L'ILLUSTRATION HORTICOLE, Je dirai comment l'art embellit les ombrages, L'eau, les fleurs, les gazons et les rochers sauvages ! POBUSARAMON HORMIEURE, JOURNAL SPÉCIAL DES SERRES ET DES JARDINS, ou CHOIX RARONNÉ DES PLANTES LES PLUS INTÉRESSANTES SOUS LE RAPPORT ORNEMENTALS, COMTRESAST LEUR IISTOIRE COMPLÈTE,; LEUR DESCRIPTION CUMPARÉE, LEUR FIGURE ET LEUR CULTURE; RÉDIGÉ Pau CH. LEMAIRE, Professeur de Botanique; Membe honoraire et correspondant de diverses Sociétés savantes, Er péauté Pan AMBROISE VERSCHAFFELT, Horticulteur ; Éditeur de la Nouvelle Iconographie des Camcllins. —#e— Quatrième Volume. :: se GAND, IMPRIMERIE ET LITHOGRAPHIE DE K, ET E. GYSELYNCK, Rue des Peigues, 36, 1857 Le dépôt exigé par la loi a ÉIE fait. L'ILLUSTRATION HORTICOLE. Planche 1145. WEIGELIA? MIDDENDORFFIAN WEIGÉLIE DE MIDDENDORFF, (WAGNERIA MIDDENDORFFIANS.) Érvx. Cueisrian Ennexrrisn WEice, Allemand, professeur de botanique à l'Université de Greifswald, auteur d'une Flora Pomerano-Rugica (1775), ete. Caprifoliaceæ $ Lonicereæ. CHARACT. GENER. Characterum generis bujus (Weigoliæ) maxime inter auctores controversi, alüs accipientibus, alis rejicientibus, Diervillæque merito conjangenübus exponendorum non est hic locus : imprimis quidem quia planta de qua infra sgi- tur neutri, sententia nostra, recle potes refe novum, nt proposuerunt Clr, Taaurvertan et Mexer, rationaliter constituere videtur. Attumen generis il- lius ab auctor. Cast me dicti nomen est mu tandum quod inter Euphorbiacens (6 Crotonces) jam exstat genus Cafyptrostigma Kiorisen. Quamobrem de plants nostra genus Wagneriam (1) hic ad siccum instiluemus cum diagnosi sequenti inter exspectan- dam naturam viventem incompleta. Catycis tubus cum ovario connatus in collum apice elongato-angustatus, limbi bilabiati segmentis 5 : 2 superis fere om- nino connatis, aliis crectis fere ad basim usque liberis persistentibus. Corolla su- pera recte campanulata versus basim in tubulum angustissimum coarctata basi- que extrema glandulam asportante, limb lobis 5 ovali-rotundatis patulis. Ovaréum inferum fusiforme sessile v. pedicella- tum bibracteolatum.... Ovulis…. Stylus stamina paulo superans inclusus.…. Big mate capitatim calyptrato.…. Séamina 5: filementis basi partis coarctatæ corollæ affixis cum ea coadunatis dein ad faucem tubuli liberis; antheris oblongis basi sa- gittatis cira apicem styli coadunatis erec- lis... Capsule... Semina…. (Hæc ormnia serius ad vivum describenda). Wagnerta Non, præsenti in loco! Calyptrostigma Traurv, et Mev. Bull, Acad. Mosc. nov, 4854. F. J. Rurrecar, Mél. biolog. Te II... Weigeliæ v. Dieruillæ spec. aionum! CHARACT. SPECIF, Species unica, de qua fusius infra disseritur, Waguerla Middendorffiana Nos. nostra tabulu 115. Weigelia Middendorffiana Honr.Russ. Calyptrostigma Middendorffananum 2) Taaurv, el Mey. Le. IR Diervilla Middendorffiana Carrière, Rev. hort. p. 261 (1854), eum ic. — VH. Flore d. $. et d. J. de l'Éur. Te I. 2e sér. p. 131. €. ic. Nous conformant ostensiblement à la rubrique horticole, et pour ne pas causer dans le commerce par des changements multiples de noms une (1) MM. F. et Ch. Wagner, fréres, horticulteurs très distingués, à Rige, successeurs de jour pére. (2) Nec Middendorfians, ab geæeum orge, vos [ré]. TOM, IV. JaNV. 4887. WEIGELIA MIDDENDORFFIANA. perturbation nuisible aux intérêts des horticulteurs, qui tous connaissent la plante dont il s'agit sous celui qui est en tête de notre article, nous devons cependant avertir qu'elle n'appartient point au genre Weigelia (1) ou Diervilla (que réunissent aujourd'hui, avec raison, les botanistes sous la seconde de ces dénominations, comme la plus ancienne). En l'absence, malheureusement, de documents complets, écrits ou en nature, nous devons, pour prouver notre asserlion, citer nos autorités, et établir aussi bien que possible, les caractères qui éloignent notre plante du genre Diervilla et nous paraissent assez importants pour en faire le type d'un genre distinct. Dans une notice imprimée, qu'a bien voulu nous communiquer l'un de MM. les frères Wagner, en même temps que de beaux échantillons des- séchés de la plante, l'auteur, M, F. J. Roprecht, nous apprend que MM. Trautvetter et Meyer ont fondé sur la dite plante le genre Calyp- trostigma (loco...?), adopté et publié ensuite par C. A. Meyer dans le N° de novembre 1854 du Bulletin de l'Académie de Moscou. Mais ces estimables auteurs ignoraient vraisemblablement l'existence dans La fa- mille des Euphorhiucées ($ Crotonéées) d'un genre ainsi nommé et établi par M. Klotzsch, avant 4845 (2). Ii est vraisemblable que les deux pre- miers auteurs ont dû formuler les caractères de leur nouveau genre, et que À. C. Meyer les a insérés dans le rocueil en question, que nous regreltons de ne pouvoir consulter. De son côté, M. Ruprecht les omet dans sa notice, mais nous fournit quelques particularités qui, d'après lui, justifient aussi la création du genre, entr'autres la position externe du funicule dans l'ovule, bien que la plante appartienne à la section des Lonicérées, où le contraire a lieu, selon les botanistes. N'ayant done à notre disposition en ce moment que des échantillons secs, nous ne pouvons par l'analyse de l'ovaire (de crainte d'erreur pres- que inévitable en ce cas) corroborer sous ce rapport les observations de ce savant; mais, selon nous, la forme de la corolle, la disposition des éta- mines et surtout de leurs anthères, eic., sont des caractères suffisants pour ne pas réunir cette plante au Diervilla Tourn. (Calysphyrum Buxce), dont elle est du reste extrêmement voisine, D'un autre côté, le mot Calyptrostigma fesant double emploi, nous avons dû lai en substituer un (1 Thnaberg, son fondateur, et quelques auteurs écrivent Weigela, mois il est plus cuphonique et plus conforme à la nomenclature admise d'adopter la désinence ia, qui de plus a le mérite de n'altérer nul= lement les nams patronÿmiques. 42) Nous trouvons re genre cité dans le Vegetable Kingdom de M. Lindley; mais comme Endlicher, Meisner et Walpers Font omis, nous ignorons l'époque à laquelle il a été fondé ec l'ouvrege où il a éé décrit. Le Veg. Kingd. n paru en janvier 1846. WEIGELIA MIDDENDORFFIANA. autre, le nom même de notre bienveillant correspondant. Ainsi donc en borticulture, par les raisons émises ci-dessus, il existe dans les jardins une Weigela Middendorffiana, qui devient dans la nomenclature bota- nique la Wagneria Middendorfiana. | Nous arrivons enfin à la partie historique et descriptive, La Weïgelia Middendorfiuna Honr. a élé découverte presque en même temps par M. von Middendorff et le docteur Tiling, sur les côtes sud-ouest de la Mer d'Ochotzk (Russie d'Asie}, assez récemment, à ce qu’il semble, mais à une époque que nous ne pouvons préciser. Elle forme un beau buisson touffu d'un à deux mêtres de hauteur, se couronnant de toutes parts depuis mars jusqu’en mai de feuilles et à la fois de grandes et belles fleurs campanulées {et non digitaliformes, comme l'écrit M. Ru- precht), blanchâtres d'abord, puis passant vers le déclin au jaune pâle; et criblées sur la partie inférieure interne de points passant du jaune orangé au rouge presque cramaisi, Sa rusticité extrême, due à la nature du climat dont elle est originaire, promet, en raison de la beauté de ses fleurs, un riche ornement, à l'air libre, pour les parcs et les jardins, où d’après sa station particulière, elle paraît devoir exiger une position sèche et bien aérée, Ici se place une observation importante que nous devons mentionner, en faveur des horticulteurs qui pourront en tirer des in- ductions profitables pour sa culture: M. Ruprecht nous apprend, que, dans son pays natal, cette plante, vers de milieu de mai (L. c.), se couvre à la fois de feuilles et des fleurs. Jusqu'ici, en Europe, il en a été tout autrement, à ce qu’il paraît, les feuilles se sont montrées, dit-on, dès jan- vier, les fleurs dès les premiers jours de mars; mais le tout d'une façon chétive et presque anormale, faute, vraisemblablement , d’une eulture appropriée. | Descr. Arbrisseau, Rameuux subdressés, cylindriques, portant dans la jeunesse quelques poils rares, bientôt caduques. Feuilles sessiles, presqu'amplexicaules, ou (et les plus inférieures à peine pétiolées) ovales-lnncéolées, nettement acumi- nées, finement nervées-réticulées, glabres (sauf les nervures des deux faces, où se remarquent quelques petits poils épars), irrégulièrement dentées aux bords, pauci- ou non-ciliées. Fleurs disposées en petites panieules terminales (et non en cymes), 9-12-flores (ou plus?). Pédoncules axillaires, trichotomes-triflores, nus à la base, tribractéés au sommet; fleur intermédiaire sessile; les deux latérales brièvement pédicellées ; pédicelles latéraux tribractéolés; bractées et bractéoles linéaires-subu- lées, herbacées, très finement denticulées et ciliolées aux bords. Tube caiycinal soudé avee un ovaire allongé-fusiforme, glabre, légèrement sillonné (?); limbe bilabié, eupuliforme à la base; lèvre supérieure formée de} deux segments soudés presque jusqu'au sommet; l'inférieure de trois autres linéaïres-lancéolés, libres presque jusqu'à la base, portant à sa base interne une glande charnue, bifide WEIGELIA MIDDENDORFFIANA. (6° étam. avortéc!}. Tube coroëléen d'abord très étroitement contracté, puis brus- quement dilaté-campanulé, très glabre extérieurement, largement veiné-réticulé, ainsi que le limbe; parsemé à sa partie (dilatée) inférieure interne d'assez grands poils, couchés, entremélés; limbe formé de 5 lobes ovales-arrondis, deux supé- rieurs, trois inférieurs, tous étalés, égaux. Étamines 5 (ct non 4) incluses; filaments partant de la base extrême du tube, connés avec lui jusqu'à la gorge de sa partie contractée, puis libres, dilatés-plans, poilus vers la base, glabres ensuite ; anthères oblongues, sagittées à la base, très finement ciliolées, adhérentes entre elles en une sorte de tube que dépasse le style. Celui-ci cylindrique, grêle, glabre, terminé par un stigmate largement calyptrimorphe (plane siccum non potui describere!)}, dépas- sant un peu la seconde gorge de la corolle….. (Reliqua desidcrantur seriusque ad vivum exprimende). Bien que rédigée d'après des specimen secs, nous pouvons garantir l'exactitude de la description qui précède, et dont nous nous proposons de combler plus tard les lacunes, quand nous aurons occasion d'étudier sur le vivant l'ovaire dans ses diverses phases. La Revue horticole et la Flore des Serres et des Jardins ont chacune de leur côté donné une figure de cette plante, mais ces figures, exécutées d’après des individus forcés ou rachitiques, ne donnent aucunc idée, même approximative, de la beauté de notre plante, arrivée à son développement normal. Plus heureux que nos devanciers, nous avons fait faire la nôtre et d’après un dessin original et surtout d’après les beaux échantillons dont nous avons parlé. Nous avons compté 7 à 42 fleurs, par panicule, et chaque fleur mesure 4 centi- mètres et demi de long sur trois de diamètre limbaire; nous en avons dit les phases et du coloris et des élégantes mouchetures qui les décorent. Par tout ce qui précède, le tout très rigoureusement exact, nos lecteurs pourront juger qu’il s'agit d'une plante hautement ornementale et parfai- tement rustique, d’une précieuse acquisition pour les bosquets et les mas- sifs des jardins. Nous reviendrons nécessairement sur son compte, dès que, au printemps de celte année même, nous en aurons vu fleurir les beaux individus qu’en possède l'établissement Verschaffelt. Cu. L. CULTURE. (Pz. Am). Originaire des parties les plus froides de la Sibérie orientale, où elle se plaît non loin des bords de la mer, cette plante, dans son pays natal, montre à la fois ses feuilles et ses fleurs vers le milieu de mai; et vraisem- blablement un peu plus tôt dans nos cultures, où, selon les essais que nous en avons faits, l'exposition du nord lui convient fort bien, plantée dans une bonne terre de bruyères bien ameublie. Une aussi belle plante mérite WEIGELIA MIDDENDORFFIANA, bien qu'on cherche par tous les moyens possibles à Pacclimater dans nos jardins. Peut-être même en raison de sa station (sur les bords de la mer) ne serait-il pas inutile, de temps à autre, de faire dissoudre dans l'eau des arrosements une poignée de sel gris (muriate de soude). Au reste, nous devrons revenir sur la culture d’une plante aussi importante pour nos jouissances jrrdiniques et consigner dans ce recueil le résultat de nos propres expériences à son sujet. On la propagera par le bouturage et par le semis de ses graines. A. V. Planche 116. PORMQUVETURR, RAISIN (HAMBOURG DORÉ DE STOCKWOOD), Vitaceæ. Tous ceux qui ont écrit sur l’agriculture et l’horticulture, et Dieu seul en sait le nombre, ont proclamé que ces deux grandes sections des con- naissances humaines étaient inséparables, étaient sœurs! Fort bien! cela est pour nous chose incontestable. A l'agriculture, le droit d’aînesse, puis- que lhorticulture évidemment n'a dû naître qu'après elle; mais il est une troisième section, fort en vogue cependant parmi les hommes, qui en dé- gustent à l'envi les savoureux produits, et à laquelle ils n'ont pas songé à assigner un rang, bien que distincte et tenant aux deux précédentes par des liens intermédiaires et immédiats, la Ponoiocre, enfin: tel est son nom moderne, et qu’à bon droit, il faut regarder comme leur sœur pui- née et non la moins intéressante, aux yeux, nous voulons dire au goût, de bien des lecteurs. Non pas que nous approuvions ce mot : Pomologie signifie littérale- ment discours et pomme; or, les raisins, les fraises, les groseilles, ete., ne sont pas des pommes, que nous sachions, et cependant on ne peut les séparer de la dite section. Il eût fallu trouver un mot qui convint à l'en- semble des fruits de nos vergers, tel, par exemple, que Carpologie : mot excellent sans doute, mais qu’on aurait souvent confondu avec celte partie de la botanique qui traite des fruits en général. Va donc pour Pomolo- gie, ou mieux pour Pomiculture, pour nous conformer à la nomenclature adoptée (1). Mais hâtons-nous d'arriver à notre sujet. Il appartenait à l'AUustration horticole de faire de temps à autre une exeursion dans le domaine de la Pomieulture ; et pour son début, nous estimons qu'elle a eu la main heu- reuse. Voici, en effet, non seulement un magnifique raisin blanc (de table), mais un excellent raisin, au dire de juges très compétents, parmi lesquels (1) Fesons remarquer en passant que si Pomiculure (ou Fructiculture, si lon veut) devient dans notre langue désormais un mot nécessaire, if est aussi mauvaisque Floriculture, inventé aussi lout récemment ; en effet, on ne eultive ni des fruits, ni des fleurs, mais tout d'abord les plantes qui les produisent. On ne cullive pas des effets, muis des causes! ' $ k ni R. . À NS « ND & à à Q Q LS w” ? (at 5 Q mc à] = à — «hp; , ŸQ 5 À d A . { ? Au bc LE )C Le ! BAISIN (HAMBOURG DORÉ DE STOCKWOOD). nous citerons MM, Lindiey, Joseph Paxton, Henderson, D' Balfour, ete., tous noms populaires en fait d'horticulture. L'honorable maison Veitch, qui en acquis la propriété et le met dans le commerce, nous apprend qu’il a été gagné de semis par M. Busby; jardinier de M. John Crawley, à Stockwood-Park, près de Luton (Bed- fordshire), en fertilisant Black-Hamburgh (Hambourg noir}, par le pollen de Siveet- Water (Eau-douce), Une belle grappe en fut présentée pour la première fois, en octobre 1853, à une séance de la Société d'hortieulture de Londres (Régent- street), où elle fut unanimement admirée et fut jugée digne d'un certi- ficat de mérite de première classe. En juillet 1855, elle obtint, à l'expo- sition de Chiswick, la grande médaille d'argent ; ete., ete. Le beau dessin que nous en donnons ci-contre, dû à un artiste anglais, M. Andrews, en figure une grappe moyenne, dont l'ampleur, le volume des grains (baies), leur beau coloris ambré font littéralement venir Peau à la bouche des gourmets (ne pas confondre avec gourmands!). Selon le Florist, qui le premier l'a publié (févr, 4836), la peau en est modérément ferme, le suc rafraîchissant, plus vineux que celui du Sweet- Water ou de la Musca- dine. La vigne qui le porte, est robuste, très rustique et croît avec vigueur; tout en un mot concourt à faire de ce gain un excellent fruit à forcer ou pour orner une serre tempérée, [l serait bon pour l'agrément du coup-d'œil, en même temps que pour l'excellent produit de leurs fruits, d'en marier dans la même serre les rameaux à ceux du Hambourg noir. Or, dans tout le nord de l'Europe, où toutes les catégories de cultures sont en honneur et poussées à un aussi haut point de perfection, mais oùla vigne ne mürit point ses fruits à l'air libre, ces sortes de raisins, dans des serres plus ou moins chaudes, suspendus en état de maturité À des treilles, à des piliers, ou pendant de leur toit vitré, non seulement réjouiraient la vue, mais deviendraient une précieuse et excellente chose pour la table, À cet avantage s'en joint un autre, non moins important, celui de protéger en temps utile (avril à juin) les plantes délicates placées en dessous par l'ombrage que produisent leurs larges feuilles. L'établissement Verschaffelt, s'étant empressé de souscrire à un grand nombre d'individus de la vigne en question, est en mesure d’en procurer de beaux et sains individus, à la même époque et au même prix que l’ac- rimitif, quéreur primiti Cu, L, CULTURE. “(Pre Air ou S. T.) Dans toutes les parties de l'Europe (ou du Monde), où la vigne mûrit RAISIN (HAMBOURG DORÉ DE STOCKWOOD). ses fruits à l'air libre, cette nouvelle variété peut être cultivée en espalier ou en contre-espalier; mais partout ailleurs, si lon en veut obtenir les excellents produits, it faut lui procurer un abri plus ou moins chaud, selon que l'on voudra en bâter ou retarder la maturité, ou l'obtenir simplement par le seul effet de la chaleur solaire concentrée par les vitres de la serre. Comme nous nous proposons de traiter plus tard de la culture forcée de la vigne, nous dirons seulement ici un mot sur le mode de traitement & appliquer à celle dont il s'agit, plantée tout simplement dans une serre tempérée. Vers la fin de novembre ou de décembre, dans le coin d’une telle serre, le plus rapproché du poële, on creusera dans le sol une fosse d'un mètre cube environ de capacité, qu'on remplira par une terre forte, bien meu- ble et bien riche en humus (compost pour orangers, par exemple}, et on plantera le jeune ceps, dont on conduira plus tard les sarments en cor- dons à la Thomery, soit sur un treillage le long des murs, soit sur un lattis placé devant les vitres du toit. Au bout de deux ou trois ans, si elle est bien gouvernée, elle commencera à rapporter et mürira ses fruits vers la fin d'août où le commencement de septembre. Son feuillage, ne se développant complètement qu'en avril et en mars, ne pourra nuire encore aux pläntes placées dessous; et dès avril, on com- mencera à l'éclaircir, en supprimant les feuilles inutiles et déjà jaunis- santes (celles de la base), afin de dégager les grappes florales et leur faci- liter l'accès de la lumière solaire. A cette époque, ce même feuillage pro- tégera contre les ardeurs de celle-ci les plantes qu'on ne sort qu’en mai. Lorsque la serre sera veuve de toutes celles qu’elle a abritées pendant l'hiver, on en fermera toutes les ouvertures, de manière à y concentrer toute la chaleur possible, en établissant seulement un léger courant d'air, au moment où les rayons solaires sont le plus ardents (de onze à deux heures), Toutefois, la porte restera ouverte presque toute la journée. S'il tombait de temps en temps une pluie chaude, il serait bon de dépanneau- ter, pour laisser la vigne profiter de ses bienfaits. On arrosera aussi souvent que besoin sera, et surtout, pendant les heures de chaleur ; on seringuera abondamment, pour laver les feuilles et les jeunes grains {qui en grossiront d'autant plus), afin d’en éloigner la poussière, les araignées et les autres insectes. Si l'Oidium, cette peste des raisins, venait à se montrer, on le combattrait victorieusement, si, sans le laisser faire de progrès, on seringuait avec de l'eau à laquelle on aurait mêlé de la fleur de soufre bien battue avec elle. A. V. e ) ; | Ç F uuta Ets A LXOÔCOL HORT.(IYE DA ) SenuS Luxembourg { Plein air. / / Pol prrfi Frnn07 E ad naAl DurA orlo lers 2.rc C2 Ca UAA v. Planche 147. CLEMATIS GUASCOE cavsra!) CLÉMATITE DE GUASCO. Érv. V. Jardin fleuriste, To 11. PL 198. CHARACT, GENER. V. ébidem. phili cujusdam ex C. cœrulea var. gran- CHARACT. SPECIF. Varictatum by- | dfora maire, el ox C. vificella patre bridarumque more nostro, ut non semel dictum fuit, non exponuntur. Quæ qui- ct tis Guascot Honr. (Aybrida !) dem bybrida in horio, ut dicitur, antho- sente ee @y ’ Voici une hybride, d’un côté parfaitement authentique, de l'autre véri- tablement et hautement ornementale, ainsi qu'en témoigne la belle et exacte figure ci-contre, faite d’après nature sous nos yeux, Elle a été obtenue de graines, récoltées par un amateur luxembourgeois, M. de Guasco, sur un individu de Clematis cœrulea var. grandiflora fé- condé par la Clematis vitivella flore purpureo. Le coloris de ses fleurs offre l'heureux mélange de ceux de son père et de sa mère; c'est un beau violet nuancé de bleuâtre pendant la première jeunesse, passant plus tard à un riche violet pourpré-velouté; elles ont l'ampleur des fleurs de la seconde; et offrent tantôt le nombre quaternaire des pétales du père, tantôt celui qui- naire et sénaire de ceux de la mère. Le feuillage est celui peu modifié de la C. cœrulea; ei les caractères floraux participent de ceux des conjoints. C’est une plante rustique à tiges élancées, très vigoureuses, parsemées de poils courts; les folioles disposées par cinq (dans les feuilles supérieures), deux basilaires, trois. terminales, sont presque glabres, amples, pauci-vei- nées, luisantes. Les fleurs, qui mesurent souvent plus de huit centimètres de diamètre, sont dressées, composées de 4-5-6 pétales obovés-oblongs, très finement et très distinctement acuminés, plissés-trinerves en dedans, tricostés en dehors, très finement tomenteux en dessous, très glabres sur l'autre face, nervés-réticulés, Les étamines sont toutes fertiles, très gla- bres; les styles plus longs, fasciculés. L'honorable maison Makoy, de Liége, a acquis l'édition de ce beau gain et en a cédé une partie à notre éditeur. Il est donc dès lors dans le com- merce à la disposition des amateurs qui en feront une heureuse acquisition pour l'ornement de leurs bosquets, de leurs tonnelles, ete. Ca, L. CULTURE. C'est une plante entièrement rustique, n'ayant rien à redouter de nos hivers, et pouvant se contenter de toutes qualités de terrain. Multiplication par le couchage ou le marcottage des rameaux, ou encore par le greffage sur quelque autre vigou- reuse espèce. A. V TOM, 19. — Janv. 1837. 2 Planche 118. ROSE MARIE AVIAT, ($ HxeRiDES- RRMONTANTES OU PERPÉTUELLES.) Rosaceæ. La belle rose, dont nous annexons ci-contre une exacte figure, exécutée d'après nature dans l'établissement de notre éditeur, est due aux soins intelligents de M. Dupuy-Jamain, horticulteur, à Paris, Notre habile artiste, en a parfaitement rendu la forme et le coloris, tous deux fort re- marquables dans la section à laquelle elle appartient, la $ des Hybrides- remontantes, dites aussi en raison de cette dernière expression: Per- pétuelles. On l'y distingue, en effet, par son volume peu ordinaire, par sa forme agréablement désordonnée, son frais et délicat coloris nuancé à la fois de rose tendre et de rose vif, C’est en outre, ainsi que nous l'avons observé dans l'établissement Verschaffelt, un arbrisseau très vigoureux, très flori- fère, orné d’un ample feuillage d'un beau vert, et souvent comme doré. Son coloris peu ordinaire dans la section dont elle fait partie, opposera à ceux de ses congénères, aux tons pourpres plus ou moins foncés, ou plus ou moins riches, l'aimable contraste de ses nuances légères et la fera recher- cher des nombreux amateurs de ce charmant genre, qui la jugeront, comme nous, l'un des plus gracieux produits obtenus dans ces derniers temps. Notre éditeur est dès lors en mesure de leur en céder de jolis individus. Ce. EL CULTURE. (PL. Am.) La culture des Rosiers est tellement connue, tellement répandue, que nous n’aurions à présenter ici aucune observation nouvelle à ce sujet, Nous nous contenterons toutefois de rappeler qu'ils aiment un sol riche, profond et frais ; et de temps en temps un peu d'engrais liquide. A. V. TE - & [ei a je al © à + | = à E À Œ 4 M = pr << Em €. MO où -e - A 17 (C7 Jemis upuy - Jamai ei O9 « é é . 17 h à + pa P * 0 Z Strocbaré. ad. nat.pinsæe.tr Horto Verscha/fell. Lit. de I Stroobant à CE Le + uchs Lo galauthif loi (HORT. ANGL) : Senus Angtlelerre ( Serre froute.) À Verschaffelt phbl. Planche 419. FUCHSIA GALANTHIPLORA PLENA (uvsrinat) FUCHSIA A FLEURS (doubles) de Perce-ncige. VARIÉTÉ HYBRIDE DES JARDINS. OEnntheraceæ $ Fuchsicæ. Cette nouvelle variété, si remarquable par l'ampleur de ses fleurs et surtout le riche coloris si admirablement varié et panaché d’icelles, na été gagnée de semis en Angleterre, et mise dans le commerce par MM. Lucombe et Pince, d'Exeter. Sa beauté lui a bientôt fait franchir le détroit pour venir habiter les jardins du continent, et notamment à Gand, où elle a fleuri splendidement chez M. Tonel, M. Coene, et dans Fétablissement de M. A. Verschaffelt, qui s’est empressé d'en faire exé- cuter une belle et exacte figure pour en enrichir notre recueil. Nous regretions beaucoup de ne pouvoir en consigner ici la parenté ascendante: circonstance que tout producteur d’hybrides devrait enregistrer avec beaucoup d'exactitude, dans l'intérêt de la science et de l'horticulture, C'est un arbrisseau dressé, à branches eflilées, à feuilles distantes, cor- diformes-lancéolées, aiguës, molles-veloutées, grandi-dentées, nervées de rouge, surtout en dessous; à fleurs grandes, longuement pédonculées, solitaires, opposées, pendantes, à tube d'un beau rose cocciné, ainsi que les sépales; ceux-ci amples, allongés-lancéolés, étalés-récurves, bos- sués-renflés à la base. Pétales arrondis (8-101);° blancs, maculés et lignés de cocciné et de violet au milieu, Étamines très exsertes, coccinées. Style beaucoup plus long qu’elles. Telle est, botaniquement et jardiniquement, grosso modo, la belle va- riété que nous signalons aux amateurs, auxquels nous oserons affirmer que jusqu'ici ils ne sauraient posséder rien de plus élégant et de plus distinct en ce besu genre. Cr. L, CULTURE. | ($. Fa.) Voir à ce sujet les articles précédents sur ces sortes de plantes, | A. V. TOM. IV. — FÉVR, 1857. 7 3 Planche 120. SALVIA TRICOLOR, SAUGE A FLEURS DE TROIS COULEURS, Érys, V, Jardin fleuriste, Te LE, PL, 435. Lamiaceæ $ Monardeæ $ Salviæ, CHARACT. GENER. V. ibidem. CHARACT. SPECIF. V. ci-dessus, Te LIE, Mise, page 71. -Salvia tricolor Nos, 1. c. (non Horr.) Dans notre Tome III, Mise. p. 71, nous avons dit à nos lecteurs quelques mots de cette toute gracieuse nouveauté, dont nous donnons ci-contre, comme nous l'avons promis, une belle figure, exécutée sous nos yeux d'après nature, et dont nous pouvons garantir la fidélité. lis peuvent main- tenant juger en connaissance de cause, si nous avons exagéré les charmes du modèle, dont nous leur conseillions fortement l'acquisition pour l'orne- ment de leurs serres froides ou tempérées. Comme nous l'avons dit, elle croit spontanément au Mexique, d'où l’a reçue notre éditeur, par l'intermédiaire de ses correspondants, MM, Tonel, frères, mais sans désignation particulière d'habitat et de station. En la publiant comme nouvelle, peut-être nous trompons-nous? mais privé de moyens de comparaison en herbier, avec les autres espèces d’un genre si vaste, et ne trouvant pas dans les phrases spécifiques, que le savant bota- niste Bentham donne des espèces qu'il en admet (DC. Prodr. XIE. pp. 262- 858. 407 esp.!), une qui corresponde assez exactement à celle que nous avons rédigée d’après la plante vivante, nous la regardons comme inédite, en appelant l'indulgence des botanistes sur ce point que nous nous em- presserons sur leur avis bienveillant de rectifier, s'il y a lieu. Quoi qu'il en soit de sa distinction spécifique, ce doute de notre part n'ôte rien au mérite de la plante, laquelle, dans tous les cas, est bien cer- tainement nouvelle pour nos jardins. C'est un arbuste émettant de toutes ses parties une odeur forte, mais agréable, absolument analogue à celle du Ribes nigrum (Cassis), à bran- ches nombreuses, partant d'une souche commune, d’abord couchées, puis ascendantes, comme gazonnanics, grêles-ramifiées, tétragones, couvertes de petits poils glanduieux ; à feuilles pelites, brièvement pétiolées, ovécs, naar. à ÿ Lo «100 Ei 4 17002 S'alv de :) rot + Mexique (Serre f & CARE. / SALYIA TRICOLOR, obluses-arrondies au sommet avec une dent terminale, subalténuées-dé- currentes à la base, crénelées aux bords, criblées sur les deux faces de points élevés. Racèmes floraux, allongés, grêles, mulliflores. Feuilles flo- rales, ou plulôt, bractées, très petites, eymbiformes-arrondies, très briève- ment et brusquement apiculécs, très promptement caduques. Fleurs solitaires ou rarement géminées, très brièvement pédicellées. Calyce oblong-campanulé, fortement costé, bilabié; lèvre supérieure entière, plus grande, acutiuscule; l'inférieure bifide, à lobes aigus. Corolle com- primée, costée, gibbeuse en dessous : tube 2 4/2 fois aussi long que le calyce; lèvre supérieure allongée, subdressée, entière, pliée en voûte, velue au sommet; l'inférieure beaucoup plus grande, défléchie, trilobée ; lobes latéraux petits, arrondis très rapprochés de l'intermédiaire, avec lequel ils semblent s’unir par leurs bords ; celui très grand, étalé, obcordé- arrondi, largement auriculé en arrière et échancré au sommet, Étamines courtes, robustes, très glabres, hyalines, cachées avec leurs anthères sous la voûte de la lèvre supérieure de la corolle (V. de insertione, fig. analyt.1!). Style robuste, très exsert, renflé-oblong-comprimé et velu dessus et des- sous vers Je sommet; sligmate à deux branches récurves, inégales, gla- bres. Glande dorsale très grande, ete. (V. diagnosim). Ses nombreuses et assez grandes fleurs, d’un blanc de neige, diaphancs, maculées de cramoisi en haut et largement écerlates en bas, leur duréc plus grande que celle des fleurs des congénères, ordinairement si promp- tement caduques, et leur odeur même, feront certes de cette espèce un objet de prédilection ; et nous la recommandons avec confinnce dans ce but à tous les amateurs sérieux de bonnes plantes. Cu, L. Explication des Figures analytiques, Fig. {. Corps staminal avec ses appendices staminoïdes. Fig. 2. Giande ct car- pelles, vus de profil. Fig. 5. Les mêmes coupés transversaiement. Fig. 4, Une bractée, Fig. 5, Style. CULTURE. GS.) Cette espèce exige dans la serre froide une place le plus près des jours possible, c’est-à-dire beaucoup d'air et de lumière : on la tiendra dans une terre légère et sablonneuse, bien drainée; on lui ménagera les arrose- ments. Mulliplication par boutures et semis de graines. . A. Y. Planche 124. OBELISCARIA COLUMNARIS, (Lepacnys coremvanis). OBÉLISCAIRE à colonne, Érvu, éexlrxos, obcliseus, obélisque : forme du réceptacle, — Le. rayés, épais! Nous ne saurions expliquer rationncilement ce mot {Lepachys), dont une partie semble tirée du grec et désigner aussi le réceptacle, Asteraceæ $ Senecioncæ $$ Rudbeckiæ. CHARACT. GENER. Capituli mul- tiflori homogami fores radii ligulatis Â-seriatis neutris, disci hermaphroditis tubulosis 5-dentalis. /nv. 1 v. 2-seriale, squaunis ext, paucis linearibus patulis, tnt. parvis obtusis a paleis forte non dis- tinetis. Recept. elongatum spiciforme, paleis complicatis apice hirsutis achænia - disci semi amplectentibus. S'y rai bre- ves in appendicem semi-lanccolatam parec barbellatam producti. Achænia radii trigona hispida abortiva, disci bi- lateraliter compressa ovalia calva antiee margine subalata v. apice {-dentata, Herhæ boreali-americanæ erectæ spe- ciosæ glabriusculæ, caule striato-sulcato; foliis alternis v. irregulariter subuerticit. tatis pennatisectis, petiolo striato, lobis 8-9 nunc indivisis nunc pennalipartitis ; rammis apice longe aphyllis 1-cephalis; ligulis flavis 0. croceis; disco cylindra- co, floribus parvis fuscis immersis. DC. Prodr, V. 558, Obeliscaria Cassini, Dict. Se. nat, XLVI. 401. DC. I, ec. et VII. 289. Eno- zicu, Gen, PI. 2516. Meisn. Gen. PI. 202 (151). — Lepachys et Ratibida Ra- six. Journ. phys. 1829. + 100. Leprechys Eess. Syn. 225. Waze. Rep. II. 612. VI. 439. Tonn. et Gray, Fi. n. Am. Il. 313. Beat. clarssque DC. genus merito sic divisit: À 1. Lepackus. $ 2. Ratibida. $3. Monodonta. V. carum divis charact. in ejus excll. opere; sed tertia secundæ refcrenda! CHARACT. SPECIF. ©. ( Ratibida) strigoso-scabra plerumique e basi ramosa, foliis radicalibus {primordialibus) indivi- sis spathulato-lanecolatis, caulinis pen- natipartitis, super. sessilibus, segin. li- nesari-lanceolatis v. oblongis rigidis mu- cronulatis integris rarius sublobatis; disco columnart, fructifero radiis 3-8- oblongis v. obovato-ovalibus recurvatis lutois (afropurpureis et luteis) longiore. Ton. et Gray, Li, e. Obeliscaria eclnmnaris DC. 1. €. — —— À pulcherrima (0. [f Mono- donta] pulcherrima ess.) planta de qua hic versatur! — Tagetes DG. I. c. 589, Nurr. Trans. am. phil. soc. n. s. VIE, 355. Lepachys columnaris Torn. ct Gray, Le. 515. War». 1. e. 160, — Ducaisne, Rev. hort, 421. e. ie. (1854). Rudbeckia columnaris Tonn. Ann. Lyc. IL. 245. Pursn, FL bor, am. Il. 575. Sixts, Bot. Mag. t. 1061. — Tagetes James, in Longs Exp. Rocky-Mount. H, 68. — globusa Nurr. Journ. Acad, Phil, VI, 19. — columnifera Nurr. in Fras. Catai. — Drummondii Paxr, Mag. of Bot. VI 51. c. ic. — Cu. Les. Hortie, univ. NI. 167. . bona. Herb. gén, Amat. 2e sèr. LIL, t. 50 (cadem). — hirsuta, Isis, p. 256 (1824). l Rutibida sulcata Rarix, Journ. phys. ..e. — columnaris (8 pulcherrima : nos- tra!) Sweer, Brit. FL Gard. s. 2. t, 561. Si l'on ne saurait contester à la plante dont il s’agit, et l'élégance de son port, et la beauté ct le riche coloris de ses fleurs, d'où vient donc Lit de L.Stroobané à Gun. A Verschaffelé rubl ne éd ( HEUD-CHUL LO Cum LE LÔ LEPACHYS COLUMNARIS. Texae 4 ( ar libre.) M OBELISCARIA COLUMNARIS. qu'on ne la voic nulle part ou presque nulle part dans les jardins, tant sur le continent qu’en Angleterre? Est-ce par l'incurie ou l'impéritie apportée dans sa culture, ou par l'inconstance du goût qui fait trop souvent aban- donner de belles et bonnes plantes, pour leur en préférer d'autres, qui n'ont souvent que le mince mérite de la nouveauté? Tel est probablement la double circonstance qui a presque générale- ment, ou entièrement même, fait disparaître l'Obeliscaria columnaris des collections européennes, bien qu'introduite du Texas.et de la Louisiane, à diverses reprises, notamment en 1811 et 4854. À cette dernière date, le célèbre voyageur botaniste Thomas Drummond (1) en envoya des graines à la Société royale d’hortieulture de Londres. Elle passa bienlôt sur le continent, et de 4840 à 1842, nous eûmes occasion de ladmirer en fleurs dans les jardins du Muséum d'histoire naturelle de Paris et chez divers horticulteurs de la capitale, où elle avait été envoyée sous le nom de Rudbeckiu Drummondi. Nous la fimes dès lors figurer et la déerivimes sous ce nom dans les deux recueils que nous rédigions à cette époque (V. de), Elle disparut bientôt encore de nouveau, à ec qu'il semble, de la scène horticole, lorsqu'elle fut une troisième fois (au moins!) réintroduite tout récemment en Angleterre, d'où l'a reçue notre éditeur. Espérons qu'une plante aussi intéressante sous tous les rapports recevra désormais tous les soins qu’elle mérite et se fixera pour jamais dans nos jardins. Elle croit dans l'Amérique septentrionale, où elle paraît occuper un très grand habitat! Divers voyageurs l'ont recueillie dans les plaines du Mexique, de la Louisiane supérieure, sur les bords du Missouri, de Ja rivière Saskatchowan, du Red River (rivière rouge); dans le Texas, à San Fernando de Bcjar, près du golfe d'El Spiritu Santo, et du lae Saint Nicolas; enfin, dans les montagnes rocheuses, ete. ; et malgré cette aire géographique si veste, la plante ne paraît point varier, et offre à peine, selon ces localités si diverses, un peu de différence dans le coloris, où le rouge brun oceupe alors plus ou moins de place, et pälit plus ou moins sur les ligules corolléennes du rayon. C'est une plante vivace, s’élévant à 0,60-70 environ de hauteur et souvent ramifiée dès la base. Elle fleurit chez nous en juillet et août. Les tiges en sont grêles, rigides, pubérules-scabres, côlelées ; les feuilles sont alternes; les radicales entières, lancéolées-spathulées; les caulinaires pro- fondément incisées-lobées, subpennées; à segments variant beaucoup de (2) Thomas Drummond {qu'il ne faut confondre ave James Drummond, voyageur en Australasic), mourut en 1835, à la Havane, des suites des fatigues qu'il avait éprouvées ct surlout des conséquences d'une altique de choléra dent il ne s'était jamais emiérement remis. OBELISCARIA COLUMNARIS. forme et de grandeur; le plus ordinairement linéaires-lancéolés, assez épais, fermes, entiers ou lobulés, Les calathides (ou capitules) sont gran- des et d'un très bel effet, en raison des fleurs du rayon, dont les larges ligules oblongues-arrondies, pendantes, montrent de la base jusqu'au milieu ct souvent jusque près du sommet, une ample macule d’un pourpre brun noirâtre, à reflets veloutés et chaloyants, tandis que le sommet et les bords sont d'un jaune d'or éclatant : macule dont le plus habile pin- ceau ne saurait rendre la riche teinte et l'éclat. Le disque (ou réceptacle) est droit, cylindrique-oblong, arrondi-oblus, et a été comparé assez improprement par Cassini à un obélisque, dont il a appliqué le nom comme dénomination générique à la plante type, celle dont il s'agit précisément ici. Comme plante vivace et rustique, sauf quelques précautions, elle trô- nera dans les parterres, par son port dressé, ses belles et éclatantes cala- thides; et nous pouvons en loute confiance en recommander l'acquisition aux amateurs les plus difficiles. Cu. EL. CULTURE. (ATR LIBRE.) L'Obeliscaria columnaris, si l'on a soin de bien drainer le sol sous elle, ct d'en couvrir en hiver la souche de feuilles sèches, en un mot de la préserver et de l'humidité et des alternatives de gel et de dégel, pourra braver nos hivers à l'air libre, Au besoin, on pourrait la rentrer en oran- gerie, ou sous châssis froids, pour la replanter en pleine terre, vers la fin de mars. On lui donnera un compost léger et un peu sablonneux. Multiplication par éclats du pied ct par le semis des graines. A. V. ——— OS — — eq mm ER ! 5.5 SNA PERS | ST mt cute, PS vd , Serre lemperee.) ( 4e | | AL: 0% Cignaum HOOK.F. et. TOMS. ja « ralai ur 7/4 A £CCULUU C / C à SON À. AT À CATUX. (AE à a Lulu Ge L.0ÉTOO Planche 122. VACCINITN SALIGNUX. AIRELLE à feuilles de Suule. Érvu. V. Jardin fleuriste, Te IL, sub PL 215. Vaccnacez $ ...? CHARACT. GENER. V. ibidem, Sy- nonymiæ gencricæ adde citationem hanc gravem incaute omissam : Feusx DunaL, Monogr. in DC. Prodr. VIE, 565, — KLorzsen, Linn, XXIV. 16-53-66. CHARACT. SPECIF, Epiphytum sem- pervirens; ramis terctibus foliosis; foliis undique insertis breviter petiolatis an- guste avato-lanceolatis longe acuminatis basi angustatis integerrimis coriaceis sublus glaucescentibus costa prominula marginibus sicco recurvis; racemis pen- dulis axillaribus et e ramis ortis; pedun- eulo communi 5-10-floro gracili, pediecl- lis gracilibus superne sensim incrassatis; ealycis tubo urecolato obscure pentago- no, lobis brevibus subulatis; corolla tu- buloso-campanulata elongala $-gona au- gulis subinérassatis breviter 5-loba, lobis ovatis acuminatis recurvis: filamentis brevibus dilatatis apice pubescentibus, antheris longissimis. Hook. f. L i. €. Vaccinium saligoum Hook. f. et Tows. Illustr, of Himal. Plants, PL XV. fa. « Le genre Vaccinium, représenté principalement dans les climats sep- tentrionaux par des arbustes à feuilles décidues et à. petites fleurs, affecte dans les pays montagneux tropicaux de l'ancien et du nouveau monde un port et un aspect bien différents. Dans l'Himalaya oriental et inférieur, dans la péninsule de Malacca, dans l’île de Java, ct dans les autres Îles malaises, surtout, il s’en trouve une section nombreuse, à laquelle appartient celle dont il s’agit, que l'on doit assurément considérer comme ayant beaucoup d'affinité avec le V. oxycoccum (1) de nos marais. Ce sont des arbrisseaux épiphytes, ayant la partie inférieure de la tige souvent renflée en un tronc couché, de la grosseur du bras ou de la jambe d'un homme, et émettant des racines ramifiées, fibreuses, qui l'attachent à la branche de l'arbre sur lequel il croît. Ces sortes de troncs sont mous, spongieux à l'intérieur, et sont des réservoirs d'humidité et de nourri- ture: ils développent un petit nombre de branches grêles, généralement pendantes et portant des fleurs souvent admirables, » Les Botanistes ont tâché de séparer génériquement ces espèces de celles des contrées boréales ; mais les caractères par lesquels les formes extrêmes en ont été distinguées, se sont trouvés dominants à des dégrés tellement {1} (The Waortleberry of our maors) — ou le V. Vitis idæa ? (orgeoceum et non onycocus, faute Tinnéenne! ce mot devient nécessairement adjectif, TOM. 15. — MARS 1857. 4 YACCIRIUM SALIGNUMS divers dans les différentes espèces, qu'ils ont êlé abandonnés par le docteur Wight, qui a fait un travail sur les espèces indiennes dans ses Icones Plan- tarum Indiæ orientalis. Le docteur Klotasch, de Bertin, cepcadant, estime, à un point de vue bien différent, la valeur de ces caractères, et répartit les Vaccinia indiens en cinq genres (1). La plante dont nous parlons ne répond pas strictement mx caractères d'aucun d’entre eux, mais d’après son affinité avee le V. odontocerum Wicar, elle sera probablement un Éaéi- grd (Keorzscu). . » Bien que les Vaccinia de ce port et de ces formes prédominent depuis le Népaul occidental jusqu'aux montagnes du Boutan et du Khasia, et de là vers le sud Le long de celles de la péninsule malayenne (Malacea !) jusqu'i Java, il est singulier qu'ils soient entièrement inconnus dans k presqu'ile de Finde ei dans Ceylan, où néanmoins croissent quelques espèces ligneuses terrestres. Les feuilles de celui dent nous parlons sont employées en guise de thé par les indigènes du Sikkim; il a été découvert dans le Boutan (et le Sikkim!), par le D' Griffith, à une hauteur de 4 à 7,000 pieds, dans les épaisses forêts tempérées et subtropicales de Himalaya oriental. » F'intéressante et instructive notice qu’on vient de lire, est celle qu'a eonsacrée le docteur Hooker, fils, à la belle plante, dont nous donnons ci-contre une figure (l. ce.) (empruntée en partie à la pianche de son magnifique ouvrage sur les Plantes illustrées de l'Himalayn) et dont il n rédigé qu'une courte phrase spécifique, aux lacunes de laquelle, en l'ab- sence de tous documents en nature, secs où vivants, nous Re saurions suppléer. Dans ce qui précède, on a expliqué qu'elle est M nature evrieuse de ke tige principale. Celle-ci émet des branches pendantes, garnies, surtout vers le sommet, de feuilles étroitement lncéolécs, très acuminées, portées par de très courts pélioles canaticulés en dessus. Les leurs, grandes, très belles, d'un rose vif, à ealyces et à longs pédiceltes concolores, forment de courts racèmes axillaires où extra-axillaires, pendants, 5-10 flores. Le ealyce en est companulé, quinquéfide; k corolle infandibuliforme-campanulée, quinquécostée, montre (ex ffgura!) vers le milieu un léger étranglement; mx sommet ee se partage en cinq lobes acuminés, verdätres en dessus. Les: étamines consistent en un très court filament plan, barbu, sur lequel s’in- sère basilairement, en le terminant, une très large anthère:, d'une curieuse conformation, que représente bien la figure analytique 2, ci-contre. Le style, verdâtre, est cylindrique, exsert, à stigmnte-à peine aceusé. 42) Hevora sunt oc subgenera? V. Kiozzsn, L. 0: VAGCNIUX SALIGHUM. Le Vacciniun salignum ne tardera probablement pas, au moment où nous parlons, à faire sen apparition dans nes jardins, ct scra recherché avec empressement par tout ami réel de la Reë Herbariæ! Cu. L. Explication des Figures analytiques. Fig. 1. L'ovaire coupé transversalement. Fig. 2. Une étamine. (Figures emprun- tées au grand ouvrage en question.) CULTURE. (8. Co. 8x S. Tew.) Toutes les espèces de cette anture (épiphytes) seront plantées et gou- vernées presque à la manière des Orchidées ; c’est-à-dire qu’on en fixera la tige principale dans un vase largement drainé, et rempli ensuite de fraginents très petits de terreau de bruyère et de tourbe, de brins de bois pourris, le tout entremélé de mousses hachées. Arrosements fréquents pendant la belle saison. On Ja tiendra, pendant sa jeunesse, en serre 4 cree ù nal ay (Serre lemp tr m1] AA 2 BUDDLEA COLVILEI. n'a de rivale pour la beauté de ses fleurs et la grâce de son port. Elle abonde non loin des sommités du Tonglo, à 9-10,000 pieds d'altitude supramarine, et se montre communément aussi dans les vallées de Lachen et de Lachoong, à de semblables hauteurs, et monte jusqu'à 12,000. » « Selon toute probabilité, ce sera pour nos jardins une espèce parfaite- ment rustique ; je l'ai en cffet trouvée à la fois dans des endroits entière- ment découverts et dans les bois; et en raison de l'abondance de ses fleurs, qui restent fraîches pendant plusieurs semaines, elle sera fort recherchée comme plante d'ornement. » Un simple coup-d'œil jeté sur la planche ci-contre, légèrement réduite pour l’'adopter à notre format, mais exactement copiée {la planche anglaise a été exécutée d’après les dessins faits sur les lieux mêmes par M. J. D. Hoo- ker!), justifiera les éloges que contient la notice trop sommaire que nous venons de reproduire, et qui est due à la plume du jeune et savant auteur. Ainsi, dans la planche anglaise, la panicule n'a pas moins de 0,30 de long; le rameau qui la porte fléchit sous le poids des nombreuses fleurs qui la composent ; les feuilles adultes mesurent, toujours d'après la même figure, au moins 0,20 de long sur 0,05 de large; elles sont brièvement pétiolées, cliptiques-lancéolées, acaminées, crénelées-dentées sur les bords et pauci- nervées, Les pédicelles ramifiés sont 5-5 flores et chacun porte une bractée subulée à la base. Le calyce est court, turbiné, quadridenté, tomenteux. La corolle, beaucoup plus longue, cylindracée-campanulée, est poilue vers la base à l'intérieur, ainsi que son limbe d'un rose cocciné vif. Celui-ci, très ample, est à quatre lobes étalés, arrondis et finement crénelés-dentés. Les étamines, insérées à la gorge du tube corolléen, sont presque sessiles, à anthères légèrement exsertes, et d’un jaune d’or. À l'époque de la fructification, la panicule se redresse et porte de nom- breuses capsules, petites, tomenteuses, pendantes (? ex figura !), s'ouvrant en deux valves et renfermant des graines ovées, triailées, à test réticulé. Cx. L. Explication des Figures analytiques. Notre planche représente une portion (moitié environ) d'une panicule florale; et la partie inférieure d'une panicule fructifère. Fig. 4. Calyce et pistil. Fig. 2, Ovaire eoupé transversalement, Fig, 3. Une graine. Fig. 4 La même, coupée verticalement pour faire l'embryon (le tout d’après les excellents dessins de M. J. D. Hooker, fils). CULTURE. {S. T. et Ai Liz.) Introduite vraisemblablement désormais en Angleterre, cette magnifique TOM. IV. AVRIL 1857, 6 BUDDLEA COLYILEI. plante ne saurait tarder à venir embellir nos jardins. D'après l'élévation considérable de sa station, M. Hooker, fils, n'hésite pas à la regarder comme parfaitement rustique pour nos parterres à l'air libre; il sera prudent néanmoins de la rentrer en serre froide ou tempérée, jusqu'à co que l'expérience ait décidé qu'il en puisse être ainsi. Du reste, on lui appliquera la même eulture que celle par laquelle on élève les Rhododen- drum et les Azalées de l'Inde. A. V. : D na in florlo Verschaffel£ 7 * é On outouil COOL «X ttcepo CH ( Mexique ( Serre chaude. } . LEM.. À À \ il { | il | Planche 128. GDONTOGLOSSUM ANCEPS, ODONTOGLOSSE à scape ancipité. Éryu. V. Jardin fleuriste, Te for, PL 90. Oncunacez $ Vanvezæ $$ Brassix, CHARACT. GENER. V. ibidem. Odontoglossum (( Xanthoglossun (1) anceps Ca, Leu. €, nec Krorzscu; CHARACT. SPECIF. V. ci-dessus, | hoc est Multoniæ spec. see. Clrss. Linoz. Lilustr, hort. III, Mise. p. 45. rananananaannnnanns Comme nous l'avons promis, en entretenant pour le première fois {l. e.) nos lecteurs de cette remarquable espèce, nous en donnons aujourd’hui une belle et exacte figure, Très voisine, ainsi que nous l'avons dit, des O. maculatum La Lrave, Lino. Bot. Reg. t. 50 (1840, nec W. Hoon. (2) et cordatum Linos., elle nous a semblé différer suflisamment de tous deux pour la regarder comme espèce distincte, En effet, elle s'éloigne notamment du premier : par un scape dressé, ancipité, flexueux, pauciflore, et non pendant, cylin- drique, pluriflore; un labelle à peine onguiculé, très amplement cordi- forme et aurieulé à base, cucullé et cuspidé. (les 5 segments, fortement carënés-aigus en dessous}; du second : par sa feuille solitaire, son scape, conformé, comme il vient d'être dit, et non distique, des segments lan- céolés, simplement acuminés, un labelle cuspidé (et non très acuminé) et à bords irrégulièrement dentés-lacérés {et non très entiers), etc. ete, Les trois segments externes, étroitement lancéolés et longuement acu- minés sont verts en dessous, d'un beau brun uniforme en dedans, très finement et horizontalement striés de jaune à Ja base; les deux internes et le labelle d’un beau jaune (par une regrettable préoccupation, nous avons dit précédemment {, c, les deux latéraux internes d'un blanc pur hyalin : parce distracto (5), amice lector!}, et tous richement maculés de () Dons notre phrase spécifique (I. e.) nous avons écrit par inattention prié de faire cette correction, et celle indiqués note 3. {23 Bot. Mag. t. 4878, quod fit O. Hookerif Non, ci-dessus, HI]. Mise. p. 4. G) Nous décrivions en même temps l'O. mavillare Liu. (— nebulosum?); de là notre préoccupation errante entre ces trois espêces, extrémement voisines entre elles. Dans notre dingnose, ad fnem, on sub stituera done aussi le mot futeis à albis/ S Leucoglossum; le lecteur est TOM. TV. MAI 1857. 7 ODONTOGLOSSUM ANCEPS. rouge de la base au milieu. Le gynostème est aptère, très obsolètement pubérule; l'appendice du labelle est petit, éphippiforme; au milieu se trouve une ligne élevée, qui se prolonge en avant en deux petits dents divariquées. Nous rappelons que l'O. anceps a été directement introduit du Mexique dans l'établissement Verschaffelt, auquel il a été envoyé, en compagnie d'une foule d’autres belles Orchidées par ses correspondants, MM. les frères Tonel. Cu. L. CULTURE. (. Ce.) Rien de particulier à recommander pour la culture de cette espèce; elle est celle de toutes les Orchidées épiphytes, et telle que nous l'avons décrite maintes fois dans ce rceucil. A. Ÿ. : LO/ Versch. Hort. a Ÿ Le Planche 129. (GESNERIA EGREGIA.) HEPPIELLA NÆGELIOIDES (uypripa). Érym. Docteur Here, auteur d'écrits sur les Lichens, à Zurich (Reczr!); quare nomen diminutivum pro Heppia, et sic vitiatum? GesneriAcEæ À GESNERIEZ BRACHYLOMATEÆ, CHARACT. GENER. Quoad Hybridas, | et Heppiella atrosanguinea artificiose more nostro, non dantur ! inter se fœcundatas enata! CHARACT. SPECIF. Observ. cadem! Heppiella Nægeltoides Aybrida Nos. Planta in horto Verschaffeltiano ex Ges- Gesncria egregia HorTuL. neria (Nægelia!) zebrina, var. fol. pictis, Cette intéressante hybride, aux nombreuses fleurs écarlates, à la gorge carnée, aux feuilles discolores, est née dans le jardin Verschaffelt, de graines, obtenues par une fécondation artificielle, de la Gesneria (Næ- gelia) zebrina, à feuilles panachées, fécondée par l'Heppiella atrosan- guinea Recez. Nous en avons observé les fleurs pour la première fois en octobre dernier (1856). Et jamais hybride n’a mieux justifié son origine adultérine, et origine bien constatée! En effet, elle a le feuillage de ses parents, les formes florales de l’Heppiellu atrosanguinea, l'anneau périgynique subintégral de l'un et de l’autre; mais ce qu’elle ne tient d’aucun d’eux, ce sont les deux petites squames dorsales qui distinguent d’autres plantes al- liées, telles que les Gesneriæ, les Dircææ, les Dolichodeiræ, ete. Com- ment ce caractère, un des bons caractères constitutifs des genres ou sous-genres dans cette belle famille, a-t-il pu se glisser dans la plante en question? O mystères de la Nature! n'est-ce pas ici le cas de dire avec Horace : Arcanum neque tu scrutaberis ullius unquam! N'est-ce pas au reste, en quelque sorte, ce que nous observons dans la nature humaine, par exemple, où des traits marquants du visage repa- raissent tout-à-coup, même après plusieurs générations, chez des descen- dants, sans avoir distingué les ascendants immédiats de ceux-ci? O mysté- rieux mélanges des fluides spermaliques, dont les atômes suspendent ainsi leur effet pendant des laps de temps indéfinis!!! Et en présence de pareils HEPPIELLA NÆGELIOIDES (hybrida). faits, que deviennent nos classifications systématiques, échaffaudées à si grands renforts d'imagination et de recherches souvent si pénibles! Quoi qu'il en soit, la Gesneria egregia, ou mieux, en raison de sa filia- tion, l’Heppiella Nægelioides, sera la bienvenue dans toutes les collec- tions, par son beau feuillage d’un vert sombre velouté en dessus, d’un rouge foncé en dessous; ses grandes et nombreuses fleurs en panicule étalée, à tube écarlate, à limbe rouge pâle, avec un large ocelle carné à l'orifice, ete. Sur les tiges, les pétioles, les pédoncules et leurs divisions, ainsi que sur le calyce, se retrouvent les petits poils glandulifères des sommités de l'Heppiella atrosanguinea. Cu. L. Explication des Figures analytiques. Fig. 1 et 1bis. Pistil. Fig. 2. Étamine (à peine courbe, comme chez l'A. atrosan- guineu, et non repliée-convolutée, comme celle de la G. zebrina). Fig 2bis. L’an- thère, vue devant et derrière. CULTURE. (S. Cu.) Voir les recommandations faites ci-dessus, au sujet de plusieurs plantes alliées, Achimenes, Gloxinia, etc. A. V. DOS 0 / PA as 1F, ao. naé. pinæ.in Porto Perschafi ae À Verschaffelé puël Aialea AMC var Coin 4e ph 1j Poides Senus-A lemagne { Serre lemperee. 7 Planche 130. - ALALEA INDICA var. CARYOPHYLLOIDES tuvsrna), Érym. V. Jardin fleuriste, Te LIL. sub PI, 257. Ericaceæ $ Ruopobendrez. . CHARACT. GENER: (Rhododendrum CHARACT. SPECIF. A zulea (Rhodo- $ Tsusia!). De Aybridis, lege notulam | dendro gencri vero pertinet, | Tsusiæ) blantæ præcedentis; et supra, passim ! indica var. caryophylloides, hybrida, in horto quodam germanico olim enata. Bien qu’elle ne soit désormais pas rare dans les collections, il n’est point inutile de rappeler au souvenir des amateurs qui la connaîtraient, ou de signaler, par une bonne figure, à ceux qui en ignoreraient l'existence, cette élégante variété d’Azalée indienne, dont le nom jardinique exprime fort bien l’aimable panachure. Elle a été, dans le temps, gagnée de semis en Allemagne, par M. Scheuermann. Elle se distingue de ses congénères hybrides à fleurs blanches panachées de rouge, par un feuillage moyen et étroitement lancéolé, mais surtout par la délicatesse de ses fleurs, d’une texture particulièrement ténue, ct, fasciées ou lignées d'un rose, tantôt pâle, tantôt vif; par le nombre de ses étamines variant de cinq à sept, etc, Nous avons le plaisir de la voir splendidement fleurir chaque année au printemps dans les serres de l'éditeur de l’{llustration horticole, et nous avons cette fois saisi l'occasion de la faire figurer et d’en entretenir nos lecteurs. Cu. L. CULTURE. (S. FR.) Voyez les notes publiées à ec sujet à l'occasion des belles variétés du même genre : Azulea Bealii, alba-illustrata, vittato-punctata, ete. A, V. sister CC QC Zuth. de I. Séreob à Car Datuza (Ÿ BRUGMAN SIA ) alBidoflaca CHLOE Le Ile St Catherine. (Serre chaude ). Planche 131. DATURA (5 pruemansta) ALBIDO-FEAVA. BRUGMANSE à fleurs jaunätres. Érym. Datura, altération de l'arabe Tülorä; Brugmansia, dédicace de Persoon au professeur et botaniste allemand S. J. Brugmans. Souanaceæ $ Pacuysrenonzx ($ Monezzæ (Duna). CHARACT. GENER. Calyx tubulosus sæpe angulatus apice 5-fidus v. hine lon- gitudinaliter fissus supra basim pelta- tam persistentem circumscissus, parte cireumscissa decidua. Corolla infundi- buliformis, limbo amplo patente plicato B-dentato, œæstivatione contortuplicata. Stamina 5 corollæ tubo inserta inclusa v. subexserta, antheris longitudinaliter dehiscentibus. Ovarium incomplete qua- driloculare (1), dissepimento altero supra medium deliquescente, altero completo medio utrinque placentifero, placentis porrectis multiovulatis. Stylus simplex, stigmate bilamellato. Capsula ovata v. subglobosa muricata v. aculcata rarius brevis semiquadrilocularis incomplete ad septa quadrivalvis. Semina plurima reniformia in nonnullis subtrigona, festa modo erustacea dura, modo suberosa crassissima. Embryo intra albumen car- nosum subperiphericus arcuatus. Herbæ virosæ fœtidæ annuæ v. pe- rennes nunc suffrutescentes v. arbores- centes, in America et Asia tropica indi- genæ, una nunc per orbem diffusa, aliis an hortis cullis; foliis petiolatis oblongis v. ovatis sæpius angulato-dentatis; flori- bus alaribus solilariis sæpius magnis albis violaceis v. coccineis. Dunai, in DC. Prodr. XII. 538. Datura (Garcia ab Horto (del Huerto] Coloquios, ete. 1565). L. Gen. 246. Juss. Gen. PI. 195. Kowre, in HB. et B. N. G. III. 5. Bernuarpy, in Trommsp. N. J. der Pharm. XXVI. 46. Expzicu. Gen. PI. 5845. Scuruur, Handb. t. 43. Lam. EU. €. 415. FL. dan. t. 450. GærTn. Fr. t. 132. Jaco. H. V. IIL t. 82. Sweer, Brit. FL Gard. IL t. 85. Linnæa, VII. Litt. 4115. Annal. d. Sc. nat. 1837. 286. Ness, in Linn. Trans. XVII. 75. Meisx. Gen. PI. 276 (185). Ware. Rep. IT. 15. 955.954. VI. 573. Annal. IL. 151. Bot. Mag. t. 4252. ete. — Stramonium Tourx. Inst. 418.t. 45. 44. ct. Dutra Bern. L c. (Rumen, Amb. t. 245. — Cerato- caulis Bennu. 1. c. Daturæ sp. auct. Jaco. H. Sch. t. 309. Bot. Reg. t. 1051. Bot. Mag. t. 5552. — Brugmansia Pers. Enchir. 1. 216. Berxu. L. c. Bot. Reg. t. 1759. Paxr. Mag. of Bot. IV. 241. IX. 5. c. ics. (Daturæ sp. auct. R. et P. FI. per. t. 125.) — etc. De subgeneribus dictis: STRAMONIUM, Durra, Cerarocautis ct BRuGMansIA adoptatis quoad characteres conferas, amice lector. CI. Duxa, L. c. CHARACT. SPECIF. D. ($ Brug- mansia) arborescens undique glaberrima ramosissima, ramulis petiolisque atro- violaceis ; foliis apice ramorum congestis ovali-oblongis breviter acuminatis obtu- siusculis v. apice subapiculato-obliquis subtus obsolete violascentibus, petiolo crasso brevi supra canaliculato; pedun- culo brevissimo pendulo versus apicem ÿ-angulato verruculoso; calyce maximo versus basim dilatato acute 5-angulato apice subcontracto 5-dentato; tubo co- rollæ pentagono sensim maxime campa- nulatim plicatimque dilatato, lobis 5 eus- pidatis obtusis cito arcte revolutisex basi ad apicem corollæ tricostatis; ovario sub- biloculari ad basim disco annulari bre- vissimo cincto; stigmatis lobis oblongis de basi ad apicem rotundatum connatis; filamentis liberis basi dilatatis barbatis ; antheris oblongis basifixis vix exscertis. Nos. eæ vivo, 1. i. €. Datura ([ Brucwaxsta) albido-flava Nos. Jardin fleuriste, Te IV. Misc. 16. et sub tab. præs. Cette belle plante vient enrichir un genre encore peu nombreux en espèces, toules plus remarquables les unes que les autres, par le dévelop- (1) Rectius forsitan, subbilocuiare ? TOM. IV. JUIN 1857. DATURA ($ BRUGMANSIA) ALBIDO-FLAVA. £ pement de leur port herbacé ou ligneux, le volume extraordinaire de leurs fleurs, au coloris incertain, livide même, quoique vif quelquefois, aux senteurs le plus ordinairement nauséabondes et narcoti- ques (1), aux propriétés douteuses ou décidément vireuses, sous le rapport pharmaceutique, et, nonob- stant, plantes toutes ornementales au point de vue horticole. | Elle a été découverte, en 1847, dans l’île Ste-Ca- | therine (Brésil), par M. Fr. De Vos, envoyé comme collecteur dans ces parages, aux frais de la maison Verschaffelt, à laquelle il a pu en envoyer, la même année, des individus vivants. Comme nous l'avons dit dans notre première notice (1. c.), nous en eûmes | pour la première fois connaissance au printemps | de l’année 1853 (mars), grâce à la gracieuse com- li munication que nous en avait faite dès lors M. Ambr. j Verschaffelt, dans l’une des riches et belles serres ul duquel elle venait de fleurir, et qui en a fait exé- | cuter l'exacte et belle figure ci-contre. Depuis nous || avons eu chaque année le plaisir de la voir refleurir, | et avec l'agrément de notre éditeur, nous nous som- { mes enfin décidé à en publier la figure dont nous | parlons. Nous regardons l'espèce comme tout-à-fait inédite, et qui se distingue par un bel et ample feuil- £ | lage vernissé en dessus, violacé en dessous, de très \ grandes fleurs exactement campaniformes, en raison f ! \ dela brusque révolution des lobes, et passant d’un À j vert d'émeraude à un jaune verdâtre ou blanchätre. Ki éd Nous devons en donner une description sommaire : Descr. Arbrisseau (ou petit arbre) vi- goureux, robuste, bien ramifié, bien feuillé, entièrement glabre; à écorce cendrée, fendillée. Ramules très courts, épais et d’un violet noirâtre, ainsi que les pétioles. Ceux-ci robustes, courts, canaliculés en dessus, parsemés de très petites verrues verdâtres. Feuilles dis- (1) Exceptons bien vite une espèce favorite et généralement cultivée, le Datura (S Brugmansia) suaveolens HB. et B. et Don, etc., si connue dans \ les jardins sous le nom de Datura arborea. 4. | DATURA (Ÿ BRUGMANSIA) ALBIDO-FLAVA. posées surtout au sommet des ramaux, ovales-oblongucs, brièvement acuminées- obtusiuscules, ou très brièvement apiculées (apicule oblique), grandes (de 0,14-16 à 0,50-35 de long et 0,10-12 de large), très entières aux bords (très légèrement révolutés), d'un vert sombre vernissé en dessus, plus päle ou violacé en dessous, surtout le long des nervures ; celles-ci épaisses, arquées, distantes, se perdant dans les bords. Fleurs terminales, solitaires ou géminées, très grandes (0,15-16 de long., lobes développés! — 0,12 de diam.); coloris déjà indiqué; odore nauseoso. Pédon- cule très court, vert, verruculeux, 5-angulaire au sommet, nutant. Tube calycinal très glabre, quinquangulaire-aigu, légèrement dilaté de la base au milieu, puis res- serré, 5-denté : dents épaisses, aiguës, dont les intervalles occupés par une nervure. Corolle épaisse, très glabre, tubulée-pentagone de la base au milieu, puis largement campanulée, multicostée, à 5 grandes dents cuspidées-obtuses, tricostées, étroitement et brusquement révolutées dès l’anthèse. Étamines 5, subexsertes ; filuments insérés au-dessus de la base de la corolle, renflées ct mollement velues à la base, puis contractées-grêles, droites : anthères oblongues, basifixes, dressées ; pollen blanchä- tre. Ovaire entouré à la base d’un très court anneau, légèrement contracté au-dessus de sa base, puis renflé (lagéniforme), subbiloculaire; style grêle, très glabre; stig- male allongé bilamellé; lamelles conjointes, arrondies-papilleuses au sommet. Cu. L,. Explication des Figures analytiques. Fig. 1. Unc étamine, vue par devant. Fig. 2. Le pistil. Fig. 5. L'ovaire coupé trans- versalement. Fig. 4 Un lobe corolléen étalé (fig. un peu plus grandes que nature). CULTURE. (S. Cu. ornix. ou S. T..) Cette plante peut fort bien se contenter en hiver de l'abri d’une bonne serre tempérée; à son défaut de la serre chaude ordinaire, Pendant la belle saison, elle peut rester à l'air libre, en sera plus robuste et n’en Îleurira que mieux. Terre forte et riche en humus. Bouturage facile et prompt par section des jeunes ramules, dont on retranchera, avant de les planter, les feuilles inféricures et la moitié des suivantes ; placer sous une cloche cylindrique, étroite, avec chaleur modérée. A. V. Planche 132. LILIUX TENUIFOLIUN (Horr. nec Fiscu.?) ? LIS A PETITES FEUILLES. (An potius, LILIUM PUMILUM? DC.). Éryu. V. Jardin fleuriste, Te Ier, Planche 103-106. Linnaceæ $ Tuuireæ. CHARACT. GENER. V. ibidem. CHARACT. SPECIF. L. (( Martagon) bulbo minimo subtrigono-oviformi, squa- mis extcrn. oblongis involventi-applica- tis truncatis, intern. majoribus ovatis apice attenuatis; caule cylindrico gracili firmo (0,40-50 alt.}; foliis sparsis infer. distantibus, medianis congestis, supern. fere nullis: omnibus exacte lincaribus carnosulis acutis recurvis supra canali- culatis infra carinatis intense viridibus v. subglaucescentibus sub lente punctulis albidis ereberrimis in utramque faciem notatis; pilis nonnullis subpenicillatis axillaribus ; floribus 2-5-7 (v. minus) læ- tissime aurantiaco-coccineis nitidis sua- vissime potentissimeque fragrantibus; racemo subflexuoso inter flores alterna- tim compresso ; pedicellis elongatis erce- to-curvatis basi bibracteatis, bracteis fo- liis conformibus basique lanatis ad api- cem inflatis sulcatis; segmentis æquali- bus conformibusoblongo-lanceolatis apice implicato-obtusis puberulo-fimbriatis, arcte cito revolutis, 3 extern. subtus imo gibbulo carinam terminante viridi; om- “ nibus utraque facie altc plurisuleato-cos- tatis, ad medium altius sulcatis, intus sulei plicæ de medio ad imum confluen- tes bilabiatim papillosulæ (nectarium !) ; filam. segment. longitudinem mediam attingentibus graciliter subulatis apice longe attenuatis; ovario trigonc sexsul- cato oblongo apice rotundato nec inflato; stylo robusto quam ovarium paulo lon- giore trigone claviformi rubro-ferrugi- neo, stigmatibus ovatis violaceis.….. etc. Nos. ad viv. nat.! ? Lilium tenuifolium Fiscner, Hort. Gorenk. ….. Scuraner, PI. rar. Hort. Gœtt. 1. Reicup. Mag. t. 79. Scuurr. Syst. VIL 409. W. Hook. Bot. Mag. t. 5140. Swerr, Brit F1. Gard. 2e sér. t. 275? Spaz, Mém. espèc. Lis, 57. ete. (Lilium reflexum montanum humi- le, etc. Amm. Ruth. 158 (1759). — radice tunicata, foliis sparsis, etc. GMEL. Sib. t. 42. 1. 9). An forsan Lilium pumilum DC. in Repouré Lil. t. 578. Bot. Reg. t. 132. Bot. Cab. t. 358. — linifolium HorNEx. (V. Scuucr. VIL. 410)??? RRRRARRRRARRRRRRRRR Dans les Miscellanées de notre dernier volume (p. 71), nous avons déjà dit quelques mots de cette charmante espèce de Lis; nous en avons promis une belle figure et une description complète. Nous exécutons aujourd’hui notre double promesse ; et à ce sujet, la beauté et l'exactitude de notre planche sont incontestables, comme l’avouera le lecteur ; quant à la valeur de la description, il l’appréciera, comme il appartiendra! Ovide a dit: Et memorem famam, qui bene facit, habet! Or, nous fesons toujours de notre mieux! Comme nous l'avons rapporté, le Lilium tenuifolium? (on va voir tout- à-l'heure qu’il ne s’agit très probablement point ici de cette espèce) a été, 1 Vrschapet part Lilium teuuifolium Pre. Liu terruifo LUNL FISCHER. 13 Daourte ( Plein air.) 7 Here Vérseraffeié LILIUM TENUIFOLIUM. dit-on, non découvert en 1850, ainsi que nous l'avons dit par erreur dans notre première notice, mais retrouvé (si notre synonymie (1) est exacte, ct nous empruntons à Sweet le paragraphe qui remet le fait en doute), dans la Daourie, par M. Fischer, qui en aurait dès-lors envoyé des bulbes à divers jardins européens, où néanmoins on le rencontre assez rarement, malgré ses éminents mérites, Ainsi, par son délicat feuillage, ses belles fleurs au coloris vif ct brillant, à l'odeur suave ct puissante, notre Lis (L. pu- milum?) est bien certainement l’un des plus beaux du genre, ct surtout de la tribu à laquelle il appartient, par la disposition étroitement révolutée de ses pétales, Faut-il attribuer sa rareté dans les collections aux quelques figures assez médiocres ou inexactes qui en ont été données jusqu'ici ou plutôt qu'on lui rapporte par erreur (l’une du moins), et qui l’auraient ainsi dé- précié, ou mieux encore à une culture inappropriée, par laquelle on l'aurait çà et là perdu? L'une et l’autre cause ont sans doute amené cette pénurie. Ainsi, la figure 5140 du Bolanical Magazine le représente avee une seule fleur, laquelle est rose, à anthères et stigmate orangés, à style verdâtre, et de plus avec des feuilles filiformes. Ces différences considérables, au point de vue spécifique, proviennent-elles de ce que l'individu décrit dans le Jar- din botanique d'Édimbourg était chétif? ou faut-il le considérer comme distinct du nôtre? Ce dernier cas nous paraît probable, bien que jusqu'ici aucun auteur avant rious n'ait mis en doute l'identité de la plante an- glaise, avec l’espèce à laquelle elle est rapportée et qui de plus avait été envoyée par M. Fischer lui-même. La figure qu’en donne Sweet est qua- driflore et reproduit plus exactement la plante même dont nous nous occupons, et la description qu’il en donne lui convient également assez bien. Toutefois, ni lui, ni M. W. Hooker ({ c‘) ne mentionnent l'odeur exquise de ses fleurs. Il en est de même des deux Schultes (1. c.) qui disent aussi leur L. tenuifolium uniflore (pedunculus solitarius) et à fleur inodore ! Or, personne ne saurait contester l'exactitude et les excellentes et savan- tes descriptions de ces derniers auteurs ; d’un autre côté, la figure et la des- cription données par le Botanical Magazine, ne pouvant étre considérées comme mauvaises, tant s’en faut : nous sommes porté à croire et à con- clure de tout ceci que notre Lis, bien que connu dans les jardins sous le nom de L. tenuifolium, décrit et figuré comme tel par M. W. Hooker (1) Selon la synonymie que lui rapporte Sweet el que nous reproduisons, il aurait été découvert origi- nairement par J. Ammann. LILIUM TENUIFOLIUM. et Sweet, n’est point cette espèce et doit être plutôt rapportée au L. pumi- lum de De Candolle (Redouté (I. c.)) et de Schultes, dont la description concorde mieux avec la plante que nous avons eue sous les yeux, et dont nous donnons ci-dessus une diagnose complète et aussi exacte que nous en sommes capable. Malheureusement, au moment où nous écrivons, nous ne pouvons consulter ni l'ouvrage de Redouté, ni ceux de Gawler et de Loddiges. Ainsi dans notre pensée (qui est presque une conviction), Sweer, KunTu, et les auteurs qui les ont suivis se sont évidemment trompés, en rappor- tant notre plante au L. tenuifolium. Notons cependant une légère différence entre les diagnoses de tous ces auteurs (qu’il s'agisse de l’une ou de l’autre espèce et la nôtre); ils disent leurs L. tenuifolium ct pumilum, hauts de 0,20-95 (caule spithameo; caule 6-7 pollicari); or, notre Lilium, en raison d’une meilleure culture sans doute, nous a offert des tiges hautes de 0,40 à 0,50 et portant de cinq à sept fleurs. En outre, les Schultes, pour compliquer la question, disent : fores 1-4 subumbellati ; bien que tout le reste de leur diagnose soit exacte- ment conforme à ce que nous a offert notre plante ; enfin, celle-ci ne serait- elle ni le L. tenuifolium, ni le L. pumilum ? et alors que serait-elle? à ce sujet notre description et l'excellente figure ci-contre pourront élucider la question. Concluons, en disant que, malgré le grand nombre de descriptions et de figures qui ont été données jusqu'ici des Lis connus, ces plantes sont assez mal déterminées, botaniquement parlant, et qu’elles attendent encore un monographe aussi instruit qu'exact, et pouvant disposer de tous les documents en nature nécessaires pour faire un bon et durable travail : ce qui ne doit nullement empêcher les amateurs de se procurer et de culti- ver à l'envi ces charmantes plantes qui, pour l’ampleur, le beau coloris et l'odeur suave de leurs fleurs, la facilité de leur culture, ont bien peu de rivales sérieuses dans tout le règne végétal (vieux style). c u. L. CULTURE. (AIR LIBRE.) Nous conservons purement et simplement ce joli Lis à l'air libre, dans une plate-bande, dont le sol est légèrement sablonneux, frais et bien drainé en dessous. Pendant les grands froids nous nous contentons de le protéger par une légère couverture de feuilles. Multiplication facile par la séparation des bulbilles et par le semis de ses graines. A. V. gra. nat ) ; : | ALAN zaude LINDL. Planche 133. FARFUGIUM GRANDE. FARFUGE & grandes feuilles. Ervu. Farfugium Pine (et ctiam Farfarus, Farfenum, Chamæleuce) (1), plante que l’on suppose être le Tussilago petasites des modernes. AstenaceÆ (S Labiatiflores) CHARACT. GENER. Capitulum he- terogamum radiatum, /nvolucrum cy- lindricum uniscriale bracteis 5-4 paten- tibus calyculatum. Receptacutum nudum foveolatum. Flores radii fœminei, stami- Antheris basi caudiculatis. Corollæ radii Munisieæ $$ BanNabesiÆ ? canaliculatis. Ovarium erostre subtcres pubescens. Pappus pluriserialis scaber. (Genus Anandriæ et Chaptaliæ aflinc). Lanpz. I. ji, c. Herba Asiæ boreali-orientalis, foliis maximis angulatis, scapo polycephalo squamato, floribus luteis. LixpL. 1. i. c. Farfugium grande Linpz. Gard. Chron. {er Janvier 1857. p. 4. (The flo- rist, X. p.55. pl. 195, folii solius icon!). | | num rudimentis; disci hermaphroditi? | uniseriales, labio extimo tridentato, in- | timo bilobo erecto: disci tubulosæ regu- | lares. Stylus bilobus, ramis truncatis | | Des feuilles d’une ampleur extrême, d’un beau vert à reflets veloutés, magnifiquement et naturellement maculées de grandes taches d'un assez beau jaune, et persistantes en hiver, tel est le mérite qui amènera forcé- ment cette belle plante dans tous les jardins. Son heureux possesseur (il est cité plus bas) en a exposé un beau dessin et une feuille en nature, lors du dernier grand festival quinquennal gantois (V. ci-dessus, Mise. IL, 35), où un grand nombre de personnes ont pu les admirer. Mais nous ne pouvons mieux faire que de laisser ici la parole au savant botaniste an- glais qui l'a déterminée et a cru devoir en constituer un genre nouveau : « Sous le nom de Tussilage à feuilles panachées, M. Glendinning, horti- culteur à Chiswick, présenta la charmante plante en question à l’une des dernières expositions de la Société d’Horticulture de Londres (Nov. 1856). À cette époque elle n’était pas en fleurs, et sa ressemblance générale avec notre Tussilage commun justifiait son nom provisoire, ainsi que nous avons voulu le faire en lui imposant un des anciens noms de cette plante. Elle a de très-grandes feuilles cordées-arrondies, anguleuses-lobées, toujours vertes (evergreen), mesurant quelquefois 66 centim. de diamètre, d’un vert d’'émeraude singulièrement brillant, moucheté de nombreuses taches (arrondies) d’un jaune clair, sans relation apparente avec les veines. Elles sont portées par des pétioles laineux de 50 à 35 centim. de long, et for- (1) Nascitur secundum fluvios, folio populi sed ampliore, Pine, nat. lib. XXIV, cap. xv. FARFUGIUM GRANDE. ment une touffe magnifique d’une beauté sans égale (surpassing); si, comme on le suppose, elles persistent pendant l'hiver, elles formeront pour le jardin fleuriste un objet sans rival pendant cette affreuse saison. Mélée aux Roses de Noël (Helleborus niger) ou plutôt formant le centre d’un groupe d'individus de cette plante, elle produira un effet aussi nou- veau qu'élégant,. » Les fleurs du Farfugium sont insignifiantes, Dans l'échantillon que nous en avons sous les yeux, elles terminent un scape laineux, plus court que les feuilles et munies, comme celles du Petasites, de plusieurs squames étalées. Les capitules, fasciculés à l'extrémité du scape, ont le rayon jaune et le centre d’un pourpre obscur. » M. Glendinning nous a informé qu’il avait reçu cette plante de M. Fortune, sans aucuns documents qui se rapportassent à son histoire. » M. Lindley termine sa notice par ces appréciations purement botaniques, mais qu'il est utile de faire connaître : «Nous soupconnons que les parties de la fructification sont accidentelle- ment imparfaites dans notre échantillon : car les anthères des fleurons du disque sont courtes, dépourvues de pollen et ont une apparence abor- tive. D’un autre côté la structure en est parfaite. La plante devra done plus tard être examinée de rechef, dans des circonstances plus favorables, quand elle sera en fleurs, à la fin de décembre. Il nous paraît certain, cependant, qu’elle forme un genre nouveau très distinct, parmi les Compo- sées labiatiflores, et qui se sépare de l'Anandria par la large lèvre interne des fleurons du rayon, son ovaire inappendieulé, ete.; du Chaplalia, par les fleurs hermaphrodites régulières du disque, ete.; et de tous deux par un involucre simple, cylindrique, pourvu d’un calicule étalé, sans insister sur d’autres points. » Nous reviendrons, à l’occasion, avec le savant auteur, sur une plante aussi méritante, que nous recommandons vivement à nos lecteurs, qui, comme nous l'avons dit plus haut, pourront se la procurer chez M. A. Ver- schaffelt. Cu. L. CULTURE. + (CuaASsis FROIDS.) En attendant que l'expérience ait décidé que cette plante, en raison même de la persistance de son feuillage, puisse supporter nos hivers en plein air, il sera prudent de la rentrer en orangerie ou sous châssis froids. Elle aimera probablement, comme ses alliées, une terre assez maigre et calcaire. A. V. M a d Le = [= D _ 8 À SN DS RSS PAST = È 2°$ Qu Fr > Ne DURS n 3 Planche 134. LÆLIA BRYSIANA. LÉLIE DE BRYS. Érym. V. ci-dessus, Te Ier, sub PI. 17. OncmibaceÆ Erinenorez $$ LÆLIx. CHARACT. GENER. V. ibidem. CHARACT. SPECIF. V. ci-dessus, Te IIT, Misc. p. 48. Lælia Brysiana Cu, Lex. Hlustr. hortic. |. c. Nous avons, l'an dernier, entretenu nos lecteurs de cette élégante espèce, aussi remarquable que distincte parmi ses belles congénères, et par son ampleur florale, la forme de son labelle et le coloris tout parti- culier de ses fleurs. À nos yeux, elle est une preuve manifeste de cette puissance créatrice de la Nature qui, comme nous avons eu maintes fois occasion de le dire, enfante chaque jour une plante nouvelle, par le moyen de ses agents secondaires (les vents, les insectes surtout!). En effet, ne dirait-on pas, en la considérant attentivement, qu’elle est une hybride intermédiaire entre la Cattleya granulosa ou la C. gultata et quelque autre à grandes fleurs, par exemple, la C. elegans Morr. (Annal. Soc. d’Agr. et de Bot. de Gand, IV. p. 95. PI. 185, et, melior icon ! Bot. Mag. t. 4700.) (1), ou mieux encore entre les deux premières et une Lœælia, la L. autumnalis peut-être ? Cette dernière opinion, que nous préférons, nous est en quelque sorte confirmée par la disposition morphique des pollinies, lesquelles, comme l'exprime notre diagnose, offrent la double paire supérieure normalement développée, tandis que la double paire inférieure, beaucoup plus petite, semble presque absolument avortée. Ce caractère remarquable vient encore corroborer le jugement que nous avons à diverses reprises émis au sujet des deux genres, qui nous semblent devoir être réunis, ne différant entre eux réellement que par le nombre de pollinies, lequel, comme on sait, est de quatre chez le Catlleya et de huit chez le Lælia; enfin par la disposition semi-abortive des pollinies et ses formes florales, elle est absolument inter- médiaire entre les deux genres, si on les considère tous deux comme dis- tincts. (1) La Catileya clegans est une des nombreuses introductions directes de la maison A. Verschaffelt. TOM. IV. JUILLET 1857. 9 LÆLIA BRYSIANAe Nous avons dit qu’elle avait été adressée directement de Paranahyba (Amérique centrale, dans la serra Esclavona) à notre honorable correspon- dant M. Brys, qui nous l'a communiquée lan dernier avec sa bienveillance accoutumée, et à qui nous l'avons dédiée, pour perpétuer la mémoire, non seulement d’un grand amateur d'Orchidées, dont il possède une riche col- lection, mais d’un promoteur zêlé de la Botanique. Notre artiste a, selon son habitude, rendu avec exactitude la forme des fleurs et le coloris des lacinies : mais, comme cela était immanquable avec les moyens bornés encore que nous fournit la chimie au sujet de la couleur dite carmin, il a complètement échoué en essayant d’imiter le riche ton carminé violet à reflets veloutés de l'extrémité du labelle, plus riche, plus chaud et plus velouté peut-être que chez toute autre espèce de Catileya ou de Lælia. À l'égard de ce point, l'imagination de notre bien- veillant lecteur, averti par notre observation, se fera une juste idée de cette magnifique partie florale de notre Lœlia Brysiana. Il serait oiseux, pensons-nous, après la diagnose suffisamment détaillée et la notice que nous en avons rédigée précédemment, d’en donner ici une nouvelle description ; et de plus l'excellente figure ci-contre suppléera aux lacunes qui pouraient subsister et que d’ailleurs nous ne pourrions rem- plir, parce que nous n’avons pas eu occasion d'examiner de nouveau cette belle plante en nature. Cu. L. CULTURE. (S. Cr.) Consulter passin les notices de cultures des diverses Orchidées congé- nères, entr'autres celle de la Lælia purpurata, T° III. PL. 85. A. V. [24 7 ; NO allarid Senus. France (atr libre } Le 04 P but nt or ic VAR Cy d OIL E nx10 Planche 135. CYDONIA JAPONICA ve. MALLARDIL COIGNASSIER JAPONAIS DE MALLARD. Érva, V. ci-dessus, Te Îll, sub PI. 107. Pouacez. : Fe ne | aggrogatis, læte roseis, late albo puro CHARACT. SPECIF. V, ibidem. marginalis etiamque fasciatis h&e varie- tas egregia, in horto quodam Cenoma- nicnse nuper exorta. Cydonia japonica var. Mallardii, CHARACT. GENER. V. ibidem. | Differt a planta typica, floribus magis | Honr. Venscu. ! Nous avons rapporté ci-dessus, l'an dernier {l. c.), concernant le type de l'espèce, les particularités historiques parvenues à notre cannaissance, cité et décrit sommairement quelques belles variétés qui en ont été obte- nues de semis dans ces derniers temps, et avons donné une belle figure de l'une d'elles la G. j. Moerlaosit, Mais ce n’est pas à Gand seulement, à ce qu'il semble, que les amateurs et les horticulteurs s'oceupent avec quelque attention de la culture et de l'amélioration possible de ce bel arbrisseau, l’un des principaux ornements de nos jardins au printemps. Voici, en effet, une variété, bien digne de faire concurrence à ses sœurs et qu'a oblenue un amateur du Mans, M. Mallard (Sarthe, France), qui, l'année dernière, la communiqua en fleurs à notre éditeur, M. A. Verschaffelt, et dont celui-ci s’empressa d'acquérir la propriété entière. Cette heureuse circonstance nous a procuré le plaisir de lobserver ce printemps (1857) en pleine floraison dans son établissement, et la belle figure ci-contre, dont nous avons pu de visu constater l'exactitude, a été faite d'après nature à cette époque. Son coloris floral la rapproche de la variété décrite et figurée dans notre Tome HI, mais chez elle, le blanc pur, au lieu d’alterner en pana- chures avec le rose vif du fond, comme chez la €. ÿ. Moerloosi, en borde élégamment et largement les fleurs, et avance quelquefois sur certains pétales en eourtes fascies ; chez elle, enfin, l'opposition franche et heurtée du blanc marginal avec le rose du fond, fait véritablement de ses fleurs une chose attrayante et ornementale, Selon nous, un groupe de la Cydo- nia japonica type, et des variétés Mocrlousii et Mallardü, composerait CYDONIA JAPONICA Val, MALLARDIS. un admirable spectacle dans leur saison florale, et cette disposition, nous la recommandons vivement aux amateurs vraiment dignes de ce nom {n’est pas toujours un tel amateur, qui veut ou qui croit l'être!). Un amateur n’est point ce qu’un vain peuple pense! Aujourd’hui nous n'avons point encore eu l'occasion d’en observer le fruit; et renvoyons le lecteur pour quelques détails généraux supplémen- taires à l’article cité ci-dessus. La C. j. Mallardiüi est mise dans le commerce dès aujourd’hui, juillet 1857. Cu. E. CULTURE. (AIR LIBRE.) Voir à ce sujet la notice écrite pour la culture de la €. j. Moerloosii 1. c.; mêmes recommandations. Nous ajouterons ici que ces plantes veu- lent une terre riche en humus, profonde et tenue asscz fraichement pen- dant toute leur période végétative, A. V. F7 000200 ne - Af-7 xd éd 77 », Serrics 1 ages (Serre frotde a 7 + " A 4 À. VersCAUAITELÉ, PULL. Planche 136. ATALEA INDICA BARON DE VRIÈRE Érvx. V. Jardin fleuriste, Ts III, sub PL. 257. Enicacez $ RuobonenDrezx. CHARACT. GENER. V. ibidem ; et de Azalca Indien Maron de Vrière hybridis aut varictatibus, cur non expo- | Ilonr. Verso. : planta in horto quodam nantur, conferas amice lector, passim no- Brugensi lusu naturæ quodam exorta. Lulas (PI. 129. 430. ete. ete.). CHARACT. SPECIF. Observationes | eædem! V. sub PI. 150. Celte élégante varité a été gagnée par M. Vincke, horticulteur à Bruges, et notre éditeur, en en acquérant la propriété, l'a dédiée à M. le baron de Vrière, gouverneur de la Flandre occidentale, amateur fort distingué lui-même et promoteur de Ja botanique. Nous l'avons observée en pleine floraison ce printemps même (1857) dans l'établissement Verschaffelt, et l'individu, d’après lequel nous en avons rédigé la description sommaire ci-dessous, a servi également de modèle pour exéculer la belle figure que nous annexons ci-contre. On la reconnaîtra facilement au milieu de ses nombreuses congénères par ses grandes fleurs, fond rose tendre, passant au blane presque pur du milieu aux bords, et par la belle macule d’un rose vif ponctué de eramoisi qui en distingue le lobe supérieur; çà et 13, mais très rarement, une strie cramoisie, comme on en observe sur les Azalées à fond blanc {et notam- ment sur les 4. ind. caryophylloides, ci-dessus, PL. 150; alba illustrata, PI. 58; Bealü, PL. 8; Madame Miellez, PI. 90, etc.). À l'exception des fleurs, bien entendu, elle est entièrement couverte ou hérissée, tiges, branches, pétioles et pédoneules, de petits poils comme squamacés, bruns ou noirs; les feuilles en sont pelites, coriaces, lancéo- lées-elliptiques, couvertes de poils couchés, assez rares ; à bords entiers et à sommet aigu terminé par une glande verte. Les lobes floraux sont ondulés; les étamines, au nombre de six ou scpt, sont très glabres et rosées comme le style. C'est dans le sens absolu de nos épithètes, une belle et bonne acquisition à faire pour les collections de ce genre. Cr. L. CLLTURE. {5 T.) Consultez à ce sujet les diverses notiecs écriles, en traitant des va- riélés citées dans le texte ci-dessus (et ad Char. gener.!). ee — a Re Dizbl. / Æ, A A. Ve rech e D LTA LP Strocbant ai. ré.) e/r Aybridte ) (Serre froide.) L.Stroobëant à Gard. Metunia s, France ny Zrith:ae + ÿ Planche 137. PETUNIA INIMITABILIS (ayprroa). PÉTUNIE INIMITABLE. Érva. Voyez Te I, PL 55. SoLanacez À Souaxez $$ Nicorianz. CHARACT. GENER. V. bac de re | brida keti ima, corolla nivea, ad os ma- notulam ibidem ! culis maximis violaceis stellatim expan- CH . _ | sis notala, adore suavissimo, ete, in ace ARACT SPECIF. V. observ. eam horto quodam Nanetiano e semine ex jisdem Speciebus in loco citato enunciatis Petunia inimitabtlis Honr., hy- | obtento exorta. ananas De toutes les variétés de Pétunies, dont l'hybridation a dans ces derniers temps enrichi nos jardins, nulle peut-être n'est plus distincte et plus remarquable, ainsi que peut en juger le lecteur en jetant un coup-d’œil sur [a belle planche ci-jointe, exécutée d'après nature avec l'exactitude la plus serupuleuse, que celle dont il s’agit, obtenue de semis par un horticulteur de Nancy, M. Munier, qui en 8 envoyé à notre éditeur une partie de l'édition. Production évidemment adultérine entre les P. violacea et nyclagini- flora, pour la forme et le coloris de ses fleurs, elle emporte en beauté sur toutes deux et vient avantageusement lutter de mérite avee toutes celles que nous en a jusqu'ici procurées l’hybridation, Comme ses parents, elle est entièrement soyeuse-velue, légèrement visqueuse ; et ses fleurs, d'un blane pur, avec un large étoile, irrégulière au centre, d’un violet inémi- table au pinceau, et d'un diamètre qui excède 0,08, exhalent, le soir surtout, l'odeur la plus suave; groupée, avec ses belles congénères, également hybrides, dont-nous ayons donné les figures dans ce recueil {T° IL, PE 53; T° IL, PL. 408), elles offriront toutes ensemble, au moment de la floraison, un aspect véritablement féerique. L'examen botanique que nous en avons fait, nous a offert un phéno- mène véritablement eurieux et qui rentre dans cette catégorie de faits morphonomiques, consistant dans ia duplication des organes, soit génitaux, soit floraux : catégorie que nous avons nommée Organodiplie (Organodi- Plia), et dont nous avons cité déjà plusieurs intéressants exemples (V. no- tamment, Mise, p. 49, ci-dessus) : phénomène qui nous a semblé aussi PETUNIA ININITABILIS (hybrida). rare que curieux, et dont jusqu'ici, que nous sachions, on a bien peu observé d’analogues. En effet, dans les cas nombreux, et qu'on remarque chaque jour dans les cultures, où les étamines se changent ou tendent à se changer en pétales, c’est le filement staminal qui offre cette disposi- tion, en se bordant d'ailes pétaloïdes plus ou moins prononcées aux dépens de l'anthère; or, il en est tout autrement ici : le filament staminal est normal, nu et glabre ; les deux loges anthérales sont bien développées, fertiles, divariquées (d’un violet noirâtre); mais leur connectif se prolonge en un appendice pétaloïde, eucullé, dépassant l'orifice du tube de la corolle (Voir la figure analytique de la planche ci-contre). Dans les cinq ou six fleurs que nous avons eues sous les yeux, trois étamines sur les einq qui constituent l'ensemble staminal dans ce genre, nous ont présenté cette curieuse disposition ; et dans deux d’entr’elles une quatrième étamine en offrait le rudiment, Cu. L. CULTURE. {PzEin Ain.) Consulter à ce sujet la nolice de la PI. 53, Te II. A. Y. Lens 000 —— réélu; rer Se monte éiniene oi dites Lt À il { & rm RE À > Pres pme ne ie PT sai sr em a Se operts EME" dns —. = x AR. _— Pen nef os tialtuain W.HO00K. LI COCA + um (ot Bresil / / (Serre chaude nina. in iiorto Verschaffelé. : Z Shmanlrananthr de Planche 138. ASTROCARYUM ROSTRATUN. ASTROGAIRE à dong bec. Érvm. doper, astre; æapuér, noix : telle cst vraisemblablement l'élymologie de ce nom générique, que rien néanmoins dans le fruit ne nous semble justifier. Puonicaceæ $ Cocorx. CHARACT. GENER. Flores monoici {recentes suavissime fragrantes) in eodem spadice spatha simplici fusiformi ventre aperta lignescente diu persistente cineto : o* in supcriore ramorum parte densi in alveolis sessiles : caly exler. 3-partitus v. 8-fidus tener basi 5 trajicientibus vasis pervius, laciniis 5 angularibus acu- tis; inter. 3-partitus v. sub-3-sepalus, daciniis oblonge-lanceolatis crectis mem- branaceis v. basim versus carnosiuseu- lis. Stmina abortu 6 ex imo calyce in- icriore orla sepalis internis per paria opposita raro plura plerumque parum exserta (inclusa Ennc.!), far. filiformi- bus [o. e basi lala subulatis] ercctis, an- theris lincari-subsagittatis dorsifixis in- eumbentibus. Over rudimentum mini- mum, styli vix ulli (nullive) stigmatibus 5 in corpus floccoso-gelatinosum coni- eum v. Jobatum confluentibus (4). © infra o* spicas solitarii in rhachi v. in pedun- culi parte dilatata sessiles bractéa mar- ginali duplici obvoluti : catyx exter. ur- écolatus obiter 5-dentatus pergamenus nervosus sicciuseulus; inter. urceolatus carnosus, ore contracto subtridentato tandem irregulariter 3-fido intus basi in annulum membranaceum elevatus, uti exterior foramine orbiculari pervius. Ovariun ovatum, loculis 2 rudimenta- mis {-loculare; séylus À (crassus ovario subatlenuatim vcontinuus), stigmalibus 3 (distinetis) subulatis (in planta præs. sub- frigonis intus papilloso-villosis), Drupa ovata v. subglobosa (apice rostrula) ÀA-sperma, earne erassiuscula valde fi- brose, pufamine ossco vertice triporoso. MNuclei testa venosa. Albumen æquabile corneum album centro cavum. Embryo intra porum apicalis. . (Phrases italicæ intre parentheses sunt nostree{}. Palmæ mediocris altitudinis, rarius acaules locis sylvaticis humentibus sparse v. subcæspitose degentes; caudice, ex- ceptis annulis (annulorum intervallis! annuli enim aculeis ferocissimi !} undi- ue aculeis validis atris horrido ; fron- ibus omnibus ferminalibus pinnaltis : pinnis (frondulis !) inearibus approxima- dis aculrato-ciliatis subtus plerumque ai enteo-albis; petiolis aculeatis; spadic: us simpliciler ramosis aculcis vd. selis horridis sæpius albo-tomentosis in spa- this lignescontibus aculeatis inclusis inter frondes persistentibus; floribus ÿ flaves- centibus densis spicatis profunde inmer- sis, © virescenti- v. ochroleuco-pallidis ; drupis flavis v. aurantiacis fibroso-car- nosis calyce persistente stipatis incrmibus v. spinulosis. Kueru (ex Maven!) LL À. 6. (Sunt phrases intra parentheses nostræ). Astrocaryum C. W. G. Meyer, Fs- sequibo, 265. Marr. 70. t. 58-64. Enn- ac, Gen. PI 4769. MEisn. Gen. PI. 358 (267). Kunrx, Enum. PI. Hi. 271. Wasp. Annal. E 4008. TEE. 472. — Toxo- phœnix Scouorr, in Brasil. Nachricht. app. 12. CHARACT. SPECIF, À. caudice brevi {nudo! ex W. Hook. sed, inde ac vidimus, ut in congeneribus ad annulos aculeis horrido?); petiolo unoquoque undique aculeis densissimis patulis (0,03-5-6 lon- gis) nigris, minimis intertextis, horrido, basi extrema abrupte valdeque dilatata (1) Oustavarie eramaonr moxexri : Ci. Meyeram in diagnosi generis sui stigmain floris @ pro stigmatibus o° aceepisse nobis ex planta præsenti calami lapsa eonfudisse perspieue palet, et vice versa. laio sequentes auctores, Endlicherius, Meisnerius, Kunihias {le et}, te, disynosim banc itcrantes errorem consecrarunt, sieut et elrss W. Hoo- Lerius, qui stigma fœmineum revte describens taleque depingendum curans, charaeteros © et o" sie mu tatos in diagnosi Meyeriana aceepla errorem quoque refellere oblitus est. Quamobrem in Charact. grner. hic adductis res inverses ex natura reslituimus. Tom. IV. AOÛT 1857. 10 ASTROCANYUM ROSTRATUN. fere amplexicauli (vetustiorum ad basim annulo semicireulari cum aculeis multo tatioribus applanato-tetragonis approxi- matis uniseriatis ercctis) Bein infra ro- tundato aculeis dictis versus apicem sen- sim minoribus et rarioribus operto supra canalieulato sed ad frondulasrostratim ele- vato (0,45-58 longe); frondibus {1®-1,40 longis) oblongis apice altissime latissime- que bipartitis; frondulis linearibus in- sertione obliqua adscendentibus v. soli- tariis v. plus minus approximatis non- nunquam conjunctis (præcipue ad fron- dis apicem) acuminatis aculeis Lenuibus eaducis eiliatis supra nitidis infra albido- furfuraeeis unoquoque latere 10-42-vena- tis, nervo’ medio infra supraque elevato {frondulæ long. 0,55-60). Spatha axillari longe pedicellata (ped, 0,2 long.) elongato-cymbiformi ventre aperta apice longe rostrata (tota 0,40 long.) extus furfuraceo-fuivastra aeu- Icolis elongato-subulatis densis sæpius retroflexis horridula, intus subviolacca nuda; bractea maxima lateraliter alata peduneulum basimque spathæ invol- vente et mox laccratione hanc faciente liberam; spadicis pedunculo proprio bracteola aculeis horrida ad apicem nuda bifidaque involuto; rhachi albida sub- lanata; floribus, quando recentes Phi- tadelphi coronarit florum exacte spiran- tibus odorem, monoicis : w* spicis nu- merosissimis densissime approximatis basi bracteolula subulata suffuitis eylin- dricis, superis elongatioribus : floribus numerosissimis sessilibus pressione tri- gonis: calyces in rhachidula dense lanata fmmersi inter se subadhærentes membra- nacei intogri apice coronatim basim co- rollarum cingentes {cupuliformes!} albo- barbatissimi, limbo eorum linea brunnea indicate (1); petala 3 lanccolata crassa versus basim coalita apiec acutata sub- concava, tubo nullo; stamina 6 petalis breviora, iis 3 opposita, # alterna : fila- mentis basi valde dilatatis cum petalis coalitis, antheris comparative magnis dorsifixis introrsis fulvastris, polline al- bido; ovarium abortivum penitus im- mersum, stigmatibus 3 punctiformibus sessilibus fere imperspicuis. Floribus Q@ ad imam fere unamquamque spicam $0- litariis sessilibus ovatis crassis &’ multo majoribus (calyce null); bractcolula ma- xima ovato-dilatata cireumdante violacea aculeigera applicata ; petala oblique ovata basi dilatata et connata apice acutata aculeigcra ; stamina 6 masculorum simi- lia sed multo minora dcbilioraque effæta, Ovarium ovatum apice in stylum atte- nuatum basi aculeato-pilosum, stigmati- bus 5 subelongato-trigonis intus papil- lose villosis. Drupam muturam non ob- servavimus. Non. ad nat. viv. Astrocnrzum rostratum W. Hook. Bot. Mag. t. 4773 (March, 1854). — mesicanum Honr. RELG. P — meæicanum Lien. Msc. ex Manr. Hist. nat. Palm. 1IE. 523 (adnot.).et Hort, belgic.! (Confer Waze. Ann, III. 472.) Nous avons dans ce même volume (fiscell, p. 9) dit à nos lecteurs quelques mots de ce beau Palmier, et nous tenons en ce moment la parole que nous leur avions donnée de leur en soumettre une description dé- taillée (voir notre diagnose spécifique) et une bonne figure; celle-ci a été exécutée sous nos yeux et notre contrôle d'après un des beaux individus que nous en avons observés dans l'établissement A. Verschaffelt, et nous pouvons en garantir la rigoureuse exactitude. Nous nous empressons tout d'abord de rectifier iei l'erreur que nous avions commise en limitant au Brésil seul le genre Astrocaryum : erreur, relevée avec raison par M. H. Galeoiti (2), dans un des numéros du {1) Calyeem hune nostrum dicit elrss. W. Hookerius alseoli marginem! sed nulla calyeis alié vestigia repperimus, quem dicit esse parvum et trifduin 42) Nous l'avons proclamé maintes fois dans tous nos écrits et nous le répéions volontiers : nous nous eslimerons tonjours heureux de tenir compte de toute juste critique, lorsqu'on voudra bien la porter direc- tement à notre connaissance, ASTROCARYUM ROSTRATUN, Bulletin de la Société royale d'Horticulture et du Jardin botanique de Bruxelles (Journal d'Horliculiure pratique de la Belgique, mars 1857), et que du reste nous avions puisée dans le texte même du Botanicul Magazine (1. e.), où le savant M. W. Hooker expose que le Palmier qu'il figure (4, rostratum rauso.), cultivé depuis longtemps dans les Jardins royaux de Kew, sous le faux nom d'A. Ayri, avait envoyé de Bahia, province brésilienne. Or, l'espèce que nous décrivons et figurons en ce moment est absolument identique avce l’espèce du Jardin de Kew; mais, comme il est arrivé que plusieurs jardins belges, qui la possèdent également, en ont reçu les graines directement, et à plusieurs reprises, de diverses provinces du Mexique et du Guatemala, où elles avaient été ré- collées par les soins de MM. Linden, Ghiesbreght et Funck, entr'autres voyageurs-botanistes (ct de la colonie belge de Santo-Thomas, notamment), nous nous tenons pour dit que les diverses espèces d’Astrocaryum occu- pent une aire géographique beaucoup plus étendue que ne l’est le Brésil, déjà si vaste lui-même. Toutefois, sauf eclui en question, on ne nous en cite pas jusqu'ici d'autres hors de l'Amérique méridionale, proprement dite. La patrie du Palmier en question est done désormais bien établie, e'est- à-dire qu’il eroit à la fois au Brésil, dans le Mexique méridional, et qu'il se trouve, selon toute probabilité, dans les contrées intermédiaires, telles que les Guiancs, la Nouvelle-Grenade, et dans les diverses contrées de l'Isthme. Nous le regardons sans hésitation comme absolument identique, nous l'avons dit, avec l'espèce brésilienne de M. W. Hooker, dont ce célèbre botaniste fait une espèce nouvelle; toutefois nous y rapportons, mais avec quelque doute, bien que les phrases spécifiques soient très concordantes, l'A, mexicanum de Liebmann; ct si ce rapprochement est juste (ct la patrie bien déterminée des individus que nous avons examinés le corro- bore), ce dernier nom devra nécessairement avoir la priorité (V. L. c.) (4). Quoi qu'il en soit, PA, rostrutum (ou mexicanum?) est une belle et fort remarquable plante, en raison de ses amples frondes discolores (vertes en dessus, furfuracées et blanches en dessous) et gracicusement recourbées, de sa floraison facile plusieurs fois par an, du bel effet de ses spathes florales, très longuement rostrées au sommet, hérissées d'aiguillons et d’un brun violacé, de ses nombreux épis de fleurs d’un blanc de crême, émet- tant, à l'état frais, ane odeur exquise, qui rappèle exactement celle des {1} Nous devons faire remarquer encore à l'appui de ce rapprochement que notre Palmier est eultivé depuis longiemps déjà dans les jordins belges sous le nom 14. mericanum ASTROCARYUN ROSTRATUM. fleurs de notre Seringat commun {Philadelphus coronarius L.). Comme notre phrase spécifique est suffisamment détaillée, et que notre planche parle éloquement à l'esprit de nos lecteurs, nous ne nous étendrons pas davantage iei à son sujet, nous contentant de la leur recommander, comme un Palmier nain, fleurissant abondamment et pelil, occupant done peu de place et pouvant constituer dans leur serre chaude l'un de ses principaux et de ses plus pittoresques ornements. Avant de clore cet article, nous devons appeler l'attention des botanistes sur la correction importante que nous avons dû faire subir (ex natura intellechuque sano) à la dingnose générique, telle que la rapportent les auteurs systématiques, d'après l'auteur du genre lui-même. Or, il y a Rà une erreur palpable. Ainsi, en parlant des fleurs mâles, ils disent : stig- mala tria subulata; des fleurs femelles : stigmata tria in corpus floccoso- gelatinosum conicum v. lobatum confluentia. Eh bien! c’est positivement, ainsi que le démontrent les fleurs de notre espèce (et indubitablement toutes celles des congénères), le contraire qui a lieu : les stigmates femelles sont libres et distincts; les mâles abortifs, excessivement réduits, et peu faciles à distinguer sans l’aide d’une loupe. De plus, Ia description et les figures analytiques du Botunical Magazine, exactement conformes ” aux nôtres (1), bien que le savant botaniste n’ait pas songé à rectifier cette erreur (fait d'un copiste dès le principe probablement), viennent appuyer et justifier notre correction. Cu. L. Explication des Figures analytiques, Notre planche (double) représente un pied très réduit d'Asérocargum rostra- tum, dont par devant, la spathe et Le spadice de grandeur naturelle. Fig. 1. Une fleur mâle. Fig. 2. Un pétale avec les étamines opposées ou alternes. Fig. 3. Une fleur femelle. Fig. 4. La même, dépouillée de ses enveloppes périanthiennes. Fig, 5. Un des stigmates, vu en dedans. Fig. 6. Le fruit mür (celle-ci copiée de la planche anglaise). CULTURE. (8. Cu.) Tous les Palmiers du Brésil et du Mexique se contentent chez nous, pendant l'hiver, d’une température modérée, dont le maximum ne peut pas dépasser 20 à 2540 R. On les tiendra dans des vases beaucoup plus profonds que larges, de facon à permettre à leurs grosses racines fibreuses de plonger verticalement à leur aise : vases qu’on changera tous les deux ou trois ans, selon le dégré de vigueur et de développement de chaque {1) Dans la figure anglaise, la fleur femelle, plus avancée en äge, sans doute, présente ses stigmates plus courts que dans la nôtre; et commençant déjà à soblitérer pour former le rostrum du jeune fruit. ASTROCARYUM HROSTRATUM. cspèce. On leur donnera pour sol un compost un peu compact, riche en humus, et dont les 2/3 seront une bonne terre franche forte. De temps à autres selon l'appétit, nous voulons, selon l'acabit de la plante, on ver- sera sur les vases un peu d'engrais liquide, du guano, par exemple, bien étendu d’eau. On seringuera très souvent, et surtout sous les feuilles, pour en déloger les insectes parasites de toute sorte qui aiment à s'y abriter : kermès, cochenilles, ete. En été, on admettra, toutes les fois que la température externe sera chaude et sereine, autant d'air que faire se pourra, de façon à renouveler par un courant habilement établi (aux plus chaudes heures de la journée), tout celai de la serre, vicié nécessairement par la respiration des plantes. La multiplication ne peut avoir lieu que par le semis de leurs graines, tirées directement des pays natals, et quelquefois, par des circonstances exceptionnellement heureuses, obtenues dans nos serres par une féconda- tion artificielle ; quelquefois enfin par la séparation de drageons enracinés qui se produisent à la base de quelques espèces : graines et drageons, qui, les unes pour germer, les autres pour s’enraciner et reprendre, exigeront plus de chaleur que les pieds-mères et l'abri des cloches, À. V. {Nous terminerons en constatant avec bonheur, que le goût pour les bonnes Plantes semble renaître et se répandre chaque jour davantage; on voit plus fréquentes qu'autrefois en effet, outre des collections générales, celles qui nous semblent les plus préférables, des collections particulières d'Orchidées, de Cactées, de Palmiers, ete. On ne saurait trop insister près des amateurs, en faveur des collections générales et spéciales, seuls moyens eflicaces de servir à la fois les intérêts de la science et de l'horticulture, en stimulant le zèle des horticulteurs et des voyageurs-botanistes pour l'introduction de plantes nouvelles, bien préférables, selon nous, à ces produits bâtards que procrée la pratique par pénurie de nouveautés méritantes. Les Palmiers, par exemple, par leur port grandiose et la majesté de leurs formes, appèlent toute l'attention des amateurs, qui peuvent désor- mais à peu de frais comparativement en rassembler un assez grand nom- bre, dans un local même restreint, d’une eulture aisée et peu dispendieuse, d’une floraison plus fréquente, comme nous pourrions en citer maints exemples récents. Les Cnetées, aux formes étranges, aux fleurs souvent magnifiques et d’une production facile, grâce aux soins spéciaux qu'on sait désormais leur appliquer, par une culture à portée de toutes les bourses. ASTROCARYUM ROSTRATUM, Les Orchidées, aux fleurs fantastiques, d’un coloris si varié et aux sen- teurs si suaves, à nulles autres comparables, plantes aujourd’hui, si peu coûteuses et d'une culture aussi populaire que facile. Ete., etc. En vérité, pour ne point être amateur de nos jours, pour ne point admirer de visu, de factu, de odorati, les plus aimables et les plus gracieuses productions de la Nature, les plantes, il faudrait avoir été complètement privé par elle de’ ce sens divin qui rapproche l’homme de son créateur et le distingue de Ia brute. hs» ‘46 Gai É Li Éd: LD q candifl cX (Aybr da |) Serius Belgique AE Plèin au’. ) Planche 139. GAILLARDIA GRANDIFLORA (nyproa). GAILLARDE à grandes fleurs, Érym. Genre dédié par Fougeroux, neveu de Duhamel, à Gaillard, de Charenton- neau, amateur de Botanique. Quelques auteurs, Lamarck entr'autres, ont alléré nr fe 79 5" hrs rcrhbnf# of} LU/2, Æ rOTOA UT. RAC, DU. UL 2 © VErECAOTT EL ; Æ , A ; ) É LE À né TC tp CCM L_ MAC LCOU ul UML” S70aT7 CZ. [e : Siberte (Air Libre Planche 147. CYPRIPEDIUN MACRANTHUR, SOULIER-DE-VÉNUS à grande fleur. Érv. V. ci-dessus, Te IE, PI. G4. Oncainacez $ CyPRiPEDIEz. CHARACT, GENER. V. ibidem, CHARACT. SPECIF. €. rhizomate tu- beroso parvo; caule (scapo !} folioso 0,25- 50 alto; foltis 5-6 majuseulis lanceolatis alternatis basi plicata ferc amplexieauli- bus supra mulli-venato-costatis, infra costis magis prominentibus, apice acu- tato, utraque facie in costas pilis brevi- bus distanti-sparsis; flore solitario magno breviter peduneulato nec non leviter fragrante loto violacco : segmento externe supremo lanccolato breviter acuminalo glabrescente ciliato (aliis ceiliatis) multi- costato-venato; infero consimili minore apice alte bifido pallidiore applicato ; la- tralibus_ longioribus angustioribusque ovato-ellipticis acuminatis malti-venosis intus versus basim (ct supremo) argen- tco-barbatis; labello in maximum calceo- lum antice porrecto unguiculalo, ungue ad apicem unoqgnoque latcre expansim auriculato mox margine intra cucullum alte plicatim immerso dein assurgente cristam tune undulato-denticulatam in- flexam cflciente albidam; eucullo (eal- ccolo!) ubique intus pilis crcctis sat lon- gis solitariis v. subfasciculatis tortuoso- crispis, unoqnoque v. pluribus e punctis crebris intensius violaceis orto; stigmate rhomboideo intus leviter gibboso ; anthe- ris cordalis distincte bilocularibes in fi- lamento vero subulato oblique insertis, hoc rctrorsum produeto corniformi. Non, ad nat. vivent. Cypripediluñ macrauthum (nc cranthon!) SwanTz, Gen. et Sp. Orch. 403. Waurp. Spec. LV. 145. SeRENG. Syst. EL. 745. Dot. Mag. t, 2038. PLanca. FL d. Serr. et d. Jard. de l'Eur. Te [. 2 sér, p. 87. cum icone angtica (Bot. Mag. 1. c.!) mutuata). ventricosum Reïcus. f. Orch. Eur. t. 145 (Espèces de Cypripedium, etc. ci-dessus, HI. Mise. p. 20.) (Tabula nos- tra, 147). Calceolus purpureus speciosus AnMaN, Ruth. 132. no 476. t. 21. — Y. petalis nectario æqualibus aut minoribus. Guec. Siber, 1. p. 2. t. 4. y. Dans la première quinzaine du mois de mai de la présente année, mois de mai qui, cette fois, par extraordinaire, a presque mérité, au rebours de ses précédents confrères, dont depuis longues années l'inclémence est pro- verbiale, son antique et gracieuse réputation de joli, fleurissait dans un petit coin, d’un mètre carré environ, du riche jardin de notre éditeur, avec une luxuriance remarquable, un nombreux groupe d'individus de la charmante Orchidée dont il est question, et d’après lesquels a été exécutée la belle et exacte figure que nous en annexons ci-contre, L'établissement Verschaffelt en avait reçu directement, dans ces derniers . temps, de la Sibérie, sa patrie, des tubercules, dont nous avons suivi avec prédilection toutes les phases végétatives, jusqu'au déclin des fleurs, aux- quelles malheureusement n’ont pas succédé les fruits. Nous garantissons done l'exactitude parfaite de la figure ci-contre. TON. IV. NOV. 1837. 14 CYPRIPEDIUM MACRANTIIUM. En comparant notre plante, considérée comme une variété du type, on serait tenté, certes, de l'en regarder comme distincte, et par le volume ct par le coloris de ses fleurs, si les caractères botaniques n'en étaient abso- lument les mêmes ; et c’est là, sans contredit, non-seulement la plus belle espèce des Cypripedia qu'on puisse culliver en plein air, mais même l'une des plus belles également de la famille toute entière. Nous regreltons de ne pouvoir consigner iei les documents qui se ratta- chent à l’histoire de notre plante; nous n’en connaissons que la patrie, que nous venons de désigner. Elle croît vraisemblablement dans les mêmes localités que le type. Amman a trouvé celui-ci aux environs de Tobolsk, et Gmelin le déclare commun dans toute la Sibérie (58° dégré de latitude mérid. de Greenwich), où on l'observe dans des endroits découverts, et dans des bois de bouleaux clairs-semés {scaitered!). La fleur en est presque de moitié plus petite et d'un coloris d’un rose vineux. Nos jardins sont redevables à feu Fischer, ancien directeur du jardin botanique de s'-Pétersbourg, de son introduction; mais la variété, si variété il ya, (car nous hésitons quelque peu à la regarder comme telle}, dont il est question ici, le fera bientôt sinon oublier, du moins négliger pour elle. Au reste, il n'est pas inutile de faire remarquer ici combien jouent les Cypripèdes de l'hémisphère boréal, tant ceux d'Europe que ceux de l'Amérique du Nord, sous le rapport des dimensions totales des fleurs, ou plutôt de leurs pièces constitutives, comme pour le coloris, soit nettement différent, soit diversement nuancé, C'est ce que par exemple nous avons observé, à plusieurs reprises, dans l'établissement Verschaffell, où dans de petits parcs séparés sont cultivés avec soin ces gracieuses plantes : C. macranthum, pubescens, spectabile, ventricosum (an hoc distinctum?), arietinum, candidum, ete., et surtout notre commun C. calceolus. En somme, cette extrême variété est une jouissance de plus pour l'amateur, mais un extrême embarras pour le botaniste elassificateur, Après la phrase spécifique, détaillée ci-dessus, il scrait oiseux de donner de notre plante une seconde description ; et par cette raison, en outre, que la planche ci-contre, d’une exécution vraiment supérieure, parle éloquem- ment d'elle-même et révèle suffisamment toutes les beautés de l'espèce. Nous ne ferons en ce moment à son sujet qu’une observation purement botanique : M. W. Hooker en parlant des anthères, dit qu'elles sont aristées dorsalement {antheris dorso aristatis); mais il nous a paru, et après examen réitéré, que les anthères sont porlées par un véritable fila- ment, qui se prolonge assez longuement au-delà du sommet (connectif!} CYPRIPEDIUM MACRANTAUN, (ce que notre artiste n'a pas suffisamment désigné dans nos figures ana- lytiques 2 et 4). Cu. L, Explication des Figures analytiques. (Voir observation ci-dessus.) Fig. 1. Gynandrocée, vu par derrière, Fig. 2. Le même, vu par devant. Fig. 3. Une anthère isolée, Fig. 4 Stigmate et anthères, vus dorsalement (fig. gross.). A. À. Staminode. B. B. Style ct stigmate. C. C. Anthères. D. connectif (plus atlongé dans la nature}. CULTURE, (Pen Air.) Voir à ce sujet la notice écrite au sujet des Cypripedia, T° IV. Mise. p.24. L A. V. Planche 4148. CARYOTA URENS, canvoTE à fruits brélants. Érya. xapoor#, Diosc.; caryotn, Puine (1); un des noms du Dattier (Pœnix dac- tytifera L., xagowrés QoiuË) chez les Anciens, ProsnicaceÆ (Palmaceæ Avor.) $ Aneceæ. CHARACT. GENER. Flores monoici in eodem spadice (in distinetis spadici- bus, Envr.} sessiles: subcbracteati cum Q@ bibracteolato (minore) in medio. Sputhæ nonnulle basilares completæ, o': Culycis exterivris scpalis 3 imbrica- tis dorso incrassatis ; in{erioris profunde tripartiti (trisepali Enpr.), lacinis in alabastro Yalvalis, Samina crebra : flla- mentis brevissimis basi in urecolum con- natis; antheris lincaribus basifixis (oblon- gis acutis. EnpL.). Pistélli rudimentum nallum. @ : Calycis ut in marc (uterque 5-sepalus), sepalis in alab. imbricato-con- volutivis Enne.). Stemina cffœta 3 clavi- formia angulis ovarii opposila v. nulla. Pistillum simplex, stigmate acuto, v. duplici v. triphiei (2), et tunc stégmat. in pyramidem connatis; ovulis solitariis, Bacca 1-v. 2-perma. Semina hine (dorso) convexa, inde piana, a/bumine corneo {cartilagineo EnDL.) ruminato ; embryone dorsali. Palmæ proceræ. Caudex crassiuscu- Jus (3) annulatus. Frondes omnes fermi- nules ample bipinnutæ (4) obscure viri- dis; pinnulis dimidiato-flabelliformibus v. cuneulo-triangularibus antice præ- morso-dentatis interdumque fissis, ter- ninalibus flubellato-confluentibus in ver- natione multipliciter reduplicutis, facie superiore rhachi adpressis; petiolis basi vaginantibus. Spadices intra frondes enati magni penduli simpliciter fasti- giato-ramosi, ramis crebris, deorsum flo- rentes; caudice post infimi fructificatio- nem emoriente slolonibus tamen luterali- bus propagando. Flores coriucei virentes tandem testacei v. carnei. Baceæ subglo- bosæ parce carnosæ purpureo-nigrican- des v. purpureo-virentes. Kugra (ex auctor.!), Enum, PI. III. 198. Caryota L. Gen. no 1228. Lamark, Eneyel. I. 641. GænT. I. 20. t, 7. F. 3. Mirnez, Annal. du Mus. XI. t. 3. f. 29. Manrius, Progr. 18. Palm, 195. t. 162. EL 515, Enpuicn. Gen. PI. 1758. Mers. Gen. PL 556 (266). BLune, Rumph, II. 156. 158. 141. t. 163. c. t. 155. 162. Waz». Annal, Li. 466. CHARACT. SPECIF. €. adulta ver- sus anthescos fincm sobolifcra, pinnulis membranaceo-coriaccis oblique triangu- laribus v. dimidiato-rhombeis deorsum cuneatis, latere exteriore productiore, antice inæqualiter dentatis; florum o* staminibus 18-52; baccis depresso-glo- bosis dispermis. — Caudex 60-pedalis rectuscylindrieus leviter annnlatus; fron- des omnes terminales 1ÿ-pedales. Bacca primo viridis dein flavescens v. rubi- cunda parce earnosa urens. Manr. Li. €. Caryota urens L. F1. Zeyl. 569. Ej. Sp. 1660. (nee Spec. PL 1189 (1755). Eaux. Encyel. L. e. ét in Ejusd. Îllustr. t. 897. Gzærrn. 1. ce. Wivcp. Spec. IV. 495. Roxs. Ind. HE 625. Mrrver, L. ec. Manr. le et. 107. 108. ett. V. f. 1. et 2. Kuwru, 1. ©. — Haxivron, Trans. Linn. Soc. XII. 475. — nec Branco, F1. filipp. hæe est C. Cummingië Lonn. see. Manriun, L. e. 515. in adn. frondibus bipinnatis, foliolis euneiformibus oblique præmorsis L. 1. c. (1) Cargotæ maxime celebrantur, et cibo quidem, sed et sueco uberrimæ. Ex quibus præcipua vina Orienti, iniqua capiti (xæpæ); vnde pomo n uen. {Pains, Nat. Hist. Hib, XGII, cop, av. (2} Ouarium triloculare ; stigmatibus 3 sessilibus depressis connatis. Exou ! {8} Etiamque aliquando erassissimus, si Rlieedio fides adibeatur, de G. urenti dicente : caudex ambitu ampleeun duorum hominum implens… 1. e. 14) Acouratione verbo : pluripennate, Adsunt enim in his palmis secus rhachoos latera nec duæ pennæ sed numerosæ; eœtero Scientia foliorum compositerum definitionem rationalem et egregiam necdum possidet! Ergo in hos loco, ut facile intelligantur, dicendum essel : Folia sultipemnate, pennis multipeanatulis ! Arr 14 NX VV Le À A Lot ee: w 4A CN Mhz. | \ R NN 4 , NN VTKT EU SSSR EE EZ = A 724 Dh gant LE ” CP hi, NN / A RSS NE AE À NX SR / Ju x Gare. A Verschaffell pu TA St 1, 2 Caryota PSP Inde Orient. (Serre chaude.) CARYOTA URENS. Palma indica, folio bicomposito, fructu Palma dactytifera, fructu acerrimo. raccmoso. Raj. Hist. 1565. Pruw. Gen. p. 3, , Palma indicu vinifera, fructibns uren- t. Srhunde panne, Ruebe, Malab, 1. 15. tibus, folio PE AE re præbens. J. Bunm. Thes, Zeyl.180(Exel. plur.syn.). Sequaster major Runpu. Merb, amb. Caryota urens Jaco. Fragm. bot. 20. 1. 64. t. 14. V. Caryota urens L. Spec: | t. 12. f. 1. fit C. sobolifera Wazs, sec. PL. 1189 (1755) ex parte; nec ead. Le in | Manr. (cfrL.e.). " EE ur fit €. Rumphiana Manr. efr 1. c.). Le Caryola urens est un des plus grands et des plus nobles Palmiers que l'on connaisse ; il dépasse souvent vingt mètres de hauteur, et sa cou- ronne foliaire n’a pas moins de 40 à 15 mètres de diamètre, soit une circon- férence frondale à peu près égale à la hauteur totale de son stipe, qui, lui, dans tout son développement mesure un mètre et demi à deux de circon- férence. Il occupe dans l'Inde une aire géographique considérable ; car on le trouve à la fois dans le Bengale, le Malabar, le Coromandel, l'ile de Ceylan, etc., etc. Quelques auteurs l'ont souvent confondu avec le €. sobo- lifera WauL., originaire de l'Ile de France, d’où il a été importé dans l'Inde ; et avec le C. Rumphiana Manr., qui croit dans les mêmes contrées que lui, et dont le tronc, au rapport de Rumph, peut être à peine embrassé par deux hommes. Celui-ci est assez commun dans l'ile d’Amboine, les Célèbes, les Moluques, etc. La confusion de cs trois espèces se remarque aussi dans les jardins, qui reçoivent souvent des graines des uns ct des autres, M, de Martius, dans son immortel ouvrage (1. c.), en énumère huit espèces, toutes fort voisines les unes des autres, et par conséquent d’une détermination fort difficile, lorsqu'elles sont isolées. Le stipe, glabre comme toute la plante, dont nous avons dit les dimen- sions, est dressé, cylindrique, annclé par les cicatrices que laisse suc- cessivement la chûte des anciennes feuilles. Celles-ci, de 8 à 7 mètres de longueur sur un diamètre basilaire presque égal, sont done immenses, affectent une forme conique ou deltoïde dans leur circonscription géné- rale, et sont portées par des pétioles énormes, robustes, canaliculés- amplexicaules à la base. Elles (1) se composent de deux rangs de pennes opposées, garnies elles-mêmes d’un grand nombre de pennules (folio- les} également opposées, membranacées-coriaces, luisantes, oblique- ment trisngulaires, ou mieux dimidiées-rhomboïdes, inégalement déchi- quetées-dentées au bord antérieur, et dont l'angle externe est beaucoup plus élevé que l'intcrne. (} Voyez ci-dessus, Note 4, CARYOTA URENS. Les fleurs, disposées en épis très longs, fort nombreux pendants, et étroite- ment fasciculés sur des spadices courts, très ramifiés et sortant de l'aisselle des feuilles moyennes, sont monoïques, sessiles, petites, verdâtres et de- vieanent brunêtres vers leur déclin (V. aux Caractères génériques). 11 leur succède une baie peu charnue, d'un vert relcvé de rougeûtre, de la gros- seur d'une petite cerise, et dont la pulpe peu abondante est d’une saveur âcre et brûlante (unde nomen). Le bois de ce grand Palmier, quoique fort dur et de 0,8-12 d'épaisseur, se fend aisément. Les indigènes en font des pieux ou des solives pour leurs maisons, des tuyaux d'irrigation, etc. Dans des temps de disette, ils Vabattent pour tirer de sa moelle un sagou abondant, mais inférieur à celui qu'ils extraient de divers autres Palmiers, nolamment des Sugus lœvis et genuina. Is en font une sorte de pain, ou le font bouillir en guise de potage ou de gruau; mais ils le eultivent surlout pour en tirer une liqueur (vin de palme) abondante, qui devient fortement alcoolique par la fermentation; ils en obtiennent ainsi, pendant la saison chaude, dit Roxburgh, jusqu'à cent pintes en vingt-quatre heures. Cet arbre est, on le voit, d’une ressource immense pour les elasses pauvres de l'Inde, qui sont toujours sûres d'y trouver un aliment sain ct abondant, un breuvage raffraîchissant ou échauffant à volonté. Il semblerait d'après les auteurs, dont la narration toutefois à ce sujet est extrêmement restreinte et fort obscure, que ce Caryola, comme ses congénères, ne fleurit et ne fructifie qu'une fois, et alors qu'il atteint son parfait développement. Après l'achèvement de cet acte, l'arbre languit, meurt, mais non sans avoir produit de sa base de jeunes rejetons, destinés par la Nature à le propager, indépendamment de ses graines qu'il donne en abondance, Dans nos jardins sa croissance est promple, vigoureuse, et bientôt il devient un admirable ornement pour une serre de quelque étendue. Tenu en vases étroits, mais renouvelés aussi souvent qu'il est nécessaire, il se maintient longiemps bas, tout en étalant son ample et magnifique feuillage, sous l'abri protecteur duquel peuvent croître et prospérer une foule d'autres végétaux d’une stature plus humble. Cn. L. Explication des Figures analytiques de la llanche annexc. La grande planche ci-contre représente le Caryola urens dans son site nalal; cle est imitée et en partie copiée d’après eclle du grand ouvrage de M. de Martius. A. Fragment d’un spadice, porlant un rameau de fleurs avant l'anthèse. B. Le même, portant un rameau de fleurs au moment de Fanthèse. pe 08 NE 6 amalliques du | À op di _CARYOTA URENS. > CARYOTA URENS. C. Un ramcau coupé après l'anthèse, et dont toutes les fleurs mâles sont tombécs, ° D. Le même, toutes les fleurs ÿ où Ÿ tombées. o fig. 1.. Une fleur mâle. Fig. 2. Corps staminal entier, Fig. 3. Une élamine. Q fig. 4 Une fleur femelle, en alabastre, ct encore flanquée de ses deux bractees latérales. Fig. 8. Une bractée, vue en dedans. Fig. 6. La même fleur, lors de l'anthèse. Fig. 7. Son corps staminal à l'état abortif. Fig. 8. Le jeune fruit, avec ses enveloppes basilaires, grd. nat. Fig. 9 et 10. Le même, à l'état mûr (grd. nat), vu de deux côtés. Fig. 11. Le même, ouvert. Fig. 42. Un nucule isolé, CULTURE. {S. Ca.) Consulter ce qui a été dit sur la eulture des Palmiers, au sujet de diverses espèces déjà décrites dans ce recueil : entr'autres, au sujet de l'Astrocaryum rostratum, T° IV. PI. 158. à + Y. Planche 149. RHODODENDRUM ACUTILOBUX (verrous, ROSAGE À LOBES AIGUS (hybride). Érvs, Cnaracr. cener, et specir. V. passim supra notulas quoad hybridas varietatesque spectet. EnicaceÆ 6 RiopoDENDREz. En examinant la peinture fidèle, annexée ci-contre, de la plante dont il est question, ne dirait-on pas voir quelque espèce bien distincte, arrivée tout fraîchement du Sikkim-Himalaya, du Boutan, ou des Iles de la Sonde, et alliée à toutes les magnificences que ces contrées nous four- nissent en ce genre depuis plusieurs années! Pour notre compte, nous devons l'avouer, tout en l'admirant, nous l'eussions bien certainement rangée parmi Jes vraies espèces et les espèces les plus distinctes de ce su- perbe genre, si nous n’eussions dû ajouter foi à Faffiermation de notre éditeur, qui nous la déclarait purement et simplement une hybride, dont il a acquis l'édition entière de M. A. Van Gecrt, horticulteur à Gand. Nous regretions bien vivement de nc rien savoir davantage de son his- toire, et surtout de ne pouvoir en citer les parents, pour lever tous nos doutes à son sujet. C'est qu'en effet, la forme de ses fleurs, qui semblent absolument celles d'une Campanule (entr'autres de la C. pyramidalis), aux lobes étalés et aigus, ne nous rappèle rien d'analogue dans les espèces, variétés ou hybrides, que nous connaissions, Nous concevons facilement que la beauté de ses nombreuses fleurs, à fond blane, relevé de rose vif avec quelques points plurisériés et cramoisis à la gorge, du côté supérieur interne, un ample feuillage, d'un beau vert luisant en dessus, ferrugineux en dessous, aient décidé notre éditeur à Ja faire figurer d'après les individus qu’il en possède, pour orner ce recueil; et nous ne doutons pas que les nombreux amateurs de Rhododendrum, ceux d’entre eux du moins qui ne la posséderaïient pas encore, ne se hâtent d'en enrichir leur coïlection, Nous ne saurions leur recommander rien en ce genre de plus gracieux et de plus remarquablement ornemental. çy, L CULTURE, {S. Fa.) Consulter les diverses nolices publiées à ce sujet, en traitant de divers Rhododendrum, publiés antérieurement à celui-ci dans lAllustration hor- ticole, AV e ) Verse 53 Lith de I Sktrocbar.: nan é ) D: D R Bo dodeudiunr acutilob UML HYBRIDUM. Senus Gand (Serre froide. ) T .* ” 4 Zith de Z: Strooë. né «+ Court À. Verschaffelt publ Lai JGiocait. à e” id ‘ (THE BOWOOD MUSCAT) en Semis. Angleterre ( Air libre. Planche 130. RAISIN HUSCAT BE BOWOOD. THE BOWOOD MUSCAT (Mort. angl.) ARDBORICULTURE POMCLOGIQUE. Nos lecteurs pomophiles ou pomologistes n'ont certes pas oublié le magnifique raisin de table, dont nous avons dernièrement (V. ei-dessus, T° IV. PL. 416) donné Ja figure sous le nom de Fambourg doré de Stock- wood. Or, lui voici venir un rival formidable, dans eclui dont nous allons parler, et dont la planche ci-contre ne représente qu'une portion de grappe ; il cût fallu en effet, pour en représenter une grappe entière, lui consacrer une de nos planches doubles. Il a été gagné par M. Spencer, de Bowood, en croisant un individu du Muscat d'Alexandrie el l'excellente variété à laquelle les Anglais donnent le nom de Cannon Hall. Tout en rappelant ses parents par la forme ct la saveur de ses baies, ses grappes, bien soutenues par un robuste pédon- eule ramiffé, sont plus grandes; les baies en sont plus grosses, ovales- allongées où même pyriformes, d'une belle couleur dorée-ambrée, et contiennent de deux à quatre graines. La chair, un peu ferme, renferme une pulpe très juteuse, sucrée, exhalant à un haut dégré l'arôme des meilleurs muscats connus. Comme tous les raisins de cette race, il exige une assez grande somme de chaleur pour acquérir une maturité parfaite, et la végétation en est un peu tardive, mais trés vigoureuse. Selon Pebtenteur, chaque bourgeon pro- duit en moyenne trois où quatre grappes ; aussi assure-t-il qu'il est très sbondamment fructifère. 11 conseille, pour recueillir des grappes bien compactes, de les éclaircir en temps opportun, pour en rendre les baies plus grosses ct plus égales en dimension, Au mois de novembre dernier (1856), M. Spencer en envoya quelques grappes à l’une des expositions de la Société d'[lorticulture de Londres, pour les soumettre an jugement de MM. Lindley et Thompson. Tous deux Îes jugérent distinctes et excellentes; et le premier, dans son excellent Garde- ner’s Chronicle {p. 757, même année}, aflirme qu'il ne connaissait pas jusqu'ici un raisin qui présentät plus d'avenir; il on loua la superbe appa- rence et lui trouva d'aussi bonnes qualités qu'au fameux Cannon Hall. TOM, 1Y. — NOV. 1887. 15 RAISIN MUSCAT DE BOWOOD, M. Thompson, de son côté, le décrivit comme un fruit excellent de tout point, et un rapport de la Société britannique de Pomologie confirma ce jugement. Forte de ces données, en lesquelles elle peut avoir toute confiance, l'Alustration horticole, à son tour, s’est décidée à publier la figure (un peu réduite, comme nous venons de le dire) de ee nouveau raisin, et à écrire à son sujet la notice qu’on vient de lire, et dont elle a puisé les éléments dans les auteurs cités. À peine a-t-elle besoin d'ajouter que son éditeur s'est mis en mesure d'en procurer aux amateurs de beaux et forts indi- vidus, Cu, L, CULTURE. (Ain Lire ou S. T.) Dans tout le midi de l'Europe, ce nouveau Muscat réussira parfaitement à l'air libre et atteindra toute la maturité désirable, surtout sil est cullivé en contre-cspalier ou en tonnelle, Dans le centre, à l'est et à l’ouest, il pourra encore mürir, mais en espalier placé en plein midi. Au-delà, il exigcra pour eela l'abri d’une bonne serre tempérée, qu'on devra même chauffer pendant deux ou trois semaines, au mois d'avril, pour en avancer la végétation. A. V. LINDEL LAN Pr Li ©. à =. — + Ÿ ww Pa" Q US . È Æ * © Li \ N RE» Sd e - = © TS È = 4 1 “ Ÿ at ee e— _— + en en —— Ç Planche 151. THUNBERGIA LAURIFOLIA. THUNRERGE À feuilles de Laurier. Érrm. Kanez Peren Tuunserc, Suédois, professeur de Botanique à l'Université d'Upsal, voyagea au Cap de Bonne-Espéranee et au Japon (1770-1779), et publia plusieurs ouvrages estimés. ACANTRACEZ $ ANECRAATACANTAEZ CS THuNsEnGIZ. CHARACT. GENER. Culyx brevis eupulifornis truncatus v. pluridentatus, dentibus tune pluribus quam 10. Brac- teolæ 2 ad basim calycis calyce majores floremque ante anthesim valvatim te- gentes, Corotla campanulato-infundibu- liformis, fauce inflata, mbo 5-fido pa- tente subæquali. Stamina 4 didynama, antheris ercctis adpatis, focutis paralielis margine ciliato-barbatis, altero basi paulo breviore ibidemque in calear aristiforme producto. Stigma infundibuliforme trans- Versim emarginatum subbilabiatum ; an- mulo nectarifero crasso lobato ovarium cingente. Capsula basi globosa bilocel- lata 2-4-sperma superiora versus ros- trato-altenuata depressa, commissura plana contigua; dissepimento membra- nacco in centro cohærente a valvis solu- bili; retinaculis nullis quorum loco an- nulus cartilagineus basin seminem cin- gens ex ambitu funiculi umbilicalis oriens. Semina globosa basi callosa per- forata, funieulo umbilicali per foramen intrante ; eavo fnicriore a parte hiti con- vexo post solutam partem callosam fere- que osscam retinaculi vices gerentem ex- trinsecus marginato; membrana tenui foraminis umbilicalis fundo investito. Frntices v. Herbæ scundentes pierce- que India orientali insulisque adjectis, alice Africa ausfrali insulisque Masca- renis indigenæ, foliis plerisque angulatis sæpe siculi et bractcolis hirtis ; floribus caillaribus peduneututis sotitaris v. in racemum dispositis, corollis speciosis luteis v. cœruleis (v. uzurescentibus), fruce plerumque saturatiore (v. disco- dore). ) Nets 48 Es. in DG. Prodr. XI. 54. (Paucis mutatis, desinentifs ad regu- Lam nostram arcommodatis parenike sibusque nostris). Fhunbergla L. f. suppl. 292. Gen. cd. Scuren. 426. Lamx, Hllust. t. 549. Gænrs. f. Carp, [IL. 22. t. 183, Nees ab Es. in Waze. PI. as. rar. Hi]. 77. et in Linos, Nat. Syst. ed, 2, 444. Linncwa VI. 748. Enor. Gen. PL. 4027. Mrissx. Gen. PE. 295 (202). — Roxs. PI. Corom. t. 167. Hook. Exot. FL. &. 166. 167. Bot. Reg. [. t. 495. Bot. Mag. t. 2591. 5508. 5512, 4119. 4985. 4998. Reicu. FI, exot, t. 168, 169. — Diplocalymma Srnxe. Syst. [. 622. Flemmingia sp. Hamisr. Mse. ct ALIOR, CHARACT. SPECIF. 7. — V, ci-des- sus, Mise. p. 56. Thunbergia laurifotia Lixoz. Gard. Chron. 260. 1856. W. Hook, Bot. Mag. t. 4985. — Ellustr. hortic. L c. Nous avons fait connaître déjà celle admirable plante grimpante dans une de nos Miscellanées précédentes, et nous sommes heureux d'illustrer l'article que nous lui avons consacré par une bonne figure inédite, faite d’après nature, et de le compléter par quelques détails plus étendus, em- pruntés à l'excellente notice de M, W. Hooker (4 c.). Nous rappélerons que l'introduction originaire en est entourée de quelque obseurité : obscu- rité qu'il eût été, ec nous semble, facile de dissiper. Le savant directeur TOM. 1V, — PÉC. 4857, 16 THUNBERGIA LAURIFOLIA. des jardins royaux botaniques de Kew se contente de nous apprendre à ce sujet, que les graines en furent offcries à M. Ingram, aux jardins de Frogmore, par un officier qui les avait apportées, ou se les était pro- curées, de la péninsule malaise, patrie qu’il eroit pouvoir assigner à ladite plante, parec que lui-même en a reçu d’autres graines, envoyées par le docteur Thomson, directeur du jardin botanique de Caleutta et qui avaient éié recueillies dans cette région : graines qui, semées dans les jardins de Kew, produisirent des individus, lesquels fleurirent également et vraisem- blablement à la même époque que ceux de Frogmore. Plusieurs de ces derniers furent présentés, en 1856, en fleurs, à l’une des expositions de la Société d'Iorticulture de Londres, où M. Lindley donna à cette espèce le nom qu’elle porte et Ia décrivit la même année dans son esti- mable Gardener’sChronicle(l. e.}. Nos lecteurs seront sans doute bien aises de lire la description, assez détaillée, qu'en a donnée le D° W. Hooker (1. c.): « C'est une plante d’une croissance assez rapide et de serre chaude, où on la palisse soit sur Le mur du fond, soit le long d’un chevron; là elle fleurit à diverses époques de l’année, assez souvent même dès les premiers jours du printemps, et y constitue un objet réellement frappant, — Arbrisseau grimpant, très ramifié, dont les jeunes branches cylindriques, vertes, glabres. Feuilles opposées, oblongues- lancéolées, acuminées, entières ou quelquefois légèrement dentéos, trinervées, réti- eulées par des nervules transverses. Pétioles de deux à trois pouces de long et plus, grêles, remarquables par un gonflement à la base et au sommet; ici la partie ren- flée est presque cylindrique ; à l’autre extrèmité cette même partie est plus allongée, plane en dessus et même légèrement ailéc. Racéme floral axillaire ou terminal, quelquefois pauciflore et destitué de feuilles, quelquefois consistant en fleurs verti- cillées et portant à la base une paire de fouilles opposées, plus petites que celles des tiges. Bractées formées de deux feuilles, ou amples squames, vaginantes, imitant une spathe ouverte et libre aux bords inférieurs, cohérente par les inférieurs, faible- ment striée, et enveloppant la base renflée du tube corolléen, Calyce très petit, cupuliforme, criblé de petits points (dotted!). Corolle très ample, d'un bleu pâle, avec un œil (gorge) jaundtre; tube obliquement infundibuliforme, dilaté à l’orifice; limbe très grand, étalé, quinquélobé ; lobes arrondis, profondément échancrés, pres- que bifides. Étemines tout-à-fait incluses, insérées près de la base du tube de la corolle; flaments larges, subulés, courbes; anthères oblongues, apiculées, frangées par devant et pourvues à la base de deux aiguillons subulés. Ovaire subglobuleux, presque immergé dans un disque cupuliforme, charnu, crénelé au bord, Style allongé, inclus; stigmate bifide, dont chaque lobe canaliculé en dedans. » Cu. L. Explication des Figures analytiques {Empruntées à la plante citée du Botanical Magazine.) Fig. 1. L'appareil sexuel enveloppé à la base par celle du tube corolléen; et celui-ci entouré du calyce. Fig. 2. Calyce, disque, ovaire, style et stigmate, THUNBERGIA LAURIFOLIA. CULTURE. (S. Cu.) On tiendra eette plante (1) dans une serre chaude, un peu humide (étuve, slove), telle que celle où l’on élève des Orchidées et des Fougères tropicales, où on la palissera, comme il est dit plus haut, ainsi que sur des fils de fer étirés devant les vitres. Elle devra être plantée dans un sol un peu compact, riche en humus, tenu un peu fraîchement, On la seringuera abondam- ment, pendant les chaleurs, sous et sur les feuilles, pour en activer la croissance et en même temps pour en déloger les insectes, qui, sans eette précaution, en infesteraient la nervation inférieure, Multiplication facile par le Louturage de jeunes ramules, coupés à leur point d'insertion et plantés à part dans de très petits godets tenus à chaud et sous cloche, A. V. (4) Au moment où nous corrigeons les épreuses de cette livraison (25 nov. 1857), tous les jeunes individus de ce Thunbergia, que possède l'établissement Verschafelt, et hauts à peine de 0,40 à 0,50, sont déjà couverts de boutons à fleurs. Planche 152. WARREA DIGITATA, WARRÉE PORTE-DOIGTS. Érvs. Frénénic Ware, introducteur de l'espèce type (Maæillaria Warreana Lonn. Bot. Cab. t. 1884), qu’il découvrit au Brésil, en 1829. Oncuvaceæ À Vanoeæ $$ Maxincantæ. CHARACT. GENER. Flores subglo- bosi subregulares, menfo brevi rolun- dato. Labellum continuum indivisum , lincis elevatis carnosis in medium. Gy- noslema semiteres clavatum. Potlinia 4 per paria in caudiculam brevem linea- rem inscrta, glandula triangulari. Herba ierrestris, pseudobulbosa ; folia arundinucea; scapus radicalis elatus apice ramosus; Îlores magné speciosi. Liwoi.. Bot. Reg. Mise, p. 14 (1843) sub W. tri- color (faxillaria Warreana supra citaa). Ossenvario : Diagnosis gencriea hæe omnino refi- cienda est, ob species novos a typo plane dissimiles. Etenim spccies sunt nonnulke epiphytæ et ebulhoste, Jabello sæpe nec non trilobato, ete ; ete. Imo Dom! Rocwesoaon, filius, cum pluribus, ét merito forsan, genum novam consiituit Warscowicsellam ! LP Warrea Linps. L. €, — Mise. n° 3-78 (1844). t. 28 (1845). — in Paxr. Flow. Gard. Glean. p.75. e. ic. (labelli!}. Journ. of Hortie. Soc. IV. 264. Bot. Mag. t. 4766. 4850. — Warscewiczellæ spec. Reïcue. f, la (Bonplandia ?) : Genus adoptan- um? CHARACT. SPECIF. W. V. supra, Mise. ÎLE p. 70. c. iconibus labelli! Warren digitata Nos. L. c. Auntleya imbricata Pinez, in Sched. 22? — Wailesiana LioLey, in Paxr. Fi. Gard. I. Glean. p. 73. cum icone la- bolli, et in Journ. of Hort. Soc. cum hac phrasi specifica : — Scapo unilloro ?sub flore bractca dupliei acuta cucullata aueto ; ovario subpubescente ; scpalis pe- talisque ovatis acutis patentissimis; la- bello subrotundo lævi, appendice 5-ra- dialo libero. En décrivant sommairement dans l’Illustration horticole (1. e.) la gra- cieuse Orchidée dont il est question, nous fimes naturellement, après en avoir d’abord déterminé le genre, les recherches nécessaires pour savoir si, comme espèce elle n'avait pas déjà été publiée, et ne la reconnûmes nette- ment dans aucune de celles dont les descriptions étaient sous nos yeux, et surtout en en comparant le labelle avec les figures du même organe, chez des espèces très voisines, qu’en avait données M. Lindley, dans le Paxton's Flower Garden (L. e.). Nous nous erûmes donc suffisamment autorisé à la regarder comme inédite et la publiâmes comme telle. Depuis l'apparition de notre notice, un correspondant anglais écrivit à notre éditeur que notre plante n’était autre que la Warrea Wailesiana de M. Lindley (& c). Bien qu'il nous reste quelques doutes sur l'identité commune des deux plantes, nous voulons l'en eroire : mais afin d’excuser notre erreur, et démontrer qu'elle était inévitable pour nous, qui ne con- naissions cetle dernière que par la description du savant Orchidologue 4 4 /, F4 : ( (# T4 À d | 2 Rte P Strocbaneé fils, a X. naë, pinæ cn Borte Verscha fall, Lich de I, Stroobané à Cart ‘ ou Warrea digital NAT EE < du ŒLX Ch.Lem. [e (— WAILESIANA ? Zindl..) Bresil (Serre charde:) WARREA DIGITATA. anglais, et la figure du belle qu'il en avait donnée, nous reproduisons fidèlement ci-dessous, pour notre justification, et cette deseription et ce belle. Ainsi, outre sa phrase spécifique, que nous avons rapportée en tête de notre article. M. Lindley dit expressément : « Les fleurs, dont l'odeur est celle des pois-de-senteur, sont d’un blanc de crême et à peu près de la grandeur de celles de la W. cyanea (celles-ci n'ont que 0,024 de diam.; celles de la nôtre, étendues, n’ont pas moins de 0,061). Les Sépales en sont tous un peu réfléchis (forte- ment chez la nôtre), les latéraux n'étant pas plus dressés que le reste (les nôlres tous droits et défléchis); les pélales sont aussi récurves et de manière à ne pas former voûte sur le gynosième; le labelle (et c’est ici la partie la plus caractéristique !}, teinté de violet délicat le long du milieu, est arrondi, concave, cu- néiforme (wedge-shaped) à la base, nulle- ment lobé (le nôtre est distinctement trilobé, et son lobe médian est récurve au sommet, et là assez profondément échancré), maïs cuntourné supérieurement aux bords, de manière à paraître auriculé à lu base (ce que n’exprime point la figure ci-contre, mais se rapporte bien à notre plante). Son appendice consiste en cinq doigts grêles, rayonnants, violets, parfaitement libres du labelle, sauf à leur origine (comme chez notre plante); aux côtés du labelle, le bord porie aussi une membrane infléchie, mince, linéaire (cette membrane, chez notre Warrea, est épaisse, char- nue, élevée, contournée, et imite, comme nous l'avons dit, des clavicules humaines). » M. Lindley conclut en disant que sa plante #’a que peu de beauié; or, on ne peut s'empêcher d'en accorder beaucoup à la nôtre, qui, en outre, a le mérite de donner ses charmantes fleurs, de l'odeur la plus suave, pendant la plus grande partie de l’année. Enfin, et pour terminer ce paral- lèle, le savant anglais dit « que l'ovaire est pubescent »; nous Pavons vu absolument lisse! L'auteur, malheureusement, n’a pas parlé du feuillage, qui nous eût offert un élément comparatif de plus. Que conclure de ces évidentes contradictions? S'il s’agit ici d'une seule et même espèce, qui alors a mal vu? Or, sous ce rapport, nous apportons toujours dans l'examen des plantes, dont la détermination nous est con- fiée, une atlention sévère, scrupulcuse, et nous ne négligcons aucunes recherches, quelque pénibles ct longues qu'elles soient! Et dans l'affirma- WARREA DIGITATA+ tive, la cause principale de notre erreur proviendrait de l’inexactitude extrême du dessin anglais du labelle de la Warrea en question (qui en outre est dit, enossi!1!), et nous pencherions à l'adopter (cette erreurl), en comparant aussi les labelles des W. bidentata Linpz. et discolor Lino, figurés à la même page du Paxton’s Flower-Garden, avee la nature et les bons dessins qui en ont été donnés ailleurs (notamment dans le Bota- nical Magazine (W. discolor, T° 4830), figures différentes entre elles a toto cælo. S'agit-il done de deux espèces? En vérité, nous le pensons; et nos doutes à cet égard subsisteront jusqu’à preuve du contraire, par l'exomen, fait par nous ou lout autre, de la vraie Warrea Wailesiana de M. Lindley. Si les deux plantes sont identiques? L'erreur, par les causes ci-dessus, nous sera, nous l'espérons, facilement pardonnée; et de plus, nous croyons devoir donner ci-dessous (ad comparandum) une description détaillée de notre plante {1). Quoi qu'il en soit, nous le répétons volontiers, la Warrea digitata (ou Wailesiana!) est une charmante plante, abondamment et presque continuellement florifère, émettant, par ses grandes et fraîches fleurs, Yarôme le plus suave. Elle a été envoyée à l'établissement Verschaffelt, ._ comme nous Favons dit, en 4856, par M. Pine], établi dans l'intérieur du Brésil, et la W. Waïkesiana a été trouvée non loin des bords de la Parahyba (même contrée}, par feu Gardner, en quête alors de lHuntleya meleagris. Cu. L. CULTURE. (S. Cu.) -Cette jolie espèce ne demande pas de soins autres que ceux que nous avons prescrits pour la culture des Orchidées épiphytes, dans plusieurs notices à leur sujet. A. V. (1) W. (en Warscawiczella 2) Epseudobulhosa epiphyta toto glabereima, radicibus grossis elongetis diva- rieatis ; foliis junioribus distichis oblongis subacuminalo-mucronatis basi longe artieulatis plicatim imbri- eato-vaginantibus intense viridibus, nervis immersis; adaltis vetustisve multo longioribus anguste oblan- colatis aeutis, basi dein longissime gracillimeque pliento-attenuatis, nervis tune plurimis prominentibus ; seapis brevioribus cylindricis basi apiceque uni-squematis unifloris; e squama apicait bractes Hineori- elongata marginibus convolutiva; ovario 6-costato-sylindries versus apicem subinfatum areuato; s0g- ment, exteen, supremo usque ad basim Hibero; internie (petalis} basi inter se connatis : bis 8 qualibus conformibus ovatis sensim versus apicem attenuatis valde et cito retroflexis; 2 aliis externis recto-subfal- eateque deflexis oblique insertis paulo brevioribus ad hasim intus plica profunda notatis subundulatis ; omnibus 5 crassiusculis albis; labello (aibo) rhomboideo-quadrato revera trilohato, lobis basilaribus antice intus gibbose productis extus pliea profunda formatis dein late elevato-aurieuliformibus margine late retro flexis, intra plieas et in cavo appendix apparet quinquedigitata usque ad basim libera flabellaim patula, dente mediano minore, omnibus cæœruleis et sieut subius macula una parva; lobo torminali euveiformi re- troflexo alte emarginato; gynostemate brevi dorso rotundato anlire plano subearo Lrevitér unoquoque latcre auriculato {albo) ad basin unidentato. CO s v ? < e € 7 « l M, LOŸLEC HYB:REM : OT € Le re PAPAUUT “U Semis France ( Plein ir 1 # . Planche 153. ROSE MARIE THIERRY, (EYBRIDE-REMONTANTE). RosAGÉEs. La Rose a élé, est, et sera toujours la fleur favorite par excellence de la plus belle moitié du genre humain, dont elle est à la fois, selon les poëtes de tous les temps et de toutes les nations, l’image et l'emblême, depuis son bouton virginal prêt d'éclore, pendant son splendide épanouis- sement, jusques, hélas! son déclin et sa mort. Telle est la femme à son printemps, pendant son été, lors de sa vicillesse ; et en ajoutant à ces trois grandes époques de sa vie, deux époques transitoires, entre le printemps et l'été, entre celui-ci et l'automne, on suit également les phases succes- sives de la vie d’un belle Rose. Nous ne nous ferons pas ici l'écho des charmantes poésies que la Rose a inspirées, et pour ne citer que celles des anciens, chez qui elle était en grand honneur et cultivée avec empressement dans les jardins, il faudrait remplir tout un volume; il en faudrait plusieurs pour contenir seulement celles des modernes. Nous en avons cité quelques-unes dans certaines généralités que nous avons rapportées au sujet d’une variété décrite, dans le Tome deuxième de la Flore des Serres et des Jardins de l'Europe (p. 455. Octobre 1846), et auxquelles nous renverrons le lecteur, qui peut surtout consulter à ce sujet, comme plus complètes, l’Histoire de la Rose, du mar- quis de Chesnel (Paris, 4838), et surtout celle de feu Loiseleur-Deslong- champs (Paris, 1844). Si, comme autrefois chez les anciens, les Grecs et les Romains prinei- palement, on ne se couronne plus de Roses, on ne jonche plus les lits et les planchers de leurs odorants pétales, etc., ete,, la culture des arbris- seaux qui les portent n'est pas de nos jours en moindre estime, et elle est est portée à un dégré de perfection qu’ils n'ont jamais connu, pour ce qui en regarde la multiplication et surtout l'hybridalion. Ils ne paraissent au reste n'avoir possédé guère plus de deux espèces, la Rose cent-feuilles (Rosa centifolia L.), qu'il tirait surlout de l'Orient, et la Rose dite de Provins (Rosa gallica L.). Et quel jardin, aujourd’hui, pourrait mériter ce nom, qui ne possèderait une roseraie plus ou moins nombreuse ou même com- ROSE MARIE THIERRY. plète? Quel printemps que celui qui serait sans Roses? Quelle société, pour répéter un dicton vulgaire, serait celle qui serait sans femmes, ces Roses humaines! Mais vraiment, nous nous arrétons à temps ; nous nous apercevons que de nouveau notre humble prose tourne au style Dorat. Revenons bien vite et sérieusement à notre sujel. L'Allustration horticole a payé déjà un juste tribut d’admiration et de propagande à ln Reine des Fleurs, en publiant les Roses dites Panachée d'Orléans (Te II, PL. 77), Victor Trouillard (T° IL, PI. 113), et Marie Aviat (Te IV, PI. 118), toutes trois belles à différents titres et recher- chées justement par les amateurs. Mais en voici une quatrième, à laquelle, selon nous, rendront les armes la plupart des variétés connues jusqu'ici; äl peut y en avoir d'aussi belles, mais il n'y en a pas de plus belles! En elfet, des fleurs de première grandeur, formées de très nombreux et de très grands pétales, affectant absolument la disposition de ceux de la Rose dite des Peintres (véritable nid d'amour et des grâces! toujours style Dorat), d’un beau rase lilacé, d’une senteur suave et puissante : tels sont les traits distinctifs de notre Rose; à ces traits nous devons ajouter : que le Rosier Marie Thierry est franchement remontant; que ses fleurs sont nombreuses et bien tenues sur leurs pédoncules; que l'arbrisseau est vigoureux, bien ramifié, le feuillage ample et beau, les aiguillons courts, rouges, etc. Ce beau, très beau Rosier a été obtenu de semis par M. Pierre Oger, horticulteur, à Caen (Calvados; France), qui en a vendu bon nombre d'individus à notre éditeur, lequel pourra les céder dès maintenant aux mêmes eonditions que l'obtenteur; et nous pouvons, en conscience, affirmer qu’il sera l’un des plus précieux et des plus remarquables de son genre dans les collections. Cu. L. CULTURE. (PLeix Arr.) La culture de cette belle variété est celle de toutes ses congénères : culture bien connue désormais, dont parlent en détail tous les Traités d'Hortieulture, et sur laquelle nous n'avons rien de particulicr à expli- quer ici. A. V. 2072 À à LLLLE Lae re ECC”, 8 (X b pe “2 1149 : Oracle. 1] “ Ja mn IAL-, G Ya bou t à Le 8 É 1 u És des 3e Ô :tB ) 15e n C tote. J 19 - Jouq uet de à [ (a De qaoe . 4 o y { teus, . >u } S'ulpt fe [a] eo « +8. J D, er otia { } Planche 154. BOUQUETS DE GLAYEULS DES JARDINS, Ininacez EreuTienosrenonez (1), Nous avons fait jadis connaître le premier, par une description et une figure (V. Flore des Serres et des Jardins de l'Europe, T° Il, PI 1. Mars 1846), le superbe (pour ce lemps!) Gladiolus gandavensis, et nous avons dit, ce qui était exact, que ce bel hybride était né dans les jardins de M. le Duc d'Aremberg, par les soins de son jardinier-en-chef, qui avait eu l'heurcuse idée de croiser les Gladiolus cardinalis et natalensis (psillacinus), dont il est issu. Il eût mieux peut-être valu (et le fait n’est pas nôtre) par esprit de justice, sinon dédier cette belle plante au noble promoteur de l’horticulture que nous venons de nommer, du moins à l'habile praticien qui l'avait gagnée de semis : la ville de Gand, en effet, célèbre sous tant de rapports en horticulture, n’avait cette fois rien à voir en cette dédicace! Si l'on compare la planche citée de la Flore avec celle que nous an- nexons ci-contre, on sera tout d’abord frappé de la beauté de celle-ci, et on s’émerveillera des progrès amélioratifs immenses qu'a réalisés la cui- ture spéciale de ce Gladiolus, grâces aux soins sagaces qu'on lui a appli- qués. Parmi les horticuiteurs qui se sont occupés avec le plus de persévé- rance et surlout de succès de son éducation (style jardinique moderne !}, nous devons citer en première ligne MM. Truffaut, à Versailles, et Eugène Souchet, chef des cultures du palais impérial de Fontainebleau (France; Seine-et-Marne). C’est aux soins et à l’habileté de ce dernier que l'on doit, par exemple, la splendide collection de variétés que nous avons admirées pendant une grande partie de l'été et de l'automne dans Jes jardins de M. Ambroise Verschaffelt, et dont nous donnons à nos lectours un extrait pris çà et là au hasard, dans les huit variétés ci-contre : variétés, que notre habile dessinateur-coloriste a rendues avec une habileté et une exactitude qui lui font honñeur. 1l est vraisemblable toutefois, il nous est même à peu près démontré par l'examen et la comparaison, que l'extrême et magnifique variété de {1} Tridacearum ordinem in duss tribus valde nafurales jamdudum Proposuirmus dividendum. Mæ sunt : Coiusrostewonss : staminibus connatis ; Esevrarnostemonse : stmninibus distinetis. tou. 1v. DÉC. 1857. 17 BOUQUETS DE GLAYEULS DES JARDINS. coloris, de bigarrures et de panachures qui nous ont frappé de surprise et d'admiration dans le splendide champ de fleurs qui s’offrit alors à nos yeux n'est point dû au mariage des seuls Gladiolus natalensis et cardi- nalis; mais que d'autres espèces, le G. communts, si beau et si variable de couleurs, en tête, puis les G. alatus, merianellus, cumpanulatus, albidus, byzantinus, Milleri, ete., doivent avoir pris, par des croisements partiels, une plus ou moins grande part aux nombreuses et charmantes variétés que nous avons eues SOUS les yeux. C'est donc en pleine connaissance de cause, de visu, nous voulons dire, que nous parlons de ces Glayeuls et que nous les signalons aux amateurs sérieux de belles et bonnes plantes. En vérité, ici encore quelque esprit chagrin (pour ne pas écrire un autre mot}, nous taxera d'exagération et regardera notre enthousiasme pour tout ce qui est noble et beau (les fleurs!), pour ces admirables créations de la Nature, et les plus belles de toutes celles qui soient sorties de ses libérales mains, comme une sorte d'hallucination de la part d'une imagination malade! Soit! nous-sous- crivons des deux mains à ce jugement, et n’en eontinuerons pas moins à cmanTEr Les LouANGEs pu SriGneun dans ses créations inimitables! Or, il n’y a ici aucune exagération, et chacun peut comme Thomas, d'incré- dule mémoire, voir et toucher! Il verra des tiges hautes d’un mètre et plus, et portant de 20 à 40 fleurs ou plus encore, du volume de celles de notre planche et cent fois variées de coloris! c H. L. CULTURE. (Pix At.) Dans une plate-bande bien préparée, dont le sol sera composé de 2/6 de sable fin, de 3/6 de bonne terre franche, et d’un 1/6 de bon terreau de couche, le tout bien mélangé et préparé deux ou trois mois à l'avance, vers la fin d'avril, on plantera les oïgnons des Glayeuls, à 45 ou 20 centim. de profondeur, selon leur grosseur, afin de leur donner plus tard plus de pied et de force : oignons qu'on aura tenus jusque là dans un lieu see, aéré ct bien à l'abri de la gelée. On prodiguera les arrosements à la pomme et au bec de l’arrosoir pendant la belle saison, pour les ralen- tir progressivement vers le déclin de la floraison. Après la fanaison com- piète des tiges, c’est-h-dire en septembre ou en octobre, on relèvera les oignons, qu'on laissera sécher pendant quelques jours, avant de les ren- trer en lieu see, comme nous avons dit; et ce n’est qu'au moment de Ia replantation qu'on les nettoyera et qu'on en séparcra les petits, qu'on {raitera tout aussitôt comme les mères. A. V. MISCELLANÉES. Bois à odcur de rosc. Les plus grandes découvertes, on le sait, dont puisse s'honorer la grande famille humaine, ont été dues au hasard. Celle, qui nous rappèle cet axiômc, n'est sans doute ni grande, ni importante, et n'entrainera probablement aucune conséquence utilitaire. C'est un simple fait botanico- horticole qu'il n'est pas oiseux de consigner ici dans l'intérét de la science. En octobre dernier (1856), en élaguant les branches trop luxuriantes d'un Symphoricarpus racemosus, nous eümes l'idée de nous assurer quelle odeur elles pouvaient émettre, Nous fûmes agréablement surpris, en en soumettant les sections à notre odorat, d’aspirer une suave odeur, une odeur que nous ne pouvons comparer qu’à celle de la rose: c'est celle, du moins, dont elle approche le plus. Nous fimes vérifier ce fait par diverses personnes, et le vérifiâmes nous-même à plusieurs reprises, Comme il est présumable qu'au printemps eette odeur, en raison de la plus grande abondance de la sève, doit être plus prononcée, comme l'arbrisseau est extrêmement commun dans les pares et les jardins, et pourrait au besoin être cultivé ad hoc, ne pourrait-on en extraire le principe odorant, en faveur des Parfumeries? Un chimiste zèlé devrait peut-être étudier la question. Be la culture des Cactées en appartement. Au moment où ce genre de cullure semble reprendre un peu de faveur, et hâtons-nous de dire que nous n’en connaissons pas de plus intéressant, en raison des formes mulliples et curieuses de ces plantes, des jolies et souvent très belies fleurs qu’elles donnent facilement, lorsqu'on sait leur appliquer les soins qui leur conviennent, il est de notre devoir de pré- senter aux amateurs quelques importantes observations, pour les mettre en garde contre certains conseils qu’on leur donne fort inconsidérément et dont, en les suivant, ils ne retireraient qu'une amère déception. Ainsi, quelques auteurs ont écrit qu'on pouvait conserver la plus grande partie des Cactées, sinon toutes, dans une chambre sans FEU De Tour L'HIVER, muis exposée au midi, soit sur des tablettes le long des vitres, soit TOM. 1V. MISC. — Janv. 1857. I 19 MISCELLANÉES. sur des gradins à quelque distance de celles-ci; qu’il suffisait de plus de les laisser absolument sans eau, et d'ouvrir de temps en temps les fenêtres, lorsque la température élait douce, pour aërer l’appartement; que Les PLANTES SE RIDAIENT, SE DÉFORMAIENT, à la vérité, mais que plus tard, sous l'influence du soleil à l'air libre, et grâce à des copieux arrosements, elles reprenaient bien vite leur ancienne bonne mine et leur embonpoint, et qu’elles n’en végétaient que plus vigoureusement, n’en fleurissaient que plus luxuriamment, ete. Si jamais les donneurs de tels conseils ont expérimenté par eux-mêmes, ce dont il est permis de douter, il est à peu près certain qu'ils n’ont agi que sur quelques espèces et des plus rustiques, malgré toute assertion con- traire, ou au plus sur une collection fort limitée et composée d'individus originaires des contrées les plus froides de l'Amérique. Or, il serait pres- que oiseux de démontrer par des preuves et des raisonnements que les Cactées, plus que toutes autres plantes, affectant généralement pour sta- tion les versants ou les plateaux élevés des montagnes, les plaines nues où elles dominent et habitent presque seules, ont besoin, non d'humidité, mais d’une vive lumière et d’une aérification vaste et non interrompue. D'un autre côté, si quelques Cactées (Mumillaria et Opuntia) s'avan- cent non loin des neiges éternelles des Andes, sur des points où la tem- pérature tombe au-dessous de O et même 2°-3°— 0, Réaumur, la presque généralité des congénères croit dans des situations chaudes et abritées, où dardent et se reflètent d’aplomb les rayons du soleil pendant des mois entiers, sans une nuée, sans une goutte de pluie. Si en Europe, dans nos meilleures serres, avec les soins les plus sagaces et les plus vigilants, on parvient à peine, en raison de notre climat nébu- leux et inconstant, à conserver ces plantes, à les faire {il faut bien l’avouer!) assez chétivement végéter et fleurir; si, en Europe, où jamais, presque ja- mais, elles n’acquerront les dimensions où on les voit parvenir dans leurs contrées natales, surtout sous le rapport des aiguillons, et ce, malgré la plus habile combinaison factice de lumière, de chaleur et d'humidité, peut-on raisonnablement croire que de telles plantes vivront pendant plus de six mois dans une chambre, sans air (ou à peu près), sans humidité, sans chaleur aucune? En vérité, le plus simple bon sens dément une assertion aussi hasardée et fait voir, comme nous l'avons dit, que si une telle expérimentation a été faite, elle l'a été sur quelques espèces fort rustiques. En cffet, sauf dans le midi de l'Europe (et encore?}, est-ce que dans l'est, dans l'ouest, dans le centre, et surtout dans tout le nord, le gelée ne pé- nètre pas dans un appartement sans feu, lorsque, par exemple, la tem- a MISCÉLLANÉES. pérature descend, à 8-10-12 ct 44 dégrés sous 0, R.? Ne voit-on pas alors dans de tels appartements l'eau et même l'huile geler dans les vases qui les contiennent et souvent les briser (1)? Peut-on alors conce- voir que les Cactées, au tissu si charnu et si aqueux échappent à une congélation si intense, surtout en raison du dernier état? Il serait absurde de contester le fait, et malgré cela, on conseille de garder de telles col- lections dans des chambres sans feu pendant tout un hiver !!! Sans doute, car tout est relatif (malgré la banalité de cet axiôme) dans le midi de l'Europe, sur le littorat méditerranéen, en Italie, en Espagne, en Grèce, ete., où le thermomètre descend rarement à 3 ou 4 dégrés sous OR., une telle chose est fesable; et encore, la totalité des plantes qu’on aurait ainsi conservées seraient, selon nous, dans un assez piteux état. Mais il est temps de nous résumer, car nous pourrions prolonger de beau- coup, mais inutilement la discussion d'un tel sujet. Aussi nous hâtons- nous de conclure, En conseillant aux amateurs de s'adonner à la culture des Cactées, eul- ture où ils trouveront une foule d'agréments et de plaisirs toujours renaissants et nouveaux, nous leur dirons avec La Raison et dans leur intérêt: Ayez dans ce but une bonne serre tempérée, bien éclairée, bien aérée, que vous chaufferez au moyen d'un simple fourneau (au bois ou au charbon de terre !), et seulement lorsque la température menacera de des- cendre plus bas que? + ou 0-0, R., où lorsque depuis quelques jours le temps sera humide et pluvieux. Ils ne doivent jamais perdre de vue que les Cac- tées craïgnent excessivement et l’humidité el la gelée; que lorsque pendant quelques jours ils auront dû faire du feu, pour éloigner l'une et l'autre, il sera bon d'arroser modérément la terre des vases de leurs plantes, mais de ne jamais en mouiller du tête ni même Les flancs. Que s'ils n’ont pas une serre à leur disposition, ils peuvent sans doute conserver un certain nom- bre de Cactées (mais non toutes les espèces) dans une chambre, mais à la condition expresse d'y entretenir une température de 4 à 6 et 10 +0 R. et de ne jamais la laisser tomber sous 0. R. El encore obliendraient-ils bien rarement, ou plutôt jamais, de leurs plantes une végétation et une santé aussi satisfesantes que dans une serre, où l'on peut plus aisément leur prodiguer les quatre sources nécessaires à leur vie, l'humidité, la chaleur, l'air et surtout la lumière, pour elles l'élément le plus indispensable, Du reste, nous aurons sans doute encore occasion de revenir sur cet intéressant sujet, {1} Un liquide en étai de congélation se difate, occupe un plus grand espace que dans son état normal; de là la rupture des vases qui le contiennent, parce qu'ils ne sont pas comme lui susceptibles de dilatation, 4 MISGELLANÉES. Adromischus robustus Nos. (Crassulaceæ). (RECTIFICATION.) Le genre Adromischus a été établi par nous (Jard. fleur. 11. Mise. p. 58) sur plusieurs espèces de Cotyledon, genre duquel elles devaient être ration- nellement séparées, en raison 4° d'une inflorescence épiée; 2° de fleurs soli- taires, plus rarement géminées, sessiles ou presque sessiles; 3° d’un tube corolléen droit ou courbe, toujours dressé et à eslivation convolutive; 4 des feuilles alternes, etc. On en cultive jusqu'ici six espèces dans les jardins, les 4. robustus, maculatus, jasminiflorus, hemisphæricus, cristulus, clavifolius. Les cinq autres, non encore introduites, sont douteuses. Les premières, par leurs formes eurieuses, méritent bien un petit coin sur une tablette dans une serre froide ou lempérée. Il est dit dans l'article très sommaire (£. c.) que nous leur avons con- sacré, qu'ayant vu un certain nombre de fois fleurir l'A. robustus (Coty- ledon triflora Tuuns.), nous n'avions jamais remarqué que les fleurs en fussent ternées : circonstance déjà niée ou regardée comme très douteuse par d’autres auteurs; mais celte année (juillet et août) nous en avons eu sous les yeux un bel individu, qui a développé deux scapes, dont l’un, fourchu, portait sur une branche un pédicelle quadriflore, et sur l’autre quatre pédicelles triflores, sur le reste des deux rameaux des ficurs soli- taires; tandis que l'autre scape, moins fort, mais également fourchu, n'a montré que des fleurs solitaires. Thunberg a done eu quelque raison de donner jadis à cette espèce le nom de triflora; mais il paraît que le fait (des fleurs ternées) se fait rarement voir, sinon dans le pays natal, du moins dans nos serres! Aussi, pour ne pas surcharger la synonymie {chose déjà presque inextricable!), nous lui laisserons Le nom que nous lui avions appliqué et que d’ailleurs justifie pleinement le port de la plante. PLANTES ARCOMMANDÈES. (ESPÈCES RARES OÙ NOUVELLES.) Moricandia Ramburii Wess, () {Brassicaceæ $ Orthoploceæ-Bras- sieæ @ (0 ©>>). C'est une plante vivace, originaire des montagnes de €?) SF. Folis subearnosis glabris, radicalibus lale ovatis obtusissime sinualo-dentatis, caulinis I (Xotzio Couupunr Ibaiuumuwus . MART. Bresil {Serre chaude.) HISCELLANÉES. a plus, lancéolées-subfalciformes; et cet ensemble foliaire, vu à peu de dis- tance, fait un magnifique effet, et par sa disposition et par son double co- loris. Les spadices n'ont pas moins d’un mètre de long, et sortent de spathes plus courtes, sillonnées, hérissées de sétules fauves et de quelques aiguil- Jons. Il succède aux fleurs femelles une drupe, longue d'environ quatre centimètres, subpentagone, arrondie au sommet, subépineuse, d’un rouge minium ; le goût de la chair, qui est fort recherchée par les indigènes, est agréable, d'abord d'une odeur un peu musquée, et affectant plus tard celle des melons. Il résulte de ce qui précède, que ce Palmier peut être facilement cultivé dans nos serres, en raison de ses dimensions pou élevées, et qu'il en fera lun des plus notables ornements par Ja beauté de sa couronne foliaire, En outre, il est probable, que, cullivé avec soin, il pourra y fleurir, sinon même y fructifier. L'établissement Verschaffelt est à même d’en procurer de jolis individus. Hoya coronaria Bivwe (1), Asclepiadaceæ, — Cette grande et belle espèce, découverte originairement par M. Blume (1823-1826), dans les forêts humides et les côtes boisées de l'ouest de Java, a été récemment retrouvée dans la même Île par M. Thomas Lobb, le célèbre collecteur de MM. Veitch, à qui il la adressée vivante, et dans l'établissement horti- cole desquels elle a fleuri pour la première fois (?) en novembre dernier : époque à laquelle M. W. Hooker la décrivit et la ft figurer dans son excellent recueil (Bot. Mug. 1. c.). Ce savant botaniste nous apprend en même temps qu’elle n'est pas particulière à Java, mais qu’elle croît égale- ment dans l'Înde, et notamment dans le Silbet, où l'a trouvée jadis le docteur Wallich. M. Blume, la confondant avec la Corona Ariadnes pumila de Rumph, la fit d’abord connaître sous le nom d'A, grandiflora : erreur que partager M, Decaisne dans sa Revue des Asclépiadacées (L. c.); mais le premier, dans sa magnifique Rumplia , reconnut la confusion et imposa à la plante en question la nouvelle dénomination qu'elle porte aujourd’hui. (1) Æ. Caule scandente, ramis robustis, petiolis peduncalis caleibus extas foliisque subtus pilis curvatis magis minusve velutinis, folfis sublonge petiolatis crasse carnosis apiculatis basi obtusis obsolete transversim venosis marginibus subrecurvis ; umbellis pedunculatis multifloris, éorollæ majuscul lacintis trisngalaribus extus pubescentibus intus glabris, coronæ staminex (androson) foliolis angulo exteriore rotundatis oblusis CW. Hooz. 1. à, c.) Hoya corsaarta Bious, Bijér…...! FL. Ned. nd. 1063 (exdl. syn. Herb. amb.). Rumphia, IV. 31. 1. 188. f. 2.1. 184. € 2 — grandiflors Biuwe Mse. et Dustr, in DC. Prodr, VIII. 635. — veluting Wacar, Gontr, to Bot. of End. 35, Waur. Cat. Na 8150. TOM. IV. MSC, — Mal. 1857. 8 42 NISCELLANÉES: C'est un grand et robuste arbrisseau grimpant, à branches épaisses et suceulentes, couverl, sur toutes ses parties, de petits poils serrés, ve- loutés, courbes (qui se retrouvent aussi sur la nervure médiane des feuil- les, en dessus, tandis que les deux côtés en sont dépourvus); à feuilles opposées, distantes, charnues, elliptiques, obtuses à la base, apiculées an sommet, brièvement pétiolées, entièrement pubérules en dessous, d'un vert pâle, longues de trois à cinq pouces ; à nervures obsolètes, presque horizontales, Pédoncules oppositifoliés, courts. Ombelles multiflores, à pédicelles plus longs que le pédoncule. Lobes calycinaux 5, ovés-aigus. Corolles grandes (près de 0,04 de diam.), rotacées, d'un vert jaunâtre, blanchâtre au centre : chaque segment ové-triangulaire, aigu, montrant à la base une petite macule pourpre. Androzone (1) grande, remarquable, à cinq lobes obtus. (x clrss. W. Hook.!). Selon M. Blume, le fruit en est cylindrique, un peu courbé, long de 8 ou 40 pouces, et creusé d'un sillon longitudinal (comme chez tous ceux de la famille!), qui s'ouvre au moment de la déhiscence; la texture en est épaisse et spongieuse. Rhododendrum album BLune (2). Ericaceæ ( Rhododendreæ, — Gracieuse pelite espèce, que nous a fait connaître le premier, en 4823 (?), M. Blume (1. c.), qui l'avait découverte croissant sur les arbres, au pied du mont Salak, île de Java. Toutefois, on n'en avait plus entendu parler, lorsque, tout récemment, le collecteur de MM. Rollisson (Tooting Nursery), M. Henshall, Ia retrouva dans la même île, d'où il l'envoya à ses honorables patrons, chez qui elle vient de fleurir pour la première fois en novembre dernier (1856). Malgré le nom spécifique, lès fleurs en sont jaunâtres, surtout extérieu- rement vers la base; elles sont petites, campanulées, assez longuement pédicellées, légèrement pendantes et disposées en ombelles terminales : an sommet, elles s'évasent en se partageant en cinq lobes arrondis, rétus, ou légèrement échanerés (ex figura!). L'ovaire et le style sont d'un rouge cocciné. Les étamines, légèrement velucs à la base, se distinguent par un () Mot que nous avons proposé, il y a bien longtemps, pour remplacer avantageusement la périphrase banale : couronne staminale des auteurs! (2) R. Subbumile ; fotis oblongo-lanceolatis brevi-petiolatis acutis, subtus ramulis junioribus petialis pedicellis ealyeibus ovariisque ferrugineo-lepidotis ; corymbis terminalibus umbellatis subsessilibus pluri= foris : floribus parvis, calycibus minutis, lobis rotundatis inæqualibus, corolla late campanulaia ochroleuca, Jobis rotundatis retusis ; staminibus 10, ovario 5-loeulari ellipuico sulento, disco hypogyno magno carnoso sublobato, stigmatis lobis 5 parvis erectis. W. Hoor. L i. e. Rhododendeum aïbum Diuur, Cat. Hort. buitenz. 72, DC, Prode, VII. 2 part, 72? (non Hair. nee Swesr}. W. Hoor, Bot. Mag. t. 4972 (Mars 1857). Vireya javanica Duvur, Bijdr. 354, Azalea javaniea esvsp. in litt. MISCELLANÉES, 45 caractère assez curieux : elles sont souvent munies, le long du filament, d’une ou deux dents spiniformes, Un beau feuillage, étroitement lancéolé, atténué à la base, brièvement acuminé au sommet, d’un vert gai en dessus, d’un roux ferrugineux clair en dessous, ajoute beaucoup à l'agrément total de la plante, qui sera bientôt dans toutes les collections, où elle exigera la serre chaude. Vanda tricolor var. Leopoldli Hour. Orchidaceæ. — Peu d'ama- teurs d'Orchidées ne connaissent ou plutôt ne possèdent pas cette admi- rable plante, au port noble, aux grandes et très belles fleurs, étégamment panachées de pourpre sur fond blane, et aux senteurs si suaves et si puis- santes ! Le coloris floral en est extrémement variable, quant au fond, et quant aux maeules surtout qui l'ornent, et dont la disposition, la forme et les teintes sont plus changeantes encore, ainsi et autant que ie coloris par- ticulier du labeile. M. Lindley a donné dans le Paxrows Flower-Garden {T< IL. PI. 42) la figure d’une variété à fond jaune vif, parsemé de macules arrondies, coccinées, à labelle violet ; et en cite deux ou trois autres, dont unc à fond jaune, entièrement unicolore, sauf une légère tache violette sur le labelle. (V. Foi. Orchid. Vinps, N° 10). De beaux et forts individus, que nous avons observés dans l'établisse- ment Verschaffelt, qui les avait directement reçus de l'Inde, ont des fleurs blanches sur les deux faces et richement ponctuées de cramoisi, et leur labelle d’un rose vif. Un d’entre eux nous a offert des fleurs blanches en dehors et d’un jaune pâle en dessus, mais avec la riche maculation des précédentes ; c'est celui dont il est spécialement question ici et qui a été compris dans le beau lot d'Orchidées en fleurs, présenté par M. A. Ver- schaffelt à l'exposition quinquennale de la Société royale d'Agriculture et de Botanique (V. ci-dessus): lot qui a remporté le premier prix. Considéré botaniquement et comparé à celui de l'espèce-type, le labelle nous en a paru plus nettement panduriforme, et à lobes latéraux plus ascendants; le médian plus large et plus profondément échancré; les deux lameiles du disque évidemment dressées et non obsolètes, ete. Nous pouvons done avec quelque certitude regarder cetie plante comme une nouvelle variété, pouvant lutter avantageusement de beauté avec ses sœurs ainées. 44 MISCELLANÉES. D'une nouvelle Soie, A L'OCCASION DE LA PLANTATION DES CIIËNES POUR UN REBOISEMENT GÉNÉRAL EUROPÉEN. (Voir ci-dessus page 18.) 62 Dans ces derniers temps, une grave question industrielle a été agitée : on a craint soit une grande diminution dans la production de la soie, soit même sa disparition totale par suite d’une maladie (la Muscardine) qui attaquait les précieux vers qui la filent et les fesait périr en grand nombre chaque année dans les magnancries. Naturellement on a proposé d'introduire de la Chine, sa patrie origi- naire, de nouvelle graine (style séricicole, lisez œufs!) du ver-à-soie. D'autres ont cherché et proposé des succédanés ; et à ce sujet l'Académie française (section des sciences) et le publie ont été entretenus de diverses chenilles, dont la soie, disait-on, devait remplacer avantageusement celle du ver chinois. Des essais d'éducation ant même été tentés, mais paraissent définitivement n’avoir présenté aucuns résultats certains et avantageux, au point de vue de leur exploitation en grand, Parmi ces vers, on a cité en première ligne une chenille indienne , celle du Bombyx Cinthia; quatre américaines, celles des B. Cecropia, Luna, Polyphemus et Hadruno. Les deux premières seulement ont été intro- duites et expérimentées, et comme nous venons de le dire, leur éducation ne paraît avoir aucunement réussi. Tout d'abord la première se nourrit exclusivement sur le Ricin (Ricinus communis L.), dont la culture est à peine possible, en grand, même dans les parties les plus méridionales de l'Europe, sinon en Algérie. De plus, ce ver, qui, dit-on, produit la soie dont on confectionne les foulards de l'Inde, file un cocon, dont la dimen- sion est à peine d’0,02, ct dont la soie est peu abondante et assez gros- sière. La seconde, le B. Cecropia, a été élevée avec beaucoup de diffi- cultés, au Muséum impérial d'Histoire naturelle de Paris, et eomme on ignorait quel végétal lui convenait pour sa nourriture, après deux ou trois années de tentatives peu fructueuses, son éducation paraît égale- ment avoir été abandonnée. D'un autre côté, une chenille du Mexique et de la Nouvelle-Grenade, celle du B. Madruno, file, dit M. Ramon de la Sagra, des cocons de 0,50, et présenterait par l'abondance de sa soie d'immenses avantages ; mais comme elle se nourrit de diverses espèces de Terminalia et de Jujubiers, son intro- duction chez nous est done impossible. On parle encore d'un Bombyx vivant aussi sur un Chêne; d’un Bombyx vivant sur le Charme; mais vrai- MISCELLANÉES, 45 semblablement le’premier, qui prospérerait, dit-on, dans le centre et même dans le nord de l'Europe, n’a ricn de commun avec celui que nous voulons désigner; et d'ailleurs, s'il mérite également d’être introduit et élevé, celui dont nous voulons parler lui fera une utile et victorieuse con- currence. Tel est l'état des choses, en ce moment, que nous sachions du moins! Serons-nous plus heureux que nos devanciers en publiant les faits qui suivent, nous voulons dire en les fesant accepter par qui de droit? nous l'espérons ! Nous avons sous les yeux, en écrivant ces lignes, et nous parlons en homme convaincu et sans exagération aucune : une soie très belle, très longue, très forte, extrémement fine, tenant une sorte de milieu, pour la finesse, la ténacité et surtout Le morLueux, entre la soie de la Chine et le coton de l'Amérique. Cette merveilleuse, cette extraordinaire matière (ces épithètes ne sont que justes et lui ont êté appliquées par des personnes fort compétentes (1) provient de cocons, mesurant au moins 0,30 de diamètre longitudinal ; la chenille, ou peut-être les chenilles (elles vivent probablement en commun, à la manière de nos chenilles processionnaires), vit au Mexique, comme elles aussi, sur une- espèce de Chène à feuilles eaduques, constituant de vastes forêts, à G—8000 pieds d'altitude dans les hautes montagnes de cette vaste contrée. Le voyageur qui l’a recueillie, rapporte que ces forêts (de Chênes) en sont couvertes, et qu'on pourrait en charger plusieurs navires! L'échantillon, dont nous parlons, et qu'a bien voulu partager avec nous l'éditeur de ce recueil, à qui il a été communiqué en premier lieu, et dont on connaît le zèle, empressé toujours, autant qu'il est en lui, pour tout ce qui peut contribuer aux progrès de l'horticulture et de l'agriculture, a été arraché, en passant, par le dit voyageur, alors qu'il traversait, monté sur une mule, une des forêts en question (2). Les fils en étaient entremélées de nombreux fragments de feuilles, dont quel- ques-unes très intactes permettraient, en consultant des herbiers mexi- cains bien déterminés, de reconnaître l'espèce de Chêne qui nourrit le ver dont nous parlons. Ces feuilles sont très petites (?}, oblongues, très briève- ment pétiolées, aiguës au sommet, grandi-dentées-mucronées ou subon- dulées sur les bords, glabres en dessus; elles sont criblées (ad fentem) sur les deux faces de petits points élevés, très apparents et plus gros cn (1) Nous l'avons soumis à l'examen des principaux filatcurs de Gand, {2) Nous le tenons à la disposition de toute personne qui serait désireuse d'étudier sérieusement Ja question. 46 MISCELLANÉES. dessous, où elles sont recouvertes d’un duvet assez épais et drapacé (ci- contre le figure de deux d’entre elles), Il ne #y trouvait malheureusement point de glands, pour nous aider à reconnaître l'espèce à laquelle elles appartien- nent, Ainsi, non-seulement la son de son abondance, mais on. pourrait introduire et le ver qui la produit et qui se nourrirait vraisembla- blement fort bien sur nos Chênes indigènes, et au be- soin le Chène mexicain lui- Ê 2: même qu'il fréquente, et qui sans doute pourrait eroître facilement dans toutes les contrées méri- divnales de l’Europe, sinon dans le centre, l’est ct l'ouest! Rien de plus facile que l'introduction de l'un et de l'autre. C'est là, selon nous, nous le répétons, une grosse et importante ques- tion, qui intéresse à la fois les pépiniéristes, les agriculteurs, les filateurs et les gouvernements eux-mêmes, jaloux de la prospérité des peuples qu'ils dirigent : c'est enfin une question nationale, une source future de ri- chesses agriculturales et industrielles, dans un moment où, à l'ordre du jour de toutes les nations européennes, se trouve en première ligne celle du défrichement des lieux incultes et malsains et du reboisement rai- sonné des montagnes, où les essences de Chêne joueront le principal rôle, en raison des qualités de leurs bois. Honneur done à celui qui dotera son pays de cette nouvelle industrie! car, selon toute probabilité, par la nature particulière de la matière en question, soie et coton à la fois, mais plus soie que coton, elle devra être exploitée par des procédés particuliers; tel a été l'avis des filateurs dis- tingués qui Pont examinée {1}. Nous traiterons dans un prochain article complémentaire ($ 5) des essences d'arbres qui doivent surtout composer les reboisementis. ler matière soyeuse dont nous ; RE traitons pourrait être ex- à ploitée sur les lieux, en rai- A 9574 S X£} 510 Phigl. Fig. (1) Nous prions nos lecteurs de la presse horticole, agricole et indusrrielle et même de la grande presse, de répéter dans l'intérét général le dit article, sous noire responsabilité entiére. Cn. Leu. $' d P MISCELLANÉES. 47 Quelques mots sur la Rose DE Jénicno {Anastatica hierochuntica L. {1}, Brassicacuæ). Nous lisions ces jours derniers, dans un grand journal politique belge (2), ce qui suit, extrait d'une correspondance parisienne à lui adressée (et qu'ont reproduit plusieurs journaux, même en Franc) : « Ce que tout le monde, grands et petits, voudra voir, c'est un phéno- mène de la Nature fort extraordinaire, une petite rose, découverte dans la vallée du Jourdain, près de Jéricho, en 4854. Le bouton dessèché de cette fleur, plongée dans l’eau, s'entr'ouvre visiblement sous les yeux du specta- teur et fleurël dans l'espace de quatre minutes, Elle a depuis six ans gardé ce privilége de s’entr'ouvrir ainsi au contact de l'eau et de se dessècher ensuite, On ne possédait pas au Muséum d'Histoire naturelle de Paris cette petite mervcille de la Nature. C’est le corps le plus hygrométrique que lon connaisse maintenant. » La rose en question faisait partie d’un herbier complet de la Syrie et de la Palestine, collecté, dit-on encore, par M. l'abbé Michon {?) et joint aux objets recueillis dans ces pays et exposés publiquement à Paris en ce mo- ment à la curiosité publique. I arrive trop souvent que l’on abuse ainsi de la bonne foi des grands journaux, en leur adressant de pareilles bourdes, dont la lecture fait sourire de pitié le moindre naturaliste! Xon ofnia possumus omnes! Et les rédacteurs de ces journaux, penseurs, littérateurs et publicistes, ne sont pas obligés sans doute d'être versés dans l'histoire naturelle; mais ils devraient au moins se montrer sobres de pareilles insertions. Or, celte merveille de la nature n'est ni une rose, ni un bouton de rose, ni même une fleur ; et quoi qu'en dise l'auteur, le Muséum d'Histoire natu- relle en possède des échantillons depuis plus d'un siècle et Ja fait cultiver chaque année dans ses jardins. Bien avant Linnée même, elle était bien connue des anciens botanistes, qui lui donnaient les noms de Rose de Jéricho, de Rose de S'-Marie, en raison sans doute de sa ressemblance grossière, lorsqu'elle est dessèchée avec un bouton de rose, pourvu de ses longs segments calycinaux. Il est bien peu de jardins botaniques en Europe, où elle ne soit pas également cultivée ; et le plus maigre herbier en conserve des échantillons dessèchés. Au point de vue ornemental, elle est absolument insignifiante ; considérée {1) En consulter la desenption ct une bonne figure, das le Hotanical Magazine {t, 4400. Oct. 1848). (2) L'Indépendance, 24 mars 1857. ° le 48 MISCELLANÉES, botaniquement, e’est une petite plante annuelle, dont Linné, dès 1737, a fait le type de son genre Anaslatica (qui ressuscite, par allusion à sa pro- priélé hygrométrique), croissant spontanément dans tous les lieux arides et sablonneux de l'Égypte, de l'Arabie, de la Syrie et de la Palestine, dans toute l'Afrique septentrionale, sur les bords de la Mer Rouge, ete. Elle en- fonce dans le sable un assez long rhizôme vertical, pourvu de quelques rares radicelles, et produit de son coilet des branches courtes, mais extré- mement ramifiées, portant des feuilles assez petites, spathulées, entières ou paucidentées, couvertes, ainsi que les rameaux, de très petits poils stel- liformes. Ses fleurs, peu nombreuses, groupées en petites grappes, sont extrêmement pelites et blanches. 11 leur succède une petite capsale curieu- sement conformée (garnie de deux oreillettes dressées!) et contenant deux graines dans chacune de ses deux valves. Dès qu'elle a complété sa période végétative par la maturation de ses graines, clle meurt et se dessèche entièrement ; ses nombreuses branches et leurs ramifications, plus nombreuses encore, se recroquevillent, s’entre- Jacent et se roulent en une boule, à peu près de la grosseur du poing. Dans cet état, au moindre vent , la boule roule en tout sens sur le sol et étonne le voyageur, qui n’en connaît pas la nature; et plus encore, lors- que sous l'influence de l’humidité et de la plus légère pluie, elle étale de nouveau ses rameaux sur la terre, comme au temps de sa vie. Une plante, douée comme celle-ci d’une propriélé si éminemment by- grométrique et surtout aussi singulière, devait nécessairement attirer l'attention des charlatans, qui l'ont largement exploitée aux dépens de ln crédulité et de la superstition. Ainsi, la vendant chèrement, aux uns, ils recommandaient de la plonger dans l'eau le saint jour de Noët seulement; que si alors elle s’épanouissait, il leur arriverait un grand bonheur Pannée d’après ; aux femmes enceintes, mise dans l’eau au moment des premières douleurs, elle devait'en cas d'épanouissement, procurer une prompte et heureuse délivrance, ete., ete. Cest en somme un objet véritablement curieux, mais qui n’est rien moins que nouveau, comme on a pu l'inférer de ce qui précède. MISCELLANÉES. 19 Vanda tricolor, var, Leopoldii {note additionnelle). Il n’est pss inutile de rappeler ici que la patrie de ce superbe genre de plantes est exclusivement l'Inde orientale et les archipels qui en dépen- dent, les iles de la Sonde, les Philippines, ete.; et que le type du Vanda tricolor a été découvert par M. Blume (V, suaveolens Blume, Rumphia, IV. 49), dans les montagnes boisées, qui bordent les côtes occidentales de l'ile de Java, où il la recueilli croissant sur le Palmier à sucre (Saguerus saccharifer), Fhytothérosie. {Organocollia, Organodiplia.) Dans l'intérêt de l’histoire générale des plantes et surtout dans l'intérèt de la physiologie botanique, il n’est pas indifférent, de consigner ces singuliers lusus Naturæ, par lesquels elle-même semble s’écarter de cette unité, de celte simplicité, qui constituent ses œuvres admirables; mais ces écarts mêmes des lois typiques qu'elle nous présente de toutes parts ont, aux yeux du physiologiste, une importance considérable, en ce qu'ils jètent un grand jour sur la formation et l'arrangement des orga- nes, et tel bel axiôme de la Botanique moderne est dû en grande partie à l'étude de ces déviations elles-mêmes. Voici donc quelques nouveaux faits : Ün individu du beau Lilium tenuifolium ? que nous avons décrit ci-des- sus, nous a offert une fleur, ayant seulement trois filaments staminaux, dont deux normaux; le troisième portait deux anthères connées du milieu à la base; les deux autres anthères se trouvaient adhérentes à un pétale (demi-avorté) et soudé latéralement. Le reste de la fleur était régulier, Cette année {avril 4857) deux individus de la Tulipa oculus Solis var, à fleurs blanches, nous ont présenté chacun huit très larges pétales, sept filaments staminaux, très bien conformés, et dont un portait deux an- thères normales {8 anthères en tout) ; chez tous deux en outre le stigmate était sexlobulé. ——00— PLANDES ABGOMMANDAES. (EsPèCEs RARES OU NOUVELLES.) Balantiom antarcticom Presc. var.? longifolium Nos. (Dicksonia antarctica Lavies.; Cibotium antarcticum. —) Polypodiaceæ. — Si nous revenons sur le compte de cette magnifique Fougère, que nous avons TOME IV, MISC. — JUIN 1857. MISSOURI 9 BOTANICAL GARDEN. 30 MISCELLANÉES. décrite et figurée ci-dessus, dans notre Tome IE (Mise. page 27, cum te, nigra maxime reducta, cum fig. analyt. et adnotatione gravis momenti, p. 115), et dont deux très beaux individus ont été présentés et courannés au dernier grand festival gantois, l’un appartenant à M. de Kerchove, amateur et collecteur zélé de belles Fougères (1}, et l’autre à M. À. Ver- schaffelt, notre éditeur, c’est pour signaler ici toule la beauté et les dimen- sions grandioses qu'elle peut acquérir par une culture bien appropriée. Le Baolantium antarcticum existant, au moment où nous écrivons, dans l'établissement Verschaffelt, semblerait, en raison de ces dimensions, constituer une variété distincte de celui de M. de Kerchove; en effet, ses frondes sont beaucoup plus allongées, beaucoup plus acuminées, et les frondules offrent la même disposition. Voici, au reste, exactement ces dimensions : Stipe : du sol à la naissance de la couronne frondale . . . 150 Frondes : longueur . , . , , . , . . . . ,. . 92m9ÿ » diamètre . . . . . . . . , . . . . O"7ÿ Hauteur de la couronne. , . . . . . . . . . ,. 9®30 Une circonstance qui, en ce moment, en double l'effet ornemental, c'est qu'indépendamment de la couronne frondale ordinaire, fraîche en- core et bien conservée, il s’en développe une seconde dont le ton d'un vert gai, les grosses crosses laineuses-squamacées, excitent lintérét et admiration : l'ancienne se compose de quatorze frondes et la nouvelle de quinze : soit vingt-neuf frondes, dont nous venons d'établir les dimensions, et dont la hauteur, à part des jeunes frondes encore dressées et roulées en crosse, est de deux mètres; soit donc quatre mètres et plus, de hauteur totale sur un diamètre foliaire où envergure de trois au moins; qu'on juge, par ces dimensions exactes de Peifet d'une telle plante dans une serre froide. On sait que le Balantium antarcticum, comme l'indique son nom, croît naturellement dans les terres antarc- tiques, dans File de Van Diemen, et dans les ravins des montagnes bieues de la Nouvelle-Hollande, où il atteint, dit-on, 10 à 42 mètres de hauteur. 1) Entr’autres belles Fougères de sa collection, nous avons remarqué les suivantes : douze au moins sont arborescentes et à stipe d’un mètre et plus, dont les Aisophila (urida et Humboldti ; l'Hemithelia integré fotia; ete, Lomaria altennatæ, Blechnum brasiliense ; Gymnotheca Verschaffeltiana, Maraitiæ spec.; Aspi- dium falcatum Sieboldi, Lithobrochin aurita ; Asplenium fecundum ; Asplenium nidus (à frondes de plus d’Im20 de long.}, caudatum, Polystichum mucronatum; Oleandra hirtella; Cibotium Barometz, culeita, Schiedei; Acrostichum crinitum ; Pteris biaurita (dont les frondes froissées entre les doigts exbalent une odeur de cassis), asperieuulie ; Lonchitis Ghiesbreghtä (nouveauté de Chiopas); Notochlæna chrysophylla ; Pseudathyrium flezile ; Gymnogramme monstruose, peruviana ; Polypodium falcatum, seriptum el autres; Dovallia Novw-Zelandiæ ; Davia diversifolia (aux frondes si curieusement différentes), elegans ; ete., ete.; Polystichum mucronatum; ele., ele. MISCELLANÉES. 51 Begonia microptera W, Hook. (1}. Begoniaceæ. — En considérant le nombre, déjà énorme, pour ainsi dire, de Bégonies introduites jusqu'ici dans les jardins, nombre qui s'augmente chaque jour et se compose d'espèces toutes plus belles les unes que les autres, nous devons regretter, que la manie de l'hybridation se soit aussi étendue jusqu'à ces plantes et vienne bientôt y causer une bien regrettable confusion, empêché qu'on sera in- cessamment de distinguer les espèces naturelles (2) des espèces artificielles. On nous objectera sans doute que par ce procédé nos jardins acquièrent quelques belles plantes de plus! D'accord! mais cette. surabondance est précisément le mal que nous indiquoïs, Finconvénient que nous voulons combattre, parce qu'il amènera nécessairement la grave perturbation que lon remarque aujourd'hui dans divers autres genres de plantes, pour lesquelles la nomenclature botanique est devenue désormais un chaos indéchiffrable, Encore s’il s'agissait ici de corriger, d'améliorer, de per- fectionner la Nature, comme on l'a fait si heureusement pour le Dahlia, l'OEïllet, la Reine-Marguerite, le Camellia, le Chrysanthème, ete. : à la bonne heure, nous n'aurions rien à dire; mais améliorer ou perfection- ner les Begoniæ! en vérité, cela est dérisoire : car quoique l'on fasse pour ces plantes, on ne surpassera sawais la Nature dans ce genre de production, parce qu'ici elle est multiple, et que dans les autres genres signalés, elle est simple! Revenons à l'espèce qui fait l’objet de cette note. La B, micropiera a été découverte dans la grande île de Bornéo, par M. Low, fils, qui l'a envoyée, en compagnie d’une foule d’intéressantes et magnifiques plantes, à l'établissement paternel, où elle vient de fleurir pour la première fois en décembre dernier (1856). M. W. Hooker (1. c.) nous apprend qu'elle ne sélève qu'à un picd, un pied et demi et qu'elle se ramifie peu; la tige et les pétioles en sont couverts d’une courte pubescence glanduleuse. Ces derniers sont flanqués de deux stipules lancéolées-subulées ; les feuilles (glabres? tacet aucior!) sont fortement inégales à la base (comme dans la presque totalité des nombreuses espèces), largement aurieulées-arrondies postérieurement, puis {1} 8. Subglanduloso-villosa, enule erecto terete herbaceo viridi, foliis alternis subdistanibus ovnto- lanceolatis acuminatis acute duplicato-serratis inæquilateris basi inferiore obiuse (valde) aurieulatis viridibus subtus pailidis, venis rubris, petiolis brevibus (semiancialibus), stipulis longitudine petioli lanceolato-subulatis meinbravoceis apieulatis ; pañicala terminali corymosa, bracteulis laneeolatis eiliato-serratis : 1. ©" 4-sepalo, sep. 2 cordato=ovatis 2 oblongo-lanceolatis imtegerrimis ; 1. Q 5 sepalo, sep. obovalis æqualibus serratis., frocta (vix mature oblongo pubescente, angulis 2 exalaiis, terüi ala brevissima, W. H. L i. c. Begonia microptera W. Hoor. Bot. Mag. t. 4974 (march, 1857). que dus hybrides diverses que fabriquent (2) Notons bion que ces espéves naturelles ne sont en réali chaque jour le sent ei les invéstes suceurs ! 32 MISCELLANÉES. Jonguement falciformes-lancéalées, acuminées, duplici-dentées, subdres- sées, vertes en dessus, pâles en dessous, et là rayées de belles nervures pourpres; au sommet des pétioles, sur le limbe foliaire et en dessous, et entre les stipules, se voit aussi une belle macule de la même teinte. Les fleurs, formant un corymbe terminal, sont blanches et lavées de rose au sominet des segments. Les fleurs mâles ont quatre pétales très entiers aux bords; les fleurs femelles, cinq et dentés. Le nom spécifique fait allusion à la briéveté des ailes dans le fruit de ces dernières. Seaforthia elegans R. Br. Phœnicaceæ. — M. W. Hooker, dans le Botanical Magazine (N° de Janvier 1857, t. 4961), a donné la des- cription de ce grand, noble et magnifique Palmier, originaire de la Nou- velle-Hollande, dont un individu était à cette époque en fleurs dans la grande serre à Palmiers du Jardin royal botanique de Kew. A côté du pied, nécessairement très réduit, ce savant a également fait figurer un rameau fleuri du spadice. Là, les fleurs mâles et femelles, très petites et d'une couleur lilas pâle comme le rameau qui les porte, sont entre- mélées; les © sont réduites à leur organe particulier ; les d, de même, mais leurs étamines sont très nombreuses (24), circonstance assez rare dans cette belle famille. Nous sommes, comme on le voit d’après la date citée, un peu en retard pour entretenir nos lecteurs de ce Palmier; mais nous avons à leur offrir pour cela une exeuse bien légitime : c'est que parini les individus qu'en possède l'établissement Verschaffelt, il s’en trouve un qu'on peut espérer un jour ou l'autre voir fleurir aussi : fait que nous attendons avec impatience pour le décrire de notre côté et en donner en même temps une belle et exacte figure dans ce recueil, La hauteur du stipe a 230; la couronne 4"50; chaque feuille 2"50 de long sur 1 de large. Nous n'en dirons donc rien de plus en ce moment, nous bornant à Le recom- mander aux amateurs, comme un des plus beaux et plus distinets Pal- miers que l’on puisse cultiver. Spigelia ænea Cu, L. (1). Loganiaceæ $ Spigelieæ. — Dans une {1} S. herbaces, humilis, subeæspitosa basi suffratescente gluberrima; foliis oppositis lanceolatis aeatis v. breviter acominatis ad margines obsolete sinuolatis quasi distamier erennfatis tenuissime membranaceis ad lentem supra punetis sparsis elevatis velutine olivastro-cupreoque viridibus, nervis pallidis; petiolis brevibus canaliculatis stipularom modo connatis amplexicaulibus: peduneutis axillaribus foliis longioribus nudis angulosis, in spicom scorpioideom secundam terminaiis; floribus (alhis ad apicem rosellis) sessilibus bibracteatis, aolia bractea sub flore, alia Haterali, brevissimis deltoideo-subulatis approximatis 2-2-alter- “nentibus ; éalyce carnosulo brevissimo, tubo vix ulle 5 angulato, segmentis duplo longioribus lineari-subu- lis dorso gibbosulis æqualibus ; corolla tubo 6-plo Jongiore (0,011) eylindraceo v. obsolete anguloso de bssi paulo ultra mediom constricto dein fere abrupte dilatate eampanulato 5-gibbosule, lobis ovatis (val- vatis) stellatim patolis ; staminum filamentis 5 inelusis cum parte tubi consiricla coadunatis apice in iflius parie campanolata liberis incurvatis stylum arcte cireumdontibus, antheris vix exsertis; ovarium minimum MISCELLANÉES, 53 récente visite (mars) à Fétablissement de M. Linden, si riche en plantes intéressantes et nouvellement introduites, soit par lui-même, lors de son grand voyage en Amérique, soit par les soins de ses collecteurs dans cette vaste contrée, l'une d'elles, alors en fleurs, attira, surtout par celle raison, notre attention spéciale, par sa gracieuse pelite stature, son élégant feuillage d'un vert sombre à reflets cuivreux, et ses épis circinés d'assez grandes fleurs blanches et d'un rose tendre au sommet, d'une forme assez semblable à celles de la Sipanea carnea An. Broncn. (in Cr. L. Hortic. univ. IV. 193. e. je. et in rausn. Herb. gén. Amat. 9 sér. HI, t. 71. Pentas carnea W. Hook. Bot. Mag. t. 4086), mais plus grandes et à gorge nue; à organes génitaux presque inclus. Elle a été importée l'an dernier seulement (1856), croyons-nous, de l'Amérique centrale; mais jusqu'ici nous ne savons rien de plus de son histoire. Elle sera bien ac- cueillie par les amateurs judicieux de ces plantes à feuilles ornées ou pana- chées, que leur beauté foliaire engage avec raison les collecteurs à recher- cher particulièrement aujourd'hui, dans leurs pénibles, mais glorieuses explorations lointaines, Nous aurons vraisemblablement occasion d'en reparier. Comparettia falcatn Pocrr. et EnpL. (1). Orchidaceæ., -— Gracieuse petite plante, découverte originairement par Pœppig, croissant sur les arbres au Pérou, entre Cassapi et Pampayuco, retrouvée par M. Linden, sur des Psidia et des Crescentiæ , aux environs de Mérida , dans le Véné- zucla, en 1842, à 5000 pieds de hauteur absolue au-dessus du niveau de l'Océan, et importée vivante par lui-même en Europe. Les pseudobulbes en sont oblongs, fort petits, fasciculés et portent chacun une feuille lan- céolée, légèrement falciforme ; les scapes basilaires, très longs, pendants (Pæppig les dit et les figure dressés!} 4-6-flores. Les sépales ou pétales sont petits, inégaux, connivents, d’un rose vif, les deux latéraux se ter- minent en dehors par un long éperon lobulé; le labelle est très grand, arrondi-bilobé, d’un rose cramoisi vif; et, disposition curieuse, que fait remarquer avec raison M. W. Hooker, sa base se prolonge en un double éperon qui se cache dans celui que nous avons cité, ovstum globerrimum in tubum quemdam sieut clongatum et distincte ad apisem cum stylo articutatum (coloribus ctiam diversis! alio viridalo alio tronstucide slbo) bilocalore, Joculis uniovulatis, disco nulla +. obsoletissimo ; siylo longiore eylindrico de 4ertia parte longit. ad apicem rotundatum (stigmate nullo) piloso (pilis callectoribus !) , fruetu non observato ! Planta necnon rite Campylobotrym disolorem Nos, sdspectu referens, faliarum calore et flarum dispo- sitione gratissimat Spigelin sœmea Non. in lilt. et in nota præsenli, Sipanea œnca Hort. Lind. {1) G. foliis Janceolatis subfateatis apice obliquis acutis, lsbello obcordato subrepando basi non lamellato, 54 MISCELLANÉES. Bejaria Mathewsii Fieuo. et Garon. (1). Ericaceæ. — Découvert originairement par Mathews, dans les montagnes, aux environs de Chaca- poyas et de Sesuya (1833), ce bel arbrisseau ou petit arbre, dans son pays natal, a été retrouvé d'abord par Hartweg, dans les Andes de Popayon, de 6 à 11,000 pieds d'élévation supramarine, et enfin récemment par M. W. Lobb, qui a eu l'heureuse chance d'en envoyer des graines à ses honorables patrons, MM. Veitch, chez lesquels les individus qui en proviennent ont fleuri, pour Ia première fois, vers la fin de mars dernier (1857), en serre froide. Si M. W. Hooker, dans sa notice au sujet de cette espèce, ne nous avertissait pas que les échantillons de Mathews, décrits et figurés dans le Sertum de Fielding et de Gardner, sont absolument identiques avec ceux de M. Lobb, nous n’eussions jamais pu croire qu'il s'agit 1à d’une seule et même plante, tant les fleurs dans la figure du Sertum différent de celles faites d'après nature dans le Botanical Magazine (1. e.) %. Quoi qu’il en soit, la plante représentée dans ce dernier ouvrage est re- marquable par le nombre et le volume de ses fleurs, d'un blanc de crême, lavé de jaune sulfurin et disposées en une sorte de corymbe au sommet des rameaux. Ceux-ci, glabres inférieurement, sont ensuite couverts d'une pubescence ferrugineuse. Les feuilles, variant d'une longueur de 5/4 de pouce à près de trois pouces de longs, sont oblongues-elliptiques, aiguës, étalées ou subdressées, très brièvement pétiolées, d'un vert sombre en dessus, glauques et souvent sublomenteuses en dessous. Le calÿce est arrondi en coupe et 5-7-lobé; la eorolle est formée de ü-7 pétales spa- ealesribus subulatis nudis, colamna (gynostemate!) medio sub sligmate mutiso. W. Hooz.? 1. à, e, scd phrasis multo nimis incomplet. Comparettia fnlcata Porvr. et Exnt, N. G. et Sp. Chil. E. 42, t. 73. Luz. Orchid. Lind. 24. W. Hooc. Bot. Mag. 1, 4980 (May 1857). (1) 8. ramalis glabris subtomentosisve, foliis oblongo-ellipticis acutis sabtus pallidis glancis tomentellis- que, racemis laxis subcorymbosis ferrugineo-tomentosis, pedicellis elongatis strieis bracteaiis, ealycibus $-7-Jobis basi tomentosis , lobis aeutis, petalis oblongo-spathulatis pallide sulphureis, staminibus styloque Jonge exsertis sursum eurvatis, filamentis inferne hirsutis. W. Hnok. I. j, e. Bejaria Mathewsil Fieun. et Garon. Sert, Plant. t. 69 (1844) (nec Befaria, ul obstinate seribunt quidar, invita euymologia nominis patronÿ Befaria Mathewsii W. Hoos. Bot. Mag. t. 4981. — phillyreæfolia Bexru. PL Hortw. 255 (1846). {2j Nous devons avouer bien sincèrement que si nous eussions eu la plante dont il est question à déter- miner, nous J’eussions certes regardée comme distincte de celle de Fielding et de Gardner; et sans doute il nous arrive trop souvent peut-être de commettre des erreurs semblables, en raison des descriptions plus ou moins vagues, plus ou moins tronquées des auteurs que nous consulions et surtout des figures plus au muins mauvaises et inexariss dont ils accompagnent leurs descriptions : «n raison encore de noire iso- lement des grands centres bolaniques et du peu de documents que nous sommes à méme de consulter : eurs, enfin, pour lesquelles réclamant l'indulgence de nes savants confrères, en faveur de Ia plausibilité de nos excuses, pour lesquelles surtout eneore une fois, nous appelons leur critique dans l'intérêt dé la Science, trap heureus que nous serons d'enregistrer, el sous leur nom, les rectifications qu'ils voudraient bien nous adresaer. * a Gand. L 22 an / 7 (Too0Ar. c o MISCELLARÉES. 55 thulés-oblongs, étalés-concaves en dessous. Les étamines sont nombreuses, subulées, exscrtes, velues à la base, incurves. Le style plus long, qu’elles, glabre, se termine en un stigmate capité B-lobé. C'est une superbe addition à nos plantes de serre froide, Aerides cylindricum Lixpz. (1). Orchidaceæ.- Au premier aspect cette curieuse plante pourrait être prise, en l'absence des fleurs, pour un Vanda teres, et d’un autre côté, bien qu'elle apparlienne au genre 4eri- des, ses fleurs, sont, par la forme et Ja disposition de leurs segments, fort différentes de celles des congénères, très belles du reste, grandes, soli- taires, d’un beau blane, et elles formeront avec celles-ci un charmant contraste dans les collections. Si nous en jugeons d’après les quelques mots que nous en dit au sujet de son histoire M. W. Hooker, elle doit être encore fort rare. Il nous apprend qu’elle lui a été communiquée en fleurs, en février dernier (1857) par M. Parker, de Hornsey, et M. Lindiey, qui Fa également vue à ce qu’il paraît, la rapporte sans hésiter à son Aerides cylindricum (1. c.), découvert jadis dans l'Inde par les collecteurs de Wallich (ub5?), M. Wight l'a trouvée sur les monts Jyamally, à Coimbatore. Nous en avons dit le port ct l'agencement floral. Des trois segments externes, le supérieur est dressé, les deux autres très distants, défléchis; les deux internes laté- raux sont horizontalement étalés et rapprochés du supérieur externe; tous sont obovés-oblongs, ondulés aux bords. Le labelle, profondément trilobé, a ses deux lacinies basilaires prolongées en forme de longues cornes dressées et récurves, et portant chacune à la base une dent lobulée; l'in- termédisire longuement onguiculée, pendante, fendue en deux lobes très profondément redressés-cueullés et crénelés en arrière : ces trois lohes se réunissent pour former un long éperon oblus. On peut juger par ce court exposé si une telle plante n'est pas aussi belle que curieuse. Dendrobium mobile Lixpz. Bot. Reg, Mise, n° 48 (1844). Sert. Orchid. t, 5. Paxr. Mag. of Bot. VIE. 7 (cum icone mala !) Parad. Vindob, fase. XI. Cetle noble espèce, si justement nommée par son auleur, s'est vue très noblement représentée, comme nous l'avons dit ci-dessus (Mise, p. 30), par un énorme et magnifique individu, présenté par M. A. Ver- {) 4: caule graciti, fotits elongalo-subuletis teretibus apice seuminatis supra linea angusta canalieulaiis; floribus solitariis axilleribus, sepalis petalisque obovatis undulatis conformibus, Iabeilo alte trilubo, Jobis lateralibus e lata besi inæqualiter bifidis ereetis lecinin majore subulata {elongata corniformi), lobo medio biportito unguieulato basi bilamellato, segmentis orbicutaribus eoncavis erenatis, W. Hooe, 1. i. e. (pa venth. exrepl.). Acrides cylindrioum Line, in Wau. Catal. 7317. Wicsr, le, Pl ind. L 1744. W. Ioor. Bot Mag. L 4982 (May, 1857). 56 MISCELLANÉES. schaffelt, à la dernière grande exposition quinquennale de la Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, où il a remporté un prix d'honneur, comme la plante la mieux cultivée; et c'est pour en perpétuer le souvenir que nous en joignons ici une vignelte, exécutée fidèlement d’après le pied en question : vignette qui donnera une juste idée au lecteur de la suprême beauté que peut offrir cette plante, quand on lui a donné avec sagacité et persévérance les soins qu’elle réclame. Le D. nobile est originaire de la Chine, et peut se contenter chez nous de l'abri d’une serre chaude ordinaire, Thunbergia laurifolia Lips, (1). — « Deux très remarquables espèces de Thunbergia, appartenant au groupe dont est le type la TA. grandiflora Roxs., viennent récemment, dit W. Hooker, de faire leur apparition dans nos jardins, toutes deux assez voisines l’une de l'autre, par- tieulièrement sous le rapport du volume et de la couleur de la corolle. Nous avons le plaisir d'en figurer aujourd’hui l’une des deux; l'autre beaucoup plus belle encore, formera bientôt le sujet d’une autre plan- che. » Qu'est donc cette seconde beaucoup plus belle dont le savant dirceteur des Jardins royaux botaniques de Kew nous promet la figure et ls des- cription, quand nos lecteurs sauront que celle dont il s'agit donne en abondance des fleurs tubulées dont le diamètre limbaire n’4 pas moins de huit centimètres de diamètre, d'un bleu tendre lilaciné, 8 large orifice blane, nuancé de jaune pâle au centre? Car c'est certainement là une belle et très belle plante dans toute l'acception du mot. Elle parut pour la première fois en 4856 dans les salons de la Société d'Horticulture de Londres, où la présenta son heureux possesseur M. Ia- gram (?.. at Frogmore gardens!), auquel un officier en avait apporté ou procuré des graines recueillies vraisemblablement dans la Péninsule ma- aise : du moins le D W. Hooker, le présume ainsi, parce qu'il en a élé adressé aux Jardins de Kew par M. Thomson, directeur du Jardin bota- nique de Calcutta, des graines recueillies dans cette contrée. Quoi qu'il en soit, c’est un arbrisseau grimpant, très ramifié, glabre, à rameaux cylindriques; à feuilles opposées, longuement pétiolées, oblon- gues-lancéolées, acuminées, entières ou légèrement dentées, trinerves, réti- eulées-nervées. Les pétioles sont notablement renflés au sommet et à la {1) 7. senndens glabra, faifis longe pelivlatis oblonga-ovatis aeuminatis trinerviis, petiolis basi (longe) apiceque incrussatis, ratemis terminalibus sxillaribusque nunc foliosis, pedicellis subrerticillatis; bracteis amplis epathiformibus marginibus superioribus eohærentibus , corolla ample, limbi lobis profunde émargi- natis fere bilobls. W. Hoo. L î, c. Thunbergin taurifolla Lixt. Garden. Chron, 280 (1856). W. Hooc. Bot. Mug. t. 4985 (May, 1857). EE ns RE EE dE a A DE | D A SR D MISCELLANÉES. ë7 base. Les fleurs, dont nous avons dit les dimensions et le coloris, sont disposées en racèmes axillaires et terminaux, ou quelquefois verticillées avec une paire de feuilles plus petites que celles des tiges (1). Elles sortent d'une spathe, formée par la soudure de deux bractées. Les lobes de la corolle sont arrondis et profondément échancrés. Les étamines incluses ont leurs filaments subulés et eourbes-incombants; les anthères biépe- ronnées à la base, sont conformées et bordées de poils, disposition qui la fait ressembler à une brosse. Le style, un peu plus long, est courbe, glabre et se termine par un stigmate à deux lobes cucullés, Malgré cette notice, rédigée à la hâte et grosso modo, n'est-ce pas là, amice benevoleque lector, une plante que vous allez vous empresser d'acquérir aussitôt que possible ? Sonerila élegans Wicur (2). Melastomaceæ. — Nos lecteurs n'ont pas oublié la charmante Sonerila margaritacea Linor., dont l'Ilustration horticole, avant toutes autres publications, leur a donné une belle figure et une description exacte (V. Tome II. PI. 40 et adnof, III. Mise, p. 51). En voici une espèce, plus élevée, non moins belle, en raison de ses fleurs plus grandes, de ses feuilles, destituées, il est vrai, de ces perles qui cou- vrent celles de sa rivale, mais d’un beau rouge pourpre en dessous ! Connue seulement des botanistes, par la figure et la phrase spécifique qu'en a données Wight dans ses Jcones, phrase reproduite par Walpers (1. e.), elle à été enfin introduite (de graines vraisemblablement}, par le célèbre W. Lobb, qui la trouva dans les monts Nilguérises (5) et l'adressa à ses heureux patrons, MM. Veitch, père et fils (Exeter ct Chelsea). C’est une plante herbacée, mais vivace probablement, ee qu'omet de nous dire le savant auteur, haute de 50 à 40 cent, et ramifiée : tiges et rameaux té- tragones ; À feuilles opposées, ovées-acuminées, subpileuses, dentées-ciliées aux bords, longues de 4-6 pouces, larges de 2 3, 5-9-nervées, d'un vert brillant en dessus, rouge-pourpre en dessous, ainsi qu'il vient d’être dit, et portées par d'assez longs pétioles de Ia même couleur. Les pédoncules sont solitaires, terminaux, et se terminent par de peliles cymes dicho- () Dons la figure, ces fleurs mat géminées ou ternées dans chaque aisselle des dites feuiles; celles-ci, sur les tiges, n'ont pas moins de 17 centim. de longueur sue un diamérre de 84. (2) S. herbacen, ramis tetragonis, foliis longiuseule petiolatis ovatis acuminacis bas eordoiis ciliato-ser= ratis 5-7 nerviis (eu etiom 5-9 ut dieitur in deseript ?} parce pilosis discoloriber peduneulis terminslibus éymoso-dichotomis, ramis clongatis ; floribus secundis, enlycibus glanduloso-pilosis ; antheris basi cordatis apice longe acurminetis. W. Hooc. Somerila elegans Wicur, Spi eh, . 57, 4. 671 et le. PI. Ind. or, III. &. 99573. War, Annai, L. 296. W. Hoox. Bot. Mag t. 4978 (April, 1857). Sonerila solanoides Naunis, Melest. Monogr. Tentem. 324-343, £. 18. f. 3, (8) Prononciation française du mot anglais Neilgherrier ? TOME IV. MIS. — JUIN 1857. 40 58 MISCELLANÉES. tomes. Les calyces sont tubulés-triquètres, poilus; les trois pétales de chaque fleur sont assez amples, obovés-aigus, d’un beau rose; les éta- mines, au nombre de trois (plus rarement de six (!)}, ont leurs filaments coceinés, leurs anthères d'un jaune d'or ; le style, cocciné également, est beaucoup plus long qu’elles. Costus afer Ken (2). Zingiberaceæ. — Celte plante, intéressante sur- tout par ses propriétés pharmaceutiques, est loin de valoir, par sa beauté florale, celle dont nous avons donné la description et une bonne figure dans le Te IV de notre Jardin fleuriste (Pl. 581), sous le nom de C. Ver- schaffeltianus, et qui est remarquable surtout par l'ampleur de ses fleurs, du même coloris au reste que celles de l'espèce dont il s'agit. Cette dernière, introduite jadis de graines récoltées à la Sierra-Leonc, dans le jardin de la Société d’Horticulture de Londres, par feu George Don, l'auteur de l'excellent General System of Gardening and Bolany, a été perdue dans les collections et réintroduite, en mars 1855, par le capitaine anglais Selwyn, du Prométhée, qui en cueillit des graines dans les iles de Los, sur les côtes occidentales de l'Afrique tropicale. Les babi- tants du pays la considèrent comme un excellent spécifique contre les nausées. Îls n’en emploient que les tiges, qu'ils pèlent après les avoir dé- pouillées de leurs feuilles ; ils les mangent vertes; elles sont alors d'une innocuité parfaite et ont le goût de notre Oxalis acelosella. Ces tiges atteignent 70 centim. et plus de hauteur, sont dressées, sim- ples, longuement engaînées par la base des pétioles; les feuilles, de près de 20 centim. de longueur, sont ovées-elliptiques, étroitement acuminées. Les fleurs, rassemblées en un court épi ovoïde, sont assez grandes, blan- ches, avee une macule jaune. Nos lecteurs peuvent en consulter, dans le Botanical Magazine (1. e.), la description botanique que nous jugeons inu- tile de reproduire ici, en raison de la phrase spécifique donnée ci-dessous, Echeveria canaliculata W. Hook. (5). Crassulaceæ. « Parmi les Crassulacées, les espèces d'Echeveria sont, malgré leur habitus diffus (2) La figare représente une fleur à 6 élamines ! (2) €. folis supra vaginom brevissime potiolatis elliptieo-ovatis tenai-aeuminatis, bracteis herbareis mu- ticis obtusis; colyee brevi tridentato, dentibus herbaceis muticis, fifamenti dorso glabro (in Bot. Aag. 1. i. e.). Costus ater Ken, Dot. Ileg. t. 683. Bot. Mag. 1. 4979 (april 1. 1857). (3) E. caule erecto erasso brevi, folifs rosularis oblongis acuminatis eraseis enrnosis glauen-rufescentibus (sub dio omnino obscure rabescentibus) superne canaliculaiis, romurum elongatorum flriferorum foliis remotis minoribus angustioribus basi gibbosis ; racemis elongatis bracteatis; sepalis linesri-lanceolatis pa- tenti-recurvis, corolis tubo brevissimo dilatato laciniis lineari-lancealatis erectis {miniatis), apicibus sub patentibus. W. Hoon. L. i. c. exrept. phr. parenth.{ Echeveria eanalfeulata W, Hoor. Bot. Mag. t. 4986 (june 1. 1857). —_ rabescens Cu. Len. in Hort. bot, Gandav. et in [ori. europ. univers. inedit.! MISCELLANÉES. 59 (straggling) au moment de la floraison, éminemment dignes d’être cul- tivées dans nos serres tempérées. Leurs fleurs sont souvent douées d'un vif coloris, et leurs feuilles, variant beaucoup dans leurs formes, sont épaisses et charnues, plus ou moins glauques et plus ou moins tcintes de rouge et de pourpre. » Nous applaudissons très volontiers à cet éloge que fait de ces plantes M. W. Hooker, et nous devons regretter de ne pas les voir figurer plus souvent dans les collections d'amateurs. Celle dont it s'agit n’est pas l’une des moins intéressantes du genre. Depuis bien des années déjà nous l’avions remarquée dans le Jardin bota- nique de Gand, où elle était cultivée sans nom et sans désignation précise de patrie. Nous lui avions imposé l'épithète d'£E. rubescens, en la citant dans notre Hortus europæanus universalis (inédit ()) : épithète qui, toute juste qu'elle soit, doit céder nécessairement le pas à celle donnée et publiée par M. W. Hooker. Le savant botaniste anglais nous apprend que des individus vivants en ont été introduits dans les jardins royaux botaniques de Kew, par M. Stai- nes, qui, il a bien des annécs déjà, les avait recueillis dans les montagnes du Mexique, aux environs de Real del Monte. Nous présumons que ceux du Jardin botanique de Gand y avaient été apportés par M. Ghicsbreght, M. W. Hooker la compare avec raison à FE. Scheert Lixpu. (Bot. Reg. t. 27. 1845 : icone pessima!); mais chez cette dernière espèce, qui est vraiment belle, et dont nous avons un individu sous les yeux, les feuilles sont large- ment spathulées et d’un blanc d'argent luisant où mieux de cire transpa- rente, et non glauques ; tandis qu’elles sont oblongues et d’un rouge obseur ou livide (2), si l'on veut, chez l'E. canaliculuta, que nous avons également devant nous en écrivant ces lignes. Toutes deux sont caulescentes, et offrent des fleurs semblables et de forme et de coloris (5); mais chez celle-ci, elles sont disposées en racème simple et en panicule chez celle-là. {t) Voir l'mnonre sommaire de ce grand ouvrage, indispensable & tous caux qui s'occupent de plantes à quelque titre que ce soit, ci-dessus, Te IV, Miseell. page 8. €2) Nos individus el ceux du Jardin botanique de Gand ne nous ont jamais offert cette teinte foliaire d'on vert foncé que leur donne en partie la figure elée du Bot, Mag. (3) Un fait bien digne de remarque est que, si le port et feuillage varient beauconp de forme, il n'en est pas de même des fleurs, lesquelles, chez toutes les espêces, sont presque absolument scmblubles et de forme et de coloris. 60 MISCELLANÉES. DIDAIOBRAPRIS Catalogus horti hotanici amstelodamensis, Edideruat F. À. G. Miouez, Bot. prof., et J. GC. Groexewecen, Hortulanus, Amstelodami, MDCCCLVH ; apud Westcrman et filium. Nous rendons compte avec autant d’empressement que d’impartialité des divers ouvrages botaniques ou horticoles, aussitôt qu’ils nous parviennent, et regretfons dans l'intérét même des œuleurs, que l’on nous donne de si rares occasions de le faire; l'ILvusTRATION oRTICOLE, en effet, a su, grâce au zèle et au désintéressement de son éditeur, à la sagesse, à l’intérét varié de sa rédaction, à la fois botanique et scientifique, se faire une Jargc place au soleil du monde anthophile; c'est donc sa publicité, de plus en plus répandue et populaire, dont elle offre une part à tous les auteurs, pour faire suffisamment counaitre leurs œuvres. Ceci dit, examinons los trois ouvrages suivants, que nous avons en ce moment sous Îles yeux. Sous le titre qui précède, le savant botaniste-directeur du jardin bota- nique d'Amsterdam a su, malgré les grands et beaux travaux scientifiques qu'il édite sur la Rem herbariam, trouver le temps d'écrire un tel livre, qui a certes dû lui demander beaucoup de temps et des recherches souvent pénibles, aidé en cela toutefois par l'habile jardinier en chef de ce beau jardin, C’est un très beau volume in-8°, parfaitement bien imprimé sur papier mi-vélin; dans lesquels sont énumérées six mille cent dix-huit espèces de plantes, avec leur synonymie principale, la citation des noms d'auteurs, des ouvrages où elles sont décrites et figurées (1), et les signes de leur durée. Une table, fort bien exécutée sur trois colonnes, complète le volume, qui a 22 feuilles, soit 548 pages en tout. Ce eatalogue contient une foule de plantes de grand prix, par leur beauté et leur rareté. Il nous a semblé particulièrement riche en Fougè- res, en Cycadées (plantes sur lesquelles M. Miquel a publié, comme on sait, de beaux et savants mémoires), en Aracées, en Conifères et en Pal- miers; mais, chose qui nous a étonné, contrairement à notre attente, il s’y trouve peu de plantes de Java, cette grande île néerlandaise, si riche en merveilles végétales de toute espèce, et dans laquelle néanmoins le jardin botanique de Buitenzorg doit incessamment offrir ses nombreux produits aux jardins de la mère patrie. Comme dans presque tous les ouvrages de ce genre, nous regrettons t) Nous regreuons l'oubli complet Fait par l'auteur des figures du Jardin fleuriste et de l'Hllusiration horticole, dont bon nombre, éditées dans ces recacils seuls, eussent complété plusieurs citations. MISCELLANÉES. 61 de voir dans celui-ci quelques omissions génériques, spécifiques et syno- nymiques, presque inévitables, du reste, dans une œuvre de cette nature, et dont aucune ne nous paraît cependant mériter ici l'importance d’une critique; mais nous devons toto de corde et alta voce féliciter M. Miquel, de l'amitié duquel dont nous honorons fort, du noble exemple qu’il vient de donner, par cette publication, à ceux de ses confrères, qui ont comme lai l'honneur et l'avantage d'être chargés de la direction d'un grand jardin : un {el livre, en effet, par ses dates successives, est utile : À la science dont il indique pour ainsi dire comme par échelons (1) les progrès : à l'horti- culture, qui s’en inspire pour rédiger correctement ses catalogues et sait alors trouver les sources où elle peut puiser. Or, combien existe-t-il de livres de ce genre? Citons un exemple, et puissent ces lignes tomber sous les yeux de qui de droit, L'un des jardins botaniques les plus riches en plantes, le plus riche de tous peut-être, celui bien certainement qui est aussi le plus riche en botanistes professeurs ou assistants (an y N'EN COMPTE PAS MOINS DE HUIT OU mix!) le Jardin des Plantes de Paris, n'a pas publié de catalogue depuis la mort du bon, savant et modeste Desfontaines, qui, lui, se fesait de Lemps à autre un devoir d'en publier un et le plus complet possible, Or, pour rem- plir cette très regrettable laeune, ce ne sont pas, comme nous venons de le dire, les botanistes qui manquent à ce jardin, qu'est-ce donc? Et si nous ne nous trompons, les professeurs à qui incombe ce soin, dont les résultats seraient si profitables à tous ceux qui s’oceupent de plantes, ne sont rien moins que Messieurs Ad. Brongniart et Decaisne, c'est-à-dire deux des plus savants botanistes contemporains ; lesquels seraient assistés par cinq ou six aides, sans compte les jardiniers-en-chef MM. Neumann, Pépin, Car- rière, etc., qui, eux aussi, nous eroyons le savoir, tiennent liste de toutes les plantes des divers départements qui leur sont confiés. À Yœuvre, Messieurs! (1) Nous entendons par ce mot, dont on nous pardonnera la trivialité, les inéroductions successives des plantes exoliques dans nos jardins européens : n'est-ce pas ainsi, en effet, que progresse loute science, la Botanique, en parliculier? or, en ce sens, toute importation ua peu importante en nombre et en gualité, n'est-elle pas un échelon, qui permet de gravir petit à petit par la comparaison et Fanalyse, l'échelle de la science pour arriver un jour jusqu’à son pinarle ? heureux nos descendants; ils ÿ arriveront sans trep de fatigue, en marchant sur les brisées, en profitant des travaux de leurs devancicrs!!? 62 MISCELLANÉES, Flore de Namur, ou Description des plantes, soié spontanées, soit cultivées en graud dans la province de Namur, observées depuis 1850, ACCOMPAGNÉE DE TABLEAUX ANALYTIQUES, DES ÉTYMOLOGIES DES NOMS, DES PROPRIÉTÉS DES PLANTES, ETC., ETC. ; (PLANTES vasouLaiREs (t)) rar A. BELLINCK, De la Compagnie de Jésus, professeur d'hist, nat, au Collége N. D. de la Paix, Nawve, chez F. J. Doux, ls, éditeur; et à Buoxetces, chez Muquardi, éditeur. — 1855. Tel est le titre exact du livre que nous avons sous les yeux, et dont nous venons rendre compte, avec une véritable satisfaction : car il nous semble, par son excellente rédaction, sa belle et commode exécution typographique, sortir de la routine ordinaire suivie pour la confection de ces sortes d'ouvrages. Des Flores locales, rédigées aussi consciencieusement, aussi savamment que celle-ci, rendent d’éminents services à Ja science, en ce qu'elles font connaître, d'une manière à la fois générale et particulière, les productions végétales d’une contrée, contribuent à l'établissement encore nouveau de la Géographie botanique (2), et déterminent d’une façon catégorique la répar- tition des plantes sur tel ou tel point donné. La Flore spéciale de la pro- vince de Namur comble une lacune importante de la Flore générale de la Belgique, en ce que rien encore n'avait été publié sur celte partie du royaume; l'honneur de cette publication, et il s’en est acquitté d’une manière supérieure, revient done toute entière au Père A. Bellinck, Le révérend Père a dédié son œuvre à la S'°-Vierge Maric; en cela, abstraction faite du naturaliste, il s'est montré Poëte, et poële sincère- ment courtisan! En effet, jamais dédicace fut-elle mieux méritée? La Reine des anges, n'est-elle pas aussi, comme symbole de la pureté virgi- nale, la première fleur et la Reine des fleurs? Ne lui a-t-on pas, avec raison, dédié le mois de mai, ce mois où la terre recouvre en entier toute sa fraîche parure et sa couronne florale? Mille cent seize espèces y sont décrites, d’une manière succincte, mais suffisante, et en termes botaniques clairs et d’une intelligence tout à la portée des gens du monde. L'auteur donne Ja caractéristique et l’étymologie de chaque genre, la diagnose des espèces ct les usages industriels ou pharmaccutiques dont elles sont sus- ceptibles, Ici nous devons regretter que le savant auteur ait omis de citer les ouvra- ges des auteurs des genres, des déterminateurs des espèces, et les figures {1) Fougères, Equisétacées et Lycopodiacées, comprises ? {2) Rappelons au lecteur le grand et savant ouvrage sur cet important objet de M. Alph. De Candolle {V. ci-dessus, Te IH. p. 36). MISCELLANÉES. 65 qu'ils en ont données, ete. Peul-êlre par là a-t-il voulu ne pas grossir son livre, lequel cependant n'a pas moins de 554 pages in-8°, outre xxx pages consacrées aux notions préliminaires? Par la même raison sans doute, it s’est montré fort avare de synonymie: objet aujourd'hui si compliqué, et par celte raison d’une importance capitale dans une œuvre de ce genre; et cetle omission nous la signalons comme d'autant plus regrettable que ce n’est que par la comparaison synonymique que lon peut parvenir à la distinction réelle des espèces, avec lesquelles sont le plus souvent confon- dues tant de variétés, Nous avons à peine besoin d'ajouter que les plantes dans le livre de l'auteur sont rangées d’après le syslème naturel, et nous le louons hautement d'avoir, sinon le premier, du moins l'un des premiers, passé sous silenee la citation inutile de l'absurde système sexuel, lequel, excellent, sans doute à l'époque où l'inventa le père de la Botanique mo- derne, est devenu de nos jours un véritable non sens. En tête de l'œuvre sont un pelit vocabulaire des termes employés et d'excellents tableaux analytiques et dichotomiques, par l'étude facile desquels l'élève, ou le bota- niste peu exercé, peut aisément parvenir à la connaissance des familles, et des genres auxquels appartiennent les plantes qu'il a sous les yeux, s'il se sert de ce livre, comme nous le lui conseillons, comme d’un ex- cellent vade-mecum dans ses herborisations. Une table alphabétique com- plète des familles, des genres et des espèces, une autre des noms vulgaires français, terminent le volume, dont la combinaison typographique, sous le rapport des différents caractères qui facilitent le coup-d’œil, fait honneur à l'éditeur, M. Doux, fils, L'auteur nous promet une revuc et un supplément, dans lesquels il énu- mèrera surtout les végétaux cellulaires découverts jusqu’à ce jour dans la province de Namur. Nous y comptons. Albums Vilmorin. Nous avons, dans notre Tome I** (Hiscell, p. B9), annoncé cette remar- quable publication , et rendu alors un compte sommaire explicatif des deux parties qui la composent: la partie ornementale (fleurs de plantes an- nuelles ou vivaces de plein air}, et la partie potagère (légumes et racines comestibles). En 4854, quatre livraisons de la première et cinq de la seconde avaient paru. Aujourd’hui, en 4857, nous en avons sous les yeux, en plus trois nouvelles de chacune, exécutée par les mêmes artistes, avec la même habileté, le même art que nous avons loués dens les précédentes, Chaque livraison se compose, pour les fleurs, d’une planche grand in-f vélin carré, admirablement coloriée; avec une fcuille in-f° semblable de texte correspondant; pour les légumes et racines potagères d’une feuille, même 64 ANSCELLANÉES. format, également coloriée et avec autant de soin, mais sans texte, Tous les objets en sont de grandeur naturelle ; et sous ce rapport, par exemple, on doit tenir compte pour cette seconde partie de la difficulté qu'ont dû offrir, aux deux éminentes artistes, Mi° Coutance et M Elisa Champin, Ia peinture, la lithographie et le coloriage de ces énormes betteraves, ca- rottes, navets, melons, radis, oignons, tomates, concombres, ete., ete, tous choisis parmi ce que la culture maraîchère a produit de plus nou- veau et de meilleur. La dernière livraison entr'autres, format double, représente l'énorme chou des Vertus (1), peint par Albert et lithochromo- graphié par cette dame: chou qui, bien que non choisi entre les plus gros de sa race, ne mesure pas moins de 0,48 sans les feuilles extérieures. Nous regrettons de nouveau que cette importante partie de l'ouvrage soit sans texte explicatif sur la provenance et la culture spéciale de chaque variété. Espérons qu’à l'avenir les honorables éditeurs feront droit à cette juste réclamation, toute dans leur intérêt. Nous l'avons dit et nous le répétons volontiers, les planches de fleurs coloriées, dues à l'élégant et facile pinceau de Mr Elisa Champin, seraient pour le salon d'un château ou d'une maison de campagne, ou même à la ville, une charmante décoration ; pour la salle ou le parloir d'une ferme, celles des légumes ou racines potagères devraient être un ornement indis- pensable (2). Nécrologie. L’horticulture gantoise vient de faire une perte sensible dans la personne de l’un des deux frères Byls, si connus dans le monde horticole, par leurs remarquables succès dans la culture des plantes, M, Jean Bves, le cadet, est décédé le 24 mai dernier, à Pâge de cinquante-huit ans, aimé, estimé par sa probité et la fermeté de son caractère, de tous ses con- frères, pour qui sa mort sera longtemps un sujet de regrets. Jean Bvis était un fort habile praticien; il s’appliqua principalement à Ia fécondation hybride des Azalées et des Rhododendrum, dont il sut obte- nir de fort belles variétés. C'est à sa sagacité et à ses soins incessants que le commerce est redevable de ces beaux Rhododendrum de plein air, à fleurs rouges ou roses, aujourd’hui si universellement connus et recher- chés pour la magnificence de leur floraison. L'Jllustration horticole va très prochainement décrire et figurer l’un de ses derniers gains et le plus beau que l'on connaisse jusqu'ici, le R. Bylsianum, remarquable par le gros volume de ses bouquets, composés de grandes fleurs fond blanc à larges bordures rouge-cerise vif. {tj Avbersillers, ou Noire-Dome des Veritas, village, dans une grande plaine, entre St-Denis et Paris, et couverte d'immenses eultares maraichêres. (2) Le prix de ce bel onvrage est vraiment fort pen élevé, malgré le mérite su tion. Chaque livraison de fleurs revient à 4 fr.; celle de légumes à &. On peut f dans notre bibliothèque. ur de son exécui= lement les consulter MÉSCELLANÉES, 65 PLANTES RECOMMANDÉERS. (ESPÈCES RARES OU NOUVELLES.) GCardenia citriodora W. Iloer. (1). Cinchonaceæ $ Cinchoneæ $$ Gardeniæ. — M. W. Hooker eut, en 1849, pour la première fois con- naissance de cette remarquable plante, par les échantillons dessèchés que lui avait envoyés de Natal (côte orientale tropicale d'Afrique) M. Guien- zius (.....?), tandis que le mérite de son introduction à l'état vivant dans nos jardins est dû à MM. Rollissn, de Tooting, qui l'ont reçue de la même contrée, selon ce que nous apprend le savant Anglais. Elle forme un petit arbuste glabre, haut d'environ 60 à 70 centim., à nombreux rameaux étalés, cylindriques ou quelquefois subquadrangu- laires, à feuilles opposées, persistantes, pétiolées, elliptiques-lancéolées, penninerves; à stipules larges à la base, puis longuement acuminées, lon- gues de 2 à 5 centim. Les fleurs, qui exhalent une délicieuse odeur de citron, sont pour le genre petites, mais nombreuses, rassemblées en pe- tites cimes axillaires et plus courtes que les feuilles; elles sont blanches ou légèrement teintées de rose pâle. Le tube calycinal en est ovoïde, ad- hérent ; le limbe de einq segments courts, dressés, subulés, ciliés ; à chaque sinus, sont en dedans trois petites glandes oblongues et sessiles. Le tube corotléen est jaunâtre, long d’1 4/2 centim.; le limbe est à 5 lobes oblongs- obovés, étalés, et d’un diamètre de 2 1/2 cent. Le siyle est exsert, clavi- forme, à stigmate bilabié. C'est, en somme, comme on peut le voir, une bien désirable plante pour contribuer à l’ornement de nos serres chaudes, Xanthosomn sagittifolium Scnovr (2). Aruceæ Caladicæ. — Peu de plantes offrent à notre admiration un port plus pittoresque et plus grandiose que quelques grandes Aroïdées des Tropiques, lorsque dans (1) G. frutex glaber, ramis viridihus obinso-tetraganis, foliis alliptico-lonccolatis sübaewminatis petiolatis stipulis € lala Hasi longe subulatis ; corymbis axillaribus alternis plurifloris folio multo brevioribus ; enlycis Jobis avato-lanccolatis cilistis imtus siaubus glandulis 3; eorollæ hypocrateriformis tubo brevi limbi iohis obovatis obtusis; stylo exserto superue incrassato, stigmate mitræformi ; fructu ovali polyspermo. W. Hour. Lie Gardenia citriodora W, Hoos. Bot. Mag. t. 4087. 42) X. caudice brevi erecto, loliis late sagitiato-ovatis acutis, lobis Lascos divarieatis oblnsis ; pedaneutis petiolo brevioribus ; spathæ ample (spadice Tongiores) tubo convoluto inflato viridi, lamina ovata coneava breviter tenuiterque acuminata alba. W. Hoor. 1. i. c. Xanthosome sagittiforiun Sonor, Melet. L. 19. Syn. Aroïd. 56 et Append gener. et spec, nov. ét minus cogn. que Hot. boi. berol, col. anno 1854. W. Iloon. Bot. Mag. t. 4989 {June, 1857). Caladium sagitifolium Vrxr, Cris, 30, Wu. Sp. DL. IV. 489. Arum sagittifolium L. Sp. 1369 partim. Jaca. Iort. Vind. 1L. 157. Arum xanthorrkison Jaco. Hort. Schœænbr. 11. 82, 1, 188, Puis, PI. am. Et. 35, 67. 106, f. L. Suoane, dam. Hist. 1. € 106, F. 2. Caladium Mafaffa Moer. aroncso. TOME IV, MISC. — aoÛT 1457, ai 66 MISCELLANÉES nos serres on peut, ou plutôt, l'on veut leur donner l’espace, le milieu ambiant (chaud et humide!), qui leur convient pour leur parfait déve- loppement. Ainsi, nous avons, par exemple, dans une serre du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, mesuré des feuilles de Caladium esculentum ayant au moins de 0,70 à 1 mètre et plus de long sur un diamètre pro- portionnel, sans leur pétiole, aussi long pour le moins et de la grosseur d’un bras d’enfant. Considérées sous leur rapport utilitaire, «les Aroïdées tropicales, » dit M. W. Hooker, « n’ont pas recu du botaniste scientifique ce dégré d'at- tention auquel elles ont le droit de prétendre, si l'on considère surtout les importantes propriétés de beaucoup d'espèces, comme comestibles, et dans le but de s'assurer si leurs principes âcres et plus ou moins véné- neux sont dispersés par l'expression de leur suc ou l'évaporation de celui-ci per la chaleur, » « Elles ne sont pas moins intéressantes, » ajoute-t-il, « sous le rapport horticole, en raison du noble et très diversifié feuillage de la plupart d’entre elles, de leur mode particulier de fructification et souvent l'odeur délicieuse de leurs fleurs spathacées. » Celle dont il est spécialement question ici, introduite de l'Amérique méridionale dès les premières années du XVII: siècle dans nos jardins, y est cependant toujours rare, bien qu'elle soit, sans contredit, l'une des plus belles et des plus grandioses par l'ampleur de toutes ses parties, mais sans doute à cause du grand développement qu'elle doit atteindre normalement. On la cultive, dit-on, en grand, dans son pays natal et à la Jamaïque, particulièrement, pour la manger à la façon de nos épi- nards, qu’on lui trouve de beaucoup inférieurs. Le caudex en est court et se ramifie, si l'on n'en ôte pas les rejetons qu'il développe. Pétiole plus long que les fcuilles, cylindrique, longuement engainant à la base; feuille longuement sagittée-ovée, brusquement et brièvement aiguë au sommet; les deux lobes de la base dans le sinus de laquelle se termine le pétiole, larges, obtus et subhorizontaux; nervure médiane robuste et très proéminente. Pédoncule robuste, cylindrique, plus court que le péliole, portant une grande spathe de 0,50 à 0,55 de long, dont le tiers basilaire, ut mos est, convoluté-renflé, ovoïde, vert tendre, le reste étalé-lancéolé, concave, apiculé-mucroné, d’un blanc de crême intérieurement; spadice plus court que la spathe ct inclus, con- colore. Nous eroyons nous rappeler que le spadice en est agréablement odorant; et de son côté, M. W. Hooker passe sous silence cet important ohjet, MISCELI ANÉES. 67 Cypripediam hirsatissimum Line, (1). Orchidaceæ $ Cypripe- diew. — Très belle et très distincte espèce dans ce beau genre par le vif et riche coloris de ses fleurs et surtout la forme de leurs deux pétales laté- raux! M. W. Hooker la suppose originaire de Java et « elle lui à été com- muniquée par M. Parker, de Hornsey, qui l'acheta dans une vente de plantes de l'Inde; » c'est tout ce qu’il sait au sujet de son histoire. Elle appartient au groupe de Cypripèdes acaules (C. insigne, villosum, Lowii, barbatum, purpuratum, venustum, javanicum, etc.), dont elle diffère abondamment et dont elle est certes la plus belle. Les feuilles en sont radicales, distiques, linéaires-ligulées, aiguës où bi- fides au sommet, carènées en dessous, canaliculées en dessus, équitantes à la base, costées, mais non striées (caractère que ne montre point la figurel!}, glabres, longues de 0,50 à 0,55. Hampe aussi longue que les feuilles, dressée, lavée de rouge obscur et très velue-hérissée, ainsi que la bractée, l'ovaire et tvat l'extérieur de la fleur. Bractéc largement ovée, engaînante, mais très courte; pédicelle court, uniflore, presque inclus dans la bractéc. Tous les segments de la fleur longuement ciliés ; le supérieur dressé, rhom- boïde-cordé, d’un beau brun foncé au ecntre, les bords {très larges) verts; les deux internes latéraux presque horizontaux, très longs, largement spathulés, arrondis au sommet, fortement plissés-crispés sur l'onglet, lequel est très long et large, d’un beau brun noirâtre, finement et élégam- ment piqueté de plus foncé et traversé au centre par une large ligne verte; le reste d'un riche et brillant violet; les deux externes, beaucoup plus petits, soudés en un seul, défléchi, verdâtres; le sabot, d'un vert lavé de brun clair, et tomenteux. RORTICULLTUARS. Ombragement des Scrres. À la simple énonciation de ce mot, il semble que ce soit là une ques- tion rebattue à satiété et définitivement résolue; il n’en est point ainsi, que nous sachions, on ne saurait trop y revenir, en raison de son impor- tance pour indiquer, sil est possible, d'autres moyens tout aussi efficaces et moins dispendieux que ceux déjà connus. Aux toiles à mailles claires, aux laltis divers, aux roseaux liés en natte, moyens excellents, mais dispendieux par le coût de la matière et le {1j € acavle, foliis distichis elongalis loratis aculis costatis enerviis basé carinalis canalieulatis equi tibus unicoloribus; floribus irsutis, seapo bractea sepalisque dorso villosissimis, sepalo dorsaii amplo Iatissime cordato-aeuto; petalis amplis lato-spathulatis engue profande sinuato-loboto, sepalis lateralibus in aoum ovatum epadunatis labello breviocibus ; stamine sterili obluse quadrato, angulis oblusis, W. ILuoe, Lie Crpripedium birsutissimuna Lixoe, Mse, see, W. Ion. Bot. Mag. t. 4000 (dune, 1857). 68 MISCELLANÉES, temps qu'exigent leur apposition et leur enlèvement journaliers, bien des personnes ont substitué, eomme plus simple, plus expéditif, moins cher surtout et une fois fait, le simple barbouillage des vitres par du blanc d'Espagne, dissous dans une petite quantité d'eau ou mieux de lait, avec quelques parcelles d’alun, Ce moyen, en effet, est généralement employé, surtout par les petits jardiniers et quelques amateurs, en raison des avan- tages que nous venons d’énoncer; mais ces avantages nous semblent balancés par un inconvénient incontestable : celui d'une lumière toujours sombre en l'absence du soleil et trop opaque pendant sa révolution diurne. Veut-on remédier à cet inconvénient, en étalant la matière protectrice en bandes, en zigzags, ete.? le remède est pire que le mal:.en effet, ses rayons pénétrant vivement et instantanément par ces solutions de conli- nuité, brûlent infailliblement les partics délicates des plantes qui s’y trou- vent opposées. Nous avons employé un moyen tout aussi simple, tout aussi peu coûteux, et qui nous a toujours parfaitement réussi, celui de la farine de blé, légèrement euite dans une petile quantité de lait ct réduite en une bouillie très claire, qu'on étale avec une brosse (en forme de vergette) à poils doux. Cette bouillie, sèche en un instant, forme alors une légère couche, qui, comme une fine membrane, pour ainsi dire, laisse filtrer une lumière douce, continue, aussi vive que Fest celle des vitres dépolies, à la- quelle on peut la comparer, et surtout beaucoup moins sombre que l'est celle du blanc d'Espagne, en l'absence du soleil. Elle résiste également beaucoup micux que celle-ci aux eaux de pluie où d'orage, et s’enlève tout aussi facilement par un lavage à la brosse rude, lorsque la saison arrive de faire eette opération. Nous pouvons done, d'après l'expérience, recommander ce moyen comme excellent, et dont le coût par châssis est à peine de deux ou trois centimes ! Nous disons excellent, mais avec cette restriction, qu’il ne vaut ni une toile, ni un lattis, ete., beaueoup plus dispendieux, il est vrai, mais donc l'avantage incontestable est de ne plus ombrager les plantes dès que le soleil est passé. Du drainage des pois. Dans un paragraphe intitulé Insuffisance du drainage, fesant, dans notre tome H (Hiscellanées, page 53), partie d'une notice traitant de Quelques-unes des causes des maladies et du dépérissement des plantes duns les collections, nous avons appelé l'attention du lecteur sur la néces- sité d'un drainage épais et copieux au fond des pots; nous avons démontré qu'il ne sullisait pas pour cela de boucher Le trou, destiné à l'écoulement MISCELLANÉES, 69 des eaux surabondantes par un ou plusieurs tessons, mais par un lit de ces mêmes lessons concassés, lit dont l'épaisseur doit être calculée sur Ia capacité des pots et surtout sur la quantité des eaux d’arrosement que nécessitent les plantes et calculée d'après la capacité de leurs parties absor- bantes (foute plante soir plus ou moins et absorbe plus ou moins promp- tement). Nous avons enfin indiqué les modifications qu’on devrait dans ce but apporter à la conformation des pots, D'après le désir de plusieurs de nos honorables correspondants, témoins des regrettables désastres d’un drainage incomplet et mal compris, nous revenons aujourd'hui sur cet important sujet, Si par des raisons quelconques, dont l’économie serait la principale, on devait se résoudre à n’employer que des pots percés, selon Pusage routi- nier, d'un où plusieurs trous, ou verticaux, ou latéraux, il importe avant tout de les isoler du sol, ou des planches, ou des tuiles, ete., sur lesquels ils doivent poser, par plusieurs tessons plats, de manière à lisser un espace libre d’un centimètre ou plus entre ce sol, ou ces planches, ou ces tuiles, et le fond des pots : de la sorte au moins les eaux de pluie ou d’ar- rosement pourront filtrer facilement, quelque soit la valeur du drainage, et ne pourront séjourner plus ou moins de temps, comme lorsque ces pots s'appuient hermétiquement sur l'objet qui les porte et s'oppose ainsi à Jeur écoulement, Ce procédé, simple comme bon jour {pardon de cette trivialité!), ne demande pour être appliqué que quelques instants, et dans ce but, en rangeant les plantes, on tient à portée de la main une terrine de tessons concassés bien plats dans ce but. En outre, nous recommandons toujours de placer, avant l’empotement des plantes, un lit de tessons finement con- cassés au marteau, et dont l'épaisseur, ainsi que nous l'avons dit, doit être proportionnée à la capacité des vases et à la force d'absorption des plantes qui doivent ÿ être placées. Des Æelianthus, des Aster, des Brugmansia, ete., les plantes herbacées en un mot, boivent plus par exemple que des Myrtes, des Mélaleuques, des Pimelea et autres arbustes ct arbrisseaux ligneux, Aux premiers, un simple drainage suffit; aux seconds, il en faut un très épais. Nous sommes persuadé que la confection en gros de notre pot N° 1 {V. 1. e.), dont la figure 2 indique le mode de drainage, serait d’un prix de revient à peine différent de celui des pots ordinaires, et nous fesons des vœux pour voir les horticulteurs et les amateurs, convaincus de la vérité de nos arguments, obliger leurs potiers à abandonner leur ancienne et paresseuse routine, Or, en manipulant leurs pots, il sufférait à ces hono- rubles industriels de tracer en dessous une croix dans l'axe du trou central, l'affaire d'une seconde à peine! 70 MISCELLANÉES Du Béquillage. : ‘ Cette autre importante question, plus importante encore s'il est possible que la précédente, à laquelle elle se relie étroitement d'ailleurs par les mêmes causes et les mêmes effets, a également été traitée par nous, dans le volume que nous avons cité ei-dessus (page 58), et des raisons identiques nous engagent à revenir ici. Comme nous l'avons expliqué, les eaux de pluie et d'arrosement tassent incessament la terre de 1 surface des pots, la dureissent, et bientôt on la voit se couvrir de moisissures verdâtres (conferves) qui s’épaississent et facilitent la naissance des mousses et des marchanties, dont la couche épaisse et continue intercepte à la fois l'air et l'eau, sources naturelles alimentaires auxquelles puisent les racines; dans cet état toute plante laaguit et meurt, si l'on m’applique bientôt le seui remède au mal, le béquillage, dont nous avons décrit le procédé'et l'outil; nous y renverrons done le lecteur. Aujourd’hui nous insisterons sur quelques points impor- tants que nous avions alors passés sous silence. Ainsi, il sera bon sans doute de béquiller {labourer) la couche végétale qui couvre la surface des pots, pour la mêler à la terre qui se trouve dessous, et rétablir par là la libre communication de l'air et de l'eau avec les racines du végétal ; mais il vaudra mieux l'enlever toute entière, la jeter au fumier et la remplacer par une couche équivalente de terre neuve : nous ne ferons pas injure à la sagacité du lecteur, en lui indiquant l'excellence de cette modification, apportée au béquillage ordinaire; il s'en apercevra bien vite au redoublement de vigueur des plantes auxquelles il l'aura appliquée. Un autre point tout aussi important, seconde modification au béquillage (et de même en cas de rempotement) que nous conseillons et dont l'effica- cicité nous est démontrée, est de disposer la terre (remuée ou rapportée) en forme de cône autour de Ia tige ou du rhizôme des plantes; cette disposition offrira surtout ses avantages en faveur de végétaux à absorp- tion lente et paresseuse, dont le tissu cortical se désorganise promptement au collet, sous l'influence de l'eau stagnante. Ainsi, en hiver, combien de plantes grasses, par exemple (Caciées, Euphorbes), et autres plantes tendre et à écorce herbacée, aurait-on pu sauver, si on leur eût appliqué à temps ce procédé aussi simple qu'expéditif. Quelques esprits superficiels traiteront peut-être de puériles nos recom- mandations détaillées sur le drainage et le béquillage ! laissons les dire, et souvenons-nous, horticulteurs et amateurs, que rien n’est puéril, rien n'est inutile à meitre en œuvre, le bon sens aidant, quand il s’agit de la santé et de la conservation des plantes que nous aimons!!! MISCELLANÉES. 74 Pe quelques espèces d'Enphorbes charnnes, rares ct peu connues ({). Dans une récente et trop rapide visite au Muséum impérial d'Histoire naturelle de Paris, nous avons remarqué quatre espèces d'Euphorbes Charnues, très peu connues, et d’un grand mérite botanique et ornemen- tal. Nous en parlons surtout ici parce que plusieurs d'entr’elles sont ou sans nom, ou ont reçu des noms qui ne peuvent subsister dans la nomen- clature, comme on en jugera tout-à-l’heure, et auxquels nous devons ici, à regret, en instituer d’autres, plus conformes aux exigences de cette partie de la science. Trois d'entre elles, par la forme de leurs tiges et la dispostion de leurs aiguillons, doivent être réunies à nos Euphorbiæ ecreastræ, $ 1 aeulentæ (Euenonsia, genus Nos.). Cesont : Euphorbia abyssinica.….. sans nom d'auteur! Peut-être est-ce celle que cite sous ce nom Raeusch, dans son Nomenclator bolanieus, en 4797? C'est une très grande et très robuste espèce, dressée, à peine ra- mifiée, à cinq ou six (ou plus?) côtes très grandes, comparativement min- ces, aliformes, ondulécs, à sinus très profonds, aigus; à aiguillons binés, rapprochés, petits. Nous ne l'avons pas vue en fleurs, L'individu dont nous parlons a été recueilli en Abyssinie par MM, Petit et Quartin-Dillon (2), et rapporté au Muséum par M. Lefebvre, en 4844; il a été coupé, pour le faire ramifier sans doute, en deux parties, dont l'ancienne est haute encore de près de trois mètres, tandis que La tête a presque déjà atteint la même élévation. Une telle plante, à en juger par ce double échantillon, semble devoir atteindre, ainsi que la suivante, dans son pays natal, des proportions gi- gantesques et imprimer au paysage un caractère saisissant, — crispata No. Cette plante est étiquetée au Muséum : E. fémbriata, dénomination qu'elle ne peut conserver, puisqu'elle avait été antérieure ment appliquée à deux espèces différentes, par Roth et Scopoli (3). Elle a été introduite, dit-on, de Zanzibar, au Muséum, en 1885 seulc- ment (?}, par M. Richard, directeur du jardin botanique de l'ile de la Réunion. Comme la précédente, elle est extrémement robuste, à peine (t) Voyez à ce sujet notre article : Observations diagnastico-nomenclaturales sur les Euphorbes charnues du Cap (et de l'Inde), Te 1. Miscell, page 9, {2) Ces courageux voyageurs-botanistes n'ont pu jouir du fruit de leurs découvertes : cette Lerre d'Afri- que, si fatale aux Européens, les a vus périr tous deux, le premier, en traversant le Nil, entrainé, pense-t-on, par un crocodile, malgré la présence de deux indigènes qui l'aidaient à nager; et le second, par une fièvre pernicieuse, propre à ces contrées, (8) Celle de Roth est de l'Inde et eonserve ce nom, tandis que celle de Seopoli, des environs d'Alep, est devenue l'E. Sempoliana Srevn, TOM, 1V, MISC, — SEPT. 1857. 42 72 MISCELLANÉES. ramifiée, et semble aussi devoir atteindre des proportions colossales, Elle est à trois angles (ou quatre?) très profonds, ailés, fortement ondulés- crispés aux bords; à aiguillons géminés. L'individu dont nous parlons, et dont nous n'avons pas vu les fleurs non plus, n'a pas moins de trois mètres en ce moment. — macroglypha Nos. Cette plante est étiquetée au Muséum — ar- borea, nom qu'elle ne peut conserver, parce qu'il serait incessamment et trop facilement confondue avec les — arborescens de Roxburgh ou deSmith, plantes fort différentes (1). Elle a été importée également en 1853 (?) de Madagascar par le même M. Richard. Par son port elle rappèle absolument VE. grandidens Haw. (2), mais elle paraît plus robuste, plus ramifiée ; les crans (y@r), où dents des rameaux, sont beaucoup plus charnus, plus grands, mais les aiguillons (géminés) en sont en revanche très courts et très fortement renflés-subulés. — rhipsalioides Nos. C'est la quatrième espèce, que nous avions à mentionner ici; elle n’appartient à aucune des deux sections dont nous avons traité dans notre article spécial (V. la nole 1). Elle n'avait encore reçu, au Muséum, aucune dénomination; et celle que nous lui avons im- posée, fait allusion à la ressemblance extrême de cette espèce avec la Rhipsalis (Hariota) Cassytha, avec laquelle on la confondrait au premier abord, si cà et là, elle n’émettait dans la jeunesse des rameaux, quelques feuilles solitaires, ovées-lancéolées, et de 0,02 cent. environ de longueur. Elle rappèle bien encore par son port l'E. Tiru-Calli de Rheede (Malab, IL, t, 44); mais chez celle-ci, qui est de l'Inde, les feuilles sont linéaires et beaucoup plus petites. Cette dernière, comme les deux précédentes, a été importée de la même île, à la même époque, et par la même personne probablement. — xylophylloides (An. Bnoxen.?). Enfin, il existe depuis longtemps déjà (184... ?), dans les jardins, une autre espèce d'Euphorbe charnuc, connue sous le nom, fort bien approprié, que nous citons en tête, et omise jusqu'ici par les auteurs systématiques. Elle est également fort curieuse par son port raide, allongé et dressé, ses nombreux rameaux oblongs, très étroits, presque linéaires, faiblement charnus, plans-anci- pités et découpés en très petits crans, très distants et portant chacun une toute petite feuille ovée. On la dit aussi de Madagascar; elle est {1) L’Euphorbie arborescens Roxs., comme ayant Ia priorité, est conservée dans la nomenclature aÿsté- matique ; celle de Smith est devenue l'£. Tukeyana Sreuv. {2} Cette espère constitue dans le sad de l'Afrique un let arbre de plus de 10 mêtres de houteur, à longues branches comme verticillées et disposées en candélabres. MISCELLANÉ 75 inerme, comme la précédente, et n'appartient par conséquent ni à l’une, ni à l'autre de nos deux sections. Nous rappellerons ici que la seconde de ces deux sections ($ Anthacanthæ) nous paraît devoir constituer un genre nouveau et fort distinct dans cette famille, par ses fleurs solitaires rarement géminées ou ternées, portées par de longs pédoneules, qui persistent et deviennent spinescents après la chûte des fleurs et des fruits (Genus Anthacantha Nos. V. supra, d. c.). Nous recommandons ces belles et curieuses plantes aux amateurs judi- cieux, PLANTES RAGCOMMANDÉES. (espèces Rares où NouveLes.) Paya virescens W. Hook. (1). Bromeliaceæ S Tillandsieæ. — M. W. Hooker nous apprend que cette plante a été envoyée des jardins belges au Jardin royal botanique de Kew, avec la simple dénomination de Puya. Nous n'avons eu déjà que trop souvent l’occasion de blâmer cette négligence, cette insouciance des amateurs ou des horticulteurs belges, envoyant ainsi sans nom des plantes nouvelles en Angleterre, qui, plus tard, leur reviennent comme nouvelles encore avec un baptême an- glais. Nous avons considéré cet acte, trréfléchi, nous voulons le croire, comme une sorte de lèse-palriotisme : manque-t-il donc en Belgique de botanistes capables de détermincr des plantes? C'est là toutefois une ques- tion assez complexe, dont l'examen ici nous entrainerait trop loin, Reve- nons à notre Puya. Est-ce bien un Puya? et ce genre lui-même subsistera-t-il, quand un botaniste, entouré de documents suffisants, viendra porter la lumière dans cette confusion générique et spécifique qu’on appèle aujourd'hui les Bro- #aéliacées, confusion que nous avons tâché d'éclaireir quelque peu, mais sans nous flatter (bien loin de là!} d'y avoir réussi {2}? Quoi qu'il en soit, Ja plante en question, considérée jardiniquement, est assez curieuse. Elle est acaule; ses feuilles entièrement inermes, linéaires-lancéolées, striées, sont dilatées-ventrues et rosulées à la base, qui imite alors une sorte de bulbe. Du centre s'élève un scape, plus long que les feuilles, revêtu de {1} P. araulis, folis inermibus lineari-lanecolais breviter tenuissime acumipatis siriatis Lasi dilatato neulata (una eu peduneulo folia supérantibus; laxa subeomposita in eriotibus obtusis peduneuli longisssime acuminatis: floribus subsessitibus, -vireseentibus lato-spathulatis limbo pateute ungue nude, filanentis eum ungue con fluentibas, ovario supero, W. Haou. ! à c. Puya virescens W. Iloor. Bot, Mag. 1. 4991. (2 Voir nos genres Lemprocunus, Jouglee, Disuganthus, Nidularium, Libonia, ete. (Consulier à co sujet, Flore des Serres et des Jardins de l'Europe, I-V. Jurdin Fleuriste, 4-1V, et le présent recueil, DIV. passim.} TOME IV. MISC. — SEPT. 1857, 35 74 MISCELLANÉES, squames acuminées, verdâtres, rayées-veinées de rouge. Les fleurs, assez grandes, d'un vert blanchâtre, sont disposéës en un épi ramifié, assez compact. Les étamines sont exsertes et élalées, Rhododendrum Veitchianum W. Hook. (1) Ericaceæ Rhodo- dendreæ. — Voici certes l’une des plus remarquables et des plus distinctes espèces de Rosages que l'on connaisse jusqu'ici, On dirait au premier aspect quelque Azalée de l'Inde à fleurs gigantesques ; ces fleurs en effet ont plus de 0,12 de diamètre, et sont fortement ondulées-crispées aux bords, comme celles de l'Azalea crispiflora W. Howx (Bot. Mag. t. 4726), auxquelles elles ressemblent beaucoup : mais elles sont d'un blanc pur, légèrement ver- dâtres en dehors, vers le base du tube. M. W. Hooker, à qui ils Pavaient communiquée en fleurs ce printemps, l'a dédiée à MM. James Veitch, père et fils, horticulleurs anglais très distingués et introducteurs d’une foule d'admirables plantes, lesquelles font aujourd'hui la gloire de nos collections, Elle a été découverte dans le Moulmein, sur la côte de Ténasserim, probablement par leur célèbre collecteur M. W. Lobb, qui la leur aura envoyée vivante : circonstance que ne relate pas le savant botaniste dans la notice qu’il consacre à cette magnifique espèce. Elle a été présentée en fleurs à l'exposition de la Société d'Horticulture de Londres, le 6 mai dernier, où elle a captivé tous les suffrages des connaisseurs, et M. Lindley, dans son Gardener’s Chro- nicle, en parle en termes élogieux. C’est, selon toute apparence, un arbrisseau peu élevé, à écorce glabre, d'un brun rougeâtre; les feuilles en sont obovées, aiguës, ou même mu- cronées au sommet, coriaces, longues de 0,05-12 cent.; glabres en dessus, glauques et couvertes en dessous de squames orbiculaires, résineuses, brunâtres. Les fleurs sont disposées par trois ou quatre au sommet des rameaux; le tube en est long, infondibuliforme ; le limbe (nous en avons dit le diamètre et le coloris) a cinq très profonds lobes, étalés et conformés, comme il a été dit. Les douze ou quatorze étamines sont velues vers la base; le style, l'ovaire, le pédoncute verruqueux. Dendrobinm crepidatum Lino. (2). Orchidaccæ $ Malaxeæ (1) R. folis obovatis mueronato-seutis in petiolam brevissimum atienuatis supra nudis eublus glueis sparse ferrugineo-squemulosis; floribus terminalibus 3-4, ealyce beevi 5-loho, lohis ovatis parce longe setosis ; corolla ampla infundibuliformi eampanulata alba, tubo brevi, lobis profundis patentibus obovatis us insigniter mndulatis (valdeque crispatis) ; staminibus 12-14, filamentis inferne glandulosis, antheris Vinearibus albis; ovario ohlongo-ovato 5-loculari stylique basi squamulosis, stigmate dilatato 5-lobo. W. Hooz. L. i. e. (phr. ita. except.) Mhododendrum Veitchiannm W. Iloor. Bot, Mag. t, 4902. (2) D. Caulibus (Pseudobulbis; foribus geminis, sepalis oblou elangatis erectis turetibus etriatis, foliis oblongis seutis subeoriaccis ; obtusis, petalis orbiculari-oblongis, labello cordiformi-rotundato integre MISCELLANÉES. 75 $$ Dendrobiæ. — Très voisine des D. crelaceum et Pierardi, mais plus belle. que l'un et l'autre, cette plante, originaire vraisemblablement d’Assam ou des Monts Khasya, a élé portée à la connaissance du savant orchidologue anglais, M. Lindley, par un amateur d'Orchidées, M. Halford, chez qui elle venait de fleurir pour la première fois en 1850, On ne sait rien autre chose de son histoire, à ce qu'il paraît, Les pseudobulbes sont hauts de 0,15 à 0,25, assez grêles, cylindriques, articulés, subflexueux, striés ; les feuilles peu nombreuses{5-6), se montrent, comme cela a lieu en général, seulement sur les jeunes pousses; elles sont linéaires-oblongues, aiguës, longues de 0,08-10, Les fleurs, portées par d'assez Jongs pédoncules ovairiens, sont géminées aux articulations des vieux pseudobnlbes, grandes (au delà de 0,05 de diam.), d’un beau blanc de crême, richement relevé de rose tendre aux extrémités; et le labelle, qui ne nous semble guère par sa forme justifier le nom spécifique (crepida, sandalc), est concolore, et le centre en est occupé par une large macule d'un beau jaune. Tous les segments en sont ovés-oblongs, les internes plus larges; le fabelle, cordiforme-arrondi, rétus et comme échancré au sommet, est brièvement onguiculé, puis brusquement plissé-relevé de chaque côté, étalé, et à l'exception du centre, le reste en est intérieurement tomenteux ; l'éperon fort court, obtus, Doronieum Bourgeaui (1) Scuuurz (2). Asteraceæ $ Tubulifloræ - $ Senecioneæ $$ Senecionæ. — Plante véritablement ornementale, dans le sens absolu du mot, en raison de ses très nombreux capitules à fleurs du rayon d'un lilas vif, à disque, dont les fleurs d’un pourpre foncé, où brillent l'or des étamines : capitules disposés en très amples corymbes, plusieurs fois ramifiés. Joignez à cela un large feuillage iyré-pennatifide, dont le subsinuoto obtuso retusove lateribus creclis intus pubescente venosa basi utrinque plicalo, cornu brevi obluso. W. Hoon. L. i. €. Dendrobium ercpidatum Lino. in Paxr. Fl. Gard, 1. Glean. 99, e. ie. floris (subinexacta). W. Hoos. Dot. Mag. 1. 4098, {1) EL serait désirable, que tous les botanisies, et nous constatons avec plaisie que cela a licu désormais assez généralement, n'altérassent plus les désinences des noms patronomiques. lei encore, l'auteur à écrit Bourgæi; certes, à moins de le savoir, on ne reconnaît pas là le nom du savant el courageux voy: botaniste Dour! De plus, on doit désirer de même qu'ils ne retranchent plus le particule d'une foule de noms: particule qui en est inséparable (quand elle n'est pas nobiliaire!). Pourquoi par exemple : Billardiera pour Lasusanniëes ; Hamelin pour Dueauer; etc. Nous reviendrons sur co sujet plus important que l'on ne pense. {2) D. herbaceum erectum ramesum, foliis profunde cordatis sinualo-angulatis denticulatis simpticibus ve inferioribus lyesto-pinnatis, pinnis lateralibus parvis eordato-ovaiis (terminsli maxima cordata), omnibus superne giabris subtus arachnoïdeis albidis, petiolis basi (foliorum superiarum totis) lato-alatis ; eorymbis icrminalilus compositis-decompositisve amplis, foribus purpureo-violaceis; achæniis disci pilosis, radit nudis. W. Hoos. L. i €. Dorontcum Rourgoi (lisez et écrivez Bornaraur!) Sewuurz, Bip. in Bourgeau Plant, Canar. (ex itinere secundo) 1855. Ne 1373, WW. fluor, Bot. Mag. 4, 4994. 76 MISCELLANÉES. Jobe terminal très ample, profondément cordiforme à la base, aigu, sinué- anguleux, denticulé aux bords; tandis que son long pétiole, arrondi en dessous, canaliculé en dessus, est bordé de pinnules distantes, très petites, opposées, auriculiformes ; la face supérieure en est glabre, et l'inférieure blanche-aranéeuse, Chaque fleur a environ deux centimètres et demi de diamètre. On en doit la découverte au zêlé botaniste Bourgeau, qui la trouva, en 4855, à Barranco-del-Angoslura (Îles Canaries ; M, W. Hooker ne précise pas dans laquelle de ces îles se trouve cette localité), d'où il en envoya des graines au Jardin royal botanique de Kew; et de là, il faut l'espérer, elle ne tardera pas à se répandre dans les collections. Forsythla suspensa VauL (1). Ofeaceæ. — Bien supérieure en beauté à la F, viridissima, si populaire aujourd’hui dans les jardins, et tout aussi rustique qu'elle, cette plante, type du genre (qui ne renferme que ces deux espèces), introduite, dit-on, dès 4833, du Japon en Hollande, où la cultiva, dès cette époque, M. Verkerk-Pistorius, c’est-à-dire, depuis un quart de siècle, commence enfin à se répandre dans nos jardins. Pour- quoi ce long retard? C'est là ce que nous ne saurions expliquer. Selon M. Siebold, elle n'existe guère au Japon qu'à l'état cultivé, cir- constance de laquelle on peut inférer que son véritable pays natal est la Chine septentrionale. C’est un arbrisseau robuste, à longs rameaux sarmenteux, grêles, bru- nêtres, recourbés-pendants, portant des feuilles postflorales, simples ou la plupart trifoliolées, à folioles ovées ou subrhomboïdes, dentées aux bords ; fleurs grandes, belles, d’un beau jaune, ligné de rouge à la gorge en dedans; à pédoncules solitaires, sortant d'une pérule axillaire; à calyce tétraphylle; à corolle tétrapétale, campanulée-rotacée, chaque seg- ment arrondi-oblong. Étamines 2, dont les filaments insérés à la base de la corolle. Ovaire supère, biloculaire ; ovules nombreux; style court; stigmate de deux lobes globuleux. Rhododendrum Thomsoni J. D. Hook. (2). Ericaceæ $ Rho- {1} F. romis elongatis laxis pendulis, foliis plerisque trifotiolatis serratis, floribus præcocibus , pedun- eulis clongatis, sepalis lanceolatis pistillo multo longioribus. W. Hoor. L. i. e. Forsythia zuspensa Vani, Enum. 1. 49. Senteu, Syst. Veg. 1. 36. DC. Prodr. VIII. 282. Sws. et Zucc. Fl. jap. 10. e. 8. W. Hoow. Bot. Mg. t. 4995. July, 1857. Syringe suspensa Tuuws. FL jap. 19. t. 3. Wan, Sp. PL 5. 49, Rengjo Resreen, Amœn. Exot, 907. (2) R. (8 ?} Frutex corties pallide papyraceo, folis in ramos terminales corisecis glaberrimis orbieulari- ellipticis obtusissimis apieulatis basi eordatis supra Læte virentibus subtus glaucescentibus, margine subre- eurve ; petiolo gracili ; corymbis plarifloris, pedunealis longitudine petiolorum ; fluribus radiatim patentibus cernuisve : calyes amplo eylindracco-eyathiformi basi retuso inæqualiter lobato, lobis erectis abiusissimis, corella intense sanguinea coriaeco-nitida, tubo elengato-campanuliformi, limbi lobis 5 patemti-subrecurvis MISCELLANÉES. 77 dodendreæ. — Cette brillante espèce a été découverte par M. Hooker, fils, sur les sommets internes ou externes des montagnes du Sikkim-Himalaya, où elle abonde, à des altitudes variant entre onze ct treize mille pieds au- dessus de l'Océan. Introduite en Europe vraisemblablement aussi par lui, elle vient de fleurir pour Ia première fois, en avril dernier (857), chez M. Methven, hortieulteur, à Stanweil, Bonnington-Rond, près d'Edim- bourg, qui l'a communiquée en fleurs à M. W. Hooker, père; et ce savant la décrivit et la fit immédiatement figurer (1. ce.) dans son excellent Botanical Magazine, avec la synonymie que nous citons. Selon le jeune et savant auteur, c’est un arbrisseau haut de six à dix pieds et même de quinze dans les bois humides. Les branches inférieures en sont robustes, d’un pied de diamètre, les supérieures grèles et feuillées principalement aux extrémités; feuilles très larges, très glabres, orbicu- Jaires-elliptiques, arrondies-mocronées au sommet, longues de deux à trois pouces, ressemblant beaucoup à celles du R. campylocarpum, mais dépourvues de glandes aux pélioles, comme on en voit à ceux de cette espèce. Fleurs disposées par six ou huit au sommet des rameaux, d'un magnifique rouge cocciné, avee des points cramoïsi foncé à la partie supé- rieure interne. Le calyce, glabre et comme bilabié, a trois lobes inférieurs petits, deux supérieurs plus grands et avancés ; la corolle est allongée- campaniforme, à cinq lobes assez courts, échancrés, étalés-réfléchis. Elle distille à sa basc interne un sue qui n'est pas considéré comme vénéneux, tels que le sont ceux des R. Dalhousiæ et argenteum, qui rendent délé- tères, dit-on, le miel recueilli à l'époque de leur floraison, Oncidium phautasmaticum Nov. (1). Orchidaceæ. — Si nons ne devons pas vanter cet Oncidium comme absolument ornemental, du moins profunde emarginatis superioribus intus maculatis; staminibos 10, flamentis nudis ; ovario eonico-cylin- drecco globerrimo 6-10-loculuri, stylo gracili; capsule ealyee cyliauraseo persistente 2/8 ete. 3. D. Ho. Lie Rhododendrum Thomsont J. D, Hoor. Rhod. Sikk.-Uimal. t. 12. Journ. Ilort. Soc. of Lond. 77, Bot, Mag. t. 4097. August, 1857. — — 8 candelabrum : floribus pallidioribus, calyeis breviaris marginibus ovariisque glandutoso- pilosis. — candelabrum S, D. Hooe. Rhod. Sikk.-Himal, €. 29, (1) 0. (Tetra-miero-petala), Psendobulbis de basi ovato-oblongis compressis levibus (0,05-7 + 0,021); foliis 2 late oblonge-ellipticis basi attenuato-plicatis apice acutis patulis (0,12-14 + 0,03-4); scapo bas rari pendulo foliis longiore tenuissime densissimeque purpureo picio ramoso (0.30; individuo unico adhuc debili sélum observalo) inter fores virente ; squamis minimis maxime distantibus brevissime amplexicauli- bus pedicellis brevibus (0,012-14) areuatis bracteola minima suffultis; segmentis: 3 superis forniento— semi-clausis extus absoletissime elevato-punctatis, dorsali paulo hreviore sed lariore obrotando versus basim attenuato margine sursum temuiter revoluto, lateralibus conformibus sed versus hasim mllo angus- tioribus nnguiculatis margine tenuiter crispatalis : his 3 olivaceo-virentibus apico brovissime letissime auris obsolete 3 als 2 linearibus deflexis pedicello (ovario) quasi applicatis ultra medium connatis, apiee ut alia recurvis et aurcis margine rociis, Labellum Formu præsingulari vix intelligibiliter deseribendum, inseclum quoddam {nee non rite Saurapi 78 MISCELLANÉES. nous pouvons citer la bizarrerie et l'étrangeté que la Nature semble avoir mises en jeu, en conformant le curieux labelle de ses ficurs. En outre, celles-ci, par leur nombre et leur ampleur moyenne, leur coloris brunâtre, relevé de jaune et obscurément maculé de pourpre, lui méritent bien, outre l'intérêt qui s'attache au labelie, une petite place dans toute collection de choix. Nous la supposons inédite ; du moins nous n'en trouvons dans la récente énumération des espèces qu'a faites du genre M. Lindley (Folia orchidacea), aueune que nous puissions lui rapporter, Elle est très voisine de l'O. pubes Livou, (Bot. Reg. t. 1007, — — flavescens, Bot. Mag. t. 3926), dont clle diffère abondamment. Elle a été découverte en 1847 par le collecteur de la maison Verschaffelt, M. Devos, qui la trouva dans une petite ile près de Portobello {sic dictem!), croissant sur les branches extrêmes des arbres, en compagnie ‘d'individus nombreux d'O. pubes, qu'il reeucillit, et parmi lesquels se trouva seul l'in- dividu que nous décrivons : circonstance qui semblerait cn démontrer l'extrême rareté et ajouterait un nouveau prix à l'espèce, Fagi larvam) referens trilobatom marginibus arcte retroflexis; Aypochilio : unoquoque latcre ala rotundata parva erenulatn mox in dentem elevatum terminata ; dein eontractum, mesochilio : mox cordato-rotundatum ad latera uno dente grosso elevaio obtuso, opposito huie denti (lobis lateralibus) margine introfleso in cornu elangalo deflexo obtuso ; epichilio « denno eontractum , lobo intermedio mule majore sient rotun- dato de medio ad apicem abrapie revolato, ad diseum tuhereulo magno clevato labyrinhiformi-plivato ; Bynostemate tenaissimie paberulo 5-lobato, lobi superis 3 brevibus aeulis, aliis in brachia antice porreelis ; labiis eavitatis femines (stigæatis clevato-puberulis. Nos, ad nat. rie. Oncidium phantasmaticum Nos. loco præsenti. MISCELLANÉES. 79 Nous avons dit le coloris des fleurs. Les trois segments supérieurs sont connivents et forment voûte; les deux autres, défléchis et presque appli- qués sur le pédicelle, sont soudés au delà du milieu, puis s'écartent et s’enroulent en arrière. Le labelle, que nous sommes loin de nous flatter d'avoir pu décrire correctement (et l'artiste lui-même a dû renoncer à en donner un dessin irréprochable}, imite assez bien la chenille du Papillon du Ilétre (Stauropus Fagi). En somme, nous croyons pouvoir en con- science recommander l'acquisition de cette singulière plante à tout amateur sérieux. Explication des Figures analytiques: Fig. 1. Une fleur entière, vue de côté. Fig. 2. La même, vue dessous. Fig. 5. 4. 5. le labelle, vu de différents côtés. Pig. 6. Le gynostème : «. l'anthère; b. les lèvres stigmatiques (quelques fig. un peu plus grandes que nature). Thunbergia Harrisii W. Hooker (1). Acanthaceæ $ Anechmata- cantheæ $$ Thunbergiæ. — En entretenant ci-dessus (Misc. p. 86) nos lecteurs de la superbe Thunbergia laurifolia Lino, nous répétions les paroles mêmes de M. W. Hooker, qui la décrivait et en donnait une belle figure (Bot. Mag. t. 4985), en disant qu’il en publierait bientôt une seconde espèce, beaucoup plus belle encore; et cette seconde espèce est celle dont il s'agit en ce moment. Elle est belle, très belle, sans doute, éminement ornementale par le grand nombre, le volume et le coloris de ses fleurs; mais à notre sens, elle ne l'est pas beaucoup plus, si tant est même qu’elle le soit autant, que la congénère à laquelle la compare le savant directeur des jardins royaux de Kew. A peu près à la même époque et provenant de la même contrée {la pé- ninsule de Malacca, Malayan peninsula) que celles de la précédente, des graines en furent envoyées au Jardin de Kew, étiquetées : nouvel et très beau Thunbergia, par lord Harris, gouverneur de Madras. Des jeunes plañtes qui en provinrent, quelques-unes furent données par M. W. Hoo- ker à MM. Veitch, horticulleurs à Exeter et à Chelsea, chez qui l'une d'elles fleurit en perfection Ie printemps dernier, et d'après laquelle furent faites Ja description et la belle figure du Botanical Magazine. {1} T. seanreus grabro, folifs bréviuseule peliolatis ovato-acuminatis trinerviis integerrimis +. sub lis marginatis basi apiceque vir inerassatis, racemis terminalibus compositis amplis; pe verticillatis, verticilis plucifloris mune remotis; bracteis amplis spathiformibus marginibus saperioribus cohærentibus (etriatis, tenuiter nigricanti-glandulosis) ; corolla ampia, mbi lohis rotundatis integris, W. Hooe. Li. e Thunbergia Harrisit W, Hoo. Dot. Mag. & 4008 (August, 1857). (ercept. phr, élal. in parenth.). Hexacentris acuminata More. Mabras, nee N, ab Es.? (DC. Prodr. XI, 61}. 80 MISCELLANÉES, Elle se trouve notamment sur la côte de Ténasscrim, entre Rangoun et Moulmein, où elle est commune dans les jongles (1). C'est un arbrisseau grimpant, glabre, à branches cylindriques ; à fouilles opposées, distantes, ovées-lancéolées, étroitement acuminées, légèrement sinuées-dentées, trinerves (lHexacentris acuminata est quinquénerve!}, obtuses ou même tronquées à la base, et portées par des pétioles courts, épais et anguleux. Les fleurs sont très nombreuses, interrupti-verticillées (ou plutôt ex figura comme distiques), disposées en grappes, soit axillaires, solitaires et courtes, soit terminales et allongées, et alors beaucoup plus florifères (W. Hook.! Il est bon néanmoins de faire remarquer que dans la planche anglaise, les deux sortes de grappes ont été placées par l'artiste dans la même aisselle!}, toutes pendantes. Pédicelles courts, renflés au sommet, pourvus à la base d'une très petite bractée. Bractéoles deux, très grandes, soudées à la base, ovées-oblongues, formant un tube valviforme, arrondi, gibbeux à la base postérieurement, puis strié et finement glanduleux ; ca- lyce minime, et qui n’est, à proprement parler, que la base du disque. Corolle à tube campanulé, rétréei à la base, rose pâle d'un côté, brun fauve de l'autre; limbe très étalé (0,07-8 de diam.), à cinq lobes presque égaux, arrondis, d'un bleu lilaciné, passant au blane vers la gorge, laquelle est d’un jaune fauve, et ornée de quelques stries d’un violet pâle {ad figuram). Burtonia seabra R. Bn. (2). S Fabaceæ S$ Podalyrieæ $$ Pul- tenæ. — Bien que cette toute aimable plante ait été vue en fleurs, il y a plus d'an demi-siècle, dans le jardin de Kew, où elle avait été introduite vivante dès 4805, néanmoins aucune figure n'en avait été publiée et elle avait disparu des collections depuis un grand nombre d'années ; et cepen- dant, elle peut être considérée comme la plus belle du genre, en lui com- parant même les 2. pulchella Meisx. (Bot. Mag. t. 4392) et willosa Mersw. (Bot. Mag. t. 4410}, Elle se distingue, ajoute (à ce qui précède) M. W. Hoo- ker, surtout par la nature de la surface de ses fouilles, rendues singyiè- rement scabres par une multitude de petites aspérités. Elle fut découverte originairement sur les côtes du Détroit du Roi (} Un jongle est ane plaine, ordinairement traversée pur un fleuve ou une riviére, et couverte de hautes et épaisses broussoilles, parmi lesquelles croisent surtout de grandes graminées et des roseaux (diverses espéces de bambous, rotangs: Calemi, Bambusæ, ete). C'est là surtout que se plaisent tes tigres de l'Inde (Tigre royal, le Felis Tigris L). {2) B. foliis erectis trifoliolais, foliolis subulato-lincaribus seabris subaduncis mutieis, ramulis teretibus pubescentibus. R. Bu. 1. i. c. {Phrasis mullo nimis pro tempore incomplela quam nostro desiderio locuple- ture neglexit etrss. W. Hoosen, quamgue, matura absente, nec complere possumus). Burtonia (Ç Eburtonia) seabra IL. Ba. Ilort. Kew. ed. post. {U1. 12. DC. Prodr. IE, 106. Leu, PI. Preis. 1. 41. W. Hous. Bot. Mug. t 5000. Aug. 1857. Gomyholobium scubrem Swirn, Linn. Sue, ‘Frans. IX. 250. MISCELLANÉES. 81 Georges (Nouvelle-Hollande), par Menzies, perdue ensuite, comme nous venons de Ie dire, et réintroduite au moyen de graines données à M. Bain, directeur du jardin botanique du Collége de Ja Trinité (Dublin), successeur du vénérable docteur Mackay, par l'archevêque Whately, qui les avait reçues de feu son ami Phillipps, de la même contrée. L'individu, décrit et figuré par M. W. Iocker, et l'un de ceux qui provinrent desdites graines, lui fut adressé en fleurs, par M. Bain, au mois de mai de cette année même. C'est un petit arbuste, ayant le port d'une Erica, à rameaux dressés, glabres, effilés, rigides, sublomenteux, couverts de petites feuilles dressées, imbriquées, alternes, presque sessiles, composées de trois folioles linéaires- subulées, oncinées-récurves au sommet, très brièvement, mais dislincte- ment pétiolulées. Stipules, comparativement grandes, membranacées, ciliées. Fleurs axillaires et comme verticillées au sommet des ramules, grandes, belles, d’un beau rose, à carène coccinée, portées par de courts pédicelles bibractéolés. Calyce cilié aux bords et piqueté de noir au sommet de ses cinq lobes inégaux. Étendard jaune au centre basilaire, Ovaire velu, Selon M. Meisner (1, e.) elle atteint un mètre de hauteur, et porte quel- quefois des fleurs blanches ; le légume en est subglobuleux, pubescent et de la grosseur d’un noyau de cerise. Cette variété a été trouvée par Prciss (Herb. N° 1177), aux environs de la ville d’Albany. DIBRIOGRAPERIS Mémoires sur les Fougères. En mentionnant dans notre Tome I (Misc. p. 35) les six méuomes sur Les Foucènes (in-f° et in-4°, avec une foule de irès belles el exactes figures, faites d'après le vivant et de grandeur naturelle), dus à M. À. L. A. Fée, professeur de botanique à la faculté de médecine de Strasbourg et directeur du jardin botanique de la même ville, nous avons fait un juste éloge de l'excellence de ses livres, et nous disions de l'auteur : . « M. Fée, naturaliste profond et consciencieux, materiæ suœ conscius ef expertus, ne pouvait, ne devait pas se traîner obscurément dans ies sen- tiers tracés par ses devanciers. Travaillant d'après de riches matériaux, compulsant avec discernement loutes les œuvres publiées sur la matière avant lui, il a dû être neuf autant que possible ; de là done des idées nou- velles, profondes, une révision générique et spécilique, souvent neuve, des Fougères... » TOME 1v. Misc, — ocr. 1857. 44 82 MISCELLANÉES. Dans ectte appréciation très sommaire du mérite scientifique de l'auteur, due à une plume-assez peu versée, nous l'avouons volontiers, dans cette partie si difficile de la science, quelques esprits chagrins auront pu voir soit de la camaraderie, soit un motif intéressé! à ces esprits nous répon- drons par l'article suivant, bien autrement élogieux et dû à un savant illus- tre, dont personne ne sera tenté de décliner la compétence en fait de Fou- gères, lui dont on possède sur le même sujet tant et de si beaux ouvrages. M. W. Hooker, dans le N° de septembre (1857) de son excellent Journal of Botany and Kew Garden Hiscellany, annonce à son tour les mémoires de M. Fée sur les Fougères, ainsi que ceux de MM. John Smith, Thomas Moore, Georg Mettenius, et s'exprime ainsi : « Comme les plus importants des ouvrages qui viennent d’être cités, nous pouvons certainement placer ceux de M. Fée, le plus savant Plérido- logiste (1) de nos jours et du temps passé. Eu égard au nombre de ses genres, 481 parmi les Polypodiacées, seulement, et à la nécessité de mul- tiplier les divisions et les subdivisions, son arrangement est bon, bien basé sur les affinités naturelles, et ses définitions sont claires et intelligi- bles. Chaque partie de Ia plante concourt à la formation des genres, ct comme on devait s’y attendre, la base de son travail repose sur l’impor- tance de la vénation comme trait distinctif de leurs caractères. Les plan- ches sont nombreuses, souvent belles, et en général, extrémement soi- gnées. IL donne une figure de presque tous les genres qu’il adopte et l'accompagne de nombreuses analyses, Ces dernières, ainsi que ses figures des espèces dans ses Monographies des Acrostichacées, des Viflariées, des Pleurogrammées et des Antrophyées, avec son Iconographie des espèces nouvelles, sont de la plus grande valeur pour celui qui veut étudier les Fougères et l'instruisent plus que ne le pourraient faire les descriptions les mieux soignées. M. Fée peut étre fier des services qu'il a rendus à la Ptéridologie, et ses œuvres devront toujours être citées, autant pour la multitude des belles figures qu’elles contiennent, que pour les vues et les idées neuves qu'il a émises dans sa partie descriptive. » Nous sommes heureux d'avoir devancé par notre article (1. c.) un tel jugement et dehous être ainsi rencontré avec l'un des premiers botanistes de l'époque dans une même appréciation, Aussi en prenons-nous texte, pour recommander aux botanistes et aux amateurs de Fougères l’acquisi- tion dans leurs bibliothèques des ouvrages de M. Fée, dont le prix minime de revient n’est pas en rapport avec leur valeur scientifique, avec le nom- bre et l'exécution matérielle des excellentes planches qu'ils contiennent (2). {1) Écrivain sur les Fougères, {2} S'adresser pour se les procurer, à M. Baillère, libraire, rue Haute-Feuille, à Paris. MISCELLANÉES. 83 Éléments de Botanique, aa JB. PAYER, Membre de l'Institut, Professeur de Botanique à la Faculté des Sciences de Paris et à FÉcole normale supérieure, Âee partie, Oncanocnarute, Un vol. in-12 (276 pages et 664 figures sur hois, intercalées dans le texte). Paris, Vicror Masson. I a plu, il pleut, il pleuvra des traités élémentaires de Botanique dans toutes les langues ct chez toutes les nations de l'Europe! Aussi le choix d’un bon livre en ce genre est-il une chose extrêmement difficile; car dans chacun de ecux qui sont bons et, nous devons le dire, le nombre en est assez limité, il y a tels et tels enseignements utiles, telles ct telles idées neuves, telles appréciations ingénieuses qu'on ne retrouve pas dans d'au- tres! Aussi, celui qui veut étudier (en français !} la Botanique d’une façon fructueuse, doit-il consulter plusieurs Traités de celle science, classés parmi nos bons livres scholaires, à commencer notamment par celui de Mirbel (Élémens de Physiologie végétule et de Botanique, 2 v. in-8° ct atlas in-8°. Paris, 1813}, puis étudier ceux de De Candolle (Organagraphie végétale, 2 v. in-8°, avec 60 pl.; Physiologie végétale, 3 vol. in-8°. Paris, 1827-1832); celui d'A. de Jussieu (Cours élément. d’Hist. nat, partic Botanique ; in-12°, avec fig. dans le texte. Paris, Fortin-Masson, 1844); les Leçons de Botanique et la Morphologie végétale du regrettable Auguste de S’-Iilaire ; enfin divers excellents mémoires spéciaux, qu'il serait trop long d'énumérer ici (1). (Exccptons toutefois de cette omission foreée : Les Recherches génér. sur l'Organographie, la Physiologie et l'Organogénie des Végétaux, un vol. in-4°, 18 pl. color. Paris, 4841, de l'excellent ct re- grettable Gaudichaux). Si nous jugeons, par la première partie seulement, de celui que nous avons sous les yeux, nous le recommanderons (ct ceci sans flatierie pour l'auteur, et sans que nous y soyons intéressé le moins du monde) au choix des élèves, à l'examen même des Botanistes qui y trouveront une exposi- ion claire, précise et simple des faits, l'émission de toute afféterie pédan- Lesque, de tout ce néologisme difficile et peu intelligible, ont beaucoup d'auteurs ont eru devoir embellir leurs livres élémentaires, et qui n'est utile que dans des œuvres spéciales et généralement au-dessus de la portée GR) Et surtout il se gardera bien d'ajouter aucune croyance à l'allongement d'un grain de pollen aa moyen du dédoublement d’une de ses tuniques, sous forme de bnyau, jusqu'à l'ombilie de l'ovule : idée absurde, illusion microscopique, dans laquelle ant versé certains botanisles de haute réputation {repen- danti). V. à ce sujet ci-dessus, Mise. Te Il, p. 49, notre article: Du mode d'impréguation de l'uuf végétal, où Objections contre la Théorie des boyaue polliniques. TOM. 1V, MISC. — OCT. 1857. LE 8% MISCELLANÉES. du vulgaire des commençants. L'auteur a eu le bon esprit de commencer, comme on dit par le commencement ; c’est-à-dire qu'il procède du connu à l'inconnu ; il décrit successivement et d’une façon simple, mais magistrale, toutes les parties extérieures des plantes, celles qui frappent nos yeux, avant de décrire les organes internes et d'en expliquer la composition et les fonctions ; et cette marche est selon nous éminemment normale. D'excel- lentes et nombreuses figures sur bois, choisies avec un discernement re- marquable et dessinées d'après de plantes de familles et de genres très divers, figures qu'il n'a pas, comme tant d’autres, copiées ou imitées ser- vilement de celles de ses devanciers, ornent et élucident son texte; elles sont toutes inédites et supérieurement gravées sur bois, Nous devons borner là ce premier rapport, nous réservant d'apprécier èx extenso et ex professso cc livre, lorsque les deux parties qui doivent le compléter auront paru. Voici, au reste, la marche que l'auteur se pro- pose de suivre : « Dans le 1° (chapitre), dit-il, je traiterai de l’Oncano- enaeme vécéraue et de celle partie de la Physiologie végétale que l'on peut constater sans microscope et sans analyse chimique, et que les anciens bo- tanistes désignent sous le nom de PHysiQUE VÉGÉTALE. « Le 2° comprendra L'ANATOME, LA PaystoLoGte ET L'ORGANOGÉNIE VÉGÉ- Tau6, c’est-à-dire l'étude de la structure intime des organes des plantes, de leurs fonctions et de leur mode de formation ct de développement, « Dans Le 3° je m'occuperai de la classification des plantes et des divers principes sur lesquels elle repose; j'indiquerai les principaux groupes qu'on y 9 formés ; j'exposerai les caractères distinctifs, les propriétés médicales ou industrielles que contiennent les plantes, leur distribution géographi- que, ete. En un mot, je m'oceuperai de Phylographie, de Botanique appli- quée et d'une partie de ln Géographie botanique. « Le 4° et le 5° chapitre seront consacrés, l'un à la Pathologie et à la Tératologie végétale, l'autre aux principes généraux de la Géographie bo- tanique et de la Botanique fossile. » C’est done là un ouvrage eomplet sur la matière que doit écrire M. Payer, et nous formons des vœux pour qu'il nous gratifie très prochainement des deux parties complémentaires qui restent à paraître, dont l'examen alors, et alors seulement, nous permettra, avec connaissance de cause, d'en appré- cier la valeur ; mais à en juger par celle que nous venons d'examiner grosso modo, nous pouvons prédire à notre science favorite un bon livre de plus, aux élèves un excellent guide à étudicr et à suivre. MISCELLANÉES. 85 De l'introduction définttive de l'Henne DE CUINÉE dans la grande culture. Bien que ce sujet soît assez étranger à la Description et à la Culture des Plunies ornementales, qui font l'essence spéciale de l'{llustration horticole, néanmoins dans l'intérêt de nos amateurs et propriétaires campagnards, il n'est pas hors de propos, en raison de la pénurie des fourrages, dont la cause est due cette annéc aux chaleurs exceptionnelles qui ont dessèché et brûlé les pâturages et Les prés, d'indiquer ici, ou mieux de rappeler une herbe qui braverait ces chaleurs et remplacerait avantageusement aw besoin les autres graminées de nos prairies, Mais il convient tout d'abord de fixer iei Ir synonymie un peu confuse de l'utile plante dont il s'agit. On lui donne vulgairement en français le nom d'Aerbe de Guinée, mais souvent aussi cette dénomination est appliquée à de toutes autres espèces. Kunth, dans son Enumeratio Planturum, l’adopte dans le genre Panicum, avec la synonymic suivante (Fnum. T° I, p. 104, n° 174): Panicum jumentorum Pers. Syn. L. 83. [B. ct K. N. G. I. 104. — polygumum SwanTz, Prodr. 24. Wisv. Spec. 1. 555. — masimumn Saco. Coll. E. 76. le. t, 13. SwarTz, FL Ind, occ. [. 170. N.ab Es. in Mart, Bras. H. 466. 174, — leve Laux. Ilustr, 1. 172. — aitissimum Viix. Bon Jard. — frumentaceum {1 Seeand. W. Rein {nec Roxn, quod est Echinochlon frumentacea Link. Hort. 1. 204, et hodic Oplismenus frumentaccus KUNTu, Gram. L. 4. Enum. Te E 146. n° 45). Peut-être a-t-elle encore d’autres noms, mais alors ils nous échappent. Cette graminée est, on le sait, fameuse en Amérique, où elle es répan- due et eultivée en grand depuis nombre d’années, bien qu'originaire des côtes occidentales d'Afrique, de la Guinée, dit-on. M. William Reid, gouverneur de l'ile de Male, dans une note insérée dans le London Journal of Botany de M. W. Hooker {lettre au secrétaire d'état des colonies), déclare qu’il l'a introduite dans cette île, où elle était inconnue, dans l'ile de Sardaigne, dans celle de Corfou, dans différentes parties de la Grèce et dans le royaume de Tripoli, où elle semble prospérer et où elle ne commence à fleurir qu'alors que les chaleurs ont brûlé toutes les graminées indigènes. Il a été informé, dit-il, que pendant bien des années les Français ont tenté de la cultiver dans le midi de la France, mais que là le climat est probablement trop froid pour elle; et de même que les gelées la tucront probablement en Grèce et dans l'ile de Corfou. 86 MISCELLANÉES. M. Reid, en avait Liré des semences de la Barbade : de là sans doute leur insuccès dans les pays dont il parle. D'un autre côté, un cultivateur célèbre et fort compétent dans ce genre de culture, à qui l’on doit l'introduction, l’acelimatation et la culture per- fectionnée de maintes plantes fourragères, M. Vilmorin, qui en parle dans l'ouvrage indiqué ci-dessus (sous le nom erronné de P. altissimum!), déclare en avoir reçu des graines, en 1820, de la Caroline, dont le plant bien réussi a supporté à Paris ct à Genève nos hivers ordinaires, et a même résisté aux grands hivers de 1820, 1850, 1832, 1837-1858, sans aucun abri; qu'il se ressème naturellement dans ses cultures, et qu'il en a été ainsi depuis lors de toutes les épreuves qu'a subies cette Graminéc. Ce savant agronome enfin dit qu’on peut la multiplier : ou, comme eela a lieu en Amérique, et ce qui est fort praticable ici, par la séparation des touffes, qui deviennent fort larges et dant chacune fournit un grand nombre d'œilletons ; ou par le semis de ses graines, à la fin d'avril ou au commencement de mai, dans une plate-bande exposée au midi, pour en repiquer le plant en place, en juin, en espaçant les jeunes louffes de 0,30 à 0,40 ; que dès la seconde année, les plantes sont dans toute leur force, et que chacune présente une masse de tiges et de feuilles d’une abondance extraordinaire et souvent d'une hauteur de 1,50; enfin que son principal emploi est en vert pour la nourriture des chevaux et du bétail à cornes. Il résulle de ce qui précède que la cullure de cette précieuse graminée est donc non seulement possible, mais mêrne facile dans taute la France, l'Allemagne et probablement jusqu'en Belgique et en Hollande; et que la tardivité de sa floraison lui assure une durée dont ne jouissent pas nos graminées indigènes, en raison de leur évolution végétale annuelle plus précoce et par conséquent plus courte: culture enfin, laquelle, dans lout état de chose et de température, peut rendre de grands services aux cul- tivaleurs. Le Panicum jumentorum (ou maximum, ou allissimum, comme on vou- dra; toutefois, le premier nom est désormuis son nom Lolunique) est vivace, a des chaumes (nous en avons dit la hauteur) glabres, selon Kunth, mais soyeux aux nœuds, des feuilles linéaires, scabres, finement dentieu- lées aux bords; une panicule très ramifide, étalée, à rameaux verticillés et scabres. MISCELLANÉES, 87 PRANTES RAUCONMANDÉES. (&sPèces nanes où NOUVELLES.) Cœlogyne elata Linos. (1). Orchidaceæ $ Epidendreæ $$ Cœlogynæ. — Découverte originairement par le docteur Wallich, dans le Népaul et le Sylhet, puis dans le Boutan, par feu Griffith, qui la figura {selon M. Lindicy) sans lui imposer un nom spécifique, elle fut récemment observée dans le Sikkim-Himalaya par M. Hooker, fils, à une altitude de 4-6,000 pieds au-dessus du niveau de la mer, ctenfin à Kamaon, dans la vallée de Sardji (Sarjee !), à 3700 pieds d’élévation, par MM. Strachey et Winterboltom. L'individu décrit et figuré par M. W. Hooker (L c.}, qui nous fournit les renseignements qui précèdent ct qui suivent, lui fut envoyé par M. Parker, de l'établissement horticole d'Hornsey. L'espèce appartient, ainsi que le fait remarquer ce savant, à un groupe remarquable dans le genre, par ses nombreuses squames fermes et im- briquées (distiques!), garnissant sous les fleurs, une partie du scape (ainsi qu'on l'observe chez certaines espèces d'Antholiza), qui reste nu à sa base et développe souvent une seconde grappe florale au-dessus de la première, garnie parcillement d'écailles au sommet de la ramification. Les jeunes pousses sont de même garnies à la base d'écailles distiques, mais plus grandes et plus robustes. Les psendohulbes sont oblongs, angu- leux-sillonnés, comprimés latéralement, hauts de 0,12-0,15, et se ter- minent par deux ou trois feuilles largement ensiformes, veinées-striées, coriaces-membranacées, acuminées, longues de 0,45 à 0,50 et plus, targes en proportion. Le scnpe est apicilaire, squamifère, comme nous l'avons dit, et porte 10 ou 12 fleurs assez grandes, d'un blanc de crème, à segments étroits, étalés; à labelle grand, obové-aigu, obsolètement tri- lobé, orné au milieu d’une double crête élevée, fortement et régulière- ment plissée-ondulée, dont l'arête coccinée, atténuée au sommet, où se remarquent deux macules rouges et orangées. Selon M. Lindiey, cctie espèce est peut-être la plus belle du genre; malheureusement, dans la planche du Botanical Magazine, l'artiste a placé toutes les fleurs de côté, de façon qu'elles n'y font qu’un assez piètre elfet. (1) €. ($ Prolifers); psendobulhis oblongis angulats, foliis oblongis coriaccis basi attenuatis longe petivlatis ; seapo stristo foliis breviors, apicc squamis dislichis coriaceis vaginato ; racemo rectfuseulo ses- bracteis lanccoloto-navicularthus cito deciduis; petalis lincari {erisæ elevatæ regalariter valde undulalu-crispaiæ apice atienuatæ) lubo medio cordalu-orato erenulero lateralibus obsvtetis, Lixnr. 1. i. c. (phrasis inter parentheses nostra). Ceæelogyne etata Lixoi, it Wall. Catl. n° 1959. Gen. et Sp. Orch. 40. in Wall. PE Asjat, rar, HT. 12. & 218. Bor. Reg. Mise. 150 (1839). Fol. Orchid. Cælog, spee, no 22, , Le, 4. 290 {scc. Lisu.). Calogyne Ga 88 AISCELLANÉES. Alstræmerta argento-vitéaia Nos. (1). Amaryllidaceæ $ Alstræ- #ierieæ. — Dans le courant de juin de cette année (1857), nous avons eu le plaisir d'observer en fleurs une espèce d’Aistræmère, remarquable surtout par la beauté de ses feuilles, dont la plus grande partie de la surface était occupée par une macule oblongue d’un blanc assez pur, rappelant celui de l'argent mat. Elle a été adressée directement du Brésil à l'établissement Verschaffclt, en 1855, par son correspondant, M. Ch. Pinel, établi dans cette contrée depuis nombre d'années déjà, et à qui l’on doit l'introduction en Europe de bon nombre d’intéressantes plantes, principalement des Orchidées et des Broméliacées nouvelles, Nous nous proposons d'en donner incessament dans notre recueil une belle figure ; nous reviendrons alors nécessairement sur son compte, nous contentant de la faire connaître aujourd’hui botanique- ment par la diagnose spécifique détaillée ci-dessous, et aux amateurs par ces quelques lignes. Elle est vraisemblablement inédite, Ses tiges subdressées, serrées ; son feuillage touffu, large et richement décoré, comme nous venons de le dire ; ses Îleurs assez grandes, d'un pour- pre foncé, extérieurement d’un jaune d'or macnié-5-ligné de rouge à l'inté- rieur, promettent une belle plante d'ornement de plus pour les serres fruides ou l’orangerie, sinon même pour la pleine-terre, à l'instar des con- génères chiliennes, Viola pedanealata Tonn. et Gray (2). Violaceæ Violeæ. — « La (1) 4. glaberrima, eaulibus declineto-assurgentibus obscure rubentibus ; sturilibus 0,20-80, de basi fere ad apicem squomis 3-5 parvis annule subelevato insertis oblongis mucronulalo-obtusis margine tenuissime membranneeïs virenti-rubescentibus linvato-venatis; fois apice spiraliter congesto-rosulatis, eentralibus multo minoribus, petiolis planis semel tortis 0,02-3 Jongis, 0,004 latis; lamina palula arcualo-recurva ovali-elliptien basi attenuato-deeurrente apice vix aeuto submueronulato subflavicante, facie infera (rover torsione spera) glaucescente, venis elevatis 7-10 supra basim 2 unoquoque Juiere in 1 conjunclis, inter ens et alias 1-8 obsoletis cum venulis horizontalibus fenestratim sese anostomosantibus; fneie altera {infera) subaitide virens, ad nervum medium tænia jueundissima alba latissima irregulariter oblonga argenteo notata sine petiole 0,07-10 longa + 0,021-3); fertlibus 0,30-60 ahis similiter squemiferis, fatiis similibus poule angastioribus et longioribus distantibus suhereclis. Peduneulo nudo brevi subangulato ; flores 3-5 umbellatt; umbella foliis consimilibus sed multo-minoribus basi suflulia; pedicellis angulosiuribus, angulis ovarii decurrentibus ; ovarium breve rugosulum alle sex-angulatum ; corollæ segmenta externa malto lativra unguieulata obovato-oblonga apice intus encullo flavieante inferné macula atrusanguinen cireumdato extus gibbosa, marginibus antice tenuissime dentieulatis, 3 lineis elevalis aeutis ovario terminauis ; imerna multo- angustiora et breviora rhowboïleu-apieulata, apice oblongo-membranateo lingoiformi, morginibus integris patulis mox inferne in tubulum ernssum melliferum approximatis et hie tenuissime translucide membra- nacco-fnbrintulis intus luteis, 5 maculis linearibus rubris in diseum, extus 3 custis magis elevatis quam externorum, Stamina 6 didynama, 3 minoribus 3 longioribus, his etiam interse inæqualibus longissime 1-2 exsertis à filam. cylindricis robostis basi tenuiter puberulis rubescentibus : autheris oblongis apice murro- basiliais ; stylus 3-angulosus vis media stamina æquaus, apice trifido, divisuris linearibus approxi- mais. Alstræmerfa argentosvittata Nos. in Catal. Amen. Vensen. 1857. et in loco præsenti, neenon À: psitlarinw finis, et præcipue À. nemerusæ Bot. Mag. t. 8058. (2) V. (Chamæmelanium) ; glabriuseula elongatn ramosn; foliis rhomheo-cordatis olausis grosse erenato- serratis relieulatis basé in petiolum longum decurteutibus ; stipulis longis lincaribus oblongisse Lasi pinna- HISCELLANÉES. 89 plus belle espèce que nous eonnaissions dans ce genre, quoique privée de l'arôme de la grande favorite, la violette odorante d'Europe. » Ainsi s'exprime M. W. Hooker au sujet de la plante dont il s’agit, cn commen- gant l'article qu'il lui consacre. Nous ne saurions partager tout-à-fait cette opinion, et la Viola tricolor, pour n’en pas citer d’autres, de nos champs lui est de beaucoup supérieure en beauté, selon nous, Toutefois le lceteur en jugera tout-à-l'heure. C'est une des nombreuses découvertes du pauvre Douglas, en Califor- nie, peu de temps avant l'accident qui causa sa mort dans une des îles Sandwich (1}; mais le mérite de son introduction est dû à l'infatigable W, Lobb, le collecteur des heureux MM. Veitch, père et fils, à qui il en envoya des graînes, Exposée récemment en fleurs à l’une des Exhibitions de la Société d'Horticulture de Londres, elle attira l'attention des specta- teurs, naturellement, dit M. W. Hooker, qui ajonte que cette plante s'avance dans le nord jusqu'aux environs de Monterey, où la rccucillit Nuttall. Racines vivaces, allongées-gréles, divariquées. Tiges plus ou moins compactes, hautes de 4 à 8-10 pouces, dichotomes, anguleuses, herbacées, presque glabres, comme toute la plante. Feuilles grandes, cordées-rhom- boïdes, erénelées-dentées, décurrentes sur des pétioles de 3-4 pouces de long. Pédoncules solitaires, axillaires, anguleux, deux fois aussi longs que les feuilles. Fleurs d'un beau jaune d'or, de près de 4 centim. de diamètre, dont les trois pétales inférieurs lignés de pourpre au centre, tandis que les deux supérieurs portent en dchors une large macule de la même couleur. C'est là sans doute une belle plante, dans lacception du mot; mais est-elle la plus belle du genre? Du genre Anpnosace, des espèces qui en ont été introduites jusqu'ici cé de leur enlturc (et par occasion de la culture des Puanres Atrins). À diverses époques des amateurs, d'un gout délicat et épuré, ont eu l’heu- reusc idée d'introduire et d'essayer de cultiver ces charmantes miniatures végétales, aux gracieuses fleurs, que la Nature a confinées sur les plus hautes Lifilo-taciniatis ; peduneutis Jongissimis longe supra medium bibracteatis ; sligmole emarginato; caleare brevissimo subnullo; petalis late obovato-rotundatis superiovibus sublenge ungoiculatis laleralibus basi bar- batis. W. Hoon. L. i. e. Viola peduneutnta Ton. et Gauv. FL of N. Amer. 1. 141, W. Hoou, Dot, Mag. t. 5004 (Sept. 1857). (1) Nous avons raconté sommairement dans un précédent volume cette mort lamentable. 90 MISCELLANÉES, montagnes du globe, dans les fissures des rochers, vers la limite des neiges éternelles, ct qu'on désigne volontiers sous le nom de Planies alpines, c’est-à-diro des montagnes (4/pes). Il a été constaté de même qu'en général ces essais ont assez bien réussi. Les hautes montagnes de l'Europe, principalement le Jura, les Vosges, les Carpathes, elc., et surtout les Pyrénées et les Alpes,sont riches en plantes de cette calégorie ; et parmi les plus intéressantes on peut mettre au pre- mier rang celle du genre Androsace, genre formé par Tournefort (Inst. 46) et adopté par tous les botanistes qui l'ont suivi. Parmi les plus modernes d'entre ceux-ci, nous devons citer M. Duby, qui l'a révisé pour le Prodrome Decandollien (V. Te VIII. 47. 1844), où il en admet et décrit (d’une façon assez incomplète malheureusement) quarant-sept espèces, auxquelles il faut en ajouter dix ou douze, découvertes dans ces derniers temps (V. Waurens, Rep. VL. 144. Annal, E. 495. TI. 7). I les répartit en deux sections, ca- ractérisées, l'une par des fleurs solitaires (4retia L.); l'autre par des fleurs ombellées (Andraspis), portées par un scape et sortant d’un involuere ter- minal. Ce sont de très petites plantes herbacées, très rarement lignescentes À la base, gazonnantes, à feuilles rosulées, mais variant de formes selon les espèces ; à fleurs comparativement grandes, solitaires où ombellées, comme nous venons de le dire, blanches, roses, lilacinées ou violacées, avec ocule discolore. Elles atteignent depuis quatre à cinq centimètres jusqu’à quinze ou vingt, rarement davantage. Voici l’énumération des espèces qui en ont été jusqu'aujourd'hui intro- duites et cultivées (1) : ANDROSACE Tounn. {$ Aretia). “—aeaulis Lx ct Orro 1...? sans tige; vivaec; fleurs roses. Caucase. [ntroduite en 1825, selon les Catalogues de Sweet et de Loudon. — alpina Lamr. Ulustr, t. 98. f. 5. Des Alpes. Vivace. Sommet des Alpes. Fleurs lilas où violettes; à peine 2 cent. de hauteur. (Valais, Dauphiné.) — bryoides DC. à port de Bryum (mousse) Bryum ; lignescente à la base ct formant des toufles épaisses, Alpes, Pyrénées. Androsace Helveticu Gaun. Diupensia helvetica L. *— eæspliosa Lens, en gazon. Lignescente. Perse. Citée par Heynhold dans son Nomenclalor botanicus (1840). — elliata DG, à feuilles ciliées. Vivacc. Sommet des Pyrénées. — estindrica DC. à tiges ot rameaux cylindriques. Gazonnante, vivace, Pyré- rées. À. frutescens Lapevr. — imbricata Lask. [lust, € 98. f. 4. & feuilles émbriquées. Gazonnante; à fleurs blanches ou rosées. Vivace. Pyrénées; Dauphiné; Sicrra-Nevada, en Espa- {1} Extrait de noire Mortas Europænnus nnlversalis. [V, à ce sujet l’rononce abrégée de ce grand et utile ouvroge ,ci-dlessus, Misecll. Te IV. p 8.) MISCELLANÉES, EL l gne, Il en existe dans les Alpes suisses une jolie variété, couverte d’un duvet blanc d'argent; A. (omentosa ScaL. pubescens DC. Icon. rar. t. 8, à feuilles pubeseentes. Vivace, dressée. Alpes suisses, Dauphiné, Pyrénées. pyrenalea Lancx. des Pyrénées. Vivace, gazonnante, Sommet les plus élevés des Pyrénées. À. diapensioides Laver. $ 2 Andraspis Dury. carinata Torre; à feuilles carènées. Sweer, British Flower Garden, sér. 2, t. 406. Vivace, gazonnante; fleurs blanches, odorantes ; sur le James Peak, point le plus élevé des montagnes rocheuses (Amérique du Nord), à 10,000 Pieds environ au-dessus de la mer, près des neiges perpétuelles, carnea L, à fleurs carnées. Connue dès 4768. Trouvée sur le Mont d'Or, en Auvergne, entr’autres localités (Dauphiné, Pyrénées, Vosges, Alpes, ete.). Fleurs rouge tendre ou foncé. chamæjasme Wiiib. à fleurs de Jasmin; Lonv. Bot. Cab. t. 232. Reicun. PL crit. VL &. 580. À fleurs roses. Introduite dès 1768. Alpes dauphinoises, piémontaises, suisses, ete., allaïques, caucasiennes, etc; Amérique boréale, elongata L. à Zongs pédicelles. Jaco. FI. austr. LV, t. 830, Annuelle. Fleurs blanches. Sur les montagnes d'Allemagne; introduite en 1776. On en dis- tingue une varièté dite nana (A. nana Honeu.). fliformis RETZ. à scapes filiformes? Gueux, Sib, Acaule. Annuelle, Fleurs blanches. Sibérie. 1823, Gmellnt Lean. FI. ross. ait. Iiustr. t. 170. Gænvx. Acaule? Sibérie. Cortusa Gmelini L. Lamr. Iluste. t. 99. f. 2. And». orbicularis Leux., lactea L. à fleurs blanc de lait. Bot. Mag. Mag. t. 868. Acaule. Fleurs blan- ches à ocule (gorge) jaune. Alpes suisses, dauphinoises, etc. 1782. lactiflora Fiscuer, Bot. Mag. t. 2022. à fleurs blanc de luit. Bisannuelle. Fleurs blanches ou roses. Sibérie. 1806. À. alismoides Honnem. A. coro- mopifolia Arrow, Bot. Rep. t. G47. Hinearis GRanan. à feuilles linéaires. Vivace? Gazonnante, Fleurs blanches à ocule jaune. Montagnes rocheuses (Amér. boréale). 1827. macrocarpa Lenss. ] à grosses capsules. Annuellc. Sibérie. Citée par Lounon et Sweet, Hort. brit, maxima L. Laux, Illustr. t 98. f. 1, à très grands involucres. Annuelle; acaule. Fleurs blanches, Europe, Levant. 1597. obtusifolin ALLIONI, Pedem. t. 46, f. 1, à feuilles obtuses. Vivace, Fleurs roses. Alpes. 1817. A. brevifolia Viiz. À. aretioides sen. À, chamæ- jasme 8 et y DC. (Reïcn. PL crit. VI. t. 579). : odoratissima Scnreser, Dee. PL. m, cogn. 7. t. 4. à fleurs érès odorantes. Vivace, stolonifère, Montagnes de la Cappadoce. sarmentosa Warcicn, PL asiat. rar. ILE. t. 206. À. lanuginosa rsusp. Bot. Mag. t. 4005. Vivace, dressée, stolonifère. Fleurs violacées. 1840, Népaul, Himalaya. septentrionalls L. Bot. Mag. t. 2021. du Nord. Acaule, annuelle. Fleurs blanches. Europe; Russie; Mongolie, ete. Elle est très variable. A. fas- ciculata Wivip. À, acaulis Honr. valerianoïdes Lenw. & port ou à fleurs de Valériance! Acaule. Perse, Levant. villosa L. velue, Minimc; vivace, acaule, Fleurs blanches, à ocule jaune ou TOME 1V. MIS, — NOV. 1857, 16 92 NISCELLANÉES: rougeâtre. Pyrénées, Alpes. Bot. Mag. t. 745. À. capilata Wii. À. in- cana Lanx. À. dusyphylla (var. à fleur solitaire) Bunce (Reicue. PI. crit. VL t. 580). (Dans l'énumération très sommaire qui précède, on remarquera que l'année d'introduction et la couleur des fleurs sont souvent omises; la faute n’en est point À nous; mais cette négligenee doit étre imputée aux auteurs que nous avons consultés et qui sont mucts sous ce double rapport.) Cuitnre des AXDROSACE (et en général des PLANTES ALPINES) La eulture des espèces d'Androsace, de même que celles des plantes alpines en général, exige, pour réussir à peu prés dans nos jardins, où l'air vif et pur de leurs pics natifs leur manquera complètement en été, et en hiver leur couche de neige protectrice, une sorte de montagne artificielle, dont l'érection peu dispendieuse offrira aux amateurs un doublé but ornemental, un but qui doublera facilement leurs jouissances horticoles, en même temps qu'i en ressortira un effet réellement pitto- resque et grandiose, fût-ce même dans un jardin d'une médiocre étendue, smonticule où montagne, dont les dimensions, dans tous les cas, peuvent être grandies ou restreintes, selon les convenances du propriétaire, et appropriées facilement à tonte sorte de terrain, Au moyen de platras, de pierres, ete., on cn construira la carcasse, laquelle sera disposée en une surie de cône irrégulier, comprimé sur deux côtés, dont l’un fera face au midi vrai, l'autre au nord; ce dernier, consacré uniquement à la culture des plantes qui nous occu- pent, recevra done à la fois obliquement les premiers et les derniers rayons du soleil, à son lever et à son coucher, rayons encore assez vifs ct chauds pour activer la végélation et colorer suffisamment les fleurs et mürir les fruits de nos petites plantes. L'autre, tourné au midi, sera orné de plantes et d’arbustes des montagnes, aimant la chaleur et une vive lumière, de plantes grasses, placées là temporairement, de plantes ram- pantes et grimpantes, ete., ele., toutes d'ornement, et toutes remar- quables par le port et la beauté des fleurs. Si l'élévation du montieule le permet, un ou plusieurs sentiers, masqués habilement par des fragments de roches, des gazons et des arbustes toujours verts, faciliteront le service des plantes, tout en ajoutant à la pittorescilé de la colline factice, à l'agré- ment de la promenade et au point de vue dont on jouira au sommet. Au fur et à mesure qu'on élèvera la carcasse dudit monticule, on pra- tiquera des assises, placées de distance en distance, d'une manière irré- MISCELLANÉES, 55 gulière ct onduleuse, cspacées entre elles de 40 à 50 centimétres par exemple, sur une surface diamétrale de 30 à 55 de large; celles-ci desti- nées à recevoir les plantations, dont les terres seront soutenues sur la surface du monticule par des fragments de roches en saillie, placées de façon à simuler des rochers naturels (A). Les deux grands côtés de notre montagne ou de notre rocher artificiel, comme on voudra, ainsi construits, seront enduits, littéralement parlant, sur les flancs, d’une couche de bonne terre de jardin délayée {comme du mortier), sur une épaisseur de 10 à 15 centim., à l'exception des surfaces planes, réservées pour les plantations, et des parties rocheuses saillantes ; puis recouvertes fimmédiatement, à l'exception de celles-ci, des roches et des pierres saillantes, de plaques de gazon, choisies sur les berges des rivières, dans les prés secs, sur les lisières des bois, ete. : gazon qui devra être court, dru, formé de petites graminées, de trèfles, de ptites bruyères (Calluna vulgaris), de paquerettes, de renoncules, de Polygala divers, ete. Si ces gazons ont été coupés dans des terres argilcuses et fortes, il sera facile d'y cultiver (du côté du midi) ces gracieuses Orchidées indigènes, si riches de parfums et de vives couleurs. De fréquents arrosements, au moyen d'une pompe à jet, par une pomme à mille trous, en entreliendront toujours la verdure dans cet état de fraicheur qui plait tant à l'œil, en même temps qu'il sera salutaire à toutes les petites plantes qui s'y trouveront, Des tontes fréquentes empêcheront l'herbe, proprement dite, de dominer et d'étouffer les pelits végétaux, dont elle ne doit étre que l'entourage. Ii ne nous serait pas possible d'indiquer d'une manière absolue, le genre de terre qui convient aux différentes plantes alpines; ces terres varient nécessairement selon la nature d’icelles; tantôt ce devra être une terre d’alluvien, une terre forte (à blé), tantôt une terre calcaire, une terre siliceusc, etc. En général, comme la plupart d’entre elles ont des racines d'une grande ténuilé, nous conscillerons l'emploi de la terre de bruyère, passée au crible, à laquelle on ajoulera, en l'y mélangeant avec soin, un quart environ de terre franche ou d'alluvion, Il est bien sousentendu qu'un drainage, ménagé sous chaque plante, facilitera l'écoulement des eaux de pluie ou d'arrosement, afin d'éviter loute stagnation d'humidité, fatale surtout à ces sortes de plantes. Lorsque les gelées menaceront de sévir, chaque louffe de plantes scra couverte d'un lit de feuilles bien sèches (de chênes, autant que possible), ramassées de préférence dans les bois, et dont on empêcher la dispersion (1) Rien de plus propre à imitee ces rochers que la gere dite Aeulière. 9% MISCELLANÉES. par les vents, au moyen d'une tuile placée à plat, ou mieux d’un large pot échancré d'un côté {ce cûté fesant face à la paroi du monticule! Ces feuilles remplaceront en quelque sorte la couche de neige qui, en hiver, protège ces plantes délicates, dans leurs sites natals, contre les brusques changements de température et surtout contre l'humidité. Toutefois, dans les jardins, chaque fois que surviendra un adoucissement dans la tempé- rature, par un temps serein, ou une petite pluie fine et comparativement chaude, on écartera la tuile et la couche de feuilles, pour donner de l'air aux plantes, chercher et détruire en même temps les insectes, qui se seraient réfugiés sous ces feuilles. Nous continuerons prochainement cet article, et nous proposons de donner en même temps un catalogue raisonné des plus intéressantes plantes alpines des deux hémisphères à cultiver, ainsi que nous venons de le prescrire. —+0— De l'Aro€s soccormin et de son utilité médicinale. Découvrir dans une plante un remède efficace contre une des trop nombreuses maladies qui nous affligent, et le publier, c’est à la fois bien mériter de Fhumanité, conquérir un nouvel hommage à la Science, et lui assurer un nouveau triomphe. Or, le remède dont nous voulons parier, remède que nous avons expé- rimenté depuis longues années, dont nous pouvons aflirmer de visu et de patientia la souveraine efficacité, emprunte à l'actualité une importance humanitaire immense. Depuis plusieurs années déjà, la Presse retentit d'accidents lamentables, de morts violentes même, occasionnées par des brülures, et dont chaque jour pour ainsi dire amène un nouvel exemple. Eh bien! pour guérir instantanément, et nous soulignons le mot, les douleurs des brûlures, quelque graves qu’elles soient (nous soulignons encore!}, pour prévenir enfin la mort qui trop souvent en est la suite infaillible et fatale, il est une plante (et vraisemblablement plusieurs con- génères!) qui a ce souverain pouvoir : sa pulpe visqueuse, à l’état frais, enlève les atroces douleurs de la brûlure, comme avec la main, pour ainsi dire, empéche toute excoriation, toutes sécrétions {cloches!), ef en moins de vingt-quatre heures, la peau est aussi netle, aussi lisse qu'avant lacci- dent... Nous nous trompons. elle est teinte de violet par le suc de ladite plante ; mais par quelques lavages savonneux, celle teinte violacée dispa- rait peu de jours après ; et c'est là le seul inconvénient (est-ce bien même ‘un inconvénient, quand il s'agit d'accidents semblables?) que présente MISCELLANÉES, 95 notre remède et que nous ne voulons pas dissimuler, parce qu’à son aspect on pourrait en concevoir quelque appréhension. Parmi les nombreux faits que nous pourrions citer à l'appui de nos assertions, faits expérimentés par nous-mêmes, nous n'en cilerons que deux, mais de nature différente, Une servante, en soulevant une marmite, en renverse l'eau bouillante sur son bras gauche tout entier; ses souffrances, comme on le doit penser, étaient affreuses et des accidents graves pouvaient en advenir. Instruit sur-le-champ du fait et ayant heureusement sous la main un pied de Ia plante en question, nous en appliquâmes, sur toute l'étendue des parties attaquées par le liquide brûlant, des feuilles, dont une section longitudi- nale avait d’abord retranché les bords membranacés et garnis de pelits aiguillons, puis coupées en deux, dans le sens de la longueur, de façon à en mctire en contact la pulpe avec la peau; puis nous entourâmes le bras avee des bandelettes de linge un peu serrées. La patiente aceusa une sorte de picotement, et quelques minutes après les douleurs avaient cessé; vingt-quatre heures après, nous défimes l'appareil, et sauf la teinte vio- lacée en question, le bras était absolument aussi intact qu'avant l'accident. Une dame posa par mégarde le bras nu sur une plaque de fonte rougie : la brûlure occupait une grande partie de l’avant-bras, du côté interne. Une feuille de notre plante, coupée et appliquée comme il vient d’être dit, produisit le même effet, et eut le même résultat. Nous pourrions multiplier les exemples; mais il est temps d’avouer bien humblement (suum cuique!) que cette admirable découverte (le mot n'est que juste) n’est pas due à nos propres recherches et que l’honneur ne nous en appartient pas; nous n'avons que le mérite, si mérite il y a, de lui donner quelque publicité, en en entretenant nos lecteurs; et ce n’est pas cependant la première fois: car déjà dans plusieurs de nos écrits, nous avons eu jadis occasion d’en parler : écrits sans doute passés inaperçus {dût le lecteur malin voir là une épigramme contre la valeur littéraire et scientifique d'iceux !} ou oubliés aussilôt, Quoi qu'il en soit, il y a certes opportunité aujourd’hui pour revenir sur une question qui importe tant à l'humanité souffrante ; c’est pour nous un devoir, un bonheur, dirons-nous ; ear si nous pouvons dès lors décider les chefs de famille et les praticiens à mettre en usage le remède dont nous parlons, après expérimentation, s'il le faut (Thomas, on le sait, a voulu voir et toucher les plaies du Seigneur, avant de croire à sa résurrection), nous aurons contribué à soulager bien des douleurs, à sauver peut-être plusieurs de nos semblables, 96 MISCELLANÉES. Les propriétés de la plante en question, l'Aloës soccotrin, nous ont été révèlées par feu Lémon, ancien et fort habile hortieulteur, à Belleville (lez-Paris). Les avait-il découvertes lui-même? Nous ne savons; mais depuis nous avons eu maintes fois, comme nous l'avons dit, occasion de les employer, et chaque fois le succès immédiat nous en a fait constater la souveraineté. Quelle que soit l'étendue de la plaie, on devra veiller à ce que toute la surface en soit absolument couverte par les feuilles coupées et préparées, ainsi que nous l'avons dit. Et nous le disons ici avec une con- viction profonde : bien de victimes ont suecombé à cet atroce mal (la brülure), que l'on aurait sanvées par l'application de notre Aloës, en enve- loppant loutes les parties du corps attaquées par une quantité suffisante de feuilles. Ge n'est pas là un paradoxe! si, en effet, une brûlure de quelques centimètres de superficie est annulée par le suc de ect Aloës, quelque étendue que soit une autre, elle devra l'être par le même moyen! Or, l'Aloës soscolrin peut être à la portée de tout le monde; tout le monde peut chez soi en cultiver un ou plusieurs individus, comme on cultive chez soi un Rosier, un Ofillet, ete, De plus, c'est une plante vraiment ornementalc, par la beauté de son port, el même de ses fleurs ; nous allons la décrire tout-à-Fheure, Dans l'ancienne pratique pharma- ceutique, on en extrayait un sue gommo-résineux, conservé à l'état con- cret, et alors ‘brillant, cassant, d'une saveur amère, ct qu'on employait comme purgatif; aujourd'hui, il est tombé à peu près en désuélude. On le connaissait sous le -nom que nous eitons (et que la plante conserve), ct on le regardait comme la meilleure des trois sortes d’Aloës, employées dans le même but; mais il paraît que ses propriétés antiphlogistiques sont restées inconnues où du moins, que nous ne sachions, jamais aucun livre de Médecine ou de Pharmacie ne les a mentionnées, et pour nous, comme nous l'avons rapporté plus haut, nous en devons la connaissance au hasard. Nous recommandons done à tout chef de famille, et surtout aux horti- culteurs, aux amateurs, aux directeurs des jardins royaux ou botaniques, publies ou privés, d'élever non pas seulement un, mais plusieurs indi- vidus de celte noble et précieuse plante, dans un but tout d'humanité, et en même temps dans l’intérêl de la décoration ornementale de leurs jardins. La culture en est extrêmement aisée : on la plante dans des vases, pro- portionnés à sa force, mais comparalivement étroits, et remplis d'une lerre riche et forte. Pendant toute la belle saison on l'expose au grand soleil ; en hiver, on la rentre en serre froide ou dans l'orangeric, près des jours; mais MISCELLANÉES. 97 dans celte saison on sera sobre d'arrosements envers elle. Les personnes qui n’ont pas de serre la conserveront également fort bien, en la plaçant dans une chambre, où la gelée ne puisse pénétrer, près d’une fenêtre fesant face au sud, ou au moins à l’est ou à l'ouest, ct en lui donnant le plus d'air possible. En voici une description sommaire : ALOE SOCCOTORINA Lawk. ASPHODELACEZ ALoEx. Aloe succotrina (sic) Laux. Encycl. L. 85. Poin. Suppl. L. 294, — soccotorina {sic et merito) Scuurr. Syst. VIL, 70L. Haw. Syn. 7 (exc. 4. perfoliata y. vera Wien), Lixx. Soc. Trans. VIL. 19. Hort. Kew. ed. 2. 11. 292. DC. PI. grass. t. 85 {Exel. Syn, Munnine, quæ À. dorsalis, sic. Ilaw.). Wiuzp. Enum. 385. Woopw. II. t. 202. Bot. Mag. t. 472 ct 1474. (a minor) Excel. Munr.-BLacxw. t. 553. — Kunrn, £num. LIL 524. Sazw-Dvck. Monogr. Auoear. 2. f. 1, ete, — Aloe perfoliata et var. L. et Nonnull. Pix. Alm. t. 240. f, a. Comwec. Hort. L. t. 48. Aloe vera Miux. (nec Laux et Hort. par. — sinuafa Tuuns., ete., ete. L'Aloe soccoïorina (ou socotorina), comme son nom l'indique, croît spontanément dans l'ile Soccotora (Socotora, Soccotera de quelques-uns}, grande île placée en face du cap Gardafni, côte orientale d'Afrique, à l'entrée du détroit de Bab-el-Mandeb. C'est un arbrisseau robuste, s'éle- vant à un ou deux mètres de hauteur environ, à rameaux nombreux, courts, dichotomes, terminés chacun par une belle ct épaisse touffe de feuilles spirales-amplexicaules à la base, courbes-ascendantes, loriformes, convexes en dehors, subplanes en dedans, assez larges inférieurement et peu à peu longuement atténuées-acuminées au sommet, à bords mem- branacés, et portant de petits aiguillons dentiformes, blanchâtres plus ou moins continus; ces feuilles, d’un vert sombre et parsemées de rares macules blanchâtres, ont environ 0,40 de longueur sur 0,04 de largeur. Les fleurs, assez grandes, nombreuses, tubulées, et d’un beau rose, lignées de vert au sommet, sont disposées en une grappe terminale ; chaque pédicelle est muni à la base d'une bractée rougcâtre, et le scape qui la porte atteint de 0,60—0,80 à un mètre de hauteur, et est garni de squames dans toute la longueur. Selon quelques auteurs, cet Aloës est cultivé à la Barbade (une des Antilles); mais nous pensons qu'il y a là erreur, et que la plante cultivée dans cette île est l’Aloe vulgaris, qu’on nous en apporte en effet souvent sous le nom d'A. barbadensis et qui n’en est qu'un synonyme. Nous terminerons cet article, déjà long (mais non trop long, en raison de son extrême importance), en invitant les médecins et les pharmaciens à vérifier non seulement les propriétés antiphlogistiques de notre Aloës, TOME IV. MIS. — DÉC. 1857. . 17 98 MISCELLANÉES, à l'état frais, mais à s'assurer à quel dégré son suc, à l'état sec, pourrait remplir le même but; et dans la négative nous appèlerons l'attention des chimistes sur les moyens de conserver alors celui-ci, ou plutôt la pulpe qui le contient, à l'état liquide, pour l'avoir facilement sous la main et en grande quantité au besoin. Enfin, il serait aussi fort intéressant d’expérimenter si quelques autres espèces n'offriraient pas des propriétés analogues; or, celte tentalive est à la portée de tout le monde (V. pour les espèces cultivées d'Aloës de cette catégorie, notre article du Jardin fleuriste, T° 1°, pages 104-105. _—.— Parallèle morphologique entre les EUPHORBES CHARNUES et les CacTÉEs (1). C'est un sujet digne de méditation pour le philosophe naturaliste- observateur, que cette coïncidence de formes presque entièrement simi- laires, remarquée entre des plantes de familles et de genre tout-à-fait dissemblables, que la nature a séparées, dès l'origine du monde actuel, par des milliers de lieues marines, confinant exclusivement les unes dans le nouveau continent et les autres dans l’ancien, où elles se trouvent pour la plus grande partie en Afrique, ou dans les grandes îles adjacentes à ses côtes orientales, et quelques-unes dans l'Inde! Une circonstance qui double encore l'intérêt qu'offre l'observation que nous fesons ici (et que nous avons déjà exposée sommairement dans ce recueil [Tome IE, Mise. Ï, c.], et que nous reproduisons ici un peu plus prolixement en raison des espèces nouvelles récemment décrites dans une seconde notiec [ci-dessus, Misc. IV, p. 71]), c’est que les formes, qu'affec- tent telles ou telles Euphorbes africaines ou indiennes, lesquelles n’appar- tiennent guëres qu'au genre Ewphorbia proprement dit (sauf celles que nous avons proposé d'en séparer pour en former le genre Anthacantha ; {V. ci-dessus, T° II. Misc. (1, c.), répondent presque identiquement, pour ainsi dire, à chacune de celles qui caractérisent non seulement les espèces, mais suriout les genres des Cactées, Cette assertion peut, de prime abord, paraître paradoxale; elle est exacte par la comparaison oculaire. Ainsi, tout d'abord : Le genre Echinocactus d'Amérique tout entier, est fort bien représenté en Afrique {australe} par l'Euphorbia meloniformis, lequel est globuleux et coslé, comme les espèces du premier. {1} Voir à ce sujet : Observations dingnostisonomenclaturales, etc., Te 11. Mise, p. 65-10. MISCELLANÉES. 99 Le genre Phyllocactus, d'Amérique, est représenté de même en Afrique par l'Euphorbia crispata, ayant, comme les tiges des espèces du premier, les siennes aplaties et ailées; et de même on peut facilement voir notre P. anguliger dans l'E. imagnidens, et surtout dans notre E, macroglypha, surtout si on les considère de face. Le genre américain Opuntia : 4° à espèces dont les articulations sont globuleuses (0. ovata, eburnea, Turpinü, ete.), se revoit en Afrique dans VE. globosa; 2 à rameaux cylindriques tuberculés et un peu allongés (0. andicola, glomerata, ete.), dans les E. tuberculata, clava, Commelini, Caput-Medusæ. Le genre Cereus, d'Amérique, a ses espèces à grands angles (Cereus pe- ruvianus, Perrottelianus [lividus], cæsius, Jamacaru, etc.), représentées presque absolument par l'E. abyssinica (1); celles à angles nombreux et aigus (C. Olférsi, Dumortieri, ete.) par les E. polygona, erosa et heptagona (Awruacantuæ spec. Nos.); celles à quatre ou cinq angles (C. obtusus, formosus, glandis, paniculatus, ete.) par les E. canariensis, cwrulescens, arborescens, trigona, antiquorum); celles, enfin, presque cylindriques, c’est-à-dire à côtes ou angles peu prononcés (Cereus Roy yeni, lanuginosus, nigricans, niger, ete.), très bien par l'E. ofécinarum, Nous pourrions multiplier les citations. Le genre Mamillaria, du Mexique, a en Afrique un représentant par- faitement mamelonné aussi, notre Æ, mamillosa. Le genre Disisocactus (en tant que considéré comme distinet du Phyl- locactus) a son analogue dans les grandes îles africaines, sous le nom d'£. æylophylloides. Enfin, le genre Rhipsalis (Hariota !) : espèces à rameaux grêles et cylindriques, a son représentant presque identique dans notre Æ, rhipsalioides. Le parallèle que nous venons d'exposer est parfaitement justifié par le port et les formes comparatives des plantes si diverses, que nous venons de citer ; il serait entièrement identique, si la volonté créatrice de la Na- ture, en continuant ainsi pour ainsi dire, de se jouer, eût donné quelques aiguillons de moins aux Caclées, pour en ajouter quelques-uns de plus aux Euphorbes (2}. Faudrait-il reconnaître ici, malgré l'extrême disparité des genres et l'énorme distance qu'établit entre elles l'Océan, une influence {1} Si certe belle espèce n'est pas celle de Raeuseh, comme nous le présamons, nous lui imposerons le nom de grandis, qu'elle justifie de toutes manières, {2) On sait qu'à l'exeeption des espéces d'Evphorbes, constituant notre genre Autharantha , lesquelles n'ont que des aiguillons solitaires et qui me sont autre chose que de véritables pédoneules, toutes les autres offrenc de courls aïguillons géminés, placés latéralement sur des coussinets qui aflectent absolument ainsi Ja forme d’une tête de bœuf renversée, et de l'extrèmité interne desquels sortent les fleurs. 100 MISCELLANÉES, quelconque de PAura seminalis, fécondant vice versé des plantes aussi absolument hélérogénes ? ‘ Quelle que soit, au point de vue scientifique, la valeur de l’article que nous venons d'écrire et qui regarde surtout la partie philosophique de Ja Botanique, nous lui en croyons une assez grande au point de vue horticole. Aussi recommandons-nous inslamment aux amateurs la collection et la culture de ces plantes, trois fois curieuses, par leur port souvent gran- diose, toujours piltoresque et d’un cffet frappant dans les serres. Dans une seconde et double visite (nécessairement et malheureusement trop rapide encore) que nous eûmes, en octobre dernier, occasion de faire au Muséum impérial d'Histoire naturelle de Paris, nous pûmes examiner de nouveau les quatre espèces nouvelles d'Euphorhes, dont nous avons; quel- ques pages plus haut, donné une description (nécessairement très som- maire); et ayant pu, avec la gracieuse autorisation de notre illustre et savant ami, M. le professeur J. Decaisne, en emporter des échantillons vivants, que nous ont fort obligcamment remis MM. Neuman ct Houllet, chef et sous-chef des serres de ce grand et magnifique établissement national, si riche en plantes de toutes espèces, de tous genres, et dont un grand nombre sont inédites, nous comptons bien en étudier la végé- tation et la floraison ; puis, por contre, les décrire enfin d’une façan com- plète. En attendant, nous avons Le vif plaisir d'en signaler ici une belle congénère, vraisemblablement non décrite encore, et dont nous devons la connaissance à la bienveillance toute particulière de M. Houllet (1). Cest l Euphorbia helicothele Cu. Les. Port et feuillage de VE. nerüifolia, dont elle est extrémement voisine, mais suffisamment distincte par ses Liges et ses branches cylindriques, (et non 4-5-anguleuses), de véritables mamelons aculéifères, allongés et dispo- sés en spirale {unde nomen). C'est tout ce que nous en pouvons dire en ce moment : mais ce peu () M. Houllet, jeune encore, se dislingue par des connaissances étendues ea botanique et en hortieul- ture, par son zêle et son amour éclairés pour les progrés de la seience ; nous ruppélerons qu'il a été ehoisi, sur l'avis des professeurs du Muséum, par le Ministre de Plutérieur, en 1838, pour accompagner Guille- mia dans son voyage au Brésil; er qu'il en a rapporté une belle collection de plantes sèches et vivantes, dont plusieurs nouvelles, entr'autres la Pryrhotrie leuvocephala Av. Brosc., Pune des plus belles plantes de serre choude qu'on puisse cultiver (V. Cn. Len. Hortie. nuio. Te VI. p. 257. eum pulchre icone! et Herbier gén. Amat, 2e sér. Te V. c. end. ie.!). Nous consatrerans prochainement une notice toute spéciale à M. Neumann, à qui l'horticulture française est parlieuliérement redevale. D AISCELLANÉES. 401 suffit pour caractériser la plante et la distinguer convenablement de ses congénères. Elle a été introduite de Madagascar, sa patrie, probablement à la même époque que l'£. crispata, et par les soins zélés du même M. Richard (V. ci-dessus). Un caractère curieux, que nous observons à l'instant sur l'individu de l'E, abyssinica ? (— grandis!}, placé en ce moment devant nos yeux, c’est la présence, de chaque côté de la feuille (feuille petite, spathulée, que nous n'avions pas observée, lors de notre première visile), d’une glandule foliacée, moins promptement caduque qu'elle, et marcescente. Nous ajouterons ici, en même temps, que chez l'E. crispala, les bords sont non seulement ondulés, sinucux ct erispés, mais découpés en dents planes, deltoïdes, au sommet desquelles sont insérés les deux aiguillons. PLANTES RECOMMAMDÉÈES (ESPÈCES RARES OU NOUVELLES,) Rhododendram ealopbyllum Nurrai (1). Ericaceæ $ Rhodo- dendreæ. — Découvert dans les montagnes du Boutan, les proches voisi- nes de celles du Sikkim-Iimalaya, où il en a trouvé seize espèces {à joindre aux quarante-trois autres, dont trente distinctes, découvertes dans ces dernières par M. Hooker, fils), par M. Thomas Booth, ce voyageur- naturaliste en envoya des graines à M. Nuttall, à Nutgrove, Rainhill (2), qui réussit à en élever de jeunes individus, lesquels viennent de lui fleurir pour la première fois, en mai 1887, ainsi que eeux qu'il avait donnés au jardin royal botanique de Kew. Il est très voisin des R. Jenkinsti et Maddeni, et a, comme ceux-ci, de très grandes fleurs campanulées, blanches, très semblables à celles du Zilium candidum. M. Hooker ne nous dit pas qu’elles soient odorantes, et passe de même sous silence un caractère important et curieux, que nous révèle le dessin qu’il en donne : c'est la présence de bractéoles très longues, linéaires, spathulées, tron- {1) R. froticosum, falits hrevi-petiolaris oblongo-ovatis subellipticis insigniter neutis basi rolundatis sub Aus glaucis (ætate ferrugineis) squamosis ; corvmbis 4-5-foris (6-/loris in icone; el kic inter flores appa- rent squame v. bracteolæ lineari spathulalæ apire integre v. truncale v. bifidæ ultra pallicares) , calycis laciniïs brevibus rotundatis; corolla umpla tubuloso-cempanulata alba; staminibus 20, flamentis globris ; ovirio sqnameso ; capsalis cylindraceo-ovatis 10-Hocularibas. Nurrau L. i. c. et W. Hoox. (excepia phrasi italien mostra). Rhododendrnm enlophyllum Norsan, in Kew Gard, Mise. (London Jour, af Bot, 1853, Nile série). {2 On en trouve dans la deseription dans le journal cité, Ne 1, ei-dessus, 402 MISCELLANÉES. quées ou bifides au sommet, accompagnant les fleurs, et n'ayant rien de commun avec les bractées ou squames de la pérule foliaire ou plutôt florale! Ses feuilles, oblongues-ovées ou elliptiques, remarquablement aiguës, sont glauques pendant la jeunesse, ferrugineuses ensuite et couvertes alors d'innombrables écailles, orbiculaires-peltées. Agave densiflora W. Hook. (1). Amaryllidaceæ $ Agaveæ. — Es- pèce très voisine de l'A. Celsii, dont nous avons parlé dans les Miscella- nées de notre Tome IIF, p. 92, présumée mexicaine et qui vient ceîte année (1857) de fleurir dans le jardin royal botanique de Kew. Elle est également acaule, émet de son collet radical une touffe de robustes feuilles rosulées, obovées, lancéolées, dilatées-embrassantes À la base (caractère commun à tout le genre}, acuminées-pungentes au sommet, mais sans aiguillon terminal, charnues, d'un vert sombre et nullement glauques, longues d'un mètre, et bordées de dents courtes, assez serres. Le scape, beaucoup plus long que les feuilles (deux mètres sur trois centimètres de diamètre) s'élève d'entre celles de la base ou du centre terminal, porte vers le bas deux ou trois feuilles petites et étroites, ensuite ct toul-à-coup de nombreuses squemes ou bractées subulées, membrana- cées, longues de sept à neuf centimètres, d’un brun pâle, plus ou moins dréssées, étalées ou même défléchies. L’épi atteint, dans son entier déve- loppement trente à trente-cinq centimètres et se compose d'innombrables boutons floraux cylindriques, acuminés, d’un vert pâle, qui s'épanouis- sent successivement et en grand nombre à la fois, affectant alors un triple coloris différent ; celles de la base, brunâtres en fanant, les suivantes d’un jaune verdâtre pâle; les étamines à très longs filaments roses, dont les anthères d’abord jaunâtres, puis brunes en s'ouvrant ; le style plus gros, plus court, rose plus foncé, et un pou dilaté au sommet. Le périanthe est tubulé, cylindrique, surmontant un très court ovaire sessile, puis légèrement dilaté au sommet, qui est découpé en six segments oblongs, réfléchis, à pointes incurves, brunâtres (longueur totale des fleurs, des anthères à l'ovaire, dix centimètres). {1} 4. acaulis, foliis subtripedalibus obovato-lanceolatis ersssis rigidis atro-virentibus inæqualiter breviter spinoso-dentntis apice tenuiter acuminotis spineseentibus (dentibus remotfoseulis simplicibus), supra planis v. epicem versus conearis, dorso convexo; seapo folio longe superentibus 5-6-pedali fere usque ad basim squomis v. bracteis longis subulatis erectiusculis v, oppressis; spica elongata fusiformi; floribus sessilibus numerossissimis ad basim bracteatis ; bractea elongato-eubulata, perianthii flavo-viridis hypocraterimorphi tubo subeylindraceo, limbi lacinüs linearibus rellexis apice sphacelais; filamentis fusiformibus styloque perienthio plus quom duplo longioribus. W. Iloor, 1. i. e, Atave densifora W, Huor. Bot. Mag, 1. 5006. Septembre 1857. HISCEL.LANÉES. 103 Grevillea alpestris Mais”. (1) Protenceæ. — Arbrisseau d’une cer- taine élévation dans son pays natal (Nouvelle-Hollande australe), où il se plaît dans les montagnes de localités très étendues et très diverses; il fleurit luxuriamment chez nous, très jeune encore, et pendant toute l'année dans l’Australie, M. W. Hooker, qui en donne la figure et la des- cription {l. i. e.), ne nous apprend rien de son histoire ct se contente de dire qu'il lui a élé communiqué en fleurs, par MM. Rollison (Tooting, Angleterre), en mai 1857. Nous supposons, avec quelque vraisemblance, qu'il a été découvert par Richard Cunningham, botaniste de l'expédition du major Mitchell (1851-1836); quant à l’époque et à l'auteur de son introduction, nous n’en saurions rien dire {2). L’écorce en est pubescente pendant la jeunesse, glabre et cendrée pen- dant la vieillesse. Les feuilles sont nombreuses, ctaléees ou réfléchies, éparses, généralement elliptiques, ou subovées, récurves aux bords, pu- bescentes sur les deux faces, longues de quatre à six lignes. Les fleurs, conformées comme dans le genre, sont assez grandes, velues, d'un rouge brique, jaunes au sommet; elles sont disposées en ombelles ou plutôt en fascieules terminaux, formés de sept À dix fleurs, dont les courts pédi- celles sont épais et velus, ainsi que l'ovaire, le glande et le style; le stigmate est très grand {comparativement}, pelté-orbieulaire, omboné au sommet (le texte anglais dit par crreur umbilicate!). Ce sera un gracieux ornement pour la serre froide, Rhododendrum Windsori Norrauz (3). Ericaceæ S Rhododendreæ. — Encore une charmante espèce à ajouter à toutes celles que nous ont fournies déjà l'Himalaya, l'Assam, le Boutan, Bornéo, ete. On en doit la (1) G, falifs semipolliearibas ovalibus oblongis lincaribusre malisis margine recurvis y. revolutis supra convexis eveniis puberalis punctato-seabrinsculis sabius ramulisque villoso-tomentosis; racemis terminalibus fascieuliformibus recurvis paucifloris ferruginro-tomentosis ; ealyce pistillum semipollicem (semipotliearem !) subæquante, limbo obtusissimo ; ovario sessill atbido-villoso ; stylo dense rufo-hirsnto, stigmate subroiundo- planiuscalo (uméonato, W. Hoon!). Mrs. !. i. e. Grevitlen alpestris Mess, in Hoox. Journ, Bot. 187 (1852). in Linnæo, 854 (1853). in DC. Prodr. 361. XIV. Bot. Mag. t. 5007. Sept. 1857. — Dallachiana F. Mocuer, First Gen. Rep, Melb. Gard. 47, — alpina @ Liane. in Mireneus’s Exp. (de Masx.), (2) Nous avons déjà en maintes ocensions de signaler, en le regretiant, la silence que gardent les auteurs aa sujet des particularités historiques des plantes qu'ils décrivent et figurent; il y n là, selon nous, une ingratiude flagrante envers les voyageurs-botanistes, qui risquent lear vie pour enrichir je Scienco et l'Horticulture de nouvelles ou rares plantes; envers ceux surtout qui ont succombé dans leurs courayeuses pérégrinations lointaines, ou por une mort violenie, où par les maladies qui en avaient été fa suite ! (3) R. arboreum, foliis corias oblongo- seu obovato-lanceolatis aculis in petiotum attenoatis glabris sublus argenteis demum rufeseentibns ; copitulis multifloris, bracteis sericeis ; culycis lobis elongatis lan ceolatis attenuatis extus hirsutis; earollæ ruseo-puniceæ lobis emarginotis ; staminibus 10; capsulis clin draceo-ablongis glabris 10-locularibus, seminibus lanccolatis subulatis. Nurrais, LL i. 6. Rhododendrum Windsori Norrau, in Hoos. Journ. of Bot, et. Kew Gard. Mise, V. 357. W. Iloon. Bot, Bug. t. 5008 (Octob. 1957}. TOM. IV. MISC, — Déc. 1857. 48 40% MISCELLANÉES, découverte et l'importation à M. Booth, qui la trouva sur les crêtes et les versants du mont Roophrya, dans des situations découvertes et arides, parmi des Pins, des Cyprès, ete., à 7-9000 pieds d'élévation au-dessus de l'Océan. M. Nuttall, à Nutgrove (Rainhill-Lancashire), en reçut le premier des graines, et les individus qu’il en obtint lui fleurirent pour la première fois en mai de cette année (1857); et c’est très vraisemblablement, M. W. Hooker ne le dit pas, d'après l’un d'eux qu'ont été exécutées la figure et la description qu'en donne le Bofanical Magazine. M. Nuttall, circonstance fort intéressante, déclare qu’elle a passé l'hiver dernier de- hors, même à l'état de jeune plant, ainsi qu’une variété qu'il signale à fleurs constamment blanches, tandis que celles-ci sont d’un rose vif et foncé dans le type (la variété n’a pas encore fleuri) ; sur le continent, toutefois, elle exigerait très probablement l'abri de la serre froide, C'est un petit arbre, à feuilles obovées-lancéolées, aiguës, fortement réticulées et penni-nervées, luisantes en dessus, d’un blanc ergenté en- dessous, passant au brun dans la vieillesse, longues de quatre à cinq pou- ces, sur un, un et demi de large. Les fleurs sont nombreuses, fasciculées- terminales ; les bractées dilatées, soyeuses; les corolles assez petites (0,04-4 4) ont leurs lobes arrondis, étalés, échancrés, d'un rose plus foncé que ceux du R. arboreum, dont cette espèce est voisine, et plus encore du R. roseum Mont. Le calyce a ses cinq lobes assez allongés-tubulés, (Cu. L.) FIN DU QUATRIÈME VOLUME, TABLE DES MATIÈRES CONTENUES Dans le Tome quatrième de PILLUSTRATION HORTICOLE. PLANTES COLORIÉES ET DÉCRITES (Et notices de culture pour chacune d'elles.) Nombre Ordre des planches des planches dans ee volume. du mème. 4. Acrides erispum . . poeoe ee seu ss 4 « PI 193 2. Aquilegia blanda hybrida) ... CE 5-4. Astrocaryum rostratum (mexicanum ?). noue oo ee + à «à » 438 5. Azalea indica v. caryophylloides (hybrida) . . . . . . , . » 4730 6 — — Baron de Vrière (hybride), . . . . . . . . » 156 7-8. Bouquet de Gluyeuts (hybrides). . . . . . . . . . . . » 154 9. Buddiea Colvilei . . . pos eee se 0 197 40. Clematis Guascoi (hybride) roue us es en 0 à » 417 41. Codonanthe picta. . . . dues ee se re ee » fé 12. Cydonia japonica var, Mallardit. Sono oo a ee 0 e » 435 45. Cypripedium macranthum. . . . . . . . . . . . . . » 147 EVA _ villosum . . CE 45. Datura ($ Brugmansia) albido-flava ue ee ee 4 à » 1H 16. Dendrobium Devonianum. , . . . . . . . . . . . . » 14ÿ 17. Eucharis amazonica ... . . . . . . . . . . . . . . » 442 48. Farfugium grande . . . ous es + + » 153 19. Fuchsia galanthiflora plena Gybrida) » 119 20. Gaillardia grandiflora (hybrida} . ee » 139 21. Heppiclla Nægelioides (Gesneria sgregie) bride) oo... » 129 22. Lælia Brysiana . . . . . . » 154 23. Lilium tenuifolium . . . . . . . . . . » 132 24. Obeliscaria eolumnaris. . . . . . . . . . . . . . . » 424 25. Odontoglossum anceps . . EE 26. Petunia inimitabilis (hybride) eus se es ee + « » 4137 27. Potentilla Mulleri (hybrida) . . . . . . . . . . . . . + 145 28-29. Quercus lameliosa . ous es ce < » 12 30. Raisin Hambourg doré de Stockwood . noeoe eee + « + » 446 31, — JAuscat de Bowood. . . érsesee » 4150 82. Rhododendrum acutilobum {hybridum} PE » 449 33. _ Maddeni . . . . . . . . . . . . » 4140 34. Rose Marie Aviat (hybride) . » 418 55. — Marie Thicrry lypridd » 453 36. Salvia tricolor. . . . Doors eu » 420 57. Talauma Hodgsoni . . . . . . , . . . . . . . , . » 44 38. Thuiopsis dolabrata . . . . . . . . . . . . . . . . » 12% 59. Thunbergia laurifolia . . . . . . . . . . . . . . . » 451 106 TABLE DES MATIÈRES, : 40. Vaccinium salignum. . . russes es « PL 12 4. Warrea digitata (W. Wailesiana?) eue eo ee à + « » 182 42. Weigclia (Wagneria!) Middendorffiana . . . . . . . . . » 315 PLANCHES NOIRES. 43. Astrocaryum MuTumUurU . . . . . . . . Misc. face à la page 40 44. Caryota urens. . . sum es eo se à à + + « PI 148 45. — — (Analyses) se - . » tb. 46-47. Exposition quinquennale de la Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand; Vue générale (PI. double). . Misc. face pages 26-27 48. — — Vue de V'Hémicycle . . . . . Mise. facep. 51 49. Port (réduit) du Dendrobium nobile . . . . . . . » » 55 80, Plon d’un Jardin de campagne . . . . . . . . . » » 18 VIGNETTES, Fleurs et analyses de POncidium phantasmatieum ... . . . Mise. p. 78 Figures analytiques du Cypripedium villosum . . . . . . . Texte, Pl 126 — — du Datura albido-flava . . . . . . . . » » 151 Feuilles d'un chêne indéterminé .… . . . . . . . . . . . Mise. p. 46 IISCBLLAMÈS. PLANTES (RARES OU NOUVELLES) RECONMANDÉES. Aerides eylindrieum (4) 4 . . . . . . - , . . . . . . Misc. p. 55 Agave densiflora. . . . . , . . . . . . . . . . . . » 102 Aloe soccotrina . . dose mm ee » 94 Alstrœæmeria argento-vittata eo es ed ne mm me » 88 Astrocaryum murumuru . . : . . . » 40 _ rostratunt {mexicanum y (Voir, au sujet des sa patrie, » de texte de la PI. 158). . . . . . . . . . . . . » 9 Balantium antarctieum. . . . . . . . . . . . . . . . » 49 Begonia microptera . Ê 51 Bejaria Mathewsii - » 54 Burtonia seabra . 4 . . . . . . . . . . . . . . . » 80 Calathea villosa var, pardina. . . . . . . . . . . » 59 Castanea chrysophylla . . ss ee em ee » 12 Cœlogyne elata . . . . . . . , . . . . . . . . . . » 85 Comparettia faleata . . 4 . . . . . . . . . , . . . . » 53 Costus afer. . . . dns ne ss se eu » 58 Cypripedium birsutissimum @. .... .. . 4. 0. . » 67 Dendrobium nobiîle . . . . . . , . . . . . . . . . . » 55 — crepidatum . . . , 4 . . . . . + . » 74 (4) Espéee introdoite désormais dans les enllures et à joindre à celles dont nous avons donné l'Enumé- ration, dans la notice de la Planche 123. Nous saisissons celte occasion pour désigner iei le num exact de l'Aerides affine W. Hooes (même notice) non Waurscn, lequel doit être dans la nomenclature l'A. roseum Loomers (Paxr. FL. Gard. Il, PI 60). Le lecteur voudra bien faire evtte correction, pour éviter le double emploi de noure liste. {2) Espéce nouvelle introduite dans les cultures, et à ajouter à la liste de celles que nous avons éaumé- rées, ci-dessus, Misc, p. 21. TABLE DES MATIÈRES. 107 Doronicum Bourgeaui . . . . . . . . . . . . . . . . Mise. p. 75 Echeveria canaliculata . . . Does ee eue » 58 Euphorbia abyssinica (grandis 1). trs » 7 — crispata . . . ) sb. _ helicothele . eee es ous . » 400 — macroglypha . . . . . . . . . . ” 72 —— rhipsalioides . . . . . . . . , . , , . » db. — xylophylloïdes . . . . . . . . . . . . . » 46. Forsythia suspensa . . . . . . . , . ” 76 Gardenia citriodora . re « » 65 Grovillea alpestris . . .. . » 103 Hariota (Rhipsalis!) cribrata ! . » 42 Hoya coronaria , . Be ee nn us ee es ee » HA Hypericum oblongifalium ess de + » ë Lepcriza? {Collania !) latifolia » 10 Melastoma denticulatum 4 . . . . » 11 Moricandia Ramburii . . . . . > 4 Oncidium phantasmaticum . * 77 Panicum jumentorum (Aerbe de Guinéel) » 85 Puya virescens . . , . » 73 Rhododendrum album . . . . . . ” 42 — calophyllum . . . . » ai — campylocarpum. . s 58 — Thomson . , . . . , » 76 _ Veitchianum . , » 74 — Windsori . » 105 Seaforthia elegans anne de ee ne eu » 52 Sonerila elegans . . . . . . . . . . . . . , . . . . » 57 Spigclia ænea . . , . , . . . . . . . . . . . . .. » 4b. Stokesia cyanca . se sn em 0 7 9 57 Thunbergia Harri: Don es ee so ae eo où » 79 — Jaurifolia . . . . . . . . . , . . . . . . » 56 Vanda tricolor var, Leopoldi. ours » 43-49 Viola peduneulata . . . . . . . . . . . . . . . .. » 88 Xanthosoma sagittifolium . . . . . . . . . . , . . . . » 65 NOMENCLATURE BOTANIQUE ET HORTICOLE. (Linguistique, Synonymie, Genres nouveaux, Révision de genres, cte.) La Woigelina Middendorffiana Honr. Russ. ou Calyptrostigma Afiddendorffiana Traurv. et Mev. doit être le type d'un nouveau genre, le Wagneria Cu. Lem. : pourquoi? . . Tete PI, 415 Pourquoi le genre Calyptrostigma de Trautvetter et de Meyer ne peut être adopté . . « . . . . ou » "66. Doit-on écrire Pomologie où Pomiculture ; Floriculture est un vé- ritable non-sens. , . . . , . . 4 + + « Note, » » 4116 Synonymie compliquée et complète de l'Obclisearia columnaris (Composées) . . . . . . ,.. » » 121 Différence considérable du facies entre les Vascinie des Tropic 108 TABLE DES MATIÈRES. ques et ceux des climats septentrionaux. , . . . . . Texte, PI. 122 Liste des Aerides cultivés (1) . . . . . . . . . . . . . » s 4123 On ne peut écrire Thuiopsideæ; et pourquoi . . . . . Mote4l, » » 124 Pourquoi il est à peu près oiseux de citer les synonymes indigènes (japonais, chinois, indiens, etc.) . . . . . . MWote 2, Pourquoi il scraît logique de faire concorder avec les genres gram- maticaux français les noms de plantes latins ou grecs (2). Mofe 3, Quelques généralités sur les Chênes . . . . e » » 125 À quelle espèce appartient le vrai Quercus robur de Linné? Com- bien l'Europe possède d'espèces distinctes de Chêne? Solu- tion demandée . . . . +... «+ + Note » » Pourquoi on doit écrire Buddlea et non Buddteia eus » » Odontoglossum anceps ; rectifications nécessaires, . . . . Mote » » 128 » » : 5 5 : ë L'Odont. maculatum W. Hoox. devient l'O. Hookerëi Cn. L. Note » Quel est le véritable Lilium tenuifolium? . . . . , , . . . » Une monographie exacte des Lis est encore attendue . . . . . » » 56. Rectification diagnostique des caractères sexuels chez l'Aséroca- ryum (Observation importante) . . . . . . . Nolect » » 138 L'Astrocaryum rostratum W. Hook. est le même que l'A. mexica- num Honr. sec; rectification au sujet de sa patrie. . . » » 4. Ne pas confondre en botanique terminologique (dernière observa- tion à ce sujet) le scape (Scapus) avec la kampe (Ames). Note, » » 142 Affinité du genre Eucharis avec les genres Coburgia, Leperiza, ÆEurycles et Calostemma . . . : EC] » 6, Un mot encore sur la distinction des genres Codonanthe. et Hypocyrte. ” » 14 Synonymie et priorité de l'Æschynanthus albidus . . . . Note, » » 6. Chez les Cypripedium l’anthère est-elle aristée ou pédicellée , . . » + 447 Un mot important sur ce qu'on entend en terminologie par feuilles pennéest . . . . . . . . . . . , . . . Note, » » 448 et Misc. note, pag. 40 Synonymie du Caryola urens vrai . . . . . « Texte PI 148 Quels pourraient être les parents du singutier hybride Rhododen- drum acutilobum . . . : . . « ose » » 149 Adromischus robustus ; rectification au sujet de son inflorescenee. Misc. page 4 Du genre Æontum (S Sempervivum !), des espèces qui le composent et de leur culture. . . . » » 6 La Leperiza latifolia W. Hooker, n Pestelle pas pt une à Collania {C. Hookerii Cu. Leu}? . . . » » 40 La Collania andinamurca (Bot. Mag. t. 2247) est unc Bomarca. Note, Misc. p. ib. Le genre Hariota doit avoir la priorité sur le Rhipsalis 4 . . . Mise. page 15 Enumération descriptive des espèces de Cypripedium connues et introduites jusqu'ici dans les jardins, de leur culture, etc. » » 20 Synonymie de la Séokesia eyanca . . + . . . . . . . . . » » #7 {1) Cet article, tout-à-fait incomplet sous le rapport synonymique, sera entièrement refait dans notre cinquième volume. Voir en attendant la note de la table ci-contre (Plantes recommandées). (2) Nous avons vu avec plaisir un savant confrère, M. Duchartre, partager notre avis au sujet des genres grammatieaux des noms de familles en français ; mais nous regreltons qu’il n’en soit plus de même quant aux noms spécifiques. Du reste, comme notre note n’était pas assez explicite, nous reviendrons sur ce sujet, plus important qu'on ne pense, dans un prochain article (Voir, Journ. Soc. impér. et cenir. d'hort, Jailles 1857). TABLE DES MATIÈRES, 109 Le mot Androzone (Androzona) remplacerait avantageusement la périphrase banale couronne sfaminale (Aseusrvacsa). Note, Mise. pag. 42 Quelques mots sur la Rose de Jéricho . , . . . Encore une fois on ne doit pas écrire Befaria pour Béjaria. © Note 4 De quelques espèces d’Euphorbes charnues, rares et peu connues Broméliacées! Pour une monographie de cette famille, l'auteur rappèle au rédacteur futur ses genres Lemproconus, Jon- ghee, Disteganthus, Libonia, Nidularium, ete, et les espèces qu'il a décrites. . . . + + . Note2, Orthographe botanique des noms patronymiques (combien leur al- tération est regrettable). . . . + + + + Not, Synonymie botanique de l’{Zerbe dite de Guinée . oo Du genre Androsace, des _espèces qui en ont été introduites j js qu'ici et de leur culture . . . — — (culture générale des Plantes alpines) B De l'Aloës soccotrin et de son utilité médicinale . . . , —_ — (sa description} , . . .. Parallèle morphologique entre les Euphorbes charnues et les ‘Cactées. Importance et nécessité de la citation des documents historiques qui concernent chaque plante décrite . . . . . : MWote2, PHXSIOLOGIE VÉGÉTALE, Le mode de fécondation chez les Orchidées n’est pas encore élucidé d'une façon satisfesante et complète . . . . . Note, Charactères génériques végétaux différentiels s’offrant chez des Hy- brides Liën consiatés sans fécondation directe; traits du visage s'offrant chez les hommes sans l'intermédiaire des ascendants moyens. . . . esse ss La Nature crée tous les jours des plantes nouvelles ou. Morphologie (Phytothérosie} végétale (Organodiplie, Organocollie) {connectif staminal changé en pétaie} . .. Le bois du Symphoricarpus racemosus émet au printemps l'odeur delarose. . . . us Les boyaux polliniques sont une € illusion microscopique - Motel, HORTICULTURE. De la culture des Cactées en appartement . Du Défrichement des Landes et des Bruyères, du Dessèchement. des Marais, etc., du Reboisement des Montagnes . Architecture des Jardins (plan). . . ‘ (On entend à Gand par Chétaigner à raspé le Marronnier d'Inde [Æsculus Hippocastanum L.]). . . . Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand “(Compte rendu du # grand festival quinquennat ; 108° Exposition). D'une nouvelle Soie, à l'occasion de la plantation des Chênes, pour un reboisement général européen. Ombragement des Serres Drainage des pots . Du Béquillage . De l'introduction défi nitive & Verbe & Guinée dans ks cultres (sa synonymie botenique et sa culture} . . . . » » » Su s ss ” » 0 # V4 7 Tete Pl, 126 » » » 129 154 437 Mise. page 49 Mise. page 1 » » » ” » » # ss 13 18 19 26 44 67 68 70 85 410 TABLE DES MATIÈRES. BIRLIOGRAPUE ({). Ds CaNDOLLE PRODROMUS SYSTEMATIS NATURALIS IREGNI VEGETABILIS , sive Enumeratio contracta, ete. Te XIV, 1re partie, . . Mise. page 7 LoRTUS EUROPÆANUS UNIVERSALIS, Où Catalogue raisonné de toutes les plantes phanérogames, indigènes et exotiques, intro- duites et vivantes dans les jardins de l’Europe, depuis Linné jusqu’à nos jours, ete., ete., ete. (2). . . . . » » 8 Warpens ANNALES Boranices sysremaricæ. Depuis l'impression de cette notice, deux fascicules de cette importante compi- lation ont paru ; nous en rendrons prochainement compte. » » 9 CATALOGUS HORTI OTANICI AMSTELODAMENSIS, ediderunt F. A. G. Mi- ouez, et 3. C. GROENEWEGEN, etc. . . » » 60 FLore pe Namur, ou Description des plantes soit spontanées, soit cultivées, ete, dans la province de ce nom, etc., par A. Bellinek . . . . . . . , . . . . . . . . » » 62 ALBUMS VILMORIN . . . nues ne » » 65 MÉMOIRES SUR LES Fovcènes, de x. A. Fée: leur appréciation par M. W. Hooker. . . ou. . . » » Si Écémenrs ne BoranQue, par M. 4. B. Payer {4e partie, Organo- graphie) . 4. 4 es v 8 NÉCROLOGIE. M. Delaire, notice biographique. . . . . . . , . . . . Misc page 19 M. Jean Byls — ous » » 64 Comment est mort (?) le naturaliste-voyageur français Petit. Note, » » 71 —_ _ _ anglais Thomas Drummond. Wote PI. 121 — — le botaniste Walpers. . . . . . MWote, Misc. page 8 ERRATA. Note (2), PL. 116, lisez ob et non ab. ibid. — Middendorffianum et non Middendorffiananum. Texte, PI.142. E. grandiflora, el E.amazonica, au lieu de Lino. lisez Lixn. (Linden) Miscell. p. 60, 3e alinéa, au licu de lesquels, lisez lequel. — p.71, note ({), au lieu de page 9, lisez page 63-70. — p.75, note (2), au lieu de paironomiques, lisez patronymiques, 11 existe sans doute dans ce volume bien d'autres fautes encore, et de divers genres; nous les recommandons à la bienveïllante appréciation du lecteur : « fautes, ou erreurs, enfin, pour lesquelles, réclamant l'indulgence de nos savants eon- frères... nous appelons leur critique dans Pintérêt de la Science, trop heureux que nous serons d'enregistrer, et sous leur nom, les rectifications qu'ils voudraient bien nous adresser. » (Mise. note 2, p. 54). (1) Le rédacteur de lllustration horticole ne peut rendre comple que des ouvrages qui lui sont adressés directement (M: Lewarns, botaniste, à Gand), et la grande publicité de ce recueil offre pour cela de grands avantages aux auteurs. €2) L'auteur recommande instamment Pannonce de cet ouvrage et la demande qu'il fait à la bienvaillance des Botanistes, Directeurs de jardins, elc., ete.