, sinué denté ou entier, atténué à la base et se terminant en pointe effilée entiére au som- 654 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1942. met; feuilles hirsutes, poils tri-quadrifides mélangés de rares poils navi- culaires. Fleurs trés petites, jaunes, réunies en une corymbe dense deve- nant une grappe fructifère très lâche. Calice égal environ aux trois-quarts de la corolle, gibbeux à la base. Pétales oblongs, insensiblement atténués en un onglet aussi long que le limbe. Étamines dressées, filet légèrement aplati. Ovaire tétragone. Style rond très court ou nul. Stigmate capité émarginé. Siliques tétragones comprimées, quatre à cinq fois plus longues que le pédoncule, dressées. Valves carénées portant quelques poils navi- culaires sur leur face interne, hirsutes sur leur face externe, poils navi- culaires ou trifides. Graines sur un seul rang. Plante très variable. Sépales longs de 3 à 4 mm. Pétales longs de 5 à 6 mm., larges de 1 à 2 mm. Silique longue de 25 à 35 mm. Pédoncule de 4 à 6 mm. Dans les champs, les sables. Fleurit et fructifie au printemps. YUNNAN : Mo-so-yn (Delavay). — SÉ-rcBuEN : Ou-chan (Delavay). — Hou-Pe et SHENSI MÉRIDIONAL : (David), à I-chang (Henry, n° 1565), à Nan-To (Henry, n° 3890). — Came BoRÉALE (Zunge), Pékin : (David, n^ 2352, 2394, 2409), (Bodinier, n° 252). — YANG-TSÉ-KIANG : (Delavay). Tscmir (Potanin). — MONGOLIE BORÉALE (Potanin). Var. yunnanense P. Monnet, in Lecomte Notulæ, 1912; t. II, p. 240, E. Yunnanense Franch., in Bull. Soc. bot. Fr., XXXIII, 1886, p. 404; Pl. Delav., 1, 63. Fleurs trés petites, environ moitié du type. Feuilles trés serrées, profon- dément laciniées. Tige dénudée trés fortement à la base. . Dans les champs. Fleurit et fructifie au printemps. YUNNAN : Mo-so- yn, Delavay. Yunnan-sen (Duclouz, n* 128). Var. japonica H. de Boissieu, in Bull. Herb. Boiss., VII, 798. Tiges suffrutescentes trés ramifiées. Feuilles oblongues entiéres. Grappes fructiféres allongées trés denses. Beaucoup plus vigoureuse que le type. Japon : Dunes de Saruma (Faurie, n° 8580). — Corée : Le long du Pyong-yang (Faurie n° 134). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE THELLUNG (A.). — Ein neues adventives Geranium aus Baden. Sonderabdruck aus Fedde, Repertorium, IX (1911), p. 549-550, Geranium peregrinum Thellung nov. spec. annuente cl. R. Knuth ex affinitate G. Richardsoni Fisch. et Mey. Cette espèce adventice, minu- tieusement décrite, a été rencontrée à Carlsruhe (duché de Bade); sa patrie est inconnue, elle est probablement originaire de l'Amérique boréale. Ern. MariNvAUD. THELLUNG (A). d Nachtráge zu Kirchner und Eichler, Excur- sionsflora für Wurttemberg und Hohenzollern (1900). (Allgemeine Botanische Zeitschrift, n° 3, Mars 1911.) On remarque dans l'énumération des plantes citées : Dactylis glome- rata L. Subsp. ; Aschersoniana (Gräbner pro spec.); Polygonum mite var. ambiguum Thellung; P. mite »« Persicaria; Sagina apetala var. leio- sperma Thellung; Malva neglecta Wallr. var. brachypetala Uechtr. ; Calamintha Clinopodium Spenner var. origanoides Thellung; Cirsium oleraceum X< palustre; Taraxacum obliquum (Fr.) Dahlst. E. M BONATI (Gusrave). — Plante Chinenses Forrestianæ. Plants disco- vered and collected by George Forrest during his first exploration of Yunnan and Eastern Tibet in the years 1904, 1905, 1906. Enumera- tion and Description of Species of Pedicularis. With Plates LXX-LXXV. Edinb., december 1911. Sur les 43 espèces de Pédiculaires énumérées dans cette collection, 6 sont nouvelles : P, Margarite, P. Balfouriana, P. Smithiana, P. For- réstiana, P. taliensis et P. Stadlmanniana. Le nombre total des espèces indigènes de ce genre dans cette partie du Yunnan parait être de 96 jusqu'à ce jour. E. M. BONATI (G.). — Les Pédiculaires du Sikkim-Himalaya, récoltées par MM. Smith et Cave en 1909. Extr. des Comptes rendus du Con- grès des Sociétés savantes en 1910, Sciences. Paris, Imprimerie nationale, 1941. 656 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Liste de plantes récoltées par MM. Smith et Cave, de Calcutta, au cours d'un voyage botanique entrepris dans l'Himalaya oriental (Sikkim). Pas d'espèces nouvelles; la classitication adoptée est celle de M. David Prain. E. MariNvaUn. HAYATA (B). — Icones Plantarum Formosanarum nec non et Contributiones ad Floram Formosanam, or Icones of the Plants of Formosa, and Materials for a Flora of the Island, based on a Study of ' the Collections of the Botanical Survey of the Government of Formosa. Fasciculus I (Ranunculaceæ-Rosaceæ). Published by the Government of Formosa, Taihoku, September, 45th., 1911. Un fort volume de 265 pages et 40 planches. Nous avons précédemment analysé des publications du méme auteur sur la flore de Formose !. Il se propose actuellement de faire paraître, par fascicules annuels de 40 planches l'un, une série d'illustrations de celte flore insulaire contenant, avec la nomenclature et une synonymie trés complete des espèces, la figuration et la description des plus intéres- santes. 7 Ce premier fascicule est consacré aux Polypétales (Renonculacées aux Rosacées). L'auteur a soin de faire remarquer que le cadre de son ouvrage est limité aux plantes à fleurs, aux Fougères et groupes alliés. Le total s'élève aujourd'hui à 2 660 espèces distribuées entre 836 genres et 156 familles. Le prochain fascicule comprendra les Saxifragées. Parmiles genres le plus richement représentés dans la partie publiée nous citerons : Clematis, 45 espèces: Hypericum, 14; Ilex, 41; Evony- mus, 6; Acer, 19; Indigofera, 19; Vitis, 44; Desmodium, 20. Un Index alphabétique des genres et des espèces termine le volume et facilite les recherches. Des clefs analytiques aident à la détermination des espèces dans les genres compliqués. L'ouvrage est écrit en anglais. E. M. The Journal of Botany British and foreign, edited by James Britten (Journal de Botanique de la Grande-Bretagne et de l'Étranger), vol. L, nos 589-594 (jaavier-juin, 1912). Londres, 1912. Principaux articles : N° 589 (janvier). — BourcER (G.-S.), p. 4: Sir Joseph Dalton Hooker (1817-1911). — Grove (W.-B.), p. 9: New or Noteworthy Fungi, part. IV (Planches 515, 916). — FrrzcERALD (W.-V.), P- QE New West Australian Plants. (Spec. nov. Acacia inæquiloba, A. Ewar- tiana, A. eremophila, A. brachyclada, A. Kochii, A. Hynesiana; 1. Voir Revue bibliographique du Bulletin, t. LVIII (1911), p. 686. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 657 Drosera Andersoniana; Regelia sparsifolia; Angianthus axilliflorus ; Ptilotus eriostrichus; Petrophila incurvata; Persoonia pungens.) — WoopRUrFFE-PEACOCK (E. Adrian), p. 23 : The Shepherd's Purse and Cultivation. N° 590 (février). Grove, p. 44 : Noteworthy Fungi (pl. 515, 516). — Cardew (Ruth M.) et Baker (E.-G.), p. 85 : Notes on Plantago (Pl. montana Huds., Pl. scorzoneræfolia Lamk, Pl. hirsuta Gilibert, Pl. alpina H., Pl. Coronopus var. crithmifolia Willk. et var. latifolia DC., Pl. macrorrhiza Poir., etc.). — RAND (R.-F.), p. 58: Wayfaring Notes in Rhodesia. N° 591 (mars). — Wzsr (G.-S.), p. 19 : Algological Notes. — GROvE (W.-B.), p. 89 : Sphærella v. Mycosphærella, — WoopnurrE-PEACOCK (Adr. E.), p. 92 : Malva sylvestris L. — Moss (C.-E.), p. 94 : The Genus Salicornia in Denmark. N° 592 (avril). — Wernuan (H.-F.), p. 410 : A Revision of the Genus Bertiera. — SukNsTONE (J.-C.), p. 117 : The Flora of London Building-sites. — Prain (D.), p. 125 : The Genus Tannodia Baill. — FrrzeERALD (W.-V.) p. 128 : A new Ptilotus (P. fasciculatus). N° 593 (mai). — Drxow (H. N.), p. 445 : Bryosedgewickia, novum genus Entodontacearum, with further Contributions to the Bryology of India. — Morrison (Alexander). p. 164 : New and rare West Australian Plants (Sp. nov. : Calandrinia schistorhiza, Drosera occidentalis, Angianthus acrohyalinus, Helipterum cirratum). N° 594 (juin). — Fawcerr (W.) et RENDLE (A.-B.), p. 177 : New Plants from Jamaica (Sp. nov. : Peperomia crassicaulis, Pilea Weddellii, D. rufescens, D. Elisabethz, P. appendicilata, P. troyensis, P. lami- folia, P. Hollickii, P. silvicola) (Pl. 548). — Wmrpow (L.), p. 182 : Lancashire Ascomycetes. — Tyson (W.), p. 199 : New South African Marinæ Algæ (Sp. nov. : Zhabdonia natalensis, Nemalion furcellatum, Gigartina Tysoni). E. MaLINVAUD. VIRIEUX (J). — Contribution à l'étude des Algues de la région Jurassienne. II, Note sur le Dichotomosiphon tuberosus (Al. Br.) Ernst et le Mischococcus confervicola Naeg. (Bull. de la Soc. d'Hist. nat. du Doubs, 1911, 9 p., 1 pl. hors texte). : Le Dichotomosiphon tuberosus est une Algue rare qui n'a longtemps été connue que des lacs de Granson et de Zurich oü Braun l'avait recueillie. Depuis, on l'a retrouvé aux États-Unis, et M. Virieux l'a récolté aux environs de Besancon. Le Vaucheria tuberosa de Braun est devenu pour M. Ernst, qui l'a étudié, le type du genre Dichotomosiphon. On ne T. LIX. (SÉANCES) 42 658 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. l'avait jamais vu à l'état fructifère et M. Virieux a eu la bonne fortune de le trouver fructifié. Le Dichotomosiphon est caractérisé par des productions tubéreuses d'un vert foncé qui renferment des chloroleucites sans pyrénoides et de lamidon. Ces organes ne sont ni des galles de Notommates, ni des aplanospores; ils rappellent plutôt des acinètes et sont de tous points comparables aux tubercules des plantes supérieures. Ils germent en donnant naissance par toute leur périphérie à 7 ou 8 tubes. On ne connait pas les zoospores de cette Algue mais M. Virieux a pu étudier les organes sexués bien développés par bouquets de 3-6 oogones dont certains peuvent présenter un commencement trés net de tubérisation. Le genre Dichotomosiphon est très légitime et ne peut se rattacher à aucune espèce de Vaucheria; il a plutôt des rapports avec les Siphonées marines, avec les Codiacées, dont il se rapproche par la disposition de l'appareil végétatif et l'amidon de réserve. M. Virieux étudie ensuite le Mischococcus confervicola et confirme une partie des observations de M. Borzi. Il décrit un stade du développement caractérisé par la formation de logettes (phase Pseudo Dinobryon). Ge n'est que plus tard que se forme la ramification caractéristique par un processus spécial. Le mucilage dont cette Algue est abondamment pourvue est de nature pectique, comme d'ailleurs celui qu'on trouve dans un grand nombre d'Algues. Le Mischococcus appartient d’après M. Wille aux Botryococcacées, dans lesquelles il forme une tribu avec les Chlorosaccus Luther et Racovitziella de Wild. P. Hanror. MAGNIN (D* Axr.) — Charles Nodier, naturaliste, in-8° 347 P Paris, 1911, (Extrait des Mémoires de la Société d Emulation du Doubs, IV, 1909, et V, 1910, et du Bulletin de la Société d'Histoire naturelle du Doubs, n° 20, avec préface de M. E.-L. Bouvier.) M. Magnin s'est attaché a mettre en relief le caractere scientifiqu Charles Nodier et il y a pleinement réussi. Conteur charmant. biblio- graphe érudit, philologue, Charles Nodier fut un véritable naturaliste en méme temps qu'un des plus féconds et brillants écrivains de la premiere moitié du xrx* siècle et le plus illustre des littérateurs franc-comtois. — Entomologiste passionné il n'en fut pas moins botaniste. En 1794 il herborise avec Girod de Chantrans aux environs de Besançon, il analyse les plantes, apprend à les déssécher et à faire un herbier. Le dimanche les deux botanistes allaient causer avec un brave chirurgien de village « qui estropiait intrépidement la langue des sciences naturelles »- Les cours de botannique professés à l’École centrale de Besançon dévelop- e de REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 659 paient aussi chez lui le goüt de l'observation des végétaux et, dans Jean François les Bas bleus, il nous apprend qu'il faisait des courses journa- lières à la recherche des plantes et des papillons. En 1798, pendant les vacances, il herborise avec ardeur dans les Vosges et fait de fréquentes promenades au Ballon d'Alsace et à Giro- magny. À Paris, en 1800, il entre en relations avec Lamarck. Nous le retrouvons herborisant dans le Jura en 1805-1806. En 1807 il se fixe momentanément à Dóle comme professeur d'histoire naturelle et réve de faire une Flore du Jura. Le botaniste s'est révélé une derniére fois en 1820 lors d'un voyage en Écosse. Il recueille des plantes sur les indications de W. Hooker qui le charge d'un paquet pour Bory de Saint-Vincent. Dans sa Promenade de Dieppe aux montagnes d'Ecosse on lit avec intérêt des remarques judicieuses sur les analogies de la végétation alpine observée dans des régions de climat très différent et des descriptions de plantes souvent pittoresques. Plus tard à Paris, méme lorsqu'il est devenu bibliothécaire de l'Arsenal, ila « des retours par accès vers les champs, des reprises de tendresse pour l'histoire naturelle » qu'on retrouve dans beaucoup de passages de ses œuvres littéraires où il utilise ses connaissances botaniques. Dans lVEzamen critique des Dictionnaires de la langue française il examine un certain nombre de définitions de noms de plantes et de termes de botanique et ses observations sont souvent exprimées sous une forme demi -facétieuse. a Le principal personnage d'Adèle (1820) est surtout botaniste. Dans le Peintre de Salzbourg (1803) il avait déjà fait étalage de sa connaissance des plantes. Les Solanées vireuses paraissent hanter son esprit. Dans la Fée aux miettes la Mandragore joue un rôle mystérieux ainsi que dans Une heure ou la vision. Dans Za Fin prochaine du genre humain Nodier rappelle les plantes naines obtenues par les Chinois; il donne souvent des noms de plantes à ses personnages ou les prend comme titre de ses contes : Trésor des Fèves et Fleur des Pois, Fanchette ou le Laurier-Rose, etc. L'Ancolie èst sa fleur préférée comme la Pervenche était celle de J.-J. Rousseau. - Dans Trilby un ravissant paysage botanique d'automne fait pendant à! paysage de printemps qu'on lit dans Thérèse Aubert. Dans quelques- unes de ses poésies il a chanté ses fleurs favorites en vers pleins de charme, « de grâce mélodieuse et de clarté facile », comme le dit Sainte-Beuve. Charles Nodier avait l'imagination trop vive, l'esprit trop curieux pour Sattarder longtemps aux mémes sujets. Ce qui lui a manqué pour devenir un grand naturaliste, c'est le temps, la persévérance, la conti- 660 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. nuité du travail qui lui auraient permis d'entreprendre des ceuvres impor- tantes (Flore du Jura, Harmonies de la Botanique et de l Entomologie). On doit féliciter M. Magnin d'avoir fait revivre Ch. Nodier naturaliste et de l'avoir fait connaitre comme botaniste, ce qui était à peu près ignoré. Le sympathique professeur de la Faculté des Sciences de Besancon a contribué à effacer deux assertions inexactes de Sainte-Beuve qui reproche à Nodier de ne pas s'inquiéter des classifications générales et des grands systèmes naturels, et à J.-J. Rousseau d'en être encore à la botanique d'avant Jussieu. ll aurait été difficile à Rousseau de faire autrement, à l'époque où il s'occupait de botanique. P. HARIOT- COMÈRE (J.). — Les Algues d'eau douce, in-8^, 1912, 113 p., 17 pl. h. texte et 536 fig. Les Algues d'eau douce n'ont jamais beaucoup attiré l'attention des botanistes francais, depuis quelques années surtout. Leur étude présente des difficultés spéciales qu'il n'est pas facile de surmonter : caractères tirés des noyaux, des pyrénoides, de la membrane qui n'apparaissent net- tement qu'avec l'aide de la microchimie. Aussi un petit traité élémentaire devait-il être bien accueilli, permettant d'arriver à la détermination d'un certain nombre de formes, de celles qu'on rencontre le plus fréquemment dans les diverses parties de la France. Ceux qui auront pris goüt à cette étude compléteront les notions qu'ils auront puisées dans l'ouvrage de M. Comère, en consultant les traités généraux et les nombreuses mono- graphies qui ont été publiées par les algologues étrangers. Le traité de M. Comère, qui depuis de longues années s'occupe des Algues d'eau douce du bassin dela Garonne, se divise en trois chapitres : le premier renferme des notions élémentaires sur la vie, la structure et la classification; c'est en un mot la Morphologie et la Biologie. Il envi- sage la place des Algues dans la classification générale; leur structure générale : la membrane, les chromatophores, les pyrénoides et les vacuoles; leur reproduction et leur multiplication; leur groupement sys- tématique. Dans le second chapitre sont étudiées l'habitat et la récolte (classifi- cation biologique, plancton, appareils et instruments, indications pra" tiques pour l'herborisation); la préparation et l'observation microsco- pique (traitement des récoltes, conservation des Algues, préparation, tech- ; nique spéciale des Diatomées); examen microscopique et détermination des familles, genres et espèces. ; Le troisième chapitre est consacré à la systématique : Myxophycées Flagellés, Conjuguées (dans lesquelles rentrent à titre de famille v Diatomacées), Volvocinées, Protococcoidées, Confervoidées, Siphonées et Floridées. i REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 661 L'ouvrage, nous en sommes persuadé, rendra de véritables services et pourra peut-être susciter quelques vocations. Nous félicitons M. J. Comère de l'avoir publié. Il est accompagné de 17 planches hors texte avec 536 figures qui représentent toutes les espèces décrites. P. H: La Nuova Notarisia, série XXII, 1911. Janvier 1911. — Mazza (Angelo), Saggio di algologia oceanica (suite), genres Pleonosporium, Callithamnion; DE Toni, R. Comitato talassografico e gli studi della Flora dei nostri mart. Avril 1911. — Mazza (Angelo), Saggio di algologia oceanica (suite), genres Callithamnion, Seirospora, Compsothamnion, Spongoclonium, Haloplegma, Euptilota, Ptilota. j i . Juillet 1911. — Mazza (Angelo), Saggio di Algologia oceanica (suite), genres Plumaria, Dasyphila, Muellerena, Psilothallia, Ballia, Anti- thamnion. Octobre 1911. — Mazza (Angelo), Saggio di Algologia oceanica (suite), genres Antithamnion, Platythamnion J. Ag. mss. (P. heteromor- phum J. Ag.; DE Toni, Contribuzione alla storia delle raccolte di mate- ríali scientifici (Intorno ad un codicetto con organismi marini exsic- cati della fine del secolo XVIII). La Nuova Notarisia, Série XXIII, 1912. Janvier 1919. — Mazza (Angelo), Saggio di Algologia oceanica (suite), genres Crouania, Lasiothalia, Gattya, Ptilocladia, Spyridia, Carpo- blepharis; DE Tonr, Edoardo Bornet (1828-1911), portrait hors texte. Chacun des fascicules comprend sous le titre de Litteratura phyco- logica, de nombreuses analyses des travaux relatifs à l’algologie. P.H. ZEILLER (R.) — Étude sur le Lepidostrobus Brownii (Unger) Schimper. (Mémoires de l'Acad. des Sciences, t. LII, 1911. 67 p., et 14 pl.). Ce travail est trés important au point de vue géologique comme au point de yue botanique. Les spécimens de Lepidostrobus Brownii étudiés par M. Zeiller pro- viennent en effet de localités précises, contrairement à ceux que l'on connaissait antérieurement, et les terrains qui les renfermaient ont pu étre rapportés sans équivoque au Dinantien inférieur. L'un d'entre eux, recueilli à Cabrières (Hérault), se trouvait particulièrement bien conservé, et M. Zeiller a pu en faire connaitre l'organisation d'une maniere détaillée. L'axe de cet échantillon, comme celui du Lep. Brownii, type étudié pàr M. Bower, possede un anneau de bois primaire, autour d'un massif 662 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. central de cellules trés allongées, mais dépourvues d'ornementations sur leurs parois. A la périphérie de ce massif, on observe cà et là quelques vaisseaux réticulés, mais tous les autres éléments du bois sont rayés. Ils montrent entre les épaississements transversaux de leurs membranes des lignes longitudinales beaucoup plus fines. Comme l'avait présumé M. Zalessky, ces lignes représentent également des épaississements des parois vasculaires, lesquelles sont absolument continues. Les traces foliaires, aprés avoir quitté l'écorce moyenne lacuneuse de l'axe, demeurent accompagnées par du tissu spongieux, d'abord sur tout leur pourtour, et ensuite sur leur face externe seulement. Ce tissu dispa- rait à l'intérieur de l'écorce externe, au lieu de persister jusque dans les bractées, comme cela a lieu chez les Lepidostrobus Oldhamius et Ber- trandi, par exemple. ` La portion dressée des sporophylles se terminait par une sorte d'écus- son hexagonal légèrement bombé, de manière à simuler les écailles de divers cônes de Pins; cet écusson n'était nullement continué par un appendice foliacé, comme on l'avait généralement supposé. Dans la région terminale des sporophylles, M. Zeiller a constaté la pré- sence d'un tissu extrémement curieux qui n'avait jamais été rencontré jusqu'ici chez aucun végétal, fossile ou actuel. Les cellules constituant ce tissu ont leurs parois internes hérissées de papilles en forme de sphères, sessiles ou plus ou moins longuement pédicellées, ou bien encore en forme de T, et dont l'aspect rappelle celui de petites glandes capitées. Auprès de l'épiderme, et également autour du faisceau libéro-ligneux, les parois des cellules corticales possèdent des bandes d'épaississements transversales ou hélicoidales, et ressemblent tout à fait aux éléments du tissu dit « de transfusion ». Il existe tous les passages entre ces diverses manieres d'étre. Certaines bandes se renflent en effet cà et là, et s'amincissent par contre dans les intervalles qui séparent leurs renflements. En outre, la partie supérieure des sporophylles, bien plus sombre d'aspect dans sa région interne que dans sa région externe, possède des éléments dont la lumière arrive à être complètement oblitérée, par suite d'un épaississement croissant des bandes et des papilles, qui finissent par devenir coalescentes. De plus, aux environs du faisceau, entre le tiers supérieur et le tiers ou le quart inférieur de la portion dressée des sporophylles, les cellules ainsi oblité- rées s'écartent les unes des autres, de manière à constituer un tissu Jacuneux. M. Zeiller a encore démontré, chez le Lep. Browni, l'existence de la ligule, que M. Bower n'avait pas réussi à rencontrer dans l'échantillon type de l'espéce en question. : À la surface de chaque sporange, il existe une créte continue qui REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 663 s'étend tout le long de cet organe, chaque cóté de sa ligne d'insertion sur le sporophylle sous-jacent, à quelque distance de ce dernier, puis se relève brusquement aux extrémités proximale et distale du sporange, de maniere à figurer deux arceaux compris dans deux plans sensiblement verticaux. Cette crête avait été considérée par Schimper comme l'équivalent d'un stomium. Dans cette hypothèse, les sporanges se seraient séparés à maturité en deux valves, dont la supérieure se serait détachée de l'in- férieure. Mais il semble bien plus vraisemblable de l'assimiler à l'an- neau que possèdent les sporanges chez de nombreuses Fougères. Deux figures de Lep. Bertrandi, données par M. Zalessky, montrent en effet des coupes transversales de sporanges ouverts suivant leur plan diamétral principal, et dans lesquels les deux fragments de parois ainsi séparés l'un de l'autre présentent à une certaine distance de leurs extrémités la trace de la créte précédemment décrite. A l'intérieur des sporanges, il existait un grand nombre de spores de Champignons ressemblant tout à fait à celles de certains Aspergillus. Dans un macrosporange, en outre, M. Zeiller a observé deux spores beau- coup plus grosses que les précédentes. L'une de ces dernieres, hérissée de pointes, rappelle à premiere vue les Zygosporites de Williamson, mais diffère de ces derniers en ce que les pointes en question sont simples, et non bifides. M. Zeiller a conclu de ces recherches comparatives que les Lepido- strobus Dabadianus Brongniart et Zouvillei B. Renault ainsi que son L, Laurenti, doivent être rapportés au L. Zrownii. Ila distingué au con- traire de ce dernier, sous le nom de Z. Schimperi, l'échantillon de prove- nance inconnue ayant appartenu à Schimper, et que ce dernier considé- rait comme la base du spécimen-type du Z. Zrownii. Le bois primaire de cet échantillon, dont l'extrémité inférieure manque en réalité, est entière- ment constitué par des vaisseaux rayés et dépourvu de moelle centrale. M. Zeiller a encore distingué sous le nom de L. Delagei un strobile provenant de Cabrières, dont l'axe se trouve constitué comme celui du L. Brownii, mais qui se distingue de ce dernier, principalement par l'absence de cellules à papilles dans ses sporophylles. L'existence de ces papilles, n'étant pas générale chez les Lepidostro- bus, a donc seulement la valeur d'un caractere spécifique. F. PELOURDE. ZEILLER (R.) — Sur une flore triasique découverte à Madagascar par M. Perrier dela Báthie (Compt. rend. Ac. Sc., t. 153,1911, p. 230). Les échantillons étudiés dans cette Note proviennent de sept gisements qui semblent tous appartenir au méme horizon géologique, et parmi lesquels ceux d'Andranarivo (vallée de la Sakeny : schistes gris compacts 664 : SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. et durs) et d'Amboriky (psammites) sont de beaucoup les plus intéres- sants, au point de vue paléobotanique. Les végétaux déterminables de ces divers gisements se rapportent aux groupes des Equisétinées, des Fougères et des Conifères. Equisétinées. — Dans les schistes argileux situés aux bords de la Sakamalio, auprès de son confluent avec la Sakamaloto, M. Perrier de la Bâthie a recueilli un fragment de tige identique à ceux du permotrias de l'Inde que M. Zeiller a rapportés aux rameaux feuillés connus sous le nom de Schizoneura gondwanensis Feist. En outre, un fragment de gaine d'Équisétinée provenant des schistes argileux situés aux bords de la Menamaty, près de l'embouchure de la Sakave, ressemble tout.à fait aux gaines des Schizoneura gondwanensis et paradoxa Sch. et Moug. Fougères. — Parmi les échantillons d'Amboriky, M. Zeiller a rencontré des fragments de pennes appartenant au Cladophlebis remota Presl, au Danæopsis marantacea Presl, sp., et au Lepidopteris stuttgartiensis Brent. Il a démontré, grâce à des préparations de cuticules, que, chez cette dernière espèce, les protubérances observées à la surface des rachis : constituaient de véritables excroissances de ces organes bt non pas des concrétions minérales, comme l'avait présumé M. Gothan. Le Lepidopteris stuttgartiensis a été reconnu également dans le gisement de Bemazava, qui contenait en outre le Z'æniopteris magni- folia Rogers. Conifères. — Parmi les Conifères, nous indiquerons seulement un Voltzia d'Amboriky, tout à fait comparable au V. heterophylla Brant, mais différant quelque peu de ce dernier par ce fait que les écailles de ses cónes ont un contour plus finement dentelé que celles recueillies dans le grés bigarré des Vosges. Incertz sedis. — 1l a encore été rapporté de la méme localité une feuille incomplète ressemblant à celles du JVoeggerathiopsis lacerata Feist. Un certain nombre des formes qui viennent d'étre énumérées ( Clado- phlebis remota, Lepidopteris stuttgartiensis, Danæopsis marantaced, Tæniopteris magnifolia, Voltzia ef. heterophylla) appartiennent à la flore triasique, et particulièrement à celle du Keuper, en Europe et dans , l'Amérique du Nord. D'un autre cóté, l'existence du Schizoneura cf. gondvanensis et du /Voeggerathiopsis cf. lacerata dans les gisements explorés par M. Perrier de la Báthie, ainsi que la découverte récente du Glossopteris indica dans la même série de terrains, militent en faveur d'une comparaison avec la flore permotriasique de l'Inde. Et comme il n'a été rencontré dans ces terrains aucune forme franchement permienne, il semble que l'on doive les rapporter au Trias, et, pour plus de précision, au Keuper. F. PELOURDE. , REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 665 BEAUVERIE (J.). — La pourriture des Roses (Brochure in-4°, extrait de L’ Horticulture Nouvelle, Lyon, 1910). Si, pendant l'été, à l'époque de la floraison des rosiers, il se produit, durant quelques jours ün temps pluvieux, humide ou nuageux, on peut remarquer que l'épanouissement des boutons ne se fait pas, le pédoncule, puis le bouton lui-méme, prend une teinte livide, puis brune, en méme temps qu'apparait le feutrage gris cendré d'une moisissure, le Zotrytis cinerea. Ce redoutable parasite, cause de la « pourriture grise » de la Vigne et de la « toile » des horticulteurs, se reproduit par conidies ou par sclérotes (maladie des greffes-boutures de la Vigne), qui évoluent rarement en une forme ascosporée : Peziza Fuckeliana. C'est un des parasites les plus difficiles à détruire, contre lequel on n'a pas pu trouver encore de moyens de lutte absolument efficaces. En serre comme en pleine terre, une aération suffisante, un bon éclairage, des arrosages res- treints, la destruction par le feu des organes atteints, sont des moyens pré- ventifs à recommander en dehors des substances anticryptogamiques. Au sujet de ces dernières, les préparations au bisulfite de chaux, les poudres faites d'un mélange de tale et de mélange d'alumine, sont les produits qui ont donné les meilleurs résultats. N. PATOUILLARD. BEAUVERIE (J.). — Etude histologique du Merulius lacrymans « Champignon des maisons » (Extr. de la Revue générale de Botanique, XXI, 449). Le Merulius lacrymans se place en tête des Champignons destructeurs des bois ouvrés, à côté des Poria vaporaria, Corticium puteanum et Lenzites sepiaria. La distinction de ces diverses espèces est relativement facile, lorsqu'on peut observer la fructification parfaite ; malheureusement on n’a le plus souvent, que du mycélium pour établir l'identification. L'étude monographique du Merulius lacrymans que vient de donner M. Beauverie, permettant de reconnaitre les caractéres propres à cette espèce, sera d'une grande utilité pratique, lorsqu'on aura établi des Mono- graphies similaires pour les Champignons qui attaquent le plus souvent le bois de nos constructions. Les principales caractéristiques du mycé- lium du M. lacrymans résident dans les « boucles » qui, d’après Hartig, deviennent très souvent l'origine d'une ramification latérale et dans la Structure complexe des cordons mycéliens; ces cordons montrent des filaments minces et à contenu dense, des fibres épaisses vides de tout contenu chez celles âgées, puis d'énormes filaments dont les parois transversales présentent des épaississements alternant avec des dépres- sions et qui forment ainsi une sorte de crible. Au point de vue cytologique, nous signalerons la présence de corpuscules métachromatiques assez abondants occupant des vacuoles creusées dans le cytoplasma. Les 666 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. noyaux sont dans les cellules au nombre de deux, comme chez les Basi- diomycètes en général, contrairement à l'opinion de Ruhland, qui dit avoir trouvé 5-12 noyaux dans les jeunes cellules et jusqu'à 47 dans les cellules plus âgées. Il y avait là, suivant cet auteur, un caractère précieux et certain pour distinguer le mycélium du Merulius de celui des autres Basidiomycètes destructeurs de bois; il n'en est malheureusement rien, et il y a lieu de rechercher autre chose. N. PATOUILLARD. MAIRE (René). — Remarques sur quelques Hypocréacées (Extrait des Annales Mycologici, IX, n° 4, 1911). L'étude des caractères généraux et surtout des ascospores des Hypomyces de Fries, a montré que ce genre n'était pas absolument homo- gene. On en a séparé, à juste titre selon M. Maire, les genres Pyxidio- phora Brefeld, Berkelella Sacc. et Peckiella Sacc. Se basant sur le fait que quelques espèces ont des spores de Nectria, avec un subiculum floconneux et des formes conidiennes mucédinéennes, l’auteur propose un nouveau démembrement sous le nom de JVectriopsis intermédiaire entre les /Vectria et les Hypomyces. A ce nouveau genre se rapportent les Hypomyces violaceus Tul., H. aureo-nitens Tul., H. candicans Plowr. et H. Berkeleyanus Plowr. et Cooke. N- PAT. MAIRE (René) et TISON (A.). — Sur quelques Plasmodiopho- racées non hypertrophiantes (Comptes rendus Ac. Sc., 23 jan- vier 1911). . Les auteurs ont trouvé dans les cellules de l'assise absorbante et du parenchyme cortical des racines du Veronica arvensis, des masses plas- miques uni- puis plurinucléées se transformant en amas de spores. Ce parasite, qui a les caractères des Plasmodiophoracées est analogue à celui décrit comme Sorosphæra par Schwartz. MM. Maire et Tison réunissent ces deux plantes en un genre particulier : Ligniera, caractérisé par la réduction extréme de la schizogonie et l'absence d'action hypertrophiante. L'espéce type est le L. radicalis n. sp., des racines du Callitriche stagna- lis. La comparaison avec les Woronina permet de rechercher l'origine des Plasmodiophoracées dans les Chytridiales. N. Par. MAIRE (Rexé) et TISON (A.). — Nouvelles recherches sur les Plasmodiophoracées (Extr. des Annales Mycologici, Xl, n° 3, 1911.) Les Plasmodiophoracées se divisent naturellement en deux groupes : 1° celles qui provoquent le développement anormal, une hypertrophie de l'hôte, et 2» celles non hypertrophiantes. Les premiers sont asporogènes (Molliardia nov. gen. parasite du Triglochin palustris), ou donnent des REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 667 spores isolées (Plasmodiophora Wor.), en balles régulières creuses (Sorosphæra Schrót.), ou en tétrades (Zetramyza Göbel). Les secondes ne comprennent jusqu'ici que le genre Ligniera Maire et Tison. Le type de la mitose schizogonique est remarquablement identique chez toutes les Plasmodiophoracées connues; sa constatation dans un parasite encore jeune permet donc d'orienter les recherches du cóté de cette famille. L'absence de karyogamies multiples précédant la sporogo- nie sépare nettement les Plasmodiophoracées. Ni PAT, MAIRE (René) et TISON (A.). — Recherches sur quelques Cla- dochytriacées (Comptes rendus Ac. Sc., 10 janvier 1911). L'étude de l’ Urophlyctis hemisphærica (Speg.) Syd. (U. Ariegeriana Magnus) sur le Carum incrassatum, comme aussi celle du Physoderma Urgineæ (Pat. et Trab.) Maire, du Ph. Gehrhartii Schrót., deux genres de la famille des Cladochytriacées, vient compléter les résultats obtenus par Lüdi dans ses recherches sur le Cladochytrium Menyanthis et montrer que les trois genres de cette famille sont asezués au moins pen- dant leur vie endophytique. N. Par. MAIRE (Revé). — La Biologie des Urédinales (Eat actuel de la question) ( Progrés de la Botanique, 1911, pp. 110-162). Dans ce Mémoire extrémement documenté, l'auteur passe en revue l'ensemble des connaissances actuelles sur la biologie des Urédinées. Il étudie successivement : 1» l'évolution individuelle et la sexualité (évolu- tion nucléaire chez les Urédinales complètes et chez les incomplètes, origine des Urédinales et deleur sexualité) ; 2° les rapports des Urédinales avec leurs hótes et avec le milieu : Types de développement, róle biolo- gique des diverses formes de fructification, dissémination et infection (spermaties, écidiospores, urédospores, téleutospores, basidiospores, Mycélium permanent, théorie du mycoplasma), choix des hótes (pléopha- gie et spécialisation), origine des espèces, origine de l'hétéroxénie, action des Urédinales sur leurs hótes et enfin leurs rapports avec le milieu extérieur et leur distribution géographique. Ne Par. BAMBEKE (Cnarces van). — La relation du mycélium avec le carpophore chez Ithyphallus impudicus (L.) Sacc. et Mutinus caninus (Huds.) Fries (Brochure in-8° de 96 pages, avec ^ planches, Bruxelles, octobre 1910). i Les phénomènes de différenciation nombreux et importants qui se passent au pôle et dans l'hémisphère supérieur de l'œuf des Phallacées, ont amené presque tous les auteurs qui se sont occupés du développe- ment de ces Gastromycètes, à négliger presque entièrement la région du 668 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. pôle et de l'hémisphère inférieur, qui mérite cependant de fixer l'atten- tion. D'après Ed. Fischer (7. impudicus) et Burt (Mutinus caninus), on distingue comme parties constituantes : a) une couche corticale, continuation de la couche corticale du filament mycélien; 5) un cordon axial dont les hyphes sont le prolongement de celles de la moelle de ce filament; c) un renflement auquel aboutit le faisceau médullaire prés du sommet de l'eeuf. Les recherches de M. Van Bambeke ont montré que le póle inférieur est occupé par une zone mycélienne basale, riche en cris- taux d'oxalate de caleium, sorte de cupule embrassant par sa concavité, une partie plus ou moins grande de l'extrémité inférieure de l'œuf, qui existe à partir des plus jeunes stades et qui persiste jusqu'au complet développement du carpophore. Cette cupule basilaire, simple expansion de la moelle du cordon mycélien, renferme les parties constituantes caractéristiques de cette derniere. Elle parait remplir un róle de nutri- tion et de construction en vue de l'évolution de la glébe et du stipe. N. PATOUILLARD. SACCARDO (P.-A.). — Sylloge Fungorum omnium hucusque cognitorum (Vol. XX, Padoue, 1911). Ce vingtième volume de l'œuvre magistrale du mycologue italien est la continuation du volume XIX, c'est-à-dire, l'énumération des dessins et figures de Champignons publiés jusqu'à ce jour par les auteurs tant anciens que récents. Cette énumération va de la lettre M à la lettre Z. Nous croyons superflu de faire remarquer à nouveau l'importance et l'utilité d'un pareil travail, tous les mycologues ayant eu l'occasion de l'apprécier. N; Par. CHAUVEAUD (Gustave). — L'appareil conducteur des plantes vasculaires et les phases principales de son évolution. (Ann. Sc. nat., 9* série, XIII, 1911: p. 113-436 avec 218 fig.) En 1891, étudiant la plantule du Radis, l'auteur avait constaté, « avec une surprise très vive, dit-il, que les premières phases du développement des faisceaux sont les mémes dans les différents membres ». Il bâtit là- dessus une théorie. « Mais, ajoute-t-il, à l'accueil qui me fut fait je compris qu'il me faudrait pour faire partager ma conviction, pouvoir l'étayer Sur un grand nombre d'exemples ». Vingt ans se sont écoulés : les exemples ont été trouvés et ont fait l'objet de nombreuses Notes que ce grand Mémoire résume et complete. Voici, abrégée, la théorie. Jadis chez les premières plantes vasculaires le bois n'était jamais associé au liber, Plus tard le faisceau ligneux est venu se placer en dedans du faisceau libérien : c’est la disposition « Opposée », réalisée dans la tige et la feuille des Phanérogames, tandis REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 669 que l’ancienne disposition « alterne » persistait dans la racine. Enfin, ultime complication, des formations secondaires sont venues se greffer soit sur l’une soit sur l’autre disposition. D'après le principe de Fritz Müller, nous devons retrouver cette histoire dans le cours du développement en examinant la première portion de la tige et la première feuille. Or, non seulement dans le Radis, mais dans une foule d'espèces, l'hypocotyle possède tout d'abord des vaisseaux à position alterne. Bientót aprés apparaissent d'autres vaisseaux primaires (le métaxlyeme) qui réalisent une disposition intermédiaire, puis opposée. Enfin les premiers vaisseaux se résorbent; à l'état adulte il n'en reste que des vestiges : ce sont des organes rudimentaires à signification atavique. Par un raccourcissement de l'ontogénie la phase intermédiaire peut étre supprimée. Observons que cette succession de phases n'a pu étre observée que dans le collet, c'est-à-dire dans une région de raccord. Mais elle existe pareillement dans le cotylédon et c'est l'argument le plus fort de l'auteur. Comment lui objecter qu'on puisse passer de la structure racine à la structure tige... à l'intérieur d'une méme feuille! On pressent les conclusions : il n'y a pas des plans de structure spéciaux à la racine, à la tige ou à la feuille. Il n'y a qu'un seul plan qui à évolué dans le cours des temps et dont les diverses étapes sont encore aujourd'hui parcourues par la plantule des végétaux supérieurs. Une fort belle étude du systeme vasculaire de la plantule dans tous les groupes, des Fougères aux Composées, sert donc de base à ce travail. Elle restera, méme si on se refuse à y voir les témoins d'une structure abolie et la justification des idées hardies de notre savant confrère. L, VIDAL. GÈZE (J .-B.). — Études botaniques et agronomiques sur les Typha et quelques autres plantes palustres. (Thèse de doctorat ès sciences, Paris, 1912; 174 p., T pl.) Ce Mémoire est divisé en : 1° Une étude morphologique : Valeur systématique des caractères des Typha. Observations sur la forme, la couleur et surtout les dimensions absolues et relatives des organes, car la notion de dimension joue un ròle important, exagéré d'ailleurs, dans la détermination. Recherches expéri- mentales sur l'influence de la température, de l'eau et des engrais. Ce chapitre est le plus important au point de vue des applications; 2* Une revision systématique : diagnoses, affinités, distribution géo- graphique; concerne plus particulierement les groupes media et domin- gensis ; 670 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 3° Une monographie des Typha exploités dans les marais de Fos (B.-du-Rh.). L'espèce la plus intéressante de ces marais est le T. angustata, nouveau pour la flore de France, ayant été confondu jusqu'ici avec le media ou méme avec d'autres espèces (sur cette découverte voir notre Bulletin, fév. et avr. 1910). Les conditions biologiques : nature du sol, irrigation, dessiccation, ainsi que le mode d'exploitation sont décrits avec soin pour les diverses espèces. N'étant pas seulementbotaniste, maisaussi ingénieur-agronome, l'auteur a poursuivi un but précis et utile. I! s'est proposé en effet de déterminer plus exactement que cela n'avait été fait jusqu'ici, à quelles espèces bien définies correspondent les sortes commerciales employées dans la vannerie (surtout dans le foncage des chaises), la tonnellerie, la sparterie, etc. Comme toutes ces espéces ne se valent pas, qu'elles ne se prétent pas indifféremment aux mémes usages, qu'elles sont susceptibles d'amélio- ration, il y a lieu de choisir judicieusement entre elles, de favoriser les meilleures, de les introduire dans des régions oü elles ont chance de prospérer, de leur donner des soins culturaux appropriés. Et pour bien faire tout cela la premiere chose était de les connaitre. L. VIDAL: CAVILLIER (Francois). — Nouvelles études sur le genre Doro- nicum. (Ann. du Conserv. et du Jard. bot. de Genève, XII-XIV; 1911.) D'un premier travail, analysé ici (Revue bibliogr., 1907, p. 639), il ressortait que les affinités de certains Aronics avec les vrais Doronics sont plus grandes que celles qui les unissent entre eux, en sorte que la coupe établie dans le genre Doronicum, d’après l'existence d'une aigrette sur tous les achaines ou bien seulement sur ceux du centre. apparaissait comme artificielle et insoutenable. . Ce premier travail était limité aux seules espèces à fruits homomorphes. Etendant ses investigations, l'auteur a entrepris l'étude méthodique de toutes les espèces pour aboutir à une classification plus naturelle parce que basée sur l'ensemble des caractères. En dépit de critiques récentes, ila continué à employer beaucoup ceux tirés de l'indument. Sa conclusion est qu'on doit établir trois sections dans le groupe. Deux d'entre elles sont monotypes et formées par des plantes de l'Asie centrale, la troisieme embrasse toutes les autres espèces connues. Dans celte dernière section, qui est vaste, on peut établir une demi-douzaine de sous-sections assez naturelles, mais sans revenir à l'ancienne division, basée sur l'homocarpie ou l'hétérocarpie, qui doit étre définitivement abandonnée. E v BLARINGHEM (L.). — Les transformations brusques des êtres vivants. 1 vol. de la Biblioth. de philos. scient., Flammarion; 1911. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 674 Les observations de Hugo de Vries sur l'ŒÆnothera Lamarckiana sont et de beaucoup le cas de mutation le plus connu. Il s'est méme trouvé des sceptiques pour insinuer que c'était peut-étre le seul qui soit sérieusement établi. Cependant, dit M. Blaringhem, il y a bien d'autres cas aussi probants, peut-étre plus, et il nous décrit les principaux : le Fraisier monophylle, la Chélidoine laciniée, la Bourse à pasteur à quatre valves, les crevettes, les chats anoures, ete. Au surplus il lui parait prouvé que « ce n'est pas la rareté des mutations, mais la difficulté de leur étude qui les a fait négliger ». Aprés avoir établi la réalité du phénomene, M. Blaringhem en recherche explication. C'est la partie la plus attachante de son livre, la plus per- sonnelle aussi, car on connait ses importants travaux sur les traumatismes et leur action sur la variation et l'hérédité. Certaines mutilations entrainent des déformations héréditaires, d'autres provoquent un changement de sexe, rappelant l'étrange castration parasitaire. Les mutations peuvent aussi s'expliquer par l'hybridation: c'est une autre école. On sait qu'elles s'accordent avec les lois de Mendel sur les hybrides et avec les preuves expérimentales de la fixité momentanée des espèces, c'est-à-dire avec le jordanisme, non point celui que professait Jordan, mais celui plus précis et plus indiscutable qui résulte de ses minutieuses cultures. Bien des points sont encore obscurs : tel celui de la mutabilité pério- dique, telle l'influence du milieu. De Vries croit la mutation indépendante du milieu. Ce n'est point l'avis de Blaringhem; ce n'était pas non plus celui de Giard. Et cela est fort important car de ce point de vue la mutation devient une des modalités du transformisme et non point sa négation méme. Les naturalistes, méme trés au courant de ces questions, liront avec plaisir et profit ce livre clair et ordonné. L. V- 612 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. NOUVELLES A l'occasion du 14 juillet, notre confrère, M: BessiL, a été nommé Officier de l'Instruction publique. — L'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Tou- louse vient de décerner le prix Maury à notre confrère, M. J. Cowins, pour son ouvrage Les Alques d'eau douce. — M. E. Revercuox, dont les publications d'exsiccata d'Espagne, Créte, Algérie, Corse et Sardaigne sont bien connues, se propose de publier un premier lot de 300 plantes des environs de Lyon au prix de 25 francs la totalité, franco. On peut de suite sur demande recevoir la liste de la première série uniforme et indivisible de 300 espèces, dont la publication sera restreinte au nombre des souscripteurs. S'adresser à M. E. Revrncnox, botaniste à Miribel (Ain). Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, F. Camus. Coulommiers. — lmp. Pau; BRODARD. SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1912 PRÉSIDENCE DE M. G. CHAUVEAUD, VICE-PRÉSIDENT. M. F. Camus, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. La parole est à M. Hua pour la Notice UE sui- vante : Notice sur Henri de Boissieu; PAR M. HENRI HUA. Henri de Boissieu naquit au cháteau de Varambon, dans le départe- ment de l'Ain, le 16 février 1871. Sa famille était des plus connues et des plus estimées dans la région lyonnaise, une de celles où les traditions d'honneur et de dignité personnelle ont toujours été pieusement conser- vées. Un de ses membres, le graveur J.-J. de Boissieu a laissé un nom célèbre dans les Beaux-Arts. C'est armé d'une solide formation classique, après avoir obtenu à l'Université de Lyon le diplóme de licencié és lettres, qu'Henri de Boissieu entra dans la vie. Son esprit réfléchi et observateur le disposait par ailleurs à cultiver les sciences naturelles, pour lesquelles il marqua de bonne heure un penchant inné. Un moment, il pensa joindre à ses litres littéraires les grades universitaires dans cette branche, et, aussitôt après son service militaire vers 1892, il se mit à fréquenter le Muséum. suivant les herborisations du professeur Bureau. Au laboratoire de ce maitre, il rencontra Franchet qui eut sur l'orientation de ses ipm bota- niques une influence prépondérante. Herborisant passionné dans sa jeunesse, ayant par la suite étendu sa connaissance des formes végétales et de leur dispersion par le maniement des grands herbiers, familiarisé par son passage au milieu d'elle, alors qu'il était conservateur des collections du marquis de Vibraye, avec le tour d'esprit de l'aristocratie, aimant les belles-lettres et les bons auteurs, Franchet était plus que tout autre apte à retenir dans les voies de l'étude un jeune homme indépendant de fortune et d'esprit, qui cherchait à faire de sa vie œuvre utile au lieu de se borner à en jouir, comme c'est, hélas! la tendance trop habituelle de ceux quela naissance à mis à l'abri du besoin. T. LIX. ; (SÉANCES) 43 ^ mn © 674 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1912. Ce grand garcon blond, au masque noble, dont l'oeil clair semblait vouloir scruter les mystères de la nature comme aussi les problèmes de la vie sociale, l'intéressa. Il encouragea ses études sur le terrain, soit dans son cher département de l'Ain, soit dans les environs de Paris. Il lui enseigna à profiter des ressources qu'offrent, à qui veut et sait en tirer partie, les riches collections du Muséum. Son accueil bienveillant et affectueux sut le retenir. Je crois ne pas me tromper en disant que, sans Franchet, Henri de Boissieu sollicité, comme tant de jeunes hommes de sa génération, vers l'étude des transformations sociales qui orientent l'humanité future vers une destinée qu'elle espère meilleure, n'eùt pas donné à la Botanique l'appoint important qu'il y apporta. Ayant rappelé comment Henri de Boissieu fut enrólé parmi ces travail- leurs volontaires si utiles à la science à côté des professionnels, il convient d'apprécier la valeur de cet appoint. Son ceuvre botanique ne compte pas moins d'une quarantaine de Notes publiées de 1898 à 1912 dans divers recueils, notamment : le Bulletin de la Société botanique de France, le Bulletin de l'Herbier Boissier, le Journal de Botanique de Morot, le Bulletin de l'Académie interna- tionale de Botanique, le Bulletin du Muséum, etc. Il fut un des colla- borateurs de la Flore d'Indo-Chine en cours de publication sous la direction de MM. Lecomte et Gagnepain. Sa première publication se trouve dans le Bulletin de la Société bota- nique de France, où il était entré le 26 janvier 189^, sur la présentation de MM. Bureau et Franchet. Elle concerne une collection faite par lui- méme en Grèce et en Asie Mineure, lors d'un voyage à bord du yacht Chazalie, avec son cousin le comte H. de Dalmas. Parmi les 273 espèces de ce petit herbier, s'en trouvent cinq nouvelles; toutes proviennent de localités non mentionnées dans le Flora orientalis de Boissier. C'est encore le résultat botanique d'une croisiere du yacht Chaz d’après les récoltes faites au Cap Blanc par le comte de Dalmas, en 1898 qu'on trouve dans une énumération de quinze espèces dont trois nouvelles publiées au Journal de Botanique. alie Aprés ces premiers essais, Henri de Boissieu va se consacrer presque exclusivement à la flore d'Extréme-Orient. On sait que gráce d'une part aux relations établies par Franchet avec les missions catholiques de la Chine et du Japon et d'autre part à Linco poration par les soins de M. le professeur Lecomte et de son assistant M. Gagnepain des importantes collections rapportées d'Indo-Chine pa" L. Pierre et par le D" Thorel, collections chaque jour accrues par l'explo- ration méthodique de notre colonie organisée par MM. Lecomte et H. HUA. — NOTICE SUR HENRI DE BOISSIEU. 615 Finet au cours d'un voyage d'études en 1911, l'Herbier du Muséum de Paris est, sans constester, le plus riche du monde en documents sur cette flore. A l'époque, Franchet était seul pour l'étudier. Particulièrement attaché à l'examen de collections du Yunnan dues au R. P. Delavay et à ses continuateurs, il fut heureux de trouver dans Henri de Boissieu un collaborateur à qui confier les riches matériaux du Japon envoyés par le R. P. Faurie. Voici donc le jeune botaniste attaché à la Flore japonaise. De 1897 à 1899, il fait paraître dans le Bulletin de l'Herbier Boissier : les Éricacées (1897), les Légumineuses (1898), les Renonculacées et les Crucifères (1899). Dix-sept espèces nouvelles sont décrites. Le Bulletin de la Société botanique de France donne en 1900 : « Un nouveau Staphylea du Japon », et une « liste des localités et espèces nouvelles pour la Flore du Japon », où sont étudiées 72 espèces appar- tenant aux premières familles des Thalamiflores, depuis les Magno- liacées jusqu'aux Polygalacées. Les Violariées sont l'objet d'une revision complète avec clef nouvelle pour la détermination des 28 espèces con- servées, dont deux nouvelles. Ce travail est le dernier se rapportant au Japon. Ainsi que le fait remarquer l'auteur, l'activité apportée par les Japonais eux-mémes à étudier leur flore rend difficile aux Européens de se tenir au courant avec les matériaux parfois insuffisants des herbiers. Aussi bien l'étude poussée à fond d'une famille pour un domaine floristique donné le pousse à continuer dans cette voie. D'autre part, Franchet vient de Mourir; son disciple tient à cœur de contribuer pour sa part à continuer ses études sur la Flore de Chine. À ce nouveau point de vue se rattachent les travaux des années sui- vantes, débutant par une étude des Viola de la Chine, qui sert de lien avec la dernière que nous venons d'indiquer. Après l'énumération. critique des 97 espèces existant dans l'Herbier du Muséum, et la description de quatre espéces nouvelles, il y est fait un rappel des conclusions apportées par Franchet à ses études orientales, à savoir que beaucoup de genres de notre flore alpine n'y comptant que peu d'espéces, sont magnifiquement développés dans les massifs montagneux de la Chine, où l'on doit voir leur centre de création. Le fait se confirme pour les Viola. Cinq autres Notes se rapportent au méme groupe : descriptions d'espèces nouvelles, et remarques sur l'importance de certains Caractères, notamment de la forme du stigmate pour la distinction des espèces, 676: SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1912. La compétence acquise par Henri de Boissieu dans la connaissance de cette famille fait recourir à ses lumières pour la détermination de diverses grandes collections, notamment celle de l’Académie internationale de Géographie botanique et de l'Herbier de Buitenzorg, et c'est à lui que M. Lecomte confiera l'étude de cette famille pour la Flore de l'Indo-Chine. En. méme temps qu'il termine ses études sur les Violariées, il entre- prend la trés importante famille des Ombellifères. Dix Notes préliminaires (embrassant la Corée et la Chine aussi bien que l'Indo-Chine) préparent l'étude d'ensemble destinée à la Flore. Les Ombelliferes terminées, il s'attaquait à l'intéressante famille des Mélastomacées quand la mort vint le surprendre dans les circonstances tragiques que l'on sait. Tout en poursuivant ces travaux de longue haleine à l'Herbier du Muséum, oü il passait de longues journées durant ses séjours à Paris, il se livrait avec ardeur, quand il était dans le domaine familial de Varambon, à l'exploration de la flore locale du département de l'Ain. Quelques Notes en font foi dans le Bulletin de notre Société. En toutes occasions, son attention se portait aussi sur divers faits intéressants observés par lui ou signalés par ses correspondants, ainsi quen témoignent les Notes du Bulletin concernant le Solenanthus lanatus en Provence, le Linaria pallida dans les éboulis des rochers de Nayes, et l'Orobanche Hederz sur le Fatsia japonica. Son amour pour la science ne se manifesta pas seulement par des tra- vaux personnels. Il avait à cœur de le faire partager par ses concitoyens et d'en encourager le développement. C'est ainsi qu'en 1893, il fut un des principaux artisans de la Société des Sciences naturelles et archéo- logiques de l'Ain, dont il devait étre vice-président en 1900, et président en 1904. C'est à l'un des membres de cette Société, M. Chapoy, qu il adressa sa dernière lettre, écrite le 93 mai de Tenay au cours de l'excur- sion qui devait avoir une si fatale issue. : En relation avec les herborisants de la région, et aussi avec les prin- cipales sociétés d'échange, il avait constitué à Varambon un important herbier, grossi de ses récoltes personnelles, destiné surtout à servir de base à une Flore de l'Ain dont il projetait la publication. : Telle fut l'œuvre botanique d'Henri de Boissieu. Mais sa physionomie; que nous voulons retracer aussi vivante que possible, serait incomplète si nous ne rappelions, sans y insister, car ce n’est pas ici la place, quelle fut son œuvre sociale. Un de ses amis, M. Joseph Büche, professeur au Lycée de Lyon; par- H. HUA. — NOTICE SUR HENRI DE BOISSIEU. 617 lant à ses obsèques au nom de ses amis et des Sociétés lyonnaises dont il (it partie, l'a résumée en deux mots : « Tous les problémes sociaux le préoccupaient, surtout celui de la misère et de l'ignorance... Il en cher- chait le remède au cœur méme du Christianisme. » Il trouvait dans sa foi religieuse une source inépuisable de générosité. Il eut, auprès de lui, d'illustres exemples. Son mariage avec Mlle Costa de Beauregard l'avait fait neveu du marquis Costa de Beauregard, de l'Académie francaise, ce Savoisien de haute race, qui, aprés avoir servi la Maison de Savoie avec tout le dévouement d'un cœur généreux, se donna pleinement à sa nouvelle patrie, aprés la cession de sa province natale à la France. Devenu veuf prématurément, il trouva quelques années plus tard dans Mlle d'Ursel, niéce du comte Albert de Mun, une nouvelle compagne dont les traditions n'étaient pas inférieures à celles de la premiere. Dans un tel milieu, comment Henri de Boissieu, déjà porté naturellement vers une largeur de vues, renforcée peut-étre par ses études scientifiques, n'auraitil pas été animé par un idéal, tel que celui des deux illustres académiciens, respirant le plus pur amour de sa patrie. C'est dans cet esprit qu'il collabora à divers journaux et revues, notam- ment au Correspondant, à la Quinzaine, à la Revue populaire d'Eco- nomie sociale, au Peuple francais, etc. Ses idées larges, sa franchise, sa cordialité, lui avaient concilié l'affec- tion de tous ceux qui l'approchaient; et en particulier de ses compa- gnons de travail de l'Herbier du Muséum. Ce fut avec stupeur que, le 27 mai, on apprit par les journaux que le comte de Boissieu, parti le 23 pour une excursion botanique, par quoi il pensait utilement occuper ses loisirs entre deux séances du Conseil municipal, où pour la quatrième fois venait de l'appeler la confiance de ses concitoyens de Varambon, n'avait pas reparu. Ge fut avec angoisse que, pendant de longs jours et méme de longues semaines, furent sui- vies les phases des pénibles recherches destinées à retrouver sa trace. Hélas, ce fut son corps que l'on retrouva, brisé, dans un abime au bord duquel, peut-être, s'était-il imprudemment penché pour atteindre quelque plante intéressante ! Ses camarades d'études ont eu le regret de ne pouvoir aller, à cause de l'éloignement, lui rendre un deroier hommage. Que l'écho de ce regret soit ici consigné. x Les obsèques, célébrées à Varambon le 25 juin, un grand mois après la fatale excursion, avaient attiré un grand concours de population venue de toute la région lyonnaise. D'émouvants adieux lui furent adressés par MM. de Schuttelaëre, maire de Varambon, au nom de ses collègues du "Conseil municipal; Chapoy, de Chiffreville; Bourgoin, Tissot, Joseph 618 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1942. Büche, au nom des diverses sociétés régionales, scientifiques, agricoles et d'action sociale dont il faisait partie. Netre Société était représentée .par notre excellent confrére lyonnais M. Nisius Roux. Des paroles prononcées par les divers orateurs nous pouvons retenir la substance en peu de mots. Henri de Boissieu fut homme de pensée, homme d'action, homme de cœur, homme de science. C'est bien ainsi qu'il reste dans notre souvenir, à nous qui l'avons connu et avons pu apprécier à la fois la valeur de ses travaux scientifiques et la valeur de son esprit généreux. Liste chronologique des principales publications botaniques d'Henri de Boissieu. 1896. — 4. Quelques Notes sur la flore d'Orient (Bull. de la Soc. bot. de Fr., XLIII, p. 283-290). j 2. Contributions à la connaissance du littoral saharien. Etude sur la flore du Cap Blanc (Journ. de Bot.. X, p. 218-221). 1897. — 3. Note sur un Centaurea adventice dans l'Ain (Bull. de la Soc. bot. de Fr., XLIV, p. 411). 4. Les Saxifragacées du Japon. Espèces et localités nouvelles, d'après - les collections de M. l'abbé Faurie (Bull. de l'Herb. Boissier, V, p. 683- 695). 5. Les Éricacées du Japon, d'aprés les collections de M. l'abbé Faurie (lbid., p. 905-924). 1898. — 6. Les Légumineuses du Japon, d'aprés les collections de M. l'abbé Faurie (Ybid., VI, p. 660-680). : T. Les Henonculacées du Japon, d'aprés les collections de M. l'abbé Faurie (Ibid., VII, p. 580-601) 1899. — 8. Les Crucifères du Japon, d'après les collections de M. l'abbé Faurie (Ibid., VI, p. 181-198). 1900. — 9. Un nouveau Staphylea du Japon (Bull. de la Soc. bot. de Fr., XLVII, p. 221-222). 10. Liste des localités et espèces nouvelles pour la Flore du Japon, d’après les collections parisiennes de M: l'abbé Faurie (Ibid., p. 309 sq.) 1901. — 11. Le Sisyrinchium mucronatum Mich. dans l'Ain (Ibid. XLVIII, p. 371). 12. Les Viola de Chine, d'après les collections du Muséum d'histoire naturelle de Paris (Bull. de l'Herb. Boissier, 2e série, I, p- 1013-1081). H. HUA. — NOTICE SUR HENRI DE BOISSIEU. 679 1902. — 13. Un nouveau Viola de Chine (Bull. de l'Acad. internat. de Géog. bot., II, p. 333). 14. Note sur quelques Ombellifères de Chine, d'après les collections du Muséum d'Histoire naturelle de Paris (Bull. de l'Herb. Boissier, ll, p. 801-810). 15. Les Viola de Chine, d'après les collections de l'Herbier de l'Académie internationale de Géographie botanique (Bull. de l'Acad. internat. de Géog. bot., 11° année, p. 89-91). 1903. — 16. Note sur quelques plantes adventices des-environs de Pont-d'Ain (Bull. de la Soc. bot. de Fr., L, p. 183). 17. Le Solenanthus lanatus, adventice en Provence (Ibid., L, p. 256). 18. Les Ombellifères de Chine, d'après les collections du Muséum d'Histoire naturelle de Paris (Bull. de l'Herb. Boissier, 2° série, IIl, p. 831-856). 19. Les Ombellifères de Corée, d'après les collections de M. l'abbé Faurie (Ibid., III, p. 953-958). 20. Note sur une Ombellifère monstrueuse de Corée (Bull. de la Soc. bot. de Fr., L, p. 482). . . 1904. — 91. Sur quelques plantes adventices de l'Ain (Ibid., LI, p. 55). 1906. — 22. Note sur quelques Ombellifères de la Chine, d'apres les collections du Muséum d'Histoire naturelle de Paris (lbid., LIII, p. 418). 23. Le Linaria pallida subspontané en Suisse (Ibid., LIII, p. 524). 24. Les Ombelliféres de (a Chine (Bull. de l'Acad. internat. de Géog. bot., 15* année, p. 183-186). 1908. — 95. Note sur une Violariée nouvelle de l'Indo-Chine (Bull. de la Soc. bot. de Fr., LV, p. 33). 26. Sur le Viola Denhardtii (Ibid., p. 104). 27. Orobanche Hederæ sur Fatsia Japonica (Ibid., p. 277). 28. Encore quelques Violariées d' Extréme-Orient (Ibid., p. 461). 29. Note complémentaire et rectificative sur les Ombellifères de Corée (Bull. de l'herb. Boiss., 2* série, VIII, p. 641). 1909. — 30. Sur quelques plantes adventices ou rares des environs de Pont-d'Ain (Bull. de la Soc. bot. de Fr., LVI, p. 175). 91. Sur un Negelia zebrina monstrueux (Ibid., p. 176). 32. Note complémentaire sur quelques Ombelliferes d Extréme-Orient (Ibid., p. 348). 33. Nouvelle Note sur quelques Ombellijéres d' Extréme-Orient (Ibid., p. 412). 34. Flore générale de l'Indo-Chine, Violacées, p. 206-218. 680 -` SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1912. 1910. — 35. Un nouveau Viola d'Extréme-Orient, groupe des Sylvestres. — Remarques sur les espèces voisines et sur la forme du stigmate dans le groupe (Bull. de la Soc. bot. de Fr., LVII, p. 188). 36. Un]nouveau Viola chinois du groupe des Serpentes. — emarques sur les Viola de ce groupe (Ibid., p 257). 31. (En collaboration avec M. L. CaPrrAINE.) — Le genre Viola dans l'Herbier de Buitenzorg (Ibid., p. 337, pl. XI, XII, XIII). 38. Les Ombelliferes de la Mission Pelliot- Vaillant (Bull. du Muséum, XVI, p. 162). 1911. — 39. Les Narcisses du Poizat (Ain) (Bull. de la Soc. bot. de Fr., LVIII, p. 445). | 1912. — 40. Un Acer hybride nouveau pour la flore française (Ibid., CIX: p. 71). M. Lutz présente, au nom de M. Alfred Reynier, des échantillons vivants de Sedum micranthum, dont l'envoi était accompagné de la notule explicative suivante : Comme appoint pour l'échange de vues soulevé par mon article Sur le Sedum Clusianum Guss. (Voir p. 323-329 du Bulletin), j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de la Société des échantillons frais du Sedum album L. variété micranthum DC. Les morphologistes pourront, avec une simple loupe, se rendre compte que les feuilles y sont VERRUCULEUSES- SCABRIDULES, particularité qui, dés lors, n'est nullement spéciale au Clusianum, quoi qu'en pense M. Rouy (p. 369 du Bulletin) se fiant à un passage ambigu du Conspectus Flora Græcæ de M. De Halacsy. D'où qu'il vienne, le micranthum, vivant, laissera toujours apercevoir : folia undique glandulis impressis, præsertim versus apicem notata, ita ut ob margines elevatos foveolarum fere verruculis scabra ibi videntur, comme le signale Gussone chez sa plante publiée, en 1842, sans le moindre examen du Sedum de Bastard et de Pyrame de Candolle, Orpin connu depuis un demi-siècle et immanquablement sicilien autant que français. Le méme phénomène de feuilles verruculeuses-scabridules étant constant sur les S. acre L., S. dasyphyllum L., frais (je juge inutile de les envoyer, ils sont faciles à se procurer des environs de Paris), il n'y à là rien qui puisse motiver un éloignement sérieux entre le prétendu Clu- Sianum verum et la variété micranthum d'Alphonse de Candolle; en rapprochant l'Orpin de Gussone du micranthum, à titre de sous-variélé de minime importance, je n'avais donc obéi à aucune « idée préconcue »! — A. R. D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 681 M. Luizet, avec dessins, échantillons et préparations à l'appui, expose la suite de ses recherches sur les Saxifrages du groupe Dactyloides. Contribution à l'étude des Saxifrages du groupe des Dactyloides Tausch; 13* article; PAR M. D. LUIZET. Saxifraga Iratiana Fr. Schultz (Arch. Fl. Fr. et All., 1850, p. 176!) — S. groenlandica Lap. (Fl. pyr., 1195, p. 39!), non L.' (Spec., 1153, p. 404!). Lapeyrouse avait identifié son ©. groenlandica à celui de Linné; il fut suivi, dans cette voie, par de Lamarck et de Can- dolle (Fl. Fr., 1805, IV, p. 316!), et par Grenier et Godron (Fl. Fr., 1848, I, p. 6491). Les lobes très obtus des feuilles de l'espéce pyrénéenne ne correspondent pas cependant aux laci- niis acutis de la diagnose linnéenne, et l'on peut s'étonner qu'il n'ait pas été tenu un compte plus rigoureux du mot acutis choisi par Linné. Le laconisme des anciennes descriptions ne pouvait étre compensé que par la précision et l'exactitude des qualifi- catifs adoptés; accepter obtusis pour acutis, comme on l'a fait, équivalait à établir (bien à tort) que Linné s'était trompé, ou à commettre de propos délibéré une erreur de détermination. Sternberg s'était judicieusement gardé d'admettre la syno- nymie du S. groenlandica L. : « Synonymum Linuzi a clar. Lapeyr. citatum non adduxi; folia enim caulina sparsa, et lacinia acutæ nequaquam ad nostram plantam spectare possunt, qua unum tantummodo rarissime duo folia caulina gestit, quorum laciniz, "li in foliis radicalibus, constanter obtuse sunt. » Rev. Sax., 1810, S. groenl., p. 53, obs. II! La confusion persista jusqu'en 1850. Fr. Schultz y mit un terme, en abolissant le S. groenlandica Lap., et en créant, à sa place, le S. /ratiana. Malheureusement il fit suivre sa descrip- tion de deux observations inexactes : 1° « Differt a S. sponhemica Gmel., etc., foliis sessilibus (non petiolatis), apice 3-5-fidis (nunquam 6-9-fidis)... » — 2° « Differt a S. exarata foliis non sulcatis, etc. ». Les nombreuses préparations que j'ai l'honneur 632 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1912. de présenter permettent de reconnaitre : 1° que les feuilles du Saxifraga Iratiana sont souvent pétiolées et qu'elles peuvent compter plus de 5 lobes; — 2° que cette espèce possède des feuilles sillonnées, tout comme le S. exarata. L'erreur, commise par Fr. Schultz sur le second point, est la plus grave. Mes études actuelles me conduisent, en effet, à attacher une importance capitale à la présence ou à l'absence de sillons sur les feuilles, au point de vue de la séparation spéci- fique d'un certain nombre de Dactyloides. Mais, qu'il s'agisse du S. exarata, du S. Iratiana ou de quelque autre espèce à feuilles sillonnées, la recherche et l'observation des sillons exigent un peu d'expérience. Les sillons, dont je parle, suivent le méme parcours que les nervures principales des feuilles, exactement à leur surface, et non à côté d'elles. Il arrive très souvent, surtout chez les espèces à nervures très proéminentes, qu'ils soient plus ou moins refoulés et même effacés par ces nervures. Il n'est méme pas rare de voir une nervure saillante se terminer, à l'extrémité d'un lobe, par une cannelure trés distincte. L'observateur doit donc rechercher les sillons, de préférence sur les feuilles dont les nervures ne sont pas encore trés prononcées, sur les feuilles suprabasilaires, par exemple, et aprés avoir ramolli ces feuilles, s'il s'agit d'échantillons secs. Il les découvrira, assez souvent encore, à la surface des feuilles infrabasilaires desséchées pen- dant la végétation et, de ce fait, peu déformées; ces feuilles offrent l'avantage d'étre, en général, moins fortement nerviées que les feuilles basilaires et que les feuilles infrabasilaires vivantes, sur lesquelles on ne distingue fréquemment aucuns sillons. Le Saxifraga Iratiana a été confondu maintes fois avec le S. mixta Lap. et étiqueté sous ce nom dans de grands herbiers. Quelques-unes de ses formes ont été prises pour le 5. ciliarts Lap., malgré l'inexactitude d'un tel rapprochement, inconct- liable avec la description publiée par l'auteur (Suppl. hist. abr. Pyr., p. 541). Timbal-Lagrave notamment n'a jamais récolté, sous le nom de S. ciliaris Lap., au Port de Vénasque et re le Val d'Aran, autre chose que le S. Jratiana (herb. Timb.: teste Neyraut!). D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 683 J'ai comparé entre elles de trés nombreuses préparations de S. Iratiana et de S. pubescens Pourr. — S. mixta a. Lap. ; voici les observations principales qui me paraissent concluantes pour justifier la séparation spécifique du S. Zratiana : — 4" Chez le S. Iratiana, les pétales sont beaucoup plus longs et plus larges, par rapport aux sépales; — 2° ils portent ordinairement des nervures purpurines, et non incolores ou jaunâtres; — 3° les sépales, elliptiques ou ovales-elliptiques, sont le plus souvent colorés en pourpre noirátre, au lieu d'étre ovales-linéaires et verdàtres; — 4° les feuilles sont sessiles ou subsessiles, ou atténućes en un pétiole large, ou largement pétiolées, et toujours munies de lobes courts ou trés courts, subelliptiques ou linéaires, tandis que les feuilles du S. pubescens sont, en général, longue- ment et étroitement pétiolées, à lobes linéaires ou subspatulés, allongés, prolongés méme jusqu'à la base du limbe. Le S. Iratiana présente des variétés que je décris sommaire- ment à la suite de la diagnose latine de l'espèce. Diagnose latine. — Saxifraga Iratiana Fr. Schultz. — Obscure virens, dense vel densissime cæspitosa, tota pubescenti-glandulosa, modice viscosa vel odorata, aliquando resinacea, caudiculis fruticulosis foliis vetustis numerosis dense congestis vel imbricatis obtectis, sæpe multas columnas cylindricas juxtapositas formantibus ; caulibus floriferis erectis, valde glandu- loso-pilosis 1-8 cm. altis, oligophyllis, rarius nudis, vulgo cymoso-2-6-floris, pedunculis brevibus vel plus minus elongatis 1-2-floris. Folia cuneata, sessilia vel subsessilia, vel in petiolum latum attenuata, vel late petiolata, plus minusve Sulcata, vulgo nervis numerosis post siccationem tenuiter et eleganter prominulis nervosa, 3-5-7-fida, lobis linearibus vel elliptico-linea- ribus, brevibus vel brevissimis, valde obtusis; omnia ciliata, plus minusve dense glanduloso-pilosa; caulina 0-2 trifida vel 3-5-fida, sessilia vel subses- silia; bractea inferior 3-5-fida, atque prophylla linearia, integra, obtusa; Suprabasilaria 3-5-fida, in rosulis depressis sessilibus, rarius elongatis vel Stipitatis, aggregata; basilaria 5-7-fida, haud raro petiolata; infrabasilaria numerosa, 3-5- fida, sæpius erecta, interdum patula vel reflexa, sessilia vel Subsessilia, raro petiolata, valde congesta vel densissime imbricata. Petala alba, patula vel reflexa, obovata vel rotundato-ohovata, basi plus minusve attenuata, sæpe apice emarginata, laciniis calycinis 1 x (2 — 2,5) longiora atque 1 x (2,5 — 3) latiora, trinervia, nervis sæpius violaceo-purpureis. Laciniæ elliptica vel ovato-elliptice, obtusæ vel apice rotundatæ, persaepe atropurpurascentes. Styli stamina vix æquantes, stigmatibus apice incras- Satis atque pilosis, stamina basi dilatata laciniis æqualia, antheris haud raro purpureis, apice rotundatis vel apiculatis. Capsula tubo breviter exserta, stylis divaricatis coronata. Semina ovoideo-oblonga, angulosa, atrofusca, tuberculis minutissimis obsita. Forma vulgaris. — Caules foriferi 2-4 cm. alti, unifoliosi, rarius 684 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1912. 2-foliosi vel nudi. Flores 2-5 cymosi, vulgo breviter pedunculati, pedunculis 1-2-ftoris. Surculi axillares sessiles vel subsessiles, rarius stipitati. Var. laxiflora Luiz. — Caules floriferi graciles, 4-8 em. alti, 1-2-foliosi. Flores 2-7 laxe cymosi, pedunculis 1-2-floris, pedicellis tenuibus elongatis. Surculi axillares haud raro stipitati. Var. polyantha Luiz. — Caules floriferi crassiusculi, 4-8 cm. alti, nudi vel unifoliosi. Flores 7-18 cymosi vel paniculato-corymbosi, pedunculis 1-5-floris, pedicellis brevibus vel plus minusve elongatis. Var. nana Luiz. — Caules floriferi tenuissimi, 5-25 mm. alti, 2-3-foliosi. Flores 4-3 cymosi, breve pedunculati. Folia densissime congesta vel imbricata. Saxifraga Jouffroyi G. Rouy (Illustr. pl. Eur. rar.) —S. mos- chata Wulf.. >S. Iratiana Fr. Schultz — S. muscoidi-groenlan- dica de Jouffroy, 1852!; Miégeville, 1865! — J'ai remarqué souvent, chez cet hybride, des sillons apparents sur la face supé- rieure de ses feuilles. Cette observation, encore inédite, confirme la parenté du >< S. Jouffroyi avec le S. Iratiana, espèce à feuilles sillonnées! x Le S. Jovffroyi se rencontre sur de très nombreuses cimes élevées des Pyrénées centrales, à peu près partout où les S. Iratiana et S. moschata croissent dans le voisinage l'un de l'autre. Saxifraga nevadensis Boiss. — Boissier signala, pour la première fois, la plante de la Sierra Nevada, sous le nom de S. mixta Lap., en lui attribuant comme synonymes le S. pubes- cens DC. excl. var. a., et le S. groenlandica Lap. non L. (Voy. en Esp., 4839-1845, II, p. 230!). Il est intéressant de remarquer la judicieuse exclusion par l'auteur de la var. a. du S. pubescens DC., qui se trouve être un hybride, le»« S. obscura Gr. Godr.!, et celle du S. groenlandica L., qui n'aurait jamais dù étre iden- lifié au S. groenlandica Lap.. Boissier déclara, en méme temps (l. c.), qu'il ne confondait point son S. mixta avec la plante di pic Saint-Loup (c'est-à-dire le S. Prostiana Ser.), et enfin quil partageait la manière de voir de de Candolle, sur l'extréme dif- ficulté de séparer spécifiquement le S. mixta Lap. et le S. groen- landica Lap. Il n'en arriva pas moins, plus tard, à la distinction de 3 espèces (Diagn. pl. nov., sér. 2, II, 1856, p. 61!) : 1° Le S. pubescens Pourr. — S. mixta Lap. 2° Le S. melæna Boiss. (l. c., p. 66!), qui n'est autre que le S. Iratiana Fr. Schultz. D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 685 3° Le S. nevadensis Boiss. (l. c., p. 61!), espèce particulière à la Sierra Nevada. Mes recherches aboutissent aux mémes conclusions. Willkomm, persuadé lui aussi de l'indigénat du S. nevadensis, n'appuya cependant son appréciation personnelle sur aucune observation décisive (Suppl. Fl. hisp., 1893, p. 208!). L'absence totale de sillons sur la face supérieure des feuilles me parait étre l'une des preuves les plus concluantes de la valeur spéci- fique de la Saxifrage de la Sierra Nevada. De ce fait, cette plante ne peut pas être rattachée au S. pubescens Pourr. = S. mixta v. Lap., qui porte des feuilles sillonnées; elle ne peut pas davan- tage être rapprochée du S. /ratiana, qui présente ce méme carac- tère essentiel. e Diagnose latine. — Saxifraga nevadensis Boiss. — Obscure virens, dense et compacte cæspitosa, tota pubescenti-glandulosa, viscida, caudiculis foliis emortuis persistentibus atque nigricantibus vestitis; caulibus flori- feris erectis, breviter glanduloso-hirtis, 2.5-9 cm. altis, oligophyllis vel nudis, apice corymbose et confertim 3-9-floris, pedunculis 1-2-floris. Folia ovato- cuneuta, sessilia vel subsessillia, vel in petiolum latum attenuata, vel late petio- lata, haud sulcata, nervis non prominentibus atque etiam post siccationem viz prominulis, 3-5-fida, lobis lineari-oblongis obtusis vel lineari-sublanceolatis obtusiusculis, modice elongatis ; omnia glanduloso-hirsuta ; caulina 0-2 trifida, atque prophylla linearia integra; suprabasilaria 3-5-fida in rosulis sessilibus vel breviter stipitatis aggregata; basilaria 5-fida, vulgo petiolata ; infrabasi- laria 3-5-fida, erecta vel subpatula, plus minusve dense congesta vel imbri- cata. Petala alba vel basi rosea, obovala vel obovato-oblonga, exunguiculata, apice haud emarginata, laciniis calycinis 1 Xx (2— 2,5) longiora atque 15x (4,5 — 2) latiora, trinervia, nervis vulgo purpurascentibus. Laciniæ ovatæ obtuse, tubo æquilongæ, pilis crebris glandulosis hirtellæ. Styli Stamina vix æquantes, stigmatibus albidis paulum incrassatis. Stamina lacinias æquantia, demum haud raro superantia, antheris apice vulgo rotundatis, ante anthesin acerrime rubris, postea fuscis. Capsula subglo- bosa tubo vix exserta, stylis divaricatis coronata. Semina..... x. typica Luiz. — Densissime cæspitosa ; caules floriferi 2,5-4 em. alti, floribus vulgo subcapitatis, pedunculis brevibus 4-2-floris; surculi axillares haud stipitati. 8. pulchella Luiz. — Laziuscule cæspitosa; caules floriferi 4-9 cm. alti; floribus vulgo paniculato-corymbosis , pedunculis plus minusve elongatis 1-2-floris; surculi axillares vulgo stipitati; folia basilaria lobis elongatis haud raro lineari-sublanceolatis obtusiusculis vel acutiusculis. M. Lutz donne lecture de la communicalion suivante : 686 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 19412. Notes lichénologiques Xv PAR M. LE Dr M. BOULY DE EESDAIN:- Squamaria dispersoareolata nov. var. prolifera B. de Lesd. IrALIE : Valpelline, 3200 m. sur des roches siliceuses, leg. Abbé Henry, 1912. Thalle K—, vert jaunâtre pâle, à lobes dispersés, appliqués, d'abord plans puis convexes. Apothécies de 1-1,5 mm. de diamètre, d'abord innées, puis sessiles à bord entier ou légérement crénelé, concolore au thalle, trés épais, atteignant jusqu'à 0,4 mm. de largeur, concaves, à disque concolore au thalle ou brun rougeátre, prolifères; le disque plus ou moins détruit donnant naissance à 4 ou 3 autres apothécies. Épithécium jaunâtre, granuleux, thécium et hypothécium incolorés, paraphyses peu distinctes, théques avortées. Gelat. hym. I 4- bleu. Lecanora atra nov. var. montana B. de Lesd. ITALIE : Valpelline, 2 800 m. sur des roches schisteuses, leg. Abbé Henry, 1912. Thalle K 4- J vif, blanchâtre, aréolé verruqueux, à verrues convexes dispersées ou plus souvent confluentes, convexes, parfois subglobuleuses, de 1-2 mm. de diamètre. Hypothalle noir. Apothécies noires, nues, de 2 mm. de diamètre, d'abord planes, puis convexes à bord thallin entier et persistant, souvent légèrement flexueux. Épithécium, thécium et hypo- thécium violacés, paraphyses cohérentes. Spores longues de 15-18 sur 1-9 p. Spermogonies nombreuses, noires; spermaties droites ou tres légèrement courbes, longues de 12-16 sur 0,9 p. Aspicilia Henriei D. de Lesd. nov. sp. ITALIE : Valpelline, 2700 m. sur des roches siliceuses, leg. Abbé Henry, 1912. Crusta K—C—KC— cinereo-glauca, sat tenuis, contigua, rimoso-areo- lata, irregulariter limitata; areolis minutis, angulosis, planis vel subcon- vexis. Medulla I—. Apothecia nigra, minuta, primum immersa, angulosa, urceolataque, dein plana margine thallino tenui, in areolis convexis SI gula vel bina, disco leviter pruinoso dein nudo. Epithecium olivaceum. thecium et hypothecium incolorata, paraphyses graciles, cohærentés moniliformiter articulatæ, asci clavato-ventricosi. Sporæ 8-næ, hyalin®, ovoideæ, 14-19 u long., 10-12 lat. Gelat. hym. I + cærulescit deinque vinose rubet. Spermatia leviter arcuata, 24-27 u long., 0,8-0,9 lat. Aspicilia valpellinensis B. de Lesd. nov. sp. bé ITALIE : Valpelline, 2800 m. sur des roches siliceuses, leg. Abbé Henry, 1912. M. BOULY DE LESDAIN. — NOTES LICHÉNOLOGIQUES. 687 Crusta K—, C—, KC—, sat tenuis, cinereo-alba, contigua, rimoso-areo- lata, irregulariter limitata, areolis minutis, planis, angulosis. Medulla I—. Apothecia nigra, nuda, minuta, angulosa vel punctiformia, persistenter innata urceolataque, margine thallino indistincto, in areolis numerosa (sepe 15) demum confluentia. Epithecium olivaceum, thecium et hypo- thecium incolorata, paraphyses cohærentes, moniliformiter articulata, asci clavato-ventricosi. Sporæ 8-næ, hyalinæ, oblongæ, 21-27 p long., 13-15 lat. Gelat. hym. I + cærulescit deinque vinose rubet. Aspicilia macrospora B. de Lesd. nov. sp. HérauLr : La Salvetat-sur-Agout, sur une pierre siliceuse au bord de l'Agout, leg. F. Marc, 1908. Crusta K—, C—, KC—, albida, circa 1 mm. crassa, continua, vel hinc inde sub lente rimulosa, irregulariter limitata. Apothecia 0,5-1 mm. lata, dilute roseo-incarnata, immersa, numerosa, rotundata, vel mutua pres- sione angulosa, margine integro sat crasso, non prominente cincta, con- cava, demum urceolata. Epithecium et thecium incolorata, hypothecium luteolum, paraphyses graciles, numerosæ, ramoso-connexæ, asci elongato- cylindrici. Sporæ 8-næ, simplices, oblongo-ellipsoideæ, 63-81 x long., 30-42 lat. Gelat. hym. I + intense cærulescit. Aspicilia Souliei B. de Lesd. nov. sp. HÉRAULT : Prémian, 300 m. sur des roches schisteuses, leg. Abbé Soulié, 1908. Crusta K 4- J — R, cinereo-alba, sat tenuis, contigua, rimoso-areolata, irregulariter limitata, areolis minutis, angulosis, planis, lævigatis. Apo- thecia nigra, nuda, minuta, 0,3-0,4 mm. lat. persistenter innata urceolata- que, margine thallino indistincto, rotundata, in areolis singula vel plura, et tum varie angulosa demumque confluentia. Epithecium olivaceum thecium et hypothecium incolorata, paraphyses graciles cohærentes, arti- Culatæ, asci clavato-ventricosi. Sporæ 8-næ, hyalinæ, oblongæ, 21-30 p long., 12-16 lat. Gelat. hym. I + cærulescit deinque vinose rubet. Sper- malia recta vel leviter curvata 11-12 u long.. 1 (vix) crass. Aspicilia gibbosa nov. var. alba B. de Lesd. ITALIE : Valpelline, 3800 m. sur des roches schisteuses, leg. Abbé Henry, 1912. Thalle blanc, K + J vif. Spores longues de 13-21 sur 9-11 p. Lecania calcivora B. de Lesd. nov. sp. ALGÉRIE : Oran sur des pierres calcaires, leg. A. de Crozals, 1905. , Crusta inconspicua. Apothecia 0,4-0,5 mm. lata, calcivora, primum immersa, dein adnata, persistenter plana, nigra, ciesio-pruinosa, margine Infegro concoloreque cincta. Epithecium fuscidulum, thecium et hypo- thecium incolorata, paraphyses libere, sat crasse, articulate. Spore 8-næ, hyalinæ, 1-sept., 15-16 p long., 7 lat. Gelat. hym. I + cærulescit. 688 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1912. Acarospora chlorophana nov. form. rugosa B. de Lesd. ITALIE : Valpelline, 2800 m. sur des schistes, leg. Abbé Henry, 1912. Diffère du type par ses aréoles convexes souvent plus ou moins globu- leuses et légérement rugueuses. Le thalle est lobulé crénelé et lisse à la périphérie ou entiérement aréolé-rugueux. Stérile. Lecidea albomarginata B. de Lesd. nov. sp. PYRÉNÉES-ORIENTALES : Amélie-les-Bains : Mondoni, sur une roche granitique, leg. F. Marc. 1910. Crusta K—, C—, KC—, cinereo-glauca, sat tenuis, circa 0,5 mm. crassa, areolata, areolis contiguis, angulosis, minutis, 0,4-0,9 mm. lat., conca- viusculis, margine albo prominulo limbatis. Medulla I +. Apothecia atra, cæsio-pruinosa, minuta, 0,3-0,4 mm. lat., in areolis immersa, easque æquantia, persistenter plana, margine tenui integroque cincta. Epithe- cium olivaceum, thecium et hypothecium incolorata, paraphyses arcte cohærentes, asci clavati; sporæ 8-næ, hyalinæ, simplices, ellipsoideæ, vel ellipsoideo-oblongæ; 18-25 u long., 8-10 crass. Gelat. hym. I + intense cærulescit. Lecidea alboradicata B. de Lesd. nov. sp. Irate : Valpelline, 2800 m. sur des roches siliceuses, leg. Abbé Henry, 1912. Crusta K + J, C—, albida vel albido-glauca, radicata, radicibus albidis, squamulosa, squamulis bullatis, turgidis, lævigatis, dispersis vel congestis, circa 4 mm. lat. Apothecia nigra, nuda, 0,5-0,7 mm. lat., plana, margine integro, tenui, concoloreque cincta, demum convexa immarginataque, interdum glomeratä. Epithecium olivaceum, thecium incoloratum, hypo- thecium fuscidulum, paraphyses graciles, simplices, cohærentes, asc! clavati, circa 50 x long.; sporæ 8-næ, hyalinæ, simplices, oblongo vel ellipsoideo-oblongæ, 12-17 x long., 7-9 crass. Gelat. hym. I + ceerulescit. Blastenia fraudans (Th. Fr.); Caloplaca ferruginea var. fraudans Th. Fr. Lich. Spitsbergenses, p. 27. ITALIE : Valpelline, 2500 m. sur des grès et 2900 m. sur des schistes, leg. Abbé Henry, 1912. Thalle indistinct. Apothécies K + R, petites, de 0,3-0,5 mm. de diametre, souvent pressées anguleuses, à marge entière, flexueuse, rouge orangé beaucoup plus pâle que le disque qui est toujours plan, roux olivitre dans les premiers échantillons, et roux ferrugineux dans les seconds. Epithécium jaunâtre, granuleux, thécium et hypothécium incolores, para- physes plus ou moins cohérentes, gréles, articulées. Spores polocælées loges très rapprochées comme dans les Gyalolechia, parfois uniseptées plus rarement simples, longues de 15-17 sur 4-6 p. Nouveau pour l'Italie. Catillaria lenticularis nov. form. parasitica B. de Lesd. p Garb : Mont Aigoual : Hort-de-Dieu, 1250 m. leg. Flahault, 1908. E. MALINVAUD. — FLORULÆ OLTENSIS ADDITAMENTA. XI. 689 Thalle noir, granulé pulvérulent, dispersé sur le thalle et sur les apo- thécies du Eecidea fuscoatra. Apothécies noires, de 0,2-0,3 mm. de dia- métre d'abord planes, à bord mince et entier, puis immarginées convexes. Épithécium vert émeraude, thécium et hypothécium incolores, paraphyses gréles, cohérentes, faiblement articulées, capitées, théques claviformes; spores 1-sept., longues de 7-9 sur 3 y. Gyalecta acicularis Anzi Catal. Lich. in Prov. Sondriensi et circa Novum- Comum, p. 62. Lozère : Meyrueis, rochers dolomitiques ombragés, leg. F. Marc, 1942. Thalle assez mince, blanc rosé, rimeux par places. Apothécies de 1 mm. de diamètre environ, sessiles, d'abord closes, puis bientôt ouvertes et concaves, carné pâle, à disque plan couvert d'une pruine blanche, à bord épais, découpé en 5 dents triangulaires, se subdivisant ensuite dans les vieilles apothécies qui prennent une teinte blanc livide. Épithécium, thé- cium et hypothécium incolores, paraphyses libres, épaisses de 3-3,5 p, thèques claviformes; spores 8-nées, hyalines, allongées, plus ou moins atténuées aux extrémités, multiseptées, longues de 36-59 sur 4-6 u. Gélat. hym. I + jaunátre. Anzi, loc. cit., donne comme mesure des spores 38-43 sur 3-5 p. M. F. Camus résume la communication ci-après de M. Malinvaud : FIlorulæ oltensis Additamenta, ou Nouvelles Annotations à la flore du département du Lot; XI! PAR M. ERN. MALINVAUD. 11. Urospermum picroides F. W. Schmidt, Samml. physik-ceko- nom. Aufsätze (ann. 1195), p. 216 °. Remontant au Nord dans la Drôme, l'Ardéche et la Gironde, cette espèce méditerranéenne fut rencontrée pour la première fois dans notre département par le D" Bras’, le 17 mai 1875, « à 1. Voy. le numéro X des Additamenta, t. LVII, 1911, p. 512. 2. Le binôme Urospermum picroides, attribué à tort par quelques auteurs à Desfontaines (Catal., ann. 1804), doit être restitué à F. W. Schmidt, loc. cit. (1795). . 3. Voy. BRAS, Catal., p. 215. T- Lx. (SÉANCES) 44 690 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1942. Montbrun, sur la rive droite du Lot, au pied des rochers qui bordent la route ». M. Giraudias l'indiquait l'année suivante à Saint-Martin (canton de Limogne '). M. Coste l'a vue récemment à la Roque de Toirac, Cadrieu, Cajare, Puy-l'Evéque, etc. D'après le Catalogue Bousquet, elle habite de préférence le bas des coteaux de presque tout l'arrondissement de Cahors. Par contre, M. Coste la dit trés rare dans l'Aveyron, oü elle est connue sur les rochers de Cantobre entre Millau et Nant, et sur les rochers de Sanjac (F. Saltel). Bras la mentionne en Tarn- et-Garonne, à Saint-Antonin, vallée de l'Aveyron. L'Urospermum Dalechampii F. W. Schmidt est assez répandu dans la partie méridionale de l'Aveyron, mais ne parait pas exister dans la flore du Lot. 12. Crepis setosa Hall. Cajarc, dans la gare, adventice (abbé Coste). On lit dans le Prodrome de Lamotte (p. 472) : « Barkhausia setosa DC. (Crepis setosa Hall.), espéce méridionale, qui, depuis l'établissement des chemins de fer, s'est répandue dans toute ma circonscription; sauf dans le département du Gard, où elle est spontanée, elle est adventice dans toutes les autres localités .» Je l'ai vue moi-méme et considérée comme plante accidentelle dans la vallée de la Dordogne : « Prairies artificielles, terrains vagues autour des gares, bords des routes, talus des chemins de fer »; elle se multipliera sans doute encore davantage. Assez fréquente dans le Cantal d'aprés Lamotte et notée par E. Rupin dans son Catalogue corrézien aux environs de Brive, elle n'était pas mentionnée au siècle dernier dans les autres départements voisins. 13. Crepis recognita Hall. fil. (1818); Gren.-Godr. F1. Fr., M, p. 331. — Barkhausia recognita DC. Prodr., VII, p. 154. pm . Simple variété, à mon avis, du Crepis taraxacifolia Thuill. *, dont il diffère surtout par ses tiges couchées ou inclinées et redressées, nombreuses, aphylles et munies seulement de quel- 1. GiRAUDIAS, Enum. pl. Limogne (1876). x 2. DE CANDOLLE (in Prodr.) dit, au sujet de son Barkhausia recognita : « Desideratur in herb. Halleriano in horto genev. servato, affinis dicitur B. taraxacifoliæ, an ejus var.? » E. MALINVAUD. — FLORULÆ OLTENSIS ADDITAMENTA. XI. 694 ques écailles bractéiformes, calathides cylindriques et non ovoides à la maturité; floraison plus tardive. Le Crepis recognita habite les collines et les lieux secs, surtout dans le Midi. Beaucoup d'auteurs ne le distinguant pas du C. taraxacifolia, sa distribution géographique est difficile à pré- ciser. Je l'ai récolté depuis longtemps aux environs de Roca- madour'. MM. Bach et Coste l'ont signalé tout récemment au- dessous de Montcabrier (canton de Puy-l'Evéque) et M. Lamothe la indiqué tout récemment dans la vallée de la Dordogne (Martel, Gluges, etc.); d'après le D" Bras, il serait R. dans l'Aveyron. 14. Specularia castellana Lange *. Pour plus de clarté et de précision, me conformant à la nomenclature généralement suivie, je conserve l'épithéte spéci- ` fique castellana à cette rare Campanulacée, qu'il serait préfé- rable, à mon point de vue, de rattacher comme variété scabra, ainsi que l'avait fait Alph. de Candolle dans le Prodrome, au Specularia falcata de cet auteur °. Voici les principales notes différentielles séparant ces deux plantes * : Le calice, dans le Specularia falcata typique, est lisse, à divi- 1. Voy. MariNvAUD (Ern.) : « Note sur une excursion botanique dans les dép. du Lot et de l' Aveyron », in Bull. Soc. Linnéenne de Normandie : 2° série, t. VII, 1873. 2. Synonymie et bibliographie : Specularia falcata P. scabra Alph. DC. Prodr. VIL, p. 490 (ann. 1838); Specularia castellana Lge Ind. seminum Havn. (4854), p. 25, et Prodr. Fl. hisp., II, p. 297; Coste (H.), FI. ill., p. 492, 2344 (ann. 1903); Rouy, Suites à la Flore de France (ann. 1887), p. 142, et Fl. de Fr., t. X (ann. 1908), p. 59. — Voy. aussi BRAS, in Bull. Soc. bot. Fr., t. XXII, Session extraord. à Angers (ann. 1875), p. XXXI, et Catal. pl. vascul. Aveyron (ann. 1871), p. 52. 3. On lit dans le Prodrome, t. VII (1838), p. 490 : « Specularia falcata A. DC. 2. scabra caule calycibus nervisque foliorum scaberrimis hirtellis lobis calycinis corolla vix duplo longioribus. In Madera, Prismatocarpus scaber Lowe! » 4. Lange donne de son Specularia castellana, in Willk. et Lange (Prodr. fl. hisp., vol. Il, p. 297), la diagnose suivante : « Differt a preced. (Sp. falcata), cui habitu simillima, scabritie omnium partium, laciniis calycis jam sub anthesi non nisi tertiam tubi partem aut dimidium æquantibus, corolla lacinias calycis subæquante aut paulo solum eis breviore. Caulis simplex vel basi ramosus, ramis adscendentibus. Capsula 6-8 ml., semina minus compressa, lenticularis globosa, ferruginea. » 692 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1942. sions sensiblement arquées, à peu prés aussi longues que le tube à la floraison; corolle petite, égalant environ le tiers des lobes du calice; feuilles lisses, assez larges, obovales ou oblongues; plante glabre, à tiges parfois subglabrescentes. Dans le Specularia castellana, le calice est scabre, à divisions faiblement arquées, atteignant le tiers ou la moitié de la lon- gueur du tube, corolle petite, égalant les divisions du calice; feuilles rudes, oblongues, lancéolées ou lancéolées linéaires. Les Specularia en question sont des plantes méditerranéennes. Le Sp. castellana fut découvert pour la première fois en France le 15 juin 1838 par le D" Bras dans la vallée du Lot, rive droite de cette riviére, entre Cajarc et Montbrun, parmi des brous- sailles, sur les corniches des rochers qui couronnent la vallée; cette localité est entièrement comprise dans le département du Lot. M. Bras, ne possédant pas alors cette espèce en herbier, crut pendant longtemps avoir affaire au Companula Rapun- culus, et ce n’est que vingt-cinq ans plus tard, le 27 juin 1862, au cours d'une herborisation sur la rive gauche du Lot, dans la gorge de Lantouy, non loin de Salvagnac-Cajarc, localité située en partie dans le Lot et en partie dans l'Aveyron que, retrouvant la méme plante il en reprit l'étude avec de nouveaux éléments et réussit cette fois à la déterminer exactement. Plus récemment le Specularia castellana a été indiqué dans le dépar- tement de Vaucluse au mont Ventoux (Reverchon), et il est sur- tout répandu dans l'Espagne orientale et centrale. EMENDANDA : Je répare ici une omission involontaire relative au Melilotus neapolitana qui figure dans le Catalogue de la florule du canton de Limogne (Lot), publié en 1876 par notre confrère M. Girau- dias '. On y trouve l'observation suivante : MELILOTUS NEAPOLITANA Ten. RR., Pech-Isser, commune de Limogne, au pied du Roc-Rouge, Saint-Martin (abbé Bousquet). : 1. GrRAUDIAS (L.), Enumération des plantes phanérogames et des Fougéres observées dans le canton de Limogne {Lot), in-8 de 32 pages. Angers, 1876. Précédemment le même auteur avait fait paraître dans la « Feuille des Jeunes Naturalistes » un travail intitulé : Coup d'œil sur la végétation des environs de Limogne. Ces deux Mémoires, que j'ai tardivement ipee contienent d'utiles renseignements se rapportant à mes Additamenta € j'aurai occasion d'y revenir. E. MALINVAUD. — FLORULÆ OLTENSIS ADDITAMENTA. XI. 693 Obs. — Cette espèce est presque spéciale à la région des Oliviers, et sa présence dans le Lot est un fait remarquable. M. de Martrin-Donos ne la mentionne pas dans la #lorule du Tarn. Pourtant la détermination ne me parait pas faire doute, les échantillons recueillis sont identiques à ceux que je possede en herbier, qui sont d'ailleurs conformes à la des- cription de Grenier et Godron (Giraudias). C'est au botaniste, qui le premier dans ses publications, a révélé la découverte d'une plante nouvelle, qu'on doit en attribuer le mérite effectif. Un autre amendement du méme ordre, dont bénéficie égale- ment M. Giraudias, concerne le Buffonia macrosperma indiqué par lui aux environs de Limogne dés 1876, et mentionné seule- ment beaucoup plus tard (1887) dans le Catalogue posthume des plantes de l'herbier Bousquet. M. R. Benoist offre à la Société un exemplaire d'un tra- vail qui lui a servi de thèse pour le Doctorat ès sciences, intitulé : Recherches sur la structure et la classification des Acanthacées de la tribu des Barlériées. M. le Président remercie le donateur. SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1912 PRÉSIDENCE DE M. G. CHAUVEAUD, VICE-PRÉSIDENT. M. F. Camus, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. M. Chauveaud prie M. J. Poisson, vice-président, de le remplacer au fauteuil de la présidence et prend la parole pour la communication ci-dessous : Le type Cycadéen et la phylogénie des Phanérogames; PAR M. GusTAvE CHAUVEAUD. On a accordé une importance particulière au faisceau foliaire des Cycadées, depuis le jour où Mettenius’ découvrit du bois centripéte en dedans de son bois centrifuge. En France, la présence de ces deux sortes de bois fut distin- guée de facon spéciale sous le nom de type diploxyle. En Allemagne, cette dénomination fut critiquée par Solms- Laubach? qui lui opposa le type mésarche, prétextant que les deux bois du faisceau des Cycadées représentent une forma- tion unique *. à En tout cas, la coexistence des deux sortes de bois, conm- dérée par tous les anatomistes comme un caractère primitif, n'avait été signalée, parmi les plantes vivantes, que dans la feuille des Cycadées, alors que chez les plantes fossiles elle paraissait assez répandue. Seulement, tandis que les uns voyaient dans la portion centripète du faisceau des Cycadées une formation 1. Beitrüge zur Anatomie der Cycadeen. Abhandl. d. K. Sächs, Gesellsch. d. Wissensch., VII, p. 573, 1860. 2. Einleitung in die Paläophytologie, p. 263; Leipzig, 1887. — tion 3. D'après Solms-Laubach, le bois centripète correspondrait à la por € initiale du faisceau de la tige, portion initiale qui subirait en pénétra dans la feuille un simple déplacement. ( CHAUVEAUD. — TYPE CYCADÉEN ET PHYLOGÉNIE DES PHANÉROGAMES. 695 particulière, les autres y virent l'homologue du bois centripète des tiges fossiles et les recherches de Williamson et Scott' en Angleterre donnèrent un grand crédit à cette dernière manière de voir. Persuadé même que la structure mésarche a dû exister aussi dans la tige des premières Cycadées, Scott entreprit d'en recher- cher la trace dans la tige des Cycadées actuelles. Il ne la ren- contra pas dans la tige; mais il réussit à l'apercevoir dans le pédoncule floral des Stangeria, Bowenia, etc., et en conclut que chez les Cycadées vivantes, le pédoncule floral a conservé un caractére ancestral qui a été perdu par la tige ?. Cette conclusion confirmait l'importance du faisceau cycadéen qui devint l'intermédiaire invoqué désormais pour expliquer la phylogénie de la tige des Phanérogames. Or, cette manière de voir est en désaccord avec des faits que l'on peut observer directement. La portion centripète du faisceau des Cycadées et le bois centripéte des tiges fossiles sont des formations tout à fait différentes qui ne doivent point étre homologuées. Cette assimilation d'ailleurs est loin d'avoir été acceptée par tous. Ainsi, dès 1886, Bertrand et Renault? s'exprimaient ainsi : « En pénétrant dans la feuille, le faisceau de la tige conserve sa structure ; seulement son bois primaire se réduit et en méme temps s'intercale entre son pôle et sa face antérieure un tissu nouveau, le bois centripète. Le bois centripète d'un faisceau unipolaire diploxylé n'est donc pas l'homologue du bois primaire des faisceaux unipolaires normaux déplacé; par suite, ce tissu n'a pas à intervenir dans l'appréciation morphologique des sys- témes unipolaires où on le rencontre. Ce tissu est un reste d'une organisation ancienne. » Plus récemment Bertrand et Cornaille* ont insisté longue- 1. Phil. Trans., vol. CLXXXVI, B. 1895. 2. The Anatomical Characters presented by the Peduncle of Cycadaceæ. Ann. of Bot., vol. XI. .3. Remarques sur les faisceaux foliaires des Cycadées actuelles et sur la Signification morphologique des tissus des faisceaux unipolaires diplozylés. Compt. Rend. Ac. des Sc., 24 mai 1886. 4. La masse libéro-ligneuse élémentaire des Filicinées actuelles. Travaux et Mém. de l'Univ. de Lille, 1902, t. X. 696 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1942. ment sur les différences profondes qui existent entre le faisceau foliaire des Cycadées et le faisceau des plantes fossiles telles que Lyginodendron auquel il a été assimilé. Bernard' en se basant sur les caractères histologiques rap- proche le bois centripète des Cycadées du tissu de transfusion. Chodat? adoptant l'opinion de Bertrand et Cornaille critique l'assimilation faite par les anatomistes anglais. J'ai moi-méme indiqué pourquoi cette assimilation ne doit CNI A SAP] C ST) 4 ORA D) 7) Fig. 1. — Sphenophyllum plurifoliatum. — Portion centrale de tige en coupe imaire formée transversale, d’après Williamson et Scott. La masse centrale pri are de trois faisceaux vasculaires à développement centripète est entourée d'une zone secondaire à développement centrifuge. pas être faite’. D'après l'ontogénie, le bois centripète des Cycadées ne fait même pas partie intégrante du type vasculaire général. Il constitue une formation surajoutée acquise, par un groupe de plantes, à une époque assez avancée de l'évolution vasculaire. Malgré tous ces arguments, le type cycadéen parait deme pour cerfains botanistes le seul intermédiaire suscep! urer ible 1. Le bois centripéte dans les bractées et dans les écailles des Coniféres. Beit. zum. Bot. Centralb., Bd. XXII, Heft III. 2. Les Ptéridopsides des temps paléozoiques. Arch. des Sc. Physiq et seid 4e période, t. XXVII, 1908. 3. L'appareil conducteur des plantes vasculaires et les phases principales de son évolution. Ann. des Sc. Nat., 9° série, t. XIII. CHAUVEAUD. — TYPE CYCADÉEN ET PHYLOGÉNIE DES PHANÉROGAMES. 697 d'expliquer la phylogénie des plantes vasculaires; et dans une séance récente de notre Société botanique‘, ce type fut opposé avec insistance à tous les faits d'observation que je décrivais. C'est pourquoi il m'a semblé nécessaire d'exposer devant la Société la théorie cycadéenne et de rappeler l'assimilation Fig.2. — Cryptomeria japonica. — Portion centrale de tige en coupe transver- sale menée à la base. (État plus ágé que celui représenté figure 5). — La masse Centrale primaire, formée de trois faisceaux vasculaires à développement centri- pete, est entourée d'une zone secondaire à développement centrifuge. fâcheuse sur laquelle cette théorie repose. Maintenant, je vais essayer de montrer qu'il n'y a pas lieu de recourir au faisceau des Cycadées pour relier, au point de vue vasculaire, la tige des hanérogames à la tige des Cryptogames. Considérons cette tige (fig. 1) qui est citée souvent comme exemple de structure primitive. Elle offre une masse ligneuse centrale entourée d'une zone périphérique. La masse centrale est formée de trois faisceaux primaires à développement cen- iripéte. La zone périphérique est composée de formations secondaires à développement centrifuge. Comparons à la précédente, cette seconde tige (fig. 2) qui 1- Bull: Soc. bot. de France. Séances du 42 janvier 1912. 698 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1912. offre également une masse ligneuse centrale et une zone périphé- rique. La masse centrale est formée pareillement de trois fais- ceaux primaires à développement centripéte. La zone périphé- rique se compose de méme de formations secondaires à développement centrifuge. Ces deux exemples offrent donc des formations semblables et Fig. 3. — c. Japonica. — Portion centrale de tige en coupe transversale menée à la base. (État jeune). Les trois faisceaux vasculaires encore peu développés Sont en alternance avec les trois faisceaux criblés. (Les vaisseaux alternes sont marqués de hachures dans les figures 2, 3, 4 et 5.) semblablement disposées ; par conséquent, ils appartiennent l'un et l'autre au méme type structural. : Or, le premier exemple est emprunté aux Cryptogames, puts quil représente la tige d'un Sphenophyllum, genre depuis longtemps éteint; le second exemple est emprunté aux Phane- rogames puisqu'il représente la tige d'un Cryptomeria genre actuellement cultivé dans nos jardins. Le méme type vasculaire existe donc dansune tige de Cryp- logame et dans une tige de Phanérogame; par conséquent, il devient sans objet de recourir à la structure d'une feuille, pour relier l'une à l'autre ces deux sortes de tiges. Il est vrai qu'il reste encore à expliquer comment, de cette CHAUVEAUD. — TYPE CYCADÉEN ET PHYLOGÉNIE DES PHANÉROGAMES. 699 structure primitive, on peut passer à la structure typique de la tige. En tout cas, cette explication n'exige l'intervention d'aucun intermédiaire, puisque le passage s'effectue, ainsi que nous allons le voir, à l'intérieur de la méme tige. Suivons le développement vasculaire à la base de la tige de Cryptomeria. Au début, nous trouvons trois faisceaux vascu- S N Asa Fig. 4. — C. japonica. — Portion centrale de lige en coupe transversale menée à la base. (État plus àgé que figure 3.) Le nombre des vaisseaux a augmenté en direction centripète. laires en alternance avec trois faisceaux criblés (fig. 3). Chacun de ces faisceaux s'accroit peu à peu en direction centripète (fig. 4). Bientôt, la différenciation vasculaire primaire se trouve à peu près achevée (fig. 5). Dans beaucoup de cas, l'évolution vasculaire est limitée à cette première phase ou phase alterne. Ainsi dans la racine d’un rand nombre de plantes (Cryptogames, beaucoup de Phanéro- Sames) et dans les tiges de plusieurs Cryptogames (Psilotum, Lycopodium, Polypodium, etc.), cette phase alterne est seule représentée. Ailleurs, l'évolution se poursuit; de nouveaux vaisseaux, produits par l'assise génératrice, se différencient en direction centrifuge entourant la masse centrale primaire d'une zone 100 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1912. secondaire qui va s'épaississant de plus en plus. Ainsi se réalise l'état que nous avons choisi pour notre comparaison initiale (fig. 2). Une pareille évolution peut étre observée dans la racine de beaucoup:de Phanérogames, dans la tige d'anciennes. Crypto- games (Poroxylon, Lyginodendron, Bennettitées, etc.), ainsi que dans la tige des Phanérogames. Mais dans ce dernier cas, - Fig. 5. — C. japonica. — Portion de coupe transversale de tige en coupe trans- versale menée à la base. (État plus âgé que figure 4.) La différenciation vas- i [culaire primaire est presque achevée. et, en particulier dans la tige que nous étudions en ce moment, cette évolution s'accompagne d'une transformation importante qui va nous conduire à la structure dite typique dela tige. — Aprés avoir fonctionné un certain temps, les premiers vais- seaux alternes sont résorbés et disparaissent, les autres vals- seaux qui leur font suite disparaissent de méme à leur tour. Quand tous les vaisseaux primaires ont disparu ainsi, il ne subsiste que des vaisseaux superposés ou centrifuges et la struc ture dite typique de la tige se trouve réalisée. Cette transformation s'effectue trés lentement, à la base de la tige, et ne peut étre observée qu'à une époque avancée du développement, alors que de nombreux vaisseaux secondaires sont différenciés. CHAUVEAUD. — TYPE CYCADÉEN ET PHYLOGÉNIE DES PHANÉROGAMES. 701 Au-dessus de la base, cette transformation est plus rapide et d'autant plus rapide qu'on s'éloigne davantage de la base. Ainsi, à un certain niveau, l'accélération est telle que les pre- miers vaisseaux alternes à peine différenciés sont déjà en voie . de résorption. Un peu plus haut, leur existence est plus éphé- mère encore. Enfin, au-dessus, leur présence méme ne peut plus , OL LY Hy Fig. 6. — c, japonica. — Portion centrale de tige en coupe transversale menée à deux centimétres au-dessus de la base. (Méme áge que figure 4.) Les Premiers vaisseaux alternes sont en voie de résorption. Les premiers vaisseaux secondaires sont différenciés. être constatée, la phase du développement qui leur correspond se trouvant complètement supprimée. Cette accélération se manifeste non seulement par la résorp- lion de plus en plus rapide et par la suppression des vaisseaux alternes, mais elle se manifeste aussi par l'apparition de plus en plus hâtive des formations secondaires. Ainsi, dans une plantule à peine épanouie, on ne trouve à la base de la tige qu'un petit nombre de vaisseaux alternes diffé- renciés (fig. 4), alors que quelques centimètres au-dessus, on vorit déjà les premiers vaisseaux secondaires bien différenciés (fig. 6). 102 ; SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1942. Dans une plantule un peu plus agée, la différenciation pri- maire est à peine achevée à la base de la tige (fig. 3), que déjà au sommet de lhypocotyle plusieurs vaisseaux secondaires sont différenciés, à la suite l'un de l'autre, en direction centri- fuge (fig. 7). ; Les formations criblées subissent une accélération plus O © (9) OQoeU QC OO O0 x QD 6 (D VS S © Op OXO où © DO (9 CIS Cc S Ojo © e) Fig. 1. — C. japonica. — Portion centrale de tige en coupe transversale menée au-dessous des cotylédons. (Méme âge que figure 5.) Les quelques vaisseaux alternes qui subsistent sont en voie de résorption. On peut distinguer vers le bas de la figure jusqu'à trois vaisseaux secondaires différenciés en file pon" trifuge, alors que sur la figure 5 aucun vaisseau secondaire n'est différencie. Dans la partie ancienne de chaque faisceau criblé une bande foncée irregu lierement épaissie est formée par les vestiges en voie de résorption des tubes criblés secondaires. : grande encore, car à ce niveau (fig. 7) de nombreux tubes cri- blés secondaires ont été résorbés, ainsi qu'en témoignent leurs vestiges accumulés sous forme d'une bande irrégulièrement épaissie dans la région criblée la plus ancienne. i Enfin, l'indice le plus frappant d'une évolution avancée étant fourni par les cloisonnements secondaires, il suffit de comparer la base (fig. 5) et le sommet de l'hypocotyle (fig. 7) de la méme CHAUVEAUD. — TYPE CYCADÉEN ET PHYLOGÉNIE DES PHANÉROGAMES. 703 plantule, pour voir que ces cloisonnements ont acquis au sommet une importance relativement considérable. En définitive, à ce dernier niveau, la structure primitive n'est plus représentée que par quelques vaisseaux plus ou moins atrophiés (fig. 7). Quand ces vaisseaux auront été résorbés, le type attribué à la tige sera réalisé. Au-dessus, les vaisseaux alternes étant complètement sup- primés, par suite de l'accélération, les premiers vaisseaux qui apparaissent sont des vaisseaux superposés ou centrifuges : la structure typique de la tige subsiste seule désormais. On peut donc passer de la structure primitive (fig. 2) à la structure typique de la tige, de deux manières différentes. 1° A la base de la tige, par résorption et disparition gra- duelles de tous les vaisseaux primitifs qui étaient d'abord bien représentés. 2° En s'élevant dans la tige à partir de sa base, par réduction progressive de la phase primitive qui arrive à étre totalement supprimée. Dans l'un et l'autre cas, le passage s'effectue graduellement de l'état initial à l'état final; tous les états intermédiaires pou- vant étre figurés. En résumé, chez les Phanérogames, quand la disposition lypique est réalisée, dans la tige, et par suite dans la feuille, celte disposition ne représente, dans la structure totale, que la partie qui correspond à la dernière phase de l'évolution vascu- laire. Les faits précédents confirment donc la conclusion que nous avons énoncée tant de fois déjà'. Ils prouvent en outre la possibilité d'expliquer la phylogénie de la tige des Phanéro- games, sans risquer aucune hypothèse, puisqu'il suffit de suivre le développement ontogénique pour voir se dérouler cette phy- logénie avec une continuité parfaite. Cette communication donne lieu à un échange de vues entre M. Dangeard et l'auteur de la communication. M. Lutz donne connaissance des deux communications Ci-dessous : 1. L'appareil conducteur des plantes vasculaires, etc. 704 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1912. Manipulus plantarum novarum præcipue Americæ australioris; PAR M. MICHEL GANDOGER. Les plantes de l'extrême Sud de l'Amérique (Patagonie, Fuégie, Magellan, etc.) sont toujours rares dans les herbiers, parce que seuls les gouvernements ou de puissantes sociétés savantes peuvent envoyer des botanistes dans ces régions loin- taines. C'est ce qu'a fait la Suède en organisant une expédition scientifique qui est restée de 1907 à 1909 dans l'hémisphère austral. M. Carl Skottsberg était chargé de la botanique. Il a récolté environ un millier d'espèces dont il a bien voulu me donner un exemplaire. A ces espèces nouvelles, comparées aux matériaux abondants et la plupart authentiques que je possédais déjà de ces régions, j'ajoute occasionnellement d'autres nouveautés de diverses contrées du globe. Il y aurait évidemment beaucoup à dire sur ces plantes austro- américaines qui ne cadrent guère avec les types d'Australie, de la Nouvelle-Zélande ou d'ailleurs avec lesquels on les assimile. Il est certain qu'il y a encore beaucoup à décrire méme apres les travaux de Philippi, Gay, Spegazzini, Lorentz, Johow, Dusén, etc. En Argentine et au Chili on s'occupe de ces régions antarctiques incomplètement connues; il est à souhaiter qu'un ouvrage d'ensemble coordonne les divers travaux dont elles ont été l'objet. Ranuneulus Skottsbergii Gdgr. Reptans, pusillus, acaulis, gine mus; folia trilobata, lobis ovatis, æqualibus, crassis, lateralibus integ mediano bidentato ; flores solitarii foliis æquilongi, sepala corollam fere æquantia. HAB. : ins. Falkland ad West F. Spring Point (Skottsberg, n. di i R. acauli Banks valde affinis a quo tamen statim secerni potest lobis minoribus magis attenuatis medio plerumque bidentato, floribus mir ribus. Specimina herbarii mei ex Oceania et Nova Zelandia majora Sun ac longe radicantia. Ranunculus aysenensis Gdgr. Affinis R. minutiflori Bertero n tus distinguitur caulibus decumbentibus crassioribus, foliis atroviren gem superne glabratis latius trilobatis, lobulis obtusis, pedunculis folio brevi M. GANDOGER. —- MANIPULUS PLANTARUM NOVARUM. 705 ribus, sepalis obtusis, floribus calycem duplo superantibus, carpellis minus rostratis, capituloque fructifero ovato. Han. : Patagonia, ad Rio Aysen (Skottsberg, n. 155). Specimina tam patagonica quam chilensia v. g. e Valdivia, etc., majora sunt, minus pilosa, floribus grandioribus lobulisque orbiculatis przedita. Berberis subantaretiea Gdgr. Frutex a Pt Grappler ab illa e Puntas Arenas (leg. Philippi) differt foliis basi minus attenuatis superne magis opacis et brevioribus, stipulis duplo minoribus, pedunculis subracemosis nec umbellatis, fructiferis vero bracteam circiter duplo nec 3-4-plo supe- rantibus, corolla majore, styloque breviore. Han. : Patagonia occid., ad Pt Grappler /Skottsberg, n. 293). Notis indicatis a B. ilicifolia Forst. differt. Berberis eostulata Gdgr. Rami rufo-tomentosi, folia crassa, ambitu rotundata, obtusa cuneata, marginibus valde spinosa subtus elevatim costata, juniora vero sæpius sanguinea, stipulæ 5-fidæ, flores racemosi, ped. 10-12 mm. longi, stylus 4 mm. longus, bacca ovoidea. Has. : Chili, in insula Chiloé ad Quellon (Skottsberg, n. 310). Ab aftini B. Darwini Hook. differt foliorum forma, pedunculis duplo longioribus, etc. Viola maculata Cav. typica. Glaberrima vel ad margines foliorum Subciliolata, folia orbiculata obtusa, inferne cordata, pallidius viridia, stip. vix dentatæ, bracteæ basi breviter denticulatæ, ped. folia longe Superantes, sepala glabra. Has. : Chili, Patagonia, etc., unde pluries accepi. Viola Buchtienii Gdgr. Tenuiter puberula, folia rotundata, apice mucronata basi cordata, læte viridia, stipula fimbriatæ, bracteæ inte- gerrim:e, ped. folia longe superantes, sepala inferne ciliata. HAB. : Chili, prope Valdivia (O. Buchtien sub nom. V. maculata). A vera V. maculata foliis subacutis ciliatis, bracteis integris floribusque minori- bus recedere videtur. Viola maeloviana Gdgr. Tota tenuiter puberula, folia ovata subacuta, inferne in petiolum late attenuato-dilatata, intense viridia, stipulae cum bracteis fimbriatæ, ped. folia haud vel vix superantes, sepala glabra. Hab. : Ins. Falkland ad Beaver Island (Skottsberg, n. 27). ; Affinis equidem V. maculitæ sed ab ea longe distat foliis crassioribus pubescentibus undaldto-crenatis basi valde contractis, bracteis subfim- briatis, etc. Drosera macloviana Gdgr. A planta typica D. uniflord W. cui accedit magellanica (Philippi! Spegazzini!) differt limbo foliorum minore orbi- culato-spathulato, longius ciliato, pedunculis folia æquantibus incrassatis, Sepalis magis rotundatis, corollæ dimidiam partem æquilongis. Has. : Ins. Falkland ad Port-Stanley (Skottsberg, n. 105). Azara brumalis Gdgr. Rami velutini, folia alterna oblonga, utrinque attenuata, intense viridia, obtusiuscule serrata, lateralia vero (vel stipula) 9rbiculato-obtusa, cymæ 2-3-radiatæ, pedicelli 2-3 mm. longi, sepala obtusa Staminibus vix duplo breviora, stylus 2 mm. longus. Has. : Patagonia, ad Rio Aysen (Skottsberg, n. 395). T. LIX. (sÉANCES) 45 706 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1912. Prope Azaram lanceolatam Hook. f. collocanda a qua secernitur foliis non lanceolatis, pedicellis paucioribus 3-4-plo brevioribus, stylo minore, antheris et filamentis viridi-luteis nec aureis. Oxalis Novze Zelandise Gdgr. Perennis, ramoso-diffusa, folia trifolio- lata, foliolis obcordatis in 1/3 sup. bifidis obtusis, subtus vix glaucescen- libus, stipulæ late scariosæ, petioli pilosi, ped. uniflori foliis æquilongi, sepala lanceolata villosa, petalis duplo breviora, stamina corollæ 1/2 par- tem æquantia. HAB. : Nova Zelandia, prope Dunedin (G. Thomson). Planta a botanicis neo-zelandicis sub nomine O. magellanicæ Forst. divulgata a typo austro-americano prorsus differt pube omnium partium, foliis non glaucis duplo (5-6 mm.) latioribus magis fissis, petiolis elon- gatis, etc. Edwardsia eximia Gdgr. Fruticosa, foliola obovata apice dilatata, a 1/3 sup. usque ad basin attenuata retusa, subtus pallida, superne atrovi- rentia, contigua, petioli puberuli, calyx rufus brevissime dentatus, flores magni saltem 4 cent. longi, late striati, staminibus cum stylo corollam fere æquantibus. HAB. : Chili, ins. Chiloé ad Quellon (Skottsberg, n. 382). ng Aflinis E. grandiflore DC. A typo neo-zelandico certe differt foliolis saltem duplo majoribus (5-7 mm. latis) magis obtusis ac inferne contractis, petiolo puberulo profundius sulcato, floribus magnis venosis, ped. bas! sola bracteatis. Vieia portosantana Gdgr. Annua, ramosa erecta vel effusa, caules angulati debiles, foliola late linearia utrinque æqualiter attenuata, apice acuta mucronata nec emarginata, stipulæ vix partite vel integræ, calycis dentes extus falcati, longe setaceo-acuti, flores purpurei solitarii subsessl- les, legumen oblongum reflexum longe et effuse pilosum, rufescens, stylus 2,5 mm. longus, apice dense barbatus, semina compressa suban- gulosa. HAB. : Madera, in pascuis insulæ Porto-Santo (Mandon, 1865-66). Planta hac a Cosson V. peregrina L. nominata evidenter ad hunc iypum non pertinet quamvis illi propior sit. Ab eo et affinibus differt foliolis acutis non lineari-clavatis nec apice emarginatis, floribus sessi- libus, dentibus calycinis multo minoribus lanceolato-subulatis, effuse nec adpresse pilosis. Acæna tasmaniea Gdgr. Prostrata sarmentosa, caules indurati gla- brescentes, stipulae lineares, foliola suboblonga obtusa, subtus glabres- centia pallida superne glabra, profunde dentata, pedunculus rigidus apice praesertim sericeo-argenteus, capitula globosa, eorum setæ 8-9 mm. longa. Has. : Oceania, in Tasmania (Simson). D A proxima A. Sanguisorbæ Vahl recedit foliolis minoribus glabrioribus, caulibus minus diffusis vix pilosis, setis fructiferis longioribus. Acæna dumulosa Gdgr. Cæterum planta ex Australia ad Suuny Corner a cl. Maiden lecta alteram speciem ab A. Sanguisorbæ distinctam sistere videtur caulibus condensatis dense pilosis, foliolis longioribus, pedunculis valde elongatis ideoque A. dumulosam G. appellendam esse censeo. M. GANDOGER. — MANIPULUS PLANTARUM NOVARUM. 701 Acæna pennatula Gdgr. Humilis glaberrima recta, foliola rotundata obtusa, usque ad costam mediam dentata vel potius pennata, flores spicati, spica interrupta elongata, petala ovato-acuta mucronata glabra. HAB. : Australia, in provincia Victoria (C. Walter). Species sane spectabilis Poterium referens sed minor cum foliis 4-5-pinnatulis. Prope A. ovinam Cunn. collocanda a qua glabritie foliisque statim distinguitur. Fructus etiam brevius glochidiati. Acæna agnipila Gdgr. Pedalis, rigida simplex, tota albo-lanata, foliola oblonga obtusa, utrinque profunde 4-5-dentata cum impari, supra viridia subtus incana, spica floralis canescens, longe interrupta sed apice densi- flora, petala obovata subacuta mutica villosa. HAB. : Australia, in Sunny Corner (Boorman).- A cæteris formis A. ovinz Cunn. differt pube lanuginosa elongata, Es longe glochidiatis, caule magis angulato, foliis multo majo- ribus. Acæna Philippii Gdgr. Glauca adpresse tomentella, caules indurati inferne tortuosi, foliaremote 14-16-foliolata, foliolis ovato-obtusis in 1/3sup. late dentato-mucronulatis, flores globoso-capitati, glabri, mediocriter (9 1/2 mm.) glochidiati. Has. : Chili, Encantada (Philippi). Medium tenet inter A. magellanicam Vahl et A. lævigatam Ait. a quibus glaucitate capitulisque majoribus (saltem 1 1/2 cm. diam. lat.) secerni potest. Acæna boliviana Gdgr. Fruticosa, pilosa virens, simplex, caulis rigidus, folia 14-16-foliolata cum impari, foliola oblongo-acuta basi cor- data sessilia, undique pilosa subtus albida, eorum dentibus mucronatis, flores spicati, pauciores remoti, fructus ovatus erectus, breviter (2 1/2 mm.) glochidiatus. Has. : Bolivia (M. Bany, n. 1821). Prope A. elongatam L. collocanda ut et sequens. Aesna Pringlei Gdgr. Fruticosa, glabra glaucovirens, multicaulis, caulis strictus simplex, folia plerumque 8-foliolata cum impari, foliola oblonga utrinque acuta subpetiolulata, inferne glaucescentia, eorum den- libus mucronatis, flores remote spicati pauciores, axis pilosus, fructus ovatus patulus vel subpendulus saltem 3 1/2 mm. glochidiatus. HAB. : Mexico, sierra de Las Cruces, alt. 3000 m. (C. G. Pringle, n. 7433). Notis indicatis a præcedente bene distinguitur. — Quod superest, exstant alia specimina americana A. elongatæ L. quæ species novas probabilius constituunt sicut etiam occurrit in cæteris speciebus hujus generis polymorphi. Rami adscendentes densissime copiose (12-15) fascicu- heras æquantia, racemi Adenostoma californicum Gdgr. foliosi, folia coriacea viridi-lucida, 7-10 m. longa, lata acuta mucronata falcata, petala majuscula ant dense multiflori. Ha. : California, S. Bernardino (S. B. Parish, n. 4838); Los Angeles (Crandall). A sequente foliis confertis falcatis mucronatis floribusque majoribus primo oculo distinguitur. 108 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1912. Adenostoma laxum Gdgr. Rami divaricati laxe foliosi, folia coriacea lucida, 2-3 mm. longa, vix et parce fasciculata obtusa recta, petala parva 1 mm. lata antheris breviora, racemi laxiflori. Has : California, San Diego (Brandegee in Baker, n. 1642); Mendocino (Blankinship). Suffrutex elegans ramosissimus affinis, A. fasciculali Hook. Arn. à quo foliis vix fasciculatis, etc., differt. Colobanthus maclovianus Gdgr. A typo magellanico (Philippi! ete.) C. crassifolii Hook. f. differt foliis longioribus (7-8 m.) basis minus dilatatis flores saltem æquantibus, pedunculis brevioribus, sepalis acutis capsule æquilongis nec brevioribus. Han. : Ins. Falkland, in East F. Sparrow (C. Skottsberg, n. 103). Adenogramma Dregeana Gdgr. Effusa parce ramosa glauco-virens, folia linearia falcata, 3-4-verticillata, flores 4-5-glomerati, calyx fructifer 2,5 m. latus. Differt ab A. physocalyce Fenzl caulibus simplicioribus calyceque saltem duplo majore. Steudelia viridis Gdgr. Suffrutescens erecta glabra, virens nec glauca, folia 4-5-ta obovato-cuneata apice haud vix mucronata, stipulæ minutis- simæ plerumque capillares, pedunculi axillares uniflori folia æquantes. Hab. : Cap ad Zwartberg (Zeyher, n. 2488 b.); m. Langebergen prope Riversdale (Schlechter, n. 1977). : : A S. sylvatica Eckl. Zeyh. Enum., p. 283, differt foliis viridibus paucio- ribus pedunculisque abbreviatis. Calandrinia fuegiana Gdgr. Acaulis cæspitosa, folia rosulata c linearia acuminata, glabra, pedunculi foliis saltem duplo longiores, sepala mutica fructu duplo minora. ; Han. : Fuegia ad Lago Fagnano (Skottsberg, n. 222, sub nom. C. cæspi- tosa var. australis Skotts.) — Notis indicatis a C. cæspitosa Gill. recedit. Calandrinia Skottsbergii Gdgr. Est forma C. rupestris Barn. à E andino recedens foliis apice non dilatatis longioribus, calyce dup'o majore superne evidentius mucronato. Petala majora, sepalis subæqui- longa, pedunculus incrassatus. IAB. : Patagonia, Sta Cruz ad vallem Koslowsky (Skottsberg, n. 621). Calandrinia ciliolaris Gdgr. A. €. Menziesi Torr. Gray differt pube aspera omnium partium, foliis lanceolatis ciliatis, sepalis acuminatis ac longioribus. s Has. : California, ad Berkley (Burtt Davy) et Stanfort (C. Baker, n. 211, sed glabrior). Hypertelis longifolia Gdgr. Herbacea annua glabra, Tamis E laxe floriferis, folia 5-8 verticillata, linearia obtusa, laete viridia puni stipulæ membranaceæ connatæ fimbriatæ, flores dichotome subumbel a s pedunculis unifloris, ad medium articulatis, bracteatis, glabris pana anthesim divaricatis, corolla alba sepalis viridibus marginatis æquilonga: Has. : Cap, Stellensbosh (Bonomi). Ab Media inter H. spergulaceam Fenzl et H. verrucosam (Eckl. za? tis utraque foliis angustioribus, floribus grandibus pedunculisque arhou dichotomicis, etc., distincta. M. GANDOGER. — MANIPULUS PLANTARUM NOVARUM. 709 Ribes chubutense Gdgr. Rami puberuli, folia fasciculata, triloba gla- bra, lobis 3-dentatis vel lobulatis, ad medium limbi usque vix productis, stipula membranaces late cucullatæ, flores spicati, spica patula vel pen- dula 8-10 flora, bracteæ virides, cucullatæ, floribus æquilongæ, obtusa, bacca parva globosa. HAB. : Patagonia, Chubut in valle Frias de Cines (Skottsberg, n. 522). Ab affine R. cucullatum Hook. Arn. abunde differt foliorum forma (non laci- niatis) floribusque spicatis. Adamia sumatrana Gdgr. Folia late (7-8 cm.) oblonga sensim acuta basi rotundata, tenuiter remoteque denticulata, subtus pallida, panicula plerumque glabra laxiflora, pedicelli breves puberuli, stamina corollam non æquantia. Has. : Sumatra (Korthals). Prope A. cyaneam Wall. collocanda. A speciminibus tam indicis quam javanicis recedit foliis non utrinque lanceolatis, sepalis majoribus, pani- culæ ramis glabratis. Bauera glabriflora Gdgr. Folia oblonga utrinque attenuata, vix serrata vel plerumque integra, inflorescentia glabra, pedunculi tenues 12-15 mm. longi, folia saltem* duplo superantes, petala pallida, calyx glaber, styli ? mm. longi antheris breviores. Hab. : Australia, m. Wilson (Maiden; Greysow). Facies R. rubioidis Andr. quacum convenit sed ab ea præcipue discrepans pedunculis longioribus, etc. Eseallonia misella Gdgr. Conferta tortuosa, folia subfasciculata, obovato acuta, basi longe cuneata, sessilia, subtus glauca, tenuiter serru- lata, flores corymbosi pauciores, antheræ 2/3 sup. coroll: æquantes. HAB. : Patagonia, ad Lago Azara (Skottsberg, n. 736). Ab E. Fonckii Phil. cujus specimina authentica possideo certe differt foliis duplo minoribus (4 cm. lat.) sepe acutis nec obtusis, stylo {+ mm. longo) breviore, cymis depauperatis. Apium maelovianum Gdgr. Humile, rami divaricati, folia glauces- centia trifoliata, foliolis trilobato-lobulatis, obtusis petioli inferne late albido-membranacei, umbella pauciradiata foliis æquans, petala alba majuscula, styli divergentes. HAB. : ins. Falkland ad Port-Harriett (Skottsberg, n. 109). : Facies omnino A. australis Petit-Th. pro quo primum sumpsi, sed caulibus brevioribus, foliorum forma, umbellis paucifloris satis recedit a planta tasmanica et neo-zelandica. Asterotricha obtusifolia Gdgr. Folia lineari-oblonga, superne glauca et àspero-punctata subtus tomentosa, sessilia, obtusa, patula, panicula adpresse tomentosa, umbellulæ 3-4-flerz laxæ. HaB. : Australia, N. S. Wales in Delegato Mountain (R. T. Baker). Differt a cæteris formis australasicis A. ledifolie DC. foliorum forma ac indumento cymisque paucifloris. Azorella Philippi Gdgr. Homophylla cæspitosa humilis, folia coriacea, nitida, glabra, remota trifida, obtusa, non pungentia. Han. : Chili ad Baños de Chillan (Philippi). 740. SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1912. A Philippi olim missa sub nomine A. lycopodioides Gaudich. cum hac non quadrat. Planta ex insulis Falkland v. g. e Port-Stanley (Skottsberg, n. 15) differt cæspitibus confertis dense imbricatis, fidis acuto-mucronatis, foliis in eodem caespite nunc brevibus 3-4 m. longis, nunc saltem duplo elongatis ideoque planta heterophylla. : Azorella pinnatiloba Gdgr. Acaulis dense cæspitosa, folia longius petiolata, viridia, trilobata, lobis 3-5 fidis linearibus obtusiusculis, umbella sessilis confertissime multiflora, petalis albis orbiculatis. Han. : Chili (Philippi). Plantula etiam a Philippi accepta sub nom. A. trifoliolatæ Clos quacum abhorret ob folia non trifoliolata sed lobato-pinnatifida incisa et umbellam multifloram. Bolax columnifer Gdgr. Folia densissime imbricata, ramos cylin- d#icos columnares efformantia, recta, coriacea, trifida, parva, fidis ovato- obtusis. HAB. : ins. Falkland prope Port-Stanley (Skottsberg, n. 14). Non convenit cum B. Glebaria Commers, a quo recedit ramis late (41-14 m.) columnaribus, foliis confertissimis 6-7 mm. longis, breviter tri- furcatis rectis totoque habitu. Hydrocotyle Skottsbergii Gdgr. Repens, præter petiolos glabra, folia orbiculata obscure 5-lobata vel potius late obtuseque crenata, petioli breviter et tantum apice pilosuli, stylus fere nullus. HAB. : ins. Falkland ad Arrow Harbour (Skottsberg, n. 58). ; à Non est H. hirta R. Br. ut scripsit cl. collector, sed forma insignis hujus speciei a speciminibus australasicis longe recedens. In planta Australis, Tasmaniæ, etc., petioli sunt filiformes villosi, folia hirta evidenter et nonnumquam profunde 5-lobata, lobis dentato-acutis. Mulinum patagonieum Gdgr. Fruticosum, glaucum glabrum, folia coriacea trifida, fidis spinosis angustis umbellam superantibus, styli sub anthesi divaricati, fructus anguste alatus. HaB. : Patagonia, prope Lago S. Martin (Skottsberg, n. 106). A M. spinoso Pers. differt glabritie, fidis duplo angustioribus, fructu minore vixque alato. Facies M. laxi Phil., sed fructus non congruit. Boopsis andieola Gdgr. Folia crassa suborbiculata obtusa inferne cuneato-attenuata pedunculos floriferos saltem æquantia, flores breviter pedunculati, corolla alba, stylus 3,5 mm. longus. Hab. : Patagonia, in Andibus ad Rio Jinemini (Skottsberg, n. 531). Minor quam R. spathulata Phil. cui accedit; flores extus non mei virides pedunculique minus sulcati. Cevallia albicans Gdgr. Differt a C. sinuata Lag. indumento incano: foliis non viridibus rugosis, breviter setosis, undulatis magisque rone floribus brevioribus. Cæterum planta elegans, foliis subpinnatis capitu- lisque incano-pilosis conspicua. HAB. : America sept., Texas ad Big Springs (S. M. Tracy, n. 8338). (A suivre.) A. BIAU. — NOUVEAUTÉS PHYTOGRAPHIQUES. Ai Nouveautés phytographiques; PAR M. LE D: A. BIAU- x Serofularia Costei Biau (S. alata Gil. x nodosa L.). Planta glabra, sed pedunculi glandulosi. Radix horizontalis, inflato- nodosa. Caulis 6-10 dcm. circiter altus, erectus et simplex, cavus, depressis- simus, 4-angulatus, non alatus. Folia petiolata, lanceolata aut ovato-lanceo- lata, plerumque acuta, omnia basi cuneiformia, superiora in petiolum non alatum longe attenuata; foliorum dentes lati simplicesque, inæquales; Enni elongati; staminodium obovatum, retusum ; S. nodosæ L. panicula et flores. Plante nettement intermédiaire entre les deux parents. Elle possède du Scrof. nodosa L. la souche renflée-noueusé, la tige anguleuse, nullement ailée, et les caractéres généraux de l'inflorescence, en particulier les pédicelles allongés et la forme du staminode, qui est obovale, tronqué ou à peine émarginé au sommet; d'autre part, elle possède du S. alata Gilib. la tige creuse, très dépressible, et la forme des feuilles qui ne sont nullement ovales-cordées, mais ovales-oblongues ou oblongues- lancéolées, aiguës ou sub-obtuses, toutes à base cunéiforme, souvent méme les supérieures longuement atténuées en pétiole, qui n'est jamais ailé; les dents des feuilles, simples et inégales, sont plus larges que chez les deux parents. L'abbé Coste, qui a vu cette plante et à qui nous nous fai- sons un devoir de la dédier, n'hésite pas lui aussi à la considérer comme un hybride de lalata et du nodosa. Je l'ai découverte le 30 juin 1910 dans les Vosges, au Saut des Cuves, prés de Gérardmer. M. Lemasson, mon ancien compagnon et guide dans les hautes Vosges, a pu m'adresser cette année de nou- veaux échantillons de cet hybride, et c'est ce qui m'a décidé à le faire connaitre. Le Scrofularia nodosa est abondant dans la localité du Costei; quant à l'autre parent, je ne l'y ai pas récolté, mais je dois dire que nous ne l'avons pas recherché, ne soupconnant Pas, quand je récoltais le Costei, l'intérêt de la présence de lalata. Celui-ci est répandu dans l'Est et a été distribué de Ram- bervilliers ; il croit certainement dans le voisinage de ma plante. Toutefois, pour donner satisfaction à ceux qui n'admettent 712 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1942. l'hybridité que si les parents ont été constatés à proximité, je prie les botanistes vosgiens (MM. Lemasson, Thiébaut et l'abbé Gérard, en particulier) de rechercher le Scrofularia alata Gil. dans la localité du S. Costei. Veronica Pone Gouan var. aranensis Biau. Habitus V. Pone Gouan, sed foliis oblongis vel ellipticis, non ovatis et basi latioribus, inferioribus subrotundatis, omnibus obtusis vel apice rotun- datis, diversus; foliorum dentes latiores, siliquæ pubescentes, non ciliatæ. Différe surtout du type par la forme des feuilles, qui, au lieu d'étre ovales-aigués, trés élargies vers la base, sont pour la plupart réguliérement oblongues ou elliptiques, les inférieures ovales ou méme suborbiculaires, toutes obtuses ou arrondies au sommet; les dents des feuilles sont en méme temps plus larges et moins aiguës, et les siliques sont pubescentes, non ciliées. J'ai récolté cette plante en août 1912, dans le Val d'Aran, au-dessus des bains de Trédos, pendant la session de l'Académie internationale de Géographie botanique. Malgré la forme caractéristique des feuilles, ce n'est là pour l'abbé Coste et pour nous qu'une simple variété du Veronica Ponæ Gouan (V. Gouani Moretti), espèce très répandue dans les pelouses et les lieux frais de tout le Val d'Aran. Viola brevicornis Biau. Radix perennis. Caules plures, 10-15 cm. alti, ascendentes, simplices vel ramosi. Folia plana, dentata, glabra aut parce pubescentia, inferiora suborbicularia, basi truncata vel etiam cordata; superiora ovata aut oblongo-obtusa. Stipulæ subpalmato-partitæ, lobis 5-9, linearibus, acutis aut obtusiusculis, medio oblongo, basim versus attenuato, parum dentato. Flores mediocres (15-20 mm. longi). Pedunculi elongati, folio duplo longiores, bracteolis infra curvaturam sitis. Sepala lanceolata, angustata, glabra. Petala calycem superantia; superiora obovata, pulchre violacea; lateralia minora, ovato-oblonga, flavescentia vel cæruleo-violacea; inferius late obovatum, truncatum vel subemarginatum, cano-lutescens. Calcar brevissimum, appendices calycis paulo superans. Hybride probable du Viola sudetica Willd. et du Viola Sagoti Jord. (forme du groupe du V. saxatilis Schmidt); M. Constant Chatenier, qui a vu notre plante et décrit récemment des hybrides voisins (voir Bull. Soc. bot. Fr., mai 1911), partage noire maniére de voir. J'en posséde un seul pied, récolté fin A. BIAU. — NOUVEAUTÉS PHYTOGRAPHIQUES. 713 avril 1905; j'en ai vainement recherché de nouveaux échantil- lons cette année, dans la méme localité. Tient du V?ola sudetica par sa souche épaisse et vivace, trés ligneuse, ce qui le distingue à première vue du V. tricolor L. et de ses nombreuses formes; tient du V. Sagoti par la forme des fleurs qui sont médiocres (presque deux fois plus petites que celles du sudetica) et par la forme de l'éperon, qui est court et grêle, dépassant à peine les appendices calicinaux. Dans notre plante les feuilles sont également plus larges que dans le sude- lica, les inférieures suborbiculaires, les autres ovales ou oblongues-obtuses rétrécies en pétiole, caractères que présente le Sagoti. J'ignore si ma plante fructifie. Récolté sur la Montagne Noire (Tarn), dans la prairie du Lausié, prés de Mazamet. Dans cette localité le V. sudetica est exirémement répandu et fleurit en méme temps; le V. Sagoti croit aussi dans le voisinage, mais moins abondamment. Plantago lanceolata L. var. androxantha Biau et Lemas- son. A Pl. lanceolata differt antheris lutescentibus vel viridi-lutescentibus, multo angustioribus; filamentis bis aut ter brevioribus; calycis carina valde ciliata, etc. Ce Plantain est remarquable par ses anthéres jaunátres, lui donnant à la floraison un facies tout particulier, ce qui permet de le reconnaitre à distance et de le distinguer trés aisément du type à anthéres blanches avec lequel il croit péle-méle. Trés commun dans les Vosges, aux environs de Bruyéres et dans toute la vallée de la Vologne, oü il nous a paru presque aussi répandu que le type. Doit exister ailleurs, mais il faut le rechercher au moment de sa floraison, en mai de préférence, car ensuite il est difficile à distinguer du PI. lanceolata; nous linterprétons d'ailleurs comme une simple variété, d'accord avec l'abbé Coste qui nous a fait l'honneur d'examiner quelques échantillons de cette nou- velle forme. 714 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1912. Genus HIERACIUM L. Sect. Puzmonaroinea Fr. — Gr. Communia Rouy. Hieracium Bruyeranum Biau. Phyllopodum; caulis 3-6 dcm. altus, molliter pilosus, folia viridia; parvis et rotundatis maculis, radicalia ovata vel ovato-elliptica, basi cor- data, 3- dentata, petiolis longis, pilis mollibus indutis; caulina 0-1, ovato- lanceolata, acuminata. Panicula umbelliformis, laxa, polycephala; pedun- culi elongati, graciles, patentes vel patenti-ascendentes, glandulis atris onusti; involucrum obscure viride, ovoideum aut basi cuneatum, rm omnibus glandulosis densis; ligularum dentes satis profundi, glabri; stigmata sublivida. Vosces : bois de Pins, au-dessus de la cartonnerie de Gran- villers, prés de Bruyéres. Grés rouge; alt. 400 mètres; fleurit en juin. Découverte par nous l'année dernière, cette forme, à habitat bien localisé, mais représentée par des milliers d'individus, nous avait particuliérement intrigué. D'aprés de nouveaux échantillons récoltés cette année par M. Lemasson dans la méme localité, notre plante nous parait appartenir au groupe du Hieracium præcox Sch. Bip., et se rapprocher du H. recen- situm Jord; mais elle en diffère nettement par son inflorescence ombelliforme et plusieurs autres caractères. Hieracium vernum Sauzé et M. var. clivorum Biau. Caulis 3-4 dem. altus, fragilis, pilosus et satis asper; folia viridia, eot viridi-lutescentia, utrinque pilosa, raris et sparsis maculis, omnia aot gerrima vel inferne paulum dentata, radicalia ovata vel ovato-lanceola » cordata; caulina 0-1, lanceolata; panicula satis laxa, 3-4-cephala; — culi glandulosi; involucrum atratum, pilis intermixtis, dense glan losum ; stigmata sublivida. TanN : Versant Nord de la Montagne Noire, à Encordes, pe de Mazamet, chátaigneraies et pentes boisées, — terrain sili- ceux ; alt. 400 métres. Abondant dans cette localité, nous l'avons centurié pour V Herbarium Hieraciorum du professeur Sudre, et il sera proba- blement distribué en 1913. Vient en société avec le H. vernum type (H. brevipes Jord.) et sa variété H. subdolum (Jord.), wm seront également distribués. Ma variété clivorum fleurit en avri; A. BIAU. — NOUVEAUTÉS PHYTOGRAPHIQUES. 745 elle est plus précoce que ces derniers, qui fleurissent au moins quinze jours plus tard. Hieracium acuminatum Jord. var. Lemassonianum Biau. Ab Hier. acuminato Jord. characteribus sequentibus diversum : foliis latioribus, remotis ; radicalibus ovato-ellipticis, apice rotundatis vel obtusis; caulinis 4-5 late ovatis, in petiolum elongatum contractis; omnibus subin- tegris vel inferne parum dentatis; pedunculis et involucro pilis omnibus glandulosis; stigmatibus sublividis. Ses larges feuilles rapprochent un peu cette forme de la variété fortifolóum (Jord.), mais elles sont encore plus amples, moins nombreuses, bien plus faiblement dentées et jamais lordues. Se rapproche également de la variété brevidentatum (Jord.), mais la largeur des feuilles et la longueur des pétioles l'en distinguent à premiére vue. En somme, peut étre envisagée comme une bonne forme intermédiaire entre ces deux variétés. Vosces : forêt de Saint-Benoît, bords de la route de Thiaville (D* Biau, 1910); Pierrepont, prés du pont de Dracourt (Lemas- son, 1911). Sect. AusrRALIA Arv.-T. Hieracium Lamyi F. Sch. var. Verguinii Biau. Differt ab H. Lamyi : caule breviore, 3-5 dcm. alto, foliis abrupte decres- centibus, caulinis angustioribus, oblongo-lanceolatis, integris vel parum dentatis ; pedunculis stellato-farinosis, sed glabris et eglandulosis; invo- lucro pilis simplicibus raris et glandulosis fere nullis; achæniis maturis manifeste atris. Caractéres généraux du Hieracium Lamyi F. Sch., qui croit à peu prés typique dans la méme station, quoique beaucoup plus rare. Il en diffère d'abord par sa taille plus réduite (à peine celle du H. pyrenaicum Jord.) et par la forme des feuilles ; celles-ci, ordinairement vert jaunâtre ou lavées de rouge, sont en général nombreuses et brusquement décroissantes, comme certaines formes apriques du Lamyi, mais les caulinaires beaucoup moins larges, rarement ovales, le plus souvent oblongues-lan- céolées, entières ou faiblement dentées. Caractère important, les pédoncules sont complètement glabres, simplement étoilés- farineux et les capitules portent à peine quelques poils simples ; de même les bractées sont glabres ou très peu ciliées, ce qui 116 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1912. contraste avec les poils longs et abondants que présente toute l'inflorescence du Lamyi, ainsi d'ailleurs que l'a décrit Boreau (Fl. Cent., 3° édit., p. 395). L'aigrette est roussâtre comme dans le type, mais les achènes plus foncés et franchement noirs à la maturité. Cette plante nous avait paru d'abord devoir constituer une bonne sous-espèce du Hieracium pyrenaicum, mais certaines formes tardives du Lamyi, que j'ai été revoir sur le vif en fin septembre dernier, sur les rochers granitiques de Massaguel (Tarn), l'une des localités classiques, m'ont semblé se rappro- cher de mon Verguinii, ce qui m'a conduit à l'interpréter comme une simple variété, Tarn : Saint-Salvy de la Balme, près de Vialevert, dans le Sidobre (vers la limite Nord de ce plateau granitique). Fleurit en septembre. Quelle que soit la valeur attachée à cette nouvelle Épervière, elle n’en constitue pas moins une découverte des plus intéres- santes, car elle étend assez sensiblement vers le Nord la limite des formes tarnaises de cette section, qui semblaient jusqu'ici presque particulières à la Montagne Noire. M. Friedel offre à la Société un exemplaire de la traduc- tion qu'il a faite de l'ouvrage du D* W. Pfeffer : Physiologie végétale (t. H, 2° fascicule). ll analyse en quelques mots cet ouvrage et en fait ressortir l'importance. M. le Président félicite M. Friedel et le remercie au nom de la Société. M. Luizet présente quelques échantillons et deux prépara- tions d'une espèce nouvelle, le Saxifraga maubermeana Luiz. et Soul., découvert le 23 août 1912, en Calalogne, à travers les éboulis humides du pic de Maubermé, à 2800 mètres d'altitude « Planta Saxifr. ajugæfoliæ Lap. habitu, valde humilior, caulibus floriferis unifloris. petalis inæqualibus, oblongis, luteo-albidis; foliis caulinis et supra- basilaribus integris, cæteris J-fidis, lobis linearibus acutis »- M. Luizet reviendra à l'étude plus détaillée de celle plante, quand il sera définitivement fixé sur sa vraie F. MOREAU. — REPRODUCTION CHEZ LE ZYGORHYNCHUS DANGEARDI. 717 nature : sous-espèce, variété, forme ou hybride du Saxi- fraga ajugzefolia Lap. M. F. Moreau fait la communication suivante : Les phénoménes morphologiques de la repro- duction sexuelle chez le Zygorhynchus Dan- geardi Moreau; PAR M. FERNAND MOREAU. La description classique des phénoménes morphologiques de la reproduction sexuelle chez les Mucorinées a été modifiée dans ces dernières années dans deux sens différents. D'une part, Lendner ‘ a montré que chez quelques Mucorinées les ampoules copulatrices avec leurs suspenseurs ne se forment pas à distance avec leur aspect et leurs ornements définitifs, mais que ces caractères ne se manifestent qu'après le contact de deux branches copulatrices non différenciées morphologi- quement. D'autre part, Grüber? a décrit un mode tout particulier de la formation de la zygospore chez le Zygorhynchus Moeller? Vuill. L'un des filaments copulateurs donnerait naissance à la zygo- spore tout entière et à l'un des suspenseurs : c'est le filament femelle. L'autre fournirait le second suspenseur et n'intervien- drait dans la fécondation qu'en envovant dans la zygospore l'équivalent d'un gamète mâle sous la forme d'une masse proto- plasmique plurinucléée. Nous avons dit ailleurs? pourquoi nous n'acceptons pas la maniére de voir de Grüber et pourquoi nous maintenons pour vraies nos premières observations sur le Zygorhynchus Moel- leri*. 1. LENDNER (A.). Observations sur les Zygospores des Mucorinées. Bull. Soc. bot. de Genève, 2 série, vol. II, n° 3, 1910, p. 56-59. : 2. GRÜBER (E.). Einige Beobachtungen über den Befruchtungsvorgang bei Zygorhynchus Moelleri Vuill. Ber. d. deut. Bot. Ges., Bd. XXX, H. 3, avril 1912, 3. MOREAU (F.). Sur la reproduction seæuée de Zygorhynchus Moelleri PINE C. R Soc de Biologie, 6 juillet 1912, t. LXXIIT, p. 14. 4. MOREAU (F.). Les phénomènes intimes de la reproduction sexuelle ch quelques Mucorinées hétérogames. Bull. Soc. bot. Fr., t. LVIII, novembre 1911. ez 148 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1912. Nous voulons indiquer ici, à propos du Zygorhynchus Dan- geardi', une espèce trés voisine de Zygorhynchus Moelleri, jusqu'à quel point sont justifiées pour elle les deux modifica- tions apportées séparément par Lendner et par Grüber au schéma classique de la formation des zygospores des Muco- rinées. Nous avons observé avec soin les tout premiers stades de la formation de l'appareil zygosporé du Zygorhynchus Dangeardi, et voici les résultats d'une de nos observations. Le Zygorhynchus Dangeardi a été semé sur la gélatine d'une t uy Il j 35 a Di 45 boite de Petri. Au bout de quelques jours, il forme un gazon court, blanc qui devient gris quand se forment les zygospores- Un point particulier de la culture est mis sous le microscope et observé avec un grossissement moyen. Des expériences préa- lables nous ayant appris que la formation des zygospores est hâtée par la lumière, nous éclairons la culture pour diminuer la durée de l'observation. L'observation que nous rapportons ici a porté sur deux fila- ments qui se présentaient dans la position indiquée par . figure I dans la vignette ci-jointe. A 2 h. 35 de l'après-midi, ils sont dessinés à la chambre claire; l'un est plus gros que 1. Nous avons décrit sous le nom de Zygorhynchus Dangeardi nov. SP- (cf. Une nouvelle Mucorinée hétérogame, Zygorhynchus Dangeardi, nov. dt Société bot. de Fr., Session extraordinaire, 1912) une Mucorinte ires voisine de Zygorhynchus Moelleri, qui se distingue de cette derniere sa particulier par son mycélium ras, ses sporanges sphériques, la variabilit plus grande de la taille des différents organes, et surtout par la grande réduction du nombre des noyaux sexuels fonctionnels dans la zygospor®, que nous avons fait connaître. Bull. de la Soc. Myc. de Fr., t. XXVII, 4941. F. MOREAU. — REPRODUCTION CHEZ LE ZYGORHYNCHUS DANGEARDI. 7419 l'autre et son extrémité est au contact du flanc de ce dernier. A 4 heures, une cloison s'est faite dans la branche la plus grosse qui sépare à son extrémité un article terminal. Aucune cloison n'existe encore dans l'autre filament (tig. II). Il faut/attendre jusqu'à 5 h. 55 pour voir ce dernier se cloi- sonner à son tour. Une observation de la maturation compléte de la zvgospore demanderait un temps beaucoup plus long, mais limitée à ces premiers stades elle suffit pour fournir les indications sui- vantes. 1* Les deux articles, dont est formée une jeune zygospore de Zygorhynchus Dangeardi, ne se forment pas, comme l'indique le schéma classique, aux extrémités de deux branches éloignées l'une de l'autre. 3° Ils ne se séparent qu'après la mise en contact des deux filaments. 2* Leur formation n'est pas simultanée, l'article le plus gros est le plus ancien. 4° La zygospore a une origine double. Elle n'est pas formée par un seul des filaments copulateurs à l'exclusion de l'autre; tous deux prennent part à sa formation. En résumé, nous apportons un nouveau cas où l'observation des premiers stades de l'appareil zygosporé montre qu'il n'y a pas une attraction entre les articles copulateurs éloignés, mais que ceux-ci se forment quand deux filaments sont au contact. Les articles copulateurs ne se forment d'ailleurs que l'un aprés l'autre. Nous rapprochons cette observation de celles de Lendner auxquelles nous avons fait allusion, et nous pensons avec lui que la naissance des articles copulateurs, à la suite du contact direct de deux filaments, est sans doute générale chez les Muco- rinées. Par contre, nos observations contredisent formellement celles de Grüber sur l'origine des zygospores de Zygorhynchus. Yl convient de conserver sur ce point la description classique qui attribue aux zygospores de toutes les Mucorinées une formation par fusion de deux articles. (Travail du Laboratoire de M. Dan- geard.) 120 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1912. M. Rouy prend la parole pour la communication sui- vante : Notices floristiques (Suite) ; PAR M. GEORGES ROUY. J'ai l'honneur de présenter à la Société diverses plantes rares de la flore francaise, sur lesquelles je vais donner quelques renseignements : : 1* Leucanthemum crassifolium Lange ; Rouy Flore de France, VIII, p. 274-275. — Cette sous-espèce trés caractérisée du L. vulgare, particuliére chez nous aux rochers maritimes des Basses-Pyrénées où elle n'était encore connue qu'à Saint- Jean-de-Luz, a été découverte à Hendaye sur les falaises d'Haicabé par M. Cornuault, qui me l'a adressée avec l'intéres- sante observation suivante : « Cette plante glisse sa longue souche grêle et dénudée à travers les Bruyères et les Graminées el ne montre ses rosettes de feuilles que lorsqu'elle a atteint le sommet de la végétation environnante; cette souche atteint parfois 40 à 50 cent. de longueur. » 2° Senecio bayonnensis Boiss. ; Rouy in Bull. Soc. bot. France, 1902, p. 285, et Flore de France, VIII, p. 323. — Cette plante trés rare, figurée dans mes /llustrationes plantarum Europe rariorum (fasc. XVII, p. 1434, t. 408), n'était connue que par l'exemplaire de l'Herbier Boissier récolté par Férat el que M. Barbey avait bien voulu me communiquer. Elle a été retrouvée par M. Cornuault à deux autres localités du littoral des Basses-Pyrénées; et il est intéressant également de reproduire ici, pour annuler l'assertion vraiment trop affirmative publice dans notre Bulletin en 1903 (p. 182), la remarque mentionnée sur l'étiquette accompagnant les exemplaires de M. Cornuault : € J'ai vu pour la première fois cette plante en 1910 du train qu me ramenait d'Hendaye à Paris. Elle était abondante dans le bois et les haies bordant la voie du chemin de fer depuis le tunnel jusqu'à environ 2 kilomètres de la halte d Urrugne. Il à en avait aussi quelques pieds entre la halte d'Urrugne et Saint- G. ROUY. — NOTICES FLORISTIQUES. 721 Jean-de-Luz. En rentrant je donnai le signalement de la plante à un ami de la région qui m'en envoya quatre échantillons. Cette année (1911), la plante était beaucoup plus rare; sans doute à cause de la sécheresse, car ce Senecio parait étre une plante hygrophile. En 1910, année pluvieuse, il était répandu sur uae grande étendue; cette année il était cantonné dans le voisinage des sources et ses tiges étaient aux deux tiers dénudées par la dessiecation des feuilles. Il est probable que dans les lieux secs, la tige a été desséchée jusqu'au sommet et la floraison n'aura pu aboutir. — Caractère à noter : « C'est une plante nauséa- bonde. » 3° Poa Feratiana Boiss. et Reut. Pugillus, p. 198; Gren. et Godr. Flore de France, MI, p. 542. — Cette rarissime espèce n'est, jusqu'à présent, connue que d'aprés l'exemplaire récolté par Férat, le 28 juillet 1828, qui existe dans l'Herbier Bois- sier. Férat l'a recueillie dans les Basses-Pyrénées à la localité suivante d'aprés son étiquette : « Forét d'Yrati, partie dite Erreca-idorra parce que cette rivière est voisine », localité qu'il convient actuellement de traduire ainsi : « Forét d'Iraty, prés de la frontière espagnole, sur les bords du Rio Erredigorra ». Venant de terminer, pour le tome XIV et dernier de la Flore de France, l'élaboration de la famille des Graminées, j'ai tenu, selon mon habitude, à ne point parler de cette plante francaise simplement d'aprés les seules appréciations d'autres botanistes et j'ai demandé à M. Barbey de vouloir bien m'adresser, en communication, le Poa Feratiana, malgré sa qualité d'unzcum. Avec son obligeance habituelle, M. Barbey a consenti à cette communication et j'ai recu de M. Beauverd, conservateur de l'Herbier Barbey-Boissier, l'exemplaire précieux que je suis heureux de pouvoir vous montrer. Ce Poa ayant été admis ici même comme « simple forme du P. trivialis » (Bulletin, 1903, p. 181-182), opinion que je ne sau- rais partager, je reproduis ci-dessous les passages de mon manu- scrit concernant le P. Feratiana, accepté à titre spécifique. P. Feratiana Boiss. et Reut. Pugillus, p. 128; G. et G. FL Fr., 3, p. 542. — Se sépare du P. trivialis L. comme suit : Plante de 8 déc. environ, à tiges trés gréles, d'un port très différent de celui du P. tri- T. LX. (SÉANCES) 46 122 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE. 1912. vialis (et assez semblable à celui du Poa nemoralis, ce qui explique que Godron, l. c., ait cru devoir la classer à côté de celui-ci, dont elle est pourtant absolument distincte par les ligules allongées, les glumes très inégales, l'inférieure uninervée); feuilles étroitement linéaires (1 1/2 — 9 mm. de larg.); ligule étroite, lancéolée et plus aiguë ; panicule étroi- tement oblongue, nullement pyramidale, à rameaux 2-4-nés aux nœuds inférieurs, simples, dressés ou ascendants, peu écartés de l'axe (comme dans le P. contracta Hall. f.); épillets biflores, petits (longs de 4 mm.); fleurs libres (sans tomentum) et écartées; glumes plus étroites et longuement acuminées; glumelle inférieure munie seulement de 3 nervures saillantes et trés visibles. — Se distingue du P. silvicola Guss. par : Souche fibreuse; stolons nuls; épillets biflores; ligules lancéolées, plus longues. Has. : Basses-Pyrénées; forêt d'Iraty prés de la frontière espagnole sur les bords du rio Erredigorra (Férat in herb. Fauché et Barbey- Boissier); à rechercher dans les Pyrénées occidentales françaises et espagnoles. On voit que les-caractères indiqués, notamment ceux concer- nant la gracilité des tiges et la forme de la panicule toute diffé- rente, le nombre des rameaux aux nœuds inférieurs de celle-ci jamais à 5-6 rameaux, les épillets toujours biflores, les fleurs dépourvues de tomentum basilaire, et surtout la glumelle inf. 3-nervée (et non 5-nervée), distinguent spécifiquement le P. Feratiana du P. trivialis, non loin duquel il vient pourtant prendre place surtout par ses ligules allongées. — Je n'ai pas cru devoir apporter à la séance des exemplaires du FT" vialis L. si connu de tous; il m'a semblé que mieux valait vous montrer la planche des Graminées de notre confrère M. Husnot où est très exactement figurée la panicule du P. tri- vialis et qu'ainsi, la plaçant à côté du P. Feratiana authentique ` de l'Herbier Boissier, tous les membres présents pourraient apprécier les différences qui séparent à première vue les deux plantes. 4° Poa silvicola Guss. Enum. pl. vasc. Inar., p. sH: pl. XVIII; P. trivialis var. silvicola Hackel ap. Briquet A drome fl. corse, Y, p. 144 (sed certe excl. syn. P. Attic) 5 ouvrage de M. John ` 4. Cette espèce est présentée comme suit dans l : t P. attica Boiss. € 'Briquet : Poa trivialis B. Var. silvicola Hack. in litt. — G..ROUY. — NOTICES FLORISTIQUES. 193 P. Attica auct. plur., non Boiss. et Heldr. — Exs. Tod. Pl. Sic., 480. — Ce Poa, confondu par la plupart des floristes avec le P. Attica Boiss. et Heldr., est inscrit depuis 1905 dans la flore française et voici les caractères qui le distinguent du P. trivialis L. : — Plante à souche plus longtemps tracante, à rameaux stoloniformes, blanchàtres ; ceux-ci, ainsi que la base des tiges, offrant des entrenœuds plus ou moins renflés et trés rapprochés ou subimbriqués; feuilles plus rudes, ainsi que la gaine sup. bien plus longue que le limbe; ligules triangulaires- aiguës, longues de 3 mill. env.; panicule ellipsoide, à rameaux scabres, dressés mais longuement nus inf'., semiverticillés par 4-6; épillets plus petits, 2-3-flores; fleurs faiblement réunies par un tomentum très court ; glumes plus étroitement lancéolées ; glumelle inf. à 3 nervures saillantes. | Has. Lieux herbeux ou boisés de la Corse, où il s'élève à 1400 m. d'alt. : env. d'Ajaccio, Vizzavona, Chapelle de San- Piétro, vallée inf. du Tavignano (Briquet).— Aire géog. : Espagne, Baléares; Italie : de la Ligurie à la Sicile, cà et là; Zstrie et Littoral autrichien, Croatie, Dalmatie, Herzégovine — etc.? (les localités plus orientales pouvant se rapporter au P. Attica Boiss. et Heldr.) +. J'ai dû naturellement rechercher si mon observätion sur l'inexactitude de la synonymie : Joa silvicola Guss. — P. Attica B. et H., était inédite; mais, à moins que cela n'ait eu lieu dans une communication récente qui ne serait pas Heldr. ap. Boiss. Diagn. pl. or. Ser. I. n. 13, 57 (1853); Husnot Gram. 88; Asch. et Graebn. Syn. Ji, 427 = P. silvicola Guss. Fl. inar. 271 (1824); Hack. ap. Briq. Spic. 8 = P. pratensis var. attica Boiss. Fl. or. V. 601 (1884). — Mais il faut, en réalité, lire ainsi cette énumération : Poa tri- vialis L. B. Var. silvicola Hackel in litt. == P. attica Husnot Gram. 88; Asch. et Graebn. Syn. II, 427; non Boiss. et Heldr. ap. Boiss. Diagn. pl. or. Ser. I. fasc. 13,57 (4853) — P. silvicola Guss. Enum. pl. vasc. inar., 371, pl. XVIII (1854); Hackel ap. Briq. Spic. 8 (pro subspecie); — et supprimer : : pratensis var. attica Boiss. Fl. or. V, 601. ; ! 1. Gussone, L. c., attribue, en effet, à sa plante: « Ligula triangulari acutissima feré longa », alors que Boissier et Heldreich, /. Ces attribuent à à leur: « Ligulis omnibus truncatis brevissimis marginiformibus ». — Le P. silvilcola Guss. appartient donc au groupe du P. trivialis, alors que le - Attica B. et H. appartient au groupe du P. pratensis; Boissier (Fl. Orient., » P. 601) admet, d'ailleurs, comme variété du P. pratensis L. — Le - Attica n'appartient pas à la flore francaise. 724 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1912. encore parvenue à ma connaissance, je n'ai vu nulle part, dans la bibliographie, cette synonymie repoussée; ce n'est que dans l'Offertenliste des Europaischen Botanischen Tauschvereins (décembre 1911), de M. Sagorski, que j'ai trouvé (p. 26) offert, de Dalmatie, le Poa silvicola Guss. avec la remarque suivante (das Syn. P. attica bei Asch. Gr. ist falsch!), remarque qui est, on le voit, trés exacte '. (A suivre.) SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1912 PRÉSIDENCE DE M. R. ZEILLER. M. F. Camus, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la derniere séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce une nouvelle présentation. M. Lutz donne lecture de la communication suivante : Notes batologiques; Note IV PAR M. H. SUDRE. Diagnoses de quelques espéces ou variétés nouvelles et interprétation d'un petit nombre de Rubus décrits par M. le DH. Sabransky, de Sóchau, dans l'Osterreichischen bota- nische Zeitschrift, Jahrg. 1912, Nr. 4 f., sous le titre : Beiträge zur Rupus — Flora der Sudeten und Beskiden. R. stolovensis Weeber exsicc. (pr. spec.) ; R. plicatus X vil- licaulis Sud. Differt a R. plicato W. N. turione sparsim piloso, aculeis validioribus, serratura æquali, inflorescentia magis armata. A R. villicauli Kehl. inflo- Tescentia epilosa, floribus parvis, sepalis extus viridibus, albo-marginatis, in fructu patulis, staminibus stylis brevioribus. Germina pilosa; flores Substeriles. AUTRICHE. — Moravie : Czeladnatal, Stolova, monts Beskides ( Weeber). R. semisenticosus Sud.; R. senticosus X Sprengelii. Differt a R. senticoso Kohl. turionibus laxe pilosis, petalis roseis, stami- nibus Stylis brevioribus, fructu male evoluto. — Aculei crebri, validi ; folia caulina 5-nata; inflorescentia aculeis falcatis armata, glandulis SParsis munita; sepala extus viridia. SILÉSIE AUTRICHIENNE. — Malenowitz, Lissahora ( Weeber). R. earpinifoliiformis Sud.; R. carpinifolius >X< vestitus (leucanthemus). 126 SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1942. A R. cärpinifolio Wh. dignoscitur turionibus subteretibus, dense pilo- sis, foliis coriaceis, supra pilosis, subtus molliter pubescentibus, rachide hirsuta, petalis suborbicularibus, sepalis in fructu reflexis. A R. leucan- themo P.-J. Müll. foliis virescentibus, foliolis minus latis, petalis mino- ribus. Eglandulosus, sterilis. BELGIQUE. — Environs de Bruxelles? (Wathelet, in herb. Hort. Bruxel.) Rubus hypomalacus Focke var. acanthothyrsus Sud. ; R. nudi- caulis Weeber O. B. Z. (1912) non N. Boul. (1869). Turio obtusangulus; folia 3-nata, subtus parum pubescentia, inæquali- ter dentata; inflorescentia densa, multiflora, pilosa, glandulis longis, aculeis crebris, subrectis dense armata. Cetera ut in forma typica. SILÉSIE AUTRICHIENNE. — In silva Dobrauensi ad oppidum Friedek (Weeber). R. immutabiliformis Sud.; R. immutabilis x tomentosus (Lloydianus). A kR. immutabili Sud. distinguitur foliis viridi-flavescentibus, grosse dentatis, subtus cinereo-tomentosis; inflorescentia laxa, multiflora, flo- ribus albis, sterilibus. FRANCE. — Tarn, bords du Viaur, au viaduc de Tanus. R. teretipes Sud. var. subvestitus. Turio pubescens; folia coriacea, acute serrata, subtus molliter Pu centia, caulina 3-nata; foliolum caulinum terminale suborbiculare ve late ovatum, emarginatum, acuminatum; inflorescentia foliosa, flexuosa, aculeis validis armata; flores albi, germinibus pilosis. AUTRICHE. — Moravie : Czeladnatal ( Weeber). R. rhombifolius Wh. var. trichantherus Sud. Foliolum caulinum terminale elliptico-rhombeum; petala ovata, alba vel roseola; styli virescentes, germina pilosa, antheræ pilosæ. Eglandu- losus. ALLEMAGNE. — Province rhénane : Rosperthal, chaussée, en M Vollmerhausen et Gummerbach (C. Bodewig). R. argenteus Wh. var. Tourletii Sud. Turio canaliculatus, pilosus, aculeis rectis, validis munitus; drame caulinum terminale anguste obovato-rhombeum, basi integrum, à rup acuminatum; petala roseola, stamina alba stylos pallidos vix quanti: germina pilosa. FRANCE. — Indre-et-Loire : forêt de Chinon, à Saint-Benoit (Tourlet). H.. SUDRE. — NOTES BATOLOGIQUES. 1371 R. euleueus Sud.; R. propinquus X albiflorus. Habitus H. propinqui P.-J. Müll., sed turio pilosior, aculei breviores, inflorescentia dense villosa, petala majora, alba; pollen valde imper- fectum. FRANCE. — Puy-de-Dôme : coteaux de Rocard, prés de Lezoux ( D* Chassagne). R. lacertosus Sud. var. brevistamineus. Petala alba, stamina alba stylis virescentibus breviora. Cetera ut in typo. FRANCE. — Haute-Garonne : Castelmaurou, au Faget. R. rubellus P.-J. Müll. var. plantaurellensis Sud. Gracilis; turio subteres, parce pilosus; folia caulina 3-nata, argute serriculata; foliolum caulinum terminale elliptico-rhombeum; petala rosea; stamina alba vel rosea stylos purpureos superantia; germina glabra. FRANCE. — Ariège : chaine calcaire du Plantaurel, au Pech de Soula, prés de Lavelanet. R. Mülleri Lef. var. cinerellus Sud. Turio fere glaber; folia minute serrulata, subtus molliter pubescentia, superiora + cinerascentia; foliolum caulinum terminale obovatum, emarginatum ; pedunculi patulo-ascendentes; petala lote rose, stamina roseola stylos virides parum superantia; germina glabra. Ad R. inseri- catum vergens. FRANCE. — Haute-Garonne : Aspet-Sarradére, route de Sengouagnet, terrain calcaire. R. aspetensis Sud. ; R. Mülleri var. cinerellus Xx ulmifolius. Validus, virescens, sterilis. Folia 5-nata, minute serrata, foliolum cau- linum terminale suborbiculare ; inflorescentia magna, multiflora, epilosa, breviter et parce glandulosa; flores vive rosei. FRANCE, — Haute-Garonne : Aspet-Sarradére, route de Sengouagnet. - R. gratiosus P.-J. Müll. et Lef. var. russulus Sud.; R. rus- sulus Weeber ad int. Folia caulina 3-nata; foliolum terminale late ellipticum, subemargi- natum, acuminatum; inflorescentia aculeis validis armata; petala magna; Calyx in fructu erecta; germina glabra. AUTRICHE. — Moravie : Czeladnatal, monts Beskides ( Weeber). 728 SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1912. Rubus ellipticifrons Sud: var. tornatus. Turio subteres; folia caulina 3-5-nata; foliolum terminale breviter obo- vatum, basi emarginatum, abrupte acuminatum ; inflorescentia. elongata, foliosa, epilosa, aculeis rectis vel reclinatis munita. Petala rosea. AUTRICHE. — Moravie : Czeladnatal ( Weeber). R. Ludwigii Sud.; R. Lœhri Xx vestitus. Habitus R. Lœhri Wirtg. sed folia coriacea, minute serrata, supra pilosa ; inflorescentia magis armata hirsutaque ; sepala reflexa. Sterilis. ALLEMAGNE. — Lorraine : Forbach, Behrenerwald (A. Ludwig). R. neovestitus Sabrs. et Waisb. Les spécimens récoltés par M. Waisbecker comprennent deux plantes bien distinctes. a. In silvis. montanis Ginsii (1892). Turion anguleux, glaucescent, glabrescent, à aiguillons forts; feuilles 3-nées, discolores, pubescentes en dessous, finement dentées, mais irrégulierement; foliole terminale ovale-cordée, acuminée ; axe florifère peu poilu, à glandes pâles, à aiguil- lons forts, déclinés ou falqués; pédoncules étalés; sépales paraissant étalés; pétales?; étamines longues, carpelles glabres. Si les fleurs sont roses, ce que j'ignore, la plante doit étre rapportée au À. mutabilis Gen. b. Méme localité (1894). Pas de feuilles caulinaires, mais les raméales sont vertes en dessous, les étamines sont plus courtes que les styles e! les carpelles velus. La plante n'est pas déterminable, mais elle est bien distincte de la précédente; elle appartient vraisemblablement au groupe du A. Schleicheri Wh. R. sylvicolus Borbas et Waisb. non L. et M. — Hungaria : Ródlschlag. — C'est le R. bavaricus Focke var. serupeus Sud. R. bavaricus. Focke var. longiramus Sud. et Sabrs. Turio laxe pilosus; serratura acuta, inæqualis ; foliolum caul. terminale obovatum, abrupte acuminatum; ramus elongatus, gracilis; inflores- centia laxa, pyramidalis, aphylla, pedunculis patulis, glandulis fuscis, crebris onusta ; stamina stylos superantia; germina glabra. AUTRICHE. — Styrie : Sóchau (Sabransky). R. bavaricus Focke var. ursinus Sud.; H. ursinus Weeber ined. Turio laxe pilosus; folia caul. 3-5-nata, supra sparsim, subtus uad piloso-velutina; foliolum terminale late cordato-ovatum ; serratura tenui?» H. SUDRE. — NOTES BATOLOGIQUES. 729 rachis pilosa, foliosa, mediocriter armata; sepala + erecta; germina parce pilosa; stamina stylos æquantia. Ad R. subcanum Müll. vergens. AUTRICHE. — Moravie : monts Beskides ( Weeber). R. Borreri Bell.-Salt. var. mazaktelensis Sud. Validus; turio pilosus; folia caulina 5-nata, subæqualiter dentata, subtus cinereo-tomentosa; foliolum terminale late ovatum vel suborbicu- lare, emarginatum, breviter acuminatum; rachis laxe pilosa, aculeis longis, rectis reclinatisve, glandulis longis, sparsis munita; petala rosea; stamina stylos æquantia; germina parce pilosa. Habitus R. bifrontis Vest. SILÉSIE AUTRICHIENNE. — Mazaktel, près de Lissahora ( Weeber). R. Borreri Bell.-Salt. var. BRACHYTRICHOIDES Sud. ; R. brachy- trichus Sabrs. in hó. Kupcok non in O. B. Z. (1891). Turio angulatus, laxe pilosus, subegandulosus, aculeis subæqualibus ; folia caulina 3-5-nata, inæqualiter dentata, subtus + appresse cineras- centia; inflorescentia laxe pilosa, aculeis pallidis, glandulis sparsis, longis munita; petala rosea; germina glabra. HONGRIE. — Bakabanya, Predny (S. Aupcok). R. intereedentiformis Sud.; R. micans God. var. ?nterce- dens X ulmifolius. Differt a R. micanti var. intercedenti glandulis subnullis, aculeis subæ- qualibus, foliis subtus appresse albo-tomentosis, floribus sterilibus. Foliolum caulinum terminale late ovatum vel suborbiculare, rachis pilosa, flores vive rosei. FRANCE. — Haute-Garonne : coteaux boisés d'Eaunes. R. micans God. var. virenticanus Sud. Turio pruinosus, dense pilosus; foliolum caul. terminale suborbiculare, cordatum, breviter acuminatum ; inflorescentia dense glandulosa, aculeis llavescentibus ; petala alba vel roseola; stamina alba stylos virescentes æquantia ; germina dense pilosa. FRANCE. — Vosges : vallée de la Plaine, à Allarmont ( D" Biau). R. albicomus Gremli var. caudatisepalus Sud. et Sabrs. Differt a typo serratura minus grossa, foliolis latioribus, ovato-rhom- beis, inflorescentia magis armata, petalis albis, germinibus pilosis. Sepala longe appendiculata. AUTRICHE, — Siyrie orientale : Söchau, vallée de Kohlgraben (Sabransky). R. altipratensis Spribille var. sublævis Sud. Turio parum heteracanthus; folia caulina 3-nata, subtus pubescentia ; 130 SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1912. foliolum terminale rhombeum ; inflorescentia laxa, elongata, foliosa, bre- viter piloso-glandulosa. Cetera ut in typo. AvuTRICHE. — Moravie : Czeladnatal, monts Beskides ( Weeber). Rubus beskidarum Sabrs. et Weeber O. B. Z. (1912), n° 4. — Auf den hügeligen Ausläufern des Ondrejnik bei Metylowitz nächst Friedland (Weeber). | Le calice est réfléchi et non relevé, comme l'indique la dia- gnose des auteurs. Cette plante n'est pas une sous-espèce du R. cherophyllus Sag. et Sch., ainsi que le supposent MM. Sabransky et Weeber, mais un Radula X bifrons. R. lissahorensis Sabrs. et Weeber /. c. D'aprés les spécimens communiqués par M. Sabransky, c'est très exactement la même plante que celle qui a reçu le nom de R. beskidarum, c'est-à-dire un R. Radula x< bifrons. R. ezeladnensis Weeber (ined.); R. pallidus x Radula Sud. Habitus R. pallidi Wh. a quo differt serratura tenuissima, foliis subtus Æ cinerascentibus, inflorescentia magis armata, sepalis subreflexis. AUTRICHE. — Moravie : Czeladnatal ( Weeber). R. rudis W. N. var. obcuneifolius Sud. Serratura tenuis; foliolum caul. terminale obovato-cuneatum, longe acuminatum; inflorescentia elongata, subaphylla; petala alba, germina pilosa. FRANCE. — Luchon, prés du pont de Ravi, à l'entrée de la vallée du Lys. R. semirudis Sud. ; R. rudis x vestitus. Differt a R. rudi W. turione validiore, parce piloso, subeglanduloso; aculeis parum inæqualibus, foliis coriaceis, supra parce pilosis, mie manifeste pubescentibus ; + cinerascentibus ; inflorescentia magna, Es b flora, dense piloso-hirsuta, pedunculis patulis: sepalis subreflexis, ser nibus stylis longioribus. A R. vestito Wh. turione parce piloso, e serratura grossa, inæquali; foliolis minus latis, aculeis crebriori #14 magis curvatis, inflorescentia glandulosiore, petalis obovatis. Pollen và imperfectum; fructus male evolutus. Frons R. rudis, pubes R. vestiti. SUISSE. — Wilm, près de Kalchrain (R. Keller). R. impatiens Weeber O. B. Z. (1915), n° 4. — Mährische Bes- kiden. Parait être très exactement le R. rosaceus W. N. DOUIN. — L'EPHEMERUM INTERMEDIUM MITT. 134 R. apricifornis Sud.: R. apricus X Lloydianus. Differt a R. aprico Wimm. foliis + cinerascentibus, dentibus latioribus bracteis dilatatis, aculeis flavescentibus, sepalis reflexis; sterilis. ALLEMAGNE. — Province rhénane : Morgenbachthal (C. Bodewig). R. Weeberi Sabrs. O. B. Z. (1912), n° 4. Sepala extus viridia, albo-marginata, dense glanduloso-aculeata; ger- mina glabra. Cetera ut in typo. SILÉSIE AUTRICHIENNE. — [n valle Mazaktal Beskidarum (Weeber). — Trés voisin de mon 2. rotundellus, dont il n'est qu'une simple variété. R. amplifrons Sud. var. eumorphus (Sabrs.) pr. sp., in hb. Sud.). Folia subtus molliter pubescentia, caulina 5-nata; serratura acuta, inæ- qualis; foliolum caul. terminale ovatum, emarginatum, acuminatum ; inflo- rescentia laxe pilosa, aciculis sparsis, glandulis subrubris munita; styli purpurei; germina glabra. AUTRICHE, — Styrie : Sóchau, près de Rittschein (Sabransky). M. F. Camus lit ou résume les deux Notes ci-après : L'Ephemerum intermedium Mitt; PAR M. DOUIN. Ayant trouvé en Eure-et-Loir et en Seine-et-Oise plusieurs localités de l'Ephemerum intermedium Mitt., jai pensé que la publication d'une petite Note attirerait l'attention des bryologues sur cette plante qui n'est sürement pas rare, bien que fort négligée par suite de sa trés grande ressemblance avec l'Eph. serratum Hampe. I. — Synonymie. Ephemerum intermedium Mitt., in litt. ad Braithwaite : Braith- Waite, The Britisch Moos-Flora Y, p. 184 et Tab. XXVII, 6; Limpricht, Die Laubmosse Deutschlands, etc. II, p. 634; Bro- therus, Pflanzenfamilien, Musci, I, p. 513; Eph. præcox (Walth. et Molendo) Kindb. ; Eph. cohærens p. p. Schimper, Wilson; Eph. tenuinerve Lindb. ; 132 SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1912. Ephemerum serratum var. intermedium Husnot : Husnot, Muscologia gallica p. 208 et pl. LVI, fig. 12; Eph. serratum var. præcox Walth et Mol. : Limpricht, loc. cit. I, p. 165; Roth, Die Europäischen Laubmoose, Y, p, 147. Il n'est pas inutile de citer ici l'opinion de Limpricht (loc. cit. II, p. 635) : « Von rechtswegen muss die Species Eph. præcox (Mol.) heissen. » | II. — Caractères essentiels de l'Eph. intermedium. Feuilles involucrales internes souvent brusquement vétrécies en une longue pointe étroite, entière ou n'ayant que de faibles dents, ayant à la base de cette pointe de grandes dents fortes, dressées, + nombreuses, entières dans la partie inférieure; nervure faible, verte, occupant toute la pointe et descendant + loin dans le reste du limbe; cellules plus épaisses dans la partie médiane et longitudinale, toutes + allongées (4 à 12 fois plus longues que larges), sauf tout à la base oü il s'en trouve parfois quelques-unes plus courtes (2-3 fois pl. I. q. 1.). Spores assez grosses (80 à 100 u), nettement papilleuses. III. — Observations diverses. 1° Ixrcorescence. — Les auteurs indiquent l Eph. intermedium comme étant dioïque. S'ils entendent par là que les bourgeons g et 4 sont séparés, c'est juste; mais, à mon avis, cette inter- prétation est fausse. J'ai vu un bourgeon g et un bourgeon ? sur un méme filament protonémique; par suite, les deux bour- geons étaient issus de la méme spore, et la plante doit bis considérée comme autoique. Si l'on adopte cette maniere de voir, on ne pourra jamais affirmer qu'un Æphemerum est dioique. 2" CARACTÈRES DE LA PLANTE D'APRÈS LES AUTEURS. — Tous met- tent en première ligue la nervure : Braithwaite (loc. cil., P- 184) signale avec raison les spores faiblement papilleuses; il ajoute, il est vrai, divers autres caractères qui me semblent sans aucune valeur pour différencier les E. intermedium et ser ratum. Limpricht signale les feuilles brusquement rétrécies en une longue pointe étroite. F Si l'on ajoute que cette pointe est souvent presque entiere ® que la feuille présente à la base de cette pointe de grande ee DOUIN. — L EPHEMERUM INTERMEDIUM MITT. 133 redressées, on aura les vrais caractéres distinctifs de cette espèce, caractères qui permettront toujours de la séparer de VE. serratum, bien que n'étant pas constants. En réalité, ils ne sont bien réalisés que dans les feuilles involucrales internes, et encore pas toujours. Au fur et à mesure qu'on s'éloigne de la capsule, on voit la nervure diminuer peu à peu de longueur, pour disparaitre complètement dans les feuilles externes. Les feuilles du bourgeon 4 sont toujours sans nervure et de la grandeur des feuilles externes du bourgeons 9, comme dans tous les Ephemerum. La longueur de la nervure me semble en rapport avec l'humi- dité de la station. Sur la vase constamment humide du Petit Etang-Neuf (forét de Rambouillet), je l'ai vue descendre jusqu'à moitié du limbe; dans les parties plus sèches, elle reste con- finée dans la nervure. Ce méme fait m'a été confirmé par la plante des mares du Bois Saint-Denis prés Dangeau, oü elle vit sur le talus argileux en compagnie du Cephaloziella pul- chella C. Jens., du Prionolobus Turneri (Hooker), etc. Dans les parties exposés à l'eau de pluie et à la rosée, la nervure est très nette; au-dessous d'une vieille souche, la plante + privée 134 SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1912. d'eau ne montrait plus qu'une nervure à peine distincte. Quoi qu'il en soit, cette nervure est toujours trés faible et réduite à deux couches de cellules semblables. Elle est cependant fort reconnaissable grâce à sa couleur plus sombre et + verte. 3° Frucriricarion. — ll estimpossible d'indiquer pour les Ephe- merum une époque précise en ce qui concerne la fructification. Elle dépend de l'apparition de la pluie à la fin de l'été ou en aulomne. Ainsi, cette année, l'été ayant été presque constam- ment humide, les Æphemerum étaient trés développés en sep- tembre. Si, au contraire, l'été est sec ainsi que l'automne, la venue de ces plantes sera reculée beaucoup plus loin. Par suite ce caractère n'a aucune valeur spécifique. J'ai rencontré des Eph. serratum dont les spores devenaient trés vite papilleuses, et d'autres qui restaient longtemps avec spores lisses. En particulier, c'est le cas d'une plante des bois dela vallée de Chavannes prés Lèves (E.-et-L.) que je croyais être le vrai Eph. minutissimum. Cette plante possède un proto- néma très vert, très abondant, à filaments très ramifiés et très longs, atteignant presque l'extrémité des feuilles involucrales. Mais cette plante a fini par donner les spores papilleuses de l'Eph. serratum. L'exposition au Nord et par suite plus froide est très probablement la seule cause des caractères indiqués ci-dessus. 4° Hasrrar. — L'Eph. intermedium se rencontre exclusive- ment sur les talus argileux et humides des mares, et surtout sur la vase humide des étangs où il remplace l'Eph. serratum. Par suite, on pourrait dire que l’Eph. intermedium est la forme hygrophile de Eph. serratum. De toute facon, cette station spéciale permet presque à coup sûr de deviner l'Eph. interme- dium, et elle ne m'a jamais trompé. | V. — Les Ephemerum voisins. Voici les Ephemerum européens à feuilles énerves qui se rapprochent + de l'Eph. intermedium : Eph. stellatum Phil. var. denticulatum Douin ; Eph. serratum Hampe; Eph. minutissimum Lindb. DOUIN. — L'EPHEMERUM INTERMEDIUM MITT. ; 135 Ces trois plantes ont en commun avec l'Eph. intermedium les caractéres suivants : Feuilles + dentées; Capsule rouge avec stomates à la base; Spores rouges comme la paroi capsulaire. L'Eph. stellatum Phil. ' a des feuilles entières ou à peu près; mais j'ai récolté dernièrement dans le bois de Dionval près Saint-Piat (E.-et-L.) une forme à feuilles nettement denticulées dans la moitié supérieure au moins (var. denticulatum in herb. Douin). Mais on peut toujours reconnaitre cette espèce, non seulement à l'absence complète de nervure, mais aussi aux cellules basilaires des feuilles. Ces cellules + rougeûtres, courtes (2 à 3 fois pl. l. q. 1.), très épaisses, renferment chacune une sorte de propagule allongé, d'origine interne, comme ceux des Aneura. De plus, les spores sont de grosseur moyenne (35-50 #). J'ai suffisamment indiqué précédemment les caracteres qui distinguent l’ Eph. serratum de V Eph. intermedium, inutile d'y revenir ici. 2 Reste l'Eph. minutissimum Lindb. J'ai déjà donné mon avis sur cette plante (Douin, loc. cit. p. 324); les études que j'ai faites depuis n'ont fait que me confirmer dans mon doces premiere. J'ai suivi le développement des spores chez les Eph. serratum, intermedium, sessile et recurvifolium; et dans Routes ces espèces, les spores, d'abord lisses, deviennent peu à peu + papilleuses. Par suite, il est certain que l'Eph. minutis- simum n'est que la forme à spores incomplétement développées de l'Eph. serratum. Quant à la pointe des feuilles + étroite et + longue, c'est un caractère tellement variable chez l'Eph. serratum qu'il n'a aucune valeur s pécifique. Lindberg mu d'ailleurs l'espèce « très facile »; son Eph. minutissimum n'est pas méme une variété et doit disparaitre complétement : ce n’est qu'un simple synonyme de l'Eph. serratum Hpe. E L'Eph. intermedium Mitt. du Petit Etang Neuf sera publié dans les Musci eur. exs. du D" Bauer sous le n° 951; la plante du vallon de Chavannes signalée ci-dessus s'y trouvera aussi sous le n° 952. 1. Doun, Etude sur l'Ephemerum stellatum Phil., etc., in Bull. de la Soc. bot. de France, 1907, p. 324. 736 SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1912. VI. — Valeur spécifique de l'Ephemerum intermedium. Ce n'est sürement pas une espèce de premier ordre ; mais le fait que les caractères indiqués précédemment, permettront toujours de le reconnaître, mérite d'être pris en sérieuse considération, d'autant plus qu'on ne pourrait pas en dire autant non seule- ment de certaines espéces, mais encore de divers genres. Dans ces conditions, on peut la considérer comme une espèce secondaire, une « petite espèce », se rattachant à l'Eph. serralum. Explications des figures. Grossissement : 35/1 environ pour les figures 1, 2,3 et 4 et 215/1 pour les autres figures. Fig. 1, 2, 3 et 4. — Feuilles involucrales internes, c'est-à-dire feuilles avoisinant la capsule. : : Fig. 5, 6, 7, 8 et 9. — Coupes transversales d'une des feuilles précé- dentes prises à différentes hauteurs de la base au sommet; les figures 8 et 9, prises dans la pointe, montrent celle-ci formée de 2 couches de cel- lules semblables. Fig. 10. — Pointe de feuille involucrale. Fig. 14. — Méme pointe de feuille dessinée sur l'autre face : les cellules différentes montrent bien qu'il y a 2 couches de cellules. Fig. 12. — Partie d'une coupe transversale de la capsule montrant la paroi cellulaire d'une seule couche de cellules avec quelques spores : l'une de ces dernières S a été dessinée complètement pour montrer les papilles superficielles. Plantes nouvelles, rares ou critiques (Suite)'; PAR MM. LEs ABBÉS COSTE ET SOULIÉ. Saponaria bellidifolia Smith aux sources de la Garonne. — Dans la séance du 10 mai de cette année (voir plus haut p. 313), nous avons raconté en détail la découverte de cette rare espèce dans les Hautes-Pyrénées, aux environs de Gavarnie, le 17 juil- let 1911. Nous ajoutions que la méme plante, d'aprés un "uri seignement fourni par le frère Sennen, avait été rencontrée trois jours plus tard sur le territoire espagnol, au Val d'Aran, 1. Voir plus haut, p. 560. COSTE ET SOULIÉ. — PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. 737 dans la Ribera de Ruda, par M. le D" Manuel Llenas de Barce- lone. Désireux de la récolter dans cette nouvelle localité, nous avons décidé notre zélé confrére Mgr Hector Léveillé à réunir cètte année, en session extraordinaire, aux sources de la Garonne, les membres de l'Académie internationale de Géo- graphie botanique. Quinze confrères, répondant à l'appel de leur Secrétaire per- pétuel, arrivaient en conséquence le 5 août dernier à Salardu, au fond du Val d'Aran. Deux jours aprés, la petite troupe s'enga- geait dans la Ribera de Ruda et ne tardait pas à apercevoir sur la gauche, en remontant le ruisseau, un massif calcaire dont l'aspect rappelait assez exactement le Soum de Sécugnac et les environs de Gavarnie. C'est là, à n'en pas douter, que devait végéter le Saponaria bellidifolia! et dans la soirée, en effet, l'un de nous l'y découvrait tout le long du sentier muletier qui mène de Salardu à Esterri. Il y retournait le 8 aoüt pour étudier son aire de dispersion et noter les plantes qui vivent en sa compa- pagnie. Il résulte de nos observations que le Saponaria bellidifolia croît aux sources de la Garonne, comme à Gavarnie et dans l'Aveyron, dans un terrain rocailleux, sec, calcaire et à roches friables. Sur le massif de Ruda, il est moins rare qu'à Gavarnie et se rencontre cà et là depuis 1500 jusqu'à 2 000 mètres sur le flanc du coteau. Cette altitude oscille à Gavarnie entre 1 500 et 1600 mètres, entre 800 et 850 mètres sur le Larzac avey- ronnais. Le Saponaria bellidifolia était complétement défleuri sur le massif de Ruda au commencement d'août. Dans son voisinage ou pêle-mêle avec lui croissait une végétation remarquable, qui offre la plus grande analogie avec la florule du Soum de Sécu- gnac que nous avons esquissée (Voir plus haut, p. 318). Ici, comme à Gavarnie, la Saponaire est plus trapue et moins élevée que dans l'Aveyron; elle est même parfois naine. Mais l'association des plantes qui vivent en sa compagnie ne présente Presque aucune différence. Voici la liste de celles que nous avons notées sur le terrain. Toutes se retrouvent dans les Causses aveyronnais, à l'exception de celles dont le nom est précédé d'un astérisque. T. LIX. (SÉANCES) 47 138 SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1912. * Ranunculus amplexicaulis Z. Thalictrum minus Z. Anemone Hepatica L. * Helleborus viridis L. * Matthiola tristis À. Br. Arabis alpina Z. — auriculata Lamk Draba aizoides Z. Biscutella lævigata Z. * [beris sempervirens L. * Aethionema ovalifolium Boiss. Helianthemum polifolium Dc. — vulgare Gærtn. Viola arenaria D. Alsine rostrata Koch * Arenàária tetraquetra -L. * — grandiflora L. * — ciliata L. Geranium sanguineum Z. Rhamnus alpina L. Ononis Natrix Z. Anthyllis montana L. — Vulneraria L. Medicago minima Grufb. Astragalus monspessulanus Z. — glycyphyllos L. * Oxytropis campestris De. Vicia onobrychioides Z. * Lathyrus luteus Peterm. * Dryas octopetala L. * Potentilla nivalis Zap. *— alchemilloides Zap. Herniaria glabra L. * Saxifraga media Gouan * — aretioides Lap. * — nervosa Lap. * Eryngium Bourgati Gouan. Laserpitium Nestleri Soy.- W. * Seseli Libanotis Koch. Bupleurum falcatum Z. — ranunculoides L. Pimpinella saxifraga Z. * Asperulla hirta Ram. * Valeriana globulariæfolia Ram. * Scabiosa pyrenaica All. Aster alpinus L. * Senecio Tournefortii Z. Inula montana Z. * Antennaria dioica Gærtn. Leucanthemum corymbosum G. G. Cirsium monspessulanum All. * Carduus defloratus Z. * Rhaponticum cinaroides Less. Centaurea montana L. Serratula nudicaulis Dc. Hypochæris maculata Z. Leontodon hispidus L. Lactuca perennis L. Crepis albida Vill. * Hieracium mixtum Froel. * — flocciferum Arv.-7. *— lanceolatum Vill. Phyteuma orbiculare Z. Arbutus Uva-ursi Z. * Androsace villosa Z. * Gentiana lutea Z. — campestris L. * — Kochiana Perr. et Song. Scrofularia Hoppei Koch. * Linaria alpina L. Erinus alpinus L. Veronica Teucrium Z. Euphrasia salisburgensis Funck. Rhinanthus major £hrh. * Pedicularis foliosa L. *— mixta Gren. Orobanche Teucrii Holl. Calamintha Acinos Clairv. Satureia montana L. Stachys recta Z. — alpina L. * Betonica Alopecuros Z. Sideritis hyssopifolia Z. Brunella grandiflora Jacq- COSTE ET SOULIÉ. — PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. 739 Teucrium Chamædrys L. * Asphodelus subalpinus G. G. * — pyrenaicum Z. Orchis viridis Crantz * Armeria alpina. Willd. Epipactis atrorubens Schult. * Globularia nudicaulis L. Carex nitida Host * Passerina calycina DC. Sesleria cærulea Arduin. Daphne Cneorum Z. * Calamagrostis arundinacea Roth Thesium alpinum Z. Stipa pennata L. * Euphorbia hiberna Z. Poa alpina L. Fritillaria pyrenaica L. Melica nutans £L. - Lilium Martagon Z. Festuca spadicea L. Allium oleraceum Z. * — scoparia Kern. Anthericum Liliago L. Polypodium Robertianum Hoffm. Sisymbrium tanacetifolium L. var. suffruticosum Coste et Soulié. — Diffère de la forme typique des Alpes par sa taille plus élevée, ses tiges presque aussi grosses que le petit doigt à la base, vraiment suffrutescentes, tortueuses, longuement nues, terminées par un bouquet de feuilles en fausse rosette, ou par des rameaux florifères; enfin par les feuilles tomenteuses-blan- châtres en dessous, plus finement découpées et à lobes plus nombreux. Haute-Garonne : Pic de Gar, rocailles calcaires prés d'une source, vers le Sud, à 1 600 mètres environ. Cette localité était connue de Zetterstedt, qui y indique expres- sément le Sisymbrium tanacetifolium L. sous le nom de Hugue- ninia tanacetifolia Rchb. Cette espèce est assez rare dans les Pyrénées centrales. Nous la connaissons dans l'Ariége, dans la Haute-Garonne au mont Cagire non loin du pic de Gar, et dans les Hautes-Pyrénées. Sur le versant espagnol, elle est indiquée depuis longtemps à l'Hospice de Venasque et au pied de la Maladetta, en Aragon, et nous l'avons découverte à Tabascan, en Catalogne. Alyssum cuneifolium Ten. (A. flexicaule Jord.) var. laxiuscu- lum Rouy et Foucaud, dans l'Ariège, la Haute-Garonne et les Pyrénées espagnoles. — Cette plante, voisine de lA. monta- num L., n'était indiquée jusqu'ici que dans les P yrénées-Orien- tales. Nous l'avons, en effet, cueillie dans ce département au Cambredases et sur la crête frontière depuis le Canigou jus- qu'au val de Llo, entre 2000 et 2800 mètres. Nous l'avons 740 SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1912. ensuite observée dans l’Ariège près de Saint-Lizier-d'Ustou vers 2000 mètres et sur les crêtes calcaires entre le port de Salau et Ustou à 2200 mètres, et cette année même, le 3 août, dans la Haute-Garonne, sur le pic de Gar, à la même localité que le Sisymbrium tanacetifolium. Zetterstedt (Plantes vasculaires des Pyrénées principales, p. 23) l'avait confondue avec l'Alyssum montanum L. et en avait ainsi précisé la station : « Pic de Gar, prés du sommet, du cóté Sud. » L'Alyssum cuneifolium végète aussi sur le versant méridional des Pyrénées. On le trouve, en Catalogne, à Setcasas et à Nuria, et dans l'Aragon à Castanèse (Lezat, Bubani), ainsi que sur le Turbon (Bubani). Subularia aquatica L. aux sources de la Garonne. — Cette petite Crucifére des régions boréales a passé longtemps inaper- cue chez nous; elle ne figure pas dans la Flore de France de Grenier et Godron. Cependant Loiseleur, au dire de Willemet, l'avait indiquée dans les Vosges; mais elle n'y a été retrouvée qu'en 1867 par Caspary, et, depuis lors, de nombreux botanistes vont la cueillir aux lacs de Gérardmer et de Longemer. Dans les Pyrénées, elle parait avoir été trouvée des 1849 au lac d'Estanlatt, au pied du Carlitte, par Reboud et l'abbé Gul- nand. Mais ce sont surtout les persévérantes recherches des deux fréres Marcailhou d'Aymeric qui ont le plus contribué à la faire connaitre. Il résulte de leurs consciencieuses observations que le Subularia aquatica végète dans de nombreux lacs pois- sonneux de la zone subalpine et alpine, entre 1500 et 2 500 mé- tres, dans les Pyrénées-Orientales, l'Ariège et l'Andorre. Nos heureuses recherches de cette année étendent plus loin encore vers l'Ouest ses limites géographiques. L'un de nous, en effet, a rencontré le Subularia,le 24 aoüt dernier, vers 2000 m., entre Arreu et Salardu, dans le lac d'Arreu, qui déverse ses eaux dans la Noguera-Pallaresa, et, le 28 aoüt, dans les lacs inférieurs du val de Trédos, situés aussi à 2000 mètres et qu! s'écoulent dans la Garonne. Ces deux lacs catalans du Haut Aran constituent, sur les confins de l'Aragon et à proximité du grand massif de la Maladetta, la station la plus occidentale de cette siliculeuse et accusent le caractère plutôt oriental de la flore de cette région des Pyrénées. COSTE ET SOULIÉ. — PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. 744 Phyllodoce caerulea Fries (P. taxifolia Salisb.), dans l'Ariége. — Encore une espéce des régions boréales qu'on n'a connue dans les Pyrénées qu'au siécle dernier. Au dire de Paul Boileau, suivant Zetterstedt (Pl. vasc. Pyr. princip., p. 175), elle y aurait été découverte pour la première fois par un guide de Luchon, Bertrand Lafond, le méme qui durant l'été de 1856 accompagna Zetterstedt dans la plupart de ses excursions dans les Pyrénées centrales. Cependant, d'aprés Bubani (Flora pyre- nza, IT, p. 8), son premier inventeur serait Sarthe qui la ren- contra vers 1830 et en indiqua, six ans plus tard, la localité à Munby, lequel s'en attribua la découverte l'année suivante (Annales Sc. nat., sér. 2, VIE (1837, p. 381). Quoi qu'il en soit, Bubani la récolta en 1838, en compagnie de Munby, à la Montagne de Médassoles, et depuis lors divers botanistes l'ont observée dans un petit nombre de localités toutes situées au Sud de Bagnères-de-Luchon et sur les confins de l'Aragon. Ce sous-arbrisseau y végéte sur des rocailles sili- ceuses entre 1 600 et 2800 mètres. A ces localités de la Haute-Garonne nous avons la satisfaction d'ajouter aujourd'hui une localité nouvelle, qui appartient au département de l'Ariège. Elle est située au-dessus de Seintein- les-Bains, prés du pic de Crabère, vers 2 600 mètres d'altitude. L'un de nous l'y a observée assez abondante le 27 juillet 1912. X * Cirsium Killiasii Bruegg. (C. Erisithales X rivulare) dans l'Aveyron et le Cantal. — Ce Cirsium hybride de l'Europe cen- . trale paraît être nouveau pour la France. Il est vrai que notre confrère M. E.-G. Camus, dans ses Notes floristiques sur la Chaine des Aravis, l'a signalé en Savoie, mais avec certaines réserves, qui n'ont pas permis à M. Rouy (Voir Fl. de Fr.t. IX, p. 62, en note) de le considérer comme une plante francaise, « d'autant plus, ajoute-il, que, jusqu'à ces dernières années, le C. Erisithales n'était point admis dans la flore de la Haute- Savoie ». Le Cirsium Killiasii doit cependant prendre place dans la Flore de France, car nous l'avons découvert dans l'Aveyron et le Cantal, et il est probable qu'il se trouve pareillement dans les autres départements du Massif central, où les deux parents Végétent ensemble. Dans l'Aveyron, nous l'avons rencontré le 742 SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1912. 25 juillet 1905, en compagnie d'un botaniste aveyronnais M. P. Fourés, à Aubrac, le long du ruisseau au-dessus de la cascade, vers 1 200 mètres d'altitude. Il y était peu abondant, mais bien reconnaissable et exactement intermédiaire entre les Cirsium Erisithales et C. rivulare, parmi lesquels il croissait. Cette année même, le 10 juillet, nous en avons découvert une importante colonie dans le massif du Cantal, dans une prairie que l'on commencait de faucher, située au-dessus de la route du Lioran à Saint-Jacques-des-Blats, au pied du puy Griou, vers 1100 mètres d'altitude. Les C. Erisithales et C. rivulare y végétaient abondamment et étaient reliés l'un à l'autre par toute une série de formes intermédiaires. Ces formes hybrides : se rapprochaient davantage tantót de l'un, tantót de l'autre des deux parents, ou bien leur étaient exactement intermédiaires. Si le C. Killiasii n'a pas été observé plus souvent chez nous, cela tient sans doute à la difficulté de le distinguer de ses con- généres. Ceux-ci, en effet, ont presque le méme port, le méme feuillage, une taille élevée et robuste. Mais quatre caractères principaux les distinguent nettement. Le C. Erisithales Scop., à la tige lâchement feuillée dans le haut, trés feuillée dans la moitié inférieure, à feuilles toutes profondément pennatipar- lites. Ses capitules sont penchés, solitaires au sommet des rameaux ou parfois réunis par deux ou trois au sommet de la tige. L'involucre est vert et à folioles très étalées ou réfléchies dans la partie supérieure. Enfin les corolles sont jaunes, trés rarement un peu rougeâtres. Le C. rivulare Link présente, au contraire, des fleurs toujours purpurines; un involucre rougeâtre, à folioles appliquées, à peine un peu étalées à la pointe; des capitules dressés, le plus souvent réunis par 2-5 au sommet de la tige; une tige longue- ment nue supérieurement, trés feuillée dans le bas, à feuilles pennatipartites, pennatifides ou simplement dentées-spinu- leuses. Chez le C. Killiasii on observe une tige moins feuillée que dans le C. Erisithales, mais plus feuillée au sommet que dans le C. rivulare. Les feuilles sont presque toujours pennalipar lites, rarement sinuées-lobées; les capitules ni penchés, ar dressés, mais plus ou moins inclinés, rarement solitaires, le COSTE ET SOULIÉ. — PLANTES NOUVELLES, RARES OU CRITIQUES. 743 plus souvent réunis 2-6 au sommet de la tige ou des rameaux; linvolucre jamais entièrement vert, mais plus ou moins rou- geâtre, à folioles étalées ou lâchement dressées; les fleurs enfin d'un rouge pâle ou jaunâtres et lavées de pourpre. Orobanche flava Martius dans le Cantal. — L'O. flava, dit M. Rouy (Fl. de Fr. XI, p. 119), « a été indiqué par M. Beck von Mannagetta comme ayant été trouvé par Maille « prés Corbière », probablement Corbières prés Manosque (Basses- Alpes); c'est donc une plante à rechercher en France. » C'est pareillement sur le témoignage du savant monographe autri- chien, que nous avons admis cette plante comme francaise et l'avons décrite et figurée dans notre Flore illustrée (t. VII, p. 10). Il pouvait donc rester dans l'esprit des botanistes des doutes sur le droit de cité de cette Orobanche parmi nous. Ces doutes doivent maintenant disparaitre aprés la découverte que nous en avons faite cet été dans le Massif du Cantal. Le 10 juillet, en effet, herborisant avec notre confrére M. Lhomme et quel- ques amis dans les gorges profondes de l'Alagnon, nous avons rencontré au fond du bois du Lioran, vers 1 050 mètres d'alti- tude, une petite colonie de l'Orobanche flava Martius. Cette espèce végétait sur les racines du Petasites albus, très abondant en cet endroit, et ses fleurs, qui commencaient à s'épanouir, étaient jaunes comme toute la plante. Nul doute sur sa bonne détermination, car la description de notre Flore semblait calquée sur les exemplaires vivants que nous avions sous les yeux. Mais la dessiccation enlève à la fleur la plupart des caractères qui sont si apparents sur le vif. L'Orobanche flava est une espèce de l'Europe centrale et habite la Suisse, l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et la Serbie. Le massif basaltique du Cantal constitue donc sa limite la plus oceidentale. Sibthorpia europea L. dans le Tarn. — L'Europe occiden- tale est la vraie patrie de cette plante délicate. On l'observe, en effet, dans la Grande-Bretagne, la France, | Espagne occi- dentale et le Portugal. En France, elle végète surtout dans les départements baignés par l'Océan, depuis les Basses-P vrénées 744 SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1912. jusquen Normandie. Mais elle pénétre aussi dans le Massif central, dans la Haute-Vienne, le Tarn et l'Aveyron. La localité d'Entraygues, au confluent du Lot et de la Truyére, forme vers le Nord de l'Aveyron sa station la plus avancée vers l'Est. Le Sibthorpia y fut découvert par le regretté Jordan-de-Puyfol et on peut l'y cueillir encore. Dans le Tarn, il n'est connu pareillement que sur un point, limitrophe de l'Aveyron, au Pont de Tanus, dans la vallée du Viaur et au pied du célébre viaduc de la voie ferrée de Car- maux à Rodez. L'auteur de cette découverte toute récente est M. Sudre, le savant monographe des Rubi Europæ, qui a eu l'obligeance de nous communiquer ce renseignement. (A suivre.) M. F. Camus, au nom de M. l'abbé Hue, offre à la Société un exemplaire de son important ouvrage : Lichenes mor- phologice et anatomice disposuit. Notices floristiques, (Suite); PAR M. GEORGES ROUY. 5° Saxifraga Cebennensis Rouy et Camus Flore de France, VII, p. 55 (1901). — Je viens de lire au numéro 6 du Bulletin de 1912, qui a paru tout récemment (fin novembre), un article de M. Luizet sur un Saxifraga Prostiana Seringe qui serait syno- nyme de notre S. Cebennensis et, de beaucoup antérieur, devrait primer notre espéce, M. Luizet écrivant : « Saxifraga Prostiana Ser. — S. Celennensis G. Rouy et G. Camus. Le nom de S. cebennensis, si heureusement choisi qu'il soit pour désigner une plante endémique des Cévennes, doit céder le pas au nom de S. Prostiana Ser., adopté en 1826 par Bentham (Cat. Pyres p- 119!)... » Cette assertion de notre honorable confrère n'est pas fondée, car il n'existe pas d'espèce Saxifraga Prostiana de Seringe. Quelques mots à ce sujet : 1. Voir plus haut, p. 720. G. ROUY. — NOTICES FLORISTIQUES. 745 Quand nous avons établi le binóme S. Cebennensis, nous aurions été impardonnables de ne pas connaitre, et nous con- naissions trés bien puisque nous l'avons citée dans la biblio- graphie de cette espèce (Flore de France, VII, p. 55, lignes 9-10), la var. Prostiana Seringe apud Benth. Cat. pl. Pyr., p. M9 (nomen nudum) du S. pubescens DC., et décrite comme telle par Seringe dans le Prodromus de De Candolle. Si nous n'avons pas nous-mémes, trés volontairement, nommé, en 1901, la. plante des Cévennes S. Prostiana comme type spécifique, c'est qu'il existait, depuis 1831, le S. Prostii Sternbg., de la méme région, accepté sous ce nom par des floristes languedociens bien connus tels que : Pouzolz, Loret et Barrandon, et que nous avions le devoir d'éviter la confusion entre les épithètes : Prostii et Prostiana, pour deux plantes de mêmes localités, la var. Prostiana Ser. étant, en outre, complexe. Le mieux est toujours, sans dissertations, de mettre sous les yeux des lecteurs les textes mémes publiés, ce que je me borne à faire ci-dessous : Bentham. — Catalogue des plantes indigènes des Pyrénées et du Bas-Languedoc (p. 119) : S. pubescens DC. — S. mixta Lap. — S. moschata Lap. (ex parte) — S. intricata Lap. (ex parte) — Pyrénées élevées, et surtout dans la partie orientale. — sulcata Ser. Mss. — S. exarata Lap. (ex parte). — Pre or. vallée d'Eynes. — Prostiana Ser. Mss. — Pic Saint-Loup prés Montpellier. A. P. de Candolle. — Prodromus systematis naturalis regni vegetabilis (pars IV, p. 27-28) : S. pubescens DC! fl. fr. 4, p. 375. — Pourr. act. toul. 3, p. 327? — (ici diagnose), — ad rupes in Alpibus et Pyrenæis. Sternbg. rev. Sax., 53. Suppl. I, p. 12. Harv. enum. Sax. 27. a. sulcata (Ser. in Benth. cat. pyr. p. 148!) — (ici diagnose et synonymie). 8. Prostiana Ser. Benth! l. c. p. 118 — (ici diagnose). — Circa Meldas, in Alpibus Delphinatus et in Pic Saint-Loup Prop? Monspeliensium. S. mixta Lapeyr. fl. pyr, t. 20. S. pubescens y et à DC. fl. fr., 4, p. 375. 746 SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1912. Rouy. — Flore de France, VII (en collaboration avec M. E.-G. Camus), p. 55 : 22. — S. Cebennensis Rouy et Cam.; S. cæspitosa Gouan, non L. nec al.; S. pubescens var. Prostiana Ser. ap. Benth. Cat. Pyr., p. 129, et ap. DC. Prodr. 4, p- 28 (excl. syn.), non S. Prostii Sternbg.; S. pubescens G. et G. Fl. Fr., 1, p. 649 (p. p.); S. mixta Loret Obs. pl. Montp., p. 90; Lamotte Prodr. pl. centr., p. 319; non Lap. — (ici diagnose, puis localités de l'Hérault, de l'Aveyron, du Gard et de la Lozère). Ainsi, comme je le disais plus haut, il n'existe pas d'espèce Saxifraga Prostiana Ser., mais seulement une variété Pros- tiana du S. pubescens DC. et cette variété est complexe, ainsi que l'espèce d'ailleurs, puisque Seringe l'indique (aucune explica- tion ne saurait contredire le texte méme imprimé) dans les Cévennes et dans les Alpes avec des synonymes se rapportant à des plantes pyrénéennes, confondant ainsi dans sa var. Pros- tiana le S. Cebennensis R. et C., le S. exarata Vill. et le S. mista Lapeyr. — Donc le S. Prostiana Luizet (1912), non Seringe, notre S. Cebennensis de 1901, semble un binôme mort-né : parce que poslérieur, parce que ambigu par sa synonymie, enfin parce que prêtant à confusion avec le S. Prostii, de la méme région, binóme antérieur et accepté par certains auteurs pour le 5. pedatifida Gren. et Godr. non Smith. Il en résulte que les diverses variétés établies par M. Luizet pour son S. Prostiana doivent être reportées, avec leur quali- ficatif spécifique, au S. Cebennensis Rouy et Camus! 6° Je dirai aussi quelques mots au sujet du Saxifraga pubes- cens de Pourret : Voici la diagnose trés courle, mais par contre très large, donnée par Pourret dans son Chloris Narbonensis, 1183, n? 1020 : : « Saxifraga pubescens foliis radicatis, aggregatis, palmatis, laciniis linearibus, pubescentibus viscidis; caule sudnudo pauci floro * — Dans les Pyrénées, à Nouris, Eynes, Anas, elc. » Cette diagnose est si peu caractéristique, pouvant s'appliquer à plusieurs Saxifrages des Pyrénées ou du Languedoc décrits par la suite, notamment aux S. Cebennensis R. et C. (S. pubes- cens DC. 8 Prostiana Ser.), mixta Lap., exarata Vill., intricata G. ROUY. —- NOTICES FLORISTIQUES. 747 Łap., Iratiana F. Schultz, etc., que la presqué totalité des auteurs ont négligé, avec raison, de l'employer. Et ce n'est d'ailleurs qu'en 4815, dans ses Heliquie Pourretianæ (p. 139- 140), que Timbal, reproduisant la diagnose de Pourret, se borne à dire, en renvoi (1) : « Saxifraga pubescens Pourr. (loc. cit., p. 321). On confond généralement cette espèce avec le S. mixta Lap. ; Lapeyrouse l'a décrite depuis sous le nom de S. moschata, qu'il ne faut pas confondre non plus avec le S. moschata W ulfen, qui est une espèce voisine du S. muscoides, du méme auteur. Le S. pubescens Pourr. se trouve dans les Pyrénées, depuis la vallée d' Zynes jusqu'à Cauterets, mais il est toujours rare. » Quant à s'appuyer exclusivement, pour admettre le nom de S. pubescens Pourr. au lieu de S. mixta Lap. adopté par tous les auteurs, sur les exemplaires, de Pourret existant dans l Her- bier du Muséum de Paris, exemplaires que nous avons naturel- lement examinés en 1899, lors de l'élaboration du genre Saxi- fraga pour la Flore de France, c'est vraiment peu admissible, car ces échantillons venant à disparaître il ne resterait plus que l'appréciation personnelle de notre confrère M. Luizet, en 1912, pour conserver ce nom de S. pubescens Pourr., sans contróle possible; d'autre part, on sait (cf. Costa Fl. Catal.. p. 93; Willk. et Lge. Prodr. Fl. Hisp., HI, p. 110) que, dans un autre herbier, l'Herbier Salvador, de Barcelone, Pourret a distribué le S. mixta Lap., soit d’après M. Luizet son S. pubescens, sous le nom de S. cæspitosa, de S. glutinosa et de S. hypnoides var., et que dans l'Herbier Lapeyrouse, à Toulouse, existe un autre exemplaire de S. pubescens Pourr., remis par Pourret lui-méme, lequel n'est autre que la var. pubescens Lap. (nomen nudum, Hist. abr. Pyr., p. 235) du S. moschata Lapeyr. non Wulf., c'est-à-dire la plante que M. Luizet a cru devoir élever au rang d'espèce sous le nom de S. fastigiata. Je n'insiste pas, car il n'entre nullement dans mes idées d'ou- vrir une discussion bien inutile sur ces points si connus et je n'y reviendrai pas, estimant qu'il n'y a aucun intérét scientifique à essayer d'exhumer, en se basant exclusivement sur des exem- plaires d'un seul herbier, füt-ce celui du Muséum de Paris, un binóme (S. pubescens Pourr.) dont la diagnose initiale s'ap- plique à plusieurs plantes : espéces ou hybrides. 748 SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1912. T° Saxifraga Candollii Tausch in Syll. Ratisb., II, p. 242. — Puisque j'entretiens la Société de quelques Saxifraga de la section Dactyloides, je crois bon de copier ici la diagnose publiée par Tausch de son S. Candollii, dont nous n'avons pas parlé dans le tome VII de la Flore de France faute d'avoir pu alors voir des exemplaires auxquels cette diagnose correspon- dait. Maintenant que des.formes hybrides certaines, grâce aux recherches de M. Luizet et de ses collaborateurs, ont été décou- vertes en abondance entre le S. geranioides et le S. pentadac- tylis, il est vraisemblable que la diagnose de Tausch s'appli- quera à quelques-unes d'entre elles, ce Saxifraga paraissant devoir étre un S. geranioides — pentadactylis, le S. ladanifera Lap. étant un S. geranioides 7 pentadactylis. — Voici cette dia- gnose, non visée par M. Luizet à sa place dans son Étude des formes hybrides de ces deux espèces : « S. Candollii :.foliis inferioribus longe petiolatis glabrius- « culis subrhomboideo-cuneatis ad mediam palmatim 5-7-fidis, « lobis porrectis lanceolatis acutis subdentatis ; corymbo denso « multifloro, floribus tubulosis obtusis dentibusque calycinis « elongatis ». € Hab. In Pyrenæis, unde cl. de Candolle Siebero communi- « cavit nomine S. geranioidis, cui quidem quoad inflorescentiam « simillima, foliis autem diversissima est. Folia enim sunt « glabriuscula late cuneata ad medium usque palmatifida lobis « rectis subintegris acutis; nec glanduloso-viscosa reniformia « ad basim fere usque pedatim secta, laciniis obovatis obtusis « divaricatissimis. » 8° Examinons à présent la question complémentaire de S. Prostii Sternbg. Depuis les nouvelles Hégles de la Nomenclature, de 1905, qui n'admetlent pas, à juste titre, l'acceptation d'un binóme établi d'aprés une plante d'exsiccatum sans diagnose (art. 31), le nom de S. pedatifida Ehrh., appliqué à notre plante des Cévennes, doit tomber en désuétude. En effet, c'est Smith qui, le premier (in Trans. Linn. Soc., X (1811), p. 340), a utilisé le binôme S. pedatifida Ehrh. en l'aecompagnant d'une diagnose; mais cette diagnose et également la planche 2278 de l'English Botany correspondent bien mieux au S. trifurcata Schrad., d'Espagne; P. MONNET. — LES CONRINGIA DE L'ASIE ORIENTALE. 749 quà notre espéce cévenole. — Aussi Sternberg, ainsi que je l'ai exposé ci-dessus, a-t-il publié et figuré exactement la plante francaise sous le nom de S. Prostii (Rev. Saxifr., suppl. 2, p. 34, t. 19, f. 1); et ce nom a été admis, avec raison, par de Pouzolz en 1862 (Flore du Gard, 4, p. 389) et, en 1876, par. Loret et Barrandon (Flore de Montpellier, p. 254), puisque le S. Prostii est de 1831 et que le S. pedatifida Grenier et Godron (Flore de France, 1, p. 645, an Ehrh.?) n'est que de 1848. — Cette maniere de voir parait actuellement tres légitime et je l'adopte complètement. Dans ces conditions, les Saxifraga des Cévennes, sans aucune confusion ou ambiguité possibles, doivent s'appeler désormais : 4° — S. Prosti Sternbg. (1831) — S. pedatifida (Ehrh. sec.) G. et G. (1848), non Smith (1811); 2» — S. CrnENNENsIs Rouy et Camus (1901) = S. pubescens DC. var. Prostiana Ser. (p. p.); S. Prostiana Luizet (1912), non S. Prostii Sternbg. Il convient de rappeler ici que le S. pedatifida Smith a été signalé par Bentham (Cat., p. 119) au Port de Paillières (Ariége), et que le S. trifur- cata Schrad. est une plante de l'Espagne septentrionale (Viscaye et chaine cantabrique) qui pourrait parfaitement étre rencontrée dans nos Pyrénées; elle est à y rechercher. Cette communication donne lieu à un échange d'obser- vations entre M. Luizet et M. Rouy. M. Luizet maintient en particulier ses conclusions antérieures au sujet du Saxi- fraga pubescens Pourr. M. F. Camus donne lecture de la communication sul- vante : Les Conringia de l'Asie Orientale; PAR M. PauL MONNET. Le genre Conringia a été créé par Heister en 1735 dans le Systema Naturæ de Linné. ll comprend des plantes herbacées, dressées, glabres, rappelant beaucoup par leur port certaines espèces du genre Brassica, tandis que leur organisation les rapproche des Erysimum et des Sisymbrium. C'est ainsi que 750 SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1912. Ledebour plaçait les Conringia parmi les Erysimum, Hooker et Thomson en faisaient d’abord des Sisymbrium dans les Pro- dromes à la flore des Indes, puis le premier de ces botanistes reconnaissait l'autonomie du genre dans l'ouvrage définitif. D'autres, Persoon par exemple, les rapportaient méme aux Brassica. Les auteurs modernes rapprochent les Conringia du groupe des Erysimum. Prantl! les classe dans la tribu des Morican- diinées de la sous-famille des Hespéridées. Il caractérise les Hespéridées par des poils divisés mélés de glandes ou, excep- tionnellement, par une absence compléte de poils et par un style hypertrophié au-dessus des placentas. La tribu des Mori- candiinées se différencie précisément alors des autres par l'absence de poils et par le mode de division des cellules de la cloison médiane. Dans le systéme de Pomel, tel qu'il est donné par Wettstein?, il est impossible d'assigner aux Conringia une place exacte. Ils devraient former un groupe intermédiaire entre les deux sous-familles des Platylobées et des Orthoplocées; ils tiennent, en effet, de la première par leur radicule incombante, de la seconde par leurs cotylédons condupliqués. Etant donné les affinités qu'ils présentent avec les Erysimum, il semble pré- férable de les classer, comme exception, dans la tribu des Sisymbriinées. Les ressemblances des Conringia et des Erysimum sont nombreuses et importantes. Les deux genres Ont également des sépales très souvent gibbeux à la base, des siliques linéaires allongées, des stigmates courts bilobés, des graines générale- ment unisériées et des cotylédons incombants. Ils diffèrent par l'absence chez les Conringia de poils ramifiés, par la forme des valves des siliques, uni- ou trinervées, planes ou convexes chez les Conringia, uninervées et carénées chez les Erysimum, et aussi par celle des cotylédons, condupliqués ou concaves intérieurement chez les Conringia, indupliqués chez les Ery- simum. L'ensemble de ces caractères ne permet certainement pas la fusion des deux genres en un seul. Il existe, au contraire, peu d'affinités entre les Conringta el 1. Pflanzenfamilien, III, 2, p. 204. 2. Handb. der Syst. Bot., 2 Aufl., p. 517. 151 LES CONRINGIA DE L'ASIE ORIENTALE. P.. MONNET. ‘erBurauon səp enbrqdeiBogB uonuquysiq E T i , oh d Big bene) veg + quibus i \ F MES Hp Meg T- ede E gH ect It on op pe Bon c ot ple su T frire TEE 9j pi + | 192 SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1912, les Brassica. Le seul caractère commun aux deux genres est la présence de cotylédons condupliqués. Il n'est donc pas possible de les comprendre dans la méme tribu. Ces remarques semblent bien indiquer qu'il est préférable de conserver lautonomie du genre Conringia en lui assignant dans la classification une place voisine des Erysimum. On connait à l'heure actuelle six espèces de Conringia dont l'attribution générique est certaine. La plupart de ces espèces sont répandues dans la région méditerranéenne orientale. Quelques-unes s'étendent beaucoup plus loin à l'Est. Leur ensemble occupe une étroite bande de terre comprise à peu prés entre les 30* et 50* degrés de latitude Nord, sur une longueur de 85 degrés à l'Est du méridien de Paris. Voici d'ailleurs leur distribution : Europe : 3 espèces. — Syrie : 1 espèce. — Asie Mineure : 2 espèces. — Perse : 4 espèce. — Caucase : 1 espèce. — Tur- kestan : 1 espèce. — Tibet occidental : 1 espèce. — La constatation récente de l'existence des Conringia dans le Turkestan et la Boukharie marque l'extension graduelle du genre vers l'Asie Orientale en lui donnant une aire de disper- sion continue. Le croquis ci-joint permet de supposer que le genre Conringia est méditerranéen et tend à gagner l'Asie Orientale en suivant les chaines de montagnes. CLASSIFICATION DES ESPÈCES DE L'ASIE ORIENTALE CowniNGiA Heist. Ez Lin. Syst. Nat., ed. 1, 1735; Link Enum. Hort. Berol., ll, 172, 1822; Bentham et Hooker Gen. Plant., 1, 18; Reichenbach /con. FI. Germ., II, t. 61 (ex parte). — Gorinkia J. et C. Presl Fl. Cech. 140, 1819. Plantes herbacées, dressées, glabres, ou présentant quelques p blanes rigides. Feuilles caulinaires sessiles, amplexicaules, auriculées ; les radicales pétiolées. Fleurs petites, jaunes. Sépales glabres, égaux à la base ou les latéraux gibbeux. Pétales spatulés portant un onglet. Siliques dressées, réunies en une grappe fructifère, lâche, fastigiée. Siliques linéaires trés longues, comprimées parallèlement à la cloison médiane ou tétragones. Cloison membraneuse, rarement spongieuse. Valves de la silique planes ou convexes, uni- ou trinervées. Graines unisériées oblongues. Cotylédons incombants condupliqués ou concaves intérieurement. P. MONNET. — LES CONRINGIA DE L'ASIE ORIENTALE. 753 Clef analytique des espèces. A Sépales égaux à la base. Cotylédons condupliqués. Style filiforme très court portant un stigmate capité émarginé. Valves de la silique à nervure dorsale à peine visible. 1. C. planisiliqua Fisch. et Mey. AA Sépales latéraux gibbeux. Cotylédons concaves intérieurement, Style trés long, en forme de massue, terminé par une trés petite surface stigmatique. Valves de la silique à nervure dorsale fortement en saillie. noo lt lr TS dell 2. C. austriaca Jacq. 1. C. planisiliqua Fisch. et Mey. Indes Sem. Horti Petrop., VI, 32; Hooker Flora Brit. Ind., I, 152. — Erysimum planisiliquum Ledeb. Flora Rossica, Y, p. 192. — Sisymbrium planisiliquum Hook. f. et Toom.. in J. L. Soc., V, 159. Plante herbacée, rarement suffrutescente à la base, glauque. Racine pivotante ligneuse. Tige ronde, glabre, dressée, simple. Feuilles caulinaires ovales ou ovales-lancéolées, sessiles, la partie inférieure nettement cordée- amplexicaule. Feuilles radicales petiolées, oblongues linéaires. Feuilles glabres entières. Fleurs jaunes, petites, longuement pédonculées, réunies en un corymbe serré, devenant une longue grappe fructifère très lâche, fastigiée. Calices ayant les sépales égaux à la base. Sépales glabres, oblongs aigus. Pétales insensiblement atténués en un onglet aussi long que le limbe. Ovaire aplati parallèlement à la cloison médiane. Style fili- forme trés court. Stigmate capité. Silique linéaire dressée trés longue. Valves portant une nervure dorsale à peine visible, planes. Membrane médiane transparente, sans nervures. Graines oblongues, fauves, sur un seul rang. Téguments couverts de petites protubérances chagrinées. Plante haute de 20 à 50 cm. Feuilles longues de 4 à 8 cm., larges de 20 à 25 mm. Sépales longs de 4 mm. Pétales longs de 5 mm, larges de 2 mm. Siliques longues de 7 à 9 cm. Pédoncules longs de 8 à 10 mm. Hasır, : Fleurit et fructifie l'été ou l'automne. TIBET OCCIDENTAL : à 9 200 m. d'altitude (Hooker f. et Thomson). Tiger : Ladak (Nea Pass, Schagintweit, n° 1859). Balti (Schlagint- weit, n° 5465). 2. C. austriaca Jacq. Austr. p. 45, Tab. 283 (Sub. Zrassica); Andrz. in Rchbach Zc. Germ., fig. 4381; Persoon Synopsis, II, 206 (Sub. Brassica); Boissier Flora Orient., 1, 210. — Erysimum aus- triacum Roth Tentamen Flor. Germ., 1, 282. Plante herbacée, monocarpique, glauque, glabre. Racine pivotante, simple. Tige ronde, striée, glabre, dressée, simple. Feuilles caulinaires sessiles, amplexicaules, ovales, la base étant nettement cordée auriculée, entières, glabres ou portant quelques poils blancs raides. Feuilles radi- cales ovales, entières, courtement pétiolées. Fleurs assez grandes, distinc- tement pédonculées, réunies en un corymbe très lâche ne comprenant T LIX. (SÉANCES) 48 754 SÉANCE DU 413 DÉCEMBRE 1912. que quelques fleurs, devenant une grappe fructifére extrémement allongée, fastigiée. Calice dressé. Sépales latéraux fortement gibbeux à la base. Sépales glabres, oblongs linéaires, présentant une marge scarieuse. Pétales spatulés, beaucoup plus longs que le calice, limbe orbiculaire atténué brusquement à la base en un onglet 1 fois et demie plus long que lui. Ovaire rond aplati parallélement à la cloison médiane. Style en forme de massue, trés long, terminé par une petite surface stigmatique. Silique linéaire dressée, trés longue, tétragone aplatie. Valves de la silique glabres, distinctement uninervées, nervures latérales sinueuses trés marquées. Style devenant un bec droit cylindro-conique. Membrane médiane trans- parente, sans nervures visibles. Graines fauves, oblongues. Plante de 5 à 15 cm. Feuilles longues de 2 à 3 cm., larges de 12 à 20 mm. Sépales longs de 5 mm., larges de 1,5 à 2 min. Pétales longs de 8 mm., limbe long de 2 à 3 mm. Silique (non encore tout à fait mûre) longue de 64 mm. Pédoncule de 4 à 5 mm. Hasir. : Sur le læss, les alluvions. Atteint 3000 m. d'alt. Fleurit au printemps. TURKESTAN ORIENTAL : Tokmate (Chaffanjon, n° 512), Karabulak (Chaffanjon, n° 526). Bouxnanrg : Monts Baissoume, le long du Tengi-Charam (Capus, n° 172). La découverte de cette espèce au Turkestan étend son aire de dispersion très loin à l'Est en une ligne droite presque continue. Le Conringia austriaca fut, en effet, rencontré d'abord en Autriche, puis dans la région du Caucase, et enfin au Turkestan. M. Buchet prend la parole pour la communication €l- dessous : La prétendue hérédité des maladies cryptogamiques; PAR M: S; BUCHET. ll n'est pas d'erreurs plus difficiles à détruire que celles qu! semblent reposer sur des bases scientifiques et qui ont pour origine une équivoque. Nous en avons vu récemment un exemple, révélé par notre regretté confrére Ed. Griffon : Des professeurs officiels de philosophie enseignent comme un fait établi que de nouvelles espéces ont apparu dans ces dernières années et concluent à leur manière que toutes les espèces actuelles, linnéennes bien entendu, sont dérivées les unes des autres, par cette création rapide, à l’emporte-pièce- Cette S. BUCHET. — PRÉTENDUE HÉRÉDITÉ DES MALADIES CRYPTOGAMIQUES. 755 théorie, acceptée avec d'autant plus de faveur par certains par- lisans de la fixité de l'espèce, qu'elle est une réédition des vieilles idées de Cuvier sur les créations successives et d'Élie de Beaumont sur les soulévements périodiques de l'écorce ter- restre, cette théorie tire son origine de l'équivoque entretenue par les mutationistes sur le sens du mot espéce. Nous avons pu nous rendre compte qu'ils désignaient ainsi des formes ne méritant pas méme le nom de sous-variétés au sens linnéen, c'est-à-dire au sens du public; en définitive ces mutations ne sont pas discernables des transformations lentes ou lamarc- kiennes de l'espèce. La thèse que soutient aujourd'hui M. Blaringhem"? repose sur une nouvelle équivoque, le sens attribué par lui au mot hérédité qu'il confond avec la contagion de l'embryon par les organes maternels. De tout temps cependant la distinction fut faite entre les maladies congénitales et les maladies héréditaires. Passons en revue les trois exemples que nous fournit cet auteur : | I. Cas du Champignon du Lolium temulentum L. — Ce parasite, dont la place taxonomique est encore mystérieuse, puisqu'on ne le connait qu'à l’état de mycélium, végète dans son hôte, probablement à la manière des Ustilaginées; ce n'est pas une raison suffisante pour le rapprocher de celles-ci, car il se comporte d'une tout autre manière au moment de la floraison de la Graminée. Au lieu de détruire les organes reproducteurs de son hôte en y formant ses spores, il pénètre dans l'ovule par le funicule et s'arréte autour de l'assise aleurique qui coiffe l'albumen ; comme l'a montré Freeman °’, il n'infeste l'embryon que lorsque ce dernier, à l'état de massif cellulaire important, présente déjà un début trés net de différenciation. ll ne faut donc pas plus parler d'hérédité dans ce cas que si la contagion des produits par leurs ascendants avait lieu aprés la germina- 1. BLARINGHEM, Note préliminaire sur l'hérédité des maladies cryptogami- ques de quelques espèces. (Bull. Soc. bot. de France ; 1912, p. 217-220). 2. BLARINGHEM, L'hérédité des maladies des plantes et le. Mendélisme. (Rap. Ports du premier congrès internationnal de pathologie comparée; oct. 912). 3. FREEMAN (E.), The seed fungus of Lolium temulentum L., the Darnel (Phil. Trans. of the Royal Soc. of London, 1903). 156 SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1912. tion. Il est vrai qu'au point de vue pratique la différence a son importance, puisque la contagion ne pouvant se faire à distance (le mycélium restant stérile), Hanning’ a pu cultiver et con- server saines au voisinage de plantes malades, des lignées de Lolium temulentum indemnes de parasite. Cependant nous n'avons aucune preuve que le Champignon, dans certaines con- ditions que nous ignorons, ne donne pas des spores capables de transmettre la maladie à distance; jil faut méme que nous fassions cette hypothése pour expliquer la contamination plus rare, mais souvent constatée, chez d'autres espèces de Lolium (L. perenne L., L. italicum A. Br., L. multiflorum Lam., etc.) : chez ces derniers la maladie semble arrêter l'embryon dans son développement et lui fait perdre toujours sa faculté germi- native?; par suite, il ne saurait s'agir ici de transmission congé- nitale. Il serait intéressant par contre d'essayer la contamina- lion directe des lignées indemnes par les spores de Stromatinia temulenta Prill. et Del., que certains auteurs, à tort ou à raison, supposent être la forme parfaite du mycélium des Lolium *. II. Cas du Puccinia Malvacearum Montagne et des Urédinées en général. — Pour tenter de démontrer que les Rouilles sont des maladies héréditaires, M. Blaringhem s'appuie sur les faits suivants : 4° Les épreuves d'inoculation infructueuses, notamment celles qu'il tenta lui-même avec la Rouille des Malvacées; 2° L'opposition entre la fréquence de certaines Puccinies sur certaines plantes (Puccinia Malvacearum sur Althæa rosea Cav.) et la difficulté de contamination; 1. HANNING (E.), Ueber pilz freies Lolium temulentum (Bot. Zeit. Abt. I, 1907, p. 25-38). 2. NESTLER (A.), Zur Kenntnis der Symbiose eines Pilzes mit dem Taumellolch (Sitz. d. kais. Akad. d. Wiss., Wien, 1904). : 3. (Note ajoutée pendant l'impression). — Au moment de la rédaction de cet article, je n'avais pas connaissance du récent travail de FUCHS (n Beitrag zur Kenntnis des Loliumpilzes (Hedwigia, LI, 1911, p. 224-239). 6 auteur, par divers procédés de culture et d'inoculation obtient des ros dies et détermine approximativement la nature du parasite de l'Ivraie : c'est un Fusarium dont lespéce reste à préciser et la forme parfaite x trouver. Le fait est d'autant plus intéressant que notre confrère M. de e zewski, dans un travail qui paraitra sans doute avant le nótre, pe démontrer que la forme conidienne habituelle du Stromatinia temulenta est également un Fusarium. S. BUCHET. — PRÉTENDUE HÉRÉDITÉ DES MALADIES CRYPTOGAMIQUES. 757 3° La régularité avec laquelle les plantes d'une méme lignée seraient infestées par la Rouille à la méme époque, cette époque « dite critique » étant particulière à chaque lignée ; 4° La découverte par Eriksonn dans les cellules de l'hôte, au voisinage des taches de Rouille, d'un protoplasme étranger, plus ou moins diffus, qu'il considére comme un stade protomycélien (Mycoplasme) du parasite ; 5° Les expériences du même auteur, où la Rouille est apparue sur des germinations de Blé, faites à l'abri de toute contamina- tion, du moins en apparence. A supposer d'ailleurs que tous ces faits soient démontrés, aucun d'eux ne nous permettrait d'affirmer que la maladie est héréditaire, au sens vrai du mot, plutót que simplement trans- mise à l'embryon par ses enveloppes ou annexes d'origine maternelle. Or, non seulement ils ne sont pas démontrés, mais ils prétent tous à la critique. Les inoculations suivies de succés pour un trés grand nombre d'Urédinées ont été jusqu'ici si fréquentes que je ne saurais les citer toutes; rappelons seulement que c'est grâce à elles que MM. Cornu, Schroeter, Magnus, Plowright, Klebahn, Fischer, Rostrup, etc., ont pu rapprocher les diverses formes d'un grand nombre d'Urédinées hétéroiques; que, dans un autre ordre d'expériences, elles ont servi à classer les races physiologiques d'une méme espèce de Rouille (formes Secalis, Avena, Tri- lici, etc., du type Puccinia Graminis). Enfin, en ce qui concerne le Puccinia Malvacearum, nous savons que, trés peu de temps après son apparition en France, M. Cornu” réussit à l'inoculer à de jeunes plants d’Althæa et que ces expériences lui servirent à déterminer d'une part la période d'incubation (vingt jours), d'autre part l'autoicité de cette rouille. Si des doutes subsis- laient dans l'esprit au sujet de son caractère contagieux à dis- tance, il suffirait d'invoquer la rapidité avec laquelle cette maladie gagna tous les points du territoire francais pendant la seule année 1873?; cette rapidité ne peut s'expliquer en aucune 1. CORNU (M.), Note sur la propagation du Puccinia Malvacearum (Bull. Soc. bot. de France, 1874, p. 292). 2. BUCHET (S.), Le Dui du Lolium temulentum L. et celui de l’'Althæa rosea Cav. (Bull. Soc. bot. de France, 1912, p. 188). 158 SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1912. manière par la transmission héréditaire ou congénitale; il faut même admettre que cette contagion naturelle est très facile- ment réalisée, et si les essais expérimentaux n'ont pas toujours réussi, cela ne saurait prouver qu'une chose : c'est que nous connaissons mal les conditions nécessaires et suffisantes de cette contagion. | Il est probable que la connaissance de ces conditions nous permettrait aussi d'expliquer l'époque critique de l'infestation des lignées, cette dernière dépendant vraisemblablement de la résistance particulière de chacune d'elles et non de prétendues « latences » de la maladie qu'aucune apparence ne justifie. D'ailleurs la régularité de ces époques critiques me parait avoir été trés exagérée, comme j'ai pu m'en convaincre plusieurs fois. C'est ainsi que cette année l'infestation des diverses espèces de Malvacées (il ne s'agit plus seulement des: différentes lignées d'une méme espéce) s'est produite presque simultanément et trés tard dans la saison (fin de septembre) au Jardin de l'École de Botanique; jai méme pu y récolter à la fin d'octobre des graines d'A//Aza rosea sur des pieds écartés et protégés par un bouquet d'arbres qui sont restés indemnes de pustules jusqu'à la dessiccation totale de leur pousse annuelle. Je n'insisterai pas sur la découverte du Mycoplasme ni sur- lout sur l'interprétation que lui a donnée son auteur, aucune preuve n'étant venue confirmer cette manière de voir. Les tra- vaux histologiques de MM. Marshall Ward '?, Klebahn ?, Zach * et, tout récemment Beauverie ?*, s'accordent au contraire à ? 1. MARSHALL WARD, On the relations between host and parasite in the Bromes and their brown rust, Puccinia dispersa Erik. (Annales of Bot. 1902, pp. 233-315). 2. MARSHALL WARD, On the histology of Uredo dispersa Erikss. and the À mrs » hypothesis (Phil. Trans. Roy. Soc. London, 1903, p. 29-46 et pl. 4-6). 3. KLEBAHN (H.), Die wirtschwechselnden Rostpilze, Berlin, 447 p- v 4. ZACH (H.), Cytologische Untersuchungen an den Rostenfleken des Getre e x Mycoplasmtheorie J. Eriksson's (Sitzb. d. Kais. Akad. Wiss. Wien, 910). 5. BEAUVERIE (J.), L'Hypothése du Mycoplasma et les corpuscules métachro- matiques (C. R. de l'Acad. des Sc., 1911, p. 612). D iant 6. BEAUVERIE (J.), La signification des corpuscules métachromatiques dus les cellules de céréales infectées par la rouille (Extrait des Comptes ren des Séances de la Soc. de Biologie, séance du 25 mars 1911). S. RUCHET. — PRÉTENDUE HÉRÉDITÉ DES MALADIES CRYPTOGAMIQUES. 759 démontrer que M. Eriksson a suivi le phénomène à l'envers et que.le prétendu protomycélium représente simplement des hyphes en voie de désorganisation. Les expériences d'Eriksson'!, consistant en des cultures pures de céréales et tendant à prouver que les graines de ces plantes ont déjà subi une infestation congénitale, restent encore l'argu- ment le plus sérieux. Néanmoins, les difficultés de stérilisation mises à part”, comment expliquer, dans ces expériences, d'un cóté la rareté relative de l'apparition des taches sur les sujets en expérience (la variété de Blé qu'avait choisie Erikssonn était extrémement sensible à la Rouille) et d'un autre côté le léger retard dans la manifestation de la maladie? Il est bien désirable que de nou- velles expériences soient tentées, concurremment avec la culture de sujets témoins à l'air libre et dans les conditions les plus favorables de contamination. III. Cas de la « Zooglée bactérienne »? de l'Œnothera nanella de Vries ?. — Cet exemple est plus compliqué que les deux précé- dents, en ce sens qu'il s'agirait, suivant de Vries lui-méme, 1. ERIKSSON (J.), Principaux résultats des recherches sur la Rouille des Céréales exécutées en Suède (Revue gén. de Bot., 1898). 2. Il ne faut pas oublier que certains sujets en expériences furent en- vahis par diverses maladies cryptogamiques, notamment des Erysiphe, voire méme par des pucerons. Puisque M. Eriksonn les rejette comme des accidents de contamination, il devrait logiquement, selon nous, faire de méme pour ceux de ses sujets qui se sont couverts de Rouille. : 3. Je profite de l'occasion pour répondre à l'observation tout à fait hors de propos de M. Blaringhem a cru devoir insérer à la suite de mon article Sur cette plante (séance du 12 janvier 1912). S'il est vrai que Je n ai jamais eu sous les yeux la plante elle-même, il n'est pas moins vrai, comme je lui répondais ce jour-là, que mes connaissances littéraires sur cet OEno- thera sont largement suffisantes pour énoncer à son sujet, non pas mon opinion, mais celles de MM. de Vries et Zeijlstra. nS. Je ne sais pourquoi d'autre part M. Blaringhem me fait dire, dans les conclusions de son article du 22 mars 1912, tout le contraire de ce que j'ai toujours affirmé : Quand ai-je prétendu que le Micrococcus était la cause du nanisme de l'OEnothera nanella? que l'association de ce parasite avec son hôte était obligatoire? que la mutation consistait ici dans la production d'une plante malade ou que les maladies de l'Althæa rosea, du Lolium temulentum, de l'üEnothera nanella nuisaient en quoi que ce pae à la constance des caractères ou méme à la fertilité de ces plantes? Ce n'était vraiment pas la peine que j'écrive plusieurs afticles pour démon- trer le contraire. 160 SÉANCE DU 43 DÉCEMBRE 1949. d'une maladie superposée à une mutation et que le parasitisme est accompagné d'une réaction cécidologique de l'hóte. Les caractères anormaux engendrés par le parasite et qui dispa- raissent avec lui sont : le port trés spécial de la plante avec des feuilles courtes, boursouflées, élargies à la base et subsessiles, disposées sur des entrenœuds très rapprochés : ce sont précisé- ment ces caractères qui avaient le plus frappé jadis les muta- tionistes; il n'y a pour s'en convaincre qu'à lire ce qu'ils en disaient et les arguments qu'ils en tiraient à l'appui de leur théorie. L'unique caractère de la mutation, indépendant du parasitisme, est la taille naine de la lige des sujets : à part cela. la plante affranchie de son parasite possède tous les caractères de l'OEnothera Lamarckiana dont elle dérive. Il faut ajouter cependant, comme le dit justement M. de Vries, à cette unique différence morphologique la sensibilité toute spéciale à la récep- tivité bactérienne. : Et maintenant doit-on penser, puisque la mutation et la maladie ont apparu ensemble, que l'une soit la cause de l'autre? C'est possible, mais non démontré. Dans tous les cas, il n'est pas moins raisonnable de supposer que la nature chétive de la forme nouvelle est le point de départ de sa sensibilité aux attaques du parasite, que de croire avec M. Blaringhem que le nanisme est la conséquence du parasitisme et d'en conclure, sans aucune preuve, à la persistance héréditaire, après l'affranchis- sement, d'un symptóme de la maladie. Aucune raison ne se présente non plus pour pouvoir affirmer le caractère congénital, encore moins héréditaire de la trans- mission du parasite et de la maladie dans les conditions ordi- naires. Il y a lieu aussi bien de croire que ce parasite, qu il faudrait commencer par étudier et connaitre, est répandu très universellement dans le sol à la facon du Rhizobium legummi- sarum. Si pendant de nombreuses générations l'OEnothera nanella s'est maintenu avec son parasite et ses caractères cécidologiques: C'est, comme l'ont montré récemment MM. de Vries et Zeijls- tra, que les mutationistes l'avaient toujours cultivé dans un ET approprié et que, d'autre part, cette race était toute préparee " recevoir le parasite comme une Légumineuse est apte à recevoir d S. BUCHET. — PRÉTENDUE HÉRÉDITÉ DES MALADIES CRYPTOGAMIQUES. 764 le Rhizobium. Le fait méme qu'un changement de milieu suffit à l'affranchir des Bactéries montre bien qu'il ne s'agit pas d'hérédité, car, par définition, celle-ci ne saurait étre influencée aussi promptement et radicalement par le milieu extérieur. Enfin, si j'ai bien compris, M. Blaringhem semble vouloir s'appuyer sur les lois de Mendel et de Naudin pour affirmer la ` légitimité spécifique des caractères cécidologiques de cette plante et leur hérédité : par une application de ces lois, M. de Vries est arrivé à éliminer le parasite tout en conservant le caractere de nanisme. Je répondrai simplement que je ne vois rien d'éton- nant à ce que des croisements judicieux nous fournissent des races plus aptes à résister aux maladies. Ce qui a disparu dans les générations consécutives à l'hybridation, ce n'est pas la maladie elle-même, qui n'est pas un caractère, c'est la prédis- position. Ici, M. Blaringhem fait une confusion regrettable entre l'affection et le terrain. Quand Broussais commit l'erreur de considérer la tuberculose comme une maladie héréditaire, il avait l'excuse d'ignorer le Bacille de Koch. Je n'en dirai pas autant de M. Blaringhem. En résumé, aucun des exemples cités ne répond au sens habituel du mot hérédité : s'il existe une certaine difficulté à trouver dans les auteurs, qui la plupart du temps se gardent bien de définir ce mot, un sens conforme et précis, il n'en est pas moins vrai que tout le monde s'accorde, aussi bien dans le public que parmi les savants, à considérer que l'essence méme de l'hérédité est dans la continuité de la transmission et sa grande indifférence aux agents extérieurs'. Tant que cette transmission n’est pas effectuée directement par le plasma même 1. WEISMANN, dans ses Essais sur l'Hérédité et la Sélection naturelle trad. de Varigny, 1892, p. 122, s'exprime ainsi : « On pus soldos en ce ie l'on veut dire en parlant de l'hérédité : c'est la particularité de tous les organismes de transmettre à leurs des- cendants leur propre manière d’être : de l'œuf de l'aigle il sort de paved un aigle et un aigle de la méme espèce et non seulement du type général... ; e « Mais sur quoi repose cette particularité générale des organismes : C'est Sans doute Hæckel qui a été le premier à appeler la reproduction une excroissance de l'individu, et il a essayé de rendre l'hérédité plus com- Préhensible en la considérant comme une simple continuation de crois- sance... » 162 SÉANCE DU 413 DÉCEMBRE 1912. de l'un ou de l'autre des gamètes, si, par exemple, le caractère est acquis par l'individu au cours de son évolption, que ce soit pendant la vie fœtale ou plus tard, le phénoméne est discontinu; sil s'agit de la réception d'un parasite, nous dirons qu'il y a contagion et ce terme, dans l'esprit de tout le monde, s'oppose nettement à celui d'hérédité. Du reste, un seul des trois exemples de M. Blaringhem, celui du parasite de l'Ivraie, est incontestablement transmis par con- tagion fœtale : encore est-il bon d'ajouter que, dans le cas présent, ce mode de contagion ne parait pas exclusif. M. Hamet fait la communication suivante : Sur un Sedum nouveau, récolté par le R. P. Soulié et décrit PAR M. RAYMOND HAMET. Sedum Lutzi' Raymond Hamet, species nova. Planta annua, steriles caules non edens. Radices fibratæ. Caules flori- feri erecti, graciliusculi, in parte inferiore ramosi, glabri. Folia alterna, sessilia, infra insertionem in calcar producta ; calcar integrum, obtusum; lamina late-sublinearis, integra, glabra, obtusa. Inflorescentia corymbi- formis, laxa. Flores pauci. Bracteæ foliis similes sed eis minores. Pedi- celli calyce paulo breviores, glabri. Calyx glaber, segmentis 5, infra insertionem in calcar non productis, suboblongi-linearibus vel subobo- vato-linearibus, marginibus integris, apice obtusis, longioribus quam latioribus. Corolla glabra, calyce paulo longior vel paulo brevior, seg- mentis 5, tubo multo longioribus, late ovatis, marginibus integerrimis, subobtusiusculis, late mucronatis, mucrone petali apicem paulo supe- rante, longioribus quam latioribus. Stamina 10; filamenta omnia late linearia, oppositipetala infra coroll:e medium inserta; antheræ reniformi- suborbiculares, apice obtusissimæ, paulo longiores quam latiores, oppo- sitipetala petalorum dimidium superantes sed petalorum apicem non attingentes. Carpella 5, pauciovulata, glabra, in stylos graciles carpellis breviores attenuata, placentis a gracili ligamine secundum carpellorum margines disposito constitutis. Squamæ 5, longe subobovatæ, apice emar- Smatr, longiores quam latiores. Folliculi 5, pauciseminati, erecti, late- ribus internis non gibbosis. Semina... vx Planta 3,50-5 cm. longa. — Foliorum calcar 0,50 mm. longum; laminà 1. Je suis heureux de donner à cette plante, le nom de M. Lutz, ral fesseur agrégé à l'École Supérieure de Pharmacie et secrétaire génér de la Société botanique de France, en témoignage de vive et sincere gratitude. R. HAMET. — SUR UN SEDUM NOUVEAU. 763 5-6 mm. longa, 1,40-1,75 mm. lata. — Bractearum calcar 0,50 mm. longum ; lamina 4,50 mm. longa, 1,65 mm. lata. — Pedicelli 2,50-3 mm. longi. — Calycis pars concreta 0,60-0,70 mm. longa; pars libera 2,70-3,50 mm. longa, 1-1,50 mm. lata. — Corollæ pars concreta 0,20-0,25 mm. longa; pars libera 3,10-4,50 mm. longa, 1,40-1,80 mm. lata. — Staminum alter- nipetalorum filamentorum pars concreta 0,20-0,25 mm. longa ; pars libera 2,60-2,80 mm. longa, 0,32-0,38 mm. lata. — Staminum oppositipetalorum filamentorum pars concreta 0,80-1,20 mm. longa; pars libera 1,60-2,20 mm. longa, 0,30-0,35 mm. lata. — Antheræ 0,60-0,80 mm. longa, 0,50-0,60 mm. latæ. — Carpellorum pars concreta 0,35-0,40 mm. longa; pars libera 2-2,40 mm. longa. — Styli 1-1,10 mm. longi.— Squamæ 0,50-0,60 mm. longa, 0,25-0,30 mm. latæ. THIBET ORIENTAL. — Ta-tsien-lou, aoüt-septembre 1894 [J. A. Soulié, n? 9339. — Échantillon authentique dans l'herbier du Muséum national d'Histoire Naturelle de Paris !]. Le Sedum Lutzi, quoique voisin des Sedum glaciale Franchet, S. obtusipetalum Franchet, S. tenuifolium Franchet, S. Forresti Raymond Hamet et S. Holei Raymond Hamet, doit être consi- déré comme une espéce autonome. Il se distingue, en effet, du Sedum glaciale : 1° par ses sépales non prolongés au-dessous de leur insertion, suboblongs-linéaires ou subobovés-linéaires, obtus au sommet, e/ non obovés ou obovés-oblongs, aigus et légèrement cuspidés au sommet; 2^ par ses pétales plus larges, largement mucronés au sommet, à mucron dépassant un peu l'extrémité supérieure de la corolle; J^ par ses placentes formés de deux gréles filaments parallèles à chacun des deux bords internes des carpelles, non point con- stitués par deux masses semi-orbiculaires disposées dans la partie inférieure de chacune des deux faces carpellaires; 4* par ses écailles plus larges. Du S. obtusipetalum, il diffère : 1° par les sépales non pro- longés au-dessous de leur insertion; 2* par les pétales large- ment ovés, et non sublinéaires-suboblongs. 1° Les feuilles largement linéaires, non point longuement ovées-linéaires ou linéaires-oblongues; 2° les sépales plus larges, non prolongés au-dessous de leur insertion; 3" les pétales lar- gement ovés, et non onguiculés, à onglet sublinéaire, à limbe ové; 4° les écailles longuement subobovées, non point linéaires, permettent de le séparer du S. tenuifolium. Il est bien distinct du S. Forresti : 1° par les feuilles lar- gement sublinéaires, et non obovées-linéaires ou obovées- 164 SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1912. oblongues; 2° par les sépales non prolongés au-dessous de leur insertion; 3* par les pétales largement ovés, non point obovés- oblongs; 4° par les anthères oppositipétales n'atteignant point, au sommet, l'extrémité supérieure des pétales, non point dépas- sant cette extrémité; 5^ par les écailles plus larges. Enfin on ne peut le confondre avec le S. Holei, car il possède : 1° des feuilles beaucoup plus larges; 2° des sépales non pro- longés au-dessous de leur insertion; 3* des pétales largement ovés, subobtusiuscules au sommet, e/ non oblongs-lancéolés, acutiuscules au sommet; 4? des anthères trés obtuses au sommet, non point obtuses et légérement cuspidées; 5° des écailles plus larges. M. Dangeard prend la parole pour la Note ci-dessous : Présentation d’un spectrogramme de croissance; PAR M. P.-A. DANGEARD, J'ai l'honneur de présenter à la Société un spectrogramme de croissance du Scenedesmus acutus. Comme cette espèce ne forme pas de revêtement sur les parois de verre, l'Algue a été ensemencée sur papier buvard; les résultats sont du méme ordre que ceux qui ont été obtenus avec le Chlorella vulgaris et ils sont aussi démonstratifs, en ce qui concerne le róle des diverses radiations du spectre dans la végétation d'une plante verte. Cette végétation, en effet, est sous la dépendance absolue de l'assimilation chlorophyllienne, puisque la culture a eu lieu en solution minérale ne contenant pas de carbone organique; en dehors de quelques trés rares Bactéries, dont la présence ne nuit en rien à l'exactitude de la méthode, la culture ne ren- fermait ni Algue étrangére, ni Champignon. Afin qu'on puisse juger de l'intérét de cette méthode, il me suffira pour l'instant d'une simple constatation. : D'aprés un Mémoire récent de Lubimenko, la production maxima de la substance séche par une plante verte correspond aux rayons bleu violets et non aux rayons rouges du spectre : de la sub- 1. LUBIMENK6, L'assimilati ] tion ; L'assimilation chlorophyllienne et la produc si érale dé Slancé sèche à la lumière blanche et à la lumière colorée (Revue 8 Botanique, 1911. p. 13). L. BLARINGHEM. —— OBSERVATIONS SUR LA ROUILLE DES GUIMAUVES. 765 notre méthode permet d'affirmer, au contraire, que cette produc- tion maxima de la substance sèche a lieu dans le rouge, pour les rayons de longueur d'onde : 670-660. M. Blaringhem fait hommage à la Société, pour la biblio- thèque, d'un exemplaire du Rapport sur lHérédité des maladies des plantes et le Mendélisme, publié à l'occasion du Premier Congrés international de Pathologie com- parée. Ce Mémoire fut distribué le 17 octobre à l'ouver- ture du Congrès, et M. Buchet y a fait allusion dans la com- munication qu'il vient de présenter à la Société. M. Blaringhem fait ensuite la communication suivante : Observations sur la Rouille des Guimauves (Puccinia Malvacearum Mont.); PAR M. L. BLARINGHEM. Les discussions provoquées au sujet de la transmission héré- ditaire de la Rouille des Roses Trémières (diverses variétés d'Althæa rosea)! et les difficultés éprouvées pour découvrir une plante indemne m'ont déterminé à faire durant l'été 1912 une série d'observations que je vais résumer brièvement. Mon intention est de provoquer en France des observations ana- logues et coordonnées; je désire aussi montrer comment on peut dans une certaine mesure appliquer en voyage ou en excur- sion la méthode d'observations statistiques que M. J. Eriksson a, depuis longtemps, adoptée pour l'examen des Rouilles de céréales en diverses localités (1901) et utilisée récemment (1911) pour l'étude de la Puccinie parasite des Malvacées *. Le degré de développement de la maladie peut être exprimé assez exactement par les chiffres 0. (aucune pustule visible), 1 (quelques rares pustules, en général sur les nervures des 1. Ce Bulletin, 1912, t. LIX, p. 188 et 217. 2. ERIKS30N (J.), Sur l'origine et la propagation de la Rouille des Céréales. Ann. Sc. Nat. bot. 1901, 8* Ser., t. XIV et XV. — Der Malvenrost, seme Ver- breitung, Natur und Entrickelungsgeschichte. Kun. Sv. Vetensk. Ak. Handl., t. XLVII, 1941, n» 2, mit 6 Taf. 166 SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1912. feuilles), 2 (pustules plus nombreuses sur les nervures, limbes, pétioles), 3 (pustules trés nombreuses couvrant et détruisant en partie le limbe des feuilles, les pétioles et les axes des grappes florales), 4 (degré le plus accusé, les feuilles étant presque dépourvues de parties vertes, ou, s'il s'agit de jeunes feuilles, la teinte étant jaune sur la face inférieure). Les observations de 1912 fournissent un résultat général remarquable : les Roses Trémières ont beaucoup moins souffert de la Rouille qu'en 1911; alors qu'il fut impossible durant les mois de juillet, aoüt et septembre de 1911 de trouver des feuilles assez peu atteintes pour que leur limbe ne füt pas gravement endommagé, sur les mémes plantes et dans les mémes stations [Bellevue, Physique végétale; Le Plessis-Macé (Maine-et-Loire) en 1912, chaque plante conserva plusieurs feuilles en bon état, quoique trés atteintes et devant étre classées dans la catégorie 3, et cela durant tout l'été et jusque tard à l'automne. Une seule plante de la collection de Bellevue, à fleurs jaune-soufre pâle et simples, a été classée dans la catégorie 4 en août-septembre et octobre; les autres dans les catégories 3 et 2. Je reviendrai d'ailleurs sur ces plantes dans une étude individuelle qui montre que les tendances particulières de chaque individu peuvent être suivies, non seulement sur l'individu lui-méme, vivace et offrant des caractéristiques propres chaque année, — mais méme sur les descendances de ces individus, quelques grandes que soient les chances de contamination des lignées cultivées côte à côte. Je limiterai mon étude à l'exposé des observations de cet été, divisées en deux séries : I. — OBSERVATIONS PASSAGÈRES. Au cours d'un voyage en Bretagne, du 19 aoüt au 3 sep- tembre 1912, j'ai relevé une série d'observations sur l'extension de la maladie affectant de nombreuses populations de diverses variétés : 4 Barenton : Sur la route de Domfront à Mortain, un peu au delà de s doubles 17 plantes à fleurs doubles roses (degré 3); 8 plantes à fleur rouges (degré 2). Sur la route de Pontivy à Rostrenem, à l'entrée de Plougue 14 plantes à fleurs doubles rouges (degré 2). rnevel : L. RLARINGHEM. —— OBSERVATIONS SUR LA ROUILLE DES GUIMAUVES. 767 ) Entre Carantec et Saint-Pol-de-Léon : 12 plantes à fleurs roses (degrés 3 et 4). Dans le Finistère et sur les côtes, la maladie parait nettement plus accentuée, Entre Plougastel-Daoulas et Le Faou, toutes les plantes examinées sont de la variété rose à fleurs doubles : un premier lot de 10 plantes offre des feuilles à limbes non perforés, mais couverts de pustules (degrés 2 et 3); plus loin, devant les maisons de Le Faou vers le Sud et Sud-Ouest, j'ai noté 7 plantes, puis 6 plantes, puis 3 plantes avec les degrés 3 et 4; on y pouvait à peine trouver des lambeaux de feuilles intacts. Mais 2 plantes à l'exposition Nord, à moins de 10 metres d'un des lots précédents, étaient en pleine floraison (retard de 15 jours environ) et toutes les feuilles étaient d'un vert gai (degrés 4 et 3). Sur la route de Crozon à Saint-Nic et près de Saint-Nic, lot de 9 plantes à fleurs simples jaune pâle trés malades (degrés 3 et 4). D'Au- dierne à Plogoff, sur la zone si dénudée qui conduit à la Pointe du Raz, quelques pieds à fleurs simples roses, 4 pieds à fleurs simples jaunes, toutes trés malades (degré 4). A Plonéour, en se dirigeant vers Penmach, jexaminai 6 plantes, — puis sur la route de Guilvinec à Plonéour, T plantes, — à Plobazlannec, 12 plantes, toutes à fleurs doubles roses et trés malades (degré 4). Dans le Morbihan la maladie sévit avec intensité seulement le long de la cóte. Car à Hennebont, dans la ville close et entre les murs rapprochés des vieilles ruelles, 3 plantes à fleurs doubles roses, puis 4 plantes à fleurs doubles rouges sont relativement peu atteintes (degrés 1 et 2) et les feuilles amples garnissent les tiges sur toute leur longueur, à partir de 50 centimètres du sol ; de plus, des touffes de feuilles presque saines (degré 1) sont bien vertes au pied des tiges, ce que je n'avais pu noter dans mon examen des plantes du Finistère. Mais à Lochmariaquer, j'ai examiné plus de 30 plantes à fleurs simples, ou blanc jaunátre, ou roses, Où rouges, toutes très malades et à feuilles presque totalement détruites (degré 4). De même, sur la route de Plouharnel à Auray, le long de vieux murs et à l'état subspontané, des groupes abondants de Roses Trémières à fleurs roses simples se développent depuis des années sans les soins assidus de l'homme; ces plantes doivent être classées parmi les plus atteintes que j'ai observées (degré 4); et cependant e sont très âgées et donnent des hampes florales vigoureuses ; d'autres Plus grêles sont sans doute le résultat de semis spontanés et de date assez récente, Il ne semble pas que la maladie nuise beaucoup à l'exten- sion et à la vitalité des individus de la station. Enfin à Muzillac, à 7 kilometres de l'embouchure de la Vilaine, en plaine trés découverte, 17 plantes de la variété à fleurs doubles roses 168 SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1912. distribuées le long des maisons bordant la route constituent aussi une colonie trés malade (degré 4). Sur la route de Saint-Nazaire à Nantes, au village de Montsoir, 1 plantes d'Althzxa rosea à fleurs simples, rouges, sont assez malades (degré 2). Cette station est intéressante; dans les jardins potagers, devant les tourbières et les marécages, dans le voisinage presque immé- diat des Roses Trémières malades, des nombreuses plantes d'A /thza officinalis sont trés feuillues et sans aucune trace du parasite. Un peu plus loin sur le méme trajet, au Temple, une colonie nombreuse d’Althæa rosea à fleurs simples roses est si malade que les feuilles sont réduites à quelques faisceaux de nervures (degré 4). Parmi les stations de l'Anjou, examinées dans mes courses, je signa- lerai celle de Seiches, au croisement des routes allant à la Flèche et à Baugé, composée de variétés en mélange à fleurs doubles. Le 7 sep- tembre elle offrait de larges feuilles bien fraiches et nombreuses et j'ai cru avoir trouvé enfin une station indemne. Les limbes des feuilles étaient en fait presque totalement dépourvus de pustules ; mais celles-ci étaient nombreuses, serrées, localisées exclusivement sur les pétioles gonflés et noueux. Je n'ai pu savoir si cette localisation devait étre attribuée à un traitement préventif, mais ce traitement s'il avait eu lieu aurait sans doute laissé des traces sur le mur d'abri et méme sur les feuilles ; il est possible aussi qu'on se trouve en présence d'une lignée oü la maladie est localisée : dans cet espoir j'en ai récolté des graines qui seront ensemencées au printemps prochain. Entin, à Bazouges, sur les bords du Loir, dans un jardin abandonné et envahi par les mauvaises herbes des marécages, j'ai examiné avec som une station de plus de 150 plantes d'A lihæa officinalis tres florissantes atteignant pour la plupart 2 mètres de haut, sans y remarquer la moindre trace de maladie. Malgré l'époque avancée (7 septembre) les fruits étaient trop verts pour être récoltés comme semences. Ces observations, choisies parmi beaucoup d'autres, mettent en relief : 1* L'impossibilité, dans laquelle je me suis trouvé, malgré u préoccupation constante de plus d'un mois de courses, trouver une plante de Althæa rosea indemne de Puccinte. 2° Le développement manifeste de la maladie sur la côte, €? particulier à la pointe du Finistère et le long des terres basses du Morbihan. Il y a un rapport évident entre le degré jai (4 et rarement 3) de l'attaque et la réduction de la végétation. L'absence d'arbres vigoureux, de buissons et de taillis, dans » ne de L. BLARINGHEM. — OBSERVATIONS SUR LA ROUILLE DES GUIMAUVES. 769 voisinage des stations de Hoses Trémiéres, a coincidé sans aucune exception avec la gravité de la crise en aoüt. D'ailleurs la plupart de ces plantes étaient plus avancées, portaient plus de fruits mürs que celles des régions abritées ou situées à l'intérieur des terres. 3° Dans une méme station, les plantes abritées, ou exposées au Nord, sont moins malades (Le Faou, Hennebont) que les plantes exposées au Sud et à une grande lumiére. 4° Lorsque des Althæa rosea malades et des A. officinalis vivent dans une méme station, ces derniers sont absolument indemnes; l'A. officinalis ne parait pas supporter la grande lumière des côtes de l'océan, ni les endroits chauds exposés au soleil, — c'est une plante de demi-lumiére et de terrains humides, brumeux ou ombragés où la maladie sévit peu. II. — OBSERVATIONS RÉPÉTÉES ET ESSAIS CULTURAUX. J'ai examiné à plusieurs reprises, presque chaque jour pen- dant quelques semaines, des plantes de l'Anjou (3-18 septembre) et, à des intervalles échelonnés de plusieurs semaines, des plantes du Jardin de l'École de Pharmacie de Paris, du Laboratoire de Physique végétale de Bellevue (S.-et-O.), de l'École de Botanique du Muséum d'Histoire naturelle. Je suis reconnaissant à M. Buchet, de m'avoir indiqué cette dernière station, indemne de traces du parasite aux mois de juin et juillet, mais atteinte, sur les 3 lots (ou lignées différentes) groupés côte à côte de la plate-bande réservée aux Althæa rosea, le 10 août, le 23 septembre et le 12 octobre 1912. A la vérité, l'attaque est ici trés limitée (degré 1), réduite à quelques feuilles seulement, qui présentent de rares pustules dispersées à la face inférieure du limbe. Et méme, dans ce jardin, une plante vigoureuse, de 3 à 4 années au moins, à dix metres à l'Ouest de la plate-bande des Malvacées qui est attaquée, ne m'a montré jusqu'ici aucune trace du Champignon. J'ai eu soin naturellement d'en récolter des graines, mais aussi de noter que cette plante se développe, si l'on Peut dire, le pied dans l'eau ; les racines sont écrasées par un récipient destiné à l'arrosage dont les infiltrations aident beaucoup à la croissance, et peut-être à la résistance à la Rouille, de cette plante. Je n'oserai méme pas prétendre que cet individu, le seul sur lequel je n'ai pas trouvé quelques pustules, est indemne ou immunisé; Je suis T. Ux. (SÉANCES) 49 770 SÉANCE DU 43 DÉCEMBRE 1912. porté à croire au contraire que transplanté en un autre point du jardin, éloigné de toute Malvacée hébergeant la Puccinie parasite, mais moins arrosé, il se comporterait comme les plantes de la Collection botanique proprement dite. Pour le moment, cette plante me parait trop précieuse pour qu'on envisage la réalisation de cette expérience; il est nécessairé d'en suivre l'évolution pendant quelques années et de récolter sur elles des graines capables de germer. Avant que M. Buchet m'ait indiqué la station du Jardin du Muséum, j'avais eu l'occasion de trouver des plantes dépourvues aussi, en appa- rence, de parasite dans le Jardin botanique de l'Ecole de Pharmacie. Ici, les Roses Trémières sont distribuées en deux populations, dont l'une dans la plate-bande des Malvacées au milieu du jardin; je l'ai observée en mai, en juin, en juillet. Les plantes indemnes en mai, offrirent des pustules dans le courant de juin; la contamination commenca par une plante à fleurs roses, âgée, dans le voisinage du lot d'Althza officinalis. Cette plante (n° 4 dans mon relevé) offrait le 4 juillet 13 tiges fleuries, dont les plus hautes de 2 m. 50, et plusieurs feuilles de toutes les tiges étaient couvertes de pustules. Une autre plante (le n° 2 de mon relevé), de l'autre cóté de la plate-bande à fleurs rouges. à 9 tiges plus gréles ne dépassant pas 1- m. 75, était aussi très atteinte (degré n° 2); le n° 3, voisin dulot des Lavatera olbia, avait à la même date 8 tiges de 1 m. 50 à 2 mètres et sur 27 feuilles examinées avec soin, je n'en ai trouvé que ‘4 avec 1 ou 2 ou 3 pustules. Les plantes 1 et 5 étaient encore moins atteintes; j'ai trouvé sur l'une à fleurs rose foncé 1 tache et sur le n° 5 à fleurs rouges pas de taches certaines. Il est vrai que ces deux plantes étaient les moins vigoureuses de toutes et n'avaient chacune que 5 €— Il faut noter en face de cette plate-bande l'apport récent en mat d'une plante de Malva sylvestris récoltée au cours d'une excursion à la cam- pagne et atteinte elle aussi par le Puccinia Malvacearum. De cette succession et de l'extension de la maladie, on pourrait croire à ré simple contamination; mais la plante 4, la plus atteinte, était aussi x plus éloignée du Malva sylvestris introduit; elle en était séparée à l'époque de la contamination par les tiges très feuillées des plantes 1,2,3, beaucoup moins atteintes puisque la plante 1 était encore presque indemne (1 seule feuille tachée) le 4 juillet. La seconde population des Roses Trémières du Jardin de bot de l'École de Pharmacie est sur la limite Nord du jardin, à l'extre des plates-bandes de Labiées, Rubiacées, Composées. J'ai examiné »- mémes dates, feuille par feuille, tous les représentants de cette pagis pour aboutir aux mémes résultats : la présence sur la plupart des plan se de 1 à 5 feuilles portant 2 ou 3 pustules, assez souvent MÊME 4 sen anique ` mité L. BLARINGHEM. —— OBSERVATIONS SUR LA ROUILLE DES GUIMAUVES. 774 pustule. Grâce à l'obligeance de M. Guignard, Directeur du Jardin bota- nique de l'École de Pharmacie, j'ai pu obtenir deux plantes vivantes, choisies parmi les plus jeunes du lot pour faciliter leur reprise en juin. Elles ont été plantées à Bellevue dans le jardin dépendant du Laboratoire de Physique végétale : l'une en pleine lumiére à cóté d'autres Roses Trémières malades en 1911, l'autre à l'isolement en contre-bas de la carrière à plus de 150 mètres de toute Guimauve malade. Dix jours aprés la transplantation, les deux plantes commencaient à porter des pustules bien marquées. Dans une étude plus complète, j'indiquerai l'extension progressive de l'infection. Je dois seulement faire remarquer que, pendant la dernière quinzaine de juin et le mois de juillet, les deux Roses Trémières importées à Bellevue ont été les plus atteintes (degré, 2 et 3) de toutes les plantes en observation à Bellevue, classées dans la catégorie de degré 1 à cette époque, et cela en terrain contaminé ou en terrain défriché récemment n'ayant pas porté de Rose Trémière depuis plus de vingt-cinq ans. Il est vrai que certaines Mauves sauvages, se développant comme mauvaises herbes dans les jardins, ont pu y croitre, quoique je n'en aie pas noté dans le voisinage immédiat en 1912. Des Guimauves étudiées en 1912 à Bellevue, je dirai seulement dans cette Note que les trois populations étudiées en 1911 se sont comportées sensiblement de méme en 1912, la maladie présentant dans tous les cas beaucoup moins de gravité. Une station A orientée vers l'ouest, protégée par des arbustes et par le Laboratoire de Physique végétale, est toujours la moins atteinte en été; c'est aussi la moins vigoureuse, les tiges sont gréles et relativement basses ; elle a hébergé le parasite pendant tout l'hiver 1911-1912 visible sur ses feuilles de rosette protégées par des détritus et des feuilles mortes tembées des arbres voisins. La station B au milieu de l'enclos est une collection ornementale à fleurs doubles, trés malade en 1911 (degré 4), beaucoup plus résistante en 1912 (degrés 2 et 3); mais aucun pied ne fut indemne à partir du mois de juin; c'est auprès de la station B que fut plantée en juin la plante obtenue du Jardin de l'Ecole de Pharmacie. Dans le méme enclos, à plus de 50 mètres de là et abrités en partie par des poiriers qui bordent la plate-bande à l'Ouest, j'ai ensemencé en 1909, en 1910, en 1911, et aussi en 1912, une série de Malvacées, d'abord par lignes correspondant à autant de lots de semences d'origine différente (Muséum d'Histoire naturelle) et composés des genres Malva, Alihza, Abutilon, Lavatera; ces semis avaient pour objectif une étude de la transmission de la panachure infectieuse par la greffe. L'examen des résistances diverses de ces lots à la Puccinie, des époques d'attaque TIR SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1912. et des différences individuelles de résistance me détermina à suivre ces plantes en 1910, en 1911.et en 1912, en éliminant de cette plate-bande toutes les espèces qui n'appartiennent pas au genre A /thaa. En revanche, jai comblé les vides par de nouveaux semis en Guimauves de diverses origines ; c'est une station trés contaminée et tous les Althza (officinalis, cannabina, narbonensis) y furent atteints par la maladie au cours de cette année. Or, cette maladie n'est pas développée, ou se montre à un degré de beaucoup plus restreint dans les plates-bandes des mêmes espèces du Muséum d'histoire naturelle et de l'École de Pharmacie. Dans mes obser- vations, l'A. officinalis à l'état sauvage, fut toujours indemne, malgré la possibilité de contamination par le voisinage d'Althza rosea malades. De cette longue série d'observations et de comparaisons de plantes de méme origine, cultivées à l'École de Pharmacie de Paris et au Muséum d'Histoire naturelle d'une part, au labora- toire de Physique végétale de Bellevue d'autre part, il faut retenir que les conditions extérieures jouent un róle capital dans la manifestation du degré de la maladie. CONCLUSIONS. ll n'est pas douteux que les stations éclairées, peu abritées, sont favorables à la multiplication des pustules, à l'élévation du degré de la maladie tel qu'il a été défini au début de cette note. Ceci explique l'apparente résistance des plantes cultivées à l'inté- rieur de Paris ou abritées soit par des arbres, soit par des murs. Il est problable que la sécheresse joue un róle analogue, que cette sécheresse soit due simplement à l'élévation et à la dessiccation du sol (Bellevue), au voisinage de la mer (côtes de Bretagne et de Morbihan). Les plantes des collections botaniques; abritées, arrosées, sont moins atteintes. Le seul individu indemne, observé durant tout l'été de 1912 seulement, w : pied dans l'eau d'un réservoir d'arrosage à l'École de Botanique du Muséum de Paris. Cette influence de la lumière et de l'eau contenue dans le sol expliquerait parfaitement les différences notées entre la gravité des attaques sur les mêmes plantes en 1912 (année humide et nuageuse) et en 1911 (année sèche et à éclairement intense). Elle expliquerait aussi l'éruption trés rapide des pustules de Puccinie L. BLARINGHEM. — OBSERVATIONS SUR LA ROUILLE DES GUIMAUVES. 773 sur les plantes transplantées en juin de l'École de Pharmacie de Paris à Bellevue, dans un terrain plus sec. On sait que la transplantation nuit beaucoup à l'absorption de l'eau par la destruction des racines qu'elle nécessite. Dans l'association des deux plantes (Rose Trémière et Puccinie) on doit considérer la Rose Trémiére comme favorisée par l'abondance d'eau dans les tissus, le Champignon comme favorisé par la dessiccation des tissus. Ce résultat concorde avec tout ce que l'on sait des associations symbiotiques ou parasi- taires entre organismes à chlorophylle et Champignons (Lichens, Orchidées, etc.). Les réactions du complexe aux variations du milieu extérieur sont extrémement marquées et on concoit que l'éclairage, l'abondance d'eau jouent ici un róle décisif. Il est possible d'imaginer une série d'expériences de physiologie végétale qui mettraient cette dualité en évidence. Mais cette conclusion laisse absolument intacte l'autre partie du probléme, soulevé à propos de la transmission héréditaire des maladies et des Rouilles en particulier. Pour la résoudre, il faudrait d'abord trouver une lignée de Rose Trémière indemne, et jusqu'ici les tentatives faites pour l'obtenir n'ont pas réussi. Et méme, je ne suis pas persuadé du tout qu'on puisse conserver durant une année complète, en pleine lumière et avec des quantités d'eau réduites, un seul individu d A//haa rosea sans Puccinie. Quant à l'espèce Althæa officinalis, elle est beaucoup moins sensible à l'action du parasite; mais elle se développe mal en terres sèches. A Bellevue, elle n'offre aucune résistance à partir du mois de juillet; à l'état sauvage, ou subspontané, dans les jardins et les marécages de l'Ouest, je ne l'ai jamais trouvée hébergeant le parasite sous sa forme apparente. M. Gagnepain offre ensuite, au nom de M. Lecomte, les trois derniers fascicules de la Flore de /Indo-Chine. 774 SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1912. F'eroniellà, genre nouveau de la tribu des Citreæ, fondé sur le F. oblata, espéce nouvelle de l'Indo-Chine; PAR M: WALTER T. SWINGLE *. En faisant des études sur les espèces du genre Balsamocitrus et du nouveau genre Æglopsis de l'Afrique tropicale, que j'ai publiées récemment dans le Bulletin?, j'ai naturellement eu l'occasion de regarder avec attentioa les autres espéces de ce groupe d'arbres apparentés à l'Oranger, mais ayant des gros fruits à coque dure. On connait jusqu'à présent huit espéces appartenant à quatre genres, tous étroitement apparentés et séparés des autres genres de la tribu des Citrez par un hiatus considérable. Voici la liste de ces espèces : ZEgle Marmelos (L.) Correa. Indes anglaises, Ceylan. 4E. glutinosa (Blanco) Merrill. Iles Philippines. Balsamocitrus Dawei Stapf. Uganda, Afrique orientale. B. paniculata (Schum.) Swingle. Afrique tropicale occidentale. B. gabonensis Swingle. Afrique tropicale occidentale. Æ glopsis Chevalieri Swingle. Afrique tropicale occidentale. Feronia elephantum Correa. Indes anglaises, Indo-Chine, Ceylan. F. lucida Scheffer. Ceylan. En examinant les matériaux représentant ces espèces dans l'herbier du Muséum d'Histoire naturelle à Paris, j'ai été frappe par l'abondance et la bonne qualité des spécimens étiquetés Feronia lucida provenant de l'Indo-Chine. Avec leur libéralité accoutumée, MM. Lecomte et Gagnepain ont placé tous ces riches matériaux à ma disposition. : Il. s'y trouve aussi un échantillon authentique de Feronta 1. Par suite de diverses circonstances et, en particulier, d'un long voyage de l'auteur, la publication de ce travail, présenté à la séance du 9 février 1912, a dà étre ajournée (Note de la Rédaction). 2. SWINGLE (Walter T.), 1912, Le genre Balsamocitrus et un Covent genre voisin, Æglopsis, in Bull. Soc. bot. de Fr., 58 (Mém. 8) pp- cree fig. A-B, pl. 1-5 (1911); dans Mém. 8d, Chevalier (Aug.), Novitates flor? africanz, 4° partie (pub. 2 mars 1912) W. T. SWINGLE. — FERONIELLA, GENRE NOUVEAU DE CITREÆ. 775 lucida de Java, provenant de lherbier Koorders. L'obligeance de M. des Tombes, directeur du Rijks-Herbarium, à Leyde, m'a permis de voir un autré bon spécimen de l'herbier Koorders et encore un autre collecté à Java par C.-H. Bay. Grâce à la deseription trés détaillée de la plante javanaise donnée par Koorders et Valeton dans leur Flore forestière de Java‘, et la description et l'illustration des cones bogorienses?, il m'a été possible de bien comparer cette espèce avec les échantillons provenant de l'Indo-Chine, qui ont été décrits en détail par M. Guillaumin?. Or, malgré la ressemblance frappante dans l'aspect général des plantes de Java et de l'Indo-Chine, j'ai été peu à peu convaincu qu'elles appartiennent à deux espèces différentes et j'ai été forcé de créer une nouvelle espéce pour cet arbre trés répandu dans le Sud de l'Indo-Chine. Le genre Feronia, tel qu'il est accepté aujourd'hui, se com- pose de deux espèces trés différentes. L'espèce originelle, F. elephantum, des Indes, de Ceylan et de l'Indo-Chine, a 10 étamines (deux fois autant que le nombre des pétales), sans appendices sur les étamines et un fruit à écorce simple. L'autre espèce, F. lucida, de Java, a de 19 à 20 étamines (sans doute d'origine quatre fois autant que le nombre des pétales, mais quelques-unes d'entre elles ne se développent pas complè- tement) et des fruits à écorce composée d'éléments prismatiques radialement disposés. FERONIELLA GENRE NOUVEAU, APPARENTÉ AU GENRE FERONIA. . L'espèce nouvelle de l'Indo-Chine qui va être décrite ici est prochement apparentée au F. lucida, et tous deux constituent un groupe bien distinct du F. elephantum. Les différences sont analogues à celles qui séparent les Atalantia des Citrus, et elles me paraissent tout à fait suffisantes pour justifier la création d’un nouveau genre pour ces deux espèces. 1: KoonpERs (S. H.) et VALETON (Th.) 1896, Boomsoorten van Java, Bijdr. 4 pp. 251-253, in Mededeel. uit's Lands Plantentuin [Buitenzorg], n°47. 2. Icones bogorienses, 1904, t. II, pl. 449, Leiden (Brill.). 3. GUILLAUMIN (A.), 1941. Rutacées, in Flore générale de l'Indo-Chine, l pp. 685-6, fig. 72 4-3 (fasc. 6, mars). 116 SÉANCE DU 43 DÉCEMBRE 1912. FERONIELLA Swingle gen. nov. (Pl. XVIII, fig. 1-8, et fig. A). Gen. Feroniæ affinis, staminum numero duplo majori (staminum nu- mero illo petalorum quadruplo majori), filamentis appendicibus pilosis instructis, seminibus testa crustacea glabra instructis; epicarpio fructus ligneo ex elementis prismaticis radialiter dispositis composito. Folia impari-pinnata 3-6 juga, foliolis oppositis per totam superficiem plus minusve pellucido-punctatis; petioli cylindrici, rachis anguste alata; spin: singulæ in axillis foliorum. Paniculæ axillares, ramosa ; ramulis ultimis paucifloris. Flores polygami, abortu masculi vel perfecti, 4-6-meri, sæpe 5-meri. Stamina 16-20 plus minusve (numero petalorum quadruplo numerosiora; filamenta interne ad basim apendiculo piloso, superiore parte libero instructa. Discus incons- picuus (?). Ovarium 5-vel 6-loculare demum 1-loculare, stylus longus, plus minusve curvatus, stigmate deciduo cylindrico instructus, ovula in loculis multa. Fructus cortice ligneo vel subligneo ex elementis prismaticis radialiter dispositis composito, polyspermus, pulpa edulis. Semina ovalia compressa, testa crustacea glabra. Arbor minor spinosa. Species typica, F. oblata Swingle. Le genre Feroniella se rapproche du genre Feronia par ses feuilles composées, ses fleurs grandes et ses fruits à une seule loge, formée par la fusion des 5-6 loges de l'ovaire. Le genre Feroniella diffère du genre Feronia en ce qu'il y a: 1) deux fois autant d'étamines (quatre fois au lieu de deux fois autant que le nombre des pétales) ; 2) les filets des étamines pourvus d'appendices basi- laires couverts de poils laineux; 3) des graines lisses; 4) l'épicarpe com- posé d'éléments prismatiques radialement disposés. Ces caracteres sont tous d'une importance fondamentale et chacun d'eux suffirait à séparer ces deux genres, si l'on accepte comme valides les autres genres aujourd'hui reconnus de la tribu des Citrez. : Les feuilles sont impari-pinnées, le pétiole cylindrique, le rachis cylindrique ou quelquefois étroitement ailé. Les folioles sont po : sessiles ou avec de courts pétiolules. Les épines naissent isolées à l'ais- selle de la feuille. Les inflorescences sont axillaires, plusieurs fois ramifiées, les bran- ches ultimes ne portant que peu de fleurs, généralement 2-4, souvent 3. Les fleurs sont polygames, ou mâles par avortement de l'ovaire ou par- faites, 4-6-, d'habitude 3-mères. Le calice est composé de trés petits sépales linéaires oulancéolés. La corolle est composée de pétales lancéolés, pointus. Les étamines sont, dans la régle, en nombre quatre fois aussi grand que le nombre des pétales, mais souvent quelques-unes manquent, faute de place. Les filets sont pourvus chacun à la base et à l'intérieur d'un appendice linéaire, laineux et libre dans la partie supérieure. Ces m dices restent collés cóte à cóte par des poils enchevétrés et forment ainsi W. T. SWINGLE. — FERONIELLA, GENRE NOUVEAU DE CITREÆ. 777 une sorte de cupule autour de l'ovaire. Le disque est trés petit. L'ovaire a 9 ou 6 loges imparfaites, se fusionnant bientôt en une seule loge lobulée sur les angles intérieurs, à laquelle sont attachés les nombreux ovules. Le style est long, souvent plus ou moins courbé vers un cóté avec un stigmate cylindrique caduc. Fruit sphérique ou déprimé, de la grandeur d'une petite orange, à coque dure, épaisse, mais plus ou moins cassante, étant composée d'élé- ments prismatiques radialement disposés. Graines nombreuses, ovales ou oblongues avec un tégument crustacé, blanc, parfaitement lisse. Arbre de petite ou de moyenne taille, trés ramifié: les jeunes sujets sont trés épineux. Type : Feroniella oblata Swingle, de l'Indo-Chine. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE : Indo-Chine et Java. Ce qui est surtout frappant, ce sont les appendices des éta- mines, un trait de Feroniella qui n'existe dans aucune autre plante de la tribu des Citreæ jusqu'ici connue. Ces appendices attachés au cóté intérieur des filets sont soudés avec eux jusqu'à moitié de la longueur de l'appendice ou souvent plus, laissant seulement le sommet libre. Les cótés de la partie soudée de l'appendice sont poilus et aussi tout le sommet sauf une bande étroite tournée vers l'ovaire. Les poils de l'appendice s'enchevétrent et forment ainsi une sorte de cupule qui protége la base de l'ovaire contre les visites des insectes trop petits pour effectuer la pollinisation; les sommets libres de ces appendices poilus se dirigent plus ou moins vers l'ovaire et empéchent aussi l'entrée par en haut des petits insectes. Dans le Feronia elephantum, les bases des filets sont dilatées, mais sans appendices, et il n'y a pas de cupule complète autour de l'ovaire comme dans le Feroniella. Ces curieux appendices Staminaux du Feroniella sont sans doute une évolution plus avancée des bases gonflées et laineuses des filets des Feronia. La structure de l'épicarpe du fruit du Feroniella est aussi trés différente de celle des Feronia et des autres genres de Citrez. (Fig. A). La coque du fruit est composée de nombreux éléments ligneux prismatiques radiaux, plus ou moins polygonaux en section transversale, s'effilant un peu comme les pierres d'un arc voûté. Les bouts intérieurs de ces éléments sont plus ou moins arrondis et ne s'emboitent pas aussi bien que les bouts exté- 118 SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1912. rieurs. Dans les jeunes fruits ces éléments adhérent fortement entre eux; mais, à mesure que les fruits mürissent, ils devien- nent de moins en moins cohérents et finalement se séparent assez facilement '. Les graines de Feroniella sont oblongues ou elliptiques, légè- rement pointues à une extrémité, aplaties à testa blanc, mince, crustacé, tout à fait lisse. Les graines de Feronia sont ovales, lenticulaires, à testa brun, mince, poilu?. à L'espèce typique est celle du Cambodge et des régions limi- trophes de Cochinchine, Annam et Siam. Apres l'avoir comparée soigneusement avec celle de Java, je suis forcé de la considérer comme une nouvelle espéce que voici. 1. Cette description du fruit s'applique à l'espece de l'Indo-Chine, l'unique espèce dont j'ai vu des fruits, mais l'espèce de Java doit bees une structure presque identique, à en juger d'apres la description de Koor- ders et Valeton. Voir plus loin, p- 218, 2 note inframarginale.) 2. ENGLER (Natürlichen Pflanzenfamilien, III, 4, p. 193, fig. 142 G-H), les figure, par erreur, comme longues, elliptiques, à testa épais, glabre; l'embryon entouré d'albumen. Mais déjà en 1800, Corra de Serra, — la description originelle de Feronia (On two Genera of Plants belonging to the Natural Family of the Aurantia, in Trans. Linn. Soc., 5, p. 223), les à bien décrites : « Semen ovatum lenticulari compressum pilosum. € [umentum] duplex; exterius membranaceum pilis intertextis vestitum,-- ^ W. T. SWINGLE. — FERONIELLA, GENRE NOUVEAU DE CITREÆ. 7 + e FERONIELLA OBLATA ' n. sp. F. foliis impari-pinnatis 3-vel 4-jugis, foliolis lateralibus ovalibus vel obovatis, apice rotundatis vel emarginatis, subsessilibys vel petiolulis bre- vissimis (1-2 mm.) instructis; per totam superficiem pellucide punctatis; spinis singulis in axillis foliorum. Inflorescentiis paniculatis multifloris ; sepalis minimis, linearibus acutis, 1-2 mm. longis. Fructibus oblato-sphæ- roideis, magnitudine et forma aurantii mandarini, 4-7 cm. diam. ; fructibus epicarpio subligneo crasso ex elementibus prismaticis radialiter dispositis compositis, pulpa glutinosa subacida. Arbor minor spinosissima 8-20-metralis. Arbre de 8-20 m., les jeunes branches d'abord courtement laineuses puis glabres, avec des épines solitaires, courtes, gréles et très aiguës, de 2-3 cm. de long, ou inermes sur les vieux arbres. Feuilles 4-102«2,5-5 cm. avec un pétiole cylindrique 5-25 mm. de long (d'habitude 1-2 em). Rachis généralement cylindrique, quelquefois très étroitement ailé (échantillon Geoffray, n° 376 de Kampot). Folioles laté- rales ovales, elliptiques ou obovales 20-30 >< 10-20 mm. avec le sommet arrondi ou légèrement émarginé, à la base arrondies ou plus ou moins cunéiformes avec un pétiolule cylindrique laineux tres court (1-1,5 mm.); fliole terminale souvent atténuée vers la base et avec un pétiolule de 1-3 mm. de long, toutes les folioles plus ou moins laineuses sur la face inférieure, surtout le long de la nervure principale, glabres et plus ou moins coriaces et luisantes sur la face supérieure avec des glandes trans- parentes distribuées sur toute la surface. Les inflorescences paniculées, abondamment ramifiées et articulées, se trouvent sur les branches de l'année précédente (rarement sur les branches de l'année méme) et sortent d'habitude de l'aisselle des feuilles tombées. Les pédoncules sont laineux, surtout aux nœuds. Pédicelles 10-15 mm. de long (ou méme 20-25 sur les fleurs parfaites) et 1-1,5 mm. de large. Fleurs blanches, grisâtres, très odorantes (fide Geoffray); la plupart mâles. quelques-unes hermaphrodites, avec un ovaire rudimen- taire, 15-95 mm. de diam. Calice composé de 5 trés petits sépales 1-2 mm. de long et 0,5 mm. de large, pointus, recourbés, trés laineux et caducs. Pétales 5 (très rarement 6), lancéolés avec le sommet cunéi- forme et très aigu, 12-15 (rarement 18 mm.) de long. Étamines 18-20 (environ quatre fois aussi nombreuses que les pétales), avec un appen- dice intérieur laineux à la base, 10-15 mm. de long avec les anthéres ovales, 1,5-2 >< 1-1,5 mm., liées ensemble à la base par la pubescence laineuse des appendices intérieurs qui ont 3-4 mm. de long. 1. Adjectif latin moderne, indiquant l'aplatissement d'un sphéroide, Par opposition à prolatus. 780 SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1912. Pistils de la fleur mâle sans style remplissant la cavité formée par les appendices des anthères. Pistils de la fleur hermaphrodite 15-18 mm. de long avec un style 8-11 mm. long, plus où moins courbé vers un côté avec un stigmate cylindrique, légèrement plus gros que le style 2,9-9 »« 1 mm. Style, étamines, pétales et sépales de la fleur sont caducs de bonne heure. Ovaire avec une loge et 5 rangs d’ovules (rarement 6). Fruits réunis en grappes de 3 ou ^ (fide Geoffray) de la forme d'un spéroide aplati comme une orange mandarine. Un fruit de l'échantillon type a 6,5 cm. de large et 4,5 cm. de haut avec une écorce dure, ligneuse, de 7-8 mm. d'épaisseur, composée d'éléments prismatiques 1,5-3 mm. de diam. arrangés radialement avec les bouts extérieurs plus grands comme les pierres d'un arc voüté. M. le professeur Lecomte et M. Finet ont rencontré, à la fin de l'année 1911, sur la route de Kampot à Pnom-peuh, un seul de ces arbres portant des fruits. Les échantillons qu'ils en ont recueillis se sont détruits pendantle voyage, mais ils m'ont communiqué des fruits dela méme espèce reçus du Service forestier de Cochinchine. Un de ces fruits est représenté dans la figure A. Tous ces fruits sont plus ou moins déprimés, pas un d'eux n'étant sphérique; ils ont 4,5-5 em. de haut et 5,5-6,5 cm. de large. Une étiquette originelle de M. Geoffray, dans l'herbier du Muséum d'Histoire naturelle à Paris, donne des détails intéressants sur cette espèce; elle est ainsi libellée : | « N* 316. Arbre de moyenne grandeur, à écorce rugueuse, feuillage vert foncé brillant. Bouquets de fleurs blanches grisâtres odorantes, poussant de long des branches à chaque nœud. Fruits ronds réunis en grappes de 3 ou 4 ressemblant à de petites oranges vertes. Contient un noyau à écorce tendre dont le contenu rouge chair est comestible. A une vague odeur de noisette acidulée! Assez commun en forêts (plaine et montagne). Kampot (Cambodge). Le T avril 1904. Geoffray. » DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. — Cette espèce est très répandue dans le Cambodge et se trouve aussi dans la Cochinchine, le Laos méridional et le Siam oriental. J'ai vu les échantillons suivants, tous (excepté le der- nier) dans l'herbier du Muséum d'Histoire naturelle à Paris. CAMBODGE. — Prov. de Samrong-tong (L. Pierre), juin 1870, n° 652, échantillon type, avec fleurs et fruits; Samrong-tong (L. Pierre), avril 1870, n° 652; Kampot (Geoffray), 7 avril 1904, n° 376 (2 échan- tillons), fleurs; Cochinchine (reçu du Service forestier), déc. 1911, sans loc. et sans numéro, fruits. Laos (méridional). — Bassin du Sé-moun à Sélam-pho (« Selamphao ») (Dr. Harmand), déc. 1875 ou jan. 1816, n° 195 (2 échantillons), fleurs. W. T. SWINGLE. — FERONIELLA, GENRE NOUVEAU DE CITREÆ. 784 SIAM! (oriental. — Kemarat (D" Thorel). Expéd. du Mé-kong, 1866-68, n° 2 029, fleurs. CocuiNCHINE. — Mo-cay (Pierre), fide A. Guillaumin (Flore gén. de l'Indo-Chine, 1, p. 686). Je n'ai pas vu cet échantillon. Il y a aussi quatre petites plantes vivantes de cette espèce dans les serres du ministère d'Agriculture à Washington, issues des graines envoyées de Saigon par M. Morange, du Service de l'Agriculture de Cochinchine, en novembre 1910, mais sans indication exacte de leur origine. Feroniella lucida de Java. Comme je l'ai déjà indiqué, le Feronia lucida Scheff. de Java doit être transféré dans le genre Feroniella. Il a la synonymie suivante : Feroniella lucida (Scheff.) n. comb. Feronia lucida Teijsm. et Binn., 1866, Cat. Hort. Bog. p. 390, nomen nudum. Feronia lucida Scheff., 1870, in Natourk, Tijdschr, Nederl. Indié, 31 p. 19. Koorders et Valeton, 1896, Boomsoorten van Java, Bijdr. 4 pp. 251-253, in Mededeel. uit's Lands Plantentum, n° 17 (description très détaillée). Icones bogorienses, 1904, t. IT, Pl. 149. Leiden (Brill), 1904. Koorders et Valeton? donnent la description suivante du fruit du Feroniella lucida : « fruit à coque trés épaisse composée d'éléments ligneux prismatiques ». Ainsi a-t-il la méme structure que le fruit du F. brachycarpa. Malheureusement, ce détail fort intéressant n'est point mentionné dans la description assez longue en latin que suit le texte hol- landais. 1. Cette espèce a probablement été observée et collectionnée déjà en 1862, par Teijsmann à Rad-Boerie, à peu prés à 65 kilom. de Kan-Boerie (Kan-Bouri), qui est au bord du fleuve Mé-Klong. (Teijsman, J. E., 1863, Verslag eener reis naar Siam,... in Natuurk. Tijdschr. voor Nederl. Indië, 25: 204 (5 série, Deel 5, Batavia) Il la donne dans sa liste de plantes sia- moises comme Feronia sp. avec le nom indigène Piaja, tandis que le Feronia elephantum était appelé Mekwiet par les indigènes et se trouvait dans des localités différentes. C'est sans doute cette même plante qui était énumérée dans Teijsmann et Binnendijk (Cat. plant. h. bot. Bogoriensis, P- 209, Batavia, 1866) comme Feronia sp. nov. Siam. Piaja. . , 2. Vrucht met een zeer dikken wand uit houtachtige prismavormige lokjes samengesteld, l. c., 254-252. 782 SÉANCE.DU 13 DÉCEMBRE 1942. On n'y dit rien sur la forme du fruit du Feroniella lucida, mais ce silence méme veut dire probablement qu'ils sont sphé- riques plutót que déprimés, étant donné que la forme sphérique est ce qu'on s'attendrait à voir. DIFFÉRENCES ENTRE LE Feroniella oblata Swiwc. ET LE F. lucida (Scuxrr.) Swinc. Quoique ces deux espéces soient trés intimement apparentées, elles different l'une de l'autre par plusieurs caractéres d'une importance assez fondamentale. Le Feroniella oblata surtout diffère du F. lucida : 1* Par le nombre moindre des folioles, 1-9; jamais 11 ou 13, comme dans le F. lucida. 2* Par ses sépales bien plus petits, 1-2 mm. de long, 0,5 mm. de large; ils sont au moins deux fois plus longs dans le F. /ucida. 3° Par le fruit aplati de haut en bas et non sphérique. 4° Par les jeunes feuilles qui sont moins velues; celles du F. lucida sont presque incana, tant elles sont couvertes de poils blanchâtres. APERÇU DES GENRES DE Citreæ AVEC FRUITS A COQUE DURE. Je reproduis ici le résumé des caractéres principaux des genres de la tribu des Citrez, ayant des fruits à coque dure, que j'ai publié dernièrement, le changeant seulement pour y ajouter Feroniella et modifier les caractères de Feronia, afin de les opposer avec ceux du nouveau genre. Ægle : fruit à 8 à 15 petites loges ovales; graines laineuses ; feuilles trifoliolées. Balsamocitrus : fruit à 8 à 10 petites loges ovales; graines lisses ; feuilles trifoliolées. < pulverulentum Chaten. mss. H. pallidiflorum Chaten. mss. Habitus H. pulverulenti DC. Rami cinereo-tomentosi, apice hispiduli. Folia lineari-oblonga v. linearia, margine revoluta, subtus tomentoso- incana, supra viridi-cinerea. Sepala plus minusve hirsuta. Petala ochro- leuca, basi lutea. Fl. maio-junio. Has. in aridis Delphinatüs meridionalis, inter parentes. — DRÔME : Suze-la-Rousse, au Jas. Cet hybride diffère de l'A. hirtum Pers. par ses rameaux et ses pédicelles tomenteux, lâchement et brièvement poilus; par ses feuilles plus étroites; par ses calices moins abondam- ment et moins longuement hérissés ; par ses fleurs pâles. Ses calices hérissés et ses fleurs jaunâtres le font distinguer à première vue de l'H. pulverulentum. LH. hispidum Dun. !', qui, d’après MM. Rouy et Foucaud, serait un hybride des H. hirtum Pers. et H. polifolium DC., s'éloigne de la plante que je viens de décrire par ses feuilles oblongues et par ses fleurs blanches. H. hirtum X vulgare Chaten. mss. H. leucophæum Chaten., mss. — H. hirtiforme Rouy et Fouc., F1. Fr., M, p. 306, p. p. Habitus H. hirti. Rami pedicellique tomentoso-hirti, cinerei. Folia elliptica v. oblonga, margine revoluta, subtus tomentoso-incana, supra viridia, villosa; inferiora minora, suborbiculata. Stipule lanceolato- lineares, petiolo duplo longiores. Racemi elongati. Sepala hirsuta, cinerea. Petala lutea. Fl. maio-junio. Has. in aridis Delphinatüs meridionalis, inter parentes. — DRÔME : Rochegude. Il se distingue de l'A. hirtum par ses rameaux, ses pédicelles et ses, calices moins hérissés ; par ses feuilles supérieures oblon- gues-linéaires; par ses stipules plus larges. Il diffère de FH. vulgare Dun. °, par sa teinte grise-cendrée, 1. DUNAL ap. DE CANDOLLE, op. cit., p. 282. 3.. DUNAL ap. DC., op. cit., p. 280. XXXVI SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. par ses rameaux, ses pédicelles et sescalices hérissés; par ses feuilles plus fortement révolutées, brièvement velues en dessus; par ses calices fructifères plus allongés. Genre Lixcvx T. Linum angustifolium Huds. Prol. L. cribrosum Rchb. (pro specie) Ic. fl. germ. et helv., VI, p. 63, f. 5168» . L. angustifolium y. cribrosum Rouy, Fl. Fr., IV, p. 64. Has. — Prairies. — Drôme : Mercurol, à la Rivière (ipse) — ARDÈCHE : Tournon (Marguerite Chatenier). Signalé dans le Gard par Lamotte et dans l'Hérault par Loret. — A été indiqué par Reichenbach en Istrie, dans le « royaume de Naples » et en Arménie. Racine gréle. Tiges de 30-50 cm., dressées. Feuilles inférieures oblon- gues, obtuses, obscurément uninervées; les supérieures étroitement lan- céolées, nettement trinervées; toutes, ainsi que les sépales, ponctuées- pellucides. Pédicelles bien plus longs que le calice. Oss. — Par tous les caractères tirés des feuilles et des fleurs, la plante du bassin moyen du Rhône est identique à la plante figurée par Reichenbach; elle en diffère par ses pédicelles deux fois plus longs. | L. provinciale Jord., Obs., fragm. VM, p. 17. L. alpinum f. L. collinum B. provinciale Rouy, op. cit., IV, p. 6). Han. — Lieux sablonneux, terrains stériles. — DRÔME : Châteauneuf- d'Isère, aux Pêches ; Saint-Paul-Trois-Châteaux (ipse). Souche fruticuleuse. Tiges de 15-30 cm., rameuses au sommet, munies inférieurement d'aspérités cristallines plus ou moins abondantes. Feuilles d'un vert pâle, courtes, linéaires, obscurément uninervées, ponctuées- pellucides, dressées-étalées. Fleurs mesurant 20-25 mm. de diamètre, en grappes ordinairement allongées; pédicelles arqués-réfléchis aprés la floraison. Sépales 3-4 fois plus courts que les pétales, ovales, mucro- nulés, à 3-5 nervures; les intérieurs trés obtus, munis d'une large bor- dure scarieuse. Pétales d'un beau bleu, marqués de veines plus foncées, Jaunâtres à la base, obovales-cunéiformes, à onglet cilié. Capsule grosse ‘7-8 mm. de diamètre), ovale-globuleuse, deux fois au moins plus longue que les sépales, peu dure. Graines brunes, oblongues, largement maT- ginées. Oss. — M. Rouy attribue au L. provinciale Jord., son L. al- pinum f. L. collinum 8. provinciale, des feuilles largement linéaires, sublancéolées et des sépales à nervures latérales altei- C. CHATENIER. — PLANTES DU BASSIN MOYEN DU RHONE. XXXVII gnant presque le sommet. Mais sur mes échantillons de la Dróme comme sur ceux que j'ai récoltés dans les sables des bords de la Durance à Avignon, oü Jordan indique sa plante, je constate que les feuilles sont plutót étroitement linéaires et que la longueur relative des nervures des sépales est trés variable. En effet, si souvent les nervures latérales dépassent le milieu du sépale et se rapprochent plus ou moins du sommet, souvent aussi elles disparaissent vers le milieu. Cette variabilité dans la longueur des nervures des sépales s'observe, d'ailleurs, sur toutes les espèces du méme groupe '. Le L. Loreyi Jord. est trés voisin du L. provinciale, surtout des formes naines et pauciflores de celui-ci. Il s'en distingue néanmoins facilement par ses feuilles vertes, plus longues et plus fines; par ses sépales de forme plus allongée, brièvement acuminés, et surtout par sa capsule moins globuleuse, plus courte par rapport aux sépales et beaucoup plus dure. Genre VairLLawriA DC. V. muralis DC., F1. fr., IV, p, 266. Has. — Lieux pierreux, rochers de la partie méridionale du bassin moyen du Rhône. — Drôme : Donzère, au Robinet (ipse). Signalé dans l'AnpEcuE par M. Revol?. Espéce de la région méditerranéenne nouvelle pour la flore du Dauphiné. Genre Firaco T. F. eriocephala Guss., Pl. rar., p. 94^, t. 69; Jord., Obs., fragm. Hl; p. 209,0 TT D. F. germanica f. F. eriocephala Rouy, Fl. Fr., VIII, p. 172. Han. — Lieux arides, friches du Dauphiné méridional. — DRÔME : Saint-Paul-Trois-Cháteaux, à Fenouillet (ipse). Indiqué dans les Alpes-Maritimes, le Var, les Pyrénées-Orientales et en Corse. Oss. — Les caractères de ce Filago ne sont pas bien tran- chés, mais ils paraissent constants et sont faciles à saisir. i. « L. Loreyt Jord.... sepalis 5 nerviis, nervis usque ad medium et ultrà valde conspicuis ». JORDAN, Cat. Dijon, 1848, p. 21. : | 2. REVOL, Catalogue des plantes vasculaires du département de l'Ardeche. XXXVIII SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. Aussi, je n'hésite pas à le considérer comme une espèce dis- tincte. Il se reconnait à son port trapu, au duvet cotonneux très abondant dont il est recouvert; à ses tiges peu rameuses; à ses rameaux courts et arqués; à ses feuilles très nombreuses et comme imbriquées; à ses glomérules formés de 40 à 60 capi- tules. Genre LiTHOSPERMUM T. L. fruticosum L. p., p. 190. Has. — Lieux arides du Dauphiné méridional. — Drôme : Rochegude (de Saulses-Larivière; Constant Chatenier). Espéce de la région méditerranéenne, nouvelle pour la flore du bassin moyen du Rhône. | Genre SCROFULARIA T. Le S. Hoppii, tel qu'il est décrit par Koch (Syn., p. 594), et tel qu'il est figuré par Reichenbach fils dans les /cones floræ germanice el helveticæ (tom. XX, t. 50, f. HI), est une plante de 20 à 50 em. de haut, à tiges simples ou rarement rameuses, glanduleuses dans leur moitié supérieure. Ses feuilles sont bipinnatiséquées, à segments plus ou moins étroits. Les fleurs, portées par des pédicelles qui égalent ordinairement le calice, sont disposées en cymes pauciflores (1-7 fleurs, rarement plus), formant une panicule étroite, abondamment poilue-glanduleuse. Le calice est subarrondi à la base. La corolle a la lèvre supé- rieure de moitié plus longue que le tube. Enfin, les capsules, globuleuses-déprimées et brièvement apiculées, sont une fois plus grosses que celles du S. canina L. Il est commun dans les rocailles des montagnes calcaires du bassin moyen du Rhóne, oü on le rencontre depuis 500 jusqu à 2 500 mètres d'altitude. La plante publiée par M. Coste dans les Exrsiccata de la Société rochelaise sous le nom de S. Hoppei (n° 3325 ^), se rap- proche, par la forme de ses feuilles, de la plante du bassın moyen du Rhône; mais elle en diffère certainement par ses tiges plus hautes et plus gréles, glabres ou munies de quelques poils à la partie supérieure. La panicule, formée de cymes multiflores (9-19 fleurs), est à peine poilue-glanduleuse. Le calice est net- C. CHATENIER. — PLANTES DU BASSIN MOYEN DU RHONE. XXXIX tement atténué à la base. La corolle est un peu plus petite que celle du S. Hoppii. Les capsules sont ovoides-globuleuses et assez longuement apiculées. Leur grosseur égale environ celle des capsules du S. canina. Elle constitue pour moi une race du S. Hoppii, et je la désigne sous le nom de S. cebennensis. Genre OROBANCHE T. 0. cernua Læfl. It. hisp., p. 152. Hag. — Parasite sur les racines du Lactuca viminea Presl. — DRÔME : Saint-Maurice (Constant Chatenier) ; Nyons (de Saulses-Lariviėre). Ogs. — Cette espèce de la région méditerranéenne a été indi- quée, d'après Blanc, à Gap par Grenier et Godron. Elle ne parait pas y avoir été retrouvée. Elle ne figure ni dans le Catalogue de Verlot, ni dans la Flore de M. Saint-Lager. Genre ASPLENUM L. La plante que j'ai publiée dans le Bulletin de la Société botanique de France (tom. LVII, p. 348, cum icone), sous le nom d'Asplenum lepidum subsp. A. pulverulentum, affecte trois formes principales que je distingue comme variétés ainsi qu'il suit : x. genuinum, t. I, f. A. Segmenta ultima cuneata, obovata, profunde 2-3 fida, lobis incisis, lobulis brevibus. r 8. laciniatum, t. cit., f. B. Segmenta ultima cuneata, elongata, plus minusve angustata, profunde 2-3 fida, lobis incisis, lobulis sublinearibus. y. flabellatum, t. cit., f. C. . Segmenta ultima late cuneata, 2-3 lobata, lobis brevibus, crenatis et inciso-crenatis. Ces trois variétés croissent en mélange à Sainte-Eulalie (Dróme) et à Châtelus (Isère). La dernière est beaucoup plus rare que les deux autres, surtout que la premiere. Oss. — C'est le 8 septembre 1890 que j'ai découvert dans les montagnes du Royannais cette rare Fougère. Je la pris d'abord pour l Asplenum lepidum Presl. Plus tard, ayant constaté qu elle XL SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1942. différait sensiblement de celui-ci, dont j'avais recu, provenant de Bosnie, de bons échantillons, je la considérai comme une espèce distincte et je lui donnai, dans mon herbier ainsi. que dans mes envois à mes correspondants, le nom d'A. pulveru- lentum. C'est sur la proposition de M. Christ, à qui je la com- mupiquai en 1906 et qui voulut bien la décrire, que je l'ai publiée comme sous-espèce de l'A. lepidum. Elle croit dans les rochers, tantót seule, tantót en société des A. Trichomanes L., A. fontanum Bernh., A. Ruta-muraria L., . Potentilla petiolulata Gaud. Elle parait indifférente à l'exposition. On la rencontre, en effet, aussi bien dans des stations exposées au soleil que dans des stations ombragées. Genre Prruranra Vaillant. P. sessilis S.-L., Cat. pl. fl. bass. Rhône, p. 838, et ap. Car. et S-E., £t. fl., éd. 8, p. 974. P. .globulifera E. Sp- p. 1563; Luerss., Farnpfl., p. 619, f. 190, 191 et 192. Has. — Bords des mares. — Drôme : Le Grand-Serre; Montrigaud, à la Pierre; Onay, à l'Enfant- Mort (ipse). — RHÔNE, LOIRE, AIN, SAVOIE. Espèce nouvelle pour la flore du Dauphiné. Explication de la Planche I. Pd 27 Asplenum ` lepidum scie A pulverulentum Christ et Chatenier . genuinum. Fig. B. — Id. B. laciniatum. Fig. C. — Id. y. flabellatum. M. J. Offner fait une communication sur la distribution de la flore alpine dans le Dévoluy et le Vercors ; il s'appuie sur les résultats de ses recherches pour fixer l'individualité phytogéographique de chacun de ces deux massifs. M. le Secrétaire général donne lecture du travail ci-après : 1. A la demaude de l'auteur, cette communication sera publiée ulté- rieurement. EIL Soc. bot. Nr: D DX MO Dess. extr Fb X Asplenum lepidum Christ et Chat. DE KERSERS. — LOCALITÉS NOUVELLES POUR LA FLORE DU BERRY. XLI Localités nouvelles pour la Flore du Berry; PAR M. L. DE KERSERS. Les localités ci-aprés ont toutes été découvertes par nous, depuis la liste parue dans le Bulletin de la Société botanique de France, t. LII, séance du 24 novembre 1905. Elles sont toutes inédites '. Ranunculus Lingua L. — Lingé! Rosnay! Diplotaxis muralis DC. — Le Blanc (Souché)! Cardamine parviflora L. — Chabris (14 août 1910)! Viola pumila Vill. — Entre Saint-Michel et Soulangis! Monotropa Hypopitys L. var. glabra Roth. — Veaugues! Linum gallicum L. — Morogues! Humbligny! Lingé! Malva Alcea L. — Soulangis! Sainte-Solange! Brécy! Feux! Humbligny! Geranium sanguineum L. — Bois entre Lunery et Corquoy, C. ! Geranium pyrenaicum L. — Nérondes! Corquoy' Ainay-le- Vieil! Androsæmum officinale All. — Les Jean-Millet près Neuilly- en-Sancerre ! Oxalis Acetosella L. — Henrichement! Parassy'! Moro- gues! Neuilly-en-Sancerre! Neuvy-Deux-Clochers! Sens-Beau- jeu! Chaillac ! Ononis Natrix L. — Montigny! Feux! Aubinges! Saint- Michel-de-Volangis ! Saint-Germain-du-Puy ! Moulins-sur-Yèvre i Le Chautay et Saint-Hilaire-de-Gondilly ! Medicago apiculata Willd. — Varennes! Trifolium maritimum Huds. — Vignoux-sous-les-Aix ! Trifolium aureum Poll. — Bois des Huit-Pilières à Montigny! Vicia lathyroides L. — Chabris! Lathyrus Nissolia L. — Ménetou-Couture! Ignol! Nérondes' Lathyrus sylvestris L. — Entre Montigny et Saint-Céols! au Nord de Veaugues! Bois de Peronceau prés les Aix! 1. Excepté seulement celles des environs de Lingé (excursion de la Société Botanique des Deux-Sèvres, août 1910), découvertes, ainsi que nous l'indiquons, en partie par MM. Aristobile et Souché, et déjà publiées dans le Bulletin de cette Société. XLII SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. Lathyrus pannonicus Loret. — Bois de Nohant-en-Goüt, R.! Corquoy, R.! Rosa gallica L. — Bois entre Lunery, Corquoy, Lapan, Primelles, C! Epilobium (parviflorum) intermedium Mérat. — Humbligny! Myriophyllum alterniflorum DC. — Meillant! Torilis nodosa Gærtn. — Lunery! Selinum Carvifolia L. — Sauvage, prés Neuilly-en-San- cerre! Seseli Libanotis Koch. — Clairières des bois entre les Loges- Minerai et Grimonville, sur la commune de Sancergues et, par extension, sur Lugny-Champagne! Bupleurum tenuissimum L. — Lingé! Asperula odorata L. — Les Pelets près Morogues! Neuvy- Deux-Clochers! Sens-Beaujeu! Montigny! Villabon! Linosyris vulgaris DC. — Parassy! Lingé (Aristobile)! Senecio spathulefolius DC. — Bois entre Lunery, Toux et Corquoy, R.! Senecio paludosus L. — Rians! Senecio viscosus L. — Se rencontre accidentellement sur les ballasts de chemins de fer : Veaugues! etc. Anthemis mixta L. — La Rue-Chaude près Saint-Bouise! Bidens cernua L. — Entre Henrichemont et lvoy! Inula graveolens Desf. — Gracay! : Gnaphalium sylvaticum L. — Montigny! Gardefort! Saint- Hilaire-de-Gondilly ! Filago arvensis L. — Chabris! La Vernelle! Cirsium bulbosum DC. — Entre Corquoy et Primelles! Linge (Souché)! Xeranthemum cydindraceum Sibth. — Douadic! Tragopogon majus J acq. — Brécy! Lactuca virosa L. — Le Blanc (Souché)! Crepis setosa Hall. f. — Le Blanc (Souché)! Crepis pulchra L. — Vignoux-sous-les-Aix ! Campanula Cervicaria L. — Bois de Parnai! Campanula persicifolia L. — Bois de Nohant-en-Goüt! Erica scoparia L. — Bois de Provenchére, prés Massay ! Primula acaulis L. — Mézières-en-Brenne ! DE KERSERS. — LOCALITÉS NOUVELLES POUR LA FLORE DU BERRY. XLIH Gentiana cruciata L. — Bois entre Fromenteau et Feux! Gentiana germanica Willd. — Vaufreland prés Veaugues! Le Petit-Libon prés Feux! Linaria cymbalaria Mill. — Les Aix! Aubigny-sur-Nére! Chassy! Veronica triphyllos L. — Boulleret! Varennes près Chabris! Veronica montana L. — La Quinauderie près Ménetou-Cou- ture! Orobanche Teucrii Hol. — Bois de la Change prés Corquoy! Lathræa Clandestina L. — Chaillac! Lamium (aleobdolon L. — Parassy! Leonurus Cardiaca L. — Les Châtaigniers, prés Gardefort' Stachys alpina L. — Les Poteries de Neuvy-Deux-Clochers! Mellitis Melissophyllum L. (grandiflora). — Bois de Groises! et de Feux! Plantago arenaria M.K. — Chabris! se rencontre aussi, acci- dentellement, sur les ballasts de chemins de fer : Veaugues! Le Blanc! Thénioux! etc. Daphne Laureola 1. — Bois des Vincents prés Aubinges! Mercurialis perennis L. — Chaillac! Iris fœtidissima L. — Montigny! Orchis pyramidalis L. — La Quinauderie près Saint-Hilaire- de-Gondilly ! Ophrys apifera Huds. f. viridiflora Cam. — La Charnaye prés Montigny! Ophrys myodes L. — Corquoy!: Limodorum abortivum Sw. — Les Vincents près Aubinges! Brécy! Cephalanthera rubra Rich. — Rians et Montigny, C.! Cephalanthera Xiphophyllum Rchb. — Bois de Nohant-en- Goût! Spiranthes autumnalis Rich. — Morogues! Gracay! Alisma ranunculoides L. var. A. repens Lamk. — Abonde dans tous les marchis entre Varennes, Lucioux, La Vernelle' Alisma Damasonium L. — Abonde dans plusieurs des marchis entre Varennes, Fontguenand, La Vernelle ! Muscari botryoides DC. — Prés du Poirioux près Sainte- Solange! Prés de Traslay près Saint-Michel! XLIV SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1942. Ornithogalum umbellatum L. — Boulleret! Allium ursinum L. — Parassy! Asphodelus albus Mill. — La Châtre l'Anglin! Paris quadrifolia L. — Bois Vache prés Saint-Hilaire-de- Gondilly! Les Poteries de Neuvy-Deux-Clochers! Polygonatum vulgare Desf. — Conque prés Humbligny! Potamogeton polygonifolius Pourr. — Sauvage, prés Neuilly- en-Sancerre! Les Poteries de Neuvy-Deux-Clochers! Sparganium mininum Fr. — Étang de Rochefort prés Rosnay (Aristobile)! Juncus bulbosus L. — compressus Jacq. — Lingé (Aristobile) ! Cladium Mariscus R. Br. — Saint-Germain du-Puy! Scirpus mucronatus L. — Étang de Rochefort prés Rosnay (Aristobile)! Scirpus maritimus L. — Lingé (Souché)! Carex pseudo-Cyperus L. — Lingé (Souché)! Echinaria capitata Desf. — Saint-Michel! et Soulangis! Ceterach officinarum DC. — Le Rocher prés Gracay! Rochers de Seillant prés Chaillae! Chaillac! La Goutte-Juan (Creuse), à la limite de Mouhet! iid : ! Aspidium aculeatum Sw. — Les Nadeaux près Morogues: Borderousse prés Parassy ! Cystopteris fragilis Bernh. — Borderousse près Parassy! Entre Neuilly et les bois de Sens-Beaujeu! La Goutte Juan (Creuse) à la limite de Mouhet ! Marsilea quadrifoliata L. — Lingé (Souché)! Aucune communication ne figurant plus à l'ordre du Jour, la séance est levée. SÉANCE DU 3 AOUT 1912 PRÉSIDENCE DE M. TESSIER, VICE-PRÉSIDENT. La séance a lieu à Die, à 8 heures du soir, dans l’une des salles de l'Hôtel des Alpes. Lecture est donnée du procès-verbal de la précédente séance, dont la rédaction est adoptée. Est présenté pour faire partie de la Société : M. LexosrE (Félix), inspecteur départemental du travail dans l'industrie, villa La Pensée, rue Thiers, à Valence (Drôme), présenté par MM. Allias et Tessier Conformément aux règles suivies pendant les Sessions, et aucune objection n'étant formulée, M. le Président pro- clame M. Lenoble membre de la Société. M. Tessier prend ensuite la parole en ces termes : Puisqu'en l'absence de notre cher président, que des obligations pro- fessionnelles ont forcé de nous quitter ce matin, la tradition m'impose de prendre la parole en cette séance de clóture, je m'acquitte avant tout d'un double devoir. D'abord j'exprime à M. le Conservateur Carrière, qui fut à Barcelon- nette mon premier Inspecteur. la joie profonde que j'ai éprouvée d'avoir ainsi, en vivant à ses côtés pendant une semaine entière, évoqué le sou- venir très doux d’un passé déjà lointain mais ineffacablement gravé dans mon cœur. C'est lui qui, en dirigeant mes premiers pas administratifs avec une indulgence si bienveillante, si paternelle, a mis en moi cet amour de la montagne qui a été le charme de toute ma vie. Je ne l'ai pas oublié et je lui en suis encore profondément reconnaissant. Ensuite je traduis la secrète pensée de tous mes confreres présents en disant combien nous avons perdu à ce que M. Flahault, retenu à Nimes par le Congrès pour l'Avancement des Sciences, n'ait pu nous apporter dans ce Vercors, qu'il a exploré en 1895, le charme entrainant et la mai- trise de son incomparable direction scientifique. Ses Notes d'herborisa- tion ont été un guide précieux pour la rédaction de notre Notice. C'est au cours de ce voyage de 1895 que M. Flahault est venu au Ventoux, et c'est au Ventoux que j'ai eu le très grand bonheur de le rencontrer. Je XLVI SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 19412. lui dois le peu que je sais. Du forestier à qui M. le Conservateur Carrière avait, en 1883, fait comprendre et aimer la montagne, M. Flahault a fait l'amateur passionné de géographie botanique qui a aujourd'hui le délicat plaisir et le grand honneur de vous montrer comment, au Vercors, les problémes phytogéographiques se lient aux questions de gestion fores- tière. Le forestier ne peut comprendre pleinement l'évolution de la forêt s'il ne possede pas des connaissances solides en géographie botanique, et il n'est pas de sérieuse géographie botanique possible à qui ne connait pas parfaitement les espèces. Je dois donc vous remercier tous bien vivement, mes chers confrères, d'être venus confirmer et parfois rectifier les déter- minations des espèces qui caractérisent les associations forestières du Vercors. Et en terminant, permettez-moi de formuler un vœu. Nous venons d'explorer attentivement la bordure occidentale de notre massif alpin, des plaines valentinoises à la vallée du Drac. Une autre Session suffirait pour étudier avec la méme attention et le méme fruit la partie intra-alpine, de la vallée du Drac au mont Genevre. Nos deux dévoués confrères, MM. Offner et d'Alverny, le premier à Gre- noble et le second à Briancon, pourraient l'organiser. Une troisieme Session, sous la conduite de M. le professeur Vaccari, qui publie en ce moment un trés important travail sur la flore de la vallée d'Aoste, nous ferait connaitre la bordure orientale jusqu'aux plaines de la Lombardie. Ce que j'ai vu sur la frontiere francaise en Tarentaise, et notamment au Petit Saint-Bernard, me donne la conviction que la synthèse de ces trois études ferait mieux que poser des problémes de géographie bota- nique et forestière. Je forme le vœu que l'organisation de ces deux Sessions soit mise à l'étude et réalisée dans un avenir prochain. ; La parole est donnée à M. Arbost qui présente la commu- nication suivante : Le Physospermum aquilegifolium Koch hóte avéré de la flore francaise; PAR M. JosePH ARBOST. Herborisant vers la fin de juillet 1911 dans la vallée de l'Estéron, affluent du Var, jeus la bonne fortune de trouver une plante dont la présence, tour à tour admise ou niée par les J. ARBOST. — LE PHYSOSPERMUM AQUILEGIFOLIUM EN FRANCE. XLVII floristes, était enfin écartée de notre domaine continental par les Flores les plus récentes et les mieux documentées : il s'agit du Physospermum aquilegifolium Koch. En 1805, de Candolle (/n Lamarck et de Candolle, Flore francaise, IV, p. 311) donne déjà une description de cette espèce sous le nom de Danaa aquilegifolia All., mais ne la signale pas sur territoire francais; il dit : « Elle croit sur les « collines pierreuses des environs de Turin et des basses Alpes « du Piémont, d'où elle m'a été envoyée par M. Balbis ». Duby (Botanicon gallicum, Appendice, p. 997) répète l'indi- cation de de Candolle. Loiseleur-Deslongchamps ne parle pas de cette plante dans son Flora gallica. De Candolle, dans le Prodrome (Prodromus systematis regni veget., II, p. 246), adoptant dés lors le nom de Physo- Spermum aquilegifolium Koch, lui donne comme aire géogra- phique : « In sylvis asperis et umbrosis Taurinæ, Italiæ, His- panie, Lusitani: ». Mutel, en 1835 (Flore française, ll, p. 1) est le premier à signaler cette espéce comme appartenant à la flore francaise; il lui assigne comme habitat : « Mont Viso (Villars herb.); collines prés Turin (Charpentier), R. ». Il n'a pas récolté lui- méme la plante, mais il l'a vue dans l'herbier de Villars; -or nous verrons tout à l'heure que l'origine de l'échantillon de Villars est contestée. D'ailleurs Villars lui-méme ne l'admet point dans sa Flore; il dit expressément (Hist. des Plantes du Dauphiné, Il, p. 613) à la suite de l’article sur le Ligusticum cicutæfolium : « Observ. C'est à M. Allioni que je dois la véri- « table distinction de cette espéce que javais prise pour le « Ligusticum Lobelii qui est le Danaa aquilegifolia n* 1592, « tab. 33, de cet estimable auteur. Cette derniere a les feuilles « plus larges, le fruit trés rond et non sillonné; nous ne l'avons « pas vue dans ce pays. ». Godron, auteur de la rédaction des Ombellifères dans la Flore de France (I, p. 148), lui donne comme habitat : « Alpes « du Dauphiné, voisines du Piémont, mont Viso! » Le signe d'affirmation semble indiquer qu'il a récolté ou vu des échantillons de cette provenance. Il ne mentionne d'ailleurs XLVII! SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. pas la Corse comme donnant asile à cette espéce. Ce n'est qu'en 1872 que de Marsilly (Catalogue des plantes de la Corse, p. 10, n° 646), signale sa présence en Corse, en deux localités, d'aprés les récoltes d'Elisée Reverchon. Il serait intéressant de consulter à ce point de vue l'herbier de la flore de France qui est au Muséum d'Histoire naturelle, à Paris. La plante se trouve d'ailleurs figurée dans Cusin et Ansberque (Herbier de la Flore française, Ombelliferes, pl. 177). A la suite de Grenier et Godron, les auteurs de Flores synop- tiques de la France ont consigné la présence du Physospermum aquilegifolium sur le territoire francais; ce sont : Gillet et Magne (Nouvelle Flore francaise, 5° éd., p. 219). » — Alpes ». E.-G. Camus (Catalogue des plantes de France, de Suisse et de Belgique, p. 128, n° 1817) — « Alpes. Corse. » G. Bonnier et de Layens (Tableaux synoptiques des pl. vase. de la Flore de la France, p. 134) — « Mont Viso (trés rare) ». Boissier comprend aussi le Dauphiné dans l'aire géogra- phique de cette espèce (Flora Orientalis, Il, p. 923). Cependant J.-B. Verlot (Catalogue raisonné des Plantes vascu- laires du Dauphiné, p. 153) qui a bien exploré le Dauphiné dit dans une note à la suite du Pleurospermum : « Nous ne con- « sacrons pas d'article au PAysospermum aquilegifolium Koch . « indiqué par Mutel et les auteurs de la Flore française, car « aucun bolaniste, à notre connaissance, ne l'a trouvé. C'est « une plante des environs de Turin. Elle figure bien dans « lherbier Villars avec l'indication du mont Viso, comme le « dit Mutel, mais l'étiquette n'est pas de Villars et ne mérite « aucune créance. Villars du reste n'a pas décrit cette plante « dans ses ouvrages. » L'abbé Cariot (Flore du bassin moyen du Rhône et de la Loire, 6* éd. et 8* éd. par Saint-Lager, p. 371) et Saint-Lager (Cata- logue des pl. vasc. du bassin du Rhône, p. 331) disent, probable- ment aprés Verlot : « Le Phys. aquilegifolium Koch a été indiqué à tort par Mutel au mont Viso ». G. Rouy et E.-G. Camus (Flore de France, VIL p. 294) indiquent la plante dans les rochers humides des montagnes de la Corse et ajoutent : « Indiqué à tort, selon J.-B. Verlot et « M. Saint-Lager, par Mutel et Grenier et Godron au mont Viso ». J. ARBOST. — LE PHYSOSPERMUM AQUILEGIFOLIUM EN FRANCE. XLIX L'abbé Coste (Flore illustrée de la France, II, p. 224) ne mentionne que la Corse comme habitat, sans faire d'allusion à sa présence possible en France. . Enfin E. Burnat (Flore des Alpes maritimes, IV, p. 98) signale, sous le nom de Danaa cornubiensis Burnat, cette plante dans la partie orientale de sa dition, c'est-à-dire dans la Ligurie, et note aussi : « Le Danaa qui est assez répandu dans « l'Italie septentrionale manque dans la France continentale « mais se trouve en Corse. » Il nous semble donc établi que la découverte que nous venons de faire de cette intéressante Ombellifére sur le sol provencal ajoute à la flore francaise une nouvelle unité spécifique. C'est auprès de Cuébris, village situé à 3 kilomètres au Nord de Roquesteron, que je trouvai cette plante le 29 juillet 1911, sur les pentes du mont Long, entre 450 et 500 mètres d'altitude, parmi des rocailles légérement ombragées de Chénes (Quercus pubescens) mais appartenant encore à la zone de l'Olivier, puisque sur cet adrech l'Olivier existe jusqu'à 700 mètres d'altitude, prés du village de Sigale, à quelques kilométres de là. La plante étant parfaitement décrite dans nos Flores francaises nous nous abstenons d'en donner une description; nous dirons seulement que les spécimens que nous avons vus, quoique attei- gnant une taille élevée (plus d'un mètre) offraient un feuillage à divisions assez réduites comme surface, comme il convenait à la station séche dans laquelle se trouvait la plante; elle n'offre pas l'aspect luxuriant dont parle Burnat (loc. cit.) non plus que celui des échantillons que nous avons pu voir provenant de Toscane. La fructification en était peu avancée. Au surplus, la plante croit ici sur les calcaires crétacé et nummulitique qui forment le sol de ce petit chainon secondaire des Préalpes de Provence. Cette espèce semble donc ètre indifférente au substratum si nous nous référons à ce que disent Burnat (loc. cit.) et Bicknell (Flora of Bordighera) de son habitat en Ligurie, où on la trouve sous les Châtaigniers, c'est-à-dire sur un sol fortement siliceux. La station francaise de cette plante n'ajoute pas beaucoup à son aire de dispersion assez étendue quoique disjointe, dont 4 L SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. nous ne saurions mieux résumer l'ensemble que ne le fait Burnat quand il en dit : « Son aire est morcelée en trois secleurs : un secteur oriental, du Caucase et du Liban à la « Grèce; un secteur central comprenant l'Italie et la Corse (il « faut y ajouter la France sud-orientale); un secteur occidental « embrassant l'Espagne, le Portugal et le sud de l'Angleterre ». Nous avons vu que Burnat, le scrupuleux auteur de la Flore des Alpes maritimes, a cru devoir adopter une combinaison nouvelle, Danaa cornubiensis, pour désigner cette espèce, et il expose longuement les motifs de son adoption : 4° Le terme générique Danaa d'Allioni, parce que la publi- cation de cet auteur (Fl. pedem.) date de 1785, alors que Cusson, inventeur du genre Physospermum n'aurait vu son Mémoire imprimé qu'en 4787, bien qu'il l'eüt présenté depuis 1173 à Montpellier et en 1782 à Paris, à la Société de Médecine. Or le genre Danaa, admis d'abord par quelques auteurs con- temporains d'Allioni, fut plus tard abandonné par eux, par exemple par de Candolle et Bertoloni, et ne fut repris que bien plus tard par Caruel (in Parlatore, Flora ital. VHI, p. 485). Tandis que le genre Physospermum repris par Koch (Umb., p. 134) fut adopté par le plus grand nombre des auteurs, et nous citerons : Sprengel, Reichenbach. de Candolle (Prodromus), G. Don, Endlicher, Dietrich, Walpers, Ledebourg, Grenier et Godron et tous les auteurs français jusqu'à Rouy et Camus, Nymann (Conspectus fl. eur.), Boissier, Bentham et Hooker (Genera plant.), les auteurs italiens y compris Caruel (Flora toscana) sed non in Parlatore (Fl. ital.) et jusqu'à Fiori et Paoletti, O. Drude (in Engler et Prantl, Die naturl. Pflanzen- familien). Enfin O. Kuntze lui-même, qui peut à juste titre passer pour un prioritaire intransigeant, admet le genre Physospermum (in Von Post et O. Kuntze, Lexicon gener. phan., p. 437), mais peut-étre avec une restriction puisqu'il fait suivre la date 4782 d'un signe de doute (?). : 2° Burnat reprend l'épithéte spécifique cornubiensis, donnée par Linné à son Ligusticum cornubiense pour la plante des Cornouailles, parce qu'il assimile complètement cette forme à la plante de l'Europe austro-orientale. Cependant de Candolle ÉM. MER. — LE LOPHODERMIUM NERVISEQUUM PARASITE DU SAPIN. LI (Prodr. l. c.) envisage deux formes qu'il distingue spécifique- ment : Ph. aquilegifolium Koch et Ph. cornubiense DC.; Willkomm et Lange (Prod. fl. hisp., UT, p. 66) admettent une variété cornubiensis pour le Ph. aquilegifolium Koch; O. Drude (in Engler et Prantl., loc. cit.) considère le PA. cornubiense DC. comme une sous-espèce du Ph. aquilegifolium Koch; il en est de méme de Nymann; enfin Rouy et Camus en donnant l'aire géographique de l'espèce ajoutent : « y compris la forme occidentale P. cornubiense DC. ». En présence de l'unanimité presque compléte des auteurs modernes et contemporains, il nous semble qu'il n'y a pas lieu de changer une dénomination parfaitement comprise et que l'on doit conserver le nom de Physospermum aquilegifolium Koch. Lecture est donnée des communications écrites ci-après : Le Lophodermium nervisequum parasite des aiguilles de sapin; PAR M. EMILE MER. « En 1910, j'ai présenté à la Société les résultats de mes recherches sur l'évolution du Lophodermium macrosporum, parasite des aiguilles d'Épicéa, découvert et décrit, en 1874, par Robert Hartig '. Depuis lors, j'ai recherché si le Lophodermium nervisequum, parasite des aiguilles du Sapin, également étudié par Hartig °, présente, dans son développement, une allure analogue à celle de son congénère de l'Épicéa, si sa végétation, dans les Vosges, diffère de celle qui a été décrite pour l'Erzgebirge et la plaine de Neustadt-Eberswald. Je me suis servi du méme procédé que pour le L. macrosporum, fixant des fils diversement colorés prés des aiguilles atteintes, afin de pouvoir suivre avec continuité, et parfois pendant plusieurs 1. Mes Mémoires in extenso sur le L. macrosporum et le L. nervisequum ont paru le premier dans la Revue Générale de Botanique, 1910, p. 297-337 et le second dans le Bulletin de la Société des Sciences de Nancy, 1912, p. 97-176. 2. Wichtige Krankeiten der Waldbaüme, 1874. LIL SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 19412. périodes végétatives, le développement du parasite ainsi que son action sur l'organe hospitalier. On verra, par les faits que je vais exposer, que le développement du Lophodermium ner- visequum, comme celui du L. macrosporum, varie beaucoup sui- vant les conditions extérieures et le milieu nutritif qu'il ren- contre dans son hóte. Harlig avait constaté que le processus évolutif de ce parasite est sensiblement différent dans les deux stations précitées. Dans les montagnes, la dissémination des spores a lieu en avril et le brunissement des aiguilles, conséquence de l'infection, par suite de l'oxydation du tannin qu'elles renferment, se produil en mai. Les spermogonies se forment en groupes peu aprés, dessinant à la face supérieure une bande plus ou moins régulière au- dessus du sinus ou sillon longitudinal. Les périthéces apparais- sent un peu plus tard, formant, à la face inférieure, une ligne noire, assez souvent discontinue, au-dessous de la nervure, mais ils commencent seulement à produire des asques, quand survient l'hiver. Celles-ci n'achévent leur croissance qu'au printemps suivant, pour mürir en avril. Le cycle est done de un an. A Neustadt-Eberswald, les spores se dispersent plus tard, en mai ou en juin, le brunissement apparait en juillet. Mais, dans cette station, il ne se produit jamais de spermogonies. Les péri- thèces se développent comme dans l'Erzgebirge. Le cycle est done encore de un an. Dans ces deux stations, ainsi que cela a lieu pour le L. macro- sporum, il ya des aidais adhérentes, fructifiant sur le rameau, et des aiguilles caduques, ne fructifiant que sur le sol. Ce qui vient d'être dit ne s ‘applique qu'aux premières. Voici maintenant ce qui concerne les secondes pour lune et l'autre stations. Peu de temps aprés l'infection, une grande partie des aiguilles tombent. Sur celles-ci, gisant à terre, les spermogonies appa- raissent, le plus souvent à la face inférieure seulement, et res- tent toujours isolées comme celles du L. macrosporum. Quant aux périthéces, ils se montrent indifféremment sur les deux faces, quelquefois alignés, mais le plus généralement dissé- minés. ÉM. MER. — LE LOPHODERMIUM NERVISEQUUM PARASITE DU SAPIN. LIII Dans les Vosges, les choses se passent différemment. Les périthéces arrivent à maturité, plus tard encore qu'à Neustadt, au mois de juillet ou d'août t; le brunissement débute en aoüt et septembre ?. Parmi les aiguilles qui brunissent à l'automne, il en est un certain nombre qui restent adhérentes et d'autres qui se détachentet dans lesquelles le parasite ne fruc- ifie que sur le sol, quand il fructifie *. Le brunissement, inter- rompu par l'hiver, reprend aux mois de mars et d'avril. Par suite de la douceur exceptionnelle de l'hiver 1911-12, le bru- nissement s'est poursuivi, presque sans interruption, en cette saison. De septembre à avril, les aiguilles saines de Sapin ne sont pas amylifères. Dès le milieu de ce dernier mois, l'amylogénése y réapparait, avec moins d'activité toutefois, dans les aiguilles brunies. Les grains amylacés y sont plus petits et moins nombreux. Vers le milieu de mai, on voit se former, à la face supérieure, les premiers indices des spermogonies, reconnaissa- blesà des soulévements de la cuticule et de la calotte supérieure des cellules épidermiques, dans lesquelles se concentrent des amas de stroma. Peu aprés, l'amidon, disséminé dans la méso- phylle, se rassemble dans le haut des cellules palissadiques et dans le petit groupe de cellules sous-hypodermiques qui forment la voussure de la face inférieure. Ces éléments ne tardent pas 1. Il est remarquable que l'époque de maturation, dans les Vosges, se rapproche plus de ce qu'elle est dans la plaine de Prusse, que de ce qu'elle est dans les montagnes de Saxe. Ds 2. En 1911, à cause de l'extréme sécheresse, les périthéces ne sont par- venus à maturité qu'en octobre et novembre. | 3. Il fructifie beaucoup moins dans les aiguilles gisant sur le sol que le L. macrosporum ne le fait dans les aiguilles caduques d'Épicéa. Les fructifications y sont rares, exigués et autrement disposées que dans les aiguilles adhérentes. Leur répartition est variable. Tantót les spermo- gonies font défaut et les périthèces isolés sont distribués sur les deux faces, ceux de la face supérieure sur les cótés du sillon longitudinal de l'aiguille. Tantót périthéces et spermogonies sont isolés sur la face supé- rieure, les uns et les autres un peu sur les côtés du sillon. Tantót enfin les spermogonies ponctiformes sont à la face supérieure, soit au-dessus, Soit de chaque côté du sillon, les périthèces dessinant une file très mince Sur la voussure de la face inférieure. LIV SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 19141. à perdre leur coloration brune. La face supérieure de l'aiguille pàlit peu à peu et finit par devenir d'un brun plus clair que la face inférieure. Les périthèces apparaissent quelques semaines après les spermogonies. Ill m'a semblé que c'est aussitôt aprés le début de la formation des spermogonies et des périthéces que l'amidon s'accumule dans leur voisinage. Les spermogonies s'accroissent rapidement, atteignant des dimensions plus ou moins grandes et formant des groupes variés. Spermatiophores et spermaties y apparaissent bientôt. Cet état se maintient jusqu'en octobre, époque oü les spermo- gonies se désorganisent. Le développement des périthéces est bien plus lent; leur stroma ne s'accroit que peu à peu et sou- ventles paraphyses ne sont pas formées ou n'ont acquis que des dimensions rudimentaires, à l'entrée de l'hiver. C'est seu- lement au printemps suivant que la croissance reprend. Les paraphyses s'allongent, deviennent onduleuses, mais ce n'est guére avant les mois de juillet ou d'aoüt que les asques se for- ment et que les premières spores se disséminent. La durée du cycle de végétation du parasite est donc de deux ans, dans les Vosges (du mois d'aoüt au mois d'aoüt de la seconde année sui- vante), au lieu de un an qu'elle est dans les stations étudiées par Hartig. Cette différence importante provient du fait que le brunissement des aiguilles n'est pas, au printemps, postérieur à la reprise de leur fonction amylogénésique, ainsi que cela se passe dans les deux stations allemandes, mais lui est générale- ment antérieur. Il en résulte que les aiguilles malades ne peuvent plus alors former qu'une quantité d'amidon insuffisante pour le développement rapide des fructifications. Les spermogonies n'en souffrent pas, en général, parce que, étant précoces, elles attirent et absorbent une grande partie de l'amidon que rem ferme la feuille et qui s'est accumulé dans tout ou partie du tissu palissadique. Mais il n'en est pas de méme des périthéces. Ne trouvant guère de grains amylacés dans leur voisi- sinage, ils s'accroissent très lentement la première année oka leur développement est un peu plus rapide la seconde annee, c'est parce qu'ils ont à leur disposition les restes d'amidon que les spermogonies n'ont pas utilisés et ont laissés dans le tissu désorganisé, avant de disparaître. Telle est la cause pour ÉM. MER. — LE LOPHODERMIUM NERVISEQUUM PARASITE DU SAPIN. LV laquelle, au lieu de mürir en mai ou en juin, comme à Neus- tadt-Eberswald, les périthéces ne mürissent qu'en juillet ou en août, c'est-à-dire à une époque trop avancée pour que les aiguilles, contaminées par les spores que les asques viennent d'émettre, puissent commencer, celle année méme, à former leurs fructifications. Il suffit donc d'un retard de quelques semaines dans la dispersion des spores, pour donner nais- sance à une série de parlicularités biologiques qui ne parais- sent pas se produire dans les localités allemandes étudiées jus- qu'ici, telles que l'accumulation d'amidon dans le parenchyme palissadique, les pàlissement de la face supérieure qui en est la conséquence, enfin toutes les dégénérescences et atrophies de fructifications dont il sera question plus loin. C'est donc, en somme, à une pénurie nutritive que sont dues ces variations. Si rien de semblable ne se remarque dans le Lophodermium macrosporum, c'est parce que les fructifications de ce parasite ont, dés le-début, beaucoup d'amidon à leur dis- position, l'amylogénése se réveillant normalement plutót dans les aiguilles d'Epicéa que dans celles de Sapin (vers la fin de mars au lieu du milieu d'avril), ensuite parce que la maturation . des théques a lieu plus tót aussi, à la fin de mai, alors que les aiguilles sont bourrées d'amidon. On a vu qu'à Neustadt, oü les spores se disséminent quelques semaines plus tard que dans l'Erzgebirge, il ne se forme pas de spermogonies. En rapprochant ce fait de ce qui se passe dans les Vosges où les spores ne mürissent qu'en août et oü aucune fructification n'apparait l'année méme, on est amené à se demander si cette absence de spermogonies, dans la plaine de Prusse, ne serait pas due aussi à une pénurie d'alimentation. A la fin de l'été, les aiguilles sont moins ainyliferes; l'amidon qu'elles renferment, insuffisant póur les spermogonies qui, par suite de leur grand développement, en exigent beaucoup, peut suffire à celui des périthéces, tandis que, dans les Vosges, la contamination ayant lieu à une époque plus tardive encore, oü les aiguilles ne sont presque plus amyliferes, il ne peut se pro- duire de fructifications avant l'hiver. Des faits analogues à ceux que j'ai signalés pour expliquer ladhérence des aiguilles d'Epicéa contaminées, se passent LVI SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1942. dans les aiguilles de Sapin infectées par le Lophodermium ner- visequum. Celles qui brunissent à la fin de l'été ou au com- mencement du printemps suivant, forment aussi à leur base une sorte d'anneau, mais moins distinct et autrement constitué, par suite des différences anatomiques qui caractérisent la partie inférieure de la feuille dans les deux essences. Du tannin et de la résine s'épanchent à la surface inférieure du disque d'in- sertion de l'aiguille de Sapin. Il en résulte la formation d'un anneau noir sur le bord du disque. Toutefois, ce n'est pas tant à la présence de cet anneau que l'aiguille doit son adhérence au rameau qu'à l'impossibilité de proliférer oü se trouve le tissu de la surface inférieure du disque qui la relie au rameau, par suite de la nécrose de ce tissu, due à l'imprégnation de tannin et de résine dont il devient le siege '. IT Si l'aiguille de Sapin parvient à produire une assez grande quantité d'amidon, après que, infectée, elle a bruni au prin- temps, ses fructifications acquièrent des dimensions à peu prés normales. Il en est ainsi surtout des spermogonies, plus précoces que les périthèces et qui accaparent, pour ce motif, une grande partie de cet amidon. Les périthéces, peu déve- loppés la première année, ne sont souvent représentés que par des traits noirs, interrompus ou séparés par des traits presque incolores, formés de petits amas de stroma. Ces traits ne se développent qu'en partie seulement, l'année suivante. Mais il 1. Si les aiguilles d'Épicéa tombent toujours, quand elles se dessèchent lentement ou rapidement, quelle que soit la saison. celles de Sapin ne se détachent qu'à la suite d'une dessiccation lente et seulement pendant la période de végétation active. C'est ainsi que les feuilles des branches de Sapin, coupées et abandonnées à elles-mémes, dans un milieu humide, tombent depuis le mois de mai jusqu'en septembre seulement, et encore fort irrégulièrement, tandis que, soumises à une dessiccation assez rapide, durant là méme période, elles restent fixées aux rameaux. D'octobre à mai elles demeurent adhérentes, quel que soit le degré d'humidité du milieu, parce que, en raison de l'abaissement de température, le dévelop- pement cellulaire de la surface inférieure du disque d'insertion ne peut s'effectuer. En général quand une feuille dépérit lentement, pour une cause quelconque, des substances alimentaires, el notamment de l'amidon, s'accumulent à sa base, ce qui favorise la prolifération cellu- laire, et par suite la chute. ÉM. MER. — LE LOPHODERMIUM NERVISEQUUM PARASITE DU SAPIN. LVII n'est pas rare de rencontrer des aiguilles, dans lesquelles le parasite est plus ou moins enrayé dans son évolution, par suite d'insuffisance nutritive. C'est ainsi qu'elles sont parfois infectées uniquement dans leur partie terminale, la base restant indemne. Le mycélium, faute d'aliment, n'ayant pu envahir rapidement l'aiguille, est resté en chemin ou bien, ce qui est assez fré- quent, a été arrété par la formation d'un liséré de défense plus ou moins saillant, dà à la réaction de la partie intacte. Ce liséré résulte d'un développement cellulaire, causé par l'accumulation d'amidon, suivie d'un épanchement de tannin et de résine. La zone conlaminée reste brune et presque toujours stérile. Très rarement on y remarque quelques spermosonies rudimentaires, assez discernables cependant pour permettre de reconnaitre que l'infection est bien due au Lophodermium nerviseguum. La colo- ration reste brune. Si le mycélium qui s'y trouve est peu abondant, si presque toujours il demeure stérile et ne peut envahir la base de l'aiguille, sans méme parfois être arrété par un liséré de défense, cela tient à l'extréme pénurie nutritive qu'il rencontre dans l'organe hospitalier. Parfois cependant, grâce à une alimentation un peu moins réduite, il parvient à émettre quelques fructifications, mais presque toujours peu nombreuses et fort exiguës. Bien des formes peuvent alors s'observer. Tantôt l'extrémité de l'aiguille est brun foncé et stérile, la base étant brun pâle et fructifère, tantôt c'est l'inverse; parfois la partie médiane est brun foncé et stérile, les deux extrémités étant en partie décolorées et fruc- tifères. Dans ce cas les zones brunes sont formées à l'automne, à une époque où l'aiguille n'est presque plus amylifère. Par suite d'un brunissement prolongé pendant plusieurs mois, elle à perdu, au printemps suivant, la faculté amylogénésique. Les zones fructiféres, contaminées à une époque plus tardive, ne brunissent qu'au printemps, ainsi que cela a lieu pour les aiguilles intégralement fructifères, comme je l'ai expliqué plus haut. Quand l'alimentation amylacée est encore plus faible, les fructifications ne sont plus seulement réduites en nombre et en dimensions, elles sont frappées d'arrét de développement à des stades plus ou moins éloignés de leur maturation. Le plus LVIII SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. souvent, elles ne sont discernables que par une cavité plus ou moins étroite qui, en coupe transversale, peut n'apparaitre que sous forme d'une fente entre la cuticule et l'hypoderme, sans que spermatiophores et paraphyses aient pu se former. L'atro- phie peut étre plus accentuée encore, l'organe se réduisant à un simple soulévement de la cuticule, sous laquelle se trouve un peu de stroma, auquel s'ajoute bientót un dépót brun de tannin oxydé. Dans tous ces cas, l'aiguille n'est plus amylifère ou l'est à peine. Les périthéses sont plus fréquemment atrophiés que les spermogonies, parce que, pendant leur croissance, ils ont beaucoup moins d'amidon à leur disposition. hien de semblable ne s'observe dans l'affection causée par le Lophodermiwm macrosporum. Dans les aiguilles de celte essence, l'amidon est toujours abondant, pendant l'évolution du parasite, parce que l'attaque se produit aprés que l'amylo- genèse printanière a réapparu dans les aiguilles et quand celles-ci sont déjà remplies d'amidon. III Si, d'après ce qui précède, l'activité végétative du parasite est intimement liée à l'alimentation que lui fournit l'organe hospi- talier, la résistance de celui-ci à l'attaque est non moins influencée par sa teneur en réserve amylacée. Il en résulte, ainsi que cela a lieu pour le Lophodermium macrosporum, entre le Champignon et l'aiguille, un antagonisme qui a pour effet d'enrayer ou de favoriser l'infection, suivant que prédomine l'activité de l'une ou de l'autre. C'est ainsi que, dans le Sapin, comme dans l'Épicéa, une aiguille jeune, bien insolée, apparte- nant à une branche vigoureuse, résiste à la contagion, tandis qu'une autre, de vigueur moyenne, se laisse pénétrer. Le parasite y rencontrant, soit au moment de l'attaque, soit seulement plus tard, une nourriture suffisante, l'envahit en totalité ou en partie et produit plus ou moins rapidement, aprés latteinte, des fructifications normales. Quand l'aiguille est dépérissante, la résistance est trés faible, mais le Champignon n'y reneontrant qu'une alimentation des plus réduites. 5e développe lentement et imparfaitement. L'aiguille tombe et ÉM. MER. — LE LOPHODERMIUM NERVISEQUUM PARASITE DU SAPIN. LIX les fructifications, quand il s'en forme, sont rudimentaires *. S'il est un fait qui ressort nettement de mes nombreuses observations, poursuivies dans bien des massifs, c'est que le Lophodermium du Sapin, comme celui de l'Épicéa, se propage presque exclusivement sur les branches basses à croissance ralentie, méme quand elles appartiennent à des arbres vigou- reux. Sur les sujets à végétation trés défectueuse, la cime présque entiére peut étre envahie, quoique à des degrés diffé- rents, suivant le niveau et suivant l'àge des aiguilles. Ce fait n'avait nullement été remarqué par Hartig, et c'est parce qu'il ne s'est pas trouvé aiguillé dans celte direction, que la relation entre l'évolution des deux parasites et l'alimentation qu'ils rencontrent dans leur hôte, lui a complètement échappé. La forme à feuilles caduques du L. macrosporum, dans la partie des hautes Vosges oü j'ai étudié cette maladie, est bien plus répandue que la forme à feuilles adhérentes. C'est le con- traire pour le L. nervisequum, du moins en ce qui concerne les Sapins àgés d'une dizaine d'années au moins. En voici sans doute le motif. Puisque ce sont surtout les aiguilles à végétation affaiblie qui, dans les deux essences, sont victimes de la conta- gion, les branches basses des Épicéas, souffrant plus que celles des Sapins, du couvert des branches supérieures, parce qu'elles ont besoin de plus de lumière, sont fréquemment atteintes dès l’âge de cinq à six ans. Aussi tombent-elles en grande abondance à l'automne, méme sur les sujets isolés, plus encore sur ceux qui vivent en massifs. Il n'en est pas de méme pour les Sapins. Leurs aiguilles, moins exigeantes sous le rapport de la lumière, supportent mieux le couvert des branches supérieures. Aussi le L. nervise- quum les attaque-t-il assez rarement sur les arbres isolés. Quant aux Sapins de massifs, c'est à l’âge de vingt à quarante ans que les branches inférieures sont principalement atteintes °. Dans ces 1. J'ai rencontré, quoique trés rarement, à l’arrière-automne, des péri- thèces ponctiformes sur des aiguilles d'Épicéa prêtes à tomber. Ces péri- thèces étaient semblables à ceux qui se forment sur elles, aprés leur chute. Ce fait suffit à prouver que des fructifications peuvent se former dans ces aiguilles caduques, ailleurs que sur le sol. Je n'ai jamais rencontré de fructifications sur les aiguilles de Sapin prétes à se détacher. 2. Au-dessous de vingt ans, le massif n'est pas encore bien formé ; au-dessus de quarante ans il a généralement été éclairct. LX SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. massifs, c'est surtout la forme fructifère à aiguilles adhérentes que l'on rencontre, pendant toute l'année, à divers degrés d'évo- lution. Celle à aiguilles caduques est transitoire, ne s'observant guère sur les mêmes branches qu'en septembre et en octobre. Les aiguilles atteintes de cette forme d'infection sont bien loin d'étre aussi nombreuses que celles d' Épicéa, contaminées sous la même forme, par le Lophodermium macrosporum, sans compter que celles-ci le sont depuis le printemps, mais avec une forte recrudescencé en automne, due à l'affaiblissement de la végé- tation à cette époque de l'année. Il est quelques cas cependant, assez fréquents, oü la forme à aiguilles caduques, peu fructifère, est très répandue. Ils se ren- contrent dans les jeunes Sapins provenant de semis naturels sous les massifs éclaircis. Une grande partie de ces semis sont attaqués par le L. nervisequum, surtout quand, se trouvant dans un sol pauvre, ils ne peuvent lui opposer qu'une faible résis- tance. Le plus souvent les aiguilles ne sont alors atteintes qu'à l'extrémité, mais, à cause de leur petit nombre et de leurs faibles dimensions, le plant ne tarde pas à périr. Pendant la période d'aiguilles cotylédonaires, ils sont particulièrement sen- sibles à cette affection. Elle exerce de grands ravages dans les semis naturels de Sapins, ce qui n'avait pas encore été signalé. Des cantons entiers qu'à la suite d'une année à graines abondantes, j'avais vus couverts de jeunes semis, les avaient perdus deux et trois ans après, et cela à plusieurs reprises. Quand des semis sont effectués dans une terre pauvre, les plants qui en proviennent, s'ils sont trop serrés, ne tardent pas à ètre attaqués par le L. nervisequum, sous la forme à aiguilles caduques. Un grand nombre d’entre eux disparaissent ainsi et ceux qui sont préservés, après avoir perdu quelques feuilles, restent longtemps malingres. On peut dire que toute cause qui ralentit, dans une notable mesure, la végétation des jeunes Sapins, risque d'entraîner leur contamination. A. FÉLIX. — SUR LES RENONCULES DE LA SECTION BATRACHIUM. LXI Etudes monographiques sur les Renoncules françaises de la section Batrachium; PAR M A FELIX IV. — Hybride présumé : Ranunculus (Batr.) Lutzii A. Félix — R. (B) aquatilis 2 trichophyllus, A. Félix (Suite) '. Le printemps de l'année 1912, très favorable au développe- ment et à la récolte des Renoncules aquatiques, m'a permis de faire de nouvelles observations au sujet du Ranunculus (Batr.). Lutzii, observations qui sont venues confirmer celles que j'avais faites précédemment. J'ai indiqué dans la première partie de cette Note que la forme sans feuilles flottantes n'avait pas reparu en 1914. Je l'ai retrouvée en 1912 dans le méme fossé, en touffes bien dévelop- pées. L'un des pieds portait méme à l'extrémité des tiges de rares feuilles flottantes, l'aspect général restant le méme que celui des autres pieds. En aval de la premiére station, à une centaine de mètres, deux nouvelles touffes avaient fait leur appa- rition. En cet endroit, le fossé de 2 mètres de large est absolu- ment rempli de R. (B.) trichophyllus très développé et surabon- dant. En deux ou trois places, une touffe de R. aquatilis a réussi à s'implanter. Or, c'est auprès de ces touffes, et intimement mêlé à ses deux parents, qu'est apparu le R. Lutzi. Je crois en avoir assez dit pour justifier l'hybridité de cette plante. Avant d'en finir, cependant, j'ajouterai un dernier mot. De méme qu'en 1910, le R. Lutzii a fructifié, mais d'une facon très irrégulière, comme la chose est habituelle à beaucoup d'hybrides ; les têtes de fruits portaient des carpelles avortés en + grand nombre. J'ai prié notre éminent confrère M. Maige, la Faculté des Sciences de Poitiers, auquel professeur à mes vifs remerciements, de j'adresse ici l'expression de bien vouloir examiner le pollen de notre plante, ainsi que celui des parents. Dans l'échantillon de R. Lutzii à feuilles flottantes, plus de la moitié des grains étaient avortés; sur une 1. Voir Bull. Soc. bot. Fr., t. LIX, p. 112. LXII SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. vingtaine de grains de la forme sans feuilles flottantes, la moi- tié environ étaient plus petits, présentant une tendance à l'avor- "e^ MTS lo aa D 1 j presa del Fig. 1. — 1, Carpelle jeune du Ranunculus (Batrachium) Lutzii A. Félix, mon- ie la forme du stigmate; 2, Carpelle jeune du R. (B.) radians Revel, mon- trant l'insertion et la forme du stigmate. Carpelles se détachant seuls du réceptacle de : 3, 4, R. (B.) Lutzii A. Félix; 5, 6, R. (B.) aquatilis L.5 7, 8. R. (B.) trichophyllus Chaix (excl. R. (B.) Drouetii Sch.); 9, 10, R. (B.) radians Revel; 11, Carpelle jeune, et 12, Carpelle můr du R. (B.) triphyllos Vallr., selon Freyn, in Hervier, Recherches sur la Flore de la Loire, 1°* fasc., 1885, pl. I. (Ces deux figures ont été dessinées par Freyn, d’après l'exemplaire ori- ginal). Observation. — Les figures ci-dessus, exception faite des numéros 11 et 12. doivent étre considérées comme des figures schématiques; elles ont été dessi- nées aprés examen de plusieurs centaines de fruits pris à différentes époques et en différentes parties des têtes de fruits, celles-ci ayant été choisies Sur multiples individus. E tement; les grains du R. trichophyllus étaient tous normaux, et un seul grain de pollen de R. aquatilis était avorté. A. FÉLIX. — SUR LES RENONCULES DE LA SECTION BATRACHIUM. LXIII Les résultats de l'examen du pollen viennent donc renforcer mes conclusions en faveur de l'hybridité. II Si je me suis appliqué aussi longuement à prouver l'hybridité du R. (B.) Lutzii, c'est que je n'ignore pas que certains confrères sont rebelles à la croyance que les hybrides sont fréquents dans la nature, et sont disposés à voir en eux le plus souvent des formes légitimes. On me pardonnera d'avoir tant insisté. Il me reste à essayer de donner une idée aussi précise que possible de cette plante. Or le propre de l'hybride est d'échapper à toute description stable. Produit du croisement de deux espèces, il tient plus ou moins de chacune, et l'on peut dire qu'il n'en existe pas deux individus qui se ressemblent exactement. L'écart entre les deux extrémes de ce croisement est tel méme, et ces deux extrémes ont parfois un aspect si dissemblable que les auteurs ont éprouvé le besoin de leur donner des noms diffé- rents, sans songer qu'il est bien difficile, sinon impossible, de savoir lequel de ces noms convient aux intermédiaires, et quelle est la part de chaque parent dans leur procréation. J'estime que, pour les Renoncules aquatiques, un vocable suf- fit pour désigner toutes les formes d'une méme combinaison, leur dissemblance étant telle qu'il faudrait multiplier les noms au détriment de la clarté de la nomenclature. Afin de faire con- naître d'une facon aussi exacte que possible les hybrides dont j'aurai l'occasion de parler’, j'essaierai, au lieu de donner une diagnose forcément insuffisante et trop imprécise, de donner une description des ditférentes variations d'un extréme à l'autre. Ces descriptions n'auront évidemment qu'une précision relative, et il ne pourra en étre autrement pour les raisons données plus haut. 1. Ran. (Batr.) Segretii A. Félix — Ran. (Batr.) Baudotii z> Drouetii A. Félix. Ran. (Batr.) Préauberti A. Félix — Ran. (Batr.) hololeucos = cwnosus (?) A. Félix. i Ran. (Batr.) Lamberti A. Félix — Ran. (Batr.) aquatilis = Baudotii, A. Félix. : j'te (Batr.) virzionensis A. Félix — Ran. (Batr. aquatilis) z radians, . Félix. LXIV SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. Ranunculus (Batr.) Lutzii A. Félix, Ran. (Batr.) aquatilis trichophyllus :, A. Félix. Plante vivace, intermédiaire entre les Ran. (Batr.) aquatilis et tricho- phyllus, et se rapprochant 3- de l'un ou de l'autre parent en conservant la marque visible de l'intervention de celui dont elle est le plus éloignée. A) Super-aquatilis — Tige rameuse dés la base, à rameaux allongés peu épais, étalés en cercle sur l'eau dans leur partie supérieure. Feuilles submergées capillaires, tenant plus ou moins de celles des parents, les supérieures souvent à laniéres courtes, élargies, marquant la transition avec les feuilles flottantes; ces dernières disposées régulière- ment le long de la partie supérieure des rameaux, souvent sur une lon- gueur de plusieurs décimétres, = longuement pétiolées, mais dépassant nettement les pédoncules. Limbe tripartit ou triséqué, revétant les formes les plus variées, depuis celle du limbe de l'aguatilis, jusqu'à celle du limbe flabellé de certaines formes du radians et du Baudotii, mais le plus souvent à segments rayon- nants. Segments fréquemment séparés jusqu'au rachis ou + longuement pétiolulés, + profondément incisés-lobés, à dents plus nombreuses, plus profondes et plus aigués dans les segments complétement séparés. Seg- ment moyen plus étroit que les latéraux et moins longuement pétiolulé. Lobes Œ divisés dans certaines feuilles en lanières capillaires rayonnantes marquant le passage à la forme super-trichophyllus. Pédoncules peu épais, disposés réguliérement le long des rameaux, généralement courts (mais pouvant s'allonger sous l'influence de certaines circonstances), le plus souvent droits, ou un peu recourbés. : Fleurs relativement médiocres, plus petites que celles de l'aquatilis, à pétales plus étroits par rapport à la longueur. Réceptacle jeune un peu allongé, hispide. Carpelles jeunes hispides, à stigmate de la forme de ceux des parents. Carpelles mürs (ou se détachant au toucher), hispides, de forme et d'épaisseur un peu variables suivant le degré de fertilité, par suite de l'hypertrophie + grande qui en résulte, larges par rapport à la longueur, à dos fortement arrondi et non dominé par l'apiculum qui est inséré à peu prés à son niveau supérieur. B) Super-Trichophyllus. — Tige rameuse dés la base, à rameaux allongés, épais, étalés en cercle sur l'eau dans leur partie supérieure. Feuilles toutes capillaires, bien développées, grandes et tenant de celles des parents quant à la rigidité des lanières. | Pédoncules épais, parfois courts, parfois allongés, souvent droits ou peu courbés. : Fleurs bien plus grandes que celles du trichophyllus, presque aussi grandes que celles de l'aquatilis, à pétales très larges par rapport à la longueur, et trés ressemblants à ceux de l'aquatilis. Réceptacle arrondi, hispide. 1. Excl. Ran. (Batr.) Drouetii Schultz, dont les caractères sont suffi- samment différents de ceux du trichophyllus type, pour donner avec l'aquatilis une combinaison à laquelle on pourrait donner un nom. 2 d A. FÉLIX. — SUR LES RENONCULES DE LA SECTION BATRACHIUM. LXV Carpelles jeunes ou mûrs de la forme de ceux de la forme super-aqua- tilis, moins hispides, paraissant parfois méme glabres à la maturité, par suite de la caducité des poils. C) Intermedius. — Je range sous ce vocable toutes les formes à feuilles supérieures dont le limbe est découpé en lanières + élargies et qui marquent la transition entre les deux extrêmes, échappant à toute description, méme peu précise, chaque individu tenant plus ou moins des deux formes décrites plus haut. On distinguera la forme super-aquatilis des formes du R. (B.) aqua- tilis par l'aspect absolument différent, la stérilité + complète, mais tou- jours appréciable, la forme des feuilles, les pétales plus étroits, et surtout par la forme du fruit mùr quand il existera. Dans l'aquatilis, les car- pelles n'ont pas le dos arrondi d'une facon aussi régulière, et l'apiculum est inséré au-dessous du niveau du bord supérieur d'une facon visible. Cette forme présente certaines ressemblances avec le Han. (Batr.) radians Revel. On la distinguera à premiere vue et d'une facon trés cer- taine par l'examen du fruit. Le stigmate du radians est plus court et inséré à l'extrémité d'un bec allongé et étroit qui domine le sommet du carpelle. Ce bec subsiste à la maturité et domine nettement le fruit. Enfin le radians est abondamment et régulièrement fructifié. La fructification irrégulière, la forme du fruit, sa grosseur, la longueur des pédoncules, la forme du réceptacle distinguent sans peine le Lutzii du Baudotii God. La forme super-trichophyllus se distingue du trichophyllus par ses fleurs beaucoup plus grandes, ses pétales larges, l'avortement d'un cer- tain nombre de fruits et par la forme des carpelles moins étroits dans le Lutzi. Le Ran. (Batr.) Lutzii forme super-aquatilis a été parfois confondu avec le Ran. triphyllos Wallr. Le moment n'est pas venu de discuter la valeur spécifique de la création de Wallroth dont je n'ai pas vu les exemplaires originaux, mais je suis convaincu qu'il s'agit purement et simplement d'une forme du Zaudotii et que le binôme Ran. triphyllos doit aller rejoindre dans la synonymie le binóme Ran. confusus God., qui comme lui ne s'applique qu'à une variation du Baudoti. : En tous cas, la plante de Wallroth est absolument distincte du Lutzi, au témoignage de son auteur : « carpellis ovatis, turgidis, immarginatis, in apicem rostratum ancipitem productis, transversim rugosis, glaber- rimis nitidis. » Har. — Ainsi que je l'ai déjà déclaré, on devra trouver cette plante fréquemment, les parents vivant généralement ensemble et étant trés répandus. " F 9 LXVI SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. Je donne ici les localités dont j'ai vu des spécimens authen- tiques. a) Les trois formes : Méry-sur-Cher (Cher). — Médagues près Lezoux (Puy-de-Dôme), [ Dr. Chassagne]. b) Formes extrêmes : Lourdes (Hautes-Pyrénées) | Boutigny, 1855]. c) Super-aquatilis : Saint-Sauveur-le-Vicomte (Manche) [ Lenor- mand, 1842]; — Leham près Valognes (Manche) |1853]; Bergon, près Nantes (Loire-Inférieure) | Lloyd]; Villevéque (Maine:et- Loire) [ Préaubert, Bouvet] '. Explication des Planches. PLANCHE II. — Ranunculus (Batr.) Lutzii A. Félix. Fig. de gauche : A. super-aquatilis. — Fig. de droite : B. super-tricho- phyllus. PLANCHE III. — R. Lutzii. Fig. de gauche : C. intermedius. — Fig. de droite : différentes formes de feuilles flottantes ou intermédiaires. 1. Les spécimens dénommés par M. Hervier Ran. Godroni Gren., in Exsic. Soc. Étude flore franco-helv. 1894, n° 356, qu'il m'a été donné de voir appartiennent aussi au R. (Batr.) Lutzii. Il est probable que parmi les plantes nommées confusus dans les exsiccatas, un certain nombre sont aussi identiques à notre plante. Ranunculus (Batrachium) Lutzii A. Félix. Bull. Soc. Ranunculus (Batrachium) Lutzii A. Félix. 0 F. MOREAU. — UNE NOUVELLE MUCORINÉE HÉTÉROGAME. LX VI] Une nouvelle Mucorinée hétérogame, Zygorhynchus Dangeardi sp. nov.; PAR M. FERNAND MOREAU. Nous avons fait connaitre dans des publications antérieures ! les phénoménes histologiques de la reproduction sexuée dans plusieurs espèces du genre Zygorhynchus. Les divers modes qu'y offre la gamétangie lui conférent parmi les Mucorinées un intérêt comparable à celui du genre Albugo parmi les Péronos- porées ?. Cet intérêt est augmenté du fait que les Zygorhynchus occupent dans le groupe des Mucorinées une place spéciale qu'ils doivent à l'exceptionnelle exagération de l'hétérogamie?. Enfin il a été accru dans ces derniers temps par un Mémoire de Grüber* qui, en rejetant les faits que nous avions observés et l'interprétation que nous en avions adoptée, a fait connaitre chez le Zygorhynchus Moelleri un mode de formation des zygospores fort différent de celui qui est généralement décrit chez les autres Mucorinées et un mode de fécondation qui s'éloigne du tout au tout de ce qui se passe chez les autres Mucorinées dont l'étude histologique a été faite à ce point de vue. L'invraisemblance de ces résultats nous a amené, malgré la notoriété de leur auteur, à maintenir les faits que nous avions annoncés, avec leur interprétation. Ces considérations nous engagent à ne pas retarder la publi- cation de la diagnose d'une nouvelle espéce de Mucorinée hété- 1. MonEAU (F.), Deuxième Note sur les Mucorinées. Fusion de noyaux et dégénérescence nucléaire dans la zygospore. Fusions de noyaux sans signifi- cation sexuelle. Bull. Soc. Myc. de Fr., t. XXVII, fasc. 3, p. 334-341, 1911. — Les phénomènes intimes de la Reproduction s«zuelle chez quelques Muco- rinées hétérogames. Bull. Soc. bot. de Fr., t. LVIII (4° sér., t. XI), p. 648- 623, 1911. 2. STEVENS (F.-L.), Gametogenesis and fertilization in Albugo. Bot. Gaz., t. XXXII, 1901. à 3. VUILLEMIN (P.), Sur un cas particulier de la conjugaison des Mucorinées. Bull. Soc. bot. de Fr., t. XXXIII (2° sér., t. VIII), p. 236-238, 1886. 4. GRÜBER (E.), Einige Beobachtungen über den Befruchtungsvorgang bei Zygorhynchus Moelleri Vuill. Ber. d. deut. Bot. Ges., Bd XXX, H. 3, p. 126- 134, 1912. ; 5. MoREAU (F.), Sur la reproduction sezuée du Zygorhynchus Moelleri Vuill. C. R. Soc. de Biol., séance du 6 juillet 1912, t. LXXII, p. 14-13. LXVIII SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. rogame se rapportant au méme genre Zygorhynchus et prenant place prés des trois espèces déjà connues, Z. heterogamus Vuill.', Z. Moelleri Nuill.?, Z. Vuilleminii Namyl*. Je me fais un plaisir de dédier cette nouvelle Mucorinée en hommage de reconnaissance à mon maitre, M. Dangeard, sous le nom de Zygorhynchus Dangeardi. Il était juste d'ailleurs que son nom reste attaché à une espèce de cette famille de Mucori- nées dont il a, le premier, fait connaitre les phénoménes intimes de la reproduction sexuelle*. Voici quels sont les caractères de Z. Dangeardi*. Mycélium blane, assez souvent ras, n'atteignant pas généralement un demi-centimètre de hauteur. Cultures blanches quand elles sont jeunes, devenant en quelques jours grises, puis noires, au fur et à mesure qu'apparaissent et que vieillissent les zygospores. Sidi Sporanges jamais trés abondants. Sporangiophores ramifiés rarement avec une cloison au-dessous du sporange. Sporanges sphériques, jau- nâtres, .de 25 à 65 w de diamètre. Membrane se brisant dans l'eau à maturité, laissant une collerette. Columelle plus large que haute, lisse, susjacente, de 12 à 32 y. de hauteur et 12 à 36 u de largeur. Spores ovales, de 2 à 5 u de long sur 2 à 4,5 u de large, incolores, renfermant une ou deux gouttes d'huile. On trouve parfois des sporanges avortés. Chlamydospores assez rares, ovales, lisses, de 30 y. de long sur 15 u de large. | Zygospores aériennes, se formant surtout près de la surface du sub- stratum, fort abondantes sur milieux divers. Jaunâtres quand elles sont jeunes, puis noires. L'appareil zygosporé a le plus souvent l'aspect habi- tuel aux Zygorhynchus : la zygospore résulte de la fusion de deux articles inégaux fournis par des zygophores très dissemblables ; ceux-ci naissent de la bifurcation d'un méme filament. Le Z. Dangeardi est donc homothallique et hétérogame comme toutes les autres espèces de Zygo- rhynchus. Parfois les deux zygophores proviennent de filaments isolés. 1. VUILLEMIN (P.), loc. cit. 2. VUILLEMIN (P.), Importance tazinomique de l'appareil zygosporé des Muco- rinées. Bull. Soc. Myc. de Fr., t. XIX, p. 106-118, 1903, : PE 3. NAMYLOWSKI (B.), Zygorhynchus Vuilleminii, une nouvelle Mucorinee isolée du sol et cultivée. Annales Mycologici, vol. VIII, n9 2, p. 152-155, 1919- 4. DANGEARD (P.-A), La fécondation nucléaire chez les Mucorinées, C. R. Ac. Sc. Paris, 12 mars 1906. 5. Des cultures de Zygorhynchus Dangeardi sont envoyées au Bureau Central de l'Association Internationale des Botanistes (Centralstelle für Pilzkulturen, Roemer Visscherstraat, 1, Amsterdam). . ' F. MOREAU. — UNE NOUVELLE MUCORINÉE HÉTÉROGAME. LXIX Dans les deux cas, les rameaux dont le contact prélude à la formation d'une zygospore sont, au début, semblables ; ce n'est que plus tard qu'ils acquièrent leurs caractères ditférentiels et séparent à leurs extrémités les deux articles qui se fusionneront ainsi que Blakeslee!, Lendner? l'ont constaté dans la formation des zygospores de plusieurs espèces de Muco- rinées. Rarement, les différences entre les deux zygophores sont peu marquées. Parfois les zygophores se ramifient tardivement, et continuent à croitre aprés la formation de la zygospore. Le méme zygophore peut aussi prendre part à la formation de plusieurs zygospores. Zygospore le plus souvent sphérique, de 18 à 48 v. de diamètre: le plus grand des tympans a 10 à 26 y de diamètre, le diamètre du plus petit est de 2 à 5 u. La zygospore conserve parfois en vieillissant la forme de cornue de laboratoire qui est assez souvent un caractère de jeunesse qu'elle doit à l'inégalité des deux articles qui l'ont produite. Assez rare- ment la zygospore a la forme d'une gourde dont chacun des renflements correspond à l'un des articles copulateurs. Alors qu'elle est jeune, la Zygospore se couvre de petites aspérités de couleur jaunâtre; chacune devient, à maturité, une épine noire, de 3 à 5 v. de long et souvent recour- bée à son extrémité. Leurs bases sont polygonales, elles ne sont généra- lement pas en groupes, mais dispersées uniformément sur la surface de la Zygospore. | Les zygospores se montrent au bout de quelques jours sur des milieux variés. Des lignes de zygospores nombreuses se forment à la surface des Cultures en boites de Petri au contact de deux mycéliums d'origine diffé- rente; elles rappellent les lignes de zygospores signalées dans d'autres especes par Wisniewski? et par Namylowski *. Par ses caractères extérieurs, le Z. Dangeardi ressemble donc beaucoup au Z. Moelleri et au Z. Vuilleminii. Il en diffère au contraire profondément par les caractères histologiques de ses zygospores. Tous présentent dans leur appareil reproduc- .leur sexué un exemple de gamétangie; mais alors que tous les 1. BLAKESLEE (A.-F.), Sexual reproduction in the Mucorineæ. Proceedings of the Amer. Acad. of Arts and Sciences, vol. XL, n° 4. Août 1904, "p.-205-324. .. ze ^2. LENDNER (A.), Observations sur les zygospores des Mucorinées. Bull. Soc. bot. de Genève, 2 sér., vol. II, p. 56-59, 1910. 3. WisNIEWSKI (P.), Einfluss der àusseren Bedingungen auf die Fruchtform bei Zygorhynchus Moelleri Vuill. Bull. Ac. des Sc. de Cracovie, Cl. des Sc. math. et nat., 1908, p. 656-682. (Analysé dans Annales Mycologici, février 1909). 4. NauYLowskt (B.), Studien über Mucorineen. Bull. Ac. des Sc. de Cra- covie, Cl. des Sc. math. et nat., juin 1910, p. 477-520. LXX SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. noyaux, ou presque tous, dans la zygospore de Z. Moeller? et de Z. Vuilleminii fonctionnent comme gamétes et se fusionnent deux à deux, un petit nombre, quatre seulement, sont fonction- nels chez Z. Dangeardi et les autres dégénèrent'. A ce point de vue, le Z. Dangeardi se présente comme une des Mucorinées les plus évoluées. M. Tessier donne ensuite connaissance des grandes lignes de l'historique du Vercors *. Aucune communication ne figurant plus à l'ordre du jour, M. Carrière demande la parole et propose à l'assem- blée de voter de chaleureux remerciements à M. Tessier, à l'activité duquel est due la parfaite réussite de l'intéressante Session du Vercors. Les membres présents s'associent par leurs applaudissements unanimes aux paroles de M. Carrière. Conformément à l'usage, la Société doit étre appelée à émettre un vœu relatif au siège de la Session de 1913. Un projet de réunion dans le Plateau Central est à l'étude. Les membres présents se rallient à ce projet en émettant le vœu que les excursions soient surtout organi- sées dans le Sud du massif. | L'ordre du jour étant épuisé, M. le Président déclare close la Session de 1912. 1. Le Z. Dangeardi est précisément le Zygorhynchus étudié par nous sans désignation d'espéce dans le Bulletin de la Société Mycologique de France, t. XXVII, fasc. 3, p. 334-341, 1911. 2. Cet historique prendra place dans le 2* fascicule du compte rendu de la Session. Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, F. Camus. Coulommiers. — Imp. Pau; BRODARD. RAPPORTS SUR LES HERBORISATIONS FAITES PAR LA SOCIÉTÉ PENDANT LA SESSION DU VERCORS PAR MM. L-E TESSIER ET J: OFFNER. Avant-Propos. L'Aperçu sommaire de la Géographie botanique du Massif du . Vercors, publié par le Comité d'organisation dans le premier fascicule du compte rendu de la Session extraordinaire et distribué aux membres de cette Session, a indiqué les limites du vaste massif, dont la Société bota- nique de France n'a pu explorer que certaines parties. Avec l'étendue qui lui 2 été attribuée, le Vercors n'a été jusqu'ici au point de vue botanique l'objet d'aucune étude d'ensemble, et ses différentes subdivisions sont loin d'être également connues. La plupart des bota- nistes dauphinois l'ont cependant exploré, et, soit dans les Flores locales, soit dans les comptes rendus d'herborisations, on rencontre de nombreuses indieations concernant les localités visitées par la Société botanique. L'Histoire des plantes de Dauphiné de Villars, les Flores ou les Catalogues de J.-B. Verlot, de Mutel, de Cariot et Saint-Lager sont les ouvrages de documentation auxquels il ne faut pas manquer de se référer, au début de toute étude relative à la flore d'une région quelconque du Dauphiné. Plus spécialement, quelques travaux de l'abbé Ravaud, de-Perroud et de M. Constant Chatenier nous ont plusieurs fois renseignés sur la pré- sehce de plantes qui avaient échappé à nos investigations. L'abbé Ravaud, curé du Villard-de-Lans, oü il a séjourné de longues années, connaissait admirablement la flore de la plus grande partie du Vercors et. lui a consacré plusieurs Excursions de la collection du Guide ‘du Botaniste dans le Dauphiné’. L'intéressant itinéraire du col de Rousset 1. RAVAUD, Guide du Botaniste dans le Dauphiné. 5° Excursion : La Grande 6 LXXII SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. à Die, suivi au cours de la Session, avait été déjà décrit par l'abbé Ravaud et aussi par Perroud t. Enfin, avant la Société botanique de France, la Société des Sciences naturelles de la Dróme, aujourd'hui disparue, avait tenu en 1897 une Session extraordinaire dans le Vercors; mais de cette réunion il n'est resté qu'un bref compte rendu, publié par M. Chatenier, auquel nous avons fait cependant plusieurs emprunts?, L'exploration du Vercors a été précédée par l'étude de la flore des rives du Rhóne et du massif de Crussol, en face de Valence. Sur cette bor- dure du Massif Central, le Catalogue des plantes de l'Ardèche de M, J. Revol?, à qui nous devons d'ailleurs le compte rendu de l'herbori- sation à Crussol, fournit tous les documents désirables. M. Revol n'a pas été seulement pour nous un guide précieux dans la région qu'il connait si bien; c'est lui aussi qui a attiré notre attention sur la présence de plusieurs variétés intéressantes dans la colonie de Chénes verts de Saint-Nazaire-en-Royans, Avec lui nous remercions également ceux de nos confréres qui ont bien voulu nous adresser la liste des plantes qu'ils ont récoltées pendant la Session, MM. Madiot et l'abbé Segret. Enfin M. Ch. Flahault nous a communiqué les notes d'herborisations qu'il a prises au cours d'une traversée du Vercors faite en 1896; nous lui sommes reconnaissants de ce concours, et plus encore des enseignements que nous avons puisés dans ses ouvrages et des inspirations qu'il nous a données en maintes occasions. i £f Moucherolle et ses alentours [herborisation cryptogamique]. 6° Excursion : Le Grand- Veymont et le Diois. Les forêts du Vercors [herborisation crypto- gamique et phanérogamique]. Grenoble, Xavier Drevet, s. d. [1884]. Voir aussi du méme auteur : L'herborisation à la Moucherolle et ses alentours (Bull. Soc. bot. France, VII, 1860, p. 740. Sess. extr. à Grenoble), publié à part : Grenoble, Xavier Drevet, 1875 et réédité en 4898 dans la collection du Guide du Botaniste dans le Dauphiné sous le titre : 5° Excursion bis com- prenant : Herborisation à la Moucherolle et Excursion au Grand- Veymont et au Col de la Croix-Haute. L'herbier de l'abbé Ravaud a été récemment acquis par la Faculté des Sciences de l'Université de Grenoble, où nous l'avons utilement consulté. 1. PERROUD, Quelques herborisations dans l' Ardéche, la Dróme et les Bauges. (Ann. Soc. bot. Lyon, XI, 1883, p. 95-132.) i .2. CHATENIER (Constant), Liste des plantes recueillies ou observées pendant ila Session extraordinaire à La Chapelle-en-Vercors, 22, 23 et 24 août 1897. (Bull. Soc. Sc. nat. Drôme, I, 1887, p. 83-92.) 3. REvOL (J.), Catalogue des plantes vasculaires du département de l'Ardèche. Lyon, A. Rey, 1910. (Extr. des.Ann. Soc. bot. Lyon, XXXIV, 1909.) L'influence de l'action de l'homme sur la composition des peuplements forestiers du Vercors. On a vu dans l'Apercu sommaire que le Vercors proprement dit et les Monts du Royans devaient être considérés comme deux subdivisions du Massif du Vercors dans son ensemble et que la ligne de crêtes allant du But Saint-Genis au Rocher des Arnauds tracait entre elles une bonne limite. Afin de mieux préciser pour chacune de ces subdivisions la valeur phytogéographique des peuplements forestiers qui les recouvrent, il nous à paru utile de rechercher préalablement la part qui revient à l'action de lhomme dans l'état actuel de la forét qui, sur une étendue d'environ. 30000 hectares’, occupait autrefois tous ces plateaux et en occupe encore aujourd'hui la plus grande partie. Massif du Royans. — Au xir? siècle, toute la surface des plateaux, sauf les sommets et les croupes dites pseudo-alpines, était vraisembla- blement couverte de futaies. Les plaines du Royans et les hautes vallées de La Chapelle et de Vassieux devaient étre déjà en partie cultivées, mais les habitants, encore peu nombreux, trouvaient de leurs besoins une satisfaction presque suffisante dans les bois des collines et des . Versants périphériques. On peut donc admettre que les futaies des plateaux, au moins celles des parties centrales, avaient été encore bien peu modi- fiées par l'homme, lorsque Guigues IV, le premier dauphin viennois, donnait les foréts de Lente à la Chartreuse du Val Sainte-Marie, et lorsque, un demi-siécle plus tard environ, l'empereur Frédéric Barbe- rousse concédait aux Cisterciens celles de Léoncel et d'Ambel. Mais la population des villages de la base du Massif du Royans düt croître vite au cours du xur° siècle. Dès 1332, on trouve trace d'un grave différend survenu entre l'abbaye de Léoncel et les riverains ; ces derniers brétendaient que les moines, en établissant des devès réservés aux trou- peaux du monastère, agissaient au préjudice de leurs droits de pacage et de bücherage. Sur le plateau de Lente, plus reculé, l'envahissement des usagers parait s'étre produit moius vite. Les Chartreux réussirent à sauver une 1. Foréts domaniales, 7750 hect.; foréts communales soumises au régime forestier, 8 250 hect. ; forêts communales non soumises, 2150 hect. ; bois particuliers, 44 850 hect. LXXIV SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. partie de la forêt en instituant et en faisant respecter des réserves!. Peu de temps avant la Révolution, craignant d'étre débordés par les besoins croissants des riverains, ils demandèrent le cantonnement, c'est-à-dire l'abandon complet aux usagers d'une partie du domaine pour affr anchir le reste de toute servitude. Le cantonnement de 1779 accorda à ces derniers, sans les satisfaire, environ le tiers de la surface. Survint alors la tourmente révolutionnaire, qui transmit à l'État la propriété de la forét; les communes, armées par la loi d'un droit nouveau, réclamèrent la revision du cantonnement de 1779, et un arbitrage leur accorda en 1792 une part beaucoup plus grande, environ les trois quarts; cette décision ne fut jamais ratifiée par le gouvernement et, plus tard, on en revint au partage de 1779. Les futaies du plateau de Lente ne furent complétement ruinées et transformées en taillis de Hétre pur que dans les parties situées à proxi- mité relative des rares passages par lesquels s'effectuait la descente des trones de sapin. A Léoncel et à Ambel la dévastation fut plus générale. Tout permet de croire que les moines de Léoncel s'opposaient aux empiétements des populations riveraines bien moins pour conserver la forêt que pour se réserver le monopole de son exploitation abusive. De l'autre cóté du col de la Bataille, les foréts d'Ambel étaient louées et exploitées pour l'alimentation de forges existant alors à Saint-Martin- le-Colonel; les concessionnaires y pratiquaient des coupes abusives. Ces abus séculaires ont déterminé la raréfaction et, sur beaucoup de points, la disparition du Sapin. Depuis plus d'un demi-siècle, le forestier agit à son tour en sens inverse; il a comblé les vides au moyen de l'Épicéa, restauré le massif par la transformation des taillis de Hétre en futaies, sous lesquelles le Sapin reprend peu à peu sa place normale. : Massif du Vercors. — Les forêts situées à l'Est di la ligne de crétes qui, des Gagères au Rocher des Arnauds, forme la bonne limite géogra- phique dont nous avons parlé, étaient autrefois indivises entre plusieurs seigneurs et l'évéque de Die, et tous les riverains y jouissaient du droit d'usage au bois et au pâturage. Sur le versant des Rangs et les plateaux du Vercors, entre la Goule Noire et le col de Rousset, il existait autrefois, comme. il existe encore aujourd'hui, un massif continu formé en très grande partie par le mélange Hétre-Sapin-Épicéa. 1. Les Chartreux avaient fermé la gorge resserrée de la Bourne, à Saint. Nazaire, au moyen d'une grille de fer, et cette grille ne s'ouvrait que pour livrer passage aux bois exploités légitimement. Le flottage sur la Bourne et sur la Lyonne était à cette époque à peu près le seul moyen possible d'exportation du bois. TESSIER ET OFFNER. — PEUPLEMENTS FORESTIERS DU VERCORS. . LXXV Les abus commis par les usagers dans les parties le plus à leur portée et les coupes assises sur le reste en vue de la fabrication du charbon ont favorisé le Hétre et l'Épicéa aux dépens du Sapin et rompu l'équilibre natürel entre ces trois essences. En 1789, cette forét fut rattachée au domaine de l'État et un décret de l'an XIV y ordonna le cantonnement des droits d'usage. La forét domaniale libre de toute servitude fut déli- mitée en 1834. De 1834 à 1847, il semble qu'on y ait pratiqué un jardi- nage portant exclusivement sur les beaux arbres et ne donnant aucun soin de culture aux peuplements. Ces exploitations malencontreuses furent supprimées en 1847. L'organisation forestiere du Vercors date done du milieu du xix* siècle, du moment méme où l'on construisait la route des Goulets qui devait transformer les conditions économiques de la région. En 1860, on reprit les exploitations sous forme de recépages systéma- tiques des hétres, et ces expurgades, qui furent pratiquées jusqu'en 1877, eurent pour conséquence, sur un sol et sous un climat peu favorables au Hétre, de réduire à l'excès l'importance relative de cette précieuse essence. Pendant des siécles, les dévastations des riverains (usagers et délin- quants) ont donc travaillé à donner la prédominance au Hétre; par contre, de 1860 à 1877, les forestiers ont mis à le supprimer une ardeur qui parait avoir été excessive; enfin, depuis lors, une culture attentive ne supprime les feuillus que s'ils sont un danger immédiat pour des rési- neux d'avenir. | Un mouvement de bascule un peu analogue s'est produit entre le Sapin et l'Épicéa, et les abus d'autrefois ont certainement favorisé ce dernier. Le botaniste ne devra donc pas oublier ici que l'homme a modifié notablement la composition naturelle des foréts en augmentant l'impor- tance relative du Hétre dans le Royans et en la diminuant dans le Ver- cors proprement dit (étage du mélange Hétre-Sapin-Épicéa). Peut-étre se dira-t-on que cette digression d'histoire forestiere se rattache mal aux préoccupations et au programme de notre Session: Ce n'est pas notre avis. M. Flahault disait au Congres de 1911 de la Société forestière de Franche-Comté et Belfort! : « Les biologistes recherchent avec une ardeur extréme des champs d'étude, sinon vierges, du moins où il leur soit possible de découvrir encore l'ordre primitif de la nature ». Nous avions au Vercors, en 1912, la bonne fortune de pouvoir offrir un tel champ d'étude à nos confrères sur une surface de près de 7 000 hec- tares de futaies domaniales, libres depuis près d'un siècle de toutes servi- tudes, véritable parc national d'ancienne création. Or, méme dans ce cas si favorable, il a fallu tenir compte de l'action 1. Bull., sept. 1911, p. 165. LXXVI SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1949. de l'homme dont on connait aujourd'hui la grande influence sur la végé- tation. Mais cette action se manifeste aussi sur l'aire d'extension des animaux sauvages, des herbivores par exemple, de telle sorte que, si elle se poursuit systématiquement protectrice, elle peut à la longue fausser dans l'autre sens les conditions naturelles de la végétation. Done, le plus souvent, les observations du botaniste géographe ne pourront être définitivement mises en œuvre avant d'avoir été soumises à la eritique historique du forestier. i Les membres de la Session ont été frappés à plusieurs reprises, au cours des herborisations dans les foréts du plateau de Lente, de l'abon- dance et de la vigueur des sapineaux installés sous les perchis de Hétre pur ou presque pur. L'observation répétée de ce fait a amené les forestiers à admettre empiriquement que le Sapin trouvait, dans le terreau et à l'ombre du Hétre, des conditions de végétation particulièrement favorables, et qu'il y avait grand avantage à conserver avec soin le mélange des deux essences. M. H. Gerdil a fait de cette question une étude attentive et méthodique et la lecture du Mémoire qu'il a publié en 1906 (Recherches sur la régé- nération du Sapin, Besancon, Jacquin) ne peut être trop recommandée. Sur ce point encore, la collaboration des forestiers et des botanistes pourra être féconde ; elle donnera peut-être l'explication du bénéfice que le Sapin retire de-son association avec le Hétre, et permettra de formuler pour les foréts de ces essences des régles de culture inattaquables. Les étages de végétation. RIVE DROITE DU RHONE Sur le versant oriental de la partie du Massif Central qui, entre la vallée du Doux et le cours inférieur de l'Eyrieux, fait face au Vercors, aussi bien sur la bordure calcaire et marneuse que sur le granite, le CHÊNE vEnT (Quercus Ilex L.) existe sur tous les adrets; il y forme plus ou moins massif jusqu'à 350 mètres lorsque le sol est rocheux, est abon- dant jusqu'à 400 mètres et disparaît aux environs de 500 metres. Le CHÊNE srANc (Quercus pubescens Willd.) est là partout en mélange ' avec le Chêne vert. Sur les adrets, il laisse d'abord au Chêne vert les parties rocheuses et se cantonne sur les sols profonds et frais ; au-dessus de 400 mètres, on le trouve à toutes les expositions. Le CnuàramNtER (Castanea sativa Mill. manque dans les plaines alluviales de la vallée du Rhóne. Il est rare dans les taillis de Chéne de ce versant Est. Les châtaigneraies à fruits apparaissent vers 300 metres, mais elles ne deviennent fréquentes qu'au delà de 500 mètres. Le Hĉêrre (Fagus silvatica L.) descend exceptionnellement jusqu'aux environs de 950 mètres sur la rive droite du Doux, toujours en petits bouquets et dans des stations fraiches et ombragées. Au-dessus de 800 mètres il se montre plus abondant, sans former pourtant de massifs continus. ' Le Pin svrvEsrRE (Pinus silvestris L.) prend ici presque partout la place du Hétre, et ce fait semble devoir étre attribué non seulement à la nature du sol, mais encore à la sécheresse de l'air sur ce versant exposé à l'Est 1. Au-dessous de 500 mètres le Pin sylvestre est toujours rabougri et tortueux ; à cette altitude seulement il prend une forme d'arbre et, sur tout le plateau de Vernoux (600 à 900 m.), il constitue, sauf lorsque la roche affleure, des massifs sains et productifs. Aussitót que le sol n'a plus assez de profondeur pour produire de belles pineraies, Sarothamnus $coparius fait place à Genista purgans. Le Sapin (Abies alba Mill.) manque sur tout ce versant Est; il n'appa- rait que sur la eroupe des Boutieres. \ 1. Les vents d'Ouest se sont déchargés d'une grande partie de leur vapeur d’eau pendant leur ascension sur le versant occidental du Massif Central et leur passage sur les hauts plateaux; leur humidité relative: diminue à mesure qu'ils descendent sur le versant oriental. LXXVIII SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1942. RIVE GAUCHE DU RHONE DERNIERS ÎLOTS DE L'ÉTAGE DU CHÊNE VERT Le Chêne vert n'existe plus que par accidents, blotti frileusement à l'abri des vents du Nord-Ouest (cluse de Saint-Uze, adrets miocènes des environs de Saint-Donat, paroi Est de l'éperon Nord des monts du Matin à Saint-Nazaire-en-Royans). Il ne pénètre pas dans la vallée de l'Isère en amont de cette derniere localité, et, dans la vallée du Rhone, il trouve sa limite supérieure aux environs de Grigny, un peu au Nord de Vienne. Il est toujours plus ou moins mélangé de Chéne rouvre pubescent. Considérée dans son ensemble, la végétation de ce sous-étage, à cheval sur les deux rives du Rhóne, s'offre à nous comme un exemple de flore , de transition. De méme que le taillis y est formé par le mélange, et plus souvent par la juxtaposition du Chéne vert et du Chéne blanc, de méme la flore arbustive et herbacée y est un mélange, et le plus souvent une juxta- position du groupe assez nombreux des espèces méditerranéennes les plus résistantes au froid et d'une maigre avant-garde d'espèces déjà septentrionales ou montagnardes. De ce groupe des espéces méditerranéennes les plus résistantes au froid, un premier échelon est formé par celles qui ne s’élèvent pas — ou presque pas — au delà de ces derniers îlots de Chêne vert, aussi bien vers le Nord que vers la montagne, et qui n'atteignent pas — ou atteignent trés exceptionnellement et en y restant des raretés — les colonies méri- dionales des environs de Grenoble. Si l'on considère les modifications progressives de la flore de la région méditerranéenne française à partir du littoral des Bouches-du-Rhóne, la présente liste semble pouvoir représenter le 3° échelon méditerranéen ; le 1°" serait formé des espèces nettement caractéristiques des bois de Pin d'Alep, et le 2° par la liste de la page x de notre Apercu sommaire. Linum campanulatum L. Gentaurea aspera L. — narbonense.L. Stæhelina dubia L. Trifolium stellatum L, Phillyrea angustifolia L. Bonjeania hirsuia Reich. Euphorbia flavicoma DC. Psoralea bituminosa L. — Characias L. Ruta angustifolia Pers. Juniperus Oxycedrus L. Le 4* échelon méditerranéen comprend les espèces qui, tout en estant très caractéristiques du cortège du Chêne vert dans ses stations TESSIER ET OFFNER. — LES ÉTAGES DE VÉGÉTATION. LXXIX extrémes vers le Nord, étendent leurs aires au delà et existent notam- ment pour la plupart dans presque toutes les colonies méridionales des environs de Grenoble. Les plus importantes nous paraissent étre : Biscutella cichoriifolia Lois. Aethionema saxatile R. Br. Rhamnus Alaternus L. Pistacia Terebinthus L. Rhus Cotinus L. Cytisus argenteus L. Ononis minutissima L. Dorycnium suffruticosum Vill. Lathyrus sphæricus Retz. - Rubus tomentosus Borck. Feniculum officinale All. Lonicera etrusca L. Centranthus Calcitrapa DC. Helichrysum Stæchas L. Echinops Ritro L. Carlina acanthifolia L. Leuzea conifera DC. Catananche cærulea L. Leontodon Villarsii Lois. Phillyrea media L. Jasminum fruticans L. Convolvulus Cantabrica L. Onosma echioides L. Brunella hyssopifolia L. Teucrium Polium L. Osyris alba L. Aphyllanthes monspeliensis L. Avena bromoides Gouan. Nous n'avons pas cru devoir comprendre dans cette liste, pour le motif qu'elles s'avancent trop loin vers le Nord, certaines espèces telles que : Diplotaxis tenuifolia DC. Rapistrum rugosum Berg. Helianthemum polifolium DC. Linum salsoloides Lamk Althæa hirsuta L. Astragalus monspessulanus L. Bupleurum aristatum- Bartl. Rubia peregrina L. Cephalaria leucantha Schrad. Centrophyllum lanatum DC. Scorzonera hirsuta L. Tragopogon dubius Scop. Odontites lutea Reich. Thesium divaricatum Jan Aristochia Pistolochia L. Ruscus aculeatus L. Stipa pennata L. Aira capillaris Host Ægilops ovata L. Nardurus unilateralis Boiss. Parmi les espèces ayant leur optimum plus au Nord et qui donnent àla flore de ces dernieres stations du Chéne vert un reflet déjà septentrional, nous citerons, après leur chef de file le Chêne blanc (Q. pubescens Willd.) : Helleborus fetidus L. Erysimum longifolium DC. Sisymbrium Thalianum Gay Arabis Turrita L. Viola silvestris Lamk var. Riviniana Reich. Acer campestre L. Coronilla Emerus L. Cerasus Mahaleb Mill. Cornus sanguinea L. Campanula persicifolia L. Calluna vulgaris Salisb. Primula vulgaris Huds. — officinalis Jacq. Digitalis lutea L. Melampyrum cristatum L. Salvia pratensis L. Juniperus communis L. LXXX SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. Nous n'avons pas cru devoir comprendre dans cette liste un petit groupe d'espéces qui contribuent sans doute à donner à cette flore son reflet septentrional, mais qui existent aussi, quoique toujours rares ou trés clairsemées, dans les bois de Pin d'Alep du littoral des Bouches-du- Rhône ! : Helianthemum vulgare Gaertn. Inula Conyza DC. Cratægus monogyna Jacq. Campanula Medium L. Sorbus Aria Crantz Melittis Melissophyllum L. Amelanchier vulgaris Mænch Vincetoxicum officinale Mænch. Epilobium rosmarinifolium Haencke ÉTAGE DU CHÉNE PUBESCENT Le Chêne rouvre pubescent ou Chêne blanc est un médiocre réactif d'étage en géographie botanique; on le rencontre dans les plaines méditerranéennes, sur le bord des cours d'eau, au voisinage de l'Olivier et méme parfois de l'Oranger, et dans l'étage subalpin des Alpes occidentales, sur des adrets bien ensoleillés, entre 1 300 et 4 400 métres d'altitude, en mélange avec l'Épicéa et non loin du Mélèze (par exception méme au contact de ce dernier). Néanmoins, entre les derniers Chénes verts et les premiers Hétres, sur tout le pourtour du bassin méditerranéen, le Chêne blanc forme, presque seul comme essence forestière, une ceinture continue, plus ou moins large, que nous dénommerons É tage du Chéne pubescent. Dans notre champ d'étude, ces taillis de Chénes blancs occupent tout le pourtour des collines miocénes des Chambarans au Nord du cours de l'Isère, toute la plaine et les collines du Valentinois du Sud de cette riviere, toute la base des versants sur le pourtour du massif du Vercors. Ils présentent, avec le Pin sylvestre rabougri, un faciès méridional dont on trouvera le type au bas du grand adret du Diois, aux environs de Chamaloc, Marignac, Saint-Julien-en-Quint, et, avec le Charme ou le Chàtaigner, un faciès septentrional que nous. avons étudié aux environs de Saint-Nazaire et de Saint-Jean-en-Royans. Ce dernier occupe des étendues importantes dans la partie occidentale des Chambarans et passe peu à peu au faciès méridional, au Sud du cours, de l'Isere, daus les plaines valentinoises et à la base du versant Ouest des monts du Matin. Le faciès méridional de l'étage du Chéne pubescent est accompagne d'un cortège trés caractéristique dont les principaux éléments sont : Iberis linifolia J. ; Linum salsoloides Lamk Fumana procumbens G. G. — narbonense L. 1. DECROCK, Esquisse phytogéographique du département des Bouches-du- Rhône, p. 524 et suiv. TESSIER ET OFFNER. — LES ÉTAGES DE VÉGÉTATION. Hypericum hyssopifolium Vill. Genista cinerea DC. Ononis Natrix L. — cenisia L. Dorycnium suffruticosum Vill. Astragalus monspessulanus L. Helichrysum Stæchas DC. Echinops Ritro L. Centaurea paniculata L. Catananche cærulea L. LXXXE Lavandula vera DC. Thymus vulgaris L. Brunella grandiflora Mænch Plantago Cynops L. Buxus sempervirens L. Aphyllanthes monspeliensis L. Calamagrotis argentea DC. Stipa pennata L. Pinus silvestris L. Les Fougères sont beaucoup moins abondantes que dans le faciès septentrional et même parfois absentes, comme sur l'adret du Rousset. Les deux listes d'herborisations du bois des Ussiaux et de l'éperon des monts du Matin à Saint-Nazaire donnent de la flore du faciès septen- trional de l'étage du Chêne pubescent une idée aussi complète que possible. On peut dire que cette association est caractérisée synthétique- ment par les espèces suivantes : Arabis Turrita L. Geranium sanguineum L. ` Hypericum montanum L. Lathyrus pratensis L. — vernus Wimm. Trifolium medium L. Sedum reflexum L. Scabiosa Succisa L. Campanula persicifolia L. Phyteuma spicatum L. Vinca minor L. Pulmonaria angustifolia L. Glechoma hederacea L. Stachys silvatica L. Brunella alba Pull. Rumex Acetosa L., Euphorbia silvatica Jacq. Carpinus Betulus L. Castanea sativa Mill. Cephalanthera ensifolia Rich. — rubra Rich. Melica uniflora Retz. ^ Lithospermum purpureo-cæruleum L ÉTAGE DU HÊTRE Le Hétre occupe une place trés large dans le massif du Vercors. Notre Aperçu sommaire a déjà laissé entrevoir que son association s'y disloquait aussi en échelons, et nous croyons possible et utile d'y former cinq subdivisions ayant assez de valeur phytogéographique pour mériter le-nom de sous-étages : Chêne et Hêtre — Hêtre pur — Hêtre et Sapin — buissons de Hétre et pelouses pseudo-alpines — Sapin, Hétre et Épicéa, 1° Sous-étage du mélange Chêne et Hêtre. Au Nord du cours de l'Isère, sur l'ensemble des collines miocenes et pliocènes des Cliambarans, sauf pourtant sur leur bordure méridionale, LXXXII SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 4912. le Hêtre est à peu prés partout à partir de 350 metres d'altitude en mélange intime avec le Chéne blanc (Quercus pubescens Willd.); sur les versants frais et dans les fonds des vallons, il s'insinue méme jusqu'au- dessous de 300 mètres (270 m. dans la forêt communale de Saint-Donat). Au Sud du cours de l'Isère, au contraire, les choses se présentent d'une manière un peu différente. Sur le grand ubac du massif du Vercors, aux pieds duquel s'étend la plaine ondulée de Saint-Jean-en-Royans, les premiers Hétres appa- raissent tout à fait accidentellement au-dessous de 400 métres, puis, à partir de 500 mètres, en maigres colonies cantonnées dans des stations privilégiées au double point de vue de l'ombre et de la fraicheur. Le mélange intime avec le Chéne est moins constant; les deux essences montrent déjà une tendance à se grouper par ilots. Le Hétre forme alors, dans les peuplements de Chénes, de longues lanières sur les versants les moins ensoleillés des petites ravines, des taches partout où le sol est substantiel et profond. A mesure que l'on s’élève et que les brouillards deviennent plus persistants et plus baveux, il dépend de moins en moins -du sol et des petites variations d'exposition, et aux environs de 900 mètres il forme le peuplement à lui seul. Les derniers Chênes se réfugient alors sur les versants Est moins embrumés et moins fouettés par les pluies, sur des sols de calcaires fissurés, perméables à l'excés. . - L'amplitude verticale de cet étage du mélange Chéne et Hétre est d'environ 400 mètres. Sur la partie'du pourtour du massif du Vercors qui borde les plaines valentinoises (monts du Matin), les premiers Hétres apparaissent à des altitudes d'autant plus grandes que les conditions climatiques se rap- prochent plus de celles dé la région méditerranéenne (360 m. à la pointe Nord des monts du Matin, 500 m. environ au-dessous de la latitude de Valence). Sur plusieurs points (environs de Saint-Donat sur le miocène, environs de Saint-Nazaire sur le calcaire compact), les premiers Hétres sont peu éloignés des derniers Chénes verts. Sur l'adret du col de Rousset et sur tous les versants analogues de la rive droite de la vallée de la Dróme, le Hétre apparait en colonies peu étendues, localisées sur des points un peu abrités du soleil, aux expo- sitions Nord et Nord-Ouest, dès 640 metres. Sa localisation sur ces petits ubacs secondaires est absolue jusqu'aux environs de 750 mètres ; vers 800 mètres seulement il commence à se disséminer dans les taillis de Chênes exposés à l'Est (les versants Est sont encore ici plus secs que les versants Ouest, car les brouillards sont amenés par les vents du Nord- Ouest). Jusqu'à 900 mètres, ce sont des peuplements de Chéne blanc dans lesquels sont enclavés des ilots oü le Hétre apparait subitement en Prenant le plus souvent un rôle prédominant ; au-dessus de 900 metres, TESSIER ET OFFNER. — LES ÉTAGES DE VÉGÉTATION. LXXXIII au contraire, ce sont des peuplements étendus de Hêtre dans lesquels sont enclavés des îlots où le Chêne prédomine (stations rocheuses très ensoleillées). Les dernières colonies de Chênes atteignent 4 100 mètres d'altitude. Comme sur le versant Nord, le mélange Chéne et Hétre existe sur une amplitude verticale d'environ 400 mètres; mais il y a sur ce versant Sud juxtaposition de taches plus larges, et le mélange des deux essences devient moins intime à mesure qu'on se rapproche du climat méditer- ranéen. Sur l'adret du Ventoux, à 70 kilometres au Sud, on passe brusque- ment du Chêne au Hêtre pur sans la transition d'une zone de mélange !. Il n'existe pas d'association définie qui corresponde à ce sous-étage du Chêne et Hêtre; aucune espèce caractéristique ne peut être indiquée. Là flore y est constituée par le mélange des espèces du faciès septen- trional de l'étage du Chêne blanc et des deux premiers échelons du cortège du Hêtre (listes A et B de l'Apercu sommaire). 2° Sous-étage du Hêtre pur. A la partie supérieure des versants qui entourent le grand massif montagneux du Vercors au sens large, au-dessus des derniers Chênes, le Hêtre à l'état pur forme une ceinture à peu près continue; mais entre les hétraies des adrets de la partie Sud et celles des ubacs de la partie Nord et Nord-Ouest, il existe une différence essentielle qui mérite de retenir l'attention. Vers le haut de l'adret du col de Rousset (cóté Dróme), la forêt de Hêtres ne donne et ne peut donner asile à aucun Sapin (Abies alba Mill.), tandis que, sur les versants Nord et Nord-Ouest (côté Isère), le Sapin descend, ou pourrait sur beaucoup de points descendre dans le Hêtre jusqu'au contact du Chêne. Des taillis de Hétres du col de Rousset le Sapin est exclu par les mêmes - motifs qui l'excluent des mêmes taillis sur l'adret du mont Ventoux. Le peuplement de Hétre pur sans Sapin possible constitue un faciés méridional de l'étage du Hétre. Le méme fait se produit encore, mais déjà moins nettement marqué, sur le versant Ouest des monts du Matin, au-dessus de Combovin, Peyrus et Barbières. La situation n'est plus la méme dans les Hétres de la bordure Nord, au-dessus de Saint-Jean, oü le climat échappe déjà aux influences méditerranéennes, et où l'on rencontre des sapineaux bien constitués jusqu'au voisinage des derniers Chênes. Il parait donc permis 1. FLAHAULT (Ch. Résumé d'une Conférence faite le 17 juillet 1897 au ` sommet du Wohi Ventouz. (Revue des Eaux et Foréts, 1900.) LXXXIV SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. d'admettre que presque partout dans les peuplements de Hétre pur du versant Nord, le Sapin finira par reprendre une place qu'il a dà occuper autrefois. Les massifs actuels de Hétre pur n'auraient donc pas la méme valeur phytogéographique sur la bordure méridionale (adrets du Diois) et sur la bordure septentrionale (ubacs du Royans). L'étude de la flore le confirme. Le faciès méridional fait suite à un étage du Chêne blanc sans Charme, auquel se superposent, sans la transition du mélange Chéne et Hétre, des peuplements de Hêtre pur où le Sapin ne peut prendre place. A mesure qu'on s'éloigne de la Méditerranée, l'étendue de ces massifs de Hétre pur diminue, tandis que l'importance du mélange Chéne et Hétre croît. 3° Sous-étage du Hêtre et Sapin. Sauf quelques ilots de prairies et pâtures situées dans des dépressions (prairie de Lente, pâture de Bournette, etc.), sauf les grandes étendues de pelouses couvrant les croupes et les sommets (col de la Bataille, Toulaud, Ambel, Montué, Font d'Urle, Saint-Genis), tout l'ensemble des plateaux du Royans, qui, comme nous l'avons exposé dans les pages VII et vii de l'Aperçu sommaire, se déverse vers le Nord, est couvert par le mélange du Hétre et du Sapin. Cette futaie s'étend, continue, sur plusieurs milliers d'hectares entre 1 000 et 1 500 metres d'altitude, et trouve son optimum sur une amplitude verticale d'environ 300 mètres, entre 1 050 et 1 350 mètres. Cette zone optimum pour la forét de Hétre et Sapin correspond à un climat local trés spécial (précipitations fréquentes et abondantes et brouillards trés persistants). A mesure qu'on s'avance vers l'Est et qu'on se rapproche de l'étage de l'Épicéa (plateaux du Vercors formant le versant occidental de la chaine du Veymont) en s'éloignant de la vallée du Rhône, on voit le Sapin l'emporter.sur le Hétre aussi bien en nombre qu'en vigueur, de telle sorte qu'il est possible de distinguer deux horizons, deux facies, dans cette unité phytogéographique, le facies Hétre-Sapin (Hétre dominant) et le facies Sapin-Hétre (Sapin dominant). La flore de l'optimum Hêtre-Sapin est constituée par le groupement de toutes les espèces énumérées précédemment comme formant quatre éche- lons successifs (listes A, B, C, D). .À ces espèces plus ou moins caractéristiques se joignent un nombre assez grand de plantes répandues dans toutes les plaines et collines de A France centrale, ou plus cosmopolites encore. TESSIER ET OFFNER. — LES ÉTAGES DE VÉGÉTATION. LXXXV Enfin, dans certaines stations spéciales, on voit apparaitre à l'état trés Sporadique des espèces ayant leur optimum plus haut; ces ilots à reflet subalpin deviennent plus fréquents et plus étendus à mesure qu'on se rapproche du domaine de l'Épicéa. | Le compte rendu de l'herborisation du 30 juillet donne de cet ensemble une analyse attentive et en présente un tableau que nous nous sommes efforcés de rendre aussi complet que possible. L'association qui caractérise si nettement cet étage, aprés s'étre formée, à partir de la limite inférieure du Hêtre, par l'incorporation d'échelons successifs (listes A, B, C, D), s'étale riche, homogène et constante sur .toute la surface ondulée des plateaux du Royans, où la forêt de Hétre- Sapin trouve les conditions de climat optimum. Au delà, à mesure que le climat évolue vers les conditions subalpines, elle se dégrade par la défection successive de ses éléments, et il semble possible d'y distinguer trois échelons de dégradation : 1° échelon de dégradation. Espèces ne dépassant pas, ou dépassant fort peu l'optimum Hêtre- Sapin (qui est devenu l'optimum Sapin-Hétre dans la partie orientale aux environs de Vassieux), disparaissant aussitôt que l'Épicéa devient abondant, et par suite manquant dans le sous-étage Sapin- Hétre- Épicéa des plateaux du Vercors. Valeriana officinalis L. Atropa Belladona L. Isopyrum thalictroides L. Aconitum Napellus L. Corydalis solida Sm. Lunaria rediviva L. Stellaria nemorum L. Hypericum montanum L. — hirsutum L. Acer platanoides L. Impatiens Noli-tangere L. Ilex Aquifolium L. Geum urbanum L. Circæa lutetiana L. Sambucus Ebulus L. Scrofularia nodosa L. Stachys alpina L. Polygonum Bistorta L. Asarum europæum L. Ulmus montana Sm. . Corylus Avellana L. Scilla bifolia L. Allium ursinum L. Listera cordata R. Br. Peltigera canina Hoffm. 2: échelon de dégradation. Espèces pénétrant dans l'étage Sapin-Hêtre -Épicéa, mais sans accompagner nettement le Sapin jusque dans ses dernières stations. Aconitum paniculatum Lamk. Dentaria digitata Lamk. Dentaria pinnata L. Lychnis diurna Sibth. LXXXVI SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. Geranium nodosum L. Adenostyles albifrons Reich. Hypericum montanum L. Senecio Fuchsii Gmel. Acer Pseudoplatanus L. Achillea macrophylla L. Genista sagittalis L. Monotropa Hypopitys L. Lathyrus vernus Wimm. Lysimachia nemorum L. Rubus glandulosus Bell. Calamintha grandiflora Mench Ribes alpinum L. Lamium Galeobdolon Crantz Sanicula europæa L. : Rumex arifolius L. Ægopodium Podagraria L. Euphorbia amygdaloides L. Lonicera nigra L. Mercurialis perennis L. Galium aristatum L. l Paris quadrifolia L. Asperula odorata L. 3° échelon de dégradation. Espèces accompagnant le Sapin jusque dans ses dernières stations, mais sans le dépasser nettement. Trollius europæus L. Prenanthes purpurea L. Actæa spicata L. Hieracium prenanthoides Vill. Viola silvestris Koch Phyteuma spicatum L. Mæhringia muscosa L. Melampyrum nemorosum L. Hypericum quadrangulum L. Milium effusum L. Oxalis Acetosella L. - Luzula silvatica Gaud. Pirola secunda L. Les 3 Fougères caulescentes : Heracleum Sphondylium L. Nephrodium Filix-mas Rich. Sambucus racemosa L. Aspidium lobatum Sw. Galium rotundifolium L. Athyrium Filix-femina Rott. Asperula odorata L. Enfin des espèces constantes dans l'association de l'optimum Héire- Sapin, et caractéristiques de cette association lorsqu'on y pénètre par le bas, non seulement accompagnent partout le Sapin sur le plateau du Vercors dans le sous-étage Sapin-Hêtre-Épicéa, mais encore le dépassent; et se montrent assez constantes dans l'étage de l'Épicéa pur pour former un groupe spécial que nous dénommerons :. Groupe transgressif montagneux-subalpin. Ces espèces sont : Ranunculus nemorosus DC. Lonicera alpigena L. Geranium silvaticum L. Valeriana tripteris L. Rubus Idæus È. ; Carlina acaulis L. Rosa alpina L. Carduus defloratus L. Sorbus Aucuparia L. Gentiana lutea L. Epilobium montanum L. Euphorbia dulcis L. — spicatum Lamk Lilium Martagon L. Saxifraga rotundifolia L. Polygonatum verticillatum AJ. Astrantia major L. Nigritella nigra Reich. TESSIER ET OFFNER. — LES ÉTAGES DE VÉGÉTATION. LXXXVII 4° Sous-étage des buissons de Hêtre et des pelouses pseudo-alpines. Sur les croupes et sommets des monts du Royans, on voit le Sapin se raréfier au-dessus de 1 400 mètres et souvent plus bas. Alors le Hêtre forme des massifs plus rabougris et plus purs à mesure que l'altitude augmente, et la forêt expire entre 4 500 et 4 600 mètres, le plus souvent dans une bordure de Hétres malvenants et rabougris d’où le Sapin est exclu (Toulaud, Montué, Saint-Genis, Nève). Au-dessus de cette bordure de Hétres sont les pelouses à Carex sem- pervirens, qui couronnent tous les sommets du Royans et que M. Fla- ‘hault a signalées aux forestiers, sous le nom de pelouses pseudo-alpines, comme occupant la place d'anciennes foréts détruites par l'homme. Un examen attentif de cette bordure et des quelques ilots de Hétres buissonnants que l'on rencontre encore épars dans ces pelouses, permet d'en reconstituer avec une probabilité suffisante la végétation naturelle, antérieure à l'action de l'homme. ` Sur ces plateaux, les vents du Sud, parfois trés secs, sont funestes au Sapin et dessèchent implacablement toutes les jeunes pousses de Hétre, qui émergent de la couche de neige hivernale. La forêt est ainsi arasée à une hauteur d'autant moins grande qu'on se rapproche davantage des croupes et des sommets, où les vents balaient la neige et l'empéchent de former un épais manteau protecteur des pousses de Hêtre. L'observation de ce qu'il reste de cette broussaille de Hétre pur nous montre qu'elle était de plus en plus basse, appliquée sur le sol et entre- | coupée, à mesure qu'on s'approchait des croupes et des sommets. La liste de l'herborisation du Montué donne de la flore de ces pelouses un inventaire qui permet d'en apprécier le caractère subalpin : le tapis végétal y est en effet constitué pour une grande partie par des espéces qui existent dans l'étage alpin et qui manquent dans celui du Hétre-Sapin. Il semble donc permis d'admettre que, dans cette bordure des Alpes, l'étage subalpin classique était réprésenté autrefois par une broussaille de Hétre pur avec des pelouses réduites à des tonsures trés peu étendues sur les sommets. L'homme a, peu à peu, détruit ces broussailles subal- pines pour y substituer la pelouse pseudo-alpine actuelle. Seuls les sommets les plus élevés, comme le Montué et Neve, ont dû de tout temps offrir cette étroite tonsure, que souligne aujourd'hui tout un groupe d'espèces alpines +. ant d'attirer l'attention sur le fait que, hérique de nos Alpes occidentales, la ^ í t. Il paraît extrêmement intéress dans cette partie tout à fait périp Li LXXXVIII SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. Liste des espèces franchement alpines que l'on rencontre dans les pelouses pseudo-alpines. Ces espèces n'existent dans cet étage que par individus isolés ou en petites colonies sur les sommets du Montué, du But Saint-Genis et de Néve. Ranunculus Seguieri Vill. (Rocailles de l'Infernay) Hutchinsia alpina R. Br. (But Saint- Genis, Néve) Silene acaulis L. (Montué, Neve) Gypsophila repens L. ( Montué, Nève) Arenaria ciliata L.(Saint-Genis,Nève, Montué) Trifolium Thalii Vill.( Montué, Nève) Oxytropis montana DC. (Infernay) Dryas octopetala L. (Montué) Potentilla aurea L. (Montué, Néve) — salisburgensis Hznck. (Montué, Néve). ' Sedum atratum L. (Montué) Saxifraga oppositifolia L. (Infernay) Athamanta cretensis DC. (Montué, Bupleurum petræum L. (Montué) — ranunculoides Reich. (Montué) Erigeron alpinus L. (Montué) Campanula pusilla Hænck. (Montué, Nève) Androsace villosa L. (Montué, Néve) Linaria alpina DC. (Néve) Armeria alpina Willd. (Montué, Néve) Salix retusa L. (Montué) Allium Victorialis L. (Montué) Carex sempervirens Vill. Avena montana Vill. (Montué) — setacea Vill. (Montué) Phleum alpinum L. (Montué, Nève) Festuca pumila Chuix (Montué) Nardus stricta L. (Montué) Saint-Genis, Nève) 5° Sous-étage du mélange Sapin-Hétre-Épicéa. Dans les monts du Royans, où les brouillards fréquents. et durables - donnent au climat un caractère spécial, l'Épicéa, à l'état spontané, n'existe que dans des cas exceptionnels et toujours sous la forme « à, cónes rouges » (les nombreux Épicéas à cónes verts que l'on y rencontre ont tous été introduits artificiellement). Ces stations extrêmes de l'Épicéa sur la bordure des Préalpes sont en méme temps les plus occidentales du domaine de cette essence, aussi méritent-elles de retenir l'attention. La station la plus occidentale est sur des éboulis urgoniens, à l'altitude de 800 à 900 mètres et près des derniers Chênes, sur un point du versant de la rive gauche de Combe Laval, nettement abrité, par le saillant d'une petite croupe, contre le choc direct des vents et brouillards du Nord-Ouest. végétation forestière a sa limite supérieure naturelle très basse (au-dessous de 1 700 m.) et formée par le Hétre, tandis que, dans le centre, cette limite est plus haute et constituée par les essences subalpines classiques sans aucun Hêtre (Épicéa, Pin à crochets et tout à fait au cœur du massif alpin, Mélèze, Pin Cembro et Aulne vert). TESSIER ET OFFNER. — LES ÉTAGES DE VÉGÉTATION. ^ LXXXIX Le maigre cortège qui accompagne l'Épicéa dans cette station dis- 5 se q : jointe : " Rubus saxatilis L. Adenostyles alpina Bl. et F, Pirola secunda L. est nettement subalpin. L'Épicéa à cónes rouges forme une colonie un peu plus à à l'Est, dans la pelouse de Bournette. En méme temps on voit apparaitre ou devenir subitement abondantes, par ilots clairsemés ou accidentels, les espèces subalpines suivantes : Rubus saxatilis L. l Centaurea montana L. Chérophyllum Villarsii Koch Aposeris feetida Less. Lonicera alpigena L. Carex sempervirens Vill. Adenostyles alpina Bl. et F. Nous sommes déjà sur la bordure Est du massif du Royans propre- ment dit. Près de là, aux environs de la Sacha, on rencontre déjà quelques Épicéas spontanés épars dans le massif du Hétre-Sapin — et là encore avec le Rubus saxatilis en sous-étage. Enfin, sur le plateau de Lallier que les vents du Nord-Ouest embrument moins, on voit le Chêne s'élever au delà de 1 100 mètres, bien plus haut qu'il ne le fait dans le Royans proprement dit, et l'Épicéa descendre au contact de ces Chénes et méme se méler à eux. | . Une association. nouvelle. (Sapin-Hétre-Épicéa) nous apparait ainsi, dont le reflet nettement subalpin s'accorde avec les conditions d'un climat moins brumeux. , A mesure que l'on s'avance de l'Ouest vers l'Est, des monts du Matin aux crétes du Veymont, le climat devient plus continental et on voit se manifester, dans la végétation en général, et dans la composition des peuplements forestiers en particulier, des modifications qui suivent pas à pas celles du climat local (Voir p. xvix de PA perçu sommaire). Sur tout le versant des Rangs et sur le bord occidental des plateaux du Vercors, le mélange Sapin-Hétre-Épicéa est partout. La flore qui l'ac- compagne a pour caractère essentiel d'offrir un mélange d'espèces de l'association du Hétre-Sapin et d'espèces subalpines. Les espéces de l'association du Hétre-Sapin qui existent dans ce sous- étage ont été données précédemment dans les deuxieme et troisième échelons de dégradation et dans le groupe transgressif montagneux- Subalpin. Les espèces subalpines qui se mélent à elles sont nombreuses; le lec- teur pourra facilement les extraire du compte rendu de l'herborisation du 2 aoùt et de la liste de la page xvi de l'Apercu sommaire. D'ailleurs XC SESSION EXTRAORD.-TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. nous présenterons tout à l'heure, dans le chapitre relatif à l'Étage sub- alpin, les échelons successifs d'apparition des espèces subalpines et alpines à mesure que l'on s'éloigne de l'optimum Hêtre-Sapin pour se rapprocher des crétes alpines de la chaine du Veymont. Mais, outre la juxtaposition d'un groupe d'espèces montagneuses et d'un second groupe subalpin et alpin, la flore de ce sous-étage (Sapin- Hétre-Épicéa) comprend un troisiéme groupe d'espéces plus ou moins cosmopolites, dont plusieurs y sont constantes et méme souvent domi- nantes : Thalictrum minus L. Solidago Virga-aurea L. Dianthus monspessulanus L. Buphtalmum salicifolium L. Linum catharticum L. Carduus defloratus L. Spiræa Filipendula L. Erinus alpinus L. Amelanchier vulgaris Mænch Salvia pratensis L. Sedum sexangulare L. Euphorbia verrucosa Lamk. Enfin on y rencontre : Laserpitium Siler L. Acer opulifolium Vill. qui sont caractéristiques des stations calcaires sèches des montagnes de l'Est de la France. ÉTAGE SUBALPIN (ÉPICEA ET PIN DE MONTAGNE) Nous avons vu que, sur le bord occidental des- plateaux du Vercors proprement dit, la forêt formée du mélange des trois essences Sapin, Hêtre et Épicéa, occupait une ques importante et constituait un sous- ` étage phytogéographique. A mesure que, dans le domain de ce sous-étage, on s'avance vers l'Est en s'élevant en pente trés douce dans la direction de la chaine du Veymont, on voit le Hétre se raréfier, puis se cantonner dans les dépres- sions où s'insinuent les dernières trainées de-brouillards, et sur les rares , ilots de sols plus ou moins frais, au voisinage" des suintements d'eau, et. l'Épicéa augmenter d'importance à mesure que le Hétre s'efface. Peu au-dessus de 1500 mètres d'altitude, avant d'atteindre la ligne séparative des deux départements de la Drôme et de l'Isere, l'Épicéa règne déjà souvent en maitre, le Sapin restant subordonné et le Hétre n'étant plus qu'un accident. Un peu plus à l'Est, vers 1 600 metres d'altitude, surla bordure orien- tale de la forêt domaniale et du département de la Drôme, le Pin de montagne apparaît; le Sapin n'est plus à son tour qu'un accident dans les bouquets d'Épicéas ; les derniers Hétres isolés ont disparu. Bientôt, entre TESSIER ET OFFNER. — LES ÉTAGES DE VÉGÉTATION. XCI 1650 et 1 700 mètres, le Pin de montagne forme à lui seul des bouquets de plus en plus disjoints qui se disloquent de plus en plus en arbres épars au milieu des pâturages rocailleux; et les derniers Pins rabougris et tortueux cessent sur les pentes du Veymont aux environs de 2 000 metres d'altitude. : L'Étage subalpin se subdivise donc ici très nettement en deux sous- étages : un sous-étage de l'Épicéa pur et un sous-étage du Pin de mon- tagne. , Malheureusement, au point de vue de l'étude floristique de ces deux sous-étages, nous sommes, à partir de la limite de la forêt domaniale du Vercors, dans les pâturages boisés de Gresse et de la Grande Cabane, livrés aux moutons transbumants pendant toute la belle saison. La flore de ces páturages boisés est pauvre et ne peut étre comparée à celle de la forêt domaniale, où aucun pâturage ne s'exerce depuis plus d'un demi-siècle, et où, par suite, nous avions sous les yeux la végétation spontanée dans tout son développement et dans toute sa richesse; son étude n'a donc pu nous livrer que des données phytogéographiques trés fragiles. Cette réserve faite, nous avons observé que les espèces subalpines et alpines, dans leur apparition successive à mesure que, en s'éloignant du domaine du Hétre-Sapin, on se rapprochait des sommets alpins, se grou- paient par échelons de la manière suivante : 1* échelon subalpin. Espèces constantes et abondantes partout où existent l'Épicéa et le Pin de montagne, descendant dans le sous-étage du Hétre-Sapin, mais ne s'y montrant en général ni aussi constantes, ni aussi abon- dantes (groupe transgressif subalpin-montagneux). "Ranunculus montanus Willd. Homogyne alpina Cass. Aconitum Anthora L. * Aster alpinus L. "Draba aizoides L. Centaurea montana L. Kernera saxatilis Reich. * Gentiana du groupe acaulis- * Helianthemum montanum Vis. * Gentiana verna L. Viola calcaraja L. — ciliata L. "Arenaria ciliata L. Veronica spicata L. Hypericum Richeri Vill. Melampyrum nemorosum L. "Alchemilla alpina L: *Globularia cordifolia L. Sorbus Cham:emespilus Cr. Daphne Mezereum L. Sempervivum du groupe tectorum. | — alpina L. "Saxifraga Aizoon Jacq. Erythronium Dens-canis L. Chærophyllum Villarsii Koch Calamagrostis montana Host "Adenostyles alpina Bl. et F. Melica nutans L. XCII SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. Les espèces qui forment cette liste sont, comme celles qui constituent le groupe transgressif montagneux-subalpin, transgressives sur les deux mêmes étages; mais elles sont plus constantes et plus abondantes ` dans l'étage subalpin; aussi avons-nous dénommé le présent groupe subalpin-montagneuz, tandis que le précédent a été dénommé monta- gneux-subaipin. Dans la formation de ces mots composés, le premier terme est celui à qui revient la prépondérance. 2° échelon subalpin. Espèces manquant en général dans le sous- étage du Hétre-Sapin, apparaissant seulement dans le sous-étage du Sapin- Hétre-Épicéa, et prenant d'autant. plus d'importance que l'Épicea est plus abondant et que le Hétre et méme le Sapin sont plus rares. * Ranunculus pyrenæus `L. Hieracium du groupe saxatile. * Anemone alpina L. . Scrofularia Hoppei Koch Viola biflora. L. (accidentel). Veronica montana L. *Geum montanum L. — fruticulosa DC. Potentilla rupestris L. | *Pedicularis gyroflexa Vill. Rubus saxatilis L. *Sideritis hyssopifolia.L. *Sedum atratum L. *Soldanella alpina L. * Sempervivum arachnoideum L. *Plantago montana Lamk * Saxifraga muscoides Wulf. Armeria alpina Willd. Meum athamanticum Jacq. Globularia nudicaulis L. Valeriana montana L. Daphne Cneorum L. Scabiosa lucida Vill. ` * Juniperus nana Willd. Petasites niveus Baumg. . Allium sphærocephalum L. *Aronicum scorpioides DC. T Streptopus amplexifolius DC. “Antennaria dioica Gærtn. *Aspidium Lonchitis Sw. Centaurea Scabiosa L. var. alpes- Cetraria islandica Ach. tris. Peltigera aphthosa Hoffm. Sonchus alpinus L. 3° échelon subalpin. Apparaissent dans le sous-étage de l'Épicéa pur : “Campanula Scheuchzeri Vill. *Carex sempervirens Vill. Fritillaria delphinensis Gren. * Avena montana Vill. * Allium fallax Don : Déjà, dans ces trois échelons subalpins, il existe un certain nombre de plantes alpines dont les noms sont précédés d'un astérique. Elles con- stituent un 1% échelon alpin. TESSIER ET OFFNER. — LES ÉTAGES DE VÉGÉTATION. XCIII 4° échelon subalpin (ou 2° échelon alpin). (Le 4°! échelon alpin était formé des espèces marquées d'un astérisque dans les 3 premiers. échelons subalpins.) Espèces apparaissant dans le sous-étage du Pin de montagne (toutes sont alpines, c'est-à-dire ont leur optimum dans l'étage alpin). Hutchinsia alpina Ait. - Gregoria Vitaliana Duby Silene acaulis L. Polygonum viviparum L. Trifolium Thalii. Vill. Le Gregoria Vitaliana descend accidentellement dans la partie supé- rieure du sous-étage de l'Épicéa pur. ÉTAGE ALPIN Les derniers arbres sont des Pins de montagne aux formes buisson- nantes, cramponnés dans les anfractuosités des parois calcaires un peu au-dessus de 2 000 metres. Les pelouses et les rochers de la croupe du Veymont ont, au-dessus de 2 050 mètres, une flore nettement alpine, et il y apparait un 3* échelon alpin que le lecteur trouvera dans la liste de la page xviu de l'A perçu sommaire, en y supprimant les espéces formant les deux premiers échelons alpins. l Rapport sur les excursions de la Société botanique de France (juillet-août 1912). RIVES DU RHONE A VALENCE Afin d'étudier, avant d'aborder les plateaux du Royans, la flore des plaines valentinoises, une herborisation sur les rives du Rhóne, aux environs de Valence, avait été prévue au programme de la Session. Dien qu'on ait dû, faute de temps, renoncer à ce projet, il nous a paru inté- ressant de donner la liste des espèces notées par plusieurs membres du Comité d'Organisation au cours des herborisations préparatoires. Dominantes. Rubus cæsius L. Populus nigra L. Cornus sanguinea L. Deschampsia flexuosa Gris. Solidago glabra Desf. Festuca gigantea Vill. . Salix purpurea Ż. — arundinacea Schreb. — triandra L. Agropyrum glaucum R. et S. — alba L. — caninum R. et S. Populus alba L. Phragmites communis Trin. Abondantes. Clematis Vitalba L. Mentha aquatica L. Alyssum calycinum L. var. sabulo- | — arvensis Z. sum Jord. p. sp. Thymus Chamædrys Fr. Ononis Natrix L. Verbena officinalis L. Medicago falcata L. .'| Rumex conglomeratus Murr. Melilotus altissima L. Humulus Lupulus L. — alba Desr. ~ Salix daphnoides Vill. Trifolium fragiferum L. Alnus glutinosa Gärtn. Valeriana officinalis L. Muscari comosum Mill. Erigeron canadensis L. Iris Pseudacorus L. : Taraxacum officinale Wigg. Equisetum campanulatum Poir. Ligustrum vulgare L. — arvense L. Solanum Dulcamara L. TESSIER ET OFFNER. -— RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. Éparses. Ficaria ranunculoides Roth Thalictrum majus Jacq. , Helleborus fætidus L. Diplotaxis tenuifolia DC. Erucastrum obtusangulum Reich. Barbarea vulgaris R. Br. Sisymbrium officinale L. Nasturtium silvestre R. Br. Draba verna L. Lepidium campestre R. Br. Lychnis vespertina Sibth. Dianthus prolifer L. Arenaria serpyllifolia L. Cerastium aquaticum L. — brachypetalum Desp. Spergularia rubra Pers. Erodium cicutarium L'Hérit. Oxalis stricta L. Genista tinctoria L. Trifolium campestre Schreb.’ Lotus corniculatus L. Lathyrus pratensis L. OEnothera biennis L. Lythrum Salicaria L. Bryonia dioica Jacq. Eryngium campestre L. Angelica silvėstris L. Pastinaca silvestris Mill. Rubia peregrina L. Galium Aparine L. — erectum Huds. Asperula Cynanchica L. Valerianella olitoria Poll. — carinata Lois. Dipsacus silvestris Mill. Eupatorium cannabinum L. Aster Novi-Belgii L. (subspontané) Senecio Jacobæa L. Artemisia campestris L. i — vulgaris L. Bellis perennis L. Leucanthemum vulgare Lamk Achillea Millefolium L. Bidens tripartitus L. Centaurea paniculata L: — Jacea L. Tragopogon pratensis L. Crepis setosa Hall. f. Crepis taraxacifolia Thuill. Fraxinus excelsior L. Convolvulus sepium L. Lithospermum officinale L. Verbascum sinuatum L. — Boerhavii L. Scrofularia aquatica L. — nodosa L. Veronica Anagallis L. — Beccabunga L. Rhinanthus major Ehrh. — minor Ehrh. Salvia pratensis L. Stachys palustris L. Teucrium Chamædrys L. Plantago Cynops L. — Coronopus L. — arenaria W. et K. — major L. Polygonum Persicaria L. — Hydropiper L. — lapathifolium L. — amphibium L. Euphorbia Gerardiana Jacq. Corylus Avellana.L. Orchis ustulata L. — coriophora L. — militaris L. Listera ovata R. Br. Juncus glaucus Ehrh. — lamprocarpus Ehrh. Carex disticha Huds. — nitida Host Setaria glauca PB. Digitaria sanguinalis Scop. Andropogon Ischæmum L. Calamagrostis Epigeios Roth Agrostis Spica-venti L. Kæleria phleoides- Pers. Poa bulbosa L. — annua L. Eragrostis major Host — pilosa PB. Bromus maximus Desf. Lolium perenne L. — italicum A. Br. Juniperus communis L. XCv XCVI SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1942. Rares. Rhamnus Frangula L. Asclepias syriaca L. (naturalisé) Hippophae rhamnoides L. . MASSIF DE CRUSSOL (ARDÈCHE) HERBORISATION DU 28 JUILLET t. Le petit massif de Crussol (150 à 350 m. d'altitude) s'allonge du Nord au Sud en bordure de la rive droite du Rhóne, en face de la ville de Valence. . Il est formé de marnes et de calcaires jurassiques. Sa flore appartient à l'étage du mélange Chéne blanc et Chéne vert. Aux environs du village de Guilherand, le long des fossés et des talus, en bordure des champs et sur les remblais de la voie ferrée, au pied des murs, on observe : Ranunculus monspeliacus L. Picris hieracioides L. — acris L. var. Boræanus Jord. p. sp. | Pterotheca sancta Sch. Bip. — — var. Frieseanus Jord. p. sp. {4 Crepis fœtida L. Diplotaxis tenuifolia DC. — setosa Rum. — muralis DC. — taraxacifolia Thuill. — — var. biennis Rouy et F. — virens L. Cardamine hirsuta L. Hieracium Pilosella var. ' tardans Alyssum calycinum L. Peter — — var. sabulosum Jord. p. sp. — cinerascens Jord. . Capsella Bursa-pastoris Mœnch Hieracium fragile Jord. var. petio- — ruübella Reut. lare Jord. p. sp. ! Lepidium Draba L. — — var. ovalifolium Jord. p. Sp: Silene italica L. Xanthium macrocarpum DC. Lychnis vespertina Sibth. Asclepias syriaca L. Dianthus prolifer L. Convolvulus arvensis L. Geranium rotundifolium L. Solanum nigrum L. — molle L. | Veronica agrestis L. Erodium cicutarium L'Hérit. Rumex crispus L. Hedera Helix L. : Chenopodium opulifolium Schrad. Ptychotis heterophylla Koch : Polygonum aviculare L. Cota tinctoria Gay , Euphorbia helioscopia L. Achillea Millefolium L. — exigua L. Sonchus oleraceus L. Parietaria officinalis var. erecta M. — asper All. et K. p. sp. 1. Le compte rendu de cette herborisation a été rédigé par M. J. Revol. Quelques espèces critiques ont été revues par MM. l'abbé H. Coste et H. Sudre. TESSIER ET OFFNER. Urtica dioica L. — urens L. Ornithogalum umbellatum L. Phleum pratense L. var. nodosum L.p. sp. Setaria glauca PB. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. XCVII , Echinochloa Crus-galli PB. Agrostis Spica-venti L. Poa annua L. Bromus mollis L. Agropyrum caninum R. et S. — glaucum R. et S. Sur les bords du chemin qui mène au hameau de Francarnaud, on note : Papaver Rhæas L. — — var. strigosum Bænn, — dubium L. var. Lamottei Bor. p. sp. — — var. Lecoqii Lam. p. sp. — — var. collinum Bog. p. sp. — hispidum Lamk Fumaria Vaillantii Lois. Rapistrum rugosum Berg. Reseda Phyteuma L. Silene inflata DC. Malva silvestris L. — rotundifolia L. Geranium columbinum L. Eryngium campestre L. Torilis helvetia Gmel. Pastinàca silvestris Mill. var. tere- tiuscula Jord. p. sp. ` Tordylium maximum. L. Fæniculum officinale All. Pimpinella Saxifraga L. Galium verum L. Erigeron canadensis L. Senecio vulgaris L. Echinops Ritro L. Cirsium lanceolatum Scop. Lappa- minor DC. — officinalis All. Amarantus patulus Bert. Atriplex hastata L. ,— patula L. Chenopodium Vulvaria L, Alopecurus agrestis L. Poa pratensis Huds. Festuca pratensis Huds. Avena brevis Roth — barbata Brot. — fatua L. Bromus madritensis L. . Lolium rigidum Gaud. Equisetum campanulatum Poir. Sur les vieux murs des maisons et les bords de la ruelle du hameau, au pied de la colline : Chelidonium majus L. Sisymbrium Alliaria Scop. — officinale Scop. Polycarpon tetraphyllum L. Geum urbanum L. . Sedum acre L. — album L. Umbilicus pendulinus DC. Carduus tenuiflorus Curt. Cirsium acaule All. Ballota nigra L. Marrubium vulgare L. Verbena officinalis L. Amarantus deflexus L. Sur les bords du chemin qui traverse les vignes du bas versant, dans les éboulis et les pierrailles qui l'obstruent, les haies qui le bordent, les pelouses qui l'avoisinent, la flore est très variée : Ranunculus bulbosus L. — — var. dissectus Babey Helleborus fœtidus L. Fumaria officinalis L. — — var. Wirtgeni Koch p. sp. — — var. densiflora Parl. XCVIII Raphanus Raphanistrum L. Helianthemum vulgare Gärtn. Polygala vulgaris L. — — L. var. comosa Schk. p. sp. Cucubalus baccifer L. Dianthus Carthusianorum L. — silvestris Wulf. var. collivagus Jord. p. sp. Saponaria ocymoides L. Cerastium pumilum Curt. vař. glu- tinosum Fries p. sp. — brachypetalum Desp. Althæa hirsuta L. Evonymus vulgaris Scop. Rhus Cotinus L. Genista pilosa L. Cytisus sessilifolius L. Ononis minutissima £L. — campestris Koch Anthyllis Vulneraria L. — — var. Dillenii Schult. p. sp. Bonjeania hirsuta Reich Lotus corniculatus L. — uliginosus Schk. var. villosus Thuill. p. sp. Medicago Lupulina L. var. glandu- losa Neilr. - — minima Lamk, Dorycnium suSruticosum Vill. — — var. collinum Jord. et F. p. sp. Trifolium campestre Schreb. — repens L. — pratense L. — incarnatum L. var. Molinerii DC. Melilotus officinalis L. Psoralea bituminosa L. Astragalus monspessulanus L. Lathyrus sphæricus Retz. — latifolius L. — — var. ensifolius DC. Vicia Cracca L. | — sativa L. — — var. angustifolia Reichdt p. sp. — — var. Bobartii Forst. p. sp. Hippocrepis comosa L. subsp. glauca Ten. p. sp. SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912 Prunus spinosa L. Cerasus Mahaleb Mill. Potentilla reptans L. —- verna L. — argentea var. demissa Jord. p. sp. Fragaria collina EhrA. Rubus! cæsius L. — ulmifolius Schott. f. — ulmifolius var. dilatatifolius Sud. — — var. vulgatus Sud. — — var. contractifolius Sud. x — assurgens Boul. et Bouv. (R. cæsius x R. ulmifolius). — tomentosus Borck. Rosa canina L. var. — rubiginosa L. — Pouzini Tratt. — agrestis Savi Agrimonia Eupatoria L. Poterium muricatum Spach Cratægus monogyna Jacq. Amelanchier vulgaris Mænch Epilobium rosmarinifolium Jacq. — lanceolatum Seb. et M. Bryonia dioica L. Sedum altissimum Poir. — anopetalum DC. Saxifraga tridactylites L. Daucus Carota L. Orlaya grandiflora Hoffm. Laserpitium gallicum L. Peucedanum Cervaria Lap. Seseli tortuosum L. Bupleurum falcatum L. — rotundifolium L. — junceum L. Cornus sanguinea L. Sambucus Ebulus L. Viburnum Lantana L. Lonicera etrusca Santi — Xylosteum L. E Rubia peregrina L. var. Bocconi Petagna p. sp. | Galium Aparine L. Asperula Cynanchica L. Cephalaria leucantha L. Knautia arvensis Coult. Senecio gallicus Vill. dumalis Bak. t. Ces Rubus ont été déterminés par M. H. Sudre. TESSIER ET OFFNER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. Inula Conyza DC. — spiræifolia L. Helichrysum Stechas DC. — — var. rigens Jord et F. p. sp. Artemisia campestris L. Leucanthemum vulgare Lamk Carlina vulgaris L. Cirsium arvense Scop. Leuzea conifera DC. Centaurea paniculata L. — amara L. — Jacea L. Carthamus lanatus L. Catananche cærulea L. Picris hieracioides L. var. gracilis Jord. p. sp. Taraxacum officinale Wigg. Lactuca viminea Presl Campanula rotundifolia L. Ligustrum vulgare L. Jasminum fruticans L. Vincetoxicum officinale Mænch Convolvulus Cantabrica L. Cuscuta Epithymum L. Anchusa italica Retz. Echinospermum Lappula Lehm. Verbascum Lychnitis L. Linaria striata DC. — supina Desf. — simplex DC. Odontites lutea Reich. Orobanche minor Sutt. Origanum vulgare L. Thymus Chamædrys Fries — Serpyllum L. — — var. silvicola Briq. Melissa offi cinalis . Salvia pratensis L. Galeopsis Ladanum L. Stachys recta L. Brunella hyssopifolia L. — vulgaris Mænch — grandiflora Mænch Teucrium Polium L. Teucrium Chamædrys L. Dans les vignes croissent : Podospermum laciniatum DC. — — var. subulatum DC. p. sp. var. erythrospermum Andrz. p. sp. J Plantago lanceolata L. — Cynops L. — arenaria W. et K. — major L. — media L. Globularia vulgaris L. Polygonum Convolvulus L. — dumetorum L. Osyris alba L. Thesium divaricatum Jan Aristolochia Clematitis L. Buxus sempervirens L. Euphorbia Characias L. — flavicoma DC. — Gerardiana Jacq. — serrata L. — Cyparissias L. Mercurialis annua L. Quercus coccifera L. — Ilex L. — pubescens Willd. Ulmus campestris L. . — — var. tortuosa Host p. sp. — — var. suberosa Mœnch p. sp. Gagea stenopetala Reich. Aphyllanthes monspeliensis L. Ophrys aranifera Huds. — Scolopax Cav. - Loroglossum hircinum Rich. Cephalanthera rubra Rich. Epipactis atropurpurea Raf. Kæleria phleoides Pers. — setacea Pers. Phleum Behmeri Wib. Agrostis interrupta L. Avena bromoides Gouan Melica ciliata L. Dactylis glomerata L. Bromus squarrosus L. — erectus L. Ægilops ovata L. triuncialis L. Brachypodium pinnatum L. Juniperus Oxycedrus L. — communis L. P. laciniatum var. calcitrapæfolium Vahl p. sp. XCIX C | SESSION EXTRAORD. Allium vineale L. — oleraceum L. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. Muscari racemosum DC. A mi-coteau, aux environs d'un suintement, dans les marnes et argiles, on récolte : Saponaria ocymoides L. Genista tinctoria L. Lotus tenuis Kit. Tussilago Farfara L. Eupatorium cannabinum L. Thrincia hirta Roth Senecio Jacobæa L. Chlora perfoliata L. Erythræa pulchella Horn. Mentha rotundifolia L. Populus Tremula L. Juncus glaucus Ehrh. Carex glauca Murr. Scirpus Holoschænus L. Phragmites communis Trin. Sur une croupe de marnes érodées, quelques plantes méridionales forment une colonie : Fumana procumbens G. et G. Linum campanulatum L. - saldoloides Lamk — narbonense L. ‘Cytisus argenteus L. Onobrychis supina DC. — sativa Lamk var. p. sp. Coronilla minima L. Leontodon erispus Vill. Crucianella angustifolia L. Galium corrudæfolium Vill. collina Jord. Galium obliquum Vill. (forme gla- brescente). Stæhelina dubia L. Carlina acanthifolia All. Artemisia camphorata L. var. rho- danica Jord. et F. p. sp. Tragopogon major Jacq. Scorzonera hirsuta L. Dactylis glomerata L. (forme réduite à un seul épi, rappelant D. his-, panica Roth). , Dans le petit vallon dit Adret de Crussol (250 à 300 m.), qui entaille l'extrémité méridionale de la colline, station privilégiée exposée au Sud, bien abritée des vents du Nord et de l'Ouest, et choisie pour cette raison comme but de l'herborisation, le Chêne vert domine avec un cortège d'espèces franchement méditerranéenries. Outre beaucoup d' espèces précé- demment citées, nous récoltons : Erysimum longifolium DC. var. Arabis muralis Bert. Y — hirsuta Scop. var. sagittata DC. P. sp. — auriculata Lamk Biscutella cichoriifolia Lois. — lævigata L. Iberis pinnata L. Aethionema saxatile R. Br. Hutchinsia petræa R. Br. Helianthemum: polifolium DC. — — var. angustifolium Koch Viola hirta L. — tricolor L. var. agrestis Jord. p. sp- Arenaria serpyllifolia L. var. lepto- clados Guss. p. sp. Geranium Robertianum L. var. pur- pureum Vill. p. sp. Hypericum perforatum L. var. mi- crophyllum DC. TESSIER ET OFFNER. —- RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. Ct Acer monspessulanum L. : Onosma echioides L. — campestre L. Aristolochia Pistolochia L. Ruta angustifolia Pers. Parietaria officinalis L. var. rami- Trifolium medium L. flora Mench p. sp. Sedum dasyphyllum L. Allium sphærocephalum L. Chondrilla juncea L. — flavum L. , Campanula Medium L. Ruscus aculeatus L. — glomerata L. Tragus racemosus Hall. — Erinus L. Stipa pennata L. Phillyrea media L. " Sur un versant à pente douce ne présentant plus les conditions des adrets, dans un peuplement de Chénes blanes, on trouve : Viola odoratà L. Viola silvestris Lamk var. Riviniana — scotophylla Jord. Reich. p. sp. Colutea arborescens £L. , Entre les chaumes récemment coupés, croissent : Ranunculus arvensis L. Specularia Speculum DC. Neslia paniculata Desv. Anagallis arvensis L. Caucalis daucoides L. ' Anchusa arvensis Bieb. Scandix Pecten-Veneris L. Echium vulgare L. Filago spathulata Presl Heliotropium europæum L. Centaurea solstitialis L. Antirrhinum Orontium L. Hypochæris radicata L. . Enfin, sur les pelouses rocailleuses de la croupe de Crussol, on peut récolter : Linum gallicum L. Euphorbia exigua L. Thlaspi perfoliatum L. Carduus nutans L. . Silene Otites L. | Leontodon Villarsii Lois. . Trifolium scabrum L. Calamintha Acinos Benth. “— glomeratum L. Teucrium Botrys L. Trinia vulgaris DC. Phalangium Liliago Schreb. Les herborisations répétées faites à Crussol par M. Revol et plusieurs membres du Comité d'organisation ont fourni une seule espèce non signalée dans le Catalogue des plantes vasculaires du département de l'Ardéché de M. J. Revol : Biscutella cichoriifolia Lois. Au cours de la Session, M. l'abbé Segret a en outre récolté à.Crussol Avena brevis Roth, qui est aussi à ajouter à ce Catalogue. | | Plusieurs espèces trouvées ailleurs dans le Vivarais n'avaient pas encore été rencontrées à Crussol : | Stæhelina dubia DC. Carlina acanthifolia AJ. . Colutea arborescens L. . Brunella hyssopifolia L. CII SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. Aristolochia Pistolochia L. Ægilops ovata L. Aphyllanthes monspeliensis L. — triuncialis L., etc. Jordan, le célèbre botaniste lyonnais, a herborisé à plusieurs reprises dans cette région, ainsi que son disciple Fourreau; quelques-unes des espèces qu'il a créées ont Crussol pour localité classique. Nous citerons tout spécialement : Erysimum confine Jord., Dianthus collivagus Jord., Potentilla vivariensis Jord., Artemisia rhodanica Jord. et F. (sub Abrotanum). BOIS DES USSIAUX Partie supérieure de l'Étage du Chéne blanc (sans Hétre). Dans le but de procurer à nos confrères l'occasion de se rendre compte, par une rapide herborisation faite pendant un arrêt des voitures, de la végétation de l'étage du Chêne blanc sur un sol miocène, nous avions, au cours de la préparation de la Session, exploré avec soin la colline des Ussiaux, à l'altitude d'environ 250 mètres, peuplée d'un taillis appartenant à l'hospice de Romans et située au bord même de la route de Romans à Saint-Donat sur la lisière des Chambarans. Aucun pâturage ne s'y exerce, Le terrain est formé de miocène sableux avec . une calotte de cailloutis pliocènes. Ses versants offrent un adret ensoleillé et un ubac frais +. Le souci de ne pas trop allonger la durée de la Session nous ayant amenés à supprimer cette partie du programme, nous avons cru cepen- dant utile de donner la liste des especes de cette intéressante station. ESPÈCES NOTÉES A L'ADRET SEULEMENT. Abondantes. Cistus salvifolius L. Asperula Cynanchica L. Helianthemum guttatum Mill. Artemisia campestris L. Silene italica L. Centaurea nigra L. Dianthus saxifragus L. Origanum vulgare L. Hypericum perforatum L. Thymus Serpyllum L. Sedum reflexum L. sens. lat. Calamintha Acinos Clairv. — album L. Brachypodium. pinnatum PB. 1. Dans l'interprétation des faits ainsi notés, il importera de tenir compte de ce que sur le versant S., occupé par de jeunes coupes de taillis pauvres en réserves, le sol est baigné de lumière, et que le versant N. est couvert de vieux taillis formant couvert complet. TESSIER ET OFFNER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. CII Éparses. Helianthemum polifolium DC. Genista pilosa L. Psoralea bituminosa L. (au sommet seulement sur les cailloutis plio- cènes) Eryngium campestre L. Lonicera etrusca Santi. Helichrysum Stæchas L. Leucanthemum córymbosum G. G. Campanula rotundifolia L. Stachys recta L. Anarrhinum bellidifolium Desf. Euphorbia Gerardiana Jacq. Rares. Trifolium rubens L. . — arvense L. Ononis Natrix L. Inula Conyza DC. Hieracium Pilosella L. Centaurea paniculata L. Campanula glomerata L. Echium vulgare L. Allium spharocephalum L. EsPECES NOTÉES SUR LES DEUX VERSANTS MAIS PLUS ABONDANTES A L'ADRET QU'A L'UBAC. Viola scotophylla Jord. Dianthus Carthusianorum L. Coronilla Emerus L. j Sarothamnus scoparius Wimm. < Potentilla Fragariastrum Ehrh. Sorbus domestica L. Peucedanum Oreoselinum Viburnum Lantana L. Rubia peregrina L. Galium Mollugo L. sens. lat. Scabiosa Columbaria L. Solidago Virga-aurea L. Leucanthemum vulgare Lamk Achillea Millefolium L. Carlina vulgaris L. Hieracium umbellatum L. — du groupe Vulgata. Jasione montana L. Calluna vulgaris Sal. Manch x Ligustrum vulgare L. Veronica officinalis L. Salvia pratensis L. Betonica officinalis L. ` Calamintha Clinopodium Benth. — ascendens Jord. Salvia pratensis L. Betonica officinalis L. Teucrium Scorodonia L. — Chamædrys L. Ruscus aculeatus L. Anthoxanthum odoratum L. Deschampsia flexuosa Trin. Holcus lanatus L. Juniperus communis L. Pinus silvestris L. Pteridium aquilinum Kuhn Asplenium Adiantum-nigrum L. , EsPèces NOTÉES SUR LES DEUX VERSANTS, MAIS PLUS ABONDANTES ET DE MEILLEURE VÉGÉTATION A L'UBAC QU'A L'ADRET. Hypericum montanum £L. Acer campestre L. Trifolium medium L. Lathyrus macrorrhizus Wimm. Cratægus monogyna Jacq. Sorbus torminalis Cr. CIV. SESSION. EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. Cornus sanguinea L. Quercus sessiliflora Sm. Lonicera Xylosteum L. Corylus Avellana L. Melittis Melissophyllum L. Carpinus Betulus L. Euphorbia amygdaloides L. Polygonatum officinale AJ. Castanea sativa Mill. ESPÈCES NOTÉES SEULEMENT A L'UBAC. Abondantes. Sanicula europæa L. Melica uniflora Retz. Hedera Helix L. Brachypodium silvaticum R. et S. Vinca minor L. Éparse. Rhamnus cathartica L. Les Vincetoxicum officinale Mænch et Prunus spinosa L. sont loca- lisés sur les cailloutis pliocènes au sommet de la colline. Le Saxifraga granulata L. est au bas du versant Ouest. Le Knautia silvatica Duby est épars, sans préférence pour une exposition déterminée. Le Pin maritime n'est pas spontané. Enfin on rencontre sur les bords des chemins ou dans les cultures : Sisymbrium officinale Scop. Verbascum phlomoides L. Dianthus prolifer L. Solanum Dulcamara L. Caucalis daucoides L. Stachys annua L. Erigeron canadensis L. Ajuga Chamæpitys Schreb. Centaurea Jacea L. Euphorbia Cyparissias L. Filago arvensis L. EXTRÉMITÉ NORD DES MONTS DU MATIN A SAINT-NAZAIRE-EN-ROYANS HERBORISATION DU 20 JUILLET. Lorsque de la gare de Saint-Hilaire on se dirige vers Saint-Nazaire-en- Royans et qu'on traverse l'Isére sur le pont suspendu jeté près du confluent de la Bourne, alimentée par les limpides résurgences vauclu- siennes du massif calcaire du Vercors, avec l'Isère roulant les eaux bourbeuses des glaciers tarins, on a devant les yeux l'extrémité Nord des monts du Matin. Toute la massé montagneuse est formée de calcaires urgoniens TESSIER ET OFFNER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. CV compacts, et deux carrières entaillent la base de l'éperon rocheux. Entre elles, sur le versant Nord-Ouest, s'élève un bon sentier dans un bois de Chènes blancs; puis, après un replat cultivé où la présence de quelques Châtaigniers permet de sapposer la présence d'un ilot siliceux (que n'indique cependant pas la carte géologique), on peut facilement gravir la petite aréte et revenir au point de départ par le versant E. plus sec, oü se trouvent quelques Chênes verts jusqu'à 280 mètres d'altitude. Tout prés d'eux, sur le versant le mieux arrosé de la croupe, vers 360 metres, apparaissent les premiers Hétres. Tel fut, à quelques minutes de marche d'une gare et d'un gros village pourvu d'hótel, le terrain de l'herborisation de la matinée du 29 juillet. Elle ne saurait étre trop recommandée pour donner en quelques heures une idée très nette de la flore de l'étage du Chêne blanc, sur un point où des pénétrations exceptionnelles mettent presque en contact les derniers Chénes verts et les premiers Hétres. Ranunculus bulbosus L. Arenaria serpyllifolia L. — nemorosus DC. Stellaria holostea L. (lieux frais, à Ficaria ranunculoides Roth (à U'W.) UW.) Clematis Vitalba L. (au. Neta UW.,.| — graminea L. rare) Linum tenuifolium L. (parois Anemone nemorosa L. (à l’W.auprès rocheuses) des Chátaigniers, abond.) .| — catharticum L. Helleborus fœtidus L- Geranium Robertianum L. Aquilegia vulgaris L. (tieux frais) — — var. purpureum Vill. p. sp. Papaver dubium L. (rochers) Sisymbrium Thalianum Gay (rare) | — columbinum L. Arabis muralis Bert. — dissectum L. — Turrita L. Hypericum perforatum L. (partout Cardamine pratensis L. (à UW.) dans les stations ensoleillées) — hirsuta L. (parois rocheuses) — montanum L. (abond.vers 300 m. . Alyssum calycinum L. surtout à l W.) Draba verna L. * < — hirsutum L. (rare) Helianthemum vulgare Gärtn. Acer opulifolium Vill. Viola silvestris Lamk — campestre L. — silvestris var. Riviniana Reich. | Ilex Aquifolium L. p- sp. Rhus Cotinus L. (sur calc. compacts, Reseda Phyteuma L. abond.) ra . Polygala vulgaris L. Rhamnus Alaternus L. (à VE avec Silene italica L. les Ghénes verts, rare) — cathartica L. (rare et épars) — nutans L. , — inflata Sm. — Frangula L. (lieux frais) Saponaria ocymoides L. (abond. à | Pistacia Terebinthus L. (à l'E. avec UE.) les Chénes verts, rare) Sarothamnus scoparius Koch (au- prés des Chátaigniers) Genista pilosa L. . — tinctoria L. Dianthus saxifragus L. — silvestris Wulf. — Carthusianorum L. Alsine tenuifolia Cr. CVI Genista germanica L. — sagittalis L. (\/ 270 m.) Cytisus sessilifolius L. Ononis Natrix L. Anthyllis Vulneraria L. Medicago minima Grufb. Trifolium rubens L. — campestre Schreb. — medium L. — ochroleucum Huds. — scabrum L. l — minus Rehl. — arvense L. Lotus còrniculatus L. Vicia sepium L. — angustifolia Reich. Lathyrus sphæricus Retz. — macrorrhizus Wimm. — pratensis L. — Aphaca L. Coronilla Emerus L. — minima L. — varia L. Hippocrepis comosa L. Cerasus Mahaleb Mill. Prunus spinosa L. Geum urbanum L. Potentilla verna L. — Fragariastrum Ehrh. — Tormentilla Neck. — rupestris L. (rochers vers 300 m., rare) Fragaria vesca L. Rubus tomentosus Borck. — du groupe Discolores. Rosa arvensis Huds. Poterium Sanguisorba L. sens. lat. Cratægus monogyna Jacq. Sorbus domestica L. (rare) — torminalis Cr. (rare) — Aria L. (rare) Amelanchier vulgaris Mench Epilobium rosmarinifolium Hæncke (pierrailles) Circæa lutetiana L. (dépress. fraîches) Bryonia dioica Jacq. Sedum altissimum Poir. — album L. — dasyphyllum L. — reflexum L. — acre L. 4 SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. Sedum maximum Hoff. (rare) — Cepæa L. (dépress. fraiches, rare) — sexangulare L. Saxifraga tridactylites L. (talus secs) . — granulata L. (clairières herbeuses, expos. N.-W., rare) Sanicula europea L. (expos. W., abond. V 250 m.) Orlaya grandiflora Hoff. (talus) Peucedanum Oreoselinum Mænch (épars) Pastinaca silvestris Mill. (bords des chemins) Bupleurum aristatum Bartl. (rocail- les, versant F.) — falcatum L. Pimpinella Saxifraga L. Hedera Helix L. , Cornus sanguinea L, ` Lonicera etrusca L. — Xylosteum L. (versant W. V 250 m.) Galium Cruciata Scop. — Mollugo L. sens. lat. — rigidum Vill. — silvestre Poll. — aristatum L. Rubia peregrina L. Asperula Cynanchica L. Centranthus Calcitrapa DC. (versant E., rare) Valeriana tripteris L. Scabiosa Columbaria L. — Succisa L. Solidago Virga-aurea L. I Inula spiræifolia L. — Conyza DC. Leucanthemum corymbosum 6. G. Achillea Millefolium L. Buphthalmum salicifolium L. sens. lat. (rare) Centaurea paniculata L. Serratula tinctoria L. Lampsana communis L. Hypochæris maculata L. Leontodon hispidus L. Lactuca muralis Fres. — Scariola L. Prenanthes purpurea L. (dépress. fraiches, pres des Chátaigniers) l TESSIER ET OFFNER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. Hieracium præaltum Vill. : — murorum L. sens lat. Jasione montana L. (vers 450 m.) Phyteuma spicatum L. (descend Jusqu'à 250 m.) Campanula Medium L. — persicifolia L. (abond.). — — var. lasiocarpa (épars) — rotundifolia L. — Rapunculus L. — Trachelium L. (lieux frais) Calluna vulgaris Sal. (abond. près des Chátaigniers) Primula vulgaris Huds. — officinalis Jacq. Fraxinus excelsior L. Ligustrum vulgare L. Vinca minor L. Vincetoximum officinale Mænch Erythræa Centaurium Pers. Chlora perfoliata L. Echium vulgare L. Pulmonaria angustifolia L. Verbascum Lychnitis L. — thapsiforme Schrad. — nigrum L. Scrofularia canina L. — nodosa L. Linaria striata DC. — supina Desf. Digitalis lutea L. Veronica Chamædrys L. — officinalis L. — Teucrium L. ‘— arvensis L. Odontites lutea Reich. Melampyrum cristatum L. — nemorosum L. (dominant par places) — pratense L. (dépres. sous les Chátaigniers) Origanum vulgare L. Thymus Chamædrys Fr. Calamintha Acinos Clairv. — Clinopodium Benth. — Nepeta Savi Salvia pratensis L. — glutinosa L, (lieuz frais) Glechoma hederacea L. (versant W., parfois abond.) Tyndall fraiches, CVII Lamium Galeobdolon Cr. Galeopsis Ladanum L. Stachys recta L. — alpina L. Betonica officinalis L. Melittis Melissophyllum L. Brunella vulgaris L. — alba Pall. Ajuga Chamæpitys Schreb. Teucrium Chamædrys L. — montanum L. — Scorodonia L. Verbena officinalis L. Globularia vulgaris L. — cordifolia L. (parois rocheuses, rare) Rumex Acetosa L. (lieux frais) Daphne Laureola L. Buxus sempervirens L. Euphorbia dulcis L. — amygdaloides L. Fagus silvatica L. (versant N.-W., V 350 m.) Castanea sativa Mill. Quercus Ilex L. — pubescens Willd. Corylus Avellana L. Carpinus Betulus L. (versants N. et N.-W.) Populus Tremula L. Veratrum album L. (dépress. frat- ches) ' Lilium Martagon L. (versant W., V. 250 m.) Allium vineale L. Anthericum ramosum L. — Liliago L. Convallaria maialis L. (expos. N.- W., V 400 m.) i Polygonatum officinale All. Ruscus aculeatus L. Tamus, communis L. Ophrys Árachnites Murr. — muscifera Huds. (vers 250 m.) Orchis fragrans Poll. — Simia Lamk (vers 250 m.) — provincialis Balb. (rare) — mascula L. — maculata L. ' Loroglossum hircinum Rich. Platanthera bifolia Reich. CVIII SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. Listera ovata R. Br. Luzula pilosa Willd. — multiflora Lej. (dépress. fraiches) — silvatica Gaud. (expos. N.-W., V 250 m) | Carex vulpina L. — præcox Jacq. — Halleriana Asso — silvatica Huds. (dépress. fraîches) Anthoxanthum odoratum L. Phleum Bæhmeri Wib. Agrostis vulgaris With. Aira capillaris Host. (croupes sèches à 300 m., abond.) Deschampsia flexuosa Gris. Arrhenatherum elatius M. et K. Holcus lanatus L. Poa nemoralis L. Molinia cærulea Mænch (dépress. fraiches) Melica uniflora Retz. (lieux frais et ombragés, expos. N.- W.) — ciliata L. Briza media L. Scleropoa rigida Gris. Dactylis glomerata L. Festuca ovina L. — duriuscula L. Festuca heterophylla Lamk — rubra L. Bromus mollis L.: — commutatus Schrad. — sterilis L. — erectus Huds. Brachypodium pinnatum PB. — silvaticum R. et S. (dépress. frai- ches) Nardurus unilateralis Boiss. var. aristatus Ten. Juniperus communis £L. Pinus silvestris L. (rabougri, rare) Polypodium vulgare L. subsp. ser- ratum Christ Dryopteris Filix-mas Schott (dépress. fraîches) Athyrium Filix-femina koth (dépress. fraiches, moins abondant que le précédent) Asplenium fontanum Bernh. (ro- chers) — Ruta-muraria L. (rochers) — Adiantum-nigrum L. Trichomanes L. — var. lobato-crenatum DC. Phyllitis Scolopendrium Newm. (expos. N.-W., rare) Ceterach officinarum .Willd. Pteridium aquilinum Kuhn (avec les Chátaigniers). VERSANT DE L'ECHARASSON ENTRE SAINT-JEAN-EN- ROYANS ET LA FORÉT DE LENTE. MÉLANGE DU CHENE BLANC ET DU HÉTRE ; HERBORISATION Ranunculus bulbosus L. Clematis Vitalba L. Helleborus fætidus L. Aquilegia vulgaris L. Actæa spicata L. Erysimum helveticum DC. montosicolum Jord. p. sp. Sisymbrium Thalianum Gay Arabis Turrita L. — muralis Bert. — alpina L. var. DU 29 JUILLET. Kernera saxatilis Reich. var. auri- culata Heich.,p. sp. Thlaspi brachypetalum Jord. Helianthemum vulgare Gártn. Viola silvestris Lamk Polygala calcarea F. Schultz Silene inflata Sm. — nutans L. Saponaria ocymoides L. Dianthus silvestris Wulf. — monspessulanus L. TESSIER ET OFFNER. —- RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. Mcœhringia muscosa L. /V 700 m. environ) Cerastium arvense L. Linum tenuifolium L. — catharticum L. Geranium columbinum L. — Robertianum L. — silvaticum L. (apparaît lorsque le Hétre est dominant) Hypericum perforatum L. — montanum L. Acer opulifolium Vill. — campestre L. l — Pseudoplatanus L. Oxalis Acetosella L. Ilex Aquifolium L. Rhamnus cathartica L. — alpina L. Genista sagittalis L.(V vers 800 m.). Cytisus Laburnum L. Ulex europæus L. (en un seul point sur le miocène) Anthyllis Vulneraria L. Trifolium rubens L. — ochroleucum Huds. — medium L. Vicia sepium L. Lathyrus pratensis L. Coronilla Emerus L. — minima L. — varia L. Hippocrepis comosa L. Cerasus Mahaleb Mill. Prunus spinosa L. Fragaria vesca L. Potentilla caulescens L. var. petio- lulata Gaud. (parois rocheuses) Rubus du groupe Discolores — Cæsius L: — Idæus L. (vers 700 m., rare) Agrimonia Eupatoria L. Poterium Sanguiserba L. sens. lat. Cratægus monogyna Jacq. Sorbus Aria Cr. — Aucuparia L. (entre 600'et 700 m., rare) Alchemilla alpina L. sens. lat. Amelanchier vulgaris Mench Epilobium montanum L. Circæa lutetiana L. Sedum anopetalum DC. 4 CIX Sedum dasyphyllum L. — album L. — acre L. — montanum Song. et Perr. Ribes alpinum L. Saxifraga Aizoon Jacq. Sanicula europæa L. Daucus Carota L. Laserpitium gallicum L. (vers 550m., rare) — Siler L. (vers 800 m., rare) — latifolium L. Pastinaca silvestris Mill. Heracleum Sphondylium L. (rare) Libanotis montana All. (rochers de Combe Laval) Bupleurum falcatum L. Pimpinella Saxifraga L. Ptychotis heterophylla Koch (épars et rare) Hedera Helix L. Cornus sanguinea L. Sambucus nigra L. — Ebulus L. Viburnum Lantana L. Lonicera Xylosteum L. — nigra L. (apparaît dans la bordure supérieure) Rubia peregrina L. (épars) Galium Mollugo L. sens. lat. Asperula Cynanchica L. “Valeriana officinalis L. Dipsacus silvestris Mill. Knautia silvatica Duby Scabiosa Columbaria L. Eupátorium cannabinum L. Adenostyles alpina Bl. et F. Tussilago Farfara L. Solidago Virga-aurea L. Senecio silvaticus L. Inula Conyza DC. Pulicaria dysenterica Gärtn. Leucanthemum corymbosum G. G.. Buphthalmum salicifolium L. Carlina vulgaris L. — acaulis L. Cirsium palustre Scop. — acaule All. — lanceolatum Scop. — tuberosum All. Carduus defloratus L. CX SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. Carduus crispus L. — nutans L. Centaurea Scabiosa L. 750 m.) — Jacea L. — nigrescens Willd. (rare) Cichorium Intybus L. Picris hieracioides L. Lactuca muralis Fres. Prenanthes purpurea L. (descend Jusqu'au point atteint par les derniers Chénes) Hieracium staticifolium Vill. — Pilosella L. — murorum L. sens. lat. Phyteuma spicatum L. — orbiculare L. — Charmelii Vill. (rochers bordant lu route de Combe-Laval) Campanula persicifolia L. — Rapunculus L. — glomerata L. — rotundifolia L. — rhomboidalis L. — Trachelium L. Arbutus Uva-ursi L. Calluna vulgaris Sal. Primula vulgaris Huds. (bois) — officinalis Jacq. (prés) Fraxinus excelsior L. Ligustrum vulgare L. Vincetoxicum officinale Mænch Chlora perfoliata L. ; Gentiana angustifolia Vill. (rochers, clairières rocailleuses) — lutea L. (apparaît dans la bor- dure supérieure) — Cruciata L. Echium vulgare L. Cynoglossum officinale L. Verbascum Lychnitis L. — Thapsus L. — nigrum L. Scrofularia canina L. — nodosa L. Linaria vulgaris Mill. — striata DC. — origanifolia DC. (rochers) Digitalis lutea L. Erinus alpinus L. (rochers) Veronica Chamædrys L. (rare, à Veronica Teucrium L. Pedicularis gyroflexa Vill. (rare) Melampyrum arvense L. (cultures) — nemorosum L. (V 600 m. en- viron) Mentha silvestris L. Origanum vulgare L. Thymus Serpyllum L. Calamintha Acinos Clairv. — alpina Lamk Salvia pratensis L. — glutinosa L. Galeopsis Ladanum L. Lamium Galeobdolon Cr. Stachys recta L. — silvatica L. — alpina L. Betonica officinalis L. Melittis Melissophyllum L. Ajuga reptans L. Brunella alba Pall. Teucrium Chamædrys L. (abond.) — Scorodonia L. — montanum L. — Botrys L. (A 550 m.) Verbena officinalis L. Plantago media L. Globularia vulgaris L. — cordifolia L. — nudicaulis L. (rare) Polygonum Bistorta L. Daphne Laureola L. — alpina L. (col de Gaudissart) Buxus sempervirens L. Euphorbia amygdaloides L. — dulcis L. (V. 600 m.) Mercurialis perennis L. Juglans regia L. (A 970 m.) Fagus silvatica L. (V 500 m. env.) Castanea sativa Scop. (A 600 m.) Quercus pubescens Willd. . Corylus Avellana L. Garpinus Betulus L. Salix Caprea L. Populus Tremula L. Lilium Martagon L. Anthericum ramosum L. (vers 600 m.). Paris quadrifolia L. : Convallaria maialis L. (colonies éparses) TESSIER ET OFFNER. Polygonatum officinale All.. Narcissus poeticus L. (prés frais) Orchis ustulata L. — maculata L. — sambucina L. (limite infér.) Loroglossum hircinum Rich. Anacamptis pyramidalis Rich. Gymnadenia conopea R. Br. Platanthera bifolia Reich. Limodorum abortivum Sw. Listera ovata R. Br. Cephalanthera rubra Rich. — ensifolia lich. Epipactis atropurpurea Ruf. Luzula nivea DC. Carex Halleriana Asso Calamagrostis argentea DC. — montana Host Melica ciliata L. — uniflora Retz. (ravins frais vers 600 m., abond.) —- RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. UX) Briza media L. Dactylis glomerata L. ` Cynosurus cristatus L. Festuca ovina L. — gigantea Vill. (rare) Bromus mollis L. — sterilis L. — erectus Huds. Brachypodium pinnatum PB. Juniperus communis L. Abies alba Mill. Pinus silvestris L. Dryopteris Filix-mas Schott — Robertiana Christens. Polystichum lobatum Presi (vers 780 m.) Cystopteris fragilis Bernh. Asplenium Trichomanes L. — viride Huds. Pteridium aquilinum Kuhn (sur le miocène avec les Châtaigniers). FUTAIES DE HÉTRES ET SAPINS DU PLATEAU DE LENTE DE ro5o A 1 300 MÈTRES D'ALTITUDE HERBORISATION DU 30 JUILLET. Itinéraire : Maison forestiere de Lente, col de la Portette (futaie de Hétres trés élancée), versant Ouest de Pionnier, col de la Rama, cantons de la Jeune et de la Visille Réserve. C'est dans le canton de la Jeune Réserve, à l'exposition Nord, que se trouvent les plus beaux Sapins de la forét. Les peuplements parcourus le 30 juillet représentent l'optimum de l'Étage du Hétre et Sapin. Ranunculus aconitifolius L. (rare) — nemorosus DC. (pars) Trollius europæus L. (prés, abond.) Isopyrum thalictroides L. (abond:) Aconitum Napellus L. (lieuz frais et dépressions dans les clairières et les pelouses) — paniculatum Lamk éparses) — Lycoctonum L. (épars) Actæa spicata L. (épars) Corydalis solida Sw. (épars) (colonies Dentaria pinnata Lamk. (épars ou abond.) ` — digitata Lamk (épars) Lunaria rediviva L. (rare) Thlaspi perfoliatum L. (bords des chemins et clairières) Viola silvestris Lamk (épars) Silene inflata Sm. (clairières et bords des chemins, épars) Lychnis diurna Sibth. (épars) Mæhringia muscosa L. (abond. sur les rochers) CXII Stellaria nemorum L. (dominant) — graminea L. (prés et clairiéres herbeuses) Geranium Robertianum L. (abond. ou dominant sur les rochers) — silvaticum L. (clairiéres, épars) — phæum L. Hypericum quadrangulum L. (clai- rières herbeuses, dominant) — montanum L. (rare) — hirsutum L. (rare) Acer platanoides L. (rare et rabou- gri) — Pseudoplatanus L. (épars, par- fois abond.) Impatiens Noli-tangere L. (lieux très frais) Oxalis Acetosella L. (partout abond. ou dominant) llex Aquifolium L. (épars) Genista sagittalis L. (clairieres - her- beuses, abond.) Lathyrus vernus Bernh. (abond. ou épars) Geum urbanum L. (clairières) Rubus du groupe Discolores (talus ensoleillés, limite supér.) — du goupe Glandulosi (partout abond. ou domin.) — Idæus L. (clairières, épars ou abond.) Rosa alpina L. (partout épars ou abond.) Alchemilla vulgaris L. sens. lat. (clairières herbeuses) Sorbus Aria Cr. (rare) — Aucuparia L. (épars) Epilobium montanum L. (partout épars où abondant) |. — spicatum L. (colonies denses dans les clairières) Circæa lutetiana L. (lieux frais) Ribes alpinum L. (partout épars) Saxifraga rotundifolia L. (rocailles fraiches, épars) | Chrysosplenium alternifolium L. (lieux trés humides) Astrantia major L. (tout à fait acci- dentel) l Sanicula europæa L. (épars, cons- tant) SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. : Heracleum Sphondylium L. (rare) Carum Carvi L. (pelouses séches) Ægopodium Podagraria L. (bords des chemins, rare) Sambucus Ebulus L. ((clairiéres et bords des chemins) — racemosa L. (épars, assez con- stant) Lonicera Xylosteum L. (très épars, souvent absent) — nigra L. (partout abond.) — alpigena L. (épars) Galium rotundifolium L. assez constant) — aristatum L. (épars) Asperula odorata L. (partout domi- nant) Valeriana officinalis L. (épars) — tripteris L. (rochers, épars) Adenostyles albifrons Reich. (épars) Solidago Virga-aurea L. (rare) (épars, Senecio Fuchsii Gmel. (partout abond.) Gnaphalium silvaticum ZŁ. (clai- rières herbeuses, épars) Leucanthemum vulgare Lamk (clai- rières, épars) Achillea macrophylla L. (épars) Carlina acaulis L. (clairières her- beuses et pelouses, abond. et con- stant) Carduus defloratus L. (clairières) Leontodon hispidus (prés) Lactuca. muralis Fres. (rocailles, épars) Prenanthes purpurea L. (abond., constant) Hieracium prenanthoides Vill. (épars) Phyteuma spicatum L. — orbiculare L. (rare) Campanula rhomboidalis L. (prés et clairières) . — rotundifolia L. (rocailles) Calluna vulgaris Sal. (maigres colo- nies sur les pelouses et dans les clairières) Pirola minor L. (clairières herbeuses, rare) — secunda L. (rocailles) Monotropa Hypopitys L. (très épars) TESSIER ET OFFNER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. Primula officinalis Jacq. (pelouses, rare) Lysimachia nemorum L. (lieuz trés frais) Gentiana Cruciata L. (pelouses) — campestris L. (pelouses) — lutea L. (pelouses) — verna L. (pelouses) Atropa Belladona L. (lieux frais, rare) Verbascum Lychnitis L. (prairies et pelouses) — nigrum L. (prairies et pelouses) x — Schiedanum Koch (V. Lych- nitis x V. nigrum) (d’après M. l'abbé Segret) ` Scrofularia nodosa L. Veronica Teucrium L. — montana L. — spicata L. (pelouses sèches) Rhinanthus minor Ehrh. (prairies et pelouses. abond.) Melampyrum nemorosum L. (jamais abond. dans optimum Hétre et Sapin) Calamintha grandiflora Mænch (épars ou abondant, constant) Lamium Galeobdòlon' Cr. (épars, constant) l Galeopsis Tetrahit L. constant) . Stachys alpina L. (épars) Ajuga reptans L. (épars) Plantago lanceolata L. (prés, pelou- ses) — media L. (pelouses, talus) Rumex arifolius All. (épars ou abon- dant, constant) Polygonum Bistorta L. (prés, pe- louses fraîches) Daphne Mezereum L. (rare) Asarum europæum L (rares colo- nies) Buxus sempervirens L. (cantonné aux endroits rocheux, rare dans l'optimum Hétre et Sapin) Euphorbia amygdaloides L. (cla - riéres) l — dulcis L. (rare) Mercurialis perennis L. (cantonné aux endroits rocheux) (clairières, CXIIL Ulmus montana With. (épars) Corylus Avellana L. (abond. ou do- min. dans la bordure infér. de l'étage du Hétre et Sapin, rare dans l'optimum) Colchicum autumnale L. (prairie de Lente) — alpinum D^. (prairie de Lente; limite infér.) Lilium Martagon L. (épars) Erythronium Dens-canis L. (pelouses fraiches, abond.) Scilla bifolia L. (clairiéres) Allium ursinum L. (colonies dans les lieux frais) Paris quadrifolia L. (rare) Maianthemum bifolium DC. (rare) Convallaria maialis L. (rare) Polygonatum officinale All. (rare) — multiflorum All. (rare) — verticillatum All. (épars, con- stant) Crocus vernus All. (prés, pelouses) Narcissus poeticus L. (prés) — Pseudo-Narcissus L. (épars) Orchis maculata L. (pelouses, clai- rières) — ustulata L. (pelouses, clairieres) — sambucina L. (prés, pelouses) Nigritella nigra Reich. (pelouses sèches) Neottia Nidus-avis Rich. (très épars) Listera cordata R. Br. (limite infér.) Luzula nivea DC. (par colonies, non constant) — silvatica Gaud. (épars) Carex silvatica Huds. (épars) Milium effusum L. (épars) Agrostis vulgaris With. (prés, clai- riéres herbeuses) Deschampsia flexuosa Gris Trisetum flavescens PB. (prés) Melica uniflora Retz. (partout abond.) — nutans L. (places rocheuses, rare sur les versants E.) Briza media L. (prés, abond.) Dactylis glomerata L. (près et clai- rières, constant) Cynosurus cristatus L. (prés, pelou- ses) Festuca gigantea Vill. (rare) CXIV SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. Festuca silvatica Vill. (rare) tata Christens. (sur les souches Bromus asper Murr. (clairières, |: pourries) abond. ou clairsemé) Polystichum lobatum Presl (con- Elymus europæus L. (abond. sous la stant, épars) futaie, constant) Asplenium Trichomanes L. (rochers). Juniperus communis L. (rare) — viride Huds. (rochers) Taxus baccata L. (trés rare) — Phyllitis Scolopendrium Newm. (sous Dryopteris Robertiana Christens. la futaie dense aux ubacs, épars) (rocailles) Peltigera canina Ach. (à lexclusion — Filix-mas Schott (constant, abond.) de P. aphthosa Ach.) — spinulosa O. Kunze subsp. dila- La forét de Hétres et de Sapins, comme on l'a vu plus haut dans l'étude des étages de végétation, occupe la presque totalité des plateaux du Royans. Sa constitution et sa flore présentent incontestablement une grande homogénéité, et la liste précédente, établie à la suite de nombreuses herborisations dans les parcelles oà la végétation de ce mélarige réalise son optimum local, peut étre considérée comme s'appliquant à la plus grande partie dela surface boisée. Néanmoins, cette liste ne suffit pas à présenter au lecteur un tableau complet de l'association du Hétre et Sapin. Aussi bien dans la partie inférieure au voisinage des derniers Chénes que dans la partie supérieure vers les pelouses culminales, aussi bien encore à la marge occidentale, dans le voisinage des plaines valenti- noises, oü les étés sont secs et chauds, qu'à la marge orientale du cóté de la vallée de la Vernaison, oü le climat est moins brumeux, les peuple- ments ne présentent ni la physionomie ni la composition de ceux que nous avons dénommés l'optimum Hétre-Sapin. Dans la partie inférieure, au voisinage des derniers Chénes, le Hétre est toujours dominant et souvent pur; le Sapin ne lutte pas à forces égales. Nous avons eu l'occasion d'étudier ces peuplements aux abords de la célèbre route de Combe Laval, entre les anciens et les nouveaux tunnels ; la flore en est caractérisée : 1* Par la présence d'espéces qui, pour la plupart, ont leur optimum dans l'étage du Chêne et trouvent leur limite supérieure dans les pre- miers massifs de Hétres : Clematis Vitalba L. Calamintha Clinopodium Benth. Arabis Turrita L. Teucrium Chamædrys L. Cratægus monogyna Jacq. Daphne Laureola L. ‘Origanum vulgare L. ` Buxus sempervirens L. 2° Par l'apparition en sol rocheux d'espéces qui trouvent normalement leur optimum dans l'étage subalpin (plateaux du Vercors proprement dit) et qui, tout en évitant le climat trop brumeux de l'optimum Hétre-Sapin, forment accidentellement des colonies sur le bord de l'étage du Chéne, TESSIER ET OFFNER. —- RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. CXV oùelles trouvent un ciel plus pur et un sol plus sec, sans excès de cha- leurs estivales : Draba aizoides L. Arbutus Uva-ursi L. Rubus saxatilis L. Calamagrostis montana Host Adenostyles alpina Bl. et F. | Picea excelsa Link. Gentiana angustifolia Vill. A cette liste il conviendrait d'ajouter Convallaria maialis L. et Melampyrum nemorosum L. qui, abondants et constants dans cette bordure inférieure du Hêtre-Sapin au voisinage et méme au contact des derniers Chênes, se raréfient dans l'optimum pour réapparaitre avec l'Épicea au contact de l'étage subalpin. 3° Par l'absence ou l'extréme rareté des espèces suivantes, qui presque toutes sont constantes dans l'optimum Hétre-Sapin : Pirola secunda L. Lonicera alpigena L. Monotropa Hypopitys L. Senecio Fuchsit Gmel. Rosa alpina L. . Achillea macrophylla L. Sorbus Aucuparia L. Hieracium prenanthoides Vill. Epilobium spicatum Lamk Vaccinium Myrtillus L. Ribes- alpinum L. Veronica Teucrium L. Saxifraga rotundifolia L. Daphne Mezereum L. Astrantia major L. Nigritella nigra Reich. Les colonies à reflet subalpin (Liste Draba aizoides ci-dessus) man- quent dans la marge occidentale du massif (environs de Léoncel), où le Sapin est nettement cantonné aux ubacs. La première que l'on rencontre en venant de l'Ouest est au bord de la route de Combe Laval, sur un point où un Jéger bombement du versant détermine un adret relatif, un peu abrité du Nord-Ouest. A mesure qu'on s'avance vers l'Est et qu'on se rapproche de la ligne des crêtes qui, du But Saint-Genis au Rocher des Arnauds, forment notre limite entre le Royans et le Vercors proprement dits, on voit ces accidents se reproduire plus fréquemment. Cette fréquence, qui trouve son maximum sur le plateau de Lallier, au Sud des Grands Goulets, oü lÉpicéa et le. Rubus saxatilis sont partout dans le taillis de Chêne et Hêtre, augmente à mesure que les brouillards sont moins persistants. On ne saurait trop insister sur ce point. Afin d'étudier dans le détail la marche de la dégradation de l'asso- ciation Hétre-Sapin à mesure qu'on s'avance vers l'Est, un groupe d'entre nous a fait le trajet intéressant de Lente à Vassieux par Bournette et le col de la Mure. CXVI SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1942. PARTIE ORIENTALE DES PLATEAUX DU ROYANS, SUR LE TRAJET DE LENTE A VASSIEUX PAR LE COL DE LA MURE. HERBORISATION DU 1°" AOUT. Les premiers Épicéas ont été trouvés dans le canton de Bournette, à l'altitude d'environ 1 400 mètres, sur un versant exposé au Nord-Est. Sous le massif de Hétre-Sapin-Epicéa le tapis végétal est formé par : Aconitum paniculatum L. Lonicera alpigena L. — Lycoctonum L. Asperula odorata L. Actæa spicata L. Adenostyles alpina Bl. et F. Dentaria pinnata Lamk Achillea Millefolium L. Mæhringia muscosa L. | Centaurea montana L. Stellaria nemorum L. Aposeris fœtida Less. Impatiens Noli-tangere L. Phyteuma spicatum L. Oxalis Acetosella L. Calamintha grandiflora Mænch Rubus du groupe Glandulosi. Rumex arifolius All. — saxatilis L. Daphne Mezereum L. Rosa alpina L. Euphorbia dulcis Z. Epilobium montanum L. Paris quadrifolia L. Saxifraga rotundifolia L. Dryopteris Filix-mas Schott Astrantia major L. Athyrium Filix-femina Roth Sanicula europæa L. Polystichum lobatum Presl. Chærophyllum Villarsii Koch’ Plus à l'Est, sur les croupes de Scialet Royer (forêt communale de La Chapelle-en-Vercors), qui font partie de la ligne de crétes limitant le Royans, à une altitude n'atteignant pas 1 500 m., dans le voisinage du sommet chauve de Serre Plumé (1578 m.), la forét est exclusivement composée de Hétres courts et branchus, sous lesquels il n'y a aucun semis de Sapins. Une colonie d'Épicéas à cônes rouges existe dans la pelouse. La composition du tapis végétal dans ces foréts de Hétres au voisinage des pelouses supérieures est la suivante : ESPÈCES CONSTAMMENT DOMINANTES OU ABONDANTES. Geranium silvaticum L. Aposeris fætida Less. Hypericum quadrangulum L. . Centaurea montana L. Sanicula europæa L. Calamintha grandiflora Mænch Asperula odorata L. Dryopteris Filix-mas Schott. TESSIER ET OFFNER. — RAPPORT SUR. LES EXCURSIONS. CXVII ESPÈCES CONSTAMMENT ÉPARSES OU LOCALISÉES PAR COLONIES DISSÉMINÉES. Ranunculus nemorosus DC. — aconitifolius L. Trollius europæus L. Dentaria pinnata Lamk Viola silvestris Lamk Mehringia muscosa L. Stellaria nemorum L. Oxalis Acetosella L. Genista sagittalis L. Rubus du groupe Glandulosi. Sedum sexangulare L. — montanum Song. et Perr. Astrantia major L. Chærophyllum Villarsii Koch Lonicera alpigena L. Galium rotundifolium L. Phyteuma orbiculare L. Campanula rhomboidalis L. Veronica officinatis L. — spicata L. Lamium Galeobdolon Cr. Teucrium montanum L. Rumex arifolius All. Daphne Mezereum L. Mercurialis perennis L. Paris quadrifolia L. Polygonatum ofticinale All. Melica uniflora Retz. ESPÈCES ACCIDENTELLES OU RARES. Eathyrus vernus Bernh. Rubus saxatilis L. Sorbus scandica Fries. Adenostyles alpina Bl. et F. Antennaria dioica Gärtn. Prenanthes purpurea L. Soldanella alpina L. Pedicularis gyroflexa Vill. Polygonatum verticillatum All. Carex sempervirens Vill. Du col de la Mure (1428 m.) on descend sur Vassieux (1050 m.) par un versant abrupt et rocheux exposé au Sud-Est, trés abrité des vents du Nord-Ouest, producteurs et porteurs de pluies et de brumes, et par suite présentant les conditions d'un adret. D'ailleurs tout le versant Est de la ligne de reliefs But Saint-Genis — Serre Plumé — Rocher des Arnauds, limite de notre Royans, se présente comme tel; le Chéne s'y insinue par la vallée d'Echevis jusqu'au hameau de la Cime du Mas, et entre le col dela Mure et le village de Vassieux, on retrouve des taillis de Hétre pur qui rappellent ceux que nous étudierons plus loin dans la descente du col de Rousset à Die. Nous croyons intéressant de donner ici le relevé des notes de cette dernière partie de l'herborisation, en conservant l'ordre dans lequel les espéces ont apparu à nos yeux. Du col de la Mure au lacet de la route forestière qui descend de la maison forestiere de Lachau au hameau des Jossauds : Plantago Cynops L. (A 4400 m. | Acer opulifolium Vill. (A 1350 m.) environ) Dianthus monspessulanus L. Cirsium eriophorum Scop. Galeopsis Ladanum L. Astragalus monspessulanus L. Teucrium Chamædrys L. Globularia cordifolia L. Helleborus fætidus L. CXVIII Festuca ovina L. Pimpinella Saxifraga L. Linaria striata DC. Vincetoxicum officinale Maench (for- me mérid. à fl. jaunes) Scrofularia canina L. SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. Calamintha Clinopodium Benth. Inula Conyza DC. Daphne Laureola L. Campanula Trachelium L. Bromus erectus Huds. Brachypodium pinnatum PB. Aprés avoir rejoint le lacet de la route forestiere (environ 1 200 m.), on voit apparaitre : Leucanthemum corymbosum 6. G. Ptychotis heterophylla Koch Viburnum Lantana L. - Sur ce versant rocheux et rocailleux on rencontre une grande quantité. d'espèces saxicoles : sessilifolius L., l'Amélanchier, etc. Erinus alpinus L., Daphne alpina L., Cytisus PELOUSES PSEUDO-ALPINES DU MONTUE, DE 1 500 MÈ- TRES (VERSANT EST) ET 1600 METRES (VERSANT OUEST) JUSQU'AU SOMMET (1710 METRES) ' HERBORISATION DU 31 JUILLET. Ranunculus montanus Willd. var. gracilis Scl. p. sp. — pyrenæus L. (colonies | éparses dans les dépressions V 4 300 m. ; s'avance jusqu'à Ambel vers VW.) — Seguieri Vill. (rocailles de l'In- fernay) Anemone alpina L. (au sommet seu- lement) Trollius europæus L. (épars) Aconitum Napellus L. Arabis alpina L. — alpestris Reich. Kernera saxatilis Reich. Draba aizoides L. Thlaspi montanum L. Iberis Candolleana, Jord. (rocailles de UInfernay) Alyssum montanum L. Helianthemum vulgare Gürtn. var. grandiflorum DC. p. sp. —- montanum Vis. Polygala calcarea F. Schultz. Silene acaulis L. (cité par M. Chate- nier) E Silene inflata Sm. (forme se rappro- chant du S. alpina Th., d'après M. Madiot) — Saxifraga L. (rochers) Heliosperma quadrifidum . Reich. (Font-d'Urle, prés de la glacière) Gypsophila repens L. (rocailles de l'Infernay, très abond.) Dianthus monspessulanus L. var. plumosus Koch : — cæsius Sm. var. pulchellus Pers. p. sp. Alsine verna Bartl. Arenaria ciliata L. Linum alpinum L. — salsoloides Lamk var. alpinum Rouy Geranium silvaticum L. Genista pilosa L. ; — delphinensis Verlot (Pas de l'In- fernay) | Lotus corniculatus L. Anthyllis Vulneraria L. (abond.) Oxytropis montana DC. (rocailles de l'Infernay) TESSIER ET OFFNER. —- RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. Trifolium ochroleucum Huds. — montanum L. (abond.) — pratense L. var. nivale Sieb. (p. Sp.) s. var. lutescens Rouy (d'aprés M. Madiot.) — Thalii Vill, Dryas octopetala L. Potentilla Tormentilla Neck. — aurea L. (cité par M. Chatenier — salisburgensis Hæncke (P. alpes- tris Hall., cité par M. Chatenier) Rubus saxatilis L. (cité par M. Cha- tenier). Geum montanum L. Alchemilla alpina L. sens. lat. — pubescens Willd. Cotoneaster vulgaris Lindl. Sorbus Chamæmespilus Cr. — Mougeoti Soy-Will. et Godr. Amelanchier vulgaris Mœnch Sedum album L. — atratum L. Sempervivum arachnoideum L. (cité par M. Chatenier) Saxifraga Aizoon Jacq. — rotundifolia L. — muscoides Wulf. (descend à 1500 m.) - — oppositifolia L. (rocailles de l'In- fernay) Eryngium Spina-alba Vill. (rare) Meum athamanticum Jacq. (très abond.) . Peucedanum carvifolium Vill. (rare) Athamanta cretensis L. — — var. mutellinoides DC. Bupleurum petræum L. — ranunculoides L. . Pimpinella Saxifraga L. — magna L. Chærophyllum Villarsii DC. Galium megalospermum (rocailles de l’Infernay) — argenteum Vill. — anisophyllum Vill.. (cité par M. Chatenier) — rigidum Vill. Valeriana tripteris L. (rocailles sèches) ; — montana L. (rocailles fraiches) Scabiosa lucida Vill. Vill. CXIX Scaþiosa alpestris Jord. Adenostyles alpina Bl. et F. Homogyne alpina Cass. Solidago alpestris W. et K. Erigeron alpinus L. — glabratus Hoppe et Horn. Aster alpinus L. (descend jusqu'à 1650 m.) Bellidiastrum Michelii Cass. Senecio Doronicum L. Gnaphalium silvaticum L. (rare) Antennaria dioica Gärtn. Leucanthemum atratum DC. Carduus defloratus L. Centaurea montana L. Serratula tinctoria L. var. cola Jord. p. sp. Hieracium villosum L. — scorzonerifolium Vill. (cité par M. Chatenier) Phyteuma orbiculare L. var. depau- peratum R. Schulz (très abond.) Campanula pusilla Hæncke — Allionii Vill. (rocailles de l Infer- nay) Vaccinium Vitis-idæa L. — uliginosum L. (cité par M. Cha- tenier) Arbutus Uva-ursi L. Pirola minor L. . Primula officinalis Jacq. Androsace villosa L. Soldanella alpina L. Gentiana angustifolia Vill. — verna L. — campestris L. Myosotis alpestris Schm. Erinus alpinus L. Veronica spicata L. Euphrasia minima Schl. — salisburgensis Funck — — var. cupræa Jord. p. sp. (cité par M. Chatenier) — alpina Lamk — pectinata Ten. Thymus Serpyllum L. Calamintha alpina Lamk Sideritis hyssopifoliá L. Teucrium montanum L. Plantago alpina L. — montana Lamk monti- CXX SESSION EXTRAORD. Armeria alpina Willd. Globularia nudicaulis L. — cordifolia L. Rumex scutatus L. Polygonum Bistorta L. Daphne Mezereum L. Euphorba Cyparissias L. Salix retusa L. (cité par M. Chate- nier) Tulipa Celsiana Vent. var. alpestris Jord. p. sp. Erythronium Dens-canis L. Allium narcissiflorum Vill. — fallax R. et Sch. — Victorialis L. (trés rare) Paradisia Liliastrum Bert. Crocus vernus L. Narcissus poeticus L. Orchis globosa L. — sambucina L. Gymnadenia albida Rich. — conopea R. Br. Cœloglossum viride Hartm. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. Nigritella nigra Reich. Carex sempervirens Vill. (domin.) — pallescens Schreb. Phleum alpinum L. Cynosurus cristatus L. Sesleria cærulea Ard. Avena setacea Vill. — montana Vill. Kæleria setacea Pers. Poa alpina L. Festuca rubra L. — ovina L. — pumila Chaix (cité par M. Cha- tenier). Nardus stricta L. Juniperus nana Willd. Asplenium Trichomanes L. Dryopteris Robertiana Christens. Cystopteris fragilis Bernh. Botrychium Lunaria Sw. Selaginella spinulosa Al. Br. (cité par M. Chatenier) PLATEAUX DU VERCORS PROPREMENT DIT (FORET DOMANIALE DU VERCORS ET PATURAGES BOISES DE GRESSE ET DE LA GRANDE CABANE) HERBORISATION DU 2 AOUT. Dans l'étude des étages de végétation, nous avons essayé de pré- senter un exposé phytogéographique de la flore complexe de ces pla- teaux. Aussi ne donnerons-nous ici qu 'une simple énumération des especes notées dans la région plus ou moins boisée qui s'étend de la base du versant des Rangs (rive droite de la Vernaison en face de Saint- Agnan-en-Vercors et de Rousset) jusque sur les flancs de la chaine du Grand Veymont. Ranunculus nemorosus DC. — aconitifolius L. — montanus Willd. — pyrenæus L. Thalictrum minus L. Anemone alpina L. — Halleri All. (rare) Trollius europæus L. Helleborus fætidus L. Caltha palustris L. Aconitum Lycoctonum L. — Anthora L. Aquilegia vulgaris L. Actæa spicata L. Arabis Turrita L. — alpina L. Dentaria pinnata Lamk — digitata Lamk Draba aizoides L. Kernera saxatilis Reich. TESSIER ET OFFNER. Helianthemum vulgare Gärtn. var. grandiflorum DC. p. sp. — montanum Vis. Viola silvestris Lamk — calcarata L. — biflora L. (rare) Silene nutans L. — inflata Sm. — Saxifraga L. Lychnis vespertina Sibth. ‘Dianthus Carthusianorum L. . — silvestris Wulf. ` — monspessulanus L. Sagina procumbens L. Alsine verna Bartl. Mæhringia muscosa L. Arenaria serpyllifolia L. Stellaria nemorum L. — graminea L. Cerastium arvense L. Linum catharticum L. Geranium nodosum L. — lucidum L. (rare) — Robertianum L. . — silvaticum L. Hypericum perforatum L. — quadrangulum L. (rare) — Richeri Vill. — montanum L. (rare) Acer campestre L. — platanoides L. — opulifolium Vill. — Pseudoplatanus L. Oxalis Acetosella L. Evonymus latifolius Scop. (rare) Ilex Aquifolium L. Rhamnus cathartica L. (rare) : — alpina L. Genista sagittalis L. (rare) — pilosa L. Cytisus sessilifolius L. Anthyllis Vulneraria L. — montana L. (rare). Trifolium rubens L. — pratense L. — montanum L. — Thalii Vill. Lotus corniculatus L. Oxytropis montana DC. (V 1600 m. envir.) Lathyrus pratensis L. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. CXXI Lathyrus vernus Bernh. Coronilla Emerus L. Hippocrepis comosa L. Prunus spinosa L. Cerasus Mahaleb Mill. Spiræa Ulmaria L. var. denudata . Beck. — Aruncus L. . — Filipendula L. (rare) Geum urbanum L. (rare) — montanum L. Potentilla caulescens L. var. petio- lulata Gaud. — rupestris L. Fragaria vesca' L. Rubus glandulosus Bell. sens. lat. — [deus L. — saxatilis L. Rosa rubrifolia Vill. — alpina L. Poterium Sanguisorba L. sens. lat. Alchemilla conjuncta Bab. — Hoppæana Buser — alpina L. sens. lat. Cratægus monogyna Jacq. Cotoneaster tomentosa Lindl. (rare) — vulgaris Lindl. Sorbus Aria Cr. — scandica Fries — Aucuparia L: — x sudetica Nyman (S. Aria x S. Chamæmespilus). — Chamæmespilus Cr. Amelanchier vulgaris Mænch Epilobium spicatum Lamk — montanum L. (rare) Sedum album L. — anopetalum L. (rare) — acre L. — sexangulare L. — montanum Song. et Perr. — atratum L. Sempervivum tectorum L. — arachnoideum L. Ribes alpinum L. Saxifraga tridactylites L. — rotundifolia L. — Aizoon Jacq. — muscoides Wul/. Astrantia major Ł. Sanicula europæa L. CXXII SESSION EXTRAORD. Laserpitium gallicum L. — Siler L. — latifolium L. Peucedanum carvifolium Vill. Heracleum Sphondylium L. Meum athamanticum Jacq. Bupleurum falcatum L. — petræum L. (rare). Pimpinella Saxifraga L. Ægopodium Podagraria L. (rare) Charophyllum Villarsii Koch Sambucus racemosa L. Lonicera Xylosteum L. — nigra L. — alpigena L. Galium Cruciata Scop. — Mollugo L. sens. lat. — aristatum L. — silvestre Poll. var. Vill. — rotundifolium L. — verum L. Asperula Cynanchica L. — odorata L. Valeriana tripteris L. — montana L. Knautia silvatica Duby Scabiosa o Ar L. — lucida Vil Adenostyles aliufr ons Reich. — alpina Bl. et F. Petasites niveus Baumg. Homogyne alpina Cass. Solidago Virga-aurea L. var. alpes- tris W. et K. Erigeron alpinus L. (V 1650 m.) Aster alpinus L. Bellidiastrum Michelii Cass. Senecio Doronicum L. *— Fuchsii Gmel. Antennaria dioica Gürtn. Leucanthemum vulgare Lamk Leontopodium alpinum Cass. (très localisé : Gerlan, Vurème) Achillea Millefolium L. — macrophylla L. Buphthálmum salicifolium L. Carlina acaulis L. Cirsium arvense Scop. — Erysithales Scop. Carduus defloratus L. montanum TENUE DANS LE VERCORS, JUILU.-AOUT 1912. Centaurea montana L. — Scabiosa L. subsp. alpestris Heg. et Heer Serratula tinctoria L. var. cola Bor. p. sp. Aposeris fœtida Less. Lactuca perennis L. — muralis Fres. Prenanthes purpurea L. — — var. tenuifolia L. p. sp. Mulgedium alpinum Less. Crepis blattarioides Vill. Hieracium murorum L. sens. lat. — prenanthoides Vill. — Peleterianum Mérat — saxatile Vill. Phyteuma spicatum L. — orbiculare L. Campanula persicifolia L. (rare) — Trachelium L. (rare) — rapunculoides L. (rare) — glomerata L. — rhomboidalis L. — rotundifolia L. — Scheuchzeri Vill. Vaccinium Myrtillus L. Rhododendrum ferrugineum L. (trés localisé : Pré Rateau) Anbutus Uva-ursi L. Pirola secunda L. Monotropa Hypopitys L. Primula officinalis Jacq. Gregoria Vitaliana Duby (descend jus- qu'à la Grande Cabane) . Ardrosace villosa L. (V 1200 m.) Soldanella alpina L. Fraxinus excelsior L. Vincetoxicum officinale Mench Gentiana lutea L. — ciliata L. — Cruciata L. — angustifolia L. Echium vulgare L. Cynoglossum officinale L. Verbascum nigrum L. — Lychnitis L. : Antirrhinum latifolium DC. (limite supérieure) Scrofularia Hoppei Koch Linaria supina Desf. Digitalis lutea L. monti- (épars) TESSIER ET OFFNER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. Digitalis ambigua L. (rare) Erinus alpinus L. Veronica officinalis L. — Teucrium L. — Chamædrys L. — urticæfolia Jacq. — montana L. — spicata L. — fruticulosa L. „Euphrasia salisburgensis Funk Pedicularis gyroflexa Vill. Melampyrum nemorosum L. var. gallicum Beauverd ! Thymus Serpyllum L. Calamintha Clinopodium Benth. — grandiflora Mænch — alpina Lamk Salvia pratensis L. Lamium Galeobdolon Cr. Galeopsis Tetrahit L. — Ladanum L. Ajuga reptans L. Betonica officinalis L. Sideritis hyssopifolia L. Teucrium Cham:edrys L. — montanum L. Plantago media L. — alpina L. — montana Lamk Armeria alpina Willd. Globularia vulgaris L. — nudicaulis L. ‘— cordifolia L. Chenopodium Bonus-Henricus L. Rumex arifolius All. l — scutatus L. Polygonum viviparum L.( V 1 600 m.) Daphne Laureola L. | — Mezereum L. - 4. Cette variété nouvelle a été décrite par M. Gustave échantillons récoltés au cours de la Session | Plantes nouv de lu flore du Bassin supérieur du Rhône (Suite : Genève, 2 sér., IV, 1912, p. 388-444]. cription aux pages 419 et suiv. (tig. IX). de la var. intermedium (Perr. et Song. port plus réduit, une corolle très pet bréité presque complète du calice... silvaticum lorsque vers la fin de l'anthese: à s'y méprendre à de petits M. les bractées supérieures ont perdu la belle t CXXIII Daphne Cneorum L. (rare) Thesium alpinum L. Euphorbia amygdaloides L. (rare) — dulcis L. — verrucosa Jacq. — Cyparissias L. Buxus sempervirens L. Mercurialis perennis L. Parietaria officinalis L. Fagus silvatica L. Corylus Avellana L. Populus Tremula L. (rare) Betula pubescens Ehrh (rare) Veratrum album L. (rare) Colchicum autumnale L. — alpinum DC. Fritillaria delphinensis Gren. (rare) Lilium Martagon L. Allium sphærocephalum L. — fallax Don Paris quadrifolia L. Maianthemum bifolium DC. Convallaria maialis L. Polygonatum officinale All. — verticillatum All. Streptopus amplexifolius DC. Orchis mascula L. (rare) — maculata L. — sambuccina L. Loroglossum hircinum Rich. Gymnadenia conopea R. Br. Platanthera bifolia Reich. Nigritella nigra Reich. Neottia Nidus-avis Rich. (rare) Epipactis atropurpurea Raf. Cypripedium Calceolus L. (rare) Luzula silvatica Gaud: — sudetica DC. — spicata DC. Beauverd sur les elles ou critiques: : II), in Bull. Soc. Bot. On en trouvera une excellente des- La var. gallicum « est trés voisine- ) dont elle se distingue par un ite (10-14 mm.) et surtout la gla- Cette plante, d'ailleurs, ressemble: einte violette qui caractérise: le groupe du M. nemorosum » (p. 422). CXXIV Carex silvatica Huds. — muricata L. — sempervirens Vill. Scirpus compressus Pers. Sesleria cærulea Ard. Calamagrostis montana Host Agrostis vulgaris With. Milium effusum L. Deschampsia tlexuosa Gris. — cæspitosa PB. Avena montana Vill. (V vers 1600 m.) Arrhenatherum elatius M. et K. Koleria cristata Pers. — setacea Pers. Poa alpina L. Melica ciliata L. — uniflora Retz. — nutans L. Briza media L. Dactylis glomerata L. Festuca duriuscula L. SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. Elymus europæus L. Brachypodium silvaticum R. et S. Nardus stricta L. Taxus baccata L. (épars) Juniperus nana Willd. Abies alba Mill. Picea excelsa Link ‘Pinus montana Du Roi Botrychium Lunaria Sw. Dryopteris Robertiana Christens. — Filix-mas Schott — spinulosa O. Kunze subsp. dilatata Christens. Polystichum lobatum Presl — Lonchitis Roth Cystopteris fragilis Bernh. Athyrium Filix-femina Roth Asplenium Ruta-muraria L. — Trichomanes L. — fontanum Bernh. — viride Huds. PELOUSES ALPINES DU VERSANT OUEST DU GRAND VEYMONT DE 2000 MÈTRES ENVIRON JUSQU'AU SOMMET (2346 MÉTRES) Le mauvais temps nous a obligés à supprimer du programme l'ascen- sion du Grand Veymont, mais une nouvelle exploration faite par l'un de nous aprés la Session nous permet de donner un aperçu de la flore cul- minale de cette montagne plus complet et plus précis que celui de.. l'Apercu sommaire. Ranunculus alpestris L. — Seguieri Vill. Atragene alpina L. (Pas de la Ville) Anemone baldensis L. Papaver alpinum L. var pyrenaicum Willd. p. sp. Arabis alpina L. — pumila Wulf. Alyssum montanum L. Draba pyrenaica L. — tomentosa Wahl. Kernera saxatilis Reich. var. auricu- lata Reich. p. sp. Biscutella lævigata L. var. corono- pifolia L. p. sp. Thlaspi rotundifolium Gaud. Thlaspi alpinum Cr. Hutchinsia alpina R. Br. Helianthemum vulgare L. var. gran- - diflorum DC. p. sp. — montanum Vis. Viola biflora L. — calcarata L. Gypsophila repens L. Dianthus silvestris Wulf. var. oro- philus Jord. p. sp. Silene acaulis L. | Cerastium arvense L. subsp. stric- tum Gaud. Alsine verna Bartl. Linum alpinum L. Anthyllis montana L. TESSIER ET OFFNER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. Anthyllis Vulneraria L. var. Trifolium Thalii Vill. Oxytropis montana L. Dryas octopetala L. Potentilla nivalis L. — salisburgensis Hzncke Alchemilla alpina L. sens. lat. Sedum atratum L. Sempervivum arachnoideum L. — tectorum L. var. calcareum Jord. p. sp. Saxifraga Aizoon L. — oppositifolia L. — exarata Vill. (cité par Ravaud) — muscoides Wulf. Meum athamanticum Jacq. Athamanta cretensis L. Bupleurum petræum L. — ranunculoides L. Galium tenue Vill. Valeriana saliunca L. (Pas de la Ville) Scabiosa graminifolia L. Adenostyles alpina Bl. et F. Erigeron alpinus L. Bellidiastrum Michelii Cass. Aster alpinus L. Aronicum scorpioides DC. Seneció Doronicum L. Antennaria dioica Gärtn. Leontopodium alpinum Cass. (très rare) Berardia subacaulis Vill. (localisé sur le versant E. à la Fontaine des Bachassons) Leontondon hispidus L. . Phyteumà orbiculare L. var. depau- peratum R. Schulz Campanula pusilla Hæncke — Allionii Vill. Rhododendron (rare) Arbutus alpina L. ferrugineum L. CXXV Vaccinium uliginosum L. Primula officinalis L. var. suaveo- lens Bert. p. sp. — elatior Schreb. Gregoria Vitaliana Duby Soldanella alpina L. Androsace villosa L. — pubescens DC. Gentiana angustifolia Vill. — verna L. — nivalis L. Erinus alpinus L. Linaria alpina Mill. — supina Desf. var. pyrenaica DC. p. 8p. Veronica aphylla L. Bartsia alpina L. Pedicularis gyroflexa Vill. Myosotis alpestris Schm. Calamintha alpina Lamk Armeria alpina Willd. Globularia cordifolia L. Euphorbia Cyparissias L. Polygonum viviparum L. Salix retusa L. Allium narcissiflorum Vill. Kobresia scirpina Willd. (d’après M. Ch. Flahault) Carex sempervirens Vill. — curvula All. ! — capillaris L. — mucronata All. Agrostis alpina Scop. subsp. Schlei- cheri Jord. et Verl. Avena setacea Vill. — sempervirens Vill. — montana Vill. Festuca Halleri All. — violacea Gaud. — pumila Chaix Nardus stricta L. Juniperus nana Willd. 1. Les Carex cur»ula et C. capillaris sont cités au Grand Veymont par J.-B. VERLOT dans son Catalogue raisonné des plantes vasculaires du Dau- phiné (Grenoble, 1872), d'après l'abbé Faure; on ne connait ces deux espéces dans aucune autre localité des Préalpes du Dauphiné, où elles sont à rechercher. CXXVI SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1942. ADRET DU COL DE ROUSSET HERBORISATION DU 3 AOUT. Le Chêne blanc, accompagné du Pin sylvestre rabougri, occupe à peu prés tout le versant depuis le fond de la vallée aux environs de Die - (400 m.) jusqu'aux environs de 900 mètres. Une barre de calcaire tithonique, paralléle à la direction générale de la vallée, forme un premier relief dont l'altitude moyenne varie de 700 à 900 métres et qui détermine dans les marnes jurassiques un adret abrupt, trés abrité des vents du Nord et du Nord-Ouest et donnant asile à une colonie d’espèces de l'étage du Chéne vert, nettement localisées dans cette station : Linum narbonense L. Dorycnium suffruticosum Vill. Psoralea bituminosa L. Carlina acanthifolia AU. Leuzea conifera DC. Stæhelina dubia L. Phlomis Herba-venti L. Avena bromoides Gouan, etc. Le Hêtre apparait sur le versant Nord de cette barre tithonique et sur les petits ubacs secondaires en amont de Chamaloc. Sa localisation aux ubacs est absolue jusqu’aux environs de 800 mètres. Aucune espèce de son cortège habituel n'y existe encore; le seul élément nouveau est Hepatica triloba. ` A partir de 900 mètres le Hêtre est partout, mais quelques bouquets de Chénes occupent encore des places ensoleillées en sol rocheux jusqu aux environs de 1100 mètres. Le Pin sylvestre s'élève jusque-là ; il est moins rabougri au-dessus de 900 mètres. LISTE DES ESPÈCES RÉCOLTÉES. . Ranunculus nemorosus DC. (vers 1 200 m.) — bulbosus L.-(bords de la route, lieux frais) Clematis Vitalba L. A 1100 m.) Thalictrum minus L. (vers 4 100 m.) Hepatica triloba Chaiz (avec les pre- miers Hétres) Helleborus feetidus L. (V 1000 m., rare de 1 000 à 1 200 m., commun vers 1 300 m.) Aconitum — Anthora L. V 900 m.). (lieux frais (rare, Aquilegia vulgaris L. (vers 4 200 m., rare) d Diplotaxis tenuifolia DC. (A550 m.) Erysimum ochroleucum DC. (cal- caires compacts) Arabis muralis Bert. (rochers vers 1 200 m.) — Turrita L. (sols frais vers 1 200 m.) Sisymbrium officinale L. (ne dépasse pas la créle tithonique) Kernera saxatilis Reich. (rochers 1200 m.) Dona. graminifolium L. (bords des chemins au fond de la vallée) TESSIER ET OFFNER. —— RAPPORT Iberis pinnata. L. (cultures) — linifolia L. (de 600 à 1 300 m. envir., abond. vers 900 m.) — Candolleana Jord. (remplace le précédent à partir de 4 300 m.) Alyssum calycinum L. (bords des chemins) Biscutella lævigata L. (vers 600 m., rare) Helianthemum vulgare Gártn. (par- tout épars) — montanum Vis. (vers 900 m. et au sommet du versant) Fumana procumbens 6. G. (vers 700 m., rare) Reseda Phyteuma L.(500 à 1 300 m., rare) — lutea L. Silene inflata Sm. . ~ Saxifraga L. (rochers V 4 100 m.) — nutans L. (dans les Hétres V 900 m.) Saponaria ocymoides L. (stations rocheuses Y 1 100 m.) Dianthus virgineus L. (envir. immé- diats de Die) . — prolifer L. (ne s'écarte guère du thalweg de la Drôme) silvestris Wulf. (rare) — monspessulanus L. (V 800 m., rare) Alsine Bauhinorum Gay (du col au sommet du versant) Linum narbonense L. (ne dépasse. pas la barre tithonique) — tenuifolium L. (vers 950 m.) — salsoloides Lamk (épars sur tout le versant), Geranium columbinum L. (à Cha- maloc) — sanguineum L. (vers 1050 m. rare) Hypericum hyssopifolium Vill. (de $00 à 1200 m., rare) — perforatum L. (partout épays) — tetrapterum Fr. (bords d'un ruis- seau à Chamaloc) Acer opulifolium Vill. (V 900 m., abond. parfois avec les Hétres) — campestre L. (vers 1050 m. rare) SUR LES EXCURSIONS. CXXVIE Pseudoplatanus L. (vers 1 150 m., rare) Vitis vinifera L. (cultivé A 550 m.) Ilex Aquifolium L. (lieux frais de 1 050. à 1200 m., rare) Rhamnus alpina L. (V 1150 m.) Rhus Cotinus L. (A 4050 m., rare) Genista pilosa L. (V 600 m., rare) Cytisus sessilifolius L. (partout épars) — alpinus Will. (V 600 m., ab. 900 à 1 000, ^ 1 300) Spartium junceum L. (ne dépasse guère la barre tithonique) Ononis Column:e All. (rare) — Natrix L. (abond. A^ 1000 m., épars A 1200 m.) — répens L. (vers $00 m., rare) — cenisia L. (rocailles sèches vers 700 m. et au sommet du versant) Anthyllis Vulneraria L. — montana L. (adrets marneux enso- leillés. vers 550 m. et au sommet du versant) Melilotus officinalis Lam. ( A 600 m.) Trifolium rubens L. (vers 600 m. avec les Chénes, rare) — montanum L: (au col de Rousset). — minus Rel. (rare) Dorycnium suffruticosum Vill. (ab. /\ 600 m., épars A, 900 m.). Astragalus monspessulanus L. (noté vers 700 et 4 050 m.) Colutea arborescens L. (A 500 m.) Psoralea bituminosa L. (abond. sur l'adret de la barre tithonique et au delà jusqu'en amont de Cha- maloc) Lotus corniculatus L. (rare) Coronilla minima L. (vers 700 m., rare) — Emerus L. (vers 700 m.) — varia L. (de 1 000 à 1 200 m. dans les Hétres) Hippocrepis comosa L. (vers f 150 m. dans les Hétres) Lathyrus latifolius L. (rare) Spiræa Filipendula L. (cité par Ra- vaud entre le tunnel et le col) Prunus spinosa L. (1050 m., rare) Cerasus Mahaleb Mill. (f 100 m., épars) Acer CXXVIII Geum urbanum L. (yers 500 m.) Potentilla caulescens L. (parois ro- cheuses 1100 m.) Rubus du groupe Discolores (abond. vers 700 m., A 1000 m.) — cæsius L. (marnes, vers 600 m.) — fruticosus L. sens. lat. (vers 1 000 m.) — Idæus L. (V 1 000 m., rare) Rosa rubiginosa L. (adret de la barre tithonique, rare) — pimpinellifolia L. (vers 500 m.) - Agrimonia Eupatoria L. (500 m., bords des chemins) Alchemilla alpina L. (V 1200 m.) Cratægus monogyna Jacq. (abond. A 4000 m., rare au-dessus) Sorbus Aria Cr. (abond. de 900 à 1300m) — Aucuparia L. (1 150 m., rare) Amelanchier vulgaris Mænch (ro- chers, à 500 m. sur le tithonique, de 1 150 à 1 300 m. sur l'urgo- nien) Epilobium rosmarinifolium Hæncke (déjections torrentielles et éboulis À 1100 m.) — hirsutum L. (fossés entre Die et Chamaloc; . — parviflorum Schreb. (fossés, envi- rons de Die) Sedum altissimum Poir. (abond. /\ 900 m., cesse à 1 000 m.) — anopetalum DC. (épars de 450 ' à 1000 m., abond. N 1300 m. lorsque le précédent à disparu) sens. lat. — dasyphyllum L. (rochers, A 1 300 m.) — album L. (rochers, atteint le sommet du versant) — acre L. (rochers, atteint le sommet du versant) Saxifraga Aizoon L. (parois ro- cheuses, V 4 300 m.) Eryngium campestre L. (bords des chemins et friches, A $30 m.) Daucus Carota ZL. (friches, A 1200 m.) ‘Orlaya grandiflora Hoff. (à 900 m. dans les Chênes) SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. Caucalis daucoides L. (cultures, vers 700 m.) Cnidium apioides Spr. (au-dessus du tunnel, cité par Ravaud) Laserpitium gallicum L. (abond. sur les marnes, A 1100 m.) — latifolium L. (apparait avec le Hétre, abond. depuis 800 m.) — Siler L. (1400 à 1 400 m., rare) Peucedanum Cervaria Lap. (marnes à ladret de la barre titho- nique) Pastinaca silvestris Mill. (bords des chemins) Trochiscanthes nodiflorus Koch (entre le col et le tunnel, cité par Ravaud) Bupleurum rotundifolium L. (cul- tures à Chamaloc, cité par Perroud) — falcatum L. (abond. au-dessus de 1 000 m.) Pimpinella Saxifraga L. jusqu'à 4 000 m.) Bunium Bulbocastanum L. (cultures à Chamaloc; à 4 300 m. dans les Hétres) Ptychotis heterophylla Koch. (clai- - rières rocheuses, N 1100 m) Hedera Helix L. (vers 600 m. avec les premiers Hétres) Cornus sanguinea L. (abond. vers 500 m., rare N 1350 m.) Sambucus nigra L. (rare ^ 1 100m.) — racemosa L. (rare de 900 à 1 100, épars au-dessus) — Ebulus L. (noté vers 1 000 m.) Viburnum Lantana L. (lieuz frais, 400 à 4 300 m.) Lonicera etrusca Santi (adret de la barre tithonique, A 700 m.) — Xylosteum L. (650 à 1 350 m., épars) Galium cinereum Ali. (adret de la barre tithonique) — myrianthum Jord. (clairières ro- cheuses, prés des Hétres) — erectum Huds. (talus secs) Asperula cynanchica L. (talus secs, manque sur les marnes) Centranthus angustifolius (abond. DC. TESSIER ET OFFNER. — RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. (900 à 1300 m., abond. de 1000 à 1 200 m.) Dipsacus silvestris Mill. (A 500 m. environ) Cephalaria leucantha Schrad. (A 1000 m. environ, abond. de 800 à 900 m., épars au-dessous). Knautia arvensis Koch (lieux frais vers 4 000 m.) Scabiosa gramuntia L. A 650 m.) — Columbaria L. (atteint le bàs du versant, épars vers 1200 m.) Eupatorium cannabinum L. (lieux ħumides, vers 300 m.) Tussilago Farfara L .(marnes humides, vers 500 m.) Solidago Virga-aurea L. (épars ou abond. de f 000 à 1 300 m.) Erigeron acris L. (vers 500 m.) Senecio vulgaris L. (cultures et bords des chemins) Inula Conyza DC. (A 1000 m.) Pulicaria dysenterica Gärtn. (fossés) Artemisia Absinthium L. (épars de 1 200 à 4 300 m.) — camphorata Vill. (adret de la barre tithonique) Leucanthemum corymbosum G. G. (de 600 à 1 300 m. environ) — vulgare Lamk (de 500 à 1 300 m. environ) — Parthenium G. G. (au-dessous du tunnel, adventice) Achillea Millefolium L. . Buphthalmum salicifolium L. (ro- cailles, de 700 à 1 100 m. environ) Echinops Ritro L. (bords de la route, clairiéres ensoleillées, | abond. A $00 m., épars A 900 m.) — sphærocephalus L. (clairières et talus un peu ombragés, de 750 à 4 100 m.) Onopordon Acanthium L. (cultures vers 700 m.) . Carlina acanthifolia L. (talus secs À 1100 m.) — acaulis L. (épars de 500 à 4 100 m., ne devient constant que au-dessus du précédent) — vulgaris L. (friches et bords des (épars CXXIX chemins au-dessous de Chamaloc) Cirsium ferox DC. (bords des che- mins, épars /\ 700 m.) — arvense Scop. (cultures et friches A 600 m.) — ]anceolatum Scop. (friches et bords des chemins /\ 600 m.) — tuberosum All. (marnes humides) -- monspessulanum All. (bords d'un ruisseau) — acaule All. (places V. 900 m., épars) — eriophorum Scop. (commun sur le plateau, épars V 4 200 m.) Carduus nutans L. (friches et bords des chemins, épars A 900 m.) Leuzea conifera DC. (au bas de l'adret de la barre tithonique) Centaurea aspera L. {talus et ver- sants chauds au fond de la vallée, rare) — paniculata L. (abond. /\ 700 m., épars /\ 900 m.) — Calcitrapa L. (talus secs du fond de lu vallée, abond.) — Cyanus L. (cultures A 550 m.). — Jacea L. (bords des chemins) — Scabiosa L.( A 4 000 m., manque plus haut, réapparait sur l'autre versant) Stæhelina dubia L. (versants chauds au fond de la vallée, rare) Cichorium Intybus L. (A 600 m.) Catananche caerulea L. (abond. : A 1000 m., épars A 1 200 m.) Lampsana communis L. (cul- tures) Hypochæris maculata L. (épars) Picris hieracioides L. (talus de la route) ——— Lactuca viminea Link A 600 m.) — perennis L. (talus et bords des chemins, épars /\ 1 100 m.) — muralis Fres. (duns les Hétres vers 1200 m., rare) Crepis fœtida L. (talus de la route) — pulchra L. (cultures à Chamaloc, cité par Perroud) Hieracium staticifolium All. (mar- nes) herbeuses (rocailles CXXX Phyteuma — orbiculare L. 1 200 m., rare) Campanula Medium L. (rocailles, A 900 m.?): — rotundifolia L. (rocailles, épars) — glomerata L. (vers 700 m.) Specularia Speculum A. DC. (cul- tures) Arbutus Uva-ursi L. (de 700 m. au sommet du versant, rare) Primula vulgaris Huds. (vers 650 m., dans les premiers Hétres) Androsace villosa L.. (rochers, V. 4 200 m.) - Fraxinus excelsior L. (vers 1200m.) Ligustrum vulgare L. (ravins frais A 500 m.) Vincetoxicum officinale Mænch var. laxum 6G. G. (de 700 à 1 300 m.) Gentiana Cruciata L. (vers 900 m., trés rare) Convolvulus arvensis L. (cultures, vers 5900 m) (vers Anchusa italica Retz (cultures d Chamaloc) Lithospermum officinale L. (talus de la route. vers 4 000 m.) Echium vulgare L. (friches et clai- rières rocheuses /\ 1300 m.) Cynoglossum pictum Ait. (cité par Perroud) — officinale- L. Heliotropium europæum L. (cultures du fond de la vallée) Verbascum Thapsus L. (cultures, clairiéres, talus de la route, de 400 à 700 m.) Scrofularia Hoppei Koch (versants rocheux secs V 1 000 m.) Antirrhinum latifolium DC. (parois rocheuses ensoleillées, de 750 à 1 300 m. environ) — Orontium L. (friches et talus)' Linaria striata DC. (rocailles séches, A 1 300 m.) — supina Desf. (rocailles, V 1 000m). — origanifolia DC. (rochers vers 1 300 m., rare) Digitalis lutea L. (épars V 800 m.) Melampyrum: cristatum L. (vers 1100 m.) SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. Melampyrum nemorosum L. (de 950 à 4 300 m., abond. à partir de 1 100 m.) Orobanche Teucrii Hol. Lavandula vera DC. (abond. /\ 1 000 m., épars 1 400 m.) Mentha silvestris L. (lieux humides, vers 900 m.) Origanum vulgare L. 1 000 m. environ) Thymus vulgaris L, (adret de la barre tithonique A 500 m., rare plus haut) — Serpyllum L. (abond. dans les clairiéres des taillis de Hétres) Calamintha Clinopodium Benth. (talus. secs et clairières rocad- leuses, / 1300 m.) — Acinos Cluirv. (vers 4 400 m.) — nepetoides Jord. (rare) — alpina Lamk (V 1 200 m.). Salvia pratensis L. (talus et clai- rières, N 1400 m. au col de Marignac) — glutinosa L. (lieux frais et ombra- gés, /\ 1 000 m., rare) Nepeta lanceolata Lamk (bords de la route, vers 950 m.) Galeopsis Ladanum L. (rocailles ensoleillées, /\ 1300m., abond.) Stachys recta L. (de $00 à 950 m.) — germanica L. (cultures à Cha- maloc) Betoniea officinalis L. (vers 730 m.) Phlomis Herba-venti L. (adret de la barre tithonique, cité par Per- roud) Sideritis hyssopifolia L. (clairières rocailleuses, de 1 200 à1 300 m.) Melittis Melissophyllum L: (vers 650 m. avec les premiers Hétres, rare) Brunella hyssopifolia L. (col de Bergus, vers 700 m.) — grandiflora L. (à 750 m.) — vulgaris L: (à 900 m.) B Ajuga Chamæpitys Schreb. (a650m.) Teucrium Chamædrys L.(/\1300m.) — Botrys L. — montanum L. Verbena officinalis L. (A 550 m.) (épars N TESSIER ET OFFNER. Plantago Cynops L. (A 1 300 m. et s'insinue au delà du col) — serpentina Vill. (vers 600 m.) Globularia cordifolia L. (abond. V 1200 m., rare \/ 700 m.) Rumex scutatus L. (éboulis vers 1 100 m., abond.) Polygonum aviculare Scop. Daphne Laureola L. (lieux frais vers 1 000 m.) Thesium divaricatum Jan (adret de la burre tithonique A 700 m.) Hippophae rhamnoides L. (fonds de combes /\ 500 m.) Buxus sempervirens L. (A 4300 m.) Euphorbia falcata L. (cultures vers 700 m.) — dulcis L. (épars V 700 m.) Mercurialis perennis L. V. 4 200 m.) Ulmus campestris L. (A 550 m.). Morus alba L. (cultivé A 700 m.) Ficus Carica L. (cultivé A 450 m.) Juglans regia L. (cultivé A 700 m.) Corylus Avellana L. (de 700 à 4.300 m.) Salix Caprea L. (vers 4 000 m.) — incana Schr. (vers 600 m.) Alnus glutinosa Gärtn. (A, 600 m.) Anthericum ramosum L. (de 900 à 1 200 m.) Aphyllanthes monspeliensis L. (abond. A 750 m.,rare A 830m.) Allium sphærocephalam L. (au-des- sous du col, rare) ` Convallaria maialis L. (commune vers 1 300 m., V 800 m.) (épars —— RAPPORT SUR LES EXCURSIONS. CXXXI Polygonatum officinale AL (con- stant au-dessus de 1 300 m. V 800 m.) Gladiolus segetum Gawl. (cultures à Chamaloc) | Orchis globosa L. (environs du tunnel, cité par Ravaud) — pallens L. (environs du tunnel, cité par Ravaud) Epipactis atropurpurea Raf. (à 700 et à 1 100 m.) — latifolia All. (cité par Perroud). Carex humilis Leyss. (marnes à 600 m.) Calamagrostis argentea DC. (abond. A 900 m., atteint 1 300 m.) Stipa pennata L. (noté au-dessus de Chamaloc) Avena bromoides Gouan (environs de Die) Arrhenatherum elatius M. (dans les Hêtres) Meliea ciliata L. (rochers, 700 à 1 200 m.) Bromus erectus Huds. (clairières, dans les Hétres) Kæleria cristata Pers. (parois ro- cheuses, vers 1 200 m.) Ægilops ovata L. (Chamaloc) — triuncialis L. (Chamaloc) Brachypodium pinnatum PB. ivers 1 000 m.) Juniperus communis L. (épars) Pinus silvestris L. (rabougri A 300m., puis plus élancé, A 1100 m.) , et K. La flore de ce versant diffère profondément de celle des plateaux et des versants Nord du massif (côté Isère). Ainsi des qu'on arrive dans les pelouses de Chironne, entre 1 300 et 1 400 mètres, on voit apparaitre : Anemone ranunculoides L. Ranunculus montanus Wild. — pyrenæus L. Viola calcarata L. Saxifraga granulata L. Galium rotundifolium L. - Carduus defloratus L. Aposeris feetida Less. Prenanthes purpurea L. Hieracium amplexicaule L. Primula officinalis Jacq. Gentiana lutea L. — verna L. Myosotis alpestris Schm. Calamintha grandiflora Mænch Plantago alpina L. CXXXII Rumex arifolius AU. Mercurialis perennis L. ` Lilium Martagon L. : Erythronium Dens-canis L. Scilla bifolia L. Narcissus poeticus L. SESSION EXTRAORD. TENUE DANS LE :VERCORS, JUILL.-AOUT 1912. Narcissus Pseudo-Narcissus L. Orchis sambucina L. Nigritella nigra Reich. Abies alba Mill. Taxus baccata L. Dans les pelouses rocailleuses de la Montagne de Néve et du But Saint-Genis, qui s'élévent à 1650 mètres d'altitude environ et dont le versant Sud fait partie intégrante du présent adret, on rencontre les especes suivantes : Ranunculus aconitifolius L. — pyrenæus L. Anemone alpina L. Aconitum Lycoctonum L Draba aizoides L. . Thlaspi montanum L. var. Villar- sianum Jord. p. sp. Hutchinsia alpina R. Br. -Silene acaulis L. (abondant à Néve). Alsine verna Bartl. Sagina Linnaei Presl Arenaria ciliata L. Gysophila repens L. Hypericum Richeri Vill. Trifolium Thalii Vill. Geum montanum L. Potentilla salisburgensis Hæncke — aurea L. Cotoneaster vulgaris Lindl. Saxifraga muscoides Wulf. Athamanta cretensis L. Meum athamanticum Jacq. Aster alpinus L. Erigeron Villarsii Bell. , Antennaria dioica Gürfn. Centaurea montana L. Campanula pusilla Hæncke | — thyrsoidea L. (cité par Ravaud à Néve) Gentiana angustifolia Vill. Linaria alpina Mill. Veronica fruticulosa L. — aphylla L. Pedicularis gyroflexa Vill. Stachys alpina L. Armeria alpina L. Globularia nudicaulis L. Thesium alpinum L. Allium narcissiflorum Vill. Cœloglossum viride Hartm. Gymnadenia albida Rich. Carex sempervirens Vill. Phleum alpinum L. — Michelii AJ. (cité par Ravaud à Neve). Juniperus nana Willd. Botrychium Lunaria Sw. TABLE DES MATIERES AVANT-PROPOS. . ses s ee eere Rs esl lll Influence de l'action de l'homme sur la composition des peuple- ments forestiers du Vercors....,....................... Les étages de végétation........ VINCE DEIN Rive droite du Rhóne EU See poussé do sets h de des dede Derniers îlots de l'étage du Chênevert ........,......... Étage du Chêne pubescent. ..... (p esu ee de cécegeess Ps Etage du Hêtre. :.:,..:...:.2:....:,.....liss eres 1° Sous-étage du mélange Chêne et Hêtre.............. 2° Sous-étage du Hêtre pur..................,....,.... 3° Sous-étage du Hêtre et Sapin.............1.......... 1°" échelon de dégradation......... Vi es tes no vus cd 2° échelon de dégradation........................... 3° échelon de dégradation............ ...... ....... Groupe transgressif montagneux-subalpin............ 4° Sous-étage des buissons de Hêtre et des pelouses pseéudo-alpinesa.:..2. luere tle kgs E 5° Sous-étage du mélange Sapin-Hétre-Épicéa....... Étage subalpin (Épicéa et Pin de montagne).............. -4°r échelon subalpin ......... LR re lise ART 2e- échelon SUR SRE Rate ace 3° échelon subalpin............. CURL uaa LdC . . 4* échelon ue PC cn A Aa PE ee Etage: alpin i6. US TS ro VOCI NR UPON. dy ete Rapport sur les excursions de la Société (juillet-août 1942)... Kiyes an Rhõne 4- Valence... "in. ms, Pere . Massif de Crussol (Ardèche)...... Pacis Fic uident ane Vo a à Bois des DNUASBE ste es ex Vue nie. ODIUM Extrémité Nord des monts du Matin à Saint-Nazaire-en-Royans. Versant de l'Écharasson entre Saint-Jean-en-Royans et la forét de Lente. Mélange du Chéne blanc et du Hétre . Futaies de Hétres et Sapins du plateau de Lente de 1 050 à 1300 mètres d'altitude....... b shes een VAN ERU PP edi. po Partie orientale des plateaux du Royans sur le trajet de Lente à Vassieux par le col de la Mure....................... LXXI LXXIII LXXVH LXXVII LXXVIII LXXVIII LXXX LXXXI LXXXI LXXXIII LXXXIV LXXXV LXXXV LXXXVI LXXXVI LXXXVII LXXXVHI XC XCI XCH XCII XCIH XGI XCIV XCIV XCVI Cil CIV CVIIT CXI CXVI €XXXIV TABLE DES MATIÈRES. Pelouses pseudo-alpines du Montué, de 4 500 métres (versant Est) à 1600 mètres (versant Ouest) jusqu'au sommet (4710 mètres).............. +... Plateaux du Vercors proprement dit (forêt domaniale du Vercors et pâturages boisés de Gresse et de la Grande- Cabane)................................e.se does ceo Pelouses alpines du versant Ouest du Grand Veymont de 2 000 mètres environ jusqu'au sommet (2 346 mètres)... Adret du col de Rousset.............................tee CXVIII CXX CXXIV CXXVI TABLE ALPHABÉTIQUE DES « MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME LIX \ Nora. — Les chiffres arabes se rapportent aux comptes rendu des Séances. Les chiffres arabes entre crochets [ ] désignent la pagination de la Revue biblio- graphique, les chiffres romains celle de la Session extraordinaire. Toutes les espèces qui, dans le cours du tome LIX, sont l'objet de remarques ou de descriptions figurent dans cette table. Les espèces simplement énumérées n’y figurent pas. Les noms de genres nouveaux, d'espèces, de variétés et de formes nouvelles sont imprimés en caractères gras. A AARONSOHN (Aaron), Agricultural and botanical explorations in Palestine, [239]. Acacia mauroceana DC., 629. Acæna agnipila Gdgr, 107; A. boli- viana Gdgr, 107; A. dumulosa /"Gdgr, 106; A. pennatula Gdgr, 101. A. Philippii, 101; A Pringlei, 107; A. tasmanica, 106. Acarospora chlorophana form. rugosa B. de Lesd., 688. [ied campestre X monspessulanum Pax, - Acéracées, 11, [89]. ' Acta Horti Petropolitani, XXVI et XXVII [84], XXVIII et. XXIX [85]. Adamia sumatrana Gdgr, 109. foenodramita Dregeana Gdgr, :08. Adenostoma californicum Gdgr, 107; A. laxum Gdgr, 108. Admission de MM. CHEVALIER (Aug.), à vie, 185; Dacaw (Marcel), 34, - Dumon (R.), 346; GRADMANN (Robert); ` 521; GUILLIERMOND, 97; HAYATA (B.), 257; JEANJEAN, 521; JoiGny (Joseph), 34; LENOBLE (Félix), xv; MONNET (Paul), 34; Moreau (M"* F.), 784 TURQUETr, 185. Adonis (Embryogénie), 474, 545, 602. Adoxa Moschatellina L., [95]. Adventices (Plantes), [450], [455], [461], [655]. Afrique, 97, 159, 168, 221, [233], [234], [240], [245], 419, 518, 640, [807]. Agriculture, [234], [236], [237], [239]. Algérie, 422, 423, 424, 489, 681. Algues, 215, 350, 356, 395, 510, 515, 551, 564, [651], [660], [661], T64, [800], [814], [815], [816], [817], [818]. Arias, Allocution pendant la Session extraordinaire, XX1. ALLEIZETTE (D’) et Poisson (H.), Con- tribution à l'étude de la végétation des environs de Tananarive, [228]. Allemagne, 65, [655], 726, 731. Allium Chamæmoly L. var. coloratum . Batt., 424; A. pyrenaicum Costa et Vayreda, 560. Allioniacées [803]. Alpes (Hautes- et Basses-), 589, 621, XXXIII. Alpes-Maritimes, XLVI. Alpines (Plantes), 130, 469. Althza rosea Cav., 188, 247. Alyssum cuneifolium Ten., var. laxíus- culum Rouy et Fouc., 739. Ambrosia (Champignons), [464]. Amérique australe (Patagonie, Chili méridional, Terres magellaniques), 704 à 710. 10 ' + CXXXVI TABLE ALPHABÉTIQUE DES Amérique centrale, [802], [803], (804]. Amérique méridionale, [804], [827], Mé- moire 39. Amérique septentrionale, [94], [801], [802], [803], [804], [806]. Ampélidacées, 197, [813]. " Anacardiacées, 192, 421. Anatomie végétale, 4, 159, [229], [257], [668], 694, [321]. Angelica fallax H. de Boissieu, 199. Annales des Sciences naturelles. 9* série, XV, 1" sem., [510]. Annales du Musée colonial de Mar- seille, XIX, 1911, [230]. Annali di Botanica, VIII, 3, [825]. Antarctique (Zone), [847]. ` Antilles, [818]. Apium maclovianum Gdgr, 109. Aracées, 424. Araliacées, 109. ARBOST (Joseph), Le Physospermum aquilegifolium Koch, hóte avéré de la flore francaise, XLVI. Arctique (Zone), [817]. Ardèche, xxxvi. Arenaria fallax Batt., 419: A. spa- thulata, 420. Arfeuillea arborescens Pierre emend., 140. Ariège, 127. Arisarum simorrhinum Durieu, A. subexsertum J. Ball, 424. Arkiv fór Botanik, Bd 9, Háfte I, [87]. Asie orientale, 592, 648, 749. Asie centrale, 153, 762. Aspicilia gibbosa var. alba B. de Lesd., 687; A. Henrici B. de Lesd., 686; A. macrospora B. de Lesd., 687: A. Souliei B. de Lesd., 687; A. valpellinensis B. de Lesd., 686. Asplenium lepidum subsp. A. pulveru- lentum Chat. variétés, genuinum, laciniatum, flabellatum Chat., XXXIX. Astrotrichia obtusitolia Gdgr, 109. Australie, 706, 707, 109. Autriche-Hongrie, 66, 725 et suiv. Avena, [825]. Aveyron, 535,741, 144. Azara brumalis Gdgr, 105. Azorella Philippi Gdgr, 109; A. pin- natoliba Gdgr, 710. 110, 424; B Bactéries, [935]. BAINIER (G.). Voir : SARTORY (A.). MATIÈRES DU TOME LIX. BAKER (C.-F.), The botanic garden of Para, [821]. BAMBEKE (Charles van), La relation du mycélium avec le carpophore chez Ithyphallus impudicus (L.) Sacc. et Mutinus caninus (Huds.) Fries, [661]. BATAILLE (Frédéric), Flore monogra- phique des Hygrophores, [461]. Battandier (J.-A.), Note sur quelques plantes du Nord de l'Afrique, 419. Bauera glabrifolia Gdgr, 709. Beauveria P. Vuillemin gen. nov., 34; B. Bassiana Vuill., 40; B. effusa Vuill., 40. BEAUVERIE (J.), Les Champignons dits Ambrosia [461]. — L'hypothese du mycoplasma et les corpuscules méta- chromatiques, [463]. — La significa- tion des corpuscules métachroma- tiques dans les cellules des céréales infectées par la Rouille, [463]. — La pourriture des Roses, [665]. — Étude histologique du Merulius lacrymans « Champignon des maisons », [665]. Belgique, 726. Bellis perennis [Duplicature florale],166. Bennettites Morierei (Sap. et Mar.), 425. Berberis costulata Gdgr, 105; B. subantarctica Gdgr, 105. Berry, XLI. BERRY (E.-W), A Revision of the fossil Ferns from the Potomac Group which have been referred to the genera Cladophlebis and Thyrsopte- * ris, [94]. . Brau (A.) Nouveautés phytographi- ques, 711. s Brig (H. C. H. pc), De Rijstplant. II. Rijstcultur op Java, [231]. Bilimbia chlorococca var. brachysperma Stizenb., 208. BioLLaAY (L.). Voir : DELACOUR (Th.). Biologie végétale, 56, 216, 217, [235], 332, 341, 350, 370, 395, 439, [450], [451], 491, 510, 551. Bixacées, 705. ~ . BLARINGHEM (L.) Note préliminaire sur l’hérédité des maladies erypto- gamiques de quelques espèces, 217. — Les transformations brusques des êtres vivants, [670]. — Observations sur la Rouille des Guimauves, 765. Blaslenia fraudans (Th. Fr.), 688. ; BoissigU. (H. pe), Un Acer hybride nouveau pour la flore francaise, 7T. .— Sur un Angelica nouveau de l'ile Quelpaërt (Corée), 199. — Uné Mélas- TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LIX. tomacée asiatique d'un genre afri- cain, 330. — Décès, 465. — Notice nécrologique, 673. Bolax columnifer Gdgr, 110. Boletim da Sociedade Broteriana, XXV, 1910, [242]. Bolivie; 101. BoNAPARTE (Prince Roland), Fougères récoltées par M. Alluaud dans l'Afrique Orientale en 1908-1909, [245]. BonaT1 (G.), Plantæ Chinenses Forres- tianæ (Pedicularis) [655]. — Les Pédi- culaires du Sikkim-Himalaya, [655]. Bonnier (Gaston), Notice sur M. Adol- phe Pellat (1825-1912), 392. , Boopis andicola Gdgr, 710. Borraginacées, XXXVIII. BORGESEN (F.), Some Chlorophyceæ from the Danish West Indies, II, [8181. Botanique appliquée, 130, [232], [233], [237], [238], [240], (454], [669], (795], [196], (821], [826], [827]. Botanique historique, [441], [448], [455], [458], 461], [638]. Botanische Jahrbücher für Systematik, Pflanzengeschichte und Pflanzengeo- graphie, XLV, 5, [572], XLVI, 1-4, [573], 5, [1925 XLVII, 1-4, [574], 5, [193], XLV III, 1-2, [574], 3-4, [193], XIX, 1, [794]. Bouches-du-Rhóne, 356. Bouzy pE LEspain (M.), Lichens des environs de Versailles (3* supplé- ment), 11. — Écologie d'une petite panne dans les dunes des environs de Dunkerque (Phanérogames et Cryptogames), 177, 207. — Notes li- chénologiques XV, 686. Bouteloua, [804]. BovvET (G.) Florule des Rubus de l'Anjou, [446], Brésil, Mémoire 3g. Bretagne, 316, 385, 407, 495. Bniosr (G.) e Farneti (R.), La Moria dei Castagni, [825]. BROCHER (Frank), Le probléme de l'Utriculaire, [450]. BRocQ-RoUssEU, Voir : GAIN (Ed.). Broussonetia papyrifera, Mémoire 23, XXV. Brown (W.-H.), The plant life of Ellis Great, Little and Long Lakes in North Carolina, [803]. BucHET (S., Le cas de l'OEnothera nanella de Vries, 18. — Le cas du Lolium temulentum L. et celui de l’Althæa rosea Cav. Réponse à M. Bla- CXXXVII ringhem, 188. — La prétendue héré- cie des maladies cryptogamiques, 54. Buffonia macrosperma, 693. Bulletin de l’Académie Impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg, n" di- vers, 1908-1911 (253]. Bulletin de la Société botanique des Deux-Sèvres, XXII, 1910-1911, (242]. Bulletin du Département de l'Agricul- ture aux Indes Néerlandaises, XLIV- XLVII, [234]. Bulletin du Jardin botanique de Bui- tenzorg, 2* série, I, [236]. Bulletin du Jardin botanique impérial de Saint-Pétersbourg, VII, 5-6, [86]. BUREAU (Ed.), Sur la flore dévonienne du bassin de la basse Loire, (2441. C Cactacées, 97. Calandrinia ciliolaris Gügr, 108; C. fuegiana Gdgr, 108; C. Skott- sbergii Gdgr, 108. Caliciopsis ephemera (Zwackh) Rehm., 17. Californie, 707, 708. Calycéracées, 710. Campanulacées, 59, 61, 691. Canscora carinata P. Dop, 145; C. gracilis P. Dop, 146. Cantal, 66, 508, 741, 143. Cap de Bonne-Espérance, 708. Caprifoliacées, [95]. Carer depressa Link form. basilaris Jord., 563; C. Ilseana Ruhm., 561; C. punctata Gaud. var. Guichardii Coste et Pagès, 562. Caryophyllacées, 320, 539, 693, 708, 136. Catillaria melanobola 4Nyl.) Zahlb., 210; C. perminuta B. de Lesd., 210; C. lenticularis form. parasitica B. de Lesd., 688. Caucase, (441]. CAVILLIER (Francois), Nouvelles études sur le genre Doronicum [610]. Cécidies, 192, 201. J Gevallia albicans Gdgr, 710. Chaillétiacées, 578, 640, CHALAMET, Allocution pendant la Ses- sion extraordinaire, xx. Champignons, 15, 34, 212, 346, 413, [461], [463], 494, 665], [666], [661], [608], 741, 154, 765, [825], Lr, LXVII. 373, 419, 420, CXXXVIII CHarABOT (Eug.) Industrie des par- fums naturels. Les principes odo- rants des végétaux (Méthodes de do- sage, d'extraction, d'identification), [238]. Châtaignier [Maladie], 825. CHATENIER (Constant), Plantes nou- velles, rares ou critiques du bassin moyen du Rhóne, IV, xxxir. CHAUVEAUD (G.), Les faits ontogéni- ques contredisent les hypothèses des Phytonistes, 4. — Sur l'apparition d'un rameau du type Cytisus purpu- reus sur un jeune Cytisus Adami, 442. — L'appareil conducteur des plantes vasculaires et les phases principales de son évolution, [668]. — Le type Cycadéen et la phylogénie des Phanérogames, 694. Chenopodium anthelminticum, 625. Cher, 116, [449], XLI. CHEVALIER (Auguste), Sur deux plantes cultivées en Afrique tropicale dé- crites par Lamarck, 168,.221. — L'exploitation du caoutchouc et la culture des plantes productrices au Dahomey, [232]. — Essai d'une carte forestière, botanique et pastorale de l'Afrique occidentale francaise, [233]. — Énumération des plantes cultivées par les indigènes en Afrique tropicale, [234]. — et PERROT, Les Kolatiers et les noix de Kola, (240]. Chimie biologique, [234], 332, 341, 370, Mémoire 23, xxv. Chine, 197, 199, 482 et suiv., 556 et suiv., [655], [807]. Chlorella vulgaris, 350, 395, 510, 551. CHopaT (R.), Principes de botanique, [238], Polygalaceæ africanæ, 1V,[807]. X Cirsium Killiasii Bruegg., 741. Cistacées, XXXIV, xxxv. Citrus Bigaradia var. Bizarria, 31. Cocks (Reginald-S.), Leguminosæ of Louisiana, [806]. Corvcv (Attribution du Prix DE), xxii. Colobanthus maclovianus Gdgr, 708. Compres (Raoul), Influence de l'éclaire- ment sur le développement des Algues, 350. — Sur les lignes verti- cales dessinées par le Chlorelta vul- garis contre les parois des flacons de culture, 395, 510, 551. CoMEnE (J.), Les Algues d'eau douce, [660]; Additions à la Flore des Algues TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LIX. d'eau douce du Pays toulousain et . des Pyrénées centrales, [814]. Commissions (Composition des) nom- mées par le Conseil, 158. Composees, 166, 390, 409, 421, 422, 493 [670], 689, 690, 714, 720, 741, [803], XXXVII. Coniferes, [454], [195], L1. Conopodium denudatum Koch permixtum Gullroy, 381. Conringia, 149. Contributions from the U. Herbarium, XVI, 1, [805]. Convolvulacées, 410, 489. Convolvulus arvensis L. folius Guffroy, 410. Corée, 199, 482 et suiv. Cornus sanguinea L., 216. Corrections et rectifications, (Lichens), 17; (Ranunculus Seguieri), 40. Corse, [450], 722. CosTE et SOULIÉ (Abbés), Plantes nou- velles, rares ou critiques, 373, 403, 503, 560, 736. CoTTE (J.), Encore le Rhus Coriaria L. d'Aubagne. Réponse à M. Buchet, 192. Counrois (P.), Note sur une Vigne chi- noise, 197. Crassulacées, 134, [229], 323, 360, 367, 435, 587, 612, 162. Crepis amplexifolia Godr., 422; Cr. arenaria (Pomel), 422: Cr. Clausonis Batt., 492; Cr. Kralickii Pomel, 422; Cr. recognita Hall. f., 690; Cr. setosa Hall., 690; Cr. tunetana Batt., 421. Crocynia Camusi B. de Lesd., 14. Crucifères, 318, [449], [461], 592, 648, 139, 140, 149, XXXII. Cryptogames vasculaires, var. S. National var. parvi- [256), [446], 563, Mémoire 241, xr. Voir : Fou- GÈRES. Cuscuta ægyptiaca Trab., 4397 C. arabica Fresen., 489. Cycadées, [91]. Cycadeoidea Fabre-Tonnerrei, [91]. Cy péracées, 561, 562, 563. Cystococcus humicola, 350. Cystopteris fragilis, susbp. diaphana [800]. 4 Cytisus purpureus et Adami, 442. Cytologie, [463], [819]. D Dahomey, [232]. DAIGREMONT (M"*), La culture des b TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LIX. plantes alpines aux basses altitudes, 130. — Influence de la composition chimique du sol sur la culture des plantes alpines, 469. DANGEARD (P.-A.), Note sur les sensi- bilisateurs optiques, 439. — La pro- duction de la chlorophylle sous l'ac- tion de la lumière, 466. — et MOREAU (Fernand), Note sur l'absorption de la lumière par l'eau, 524. — Présen- tation d'un spectrogramme de crois- sance, 7164. DAUPHINÉ (André)et HAMET (Raymond), Contribution à l'étude anatomique du genre Kalanchoe [229]. Daveau (J.), Deux Mimosées énigma- tiques (Acacia mauroceana DC. et Inga leptophylla Lag.), 629. Décès de MM. ARECHAVALETA, 511; .BERGON (P.), 31; BorssigU (H. DE), 465; CARON (Édouard), 392; CHATIN (J.), 577; Durand (Th.), 31; GRIFFON (Edouard), 521; Maro (Ch.), 465; MEGE (Abbé), 784; PELLAT (Ad.), 130; RIOCREUX, 442; ROLLAND, 465; SEY- NES (J. DE) 618; STRASBURGER, 392. DELAcOouR (Th.), Liste des plantes rares ou assez rares observées de 1896 à 1898, à Montigny-sur-Loing (S.-et-M.) et dans les environs, 631. Diatomées, 519, 566, [800]. Dichapétalacées, 578, 640. Dichapetalum, 3519, 640. neta Coarctatæ B. de Lesd., Dioscorea cayenensis Lamk, 223. Dipsacacées, 543. Dismier (G.), Sur la présence du Phi- lonotis seriata Mitten en Asie, 175. — Philonotis falcata (Hook.) Brid., Phi- lonotis Turneriana (Schw.) Mitt. et espèces affines considérées comme Synonymes, 482. Dissotis Pellegriniana H. de Bois- sieu, 331. Dons faits à la Société, 2, 34, 185, 521, 566, 784. Dor (Paul), Gentianacées nouvelles de l'Indo-Chine, 145. Doronicum, [610]. Doux, L'Ephemerum intermedium Mitt., 731. Drôme, XXXII, xxxiv, xxxv, XXXVI, XXXVII, XXXVIII, XXXIX. Drosera macloviana Gdgr, 105. CXXXIX E Edwarsia eximia Gdgr,, 106. Égypte, 489. Élections pour le renouvellement du Bureau et du Conseil d'administra- tion de la Société, 787. Embryogénie, 23, 51, 414, 545, 602. Ephemerum intermedium Mitt., 731. Epilobium roseum Schreb., 386. Éricacées, [95], 741. Erysimum, 592, 648. Erythræa Centaurium Pers. var. nana et pauper Guffroy, 410. Escallonia misella Gdgr, 109. Espagne, 58, 103, 424. Eucalyptus, [824]. Exacum cambodianum P. Dop, 155. F Farsetia clypeata R. Br., [449]. FÉLix, Rectification à la description du Ranunculus Sequieri Vill, 40. — Etu- des monographiques sur les Renon- cules francaises de la section Batra- chium, IN (R. Lutzii Félix], 112, LXI. Feroniella gen. nov. W.-T. Swingle, 114; F. oblata W.-T. Swingle, 119. Ficoidées, 108. Ficus Carica L. Mémoire 23, xxv; F. punctata Lamk, 169, 221. Figuier, Mémoire 23, xxv. Filago eriocephala Guss., XXXVII. Floraison hivernale, 102. Formose, [656]. Fougères, [94], [236] [245], [246], 425, (446], [458], [800], xxxix. FRAINE (Ethel pe). Voir : HILL (T.-G.). FRIEDEL (Jean), Sur quelques Lathyrus volubiles à l'obscurité, 56. Frullania dilatata Dum., 180. Fusoma intermedia, 341, 413. G GapECEAU (Ém.) Les deux Branc- Ursines, [454]. — Note sur quelques Scleranthus et leur hybride (S. inter- medius Kittel), 589.. — Observations concernant l'identité du Chenopodium anthelminticum du port de Nantes, 625. CXL TABLE ALPHABÉTIQUE DES GAGNEPAIN (F.), [Remarque à propos d'une Vigne chinoise, 199]; Revision. des Ampélidacées asiatiques et ma- laises, [813]. Garn (Ed.) et Bnoco-RoussEvu, Traité des foins, [796]. Galium neglectum Le Gall var. ambi- guum Guffroy, 388; G. palustre L. var. intermedium Guffroy, 381; G. sylvestre race G. umbellatum Lamk var. abbreviatum Guffroy, 542. ` Galles. Voir : Parasitisme. GANDOGER (Michel), Notes sur la flore espagnole, XI, 58, 103. — Addita- menta ad floram Europæ recentiora, 428. — Manipulus plantarum nova- rum precipue Americæ australioris, 704. Gard, 563, 688. GELLIE, Allocution pendant la Session extraordinaire, XXI. Gentianacées, 145, 410. Géographie botanique, 177, 207, [233], 469, [191], [805]. . Géranidcées, 106. Geranium bohemicum L., 403; G. pere- grinum Thellung, [655]. GERBAULT (Ed.-L.), Observations sur qüelques Pélories de la Violette, [459]. GERRER (C.), Les diastases du latex du Figuier. Leur comparaison avec celles du Mürier à papier. Mémoire 23. — et. GuioL (H.), Extraction et , essai des pancréatines du Figuier et du Miürier à papier, xxv. GEZE (J.-B.), Etudes botaniques et agro- nomiques sur les Typha et quelques autres plantes palustres, [669]. GIBAULT (Georges), Histoire des Légu- mes, [441]. — La légende de Parmen- tier, [448]. GLAZIOU (A.-F.-M), Liste des plantes du Brésil central. Mémoire 3*. Gora (Giuseppe), Sopra una nuova pianta infesta alle risaie del Vercil- lese, [824]. — Le Avene piemontesi della Sez. Avenastrum Kock, [825]. Goodyera repens, 586. Graminées, 188, 721, 722, [804], [807], (825], xxx. Greffe, 332. GRIFFITHS (David), The Grama grasses : Bouteloua and related general, [804]. GRIFFON (Ed.), Présentation de fruits d'un Oranger Bizarria, 31. [Remarque à propos des Solanum Commersonii MATIÈRES DU TOME LIX. et tuberosum], 16. — Grelffage et variations d'ordre chimique, 322. — Décès, 521. Gurrnov (Ch.), Notes sur la flore bre- tonne, 316, 385, 407, 495. — Notes sur la flore vosgienne, 537, 599. — GuiGNAnRn (L.), Notice sur M. Edouard Bornet, 257. GUILLIERMOND (A.), Origine des leuco- plastes et processus cytologiques de l'élaboration de lamidon dans le tubereule de la Pomme de terre, [819]. — Sur les leucoplastes du Phajus, [819]. — Les mitochondries des organes sexuels des végétaux, [819]. — Formation du pigment dans la racine de la Carotte, [819]. — Sur l'origine des chloroleucites, [819]. —. Formation de l'amidon dans les cel- lules, [819]. — Formation des chlo- roleucites dans les bourgeons, [819]. — Mitochondries et plastes végétaux, [819]. — Différents modes de forma- tion des leucoplastes, [819]. Guior (H.' Voir : GERBER (C.). Gyalecta acicularis Anzi, 689. H HaMET (Raymond), Recherches sur le Sedum Malladræ Chiovenda, 134. Sur le Sedum Clusianum, 360. — Sur les Kalanchoe synsepala et K. tri- chantha, 435. — Observations sur le Sedum heptapetalum Poiret, 613., — Sur un-Sedum nouveau récolté par le R.-P. Soulié et décrit, 762. — Voir : DAUPHINÉ (André). Haute-Garonne, 727, 129, 130. HaxATA (B.), Les Parnassia du Japon; 310. — Icones Plantarum Formosa- narum nec non et Contributiones ad Floram Formosanam, (656]. B HÉBERT (A.) et Hem (F.). Composition et emplois de la pulpe de défibrage du Hennequen, [232]. Herm (F.), Voir : HÉBERT (A.). : Helianthemum hirtum x vulgare Chat., xxxv; H. hirtum X pulverulentum Chat., xxxv; H. vulgare Dun. prol. H. vestitum Chat., XXXIV. HEMPEL (Jenny), Researches into the effect of etherization on plantmeta- bolism, [824]. Hérault, [455], 503, 505, 506, 563, 687. 501, 561, TABLE ALPHABÉTIQUE DES HERRE (W.-C.-T.-Alb.), Gyrophoracées de Californie, [802]. Hesperis hieracifolia Vill., xxxi. HiBow (G.), Un nouvel appareil pour la dessiccation des plantes, 204. Hickez (R.), Sur la décurtation, 620. Hieracium acuminatum Jord. var Lemassonianum Biau, 715; A. bruyeranum Biau, 114; H. Lamyi F. Sch. var Verguinii Biau, 115; -H. vernum Sauzé et M. var. clivo- rum Biau, 714. HıLL (T.-G.) and FRAINE (Ethel DE), On the Seedlings structure of certain Centrospermæ, [821]. Himalava, 482. [655]. Hippophae rhamnoides, 119. Hore (B.-S.), On some Indian Grasses -and their Ecology, [807]. Horticulture, 102, 430, 469. Hua (Henri), Notice sur Henri de Bois- sieu, 573. HY (Abbé F.), Recherches sur le Tulipa sylvestis, 302, 380. Hydrocotyle Skottsbergii 740. Hypertelis longifolia Gdgr, 108. Hypocharis saldensis Batt., 423. Gdgr, Illécébracées, 590. Inde anglaise, 176, 482 et suiv., 558, [807]. Indo-Chine, 140, 145, [246], 331, 771, [809]. Indre-et-Loire, 126. Inga leptophylla Lag., 629. Insulinde, [813;. Isère, 77, Isoetes Durieui Bory, 563. Italie, 65, [451], [458], 686, 687, 688, [824], [825]. Ithyphallus impudicus (L.) Sacc., [667]. J JAHANDIEZ (E.) et MoLLANDIN DE Boissy (R.), Excursion aux gorges du Ver- don et sur les limites du Var, des Basses-Alpes et des Alpes-Maritimes, [452]. — Voir : PEREZ (G.-W.). Japon, [89], 310, 482 et suiv., 555 et suiv. MATIÈRES DU TOME LIX. CXLI Jasione diapensifola Gdgr, 61; J. macrocalyx Gdgr, 59. JEANPERT (Éd,), Sur quelques plantes du Queyras, 589. — Note sur la flore du Queyras, 621. Joncacées, 601. Journal (The) of Botany British and Foreign, XLIX, juill.-déc. 1911, [90]; L (janv.-juin 1912), ). [656], [juillet-dé- cembre], 798. Juniperus (Germination), [454]. Jura (Région jurassienne), [657]. K Kalanchoe, [229]; K. synsepala, 435; K. trichantha, 435. Kersers (L. DE), Localités nouvelles pour la flore du Berry, x1i. Knautia sylvatica Duby, 543. Korpzumi (G,), Revisio Aceracearum Japonicarum, [89]. Kola, [240]. L LANGERON (M.), Note préliminaire sur la résine fossile de Leval, [82]. Lathyrus (volubiles), 56. Laugy (A.) Les Diatomées fossiles, [800]. Lecania calcivora B. de Lesd.,687; L. cyrtella (Ach.) Th. Fr,, 13; L. syrin- gea (Ach.) Th. Fr,, 13, 207, f. meta- bolica (Ach.) Cromb., 208. Lecanora atra var. montana B. de Lesd., 686; L, subluta var. perspersa Nyh., 12; L. ‘umbri ina v. integra f. : livida B. de Lesd., 1 Lecidea albomarginata B. de Lesd., 681; L. alboradicata B. de Lesd., 688; L. infiduta var, fusca B. de Lesd., 13; L. pusilla B. de Lesd. et f. livida, 211. LECLERC DU SABLON, Traité de Physio- logie végétale et agricole, [228]. ` LEcOMTE (Henri), Sur une Sapindacée du Siam, 140. — Flore générale de l'Indo-Chine, 1, 8, [246], IV, t, [809], VII, 4, [810], VIS, 2 [811]. — Notulæ. systematicæ, IH, 5 et 6, [515]. — (et FiNET), Notulæ systematicæ, If, ; et & [811]. CXLII Légumineuses, 56, 322, 421, 629, 635, 692, 706 [806]. LEMÉE (E.), Sur la présence du Goo- dyera repens en Normandie, 586. LEMOINE (M™° P.). Sur les caractères généraux des genres de Mélobésiées arctiques et antarctiques, [817]. — et MovnET (M.) Sur une Algue nouvelle pour la France (Peyssonnelia polymorpha (Zan.) Schmitz), 356. Lepidostrobus Brownii (Unger) Schim- per, [661]. Lepíothyrium papyricola Vouaux, : 15. LESAGE (P.), Évaporation de l'eau dans les assiettes de poterie, [233]. — Sur l'action du champ électrique, sur la transpiration des plantes et sur l'évaporation de l'eau, [233]. — Sur la limite de la germination des graines soumises à l'action de solu- tions diverses, [795]. Leucanthemum crassifolium Lange, 120. Lichens, 11, 180, 207, 686, [802]. LIGNIER (0.), Cycadeoidea Fabre-Ton- nerei (Sp. nov.), [91]. — Essai sur lEvolution morphologique du Règne végétal, [92]. — Végétaux fossiles de Normandie, VI, Flore jurassique de Mamers (Sarthe), [243]. — Stoma- tes des écailles interséminales chez le Bennettites Morierei (Sap. et Mar.). — Le Stauropteris oldhamia Binney et les Cœnoptéridées à la lumiere de la théorie du mériphyte, Mémoire, 24. Liliacées, 302, 380, 424, 560, [803]. LiMANOWSKA (Hedwig), Die Algenflora der Limmat vom Zurichsee bis un- terhalb des Wasserwerkes [815]. Limnanthemum hastatum P. Dop, 141; L. tonkinense P. Dop, 147. Linaria Elatine L. var. confusa Guf- froy, 411. Linum angustifolium Huds. prol. L. cribrosum Rchb., xxxvi; L. provin- ciale Jord., xxxvi. Liste des membres de la Société bo- tanique de France au 1* janvier 1912 (en tête du volume, p. 111). LiTARDIÈRE (R. DE), Notes ptéridolo- giques, [246]. — Sur quelques Fou- gères françaises, [446]. — Note sur le Cystopteris fragilis subspec. dia- phana, [800]. Lithospermum fruticosum L., xxxvi. Loasacées, 110. Loire-Inférieure, 589, 625. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÉRES DU TOME LIX. Lolium temulentum L., 188, 217, 755. Lophodermium nervisequum R.Hart, Lt. Lot, 689. Lozere, 535, 563, 689. LuizET (D.), Contribution à l'étude des Saxifrages du groupe Dactyloides Tausch, 9° article, 42. — Id., 10° ar- ticle, 120; Id., 11* article, 148; Id., 12° article, 529; ld., 13° article, 681; (Présentation du Sazi/raga Mauber- neana Luiz. et Soulié], 116. Lurz (L.), Comparaison de l'azote ni- trique et de l'azote total dans les plantes parasites et saprophytes, 310. — Essais de culture du Triticum dicoccum | Schr. var. dicoccoides Kcke, xxx. Luzula glabrata Desv., 601. M Madagascar, [228], 439, [663], 197]. Madère, 706. MAGniIN (Ant.), Charles Nodier, natu- raliste, [658]. i Macnov. Voir : PINOY. MAIDEN (J.-H.), A critical Revision of the Genus Eucalyptus, XII, [821]. Maine-et-Loire, 305, [446]. MAIRE (René), Remarques sur quelques Hypocréacées, [666]. — et Tisow, Sur quelques Plasmodiophoracées non hypertrophiantes, [666]. — et TisoN, Nouvelles recherches sur les Plasmodiophoracées, [666]. — et Tison, Recherches sur quelques Cladochytriacées, [667]. — La Bio- logie des Urédinales, [667]. Malaisie, [236]. MaLiNvAUD (Ernest), [A propos de la mort de Théophile Durand] 33. — Florulæ oltensis Additamenta, ou Nouvelles Annotations à la flore du département du Lot, XI, 689. Malvacées, 188, 217. Manche, 515, 564. Maroc, 419, 424. . Medeelingen van's Rijks Herbarium, 1910 [252]. Melaspilea prozimelia Ny, 13. Mélastomacées, 330. Melilotus neapolitana Ten., 692. Mémoires de l'Académie Impériale des Sciences de Saint-Petersbourg, 82. Memoirs of the Department of Agri- culture in India [823]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES Mer (Émile), Le Lophodermium nervi- sequum parasite des aiguilles de sa- pin, LI. Mexique, 635, 707. MiRANDE (Robert), Excursion algolo- gique du Laboratoire de Cryptoga- mie du Muséum aux environs de Saint-Vaast-la-Hougue, 515, 564. Missouri Botanical Garden, XXI, [822]. Mitteilungen aus dem botan. Museum der Universität Zurich, LXIV, [249]. Mitteilungen der Naturforschenden Gesellschaft in Bern aus dem Jahre 1909 — et a. d. J., 1910, [250]. Mivosui (M.), Ueber das Vorkommen gefüllter Blüten bei einem wildwa- chsenden japanischen Rhododendron nebst Angabe über die Variabilität von Menziesia multiflora Maxim., [95]. MoLLaNpiN DE Boissy (R.) Voir: JAHAN- DIEZ (E.). MoLLiarp (Marin), Duplicature florale d'origine parasitaire chez le Bellis perennis L., 166. — Comparaison des galles et des fruits au point de vue physiologique, 201. — L'azote dans les feuilles panachées et les feuilles normalement dépourvues de chlo- rophylle, 341. MoNNET (Paul), Revision des Erysimum de l'Asie orientale du Muséum d'His- toire naturelle de Paris, 592, 648). — Les Conringia de V'Asie orientale, 149. Moreau (Fernand), Sur les zones con- centriques que forment dans les cul- tures les spores de Penicillium glau- cum Link, 491. — Les phénomènes morphologiques de la reproduction sexuelle chez le Zygorhynchus Dan- geardi Moreaü, 717. — Une nouvelle Mucorinée hétérogame,Zygorhynchus Dangeardi sp. nov., LXVII. Voir DANGEARD. | Morphologie végétale. MoureT (M.),Liste desAlgues marines du Var, [814]. —Voir : LEMOINE(Mme P.). Mulinum patagonicum Gdgr., 110. Mürier à papier, Mémoire, 23, XXV. Muscinées, 175, 180, 482, 555, 131. Mutation, 18, 70, 76, 188, [610]. Mutinus caninus (Huds.) Fries, [661]. Myosurus minimus L. (Embryogénie), 23, 51. - Myriospora Heppii nov. var. minutis- sima B. de Lesd., 13. Myrtacées, [824]. MATIÈRES DU TOME LIX. CX UI N Nasturtium officinale R. Br. var. lit- torale Guffroy, 318. Nécrologie: BERGON (P.), 32; BORNET (Edouard), 257; DURAND (Théophile), 33: MARCHAND (Nestor-Léon), 444; PELLAT (Adolphe), 392; RIOCREUX (Alfred), 443; STRASBURGER (Édouard), 444. Nectria Lesdaini Vouaux, 15. New-York Agricultural Experiment Sta- tion, Geneva, n°: 321-335, [822]. Nord (Département du), 177, 207. Normandie [243] 586. Nouvelle-Zélande, 106. Nouvelles [96], [256], [464], 672], [828]. Nuova Notarisia (La), XXII, 1911, XXIII, 1912, [661]. Nyctaginacées [803]. 0 Océanie, [234]. Ochrolechia parella (L.) Mass., 13. OEnothera nanella de Vries, 18, 217, 159. Oesterreichische botanische Zeitschrift, LXII, 1912, 1*' sem., 5il. OrrxER (J.) Voir : TESSIER. OLivien (Ernest), Le Farsetia clypeata R. Br. en France, [449]. OLssoN-SEFFER (Pehr), The sand strand Flora of Marine Coasts, [305]. .Ombelliferes, 199, 387, 109, XLVI. Onagrariées, 18, 386. Orchidacées, [234], 586. Orobanche cernua Lofl., XXXIX; O. flava Mart., 143. Osyris alba L., 108. Oxalis Novæ-Zelandiæ Gdgr, 706. P PAINTER (Jos.-H.), Revision of subgenus Cyclobothrya of the genus Calochor- tus, (803]. Paléobotanique, [82], [91], [92], [94], 12431, [244], 425, [661], [663], [800], Mémoire 24. Palestine, [239]. PAMPANINI (René), Per la protezione della flora italiana, [451]. — L'Escur- zione botanica di Pier Antonio Mi- cheli all isola della Gorgona nel - CXLIV 1704, [458]. — La Woodwardia radi- cans Sm. a Ferrara et qualche altra Felce della penisola di Sorrento, [458]. — Alcune Varieta e Forme nuove o poco note, [459]. — Le piante vascolari raccolte dal Rev. P. C. Silvestri nel Hu-Peh durante gli anni 1904-1907 et negli anni 1909-1910, [801]. Panda oleosa Pierre, 159. Parasitisme, 108, 166, 192. Paris (Env. de), 11, 637. Parmelia Acetabulum form. rubescens B. de Lesd., 11; P. caperata f. sub- glauca (Nyl.) Harmand, 11. Parnassia, 310; P. alpicola Makino, 313; P. simplex Hayata, 314. Pathologie végétale, LI. PELLEGRIN (Francois), Contribution à l'étude de la flore de l'Afrique occi- dentale : Dichapétalacées (— Chaillé- tiacées), 518, 640. Penicillium glaucum Link, 491. PEREZ (G.-V.) et JAHANDIEZ (E.), Re- cherches sur la germination des graines de Genévrier, [454]. PERRIER DE LA BATHIE (Eug.), Additions à la flore de la Maurienne, [450]. PERROT (Emile), Les caractères histo- logiques du Panda oleosa Pierre, et sa place dans la classification, 159. — Voir : CHEVALIER (Aug.) Philippine (The) Journal of Science. Section C. Botany, VII, [792]. Philippines, 482. Peyssonnelia polymorpha Schmitz, 356. - Philonotis angularis C. Müll., 556; PA. Bodinieri Card. et Thér., 556; Ph. carinata C. Müll., 487; PA. falcata (Hook.) Brid., 482; Ph.. Giraldi C. Müll, 556; PA. japonica (Schpr mss.) Besch., 555; Ph. laxiretis Card., 557; Ph. macrocarpa ©. Müll., 481; Ph. orthostichacea C. Müll., 557; Ph. ruficuspis Besch., 488; Ph. seriata Mitt., 175; Ph. tomentosula C. Müll., 556; Ph. Tsanii C. Müll., 956; Ph. Turneriana (Schw.) Mitt., 482, 558. Phoma Caperatæ Vouaux, 16; Ph. fusispora Vouaux, 215. Phyllodoce cærulea Fr., 144. PAyscia farrea f. pityrea (Ach.) Wainio, 12. Physiologie végétale, 201, [228], [233], 466, 524, 618, 620, 164, [195], [824]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LIX. Physospermum aquilegifolium Koch, XLVI. Pilularia sessilis S.-L., XL. i PiNov et Macnov, Sur la stérilisation des graines, 609. Piptopogonopsis Batt., subg. nov. 422. Pistacia atlantica Desf., 424. Pithecolobium leptophyllum Dav., 635. PITTIER (Henry), New or noteworthy plants from Colombia and Central America, [804]. PLANCHON (Louis), Solanum Commer- sonii et Solanum tuberosum, T0. — Sur l'Osyris alba L., 108. — L'huile de Cade, [233]. — Cultures de Pommes de terre en 1911, [795]. — Le Pin d'Alep et son avenir dans le Midi de la France. Le Pin d'Alep et le reboise- ment des garigues. Explications don- nées dans les pinedes de Baillarguet aux visiteurs du 17 avril 1912, [795]. Plantago lanceolata L. var. andro- xantha Biau et Lemasson, 113. PLATEAU (Félix), Recherches expéri- mentales sur les fleurs entomophiles peu visitées par les insectes, rendues attractives aux moyens de liquides sucrés odorants, [451]. .Pieospora Lesdainii Vouaux, 913. Pleurosigma æstuarii W. Sm., 566. Poa attica B. et H., 123; P. Feratiana Boiss. et Reut., 721; P. silvicola Guss., 122. Poisson (H.), Recherches sur la flore méridionale de Madagascar, [791]. Voir : ALLEIZETTE (D). Poisson (Jules), [Lettre sur un cas de disjonction : Pécher-Amandier], 157. - Polycarpæa, 4205 P. rupicola Pomel, 420. Polycarpon Bivonz J. Gay, 420. Polygalaceæ, [807]. Polygonées, 496. Pomona Collège of Journal of Econo- mic Botany as applied to subtropical Horticulture, [826]. Portulacées, 708. Prosopis Stephaniana Willd., 421. Provence, [450], [452]. Pteris cretica L., 425. Puccinia Malvacearum Mont., 217, 156, 165. Puy-de-Dóme, 66, 116, 727. Pyrénées (Chaine et départements py- rénéens), 313, 404, 509, 560, 688, 112, 120, 721, 727, 129, 130, 136, 139, 740, 141, [814]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÉRES DU TOME LIX. R Ranunculus aysenensis Gdgr, 704; R. (Batr.) Lutzii Félix, 112, LXI; R. Seguieri. Vill., 40; R. Skotts- bergii Gdgr, 104. Rectifications. Voir : Corrections. Recueil de l'Institut Botanique Leo Errera, VIII [79]. Recueil des Travaux Botaniques Néer- landais publié par la Société Bota- nique Néerlandaise, VIII, 2, 1911, [250]. Renonculacées, 23, 40, 51, 112, 474, 545, 602, 704, LXI. Revue générale de Botanique, XXIII, 2* sem., [510]; XXIV, 1° sem., [510]; 2* sem., [791]. REYNIER (Alfred), Sur le Sedum Clu- sianum Guss., 323. — Un dernier mot sur le Sedum Clusianum, 5817. Rhipsalis, 91. Rhus Coriaria L., 192. ` Ribes chubutense Gdgr, 109. Ribésiacées, 709. Riz, [236]. Robbairea prostrata Boissier, 420. ROLAND-GOossELIN (R.), Les Rhipsalis découverts en Afrique sont-ils indi- gènes ? 97. Rosacées, 65, 457, [446], [447], 106, 107, 108, 725. RosE (J.-N.), Studies of Mexican and Central American Plants, [802]. Rouy (G.), [Remarque à propos du Sa- lix repens], 184. — [Remarque à pro- pos du Sedum Clusianum. Guss.], 330. — Sur le Sedum Clusianum, 361. —'Lettre au Secrétaire général, 577. — Notices floristiques (suite), 720, 144. Rubiacées, [235],:387, 388, 542, XXXVII. Rubus, 65, [446], [441], 725; R.-albico- mus Greml. var. caudatisepalus Sud. et, Sabrs., 729; R. altipratensis Sprib. var subla vis Sud., 729; R. amplifrons Sud. var. eumorphus (Sabrs.), 131; R. apriciformis Sud., 131; R. argenteus Wh. var. Tourletii Sud., 126; R. aspetensis Sud. 191; R. bavaricus Focke var. ursinus Sud., 728, var. longiramus Sud. et Sabrs., 728; R. beskidarum Sabr. et Weeber, 730; R. Borreri Bell.-Salt. var. brachytrichoides Sud., 729, var. mozaktelensis Sud., 129; R. brachyarsen Bouv. [441]; R. car- pinifoliiformis Sud., 125; R. CXLV chloephilos Barber, 67; R. czelad- nensis Weeber, 130; R. ellipticifrons: Sud. var. tornatus Sud., 128; R. euleucus Sud., 121; R. flavidulus Sud., 66; R. flexuosus Lef. et M. var. brachyadenophorus Sud., 66; R. gratiosus Müll. et Lef. var. russulus Sud., 727; R. hypomalacus Focke var. acanthothyrsus Sud., 126; R. im- muíabiliformis Sud., 126; R. in- tercedentiformis Sud., 129: R. la- certosus Sud. var. brevistamineus Sud., 121; R. Ludwigii Sud., 728; R micans Godr. var. velutifolius Sud., 66, var. virenticanus Sud., 129; R. Mülleri Lef. var. cinerellus: Sud., 727; R. neovestitus Sabrs. et. Waisb., 128; R. platybelophorus Sud., 65; R. rhombifolius Wh. var. trichantherus Sud., 126 ; R.rubellus P.-J. Müll. var. plantaurellensis Sud., 721; R. rudis W. N. var. obcu- neifolius Sud., 130; R. semidis- jectus Sud., 66; R. semirudis Sud., 130; R. semisenticosus Sud., 725; H. semisupervestitus Sud., 66; R. stolovensis Weeber, 125; R. teretipes Sud. var. subvestitus Sud., 126; R. viridiflavens Sud., 65; R. Weeberi Sabr., 131. Rumez obtusifolius L., 496. husskELL (W.) Remarques sur la flo- raison automnale du Cornouiller sanguin, 216. Rutacées, 31, 114. S SaccarDO (P.-A.) Sylloge Fungorum omnium hucusque cognitorum, XX, 668. x Salir abnormis Rouy, 509; >X< S. bifida Wulf, 505; »« S. dichroa Döll, 507; S. dunensis Rouy, 184; S. Gui- chardi Coste et Soulié, 503; X S. hircina À. Kern., 505;2« S. laurina Sm., 508; S. repens, 118, 184. Salsolacées, 625. - Santalacées, 108. Sapindacées, 140. Saponaria bellidifolia Smith, 373, 736; S. lutea Lap. non L., 380. SARGENT (Ch.-Spr.), Trees and shrubs, illustrations of new or little known ligneous plants, lH, 3, (8067. Sarthe, 386. CXLVI SARTORY (A.) et BAINIER (G.), Mucédi- nées nouvelles, Trichoderma varians, Fusoma intermedia, 341, 413. Savoie et Haute-Savoie, [450]. Sazifraga Candollii Tausch, 748; S. cebennensis Rouy et Camus, 144; x S. chorantha Luizet, 155; S. Gaudinii Bruegger, 406; S. Iratiana Fr. Schultz, 681; < S. Jeanpertii Luizet, 153; x S. Jouffroyi G. Rouy, 684; x S. Lhommei Coste et Soulié, 404; S. mauberneana Luiz. et Soul., 116; S. nevadensis Boiss., 684; X S. obscura, Gr. God., 148; S. Prostiana Ser., 529 et variétés, 534; S. Prostii Sternb., 148; S. pu- bescens Pourr., 42, 120, 148, 746 et va- riétés, 122; x S. Verguinii Luizet et Soulié, 151. Saxifragacées, 42, 120, 529, 681, 709, 716, 744. Saxifrages, 42, 120, 148, 529, 681. Scleranthus annuus L., 590, 591; Scl. biennis, 591; Scl. intermedius Kittel, 590; Scl. perennis L., 590. Scrofularià Costei Biau, 111; Scr. Hoppii Koch, xxxvi. Scrofulariacées, 411, 600, (655], 711, 712, 143, XXXVIII. Sedum Malladræ Chiovenda, 134; S. Clusianum, 323, 330, 360, 361, 581; S. heptapetalum Poiret, 612; S. Lutzi R. Ham , 762. 'Seine-et-Oise. Voir : Environs de Paris. Senecio bayonnensis Boiss., 120; S. Ja- cobæa L. var. ambiguus Guffroy, 390. Session extraordinaire tenue dans le massif du Royans-Vercors. Liste des membres de la Société qui y ont pris part, 1. — Liste des personnes étrangères à la Société qui y ont pris part, 11. — Bureau spécial de la Ses- sion, 11. — Programme de la Session, IV. — Aperçu sommaire de la géo- graphie botanique du Massif du Ver- cors, VI, — Allocutions. Voir : CHALA- MET, GELLIE, ALIAS, TESSIER. — Rapports sur les excursions Voir : TESSIER, OFFNER. — Vœu pour une Session extraordinaire dans le Plateau central en 1913, Lxx. Sibthorpia europæa L., 143. Sisymbrium tanacetifolium L. avr. suffruticosum Coste et Soulié, 139. -Solanum Commersonii, 10, 165 S. tube- rosum, 10, 16, [448], [195]. 148, 310, 4045, TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LIX, Solidago Virga-aurea L. var. gracilis et foliosa Guffroy, 390. Sonchus oleraceus L. var. littoralis Guffroy, 409. SovEcEs (R.), Recherches sur l'embryo- génie des Renonculacées, 23, 51, 414, 345, 602. SOULIÉ (Abbé). Voir : CosTE. Specularia castellana Lange, 691. Spinovitis Davidii Rom. du C., 197. Squamaria dispersoareolata var. proli- fera B. de Lesd., 686, STANDLEY (C.-Paul), The type localities of plants first described from New- Mexico, (801). — A revision of Cicho- riaceous genera Krigia, Cynthia and Cymbia,[803].—and GoLDMANN(E.-A.), Two new Shrubs from Lower Cali- fornia, [803]. — The Allioniaceæ of Mexico and Central America, [803]. Stauropteris oldhamia Binney, Mémoire 24. STEELE (Edw.-S.), New or noteworthy plants from the Eastern United States, [803]. Stellaria media L. var. omissa Guffroy, 320; Race St. vogesiaca Guflroy, 539. Sterculiacées, 706. Steudelia viridis Gdgr, 108. | Srock (J.-E. van DER), Onderzoekin- gen omtrent Rijst en tweede Gewas- sen, [236]. s SrunM (Karl), Monographische Studien über Adora Moschatellina L., [95]. Subularia aquatica L., 140. Supre (H.), Notes batologiques, lll, 65, IV, 123. — Les Rubus du Cau- case, [447]. Suisse, 730, [815]. Sumatra, 109. SwiNcLE (Walter T.), Feroniella, genre nouveau de la tribu des Citreæ, fondé sur le F. oblata espèce nouvelle de lIndo-Chine, 774. . Sylvicülture, [795]. T Tapura Aubl., 648. Tarn, 66, 713, 114, 116, 126, 143. Tasmanie, 106. Tératologie, 31, 166, 442, [459]. . TESSIER, Allocution pendant la Session extraordinaire, xLv.— et ÜFFNER (0), Rapports sur les herborisations TABLE ALPHABÉTIQUE DES faites par la Société pendant la Session du Vercors, LXXI. THELLUNG (A.), Note sur quelques plantes vivaces ou frutescentes sub- spontanées ou naturaliséessurle litto- ral de la Provence et en Corse [450]. — La Flore adventice de Montpellier, [455]. — Nomenclator Garsaultianus, [461]. — Cruciferæ, [461]. — Zwei kleine Beitráge zur Adventivflora Deutschlands, [461]. — Ein neues adventives Geranium aus Baden, [655]. — Nachtráge zu Kirchner und Eichler Excursions flora für Wurttemberg und Hohenzollern, [655]. TisoN (A.). Voir : MAIRE (R.). TRABUT (L.), La Cuscute du Trèfle d'Alexandrie, Cuscuta ægypliaca sp. nov., 489. Trichoderma varians Sartory et Bainier, 346. Trifolium campestre Schreb. var. par- vifolium Guffroy, 322. Triticum dicoccum Schr. var. dicoccoides Kcke, xxx. Tulipa Celsiana DC., 385; T. gallica Lois., 384; T. grandiflora Hy, 385; T. sylvestris L., 302, 380, 384. Tunisie, 421. Typha, [669]. U Université de Genéve. Institut de Bota- nique, 8° série, 6° fasc., [816]. Urospermum picroides F.-W. Schmidt, 689. Urticacées, 169, 221. Utriculaire [450]. V Vaillantia muralis DC., XXXVII. Var, 356, [814]. Venturia chartae Vouaux, 15. Veronica Ponz Gouan var. aranensis Biau, 7112; V. serpyllifolia L. var. monticola Guffroy, 600. Verrucaria muralis nov. f. glauca B. de Lesd., 14. Vicia portosantana Gdgr, 106. VipaL (L.), Travaux du Laboratoire de micrographie de l'École francaise de papeterie, [231]. MATIERES DU TOME LIX. CXLVII | Vigne, 108, 197. Villarsia rhomboidalis P.Dop, 146. VILMORIN (Maurice DE), Sur la chute spontanée des rameaux de certains arbres. VizmMoriN (Philippe DE), Liste des plantes en fleurs ou sur le point de s'épanouir, développées à l'air libre à Verriéres-le-Buisson (S.-et-O.), le 24 janvier, 102. — Etat des recettes et des dépenses de la Société au 1*' jan- vier 1912, 187. Viola, [439]; V. brevicornis Biau, 712; V. Buchtienii Gdgr, 105; V. macloviana Gdgr, 105; V. macu- lata Cav. ty pica, 105. VinigUx. (J.), Contributions à l'étude des Algues de la région Jurassienne. II. Note sur le Dichotomosiphon tube- rosus (Al. Br.) Ernst et le Mischococ- cus con/ervicola Naeg., [657]. Vitis armata Diels et Gilg, 199, 380. Vosges, 5317, 599, 711, 713 et suiv., 129. VuiLLEMIN (Paul), Beauveria, nouveau genre de Verticilliacées, 34. W WETTSTEIN (Richard v. Handbuch der systematischen Botanik, 2* édit., [248]. WiLHELM (Karl, Die Samenpflanzen (Blütenpflanzen, Phanerogamen).Sys- tematische Uebersicht ihrer Familien und wichtigeren Gattungen und Arten, [460]. Woodwardia radicans Sm,, [458]. Z ZEILLER (R.), Allocution en prenan place au fauteuil présidentiel, 1. — Étude sur le Lepidostrobus Brownii (Unger) Schimper, [661]. — Sur une flore triasique découverte à Mada- gascar par M. Perrier de la Bàthie, [663]. — Rapport sur l'attribution du Prix de Coincy, xxirt. Zeitschrift für Botanik, IV, 1*' sem., [574], 2* sem., [191]. Zélande (Nouvelle-), 706. Zygorhynchus Dangeardi F. Mo- reau, 717, LXVII. ERRATA DU TOME LIX (1912). Page 12, ligne 16 (en remontant), au lieu de : livida. B. de Lesd., lisez : livida B. de Lesd. P. 66, ligne T (en remontant), après : brachyadenophorus, ajoutez : Sud. | P. 249, ligne 14 (en decendant), au lieu de : ans, lisez : aus. P. 259, ligne 9 (en remontant), au lieu de : circonscription, lisez : conscription. P. 270, ligne 16 (en remontant), au lieu de : 14761, lisez : 1861. P. 292, ligne 1 (en remontant), au lieu de : Cosen, lisez : Cosne. P. 297, ligne 6 (en remontant), au lieu de : Jüryens, lisez : Jürgens. P. 298, ligne 10 (en descendant), méme correction. P. 298, iigne 2 et 3 (en descendant), au lieu de : Hohenhacker, lisez : Bird P. 299, ligne 2 (en remontant), au lieu de : Jüryens, lisez : Jürgens. P. 361, ligne 9 (en descendant), au lieu de : vicentes, lisez : virentes. P. 362, ligne 18 (en remontant), au lieu de : autentiques, lisez : authentiques. P. 391, ligne 11 (en descendant), au lieu de : L. : var., lisez : L. var. P. 410, ligne 3 (en descendant), au lieu de : paupera, lisez : pauper. P. 425, ligne 5 (en descendant), au lieu de : Planche X, lisez : Planche XI. P. 435, ligne 10 (en remontant), au lieu de : engatolo, lisez : elongato. P. 445, ligne 16 (en remontant), au lieu de : 1901, lisez : 1801. P. 459, ligne 2 (en remontant), au lieu de > CERBAULT, lisez : GERBAULT. P. 507, ligne 8 (en remontant), au lieu de : Gyrosigma, lisez : Pleurosigma. P. 570, ligne 3 (en remontant), au lieu de XIII, lisez : XIV, P. 513, ligne 12 (en descendant), au lieu de : cahier, lisez : cahiers. . 91^, ligne 4 (en remontant), au lieu de : XV, lisez : XL. P. 578, ligne 7 (en descendant), au lieu de : Chailletacées; lisez : Chaillétacées. r _ P. 665, ligne 20 (en descendant), au lieu de : ETUDE, lisez : ÉTUDE. | P. 684, ligne 11 (en descendant), avant : Saxifraga Jouffroyi, mettez : >x<. 7 mt LISTE DES MÉMOIRES PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ. CXLIX P. 684, ligne 17 (en descendant), au lieu de : X Le S. Jouffroyi, lisez : Le X S. Jouffroyi. P. 706, ligne 4 (en descendant), au lieu de : Novæ Zelandiæ, lisez : Novæ-Zelandiæ. P. 709, ligne 9 (en remontant), au lieu de : Asterotricha, lisez : Astrotricha. P. 710, ligne 12 (en remontant), au lieu de : Boopsis, lisez : Boopis. P. 726, ligne 18 (en remontant), aprés : subvestitus, ajoutez : Sud. — Ajoutez également : Sud., aprés les mots: brevistamineus (p. 727, lig. 7 en descend.), tornatus (p. 128, lig. 1 en dese.). Dans cet article de M. Sudre, le mot BRACHYTRICHOIDES devrait être imprimé brachytrichoides, les mots beskidarum et lissaorensis devraient être imprimés beskidarum et lissaorensis. P. 766, ligne 2 (en remontant), au lieu de : Rostrenem, lisez : Rostrenen. P. 767, ligne 18 (en descendant), au lieu de : Penmach, lisez : Pen- march. P. 767, ligne 29 (en descendant), au lieu de : Lochmariaquer, lisez : Locmariaquer. | P. 768, ligne 3 (en descendant), au lieu de : Montsoir, lisez : Montoir. P. 808, ligne 4 (en descendant), au lieu de : Sylvestrü, lisez : Silvestri. Mémoire 3g, p. 649, ligne 18 (en descendant), au lieu de : numéraux, lisez : numéros. Session extraordinaire, Page IV, ligne 11. (en remontant), apres : JEUDI 1**, ajoutez : AOUT. Page xxx, ligne 9 (en descendant), apres nouvelles, ajoutez : . Le secrétariat, tout en apportant le plus grand soin à la correction des épreuves, ne saurait étre responsable des fautes échappées aux auteurs, et il ne se charge pas d'en faire le relevé complet. Celles qui lui ont été signalées en temps utile peuvent figurer dans les listes d'errala qui terminent les volumes annuels. LISTE DES MÉMOIRES PUBLIÉS PAR LA SOCIETE ET DÉPENDANT DU TOME LIX (1912). GERBER (C.), Les diastases du latex du Figuier (Ficus Carica L.). Leur comparaison avec celles du latex du Mürier à papier (Broussonetia papyrifera L.), 48 p. (Mémoire n° 23, paru en juillet 1912, terminé). CL CLASSEMENT DU TEXTE. AVIS AU RELIEUR LiGnier (0.), Le Stauropteris oldhamia Binney et les Cœnoptéridées à la lumiere de la théorie de mériphyte, 33 p. (Mémoire n? 24, paru en septembre 1912, terminé). : GrazioU, Plantes du-Brésil Central, p. 585-661 j(Mémoire 3g, paru en septembre, 1913, terminé). CLASSEMENT DU TEXTE Le tome LIX comprend : 1° La liste des membres de la Société au 4°" janvier 1912, xxvii pages. 2° Les comptes rendus des Séances et la Revue bibliographique inter- calée et sans pagination spéciale, 828 pages, XIX planches (PI. I-II, III bis, IV-XVIIU. 3° Le compte rendu de la Session extraordinaire dans le Vercors et la Table des matiéres, cr pages. 4° Les Mémoires ci-dessus énumérés. AVIS AU RELIEUR Les planches peuvent être réunies à la fin du volume ou disposées près des textes qu'elles illustrent. Dans ce dernier cas, elles seront insérées : PI. 1, en regard de la page 401 PI. XII, en regard de la page 491 PI. 1, II, IH bis — 227 | PI. XIII, — 494 PI., IV, o — 9S7 | PI. XIV, XV, . — , 569 Pl. V, — `, 845 Pl. XVI, XVII, — 636 Pl. VI, VH, VIII, — M8 | PL XVIII, + 183 PI. IX, de 293. QR. | | Pl. X, - — 554 | PI. I (Sess. extr.) — XL Pl. XI, — 495 PL iL Hl — — XLVI Les Mémoires 23, 24 et 3g peuvent être reliés avec les autres parties du texte constituant le volume LIX, ou au contraire être reliés à part. — Dans ce dernier cas, ils font partie du tome II des Mémoires, pour lequel - un feuillet de titre avec table alphabétique des Mémoires y contenus a été distribué avee le Mémoire 3g. Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, F. Camus. Coulommiers. — Imp. Pauz BRODARD.