L'ILLUSTRATION HORTICOLE. ro DBMISPANON AUTOS JOURNAL SPÉCIAL DES SERRES ET DES JARDINS, ou CHOIX RARONNÉ DES PLANTES LES PLUS INTÉRESSANTES SOUS LE RAPPORT ORNEMENTAL ; COMPRENANT >» LEUR HISTOIRE COMPLÈTE LEUR ÉTYMOLOGIE, LEUR SYNONYMIE, LEUR DESCRIPTION COMPARÉE, LEUR FIGURE, LEUR CULTURE, ETC ; ETC.; RÉDIGÉ PAR CH. LEMAIRE, É | Profs de Botanique ; Membre honoraire et correspondant de diverses Sociétés savantes, Fe ke, ET PUBLIÉ PAR AMBROISE VERSCHAFFELT, Horticulteur; Éditeur dela Nouvelle Iconographie des Camellias. eg Ê +. Crrisième Dolume. : (ou TROISIÈME DE LA DEUXIÈME SÉRIE.) —“ct— GAND, IMPRIMERIE ET LITHOGRAPBIE DE E. ET S. GYSELYNCK, Rue des Peignes, 38, 1566. ” ‘À : + Li “+ DLL RÉ. MARS 721220 D | | HYOPHORBE AMARICAULIS Mart. HYOPHORBE (GONOPHORBE) VERSCHAFFELTI Heron. Wendi. | dreca spectos« Îort. lersch. Areca lerschaÿ fèltiz ele VD ! ; over D | à Îa (raærce (et de Bourbon Y {Serre _ cho L'ILLUSTRATION HORTICOLE. (T° XIII DE L'OUVRAGE ENTIER, OU III DE LA DEUXIÈME SÉRIE.) Planche 462-463 (1, 1, — HYOPHORBE VERSCHAFFELTI ÉTYM. Y6, vos, pourceau; Dop6x, pâture. PHŒNICACEÆ (vulgo PALMACEÆ) $ ARECEZ. CHARACT. GENER. Monoica (v. dioica ?). Spadix sæpe unisexualis pedun- culatus subfastigiato-ramosus ; spalha unica basilaris. Flores monoici seriato- aggregati, glomerulis spiraliter disposi- tis 5-7-floris, fœminei plerumque singuli ad basim glomeruli, rarius nulli ad basin uniuscujusque glomeruli. g': Calyæ tri- gono-campanulatus trilobus. Coro/la ga- mopetala trifida, laciniis ovato-oblongis, præfloratione valvata S/amina 6, fila- mentis subulatis basi leviter cohærenti- bus, antheris ovatis dorso affixis. Germi- nis(?) rudimenturn columnari triquetrum longum. © : Colyæ et corolla ut in mare. Staminodia in cupulam apice sexfidam connata. Germen triloculare, stigmutibus 3. Fructus baccatus obovoideus v. eylin- drico-ovoideus simplex rarius bi-triplex, stigmalum cicatrice subbasilari, epicar- pio lævi atroviridi, mesorarpio carnoso et parce fibroso, endocarpio subevanes- cente. Semen ohovoideum, ramis rha- pheos leviter immersis consociato-adscen- dentibus bi-trifurcatis et divergentibus. Alhumen æquabile, Embryo apicalis v. subapicalis aut in dimidia albumis alti- tudine Palmæ /nsularum Mascarenarum in- colæ, caudicibus crasso-arundinaceis ; frondibus pinnatisectis inermibus, vagi- nis reticulato-rumpentibus serius deci- duis, petiolis feretiusculis, segmentis planiusculis basi vix reduplicatis subtus paleis obsessis (5); spadicibus breviuscu- lis infra frondes nascentibus, ramis in- ferioribus paucidivisis ; floribus albidis. Her. Wexpc. Charact. omnino revisis. Hyophorbe GÆRTN. Fruct. II. 186. t. 120 Maur. Hist. Palm. 164. t. 143. F. 4. t. 154 (in utroque sub nomine : H. Com- mersoniana, Kunraius observat.!}. Enouicn Gen. PI, 1725. Meiïsn. Gen. PI. 555 (265) Heam. Wexps. hoc in loco! — ??? Areca lutescens Bory (H. indical), V y. aux iles d'Afrique, Il. 296 (4) (£x nostr, invest.). " HYOPHORBES Generis divisio a clarss. Herm, Wendlaudio hoe in opere primum edita (sicut Generis ipsius dia- gnosis, supra, sub t. 462-465). IL Suscenus : EUHYOPHORBE : Columna frondium vaginarum teretius- cuia. Frons distincte petiolata, segmen- tis sublus in nervis primariis el secun- dariis paleis obsessis, Fructus plus mi- () Nous n’avons compté jusqu'ici les planches doubles que comme simples ; comme tous nos confrères, nous leur appliquerons désormais, chose juste, un double chiffre. (2) Ovarium ! (6) In 4. amaricaulis ! absentibus vero in 4. Verschaffelti (sic vidimus!!! Rén.). ë (+) Srnençez (Syst. 11. 139) et Kunru., L. s. c., ajoute comme synonyme à ce genre _. l’Areca lutescens de Bory de St-Vincent, avec cette courte, mais significative phrase spécifique : frondibus pinnatis, PINNIS PLICATIS PRÆMORSIS; stipitibus spadicibusque ramosissimis lœvibus ; fructibus RoTuNDis GiBBosis! Mais ces caractères ne nous semblent nullement appartenir à re tel que le définit M. Wendland, ni même à celui de Martius et de Kunth. Sauf la assez bien à l’Areca alba de Bory (V. Jüustr. hortie., 3 PL 5 _ TOME XII. — JANV. 1866. ruit, le reste s'adapte et analyses). Rép. 1 escription du_ HYOPHORBE VERSCHAFFELTI. nusve obovoideus; semine obovoideo 1. ovato basi abrupte contracto ; rhapheos ramis paulo supra hilum divergentibus et in papillam embryotegam versus ad- scendentibus ; embryone apicali v. sub- apicali, SPECIES ET SYNONYMA. 1, , indica GZÆRTN, 1. s. c. Caudice 10 m. alto; frondium seymentis 0,60 lon- gis ; 0,05 et ultra latis, subtus paleis li- nearibus flexilibus tortisque; seminibus obovoideis rugulosis, basi obliqua 0,020- 25 altis, 0,015-18 crassis. GÆRTN, 1. c. Kunra, Le. H. Commersoniana Manr. 1. ce. (???) Areca lutescens Boy, 1. c. 2. H. amaricaulis Manr. (V. infe- rius Charact. et Synon.). SIL. Suscenus : GONOPHORBE Heaw. Wenp.. 3. H, (( Gonophorbe) Verschaftelti EIUSD, Columna frondium vaginarum triangularis. Frons epetiolata c. brevis- sime petiolata, vagina dorso valde cari- nata superne in orificio utrinque calli- fera, callo serius in superficie parallele diffracto ; rhachi dorso distincte ce. dilute aureo-vittata; segmentis frondium li- neari-lanceolatis acuminatissimis nitidis atroviridibus subcoriaceis nervo medio supra lutescenti-subtus paleis minutis lanceolatis vestito, infimis angustissimis pendulis. Semen elongato-ovoideum sub- cylindricum paullo obliquum, 0,015-20 longum, 0,005-6 crassum ; rhapheos ra- mis in dimidia seminis altitudine diver- RéRENS embryone horizontali in dimi- ia albuminis aititudine. H. (Gonophorbe) Verschañtelti Her. WEnpL, (loco præsenti). Areca Verschaffelli Honr. Verscn. et Catal. CHARACT. SPECIF. 4. (Gonophorbe) V. supra et infra in textu nostro! Hyophorbe Verschaffelti H, WEnpL. (Tabulæ nostræ duplicis latere dextro). HYOPHORBE VERSCHAFFELTI. Des deux magnifiques Palmiers que nous offrons à nos chers lec- teurs, nous n'avons examiné que des individus en excellente santé, mais loin encore, malgré leurs belles tailles déjà acquises, d’avoir atteint et l'âge adulte et les dimensions grandioses auxquelles ils parviennent dans leurs sites natals, cà et là dans les plaines mon- tagneuses des îles de France (Ile Maurice) et de la Réunion, d’où les a reçues directement (de graines), il ÿ à quelques années déjà, notre éditeur, M. À. Verschaffelt, qui s'est empressé d'en enrichir sa collection de Palmiers, aujourd'hui à peu près sans rivale. Pré- sentés tous deux pour la première fois, en 1859, à l’une des Expo- sitions de la Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, et à la grande Exposition internationale de Bruxelles en 1864, ils ne contribuèrent pas peu à faire obtenir à M. A. Verschaf- felt le premier prix pour le plus beau lot de grands Palmiers. Nous les décrirons donc sommaïrement, mais soigneusement, tels que nous les avons examinés, et joindrons nos observations au beau travail générique et spécifique, qu’a bien voulu rédiger tout exprès pour notre recueil M. HERMANN WENDLAND, le digne émule du célè- bre Martius, de Palmis, et probablement le seul botaniste compétent aujourd'hui in Re palmaria (v. et correctius phænicacea). C'est aussi à l'obligeance de ce savant botaniste que nous devons les figures ana- lytiques des fruits des deux Palmiers, qui terminent cet article. Il nous semblerait tout-à-fait oiseux de faire ici de nouveau l'apo- logie des Palmier $, de vanter encore la noblesse et la majesté de L Re % # HYOPHORBE VERSCHAFFELTI. leur port, les usages infinis, domestiques et industriels, que les natu- rels, et nous-mêmes Européens, pouvons en tirer (vêtements, nour- _riture, boissons, abris, etc., ete.)! Qu'il nous suffise de redire au lecteur qu'une serre (chaude, ou même tempérée ou froide) sans Palmiers serait un parterre sans fleurs, ce que serait un théâtre, un bal, une réunion où manquerait la plus belle moitié du genre humain (tous les auteurs !!!). Disons de plus, qu'aujourd'hui, grâce à la mul- tiplicité des introductions, qui se succèdent sans cesse, un amateur peut, sans grands débours, posséder une belle collection de jeunes Palmiers, choisis et même rares, dont la croissance prompte et _ vigoureuse, l'effet pittoresque et éminemment ornemental, feront ses délices. Le plus grand individu de l'Æyophorbe Verschaffelti que nous ayons observé n'a pas moins de trois mètres en ce moment; et serait certes, malgré sa vigueur actuelle, plus haut encore, s’il n’eût pas souffert du froid pendant le double voyage de Gand à Bruxelles (aller et retour), ainsi que dans la salle même où il fut exposé : circonstance fâcheuse, qui a failli en occasionner la perte. Plus malheureusement encore, un autre individu de la même espèce, haut, lui, déjà de quatre à cinq mètres, a fini par succomber, par les mêmes causes, malgré tous les soins intelligents qu'on lui avait prodigués; et cer- tes, c'était là une perte presque irréparable. Les quelques détails qui suivent, ont été observés, en moyenne, sur d’autres spécimens vivants, à divers âges et de diverses dimensions. C'est un Palmier qui paraît être très robuste; la base en est arrondie, un peu renflée, embrassée par des ampondres (1) très épais, très solides, très coriaces et très finement sillonnés, long- temps persistants, carènés-aigus dorsalement; plus tard, ils s'éventrent en de larges lanières, qui s'entrecroisent très étroite- ment. Toute cette partie du caudex, et au-dessus, est cylindrique; mais au-dessous des frondes, et dans une grande longueur, le cau- dex est triangulaire, porte conséquemment des frondes subtrisé- riés, largement et solidement amplexicaules ; ces bases (ampondres futurs) sont d'un vert sombre et couvertes d’une efflorescence glauque et peu abondante. Les pétioles courts, robustes, roussâtres, ainsi que le rhachis, arrondis dorsalement, subaigu en dessus; une large ligne d'un orangé vif en parcourt toute la longueur. Les frondes, lon- gues (individus jeunes encore) de deux à trois mètres et très larges, s'élèvent pour se recourber presque aussitôt gracieusement ; les fron- dules (?), plus ou moins distantes, plus ou moins larges et longues, selon l’âge des individus (0,01 1/2-0,045 de largeur; 0,45-50-60 de (:) Bory (1. ce. et Dict. class.) donne particulièrement ce nom aux gaines foliaires ou bases des frondes, et même aux spathes des Palmiers des îles mascareignes, (2) Ou pennules, si l’on veut; mais si l’on dit frondes, on peut certainement dire et plus logiquement encore, frond! et - 22 : : HYOPHORBE VERSCHAFFELTI. longueur) sont subopposées ou quelquefois alternes, linéaires-lan- céolées, insérées carrément sur le rhachis et très peu ou point atté- nuées, très lisses, très luisantes sur les deux faces, très longuement acuminées; à nervure médiane élevée, blanchâtre : au point d'inser- tion, en dessus, le bord est orné d’une petite macule cramoisie. Toutes se recourbent aussi élégamment vers le sommet. Nous n'avons pas observé, en dessous, les paleæ minutæ lanceolatæ, que cite M. H. Wendland, et qui se trouvent sans doute dans les individus lus âgés. Er CH. LEM. Explication des Figures. (Au côté droit de la planche coloriée) Un individu de l’Hyophorbe Verschaffelti, extrêmement réduit ; on y voit cependant sur les pétioles la belle ligne orangée dont il est parlé plus haut. — Fruir : Fig.1. La graine vue ventralement, Fig. 2. Id. vue latéralement. Fig. 3. Id. vue dorsalement (sic!). Fig. 4. Section horizontale de la même (4, hile; b, position de l'embryon). 2 — HYOPHORBE AMARICAULIS, HYOPHORE A TIGE AMÈRE ({), ÉTYM. V. ci-dessus, PL. 462-463. PHŒNICACEZÆ $ ARECEZ (V. supra). CHARACT. GENER. (Subgenus 2 0,010-12 crassis. Manr. 1. c. 309. (Com- nr mat H, Wan De Vide ibi- plementum ex clrss. Auctore Par desi- andum, invitis characteribus Subge- . CHARACT. SPECIF. 7. Caudice cir- | "ris Supra citatis), citer 20 m, alto; frondium segmentis Hyophorbe amaricaulis Mar, L ©. oe , : 0.04 née mis paleis lan- | 309. ceo ongis rigidis planis dense ves- Areca speciosa Horr. Venscu. et in titisÿ seminibus ovatis 0,016-18 altis, | Catal, *é HYOPHORBE AMARICAULIS. Cette espèce ne le cède point en beauté à la précédente, et paraît (?) Ce n'est pas, à proprement parler, le sti i est amer, mais ce qu’on en appèle le chou : c'est-à-dire le ms de jeunes feuilles que, chez les votre rt à ’on fait cuire comme comestible : l'Areca catechu, par exemple (V. /ustr, hortie., À. alba Bony, X. PI, 585; et 4. catechu L. HL Misc. p. t). L’amertume du chow de espèce en question est telle, dit Bory, 4 c, que les nègres de l'Ile-de-France (Maurice) et de la Réunion (Bourbon) l'appèlent Pomiste potes. Rép. HYOPHORBE AMARICAULIS. moins robuste et s'élever moins. Nous n’en avons de même observé que de jeunes individus, loin encore de l’état adulte. Le caudex, légèrement renflé à la base et là cylindrique, enve- loppé par les larges ampondres triangulaires, dessèchés, sillonnés, carènés-aigus dorsalement, lisses, vestiges des bases persistantes des anciens pétioles, devient bientôt trigone, en raison de frondes subtrisériées, comme dans l'espèce précédente, alternes, à pétioles très robustes, obtusément trigones, largement amplexicaules à la base; et là revêtus d’une efflorescence glauque, abondante, dispa- raissant avec l'âge, dorsalement carènés-aigus, lisses; ils sont là, ainsi que les rhachis, parcourus par une large ligne d’un beau rose sur fond brun; en dessus, et sur le rhachis de même, un double sillon profond flanque une crête élevée et aiguë. Les frondes examinées mesuraient déjà, avec le pétiole (court!), un mètre, un mètre et demi de longueur, sur 0,60-70 de large, aussi élégamment disposées que chez la congénère citée. Les frondules, carrément sessiles, distantes, alternes, longuement. acuminées, très aiguës, lisses et luisantes en dessus (et en dessous, sauf l'exception que nous allons citer), trinerves de chaque côté de la nervure mé- diane, longues d'environ 0,50 (jeunes!) sur 0,03-4 de large. Elles sont bordées d’une très fine ligne rougeâtre, et la nervure médiane en est distinctement blanchâtre, etc. En dessous, sur les nervures, surtout sur la médiane et sur les latérales, sur les deux tiers de la longueur des feuilles, se remar- quent de petits corpuscules, ou squames, ferrugineux, oblongs, adhé- rents ou libres aux extrêmités, irréguliers, crêtés, comme formés de poils agglutinés : vestiges de la bourre, qui vraisemblablement en- toure et protège les pousses naissantes des feuilles, Cx. Lem. Hyophorbe amaricaulis Manr.. côté gauche de la planche coloriée 462-465, individu très réduit, — Fic. anazvriques : Fig. 1. La graine vue ventralement. Fig. 2. Vue latéralement. Fig. 3. Idem dorsalement (a, hile; b, position de l'embryon). Fig. 4. Section. verticale de ladite.(b, embryon), N. B. Les lignes courbes dans les figures des. graines des. deux. espèces sont les divisions du rhaphé, j : no — L Planche 464. TRICHINIUN MANGLESIT, | TRICHINIE DE MANGLES. % ÉTYM. tpi£, rpeués, cheveu, poil, soie, etc. : allusion aux très nombreuses et lon- gues soies qui hérissent, sous une forme plumeuse, les segments du calyce et de la Corolle. AMARANTACEÆ $ ACHYRANTHEZ SS ERVEÆ. CHARACT. GENER, Fores herma- phroditi-tribracteati. Calycis 5-sepalus ; sepalis subæqualibus aut inæqualibus (2 exter. majoribus) erectis apice demum . divaricatis villoso-plumosis. Stamina 5 Sæpius inæqualia, inferne in cupulam v. rarissime in tubum coalita ; Rramentis filiformibus v. dilatato-subulatis ; slami- nodiis nullis; antheris bilocularibus el- lipticis v. subrotundis. Ovarium 1-locu- lare 1-ovulatum sæpius oblique gibbo- sulum. Stylus (utriculus !) vatus v. Ovatus evalvis monospermus sepalis in- ferne conniventibus et apice plumosis inclusus, Semen verticale oblongo-reni- forme, {esta tenui suberustacea; albumen centrale farinaceum. Embryo annularis periphericus, radicula ascendente. Herbæ perennes v. annuæ raro suffru- | tices australasica iñterdum capensia in- _ ment découverte.par tra v. extra tropicos observata; foliis allernis rarissime oppositis v. f'ascicula- tis; floribus ferminalibus in capilula v, us congeslis tandem avolantibus ju- vante calyce patuloso-plumoso ; bracteis Carinatis scariosis nitentibus coloratis Persistentibus : lateralibus interdum cum oblique erectis Moquin-Tanpox, Amarantaceæ, in DC, Prodr. XIII. 283 (paucis quoad or- dinem versis), fructu deciduis: pilis florum articulatis | Trichinium R. Br. Prodr. FI. Nov.- Holl, 1, 415 Manr. Beitr. Amar. 109. No 23. N. A. N. C. XIII 317. Gaunicn. It. Frevc. Uräniæ, p. 444. t. 49 Linor. Bot. Reg. 1839. t. 28. Enozicu. Gen. PI, 1965. Mersx. Gen. 519 (231). Wazpe. Rep. et Annal. omisit. Te V pee 2 spec. V. 724. (Ex nostr. investig. etc. CHARACT, SPECIF. 7. Caulibus her- baceis adscendentibus simplicibus sul- Catis striatis glabriusculis virescentibus ; foliis radicalibus longe pee oblongo- spathulatis acutiuscu is mucronulatis margine sinuatis glabris (1) viridibus, caulinis lanceolato-linearibus aut linea- ribus acutis; capitulis solitariis hemis- . phæricis obtusissimis; floribus densis urpureo-roseis; calyce bracteis duplo ongiore, sepalis uninerviis apicem ver- sus nitidulis; pilis calyce brevioribu sat numerosis rigidis albis. | Moo.-Tawo, L, i. e. Trichinium Manglesii Linoz. Bot. Reg. note, sub t. 28 (1839). Fiezo. Sert. Plant. t. 52. Moo.-Tann. 1. 5. c. p. 289. W. Hook. Bot. Mag. t. 5448 (June 4864). Ca. Le. Illustr, hortic. XI. Misc. verso PI, 404. Ex nostr. investig. — — Nostra tab. excellentissima 464. _ = Mmacrocephalum Ness, in Lenm. PI, Preiss, I, 626. nec R, Br. AA Te On connaît environ une cinquantaine d'espèces de ce genre, toutes plus curieuses et plus jolies les unes que les autres, très voisines entre elles; plantes herbacées et croissant en général dans la Nou- velle-Hollande, ou dans le sud de l'Afrique. Celle dont nous nous occupons spécialement ici a été originaire- par James Drummond (2), sur les côtes sud-ouest de ce cinquième continent, dans la colonie anglaise dite Swan- ge non ciliatis, et caulinis quoque! capitulis etiam ovalibus et v. rotundatis gés d'individus de cette princesse des Orchidées (Orchiées!), et deve- naient souvent le sujet de son admiration et de ses descriptions... .» La plante avec ses feuilles ne parait pas devoir dépasser deux pieds de hauteur, de sorte que les fleurs sont quelquefois aussi lon- gues qu'elle. Elle est simple ou porte une ou deux branches; s'at- tache au tronc des arbres au moyen de ses vigoureuses racines (wiry fibres, fibres de fer); porte (clothed) des feuilles rapprochées, serrées, imbriquées, distiques, étalées, plus ou moins récurves, lar- gement oblongues, épaisses et charnues, carénées à la base. Pédon- cules solitaires, axillaires, terminés par deux à quatre fleurs gigan- tesques, odorantes, d'un blanc d'ivoire, soustendue chacune, à la base de l'ovaire, par une large bractée ovée, colorée. Sépales et pé- tales également étalés, presque uniformes, longs de trois pouces, un peu charnus; et, à partir d’une large base, graduellement acuminés. Labelle aussi long qu'eux, cordiforme à la base, ové, acuminé, et de chaque côté, près du milieu, grossièrement et irrégulièrement denté ; de sa base, en dessous, pend l’éperon, fort long, cylindrique, gra- duellement rétréci, vert, long d'un pied; colonne (gynostème) très courte, épaisse, avec deux larges ailes ondulées de chaque côté du stigmate, qu’elles cachent presque entièrement. Clinandre galéiforme, blanc, bordé étroitement d'orangé. Pollinies 2, ovées, céreuses, attachées chacune à une glande (gland, caudicule!) sublinéaire (1). » Explication des Figures analytiques. - La planche représente une fleur et une feuille de grandeur naturelle, la première tronquée d'un côté, en raison de la justification du format. Fig. 1. Port très réduit de la planche entière. Fig. 2. Le sommet de l'ovaire avec le gynostème et l’anthère, Fig. 5. Les pollinies (fig. un peu grossies, empruntées au recueil cité). CULTURE. En raison de son habitat, cette plante exige une assez grande somme de chaleur en tout temps. On devra donc la traiter comme celles des Indes orientales, ou plutôt des îles de la Sonde (Java, Sumatra, Bornéo, etc.). On la tiendra en vase, et un peu exhaussée au-dessus d’une touffe de sphagnum; et appuyée, ce n'en serait que mieux, sur un fragment de tronc d'arbre. (1) Rédacteur unique de ce recueil, nous regardons désormais comme inutile de signer désormais les textes de nos planches, de même que nous n’avons jam L nos Miscellanées. Fu Planche 476. FICUS CARICA, vaR. KENNEDYENSIS. .FIGUIER DU CHATEAU DE KENNEDY. ÉTYM. V, ci-dessus, Te V, PI, 168. Moracezæ $ Ficeæ Nob. CHARACT. GENER. V. ibidem. CHARACT. SPECIF. Varietatum nunquam cxponiraus, præcipue quando nobis adsunt incognitæ, Castle Kennedy Fig. Horrt. scor. Tabula nostra 476. Le Figuier (25 des Grecs; 35%e, la Figue proprement dite; Ficus des Latins, Ficus carica L. (1), Fiquier de Carie, ainsi appelé d’après Pline, qui regardait les Figues de cette contrée comme les meilleu- res connues de son temps), à été connu et cultivé de toute antiquité, en raison de l'excellence de ses fruits. Ainsi, on lit dans la Bible, que le prophète Isaïe guérit le roi Ezéchias d’un ulcère dangereux avec des cataplasmes de Figues; le Figuier est cité par un des deux vieillards, dans le procès en adultère contre la chaste Suzanne, surprise par eux au bain, comme l'arbre sous lequel aurait eu lieu la scène; la contradiction avec son complice, qui nommait un autre arbre, les fit condamner tous deux, et innocenter Suzanne. Les Mythologues racontent ainsi l'origine du Figuier : SyYcéE (remarquez l'étymologie : Suxte, nom grec du Figuier), l’un des Titans qui voulurent escalader le ciel pour détrôner Jupiter, précipité par lui, fut reçu dans le sein de Zellus (la Terre), où il fut changé en Figuier. La plupart des anciens auteurs grecs ont parlé de cet arbre ; les poètes latins, Horace, Ovide, etc., l'ont cité dans leurs vers. On en nourrissait les oies pour les engraisser, et donner un bon goût à leur chair : ce que prouve le vers suivant : Pinguibus et ficis pastum jecur anseris albi., Hor. Dans les temps modernes, le père Rapin n'a eu garde de l'oublier, et vante la saveur de ses fruits : Nec vos divino spumantes nectare Ficus Transierim... (Lib. IV.) Nous remplirions plusieurs pages de ce recueil, si nous citions ici tous les passages où Pline parle de cet arbre, toujours avec cette emphase, cette prolixité (malgré la concision apparente de son style), cette crédulité qui lui sont ordinaires ; il vante, d'après Dioscoride et Théophraste, surtout, contre une foule de maladies, les qualités pharmaceutiques de ses rameaux, de son écorce, de ses cendres mêmes. Aüjourd'hui, on n'en fait aucun usage; mais on emploie (*) Voir pour la synonymie antérieure à ce temps-ci, Lamanck, L. 5, c. Nous em- ps quelques-uns des détails qui suivent au grand article de Loiseleur- ongchamps, que nous citons plus bas. TA # « CPLERLCC NE. 4: e: 4 LE eus — Qcodse.: FIGUE DU CHATEAU KENNEDY. tab. Lith. de L. Stroobant à Cand. _ ! FICUS CARICA, var. kennedyensis. volontiers quelquefois ses fruits dans des tisanes pectorales, pour cataplasmes contre des tumeurs inflammatoires, des abcès, etc., et pour gargarismes contre l'inflammation de la gorge. Il raconte que, de son temps on voyait dans le Forum (lieu des assemblées populai- res) un F iguier, qui avait poussé là spontanément, et qu'on y culti- vait en mémoire de celui sous lequel la louve allaitait Romulus et Rémus, fondateurs de Rome, comme on sait. Le même auteur dit, quon connaissait déjà de son temps plus de trente variétés de Figues, et il les énumère avec détails. 11 serait aussi oiseux que superflu, de les comparer avec celles de nos jours, que l'on compte par centaines. Ainsi, Loiseleur-Deslongchamps, dans sa notice sur le Figuier, notice fort longue, mais intéressante (Dict. d. Sc. natur. Te XVI. p. 555-566), rapporte que M. de Suffren, « qui, pendant plusieurs années, s'est occupé avec zèle et persévérance à décrire et à faire peindre toutes les variétés de Figues qu'il a pu trouver dans la seule Provence, a constaté qu'il y existait presque autant de variétés de cette espèce, que de Poires et de Raisins, c'est-à-dire, plusieurs centaines. À quel nombre prodigieux, » continue-t-il, » « ces variétés doivent-elles s'élever, si on y joint toutes celles qui sont cultivées dans le reste du midi de la France, en Espagne; en Portugal, en Italie, et surtout dans la Grèce, l'Orient et l'Afrique, contrées où le Figuier est un des arbres fruitiers les plus connus. » Il écrivait ceci en 1820, et depuis ce temps le nombre de variétés a dû considérablement s’accroitre encore. On comprend du reste, selon les judicieuses observations du botaniste-agronome que nous venons de nommer, que « comme tous les arbres fruitiers, cultivés depuis une longue suite de siècles, le Figuier commun ait produit un grand nombre de variétés ou de races distinctes, dont les principales ont chacune un port particulier, que l'habitude peut faire remarquer et reconnaitre, mais qu'il est presque impossible de décrire. La forme des Figues présente des caractères plus faciles à saisir; la qualité et le goût de ces fruits achèvent de faire distinguer l'arbre qui les porte. Dans les pays où les Figuiers sont communs, il n'y a pas de territoire, où l'on n'en rencontre des variétés particulières, inconnues ailleurs. On peut encore ajouter que, par le moyen des semences, on obtient tous les jours des variétés nouvelles, qui ne ressemblent, ni à celles qui leur ont donné naissance, ni à celles déjà connues; et cela rendra tou- jours impossible la connaissance générale de toutes les variétés. » Nous ne ferons pas ressortir les mérites de ces fruits, soit à l'état mûr, soit à l'état sec; dans le premier cas, ils sont juteux, très sucrés, très rafraîichissants, mais alors assez peu nourrissants ; dans le second, beaucoup plus sucrés, ils constituent un aliment sain, très nourrissant, et d'une grande ressource, là, où ils sont abondants, pour les gens pauvres, les campagnards, etc. On a cru longteraps, dans l'antiquité et même relativement dans FICUS CARICA, var. kennedyensis. les temps modernes, que le Figuier ne produisait pas de fleurs; on sait maintenant, en effet, que celles-ci, nichées dans l'intérieur arrondi du réceptacle, qu'elles tapissent littéralement, sont par conséquent invisibles de dehors. Néanmoins, dès 1545, Valerius Cordus en indiqua l'existence; mais il en regardait les ovaires et les styles comme des étamines; et ce n'est qu'en 1712, que La Hire en signala les fleurs mâles. Linné, à son tour, rectifia les données de ces deux botanistes; mais par une grave erreur, bien pardon- nable à cette époque, il considérait la caprification comme le seul moyen que la Nature mettait en œuvre pour la fécondation du fruit : caprification dont les découvertes ultérieures et l'expérience ont fait justice. Les fleurs mâles, en petit nombre, il est vrai, occupent la partie apicale du sycône, et suffisent largement à la fécondation des femelles, qui en tapissent les parties basilaires. : La caprification, dont il nous faut bien dire un mot, et qui d'ail- leurs n'était, et n’est encore, pratiquée qu'en Orient, consistait dans l'apport, sur les Figues cultivées, de Figues sauvages, recueillies dans les bois, dans lesquelles pénétraient quelques espèces de moucherons, qui dès-lors rendaient celles-ci fertiles. IL faut noter tout de suite que ce procédé n'était, et n’est pas en usage en Europe; et on sait, cependant, quelles délicieuses Figues produisent les con- trées méridionales de ce continent; on sait qu'à Argenteuil, près Paris, et ailleurs, c'est par milliers qu'on les apporte sur les mar- chés de cette grande capitale. . On a dit que les jeunes pousses, les jeunes feuilles, les fruits du Figuier, avant la maturité, contenaient un suce laiteux, très âcre et corrosif. Il y a ici une exagération évidente : que ce suc ait quelque peu d’âcreté, c'est possible! mais de là à être corrosif, il n’en est rien. Là, comme dans tous les fruits loin encore d’être mûrs, Poires, Pommes, Raïsins, etc., etc., le suc est âcre, amer; mais bientôt, par une fermentation naturelle, il devient saccharin, et donne à ces fruits cette saveur sucrée qui les fait rechercher sur nos tables. Comme de tous ces fruits encore, on peut en obtenir, en les fesant fermenter artificiellement, une liqueur vineuse, recherchée aujour- d'hui comme jadis, en Grèce et dans l’Archipel, puis une eau-de-vie, et enfin du vinaigre. Pline a expliqué longuement les divers procédés de cette fabrication. Les plus petites causes, dit un axiome populaire, produisent sou- vent les plus grands effets. Ainsi, nous est-il téméraire d'avancer qu'une des causes qui déterminèrent, en partie, la troisième guerre punique, suivie de la destruction de Carthage (146 ans avant J.-C.), ne soit pas la suivante : On lit dans Plutarque (traduction d'Amyot) ce trait de la vie de Caton l’ancien, qui poussait à cette guerre : « Un jour, outre ses remontrances, il avait expressément apporté dedans le repli de sa longue robe des Figues d'Afrique, lesquelles il jeta emmi le sénat, en secouant sa robe; et comme les sénateurs s'esmerveil- FICUS CARICA, var. kennedyensis. lassent de voir si belles, si grosses et si fresches Figues ; » « la terre qui les porte, dit-il, n’est distante de Rome que de trois jour- nées de navigation. »» On en avait, en effet, apporté de Carthage en trois jours seulement. Pressé de conclure cet article déjà long, et si loin d’être suffisam- ment complet (aussi dans ce but renvoyons-nous nos lecteurs à celui de Loiseleur-Deslongchamps ()), il nous faut cependant dire quelques mots descriptif du Ficus carica, avant de passer au sujet qui en fait le sujet proprement dit. Dans les contrées favorables à sa culture, le Ficus carica s'élève à la hauteur de six, huit mètres, sur un tronc un peu tortueux, revêtu d’une écorce grisâtre plus ou moins lisse, terminé par une large cyme étalée et lâche, à rameaux brièvement poilus. Son bois, blanc, mou, spongieux, n’est guère employé de nos jours dans l'in- dustrie, bien que l'arbre, dans les contrées méridionales, nous l'avons dit, acquière jusqu'à vingt-cinq pieds de hauteur, sur quatre à six de circonférence. Dans l'antiquité, toutefois, selon ce qui appert du passage suivant d'Horace, on y taillait des statues ; et nous nous étonnons, que tous les écrivains qui ont traité de ce Figuier, n'aient pas rappelé (ainsi que, du reste, plusieurs autres tout aussi impor- tants que nous avons cités, l'origine mythologique, etc., etc.) ce fait, cependant assez curieux : Or, Horace commence ainsi sa huitième satire (Lib. I) : c'est l'ar- bre lui-même qui parle : _ Olim truncus eram fieulnus, inutile lignum. Cum faber, incertus scamnum faceretne Priapum, Maluit esse Deum !.. Placé dans un champ, il est la terreur des voleurs, des oiseaux, etc. ; il met.en fuite les magiciennes d'une façon... très singulière; et, ami lecteur, ce petit passage, nous voulons vous le citer, pour vous dérider un peu, si vous aviez, en nous lisant l'hu- meur quelque peu chagrine. Voici : Témoin des horreurs (magiques !) qu'il voyait se commettre autour de lui, par lesdites sorcières (Canidie et Sagane). Nam, displosa sonat quantum vesica, pepedi Diffissa nate Fieus (?) . + + + + + + : ee Cum magno risuque jocoque ‘videres. 1 cote encore (synonymie et description) l’article de Lamanck, Encycl. ns: bot., Te I, cr Figuiers . 489; écui de PormerT, Hist. philos., elc., des Desiongehamps cité (Tous se copient!), et pour Fi de M. Miquez, in J mé. ? réa et fig. analyt., ouvrage mportant, qui a enfin jeté un grand jour sur cette belle et dificile partie de la Science. (?) En vérité, nous ne pouvons guère traduire cela convenablement pour être com- ris de ceux, en très petit nombre, nous l’espérons bien, qui ne comprennent pas le _ Le latin, dans ses mots, brave l'honnèteté ! FICUS CARICA, var. kennedyensis. Il y a de quoi rire! n'est-ce pas? Dans le nord de l'Europe, là, où on peut encore le cultiver, mais artificiellement, il ne s'élève guère plus qu'à deux, trois, ou quatre mètres au plus; et alors il se branchéie dès la base. Les feuilles en sont amples, alternes, pétiolées, cordiformes à la base, puis profon- dément découpées en trois ou cinq lobes, et scabres au toucher, en raison des nombreux poils courts et rudes qui les hérissent et sont plus ou moins caducs. Les fruits, ou sycônes, comme on dit en Botanique, croissent épars sur les branches ou dans l’aisselle des feuilles ; ils sont brièvement pédonculés; la forme en varie beaucoup : elle est globuleuse, ou piriforme, ou un peu pyramidale; le coloris n'en varie pas moins : il est rougeâtre, violâtre, blanchâtre ou ver- dâtre. Les fleurs, extrêmement petites, et dont nous avons déjà dit quelques mots, ont ordinairement les © : 5 segments périanthiens, 1-5 étamines, etc. Les © : un ovaire uniloculaire, plus rarement bilo- culaire ; un style latéral, quelquefois central; un stigmate profondé- ment bifide. Gasparini (Ricerche, 76, t. V. VI) a distingué, mais à tort évi- demment, sept espèces distinctes dans les variétés de ce Ficus qu'il a examinées, comme cultivées dans les campagnes napolitai- nes. Là, le Ficus carica devait varier, comme il varie partout. Aussi les sept espèces (V. MIQueL, I. c.) ne sont-elles que sept va- plus ou moins distinctes du type commun. L'espèce Caprificus EJUSD. (Ficus carica androgyna L.) (1. c. t. I. III) n’est que la plante sauvage, changée, améliorée, comme cela est inévitable, par une culture séculaire. Il en est de même de plusieurs autres espèces, citées par notre illustre confrère (S V. Caprificus usque ad $ Ficus genuinæ). Nous ne croyons pas devoir traiter de la culture de cet arbre; le lecteur, désireux d’en connaître les détails, peut, à cet égard, con- sulter tous les ouvrages de Pomologie. Nous arrivons enfin à la variété, dont nous avons spécialement à nous occuper. La Figue, ou mieux le Figuier du château de Kennedy, paraît avoir fait sa première apparition sur la scène pomologique en 1863, si nous en jugeons par un articulet du Journal of Horticulture du 4 août de cette même année; et sa notice suffit pour faire apprécier suff- samment la valeur dudit fruit, dont depuis la plupart des journaux similaires anglais ont fait à l’envi les plus grands éloges, que jus- tifient les nombreux certificats de première classe, et un premier prix, obtenus par elle à la grande Exposition de la Société d'Hor- ticulture de Londres, en juin 1865. … “ The Castle Kennedy Fig, » dit le Journal of Horticulture and Cottage Gardener du 13 juin 1865, « existe au château de Kennedy,en Ecosse, depuis plus de cent ans; mais comment y est-il arrivé? Quelle était son origine? Ce sont là des choses sur lesquelles nous n'avons aucu- FICUS CARICA, var. kennedyensis. nes données certaines. On suppose qu'à une ancienne époque, son premier propriétaire l'a reçu du continent; mais qu'il en soit ainsi, ou que ce Figuier ait été obtenu de semis? on ne sait rien à ce sujet; on peut toutefois affirmer qu'il est tout-à-fait distinct de toute autre variété cultivée dans ce pays. » Nous devons, interrompant un instant cette notice, présenter une objection, un doute, qui ont bien leur valeur d'être, au sujet du long temps écoulé, plus de cent ans! avant l'apparition dudit, qui n'aurait eu lieu qu'en 1863. Comme l’humble Violette, cette Figue se serait- elle modestement cachée pendant une centurie, pour nous arriver tout-à-coup dans sa gloire et son excellence? Mais continuons : « Le fait qui distingue éminemment cette Figue, est sa remar- quable précocité. Elle mûrit plus de quinze jours avant la Figue de Marseille, la seule (jusqu'ici) variété digne d'être cultivée pour sa précocité; et comme fruit à forcer, elle surpasse également toute autre par la rapidité avec laquelle on peut l'obtenir. Cette Figue, que nous a communiquée M. Fowler, l'habile jardinier du comte de Stair, au château de Kennedy, avait été cueillie sur un arbre, qu'on avait commencé à forcer le 20 février, et il était mûr en mai (1). » Le fruit est turbiné ou un peu obové (tout-à-fait piriforme, du moins d’après la figure, dont la fidélité est garantie), d'un très fort volume. La peau est d’un brun pâle obscur, depuis la moitié jusque près de l'œil, et d'un jaune verdâtre, de là jusqu'au pédoncule ; et la partie brunâtre est piquetée de points grisâtres. La chair, lors de son entière maturité, est très fondante, d’une excellente saveur, et d’une couleur opaline assez indécise; avec une très légère teinte rouge vers l'œil. » Selon M. Fowler, cultivé même en plein air, côte à côte, avec le Figuier marseillais, le premier mürit encore quinze jours avant lui, trois et quatre semaines avant le Turkey brun et le Brunswick... L'importance et l'intérêt de sa culture sont non-seulement d'être facilement forcé, mais encore de mürir ses fruits à une exposition murale sud-est et de bonne heure en août. » Etc. Il faut remarquer que si ce double mode de culture réussit aussi bien sous le climat ordinairement sombre et humide de l'Ecosse, il devra faire mieux encore sous ceux où le soleil est moins avare de ses rayons. Comme quelques lecteurs pourraient se demander de quelle na- ture est la gouttelette qui sort de l'œil et que représente la figure ci-contre : voici l'explication qu'en donne M. Fowler : « Quelques jours avant la maturité, une substance claire ressem- blant à du miel, et d'une exquise saveur, commence à couler de l'œil 1) On lit dans the Journal of Horticulture, que sur l'arbre en question la pre- mière Figue mûre a été cueillie le 27 avril, et qu’une corbeille en a été remplie le 25 mai. TOME XIII. — AVRIL 1866. 5 FICUS CARICA, Var. kennedyensis. du fruit; et après la maturité complète elle devient un peu vis- queuse, pend comme une goutte de rosée, et atteint une longueur d'un demi- à trois quarts de pouce, limpide comme du cristal, et donne ainsi à chaque fruit une très remarquable apparence. » N. B. Notre zêlé éditeur, toujours à l'affût des bonnes choses, en tient de jolis exemplaires à la disposition de ses clients. MISCELLANÉES. RECTIFICATIONS, Nous saisissons l’occasion du Figuier de Castle Kennedy pour rectifier une grave erreur dans laquelle nous ont fait verser quelques écrivains avant nous. Le Ficus stipulata Tauns. et Mig. (Plugiostigma stipulatum Zucc. ; Tenorea heterophylla Gasparr.) n’a rien de commun avec le Ficus scandens de LAMARCK, et serait, nous écrit notre savant confrère, qu’une forme rampante stérile du Ficus pumila de Linné, dont il deviendrait dès lors synonyme. Fesons observer toutefois ue notre Ficus stipulata porte facilement fruit. Voici la diagnose spécifique du icus stipulata (F. pumila Tuuns. et L.) telle que la écrite M. Miquel, dans sa belle Monographia Fieuum (1. e. VII. 459) : - F, ramis radicantibus junioribus hirtis; foliis oblique ovatis acutiusculis glabris subtus-pallidis nervisque albidis prominentibus, ramulorum fructiferorum majori- bus ovato-oblongis obtusis basi subcordatis et fere æqualibus ; stipulis deciduis ovato- ; triangularibus subtus adpresse pilosis ; receptaculis magnis piriformibus v. turbinatis setosis serius glabris subviolaceis. ; La description, que nous avons donnée, tant dans notre Horticulleur universel que dans notre Herbier général de l’Amateur (1 supra c*), complète cette phrase, suffit pour faire connaître entièrement cette intéressante plante, et prouver qu'elle n’a rien de commun avec l’Urostigma infestum de M. Miquel, comme on l’a avancé dans une des séances de la Société impériale et eentrale d'Horticulture de Paris (V. ci-dessus, Misc. p. 40), par une erreur qui n’a pas été relevée, malgré la discussion ouverte à ce Sujet. . MISCELLANÉES. De la DELAIREA ODORATA Nob. (1). (Annal. des Sc. natur., 3° sér., re année, 1844, p. 579; Hort. univ. VI. cum icone ; Herb. génér. de V'Amat., 2e sér., LV. fo 59. c. ic.; ZUustr. hortic. |. infra c. in leætu.) Dans l’une des dernières séances (25 janv. 1866. V. journal de la Soc. p. 67. 73), M. Rivière, jardinier-en-chef des jardins et des serres du jardin du Luxembourg, a présenté des rameaux fleuris de cette plante sous le nom de Senecio scandens DC., avec la syno- nymie de notre Delairea odorata. Nous ne pouvons accepter cette identification, et voici nos preuves à l'appui de notre dire. En 1843, nous avons soumis des échantillons en fleurs de la dite plante, successivement à MM. de Jussieu, Brongniart et Decaisne, et aucun de ces savants botanistes n’a pu tomber d'accord sur le genre auquel elle devait appartenir, et le rapportait à tel ou tel autre. En Allemagne, un célèbre synanthérologue en fesait un Mika- nia, ete., etc. (Voir SURTOUT à ce sujet notre DISSERTATION, et la synonymie détaillée rapportée dans ce recueil [Zllustr. hortic., T° IT, (1) Et non D. scandens, comme on l’a écrit quelquefois. MISCELLANÉES. Misc. p. %]). Voici, maintenant, nous ne savons de par quelle auto- rité, on la rapporte au Senecio scandens de De Candolle; mais si le rapprochement était juste, il faudrait avouer que la diagnose spéci- fique de cet illustre et toujours regretté botaniste serait singulière- ment inexacte. Ce sont ces opinions si diverses qui nous ont engagé de faire de la dite plante un genre nouveau, sous le nom de l'habile et zèlé horticulteur (et toujours regretté, mort si prématurément) qui l'avait soumise à notre examen, à qui nous l'avons dédié (1). Il serait trop long de reproduire ici les diagnoses génériques et spécifiques que nous avons écrites à ce sujet dans les recueils cités. Nous nous contenterons de faire ressortir ici les différences nota- bles qui existent entre la description de De Candolle et la nôtre; et nous font maintenir notre genre jusqu'à preuve contraire (?). Il dit: FoLUS basi truncatis cordatisve subrotundato-3-angularibus ; dans la nôtre, elles sont très profondément et très étroitement échancrées; les lobules eux-mêmes (1. 2. 3) dépassent de beaucoup la base; petiolis limbo brevioribus; chez la nôtre, ils sont trois fois plus longs; petiolus vix pollicaris; ici ils sont longs de plus de six pouces; les stipules, que ne décrit pas De Candolle, sont ici arron- dies, auriculiformes et ciliées; pedunculus bipollicaris; ici de trois et quatre pouces; folia sesquipollicaria longa et lata ; les nôtres en moyenne ont près de quatre pouces de diamètre sur trois de longueur; capi- tulis 8-9-floris; les nôtres en portent douxe; etc., etc. Est-il besoin de prolonger le parallèle? La Delairea odorata est une plante vigoureuse à longues branches sarmenteuses, bien ramifiées, grêles, à la fois rampantes et grim- pantes, au moyen de nombreuses racines aériennes, au moyen des- quelles quelquefois elle se soutient sur les arbres, les murs, les piliers, etc., lorsque la tige principale à péri par une cause quel- conque. Les feuilles sont assez amples, curieusement palmatilobées, succulentes et luisantes. Les capitules, très petits, mais très nom- breux, jaunes, forment de jolis corymbes paniculés, et exhalent une odeur suave, comparable à celle de l'Héliotrope. Dans le midi de la France et de l'Europe, à bonne exposition, elle est tout-à-fait rus- tique; mais dans le nord, elle exige l'abri de la serre froide, car elle ne peut supporter la plus légère gelée; et sous tous les rap- ports elle mérite d’être cultivée. Une assez faible ressemblance avec la Bryone l'avait fait dès son apparition dans les jardins, nommée Bryonia palmata, puis Breonia palmata. On n'en connaît pas la patrie; De Candolle à indiqué le Cap comme celle de son Senecio scandens. 1) Delaire, jardinier-en-chef du bean jardin botanique d'Orléans, prématurément su à l'Herticulture, dont il était un des Ps ses plus zélés on sg +) Et cette preuve est bien facile à faire, il ne s'agit que compa notre plante . les éhamlios authentiques du savant et regretté botaniste génevois. EC Planche 477. ROSE (mnt) MARÉCHAL NIEL, ÉTYM. Voyez ci-dessus, Te VIII, PI. 275, 305, ete , etc., les observations preé- sentées au sujet du genre Rosa, en renvoyant nos bienveillants lecteurs, quant à l'étymologie, l'histoire mythologique, poétique et littéraire de la Rose, aux articles déjà nombreux dans lesquels nous avons explicitement traité ces divers sujets; et quant à la liste des Roses figurées, la note (!) Z. c., à laquelle on devra ajouter : Te XI, PI, 441, et celle dont il s’agit. RosAcEÆ $ EUROSEZ. Rose (Tné) Maréchal Niel, PI. ci-jointe 477. Nous avons avoué quelque part le faible que nous ressentions pour les Roses, dites Thés, en raison de l’arôme si délicat, si fin qu'elles exhalent; et puis en ce qu'un bouquet, gros méme, de ces fleurs, renfermé dans une chambre, ne saurait causer la mort, comme cela s'est quelquefois malheureusement vu, ni même une céphalalgie. Cette nouvelle Rose, gagnée par M. Pradel, de Montauban (Tarn- et-Garonne, France), a été récemment mise par lui dans le com- merce. L'arbrisseau est vigoureux, bien ramifié, à aiguillons assez peu nombreux et courts ; les feuilles en sont assez amples, d'un beau vert; les fleurs volumineuses, bien pleines, et d'un beau jaune. C’est sans contredit l'une des plus belles de sa section. Comme tous ses congénères, ce Thé, peut-être cultivé dans le nord, à l'air libre, à la condition d'être protégé, seulement contre les grandes gelées, au moyen d'un peu de mousse ou de foin, qu'on assujétit à l'entour avec un morceau de toile grossière. L'établissement A. Verschaffelt le tient à la disposition de ses honorables clients. MISCELLANÉES. — — International Horticultural Exposition and Botanical Congrès. La Société d’Horticulture de Londres se propose d'ouvrir, du 22 au 25 mai pro- chain, une exposition dont le grandiose et la splendeur dépasseront toutes celles dont nous avons été témoins jusqu'ici (Fesons remarquer en passant que c’est la ville de Gand qui la première a donné, en 1844, l’exemple de ces magnifiques exhi- bitions internationales! Honneur à Gand, la ville des fleurs, ainsi que le premier, ut-être, nous l'avons appelée, dès cette époque). Le cadre de notre recueil se refuse a la reproduction du programme, où ne sont inscrits pas moins de deux cent trente- huit concours, comprenant tout ce qui concerne l’Horticulture, avec TROIS SÉRIES DE PRIX pour chaque concours, et variant chacun de une à deux, trois, cinq, six, sept, huit, neuf, dix et jusqu’à vingt et trente livres; prix qui constitueront une somme vruiment fabuleuse ! (chacun de 25 à 750 fr.!!!). Ajoutons à cela la splendide hospitalité que se propose de faire aux jurés, aux exposants, aux visiteurs, etc., cette grande Exibition, placée sous le patronage spé- cial de la Reine et du Prince de Galles. et ———— k Lith. de L.Stroobant, à Cards ji Verschatelt publ. | ROSE (THÉ) MARÉCHAL NIEL. NE j PP: : Ye FLO o Fran LCe” ( (9 d ÉAAL aa) À MISCELLANÉES. 27 AGRICULTURE ; HORTICULTURE. MAIS JAPONAIS A FEUILLES STRIÉES. (Blé d’Espagne, d’Inde, de Turquie, ete. — Zea Maïs L. Spec. 1378. LamaRcK, Hustr. t. 749. Derousseaux, in Encycl. bot. III. 680. Loisez-DesL. Dict. Sc. nat. XXVIL. 105. Por. Hist. phil. PI. HI. 82. Bonnarous, Hist. nat., agric., etc., du Maïs, in-fo, 20 pl., et in Maison rust. du XIXe siècle, I. 396. ete. — Enpuicu. Gen. PI. 742. Paz. ne Beauv. Agrost. 156. pl. 54. fig. 3. Kunrn. Enum. I. 19. et in suppl. ete. — Voir son ancienne et longue synonymie dans Lamarck, 1. c.). Zen Maïs L. var. japonica, foliis striatis. Si la Providence, par un immense bienfait, a doté l'hémisphère nord de plusieurs céréales précieuses, à la tête desquelles est le Froment, puis le Seigle, et enfin l'Orge, elle n’a pas moins fait pour l'hémisphère sud, en lui donnant le Maïs et le Riz, qui aujourd'hui, cultivés dans les contrées chaudes, ou même tempérées de l'Améri- que, de l'Asie et de l'Afrique, et en Orient surtout, sont souvent presque la seule nourriture de plusieurs millions d'hommes. Ici se présentent trois questions importantes, et dont la solution parait maintenant être définitive. De quelle contrée le Maïs est-il origi- _naire? La généralité de sa culture avait fait penser à d’estimables auteurs et voyageurs qu'il était indigène dans les contrées orien- tales. Nous ne pouvons discuter ici avec les auteurs le pour et le contre de cette opinion; mais il est maintenant suffisamment prouvé, et d'après Auguste St-Hilaire, qu’il est spontané dans le Paraguai, d'où il se serait répandu dans tout le reste de l'Amérique chaude et tempérée. Ce qu'il y a de certain, c'est que les divers conquérants qui ont ravagé et dépeuplé les populations du Nouveau-Monde, surtout au Mexique, l'y ont trouvé généralement cultivé; et à ces époques, si néfastes pour ces peuples, il est sûr que l'on ne le connaissait nulle part ailleurs, dans les autres continents. On rap- porte, par exemple, que c'était au Chili, dans les jardins des Incas, que se trouvaient les plus beaux pieds de Maïs; que les vierges pré- paraient avec sa farine le pain des sacrifices, et que l'on en tirait même une liqueur vineuse pour les jours des fêtes publiques; et même, mais ceci nous semble fort douteux dans un pays où l'or était si connu, que ses graines servaient de monnaie, etc. Les Grecs, les Romains l'ont-ils connu, ces derniers surtout qui connaissaient l'Inde par les conquêtes d'Alexandre, et le commerce des Carthaginois? Aucun de leurs auteurs, Dioscoride, Théophraste, Varron, Columelle, Pline, lui-même, si prolixe d'ordinaire, ni enfin le favori des Muses, le premier des poètes, passés, présents et futurs (in Georgic.), Virgile, puisqu'il faut l'appeler par son nom, non-seu- lement n’en ont pas dit un mot, ni même fait la moindre allusion. Voici, ce nous semble, deux des questions rationnellement résolues. Reste la troisième : y a-t-il plusieurs espèces de Maïs? TOME XII, MISC. — AVRIL 1866. 5 28 MISCELLANÉES. Hippocrate dit oui! mais Galien dit non! : Ici, un auteur, dont nous accepterions assez volontiers la com- pétence, car non-seulement il a cultivé, savamment décrit et bien figuré ces plantes, Mathieu Bonnafous (1), en reconnaît quatre : 2 — euragua Mouina (....?), foliis subserratis. 3° — hirta M. B., foliis hirtis. 4 — erythrolepis M. B., seminibus compressis, glumis rubris (ruffle rovy). « Ces caractères, » dit l'auteur, « ne s’altèrent jamais au point de devenir méconnaissables, ont donné naissance, la première sur- tout, à un grand nombre de variétés, transmissibles par semis (2), ou plutôt à une multitude de races, qui diffèrent entre elles par la cou- leur, la forme, le volume des graines, leur consistance, l’époque de leur maturité, ou par d’autres modifications légères, mais assez solides (CONSTANTES !) néanmoins pour se reproduire, etc. » Toutefois, quant à la quotité des espèces, nous pensons avec bon nombre d'auteurs subséquents, qu'il n’en existe qu'une seule, le Zea Maïs L., qui a dû, sous l'influence de la culture et de tant de climats divers, subir dans ses formes générales plus ou moins de modifications. Selon notre célèbre agronome Parmentier, dont nous parlions dernièrement au sujet du Topinambour, ét dont le mémoire sur le Maïs fut couronné en 1784 par l'Académie de Bordeaux, cette pré- cieuse plante était connue en France dès le règne de Henri II (1548- 1559); et d'après un passage du Théâtre d'Agriculture d'Olivier de Serres, on peut conjecturer qu'il fesait partie des cultures. Quoi qu'il en soit, on comprend facilement combien le Maïs a dû, sous l'influence de la culture, produire un grand nombre de variétés sans en altérer ses formes caractéristiques; « mais, » dit Loiseleur-Des- longchamps (L. c.), « qui diffèrent entre elles par le nombre, la gros- seur et la couleur des graines, par la forme des épis, etc. En effet, on trouve des variétés plus ou moins élevées: il y en a qui ont besoin de cinq mois pour parcourir toutes les phases de leur végétation, tandis qu’il ne faut qu’à peine la moitié de ce temps à d’autres pour parvenir à leur parfaite maturité. On en distingue à grains violets, purpurins ou noirâtres, plus ou moins foncés; d’autres sont tout-à- fait blancs ou d'un jaune pâle; il en est à grains bigarrés d’une ou plusieurs couleurs; quelquefois des grains de diverses couleurs se trouvent rassemblés sur le même épi; ces grains sont d’ailleurs plus ou moins gros, plus ou moins nombreux: on en a compté jusqu'à sept cents sur un seul épi. Ils sont aussi disposés par rangées dont () Hist. nat., agric. et économ. du Maïs, par M. Bonnafous, directeur du jardin royal d'Agriculture de Turin, in-fol. avec 20 pl. (?) Lapsu calami cel. auct. rraNsmissaBLes de semis /!! MISCELLANÉES. 29 le nombre depuis huit jusqu’à seize; les épis sont quelquefois ra- meux. Enfin, il n’est pas rare de voir des fleurs femelles entremé- lées dans les panicules de fleurs mâles, ou de trouver quelques fleurs placées à la partie supérieure des épis femelles. » Etc., etc. Il ne saurait entrer dans notre cadre de nous étendre davantage au sujet du Maïs, de la description de ses variétés, de leur culture, ni des nombreux usages auxquels on peut employer ses graines, tant pour la nourriture de l’homme que pour celle des animaux domestiques, chevaux, bœufs, cochons, dindes, poules, oies, pi- geons, etc., et même pour les poissons des viviers. Quant aux vola- tiles des basses-cours, on les leur donne surtout sous forme de farine délayée dans de l'eau chaude; et il est prouvé que leur chair en acquiert un meilleur goût. L'industrie peut en tirer du sucre, et par conséquent de l'alcool ; on en confit au vinaigre les jeunes épis, en guise de cornichon, et d'un goût préférable. Coupé en vert, il est un excellent fourrage pour les bestiaux; etc., etc. Enfin, on en emploie quelquefois la farine en certains cas médicinaux. . Considéré sous le rapport horticole, le Maïs est une belle plante, d'un port pittoresque et ornemental, qui s'élève d'un mètre et demi à deux, aux longues feuilles rubannées, recourbées avec grâce, et qu'agite la moindre brise; ses panicules florales en forme de pana- che, enfin ses élégants épis, forment un ensemble digne d'attirer l'attention. Il est temps enfin d'arriver à notre sujet. La variété dont nous devons nous occuper a été gagnée de semis au Japon, par M. Hogg, qui en envoya des graines à son frère, hor- ticulteur, à New-Yorck. « Elle semble être, selon la circulaire émise par M. Benary, horticulteur, à Erfurt, une variété du Zea curagua (on a vu plus haut ce que nous pensons des espèces du Maïs (‘)), ou Maïs péruvien. » Elle acquiert une hauteur de cinq ou six pieds; et ses feuilles, alternativement opposées les unes aux autres, sont larges de deux ou trois pouces et longues à peu près de quatre pieds, à belles striures égales, roses pendant la jeunesse, puis alternative- ment vertes ou blanches. La plante rappèle l'Arundo donax panaché, mais elle est bien plus élégante, plus imposante. Groupée, en effet, par quatre ou cinq individus à la fois, cette plante justifiera réellement l'éloge qui vient d'en être fait. La mai- son A. Verschaffelt est en mesure d'en procurer de jeunes plants dès l'apparition du beau temps. 1) Et de plus, selon Kunth, le Zea curagua (foliis serratis!) est plus petit dans si ses ete que l’espèce-type; ce di né s'accorde pas avec la plante dont il s’agit, : er 30 MISCELLANÉES. PLANTES RECOMMANDÈRS. (&SPÈCES RARES OÙ NOUVELLES.) RAAANANPE Tillandsia xiphioides (1). Bromeliaceæ $ Tillandsieæ. Deux fois introduite, et deux fois oubliée et perdue, cette intéres- sante et rare Broméliacée est-elle cette troisième fois réintroduite pour de bon, comme disent les enfants? Il faut l'espérer. Bellendenker (ou mieux Gawler) la figura dans le Botanical Register, 1. c., en 1815, sous le nom cité en titre, et qui doit avoir la priorité. Nous en avons nous-même fait exécuter un dessin en 1840, d'après un individu cultivé dans l'établissement d'horticulture Cels, frères (alors), et la présumant nouvelle, nous lui avions donné le nom de suaveolens, bien justifié par le suave parfum de ses jolies fleurs blanches. Elle est originaire du Buenos-Ayres, notamment aux environs de Mendoza, au pied de la Cordillère, où elle croît sur les arbres et sur les rochers, où l’a recueillie feu Gillies. C’est une petite plante à feuilles rosulées, étalées, subincurves à la pointe, rigides, peu-à-peu acuminées-subulées, à partir d'une large base, longues de 0,10-15 sur 0,01 1} (à la base), à bords relevés et enroulés au sommet, toutes entièrement couvertes d’un court duvet d’un gris argenté. Le scape, un peu plus long que les feuilles et terminal, est revêtu de longues squames ou bractées, étroitement imbriquées-distiques, dressées, contiguës, d’un vert jaunâtre. Les fleurs, au nombre de Cinq ou six, sont très grandes, blanches; les longs onglets des seg- ments sont enroulés en tube; le limbe, très ample, est fortement récurve, crispé-ondulé aux bords, etc. Le stigmate triparti, est passe en raison de la révolution des segments du périanthe (Serre chaude). Thibaudia cordifolia (2). Vacciniaceæ S .…..? Découverte originairement par de Humboldt et Bonpland, à 1200- 1400 toises d'altitude supra-marine, dans les landes de la Nouvelle- (1) T. Tota argenteo-tomentosa; foliis dense rosulatis patenti-incurvis e basi lata longe late subulatis marginibus incurvis v. involutis; scape brevi v. elongato sim- plici ; spica disticha lincari-oblonga multiflora ; bracteis anguste oblongo-lanceolatis acuminatis dense imbricatis; floribus albis; sepalis anguste subulato-lanceolatis attenuato-acuminatis; pelulorum unque elongato-lineari, lamina oblongo-obovata acuminata recurva crispata; stigmatis lobis brevibus recurvis. J, D. Hook. L. i. c. Tillandsia xiphioides Ke. (GawLer!) Bot. Reg. t. 105 J. D. Hook. Bot. Mag. t. 3562. February 1K66. Tillandsia suaveolens Nos. et olim. mscr. (Hortic. univers. VI....?) (?) T. Ramulis glabratis teretibus; foliis breviter petiolatis oblongis obtusis inte- gerrimis basi cordatis 5-7-plinerviis; petiola pubescente ; floribus subcapitatis, capi- tulis (*) terminalibus nutantibus bracfeis amplis oblongis concavis subsericeis invo- (*) Ut non semel observavimus hoc verbum Asteraceis, Seabiosis et ob inflorescentiam peculiarem, s0- atiribuendum esse deberet; gratia exempli, in Vacciniaceis non exstat capitulus, Etab. Lith. de L. Stroobant, à Gand. pa) rt monté ol cs LR À ES PA PTE HABRANTHUS FULGENS. D. Hook CR? | Lette” oide). Planche 478. HABRANTHUS FULGENS, HABRANTHE ÉCLATANT, ÉTYM. dôpés, gai, agréable; dyêcs, fleur. AMARYLLIDACÆ $S HIPPEASTREZ. CHARACT. GENER. Perigonium su- perum corollaceum e tubo brevi subin- fundibulare (v.subeampannlatum) limbo 6-partitum regulare; fauce incrassata, membrana anpulari v. squamis instruc- ta; laciniis subæqgualibus multinerviis magis minusve patentibus. Stamina 6 fauci pariter ivserta valde inæqualia de- clinata mox ascendenti-ineurvata (nec recurvata, sicut Herg.!) semi-fasciculata. Antheræ oblongæ dorso medio aflixæ ver- satiles. Ovarium inferum triloculare, loculis pluriovulatis. Columna stylina declinata mox ut stamina incurvata et superans (nec declinato-recurva, send. Hers.). Stigma trifidum , laciniis reeur- vatis. Capsula turbinata trisulca. Semina in loculis biseriata compressa horizonta- lia, testa crustacea atra. Herbæ americanæ bulbiferæ scapigeræ (amitiferæ rectius !); folia lineari-lorata bifaria (an semper?) (rectius ames!) fistulosus multi-rarissime uni-florus. Spatha monophylla apice bi- . fida. Flores pedicellati umbellati inœqua- liter declinati. Ex Hene., Expuicu., Kunrn, ls i, es, cum plurib. observ. nostris. PRE NS flaccida. Scapus Habranthus HenserT, Amaryll. 157, cum plur. icon, Bot. Mag. t. 2464. 2485, 2597. 2659. 5596. 3779. 5961. SwEer, Flower-Gard. IL. t. 14. 70. 107. Bot. Reg. t. 849. 11925. 1148, 1596. 1417. 1638 (Amar.). 1697. etc. etc. Kuxrn, Enum. V. 491. Lopoic. Bot. Cab. t. 1677. 1761. 1771.— AmaryllisS Habranthus(Scuurr. fratr. $ Amar. \ Hippeastrif. VII. L. 806) Enoucn. Gen. PI. 1275 et * Meisx. Gen. PI. 595 (296) , etc. CHARACT. SPECIF. Z. elatus robus- tus, foliis glaucescentibus 10-12-pollica- ribus linearibus obtusis recurvis dorso convexis; scapo (lege amiTe (1)!) tereti glauco basi purpurascente; spatha lace- ra; floribus 6-8 pedicellatis amplis 4-5- poil. diametro; perianthii tubo brevi extus flavo, lobis lincari-oblongis paten- tibus miniatis basi (intus)stellatim aureis; squamis 2-cruribus; filamentis flavis; stigmate minute trilobo. 3. D, Hook. l.i.c. Habranthus fulgens J. D. Hook. Bot. Mag. t. 5565. March, 4866. Tabula nostra 478, ex iconc illa referta deminuta lus quam media dimensione (1 f.! sed in ic. angl. 7!). Arr « Plante véritablement magnifique! » dit avec raison M. Hooker, fils, au commencement de la notice qu'il lui consacre, comme on en peut juger d'après la figure annexée ci-contre, copiée d'après la planche double donnée 1. c. dans le very valuable recueil, qu'il rédige dorénavant après la perte de son regrettable père. Malheureusement, dans cette notice, nous ne trouvons aucuns documents historiques au sujet de la découverte, de l'introduction, des époques qui s’y rapportent, et de la patrie même de cette splen- dide Amaryllidacée; le savant auteur nous apprend seulement qu'elle lui a été communiquée par MM. Backhouse, horticulteurs, à York. : « Comme espèce, dit M. Hooker, fils, elle est très voisine de (‘) Une dernière fois, la hampe n’est pas un scape! TOME XIII. — MAI 1866. HABRANTHUS FULGENS. l'A. phycelloides Herbert (Bot. Reg. t. 1417); mais toute la plante est deux fois, et au-delà, plus grande, autant qu'on en peut juger d'après la médiocre (indifferent) figure qui en a été donnée; notre plante en diffère par un coloris plus vif, des filaments staminaux jaunes, par les lobes de son périanthe plus amples et plus largement étalés, et dans le caractère de La couronne à leur base, laquelle, dans l'A. phycelloides, est disposé en une membrane annulaire barbue, mais qui dans notre plante consiste en squames bifides et charnues. » _ Comme nous ne l’avons pas encore observée en fleurs, nous re- produisons également et forcément la description qu’il en donne. « Bulbe non observé (nous pouvons le représenter ici!); feuilles glaucescentes, linéaires, récurves, obtuses, convexes, et à peine carénées à l’extrème sommet (beak!). Scape (HAMPE) haut d'un pied et demi, de l'épaisseur du petit doigt, glauque vers le sommet, pourpre plus bas. Fleurs: sept dans le spécimen observé, larges de quatre à cinq pouces, d'un écarlate brillant. Tube jaune extérieure- ment (vers la base seulement, ex figura!); lobes linéaires-6blongs (lan- céolés, ex figura!), aigus, d'un jaune d’or à la base, le jaune formant une marque triangulaire, définie (tout simplement une étoile, ex figura). Filaments staminaux jaunes. Stigmate finement trilobé. » (Parenth. nostris). Dans notre opinion, si nous osons contredire celle de l'éminent botaniste que nous citons, cette plante appartient plutôt à l'Hip- peastrum qu'à l'Habranthus : genres en effet très voisins, et même trop voisins : mais toujours très différents de l'Amaryllis proprement dit, comme nous croyons l'avoir suffisamment prouvé ci-devant, V. exempli gratia : Hippeastrum procerum Nob. — Amaryllis procera Duchart. (Te XI, PI. 408, etc). Quoi qu’il en soit, c’est là, nous l'avons dit et nous le répétons, une magnifique plante, que n’hésitera aucun amateur à acquérir, et qu'est en mesure de leur procurer notre éditeur, M. Ambr. Ver- schaffelt. Bien que la patrie n’en ait point été désignée, il est indubitable qu'elle est originaire du Chili ou du Pérou, ou des contrées voi- sines. CULTURE, Serre tempérée ou froide. Terre riche et un peu compacte; arro- ments modérés; repos complet, et à sec, après l’évolution totale de la végétation. ant, à € 4 tr 000 Tunde LS affelt . sch to. Ver 07 il pi x.in trousant fils, ad. nat. çt 1 REINE DES PAYS uÔ ( , -BAS. à à INDICA EM O dd 7. AZALEA Planche 479. ATALEA (inoica) REINE DES PAYS-BAS, ÉTYM. Voir notre Jardin fleuriste, Te IN, PI. 257 (Confer tamen de quibusdam articulum dictum Azalée Bouquet de Flore, liusrr. uorric., Te XH, PI. 415). ERICACEÆ $S RHODODENDREZÆ. CHARACT. GENER. Hybridarum Varictatumque spuriarum semper omit- CHARACT, SPECIF, timus. Azalée de l'Inde, Reine des Pays-Bas (Maenuour). Nostra tabula 479. La toute gracieuse variété et distincte dont il s’agit a été gagnée de semis par M. Maenhout, enlevé bien prématurément à l'Horti- culture, dont il fut devenu un praticien distingué. Présentée par Jui à l'Exposition internationale d'Amsterdam, en avril 1865, elle y a obtenu le second prix, comme le plus beau semis; et a été dédiée à S. M. la Reine des Pays-Bas: haute dédicace, sans doute, mais non indigne du mérite de cette nouvelle Azalée. Les fleurs en sont très grandes (0,07 de diamètre), d'un rose tendre, passant au blanc vers les bords. De jolies petites macules, d'un cocciné vif, en ornent les parties supérieures, sont très rappro- chées sur le lobe supérieur, plus distantes sur les lobes latéraux; et les deux défléchis en portent également quelques-unes vers leur base centrale. L'établissement A. Verschaffelt est dès ce moment en mesure de procurer cette belle variété à ses honorables clients. PAPPPPPAI Un mot sur 16 LODOICEA SECHELLARUM. (PHOENICACEÆ Ÿ ARECEZÆ.) Dans l'excellent et complet article écrit sur ce sujet par W. Hooker dans le Botanical Magazine (PI. 2754—2758, et 8 p. de texte), il évalue la hauteur moyenne de ce Roi des Palmiers à cinquante ou soixante pieds; mais allant quelquefois à quatre-vingt et cent pieds, en y comprenant l’amplissime couronne frondale. Dans une lettre adressée à ce regretté savant, par M. Swinburne Ward, en août 1865, ce voyageur rapporte que, dans une propriété de l'Ile Praslin (une des Séchelles), on en a abattu un individu dont le stipe ne mesurait pas moins de cent quatre-vingt-six pieds ; qu’il en restait encore plusieurs vivants, hauts de cent cinquante pieds. On voit que ce magnifique Palmier, sous le rapport de la hauteur, n'a guère d'autre rival que l’/riartea andicola Spnnc. (Ceroxylon andicola HB. et Bowp..). Rappelons que les frondes, au nombre de douze à vingt, qui couronnent le stipe, colonnette svelte et élégante, n’ont pas moins de vingt pieds de long sur dix ou douze de large, sont en forme d’éventail et portées par des pétioles aussi longs qu’elles. Il faut dire que les dimensions foliaires diminuent beaucoup chez les vieux in- dividus. Mais cent quatre-vingt-six pieds ! Quelle grandeur et quelle majesté!!! et 0 Glen — Planche 480. DENDROBIUN DIXANTHUN, DENDROBE A DEUX JAUNES. ÉTYM. GÉNÉR. Voir notre Jardin fleuriste, Te ler, PI. 11. ÉTYM. SPÉCIF. dÿs, deux fois; £ævêes, jaune. ORCHIACEZÆ $ MaLaxEæ SS DENDROBIÆ. CHARACT. GENER. Y. ibidem. antice minute emarginato, toto margine i iculato; carinula CHARACT. SPECIF, D. Cul o | Minute serrulato denticul A teretiuscu'o basi valde rs pt FA rap tt Be sesquipedale ; racemis brevibus laterali- ce z'Érest bus 2-5-floris ex caulibus vetustis ; mento | TEM:/-1-C- =: Rorus:f Parvo obtusangulo; sepalis lanccolatis | . Bendrobium prenne Se 20i acutis ; petalis oblongis acutis sublongio- | in Gard.-Chron. New 1! Le Me ribus margine minute denticulatis; La- | (1865). Barem. Bot. Mag. t. 5564. March, bello ab ungue lato hastato subquadrato | 1866. : obtusangulo antrorsum dilatato, medio Nostra tabula 480, ex anglica referta. SPP PPR PP PIN de M. J. Bateman, auteur des Orchidaceæ of Mexico and Guatimala, d'une belle Monographie spéciale des Odontoglossum, etc., et qui paraît devoir s'occuper de celle des Dendrobia, fait remarquer (1. s. c.) que le Moulmein (grande contrée de l'Inde), cette mine inépuisa- ble (inexhaustible!) de nouveaux Dendrobes, est aussi la patrie de cette belle plante, où elle a été découverte par le Révérend C. P.I. Parish (à qui on est également redevable de la découverte et de l'introduction de bon nombre d’autres belles espèces), qui en a en- voyé des individus vivants à MM. H. Low et C°, à Clapton. « Elle végète rapidement, dit l’auteur, et fleurit de bonne heure en été, sous l'influence d'une culture ordinaire. Malheureusement, les feuil- les tombent des tiges, vieilles ou même jeunes, avant que les fleurs aient le temps de s'épanouir, circonstance qui nuit matériellement à leur effet. » Malheureusement AUSSI, nous devons le faire observer, c'est un cas assez ordinaire chez ces intéressantes plantes. M. Bateman relève, dans l'intérêt d’une prompte dispersion de cette espèce dans les collections, une erreur échappée à M. Reichen- bach dans l'excellente description que ce savant Orchiologue en a donnée (L.s. c.), et qui déprécierait singulièrement la plante : « il a écrit que les fleurs se montrent solitairement sur les vieilles tiges » : erreur qu'à plusieurs reprises il a été à même de relever, tant dans la collection de Knypersley, que dans plusieurs autres. Le nom spé- cifique fait allusion aux teintes différentes du Jaune dans les fleurs (teintes doubles, qu’au reste on observe également dans les Dendro- bes à fleurs de cette couleur (V. Zllustr. hortic. T. PI. 15. D. fimbria- tum Lindl.; III. PI. 101.2. densiflorum Lindl.; V. PI. 164. D. chryso- À. Vérschaffelt : publ. # Penn, ; FER #4 Fe } Fe ! ; # lerit . Jerx chaude). 1 DENDROBIUM DIXANTHUM 2 " \ PATES DATES LL 4 F # £ $ Ê Æ sa é ee F ; ; : est À . "0 à : : à # DENDROBIUM DIXANTHUM. toxum Lindl.; etc.). Le premier ajoute que, par la forme de ses feuilles graminéennes et très pointues, elle ressemble au D. adun- cum Wallich (Bot. Reg. misc. 58. 1842), et en donne la description suivante : # « Tiges dressées ou presque dressées, lisses, un peu fusiformes, hautes d'un demi-mètre environ. Feuilles graminéennes, très aiguës, de trois ou quatre pouces de long, caduques avant l'apparition des fleurs. Racèmes courts, 2-5-flores. Sépales lancéolés-aigus, formant une sorte de menton à leur base: pétales oblongs, aigus, de moins d'un pouce de long, un peu plus larges que les sépales, faiblement dentés aux bords; les uns et les autres d'un jaune pâle. Labelle projeté en avant d'un large onglet hasté, presque carré, obtusangle, denticulé tout le long de ses bords, et portant à sa base une barre transversale ; le coloris est le même que celui des autres segments, excepté sur le disque, lequel est d'un orangé foncé. CULTURE. Serre chaude; traitement indiqué déjà ci-dessus à plusieurs re- prises. MISCELLANÉES. Hermaphroditisme chez l'AUCUBA JAPONICA Thunb. Dans le Tome onzième de ce recueil, PI. 399, nous avons rap- porté, au sujet de ce bel arbrisseau. tous les détails historiques et botaniques parvenus à notre connaissance, et nous avons pu même réyiser en partie la diagnose générique qu’en avait donnée Endli- cher (Gen. PI. 4575). On sait que le premier individu chargé de ses jolis fruits, qu'on ait vu en Europe, a été acquis à très grands frais par M. A. Ver- schaffelt, qui l’a présenté à diverses expositions, où il a attiré l’at- tention de tous les amateurs et horticulteurs, et surtout des bota- nistes. On sait encore que la découverte et l'introduction vivante de l'individu mâle, resté inconnu pendant plus d’un siècle, sont dues au célèbre voyageur-botaniste Fortune, qui n'a pu, dans ses nom- breuses et fructueuses explorations au Japon, trouver que celui-là. Ainsi, l'individu mâle est donc fort rare, même dans son pays natal; et cette circonstance explique sa non-introduction pendant tant d'années en Europe (Voir l’article précité pour plus de détails). Mais, que nous sachions du moins, le mâle (il est à peine besoin de dire avec quel empressement on s’est hâté de propager celui-là) et la femelle étaient restés invariablement unisexués. Voici un fait MISCELLANÉES. authentique, éminemment intéressant, aux points de vue botanique et horticole : fait, de la connaissance duquel nous sommes redevable à l'obligeance de M. Narcisse Gaujard, horticulteur-pépiniériste, aussi zélé que distingué, à Gand. Un individu, obtenu d'un semis de graines de l'Aucuba japonica femelle ordinaire, a développé cette année (1866, de janvier à avril) une panicule thyrsoïde, luxu- riante, dont toutes les fleurs étaient hermaphrodites, ainsi que nous l'avons constaté, oculo nudo vw. lente armato! Quatre étamines par- faitement constituées flanquaient donc un style également normal, et dont le stigmate nous a paru même un peu plus large et légère- ment lobé. Voici le fait dans toute son éloquente simplicité. Nous supposons que l'heureux obtenteur de cette intéressante plante s'empressera de le multiplier; et nous devons dire que nous serons bien curieux d'en suivre les développements ultérieurs, pour nous assurer : 1° que le fait est acquis désormais à la Science, et non purement acciden- tel (1); 2° si plus tard ces fleurs pourront nouer, à quoi aiderait au besoin une fécondation artificielle. PAPPPPPPAIIS Nous avons également donné dans l’Allustration horticole, Tome VI, PI. 197, la figure et la description, d’après les auteurs, d’une autre espèce d'Aucuba (A. himalaica J. D. Hook. et Thomps.); il semble- rait qu'il en existe deux. Toutefois (V. 1. c.), J. D. Hooker paraît disposé à croire que l'espèce qu'il a trouvée dans l'Himalaya ne serait peut-être, malgré l'immense distance qui sépare le Japon de ces montagnes, qu'une forme de la première, arrivée là (grâce aux moyens qu'emploie la Nature pour la dissémination des graines, par les oiseaux, par exemple, friands des baies de ces plantes!) par la haute chaîne des montagnes humides et neigeuses, intermédiai- res entre le Japon et le Sikkim; et offrant l’une et l’autre les mêmes caractères, quidémontreraient, sinon une identité parfaite, du moins des variations spécifiques assez peu sensibles de la seconde compa- rées à la première. Nous adoptons volontiers cette manière de voir. Le grand nombre de variétés, obtenues dans ces derniers temps par la fécondation des deux Aucubas japonais, mâle et femelle, tendent pleinement à confirmer la prévision du savant anglais. Les divers feuillages sur- tout offrent dans ces variétés des différences considérables, quant aux dimensions du limbe et des dents qui le bordent. (!) Au moment de donner bon-à-tirer de ce folio, une lette de M. Gaujard nous apprend que, dans l’une des fleurs observées, l'ovaire présentait des graines qui paraissaient bien conformées ; mais que la fleur est tombée avant la maturité. RS MISCELLANÉES. 31 temp ne DE mn me a Grenade, dans les provinces de Bogota, Merida, Caracas, Loja, etc., où l'ont retrouvée divers Yoyageurs-botanistes, entr'autres le doc- teur Triana, qui dit que dans son pays natal (Andes de Bogota) les habitants lui donnent le nom de Uva de Anis (raisin d’anis). Cette belle plante, récemment introduite, à ce qu'il semble (en Angleterre), à été présentée, en décembre dernier, par M. Bateman, à la Société d'Horticulture de Londres, sous le nom de Zhibaudia ocanensis ; mais que M. J. D. Hooker, en s’occupant de sa description, reconnut faci- lement n'être autre que le Thibaudia cordifolia, dénomination qui doit nécessairement avoir la priorité. Voici comment il la décrit : « Arbuste ramifié, presque glabre, excepté au sommet des rameaux, sur les pétioles et l'inflorescence. Branches cylindriques, pubescentes par des poils étalés. Feuilles ovées-oblongues, obtuses, très entières, légèrement récurves aux bords, glabres en dessus et en dessous, où elles sont couvertes de petites glandules éparses ; 5-7-nervées à la base, longues d'un pouce et demi à trois. Pétioles très courts, pubescents, ainsi que les ner- vures, légèrement en dessous. Racèmes réunis en un bouquet (head!) de fleurs serrées, et dont la base est recouverte par des bractées imbriquées, concaves, oblongues, presque soyeuses. Fleurs portées par de courts pédoncules ou pédicelles, longues de près d'un pouce, d'un rouge vif, et blanches au sommet des corolles. Tube du calyce subglobuleux, déprimé et presque tronqué à la base; à cinq courtes dents. Corolle tubulaire, mais ventrue, à la fois cylindrique-oblongue, fortement contractée à la gorge, et à cinq courts lobes étalés. Eta- mines à très courts filaments, et à longues anthères oblongues, dont les locelles se terminent en un double tube allongé, dressé, et s'ouvrant par devant en deux fentes terminales. » Les fleurs sont quelquefois tétramères ou hexamères. » Batemania grandiflora (1). Orchiaceæ S Vandeæ SS Maxillarie. « Très belle plante, » dit avec raison M. Bateman, l'auteur de lunatis; floribus breviter pedicellatis; calycis tubo depresso; limbo breviter dentato; corolla tubulosa-ventricosa extus pubescente, ore contracto 4-6-dentato ; filamentis brevibus latis; antheris lineari-oblongis in tubum sulcatum elongatum apice bi-rimo- sum productis. J. D. Hook. 1, i, c. * É rr Thibaudia cordifolia HB. et Kunrn, Nov. Gen. ct pec. IT. 271. t. 255. Kunra, PI. æquin. Syn. 11. 225. DC. Prodr. VII, 565. J. D. Hook. Bot. Mag. t. 5559. Fe- bruary 1866. — ocanensis Barem. Mser. Proclisia cordifola Kiorsen, Linn. XXIV. 52. (1) B. Pseudobulbis ovatis lucidis diphyllis; foliis valde coriaceis lanceolatis acu- tissimis racemis basilaribus 2-5-floribus 3-plo longioribus ; sepalis exlerioribus liberis lanceolatis acutissimis patentibus æqualibus, internis paulo minoribus subcarnosis basi latis; labello brevissime unguiculato basi gynostemii productæ articulato sub- concavo trilobo, {obo medio majore fimbriato apice longe acuminato. Gymnostemium (cotumna sic !!! sed paulo altius rectius clr. auctor scripsit gymnostemium) arcuatum, TOME XIII, MISC. — MAI 1866, - 6 32 MISCELLANÉES. l'article (1. e.), « introduite, il y a quelques années déjà (1855), de la Nouvelle-Grenade. On ne dit rien de plus de son histoire. Trouvée dans cette vaste contrée, à quatre mille pieds d'altitude au-dessus de l'Océan, altitude moins élevée que celle où croissent la maJo- rité des autres Orchiées de ce genre, au nombre de six ou sept, elle demande, fait-il remarquer, un peu plus de chaleur que celles qu'on a appelées Orchidées froides. Elle est encore (1866) extrêmement rare, et la belle figure, qu’en donne le Botanical Magazine (1. i. c.), à été exécutée, au printemps de 1865, d’après un individu de la très célè- bre (far-famed!) collection de M. Rucker. Non-seulement la plante est très belle, mais elle est surtout Cu- rieuse par les bigarrures linéaires de toutes les divisions de son périgone, comme on va en juger par la description sommaire qui suit, empruntée en partie au recueil anglais. Pseudobulbes ovés, profondément sillonnés (1), luisants, longs de deux-trois pouces, portant de grandes feuilles lancéolées, acuminées- aiguës, très coriaces, longues d'au moins trente centimètres sur six de large. Les racèmes, assez courts, partent de la base et de l'aisselle d'une squame ou bractée, et sont bi-quinquéflores. Les fleurs sont très grandes (0,10 de diamètre), verticales. Les trois divisions supérieures sont lancéolées, acuminées, très aiguës; le dorsal ou médian un peu moins large, dressé; les autres horizon- . taux, à pointes récurves; les deux autres plus courts, conformes ; tous, sur un fond d'un vert jaunâtre, sont très régulièrement et largement lignés longitudinalement de brun rougeàtre. Le labelle, plus court, très brièvement onguiculé et subconcave à sa base, est trilobé; le médian, plus grand, acuminé, tous denticulés-frangés ; le lobe médian est strié des mêmes dents, et sur plusieurs rangs (silen- tium idem in descript.), tous lignés sur fond blanc d'orangé, de violet et de rouge. Le gynostème est très grand, robuste; et au sommet il est muni d'ailes tronquées et denticulées comme le labelle. Peperomia marmora{a (2. Piperaceæ. Un bijou, un vrai bijou pour les amateurs de plantes à feuillage coloré! margine membranaceo, alis truncatis denticulatis. Anthera operculiformis 2-locularis. Stigma concavum, rostello acuto, glandula ovali antice attenuata. Pollinia 4 per, paria superposita compressa. BATEM. L. i c. Batemania grandiflora Rercue. f. Bonpl. 1856. in Waze. Annal. (Mueurer) VI. 355. Bot. Mag. t 5567. Mars 1866. à ? Galeoltia grandiflora Acu. Ricn. et Gazrorri, Orch. mexic. t, 27. (1) Cet important caractère est cité dans la description anglaise; mais la diagnose spécifique le passe sous silence, et la figure ne le représente pas non plus. (2) P. herbacea robusta glaberrima, caule tereti ramoso; foliis oppositis confertis carnoso-coriaceis ovatis obtusis (in icone aculis !), basi profunde cordato-bilobis, lobis incumbentibus, integerrimis supra fusco-viridibus albo marmoratis subtus pal- _ MISCELLANÉES. 33 En général, comme le fait remarquer aussi M. J. D. Hooker, les Pipéracées sont dédaignées par les horticulteurs et confinées dans les jardins botaniques; et cependant un très grand nombre d’entre elles, des genres Peperomia et Artanthe, etc., surtout, sont dignes d’occu- per une place dans Îes serres, en raison de leur curieux port, de leur bel et ample feuillage, ordinairement d’un vert luisant ou coloré, de leur curieuse inflorescence en queue de rat, etc. (1). L'espèce dont il s’agit, et que nous n’avons qualifiée, en commen- ‘cant cette notice, que selon son mérite, captivera tous les suffrages, par la belle et large panachure blanche qui en décore le feuilles en dessus, sur un fond vert clair, tandis qu’en dessous elles sont légè- rement violacées et veinées de violet pourpré. Elle a été découverte tout récemment dans le Brésil méridional par M. Weir, collecteur pour le compte de la Société d'Horticulture de Londres. Le jardin royal botanique de Kew l'a recue d’abord de M. Veitch, puis de M. Wilson Saunders, sous le nom erronné de P, arifolia, plante fort différente. M. J. D. Hooker, ne l'ayant pas trouvée décrite nulle part, la considère en conséquence comme iné- dite, et en donne, outre une belle figure, I. c., la description suivante : « Plante robuste, subdressée, courte, branchue, entièrement gla- bre, à surface papilleuse, en raison de petites glandes (cells!) trans- lucides. Tiges cylindriques, ramifiées, presque de la grosseur du petit doigt. Feuilles pétiolées, opposées, longues de trois à cinq pou- ces, ovées-cordées, profondément bilobées à la base, à lobes arrondis et se recouvrant l’un l’autre; tout-à-fait entières, succulentes, quin- quénerves ; à surface opaque, d'un vert foncé et marbré de blanc, d'un vert pâle en dessous (V. plus haut ce que nous avons dit de la panachure). Epis solitaires, géminés ou ternés, dressés, grèles, longs de quatre à six pouces, terminant de robustes pédoncules dressés, d’un sixième de pouce environ de diamètre. Fleurs en spirale, assez rapprochées, mais non fasciculées. Bractées peltées, orbiculaires au sommet; pédicelles claviformes. Ætamines courtes ; anthères bilocu- laires. Ovaire papilleux, largement obovoïde; stigmate presque ter- minal, discoïde, frangé aux bords. » lidioribus (in icone pallide purpurescentibus v. purpureo pallide-nervatis) 5-nerviis; amentis subterminalibus 4-6 poll. longis gracilibus pedunculatis teretibus ; floribus spiraliter dispositis ; bracteis peltatis, apice dilatato-orbiculari ja crasso abco- nico; ovario obovoideo glanduloso ; stigmate subterminali sessili disciformi fimbriato. J. D. Hook. L. i. c. (except. parenth.). Peperomis marmorata J. D. Hook. Bot. Mag. t. 5568. March. 1866. 1) Le lecteur, pour se faire une idée complète de ces sortes de plantes, peut con- ioliee avec fruit le bel et savant ouvrage de M. F. A. Miquel, {llustrationes Pipera- cearum, in-4°, 86 p. et XCII planches simples, doubles ou in-folio (qui fait partie des Nova Acta curiosorum, etc. XXL. suppl.); et le Systema Piperacearum du même auteur, in-8°, en deux parties, 575 p., ouvrages à consulter au besoin chez le rédac- teur de l’{lustration horticole. SARA PP PPP SPP ANTNe TOME XIII. MISC, — MAI 1866. 7 34 MISCELLANÉES. Ericinella Manunii (l). Æricaceæ $S Ericee. M. J. D. Hooker fait observer que : jusqu'à l'expédition (sic!) de Gustav Mann, collecteur pour les jardins royaux de Kew, sur la côte occidentale d'Afrique, « la Flore des montagnes tropicales de ce continent était totalement inconnue; mais que maintenant, grâce à son intrépidité, à sa prudence, on possède maintenant d'excellentes collections desséchées, et un grand nombre de plantes vivantes des régions les plus élevées de ce district, qui aient été jusqu'ici visitées par les blancs, savoir Fernando-Po et les monts Cameroon. » Déjà, » ajoute-t-il, « nous avons décrit et fait figurer, comme originaire de cette curieuse contrée, l'Æelichrysum Mannü (Voir ci-après!), et plus tard nous publierons d’autres intéressantes plan- tes. » Nous prenons acte de cette déclaration, et souhaitons que le savant directeur des jardins royaux de Kew nôus tienne bientôt parole. En attendant, il nous donne la figure et la description d'un type de végétation (sic!), commun à la fois à l'Europe et à l'Afrique méridionale, mais qu'on n'avait pas connu auparavant comme habi- tant la région intermédiaire. M. Mann l'a trouvé à une élévation supramarine de 10,000 pieds, sur le pic de Fernando-Po, et de 4,000 à 11,000 sur les Cameroon, où il constitue un arbrisseau, haut quelquefois de douze pieds. Il en a là recueilli des graines, qu'il a adressées au jardin de Kew, d'où sont provenues les jeunes plantes (serre aux Erica), d'après l’une desquelles M. Hooker a décrit et figuré la plante en question. Il paraît, d'après ce botaniste, qu'il n'existe encore que trois espèces dans ce genre, fondé par Klotzsch, l'E. gracilis DC., de Madagascar, très voisine du genre Zrica; VE. multiflora K1., trou- vée par Ecklon et Zeyher, sur le Winterberg, à lorient du Cap et près du pays des Caffres; et celle dont il s’agit, dont nous venons d'indiquer la patrie. C'est, d'après la description et la figure, un arbrisseau de quatre à dix pieds de hauteur, dressé, buissonnant, à rameaux serrés, fas- tigiés, à ramules pubescents, très ténus. Les feuilles, ‘quaternées, extrêmement courtes (longues d'un 1/4 de pouce), linéaires, sont glabres, luisantes, à bords révolutés ; assez distantes sur les bran- ches, elles sont très serrées et plus courtes sur les ramules. Les fleurs, extrèmement petites (un 1/15 de pouce), vivement purpurines, presque globuleuses, sont groupées par trois ou quatre au sommet or frutex ramosissimus, 5-12-pedalis, ramis ramulisque pubescenti-tomentosis puberulisve; foliis quaternis patulis v. appressis glabris nitidis; pedicellis folia su- perantibus; sepalis minoribus corolla dimidio brevioribus ; antheris muticis inclu- sis; sylo breviter exserto. J, D. Hook. 1. i. c. (Diagnosis mullo nimis brevis). Ericinella Mannii Hook. f. Journ. Linn. Soc. VI. 16. VIL. 205. et Bot. Mag. t. 5569. April 1866. ; “ MISCELLANÉES. 39 de ces derniers; mais elles sont en réalité fort nombreuses, en rai- son de la multiplicité des branchelettes. Des quatre lobes inéquux du calyce trois sont ovés-oblongs, le quatrième linéaire: tous ciliés aux bords basilaires. Corolle subglobuleuse, à quatre courts lobes obtus, ciliés. Étamines incluses; anthères quatre ou cinq, grandes, Comparativement obcordiformes; locelles s'ouvrant par une double ouverture oblique. Ovaire sexloculaire; style exsert, dont le stigmate est dilaté, cupuliforme, rouge. Helichrysum Riannii (l). Asteraceæ S Senecioneæ SS Helichrysæ. - La citation qui en est faite par M. J. D. Hooker dans l'article précédent, nous rappelant cette plante, nous avons pensé, en raison de son mérite botanique et horticole, ne pas devoir tarder plus long- temps à donner à nos lecteurs connaissance de cette Zmmortelle, nom vulgaire, comme on sait, des Æelichrysum, Gnaphalium, etc. Avant de la qualifier, nous tenons, devant nos juges naturels, amateurs et horticulteurs, à expliquer, à excuser l'enthousiasme Spontané, qui nous porte, malgré nous, à trouver jolie, gracieuse, belle, magnifique, splendide, telle ou telle plante dont nous traitons! On nous accuse sans doute d’exagération! Il n’en est rien! nous disons simplement ce que nous ressentons, et plaignons ceux qui nous blâment en de telles circonstances; à ceux-là, la Nature a refusé un sixième sens; celui de l'Esthétique végétale, ou l'appréciation vraie du beau en fait de plantes! Malheureux, CRÉTIN, est celui à qui ce sens fait défaut. N'est-ce pas le cas de dire ici avec Claudien : ne 08 espere 0 INOIOP DEOUS, ‘Omnibus esse dedit, si quis cognoverit uti. Du reste, nos lecteurs vont juger, d'après l'exacte description ci-dessous, si nous exagérons, et si notre enthousiasme naturel nous fait verser à côté du vrai. L’AÆelichrysum Mannii a été découvert dans les mêmes circonstan- ces et la même localité que la plante précédente, c'est-à-dire sur le sommet du pic de Fernando-Po, et sur les monts Cameroon, à une altitude supramarine de 4,000 à 13,000 pieds, par Gustav Mann. « Cette noble espèce, comme dit avec raison l'auteur anglais, si l'on peut la conserver et la multiplier dans nos jardins, fera revi- (!) Æ. Caule erecto annuo ? sed basi lignoso simplice inferne nudo; foliis copiosis lanceolatis approximatis patentibns oblique pinnatim venosis acuminatis semi-am- plexantibus subdecurrentibus subtus præcipue cano-tomentosis ; corymbo terminali amplo (et etium amplissimo); capitulis globosis copiosis (crassis) ; involucri squa- mis scariosis albis rarius flavis flosculos tubulosos æquantibus omnibus erectis v. incurvis æqualibus non radiantibus; pappo scabro. J. D. Hook. I. i. c. (Except. parenth.). # nina Helichrysum Mannii J. D. Hook, Journ. Linn. Soc. VI. 12. et Botanic. Magaz. t. 5451. Mars 1864. 36 MISCELLANÉES. vre le goût qu'on portait autrefois à ces sortes de plantes, jadis ornement hivernal des appartements, en raison de la propriété qu'ont leurs fleurs de conserver longtemps leurs couleurs après avoir été cueillies (1). » Dans les serres de Kew, il a atteint deux pieds et plus de hauteur. La tige, de la grosseur d'un doigt humain, dont la moitié inférieure, ou environ, entièrement ligneuse en apparence et démunie de feuilles, brune, graduellement herbacée plus haut, est là munie de feuilles rapprochées, étalées, légèrement torses, lan- céolées, acuminées, semi-amplexicaules, subdécurrentes par ses bords basilaires, et munies de quelques veines obliques. Le tout est couronné par un ample corymbe convexe, globuleux, déprimé- tronqué au sommet, de six à huit pouces de diamètre et formé de très nombreux et gros capitules floraux (0,02 1} de diamètre sur pres- que 0,01 1/, de hauteur), imitant assez bien par leur forme la cupule du fruit de certains chènes; en effet, l'involucre est formé de huit- dix rangs de fines écailles ovales-aiguës, très étroitement imbri- quées, spirales, appliquées, d’un blanc argenté; le centre de la fleur d'un beau jaune, cerclé d’orangé, et d’un niveau égal, plan, ne dé- passe pas les écailles; il est formé d'innombrables petites fleurs tubulées, jaunes ; les soies de l’aigrette, à peu près aussi longues qu’elles, sont peu à peu renflées vers le sommet et barbelées, etc. Polychilos Cornu Cervi (2. Orchiaceæ S Vandæ SS Sarcanthe. M. J. D. Hooker nous apprend que bien des années déjà se sont écoulées depuis la découverte, par Kulh et Hasselt, dans l’ouest de la provincé de Bantam (Java), de cette belle Orchiacée, trouvée également dans le Moulmein par T. Lobb. Ce n'est qu'en 1864 qu'elle a été introduite vivante par le Rév. C. S. P. Parish, qui eut (1) On sait que des fleurs de plusieurs espèces de ces plantes on forme des bouquets, des couronnes, TEINTS ou naturels, pour les placer sur les tombes. (?) P. Sepala explanata carnosa angusta libera; lateralibus subfalcatis leviter in- curvis. Pelala conformia minora. Labellum posticum unguiculatum in disco foveatum c. columna (gynostemio !) continuum carnosum complicatum tri artitum, laciniis lateralibus apice runcinatis, terminali lunata apiculata. A ppendix circa foveam mem- branacea semicyathiformis 5-aristata dentibus 2 aucta ; altero minore a latere colum- næ, allero antico cultrato. Gynostemiuw erectum elongatum semiteres basi bituber- culatum, clinandrio proclivi, rostello elongato decurva ; sligma oblongum excavatum. Pollinia 2 cereacea postice fissa, caudicula elongata obovata; glandula ovali (An- thera?!). Linoz. subgenus Polychilos, Fol. Orch. 1854. Species üunica, confer textum ! Polyehilos Kuur et Hassezr, Gen. et Sp. Orch. et Asclep. (1827). — Cornu Cervi eorumd. 1, c. t. I. Lanpx. I. c. Phalænopsis Cornu Cervi Biume et Reicus. f. in Orro, Hamb. Gart, Zeit. 161 (1860) et in War. (Muer.). Annal. VI. 860. P. foliis distichis coriaceis cuneatis oblongis, pedunculis lateralibus erectis sursum clavatis multifloris ; rhachi alata (? J. Bare, L. i. 6). Bot. Mag. t, 5370. April 1866. MISCELLANÉES. 37 la chance heureuse d'en adresser à MM. Low quelques spécimens, arrivés en bon état. al Kulh et Hasselt en ont fait le type d'un genre nouveau, adopté plus tard par Lindley, dont nous rapportons ci-dessous la diagnose générique (solecismis pluribus emendatis); mais M. Reichenbach le réunit au Phalænopsis, et M. Bateman fait observer que les Phalæ- nopsis Luddemanniana Reïichb. f. (Bot. Mag. t. 5523) et sumatrana Korthals (Garden. Chron. May 6. 1865 (1)} viennent corroborer l'opinion du professeur germanique; mais en attendant que la lumière se fasse entièrement sur ce rapprochement, il croit devoir conserver la dénomination de Lindley. « C'est une plante épiphyte, » dit-il, « qui a le facies d’un Phalæ- nopsis. Les feuilles en sont distiques, coriaces, cunéiformes-oblongues, longues d'environ un empan (aiguës brièvement au sommet). Pédon- cules (et plus correctement scapes) presque dressés, claviformes, et formant un large rhachis, portant de six à douze fleurs (de 0,05 1/ de diamètre), s’ouvrant successivement (et solitaires, dans l’aisselle d'une très courte bractée). Sépales étalés, charnus, étroits, aigus; les latéraux subfalciformes. Pétales semblables, mais plus petits (tous ornés agréablement de stries bisériées d’un rouge brun sur fond jaune; les deux segments défléchis n’en offrent qu'une série; d'après la figure, l’autre côté reste immaculé : an semper?). Le labelle (plus petit) est blanchâtre, onguiculé, excavé sur le disque, continu avec la colonne, charnu, replié en dedans, triparti : divisions latérales, et la centrale en forme de croissant et apiculée. Le long de la cavité du disque est un appendice membranacé, subcupuli- forme, muni le plus souvent de cinq sétules et de deux dents, l’une devant, l’autre en arrière (2). Colonne dressée, allongée, semi-cylin- drique, bituberculé à la base. Clinandre proclive et plat; rostellum décurve. » J. Bateman. À cette description, qui reproduit la diagnose générique, nous avons ajouté, entre parenthèses, quelques détails pour la compléter, en faveur de ceux qui ne pourraient consulter la planche du journal anglais. C’est une très belle et très curieuse plante, que nous vous souhaitons, amis lecteurs (Serre chaude). _ Miltonia anceps (3). Orchiaceæ S Miltoniæ $SS Brassie. Introduite originairement du Brésil chez MM. Loddiges, chez qui elle a fleuri (c'est tout ce qu'on dit de son histoire), cette singulière (1) Confer etiam de his duabus speciebus Zlustr. hortic. XII. Misc. p. 31. 35. (2) C’est d’après la disposition de ces soies et de ces dents qu’a été appliqué le nom spécifique. (5) M. Pseudobulbis compressis versus apicem attenuatis; foliis binis oblongis ; racemo ancipiti unifloro foliis longiore articulato; sepalis petalisque lanceolato- 38 MISCELLANÉES. espèce n'a jamais été figurée dans aucun ouvrage anglais, et paraît avoir disparu des jardins depuis un grand nombre d'années. « Heu- reusement, » ajoute M. Bateman, « M. Blunt, le collecteur de MM. H. Low et Cè, de Clapton, a pu la retrouver et en envoyer quelques spécimens à ses patrons; et c’est d'après lun d'eux, qui à fleuri à Knypersley, au printemps de l'an dernier, qu'a été fait le dessin du Botanical Magazine, 1. i. c. : Les pseudobulbes, longs de 0,04-6-7, sont presque contigus, com- primés, légèrement atténués au sommet et offrent cette teinte jau- nâtre, commune à ceux du genre entier. Les feuilles sont géminées, étroitement oblongues, subaiguës, longues de 0,12-15 sur 0,012-15 de diamètre. Les fleurs, solitaires, grandes (0,07 de diam.) et belles, terminent chacune un robuste scape, plus long que les feuilles, méplat (ancipité, d'où le nom spécifique), enveloppé partiellement par de grandes bractées scarieuses, et articulé au-dessous de la fleur. Les segments du périanthe sont égaux en diamètre, mais les deux inférieurs (externes) un peu plus longs, tous cinq d’un jaune miel; les deux latéraux internes, subrécurves au sommet. Le labelle, aussi long ou à peu près qu'eux, panduriforme (rhomboïde-lyré Lindi.), est blanc, avec trois lignes et quelques points d’un rose cocciné, pubescent à la base, et là trilamellé (sur le disque striolé de la même couleur); la lamelle du milieu subdentiforme, plus courte. Clinandre rond, denté, etc. Gladiolus Papilio (1). Zridaceæ S Eleutherostemones. Charmante plante (et nous soulignons!), découverte au Cap, la grande patrie des Glayeuls, par le D' Arnot, de Colesberg, et en- voyée par lui au jardin de Kew, en 1861, et trouvée à peu près dans le même temps par M. Cooper, collecteur de M. Wilson Saun- ders, chez qui elle a fleuri ces deux années dernières. « Le plus beau des Glayeuls, » dit M. Hooker, fils, « quoique non le plus pompeux (gorgeous!) de ceux connus jusqu'ici. Rien ne saurait surpasser la délicatesse du pâle pourpre des pétales supérieurs, ni oblongis patenti-recurvis; labello rhomboïideo-lyrato apice recurvo, basi pubescente Re nt dente intermedio brevioro adjecto; clinandrio circulari carnoso dentato. INDL, 1. i. c, Miltonia anceps Lixpz. Fol. Orch. Millonia, p. 3 (1854). Rercus. f. Xenia Orch. t. xx1. J. Bar. Bot. Magaz. t. 5572. April 1866. Odontoglossum anceps Kiorscn, Allg. Gart, Zeit, Aug. 9 (1851). (!) G. Elatus glaberrimus, foliis 2-3-pedalibus lineari-ensiformibus striatis; spica pedali laxiflora ; floribus distantibus; spathis cymbiformibus tubum perianthii supe- rantibus ; perianthio campanulato ringente; lobis subæqualibus omnibus late obova- tis 3 exterioribus et interiorum Supremo pallide basi flavis, interioraum 2 lateralibus medio sanguineo-purpureis et plaga seminulari aureo pictis; sligmate breviter tri- fido. J. D. Hoox. P he Gladiolus Papilio J, D, Hook, Bot, Mag. t. 5565. March 1866. MISCELLANÉES, ns 99 F la vivacité du pourpre foncé et le jaune d'or des macules des infé- _ rieurs. » Il sera bientôt dans tous les jardins. En voici la descrip- tion d'après l’auteur, et la figure qu'il en donne. La plante s'élève à un mètre et plus, est entièrement glabre et assez robuste. Les feuilles sont étroitement ensiformes, graduelle- ment et longuement acuminées, striées, d’un vert gai, longues de 0,65 à 1 mètre, sur un diamètre de 0,27 et plus. L'épi, long de 0,30-35, est grêle, légèrement incliné, multiflore, Les fleurs, légère- ment penchées, très nettement tricolores, distantes, de 0,045 de diamètre, sont subcampanulées: les lobes, tous à peu près égaux, et dont les trois supérieurs sont concaves et incurves, sont large- ment obovés, obtus; l'inférieur défléchi un peu en pointe. Les supé- rieurs, en dehors, sont d’un lilas tendre, plus pâle en dedans: à leur base est une macule arrondie, pourpre, séparée des bords par une teinte faiblement jaune. Sur chacun des deux internes, un peu dé- fléchi, est une large bande cramoisie, entourée d’une macule semi- lunaire, d’un beau jaune d’or, circonscrite elle-même par une bande marginale lilas. C’est, encore une fois, tout bonnement charmant. Tous forment un court tube; d'un violet assez foncé, qui se fond, comme nous l'avons dit, en un lilas assez vif (en dehors). D'amples bractées vertes et subpurpurescentes dorsalement, enveloppent le tube et le dépassent, etc. | a MORPHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. Dans le Tome douzième de ce recueil (Miscell. p. 79) et sous le titre qui précède, nous avons entretenu nos lecteurs d'un curieux et étrange phénomène morphologique, qui se montre chez les Cac- tées, dans les genres Opuntia et Echinocactus, la transformation après une floraison bien normale des ovaires en Jeunes individus ou rameaux, qui, séparés de la plante-mère, et traités comme boutu- res, reproduisent absolument l'espèce. à Aux deux faits de ce genre que nous avons cités comme s'étant produits dans le dernier genre, il nous faut en ajouter un troisième, comme ayant été observé par M. Fréd. Palmer, amateur distingué à Versailles (1), sur un Zchinocactus setispinus Engelm. (£Z. Cachetianus Hort.). Nous ne savons si le phénomène s'est montré sur d'autres espèces, ou sur celles d’autres genres! Pilocereus, Cereus, Cleistoac- tus, etc., etc.); et si ces lignes tombent sous leurs Jeux, nous prions les personnes, qui l'auraient observé, d'avoir l'obligeance, dans l'in- térêt de la Science et pour l'amour des Cactées, de nous en donner issance. MO, » disons-nous ailleurs, « à quelle cause faut-il (:) Et dont aujourd’hui, hélas! la belle collection est dispersée! mt ‘Re 4) 4 MISCELLANÉES. attribuer cette étrange transformation? Le sujet mérite, certes, de fixer toute l'attention des Physiologistes, qui pourraient peut-être en donner une explication convenable. Quant à nous, nous allons hasarder la nôtre. Il nous semble que cet avortement du fruit (le mot est juste) dépend principalement, sous nos climats septentrio- naux, du peu de durée de la chaleur solaire diurne et surtout men- suelle; enfin, des brumes et des nuages qui voilent des journées entières la face du soleil. On remarquera que, dans les étés exCep- tionnellement chauds, les Cactées en général fleurissent volontiers, mais que la cessation trop prompte de la chaleur à l'automne en fait avorter les fruits, lesquels, communément, ne se développent que l'année d'ensuite ; mais que cette année soit froide et brumeuse, ces fruits tombent bientôt sans mürir, ou se transforment quelque- fois en rameaux, comme nous l'avons dit. Si notre explication du phénomène ne semble pas rationnelle et concluante, qu'un autre plus heureux, ou plus savant que nous, en produise une plus satisfesante. AAAAAN INDEX SEMINUM quas Hortus botanicus imperialis petropolitanus pro mutua commu- tatione offert. ACCEDUNT ANIMADVERSIONES BOTANICÆ NONNULLÆ, (Ediderunt E. REGEL et F. AB HERDER) (1). < SARAPAAAAAAATS Ce catalogue acquiert une grande importance botanique et horticole, en ce qu'il offre aux botanistes et aux horticulteurs les graines d’une foule de plantes rares el nouvelles, beaucoup même rarissimes, recueillies les unes par Becker, dans les steppes du Volga et dans celles qui entourent la mer Caspienne ; les autres par Tschonoski, au Japon et dans le Caucase; bon nombre également dans le Caucase par le Dr Radde, etc. 11 renferme en outre d'excellentes observations et descriptions botaniques par nombreuses et savantes annotations descriptives et rectificatives sur les Plantæ hortenses, par E. Regel; une nombreuse liste rectificative, tant générique que spé- cifique, sur les noms de plantes échangées avec les autres Jardins botaniques Il serait bien désirable de voir, à l'instar de celui que nous analysons, les /ndexæ seminum publiés chaque année par les directeurs ou jardiniers-en-chef des autres jardins botaniques, enrichis annuellement ainsi de semblables annotations : seul moyen, avec une synonymie un peu étendue, d'apporter la lumière dans ce chaos nominal de la nomenclature horticole, où se glissent tant d'erreurs. Or, il arrive trop souvent que la plupart de ces /ndex sont édités sans annotations aucunes ; le contraire cependant nous semble très facile de la part des savants botanistes qui ont la direction de ces utiles jardins publics (2). (1) Brochure petit in-8o de 69 pages. St-Pétersbourg, 1866. (2} Nous conseillerions aussi le format in-8o comme beaucoup plus commode que l’in-4o, Ajoutons ici avec regret, qu’à l'exception de ceux de St-Pétersbourg et de Palerme, nous ne recevons aucuns {ndex seminum des autres jardins, Nous serions reconnaissants aux savants auteurs de vouloir bien nous les adresser, en à % PHORMIUM TENAX.L. ) + cx F y, et te en Note = Sue nee ie = à Q H = | ù Etab Lith de L Stroobant, à Land. inx.in Horto. Verschaffelt. P. Stroobant fils, ad. nat.p Planche 481. PHORMIUM TENAX rouus vartecaris, PHORMIUM À FIBRES TENACES, à feuilles panachées. ÉTYM. Depuôs, natte, corbeille, ete., allusion à l'usage que les indigènes tirent des . fibres des feuilles de cette plante. ASPHODELACEÆ $ ALOEÆ. CHARACT. GENER. Perigonii tubu- losi hexaphylli medio subventricosi seg- menta externa conniventia erecta oblon- go-lanceolata, interna superantia te- nuiora conformia , omnibus apice subpa- tentibus. Stamina 6, imo tubo inserta erecta exserta, alternis brevioribus. Ova- rium superum liberum trigonum trilo- culare, ovulis plurimis biseriatis subas- cendentibus anatropis. Stylus trigonus, stigmate truncato simplici. Capsula co- riacea trigona acuta recta v. curva (forta Enpr.).Semina (v. Ovarium) ovali-plana compressa chartacea in alam marginalem membranaceam elongatam expansa, testa nigra. Albumen ovato-oblongum com- pos carnosum. Embryo linearis al- umen medium subsuperans axilis ad hilum locatus. Ex aucr. sed charact, abbreviatis et revisis. Phormium Forsr. Charact. gener, t. 24. Esusn. Prodr. 453. Linné, Suppl. 904. Juss. Gen. PI. 52. 452. Rozm. et Senuzr. Syst. VII. 621. Enoz. Gen. PI. 4104. Esvso. Prodr. Flor. Norf. 27. Mes. Gen. PI. 599 (302). Kunrx, Enum. IV. 974. Etc., ete. — Chlamydia (1) Banks et SozanD. — Lachenalia LAMARCK. CHARACT. SPECIF. Unicæ speciei sunt supra infraque gallice expressi. Phorminm tenax Fonsr. sc. L. 1. ec, Cook, Itin. 2. 96. e. ic. Wiuo. Spec. II. 471. Tnouin, Annal. d. Mus. Paris, 11. 994. 474. Fausas DE St-Fonp, 1bid. XIX. 40. t. 20. Triés. D. Bern. Annal. Soc. linn. Paris, 1V. 37. t. 7. Journ. bot. IV. 900. t. 47. 18. Roëm. u. Scnurr. |. c. W. Hoox. Bot. PE 1. 3199. et in Hook. Comp. to the Bot. Mag. II. 375. REDOUTÉ (DC.!), Liliac. t. 448. 449. Pormer, Dict. Se. nat. XL. 5. Inem. Encycl. bot. suppl. IV. 598. Bauer, Ill. PI. Norf. 198. t. 204- 206. A. Rica. FI. Nov.-Zel., 155. Poi- reau, Maison rust. du XIXe siècle, IE. 30. Hassranz, Retzia, ete., Pugill. II. p: 93 (ubi genus errore signatum est nuns.). Scauur. Syst. VII. 621. Wazr. Ann. II. 629. Ete. etc, Chlamydia tenacissima GÆnTN. Fruct. LE. 71,1. 18. Lachenalia ramosa Lamanck, Encycl. bot. III, 375. Vulgo : Lin de la Nouvelle-Zélande. (Omnia ex nostris inveslig.) Phormium tenax fol. var. Tabula nostra 481. RAR SAS SPA PPT Les écrivains, qui ont parlé de cette plante, à la fois essentielle- ment textile par les fibres de ses feuilles, et ornementale par son port, diffèrent entre eux sur les époques de sa découverte et de son introduction en Europe, ainsi que sur les noms des auteurs de l'une et de l’autre. Voici, sous ce vraisemblable : double rapport, la version la plus La plante fut découverte dans la Nouvelle-Zélande, par J. Banks et Solander, qui accompagnèrent, son premier voyage autour du mo de retour en Angleterre, en 1772, parla le premier, à ce capitaine, comme naturalistes, Cook dans nde, de 1768 à 1771. Le célèbre qu’il semble, de la beauté de la plante, et surtout de sa textilité, dont il avait observé les mérites chez les indigènes ; mais, fait sin- (:) Scripserunt errore nonnulli Chlamidia; sed ex etymologia xAæps (udos) scribendum est Chlamydia. TOME XII, — JUIN 1866. 6 PHORMIUM TENAX foliis variegatis. gulier, dans la relation de son premier voyage, rédigé cependant par les deux botanistes qui l'accompagnaient, il n’en est pas fait mention. Dans son second voyage, de 1772 à 1775, Forster père et fils (celui-ci à peine âgé de dix-sept ans) le suivirent en qualité de naturalistes de l'expédition, retrouvèrent la dite plante, dont ils don- nèrent une figure parmi les planches de la relation de ce voyage, mais sans autres renseignements; et ce ne fut que quelque temps après qu'ils en publièrent les caractères et lui imposèrent le double nom qu'elle porte, adopté depuis par tous les botanistes, sauf par Gærtner, qui voulut le changer en celui de Chlamydia tenacissima. . William Hooker, dans la longue et intéressante notice qu'il a écrite sur cette plante, dit que des graines en furent apportées, en 1771, par Joseph Banks, qui ne levèrent pas, mais que celles qu’il rapporta en 1789, et qu'il distribua libéralement sur le continent et au jardin royal de Kew, réussirent parfaitement. Ce savant et regretté botaniste ajoute qu’Aiton, alors jardinier en chef de ce célèbre jardin, l'envoya en 1800 à celui du Muséum d'Histoire na- turelle, à cette époque sous la direction du célèbre André Thouin. Une autre version qui a bien aussi quelque probabilité, quant à l'introduction de la dite plante en Europe, mais qui vient en contra- diction avec la précédente, est celle-ci : En 1791, notre célèbre compatriote de la Billardière fit partie, comme botaniste, de l'expédition d'Entrecasteaux, à la recherche de l’infortuné de la Pérouse (1), retrouva et rapporta, entre une foule d’autres plantes, le Phormium tenax : mais « victime d’une tra- hison, » dit M. Lassègue (Musée botanique de Benj. Delessert, p. 77), “ il avait été dépouillé de toutes ses collections, et livré avec plu- sieurs de ses compagnons aux Hollandais, qui étaient alors en guerre avec la France (février 1794). C'est ainsi que, de Sourabaya, il fut conduit, comme prisonnier de guerre, avec sept de ses compagnons, parmi lesquels MM. Riche (Riché!) et Ventenat. M. de la Billar- dière obtint ensuite d'être transporté à Batavia, où il profita du départ d’une flotte hollandaise, et s'embarqua pour l'Ile-de-France. Il revint de là en France, sa patrie, le 12 mars 1796. » Ses collections d'histoire naturelle avaient été vendues et trans- portées en Angleterre. Le gouvernement français les fit réclamer ; et grâce aux sollicitations puissantes de sir Joseph Banks, président de la Société royale d'Horticulture de Londres, elles furent ren- dues à M. de la Billardière. Sir Joseph Banks les renvoya en France, et poussa même la délicatesse jusqu'à éviter de les regarder; il aurait craint, écrivait-il à M. de Jussieu, d'enlever une seule idée botanique à un homme qui était allé les conquérir au péril de sa vie! » Ici, nous devons le dire, un auteur ajoute : sans le Phormium! (1) Les écrivains écrivent indifféremment Labilladière Lapérouse ou Lapeyrouse avec ou sans la particule nobiliaire! Le premier néanmoins a signé tous gran sans en faire précéder son nom. e L L + PHORMIUM TENAX foliis variegatis. æ ë Nous avons peine à croire cette assertion! Personne n'ignore la grandeur d'âme, les nobles sentiments de sir J. Banks, qui dépensa sa fortune entière dans le seul intérêt de la Science, et surtout de la Botanique. Toutefois, Poiteau (Maison rustique, II, p. 80) affirme ce dernier fait; il convient de la reddition des collections de notre célèbre compatriote par l'influence de sir Joseph Banks, mais il ajoute : « excepté les plantes de Phormium. » Prônée avec raison comme une plante éminemment textile, par les premiers découvreurs, qui l'avaient vue ouvrer par les indigè- nes, d'une façon aussi simple que primitive, et qui tiraient de ses fibres une longue filasse, fine, luisante comme de la soie et blanche comme la neige, dont ils fabriquaient des cordages, des filets à pêcher, etc., etc., elle a été essayée à de nombreuses reprises en France, par M. Freycinet, père du célèbre marin de ce nom, dans le département de la Drôme, où il l’a vue prospérer, même à l'air libre; y fleurir, mais non fructifier. Il en a été de même en Normandie, sur le littoral, notamment aux environs de Cherbourg, où, disent les uns, elle aurait donné de bonnes graines, fait nié par les autres (Poiteau, 1. c.); nous penchons pour cette dernière version. De même, en 1816, elle fleurit, avant cette dernière phase de sa cul- ture, dans le midi de la France, chez Faujas de S‘-Fond, qui en fit dès-lors de nombreux essaïs; mais ni lui, ni d’autres personnes, qui tentèrent l'expérience, ne purent obtenir cette belle filasse, dont nous venons de parler; toutefois, quelque grossière qu'elle fût, on en forma d'excellents cordages. « Des expériences faites par La Billardière, » dit Poiret (1. c.), « pour déterminer la force et la ténacité des fils du Phormium, com- parativement à ceux de l’Agave ou Aloëès pitte (Agave fætida L.; rectius hodie : Fourcroya (1) gigantea Venten.), du lin, du chanvre, de la soie, ont confirmé le récit du capitaine Cook, et ont produit les résultats suivants : Il a été reconnu que la force des fibres de l’Aloès pitte (2) étant égale à 7, celle du lin ordinaire est représentée par 11 3/4, celle du chanvre par 16 1/3, celle du Phormium par 235/n, et celle de la soie par 24; mais la quantité dont ces fibres se dis- tendent avant de se rompre est dans une autre proportion : car étant évaluée à 2 1} pour les filaments de l’Aloès pitte, elle n'est que d’1 1} pour le lin ordinaire; d’1 pour le chanvre; d’1 1}, pour le Phormium, et de 5 pour la soie. «« Il est aisé de pressentir, »» dit Labillardière, «« tous les avantages qui peuvent résulter de la cul- ture de ce précieux végétal, surtout pour la marine. »» (:) Nec est scribendum, ut auctores diversi, Furcræa, Furcroya, ete. Genus dedicatum clrss. chimistæ gallico Fourcroy. (2) IL ne faut pas confondre ici, comme le font beaucoup d'auteurs, l’Agave ameri- cana L. avec celui-ci. Les fibres qu’on tire du premier, a #4 dl également aux mêmes usages dans l’industrie , sont loin de posséder la ténacité de celles du second. * 4 +5 F ? me Ÿ e PHORMIUM TENAX foliis variegatis. L ES. A : à EE de On sait, à cet égard, quelles immenses quantités de cette filasse les Anglais importent chaque année dans leurs ports militaires ou marchands. Reproduisons encore le compte-rendu qu'a fait à ce sujet Guillemin (Dict. class. d'Hist. natur. XIII. 428) dans les mêmes termes : « L'Aloës pitte se rompt sous le poids de 7; le fil de lin ordi- naire sous le poids de 11 3/,; le fil de chanvre sous le poids de 161}; ; celui du Phormium sous le poids de 23 5/n, et celui de la soie sous le poids de 24. On voit donc que de toutes les substances végétales textiles, c'est le Phormium (1) qui a la plus grande force. Il offre encore sur le lin et le chanvre d'être d’une blancheur éclatante, qui lui donne l'aspect du satin. Les toiles qu’on en fabrique n’ont donc pas besoin d’être blanchies par une longue exposition sur le pré, ou par d’autres opérations qui diminuent encore considérablement la force des toiles de lin et de chanvre. » Nous avons parlé des procédés primitifs par lesquels les Nou- veaux-Zélandais obtenaient la filasse du Phormium à ce bel état de blancheur. Guillemin, d’après les auteurs, les résume ainsi : k juive Les habitants de la Nouvelle-Zélande râclent avec une coquille les feuilles des deux côtés; ils enlèvent ainsi l'épiderme et une partie du tissu cellulaire; ensuite ils les divisent en lanières, les tordent et les battent sous l'eau pendant longtemps, pour ache- ver d'enlever le tissu cellulaire adjacent. Faujas de St-Fond a pro- posé de remplacer ce procédé par une Simple opération chimique, analogue au décreusage de la soie, et qui consiste à placer les feuil- les, divisées en lanières et liées ensemble de manière à ce qu'elles ne se tordent pas, dans une chaudière d’eau, où l’on a fait dissoudre trois livres de savon pour vingt-cinq livres de feuilles: à les tenir en ébullition pendant cinq heures; à les laver ensuite dans une eau courante, avec l'attention de ne pas brouiller les fils et de les conserver dans toute leur longueur. » Nous devons le dire, nous aimons tout autant le rouissage du Phormium, tel que le pratiquent les indigènes. En effet, cette cuis- son prolongée doit, selon nous, affaiblir considérablement la force de ses fibres. Z! y a là quelque chose de mieux à faire. Si telles sont en effet, on les a contestées dans ces derniers temps, et sans doute d'après des tentatives mal réussies, les qualités tex- tiles de cette plante, comment donc se fait-il, qu'à l'exception de l'Angleterre, sa filasse ne soit pas importée en grand sur le conti- nent? Concluons, enfin, cet article déjà long, en nous occupant botani- quement et horticulturalement du Phormium. Sous ce dernier rapport, la plante, unique espèce du genre, a l'aspect, en l'absence des fleurs, d’une ris gigantesque, et forme () 11 ne faut guère tenir compte, à ce sujet, de la force des fibres de diverses Malvacées et Urticacées (à l'exception de celles du Cannabis), du Coton, etc. L2 s À PHORMIUM TENAx fois variegatis. des touffes énormes, du plus grand effet ornemental : fleurs, dont les formes générales avaient engagé de Lamarck a réunir cette plante au Lachenalia ; tenue en plein air, sous des climats favorables, tel que le midi de l'Europe; en caisse ou en cuvelle, dans le nord, où elle exige l’abri de l'orangerie, elle est éminemment ornementale pour la décoration des degrés des perrons, des péristyles, ou isolé- ment dans les parterres; une terre forte, compacte, riche en humus et tenue fraîchement, sur un bon drainage, lui convient parfaite- ment. On la multiplie très facilement par la division des drageons qu'elle émet en abondance. Elle est spontanée dans les deux îles de la Nouvelle-Zélande et dans celle de Norfolk. On la cultive en grand dans la Nouvelle-Hollande; là, dit Cook, on la trouve égale- ment sur les collines et dans les vallées, sur le terrein le plus sec et dans les marais les plus profonds; « nous avons observé, dit-il, qu'elle y était plus grande que partout ailleurs. » En voici une courte description botanique : Plante acaule, cespiteuse. Rhixome tubéreux. Feuilles radicales, imbriquées-distiques, plissées-équitantes à la base, coriaces, rigi- des, largement linéaires-lancéolées, subacuminées-aiguës, finement striées, carénées dorsalement, d’un vert jaunâtre, jaunâtre-orangé aux bords et à la carène; elles atteignent un mètre et demi à deux de longueur et Fa se recourbent gracieusement au sommet. Du centre des touffes et de l’aisselle des feuilles s'élève un scape plus haut que celles-ci, et portant une panicule florale, à rameaux multi- flores, distants, bractéés à la base, et dont chaque ramule 2-3-flore; chaque fleur, assez Éd est dressée, articulée, pédicellée, d’un jaune rougeâtre ou d'un orangé indécis, ou même d’un jaune foncé. Les six segments du périanthe forment un tube renflé vers le milieu, dressé ou légèrement incurve, et sont trigones-connés à l’ex- trême base; les intérieurs plus ténus; les trois extérieurs plus courts, carénés dorsalement, vivement colorés ; tous oblongs-lancéolés, de consistance céreuse et couverts d'abord d'une efflorescence glauque. Les six élamines sont insérées à la base d'iceux, et toutes sont opposées, exsertes. Anthères dorsifixes, introrses. Style subtrigone, aussi long que les anthères. Stigmate tronqué, simple (infundibuli- forme. Ovaire libre, trigone-allongé, triloculaire. Capsule coriace, trigone-aiguë au sommet, que termine le style dessèché, mais long- temps persistant (Il est singulier qu'aucun auteur n'ait cité ce fait assez important), légèrement courbé, loculicide-trivalve, de couleur olivâtre, obsolètement 6-sulquée. Semences fixées à chaque bord des cloisons, bisériées, oblongues, comprimées, noires, et marginées- membranacées, etc., ete. (Voir pour plus de détails la diagnose de Kunth et celle d'Hasskarl, ! cs). Explication des Figures de la Vignette (ci-contre). Un rameau floral de grandeur naturelle. Fig. 1. Un segment du périanthe avec son étamine. Fig. 2. Le style. Fig. 3. Fruit près de sa maturité, coupé transver- salement. Fig. 4. Le même coupé verticalement pour faire voir l'insertion ovulaire, Fig. 5. Capsule mûre. Toutes de grandeur naturelle, sauf Fig. 6. Ovule grossi. (Fig. empruntées au Botanical Magazine, |. c.) PHO à us RAM Rx foliis variegatis. P. Stroobant fils, ad. nat. pinx.in Horto. Vers chaffelt . | P | PRIMULA INTERME Ver And _ € CPE : ns ee" CE a { rs, ue DIA .{Hiybrida ele rte À. Verschaffelt publ. Etab. Lith. de L. Stroobant, à Cand Planche 482. PRIMULA INTERMEDIA (vpn). PRIMEVÈRE INTERMÉDIAIRE (hybride). ÉTYM. Primula (féminin de Primulus, diminutif de primus), petite première du printemps; Primula veris (type du genre), allusion à la floraison précoce de ces plantes au printemps, et, par extension, dénomination de toutes les autres espèces du genre. PRIMULACEZÆ $ PRIMULEZ. CHARACT. GENER. Cum de Hybridis versatur, hos nunquam explanamus ; si vero lector benevolus horum cognoscendorum erit studiosus, nostrum Jardin fleu- riste, Tum Jum, sub tab. 80, adire poterit. CHARACT. SPECIF. Eadem observatio. Primula intermedia (4ybrida) Hont. ANGL. Nous renvoyons volontiers nos bienveillants lecteurs à l’article spécial que nous avons publié dans notre Jardin fleuriste, à l'occa- sion de la Primula capitata (1. s. c.), sur l'Histoire, la Géographie, la Synonymie, etc., de ces plantes, et dans lequel nous avons reproduit quelques jolis vers, que le gracieux type du genre à inspirés aux poètes modernes. Nous citerons ici encore avec plaisir, au sujet de la Primevère, les suivants que nous lisons dans une description du printemps et des fleurs dont il se pare, signée P. GROLIER, et insé- rée dans un recueil très populaire, le Journal pour tous (N° 903 du 26 mai courant) : La pâle Primevère, Au calice doré, Se montre la première, Fidèle avant-courrière Du printemps désiré. Persuadé que ceux de nos lecteurs qui ne lisent pas le Journal pour tous la goûteront fort, et parce qu'elle concorde parfaitement avec la spécialité du nôtre, nous nous proposons de reproduire très prochainement en entier cette charmante pièce de vers, com- posée d'une douzaine de strophes, semblables à celle-ci. Dans notre article, nous gourmandions Jacquin d’avoir donné au type le nom de P. officinalis; sous le rapport pharmaceutique, la plante est tombée en désuétude; mais que dire des barbares, qui, dans quelques cantons de la France, l'appèlent fleur de coucou!!! Fleur de coucou, sans doute, à cause du coloris ordinairement jaune de ses fleurs, à l'état sauvage (mais, voir l’article indiqué, et celui que nous avons publié dans la Flore des Serres et des Jardins de l'Europe (IV. PI. 405). PRIMULA INTERMEDIA (hybrida). La gracieuse plante, dont il s’agit particulièrement ici, est évi- demment née par hybridation d'une Primula, que nous ne saurlons déterminer en ce moment, et d'une P. auricula. Les feuilles appar- tiennent à cette dernière espèce, et les fleurs sont absolument inter- médiaires entre deux espèces ou variétés de ce genre : fait évident, mais qui n’est pas cité, chose assez singulière, dans le Floral Maga- sine (August 1865, PI. 256). Selon ce recueil, elle a été gagnée par M. Fullar ..…. de l'Exotic Nursery, Headingley, qui l'a cédée à M. W. Bull, horticulteur, à Chelsea (Londres), auquel on doit déjà la dispersion d'un grand nombre de bonnes plantes. Notre éditeur s’est empressé d'acquérir une partie de l'édition, et peut en livrer dès aujourd’hui de jolis exemplaires à ses honora- bles clients. C’est d’après nature qu’a été exécutée dans son établis- sement la figure ci-contre. On en admirera le beau feuillage lisse, vernissé et denté, les volu- mineux bouquets de jolies fleurs, passant du rouge au mauve, et à œil blanc-jaunâtre. On sait, quand à la culture de ces plantes, qu'elles peuvent sans doute braver nos hivers à l'air libre, mais qu'il est préférable de les conserver en pots, sous châssis froids, pendant l'hiver, en y laissant pénétrer l'air en abondance, tout le temps que le thermomètre ne menace pas de descendre au-dessous du point de congélation. MISCELLANÉES. re PLANTES RECOMMANDÉS. (ESPÈCES RARES OU NOUVELLES.) Mussænda luteola (l). Rubiaceæ S Cinchoneæ S$ Gardenie. En général, les espèces du genre Mussænda sont élégantes par le port et l'inflorescence; mais surtout celles, dont un des segments 1) M. Suffrutez gracilis, ramis striatis teretibus et foliis subtus inflorescentiam (") u nti-tomentosis; foliis 1-2-pollic. longis breviter petiolatis ovato-oblongis nceolatisve acuminatis membranaceis; slipulis parvis ovalo-subulatis; corymbis paucifloris ; calycis lobis setaceis, uno foliaceo oblongo v. pallide flavo; corollæ tubo le-1-pollice longo, lobis late ovatis longe abrupte acuminatis lutcolis ; bacca parva sicea (?). J. D. Hook. L. i. c. Mussænda luteola DeLiLre, in Caill, PI. Afrig. 65. t. 1. £. 4. DC. _ IV. 371. 3. D. Hook. Bot. Mag. t. 5573. April 1866. | Roue DEC Re (*) Subtus accusativum gubernat 7 > es MISCELLANÉES. calycinaux se développe en une véritable et grande feuille discolore, c'est-à-dire blanchâtre ou jaunâtre, au lieu d’être verte, comme ses quatre autres confrères, ou comme les véritables feuilles ses voisines. L'espèce dont il est ici question a été découverte par Fréd. Cail- liaud, pendant sa célèbre excursion à Méroé, sur le Nil, au Fleuve blanc, à Syouah (sud du Sennaar, 1819-1822), etc., ete., et décrite par Raffeneau-Delille, dans sa Centurie de plantes d'Afrique, re- cueillies par le courageux voyageur. Connue seulement des Bota- nistes par cet ouvrage, elle fut restée peut-être bien longtemps encore étrangère à nos jardins, si le capitaine Grant, compagnon du regretté Speke (??), dans son audacieuse expédition aux sources du Nil, ne l’eût retrouvée, croissant dans des ravins rocheux de Gani et de Madi, et n'eût eu l’heureuse chance d'en rapporter des graines, d'où provinrent des individus, dont l’un fleurit dans l’une des serres de Kew, en 1863, et d'après lequel a été exécuté la belle figure qu'en donne le recueil anglais. Elle a été également recueillie pendant l'expédition du consul Petherick, dans la contrée qu'arrose le Nil blanc. Delille rapportait la A. lanceolata Sprng. (Ophiorrhiza lanceolata _ Forsk., Manettia lanceolata Vahl, Mussænda ægyptiaca Lamck), plante de l'Arabie, au 4. luteola : mais M. J. D. Hooker rejète cette syno- nymie, parce que, d’après la description de Forskal, les deux plantes ne sont nullement identiques. « C’est, » selon le botaniste anglais et la figure qu'il en donne, « un petit arbrisseau dressé, grêle, buissonnant, pubescent sur les jeunes rameaux, le dessous des feuilles et l'inflorescence. Les feuilles, lon- gues d'un pouce et demi à deux, sont brièvement pétiolées, ovées- ou oblongues-lancéolées, acuminées, membranacées; les stipules ovées-subulées. Les fleurs, disposées trois par trois sur un très petit pédoncule, et très brièvement pédicellées elles-mêmes, forment de petites ombelles terminales, et sont assez grandes (près de 0,02 1), d'un jaune pâle, orangé à la gorge. Les dents du calyce sont subu- lées; la cinquième se transforme en un ample limbe foliiforme, ové- aigu, veiné, d’un blanc jaunâtre, et porté par un pétiole canaliculé. Le tube, long d’un pouce, ou moins, se dilate légèrement aux som- met: les lobes de la corolle sont largement ovés, brusquement atté- nués en une assez longue pointe filiforme. D’après la figure, l'orifice, ou gorge, en parait un peu velue. C'est réellement une plante désirable pour la décoration d'une serre chaude ordinaire. TOME XII. — JUIN 1866. Bb - Planche 483. CAMELLIA MARIANNA TALENTT. ÉTYM. V. ci-dessus, JUustr. hortic., Te X, PI. 549. TERNSTRŒMIACEÆ $ CAMELLIEÆ. CHARACT. GENER. et SPECIF. Observatio hoc in loco non semel lectoribus oblata: Cum de varietatibus spuriis et hybridis tractatur, nunquam explanamus. Comme la dédicace l'indique, ce beau Camellia a été obtenu récemment en Italie. Il a fleuri plusieurs fois déjà dans l'établisse- ment À. Verschaffelt, dans lequel il s'est montré à la fois constant et abondamment florifère. Les connaisseurs en ce beau genre de plantes, en remarquant l'ampleur peu ordinaire des pétales, lancéolés ou arrondis-sub- échancrés au sommet, son feuillage de grandes dimensions et d'un vert superbe, etc., s'apercevront tout de suite qu'ils ont en lui affaire à une variété distincte. Le fond du coloris est d'un rouge cerise vif, nettement veiné de plus foncé, séparé sur le milieu longitudinal de chaque pétale par de I stries d'un blanc pur, nombreuses surtout vers le centre de la fleur. ts “ MISCELLANÉES. ee Nécrologie. Nous apprenons avec une vive douleur, que partageront tous ceux qui l'ont connu, et savent combien il a découvert et introduit en Europe de magnifiques plantes, la mort prématurée de MARruS Porte, arrivée à Luçon (ou Manille), à la suite des fatigues qu'il avait éprouvées pendant un long voyage dans l'intérieur de cette île. M. PORTE avait voyagé au Brésil et dans les Philippines, au grand bénéfice de la Botanique et de l'Horticulture. C’est encore un nom à ajouter au martyrologe déjà si nombreux des voyageurs- botanistes, encore une victime de son zêle si grand et si désintéressé pour la Science. P. Stroobant fils, ad. nat. pinz.in Horto. Verschaffelt. Étab. Lith. de 2. Stroobant à Cand CAMELLIA MARIANNA TALENTI. u 4 3 à d denis Ta #7 ( S etre Fr coude’) À. Verschaffelt publ. MISCELLANÉES, 41 De Ll'ÉPINE-VINETTE (Berberis vulgaris L.). C'est là sans doute l’une des plantes spontanées les plus vulgaires en Europe, mais l’une des plus intéressantes sous divers rapports ; “et nous dirons tout de suite pourquoi nous sommes amené à en parler dans cé recueil. Les journaux horticoles anglais, à plusieurs repri- ses; l'an dernier, +. parlé d'une variété, dont le fruit est sans noyaux (stoneless), connue, au reste, depuis longtemps déjà, mais peu répandue. Personne n’ignore que de ces baies, assez agréable- _ ment acides et astringentes, mais rafraichissantes à l'état cru, on fait, au moyen du sucre, des conserves ou confitures, d’un goût aussi fin que délicat. Il est donc à désirer que la variété sans noyaux se répande dans ce but promptement et en grand sur le continent. Disons maintenant quelques mots de la plante elle-même, et nos lecteurs, nous l’espérons, ne nous en blâmeront pas; car c'est, en réalité, outre les qualités de ses fruits, une plante vraiment orne- mentale, propre à composer des haies, ou des buissons dans les massifs et les bouquets d'arbres. Comme son nom l'indique, elle est le type générique de la famille à laquelle elle appartient (Berbéridacées). C'est un arbrisseau très buissonnant, à branches et rameaux extrêmement nombreux, assez grêles, très longuement sarmenteux et recourbés avec grâce. A chaque nœud tigellaire, au-dessus d’un triple aiguillon stipulaire, disposé en trident, est une sorte de rosule de quatre ou cinq feuilles assez petites, inégales, ovales, atténuées en un très court pétiole, et obtuses au sommet, finement dentées aux bords. Du milieu d’en- tre elles sort un court pédoncule subdressé, terminé par une petite panicule de fleurs assez petites également, jaunes, à étamines extrè- mement irritables. Excitées, par exemple, au moyen d'une pointe fine quelconque, elles se jettent avec rapidité sur le style; mais si l'on répète l'expérience, l'irritabilité diminue et finit par cesser. Il leur succède des baies ovaäles-oblongues, d'un beau rouge, contenant deux nucules, et dont nous avons ci-dessus dit les qualités. Il s'élève généralement d’un mètre et demi à deux, mais dans le midi de l'Europe, en Italie, par exemple, au dire de Galliziolo (cité par De Candolle, Syst. II. 6), il peut atteindre la hauteur de nos Pruniers, et vivre au-delà de deux siècles. On tire de ses racines et de son bois une belle couleur jaune, propre à teindre le lin, le coton, les cuirs, etc.; et les bestiaux en mangent volontiers les feuilles. On a prétendu que les céréales, placées dans le voisinage de cette plante, en contractent {a rouille. Le temps et l'expérience ont fait justice de ce préjugé; mais ce que nous ne pouvons taire, c'est l'odeur peu agréable (odorem spermaticum !) qu'émettent ses fleurs au moment de la fécondation : odeur semblable à celle des fleurs de l'Ailante (Ailantus glandulosus L.) à cette époque. LADA ALT TOME XIII, MISC. — JUIN 1866, 4 MISCELLANÉES. De l'APIOS TUBEROSUS. Apios tuberosus (v. {uberosa (1)) Bogru. Lugd. batav. II. 53. Moencu, Method. 165. Nurraz, Gen. Americ. 115. DC. Prodr. 11. 590. Enouicu. Gen. PI. 6672. Mes. Gen. PI. 92 (66). Pursn, Amer. Mizer, Dict. No 1. Astrogalus Tourn. — peren- nis, etc. Hist. I. 88. t. 9. f. 1. Morir. — Lamarck, Dict. Encycl. Bot. 11. 758. — Poirer, Dict. Sc. nat. XIX. 103. Etc. — Glycine Apios L. Spec. 1067. SIMS, Bot. Mag. t. 1198. Etc. ete. Fasacez Lindl, (Leguminosæ alior.) $ CLiroriEæ ($ EupnasoLEez. Seule espèce du genre jusqu'ici connue (quoad Caaracr. GENER. Confer Enbzicur. et Mais. Is c:). Nous avons tout récemment tenté la réhabilitation du Topinam- bour (Æelianthus tuberosus L.), comme plante culinaire, et nous nous disposions, dans le même but, de traiter de l’Apios tuberosus, lorsque ” … nous nous apercûmes que nous avions été devancé. Ainsi, dans un _ - intéressant article, le Dr Clos, vice-président de la Société d'Horti- culture de la Haute-Garonne, et Directeur du Jardin des Plantes de Toulouse, inséré dans les Annales de cette Société (XIII, janvier- février 1866, p. 37), essaie également de sauver de l'oubli l’Apios tubéreux; et, à ce sujet, il résume les opinions de plusieurs auteurs, qui, tous, ont plus ou moins fait l'apologie de cette plante. Nous croyons devoir reproduire ici la notice en question. « Ayant fait récemment arracher, pour les distribuer dans un nouvel ordre, les végétaux vivaces du petit carré consacré à une école de plantes maraichères, au jardin des plantes de Toulouse, j'ai été surpris de la quantité de tubercules fournis par l'Apios tube- rosa DC. (Glycine Apios L.). » Je me suis rappelé à cette occasion, que cette espèce avait été l'objet, en 1849, d’une note du savant Ach. Richard à l'Académie des Sciences de Paris (séance du 12 février) : note dans laquelle les qualités alimentaires de l’Apios avaient été hautement vantées; et avant de relire ce travail, j'ai voulu goûter ses tubercules. » Je ne leur ai trouvé aucun mauvais goût, mais (peut-être parce qu'ils étaient trop âgés) leur chair était un peu dure et boisée, leur grain un peu rude à la langue. Ils m'ont paru se rapprocher plutôt du Salsifis que de la Pomme-de-terre. L'époque de la cueillette (fin février) n'a-t-elle pas été pour quelque chose dans ce jugement ? Je serais tenté de le croire, car A. Richard a écrit de l’Apios : “«« Ces tubercules cuits me paraissent, par leur consistance fari- neuse, par leur saveur douce et sans aucune trace d'amertume ou d'âcreté, se rapprocher, autant que possible, de la Pomme-de- terre. »» * Bosc avait observé la plante spontanée dans les bois sablonneux . (*) Tuberosa nonnullorum! sed desinentia est potius masculina quam fœmina. MISCELLANÉES. 43 de la Caroline, et s’est borné à dire que la racine, quoique très dure, peut être mangée par l'homme. M. Trécul, qui plus récem- ment l'a rencontrée aussi dans l’état de Missouri et dans le pays des Osages, déclare ses «« tubercules farineux comme la Pomme-de- terre et un peu plus sucrés. On s'accorde à leur reconnaitre quelque chose du goût de l’Artichaut, et qui n’a rien que de très agréable. »» Crûs, ils ont, dit Richard, une saveur douce sans aucune amer- tume ni âcreté. Ils rappèlent par leur consistance et leur saveur celles des Châtaignes également crues. »» Analysés par M. Payen, ces tubercules ont fourni plus de 40 pour 110 de substance alimentaire sèche, tandis que les Pommes- de-terre n'en donnent en moyenne que 25 pour 100. Les premiers renferment aussi, comparativement aux seconds, plus du double de matières azotées et huit fois plus de substance grasse. »» » Les tubercules (les rhizomes!) de l'Apios rampent horizontale- ment sous le sol, à une très faible profondeur, acquièrent parfois jusqu’à deux mètres de longueur, et sont composés de renflements __ disposés en chapelet, et de la grosseur d’un œuf de pigeon à un œuf de poule. » Un des avantages de cette plante, c'est qu'elle est à la fois alimentaire et d'ornement, et qu'il est possible (car elle est vivace) de récolter les tubercules sans arracher le pied principal, dont nais- sent les tubercules de chapelet. » Voici le jugement porté sur le tubercule de l'Apios par M. Vil- morin (dans le Bon Jardinier, année 1853, 626) : «« Ils sont très féculents et d'une saveur fraîche et assez agréable; cependant, quand on en mange une certaine quantité, ils laissent sur le palais et l'arrière-bouche une sorte de happement singulier, qui est dû à la présence d'un suc laiteux, très analogue au caoutchouc. Dans une riche terre de jardin, le produit de l'Apios a été, au bout d'une année, en moyenne de 600 à 700 grammes par plante. Dans une terre de jardin plus maigre, il s'est réduit, au bout de deux ans, à un tubercule du poids de 30 à 40 grammes par plante. »» » L'auteur ajoute que ces tubercules restent quelquefois un ou deux ans, et peut-être plus en terre, à l'état latent, avant de donner naissance à des tiges. » « M. Clos conclue ainsi : « J'ai cru devoir rappeler l'attention sur une plante qui ne mérite peut-être pas le profond oubli dans lequel elle est tombée. Loin de moi l'idée d'établir au point de vue de l'importance la moindre com- paraison entre elle et la Parmentière. Mais pourquoi les amateurs d'horticulture n'en admettraient-ils pas, à titre d'essai, quelques pieds dans leur jardin?» Nous avons peu de choses à ajouter à l'article qui précède de notre honorable et savant confrère. Tout d'abord, après avoir fait l'éloge de l’Apios, nous regrettons 44 MISCELLANÉES. de lire dans l'excellent livre, intitulé: Les Fleurs de pleine terre (Voyez le compte-rendu ci-dessus, T° X, verso PI. 384), cette phrase : « Cette plante, proposée autrefois comme succédanée de la Pomme-de-terre, est loin de posséder les propriétés nutritives qu'on s'est plu à lui attribuer, et à ce point de renoncer à sa Cul- ture. » On voit par là quelle contradiction existe entre un praticien aussi distingué, aussi savant que M. Vilmorin (qui là se contredit lui-même), et les auteurs qui l'ont précèdé et que le D° Clos cite plus haut. L'un des auteurs du Mouveau Jardinier illustré (Voyez, plus bas, compte-rendu de ce livre) répète le même jugement et dans les mêmes termes. Entre ces jugements si contradictoires, où néanmoins les appré- ciations élogieuses l'emportent de beaucoup sur celles contraires, il doit exister un juste milieu. En effet, l'Apios peut fort bien n'être pas un mets culinaire de premier ordre; mais il nous semble que, Sous ce rapport même, il n'est pas à dédaigner. Ainsi, par exemple, que nos excellents jardiniers maraichers et primeuristes s'en occu- pent avec autant de zèle que de patience, et nous ne doutons pas qu'ils parviennent en peu de temps à augmenter des produits de l'Apios nos ressources de tables, et qui tout d'abord varieront celles de la Pomme-de-terre et du Dioscorea batatas, si longtemps mécon- nu, honni ou préconisé, etc., et qui, en définitive, Experto crede Roberto, est UN EXCELLENT MANGER, réduit en bouillie ou frit. Il nous faut terminer : comme plante ornementale, l'A. tuberosus n'est pas non plus à rejeter. C’est une plante indigène du Nord de l'Amérique, c’est dire qu’elle n’a rien à craindre des rigueurs hiver- nales de notre climat. De ses rhizomes, décrits ci-dessus, s'élèvent plusieurs tiges volubiles, grèêles, atteignant de cinq à six mètres de hauteur. Les feuilles, dépourvues de stipules, fait rare chez les Papilionacées (FABACÉES), sont imparipennées, 5-7 foliolées ; folioles ovales-lancéolées, glabres ou pubérules vers les bords et sur les pétioles. Les fleurs moitié pourpre sombre et rosé, sont disposées en racèmes composés, courts, axillaires et denses, subdressés, etc. ; elles exhalent une odeur fort agréable. BIBLIOBRAPERLS. APP APP PS LE NOUVEAU SARDINIER ILLUSTRÉ. Année 1866. Rédigé par MM. Héninco, LavaLrée, L, Neumann, B. Vensor, Cecs, J, B. Vercor, Counrois-GérarD, A. Pavann, Burec. Un vol. in:12, compact, de 1790 pages, orné de plus de cinq cents vignettes dans le texte. Paris, Donnaud, éditeur. Nous ne saurions mieux faire, pour donner à nos lecteurs une idée de cet impor- tant ouvrage, que d’en reproduire ici le sommaire, Ie Parti, Travaux de chaque mois. x x MISCELLANÉES. 45 - Ile Parrie. Notions pratiques de Jardinage. Chapitre 1. Principes élémentaires de Botanique. Chapitre 2. Multiplication et élevage des plantes. Semis, Boutures. Marcottes. Greffes. Chapitre 3. Des Gazons. Chapitre 4. Sol. Engrais. Arrosements. Chapitre 5. Orangerie et Serres, Chauffages, Couches, etc. Chapitre 6. Instruments et Ustensiles de Jardinage. Chapitre 7. Insectes utiles et nuisibles à l'Horticulture. Chapitre 8. Dictionnaire des principaux termes employés en Horticulture. Ile Partie. Jardin fruitier. Distribution du Sol. Sol préféré pour chaque espèce, Palissades. Plantations. Des différentes Formes. De la Taille et opérations diverses. Description et Culture des différentes variétés. IVe Parti. Jardin potager. Dispositions générales. Culture des meilleures va- riétés. Ve Partie. Végétaux d'ornement. Description, Culture et Emploi. Vie Partie. Listes des horticulteurs français et étrangers. On voit par cet exposé qu’un tel livre est à la fois le vade-mecum des amateurs et des horticulteurs. Chaque partie est un livre complet, entièrement neuf, et au __ courant des connaissances horticoles. Sans doute, quelques erreurs inévitables ont dû se glisser dans un ouvrage aussi considérable et dû à la rédaction de tant d’au- teurs différents; mais comme ce livre sera périodiquement annuel, elles disparai- trent successivement, en même temps que les auteurs varieront et perfectionneront _ leurs textes. Nous devons louer sans réserve la beauté des nombreuses vignettes dont il est orné. LES PLANTES A FEUILLAGE ORNEMENTAL. Description, Histoire, Culture et Distribution des Plantes à belles feuilles nouvellement employées à la décoration des squares - % pares et jardins; Par En. Anvré, jardinier-principal de la ville de Paris. Deuxième édition, petit in-18, de 256 pages, et avec 37 jolies vignettes dans le texte. : Paris, 1866. Rotschild, éditeur. Petit volume charmant par sa belle exécution matérielle, excellente par sa rédac- tion. Nous ne saurions trop le recommander à tous ceux qui s'occupent de plantes et de jardins. Nous profitons de l’occasion pour signaler à notre savant confrère pour les corri- ger, dans une prochaine édition de son livre, les rectifications suivantes. En trai- tant du Ferdinanda eminens (Honr. non Lacasca), il dit que le seul nom véritable de cette plante est le Cosmophyllum cacaliæfolium (K. Koca), et qu'on doit rejeter ceux de Polymnia grandis .…. et de Dichalimna de Lemaire. Par inadvertance, il nous fait dire tout d’abord un barbarisme; nous avons écrit : Dicalymma (dYs, bis; xéhuuue (1), integumentum). Sans doute, M. André n’a pas lu notre dissertation au sujet de cette belle plante (V. {ustr. hortic., Te II, Misc., p. 37, mai 1853. Te VI, Misc., p. 12, févr. 1859, CHARACT. GENER. et SPECIF. C. ic, floruli ef analyt.), car nous pensons que, probable- ment, il se serait rangé à notre opinion d’en faire un genre nouveau. Comme il n’a cité que deux synonymies de cette plante, nous croyons devüir, tout en renvoyant le lecteur qui s’intéresserait à la chose, et la plante en vaut la peine, à la disserta- tion précitée, en reproduire ici la synonymie complète, qui prouvera de combien (1) I est à remarquer que dans tous les noms génériques où ce mot a été employé on a éerit CalimNa ou CalymNa; or, un jambage de moins au second M dénature complétement le sens du mot, - 5 46 MISCELLANÉES, FF R... de tâtonnements elle a été le sujet de la part de plusieurs botanistes éminents : 4. Polymnia uvedalia L. 2, — grandis Horrt. fide ANDRÉ! 3. Cosmophyllum cacaliæfolium K. Kocu. 4. Podachænium paniculatum BENTu. 5. Ferdinanda eminens Lacasca. 6. Une sixième dénomination, par le Dr Scuucrze, probablement, que nous ne nous rappelons pas. 7. Enfin, une septième : Dicalymma fragrans Nos. ls cs. Sous le même titre, à peu près que le livre précédent, un de nos meilleurs écrivains horticoles, qui sait habillement allier la science à la pratique (qui miscuit utile dulci!), M. le Comte Léonce de Lambertye, a publié, en deux parties (d’autres suivront probablement, et nous le souhaitons!), un livre intitulé : LES PLANTES A FEUILLES ORNEMENTALES EN PLEINE TERRE, BOTANIQUE ET CULTURE. In-12, 234 pages, avec planches, hors du texte. Paris, Goin (sans millésime) (1). Dans la première partie sont décrites trente espèces ornementales de Solanum (Morelle), et se termine par l'Analyse dichotomique d’icelles, suivie d’un tableau comparatif des dites espèces, considérées au point de vue horticole, # Dans la seconde sont décrites trente-trois espèces et variétés de Canna (Bulisier), avec un tableau comparatif des dites, considérées au point de vue horticole; puis l’auteur décrit quelques autres plantes: Acanthus, Alternanthera, Amarantus, Andropogon, Bambusa, Centaurea, Cosmophyllum (Voir l’article ci-dessus), Colo- casia, Cyperus, Dracæna, etc., etc. PLANTES iscoutaspisé (ESPÈCES RARES OU NOUVELLES.) Corysanthes (lege Corythanthe ()) pieta Lindi. (3). Orchiaceæ S Arethuseæ S$ Arianthæ. C'est avec infiniment de raison que notre confrère, M. Oudemans, (!) Les planches sont la seule partie peccante de l'ouvrage; mais nous croyons savoir qu’il y sera remédié. : (2) Nous avons dit que Corysanthes était un barbarisme échappé au célèbre R. Brown; x opus, vêos; ævg, fleur. En composition, en grec comme en latin, on ne doit employer, selon les cas, que le génitif ou le datif. Enfin, pour être correct, il eût fallu écrire Corythanthe ou Corythanthus. (5) Tuberibus solitariis v. geminis globosis; scapo brevi basi squamula vaginante cincto; folio unico cordato-ovato acuminato undulato ; textura membranacea pur- purascenti-reticulata ; flore fere sessili majusculo atropurpureo ; ovarii basin sul- catam bractea acuminatissima amplectente. Perigonii bilabiati phyllo postico forni- cato-adscendente conduplicato-tridente ; lubio inferiore in setas L filitormes diviso ; labello gynostemium amplectente ima basi scrotiformi bicalearato, limbo superne recurvo ventricoso rotundato subbilobo; gynostemio brevissimo recto crasso ; an- thera terminali uniloculari bivalvi; pollinibus 2 bipartibilibus; stigmate magno cireulari concavo argute marginato. (Abbrev. ex descript. Blumeana ) Corysanthes (lege a nr picta Linz. Gen. et Spec. Orch. 394. 7. BLuwe, FI. Javæ, nov. ser. Î. 147. t. 64. f. 1 (mala). 3. À, Ounemans, Plantent. t. 25. F. Strochant fis ad. nat. pinx. in Horto. Verschaffelt. “ANTHURIUM SCHERZERIANUM. Schott. n . LU joue, : é uatumualo © PHCLE JA + au à €. ). 4 on À. Verschaffelt, publ. Planche 484. ANTHURIUM SCHERZERIANUN, ANTHURE DE SCHERZER. ÉTYM. V. ci-dessus, {Uustr, hortic., Te IX, PI. 514, ARACEÆ Ÿ MONOCLINES (S . Schott) : ORONTIACEÆ $S ORONTIEZÆ Lind]. CHARACT. GENER. V. ibidem. CHARACT. SPECIF. (!). Acaule (v. obsoletissime brevissimeque rhizoma- toso-caulescente); foliorum omnium ra- dicalium (?) petiolis longitudine diversis gracilibus cylindraceis supra tenuiter ca- paliculatis subtus ad apicem gibbosulis infra ad basin squama duplici ample- xante, exteriore mox lacerata et evanes- cente; limbo carnosulo coriaceo oblongo acutissime acuminato basi subcordato margine recurvo (sicut et apex) intense lucideque viridi; nervis immersis non marginem attingentibus sed approxima- tim circumdantibus; mediano elevato; firmissimis erectis petiolis multo longio- ribus basi imperspicue purpureo lineatis. Spatha (bractea !) maxima dependente late ovato-lanceolala apice oblique sub- convoluta acutata acuminata ad nervum medium elevatum acutum subcanalicu- lata longitudinaliter plurivenata; spa- dice brevi in seipsum semel v. bi- et ter- torto cylindrico viridissime lucideque scarlatino ; floribus ut in genere. Nos. ad natur. viv. (V. ad calcem articuli hujus figuras analyticas). Anthurium Scherzerianum SCHOTT, (L. in nota c. (l)) Bot. Magaz. In. nostra tabula 484. scapis citissime basi denudatis teretibus Nous avons eu le vif plaisir de voir et d'examiner tout à notre aise, en mai dernier, dans l'établissement Ambr. Verschaffelt, cette brillante espèce, la perle du genre par le splendide coloris de son inflorescence, dont la planche ci-contre, exécutée d'après nature dans le dit établissement, donnera aux lecteurs une juste idée. En comparant notre planche avec celle du Botanical Magazine, on s'apercevra que cette dernière, dessinée d'ailleurs avec l’habileté ordinaire de l'artiste de cet excellent recueil (M. W. Fitch), a dû être faite d'après un très chétif individu, tandis que la nôtre l'a été d’après un spécimen aussi luxuriant que vigoureux, et ayant des dimensions doubles dans toutes ses parties, c'est-à-dire des pétioles longs de 0,06 à 0,11; des limbes foliaires de 0,20-25 + 0,03 15; des scapes longs de 0,25-28; des spathes (ou bractées!) longues de 0,07 -L 0,05! des spadices longs de 0,06-7-8. Ce que n’exprime pas non plus la planche anglaise, et par la même raison sans doute, c’est la curieuse torsion des spadices, qui se con- (1) A. Caudicis brevis internodiis brevibus; petiolo sulcato internodio multoties longiore, geniculo mediocri sulcato; folio elongato oblongo v. anguste lanceolato- i i si i i tato ; oblongo basi obtuso v. rotundato apice longo sensim acuminato utrinque punctato ; sure a margine subremoto ; pedunculo petiolis duplo longiore ; spadice juli- formi subeylindrico vix stipitato coccineo; sputha intense coccinea spadice breviore late elliptica basi rotundata, apice aculo v. cuspidato. W. Hook. I. i. c. Anthurium Scherzerianum Scuorr, Prodr. Syst. Aroid. 440. W. Hook. Bot. Mag. t. 5319. June 1862 (bona). TOME XIII, — JUILLET 1866. 8 "+ ANTHURIUM SCHERZERIANUM. tournent sur eux-mêmes, deux et trois fois, à la manière des serpents. Quelque vigoureux que soit l'individu que nous avons observé et décrit d'après nature, nous n'avons point remarqué les : caudicis brevis internodiis brevibus (small plant hardly forming a stem as yet in our houses!), dont a parlé William Hooker; à peine un léger renfle- ment basilaire que revêt une double squame, laquelle bientôt se lacère et disparaît, indique une sorte de rhizome ; aussi, ad compa- randum ex natura, avons-nous cru devoir reproduire ci-dessus, en note, la diagnose spécifique du savant anglais, dont la mémoire sera toujours chère à tous ceux qu'intéresse la Res herbaria. L'Anthurium Scherzerianum a été découvert très récemment et en premier lieu, à ce qu'il paraît, dans le Guatimala, par M. Scher- zer ….? (anno …..?), à qui l'a avec justice dédié feu Schott. Ensuite, retrouvé dans le Costa-Rica, par M. Wendland, à qui revient, croyons-nous, le mérite de son introduction en Europe, tout d’abord et naturellement dans le jardin royal d'Hanovre, dont il est le di- recteur, ensuite en Angleterre et sur le continent. Nous l'avons vu pour la première fois à l'Exposition internationale d'Horticulture, en 1864, à Bruxelles, présenté par la maison Veitch, de Chelsea (Londres); ensuite par la maison A. Verschaffelt, à. diverses Expo- sitions belges, à Gand, à Ledeberg, etc., où il a obtenu les 1ers prix. C'est une petite plante, cespiteuse, à pétioles rigides, dressés, grêles, cylindriques, creusés d’un fin sillon du côté interne, variant de hauteur et légèrement gibbeux en dehors au sommet, ut in ge- nere; Comme nous l'avons dit ci-dessus. Les limbes foliaires (dimen- sions dites, ainsi que celles des autres parties) sont épais, coriaces, oblongs, acuminés, très aigus, à pointe plissée, récurve, d’un beau vert foncé luisant, pâle en dessous. Les scapes, ou hampes, plus longs de moitié, ou à peu près que les pétioles, sont, comme eux, cylin- driques, grêles, rigides, dressés, et ornés vers la base de linéoles pourpres peu apparentes. La spathe, ou bractée, très ample, dé- curve, et le spadice, décrit déjà ci-dessus, sont d’un rouge écarlate, brillant, luisant, et non cocciné, comme le dit la rédaction anglaise. C'est une plante éminemment désirable pour contribuer à l'orne- mentation générale d’une serre chaude. Explication des Figures analytiques, Fig. 1. Spadice. Fig. 2. Une fleur entière. fig. 5 et 4. Étamines. Fig. 3. Ovaire. Fig. 6. Section longitudinale dudit. Fig. 7. Section transversale du même (figures toutes grossies, et empruntées au recueil anglais). OBSERVATION IMPORTANTE. Nous devons faire remarquer que, contrairement aux caractères génériques, ici Led te ces figures) les ovules sont collatéraux et insérés plus bas que la partie médiane des loges, au lieu d’être suspendus au sommet de l'axe dans chaque cel- lule (V. notre Anthurium leuconeurum, Wlustr. hortic. IX. PI. 514, ubi adsunt expressi Characteres generici, et figuræ analyncæ ovarii hujusce speciei) S'agit-il donc ne Le . VOTRE Amar um À ou SCHorT, |. c., en aurait-il modifié sous ce rapport la diagnose générique ? Nous ne savons, n'ayant point à notre disposition la seconde partie de son Synopeis Aroidearum. À : noie oobant, à Cand. th.de L.Str s sb F3. L LOBELIA CORONOPIFOLIA ,Z. Planche 485. LOBELIA CORONOPIFOLIA (). LOBÉLIE À FEUILLES DE CORONOPE. ÉTYM. Voir ci-dessus, Te 1, PI. 34 (Lobelia Ghiesbreghtii Nos. et Honr.). LOBELIACEÆ $ LOBELIEZ. CHARACT. GENER. Confer observa- | nulatis; antheris omnibus apice barba- tionem |. c. de his admissam 1. ad Etym, cit. Esset multo perlongum illos hic ex- planare, præ subgeneribus propositis, et pumerosis auctoribus permultisque ope- ribus et figuris adducendis. Confer, amice lector, Expuicn, Gen, PL. 5058. . CHARACT. SPECIF. L. (Sphæran- gium PresL.). Caule basi decumbente dense folioso piloso media parte erecto in pedunculum nudum glabrum teretem biflorum (6-7 flor in planta præsenti) abeunte ; foliis sessilibus lanceolatis den- tato-pennatifidis, dentibus oppositis pi- losis; bractea lineari-acuminata ad api- cem pedunculi; pedicellis bractea multo longioribus medio bibracteolatis, uno ter- minali longiore; fubo calycis ovoideo- turbinato ispido laciniis lanceolatis di- midio breviore; corollæ lobis calycinis quintuplo longioris lobis superioribus lanccolatis, inferioribus obovatis mucro- tis; ovario sublibero. DC. f. in DC. Prodr, VII. 363. (Except. phr. parenth.) Lobelia coronopifolia L. (???) Spec. PI. 1322. Sims, Bot. Mag. t. 644. Excl. Burm. Syn. Tauns. FI. cap. 184. La- marc, Dict. III. 589. Excl. var. £ etc. — uniflora Burn. Afrie. 98. t. 58. f. 1. ALpu. DC. 1.s. e. sub Lobel. coronopi- folia. Rapuntium æthiopicum, etc. BReyx. Cent. t. 88. ; — coronopifolium PresL. Prodr. Lo- bel. 20. — Thunbergi esvsp. ibid. (Pili cau- dis foliorum calycisque albi). Lobelia Thunbergii Swezr, Hort. brit. Ex Alph. DC. I. e. sed probabiliter rectius Lobelia Thunbergii Sweet, |. i. €. ..….. vel forsan nova species et tune Lobelia Back- houseana Nos. N'ayant pas encore eu l'occasion d'examiner la plante dont il s’agit, ni vivante, ni dessèchée, nous admettons, d'après le rédac- teur du Flora Magazine, le Rév. Honywood Dombrain, mais avec des doutes bien fondés, croyons-nous, qu'elle soit identique avec la L. coronopifolia de Linné. Et, en effet, les feuilles, d'après la figure de ce recueil et celle donnée par Sims (L.s. c.), paraissent dans celle-ci plus courtes et plus étroites, les dents beaucoup plus courtes, moins rapprochées; le scape est 1-2-flore, comme l'écrit et le représente ce dernier auteur, et non 5-7-flore; enfin, la forme des fleurs est différente, et le coloris n’est pas non plus semblable; enfin, enfin, l'habitat n'en est pas tout-à-fait le mème non plus. S'agit-il donc là d'un spécimen, mieux cultivé et par conséquent d'une vigueur beaucoup plus grande? Nous ne le croyons pas! Oui! si c'est bien la plante de Sweet, Lobelia Thunbergii, que M. À. De Candolle rapporte à la L. coronopifolia de Linné. Sweet dit : upright RACEME flowered; ce qui se rapporte parfaitement à la plante figurée ci-contre, corrobore nos doutes, et nous fait douter de l'identité spé- cifique des deux plantes. Un petit fait qui a bien ici son importance, c'est que la Z. coronopifolia, selon le Catalogue de Sweet, a été intro- duite en Angleterre dès 1752; réintroduite de nouveau en 1787, par LOBELIA CORONOPIFOLIA. Francis Masson, selon Sims, L.c., tandis que la Z. Thunbergii (Sweet|!) n'a été introduite qu'en 1812. Or, on nous accordera sans difficulté, pensons-nous, que l'excellent auteur du Pritish Flower Garden devait connaitre suffisamment les deux espèces litigieuses. Quoi qu'il en soit, la L. coronopifolia du Floral Magazine est réelle- ment une belle et bonne plante, introduite tout récemment dans les cultures (la Z. coronopifolia vraie est du Cap de Bonne-Espérance) de la Caffrerie, où elle a été découverte dans l'intérieur ARTS | (ici, regrettablement, les documents nous manquent et n'ont pas été donnés), et envoyée à MM. Backhouse, horticulteurs, à Yorck. Notre dessin est le fac-simile de la figure du Floral Magazine (sept. 1865), qu'ont bien voulu nous communiquer ces Messieurs. C'est un sous-arbuste, à rameaux sufrutescents à la base, et dis- posés en une touffe épaisse; chacun, d’abord couché, se redresse bientôt et se termine par une rosette de feuilles (1), du centre de laquelle s'élève un scape de 4-6 pouces de hauteur, portant de cinq à six grandes et belles fleurs, d’un bleu de ciel, teint légèrement de violet, à œil (gorge) blanc. Elles subsistent, disent ces Messieurs, à l'état parfait, pendant plusieurs semaines, de sorte que la plante est agréable à voir pendant tous les mois d'hiver. Est-il besoin d'ajouter que notre éditeur, M. A. Verschaffelt, s’est empressé d'en acquérir bon nombre d'individus, qu'il mettra dans le commerce à la même époque et au même prix que MM. Back- house (septembre prochain). Serre froide en hiver: pleine terre en été. MISCELLANÉES. ——4— RBetsricanIows. ’ Cochliostema odoratissimum Nob. M. Hasskarl, célèbre voyageur-botaniste, et excellent botaniste en même temps, auteur de divers ouvrages botaniques estimés, entr’autres sur les Fougères de Java, à qui l’on doit la découverte d’un grand nombre de belles plantes, provenant des Iles de la Sonde, et particulièrement de Java, dans une notice fort intéressante sur les ComméLinacées (Bulletin du Congrès international d’Horticulture, etc., d’Am- sterdam, de 1865, p. 90—107), qu'il accompagne de deux tableaux synoptiques et dichotomiques sur la classification des genres de cette belle famille, adopte notre genre Cochliostema (genre du reste entièrement distinct 3 voir Jllustr, hortic., To VI, PI. 217, c. fig. anal.), mais nous le fait écrire par inadvertance contre l'étymo- logie avec deux m (V. ci-dessous, Misce., note ("); p. 50). De plus, par une coquille typographique regrettable, le nom de l’auteur dudit genre est remplacé par celui de... Lenoir. Nous saisissons cette occasion pour rappeler au souvenir de nos lecteurs cette belle, très belle et curieuse plante (Cochliostema odoratissimum Nos., Tradescantia odoratissima Horrt.), au beau feuillage discolore, Ornemenlal, aux grandes fleurs bleues, frangées, à odeur suave, et se succédant fort longtemps. Disponible chez notre éditeur. () Nous avons omis de dire plus haut, en comparant les deux plantes, que les feuilles de la Z. coronopifolia vraie élaient éparses et alternes ! / \ [THÉ)ISABELLE SPRUNT. A 0 UE ATTE O'eatata lmetique- J'Leun ait, publ. Planche 486. ROSE (rné) ISABELLE SPRUNT, ÉTYM. V. ibidem, sub tabula 441. RosAcEÆ $ ROSEÆ-GENUINÆ. CHARACT. GENER. ; Confer, amice lector, observationes non semel de hisce = SPECIF. | in talibus occasionibus oblatas. Rose (Thé) Isabelle Sprunt. Nostra tab. 483. PPPPPPPP PS PRE Les Roses, dites Thés, nous l'avons dit, sont notre faible! port particulier, arôme fin, etc. 6 Celle dont il s’agit a été obtenue de semis par M. Buchanan, horticulteur, à New-Yorck (Etats-Unis). Son port a quelque chose de particulier : ainsi les feuilles, dès la naissance, sont assez largement dentées aux bords et marginées de rouge, rougeâtres d'abord en dessous, et bientôt d'un blanc d'ar- gent. L'arbrisseau se montre très florifère; à rameaux vigoureux et médiocrement armés; les fleurs sont de première grandeur; d’abord d’un blanc indécis, bientôt d'un jaune sulfurin fort pâle, plus foncé au centre; elles exhalent nettement cette suave et fine senteur spéciale qui distingue les Thés. Devons-nous faire observer que, si dans la planche ci-contre, les pétales paraissent chiffonnés et distants, ceci dépend des phases instantanées, pour ainsi dire, que subissent nécessairement toutes les fleurs , et surtout les Roses! Ainsi, en premier lieu, la fleur offre une Rose régulière; mais bientôt les pétales s'écartent, se disten- dent, deviennent irréguliers, se chiffonnent, se renversent, en s'en- roulant en dessous, et enfin vivent Five Ce que vivent les Roses, L'espace d’un matin. Notre éditeur est chargé de la vente en Europe de cette belle variété, et dès ce moment (juin 1866), il la met à la disposition de ses honorables clients. MISCELLANÉES. POSL2 LE PRINTEMPS (!). 4 Que j'aime le sourire De la Terre et des Cieux, Quand le premier Zéphyre Se réveille, et soupire Un chant mélodieux, 2. Si puissant, que la Terre Sort de son long sommeil ; D'une robe légère De gazon, de bruyère, Se pare à son réveil; 5. Et comme une épousée Qui rit malgré ses pleurs, Fraîche et fertilisée D'une douce rosée Se couronne de fleurs. 4. La pâle Primevère, Au calice doré, Se montre la première, Fidèle avant-courrière Du printemps désiré, 5. Après elle, à la fête Que donnent les beaux jours, Accourt la Violette Avec la Pâquerette, Oracle des amours. 6. Auprès de la Pervenche, Qu’aimait le bon Rousseau, Le Narcisse se penche Pour voir sa coupe blanche Au miroir d'un ruisseau. 2 La Tulipe s'élance En habit de gala; Le Pavot se balance; Et d’un air d’innocence Dort le Polygala. 8. Puis c’est la Véronique Et l’'humble Réséda, L'Amarylilis pudique Et la fleur satanique De la Bella-Donna. 9. La pensive Ancolie Craint les yeux et les voix; Sa clochette jolie Avec mélancolie S’incline au fond des bois. 10. A ses côtés scintille Ce doux gage de foi, Dont l'étoile qui brille Dit à la jeune fille : « Souvenez-vous de moi (2). » I Mais enfin quand la Rose, Au calice odorant, À son tour est éclose, Le printemps se repose, De son œuvre content ; 12. Et la belle Nature, Couvrant sont front joyeux De fleurs et de verdure Dans toute sa parure, Vient éblouir nos yeux. (P. Grouter, 1, 8. €.) Certes, voilà de belle et bonne Poésie! (1) V. ci-dessus, IzLusrr. monric., texte de la Primula intermedia, PI. 482. (@) Myosotis palustris Wirs. et var.! ou Pensez à moi, Ne m'oubliez pas; Vergiss- mein-nicht des Allemands, Forget-me-not des Anglais. MISCELLANÉES. 47 dans la notice détaillée qu’il lui consacre (1. c.), appèle cette espèce une petite plante fort élégante! Nous croyons devoir, et sans exagé- ration, renchérir sur cet éloge : pour nous et pour les amateurs judicieux d'Anœctochiles, ce sera une charmante miniature, une véritable perle végétale. On jugera tout-à-l'heure si nous sommes dans le vrai. | | La Corysanthes, ou plus correctement (d’après l'étymologie et la grammaire), Corythanthe picta, a été découverte, nous dit M. J. A. Ou- demans, par feu Blume, sur l’un des sommets du Mont Salak, Java occidental, croissant indifféremment dans un sol léger et humide, ainsi que sur les vieux troncs d'arbres moussus. Elle ne dépasse pas 0,04-5 de hauteur, sa feuille non comprise; cette feuille, cordiforme, un peu acuminée, subhorizontale, d’un vert pâle, est richement réticu- lée de rouge pâle; la fleur, unique aussi, et comparativement très grande, est d'un riche pourpre foncé ; et les cinq ou six divisions du périanthe, filiformes et longissimes, ressemblant aux antennes de certains insectes, font un effet fort curieux. Sous ces divers rap- ports, elle sera une rivale recherchée des Anœctochiles, dont mal- heureusement, on le sait, les fleurs sont insignifiantes, sous le rap- port ornemental,. Blume l'a trouvée en fleurs au mois d'octobre; et le dessin du Plantentuin a été fait dans le jardin botanique de Leide, en novem- bre 1865. Voici la description qu'en a donnée le regretté et savant Blume : « Petite plante sociale, se propageant par des tubercules rhizogènes. Tubercules solitaires ou géminés, globuleux, un peu velus, comme les fibres radicales, simples (bifurquées au sommet, ex figura), filiformes. Scape court, ceint étroitement à sa base d'une gaine subeylindrique, aiguë, membranacée; et eanaliculé (le scpe) sur l'un des côtés vers le haut. Feuille cordée-ovée, acuminée, ondulée aux bords (long. 0,04; diam. presque 0,03); texture très ténue, membranacée, réticulée-nervée, lisse, un peu luisante; nervures réticulées, purpurescentes, Fleur naissant de la base de la feuille, presque sessile, assez grande (0,05 cent., non compris la forte courbure du labelle), d'un noir pourpré. Bractée linéaire-lancéolée, très acuminée, très longue, embrassant la base courte et sillonnée de l'ovaire, Périgone bilabié, dont la lèvre postérieure (Phyllum posticum, sic!) ou Galea (casque) voûtée-ascen- dante, cunéiforme, condupliquée-tridentée ; dent intermédiaire subulée, les latérales obtuses; lèvre inférieure divisée jusqu'à la base en quatre lacinies allongées, très étroites, subulées, très acuminées, flasques, dont les deux antérieures (ou feuilles latérales, extérieures) très étalées, ou pendantes; deux un peu plus courtes. (ou feuilles intérieures, connées à la base avec elles), dressées quelquefois au limbe du labelle, à l'instar des antennes de certains insectes. Labelle ceignant le gynos- tème (1), serotiforme-biéperonné à son extrême base, au fond devant le gynostème avec une gibbosité ; récurve supérieurement et dilaté en un limbe ascendant, ventru, arrondi, subbilobé; lobes légèrement frangés. Gynostème très court, droit, épais, 1 , au moins! Blume répudiait ce mot aussi trivial qu’absurde, Phaser Re de coeur; comme tant de fois nous l'avons fait observer, cet organe orchidéal avec une colonne ! il n’y a pas la moindre ot rip possible entre ces deux objets. 9 TOME XIII. MISC. — JUILLET 1866. 48 MISCELLANÉES. obtus. Anthère terminale, adnée au bord postérieur du clinandre, uniloculaire, bivalve; valves formées par les bords latéraux, membranacés et enfin dilatés de l'an- thère elle-même. Pollinies 2 (1), ellipsoides, bipartibles, pulvérulentes, agglutinées avec les dents obtuses qui terminent en avant le clinandre (2). Stigmate grand, cir- culaire, concave, finement cilié (? argute marginatum, sic!). » (Parenth. nostris.) Cymbidium Hookérianum (3. Orchiaceæ S Vandeæ S Brassie. On a, et nous avons le premier, épuisé tous les éloges possibles pour reconnaitre et faire apprécier les mérites généraux des Or- chiées; nous nous contenterons de dire de celle-ci qu'elle est une belle et grandiose espèce. | Découverte, il y a quelques années, par M. Hooker, fils, dans le Sikkim-Himalaya (.....?), retrouvée peu de temps après, et dans les mêmes localités, par M. Th. Lobb, c'est à ce voyageur probable- ment qu'on en doit l'introduction en Europe (Angleterre), et qui en envoya, il y a bien des années déjà, des spécimens à MM. Veitch. Elle fleurit à Exeter (....?), peu de temps après, mais soumise vrai- semblablement à un traitement trop chaud, bien des années s'écou- lèrent avant qu’elle refleurit une seconde fois; et la belle figure qu’en donne M. Bateman a été récemment exécutée, d'après nature, dans les serres du célèbre établissement de MM. Veitch, où la plante a splendidement fleuri ce printemps même, grâce au traitement plus froid auquel l’a soumis M. Dominy, leur jardinier-en-chef. Le D' Hooker, fils, qui l’observa dans son habitat natal, pense, dit M. Batemann, à qui nous empruntons ces détails, qu’elle devrait être plutôt regardée comme une grande et très belle variété du C. giganteum que comme une espèce distincte ; M. Bateman paraît par- tager cette opinion, mais veut éviter de se prononcer avant d’avoir pu en examiner d’autres exemplaires. Voici comment ce botaniste la décrit d'après une fleur, à lui com- muniquée par MM. Veitch, et en avertissant toutefois que sa des- cription diffère sous quelques rapports de celle du professeur Rei- Chenbach, dont nous avons reproduit la diagnose ci-dessous (note 3). (1) Même observation que dans la note précédente : Pollinies! au lieu de masses POLLINIQUES; ces organes font-ils l'effet de masses? absurdissimum ! et tant de fois nous l’avons fait observer! .() 4 dit indifféremment : Clinandrium, Androclinium ; Blume a employé ce der- nier mot. : (5) C. foliis lineari-ligulatis acutis bipedalibus. vaginis (folia versus basim longe articulata vaginas elongatas efformantia) energice Striatis; pedunculo (scapo) porrecto racemoso grandifloro; floribus illos Cymbidii eburnei æquantibus ; sepalis petalisque stellatis oblongis obtuse acntis, pelalis paulo angustioribus; labello trifi 0, laciniis lateralibus basi semicordatis seu æqualibus antice angulatis, lacinia antica subeor- data ovata transversa lobulosa, lineïs geminis velutinis a basi disci in basim laciniæ anticæ ; labello ceterum hinc illine subvelutino. — Sepala et petala viridia. Label- pas et L' albido-flavida, guttis atropurpureis. Reicug, f, L. i. c. (Except, phr. Cymbidium Hookerianum Rercup. f. Garden-Chron. Januari 6 (1866). J, D. Hook, Bot, Mag. t. 5574. May 1866. MISCELLANÉES. 49 « Feuilles loriformes (distiques !), rigides et coriaces, aiguës, lon- gues d'un pied et demi à deux, dilatées à la base, où elles sont très fortement sillonnées (1) et colorées de deux nuances de vert, beaucoup plus distinctement que dans la forme ordinaire du C. giganteum. Scape aussi long que les feuilles, dressé dans sa partie inférieure (où il est couvert de squames lâchement imbriquées), mais nutant à partir du point où s'insèrent les fleurs. Fleurs six-douze, très grandes (quatre à cinq pouces de diamètre), d'un vert uniforme (jaunâtre), excepté le labelle. Ovaires longs d'un pouce et demi. Sépales et pétales disposés en étoile (stellate), oblongs, obtusément aigus, les seconds un peu plus étroits (tous incurves, surtout les trois supérieurs). Labelle trilobé (Long de 0,04; large de 0,03 1}) : dont les LOBES LATÉRAUX allongés, en- tiers, plats (dressés-relevés; ex fiqura), subfalciformes et très aigus au sommet, bordés de poils très fins; le médian crispé et frangé au bord; sur le disque sont deux lamelles dressées, ciliées, parallèles ou légèrement convergentes et longues de plus d’un demi-pouce. Il est entièrement d'un blanc jaunâtre, passant à un jaune foncé vers les bords, qui sont veloutés et décorés de macules d’un riche pour- pre (les bords latéraux et les lamelles sont ponctués très finement du même; celles du lobe médian sont beaucoup plus large. Colonne (bone Deus!) claviforme, marginée, lisse, verte, avec de rares macules rougeâtres. » : à Nous avons complété, autant qu'il était en nous, en profitant de la belle planche de M. Fitch, la description qui précède, dans le but de faire bien apprécier à nos lecteurs les mérites de cette noble espèce. Nous ne devons pas omettre que M. Reichenbach, en la dédiant à M. Hooker, fils, a voulu non-seulement lui souhaiter une bonne année, mais le féliciter de son avènement à la direction des Jardins royaux de Kew : dédicace et avènement BIEN MÉRITES. M. J. D. Hoo- ker avait noblement déjà fait ses preuves par les magnifiques et nom- breuses publications botaniques illustrées, qu’il a rédigées avant sa juste nomination. Au moins, nous pouvons nous écrier en cette occurrence avec plaisir : Talis pater, talis filius! Thibaudia coronaria (2?) Vacciniaceæ, Nous avons fait déjà, à plusieurs reprises, remarquer, que les Vacciniacées, si nombreuses, si belles, si ornementales, de l'Amérique 1 irai ier aS u’elles sont portées par une sorte de long pétiole, oi RS Let VE dedans et atténué peu à peu vers le sommet, où s’articulerait une véritable feuille; le coloris est fort différent de celui d’icelle; et les deux bords du pli, presque fermé, que forme cette base, sont teints en rougeà- tre, outre les deux nuances de vert, dont parle l’auteur. : | sa (?) T. pubescenti-pilosa; foliis parvis breviter petiolatis ovatis obtusis integerri- TOME XII, MSC. — JUILLET 1866. MISSOURI 10 BOTANICAL GARDEN. 50 MISCELLANÉES. intra- et extra-tropicale, étaient négligées par les horticulteurs du continent, et par conséquent, chose regrettable, peu connues des amateurs. On a prétendu que la multiplication en était trop difficile, et surtout qu’elles languissaient dans les serres. Ces allégations sont complètement inexactes : les Thibaudia, les Ceratostema, les Psam- misia, les Macleania, etc., quand on sait leur appliquer le traitement qui leur convient, végètent vigoureusement et fleurissent à profu- sion. Une bonne serre tempérée, légèrement ombragée, un peu chauf- fée en hiver, dès que le thermomètre se rapproche de zéro R; une bonne terre de bruyère, riche en humus, des pots plus profonds que larges, etc.; tel est, grosso modo, le mode de culture qui leur con- vient, et que nous avons vu parfaitement réussir. Nous ne savons rien de l’histoire de l'espèce dont il s’agit ici par- ticulièrement. Nous la trouvons citée, sans aucuns commentaires, en 1855 (n° 6) (1), et en 1860 (n° 10), dans les catalogues de l’établis- sement de M. Linden. M. J. D. Hooker n’a pu être plus explicite que nous, et soupçonne, non sans probabilité, qu'elle est originaire de la Nouvelle-Grenade ou du Vénézuéla. Il est probable qu'elle a été introduite directement de ces contrées dans l'établissement pré- cité; car c'est là qu'elle a été annoncée et sans commentaires, sous le nom générique deux fois erroné de Ceratostemma coronarium (Voir la note ? ci-dessus, ad Synon. et celle *), par M..J. Bateman, qui a eu l'avantage de la voir fleurir splendidement chez lui, en janvier de cette année même. M. J. D. Hooker, en fesant remarquer que chez le Ceratostema les filaments staminaux sont connés en tube, qu'ils sont libres dans le Thibaudia, réunit avec raison la plante en question à ce dernier genre. Par son port élégant, son petit feuillage, assez semblable à celui d'un Myrte ou d’un Buis nain, ses nombreuses et jolies fleurs rouges, à gorge d'un rose pâle, elle ne dément pas la beauté que nous accor- dons à ses congénères. Outre l'excellente diagnose spécifique, qu'en donne M. Hooker, fils, et que nous reproduisons, ce botaniste la décrit ainsi : « Petit arbrisseau bien ramifié, raide. Branches robustes, d'un vert mis crasse coriaceis encrviis utrinque sparse pilosis; floribus axillaribus solitariis v. binis; pedicellis gracilibus foliis æquilongis; ca/ycis laxe lanuginosi {ubo brevi acute D-gono basi dilatato 5-lobo, lobis triangulari-ovatis ; corolla urceolata obtusa 5-gona, lobis brevibus patenti-recurvis late triangularibus; filamentis brevibus dila- tatis ciliatis æquilongis ; antheris æquilongis, loculis brevibus oblongis in tubum du- plicem angustum erectum apice biporosum attenuatis ecalcaratis. J, D. Hook. L. i. c. Thibaudia J. D. Hoox. Botan. Mag. t. 5575. May 1866. Ceralostemma [scribendum Cenarostema (*)] coronarium Honr. Linn. 1853. Ca- (1) Ne possédant pas les catalogues précédents, nos 4. 2. 3. 4. 5-7-9 (et suivants) de cette maison, nous ne savons s'ils renferment à ce sujet quelques documents histori- ques. (7) œrepeue signifie couronne; Tue , filament ; il s’agit iei des filaments staminaux, Du reste, —slemma pour —slema est une faute commise trop souvent. Voir plus haut: Recriricarion, verso PI. 485. MISCELLANÉES. 51 pâle, et, ainsi que les feuilles, les pédoncules et les calyces, couvertes de poils mous, distants et étalés. Feuilles nombreuses, étalées et défléchies, ovées, obtuses, très entières, souvent glabrescentes, sur la face supérieure, d'un vert foncé, luisant, longues d'un demi-pouce, et très brièvement pétiolées. Pédicelles axillaires, solitaires ou gé- minés, laineux, aussi longs que les feuilles. Fleurs nutantes, de près d’un pouce de long (ex figura 0,024 avec le calyce!). Calyce court, presque carré dans son contour, dilaté à la base et quinqué- lobé, à cinq côtes aiguës, avec autant de dépressions profondes ; lobes largement triangulaires, aigus. Corolle étroitement urcéolée ou tubulée, renflée inférieurement, obsolètement 5-angulaire, entière- ment glabre, d'un rouge foncé et luisant; à cinq lobes courts, récur- ves. Filaments très courts, libres, oblongs, ciliés aux bords. Anthères oblongues, incurves, un peu plus longues que les filaments, et ter- minées en un très long et double tube grêle, dressé, s'ouvrant au sommet par deux pores oblongs. Style grêle, exsert; stigmate petit _ (capitellé). Ovaire 5-loculaire; ovules nombreux. » (Parenth. nostra). Cœlogyne fascescens, var. brunnea (1). Orchiaceæ $ Epidendreæ à SS Cœlogynæ. Lindley, dont la mémoire sera toujours honorée et chère à tous les amis de la Botanique et l'Horticulture, nous apprend que cette belle Orchiée a été découverte originairement dans le Népaul, par le célèbre voyageur-botaniste Waillich, qui la trouva croissant sur les arbres. MM. Hooker, fils, et Thompson la recueillirent dans le Khasia, à 3,000 pieds d'altitude supra-marine; et le premier la retrouva encore dans le Sikkim-Himalaya, à 4,000 pieds. Malheureusement l'espèce paraît avoir été presque immédiate- ment perdue pour les jardins, ou... n'y avoir pas fleuri une seconde fois; mais M. Parish, nous dit M. Bateman, la retrouva dans le Moulmein et la réintroduisit, en en envoyant des individus vivants à MM. Hugh Low et Ci; et maintenant il n'est pas rare de la voir fleurir en profusion dans diverses collections d'Orchiées; c'est, dit M. Bateman, l'une des plus belles Cœlogyne; et il en donne la des- cription suivante, que nous complétons avec quelques détails mis entre parenthèses : ; « Pseudobulbes assez étroitement cylindriques, hauts de trois à 1) €. (S Filiferæl!! [quid est?]) Pseudobulbis elongatis teretibus ; foliis latis hs is (rite lanceolatis aculis ex fig.!) plicatis utrinque acutis; racemo nutante paucifloro ; bracteis deciduis ; sepalis lanceolatis acuminalis ; pelalis angustioribus conformibus; labelli trilobi lobis lateralibus porrectis subacutis; lobo medio sub- quadrato (apice leviter emarginalo brevissime mucronalo) plano, lineis tribus eleva- tis juxta basim. Lao. I. i. c. quibusdam mutatis. W. Hoos. I. ï. c. (parenth. ital. nostris 1). SEE tusceseens LinpL. Garden. Chron. 71. 1848. c. ic. Fol. Orch. part. V. (Rev. Cælog.). IL. Febr. 1854. _— — var. brunnea W. Hook. Bot. Mag. t. 5494. February 1865. 52 MISCELLANÉES. quatre pouces, à peu autant distants entre eux, et portant deux larges feuilles plissées, atténuées à chaque extrémité (longues de dix pouces sur trois de large). Racème nutant, paraissant avant les feuilles, et portant ordinairement de trois à huit fleurs, toutes épa- nouies à la fois, et subsistant longtemps en perfection. Bractées engainantes, promptement caduques. Sépales lancéolés-acuminés, le dorsal beaucoup plus large que les autres, et ceux-ci plus larges que les pétales, qui sont étroitement linéaires: les uns et les autres longs de plus d'un pouce, d’une très délicate texture, blancs avec une teinte jaunâtre (tous, d'après la figure, d’un fauve pâle). Labelle, dans la variété dont il s’agit, distinctement trilobé:; lobes latéraux projetés en avant et terminés en une pointe obtuse, légèrement récurve, blanchâtres en dehors, mais en dessus maculés et marginés de brun; lobe médian presque carré (V. ci-dessus notre: parenthèse, note), blanchâtre aux bords, mais passant à un riche brun marron à sa base, où sont trois lignes longitudinales, élevées, et d’un orangé brillant. Colonne (Bone Deus (1)!) légèrement courbe et non ailée. » erre chaude. Begonia geraniifolia (2. Begoniacee. Les espèces de ce genre, si nombreuses dans l'Asie tropicale, dans l'Amérique tropicale, et surtout au Brésil, sont comparative- ment très rares en Afrique, comme le fait observer, avec raison, M. J. D. Hooker. Sur les trois cent cinquante espèces que cite et décrit M. Alph. De Candolle (Prodr. XV. 266-408. et suppl. 517), six seulement sont spontanées sur le continent africain ; à celles-ci, fait remarquer M. J.D. Hooker, il faut ajouter les B. baccata (Bot. Mag. t. 5554) (3) et quelques autres non décrites encore, qui en porteront : le nombre à une douzaine environ, conservées dans l’herbier de Kew. Celle dont il s'agit a été découverte à Port-Natal, on ne nous dit par qui, ni à quelle époque, et envoyée à MM. Backhouse, hor- ticulteurs à York (4), qui la communiquèrent aux Jardins royaux (1) Tant de fois nous avons blämé ce mot! Le de commun, pour la 100 fois, cet organe avec la colonne Trajane, la colonne endôme, la colonne Nelson, et rurri quanri!!! (2) B. (S Angustia!) herbacea sub acaulis laxe pilosa ; foliis orbiculari-reniformi- bus obscure 7-9-lobis, Zobis obtuse crenatis ; stipulis parvis ovato-lanceolatis ciliatis ; cymis paniculatis multifloris; bracteis ovatis oblongisve obtusis ciliatis ; floribus albis 4 poll. diametro; % sepalis petalisque 2 fere orbicularibus; staminibus liberis, an- theris filamento æquilongis ; b sepalis pelalisque 3 masculinis consimilibus; ovario triptero, a/is angulatis ; placentis integris; stylis apice auriculato-bi-lobis, extremi- tatibus sfigmatum tortis. J. D. Hook. 1. i. c. Bot. Mag. t. 5583. June 1866. (5) M. Hooker cite ici le B. Mannii, Bot. Mag. t. 5454 ; mais il a été compris, dans l'énumération des Bégoniées (A. DC., 1. c., p. 517). (4) {mported from Port-Natal by MMr's Backhouse, dit le recueil anglais. Nous avons dit déjà, à plusieurs reprises, qu’en bonne Justice, on doit faire une différence entre le découvreur, l’importateur des plantes et celui qui les reçoit! Agir autre- ment, c’est enlever toute la gloire, tout le mérite à ceux qui vont hasarder leur santé et leur vie pour découvrir de nouvelles plantes, afin d’en enrichir la Botanique et l’Horticulture. MISCELLANÉES. 53 de Kew sent by them to the magazine???) Elle appartient, dit M. J. D. Hooker, à la même section que les B. Dregei (Bot. Mag. t. 3720), natalensis (Bot. Mag. t. 4841), et suffruticosa, celle-ci en- core peu connue, et ni décrite, ni figurée (?); toutes habitent la côte et les montagnes orientales. L'auteur ajoute avec raison, que le B. geranioides est une très élégante espèce, qui fera un fort joli ornement pour la serre tempérée. » C'est une assez petite plante, subacaule, haute de 0,27 à 0,35 et plus, émettant de nombreuses tiges florales du milieu d'une touffe de feuilles radicales. Ces feuilles, qui atteignent de 0,08 à 0,14 de diamètre, sont orbiculaires-réniformes, échancrées à la base, obso- lètement 7-9-lobées (dont les lobes subdentés-crénelés), d'un vert foncé en dessus, pâle en dessous, hérissés, ainsi que les pétioles et (ceux-ci d’un rouge vif) les tiges, de poils épars, paléacés, mous. Stipules ovées-lancéolées, obtuses, dentées, ciliées. Tiges ou scapes nombreux, trichotoméaires-ramifiés, robustes, multiflores. Fleurs nutantes, d'un blanc pur, de plus de 0,03 de diamètre. Bractées lar- gement ovées, obtuses, dentées-ciliées comme les stipules. o: Quatre segments presque orbiculaires; @ : cing segments conformes aux pré- cédents. Ovaire triloculaire à trois ailes, dont deux prolongées en angle obtus; la troisième plus courte et plus obtuse. Placentaires entiers; ovules très nombreux. Style fendu jusqu'au milieu en trois stigmates réniformes, papilleux, à sommet contourné (EX AUCT.). Myrsiphylium asparagoides (1). Asparagaceæ. Cette très désirable plante a certainement plutôt l'apparence d'une sorte de Smilax que celui d'un Asparagus. Elle n'est rien moins que nouvelle pour la Science et l'Horticulture : car Aïton la cite comme cultivée, dès 1702, chez la duchesse de Beaufort (Angle- terre). On peut supposer que la date de son introduction remonte à quelques années plutôt, soit donc une période d'au moins cent soixante-six ans aujourd'hui (1866). Malheureusement on ne nous dit rien autre chose au sujet de son histoire. Elle est originaire du Cap de Bonne-Espérance, et, comme le fait observer M. Hooker, fils (1. c.), quoiqu'elle soit à peu près disparue (!) Myrsiphyllum asparagoides Wicco. Enum. PI. berol. 400. Senuzr. Syst. VIL, 1494. J. D. Hook. Bot. Mag. t. 5584. June 1866 (Kunrx, Enum. omisil). — angustifolium Wap, I. c. Aïron, idem. Medeola asparagoides Mizuer, Dict. V. 4 (fraduct. eos Revouré, Lil. I. 422, Arro, Hort. Kew. ed. 1. 1. 489. L. Sp. 484. Mant. 570. Lamarck, Encyel. IV. 4. ed. 2. 327 (excl. syn. omnibus, et HERM.). Dracæna medeoloides L. f. supp. 205. Asparagus medeoloides Tuuns. Prodr. 662. — africanus Tu. Pis. t. 42 (191). F. 1. | _ (Synonymia a nobis revisa el emendala). 54 MISCELLANÉES. (on pourrait même dire : tout-à-fait) des cultures depuis un si long laps de temps, il n’hésita nullement à la rappeler au souvenir des amateurs, « comme l’une des plus élégantes plantes grimpantes de serre tempérée qu'on puisse trouver. Rien, ajoute-t-il, ne saurait surpasser la légèreté plumeuse (feathery) de la plante, quand elle est bien cultivée et en fleurs; et, si on apprécie son port gracieux, sa floraison hivernale, son feuillage régulier d'un vert brillant, le parfum de ses fleurs couleur de perle (pearly flowers), elle est l'une des plantes le mieux appropriées Pour la décoration des tables et l'ornementation (des serres), qui, en gé- ral, jusqu'ici aient été introduites. » Après une telle apologie, apologie méritée! qu'on vienne nous re- procher, au sujet de telle ou telle plante, nos éloges, dont on traite trop souvent l'enthousiasme d’exagération hyperbolique! Avouons, tout en reconnaissant les mérites de la plante en question, que peut-être n'aurions-nous pas été cette fois aussi loin que l’auteur, qui dit l'avoir examiminée en fleurs dans les Jardins royaux de Kew, de janvier à mars de cette année. Ce savant n'admet que cette seule espèce dans le genre, et lui rapporte comme simple synonyme, ou plutôt comme simple variété, le M. angustifolium, les feuilles d’icelui variant beaucoup sur le même individu. : Nous devons maintenant donner au lecteur une description plus exacte et plus complète que celle du Botanical Magazine, où ont été omis des détails essentiels. | Du milieu de plusieurs tubercules, cohérents par le sommet, à l’in- star des griffes des Renoncules ou des Anémones, s'élèvent plusieurs tiges, rigides, grèles, sarmenteuses-volubiles, zigzaguées (flexueu- ses), ramifiées, anguleuses, glabres, comme toutes les autres parties de la plante, s’élevant à environ deux mètres ou plus. Feuilles alter- nes, sessiles ou très obsolètement pétiolées, persistantes, ovées- lancéolées, aiguës, très entières, obscurément penninerves, insérées dans l'aisselle d'une petite stipule squamiforme (ovée-aiguë, con- cave), rappelant assez bien pour les dimensions et même les formes celles du Baæus balearica, où mieux du Myrte commun, à grandes feuilles. Fleurs très petites, géminées ou ternées, plus rarement solitaires, nutantes (V. de plus ci-dessus), portées par de très courts pédicelles, grèles et articulés au-dessous de la fleur. Segments du périanthe subcampanulés, linéaires, obtus, récurves, fendus jusqu'à la moitié et plus du tube. Étamines dressées, fasciculées, en appa- rence exsertes, en raison de la disposition des segments, recour- bées en dehors. Ovaire substipité; triloculaire; ovules deux, super- posés. Baie globuleuse, rouge (etc). Myrsiphyllum est encore un exemple des MILLE ET MILLE ortho- graphes fautives des noms génériques; il eût fallu, pour être correct, et même plus euphonique, écrire Myrsinophyllum (ævprn, myrte; gén, feuille). MISCELLANÉES. 55 Hypæstes sanguinolenta (1). Acanthaceæ S Echmatacantheæ SS Dicliptere. _ Introduite en 1864 (??), dit-on, de Madagascar, par l'initiative de MM.Veitch (Chelsea), qui l'ont mise dans le commerce l'an dernier (?), et sous le nom impropre d'Eranthemum sanguinolentum, cette plante est une des plus remarquables parmi celles dites à feuillage coloré. Figurée d’abord sous ce même nom dans un journal horticole, qui dès-lors en assumait la responsabilité, l'erreur générique grave a été relevée par feu Hooker, et reconnue par nous avant lui; mais en cette occurrence, nous n'avons pas voulu user de représailles, en décernant à qui de droit les appendices auriculaires du fameux. Roi de Phrygie, usant en cela de cette indulgence dont nous vou drions qu'on usât également envers nous, dans des circonstan- ces semblables. Et quel botaniste, fût-ce même le plus savant et le plus célèbre, n'a jamais commis d'erreurs et génériques et spé- cifiques! Ouvrez telles et telles œuvres systématiques des plus renommées, et jugez! Ces savants pour cela ont-ils donc mérité des oreilles d'âne? Tel voit une paille dans l'œil de son voisin qui ne voit pas une poutre dans le sien, a dit l'Écriture! Ainsi encore, W. Hoo- ker est-il bien dans le vrai, en fesant de l'espèce litigieuse un Hypœstes? Il dit, avec raison, à ce sujet : « Il n'est pas aisé, dans l'état de confusion générique des Acanthacées, de déterminer le genre de celle-ci; mais il est clair qu’elle n’a rien à faire avec l'Eranthe- mum. » Ici la critique de la révision et de la classification des Acan- thacées (DC. Prodr. XI), par Nees ab Esenbeck, est bien sévère, MaIs, il faut l'avouer, NON TOUT-A-FAIT INJUSTE. La plante en question a fait, dès son apparition, l'admiration de tous les amateurs: faveur que lui mérite sa magnifique nerva- tion pourpre vif, tranchant sur le vert gai de ses feuilles. Ajoutons que ses fleurs, quoique petites, sont assez jolies et d’un bon effet, d'une couleur lilas, à gorge blanche, circonscrite par un cercle violet interrompu au sommet. À (!) H.-Caule acute tetragono; angulis pubescenti-tomentosis ; foliis petiolatis oblongis obtusis integerrimis in petiolum sensim angustatis; nervis rubro-margina- tis; floribus paniculatis; bracteis parvis ovato-lanceolatis ; sepalis lineari-subulatis ciliatis ; coro/la resupinata pallide purpurea, tobo inferiore quadrato-oblongo apicu- lato; superiore trilobo, lobis subæqualibus late oblongis (superiore eliam subqua- drato trilobato, lobis breviter incisis, mediano paulo latiore et altiore); fauce alba urpureo-variegata ; ovario apice hispido (ovulis ……..? cælera desiderantur ). W: Hook. I. i © (purenth. except). Hypæstes sanguinolenta W. Hook. ex Bot. Mag. t. 5511. um sanguinolentum Honr. Verrcu et Van Hourre (?). Flore des Serres ÉO Eur, t. 4891. En. Mornen, Belg. hort. 290. c. ic. XIX. 1865. iconi- bus bonis ! . - ed (2) Nous ne savons rien de plus au sujet de son histoire, et W. Hooker lui-même n’a pas écrit un seul mot à ce sujet. 56 MISCELLANÉES. Haute à peine de 0,25-35, les tiges en sont quadrangulaires- aiguës, pubescentes surtout sur les angles. Les feuilles lancéolées- ou obovées-oblongues, obtuses au sommet, pubescentes sur les deux faces, légèrement ondulées aux bords, rétrécies à la base en un assez large pétiole plan, longues d'environ 0,08 (sans le pétiole), colorées, comme nous l'avons dit, en dessus, violacées en dessous, où les nervures reparaissent, mais d’un vert clair. Les fleurs, disposées en une petite panicule dressée, terminale, sont bilabiées; la lèvre supérieure dressée, beaucoup plus large, fendue en trois courts lobes arrondis, dont le médian un peu plus long et plus grand; l'inférieure pendante et entière, subcarrée- ©blongue, un peu pointue. (Serre chaude.) Ni l’auteur du genre, comme à son ordinaire, ni W. Hooker n’ont parlé de l'ovaire; on sait que dans la tribu à laquelle appartient l'espèce, la capsule contient de quatre à huit semences. Cattleya quadricolor (1). Orchiaceæ S Epidendree SS Lelie. Lindley d'abord, puis M. Bateman, ont vu dans cette plante une espèce nouvelle. Elle a été originairement envoyée à M. Rucker, amateur anglais três distingué, et possédant l'une des collections connues les plus riches d'Orchiées, par son correspondant (..…..?), qui n'en trouva qu'un seul individu; et ce, sur les cours d'eau su- périeurs du Rio Magdalena, dans la Nouvelle-Grenade. M. Bateman dit n'avoir jamais jusqu'ici observé un Cattleya avec des fleurs aussi étroitement (closely) imbriquées, ni des pseudobulbes ou tiges aussi longues, étroites et dressées, parmi les nombreuses importations d'Orchiées de la Société d'Horticulture et d’autres collections, chose à peine croyable, provenant du même habitat. Ce savant veut voir : opinion au moins paradoxale, selon nous, dans cette disposition, ce que les botanistes appèlent une pélorie, une monstruosité? (nous avoue- rons humblement ne pas comprendre!) « La réponse à cette ques- tion, » dit-il, « ouvre un vaste champ d'examen, et implique un grand nombre d'espèces supposées, par exemple, telles que les C. Mossiæ, pallida, Warscewiczii, Trianæi (2), Wageneri (etc.?), répandues à pro- (1) €. Caulibus PRES compressis monophyllis; pedunculis 1-2-floris : sepalis oblongo-lanceolatis obtusis, pelalis spathulatis (certissime eæ figura nullo modo talia!) triplo latioribus; labello indiviso (certissime ex figura trilobato) cucullato haud dilatato (iqura menlitur ??) margine anteriore crispo. Bates. L. i, c. (pa- renth. nostris). Phrasis tamen paulo nimis incompleta, ; ere quadricolor Lixpi. msc. Barem. in Gard. Chron. 269. 1864. Bot. Mag. 0} Lisez Trianæ! Nous avons déjà démontré l’incorrection de cette dénomina- tion; il s’agit de M. Triana, botaniste et voyageur distingué! Est-ce que les Latins ont écrit au génitif de Dolabella, Catilina, Caligula, etc. : Dolabellæi » Catilinæi, æi, etc., etc. ? Et celui qui a écrit le premier ainsi ce nom avait-il donc oublié son Rosa, Rosæ? ee LA (| à 1 \ RS Rp nn elt, publ. Etab. Lith. de L. Stroobant, à Cand ELAIS QUINEENSIS: Z: À ; a 7 ( Luee Der te/chaude ) ( ner + PER Planche 487. ELAIS GUINEENSIS, 2 ÉTYM + Ecais (nec Elacis, Elæis, Elüeis, Elais, ut seri pserunt nonnulli; sed emen- datius scribendum fuisset : £læa); aix, olivier, olive: allusion à l'huile abondante qu’on tire des fruits de ce Palmier. & PHŒNICACEEÆ (Palmaceæ Auct.) S CocoEz.. CHARACT. GENER. Flores monoici in diversis spadicibus e rhacheos foveolis emergentes. Spadices corymboso-ramosi ; spatha dupliei utraque completa tandem in fibras longitudinales secedente, exte- riore compressa, margine subancipiti, apice ab interiore lanceolata perforata cincti. o': Calyx uterque 5-sepalus, se- palis exter. papyraceo-aridis linearibus v. lanccolatis; inter. membranaceis lan- ccolatis erecto-conniventibus. Stamina 6 inclusa; filamentis in urceolum apice: 6-fidum connata; antheris oblongis v. ovatis sub anthesi patentes. Ovarii ru- dimentum minimum, stigmatibus 5. © : Calyx uterque membranaceus, exter. 3- inter. 3-6-sepalus; sepalis imbricato- convolutis ovatis v. inter. ovato-oblongis. Staminum rudimento nullo. Ovarium ovatum v. subcylindricum 5-loculare, loculis 2 effætis. Stylus terminalis brevis conicus ; sfigmatibus 5 magnis uncinato- patentibus subpersistentibus. Drupa ovato-angulata 1-sperma; epidermide tenui; carne fungoso-oleosa fibrosa ; pu- tamineovato subangulato v. trigono osseo vertice triporoso. Vuclei elliptici esta venoso-variegata. À /bumen æquabile cor- neum medio cavum. Embryo prope ver- ticem lateralis. Caudex mediocris crassus erectus v. decumbens petiolorum basibus coronatus v. cicatrisatus. Frondibus amplis pinna- PAIN dis, pinnis rigidiusculis ; petiôlis crassis margine spinôso-serratis; spadicibus dense corymbosis tomento subpulveru- lento fuscidulo adspersis (!). Floribus e ramorum foveolis emergentes, d' densis- sime imbricatis, © laxius sparsis stra- mineo-fuscis ; drupis carnosis amœne flavis miniatis v. rubris. Konrs (ex Manrio !), Enum, HIT. 278. Elais (£laæis !) Jaco. Stirp. Select. Amer. Hist. 280. t, CLXXII. Edit, picta, t. 257. GæRTN. I. 17. €. 6. f. 2. Lamx (sub Avoïra [Zlais], nec Augier), Encyel. I. 334. Illustr. t. 896. ibid. Poir. Suppl. I, 546. Juss. Gen. 58. Enpzicu. Gen. PI, 4771. Meisx. Gen. PI. 559 (267). Marr. Palm. brasil. 61. t. 54-56 (?). GuiLLem. Dict. class. Hist, nat. VI, 89. Etc. Ex nostr. invest. “à Alfonsia Hume. et B. Nov. G, E 246. Konra, Syn. I. 508 etl.s, ce. CHARACT. SPECIF. Supra infraque satis diffuse expressi. Elais guineensis JACQ. EtOMNES AUCT. supra citati. Palmier Avoira Aug. Hist. PI. Guyan. franc. II, Suppl. 5e mém, 95. Porrer, Dict. Se. nat. (Otiosum esset auctorum veteriorum synonyma hoc in loco pro- ducere; his de tamen confer B. B. Mar- rium et Kunræium, 1. c. Comme son nom spécifique l'indique (ici une brève dissertation géographique nous semble nécessaire), ce beau Palmier est origi- naire de la Guinée, dont les indigènes, les Ethiopiens, comme disent tous les auteurs, l'ont introduit, tant dans le Brésil, que dans les Antilles et les Guianes. S'il s’agit ici des Ethiopiens, proprement (:) Spadices in ramos plures dense congestos subcorymbosos simplices divisi, juniores pulverulento-tomentosi. Marr.! | et (2) Pazma Conozo, Indig. Carthag. sieut Jaco. I. c. 474. f. 4; nullo modo nobis vide- tur £lais, de qua agitur; sed potius Elaidis melanococcæ esse synonymon, sicut est ab auctoribus quibusdam referta. : TOME XII. — AOÛT 1866. 9 ELAIS GUINEENSIS. dits, nous ferons remarquer que c’est une grave erreur (1). L'Elais guineensis ne croît pas dans l’Éthiopie, mais sur toutes les côtes équinoxiales-occidentales d'Afrique, dont les naturels (qui le con- _ naissent sous le nom de Maba), vendus comme esclaves dans les _ vastes colonies américaines, ont pu l'y introduire; ou plutôt les marchands de chair humaine, les négriers enfin, en raison de l’ex- trême utilité, des divers et excellents usages de ses fruits. Néan- moins, il est aujourd’hui tellement spontané, outre à l'état de cul- ture, dans les contrées que nous avons dites, que des auteurs l'y regardent comme indigène. Jacquin (l. c.), toutefois, qui ne visita guère que les Antilles (1754-1759), dit ne l'avoir jamais rencontré à l'état sauvage; Æanc arborem in Americam sylvestrem nullibi vidi! Il est cependant plus qu'improbable que ce Palmier soit propre à ces deux continents; mais, comme la date de son introduction dans le Nouveau-Monde est aussi ancienne qu'incertaine , en ce cas l'opi- nion reste dans le doute; fesons observer, toutefois, qu’il est fort possible, selon nous, que les Portugais, qui, antérieurement à tous les autres peuples, commerçaient déjà avec les nègres du Congo, de Sierra-Leone, etc., l'aient importé en Amérique, et tout d'abord dans la Guiane (Portugaise !). L'Elais guineensis s'élève, robuste et droit, de vingt à trente pieds et plus d'altitude, sur un diamètre d'environ douze à quinze pouces (vieilles mesures). Du tiers, ou des deux tiers (environ) de sa hauteur (âge adulte!) il est nu, profondément annelé par les cicatrices des anciens pétioles enfin décidus; sur la partie supérieure, il est hé- rissé des bases longtemps persistantes, allongées, et robustes des autres pétioles, et terminé par une couronne foliaire de douze, quinze et vingt frondes pennées, horizontalement étalées, récurves au sommet, longues au moins de dix à quinze pieds (soit donc vingt- cinq, trente et trente-cinq pieds de diamètre). Les pétioles eux- mêmes; qui n'ont pas moins de quatre pieds de longueur, sont à leur base ovés-lancéolés, embrassants, convexes dorsalement, planiuscu- les en dessous, et bordés-dentés de grands et robustes aiguillons (2), pungents, luisants, roux, dont les supérieurs récurves et en hame- çon ; les autres étalés, deux fois plus longs, foliacés au sommet. Les frondules (ou pennules), au nombre de cinquante et plus de chaque côté, atteignent un pied et demi à deux de longueur (donc un dia- mètre total de plus de quatre), sur une largeur d'un pouce et demi à deux ; elles sont linéaires-lancéolées, aiguës, rigides, armées aussi vers la base sur le pétiolule de quelques aiguillons. 3% ELAIS GUINEENSIS. * + F2 ; Spathes doubles, émergeant d'entre les frondes inférieures, pres- que égales, d'abord fusiformes ou obovées, longues d'un pied et plus, rousses, glabres (MaRT.!); l'intérieure lancéolée, perforant l'exté- rieure, comprimée, ancipitée, et se lacérant avec l'Âge en fibres lon- gitudinales. Spadices ramifiés-corymbeux, ovaliformes, dressés, cou- verts d’un duvet roussâtre, pulvérulent, et dont les rameaux sont fasciculés, denses, dressés, roussâtres, imbriqués, au nombre d'en cinq cents, dont octante à nonante femelles, longs de cinq pouces, triangulaires, brusquement acuminés au sommet, et là terminés comme par un gros MuCrOn. j $ Les fleurs, fort petites, extrêmement serrées-imbriquées (les femelles plus distantes), sont mâles et femelles entremêlées, sessiles dans les fossettes des rhachis, et d’un jaune paille. + A l'état fructifère, les spadices restent dressés, portent de six cents à huit cents fruits (drupes) de grosseur variable (longs d’un pouce et plus, plus gros à l’état cultivé), ovés ou obovés, anguleux en raison de la pression mutuelle qu'exerce relativement sur chacun leur rapprochement, et pesant ensemble au-delà de quarante livres. Ils sont d’un jaune doré, lavé de rouge vif du côté exposé au soleil. La chair en est épaisse, fongueuse, huileuse, assez ferme, et exha- lant, quand elle est fraîche, une odeur de violette. Dans les deux sexes, le périanthe est double, semblable, comprimé- anguleux, et chacun d'eux triparti-connivent, d'un jaune verdâtre. Chez les 0’, le pistil est rudimentaire, tristigmatifère, abortif. Les six étamines incluses sont connées en un urcéole ové-oblong; les anthères libres, oblongues, étalées et subpendantes. Chez les 9, le périanthe interne a ses divisions imbriquées-enroulées, ovées ou ovées-oblongues; les étamines abortives; le style terminal pyra- midal-triquêtre; à stigmates larges, ovés-lancéolés, longtemps per- sistants, etc. On tire de la pulpe des fruits de l’Z. guineensis, écrasés ou pilés au préalable, par l'ébullition et après l'avoir passée dans un linge, une huile abondante, épaisse et d’un jaune doré; on s'en sert à l'état liquide pour faire frire le poisson, pour l'éclairage et la pré- paration des couleurs. Les sauvages s’en oignent le corps pour se préserver des moustiques; et selon Martius, elle est en outre un excellent remède et un préservatif contre les attaques du Pulex penetrans (1). C'est l'huile de palme des pharmaciens. On en introduit en Europe, ainsi que de l'£. melanococca, dit Lindley (Veget. Æingd. FR (:) Le Pulex (Puce!) penetrans L., ou vulgairement la Chique (qui appartient à un genre distinct plus moderne, que nous ne connaissons pas:}; est assez commun dans les colonies américaines; la femelle s'attaque surtout aux nègres, pénètre sous les ongles des pieds et sous le talon, y grossit dans les dimensions d’un gros pois, en raison des œufs qu’elle porte sous le ventre; et sa progéniture occasionne un ulcère, toujours malin et quelquefois mortel.(Voir les Dict. d’Hist. natur., les Voyages, etc.). ELAIS GUINEENSIS. 6, 137), d'énormes quantités, sous l'apparence d’une sorte de graisse, dont on fait du savon et des chandelles, etc.; ce sont ces deux arbres qui fournissent le meilleur vin, dit de Palmier. Des amandes, _ proprement dites (nuclei), qu’on réduit d'abord en pâte, on obtient encore, par l'ébullition également, un beurre (le Zhio-Thio des indi- … gènes, ou beurre de Galam), d'un très bon goût, dit Aublet, et que ieurs personnes préfèrent au beurre ordinaire, pour apprêter les viandes et les légumes. On s’en sert aussi pour onctions, et on _ prétend qu'il est excellent contre les rhumatismes : fait plus que douteux. “he. RES M. de Martius, notamment, a rencontré ce Palmier non loin du rivage, de Rio de Janeiro, à Olinda (Pernambuco) et au Mara- gnon (sic!), dans Ces provinces sans doute, où il est à l'état de culture. On lui donne là le nom de Coco de dente (V. plus loin, Acro- comia sclerocarpa.….). Ainsi donc, l'Ælais guineensis n'est pas seulement beau, comme nous l'avons dit, mais il est éminemment propre à divers usages domestiques et industriels. N’atteignant qu'une taille médiocre, il sera, dans les serres chaudes, un fort bel ornement ; et comme tel, nous n’hésitons pas à le recommander aux amateurs. L'établissement À. Verschaffelt est en mesure d'en offrir de jolis individus à ses honorables clients. Explication des Figures analytiques (Ex Manr.). Fig. 4. Portion supérieure du spadice, réduite, Fig. 2. Fleur æ fermée. Fig. 5—4. Urcéole staminal (fig. un peu grossies). Fig. 5, Le fruit cultivé. Fig. 6. Le . nOYau (putamen) avec son test. Fig. 7. Le même, nu, pour faire voir les trois per- forations de la base. Fig. 8. Nucleus ou amande, dont un côté coupé verticalement pour faire voir la cavité centrale, où est située l'embryon (Fig. 3. 6. 7.8. de gran- deur naturelle). , las CULTURE, (SERRE cHauDs.) Voir à ce sujet les notices qui suivent diverses espèces de Pal- miers déjà décrites et figurées : Areca catechu L. III. Misc. p. 1. Cum icone picta; — alba Bory, X. PI. 380; Astrocaryum rostratum W. Hook. IV. PI. 138; Caryota urens L. ibid. PI. 148; Cocos botryo- phora Mart. III. Misc. ce. ic. p. 105; Corypha umbraculifera L. IX. PI. 347; Latania Verschaffelti Ch. Lem. VI. PI. 229. Livistona humi- exorrhixa Mart. XII. 436; PL. 433; Verschaffeltia erschaffelti Wendl. XIII. D Lit : Louvres analutoues «de À Olanw ammeensis 4 A sd PE LAC L ; mieen Ê monuiIm Planche 488. ds. Le CANELLIA N° © DOMBRAIN, ÉTyaL. Y. RÉ [uustr. horticy Te X, PI. 549. … Fenvememons $ CAMELLIEÆ. dur GENER. et SPECIF. Ut non semel lectores benevolos nostros s, Hybride Varietatumque nunquam exponimus. Camellia Me om à Horr. Venscn. Nostra tab. 488. #. A RSS TT PAR Si l’on a repos aux fleurs des Camellias des ressemblances un peu trop étroites entre elles, ce reproche, fondé ou non, et fait par des personnes assez peu versées dans la connaissance de ce genre, ne saurait, certes, s'appliquer à celui dont il s’agit, comme en témoigne suffisamment la planche ci-contre, exécutée fidèlement d’après nature dans l'établissement A. Verschaffelt. Ses fleurs, de première grandeur, sont d’un rose tendre, aussi frais que délicat, blanchissant sur le bord des pétales, et nervulés d'une teinte un peu plus intense; ces pétales sont fort petits, très étroitement imbriqués, étalés avec une régularité toute géométri- que; ceux des rangs externes sont arrondis; les suivants internes ovales, maïs arrondis également au sommet. | Les feuilles, fait assez curieux dans ce genre, sont inéquilatérales, c'est-à-dire, partagées en deux parties inégales par la maitresse nervure; de plus, ovales-lancéolées, assez longuement acuminées. Il résulte de cette très sommaire description, que le Camellia M'° Dombrain est une variété distincte de ses nombreuses congé- nères et par ses feuilles et par ses fleurs. Notre éditeur l'a dédié à l'épouse de notre honorable correspondant, le R® Dombrain, de Deal (Angleterre), rédacteur du Floral Magazine. M. A. Verschaffelt en a acquis l'édition entière de M. Van Eeckaute, horticulteur, à Ledeberg (lez-Gand), et se propose de le mettre dans le commerce dès cet automne (1866). Expérimenté par lui pendant ces deux dernières années, il a pu s'assurer qu'il possédait toutes les qualités requises dans ce genre de plantes. (1) Lisez Mistriss, Mapame, en anglais. te ä & RS ot Ftab. Lith. de L Stroobant a Gants CAMELLIA MISTRISS DOMBRAIN. Dore tvoide/ À. Verschaffelt. pu 1. ALBA. ar | ORA \ —! bi x < Es (es (re: < [en = < a < © < "3 à f CtrezCA Ut ; Ye Planche 489. JACARANDA DIGITALIFLORA ALBIFLORA, JACARANDA à fleurs de digitale, var. blanches. ÉTYM. V. ci-dessus, Te XI, PI. 395. BIGNONIACEÆ S$ BIGNoNIEæÆ $S CATALPÆ. CHARACT. GENER, V. ibidem. CHARACT. SPECIF. V. sbidem, ubi typus diffuse est descriptus. Jacaranda digitaliflora, y. albiflora, este Graziou! Tab. nostra 489. Ce serait certainement calomnier nos amés et féaux lecteurs, que de supposer qu'ils aient oublié le type de cette magnificentissime espèce, que nous avons figurée et décrite naguère con amore, L. su- pra c. Qu'ils nous permettent en tout cas, tout en les renvoyant pour tous les détails historiques, botaniques, etc., à l’article précité : détails qui, nous l’espérons du moins, sembleront intéressants à ceux qui ne les connaîtraient pas (1), de la rappeler à leur bon sou- venir et de leur en conseiller l'acquisition, en compagnie de la char- mante variété dont nous devons nous occuper ici. L'établissement A. Verschaffelt, et nous par conséquent, en de- vons la connaissance au directeur du jardin public de Rio-de-Janeiro, M. Glaziou, qui lui en a récemment envoyé de jeunes individus. C’est donc aux soins obligeants de ce zélé correspondant, que nos jardins seront redevables de cette belle acquisition. Comme plante, nous affirme M. Glaziou, elle ne diffère spécifique- ment du type que par le coloris de ses fleurs, chez elle d'un blanc pur avec gorge jaune, au lieu d'être lilacées et à gorge blanche. Soit en serre, soit et plutôt dans un conservatoire ou jardin d'hi- ver, toutes deux, soit isolées, soit rapprochées, ofiriront un aspect hautement ornemental et frappant, et par leurs amplissimes feuilles, en couronne terminale, six et sept fois pennées-juguées, avec 1m- paire, dont les folioles sept-huit-juguées elles-mêmes, avec impaire également, leurs grandissimes panicules terminales, aux numérosis- simes et grandes fleurs (0,08-8 1/9 + 0,04 1/ au limbe). . Notre éditeur est en mesure de fournir les plantes en question, à ses honorables clients, en jolis exemplaires. () Nous rappèlerons ici aux botanistes-descripteurs nos dénominations diminuti- ves des pétioles et des pédoncules multiples, si utiles, selon nous, pour éviter des périphrases (PxrioLus : petiolellus, petiolellinus ; PEDUNCULUS : pedicellus, pedicellu- lus, pedicellulinus ; pro primarius, secundarius, tertiarius, etc.). MISCELLANÉES. Un dernier mot sar le CLERODENDRUM THOMSONÆ. Nos lecteurs n'ont certes pas oublié le charmant Clerodendrum (ou Clerodendron) Thomsonæ, que nous avons décrit et figuré dans notre Tome X, PI. 358, sur le compte duquel nous sommes déjà revenu, Misc. T° XII, p. 29; et nous devons, pour conclure ce qui concerne cette superbe plante, en dire ici un dernier mot. Nous venons de l’examiner en fruits dans l'établissement A. Ver- schaffelt; et ces fruits font un aussi grand effet ornemental que les fleurs elles-mêmes, et ce n’est pas peu dire. Pendant la fructification, le calyce, d’un blanc un peu indécis, s'agrandit, persiste et passe au lilas vif, s'étale, et porte à son cen- tre un fruit drupacé, qui se divise bientôt en une, deux, trois, rare- ment quatre semences sessiles, distinctes, étalées en étoile. L'en- veloppe du fruit est double; l’inférieure, est un test sec, assez mince, exactement scaphiforme (à sommet redressé, aigu-triangulaire); la supérieure, extrèmement charnue, bombée, connivente avec celle-ci, mais qui en dépasse les bords, est un véritable arille, crispulé- rugueux, couvrant plus des deux tiers d’une amande oblongue, dont la partie inférieure gît dans la valve indiquée (1). Le noir de jais brillant de cette valve et de ces drupelles (2), l'orangé vif de l’arille, lequel, comme nous l'avons dit, en laisse voir l'extrémité arrondie et bombée, la teinte violacée du calyce, font l'effet que nous avons indiqué. Mais ce n’est pas tout : une, ou deux, ou trois semences (drupel- les!) avortent souvent, et sont remplacées par autant de corpus- cules, ressemblant fort à quelque larve d’insecte; chacun couché dans sa valve, et d’une couleur d'un jaune orangé très pâle. Dans le cas d’une semence complète et unique, ces corpuscules sont dis- posés en trident ; en cas de deux, ils s’étalent en fourche; etc. Rien ne rappèle mieux, comme nous l'avons dit, les formes de quelque larve d’insecte fantastique. Enfin, par une heureuse exception, les insectes suceurs, qui in- festent trop souvent les autres plantes grimpantes, respectent abso- lument celle-ci, et pourquoi? Branches, feuilles, fleurs, fruits, tout est chez elle absolument lisse, glabre, et n'émet aucune odeur appré- ciable; leur éloignement d’icelle est donc le secret de la Nature! (:) Nous décrivons ce curieux fruit grosso modo; ce ne serait pas ici le lieu de le décrire techniquement. (2) Qu’on nous pardonne ce néologisme ; il nous semble nécessaire, ne expliquer le fait de la drupe primitive, se divisant en une, deux, trois parties (Drupellæ!). —— 4 — MISCELLANÉES. 57 fusion sur les vastes territoires, qui s'étendent du cœur du Mexique jusqu’à la capitale du Brésil (Il faut convenir, en effet, que toutes ces plantes sont voisines, et même beaucoup trop voisines entre elles). — Enfin, » ajoute-t-il, « M. Weir, zêlé collecteur pour la Société d'Horticulture, écrit de Bogota, qu'il a rencontré d'innombrables variétés d’un beau Cattleya, trouvé par lui dans les environs, à fleurs blanches, lilas, roses, et qui ressemble exactement aux Cuitleya labiata, Trianæ et Warscewiczii. » — De ces faits, il conclue, que les six espèces, qui viennent d’être mentionnées, ne sont en réalité que des variétés d'une seule forme, répandue dans toute l'Amérique tro- picale orchidéale! Nous partageons fort cette opinion, et l'avons plusieurs fois déjà nous-même divulguée, en traitant de divers Catt- leya, et probablement avant M. Bateman (?). «“ Enfin, + c’est toujours ce savant qui parle, « que le C. quadri- color doive être, ou non, ajouté à cette liste d'espèces invalidées, c’est une question que le temps seul pourra résoudre. » En attendant, la plante en question est magnifique, et justifie son nom spécifique par les quatre vives couleurs de son labelle, blan- che, jaune, lilas et pourpre. Les cinq autres segments sont d'un blanc pur. Les tiges, ou pseudobulbes, atteignent 0,18-32 en hauteur; sont parfaitement (perfectly!) dressés, plus étroits et plus comprimés que dans les autres espèces alliées. Feuilles, une seule sur chaque tige, étroites, loriformes, aiguës, ordinairement longues de 0,25. Pédon- cule sortant d'une large spathe et portant une ou deux fleurs d'en- viron 0,10-11 de diamètre, mais beaucoup moins étalées, comme c'est l'ordinaire dans le genre. Sépales oblongs, lancéolés, obtus, Pétales légèrement spathulés, trois fois plus larges que les sépales (et ondulés au bords). Labelle entier (1), cucullé, mais peu étalé au sommet, lequel est ondulé-crispé, et est en outre d'un pourpre foncé (simple macule isolée) ; un peu plus bas est une bande blanche, qui borde et occupe toute la partie restante; à l'intérieur, des stries pourprées tranchant sur une belle macule jaune. Gynostème (colonne ! hélas!!!) caché (enveloppé, nous l'avons dit, par les lobes inférieurs). Ex BateM.! et Revisione nostral Ancylogyne longiflora (?). Acanthaceæ S Anechmatacantheæ + SS Ruellieæ. « Très belle plante, » dit avec raison M. J. D. Hooker, « dont l'in- florescence offre quelque ressemblance avec celle de la Ruellia jun- (1) D'après la figure, il paraît tout aussi frilobé que dans les congénères : les lobes inférieurs, rapprochés, involutés, enserrant le gynostème, comme dans un tube (ut mos !). — (2) 4. folis petiolatis ovato-oblongis obovato-lanceolatisve acuminatis subsinuato- TOME XUI, Misc. — AOÛT 1866. 11 58 MISCELLANÉES. cea. » L'auteur anglais la considère comme nouvelle, et l'adjoint aux quatre espèces (du Pérou et du Brésil, exclusivement connues jus- qu'ici, et dont aucune n’a été encore introduite dans les cultures, malgré leur beauté), que Nees ab Esenbeck avait réunies dans ce genre (Acanthaceæ, genus Ancylogyne N. ab E. in DC. Prodr. p. ee1. 725 (1). : Elle a été découverte dans les environs de Guayaquil (Pérou), par l'intelligent et très actif (D. Hook. !) collecteur de la maison Veitch, M. PrERCE (2) (sic in textu anglico, sed correctius : PEARCE, faute typo- graphique probablement). Elle a fleuri pour la première fois chez ces Messieurs, en avril dernier; et, ajoute l’auteur, « c'est sans con- tredit (undoubtedly!) lune des plus belles Acanthacées tropicales qu'on ait jamais introduites dans ce pays (Angleterre, Europe!), et qui ne saurait manquer d'être une acquisition des plus importantes pour nos serres. » Voici la description qu’en donne le savant anglais : « Plante glabre, et en apparence suffrutiqueuse. Tiges quadran- gulaires, glabres, ainsi que les feuilles, ou finement pubescentes. Feuilles ovées-oblongues, ou obovées-lancéolées, longuement acumi- nées à la pointe (nullo modo tales, ex figura !), pétiolées, longues de quatre à dix pouces de longueur, obsolètement sinuées ou subdentées aux bords. Fleurs disposées en une panicule allongée, ramifiée, pen- dante (par inadvertance l'artiste l'a représentée dressée!), chacune briè- vement pédicellée dans l’aisselle d’une bractée, longue d'un huitième à un quart de pouce. Lobes calycinaux longs d'un tiers de pouce, presque égaux, subulés-lancéolés, pourpres (verts, ex figura!). Co- rolle, longue de deux pouces (0,07, ex figura : DIFFÉRENCE CONSI- DÉRABLE entre le peintre et le descripteur, et que nous ne saurions expliquer, n'ayant pas les dites fleurs sèches ou fraiches sous les dentatis; panicula nutante; calycis laciniis subulato-lanceolatis longe acuminatis corollæ tubi bipollicaris (confer notulam nostram [ ]) tertiam partem æquantibus; coroltæ tubo lento curvo supra medium modice inflato læte purpureo, lobis brevibus rotundatis recurvis; filamentis elongatis filiformibus longe pectinato ciliatis, pilis re- curvis. Hook. f. 1. i. c. Angylogyne longiflora J, D. Hook. Bot. Mag. t. 5588. July 1866. (1) Nous tenons toujours à la disposition des botanistes, qui désireraient le consul- ter, l'échantillon qui nous a servi à créer le très distinct genre Androcentrum, et que nous devons à la gracieuseté du regrettable Galeotti, qui l'avait reçu de Brigdes : échantillon du reste, que nous avions paies jadis par moitié avec feu le comte de Limminghe, toujours regretté; V. 1. c. p. 725. Hélas! qu'est devenu cet dernier échantillon ? (2) Introduced by MMrs Verres, dit M. J. D. Hooker! Nous nous sommes maintes fois déjà élevé contre des assertions semblables, Fausses et INJuSTES de tout point! Encore une fois, le destinataire, qui recoit des plantes nouvelles, n’est nullement celui qui les a découvertes et les lui a envoyées ! celui-là seul en est L’INTROoDuCTEUR! suum cuique; certes, c’est là le cas de le dire; et l'écrivain qui commet celte erreur, si fréquemment renouvelée, enlève au voyageur-botaniste la gloire qu’il a pu conquérir dans des contrées lointaines, aux dépens de sa santé, et trop souvent, hélas! aux dépens de sa vie! SERONS-NOUS, ENFIN, ENTENDUS ! Es MISCELLANÉES. 59 yeux!), presque droite, cylindrique, tubulée, quelque peu renflée au-delà du sommet des lobes calycinaux, d'un pourpre vineux bril- lant; gorge oblique, à lobes courts, arrondis, récurves. Ætamines quatre, dont deux fertiles; filaments très grêles, exserts, garnis dans toute leur longueur de longs poils bisériés, récurves; les sté- riles plus courts; anthères d’un jaune brillant, ciliées aux bords: éperons courts, dressés. Ovaire huit-ovulé. » Lobelia nicotianæfolia (1). Lobeliaceæ S Lsbelie. « Superbe (s{ately) plante, » dit M. Hooker, fils, « native des Neil- gherries, des autres montagnes de la péninsule indienne et de Cey- lan, et dont les jardins royaux de Kew doivent les graines à feu M. A. Black, directeur en chef des Jardins botaniques de Bengalore. » » Elle a fleuri, » ajoute l’auteur, « dans la serre tempérée de Kew, en janvier de cette année; et a attiré beaucoup d'attention, en raison de son habitus frappant, de sa grande taille, qui atteint six pieds, et du grand nombre de ses fleurs d’un lilas pâle (blanches et teintées très faiblement de bleuâtre, ex figura!). » Dans ses contrées natives, on rapporte qu’elle atteint une hau- teur de six et même de douze pieds. A l'exemple de M. Thwaites, M. J. D. Hooker réunit en une seule espèce les L. excelsa et nicotia- næfolia, mais en maintenant le dernier nom, comme devant conser- ver la priorité (Rœm. et Schult, 1. s. cit. 1819), tandis que celui excelsa n'a été publié qu'en 1824, dans la Flora indica de Roxburgh, édition de Wallich. L'auteur, à qui nous empruntons les détails qui précèdent, décrit ainsi la Lobelia en question : « Plante herbacée, élevée, robuste, glabre ou plus on moins pu- bescente, ou même tomenteuse sous les feuilles, haute de six à douze pieds. Tige simple ou ramifiée, de la grosseur du bras à la base. Feuilles étroitement lancéolées, acuminées, denticulées, plus ou moins rétrécies en pétiole, longues d'un à deux pieds ;:à veines proéminentes en dessous. Racème simple ou composé, à divisions formant un sommet pyramidal et longues d’un pied et plus; cou- vertes de fleurs très serrées d’un lilas pâle (blanches, ex fig.!). Brac- (!) L. Elata robusta sæpe ramosa pubescens v. glabrata; foliis lanccolatis breviter petiolatis basi angustatis acuminatis denticulatis; racemo basi foliaceo composito, ramis pyramidatis; bracteis acuminatis glanduloso-dentatis ; lobis calycinis tubo multoties longioribus serratis ; corollæ labis deflexis acuminatis, superioris lobis an- guste lineari-lanceolatis labium inferius trilobum æquantibus. J. D. Hook. Lobelia nicotianæfolia Hevxe, L. i. c. Bot. Magaz. t. 5587. July 1866. ss Le — H&yne ex Roëw. u. Re He ge 1. 506. DC. Prodr. VII. - WaALLicH. Catal, 1304. Wiçur. Il. PI. ind. or. t. 155. — eæcelsa Lescu. ex Roxs. 1. c. ed. Wall. I. 114. DC. Prodr. VII. 581. Wall. 1. c. 1505. Tawarres, Enum. PI. zeyl. 170. Wieur, 1. e. t. 1175. 4. — aromatica Moon. Cat. Wiçur, lc. t. 1172. Rapuntium Leschenaultianum et nicotianæfolium Presz. Lob. 24 (ex J. D. Hoox.), 60 MISCELLANÉES. tées acuminées, dentées, les inférieures foliacées. Pédicelles grêles. Tube calycinal largement hémisphérique, quinqué-costé; à lobes lan- céolés, plus longs que le tube, dentés ; corolles longues d’un pouce; lèvre supérieure fendue en deux lobes pendants, acuminés, et aussi longue que l'inférieure, laquelle est tripartie jusqu’au milieu; et dont les lobes externes sont linéaires, le médian ové-lancéolé; tous acuminés (pendants). Anthères d'un blanc foncé, dont deux barbues. Stigmate bilobé. » D'après tout ceci, nous laissons à l’imagination du lecteur le soin de se figurer l'effet d'une telle plante dans une bonne serre tempérée ou dans un jardin d'hiver. Angræcam Chailluaoum (l). Orchiaceæ S$ Vandee. Cette très distincte espèce, comme l’appèle avec juste raison le savant botaniste qui l’a déterminée, a été découverte dans le Gabon (Gaboon, en anglais), lors de son dernier et aventureux voyage dans l'Afrique occidentale, par M. Du Chaiïllu, qui en envoya des indivi- dus vivants aux Jardins royaux botaniques de Kew, où quelques- uns fleurirent en mai dernier. Gustav Mann, collecteur pour le compte de ces jardins, la trouva également sur la mème côte, le long du Nun. C'est, d'après l’auteur, une petite mais robuste épiphyte, dont les tiges, de la grosseur du petit doigt, ne dépassent guère quatre ou dix pouces de hauteur; les feuilles, lâchement imbriquées, sont co- riaces, longues de quatre à six pouces, sur une largeur d’un pouce et demi; ondulées aux bords, d'un vert sombre, profondément et très inégalement échancrées au sommet en deux lobes arrondis; les racèmes penchés, longs de quatre à huit pouces; les fleurs assez distantes, blanches, légèrement teintées de vert; les bractées large- ment ovées ou scaphiformes, subaiguës ou acuminées, brunes; les pédicelles, l'ovaire compris, longs d’un pouce et demi; les segments du périanthe (Nob. (2), externes et internes, équilongs, conformes, étroitement lancéolés-subulés, à pointes grêles, acuminées, récur- ves, longues d'un pouce, un pouce et demi; l'éperon très long, grêle, (1) À. foliis valde coriaccis ligulatis 4-6 poll. longis 1 1 latis apice bilobis; lobis valde inæqualibus rotundatis margine undulatis ; racemis 6-12-floris ; bracteis am- plictate ovatis subacutis acuminatisve; floribus ex albo virescentibus ; sepalis, peta- lis et labello consimilibus 1 1 poll. longis anguste subulato-lanceolatis recurvis ; cal- care tenui elongato 5-5-pollicari; rostello valde elongato. J. D. Hook. |. i. c. Angræcum Chailluanum J. D. Hook. Bot. Magaz. t. 5589. July 1866. — arcuatum b. Lino. Msc. in Hook. herbar, hoice valde diversum sec. Hook. f. (2) Nous ne voulons pas reconnaître dans les Orchiacées et diverses autres familles (Liliacées et leurs démembrements, par exemple; etc., etc.) un calyce et une corolle distincts ; évidemment, il y a là abus de mots! (observatio reiterata !), puisque là, calyce et corolle sont absolument conformes et le plus souvent concolores 1! Soyons donc conséquents et surtout logiques; et en cette occurrence, les mots Périgone, ou péri , €t segments sont nettement convenables. MISCELLANÉES. 61 flexueux, d'un vert pâle, deux ou trois fois aussi long que le pé- rianthe; le gynostéme (coLumn!!! (1) court et robuste: le rostellum très allongé en un bec subulé ; le clinandre fortement prolongé en un bec obtus, beaucoup plus court que le rostellum; les pollinies petites; EX AUOT. ! Il est regrettable qu'en général les descripteurs se taisent sur l'odeur, soit nulle, soit fragrante des plantes qu'ils décrivent. Hypophyllanthus Lindeni Regel. Rutaceæ S Cusparieæ. Notre savant confrère et ami, Edouard Regel, dans le numéro de mai (1866, cum icone nigra! 507) de son excellent recueil le Garten- flora, vient de créer un genre nouveau et distinct, nous n’en doutons pas, aux dépens d'une espèce d’Ærythrochiton, genre dans lequel l'avaient placée MM. Planchon et Linden (Annal. des Sc. nat. 3° sér. Te XIX. 75. Walp. Annal. [Mueller] IV. 410). En le fondant, M. Regel en à fait judicieusement du nom spécifique le nom géné- rique, et l'a dédié spécifiquement à l’un des premiers dénominateurs. Elle a été découverte par L. Schlim, dans la Nouvelle-Grenade, à deux mille cinq cents pieds d'altitude supra-marine (1848 .…. 18521), et c'est là tout ce que l’on nous apprend à son sujet. Nous pouvons, d'après ce qu’en dit l’habile directeur des jardins impériaux de St-Pétersbourg, affirmer à nos lecteurs qu’il s’agit là d’une superbe plante ornementale, tant par son ample feuillage que par ses fleurs; et pour la faire suffisamment connaître, nous pouvons nous conten- ter de traduire et d'analyser ici la diagnose générique et spécifique latine qu’il en a donnée. Hypophyllanthus Lindeni Regel (Z. s. c. el syn. s. cil.). C’est un arbrisseau glabre, presque simple, s’élevant environ à deux mètres, ou un peu plus, de hauteur (de hoc tacet auctor!), et rappelant bien le port des Theophrasta. Les feuilles, rassemblées surtout vers le sommet de la tige, sont alternes, brièvement pétio- lées, longuement obovées-oblongues, aiguës, penninerves, très en- tières, longues d’un pied et demi environ, sur quatre pouces et demi de largeur, ondulées aux bords. Les fleurs, solitaires, géminées ou ternées, sont assez grandes, blanches, pendantes, placées sous la face inférieure des feuilles, et sortent de la nervure médiane (ce que désigne l’'étymologie : üré, sous; quan, feuille ; #rtés, fleur); leur très court pédoncule est soustendu par une bractée linéaire, très promp- tement caduque. Le calyce est grand, tubulé, à peine anguleux, un peu renfilé, (1) Ami lecteur, lisez nos CRITIQUES RÉITÉRÉES, à l’occasion de ce malencontreux mot, et notamment ci-dessus, note (1), Misc. p. 47. 62 MISCELLANÉES. blanchâtre, subbilabié, 3-4-lobé inégalement au sommet; lobes aigus. Le tube de la corolle, à peine plus long que celui du calyce, est fendu jusqu'à la gorge en cinq ou six lobes dressés, ou dressés-étalés, obovés ou obovés-oblongs, subondulés. Les étamines, comme dispo- sées en deux séries (les fertiles d’un côté ; les stériles de l’autre), au nombre de cinq à neuf, dont deux ou trois seulement fertiles, trois- six stériles; filaments plans, connés avec le tube, et libres seulement au sommet; ceux des étamines stériles plus exserts au-dessus de la gorge, et prolongés au sommet en un long processus linéaire. Ovaire supère, 5-6-lobé; style terminal, simple ; stigmate pelté-capité, lobulé au bord. Capsule 5-6-coque; coques bivalves, 1-2-spermes. La fleur entière, non épanouie, est longue de 0,05; le limbe étalé en a presque autant en diamètre. La plante se trouve maintenant assez répandue dans le commerce, pour qu’on puisse se la procurer facilement. (Serre chaude.) Jacquinia mexicana Hort. petrop. (1)... sec. Regel ({. supra c. Be icone, tab. 505. fig. 1 colorata). Theophrastaceæ. Nous nous étonnons que l’intéressante plante dont il s’agit, bien que cultivée et dénommée dès longtemps dans le Jardin botanique impérial de St-Pétersbourg (1827-1832), où l’a introduite du Mexique (ou plutôt arrivée là, de graines ou en pied, provenant du Jardin botanique de Munich) son découvreur Karwinski, ne se soit pas encore, que nous sachions du moins, répandue dans les jardins, où, certes, ses mérites lui assignent incontestablement une place, dans une serre chaude ordinaire, ou bien dans une bonne serre tempérée ordinaire. Voici comment la décrit M. Regel dans sa phrase spécifique, et dans l’annotation qu'il y joint. “ C'est un arbrisseau atteignant de cinq à huit pieds de hauteur (dans les serres de Sft-Pétersbourg!); à rameaux cylindriques, cou- verts pendant la jeunesse d’une très courte pubescence, visible sous la loupe ; à feuilles éparses ou opposées, courtement pétiolées, co- riaces, elliptiques-lancéolées, acuminées en un mucron piquant, atténuées vers la base, très glabres sur chaque face; à bords sub- révolutés, très entiers (0,08-10 de longueur + 0,02 14-3). Racèmes axillaires assez nombreux, disposés au sommet des rameaux, plus (!) Nous avons maintes fois critiqué, et certes bien logiquement, les dénominations de patrie, appliquées aux plantes, et dont on a tant abusé : japonicus, brasilianus, “mevicanus, capensis, asialicus, etc., etc., vulgaris, ete. Ne semble-t-il pas, dès-lors, disions-nous, que le dénominateur était 1mpuissaNT pour trouver tel ou tel caractère distinctif, pour nommer spécifiquement et botaniquement sa plante? Nous n’avons pas besoin de faire remarquer ici que cette observation ne saurait aucunement s’ap- pliquer à M. E, Recec. MISCELLANÉES. 63 courts de moitié que les feuilles, et dont les pédicelles plus longs que les fleurs, et munis chacun à la base d’une très petite bractée ovée- acuminée, ciliée. Fleurs (non descripsit cl. auctor) petites, d'un rouge cocciné vif, jaunes-rougeâtres, en alabastre. Calyce turbiné, vert. Tube de la corolle presque deux fois plus long; limbe 5-lobé, étalé; les cinq squames de la gorge concolores. BNTOMOLOGLS HORPIGORR. INSTINCT DES INSECTES (et quelques mots sur l'ANTIRRHINUM MAJUS). Avant d'arriver au fait, sujet de cet article, il n'est peut-être pas inutile de parler de la plante qui y a donné lieu. Il n’est personne qui ne connaisse l'Antirrhinum majus L., cette belle plante indigène, si répandue aujourd’hui dans tous les jardins. « Dans l’état de nature, cette espèce, essentiellement européenne, est connue du vulgaire sous les noms divers de Mufle-de-veau, Gueule-de-lion ou de loup (1), de Mufleau, de Muflier, etc. Elle se plaît dans les lieux secs, sur les lisières des bois, entre les pierres, sur les rochers, se rapproche volontiers de nos habitations; aussi la voit-on fréquemment décorer les murs des jardins, les ruines, les décombres, et s'avancer ainsi jusque dans le cœur de nos villes: Là, sans culture aucune, sans autres arrosements que l’eau du ciel, elle se maintient, sans cesse vigoureuse et fleurie, sur les ruines de monuments écroulés enfin, vestiges des discordes humaines, après avoir bravé les intempéries des siècles : leçon vivante et sublime que donne la Nature, ce grand être toujours jeune et toujours renais- sant, à l'orgueil de l'homme. » Nog. Flore d. Serr. et d. Jard. de l'Europe, III. PI, 218, avril 1847. A l'état sauvage, ses fleurs, déjà grandes, sont pourpres, à gorge d'un jaune vif; à l'état cultivé, elles sont cramoisies, roses, blan- ches, jaunes, bicolores ou panachées, simples ou doubles, coloris toujours vifs, toujours brillants. j « L'homme, ensuite, émerveillé à l'aspect des couleurs variées, si fraiches, si vives ou si tendres, qui en décorent les corolles, imita la Nature et la perfectionna par son art. Bientôt il sut, par une (‘) Ces noms de Gueules-de-lion ou de loup lui ont été appliqués vulgairement par une simple comparaison assez logique avec une gueule d'animal! Ainsi, si l’on comprime légèrement par les côtés, le tube de la fleur, les deux lèvres s’écartent brusquement, comme deux mâchoires, et se referment de même, dès que la pres- sion cesse, 64 MISCELLANÉES. culture savamment appropriée, en obtenir des produits plus beaux, plus variés, où l'élégance du mélange des couleurs le dispute à la fraicheur et à l'éclat des teintes. » C'est ainsi que nous possédons des Antirrhinum majus, dont le fond jaune, blane ou pourpre, mélangé de deux ou trois de ces cou- leurs, dans divers tons plus ou moins vifs, sont en outre fasciés, rubannés, striés, piquetés, mouchetés, sablés, vergetés, maculés, ete., de pourpre plus ou moins foncé. Ces fascies, ces rubans, ces stries, ces piquetures, ces mouchetures, ces sablures, etc., varient en outre à l'infini par leurs dimensions étendues ou microscopiques, et par leurs dispositions variées. Une collection de Gueules-de-loup ainsi diversi- fiée, devient une véritable richesse pour un parterre, à l'ornement duquel elles concourent longtemps, par la succession indéfinie de leurs fleurs, si élégamment bariolées (ne pas oublier, aussitôt que les tiges ont fini de fleurir, de les rabattre, pour en obtenir de nou- velles dans ce but). » Nos. ibid. PI. 287. À l'état de culture, cette plante atteint quelquefois des propor- tions pour ainsi dire colossales. Ainsi, repiqués à la fin de juin 1865, deux jeunes individus de variétés communes, la pourpre et la rose, hauts d'environ 0,30, et portant chacun trois ou quatre petites bran- ches, ont atteint un an après (fin juin 1866) une hauteur d'un mètre vingt centimètres, sur un diamètre de plus de quatre-vingt, por- taient plus de cent rameaux chacun et des milliers de fleurs! On peut voir par là quel admirable effet produit un tel buisson en fleurs. Voici maintenant le petit fait en question, fait sans doute fort ordinaire, et bien certainement connu et observé avant nous, mais qui n’en est pas moins curieux, et mérite d'être rappelé. _ Tout le temps qu'a duré la floraison des deux individus d’Antir- rhinum en question, que nous avons encore en fleurs sous les yeux (15 juillet), c'est-à-dire plus de quatre mois, nous avons observé et guetté le manége d'un Bourdon, dit gâcheur (Bombus terrestris Réaum.). Il voltigeait chaque jour (et voltige encore !), et à plusieurs reprises dans la journée, avec la rapidité et le bourdonnement sonore qui lui sont propres (d'où son nom vulgaire), à l’entour d'eux, et choisissait, tour à tour, pour ainsi dire, les fleurs qui lui convenaient le mieux. On sait que les deux lèvres de ces fleurs sont hermétiquement rap- prochées! Or, notre bourdon se posait sur l’inférieure, qu'il fesait jouer comme une bascule à l'aide de ses robustes pattes de derrière ; plongeait sa tête et son thorax entiers dans le tube; allongeait sa forte trompe, pour y sucer le liquide sucré qui y est sécrété; puis ressortait pour aller, de la même manière, picorer les voisines; et l'opération sur chacune durait à peine deux ou trois secondes. C'est le seul insecte que nous y ayons remarqué; les autres con- génères l'évitent, ignorant peut-être le secret de leur gros compère! re — F ; Fe mia Poe DCE LS P. Stroobant fils, ad. nat. pinx. im Horto.. Verschaffelt . Etab. Lith. de L. Stroubant, à Cand. ALNUS GLANDULOSA Yälld. Var AUREA. | ER NET CP) HUE é Ar À Verschaffelt publ. Planche 490. ALNUS GLUTINOSA, var. aunta. AUNE (AULNE, anciennemcCnl) GLUTINEUX Où COMMUN, var. à feuilles dorées. ÉTYM. A/nus. Contre lhistoire, l'évidence ct la raison, des étymologistes veu- lent voir là un mot celtique : at, près; lan, bord d’une rivière; tout d’abord, allan ne rcprésenterait guère A/nus! Encore une fois, la langue latine n’était-elle pas entièrement formée avant la conquête des Gaules (et de l’Armorique, par consé- quent!) et les invasions des Barbarces en Italie ? BETULACEZ. CHARACT, GENER. Flores monoici. co": Amenti squamæ peltatæ 5-bractea- latæ subtus trifloræ. Perigonium tripar- titum. Stamina 4 perig. lobis basi inserta iisque opposita ; filamentis brevissimis; antheris ovatis bilocularibus, loculis op- ositis longitudinaliter dehiscentibus. 6 : Amenti squamæ imbricatæ carnosæ. Perigonium 4-phyllum, foliolis squami- formibus cum amenti basi connatis. Ovaria sub quavis squamula 2 sessilia bilocularia; ovula in loculis solitaria e dissepimenti apice pendula anatropa. Stigmata 2 filiformia. Strobilus e squa- mülis lignescentibus concrescentibus. Nuculæ lignosæ compressæ angulatæ apteræ abortu uniloculares monospermeæ. Semen pendulum testa tenuissime mem- branacea. Embryo exalbuminosus ortho- tropus ; cotyledones planiusculæ cordato- suborbiculatæ; radicula brevis exserta umbilicum attingente supera. Arbores v. frutices in hemisphæræ bo- realis lemperatis obviæ, in celsioribus Americæ tropicæ jugis raræ ; foliis alter- nis integris annuis, geminis pedicellatis e squama unicu folia conduplicata pli- cala fovente; amentis hyeme exsertis o" elongatis cylindricis cum © brevibus ovalis v. oblongis in racemum composi- lis. Exouicu, Gen. PI. 1841, et * (suppl. prim.). Alnus (antiq. auct. lat. et Virgilius, Ovidius, Plinius,etc., cap. xvi. XL. LXXIx) C. Baux. Pin. 498. Tours. Inst. 587, t. 559. Dunam. Arb. F. 41. t. 15. Hook. FI. lond. t. 59. FI. bor. Am. II. 157. Pogrr. and Enpz. Nov. Gen. t. 198. f. 1. Wa. PI. as. t. 109. Ercuw. PI. cauc. t. 2. Tenorë, FI. neap. t, 99. Nees, Jun. Gen. PI. 1. 11. Betulæ spec. L. et fil. Gzærrx. H. 54. t. 90. f. 1. Engl. Bot. t. 1508. Lamk. Encycl. Bot, I. 454. II- lustr. t. 761. f. 5. Juss. Gen. PI. 409. Wars. Dendr. brit. t. 97. 144. 151—154. Muisx. Gen. PI. 351 (262). Sracn, Végct. Plan. XI. 246. (Etc. ex nostr. investig.). CHARACT. SPECIF. Sunt apud auc- tores supra enumeratos infraque diffuse expressi (et de typo ejus varietatibus, confer Sracn, L. c. 248). Alnus glutinosa, var. aurea, Hort. Tab. nostra 490. L'Aune vulgaire paraît avoir été distingué dès la plus haute antiquité, non-seulement comme un arbre intéressant, mais par son utilité. Les Grecs lui donnaient le nom de Kañtpe ou Kastpr (de Kauw, je ferme, parce que dès leur temps on le plantait le long des cours d'eau, pour en prévenir le débordement et contenir les berges). Les Latins l'appelaient Anus, le plantaient le long des rivières et des ruisseaux, dans le même but, et en tiraient de nombreux usages. Ainsi, Pline (Hist. nat., lib. XVI. cap. xxxvn) parle de l'utilité de sa plantation comme haies, et sur le bord des rivières, etc. : …. licet Alnisepibus muniant, contraque erumpentium amnium impetus, riparum Mmuro in tutela ruris excubent in aqua satæ, cœsæque densius innumero hærede prosint. Cet auteur, dans quelques autres chapitres, traite TOME XUI, — SEPT, 1866. 10 ALNUS GLUTINOSA, Var. auret. encore des divers usages auxquels on l'enplenst: ainsi, il vante avec raison l'excellence de son bois, pour en faire des pilotis, d'une durée éternelle, dit-il, et pouvant supporter des poids énormes; on l'employait encore pour faire des conduits d’eau souterrains. Vitru- ves, comme architecte, tient le même langage; et du temps même de Théophraste, on se servait de son écorce pour teindre les cuirs. La Mythologie ne pouvait oublier l'Alnus; aussi Ovide (Metam. lib. Il) raconte-t-il que les trois sœurs de Phaéton furent changées en Aunes (et non en peupliers, comme l’on dit quelques auteurs); de là leur nom poétique de Phaetontææ, de Phaetontiades. Ovide a consacré la plus grande partie de son chant IT au téméraire et mal- heureux Phaéton (foudroyé par Jupiter, pour avoir voulu, comme on sait, conduire le char du soleil, et manqué d'embraser la terre ;) et à ses sœurs, métamorphosées, comme nous venons de le dire. Virgile, dans ses Géorgiques, en parle, à diverses reprises; il dit de sa précocité printanière : Quantum vere novo viridis se subrigit Alnus! Et de sa station propre : Fluminibus salices crassisque paludibus Alni, NOGUQIUR . 10 5» Mel 5414 lions n).e 14 On en construisait des navires! de simples barques, DR ts creusées d’un seul morceau; ce qu'exprime le vers suivant de notre divin poète : Tunc Alnos primum fluvii sensere cayatas. Etc. . Rapin (Hort. Il) en vante la verdure : so" nec erunt te frondentibus Ali 2 Indecores. . ., « LA ST PE DT) die Vin ei itE 0 Les détails qui suivent sont empruntés à divers auteurs, qui tous se sont contentés de se copier les uns les autres; nous ne pouvons faire mieux que de récapituler et d'analyser ici ce qu’ils en ont dit (Spach, surtout), en y joignant quelques détails ex fundo nostro proprio! L’Aune, dans de bonnes conditions de sol et de climat, s'élève droit, atteint soixante pieds de hauteur, et même, dit-on, cent, sur un diamètre d’un et demi à trois. Les ratines en sont très lon- gues, très ramifiées, rampantes; de là leur propriété de contenir les eaux. Il se ramifie souvent dès la base ét forme une belle cime pyramidale et touffue, à branches très ramifiées, et plus ou’ moins horizontales. L’ écorce des vieux troncs est d'un brun noirâtre, fén: dillée; chez les jeunes, les branches d'an vert olivâtre; 'cellé des ramnifications varie assez de couleur, elle est glauque ou céridrée, où d’un brun marron; très jeunes, elles sont vertes, glabres où un peu velues et ponctuées de petites verrues blanches ét éparsés. "" Le bois est dur, pesant, élastique, d'un ms fin; ets à état JiX AMOT ALNUS GLUTINOSA, var. aureu. frais, la tranche est d’une couleur blanche, qui se change bientôt en un rouge orangé, puis en incarnat pâle, et enfin en un blanc jau- nâtre persistant. Le liber affecte la seconde de ces couleurs. Bour- geons gros, glauques. Chatons mâles longs, au moment de l'inflores- cence, d'un pouce et demi à deux et demi. Les femelles, ou mieux grappes, dressées ou ascendantes, sont pédonculées, composées de trois-six chatons, d'abord à courts pédicelles, qui s’allongent plus tard. Les feuilles alternes, d'une texture mince, mais rigide, sont forte- ment et presque parallèlement costées, nervées-réticulées entre les côtes, d'un vert foncé luisant, visqueuses, ainsi que les ramules, longues de trois-quatre pouces, sur une largeur presque égale, arrondies-échancrées au sommet, dentées-crénelées sur les bords, et portées par de courts et robustes pétioles canaliculés en dessus, glabres ou pubescents. Stipules petites, oblongues, glabres, promp- tement caduques. Les strobiles, du volume d’une noisette, environ, deviennent noirâtres, ont leurs squames lignescentes à la maturité, _et renferment des semences (nucules) suborbiculaires et ailées. Tel est sommairement l'Aune, à qui ce simple nom est spé- cialement réservé. Il croît spontanément dans toute l'Europe, excepté les régions polaires, se plait dans les endroits maréca- geux et humides, mais non constamment submergés; il prospère le long des fossés remplis d’eau, le long des rivières, des ruisseaux et des étangs; aussi le plante-t-on avec avantage dans ces localités, comme on l'a dit précédemment, où ses longues et robustes racines entrelacées soutiennent la terre, et en empêchent l'entrainement par les eaux torrentueuses. Il végète rapidement, et peut vivre dans de bonnes conditions de quatre-vingts à cent ans. On le multiplie avec une facilité extrême de boutures, de réjetons de la souche, ou même de racines; et ses semences germent d'elles-mêmes à l'entour des souches, dans les terreins humides. En Allemagne, dans les Flandres, et ailleurs probablement, on le plante surtout dans ces stations, et surtout le long des fossés, or- dinairement plus ou moins remplis d'eau, et servant de démarcations entre les champs; ainsi disposés, ils rompent la monotonie des vas- tes plaines de ces contrées, et ajoutent un véritable charme aux cultures: là, tous les six ou huit ans, on les recèpe jusque près du sol, et l'on en obtient alors d'excellentes perches pour le Houblon, les Haricots grimpants, etc., etc. On en fait, dans les prairies, de bonnes clôtures, par cette raison que les bestiaux répugnent à en brouter les feuilles. Planté par hasard dans des terres calcai- res ou glaiseuses, il y languit et meurt. ; | Le bois-de l'Aune, léger et solide à la fois, est recherché par les ébénistes, les menuisiers, les tourneurs et les sabotiers. On en fait des chaises, des échelles, des perches, des échalas, des sabots, des sébilles, etc.; et les premiers de ces industriels, ainsi que les table- ALNUS GLUTINOSA, var. aureu. tiers estiment le bois de ses grosses racines, lequel est agréablement veiné. Il est susceptible d'un assez beau poli, et prend facilement les couleurs dont on veut le teindre. Comme bois de chauffage, les bou- langers, les verriers, les porcelainiers, etc., le préfèrent à tout autre pour chauffer leurs fours. Il brûle avec une flamme vive et presque sans fumée : qualités précieuses pour ce genre de chauffage. Les cendres fournissent à peu près le septième de leur poids de potasse, et son charbon est l’un des meilleurs pour la confection de la poudre. Toutefois, on ne l'emploie guère comme bois de construc- tion, parce qu’il se décompose assez promptement, à cause des alter- natives de sécheresse et d'humidité atmosphériques, de gel et de dégel; mais submergé, il est aussi incorruptible que le chêne; aussi l'admet-on pour pilotis, pour conduites souterraines d'eau, et tous autres ouvrages de cette sorte. On rapporte même à ce sujet que Venise est construite sur des pilotis de son bois. Les tanneurs et les teinturiers en emploient l'écorce, qui est fort astringente; et les seconds en obtiennent une solide couleur noire ou brune; les cha- peliers s'en servent également en guise de noix de galle. D'une utilité générale et incontestable dans l'industrie, la Théra- peutique à pu à son tour tirer parti de cet arbre. Des médecins distingués en prescrivent l'usage de l'écorce comme succédané du quinquina contre les fièvres; les feuilles comme détersives ; et légè- rement pilées, fraîches ou chaudes, pour être appliquées comme topiques sur les mamelles, pour arrêter la sécrétion du lait. Pour conclure tout ce qui rapporte à un arbre aussi intéressant, et cet article déjà long, mais qui, nous le souhaitons, n'aura pas ennuyé nos lecteurs, nous ajouterons les quelques lignes suivantes : Par sa hauteur, son beau feuillage, c'est tout-à-fait encore un arbre d'ornement. Dans les parties basses et un peu humides des grands parcs, on le plante en bosquets, en allées, d'un superbe effet ; il souffre ainsi volontiers la taille. Tenu en taillis épais, on le recèpe, comme nous l'avons dit, et il devient alors d’une exploita- tion avantageuse. Sous l'influence de soins répétés dans les pépiniè- res, on en a obtenu une dixaine de variétés plus remarquables les unes que les autres, et dont la plus intéressanté, selon nous, est la laciniata; puis, celle dont nous allons parler. | Mais il est temps d'arriver enfin à notre sujet. L'Alnus glutinosa aurea a été trouvé dans un semis par Madame V® Louis Vervaene et fils, horticulteurs, à Ledeberg-lez-Gand; ils en ont cédé la propriété entière à notre éditeur, qui dès maintenant le met à la disposition de ses honorables clients. Pas n'est besoin d'ajouter que, comme son type, il n’a rien à craindre de nos hivers, et peut servir aux mêmes usages; mais mieux que lui, en raison de son feuillage doré, il sera un bel ornement pour les bosquets, les parcs, etc., soit isolé sur une pelouse, soit en groupe et mêlé à l’es- pèce commune. a —— D'4 + D & a nn + (1 «, 7 r A+ ed in ne * an . Wa me 7} y e JE Le FL 14 ' Î F. Jtroo0ant, Hs, ad. THAT . pPInx SM HOPLO. Verschar ren : DL RHODODENDRUM ARCHIDUC ETIENNE {.i. /érseh/ Q Ê n ATX » ee Oetitt9 pau () Leurs ait) ( Vevernhnattalt nil 11: À A Ve] laïriél Es EULO LOL EL, LLIITIT. Planche 491. RHODODENDRUM ARCHIDUC ÉTIENNE (uyprinp). ÉTYM. Voir notre Jardin fleuriste, Te Ler, PI, 41. ERICACEÆ $ RHODODENDREZ. CHARACT. GENER. Nunquam explanantur, quando, ut non semel diximus CHARACT. SPECIF. } de Hybridis agitur. Rhododendrum Archidue Etienne (A. Vsnsou.). Nostra tab, 491. S'il est des plantes qui, sous la main de l'homme, par les divers procédés d'une culture raisonnée et sagace, ont pu véritablement se transformer, pour ainsi dire, s'améliorer, se perfectionner enfin, telles sont surtout les Azalées de l'Inde et les Rhododendrum. Il suffirait pour s’en convaincre de jeter un simple coup-d'œil ou sur les anciennes plantes en nature (s'il en existe encore, celles-là seraient justement démodées, à la bonne heure!), ou sur les figures qui en ont été données, de les comparer avec celles obtenues depuis une vingtaine d'années, principalement dans les dernières, et dont l'Zllustration horticole a publié les descriptions et les portraits. Quel- ques-unes de ces variétés sont tellement splendides par le riche et éclatant coloris de leurs fleurs, les dimensions d'icelles même, qu'on a crié à l'exagération (V. exempli gratia, Zllustr. hortic., PI. 326, 333, 437, 450, etc., etc.); mais invités à voir et à toucher, les incré- dules, comme a fait St-Thomas, ils ont vu, touché et cru. La variété dont il s’agit ici, peut bien certainement, et avec avan- tage, lutter de beauté florale avec celles dont nous venons de faire l'éloge. C'est un gain obtenu dans l'établissement A. Verschaffelt, qui le met dans le commerce dès ce moment, et seulement après en avoir expérimenté la constance et la rusticité. Le port et le feuillage en sont particulièrement élégants. Les fleurs, en bouquets volumineux, sont de première grandeur, à seg- ments ondulés aux bords, à fond blanc, ornées, sur les lobes supé- rieurs, d'une myriade de maculines circonflexées d'un brun marron foncé, et tellement serrées, qu’à quelque distance, elles semblent ne faire qu'une seule et ample macule, traversée au milieu par une large nervure blanche. Ces macules n’atteignent, loin de là même, pas les bords, mais au-delà de la grande macule signalée, elles sont éparses et se montrent de même sur la base des deux lobes inférieurs. On peut juger par ce court exposé, et surtout par l'inspection de l'exacte figure ci-contre, si nous avons, oni ou non, raison de con- seiller à nos chers lecteurs l'acquisition du Rhododendrum Archiduc Étienne, dédié par l'obtenteur à S. A. I., le frère de S. M. la Reine des Belges, et non indigne de cette haute dédicace, —o— MISCELLANÉES. PLANTES RECOMMANDÉS (ESPÈCES RARES OU NOUVELLES.) Fernandesia robusta Batem. (1). Vandeæ $ Brassiæ. Les très peu nombreuses espèces de ce genre, bien que quelques- unes aient été introduites dans les collections, y sont cependant fort rares, à cause peut-être de l’exiguité de leurs fleurs : petit inconvé- nient que rachètent amplement l'élégance et la singularité de leur habitus. Celle dont il s'agit est le géant du genre, par sa taille élevée; et relativement, les dimensions de ses jolies fleurs, élégamment striées et ponctuées de pourpre, coïncident avec son élévation tigellaire. Nous avons eu le plaisir de l'examiner cette année en pleine florai- son, dans une des serres à Orchiées de l'établissement A. Verschaf- felt, où nous l’avions nommée, comme il est dit ci-dessous à la sy- nonymie. Si ceux de nos lecteurs, qui ne connaîtraient point les fleurs des plantes de ce genre, veulent en avoir une idée, tout en se souvenant des formes générales de celles des Oncidium, qu'ils se rappèlent ces jouets en papier, que les enfants construisent sous le nom de Galiote; la comparaison n’est pas sans vérité. Ses tiges atteignent et dépassent 0,32 de hauteur; elles sont fas- ciculées, et couvertes de bas en haut de feuilles distiques, imbri- quées, appliquées (sauf au sommet, là quelque peu libres, et légère- ment incurves-aiguës), plissées-amplexicaules, carènées en angle dorsalement, d'un beau vert. Les fleurs, grandes pour le genre, comme nous l'avons dit, paraissent vers le sommet des tiges et sont axillaires, portées par de longs pédoncules pendants, bi-tri-brac- téés à la base; bractées cucullées, ovées-aiguës, placées vers la base. Fleurs d'un beau jaune et bariolées de pourpre, comme nous l'avons dit. Segments latéraux internes oblongs, réfléchis en dehors, en forme de coquille, ou mieux d’oublie; ainsi que les deux lobes. basilaires du labelle; dont le lobe médian, très élargi, profondé- ment bifide au sommet, affecte là une forme deltoïde-arrondie. Sur le disque, plusieurs lamelles élevées-rugueuses-crénulées (NoB. ex nat.). (1) F. Foliis carinatis ensiformibus acutis (imbricatis distichis ampleæantibus, ut in gencre), pedunculis unifloris elongalo-pendulis subæqualibus; bracteis (ovato-) triangulis cucullatis acutis; sepalis oblongis apiculatis reflexis (plicato-cochleatis), petalis ovatis obtusis ; labelli trilobi lobis basilaribus magnis erectis obtusis incurvis, intermedio dilatato quadrifido cuneato lamellis crenulatis instructo, callo hexagono in ima basi, columnæ (eynostemu!!!) alis brevibus rotundatis. Barem. I. i. c. (ex-" cept. parenth.). Fernandesia robusta BaTem. msc. et Bot. Mag. t. 5592. —— elata Nos. msc. in Horr. A. VErScu. A i CHRYSA | ANTH | L Cds ? EMES D'A Sdoua Carr ù UE AUAEOT As Ca runen, 2. Soluuan.: OMNE {\ariélés nouvelles na 2 Co rue Ee 5.0 P à € Mi a : ACAMLUX. [ SX 09 6 OU / 7 si qe À. Verschaftelt publ Planche 492. Variélés naïînes, ou lilliputiennes, de CHRYSANTHÈMES D'AUTOMNE. (Pyrethri sinensis ct indiei Cassini ct ALIOR. varielates hortenses hybridæ minime.) ÉTYM. V. ci-dessus, Te VIII, PI. 272. ASTERACEÆ $ SENECIONEZ SS CHYSANTHEMÆ. CHARACT. GENER. More solito nostro, quando de hybridis varietatibusque CHARACT. SPECIF, Ÿ spuriis agitur, hos non explanamus, ut non semel lecto- ribus nostris benevolis diximus (V. notulas infra citatas, quarum in textibus (!) ad- notationes et typorum historia repericndæ sunt). #. Dona Carmen, 5. Telitza. 2. Soliman,. 6. Lucinda. 3. Aminta. 7. Rosabelle. 4, Damiette. Nostra tabula 492. RP PIE Le À plusieurs reprises déjà dans ce recueil (PI. 272, 298, 370, 413, 451), nous avons entretenu nos lecteurs de ces gracieuses miniatu- res, ornement recherché pour la décoration des jardins en autom- ne, à une époque déjà avancée, où les fleurs disparaissent peu à peu; et dès-lors, ressource précieuse pour la confection des bou- quets en cette saison, l'ornementation des appartements, soit en- tières et cultivées en pots dans des jardinières; ou coupées, et mises dans des vases remplis d'eau, fréquemment renouvelée, où. elles persistent et fleurissent longtemps; or, une fois de plus ne nous semble pas trop, pour les rappeler au souvenir des amateurs, embarrassés de se procurer des fleurs à cette époque de l'année, où déjà menace de tout anéantir sous son souffle à la fois brûlant et glacial, la GELÉE, ce noir fléau, destructif de toute végétation déli- cate : deuil si long de la Nature, et qui sévit avec fureur chaque année dans les deux hémisphères, au-delà des deux Tropiques, bien loin encore cependant des cercles polaires, mais dans les régions même dites tempérées : gelée, dont Ovide disait si poétiquement, et ce qui est vrai toujours : Inclusæque gelu stabunt in marmore puppes Ne poterit rigidas scindere remus aquas. Etc. r- La gelée! elle fend la pierre, pétrifie les eaux et détruit toute (1) Textubus v. Textibus? De hoc Glossaria nostra tacent! CHRYSANTHÈMES D'AUTOMNE. verdure, change les plaines, naguère verdoyantes, en un désert nu et glacé; l'Hiver, enfin : D'un froid âpre et funeste il pénètre nos sens. Le soleil lance au loin quelques traits impuissants. La nuit revient d’abord augmenter la froidure, Des chaines de cristal ont chargé la Nature. Je n’entends plus le soir la course des ruisseaux ; La cascade muette a suspendu ses eaux, Et souvent le berger, au lever de l'aurore, L'observe en l’écoutant et croit l’entendre encore. Les glaçons, réunis sur les vastes étangs, Renferment sous un mur leurs tristes habitants, Ce fleuve est enchainé dans sa course rapide, Il voudrait s'élancer de sa voûte solide, Sous le cristal vainqueur il roule emprisonné. De givre, de glaçons ce bois est couronné, Ils brillent suspendus à la branche flétrie, Et d’un voile d'argent ils couvrent la prairie. L . . . + . DER | . . . . . . . St-LamBerT, L’Hiver. Or, si l'on veut bien jeter un nouveau coup-d’œil sur les variétés déjà figurées, ainsi que sur celles que nous donnons ci-contre. Quel frais et divers coloris offrent tous ces capitules! quels buis- sons de fleurs aussi délicates qu'abondantes nous offrent ces char- mants Chrysanthèmes, au moment même, encore où le souffle. des- tructeur de l’Aquilon Aerios rapido pervertens turbine campos. Vic. và rénverser, détruire toute végétation! D'abord dans vos jardins, bientôt dans vos appartements, soustraits aux fureurs des intempé- ries hivernales, heureux amateurs, en dépit des frimas, vous jouirez longtemps encore de l'aspect réjouissant et toujours renouvelé de ces gracieux capitules. Les variétés figurées dans la planche ci-contre ont été acquises, comme les précédentes, de Madame veuve Lebois, de Toulouse, par l'éditeur de notre recueil, qui les offre dès cé moment aux amateurs judicieux de ces jolies plantes. MISCELLANÉES. 65 DES BAMBOUS. CULTURE ET MULTIPLICATION. M. Rouillard, zélé collaborateur, au sujet des plantes jardiniques, du Journal de la Société impériale et centrale d'Horticulture de Paris, ne publier l'intéressant article qui va suivre (N° de juillet 1866, P- Fe Les Bambous, nous avons à peine besoin de le faire remarquer, sont une des conquêtes horticoles modernes. La Chine, le Japon nous ont fourni certaines espèces, dont la similitude de climat a permis chez nous, assez avant même, dans le Nord, Belgique, Hol- lande, Prusse, etc., la culture sans abri. Ces plantes, sans doute, n'offrent pas de fleurs dont puissent se récréer les yeux, mais leur port élancé et grêle, filiforme, pour ainsi dire, leur élégant feuil- lage, leur élévation même, les rendent tout-à-fait ornementales. Il en existe aussi une espèce naine, à feuilles fasciées de jaune d'or, dont on fait de gracieuses bordures (Bambusa Fortunei fol. aureo-vittatis), etc. Voici l’article annoncé : « Bamhbusa. » Bambusa edulis. — Grande plante élégante, pittoresque, origi- naire de l'Asie orientale, à rhizomes et tiges vivaces, la plus élevée de sa famille parmi les espèces connues et introduites qui puissent se cultiver à l'air libre dans nos climats. Elle a résisté, dans les cultures du jardin fleuriste de la ville de Paris, à la Muette, à un froid de 13 degrés sous zéro, sans en souffrir aucunement. » L'année dernière, la plante, qui avait deux ans de plantation seulement, a donné des jets de 2",80. » Bambusa aurea. — Plante paraissant pouvoir s'élever, dans nos cultures, presque autant que le Bambusa edulis. » Cette espèce, qui est originaire des mêmes contrées, est non moins belle que le B. edulis ; elle forme une touffe compacte et légère tout à la fois, d'une verdure dorée et brillante, de l'effet le plus agréable. » Bambusa Metake. — Plante moins élevée que les précédentes, formant des touffes considérables en largeur; ses feuilles, d'un beau vert lustré, sont plus amples que celles des deux premières espèces. L'année dernière a donné lieu de reconnaître, que le Bambusa Metake fleurit avec une abondance extrême dans les années chaudes et sèches, et qu'alors toutes ses forces végétatives étant employées à accomplir cette phase dans son évolution annuelle, il cesse de don- ner des tiges et des feuilles, et paraît à peu près complètement dé- nudé. Cet inconvénient réel n'empêche pas qu'il ne demeure une très belle plante ornementale. Il est originaire de Chine. TOME XIII, Misc, — SEPT, 1866. 12 66 MISCELLANÉES. » Ces deux espèces ont, comme la première, leurs rhizomes et leurs tiges vivaces, et, comme elle, ne paraissent pas craindre nos hivers ordinaires. » Il est encore d’autres Bambous qui peuvent être cultivés en plein air sous la latitude de Paris; ils sont tous élégants et gracieux; mais ils n’égalent pas les trois que je viens de nommer. » La multiplication des Bambous est assez peu pratiquée et passe pour difficile. Je partageais cette opinion : car jusqu’à présent j'avais moi-même éprouvé des difficultés sérieuses à l’opérer; j'y mettais un temps très long, et encore ne réussissais-je pas toujours ; lorsque j'ai vu, dans de récentes visites au Jardin fleuriste de la ville de Paris, qu'ils y étaient multipliés sûrement, promptement et en quel- que sorte indéfihiment. Je crois donc faire une chose utile, en don- nant les deux procédés qui sont employés concurremment dans cet immense établissement : l’un a pour but de constituer immédiate- ment un nombre assez restreint de belles et fortes plantes; l'autre permet de fabriquer un nombre indéfini de petites plantes, qu'une culture intelligente fait grandir et taller assez promptement. Ces deux modes de multiplication des Bambous sont mis en pratique par M. Ermens, chef du fleuriste, qui, ayant passé trois ans au Sénégal comme chef des plantations, et six ans en Algérie, a observé parti- culièrement le mode de végétation des Bambous et d’une foule d'autres végétaux intertropicaux, et qui a été conduit, par cette partie de ses études, à imaginer l'ingénieux appareil de chauffage, par la combustion du gaz, de la terre dans laquelle sont placées en plein air certaines belles plantes intertropicales (1). Cet appareil, qu’il nous a présenté et qui a déjà fonctionné depuis deux ans à la Muette et l’année dernière dans le Parc de Monceaux, permet, moyennant une dépense relativement modérée, de faire pousser ces végétaux vigoureusement et comme ils le feraient en serre ou dans les chau- des contrées qu'ils habitent, en élevant la température du sol où plongent leurs racines au même degré qu'il acquiert dans les pays dont ils sont originaires. » 1° Multiplication par division. Séparer les fortes touffes; placer ces divisions dans des pots proportionnés à leur volume et bien drainés; employer, pour les empoter, un mélange de terre de bruyère et de terreau de feuilles avec un peu de terre franche; puis les placer sous une bâche, dans une couche maintenue à une tem- pérature oscillant entre 25 et 30 degrés centigrades, les étouffer et les ombrer. Donner aux plantes un mouillage complet en les empo- tant, ensuite se contenter de les seringuer soir et matin, en évitant autant que possible de mouiller le pied jusqu’à ce que les nouvelles (1) Ce n’est autre chose que l'application du chauffage géo-thermique, imaginé par M. Naudin. Suum cuique ! : 3 & MISCELLANÉES. 67 racines se soient formées, ce qui a lieu dans un mois environ et ce qui se connaît quand les plantes entrent en végétation; commencer alors à arroser et les accoutumer avec précaution à l'air extérieur. » 2° Multiplication par tronçonnement. Couper les tiges souterrai- nes ou rhizomes par morceaux ayant chacun deux articulations ou nœuds ; les placer sur une couche tiède faite de feuilles et de vieux fumier, afin d'obtenir constamment la température qui sera indi- quée, après l'avoir chargée d’un mélange de terre de bruyère et de terre franche de 3 à 4 cent. d'épaisseur, et composé de 5/4 de la pre- mière et de 1/; de la seconde. Recouvrir les fragments de rhizomes de cent. de même mélange, de telle façon que, lorsqu'ils seront recouverts de terre, cette terre ne soit distante du verre des châssis que de 5 à 7 cent. et les étouffer. Ou bien faire un petit encaisse- ment de, la terre indiquée le long des conduites inférieures d'un thermosiphon chauffant une serre à température élevée, en préser- vant les rhizomes et les petites plantes à en provenir d'un coup de feu par des tuiles ou ardoises placées le long des conduits et s’éle- vant un peu plus haut qu'elles. Cette disposition, qui est bonne en ce qu'elle permet d'utiliser sans frais particuliers une partie de la chaleur produite pour les serres, est moins favorable que la précé- dente pour la prompte mise en végétation des rhizomes et la bonne santé des jeunes plantes qu'ils produisent, parce que la lumière manque et qu’elles sont très éloignées du verre. Néanmoins le ré- sultat est certain. Sous les châssis, comme dans la serre, une condi- tion essentielle de réussite est de maintenir une température variant de 18 à 25 degrés centigr., mais ne dépassant pas ce dernier chiffre. » Sous l'influence de cette température et de bassinages modérés, les nodosités enterrées ne tardent pas à émettre des tiges à la base desquelles se forment ensuite des racines. Dès que les racines se sont développées, on peut, si l'on veut pousser à la multiplication, détacher les tiges avec portion du rhizome et remettre à pousser les parties ressantes, si elles ont encore des nodosités. Puis les jeunes plantes enracinées et séparées sont mises dans des pots, et placées, pour assurer leur reprise, sur une couche tiède recouverte de châssis, et on les habitue graduellement à l'air et à la tempéra- ture ordinaire. » Le courant de mars et celui d'avril est l’époque la plus favorable pour faire ces opérations, et un mois suffit pour que les nodosités donnent des tiges enracinées. La multiplication est aussi prompte que sûre. » Les Bambous sont de très belles plantes ornementales, qui jettent dans les jardins une agréable diversité; les yeux s'arrêtent avec plaisir sur leurs longs chaumes élancés aux articulations nom- breuses et qui s'inclinent avec grâce sous les moindres mouvements atmosphériques, sur leurs feuilles légères, menues, minces et déli- cates, quoique leur contexture soit très résistante. 68 MISCELLANÉES. » Ils végètent avec une grande vigueur au Fleuriste de la ville de Paris, dans un compost composé de deux parties de terre de bruyère et d'une partie de terre franche. Le bon terreau de feuilles leur serait non moins favorable, mélangé en bonne proportion avec une terre substantielle. Dès que le sol s’échauffe et pendant toute la belle saison, il est nécessaire de leur donner de l’eau chaque jour et de leur en donner beaucoup. » —<— RORTICULCURE. DES TULIPES. négligées dans les jardins ! et, cependant, quelles fleurs printanières peuvent rivaliser avec celles-ci sous le triple rapport de l'élégance, de la forme, de la splendeur du coloris et de ses multiples panachu- res? AUCUNES ! nous n’hésitons pas à le proclamer! Sans remonter aux époques peu éloignées encore, où une tulipe passionnait outre mesure certains amateurs, qui payaient telle ou telle des prix fabuleux, équivalents de belles propriétés territoriales, voyons dans ces derniers temps (de 1825 à 1840) ce que sont deve- nues les collections de ces plantes. Là on proscrivait très sévèrement, et de nos jours encore, non seulement les Tulipes à fond jaune (Bone Deus, et pourquoi? celles-ci, sous tous les rapports, valaient bien, certes, les autres à fond blanc); mais en outre, les dragonnes, les perroquets, les bizarres, etc., etc., et enfin celles dites hâtives. Ces exclusions étaient tout bonnement, il faut le dire, absurdissimes. Mon Dieu! oui; mais la Mode est si... si bête ! Examinons. Les Tulipes, dites des Fleuristes, soit à fond blanc, soit à fond jaune, présentent, il faut le dire, un port fier, superbe (cependant une tige pédonculaire, dressée, rigide, trop élevée peut- (1) On peut consulter, avec un vif intérêt, sur l’Histoire de la Tulipe, par feu Charles Morren, intitulé : Histoire littéraire et scientifique des Tulipes, Jacinthes, Narcisses, Lis, ete., un petit opuscule rare, d’une grande érudition, édité à Bruxel- les, chez Muquart, en 1842, et dont l’auteur nous avait gratifié d’un exemplaire avec dédicace. MISCELLANÉES. 69 être quant au volume de la fleur, et trop nue), des fleurs en forme exacte de calyce et admirablement panachées, fasciées de diverses nuances de bleu, de jaune et de rouge, dans toutes leurs nuances les plus délicates et les plus vives. Les Tulipes dites hätives, et ce mot seul en fait l'éloge, n’affectent aucunement, il faut bien l'avouer, la tenue fière et orgueilleuse de leurs rivales; leurs pédoncules s'élèvent beaucoup moins; leurs _ fleurs sont moins dressées, un peu penchées même; mais beaucoup plus grandes, moins diversement panachées, mais à brillantes ET PLUS FRAICHES Couleurs ; enfin, mérite à ne pas dédaigner, elles sont beaucoup plus hâtives que leurs rivales, qui ne fleurissent guère qu'un mois plus tard. ; Nous ne signalerons aucunes variétés d'icelles par leur nom par- ticulier ; toutes sont belles et ornementales, et valent, à mérites égaux, les Tulipes tardives. Quant aux Tulipes dites Dragonnes, Perroquets, etc., leurs formes florales très grandes, très singulières, et d'un coloris éclatant, méri- tent, à un haut degré, le choix et l'attention des amateurs; d'où vient donc qu'elles soient si rares dans les jardins? Nous avons pu juger, ex visu, des unes et des autres, admirable- ment fleuries, dans notre jardinet, au printemps de cette année, grâce à un don tout gracieux de la maison Xrelage et fils, de Haarlem (Hol- lande), maison sans rivale sous le rapport de la culture des plantes dites bulbeuses, et à laquelle on peut s'adresser, au besoin, par l'in- termédiaire.de notre éditeur, M. A. Verschaffelt, qui reçoit chaque année ce qu'il y a de mieux dans ces beaux genres, Tulipes, Jacin- thes, Narcisses, Crocus, etc. Les Tulipes, en général, sont beaucoup plus rustiques que les Jacinthes, en ce que tout d’abord elles ne subissent pas les dégéné- rations, comme on dit, ou mieux, les altérations diminutives de volume et de floraison annuelles, qui se font trop souvent remar- quer chez ces dernières : altérations incontestables, quoiqu'on en dise, et qui obligent toujours de recourir, pour s'en approvisionner, aux Hollandais, nos maîtres en la matière (Nous venons à ce sujet de citer la maison Krelage). Toutes celles qui proviennent de là sont belles, la plupart très belles, et il faudrait être bien vétilleux, ou terriblement et injustement diflicile pour en rejeter quelques variétés ; le nombre surtout fesant un bien plus grand effet. La cul- ture en est aussi plus simple; toute terre de jardin, bien ameublie, amendée (ou non) par du terreau de bois ou de feuilles consommées, du terreau de couche, ou de la vieille tannée, qui ait longtemps séjourné à l'air libre et en ait subi les intempéries, leur convient parfaitement. On en fait des bordures, des corbeilles, des plan- ches, etc. Culture trop connue, du reste, pour que nous nous y appesantissions ici. 70 MISCELLANÉES, æ#. DE LA FÉCONDATION CHEZ LES FOUGÈRES. Longtemps, et jusque près de la moitié de ce siècle, la fécondation ; chez ces plantes était restée un des arcanes les plus indéchiffrables | de la Nature; et ne pouvant y découvrir de sexes, on les nia positi- ”: vement; et, de guerre lasse, on rangea longtemps les Fougères parmi les Cryptogames. É + Eh Mais par cette raison péremptoire, qu'elles se reproduisaient par- faitement du semis de leurs propres graines, de nouvelles études 7, furent entreprises, sans arriver toutefois encore à la vérité; les uns ont voulu voir dans les sores, ou mieux sporothèces, dans les diverses ” pee qui les composent, des fleurs hermaphrodites, ou des fleurs - *. emelles; dans les squames qui recouvrent la partie dorsale du A is bon nombre dernière opinion a été néanmoins de nos jou chis, des organes mâles: perdant de vue que dans bc Fougères, ces squames ou écailles manquent-absolumen LS eme Qpé Are un célèbre botaniste, etc., etc. Il serait.trop long « toutes les opinions, plus ou moins absurdes; e 5 . 2 24 ge bles, émises par des botanistes, éminents d’ailleurs. + L Le sujet piquait, on le comprendra facilement, fort notre curiosité; 4 et l'irritait surtout par l'impossibilité de faire à cessujet les recher- + ches nécessaires; et cette question, tout naturellement, nous larg soumise au premier ptéridologue de nos jours (1), qui, avec sa c me toisie ordinaire et son incontestable supériorité en ce genre, a bien ne voulu nous adresser la notice suivante (courte et bonne!) dont nous = 3 nous empressons d'enrichir notre recueil, avec l’intime persuasion qu'elle intéressera tous nos lecteurs. di “« Les ru an » dit le savant botaniste, « ont cessé de prendre place parmi les plantes à sexes cachés. Ce ne sont plus des Cryp- togames. Les organes de la reproduction sont mâles et femelles, et ne diffèrent des étamines et des pistils que par la forme et la période de développement : l’action physiologique est la même. » Palisot de Beauvois, en créant le mot æthéogame (2), semble avoir pressenti que la fécondation était sexuelle, différente dans le mode d'opérer, mais réelle. La démonstration de cette vérité, alors à peine entrevue, semblait impossible à réaliser, et pourtant elle a été obtenue. Dans les sciences, c'est à l'impossible en apparence que l'on s'attaque ; il n’y a que du difficile, et l’on parvient à en triompher. » Les spores que produisent les Fougères comme but final de leur évolution, ne sont pas de véritables graines; elles ne renferment pas d'embryon sous leurs enveloppes, mais elles ont le pouvoir d'en créer un, quand elles germent. Aussitôt qu'elles ont touché le sol, si l'humidité, la chaleur et la nature de la terre le permettent, leurs enveloppes se rompent et se comportent comme le grain de pollen en contact avec le stigmate; elles émettent une espèce de boyau pol- (1) M. Fée, professeur de Botanique à la faculté des Sciences de Strasbourg. (2) anêys, inaccoutumé, y&u05, noce : Fécondation qui opère autrement que chez les autres plantes à sexes visibles. (NOTE DE L'AUTEUR.) MISCELLANÉES. 71 + lique ou de membranule, à l'extrémité de laquelle se produisent des 4 cellules ; c’est là le proembryon, petite expansion foliacée, en forme de cœur, qui s'attache au sol par de nombreuses radicelles. Fa » Bientôt apparaissent des cellules de deux ordres, les unes desti- nées à produire des anthérozoïdes, les autres un corps embryonnaire; on donne aux premières le nom d’anthéridies, aux secondes celui d'archégones. D'ordinaire le même proembryon produit ces deux - espèces de cellules, et on peut le qualifier de monoïque; tantôt il +. n'en émet que d’une seule sorte, et il doit être alors regardé comme . … dioïque. Cette particularité curieuse rattache les Fougères aux Pha- + nérogames; et comme il arrive que les proembryons unisexuels ne + produisent pas la plante, la sexualité setrouve ainsi démontrée. ‘ renchymé; selles s'ouvrent à l'extérieur par une sorte de tube, rmé de seize cellules superposées, quatre par quatre. Au fond de cette cavité se trouve un petit corps arrondi, qu'on peut regarder comme un analogue de l'ovule. L'anthérozoïde pénètre dans l'ar- chégone par l'ouverture, ménagée à cet effet, et se greffe sur l'ovule qui se trouve ainsi fécondé. Cela fait, le proembryon se détruit, et une seconde germination, celle de l'ovule, commence. C'est à cette sorte de digénèse, ou de double génération, que se rattache l'origine de la Fougère adulte, telle qu'elle se présente à nous dans toute sa beauté. ee » L'exposé rapide de ces petites merveilles, si bien dévoilées par MM. Nægeli et Suminski, permet de décider que la capsule, ou sporange, des Fougères est une sorte d'anthère remplie de spores, corps analogues aux granules polliniques, et, comme elles, émettant un boyau fécondateur, avec cette différence : # au lieu d'agir direc- tement sur un ovule, il le produit, ainsi que les organes mâles ou anthéridies, agents directs de la fécondation. : » Les Fougères seraient donc des plantes anthérifères, qui, comme les fleurs mâles, produiraient non pas précisément des spores, mais bien plutôt un pollen, destiné à constituer, par l'évolution d’une sorte de boyau pollinique, un appareil sexuel complet, qui devient l'origine d’un embryon dont l'évolution ne se fait pas attendre. » A MISCELLANÉES. Cette théorie se trouve parfaitement confirmée par l'obtention d'hybrides authentiques, fertiles ou infertiles, obtenues, dans ces derniers temps, par le mélange de spores semées en masse! Nous reviendrons sur cet intéressant fait. En attendant, rappelant à nos lecteurs l'article que nous avons publié, dans notre Tome III, page 27 (Balantium antarcticum ou Dicksonia antarctica, avec figure), ils devront regarder comme non avenue notre négation, d'aprés les auteurs jusque-là, des organes sexuels dans les Fougères. SLDELOGRAPRIS, THE FERN MANUAL ; Being a description of all the best Stove, Greenhouse and hardy Ferns; CULTIVATED IN BRITISH GARDENS, : WITH INSTRUCTIONS FOR THEIR CULTIVATION AND TREATMENT, BOTH ON A LARG SCALE AND IN FERN CASES, by contributors to the Journal of Horticulture (P?P). Ilustrated with numerous Engravings (1). AVS Beau volume grand in-12, très élégamment cartonné en toile, xxt1—216 pages, avec un grand nombre de jolies vignettes, représentant en genre de grandeur naturelle une des frondules des espèces décrites. London, 1863, par les rédacteurs du Journal of Horticulture (2). à Cet excellent petit livre, malgré sa date d'émission, vient seulement de nous par- venir; et nous nous empressons d’en dire ce qui suit : ES son extrême conci- sion et ses nombreuses omissions forcées, en raison de son cadre restreint, il justifie parfaitement son titre, et peut, par les brèvres, mais nettes descriptions qui y sont données, les exactes vignettes qui y sont jointes, donner à ses lecteurs une idée bien suflisante des gracieuses plantes qui font le sujet du livre. At +? Dans l'introduction (page VI—Xx!H), on décrit et on figure une serre à Fougères modèle; on traite, de main de maître, du sol, de l’empotage, de la multiplication, des insectes nuisibles, etc. ; puis suivent les descriptions des espèces et leur syno- nymie, Nous le recommandons en connaissance de cause à tous les amateurs. Le pes malgré la belle exécution matérielle du livre, n’est que de cinq shellings (fr. 6-25). L'espace nous manque pour continuer cette revue bibliographique; mais dans notre prochain numéro, nous aurons à parler d’un autre ouvrage anglais, ayant pour titre : Pinaceæ, being a Hanbook of the Firs and Pines, par J. Sens; du Manuel de Amateur des Jardins, etc., par MM. Decaisne et Naubin; de nombreux petits ou grands ouvrages, tous fort utiles, qu'édite avec un zèle infatigablea librai- irie Rotschild, à Paris; du livre de M. PYNAERT, Manuel de l’Amateur de Fruits ; et avant lout, à tout seigneur tout honneur, du XVe vol. (2° partie) du Prodrome de De CanpoLLe, qui vient de paraître (Auguste, 1866). () Manuvez DE L’AmaTEuR DE Foucères, ou description de toutes les meilleures espèces de Fougères de serres chaude et tempérée, et rustiques. (?) Journal of Horticulture and Cottage. London, 1863 (Très joli cartonnage en toile). Gardener Office, 162, Fleet-street. F- SACCOLABIUM CURVIFOLIUM. Lrnd7. Un, | Mepaul ( Derre chaude) Etab, Lith. de L.Stroobant, à Cand d: | ai si À. ; Verschaffelt, pubi. ns Planche 493. SACCOLABIUN CURVIFOLIUN, SACCOLABE A FEUILLES RECOURBÉES. ÉTYM. Saccus, sac; labium, lèvre (labelle) : forme de l’éperon. ORCHIACEÆ $ VANDEZ SS$ SARCANTHÆ. CHARACT. GENER. Perianthium explanatum patens. Sepala petalis æqua- lia, lateralia sæpius majora. Labellum indivisum calcaratum basi columnæ ac- cretum, Columna (!) crecla semiteres, rostello subulato. Anthera semibilocula- ris; pollinia dua snbglobosa; caudicula clongata; glandula minuta. Herbæ (indicæ) epiphytæ canlescentes ; foliis distichis coriaceis apice sœæpius obli- quis; floribus axillaribus racemosis v.. soliluriis. Lixoc. À ic. Saccolabiam Lixpz. (BLUME, quoad nomen!). Orchid. 220. Sert. Orchid, t. 17. Bot. Reg. t. 1552. /bid. Misc. not, 5.88. 105. 159 (1833); 52 (1839); 5 (1840) ; 115 (1841); 4 (1842); 26. 58 (1847). Eno- Licu. Gen. 1480. Mers. Gen. PI. 347 (281). Bot. Mag. t, 4108. 4772. 5526 (non Linoc.). 5453. Rercue. f. in Wazr. Annal. (Muezcer). VI. 883 (Confer hoc opus, prœcipue ob synonymniam valde im- plicatam et ab aliis auctoribus diversissi- mam), cte. — Gastrochilus Don, Prodr. FI. nep. 52 (nee War.). Robiquetia nnAnnmn Gaunicn. Freye. Voy. 426. t. 54. Gusso- nid A. Ricu. Mém. Soc. fist. nat. Paris. 1V.:67. t. 41. f. 1 (non au1on.). Rhynchos- tylis BLuue, Bijdr. 285. t. 49 (non Tauscn). Carteretia À. Ricu. Etc. cte. (ex nostr. investiq.). CHARACT. SPECIF. S&. foliis areuatis distichis imbricatis loratis canaliculatis apice oblique præmorsis; racemis brevi- bus cylindraceis patentibus; bracteis minimis acutis; sepalis ovatis; petalis obovatis; labelli calcare cylindraceo ob- tuso, lamina lineari truncata [hisee tri- bus verbis in italicis) (Livoc. ex clr. Ba- TeM. |. i. ©. : sed quo in loco! frustra quæsivimus). Saccolabium curvifolium Lixpr. ?_ sic clr. BaTEMan, in a second Cen- tury of Orchidaceous Plants, PI. 150, cum icone et descriptione excerptis € Bot. Mag. t. 5326. sub S. miniatum (Rercms. |. s.c. species ambas hasomisit?). Saccolabium miniatum Bot. Mag. l. c. non LinoL. (quæ quidem species figurata descriptaque fuit in Bot. Reg. t. 58(1847). PAPAS TRS Espèce introduite assez récemment, à ce qu'il semble, du Népaul, on ne nous dit pas par qui, chez MM. Hugh Low et C*, et dont notre éditeur a également reçu de beaux spécimens. Confondue par William Hooker (1. s..c.), avec le S. miniatum Lindl., dont, du reste, elle est fort voisine, elle vient d'en être séparée par M. Bateman (L. s. c., ad phras. specif. et synonymiam), qui la regarde, comme une espèce nouvelle (?), et la dit beaucoup plus belle et plus désirable que ce dernier; et, il en.est ainsi,.en effet, si l'on compare les des- criptions et surtout les figures qui en ont été données. Le S. minia- tum est d'une introduction déjà ancienne (avant 1847) et originaire de Java. (1) Qui nous délivrera des Grees et des Romains? d C'est-à-dire de cette stupide dénomination, au lieu de gynostème !!! pes 4 bien approprié. No, non semel et rursus, în hoc opere, Cle. ; mo auctores nonnulli præ- clari ante nos istud jamjam renuntiaverunt (Ex. gr. b. BLuwe). TOME XIII, — OCT. 1866. 11 SACCOLABIUM CURVIFOLIUM. Voici la description qui en a été donnée dans le Botanical Maga- zine, et reproduite (avec la même figure) dans la deuxième centurie of Orchidaceous Plants, par M. Bateman : « Tige courte, de la grosseur du petit doigt environ, zigzaguée, brune dans sa partie inférieure, là couverte des vestiges des anciennes feuilles, et émettant çà et là de longues fibres radicales, solitaires, vermiculaires, au moyen desquelles elle s'attache aux branches des arbres. Feuilles assez nombreuses, loriformes, coria- ces, canaliculées, bidentées au sommet, articulées inférieurement par leur base engaïinante, et longues de 0,20 à 0,25. Racèmes axil- laires, solitaires, un peu penchés, un peu plus courts que les feuilles, chargées de nombreuses fleurs d'un riche coloris, et sortant, chacune, d'une petite bractée ovée, acuminée. Ovaire linéaire, coloré. Sépales et pétales ovés-aigus, étalés horizontalement, sem- blables par la forme et les dimensions, d’un beau rouge (d'un rouge minium vif, d'après la figure; les alabastres jaunes, avant l'épanouisse- ment). Labelle petit, linéaire, récurve, muni à sa base de deux dents ou lobes distincts, et d’un jaune orangé, ainsi que l’éperon : celui-ci claviforme, aussi long que la fleur. Colonne (!) et clinandre écarlates. » Explication des Figures analytiques, Fig. 1. Fleur, dont les segments ont été retranchés, pour laisser voir le labelle, l’éperon et le gynostème. Fig. 2. Le gynostème, vu de face, avec l’anthère. Fig. 5. Pollinies (toutes les figures grossies). CULTURE. (SERRE CHAUDE.) Il n'est pas inutile de rappeler ici qu'en général les Orchiées de l'Inde exigent, pour végéter dans les serres avec vigueur, y fleurir en abondance et avec facilité, une assez grande somme de chaleur et d'humidité. MISCELLANÉES. SISLLIOGRAPRIR, CALENDRIER DU JARDINIER BOURGEOIS. Indication de tous les travaux, mois par mois, des jardins potager, fruitier et d'agrément, serres, etc. ; par LAJAUSSE,. In-8, de 288 pages, à Gand, chez Hosre (1866). Prix 5 fr. RAR RSS Ceci est un livre consciencieux, rédigé par « un vieux praticien, qui tient la scrpette depuis 1814 » (c'est lui-même qui s'appèle ainsi); et nous pouvons ajouter, qu'écrit avec autant de simplicité que de clarté, il sera consulté sans cesse par les jardiniers en maison, qui trouveront en lui un guide sûr et fidèle pour diriger leurs travaux mensuels. me + L. Stroubant fils, ad. nat. pinx.in Horto. Verschaffelt . Eiab Laith. de L.Strochant. à Van POIRE BEURRE DE FROMENTEL. vue . D : (Se Lit LO AA € Ce tq tie | À. Verschaffelt, publ. Planche 494. POIRE BEURRÉ DE FROMENTEL, ETYM. Pirus (et non Pyrus!), nom latin et botanique du Poirier. Nous invi- tons nos lecteurs à consulter la dissertation philologique que nous avons écrite à cc sujet, et surtout quant à l'orthographe vraie de ce mot, à l’occasion de la Poire BEURRÉ Jean Van Gent, Te XI, PI. 416; et la note (!) de la même page. MEsPILACEÆ (PoMAcEÆ Alior. de hujus verbi mutatione rationali, confer, amice lector, notulam (1) textus nostri T° V, sub PI. 191. Poire Beurré de Fromentel, Hort. belg. Tub. nostra 494. Il serait presque impossible de cataloguer, d'une façon lucide et exacte, les innombrables variétés de Poires que l'on connaït, et dont tant de nouvelles surgissent, pour ainsi dire, chaque année, bonnes, médiocres ou... mauvaises; et cependant prônées et vantées à l’envi : Poires que ne peuvent rationnellement recommander, même après dégustation, les Comités pomologiques, parce que, en effet, telle Poire, bonne, excellente même, dans telle ou telle localité, devient plus ou moins médiocre dans telle ou telle autre. On peut dire avec raison, que, pour cultiver de bonnes Poires, il faut n’ad- mettre dans son verger, dans son jardin, que celles dont les qualités ne se dénatureront point, sous le climat, dans le canton, dans le terrein, ete., où on veut les planter! Grande et difficile étude, où l'expérience seule et le temps peuvent guider l'amateur. Il nous faudrait écrire un gros volume sur la localisation, pour ainsi dire, plus ou moins avantageuse des Poires à adopter pour tel ou tel sol; ce n’est point là notre but; c'est au propriétaire- amateur de consulter le climat, la nature et l'exposition du sol, etc., où il veut cultiver des Poiriers. Il ne faut pas être un pomiculteur bien expérimenté pour comprendre qu'une Poire, excellente dans le midi de la France, par exemple, ou même dans le centre, peut devenir médiocre, sinon mauvaise, dans le nord, ou en Belgique, etc., et vice versa ! Mais, si nous ne pouvons et ne devons pas étudier et développer ici une question si difficile et si complexe, nous devons nous conten- ter d'avertir les propriétaires-amateurs. Que dire maintenant de la synonymie? N'est-ce pas là un chaos inextricable? Voyez les traités iconographiques ou non, publiés sur la matière! Voyez le Jardin fruitier du Muséum, par exemple! non pas que ce recueil fastueux soit irréprochable sous ce rapport (les critiques ne lui font pas défaut), mais c'est le meilleur, et jugez!!! Ainsi, encore au sujet de cette malencontreuse synonymie, que de fois n'avons-nous pas vu des jurés, pomologues distingués d'ailleurs, ne pouvoir tomber d'accord sur le nom vrai, définitif, de telle ou telle Poire, dont POIRE BEURRÉ DE FROMENTEL. cependant plusieurs spécimens étaient soumis à leur détermination! Mais laissons cela; et recommandons de nouveau à tout proprié- taire de ne choisir pour son jardin que des Poires de choix (qu'il aura goûtées avant d'acheter!) et croissant dans un climat, un canton, un sol, analogues à ceux où est situé son verger, son jardin, sa propriété. Le trop court exposé qui précède justifie et prouve surabondam- ment la rationalité de ce que nous avons à dire de la Poire dont il va être question. Des nombreuses sections ou catégories qu’on a établies avec rai- son parmi les Poires, celle dite Beurré (1) offre les meilleures, les plus succulentes sous tous les rapports. S'il en fallait des preuves, celles de cette catégorie, publiées déjà par l’Alustration horticole, seraient sans réplique (2); toutes ont eu, ont encore un succès reten- tissant et de bon aloi. Il n'est pas non plus inopportun ici de repro- duire les lignes suivantes, extraites de notre dernier texte en cette occurrence : «“« Les Beurrés, comme toutes les autres Poires en général, n'ont, pour être bons à la dégustation, qu'un moment assez court, qu'il faut se hâter de saisir. On le reconnait à la coloration jaune de l'épi- derme, à la souplesse de la chair et au parfum qu'ils exhalent. Un peu plus tard ils blettissent et ne valent plus grand chose. » Le BEURRÉ de FROMENTEL a été gagné, il y a quelques années, de semis, par M. Fontaine de Ghélin, près Mons (Belgique), à qui nous devons aussi quelques-unes des variétés citées et figurées dans ce recueil. M. Ambr. Verschaffelt en a acquis l'édition entière, et dont il met dès ce moment des individus à la disposition de sa nombreuse et honorable clientelle. Non-seulement l'éditeur, et nous, l'avons dégusté, maïs de fins gourmets après nous; et l'avis général a été, que c'était là un des beurrés les plus délicieux que l'on connût jus- qu'ici. Le fruit est assez volumineux, exactement piriforme ; le pédoncule court; l'œil à peine enfoncé; l'épiderme lisse, fort mince, d'un beau jaune à la maturité et presque entièrement immaculé. La chair est blanchâtre, fondante, parfumée; le suc en est très abondant et très sucré, etc. En un mot, un vrai beurré, mais un beurré de toute pre- mière qualité, mûrissant de la fin d'octobre à la mi-novembre. L'arbre est très vigoureux, très productif, et ne laisse rien à désirer sous ce double rapport. (1) Un correspondant nous a demandé l’étymologie de ce nom! Qu'il considère le coloris et la nature de la chair de ces Poires, il aura aussitôt la réponse à. sa question. (2) BeuRRÉ GÉNÉRAL TorrLesen, {llustr. hortic. V. PI, 191, — DE GuéLiw, IX. PI. 339, . — SpPae, XI. PI. 401. — Jean Van Gegnr, XI. PI. 416, et celle dont il s’agit ici. ne Etab. Lith. de L. Stroobant, à Cand. Duroobant fils, ad. nat. piux.in Horto. Verschaffelt. WEIGELIA (MIDDE ND.) Var PURPURATA.. ess LE à PET, €” P£ EL AAL/ À. Verschaffelt, publ. Planche 495. WEIGELIA MIDDENDORFPIANA, var. ponpurara, Variété à fleurs pourprées de la WEIGÉLIE DE MIDDENDORFF. ÉTYM. V. ci-dessus, Te IV, PI. 115. CHARACT. GENER. et CHARACT. SPECIF. Jbidem. Weigelia Middendorfiana, var. purpurata Nos. Tabula nostra 495. Nos bienveillants lecteurs trouveront dans nos Tomes IV, 1. c. (Weigelia Middendorfiana, type), et X, PI. 383 (Diervilla multiflora Nob. nec D. floribunda Siebold), sur la valeur des genres Diervilla et Weigelia, ainsi que sur leurs synonymes (?) : Calyptrostigma, Caly- sphyrum et Wagneria Nob., une dissertation botanique, qu'ils ne liront pas sans intérêt, et que nous croyons devoir rappeler à leur souvenir, Nous avons cherché, et croyons avoir réussi, à jeter quelque lumière sur cet objet, assez obscur et fort controversé, sur lequel les botanistes semblent encore aujourd'hui en désaccord. Cependant, le Diervilla nous semble réellement distinct du Weigelia (consulter les textes indiqués). | Quoi qu'il en soit, la plante, qui fait le sujet de cet article, par la forme de ses fleurs, la disposition de ses étamines et de son style, non exserts, groupés et non libres, etc., appartient bien au Weigelia, et n'est évidemment qu'une variété de la Middendorffiana. Elle à été obtenue de semis par M. Van Poppel, horticulteur, à Prinsenhaag (Hollande), lequel en a cédé l'entière propriété à notre éditeur, qui la met dans le commerce dès ce moment (oct. 1866). Plus robuste, moins divariquée, plus trapue, plus velue que le type, elle est aussi plus abondamment florifère; et, par ses fleurs, un peu plus petites, mais plus nombreuses, beaucoup plus vivement colorées (rouge vif, rose ou violescent vers le déclin, et tirant un peu sur cette teinte, appelée si improprement couleur de brique, lateritia!), elle fera, groupée avec sa congénère-mère, et comme elle n'ayant rien à craindre de nos hivers à l'air libre, un heureux et charmant contraste. Considérée botaniquement, elle ne diffère que peu de celle-ci. Le tube du calyce en est cylindrico-pentagone, moins long, plus poilu, rougeâtre; les segments subulés-lancéolés, rubes- cents aussi, acuminés. Tube de la corolle également court et bien- tôt dilaté-campanulé, glabrescent. Le stigmate, arrondi, blanc, est beaucoup plus gros. MISCELLANÉES. PLANTES RBGOMMANDÉES. (espèces RARES OÙ NOUVELLES.) « RARRRPSPPAPPS ê Sanchezia nobilis (l). Acanthaceæ S Anechmatacantheæ SS Ruelliæ. .« Très belle et éminemment intéressante plante, » dit avec raison M. Hooker (fils), découverte en 1863 dans l'Ecuador (), par l'infa- tigable collecteur M. Pearce, et qui vient de fleurir en Angleterre (Chelsea) pour la première fois, au mois de juin dernier. Jamais nom spécifique, jamais éloge n'ont été mieux justifiés, ainsi qu'on va le voir; nous regrettons fort de n'en pouvoir donner ici une figure. Placée d'abord dans les Genera non satis nota des Scrophulariacées, par M. Bentham (3), d'après Ruiz et Pavon, M. J. : Hooker a prouvé qu'elle appartenait positivement aux Acanthacées, par la conformation de son ovaire, et que l'erreur, qu'il relevait ainsi, pro- venait des substitutions des figures analytiques des auteurs espa- gnols, prises les unes pour les autres, dans les planches qu'ils en ont données. | C'est seulement la troisième espèce de ce beau genre; et d'après M. Hooker, l'affinité de celui-ci avec l'Ancylogyne est telle, qu'on devrait peut-être supprimer celui-ci, et le réunir au Sanchezia, qui doit dans ce cas avoir la priorité (Voir, supra, Misc. page 57). C'est une plante robuste, dressée, herbacée (sousligneuse proba- blement à la base; l'auteur ne nous dit rien à cet égard, non plus que de la hauteur qu’elle atteint et qui paraît être assez grande), entièrement glabre, sauf l'inflorescence, laquelle est légèrement tomenteuse. Piges obtusément tétragones, un peu dilatées aux arti- culations; feuilles obovées-oblongues, ou oblongues-lancéoiées, acuminées, obsolètement dentées, longues de 0,07 à 0,22, et atté- nuées à la base en de courts et larges pétioles ailés par décurrence, et connés à la base. L'inflorescence dressée, terminale, se compose de nombreux fascicules floraux, opposés, bractéés, réunis en une épaisse panicule, très splendidement colorée, dont les divisions d’un pourpre foncé, les bractées d'un rouge vif, les corolles d’un jaune d'or. Ces bractées, qui n'ont pas moins de 0,04-5 de long, sont orbi- culaires, ovées (sic.!), obtuses, très concaves : chaque paire renferme huit ou dix fleurs, et atteignent la moitié de la longueur des corol- les (il n’en est pas tout-à-fait d'après la figure). Les lobes calyci- naux, de moitié aussi longs que celles-ci, sont arrondis au sommet. Les corolles, longues de 0.03, sont cylindriques, légèrement cour- bes, presque glabres, à peine contractées au sommet; à limbe obli- que, et dont les cinq lobes sont enroulés-récurves. Etamines et style très saillants, velus. (1) S. Ramis foliisque glaberrimis vbovato-oblongis lanceolatisve acuminatis obtuse dentatis in petiolum latum attenualis ; bracteis magnis late ovatis concavis rubris ; corolla bipollicari fere glabra crocca. J. D. Hook. 1 à. e. Sanchezia nobilis J. D. Hook. Bot. Mag. 5594. August 1866. (?) Département ou district de l'Équateur, République de la Colombie. (5) DC. Prodr. X, p. 585. —“h 0 —— MISCELLANÉES. Là. 73 PLANTES ALCOMMANDÉIE. (ESPÈCES RARES OÙ NOUVELLES.) Kleinia fulgens (1). Asteraceæ (Tubulifloræ) $ Senecioneæ RE SS Senecione. Espèce entièrement nouvelle et pour la Science et pour l'Horti- culture, découverte dans le district de Port-Natal par M. Plant, et envoyée par lui (graines?) à M. W. W. Saunders, horticulteur an- glais distingué, chez qui elle vient de fleurir pour la première fois en mai de cette année. Le genre Xleinia ne renferme qu'une vingtaine d'espèces, toutes propres à l'Afrique méridionale, et dont bon nombre méritent, certes, d'être accueillies dans les collections européennes de plantes vivantes. Celle dont il s’agit est une espèce de stature moyenne (de 0,60 à un mètre de hauteur), succulente (plante grasse!), suffruti- queuse, ramifiée, très glabre, mais entièrement couverte d’une efflo- rescence glauque pâle. Tige ramifiée : branches cylindriques, fra- giles. Feuilles succulentes, obovées-oblongues, subaiguës, longues de 0,10 à 0,15, glauques sur les deux faces, découpées aux bords en de courtes et assez grandes dents très distantes, et atténuées à la base en un très large et court pétiole légèrement décurrent; veines fort peu apparentes. Pédoncules dressés, simples, ou rarement ramifiés, munis de courtes bractées distantes, dressées, spathulées ou sublinéaires. Capitules dressés ou subinclinés, solitaires, dont l'involucre cylin- drique, dépourvu de squames à la base, et formé de huit à dix folio- les linéaires, dressées. Fleurons d’un vermillon orangé, brillant (aux limbes), et rappelant assez bien, par leur forme, ceux de certains Tagetes (Œiïllets d'Inde). Aigrette inégale, scabre. (Serre tempérée.) Saccolabinm ampullaceum (?). Orchiaceæ S Vandeæ SS Sarcanthe. Lindley, le premier, 1. c., fit connaître cette belle et encore raris- sime espèce, dès 1838, d'après un dessin fesant partie des collections de la compagnie des Indes. Paxton en donna une figure (1. c.) peu de (1) Æ. Suffruticosa glaberrima glauca; ramis teretibus ; foliis breviter petiolatis obovato-oblongis acutiuseulis distanter obtuse serratis utrinque glaucis carnosis ; ner- vis tenuibus; peduneulis subunifloris (subunicapitulatis !) bracteatis F _bracteis remo- tiusculis linearisoblongis ; capitulis ccalyculatis, er sr, involueri squamis linea- ribus acutis; floribus læte miniato-aurantiacis. J. D. Hook. L. i. c. (exc. parenth.). Kleinia fulgens J. D. Hook. Bot. Mag. t. 5590. August 1866. (2)S. Caule brevissimo; foliis crassissimis distichis ligulatis apice truncato-dentatis ; racemis oblongis erectis foliis multo brevioribus ; sepalis petalisque ovatis rider subæqualibus ; labello angusto acuminato concavo calcare compresso pendulo duplo breviore. Lixpu. 1. i. e. Saccolabium ampullaceum Lip. Sert. Orch. t. 17, Paxt. Magaz. XIIL. t. 49, Bot. Mag. t. 5595. August, 1866. Acrides ampullaceum Roxs. F1, ind. III. 476. 74 MISCELLANÉES. temps après, d'après un individu en fleurs, cultivé dans les fameux jardins de Chatsworth; et cependant elle était, comme nous venons de le dire, à peu près introuvable dans les serres européennes, lors- que MM. Low et Ci° eurent l'heureuse chance d’en recevoir des indi- -vidus, à eux envoyés par leurs collecteurs dans l'Inde. La planche, qu’en donne le Botanical Magazine, a été exécutée d’après un spéci- men fleuri à Kew, en mai dernier. Elle est originaire du Sylhet, où l'ont trouvée, croissant sur les arbres, des correspondants du doc- teur Roxburgh; Wallich l'observa ensuite près de Bemphedy; et plus récemment, les D' Hooker et Tompson la recueillirent dans le Sikkim. M. Bateman, Bot. Mag. 1. c., la décrit de la manière suivante : “ Espèce naine, ordinairement unitige, ne dépassant pas 0,15 de hauteur. Elle végète lentement, drageonne fort peu, mais est d'une culture facile. Rien de plus charmant que ses nombreuses grappes de fleurs d’un rose vif, et d’une longue durée à l’état de fraicheur. » Feuilles longues d'environ 0,15-18, distiques, très épaisses, ligulées, carènées en dessous, canaliculées en dessous, tronquées et irrégulièrement dentées au sommet, à bords presque parallèles. Fleurs d'un rose foncé (lilacées en dehors, ex figura), disposées en racèmes dressés, oblongs, axillaires, beaucoup plus courts que les feuilles. Pédicelles ovairiens longs de près de 0,02 1/2. Sépales et pétales ovés, presque égaux, étalés-plans et élégamment veinés. Labelle linéaire, falciforme, deux fois plus court que les sépales, canaliculés, aigus, légèrement incurves au sommet, et dont l'éperon comprimé, droit, grêle, et presque aussi long que le pédicelle. A la base du labelle sont deux dents, appliquées à la base du gynostème (columna!!!) et parallèles avec lui. Gynostème court, dont le stigmate petit (Small HOLLOWED stigma in front!) » (mais n’en est-il pas ainsi chez toutes les Orchiées !). Rhododendrum Fortunei Lindl. (1). Zricaceæ $S Rhododendreæ. Les hautes montagnes centrales de l'Inde, sur une aire immense, sont l'habitat général de ces superbes espèces de Rosages, dont le noble et brillant feuillage, les amplissimes fleurs, aux coloris écla- tants, étonnent et réjouissent nos yeux. Qui de nos lecteurs, par exemple, n'a pas admiré le splendide ouvrage sur les Rhododendrum du Sikkim-Himalaya, de MM. J. D. Hooker et Tompson. Très peu (1) À. Glaberrima, nisi ramulis foliis junioribus peduneulis calycibusque glandu- loso-pubescentibus; ramulis robustis; foliis sublonge crasseque petiolatis oblongis lineari-oblongisve acutis supra viridibus subtus pallidioribus; capitulis (*) laxifloris ; floribus amplis pallide roscis ; calycis limbo parvo disciformi; corolla breviter cam- panulata, limbo amplo patente sub 7-lobo, lobis subundulatis; staminibus ad 14; ovario glanduloso 10-loculari. J. D. H. L i. c. Bhododendrum Fortunei Lixoz. Gard. Chron. 1859, p. 868. J. D. Hook. Dot. Mag. t. 5596. September, 1866. (*} Vide observationem hàc de re nostram. MISCELLANÉES. 75 d'espèces s’avancent jusque dans l’extrêmité orientale de ce vaste continent. Ainsi, la Chine et le Japon en nourrissent quelques rares spécimens, mais qui sont loin d’égaler la beauté transcendante des Rosages des plateaux du centre. Une seule espèce cependant semble faire exception à cette asser- tion, c'est celle dont il s'agit, par l'amplitude de ses feuilles et de ses fleurs. Elle a été découverte dans la province chinoise de Che-Kiang, dans les montagnes, à mille mètres environ d'altitude supramarine, par l’heureux et infatigable R. Fortune, qui en envoya des graines à M. Glendinning, de Chiswick (Angleterre). Les individus qui en provinrent supportèrent parfaitement le climat anglais à l'air libre, et y fleurirent de même au printemps. C'est donc pour les jardins une admirable acquisition; toutefois sur le continent, il lui faudrait probablement l'abri de la serre froide. Mais elle n’a pas seulement pour se recommander au choix des amateurs, comme nous venons de le dire, la beauté, l'ampleur des feuilles et des fleurs : mais le délicat et frais coloris, la délicieuse odeur d'icelles. M. J. D. Hooker la compare sous ces divers rap- ports, et en raison de la structure du calyce et de l'ovaire, au X. Griffithianum, et à sa variété Aucklandii; mais selon lui, elle l'emporte par la beauté du coloris floral. “ C'est, dit M. Hooker, un arbrisseau robuste, entièrement glabre, à l’exception des jeunes feuilles, des squames foliaires, des pédon- cules, des calyces et des ovaires. Branches très robustes, cylindri- ques, d'un vert pâle. Feuilles oblongues, ou linéaires-oblongues, aiguës, d'un beau vert opaque en dessus, glauques en dessous, arrondies ou cordiformes à la base, longues de 0,15 à 0,18. Fleurs (huit-dix en bouquets) un peu penchées, assez brièvement pédon- culées. Calyce petit, discoïde. Corolle brièvement campanulée, de 0,08 à 0,09 de diamètre, dont les sept lobes arrondis. Etamines : qua- torze, dont les filaments grèles, les anthères petites. Ovaire glan- duleux-pubescent (Stigmate petit, arrondi, septemlobé). » Pendant la jeunesse, les feuilles (pubescentes, ut dicitur!) sont lavées de rouge assez vif; les pétioles en dessus, d’un rouge cramoisi (ex figura !) (Serre froide). Huntleya cerina (1) Orchiaceæ $ Vandeæ SS Maxillariæ.…. Quelques mots, avant de commencer cette notice, au sujet du genre Æuntleya. (} Æ. Psceudobulbis nullis; foliis cuneato-oblongis acutis pedalibus ; sers validis unifloris 2-v 3-plo brevioribus (incaute seripsit cir. auetor : longioribus) ; sepalis petalisque subæqualibus subrotundis concavis Carnosis ; labello ovato nn retuso, crista crassa semicireulari truncata plicala ; gynostemio (ro{umna AUCT.:)ap nuda. | Huntleya eerina Linz. in Paxr. Flow-Gard. HE, p. 62, No 535, fig. 265. Barem. Bot. Mag. t. 5598. Septemb. 1866. : Pescatorea pa Rercus. . Xenia t. 65 (Pescatoria ! PESCATORE !). TOME XuI. Misc. — ocr, 1866. 14 jé 76 è MISCELLANÉES. M. Bateman, dans une note qu'il joint à la description dont il va être question, dit (nous traduisons mot pour mot). « 1 faut noter que le D Lindiey n'a jamais donné les caratères de ce genre. Le professeur Reichenbach a fondé son genre Bollea sur la plante que Lindley avait déjà décrite comme Huntleya violacea ; cette dernière dénomination doit done être conservée, s’il est possible. La seconde espèce de Lindley, l'A. meleagris, qui a le port d’un Vanda quelconque, n'est certainement pas un Huntleya, ni un Batemania, _ genre auquel on l'avait rapportée. Il est possible qu’elle soit un Waïlesia, dont elle a tout l’habitus; mais ce sujet entier est d’une difficulté extrême, et demande à être examiné ultérieurement, dès qu’on possèdera de plus amples matériaux. » q P P | Or, on lit dans le Botanical Register, Miscellanées, sub. t. 1991 (1838) : qu'un genre Æuntleya, non publié, a été appelé ainsi en l'honneur du Rév. Huntley, amateur zèlé d'Orchiées, par M. Bate- man ; que lui, Lindley, d'après une note reçue de ce dernier, retrouva l'espèce type dans une plante découverte à Démérary par Schom- burgk; qu’il en reconnut une autre très jolie dans les dessins de Decourtilz, etc. Enfin, dès 1838, le savant et regrettable auteur admit deux espèces : L'A. sessiliflora (Batem. ined. sic!) et l'A. meleagris (Lindl.), dont l'identité spécifique est aujourd'hui contestée, et dont lui-même (Lindley!) doutait; car il dit : Planta Vandeæ omnino facie! Puis il trace les caractères du genre Æuntleya. M. Bateman n’a-t-il donc pas connu ces faits ? il faut le croire, car il en eût certainement profité pour modifier son texte. Ainsi, il ne dit pas un mot de l'A. sessiliflora, et ajoute que le type définitif du genre est l'A. violacea (1. i. c. 1863), dont il dit (in lit. Reichb. 1863) n'avoir jamais entendu parler. Pour terminer cette question, obscure et sans solution encore, disons que M. Reichenbach, fils, range, non sans raison probable- ment les Æ. cerina et violacea parmi les espèces du Zygopetalum (Voir Wap. Annal. |Mueller], VI, 650 , et qu'il fait un Batemania de l'A. meleagris (ibid. 555), ete. Dans cette utile compilation, le genre devient une section (uniflora!) du Zygopetalum. Quant à l'Huntleya sessiliflora, M. Reichenbach la regarde comme fantastique. « Planta mira, dit-il, subfabulosa monoceratis Equi (la Licorne !) socia dignissima.» Il est bien regrettable que Lindley ne puisse répliquer. Quoi qu'il arrive, en fait de lumière dans ces ténèbres, arrivons à notre sujet : que la plante en question soit une Huntleya (M. Bate- man, Li. c., maintient ce genre, sans citer toutefois ce qu'a écrit M. Reichenbach à ce sujet dans les WaLpers Annales, 1. c.), ou une Bollea, une Pescatorea, ou un Zygopetalum, etc., ce n’en est pas moins une plante fort désirable dans toute collection d'Orchiées (1). Elle a été découverte dans le Veragua, par M. Warscewicz (nom souvent () Nous avons démontré plusieurs fois déjà, irréfragablement, et avec preuves, qu'Orcnipacées, Oncuipées, ete., étaient d’affreux barbarismes ! MISCELLANÉES. G à 4 estropié par les auteurs), sur le volcan Chiriqui, à 2700 mètres environ au-dessus du niveau de la mer, et sest répandue tout d'abord dans quelques jardins anglais, grâce à une vente à l'enchère de plantes, provenant de ce botaniste-voyageur (1851). C'est une plante épiphyte, dépourvue de pseudobulbes, émettant des feuilles toutes radicales, distiques, plissées-articulées, embras- santes à la base, cunéiformes-oblongues (Batem..), aiguës, canalicu- lées en dessus, carènées-aiguës en dessous, longues d'environ 0,30-35., Dans les aisselles de ces feuilles se dressent des pédon- cules très robustes, bractéés vers la base et variant en hauteur de 0,025-à 0,15-16, portant chacun une seule fleur, d'un blanc jaunâ- tre, excepté le labelle, d'un beau jaune, de consistance épaisse, céreuse (d'où le nom spécifique), variant beaucoup, dit M. Bateman, par les dimensions, les formes du labelle et des segments du périan- the. Ceux-ci sont généralement égaux, les internes (dans la figuré, les deux inférieurs défléchis sont beaucoup plus grands, d'où il résulte qu'en bas la fleur n'a pas moins de 0,07 de diamètre, et en haut environ 0,6) plus ou moins onguiculés ; tous subarrondis, concaves, charnus. Labelle, plus court que les autres segments, onguiculé, ové, convexe, rétus, plié en deux vers la base: et là, au disque, une fraise (sorte de colerette du temps de Henri IV, etc.), épaisse, semi- circulaire, formée de nombreux plis sortants et rentrants’ Gynos- tème maculé de brun ou de violet à la base, claviforme, et entiè- rement uni aux bords. Fleurs d'une longue durée. (Serre chaude ordinaire.) Nierembergia Veitchii (1). Solanaceæ S Petunieeæ. Les observations que présente, au sujet de cette plante, M. J. D. Hooker, nous semblent assez importantes pour être re- produites ici : « Bien que nous ne trouvions rien, dit-il, qui ressemble exactement à celle-ci, ni décrite, ni dans l’Æerbarium (de Kew, vraisemblable- ment!), les espèces de ce genre sont tellement variables, que je soupçonne qu'elle n'est qu'une forme de la N. repens R. et P., du Chili, ou de la N. spathulata HB. et K., si même ces dernières ne sont pas toutes deux des variétés d'une plante multiforme, largement répandue, dont elles diffèrent par le degré de pubescence, la forme et les dimensions des feuilles et des pétioles, leur insertion opposée () W. Glaberrima v. tenuiter pubescens ; caulibus gracilibus prostratis ramosis ; foliis plerisque oppositis lineari-v. obovato-oblongis v. spathulatis breviter petiola- tis subacutis; floribus breviter pedicellatis ; calycis campanulati lobis magnis pa- tenti-recurvis lineari-oblongis acutis; corollæ tubo filiformi; limbo lato campanu- lato, lobis latis subacutis. J. D. Hook. L. i. c. Nierembergia Veitchii BerkeLey, Mse. (....!) J. D. Hook. Bot, Mag. t. 5599, September, 1866. _ 78 à MISCELLANÉES. Ad _ ou alterne, les dimensions des pédoncules, des lobes du calyce, et du tube-de la corolle; enfin celles des fleurs. _» Jolie, élégante petite plante herbacée, découverte dans le Tucu- man (Amérique méridionale), par M. Veitch, fils, et introduite par lui tout récemment en Angleterre; à tiges et branches couchées, grèles, glabres ou parcimonieusement pubescentes, atteignant de D à 0,30-35 de longueur; rameaux cylindriques, presque filifor-. Feuilles, les plus grandes ayant 0,02-2; de longueur; les ieures spathulées, opposées; les supérieures alternes ; celles-ci jant de la forme linéaire à celles, plus bas, largement spathulées, aiguës ou obtuses, très brièvement pétiolées. Pédicelles un peu plus longs que les pétioles. Calyce légèrement oblique, subcampa- nulé, à cinq lobes oblongs, étalés, subrécurves. Tube de la corolle très grêle, allongé (0,02). Limbe largement campanulé ou hypocra- térimorphe, d'un lilas pâle; à cinq lobes (calami lapsu auctoris : four!) peu profonds, larges, étalés, arrondis, subaigus, creusés au milieu par trois nervures enfoncées. » (Serre tempérée). Amaryllis lougipetala (1). Amaryllidaceæ $ Amaryllideæ. Dans de précédents articles (ci-dessus, T° VI, sub PI. 228, 1* verso; T° XI, sub PI. 408, 2e recto, et ls i. cS), nous avons discuté la valeur des caractères, lesquels, selon feux Herbert, Kunth et Lindley, et nous, s'il nous est permis de joindre notre humble nom à ces noms illustres, doivent correctement et botaniquement sépa- rer l'Aippeastrum, 'Habranthus, etc., de l'Amaryllis VRAï : opinion que parait partager aussi M. J. D. Hooker, qui adopte le genre Habranthus (V. ci-dessus, T° XIII, PI. 478, A. fulgens). Nous prions nos lécteurs studieux de consulter notre notice, pour se former à cet égard une juste opinion; et leur rappelons de nouveau que les Hippeastrum, Habranthus, Pyrolirion, ete., sont austro-américains, et l'Amaryllis EXCLUSIVEMENT austro-africain. Ce dernier genre ne contient encore que deux espèces, l'A. Bella Donna Herb. (Bot. Mag. t. 733. Bot. Reg. t. 714. Ch. Lem. {Uustr. hortic. 1. s. c.) et l'A. blanda Gawi. (Bot. Mag. t. 1450. Ch. Lem. FF} Æ Bulbo ovoideo in collum mox valde elongato, tunicis multis externe albidis, interna Juniore coccinea. Foliis hysteranthiis paucissimis anguste Jloratis viridibus (Vidi solum quatuor usque ad collum vetustate truncatis); «mite ancipiti glauces- cente, 0,65 alto; spatha brevi bifida; floribus 4 (? an semper? sie vidimus) maximi cernui niveo-aurco-rosellis (longit. 0,144, diamet. limbi 0,15); (ore simplici nudo, Ut in Amaryllide generc!) segmentis elongato-loratis, 0,024 latis, internis paulo latioribus nervulosis nervo medio robusto extus elevato, acuminatis apice oblique torto-reflexis mucronatis; staminibus didynamis vix dimid. longit. segm. æquanti- bus, sepalinis brevioribus declinato-assurgentibus luteo-rosellis; antheris albidis medifixis ; s{y/o superante trigonello roscllo, stigmatibus 5 coccineis ; odore gravi nec injueundo. Nos. Amaryllis (vera) longipetala Nos. in 1 præs. #4 MISCELLANÉES, Jard. fleur. TITI. 254), auxquelles nous sommes heureux d'ajouter celle dont il va être question. ES pe Elle a été découverte, dans le cœur même de l'Afrique australe, par un voyageur-botaniste hollandais, M. Vroom, qui l'a lui-même importée en Europe, en compagnie d’une foule d’autres plantes bul- beuses des mêmes contrées, de gigantesques Zamia en diverses espèces, d'énormes Tamus elephantipes, etc., dont une vente publiqu ‘été faite à Gand, il y a déjà quelques années. Communiquée € fleurs par son possesseur, M. Auguste d'Haenens, amateur gant distingué, à M. A. Verschaffelt, qui, tous deux, ont bien voulu n en soumettre la détermination. Nous y avons reconnu une Amaryllis VRAIE, très distincte de ses deux congénères; et le nom spécifique que nous lui avons donné fait allusion à la longueur remarquable des divisions du périanthe. à Il n'est pas inutile d'en donner encore ici une description, qui, en outre, complétera la phrase spécifique. Bulbe ovoïde, bientôt prolongé en col, d'un diamètre de 0,08; tuni- ques nombreuses, blanchâtres, la plus intérieure coccinée. Feuilles : nous n’en avons observé que quatre, réduites à leur base extrême, après la chûte des limbes (?), mais très vertes encore, et de 0,012 de diamètre. Hampe ancipitée, glaucescente, de 0,65 de hauteur. Spathe bifide, courte, blanchâtre, lignée de vert, et du tiers de la longueur des pédicelles. Pédicelles cylindracés, verts, longs de 0,024. Ovaire très court, haut seulement de 0,01, et légèrement sillonné au sommet par la décurrence des segments. Fleurs (vu quatre!) très grandes, penchées, infundibuliformes- campanulées, tricolores : c'est-à-dire d'un beau jaune au fond interne et à la base externe; d'un blanc de neige ensuite; et enfin d'un beau rose tendre largement étendu au sommet; gorge libre, nue; nervure médiane externe de chaque segment robuste et très saillante ; longueur totale 0,14 1}; diamètre du limbe 0,15; segments d'abord allongés, loriformes, peu-à-peu dilatés, nervulés, larges de 0,02 1}; les internes un peu plus larges; tous acuminés-réfléchis au sommet, et terminés par un mucron. Etamines didynames, égalant à peine en longueur la moitié des segments; celles opposées aux segments externes plus courtes ; toutes très glabres, d'abord directement décli- nées, mais redressées-assurgentes au sommet, jaunâtres à la base, bientôt rosellées ; anthères petites, médifixes, blanchâtres. Style plus long que les étamines, rosé, légèrement trigone; stg- mates trois, coccinés, très brièvement papilleux. Odeur grave, mais fort loin d'être désagréable. Il est bien désirable que cette belle et intéressante plante se répande bientôt dans les collections. — 80 "He MISCELLANÉES. BIBLIOBRAPERS, PARA «nn L DE L'AMATEUR DES JARDINS, PRE x: __ TRAITÉ GÉNÉRAL D'HORTICULTURE. © Par MM. J. DECAISNE et CH, NAUDIN, membres de l'Institut, etc. V2$ rélimes (1) in-8o, compacts (Paris, Firmin-Didot, frères, fils et Ce). « = vus aimons à le proclamer: jamais œuvre n’a mieux justifié son titre. Sans te, il existe déjà un nombre immense de livres sur le jardinage, dont certes beau- oup sont bons, utiles, même excellents : mais nul jusqu'ici, à un degré aussi iinent, savant el pratique à la fois, n'avait embrassé en entier toutes les parties de cet art, devenu de nos jours une belle et vaste science, à la portée de tous ; et par laquelle les uns, d'après leur fortune relative, peuvent trouver un noble luxe, des plaisirs purs et sans cesse renouvellés; les autres une noble profession, émancipée désormais, pourrait-on dire, et dont les praticiens peuvent et doivent s’énorgueillir. Ne pouvant disposer dans ce recueil que d’un espace fort restreint, nous ne sau- rions analyser les multiples sections qui composent ce livre : Principes de Botani- que el de Physiologie végétale ; exposé théorique et pratique des opérations de culture de Plantes d’utilité et d’agrément, de serre, de plein air, d'appartements, etce., etc. L'impresson de ces volumes sur beau et bon papier (fait trop rare!) est entièrement digne des presses de la célèbre maison qui les a édités; ils sont en outre ornés d’une multitude de vignettes, admirablement dessinées par Riocreux et gravées par Leblanc. Bref, cet ouvrage, produit de l'association de deux botanistes, célèbres à plus d’un titre, et qui ont su joindre d’une manière heureuse la théorie à la pratique, est digne d’eux et ajoutera un titre de plus à leur renommée. Sans doute, nous pourrions joindre à ce compte-rendu, déjà /rop sommaire, quelques justes critiques, etc.; mais en vérité, le mérite général de l’œuvre enchaîne notre plume, PINACEZÆ, being a Handbook of the Firs and Pines, by SENILIS, PUBLISHED FOR THE AUTHOR (?). Petit in-8 de xx pages, dont un index synonymique vulgaire de x pages; et de 224, dont une fable générale, de la p. 177 à la p. 224. Élégamment cartonné en toile. Précédé d’une introduction : culture, multiplication, insectes nuisibles, etc., pa- ges 1-26. Description des espèces, 27 à 175. On voit par la pagination que l’auteur a dû considérablement restreindre le nombre des espèces de cette famille, aujourd’hui si vaste, espèces et variétés, répandues en grand nombre dans les cultures (le cadre que se taillait l’auteur ne lui permettait d'en admettre d'avantage). Les espèces admises sont décrites avec beaucoup de soin, et sont précédées des caractères des tribus et des genres; les étymologies génériques sont exac- tement données, et en général l’auteur fait preuve là d’une certaine érudition. Son œuvre est donc utile et mérite d'être consultée; mais hélas! malgré que nous en ayons, nous ne pouvons, et dans son intérêt même, à notre éloge assez restreint du reste, ne pas joindre un peu de blâme, et devons l'engager dans une 6) Deux ont paru, ct qui sont sous nos yeux; le troisième et dernier sera bientôt publié. () Les Pixacées, ou Manuel des Pins et des Sapins (Conifères), par Jonannes SeniLis. Imprimé au compte de l’auteur. Londres, chez Hatchard et Ce, Picca- dilly, 1866. Prix : 13 fr. environ. ÿ #æ pu ; L: MISCELLANÉES. SA < LR F édition prochaine à réformer complètement la nomenclature qu’il a cru devoi poser, et à en rejeler une foule de mots, divisionnaires, génériques ou st ques, inutiles ou barbarismes, dont longe abhorreret la Grammaire, & se personnilier, et qu’elle regretterait fort d'y voir. Tels sont, par ex valvus, Sexavalvus, Quartovalvus (ceux-ci plus ou moins incorrects, absolument inutiles), CupresStellata, CupreSpinnata, Pingueceræ , Raxopitys, : SquamAtaæus, VerAtaæus : Symmorphapiteæ, ete., etc. 2 . " Quelle nécessité encore d’avoir créé un nouveau nom générique (GIGANTABIES!) pour le Wellingtonia gigantea Linpi., Washingtonia gigantea (auct. amer.!),.et mieux, enfin, comme les botanistes français l’ont suffisamment démontré : Sequoi gigantea END. ; n’était-il pas assez connu (Voir /Uustr. hortic., Te I, Mise. 18. 19. cum figuris, etc.)? et chose regrettable à noter ici pour l’auteur, c’est que cet arbre n’a rien à faire avec les Abies proprement dits. Nous le répétons, malgré ces critiques, que nous ne pouvions éviter : critiques bien moins sévères que celles qui ont été récemment insérées dans le Gardener’s Chronicle, et dont nous ne nous ferons pas l’écho, le livre de M. J. Seniuis pourra être consulté avec quelque fruit ; ct nous espérons que les imperfections, que nous avons signalées, disparaîtront dans une prochaine édition, que nous lui conseillons de mettre à jour quam primum ! A4 ; RORTICULTURL AA CULTURE DES FOUGÈRES. _ (Frzices. $ Polypodiaceæ, etc.) COMME COLLECTIONS D'ORNEMENT. Nous constatons avec plaisir que le goût pour les FouGÈREs com- mence généralement à se répandre parmi les amateurs, qui même leur consacrent déjà des serres spéciales, et une place propice en plein air dans leurs jardins. Est-il, en effet, des plantes plus coquet- tement gracieuses, oserons-nous dire, plus élégantes, plus diversi- fiées, quant aux formes? depuis la fronde simple jusqu'à la fronde multi- et supra-décomposée; quant aux hauteurs tigellaires, d'un à deux centimètres, jusqu'à quinze et vingt mètres d'élévation ; quant aux dimensions frondales, depuis quelques millimètres jusqu'à cinq et six mètres de longueur, sur des diamètres proportionnels ! Non-seulement elles peuvent constituer des collections sui generis; mais on peut, dans de bonnes conditions, les mêler aux autres plantes de serres, en garnir des vases suspendus, les cultiver dans des coins, où d’autres plantes refuseraient de croître; et en fait de culture abritée, la seule condition expresse est d'ombrager les ser- res, où on les conserve, contre l’ardeur des rayons solaires. Ainsi, par exemple, elles prospèrent dans une serre à Orchiées, en com- pagnie des Aracées (Caladium, Alocasia, Colocasia, Anthurium, Phi- lodendrum, etc., etc.). : On divise, jardiniquement parlant, les Fougères, en raison de leurs habitats généraux, en trois catégories : Fougères de serre + * 82 | | MISCELLANÉES. “+: so / chaude, de serre tempérée (ou froide) et de plein air. Nous traite- _ rons sommairement de ces trois catégories. . L’amateur opulent, dont % - Tota domus gaudet regali splendida gaza. Car. et qu'un heureux et noble goût porte vers les choses de la Nature, peut sans grands frais se créer un véritable et splendide Eden, en rassemblant dans un même endroit la plus grande somme possible de Fougères, auxquelles il entremêlera, pour ajouter à la beauté du coup-d'œil, et éviter, si l'on veut, une certaine monotonie, pour dou- bler, tripler ses aimables et délicates jouissances, les autres végétaux, que nous avons nommés, et même des Orchiées. Une telle serre, en effet, peut être construite dans des proportions grandioses, avec rochers, grottes, cascatelles, ruisseaux murmurants, etc.; mais nous devons écrire, moins en faveur des heureux de la Terre, qu’en celle des moyennes et petites bourses. Dans de telles occurrences, une serre à une ou deux pentes, d'en- viron douze à quinze mètres de longueur, sur quatre de diamètre et deux ou trois de hauteur, séparée nettement en deux parties par une cloison transversale vitrée, suffira amplement à toutes les exigences qu'entrainent nécessairement les habitats climatologiques des Fou- gères qu'on voudra y réunir, la serre chaude et la serre tempérée. Dans une telle construction, ainsi restreinte, on ne pourra, sans doute, jouir de rochers, de cascatelles, etc., mais le bon goût, la pittorescité, avec lesquels on disposera les plantes, ne feront que peu regretter le luxe de la serre à laquelle nous fesons ci-dessus allusion. La double serre en question devra être coupée en deux par un sentier longitudinal, d’une largeur proportionnée à celle dela serre elle-même, et de façon à avoir les coulées franches pour le service et l'examen des plantes. De chaque côté du sentier, deux terres-pleins, construits à peu près à hauteur d'appui, seront soutenus par un mur * en briques, et mieux en rocailles. Le plancher, absolument vide en dessous, portera sur une claire-voie serrée, composée de fortes lattes carrées, en bon chêne ou sapin bien goudronné, et sera comblé au fond par des escarbilles et des scories de forge, grossièrement con- cassées; puis en dessus passées au gros crible. Cette couche, ou lit, ne devra pas avoir moins de vingt-cinq à trente centimètres d'épais- seur, afin de pouvoir y enfoncer des vases d’une certaine capacité! (La suite au prochain N°). Correspondance. À M. J.B.R., à S.. près B., Espagne. C’est une fleur de la Verine undulata. AM. A.S. P.J., chef de M. R., au chât. de G. lez F, SJM., Allemagne. Réponse dans le prochain No, article Yucca. sg D & ! te SÈ NE, { st CTI SL) Fi SE de Etab Lith. de L.Stroobant, à Gand. . se À. Vérschaffel , publ FREMONTIA CALIFORNICA./Torrey/ Planche 496. — PRENONTIA CALIFORNICA, FRÉMONTIE DE LA CALIFORNIE, ÉTYM. Dédicace patronymique; Voir plus bas dans le texte. MALvACEÆ $ FREMoNTIEÆ! Hook. f. et Benth. (Sterculiaceæ S Bombaceæ S$ Fremontiæ! Torr.). CHARACT. GENER. Flores 3-brac- teati. Calyx patenti-campanulatus colo- ratus profunde 5-fidus, laciniis petaloi- _deis breviter imbricatis. Petala 0. Sta- mina 5, filamentis basi in tubum con- flucntibus superne patentibus; antheris reniformibus retrorsum dehiscentibus (v. columna staminea (1) 5-fida, ramis linea- ribus superne dilatatis et extrorsum an- theras 1-2-loculares antheram bi-locula- rem simulantes ferentibus). Ovarium 5-loculare, loculis œ-ovulatis; s/ylus filiformis, stigmate acuto. Capsula locu- licide .4-5-valvis. Semina ovata; teslu crustacca nitida; a/bumine carnoso; co- lyledones ovatæ subplanæ. Frutex californicus stellalo-pubescens; foliis cordatis lobatis; floribus majuscu- lis flavis, pedunculis oppositifoliis. J. D. Hoox. et Benrn. Gen. PI. 1. 212, Fremontia Torrey, in Smirus Con- trib. VI. 5.t. 2. Wazp. Annal. (MueLL.) IV. 519. CHARACT. SPECIF. Unicæ specici adsunt supra ct infra diffuse express. Fremontia californica Torrey, etc. ct auct. s. cit. — J. D. Hook. Bot. Mag. t. 5591. — Nostra tabula 496, partim ex _posteriore citala muluala. Charmante acquisition, véritable bonne fortune pour les jardins, à l'air libre, que l'introduction toute récente de cette plante (due à qui? on ne nous dit rien à ce sujet (?) !) chez MM. Veitch, chez qui elle vient de fleurir en juin de cette année même (1866); « c'est, sans contredit, dit M. Hooker, f., le plus remarquable (choicest !) ar- brisseau qui ait été importé dans ces dernières années, et qui sur- passe sous beaucoup de rapports les Forsythia. Il a été découvert (par qui?), ajoute l'auteur, pendant l'expédition aventureuse du colonel Frémont, des Etats-Unis aux Montagnes Rocheuses, en 1846, et porte le nom de cet officier distingué (gallant) et très émi- nent explorateur. » 1} Encore un de ces mots que sa trivialité devrait faire rejeter de la Taxonomie ! où A depuis longtemps SH pUsÉ pour le remplacer celui parfaitement approprié d’'ANDROPHORE. (2) Nous nous sommes maintes fois déjà et énergiquement aber tn ra INJUSTICE, qui fait regarder comme introducteur, celui qui reçoit les p » , ser détriment de celui qui les découvre (souvent aux dépens de sa santé, souvent, e Vs aussi aux dépens de sa vie) et les expédie. Encore une fois, c’est là une verila , iniquité!!! Hélas! Hélas! véritable Chevalier errant nouveau, Don QuicuoTTe-B0TA NISTE ET HORTICOLE, nous combaltons les abus, redressons les erreurs, réparons les omissions, les... elc., € les so/écismes, les barbarismes, nous tc.; mais, nouveau S!'-Jean, nous préchons dans le désert! De plus, Don Quicnotte de prenait mt Lt vent, mais nous, nous nous en prenons à des faits évidents, palpables, pou + TOME x, — Nov. 1866. 12 FREMONTIA CALIFORNICA. N'étant pas à même de consulter le travail de Torrey, nous re- grettons de ne pouvoir compléter ces documents tronqués; et ne pouvons citer ici que les quelques mots que nous lisons à ce sujet dans les Annales de Walpers (1. s. c.) : Cette plante a été découverte « près des sources du Sacramento, dans la partie boréale des montagnes de la Sierra Nevada, non loin des fouilles des terreins aurifères, dites de la Compagnie Merced. Là, elle fleurit en mai. C’est un très bel arbrisseau, s’élevant d'un à quatre mètres, au plus », et rappelant bien par son port et son feuillage ceux des Mespilus. Le genre Fremontia offre, à ce qu’il semble, quelques difficultés encore pour être convenablement placé dans le Système naturel; et, comme nous ne saurions être assez compétent pour décider la ques- tion, nous devons purement et simplement reproduire ici l’article même, écrit à ce sujet, et la description de la plante, tels que M. Hooker les a insérés dans le Botanical Magazine, 1. c. « Les caractères botaniques du Fremontia sont fort anormaux. Il a été rapporté à une nouvelle section des Bombacées (Frémontiées) par son fondateur, et placé correctement près de la fameuse plante à main (Cheirostemon platanoides, Bot. Mag. t. 5135); les étamines en étaient décrites comme étant au nombre de cinq, et à anthères bilo- culaires. D'un autre côté, certaines considérations d’affinité et de structure nous ont engagés, M. Bentham et moi, d'après le docteur Torrey, à regarder les étamines de cette plante, ainsi que celles du Cheirostemon, comme consistant en deux anthères uniloculaires con- fluentes; et de là nous reportämes les deux genres des Sterculiacées parmi les Malvacées. Je dois avouer toutefois, qu'après avoir exa- miné des spécimens vivants (fleuris! cela va sans dire) de Fremontia, je penche à placer les Frémontiées après les Sterculiacées, près de la tribu des Sterculiées. » Descr. « Arbrisseau ligneux, atteignant dix pieds de hauteur dans son pays natal, et ressemblant à un Figuier, Feuilles produites à l'extrémité des ramules, pétiolées, suborbiculaires, tri-septemlobées, larges d’un à trois pouces; lobes entiers ou créne- lés, couverts en dessus d’une pubescence étoilée, glauques en dessous et d’une teinte ferrugineuse en séchant ; pétioles grêles. Pédoncules robustes, uniflores, aussi longs ou plus longs que les pétioles, Fleurs nombreuses, d’un jaune d’or, tribrac- téolées à la base, de deux à deux pouces et demi de diamètre ; bractées petites, ovées-subulées. Calyce largement campanulé, étalé, quinquélobé au-dessous du mi- lieu, pétaloïde, étoilé-pubescent en dehors, velu en dedans, avec cinq fossettes à la base; lobes orbiculaires, apiculés. Colonne staminale courte, divisée en cinq bras étalés, terminés chacun en deux lobes anthéraux, réniformes, parallèles, déhiscents en dehors. Ovaire conique, pubescent, quinquéloculaire; ovules nombreux. Slyle filiforme, poilu (poils étalés) ; stigmate aigu. » Explication des Figures analytiques, Fig. 1. Un des bras de l’androphorc. Fig. 2. Ovaire. Fig. 3. Section transverse d'icelui (fig. gross.), ——te— - KÆMPFERIA ROSCOEANA . ut à ji Û nr Det ra _chaude : Planche 497. © KEMPFERIA ROSCOEAN, KÆMPFÉRIE DE ROSCOË. ÉTYM. Enceusenr Kæwvrer (Kämpfer), célèbre voyageur et botaniste hollan- dais, résida longtemps au Japon, sur les plantes duquel il à laissé des ouvrages éstimés (nat. 1651 f 1716). is ZINGIBERACEÆ. CHARACT. GENER,. Calyx tubulosus bine fissus. Corollæ lubus elongatus fili- formis ; limbi laciniæ exteriores angnstæ æquales, luteriores patentes, postica for- nicata, interiores multo majores; label- lum planum. Filamentum breve carina- tum supra antheram muticam jin cristam bifidam expansum. Ovarium inferum triloenlare; ovulis in loculorum angulo centrali plurimis horizontalibus anatro- pis. Stylus filiformis a filamento receptus. Sigmate ureccolato ciliato. Capsula tri- locularis loculicido-trivalvis. Semina plu- rima arilla(a. Herbæ /ndiæ orientalis tropiræ habilu Curcuuz ; bractecis sœpius bifariam im- bricatis rarius suecatis. Exoucu. Gen PI. 1624 Kämpferia L. Gen. No 7, BLuer, num. PI. jav. L. 47. Jaco. Hort. Schœnbr. t. 517, Fisen. in Comment, Mosq. Et. 1 f. 6. t: 11. f. c. Hecerscnw. Scitam. t. 15-17. Repouré, Lil. t. 49. 144. 389. Roxs. Corom, t. 278. Roscoë, Scitam. t. 8. 14. 51. 58. 62. Wazz PI asiat. rar. t. 56. Bot. Mag. t. 850. 920. Bot. Reg. t. 175 1212. Meisx. Gen. PI. 588 (290). Lesrigouo. Annal. Se. nat. 2e sér, XV. 317. t. 20. fig. 5-8. Reicne FI. exot. t. 66. — Sonchorus Rumen, Amb. V.t.69 f.2, Trilophus Lesris |. c. 541 (ex nostr, in- vesliq.) CHARACT. SPECIF. Acau'is; tuberi- | bus fasciculatis subsessilibus oblongis ; foliis horizontaliter patentibus suborbi- culatis obtusis v. subacutis marginibus minute undulatis opacis subcarnosis su - perne luride viridibus colore satura- tiore (!) zonatis v. variegatis; floribus paueis sessilibus radicalibus fasciculatis creetis albis: petalis obovatis oblusis, antico profunde bilobo. Hook f. 1. i.c. Kæmpferia Roscocana (nec Aos- cœna, ut seribitur (2) WaLLicH, in LixpL, Bot. Reg. t. 1212. 3. D. Hook. Bot. Mag. t. 5600 (september 1866). Nostra tabula t. 497. : Nous avons été des premiers à féliciter les amateurs du bon goût, aujourd'hui si justement à la mode, qui les porte à rassembler, à cultiver les plantes, dites à feuillage ornemental (3), et avons prèché d'exemple, en publiant dans ce recueil nombre de magnifiques espèces sous ce rapport. ; a - Celle qui fait le sujet de cet article, n'est certainement nouvelle ni pour la Science, ni pour l'Horticulture : car elle a été découverte dès 1826, dans l'empire Birman (Ava), par feu le célèbre D” Wal- lich, qui en envoya des individus vivants (tubercules !} à la Société (:) Evidenter legendum : pallidiore! , ce (2) W. Roscos, auteur anglais d'un important ouvrage illustré sur les Scitami- nées, en général. : (5) Le zêlé libraire-éditeur Rothschild (Paris) a, l'an dernicr, Pr ma ir volume, grand in-8e (avec 60 belles plantes coloriées), sur ces sortes de p gr f rar le recommandons vivement à nos lecteurs, ainsi qu’un second, qu'il se dispose éditer en ec moment. KÆMPFERIA ROSCOEANA. d'Horticulture de Londres, dans les serres de laquelle ils fleurirent en 1829. Elle fut probablement depuis perdue, ou du moins oubliée dans les jardins, car on ne la trouve dès lors plus mentionnée nulle part, lorsque récemment elle fut réintroduite dans les serres de l'établissement Veitch, d'où elle fut communiquée vivante et en fleurs à M. Hooker, qui la fit figurer et la décrivit de nouveau. Le feuillage en est superbe, en raison de deux zônes zizaguées, d'un vert très pâle, tranchant vivement sur le fond vert sombre du fond; et, sous le rapport de la beauté de la panachure, il peut être comparé sans désavantage avec ce que les Maranta, par exemple, nous offrent de plus beau en ce genre. Les fleurs en sont assez petites (0,03-31/4), inodores, fasciculées, sessiles, s’épanouissant une à une successivement, mais se succédant pendant plusieurs semaines. Notre planche a été dessinée, en partie d’après le vivant, dans l’éta- blissement A. Verschaffelt : c'est-à-dire, que dans la planche an- glaise (1. i. c.), comme l'exécution des feuilles laisse beaucoup à désirer, notre éditeur a cru devoir, et il a bien fait, les faire des- siner, d'après nature, chez lui, afin de la représenter plus digne- ment. Quant à la fleur et aux figures analytiques, nous les avons empruntées au Botanical Magazine. Voici la description qu’en a donnée M. J. D. Hooker (1. i. e.). « Rhixome (Roots!) formé de nombreux tubercules allongés, fusi- formes, charnus, inodores, insipides. Tige nulle. Feuilles 2, se mon- trent ensemble, horizontalement étalées sur le sol, assez étroitement orbiculaires ou orbiculaires-oblongues, subaiguës, subcoriaces, on- dulées, bordées d’une ligne étroite, cartilaginacée, finement crispée, pâle; la surface est d'un vert sombre opaque, panachée, tachetée ou zonée de vert plus pâle; sous-face d’un vert grisätre, tendant au rougeâtre. Fleurs fasciculées, sessiles, s'épanouissant l'une après l'autre, inodores, d'un blanc pur, d'un pouce environ de diamètre. Bractées lancéolées, hyalines. Calyce court, obliquement subeylin- drique, grêle, glabre. Tube corolléen, cylindrique, long d'un pouce et demi; segments externes linéaires-aigus, les internes obovés, obtus, étalés horizontalement; l'antérieur profondément bilobé; lobes obtus. Anthère linéaire-oblongue; connectif onguiculé. Stigmate cunéiforme, bilobé. » Explication des Figures analytiques, Fig. 1. Une fleur vue de côté. Fig. 2. La même, dont le pétale antérieur est retranché. Fig. 3. Anthère ct stigmate (Fig. un peu grossies). sh Av ve A AL A. Vel Etab. Lith. de L. Stroobant, à Gand. AMARYLLIS [HIPPEASTRUM 2)ALBERTL. ( > ; 4 uba ere cha: ‘de ; Lattrertirrs. Planche 498. AWARYLLIS (mpeasraum) ALBERTI Horr. crnv. (RIPPEASTRUM .....? flore pleno). ÉTYM + Voir notre Jardin fleuriste (de Amaryllide), Te IT, sub PI. 254. De Hip- peastro, ibidem, Te IV, sub PI. 358. — Jlustr. hortic. (in Textu Amaryllidis dictæ Bella Donna, VI, PI. 228); Te XI, PI. 408. 420 (his in locis De Gencrum horum characterum differentiis Dissertationem, confer, amice lector). _ AMARYLLIDACEÆ $ AMARYLLIDEÆ. CHARACT. GEXER. Adeundi loci supra citati, CHARACT. SPECIF. Spccici ignotæ. Varictatis floribus plenis explanare nequi- mus. À (Hippeastri …, ? varielas flore pleno). Amarylilis Alberti HortT, LAURENT. LiPSIENSI. Nostra tabula (ex icone lipsiensi!) mutuata, 498. Nous devons tout d’abord prévenir nos lecteurs de la médiocrité (!) du dessin ci-contre, copié d’après une aquarelle exécutée en Allemagne, évidemment BIEN INFÉRIEURE à la beauté réelle de la plante que nous venons leur recommander, et qu’une publicité forcément anticipée, en raison d'exigences commerciales, respectables, nous oblige d’an- nexer à notre sujet, mais que nous n'avons, jusqu'ici, point eu l'occasion d'examiner. Force nous est donc de nous en rapporter à la notice de l’Horticulteur distingué, qui vient de la mettre dans le commerce. Du reste, il n'est pas un seul d’entre eux, qui, connaissant les beautés hautement ornementales des Hippeastrum (Amaryllis du com- merce!), ne puisse se faire une juste idée du mérite exceptionnel de celle dont il s’agit, dont tous les organes sexuels se sont trans- formés, triplés, quadruplés (et plus!) en pétales, de façon à former des fleurs pleines, dans toute l’acception horticole de ce mot : fait unique jusqu'ici, et qui fait oublier l'Amaryllis (Hippeastrum) fulgida, SIMPLEMENT DOUBLE, C'est-à-dire, seulement à deux rangs de pétales. Voici, à ce sujet, les renseignements que nous puisons dans la circulaire, que vient de publier l'horticulteur en question, M. Lau- rentius, de Leipsig (Août 1866) : Elle a été trouvée à l’état de culture (en bordures) dans une plan- tation, dite Esperanza (Ile de Cuba), près de Matanjas, à 30 lieues de la Havanne, par M. Albert Wagner, fils de l'Horticulteur de ce nom, à Leipsig, pendant son séjour dans cette belle île, et l'a introduite dans l'établissement de celui-ci, qui en a vendu la pro- priété entière à M. Laurentius, lequel, de son côté, en a cédé de AMARYLLIS ALBERTI. beaux bulbes à notre éditeur. M. Laurentius fait observer qu'elle n’est sans doute pas indigène dans l’île de Cuba, mais que le plan- teur, dans le jardin duquel elle était cultivée depuis longtemps déjà, en ignorait complétement la provenance. On sait qu'à très peu d'ex- ceptions près les Hippéastres sont tous brésiliens. Il l'a dédiée avec justice à l'importateur. Il nous serait impossible, en raison des considérations qui precè- dent, de pouvoir traiter botaniquement de cette plante, ni même d'essayer de la rapporter à une espèce connue. Force nous est donc de nous en fier à la notice qu'en a publiée M. Laurentius. Les plus forts bulbes, écrit-il, atteignent un diamètre de deux pouces, et drageonnent assez abondamment, à ce qu'il semble. Les feuilles, d'un vert vif, mesurent un pied un quart de longueur sur deux pou- ces de largeur. En février et en mars se montre la hampe, haut de plus d'un pied, et portant régulièrement deux fleurs, dont la pre- mière développée se maintient droite, tandis que la seconde s'in- cline un peu. Ces fleurs, d'un rouge-orange vif, nuancé de carmin, et d'un jaune pâle à la base, n'ont pas moins de six pouces de diamètre chacune. Les organes sexuels sont remplacés par trente- quarante pétales... La figure les représente comme incisés-lobés : ce qui nous semble exact, en ce que cela nous rappèle la disposition semblable des pétales doublés et presque taiplés, telle que nous l'a offerte récemment un Lis (V.L.FULGENS var. staminosum Nob. Illustr. hortic. T° XII. PI. 459). La Nature ne perd jamais ses droits; aussi a-t-elle voulu marquer, par ces découpures, le travail anormal, dimi- dié, pour ainsi dire, qu'elle accomplissait, én opposition avec la régularité ordinaire d'un périgone d'Amaryllidée (ou de Liliacée). . Quoi qu'il en soit, et malgré les lacunes que laisse l'incomplète description qui précède, le lecteur peut juger suffisamment du haut mérite jardinique de cette nouvelle Amaryllis (plus correctement Hippeastrum), dont les fleurs, selon M. A. Wagner, durent à l’état frais plus de huit jours, malgré les 30° R., chaleur moyenne de l'ile de Cuba. Elle se multipliera facilement par les cayeux qu'elle émet chaque année, et qui fleurissent déjà à peine gros d'un pouce. ticulata, apoda, etc.). MISCELLANÉES. 83 COUCHES. * Nous proscrivons, d'une manière absolue, la tannée, dont on sait les nombreux inconvénients, et insistons sur une couche formée de débris de forges et d'usines; en ce que, tout d’abord, elle ne permet pas aux Zimaces, Cloportes, Jules, etc., de s'y loger : petits animaux déprédateurs d'ordres inférieurs, dont on déplore les ravages, alors qu'il n’est plus temps de les prévenir, comme il arrive, quand on se sert d'une toute autre couche (1); en outre, parce qu’elle se laisse facilement pénétrer par la chaleur des tuyaux de chauffage, dont nous parlerons tout-à-l’heure. Comme en général les Fougères aiment les endroits rocailleux, entre les anfractuosités desquelles elles végètent vigoureusement, dans les conditions et les milieux ambiants qui leur sont propices, on pourra disposer le long des murs du fond, des côtés et du devant, des rocailles (pierres meulières ou autres), où bon nombre d’entre elles se logeront d'elles mêmes; ces fragments rocheux ajouteront agréa- blement à l'effet général, surtout si les Fougères étant là plantées en pleine terre, ils s’avançaient çà et là entre elles d’une façon pittoresque. Ils présenteraient en outre, en ce cas, l'avantage de séparer les individus buissonnants, et d'empêcher les rampants de grimper les uns sur les autres. On établira aussi sur le devant des bordures formées de jolies espèces de Sélaginelles naines (S. den- TERRE, Le choix de la terre dans laquelle on devra planter les Fougères, est d'une haute importance; et sous ce rapport, bien qu'en général très rustiques, elles se montrent fort difficiles, languissent et meurent bientôt, si la terre ne convient pas à leur nature. On emploie avec succès un compost formé de terre de bruyère un peu tourbeuse, de terre de bois ou terreau de feuilles entière- ment consommées, de bois pourri, tel qu'on en trouve dans le creux des Saules, des Châtaigniers ou de vieux arbres chancreux; le tout bien mêlé et préparé à l'avance. ENGRAIS. Toute espèce d'engrais animal, liquide ou en nature, leur est non- seulement nuisible, mais les tue nettement et promptement; aussi doit-on proscrire ces engrais avec la plus grande vigilance. Le seul qu'on puisse employer sans danger, est le terreau de fumier de cheval, entièrement consommé; encore est-il préférable de le mêler en petite quantité au compost indiqué plus haut. (!) H faut de même négliger toute autre espèce de conche ; fumier, feuilles mor- tes, etc.: parce que surtout celles-ci se refroidissent très vite : inconvénient immense, quant il faut les remanier ou les renouveler entièrement. TOME XIII, MISC. — NOV. 1866. 15 84 MISCELLANÉES. ARROSEMENTS. La quantité de l’eau et son mode de distribution sont également d’une importance capitale. Dans une petite citerne, placée, soit dans l'un des angles de la serre, soit au milieu des deux compartiments, on recevra les eaux pluviales, qu'on emploiera exclusivement pour les arrosements, et qui, par la situation de leur récipient, se trou- veront toujours, chose essentielle, à la même température que l'at- mosphère ambiante de la serre. Ues arrosements, selon l'état de la température extérieure, se feront une ou deux fois (au besoin), au moyen de seringages répétés; et, s’il y a nécessité, d’un bec fin d’arrosoir, versant modérément l'eau au pied de la plante. _ Ayant les seringages, il sera bon d'ôter pour un moment certaines Fougères, dont les frondes sont en dessous couvertes d’une épaisse efflorescence dorée ou argentée, que l'eau délaierait et entrainerait, au grand détriment de leur beauté, les Gymnogramma, par exemple (Voir aussi ci-dessous *). > REMPOTAGES. Les pots qu'on emploiera sont de deux sortes; pour les espèces buissonnantes, ils doivent être semblables aux pots ordinaires, mais plus larges que profonds ; pour les espèces rampantes, beaucoup plus larges et moins profonds, pour permettre aux rhizomes ramifiés de s'étaler tout à leur aise; * mais comme les Fougères, quoiqu'aimant l'humidité sans doute, ne supporteraient pas sans languir et périr la stagnation de l’eau au fond de leurs vases : un bon drainage, formé de petits cailloux, de tuiles ou briques bien concassées, est donc ici de toute nécessité, sans préjudice des trous d'échappement des eaux d'arrosement. Or, arroser et seringuer souvent, mais peu à La fois, doit être pour le cultivateur une règle absolue à suivre; il n'est pas besoin d'ajouter que, pendant la mauvaise saison, les arrosements et Fe seringages devront être excessivement ménagés, sinon même nuls. Les fibres radicales des Fougères buissonnantes sont extrême- ment ténues, très touffues, entrelacées, et forment en général une véritable teignasse. Elles sont par cela même fort voraces, et exigent deux rempotages par an : le premier avant le renouvellement de la végétation (du reste, elles sont presque toujours plus ou moins en végétation), le second à la fin de l'automne. On rafraichira les mottes avec précaution, et on les rempotera aussitôt dans une terre neuve, et préparée telle que nous l'avons indiquée ci-dessus (Zerres). 3 Pour les espèces rampantes, dont les fibres radicales sont beau- coup plus rares, distantes, plus courtes, il suffira d’un rempotage, soit automnal, soit printanier, MISCELLANÉES, 85 MULTIPLICATION. 12 (Par séparages). .Ce mode de multiplication des Fougères n'offre aucune difficulté, si ce n’est par la voie des semis, dont nous parlerons tout-à-l'heure. Lors des rempotages, on sépare des pieds-mères les rejetons des espèces buissonnantes, avec beaucoup de précaution, pour n'en pas blesser les fibrilles radicales, qu'il faut à peine raccourcir et les replanter aussitôt ; s'ils étaient chétifs, il serait bon de les couvrir d'une cloche pendant quelques jours, jusqu’à ce que de nouvelles frondes se soient montrées. Quant aux rampantes, on coupera nette- ment un ou plusieurs rameaux du rhizome, autant que possible à leur articulation, et on les plantera. de. même aussitôt; on ne tou- chera aux fibres radicales qu'avec une grande sobriété. Si la multiplication par séparage des Fougères herbacées, soit cespiteuses ou rampantes, est facile et productive, il n'en ést pas de même des espèces arborescentes. Celles-ci drageonnent peu ou point; on enlèvera donc avec beaucoup de précaution les jeunes drageons, qu'on plantera dans de petits godets, en les couvrant d'une cloche, jusqu'à parfaite reprise. En traitant des semis, nous reviendrons tout-à-l'heure sur ce sujet. | (Par semis). 11 n'est pas rare de voir germer de jeunes Fougères à la surface même des vases dans lesquels on les cultive. Dès qu’elles ont trois ou quatre frondules bien développées, que le collet vital est bien renflé, globuleux, on peut les enlever en douceur, les repiquer dans de petits godets, et les abriter de mème quelques jours sous cloche. Le semis offre de plus grands avantages, et pour le nombre des sujets à en obtenir, et pour des variétés et même des hybrides qu'on peut gagner. Dans ce but, on doit se procurer des vases, dits terrines, larges, mais très peu profonds, qu'on remplit au dessus d'un bon drainage, du compost indiqué, mais dont la surface devra être à 0,03-4 des bords, légèrement pressé, bien égalisé, au moyen de quelque ustensile plat. Cela fait, on secoue légèrement une fronde fertile de la Fougère qu'on veut multiplier, et dont on s'est assuré au préalable que les spores sortent des sporanges (Voir ci-dessus, même volume, Miscella- nées, p. T0, FÉCONDATION DES FOUGÈRES), sur la terre des terrines, et sans en couvrir les graines; on bassine bien légèrement, on couvre le tout d’une vitre, et l’on place l'appareil dans le coin le plus chaud de la serre. Chaque jour, on essuie deux fois au moins la vitre, pour éviter la chute des gouttelettes aqueuses qui s'y forment, et qui retomberaient sur le semis, au grand détriment des spores en ger- mination. Chaque jour, aussi, on enlèvera soigneusement, au moyen TOME XII. MISC, — NOV, 1866. 46 ‘86 MISCELLANÉES. d'une très fine pince, (1), toutes les herbes parasites, les marchantia, les conferves et les mousses surtout, etc., dont la croissance vigou- reuse et rapide étoufféraient bien vite le jeune plant. Les jeunes plantules ne tarderont pas à se montrer; et dès lors, comme elles seraient contiguës, entremèlées, il faut les séparer, les répiquer, à un centimètre et demi de distance les unes des autres, et dans une autre terrine, préparée ainsi qu'il a été dit; puis, mêmes soins, même surveillance; bientôt une végétation luxuriante aura lieu, et alors les jeunes Fougères seront repiquées dans de petits godets isolés, recouverts d'une cloche, et traités enfin comme les séparages dont nous avons parlé. CHAUFFAGE. . Le seul mode de chauffage qui convienne à la culture dés Fou- gères, est celui par la circulation de l'eau bouillante dans les tuyaux d'un Thermosiphon. L'appareil est trop connu pour que nous en “donnions ici la description; seulement nous recommandons l'emploi des tuyaux en tôle de cuivre rouge, de préférence à ceux en fer, et ‘de ces derniers à ceux en zinc. Les tuyaux de cuivre, en outre, du- rent plus longtemps que le fer, et offrent l'avantage de s'échauffer presque instantanément; ceùx en fer s'échauffent beaucoup plus len- tement, conservent, il est vrai, plus longtemps leur chaleur; mais l'émanation de celle-ci est moindre en raison de leur épaisseur ; aussi est-on obligé de leur donner un calibre plus capable; ceux en zinc Chauffent évalément vite, mais se refroidissent plus tôt, et sont plus sujets aux fuites d'eau que les deux autres. | _ En quelque métal que soient construits les tuyaux, deux au moins, tuyaux de retour, doivent en dessous de chacun des deux com- partiments passer au-dessous du plancher qui sert de couche, et presque à le toucher ; tandis que deux autres, tuyaux de départ, un de chaque côté au moins, doivent longer le devant, le derrière et les côtés de la serre, pour en chauffer l'atmosphère. Nous ne par- Jlons pas des petits tuyaux d’aérage, etc. ; c'est l'affaire du construc- teur. Enfin, le nombre des tuyaux, la capacité de la chaudière, etc., dépendent des dimensions de la serre ; plus elle sera vaste, plus elle exigera de tuyaux pour y répandre une surface de chatde sufti- sante, On n'oubliera pas, chose essentielle, le tube de verre, pour indiquer la hauteur de l'eau en circulation, et la nécessité d’en ajou- ‘ter de nouvelle au besoin. i : | Nous avons à peine besoin d'ajouter, que dans la serre » » où Huntleya cerina (Critiques et dissertation : » » 75 Hyndils sanpinolent® , . . . , à >; — » » D) MDP TISSUS Lindenl , : . "1. à . . : «4 Fsie-6l JAOTOIRE MICRNRRE ee + un. . > \ » » 62 EE à à. . » » 75 TT NT SR ee et D Ci ” 0 HORUIRE DICO. Te 2 | à » » D9 DIE PESODS 5 4 SE We ee 8 » “49 UNS ADO ee + en sn D ve ein » 57 Busspnda. ufeols "4. . < , AU, . , Verso PI. 482 Myrsiphyllum asparagoides . ... , , . . . , . . . . Miscell. page 55 Nierembergis Veitchii. . . ,.24.° >. "4 * MEN PA + Re AT Peperomia marmorata, . , : . . . à RS M nn Piipocieut BOCOINR 5. . : à e... +. 3ENO El HOME nn «1 + so ci. Re POP ER DT in, ee . +, «<-Misccll. page 80 Polychilcs Coran Cervie. , 0 RE _ F.. 56 Rhododendrum Fortunei. . . . . . . ee #74" + Hot. 2 + pire Saccolabium ampullaceum . Lo set à fe 75 Sanchezia nobilis . . x LS: mu ., Verso PL 495 Sparaxis pulcherrima . pe A nr « .s. Miscell. page. 6 Tillandsia xiphidioïdes , . . D nr os Non ». ». 50 Fhibaudia cordifolime. 55 42e NO... . Ibidem. Tr er sun » page 49 TABLE DES MATIÈRES. 105 4 “Floraison du Dracontium asperum. . + + + + + + + Misc. page 14 : De la Delairea odorata (genre distinct) . . + + + + + + 4e verso PI. 476 : Un mot sur le Lodoicea Sechellarum . + - + + + + + Sub. PI. 479 + Du genre Yucca OR +. Li À Misc. page 90 ee - Critiques au sujet de l’étymologie et de la prononciation du mot Vue ED ne + le + 0 © 0 Mise. page 90 Remarques au sujet des espèces d’Yucca. . . . $ s » 4100 Hyophorbe Verschaffelti (annotation n° 4) . . . . . + : Si l’on dit frondes, on peut dire frondules. Fronde, frondule, fronduline; penne, pennule, pennuline. Ces diminutifs ont leur raison d'être pour la clarté des descriptions (Nog.). 2° recto ibid. Amertume du chou palmiste . + + + + + + + + + + : 2e verso ibid. Les deux Drummond. . . . + : Re ee à 0 NO) PL Orthographes diverses du genre Bougainvillea. . . . . … Note (1) PI. 466 Encore et une dernière fois Orchidaceæ et Orchidées sont des _ barbarismes . . . . ÉORCE Le Note (1) PI. 475 Du mot Angræcum (étymologie). «+ + + + + + + * +. HS PL. 475 . Particularité historiques et littéraires du Figuier . . -. : s Sub. PI. 476 . Une deuxième espèce d'Aucubas, Pe + + ++ + 9e verso PI. 480 Orthographe vraie du Fureræ 1, Fürcroya (Fourcroya) . Note (1) 2e recto PI. 481 En Botanique, l’a est pas une épine. . . . + Note (?) 1°" verso PI. 487 Diminutifs proposés du pétiole k du pédoncule . . . : DT ‘Note (1) PI. 489 Drupelle (idem) , multiple de Drupe . + - + . | Note (?) 4er recto ibid. Particularités historiques et littéraires du genre Ainus . . . Texte, PI. 490 Hiver, poésies . . | me : + + + : ÉAUEer Texte, PI. 492 Encore une fois columna et gynostema . « + + + + + + Note ui . 495 De même columna staminea et androphorus . + , « Now PE 496 Le nom de Parmentière devrait être substitué à celui si ridicule du dé Port Dre À + D, ss + + Misc. page 24 Synonymie de l'espèce Ferdinanda eminens (son genre vrai). : A » A5 Orthographe vraie du Corysanthes …. RS oi 1e DOBCIR 46 Trianæi (barbarisme!), écrivez Trianæ (génitif de Trrana) . Note (?) » » 56 Cochliostema odoratissimum (noms corrects donnés par l’auteur . du genre) - #4.