pa Ve, à cr | ; re] ee FE A "FO " b | ë \ à , È k ‘ Gme Série. L] TOME 3°. 4 Livraison. 15 Janvier 1896 LILLUSERATION HOFEICOLE Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES SES- BRANCHES publié sous le patronage de J:_ LPNEEN Directeur : LUCIEN LINDEN RÉDACTEURS PRINCIPAUX : ÉMILE RODIGAS MAX GARNIER Numéro paraissant le 15 du mois Numéro paraissant le 30 du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE : - est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires es artieles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Pages Pages TE ET PLANCHE COLORIÉE y À Chronique horticole Hu 5 Plantes ne ou inside D de Le Cypripodiu insigne Luciani Em. Rod. 1 Nouveaux Canna . . 1,120 000,001 À Fig. 1. Theëmomètre avertisseur, « . + u Petites notes Fe me A ne ou ma 19 ». 2, Ganna hybride Ha, 0 , + 7 PRIX DE L'ABONNEMENT : 5» FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE DÉPOSITAIRES POUR LA FRANCE Messieurs Dallemagne et Ci°, horticulteurs à Ramhontllek (Seine et done Paraît le 15 et le 30 de chaque mois ,On s’abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles. Gand, impr, Bug. Farmer. nt, LES ANNONCES HORTICOLES (Graines, bulbes, arbustes, outils, matériel, construction de serres, chautiages, engrais, insecticides, ameublements, etc. TROUVENT DANS LA COMBINAISON DU « JOURNAL DES ORCHIDÉES > et de < L'LLUSTRATION HORTICOLE > #æ La meilleure et la plus large publicité = Ces journaux sont lus par tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à l’horticulture Se de d. 7 Ld n) Les annonces paraissant à la fois dans L’Illustration Horticole et dans Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d’horticulture : Leur circulation est universelle, NN. BB. — Un contrat passé avec une grande maison d’horticulture lui assure le #0nopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelles de serre. &æ On est prié de faire parvenir les insertions à la régie des annonces de L'Tustration Horticole et än Journal des Orchidées 100, rue Belliard, à Bruæelles, avant le S et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l’un de ces journaux. Tout Abonné de L’Illustration Horticole qui souscrira au Journal des Orchidées recevra les deux journaux pour le prix de 2@ franes par an. — S'adresser au Bureau de ces Journaux. CHRONIQUE HORTICOLE 15 Janvier 1896. Araucaria Cunninghami. — Cet arbre fournit aujourd'hui dans la Nou- velle-Galles du Sud le bois de menuiserie ordinaire en remplacement du sapin blanc d'Europe. Dans le bassin du fleuve Richmond, cet Araucaria atteint jusque 50 mètres de hauteur, sur 1 mètre à 1"30 de diamètre. De grandes quantités sont utilisées comme bois de chauffage, ce qui semble regrettable, le bois étant richement coloré et nuancé de brun. L'ébéniste et le tourneur pourraient en tirer un excellent parti. * x » Rose La France. Cette superbe variété, obtenue naguère par M. LAFFAY, à Ville d'Avray, est toujours une des meilleures parmi les rosiers hybrides remontants. Notre confrère The Garden la désignait dernièrement comme une des plus méritantes pour la floraison automnale. Cette appréciation a été pleinement confirmée dans nos cultures en septembre dernier : jamais nous n'avons vu des fleurs plus parfaites, mieux colorées, plus finement par- fumées. - Citrons de Californie. — Les cultivateurs de citronniers en Californie ont appris à soigner leurs fruits. Cette année, d'après The Tribune, ils ont réalisé de petites fortunes : telle plantation établie depuis dix ans a produit jusque 9000 francs de bénéfice par hectare. Nous supposons que la plantation est exceptionnellemént bien conditionnée et l'année exceptionnellement favo- rable. Heureux cultivateurs ! ; Théorie et pratique. — Le temps est loin où les Gantois avaient fait un grief à CHARLES MORREN de ce qu'il avait osé dire que « l'horticulteur marche en aveugle quand la théorie ne l'éclaire pas. » Aujourd’hui cette Opinion est plus générale. M. MEEHAN raconte dans son recueil mensuel (Mechan's Monthly) que jadis la jeunesse studieuse se heurtait souvent aux jeunes praticiens qui prétendaient qu’il était facile, p. e., de bien cultiver les pommes de terre sans connaître leur patrie ni la nature du tubercule. Le ue EE — jardinier qui lisait ne valait pas grand'chose. Seulement, ajoute M. MEEHAN, celui qui n'a pas étudié, n’a jamais progressé dans sa profession; il est resté praticien. sachant manier la bèche et la pelle, rien de plus. * Variation des plantes. — Dans les derniers temps, plusieurs savants, tels que ALEXANDRE BRAUN et CHARLES DARWIN, ont établi qu’un principal facteur de la variabilité dans les plantes se trouve dans l'augmentation de l'apport de nourriture ou fumure. Ici encore il convient de rappeler qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. En effet, d'après Garden and Forest, le 6 novembre 1895, le professeur BAILEY a rapporté dans une de ses leçons que JAMES BUCKNAN, qui fut professeur d'agriculture au collège royal agricole de Ciren- cester en Angleterre jusqu'en 1863, a laissé un manuscrit dans lequel il expose la même théorie en comparant le développement du tissu cellulaire à celui de la graisse chez les animaux. Dès qu’une plante qui se trouve dans des condi- tions de climat et de sol convenant à sa nature, reçoit un excès de nourriture ou une abondante fumure, il y a pléthore, et cette circonstance du développe- ment du tissu cellulaire peut être reproduite par voie de sélection et de culture dans des conditions identiques. Jardins flottants de Mexico. — Les jardins flottants proprement dits n'existent plus ni à Mexico ni dans le voisinage immédiat de cette capitale. Néanmoins les fameux Chinampas offrent toujours une attraction nouvelle aux visiteurs de ces régions et le canal La Viga présente, surtout le dimanche, un attrait fort vif. Les barques qui couvrent le canal sont chargées de tous les produits les plus variés des jardins : des fleurs de toutes sortes égayent l’en- combrement des mille objets exposés en vente; les roses, les œillets, les pelar- goniums, les fuchsias et surtout les pavots de toutes nuances et grands comme les plus grandes fleurs de pivoines. Les jardins flottants proprement dits qu'il avait fallu établir autrefois, quand la vallée était inondée, dans le but de produire les légumes nécessaires aux habitants de Mexico, ont cessé depuis le commencement de ce siècle et ils sont remplacés par quelques ilots conservés sur le lac Texcoco et suppléés par les bateaux qui couvrent le canal La Viga. Conifères, cultures d'essai. — Nous avons eu l'occasion déjà de parler de l'Arboretum qu'un jurisconsulte d'Utrecht, M. J. H. SCHOBER, a établi à sa campagne de Schovenhorst près de Putten. Cet arboretum a été visité par M. C. A. DANA, de New-York, qui consacre à sa visite un article très élogieux publié dans Garden and Forest. Le but poursuivi par M. SCHOBER est em- preint d'un pur patriotisme; ses plantations, qu'il commença en 1848 et qu'il ss - Vi continue malgré son grand âge, sont destinées à démontrer quels sont les coni- fères qui conviennent le mieux aux conditions particulières de la Néerlande. Généreux donateur. — En 1894, le duc DE BEDFORD a fait don d’une ferme fruitière modèle au Conseil de Bedfordshire ; l'année dernière, il a ajouté à ce don une ferme de 200 acres (près de 100 hectares) située à Ridgmont avec les bâtiments nécessaires à l'installation d’une école d'agriculture placée sous la direction du Conseil. La ferme expérimentale de la Société royale d'agri- culture, don d’un précédent duc DE BEDFORD, est située dans le voisinage ; Ridgmont devient ainsi un centre agricole intéressant. Thermomètre avertisseur. — Cet appareil est loin d'être apprécié comme il le mérite. Son invention remonte déjà à un quart de siècle et quels sont les amateurs de culture qui le possèdent? Et pourtant quoi de plus utile que d'être averti dans son cabinet de travail, dans son bureau EN où même dans sa chambre à coucher, des brusques + modifications de température se produisant dans telle ou telle serre? Le thermomètre avertisseur est une heureuse application de l'électricité au thermomètre. C'est un thermomètre métallique à maxima et à minima dont l'échelle, graduée comme celle d’un ther- momètre ordinaire, est munie de deux boutons mo- biles que l'intéressé arrête à l'endroit voulu par lui, par exemple à cinq ou dix degrés centigrades au- dessus de zéro pour la température la plus basse, tandis qu’il arrête l'autre bouton à 20 ou 30 degrés pour la température la plus élevée, qu'il ne veut pas dépasser, Aussitôt que l’un des deux points déterminés par les boutons est atteint, immédiatement cette indication est transmise par une sonnerie électrique. Le thermomètre à maxima et à minima est déjà d’une très grande utilité, puisqu'il indique, par exemple, le résultat du chauffage de la nuit. Le thermomètre F ig. 1. — Thermomètre avertisseur indique aussi ce résultat, mais il l'indique 2 ré au moment même auquel le maximum et le minimum sont atteints ; il fournit donc à l'instant un contrôle précieux de l'exactitude ou de la ponctualité du Chauffeur, Le thermomètre avertisseur entièrement établi revient à environ Soixante francs. * * + ——N Fruits du Canada, de Nouvelle Zélande et de Géorgie. — Les fruits envoyés jusqu'ici du Canada ont été généralement des pommes d'automne ; maintenant le Cold Storage, établi aussi bien sur les chemins de fer que dans les bateaux transatlantiques, va permettre d'amener également d'autres fruits de cette région. Il est question de faire sur une large échelle l'exportation, plus spécialement de la province d’Ontario, de poires, prunes, tomates et même de pêches. D'après le Farming World, les plantations fruitières ont été faites en Nouvelle Zélande sans choix et sans méthode et les produits ne pourront lutter d'ici longtemps avec ceux de la Tasmanie ni des États-Unis. Dans ces États, les récoltes deviennent de plus en plus considérables ; la Géorgie seule a donné cette année 300,000 barils de poires, soit 800,000 boisseaux. Contre les mites. — La naphtaline est la substance dont l'emploi rend les services les plus efficaces pour préserver contre les mites les vêtements, les pelisses, les tapis. Il suflit de disposer ça et là de petits sacs de coton ou de toile contenant quelques grammes de naphtaline pour être à l'abri de ces dangereux aptères. Une espèce de Labiée du Cap de Bonne Espérance, le Germanea urticifolia, arbrisseau qui atteint un peu plus d’un mètre de hauteur, jouit aussi d'un certain renom sous ce rapport. Les tiges et les feuilles, rapidement séchées à l'air et réduites en poudre, dégagent une odeur spéciale, nullement désagréable, qui fait fuir les insectes. Le Germanea urti- cifolia a de grandes feuilles ovales obcordées et porte des grappes de jolies fleurs bleues. Il existe dans quelques collections de plantes du Cap et est assez répandu à Gand sous le nom de Plectranthus fruticosus, comme plante anti- rhumatismale. * x + Fleurs en Amérique. — Nos lecteurs savent que la fleur coupée est en grande faveur dans certaines villes américaines. À New-York, par exemple, les roses valent à Noël deux dollars la pièce; aux premiers jours de novembre dernier toutes les fleurs de la variété de chrysanthème jaune H. L. Sunder- bruch trouvaient couramment acquéreur à un dollar pièce. Récemment L'Illus- tration Horticole (1895, p. 374) citait les 20.000 grappes de muguet employées au mariage du Duc DE MARLBOROUGH avec Miss CONSUELO VANDERBILT'; les autres fleurs blanches étaient en proportion. A St Louis (Missouri), au mariage de M. vON GONTARD avec M'® CLARA BUSCH, la fille du richissime brasseur, les fleurs et les plantes décoratives ont coûté plus de 150,000 francs. Le Moineau, notre auxiliaire. — La Revue scientifique a publié l'an dernier un plaidoyer en faveur du hardi passereau qui ferait une véritable hécatombe de chenilles, charançons, pucerons, papillons, hannetons et autres RAT po ennemis des cultures. Il parait qu'on a beaucoup exagéré son esprit dévas- tateur et qu'il ne consomme pas au-delà de 2 kilogrammes de blé par an pour se payer de ses services. Dans le jardin de l'École d'horticulture de Gand, situé au milieu du parc public, il rend la plupart des expériences difficiles ou aléatoires; néanmoins, nous le faisons nourrir par les temps de neige. * x x Kickxia africana, espèce à caoutchouc. — On dit que jusqu'ici on n'a pas trouvé de caoutchouc au Congo et que le Gouvernement de l'État a fait des tentatives infructueuses pour l'y introduire. Si l'on n'a pas réussi dans ces essais, C’est que l’on s’y est pris de la façon la plus inexpérimentée. On a expédié de Singapore au Congo, par voie d'Anvers, un millier de boutures de l'arbre à caoutchouc, Zsonandra Percha, qui ont eu le temps de dessécher en cours de route. L'essai, dit la Belgique coloniale, a complètement échoué. Cela n’est pas étonnant; il aurait fallu, non des boutures, mais des plants spécialement soignés durant le voyage. Cet essai nous rappelle celui de la culture de l'asperge à Boma : on s'était borné à semer les graines, et le semis n'avait donné la première année que de fines tigelles et pas de gros turions… comme l’asperge en donne chez nous la cinquième année… et on en concluait que la culture de l’asperge était impossible au Congo. Ajoutons que si l'on n'a pas trouvé de caoutchouc au Congo, c’est probablement qu'on a mal cherché. En effet, puisque d'après le Kew Bulletin de novembre 1895, le Kickxia africana s'étend depuis Sierra Leone jusqu’à la Côte d'Or et au-delà des rives du Niger jusqu'à la Baie de Biafra, il doit exister aussi dans l'État _ même. Cette Apocynée donne un caoutchouc de qualité supérieure, qui fait déjà l'objet d'un grand trafic sur la Côte d'Or. Les essais ont commencé en 1882; aujourd'hui la valeur commerciale du produit dépasse cinq millions de francs pour l'exportation de la colonie anglaise. * x Monument de Pierre Joigneaux. — M. VIGER, Ministre de l'Agriculture en France, a présidé le 145 décembre dernier à l'inauguration du monument élevé à la mémoire de PIERRE JOIGNEAUX, dans la Cour d'honneur de l'École d'horticulture de Versailles. Le monument consiste en un buste en marbre blanc posé sur un piédestal. L'auteur du Livre de la Ferme et des Maisons de Campagne, des Conseils à la jeune fermière, des Lettres aux paysans, le modeste conférencier de nos Ardennes pendant ses longs jours d'exil, l'infati- gable vulgarisateur est trop connu de nos lecteurs pour que nous ayons besoin de rappeler qui fut PIERRE JoIGNEAUx. Nous ajouterons seulement qu'il a voulu doter la France d'une institution nationale d'enseignement horticole 10). et que c'est cette école de Versailles même qui est appelée à conserver pré- cieusement sa mémoire. M. Charles Baltet, le pépiniériste troyen bien connu, vient d'obtenir un prix Montyon pour son ouvrage sur l'Horticulture dans les cinq parties du monde. Nous le félicitons de ce nouveau succès. Liquidambar styraciflua. — DOWNING dans son ouvrage magistral sur l'architecture des jardins recommandait avec raison cet arbre comme un des plus grands et des plus beaux ornements du paysage. Cet arbre, disait-il, conserve sa fraicheur pendant tout l'été, et ses feuilles, régulièrement palmées, le font distinguer aisément parmi les autres arbres. Mais, quand vient l’au- tomne, il prend sa plus joyeuse livrée et se revêt de couleurs presque trop brillantes et trop vives ; son feuillage, d’un rouge pourpre foncé, fréquemment nuancé et quelquefois même teinté de jaune orangé, constitue la source d’une réelle variété dans les jardins. Lorsque l'automne est sec et chaud, l'effet devient magique. Tel a été le cas cette année. * x x M. Jules Blanchard, ancien jardinier-chef du Jardin de la marine à Brest, est décédé subitement le 42 décembre 1895. C'était un excellent pra- ticien et en même temps un homme de science. M. J. BLANCHARD ne comptait que des amis. Arboretum Vanderbilt. — Un fils du célèbre milliardaire américain pos- sède à Biltmore, dans la Caroline du Nord, deux mille hectares de bois qu'il est en train de reconstituer. Il y a réuni, pour en faire l'essai et la culture, toutes les espèces d'arbres qui sont rustiques dans cette région. La direction de cet arboretum est confiée aux soins du Dr SCHENCK. Rameaux à fleurs. — C'est surtout après les premières gelées qu'il est facile d'obtenir dans les appartements des floraisons parfois surprenantes et toujours très agréables. Lors de la taille d'hiver, le jardinier doit supprimer parfois de nombreux rameaux d'arbres fruitiers. Ce sont particulièrement les fines branches des pommiers, des cerisiers et des abricotiers qui fournissent de riches floraisons après avoir été plongées dans de l'eau tiède additionnée d'un peu de sel. Comme le rappelle le Veldpost, les vases doivent être placés près de la lumière. On renouvelle l'eau tous les trois ou quatre jours et l'on mouille chaque jour les ramifications, sinon les inflorescences se développent mal. ÉM. RoDiIGas. copyright reserved L'ILLUSTRATION HORTICOLE A. Goossens pinx. se nr ; : nn LES D je a : ne, = + Le Fi Ô & É Te it PRE CYPRIDEDIUM INSIGNE LUCIANTI EM. ROD. nn. ” P. De Pannemaeker chrom: Pl XLIX CYPRIPEDIUM INSIGNE LUCIANE pu, non, Depuis deux ans environ, plusieurs variétés nouvelles du Cypripedium insigne sont venues tour à tour faire sensation dans le monde orchidophile, où cette célèbre espèce est tenue en si haute estime. Aucune sans doute, n'égalait les mérites de celle que nous figurons aujourd'hui, et qui nous paraît appelée à éclipser toutes ses devancières. On avait déjà vu précédemment des variétés peu maculées, et plus ou moins nuancées de jaune; mais celle-ci est un véritable albinos, ne présentant aucune trace de pigment brun. La fleur, de bonne dimension et d'un cachet superbe, est entièrement d'un jaune luisant, légèrement teinté de verdâtre à certaines places, notamment sur le sabot et à la base des pétales ; le pavillon, vert clair à la base, présente une bordure blanche très large ; il ne porte aucune macule brune, mais seulement deux ou trois gros points ombrés de jaune bronzé pâle, à peine visibles de très près. Le pédoncule est d'un vert jaunâtre, et non brun sombre comme dans les formes ordinaires de l'espèce. Gette superbe variété a fait son apparition vers le milieu du mois de novembre dernier dans le lot de Cypripedium insigne montanum importé en 1895 par l'établissement bruxellois L'HORTICULTURE INTERNATIONALE, et qui a produit tant de nouveautés remarquables. Elle a été exposée au meeting de L'ORCHIDÉENNE du 24 novembre, où elle a obtenu un Diplôme d'Honneur de 1"° classe à l'unanimité et par acclamation. Nous l'avons dédiée à M. LUCIEN LINDEN, et nous ne doutons pas qu'elle ne jouisse d’une réputation aussi grande, mais plus durable, que celles des fameux C. à Maulei et Chantini aujourd’hui surpassés par les découvertes récentes, plus grande aussi que celle du €. à. Sanderae, qui ne nous paraît pas aussi nettement distinct ni aussi beau. C'est un fait bien remarquable que ce lustre nouveau jeté tout à coup sur une espèce ancienne, que l'on croyait connaître complètement, au sujet de laquelle il semblait que l'on n’eût plus rien à apprendre, et qui révèle brusquement des merveilles non soupconnées. Les dix dernières années ont été fécondes en surprises de ce genre; il suffit de rappeler le Cattleya labiata retrouvé et .— 42 — enrichi de tant de variétés supérieures, et le groupe des Catasetum macro- carpum et Bungerothi. De même le Cypripedium insigne, connu depuis 1820, et dont les variétés Maulei et Chantini, vieilles de trente à quarante ans, semblaient avoir dit le dernier mot, a fourni toute une série de merveilles nouvelles depuis les importations de la section montanum. La variété Luciani, sans doute, restera toujours exceptionnelle et très rare, comme les Cattleya blancs, le Cypripedium Lawrenceanum Hyeanum et les autres albinos; mais elle permet de juger l'étendue des variations que pré- sente le C. insigne, et elle ouvre un champ nouveau à l'ambition des amateurs qui achètent des importations de cette belle espèce. | EM. RopiGas. PLANTES NOUVELLES OÙ RECOMMANDABLES Dicentra canadensis. — Le genre Dicentra comprend plusieurs élégantes plantes vivaces répandues sous les noms de Diclytra et de Corydalis. Dans les États du nord de l'Amérique et plus particulièrement au Canada, on rencontre fréquemment dans les bois rocheux le Dicentra canadensis aux fleurs parfu- mées, blanches, teintées de pourpre, s'épanouissant en abondance durant les mois de mai et de juin. Les feuilles sont glaucescentes et finement découpées. Les tiges florales sont gracieusement inclinées. C’est une espèce à ajouter aux plantes vivaces de nos rocailles. Le Journal of Horticulture en publiait der- nièrement une jolie gravure. : Leucophytum Browni. — Nous trouvons cette plante renseignée dans les Gleanings du Journal of Horticulture comme convenant spécialement pour tracer des lignes dans les parterres mosaïques parmi les Alternantheras. Le feuillage est blanc d'argent. On multiplie la plante de boutures faites avant le milieu de septembre. Pour cela on prend les têtes des pousses à 0"05 et on les pique près à près dans des terrines en sol sablonneux, mises sous châssis froid. Elles s’enracinent après l'hiver, sont repiquées en mars et fournissent de bonnes plantes au milieu de mai. * * x Eremurus bucharicus. — Charmante espèce découverte par A. REGEL dans la Boukharie orientale, ayant de l'afinité avec Æ. Olgae et E. angustifolius; elle est décrite et figurée dans la Gartenflora du 1° novembre 1895. Feuilles linéaires lancéolées, plus courtes que la hampe florale, qui atteint jusque 0®80 de hauteur et porte de nombreuses fleurs blanches, disposées en grappe PR TE RE © Fo déliée. Comme pour les autres Eremurus, on lève les bulbes de terre après la maturation des graines et on les replante en octobre à 007 ou 008 de profondeur. Pavots d'Orient variés. — La Revue Horticole consacre à ces brillantes fleurs sa planche du 1% novembre. L']Uustration a déjà signalé, 1895, p. 142, les colorations obtenues et plus spécialement la variété Blush Queen. « L'aire de variation de ces nouveaux pavots vivaces, dit M. S. MOTTET, dans la Revue précitée, s'étend maintenant depuis le blanc presque pur, en passant par le rose, le rouge clair, l'écarlate, le rouge amarante, le ponceau et le rouge brun, pour arriver au lilas, au mauve, au lie de vin et jusqu’au violet rougeâtre. » Ils sont issus du croisement du Papaver lilacinum (forme du P. bracteatum) par le P. bracteatum type et sont donc des métis. Ils constituent une race nouvelle qui mérite d’être propagée dans les jardins. Rhododendron Numa. — On a beaucoup remarqué à la section scienti- fique de la Société royale d'horticulture de Londres, le 12 novembre 1895, un Rhododendron hybride provenant du croisement du ÆRhododendron indico- javanicum par le Rhododendron multicolor var. Curtisi. Le produit obtenu à l'établissement Verrcx porte de grandes fleurs d'un rouge orange foncé ; les fleurs ont le tube plus court que celles du R. indico-javanicum, d'où il est permis de conclure que la forme de la corolle est transmise par le sujet dont on a pris le pollen, tandis que la fleur femelle transmet la couleur ainsi que le feuillage qui est lancéolé, plus grand et plus large que la feuille du R. multicolor var. Curtisi. À Hemerocallis minor. — Notre confrère américain The Garden and Forest recommande cette petite espèce comme une des plus jolies et des plus rustiques parmi les plantes vivaces à floraison estivale. Ce n’est pas une nou- veauté, mais elle est peu répandue. Elle est originaire de la Sibérie orientale. Ses fleurs, disposées en bouquets sur une tige grèle de 060 de longueur, sont jaune pâle et agréablement odorantes. La plante ne doit pas être confondue avec le Funkia minor, dont les fleurs sont d’un blanc lilacé et dont les feuilles sont lancéolées, tandis que celles de l'Hemerocallis minor sont presque linéaires. Carpinus japonica. — Ce joli arbre est signalé par M. ÉD. ANDRÉ dans un dernier numéro de la Revue Horticole pour sa forme élégante, régulière et compacte, se distinguant de ses congénères par la nervation très accentuée de ses feuilles et la couleur brun rouge foncé de son écorce. D'après le pro- (À fesseur SARGENT, cet arbre atteint, dans sa patrie, le Japon, une quinzaine de mètres de hauteur. Il l'appelle Carpinus Carpinus; il est répandu dans les montagnes de Hakone et de Nikko. * x x Pueraria Thunbergiana. — C'est une liane d'origine japonaise qui, par son port et son feuillage rappelle un haricot gigantesque. Les fleurs rouge vif naissent en bouquets allongés au sommet des tiges; celles-ci atteignent une très grande longueur. Dans la pépinière de M. SPAETH, à Rixdorf près de Berlin, un exemplaire de cette espèce vivace mesure actuellement une lon- gueur de douze mètres. Cet exemplaire a été semé il y a deux ans. La plante est d’une rusticité parfaite dans nos régions. * * + Deutzia Lemoinei. — Deux espèces de ce genre, les Deutzia gracilis et Deutzia parviflora, ont servi pour la pollination qui a produit cet hybride. I obtint l’an dernier à la Société nationale d'horticulture de France le premier prix avec un Certificat de mérite de première classe. Le Deutzia gracilis, d'origine japonaise, fut introduit par SIEBOLD et répandu par M. Josepx BAUMANN, de Gand. Ce Deutzia est considéré à bon droit comme un des meil- leurs arbustes à forcer. Le Deutzia parviflora vient du nord de la Chine et de la Sibérie, d'où il fut introduit au Jardin botanique de St Pétersbourg; il passa de là dans l'Arnold Arboretum qui en envoya quelques branches à M. LEMOINE, à Nancy. Le pollen du D. gracilis fut employé à la fécondation du D. parviflora. I] en est provenu une série de plantes dont plusieurs acquirent près d’un mètre de hauteur donnant dès le commencement de mai de nom- breux bouquets de fleurs. Le Deutzia Lemoinei est intermédiaire entre les deux ascendants : ses branches sont plus érigées, plus fermes que chez le D. gracilis, plus régulières, moins longues et plus nombreuses que chez le D. parviflora. Les inflorescences se développent à toutes les aisselles des rami- fications ; elles se montrent de bonne heure et régulièrement. Ce sont des panicules érigés, ramifiés, parfois coniques, de quinze à vingt grandes fleurs S'épanouissant bien, du plus beau blanc. On en fait le plus grand éloge. * * * Iris parvar. — Hybride obtenu par M. FORSTER du croisement de l'Jris paradoxa et de l'Jris variegata. La plante a un rhizome court, épais et traçant, les tiges ont environ 035 ayant deux longs scapes dont l'un porte deux fleurs et l’autre une seule. Les segments floraux, à bords crispés, sont d'un beau pourpre vineux avec une veine médiane plus foncée et des lignes blanches. * * x 15 — Clitoria ternatea, — Le genre Clitoria renferme un certain nombre de jolies espèces frutescentes aux grandes et élégantes fleurs. Dans l'espèce . ternatea, ces fleurs, d'un beau bleu d'azur, sont relevées par une zone blanche disposée en fer à cheval. C'est une Légumineuse voluble que l'on a tort de traiter exclusivement comme si la serre chaude lui était indispensable. La plante n'exige pas cette température élevée, qui lui donne, il est vrai, un développement plus considérable; mais elle fleurit parfaitement en serre tem- pérée, sans toutefois y mûrir ses graines. Pelargonium à feuilles de lierre. — L'Ilustration Horticole a insisté précédemment (1895, p. 371) sur le parti que le jardinier peut tirer de cette précieuse plante. La Revue Horticole a donné en novembre dernier une liste des principales variétés groupées en deux séries, Dans la première sont com- prises celles qui, par leur végétation ramifiée, conviennent le mieux pour l'ornementation des parterres et la culture en pots ; dans la deuxième série ont trouvé place les variétés à végétation plus vigoureuse, produisant des sarments plus allongés. Citons dans le premier groupe : Apollon, fleur rose tendre, centre blanc. : Henri Theulier, rouge cerise refleté feu. B. Lepage, gr. fleur mauve rosé. ligné pourpre foncé. Cardinal Lavigerie, fleur rouge orange. Jeanne d’Are, gr. fleur blanc pur. Distinction, rose de Chine clair pointillé La France, gr. fleur lilas mauve rosé. rmin M°le Augusta Wouters, gr. fleur double ca . Eblouissant, gr. fleur rouge feu. rose vif. Fantaisie, fleur très pleine, violet rosé clair, Merveille, fleur violet teinté cerise, Flambeau, fleur rouge garance, Dans le deuxième groupe : Auguste Hardy, gr. fleur écarlate vif. M"° Crousse, gr. fleur rose frais. Burgmeister Feldmann, carmin pourpré M. H. de Vilmorin, gr. fleur cerise aurore violet. vif, Conquête, gr. fleur amarante velouté veiné M. L. Vignon, rouge aurore clair teinté foncé. magenta. Galilée, très gr. fleur rose. M. Vaury, tr. gr. fleur rose violacé maculé Henri Regnault, rouge pourpre teinté ama- pourpre foncé. rante, Pierre Duchartre, tr. gr. fleur rose magenta Kelung, gr. fleur magenta clair. igné pourpre. Le Centenaire, tr. gr. fleur riche solférino. Tupa montana. — MM. HAAGE et ScHmipr, d'Erfurt, annoncent, sous ce nom, une Lobéliacée, d'origine chilienne, dont ils font le plus grand éloge. Chaque plante, bien développée et ayant quelques années de culture, émet, dans le courant de l'été, cinq ou six hampes florales atteignant 1"50 à 1"60 dont en la partie supérieure, sur une longueur de 060 à 0"70, se garnit d'une centaine de fleurs et boutons d'un coloris écarlate foncé. Par son habitus la plante ressemble au Lobelia fulgens Queen Victoria. Elle se multiplie de graines comme les Lobelia fulgens. Il est bon, disent MM. HAAGE et SCHMIDT, de l'hiverner en serre froide. La description et la beauté de la nouvelle venue nous rappellent le Lobelia tupa coccinea qui faisait déjà partie en 1846 de la collection de Lobélies du D' RopiGas, à Saint-Trond. Cette dernière plante résistait à nos hivers sous une simple couche de feuilles mortes. EM. KR. NOUVEAUX CANNA Une race nouvelle a fait son apparition dans ce groupe déjà si riche en variétés à fleurs nombreuses, grandes et de coloris variés. C’est aux habiles semeurs MM. DAMMANN et Cie, horticulteurs à San Giovanni a Teduccio, près de Naples, et plus spécialement à M. SPRENGER, un des associés de l’établis- sement, que l’horticulture est redevable de la race nouvelle dont la figure ci-contre présente le port, le feuillage et les inflorescences. M. ANNÉE, à Passy, fut peut-être le premier, en 1859, à produire l’ébranle- ment voulu par la culture pour obtenir des formes nouvelles. Les chercheurs comprirent tout ce que la fécondation artificielle pouvait révéler de trésors. MM. LIERVAL, BIHOREL, CROZY, VILMORIN-ANDRIEUX et aujourd'hui une série d’autres s'occupent avec entrain de l'obtention de nouveautés. Lorsqu'on a vu paraître en 1893 et 1894, dans l'établissement napolitain, des fleurs de Canna de 0"20 de diamètre, il a bien fallu se rendre à l'évidence et recon- naître que M. SPRENGER avait eu raison de ne pas se décourager devant les premiers insuccès el que son idée d'abandonner le croisement réciproque des variétés grandiflores entr’elles était sérieusement fondée. Il chercha à infuser à ses hybrides une nature nouvelle et il féconda les variétés de la race grandi- flore, entr’autres le Canna Madame Crozy, par le pollen d’une forme du Canna flaccida. Le premier gain fut un triomphe, c'était le Canna Jtalia, fig. 2, qui fut décrit dans le Bulletin de la Société royale d'horticulture de Toscane. Ses feuilles, pareilles à celles d’un Musa, étaient presque dressées, légèrement in- clinées, gracieusement recourbées. Les tiges ayant jusque trois mètres de hauteur portaient de grands épis de fleurs serrées, énormes, aux pétales d’en- viron 010 à 0m12 de longueur, se distinguant par leur coloris écarlate vif et une marge jaune d'or. L'effet produit par cette majestueuse nouveauté fut tel qu'il suffit de la UE PR, STE Qt ER ET RE MN OA a ER EL AT ON, re Fig. 2. — Canna hybrida Italia. RO ie à montrer pour lui assurer toutes les récompenses et pour justifier les déno- minations de Canna à fleurs de Cattleya, Canna à fleurs d'Orchidées. Dans le même semis, en 1893, parmi un millier de jeunes plantes, M. SPRENGER distingua une autre nouveauté qu'il appela Canna Austria. Dans cette forme les feuilles rappellent également le feuillage du Musa et les tiges sont nombreuses et serrées; les fleurs, immenses pour des Canna, sont d'un coloris jaune canari à reflets argentés et à gorge maculée de rouge brun, le tout d'une réelle beauté. Depuis lors, en 1894 et 1895, les nouveautés n'ont fait que se succéder. Elles n'éclipseront pas les variétés de la race multiflore de M. CROZY, de MM. VILMORIN-ANDRIEUX et autres, mais, elles offriront, à côté de ces aînées, dans diverses proportions de hauteur, des variétés d'une beauté hors ligne et très variées. En voici quelques-unes : Aegeus, 1 mètre de “hauteur; longues feuilles vert glauque; fleurs rouge sang bordé jaune, pétales un peu enroulés. Bellona, 1"40 de hauteur; très grandes feuilles bronzées rouge foncé ; fleurs écarlate pourpré surpassant Président Carnot. Circe, 1925 de hauteur; feuilles lancéolées, vert foncé; très grands pani- cules de fleurs saumon bordé de jaune; magnifique. Daedalus, 4 mètre de hauteur; feuilles glauques; énormes épis de fleurs rose vif et jaune canari. Electra, À mètre de hauteur; feuilles glauques ; fleurs jaune pur. Galatea, 1 mètre de hauteur ; feuilles vert foncé ; fleurs saumon foncé, nuancé lilas et violet ; coloris nouveau. Helios, 2 mètres de hauteur; feuilles comme celles du bananier; très grands épis de fleurs jaune cire passant au blanc, finement pointillé de brun marron. Janus, 1°60 de hauteur ; beau feuillage vert glauque; énormes fleurs jaune d'or passant au jaune soufre, pointillé de brun rouge. Kaliope, plante naine, 0"80 de hauteur ; feuilles glauques ; grands épis de très grandes fleurs rouge saumon clair et jaune canari pointillé rouge; superbe variété. Lachesis, plante très naine de 0"60 de hauteur ; feuilles vertes; larges épis de très grandes fleurs écarlate, marginées jaune d’or et pointillées de rouge sang Mars, 0"80 de hauteur; feuilles étroites, vert glauque; fleurs rouge sang, assez pâles, repliées, très florifères. N'iobe, 1"25 de hauteur; larges feuilles vertes ; épis florifères de fleurs jaune orange à marge dorée. Priamus, 1 mètre de hauteur; feuilles glauques ; épis compacts de grandes fleurs aux larges sépales couleur saumon foncé passant au violet; coloris nouveau. ne AQ Saturnia, 4 mètre de hauteur; feuilles pourprées; grands épis de fleurs cramoisies. Theseus, 1 mètre de hauteur; feuilles glauques; énormes épis de très grandes fleurs bien formées, d'un beau jaune soufre pointillé de rouge. Vesta, 080 de hauteur; feuilles glauques; grandes fleurs jaune canari, strié et maculé de rouge sang ; nouvelle disposition des nuances. Zeus, 1 mètre de hauteur: feuilles glauques; épi colossal de très grandes fleurs jaune canari à reflets argentés, pointillé rouge. Em. R. PETITES NOTES DE CULTURE Le Vallota purpurea. — On reproche à cette belle Amaryllidée de fleurir difficilement. Ce reproche n'est pas justifié. Ce qu'il lui faut, comme à beaucoup de plantes du Cap, c'est un repos d'une certaine durée avant la reprise de la végétation. Au mois de mai on transplante les bulbes dans un mélange de terreau, terre argileuse et sable. On les place sur couche tiède, sous châssis vitrés, en leur donnant de l’ombre les premiers jours et peu d’eau jusqu'à la formation des nouvelles racines; puis, on les habitue à l'air. En juillet on diminue de nouveau l'arrosement et on remet les châssis par les journées pluvieuses. A la fin d'août les plantes sont prêtes à former des boutons et on les rentre dans un appartement, une serre ou une bâche, où elles ne manqueront pas de fleurir. : Ophiopogon Jaburan.— Cette espèce, dont la variété à feuilles panachées est la plus répandue, est à la fois recommandable par sa robusticité et son élégance. Elle se multiplie sans peine par division des touffes. On recommande à tort, ce nous semble, de tenir à l'étouffée les séparations que l’on vient de faire. Nous obtenons, à l'École d'horticulture, à Gand, les exemplaires les plus vigoureux en les tenant après la division sur chaleur de fond, mais nulle- ment à l’étoufée. ; Floraison forcée des Lilas. — Si l’on veut obtenir un développement régulier et riche dans la floraison hivernale des lilas, il importe d'exposer le plant directement à l'influence de la gelée avant de le soumettre au forçage. Les pluies de l'automne ont singulièrement débilité les boutons à fleurs, et les thyrses ne seront pas aussi beaux cette année que l'hiver précédent. Néanmoins les inflorescences seront meilleures si les plantes ont été exposées au froid vif. + — D - A propos de ces fleurs nous rappelons que, pour ne pas les exposer à une prompte fanaison, il est bon de mettre les tiges dans l'eau au moment même de la cueillette. " Strobilanthes Dyerianus. — L'année dernière nous avons fait connaître aux lecteurs de L'Ilustration Horticole, p. 306, comment cette Acanthacée peut être traitée en plein air pendant l'été. M. Wire a fait un essai analogue à celui que M. TREYvE-MARIE décrivait dans la Revue Horticole du 4er octobre 1894. Seulement il a placé la plante non pas à mi-ombre, mais en plein soleil. Le résultat à été également probant; le feuillage était bien coloré, seulement le coloris était un peu plus mat que dans la serre. * | Mulots et Campagnols. — Ces petits rongeurs sont devenus si nombreux dans certaines parties du Pas-de-Calais qu'ils ont dévoré un tiers de la récolte; partout les champs sont criblés de trous; au village de Biache-St-Waast une yoiture circulant la nuit écrasait les campagnols par centaines; on les évalue à 200,000 par hectare. M. le D' DANYRzZ, élève de l'illustre PASTEUR, a institué des expériences avec l'emploi de la myoctaline et a obtenu des résultats aussi rapides que surprenants. Voici comment il convient de procéder : 4° On fait bouillir de l’eau dans un récipient très propre pendant au moins dix minutes, avec addition d'une cuillère à café de sel par litre d’eau et on laisse refroidir cette eau ; 2° on coupe du pain blanc rassis en très petits cubes d'un demi centimètre de côté; 3° on ouvre un à un, en Ôtant l’ouate, les tubes contenant la culture du microbe pathogène, on remplit à moitié chaque tube avec l’eau refroidie, on met le pouce sur l'ouverture du tube et on agite jusqu'au décollement de la gélatine ; 4° on verse le contenu des tubes dans un récipient, on écrase la gélatine à la main (celle-ci ayant été bien lavée) et on délaye bien; 5° dans ce bouillon on jette les cubes de pain par poignées, on les immerge dans un panier en couvrant d’un torchon pour les abriter de la lumière; 6° on distribue le pain dans l'après midi en mettant un ou deux morceaux dans chaque nouveau trou. On emploie quatre tubes de myoctaline par litre d’eau et environ deux kilogr. de pain coupé par litre. Il faut environ cinq tubes par hectare. Le prix du tube de virus est de fr. 1,50. On peut se le procurer à l'Institut Pasteur. A Biache-St-Waast, le pain fut distribué le 28 septembre à 5 heures du soir ; le 30 au matin et les jours suivants les campagnols étaient morts par centaines et dévorés par les survivants, propageant ainsi la destruction. R. D'ÉELEN. 6e Série, TOME 3°, 2° Livraison. 30 Janvier Janvier 1896 ES ILLUSTRAT Journal international populaire L lHorticulture DANS TOUPES SES DRANUHES publié sous le patronage de J. LINDEN DIRECTEUR : LUCIEN LINDEN RÉDACTEURS PRINCIPAUX : ÉMILE RODIGAS CH. DE BOSSCHERE Numéro paraissant le 30 du mois Numéro paraissant le 15 du mois (LES PLANTES EN SERRES) (LES PLANTES A L'AIR LIBRE) Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Pages Pages Causerie horticole . A Les fruits gelés . 35 Les modes de culture des Chryenthèmes . + 25 | Expositions belges . 36 Er cou Lindeni A. Cog Re om Un choix de Roses D. : ï WLEMAES RME Herm. Wendl. . . . 30 | Pl:50. Dracaena Rigoutsi De B. 24 Quelques arbustes décoratifs pour l'hiver, . , 32 Ho La production fruitière de la Californie . , . 33 | Fig. 3. Rodriguezia Lindeni . . 27 L'exposition mensuelle de Gand. . . . . . 34 » 4, Verschaffeltia splendida . 81 Paraiît le 15 et le 30 de chaque mois On s’abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles. , PRIX DE L’ABONNEMENT : Es FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE DÉPOSITAIRES POUR Messieurs Dallemagne et Ci°, horticulteurs à Rambouillet Eine 6 et Oise). Gand, impr, Eug, Vander Haeghen. LES ANNONCES HORTICOLES INDUSTRIELLES (Graines, bulbes, de de matériel construction de serres, BE 0e à np insecticides, ameublements, te. L'ILLUSTRATION HORTICOLE JOURNAL DES ORCHIDÉES &=- LA MEILLEURE ET LA PLUS LARGE PUBLICITÉ a Ces journaux sont vus et lus par tous ceux qui s'intéressent de près on de lom à Fhorticulture Les annonces paraissant à la fois dans L'ILLUSTRATION HORTICOLE et LE JOURNAL DES ORCHIDÉES, offrent, l'avantage le plus sérieux qui puisse être-présenté aux pro ducteurs et aux industriels horticoles pour faire connaitre leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde ontier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d’horticulture : LEUR CIRCULATION EST UNIVERSELLE. = ON EST PRIE DE FAIRE PARVENIR LES INSERTIONS À LA REGIE DES ANNONCES DE < L'Illustration Horticole > et du « Journal des Orchidées ” 2 100, rue Belliard, à BRUXELLES, avant le 8 et le 23 du mois Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas « abonnées à l’un de ces journaux 4 Tout Abonné de L’Illustration Horticole qui souscrira au J ui des Orchidées recevra les deux journaux pour le prix de &@ franc par au. — S'adresser au Bureau de ces journaux. CAUSERIE HORTICOLE 30 Janvier 1896. Nous reprenons, à partir de ce jour, la succession de M. MAX GARNIER qui, pendant deux ans, a tenu la plume dans le numéro du 30 de L'Ilustration Horticole. Nous essayerons de nous montrer digne de la confiance que le directeur de ce journal veut bien avoir en nous; pour y arriver, nous emploierons tous nos moyens, toute notre bonne volonté, servis par un amour profond des fleurs, un enthousiasme sincère pour tout ce qui touche au progrès de l'horticulture. Nos premiers regards d'enfant se sont arrêtés sur les fleurs dont la maison paternelle était pleine; nous avons grandi au milieu d'elles; toujours, nous les avons choyées avec une prédilection marquée; nous avons pu apprécier tout ce qu'elles procurent de joie dans l'existence, combien elles sont aptes à traduire les sentiments les plus intimes et les plus délicats de nos cœurs, combien elles apportent de consolation dans l'affliction. C'est pourquoi nous aimons à les voir dans toutes les demeures, les plus aristocratiques comme les plus modestes : dans les palais et les hôtels des fortunés, de rares et superbes plantes, une profusion de fleurs délicates et somptueuses ; dans l'home du bourgeois, celles de nos plantes de serre qui, avec peu de soins, peuvent y prospérer et fleurir; dans l’humble logis du pauvre, enfin, quelques fleurs simples, vulgaires, qui n'ont pas moins de charme poétique que leurs sœurs mieux favorisées, mais qui, sans doute, seront plus aimées, plus appréciées. Voilà ce qu'il faudrait pour réaliser nos vœux. Sortant des habitations, nous jetons un regard sur les parcs publics et privés, les jardins grands et petits, sur le moindre coin de terre avoisinant les bâtisses; nous voudrions y voir, partout, des plantes que la nature produit avec une toujours inépuisable générosité. Avec l'amour des fleurs pénètreront dans tous les milieux des idées de paix et de concorde, en même temps que le désir de sonder les secrets de la nature gagnera tout le monde. La culture conduira naturellement à l'étude des sciences horticole et botanique. En favorisant la vulgarisation des cultures, RS ne nous pousserons au progrès de l'instruction; indirectement, mais efficacement, nous contribuerons à la prospérité de l’industrie et du commerce horticoles. Dans ce domaine spécial de l’horticulture, beaucoup d'hommes ont consacré toutes les ressources de leur intelligence, de leur savoir et de leur activité à servir les intérêts supérieurs de la science et ceux non moins respectables du domaine matériel. Le nom de beaucoup de ces vaillants appartient à l'histoire; d’autres sont, journellement encore, sur la brèche pour livrer le bon combat. Puissent-ils, pour le bien de tous, servir longtemps encore la cause de l'horti- culture et préparer la voie aux jeunes qui, lorsque l'heure du repos aura sonné pour les anciens, auront à recueillir leur succession. Parmi toutes les préoccupations auxquelles l'existence humaine est en proie, il en est une bien douce, c’est le souci du bonheur de ses semblables, le progrès d’une cause qui vous est chère. Non pas qu'il n’y ait là que des joies, des succès, mais les désagréments et les ennuis vous semblent peu de chose auprès de l'importance du but que vous vous êtes proposé. C’est ce que nous nous sommes répété encore, lors du récent incident né à propos du compte rendu de l'Exposition de Bruxelles, que nous avons publié ici même. Nous nous étions permis, en notre qualité de critique, de faire connaitre notre opinion sur les floralies des Sociétés royales Linnéenne et Flore et sur la situation respective de ces deux Sociétés. Notre sincérité et notre franchise nous ont valu une bordée d’injures lancées sous le voile de l’ano- nymat et répandues jusque dans des milieux où l'on ne pouvait guère s'attendre à en percevoir même l'écho le plus affaibli. Eh bien, cette soi-disant réponse, publiée dans le Bulletin de la Société royale Linnéenne et qui n'est qu'une œuvre haineuse, grâce à laquelle des anonymes espéraient nous abattre, nous réduire au silence à tout jamais, cette œuvre de basse vengeance n'a réussi qu'à exciter notre pitié; nous en aurions ri, s’il ne fallait pas plaindre ceux qui s'abaissent jusqu'à de si malpropres besognes et qui emploient pour y déposer leur venin des journaux créés pour travailler au progrès de l’horticulture. Il fallait bien que nous en disions un mot ici, maintenant que tous les mois, à cette mème place, nous causerons avec nos chers Lecteurs de mille et une choses intéressant l’horticulture. Eh bien, cette façon de comprendre la polémique n'aura produit sur nous d'autre effet que celui de nous engager à persévérer dans la voie que nous avons suivie jusqu’à ce jour. Nous mettons l'intérêt de l'horticulture au-dessus des mesquineries personnelles, nous conti- nuerons, dans la plénitude de notre indépendance et avec la plus entière bonne foi, à nous intéresser aux événements horticoles. Nous aurons toujours assez le respect de nos Lecteurs pour leur dire franchement et sincèrement ce que nous pensons; nous ne nous abaisserons jamais à faire des comptes rendus de complaisance. nr: DD Dans la mesure de nos moyens, nous encouragerons les débutants, amateurs ou horticulteurs, nous tâcherons d'instruire les masses, nous soutiendrons toute œuvre ou toute tentative de progrès d'où qu'elles viennent, en un mot, nous n'aurons d'autre ambition que de bien faire et de mériter le titre si enviable de publiciste impartial. Mais nous nous apercevons que nous causons peu ou prou d'horticulture et beaucoup de nous-même, et cependant il le fallait bien, au début de la nouvelle mission qui nous incombe; il fallait nous présenter à nos Lecteurs avec nos idées, bien que pour beaucoup la chose püût être inutile. Nous nous sentons mieux à l'aise après cette profession de foi, il nous semble que rien ne sert mieux les intérêts qui nous sont confiés que d’avoir dit une bonne fois ce que nous pensons et Comment nous envisageons les choses. Tant de questions intéressantes pourront faire l'objet de nos causeries mensuelles : beaucoup a été fait dans notre pays dont la réputation horticole est universelle, mais n’y a-t-il plus rien à faire? Est-ce que dans le domaine de l’art, de la science, de l’enseignement horti- coles, nous n'avons plus de progrès à réaliser ? A côté des intérêts de la grande industrie et du grand commerce, n'y a-t-il pas les modestes entreprises qu'il s’agit d'encourager et de relever ? Aujourd'hui, que des Sociétés d'agrément se préoccupent des fleurs, n'y a-t-il rien à faire pour les aider dans la voie si féconde dans laquelle elles se sont si courageusement et si généreusement engagées ? Un grand nombre d'éminents publicistes, professeurs, savants, se consacrent à la noble mission de travailler au progrès de la science et des cultures, ne pourrions-nous aussi dans cette Zlustration Horticole qui, depuis plus de quarante ans a rendu d’inappréciables services, apporter notre humble mais dévoué concours au progrès général? La réponse ne nous paraît pas douteuse, aussi est-ce avec confiance que nous entamons notre nouvelle tâche. CHARLES DE BOSSCHERE. Le Garden publie une photographie d'une jolie plate-bande composée des espèces suivantes : Sur le mur de fond sont cultivées en espalier plusieurs variétés de Magnolias, de Cotoneasters, de Roses-thés, de Clématites, Choisya ternata, Benthamia fragifera. En avant on voit un heureux mélange de Tritomas, Rudbeckia speciosa, Œillets de Paris, Héliotropes, Fuchsias, Cam- panules et toute une série de plantes vivaces et annuelles variées qui s’enche- vêtrent dans le plus pittoresque, le plus gracieux désordre et produisent une Succession ininterrompue de fleurs. PL, EL DRACAENA RIGOUTSE pe 5. Le Dracaena Rigoutsi est une obtention de l'Établissement horticole ALBERT RiGouTs, de Meirelbeke-lez-Gand. Il est issu du D. australis origi- naire de la Nouvelle-Zélande. Le spécimen qui a servi de modèle au peintre pour la planche qui accompagne notre texte, mesure 4M10 de haut, 1"60 de large et compte 120 feuilles ; celles-ci, très amples, ont jusque 7,5 centimètres de largeur. Mais ce qui prime tout, c’est le coloris du limbe de la feuille qui est jaune jusqu’à la base et strié de vert d’une façon charmante : une strie dessine la nervure médiane jusqu'au sommet du limbe; elle ne part pas de sa base, mais semble se détacher de deux autres stries plus larges qui n’atteignent pas le sommet et qui, à leur tour, laissent échapper d'autres stries plus fines d'inégale longueur ; l'ensemble est ravissant. La panachure, dans le Dracaena Rigoutsi, occupe une position opposée à celle qui se voit dans le D. australis aureo-striata; les parties qui sont vertes dans celui-ci sont jaunes dans le D. Rigoutsi. Cela nous rappelle le cas de deux autres beaux Dracaena, les Lindeni et Massangeana, qui se distinguent par la même particularité, comme chacun le sait parfaitement. Le nouveau Dracaena de M. RiGouTs comptera sûrement parmi les plus belles acquisitions de ces dernières années; c’est incontestablement une des plus remarquables variétés de Dracaena. Elle présente en outre de précieux avantages comme plante de commerce. Elle est très décorative, a une crois- sance exceptionnellement vigoureuse ; elle est de serre froide et pourra mème, l'été, se cultiver en plein air pour autant qu'elle soit abritée contre les rayons solaires directs. Sa culture est aussi aisée que celle du D. australis aureo- striata. La multiplication sera des plus faciles; d'abord, par marcottage pour les têtes, puis par boutures des pousses qui se sont développées dans la suite sur les tiges primitives, et, encore, par les pousses qui, ainsi que M. RIGOUTS à pu en juger, se développent très aisément sur les turions. La supériorité de ce Dracaena sur les autres, fort nombreux cependant de nos jours, saute aux yeux, alors surtout qu'on le voit au milieu d'un groupe 10 copvright reserved L'ILLUSTRATION HORTICOLE | ; PE E LA | Se nc . DRACAENA RIGOUTSI DE 8. 1 De Pannemaeker pinx et chrom. s en composé des plus belles variétés obtenues jusqu'à présent. Son importance comme plante décorative sera promptement reconnue, puisque tout, dans ce gain, est remarquable, le port, le coloris et les dimensions. Le D. Rigoutsi qui ne sera mis au commerce qu'à la fin de 1897, fera sen- sation dans le monde des amateurs de Dracaena au beau feuillage; il sera vivement recherché par tous les collectionneurs et les hommes de goût. CH. DE BOSSCHERE. LES MODES DE CULTURE DES CHRYSANTHÈMES La dernière exposition d'Anvers, au mois de novembre dernier, a prouvé jusqu'à quel point de perfection les amateurs et horticulteurs belges ont su conduire la culture de leurs favorites automnales. Des sujets, provenant de boutures d’un an, étonnaient par leurs dimensions énormes, le nombre, la taille et le coloris de leurs fleurs. A côté d'eux, des spécimens de plus d'un an, étaient présentés en cuvelles, tout comme les Lauriers et les Orangers; certains d'entre eux mesuraient plus d'un mètre de diamètre ; le nombre des fleurs était en rapport avec le dévelop- pement de la plante. Aux environs d'Anvers, un amateur a réussi le greffage de Chrysanthèmes sur Anthemis au point de pouvoir présenter quatre exemplaires de toute beauté : Étoile de Lyon, de 1"56 de haut, 2"60 de diamètre et 300 fleurs ; Précoce blanc, de 2 mètres de haut, 3 mètres de diamètre, 500 fleurs: Val d’Andorre, de 1"50 de haut, 2 mètres de diamètre, 200 fleurs; Avalanche, de 175 de haut, 2"50 de diamètre, 200 fleurs. Ces résultats sont cependant les seuls qui soient arrivés à notre connais- sance; le mode de greffage semble abandonné en Belgique. En France, au contraire, il paraît gagner du terrain. À une exposition de la Société d'horti- culture de Provins, fut présenté un lot de jeunes plantes greffées sur Anthemis obtenues d'une façon tellement pratique, dit M. CH. GROSDEMANGE dans la Revue horticole, qu'elles nous font aujourd'hui modifier quelque peu notre appréciation de l’année dernière — qui ne fut guère favorable au greffage. L'auteur de l'article indique tout au long la méthode employée et termine en citant le fait suivant : « Sur un certain nombre de ces Chrysanthèmes greffés et non pincés lors du second rempotage, M. DERvINS eut l'idée, vers la mi- juillet, de greffer en écusson sur les jeunes pousses de Chrysanthèmes obtenues quatre ou cinq yeux de variétés différentes. Ces écussons très tendres se sou- dèrent très bien, de sorte qu'il put présenter, le 17 novembre dernier, plusieurs exemplaires dont l'axe était une variété distincte et les ramifications latérales autant de variétés différentes. » Si nous citons Ce Cas, c'est uniquement à titre de curiosité; nous ne désirons point le proposer comme un exemple à imiter. Voici maintenant Le Jardin, qui, dans son numéro du 5 janvier, consacre un article au Chrysanthème à tige où capité, qui n'est pas absolument une nouveauté dans la culture de ce beau genre. Le seul reproche à faire à ce mode de culture, c’est la difficulté d’abriter les plantes en automne, en raison de leurs dimensions; mais combien jolis et admirés sont ces petits arbustes couverts de fleurs. M. LocHaT entre dans les détails les plus cir- constanciés sur la culture de ce genre de plantes. Un journal anglais préconisait récemment le retour à la culture naturelle ou mieux, l'abandon presque absolu de culture. L'idée est originale, aussi nous serions enchanté de la voir mettre en pratique : quelques exemplaires des meilleures variétés obtenus par le procédé naturel, présentés aux futures expositions à côté de ceux qui font aujourd'hui l'admiration des visiteurs, exciteraient la curiosité de ceux-ci. Poussant plus loin, ne serait-il pas intéressant de rencontrer simultanément, aux prochains concours de Gand et d'Anvers, par exemple : 1° des sujets d'un an; 2° des sujets de plus d'un an; 3° des sujets greffés ou écussonnés ; 4° des sujets à tige ; 5° des sujets obtenus sans soins particuliers ? Il y a là, pour les amateurs, un vaste champ à explorer; la matière première des expériences ne coûte pas cher, les frais de culture ne sont guère élevés; aussi chacun peut-il se livrer à la culture des Chrysanthèmes et expé- rimenter les différents procédés signalés. Cx. D. B. RODRIGUEZIA LINDENI a. coGn. Loin de s’affaiblir ou de subir un moment d'arrêt, le courant qui entraîne les amateurs vers les aériennes merveilles des lointaines régions devient tous les jours plus intense. Jamais peut-être nos cultivateurs d’Orchidées n’ont reçu d'aussi nombreuses et d'aussi importantes commandes de fleurs coupées qu'aux récentes fêtes de Noël et de Nouvel an. Lors des concours d'étalages, à Bruxelles et à Anvers, les Orchidées ont été utilisées en masse, elles ont donné naissance à des créations, où l’art le plus exquis et'la fantaisie la plus poétique ont eu une large part. C'était, entre les fleuristes, une émulation sans précé- dent, c'était à qui inventerait la facon la plus heureuse de faire valoir la superbe et triomphale beauté des Cattleya, la grâce séduisante des Odonto- 0 glossum, les bizarreries ou les délicatesses de maintes espèces de l'inépuisable série des Orchidées. Dans les salons et les boudoirs, sur la table de la salle à manger et sur les guéridons et les consoles, partout se voient des fleurs d'Orchidées dans des vases ou des potiches de métal, de cristal, de porcelaine ou de poterie peinte, vraies œuvres d'art dignes de recevoir les chefs-d'œuvre floraux de la nature. Fig. 3. — Rodriguezia Lindeni. Avec la vulgarisation du goût pour ces divines fleurs — nous serions tenté de dire avec feu PLANCHON, avec l’humanisation du goût — s'est épuré en même temps l'art de les faire valoir, art difficile et délicat s'il en fût et que nous Comparons volontiers à celui du joaillier sertissant un diamant de belle eau dans un cercle de métal précieux admirablement ciselé. ue ON Si, avec la fleur coupée, une habile fleuriste, une dame du monde savent produire de délicieuses compositions, avec une plante merveilleusement fleurie, * savamment présentée, une maitresse de maison saura éblouir ses invités. Tel serait le cas notamment avec la gracieuse espèce que nous figurons ici, le Rodriquezia Lindeni CoGx. S'imagine-t-on l'effet obtenu avec cette profusion de gaies et fraîches fleurs ruisselant entre la verdure du feuillage et les blanches racines flottantes, et tombant en une pluie de perles fines le long d'un léger panier suspendu par un fil d'archal ou posé sur un socle dans un somptueux salon, avec, comme fond, quelque superbe draperie aux tons sombres ! Cette avalanche de fleurs blanc de lait avec, au centre, un peu de jaune orangé, comme un mignon disque d'or au milieu de quelque bijou en argent, cette avalanche de fleurs produira une impression de fraicheur, de grâce et d'élégance avec nous ne savons quoi d’attirant et de séduisant, dont chacun subira le charme. Si les incomparables Orchidées font valoir toutes leurs qualités dans la serre où elles se trouvent dans les meilleures conditions possibles de végétation, il est incontestable que, admises dans les salons où elles seraient exposées avec la parfaite entente des lois des contrastes, elles y apporteraient un cachet de distinction et de richesse que nulle autre fleur ne saurait produire. Le Rodriguezia Lindeni, considéré par M. ROLFE comme étant le À. pu- bescens RCHB., a été déterminé par notre éminent confrère, M. A. COGNIAUX, qui a démontré que tout en étant très voisin de ce dernier, il forme néanmoins une espèce nouvelle. Le R. pubescens a des fleurs plus petites, à segments plus étroits, surtout les pétales et le labelle; il s'en différencie encore par la pubescence du gynostème et de l’éperon, pubescence qui manque complètement ou presque complètement dans l’autre espèce. Les Rodriguezia, nous apprend M. LUCIEN LINDEN, dans son remarquable ouvrage Les Orchidées exotiques et leur culture en Europe, se cultivent en serre chaude, en pots ou en paniers avec un bon drainage. Ils craignent un peu le soleil et doivent être placés du côté de la serre qui n'y est pas direc- tement exposé. On leur donnera un compost formé de moitié de terre fibreuse et moitié de sphagnum. Il leur faut des arrosages pendant la saison de végétation. CHARLES DE BOSSCHERE. UN CHOIX DE ROSES Lors d'une visite que nous avons faite, l'été dernier, aux cultures de M. A. OPDEBEECK, à Putte-lez-Malines, nous avons pris note des variétés de Roses les plus recommandables parmi les 200 qui forment la collection de cet O0 intelligent pépiniériste. Cette liste, nous l'avons dressée sous sa conduite et sous sa responsabilité; nous la communiquons telle quelle aux lecteurs de L'Ilustration. Ajoutons que M. OPDEBEECK a obtenu les plus hautes récom- penses à nos principales expositions, ce qui est un garant de plus de la valeur de sa recommandation. HYBRIDES REMONTANTS : Alfred Colombe, rouge feu très vif; — Annie Woot, rouge clair ; — Countess of Oxford, rouge carminé violet; — Captain Christy, blanc carminé tendre ; — Charles Fanquet, rouge écarlate foncé; — Clémentine Rimbaut, rouge clair très frais; — Duke of Edinburgh, rouge vermillon ombré de carmin; — Duchess of Albany, rose foncé; — Éclair, rouge feu vif; — Élisa Boëll, blanc légèrement carné; — Eugène Furst, rouge cramoisi velouté: — Édouard Morren, rose carminé tendre; — François Michillon, rose foncé; — Général Appert, pourpre velouté noirâtre; — Georges Moreau, rouge vif, satiné vermillon; — Gloire du Bouchet, rouge cramoisi: — Grand-Duc Nicolas, rouge sang, vermillon éclatant; — Jean Liabaut, cramoisi velouté noirâtre ; — Lord Frederic Cavendish, écarlate vif éblouissant: — Madame Moreau, rouge vif, nuancé violet; — Mad. Nachury, rose satiné ; — Mad. B°° de Rothschild, rose tendre; — Merveille de Lyon, blanc pur; — Paul Neyron, rose foncé magnifique; — Pride of Reingate, cramoisi clair strié de blanc: — Prince de Beira, rose vif étincelant, très frais: — Sénateur Vaisse, rouge vif éclatant, brillant; — Souvenir de Charles Montault, rouge feu éclatant: — Théodore Bouchetet, rouge pourpre velouté; — Thérèse Levet, rose clair; — Van Houtte, rouge feu amarante. THÉS ET HYBRIDES DE THÉS : Archiduchesse Maria Immaculata, brique clair; — Beauté de l'Europe, jaune foncé: — Beauté inconstante, rouge capucine: — Belle Lyonnaise, jaune canari foncé; — Duchesse d’Auerstaedt, jaune vif nankin:; — Æfendard de Jeanne d'Arc, blanc crème; — Francisca Krugger, blanc carné, cuivré, jaune rose; — Gloire de Dijon, jaune transparent, fortement saumoné; — Grâce d’Arling, blanc crème, teinte rose pêche; — Kaiserinn Augusta Victoria, blanc crème, jaune Naples; — La France, blanc argenté à l'inté- rieur, — Lady Marie Fitzwiliam, blanc carné: — Mad. Bérard, jaune saumoné; — Mad. Chauvry, jaune nankin, nuancé de jaune cuivré; — Mad. Étienne Levet, rouge cerise, onglet jaune cuivré; — Mad. Eug. Verdier, jaune chamois foncé; — Mad. Lombart, rose jaunâtre, rouge vif; — Marie Van Houtte, blanc jaunâtre, liseré de jaune vif; — Me Henriette Beauveau, — 30 — jaune clair; — Nardy, jaune saumoné cuivré; — Niphetos, blanc pur, grand bouton allongé; — Maréchal Niel, jaune d'or foncé; — Perle des Jardins, jaune paille vif; — Souv. de Gabriel Devret, blanchâtre saumoné; — Vicomtesse de Folkeston, rose tendre saumoné. NOISETTES : Boule de Neige, blanc pur; — Céline Forestier, jaune, centre foncé; — Duarte d’Oliveira, rose saumoné, fond cuivré; — Rêve d’or, jaune foncé; — William Allen Richardson, jaune orangé. POLYANTHES : Gloire des Polyanthes, rose vif à fond blanc; — Miniature multiflore, blanc rosé; — Petite Léonie, blanc porcelaine teinté de rose clair. BENGALES : Cramoisi supérieur, cramoisi luisant; — Climbing cramoisi, rouge cra- moisi; — Hermosa, rose tendre. CH:-D. B. VERSCHAFFELTIA SPLENDIDA HERM. WENOL Si, parmi les plantes à fleurs, les Orchidées occupent un rang distingué, si- non le premier, parmi les plantes à feuillage, ce sont assurément les Palmiers qu'à juste titre LINNÉ a pu appeler les « Princes du règne végétal. » Prince, il est, le magnifique Palmier que nous figurons ici, le Verschaf- feltia splendida, dont le nom générique rappelle celui d'un grand horticulteur gantois, qui en fut le premier introducteur (1861). Il nous arrive des Iles Séchelles, la patrie du plus beau Palmier du monde, le Lodoicea Sechellarum, du Phoenicophorium Sechellarum qui est cultivé dans nos serres chaudes avec son digne rival, le Verschaffeltia splendida. Ce dernier « beau parmi les plus beaux, » comme le disait si bien Cr. LEMAIRE, impose par la majesté du port et la surprenante beauté de son feuillage. Son tronc droit, élégant et tout garni de longues épines noires, est fixé au sol par de solides racines adventives comme autant d'arcs-boutants pour le consolider. Les pétioles également épi- neux se distinguent en outre par leur couleur orangée qui se continue dans la nervure principale de la fronde pour contraster avec les nuances tendres du limbe. Les feuilles, chez les spécimens du pays natal, sont comparables à de me FE ‘mu gigantesques parasols; brusquement tronquées au sommet, elles se divisent en deux lobes, séparés par une large échancrure. Le limbe est parcouru de nervures parallèles d'un vert plus foncé et relevé de gaufrures régulières, qui offrent mille teintes de vert, de jaune ou de brun, quand un rayon de lumière propice vient éclairer cette magnifique fronde d’une seule pièce et mesurant plus d'un mètre d'envergure. à HS 0er Cl = : re me A Y Fe —— mew RE EAGU a 4 rû PEN Anne nt =. Fig. 4 — Verschaffeltia splendida. Dans les serres, ce noble Palmier ne donne pas des feuilles d'aussi fortes dimensions, mais elles n'en sont pas moins des pages superbes produisant le plus bel effet au milieu d'autres végétaux aux feuillages légers, gracieusement et élégamment décou pés. La forme rare de ce feuillage et la présence des épines 00 noires sur le tronc et les pétioles contrastant singulièrement avec le facies ordinaire des Palmiers, ne sont pas les moindres attraits de ce Verschaffeltia splendida; elles lui assignent en tout cas une place distinguée parmi les innombrables sujets de la royale famille des Palmiers. J. DE BARRIÈRE. QUELQUES ARBUSTES DÉCORATIFS POUR L'HIVER Sous ce titre, la Revue horticole de Paris publie, dans sa chronique horti- cole, ce qui suit : C'est une croyance générale que, pendant les mois d'hiver, les amateurs de jardins doivent se résigner à n'avoir devant les yeux que des massifs dénudés et d’une uniforme tristesse. Maïs il est cependant facile, par un choix judicieux, de se donner l'agrément de quelque variété qui égaie le tableau : la nature nous offre, en hiver, des tiges à couleurs brillantes et des fruits per- sistants non moins éclatants. N'avons-nous pas à notre disposition, même en décembre, le Cornus alba dont les tiges sont du plus beau rouge pourpre; le Cornus sericea, de l'Amé- rique du nord: le Kerria Japonica avec des tiges gracieuses, fines, d’un vert Clair et gai; plusieurs espèces de Saules à tiges jaunes ou bleuâtres:; l'An- drachne à écorce rouge: l'Érable jaspé (Acer striatum); l'Olivier de Bohème, gris cendré clair; le Rubus leucodermis, du mème ton, etc. Parmi les arbustes à fruits persistants, nous trouvons : Berberis Thunbergii, à baies écarlates qui gardent leur fraicheur et leur brillant jusqu’au printemps et qui fournissent une nourriture particulièrement agréable aux oiseaux d'hiver; Aucuba japonica, écarlate; Cornus alba, blanc; Evonymus europaeus, rose; Cofoneaster variés, carmin, écarlates, orangés; Crataequs pyracantha, orange; Pernettya mucronata, rouges, violets, blancs; Arctostaphylos Uva ursi, rouge; Rosa rugosa, orange; Skimmia japonica, écarlate: ete. Nous avons la nombreuse et élégante série des Houx, puis celle des Crataegus, dont les plus décoratifs, en hiver, sont C. Crus galli, à gros fruits rouges, C. coc- cinea, C. cordata, à fruits plus petits mais plus brillants, enfin le plus beau de tous, C. Carrierei, etc. Nous pourrions allonger beaucoup cette liste d'espèces qui peuvent nous être une ressource pendant l'hiver. Il nous suffit d'appeler l'attention sur un orne- ment éminemment facile à obtenir dans les parcs comme dans les jardins de ville. LA PRODUCTION FRUITIÈRE DE LA CALIFORNIE M. Cu. JoLy, l'infatigable publiciste français, a, depuis 1876, tenu le monde horticole au courant des travaux de la Société pomologique américaine fondée en 1848. Nous trouvons, du même écrivain, dans le numéro de décembre du Journal de la Société nationale d'Horticulture de France, un nouveau rapport très intéressant et fort instructif, d'où nous extrayons quelques renseignements que nous croyons utile de mettre sous les yeux de nos lecteurs : « Dans quelques États, la production des fruits est si abondante qu'on ne peut les utiliser qu’en ayant recours aux appareils de dessiccation par la chaleur ou aux procédés de conserve, dits procédés Appert. « Ges divers moyens ont l'avantage de faciliter l'exportation au loin d’excel- + lents produits, sous une forme et un poids très réduits, tandis qu’en Europe, les Prunes, les Figues, les Noix, les Amandes et les Raisins secs sont seuls les objets d'un assez grand commerce. « Près de nous, l'Allemagne a fait venir des États-Unis divers modèles d'évaporateurs, puis les appareils usités pour peler et trancher les fruits, de sorte qu'en cas de surabondance de récolte, quand la vente des fruits paie à peine les frais de cueillette, on est prêt à utiliser les récoltes et à en reporter l'usage dans les mois de l’année où l’on est privé des fruits frais. « Le dernier Congrès de la Société pomologique américaine s’est tenu les 16, 17 et 18 janvier 1895, à Sacramento, en Californie, sous la M du digne et sympathique M. P.-J. BERCKMANS, Belge d'origine. « La Californie qui a 700 milles de longueur avec des montagnes de 5000 mètres d'élévation, occupe une position entièrement favorable. On y trouve È tous les produits des climats tropicaux et tempérés. É « En 1894, il s'est exporté près de 30,000 wagons de fruits d’une valeur de k plus de 100 millions de francs. L'exploitation seule des fruits desséchés a i dépassé 48 millions de kilogrammes et celle des Raisins, 30 millions. « Ce qui caractérise les cultures de l'État, ce sont les irrigations qui ont été établies sur une échelle immense. Pendant près de huit à neuf mois, les pluies sont inconnues en Californie: on y supplée avantageusement par . l'irrigation qui est déjà établie sur 1,600,000 hectares, comme on l'a fait en Algérie pour les orangeries. « De cette manière on peut donner aux plantes la quantité d'eau qu'elles nécessitent et cela au moment convenable. Que n'en est-il, hélas! de même dans le midi de la France où on laisse couler l’eau du Rhône dans la mer, au lieu de l'utiliser au profit de notre agriculture! M. LELONG (Secrétaire de la ee Ce” me. CET 2, Société d'Horticulture de l’État) fait remarquer qu'il plaint les pays qui dépendent pour leurs cultures des pluies comme nous les recevons en Europe et qui manquant comme cette année, pendant deux mois, ont compromis la végétation. « Un des membres du Congrès, M. ROWLEY, de San Francisco, a examiné la production fruitière au point de vue commercial. En 1885, les expéditions de fruits s'élevaient à 22 millions de livres; en 1890 à 74 millions; en 1891 à 98 millions; en 1894 à 460 millions. L'exportation des Citrons et Oranges s’est élevée en 1890, à 68 millions de livres et en 1893 à 150 millions. Quant aux raisins, la production était, en 1873, de 6,000 boîtes de 20 livres : elle s’est élevée à 90,000 boîtes en 1881 : à 1,250,000 boîtes en 1889 et en 1893, quatre ans après, à 4,250,000 boîtes. « Quant aux fruits préparés par les procédés Appert, en 1876, on estimait la production à 270,000 caisses contenant 24 boites. En 1892, on avait exporté 1,600,000 caisses. On estime en outre, que les fruits séchés par les évapora- teurs en 1893, s'élevaient à 93,000,000 de livres qui avaient utilisé environ 400 millions de livres de fruits frais. « Le rapport de la Société pomologique renferme les observations présen- tées par les représentants de chaque État sur les progrès de l’arboriculture dans leur région. « Tous se plaignent amèrement des ravages causés par les insectes et ils indiquent les meilleurs remèdes employés jusqu'à présent, c'est-à-dire, la bouillie bordelaise et les projections de liquides composés d'arsenic; puis, dans les États du Nord, la plantation des variétés de Pommes d'origine russe pour les adapter au climat. » L'EXPOSITION MENSUELLE DE GAND Ce titre surprendra. Le monde horticole était tellement habitué à parler des « meeting de Gand » ou « meeting du Casino, » qu'il se fera diflicile- ment à « exposition mensuelle. » Aussi, pourquoi ce changement d’enseigne, alors surtout que le Casino, le premier dimanche de chaque mois, offre si peu l'aspect d’une exposition ? C'était surtout le cas le 5 janvier dernier; il n'y eut ce jour que dix-huit plantes, toutes des Orchidées, présentées par MM. JuLESs HYE, VERVAET et Cie, STEINMETZ et TOEFFAERT. Parmi elles, il faut mentionner un fort bel exem- plaire d'Odontoglossum X Wilckeanum, var. albens avec un racème de trente admirables fleurs, un Odontoglossum Warscewiczii, fort rare et bien fleuri et un Odontoglossum crispum, var. Myra Peeters, admirablement maculé. PURE. re L'intérêt principal cependant n'était pas là, mais bien du côté des nouveaux hybrides de Cypripedium, parmi lesquels une mention toute spéciale est due au Cypripedium X Jeanne Voortman (X Sallieri X Spicerianum) et à l'hy- bride n° 4, Cyp. Spicerianum X villosum. Le Cyp. X René Vervaet, issu des Cyp. Boxalli atratum et Chantini se faisait valoir par un superbe pavillon. Il nous faut ici, pas pour la première fois, hélas, prier les exposants d'hy- brides de bien vouloir condescendre à soigner l'étiquetage de leurs gains : pourquoi n'indiqueraient-ils pas les parents, le porte-pollen et le porte- graines? Bien des erreurs seraient évitées et la science orchidéenne y gagne- rait assurément. Il est vrai qu'un jour, à notre profond étonnement, nous avons entendu avancer qu'un horticulteur un peu au courant des Orchidées reconnait, à la simple vue de l'hybride, les parents dont celui-ci est issu! Mal- heureusement, il s'en faut de beaucoup qu'il en soit ainsi. Aussi reproduisons- nous notre requête : Que Messieurs les hybridateurs veuillent bien nous honorer d’un étiquetage scrupuleusement exact. Cs. D. B. LES FRUITS GELÉS Les fruits gelés ne sont pas toujours perdus; ils ne le sont que s'ils ont eu à subir un froid trop intense. Si l’abaissement de température n’a pas été trop grand, ils peuvent se retrouver complètement sains après le dégel. Dès qu'on s'aperçoit que des fruits sont gelés, il faut chercher immédiate- ment à les protéger contre un refroidissement excessif et à élever leur tempé- rature. Mais il importe de ne pas oublier que l'échauffement doit toujours être lent. Il faut bien se garder de les plonger dans l'eau, même froide, ou de les mouiller ; il faut éviter également de les toucher avec la main, dont la tempé- rature est trop élevée. S'il est possible d'échauffer le local où ils se trouvent, le mieux est de les laisser en place et de recourir à ce moyen. Dans le cas contraire, on les transporte dans une enceinte à température plus élevée, en ayant bien soin de les préserver de toute pression et du contact des doigts. Si le refroidissement a été trop grand, on peut encore tirer parti des fruits en les maintenant gelés jusqu'au moment de la consommation. Des pommes gelées, plongées dans l’eau et soumises aussitôt à la cuisson, se comportent comme des pommes saines et possèdent la même saveur. Mais, si on les aban- donne quelque temps à l’air après le dégel, elles acquièrent un goût parti- culier, par suite de modifications chimiques, et la cuisson s'effectue moins bien. (Le Jardin.) EXPOSITIONS BELGES La Société Royale d'Horticulture et d'Agriculture d'Anvers ouvrira, le 29 mars prochain, sa 164me Exposition. Le programme comprend sept sections : I. Plantes fleuries. — II. Plantes non fleuries. — III. Plantes fleuries et non fleuries. — IV. Orchidées exotiques fleuries. — V. Fleurs coupées et garnitures florales. — VI. Fruits et légumes cultivés sous verre. — Dans chacune de ces sections seront admis les envois composés au gré de l'exposant; celui-ci doit surtout s'attacher à la qualité de ses produits. La VIT® section comprend trois concours Spéciaux : 1° La collection la plus méritante de 25 Cinéraires ; — 20 la collection la plus méritante de 25 Cal- céolaires herbacées; — 30 la collection la plus méritante de 145 Canna fleuris variés. Chaque concours est dédoublé entre amateurs et horticulteurs. Le 1°" prix consiste en une médaille d'or de 50 fr., le 2, en une médaille de vermeil encadrée, le 3, en une médaille de vermeil. Cette Exposition sans programme de concours sera une véritable innovation. Sera-t-elle bien accueillie, sera-t-elle un succès, exercera-t-elle de l'influence sur les futures floralies? Les avis sont naturellement partagés; les-uns sont franchement hostiles à l'idée qui a présidé à l'organisation: d’autres l'approu- vent en présence des promoteurs ou des partisans du système et le démolissent en société des premiers. Nous attendrons, pour asseoir notre jugement, le résultat des efforts de la Société d'Anvers et, quoique partisan convaincu de l'idée, nous n'hésiterons point à communiquer à nos lecteurs les inconvénients que sa mise en pratique pourra offrir, comme nous ferons ressortir les avan- tages que chacun lui reconnaitra. La Société Royale d'Agriculture et de Botanique de Gand annonce, pour le 8 novembre, l'ouverture de sa 162%e Exposition qui comprendra les Chrysan- thèmes, les Plantes ornementales et les Orchidées. Le 15 du même mois, la Société Royale d'Anvers organisera sa 165me Expo- Sition : Chrysanthèmes, Plantes diverses, Fruits. Bourreau des arbres, — (C'est le nom que |’ Periploca graeca L., une des plantes les plus propr tonnelles, car on n'y voit jamais d'insectes d’ on donne vulgairement au es à orner les facades ou les aucune espèce; la feuille contient un suc laiteux qui doit être peu du goût de la vermine, Cette plante volubile, originaire de la Région méditerranéenne, est de la famille des Asclépiadées. 6° Série. |: TOME 3". 3° Livraison. 15 Février 1896 LILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de l'Horticulture DANS 'TOUTSS SES DTA NCETES publié sous le patronage de Ji LINODEN DiRecTEUR : LUCIEN LINDEN RÉDACTEURS PRINCIPAUX : ÉMILE RODIGAS CH. DE BOSSCHERE Numéro paraissant le 15 du mois * Numéro paraissant le 30 du mois (LES PLANTES A L’AIR LIBRE) (LES PLANTES EN SERRES) Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Pages | Pages Chronique horticole ce TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE Plantes nouvelles ou Re Tee : PL, 51,,Calla Elliottianæ . . . . . . . . 43 Vie latente des-graines. -—.: . —.. 4-16 » -49 Fig: 5; CGalanchoë marmorata : ; +. . . 45 Petites notes de culture ; . ._. ds en D » 6. Mimulus hybride Diadème . . . . . 47 Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s’abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles. PRIX DE L’ABONNEMENT : EE» FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE DÉPOSITAIRES POUR LA FRAN Messieurs Dallemagne et Ci, horticulteurs à Rambouillet PR ét Oise). Gand, impr: Eug. Vander Haeghen, LES ANNONCES HORTICOLES EF FNDUSTRIELLES (Graines, bulbes, arbustes, outils, matériel, conséruction de serres, chauffages, engrais insecticides, ameublements, etc. L'ILLUSTRATION HORTICOLE JOURNAL DES ORCHIDÉES W= LA MEILLEURE ET LA PLUS LARGE PUBLICITÉ 25. Ves journaux sont vus et lus par tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à l'horticuliure Les annonces paraissant à la fois dans L'ILLUSTRATION HORTICOLE et LE JOURNAL DES ORCHIDÉES, offrent: l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux pro= ducteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde enter et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qurs’occupent d’horticulture : LEUR CIRCULATION ESF UNIVERSELLE. #æ ON EST PRIÉ DE FAIRE PARVENIR LES INSERTIONS À LA RÉGIE DES ANNONCES DE ‘ L'Ulustration Horticole » et du < Journal des Orchidées » 100, rue Belliard, à BRUXELLES, avant le 8 et le 23 du mois Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas ” abonnées à l’un de ces journaux. Tout Abonné de L'Illustration Horticole Qui souscrira au JOourn4 | des Orchidées recevra les deux Journaux pour le prix de O0 francs PAT an. — S'adresser au Buréau de cés journaux. F4 CHRONIQUE HORTICOLE 15 Février 1896. Un bureau de renseignements vient d'être institué par M. le Ministre de l'Agriculture, auprès de la section agricole du Musée commercial de l'État, rue des Augustins, 17, à Bruxelles, dans le but de faciliter l'exportation des produits agricoles sur les marchés étrangers. M. H. RoLIN est chargé de la direction de ce bureau. Il fournira aux particuliers, aux Sociétés agricoles et aux syndicats, les renseignements utiles concernant ce qui touche les marchés, les types d'emballage, le mode d'expédition, les tarifs de transport, etc. Il importe de ne pas perdre de vue que les conditions de ces marchés se modifient sans cesse par suite du développement des moyens de transport, la création de lignes nouvelles, les changements de tarifs et les causes écono- miques. * »* »* Distinctions. — $S. M. le Roi d'Italie a conféré le titre de marquis au promoteur distingué de la botanique et de lhorticulture M. HANBURY, de La Mortala. M. NANOT, directeur de l'École nationale d'horticulture de Versailles, a recu, le 31 décembre 1895, la croix de Chevalier de la Légion d'honneur en sa qualité d'auteur de plusieurs publications sur la botanique agricole et l'arbo- riculture fruitière. * * + Congrès international d'horticulture à Paris en 1896. — La Société nationale de France organise, en coïncidence avec l'exposition qu'elle ouvre le 20 mai prochain, son Congrès annuel, dont voici le programme : . Greffage de la pomme de terre. Appareils de chauffage des serres suivant les combustibles. Rôle de l'électricité dans la végétation. . Influence de la sélection dans le bouturage. Histoire et culture des Cattleya et Laelia. de ot go 1 D — 6. Résumé pratique des conditions favorables à la végétation. 7. Choix des arbres convenant le mieux aux plantations d’alignement dans les villes. : Contribution to the flora of Yucatan. -— La péninsule de Yucatan forme l'extrémité sud-est du Mexique et constitue les deux États de Campèche à l'ouest et de Yucatan à l’est. Toute la partie orientale de la région est de formation géologique récente. C’est une création madréporique, un plateau de calcaire poreux, couvert tout juste d'assez de terre pour supporter une végétation dense mais naine. M. CHARLES FREDERICK MILLSPAUGH, directeur au département de botanique, a publié, sous le titre qui précède, une revue des genres et des espèces rencontrés dans cette région, le tout classé par ordre de familles. Nous y trouvons une cycadée, deux pandanées, quatre palmiers, plusieurs broméliacées, smilacées, amaryllidées, Dioscorea, un Cattleya, trois Ficus, un Aristolochia, trois clématites, une dizaine d'Euphorbia parmi lesquels l'Euphorbia Armourii, espèce nouvelle, et une forme également nou- velle de l'Euphorbia: astroites, le Carica papaya, cultivé communément dans toute la presqu'ile. Un grand nombre d'espèces, telles que Philibertia Linde- niana lune asclépiadée) et le Machoania Lindeniana, ont été découvertes naguère par M. LiNDEN. L'étude de M. MizLsSPAUGH comprend en tout 578 espèces dont 264 appartiennent à la flore péninsulaire. L'ouvrage a été publié à Chicago, au mois d'août 1895, et fait partie de la série.botanique du Field Columbian Museum. * * + Culture industrielle du Bambou. — Un ancien élève de l'École d'horti- culture de Gand, architecte paysagiste à Annonay (Ardèche), M. FLEURY PERCIE DU SERT, vient de publier un travail très intéressant sur la culture industrielle du bambou et la réalisation de celle-ci, dans le sud de la vallée du Rhône, c'est-à-dire sur les deux rives du fleuve et de ses affluents, dans la Crau et dans le Marais. Il passe en revue les principales espèces du genre bambou qu'il décrit, les Phyllostachys et les Arundinaria. Son étude a plus spécialement en vue l’utilisation de ces plantes pour la fabrication de la pâte à papier. Nous ne sommes point partisan des tentatives d'acclimatation d'espèces qui, par leur nature se refusent aux conditions bien connues d'une région; par contre, nous approuvons les expériences de naturalisation des plantes et des animaux pouvant s'adapter par leur constitution même au milieu dans lequel on leur fournit les conditions analogues à celles de leur patrie. Tel est le cas pour un grand nombre de Phyllostachys et d'Arundinaria dont les uns se distinguent par leur richesse en cellulose, les autres par leur développement, d'autres enfin par leur rusticité. M. PERCIE DU SERT examine avec soin la nature du sol de la vallée du Rhône, le mode de plantation pour lequel il à raison de préférer le plant en pots, moyen assuré d'établir assez vite et sans mécompte la plantation de bambous. Il examine ensuite l'emploi de la tige de bambou qui sert, dans les pays d'origine, à un grand nombre d'usages. Il expose fort bien l'extraction de la matière à papier, enfin, il donne le résultat probable des cultures en dépenses et en recettes ; ce résultat est évalué dès la cinquième année à un intérêt de 13 °/, du capital engagé et va en augmentant durant plusieurs années, * x * Exposition de Chrysanthèmes à Gand. — La Société royale d'Agricul- ture et de Botanique de Gand, ouvrira le 15 novembre 1896, sa 162me expo- sition horticole plus spécialement réservée aux Chrysanthèmes, aux Orchidées et par extension à un grand nombre de plantes ornementales et de plantes fleuries, telles que palmiers, fougères arborescentes, pandanées, Croton, Canna, amaryllidées, Erica, Bouvardia, Primula, Cyclamen, conifères, Rhodea, Aralia, Dracaena, etc. Le programme comporte 1432 numéros. On peut l'obtenir en s'adressant à M. E. FIERENS, secrétaire de la Société royale d'Agriculture et de Botanique, Coupure, 135, Gand. * x x Pomme populaire. — Une des porumes les plus répandues aujourd'hui en Angleterre est:la Non pareille de Peasgood où mieux Peasgood’s Nonsuch. La Revue Horticole de 1895 lui a consacré sa planche du 16 septembre. C'est un beau et bon fruit d'automne, d'un volume très considérable, à la facon de la variété Empereur Alexandre. Nos confrères anglais lui donnent une origine quelque peu poétique. Le pépin en aurait été semé par une jeune fille encore à l'école, le plant élevé avec soin par l'enfant et l'arbre finalement planté lors de son mariage dans sa demeure nouvelle, où la variété s'est révélée Comme une des meilleures et des plus productives. Le D' ROBERT HoGG, le Savant pomologue anglais, dit que cette pomme a été obtenue par M. PEASGO0OD, à Stamford, et qu'elle a été primée par la Société royale d'horticulture le 18 septembre 1872. Convention de Berne. — A plusieurs reprises L'Illustration Horticole s'est occupée des réclamations auxquelles les exigences plus ou moins vexa- toires de la Convention de Berne ont donné lieu. Nous avons dit dernière- ment, 1895, p. 327, que celle-ci est considérée par quelques-uns comme un Palladium. Le Ministre de l'Agriculture en France, dans sa réponse adressée le 22 octobre dernier, au syndicat des horticulteurs de la région lyonnaise, partage cet avis. Il rappelle que l'article 3 de la Convention a élé modifié par en — la déclaration du 15 avril 1889 admettant que : dans les transactions entre les États contractants, l'attestation de l'autorité compétente du pays d'origine ne sera plus nécessaire lorsqu'il s’agit de plantes provenant d’un établissement porté sur les listes publiées en exécution de l'art. 9, paragraphe 6, de la Convention. Le certificat d'origine n'est donc plus indispensable. Aussi M. le Ministre ajoute que si même le certificat d'origine était obligatoire, la dénonciation de la Convention de Berne présenterait de graves inconvénients. Sans la Convention, les États actuellement contractants reprendraient leur liberté et pourraient, sous prétexte de mesures sanitaires, défendre l'entrée des plantes. < M. L. A. LEROY, vice-président de la Société d’horticulture d'Angers, écrit une lettre de protestation contre cette manière de voir de M. le Ministre de l'Agriculture. Cette lettre est publiée à la page 26 de la Revue Horticole. T1 déclare que l'attestation d'origine est toujours nécessaire, malgré son inutilité. Il ajoute que les horticulteurs ne demandent aucunement la dénonciation de la Convention, mais seulement sa revision dans le sens indiqué par l'Italie, à savoir : que tous les végétaux autres que la vigne puissent circuler libre- ment dans les États signataires de la Convention. * * + Nouveau square à Battersea. — Aux abords de la vieille église de Battersea, sur les rives de la Tamise, il y avait un coin de terrain toujours couvert de boue par les eaux basses. L'administration a fait remblayer ce terrain qui va être converti en square. L'association londonienne des jardins publics concourt pour une somme de 25,000 francs à l'établissement du pare, qui sera planté d'arbres et d'arbustes et deviendra une promenade très agréable. * * + Châtaigne Numbo. — Depuis quelques années on a répandu dans les régions moyennes des États-Unis d'Amérique, quelques variétés de châtaignes d'origine européenne, entr'autres la châtaigne Numbo, qui est d'un volume bien plus considérable que les châtaignes ou marrons dits de Lucques. Le plus souvent les fruits sont isolés dans leur enveloppe et leur poids est dès lors plus considérable. Une autre variété est la châtaigne Paragon qui a le double de notre châtaigne ordinaire et qui est également très recommandable. Fruits d'asperges et de houx. — On sait que les fruits et les feuilles de houx sont utilisés en quantités considérables à Noël en Angleterre. Cette année, les baies de houx ayant été extrêmement rares, On a cherché à les ARE remplacer. C'est seulement lorsqu'il était trop tard d'en tirer sérieusement parti qu'un correspondant du Jowrnal of Horticulture a signalé l'utilité que présentent sous ce rapport les baies d'asperges. Le 10 septembre il avait reçu la verdure qu'un de ses amis avait employée pour orner une collection de légumes qu'il montrait à l'exposition de Chiswick. Cette verdure avait été déposée dans une pièce dont on se servait de temps à autre seulement; après trois mois et demi on y songea; les feuilles étaient tombées en partie, mais les fruits, d'un beau rouge, étaient demeurés parfaitement frais et même sans rides. On les employa en mélange parmi des branches à feuillage toujours vert et des Chrysanthèmes blancs, ce qui produisit un charmant effet. Récompense méritée. — La Chambre syndicale des Horticulteurs belges a l'habitude d'offrir, le premier dimanche de février, un banquet à ceux de ses membres qui, dans le courant de l'année précédente, ont reçu des distinctions honorifiques. Cette année la - Société a profité de l'occasion pour remettre à M. DÉSIRÉ VAN HERZEELE, depuis cinquante ans chef de culture chez M. DE GHELLINCK DE WALLE, une médaille d'or de grand module, pour récompenser l'estimable praticien des services qu'il a rendus à l’horticulture en général en apportant aux principales expositions du pays les plus beaux spécimens de ses cultures. L'Horticulture au Massachusetts. — Aucune société horticole peut- être n'est mieux à même que celle du Massachusetts, d'encourager efficace- ment les efforts des horticulteurs. Elle est richement dotée par une série de fondations qui lui permettent tous les ans de distribuer aux concurrents de sérieuses récompenses. En 1896 elle disposera de nouveau d'une somme dépassant quarante mille francs qui seront répartis en prix et en primes pour des plantes, des fleurs, des fruits, des légumes, des jardins et des serres. Les fruits de semis, les nouveautés florales, roses, pivoines en arbre, pivoines herbacées, rhododendrons, azalées, chrysanthèmes, plantes à fleurs ou à feuillage, les légumes de semis sont appelés spécialement à des concours. Il y a des expositions durant toute la saison florale, se succédant pour ainsi dire tous les mois. L'exemple donné par la Société de Boston mérite d'être signalé aux Sociétés d’horticulture en Europe. * American Gardening. - Ce recueil horticole américain a fêté le 4 janvier 1896 son cinquantenaire. Nous lui souhaitons de continuer ainsi longtemps encore pour le plus grand bien de l’horticulture en général et de celui de l'horticulture américaine en particulier. L'American Gardening, qui était bimensuel, est devenu maintenant hebdomadaire, sous la direction sn de M. LÉONARD BARRON, qui a su lui imprimer une marche excellente. Ce journal fut fondé il y a cinquante ans par A. J. DOWNING, sous le nom de Horticulturist. PATRICK BARRY succéda à DowNiING. En 1858 le recueil fut fondu dans le Gardeners” Monthly de THoMAS MEEHAN. Le Gardeners’ Monthly fut incorporé dans l'American Garden. Il devint ensuite le Popular Gardening sous la rédaction du professeur BAILEY. "= Ce qu'on exige d'un jardinier. — Dans un des grands journaux horticoles d'Outre-Manche on a pu voir dernièrement des annonces analogues à celles-ci : on demande un jardinier connaissant parfaitement la culture des Orchidées et la vacherie. — On demande un jardinier au courant de l'arboriculture et possédant une bonne voix de ténor ou de basse pour chanter au jubé de l'église. — Et ce n’est pas tout. Il serait assez curieux de savoir quels gages on accorderait à cet autre jardinier qui doit être capable, non seulement de cul- tiver les plantes réparties dans une dizaine de serres, mais qui doit aussi être apte à réparer celles-ci comme peintre, vitrier, maçon et en même temps savoir tenir une comptabilité commerciale pour la vente au marché. Et ce même jardi- nier, à ses moments perdus, devrait servir à table, composer des bouquets et conduire la voiture de ses maîtres aux festivités de la ville voisine. Nous n'oublierons jamais qu'un jour nous avons procuré un excellent jardinier à un amateur de culture, et que nous avons recu d'amers reproches parce que notre recommandé ne savait pas donner des conférences sur l'arboriculture fruitière! * * x Légumes d'Australie. — Où s'arrêtera la concurrence ? À la fin de janvier il est arrivé en Angleterre 1280 boîtes d’abricots venant du Cap, tous ces fruits en bon état. Chaque boîte en contenait 54. Elles ont été vendues à 5 shillings (6 fr. 25) la boîte. Maintenant c’est le tour des asperges. Le ministère de l’agri- culture à Melbourne s'occupe de l'exportation des asperges. Pour l'expédition on se servira de chambres froides. Il est plus que probable que ce produit se conservera fort bien; l’expérience a déjà démontré que des bottes d’asperges ainsi conservées ne perdent rien de leur fraicheur ni de leur goût. Société royale d'horticulture de Namur. — Cette Société ouvrira sa 32° Exposition au Kursaal, à Namur, le 8 et le 9 novembre 1896. Elle est particulièrement réservée aux chrysanthèmes, cyclamens, œillets remontants. Tous les amateurs et horticulteurs sont invités à y prendre part. Pour le programme, prière de s'adresser à M. Ap. DuponT, secrétaire général de la Société, rue de Fer, 36, à Namur. ÉM. RoDIGAS. + L « L2 ‘ “1 | Si e rai = S | RÉ S | pe ‘. a! = : à e + Le. È Ÿ À # ë : S ; S 8 rs © : à ft £ | 2 PR < ë è & À > À # < + | $ À 4 / À : ÿ È t 4 Shen 4 LA | NN | Le | _ «. S un matt L'ILLUSTRATION HORTICOLE pou9s91 1461Ad0O9 OI PISE CALLA ELLIOTTIANA Les Calla ou Richardia, admis dans les cultures depuis de longues années, ont vu grandir encore leur vogue dans ces derniers temps par l'adjonction de plusieurs espèces et formes nouvelles, On aura beau vouloir ramener les appel- lations primitives au seul nom de Richardia, le Calla aethiopica, un des plus répandus, demeurera connu longtemps encore sous le nom que lui donna LiNNÉE. Si cependant il fallait modifier la nomenclature, et laisser le nom de Calla à la seule espèce Calla palustris de LiNNÉE, nous aimerions mieux accepter avec HOOKER et BENTHAM, le nom de Richardia et délaisser celui de Zantedeschia proposé par SPRENGEL en remplacement du nom donné par KUNTH. Le genre Richardia se compose actuellement de huit espèces qui sont R. aethiopica, R. albo-maculata, R. Elliottiana, R. hastata où Lutwycheï, R. macrocarpa, R. melanoleuca, R. Rehmanni et R. Pentlandi. Notre confrère The Garden a publié en novembre 1894 une étude très complète sur ces diverses plantes en consacrant au À. Elliottiana une planche qui a servi de modèle à celle qui accompagne ces lignes. Le Calla Elliottiana (Richardia) fut introduit en Angleterre par le capitaine ELLIOT, de Farnborough Park, Hampshire, de graines qu'il reçut en 1886 comme provenant d'un Arum rouge. Il en obtint une plante unique qui fleurit en 1889 et qui fit son apparition au printemps de 1890 à l'un des meetings de la Royal Horticultural Society à Londres, où sa venue causa une réelle sensation. La forme et la consistance ainsi que le port de la spathe rappellent ceux des meilleures variétés du Calla aethiopica, mais le coloris est des plus remarquables, ainsi que le fait voir la planche ci-jointe. Il est d'un riche jaune Clair lustré qui n'a point pâli dans les floraisons subséquentes et qui diffère sensiblement de la nuance des espèces plus anciennes. La plante obtenue par le capitaine ELLIOTT donna des graines mûres qui produisirent des exemplaires dont les fleurs furent identiques avec celles du parent. Ce fait mérite d'être noté, parce qu'on avait prétendu que le C. Elliot- hana était d'origine hybride; l'expérience donne donc un démenti à cette assertion. Depuis sa première apparition la plante n'a fait que gagner : la spathe s’est développée davantage et le coloris lui-même s'est mieux déter- miné. Des exemplaires exposés en 1894 à la Société royale d'horticulture de Londres furent jugés comme superbes. Le C. Elliottiana diffère du C. Pentlandi en ce que ses feuilles sont macu- lées comme celles du ©, albo-maculata, dont l'introduction fut faite de Natal en 1859 par M. BACKHOUSE, d'York, et dont la spathe est d'un jaune crémeux avec une tache rouge au fond. Le tubercule est comme celui d'un Caladium ordinaire ; les feuilles sont aussi grandes que celles du ©. aethiopica avec des pétioles maculés ; le limbe est marqué de quelques taches blanc grisâtre trans- lucides. Le tubercule est très prolifère, dit le Garden, et chaque rejeton étant rempoté forme en deux années une plante de force à fleurir. La spathe demeure d’un coloris vitellin durant une quinzaine de jours, puis elle verdit successivement à mesure qu'elle avance en âge. A l’époque la plus active de sa végétation, le C, Elliottiana se trouve le mieux de la culture en sérre chaude; durant l'été, le moindre châssis lui suffit. Pendant la période du repos, d'octobre en février, la plante ne demande pas beaucoup d’eau, mais la terre dans laquelle elle vit ne devra jamais être tout à fait sèche. EM. RODIGAS. PLANTES NOUVELLES OÙ RECOMMANDABLES Ranunculus parnassiaefolius. — Cette gracieuse espèce alpestre, au port trapu, aux feuilles radicales ovales, nervées, pétiolées, d'un vert foncé, porte des ombelles de grandes fleurs blanches sur de solides pédoncules. Elle croit naturellement dans les Pyrénées et les Alpes de Suisse et de Carinthie. La plante est connue dans les cultures européennes depuis un siècle; elle est loin d'être répandue comme elle mérite de l'être. Elle se multiplie de semis et de séparations. : Trillium grandiflorum. — Smilacinée vivace, originaire de l'Amérique du nord, répandue depuis le Canada jusqu'à la Caroline, elle a été introduite en Europe au commencement de ce siècle et jouit à bon droit de la faveur de tous ceux qui l’ont une fois cultivée. La fleur est large d'une douzaine de centimètres, inclinée sur un pédoncule dressé, un peu recourbé au sommet. Les sépales sont verts, les pétales, d'un blanc pur qui passe parfois au rouge rosé. D'après une information du Meehan’s Monthly, le Trillium grandiflorum croît égale- ment dans les bois du Michigan en telle abondance que nulle part aux États- — 45 — Unis on n'en voit de pareils ; la grandeur des fleurs dépasse fréquemment 015 de diamètre et les pétales conservent la pureté de leur blancheur. Il s'agit probablement d'une variété. Les fleurs, pour être conservées, doivent être cou- pées avec leur pédoncule avant l'épanouissement. Placées dans un endroit à une température de 15 à 16 degrés centigrades, non seulement elles s'épanouissent parfaitement mais acquièrent, en outre, un développement considérable, Calanchoe marmorata. — Cette jolie espèce de Crassulacée fait partie d'un petit groupe qui compte environ trente six espèces appartenant à l'Asie et à l'Afrique tropicale. Elle a été introduite et répandue par MM. DAMMANN et Ce, de San Giovanni a Teduccio, qui la décrivent comme une des plus belles plantes de l'Abyssinie. Ainsi que le montre la figure, c’est une plante basse dont le feuillage est disposé en rosette: celui-ci est d'une teinte blanc argenté marbré > Fig. 5. — Calanchoe marmorata. de rouge brun. Les inflorescences sont des ombelles qui s'étalent au-dessus des touffes régulières formées par la plante. Les fleurs sont relativement grandes et blanches. Ce Calanchoe qui a pour synonyme C. grandiflora, convient pour former des dessins dans les parterres mosaïques. . Euphorbia Jacquiniflora. — Dans ce genre dont on connait peste plus de six cents espèces appartenant aux régions chaudes et tempérées RS Jr des Deux-Mondes, l'Euphorbia fulgens où Jacquiniflora occupe une place des plus distinguées. IL ressemble peu aux autres; il fleurit en hiver alors que ses fleurs écarlates ne comptent pas de rivales. La plante croit aisément et ses fleurs sont abondantes et de longue durée. La beauté de celles-ci ressort davantage sur le feuillage vert foncé. La fleur coupée a une réelle valeur, elle se conserve longtemps et se combine fort bien parmi d'autres fleurs dans les décorations florales. * Heliconia illustris var. rubricaulis. — Le genre Heliconia qui forme avec les Musa, les Strelitzia et les Ravenala, l'ordre des Musacées, comprend vingt-cinq espèces et plusieurs formes dont quelques-unes fort gracieuses. La variété rubricaulis de l'espèce I. illustris, que l'horticulteur anglais WILLIAM BuzL fit connaitre il y a deux ans, est figurée dans le 2° numéro de la Revue Horticole de cette année. C’est sans contredit une des plus jolies plantes à feuillage coloré que l'on connaisse. La nervure médiane est d'un beau rose; les nervures secondaires sont d'un rouge rosé allant jusqu’au bord du limbe qui est du même coloris. M. Éb. ANDRÉ dit que la plante forme aujourd'hui des touffes épaisses et courtes, à feuillage bien dressé, à limbe ovale lancéolé aigu, résistant, long de 050 à 0"60 et plus, avec une côte saillante en dessous et concave en dessus, et de belles nervures roses rapprochées allant jusqu’au bord de la feuille. Polygonum amplexicaule var. oxyphyllum. — MM. BARBIER frères, successeurs des pépiniéristes orléanais MM. TRANSON, ont envoyé en automne dernier à la Revue Horticole, des échantillons fleuris de la plante vivace dont le nom précède. Cette plante présente un véritable intérêt ornemental par sa floraison automnale. Elle est étalée, touffue, haute de 075 sur 1"50 de large. Les fleurs disposées en grappes terminales de 040 de hauteur sur 0"20 de largeur sont d’un blanc pur passant au rose tendre et très odorantes. "* Anomateca cruenta.— Cette gracieuse espèce bulbeuse a l'aspect des Ixia ; elle est parfaitement rustique dans le midi de la Grande Bretagne et résiste aux hivers ordinaires dans les contrées septentrionales, pourvu qu'on lui donne un abri où une couverture, On peut aussi, avec succès, la cultiver en pots. Le Journal of Horticulture lui a consacré une gravure en octobre dernier. Les fleurs ont une corolle longuement tubulée avec six divisions elliptiques, d'un coloris rouge brillant : les trois segments inférieurs sont plus larges que les autres et sont munis à la base d'une macule foncée. Les fleurs n'ont pas une longue durée, mais elles se succèdent longtemps, depuis le milieu de l'été jusqu’en septembre. + at — Rubus odoratus. — Désigné parfois sous le nom de Framboisier de Virginie, ce Rubus est un des plus beaux arbustes qu'on puisse cultiver. Il forme un buisson épais atteignant aisément deux mètres de hauteur et autant de diamètre. Les feuilles, à lobes inégaux, sont dentelées; les fleurs, disposées en corymbes, sont rouge rosé et larges de 0"05. Les divisions du calice sont ovales, longuement acuminées ; les fruits sont très nombreux, d'un beau rouge. Il est étrange que ce bel arbuste, introduit de l'Amérique septentrionale il y a deux siècles, soit si peu répandu. Son nom spécifique lui vient de l'agréable odeur de son feuillage. Mimulus hybride Diadème (RIVOIRE). — Grâce à l'amélioration considé- rable dont ils ont été l'objet depuis quelques années et à la facilité de leur cul- ture, les Mimulus hybrides tigrés sont aujourd’hui les plus employés parmi les plantes à massifs de printemps. Chaque année la ville de Lyon en garnit ses squares, et ces plantes si jolies sont toujours de plus en plus admirées. Le Mimulus hybride Diadème, forme nouvelle que l’on présente aujourd’hui, est donc assuré de succès. Voici, au surplus, ce qu'en dit le Bulletin de la Société d’Horticulture du Rhône : « Ce Mimulus qui a déjà tant été re- marqué à l'exposition univer- selle, se distingue par sa faille naine, Sa forme compacte el son bois ferme et rigide. Cet ensemble Fig. 6. — Mimulus hybride Diadème. en fait une plante méritante dont la place sera marquée dans tous les jardins, soit pour la formation des bordures ou des massifs, soit pour la culture en pots. « Son feuillage est aussi d'un vert plus sombre, plus franc, et n'a pas cette teinte légèreruent jaune que l’on observe dans les autres races de Mimulus. « Quant aux fleurs, elles sont aussi belles, aussi grandes, aussi riche- ment colorées que celles de ces admirables variétés que l'on cultive depuis quelques années et qui ont partout remplacé les anciennes. En pleine floraison, le Mimulus hybride Diadème forme une boule complètement couverte de fleurs. « Cette nouveauté qui sera, croyons-nous, fort recherchée, a été récom- Se A — pensée d'un certificat de mérite de 1r° classe dans la dernière réunion de la Société. » * x * Cyclamens de Perse à fleurs monstrueuses et à fleurs doubles. — Il y a dix ans, la Revue Horticole décrivit et figura des fleurs doubles de Cyclamen. Aujourd'hui le même recueil signale cette duplicature sous deux formes distinctes suffisamment fixées pour former deux races. Dans la première, mise au commerce l'an dernier par la maison VILMORIN-ANDRIEUX, sous le nom de Cyclamen à fleurs monstrueuses variées, il y a duplicature puisqu'on observe une dizaine de pétales, dont cinq supplémentaires pro- viennent de la transformation des étamines en pétales semblables et redressés. Dans la deuxième race, dont un lot a été présenté par M. MAXIME JOBERT, le 28 novembre dernier, à la Société nationale d’horticulture de France, sous le nom de Cyclamens de Perse à grandes fleurs doubles variées, les étamines sont également transformées en pétales, mais, au lieu d'être redressés et plans, ils sont plus courts, ondulés, plus ou moins crépus et pendent en dessous de la gorge de la corolle, ce qui donne à la fleur un aspect entièrement distinct. Le lot de M. JoBERT a été acquis par la maison VILMORIN. Primula capitata. — Cette espèce orne d’une façon imprévue et char- mante les rocailles à la fin de l'automne. Le feuillage d'un beau vert est disposé en rosettes, les fleurs sont d'un riche coloris violet et bien portées sur une tige dressée couverte d'un fin duvet rappelant le Primula farinosa. La plante provient du nord-ouest de l'Inde. Fothergilla Gardeni. — Cette espèce est le type unique d’un genre origi- naire des monts Apalaches qui se distingue par ses bouquets de fleurs pédon- culées, sessiles, apétales, s'épanouissant au premier printemps dans les aisselles des bractées caduques, tomenteuses et écailleuses. Le calice est campanulé, adné sous l'ovaire et muni de cinq à sept dents. Sur la marge de celui-ci est insérée une série d'environ vingt-cinq filaments blancs portant de petites anthères jaunes. Le fruit est bilobé, tomenteux. C’est un arbuste compact qui acquiert de 4 mètre à 1"50 de hauteur, garni de nombreuses tiges robustes, munies de bourgeons pubescents, d’un rouge vif, et de feuilles alternes, obovales, pétiolées, caduques, arrondies ou aiguës et finement dentées au sommet. Ses feuilles ont environ 0"07 de long et 0"05 de large, elles sont épaisses et coriaces, vert foncé au-dessus, glaucescentes au-dessous. Les inflorescences s'épanouissent au premier printemps avant l'apparition des feuilles, elles sont disposées au sommet de toutes les branches et couvrent la plante comme de masses de brosses formées par les étamines blanches. Le Fothergilla Gardeni Eee A9 croît naturellement sur les rives et les lagunes de la côte de la Caroline et dans la région qui s'étend aux pieds des Alleghanies du Sud. Le docteur Monr, de Mobile, a découvert la plante dans la vallée de Tennessee non loin de Florence (Alabama). Elle s’est montrée parfaitement rustique dans l'Arnold Arboretum, où elle fleurit abondamment chaque année. Garden and Forest la figure dans son numéro du 6 novembre 1895. Em. R. VIE LATENTE DES GRAINES Ce sujet à été la matière d'un article de fond d'un récent numéro du Guar- deners’ Chronicle à la suite d’un travail de M. CASIMIR DE CANDOLLE, publié dans les Archives des sciences physiques et naturelles, dont la conclusion est que si les conditions externes nécessaires à l'activité vitale des graines viennent à faire défaut pendant un long terme, celle-ci peut être totalement arrèlée, et que les graines peuvent continuer à être en vie et rentrer dans une nouvelle existence active après une période indéfinie. M. DE CANDOLLE a institué ses expériences dans la chambre froide d'une glacière de ménage : trois lots de pois et de haricots furent placés, le n° 1 en plein air; le n° 2 dans un tube d'air cacheté; le n° 3 dans de l'acide carbonique pur. Après deux ans, les graines n° 1 avaient augmenté de poids et germèrent presque toutes; celles du n° 2 avaient diminué de poids et germèrent en moindre proportion, l'air renfermant actuellement 11,4 p. °/, d'oxygène et 3,8 p. °, d'acide carbonique; du n° 3 aucune graine ne leva. Une deuxième expérience fut faite ensuite sous une très basse température, après avoir constaté que les pois, les haricots et le fenouil germent encore après avoir été exposés durant quatre jours à une température de —65 degrés Fahrenheit. Il enveloppa dans des feuilles d'étain des graines de froment, d'avoine, de fenouil, de sensitive et de Lobelia erinus. Toutes furent bien emballées dans une boîte cylindrique de fer de 3 1/2 pieds cubes; le couvercle en fut hermé- tiquement fermé. La boite fut placée dans une caisse de bois ouverte, et le tout Soumis à un courant intermittent d'air très froid, provenant d’un réfrigérateur durant cent et dix-huit jours, de mai à septembre 4894. Le courant froid fut en moyenne de quatorze heures par jour, le plus souvent ce courant dura vingt heures et la température la plus basse fut de —65% Fahrenheit : la plus élevée de —35° Fahrenheit. Dans les intervalles l'élévation de la température arriva à peine à la température de la glace fondante, après deux ou trois heures, durant l'arrêt de la machine. Après les cent et dix-huit jours de refroidissement les graines furent enlevées et semées immédiatement. Presque tout le froment, plusieurs graines d'avoine et de fenouil levèrent rapidement. Treize graines de sensitive sur soixante-six levèrent; dix seulement des nombreuses graines de Lobelia se mirent à germer. M. DE CANDOLLE en a conclu que la vie de ces graines, en tant qu'exprimée par les fonctions vitales, était complètement arrêtée pour un temps, le protoplasme était inerte et ne pouvait ni respirer ni assimiler. La cause de la mort de quelques-unes était que leur protoplasme n'avait pu arriver à une inertie complète. Une troisième expérience consista à plonger des grains de froment durant un ou deux mois sous une couche de mercure, plus ou moins épaisse. Ces grains furent semés ensuite. Sur huit grains immergés durant un mois sous 2 1/2 centimètres de mercure, quatre seulement germèrent. Sur cinq grains immergés durant un mois sous 13 centimètres de mercure, quatre poussèrent. Cinq grains plongés sous 5 centimètres de mercure pendant trois mois ger- mèrent tous; il en fut de même de treize graines de cresson tenues sous 5 centimètres de mercure pendant deux mois. Ces expériences prouvent que les graines peuvent subsister dans un état de complète inertie vitale et que les changements internes de métabolisme peuvent être arrêtés aussi longtemps qu’elles sont soustraites aux conditions externes nécessaires de température, d'humidité, etc. M. DE CANDOLLE pense que cet état d'inertie chimique et vitale peut durer indéfiniment. Il cite des cas remarquables. Des graines de sensitive germèrent après un repos de soixante ans. GIRARDIN a vu germer des haricots qui avaient été depuis un siècle dans l’herbier de TOURNEFORT. En 1850, ROBERT BROWN sema par curiosité des graines âgées de cent cinquante ans prises dans la collection de Sir HANS SLOANE; plusieurs germèrent, entr'autres une de lelumbium speciosum dont la plante est encore conservée au Museum d'histoire naturelle. Enfin, le cas le plus extraordinaire est celui observé par DE HELDREICH, directeur du Jardin botanique d'Athènes, qui, en herborisant en 1873, non loin des mines du Laurium, découvrit une espèce nouvelle de Glaucium, le Gl. Serpieri. Celle-ci fit son apparition sous une couche épaisse de scories volcaniques auxquelles il assignait un âge de quinze siècles. Une conclusion pratique nous semble devoir découler de l'étude expérimen- tale qui précède. C'est que les graines de plantes exotiques pourraient être expédiées d'une région vers une autre région quelconque à la condition d'être soustraites aux circonstances vitales ordinaires, air, humidité et chaleur; en d'autres termes, il faudrait les placer dans des boîtes hermétiquement closes et en même temps tenir celles-ci dans un milieu extrêmement froid. ÉM. R. PNR Ÿe. FAP ILE SELPIONE RO PA AE 0. DR Se SO Re NE RAD AU ER 0 SP NO NE CON SO ER EN PETITES NOTES DE CULTURE Calycanthus praecox. — Ce très joli arbrisseau, introduit du Japon il y a plus d’un siècle, forme un buisson d'une couple de mètres, à feuilles opposées, lancéolées, luisantes et donne pendant l’hiver‘des fleurs d'un blanc rougeâtre dans le type, et des fleurs jaunes maculées de pourpre dans la variété grandiflore. Ces fleurs sont agréablement odorantes. Pour les obtenir en Succession, il est bon de cultiver la plante en un pot assez grand dans de la terre argilo-sableuse. Il convient de l'arroser amplement en été, et de lui donner une place en plein soleil en automne, diminuant alors l'arrosement afin d'obtenir du bois bien aoûté. Les pousses ayant acquis la grosseur d'une plume d’oie peuvent être écimées quand elles ont atteint un demi mètre de hauteur. Rosiers en serre. — Aucune variété ne fournit de plus jolis boutons que la rose Niphetos. Aussi est-elle fort répandue en Angleterre, bien que la plante soit sensible à la froidure et que Sa croissance vigoureuse lui fasse préférer la culture en pleine terre à la plantation en pots. Lors de la planta- tion, il est utile de raccourcir les sommets en proportion de la perte subie par les racines, sinon, la croissance et par suite la formation des boutons se trouvent contrariées. Quand il s'agit de replantation à la même place, il est important de renouveler le sol et d'éviter de mouiller celui-ci avant la par- faite reprise. Les rosiers Thé et les rosiers Noisette redoutent un excès d'humidité. : Engrais pour les Vignes. — Le sang de boucherie est un des meilleurs engrais pour les vignes. On peut l'employer à l'état liquide ou bien à l'état sec. Le mieux est de mêler le sang avec des cendres de bois et d'en préparer une sorte de mortier qu'il faut placer sous un abri et recouvrir d'une couche de poussière de charbon de deux ou trois centimètres. Quand le tout est desséché, on l'étend sur le sol au-dessus des vignes, lorsqu'elles sont en repos; une seconde fois quand elles sont en pleine feuillaison ou au moment de la floraison, et une troisième fois lorsque les grappes sont arrivées au tiers de leur développement. A défaut de cendres de bois, on peut mêler le sang avec de la chaux vive ou fraîchement éteinte. On peut employer cent grammes de ce mélange par mètre carré de surface. On doit remuer légèrement la couche Supérieure du sol et arroser modérément. M 0 à Cytisus nigricans. — Notre confrère Garden and Forest signale cet excellent arbuste comme méritant d'être mieux répandu dans les jardins. Il est rustique dans nos régions et si l’on veut le rabattre jusqu’au pied quelques années de suite on en formera un magnifique buisson de 0"60 de hauteur. Les fleurs, d'un jaune vif, sont disposées en longs racèmes érigés. La plante est toujours d'un bel effet, mais cet effet augmente beaucoup en automne quand le feuillage prend une jolie teinte violacée, noirâtre. * x # Taille des racines. — Cette opération est moins connue que la taille des ramifications aériennes des arbres. M. GIRARD résume nettement cette question dans un des derniers numéros de la Revue Horticole. C'est un moyen simple à appliquer aux arbres fruitiers ou autres dont la végétation foliacée est trop exubérante au détriment de la production des fleurs. L'application de ce moyen ne doit se faire que lorsque la végétation s’'emporte en bois. Elle peut être pratiquée en toute saison, sauf au printemps. On se borne à ouvrir une tranchée proportionnée à l’importance du tronc en allant avec la pioche vers l'extrémité des racines; on raccourcit celles-ci surtout lorsqu'elles ne sont pas suffisamment ramifiées, puis on referme la tranchée. Les racines sectionnées se ramifient bientôt. La floraison et par suite la fructification deviendront plus abondantes. à Rosiers hybrides remontants. — Jusqu'ici la saison hivernale n’a pas été rigoureuse et les rosiers n’ont pas du tout souffert, Par mesure de pru- dence, il est sage de ne faire les plantations qu'au printemps. Il en est de même de la taille. Si ces rosiers peuvent être abrités par une haie d'arbustes ou bien par des branches de pins et si, par les froids intenses, on peut leur donner quelque litière, on n'aura guère de perte. Quant aux rosiers Thé, on doit veiller à écarter de leurs racines tout excès d'humidité. * x x Bouillie bordelaise. — Des essais ont été faits par les soins du départe- ment de l'Agriculture aux États-Unis d'Amérique et les résultats de trois années Ont été publiés à l'automne dernier, Plus d’un million d’ arbres fruitiers ont été trailés sous la direction du D' B. T. GaLLoway. L'effet de la bouillie bordelaise a été tel que l'emploi en est considéré comme aussi important que la fumure. Ce mélange augmente la croissance plus spécialement des poiriers et des cerisiers. L'application peut en être générale et ne coûte que 50 cen- times pour mille arbres par an, les deux premières années ; la troisième année On peut aller jusqu'à 80 centimes et par la suite jusqu'à 5 francs. R. D'EELEN. de Me era Es (ie 6e Série, Le TOME 3e. 4 Livraison. 29 Février 1896 LLUSTRATION TORTICOL Journal international populaire de l'Horticulture DANS ‘FOUTES- SES: BRANCHES publié sous le patronage de d. LINDEN DIRECTEUR : LUCIEN LINDEN RÉDACTEURS PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS Numéro paraissant le 15 du mois (LES PLANTES A L’AIR LIBRE) CH. DE BOSSCHERE Numéro paraissant le 30 du mois (LES PLANTES EN SERRES) Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires es articles en assument seuls la responsabilité SOMMAIRE Pages Causerie horticole . . rs Les fleurs au mariage de la nn: an cité de Belgi de 58 Les Caladiu 59 63 66 Au château RS FT Lackén sf Les Streptocarpus . . . "4 . Paraît le 15 et le Les meetings horticoles de Gand et de Bruxelles 66 TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE PI. 52. Sonerila Mme Paul du Toict L. Lind, . 56 Fig. 7. Streptocarpus multiflore . 30 de chaque mois On s’abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles PRIX DE L'ABONNEMENT : Hës FRANCS PAR AN mois) pour les jardiniers seulement 12 francs par an (1 franc par POUR TOUTE L'UNION POSTALE DÉPOSITAIRES Oo Messieurs Dallemagne et Ci, horticulteurs à | Rambonillet Re et Oise). Gand, impr. Eug. Vander Haeghen. LES ANNONCES HORTICOLES | ET INDUSTRIELLES (Graines, bulbes, arbustes, outils, matériel, construction de serres, chaudages, engrais, insecticides, ameublements, ete. L'ILLUSTRATION HORTICOLE JOURNAL DES ORCHIDÉES &æ LA MEILLEURE ET LA PLUS LARGE PUBLICITÉ -=-Y Ces journaux sont vus et Ins par tous ceux qui s'intéressent de près où de Tom à l'horticuliure Les annonces paraissant à la fois dans L'ILLUSTRATION HORTICOLE et LE JOURNAL DES ORCHIDÉES, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux pro ducteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d’horticulture : LEUR CIRCULATION EST UNIVERSELLE. | &æ ON EST PRIÉ DE FAIRE PARVENIR LES INSERTIONS La À LA REGIE DES ANNONCES DE < Lustration Horticole > et du < Journal des Orchidées > 100, rue Belliard, à BRUXELLES, avant le 8 et le 23 du mois Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l’un de ces journaux. Tout Abonné de L’Ilustration Horticole qui souscrira au Journal des Orchidées recevra les deux journaux pour le prix de &@ francs PSE au — Sadresser au Buremide ces Journaux, CAUSERIE HORTICOLE 29 Février 1896. L'assemblée générale de la Chambre syndicale des Horticulteurs belges a eu lieu, le 2 de ce mois, au Casino de Gand. M. le comte DE KERCHOVE DE DEN- TERGHEM, président, et M. ERN. FIERENS, secrétaire de la Société royale d'Agriculture et de Botanique, assistaient à cette réunion. Leur présence a fait la meilleure impression sur les horticulteurs qui la considèrent, non sans raison, nous semble-t-il, comme d'excellent augure pour les rapports que la Chambre entretient avec la puissante association. Le vice-président de la Chambre syndicale, M. Éb. PYNAERT, a donné lecture du rapport annuel du Comité permanent, qui confirme que l'année écoulée a été, au point de vue commercial, üne des meilleures que l'horti- culture belge ait connues. La participation de quelques confrères à l'Exposition Internationale d'Am- sterdam a fourni à M. PyNAERT l'occasion de faire connaitre l'avis du Comité permanent sur le concours que nos nationaux peuvent prêter aux organisa- teurs des grandes floralies des pays étrangers. Celles-ci, d’abord, sont trop nombreuses; il ne faut pas que nos horticulteurs participent à toutes ces expositions et contribuent dans la plus large mesure à leur succès. L'étranger inscrit à son actif des réussites brillantes qui ne sont dues, en majeure partie, qu'aux efforts de nos compatriotes. Il faudrait done, conclut le rapporteur, réfléchir mûrement chaque fois que notre concours est sollicité en faveur de ces floralies. Nous devons donner le plus d'éclat possible à nos propres expositions et amener les amateurs et les horticulteurs étrangers à se déplacer, à venir voir les ressources de notre florissante industrie. Nous ne partageons pas complètement cette opinion : nous est avis, au contraire, que nos horticulteurs ne doivent pas attendre qu'il plaise à leurs confrères étrangers de leur faire les honneurs d’une visite ou qu'il faille leur laisser le champ libre partout — ailleurs que chez nous — où de grandes luttes internationales sont engagées. D'abord, qui pourrait nier que le retentissant succès des Belges à l'Exposition Universelle de Bordeaux de 1895, n'ait pas été favorable au prestige dont notre horticulture jouit en France, que la vue de pe DA nos belles plantes ornementales et des splendides Orchidées n’ait pas exercé une salutaire influence sur le progrès et la vulgarisation horticoles du Midi ? Les résultats, en ce qui nous concerne, nous autres Belges, ne sont pas immédiats, nous le savons, mais il n’y a pas à en douter, ces effets se feront sentir et plus tôt même qu’on ne pense. Le concours que les Belges ont prêté aux organisateurs de l'Exposition d'Amsterdam, n'aura vraisemblablement pas les mêmes résultats: c'est regret - table, mais cela était prévu. Pourquoi s'engager dans une entreprise qui n'offre pas toutes les garanties indispensables ? Mais un autre exemple encore plaide en faveur de notre manière de voir. La Belgique pomologique a remporté, en 1894, un brillant succès à l'Exposition Internationale de St Pétersbourg. Sa participation n’aura-t-elle pas puissam- ment contribué à raffermir notre réputation dans le domaine de la pomologie ? Cela ne vaut-il pas quelques sacrifices? Les précieux témoignages d'estime et d'amitié que nos compatriotes ont emportés de leur séjour en Russie seraient- ils quantité négligeable? Est-ce que le collier de commandeur de l'Ordre de S' Stanislas, dont notre ami PYNAERT, délégué à l'Exposition de St Pétersbourg, a été honoré par l'Empereur de Russie et dont il a le droit d'être fier, n'aurait donc aucune signification pour notre pays ? De nos jours, la patience n’est pas la qualité dominante des hommes; une œuvre dont on n’apercçoit pas sur le champ les résultats, qui ne procure pas des bénéfices immédiats, ne mérite guère notre attention. Et pourtant, combien la Belgique horticole ne doit-elle pas aux succès retentissants que de grandes firmes, jadis, ont remportés aux Expositions Universelles ou Internationales de Paris, Londres, Vienne, Berlin, Florence, St Pétersbourg ? Si nous regardons autour de nous, ne Voyons-nous pas nos artistes, pour ne citer que ceux-là, participer à toutes les grandes expositions de l'étranger ? Ils n’attendent pas que les amateurs étrangers visitent leur atelier, ils s’en vont chez eux forcer l'attention et l'admiration. Pourquoi les horticulteurs agiraient- ils autrement ? Non, il ne faut pas, pour attirer l'étranger, compter uniquement sur la haute renommée horticole de notre pays, laquelle, répétons-le, a été conquise au prix de lourds sacrifices: il faut porter la lutte au cœur même des nations rivales, imposer sa supériorité Chaque fois que supériorité il y a. Il faut se soucier du renom de notre vieille industrie et obliger l'étranger à s’incliner devant lui. D'ailleurs, ce que nous demandons au point de vue général, beau- coup de nos horticulteurs le font à leur point de vue particulier. Le nombre de ceux qui s’en vont, en pays étranger, chercher la clientèle est grand et, comme il est difficile de se munir d'échantillons, envoyons, pour le bien de tous, le meilleur de nos produits aux grands tournois internationaux. Rendons justice à ceux qui ont le courage de dépasser les frontières avec leurs plantes et leurs fruits, ils ont, ce faisant, rendu un sérieux service à notre grande industrie et au pays lui-même. Et ici nous sommes d'accord avec M. PYNAERT, ne nous mettons pas en route à la légère; sachons où nous allons et ce qui nous attend là où nous portons la lutte. Nous reconnaissons que de grosses difficultés surgissent quand il faut expé- dier au loin des plantes destinées aux expositions: sous ce rapport, l'horticul- ture se trouve dans une situation toute spéciale, Aussi pensons nous que le gou- vernement ferait chose utile en aplanissant entièrement ces difficultés que nous pouvons nous abstenir d'indiquer ici. Il nous semble que c’est là une question qui mérite d'être étudiée. CHARLES DE BOSSCHERE. Les Violettes cultivées en pots. — Au printemps, les Violettes em- baument l’air des bois, des champs et des jardins; nulle part elles ne se plaisent mieux qu’en pleine terre; cependant on les cultive aussi en pots. Dans ce cas, il faudra choisir des pots de 8 à 10 centimètres, et, plus tard, de 12 à 15 centimètres. Une terre substantielle et beaucoup de fumier conviennent par- faitement. On enfoncera les plantes dans un lit de fumier bien consommé pour tenir les racines fraiches; les Violettes étant des fleurs printanières, demandent naturellement un sol frais; c'est dans ces conditions qu'elles fleurissent le mieux et le plus abondamment. Si elles sont bien saines et bien enracinées, on peut empoter les Violettes jusqu'à la fin de juin. On les placera dans l'endroit le plus frais de la serre, dont la température variera de 5 à 7° C, la nuit, de 10 à 12 !},, le jour. Il faudra bien aérer pendant tout le temps; même, par un froid de zéro degrés, on pourra donner de l'air pendant quatre ou cinq heures par jour. Les Violettes fleurissent à une température de 5 à 7° C, à condition qu'elles jouissent abondamment de la lumière solaire : mieux vaut cependant une tem- pérature plus élevée. V. Le Cercle horticole Van Houtte, de Ledeberg-Gand, ouvrira, du 142 au 19 avril prochain, sa 2"e Exposition Internationale d'Horticulture qui promet d'être brillante et sur laquelle nous appelons toute l'attention de nos lecteurs. PL. LII NONERILA M"° PAUL DU TOICT 1. uno. L'Illustration Horticole, à plusieurs reprises, a figuré des variétés d'élite de la jolie Mélastomacée (1), qui nous fournit aujourd’hui un hybride remar- quable, issu des Sonerila orientalis, reproduit dans le volume XXXVII, pl. CXIIT (1890), et Margaritacea qui a fait l’objet de plusieurs portraits dans des publications horticoles. Le S. orientalis, originaire des monts Arracan, aux Indes orientales, se distingue par son feuillage vert bronzé au revers rose avec des nervures d’une teinte rose plus vive. Le $S. Margaritacea qui nous est venu de l'Asie tropicale, fut appelé par J.-E. PLANCHON, la Plante aux perles, à cause des nombreux points blancs comparables à des perles blanches dont la feuille vert émeraude est parsemée. La fécondation croisée de ces deux types a donné naissance au joli gain de L'HORTICULTURE INTERNATIONALE et dont nous offrons au public un portrait fort ressemblant, le S. Mme Paul du Toict. 11 a été dédié à la charmante femme d'un jeune et distingué amateur, M. PAUL pu Toicr, qui possède à Itterbeek une belle campagne où il s'adonne avec succès à la culture des plantes. Le $. Me du Toict donne des feuilles amples, de 0"17 de long sur 010 de large: la face supérieure est d'un vert ressemblant beaucoup à celui du S. orien- talis, mais de nuance plus claire; la nervure médiane et la base des nervures secondaires sont zonées de vert argenté; les autres nervures sont d'un vert plus clair que le limbe; la base de la nervure médiane est rose foncé comme le pétiole. Le fond vert est parsemé d’une myriade de petits points d'où partent des poils minuscules donnant à la feuille un léger aspect duveteux. Le revers de la feuille est vert de mer pâle nuancé de rose; les nervures sont ici d’un rose teinté de lie de vin. La plante, par d'habiles pincements, forme de ravissantes touffes surmontées de gracieuses fleurs mauve rosé pâle. Le nouveau Sonerila tiendra donc parfaitement sa place au milieu de toutes (1) Voir les volumes de 1855, 1876, 1877 et 1890. 6 7 8 3 10 copyright reserved L'ILLUSTRATION HORTICOLE : À PES 3 2 SONERILA MR -PAUE DUS-TOICP 1. END. LS A. Goossens pinx. | T (ofast rhynam D les bonnes variétés et tous les beaux hybrides que nous possédons aujourd'hui. Maintenant que la culture, jadis réputée difficile, s'est beaucoup simplifiée, on peut prédire une nouvelle vogue à ces plantes au brillant et décoratif feuillage. Elles sont d’un emploi tout désigné dans les serres à Orchidées où leurs amples feuilles richement diaprées jettent une note de gaieté qui manque le plus souvent au feuillage des plantes à la mode. Dans une de ces serres, nous avons un jour admiré de nombreux Sonerila poussant avec exubérance dans le sphagnum des Vanda; c'était fort coquet. On en formera de jolies bor- dures de tablettes, on les associera aux plantes qui garnissent les enrochements dont, dans beaucoup de serres, les deux côtés des sentiers sont enjolivés. Par- tout où règne une température de 15° à 20°, aussi bien à l'ombre que près du vitrage, les Sonerila récompenseront largement du peu de soin qu'ils exigent. Nous ne faisons que citer l'emploi qu'on pourra en faire dans la garniture de corbeilles, jardinières, etc., car il y a une foule d'ingénieuses applications à faire. Les Sonerila se plaisent dans un mélange de terre de bruyère et de spha- gnum hâché qui entretient une humidité propice, car ils aiment l'eau, dont il faut les pourvoir abondamment. Si on laisse la terre se dessécher, la plante devient malade; on aura soin toutefois de ne pas laisser séjourner de l'eau sur les feuilles. = Les Sonerila se multiplient, de préférence, de boutures que fournissent abon- damment les rameaux latéraux. Si on désire des plantes saines, fortes, au feuillage robuste et coloré, le mieux sera de les renouveler de bouture tous les ans, ou, au moins, tous les deux ans; en vieillissant, elles perdent rapide- ment de leur beauté si ornementale; même les jeunes sujets qui ont fleuri, perdent de leur vigueur. L'Illustration a déjà signalé, d’après le Bulletin d’arboriculture, que des boutures piquées dans le sphagnum de quelques terrines d'Orchidées s'y déve- loppèrent d'une façon splendide, Cette observation fut faite par M. A. FIET, jardinier en chef du Jardin botanique de Groningue; répété depuis, ce procédé a donné de bons résultats; il permet, comme nous l'avons fait remarquer plus haut, de garnir les pots ou les paniers de certains genres d'Orchidées. Il y aura une trentaine d'années bientôt, M. Louis Morin signala, en France, le cas d'une feuille de Sonerila, laquelle, détachée de la plante et tombée sur la sciure d'une serre à multiplication, s'y est enracinée. Plantée dans un petit godet rempli de terre de bruyère, cette feuille a développé deux bourgeons, l'un au-dessous du pétiole, près du centre de la feuille, l'autre au centre même, sur la nervure médiane. Ce mode de multiplication par les feuilles de Sonerila n’a pas été adopté, que nous sachions. CHARLES DE BOSSCHERE, LES FLEURS AU MARIAGE DE LA PRINCESSE HENRIETTE DE BELGIQUE Les salons du palais de LL. AA. RR. le comte et la comtesse de Flandre, le jour du mariage de la princesse HENRIETTE de Belgique avec le duc de Ven- dôme, ont été transformés en de vastes parterres où les fleurs les plus fines, les plus rares, exquisement blanches, répandaient leur subtils parfums. Il en était venu de partout pour témoigner des vives sympathies dont la jeune princesse est l'objet et pour servir d'interprêtes aux milliers de Belges qui forment les vœux les plus respectueux pour le bonheur du jeune couple princier. Nous avons pu admirer, avant l'heure de l'expédition, chez la fleuriste à la mode de la rue d’Arenberg, quelques-unes des œuvres florales destinées à la gracieuse princesse. En les décrivant ici, sommairement à défaut de place, nous estimons que ce souvenir durable pourra être considéré comme un modeste hommage rendu par Z’Ulustration Horticole aux jeunes et illustres époux. La princesse DE CHIMAY a offert une charmante corbeille argentée garnie de Lys et de Lilas blancs. Les Lys ont été prodigués aux fêtes nuptiales comme une discrète allusion à la famille d'Orléans. Ils se marient d’ailleurs de la plus gracieuse façon avec les vaporeuses grappes de Lilas; ces fleurs, aux parfums différents, mais délicieux tous deux, se prêtent à merveille à la garniture des corbeilles. La comtesse D'URSEL a remplacé les Lys par des Orchidées blanches: encore une heureuse conception. La comtesse DE JONGHE a réuni, en une élégante gerbe, des Lilas et des Œillets blancs. Madame ARTHUR WAROCQUÉ a eu une délicieuse inspiration en choisissant un grand sachet de soie broché de fleurs blanches, débordant de ravissantes Orchidées et des traditionnelles fleurs d'Oranger. Les élèves de l'École Militaire ont arrêté leur choix sur un coussin de soie brochée garnie de dentelle duchesse et ornée des exquises clochettes de Muguet carillonnant joyeusement la fête, de Laelia anceps blancs tressaillant au bout de leurs longues hampes et de Cattleya Trianae alba avec leur vir- ginale beauté. Une grande corbeille en forme de Lys héraldique garnie d’un choix de fines fleurs et exécutée d'après le croquis fourni par un artiste, a été l’interprête des sentiments des Officiers du 1er Régiment des Guides. Le Cercle artistique et littéraire de Bruxelles a garni une lyre de fleurs d'Œillet et d'Oranger entremêlées de rubans. a: BE M. STRANCKÉ, d'Ostende, a envoyé un coussin peluche blanche avec des Orchidées et des fleurs d'Oranger. Une corbeille de fines fleurs est remise au nom du Conservatoire royal de Bruxelles, tandis que la Société royale de la Grande Harmonie a rempli de ravissantes fleurs un très grand et très beau vase. Ce ne sont là évidemment que quelques-unes des conceptions florales, mais ce sont les seules qu'il nous ait été donné d'admirer. Elles permettent néan- moins de juger de l'exceptionnelle richesse des fleurs qui ont été offertes à la princesse HENRIETTE et du sentiment artistique qui a présidé à l'élaboration des œuvres en fleurs naturelles. CHARLES DE BOSSCHERE. LES CALADIUM Ces Aroïdées, au délicat et brillant feuillage, originaires du Brésil où elles font un des joyaux de l'inépuisable flore de la région de l'Amazone, méritent de retrouver la vogue dont, il y a un peu plus de vingt ans, elles jouissaient à bien des titres. IL paraît — et nous souhaitons de grand cœur qu'il en soit ainsi — que plusieurs amateurs reprennent goût à la culture des innombrables espèces tropicales qui ont fait la renommée des cultures belges et la réputa- tion de nos plus grands amateurs. Ajoutons que l'extension qu'ont prise la connaissance, la culture et la juste appréciation des mérites des Orchidées ne semble pas étrangère à ce regain de popularité de maintes espèces de serre Chaude, tant il est vrai qu'on ne saurait guère, au début d’une généralisation de cultures déterminées, prédire où celles-ci conduiront les amateurs. En présence de cet heureux revirement en faveur des Caladium, il sera sans doute opportun de leur consacrer un article détaillé. Afin de fournir les ren- seignements les plus scrupuleusement exacts sur la culture et le choix des espèces et des variétés les plus recommandables, nous avons, suivant la mode du jour, interviewé des cultivateurs très expérimentés. En comparant les notes ainsi recueillies avec les indications que fournit le Dictionnaire pratique d'Horticulture et de Jardinage de G. NicnoLsoN (traduction française de S. MOTTET), nous avons pu, une fois de plus, nous convaincre de l'excellence de ce remarquable travail. Les indications que nous fournissons sur la culture sont, sauf quelques légers détails, celles consignées dans ce Dictionnaire. Avant de parler de la culture, rappelons que « les Caladium ont pour habitat naturel le bord des eaux; quand vient la saison sèche, les eaux baissent, la berge n'est plus saturée d'humidité, la terre reprend sa fermeté, les Caladium 00 ‘is se préparent au repos; les feuilles se dessèchent, les pétioles se rident, se détachent du tubercule, la plante va sommeiller. » « À l'approche du retour des pluies, correspondant à la saison chaude sous les tropiques, les Caladium fleurissent et montrent leur beau feuillage. » (L. V. H., Flore des serres.) Comme la culture de toute plante doit être basée sur son mode de végétation naturelle, il sera possible à présent de juger du bien-fondé du traitement suivi. * * CULTURE. — Les Caladium exigent de la chaleur et une atmosphère humide. En mars, on empote les tubercules dans des petits pots et on les place dans une serre ou dans une bâche chauffée où l’on peut maintenir une température de 15 à 18 degrés pendant la nuit. On les seringue tous les jours, ou au moins plusieurs fois par semaine. Lorsque les racines ont bien entouré la motte de terre, on les rempote dans des pots de 10 à 12 centimètres diamètre. « En procédant au rempotage, il sera bon de dégager les racines de la motte de terre, et de les allonger de facon à les disposer au fond du récipient. Cela permettra de laisser plus d'espace aux nouvelles racines qui se forment toujours à la surface du com- post; on devra en même temps recouvrir avec de la terre nouvelle pour favoriser leur formation. » (J//. Hort., t. XXXVIII, p. 71.) On peut diviser les gros tubercules lorsqu'ils sont sains et rempoter ensuite chaque partie dans un pot de grandeur proportionnée. On conseille de frotter ces morceaux au préalable avec de la poussière de charbon de bois. TERRE. — M. G. NICHOLSON recommande le mélange suivant : des parties égales de terre franche, de terreau de feuilles, de terre de bruyère fibreuse et. de terreau gras bien décomposé, le tout pas trop finement concassé et addi- tionné d'une petite quantité de sable grossier. Dans notre pays, il est préfé- rable de s'abstenir de l'emploi de terre franche ; on peut aussi avec succès, faire usage de terre de bruyère mélangée d'une assez forte proportion de sable très fin. M. A. BLEU, l'habile semeur de Caladium, recommande l'emploi de la terre de bruyère siliceuse, additionnée de 1/5 environ de terreau de couche. DRAINAGE. — Le drainage doit être parfait, car les Caladium exigent des arrosements copieux. APRÈS LE REMPOTAGE. — On les place en serre chaude où on les entretient humides, et on les seringue deux ou trois fois par jour. Si on peut plonger les pots dans une couche de tannée donnant une douce chaleur de fond, leur végétation n’en sera que plus vigoureuse. On peut remplacer avantageusement la tannée par du fumier de cheval bien décomposé. ARROSEMENTS. — Les arrosements doivent être modérés au début, puis plus copieux lorsque les feuilles se développent, et quand les pots sont garnis de racines, on peut leur donner quelques arrosements à l'engrais liquide, une fois sur deux. À mesure que la saison avance, la chaleur et l'humidité doivent êt Il faudra éviter soigneusement de mouiller les feuilles. OMBRAGE. — Pendant le soleil ardent, il faut les ombrer légèrement avec une toile claire ou autre objet suffisant pour briser les rayons et simplement pendant quelques heures, car plus ils reçoivent de lumière, plus beau est leur feuillage et plus riches en sont les coloris. EMPLOI. — Lorsque les plantes ont atteint une bonne force, on en place quelques-unes dans une serre un peu plus froide pour les endurcir ; après quoi on peut les employer pour l'ornementation des grandes serres ou autres, mais il faut les mettre à l'abri des courants d'air et ne les arroser que lorsqu'ils ‘ sont réellements secs. On peut cependant les y laisser pendant un certain temps, en ayant soin de les reporter dans la serre chaude avant qu’ils n'aient souffert du froid. De petites plantes bien cultivées sont très convenables pour les garnitures de tables et l'ornementation des vases à fleurs. : On peut aussi les utiliser comme plantes d'appartement; une fois qu'ils seront placés à l'intérieur des habitations, on les arrosera abondamment. Traités ainsi, non seulement les Caladium résistent, mais ils conservent leurs couleurs, surtout si les plantes sont exposées à une lumière un peu vive, condition essentieile pour que les couleurs des feuilles gardent leur éclat. Les Caladium sont encore d'une grande ressource là où il s’agit de décorer le bord des aquariums, dans les serres chaudes. Nous traiterons, en temps opportun, des soins à donner aux Caladium pen- dant leur période de repos. * »- » Nous avons eu l'occasion, dans le courant de février, de voir, dans les serres du château royal de Laeken, des Caladium en fort jolis exemplaires; ils avaient été empotés en décembre et rempotés déjà une première fois. Il y a donc possibilité de jouir de bonne heure des avantages que procure le délicat feuillage de ces riches espèces de l'Amérique tropicale. Voici maintenant une liste des espèces et variétés les plus recommandables pour la culture. Nous nous bornons à un choix très limité dans l'intérêt des jeunes amateurs : Alfred Bleu, fond d’un beau vert, maculé de blanc pur et à centre carné. Argyrites Cu. Lex. feuilles petites, sagittées, à fond vert tendre, blanches au centre et sur les bords, parsemées sur tout le limbe de taches blanches, irrégulières. Introduit du Para, en 1858 (IU. Hort., t. V, année 1858, pl. 185, p. 57). Auguste Lemoinier, belles et grandes feuilles à centre vert tendre, nervures médiane et secondaires rose carminé. Baron À. de Rothschild, centre et macules d’un beau rouge sang, sur fond vert bigarré. Beethoven, fond blanc, entremêlé et veiné de vert, centre à nervures d’un rose délicat. Boïeldieu, genre du Walter Scott, feuillage ordinaire légèrement tacheté de rose. Chantini Cu. Lex. feuilles entièrement carmin brillant, maculées de blanc et bordées de vert foncé. Introduit du Para en 1858, chez M. CHawrix (Flore des Serres, vol. XIII, année 1860, pl. 1352, p. 104). Charlemagne, rougeâtre, macules rouge foncé, très beau. De Candolle, fond d'un vert maculé de rose superbe, et centre rayé de blanc crème. Duc de Cleveland, centre rouge foncé, entouré de vert pois, largement maculé de rouge. Gaspard Crayer, vert, nervures rouges. Ibis rose, magnifique variété, feuillage d’un rose superbe, extrêmement attrayant variété du C. bicolor obtenue par M. A. BLeu, en 1878 (I. Hort., t. XXVI, année 1879, pl. 336, p. 1061). Keeteleri, feuillage rouge transparent, petites taches roses. Louise Duplessis, raies et veines rouges sur un fond blanc, bordure verte. Meyerbeer, feuilles fond blanc, nervures vertes, la médiane rouge (Belg. Hort., t, XX, année 1870, pl. 17, p. 297). Minus erubescens, cramoisi, à bords verts: petit. Mirabile, feuillage verdâtre, tacheté de jaune pâle. Monsieur Jean Linden, belles et grandes feuilles blanches, à reflets métalliques, nervures rose Corail et bords verts réticulés; variété du C. bicolor obtenue par M. A. Rzeu (LU. Hort., XX VI, année 1879, pl. 336, p. 24). Raymond Lemoinier, rouge carmin, marqué de blanc crème. Rossini, grandes feuilles à centre pâle, nervure médiane rose et taches rouges. Spontini, vert pois, macules blanches, nervures médiane et latérales rosées. Walter Scott, feuillage très grand, rouge très foncé; variété extra. * LR] Indépendamment des vingt-deux espèces ou variétés très recommandables que nous venons de citer, en voici quatre encore récemment introduites par L'HORTICULTURE INTERNATIONALE et qui méritent d'attirer l'attention des amateurs : Caladium adamantinum L. ann. (C. orné de diamants), coloris mat, vert sombre, quel- que peu pulvérulent d'aspect, moucheté d'une infinité de points blanchâtres groupés auprès de la nervure médiane ainsi qu'au sommet des feuilles, où ils envahissent presque entière- ment la surface (1. Hort., t. XXX VIIL année 1891, pl. 198, p. 51). Caladium lilliputiense, petite touffe charmante, aux dimensions foliaires très réduites; sa panachure rappelle celle du €. argyrites; les limbes, cordiformes-lancéolés, ont un fond vert foncé, parsemé de toutes parts de macules et figures bizarres, irrégulières, du blanc le plus pur ({!. Hort., t. 2, année-1895, pl. 158, p. 363). Caladium medio-radiatum L. Laxp et Ron., feuilles étroites, ovales elliptiques, d’un beau vert éclatant, relevé par une Superbe ligne médiane argentée, légèrement bifide vers le sommet, pétioles marbrés de stries fines ({U. Hort., t. XXX VIII, année 1891, pl, 198, p. 51). Caladium sagittatum 1. Laxp et Ém R. (C. à feuilles sagittées), feuilles remarquables par rs DR leur forme allongée et nettement sagittées, le sinus des deux lobes supérieurs profond et aigu ; lobe tout entier d’un vert très foncé, nuancé sur les bords de zones plus claires, nervure médiane tout à fait panachée d’une bande d’une belle couleur rouge envahissant de flammes irrégulières le bord du limbe (14. Hort.,t. XXX VIII, pl. 138, p. 101). CHARLES DE BOSSCHERE. AU CHATEAU ROYAL DE LAEKEN La visite aux serres du château royal de Laeken offre toujours un bien vif intérêt, surtout pour celui qui, la renouvelant fréquemment, peut se rendre compte des progrès accomplis dans l’arrangement et l'embellissement des diverses parties du domaine ou dans la culture des nombreux genres de plantes qui y sont particulièrement en honneur. Nous avions pu, l'an dernier, juger de l'important travail de réfection des plantations du grand jardin d'hiver; les énormes et superbes Palmiers, uniques dans le pays, avaient été, au prix de quels efforts! enlevés de terre et déplacés, afin de leur donner plus d'espace et de mieux soigner le côté déco- ratif de l'ensemble de cet incomparable massif tropical. Les travaux que nous regrettons de ne pas pouvoir exposer en détail, ont été menés à bonne fin, à preuve l'excellente santé de tous les sujets, qui se manifeste clairement par un regain de vigueur et de jeunesse du meilleur augure. Ce brillant résultat joint à tous ceux que nous avons constatés dans la suite de notre promenade à travers les cultures sous verre, font le plus grand honneur à M. H. KNIGHT, directeur des jardins et parcs royaux, et à M. VAN OBBERGEN, le chef des cultures. Dans l'annexe des Fougères, se dresse une nouvelle et magnifique acquisi- tion du Roi, le Cyathea dealbata SWARTZ., un spécimen de tout premier ordre. Par une heureuse transformation, le chemin du milieu, ici, est remplacé par une percée garnie d'un fouillis d'Adiantum, Pteris argyrea et autres jolies Fougères, sur le fond desquelles se détachent quelques Orchidées qui y accom- plissent leur période de floraison et animent ce délicieux coin de verdure de leurs suaves fleurs aux riches nuances. Dans le grand jardin d'hiver, nous remarquons un Kentia sapida MART., avec une belle inflorescence de fleurs blanches au lieu du blanc rosé habituel ; le pétiole et la nervure médiane des feuilles de cette espèce sont plus blancs aussi que chez les autres spécimens qui font un des plus beaux ornements de ce somptueux palais. Un rarissime Diplothemium maritimum MART. frappe le visiteur par son superbe développement. bu OS L'annexe du Congo s’est enrichie de deux beaux et grands Areca Baueri Hook. F. et de deux Kentia sapida MaRT., que Sa Majesté a acquis chez MM. LINDEN, à L'HORTICULTURE INTERNATIONALE. Deux corbeilles circulaires aménagées au centre du délicieux palais des verdures exotiques qu'est l'annexe du Congo, sont garnies, l’une, d'Orchidées fleuries, de Dracaena Lindeni et de Fougères ; dans l’autre, les Dracaena sont remplacés par des Pandanus Veitchi. L'effet obtenu est ravissant. Il y a ici aussi une intéressante collection de Chamaerops humilis LiNN., dont nous entretiendrons sous peu nos lecteurs. Mentionnons dès à présent, à l'inten- tion des amateurs de beaux Palmiers, le rare Saribus (Livistona) olivaeformis, un grand exemplaire avec vingt-sept feuilles, un Sabal umbraculifera MART. qui se développe d’une facon exceptionnellement vigoureuse, et un Cocos Romanzoffiana Caamss., belle et décorative espèce, que nous avons rarement vu en aussi fort exemplaire et dont la huitième feuille se forme en ce moment. Parmi les Orchidées fleuries qui égaient le coup d'œil, un spécimen de Cattleya Trianae de 1"20 de diamètre accapare à lui seul toute l'attention avec ses soixante-deux belles fleurs ! Ne quittons point ce délicieux coin sans signaler l'excellente santé de toutes les plantes, dont les feuilles ont acquis une couleur d'un vert très sain que nous ne leur connaissions pas. Le badigeonnage partiel de la toiture ne parait pas étranger à cet heureux résultat. "x Nous voici sur l'escalier blanc qui conduit à l'annexe du Congo que nous venons de quitter. Sa garniture florale mérite que nous nous y arrêtions un instant, ne fût-ce que pour montrer quelles ressources les fleurs peuvent, en cette saison, offrir pour la décoration des palais et des hôtels. Une simple énumération sera assez éloquente pour que nous nous passions de commen- taires. Nous y avons donc relevé : Franciscea latifolia, Eranthemum pulchellum, Azalea mollis et indica, Deutzia gracilis, Pavonia Wiotii, Toxicophlea spectabilis, Cinéraires, Rosiers, Epacris, Coronilla, Croton, Begonia metallica, Cyclamen, Primula sinensis, ete. Ces jolies fleurs forment une double haie du plus charmant effet. Quelques corbeïlles garnies d'Oncidium pulvinatum dont les longues grappes laissent choir un essaim de ravissantes fleurettes jaunes, complètent à souhait le tableau floral de l'entrée du paradis terrestre, comme on pourrait, non sans raison, appeler le grand jardin d'hiver et ses annexes. * x Nous avons constaté, avec un très vif plaisir, dans l'embarcadère et les divers salons qui s'échelonnent le long des célèbres galeries, le nombre tou- Jours croissant de grands exemplaires de ce qu'on est convenu d'appeler les pre bonnes vieilles plantes, auxquelles le Roi, en connaisseur distingué, s'intéresse tout particulièrement. Un Clematis indivisa, un Rhododendron argentea de l'Himalaya, un très grand Epacris, sont en fleurs et voisinent avec de char- mants exemplaires d'Hibiscus Cooperi (H. rosa-sinensis Cooperi). Le Chamaedorea elatior cultivé ici à froid, produit un élégant feuillage d'un vert sain et n’est pas, comme dans la serre chaude, envahi par des thrips. Au cours de notre promenade à travers les interminables galeries, nous notons encore quelques plantes recommandables, des Centropogon Luciana, cultivés à froid et exposés aux courants d'air, ce qui ne les empêche pas de prospérer et de fleurir abondamment, des Cinéraires aux amples fleurs, cou- leurs franches provenant de semis faits au château royal, d'énormes exem- plaires d'Azalea mollis couverts d'une profusion de délicates fleurs, des Primula sinensis d'une culture excellente, certains exemplaires mesurant jusque 043 de diamètre. Il nous fait aussi faire ressortir l'effet obtenu avec les guirlandes de Cobaea scandens à feuilles panachées qui ornent la toiture de certaines parties des galeries ; c’est tout bonnement ravissant et à imiter. Les deux corbeilles de Goniophlebium apendiculatum prospèrent à mer- veille; les frondes de quatre mètres retombant verticalement, forment un rideau cylindrique de 2"60 de diamètre. Parmi les serres de culture, une mention spéciale est due à celle où le jardinier DE BIÈVRE soigne avec beaucoup d'intelligence et de succès les beaux spécimens de Cattleya, Odontoglossum , Dendrobium, Coelogyne et autres Orchidées. Au moment de notre visite, plusieurs bonnes variétés d'Odontoglossum crispum, Dendrobium Ainsworthi et Wardianum, Cattleya Trianae, etc., sont en pleine floraison; un exemplaire de cette dernière espèce, notamment, mesurant 074, comptait vingt-six belles fleurs. Qu'il nous soit permis d'exprimer ici un vœu inspiré par le vif intérêt que nous portons aux intéressantes cultures royales : Les Orchidées — elles n’y figurent pas toutes — sont trop à l'étroit dans la serre qu'elles occupent. Il faudrait une grande et belle serre — au point de vue cultural surtout et avant tout — où seraient réunies toutes les Orchidées indistinctement et où seraient placées, temporairement, d’autres plantes au moment de leur floraison ou du complet épanouissement de la beauté de leur feuillage. Il y aurait, avec les ressources dont dispose le domaine, une si belle, si riche et si grande chose à faire ! Puisse notre vœu être exaucé : il y aurait ainsi, à Laeken, une puissante attraction de plus, laquelle, jointe à toutes celles qu'on est enchanté d'y trouver réunies déjà, serait ni la moins intéressante ni la moins séduisante, CHARLES DE BOSSCHERE. LES STREPTOCARPUS Les Streptocarpus ont, depuis que M. WATSON, de Kew, par d'intelligents croisements a réussi à produire des formes remarquables, conquis une vogue que justifient amplement leur floribondité et le mérite des fleurs qui peuvent lutter avantageusement avec celles des Ligerias (Gloxinias). Leur culture est des plus facile et ressemble jusqu'à un certain point à celle de ces derniers, quoiqu'ils n'aient pas de tubercules et ne perdent pas toutes leurs feuilles pendant l'hiver, comme c’est le cas pour les Gloxinias. La serre tempérée convient parfaitement à ces Cyrtandracées, pourvu que la gelée ne s'y fasse pas sentir. Elles se cultivent en pleine terre comme bor- dure, dans un jardin d'hiver, par exemple. Pour la culture en pots, il faudra donner la préférence aux terrines, puisque les feuilles s'étalent horizontalement sur le sol. Une terre de bruyère ou de feuilles, légère et bien drainée, leur convient parfaitement ; la surface doit être bien fraîche sans que la terre soit cependant trop humide. Les Streptocarpus viennent très bien aussi et peut- être de préférence, dans les endroits ombragés ou protégés contre les rayons directs du soleil. La figure qui accompagne ces lignes et que nous devons à l’obligeance des éditeurs du Gardeners’ Chronicle, représente un Streptocarpus multiflora, présenté par MM. JoHN LAING & SONS, Forest-Hill, au meeting de la Société royale d'Horticulture de Londres du 9 juillet 1895. Les fleurs, très grandes, sont pourpre bleuâtre avec des lignes blanches dans la gorge ; l'exemplaire comptait trente fleurs épanouies et était cultivé dans un pot de cinq pouces. Le nombre de bonnes variétés aux fleurs amples et bien colorées est déjà considérable; il s’accroitra encore si, comme c’est à prévoir, leur culture continue à s'étendre. A. XEL. LES MEETINGS HORTICOLES DE GAND ET DE BRUXELLES Le 2 février, au Casino de Gand, à l’occasion de l'assemblée générale de la Chambre syndicale des Horticulteurs belges, il y avait réunion nombreuse des membres et quantité de belles plantes. Parmi les plus remarquées figurent le premier hybride belge de Cattleya, le Laelio-Cattleya Ghislaine, issu du Laelia harpophylla .° et du Cattleya amethistoglossa et obtenu par M. A. VAN Fig. 7. — Streptocarpus multiflora. me. (es + IMSCHOOT; un gracieux Epidendrum Endrisio- Wallici, au même; un incom- parable Odontoglossum crispum album, un Miültoniopsis X Bleui superbement fleuri, un Laelia anceps var. Hyeana et un beau choix d'Odontoglossum à M. JuLES HYE, entre autres l'Odontoglossum crispum var. Duvivierianum; le Cypripedium X Me Jules Hye du même orchidophile est une excellente acquisition à ajouter à toutes celles dont l'habile hybridateur a enrichi les collections. Le Graptophyllum picturatum, une Acanthacée panachée de jaune, à M. PYNAERT, un Kentia species obtenu de semis par M. Louis DE SMET, et un Anthurium Scherzerianum triumphans avec une énorme spathe rose carné saumoné, obtenu par M. L. DE SMET-DUVIVIER, sont les plus méritantes d'entre les plantes autres que les Orchidées. Le meeting de « L'ORCHIDÉENNE » de Bruxelles a été surtout intéressant à cause des magnifiques hybrides de Cypripedium de M. JULES HYE, exposés par M. Mons et ceux de MM. Mapoux. Les hybrides de M. HYE ont déjà été acclamés à Gand; ceux de MM. Mapoux ne sont malheureusement pas étiquetés; plusieurs sont remarquables, entre autres : Cyp. Madeleineue, Charlesianum, Sénateur Montefiore, Memoria-Moensi; un hybride hors ligne, Gertrude Hollington, selon quelques connaisseurs, est le point de mire de tous les visiteurs, ainsi qu'une variété de l'Odontoglossum Rossi majus, dédiée à M PAUWELS et présentée par l’orchidophile anversois, M. FLORENT PAUWELS : les pétales largement et régulièrement bordés de blanc pur, sont maculés de brun chocolat avec, sur les limites de la zone ainsi formée, de gros points rouge carminé ; les sépales sont fortement maculés de brun. M. LINDEN présente de fort beaux Odontoglossum sp., genre Wilckeanum, MM. LUCIEN LiNDEN et Cie des Cypripedium Lawrenceanum avec d'énormes pavillons. M. H. KNIGHT a un beau Cattleya chocoensis alba, M. Canuzac un Cypripe- dium Charlesworthi fort beau et un Odontoglossum sp., genre Andersoni, d'un jaune canari intense, M. DE LOMBAERDE, un Cattleya Trianae alba, fort méritant. Ca. D. B. Dans un article du Naturalist’s Journal, le D' HARRISON décrit un chêne qu'il a remarqué dans une forêt du West Riding et auquel il ne connait pas de rivaux. Cet arbre vénérable, dont l'âge est difficile à évaluer avec pré- cision, mais qui doit être contemporain des anciens Bretons, possède un tronc dont la circonférence est de 26 mètres au ras du sol et de 16 mètres à hauteur d'homme. Il est creux aujourd'hui et assez vaste pour contenir toute une foule. A Ale ON ce org ie 6"° Série. Er TOME 3°. 5° Livraison. 15 Mars 1896 LILLUSTRATION HORTICOE. Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de Ji: iLINDEN DirecTEUR : LUCIEN LINDEN RÉDACTEURS PRINCIPAUX : ÉMILE RODIGAS CH. DE BOSSCHERE Numéro paraissant le 15 du mois Numéro paraissant le 30 du mois (LES PLANTES A L'AIR LIBRE) Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère (LES PLANTES EN SERRES) L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires es articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Pages Pages Chronique horticole Fe 108 TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE Plantes nouvelles ou rcxommandables RC PI. 53. Cazania Pygmaea . Les Philadelphus de Lemoine. . . + + - - Véroniques Néo- Télandetses : Petites notes de culture : . . . + + . ROMA TIE ER si » 9, Centaurée scabieuse Caméléon. . . . 76 79 Fig. 8. Ipomée impériale japonaise à feuilles »anachées ; Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s’abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles. PRIX DE L'ABONNEMENT : H£s FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE POSITAIRES Messieurs Dallemagne et Ci°, horticulteurs à Rambouillet (Seine et Oise). Gand, impr: £ug. Vander Haeghen,. LES ANNONCES HORTICOLES ET INDUSTRIELLES (Graines, bulbes, arbustes, outils, matériel, construction de serres, Chauffages, engrais, insecticides, ameublements, etc. TROUVENT DANS LA COMBINAISON DE L'ILLUSTRATION HORTICOLE … ET DU JOURNAL DES ORCHIDÉES KM LA MEILLEURE ET LA PLUS LARGE PUBLICITÉ CE Y es journaux sont vus et lus par tous ceux Qui S'intéressent de près ou de loin à l'horticulture TT —<— — Les annonces paraissant à la fois dans L’IL LUSTRATION | HORTICOLE et LE JOURNAL DES ORCHIDEES, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux pro- ducteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier | et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux | qui s'occupent d’horticulture : LEUR CIRCULATION EST UNIVERSELLE. | meet | #æ ON EST PRIÉ DE FAIRE PARVENIR LES INSERTIONS À LA REGIE DES ANNONCES DE ‘ Lilustration Horticole > et du + Journal. des Orchidées » | 100, rue Belliard, à BRUXELLES, avant le 8 et le 23 du mois Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l’un de ces journaux. Tout Abonné de L'Illustration Horticole qui souscrira au Journal : des Orchidées recevra les deux journaux pour le prix de OO francs. Par an, — S'adresser au Bureau de ces journaux. CHRONIQUE HORTICOLE 15 Mars 1896. Rameaux de Mahonia. — Souvent le feuillage du Mahonia aquifolia prend naturellement en hiver une teinte bronzée. On a voulu imiter cet effet naturel au moyen d'un coloriage artificiel qui, malheureusement, excède de beaucoup celui de la nature. Immédiatement la teinture artificielle saute aux yeux parce qu'elle est trop uniforme ; tout au plus, les rameaux teints sont de mise parmi les graminées desséchées. Un de nos confrères fait observer que le feuillage des rameaux que l’on veut conserver se fane assez vite et tombe même lorsque les rameaux sont placés dans de l’eau ; c'est à peine si les feuilles se rident quelque peu, quand ils sont mis dans un vase sans eau. * * + Couleurs en horticulture. — Tous ceux qui s'occupent d'horticulture et en particulier ceux qui doivent décrire les coloris des fleurs, connaissent l'utilité d'une dénomination exacte des termes des couleurs. Le professeur ÉDOUARD MORREN, dans son mémoire sur les feuilles vertes et colorées, avait donné une nomenclature des couleurs et de leurs nuances ; seulement, il aurait été bon de joindre à cette liste, d’ailleurs déjà très utile, une carte repré- sentant aussi exactement que possible ces couleurs et ces nuances. La chro- nique de la Revue Horticole du 16 février rappelle qu'une brochure, publiée par SACCARDO sous le titre de Chromotaxia, avec cinquante teintes plates, a paru à Pavie en 1891. L'auteur l'a rédigée en latin; cependant les synonymies françaises y sont suffisamment mises en relief pour que le travail puisse être compris par les horticulteurs en général. * Garniture florale de la table en Russie. — Nulle part le goût des fleurs ne se manifeste d’une manière plus frappante qu'à St Pétersbourg. La maison impériale de Russie fournit chaque jour l'exemple de la recherche poussée aussi loin que possible dans la décoration florale. Aux diners d'apparat de la Cour, non seulement la salle à manger est transformée en un véritable jardin, mais en mème temps qu’on change de plat, on change aussi les fleurs. 2e 70 -Lu Aux violettes succèdent actuellement les muguets; puis viennent les lilas et les jacinthes ; des lignes de roses se croisent en diagonale et sont remplacées à un moment donné par des bluets. Au dessert, les roses, d'une autre nuance que les premières, couvrent la table à profusion. Et toutes ces décorations florales sont arrangées d'une manière tellement ingénieuse qu’on les renouvelle sans apporter le moindre trouble dans le service. A Nice, la bataille de fleurs du Carnaval a commencé le vendredi 14 février, par le plus beau temps du monde, et s'est continuée les deux jours suivants. Rarement on a vu une telle profusion de fleurs et une animation aussi grande. La bataille a été entre des colonies de diverses nations; les Russes et les Français spécialement ont fait assaut de richesse et d'élégance. Les premiers prix des voitures fleuries ont été décernés à une victoria ornée d'anémones et de jacinthes parmi des masses de rubans blancs et roses et à un canot de sauvetage entièrement couvert de violettes et de mimosas et traîné par quatre chevaux blancs. ; Encore le verre colorié. — M. ZACHAREWIEZ, professeur à Vaucluse (France), a fait des expériences au moyen de la culture des fraisiers et il a obtenu les résultats suivants : le verre clair ordinaire a donné les fruits les meilleurs et les plus précoces; le verre orangé a augmenté la végétation, mais en nuisant à la qualité, au volume et à la précocité du fruit; le verre violet a augmenté le rapport au détriment de la qualité; l'emploi du verre rouge, du verre bleu et du verre vert a été nuisible à la végétation sous tous les rapports. Bois du Sequoia gigantea. — On sait les proportions remarquables que cet arbre géant atteint en Californie et on peut regretter qu'il ne résiste pas à nos hivers parfois rigoureux. On peut voir actuellement à l'entrée de la salle des herbiers au Jardin botanique de l'État, à Bruxelles, un secteur d'une rondelle d'un exemplaire de Sequoia qui fut abattu en 1891 et qui, d’après le nombre des couches ligneuses annuelles du tronc, a dû vivre plus de treize siècles. Cet échantillon de bois a été envoyé à Bruxelles par le British Museum de Londres. Herbier de M. Georges Vanderbilt. — D'après la Botanical Gazette, le riche herbier dans lequel le D' CHAPMAN avait réuni de nombreuses espèces de plantes appartenant à l'Amérique et qui servirent de documents pour la publication de sa flore des États du Sud (Flora of the Southern States), a été acquis par M. GEORGES W. VANDERBILT et sera conservé dans son domaine 2. FPT de Biltmore, Caroline du Nord: ce domaine, nous l'avons déjà dit, réunira en même temps, dans un vaste arboretum, toutes les espèces ligneuses des régions tempérées de l'Amérique. * Ver à soie du Japon. — Un correspondant de Sempervirens recom- mande aux horticulteurs et jardiniers possédant des orangeries ou serres tempérées de consacrer quelques heures de loisir à l'élevage du ver à soie du Japon, Saturnia Yama-May, dont l'exportation du Japon est maintenant permise. On peut, du reste, s'en procurer des œufs à l'Institut biologique de Langerfeld, près de Barmen (Allemagne). La douzaine coûte 75 pfennigs, port en sus. Ce ver à soie peut être nourri aisément au moyen de feuilles de chène ; il ne demande pas plus de soins que le ver à soie de Chine et n'exige aucunement les feuilles du mûrier. Il se contente de 18 à 20 degrés de chaleur et peut donner un produit très rémunérateur. On met les œufs en mai dans une boîte que l'on recouvre d’une légère gaze; on renouvelle tous les jours les feuilles de chêne. Après 35 jours environ la chenille forme son cocon parmi les feuilles ; 40 jours plus tard le joli papillon, qui est d'un beau jaune à reflets bruns avec les ailes ornées d'yeux ronds, transparents, bordés de noir, fait son apparilion si l'on n’a pris la précaution de plonger le cocon dans de l'eau chaude. La soie se dévide aisément. * + Parc James Harrison. — Encore un bel exemple à signaler. MM. F. J. HARRISON et H. HARRISON ont offert à la commune de Wallasey, en mémoire de leur père M. JAMES HARRISON, 50 acres de collines situées sur la route qui conduit du village jusqu'aux rives de la Mersey. Ce terrain sera couverti en un pare public. * * * Exposition horticole universelle de Berlin en 1897. — Le règlement provisoire de cette exposition contenait la mention que les plantes devaient être au moins depuis un an la propriété des exposants ou avoir été cultivées par ceux-ci. Cet article a été biffé en séance du 30 janvier dernier. Mais l'assemblée a admis presque à l'unanimité la condition que les exposants prenant part aux concours ne pourront faire partie du Jury. Cette décision obtiendra, nous en sommes persuadé, l’assentiment de tous ceux qui tiennent à ce que le jugement soit sérieux et équitable. * * * Pommes en thérapeuthique. — Un médecin anglais insiste sur les qua- lités des pommes au point de vue de la santé. Il dit que tout le monde devrait + oo savoir qu'il faudrait manger des pommes au moment de se mettre au lit. Il s'agit, bien entendu, de fruits mûrs et juteux. La pomme est un excellent aliment pour le cerveau parce qu'elle renferme plus d'acide phosphorique de facile digestion que n'importe quel autre produit végétal. Elle active la fonc- tion du foie, provoque un sommeil salutaire et, en outre, purifie la bouche. Elle réunit les acides superflus de l'estomac, facilite les sécrétions des reins, prévient la formation des calculs, les indigestions et les maladies de la gorge. * # x Coloriage du bois. — Beaucoup de bois possèdent par eux-mêmes une coloration qui les fait rechercher davantage. Ainsi le bois du Sequoia gigantea est d'un beau rouge, même chez des arbres de vingt ans seulement; le noyer d'Italie est flammé de noir et de brun; l’acajou est flammé de rouge et de brun ; le pitch-pine est jaunâtre. Le Cosmos a donné récemment une série d'indications pour obtenir artificiellement le coloriage du bois. Une solution d'alizarine, dans la proportion de cinq parties d’alizarine sur cent parties d'eau avec addition d’ammoniaque liquide ajoutée goutte à goutte, donne au sapin et au chène une teinte brun jaunâtre et à l’érable une teinte brun-rougeûtre. L'alun et le sulfate d'alumine colorient le sapin en rouge vif et le chêne et l'érable, en couleur rouge foncé. * * Châssis en papier pour abris. — Ce papier, désigné sous le nom de . Fenster-Pappe, est fabriqué à Mayence par la maison I. JouRDAIN. Un rouleau de cent kilogr. sur un mètre de largeur revient à 20 marks. On peut l'obtenir à n'importe quelle largeur. Ce papier a été expérimenté spécialement depuis plus de deux ans par les horticulteurs de Boskoop; l'emploi a été recom- mandé par M. Jhr L. J. QUARLES VAN UFFORD, l'estimable secrétaire du Club des Orchidophiles néerlandais. On en fait de légers châssis qui sont dis- posés ensuite côte à côte de manière à constituer des bâches. Ces châssis peuvent avoir la longueur des châssis ordinaires, soit deux mètres. Les lattes qui leur servent de cadre sont rabotées, peintes d’un côté et assemblées au moyen de pointes de Paris. Le papier, d'abord mouillé et ensuite séché, est enduit d'huile de lin, une fois à la face inférieure et deux fois à la face supé- rieure, puis de nouveau séché au soleil. Les bâches ainsi couvertes servent d'abri pour hiverner des plantes telles que rhododendrons, lierres, lauriers- cerises, houx, etc. Les rudes hivers de 1893-94 et de 1894-95 ont, comme le relate Sempervirens, fourni à cet égard les expériences les plus concluantes. ÉM. RoDiIGAs. RE ER Se SU à RS TE RE Cd de RS TU TP mn À eg ti ss 2 P ÉÉ f » s dem rm Attleine, ere ue L'ILLUSTRATION HORTICOLE copyright reserved GAZANIA PYGMAEA Croossens pinx. J. Goffart chrom. PL. LIII GAZANIA PYGMAEA Le genre Gazania, dans lequel sont confondus les Mussinia, les Moehnia, les Melanchrysum et quelques Gürteria, compte aujourd'hui environ vingt- quatre espèces appartenant toutes à l'Afrique australe, Sur ce nombre, une quinzaine existent dans les cultures. Quelques-unes sont annuelles, la plupart sont vivaces par leur souche. Parmi celles-ci, les plus connues sont les Gazania speciosa, rigens, uniflora, pinnata, subulata et Pavonia. Le Gazania pygmaea, qui est figuré sur la planche ci-jointe, est une des belles espèces du genre. Il a été décrit sous les noms de G. canescens, G. brac- teata et @. nivea. TI a été figuré dans le Garden de 1895, p. 288, sous le nom de @. bracteata qui doit faire place au nom de Gazania pygmaea, en vertu de la loi de priorité. La plante avait fleuri chez M. GUMBLETON, de Queenstown, en Irlande, au printemps dernier. Elle vient de figurer dans le numéro de janvier du Botanical Magazine, sous le nom de Gazania pygmaea. Voici comment elle est décrite dans le Garden : « C'est une belle plante vivace, herbacée, demi rustique, formant touffe ; les feuilles sont linéaires, lisses où un peu scabres, d'un beau vert au-dessus, d'un blanc de neige au-dessous, plus ou moins roulées sur les bords; parfois il se produit aussi une feuille pennée. A l’état sauvage, les feuilles sont longues seulement de 0"03 à 0M10, mais dans la culture elles atteignent aisément le double. Les pédon- cules sont glabres et à peu près aussi longs que les feuilles. Les capitules ont 005 à 007 de diamètre; les ligules sont blanches sans aucune tache à la base ; elles sont striées de pourpre en dessous; le disque est jaune; l'involucre est glabre et à peine creusé à la base; les bractées extérieures se produisent quel- quefois près de la base et sont alors très longues comme le montre la planche. Quelquefois elles sont produites au delà du milieu et sont alors plus courtes ou réduites à des dents deux fois plus longues que larges. » Nous ajouterons à cette description que les capitules sont portés par des pédoncules d'un beau rouge pourpré se produisant sur la souche parmi les - feuilles presque toujours radicales. Comme le montre également la planche, — LE les fleurons ne sont pas absolument blancs et, ainsi que le dit le Botanical Magazine, ils sont lavés de rose et quelquefois même de bleu. M. N. E. BROWN signale dans le Garden deux variétés de Gazania pygmaea, l'une sous le nom de G. p. maculata, l'autre sous le nom de G. p. superba. Cette dernière se distingue par les stries bleuâtres qui marquent le dessous des ligules ; la première a ces organes blanc de crème avec une tache noirâtre à la base et une ligne pourprée en dessous. La variété superba est la plus jolie. Ces Gazania, originaires du Transvaal, de Natal et de l'État libre d'Orange, sont de charmantes espèces pouvant servir le mieux à l’ornementation des rock-works. EM. RODIGAS. PLANTES NOUVELLES OU RECOMMANDABLES Stephanandra Tanakae. -_ MM. KôuLER et RUDEL, de Windischleuba, près d’Altenburg, qui s'occupent spécialement de la culture de plantes vivaces et alpines, ont montré à une des dernières réunions de la Société d’horticulture de Berlin une magnifique aquarelle du Stephanandra Tanakae, Spiréacée nouvelle, qui revêt en automne un beau coloris rouge bronzé. Ils ont reçu des graines non pas du pied du Fusi Yama, mais de régions plus élevées ; aussi la plante s’est montrée parfaitement rustique. Elle semble avoir une certaine analogie avec le Sfephanandra incisa, mais elle est plus élevée. Les feuilles sont d'une forme gracieuse et dès l'été prennent une belle teinte; les jeunes pousses sont d'un rouge carminé: les rameaux plus anciens sont jaunes. Onopordon Acanthium fl. albo. — Majestueuse variété bisannuelle s'élevant jusqu'à deux mètres de hauteur, avec de grandes feuilles vert grisatre que l'on dirait couvertes de toiles d'araignée. La plante présente cet avantage qu'on peut l'employer isolément sur les pelouses bien longtemps avant la sortie en plein air des végétaux d'ordinaire réservés à ce genre d’ornementa- tion. Les graines peuvent être semées en place depuis février jusqu'au mois d'août; on peut aussi semer en petits pots et planter avec la motte. Dès la première année, les plantes produisent déjà un effet grandiose. Fraise perpétuelle Louis Gauthier. — MM. LETELLIER et fils, de Caen, les mêmes qui ont répandu récemment les nouveaux groseilliers à maque- reau sans épines, annoncent actuellement un fraisier perpétuel obtenu par M. L. GAUTHIER, jardinier au Château de Grentheville dans le Calvados, se dis- tinguant par la vigueur extraordinaire de sa croissance, l'énorme production nd LOUE Dies et Set IE 2 Na NE ER NES et : en FN EE PO NE EN RE ENT AE LES ET OT ENT TE DR OM TRS CE à Ge à D'ARUE V/E S CUPRLE ele NI De SN AS EN SEE NE k de ses fruits — on en a compté cent soixante sur une seule plante; — le coloris blanc ou blanc rosé, si rare parmi les fraises à grands fruits, et son considérable volume qui dépasse celui de la fraise Docteur Morère. La pre- mière production se présente déjà la première semaine de juin et d'après M. W. E. GUMBLETON, Gardeners’ Chronicle, 15 février 1896, cinq des plus beaux fruits ont pesé ensemble 570 grammes. Une deuxième récolte a été obtenue vers le mois de septembre: les fruits étaient naturellement moins grands, mais avaient un goût exquis. La fraise perpétuelle Louis Gauthier a été décrite par M. ÉD. ANDR£, dans la Revue Horticole de septembre 1895. * * + Ipomoea (Volubilis) purpurea var. impériale japonaise, à feuilles panachées. — Voici comment cette variété est décrite par MM. RIVOIRE et fils, de Lyon : « Le feuillage de cette nouvelle Ipo- mée est très varié. Quelques plantes ont les feuilles vertes, d’autres argen- tées, d’autres dorées, d'autres enfin panachées de vert, de blanc et de gris foncé. « Les fleurs sont extrè- mement variées, plus en- core que dans les autres Volubilis. Mais ce qui les caractérise, c'est que le bord des pétales est le plus généralement mar- Fig. 8. — Ipomée impériale japonaise à feuilles panachées. giné d’une teinte beau- # coup plus claire, ainsi d'ailleurs que notre gravure le fait parfaitement ressortir. « Cette Ipomée est d'origine japonaise; elle fera promptement son chemin dans nos jardins pour garnir les murs, tonnelles, terrasses, etc. » Arabis alpina fol. var. — Variété de grand mérite, cette petite plante est une des plus belles parmi les vivaces à feuillage panaché; ses fleurs rap- pellent celles du Cheiranthus maritimus et égayent nos parterres au premier printemps. La variété bordée de blanc se recommande pour les mosaïques et les enrochements. — 70 — Hydrangea involucrata. — Cette excellente espèce vivace, originaire du Japon et introduite par VON SIEBOLD, mérite une place dans tous les jardins, aussi bien pour son feuillage que pour ses inflorescences dont les ombelles sont bleuâtres au moment de leur épanouissement. Le bouton se distingue de celui des autres Hydrangea, le port n’en dépasse guère 0"60 de hauteur et chaque rameau donne un bouquet de fleurs. Utilisé en bordure devant un massif d’arbastes, cet Hydrangea produit vers la fin de l'été surtout un magnifique effet. ; Centaurée odorante Caméléon. — Les Centaurées odorantes ( C: odorata et ©. Margaritae) sont, depuis quelques années, fort recherchées pour la confection des bouquets ; les belles fleurs jaune d'or de la première et les non moins jolies fleurs blanches de la deuxième se voient dans les vitri- nes de tous les fleuristes. La C.Caméléon,qui vient augmenter cette série, présente la curieuse par- ticularité d'avoir les fleurs changeantes ; jaune soufre d'abord, elles passent au blanc jaunûâtre pour tourner au rose finalement. Cette transformation est curieuse. La culture de cette plante doit se faire en plein soleil et à l'air, mais pas en terre humide. Cette nouveauté a été obtenue par MM. RIVOIRE et fils, de Lyon. Fig. 9. — Centaurée scabieuse Caméléon. 7 Peuplier rouge régénéré. — C'est une sous-variété d'un réel mérite ; seulement, les pépiniéristes forestiers ont tort de multiplier sous ce nom des arbres d’origine diverse, ne répondant pas au caractère bien tranché du type régénéré. La tige doit être droite et solide, la croissance bien régulière, le branchage naturellement équilibré, le jeune bois épais, la feuille grande. Ce peuplier conserve ses feuilles plus longtemps que ses congénères. ÉM. R. 2 TR es LES PHILADELPHUS DE LEMOINE Sur une vingtaine d'espèces que compte le genre: Philadelphus, et dont la plupart sont confinées dans les collections botaniques, il n’y en a guère que trois ou quatre, dont les variétés, les hybrides et les métis se rencontrent communément dans les jardins. Ce sont le P. coronarius L., le Seringat des jardins, le P.inodorus L. et le P. grandiflorus WizL., dont les formes simples, doubles, à feuillage doré, à feuillage panaché, se trouvent dans tous les bosquets, où on les emploie fréquemment pour masquer les endroits qu'on désire dissi- muler à la vue : elles constituent presque toutes des buissons élevés, à végéta- tion rapide, formant un fouillis de verdure impénétrable. Tout autre est l'emploi des cinq ou six variétés désignées sous le nom de Philadelphus de Lemoine, dont le port généralement nain, la forme élégante et gracieuse et la floraison extraordinairement abondante, font des objets éminemment propres à isoler au milieu d’une pelouse, et à placer à l'endroit le plus en vue d'une propriété de luxe. Leur origine, qui remonte à quelques années, est due à un croisement opéré entre une variété de Seringat commun et une espèce d'un aspect tout différent, le Philadelphus microphyllus. Le P, microphyllus A. GR., mis au commerce pour la première fois en Europe, en 1883, par l'établissement VicToR LEMOINE, de Nancy, est un petit arbuste californien, végétant en touffes basses et compactes, dont les rameaux, extrêmement grêles, sont garnis de petites feuilles lancéolées, et portent, sur une grande partie de leur longueur, des panicules de fleurs peu ouvertes, à pétales longs et étroits, frangés à leur extrémité et répandant l'odeur de la fraise des bois. Les branches sont tantôt dressées, tantôt retom- bantes, et ce caractère, joint à une rusticité absolue, le fait employer avec succès à la décoration des rocailles. Cette espèce, hybridée il y a une dizaine d'années dans l'établissement qui l'avait mise au commerce, avec un Phila- delphus ordinaire a produit un certain nombre de formes intermédiaires, dont deux seulement ont été conservées. C'est en première ligne le Philadelphus X Lemoinei, mis en vente en 1888, buisson serré et compact, dont la hauteur égale la largeur. Ses feuilles, à peine dentées, ovales-allongées, sont égales au quart de celles du P, coro- narius, et à quatre fois celles du P. microphyllus. Ses fleurs, disposées en bouquets le long de tous les rameaux, sont grandes, bien ouvertes, d'un blanc de lait, à pétales régulièrement frangés, et répandent une odeur rappelant à la fois l’'oranger et la fraise des bois. Ensuite parut le P. Lemoinei erectus (1890), aussi florifère et aussi élégant ne JU que le précédent, mais d'un aspect tout autre, car ses tiges, ramifiées dès la base, s'élèvent verticalement et parallèlement en formant un buisson parfaite- ment érigé. Ces premiers” hybrides, semés de nouveau, croisés avec d'autres variétés simples et doubles, produisirent une lignée de plantes riches en nouveaux caractères, et présentant une variation de formes à laquelle on n'était guère habitué dans les Philadelphus. L'année 1893 vit paraître le P. Lemoinei Boule d'argent, à feuillage plus étoffé, à fleurs grandes, doubles, remarquables par leur agréable parfum, et le P. Gerbe de neige, dont les fleurs énormes, rondes, d'un blanc de neige, garnissent à profusion de grandes tiges tantôt dressées, tantôt infléchies sous leur poids. Le P. Lemoinei Candélabre date de 1894. C’est une plante basse et florifère, d'un port tout à fait distingué et nouveau. Ses fleurs énormes atteignent la dimension de celles du P. grandiflorus speciosissimus, leurs pétales sont élégamment ondulés, crispés et fimbriés sur les bords : elles couvrent les tiges à la façon du Prunus sinensis et constituent des inflorescences serrées et com- pactes, répandant au loin leur excellente odeur. Dans le P. Lemoinei Avalanche, mis en vente cette année, nous avons des rameaux s'élevant à 2 mètres de hauteur, tellement chargés de fleurs qu'ils se courbent sous leur poids, jetant dans tous les sens et abaissant presque jusqu'au sol les extrémités de leurs gerbes fleuries, comme un arbuste pleu- reur, de l'effet le plus original. Le P. Lemoinei Mont-Blanc, presque aussi haut, forme des touffes magni- fiques, dépassant de beaucoup, en ampleur et en grâce, le P. Lemoinei erectus. Dans les variétés qui restent à l'étude, on observe les formes les plus étranges; ici ce sont des fleurs dont les pétales, extrêmement allongés, se terminent en longues franges profondément découpées; là un feuillage extrê- mement ténu et filiforme; là encore une végétation singulière, qui produit des plantes étalées en tapis horizontaux, et ne dépassant pas 20 centimètres de hauteur, et à côté de cela quelques variétés remarquables dont la beauté est grosse de promesses pour l'avenir. Les Philadelphus de LEMOINE, qui se forcent facilement, ne sont pas des arbustes encombrants ; ils poussent dans n'importe quel sol, fleurissent à pro- fusion et répandent autour d'eux, et même à distance, un parfum des plus agréables. ÉMILE LEMOINE. . " ï RL et IE RE MD CON TE NU 0 Ne PP EG ESA FA VÉRONIQUES NÉO-ZÉLANDAISES Le genre Veronica, de la famille des Scrophularinées, compte aujourd'hui environ deux cents espèces décrites et bien distinctes appartenant aux régions froides ou tempérées des Deux-Mondes; plusieurs, peut-être même une cen- taine, sont représentées dans nos jardins où leurs fleurs, de forme et de coloris variés, se succèdent pour ainsi dire du printemps à l'hiver. BENTHAM les a groupées en six sections qui sont Hebe, Pygmaea, Pseudo-Lysimachia, Beccabunga, Chamaedrys et Veronicastrum. M. H. CORREVON, directeur du Jardin alpin de Genève, signale dans un récent numéro de la Revue Horticole, les espèces originaires de la Nouvelle-Zélande où le genre Veronica constitue, pour une bonne part, la végétation sous-frutescente. La Nouvelle- Zélande possède à elle seule une soixantaine d'espèces bien déterminées qui ne se trouvent pas ailleurs. Ce sont pour la plupart, dit M. CORREVON, des arbris- seaux bas, souvent rampants, au feuillage persistant, luisant, aux fleurs abondantes. Quelques espèces sont herbacées; toutes sont vivaces et il n’en est pas une, d'entre les espèces introduites, tout au moins, qui ne puisse être considérée comme ornementale et ne mérite la culture. C’est un genre variable et polymorphe, il a un intérêt horticole d'autant plus grand qu'il est plus porté à la variation. Il offre encore cet avantage de renfermer plusieurs espèces rustiques sous les climats de Genève et de Paris et des espèces fort jolies et très appropriées à la décoration des rochers. Un synopsis des espèces néo-zélandaises a été publié en 1880 dans le tome XIII des Transactions and Proceedings of the New-Zealand Institute, par M. ARMSTRONG du Jardin bota- nique de Christchurch. Plusieurs espèces ont été introduites de Nouvelle- Zélande en Europe en 1835, entr'autres le Veronica speciosa, arbrisseau glabre, aux fleurs d’un bleu violacé, disposées en grappes très denses dans la partie supérieure des rameaux, plante d’orangerie pour nous; le Veronica Lind- leyana, à feuilles persistantes, glabres, aiguës, aux fleurs très nombreuses, d'un blanc lilacé, disposées en grappes très longues et un peu réfléchies ; le V. diosmaefolia, élégant petit arbuste, très rameux, aux feuilles presque linéaires, aux fleurs petites, très nombreuses, blanches, disposées en grappes corymbiformes au sommet des rameaux. M. H. CORREVON cite aussi le V. Tra- versi, arbuste dressé, atteignant à peine un mètre de hauteur, aux feuilles ovales, épaisses, d’un vert foncé brillant et portant des grappes de fleurs d'un lilas clair. Les espèces Veronica ligustrifolia, au port grèle, aux feuilles étroitement lancéolées ; V, macrura, voisin du V. speciosa; V. salicifolia, aux feuilles longues et étroites, aux nombreuses petites fleurs; V. parviflora, V. Dieffen- bachi, V. Hulkeana, V. laevis, V. elliptica, V. pimelioides, charmant petit arbrisseau rampant, à fleurs d’un beau violet; V. anomala, grande espèce aux petites fleurs blanches; V. vernicosa, curieux arbuste aux feuilles comme recouvertes d'un vernis et marginées d'une ligne rouge dans leur jeunesse ; V. Kirkei, petite espèce aux feuilles lancéolées, dentées et aux fleurs lilas clair, doivent être considérées comme plantes demi rustiques qui se contentent d'un abri quelconque en hiver, de la serre froide ou de l'orangerie. L'auteur de la notice prérappelée recommande, en outre, plusieurs espèces franchement rustiques, pouvant être cultivées parmi les plantes alpines et montagnardes. Il en distingue deux catégories. Dans la première, il place les suivantes : : Veronica 7 plexicaulis, gracieux arbrisseau de 050 de hauteur, à branches épaisses, dressées, à feuilles larges presque ovales et glauques. Épi de fleurs lilas clair. V. buxifolia, branches dressées en colonnes quadrangulaires ; feuilles nom- breuses, épaisses; fleurs blanches, peu nombreuses, V. carnosula, petit arbrisseau, à tige épaisse dressée, à feuilles coriaces, glauques ; épi de fleurs blanches. V. glauco-coerulea, petit arbrisseau dressé, aux tiges gracieuses, légère- ment penchées sous le poids de leur joli feuillage, d'un glauque bleuâtre marginé de pourpre. V. Godefroyana, rappelant le F. Carnosula, mais à feuilles plus grandes. V. pinguifolia, gracieux arbuste dans le même genre; feuilles très glauques, fleurs abondantes. V. Lyalli et V. Bidwilli, charmants arbrisseaux nains, aux tiges presque herbacées, se trainant sur le sol; feuilles arrondies, grandes chez le Lyalli, très petites chez le Bidwilli, que M. H. CORREVON nomme une miniature et un bijou pour le rocher alpin. Fleurs roses. Dans la seconde catégorie des espèces rustiques qu'il nomme Véroniques éricoïdes, rappelant les Erica, qui ont des feuilles très petites, imbriquées et forment une touffe serrée et compacte, On a affaire à des espèces singulières qui se distinguent complètement de leurs congénères. Elles habitent les régions alpestres néo-zélandaises où elles croissent entre 1200 et 2000 mètres d'altitude supramarine, dans des terrains siliceux. Ce sont de très petits arbrisseaux à croissance fort lente, aux rameaux épais, nombreux, divisés, au port compact, au feuillage rare, Clairsemé, formant un curieux contraste avec les autres Veronica. Cette catégorie renferme les espèces suivantes : Veronica Armstrongi, rameaux raides et épais, feuilles en forme d'écailles, d'une teinte jaune glaucescente, me OL 2 V. cupressioides, dont le port et le feuillage rappellent le Retinospora. V. Hectori, très jolie forme se distinguant du F. Armstrongi par son port plus compact, ses longues feuilles dentées et la teinte grisâtre de sa verdure. V. loganioides, feuilles ovales arrondies, profondément dentées en scie. V. lycopodioides, rappelant réellement un Lycopodium Selago. Petit arbuste vert sombre, petites feuilles incisées, appliquées à la base. V. salicornioides, espèce naine, plus compacte encore que les espèces pré- citées ; peut-être une forme du V. lycopodioides. Les Véroniques demandent un sol poreux, assez riche, une exposition abritée contre les grands froids. Les espèces éricoïdes ont besoin du rocher, d'un sol poreux, bien drainé et du mi-soleil. Un excès de calcaire les tue. Toutes se multiplient aisément de graines ou de boutures. Em. R. PETITES NOTES DE CULTURE Hydrangea hortensis. — Cette espèce et ses variétés, bouturées au com- mencement de l'été, en juillet par exemple, peuvent fournir d'excellents exem- plaires pour la floraison en pots. On choisit de petites plantes dont le feuillage a bien mûri et qui montrent de bons boutons. On les met dans des pots de 0m10 en laissant seulement un bourgeon au-dessus de la surface du sol. Un seul tesson au fond suflit pour assurer le drainage; on se sert de terre fibreuse, terreau de feuilles, un peu de sable et un peu de terreau de fumier et on tasse bien le tout. Les plantes ainsi disposées se contentent d’un châssis de couche ou de la moindre serre tempérée. Wigandia caracasana. — Cette belle Hydroleacée, d'origine vénézue- lienne, est considérée avec raison comme appartenant à la serre, tout au moins tempérée. Cependant on peut en faire un excellent usage comme arbuste d'ornement, isolé sur une pelouse dans un grand jardin. Les feuilles, cordiformes, à dents aiguës, les fleurs bleuâtres, disposées en épis, produisent un effet particulier. Les plantes s'obtiennent aisément de semis; les graines sont petites et doivent être semées sans couverture. La terrine sera placée sur Couche chaude, sous verre, le tout sous une feuille de papier. On repique les semis quand ils sont encore petits ; on les met séparément en pots lorsqu'ils ont atteint une dizaine de centimètres de hauteur. Les plantes doivent être graduellement habituées à l'air. Pelargonium peltatum. — Les pelargoniums à feuilles de lierre, en pré- paration pour la plantation à l'air libre, peuvent recevoir actuellement un arrosement au moyen d'engrais liquide, obtenu en plongeant dans l’eau qui leur est destinée un sac de guano; l’eau pourra être employée dès qu'elle aura pris une couleur brun foncé, et être administrée aux plantes en pots quatre ou cinq fois de semaine en semaine. * Couchage des sarments de rosiers. — Certaines variétés de rosiers, surtout celles dont les fleurs acquièrent parfois un grand développement, méritent le reproche d'être avares de leurs fleurs. Il est facile de les contraindre à fleurir davantage si l’on dispose de la place voulue. Au lieu de tailler forte- ment les pousses où même de les rabattre jusque près du pied, on leur laisse toute leur longueur, sauf à enlever seulement les extrémités non aoûtées, puis on couche sur le sol la branche entière en la crochetant sur quelques points et en la couvrant d'un peu de terreau. Par ce moyen on obtient une série de pousses solides qui produiront une masse de fleurs. Engrais liquide. — L'eau de lizée et le purin qui demeure au fond des puits peuvent être utilisés le mieux en étant répandus pendant l'hiver sous les arbres fruitiers de manière à être entraînés à la portée des racines les plus éloignées par les pluies ou les neiges. On oublie trop souvent que le sol doit être humide pour ces arbres, non seulement à l'époque de la végétation, mais aussi durant la période du repos. L'excès d'humidité doit être évité; mais l'excès de sécheresse est également nuisible en tout temps. L'engrais liquide aide plus que tout autre à restituer au sol les principes fertilisants qu'une fructi- fication continuelle lui enlève, Ageratum. — Dans quelques jardins, on tient aux Ageratum pour la mosaï- culture. On les multiplie de boutures, lorsqu'on veut reproduire exactement les variétés déterminées: on peut aussi procéder par voie de semis surtout quand on ne possède pas de bonnes et fortes plantes-mères. Les boutures s'enracinent au bout de dix jours; nous en avons mème obtenu des plantes enracinées en cinq jours. Le semis se fait en serre tempérée ou sur couche, en terrines ou en bacs que l'on recouvre d’une feuille de verre. On les repique de même en terrines ou bacs. Lorsque les semis ont quelques feuilles on en pince la tète, puis on les déplante sur couche tiède en attendant qu'on les emploie à l'air libre. Les semis donnent fort peu de variation. Fécondation artificielle des fleurs de pêchers. _ Un de nos amis possède un bel espalier de pêchers auquel il a soin de donner un abri tempo- mi PR raire à l'époque voulue de la floraison et de la formation du fruit. Depuis quatre années l'espalier ne produisait guère que quelques fruits. Il a eu l’oc- casion de changer de jardinier et celui-ci, qui appartient à la nouvelle école et qui est même porteur d'un certificat de capacité en arboriculture fruitière, a eu soin, l’an dernier, de veiller à la distribution du pollen sur les fleurs épa- nouies. Pour cela il s'est servi d'un plumeau composé de quelques épis de Gynerium, ainsi qu’on l'a conseillé depuis longtemps. Ce plumeau, promené doucement sur les pistils des fleurs, déposait partout des grains de pollen et la conséquence a été une magnifique production de fruits. Il a fallu en enlever un grand nombre pendant leur formation. Naturellement le même procédé de fécondation artificielle sera suivi cette année et il aura le même résultat. Repiquage des oignons. — Par ce procédé de culture on peut obtenir des oignons très gros. On les sème dans des terrines ou des caissettes peu pro- fondes que l'on place dans une serre tempérée ou sur couche tiède. Il faut éviter, lorsque les graines ont germé, de donner une température trop élevée : il suflit de maintenir 10 degrés centigrades. Lorsque les jeunes plants ont atteint 0"07 ou 008 de hauteur, on les repique dans d'autres terrines ou caissettes ou bien sous un châssis près du jour et où l'on puisse leur donner un peu de chaleur de fond. Durant tout le mois de mars, On leur donne le plus d'air possible et on les repique en avril sur un sol profond et bien fumé. Taille de la vigne, système Dezeimeris. — Le sarment de vigne n'est pas constitué comme le bourgeon du poirier ou les ramifications d'autres arbres fruitiers. C’est, comme le rappelle fort bien M. G. BELLAIR, dans la Revue Horticole, une pseudo-branche formée par une série d'articles cylindriques, ligneux, pourvus d’un canal central renfermant une moëlle spongieuse. Lors- que, par suite de la taille, la moëlle vient en contact avec l’eau de pluie, ou bien quand la taille est retardée, on peut craindre une décomposition interne, préjudiciable aux bourgeons au-dessus duquel on a taillé, ou bien l'épanche- ment de l’eau de végétation, ce qu’on appelle les pleurs de la vigne. Le traite- ment capable de prévenir ces inconvénients est indiqué par la conformation anatomique du sarment; dans celui-ci l'étui de la moëlle n’est pas continu d’un bout à l'autre, mais il est interrompu au niveau de chaque articulation par une couche de la mème nature que l'enveloppe de l'étui. M. DEZEIMERIS a recommandé de tailler le sarment, non pas au-dessus des deux bourgeons basilaires, mais au niveau du troisième bourgeon et même à travers celui-ci, tout en l'éborgnant encore à la suite. On laissera ainsi une cloison ligneuse, imperméable, c'est-à-dire un couvercle sur lequel la pluie et l’eau de végéta- tion n'auront aucun effet contraire. « La taille Dezeimeris, dit M. BELLAIR, peut se pratiquer par l’un des deux moyens suivants, d’ailleurs peu différents : d'un seul coup de sécateur donné légèrement en biseau selon une ligne tan- geante à la base du bourgeon sacrifié, on sectionne en laissant la cloison intacte; ou bien on fait une section horizontale passant par la moitié du bourgeon que l'on achève d'oblitérer par un nouveau coup de lame porté obliquement. » Nous aimons mieux laisser de côté le sécateur et recommander l'emploi de la serpette. * Rosiers en pots. — Ceux qui tiennent à cultiver des rosiers en pots feront bien de ne prendre que des pieds francs : ils obtiendront de la sorte des plantes mieux formées et des fleurs plus parfaites. La terre dont ils feront usage sera un mélange de fumier décomposé et de bon terreau, le tout assez bien assujetti. Les hybrides remontants peuvent être taillés courts; les autres ne doivent être que débarrassés des pousses non aoûtées. Hepatica angulosa et Hepatica triloba. -— Les anémones hépatiques sont des fleurs si gracieuses, elles ont des couleurs si douces et se produisant en si grande abondance qu'elles méritent une bonne place parmi les plantes vivaces de nos jardins. L’Hepatica angulosa avec ses feuilles quinquelobées et ses fleurs bleu de ciel qui atteignent souvent 004 de diamètre, est une espèce probablement originaire de l'Europe orientale. Elle n'appartient pas du tout à l'Amérique septentrionale où on l'a vainement cherchée à l'état sauvage. Le nom de Hepatica transyloanica n’est probablement qu'un synonyme. Il suflit de donner aux plantes, à la fin de l'automne, un peu d'engrais à la surface du sol pour obtenir des fleurs beaucoup plus grandes. I1 en existe d'ailleurs une variété répandue sous le nom de Hepatica angulosa major. On doit éviter de la transplanter en automne, afin d'empêcher que la plante ne soit soulevée au-dessus de terre par la gelée. L'espèce ordinaire, Hepatiea triloba, a de nombreuses variétés; elle provient de l'Amérique septentrionale. L'Hepatica acutiloba, 'H. variabilis, Y'H. Barlowi ne sont que des variétés de cette espèce. Cette dernière dont le coloris est d'un beau bleu foncé fut obtenue de semis par le Docteur RopiGas, de Saint Trond. Il obtint également une variété blanche à anthères rouges, ce qui donnait à la fleur un tout autre aspect que celui de la fleur blanche ordinaire dont les anthères sont blanches. Les hépa- tiques se multiplient par éclats ou par semis. On sème les graines au mois d'août dans des terrines qu'on place en plein air. Les jeunes semis fleurissent à la troisième année et beaucoup même dès la seconde. R. D'EELEN. SEE Gne Série. TOME 3e, D 6° Livraison. ———_— 30 Mars 1896 ILLUSTRATION HORTICOL Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de J. LINDEN ——_—_—_———_— Direcreur : LUCIEN LINDEN RÉDACTEURS PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS CH. DE BOSSCHERE Numéro paraissant le 15 du mois Numéro paraissant le 30 du mois (LES PLANTES A L’AIR LIBRE) (LES PLANTES EN SERRES) Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Pages Pages Causerie horticole ” . — Expositions ‘ dm re the ter nm 99 TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE Fuchsia trphrla Lihns. : LL hu s . Les plantes de serre chaude à « L'Horticulture PI. 54. Catasetum splendens aureo-maculatum . 91 Internationale » Dracaena Rothiana 97 | Fig. 10. Fuchsia triphylla Linn, . . . . . 9 Les meetings horticoles de Gand et de Bruxelles 98 » } 11; Dracaena Rothiang. . . . . . . 97 Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s’abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles. PRIX DE L’ABONNEMENT : HE» FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE ÉPOSITAIRES POUR LA FRANCE : Messieurs Dallemagne et Ci°, horticulteurs à Rambouillet (Seine et Oise), Gand, impr. Eug. Vander Haeghen, LES ANNONCES HORTICOLES INDUSTRIELLES (Graines, bulbes, Se sk matériel, construction da serres, chauffages, engrais, | insecticides, ameublements, etc. L'ILLUSTRATION -HORTICOLE JOURNAL DES ORCHIDÉES = LA MEILLEURE ET LA PLUS LARGE PUBLICITÉ #1 Ces journaux sont vus et lus par tous ceux qui vintéressent de près ou de loin à l'horticulture Les annonces paraissant à la fois dans L'ILLUSTRATION | HORTICOLE et LE JOURNAL DES ORCHIDÉES, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux pro- ducteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux . qui s'occupent d’horticulture : LEUR CIRCULATION EST UNIVERSELLE. | #= ON EST PRIÉ DE FAIRE PARVENIR LES INSERTIONS À LA REGIE DES ANNONCES DE « L'Illustration Horticole > et du « Journal des Orchidées ; 100, rue Belliard, à BRUXELLES, avant le 8 et le 23 du mois Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l’un de ces journaux. Tout Abonné de L’Illustration Horticole qui souscrira au J ournal des Orchidées recevra les deux journaux pour le prix de OO francs par an. — S'adresser au Bureau de ces journaux. CAUSERIE HORTICOLE 30 Mars 1896. Une question très intéressante, relative à la science et à l’art dans les expo- sitions horticoles, a été soulevée dans le rapport que M. PYNAERT a présenté, le 2 février, à l'Assemblée générale de la Chambre syndicale des Horticulteurs belges et dont nous avons parlé dans notre précédente causerie. C’est à propos des prochaines floralies quinquennales de Gand que l'honorable vice-président a fait valoir certaines considérations fort justes que nous nous permettrons de commenter aujourd'hui. * * * Les horticulteurs attachent, avec raison, une grande importance à la réussite de la prochaine « Quinquennale, » comme ils appellent communément ces riches exhibitions internationales qui sont un véritable événement national et concentrent, pendant plusieurs mois, toute l'attention du monde horticole. Déjà, il y a deux ans, la Société royale d'Agriculture et de Botanique a fait connaitre ses principales vues sur l'organisation des prochaines joutes florales. Son Conseil d'Administration a décidé de réserver un certain nombre de médailles d'or aux spécimens de culture appartenant aux genres suivants : Orchidées, Azalea, Camellia, Rhododendron, Rosiers, Genista, Paeonia, Eriostemon, Metrosideros, Daphne, etc. Des prix spéciaux seront accordés aux hybrides bigénériques ou bispécifiques présentés pour la première fois à une Exposition Internationale. Considérant que la duplicature des fleurs renouvelle souvent la vogue de certaines plantes, le Conseil annonce qu'une médaille d'or de cent francs sera attribuée à des nouveautés à fleurs doubles de Rhododendron, Amarrylis, Lilium, Richardia (Calla aethiopica), Imantophyllum (Clivia), Gloxinia, Eucharis, Azalea mollis, etc. « En appelant en ce moment » — lisons-nous dans la préface du programme de l'Exposition gantoise du 15 novembre 1896 — « sur ces importants concours l'attention des amateurs de plantes, le Conseil espère que les horticulteurs et les jardiniers rivaliseront de zèle, afin d'amener à l'exposition de 1898 des spécimens rappelant par la beauté de leur culture et la richesse de leur aus - Hit nes floraison, les plantes d'élite que leurs prédécesseurs présentaient avec tant de succès aux floralies gantoises de la première moitié de ce siècle. » On ne peut mieux dire et mieux souhaiter. Déjà, dans L’Illustration Horti- cole, nous avons, l'an dernier, évoqué le souvenir des superbes spécimens de culture présentés aux mémorables floralies que la Société royale de Flore avait organisées en 1876 sur la Place du Sablon, à Bruxelles. Les regrets que la quasi disparition de ces spécimens ont laissé dans le monde horticole s’avivent tous les jours. La Chambre syndicale, à son tour, fait entendre sa voix en leur faveur. Il faut bien que les expositions soient devenues par trop « commerciales, » si nous pouvons nous exprimer ainsi, pour que l'association commerciale par excellence qu'est la Chambre syndicale, s'émeuve au point de consacrer à cette question une bonne partie de son rapport annuel. Puissent les efforts des deux puissantes associations gantoises joints à ceux de la Presse et d’un grand nombre de particuliers, ramener l'ère des inou- bliables fêtes florales de jadis! La Société royale d'Agriculture et de Botanique, poursuit M. PYNAERT, « n'entend pas suivre les errements de partout, mais elle désire consulter directement les intéressés. » C'est ainsi que l'an dernier, à l'assemblée géné- rale de la Chambre Syndicale, un appel a été fait à ses membres, afin qu'ils signalent à la Société royale toute idée, toute innovation, tout concours nou- veau qu'ils voudraient voir adopter en vue de la « Quinquennale » de 1898. Toute communication, quelle qu’elle soit, serait accueillie avec empressement. L'appel ne semble guère avoir été entendu. Il est renouvelé cette fois-ci avec une insistance toute particulière, et, il faut espérer que, parmi les centaines de professionnels que la chose intéresse directement, il s’en trouvera bien quelques-uns qui auront une idée heureuse ou une modification utile à com- muniquer au bureau de la Société du Casino. « Le but de celle-ci, » poursuit le rapporteur avec une chaleur et une conviction qui, à certains moments, nous fait penser que nous assistons à une assemblée générale de la Société royale et que nous entendons l'organe de son Conseil, « le but du Casino est d'accentuer la valeur scientifique et artis- tique des concours. » Voilà une proclamation de principes qui nous comble de joie, nous autres, Illustration Horticole, et celui qui, en ce moment, y tient la plume, car, c’est là un but, un idéal qui a toujours été le nôtre, dont nous avons appelé la réali- sation de tous nos vœux et que nous aiderons à atteindre du mieux qu’il nous sera possible. € I faut, » dit M. PyNAERT, « beaucoup de plantes de culture et des collec- ANT EN NE CORTE PAT RS ne tions renfermant de nombreuses espèces et variétés; écartons donc les lots proprement dits qui ne servent, le plus souvent, qu'à masquer la pauvreté de la variété. » Il a raison. D'ailleurs, celui qui sait cultiver de bonnes plantes de collection, qui parvient à réunir des espèces ou des variétés méritantes, saura bien aussi produire d'excellentes plantes dites marchandes. Aucune Société, mieux que la puissante et toujours jeune aïeule, comme son Président se complait à l'appeler, ne pourra réagir contre cette tendance à transformer les expositions horticoles en des marchés de plantes où la « Science et l’Art » n’ont rien à voir, où leur présence même serait considérée comme une impardonnable intrusion. La Société du Casino rendra un impor- tant service à la science horticole en excluant les concours, dits concours de plantes marchandes, un non sens d’ailleurs. * ++ Si la science horticole, à la prochaine « Quinquennale, » reprendra ses droits trop longtemps méconnus, en sera-t-il de même de l'art ? Nous le souhaitons vivement. Nous croyons que les grands horticulteurs qui forment le Comité permanent de la Chambre Syndicale et les amateurs de la Société royale d'Agriculture et de Botanique qui partagent les idées exprimées par M. PYNAERT, devraient eux-mêmes donner l'exemple à leurs confrères. Comment le pourront-ils faire assez à temps pour que cet exemple puisse exercer encore une influence décisive sur l'Exposition de 1898? C'est ce que nous allons examiner. La Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, seules parmi ses consœurs belges, a l'inestimable bonheur de posséder, en pleine propriété, un vaste local bien approprié; elle est maîtresse chez elle. Ce local est actuelle- ment transformé en un fort beau jardin d'hiver, dont les massifs de grandes plantes vertes pourraient servir de fond ou de décor à des expositions spéciales Où partielles. Tous les mois, la Société et la Chambre Syndicale réunies, y tiennent un meeting qui fournit aux amateurs et aux horticulteurs l’occasion de se tenir au courant des nouveautés, de se voir et de s'entretenir d'intérêts communs. Chaque mois, ces Messieurs pourraient prendre une excellente lecon de groupement artistique des collections ou de présentation de plantes isolées. Voici comment : Il serait entendu qu’à chaque meeting, un amateur ou un horticulteur présen-- terait une collection de plantes à son choix, dont il arrangerait le groupement en toute liberté, conformément à son point de vue particulier. La Société ee HS du Casino lui fournirait le matériel nécessaire à l'exécution de son projet. Prenons quelques exemples : Une collection d Orchidées fleuries. — Il n'est pas question ici de juger de la valeur des variétés, du mérite de la floraison. Non, il s’agit uniquement de rechercher un mode d'exposition artistique de ces plantes. Faisons appel à la bonne volonté des orchidophiles ; il s'en trouvera bien un qui consentira à faire un essai ou à s'entendre avec un artiste pour arriver au but proposé. La vue de cet essai ferait naître d’autres idées; on se livrerait à des discussions, à des critiques; plus d'un, d'ici à l'ouverture de la « Quinquennale, » auraît conçu une idée qu'il creuserait, un-plan qu'il étudierait soigneusement et nous assisterions enfin à une variété dans le mode de groupement des adorables fleurs qui donnerait à l'exposition un caractère spécial et qui attirerait la foule des visiteurs. Une collection de plantes de serre chaude à feuillage panaché, marbré, strié ou coloré. — Assurément, une des collections les plus intéressantes qui se puissent voir : variété de ports, feuillages, formes et coloris, des éléments de choix pour composer un superbe tableau. Une collection de Fougères herbacées. — Un modèle d'arrangement nous est fourni, en ce moment même, par L'HORTICULTURE INTERNATIONALE. Dans une des serres chaudes de cet établissement, une tablette d'un mètre de large sur six mètres de long est couverte de cette belle mousse verte qui, dans les bois, forme de si moëlleux tapis. Cette mousse n'est pas étalée à plat, mais gracieusement ondulée, vallonée. Sur ce fond couleur émeraude, s’étalent dans toute leur splendeur, des Davallia Truffautiana qui produisent là un effet d’une surprenante beauté. Le bord postérieur de la tablette est garni, de distance en distance, de quelques exemplaires du coquet Livistona rotundifolia; les dernières nouveautés de Bertolonia jettent dans tout ce vert la note brillante de leur feuillage diapré; les Adiantum Claesianum et lineatum se détachent à souhait entre ces belles productions végétales, Voilà assurément un modèle à voir et à imiter, non pas servilement, mais en tant qu'idée féconde dans ses applications. On nous objectera peut-être que le choix des exemples n’est guère heureux, puisque nous donnons la préférence aux plantes délicates, mais il en est de mème de n'importe quelles autres, Palmiers, Anthurium, Maranta, Bromé- liacées, Cycadées, Araucaria, Gloxinia, Pelargonium, Clivia, Azalea, Rhodo- dendron, Conifères, Œillets, Rosiers, Primevères, Amaryllis, Begonia, etc., surtout des collections dites de Miscellanées, que chacun compose à son gré et, répétons-le, sans avoir, dans ces essais, à s'inquiéter ni de la valeur individuelle ni du nombre des exemplaires. * +, pe: ET Pour donner à ces essais la plus grande importance et afin de stimuler et de récompenser le zèle de ceux qui se donneraient la peine de contribuer aussi généreusement et aussi intelligemment au succès de la prochaine Exposition Internationale, nous nous permettrons encore d'émettre une idée. Chaque groupe serait photographié et chaque membre de la Société royale d'Agriculture et de Botanique et de la Chambre syndicale des Horticulteurs belges recevrait une photogravure avec une suscription mentionnant entre autres le nom de l'exposant et la date de l'exposition. Ainsi la leçon profiterait au plus grand nombre et les exposants obtiendraient une récompense qu'ils auraient amplement méritée. Les photographies elles-mêmes seraient encadrées par les soins de l'une des deux associations et exposées à la prochaine « Quinquennale » , toujours dans le même but de propagande. Les journaux horticoles probablement la photographie des essais les mieux réussis; la propagande artistique y gagnerait sérieusement. Et qui sait si le monde des artistes, aujourd’hui que le mouvement en faveur des manifestations de l’art sous tous ses aspects, est ‘si prononcé, ne nous prêterait pas son précieux concours. Nous entrevoyons là toute une révolution dans le mode d'arrangement de nos salons des fleurs, révolution qui serait bien nécessaire et qui fatalement se produira, n’en déplaise à certains sceptiques. * + Il faut aussi, à ces grandes assises de l'horticulture, quelque chose de Spécial, de grandiose, de vraiment artistique, quelque chose qui parle, qui vibre, qui exalte l'esprit et dont le visiteur emporte une impression chaude et durable. Nous sommes certain que cela se trouvera. D'ailleurs, il y a, à la tête du Casino, des hommes qui sauront inventer ce « pas vu encore, » un « clou » enfin, qu'il faut à une exposition comme celle qui nous occupe et qui est indispensable si l'on veut amener la foule aujourd'hui saturée de spectacles et par conséquent difficile à émouvoir. Quoiqu'il en soit, nous nous hasardons à donner le vol à une idée. Il serait intéressant, pensons-nous, de trouver au Casino, un salon, unique en son genre, un magnifique, luxueux et somptueux jardin d'hiver où, en pénétrant et en le parcourant, rien n'éveillerait l'idée « Exposition. » Il n'y aurait point de collections répondant à des concours, portant point de pancartes avec la mention de récompenses obtenues. A cet effet, il suflirait de deux exposants dont la réputation fut assez solidement établie pour qu'ils pussent, sans nuire à leur renommée, se passer nn 0ù de toute participation aux concours : l’un fournirait le fond du jardin, de grands Palmiers, Cycadées, Fougères arborescentes, Musa, etc., les massifs de plantes à feuillage ou à fleurs; l'autre éparpillerait ou réunirait en des corbeilles des Orchidées fleuries ; ensemble, ils garniraient éventuellement la pièce d’eau, la cascade, les enrochements, les colonnettes, les glaces, etc. Un artiste de valeur pourrait, s’il le fallait, aider de ses conseils pour élaborer le plan d'ensemble et prêter même son concours pour l'exécution. Il y aurait, de la sorte, un jardin d'hiver, comme jamais personne n'en aurait visité; si ce n'était abuser d’un vieux cliché, nous dirions volontiers : un palais des mille et une nuits. Pareil palais serait une féerie, si, ce que nous ignorons, mais ce qui ne nous parait pas impossible, la lumière électrique pourrait lui prêter ce charme vague, mystérieux, qui ferait de cette merveille, un jardin d’une poésie pénétrante, un temple magnifiquement paré où Flore, l'antique déesse, serait adorée conjointement avec le dieu Progrès, celui-ci écrasant à jamais le monstre qui s'acharne, sans relâche, à vouloir détruire, jusque dans sa racine, toute œuvre d'innovation ou de rénovation, toute idée de progrès comme toute initiative. Nous avons nominé la Routine. Les deux audacieux exposants — pas tant audacieux pourtant que cela pa- raisse à première vue — qui mèneraient à bien pareille entreprise, trouveraient leur principale récompense dans l'unanime admiration dont leur œuvre serait l'objet de la part du public et des centaines de savants et de praticiens qui, de tous les pays civilisés, accourent à Gand, à chaque exposition quinquennale. A côté de cette récompense morale, la Société organisatrice décernerait aux deux champions du progrès, une distinction élevée, dont la valeur, pour le moins, équivaudrait à celle des prix qu'ils auraient pu obtemir en prenant régulièrement part aux concours. Au-dessus de la porte d'entrée de ce Temple de Flore et du Progrès, une inscription en lettres d’or porterait : JARDIN D'HIVER CRÉÉ PAR MM. EXCELSIOR sr PROGRÈS, le premier, orchidophile, le second, horticulteur, tous deux, vaillants et braves. CHARLES DE BOSSCHERE. DS nm D 2 2 4 se 7 &e 9 10 copyright reserved PÉREE L'ILLUSTRATION HORTICOLE Fils: LV CATASETUM NPLENDENS AUREO-MACULATUM Le Catasetum que nous figurons aujourd'hui est une superbe variété de cette brillante série des C. splendens qui a fourni déjà tant de surprenantes beautés. Le Catasetum splendens CoGn., d'après notre excellent confrère, M. A. COGNIAUX qui a fait du genre une étude spéciale, est une forme intermédiaire entre le C. macrocarpum et le C. Bungerothi et ne diffère pas notablement de ses parents par les organes de végétation. Les sépales sont d'un vert blanchâtre lavé de pourpre dans sa partie médiane; les pétales sont blancs avec de nom- breuses petites macules d'un beau pourpre et un peu lavés de pourpre au sommet; le labelle est d'un blanc de crème, sauf le sac, qui passe insensi- blement au vert pâle, et les lobes basilaires, qui portent quelques macules pourpres. La colonne est luisante et blanche avec de nombreuses macules pourpres dans la moitié inférieure, devenant très fines vers le milieu. Une des premières variétés bien distinctes a été le C. splendens aureum Cocx.., dont les fleurs ont une couleur tout autre de celle du type; les sépales et les pétales sont d'un jaune pâle; le labelle diffère seulement en ce que son contour, au lieu d'être orbiculaire, est un peu en forme de triangle; il est d'un beau jaune, plus intense dans le creux du sac; la colonne est toute d’un jaune très pâle. Cette première variété a été suivie de trois autres fort remarquables aussi : 40 Var. album L. Lanp. et Con. — Sépales d’un blanc un peu verdâtre. Pétales plus blancs, étroitement obovales, Labelle nettement tourné vers le haut, à bords finement denticulés-frangés, d'un beau blanc de crème, avec le fond de la poche seul un peu jaunâtre. Cette variété a été figurée dans la Lindenia, vol. X, pl. 455; 20 Var. Aliciae L. LinD. et Coën. — Sépales d'un rose vif. Pétales égale- ment d'un rose vif. Labelle d'un blanc pur, sauf une très légère teinte rosée sur le bord antérieur, et un peu de jaune au fond de la poche, qui est assez large et à sommet arrondi. Colonne blanche, finement ponctuée de rose dans le tiers inférieur. Figurée dans la Lindenia, vol. X, pl. 457; — 0 = 3 Var. atropurpureum L. Lip. et COGN. — Fleurs entièrement d'un pourpre très foncé, sauf la cavité de la poche du labelle et la partie supérieure de la colonne, qui sont d'un jaune orangé. Lindenia, vol. X, pl. 456. Une autre magnifique variété, le rubrum L. LiNp. et CoGn. s'est montrée dans les premiers jours d'octobre 1895 ; ses fleurs sont grandes: les sépales membraneux d’un blanc un peu teinté de rouge, passant au rouge pourpré au sommet, avec de petites macules d'un rouge vif, nombreuses dans la partie médiane, plus rares vers les bords. Les pétales sont d’un rouge foncé un peu pourpré, avec des lignes transversales blanchâtres, très sinueuses, irrégulières et interrompues. Le labelle est jaune, un peu teinté de verdâtre vers les bords, passant à l'orangé vif à l’intérieur du sac et au jaune citron à l'extérieur, chargé de petites macules d'un rouge vif. Colonne d’un blanc jaunâtre, chargée de gros points rouges presque nuls vers le sommet, assez distants au milieu, confluents dans la partie inférieure. A ces variétés assurément remarquables, vient à présent s'ajouter celle que le peintre nous représente avec un art et une minutie tels que toute descrip- tion serait superflue. On saisit de suite en quoi le C. s. aureo-maculatum se différencie du C.s. aureum qui est, on se le rappelle, d'un jaune uniforme, tandis qu'ici le labelle est maculé de facon charmante. Les descriptions des principales variétés du Catasetum splendens permettent de saisir l'ensemble de leurs mérites; comme d'ailleurs les Catasetum en général, elles se recommandent par la bizarrerie de leurs formes qui constitue bien souvent un contraste très opportun avec les fleurs plus claires et plus harmonieuses d'autres Orchidées ou d'espèces végétales qui vivent avec elles dans la même serre. La culture de ces Orchidées américaines n'offre guère de difficultés; ce sont des plantes robustes, végétant bien et donnant des tiges florales de forte dimension; elles exigent — et, c'est là, fait remarquer M. LUCIEN LINDEN dans son excellent ouvrage sur les Orchidées, le point principal — un repos très prononcé. Si le compost reste humide pendant l'hiver une fois la saison de végétation terminée, les pseudobulbes ne mûrissent pas bien, les racines se couvrent d'une couche de moisissure qui s'étend bientôt et gagne la base des bulbes eux-mêmes. La pousse suivante apparaît chétive et sans force, et la plante ne tarde pas à périr. Voici le procédé le plus simple et le meilleur à suivre : Dès que le bulbe est terminé, vers le milieu d'octobre, enlevez les plantes de leur serre et suspendez-les près du vitrage dans une galerie ou une serre vide, où le chauffage sera très modéré et les arrosages complètement sup- primés, puis ne vous occupez plus de vos plantes jusqu'au commencement ou de D au milieu de mars. À ce moment, reprenez-les, arrosez-les, et, placées dans une serre chaude et humide, elles donneront une végétation vigoureuse et une belle floraison. CHARLES DE BOSSCHERE. FUCHSIA TRIPHYLLA LINN. Coloriez la face supérieure des feuilles dentées de cette jolie plante de rouge brun, la face inférieure, de rouge verdâtre à l'éclat métallique foncé, les fleurs de vermillon ou d'une belle nuance corail, lumineuse, ardente, comptez le nombre des feuilles et celui des fleurs réunies en grappes, pendantes comme elles, imaginez-vous qu'un exemplaire tel que celui représenté par notre figure, se trouve dans un milieu propice, et vous reconnaîtrez sans peine que ce Fuchsia triphylla est une espèce charmante, digne de figurer dans les serres des amateurs et des horticulteurs, comme dans tous les appartements, à toutes les fenêtres. Selon d'aucuns, ce Fuchsia serait originaire du Chili où il pousse dans des forêts humides, ombragées; selon d’autres, des Antilles: cette dernière opinion seule nous paraît fondée. Quoiqu'il en soit, il est plus tendre que les Fuchsias ordinaires et demande, contrairement aux autres aussi, une terre plus légère additionnée d'une bonne quantité de sable: il ne faut pas non plus le planter aussi profondément. Il se multiplie aisément de boutures qu'il fournit abon- damment sans pincements ; dans chaque aisselle naît une pousse qui donne à la plante, qui n'atteint guère plus de 20 à 30 centimètres, un aspect buissonneux fort coquet. Ces boutures se font le mieux en serre chaude; on les rempote une première fois dans des pots de 5 ou 6 centimètres qu'on place sur couche tiède sous châssis. Un second rempotage, dans des pots d'un diamètre double, sera bientôt suivi d'un troisième dans des pots de 40 centimètres. Pendant l'été, on place le Fuchsia triphylla de préférence en serre froide bien aérée; il fleurit bientôt abondamment. L'hiver, la végétation ne subit pas, comme chez les autres Fuchsias, un temps d'arrêt; elle continue, ce qui nécessite des rempotages fréquents et l'emploi d'engrais liquides ou d'engrais spéciaux pour fleurs. Si, à l'automne, on dispose de sujets jeunes et vigoureux, il sera facile de leur faire passer l'hiver. On leur donnera de préférence une exposition mi-ombragée. Le Fuchsia triphylla fleurit jusqu'en décembre dans la même serre que les Cyclamen, les Primula sinensis, ete. À cette époque de l'année surtout, ses grappes de 40 à 50 fleurs comparables à de mignonnes boucles d'oreilles en corail, peuvent être utilisées avec succès par les fleuristes pour la confection + ANA Nevers ? Le Fig. 10. — Fuchsia triphylla Laxx, LL 1 des bouquets et spécialement pour la garniture des vases et des corbeilles. Associés à quelques pâles Orchidées ou autres fleurs de nuance tendre, ces longues grappes vermillon doivent produire un admirable effet. Le Fuchsia triphylla réussit fort bien aussi en pleine terre, seulement, dans ce Cas, ses fleurs ne sont pas aussi bien colorées que chez les plantes cultivées en serre. Il faut remarquer aussi que cette jolie espèce dépérit lorsqu'elle atteint un certain âge ou un certain développement ; il est donc préférable de cultiver de jeunes sujets qui se couvrent d’ailleurs rapidement d'un essaim de charmantes fleurs. CH. DE B. LES PLANTES DE SERRE CHAUDE A « L'HORTICULTURE ; INTERNATIONALE » Serait-ce donc vrai que nous entrons dans une époque devant nous rappeler celle, brillante entre toutes, où la production de superbes spécimens de plantes de serre chaude, tels que les Palmiers, les Cycadées, les Aroïdées, les Croton, les Mélastomacées, les Marantacées, les Commélinacées, les Fougères et tant d'autres, temoignèrent chez nos amateurs et nos horticulteurs, d'une science approfondie des procédés de culture et d'un goût éclairé pour les incomparables végétaux des régions équatoriales ? Divers symptômes que nous avons cru reconnaitre, plusieurs affirmations fournies par des hommes clairvoyants, nous autorisent à l'espérer sérieuse- ment, même à avancer que bientôt nous pourrons saluer l'aurore d'une ère nouvelle pour l’horticulture. La vogue sans cesse croissante des Orchidées exotiques n'est pas étrangère à ce revirement, maint orchidophile s’est intéressé à ces curieuses espèces végé- tales qui, dans les régions lointaines, voisinent avec leurs préférées, partagent leurs conditions d'existence et concourent à l'inépuisable beauté des flores tropicales. L'engouement pour les unes a attiré à nouveau l'attention sur les autres, tant il est vrai que tout se tient par des liens invisibles. M. LUCIEN LiINDEN, des premiers, a pressenti cette renaissance des goûts anciens : depuis deux ans, il a donné ordre à tous les collecteurs de L'HoRTI- CULTURE INTERNATIONALE de récolter toutes les belles espèces de Palmiers et d'Aroïdées, spécialement, qu’ils rencontreraient au cours de leurs périgrina- tions à travers le monde. La moisson doit avoir été riche et abondante, à en juger par ce que nous avons vu dans une des serres de l'établissement modèle du Parc Léopold, de Bruxelles. Nous nous bornerons, pour le moment, à en LD — donner un simple aperçu ; par la suite, il nous faudra nécessairement revenir sur toutes ces intéressantes nouveautés ou raretés. * + * Parmi les beaux Palmiers, les Pritchardia grandis HoRT. BULL., originaire des Iles Salomon et présenté en 1876 à l’inoubliable Exposition Internationale de Bruxelles; le Phoenicophorium Sechellarum H. WENDI.., introduit vers 1856 par AMBROISE VERSCHAFFELT et figuré dans Z/Ilustration Horticole, de 1865 ; les Calamus Lindeni, callilepis et farinosus HORT. LiND., ce dernier de Sumatra, introduit chez M. LINDEN et décrit dans 1, Illustration de 1872; le Verschaffeltia splendida, tout récemment encore décrit à cette même place ; le Latania Commersoni LINN.; Areca nobilis et quelques autres ne sont pas nou- veaux, mais trop rares, eu égard surtout à leur mérite. A côté de ceux-là, voici de nouveaux Pinanga, Geonoma, Chamaedorea, Attalea et autres espèces qui démentiront éloquemment les assertions de ceux qui prétendent qu'il n'y a plus rien de beau à attendre des introductions. Des Plectocomia, non décrits encore, des Bowenia, des Bertolonia, des Maranta, des Anglaonaema, des Dieffenbachia à tiges marbrées, des Fougères, des Tradescantia, des Paullinia, des Dracaena et autres espèces nouvelles sont en culture et feront bientôt l'objet de l'étonnement général. Des masses d'Adiantum Claesianum et lineatum, ce triomphe des récentes grandes Expositions de Bordeaux, Paris et Londres, des Begonia platanifolia et ilustris, des Begonia decora, des Cochliostema Jacobinianum, cette vieille merveille, des Haemanthus Lindeni, des Davallia Truffautiana d'un mètre de diamètre déjà, des Consignia borbonica et autres plantes aussi recommandables qu'intéressantes, sont cultivées de main de maître par un chef expérimenté. L'établissement s'occupe en outre de la formation d’une collection de variétés d'élite d'Anthurium Scherzerianuwm, Rothschildianum, grandiflorum, etce.; un certain nombre de très beaux spécimens sont actuellement en fleurs et produi- sent, au milieu des nombreuses inflorescences d'Odontoglossum, le coup d'œil le plus charmant. La simple énumération que nous venons de faire des plantes, objet de la nouvelle orientation horticole, prouve, nous semble-t-il, que la tentative de M. LINDEN est non seulement des plus sérieuses, mais qu’elle est appelée à un succès certain. Puissions-nous ne pas nous tromper ! Nous en formons le vœu dans l'intérêt de notre horticulture nationale. CHARLES DE BOSSCHERE. DRACAENA ROTHIANA Voici, après le Dracaena Rigoutsi, dont nous avons publié ici même un portrait chromolithographié et une description, un autre Dracaena très recommandable, le Dracaena Rothiana. Celui-ci fut introduit, en 1875, par MM. HAAGE et SCHMIDT, des Comores, un groupe d'îles sur la côte orientale d'Afrique, nôn loin de Madagascar. Ce Dracaena fut dédié à M. JEAN RorTH de Port Natal. Ses feuilles sont largement panachées de blanc et font le meilleur effet à côté de celles du Dracaena Massangeana et surtout du Dr. Linden. Fig. 11, — Dracaena Rothiana, LS Le Dr. Rothiuna, de mème que les Dr. Draco, Rumphi, fragrans et Mmarginata, est un vrai Dracaena et ne produit donc pas des drageons ni des Stolons comme les Cordylines, mais possède de grosses racines charnues qui ne se prêtent pas à la multiplication. Il se reproduit par graines ou par boutures. CD, B, LES MEETINGS HORTICOLES DE GAND ET DE BRUXELLES Le fait sensationel du meeting de Gand du 1° mars est la présentation d'un lot de Cyclamen persicum, de M. DE LANGHE-VERVAENE, qui a obtenu un certificat de mérite par acclamation et avec félicitations du jury. Ces nouveaux gains, à première vue, font songer aux Primula sinensis : les pétales, entiè- rement frisés, sont élargis et étalés au lieu d'être réfléchis comme dans la forme ofdinaire; les fleurs paraissent ainsi beaucoup plus grandes. Il y en a de toutes les couleurs qu'on trouve habituellement chez les Cyclamens de Perse; en outre, quelques variétés ont des fleurs bordées de jaune ou de blanc. M. DE LANGHE appelle ses magnifiques obtentions : « Brussels best ; » elles constituent une race toute nouvelle et nous semblent destinées à une vogue certaine; ces jolies fleurs seront recherchées par les fleuristes. Il y avait aussi, à ce meeting, de beaux Cyclamen persicum album giganteum à M. L. DE SMET-DUVIVIER ; deux nouveaux Palmiers à la Société horticole gantoise, le Ptychoraphis Augusta rappelant le facies du Cocos Weddelliana, et le Bentinckia Nicobarica, dans le genre des Chamaedorea. M. G. DE SAEGHER avait un exemplaire couvert de milliers de fleurs blanches de l'Ærica cuculata. M. JuLES HYE a présenté de nombreuses Orchidées, notamment un Cym- bidium Philbrickeanum ; un magnifique Odontoglossum excellens var. Cavallia- num aux sépales jaune pâle bordé de jaune canari foncé avec des taches rouge carminé; les pétales, à fond blanc, sont bordés de jaune; le labelle blanc, comme les pétales, sont tachetés de rouge carminé superbe; un Cypripe- dium Albertianum var. au pavillon et aux pétales fortement tigrés, ce qui lui donne un cachet tout spécial. * Au meeting de L'ORCHIDÉENNE du 8 mars, il y avait une nouveauté remar- quablement belle, l'Odontoglossum X rubiginosum, présentée par l'HorTICuL- TURE INTERNATIONALE; C'est un hybride naturel qui semble dû au croisement d'un O. crispum par O. luteo-purpureum. Le fond de la fleur est jaune serin; les grandes macules chocolat foncé brillant se détachent à souhait et en font une fleur de premier ordre; elle a obtenu un Diplôme d'honneur de 1e classe par acclamation. M. LINDEN continue à nous initier aux remarquables variétés d'O. Wilckeanum, dont il en a exhibé déjà quelques-unes fort bonnes au précé- dent meeting ; cette fois-ci, il nous faut signaler les variétés olivare, elongatum, fuscum, etc. Un beau Cattleya Trianae var. atrata de MM. LUCIEN LINDEN et C*, a des fleurs d'une extrême délicatesse, des pétales rose très pâle d’une belle largeur et un labelle ample, arrondi, d'un coloris superbe. Le Burling- TER Ses 2e a > RU AE ne ER ME 7 LE QE SR TT NE CRRENE ie ge tonia Lindeni présenté en panier par L'HORTICULTURE INTERNATIONALE, déborde de jolies grappes de mignonnes fleurs blanches que nous recomman- dons à la sérieuse attention des fleuristes à qui elle rendra de grands services pour les bouquets blancs. M. VAN WAMBEKE avait un beau Cattleya Trianae var. Moortebeekensis au labelle très développé et d'un pourpre très intense; M. Mapoux, un C. T. alba, le plus beau blanc que nous ayons vu jusqu'à ce jour ; M. KNIGxT, un Dendrobium formosum giganteum de toute beauté, un Odontoglossum crispum superbe, fleur bien étoffée, grande, blanc pur, sépales et labelle bien maculés; M. VAN CAUWELAERT, un Cypripedium Lathamianum inversum d'un fort beau coloris. M. FLOR. PAUWELS a présenté le Cypripedium Lind- leyanum bien fleuri, une espèce sans éclat, mais qu’on voit bien rarement. CH. D. B, EXPOSITIONS Grande Exposition du Cercle Van Houtte, à Ledeberg-Gand: 11-18 avril 1896. — Les locaux, construits spécialement en vue de cette solennité florale, sont terminés et n’attendent plus que la décoration intérieure : la façade principale, avec son dôme de 18 mètres de haut, a grande allure et est généralement fort admirée. La facade principale a 50 mètres de long sur 40 de large, soit une superficie de 2000 mètres carrés. Le chauffage se fera par deux puissants appareils. Un immense vase en porphyre de Quenast d'une hauteur de 3 mètres, sera placé au centre de l'Exposition et entouré d'un bassin. Le succès des floralies lédebergeoises ne fait plus le moindre doute. Nous Pourrons, dans notre prochain numéro, publier un bulletin de victoire. Il"° Exposition Internationale d'Horticulture à Dresde, de mai 1896. — Le premier supplément du programme vient de paraître et sera envoyé à toutes les personnes qui ont recu le programme. Il contient surtout des dispositions réglementaires sur les inscriptions aux concours et l'installation des envois, les transports par chemin de fer, les certificats phyl- loxériques, les cartes d'entrée pour les exposants et leurs jardiniers et les instructions concernant le jury. Le jury composé de 120 amateurs et horticulteurs de l'étranger et du pays, est divisé en 24 sections. Une commission permanente sera chargée de décerner les grands prix d'honneur et s’occupera en même temps de tout ce qui regarde Spécialement le travail du jury. —- 100. — Comme prix d'honneur, la commission a recu, jusqu'à présent, deux objets d'art, 52 médailles d'État, 1 grande médaille d'or, 4 médailles d'or, 6 grandes médailles d'argent, 8 médailles d'argent, 1 médaille de vermeil et plus de 7000 Marks pour des objets d'art. Le deuxième supplément paraissant au mois de mars, contiendra une liste de tous les prix d'honneur et leur répartition aux divers concours. Convention phylloxérique. — Le ministre de l'Agriculture... de France vient de prendre un arrêté modifiant la réglementation établie par les arrêtés des 13 et 15 juin 1882, et contre laquelle les horticulteurs avaient élevé depuis longtemps des protestations justifiées. Voici le texte du nouvel arrêté qui sera vivement commenté : Article 4. — Les dispositions de l'article 1° de l’arrèté ministériel du 13 juin 1882 et celles de l'article 2 de l'arrêté du 15 juin 1882 sont ainsi modifiées : « Les produits de l’agriculture et de l'horticulture, tels que légumes, fruits et graines de toute nature, fleurs coupées ou en pots, etc., quelle que soit leur provenance, les plants, arbustes et tous végétaux autres que la vigne circulent librement dans toute l'étendue du territoire de la République francaise. « La même liberté de circulation existe pour les raisins de table et de ven- dange, les pépins et les marcs de raisins. « Toutefois, si les raisins de vendange et les marcs de raisins sont à desti- nation d'arrondissements non autorisés à recevoir des vignes provenant d’arrondissements phylloxérés, ils ne devront être accompagnés d'aucun débris de vignes, de feuilles ou sarments de vignes. » Correspondance. — M. N. P., Skopin (Russie). — Le Pritchardia (Washingtonia) Sonorae a été envoyé à MM. HAAGE et SCHMIDT, d'Erfurt, par M. le D' FR. FRANCESCHI de Santa Barbara (Cal.) qui faisait remarquer que c'est une espèce entièrement différente du W. filifera et qui, à sa connais- sance, n'a pas encore été présentée en Europe; il est originaire du sud de la Californie. DD. 6"° Série. F3 TOME 3°. . 7° Livraison. 15 Avril 1896 L'ILLUSTRATION HORTICOL Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES SES BRANÇGRHES publié sous le patronage de J. LI ND'EN DirecTeur : LUCIEN LINDEN RÉDACTEURS PRINCIPAUX : ÉMILE RODIGAS CH. DE BOSSCHERE Numéro paraissant le 30 du mois Numéro paraissant le 15 du mois (LES PLANTES EN SERRES) (LES PLANTES A L'AIR LIBRE) Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Pages Pages Chronique horticole . 101 TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE Plantes nouvelles ou ide aie. 108 Te + - … … WI Le jardin cms et = potager. 112 Petites notes de € F $ 113 Fig. 12, Scabieuse Pompadou : 14 + 10 Verre colorié, ete Née 2 116 » 13. Pelargonium ra SA RP FR à‘ Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s’abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles. PRIX DE L’'ABONNEMENT : Hës FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE DÉPOSITAIRES POUR LA F Messieurs Dallemagne et C'°, horticulteurs à Rambouillet ER et Oise). EE mme Gand, impr. Eug, Vander Haeghen. LES ANNONCES HORTICOLES ET INDUSTRIELLES (Graines, bulbes, arbustes, outils, matériel construction de serves, chauffages, engrais, insecticides, ameublements, etc. L'ILLUSTRATION HORTICOLE JOURNAL DES ORCHIDÉES #Hæ° LA MEILLEURE ET LA PLUS LARGE PUBLICITÉ = Ces journaux sont vus et lus par tous ceux qui s'intéressent de près on de loin à l'horticulture Les annonces paraissant à la fois dans L'ILLUSTRATION HORTICOLE et LE JOURNAL DES ORCHIDÉES, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux pro- ducteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d’horticulture : LEUR CIRCULATION EST UNIVERSELLE. ON EST PRIÉ DE FAIRE PARVENIR LES INSERTIONS À LA RÈGIE DES ANNONCES DE < L'Iustration Horticole > et du < Journal des Orchidées > 100, rue Belliard, à BRUXELLES, ayant le 8 et le 23 du mois Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l’un de ces journaux. Tout Abonné de L’Illustration Horticole qui souscrira au Journal des Orchidées recevra les deux journaux pour le prix de ®@ francs par an. — S'adresser au Bureau de ces Journaux. — 101 — CHRONIQUE HORTICOLE 15 Avril 1896. Curieux fait de géographie botanique. — Un chardon russe, le Salsola Kali var. tragus, s'est répandu avec une effrayante rapidité dans les États de l'Est et du centre des États-Unis d'Amérique. Il y a trois ans, on évaluait déjà à plus de dix millions de francs les pertes causées par la présence de cette mauvaise herbe. Fréquemment, lorsqu'une plante exotique rencontre dans des régions nouvelles pour elle des conditions favorables, identiques à celles dont elle jouit dans sa patrie, elle s'empare du nouvel habitat avec une grande énergie. Aujourd’hui les cultivateurs des États américains que nous venons d'indiquer voient leurs récoltes envahies par ces mauvaises herbes étrangères dont aucun effort ne parvient à les débarrasser. Le journal Knowledge attire sur ce point l'attention des botanistes. Les plantes des anciens peuples de l’Europe ont suivi ceux-ci dans leurs migrations, aussi bien les végétaux domestiques que ceux des routes et des champs de blé. Souvent le pouvoir colonisateur des plantes a surpassé de beaucoup le pouvoir de l'homme lui-même. Entre les 80me et 83me degrés de latitude septentrionale, on a trouvé des terres brillamment ornées de certaines fleurs. Les naturalistes d’une des dernières expéditions polaires arctiques ont trouvé dans ces lati- tudes élevées jusque soixante-dix espèces, telles que Papaver alpinum, Silene acaulis, Dryas octopetala, Saxifraga oppositifolia et Epilobium latifolium. Le genre Eucharis a fait l’objet d'une étude spéciale de la part de M. EXNEST H. KRELAGE, dans une sorte de monographie accompagnée d’une planche, donnant les espèces et les principaux hybrides. Ce mémoire à paru dans le Tijdschrift voor Tuinbouw, 1896, livraison X. Il donne l'historique du genre dont la première espèce, l'Eucharis candida, parut en 1852 dans la Flore des Serres et dont l'ère de dispersion semble se confiner spécialement aux États-Unis de Colombie et aux vallées des Andes, le long des fleuves sur un terrain humide. Une seule espèce a été trouvée dans l’Ecuador ; pas une n'appartient aux rives de l'Amazone, puisque d’après M. J. LINDEN, l'Eucharis amazonica a été trouvé non loin du Moyobamba, au Pérou. Le Moyobamba n’est qu'un rameau du Hualaga, affluent de l'Amazone, mais distant — 102 — de plus de cent cinquante milles géographiques du grand fleuve. M. ERNEST H. KRELAGE décrit les ÆEucharis Lehmanni, E. candida, E. grandiflora, E. amazonica, variétés de l'Eucharis grandiflora ainsi que les variétés Moorei, Lowi et flore pleno; ensuite les espèces Eucharis Sanderi, E. subedentata, E,. galantoides; cette dernière est encore une introduction de M. J. LINDEN. Le mémoire renferme les hybrides Æ. Mastersiana, E. Bakeriana, E. Stevensi. Enfin le travail se termine par une revue des ennemis du genre Eucharis. Le mémoire de M. ERNEST H. KRELAGE est de ceux que les jeunes botanistes pourront prendre comme modèle et que les amateurs consulteront avec fruit. Anachronismes dans les arts. — Multa licet pictoribus.., disait un vieux dicton au temps que nos pères comprenaient le latin. Le botaniste qui visite nos expositions de peinture a l'occasion de constater combien peu cer- tains artistes se préoccupent de la vérité dans les choses de la nature. N'avons-nous pas vu des bouleaux porter modestement une frondaison de platanes, et des chènes cachant leur tronc sous des feuilles d'ormes? Un de ces jours nous avons vu au théâtre de Gand, dans une représentation d'opéra, d’ailleurs fort bien donnée, le palais d'HAMILCAR orné de plantations d'espèces et de variétés actuellement admises dans nos cultures, groupées comme elles le sont dans nos jardins et ne rappelant en rien la végétation qui devait exister à Carthage à l'époque des guerres puniques. Conservation du parfum des violettes. — Voici comment notre confrère néerlandais Sempervirens conseille de procéder pour conserver aux violettes leur parfum. On cueille les fleurs fraiches et on les détache de leur pédon- cule, on les met dans un flacon bien propre, alternativement une couche de violettes et une couche de sel ordinaire. Le bocal doit être fermé hermé- tiquerment ou à l'émeri. On le place dans un endroit tempéré. Après quinze jours le parfum est prêt. Chaque fois que l'on voudra en jouir dans une chambre, on ouvrira le bocal pendant quelques instants pour le refermer ensuite et on pourra ainsi garder l'odeur durant des mois entiers. Le D' J. Muller d'Argovie, directeur du Jardin botanique de Genève, est décédé inopinément en cette ville, Ce savant botaniste fut longtemps conser- vateur de l'herbier de DE CANDOLLE. Sa monographie des Résédacées assure sa renommée; il fut l'associé d'ALPHONSE DE CANDOLLE dans la nouvelle édition du Prodrome. Il a légué à la ville de Genève une somme de trente mille francs à l'effet d'assurer un emplacement à l'herbier de DELESSERT, et dix mille francs pour l'outillage du laboratoire botanique de l'Université. * ++ — 103 — Distinctions. — Des arrêtés royaux récents ont nommé dans l'Ordre de Léopold au grade d'officier M. FERD. KEGELJAN, l'estimable orchidophile namurois, et chevalier M. A. DUMON-DE MENTEN, un des plus zélés promoteurs de lhorticulture brugeoise, et T. VERNIEUWE, le sympathique secrétaire de la Société royale Linnéenne, de Bruxelles. Ces distinctions serbnt saluées avec une vive satisfaction par tous les amis de Flore. Les floralies de Ledeberg, organisées par le Cercle Horticole Van Houtte, marqueront dans les fastes de l’horticulture. Elles ont été ouvertes ce matin, 12 avril, par S. A. R. le Prince ALBERT de Belgique, en présence de MM. les ministres DE BRUYN, DE SMET-DE NAEYER et BEGEREM, M. le Gouverneur DE KERCHOVE D'EXAERDE, Mgr l'évêque STILLEMANS et la plupart des repré- sentants et sénateurs de l'arrondissement de Gand. Nous nous bornons à constater le grand succès de l'Exposition, M. DE BOSSCHERE s'étant donné la mission de rendre compte de ces floralies, dans le numéro du 30 avril. “* Photographie de l'invisible. — Nous aurions mauvaise grâce à ne pas mentionner la découverte faite récemment par le D' ROENTGEN, professeur à Wurzbourg, dont les expériences ont démontré qu'au moyen de l'emploi du tube de Crookes excité par une forte bobine Ruhmkorf, on peut photographier des corps invisibles à l'œil, certains rayons, dits cathodiques (c’est le nom de ceux appartenant au pôle positif d'une pile) transmettant la fluorescence à travers un corps opaque. Le phénomène s’est produit non seulement à travers du papier noir, mais à travers du bois de sapin de 0"02 à O"03 d'épaisseur, des plaques de caoutchouc et une plaque d'aluminium de 0"015 d'épaisseur. On a ainsi déterminé la position exacte d'une chevrotine logée dans la main d'un garde chasse. On a pu voir de même exactement la conformation vicieuse de l'intérieur du pied d’un enfant. On a photographié à travers les chairs le squelette d'une main, celui d'une souris, celui d'une grenouille, etc. On pourra sans doute suivre aussi la marche de certains processus de la vie des végétaux. Feuillage de Chêne. — Dans la séance du 30 janvier dernier de la Société d’horticulture de Berlin il a été question de l'emploi des branches feuillues de chène ornant les drapeaux et même les armes des soldats lors des dernières fêtes jubilaires de l'Empire. En vue de cet emploi, on avait essayé la conser- vation du feuillage de diverses manières. Des rameaux feuillus, placés sur couche, perdirent leurs feuilles. Les rameaux, réunis en paquets et entourés d'une légère étoffe, déposés dans une glacière à la température de +-1° à —1°%5 Réaumur se conservèrent le mieux. Des branches coupées, les plaies enduites de cire à greffer et placées dans de la mousse humide, donnèrent — 104 — aussi un résultat assez satisfaisant. M. OTTo NEUMANN, de Schüneberg, avait eu soin de forcer des plants qui, peu de semaines après le semis, donnèrent un feuillage bien supérieur à celui d'exemplaires plus âgés. On a recommandé l'emploi du Quercus austriaca sempervirens dont les feuilles demeurent vertes pourvu que la gelée ne dépasse pas 16 degrés. * : Cri d'alarme. — La Société d'agriculture de la Gironde a organisé un congrès viticole pour s'occuper des moyens à employer contre la maladie cryptogamique du Blackrot, qui s'attaque à la vigne d'une facon plus terrible que le Mildew. Ce congrès s'est tenu à Bordeaux le 7 décembre dernier. Le président de la Société des Agriculteurs de France a demandé si ce nouveau fléau, qui menace déjà tout le sud-ouest, ne finira pas par arrêter bientôt en France la culture de la vigne. Heureusement de toutes les discussions, observations et expériences, il s'est dégagé une impression rassurante, à savoir, que les solutions et poudres cupriques, spécialement la bouillie bor- delaise, sont eflicaces pour combattre la propagation du Blackrot. Ce remède doit être appliqué préventivement ; il est trop tard lorsque le mal est visible. Première exposition horticole au Caire. — Avec les mœurs euro- péennes les progrès de l'horticulture commencent aussi à marquer en Egypte. La Gartenflora cite, page 158, un rapport de l’Egyptian Gazette sur l'expo- sition horticole qui s’est ouverte le 25 janvier au Caire, dans les jardins du Khedive, en présence de celui-ci, des ministres, du corps diplomatique, bientôt suivis d’une foule de visiteurs. Le nombre fut évalué à trois mille personnes. On aurait pu se croire à une exposition d'une des villes de l'Europe centrale. Des muguets, des orchidées, des pensées, des plantes diverses cultivées en pots, des fleurs coupées, des bouquets, des décorations complètes de table avec des roses Paul Neyron, Souvenir de Louis Van Houtte, Safrano, des Adiantum, tout cela était richement exposé. Les décorations de table étaient un peu lourdes. Les produits de culture maraîchère étaient de toute beauté, entr'autres des choux-fleurs, des pommes de terre, laitues, champignons ; un seul exposant montrait trente sortes de légumes et un autre présentait des choux de Bruxelles pour prouver que cette plante peut être aussi cultivée en Egypte. Parmi les objets curieux il y avait des fruits de l'Hyphaene thebaica, un caféier avec ses fruits. L'Horticulture belge. — Nous avons sous les yeux le n° 184 des rapports consulaires publié en janvier 1896 par le Gouvernement des États-Unis à Washington. Nous y rencontrons p. 51 et suivantes, un rapport très intéressant émanant de M. HENRY C. MorRis, consul des États-Unis d'Amérique à Gand. Il renferme un exposé de la situation de l'horticulture, l'histoire du Jardin 1 CORTE “ONE EER NET QE) : TEEN NE A Ep ES — 4105 — botanique de Gand; il parle des journaux horticoles belges, des Sociétés d'horti- culture, de l'intervention de l'État dans l'enseignement horticole, de l'École d’horticulture de Gand, du programme de l’enseignement, du commerce horti- cole, de l'exportation, de la marche ascendante de celle-ci dont l'importance était il y a dix ans de 4443 dollars, tandis que dix ans plus tard elle est de 95678 dollars. Chose assez étrange, les chiffres de l'exportation des plantes en destination des États-Unis, établis par les autorités belges pour l’année 1893, n'ont été que de 21673 dollars, tandis que les documents officiels du Consulat attestent qu'il a été déclaré une valeur réelle de 90522 dollars. Le même rapport renferme des détails curieux sur la nature des plantes expédiées et il les classe en plantes de serre, palmiers, plantes de serre froide, plantes vivaces, fougères, rosiers, lauriers, orchidées, etc., avec une énumération de noms très baroques. Il établit aussi un parallèle entre le crédit accordé par les horticulteurs belges et celui des autres nations, et parle enfin de l'emballage, des frais de transport et de l'exemple que l'horticulture belge peut donner aux Américains. * “+ Conservation des pommes. — Il n’est pas difficile de mettre les pommes à l'abri de toute fermentation. Les fruits doivent être choisis mürs et sans aucune tare, avoir été cueillis et étendus ensuite pendant quelque temps sur de la paille ou des paillassons dans un endroit bien aéré, assez frais, les queues en l'air. On prend ensuite une caisse au fond de laquelle on met une couche de mousse sèche et propre ayant été lavée et épluchée auparavant. Sur cette couche on étale une rangée de pommes de manière que les fruits ne se touchent pas, puis vient une seconde couche de mousse suivie d’une nouvelle rangée de pommes et ainsi de suite jusqu'à ce que la caisse soit pleine. La dernière rangée de fruits est couverte d'une couche de mousse de 0"08 à 010 d'épaisseur. La caisse est ensuite bien fermée au moyen d'un couvercle. Dans un terrain sec on creuse un trou dans lequel on dépose la caisse de manière que le couvercle se trouve à 0"40 sous la surface du sol. Les interstices entre la caisse et les parois de la fosse sont remplis au moyen de sable fin et sec afin d'empêcher l'accès des souris. La terre extraite est étendue au-dessus, en dos d'âne, afin de permettre l'écoulement de l'eau des pluies. D'après Sempervirens, les pommes peuvent être gardées de la sorte jusqu'en juillet de l’année suivante. * * + L'herbier de Kew, déjà très riche, se complète encore constamment, grâce à la sympathie dont jouit cette institution nationale anglaise. Il vient de recevoir un lot de plantes australiennes du baron voN MUELLER, une collection de 200 espèces du docteur HAvILAND; 170 espèces californiennes, la plupart — 106 — nouvelles, et environ 1500 espèces de l'Amérique centrale, offertes par M. J. DONNELL SMITH. Congrès international d'Horticulture à Paris. — Nous avons déjà fait connaître le programme du Congrès. Celui-ci aura deux séances, la première le jeudi 21 mai, la deuxième, le vendredi 22 mai. Les membres du Congrès n'ont aucune cotisation à payer. Ils reçoivent à titre gracieux tous les documents se rapportant aux travaux du Congrès ainsi qu'une carte d'admission aux réunions. La commission organisatrice est présidée par M. HENRY DE VILMORIN. M. ERNEST BERGMAN en est le secrétaire. Carte des couleurs. — A la suite de la petite note publiée dans notre Chronique du 15 mars dernier, concernant la nécessité d'une carte repré- sentant aussi exactement que possible les couleurs et les nuances principales des fleurs, un lecteur de L’ Ulustration, M. CH. PETRICK, horticulteur, à Gand, a bien voulu nous remettre le numéro jubilaire de l'American Florist, du 17 août 1895, renfermant, en supplément, une carte des couleurs des fleurs composée par M. F. SCHUYLER MATHEWS à l'usage des floriculteurs. Cette carte porte trente-six couleurs et nuances que l'auteur donne comme absolu- ment vraies. Pour la consulter, il convient d'appliquer sur le compartiment de couleur une petite carte de papier blanc trouée à la grandeur du petit carré colorié, afin d'isoler complètement la teinte que l'on veut comparer à la couleur de la fleur. Cette précaution est indispensable, plusieurs nuances et teintes ayant entr'elles beaucoup d'affinité. Nous engageons vivement les intéressés à consulter la carte des couleurs de l'American Florist. Température extérieure de la nuit. — A cette époque de l'année, il importe fréquemment de savoir d'avance, si la nuit suivante sera sereine et par suite beaucoup plus froide que le jour. La gelée nocturne n'est guère à redouter et rarement elle se présente lorsque la température de l'air extérieur dépasse 15 degrés vers 3 heures après midi. Cependant si le psychromètre indique vers la même heure une différence notable entre la température du thermomètre sec et du thermomètre humide, on doit s'attendre à un abaissement notable de la température de l'air pendant la nuit. La conséquence pratique est celle-ci : lorsque le jardinier constatera dans l'après midi, vers trois heures, que les colonnes des deux thermomètres diffèrent sensiblement, soit par exemple de 3 ou 4 degrés, il devra s'attendre à une nuit sereine, donc froide, surtout si le vent vient de l'est ou du nord. Il devra veiller au chauffage des serres et abriter pour la nuit les fleurs de ses espaliers et les jeunes semis. ÉM. RODIGAS. PRO PM RE Ne ANR n L ï PL. LV L'ILLUSTRATION HORTICOLE SMITHI COMA es hrom. Gofjart ° J poMu9s91 1461AdO9I OE — 107 — PL. LV TECOMA SMITHI Obtenu il y a quelques années à Melbourne par M. EbwiN SMITH, le T'ecoma Smithi est un hybride entre le Tecoma capensis et le T. velutina. M. GUILFOYLE, directeur du Jardin botanique de Melbourne, eut soin d'en envoyer des graines aux jardins royaux de Kew où l'on en obtint des semis en 1889. Dans l'automne de l’année suivante, ces semis vinrent à fleurs et ceux-ci, ainsi que les plantes obtenues par voie de bouturage, n'ont cessé de fleurir depuis lors. Parmi les plantes de serre froide, disait avec raison notre confrère The Garden, dans son numéro du 13 juillet 1895, le Tecoma Smithi peut figurer comme une des meilleures introductions des dernières années. En 1893, au Meeting d'octobre, la Société royale d'Horticulture de Londres lui décerna un certificat de 1r° classe. Deux points caractéristiques méritent d'être retenus à propos de cette plante, c'est qu'elle est signalée comme un hybride et que cependant les graines reproduisent exactement la plante actuelle sans trahir la double origine des Tecoma capensis et velutina. Il n'y a donc pas ici le retour aux ascendants que l'on remarque le plus souvent chez les semis des hybrides proprement dits. Un autre fait mentionné par M. GUILFOYLE, c’est qu'en Australie la floraison de cette belle plante dure au moins neuf mois de l'année, tandis que, dans les cultures qui ont été faites en Europe, la floraison est automnale. Le genre Tecoma, de la famille des Bignoniacées, est représenté aujourd'hui par vingt-cinq espèces appartenant aux régions tropicales et subtempérées des deux Mondes. Ce sont, en général, des plantes vigoureuses et très flori- fères; presque toutes sont des lianes. Le Tecoma Smithi a une inflorescence disposée en larges racèmes qui atteignent jusque 0"20 de diamètre. Les fleurs s'y comptent par douzaines; elles sont tubuleuses, plus ou moins pendantes, longues de 0"03 à 005; la corolle a cinq lobes réfléchis. Leur coloris est d'un beau jaune nuancé d'orangé clair; la partie supérieure du tube est teintée de rouge brunâtre. Il paraît que les exemplaires qui ont fleuri en Australie ont montré des nuances plus foncées que celles des exemplaires cultivés en Europe. — 1083 — On se demande si cette différence dans la coloration provient de l'abondance plus grande de lumière dont jouit l'Australie. Le Tecoma Smithi se reproduit fidèlement de graines, ce qui permettra de le répandre rapidement. Le sol qui lui convient est la terre franche avec addition de terreau de feuilles. Il peut être cultivé en pot et recevoir alors des arrosements d'engrais liquide après la floraison. La plante se reproduit également de boutures faites avec du bois mi-aoûté et placées sur chaleur de fond. ÉM. RoDIGAS. PLANTES NOUVELLES OÙ RECOMMANDABLES Aquilegia cœrulea hybrida. — Le croisement de l’Aquilegia cœrulea avec l'Aquilegia chrysantha a produit dans les cultures de la maison VILMORIN- ANDRIEUX et Ce, une race hybride, remarquable par l'élégance des fleurs et la diversité des coloris, comprenant à peu près toute la gamme des couleurs depuis le bleu jusqu'au rouge et au jaune. La Revue Horticole consacre à quelques formes de cette race nouvelle sa planche du 1% mars dernier. L'Aquilegia coerulea est une très belle espèce à grandes fleurs d'un très beau bleu dans le type, et de blanc pur dans une variété. Elle est originaire des Montagnes Rocheuses. L'Aquilegia chrysantha, que MM. ViLMoRIN ont eu raison de choisir pour l'hybridation, est originaire des mêmes parages: ses fleurs sont d'un beau jaune d'or. Tandis que l’A. cœrulea n'atteint qu'un demi mètre, l'A. chrysantha arrive à un mètre et plus et sa floraison est plus longue. La nouvelle race sera certainement accueillie avec faveur. Doronicum plantagineum excelsum. — L'espèce est loin d'être une nouveauté ; elle est d’ailleurs indigène dans les contrées moyennes de l'Europe. C'est une plante velue et laineuse près du collet. Cette Composée a les tiges presque simples, terminées par un seul Capitule. La variété excelsum a été désignée dans une récente séance de la Société pour l'avancement de l’horti- culture à Berlin, comme convenant admirablement à la culture forcée pour la floraison hivernale. Cette plante vivace fleurit fort bien en plein air en automne, mais après une première floraison on peut, après un repos de quelques semaines, la faire fleurir pour ainsi dire à volonté. Les fleurs coupées mises à l'eau se conservent toute une semaine; elles se ferment le soir pour s'épanouir de nouveau le lendemain matin. — 109 — Scabieuse double grande Pompadour. — Voici comment s'exprime à l'égard de cette plante le procès-verbal de la séance du mois d'août de la Société d’horticulture du Rhône : « Une médaille d'argent est attribuée à MM. RivorRE, père et fils, horti- culteurs à Lyon, pour une Scabieuse nouvelle, vraiment remarquable, à laquelle ils donnent le nom de Scabieuse double grande Pompadour. « C’est une plante vigoureuse, de 1 mètre de hauteur, à fleur énorme, tout à fait sphérique, pareille à celle d'une Gaillarde de Lorenz Perfection. Pétales très larges arrondis, pourpre noir à la base et blanc pur à partir du milieu jusqu'au sommet. Les deux couleurs se dégradant l'une et l’autre vers leur Fig. 12. — Scabieuse Pompadour. point de jonction produisent le plus bel effet. Gette variété est certainement la plus belle de toutes les Scabieuses connues. » Nous n’ajouterons rien à ce compte-rendu officiel; nous nous bornerons à signaler cette nouvelle Scabieuse qui sera certainement appréciée par tous les amateurs. * x x Centaurée odorante Caméléon. — Dans notre numéro du 145 mars der- nier nous avons, par erreur, attribué à MM. Rivore et fils, l'obtention de celte Centaurée. Cette variété, encore nouvelle, a été mise au commerce pour la première fois, en 1894, par la maison DAMMANN et Ci°, de San Giovanni a Teduccio (Italie). x »# — 110 — Viola calcarata. — Cette gracieuse espèce de violette est originaire des Alpes et connue depuis fort longtemps dans les cultures. Elle se distingue par ses grandes fleurs bleu clair, munies d’un éperon plus long que les pétales. Ses feuilles sont ovales, crénelées. La souche vivace se multiplie par des rhizomes souterrains. * Rosa rugosa X Wichuraiana. — Cet hybride nouveau a été obtenu dans l'Arnold Arboretum. La plante rampe sur le sol avec des rameaux épineux et un feuillage de la forme et du coloris du Rosa rugosa, avec tout l'éclat des fleurs du R. Wichuraiana. Les fleurs ont 0"07 de diamètre et sont d’un beau PA fu { VAI MIN EN «' RÉ A1 Fig. 13. — Pelargonium muitibracteatum. rose. Le croisement a été fait par M. JACKSON Dawson et la plante a été décrite dans le Garden de 1895, pl. 1223. Pelargonium multibracteatum. — Introduite d'Abyssinie en 1892 par l'établissement horticole DAMManN et Cie, de San Giovanni a Teduccio (Italie), cette belle plante se distingue par son port nain et trapu, tout en étant quelque peu grimpante, comme certains pelargoniums à feuilles de lierre. Ses feuilles sont profondément lobées avec une zone de couleur bronzée. Le coloris blanc de neige des fleurs ressort davantage sur la nuance foncée du feuillage. Dans le midi de l'Europe, la plante fleurit depuis le printemps jusqu’en automne.Le nom spécifique fait allusion aux nombreuses bractées qui accompagnent les fleurs. LA LE — ii — Rhododendron praecox. — Sous ce nom on rencontre parfois une petite espèce alpestre de Rhododendron qui est peut-être une variété ou un hybride. Ses inflorescenses légères, bien qu'elles résistent à tous les froids, sont d'une jolie couleur rosée. Comme son nom l'indique, les fleurs se montrent de bonne heure; sous ce rapport, le À. praecox est un rival du R. dahuricum. Fuchsia macrostemma var. Riccartoni. — Cette variété a été obtenue à Riccarton, près d'Édimbourg, il y a plus d'un demi siècle, Par sa rusticité, la facilité de sa culture et sa valeur ornementale, elle mérite une place distinguée parmi les Fuchsia d'orangerie dans nos régions. C’est un arbrisseau buissonnant qui, sous notre climat, est réduit à une plante vivace ayant une souche souter- raine d’où partent, au printemps, de nombreux rameaux qui se garnissent d'un beau feuillage et plus tard de petites fleurs à sépales écarlates et à pétales violet foncé. La Revue Horticole fait ressortir, dans son numéro du 16 janvier, les mérites de cette belle plante et rappelle que la multiplication se fait par éclats au printemps ou par bouturage en été. Rhus Michauxi. — Le professeur C. S. SARGENT propose de donner le nom de Rhus Michauxi à cette belle espèce qui fut découverte par MICHAUX dans l'ouest de la Caroline du Nord à la fin du siècle dernier et qui reçut d'abord le nom de Rhus pumila. M. SARGENT décrit et figure la plante dans un récent fascicule de Garden and Forest, d'après un exemplaire ayant fleuri et fructifié dans l'Arboretum Vanderbilt et dans l'Arnold Arboretum. C'est un arbuste à tige dressée, atteignant un mètre de hauteur, et qui s'étend beaucoup par ses stolons souterrains. Les tiges sont fortes et de mème que les pétioles la surface inférieure des folioles et les panicules des fleurs sont pubescents. Les feuilles sont caduques, ayant 0"35 de long, et composées de onze folioles en moyenne. Ceux-ci sont ovales allongés aigus, un peu cordés à la base, un peu en scie, vert foncé à la surface supérieure, munis de poils le long des grandes veines, plus pâles en dessous, sessiles sauf le foliole terminal qui est porté sur un Court pétiole. Les fleurs sont disposées en panicules terminaux, longs de 015 ; le calice est couvert d'un tomentum grisâtre. Primevère Bouquet. — Cette nouveauté, obtenue par MM. J. CARTER et C°, de Holborn, a été figurée récemment dans le Journal of Horticulture. C'est le résultat d’un croisement. Les semis donnent dès la première année des tiges simples, ayant à leur sommet un calice foliacé, au centre duquel apparaît une fleur très frangée, du blanc le plus délicat lavé de rose. Par la suite la même plante porte une tige couronnée d’un bouquet de fleurs présen- tant toutes le même caractère; de là le nom de Primevère Bouquet. Em. R. LES — LE JARDIN FRUITIER ET LE POTAGER NOUVEAUX FRUITS Poire François Hutin. — Cette poire fit son apparition au meeting du Casino de Gand, le 6 octobre 1895. Elle était exposée par M. le notaire R. TYMAN, qui possède à Schoorisse un jardin fruitier remarquable. Le jury décerna à ce fruit un certificat de mérite. La variété est un gain d'un pomologue français renommé, M. LÉON LECLERC, de Laval, Mayenne (France), qui obtint entr’autres les poires Jules d’Airolles et Van Mons, qui sont très estimées. Les semis de LÉON LECLERC furent légués par leur propriétaire à FRANÇOIS HUTIN qui fut pendant vingt- huit ans le chef de culture du pomologue de Laval. La poire François Hutin date de 1862 ; elle fut publiée seulement vers 1886 par MM. TRANSON frères, pépiniéristes à Orléans. L'arbre est d'une bonne vigueur, se prêtant à toutes les formes qu'on veut lui imposer; le fruit est très gros, il a 0"12 de hauteur et 010 de diamètre ; il est turbiné allongé, à peau rude, jaune sombre, toujours magnifiquement coloré de rouge vermillon du côté du soleil. La chair est blanche, fine, fondante, juteuse, sucrée acidulée, au parfum des plus agréables. D'après M. le notaire TYMAN qui possède l'arbre depuis 1892, on pourrait demander à cette poire une saveur plus relevée. Mais elle rachète ce manque de goût par sa beauté et sa douceur succulente que certains gourmets préfèrent à une chair croquante, musquée ou acidulée, Pomme Courtraisienne. — M. VICTOR BIEBUYCK, l'estimable président de la Société royale d’horticulture de Courtrai, s'est occupé depuis un grand nombre d'années du semis de variétés fruitières. La Pomme Courtraisienne est un de ses produits. C'est le résultat d'une soigneuse sélection faite parmi des variétés de premier ordre. La Pomme Courtraisienne, quant à la forme, présente deux types assez distincts. Le premier est sphérique, quelque peu comprimé aux deux pôles ; le deuxième type est ovoïde allongé, s’amincissant du côté de l'œil: il rappelle une forme de la Pomme Pigeonnet. Le pédoncule est de longueur moyenne; il est inséré dans un étroit bassin en entonnoir. L'œil est petit, étroit, fermé ou mi-clos, posé dans une cavité peu profonde: le bord de celle-ci est généra- lement pentagonal. La peau est fine, jaune pâle, striée de rouge rosé du côté du soleil. La chair est blanche, se nuançant un peu de jaune et de vert du côté de la périphérie ; elle est fine, tendre, assez croquante. L'eau est abondante, — 113 — sucrée, acidulée, d'un goût exquis et d'un parfum extrêmement agréable. L'époque de maturité est septembre et octobre. Nous avons donné à cette pomme nouvelle le nom de Pomme Courtraisienne afin de désigner le lieu de son origine. C’est une variété de toute première qualité. La grosseur n'est que moyenne, mais, en revanche, l'arbre est d'une grande fertilité. ÉM. R. PETITES -NOTES DE CULTURE Maladie des racines de concombres. — On sait qu'il se forme fréquem- ment des nodosités dans les racines des concombres et que ces nodosités sont un pronostic du dépérissement des plantes. On a cru longtemps que le mal était produit par un champignon. Il est prouvé aujourd'hui que c'est le fait d'un vibrion ou mieux d'une anguillule ressemblant beaucoup à l'Anguillula tritici qui infeste le blémalade, mais n’atteignant que la moitié des proportions de ce dernier, On ne connaît guère de remède efficace à ce mal. Le mieux pour l'extirper est de brûler soigneusement les plantes atteintes et de renouveler le sol qui a servi à la plantation. Kalmia angustifolia. — De toutes parts les horticulteurs recherchent actuellement les plantes pouvant, comme les lilas, augmenter la diversité des fleurs hivernales. La chronique de la Revue Horticole signale un petit arbuste qu'on ne rencontre que rarement dans les collections et qui, pourtant, mérite une place au jardin où il fleurit en mai-juin. Il a fait son apparition au quai aux fleurs, à Paris, à la fin de janvier. Il forme un petit buisson ramifié, touffu, d’un demi mètre de hauteur, à feuillage grèle, garni intérieurement de jolies fleurettes d'un coloris lilas pâle par le forcage, tandis que, naturelle- ment, elles sont d'un rose vif. Le forcage de cet arbuste ne présente aucune difficulté. - Un ennemi des groseilliers à grappes. — Il parait, d'après nos confrères américains, que nulle part les groseilliers à grappes ne viennent aussi bien et ne produisent autant que dans l'État de Washington. Jusque dans ces derniers temps, cette région privilégiée était demeurée à l'abri des atteintes de l'insecte qui dévaste les groseilliers aussi bien en Europe que dans les États-Unis. Il s'agit du Pulvinaria ribis. On aura beaucoup de mal à combattre cet ennemi; il faudra recourir à l'emploi répété des mixtures à base de sel de cuivre à faibles doses. — 114 — Hydrangea à fleurs bleues. — L'emploi des sels de fer en solution dans l’eau d'arrosage fait bleuir les fleurs rosées des Hydrangea. Cela est assez connu; mais ce qui l’est moins c'est qu'il existe une espèce donnant des fleurs bleuissant d'elles-mêmes et que les jardiniers considèrent comme bleues. C'est l'Hydrangea cyanoclada où Hydrangea mandschurica. 1 convient de remar- quer cependant que le coloris bleu est plutôt une tendance qu'une réalité; l'emploi des sels de fer a une action plus marquée; de plus, la couleur d'un pourpre noirâtre foncé de l'écorce des jeunes pousses et des pétioles des feuilles donne à cet Hydrangea un aspect particulier. L’Hydrangea hortensis ordinaire, avec ses gros bouquets de fleurs stériles, d'un beau rose, l'H. Thomas Hogg, aux fleurs presques blanches, l'A. stellata prolifera dont les fleurs sont doubles, l'H. paniculata, aux grandes inflorescences blanches, voilà autant de formes distinctes, ë Eucharis amazonica. — Dans un récent meeting de la Société d'horti- culture de Liverpool, il a été question de la culture de cette superbe plante. M. GLOVER a recommandé d’empoter les plantes en février ou mars et de leur donner une température de 15 à 21 degrés centigrades, Le compost sera de trois parties de terre grasse, une partie de terreau de fumier et une partie de gros sable. Lors de la plantation, ce compost doit être chauffé à la même tem- pérature que celle de la serre. On met au fond des pots de 0"25 une couche de 007 de tessons qu'on recouvre d'un morceau de gazon fibreux; on plante les rhizômes à 0"04 sous la surface des pots. On ne rempote que tous les deux ans. L'humidité sera abondante au printemps, en été et au commencement de l'automne. La même plante ne doit fleurir qu'une fois par année, sinon elle s'affaiblit et risque d'être attaquée par les insectes qui s'en prennent le plus volontiers aux sujets faibles. Stratification des sarments de vigne. — Pour faciliter l'enracinement des boutures de vignes, la Revue de viticulture recommande de stratifier, aux premiers jours de novembre, des sarments bien aoûtés, réunis par paquets. Ces sarments sont placés debout, dans un trou au fond duquel on a délayé la terre avec de l'eau de manière à faire une boue un peu liquide. Les sarments sont enfoncés dans cette boue par la tête. Lorsque le trou est rempli et que les sarments ont été assujettis par un copieux arrosement, on achève de les recou- vrir avec de la terre sèche, Les sarments ainsi posés peuvent se conserver pendant de longs mois. Scilla sibirica dans les pelouses. _— Les premières fleurs émaillant la pelouse font paraitre le printemps plus gracieux et plus beau. Pourquoi dès — 115 — lors ne planterions-nous pas plus de perce-neige et l'Echinodoxa Luciliae et le joli Seilla sibirica aux fleurs d'un bleu d'azur? Cette année le printemps a été particulièrement précoce; les fleurs de ces gentilles plantes bulbeuses ont déjà fait place aux Jacinthes, voire aux Tulipes. Rarement elles ont été plus belles, baignées qu'elles ont été par un brillant soleil, Un groupe de Scilla sibirica où S. bifolia, non moins joli, planté sous un arbre dont la ramure les protège la nuit, se développe admirablement et forme un riant tableau. * LE] Impatiens Sultani. -— Quel mode de multiplication est préférable, le semis ou le bouturage? La réponse dépend du point de vue auquel on se place. Sempervirens dit que le jardinier qui tient à ses aises n’a qu'à semer, tandis que celui qui désire des exemplaires de toute beauté doit procéder par bou- turage. Par cette voie, on obtient des plantes mieux développées et fleurissant plus rapidement. D'un autre côté, nous ajouterons que parmi les semis on ren- contre parfois de jolies variations. * * * Plantations des vignes dans les serres. — Faut-il planter les vignes intérieurement ou extérieurement dans les serres? Cette question est examinée dans un récent fascicule des Bulletins d’arboriculture. La plantation à l'inté- rieur est préférable pour les cultures de primeurs, très hâtives : la plantation à l'extérieur est préférable pour les serres non chauffées ; on peut indifférem- ment planter au dedans ou au dehors pour les cultures de deuxième saison. * * * Floraisons retardées.— Les gelées qui surviennent fréquemment au prin- temps, alors que les arbres fruitiers sont en pleine floraison, et qui détruisent Souvent tout espoir de récolte, ont fait naître l'idée de rechercher des variétés fleurissant plus tard. On a également voulu trouver les moyens de retarder l'éclosion des fleurs. Comme l'époque exacte des gelées tardives est problé- . Matique, l'obtention de variétés fleurissant à des moments déterminés, mais en retard sur l'époque ordinaire, ne saurait être qu'une utopie. Il vaudrait infiniment mieux reporter son attention sur la nature mème des fleurs et ne Pas perdre de vue que les corolles des fleurs de certaines espèces et variétés Sont plus grandes et mieux relevées chez les unes que chez les autres et que, par suite, leur pouvoir protecteur est plus efficace. N'y aurait-il pas lieu, dès lors, de faire la sélection en vue du semis en tenant compte des conditions spéciales des organes protecteurs? R. D'ÉELEN, VERRE COLORIÉ, NOUVELLES EXPÉRIENCES L'éminent astronome M. FLAMMARION a entrepris à Juvisy, station de climatologie agricole, avec l'aide de M. GEORGES MATHIEU, ingénieur agro- nome, une étude dans le but de déterminer la relation entre le calorique reçu du soleil et l’état de la lumière. On sait que les rayons lumineux peuvent être séparés des rayons caloriques et des rayons chimiques. Il s'agit de savoir quel de ces rayons ou du rouge ou du vert ou du bleu exerce la plus grande influence sur certains phénomènes de la vie végétale. MM. FLAMMARION et MATHIEU construisirent des châssis de verre soigneusement examinés au spectroscope. Trois châssis, l'un rouge, l'autre vert, l’autre bleu, avec un autre tout blanc furent placés côte à côte dans les mêmes conditions météoro- logiques. Une ventilation était établie par un courant d'air du sud au nord; aucune lumière externe ne pouvait pénétrer sous les châssis. Des plantes de sensitive furent choisies comme éléments d'expériences. Semées le même jour, le 25 mai 1895, dans un sol homogène, elles mesuraient le 4 juillet environ 22 millim. Elles furent repiquées dans le même sol et laissées sous un châssis jusqu’à la reprise. Le 1° août, les pots, contenant chacun deux plantes de 27 millim. de hauteur, furent placés sous les châssis de couleur.Le 15 août, - des différences en croissance, coloration et sensibilité étaient déjà apparentes et allèrent grandissant. Les sensitives sous le châssis rouge arrivèrent à un développement ordinaire et devinrent quinze fois plus grandes que celles du châssis bleu qui demeurèrent absolument stationnaires. Toutes les plantes furent traitées de mème, c'est-à-dire simplement arrosées. La sensibilité des plantes du châssis rouge acquit un tel degré que le moindre mouvement, le moindre souffle suffisait pour fermer les folioles et pencher toutes les branches à la fois. De plus ces plantes fleurirent le 24 septembre. Sous le verre blanc, au lieu de croître en hauteur, les plantes devinrent plus fortes et plus vigoureuses. Le feuillage sous le verre rouge est plus clair; il est plus pâle sous le blanc que sous le vert; sous le bleu il est plus foncé. La température sous les diverses couleurs n'était pas bien différente; sous le verre blanc la chaleur était un peu plus grande; puis vinrent le rouge, le vert et le bleu. L’intensité de la lumière décroissait dans le même ordre dans des proportions plus grandes. Le Gardeners Chronicle, qui rapporte ces expériences, dit que pour les expliquer, il convient de rappeler que les rayons rouges et oranges accroissent la respiration des feuilles et l'assimilation du carbone ; il favorise la transpira- tion d'où doit résulter une augmentation de circulation et de nutrition. ÉM. R. 6e Série, : TOME 3re, 8° Livraison. 30 Avril 1896 LILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de JiiLINDEN DiRecTeur : LUCIEN LINDEN RÉDACTEURS PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS CH. DE BOSSCHERE Numéro paraissant le 15 du mois Numéro paraissant le 30 du mois (LES PLANTES A L’AIR LIBRE) (LES PLANTES EN SERRES) Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L’ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Pag Pages Causerie horticole. . du du ne « 117 Expositions. . .. -: pois) + puy je. iris 130 Culture des Philsenopais ; Net TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE Le Vitis tricuspidata Sieb. et Zucc. ENT PI. 56. Costus speciosus Smith, . . . . . 123 La fête des Orchidées. . _. . ., +. «+ +: 127 L'horticulture montoise . . . : . : . . 129 Fig. 14. Vitis tricuspidata : . . . . . . 126 Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s’abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles. PRIX DE L’ABONNEMENT : Eës FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mo ois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE DÉPOSITAIRES FOUR LA FRANC Messieurs Dallemagne et C', horticulteurs à Rambouillet né Fr Oise). DE de tonte ss Gand, impr. Eug. Vander Haeghen, LES ANNONCES HORTICOLES BI ‘INDUSTRIELLES (Graines, bulbes, arbustes, outils, matériel construction de serres chaufages, engrais, insecticides, ameublements, etc.] TROUVENT DANS LA COMBINAISON DE | L'ILLUSTRATION HORTICOLE JOURNAL DES ORCHIDÉES Hæ° LA MEILLEURE ET LA PLUS LARGE PUBLICITÉ -æÿ | Ces journaux sont vus et lus par tous ceux qui s'intéressent de près on de loin à l'horticulture Les annonces paraissant à la fois dans L'ILLUSTRATION HORTICOLE et LE JOURNAL DES ORCHIDÉES, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux pro ducteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier! et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux | qui s'occupent d’horticulture : LEUR CIRCULATION EST! UNIVERSELLE. | #= ON EST PRIÉ DE FAIRE PARVENIR LES INSERTIONS A LA RÉGIE DES ANNONCES DE < L'lustration Horticole > et du < Journal des Orchidées > | 100, rue Belliard, à-BRUXELLES, ayant le 8 et le 23 du mois Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas nnées à l’un de ces journaux. Tout Abonné de L’Illustration Horticole qui souscrira au Journal | des Orchidées recevra les deux Journaux pour le prix de &O@ francs par an. — S'adresser au Bureau de ces Journaux. CAUSERIE HORTICOLE 30 Avril 1896. Dans une note parue dans le numéro du 30 janvier, nous avons annoncé que nous communiquerions à nos Lecteurs les inconvénients que pourrait offrir la mise en pratique du système d'exposition adopté par la Société royale d'Horticulture d'Anvers et que nous ferions aussi ressortir les avantages que chacun reconnaîtrait à ce système. Il consistait, d’une part, dans la suppression des concours ordinaires et leur remplacement par de grandes sections ou catégories, d'autre part, dans l'organisation d'un nombre restreint de concours spéciaux. En adoptant le système de la liberté dans les participations, le Conseil, disait la circulaire de la Société, désire donner libre carrière à l'initiative de ses membres et croit, par l'essai du système des sections, permettre à tous, indistinctement, de prendre part à l'Exposition printanière, de s'y distinguer et de prouver ainsi, une fois de plus, la grande vitalité de l'industrie horticole anversoise. Les concours spéciaux, poursuivait la mème circulaire, ont pour but d'appeler tout particulièrement l'attention sur certaines plantes dont la culture est quelque peu négligée aujourd'hui ou mérite d'être encouragée d’une manière toute spéciale. Cette fois-ci, ce sont les Cinéraires, les Calcéolaires et les Cannas fleuris qui font l'objet de ces concours; le Conseil compte, à l'avenir, choisir d'autres genres ou espèces comme objets de ces concours, auxquels il réserve des récompenses élevées. Enfin, le Conseil, désireux de contribuer efficacement au progrès de la belle et bonne culture, a décidé d’instituer des certificats de culture ou de floraison. Il entend attacher à ces certificats une haute signification et ne les voir attribuer qu'aux spécimens absolument hors de pair. L'octroi d'un certificat de culture ou de floraison doit être un titre sérieux pour son obtenteur. L'exposant désignera les plantes qu'il compte soumettre à l'appréciation du Jury pour l'obtention d’un certificat; ces plantes ne doivent pas être présentées isolément; elles peuvent figurer dans les envois destinés aux sections. * + — 118 — Les résultats de cet essai ont été consignés déjà dans le Gardeners Chro- nicle du 11 avril : 1° L'Exposition a été remarquable au point de vue de la valeur des plantes exposées. 2° Elle a eu, sur les précédentes, l'avantage d'un arrangement plus artistique dans l’ensemble et dans les détails. 3° L'Exposition a été mieux appréciée du public. 4° Aucun envoi n’a été fait pour les concours spéciaux; les Cinéraires étaient ou défleuries ou pas assez avancées ; les récompenses élevées ne semblent avoir exercé aucune attraction sur les membres de la Société. 5° Le certificat de culture ou de floraison a été fort recherché: il a été très judicieusement décerné par le jury ; il a acquis ainsi une sérieuse valeur. 6° La création d’un certificat spécial a obtenu un succès tel que le Conseil de la Société s’est vu dans l'agréable nécessité de créer un certificat pour les nouveautés et les variétés remarquables. 7° Aucune plainte n'a été formulée concernant les décisions du jury, chose rare et digne d’être notée. Reprenons ces divers points. A part un seul envoi qu'il aurait mieux valu refuser, si les dispositions réglementaires de l'Exposition y avaient autorisé le Conseil, tous les autres ont été, à tous égards, dignes de figurer à une Exposition. Qu'on veuille bien remarquer ici qu'Anvers ne possède pas comme Gand, Bruges, Bruxelles, voire mème Liège, de grands établissements d'horticulture, puisque son com- merce, momentanément encore, est limité presqu'exclusivement à la ville ; les horticulteurs ne sont donc pas à même d'entrer en lice avec leurs grands et puissants confrères. Cela n'empêche qu'ils ont vaillamment fait leur devoir. N'eussent été la date trop avancée de l'Exposition et le travail exceptionnel de la saison — nous étions à la fin d'une quinzaine de journées chaudes comme en plein été — le nombre de participants et l'importance de leurs apports eussent été bien autrement considérables. Ajoutons que plusieurs cultivateurs n'avaient pas saisi comme il convenait, le mécanisme du nouveau système ; sur ce point, beaucoup d'entr'eux sont en aveu ; à l'avenir, leur concours actif est assuré à la mise en pratique du système. Du côté des amateurs, nous avons, pour ne citer qu'un exemple et ne pas faire un simple compte rendu, une participation brillante, exceptionnellement remarquable. Jamais, à aucune exposition belge, groupe pareil à celui réuni par M. FLORENT PAUWELS n'a été exhibé! Nous ne voulons pas prétendre que personne n'aurait pu composer si bel ensemble: l'occasion ne s'était jamais offerte, puisque les exposants étaient liés par le libellé des concours, HS = ce qui n'était pas le cas ici. Aussi, l'amateur distingué et enthousiaste, secondé par un jardinier intelligent et actif, M. Louis HENNEGHIEN, a-t-il obtenu un succès retentissant. Tout l'hémicycle de la grande salle du local d'hiver de la Société royale d'Harmonie était occupé par les grands Palmiers, les belles Aroïdées, les énormes Marantacées, les brillants Crotons et autres plantes de serre chaude, au nombre de plus de cent. Tous ces exemplaires étaient disposés avec art, largement, de façon à ce que chaque plante se détachât parfaitement et pût être appréciée comme elle le méritait. La masse était considérable au point qu'il fallut, de chaque côté de l'hémicycle, descendre les marches, former comme un immense fer-à-cheval, dans l'arc duquel une autre merveilleuse collection, d'Orchidées celle-ci, étalait ses splendeurs. Ces Orchidées, placées sur étagère, dans de la mousse bien fraîche et entremêlées de feuillages de Grotons, d’Adiantum, de Pteris, d'Asparagus et autres jolies petites plantes, produisaient l'effet le plus ravissant qu'on püt rêver. Elles se reflétaient dans trois glaces qui renvoyaient et triplaient l'image de toutes ces curieuses et surprenantes fleurs. y Des Nepenthes, attachés au bout de longues perches, des Chysis suspendus au rebord des glaces ou aux cuvelles des grandes plantes, de nombreux paniers d'Odontoglossum Rossi majus dispersés un peu partout, prêtaient à ce remarquable ensemble l'inattendu de leurs formes ou la grâce de leurs coloris. Il n’y eut qu'un cri d'admiration pour ce splendide groupe. L'initiative de la Société royale d'Anvers n’eût-elle produit d'autre résultat que celui de per- mettre à M. PAUWELS de nous gratifier d’un tel spectacle, encore faudrait-il s'estimer heureux ! : Nous n'avons pas eu, à Anvers, comme les années précédentes, une série de cercles, d'ovales, de carrés ou de rectangles formés par des plantes d'une même espèce, voire d’une même variété. Il y avait, dans tous les envois, une très grande variété qui donnait à l'ensemble un cachet fort apprécié du public. « Dès l'entrée du Salon, nous disait un visiteur, on est impres- sionné par la beauté du coup d'œil, et cette impression augmente à mesure qu'on avance dans la salle. On est captivé, charmé. Si le public savait com- bien la présente exposition diffère des précédentes, combien elle leur est supérieure, et, si le temps voulait nous favoriser, quelle foule envahirait ce Splendide jardin! » Mais le temps ne l’a pas voulu, hélas! Tous les exposants s'étaient évertués avec plus ou moins de succès, à donner à leurs groupes un cachet artistique; d'aucuns avaient parfaitement réussi : Nul doute qu'à une prochaine occasion, les exposants ne se distinguent — 120 — tous dans cette voie qui a son importance, surtout si l'on veut attirer aux Salons de fleurs, le public qui a désappris à prendre le chemin des expositions. Les concours spéciaux sont restés sans réponse. Le programme a-t-il été lancé trop tard — fin septembre 1895 — ou bien le choix des espèces a-t-il été défectueux? On cultive peu les Cinéraires, cependant ce sont des plantes qui de tout temps ont fait la renommée des exposants anversois. Il en est de même des Calcéolaires qu'aux grandes floralies de 1894, nous avons pu louer à cause de leur superbe culture et de leur abondante floraison. Les Cannas, plantes fort à la mode actuellement, n’ont pas été forcés ; nous est avis pour- tant qu'ils obtiendraient du succès si, dès fin-mars, on pouvait en présenter de jolis exemplaires bien fleuris. Puisque nous parlons de concours, c’est le moment de signaler une obser- yation critique faite à propos du système de la Société royale d'Anvers. Elle nous a été communiquée par plusieurs confrères. L'un d'eux résumait les conversations qu'il avait eues avec divers membres du jury en disant : on approuve le système à condition qu'on ne soit pas exclusif, en d’autres termes, on le voudrait mixte : sections ou groupes d'un côté, concours de l'autre! Personne n'avait remarqué que le programme consacre ce système mixte et que même, pour les concours, les récompenses sont très élevées : médailles d’or, de vermeil encadrées et de vermeil. Donc, l'essai de la Société royale d'Anvers a recu l'approbation des hommes compétents; peut être faudra-t-il augmenter quelque peu le nombre des concours, ce qui, malheureusement, entrainerait la diminution de la valeur des récompenses allouées. . Le jury s’est montré très scrupuleux dans l'octroi des certificats de culture où de floraison. Nous l'en félicitons chaleureusement, De cette facon, l'obtention de cette distinction constitue un titre sérieux. La Société royale a fait composer un certificat spécial, dont l’aquarelle était exposée au Salon et sera repro- duite par la chromolithographie; les obtenteurs tiendront sans doute à le conserver, Nous faisons suivre les noms des lauréats et de leurs plantes, puisque ce sont eux qui auront ouvert la voie dans laquelle la Société organi- satrice engageait ses membres à entrer : M. A. DALUÈRE : Aralia Chabrieri, — M. G. DE BosscuerE : Maranta Porteana, Pritchardia macrocarpa. — M. F. DE LAET: Anhalonium pris- maticum. — M. A. DE SMET : Anthurium Scherzerianum grandiflorum (à l'unanimité). — M. F. PAUWELS : Anthurium angustifolium, Anthurium grandiflorum, Anthurium Hookeri, Areca lutescens, Croton Disraeli, Dieffen- bachia imperialis, Dieffenbachia nobilis, Maranta Oppenheiïmi, Maranta — 121 — zebrina, Medinilla magnifica, Nepenthes Mastersi (à l'unanimité), Oncidium Cavendishianum. — M. H. VANDERLINDEN : Lilas varin ou de Perse. — M. F. VERMEULEN : Epiphyllum Russelianum Gaertnerü, — M. CH. VuyL- STEKE : Oncidium superbiens. Le certificat de mérite pour la nouveauté ou la variété a été obtenu par : M. A. DALLIÈRE : Anthurium Scherzerianum var. M" Dallière. — MM. J. JANSSENS & Cie : Odontoglossum crispum var. Janssens.—M. H. VAN- DERLINDEN : Narcisse Glory of Leiden. Souhaitons que toutes les Sociétés imitent celle d'Anvers qui, elle, s’est inspirée des exemples donnés par la Chambre syndicale des Horticulteurs belges, la Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand et L'ORCHI- DÉENNE de Bruxelles et que toutes s'appliquent à donner à ces certificats la plus grande importance. Rien, à cet effet, ne sera plus efficace, que la com- position d'un jury sérieux et compétent. * LE Aucune plainte n’a été formulée concernant les décisions du jury! Les membres du Conseil n'étaient pas sans crainte, toutefois. Attribuer des récompenses sans indication autre que celle, bien vague, de leur nature : œuvre d'art, médailles d'or, de vermeil encadrée, de vermeil et d'argent ; comme guide, la seule appréciation de la valeur intrinsèque, personnelle, si nous pouvons nous servir de ce terme, de chaque envoi! C'est tout et c'était assez, grâce à l'intelligence et à la pénétration de Messieurs les membres du jury. C’est ainsi que des œuvres d'art de 200 francs ont été alloués aux collections de plantes bulbeuses et de plantes à floraison printanière de M. HENRI VAN- DERLINDEN ; aux plantes variées de serre de M. FLORENT PAUWELS (par acclamation), et à son envoi d'Orchidées; aux Odontoglossum de M. JULES HYE-LEYSEN, quoique ceux-ci ne fussent qu’au nombre de dix-huit seulement! M. GoETHALS obtient une médaille de vermeil encadrée avec ses Imanto- phyllum de semis et M. F. DE LAET une médaille d'or avec ses Cactées! Nous pourrions multiplier les exemples, s'il le fallait. Tous ceux qui ont pris part à l'exposition printanière de la Société royale d'Horticulture d'Anvers ont apprécié l’excellence du système inauguré et la haute compétence du jury; ils redoubleront de zèle pour le plus grand bien de l'horticulture et de la prospérité de la Société. Un grief qui, à première vue parait sérieux, a été formulé contre le système que nous discutons aujourd'hui. Si vous supprimez les concours — nous ne les supprimons pas, nous en diminuons le nombre dans une bonne mesure — les exposants n'achèteront — 122 — plus de plantes pour compléter leurs collections ! D'abord, cela ne nous parait nullement démontré, ensuite, notre système augmentera le nombre d'amateurs et d’horticulteurs exposants, et, enfin, il permettra aux uns et aux autres, de nous montrer un peu plus de spécimens de leur propre culture, que cela n'est ordinairement le cas. Un premier essai a été fait, il a donné de bons résultats. Poursuivons-le et étudions les améliorations et les perfectionnements dont le système est suscep- tible. Allons de l'avant, toujours de l'avant, l’arrière-garde suivra. CH. DE BOSSCHERE. Pouvoir germinatif des graines de Coleus. — Nous avons vu ces jours derniers, dans une des serres de L'HORTICULTURE INTERNATIONALE, environ deux cents semis de Coleus provenant de graines que, par le plus grand des hasards, un des employés de l'établissement a trouvées dans le tiroir d'un meuble où elles devaient avoir été déposées il y a au moins six ans. Toutes ont parfaitement levé et donné naissance à des variétés, dont plusieurs nous semblent méritantes. Engrais pour fleurs. — Bien souvent, des amateurs qui, ne disposant pas d'une serre, cultivent dans leurs appartements, se plaignent du peu de résultat obtenu malgré tous les soins qu'ils prodiguent à leurs plantes. Ils ne com- prennent pas que les mêmes plantes cultivées dans une serre, fût-elle petite et misérable, soient plus vigoureuses et plus saines que les leurs. Cela tient sur- tout, toutes choses égales d’ailleurs, au manque de nourriture. Les plantes ne se contentent pas d'air, de lumière et de chaleur; il leur faut des principes nu- tritifs; ceux-ci, il est vrai, se trouvent dans la terre du récipient, mais rare- ment en quantité suffisante ou dans les proportions voulues; en outre, la terre s'épuise rapidement. On ne peut pas, dans les appartements, recourir aux engrais liquides employés dans les serres: il en faut d'inodores. Peu d'’en- grais, mieux que l’engrais pour fleurs « La corne d'abondance, » ne donnent des résultats plus satisfaisants, plus décisifs. En attendant que nous commu- niquions quelques-uns de ces résultats à nos lecteurs, nous ne saurions trop recommander l'emploi de cet engrais, qui satisfera tous ceux qui y auront recours dans la culture des plantes. CH. DE B. 1 i + et re . D nt PE. 40 f ULE L'ILLUSTRATION HORTIC pPoM9S91 146u1Ado9 OL RE CA + chrom. 41 Gof ir: — 123 — PE LVI COSTUS SPECIOSUS surrn. Cette Scitaminée fleurit d'août en octobre en serre chaude. Ses fleurs sont grandes et belles; le limbe intérieur à segment médian ou labelle grand, cam- panulé, fendu d'un côté, est blanc et de texture délicate ; le limbe extérieur est formé de trois divisions égales, conniventes, rosées ; le calice est tubuleux et trilobé. Les fleurs sont munies de bractées géminées, rouges, ciliées et réunies en un épi terminal, sessile. Les feuilles du Costus speciosus sont charnues, très étalées, lancéolées, finement acuminées, mollement velues en dessous, courtement pétiolées. La plante atteint une hauteur de 50 centimètres à 1 mètre; elle est origi- naire des Indes orientales, d'où elle fut introduite en Angleterre en 1794. Les Costus qui jadis se rencontraient dans les serres des amateurs, se font rares aujourd'hui; il faut souhaiter que la vogue leur revienne, car leurs fleurs sont certainement dignes d'attention. On les cultive simplement dans de la terre franche et légère, à laquelle on peut ajouter un peu de terre de bruyère. Leur multiplication par touffes est des plus facile. J. DE BARRIERE. Les Chrysanthèmes. — CHRYSANTHÈMES AU MOIS DE MAI. — La variété Viviand Morel, une japonaise blanc pur, légèrement incurvé, a fleuri au mois de mai de l'année dernière dans les serres de M. JAMES EADIE, Cleveland (États-Unis) ; les fleurs avaient de 20 à 25 centimètres. C’est la seconde fois que cette floraison s’est produite et déjà plus de cent plantes avaient donné de bons résultats. Elles furent obtenues de boutures empotées au mois de janvier ; elles avaient atteint 2-2 1/2 pieds de hauteur. LONGUE DURÉE DES FLEURS COUPÉES DE CHRYSANTHÈMES. — Le 3 février, nous avons vu une demi-douzaine de ces fleurs mises dans un vase placé dans un salon où, par les rares jours de gelée, on a fait du feu. Deux de ces fleurs, de jolies variétés blanches, avaient conservé toute leur fraicheur. Elles avaient été coupées le 30 décembre! Quelques grains de sel avaient empêché l’eau de se corrompre; on n'avait pris aucun autre soin. — 124 — CULTURE DES PHALAENOPSIS Nous avons, à plusieurs reprises, pu nous rendre compte de l'excellent sys- tème de culture des Phalaenopsis suivi dans les serres d’un de nos amateurs les plus distingués, M. FLORENT PAUWELS, par l'intelligent jardinier, M. Louis HENNEGHIEN. Nous avons interviewé celui-ci et c'est le résultat de ce procédé à la mode que nous communiquons aujourd’hui à nos lecteurs. * IMPORTATION. — Les Phalaenopsis n'étant pas munis de pseudobulbes, doivent nécessairement souffrir pendant le voyage d'importation. Il faudrait donc prendre quelques soins spéciaux lors de l'expédition ; le mode d’embal- lage exerçant d'autre part une influence considérable sur la bonne reprise des plantes, on les mettrait dans des paniers remplis de mousse ou de toute autre matière capable d'entretenir une certaine fraicheur aux racines. Cette moiteur imprégnant les racines, empècherait la chute des feuilles et la reprise serait en quelque sorte assurée. Il arrive fréquemment que des Phalaenopsis arrivent tout à fait desséchés et sans aucune feuille ; dans ces conditions, la reprise se fait difficilement. Des plantes convenablement traitées peuvent fleurir déjà la première année d'importation, ce qui offre certes un sérieux avantage au cultivateur. MISE EN POTS. — La mise en pots est également une chose essentielle. Ne faut-il pas donner la préférence aux paniers? M. H., quoique recommandant les paniers pour les plantes établies, est d'avis qu’on peut fort bien commencer par mettre les importations en pots pour les transférer plus tard dans des paniers. Placées d'emblée dans de grands récipients, les jeunes plantes souf- friraient; les racines n'étant pas en nombre suffisant et la formation de nouvelles ne marchant pas assez rapidement, le compost se gâterait, la décomposition se communiquerait aux racines qui sont très tendres et se gâte- raient à leur tour. Il faut aussi ne supprimer que le moins de racines possible, n’enlever que celles qui sont gâtées. La suppression doit se faire avec un instrument très tranchant ; il faut avoir soin de ne pas enlever les racines trop près du collet de la plante. Un point qui mérite une attention particulière est la pose des plantes en pots ou en paniers. Il faut les empoter de façon à ce que le collet se trouve au rez du compost. En aucune façon, il ne faut les mettre très profondément dans le récipient. Les Phalaenopsis empotés trop bas émettraient des racines qui n'auraient pas à leur portée une quantité suffisante d'air; en outre les tiges — 125 — florales qui naissent toujours en dessous des feuilles, pourraient être détruites avant de se montrer. CoMPposT. — Les Phalaenopsis étant des plantes essentiellement épiphytes, il va de soi qu'il ne leur faut pas un compost lourd et très substantiel., M. H. emploie 2/3 de sphagnum bien vivant non haché, contrairement à ce que font beaucoup de cultivateurs, avec 1/3 de fibre très peu haché et quelques mor- ceaux de charbon de bois pas trop fins. Le sphagnum doit être lavé à grande eau, afin de le débarrasser de toute vermine; la fibre doit être battue pour lui enlever toute la poussière qui est nuisible à la bonne réussite des cultures. Au bout d'un an de culture en pots, les Phalaenopsis sont transférés dans des paniers coniques de 0"18 de diamètre supérieur, et 0"12 de diamètre inférieur sur une hauteur de 010 ; ils sont en pitch-pine ou en chêne. Au fond du panier se placent deux bouts de fil de fer en croix, sur lesquels deux ou trois tessons sont maintenus. Le panier est alors à moitié rempli de compost. La mise en panier se fait avec un soin extrême de peur de casser les racines qui sont très fragiles. S'il arrive qu'on en casse une en partie, il ne faut pas l'enlever, car elle continuera à croître. Certaines variétés ne forment que peu de racines dans le compost, la plupart longent celui-ci; d’autres, au contraire, le traversent et passent par les ouvertures du panier. L'époque la plus propice pour le rempotage est le moment où les sujets se mettent en végétation, donc au mois de février. Plus tôt serait très mauvais; les plantes étant en repos, on risquerait de les perdre en les tenant sèches. Si, au contraire, on procédait au rempotage en mars-avril, on détruirait trop de jeunes racines. Les plantes nouvellement rempotées doivent être privées des rayons du soleil et légèrement humectées pendant la première semaine pour recevoir enfin des arrosements de plus en plus copieux. (Sera continué.) : CH. DE BOSSCHERE. Arrangement de fleurs. — Au printemps, on trouve plusieurs arbris- seaux dont les fleurs peuvent servir de sujets d'ornementation très différents. De ce nombre sont les Spiraea, dont les tiges souples permettent un emploi très varié : on les utilise dans les couronnes, les paniers, les vases et dans les garnitures de cheminées. Les Spirées s'associent fort bien à la rose La France. Placez les branches de Spirée dans la mousse ou du sphagnum humide, elles conserveront longtemps leur fraicheur. Une autre jolie combinaison résulte de l'emploi simultané des Spirées et des Lilium Harrisii qu'on placera dans un vase à long col. 126 LE VITIS TRICUSPIDATA SIEB. & zucc. COMME PLANTE POUR CORBEILLE-SUSPENSION Le Vitis tricuspidata SiEB. & Zucc., plus connu sous son nom syno- nymique d'Ampelopsis Veitchi HoRT., est une des plus jolies plantes japo- Fig. 14. — Vitis tricuspidata. naises de serre froide pour corbeille- suspension qui existent, comme elle est une excellente plante pour le plein air. Il fut mis au commerce en 1868 par la maison VEITCH, de Londres. La plante se multiplie, au prin- temps, de boutures herbacées que l'on place en terrines sous verre, ou à l'automne de boutures ligneuses qu'on pique en pleine terre et pré- serve Contre les froids d'hiver au moyen de ramilles de sapin. On peut aussi diviser les plantes cultivées en pots ou en cuvelles, ce qui procure de fortes plantes pour la garniture des corbeilles-suspensions. Lorsqu'à l'automne, le Vitis tri- cuspidata a perdu ses feuilles, il ne lui faut plus, pendant tout l'hiver, qu’assez d'eau pour ne pas dessécher. Si l'on désire obtenir de jolies plantes bien garnies, il faut chaque année, enlever les deux tiers des branches. En février-mars, les plantes seront rempotées dans une terre pas trop légère, très substantielle. Pendant la période de végétation, le Vaitis tricuspidata demande beaucoup d’eau et se trouve bien d’un peu d'engrais. A l'automne, la plante se pare des plus riches couleurs pour perdre bientôt ses feuilles; elle entre alors dans la période de repos, Le Vitis tricuspidata peut aussi — 127 — se cultiver avantageusement en petites plantes avec quatre ou cinq longs rameaux très décoratifs, surtout si l'on place le sujet sur un support ou sur une console. A: ZAEL. LA FÊTE DES ORCHIDÉES La journée du 19 avril a été un vrai jour de fête pour les membres de L'ORCHIDÉENNE de Bruxelles. Le matin, à dix heures et demie, le Jury s'est trouvé en face d'un apport considérable de fort belles Orchidées: à midi et demie, les orchidophiles ont eu leur banquet annuel des mieux réussi; ils ont ensuite visité les magnifiques installations horticoles de MM. LUCIEN LINDEN et Cie, à Moortebeke, ainsi que les remarquables cultures d'amateur de M. CHARLES VAN WAMBEKE. Esquissons rapidement les diverses parties de ce programme bien rempli. LE MEETING Ce n'est que dans un journal spécialement consacré aux Orchidées qu'il nous serait possible de donner une idée suffisamment nette de la valeur des espèces et variétés présentées. Il nous faut bien nous borner aux plus méri- tantes d’entre toutes les remarquables. Au nombre des magnifiques Odontoglossum, citons les C..crispum calos avec d'énormes macules rouge sang, variété hors ligne; — O0. X spectabilis, fleur ample, d'un beau jaune, bien tacheté; — 0. crispum meleagris, la mer- veilleuse variété avec toutes ses divisions maculées et pointillées de rouge sur fond lilacé pâle, la fleur bien ronde, bien étoffée; — O. X crispum roseum, jolie fleur d'un admirable coloris ; — O. Pescatorei guttatum, les trois sépales avec une grosse macule d'un superbe coloris, les pétales et le labelle avec de petites macules; — ©. miniatum, énormes macules d’un foncé exceptionnel; — 0. X concinnum, genre Wäilckeanum, magnifique surtout comme dessin des macules. Tous ces beaux Odontoglossum proviennent des serres de L'HORTICULTURE INTERNATIONALE. Il en est de même du Cypripedium Wallisi avec son long pavillon ovale d'un vert pâle veiné, du Cattleya Mossiae X Mendeli avec ses divisions blanc virginal et son labelle très distingué de forme et de coloris, de l'Oncidiwm sp. nova, dont le coloris rouge pourpre et jaune fait beaucoup d'effet, du Cattleya Mendeli fort beau, du Cattleya Mendeli eximia, de l'Eulophia congoensis faisant songer à un Calanthe à fleurs roses, etc. etc. M. Jos. MoEns a de beaux Cypripedium, notamment C. Stella, C. excelsior, — 128 — C. Charleanum dédié à M. CHARLES MADou. M. PAUWELS Continue à nous présenter de jolis Odontoglossum Rossi majus, dont il possède une remar- quable collection; il présente en outre un fort Odontoglossum Reichenheimi bien fleuri et un Cattleya speciosus de toute beauté. MM. LuctEN Line et Cie exhibent une intéressante série d'Odontoglossum cirrhosum maximum aux bouquets très amples, des Mesospenidium vulca- nicum grandiflorum, méritant amplement ce dernier qualificatif, un groupe d'excellents Cattleya Trianae, etc. M. THompson a un beau Cattleya Lawrenceana, un Odontoglossum scep- trum var. argus et un Cattleya Skinneri Thompson’s var.; M. WAROCQUÉ un Oncidium ampliatum majus, colossal exemplaire avec une trentaine de tiges florales. Signalons encore le Cattleya Trianae var. Schulziana à M. JOHN SCHULZ, le Cattleya Skinneri var. oculata à M. CanuzAC, le Cattleya Mendeli à MM. DALLEMAGNE et Cie, le Cypripedium Rothschildianum et Y Odontoglossum Wambekeanum à M. VAN WAMBEKE, l'Odontoglossum polyxanthum à M. CaPaART, le Polycyenis muscifera et le Nanodes Mantini à M. E. LIBRECK, de Paris. Le Jury a été présidé par M. THoMpsoN, amateur, à Stone (Angleterre). M. CaHuzAC, de Bordeaux, remplissait les fonctions de secrétaire. LE BANQUET Le banquet, auquel prenaient part les principaux orchidophiles du pays, comptait parmi ses convives les président et secrétaire du Jury, ainsi que le « Père des Orchidées, » M. JEAN LINDEN, à qui, à l'heure des toasts, on a fait une véritable ovation. M. LUCIEN LINDEN a partagé avec son digne Père les honneurs de la journée. Ce serait de l'ingratitude que d'omettre à cette place le nom de celui qui fut l’âme de ces agapes fraternelles, le D' CAPART, qui à soigné la partie gastronomique avec un art qu'on ne soupconnerait guère chez un illustre médecin. L'ÉTABLISSEMENT DE MM. LUCIEN LINDEN ET Ci Cet établissement, dont nous donnerons plus tard ici même une descrip- tion détaillée et raisonnée, a littéralement émerveillée les visiteurs. De l'avis de tous, il n’en existe de pareil nulle part. Tout y est conçu admirablement, système d'aérage, d'éclairage et de chauffage, distribution intérieure, com- munication entre les diverses parties, rien n’est oublié, tout a été l'objet de soins intelligents. Les quarante mille Odontoglossum, les milliers de Cattleya, Cypripedium et autres plantes, y poussent avec une vigueur surprenante. Une fois que toutes les plantes seront en pleine végétation, la visite de cet Éta- — #9 — blissement sera pour tout orchidophile comme pour le simple amateur des belles fleurs, un vrai régal. CHEZ M. VAN WAMBEKE Jardin et serres, tout ici dénote un amateur passionné pour toutes les productions de la nature végétale. S'il a de bonnes cultures d'Orchidées, s’il connait celles-ci à fond, M. VAN WAMBEKE n'en affectionne pas moins les genres de plantes, témoins les superbes gains de Cinéraires et ses belles autres Auricules. A cet amour pour les jolies fleurs quelles qu’elles soient, M. VAN WAMBEKE joint une qualité précieuse, la chaleur communicative de ses convic- tions et de son enthousiasme ; c’est un ami qui reçoit avec cordialité et possède l’art de faire sauter un bouchon de champagne en l'honneur des orchidophiles qui se sont trouvés réunis en cette inoubliable journée du 19 avril. CH. DE BOSSCHERE. L'HORTICULTURE MONTOISE Nous avons, le 25 février dernier, fait une conférence sur les Palmiers à la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut, à Mons. Nos excellents confrères, MM. PourBaix frères, ont bien voulu nous prêter leur gracieux concours en ornant la salle de conférence, à l'Hôtel de Ville, d'une série de beaux Palmiers qui nous ont permis de donner à notre causerie un caractère intuitif et pratique qui semble avoir plu à l'auditoire. Ajoutons que ces Messieurs ont eu la gracieuseté de couper leurs fleurs d'Orchidées, d'en garnir deux vases qui ornaient la table du conférencier et que celui-ci, à leur demande, a eu le plaisir d'offrir aux Dames, à l'issue de sa conférence. La Société montoise a donné, en cette occurrence, un exemple qui pourrait être suivi avantageusement par les Sociétés d'horticulture. Nous avons profité de notre passage à Mons pour visiter les cultures de MM. PourBaix frères. Celles-ci comprennent un établissement principal et de vastes pépinières. Pour nous rendre au premier, nous suivons une partie des magnifiques boulevards plantés, il y a trente ans, par M. POURBAIX père. Dès l'entrée, on est frappé de la différence de l'installation d'avec les établisse- ments similaires, car, tout en joignant l’utile à l'agréable, ce jardin paysagiste très vaste, avec pièce d'eau, pont rustique et rochers, s'encadre avec des arbres rares et de grandes corbeilles de rosiers et d'Azalea mollis. Les serres, très nombreuses, sont toutes réservées à des cultures différentes ; il serait oiseux de décrire en détail les genres de plantes qu'elles renferment ; — 130 — cependant nous ne pouvons passer sous silence les serres d'Orchidées. Nous y avons noté un magnifique Odontoglossum crispum Trianae maculé de grandes taches rouges, plus de 200 tiges d'Od. Rossi majus, un Oncidium serratum avec une tige de plus de 4 mètres, des Dendrobium, Miltonia, Cypri- pedium, etc., des Cattleya Trianae à grande gorge bien ouverte, des Lycaste Skinneri et autres. Il nous faut nous arrêter un instant pour décrire un Lycaste Skinneri comme jamais nous n'en avons vu de plus beau : pétales très amples, couleur pourpre très foncé marginé de blanc; le centre de la fleur d’un blanc neigeux avec grande tache jaune sur le labelle. Dans une petite serre réservée aux raretés, nous avons trouvé de jeunes et vigoureux semis de Cypripedium, Cattleya, Lycaste, Masdevallia, etc. Partout, dans cet établissement, règne un ordre et une propreté remar- quables; on constate qu'ici la maxime : « Chaque chose à sa place, chaque place à son objet » est appliquée couramment. Nous espérons que l’occasion nous sera offerte de revoir, l'été, l'établissement de MM. PourBaix frères quand les plantes molles et le jardin seront dans toute leur beauté: il nous semble que nous pourrions alors y trouver à glaner bien des choses intéressantes. Cu. D. B. EXPOSITIONS L'Exposition Internationale de Ledeberg. — La deuxième Exposition du Cercle horticole Van Houtte a obtenu un grand et légitime succès. Le nombre de plantes intéressantes était remarquablement grand; nous en don- nerons, dans le numéro du 30 mai, une description succincte. L'arrangement des locaux a été ce qu'il pouvait être, eu égard aux masses de plantes qu’il fallait héberger. Le grand hall offrait un coup d'œil riant; les éblouissants parterres d’Azalées de l'Inde d’un éclat un peu violent, réunis au centre même de la salle, écrasaient quelque peu le reste des apports. Faute de place aussi, certaines collections étaient tellement à l'étroit que les exemplaires étaient serrés les uns contre les autres; d'autres groupes de superbes plantes décora- tives étaient cachés au fond de la salle, alors qu’il eût été possible de leur donner un peu plus d'air. Les Orchidées se trouvaient dans une salle étroite où il était quasi impos- sible de les examiner; on aurait pu, nous semble-t-il, en tirer un bien meilleur parti. La salle des fètes était archicomble et ne pouvait donc produire aucun effet. L'ouverture de l'Exposition a été honorée de la présence de S. A. R. le — 131 — Prince ALBERT de Belgique, de MM. les ministres DE BRUYN, DE SMET DE NAEYER et BEGEREM, de M. le Gouverneur de la province, de plusieurs Séna- teurs et Représentants de l'arrondissement, de MM. les Bourgmestres de Ledeberg, Gand, Gendbrugge, etc. Le Prince à été harangué par le Président de la Société, M. GusT. BoTEL.- BERGE, qui lui a fait les honneurs du Salon. Il y avait foule à l'Exposition; beaucoup de dames exhibaient de riches toilettes et prodiguaient leurs plus gracieux sourires aux fleurs et aux mes- sieurs qui les complimentaient. Le banquet servi à l'Hôtel Royal à Gand, a réuni 130 convives, dont les ministres DE BRUYN et BEGEREM; il était présidé par M. le président BOTEL- BERGE. Il à réussi parfaitement comme d'ailleurs toute l'entreprise qui fait honneur à la vaillance du Cercle Van Houtte, de ses administrateurs et spé- cialement de son infatigable secrétaire, M. ERNEST DELARUYE, à qui est due la plus grande part du succès. 11° Exposition Internationale d'Horticulture à Dresde, mai 1896. — Le Président de l'Exposition, M. RUDOLF SEIDEL, que nous avons eu le plaisir de rencontrer à l'Exposition de Ledeberg, nous a fourni quelques détails sur cette fête florale qui marquera dans les annales de l'horticulture. Le nombre des prix d'honneur dont on a fait don à la Société, s'élevait le 10 avril, au chiffre de 172; on espère atteindre 200! Parmi les plus importants, signalons un grand vase en porcelaine, don de S. M. l'Empereur; deux brocs à vin en argent, style grec, avec plateaux en or, don du Prince régent de Bavière; une jardinière en argent du grand-duc de Bade; neuf vases en porcelaine de Meissen, de la ville de Dresde; cinq objets en argent de 500 marcs chacun, 32 en bronze de 100 à 200 mares et un de 240 mares, etc. L'Exposition sera ouverte solennellement le 2 mai par le roi de Saxe, accom- pagné de la Famille royale. S. M. sera reçue sous le péristyle et haranguée par le premier Bourgmestre de Dresde. Au moment où le Roi déclarera l'Exposition ouverte, trois portes en verre mat donnant accès à la grande salle, s'ouvriront en même temps; un admirable tableau se déroulera sous les yeux des augustes visiteurs. Ce coup de théâtre promet de faire merveille. La grande salle aura une disposition spéciale ; l'avant-plan sera horizontal et formera un gigantesque parterre composé des envois provenant de l'étranger ; puis le sol montera jusqu'aux deux tiers de la profondeur de la salle pour finir par un plateau élevé, horizontal comme l’avant-plan. La promenade dans l'Exposition terminée, S. M. le Roi sera remercié par M. le président RuD. SEIDEL. — 132 — Le 9 mai, l'Empereur d'Allemagne visitera-l'Exposition. A cette occasion, il y aura un déjeûner de 200 couverts, auquel 25 étrangers seront invités. La ville de Dresde a voté un subside de 50,000 M. pour l'ornementation des rues par où passeront les cortèges royal etimpérial. On peut, d’après l'impor- tance de ce subside, juger du prix qu'on attache à cette Exposition. Le Jury international se réunira le 4° mai; il comprendra 26 sections de 5 membres chacune et une section permanente de 7 membres. Nous avons pris des mesures spéciales pour donner aux abonnés de L’Illus- tration Horticole un compte rendu illustré de cette grande solennité florale (!). * x x Exposition horticole universelle de Berlin en 1897. — Le Bulletin d'Arboriculture, dans son numéro d'avril, émet les réflexions suivantes : « Le règlement provisoire de cette exposition contenait la mention que les plantes devraient être au moins depuis un an la propriété des exposants ou avoir été cultivées par ceux-ci. Cet article a été biffé en séance du 30 janvier dernier. Mais l'assemblée a admis presque à l'unanimité la condition que les exposants, prenant part au concours, ne pourront faire partie du jury. Cette décision obtiendra, nous en sommes persuadés, l'assentiment de tous ceux qui tiennent à ce que le jugement soit sérieux et équitable. » * Exposition Générale d'Horticulture à Hambourg, en 1897. — Le « Gartenbau-Verein für Hambourg-Altona und Umgegend » organise, pour 1897, une Exposition Internationale d'Horticulture qui s'annonce, dès aujour- d'hui, de la facon la plus encourageante. Elle s'ouvrira le 497 mai 4897 et se clôturera le 1°" octobre. Elle comprendra : 4° Une grande Exposition printanière qui aura lieu du 1° au 8 mai ; 20 Une Exposition permanente à l'air libre, pour toute la durée de l'Expo- sition ; 3° Une Exposition permanente dans les halles du 15 mai au 1° octobre ; 4° Une grande Exposition automnale du 1°* au 10 septembre. Dans un prochain numéro, nous donnerons des renseignements détaillés sur cette importante entreprise placée sous la présidence d'honneur de M. le Bourgmestre D' MôNCKEBERG. Disons toutefois dès maintenant que la commis- sion d'organisation dispose d’un capital de garantie de 400,000 Marks. Cs. D. B: (*) Notre Rédacteur, M. Carzes DE BosscHeRs, se trouve en ce moment à Dresde, comme délégué du Gouvernement belge et membre du Jury international. L. L. 6e Série. Tr TOME 3°, g° Livraison. 15 Mai 1896 LILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES.SÉS: BRANCHES publié sous le patronage de li: INBIEN LUCIEN LINDEN DIRECTEUR : RÉDACTEURS PRINCIPAUX : | CH. DE BOSSCHERE | Numéro paraissant le 30 du mois (LES PLANTES EN SERRES) ÉMILE RODIGAS Numéro paraissant le 15 du mois (LES PLANTES A L’AIR LIBRE) . Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Pages Pages Causerie hortie : 133 XTE ET PLANCHE COLORIÉE as Plantes er ou olasilibtés. : 140 PISE Gonstruetior horticoles 139 Le jardin fruitier et le potager . . + . 144 Fig. 15. Amarantus superbus . 141 cher 146 » 16. Ipomaea Kerberi 143 Petites notes de culture . Paraît le 15 et le 30 de chaque moïs On s’abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles PRIX DE L'ABONNEMENT : Hës FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE ÉPOSITAIRES POUR LA FRANC Messieurs Dallemagne et Ci, horticulteurs à Rambouillet RS et Oise). CR RSR he Gand, impr, Eug. Vander Haeghen. LES ANNONCES HORTICOLES BE INDUSTRIELLES (Graines, bulbes, arbustes, outils, matériel construction de serres, chauffages, engrais, : insecticides, ameublements, ete.] L'ILLUSTRATION HORTICOLE JOURNAL DES. ORCHIDÉES #Hæ° LA MEILLEURE ET LA PLUS LARGE PUBLICITÉ -=Y Ces journaux sont vus eb Jus par tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à l'horticulture Les annonces paraissant à la fois dans L'ILLUSTRATION HORTICOLE et LE JOURNAL DES ORCHIDÉES, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux pro- ducteurs et aux industriels horticoles pour faire connaitre leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d’horticulture : LEUR CIRCULATION EST UNIVERSELLE. | #æ ON EST PRIÉ DE FAIRE PARVENIR LES INSERTIONS LA RÉGIE DES ANNONCES DE < L'Tlustration Horticole > et du « Journal des Orchidées é 100, rue Belliard, à BRUXELLES, avant le 8 et le 23 du mois Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l’un de ces journaux. Tout Abonné de L’Illustration Horticole qui souscrira au Journal | des Orchidées recevra les deux journaux pour le prix de @O francs |: par an. — S'adresser au Bureau de ces Journaux. Lin d — 133 — CHRONIQUE HORTICOLE 15 Mai 1896. Floraison de l'Assa foetida. — Le Ferula Assa foetida, originaire de Perse, est une Ombellifère à demi rustique dans nos régions. On réserve plus spécialement le nom d’Assa foetida où Asa foetida à la gomme-résine, d'odeur alliacée, fétide, repoussante pour nous, que l'on extrait des racines en faisant des incisions au collet de celles-ci. C'est un médicament stimulant, très éner- gique. En Orient, cette gomme-résine est recherchée comme condiment. Sempervirens signale l'apparition du bouton floral de cette plante dans le jardin de M. BuysMaAN, à Overwater, Middelbourg. La floraison dans nos régions tempérées est considérée comme rare. C’est la première fois qu’elle se présente en Néerlande. M. NAUDIN possède à Antibes un exemplaire qui y est cultivé depuis quatorze ans, dont les racines ont acquis un diamètre de près d'un demi-mètre et qui n’a pas encore fleuri. Les inflorescences se produisent en ombelles sur des tiges de plus de deux mètres de hauteur; les fleurs sont petites et jaunes. : Pommiers séculaires. — Sempervirens mentionne, d'après New-York Tribune, deux exemplaires de pommiers situés aux États-Unis américains, dont l'un fut apporté d'Angleterre, dans une cuvelle, il y a deux siècles, et qui en 4874 fleurit et fructifia parfaitement. Dans le voisinage de Bristol, État du Maine, on trouve également un pommier qui compte actuellement plus de deux siècles et qui fructifie encore tous les ans. Enfin, le même journal cite un pommier près de Vicasset Bay qui, en 1805, était déjà connu comme un très vieil arbre et qui, en 1895, ainsi que les années précédentes, a encore produit une grande abondance de fruits. M. À. F. Barron. — L'ancien « superintendent » des jardins de la Société royale d'horticulture de Londres à Chiswick, M. A. F. BARRON, dont la retraite, après trente huit années de loyaux services, avait causé un vif émoi dans le monde horticole, en Angleterre, a été le héros, le 21 avril dernier, — 134 — d'une de ces manifestations inoubliables qui honorent ceux qui en sont les organisateurs autant que celui qui en est l'objet. Les manifestants se sont réunis vers midi à un lunch à l'hôtel Windsor. Ils étaient au nombre d’une cinquantaine, sous la présidence du D' M. T. MASTERS, ayant à sa droite M. BARRON et à sa gauche M. HARRY J. VEITCH. Au nom du Comité, M. MASTERS, après avoir passé en revue la carrière de l’estimé M. BARRON, les difficultés rencontrées et les succès obtenus; après avoir fait ressortir non seulement le respect et l'estime, mais aussi les sentiments d'affection que l'excellent « superintendent » à su conquérir, a prié celui-ci de vouloir accepter le présent qui lui était offert par ses nombreux amis. Ce présent sous la forme d'un chèque avait la valeur de cinq cents livres (12,500 francs). Il nous est agréable d'ajouter que la commission de la Royal Horticultural Society a reconnu auparavant les grands services de M. A. F. BARRON en lui allouant exceptionnellement une pension égale aux deux tiers du traitement dont il a joui durant son honorable carrière. * x * Chambourcy et ses choux-fleurs. — A l'une des dernières réunions de la Société centrale d'Horticulture de France il a été question des quantités énormes de choux-fleurs cultivés à Chambourcy (Seine-et-Oise) en vue d'alimenter les halles de Paris. Cette commune fournit tous les ans environ deux millions de choux au marché de la capitale. La production n'est pour ainsi dire jamais interrompue. A raison de 12,300 choux-fleurs à l'hectare, le rendement est évalué à trois mille francs. La terre est préparée à la façon ordinaire, seulement comme engrais elle recoit des boues de Paris, des déchets d'abattoirs et de la gadoue. On dit que la tige acquiert ainsi une grande dureté et que les pluies de septembre apportent aux plantes une énergie incroyable et leur font produire des têtes de toute beauté. Cette culture à Chambourcy est le fait du hasard. Il y a une cinquantaine d'années un culti- vateur de cette commune avait planté son terrain de choux de Savoie; parmi ceux-ci s'étaient développés quelques plants de choux-fleurs qui, sans soins particuliers, produisirent de si beaux choux que le cultivateur en fut émerveillé. L'année suivante il planta 1200 pieds de choux-fleurs. Le résultat fut magni- fique et engagea les cullivateurs voisins à imiter cet exemple. Depuis lors la culture du chou-fleur est devenue et restée une spécialité de Chambourey et c'est une spécialité très lucrative. Hivers doux. — L'hiver de 1895-1896 sera compris parmi les hivers les plus cléments. Et pourtant il n'aura pas été le plus doux des hivers connus. En effet, en 1172, l'hiver fut tellement chaud que les arbres étaient en feuilles — 135 — en plein hiver et que les oiseaux avaient nidifié et même avaient des jeunes en février. En 1421, les arbres fruitiers fleurirent en mars et les vignes en avril. On put cueillir des cerises mûres en avril et des raisins mûrs en mai, non pas dans des serres, alors inconnues, mais en plein air. L'année 1572 ressembla à celle de 1172. En 1582, le seigle montra ses épis à Pâques. En 1659, il n’y eut ni gelée ni neige. En 1692, il fit si chaud en Allemagne que de tout l'hiver on ne dut pas allumer de feu. Les hivers les plus doux de notre siècle ont été ceux de 1807, 1823, 1866, 1886. Sempervirens, auquel nous empruntons ces données, ajoute avec raison qu'on pourra y comprendre désormais l'hiver de 1896. * ++ Flore des rues de Paris. — Partout où il y a air, humidité et lumière, il y a trace de végétation ; mais on ne croirait pas que les rues de Paris, dont l'animation est destructive de toute vie végétale, puissent offrir tant de plantes vivant à l'état spontané ou sauvage. On en a compté 209 existant dans cet état. La seule cour du Louvre, place du Carrousel, en possède 45. Les bords de la Seine et des canaux en fournissent naturellement le plus grand nombre. * x Croisement de fraise et framboise. — Une annonce cueillie dans un journal américain, The Florists Exchange, n° de mars, est signalée à bon droit par notre confrère Sempervirens. Du croisement opéré par un insecte entre le fraisier et le framboisier serait issue une plante remarquable dont le fruit est renseigné comme hybride entre ces deux genres de plantes. Une gravure très suggestive accompagne l'annonce et montre comment le croise- ment a été opéré. La description du fruit et de la plante est faite pour allécher les amateurs. D'après M. Wirte, l'hybride supposé pourrait bien n'être qu'une ronce. On prétend que la plante provient du Japon et on dit que le fruit est — délicieux. Seulement cette nouveauté est annoncée à la douzaine pour un dollar, à la centaine pour cinq dollars et au mille pour quarante cinq dollars, et il est permis de se demander comment on s'y est pris pour obtenir aussi rapidement une telle multiplication en Amérique. M. Léon Say. — La Société nationale d'horticulture de France à fait une grande perte en la personne de son digne président M. LEON SAY, membre de l'Académie française et de l’Académie des sciences morales et politiques, ancien ministre des finances, ancien sénateur et député des Basses-Pyrénées. — 190 — C’est surtout comme savant économiste qu’il joua un rôle actif et considérable dans la politique de son pays. Il a succombé, à l'âge de 70 ans, le 21 avril 1896. Ceux qui ont pris part au Jury de la dernière exposition quinquennale du Casino de Gand se souviendront de l’amabilité de celui qui remplissait les fonctions éphémères de président de ces assises de l’horticulture. >. Traduction. — Le Gardeners Chronicle citait dernièrement l'erreur commise dans un ouvrage français signalant comme une maladie propre sur- tout à la vigne Gros Colman’, maladie qu'il appelait Shan King. Le lecteur anglais fut quelque temps avant de comprendre que l’auteur avait voulu dire shanking, c’est-à-dire la coulure. Notre confrère ajoute qu’il est dangereux de jeter des pierres dans le jardin du voisin quand on a soi-même des serres. Nous aussi aimons à éviter ce danger; néanmoins, il nous faut mentionner le fait d'un journal qui, sans nous citer, rapporte un articulet sur la conserva- tion du parfum des violettes et a mal copié en disant qu'il sufit de placer ces fleurs dans un flacon bien propre « par couche alternative avec du sel ou de : l'émeri. » Bulbes du Japon. — L'importation de ces bulbes dans les ports améri- cains a été interdite naguère comme mesure préventive contre l'introduction des germes du choléra. Cette maladie a cessé au Japon, mais l'interdiction de l'importation des bulbes est toujours maintenue, tandis que les oranges, le thé et la soie du Japon ont l'entrée libre. C'est un peu l’histoire de la sentinelle placée par ordre supérieur auprès de bancs qu'on venait de peindre et qui fut maintenue pendant plus de six mois. M. l'abbé Delavay, l'infatigable missionnaire, qui a rendu de très grands services à la botanique pendant son long séjour en Chine, est mort récem- ment. Ses nombreuses introductions, dont le Museum d'histoire naturelle, à Paris, a reçu les prémices, renferment beaucoup d'espèces nouvelles. Son nom sera conservé par plusieurs plantes méritantes qui lui ont été dédiées. La femme en horticulture. — Aux États-Unis d'Amérique plusieurs établissements horticoles, même importants, sont dirigés par des femmes. Dans beaucoup de contrées les femmes contribuent, parfois mème pour une grande part, aux travaux de culture. Leur emploi en horticulture est moins général et cependant elles sont aussi aptes que les hommes à exécuter la ma- jeure partie des travaux de jardinage. Pour notre part, nous ne verrions aucun inconvénient à permettre aux jeunes filles de fréquenter les cours de l’École d’horticulture. M. THISELTON-DYER, directeur du Jardin botanique de Kew, - — 137 — semble être du même avis. En effet, nous voyons dans le Gardeners' Chronicle qu'on vient d'admettre, à titre d'essai, deux femmes en qualité de jardinières. Seulement elles sont obligées de s'habiller en homme, comme les femmes qui travaillent dans les mines. Nous nous demandons quelle peut être la raison de cette condition. * Un Yankée rusé et... peu honnête. — Un de nos confrères raconte que l'éditeur d’un journal hebdomadaire du Kansas, désireux d'obtenir de beaux melons à titre gracieux, promit l’an dernier un abonnement gratuit à son journal au jardinier qui lui enverrait le plus beau melon. Il reçut ainsi plus de quatre cents melons des variétés les plus volumineuses. Cette masse de fruits ne lui coûta qu’un seul abonnement et il paraît que leur vente lui produisit au-delà de trois cents francs. * “* Cinéraires des jardins. — On a émis plus d’une fois l'opinion que les Cinéraires actuelles, dites Cinéraires des jardins, descendraient du croisement du Senecio cruentus avec le S. populifolius. L'honorable directeur des jardins royaux de Kew, M. THISELTON-DYER, Combat cette assertion et n'hésite pas à déclarer dans le Gardeners_ Chronicle, qu'elle n'a rien de fondé, attendu que les Cinéraires de nos cultures ne portent aucune trace de Senecio populi- folius; il n’y a donc aucun motif de croire à cette origine. Le croisement indiqué a pu se faire, mais il n’en existe aucune trace dans les plantes actuelles. Lorsque le Senecio cruentus est croisé maintenant avec une variété ou espèce touffue, cette origine est toujours visible. su Conservation des Oranges. — On a fait au jardin de Kew une expérience qui mérite d’être signalée. M. CARSON a enterré, sous une couche de terre sèche, de 8 à 10 centimètres, une quantité d'oranges. Six mois après, On à trouvé ces fruits entièrement intacts et parfaitement mûrs. Le Gardeners’ Chronicle se demande avec le journal Colonies and India s'il n'y a pas là l'indice d'un nouveau mode d'emballage des fruits destinés à l'exportation. * Les pépinières de Boskoop (Pays-Bas) ont actuellement une superficie de 400 hectares cultivés par 242 pépinièristes dont 47 font le commerce avec l'étranger. Durant l’année 1895, ils ont expédié au delà de trois cents wagons d'arbres et de plantes, sans compter les envois de moindre importance {rans- mis par bateaux. Ainsi d'octobre jusqu'à la fin de décembre, une compagnie batelière a pu faire, deux fois par semaine, un transport spécial de caisses et de ballots de plantes vers Rotterdam en destination de l'Amérique. * > — 198 — Petrocosmea ionantha. — Ainsi que nous l'avons déjà dit, le nom de Saintpaulia donné à cette nouveauté doit faire place à celui de Petrocosmea, en vertu du droit de priorité. La Revue Horticole du 16 février est aussi de cet avis. Cependant, quelques pages plus loin, non seulement le nom de Saintpaulia est maintenu, mais M. H. DAUTHENAY propose une petite compli- cation et voudrait voir admettre la plante sous la dénomination de Violette d'Afrique. Ce dernier nom remplacerait celui de Väolette de l’Ouzambara sous lequel ce Petrocosmea a déjà été désigné. * * » Engrais chimiques. — On a demandé à la Chambre des Représentants, à Bruxelles, d'augmenter la rigueur des pénalités contre les falsificateurs des engrais chimiques. La justice est suffisamment armée pour punir sévèrement. les délinquants. Ce sont les cultivateurs eux-mêmes qui négligent de s'entourer de garanties suflisantes. Récemment nous avons constaté par nous-mêmes que trois cultivateurs d’un village des environs de Gand avaient acheté des engrais chimiques dits complets à raison de 22 francs les 100 kilogr., alors que la composition valait à peine six francs. Ces engrais étaient livrés sans aucune garantie, quand il est si facile de faire contrôler cette marchandise. Le numéro des factures allait dans les trente mille. * Végétation de la N'° Calédonie. — La nature rocheuse du sol de cette région rend la culture fort difficile. C'est à peine s’il existe deux mille espèces de plantes indigènes dont un petit nombre seulement présentent quelque utilité ; les arbres y sont petits et rabougris et les habitants sont obligés de recourir aux produits européens pour les éléments les plus importants de leur nourriture. Cependant le caféier, le cotonnier, la canne à sucre et le tabac y ont été implantés, le premier seul avec succès. Jardin de Kew. — Le Xew Bulletin donne la statistique des personnes qui ont visité cet intéressant jardin en 1895. Le nombre le plus élevé des visi- teurs en un seul jour a été de 13,588 le 3 juin. Le nombre le plus bas a été de 104, le 28 novembre. Les visiteurs des dimanches ont été au total 536,181. Les visiteurs des autres jours de la semaine ont été au total 871,188. L'en- semble des visiteurs de 1895 a donc été de 1,407,369. Ce chiffre dépasse de 29,781 le nombre relevé en 1894 et qui était déjà très considérable. ÉM. RODIGAS. DS nm um um 2 2 4 7 9 EF 9 9.10 copyright reserved L'ILLUSTRATION HORTICOLE PL. EVE | | | Frs À ra mien tapeiptanc = Larmes tue DER ARE Fe Se 2 1 e0e Nan RES PR PRE ee ER RE TE ai ET SRE NES NE GE A Pr a SERRE CONSERVATOIRE — 139 — PL. LVII CONSTRUCTIONS HORTICOLES SERRES ET CONSERVATOIRES Autrefois les jardins princiers et les grands établissements nationaux, subsi- diés par les Gouvernements, ou d'importantes Sociétés, pouvaient seuls montrer les riches végétaux à feuillage où à fleurs rapportés par les naturalistes voya- geurs des régions privilégiées du globe. Aujourd’hui les moindres maisons de campagne, même les grandes habitations des villes, les hôtels bâtis d'après le goût du jour, ajoutent à leurs appartements des serres où nos plantes aimées peuvent étaler leur riche frondaison ou leurs gaies inflorescences. Aujourd'hui encore les moindres parcs, pour répondre à la diffusion du goût de l'horticul- ture, renferment les serres de culture indispensables ainsi que ces gracieuses serres d'exposition que les Anglais appellent Conservatories, où les plantes spécimens, parvenues à un développement convenable et les espèces fleuries, sont réunies en groupes dont les dispositions plus ou moins heureuses tra- duisent le talent du jardinier et doivent répondre au goût de la maitresse de la maison. La planche ci-contre peut donner une idée de la construction d’un de ces conservatoires. Il se compose de deux simples serres à deux versants, dans lesquelles trouveront place les plantes les moins élevées et d'un pavillon cen- tral dont l'élévation permet de loger les exemplaires déjà considérables et dont le plan intérieur peut être modifié au gré du propriétaire. Il est l'œuvre de M. EUGÈNE Cocxu, le grand entrepreneur de constructions horticoles à St Denis (Seine), le même qui a construit les vastes et si pratiques serres de MM. DALLEMAGNE et Ci, à Rambouillet. Elles sont de véritables modèles d'installations où tout concorde à en faire des serres de culture qui atteignent la perfection. Nous engageons les personnes qui projettent des constructions horticoles à aller les visiter et à s'adresser à M. Cocau. Ce serait un excellent moyen de prévenir des mécomptes inévitables, car il faut une grande pratique etune véritable science de construction — M. Cocau les possède à fond — pour ne pas avoir de déceptions. Lorsque la construction présente un caractère plus — 140 — grandiose et quand elle a une certaine étendue, elle prend le nom plus pom- peux de Jardin d'hiver. Néanmoins dans un conservatoire d’une quinzaine de mètres de long, on peut déjà donner place à quelques Palmiers, Pandanées, Broméliacées, Cycadées, Orchidées, Fougères et une série d’autres merveilles trop nombreuses pour être énumérées dans cette page. Rien n'empêche d'y établir un enrochement, avec jet d'eau, cascatelle, aquarium, et de réaliser ainsi des dispositions aussi élégantes et aussi artistiques que celles qu'on peut admirer à l'établissement de L'HORTICULTURE INTERNATIONALE à Bruxelles et qui ont été combinées avec un goût exquis par M. LUCIEN LINDEN. ÉM. RODIGAS. PLANTES NOUVELLES OÙ RECOMMANDABLES Canna M. Emmanuel Chalendon. — Des variétés nouvelles de Canna sont annoncées de partout et la nature répond avec usure aux désirs des semeurs. Voici une nouveauté annoncée par M. J. FRaYy fils, de Trévoux. La plante est vigoureuse, atteignant un mètre de hauteur. Le feuillage est vert foncé bordé de pourpre, les épis floraux sont très nombreux et les fleurs très grandes. Celles-ci ont leurs segments arrondis et colorés d'un beau jaune d'or avec des taches rondes d'un rouge vermillon et de macules plus foncées au centre. Parfois ce coloris est inconstant d'une fleur à une autre et il y a sur un même épi des fleurs entièrement rouges et d'autres entièrement jaunes, ce qui donne un effet très original. Le Canna M. Emmanuel Chalendon est remarquable à la fois par le coloris et la grandeur de la fleur. Il a été obtenu par M. SANGOUARD. * * + Iris Lorteti. — A la dernière exposition quinquennale du Casino de Gand où cependant brillaient de belles espèces dans beaucoup de genres, l'ris Lorteti attira vivement l'attention des connaisseurs dans un groupe charmant de plantes bulbeuses réunies au fond de l'annexe par M. VAN TUBERGEN. Les ris iberica, pumila, paradoxa, sont fort jolis; mais l'Jris Lorteti les surpasse fous. M. Max LEICHTLIN le considère « comme un des plus beaux dans le groupe des Oncocyclus. La fleur en est énorme, dit-il, elle est presque deux fois plus grande que celle de l'Jris Susiana. La couleur est d'un blanc jaunâtre argenté, couvert comme d'un réseau de lignes et de taches d'un gr is pourpré d'une telle finesse que la teinte argentée prédomine. » Pour nous, c’est la perle des Iris. * + — À41 — Amarantus superbus. — Peut-être nous trouvons-nous en présence d'une forme de l'Amarantus melancholicus, bien que le nom de superbus soit employé ici comme spécifique. C'est une nouveauté des plus remarquables, répandue l'an dernier par MM. DAMMANN et Ci, de San Giovanni a Teduccio, qui la considèrent comme une plante décorative de tout premier ordre. La figure ci-jointe en donne assez bien une idée. La plante surpasse en beauté la plupart des autres Amarantus. Elle est de croissance rapide et peut, dans un sol bien préparé, atteindre même deux mètres de hauteur. Les feuilles, elliptiques, sont d'un coloris rouge sang à la face supérieure, tandis que la page inférieure ENT SN 144 Fig. 15. — Amarantus superbus. est d'un beau cramoisi. Le limbe est de part et d'autre bordé de vert jaunâtre. Les fleurs s'élèvent au-dessus des feuilles, en bouquets s'inclinant avec élégance. L'Amarantus superbus peut être utilisé en groupe isolé ou bien être planté en bordure élevée devant des massifs d’arbustes. + Pois de senteur nain Cupidon. — Cette variété semble avoir été obtenue en même temps en Amérique et en Angleterre. M. E. BENARY, d'Erfurt, mentionne parmi ses nouveautés une variété identique. C'est donc un fait de plus à citer parmi les cas de synchronisme dans la production de la variation. Le pois de senteur Cupidon est un pygmée et sera probablement le point de — 142 — départ d'une race nouvelle dans les pois de senteur, dont la culture a pris une très grande extension chez les Américains du Nord; ils en sont devenus la plante populaire par excellence. Le nouveau venu atteint à peine 0"25 et durant tout l'été il se couvre d'une infinité de grandes fleurs d’un blanc pur. Sa petite taille et l'abondance de ses fleurs le rendent précieux pour la culture en pots et la formation de bordures. Œillet remontant Miss Joliffa. — Cette variété, dont les journaux horticoles anglais ont fait mention il y a plus de quinze ans, n’est pas répandue selon ses mérites. La fleur est d’un beau rose pâle et c'est une des meilleures pour la floraison hivernale. MM. GOETZE et HAMKENS, de Marienthal- Wands- bek, près de Hambourg, en font l'objet d'une culture spéciale. * x * Crataegus tanacetifolia. — L'épine à feuilles de tanaisie, velues, pinna- tifides, à lobes oblongs, aigus, peu dentés, est un arbre d'ornement qui atteint cinq mètres de hauteur. On suppose qu’il est originaire de l'Orient : il a été même répandu naguère sous le nom de Crataequs orientalis BIEB. Il se dis- tingue par ses fruits globuleux, d'un coloris jaune. C'est, pour ces derniers, qu'il est recommandé spécialement. Ces fruits pourraient fournir une très bonne gelée dans le genre de la gelée de guyave. L'arbre fleurit assez tard, ses fleurs sont d’un blanc peu apparent. Rosier sarmenteux Aglaia. — Variété nouvelle obtenue par M. P. LAM- BERT à Trèves du croisement du Rosa polyantha StEBoLD avec le Rosa Rève d’or. La variété est beaucoup plus rustique que le rosier sarmenteux Crimson, et les bouquets sont aussi grands. Le coloris est d’un beau jaune. Hemerocallis aurantiaca major. — Le genre Hemerocallis fournit plu- sieurs espèces à nos parterres de plantes vivaces. L'Hemerocallis aurantiaca major, dont le feuillage érigé et rigide mesure environ 0"70 de longueur, est déjà recommandable par son port. Mais ses fleurs, disposées par dix ou douze sur une solide tige ont un coloris d’un beau jaune orangé qui en font ressortir la beauté. La variété, très recommandée par M. J. G. BAKER, a obtenu récem- ment un certificat de première classe à la Société royale d’horticulture de Londres. Elle était exposée par la firme R. WALLACE et C°, de Colchester. * Leucoium carpathicum. — M. Tux. S. WARE, à Tottenham (Angleterre), est un des plus fervents parmi les horticulteurs qui s'occupent de plantes M Un nie PL Pt HE M PE EE en ee CUP LE EN ae ee MIA. es — 143 — vivaces de plein air. Récemment une touffe fleurie de nivéoles exposée par lui sous le nom qui précède, a reçu au meeting du 11 février, un certificat de 4re classe. Les nivéoles sont parfois confondues avec le perce-neige dont elles égalent la beauté et la précocité. Le L. vernum fleurit en mars, même sous la neige. L'espèce L. aestivum fleurit en avril et mai et l'autumnale en octobre. Le Leucoium carpathicum a des fleurs blanches, plus grandes que celles du L. vernum; les segments ont les pointes d'un beau vert, dans une variété, selon M. J. G. BAKER, tandis que le bout des segments du périanthe est jaune dans le type. Ipomaea Kerberi. — Cette jolie Convolvulacée est assez voisine du Mina lobata, seulement elle fleurit bien plus facilement que ce dernier et se montre moins capricieuse. Ainsi qu'on le voit sur la gravure ci-jointe, mise à notre disposition par MM. Dammann et Cie, les feuilles sont grandes, cordiformes, Fig. 16. — Ipomaea Kerberi. mucronées : elles sont d'un beau vert foncé. Parmi ce feuillage se produisent des grappes de fleurs d'un beau rouge écarlate, rappelant par leur forme celle de l'Ipomaea coccinea. C'est surtout vers la fin du mois d'août que la plante produit ses fleurs en grande abondance. Elle doit être semée de très bonne heure et jouir d'une exposition bien ensoleillée pour réussir parfaitement. EM. R. — 144 — LE JARDIN FRUITIER ET LE POTAGER LÉGUMES DE GRANDE CULTURE (Suite, voir 1895, p. 367) Épinard. — Cette plante, d'origine asiatique, est l'objet de cultures éten- dues aux abords des grandes villes. Le maraîcher doit en fournir durant presque toute l’année; il emploie dans ce but des variétés spéciales, telles que l'Épinard lent à monter, qui reste en production quinze jours au moins après que la variété à feuilles de laitue commence à fleurir; l'Épinard monstrueux de Viroflay, qui appartient au type à graines piquantes et qui se distingue par l'ampleur de ses feuilles. Ces épinards peuvent être semés de mois en mois depuis le premier printemps; naturellement pour les semis tardifs il convient de choisir un sol frais, sinon les plantes se mettent à fleurir, et dès lors la production est sans valeur. Pour le premier printemps, on peut très utilement faire usage de l'Épinard patience, épinard immortel, désigné encore sous le nom de Patience des jardins et d'Oseille-épinard. C'est un des plus fins et des premiers légumes de plein air. Cette plante produit abondamment : il s’agit du Rumex patientia. Elle est herbacée, vivace et indigène au Piémont, en Italie et en Autriche. Ses feuilles sont plus longuement pétiolées, plus étroites, plus allongées que celles de l'oseille ordinaire; les inférieures sont grandes, cordées ovales, ondulées ; les supérieures sont oblongues lancéolées, très aiguës, entières et le plus souvent toutes planes. Les qualités réelles de cette espèce et le peu de soins qu'elle réclame l'ont fait adopter partout où la culture est en voie de progrès. Lorsque ses feuilles commencent à durcir, elles prennent un goût légèrement amer, mais Ceci arrive seulement quand les autres produits feuillus du maraicher abondent déjà et alors il est inutile de vouloir en prolonger l'usage. Bien que cette espèce soit vivace, on peut la traiter en culture dérobée et comme annuelle. De cette manière, elle donne un produit excellent et très abondant. Fraisier. — Quand on a vu de près les grandes cultures de fraisiers existant aux environs de Londres et de Paris, sur les pentes de côteaux bien exposées, on comprend que cette culture puisse donner de sérieux bénéfices. M. H. DE VILMORIN met l'importance économique de cette production sur le même rang que celle de l’asperge. Ce qu'il importe, c’est que les fraisières soient établies à proximité d’un moyen de transport facile et que les fruits, tout en étant transportés rapidement, soient emballés de manière à résister à la chaleur et aux chocs répétés. En Angleterre, nous avons vu les cultures reliées — 145 — directement aux voies ferrées, ce qui permettait de mettre les fruits, posés dans des petits paniers plats, dans des wagons spéciaux qu'une locomotive venait prendre à des heures déterminées, réalisant ainsi les meilleures conditions de transport rapide. En Angleterre encore, les ouvriers chargés du maniement de ces sortes de marchandises, sont mieux dressés que l'ouvrier belge. L'admi- nistration comprend parfaitement l'importance de ces menus soins. Le fraisier se plaît dans une terre bien meuble, plutôt sablonneuse qu'argi- leuse, mais grasse et fraiche. Comme fumure on donnera du terreau provenant de fumier d'étable à demi consommé ou bien de gazon travaillé avec de la chaux et de la gadoue, préparé au moins une année d'avance. Les fraisières durent ordinairement trois ans, donnent la première année une demi récolte et une récolte pleine les deux années suivantes. Le mieux est d'employer des plantes obtenues de stolons soïignées particulièrement sur place. Ces stolons enracinés doivent avoir été mis en pépinière dans un terrain bien fumé dès le mois de juillet et être repiqués en septembre. On procède à la plantation en août-septembre ou en mars-avril. Naturellement la plantation se fait en lignes à la distance moyenne de 040 à 045 en tous sens. Au printemps on ne laisse subsister aucun coulant et il est très mauvais de laisser les plantes drageonner librement. A chaque printemps on serfouit, on donne un paillis, on arrose de purin. Il est bon de procéder au paillage avant l'hiver, d'enfouir le paillis au printemps et de pailler alors de nouveau. Entre les rangs on ouvre des rigoles dans lesquelles on verse un bon engrais liquide; on referme les tranchées deux ou trois jours après. Le dernier paillis du printemps demeure tout l'été et aide à maintenir la propreté des fruits. Il importe de rehausser les plantes avec du terreau chaque automne. A la quatrième année, le terrain est utilisé à une autre culture; la fraisière n’y reviendra qu'après une série d'assolements de six à huit années. Les variétés de fraisiers qui conviennent à la grande culture ne sont pas nombreuses; elles doivent réunir plusieurs qualités qu’elles ne possèdent pas toujours ensemble. La plante doit être vigoureuse pour donner une abondante production ; la maturité du fruit doit se produire au début de la saison, afin d'assurer un prix de vente rémunérateur ; la couleur du fruit doit être belle et fraîche, les coloris pâles ne trouvant guère d'amateurs. Enfin les fruits doivent posséder une certaine résistance au transport. M. H. DE VILMORIN, dans sa conférence sur les légumes de grande culture, recommande les variétés suivantes : « Marguerite (LEBRETON), très estimée à cause de sa précocité et du fort volume de ses fruits qui restent un peu pâles et manquent de qualité, mais cependant se vendent fort bien arrivant d'ordinaire les premiers sur le marché ; mi F4 — Princesse Royale, vieille race française, encore fort appréciée par les culti- vateurs de la région parisienne. Elle est très précoce, bien productive, très colorée. La mèche centrale est ferme et coriace, ce qui la fait surnommer à la Halle, la Fraise à noyau ; Docteur Morère, hâtive, grosse, bien productive, de qualité excellente. Elle est un peu pâle de couleur et creuse facilement. Cependant, c'est une race très recommandable ; Vicomtesse Héricart de Thury, par abréviation Ricart, très hâtive, d'une belle couleur et d’un goût exquis ; c'est la fraise de grande culture par excel- lence; elle n'a qu'un seul défaut, le fruit en est un peu petit. Or, sur les marchés, l'apparence passe avant la qualité ; Jucunda, c'est la plus productive, la plus résistante et la plus vigoureuse de toutes. Elle ne commence pas de très bonne heure sa production, mais elle donne beaucoup et longtemps et elle est très belle et bien colorée ; Sir Joseph Paxton, commence à se répandre dans les environs de Paris. C'est une superbe fraise conique, grosse, bien faite et d’un coloris magnifique. Elle est fort tardive, ce qui ne gâte rien ; Belle de Tours est sous tous les rapports une des plus belles et des meilleures fraises. Elle est précoce, très productive, les fruits longs et d'une belle couleur intense et vernissée donnent à la fois quantité et qualité. » Dans la grande culture, il est prudent de faire choix de deux ou trois variétés mûrissant en succession, de manière à échelonner la cueillette et d'assurer un meilleur rendement. Em. R. PETITES NOTES DE CULTURE : Bougainvillea. — Beaucoup de jardiniers s'imaginent que la serre chaude serait indispensable à la floraison de ces belles plantes. Cette idée est erronée. Les Bougainvillea speciosa et plus spécialement le B. glabra peuvent être fort bien cultivés en pots ou en pleine terre dans une serre tempérée et fleurir alors abondamment. Le Journal of Horticulture recommande de les empoter vers le milieu du mois de février, d'enlever soigneusement la terre de la vieille motte sans mettre à jour la partie centrale. On fait tremper les racines dans de l’eau tiède. On se sert d'un mélange de trois parties de terre tour- beuse, une partie de terreau de feuilles, une partie de fumier d’étable consommé et une partie de sable avec addition d'os et de charbon de bois. On tasse assez bien en plantant. Les pousses de l’année précédente sont taillées sur trois ou quatre yeux, sauf quand il s'agit de jeunes plantes destinées à former és AT des spécimens; en ce cas, les bourgeons peuvent être plus nombreux, pourvu que le bois soit bien aoûté. Si l'on conduit sur se on procède au palis- sage, puis les pots sont placés dans une serre à température modérée pour activer la mise en train. On seringue abondamment jusqu'à ce que la végéta- tion se soit produite, alors les plantes passent dans une serre moins chaude et on laisse un ou deux boutons seulement à chaque dard. De temps en temps, jusqu’à la fin de septembre, on peut donner quelques arrosements d'engrais liquide très délayé. Eupatorium probum. — Cette espèce est signalée par M. H. WILsON pour l'usage qu'on peut en faire comme fleur de boutonnière ; elle est aussi un réel ornement du Jardin d'hiver. Il dit dans le Journal of Horticulture qu'il est inutile de garder les plantes plus d'un an, attendu que les boutures faites en mars ou avril donnent des plantes plus vigoureuses et fournissent une floraison plus abondante. Lorsque les racines tapissent les parois des pots, il faut donner une ou deux fois par semaine de l'engrais _. afin d'éviter que le feuillage ne prenne une nuance maladive. * Lis en pots. — Les Lilium Harrisi destinés à fleurir en premier lieu passent l'hiver dans une serre ou bâche où la température de la nuit va de 5 à 7 degrés centigrades. Il importe de ne pas laisser souffrir les bulbes de sécheresse et il convient de placer les plantes très près du vitrage. Certaines espèces, comme le Lilium eximium et le L. speciosum, se contentent d'une place encore plus froide, puisque leur rusticité est complète. La tige naissante doit seule être ménagée et garantie contre les gelées. On évitera d'arroser les plantes avant qu’elles ne soient en bonne végétation. * + x Maladie de la Violette. — La culture des violettes est compromise dans les contrées méridionales par une maladie eryptogamique, le Phyllosticta violae, et par un parasite du groupe des Acarus. La maladie cryptogamique débute par un petit point blanc cerclé de noir qui s'étend sur la feuille en se desséchant à l'intérieur. Bientôt la feuille présente des trous de différentes grandeurs et elle finit par disparaître. Quelquefois aussi les tissus jau- nissent et se dessèchent, présentant à la partie supérieure des taches blan- châtres allongées. Il sufit d'une quinzaine de jours pour détruire ainsi toutes les feuilles. Les insectes, Tétranyques, provoquent par leurs piqûres, le dessé- Chement des feuilles, particulièrement au printemps et à l'automne, sans détruire complètement les plantes, mais en arrêtant la vie végétale pendant l'hiver et en rendant la floraison impossible. Pour remédier à la maladie cryp- — 148 — togamique, on recommande l'emploi des composés cupriques, et pour détruire les Tétranyques on doit recourir à l'application d'un mélange de savon noir, 3 kilogr.; pétrole, 3 kilogr.; eau, 94 litres. On applique ce remède au pulvéri- sateur, à quatre reprises, tous les quatre jours; enfin, on donne aux plantes une fumure énergique et pendant l’hiver on les couvre de feuilles mortes. * x x Deutzia crenata flore pleno. — Cette variété convient parfaitement au forcage bien qu'elle ne fleurisse pas aussi tôt que le D. gracilis. On doit raccourcir les branches immédiatement après la floraison et borner cette opération au pincement des parties épuisées par la floraison. On verra en effet que certaines parties des rameaux sont garnies de dards qui, à leur tour, donneront une abondance de fleurs. Si quelques branches acquièrent trop de longueur il suffit d'en pincer les extrémités. Une quinzaine de jours après la floraison les plantes peuvent être taillées et rempotées au besoin; on leur donne ensuite une place bien éclairée en bâche ou en serre froide jusqu'à ce qu'on puisse les mettre en plein air pour les préparer à une nouvelle floraison. re Engrais pour chrysanthèmes, os calcinés. -- Un de nos confrères anglais, The Gardeners Magazine recommande l'emploi des os calcinés comme un engrais convenant particulièrement à la culture des chrysanthèmes. Des morceaux d'os ayant été calcinés depuis plusieurs mois sont déposés au fond des pots et remplacent avantageusement les tessons. Les racines des plantes enveloppent ces morceaux d'os et y puisent une précieuse nourriture: ce qui le prouve, c’est leur grande vigueur. _ Multiplication par feuilles. — Tous les jardiniers savent que quelques plantes, comme les Begonia, les Gloxinia, les Tydaea, peuvent être multipliées au moyen de bouturage des feuilles. M. WiLLIAM HERBERT a mentionné dans le Gardeners’ Chronicle du 12 juin 1841 que les Ornithogalum du Cap peuvent être multipliés de la même manière. Il ne faut guère de préparation spéciale dans ce but; on place simplement les feuilles sur le bord du pot dans lequel la plante croît. Bientôt on trouve sur la feuille des bulbilles et des fibres radicales. Certaines espèces de Lis, nous l'avons déjà dit dans L/Ilustration, se reproduisent parfaitement de la même facon par une sorte de marcottage. Év. R. Ge Série. TOME 3%, ): 10° Livraison. 30 Mai 1896 LILLUSTRATION HORTICO Journal international populaire de l'Hortieulture DANS POUTES 7: BHANCHES publié sous le patronage de JE FAD:E N DIRECTEUR : LUCIEN LINDEN RÉDACTEURS PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS CH. DE BOSSCHERE Numéro paraissant le 15 du mois Numéro paraissant le 30 du mois (LES PLANTES A L'AIR LIBRE) (LES PLANTES EN SERRES) Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des artieles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Pages Pages Fanserre hofhcole. 5 5 US Ha TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE Culture des Phalaenopsis. . . . ... . . 153 - : ou : Une four merveitèdse © 2 Je PI. 58. Begonia Gloire de Lorraine. , . . . 152 Les Codiaeu D RE Un Sols, terres et composts utilisés par l'hortieulture 161 | Fig. 17. Phalaenopsis Schilleriana. . . . . 154 L’Exposition internationale de Ledeberg. . . 162 > 18, Codiaeum (Croton) roseo-pictum . . 159 Paraît le 15 et le 30 de chaque mois _ On s’abonnée au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles. PRIX DE L’ABONNEMENT : HE» FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE;L'UNION POSTALE ÉPOSITAIRES - Messieurs Dallemagne et Ci, horticulteurs à Rambouillet (Seine et Oise). Gand, impr. Eug, Vander Haeghen, LES ANNONCES HORTICOLES | EE INDUSTRIELLES (Graines, bulbes, arbustes, outils, matériel, construction de serres, chauffages, envraix insecticides, ameublements, etc.) TROUVENT DANS LA COMBINAISON DE L'ILLUSTRATION HORTICOLE ET DU JOURNAL DES ORCHIDÉES &æ= LA MEILLEURE ET LA PLUS LARGE PUBLICITÉ = Ces journaux sont vus eb lus par fous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à l'hortieulture Les annonces paraissant à la fois dans L'ILLUSTRATION HORTICOLE et LE JOURNAL DES ORCHIDÉES, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux pro- ducteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture : LEUR CIRCULATION EST ‘UNIVERSELLE. &æ ON EST PRIÉ DE FAIRE PARVENIR LES INSERTIONS À LA RÉGIE DES ANNONCES DE < L'Tlustration Horticole > et du < Journal des Orchidées » 100, rue Belliard, à BRUXELLES, avant le 8 et le 23 du mois Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l’un de £es journaux. Tout Abonné de L’Tlustration Horticole qui souscrira au Journal des Orchidées recevra les deux journaux pour le prix de $O® francs Par an. — S'adresser au Bureau de ces journaux. | Î | | | — 149 — CAUSERIE HORTICOLE FÉDÉRATION DES SOCIÉTÉS D'HORTICULTURE DE BELGIQUE 30 Mai 1896. Le Gouvernement, soucieux des intérêts de l'horticulture nationale, est disposé à prêter son concours aux Sociétés, pour les mettre à même d'accroître les utiles services qu’elles rendent déjà, en formant entre elles une fédération. Pour réaliser ce projet, il suflirait qu’à des époques déterminées, coïncidant autant que faire se peut, avec les grandes expositions, chaque Société consentit à nommer quelques délégués qui la représenteraient à une réunion centrale, où, d’après un programme arrêté d'avance, on se communiquerait les résultats les plus importants des travaux accomplis antérieurement et où l'on discuterait ensuite des questions dont la solution intéresse le développement et la pros- périté de l'horticulture. Aux États-Unis, on a obtenu les plus heureux résultats d’une organisation semblable pour les progrès de la pomologie. Rien n'empèche qu'en Belgique on n'obtienne des résultats aussi favorables pour l'horticulture tout entière. Les principales Sociétés d’horticulture, consultées sur l'opportunité de l'institution d'une fédération, ont donné un avis favorable. Voici des extraits des avis fournis par plusieurs d’entre elles; nous les rangeons par ordre alphabétique des lieux où elles ont leur siège : Société royale d’Horticulture et d'Agriculture d'Anvers. — « Le Conseil d'administration a été unanimement d'accord pour reconnaître la haute utilité d'une pareille réunion destinée à produire sous tous les rapports, des résultats favorables à l'horticulture ainsi qu'à toutes les branches qui s’y rattachent. » Société royale Linnéenne de Bruxelles. — « La Société, en assemblée générale du 5 courant, à l'unanimité, a décidé qu'elle approuve entièrement les inten- tions du gouvernement, d'ouvrir à certaines époques des conférences ou congrès horticoles, où se réuniraient les délégués de toutes les Sociétés du Pays; Sans nul doute les discussions qui doivent s’y ouvrir, seront d’un heureux résultat pour la science et les intérêts de l'industrie horticole. » Société royale de Flore à Bruxelles. — « C'est avec empressement que AR nous donnerons notre concours à la réalisation de ce projet, persuadés que nous sommes de son utilité et de son importance. » Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand. — « Nous nous empressons de faire connaître que le conseil s’est rallié à ce projet dans lequel il a trouvé une preuve nouvelle de la sollicitude du Gouvernement pour les intérêts de l’industrie horticole. Nous croyons toutefois devoir vous faire remarquer, Monsieur le Gouver- neur, que les Sociétés d'Horticulture belges poursuivent un but à peu près unique : celui de faire connaitre au moyen d'Expositions ouvertes à des époques déterminées, les plantes nouvellement introduites, ainsi que les produits des cultures de nos horticulteurs — amateurs et marchands — une grande publicité est donnée à ces expositions dont les catalogues sont répandus dans le pays et à l'étranger, et d'ordinaire les membres du jury appartiennent à des localités autres que celles où les Expositions ont lieu. Au point de vue donc du but, dont nous venons de parler, nous pensons qu'il reste peu à faire, mais nous n'en croyons pas moins avec Monsieur le Ministre que des réunions de délégués où se discuteraient les questions inté- ressant le progrès de l'industrie horticole tout entière seraient fort utiles, et nous partageons l'opinion que l'époque la plus opportune pour ces réunions serait celle des grandes expositions internationales... Société horticole et agricole de l'arrondissement de Huy. — L'avis de cette Société, un exposé fort bien raisonné, est favorable au projet gouverne- mental; il est malheureusement trop long pour le résumer aujourd'hui. Société royale d'Agriculture et d’'Horticulture de Louvain. — « La Société consultée dans son assemblée générale de ce jour, sur le point de savoir s'il y avait lieu de se rallier, dans l'intérêt de l'horticulture, à un projet de fédéra- tion des associations horticoles, s’est décidée pour l’affirmative. » Sociélé royale d’Horticulture de Mons. — « Notre Société apprécie l'utilité des vues de Monsieur le Ministre touchant l'organisation d’une sorte de fédération et de centre commun entre toutes les Sociétés d’horticulture du royaume, et qu’elle coopérera volontiers, dans la mesure de ses forces, à cette nouvelle application du principe fécond de l'association. » Société royale d’Horticulture de la province de Namur. — La Société se déclare favorable à l'initiative qu'a prise Monsieur le Ministre et formule les conditions qui lui paraissent les plus opportunes. « Nous croyons inutile, » ajoute la lettre, « de faire ressortir les avantages qui nous paraissent devoir résulter de la mise en contact des Sociétés avec le Gouvernement qui pourrait ainsi mieux apprécier les besoins et les intérêts de l’horticulture. » Société royale d’ Agriculture et d’'Horticulture de Tournai. — « La Société A — accepte volontiers de faire partie de la fédération horticole dont parle cette circulaire, mais elle désirait surtout, au moyen de subsides, soit du gouverne- ment, soit de la province, être mise à mème de publier le résultat de ses tra- vaux pour l’avancement de la pomologie. » CHARLES DE BOSSCHERE. Culture sur papier. — Si l'on en croit les journaux anglais, le papier serait appelé à de nouvelles et inattendues destinations dans notre organisation sociale. Un inventeur utiliserait le papier pour y semer toutes sortes de graines, fleurs ou légumes. Nous avions déjà — sur le papier — les fleurs de rhétorique et le jardin des racines grecques. Mais on fera mieux. Nous aurons désormais, pour uti- liser les vieux fonds de bibliothèques, les plants de haricots et les semis de volubilis ! Pour arriver à ce résultat mirifique, l'inventeur a imaginé une machine Spéciale, qui applique, au moyen d'une colle — de la colle de pâte, par exemple — sur des feuilles de papier, les graines qu'on veut faire prospérer. On peut tracer ainsi, sur le papier, des jardins anglais ou des plates-bandes à l'italienne. Les feuilles ou bandes de papier, ainsi garnies, sont étalées sur le sol et recouvertes de terre, puis on arrose, et ça pousse ! Voilà certes une révolution dans l’art illustré par LENÔTRE et chanté par DELILLE. On achètera un jardin comme un volume, et le jardin aura désormais ses éditeurs. Sans compter qu'il y aura là une source de sérieuses économies pour le budget, rien n'empèchant désormais de faire cumuler au même fonc- tionnaire les emplois de conservateur de la Bibliothèque et du Jardin botanique! L'époque de l'épanouissement de certaines fleurs chères aux Japonais, est pour tout l'Empire le signal des fêtes nationales. Au printemps la floraison des mümi (pruniers) puis celle des cerisiers et des judsi (glycines) donnent lieu à d'énormes pèlerinages dans les jardins réputés pour la beauté de ses fleurs. Les mondaines nippones s’y rendant en grande toilette. Les hommes, à quelque Condition qu'ils appartiennent, se coudoient, se mêlent dans une intimité Cordiale pour boire du thé, des infusions de fleurs ou du saké. Ce jour-là, un &rand souffle d'insouciante gaieté et de joie enfantine, passe sur l'archipel du Soleil Levant. Il semble que tout le peuple soit subitement redevenu un enfant que la vue d'une jolie fleur suffit à distraire de toutes les préoccupations, à Suérir de tous les chagrins. — 152 — PL. LVIII BEGONIA GLOIRE DE LORRAINE L'Illustration Horticole, dans son XLI"e volume, p. 114, s'exprime comme suit sur cette plante : « Cette variété est une de celles qui méritent toute recommandation pour la production hivernale des fleurs. La Société royale d'horticulture de Londres a décerné à l’un des meetings de la fin d'octobre un certificat de première classe à de superbes exemplaires présentés par le jar- dinier de M. L. DE RoTasCuiLp, d'Ascott. Ils étaient cultivés en pots, les bou- tures avaient été faites en juin et les plantes soumises à une température de 12° à 16° centigrades. La terre qui convient le mieux à ces sortes de plantes consiste en un mélange d'un quart de terre forte, d'un quart de terre de bruyère, d'un quart de terreau de feuilles et d’un quart de sable blanc. » Le mérite du Begonia Gloire de Lorraine, une des excellentes obtentions de MM. V. LEMOINE et Fils, de Nancy, dont le nom équivaut à la plus chaleu- reuse recommandation, n'ayant fait que s’accentuer, nous estimons que nos Lecteurs qui ne le connaïîtraient pas encore, seront charmés d'en voir le facies ; les autres, les plus nombreux, reverront avec satisfaction le portrait d'une variété d'élite. Ce Begonia provient d'un croisement effectué, dans le courant de janvier 1891, entre les B. socotrana et Dregei. Les jeunes plantes ainsi obtenues étaient déjà en pleine floraison au 15 novembre de la même année. Le B. Gloire de Lorraine forme de petites touffes hautes de 20 centimètres et larges de 25 à 30; les tiges, extrêmement ramifiées dès la base, ont les entre-nœuds courts et portent des feuilles presque rondes et régulières, légère- ment gaufrées, à bords sinués, d'un vert gai, quelquefois bronzé; toute la partie supérieure de la plante est chargée de fleurs disposées en grand nombre en élégantes panicules; elles sont presque toutes mâles, formées de quatre pétales, mesurant 3 centimètres et demi environ, et de couleur rose carminé très frais. Bien que provenant d’une espèce bulbifère et d'une espèce tubéreuse, cet hybride n’a ni tubercule, ni bulbilles, La base de la tige est assez large et pro- duit, au lieu des bulbilles du B, socotrana, une quantité de jeunes pousses très ie AS Le à 5 dt RS SA FO RSR RE EE RE EN RE AE le PILLUSTRATION HORTICOLE PL. LV 0 4 € ÿ G 9 4 dE poM9S91 1461AdO9 6. 8 OL % AN . BEGONIA GLOIRE DE LORRAINE A, Go00 sens pin. P. De Pannemaeker chrom. — 153 — tendres, qui, si on ne les coupe pas pour la multiplication, servent à prolonger encore la floraison. Celle-ci est pourtant déjà longue, car, dès le 15 octobre, époque où les premiers boutons s’épanouissent en serre tempérée, jusqu'au mois de mai, les plantes sont littéralement couvertes de fleurs, résultat dû, non seulement à la quantité d'inflorescences produites, mais encore à la propriété qu'ont les fleurs individuelles de rester fraiches pendant trente ou quarante jours; en effet, elles sont marcescentes comme celles du B. socotrana, et ne tombent pas; on n’a pas l'inconvénient de voir sur le sol, autour de chaque plante, une quan- tité de fleurs tombées comme en produisent souvent les Begonias à floraison hivernale. On peut se rendre compte de la longue durée de la floraison de cette nou- veauté, qui a été présentée en fleurs le 11 février 1892, à la Société nationale d'Horticulture de France, et dont on a pu revoir les mêmes plantes, un peu plus fortes et aussi chargées de fleurs, du 16 au 20 novembre 1892, au pavillon de la ville de Paris. La culture en est très simple : tenir les plantes en serre tempérée chaude ombrée tout l'hiver et jusqu'au mois de mai : à ce moment les habituer progres- sivement à l'air, et en juin les mettre en pleine terre à l'ombre ou en terre froide, après avoir supprimé les inflorescences qui restent encore. En automne, relever les plantes et les placer en serre froide ou en jusqu'à ce qu'elles soient bien boutonnées. 2 J. DE BARRIÈRE. CULTURE DES PHALAENOPSIS (Suite, voir page 124) ARROSEMENTS. — L'arrosement doit se faire avec un arrosoir à bec fin; il faut le tenir le plus près possible du compost; l'eau doit être tiède et pure et de préférence de l'eau de pluie. Lorsque les plantes commencent à entrer en végétation, donc au mois de février, on augmentera insensiblement les arrosements. En été, on mouille très fortement et même si, à cette époque de l’année, les racines plongent dans l’eau, cela n'en vaudra que mieux. Aussi en plaçant les Phalaenopsis dans des bacs en zinc remplis d'eau, on aura soin de les mettre sur des pots très bas, l'ouverture en haut, de façon que les racines qui sortiraient par le bas du panier, toucheraient immédiatement l'eau. Pendant l'époque de la grande végétation, il faut constamment veiller à ce que le compost ne se dessèche pas; si, en arrosant, il arrive que l'eau tombe sur les feuilles, les plantes ne s'en porteront pas plus mal. . LUMIÈRE. — Les Phalaenopsis sont cultivés chez M. PAUWELS, dans une serre aux Cattleya, sous double verre, dans une caisse vitrée placée sur une tablette exposée au soleil. Le bas de la caisse est occupé par un bac en zinc de 4 ou 5 centimètres de profondeur; ce bac est toujours rempli d’eau; celle-ci doit être renouvelée chaque fois qu'elle se gâte. Les petits châssis suivront la direction du vitrage de la serre. Les Phalaenopsis préférant une lumière douce, on fera bien de badigeonner les châssis au lait de chaux ; de cette façon, ils pourront supporter la même intensité de lumière que les Cattleya. AÉRATION. — De toutes les Orchidées, les Phalaenopsis réclament le moins Fig. 17. — Phalaenopsis Schilleriana. d'aération. Une ventilation trop forte leur serait nuisible; aussi chaque fois qu'il faudra y recourir, quelques précautions seront indispensables; on n'ou- vrira que les ventilateurs d'en haut. ENNEMIS. — Le Thrips est très friand du parenchyme des feuilles de Pha- laenopsis. On s’en débarrasse facilement en plaçant des côtes de tabac sur les tuyaux du chauffage et en lavant trois ou quatre fois par an les feuilles au jus de tabac, 100 Les limaces recherchent également ces plantes: on leur fait la chasse le soir. UN CAS CURIEUX DANS LE MODE DE FLORAISON. — Il suffit de couper les tiges florales fanées sur un nœud (chaque inflorescence porte plusieurs gon- flements sur toute sa longueur) pour que, quelque temps après, l'on y voit apparaître une seconde tige florale identique à la première. On pourrait recourir à ce moyen pour prolonger la floraison, ou pour obtenir une floraison en vue d’une exposition. Seulement, une seconde floraison a toujours lieu au détriment de la santé de la plante. Chez certaines variétés, entre autres le P. Lüddemanniana, en coupant la tige florale sur un nœud, au lieu de donner naissance à une nouvelle tige florale, elle produit une nouvelle plante qui pousse avec vigueur, étant nourrie à la fois par la plante-mère et par ses propres racines. On pourrait, pour cette espèce, employer le mode de multiplication appelé marcottage. ÉPOQUE DE FLORAISON. — Les Phalaenopsis fleurissent au cœur de l'hiver, juste au moment où les fleurs sont rares et très chères; aussi pour cette raison peuvent-ils être considérés comme d'excellentes plantes de spéculation. On nous objectera peut-être que leur culture exigeant trop de combustible, serait trop onéreuse. C'est une erreur. Ils ne demandent pas une chaleur considérable; en hiver, le thermomètre peut descendre jusque 8 à 10° C. sans que les plantes souffrent le moins du monde. Le jour, on leur donnera natu- rellement un peu plus de chaleur; en été, au moment de la pleine végétation, il faudra une chaleur qui variera entre 45° et 25°, chiffres qu'il ne faudra pas dépasser. Pendant les fortes chaleurs, on pourra, sans inconvénients, bassiner le feuillage. Dans beaucoup d'établissements, les Phalaenopsis sont rebutés; si l'on y trouve quelques plantes, elles ne tardent pas à succomber. Il ne faut pas en conclure que c'est une mauvaise plante, mais on peut reprocher aux amateurs et aux horticulteurs d'être souvent la cause de la perte des plantes; s'ils voulaient les soigner convenablement, ils obtiendraient d'aussi beaux résultats que ceux qu'on peut admirer dans les serres du château de Boterlaer, chez M. FL. PAUWELS. CHARLES DE BOSSCHERE. — 156 — UNE FLEUR MERVEILLEUSE Le propriétaire lui-même nous ouvre une porte donnant sur un long et étroit couloir; sur la gauche, un large rayon chargé de plantes rares de diverses espèces; sur la droite, une série de petites portes fermées à clef. I1 nous ouvre l’une d'elles qui conduit dans une toute petite serre et s’écrie, en nous le montrant d’un geste triomphant : « Le voilà, le fameux Odonto- glossum! » Il s'agissait en effet, d'aller voir dans les serres de L’'HORTICULTURE INTERNATIONALE de Bruxelles, sur l'invitation spéciale de M. le directeur LINDEN, une Orchidée exceptionnellement belle du genre Odontoglossum, ce genre, que plus personne, aimant les fleurs, n’oserait avouer ne pas connaître. L'Odontoglossum est devenu, comme la rose exquise, le lilas embaumé, la fleur favorite de chacun. Nous voilà donc devant une fleur d'une surprenante beauté. Surprenante, elle l'est, et superbe, éblouissante, sans rivale. Nous avons, dans ces dernières années, vu se produire de remarquables Odontoglossum crispum dans les collections de MM. LiINDEN, JULES HYE, Comte DE BOUSIES, WAROCQUÉ, VERVAET et Cie, PEETERS, VUYLSTEKE et bien d’autres, des fleurs aux divisions blanc pur maculées de rouge de nuances bien différentes, admirables. Des sommes de deux, trois, quatre mille francs n'ont pas paru exagérées pour payer l'acquisition de ces merveilles, dont la rareté et la distinction, aux yeux des orchidophiles, justifiaient amplement les prix élevés. Mais toutes ces perles, quelques précieuses qu’elles soient, ne valent pas celle que M. LINDEN dérobe jalousement aux yeux des profanes pour la pro- duire, à la grande exposition de la Société royale d'horticulture de Londres, au fameux Temple Show, devant les connaisseurs les plus réputés de l'Angleterre. Vous, mes fidèles Lecteurs et mes gracieuses Lectrices, qui connaissez la structure d’une fleur d'Odontoglossum, il vous sera facile de vous faire une idée de celle que je crois devoir signaler à votre attention. Les divisions sont grandes, d'un blanc nacré, de texture solide; il y a dans cette fleur une robustesse, comme diraient les peintres, qui surprend et qui a son caractère. Les cinq divisions sont maculées, mais maculées si largement, si chaude- ment, que cela étonne et ravit ; les macules sont d’une nuance rouge lie-de- vin qui se reflète dans les amples marges blanches de toutes les divisions. Le labelle, fond blanc, macule rouge brun, stries jaune d'œuf, le labelle achève de donner à l'ensemble un cachet d’une suprême distinction. Celle-ci a valu, à la variété, le nom justifié d'augustum. — 41957 — Quand on voit la fleur placée à contre-jour, elle frappe par l'intensité de sa couleur ; elle ressemble à quelque papillon aux ailes diaprées de pourpre se détachant sur un fond de sombre verdure. Mais quand on la transporte en pleine lumière, quel changement à vue s'opère? Le blanc reluit, le rouge éclate, la chair devient transparente, la fleur s’anime, elle est décidément le chef-d'œuvre de son genre. Aussi, les nombreux orchidophiles admis à la voir avant son départ pour Londres, ne savent-ils comment exprimer leur admiration. L'Odontoglossum X crispum augustum sera emporté aujourd'hui même, à Londres, dans une valise spéciale que le propriétaire ne confiera à personne. Cela ne surprendra pas outre mesure quand j'ajouterai que la plante est estimée trois cents quinées. Il est presque certain qu’elle trouvera acquéreur à ce prix fabuleux, car les amateurs passionnés ne sont pas rares au-delà de la Manche, il s'en trouverait même chez nous. (Le Matin, d'Anvers, du 29 mai.) CARLOS. La fleur merveilleuse, dont CARLOS a fait la description dans le numéro de mardi dernier, l’Odontoglossum X crispum augustum de M. LINDEN, de Bruxelles, vient d'obtenir, au fameux Temple Show, la grande exposition annuelle de la Société royale d'Horticulture de Londres, la plus haute distinction réservée aux Orchidées nouvelles : le Certificat de première classe! Le Gardeners’ Chronicle, dans son numéro du 23 mai, en publie le dessin, en fait à son tour une description enthousiaste et ajoute que c’est le plus bel Odontoglossum crispum maculé de pourpre cramoisi qu'on ait jamais vu. L'aveu du premier journal horticole du monde, mérite d'être consigné; avec la distinction accordée par la Société royale, il consacre définitivement la haute valeur de la splendide variété. (Le Matin.) Complétons la note ci-dessus, d'après le Gardeners’ Chronicle du 23 mai, en ce qui concerne la participation de MM. LANDEN au Temple Show : MM. LINDEN, de Bruxelles, exposent un groupe de plantes de choix, parmi lesquelles il nous faut citer : Davallia Truffautiana, une Fougère trapue, très délicate, avec des frondes d'un ravissant vert clair; les frondes, entièrement couvertes de poils, ont à peu près 3 pieds de long, les pinnules sont minu- tieusement divisées (Certificat de première classe). Quelques Bertonerilas (Bertolonia X Sonerila), dont les plus beaux sont Me Treyeran; Mi Lucienne Linden, feuilles vert foncé avec taches argentées: Mme Jean Linden, abon- damment tacheté d'argent sur fond vert olive, et Mme du Toict, vert bronzé foncé avec taches argentées. Adiantum lineatum (Certificat de mérite), une — 158 — Fougère trapue, avec un feuillage découpé en grands lobes, vert, ligné de blanc. Philodendron Devansayanum (Certificat de première classe), une plante avec de belles feuilles vertes, d'environ 15 pouces de diamètre, les pétioles des jeunes feuilles rouge sang, le port général de la plante ressemble le plus à celui d'un Anthurium ou d'un Alocasia. Acantophaenix grandis, un noble Palmier de très gracieuse apparence, obtint un Certificat de première classe. MM. Linpen (indépendamment du bel Odontoglossum X crispum augustum) exposent un Cattleya Mossiae Reineckiana exquisita, une jolie variété avec de grandes fleurs blanches et un labelle pourpre marbré; Odontoglos- sum X Ruckerianum aspersum, une forme distincte avec une profusion de pointillés rouges, proche de l'O. egregium REICH. F.; O. Pescatorei var. guttatum, et Gongora portentosa rosea. Parmi les récompenses, autres que les certificats, nous trouvons L'HORTI- CULTURE INTERNATIONALE avec une des Siver-Gilt Flora Medals pour les plantes nouvelles. Outre MM. LINDEN, nous remarquons la participation au Temple Show de M. JuLEs HyE-LeysEeN, qui obtient un Certificat de mérite avec un Odonto- glossum expansum et un autre avec son Miltonia vexillaria Coeneana ; celle de de M. BoreLBERGE, de Melle, avec un bel Odontoglossum polyxanthum et celle encore de M. MoENs, de Lede, avec un Cypripedium X Baptisti,avec un sépale dorsal très foncé et un sabot brillant, couleur acajou. P. S. Nous apprenons au dernier moment que l'Odontoglossum X crispum augustum a été acquis par le grand orchidophile belge, M. JULES HY£-LEYSEN, pour la somme de 300 quinées où 7875 francs. LES CODIAEUMS Ces plantes, qu'on pourrait aussi appeler Crotons, réussissent superbement si on leur donne une habitation spéciale. Elles ont besoin d'un traitement tout particulier pour arriver au coloris et à la perfection de forme requis par cette espèce. Où il n'y a qu'un foyer, je recommanderais de mettre les plantes à l'autre extrémité de la serre. La propagation des Codiaeums s'effectue par semence ou bouture, en em- ployant la première méthode, quand il s'agira d'obtenir de. nouvelles variétés. La pousse d'automne est préférable, mais des résultats analogues s'obtiennent de la pousse printanière. Le grand avantage de la propagation automnale étant que les plantes, si elles ont été hien soignées l'hiver, offrent de jolies Fig. 18. — Codiaeum (Croton) roseo-pictum. — 160 — touffes dès le commencement de février et sont prêtes à être remises en pot, particulièrement si l'on veut s'en servir pour orner la table ou le salon. Ce moyen que j'ai utilisé pendant de longues années, m'a toujours procuré des plantes très jolies et très hâtives. Les plantes poussées en automne, si l'on s’en est beaucoup servi, perdent leurs feuilles inférieures et deviennent très laides. En septembre, je les noue sur les tiges en coupant l'écorce tout autour, j'ap- plique de la mousse de sphagnum sur cet endroit en l'attachant avec de la paille et j'entretiens l'humidité dans cette partie jusqu'à l'apparition de racines; je coupe alors ce qui est au-dessus de la partie nouée et mets en pots de 3 à 4 pouces de diamètre d’après la grandeur des têtes en les laissant dans une chaleur minimum de 25° à 27° C. pendant quelques jours. De cette manière de jolies plantes peuvent s'obtenir en très peu de temps et sans risquer de perdre leur feuillage. Les plantes, dont on a coupé les têtes, pourvu qu'on les tienne bien sèches aux racines, reprennent d’elles-mêmes et offrent des bou- tures que l’on pourra utiliser au printemps. En ce moment-ci et jusqu’à fin février, l'époque est favorable aux boutures devant fournir des plantes en automne. Un bon habitat pour les Codiaeums pendant leur croissance, serait une serre avec toit à pans dont la longueur se développerait du nord au sud. Ce toit aurait de larges vitres, peu épaisses, laissant bien passer le soleil. Excepté aux très fortes chaleurs, on ne mettra aucun abri. Pendant la saison de croissance, tous les moyens de ventilation possibles seront employés dès qu'ils n’abaissent pas la température à moins de 25°. On fermera la serre très tôt dans l'après-midi en y maintenant une humidité constante. Malgré que toutes ces conditions soient remplies, les « thrips » et les araignées rouges infestent souvent les plantes de même que les punaises de farine et les « scales » brunes qui attaquent généralement les plantes de serre trop peu chaudes. Si l'araignée rouge est signalée sur les plantes, l'usage régulier de la seringue avec eau de mème température que la serre les détruira, excepté si elles sont très nombreuses ; dans ce cas, on mêlera à l'eau une grande quantité de fleur desoufre. Les « thrips » suecombent par la fumigation au papier de tabac saupoudré de poivre de Cayenne et quand Îles plantes ne sont pas trop mouillées, l’insecticide FowLER peut être utilisé. Pour détruire les punaises de farine, on peut projeter de l'huile de pins au moyen de la seringue, ou plonger les plantes dans ce liquide à 90°. La terre à utiliser pour les Codiaeums doit comprendre : deux parties de riche terre pour une de bonne tourbe avec une quantité de sable blanc suffisante pour lui donner la porosité nécessaire. Ayant été heureux dans la culture de ces plantes, je recommande ce mélange comme ce que j'ai trouvé de meilleur. Pour obtenir des plantes spécimens, ces éléments ne doivent pas être très réduits et on fera bien d'y ajouter de gros morceaux de braise. Ce mois-ci est très favorable — 161 — pour le transport de ces plantes spécimens et pour nouer quelques autres. Il est bon de rappeler ici qu'un long séjour en serre chaude produit une crois- sance surabondante et par conséquent une diminution de couleur pour les feuilles. Le cultivateur devrait donc viser à un feuillage bien coloré et à des plantes d’une dimension modérée ou bien rechercher le contraire. Quand les plantes croissent librement, on peut toujours user d’un engrais artificiel et si l'on n'en prend pas un frop fort, le résultat sera toujours avantageux. S'il y a dans la serre des pots pour l’'évaporation, on doit y mettre de l’engrais liquide. (Gardeners’ Chronicle.) SOLS, TERRES ET COMPOSTS UTILISÉES PAR L'HORTICULTURE Il faut reconnaître que la méthode empirique a été jusqu'ici la seule qui ait été adoptée par les horticulteurs, surtout quand il s’est agi de choisir le sol et les composts qui conviennent à certains genres de plantes. C'est guidé par l'expérience basée sur des hypothèses ou des essais où le bon plaisir jouait le rôle principal, sinon l’unique, que l’on a réussi, brillamment souvent, nous ne songeons pas à le contester, à produire des cultures remarquables. Seulement, s'il faillait énumérer les tâtonnements nombreux par les lesquels il a fallu passer, les espèces végétales dont la culture a été abandonnée parce qu'on ne la réussissait point, les piètres résultats auxquels on est arrivé avec une foule d’autres, on serait bien étonné. Les progrès réalisés dans les cultures sont grands, mais nous sommes convaincu qu'ils seraient autrement considérables, si les praticiens étaient mieux guidés ou s'ils ouvraient plus docilement les yeux, quand les hommes de science veulent bien s'intéresser aux multiples problèmes que le plus grand nombre d’entre eux ne sauraient résoudre, parce que, ou bien, ces problèmes sont spécialement du domaine de la science et qu'ils ne possèdent point les connaissances nécessaires pour se livrer à ces études, ou bien, parce que, dans la lutte quotidienne qu'ils ont à soutenir commerciale- ment parlant, le temps leur fait défaut pour s'y intéresser. Aujourd’hui que les cultures se spécialisent de plus en plus, il faudra bien finir par prêter l'oreille aux conseils des hommes de science et par s'intéresser à leurs travaux; cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Ce qu'il y à de plus étonnant, c'est que, parmi les fabricants de plantes, il s’en rencontre si peu que la culture scientifique intéresse. Ils devront cependant, au risque de se laisser dépasser par de plus avisés, recourir aux conseils et aux enseignements de la science. — 162 — C'est pourquoi nous saluons avec tant de plaisir l'apparition d'un volume dont nous avons transcrit le titre à la tête de cet article et qui est dû à la plume d'un jeune et distingué horticulteur, M. GEORGES TRUFFAUT. Ce n'est d’ailleurs pas la première fois que nous avons la satisfaction de signaler un travail de cet excellent élève de l'école de Grignon qui a su mériter l'estime et l'affection de M. P. P. DEHÉRAIN, membre de l'Institut, dont le nom est si respecté dans le domaine de la science. C'est lui qui a servi d'introducteur de l'ouvrage de M. G. TRUFFAUT auprès des personnes qui s'occupent de la culture des plantes. Comme il le fait remarquer fort judicieusement, le début promet; guidé par la longue expérience de M. TRUFFAUT père, appuyé par les connais- sances qui deviendront chaque jour plus étendues, le jeune auteur rendra certainement de grands services à l’horticulture; son ouvrage en est le garanti. Nous n'avons pas l'intention d'analyser le travail de M. G. TRUFFAUT; nous ferons mieux : nous en reproduirons où résumerons certains passages qui permettront d'en juger en connaissance de cause. Dès aujourd'hui, nous engageons les amateurs et les horticulteurs à faire l'acquisition du volume qui fait partie de la série de la Bibliothèque d'Horticulture et de Jardinage éditée par la maison OCTAVE DoiN, de Paris. CH. DE BOSSCHERE. L'EXPOSITION INTERNATIONALE DE LEDEBERG Au nombre des plantes intéressantes dont abondait cette exposition, il nous faut signaler à l'attention de nos Lecteurs, dans la collection des miscellaneous- plants de la Société anonyme Louis Van Houtte père, Alocasia Thibautiana, Phyllotaenium Lindeni magnificum, Anthurium ceristallinum et Schismato- glottis Robelini. Parmi les plantes fleuries de MM. VAN DRIESSCHE-LEYS et COLLUMBIEN, se trouvaient des Rhododendrons Comtess of Haddington et Edgworthi, Acacia cordata, plusieurs beaux Erica et Genista Andreana. Un Anthurium Scherzerianum atrosanguineum superbum de M. JULES DE Cock, avait une spathe de dimensions inusitées. Les plantes nouvelles étaient peu nombreuses et peu intéressantes; Myrio- lepis Scortechini, Juniperus japonica aureo-picta, Geonoma Schmiti et Erioenema Sanderiana présentés par M. JuLES DE Cock, sont à signaler. M. ARTH. DE SMET expose un Dianella Tasmanica fol. var., M. DELARUYE, un beau Nephthytis picturata, et M. A. RicouTs, un Dracaena Rigoutsi, issu du Dr. australis. Un Dracaena cannaefolia aureo-striata et un Corypha australis fol. var., de M. Juzes DE Cock, un Pteris Buchneri, de M. ARTH- VANDEN HEEDE, sont aussi à mentionner. sr SO NP ANS APE TE 7 HR OUR be — 163 — Parmi les Orchidées de M. VUYLSTEKE, il faut une mention spéciale aux Odontoglossum triumphans, luteo-purpureum, tentaculatum, radiatum, ma- crospilum et mulus, au Cattleya amethystoglossa et au Masdevallia ignea pulchra. M. JuLES HYE a, comme toujours, un choix supérieur de précieuses Orchidées, parmi lesquelles il est difficile de signaler les plus méritantes: toutefois, il nous semble qu'une mention particulière revient aux Odontoglos- sum nobile, Pescatori album, heterodon, nevadense, elegans, Andersoni, nobilius; aux Cypripedium triumphans (Sallieri Hyeanum X oenanthum superbum), Hyeanum, Albertianum, ornatum, Flamingo, Minerva; au Miltoniopsis Bleui et à l'Epiphronitis Veitchi. Le Vanda Wallichi du même orchidophile étonne par sa riche floraison. M. JuULES DE Cock a de beaux Cypripedium, notam- ment exœul, Haynaldianum, Elliotianum et nitens. MM. DE SMET frères ont obtenu leur succès habituel avec leurs grands et beaux exemplaires de Palmiers, Cycadées, Fougères arborescentes qui leur ont valu cette fois-ci encore des succès mérités. M. RiGouTs expose de beaux Palmiers, entre autres Kentia australis, Phoenix senegalensis et Sabal Blackburneana en énormes spécimens. Comme Palmier nouveau, il y a un Geonoma acaulis et un Arenga Wightii; MM. SANDER et C° présentent un Calamus Alberti. Les Fougères herbacées de MM. D. VAN HERZELE, DURIEZ frères, sont à signaler, ainsi que les Pandanus Veitchi, de M. E. DELARUYE. Les Anaechtochilus, Bertolonia, Sonerila et Nepenthes de M. VAN EEPOEL.- DALLIÈRE et les Broméliacées de M. POELMAN-MAENHOUT, sont de bonnes collections. Les Anthurium ont été nombreux à cette exposition; MM. ARTH. DE SMET, A. DALLIÈRE et VERVAENE-VERRAERT Ont présenté de remarquables collec- tions. A recommander à l'attention des amateurs : Anthurium Secrétaire E,. Fierens, Comtesse de Kerchove, Souvenir de Liérin Spae, carneum et surtout Me Wallem, M. Regnier, Victoria, Sang gaulois, Reine des Pays-Bas, Louis De Smet, tigrinum, La Reine, Congolais. Les Caladium de la Société Van Houtte sont de toute beauté. De beaux envois d'Araucaria de MM. B. SPAE, E. DELARUYE et THIENPONT, de Dracaena de MM. P. PARRÉ, DE REUSE frères, MAERTENS-BEYS, de Conifères de MM. C. KERCKVOORDE et F. BURVENICH père, méritent d'être cités. Les Azalea indica, mollis, rustica, ete., les Rhododendrons et les Kalmia sont représentés par de nombreux et beaux envois appartenant aux produc- teurs avantageusement connus, MM. Jos. VERVAENE, EUGÈNE DE COCKk, VERVAENE-VERRAERT, BAUMANN, CUVELIER, D'HAENE, etc. Les variétés les plus recommandables d’Azalea indica, que nous avons remarquées dans les — 164 — diverses collections, sont : Merveille de Ledeberg, Spitfire, M. Debulle, Prince Albert, M. Ker, M. Millaut, Le Flambeau, Mne Millaut, salmonea, Madame Carnot, Ami V. Cuvelier, Madame Romain De Smet, Madame J. Vervaene, Souvenir de Dominique Vervaene, Printemps,elc.— Parmi les Rhododendrons: Dalhousiae, Victorianum, Marchioness, Rosy Bell, Countess of Sifton, roseum odoratum, Tonkinense, Dalhousiae roseum, Annamense, magnifiorum, Brédal Bouquet. MM. B. FoRTIE et G. VAN HERZELE ont de splendides Clivias, M. CH. VER- MEIRE, un semis de Clivia à la fleur large, haut en couleur avec des stries blanches dans toutes les divisions. Les plantes du Cap et de la Nouvelle-Hollande ont fait une rentrée triom- phale; MM. J. DE COCK, L. VERVAENE fils, E. COLLUMBIEN, G. FRÉTIN, G. DE SAEGHER ont présenté de très intéressantes collections de plantes bien cultivées. Remarqué surtout Genista elegans, Grevillea rosmarinifolia, Acacia verticillata, paradoxa, Barkeri, cordata, Erica arborea cucullata, Grevillea alpestris, Boronia mollini, Leptospermum bullatum, Brachysema acuminata, Diosma fragrans, Lithospermum fructicosum, etc. Les Amaryllis de M. VUYLSTEKE, les Cyclamen de MM. BOTELBERGE fils et SCHAETSAERT, les Gloxinia de M. E. DELARUYE, les Jacinthes, les Tulipes et les Narcisses de la Société Van Houtte, sont dignes d'être mentionnés à côté des Pelargonium Odier de M. DELARUYE, des Convallaria majalis de M. L. COLLE, des Hydrangea de MM. Po. WYCKAERT fils et VERVAENE-VERRAERT. La médaille d'or du Roi, 1° prix d'honneur, a été décernée à MM. DE SMET frères; le > prix d'honneur, à M. JuLES DE Cocx, le troisième, à M. E. DELARUYE. Cx. D. B. L'arbre à thé (Thea viridis L. et T. Bohea L.) est, comme le Caféier, une plante d'un intérêt universel, et qui se prête tout aussi facilement à la culture dans les appartements. Il est vrai de dire que ses feuilles n'y sont pas aussi grandes que celles qu’il développe dans les serres sous l'influence d'une atmos- phère chaude et humide; mais, par contre, il s'y couvre de fleurs beaucoup plus abondantes à partir de l'automne et à peu près pendant tout l'hiver. Les conditions requises pour sa culture dans l'intérieur des maisons, sont : un sol composé de deux parties de terre pesante et argileuse, et d’une partie de terre tourbeuse, et une eau exempte de chaux. ône Série. |°< TOME 3°. 11° Livraison. 15 Juin 1896 LILLUSTRATION HORTICOL Journal international populaire de l'Horticulture DANS ÆOQUTES SES DRHANCHES publié sous le patronage de Ji ELA EEE Direcreur : LUCIEN LINDEN RÉDACTEURS PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS CH. DE BOSSCHERE Numéro paraissant le 15 du mois Numéro paraissant le 30 du mois (LES PLANTES A L'AIR LIBRE) (LES PLANTES EN SERRES) Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilite. SOMMAIRE Pages Pages Chronique horticole Fa à TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE Plantes nouvelles ou Sbbe Das RM ETS P1. 59: Deux prunés anglaises :..:. + . 171 Le jardin fruitier et le potager. . . . + + 176 wi Petites-notes-de culture. . D nec iio JU OP OUR ENOMIBNONR ne 2. : «178 » 20. Œillet Madame Stepman . . . . . 174 Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s’abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles. PRIX DE L’ABONNEMENT : HEës FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE DÉPOSITAIRES POUR LA FRANCE Messieurs Dallemagne et Ci, horticulteurs à Rambouillet (Seine et Oise). Gand, impr. Eug. Vander Haeghen. LES ANNONCES HORTICOLES ET INDUSTRIELLES (Graines, bulbes, arbustes, outils, matériel, construction de serres, chauffages, engrais | insecticides, ameublements, ete. L'ILLUSTRATION HORTICOLE JOURNAL DES ORCHIDÉES &= LA MEILLEURE ET LA PLUS LARGE PUBLICITÉ A Ces journaux sont vus et lus par tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à l'horticulture | Les annonces paraissant à la fois dans L’ILLUSTRATION HORTICOLE et LE JOURNAL DES ORCHIDÉES, offrent l’avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux pro- ducteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier! et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux: qui s'occupent d’horticulture : LEUR CIRCULATION EST UNIVERSELLE, | | Hæ° ON EST PRIE DE FAIRE PARVENIR LES INSERTIONS | À LA RÉGIE DES ANNONCES DE | < L'Illustration Horticole > et du < Journal des Orchidées > 100, rue Belliard, à BRUXELLES, avant le 8 et le 23 du mois Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l’un de ces journaux. Tout Abonné de L’'Illustration Horticole qui souscrira au J ournal des Orchidées recevra les deux journaux pour le prix de OO francs! par an. — S'adresser au Bureau de ces journaux. — 165 — CHRONIQUE HORTICOLE 15 Juin 1896. La conservation des ruines historiques est généralement l'objet de l'attention des pouvoirs publics. Cependant on ne songe pas toujours à leur garder leur caractère pittoresque, et le soin exagéré de les maintenir dans un certain état de propreté fait oublier parfois que les végétaux spontanés parmi les ruines ajoutent au caractère de celles-ci. Aussi faut-il applaudir aux mesures prises actuellement à Rome par le Ministre de l'Instruction publique à l’effet de rendre aux ruines les myrthes, les lauriers et les lauriers-roses qui en étaient autrefois le complément naturel. Les monuments principaux de l'antique capitale seront également garnis de plantes et de fleurs comme jadis et il sera tenu compte des renseignements fournis par les anciens écrivains romains et par les peintures murales dans le choix des plantes dont il sera fait usage. Le Colysée, le Forum, les palais, tout avait été trop bien nettoyé depuis 1870. * Dédié à M. le Ministre des chemins de fer. — Bien des fois nous avons eu l'occasion d'indiquer les causes de l'insuccès des plantations fruitières le long de nos voies ferrées. Les premiers essais tentés en Belgique ont été mal- heureux et dès lors les plantations en général ont dû être condamnées. Néan- moins voici un argument destiné, d’après nous, à faire réfléchir : en 1894, dit Sempervirens, le nombre des arbres fruitiers plantés le long des voies ferrées en Autriche était déjà de 731,025. Ce qui réussit dans le région du Danube doit aussi pouvoir réussir en Belgique. Un arbre de prix. — Il s’agit d'un bel exemplaire de l'arbre du voyageur qui croît à Madagascar. Le journal Modern Society, cité par le Gardeners’ Chronicle, rapporte que Miss HELEN GouLp, dont les serres sont admirable- ment tenues, a acquis récemment un palmier qu'elle a payé la jolie somme de 175,000 francs (7,000 livres). Le spécimen a plus de dix mètres de hauteur et l'âge en est évalué à environ un siècle. C'est un Ravenala madagascariensis; ce n'est donc pas un palmier, mais un bananier à gigantesques feuilles ayant la forme de celles du Musa Ensete. — 166 — Conserves d'Ananas. — On ne se figure pas l'importance que prend actuellement le commerce des conserves d'ananas. La culture de la plante s’est considérablement étendue dans la Floride depuis que les fruits sont importés en quantité de Cuba. C'est surtout à Baltimore qu'ils sont traités pour la fabrication des conserves. Le nombre des fruits arrivés dans cette ville pendant les quatre dernières années est évalué à près de six millions. Des quantités de fruits expédiés de la Havane arrivent à New-York pendant toute l’année. L'expédition commence vers le milieu de mars et continue en augmentant durant quatre mois. Les fruits arrivent emballés dans des barils et perdent quelquefois la moitié de leur valeur à la suite d’un retard d’un seul jour. Les barils contiennent les uns trente-cinq, les autres quatre-vingt-dix fruits, d'après le volume de ceux-ci et valent, en moyenne, neuf dollars le baril (45 francs). Nouveau Jardin botanique de Berlin. — Le Jardin botanique de l'Université de Berlin, situé rue de Potsdam, sera transféré au domaine de Dahlen, dans une région suburbaine. Son étendue actuelle est de onze hec- tares; le nouveau jardin aura une superficie d'au moins vingt-cinq hectares, c'est à dire celle du pare de Gand, caserne comprise. Le transfert des trente mille plantes, la plupart à transplanter, durera plusieurs années et coûtera cent mille marks. Le fisc estime que les fonds à provenir de la vente d'une partie du terrain de l’ancien jardin sufliront à couvrir les dépenses de l'in- stallation nouvelle, Une partie de celui-ci sera néanmoins conservée comme parc public. Cette manière de voir des Berlinois est entièrement conforme à celle des auteurs du projet de transfert du Jardin botanique de Gand, au- jourd'hui abandonné. Les Hannetons ont été particulièrement abondants cette année sur plusieurs points de la Belgique, d'où la conclusion que ces coléoptères nui- sibles aux cultures seront de nouveau très abondants en 1900. Dans certaines localités du Hainaut, ils sont entrés par masses dans les demeures éclairées le soir. Dans le pays de Waes, c’est également par masses qu'on les a observés. Le hannetonnage ne se fait pas dans notre pays, comme il devrait se faire, et les oiseaux destructeurs de cette engeance sont toujours sans protection efli- cace. Nous aimons à citer l'exemple donné par les écoles gratuites fondées à Beirvelde par Me la comtesse douairière DE KERCHOVE DE DENTERGHEM. D'après les renseignements qui nous sont parvenus, les élèves de l'école de garçons ont pris en une semaine, du 13 au 21 mai, 37,700 hannetons ; les fillettes de l'école EUGÉNIE ont pris la même semaine 15,000 de ses insectes : la chasse a eu lieu en dehors des heures de classe, Il y a donc eu en une — 167 — semaine 52,700 hannetons pris. Le hannetonnage a été continué et au total il y a eu une destruction de 80,000 hannetons, prévenant ainsi, d'après les calculs les plus modérés, une reproduction de plus de cinq millions de larves pour la seule commune de Beirvelde. Importation des plantes en Russie. — Une disposition législative en date du 20 mars dernier autorise l'admission en Russie de toutes les plantes provenant de la Scandinavie, de France, d'Italie, d'Autriche, d'Allemagne, de Belgique, de Hollande, etc. Cette mesure ne fait point cesser les embarras auxquels donne lieu l'expédition des produits horticoles de régions phylloxérées; mais il suflit que les envois soient accompagnés de certificats d'origine consta- tant l'absence des vignes dans les cultures de l'expéditeur. Société néerlandaise d'horticulture et de botanique. — Les plantes suivantes ont été primées aux réunions du 44 mars, du 41 avril et du 9:mai 1896, à Amsterdam : Galanthus robustus et Tulipa violacea, les tulipes flamandes La Pudeur et Notre Dame de Tourcoing, Anemone fulgens millepetala, Galanthus Elhvesi Aidin, Galanthus Ikariae, Fritillaria aurea Bornmulleri, de MM. E. H. KRELAGE et fils, à Haarlem; Galanthus robustus, Tulipa violacea, Arum palaestinum Eggeri, Erythronium Johnsoni, Lache- nalia hybrida Cawston Gem, Lachenalia pendula gigantea, de M. C. G. van TUBERGEN, à Haarlem. Toutes ces plantes sont des nouveautés. Botanique systématique. — Dans notre précédente chronique nous avons annoncé la mort de l'intrépide botaniste voyageur l'abbé DELAVAY. À l'occasion de ce décès le Bulletin de la Société botanique de France rappelle que le père DELAVAY, savoyard et alpiniste de naissance, a parcouru les régions montagneuses les moins accessibles du Yunnan, et le Bulletin insiste sur le nombre considérable d'espèces découvertes par l'infatigable mission- naire. En effet, celui-ci a trouvé plus de cinquante nouvelles espèces de Rho- dodendrons, autant d'espèces de Pedicularis, quarante espèces nouvelles de Gentiana et autant d'espèces de Primula. Si l'on considère que l'herbier du Jardin des plantes de Paris a recu de cet explorateur environ quatre mille espèces et que la moitié de celles-ci sont nouvelles, il est permis de dire que les botanistes qui s'occupent de classification ne sont pas encore à bout de leur tâche, contrairement à l'opinion de quelques-uns qui voudraient prétendre que tout est dit sous ce rapport. Les arbres et la foudre. — Une série d'expériences relatées par le journal Die Natur et faites dans le but de déterminer les essences d'arbres les plus — 168 — sujettes à être frappées par la foudre sont renseignées dans la chronique du Bulletin de la Société centrale forestière du mois de mai dernier. Il résulte de ces expériences que les arbres peuvent être classés en deux catégories : Ceux riches en matières amylacées, tels que le chène, le peuplier, le saule, l'orme, l'érable et le frêne; et ceux riches en matières oléagineuses, tels que le tilleul, le bouleau et le hêtre. Les arbres de la première catégorie sont beaucoup plus sujets aux coups de foudre que ceux de la seconde. Cela explique l'habitude qui existe dans bien des endroits de planter au voisinage des maisons quelques peupliers qui font, en réalité, office de paratonnerres. L'expérience a démontré aussi que le bois mort est meilleur conducteur de la foudre que celui qui contient de la sève. Six années d'observations ont établi que dans une forêt contenant 114 °/, de chênes, 70 °, de hêtres, 13 |, de sapins rouges et 6 ° de pins sylvestres, le chène a été frappé 159 fois, le hètre 21, le sapin rouge 20 et le pin sylvestre 59 fois. * x * Circulation des végétaux en France. — Un arrèté pris par le Ministre de l'Agriculture supprime en France le certificat d'origine pour les expédi- tions de plantes autres que la vigne. En conséquence les produits de l'horticul- ture, légumes, fruits de toute nature, fleurs, quelle que soit leur provenance, plants, arbustes et tous végétaux autres que la vigne, pourront circuler libre- ment dans toute l'étendue du territoire de la France. Il en sera de même des raisins de table et de cuve, sauf le cas où ceux-ci seraient destinés à des arron- dissements non autorisés à recevoir des vignes provenant d'arrondissements phylloxérés. En ce cas, les raisins ne pourront être accompagnés d'aucun débris de vignes. | Fleurs aux hôpitaux. — Nous avons déjà signalé l'existence à Amster- dam d'une Société ayant pour but de fournir des fleurs, des fruits et des livres aux malades des hospices et hôpitaux. Cette institution philanthropique a publié son quatorzième rapport annuel et fait connaître entr’autres que les fleurs ont été fournies en abondance en 1895. La Société adresse derechef un appel chaleureux à ceux qui sont en mesure d'aider à porter ainsi quelque consola- tion aux malheureux réunis dans les asiles de charité. Parmi nos lecteurs il en est certainement un grand nombre qui ne demanderaient pas mieux que d'envoyer des fleurs et des fruits aux hôpitaux, si l'un ou l’autre comité chari- table leur en fournissait l'occasion. Rappelons aussi que dans certaines villes américaines des Sociétés analogues fonctionnent régulièrement et sont même desservies gratis par les chemins de fer et les bateaux à vapeur qui prennent les dons de fleurs aux diverses gares en correspondance avec les centres. * * — 4169 — Poteaux de papier, chapeaux de bois. — Où s'arrêteront les progrès et les inventions de l'industrie? Tandis que chez nous on tente de remplacer les poteaux en bois des lignes télégraphiques par des poteaux en fer, on utilise aux Etats-Unis des poteaux en papier mâché que l'on dit plus résistants et plus tenaces. Ailleurs ce sont les chapeaux de paille qui sont remplacés par des chapeaux tressés en filaments de bois. Le bois est découpé en feuilles ou lanières excessivement minces qu'on soumet à l'action de l'humidité et qui, dans cet état, se tressent très facilement. Cette fabrication donne des chapeaux plus légers à un prix plus minime. Un curieux phénomène a été observé récemment dans le jardin du Docteur May, à Caversham, et relaté dans un récent numéro du Gardeners’ Chronicle. Une variété de vigne, le Muscat Hambourg, avait été greffée sur un sujet de Black Hambourg. Le sarment provenu du greffon avait produit naturellement le Muscat; mais sur le même sujet, à 0"07 sous l'insertion de la greffe, s'était produit un autre sarment présentant aussi le Muscat et non pas le Black Hambourg. Nous avons eu l’occasion de faire connaître, dans le tome XV, de la Flore des Serres et des Jardins, p. 25, un fait absolument semblable. Un Crataegus oxyacantha var. fut greffé par le Docteur RopIGas, sur un Sorbus aucuparia. L'écusson s'était développé, puis desséché, mais à 0%18 plus bas que le point d'insertion, se produisit un bourgeon de Crataegus dont les feuilles se développèrent régulièrement et arrivèrent bientôt à la moitié de leur grandeur normale. Nous avons aussi communiqué le fait au Congrès de botanique à Bruxelles en 1864. * x >» Essence de fleurs d'oranger. — Presque toutes les plantations d'orangers le long de la Riviera sont destinées à fournir des fleurs à la distillation de cette essence. Cannes et ses environs, le golfe Juan, Antibes, Nice et Menton Cultivent plus particulièrement des orangers à fruits amers, parce que leurs fleurs produisent la meilleure essence. Cannes et Le Cannet comptent à eux seuls près de cent soixante mille arbres; au golfe Juan et à Vallauris, il y en a deux cent mille. Ces localités fournissent cinq cent trente mille kilogrammes de fleurs. Antibes, Menton, Nice et Monaco en produisent cent vingt mille. La cueillette commence d'ordinaire à la fin d'avril; chaque arbre, d'après Sempervirens, donne, suivant l’âge, de un à huit kilogr. de fleurs. Une femme habile peut cueillir quinze kilogr. de fleurs par jour. * x » Arbres élevés. — C'est un fait bien connu maintenant que les arbres géants de Californie, les Sequoia, sont dépassés en hauteur par les Eucalyptus — 170 — et que ceux-ci croissent surtout sur les confins de l'Etat de Victoria en Austra- lie, D'après le Practical Engineer, les plus grands exemplaires appartiennent à l'espèce Eucalyptus amygdalina. On en a découvert un n'ayant pas moins de cent cinquante deux mètres de hauteur, mesurant 5"50 de diamètre à 1"30 au dessus de la base. La forêt où croissent ces géants se trouve à 64 kilomètres de Melbourne ; c’est une des curiosités offertes aux voyageurs. Des voitures y conduisent les excursionnistes trois fois par semaine. Plantations d’Oliviers. — D’après le journal The Tribune de New-York, ces plantations acquièrent en Californie un développement considérable. Un seul pépiniériste de Pomona a vendu l'an dernier deux cent mille arbres; un éditeur de Chicago a planté un verger d'Oliviers de quatre cents acres dans le Comté d'Orange; une propriétaire de San Bernardino prépare en ce moment trois cent quarante acres pour y planter des Oliviers. Un vaste arboretum est celui que l'Université de Tacoma est en voie d'établir dans le pare que cette institution possède au sud-ouest de cette ville. L'arboretum occupera une centaine d'hectares de ce parc dont l'étendue est de six cents hectares environ. Le sol y est excellent et le climat des plus heureux. Dix mille jeunes arbres appartenant à deux cent cinquante espèces, les unes indigènes, les autres exotiques, forment actuellement le noyau de cet arbore- tum. Que dirait-on en Belgique si un Jardin botanique devait embrasser non pas une centaine d'hectares, mais seulement une dizaine ? * x x Oranges en Californie. -— Les comtés de Santa Barbara et de Ventura, ceux de Los Angeles et de San Diégo conviennent le mieux à la culture de l'oranger dans cette région privilégiée. La récolte dans le sud commence au mois de février et se poursuit jusqu’en juin. Plus on s'écarte de la saison la plus favorable pour le sud de l'Europe et plus les fruits ont de valeur. D’autres parties de la contrée conviennent mieux aux citronniers, qui ne redoutent pas autant l'humidité de l'atmosphère. Dans les environs de Los Angeles et à Riverside les plantations d'orangers semblent être plus qu'ailleurs à l'abri de la tavelure et des cryptogames. Ce sont les oranges de Riverside qui ont remporté les premiers prix, trois médailles d'or, à l'exposition universelle de la Nouvelle-Orléans. À EM. RODIGAS. 0 æ, — Le O e O 0) O ES + L D) de > ©. [e) O ; } LY RT EE o L4 h De Pannemaeker pinx. { PL. LD chrom. — 171 — Pl, LEX DEUX PRUNES ANGLAISES La planche ci-contre reproduit le portrait de deux prunes anglaises qui ont été publiées dans les Bulletins d’arboriculture, de floriculture et de culture potagère, en 1895. Ce sont les variétés Prince of Wales (Prince de Galles) et Rivers’ Early Transparent Gage (Reine Claude diaphane hâtive de Rivers). La première a comme synonyme Chapman’s Prince of Wales, du nom de CHAPMAN, jardinier marchand de Brendford End, dans le Middlesex, qui l'obtint en 1830, le même, dit le D' ROBERT HoGG, dans son Fruit Manual, p. 718, qui introduisit dans son pays la poire Passe Colmar, un des bons fruits belges obtenus par HARDENPONT. Voici comment le D' HoG& décrit le fruit : « Fruit de grandeur au-dessus de la moyenne, arrondi, presque ovale, marqué d’une ligne de suture distincte. Peau pourpre brillant, couverte d'une épaisse pruine azurée et marquée de quelques points jaunes. Queue courte et forte, insérée dans une cavité peu profonde. Chair jaunâtre, juteuse, douce, d’un parfum piquant et se détachant bien du noyau. » D'après M. BURVENICH qui décrit la variété dans le Bulletin, l'arbre se montre d'une grande vigueur, d’une rusticité parfaite et d’une fertilité sur- prenante. Les pousses sont lisses, vertes, teintées de rouge. Les feuilles sont ovales, arrondies, obtuses, fortement gaufrées. Cette prune peut être classée parmi les fruits de dessert; elle est propre à tout usage culinaire et elle convient fort bien au séchage. Suivant l’auteur anglais, elle mûrit au commen- cement de septembre; chez nous la maturité commence déjà en août. La Prune Rivers Early Transparent Gage où Rivers” Early Apricot, synonyme justifié par la couleur d’abricot de ce bon et beau fruit, a été obtenue et répandue par la célèbre pépinière RIVERS de Sawbridgeworth. Voici la description donnée par le D' RoBERT HoGG, dans son Fruit Manual, p. 722 : « Fruit de grandeur au-dessus de la moyenne, mesurant un pouce et trois quarts de largeur et plus d'un pouce de hauteur; arrondi et aplati, marqué d’une suture très peu profonde. Peau d'un vert jaunâtre quand le fruit est mûr et maculé de rouge sur la face ensoleillée. Queue assez courte et mince, chair jaune verdâtre, ferme, très juteuse, richement parfumée, se détachant fort — 17 — bien du noyau qui est petit et arrondi. Cette délicieuse prune a un parfum égal à celui de la Reine Claude et est aussi grand que la Reine Claude diaphane, dont elle a été obtenue. Il müûrit au commencement d'août. L'arbre est rustique et très fertile. » Cette description n'est pas exactement conforme à la figure qui en est donnée d'après les fruits fournis cependant par M. RIVERS lui-même. Ici la largeur dépasse 0"05 et la hauteur n’est guère moindre, la couleur a bien un reflet verdâtre, mais elle est abricotée avant tout. Le noyau est ovale et nulle- ment rond. On voit sur notre planche que le feuillage a une forme particulière différant complètement avec celui de la prune Prince of Wales. D'après M. PYNAERT, qui a publié la variété dans le Bulletin de 1895, p. 321, cette jolie et excellente variété mürit dix jours avant la Transparent Gage. EM. R. PLANTES NOUVELLES OU RECOMMANDABLES Tagetes patula nana var. Goldrand. — Il y a peu d'années la maison VILMORIN-ANDRIEUX et Cie mit aù commerce une variété de Tagetes sous le nom de La Légion d'honneur. Maintenant Sempervirens annonce une autre variété répandue par la même firme sous le nom de Goldrand. Le port est analogue, trapu et ayant environ 030 de hauteur. La croissance est tellement compacte que les parterres et les bordures semblent être tondus. Les fleurs sont brun foncé velouté et entourées d’une petite bande jaune d’or. Cette nouvelle forme mérite toute recommandation. Rose Reine Marie-Henriette. — La beauté de cette variété est incontestable; elle a, en outre, le mérite de donner une floraison des plus abondantes. L'an passé un exemplaire bien exposé à l'École d’horticulture de l'État à Gand a été le dernier à fleurir parmi cent cinquante variétés de races diverses. Aujourd'hui, 44 mai, le même exemplaire épanouit ses premières fleurs. Cette rose est donc à la fois la première et la dernière de la saison. Anémone des jardins. — Un parterre de ces splendides fleurs n’a cessé d'étaler ses riches coloris depuis le mois de février jusqu'à ce jour au jardin de l'École d’horticulture de l'État à Gand. Le square de la place Van Artevelde, dans la même ville, a vivement attiré l'attention ce printemps par un parterre de ces anémones qui également ont été épanouies durant plusieurs semaines. On a bien tort de négliger cette race d’anémones si florifères et si variées. + RÉ TRS FN Le ME ONE PRE NM RET EURE Re D En 2 NP AU Mono AE SE UT ete ne — 173 — Desmodium penduliflorum. — Le premier octobre dernier, lors de la fête jubilaire de M. H. WITTE, un des visiteurs du Jardin botanique de Leyde remarqua un magnifique exemplaire de Desmodiuwm penduliflorum et trouva la plante si belle qu'il résolut d'appeler sur elle l'attention des lecteurs de Sempervirens et c'est ce qu'il a fait à bon droit. Le Desmodium penduliflorum, qui résiste parfaitement à nos hivers, sans avoir besoin de couverture, se charge chaque année d’une abondance de fleurs, disposées en un bouquet gra- cieux, d'un coloris rouge pourpre, les unes un peu plus foncées que les autres, suivant la place qu'elles occupent. Cette plante fut importée en 1864 du Japon par VON SIEBOLD. Sida rhombifolia. — C'est une petite espèce, à feuillage toujours vert et dont les tiges ne dépassent pas un mètre de hauteur. Ses feuilles sont oblongues, lancéolées, dentées, à base cunéiforme ; elles sont blanchâtres en dessous. En juin, juillet et août, la plante se charge de nombreuses fleurs Fig. 19. — Sida rhombifolia. jaune clair. L'espèce fut introduite du Brésil- vers 1732; mais depuis lors elle a si bien disparu des cultures européennes qu'elle a pu être réintroduite dernièrement comme une nouveauté par la maison DAMMANN, de San Giovanni a Teduccio. Le genre Sida constitue parmi les Malvacées un groupe d'une centaine d'espèces presque toutes originaires des régions chaudes. Plusieurs de ces espèces peuvent être employées en été à l'ornementation des jardins. Tel est le cas pour le Sida rhombifolia dont la figure ci-dessus donne le portrait. La culture n’en présente aucune difficulté; elle peut être faite en pots. Œillet Madame Stepman. — Cette variété a été obtenue de semis, il y a cinq ans, par M. F. STEPMAN-DE MESSEMAEKER, horticulteur, rue des quatre — 174 — Vents, à Bruxelles. Elle appartient à la race des œillets remontants dont le Souvenir de la Malmaison est le type. Cultivée et propagée depuis lors cette variété a répondu pleinement aux espérances de succès que le beau coloris rose saumon de la fleur avait fait naître. Le port en est semblable Fig. 20. — Œillet Madame Stepman. à celui des fleurs dites tiges de fer. La figure ci-dessus que nous devons à l'obligeance de la Deutsche Gürtner-Zeitung donne une idée du port de la fleur et de la forme de celle-ci. Mieux elle est connue et plus la plante est recherchée spécialement pour l'usage de la fleur coupée. Les touffes sont —. 175 — vigoureuses et se forment promptement. La variété donne des fleurs très nom- breuses et comme le Souvenir de la Malmaison se prête fort bien à la culture hivernale. : Astilbe hybrida Lemoinei. — Cette intéressante forme a été obtenue par M. EM. LEMOINE, de Nancy, du croisement de l’Astilbe Thunbergi et de l'Astilbe astilboides floribunda. Le feuillage est très gracieux ; il atteint 0"50 de hauteur, les feuilles sont grandes, larges, ovales, dentées, d'un beau vert gai. Immédiatement au dessus des feuilles s'élèvent des bouquets de fleurs simulant des plumes. Les fleurs sont d'un beau blanc avec des étamines roses. Toute l'inflorescence a une jolie teinte d'un blanc rosé. La plante est inter- médiaire entre les deux ascendants. * LA Thuya orientalis pendula et Thuya orientalis Zuccariniana. — Le Thuya orientalis est universellement connu et répandu dans les cultures pour établir des rideaux de verdure aussi réguliers que touffus. Le Manual of the Coniferae publié en 1881 par M. JAMES VEITCH en mentionne une dizaine de variétés, dont plusieurs à feuillage coloré et deux plus spécialement remar- quables par leur port, ce sont le T'huya (Biota) orientalis Zuccariniana et le Thuya orientalis pendula. Le premier a le port globuleux et le feuillage très compact, d’un vert brillant même durant une partie de l'hiver. On peut le ranger parmi les pygmées; c'en est un des meilleurs. Il convient surtout dans les jardins de peu d'étendue. Le Thuya orientalis pendula se distingue tellement du type qu'il fut consi- déré longtemps comme une espèce, mais c'est bien une variété du Th. orientalis, dont les branches allongées et flexibles n'ont que peu de ramifications et sont garnies de feuilles tubulées, décurrentes, disposées par paires alternes. Gette variété a le défaut de se dégarnir du pied et de prendre dès lors un aspect miséreux. Cependant, plantée isolément, dans un endroit qui lui convient, elle ne manque pas d'élégance. Thymus serpyllum fl. albo. — Parmi les nouveautés renseignées par la Gartenflora, nous remarquons une nouvelle variété de Thymus serpyllum mise au commerce par M. Fr. Huck, d'Erfurt. La plante se reproduit fidèle- ment de graines et elle se recommande par son feuillage et surtout par ses fleurs blanches pour former des lignes dans les parterres où autour de ceux-ci. Em. RK. — 176 — LE JARDIN FRUITIER ET LE POTAGER LÉGUMES DE GRANDE CULTURE (Suite, voir p. 144) Haricots. — Comme l'a fort bien dit M. HENRY DE VILMORIN, dans sa conférence au Congrès agricole de Troyes, les usages de ce légune sont des plus variés suivant les localités et parfois dans la même localité; par suite il faut recourir à de nombreuses variétés distinctes et leur appliquer les procédés de culture dont chacune a besoin. Le nombre des variétés dépasse les trois cents. On peut les classer d'abord en deux grandes séries, celles à tige voluble, qui ont besoin de perches ou de rames, et les variétés naines, qui n’ont guère besoin d'appui. Dans chacune de ces séries, il y a deux groupes suivant que les gousses ou légumes sont ou non munis d'un parchemin. Les haricots dépourvus de la membrane appelée parchemin peuvent être consommés entiè- rement : ce sont les haricots mange tout. Il est assez difficile de faire un choix dans ces diverses séries et dans ce choix il faut encore tenir compte de la façon d’après laquelle le produit sera employé. S'agit-il d'utiliser les cosses avec leurs grains, en haricots verts, ou bien écossés en grains frais, ou bien encore en grains mûrs et secs, enfin, veut-on utiliser le produit en aiguilles, c'est-à-dire utiliser les gousses jeunes avant que le grain n'ait marqué; toutes ces conditions sollicitent des qualités spéciales. Il y a enfin des races plus hâtives les unes que les autres et encore dans ce cas faut-il prendre en considération la précocité et la tardiveté. Le produit du grain sec est le plus important. Il fournit à l'alimentation publique une substance contenant les éléments azotés les plus riches. De plus, la culture du haricot peut-être appelée franchement améliorante : la science a démontré que les légumineuses s’approprient l'azote libre de l'atmosphère. Il en résulte que leur culture est favorable aux terres épuisées. En outre, cette culture ne demande pas beaucoup de main-d'œuvre. Nul n'étant mieux en situation que M. H. DE ViLmoRIN de connaitre par expérience les meilleures variétés à tous les points de vue, nous nous en rap- porterons aux indications qu'il a données dans le travail prérappelé. D'une facon générale, les races à grains blancs sont toujours préférées. Citons le Flageolet blanc, Hâtif d’ Etampes, Haricot de Soissons nain, Haricot nain Bonnemain, Haricot riz nain, Haricot suisse blanc, Haricot sabre nain de Hollande. — AT — Parmi les haricots à grains verdâtres on peut citer : Chevrier, Merveille de France, Bagnolet vert. Beaucoup de personnes n’aiment pas les haricots à grains colorés. Les variétés préférées dans quelques localités sont le Flageolet rouge, le Nain de Chartres, le Nain d'Orléans, le Suisse sang de bœuf, le Suisse rouge et le Haricot turc. Ces dernières variétés abondent comme grains secs à la halle de Paris. Comme haricots à écosser frais on emploie surtout trois variétés : le Fla- geolet blanc et le Soissons nain déjà cités et le Haricot flageolet jaune très productif dont le grain encore frais est presque blanc, plein et très délicat. Pour la production des haricots en aiguilles, le nombre des variétés recom- mandées est tellement grand que dans un seul village aux environs de Paris il y a jusque quinze races diverses justifiant par l'un ou l’autre mérite spécial la préférence du cultivateur. Comme variétés très hâtives dans ce groupe nous citons en premier lieu le Haricot noir de Belgique, puis le Flageolet d'Etampes. Parmi les haricots nains recommandés pour la production en vert, citons : le Bagnolet ou Suisse gris, le Solitaire, le Gloire de Lyon, plus précoce que le Bagnolet; le H. Shah de Perse qui se répand de plus en plus et qui préfère les terres fraîches. La variété la plus estimée parmi les mange tout est le Haricot beurre noir nain. Viennent ensuite le Haricot nain mange tout extra hâtif et finalement le Haricot beurre blanc nain. Les haricots aiment une terre légère, calcaire, assez meuble. Dans les terres argileuses ils doivent être plantés huit ou dix jours plus tard que dans les terres légères sablonneuses. On fait les premiers semis dans les terres légères dès le commencement de mai; dans les terres fortes on y procède après le milieu du mois. On plante en carrés, en lignes ou en touffes alignées. On sème de préférence par un temps sec. On peut continuer le semis jusqu'en juillet. Binages et sarclages en temps opportun. Navets. — Ne perdons pas de vue qu'il s’agit ici de grande culture de légumes et non de culture agricole. La culture maraichère du navet comprend les variétés hâtives en plus grande quantité ainsi que les variétés tardives, les unes et les autres en culture dérobée. Parmi les variétés hâtives nous citons le Blanc de mai, \a Boule de neige, le Jaune de Hollande, le Petit navet de Milan, le Blanc rond de Jersey, et parmi les variétés tardives le Navet Boule d'or, le Navet de Marteau et le Navet rose du Palatinat. Xei encore il convient de se conformer au goût du client et ce serait sottise de vouloir imposer à celui-ci des variétés dont il n'apprécie pas les mérites. La culture du navet ne doit se faire que dans les sols argilo-sablonneux. Le semis de juillet, mème de juin, donne d'excellentes racines. UE — 178 — PETITES NOTES DE CULTURE Centropogon Lucyanus. — Cette gracieuse Campanulacée vivace, aux fleurs tubulaires, d’un rose carminé vif, est une excellente plante à faire fleurir en hiver. On la place dans un pot, à mi-ombre, en un mélange de riche terreau et de terre franche, avec addition de fumier décomposé. Les plantes seront relevées de plein air quand les pousses latérales se sont formées en grand nombre; alors on les rabat pour les rempoter et les placer en serre tempérée où la floraison pourra se produire plusieurs années de suite. Jamesia americana. — Peu de plantes vivaces et rustiques dans n0S régions s'adaptent aussi bien au forçage que le Jamesia americana. Pour cela il suffit de lever les plantes de pleine terre en automne et de les mettre avec leurs pots en serre froide au commencement de janvier. Si la saison est favorable, la plante fleurit de bonne heure en mars, sinon à la fin du mois et même en avril. Que la saison soit sèche ou humide, la plante ne manque pas de fleurir, Son port est quelque peu déjeté, seulement il n’est pas difficile d'y porter remède, dit le Journal of Horticulture, en taillant les rameaux comme on veut. L'inflorescence se produit en larges corymbes latéraux, les fleurs sont du plus beau blanc et persistent tout un temps, même après leur cueillette. Les feuilles sont couvertes d'un duvet soyeux, elles sont comme argentées en dessous. La multiplication se fait de boutures. En plein air, la floraison, qui est très abondante, se produit naturellement en mai et juin. * x x Trois bonnes Fougères. — La première est l'Adiantum cuneatum, la seconde l'Asplenium nidus, la troisième le Polystichum proliferum. — L'Asplenium nidus, avec ses grandes frondes entières mérite une première place parmi les Fougères. Les frondes atteignent plus d’un mètre de longueur ; elles naissent sur une solide tige près de la surface du sol et leur coloris est d’un beau vert. On peut le cultiver en serre froide. Pendant l'hiver la chaleur de la nuit ne peut pas dépasser 8 degrés centigrades. Elle peut aussi être plus élevée. I lui faut en tout temps beaucoup d'humidité et pendant l'été on peut quelquefois l’arroser avec de l’engrais liquide. L'Adiantum cuneatum est plus spécialement employé pour la cueillette des frondes que le jardinier doit produire en abondance pour les décorations florales. Les plantes tenues froidement et un peu sèches donnent une abondance de frondes. Il vaut mieux surfacer lorsque les feuilles ont été enlevées que ee SE ee 7 PE RER NE | RE Per CAT M PES LR V7 À JE et RARE — 419 — rempoter; le rempotage retarde souvent la végétation. Il en est de même de la multiplication par division des souches. Le semis est préférable. Le Polystichum proliferum est d'autant plus beau que la plante est tenue relativement petite. On le multiplie aisément en crochetant les frondes d’une bonne plante contre le sol. Les jeunes pieds se produisent promptement ; elles trouvent la meilleure place dans les serres à vignes. Semis de plantes panachées. — Du moment que la chlorophylle est entièrement débilitée dans la plante naissante, elle ne parvient pas à se recon- stituer. Lorsque les graines produisent des plantes toutes blanches, celles-ci périssent successivement sous l'action de la lumière. C'est pour ce motif que les plantes à panachure marginale résistent le mieux; la partie médiane des limbes suffit alors pour maintenir et propager l’activité vitale. Nous avons, dans le temps, fait des expériences avec des graines du Symphytum asperri- mum dont une belle variété à feuilles panachées a été obtenue par mon père. C’est à peine si 40 °/, des jeunes semis ont résisté à la lumière, malgré tous les soins et malgré l'emploi de verres de diverses couleurs. M. J. SALLIER fils cite dans la Revue Horticole, 1896, p. 42, des faits identiques; ainsi des milliers de graines de Nicotiana colossea variegata ont été semées de toutes façons, elles ont parfaitement germé, mais à peine une plante sur mille a vécu. Il en est de même de l'Impatiens Sultani variegata. D'autres espèces, si elles se reproduisent, donnent des variations de panachure; d’autres reconquièrent complètement leurs matières vertes, leur chlorophylle, avec l'énergie de leur développement primordial. M. SALLIER cile l'Aquilegia panaché de VERVAENE qui se ressème et se reproduit exactement dans les jardins, mais c'est là presque une exception. Nous en dirons autant du Mesembryanthemum cordi- folium. Verveines. — Encore un groupe dont l'origine spécifique ne pourra plus guère être démêlée. A côté de la race des hybrides, il y a les italiennes puis les auriculées. Ces dernières portent un œil blanc au centre de leurs grandes fleurs. Jadis on les multipliait toutes par voie de bouturage, aujourd'hui la préférence est généralement accordée au semis qui produit le plant à la fois le plus vigoureux et le plus florifère. Le semis doit se faire sur couche chaude dès le mois de mars pour être repiqué sur couche, en petits godets ou en pleine terre et pour être mis en place au commencement de mai. On se trouve égale- ment fort bien de semer vers la fin de l'été, en août, septembre en pleine terre, en plein air, sauf à recouvrir le tout d'un bon terreau qu'il faut remuer au mois de mars pour y laisser se produire librement les jeunes semis. LE. — 480 — Anemone apennina. — Un de nos amis, qui voyageait en Italie, en février, nous avait envoyé une petite boîte renfermant un gros bouquet de fleurs bleues, de cette espèce, une des plus gracieuses du genre. Ces jolies fleurs bleues, à pétales étroits, s'étalent en grand nombre au-dessus des feuilles qui sont radicales, deux fois ternatiséquées et à segments incisés. Cette anémone n’est difficile, ni quant à l'emplacement ni quant à la nature du sol. Comme plante printannière il est bon de lui donner une terre légère, telle que du terreau de feuilles, et une exposition en plein soleil, Hyacinthus candicans. — Peu de plantes bulbeuses peuvent rivaliser avec cette belle espèce, surtout quand elle est plantée en groupe parmi d'autres espèces de plantes à feuillage plus ou moins bronzé, comme certains Cannas. Cette jacinthe n'est pas répandue autant qu'elle le mérite. Elle ne demande guère de soins. Plantée dans un sol riche, peu profondément, elle pourra occuper la même place durant une série d'années et fournir une ample floraison chaque été. Puceron lanigère. — C'est encore le moment de rechercher si le terrible ennemi des pommiers ne recommence pas ses déprédations. En cas d’invasion sérieuse, un remède efficace est l'emploi du goudron de gaz en mélange avec de l'argile et de l'eau dans la proportion d'un demi litre de goudron avec un demi litre d'argile réduite en poudre et dix litres d'eau chaude. On obtient ainsi une bouillie assez pâteuse qu'on applique aisément sur la tige et les branches au moyen d'une brosse. Sur les bourgeons atteints on ferait mieux de faire usage d'alcool. L'emploi du pétrole est toujours dangereux. * x x Le sécheresse de l'été dernier a remis en discussion aux États-Unis d'Amérique la question des avantages de l’arrosement sous la sur- face du sol ou ce qu'on appelle là-bas subirrigation. Le Ælorists' Exchange déclare que les expériences faites par le professeur TarT au Michigan Agri- cultural College ont démontré que cet arrosement donné une fois par semaine dans la proportion d’un pouce et demi d’eau (3 centimètres et trois quarts) est généralement suflisant pour n'importe quelle culture dans n'importe quel sol. Le plus souvent même la moitié ou le tiers de cette quantité suflira. Irrigation. R. D'EELEN. RER PRET Te TR RENE 6me Série. |») TOME 3e, 12° Livraison. 30 Juin 1896 ILLUSTRATION HORTIC( Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES 3565 PHANCVEES publié sous le patronage de Hi: EE INDERN DrrecTEuR : LUCIEN LINDEN RÉDACTEURS PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS CH. DE BOSSCHERE Numéro paraissant le 15 du mois Numéro paraissant le 30 du mois (LES PLANTES A L'AIR LIBRE) (LES PLANTES EN SERRES) Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des artieles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Pages Pages Causerie horticole. . AN TE Le LIST A TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE Une nouvelle plante aquatique . . . + « + 187 | pl], 60. Anthurium Mwe du Trieu de Terdonck Les Bertonerila nouveaux . . . .: . : . 188 Did 6-0 HARAS RECU ErX. Les Dieffenbachia ce le CRD dunes Maladies des plante as. . «+ + + 192 | Fig. 21. Bertonerila Mie Lucienne Linden . . 189 L'Odontoglossum crispum augustum 193 » 22. Odontoglossum crispum augustum . . 193 Les meetings horticoles de Gand et de RAGUpi 194 Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s’abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles. PRIX DE L’ABONNEMENT : HE» FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement OUR TOUTE L'UNION POSTALE OSITAIRES POUR LA FRANCE Messieurs Dallemagne et Ci°, horticulteurs à Rambouillet (Seine et Oise). TE — Gand, impr. Eug. Vander Haeghben. LES ANNONCES HORTICOLES INDUSTRIELLES (Graines, bulbes, D He matériel, construction de serres, que engrais, insecticides, ameublements, etc.) TROUVENT DANS LA COMBINAISON DE L'ILLUSTRATION HORTICOLE JOURNAL DES ORCHIDÉES H=° LA MEILLEURE ET LA PLUS LARGE PUBLICITÉ HN | Ces journaux sont vus et lus par fous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à l'horticulture | | Les annonces paraissant à la fois dans L'ILLUSTRATION HORTICOLE et LE JOURNAL DES ORCHIDÉES, offrent l’avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux pro-| ductonrs et aux industriels horticoles pour faire in nil leurs produits. Ces ] Journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture : LEUR CIRCULATION EST. UNIVERSELLE. | => ON EST PRIÉ DE FAIRE PARVENIR LES INSERTIONS À LA RÉGIE DES ANNONCES DE < L'Ilustration Horticole > et du < Journal des Orchidées » 100, rue Belliard, à BRUXELLES, ayant le 8 et le 23 du mois Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. Tout Abonné de L’Illustration Horticole qui souscrira au J ournal| des Orchidées recevra les deux journaux pour le prix de 2@ francs! Par an. — S'adresser au Bureau de ces Journaux. mn. LS CAUSERIE HORTICOLE 30 Juin 1896. Nous n'avons pu, dans notre numéro du 30 mai, donner in extenso la réponse faite par la Société horticole et agricole de l'arrondissement de Huy au gouvernement qui l'avait consultée sur l'opportunité de la création d’une fédération des Sociétés d’horticulture de Belgique. Nous nous décidons aujour- d'hui à donner la parole à la Société hutoise, afin de permettre à nos Lecteurs de prendre connaissance d’un document intéressant, sur lequel nous aurons à revenir dans la suite. « La réalisation de ce projet, malgré son incontestable utilité, ne laissera pas que de rencontrer, bien probablement, des adversaires parmi ceux-là même qu'il doit le plus favoriser; la routine apporte généralement une grande résistance à toutes les tentatives qui ont pour but le progrès. C’est une raison de plus pour que le gouvernement persévère dans un projet qui ne peut manquer de rallier tous les hommes de cœur et d'intelligence. Pour entrer, autant qu'il est en nous, dans la pensée du gouvernement, et répondre à la confiance qu'il a bien voulu nous accorder, nous avons cru devoir faire de sa communication l'objet d'une discussion que nous allons résumer le plus exactement qu'il nous sera possible. L'horticulture, parfaitement libre en Belgique, n’a guère d’autres charges à supporter que le droit de patente et la contribution foncière ; il ne peut donc Suère y avoir, de ce chef, que d'insignifiantes réformes à solliciter du gouver- nement, et l'assemblée des délégués de l'horticulture pourra, par conséquent, se consacrer presque entièrement à l'examen des questions qui intéressent le Commerce horticole et la culture proprement dite. Parmi les points qui nous semblent devoir attirer plus spécialement son attention, nous citerons en Premier lieu, la réforme de la nomenclature, si déplorablement embrouillée que les hommes, même les plus compétents, se trouvent parfois embarrassés : le mal est tellement grave, en ce qui concerne les légumes et surtout l’arbori- Culture fruitière, que plusieurs Sociétés en ont fait spontanément l'objet de leurs travaux et ont ainsi posé d'utiles jalons qui faciliteront beaucoup les travaux ultérieurs. — 182 — Le commerce lance, chaque année, dans la circulation un très grand nombre d'espèces et de variétés nouvelles; toutes sont annoncées avec des éloges que beaucoup d'entre elles sont loin de mériter, puisque la plupart ne se maintiennent guère dans les jardins au-delà du temps qui est nécessaire pour les apprécier à leur juste valeur. Un tel état de choses, en ralentissant le zèle des amateurs, ne peut que nuire au commerce horticole, et ce sera, selon nous, encore une des princi- pales occupations du congrès que celle de faire connaître exactement le mérite des nouveautés mises chaque année dans le commerce. Ces apprécia- tions désintéressées formulées dans les assemblées nombreuses composées d'hommes compétents, deviendraient une précieuse garantie pour les amateurs qui, désormais, pourraient acheter en toute confiance et avec la certitude d'employer utilement leur argent. Les procédés qui conviennent le mieux à la culture des différentes espèces de plantes, sont loin d'être généralement connus, et le congrès horticole pourra rendre encore de grands services sous ce rapport, en montrant clairement, par des discussions approfondies, combien il est de l'intérêt des cultivateurs d'abandonner les errements de la vieille routine pour entrer résolument dans la voie des améliorations rationnelles. Tels sont quelques-uns des points que nous avons cru bien faire de signaler à l'attention du gouvenement : d’autres plus nombreux, sortiront naturelle- ment de la discussion pour alimenter les travaux du congrès. Mais, pour que ces questions puissent être débattues et résolues d’une manière aussi profitable que possible, il importe de rappeler la vie et l'activité dans un certain nombre de sociétés. Plusieurs d'entre elles se sont, en effet, bornées, jusqu’aujourd'hui, à élaborer des programmes et à ouvrir des expositions qui se renouvellent plus où moins fréquemment dans le cours d’une année; c’est là un progrès, nous ne le contestons pas: ce genre d'activité pourrait mème suflire dans les villes qui sont le centre d'un grand commerce horticole; sans cesse alimentées par les nouveautés qu'envoient des différentes parties du monde les botanistes voyageurs, les expositions deviennent alors naturellement le rendez-vous des amateurs et des horticulteurs, et l'occasion d'un grand nombre d'importantes transactions. Mais les villes qui se trouvent dans ce cas sont très rares, et, partout ailleurs, les Sociétés qui n'ont d'autre mobile d'activité que leurs seules expositions, ne sont pas longtemps sans donner des signes d'une vieillesse prématurée. Au bout de quelques années, en effet, la curiosité du public se ralentit, les exposants eux-mèmes, se lassent de leurs couronnes, et la vie se retire peu à peu de ces institutions, qui peuvent longtemps subsister dans cet état, c'est vrai, mais qui n'exercent plus qu'une bien minime influence sur les progrès de l'horticulture. Nous voulons bien — 183 — croire que de telles Sociétés s’empresseront encore de répondre à l'appel du gouvernement et tiendront à honneur d'envoyer des délégués aux assemblées des horticulteurs belges; mais il faut avouer que dans de telles circonstances, de faits et que les discussions auront été des plus approfondies. Si donc, le gouvernement veut que les congrès horticoles qu'il se propose d'établir, exercent une grande et légitime influence, s'il faut qu'il s'efforce d'agir sur les Sociétés dont nous venons de parler, et les engage à entrer dans une voie plus large et à se faire le centre d'un véritable enseignement et d'intéressantes discussions auxquelles elles convieraient tous les praticiens. C'est là le seul moyen de mettre en lumière une foule de faits intéressants qui, sans Cela, resteraient inconnus, et de bien apprécier le véritable état de l'hor- ticulture dans les différentes localités. Et, ici, nous sommes d'autant plus certains de ne pas nous tromper, que nous parlons d'après notre expérience. C'est en effet, à cette manière de procéder que la Société horticole et agricole de l'arrondissement de Huy a dù de ne point s'arrêter dans son développement, et de se rallier des hommes qui, dans le principe, s'en étaient montrés les adversaires systématiques. » « Quant aux moyens que possède le gouvernement d'agir sur les Sociétés, Sans toutefois porter atteinte à leur liberté d'action, il en est un bien simple, que voici : la plupart des Sociétés horticoles ont sollicité et obtenu l'appui pécuniaire du gouvernement; or, quoi de plus légitime que celui qui ouvre Sa bourse, et qui, surtout, l'ouvre gratuitement, ait le droit d'imposer cer- taines conditions et de s'enquérir de l'emploi de son argent, surtout, quand cette exigence n'a d'autre mobile que le bien général? Nous sommes d'avis qu’à de très rares exceptions près, les subsides du gouvernement devraient être réservés pour les seules sociétés qui s'efforcent de répandre la lumière autour d'elles et de pousser au progrès par tous les moyens possibles, et, notamment, Pour l'établissement de conférences régulières et multipliées auxquelles les praticiens finissent toujours par prendre goût quelles que soient d'ailleurs les répugnances qu'ils manifestent dans le principe. Nous croyons de plus, que les subsides accordés aux sociétés, devraient être proportionnés à l'importance de leurs travaux : le gouvernement se renseignerait à cet égard en exigeant des Sociétés subsidiées l'envoi régulier des procès-verbaux détaillés de toutes leurs séances. Cette organisation des Sociétés horticoles nous paraît néces- Saire pour que les séances du congrès portent tout le fruit qu'on est en droit d'en attendre, — 184 — Il entre vraisemblablement dans les vues du gouvernement de compléter son œuvre, en donnant aux travaux du congrès la plus large et la plus com- plète publicité; mais peut-être y aurait-il à faire davantage à cet égard : Ce serait de fonder une publication périodique destinée à reproduire non seulement les séances du congrès, mais encore les travaux de toutes les Sociétés du royaume. A cet effet, chaque Société nommerait et paierait pour rendre un compte détaillé de ses travaux, un rédacteur qui ferait en outre connaitre les nouveautés obtenues dans le ressort de la Société, et traiterait des questions qui intéressent plus spécialement l'horticulture de sa localité. Les frais d'exé- cution matérielle seraient supportés, partie par le gouvernement, partie par les Sociétés et proportionnellement au nombre de leurs membres qui rece- vraient gratuitement la dite publication. Une œuvre semblable, confiée à la rédaction d'un grand nombre d'hommes éclairés et dispersés par tout le royaume, ne manquerait pas d’exciter le plus vif intérêt, tant par le nombre et la variété des questions qui y seraient trai- tées, que parce qu'elle présenterait en tout temps le tableau le plus complet de lhorticulture belge. Tirée à un très grand nombre d'exemplaires, cette publi- cation serait d’un prix minime, relativement à son importance, et coûterait moins aux Sociétés que les journaux que plusieurs d’entre elles publient actuellement. Nous ne prétendons pas que ce projet ne rencontre point d'obstacles et puisse être mis immédiatement à exécution, mais nous croyons qu'il mérite de fixer sérieusement l'attention du gouvernement ; c’est en réunissant toutes les forces dispersées que l’on atteindra plus tôt et plus sûrement le but proposé. » CH. DE BOSSCHERE. Un rival du caoutchouc. — Depuis l'avènement de l'électricité et du Cyclisme, la consommation du caoutchouc augmente tous les jours, au point de faire craindre pour l'avenir. On a trouvé heureusement un autre produit naturel qui remplace avantageusement le caoutchouc : c’est le balata, originaire des forêts de Surinam. Il est aussi élastique que son rival et se laisse travailler parfaitement. L'arbre qui le produit croît en abondance dans toute la Guyane hollandaise. On commence à en exporter aux États-Unis, aux Pays-Bas et en Angleterre. Hydrangea otaxa compacta. _— Nous avons rencontré, dans l’établisse- ment horticole de M. HENRI BOINET, à Abbeville (Somme), un exemplaire de cette précieuse variété avec un bouquet de fleurs mesurant 30 c" de diamètre. _- _ me < his et ” ne L'ILLUSTRATION HORTICOLE PL. LA 9. 10 0 copyright reserved Le 7 6 4 3 5 3. 2 1 0 DU TRIEU DE TERDONCK L. LIND. ANTHURIUM Æ, A. Goossens pinx. PF, De Pannemaeker chrom. — 185 — EL LX ANTHURIOM M DU TRIEU DE TERDONCK 1. uno. Dans ces dernières années, le genre Anthurium a fait l'objet de la prédi- lection d’un grand nombre d'amateurs, dont plusieurs se sont fait connaitre par leur goût éclairé pour ces belles Aroïdées américaines, et dont M. DE LA DEVANSAYE, le distingué président de la Société d’horticulture d'Angers, est un des représentants les plus autorisés. Lors des deux dernières expositions quin- quennales de Gand, le sagace amateur a mis à la disposition de la Société royale d'Agriculture et de Botanique, une médaille d'or de 100 francs, laquelle, sous le nom de Prix de la Devansaye, était allouée au plus bel Anthurium de semis, obtenu par un Belge, amateur ou horticulteur. Disons, entre parenthèses, que cet exemple mériterait d'être suivi par tous les amateurs et même par les horticulteurs de renom; ce serait un moyen eflicace pour relever certains genres de plantes ou pour stimuler le zèle des hybridateurs et des semeurs. A côté des amateurs qui possèdent des collections d’Anthurium, grand est le nombre des horticulteurs réputés pour la valeur de leurs spécimens de belle culture appartenant à ce genre décoratif. Les catalogues et les comptes rendus des expositions contiennent la liste de ceux d’entre eux qui se sont fait une réputation dans la culture des Anthurium. Les Anthurium Rothschildianum (A. Scherzerianum Rothschildianum HorT.), semblent, en ce moment, jouir d’une préférence marquée qui n'étonne d'ailleurs personne. La spathe blanc crémeux tacheté de cramoisi et le spadice jaune sont des éléments de valeur pour composer une variété de choix. Ajoutez-y l'ampleur, la forme, l'ondulation, le rapport entre les dimensions, la texture de la spathe, la floribondité, la vigueur de croissance de la plante et vous arriverez facilement à une série de belles et bonnes variétés. Quant au coloris, il diffère chez les différentes variétés dans des proportions notables, et passe par toutes les nuances imaginables du rouge, Souvent, les deux faces sont parfaitement marbrées, tachetées, ponctuées, zébrées ; il n'est pas rare même de rencontrer des variétés dont la face inférieure de la spathe est mieux dessinée ou marquée que la face supérieure. Le dessin même de ces faces offre une telle diversité qu'il n’est nullement étonnant de rencontrer des spécialistes — 186 — qui se forment des collections composées exclusivement d'Anthurium Roth- schildianum. La variété dont nous reproduisons aujourd'hui le facies, est certes digne de figurer dans une collection de cette nature. Elle se recommande par de nombreuses qualités que le peintre a su mettre en évidence et que chacun saura bien y découvrir. Elle a été obtenue à L'HORTICULTURE INTERNATIONALE et dédiée par son directeur, M. LUCIEN LINDEN, à la charmante femme d'un amateur distingué d'Anthurium, M. DU TRIEU DE TERDONCK, neveu de feu M. DE CANNART D'HAMALE, dont le nom évoque tant de souvenirs d’une époque, glorieuse entre toutes, de l'horticulture nationale. M. pu TRIEU DE TERDONCK possède une belle collection d’Anthurium qui a été primée déjà à plusieurs expositions à côté de ses autres collections remar- quables, notamment ses Orchidées. Nous souhaitons que le nombre d'amateurs du genre Anthurium augmente sans cesse, car peu de plantes procurent autant de satisfaction à ceux qui les cultivent. Non seulement, le genre Anthurium se fait remarquer par ses inflorescences de forme particulière, mais aussi par ses feuilles amples et majestueuses. à La culture peut se résumer comme suit, d'après les excellents conseils que nous trouvons dans le Dictionnaire pratique d'Horticulture par G. NICHOLSON, traduit par S. MoTTET, et qui sont aussi ceux des spécialistes à qui nous avons demandé des renseignements culturaux sur les Anthurium. Un mélange de terre de bruyère fibreuse, de terre franche, de sphagnum, de tessons concassés ou de charbon de bois et de sable de rivière, forme le meilleur compost. La terre de bruyère doit être brisée à la main, en petits morceaux et toute la partie terreuse doit en être séparée, soit en la criblant, soit en la battant légèrement à l'aide d'une baguette ; on y ajoute la moitié de son volume de sphagnum et environ un quart de terre franche fibreuse, puis quelques poignées de tessons fraîchement concassés ou de petits morceaux de charbon de bois et enfin du sable de rivière. Les pots doivent être propres et bien drainés ; on y place les plantes de façon à ce que le collet soit au moins à 5 Où 8 centimètres au-dessus du niveau des bords ; on étend les racines avec soin et on les entremêle de terre, puis on forme une sorte de monticule au-dessus des bords, atteignant le collet de la plante. On les arrose convenablement et on les place dans la serre où on les entretient constamment humides, au moyen d'arrosages et de seringages fréquents. La température sera maintenue entre 16 et 20 degrés ou un peu moins pour les espèces les moins délicates. La multi- plication par le semis demande de la patience; les graines mettent plus d'un an à mürir à partir de l'époque de la fécondation, que l'on doit effectuer artifi- ciellement, et une autre année s'écoule fréquemment avant leur levée. Elles doivent être semées dès leur maturité, en terrines ou en pots bien drainés et — 187 — remplis du mélange précédent, puis légèrement recouvertes; on les place ensuite dans un châssis à multiplication où on maintient une température de 22 à 25 degrés; à défaut de châssis, on les recouvre de cloches. Le point le plus important est de maintenir l'air qui les environne, ainsi que la terre, dans une humidité régulière et constante; dans ces conditions, les graines lèveront certainement en temps voulu. Lorsque les plants sont suffisamment forts pour que l'on puisse les manipuler, on les repique dans de petits pots, dans le même compost; puis on les enferme de nouveau jusqu’à ce qu'ils soient bien repartis: on les endurcit ensuite graduellement. La meilleure époque pour les propager par divisions est le mois de janvier: pour faire cette opération, on dépose soigneusement les touffes et on fait tomber toute la terre qui adhère aux racines, en ayant soin de ne pas les casser ni de les meurtrir. On les sépare ensuite en autant de plantes qu'il y a de pousses ou d'yeux dans là touffe, ou bien on divise simplement celle-ci en trois ou quatre morceaux, selon le nombre de plantes nécessaires ou la force qu'on désire leur conserver. On les traite ensuite comme il est dit plus haut. Tous les Anthurium aiment beaucoup l’eau: ils doivent en conséquence être copieusement arrosés pendant toute l'année, mais naturellement moins en hiver qu'en été. Il n’y a pas d'époque pendant laquelle on puisse les « travailler » avec moins de danger qu’au mois de janvier. Il leur faut en général une chaleur modérée, mais humide. CHARLES DE BOSSCHERE. UNE NOUVELLE PLANTE AQUATIQUE La fameuse nouveauté que les horticulteurs anglais offrent à leur clientèle sous le titre alléchant de « Nouvelle plante aquatique » est l'Æichhornia crassipes major de la famille des Pontédériacées, qui appartient à la flore de l'Amérique australe et de l'Afrique tropicale. Il paraît, d’après les renseignements que nous avons recueillis au sujet de cette plante, que c’est à la fois la plus remarquable, la plus curieuse, la plus jolie que l'on puisse cultiver. Cette culture est aussi amusante que facile. L'Eichhornia crassipes major pousse dans tout récipient contenant de l'eau, soit dans des vases en porcelaine, en terre cuite ou en verre, soit dans les bassins des serres qu’elle orne supérieurement, soit enfin dans un modeste pot à fleur dont on aura bouché le trou. Les feuilles sont particulièrement ornementales, d'un beau vert vif, brillant Comme du vernis; elles se développent à l'extrémité de tiges ou pétioles qui sont de grosses vésicules remplies d'air, — 4188 — La nature, dans sa sage prévoyance, a pourvu ce curieux végétal de ces sortes d'ampoules, afin de lui permettre de flotter à la surface de l'eau, pen- dant que ses racines soyeuses, violacées, s'allongent suivant la profondeur du liquide pour puiser leur nourriture dans le lit de la rivière, ou tout simplement dans la terre tourbeuse placée au fond d’un vase rempli d’eau. Lorsqu'on la placera dans un salon, dans un vase transparent, où elle produit le plus joli effet, il sera préférable de ne pas ajouter de terre, qui ne lui est même pas indispensable, au moins pendant quelque temps. Les fleurs, d'après M. JoHN GREEN, sont portées sur une tige droite et rappellent jusqu'à un certain point, par leur forme et leur disposition, un bouquet de Rhododendrons. Le diamètre de chaque fleur est d'environ deux pouces, la couleur rose lilas pâle à reflets brillants. C'est donc en résumé une plante aussi intéressante que curieuse, qui attire l'attention de tous ceux qui la voient, d’une culture simple et facile, donnant autant et plus de jouissance qu'une rare et curieuse Orchidée. La plante est encore chère; nous la trouvons dans le catalogue de M. BRUANT, de Poitiers, cotée au prix de 3 à 4 francs, suivant la force. é C. HACHE. LES BERTONERILA NOUVEAUX Nous avons précédemment fait ressortir le succès que les Bertonerila nou- veaux de L'HORTICULTURE INTERNATIONALE ont obtenu au Temple Show de Londres. Maintenant que la série de ces mignonnes Mélastomacées est mise au commerce, nous croyons devoir en donner ici même la description. Déjà, dans le numéro du 29 février de cette année, le Bertonerila Madame du Toict a été figuré en une planche chromolithographiée sous le nom de Sonerila Madame Paul du Toict L. LINDEN, nom qui doit faire place au premier, puisqu'il a l'avantage d'indiquer l’origine de cette belle nouveauté. Celle-ci, comme d'ailleurs les autres dont nous avons à nous entretenir à présent, sont le résultat de croisements entre Sonérilles et Bertolonia, comme il est facile de s’en assurer à première vue. Pour la description du B. Madame du Toict, nous nous en rapporterons au texte qui accompagne le portrait; voici celle des cinq autres ravissantes nouveautés qui sont en tous points dignes de l'éloge que nous avons fait de la première. Bertonerila Madame Cahuzac. — Le B. Madame Cahuzac émet des feuilles relativement amples de 020 de longueur sur 0"12 de large; la face — 189 — supérieure est d’un vert émeraude très riche. La nervure médiane et la base des nervures secondaires sont fortement maculées d'argent, le fond vert est en outre parsemé d'une myriade de points blanchâtres d'où partent des poils minuscules donnant à la plante un velouté délicieux. Le revers des feuilles est Fig. 21. — Bertonerila Me Lucienne Linden. vert de mer pâle nuancé de rose; les nervures sont ici d'un rose teinté de lie de vin. La plante forme de ravissantes touffes surmontées de gracieuses fleurs mauve rose pâle. Ce Bertonerila tiendra la première place parmi les plus beaux joyaux de la serre chaude. Bertonerila Madame de Brezetz. — Voici un autre bijou qui aidera — 190 — puissamment aussi à mettre en évidence la jolie série des Bertonérilles nouvelles. Elle est remarquablement belle avec ses feuilles amples vert foncé touchées à profusion d'ilôts d'argent. La page inférieure des feuilles est, comme chez les autres variétés, rose foncé avec le coloris des nervures fortement indiqué. C'est une variété très gracieuse que nous recommandons chaudement aux amateurs de plantes à beau feuillage. Bertonerila Madame de Lansberge. — Variété absolument distincte, sans macule aucune. Les feuilles sont comme si elles étaient découpées dans de la peluche rouge et produisent un effet chatoyant incomparable. La plante a l'air d'être un Cyanophyllum nouveau miniature; elle est superbe et placée au milieu de ses brillantes rivales, elle sera tout particulièrement goûtée des fins connaisseurs qui apprécieront la délicatesse de son coloris et la gracieuseté de son port. Bertonerila M'° Lucienne Linden (fig. 21). — Celle-ci est une délicieuse et fraiche variété. Les feuilles sont d'un vert un peu plus tendre que chez ses congénères et les perles qui les parsèment sont plus mignonnes encore. Malgré cela, et peut-être même à cause de cela, c’est une variété qui peut rivaliser avec les plus belles d’entre elles. C’est un bijou de jeune fille et on ne pouvait mieux la nommer qu’en la dédiant à la charmante fillette ainée du Directeur de L'HORTICULTURE INTERNATIONALE. Bertonerila Madame Treyeran. — Le B. Madame Treyeran pré- sente une forme nouvelle qui mérite une mention particulière. Son port élégant ainsi que la richesse de son coloris et de sa panachure sont d’un aspect très gracieux. Les cils rougeâtres qui recouvrent ses feuilles lui donnent un velouté, un fondu de tons qui manquent aux autres variétés et qui constituent un grand charme de plus; cette pubescence fait admirablement valoir le coloris des feuilles qui sont d'un brun rouge verdâtre. La nervure médiane ainsi que la base des nervures secondaires sont fortement panachées de vert argenté et contrastent admirablement avec les tons chauds et vivants du feuillage. La page inférieure des feuilles est d’un rose lie de vin très sombre nuancé de vert clair dans le milieu. LES DIEFFENBACHIA Les Dieffenbachia Scxorr. appartiennent, comme les Alocasia, les Anthu- rium, les Caladium, les Colocasia, les Pothos, etc., à la grande et remarquable famille des Aroïdées, dont les neuf cents espèces sont dispersées sur toute la surface du globe. Selon BENTHAM et HOOKER, le genre Dieffenbachia ne com- Dion Ji RER Pr ER ER — 4191 — prend qu'une demi-douzaine de vraies espèces, toutes originaires de l'Amérique tropicale. Ce sont de belles plantes de serre chaude à feuillage d’une grande beauté, souvent élégamment panaché. La tige charnue atteint quelquefois de 2 m. à 2 m. 50 de haut. Les Dieffenbachia possèdent un suc âcre et très caustique qui cause des inflammations douloureuses lorsqu'on l’applique sur la peau; il faut en consé- quence éviter de s’en souiller les mains et surtout de mettre aucun fragment de plante dans la bouche. Pour leur culture, il faut s'en rapporter à ce que nous avons dit, ici-même, de celle des Caladium (!). Parmi les nombreuses espèces et variétés cultivées, il y en a quelques-unes qui méritent de figurer dans toutes les collections, notamment le Dieffenbachia meleagris L. LiNp. et RoD., qui à été décrit et figuré dans le volume de 1892 de L'Illustration Horticole. C'est une superbe Aroïdée découverte dans les régions équatoriales de l'Amérique du Sud. Le nom de meleagris lui a été donné pour désigner la panachure qui caractérise plus spécialement les pétioles des feuillés depuis leur base engainante jusque sur leur prolongement dans la feuille même. Cette panachure est disposée en effet comme dans les corolles des Fritillaires à damier. Les macules blanc d'ivoire alternent irrégulièrement avec le coloris vert foncé faisant le fond. La tige est cylindrique et entourée par la partie inférieure engaînante des pétioles. Ceux-ci sont dressés, larges à la base, rétrécis au sommet, gracieusement courbés ainsi que le limbe, Celui-ci est ovale allongé, atténué à la base, longuement acuminé au sommet, épais à bords entiers, à côte médiane saillante en dessous, peu sillonnée au-dessus, à veines secondaires parallèles et transversales ; les feuilles portent éparses sur la page inférieure et sur la page supérieure quelques macules irrégulières de blanc de crème. D. amoena, feuilles vert foncé, marquées de taches blanches et jaunes. Amérique tropicale, 14880. D. Carderi W. Buiz., feuilles oblongues-ovales, d’un friche vert foncé, admirablement maculées. Colombie, 1880. D. imperator HorT., variété du C. lamaculata ; feuilles longues de 40 à 50 ce" sur 15 de large, ovales-lancéolées, d’un vert olivâtre, tacheté, marbré et ponctué de jaune pâle et de blanc. D. Jenmanni Verrcu., feuillage étroit tout zébré de lignes blanches, disposées de chaque côté de la nervure médiane; panachure très brillante et très ornementale. (A suivre.) (1) Voir p. 59 et suiv. — 192 — MALADIES DES PLANTES La Société botanique « Dodonaea » de Gand, qui compte des sections à Anvers, Lierre et Turnhout, publie, conjointement avec le laboratoire phyto- pathologique « Wällie Commelin Scholten » d'Amsterdam, une revue des maladies des plantes, que nous recommandons à la très sérieuse attention de tous ceux qui lisent le flamand. Afin de permettre de juger de la valeur de cette publication et d'être en même temps utile à nos Lecteurs, nous en extrayerons ou résumerons parfois quelques articulets. La revue est rédigée par MM. le D" J, RiTzEMA Bos, de Wageningen, et G. STAES, de l'Université de Gand. La rouille des racines de Cyclamen. — Le prof. SORAUER décrit dans le Zeitschrift für Pflanzenkrankheiten (1895, 1"° livr., p. 18) une nouvelle maladie des racines du Cyclamen. Un horticulteur lui avait envoyé des plantes malades avec l'avis suivant : « Dans ces trois dernières années, je ne réussis plus, malgré toutes mes peines et un traitement soigné, à obtenir de jolies plantes. Les semis montrent déjà, peu de temps après le repiquage, des signes d'affaiblissement et ont un aspect maladif, Un examen minutieux me montra que les racines des semis étaient attaquées de la rouille à la base des tuber- cules. La formation de nouvelles racines ne progressa que lentement dans le courant de l'été et ne se fit nullement à souhait. SORAUER découvrit comme cause de cette maladie un champignon, qui occasionne également chez les Lupins la rouille des racines, notamment le Thielavia basicola Zopr. Il trouva le mycelium de ce champignon dans plu- sieurs échantillons de terreau, mais pas toujours également abondant. Comme remède préventif, SORAUER recommanda d'empoter les plantes dans une terre moins grasse, plus sablonneuse, et de ne pas la fumer. — Pour les plantes qui sont cultivées sur des couches de fumier chaudes, il est recomman- dable d'aérer fortement, d'exposer davantage au soleil et d’arroser moins. — Si un terreau gras renferme beaucoup de filaments de mycelium, il est à conseiller de mélanger les tas de terreau de chaux vive et de les retourner fréquemment, et, lors de l'emploi, d'y ajouter une bonne quantité de sable. I faut éviter, autant que possible, tout ce qui rend les plantes faibles et malades, et, par conséquent, diminue leur force de résistance vis-à-vis du champignon, comme une forte fumure, l’arrosage trop abondant par une température élevée, etc. I résulte d’un post-scription, que l'application des moyens recommandés à arrêté l'extension de la maladie dans les cultures de l'horticulteur cité plus haut. G S. (Tidschrift over Plantenziekten.) — 193 — L'ODONTOGLOSSUM CRISPUM AUGUSTUM Cette fleur merveilleuse a tant fait parler d'elle que nous ne pouvons pas résister au désir d'en conserver le facies dans les colonnes de Z/ Illustration Horticole, qui en a reproduit la description d'après Le Matin. Nous n’éton- nerons personne en annonçant que M. LUCIEN LINDEN l'a fait peindre pour sa galerie de la Lindenia qui en donnera sous peu le portrait; chacun pourra alors se convaincre de la grande valeur de cette célèbre variété, bien que le portrait colorié n'atteint point un degré de ressemblance aussi parfait qu'on Fig. 22. — Odontoglossum crispum augustum. eût pu le souhaiter; souvent, l'artiste exagère les qualités de son modèle: tel n'aura pas été le cas ici, la diaphanéité de la fleur étant impossible à reproduire, L'O. c. augustum s'est trouvée dans une importation qui a déjà produit de très remarquables variétés et dont un grand nombre d'exemplaires n’ont pas encore fleuri; nous pouvons donc nous attendre à voir apparaître d'autres Superbes variétés. Y en aura-t-il une dans le nombre qui surpassera la fleur aux 7875 francs? Mystère. M. — 194 — LES MEETINGS HORTICOLES DE GAND ET DE BRUXELLES Un grand nombre de bonnes plantes ont été présentées au Meeting de juin du Casino, à Gand. Signalons, parmi les plus méritantes : Laelia-Cattleya X Phoebe de M. JULES HYE, un hybride issu de Laelia cinnabarina et du Cattleya Mossiae; les sépales et les pétales sont d'un jaune orangé, coloris très rare dans les Cattleya; la fleur est beaucoup plus grande que celle du Laelia cinnabarina; la gorge et le labelle sont teintés et veinés, lie de vin vif. Le Cattleya Mendeli Duchess of Montrose du même distingué orchido- phile est une variété d’une ampleur de fleur vraiment remarquable; sépales et pétales très larges d’un coloris blanc rosé très délicat, les lobes antérieurs du labelle sont blancs légèrement bordés de pourpre, le lobe antérieur est de couleur très foncée. Le Mültonia vexillaria Hyeana avec son labelle orné à la base d’une forte et brillante tache rouge pourpre, l’'Odontoglossum mulus odoratum avec ses énormes fleurs bien largement maculées, le Cattleya Mossiae Reineckiana blanc pur avec un labelle pointillé de violet, etc., à M. JULES HYE, sont dignes de la grande réputation de l'amateur gantois. M. L. DE SMET-DUVIVIER a trois beaux semis d'Anthurium Scherzerianum : A. S. Künig Albrecht, spathe très grande, très ronde, coloris rouge carminé foncé; — À. $S. nobilis, spathe très grande, très ronde aussi, coloris rouge vif; — À. S. formosum, spathe très grande, large, mais allongée, coloris carmin clair. Le même horticulteur présente aussi un beau Laelia grandis tenebrosa var. reginae, variété bien distincte du type, les sépales et les pétales sont d’un brun très pâle et le labelle a le somptueux coloris du Laelia purpurata. MM. SANDER et Cie exposent un Calamus Alberti et un Calamus Carola qui enlèvent un certificat de mérite, à l'unanimité, Nous avons vu le premier, à la dernière Exposition Internationale de Ledeberg, le second, à la grande Exposition de Dresde; nous avouons ne pas avoir remarqué une différence sensible; aussi voudrions-nous, dans un intérêt scientifique, voir soumettre ces deux Palmiers à l'examen d'un palmographe d'un mérite reconnu. Une belle plante est l’Aroïdée présentée par M. le marquis DE WAVRIN, l'Alocasia Gandavensis (certificat de mérite par acclamation); splendide nouveauté dans le genre de l'A. Sanderiana, mais s’en distinguant surtout par ses nervures, lesquelles, au lieu d’être blanches, sont fortement lavées de rouge pourpre foncé. Le Pteris Wimsetti de M. PYNAERT est une Fougère de commerce de grand — 195 — avenir; son feuillage élégamment dentelé diffère entièrement de celui du Pteris cristata, groupe auquel il appartient. Saluons avec ‘une sincère satisfaction la présentation de beaux spécimens de culture comme ceux de MM. BEDINGHAUS : Leptospermum scoparium et Euphorbia splendens, et le Rhyncospermum jasminoïdes de M. G. DESARGHER. #* x x L'ORCHIDÉENNE peut considérer son 69me Meeting comme un des plus brillants qu'elle ait organisés. Quatre de ses Membres sont à citer pour leurs superbes groupes; ce sont MM. L. LINDEN, MADOUX, D. MASSANGE DE LOUVREX et VAN WAMBEKE. Mieux que par des articles minutieux, la simple vue de leurs belles Orchidées fait saisir toute l'importance et tout le mérite de leurs cultures, l'intelligence du choix fait entre les innombrables variétés qui se disputent la faveur des amateurs et le soin qu'ils prennent de leurs favorites. M. LINDEN compose son lot d’admirables variétés de Cattleya Mossiae, Mendeli et gigas, M. Mapoux présente un choix de ses meilleures fleurs, MM. MASSANGE et VAN WAMBEKE éblouissent le visiteur avec leur contingent de vigoureux Odontoglossum crispum. Parmi les Cattleya de M. LINDEN, ont attiré particulièrement l'attention : C. Mossiae var. alba, C. alba var. Venus, var. Pacha, var. amplissima, C. gigas var. splendens, C. Reineckiana var. exquisita, etc. M. Mapoux a un Laelio-Cattleya Cliva aux divisions lilas pourpré, au labelle d’une grande beauté; un Cattleya Mossiae alba bien blanc; des Odon- toglossum crispum tachetés très méritants, surtout celui qui ressemble aux O. c. Pectersi et Massangeanum; la variété panachée de Cattleya Mossiae; deux Cypripedium Rothschildianum, Yun, à fond blanc, l'autre, à fond jaune ; de jolis Cattleya gigas, ete. Les Odontoglossum crispum de M. MAssaNGE se font remarquer par leurs grandes grappes aux fleurs amples appartenant à d'excellentes variétés, parmi lesquelles nous préférons celles d’un blanc idéal. Ceux de M. VAN WAMBEKE sont aussi beaux ; les blancs, ici encore, se dis- tinguent tout particulièrement; un surtout, dont le labelle est entièrement maculé de brun, sauf sur le bord où un liséré frangé blanc pur encadre à souhait l'énorme macule. La grappe bien fournie de cette magnifique variété produit énormément d'effet. Parmi les autres bonnes Orchidées, il nous faut signaler l'Aerides Fieldingi var. album, de M. FLORENT PAUWELS, es mr er à très longue grappe de fleurs entièrement blanches; l'Acanth Mantini ; à M. LINDEN, une espèce nouvelle fort curieuse dédiée à l'orchidophile français, M. G. MANTIN, — 196 — qui à présidé aux opérations du jury de meeting de juin; le Cochlioda Nôütz- liana de M. MiTEAU avec quatre grandes grappes de ravissantes fleurs; le Cattleya Reineckiana var. vernalis, de M. le comte DE BousIES, variété d'un superbe foncé, le Laelio-Cattleya X Pallas, magnifique hybride entre le C. Doweana et le L. crispa. M. VAN WAMBEKE expose un Masdevallia Harryana var. Hendersoni avec au moins une quarantaine de fleurs, un superbe bouquet! * + La Société centrale d'Horticulture de Nancy ouvrira, du 4 au 7 juillet, une exposition générale des produits de l’horticulture, des produits industriels qui se rattachent à l'horticulture, de plans de jardins et d'ouvrages horticoles. Il ne sera établi aucun concours spécial; le Jury pourra, ainsi, récompenser les lots exposés dans la mesure de leur mérite. La Chambre syndicale des Horticulteurs belges vient de publier une brochure contenant, en langues française et flamande, le procès-verbal de l'assemblée générale du 2 février 1896, le rapport sur les travaux et la situa- tion de la Chambre syndicale dont nous avons commenté quelques passages dans nos Causeries, le rapport sur les Travaux du Bureau de renseignements et du contentieux, le rapport sur les Expositions mensuelles, les statuts de la Chambre syndicale, le règlement du Bureau de renseignements et du conten- tieux, le Tarif douanier américain, le Tarif douanier français, la Convention avec la Compagnie de la Red Star Line, la Liste générale des Membres. Li x x Fleurs pour la garniture des vases. — Les Roses et les Zris hispanica, anglica, sibirica, fournissent de précieux éléments pour la garniture des vases. On emploiera, à cet effet, les Roses seules, toutes d'une même nuance ou de nuances variées, ou bien, on composera des gerbes avec des Roses mélangées d'Iris, ces superbes fleurs héraldiques. Avec un peu d'adresse et de goût, il est possible à chacun de produire des ensembles d'un grand charme; la forme et les nuances de ces fleurs s’y prêtent à merveille. Les Iris conviennent parti- culièrement à la décoration des vases à long col; peu de fleurs produisent un effet aussi artistique, surtout quand elles se trouvent placées dans un salon richement meublé. Nous avons eu, un jour, l’occasion de pouvoir admirer une jolie corbeille en argent garnie de fleurs d'Iris et d'Odontoglossum crispum se détachant sur un fond de vaporeuse verdure d'Asparagus; la composition était riche et gracieuse à la fois, les fleurs se faisant valoir les unes les autres de surprenante façon, CE. D. B. 6e Série. (|) TOME 3e. 13° Livraison. 15 Juillet 1896 LILLUSTRATION HORTICOL Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de J. LINDEN DIRECTEUR : LUCIEN LINDEN RÉDACTEURS PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS CH. DE BOSSCHERE Numéro paraissant le 15 du mois Numéro paraissant le 30 du mois (LES PLANTES À L'AIR LIBRE) (LES PLANTES EN SERRES) Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Pages Pages Chronique horticole ni LE Petites notes de culture . s Tr 20 Plantes nouvelles ou eco ne DÉS He ET RUE TE ET PLANCHE COLORIÉE Le jardin fruitier et le potager. : , . . . 207 PL 61. Kat hybrida . Dos. o 0 Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s’abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles. PRIX DE L’ABONNEMENT : HE» FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE DÉPOSITAIRES POUR LA FRANCE : Messieurs Dallemagne et Ci, horticulteurs à Rambouillet (Seine et Oise). Gand, impr. Eug. Vander Haeghen. LES ANNONCES HORTICOLES ET INDUSTRIELLES (Graines, bulbes, arbustes, outils, matériel, construction de serres, chauffages, engrais, | insecticides, ameublements, etc.] L'ILLUSTRATION HORTICOLE JOURNAL DES ORCHIDÉES “= LA MEILLEURE ET LA PLUS LARGE PUBLICITÉ | Ces journaux sont vus el lus par tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à l'horticulture Les annonces paraissant à la fois dans L'ILLUSTRATION HORTICOLE et LE JOURNAL DES ORCHIDÉES, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux pro- ducteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux f qui s'occupent d’horticulture : LEUR CIRCULATION EST UNIVERSELLE. ._ Hæ> ON EST PRIÉ DE FAIRE PARVENIR LES INSERTIONS À LA REÈGIE DES ANNONCES DE < L'Iustration Horticole > et du «< Journal des Orchidées > 100, rue Belliard, à BRUXELLES, avant le 8 et le 23 du mois Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l’un de ces journaux. Tout Abonné de L’Illustration Horticole qui souscrira au Journal) des Orchidées recevra les deux journaux pour le prix de 2O francs par an. — S'adresser au Bureau de ces Journaux. es. 1975 — CHRONIQUE HORTICOLE 15 Juillet 1896. Contre les ennemis des végétaux. — La Société Agricole allemande a étendu sur l'Allemagne entière un réseau de stations dans le but de fournir à tous les cultivateurs conseils et remèdes contre les ennemis des plantes. Les dégâts annuellement causés à celles-ci par l'influence des cryptogames et des insectes, parasites et autres, donnent lieu partout à des dépréciations des récoltes. L'Allemagne a été partagée dans ce but en douze sections dirigées chacune par des hommes d'une compétence parfaite dans la matière. Le Bouleau nain, petit arbuste qui abonde dans les régions cireumpolaires et qui garnit les pentes des Alpes scandinaves, existait naguère en colonies assez nombreuses dans les Alpes suisses. Quand on lit dans CHRIST (La Flore suisse et ses origines) que les stations les plus riches du Betula nana sont celles du Jura, on ne peut que regretter d'apprendre que la richesse de ces stations est sur le point de finir. M. H. CORREVON signale dans le Bulletin de l'Association pour la protection des plantes, n° 14, p. 34, la rareté croissante du pauvre petit arbuste et lui dédie une de ses plus charmantes poésies : « Enfant du nord, perdu dans nos parages, Tu luttes seul contre l’adversité ; Nul n’a songé, dans les sombres orages, A protéger ta fragile beauté « Ne quitte pas le sol de nos montagnes, Il est chez nous des cœurs qui t'ont D Il est des lieux dans nos vertes a LE Pour abriter tes rameaux amaigris. * Action de la lumière et de l'humidité sur le parfum des fleurs. — D'après une communication de M. EuG. MESNARD dans les Comptes rendus de l'Académie des Sciences, « l'intensité du parfum d’une fleur dépend en fait de l'équilibre maintenu durant chaque heure du jour entre la pression du liquide contenu dans les cellules et qui tend à expulser les parfums déjà formés — 198 — et retenus dans l'épiderme, et l'action de la lumière qui donne lieu, au contraire, à la turgidite des organes. Toute la physiologie des parfums des plantes dépend de cette simple proportion. La rupture de l'équilibre entre l'action de la lumière et de l'humidité fait que les senteurs d'une même plante sont moins intenses dans une région que dans une autre; ainsi dans l'Orient il y a trop de lumière et trop peu d'humidité en proportion; de là provient une diminution de l'intensité des parfums. Thé de roses. — Les fruits de l'églantier et les graines de ces fruits peuvent être employés pour préparer une tisane que certaines personnes préfèrent au thé de Chine. A Berlin, au Reform Restaurant, rue de Leipzig, 4, le thé de roses trouve de nombreux amateurs. Nous indiquons cette adresse, non comme une réclame, mais pour rendre le contrôle possible. * Floraison des Bambous. — [Les Bambusa fleurissent en général en très petit nombre et quand ils fleurissent, les plantes dégénèrent; de plus, on. constate souvent que des pieds d'une même espèce très éloignés les uns des autres fleurissent simultanément. M. Ep. ANDRÉ explique ce fait en admettant que ces divers pieds proviennent du sectionnement d’une plante unique dont les fragments continuent à végéter et à fleurir, chacun à son heure, comme s'ils étaient encore tous attachés au pied-mère. La dégénérescence de certaines variétés fruitières qui se produit simultanément dans des arbres d’un même nom s'explique de la même manière : ces pieds proviennent d'un greffon d'un mème arbre, sinon d'une mème branche, et dépérissent ensemble comme s'ils se trouvaient attachés à l'arbre primitif. On signale en ce moment dans une récente chronique de la Revue Horticole, la floraison du Bambusa Leydekeri. La plante n'émettra plus que des épis, rien que des épis, et la mort s’en suivra fatalement. Herbier mycologique. — Le Conseil du Jardin botanique de New-York vient d'acquérir une partie considérable de la bibliothèque de M. J. B. ELHIS, le célèbre mycologue de Newfield, New Jersey, ainsi que le riche herbier mycologique du savant botaniste. Cet herbier représente le travail de cinquante années consacrées à l'étude des champignons et de mousses de toutes les parties du monde par M. et M Erris. L'herbier comprend au delà de deux cent cinquante volumes contenant des exemplaires secs et plus de cent cin- quante volumes d'une collection générale, le tout complètement catalogué. I y a, en outre, plus de cent boîtes ou flacons avec des champignons charnus. Ce superbe herbier sera placé dans les bâtiments du museum qui sera élevé — 199 — dans Bronx Park, Cette construction sera à l'abri du feu. Le nouveau Jardin botanique deviendra, de la sorte, comme le dit Garden and Korest, un centre d'études d'une très grande importance pour les myCologues. * “ Mauvais goût. — Depuis quelque temps on peut remarquer aux fenêtres de beaucoup de maisons de petits palmiers, des Araucaria, des Cliveia, accoutrés d'une facon malheureuse avec des rubans de couleurs. Notre confrère le Gardeners’ Chronicle a raison de faire une sortie contre cette mode, laide et ridicule. Elle ne se développe pas seulement à Paris, qui aurait pu en garder le monopole, mais il paraît qu'elle gagne aussi du terrain en Amérique. Espérons que cette mode sera fugitive comme toutes les modes. * * * Exposition. — Les sociétés fédérées de Louvain : la Société Royale d'Agriculture et de Botanique, les Jeunes Jardiniers, la Section Apicole et le Comice Agricole de Louvain, tiendront du 6 au 8 septembre prochain, une exposition d'horticulture, de culture maraichère, d'apiculture, de pomologie et d'agriculture. La partie horticole comprend une série de concours appelant les plantes nouvelles, des collections générales de plantes de culture et de floraison, des fougères, palmiers, orchidées, broméliacées, des plantes bul- beuses, sous-frutescentes et herbacées, des plantes d'appartement, des fleurs cueillies, bouquets, etc. Pour les renseignements et le programme, on peut s’adresser à M. ARN. AELBRECHT, secrétaire de la Société Royale d'Agri- culture et de Botanique, à Louvain. Biltmore. — C'est le nom du domaine créé par M. GEORGE W. VANDERBILT dont nous avons déjà dit un mot dans L’lustration. I est établi au milieu des forêts dans les chaînes élevées des Blue Ridges qui font partie de la région occidentale de la Caroline du Nord. C'est probablement la plus grande propriété connue. La création en a commencé il y a quatre ou cinq ans. Lorsque le terrain fut acquis, il s'est agi de le transformer en un parc grandiose dans lequel l'architecte M. FREDERICK LAW OLMSTEDT, le même qui créa le parc central de New-York et les incomparables jardins de. l'exposition universelle de Chicago, put donner libre cours à son talent d'architecte paysagiste. La demeure seigneuriale ou mieux le palais de M. VANDERBILT n'a pas son égal en Amérique. Il est bon de mentionner avec la Gartenflora à laquelle nous empruntons ces détails, que les architectes ont pu suivre à leur gré leurs inspirations. L'étendue du domaine est de trente mille acres. Le pare qui s'étend autour de la résidence témoigne d'un goût exquis et les parterres, admirablement formés, réjouissent l'œil de toutes parts. Les jardins et les de M pépinières ont une superficie de soixante-quinze acres environ. La Caroline du Nord est admirablement faite pour donner un grand eësor à toutes les richesses arborescentes et florales des climats les plus heureux. L'’arboretum déjà mentionné dans nos colonnes sera un des plus beaux monuments que la fortune ait jamais pu élever à la science. La propriété de Biltmore aura coûté la somme globale de cent vingt-cinq millions de francs. * Épanouissement brusque des fleurs d'Oenothera. — Les botanistes savent que les fleurs de l’'Oenothera suaveolens épanouissent brusquement leur corolle et que les sépales se réfléchissent de même. M. E. ROZE a recherché la cause de ce phénomène. D'après lui, l'ouverture soudaine des boutons est due à une cause externe, notamment à l'humidité qui, à l'état liquide ou sous forme de vapeur, agit vers la soirée avec une force proportionnée à la somme de chaleur que la plante a reçue dans la journée. La turgescence des tissus des fleurs est amenée par la chaleur du jour suivie par l'humidité de l'atmosphère dans la soirée. Châtaignier à Dauphin. — Dauphin est une petite ville de Pennsylvanie dont les environs sont des plus pittoresques. La ville est assise sur la rivière Susquehanna. Entre la rivière et la montagne, un courant, le Stony Creek, se précipite à travers la ville. Un des grands attraits pour le visiteur est une petite ferme abandonnée, située sur un des ressauts de la montagne et surplom- bant la rivière, à cinq minutes de la gare et à une dizaine de minutes de la ville. Là se trouve le grand châtaignier ayant deux mètres de diamètre et un aspect d’une majesté sans égale, et bien que la foudre ait brisé une de ses grosses branches, il n'y a pas dans le voisinage d'arbre qui produise plus d'effet sur le voyageur. Garden and Forest lui consacre une figure d'une page entière dans son numéro du 18 mars 1896. Beaux Arbres. — En visitant récemment le domaine que M. le marquis DE WAYRIN possède à Ronsele, petite commune située à une quinzaine de kilomètres de Gand, nous avons observé une série d'arbres remarquables par leur développement et leur réelle beauté. Nous avons noté les suivants : un platane ayant 3 mètres de circonférence, à un mètre au-dessus du sol; un Robinia pséudo-Acacia dont le tronc mesure 370; un Larix europaea de 3 mètres; un Epicea dont le tronc mesure 4 mètres de circonférence et dont la hauteur est de 29m55; enfin, un Tilia argentea, ayant également 4 mètres de tour, à un mètre de hauteur, et dont la frondaison a un diamètre de 23 mètres. ÉM. RoDIGAS. à lu de PR PR PTE RE CS RE EN INI SE ET ps, MS es TARN RP Re Ce Ur 10 9 copyright reserved 7 ) 2 © 4 ; 0 8 SES —— FRS FRS 5 | L n ) IL LUSTRATION HORTICOLE De Bosschere pinx. AQUILEGIA E ‘e _n YBRIDA Joie Lis PT Er J: > De Pannemaeker chroni. — 201 — PL. LXI AQUILEGIA HYBRIDA La planche qui accompagne le présent numéro de Z/ Illustration Horticole représente des formes fort jolies d’Aquilegia, obtenues de semis au parc royal de Laeken. En réalité, ce sont bien plus des productions hybrides que de simples variations. En effet, la fleur inférieure, qui rappelle l'Aquilegia glan- dulosa DE C., connu par ses fleurs bleues et jaunes, ayant les segments péta- loïdes plus courts que les sépales et les éperons recourbés, se trouve transformée en grande partie dans la fleur montrée à gauche, avec les limbes des pétales beaucoup plus allongés et colorés de jaune paille, tandis que les sépales ont pâli. Les deux fleurs de droite, par contre, rappellent, l'inférieure surtout, l'ancien Aquilegia canadensis LiINN. avec ses fleurs rouges intérieurement safranées et dont les segments foliaires, négligées dans la partie coloriée, sont représentés sur le petit dessin noir comme profondément incisés. La fleur supérieure, avec ses éperons pâlis et les limbes des pétales un peu jaunâtres, ne semble être qu'une forme de la précédente. A ce propos, nous rappellerons les croisements faits naguère au moyen de divers Aquilegia par M. le Docteur RoprGas, dans son jardin de Saint-Trond, et qui lui avaient fourni la quasi certitude que beaucoup de variétés jardinières de plantes plus ou moins populaires étaient le résultat non pas d'une fécon- dation croisée entre des fleurs d'une même espèce, mais bien d'un croisement hybride entre deux espèces plus ou moins éloignées. Presque toujours les individus provenant d'une telle origine conservent, d'une manière plus ou moins nette, certains caractères des deux ascendants. M. J. DouGLas a fait une observation importante dans laquelle il s’agit également du croisement opéré entre des espèces d'Aquilegia. Il rappelle dans le Gardeners’ Chronicle du 23 mai 1896 que, ily a une vingtaine d'années, il avait croisé l'Aquilegia californica avec A. chrysantha et Y Aquilegia coerulea avec le même À. chrysantha. Les résultats furent exposés à Regent's Park avec l'indication de leur origine; ces fleurs étaient intermédiaires entre les deux parents et produisirent une véritable sensation. On cueillit successive- ment des graines sur ces produits hybrides et ces graines ont donné, d'anné e en — 208. — année, des combinaisons très remarquables de beaux coloris. M. F. DouGLASs partagea de ces graines avec MM. VEITCH, de Chelsea, qui ont produit par voie de sélection une race des plus variées. Seulement, lorsqu'on n'opère pas de fécon- dation artificielle, il ne se produit aucun changement et peut-être peu d'ama- teurs qui cultivent les Aquilegia hybrides savent quelque chose quant à l’origine de ceux-ci. Certains semis ne conservent aucune trace de leurs ascendants et sont à fleurs absolument blanches. D'où l'observation à laquelle nous faisons allusion plus haut, c’est que la variation se produit bien plus chez des plantes d'origine hybride et plus encore lorsque le croisement est fait entre une espèce d'un côté et une variété jardinière du même genre de l’autre côté. Alors l'ébran- lement entre les caractères floraux commencés déjà d'une part, s'accentue de plus en plus dans la combinaison des couleurs des fleurs. ÉM. RoDIGAs. PLANTES NOUVELLES OU RECOMMANDABLES Primula floribunda var. grandiflora. — A la séance du 13 février 1896 de la Société nationale d'Horticulture de France, le Primula floribunda a été exposé en fleurs coupées par M. J. SALLIER, qui signale l'espèce comme fleurissant constamment. La Gartenflora du 1% mars figure la variété grandiflora, décrite par M. F. Pax, directeur du Jardin botanique de Breslau. Les fleurs constituent un corymbe de 0"20 de hauteur. Les verticilles sont espacés et comptent chacun une série de fleurs d'un jaune d'or. Le type Primula floribunda est indigène dans les montagnes de l'Yemen, de Sinaï et de l'Himalaya occidental. Il abonde depuis Kumaon jusqu'à Kashmir, à des altitudes de mille à deux mille mètres. C'est une plante bisannuelle qu'on multiplie aisément de semis. Mûre américaine Lucretia. — Tandis que les fruits des ronces ne sont estimés en Europe que par les petits campagnards et que la ronce elle-même est considérée chez nous comme une mauvaise herbe, les Américains en ont obtenu par la culture une série de variétés dont quelques-unes réellement remarquables; elles finiront par trouver aussi leur voie dans nos jardins. La Wiener Ilustrirte Gartenzeitung donne la figure de la variété Lucretix, une des nouveautés américaines répandues par MM. None et HOoEPKER, d'Ahrens- burg près de Hambourg. Le fruit est très grand, mesurant jusque 0"04 de long sur 0"02 de largeur; il est fort doux, d'un goût excellent et mürit en succession. * Fr» RARE 2 on En SSI = VE NE D EN A NS ant RES NET OR UReER NT UP RARE UE ILE LÉ SNA rt PRE — 203 — Primula capitata. — Cette jolie primevère fut trouvée par Sir J. D. HOOKER dans le Sikkim-Himalaya, à une altitude de près de 4000 mètres. Quoique la plante soit vivace dans sa patrie, elle n'est guère que bisannuelle chez nous. Elle atteint 0"30 de haut et donne des tiges florales, portant comme des capitules de fleurs rappelant les inflorescences d'un Allium. Les fleurs sont sessiles et d'un beau pourpre foncé. Rhododendron mucronulatum. — Des graines de cette espèce, à moins qu'elle ne soit une forme du Rhododendron dahuricum, furent envoyées en 1883 à l'Arnold Arboretum par le D' BRETSCHNEIDER, alors médecin attaché à l'ambassade de Russie, à Pekin. Ces graines avaient été récoltées sur les montagnes, non loin de la capitale de la Chine. C'est un arbuste à feuilles caduques, atteignant deux mètres de hauteur. Les feuilles, qui se développent après la fanaison des fleurs, sont oblongues, rétrécies aux deux bouts, mucronées au sommet et finement dentées, vert foncé au dessus, vert pale et pubescentes en dessous, devenant écarlate-brillant en automne avant leur chute. Les fleurs sont campanulées et d'un beau coloris rose avec les lobes de la corolle largement arrondis. Dans l'Arnold Arboretum et dans d'autres jardins du Massachusetts, ces fleurs étaient épanouies avant tous les autres Rhododendrons. D'après notre confrère Garden and Forest, le Rhododendron mucronulatum habite le sud-est de la Sibérie, la Mandchourie russe et le nord de la Chine. Sa rusticité pour nos régions est donc hors de doute. Lilium elegans. — Nous avons reçu de la firme horticole E. H. KRELAGE et fils, de Haarlem, des échantillons de fleurs de deux variétés de cette espèce que nous aimons à signaler, bien qu'il ne s'agisse pas de nouveautés. Le groupe des Lilium elegans où L. Thunbergianum, est un des plus beaux du genre. Les variétés dont nous avons les fleurs sous les yeux, sont les L. elegans citrinum (vrai) et le L. elegans venustum macranthum. La première se distingue par son beau coloris jaune citron; la seconde par sa nuance orangé foncé : toutes deux croissent avec vigueur et fleurissent abondamment : la dernière s'élève plus haut. Pour plusieurs de nos lecteurs, ce seront des nouveautés. Primevères bleues. — Nous connaissons depuis toujours des variétés de Primula veris à fleurs pleines, de coloris variés, rouge, rose, blanc, jaune pâle ou paille et bleu, mais d'un bleu fort pâle. M. G. F. WILSON, le célèbre amateur de Weybridge, a obtenu naguère par voie de semis une série de variétés à fleurs simples dans lesquelles le coloris bleu s'était fortement accentué. Récemment MM. Verrcu et fils, qui sont devenus les possesseurs — 204 — de ces belles obtentions de M. G. F. WILSON, ont montré à l'exposition de la Société nationale d'horticulture de France quelques-unes des plus belles variétés et celles-ci ont vivement intéressé les amateurs de fleurs printanières. Dahlia-Cactus. — La mode est décidément aux variétés des Dahlia à fleurs de Cactus. Ces fleurs sont richement colorées et de forme si gracieuse qu'on peut dire qu'elles répondent parfaitement aux règles de l'esthétique florale. Leur régularité seule pourrait être trouvée excessive, mais leur grâce naturelle et leur port élégant leur ont ouvert une place dans presque toutes les compositions florales, mêmes les plus artistiques. Les unes sont à fleurs simples, les autres sont pleines et ces dernières semblent avoir pris pour elles la place délaissée par les variétés doubles du Dahlia variabilis. M. S. MOTTET consacre à cette race de Dahlia un article récent de la Revue Horticole et il énumère une série de variétés remarquables parmi les fleurs qui ont été présentées à l'exposition automnale de la Société nationale d'horticulture de France. Citons-en quelques-unes : André Charmel, rouge brique strié brun; Augusta Weber, jaune d'or; Beauté lyonnaise, blanc lavé groseille, à pointe blanche; Esmeralda, blanc nuancé rose violacé; Zmpératrice des Indes, cramoisi foncé ombré marron; Roi des Cactus, ponceau velouté rayé de jaune; Madame Barry, violet clair: Minos, marron noir velouté; Gartendirector Sibert, nankin nuancé rouge capucine ; Oban, nankin et mauve; Perle de la Tête d’or, blanc pur. Cytisus X Kewensis. — Ce nouvel hybride a été obtenu aux jardins royaux de Kew, il y a quatre ou cinq ans, par le croisement du Cytisus Ardoini avec le C. alba. Cette année la plante a si bien fleuri et ses caractères se sont montrés si distincts que M. W.-J. DEAN a cru devoir la décrire dans le Gar- deners’ Chronicle. Le port est comme rampant et dès le commencement de mai elle porte de longs bouquets de fleurs très serrées. Les feuilles sont trifoliées et couvertes d’une courte pubescence ainsi que les pétioles et le jeune bois. Les fleurs blanc de crème sont odorantes, grandes. Le port est celui du C. Ardoini, tandis que le bois rappelle celui du C. albus. La couleur des fleurs est intermédiaire entre les deux parents et elle ressemble beaucoup à celle du C. praecox, un autre hybride dont la beauté est très appréciée, Le C. x Ke- wensis sera une bonne acquisition pour les enrochements. Sous ce rapport, il vaudra le Cytisus Ardoïini, une rare espèce qui fut découverte en 1847 dans les montagnes près de Menton et vingt ans plus tard sur la cime d'Ours égale- ment non loin de Menton. Cette année le C. Ardoini a fourni une belle floraison dans le rockwork de Kew. LE ne ES AO SOON Er SR ER A RE ET UT de IPS RSA E Adonis amurensis. — Un ouvrage japonais ayant pour titre Fuko Juso Shin Dsu renferme vingt et une planches coloriées représentant autant de magnifiques variétés de cette espèce qui, depuis de longues années, occupent une place au premier rang parmi les plantes des jardins de l'Orient. Parmi ces variétés les unes sont à fleurs simples, les autres à fleurs doubles, les unes jaunes ou jaune-verdâtre, d'autres orangé ou d’un rouge brillant. L'une d'elles, à fleurs jaunes, a fleuri en février dernier dans le rockwork des jardins royaux de Kew, probablement pour la première fois en Europe. Les feuilles sont finement découpées comme celles d'une carotte; les fleurs rappellent celles de l'Adonis vernalis et le port celui de l'Adonis pyrenaica. Les variétés signalées sont inconnues en Europe et il serait intéressant de les recevoir du Japon. * * *« Galanthus Elwesi var. Fr. Fell. — On ne saurait, nous dit Garden and Forest, dire assez de bien de cette sorte de perce-neige qui occupe le pre- mier rang de l'espèce. A la fin de l'hiver dernier, des milliers de fleurs de ce Galanthus émaillaient les pelouses des jardins de Kew. Il est si facile de se la procurer chez les marchands de bulbes et de la planter parmi les herbes où elle donnera pendant plus d'un mois une profusion de magnifiques fleurs. Rhododendron rhombicum. — Cette espèce est indigène dans les forêts montueuses de l'ile de Nippon (Japon). Elle a le mérite de résister aux hivers les plus rigoureux, bien que les jeunes exemplaires requièrent un abri soigné pour l'hivernage. Elle a cet autre mérite d'être la première à fleurir dans la section à feuilles caduques de plein air. De plus, le coloris brillant et distingué de ses fleurs, d'un pourpre rosé vif avec une teinte prononcée de bleuâtre, diffère de celui de toutes les autres espèces. Elle est connue encore sous le nom d'Azalea rhombica. Le Gardeners’ Chronicle du 9 mai dernier signale un exemplaire de plus d'un mètre de hauteur ayant fleuri ce printemps à Kew. * Nertera depressa. — Cette jolie petite plante, qu'on a décorée avec raison du nom de plante à corail, n’est pas une nouveauté, mais ses nombreux petits fruits rouge orangé, qui recouvrent presque entièrement le feuillage vert gai couché contre le sol, en font une véritable joyau. La plante a, en outre, le mérite d'exiger fort peu de chose pour prospérer. Elle se multiplie par la séparation des touffes, se plait à l'ombre et à l'humidité, et peut être tenue en appartement ou en plein air en été. Pour l'hivernage il lui suffit d'un abri dans une serre tempérée ou dans une bâche chauffée. Elle a été vivement recom- mandée pour les parterres en broderie. * x * — 206 — Senecio macrophyllus. — La Revue Horticole du 1° mars 1896 donne une figure de cette belle espèce de Senecio qui est originaire de l'Orient et assez fréquente dans les vallées du Don et du Terek. M. ÉD. ANDRÉ l’a observée en 1869 dans les provinces russes de Podolie et d'Ukraine. Il dit que dans les grands pares, sur les pelouses, de fortes touffes de Senecio macrophyllus prennent un aspect éminemment décoratif. La plante est vivace et atteint jusqu'à deux mètres de hauteur. L'inflorescence est disposée en un corymbe lâche, les fleurs sont nombreuses, jaunes, et s'épanouissent de juillet en septembre. Le feuillage lisse, vert foncé, vigoureusement denté, se produit avec beaucoup de régularité. La plante se multiplie par la séparation des touffes. à Cephalotaxus Fortunei. — Cet arbrisseau est réellement beau au premier printemps quand la teinte jaune produite par l'abondance des fleurs mâles s'étend sur le coloris vert sombre du feuillage. Il est beau encore lorsque ses fruits, qui se produisent parfois en quantités, couvrent les branches comme de belles prunes. L'an dernier on a pu voir ainsi les branches entièrement fléchies sous le poids de ses fruits. Get arbuste mériterait une meilleure place à cause de son caractère ornemental et de sa croissance compacte. Begonia fimbrié Duchess of Fife. — Au Temple Show de la Société royale d'horticulture de Londres, MM. J. LaIN& et fils montrèrent une variété de Begonia tubéreux dans laquelle les segments floraux étaient dentés, les dents ayant un coloris rose carminé pâle, tandis que le reste de la fleur était d'une nuance rose plus pâle. Cette disposition des pétales et des sépales donne à la fleur un aspect particulier. * Magnolia Kobus. -— Cette espèce est considérée comme la plus rustique; elle fleurit sur des semis de deux à trois mètres de hauteur. La floraison n'est pas abondante pendant la première jeunesse. Elle fleurit en même temps que le M. conspicua et trois ou quatre jours avant le M. Soulangeana. Les fleurs sont d'un blanc pur, plus petites et plus blanches que celles du 7. conspicua; plus grandes que celles du M. stellata. Nos confrères anglais la tiennent comme un excellent sujet pour recevoir les greffes de M. stellata. C'est une espèce japonaise qui atteint une grande hauteur au Japon, elle sera certaine- ment une acquisition aussi précieuse que le Magnolia Yulan de Chine. ÉM. R. — 207 — LE JARDIN FRUITIER ET LE POTAGER LÉGUMES DE GRANDE CULTURE (Suite, voir p. 176) Oignons. — C'est un des rares produits de la culture en grand en Belgique. C'est surtout aux environs d'Alost que l'oignon est produit sur une large échelle. L’oignon pour la réserve d'hiver arrive sur le marché à Paris, d'Italie, de la Basse-Autriche et même de Russie. D'après des documents récents, l'Angleterre a payé pour l'importation d'oignons, pendant les neuf premiers mois de 1895, la somme considérable de 12,500,000 francs. La grande culture de l'oignon, qui est récolté à l'automne pour la consommation d'hiver, est des plus simples. I1 lui faut un sol assez léger soit un peu argileux, soit sablon- neux, amélioré par des cultures successives. IL est retourné à la bèche avant l'hiver et fumé avec de l’engrais d'étable à demi consommé. Une quinzaine de jours avant le semis du printemps, on le retourne encore une fois superficielle- ment à la bèche. On sème au commencement de mars, en lignes séparées de 025 de manière à ce que les oignons se trouvent à 0"10 sur la ligne. On recouvre les graines d'un peu de terreau répandu à la main. L'expérience a démontré que des débris d'argile et de chaux mêlés avec du fumier de mouton ou de purin et mis en tas pendant quelques mois peuvent être employés avec le meilleur succès. Le fumier de volailles donne aussi un bon résultat. Le premier travail sera l'éclaircissage nécessaire pour que les bulbes destinés au produit sec puissent prendre leur développement. Les plants enlevés, s'ils ont à peu près la grosseur d'une plume d'oie, ne sont pas perdus; M. DE VILMORIN conseille de les étaler sous un hangar, à l'ombre, ou même de les laisser sur le champ, en retournant les tas de temps en temps. La plupart tourneront et formeront des bulbes de la grosseur d'une bille qui peuvent s'employer pour les conserves au vinaigre. Les oignons sont ensuite sarclés, binés, desherbés et arrosés au besoin, comme d’autres cultures. Il est inutile de casser les feuilles, comme quelques- uns le recommandent, bien que cette opération arrête la croissance et hâte la maturation. On relève les bulbes dès que les feuilles sont fanées et on les laisse sur place pendant quelques jours pour les laisser se ressuyer ; on les porte au grenier où ils sont mis par couches peu épaisses. La variété la plus recommandable pour la production en grand est l Oignon banc rond dur de Hollande : puis vient l'Oignon jaune paille des Vertus et — 208 — ensuite l'Oignon de Danvers. Sur certains marchés on préfère les oignons rouges et même l'Oignon rosé de Bonne garde. Aux environs de Paris on évalue à deux mille francs par hectare le rapport d'une bonne culture d'oignons, tous frais défalqués. Pissenlit. — Jusques il y a peu d'années on se bornait à présenter au marché les pissenlits récoltés dans les champs et les prés où ils poussent à l’état sau- vage; ils constituent une sorte de salade dont on dit beaucoup de bien surtout lorsqu'on a recours au Pissenlit amélioré, à rosette pleine et atteignant, dans des cultures bien faites, un développement considérable. M. DE VILMORIN, dans sa conférence sur les légumes de grande culture, recommande aussi deux autres variétés, l'une à larges feuilles et l'autre à feuilles frisées rappelant assez bien les chicorées frisées et aussi bonnes que ces dernières. Voici Com- ment en parle l’auteur précité : « Depuis quelques années, les cultivateurs de St Denis, Pierrefitte et lieux … « circonvoisins, ont commencé à cultiver les pissenlits dans leurs champs, et cette culture est une de celles qui méritent d'être propagées. Elle demande peu de frais et de soins et le rendement en est assez important. On sème en terre bien préparée et en sillons séparés de 0"30 à 040. A la fin de l'été, le sol est couvert, et les plantes forment de fortes touffes que l’on butte avant que la gelée durcisse la terre. Tout ce travail peut se faire à la charrue. Dès le courant et la fin de l'hiver, et au premier printemps, les pissenlits ainsi blanchis fournissent une salade excellente, comparable à tous les points de vue aux chicorées frisées. Puis, ce légume est excellent et très digne d'être plus généralement employé. » Ce produit arrive en grande quantité sur le marché de Gand. Poireau. — Bien que cette alliacée soit un des meilleurs produits du jardin maraicher et qu’elle soit cultivée dans toutes les régions tempérées de l'Europe, on en rencontre rarement des cultures très étendues. C’est un produit qui garde son prix d'une saison à l’autre et dont le rendement équivaut à celui de l'oignon, s’il ne le dépasse. Il en existe des races et des variétés précieuses, entr'autres le Gros court de Rouen, le Monstrueux de Carentan, le Long d'hiver et le Gros court. Nous avons vu dans le Limbourg des pieds du Poireau de Carentan ayant 0"30 de long et une circonférence moyenne de 022 ; il nous semble qu'il diffère fort peu du Poireau de Brabant. Toutes ces variétés offrent l'avantage de pouvoir demeurer en place et être récoltées à mesure des besoins, à moins que l'hiver ne soit très rigoureux. Le poireau préfère un sol léger, meuble et quelque peu humide, bien fumé l'année précédente. La plante n’aime pas les engrais frais; seulement la qualité doit être puissante. On sème en février-mars ou en juin-juillet, sur place ou en pépinière. On plante en juin en enlevant les bouts des feuilles et des racines. — 209 — On met les jeunes plants à 010 ou 015 de profondeur dans des sillons qui permettent aisément le buttage ultérieur. Très souvent le poireau est traité en culture interlinéaire. Quelques cultivateurs conseillent d'enlever le sommet des feuilles à l'automne afin de faire grossir la tige. Ce procédé est contraire à la physio- logie végétale et ne peut que hâter la maturation. ÉM. R. PETITES NOTES DE CULTURE Doronicum plantagineum. — Cette plante très velue, aux tiges simples, portant un seul capitule floral, aux feuilles radicales, sinueuses dentées, les caulinaires presque entières, celles de la base atténuées en pétiole, celles du sommet sessiles, est assez jolie pour mériter la culture en pots au premier printemps. Il suflit de mettre ces pots en serre froide pour obtenir la floraison dès le mois de février. Les fleurs, d'un beau jaune d'or, sont toujours recherchées par les fleuristes. Les plantes en pots, comme du reste celles cultivées en plein air, peuvent ètre divisées aussitôt la floraison passée. C'est le moyen de les faire fleurir une seconde fois. Chrysanthèmes. — Il serait oiseux d'essayer de former de bonnes plantes de Chrysanthè sans leur donner en cette saison des engrais liquides. On doit commencer l'application de ces engrais dès que les racines arrivent à la paroi du pot. L'urine ou le fumier de vache et de mouton, la suie, le nitrate de soude, le sulfate d'ammoniaque, l'une ou l’autre de ces substances en solution plus ou moins abondante d'eau, selon la force des plantes, peut être employée à plusieurs reprises. Engrais pour les arbres. — D'après un correspondant du Pural New- Yorker, il n'y a pas de meilleur engrais pour donner aux jeunes arbres une croissance vigoureuse et saine que le mélange de poudre d'os avec du nitrate de soude administré au printemps dans la proportion de six parties d'os et une partie de nitrate de soude; plus tard dans la saison on pourra ajouter deux parties de muriate de potasse. Deutzia gracilis. — Après la floraison forcée, cette plante doit avoir les tiges coupées rez terre, afin de permettre aux nouvelles pousses de prendre leur développement. En cas de besoin il est procédé au rempotage dans des pots de . Ai. — mème grandeur, mais en terre nouvelle consistant en un mélange de trois parties terre fibreuse et d'une partie terreau de feuilles avec un peu de sable blanc. Les pots sont placés sur un lit de cendrée faisant face au sud ou au sud-ouest sous un châssis fermé pendant quelques jours. On arrosera à la soirée avec de l'eau tiède en fermant le châssis. L'ombrage est inutile et l'admission de l'air nécessaire dans le jour une fois que les plantes sont rétablies. Alors on peut aussi donner de l'engrais liquide. En juillet on enterre les pots dans de la cendrée à l'air libre. Ge mode de traitement est recommandé dans un récent numéro du Gardeners Chronicle. * Bouillie bordelaise et pêchers. — Les cultivateurs de pêchers dans le Michigan ont employé cette bouillie afin de prévenir la cloque. Il est connu que ce remède donne de bons résultats. Il a produit un autre effet auquel on ne s'attendait pas. En effet, la bouillie a guéri les arbres atteints de jaunisse. M. TAFT, professeur à l'École d'agriculture du Michigan, recommande par suite l'emploi des fungicides contre la jaunisse ou blanc et plus spécialement celui du sulfate de cuivre. Rosiers grimpants. — Les rosiers multiflores, polyantha, Ayrshire, Boursault et Turner’s Crimson Rambler sont les plus rustiques pour être conduits contre des piliers. Ces rosiers doivent être débarrassés de leurs rameaux mal formés ou non aoûtés. Il suffit de conserver une demi-douzaine de pousses sur chaque pied et de tailler celles-ci à des hauteurs variant d'après leur force. Le Gardeners Chronicle recommande d'enlever les sarments qui doivent être élagués, près du pied de la plante, afin que les nouvelles pousses surgissent toutes à cet endroit. Il est plus facile alors de les palisser. * Tourbe comme amendement. — C'est surtout dans les sols calcaires que la tourbe employée comme amendement produit des résultats merveilleux. On la répand à l'état sec, à raison de quatre ou cinq quintaux à l'hectare. Le Bulletin de la Société centrale forestière appelle sur cet élément l'attention des cultivateurs, et signale le parti que l'on pourrait tirer des tourbières de n0$ Ardennes situées près de la région calcareuse dont le sol serait fertilisé à peu de frais. si Lilium auratum. Ces lis majestueux, pour bien fleurir, ont besoin d'être cullivés dans un sol composé de terre fibreuse, de terreau de feuilles et de terreau de couche en parties égales avec addition de sable blanc. Dans la plantation en pots, il convient d'assurer un bon drainage et de prendre des —. 211: — pots suflisamment grands, proportionnés au volume des bulbes. Si le mélange est bien humide à l'époque de la plantation, on peut se dispenser d’arroser jusqu'au moment de la pousse. ; Primula veris. — Au marché aux fleurs de la Place d’Armes, à Gand, parmi les plantes printanières cultivées en pots et s'épanouissant les pre- mières, nous remarquons tous les ans une série d'anciennes variétés de prime- vères des jardins à fleurs doubles. Ce sont généralement les variétés à fleurs blanches, à fleurs jaune soufre et à fleurs lilacées. Elles jettent toujours une note gaie parmi les fleurs voisines. Elles ont été multipliées par division des pieds faite à la fin de l'été; les éclats ont été empotés immédiatement et ces plantes sont hivernées sous châssis froids et forment au premier printemps de très jolies touffes. ; Mousse des chemins. — Nous avons déjà dit comment on se débarrasse de la mousse qui envahit parfois les chemins surtout lorsque ceux-ci sont com- posés avec du sable, des briquaillons roulés et un peu de terre argileuse. Le mieux c'est d'arroser les chemins avec de l'eau dans laquelle on a dilué une petite quantité d'acide sulfurique. Ecñeveria glauca. —— Il est indifférent de placer dans la terre d'une couche ou dans des pots les Echeveria destinés à être utilisés pour la culture en broderie. Tous les jets de l'année dernière peuvent être repiqués près à près dans des caisses ou sous châssis dans un sol bien sablonneux. Les plus grands exemplaires seront plantés séparément dans des pots et tenus sur couche froide pendant quelques semaines. ". Pyrethrum à fleurs doubles. — Tous les ans, ce genre de plantes vivaces fait des progrès et produit des séries de nouveautés. Mais ces nouveautés coûtent assez cher en raison même de la faveur qui les accueille, Peu de plantes sont aussi faciles à la déplantation. Des touffes empotées au commence- ment d'avril fleurissent admirablement un mois et demi plus tard si l’on a eu soin de seringuer les plantes et de les tenir à l'ombre durant quelques jours. Parmi les anciennes variétés l'album plenum et le Mont blanc sont toujours recommandables pour leurs fleurs blanches; Hermann Steiger, Niobé et Marquis of Salisbury montrent d'excellentes fleurs roses ; M. Barral est rouge foncé; Captain Nares est d'un cramoisi vif et Princess of Teck a la fleur rouge et orangée. - “… Hybridation et fécondation croisée. — Dans un article de M. J. DouGLas sur la production de variétés horticoles dans les piantes, publié — A2 — dans le Gardeners’ Chronicle du 23 mai, l'auteur rapporte que la variation se produit bien plus rapidement dans les hybrides après un premier croisement c'est-à-dire que si l'on opère le croisement d’une espèce originelle avec une variété jardinique du même genre, les semis donneront une bien plus grande variation. Comme exemple M. DouGLAs cite qu'il cueillit en 1894 des graines d'un Primula pubescens qui avait été placé accidentellement près d'une couche contenant des Auricula; il put constater que les semis qui ont fleuri cette année sont intermédiaires entre Primula auricula et Primula pubescens mais il y eut aussi une variation considérable qu'il attribue à la circonstance que l'un des parents était une variété et non pas une espèce. L’abeille produit dans une serre de plantes en fleurs de nombreuses fécondations croisées. Il vit une abeille pénétrer dans une serre à auricules et il la surveilla un quart d'heure et pendant ce temps elle visita 508 fleurs volant rapidement de l’une à l’autre et visitant ainsi toute l'étagère. * Rouille des Œillets. — Beaucoup de plantes cultivées sont exposées à l'invasion d'insectes nuisibles ou de cryptogames et cela en raison même de leur culture et du procédé de multiplication auquel elles sont soumises. Il en est ainsi entr'autres des œillets qui souffrent beaucoup de la rouille. Dans un Meeting tenu cet hiver par l'American Carnation Society de New-York, M. E. G. HILL a aflirmé d'après ses expériences que l'emploi de l'arsenic délivre entièrement les plantes d’œillets de la rouille. Il fit d'abord usage d'un mélange dans la proportion d'une livre d'arsenic sur quarante gallons d'eau mais dans ce mélange l'arsenic n'était pas dissous et M. HILL fit alors usage du liquide de Fowler dans la proportion d’une once sur huit gallons d'eau. Suivant Garden and Forest ce procédé eut un bon résultat. Orangers de semis. — Les jardiniers qui pensent que les procédés de culture dont ces arbres sont depuis longtemps l'objet portent ceux-ci à varier, versent dans une complète erreur. En effet, la conclusion que l'on peut tirer d'un travail de M. J, WEBBER, fonctionnaire au laboratoire subtropical du ministère de l'agriculture des États-Unis, rapporté par le Gardeners Chro- nicle, est que toutes les espèces d'orangers se reproduisent fidèlement de semis sans variation sensible avec tous les caractères du feuillage, du bois et des fruits des arbres sur lesquels les fruits ont été cueillis. On peut donc hardiment semer les pépins des bons fruits avec la certitude de les reproduire. R. D'EELEN. 6re Série. [ v; TOME 3", 14 Livraison. 30 Juillet 1896 L'ILLESTRATION HORTICE Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES SES" BRANCHES publié sous le patronage de J. LINDEN DIRECTEUR : LUCIEN LINDEN RÉDACTEURS PRINCIPAUX : ÉMILE RODIGAS Les CH. DE BOSSCHERE Numéro paraissant le 15 du mois (LES PLANTES A L'AIR LIBRE) Numéro paraissant le 30 du mois (LES PLANTES EN SERRES) Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est unetribune ouverte à toutes les opinionssérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité SOMMAIRE Pages Pages Causerie horticole. . S Hoi 54 | er Un vieil établissement homtidoler 51:11. (|: 224 Klugia Notoniana À. De. LU an à «07 | UONETES ne. de Paris de 1897. 225 L'Exposition horticole de Nancy 19 | Exposition 226 Choix des meilleures variétés de Passe zonale à fleurs simples. 22] TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE Meeting et Assemblée géééiile à la Chéibre PI.:62. Clivia Prince Albert Ch. Vermeire 217 syndicale des Horticulteurs belges. Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s’abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard Bruxelles PRIX DE L'ABONNEMENT : HE» FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE SITAIRE R RANCE : Messieurs Dallemagne et C'*, horticulteurs à Rambouillet (Seine et Oise) Gand, impr. Eug. Vander Haeghen. LES ANNONCES HORTICOLES ET INDUSTRIELLES (Graines, bulbes, arbustes, outils, matériel, construction de serres, chauffages EDETAIS, insecticides, ameublements, etc. L'ILLUSTRATION HORTICOLE JOURNAL DES ORCHIDÉES H=° LA MEILLEURE ET LA PLUS LARGE PUBLICITÉ = ÿ Ces journaux sont vus et lus par fous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à l'horticulture Les annonces paraissant à la fois dans L'ILLUSTRATION HORTICOLE et LE JOURNAL DES ORCHIDÉES, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux pro- ducteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d’horticulture : LEUR CIRCULATION EST UNIVERSELLE. | | #Hæ° ON EST PRIÉ DE FAIRE PARVENIR LES INSERTIONS A LA RÉGIE DES ANNONCES DE < L'Illustration Horticole > et du « Journal des Orchidées » 100, rue Belliard, à BRUXELLES, avant le 8 et le 23 du mois Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l’un de ces journaux. Tout Abonné de L’Ilustration Horticole qui souscrira au Journal des Orchidées recevra les deux Journaux pour le prix de @O francs Par an. — S'adresser au Bureau de ces Journaux. — 213 — CAUSERIE HORTICOLE : 30 Juillet 1896. Lors de mon passage à Nancy, au commencement de ce mois, j'ai eu la faveur de visiter les ateliers d'un artiste lorrain, M. ERNEST GALLÉ, ancien secrétaire général de la Société centrale d'Horticulture de cette ville, dont il est actuellement un des vice-présidents. Secondé par M. LÉON SIMON, proprié- taire des pépinières renommées de Plantières-lez-Metz, il a donné à cette asso- ciation une impulsion salutaire : enthousiaste de la nature, épris des beautés artistiques du règne végétal, M. GALLÉ a réussi à imprimer un cachet spécial aux travaux de la Société; non seulement la culture des plantes a progressé à Nancy, mais le côté esthétique et scientifique a été l'objet des préoccupa- tions constantes de MM. SIMON et GALLÉ. Le premier notamment, président depuis plus de vingt ans, s'est vu décerner, au commencement de cette année, une médaille d'or par la Société des Agriculteurs de France, pour son « Guide pratique de l'amateur de fruits, » un ouvrage considérable, générale- ment estimé. Il a, en outre, préparé un travail sur les arbres et les arbustes de pépinières, ainsi qu’un autre sur les Roses. M. GALLÉ, il y a quelques années, a dirigé l'organisation d'une Exposition de géographie botanique ; il était, mieux que personne, en situation pour mener à bonne fin une entreprise de ce genre. Non seulement, la flore française n’a plus de secrets pour lui, mais celles des pays de montagnes lui sont tout aussi familières ; il s’est occupé avec un égal succès des flores des diverses régions du globe. Ajoutez à ces connaissances spéciales, un délicat talent de littérateur et vous comprendrez aisément ce que nous désirons vous exposer en cette causerie. Nous trouvons M. GALLÉ dans son bureau au milieu de fleurs et d'objets d'art de toute nature, surtout des vases en verre de formes les plus variées; il est artiste-verrier ; il conçoit les modèles les plus délicats, les plus surpre- nants : il les coule dans les nuances les plus harmonieuses ou les plus hardies; il les parsème des fleurs les plus riches, les plus chatoyantes; il leur donne une intensité de vie, un charme poétique qui émeut ; sous ses doigts, le verre — 214 — s'anime et chante la victoire ou pleure la défaite. Et toutes ses géniales conceptions, il en trouve les motifs dans la plante qu'il choie, qu'il adore. Ce culte de la fleur saute aux yeux, quand, avec une complaisance rare et une affabilité charmante, le maître vous fait faire le tour de ses ateliers et vous ouvre ses magasins et ses armoires où s'amoncellent les trésors de son art et de son inépuisable imagination. Avec quel sentiment exquis, il a pu, dans les plantes les plus vulgaires, dans les fleurs les plus communes, discerner la note artistique et la faire servir à l'expression d'une idée, au symbole d'un sentiment! Que la nature végétale vous apparait comme un vaste chef-d'œuvre, comme un grandiose musée de trésors sublimes, quand on voit ce que l'artiste a pu lui emprunter et à quelles délicieuses créations il a su utiliser ses inépuisables ressources! Ce qui nous a charmé, séduit, lors de cette visite, ce ne sont pas seulement les œuvres de l'artiste, œuvres qui lui ont valu une réputation européenne, et, malgré son jeune âge, la croix d'Officier de la Légion d'honneur, mais aussi l’art exquis avec lequel M. GALLÉ sait faire valoir les mérites des fleurs. Ainsi, dans son salon, un sancluaire de l'art, nous avons aperçu un grand vase au long col, évasé par le haut, rempli d'eau claire dans laquelle trempe une unique branche de Clématite à fleur pourpre. La fleur présentée ainsi, prenait à nos yeux un caractère d'une poésie que nulle autre, nous semblait-il, n'aurait pu égaler. Et puis, dans un petit verre délicatement travaillé, une hampe fleurie d'Odontoglossum Pescutorei! Jamais, cette si délicieuse et tendre Orchidée ne nous avait paru si séduisante. Pourquoi nos fleuristes ne sont-ils pas des artistes comme cet amant de la Nature ? Celui-ci est, il est vrai, un botaniste, un amateur de plantes, un littérateur, un esprit Cultivé, une nature d'élite. Ne sait pas qui veut, mettre en relief ce qu'il peut y avoir de vraiment beau dans une fleur. À l'exposition de Nancy, nous avons éprouvé une vive satisfaction en constatant que l'art du fleuriste a atteint un certain degré de perfectionne- ment. Deux exposants y présentent de leurs œuvres et, grâce à la conception large du règlement de l'exposition, ils ont pu les faire valoir dans de bonnes conditions. L'un, M. BLAISON-FORÉT, a réuni, en un fort beau groupe, un choix de plantes ornementales, dans lequel il a placé des corbeilles de fleurs coupées : cadre bien approprié faisant à souhait ressortir la distinction des compositions et la grâce des corolles. Sa grande corbeille d'Orchidées est exquise, celle garnie de Caladiun bicolor, d'Anthurium Scherzerianum, d'Aralia Chabrieri, de Fougères et d'Asparagus, peut-être trop chargée, fait néanmoins fort bonne Ge ne ER RS ar Le 4 ë à S x Meter SE Te MRC PR RS D DT AE NS et M RE Le Et SI ee OL GLS St NE —. DD — impression; il en est de même d'une fantaisie, une bicyclette en osier, garnie d’Orchidées et d'Œillets blancs sur lesquels se détachent les épis de l’Epiden- drum vitellinum majus qui attire et retient les regards. Dans une des annexes de la grande tente de l'exposition, M. A. GRANDJEAN occupe tout le centre avec un joli groupe de plantes décoratives, bien large- ment espacées, visiblement disposées pour servir de cadre à ses œuvres florales. Celles-ci sont placées sur des socles, bien en vue, afin que les visiteurs puissent, à l'aise, jouir de tout le charme du speetacle qu’elles lui offrent. La première, une corbeille, remplie de Läilium longiflorum et de Gladiolus Colrillei entremèlés de frondes de Fougères et de branches d’Aspa- ragus variés, est superbe; la disposition de son panier de Gloxinia fait bien valoir ces éclatantes fleurs. Sa corbeille d'Orchidées est superbe de composition, mais la corbeille elle-même nous déplait; les ors et les argents aux tons crus, violents, appliqués sur ces objets de vannerie, nous causent un déplaisir très vif. Aux richissimes fleurs d'Orchidées, il faut un cadre assorti. Telle la corbeille en argent garnie d'Orchidées dont nous allons entretenir nos aimables Lectrices. La fleur, dont jamais on n'aura suffisamment vanté tous les mérites et qui toujours sera supérieure à tout ce que l'artiste pourra créer de plus sublime, jouit de rares privilèges. Lorsqu'on désire, à une personne aimée, donner un gage de ses sentiments de respect ou d'amour, on lui offre des fleurs, symboles des sentiments les plus élevés. Quand celles-ci sont ce qu'il y a de plus riche, de plus séduisant, de plus exquis, il faut les présenter dans un cadre digne de toutes leurs brillantes qualités. Et quand la personne qu'il s'agit d'honorer, est une Impératrice, les fleurs ne sauraient être trop belles, le cadre trop discrètement beau. Un amateur russe, M. Joun Scxuzz, lors de l'arrivée de la jeune Czarine de toutes les Russies, ALEXANDRA FEODOROWNA, à Moscou, pour y être sacrée Impératrice, a eu à résoudre ce délicat problème. La solution a été en tous points à la hauteur de l'exceptionnelle situation. La planche qui sera publiée dans la 12" livraison du 11% volume de la Lindenia, exécutée d'après une photographie, permet de juger du brillant résultat obtenu par le respectueux sujet de Sa Majesté. Des fleurs d’Orchidées dans une corbeille magnifique ! Et quelles Orchidées! Les joyaux des serres d'un amateur distingué. Et quelle corbeille! Une œuvre admirable sortie des mains d'un grand artiste, . un vase en cristal monté en argent avec deux poignées d'argent, le tout porté Sur quatre pieds de biche. ms 210 — Le bouquet d'Orchidées, mesurant 1"30 de haut sur 0"70 de diamètre, est une apothéose de l’exquise fleur exotique, le chant d'allégresse d'un fidèle sujet, amateur passionné de la plus merveilleuse des créations de la divine Flore. Comment rendre la suprème distinction, l’art subtil avec lesquels le fleuriste a fait jaillir cette avalanche de fleurs du vase de cristal? Il aurait fallu un coloriste pour animer la planche qui nous représente cette œuvre délicate et somptueuse, car, comment dépeindre la magnificence inouïe de cette gerbe de Laelia purpurata grandis, d'Odontoglossum crispum, de Dendrobium nobile, de Miltonia vexillaria et de Cattleya Trianae, Mossiae et Mendeli, de tous ces joyaux de la flore exotique ! Vous figurez-vous, chère Lectrice, des deux côtés de la base de cette montagne de fleurs, des masses de Miltonia vexillaria qui étalent leurs charmes languissants sur le cristal du vase; ces deux autres touffes de Coelogyne cristata, d'un blanc délicieux relevé par l'or qui dessine le centre du labelle? Sur ces poétiques représentants de la flore de la Colombie et ces mignonnes habitantes de l'Himalaya, retombent, en cascades, les somptueuses fleurs de Cattleya, gigantesques étoiles d'un rose délicat, avec un labelle où éclatent l'or et le pourpre. Et, escaladant cet amoncellement de richesses, voici les Dendrobium nobile qui, des montagnes de l'Inde et de la Chine, nous ont apporté leurs ravissants bouquets de fleurs où le rose, le carmin, le blanc crème et le pourpre ont dessiné d’harmonieuses images ! A cette magie de couleurs succèdent la grâce, la légèreté, l'ondoyant des grappes des Odontoglossum crispum dont nulle autre Orchidée n'égale la suprème élégance! Et, pour couronner cet édifice luxueux, l'auteur à eu recours aux Laelia purpurata avec leurs divisions rosées, transparentes, et leur labelle d'un rouge pourpré splendide, qu’il a entremêlés de Laelia tene- brosa, ces magnifiques fleurs couleur havane, si rares et si distinguées. Ces centaines de précieuses fleurs sont entremêlées de frondes de Fougères, de verdure d'Asparagus, qui en font valoir les innombrables qualités et donnent à ce chef-d'œuvre floral la grâce légère et exquise sans laquelle nulle compo- sition ne saurait plaire. Ce qui, en outre, ajoute à la valeur de ce bouquet impérial, c'est toute la distinction du parfum qui se dégage de la plupart des fleurs, l'odeur de muguet des Coelogyne cristata et celle de miel des Cattleya Mossiae, parfums subtils dont le mélange embaume délicieusement l'air. M. Jon Scuzz a traduit avec une extrème délicatesse, ses sentiments de respect envers la jeune Souveraine; ALEXANDRA FEODOROWNA a recu un hommage en tous points digne de l'Impératrice de toutes les Russies. CHARLES DE BOSSCHERE. LE 5 M eq D EE re ES Le bal t eS TNA CÉ d des EL de ds D . 10. ‘ cm _ copyright reserved L'ILLUSTRATION HORTICOLE PL. LXIT | ee CLIVIA PRINCE ALBERT CH. VERMEIRE m— I . De Pannemaeker ad nat. del et pinx. — 217 — PL. LXII CLIVIA PRINCE ALBERT cu. vermeme Il existe aujourd’hui de nombreuses et fort belles variétés de Clivias; à la dernière Exposition Internationale de Ledeberg, plusieurs collections de ces Amarylilidées ont obtenu tous les suffrages, à cause de la perfection de la forme et le brillant coloris des fleurs, ainsi que des dimensions des bouquets bien fournis. Une des plus intéressantes nouveautés qu'il nous ait été donné d'adinirer, est celle qui fait l'objet de notre planche coloriée; malheureusement, celle-ci ne donne pas une idée exacte de sa valeur; elle est vague et ne dessine pas nettement le caräctère de la charmante obtention de M. CHARLES VERMEIRE, horticulteur, à Gendbrugge, qui s'est fait un nom dans la culture de ces excellentes plantes. Le Clivia Prince Albert est le résultat d'un croisement entre le C. Madame Donner et le C. chevalier Heynderyex; il forme de belles plantes, croit avec vigueur et fleurit parfaitement avec de très grands bouquets, comme le montre la figure noire qui accompagne le portrait en couleurs; ce dernier fait com- prendre combien la fleur doit être jolie ayec sa large bande centrale d'un beau blanc qui donne à la fleur un aspect très gai. Si un jour quelque amateur s’avise de former une collection ne comprenant que des variétés d'élite de Clivia, il est certain que le Clivia Prince Albert y occupera un rang distingué en ‘raison de ses nombreuses et excellentes qualités. CH. DE BOSSCHERE. Le Dictionnaire d'Horticulture illustré, par D. Bois, assistant au muséum d'histoire naturelle, en est à sa quatorzième livraison. Sous une forme simple et succincte, il donne de précieux renseignements sur la botanique et la culture des plantes; les figures en couleurs et celles en noir insérées dans le texte le complètent intelligemment. Nous recommandons cet excellent travail à l'attention des amateurs et des horticulteurs pour qui il sera un par- fait vade-mecum. KLUGIA NOTONIANA a. DC. Le Klugia Notoniana appartient à la famille des Gesnériacées ; il est voisin des Cyrtandra et des Streptocarpus. Cette jolie espèce est originaire des Indes et plus spécialement de Deccan et de Ceylan, où elle croit à une altitude de 600 à 1500 mètres. C'est une plante herbacée dont les fleurs réunies en grappes unilatérales, sont d'un beau ‘bleu de Gentiane, avec une tache jaune soufre à la base de la division largement étalée. Les feuilles lächement dentées, sont semi-cordiformes; la tige est charnue et porte une ligne de poils denses. La plante atteint une hauteur de 30 centimètres; elle est toujours verte et se cultive en serre chaude, dans un mélange de terre franche siliceuse et de terre de bruyère en parties égales; il lui faut beaucoup d'humidité pendant la période de végétation. Elle se multiplie par boutures. Le Klugia Notoniana cultivé à Kew, a atteint, en cinq mois, 60 centimètres de diamètre, les feuilles mesurant 8 pouces. J. DE BARRIÈRE. Repos des Caladium. — A l'automne, lorsque les feuilles commencent à se faner, les arrosements doivent être graduellement diminués jusqu'à ce qu'elles soient entièrement mortes; alors on les supprime et on place les pots sous les gradins de la serre chaude dans un endroit où il est possible de les visiter de temps à autre et de leur donner un peu d’eau si la terre devient par trop sèche. Il ne faut jamais laisser les bulbes se dessécher entièrement, comme on le fait trop souvent, car, dans ce cas, ils se pourrissent fréquem- ment à l'intérieur; tandis que, lorsqu'on les entretient dans un milieu un peu frais, on hiverne même les plus délicats. Ils doivent rester dans cet état de repos jusqu'au printemps suivant. Les Caladium ne peuvent guère supporter une température au-dessous de 13 à 15 degrés. * Les Chrysanthèmes. — Nous publierons, dans le n° dü 30 août, un article sur le « Chrysanthème à grande fleur; les variétés qui se prêtent le mieux à cette culture, les variétés décoratives pour plantes dites spécimens, » par M. ANATOLE CORDONNIER, — et « Le Chrysanthème — Histoire, physio- logie et culture en France et à l'étranger » par M. HENRY L. DE VILMORIN: — 219 — L'EXPOSITION HORTICOLE DE NANCY Le 5 juillet s’est ouvert, dans l’ancienne capitale de la Lorraine, une Expo- sition dont le programme et le règlement comprenaient quatre pages de texte, ou, pour être plus exact, dont le règlement comprenait quatre pages, parce que, pour tout programme, il était dit : {l ne sera établi aucun concours spécial; le Jury pourra, ainsi, récompenser les lots exposés dans la mesure de leur mérite. Personne, là-bas, n'a trouvé à redire à cette mesure et l'Exposition a parfaitement réussi. D'ailleurs, n'en est-il pas de même des fameux « Temple Show » de Londres? Au mois de mars dernier, l'Exposition d'Anvers, inaugurant le système mixte : « liberté de groupement et concours spéciaux, » n'a-t-elle pas étonné chacun? A l'Exposition universelle de 1894, où le système n’a été introduit que subrepticement, n’a-t-il pas donné d'excellents résultats ? Souhaitons que l'an prochain, à Bruxelles, nous puissions applaudir à l'initia- tive du comité chargé de rédiger le programme, parce qu'il nous aura doté de ce système qui, bon gré mal gré, finira par s'imposer et fera renaître la splen- deur de nos floralies. A Nancy done, nous avons eu le plaisir bien vif de visiter une exposition intéressante. Nous ne parlerons pas de tous les envois de plantes ornementales, de plantes en fleurs, de fleurs coupées, de garnitures florales, etc.; nous nous bornerons à désigner quelques apports d'un mérite transcendant, tels ceux de MM. SIMoN-Louis, frères, de Plantières-lez-Metz, F. CROUSSE, V. LEMOINE et fils, BLAISON, BALTHAZARD (Maison HAMMAND), etc.; ces Messieurs ont exhibé des collections de valeur. Ainsi MM. SImMon-Louis, frères, ont réuni un choix des espèces et variétés les plus méritantes d'arbres, d'arbustes et de plantes vivaces, ainsi que les nouveautés les plus distinguées de ces dernières années : des branches coupées plongaient dans des bouteilles placées sur des gradins, la première rangée était habilement cachée. C'était beau, intéressant et instructif. M. CROUSSE, de Nancy, a pris une très large part à l'Exposition; aussi a-t-il enlevé le prix d'honneur de M. le Président de la République. De tous ses envois, il en est un qui, à lui seul, justifierait le voyage à Nancy : les cent semis inédits de Bégonias tubéreux! Comme nous l'avons fait remarquer aux amateurs de belles fleurs, qui ont suivi la conférence-promenade que nous avons faite au Salon de la Pépinière, M. CROUSSE a poussé le perfectionne- ment du coloris, de la forme, des dimensions des fleurs de Bégonias à un degré tel qu'on reste frappé de stupeur à la vue de ses merveilleuses productions. Qui oserait entreprendre la description de cette centaine de merveilles, quel peintre réussirait jamais à les fixer sur sa toile ? Ainsi, le superbe entre tous, le — 9220 — Bégonia Président Léon Simon, se compose de deux cou'eurs, du rouge et du jaune; mais quel jaune, quel nom donner à ce rouge? Puis, le jaune occupe le cercle intérieur, le rouge l'entoure; mais si l'on part du centre même de la fleur pour aboutir au pourtour extérieur, on passe par une série de teintes fondant l'une dans l'autre de surprenante façon. Comment dénommer ces teintes? Disons qu'elles sont d’une extrème délicatesse, qu'elles produisent un effet surprenant, qu'elles font du Bégonia Président Léon Simon une mer- veille entre les superbes obtentions de M. CROUSSE que nous félicitons cha- leureusement pour l'intelligence, le discernement et la persévérance avec lesquels il se livre à l'hybridation. Il a obtenu un Bégonia tubéreuüx à fleurs doubles panachées de blanc : Bégonia Souvenir de l'Exposition! Ce sera le premier d'une nouvelle série appelée à faire sensation. Attendons.… MM. LEMOINE et fils, de grands horticulteurs, d’une réputation européenne, se sont bornés à exhiber une centaine de fleurs coupées et quelques plantes nouvelles; leurs variétés de Delphinium sont d'une beauté hors ligne; on ne s'imagine rien de plus splendide que ces délicieuses variations de bleu entre autres. Voilà de quoi former de superbes corbeilles dans les jardins! — De jolies variétés de Potentilles aux couleurs veloutées, de Ceanothus, ces gigantesques bouquets d'innombrables fleurettes bleues, roses, blanches, les trois ou quatre variétés de Glaïeuls comme LEMOINE à su en produire, les Syringa japonica, les Rhus cotinus atropurpurea, etc., et puis une série de plantes nouvelles, dont quelques-unes de sérieuse valeur. Nous avons, dans la causerie horticole de ce jour, cité les apports de MM. BLAISON-FoRËÊT et A. GRANDJEAN; M. BLAISE a un fort beau groupe de Palmiers, Caladium, Croton, etc.; ses Hortensias bleus, roses, blancs, sont de charmants spécimens superbement fleuris. ’ Les branches coupées d'arbustes variés de M. MÜLLER, ainsi que ses roses, sont deux fort bons envois. Les Fuchsias de M. GARDEUR sont des types de bonne culture et de superbe floraison à espacer largement dans une belle pelouse de Sélaginelles, dans le Salon d'honneur d’une Exposition. Les roses de MM. Sourerr et NoTTING, de Luxembourg, ces heureux obten- teurs de merveilleuses variétés, de MM. LAMEScH et CROUSSE, ont souffert de la pluie survenue pendant la coupe; elles renferment de charmantes fleurs. Une pratique qui commence à s'implanter est celle de saisir les occasions offertes par les expositions pour faire, aux visiteurs, des conférences- promenades au cours desquelles, d'une facon simple et intéressante, on leur fournit des notions utiles sur les produits exposés, C'est ainsi qu'à Nancy, “SU: = M. Foussar a fait, le dimanche, une causerie sur les légumes; le lundi, M. CROUSSE a entretenu son auditoire des soins à donner aux plantes d'appar- tement, dont l'exposition lui fournissait de nombreux spécimens de démonstra- tion ; le mardi, nous avons eu l'honneur de promener les visiteurs à travers les diverses salles et dépendances de l'exposition, pour leur signaler la beauté des diverses plantes, attirer leur attention sur quelques points intéressants concer- nant l'histoire et l'introduction de certaines espèces. Le soir du même jour, dans la salle de l'agriculture, nous avons pu, devant un public d'élite, exposer ce qu'on a fait jusqu'ici en Belgique et spécialement ce que la section Dodonée, de Lierre, a réalisé déjà pour amener les enfants et les ouvriers à cultiver des plantes et à orner les habitations ouvrières de fleurs et de verdures. L'ensemble des travaux spéciaux de la Société centrale d'Horticulture de Nancy nous a fait la meilleure impression ; l'activité incessante et la direction intelligente de son président, M. LÉON SIMON, sont le plus sûr garant de la prospérité grandissante de l'Association nancéienne. CH. DE BOSSCHERE. CHOIX DES MEILLEURES VARIÉTÉS DE PELARGONIUM ZONALE A FLEURS SIMPLES Nous avons, dans une collection d'élite de ces plantes cultivées dans l’éta- blissement de M. F. CROUSSE, à Nancy, fait une sélection des variétés extra, dans le but d'être utile à nos Lecteurs; celles que nous renseignons ci-après, forment de belles plantes de serre et conviennent admirablement pour la pleine terre. Variétés mises au commerce avant 1595 : Néron, rouge ; très recommandable pour les mauvais terrains; — Vuleain, rouge ; — M. Poirier, carmin amarante; — Cinquantenaire, rouge, feuillage vigoureux et beau ; — Constance, rose de Chine frais; — Grandville, minium; — Delannoy, écarlate; — Me la comtesse de Porte, rose; — Marguerite de Layres, blanc; Christine Ferrant, rose chair; — Capitaine Pechkok, cuivré rouge et violet; — Detaille, écarlate feu, extra pour massifs; — Jules Pour- baix, rose magenta clair, macules orange, seule dans son genre, nous a ébloui; — Arsène Houssaye, boule énorme de fleurs saumon très vif passant au violet clair; — Gloire de Bellecourt, plante à gros bois, issue de Vulcain; ombelles énormes, très grandes fleurs rouge cerise vif, extra pour massifs. Nouveautés de 1895 : Le Rhône, rouge écarlate vif, centre blanc pur occupant les deux tiers de la — 222 — fleur; — Madame Koechlin-Schwartz, ombelles énormes, fleurs blanc pur, revers crème, vigoureux; — Madame Bruant, fortes ombelles, larges fleurs, blanc veiné de laque carminée, les cinq pétales bordés de solferino. Nouveautés de 1596 : Le Brennus, fleurs groseille et amarante vif avec les deux pétales supérieurs maculés blanc pur; — Madame Coralie Bajac, grosse ombelle d'une exquise fraicheur, tout le centre de la fleur est blanc, les bords des cinq pétales sont . régulièrement bordés de rose carmin vif, se dégradant insensiblement en violet tendre sur fond blanc; — Adolphe Brisson, très larges ombelles, fleurs grandes, garance pourpré, grandes macules roses sur les pétales supérieurs. Cu. D. B: MEETING ET ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA CHAMBRE SYNDICALE DES HORTICULTEURS BELGES M. JuLES HYE-LEYSEN continue à donner aux meetings du Casino une importance considérable au point de vue des Orchidées. Son Cattleya Mossite alba excelsior, présenté au meeting de juillet, est certes une des plus belles variétés à fleur blanche; les pétales sont très larges, le labelle d'un blanc pur a la gorge légèrement teintée de jaune pâle; le Laelio-Cattleya Hippolyta (L. cinnabarina X C. Mossiae) étonne toujours par son coloris orange; le labelle se distingue par un rouge cerise très vif; le Cattleya Gaskelliana alba avec douze fleurs bien épanouies, le Cattleya Schilleriana toujours richement diapré, se font remarquer à côté de quatre exemplaires de belle floraison : Oncidium macranthum hastiferum avec quarante grandes fleurs, Cypripe- dium Veitchi avec quinze fleurs, Cypripedium Charles Canham avec vingt fleurs et Cattleya Mossiae alba Wagneri avec dix-huit fleurs. | * L'apport du renommé orchidophile gantois est, on le voit, des plus méri- tants. Un autre fidèle et zélé coopérateur des meetings gantois est M. Louis DE SMET-DuviviER dont on est toujours certain de rencontrer quelques spécimens rares, nouveaux où de belle culture. Cette fois-ci, son Croton Mme L. De Smet-Duvivier enlève un certificat de mérite par acclamation; le feuillage “est ample, légèrement ondulé, panaché de jaune, de rouge et de vert; c'est une plante de port superbe, de très grand effet. L'Amorphophallus cam- panulatus BLUME, du même horticulteur, est une plante très curieuse, Comme d'ailleurs tous les Amorphophalus: son robuste pétiole gros, rude, porte une feuille formant un dôme de belles dimensions; elle peut atteindre { mètre de < ETC A, OUPA CPR ARE RE = Se RE TRES ALERTE ASE æs NE DE RE) Ci ARE ES NORME — 228 — large; elle est découpée en trois segments divisés chacun en deux lobes pinna- tifides. L'Amorphophallus campanulatus se distingue de l'A. Ririeri, surtout par le pétiole qui est parsemé de nombreuses taches blanches, alors qu'elles sont noires chez l'A. Ririeri. M. ÉD. PyNAERT présente une excellente Fougère de collection, l'Adiantum macrophyllum var. striatum, dont les jeunes frondes sont roses striées de blanc, les feuilles anciennes vertes Striées de blanc; M. PETRICK expose un Palmier de serre Chaude, le Bentinckia (Cyrtostachys) Nicobarica, à grandes feuilles larges, peu divisées, de consistance épaisse et d'un beau vert émeraude ; MM. VERMAERCKE et Cie montrent un Bégonia tubéreux Gloire de Gend- brugge, avec des fleurs de 25 centimètres sur 20; la Société Horticole gantoise soumet à l'appréciation des connaisseurs un Vriesea Warteli du Vénézuéla, une amélioration du VW. splendens major; l'épi est plus long et plus large, les bractées d'un rouge plus vif. Mérite-t-il l'honneur d'être élevé au rang d'espèce? L'assemblée générale qui s'est tenue à l'issue du meeting, adopte : 1° les règlements de compte entre horticulteurs habitant le mème centre horticole (Anvers, Brages, Bruxelles, Gand, Liège) se font deux fois l'an : au mois de janvier et au mois de juillet; précédemment les règlements de compte n'avaient _lieu qu’une fois par an, en janvier; 2° les transactions de ville en ville ou avec l'étranger se règlent au comptant avec 2 °/, d'escompte ou à trois mois sans escompte. à Toutefois chaque horticulteur est libre de faire ses conditions et conventions de vente spéciale, les deux articles adoptés n'étant que des règles générales appliquées lorsqu'il n'existe pas de convention spéciale contraire. M. PyNAERT engage tous les membres à participer aux expositions interna- tionales de Bruxelles et de Hambourg, en 1897; à la première, par esprit national et patriotique, à la seconde, pour augmenter, à l'étranger, la re- nommée horticole de Gand et de la Belgique. Pour Hambourg, le Comité de la Chambre syndicale s’est constituée en Comité de patronage. Tout en applaudissant à ces recommandations, nous ne pouvons cependant nous empêcher de faire remarquer qu'à une précédente assemblée générale, M. PYNAERT, au nom du Comité de la Chambre syndicale, avait quelque peu déconseillé la participation aux expositions étrangères; or, il se fait que cette fois-ci, il encourage la participation aux concours de Hambourg pour des raisons opposées à celles qu'il fit valoir il y a quelques mois et alors surtout que l'exposition allemande coïncide avec celle de Bruxelles. Notre excellent confrère s'est donc rallié à notre manière de voir? Nous en sommes charmé. Le Comité de la Chambre syndicale s'est constitué en Comité de patronage de l'Exposition de Hambourg; nous aurions souhaité l'entrée, dans ce Comité, OP mm de quelques amateurs belges, de ceux, par exemple, qui, antérieurement déjà, n'ont pas craint d'exposer à l'étranger; il n’est peut-être pas trop tard. L'assemblée générale s'est occupée aussi des ventes publiques à l'étranger. Le secrétaire, M. ARTHUR DE SMET, Constate que, comme suite aux instances faites par le Comité, les ventes publiques de plantes belges ont beaucoup diminué en Angleterre: mais malheureusement elles ont augmenté en Alle- magne ; il conjure les membres de s'abstenir de ces ventes, lesquelles surtout sont désastreuses pour le commerce des plantes en général et d'aucun profit pour les vendeurs, les produits s'y vendant à vil prix; en outre, elles susciteront sous l'une ou l’autre forme des représailles, que l'on doit tâcher d'éviter. D.B: UN VIEIL ÉTABLISSEMENT HORTICOLE Lors d'une visite que nous fimes récemment à M. HENRI BOINET, horticul- teur, rue du Lillier, à Abbeville (Somme), nous avons pris connaissance du contrat de mariage de ses arrière-grands-parents, daté du 29 avril 1792. La donation comporte une somme de plusieurs cents livres, afin d'aider à former et agrandir l'établissement de jardinier. Le contrat stipule que le donateur, M. PIERRE BOINET, était aussi jardinier à cette époque et demeurait rue du Lillier. Done, il y a bien plus de cent ans que la famille des BoINET s'occupe d'horti- culture non seulement dans la même ville, mais aussi dans la même rue, dans le même établissement. Aujourd'hui, il y a encore un fils de 16 ans qui parait avoir toutes les dispositions nécessaires pour continuer l'œuvre de ses parents, de ses grands- parents et de ses arrière-grands-parents. M. BoINET, père du propriétaire actuel de l'établissement, est un ancien élève de l'école d'horticulture de Gendbrugge, dirigée à cette époque par le grand VAN HOUTTE; il a conservé, dans le monde horticole belge, de nom- breuses el chaudes sympathies; de son côté, rien n'égale pour lui le plaisir de recevoir la visite d'un amateur ou d’un horticulteur belge. Le gouverne- ment de la République francaise a décerné, il n'y a pas longtemps, à ce véléran de l'horticulture picardienne, la croix de chevalier du mérite agricole. M. HENRI BoINET est vice-président de la Société d’horticulture de l'arron- dissement d'Abbeville à laquelle il rend d'incontestables services. Il suit dignement les traces de son père et peut être donné en exemple à son fils à qui il appartiendra de continuer l'œuvre de ses aïeuls. C8: D. — 225 — CONGRÈS HORTICOLE DE PARIS DE 1897 Questions à l'étude ARBORICULTURE FRUITIÈRE 1. Du choix des espèces et meilleures variétés fruitières à planter sur les routes. Premiers essais faits en France et résultats obtenus. FLORICULTURE 2. Culture des fleurs par les enfants et par les ouvriers. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE De l'influence de la sélection ; 1° dans le bouturage; 2° dans le greffage. e SECTION DES ORCHIDÉES 4. Des résultats obtenus par l'hybridation dans les Orchidées. 5. De la dégénérescence de certaines espèces d'Orchidées. SECTION DES ROSES 6. Étude comparative des différents sujets propres au greffage des Rosiers. 7. De la classification des Rosiers au point de vue botanique. 8. Classement des meilleures variétés de Rosiers dans les sections : hybrides remontants, thés, noisettes, île Bourbons, hybrides de thé, rugosa, provins, etc. ENTOMOLOGIE 9. Étude de mœurs du ver des pommes (carpo copsa) et des moyens de le détruire. 10. Étude des maladies parasitaires qui attaquent les composées horticoles et des moyens de les combattre. M. E. Dutailly, fait, à la Société Linnéenne, de Paris, une curieuse communication sur La fécondation chez les Ceratophyllum. Elle rappelle, à certains égards, du moins en ce qui concerne la fleur mâle, celle de la Valis- nérie. Les anthères du Ceratophyllum, poussées par l'air renfermé dans les lacunes (immédiatement sous-jacentes) du très court filet, se détachent succes- sivement de ce filet, et grâce à d'autres lacunes aérifères situées dans leurs portions terminale et dorsale, lacunes qui leur servent de flotteur, montent à la surface de l'eau sans avoir ouvert leurs loges. Alors seulement s'opère la déhiscence de ces loges qui sont constamment tournées vers le bord; et le pollen tombe, en une pluie légère, sur la fleur femelle, RE. — EXPOSITIONS L'Horticulture à l'Exposition Internationale de Bruxelles, 1897. — Le programme des Expositions d'horticulture vient d'être arrèté. Il y aura, de mai en novembre, des concours permanents, comprenant les arbres et arbustes, les rosiers, les plantes vivaces, les plantes herbacées et sous-ligneuses, les plantes annuelles et les plantes décoratives, de serre ou d'orangerie, pouvant passer en plein air les mois de mai à octobre. Au mois de mai se tiendra l'Exposition d'inauguration; le programme com- prend deux sections, l'une, pour les plantes exposées en dehors des concours, l'autre, pour celles exposées au concours. En juin, s'ouvrira une exposition de roses cueillies. Une exposition générale sera organisée dans le courant de juillet; le pro- gramme comprend les deux mèmes sections que celui de l'Exposition de mai. Enfin, en octobre, ce sera le tour des Chrysanthèmes. Dans le numéro du 30 août, nous donnerons un apercu général du programme. : Exposition générale d'Horticulture à Hambourg, en 1897. — Le Comité de cette exposition a fait parailre une traduction française de son programme. Il n'y aura pas moins de sept expositions : I. Exposition perma- nente de mai en septembre, 487 concours prévus. — II. Exposition spéciale du printemps du 1° au 7 mai, 196 concours. — III. Première exposition spéciale du 30 mai au 30 juin, 59 concours. — IV. Deuxième exposition spé- ciale du 2 au G juillet, 40 concours. —— V. Troisième exposition spéciale du 30 juillet au 30 août, 50 concours. — VI. Exposition d'automne du 27 août au 5 septembre, 439 concours. — VII. Exposition de fruits du 17 au 30 sep- tembre, 53 concours. Les prix d'honneur mis à la disposition du Comité organisateur par la bien- veillance des amis de l'entreprise sont aussi nombreux qu'exceptionnellement importants. Le montant des 44 prix renseignés jusqu'à présent, s'élève à la somme de 22,960 marcs ou 28,700 francs! M. le conseiller de commerce TH. HEYE, Hambourg, offre 1000 marcs à attribuer à la meilleure collection d'œillets pour la vente ; — la maison ERNST et VON SPRECKELSEN, Hambourg, 1000 marcs pour le meilleur mode de chauffage de serres et de bâches commerciales; — M. L. D. BLOHM, Ham- bourg, 2000 mares pour des groupes d'ornement; — M. le conseiller de com- merce WILH. A. RIEDEMANN, Hambourg, 5000 marcs, dont 2000 marcs pour le meilleur lot d'Orchidées et trois prix. de 4000 mares chacun pour les Eau Re ST de meilleurs lots d’Azalées, de Palmiers, de plantes insectivores; — M. ALFRED BEiIT, Hambourg-Londres, 6000 mares à répartir en : a) 2000 mares pour le meilleur lot d'Orchidées ; b) 1000 mares pour le meilleur apport de Rhododen- drons rustiques pour l'Allemagne du Nord; c) 500 marcs pour le meilleur apport de cultures de fruits en pots pour amateurs; d) 1000 marcs pour le meilleur apport de rosiers plantés en pleine terre; e) 600 marcs pour le meilleur lot d'Orchidées d'amateurs; f) 300 marcs pour le meilleur apport de grappes de raisin, par des amateurs; g) 300 marcs pour le meilleur arran- gement de fleurs coupées; À) 300 marcs pour le meilleur apport de la part d'amateurs; — M. E. AMsixck, Hambourg, 1000 marcs pour le meilleur apport de Palmiers d'introduction récente, etc. Ces chiffres ont leur éloquence propre. L'an prochain, à l'occasion de l'Ex- position universelle de Bruxelles, où l’horticulture tiendra un rang honorable, nous verrons sans doute se produire un pareil mouvement de générosité parmi les personnes favorisées de la fortune, aimant les plantes ou devant, à l'horti- culture, la principale part de leur notoriété. Nous nous empresserons de signaler leurs noms à la reconnaissance du monde horticole. Bonnes vieilles plantes. — A l'assemblée générale du mois de mai de la Société régionale d'Horticulture du Nord de la France, M. AD. VANDEN HEEDE a présenté quatorze de ces plantes dont voici les noms et descriptions : Veronica Diosmoefolia, plante mignonne aux: fleurs roses ombrées de bleu; Tremandra verticillata, aux fleurs bleues sur tiges grèles et gracieuses: Talmia latifolia, trop peu employé pour la décoration des jardins: Acacia linearis, fine espèce, assez rare; Acacia paradoxa, vigoureux et superbe; Cytisus racemosus, bonne plante de marché; Baueria rubioïdes, rare et char- mante espèce; Æpacris Eclips, surprenante espèce aux fleurs blanc et rouge; Eugenia Ugni, une des plus belles plantes de serre froide; Grevillea alpestris, plante originale; Pimelea spectabilis, une des plus belles plantes du temps passé; Chorozema Lowi, délicieuse variété; Leptospermum bullatum, la forme des fleurs blanches est des plus curieuse ; Helichrysum spectabile, immortelle arbustive très intéressante. : Une plante météorologiste. — Les journaux quotidiens nous rappellent (le fait date en effet de 1888) qu'un savant de Prague bien connu, M. Josepu-F, Nowack, aflirme qu'il peut prédire le temps à venir par une méthode qui touche au merveilleux et qui soulèvera par conséquent de nombreuses discussions. Ce savant s'enferme dans une petite serre, maintenue à une température convenable, et il reste en tète-à-tête avec. une plante. C'est la plante qui lui révèle l’avenir météorologique. Elle parle, elle aussi et lui dit que le mauvais = 226, = temps est proche. Si elle ne disait que cela, on s'inclinerait volontiers. Mais elle est plus loquace ; elle annonce la gravité du phénomène, elle fait savoir quelle sera la zone atteinte, où passera le cyclone ou la tempête, quelles régions seront plus ou moins ravagées, si le phénomène se produira tout de suite, ou au bout d'une semaine et mème d'un mois. Elle pronostique les tremblements de terre, les années sèches ou pluvieuses. Quelle magicienne que cette plante ! Quelle est cette plante météorologiste? C'est l'Abrus precatorius L. ('). Comment parle-t-elle ? Au moyen de ses feuilles, de ses tiges, etc. Les feuilles sont dentelées et chaque dent ajoute un renseignement aux révélations des feuilles entières. Elles s'agitent, s'orientent, s'élèvent, s'abaissent. Les pétioles sont sensibles aux grandes perturbations. Le redressement des rameaux indique un minimum barométrique et la rapidité des mouvements pronostique l’arrivée prochaine des perturbations. Chaque état particulier des rameaux, feuilles, etc., correspond à un phénomène météorologique ou sismique. C'est du roman, n'est-ce pas? Mais voilà, c'est que l'on m'a mis sous les yeux un dossier énorme de prévisions réalisées et contresignées de noms de valeur. L'Exposition de Budapesth est répartie en une infinité de pavillons répandus à travers les jardins. Plusieurs de ces constructions ont des toits en écorce où croissent une infinité de fleurs : géraniums, pétunias, volubilis, etc., ce qui est une innovation d'un effet charmant. A propos d'Anthurium. — Nous détachons d’une lettre adressée à L'HoR- TICULTURE INTERNATIONALE, le passage suivant et remercions l'honorable correspondant de la communication qu'il a bien voulu nous faire : « Je profite de l'occasion que j'ai de vous écrire pour vous faire une « remarque relative à un point de l'article de M. DE BosscHERE, dans le « numéro du 30 juin de L'Ilustration horticole sur les Anthurium. Il est dit « dans cet article, qu'il s'écoule souvent un an avant la germination des « graines. J'ai plusieurs fois semé des graines d'Anthurium de ma récolte et « au bout de 15 jours les graines étaient toujours levées; j'opère dans la serre « en terrines couvertes d'un verre, je n'enterre pas les graines et dès le « quatrième jour, le gonflement de la graine est perceptible à l'œil. » (1) De la famille des Légumineuses. L'Abrus precatorius, dont parle M. NowacK, est connu dans les Indes sous le nom de rati, les graines sont employées par les Boudhistes RS oi M AE PR M ee 0e ce A NUE TS PR EPST IR 6me Série. [3 TOME 3°, 15° Livraison. 15 Août 1896 L'ILLUSTRATION HORTICOL Journal international populaire de l'Horticulture DANS: TOUTES. SES BRANCHES publié sous le patronage de LE INDOER LUCIEN LINDEN DIRECTEUR : 5 RÉDACTEURS PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS CH. DE BOSSCHERE Numéro paraissant le 15 du mois Numéro paraissant le 30 du mois (LES PLANTES A L’AIR LIBRE) (LES PLANTES EN SERRES) Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribhne ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Pages Pages Chrome ue CSN RE ME ne 229 TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE Nécrologie . . + + + 236 | p}, 63. Cyclamen à fleurs fimbriées . 235 Plantes tes : ou ocotdblé 514 4290 Surprises végétales . RE LEA cod Se eue se. ce Mt d Fig. 39. Astragalus hamosus : lie fl Petites notes de culture. Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s’abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles PRIX DE L’ABONNEMENT : HE» FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE DÉPOSITAIRES PO Messieurs Dallemagne et Cie, horticulteurs à Rambouillet ui et ; Oise). Gand, impr. Eug. Vander Haeghon, LES ANNONCES HORTICOLES INDUSTRIELLES (Graines, bulbes, E nn matériel, construction de.serres, chauffages, engrais, | insecticides, ameublements, etc.) L'ILLUSTRATION HORTICOLE JOURNAL DES ORCHIDÉES “= LA MEILLEURE ET LA PLUS LARGE PUBLICITÉ “= Ces journaux sont vus et lus par tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à Fhorticulture VS Si < 7 Les annonces paraissant à la fois dans L'ILLUSTR ATION HORTICOLE et LE JOURNAL DES ORCHIDÉES, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux pro ducteurs et aux industriels horticoles pour faire connaitre leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture : LEUR CIRCULATION EST UNIVERSELLE. | | € où EST PRIÉ DE FAIRE PARVENIR LES INSERTIONS A LA RÉGIE DES ANNONCES DE < L'Illustration Horticole > et du «1 ournal des Orchidées » » 100, rue Belliard, à BRUXELLES, avant le 8 et le 23 du mois Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l’un de ces journaux. Tout Abonné de L'Illustration Horticole qui souscrira au J 58 des Orchidées recevra les deux journaux pour le prix de ®&O on Jo] par an. — S’adresser au Bureau de ces journaux. — 229 — CHRONIQUE HORTICOLE 15 Août 1896. Le châtaignier de l'Etna, Castagno di cento cavalli ou châtaignier des cent chevaux, est peut-être le plus beau qui existe. Son tronc, entière- ment creux, mesure un pourtour de plus de trente-six mètres. Les gens qui demeurent dans son voisinage ont construit dans l'intérieur une vraie habitation avec un four permettant d'y sécher et d'y conserver des châtaignes, amandes, etc. D’après Sempervirens (22 mai 1896), le châtaignier de l'Etna serait âgé de 3600 ans. Les recherches qui ont été faites vers la fin du siècle dernier ont démontré que l'arbre est un pied unique et non pas un ensemble de plusieurs arbres réunis et greffés par approche, comme les anciens avaient quelquefois l'habitude de faire, notamment pour l'olivier. Il existe dans les environs de l'Etna une quantité de très grands châtaigniers, mais aucun n’est aussi colossal que celui auquel il est fait allusion. Jardin botanique de Gand. — Nous annonçons avec un vif plaisir que le projet de transfert de ce jardin dans un endroit plus favorablement situé vient de nouveau à l'ordre du jour. Nous espérons que la malencontreuse idée de l'installer dans les bas-fonds de la Byloke ou de l'Heirnisse sera définitivement abandonnée et que le projet primitif d'établir ce jardin au centre du Parc de la Citadelle, aux lieu et place de la caserne démolie, trouvera seul des défenseurs. Nous formons des vœux pour que le Jardin botanique de Gand puisse reconquérir bientôt son ancienne réputation. Table royale. — Nous lisons dans Sempervirens qu'à l'occasion de la visite de Li-HUNG-CHANG à Leurs Majestés les deux reines de Hollande, au château de Soestdijk, la table était décorée de fleurs avec beaucoup de goût. La cor- beille du milieu portait à elle seule 300 fleurs de la jolie rose La France et pour l’ornementation de la table entière, on avait fait usage de plus de douze mille fleurs de roses. Utilisation rationnelle des fruits et des légumes. — Sous ce titre M. NESTOR DUCHESNE, professeur de l'École d'agriculture de l'État, à Huy, a —. 2 — réuni dans un petit volume de 159 pages, quelques chapitres concernant le rapport et la conservation des légumes, la culture fruitière et la fabrication de tous les produits pouvant être retirés des fruits. Un chapitre est consacré au jardin de l'ouvrier, un autre au verger, un autre aux engrais; l'ouvrage se termine par la publication du programme des cours publics d’arboriculture et de culture maraîchère, tel qu’il a été fixé par M. le ministre DE BRUYN dans son arrêté du 15 février 1895. Ce livre est écrit simplement, sans aucune pré- tention: il est à la portée de tout le monde par son modique prix (fr. 1,25) et sera consulté avec fruit par le grand nombre. * x * Floralia. — En faisant connaître que la Société des Jeux populaires (Volks- vermaken) d'Utrecht fètera en décembre prochain le 25e anniversaire de sa fondation, Sempervirens ajoute que cette Société, dont le but est d'élever et d'étendre l'éducation du peuple, a institué entr'autres, sous le nom de Floralia, une section qui partage parmi le peuple, des plantes et des fleurs et encou- rage de la sorte l'horticulture. Jardin botanique de Saint-Louis. — Ceux de nos confrères d'Amérique qui parlent du terrible cyclone ayant ravagé une partie du Missouri signalent les dégâts que la tempête a fait subir à ce jardin. Plus de cent soixante grands arbres ont été renversés ou brisés contre terre; c'étaient généralement des espèces rares ou des exemplaires d'élite. Plus de deux cent cinquante arbres ont été sérieusement endommagés ou ont eu leur tête enlevée. Les arbustes ont été maltraîtés, mais on a pu y porter remède. Les cultures des plantes herbacées ont été détruites, mais on en possédait des duplicata. Les toitures et les vitrages de tous les bâtiments ont beaucoup souffert et en particulier la toiture d'une grande serre froide, celle de l'herbier et de la bibliothèque. L’herbier lui-même et les livres n’ont pas eu de dégâts sérieux. * Actes généreux. — Nous aimons à citer les faits de générosité partout où ils se produisent, au risque de froisser la modestie de leurs auteurs. M. JOHN CROSFIELD, de Walton Lea, Warrington, un grand promoteur de l'horticul- ture en Angleterre, a offert en prix à l'exposition de la Société florale de Warrington, deux mille bulbes de Jacinthes, outre une somme de cinq cents francs à distribuer en primes. Un autre fait est la donation effectuée à Liverpool par M. H. YATES THOMPSON d’un superbe jardin d'hiver construit dans le Sefton Park, l'œuvre grandiose de M. ÉD. ANDRÉ. La construction a 37 mètres de diamètre et une hauteur totale de 20 mètres. D’après le plan et le dessin en élévation publiés TE UP PR PE SL EE RE PR EN D PE D pe PE LT TE ET PE PORT — 231 — dans le Gardeners_ Chronicle du 18 juillet, c'est un bâtiment élégant, pourvu d'un dôme avec bassin et fontaine au centre. Ce palais de Flore sera constam- ment ouvert au public, même le dimanche. Jardin botanique de New-York. — M. N. L. BRITTON, professeur au Columbia College, a été nommé directeur du nouveau Jardin botanique en voie d'être établi dans Bronx Park, à New-York. Pêches en Géorgie. — M. J. H. HALE, président de la Société Georgia Orchard, écrit dans un dernier numéro du Fruit trade Journal, que rarement la récolte des pêches aura été aussi abondante en Géorgie que cette année. Les dernières gelées ont certainement fait de notables éclaircies, néanmoins il est resté tellement de pêches que si les deux tiers tombaient, la récolte serait encore magnifique. Parmi les cent mille arbres plantés dans les vergers dont M. HALE a la direction, la variété Ælberta est la seule dont les arbres ne soient pas surchargés. La récolte totale sera de 50 °, supérieure à celle de l’année précédente, qui était déjà fort belle. * Parc national de Sydney. — Les pouvoirs publics en Australie et plus spécialement ceux des grandes villes de la Nouvelle Galles du Sud attachent la plus grande inrportance aux parcs, squares et jardins. Aucune grande ville ne peut se vanter d'avoir réservé pour ses habitants autant de jardins, de pro- menades, d’avenues que la ville de Sydney. Une étendue de 748 acres (plus de 325 hectares), soit le quart de tout le territoire de la ville est réservé comme champ de récréation. Un territoire encore plus vaste et ayant 780 acres {environ 350 hectares) et connu sous le nom de Centennial Park, réservé d'abord pour fournir l’eau à la ville, vient s'ajouter maintenant aux autres plantations. Enfin, le National Park qui entoure la baie pittoresque de Port Hacking et s'étend le long de la côte méridionale vers le district montueux d'Illawarra comprend une surface de plus de 36,000 acres (17,000 hectares) et est couvert de magnifiques forêts vierges présentant des paysages ravissants qui attirent aujourd'hui des milliers de visiteurs. En décembre 1894, un territoire, désigné sous le nom de Ku-ring-gai Chase et situé sur les rives de la rivière Hawkes- bury, a été déclaré parc public. Ce pare a une superficie de 35,300 acres et comprend les plus beaux paysages de l'Australie. École d'horticulture de l'État, à Gand. — Les examens d'admission à cette école auront lieu, le jeudi 1° octobre 1896, à 9 heures du matin. Les — 232 — inscriptions doivent être prises à la direction de l'École, Boulevard de l'Hor- ticulture, 45, avant le 15 septembre prochain. Les candidats doivent être âgés de 16 ans, fournir un extrait de leur acte de naissance, un certificat de bonne conduite et un certificat de santé; ils doivent satisfaire, en outre, à un examen d'entrée. L'été de 1896 pourra être ajouté à la liste des étés chauds comme on les avait au bon vieux temps. Dans beaucoup de contrées tempérées, la chaleur a dépassé la normale ordinaire : le thermomètre, à l'ombre, a marqué jusque 35 degrés, c'est-à-dire la température des contrées chaudes du globe. Malheu- reusement la sécheresse a été également considérable et non seulement les cultures annuelles auront souffert de la rareté des pluies, mais beaucoup d'arbres devront périr. * * * Origine du chauffage des serres. — Le Gardeners Chronicle reproduit, dans son numéro du 2 mai dernier, des extraits de lettres de HANS SLOANE à M. Jon Ray,de Black Notly dans l'Essex, d’où il résulte que M. WATTS avait établi un nouveau système de chauffage placé sous terre. « Il y à établi un grand foyer avec gril, cendrier, et il conduit la chaleur à travers toute la serre au moyen d'un tunnel, de sorte qu'il espère, à l’aide de vitrage, chauffer et conserver l'air à tel degré de chaleur qu'il voudra, tout en laissant pénétrer à l'occasion l'air extérieur par les fenêtres. Il pense, de cette façon, créer un printemps, un été, un hiver, artificiels... ce dont je doute, bien que dans cette matière l'expérience doive être le senl juge. » La lettre de HANS SLOANE est datée de Londres, le 18 novembre 1684. Il y parle aussi du catalogue du Jardin botanique de Leyde dressé par le professeur de botanique HERMANN et dans lequel il est question de plusieurs plantes des Indes orientales, où l'auteur a demeuré plusieurs années. EVELYN parle dans son journal (Diary), août 1685, d'une visite qu'il fit au Jardin botanique de Chelsea : « Une chose ingénieuse, dit EVELYN, était la chaleur souterraine conduite sous le conservatoire à travers des voûtes en briques de façon à avoir les portes et les fenêtres ouvertes pendant les plus fortes gelées, évitant seulement l'accès de la neige. » Le Réséda. — L'origine du réséda de nos jardins a été l'objet d'une obser- vation du Révérend G. HENSLOw dans une récente séance du Comité scienti- fique de la Royal Horticultural Society de Londres. D'après lui, le Reseda odorata proviendrait du Reseda Phyteuma, espèce commune dans la France méridionale et dans l'Algérie. Le Reseda odorata n'appartient pas à la flore d'Egypte ni à celle du nord de l'Afrique. L'espèce sauvage n'a pas le parfum de ROUE CENT Poe PTS 2 Rp AR FAT RM RE TE UE ER NS EE RE EAN — 233 — nos variétés, c'est à peine que l'inflorescence rappelle ce parfum spécial. Les différences entre le Reseda Phyteuma et le Reseda odorata ne sont pas plus grandes que celles qui existent entre certaines variétés du réséda de nos jardins. Le réséda est désigné dans le Limbourg sous le nom de Roosje van Egypte (Petite rose d'Egypte); ce nom populaire est d'accord avec l'indication d'origine donnée dans le Botanical Magazine de 1790. * Le jardin de M. Marc Micheli au Crest, près de Genève, a été visité, l'an dernier, par les membres de la Société royale de botanique de Belgique qui en ont fait un grand éloge. M. MicHeL1 vient de publier, en un volume de plus de 200 pages, le catalogue des plantes qu'il cultive en plein air. Elles sont au nombre de 2000 espèces environ. Ce catalogue est disposé par ordre alphabé- tique et donne une série d'indications concernant la patrie, l'époque de l'intro- duction, la description première et les figures de la plante. Le catalogue de M. Micuert contient en outre des remarques botaniques et culturales qui ajoutent encore à la valeur de l'ouvrage. * L 2 Balcons fleuris. — Le Comité Bruxelles-Attractions a de nouveau cette année ouvert un concours de balcons fleuris. Son appel, encouragé par l'Admi- nistration communale qui a elle-même fait garnir le balcon de l'hôtel de ville, du côté de la rue de l'Amigo, a rencontré une fois de plus le meilleur accueil. Un grand nombre de façades sont actuellement et depuis plus d'un mois égayées par des décors de plantes et de fleurs. L'organisation d’un pareil concours a bien réussi également à Gand. Emploi des insecticides. — Des expériences ont été faites à la station agricole de l'Ohio concernant l'influence de certains insecticides sur les abeilles. Il en résulte que les poisons distribués par les pulvérisateurs sur les arbres fruitiers pendant la floraison de ceux-ci occasionnent réellement la mort des abeilles. Garden and Forest fait observer avec raison dans son numéro du 22 avril dernier que l'emploi des remèdes est inutile à cette époque; qu'on peut parfaitement employer le pulvérisateur avant et après la floraison et laisser les abeilles butiner librement alors qu’elles viennent aider à la féconda- tion des fleurs. Les arbres dans les villes. — Tous les ans, à pareille époque, il est ques- tion de la chute prématurée des feuilles des arbres dans les grandes villes. Il est rare, lorsque l'été est chaud, de voir ces arbres conserver leurs feuilles au commencement du mois d'août. Ce phénomène est attribué avec raison à la er dureté du sol qui empêche l'air de pénétrer jusqu'aux racines, ce qui a pour effet de couvrir celles-ci de moisissures. On recommande de substituer des drains en bois aux tuyaux en terre cuite dont on fait ordinairement usage. Ce système employé à Vienne semble y donner les meilleurs résultats. A Bruxelles on vient d'employer des drains en bois perforés sur leur étendue permettant ainsi de conduire l’eau et l'air aux racines des arbres. : Une institution charitable dont le succès va grandisssant est le Royal Gardeners’ Orphan Fund qui a pour but d'offrir des secours permanents à des orphelins de jardiniers. Au diner des sociétaires qui eut lieu en juin dernier au Métropole, à Londres, sous la présidence du duc DE BEDFORD, on apprit que de nouvelles souscriptions étaient rentrées s’élevant à la somme de 21,625 fr. Les tables du banquet avaient été décorées de fleurs avec profusion, grâce à la générosité de plusieurs horticulteurs. Après le banquet ces fleurs furent envoyées à l'hospice des enfants de Great Ormond Street. Cette destination des fleurs mérite d'être relevée. Une collection de drogues. — L'horticulture occupe une place intéres- sante dans la section scientifique de l'Exposition internationale des industries actuellement ouverte à Berlin. Il y a notamment la grande collection de drogues présentée par BRükNER, LAMPE et Cie, firme qui existe depuis plus de cent cinquante ans. Cette collection est probablement la plus complète du monde. Tout ce qui a été produit en fait de drogues dans le règne végétal depuis un siècle et demi s'y trouve représenté; il n'y a pas que les drogues proprement dites, celles des officines et reconnues comme telles, mais aussi tout ce qui est employé comme remède domestique et même dans la pratique vétérinaire. Il y a là des exemplaires de plantes dans leur état naturel et les drogues préparées dans leurs emballages. Le Gardeners Chronicle ren- seigne également la collection des levures en culture exposées par le D' LINDNER. Depuis que l'on sait que le bouquet du vin particulier à chaque côte provient de la levure et que la culture de la levure peut se faire indéfi- niment, cette production acquiert une très grande importance dans l’économie agricole. L'expérience a prouvé, d'ailleurs, que le bouquet particulier d'un vin peut être transmis non seulement à un vin d’un vignoble quelconque, mais aussi que le même goût est transmissible par cette voie au cidre et au vin produit par la fermentation des groseilles. Ém. RODIGAS. ie ae © a © D O ee o € ? os > © © O ue . 7: ) _ SRE +) L DETIUTRSSSS pass SES 2 L'ILLUSTRATION HORTICOLE A. Goossens pinx. PL, LXHI CYCLAMEN A FLEURS FIMBRIÉES dé FE. De Pannemaeker chrom. PL. LXIII CYCLAMEN À FLEURS FIMBRIÉES L'année dernière, L/Ilustration Horticole a donné une planche représentant des variétés grandiflores de Cyclamen. La planche actuelle représente des formes nouvelles, entièrement imprévues et qui, observées séparément sur leur pédoncule, en l'absence de feuilles, n'ont plus du tout l'aspect habituel des cyclamens primitifs. On l'a dit mille fois avant nous, la nature est inépuisable dans les transformations qu'elle opère, et dès que la fixité des formes se trouve ébranlée, ce ne sont plus seulement les coloris des fleurs ni les propor- tions qui varient, mais la disposition particulière à chaque type change égale- ment et ainsi on voit se produire des races nouvelles dont l'imagination ne pourrait prévoir la production. Les fleurs que nous avons Sous les yeux appar- tiennent à une de ces races nouvelles et commandent immédiatement l’atten- tion. Elles proviennent d'un semis fait par M. Draps, horticulteur à Laeken, et descendent probablement des Cyclamens à fleurs monstrueuses dont il a été question déjà à la page 48 du présent volume de Z/Ilustration. Le caractère dominant n'est pas la transformation des pétales, mais bien une modification de la disposition de ceux-ci; en effet, le pourtour des segments est complètement fimbrié et les pétales eux-mêmes sont disposés de manière à rendre la fleur méconnaissable. Un horticulteur saintgillois, M. DE LANGHE, a exposé au meeting du Casino de Gand, en mars dernier, une variété analogue, sinon exactement pareille à celle que nous publions dans le présent fascicule. Le Jury lui décerna à l'unanimité un certificat de mérite. La variété était désignée sous le nom de Cyclamen Papilio Brussels Best et provenait d'un semis de Cyclamen persi- cum var. giganteum, fait plusieurs années auparavant. Ainsi qu'il arrive souvent pour les plantes cultivées, les brusques modifica- tions dans le genre de celle que l'on a sous les yeux dans le cas actuel ne sont que le prélude de productions variées, et il est permis de prévoir que ce gain sera suivi d’une série d'autres également remarquables. Quant au mode de culture, nous prions le lecteur de bien vouloir consulter L' Illustration Horticole de 1895, p. 204. ÉM. RODIGAS. — 236 — NÉCROLOGIE Nicolas Funck. — La famille LINDEN vient d'être frappée dans ses affec- tions par le décès de M. Nicoras FUNCK, qui fut l'ami et le compagnon de voyage de M. JEAN LiNDEN, pendant les explorations que fit le célèbre bota- niste, il y a plus d'un demi-siècle, dans les régions alors presque inconnues du Nouveau Monde. Son nom est resté pendant longtemps presque inséparable de celui de LINDEN, qu'il accompagna d'abord comme dessinateur et dont il devint, par la suite, le plus zélé collaborateur dans le domaine de l'histoire naturelle. Il arriva avec lui à Rio de Janeiro, la veille de Noël 1835 ; il l'aida à former et à ramener en Belgique des collections botaniques et zoologiques très considé- rables dont les éléments n'ont pas encore été tous déterminés. Il explora avec lui les grandes Antilles, le Mexique et le nord du Guatemala. Plus tard, il fut un des directeurs du Jardin zoologique de Bruxelles, ensuite il dirigea pendant plusieurs années le Jardin zoologique de Cologne où il put faire apprécier ses connaissances en zoologie. Il s'était retiré à Luxembourg, sa ville natale, où il est mort à un âge avancé, le 10 août 1896. Il laisse après lui le souvenir d'un homme instruit, bon, juste et loyal ; et il emporte la sympathie de tous ceux qui l'ont connu. res EM. RODIGAS. PLANTES NOUVELLES OÙ RECOMMANDABLES Iris orchioides. — Le printemps dernier a été particulièrement favorable à la floraison des Iris et cette circonstance a appelé l'attention sur plusieurs espèces trop peu cultivées. L'Jris orchioides est de ce nombre. L'espèce a été introduite des montagnes du Turkestan par le D' REGEL et est d’une rusticité absolue. Les fleurs sont de grandeur moyenne et d'un beau jaune avec de petites . taches pourprées à la base. Chaque tige porte d'ordinaire de trois à six fleurs qui s'épanouissent en succession. * Pâquerettes à fleurs doubles. — Les pâquerettes constituent toujours un grand ornement des pelouses. Une très belle pelouse formée d'une seule gra- minée, courte, bien verte et serrée, est un tapis dans lequel il manque l'un ou l'autre dessin pour le vivifier. Le véritable amateur de plantes vivaces, le collectionneur, tient ses pâquerettes séparées et se complait à voir ressortir ainsi les coloris qui les distinguent. Le Bellis perennis, à feuilles d'Aucuba, se — 237 — distingue par son feuillage ponctué. La variété à fleurs rouge vif est très admirée; celle à fleurs blanches est beaucoup plus rare. Il en existe une autre variété à fleurs d’un beau rose; une autre forme est dite prolifère, elle exige un peu plus d'attention, sinon les plantes nouvelles qui doivent surgir tout autour du pied-mère naissent seulement quand le centre a disparu. Les trente roses remontantes les plus recommandables. — La Deutsche Gaertner Zeitung a soumis cette question à un plébiscite dont voici le résultat d'après le nombre des votes obtenus : Alfred Colomb Elisa Boël Louis Van Houtte Mademoiselle Eugénie Verdier Marie Baumann Charles Lefebvre Baronne de Rothschild Earl of Pembroke Captain Christy Général Jacqueminot Horace Vernet Jean Liabau Merveille de Lyon Xavier Olibo Fischer et Holmes Coquette des Blanches Prince Camille de Rohan Duc de Wellington Eugène Furst Duke of Teck Madame Victor Verdier Madame Gabriel Luizet Ulrich Brunner M. Boncenne Mrs. John Laing Pierre Notting Alfred K. Williams: Princesse de Béarn e of Connaught Souvenir de William Wood Iris Lorteti. — Nous avons déjà parlé de cette belle espèce d'Iris qui fut découverte par BARBEY, en mai 4890, au Liban, à deux mille pieds d'altitude. Elle est considérée à juste titre comme une des perles du genre. Parmi les premiers semis des graines importées par la firme DAMMANN et Cie, de San Giovanni a Teduccio, celle-ci a eu la bonne fortune d'obtenir une variété à fleurs entièrement blanches avec les larges segments du périgone pointillés d'une nuance rosée. Rose Chromatella. — Parmi les roses jaunes qui jouissent toujours d'une extrême faveur, les variétés Safrano, Maréchal Niel, Gloire des Jardins, occupent une place importante, mais il nous semble qu'on néglige .beau- coup trop la Rose jaune connue chez les Anglais sous le nom de Cloth of Gold (Drap d’or). Dans le sud de l'Europe, l'appellation qui prévaut est celle de Chromatella. Le Journal of Horticulture parle d'un exemplaire de cette rose ayant une circonférence de tige de près de vingt centimètres et se char- geant annuellement d'une abondance de fleurs évaluée à plus de deux cent cinquante. Toutes les tiges étaient également solides et les fleurs bien érigées. Cette variété mériterait une place aussi parmi les roses de serre. » + — 238 — Lapeyrousia corymbosa. — En présence des fleurs de cette plante, on ne dirait pas au premier coup d'œil qu'elle fait partie des Iridées, comme c’est le cas. En effet, toutes les divisions du périanthe, les pétales comme les sépales, sont semblables de forme, de couleur et de direction. L'espèce qui nous occupe est originaire du Cap comme la plupart de celles qui composent le genre. Souvent elle est désignée sous le nom d'Zria corymbosa. Elle fut découverte au Cap par THUNBERG, dans les régions sablonneuses du Zwartland et introduite dans les cultures européennes il y a un siècle, Le nom spécifique indique bien la forme de l'inflorescence qui est caractéristique. Ges corymbes font un brillant effet ; les fleurs sont d'un beau bleu, une bande blanche et une autre bleu foncé entourent le centre de la fleur de manière à y former une étoile. Le Lapeyrousia corymbosa peut être cultivé en pleine terre dans un endroit chaud et abrité des régions tempérées. * x x Hibiseus rosa sinensis et variétés. — L'espèce fut introduite en 1731 et jouit toujours de la faveur des amateurs de beaux arbustes. En 1879, la firme WiLLiAM BULL, de Chelsea, en fit connaitre plusieurs variétés auxquelles elle ajouta, deux ans plus tard, la variété Lucien Linden, dont les fleurs semi- doubles présentent dans leurs pétales rouge vif des panachures jaunes d'un brillant effet. Aujourd'hui on signale deux variétés obtenues de semis par M. BRuANT, de Poitiers, les Hibiscus variabilis et H. Bruanti. La première reste petite; les boutons sont d’abord rose vif puis rose chair et cette nuance passe au blanc pur. L'Hibiscus Bruanti se développe avec vigueur et donne des fleurs d’un rouge rosé transparent; la partie dorsale des fleurs est d'une nuance très vive. à " Rhododendron Vaseyi. — Originaire des collines de la Caroline du Nord, cette espèce est des plus belles et des plus remarquables. Elle est d'une rusticité parfaite et fleurit abondamment même sur les jeunes semis ; les fleurs qui se montrent en avril, avant les feuilles, sont d'un rose chair pâle passant au blanc pur avant qu’elles ne soient fanées. L'espèce a le plus de rapport avec quelques rhododendrons japonais tels que À. rhombicum. * * + Kaempferia rotunda. — Bien que cette plante, très anciennement connue, trouve place dans beaucoup de jardins à cause de son feuillage, il convient de reconnaître aussi les mérites de ses fleurs qui se produisent avant les feuilles. Ces fleurs, pour la forme et le coloris, rappellent celles des Crocus; elles sont presque sessiles et se produisent en grande abondance. Elles ne durent qu'un — 239 — jour mais se succèdent longtemps. Leur teinte est d'un rouge rosé vif et leur parfum des plus agréables. Erythronium Johnsoni. — Cette très jolie nouvelle espèce, aux fleurs rose lilacé extérieurement, a été découverte dans les montagnes cotières de l'Orégon méridional par M.A. J. Jonnsox et décrite par M. BOLANDER dans le tome III, août 1895, d'Erythea. L'intérieur des fleurs est d'un jaune d'or passant au pourpre foncé. Les feuilles sont lancéolées et fortement maculées. L'espèce a été montrée en avril dernier à un meeting de la Royal Horticultural Society par MM. WALLACE, de Colchester. Le Gardeners Chronicle du 2 mai 1896 donne une jolie figure de la plante. * LR à Les Pyrus. — Rarement les Pyrus ont été plus beaux que le printemps dernier, Jamais nous n'avons vu le P. Malus floribunda étaler ses fleurs roses avec une pareille abondance. Le Pyrus baceata à été également fort remar- quable. Les variétés du Cydonia japonica où Pyrus japonica se sont montrées dans tout leur éclat. Le P. japonica nivalis avec ses grandes fleurs blanc de cire et le P. japonica Maulei qui se charge d'une profusion de fleurs tout en restant fort petit, méritent d'être mentionnés tout spécialement. Rhododendron niveum. — Cette espèce ne doit pas prétendre au premier rang parmi ses congénères de l'Himalaya quand il s'agit de comparer leur beauté, mais elle a le grand mérite d'être franchement rustique dans nos régions. Deux ou trois touffes ayant 1"50 de hauteur étaient en pleine floraison aux jardins de Kew vers le milieu du mois d'avril dernier. Les feuilles, longues de 010 à 015, sont d'un beau vert foncé au dessus et comme du cuir brun pâle en dessous. Dans le jeune âge cette couleur est blanc pur. Les fleurs sont disposées en bouquets serrés de 0"10 de diamètre. La corolle, en forme de cloche, est d'un coloris lilas pourpré. L'espèce fut introduite du Sikkim par Sir JosEPH HOOKER. à EM. R. Souvenir de Linnée. — La fameuse tabatière que THUNBERG avait fait faire pour son illustre ami LiINNÉE et qui n’arriva à destination qu'après la mort du grand botaniste est actuellement déposée au Musée d'histoire naturelle de Paris. Elle a été offerte par M. DEYROLLES, de Bourg-la-Reine. La boite a environ 008 de diamètre: elle est laquée en or de diverses couleurs et porte plusieurs scènes champêtres. … 00 = SURPRISES VÉGÉTALES Un des lecteurs de L' Iustration Horticole nous écrivait, il y a quelques jours, à propos d'une surprise désagréable qu'il avait eue en dinant chez un ami, de trouver dans la salade une chenille végétale dont la singulière forme l'avait saisi, au grand plaisir de son amphytrion. Notre correspondant nous deman- dait en même temps de vouloir l'éclairer à cet égard. Nous le croyons disposé à jouer le même tour à ses convives et nous nous empressons de le renseigner, bien que nous ne soyons guère partisan de ces sortes de plaisanteries. Voici une petite note que M. FRÉD. BURVENICH père, professeur à l'École d'horticulture de l'État, à Gand, nous a remise sur ce sujet. 2 EM». R. Attrapes, surprises. — Dans les traités de culture potagère et dans les catalogues de graines, on désigne sous ces noms, les fruits d'une série de petites papilionacées dont les fruits en gousses, de forme curieuse, imitent plus ou moins bien certains insectes, chenilles, vers, escargots, etc. On connaît quatre espèces dont les gousses enroulées ont la singulière ap- parence, assez frappante d’ailleurs, de diverses chenilles. On distingue 4° la Chenille grosse (Scorpiurus vermiculatus). Comme ses congénères, elle est annuelle et on la rencontre en France à l’état sauvage. 29 La Chenille rayée (S. sulcatus), à fruits enroulés, faisant à peu près deux à trois tours sur elle-même et composée de plusieurs parties étranglées entre les graines. 3 La Chenille velue(B. suboillosus). Gousses plus longues et plus enroulées que la précédente. Tout le fruit est garni de pointes raides, aiguës et crochues comme chez certaines chenilles véritables. 4° Le Hérisson (Hedysarum Crista-Galli). Espèce annuelle indigène dans le midi de la France, genre Sainfoin, mais se distinguant.par les fruits de forme bizarre, formant des gousses courtes et larges, couvertes de pointes. 5° Le Limaçon (Medicago scutellata) est une légumineuse annuelle qu'on ren- contre à l'état sauvage en France, produisant après ses petites fleurs jaunes, des gousses lisses, contournées en spirale, faisant six tours en se repliant sur elles-mêmes et imitant assez bien la coquille d’un petit escargot. 6° Le Ver (Astragalus hamosus), dont la fig. 23 reproduit une plante au quart et un rameau fructifère dans sa grandeur naturelle. Les gousses blanches, lisses, contournées comme des hameçons, n’imitent pas mal des vers ou des grandes larves. — 241 — Toutes ces plantes müûrissent leurs graines sous notre climat. On les sème au printemps et pendant le courant de l'été. On cueille les gousses à l'état vert. Elles ne présentent aucune utilité, mais l'aspect curieux de leur forme les fait quelquefois introduire dans les salades, pour causer des surprises rien moins Fig. 23. — Astragalus hamosus. qu'agréables à des convives qui soupçonnent la cuisinière capable de né- gligence. Cet usage, qui se perd presque totalement aujourd'hui, était autre- fois assez en vogue en France, quoique ce fût une plaisanterie inoffensive, mais d'un goût fort douteux. FRÉD. BURVENICH père. Exposition d'horticulture et de viticulture à Bayonne. — Une expo- sition internationale d'horticulture, de viticulture et de tous les objets d'art et d'industrie qui s'y rattachent, se tiendra à Bayonne, les 5, 6, 7 et 8 sep- tembre 1896. Les prix consisteront en objets d'art, médailles d’or, de vermeil, d'argent, de bronze et mentions honorables. Les intéressés pourront prendre connaissance du programme et du règle- ment de cette exposition, au Ministère de l'Agriculture, Direction de l'Agri- culture, rue Beyaert, 3, à Bruxelles. — 242 — PETITES NOTES DE CULTURE L'Aspidistra lurida, espèce originaire de Chine, est signalé par M. J. MEEHAN, comme résistant aux hivers des régions septentrionales de la Nouvelle Angleterre. La plante fut trouvée rustique à Philadeïphie et à Ger- mantown. Il serait intéressant de faire à cet égard quelques expériences. Une quantité de plantes placées en bordure contre un bâtiment ont parfaitement résisté aux rigueurs de l'hiver. - Engrais pour tomates. — L'analyse des cendres des fruits démontre que ces plantes ont.besoin de potasse, soude, chaux, magnésie, acide phosphorique et silice. Dès lors il ne faut pas recourir à une formule bien compliquée. On peut mêler six parties d'os pulvérisés, six parties kainite, quatre parties sili- cate de soude, deux et demi parties sulfate d'ammoniaque, une demi partie sulfate de fer. Il suffira d'un demi kilogramme de ce mélange par mètre carré. L'engrais est incorporé dans le sol avant la plantation. La moindre négligence dans l’arrosement des tomates peut nuire à la parfaite maturation et par suite à la coloration des fruits. D'ordinaire ces défauts sont accompagnés d'une dureté partielle du fruit. Aujourd'hui que la culture en pots de cette plante se généralise, il sera utile de rappeler que la potasse peut leur être administrée dans les arrosements sans cependant en donner à excès. LS x * Maladie d'Œillets Souvenir de la Malmaison. — Actuellement on se plaint d'une sorte de maladie eryptogamique donnant le blanc aux feuilles des œillets Souvenir de la Malmaison. Le mal est causé par l'Ovularia lychnicola qui attaque d'ordinaire le Lychnis diurna, sans pour cela épargner d'autres Caryophyllées. Pour combattre cet ennemi, on peut faire usage de perman- ganate de potasse dilué dans une égale quantité d’eau. Il convient d'appliquer cette solution au moyen du pulvérisateur en ayant soin de bien mouiller toutes les parties de la plante et répéter le remède tous les dix ou quinze jours. On peut aussi donner aux plantes un peu de sel ordinaire, soit une cuillère à thé sur des pots de 0"15. Le sel est répandu à la surface et arrosé. Le Bulletin 59 de la station expérimentale de l'Indiana contient un travail des professeurs J. C. ARTHUR et H. L. BOLLEY concernant cette maladie qui est attribuée à une bactérie spéciale, Bacterium Dianthi, dont aucune variété d’œillet n’est indemne mais qui attaque plus spécialement des variétés délicates. Les plantes faibles succombent les premières. Les bactéries ne peuvent se mouvoir et entrer dans les pores pour trouver accès dans l'intérieur de la — 243 — feuille si ce n’est lorsque celle-ci est suffisamment mouillée ; dès lors, il est clair que, pour prévenir le mal, il faut tenir le feuillage sec; mais alors l'araignée rouge peut devenir aussi fatale que la bactérie. Le moyen d'agir contre cette dernière consiste à arroser le sol entre les œillets et de tenir le feuillage de ceux-ci relevé au moyen d'un treillis. On n’emploiera la seringue que par les temps clairs et alors encore il sera bon de mêler à l’eau une faible quantité de carbonate de cuivre et d'ammoniaque qui détruira les bactéries. * x * Chrysanthèmes. — D'après M. GEORGES TRUFFAUT les principaux élé- ments chimiques de cette plante sont, en les classant suivant leur importance : 4° la chaux; 2° l'acide phosphorique; 3° la potasse; 4° la soude; 5° la magnésie ; 6° le nitrogène; 7° la cilice; 8° l'acide sulfurique; 9° les oxydes de fer et de manganèse; 10° la chlorine, On trouve dans les fleurs une abondance de nitro- gène de même que l'acide phosphorique, la magnésie et la potasse; la chaux existe dans les feuilles et une grande quantité de silice dans les racines. Comme conséquence de cette analyse, M. G. TRUFFAUT recommande dans le journal de la Société nationale d'horliculture de France d'employer pour le Chrysanthème le compost suivant : terreau de feuilles, une partie; fumier d'une ancienne couche à concombres, une partie; terre franche, une partie; cendres de bois, un quart de partie. On répand sur le tout 1 °/, de phosphate de chaux. Incarvillea Delavayi. — Cette magnifique Bignoniacée, qui a été dédiée au père DELAVAY, fut découverte par lui dans les régions occidentales du Thibet à une altitude supramarine de plus de 3500 mètres n'est pas encore connue comme elle le mérite. C'est une espèce vivace, distinguée par son feuillage comme par ses fleurs. Il est surprenant que, malgré son origine, il lui faille un abri pour l'hiver. Jusqu'ici on a soin de lui donner une place en serre froide. Il est probable qu'il suflirait de lui donner, comme aux pivoines arborescentes, une légère couverture. * x * Clianthus Dampieri. — Cette belle plante australienne est considérée à tort comme d'une culture fort difficile parce que, dit Garden and Forest, le moindre dommage causé aux racines, lors de la transplantation, peut donner la mort. Il suffit de semer les graines séparément, dans des pots bien drainés ayant une douzaine de centimètres de diamètre en un mélange de terre franche, de terreau de feuilles et de sable pour éviter les transplantations successives des jeunes plantes, Les graines semées au commencement d'avril germeront — 244 — promptement dans une couche d'une quinzaine de degrés et les jeunes plantes de semis fleuriront en serre froide à la fin de l'hiver suivant où au printemps. * * x Maladie des Pelargoniums. —Un correspondant du Gardeners’ Chronicle a transmis à celui-ci des tiges de pelargoniums malades et plus particulière- ment des variétés Henry Jacoby, Vesuvius, Trentham Rose, etc. Les plantes commencent par s'arrêter dans leur développement et au bout de peu de jours les feuilles inférieures jaunissent; alors les tiges deviennent noires bien que la maladie semble exister aussi sous le sol. Il s'agit du Fusarium pelargonii qui est propre aux pelargoniums. Il faudrait, pour prévenir le mal, faire usage de fungicides; malheureusement lorsque le mal s'est montré, il n’y a plus qu'un seul moyen, c'est de détruire par le feu toutes les plantes malades. On doit done s'attendre à voir disparaître des cultures beaucoup de variétés. Canna. — Les graines de Canna doivent ètre semées aussitôt leur maturité et les jeunes semis repiqués dès qu'ils ont leurs premières feuilles bien déve- loppées. Le mieux est de les mettre séparément en petits pots, de les placer dans un endroit chaud et de les tenir en serre pendant tout l'hiver. Il importe de se souvenir que le Canna est orignaire de l'Inde et qu'il lui faut, en consé- quence, une exposition chaude et nous ajouterons, de la chaleur de fond. C'est pourquoi la culture en pots est préférable à toute autre. Il ne suflit pas de donner aux plantes qu'on veut cultiver en plein air un sol riche et bien drainé, il faut encore que ce sol soit brun ou noirâtre, donc du bon terreau. Rarement les plantes mises directement en pleine terre, dehors, après le repos hivernal prennent un bon développement. R. D'ÉELEN. École d'horticulture de l'État, à Gand. — Les examens de sortie se sont terminés à cet établissement le 8 août. Le diplôme de capacité a été décerné à 14 élèves, dont les noms suivent : Avec grande distinction : MM. VAN OVERBERGHE, GEORGES, de Quaremont; DE WEVER, ÉMILE, d'Anvers; SALMON, ALFRED, de Ragnies. Avec distinction : MM. NoskE, WILLEM, d'Axel (Pays-Bas); DUTOIT, DÉSIRÉ, d'Armentières (France) ; CARELS, GEORGES, de Gand. D'une manière satisfaisante : MM. DE WEVER, CAMILLE, de Heusden; VAN GEERSDAELE, JOSEPH, de Gand; GÉRON, MAURICE, de Gand ; CORNET, JEAN, de Molenbeek-Saint-Jean ; DEMARBAIX, ALBERT, de Ghlin; FLAMME, GUSTAVE, de Gand; WyB0, JÉRÔME, de Bruges; BOTELBERGE, LÉOPOLD, de Melle. 1 +? node Le NP EL AN. CECI EN 2 Te à Ha Re Gme Série. /2 TOME 3°. 16° Livraison. 30 Août 1896 LILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES BES. BRANCHES publié sous le patronage de LH ODIE.N DrrecTeur : LUCIEN LINDEN RÉDACTEURS PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS CH. DE BOSSCHERE Numéro paraissant le 15 Au mois Numéro paraissant le 30 du mois (LES PLANTES A L’AIR LIBRE) (LES PLANTES EN SERRES) Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des artieles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Pages Pages be mg Re à TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE Choix de ue à à + + + « * 251 | PI. 64. Bertonerila Madame Treyéran L. Lind. 250 Les mb. mes do a. 5 Alpinia nutans Roscoe . . + . . . - + 258 | Fig. 24. Alpinia nutans Roscoe, . . . . . 259 Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s’abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles. PRIX DE L’ABONNEMENT : Es FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE OSITAIRES POUR LA FRA Messieurs nes et Ci°, horticulteurs à Rambouillet pe et Oise). Gand, impr. Eug. Vander Haeghen, LES ANNONUES HORTICOLES INDUSTRIELLES (Graines, bulbes, A" me matériel, construction de serres, chauffages, engrais, insectieides, ameublements, ele. TROUVENT DANS LA COMBINAISON DE L'ILLUSTRATION HORTICOLE. ET DU JOURNAL DES ORCHIDÉES HS LA MEILLEURE ET LA PLUS LARGE PUBLICITÉ = ù . Ces journaux sont vus et lus par tous ceux qui s'intéressent de près on de Join à Fhorticulture Les annonces paraissant à la fois dans L’ILLUSTRATION HORTICOLE et LE JOURNAL DES ORCHIDEÉES, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux pro- ducteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d’horticulture : LEUR CIRCULATION EST UNIVERSELLE. Hæ- ON EST PRIÉ DE FAIRE PARVENIR LES INSERTIONS A LA RÉGIE DES ANNONCES DE « Illustration Horticole > et du < Journal des Orchidées ? 100, rue Belliard, à BRUXELLES, avant le 8 et le 23 du mois Un numéro —_ est adressé aux personnes qui ne seraient pas onnées à l’un de ces journaux. Tout Abonné de L'Illustration Horticole qui souscrira au J ournal des Orchidées recevra les deux journaux pour le prix de ®O francs par an. — S'adresser au Bureau de ces journaux. à — 245 — CAUSERIE HORTICOLE 30 Août 1896. I. LA SAINTÉ-MARIE ET LES MARCHÉS AUX FLEURS La Sainte-Marie, la vraie fête des fleurs, a été, cette année, particulièrement brillante. Jamais, peut-être, les marchés des grandes villes n'ont été plus abondamment pourvus de fleurs plus variées; aussi ressemblaient-ils à quelque gigantesque parterre ou à un de ces jardins-fleuristes où les grands seigneurs, jadis, s'ingéniaient à réunir le plus de plantes et de fleurs possible. Il s'y voyait non seulement des plantes en pot, mais aussi et surtout la fleur coupée. Des monceaux de roses, d’œillets, d'héliotropes, de glaïeuls, de quarantaines, couvraient les étalages des marchandes ou étaient rassemblées, en d'énormes bouquets, gerbes ou palmes; les bouquets étaient enveloppés, cachés ou perdus dans de gigantesques cornets en papier, le plus souvent à bord découpé de façon à simuler une dentelle. Il y a progrès dans la confection des bouquets de marchés; les gros choux composés de plusieurs rangs concentriques de fleurs serrées les unes contre les autres, sans souci de l'harmonie des couleurs, étaient en minorité cette fois-ci ; les roses notamment, s'offraient en belles touffes bien fraîches, que quelques brindilles de Gypsophile seules avaient la prétention de rendre plus jolies. 11. LES FLEURISTES ET LES HORTICULTEURS Les fleuristes à la mode ont dû faire des affaires d'or. Des avalanches de fleurs rares, précieuses, parfumées, sous leurs doigts agiles, ont été trans- formées en de véritables merveilles de grâce et de légèreté. Quelques-unes de ces productions ont dû souffrir de la hâte avec laquelle l'artiste a été obligée de créer ses œuvres, d'autres ont dû porter l'empreinte de la lassitude qu'un travail ininterrompu et fébrile fait naître immanquablement. Cela n'empêche que les montres de nos fleuristes se sont, la veille de la Sainte-Marie, métamorphosées en de radieuses expositions florales où le luxe triomphant S'étalait en une orgueilleuse hardiesse. Le coup d'œil de ces exhibitions parti- culières et éphémères était admirable, féerique, le soir surtout, à la vive clarté des becs Auer ou aux rayons violets de la lumière électrique. — 246 — Les horticulteurs n'auront pas regretté ce mouvement et cette activité, ceux-là surtout qui cultivent spécialement en vue de la fleur coupée et qui sont plus nombreux qu'on ne pense. Les uns produisent principalement la rose, les autres les fleurs de pleine terre en général, tandis que, à présent surtout, il y en a beaucoup qui se livrent presque exclusivement à la culture des Orchidées, dont les fleurs font toujours prime. Il en faut partout et en toutes circonstances; aussi n’a-t-on pu, cette année, en produire assez. Aucun cultivateur d'Orchidées n’a pu satisfaire aux commandes qu'il a reçues. La fète de la Sainte-Marie en a absorbé des quantités prodigieuses. Voilà donc le commerce des fleurs en pleine prospérité; producteurs et industriels retirent de jolis bénéfices de cette coutume, charmante entre toutes, qui veut qu’à certains jours, on dépouille jardins, serres, magasins et marchés de toutes les fleurs pour les offrir à des parentes ou des amies. III. FLEURS AU MOIS DE SEPTEMBRE Y a-t-il, en ce mois de septembre qui commence après-demain, des res- sources au point de vue de la fleur ? La moisson sera abondante et variée. Ainsi pour garnir de ces grands vases en porcelaine, en cristal ou en métal, si à la mode à présent, on pourra faire un choix parmi de très nombreuses espèces : Des Cannas, ces beaux bouquets de fleurs où le jaune et le rouge, dans leurs multiples et indéfinissables nuances, produisent un si curieux ensemble. Une tige de ce Balisier avec ses énormes feuilles d’un beau vert, si ornementales, et son bouquet de fleurs, fera toujours bel effet. Les Glaïeuls de Gand, de LEMOINE et de Nancy, ces incomparables fleurs aux nuances brillantes, parcourant toute la gamme des couleurs, les plus délicate- ment tendres comme les étonnamment sombres, rangées le long d’une tige florale rigide et s'épanouissant largement l’une après l'autre comme pour vous tenir plus longtemps sous le charme, les Glaïeuls se prêtent à mille combinai- sons. L'Agapanthe en ombelle, cette remarquable Liliacée du Cap, avec Sa superbe ombelle de très nombreuses fleurs bleu tendre, les Campanules avec leur tant jolies clochettes, bleues aussi, les Penstémons, ces magnifiques SCro- phularinées, avec de longues tiges garnies de feuilles d'un vert gai et luisant, portant une abondance de fleurs remarquables par leurs riches coloris ou l'am- pleur de leurs corolles, les Reines-Marguerites aussi connues qu'appréciées, groupées par nuances ou en mélange, les ravissantes Anémones du Japon, dont les tiges pouvant atteindre jusque 80 centimètres, sont garnies d'un feuillage très décoratif et de fleurs nombreuses, d'un rouge ou rose carminé, D CG + ns CREME EE ÉORES — 2AT — avec des étamines à anthères jaune d'or, ce sont là autant de belles espèces qui conviennent parfaitement à la décoration des grands vases. Nous ne pouvons certes pas omettre les si superbes fleurs du Lis à feuilles lancéolées qui semblent naturellement désignées pour faire l'ornement des vases, comme elles se prêtent à souhait à la garniture des corbeilles. A côté de ce Lis, brille le somptueux Lis doré du Japon ou Lalium auratum au parfum capiteux qui, dans le salon le plus luxueux, dans le vase le plus artistique, produit toujours un effet surprenant. IV. FLEURS POUR VASES DE DIMENSIONS ORDINAIRES Si maintenant, nous désirons garnir des vases de dimensions ordinaires, nous aurons à choisir entre les Alstroemères dont les clochettes d'aspect gai et bariolé, sont teintées de ravissantes nuances, depuis le blanc rosé jusqu'au jaune orangé et safrané; nous pourrons couper des tiges feuillées de Mont- bretia, ces toutes jolies fleurs orangé réunies en grappes légères, ou des Sca- bieuses, ces fleurs satinées où les teintes les plus riches, surtout les plus foncées, ont un chatoiement que feraient si bien ressortir les ravissantes fleurs des Coréopsis, dont certaines variétés ont un cachet d’une extrême élégance. Voici encore des Quarantaines au délicieux parfum, les Mufliers ou Gueules de Lion avec leur masque grimaçant empruntant à la plus riche des palettes les couleurs les plus veloutées, — des Œillets dont l'emploi est général et le mérite très grand, — le Réséda avec sa couleur d’une modestie que n'égale que le charme de son parfum, — des Verveines, dédaignées à tort, car on y ren- contre les nuances les plus éclatantes comme les plus douces, et le parfum qu'elles distillent est d’une délicatesse rare. Le Tabac blanc odorant (Nicotiana affinis) a sa place marquée ici; ses fleurs nombreuses, portées sur de longues tiges, sont en forme d'entonnoir à très long tube; elles s'épanouissent à la fin de la journée, étalant alors une corolle à cinq lobes d’un blanc pur, délicieusement parfumée et restent ouvertes toute la nuit. Rien de plus charmant que ces blanches corolles sentant si bon, garnissant un vase au long col. Et pourquoi aussi ne parlerions-nous pas d’une fleur bien vulgaire, dont la forme et les dimensions ne se prêtent guère à une composition devant briller par sa légèreté et sa grâce, mais qui a pourtant bien son mérite, apprécié des artistes, le Soleil Tournesol ou grand Soleil? Toute une plante coupée ras de terre, transportée dans un de ces vases monumentaux comme la Chine et le Japon en façonnent de si beaux, ferait un colossal effet. Ilne manque donc point de fleurs pendant le mois de septembre pour orner nos demeures. — 248 — S'il vous faut du feuillage, vous en trouverez aussi des quantités : celui des Cannas, des Chardon-Marie, des Lavatères en arbres, des Maïs à feuilles rubanées, des Ricins, des Mahonia, des Lauriers du Portugal, des Cinéraires maritimes à feuilles blanches, des Begonia rex, des Fougères, des Aspa- ragus, etc. Des Agrostides nébuleuses, charmantes Graminées, grâce à leur excessive légèreté et leur longue durée, seront aussi d'une grande utilité, ainsi que les Brizes qui ne le cèdent pas aux premières sous le rapport du charme de leurs épillets. V. GARNITURES DE TABLE Dans l'énumération qui précède, nous n'avons mentionné ni les Roses ni les Orchidées. Septembre pourtant nous en procurera encore et de belles, mais il nous a semblé superflu de les comprendre dans la nomenclature. Nous les retrouverons dans les exemples de quelques décorations de tables que voici : Une garniture des plus simples, des moins coûteuses, pour la table d’un diner, se composera, pour la pièce du milieu, de Verveines et de Bégonias bulbeux; pas trop de couleurs, mais des nuances bien assorties, par exemple, des Bégonias à fleurs rouge foncé velouté et des Verveines roses, ou bien des Bégonias jaune or et des Verveines violet pâle; les deux bouts seront garnis de branches de Fuchsia à fleurs rouges entremèlées de tiges de Montbretia à fleurettes orangé et or. Si la garniture doit être un peu plus relevée, on composera le milieu de table de Roses de diverses nuances et les bouts d'Œillets assortis cadrant bien avec ceux des Roses. Ainsi, la pièce du milieu étant ornée de Roses roses et blanches, il faudra des Œillets blancs; si ce sont des Roses jaunes et rouge foncé, alors les Œillets seront mauves. Enfin, si la table doit recevoir une ornementation luxueuse, il faudra néces- sairement des Orchidées; au milieu, des Cattleya ( Gaskelliana, gigas, aurea) entremèlés d'Œillets roses; aux deux bouts, des vases en cristal à très long col avec des Odontoglossum crispum et Pescatorei dont les tendres coloris seront incendiés par les feux des spathes d’Anthurium Scherzerianum, ou relevées par le brillant vermillon des grappes d'Epidendrum vitellinum, ou bien encore, au milieu, des Cattleya aurea et Dowiana, ces idéales et suprèmes beautés taillées dans le velours le plus chatoyant, et des Roses jaunes, les nuances les plus rares et les plus distinguées; les vases placés aux deux bouts, dans ce cas, seront garnis de fleurs d'Odontoglossum grande el hastilabium avec les légères, vaporeuses grappes d’Oncidium ornithorynchum. Dans toutes les combinaisons précédentes, il faudra user largement de ver- dures, soit comme fond, pour harmoniser les tons ou pour atteindre un plus haut A AS RSR EE EE VE, ce ER 4, ET — 249 — degré de grâce et de légèreté. Cette verdure sera fournie par les Adiantum et diverses autres Fougères, les Asparagus, les Kentia, les Areca lutescens, les Phoenix, les Gynerium argenteum, les Eulalia zebrina, etc. VI. BOUQUETS DE CORSAGE ET DE BOUTONNIÈRE Dans un diner de quelque apparât, il faut nécessairement des bouquets de corsage et de boutonnière. Pour une jeune fille, les boutons de Roses couleur tendre sont tout indiqués; les dames se contenteront volontiers d'une grappe d'Odontoglossum, tandis que les messieurs se fleuriront d'une touffe d'Œillets. Il y a, ici encore, moyen de varier largement. Au lieu de déposer tous ces minuscules bouquets sur la table près des cou- verts, il serait peut-être désirable de les réunir au salon, de les grouper en de jolies fantaisies garnissant de petites tables ou des guéridons de façon à offrir un coup d'œil charmant. Les convives se fleuriraient avant de passer dans la salle à manger, dont la table, sauf les trois pièces de rigueur, ne serait ornée que de menus feuillages ou de pétales de roses si l’on veut. Pour compléter l'aspect du salon de réception, quelques grands vases garnis comme nous l'avons indiqué plus haut, feraient un très bel effet. Si, cependant, une maîtresse de maison était désireuse de composer des garnitures à grand effet, elle pourrait recourir à des combinaisons comme celle-ci : Des tiges entières de Cannas à grandes fleurs, des Glaïeuls, des Lis blancs ou des Lis dorés du Japon, et, comme verdure, des feuilles de l'Herbe des Pampas, de Palmiers et de Fougères. Si, à la Sainte-Marie, il y a eu des monceaux de fleurs pour composer des œuvres de toute nature en nombre considérable, septembre offre encore des ressources à qui veut faire œuvre artistique ou qui, modestement, se contente de fleurir son home et charmer ses commensaux. CH. DE BOSSCHERE. Les engrais et les cyclamens. — M. DEHÉRAIN vient de communiquer à l’Académie une note de MM. HÉBERT et TRUFFAUT qui, dans une étude physiologique des cyclamens de Perse, montrent que l'emploi d'engrais trop riches augmente le développement foliacé au détriment de la production florale ; on doit rechercher pour cette culture un milieu convenable, surtout au point de vue physique. — 250 — PL. LXIV BERTONERILA MADAME TREYERAN cz. uno. Nous présentons aujourd'hui à nos Lecteurs, le portrait du Bertonerila Madame Treyeran, dont nous avons publié, à la page 190 de ce volume, une description détaillée; ils pourront ainsi juger de la scrupuleuse exactitude de cette dernière et mieux se présenter toute la beauté du remarquable gain de L'HORTICULTURE INTERNATIONALE, de Bruxelles. Ce Bertonerila est dédié à la charmante femme d'un des grands amateurs de Bordeaux, M. D. TREYERAN qui, lors de l'Exposition Internationale de la Société philomatique de cette ville, l'année dernière, a dirigé les multiples entreprises de la section d’horticulture. Les serres de M. TREYERAN ren- ferment de beaux spécimens de plantes ornementales et une collection de choix d'Orchidées, parmi lesquelles un très grand nombre de magnifiques exem- plaires de fortes dimensions. Madame TREYERAN partage, en tous points, le goût de son mari pour les plantes et les fleurs; aussi est-ce en bonne justice que M. LUCIEN LINDEN lui a fait la dédicace du beau Bertonerila que nous figurons aujourd’hui. CH. DE BOSSCHERE. Une idée. — Aucun pays au monde ne présente un meilleur champ d'études et d'observations botaniques que Madère. Pourquoi ne créerait-on pas à Funchal, un institut botanique international? La Belgique s’est acquis une réputation universelle par la science de ses horticulteurs et les richesses de ses serres. Elle me semble bien placée pour prendre l'initiative de cette proposition. Il y a ici, à Funchal, un savant botaniste, le père SCHMITZ, pro- fesseur au séminaire et auteur de différents ouvrages sur la botanique de Madère. ’ 10. copyright reserved mn. É L'ILLUSTRATION HORTICOLE | PL. LXIV LA (4 RSR LL ARE DÉOEE LL) LE | ÿ Î Î } | 4 L # 4 — 251 — CHOIX DE ROSES Lors d'une visite que nous avons faite aux cultures de MM. SouPERT et NoTTING, à Luxembourg, nous avons pris note des variétés les plus recom- mandables de Roses comprises dans un nombre considérable de sujets; nous avons été guidé dans notre choix par M. ALPHONSE SOUPERT, fils, qui depuis quelques années, s'occupe avec autant de science que de persévérance, du croisement des plus belles Roses et qui a obtenu, nous l’affirmons sans crainte d'être démenti, des fleurs d'une merveilleuse beauté. En présentant cette liste à nos Lecteurs, nous n'avons nullement la préten- tion de leur fournir un travail parfait; nous n'avons d'ailleurs point la compé- tence voulue ; nous voulons simplement leur permettre de faire, à leur tour, un choix parmi des variétés qui toutes sont belles; cela, nous en répondons sans aucune réserve. Nous les avons vues sur pied, dans leur état naturel, et non pas exposées dans une caisse en bois garnie de mousse ou de feuilles de rosiers; c'est d’ailleurs ainsi seulement qu'on peut bien juger de la valeur d'une fleur, de sa tenue et de la floribondité du sujet. Nous donnerons en premier lieu la liste d'excellentes variétés qui ne sont pas des nouveautés, les plus récentes datent de 1893, mais qu’on sera toujours heureux de posséder : ROSIERS THÉS : Archiduchesse Maria Immaculata, rouge brique clair nuancé de chamois luisant, centre vermillon doré; — Beauté de l’Europe, jaune foncé; — Catherine Mermet, rose carné; — Comtesse Anna Thun, jaune orangé doré; — Duchesse d'Auerstaedt, jaune vif, nankin au centre; — Duchesse Marie Salviati, chrome orange ombré et nuancé rose carné tendre, centre safran pur; — Ælise Heymann, jaune cuir, nuance jaune nankin ; — Ernest Metz, bouton allongé, rose carmin très tendre; — Ærezherzog Franz Ferdinand, rouge pêche sur fond jaune; — Gloire de Libourne, jaune canari foncé, centre abricoté ; — Grace Darling, blanc crème, ombré de rose pêche; — Grande-Duchesse Héritière Hilda de Bade, jaune nankin clair, ocre chromé au centre ; — Léon XIII, blanc, ombré légèrement jaune paille, centre ocre clair; — Luciole, rose de Chine très vif teinté jaune safran avec jaune cuivre; — Madame Barthélemy Levet, beau jaune canari; — Madame Chauvry, jaune nankin ; — Madame de Watteville, blanc saumoné ; — Madame Hoste, blanc jaunâtre; — Madame Lombard, rouge vif, — Madame Moreau, jaune cuivré; — Madame Pierre Guillot, jaune orangé cuivré bordé de rose; — Maman Cochet, rose carné lavé de carmin clair, mêlé de jaune nankin saumoné; — Marie Van Houtte, blanc jaunâtre liséré de rose; — Monsieur Tilier, rouge — 256 — carmin nuancé brique; — Nardi, jaune foncé saumoné cuivré ; — Prince Hussein Kamil Pacha, aurore sur fond jaune; — Reine Nathalie de Serbie, rose incarnat tendre sur fond crème; — Souvenir de Victor Hugo, rose de Chine, centre jaune capucin; — Souvenir d'un ami, beau rose tendre; — Simset, orange safran; — The Bride, blanc nuancé; — Viscountess Folkestone, rose tendre, saumoné. ROSIERS HYBRIDES DE THé : Grand-Duc Adolphe de Luxembourg, rose brique clair à l'intérieur, revers laque geranium brillant; — Lady Alice, blanc crème ombré de jaune; — Lady Mary Fitawilliam, blanc carné, très clair; — La France, rose argenté; — Mademoiselle Germaine Caillot, rose clair, jaunâtre au centre; — Marquise de Salisbury, rouge vif très velouté. RosiERs-NolseTTe : Bouquet d’or, jaune foncé, centre légèrement cuivré ;— Céline Forestier, jaune, centre plus foncé; — L'Idéal, jaune et ronge métal- lique, nuancé et lavé de teintes dorées éblouissantes; — Madame Pierre Cochet, fond jaune d'or passant au blanc; — Marie-Thérèse du Bourg, jaune cuivré; — Rêve d’or, jaune chamois ; — William Allen Richardson, beau jaune orange. — Hybride : Boule de Neige, blanc pur. ROSIER ILE BourBoN : Souvenir de la Malmaison, blanc carné tendre. ROSIERS HYBRIDES REMONTANTS : Alfred Colomb, rouge feu vif, — Alfred K. Williams, rouge carmin passant au rouge magenta; — Aurore du matin, aurore, revers de pétales carmin rouge; — Baron Bonstetten, cramoisi noir velouté:; —— Baronne de Rothschild, rose carmin tendre nuancé de blanc; — Captain Christy, blanc carné très tendre; — Catherine Soupert, rose tendre ; __ Charles Darwin, beau brun cramoisi; — Charles Lefebvre, rouge luisant ombré de pourpre; — Cheshunt Scarlet, écarlate vif très éblouissant; — Comtesse d'Oxford, carmin luisant; — Directeur Alphand, pourpre noirâtre foncé; — Duc de Montpensier, rouge nuancé de brun; — Duchesse Antonine d'Ursel, rouge vif magenta; — Duchess of Bedford, rouge clair, carmin _ écarlate; — Duke of Connaught, cramoisi velouté; — Duke of Teck, carmin vif luisant nuancé d'écarlate; — Edouard Lefort, cramoisi écarlate velouté ; — Empereur du Maroc, rouge pourpre foncé; — Eugène Appert, rouge cramoisi velouté; — Eugène Fürst, rouge cramoisi velouté; — Fisher Holmes, rouge écarlate, éblouissant ; — Général Appert, rouge pourpre velouté noirâtre; — Gloire de Bourg-la-Reine, rouge écarlate; — Gloire de Margottin, rose cerise vif; — Gloire Lyonnaise, jaune chrome, pourtour des pétales largement bordé d’un blanc pur glacé; — Hélène Paul, blanc parfois ombré de rose; — Her Majesty, rose luisant très pur; — Jean Liabaud, cramoisi velouté, reflets noirâtres; — Jean Soupert, pourpre velouté; — John Hopper, rose carmin ; — Julius Finger, blanc pur, centre rose; — La Rosière, rouge feu amarante; — Lord Frederick Cavendish, rouge écarlate éblouissant ; — Mabel Morrisson, NE Ne CS «à — NES — blanc pur; — Madame Charles Meurice, rouge pourpre velouté noirâtre; — Madame Ferdinand Jamin, rose foncé carmin; — Madame Gabriel Luizet, rose satiné; — Madame Isaac Pereire, rouge carminé vif; — Madame Marie Finger, rose carné ; — Madame Raoul Chandon, rose très frais; — Madame Victor Verdier, rouge carmin luisant; — Madame Eugénie Verdier, rose incarnat; — Madame Marguerite de Roman, blanc carné, centre rose: — Madame Susanne Rodocanachi, rose cerise vif, — Magna Charta, rose carmin; — Merveille de Lyon, blanc pur, centre légèrement rose; — Mrs Caroline Swailes, beau rose carné très tendre; — Mrs John Laing, rose très tendre ; — Monsieur Boncenne, pourpre velouté noirâtre ; — Napoléon II, rouge écarlate nuancé violet ardoisé foncé; — Paul Néron, rose foncé; — Pierre Notting, rouge noirâtre violacé; — Préfet Limbourg, rouge velouté foncé; — Pride of Reigate, carmin clair strié de blanc; — Prince Charles d’'Arenberg, rose carminé satiné; — Princesse Charles d’Arenberg, argenté très tendre, centre carmin ; — Prosper Langier, rouge écarlate brillant; — Regierungsrath Stockart, rose pur argenté et satiné; — Rosiériste Jacobs, rouge vif velouté ombré noirâtre; — Sénateur Vaise, cramoisi velouté foncé ; — Sir Rowland Hill, couleur vin de Porto nuancé marron noir ; — Souvenir d'Alphonse Lavallée, grenat marron foncé; — Souvenir de Charles Montault, rouge feu brillant; — Souvenir de Laffay, rouge cramoisi vif, à centre rouge feu ; — Souvenir de Léon Gambetta, beau rouge carminé; — Souvenir de Spa, rouge foncé; — Souvenir de William Wood, pourpre noir nuancé rouge feu ; — Souvenir du D' Jamain, beau violet bleuâtre ; — Sultan of Zanzibar, marron noirâtre; — Ulrich Brunner fils, rouge cerise; — Van Houtte, rouge feu amarante ; — Victor Hugo, rouge cramoisi, brillant, nuancé pourpre; —- Victor Lemoine, rouge foncé nuancé de pourpre; — Violette Bouyer, blanc nuancé carné: — White Baroness, blanc pur; — Xavier Olibo, rouge amarante feu. ROsIERS PoLyANTHA: Clotilde Soupert, pétales extérieurs blanc perle, centre rose laque nuancé de rouge carmin très tendre; — Filius Strassheim, pétales de pourtour argentés, ombré d'un très tendre jaune rose, centre jaune chrome ocre; — Petite Léonie, pétales extérieurs d’un blanc porcelaine, teinté rose clair, centre carmin laque luisant. (A suivre.) L'Horticulture à l'Exposition Internationale de Bruxelles, 1897. — Contrairement à notre attente, le programme de la section horticole n’a pas paru encore à l'heure de la mise sous presse de ce numéro ; nous SOMImes donc obligé de remettre, au numéro du 30 septembre, l'aperçu général annoncé pour celui-ci. — 254 — LES CHRYSANTHÈMES « Comme les livres, les fleurs ont leur destinée. Il s’en est trouvé une simple herbe des champs, qui, née aux extrémités de l'Orient, a conquis lente- ment une gloire locale, puis, transportée à une date relativement récente dans notre monde occidental, qui ne la soupçonnait pas, s'est emparée rapide- ment de l'attention et de la faveur générales, se taillant, vers le déclin de l’année, un ample domaine où elle règne sans rivale et sans conteste. C'est de cette nouvelle venue, accueillie avec tant d’empressement, choyée par tous, rapidement devenue la reine des fleurs de la saison, que je voudrais dire quelques mots. » Et, il les dit admirablement, l'auteur de l'élégante brochure (!), grand- format, à laquelle nous empruntons ces quelques charmantes lignes et qui n'est autre que le distingué premier vice-président de la Société nationale d'Horticulture de France, M. HENRY-L. DE VILMORIN. Pourquoi doit-on dire un Chrysanthème et non wne Chrysanthème? — La désinence du mot, l'élégance, la grâce de la fleur, la variabilité capricieuse de la plante elle-même s’accordaient pour conseiller le féminin, mais la déri- vation latine l'a emporté et l'usage s'est prononcé pour le masculin, l'usage maître absolu et quelque peu tyrannique du langage. L'auteur pénètre dans le détail de l’histoire naturelle du Chrysanthème dont les innombrables formes cultivées proviennent uniquement, d’après certains auteurs, du Chrysanthemum indicum de LiNNÉ, pour d’autres, elles seraient le résultat d’un croisement entre le Chrysanthemum indicum et le Chrysan- themum morifolium de RAMATUELLE. Le Chrysanthème fait partie de la vaste famille des Composées, dont l'auteur trace les caractères pour s'intéresser davantage à l'analyse de la fleur automnale. Cette analyse est faite avec une clarté, une méthode et surtout avec une élégance que maint professeur de botanique voudrait posséder. Ce chapitre mérite une attention toute spéciale. L'histoire de la culture du Chrysanthème débute par le type sauvage qui croit naturellement dans une grande partie de l'Empire chinois; le distingué écrivain remonte à CONFUCIUS, « le grand docteur des hommes jaunes, » qui vivait environ 500 ans avant l'ère chrétienne, qui en fait déjà mention, et, à .(*) Le Chrysanthème. — Histoire, physiologie et culture en France et à l'étranger, par Hexry-L. p8 Vizmonin, premier Vice-Président de la Société nationale d'Horticulture de France. — Paris. Imprimé pour l’auteur. 1896. ORPI RER EER HE FPE ER RÉ GeER À RE on propos de l'automne, célèbre la gloire dorée du Chrysanthème. Mille ans après lui, la culture a pris des proportions sérieuses. Au Japon, la culture du Chrysanthème ne paraît pas remonter à des âges aussi reculés, mais elle était cependant en honneur vers le XII" siècle de notre ère comme le prouve fort ingénieusement l’auteur. Nous ne pouvons pas, à notre grand regret, suivre M. DE VILMORIN dans les très intéressants développements qu'il donne à cette partie de son travail si instructif et si savant; il nous faut avec lui citer un fait dont le grand public ne se rend pas compte d’une facon suffisamment exacte, c'est que, dans les gigantesques fleurs présentées aux Expositions, la nature a contribué pour une part bien moindre que le travail et l’ingéniosité du cultivateur. C'est le développement de cette thèse que nous voudrions pouvoir mettre sous les yeux de nos Lecteurs, tant il nous a charmé par sa lucidité et sa remar- quable concision. Quelles sont les causes du succès prodigieux du Chrysanthème dans cette fin du XIX° siècle? L'auteur en cite trois : La première se trouve dans l'époque où fleurit le Chrysanthème; la seconde tient à l'originalité des formes de beaucoup de Chrysanthèmes, à la bizarrerie de leur apparence et à la singularité de leur coloris; la troisième parait résulter de l'apparition ininterrompue des formes nouvelles, intéressantes, presque sensationnelles dans ce genre de plantes. La brochure de M. DE VILMORN est illustrée d'une série de bonnes gravures noires qui en relèvent la valeur typographique, mais dont le texte lumineux n'avait guère besoin. : La lecture du travail de M. HENRY DE VILMORIN est un vrai régal de dilettante. Un autre ouvrage, dans lequel un spécialiste a hardiment exposé sa manière de voir, nous a agréablement impressionné. Nous voulons désigner le travail de M. ANATOLE CORDONNIER (!)}, que nous tenons à complimenter à cause du caractère très personnel qu'il a donné à ses « Quelques conseils sur la culture du Chrysanthème. » L'ouvrage comprend trois parties; la première est consacrée à la culture ; la seconde, à la description des meilleures variétés ; la troisième, au Chrysan- thème en Angleterre et en France, à la Société de Chrysanthèmes du Nord de la France, aux variétés nouvelles, aux qualités d’une bonne fleur, aux exposi- (:) Axatoze Corponnier. — Le Chrysanthème à la grande fleur. — Les variétés qui se prêtent le mieux à cette culture; les variétés décoratives pour plantes dites spécimens. — Bailleul (Nord). tions de Chrysanthèmes, aux variétés les plus exposées en Angleterre, à l'em- ploi décoratif des Chrysanthèmes et à la Société des chrysanthémistes. Le volume compte 456 pages, neuf planches hors texte et dix-sept figures dans le texte. 3 Pour obtenir de grandes fleurs, il faut absolument réunir trois conditions essentielles : 4° De bonnes boutures, c'est la base de l'édifice ; 2 Une nourriture qui s’assimile bien; 3 Un bon traitement général. On a prétendu et on prétend encore que toutes les variétés sont susceptibles d'acquérir de grandes dimensions par une culture spéciale. Toutes les variétés ne donnent pas de la grande fleur, il en est beaucoup qui ne donneront jamais que des fleurs petites ou moyennes. Quels sont les points essentiels qui doivent fixer l'attention des amateurs en ce qui concerne le bouturage? La conservation des pieds-mères. — La sélec- tion des variétés. — L'époque du bouturage. — Le traitement des boutures. — Tous ces points sont traités avec un soin méticuleux ; le livre d’ailleurs est bourré de renseignements, d'indications et de conseils pratiques; il ne peut manquer de plaire aux amateurs qui veulent se rendre compte, par eux-mêmes, de tous les faits intéressant leur culture favorite. Terres et Engrais. — Traitement des jeunes plantes. — Pincement ou non pincement. — Traitement d'été. — La réserve du bouton. — L'époque du bouturage. — Traitement d'automne. — Maladies et insectes. — Autres formes de culture. — Le greffage du Chrysanthème sur Anthémis. — La culture en pleine terre, — autant de chapitres d'un réel intérêt, d'une grande utilité pratique. Faut-il ajouter que la deuxième partie traitant du choix des meilleures variétés de Chrysanthèmes pour la culture à la grande fleur est un guide sûr pour tout amateur? Les succès obtenus par l'auteur avec les produits de ses cultures plaident éloquemment en faveur de la qualité des variétés qu’il décrit et recommande, La liste est divisée en trois séries; la série À ne comprend que des variétés reconnues réellement indispensables à la plus petite collection d’amateur; — la série B renseigne surtout les nouveautés d'obtention récente dont la première épreuve n’a pas paru suffisante à l'auteur pour décider un rejet définitif ou une admission dans les autres séries ; — la série C est à la fois la liste de la collection la plus complète et la plus restreinte de nouveautés d'obtention récente qui existe. Ce travail rendra de sérieux et incontestables services, comme d'ailleurs l'ouvrage entier de M. ANATOLE CORDONNIER; ouvrage que nous voudrions pouvoir analÿser comme il le mérite. On com” prendra que ce n’est pas chose faisable ; aussi nous bornerons-nous à en recom- — 207 — mander chaudement la lecture aux nombreux amateurs de la tant choyée fleur automnale. : I1 faut bien en arriver à traiter de la culture du Chrysanthème d'une façon scientifique, en attendant que le jour vienne où ce qui, aujourd'hui, n’est que le résultat d’un ensemble de connaissances spéciales et pratiques, soit pré- remptoirement préindiqué par la science. Il n'est pas étonnant que des indi- cations de cette nature soient fournies par M. GEORGES TRUFFAUT, dont nous avons déjà eu l’occasion d’entrenir nos Lecteurs (). Le jeune horticulteur- chimiste considère une bouture enracinée de Chrysanthème placée après son sevrage dans un milieu fertile et étudie la manière dont elle se nourrit. L'analyse lui a montré que les Chrysanthèmes comprennent les corps suivants par ordre d'importance: 4° Chaux; 2° acide phosphorique; 3° potasse; 4° soude; 5° magnésie; Ge azote: 7° silice; 8 acide sulfurique; 9° oxyde de fer et de manganèse ; 10° chlore. On trouve en abondance, dans les fleurs, de l'azote, de l'acide phosphorique, de la magnésie et de la potasse ; dans les feuilles, de la chaux et de la silice en grande quantité dans les racines. Il est donc nécessaire, comme le fait remarquer M. TRUFFAUT, que le sol puisse fournir aux Chrysanthèmes ces différents corps pour que la croissance soit assurée. Sinon on devra y ajouter des engrais complémentaires qui rem- pliront dès lors le même but. Voilà le point de départ de l'étude extrêmement intéressante que M. G. TRUF- FAUT a publiée dans le Journal de la Société nationale d' Horticulture de France (Cahier de mars 4896) (?), et dont la lecture ouvrira aux personnes capables de la comprendre des horizons nouveaux. CH. DE BOSSCHERE. L'héliotrope réalise la sublime pensée de Chateaubriand. — « Elle est la fille du matin, le charme du printemps, la source des parfums, la grâce des vierges, l'amour des poëtes; elle passe vite comme l'homme, mais elle rend doucement ses feuilles à la terre; elle conserve l'essence de ses odeurs, ce sont ses pensées qui lui survivent... » (1) G. TrurrauT. — Sols, terres et composts utilisés pour l'horticulture, p. 161. () Étude sur la culture.et la végétation des Chrysanthèmes, par M. Georces TRUFFAUT. — 258 — ALPINIA NUTANS ROSCOE Feu PLANCHON, dans la Flore des Serres et des Jardins de l'Europe de Louis VAN HOUTTE, consacre à cette plante la description que voici : « Entre les Scitaminées qui font l'orgueil de la flore asiatique, l’Alpinia nutans occupe une place d'honneur, et ne lasse pas l'admiration. Majesté, élégance, grâce, éclat, tout concourt à la placer au premier rang, même dans un groupe qui compte les Hedychium, les Costus, les plus nobles représentants d’une famille qui se rattache aux Orchidées par les fleurs et aux Musacées par le feuillage. « Longtemps balloté d'un genre à l’autre, Globba pour LINNÉ, Renealmia, Zerumbet pour d’autres auteurs, ce type a trouvé sa place définitive dans le genre Alpinia tel que le monographe des Scitaminées, WILLIAM ROSCOE, l'a défini dans sa première étude de cette famille. Il se distingue très nettement des vrais Globba dont le prototype est le Globba marontina L., et dont une epèce un peu anormale est le Globba Saltatoria où Mantisia Saltatoria du Botanical Magazine (tab. 1320). Ce dernier, avec des fleurs étranges qui semblent faire la cabriole, a bien quelque chose de funambulesque ; l'Alpinia nutans, avec des allures posées et gracieuses, a, dans l’ensemble de ses traits et de son port, un caractère plutôt aristocratique. Le constraste ne se borne pas, du reste, à ces apparences du dehors : des caractères botaniques expliquent et justifient la séparation des deux genres. « L’aire d'extension de cette Scitaminée (ou si l'on veut Zingibéracée) paraît être aujourd’hui toute l'Asie tropicale y compris le sud de la Chine. La culture, en tout cas, l’a répandue dans cette vaste région comme aussi dans les serres de l'Europe. C'est vers 1752 que sir Josepx BANKS, le célèbre mécène de la botanique, l'avait introduite en Angleterre. Bien qu’elle soit rigoureusement de serre chaude et qu’elle demande pour fleurir une température assez élevée, elle peut à la rigueur et surtout pour sa période de repos, se contenter de la serre tempérée. On la multiplie aisément par éclats de ses rhizomes tubéreux. » Le Gardeners' Chronicle, dont l'éditeur a bien voulu nous prêter le beau cliché de la gravure qui accompagne cet article, a reçu de la marquise STROZZA, de Florence, une photographie qui a permis de faire le dessin. L'Alpinia nutans fleurit en mai avec des fleurs roses, odorantes, réunies en grappes pendantes multiflores, à rachis et pédicelles duveteux ; le labelle est grand, échancré, rose orangé, strié de rouge. Les feuilles sont très décoratives, lancéolées, entières, longues de 30 à 50 cen- timètres, couvertes de poils roussâtres, tandis que les tiges le sont d'un duvet | Fig. 24. — Alpinia nutans Roscoz + _ — 260 — soyeux. Les racines charnues, rameuses, ont le goût et le parfum du gingembre. Plus les touffes de cette espèce sont fortes, plus son effet décoratif est grand. On peut la cultiver dans de grands pots ou bacs, ou mème la planter en pleine terre dans la serre chaude. La terre ne saurait être trop fertile. Un mélange en parties égales de terre franche, de terre de bruyère, de terreau de feuilles ou terreau bien décomposé, auquel on ajoute du sable ou de la poudre de charbon de bois, forme un excellent compost. Une couche de fumier gras, décomposé, appliqué sur les pots pendant la période de végétation, ainsi que de fréquents arrosements à l'engrais liquide, sont de bons stimulants. Leur végétation étant très rapide, ils absorbent beaucoup d'eau et d'engrais. Ils ne fleurissent, fait remarquer M. NicHoLsoN des Jardins royaux de Kew, que lorsqu'ils poussent rigoureusement et que la tige acquiert un assez fort diamètre. Les Alpinia, PLANCHON l’a déjà fait remarquer, aiment une température élevée ; ajoutons qu'il leur faut une terre légère, beaucoup de place pour leurs racines et de fréquents et complets arrosements. Peu de temps après la flo- raison, les feuilles jaunissent ; on peut alors diminuer graduellement les arro- sements, mais il ne faut cependant pas les laisser se sécher trop fortement, même lorsque les tiges sont mortes. L'Alpinia tire son nom du botaniste italien, PROSPER ALPIN, à qui il fut dédié. A. XEL. Choix des meilleures variétés de « Pelargonium peltatum » à fleurs doubles. — La mode qui veut que les balcons se garnissent de fleurs n'aura été pas étrangère à la vogue renaissante dont jouissent aujourd’hui les Pelar- gonium peltatum. Nous avons cru qu’il serait opportun de signaler quelques variétés des plus recommandables, pour que chacun puisse, à temps, faire un choix, afin de donner, à la saison prochaine, plus de cachet à l'ornementation florale de sa maison. Alice Crousse, larges fleurs doubles violet pourpre et amarante vif; — Eden Marchi, très larges fleurs pleines, rose saumon foncé; — La France, fleurs pleines, lilas mauve, satiné rose; — Me Crousse, grandes fleurs doubles, rose clair transparent; — Vétéran, ombelles larges, semi-doubles, carmin, orange très vif; — Raphaël, ombelles volumineuses, fleurs pleines, rose Sau- moné; — Bobilot, fleurs excessivement pleines, mauve foncé, nuance nouvelle; — Dominici Luigi, très grande fleur pleine, pétales larges, cerise clair; — Cramoïisi, ombelles larges, fleurs pleines, rose amarante violacé; — Marfa, fleurs très larges, à grands pétales, blanc lilacé nuancé primevère ; — Pierre Joigneaux, fleurs très pleines, rose carmin vineux, beau coloris. Ca. D. 8. gr° Série. , }»] TOME 3"°. 17° Livraison. 15 Septembre 1896 LILLUSTRATION HORTICO Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de J. LINDEN Direcreur : LUCIEN LINDEN RÉDACTEURS PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS CH. DE BOSSCHERE Numéro paraissant le 15 du mois Numéro paraissant le 30 du mois (LES PLANTES À L'AIR LIBRE) (LES PLANTES EN SERRES) Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère | L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinionssérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Pages Pages Chronique horticole , D io ae El Petites notes de culture: 1.715.724. 270 Plantes nouvelles ou ciiamendstios jure +208 Le jardin fruitier et le potager... . … + + 27 TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE Chrysanthèmes d'élite. . . . . . : . . 27% | Pl, 65. Alocasia Sanderiana var. gandavensis . 267 ue DE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s’abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles. PRIX DE L'ABONNEMENT : H£s FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE POSITAIRES POUR LA FRANCE RE Dallemagne et Ci°, horticulteurs à Rambouillet (Seine et Oise). Gand, impr, Eug. Vander Haeghen. LES ANNONCES HORTICOLES ET INDUSTRIELLES | (Graines, bulbes, arbustes, outils, matériel, construction da serres, chaufages, engrais, insecticides, ameublements, etc.) | TROUVENT DANS LA COMBINAISON DE | | L'ILLUSTRATION HORTICOLE) ET DU JOURNAL DES ORCHIDÉES #&=- LA MEILLEURE ET LA PLUS LARGE PUBLICITÉ à Ces journaux sont vus et Jus par tous ceux qui intéressent de près on de loin à Fhorticuliure L à nn 4 Les annonces paraissant à la fois dans L'ILLUSTRATION HORTICOLE et LE JOURNAL DES ORCHIDÉES, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux pro ducteurs et aux industriels horticoles pour faire connaitre leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde enter et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d’horticulture : LEUR CIRCULATION EST UNIVERSELLE. : | #= ON EST PRIÉ DE FAIRE PARVENIR LES INSERTIONS A LA RÉGIE DES ANNONCES DE < L'Illustration Horticole > et du < Journal des Orchidées > 100, rue Belliard, à BRUXELLES, avant le 8 et le 23 du mois Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l’un de ces journaux. Tout Abonné de Illustration Horticole qui souscrira aû Journal des Orchidées recevra les deux journaux pour le prix de 20 francs par an. — S'adresser au Bureau de ces journaux. + COS CHRONIQUE HORTICOLE 15 Septembre 1896. Plantations fruitières sur les routes. — Le Conseil général du Dépar- tement du Nord s'occupe, à son tour, de la plantation d'arbres fruitiers sur le bord des routes et des chemins ruraux qui sillonnent le département. C'est ce que nous voyons dans une notice publiée récemment par M. CHARLES BALTET, l'estimé président de la Société horticole de l'Aube, à Troyes. Les routes plan- tées d'arbres fruitiers s'arrêteront-elles longtemps encore à nos frontières et ne finiront-elles pas par pénétrer quelque peu aussi dans nos provinces? La production des arbres fruitiers n'arrivera-t-elle pas à fixer l'attention des autorités? Dès la vingtième année de plantation, dit M. BALTET, la moyenne du produit par arbre est évaluée de 15 à 25 francs. En Alsace-Lorraine, le revenu atteint actuellement déjà 150,000 francs par an. Ce chiffre doit fatale- ment augmenter, puisque, de 25 à 40 ans, l'arbre fruitier aura rapporté une somme totale de 150 à 200 francs pour cette nouvelle période. Ce sont des chiffres officiels. Frais de jardinage. — La culture mixte, c'est-à-dire le jardin qui renferme à la fois des fruits, des légumes et des fleurs et qui est établi, en partie du moins, pour l'agrément du propriétaire, ne donne pas toujours des bénéfices en argent. Aussi entend-on dire parfois par certaines personnes que les légumes de leur jardin et les fruits de leurs arbres leur coûtent plus cher que si elles allaient les acheter au marché. Cela peut ètre vrai jusqu'à un cer- tain point, mais compte-t-on pour rien le plaisir dont on jouit en récoltant les légumes frais dans son jardin au moment même où l'on désire les utiliser ? N'apprécie-t-on pas les distractions que donnent la floraison, la formation, le développement et la maturation des produits ? Le jardinage ne doit pas être nécessairement une question de sous, et la satisfaction intellectuelle que l'ami de la nature doit éprouver en face des phénomènes de la vie des plantes ne saurait être évaluée en francs et centimes. Nouvelle maladie des Concombres. — Cette maladie a pour effet de dessécher et d'effeuiller les plantes jusqu'à un mètre de longueur. Les Me. feuilles montrent des taches blanches et sèches, mème les feuilles supé- rieures encore vertes présentent des taches pareilles. Le savant professeur M. SoRAUER en a parlé dans la séance du 30 juillet 1896 de la Société d’horti- culture de Berlin. Quelquefois, dit-il, on y voit des colonies de champignons, mais celles-ci ne sont que secondaires. La cause de la maladie est dans la production de crevasses dans les tissus. Lorsque l’on coupe diamétralement les feuilles, on ne remarque sous le microscope aucune trace uniforme, mais les tissus montrent une dissolution gommeuse ou gummose. Les crevasses appa- raissent jusque sur la racine; la cause doit ètre interne et le seul remède est de détruire les plantes. : Existe-t-il un Chrysanthème à fleurs vertes ? — À cette demande d'un lecteur « peu assidu » nous répondons : non seulement il en existe une variété dont il a été déjà question dans L'Hlustration Horticole, mais mème une seconde, mieux formée que la première, dans le genre de la fleur de Baron Hirsch, avec un beau coloris vert glauque. * x * Longévité des arbres. — On peut admettre comme limites extrêmes de longévité, 3000 ans pour le cyprès (Cupressus fastigiata), 3000 pour l'if (Taxus baccata), 2000 pour le châtaignier (Castanea vulgaris), 2000 pour le chène pédonculé (Quercus pedunculata), 2000 pour le cèdre du Liban ( Cedrus Libani), 1,200 pour l'épicea (Abies excelsa), 4000 pour le tilleul d'été (T'ilia grandifolia), 500 à 700 pour le pin Cembro (Pinus Cembro), 600 pour le mélèze (Larix europuea), 570 pour le pin sylvestre (Pinus sylvestris), 500 pour le peuplier argenté (Populus alba), 300 pour le hêtre (Fagus sylvatica), 200 à 300 pour le frène (Fraxinus excelsior), 150 pour le charme (Carpinus betulus). Les jardins royaux de Kew ont été visités le 3 août dernier, jour du Bank Holliday, par 73,000 personnes, soit environ 10,000 de plus qu'à pareil jour de l’année précédente. Nos confrères anglais constatent que tous les grands pares, Hampstead Heath, Epping Forest, aux environs de la capitale, ont regorgé de visiteurs toute la journée. Ils y voient volontiers l'appréciation croissante par les Londoniens des beautés de la nature. La végétation de la Nouvelle Zélande est en voie de se transformer complètement, d'après ce que rapporte le Journal of Botany, grâce à l'intro- duction d'espèces exotiques qui étouffent les plantes indigènes. Des plantes telles que Silene anglica, Erigeron canadensis, Rumex obtusifolius, Rumex — 263 — crispus, Bromus sterilis et Holcus lanatus ont, pour ainsi dire, extirpé la végétation littorale de certains districts. Les ravages causés par les parasites, tant animaux que végétaux, qui accompagnent les intrus ont été peut-être plus destructifs encore. La liste des plantes naturalisées en Nouvelle Zélande, publiée en 1855, comprenait 44 espèces ; aujourd'hui M. T. Kirk connait 304 espèces, et d'autres botanistes en portent le nombre à 382. A cette cause de modification du tapis végétal, il faut encore ajouter les moutons, les lapins et le rat noir. Dans quelques districts, tout est rasé par ces rongeurs qui ne laissent que la base du Poa coespitosa et les tiges ligneuses et dures du Muhlenbeckia. Même les feuilles laineuses de certaines espèces de Celmisia sont broutées tout court: que doit-ce être alors pour les plantes plus fines ? _ x * A General View of the Genus Cupressus, par le D' MAXWELL T. MASTERS (!). — L'ordre des Conifères fait depuis longtemps l'objet des savantes études du D' MAXWELL T. MASTERS, rédacteur du Gardeners” Chro- nicle et membre correspondant de l'Institut de France. Nous avons sous les yeux une nouvelle monographie, celle du genre Cupressus, dans laquelle les espèces, les variétés et les formes sont étudiées avec un talent d'observation complet et toutes ramenées à la place qu'elles peuvent occuper dans le genre. Les Chamaecyparis et Juniperus d’une part, les Thuya et Fitzroya d'autre part, ainsi que les Libocedrus, sont examinés par l'auteur dans leur affinité avec le Cupressus proprement dit. Les Cupressus semperrirens, C. lusitanica, C. toru- losa, C. funebris, C. Benthami, C. macrocarpa, ©. Goveniana, C. Macnabiana, C. thurifera, C. thuyoïdes, C. nootkatensis (nutkaensis), C. Lawsoniana, C. obtusa, sont caractérisés et passés au crible d'un examen d'une profonde sagacité. De nombreuses figures élucident ce remarquable travail dans lequel le sous-genre Chamaecyparis est conservé, tandis que le genre Retinospora est supprimé pour entrer dans les genres Cupressus où Thuya. Le mat du Jardin de Kew. — Tous ceux qui ont visité les superbes jardins de Kew ont remarqué le mat élevé et droit comme un I, qui recevait à certains jours, le drapeau national. C'est un tronc d'Abies Douglasi offert au jardin en 1864 par Enwarp SramP Esq. et provenani d'une forêt de l'ile Van Couver. Sa hauteur totale est de 159 pieds, soit 53 mètres. L'âge de l'arbre est évalué à environ 250 ans et sa hauteur totale a dû être d'environ 180 pieds. Le mat s'était détérioré à la base dans ces derniers temps (1) Brochure extraite du Journal de la Linnean Society, de Londres. — 264 — et il a fallu remplacer la partie inférieure. Maintenant, nous dit Garden and Forest, le mat est de nouveau debout. La résistance au froid de certaines plantes semble varier d'après l'altitude à laquelle celles-ci se trouvent. En effet, il est remarquable que des espèces, rustiques dans les montagnes, cessent de l'être dans la plaine. Le professeur AVEN NELSON, dans un rapport sur la flore de Wyoming, s'étonne de voir des masses de Phlox, Mertensia, Gilia, Actinella et bien d’autres en pleine floraison alors que la température de la nuit descendait de plusieurs degrés sous zéro. M. NELSON pense que la diminution de la pression atmosphé- rique à des altitudes considérables joue un rôle important dans la résistance au froid. Il constate entr'autres qu'au mois d'août 1890 il vit un champ de pommes de terre en pleine floraison à une altitude de plus de 3000 mètres. - Il observa ces plantes pendant trois jours et elles ne portaient aucune trace de dommage, bien que chaque nuit il y eût de fortes gelées et qu'il se formât de la glace à la surface de l’eau. Un tel froid aurait certainement tué les plantes de pommes de terre croissant à l'altitude du niveau de la mer. M. Charles Joly, l'infatigable vulgarisateur des nouveautés qui se sont produites durant de longues années dans les expositions horticoles de France et de l'étranger, a été l'objet d'une distinction flatteuse de la part de la Société nationale d’horticulture de France. Cette Société lui a décerné une grande médaille d'or en reconnaissance de sa collaboration active et incessante au journal de la Société. Écoles d'horticulture en Néerlande. — M. ARTHUR IDE, ancien élève diplômé de l'École d'horticulture de l'État, à Gand, vient d'être nommé pro- fesseur à l'École d'horticulture de l'État nouvellement créée à Wageningen, sous la direction de M. le D' CATTIE. M. Su WKO BLEEKER, également élève diplômé de l'École d'horticulture de Gand, a succédé à M. ARTHUR IDE, en qualité de directeur à l'École d'horti- culture ADRIAAN VAN SWIETEN, à Frederiksoord. Les fruits en Angleterre. —— Chaque année le Gardeners Chronicle fait un appel à ses correspondants, afin de connaître la situation des récoltes frui- tières dans les diverses contrées d'Ecosse, d'Irlande et d'Angleterre. Notre confrère publie, dans son numéro du 1° août, le résumé des rapports qui lui sont parvenus au nombre de près de quatre cents. Ce travail peut donc être considéré comme complet. En Angleterre, les pommes sont de 50 °/, en-dessous du produit ordinaire, bien que la qualité soit bonne, Les poires sont en moindre de re — 265 — quantité encore. En Angleterre et au pays de Galles, le rapport est en-dessous de la moyenne pour les prunes dans 120 localités sur 286. Les cerises ont donné une bonne récolte; les pêches et les nectarines ont été généralement au-dessus de la moyenne, ainsi que les abricots. Société néerlandaise d'horticulture et de botanique. — Les plantes suivantes ont obtenu des certificats de 1'° classe aux meetings du 13 juin et du 11 juillet 1896 : Iris parvar (paradoxa X variegata); Calochortus venustus sanguineus, de M. G. VAN TUBERGEN, à Haarlem; Calochortus Weedi; Hemerocallis aurantiaca major, de MM. E. H. KRELAGE et fils, à Haarlem; Crataequs oxyacantha foliis argenteo marginatis, de M. C. Vaw, à Nieuwen- hooren; Quercus rubra Alberti, à MM. JACQ. JURRISSEN et fils, à Naarden : Platanus occidentalis Suttneri, à M. P. A. VAN DEN BoM, à Oudenbosch. Bulbes japonais comestibles. — D'après M. MULLER-BEECK, qui habite Yokohama et qui a publié un catalogue des plantes comestibles au Japon, le : Jama-Yuri serait le Lilium longiflorum Taun8., tandis que le Oni-Yuri est le Lilium tigrinum. D'autres bulbes encore sont mangés par les Japo- nais, entr'autres les Ærythronium dens canis, Hemerocallis cordata, ete. M. C. MATHIEU, de Charlottenbourg, a fait connaître, dans une dernière réunion de la Société pour l'avancement de l’horticulture en Prusse, qu'il a fait cuire des écailles enlevées autour d'un bulbe de Jama-Yuri et qu'il n'y a trouvé aucun goût; la partie centrale du bulbe était par trop amère, malgré l'addition d'une quantité de sucre. Lavande des dunes. — Sous ce nom nous avons vu, vers le milieu du mois d'août, vendre à Blankenberghe, pour orner les villas, de gros bouquets de Statice Limonium. Cette jolie plante vivace est commune sur nos côtes maritimes; les fleurs, disposées en hampe presque cylindrique, rameuse et paniculée corymbiforme, sont d’un coloris bleu mauve et peuvent se conserver longtemps aussi bien à l’état frais que séchées. En combinaison avec quelques autres fleurs, des roses, des reines-marguerites, des lis ou des glaieuls, on peut en faire des bouquets aussi légers que gracieux. On cultive dans les jardins d'autres Statice, tels que Statice latifolia, Statice Gmelini, Statice macro- Phylla, Statice Fortunei et une série d'autres convenant presque tous aux mêmes usages. f x 7 * + — 266. — Le Lis blanc ordinaire (Lilium candidum) se trouve cultivé dans les moindres jardins des provinces d'Anvers et de Limbourg. La popularité de cette plante s'expliquerait assez bien par la beauté de ses fleurs et l'abondance de celles-ci. Notre confrère Sempervirens fait ressortir, dans son numéro du 4er mai, que les fleurs dégagées de leurs pistil et étamines fournissent un excel- lent remède contre l'affaiblissement de la vue. Les segments de la corolle sont mis dans un flacon avec de bonne eau-de-vie de France. Le flacon est fermé hermétiquement et, après un mois, on fait usage du liquide filtré à travers une fine mousseline. Les yeux peuvent être humectés avec un pinceau ou une éponge. Le remède se conserve plusieurs années. En remplaçant l'eau- de-vie par de bonne huile de Provence, on à un excellent remède contre les plaies occasionnées par la brûlure. Les bulbes du lis blanc, finement écrasés, peuvent être appliqués dans un linge sur des plaies occasionnées par une chute ou par un instrument tranchant. Cette utilisation variée et efficace explique « à son tour la fréquence du Lilium candidum dans les jardins. Parfums et parfumerie. — L'essence de quelques fleurs, telles que la rose, l'acacia, le jasmin, l'oranger, la jonquille et la violette, est produite par enfleurage ou par distillation. La rose est presque seule à fournir de l'huile essentielle par voie de distillation. Les fabricants de parfumerie ont trouvé une masse de combinaisons pour produire des parfums rappelant l'odeur originelle des diverses fleurs. Les étiquettes collées sur les flacons achèvent de produire l'illusion désirée. La mode donne cours actuellement aux parfums les plus détestables ou mieux à des odeurs fort gènantes. La chimie, à son tour, est venue à la rescousse et elle fournit des odeurs qui imitent à la perfection le parfum de certaines fleurs. Un des produits les plus récents de la chimie est l'ionone, simulant fort bien l'odeur des violettes et donnant l'extrait de violettes avec une qualité en plus, la durabilité. La chimie produit également le musc artificiel que les chimistes appellent trinitroisobutol toluene, qui est la base d'une série de parfums. Le terpinol est un produit direct de l'essence de thérébentine; il sert à former l'initation de l'odeur des lilas. Le parfum d'héliotrope était en réalité une fiction, dit Garden and Forest, dans un récent numéro. Aujourd'hui l'héliotropine avec l'essence de jasmin et le principe odorant de la fève de Tonka donne un excellent extrait d'héliotrope. ÉM. RODIGAS. SU ES PR LE a et ST dc Vi nd onde UT Lt PRÉ AE RE NE CN ea À | LXV PL L’'ILLUSTRATION HORTICOLE en pou9s91 ]1y6u1Ado9 OL ‘ Jr, iemaeker chr« P. De Pan DInT. 7° t A. Rodigas | tt es pe | PL DAV ALOCANIA SANDERIANA van. GANDAVENSIS L'Illustration Horticole a publié en 1890, p. 80, d'après le Journal de la Société nationale d’horticulture de France, une liste des Alocasia connus jusqu'à ce jour; cette liste comprenait cinquante deux espèces, variétés et hybrides. Depuis lors des formes nouvelles sont venues s’y ajouter. Parmi elles nous citerons l'Alocasia X Bachi, charmante obtention des habiles semeurs MM. CHANTRIER frères, à Mortefontaine, qui fut publiée également dans L'Illustration Horticole, de la même année 1890, ainsi que l'Alocasia Rodi- gasiana, obtenu dans le même établissement horticole, par le croisement de VA. Thibautiana avec VA. Reginae. Mentionnons encore l'A. argyrea (CHANTRIER), provenant de l'A. gigantea, fécondé par l'A. X Pucciana, se distinguant par la couleur blanc d'argent très légèrement nuagé de vert clair glacé de la page supérieure et la teinte pourprée de la page d'en dessous ; l'A. conspicua, obtenu par MM. CHANTRIER, de la fécondation de l'A. odora avec l'A. x Pucciana. L'intervention de l'A. odora, espèce robuste, pour ne pas dire rustique, connue de nos anciens jardiniers sous le nom de Caladium odorum, a été signalée comme un fait heureux pouvant donner lieu à l’'admis- sion de certains Alocasia dans les cultures de plein air. L'Alocasia M. Martin Cahuzac est un hybride provenant de l'A. Thibau- tiana avec l'A. Pucciana; il est très robuste, vert foncé à la face supérieure avec nervures entourées de blanc pur. L'A. mortefontanensis, issu d'un À. Lowi fécondé par l'A. Sanderiana, rappelle les caractères des deux ascendants. L'Alocasia Sanderiana var. gandavensis, figuré dans le présent numéro des L'Illustration, est d'une autre origine. Il fut remarqué parmi des exemplaires d'Alocasia Sanderiana, importés par M. LOUIS DE SMET-DUVIVIER, qui en Céda un éclat à M. le Marquis DE WAYRIN, amateur d'Aroïdées à Ronsele. Celui-ci exposa sa plante au meeting mensuel du Casino de Gand le 7 juin dernier. La plante obtint la plus haute récompense. Pendant les premiers temps de leur développement, les feuilles ont un reflet pourpré répandu sur tout le limbe, et vermillonné le long des nervures. Cette — 208 — coloration, un peu plus foncée à la page inférieure, demeure constante, tandis que la page supérieure prend successivement des teintes moins rouges pour passer finalement à un coloris vert reflété de vert pâle luisant. ÉM. RODIGAS. PLANTES NOUVELLES OU RECOMMANDABLES Gladiolus Koningin Wilhelmina. — Cette riche nouveauté, obtenue par MM. KRELAGE et fils, à Haarlem, a été publiée dans un récent numéro du Tijdschrift voor tuinbouw, que nous avons sous les yeux. Les fleurs sont nombreuses et de grandeur moyenne, les trois segments supérieurs du périanthe sont larges et allongés aigus, d'un coloris rose chair pâle; les seg- ments inférieurs sont plus étroits et ornés à leur centre d'une macule jaune pâle entourée d'une bande bien nette de carmin rosé occupant à peu près toute la longueur des segments. La gorge de la fleur est également marquée à l'in- térieur d'une tache orangé rougeâtre. MM. KRELAGE décrivent cette nouveauté comme fleurissant de bonne heure et abondamment. “ Lychnis viscaria. — Cette espèce vivace, dont il existe aujourd'hui de belles variétés, est loin d'être une nouveauté; nous aimons cependant à en rap- peler les mérites. Ce printemps une large bordure de ces Lychnis entourait le kiosque au pare de la Citadelle de Gand, succédant à des Silènes, et a offert durant des semaines entières le plus riche tapis de fleurs doubles, d'un rouge écarlate pourpré, cachant absolument le feuillage. Aujourd'hui ces fleurs sont remplacées par une large bande de calcéolaires à fleurettes jaunes, entourée d'une bande plus large encore de Pelargoniums écarlates parmi lesquels se montre par ci par là un Pelargonium rose. Rose thé Marjorie. — Ce nouvel hybride de thé est signalé comme une addition exquise à la race des hybrides de thé. Ce serait, dit M. R. WILLIAM- son, dans le Gardeners Chronicle, une admirable rose d'exposition, si l'on n'ajoutait une valeur surfaite au grand volume. Cette variété nouvelle a été obtenue par MM. ALEXANDER DicksON et fils, de Newtownards. Son coloris est des plus distingués, C’est la sœur de la rose Margaret Dickson, bien que la fleur, tout en étant également jolie, soit moins grande ; elle est plus pleine au centre et plus compacte. La plante est aussi d’un port plus trapu, ce qui peut être considéré comme un avantage. Elle produit une fleur comme White Lady, au bout de chaque pousse. * + Fe — R09 — Richardia albo-maculata. — Les habitués d'autrefois du Jardin zoolo- gique de Gand se rappelleront sans doute les corbeilles de Richardia au feuillage sagitté, d’un vert intense parsemé de macules blanches sur toute la surface du limbe. Vers le milieu d'août surgissaient au-dessus du feuillage des spathes d’un blanc jaunâtre, moins belles peut-être, moins grandes surtout que celles du Richardia aethiopica, mais donnant néanmoins à la partie du jardin avoisi- nant le kiosque un caractère exotique que relevait encore un grand Musa Ensete, placé non loin de là. La plante est si facile à mettre en végétation, elle se développe avec tant de régularité qu'on a tort de la négliger. Il suffit qu'elle ait un terrain frais, riche en humus ou qu'on puisse immerger par les temps les plus chauds et les plus secs. Les touffes relevées en octobre passent l'hiver à l’état sec dans un endroit quelconque, à l'abri de la gelée. Rose Perle des jardins. — Parmi les roses jaunes il en est une encore qu'il convient de recommander, c'est celle dont le nom précède. Elle est robuste et le mauvais temps n’a pas, sur elle, autant d'influence que sur la rose Chromatella. De plus, ses fleurs se tiennent bien érigées, ce qui n'est malheureusement pas le cas pour les fleurs de Maréchal Niel. Son feuillage est très foncé, mais il arrive à la fleur de ne pas bien s'épanouir, néanmoins c'est une des meilleures roses jaunes pour le plein air. * Nouveaux Nymphaeas, — L'ornementation des bassins dans les parcs et jardins est toujours l'objet des recherches des intéressés. Les lecteurs de L'Iustration Horticole connaissent les Nymphaeas obtenus par M. LATOUR- MARLIAC, à Temple sur Lot. La Revue Horticole, dans son numéro du 4 août, figure deux splendides variétés, Nymphaea Andreana et Nymphaea Robinsoniana qui sont d'une grande beauté. La dernière avec une corolle en coupe étalée, d'un beau rouge violet pourpré avec les pétales du centre plus foncés et plus courts; la première en coupe régulière, aux pétales peu nom- breux, à larges onglets blancs, ceux du centre largement ovales, tous d'un beau rouge violacé plus foncé vers le centre, sablés et éclairés au sommet. Parmi les qualités de ces plantes si belles et si rustiques, dit M. ANDRÉ, Se place le renouvellement incessant de leurs fleurs tant que dure l'été. Ces Nymphéacées constituent un ornement de premier ordre. Betula Maximowicziana. —— Ce bouleau est considéré par l'auteur de Forest Flora of Japan, le professeur SARGENT, comme un des plus beaux arbres du Japon et son introduction dans les cultures aurait seule valu le voyage. Il en vit d'abord un exemplaire d'une trentaine de mètres de hauteur 210 — avec un tronc d'un mètre de diamètre et une écorce d'un coloris orange pâle. Au Jardin de Kew, on en possède actuellement quelques jeunes pieds de plus de 2 mètres. Ils n’ont aucunement souffert des froids. Les feuilles, dit le profes- seur SARGENT, sont le principal caractère de l'arbre, leur longueur est consi- dérable, elles sont cordées et minces et d'un vert foncé, mais, quand elles flottent au gré du vent elles offrent un spectacle comparable à celui de notre tilleul à feuilles argentées. Campanula Zoysi. — Encore une plante peu connue, désignée dans la Flora Germanica sous le nom de Campanula Lorey et qui fut montrée à un récent meeting de la Royal Horticultural Society par MM. BARR and Son. Le Gardeners Chronicle en donne une bonne figure. La plante forme une touffe de feuilles épaisses, obovées, en rosettes, du centre de laquelle s'élèvent une série de tiges portant de très jolies fleurs bleu pâle, comme c’est généralement le cas pour beaucoup de plantes alpines. La forme de la fleur est toute distincte de celle des autres congénères. Les fleurs sont d’abord inclinées et se redressent à mesure que l'épanouissement avance. On dit que l'espèce est difficile à cultiver. Ce sera peut-être un motif pour que certains amateurs s'en occupent. La plante est décrite par le D' M. T. MASTERS; elle est originaire des Alpes autrichiennes. Akebia lobata. — Cette espèce, originaire du Japon, mais que l'on ren- contre aussi en Chine, est figurée dans le numéro de juillet du Botanical Magazine. Elle diffère de l'Akebia quinata, en ce que les lobes des feuilles sont crénelés ; les fleurs sont aussi plus petites. Elle a été dénommée par DE CAISNE, en 1839. Les grappes des fleurs de l'Akebia lobata sont plus allongées et munies à la base de deux ou trois fleurs femelles, pédicellées, d’un bleu violet et de fleurs mâles plus petites au nombre de douze à seize. C'est l'Akebia Mitsaba ou Akebie à trois folioles des Japonais. Une plante à déclasser.-— Nous avons ici même recommandé déjà tant de bonnes plantes qu'il nous sera permis de médire quelque peu d'une variété dont on a dit peut-être trop de bien. Il s'agit du Ribes sanguineum var. folis aureis. Au printemps, lorsque les feuilles de ce Ribes n'ont encore que leur coloris jaune pâle, elles produisent certainement un effet de contraste parmi les autres feuillages. Nous possédons la plante parmi les arbustes d'ornement de l'École d'horticulture de Gand, mais chaque année nous constatons que les chaleurs de l'été et une couple de jours d'un ciel trop clair brülent les feuilles et transforment ce Ribes en une horrible chose qu'il faut constamment peigner ou dénuder. Cette année surtout le Ribes sanquineum à feuilles dorées a montré — 211 — de bonne heure des feuilles desséchées comme en hiver, en dépit des endroits privilégiés et plus ou moins ombragés qu'on a eu soin de lui donner. Céleri-rave à feuilles panachées. — Un certain nombre de plantes potagères peuvent être employées comme plantes d'ornement. Telles sont l'artichaut, les choux frisés, au feuillage ondulé et diversement coloré; le chou cabus panaché, aux marbrures blanches et roses; les bettes blanches ou rouges; le céleri à feuilles de fougère. Le céleri-rave à feuilles panachées rentre dans cette catégorie. M. G. ALLUARD en dit beaucoup de bien dans la Revue Horti- cole du 1°" août. Ce céleri a une racine arrondie et très nette et se distingue par son feuillage vert panaché de jaune qui fait ressortir encore la teinte rosée des côtes. Il a, comme légume, un autre grand mérite, c’est qu'il est des plus hâtifs et forme très promptement sa pomme. Il se recommande donc à l'atten- tion des maraichers comme à celle des amateurs. Ce céleri peut néanmoins être cultivé pour l'arrière saison et il se conserve aussi facilement que les autres pour l'hiver. Variétés de Lilas. — Parmi les plus belles variétés de lilas, l’ustrirte Gartenzeitung, de Vienne, recommande les suivantes qui sont à fleurs pleines : Charles Baltet, boutons roses passant au lilas lors de l'épanouissement et au mauve sur le bord ; Mad. Abel Chatenay, thyrses serrés de fleurs bien pleines d’un beau blanc de lait ; Obélisque, corolles doubles, blanc pur; facile à forcer ; Souvenir de L. Thibaut, beaux thyrses de fleurs énormes, très pleines, bien rondes, d'un coloris rose primevère, pétales blancs en dessous ; Louis Henry (LEMOINE et fils), thyrses extrêmement grands, fleurs violet rose et rose bleuâtre mêlés ; Madame Casimir Périer (LEMOINE et fils) se distingue également par son immense inflorescence et ses fleurs bien doubles ont leurs segments blanc pur. Canna. —— La facilité de culture des Canna et la grande beauté des variétés obtenues dans les derniers temps ont conquis à ces plantes la faveur de tout le monde, On n'a que l'embarras du choix. Nous avons parlé déjà des hybrides obtenus entre le Canna flaccida et les variétés de M.CRozy, telles que Italia et Austria. Dans le type des Crozy, on signale un agrandissement des fleurs et une forme plus symétrique, plus arrondie de celles-ci. Parmi les meilleures nou- veautés on cite : Fr. Pierson, d'un magnifique cramoisi avec gorge jaune d'or. Flamingo suit cette variété de près avec un bouquet floral plus arrondi. Trilby mérite une place parmi les formes à fleurs d'Orchidées. J. D. Cabos et — 212 — J. C. Vaughan sont fort distinguées par leur feuillage bronzé et leurs fleurs à coloris saumon, mais Black Beauty, obtenue de semis du Président Carnot par M. PIERSON, les surpasse sous tous les rapports. Les variétés Reine Char- lotte, L. E. Bailey et Alphonse Bouvier n’en restent pas moins des joyaux de premier ordre. ÉM. R LE JARDIN FRUITIER ET LE POTAGER LÉGUMES DE GRANDE CULTURE (Suite, voir p. 207) Poirée. — Cette plante fournit un aliment salubre et agréable; les côtes ou nervures, séparées du reste de la feuille, s'accommodent comme les asperges et se prêtent à peu près aux mêmes assaisonnements. Les jeunes feuilles trouvent un fréquent emploi dans les potages. M. HENRY DE VILMORIN estime que ce légume apporterait un appoint utile aux produits potagers de l'arrière- saison. Dans beaucoup de contrées, dans les grandes villes surtout, la poirée est un des principaux articles du verdurier. La poirée, encore appelée bette, vient dans tous les terrains, sans soins spéciaux. On la sème depuis la fin de mars jusqu'en août, en rayons ou à la volée, soit à demeure, soit pour repiquer. On la coupe souvent pour faire pousser des jeunes feuilles, toujours plus tendres. Ces feuilles peuvent être cuites à la façon des épinards. En couvrant les plantes de feuilles sèches ou de longue paille, au commencement des froids, on aura du produit pendant tout l'hiver. Il existe plusieurs variétés désignées sous les noms de Blonde, Blonde de Lyon, Verte, Blanche Rouge et Jaune, d'après la nuance des feuilles et des nervures. Pois. — Les pois sont connus partout. Ils sont l'objet de la grande culture pour la production des pois débarrassés de leurs cosses. Cependant la produc- tion des pois pour les conserves présente une importance qui va grandissant chaque jour. En outre, les pois produits en culture dérobée, à la fin de la saison, donnent aussi un rendement qui n'est pas à dédaigner. Comme pour les haricots, il y a les variétés naines et les variétés à rames. Il y a ensuite les variétés avec parchemin ou à écosser et les variétés mange-tout ou sans parchemin. Enfin, dans les diverses séries, les variétés peuvent encore être classées en hâtives, de moyenne saison et tardives. Parmi les pois nains on peut recommander le Nain hâtif, le Nain anglais et le Nain serpette où crochu. Ce dernier est très productif dans tous les sols. On l'appelle aussi Pois d'Auvergne. Le Normand — 273 — ou Carré vert convient particulièrement pour être mangé sec ou en purée. Ce dernier à besoin de rames. Il en est de mème du pois Prince Albert ou uniflore, du Prolifique et du Biflore de Gendbrugge à grains ronds, bien blancs à l’état sec. Les pois préfèrent une terre meuble, plutôt argileuse que sableuse, bien fumée les années antérieures. Ils désirent une exposition bien aérée. Les planches non occupées par les pois peuvent être utilisées par d'autres cultures. Ils peuvent être cultivés en lignes entre les pommes de terre, les carottes, etc. Ils ne demandent guère de soins particuliers. On peut, afin de rendre les touffes plus serrées, tailler la tige principale au-dessus du troisième ou quatrième nœud portant fleurs. On avance ainsi la production et les cosses se remplissent davantage. Pomme de terre. — La pomme de terre appartient à la grande culture autant qu'au potager. Il n'est guère d'exploitation qui ne consacre un terrain à cette culture. Pour les conditions spéciales que nous avons en vue, c'est-à-dire le traitement des légumes de grande culture, les races demi-hâtives de bonne qualité sont celles qui se vendent le mieux; le rendement est plus assuré que celui des variétés hâtives qui obtiennent les prix les plus élevés. Les iles de Jersey et de Guernesey ainsi que l'Algérie fournissent à nos villes en sufli- santes quantités les premières pommes de terre fraiches. Celui qui veut cultiver en grand pour le marché doit donc se trouver à proximité de la ville, et dans son choix parmi les nombreuses races ou variétés, prendre en consi- dération non seulement les conditions du terrain et du climat, mais aussi les préférences de l'acheteur. A Gand, on préfère les tubercules assez gros, oblongs, de couleur jaunâtre, à chair blanchâtre et bien farineuse. La pomme de terre Séguin ou de Lille, arrondie, à chair jaune, y est ainsi une variété pré- férée. On y refuse, comme sur beaucoup de points du pays, les variétés à chair trop blanche, malgré leurs autres qualités, telles que fertilité et conservation. La Shaw, que quelques-uns appellent Chave, d'origine anglaise, est jaune, ronde, à chair blanc-jaunâtre, elle est de bonne qualité et se vend aisément. La Magnum bonum, allongée, jaune, est très productive, mais la blancheur de sa chair la fait déprécier. La longue rouge où corne de chèvre est produc- tive, farineuse, très bonne. Il en est de mème de la corne de chèvre jaune. La Saint-Jean où de Malines, la truffe d'août, la langue de bœuf ou jaune plate et la neuf semaines sont autant de variétés recommandables. La nature du sol influe tellement sur la qualité des tubercules qu'une excel- lente variété devient très mauvaise dans un sol humide, tourbeux ou pure- ment argileux. Une terre franche, légère, meuble, bien drainée, convient le mieux à cette plante. On doit éviter l'emploi du fumier frais, faire choix, pour la plantation, de tubercules de moyenne grosseur, bien formés et parvenus à — 274 — parfaite maturité. Les produits qu'ils donnent sont les plus abondants et les meilleurs. Salsifis et Scorsonères. — Comme les carottes potagères, ainsi que le dit M. HENRI DE VILMORIN dans la conférence qu’il donna au Congrès agricole de Troyes et que nous avons consultée pour la rédaction de cette notice, les salsifis et les scorsonères peuvent aisément se cultiver en plein champ et donner un produit en argent très satisfaisant. Il suflit de semer au printemps en terre bien défoncée et en rayons espacés de 020 à 0m25. Les soins de culture se bornent à quelques binages au cours desquels on éclaireit le jeune plant s'il se trouve trop dru. À l'automne, on arrache au fur et à mesure des besoins, et l'on envoie au marché en bottes de deux kilogr. environ. Le salsifis doit être nécessairement récolté à la fin de la première année, sans quoi il mon- terait à graines et serait perdu. La scorsonère peut rester deux ans en terre et même fleurir sans perdre trop de ses qualités culinaires. Les salsifis et les scorsonères viennent le mieux dans une terre sablo-argi- leuse, bien meuble, à sous-sol perméable, profondément labouré, dépourvu de tout fumier frais, mais engraissé par les dernières cultures. Ë. MILER. CHRYSANTHÈMES D'ÉLITE Les connaisseurs de ces roses d'automne, dont la faveur est loin de diminuer, ont été invités derechef, en Angleterre, à se prononcer sur ce qu'ils consi- dèrent comme les variétés les plus méritantes. M. EpwiIN MOLYNEUX, le chrysanthémiste anglais bien connu, s'est chargé de l'analyse de tous les votes, et son travail a été publié à la fin de l'hiver dernier dans le Journal of Horti- culture. Il y a eu une sorte de plébiscite pour les cinquante variétés japonaises, ensuite pour vingt-cinq et puis pour les douze variétés nouvelles. On à voté également pour trente-six variétés incurvées et pour vingt-quatre variétés de la même série, Nous nous bornerons à citer la liste des vingt-cinq plus belles variétés japonaises, dont la première a réuni 405 voix et la dernière 70 Voix. Nous citerons également le choix des nouveautés ainsi que les principales variétés incurvées. VINGT-CINQ VARIÉTÉS JAPONAISES. — Edwin Molyneux, Viviand Morel, Madame Carnot, Charles Davis, Monsieur Pankoucke, Mademoiselle Thérèse Rey, Col. W. B. Smith, Mrs. W. H. Lees, G. C. Schwabe, Mutual Friend, Mrs. C. Armand Payne, Miss Dorothea Shea, Sunflower, Duke of York, — 210 — Mademoiselle Marie Hoste, International, Pallanza, Monsieur Charles Molin, Étoile de Lyon, Thomas Wilkins, William Seward, Reine d'Angleterre, Vis- countess Hambledon, H. L. Sunderbruck, Rose Wynne. Les votes se sont répartis sur 258 variétés dont quelques-unes n'ont qu’un nombre de voix très restreint, voire même une seule voix. DOUZE VARIÉTÉS JAPONAISES NOUVELLES. — Edith T'abor, Mrs. H. Weeks, M. Chenon de Leche, Dorothy Seward, Mrs. John Shrimpton, John Seward, Palanza, Mutual Friend, Phoebus, Madame Carnot, Lago Maggiore, Reine d'Angleterre. La première variété, Edith Tabor, a réuni 51 voix; la dernière, Reine d'Angleterre, en a réuni 20 et les votes se sont répartis sur 135 variétés parmi lesquelles des nouveautés originaires de tous les centres de production. Comme le dit M. MoLyNEux, cette douzaine de fleurs se distinguent toutes par leurs excellentes qualités, toutes sont d'un mérite absolu. Cela prouve, dit l'auteur, que les semeurs accordent aux qualités voulues d’une bonne fleur la préfé- rence sur un plus grand volume. VINGT-CINQ VARIÉTÉS INCURVÉES. — Le plébiscite a porté sur 36, nous en mentionnons 24; les votes se sont répartis sur 107 variétés dans la section des 96 et sur 79 dans la section des 24 : Lord Alcester, Empress of India, Queen Of England, Charles H. Curtis, Jeanne d’'Are, Princess of Wales, Golden Empress of India, Miss M. A. Haggas, Baron Hirsch, James Agate, Mrs. S. Coleman, Miss Violet Tomlin, Robert Petfield, John Lambert, Madame Darier, Lucy Kendall, Alfred Salter, Globe d'Or, Mrs. Robinson King, Lord Wolseley, Mrs. Hale, John Doughty, Prince Alfred, Brookleigh Gem. Les deux premières variétés obtiennent 99 voix dans cette série, Jeanne d'Arc en obtient autant dans la série des 36. Lord Alcester peut être considéré comme une fleur idéale, aussi cette variété a-t-elle obtenu partout un grand nombre de prix. Toutes ces fleurs réunissent d'ailleurs les qualités requises du type des fleurs incurvées. Le nombre seul de ceux qui ont pris part à ce choix dénote l'importance que les cultivateurs et amateurs de Chry- santhèmes attachent à ce plébiscite. Les voix obtenues par certaines variétés proclament hautement les mérites de celles-ci. Le Chrysanthème Ædwin Molyneux est en culture depuis dix ans, et plus de 100 voix le placent en tête des variétés japonaises. La plupart des variétés de cette série jouissent d'une réelle popularité, toutes ont au moins cinq années d'existence. Mrs. C. H. Payne et Etoile de Lyon ont réuni chacune 88 voix. Le rang qu'elles occupent dans cette sélection peut surprendre parce que, d'ordinaire, les fleurs laissent quelque peu à désirer au point de vue de la finesse. Chose digne de remarque, à l'exception de Hairy Wonder qui a obtenu 60 voix, de Mrs. W. J. Godfrey qui a obtenu 6 voix dans la série de 50 et de Mrs. Alphens — C 270 -— Hardy qui n’a obtenu qu'une seule voix, aucune variété de la section des poilues ou hirsutes n'a trouvé grâce devant les électeurs, ce qui démontre suflisamment que les connaisseurs admettent qu'étrangeté n'est pas beauté. ÉM. R. “PETITES NOTES DE CULTURE Pivoines. — Certains amateurs ont l'habitude de tailler près du sol leurs pivoines aussitôt après la floraison. Cette pratique est condamnable, dit Sem- pervirens, et on voit seulement l'année suivante combien les plantes se trouvent mal d'avoir été dérangées de la sorte par une taille intempestive. Il vaut infiniment mieux ne pas y toucher avant l'automne, alors on peut les tailler impunément. ne Arbres et arbustes verts. — Avec des soins particuliers, tels que l'arrosement complet ou irrigation où encore la prise entière de la motte de terre qui entoure les racines, la plantation des arbres et arbustes toujours verts peut-être faite avec succès depuis le printemps jusqu'en été. Cependant, la fin de l'été est la saison la plus sûre pour réussir dans ce travail, surtout Si le temps est un peu humide. En agissant ainsi, les arbres transplantés mainte- nant auront partiellement repris avant la venue de l'hiver et leurs racines se seront emparées du nouveau terrain. Les arbres qui devront occuper une situation ombragée seront déplantés plus tôt, parce qu'il leur faut moins d'eau à la racine par la suite et la place qu’on leur donne sera, par elle-même, plus fraiche. Les arbres et arbustes qu'il faut planter dans un lieu exposé doivent avoir leurs racines tenues très humides pendant tout un temps. * * * Peut-on planter profondément ? — La réponse à cette question esl ‘absolument négative. Voici comment on peut faire comprendre en peu de mots les effets désastreux d'une plantation profonde. Le sol dans lequel on plante doit affleurer au collet de l'arbre, c'est-à-dire à l'endroit où le système radicu- laire et le système aérien de l'arbre se séparent. L'expérience a démontré que l'arbre planté à 0"04 sous le collet meurt après quinze ou vingt ans; à 0m06, il meurt après six à douze ans; à 0"08, après trois ou quatre ans; à 010, après un ou deux ans ; à 0"12, dès le premier été. R. D'EELEN- Gne Série. TOME 3m. >.) 18° Livraison. 30 Septembre 1896 LILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de l'Horticulture DANS-TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de HUULINEOEN Directeur : LUCIEN LINDEN RÉDACTEURS PRINCIPAUX : ÉMILE RODIGAS CH. DE BOSSCHERE Numéro paraissant le 15 du mois Numéro paraissant le 30 du mois (LES PLANTES A L'AIR LIBRE) (LES PLANTES EN SERRES) Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLU STRATION HORT ICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Pages Pages Les Philodendro . . 277 | Chrysanthèmes à floraison printanière remon- Bouquets d’ er douk les appartements tant à l'automne. RARE MINS dev Choix de rose de eu TU ins de culture pour le mois d'octobre 287 L'héliotrope ms Ne Ut: de AUS DE M MONTS RUB... 4 0 et 2 Fig. 25. Henry Knight . . . . . . . . 285 Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s’abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles PRIX DE L'ABONNEMENT : Hs FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE POSITAIRE Messieurs Dallemagne et Ci°, horticulteurs à er (Seine et Oise). Gand, impr. Eug Vander Haeghen. LES ANNONCES HORTICOLES INDUSTRIELLES | Lou bulbes, ee a matériel, construction de serres, chauffages, engrais insecticides, ameublements, ete.] L'ILLUSTRATION HORTICOLE JOURNAL DES ORCHIDÉES &=- LA MEILLEURE ET LA PLUS LARGE PUBLICITÉ Ces journaux sont vus ef lus par tous ceux qui s'intéressent de près on de loin à l'horticulture Les annonces paraissant à la fois dans L'ILLUSTRATION HORTICOLE et LE JOURNAL DES ORCHIDÉES, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux pro- ducteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s’occupent d'horticuliure : LEUR CIRCULATION Eft UNIVERSELLE. Re 2e : Hæ ON +44 PRIÉ DE FAIRE PARVENIR LES INSERTIONS LA RÉGIE DES ANNONCES DE « L'Ilustration Horticok » et du < Journal des Orchidées : 100, rue Belliard, à BRUXELLES, avant le 8 et le 23 du mois - .. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l’un de ces journaux. Tout Abonné de L’Illustration Horticole qui sous au JOUE des Orchidées recevra les deux journaux pour le prix de *#€h fn en par an. — S'adresser au Bureau de ces journaux. =“ _ # ( L'ILLUSTRATION HORTICOLE a 10 copyright reserved MAMEI DRON = PHILODE De Bossche) P, De Pannemaek:er chrom. ‘e Pinr. r pe N° 5 ‘Fu | — 2H. — LES PHILODENDRON 30 Septembre 1896. La riche famille des Aroïdées, dont plus de neuf cents espèces sont disper- sées sur toute la surface du globe, fournit à nos cultures de nombreuses plantes herbacées, vivaces, acaules, ou quelquefois arborescentes, volubiles à tiges toujours succulentes et à racines tubéreuses, rhizomateuses ou fibreuses. Beaucoup d'entre elles ont de beaux feuillages ornementaux, telles les Alocasia, Anthurium, Caladium, Colocasia, Dieffenbachia, Philodendron, etc.; d’autres, les Anthurium notamment, se font valoir par l'éclat et l'étrangeté de leurs spathes. Les Philodendron ou Amis des Arbres appartiennent à la flore de l'Amé- rique tropicale. Ce sont de grandes et belles plantes à feuillage ample, d'un port majestueux, recherchées pour l'ornement des grandes serres chaudes et des jardins d'hiver, auxquels elles peuvent donner un aspect éminemment pitto- resque, « une imitation (!) de l’inconcevable tohu-bohu que présentent les forêts vierges, dont l'aspect frappe le regard de l'homme d'Europe qui s'écarquille les yeux en cherchant en vain à démêler cet inextricable faisceau de plantes de toute nature, qui descendent du faîte sans avoir jamais connu le sol, qui s'en- tortillent dans les lianes terrestres s'élevant jusqu'au sommet des arbres pour retomber en festons destinés, eux, à servir de perchoir aux perruches, aux singes, aux caméléons, en un mot à tout ce qui grimpe, saute ou vole; et tout cela entremêlé de fleurs de toutes nuances, de toutes formes, dont il est souvent . impossible de découvrir l'attache. Ajoutez au tableau des myriades d'oiseaux- mouches dont le plumage semble fait de rubis, de topazes, d'émeraudes éblouissantes et qui, voletant toujours, viennent, rapides comme l'éclair, sucer le nectar de toutes ces fleurs dont les pédoncules sont fréquemment ornés de serpents marquetés de brillantes couleurs, qui semblent s'enrouler là, comme sur un promontoire, pour mieux s'approcher de ces petits oiseaux-mouches. Ces serpents fuient comme l'ombre, reparaissent encore pour faire place à d'autres hôtes, qui aiment sans cesse cette nature étrange, quelque peu diffé- rente, en effet, de celle qu'offrent nos atoniques parages ! » (L. VAN HOUTTE). * ** — 218 — Parmi les espèces de Philodendron les plus ornementales et les plus répan- dues dans les cultures, il faut signaler le P. Andreanuw DEVANSAYE avec ses feuilles pendantes de belle envergure, profondément cordiformes à la base, vert foncé et luisant avec de beaux reflets métalliques ; cette espèce, introduite de la Colombie en 1886, est sub-volubile et présente un aspect curieux à cause des racines adventives dont ses tiges sont pourvues; — le P. Devansayanum LiNpL. avec ses feuilles d'abord rouge vif quand elles sont jeunes et devenant ensuite d'un vert clair et luisant; cette nouvelle espèce a été introduite du Haut Pérou en 1895; — le P. fragrantissimum KUNTH, du Demerara, dont les fleurs exhalent une odeur forte et durable, à spathe d'une teinte jaune crème délicate, à base renflée et rouge, de près de 20 centimètres de long; — le P. giganteum SCHOTT, une plante grimpante dont les feuilles largement ovales- cordiformes ont des pétioles épais et légèrement arrondis; les fleurs ont le tube de la spathe oblong, purpurin à l'extérieur; le spadice est blanc, épais et sessile: — le P. Glaziovii Hook. F., plante grimpante et ornementale, dont la spathe jaunâtre pâle est cramoisie à l'intérieur du tube; cette espèce est origi- naire du Brésil d'où elle fut introduite en 1885 ; — le P. erubescens CG. KOCH, une belle espèce à spathe pourpre noirâtre extérieurement, écarlate à l'inté- rieur, à spadice blanc ou crème ; à feuilles amples, cuivrées et luisantes en dessous, à pétioles dont la base est garnie de gaines pourpres ; la tige du P. erubescens est forte, grimpante, émettant des racines adventives presque à tous les nœuds; — le P. gloriosum E. ANDRE, introduit en 1877 de la Colombie, est une magnifique plante à feuillage d'un beau vert foncé, à nervures médiane et secondaires blanc de neige, avec les bords finement marginés de rose; — le P. Mamei E. ANDRE, originaire de l'Équateur, d'où il nous arriva en 1883 et qui fait l'objet de notre planche coloriée LXVT ; cette belle plante est herbacée, acaule; les feuilles de cette espèce sont amples, cordiformes, aiguës, étalées presque horizontalement, élégamment panachées de blanchâtre, à pétioles forts et dressés; la spathe, dans sa partie inférieure, convolutée, est d'un brun marron foncé très luisant, d'une grande richesse; la partie ouverte, étalée, est d’un blanc crémeux mat; la transition entre ces deux tons qui produisent une grande impression, est ménagée par le carmin qui se dessine en stries sur la naissance de la partie ouverte de la spathe dont la forme peut se comparer à celle d'un casque; du fond du tube s’élance un spadice conique, d’un blanc de lait qui tranche admirablement sur le crème de la spathe. L'inflo- rescence du P. Mamei est remarquablement belle en son genre ; aux yeux d'un artiste ou même d’un profane, elle fera plutôt l'effet de quelque chose de bizarre, d'étrange comme le sont d’ailleurs toutes celles des Aroïdées. Le portrait colorié du P. Mumei que nous publions dans ce numéro, donne une excellente idée de l'espèce que nous signalons tout spécialement à l'attention des amateurs. DE SRE ANNE RS pps LS Ne RME Are Dhs — 219. — Citons encore le P. pertusum KUNTH et BOUCHÉ, dont le vrai nom est Monstera deliciosa LiEBM.; les feuilles très amples, coriaces, ont le limbe perforé dans le centre et les bords profondément découpés en lobes un peu irré- guliers et ondulés ; cette belle mexicaine est très répandue dans les serres ; — le P. Selloum C. Kocx, magnifique espèce vivace, arborescente avec l’âge, connue aussi sous le nom de P. Sellowianum GC. Koc; la forte tige émet des racines adventives solides et flexibles; ses feuilles sont amples, longuement pétiolées, ovales-oblongues, vert foncé, formant dans leur ensemble une large tête, bipinnatifides, à lobes basilaires eux-mêmes pinnatifides; les fleurs ont une spathe vert foncé bordée de blanc à l'extérieur, blanchâtre à l'intérieur; — le P. Sodiroi HorT., de l'Amérique tropicale; plante grimpante et décorative, dont les feuilles allongées sont d’un vert gai avec de grandes taches argentées et interrompues; — le P. verrucosum MATHIEU, qui fut introduit de l'Équa- teur en 1866, et compte au nombre des plus belles espèces ; il est connu aussi sous les noms synonymiques de P. Carderi HorT.; P. daguense LiND. et ANDRÉ et P. Lindeni HorT.; les feuilles sont cordiformes, d’un vert tendre et satiné, avec un reflet métallique et olive sur la face supérieure; les jeunes feuilles ont une teinte chamois gai et les bandes marron de la face inférieure ressortent sur la supérieure. J. DE BARRIÈRE. A propos de parfums. — Un jeune botaniste, M. EUGÈNE MESNARD, vient d'inventer un curieux instrument qui donne des résultats très précis pour la mesure d'intensité de parfums. : S'appuyant sur la comparaison des odeurs pour chercher à déterminer leur intensité relative, M. MESNARD prit pour type l'essence de térébenthine et lui Opposa un autre parfum, en quantités sans cesse croissantes, jusqu’à ce que l'odeur de l'essence fut effacée par ce parfum. L'instrument qui sert à cette expérience, l'olfactomètre, se compose d'un réservoir surmonté d'une embouchure où vous mettez le nez. Un autre réser- voir, placé à gauche, qui communique avec le premier, contient de l'essence de térébenthine. A droite, se trouve encore un réservoir où l'on introduit successivement de petites quantités du parfum dont on recherche l'intensité. La quantité plus ou moins grande qu’il faut prendre de chaque parfum pour contrebalancer l'odeur de l'essence donnera l'intensité plus ou moins faible du parfum essayé. Voilà la balance des parfums. On peut tout aussi bien essayer ainsi la puissance odoriférante d'un bouquet où d’une fleur. — 280 — BOUQUETS D'HIVER POUR LES APPARTEMENTS Les bouquets d'hiver en général se composent de branches couvertes de feuilles, auxquelles pourtant on ajoute fréquemment des fleurs où mieux des inflorescences de Graminées. Bien que toutes les graminées n'aient pas la même valeur ornementale, le plus grand nombre peuvent être employées à cet usage; nos espèces communes, telles que Blé, Seigle, Orge, Avoine, etc.. peuvent être utilisées avec avantage ; il suffit de les récolter en temps conve- nable. En général et suivant les espèces, c'est lorsqu'elles commencent à fleurir, ou même quelque temps auparavant, qu'il faut les recueillir. Lorsqu'il s'agit de grands bouquets, les Gynerium, les Arundo conspicua, le Phragmites vulgaris mème, sont surtout d'un très grand secours. Placés à propos au milieu de feuillages, ils font ressortir ceux-ci, en donnant au tout un caractere de légèreté et de grandeur que n'auraient pas les feuilles seules. Les espèces les plus usitées pour leur feuillage sont les Fusains du Japon à feuilles vertes ou à feuilles panachées, les Lauriers-Tin; les Houx surtout sont doublement précieux, à cause de leurs fruits d'un beau rouge, ou même jaune, suivant les variétés, qui produisent un contraste magnifique avec le vert foncé luisant des feuilles. Les Bambous aussi peuvent être employés avec beaucoup d'avantages dans la confection des bouquets d'hiver. Un groupe de plantes très propres aussi à la confection de bouquets d'hiver, et qu'on a trop négligé jusqu'à présent, est celui des Conifères tels que Pins, Sapins, Epicea, Cyprès, Génevriers, Ifs, etc. Ces plantes dont l'aspect est si différent, dont la forme et la disposition des feuilles présentent un cachet tout particulier de légèreté ornementale, présentent cet autre avantage, non moins grand, de se conserver très longtemps, surtout si l'on peut avoir des vases dans lesquelles on met un peu d'eau pour baigner la base des rameaux. Dans ces con- ditions nous avons conservé des branches de Gyprès, d'Epicea, etc., plus de deux mois; nous devons même faire connaître cette particularité, que les branches de Cyprès ont poussé et que les fruits qu'elles portaient ont continué à grossir. Un autre fait qui nous a frappé, c’est l'absorption considérable d'eau qu'ont faite ces rameaux de Conifères; toute proportion gardée, elle nous a paru plus grande que celle des autres végétaux auxquels nous les avons comparés. Une autre propriété que possèdent les Conifères et que nous devons tout particulièrement faire ressortir, c’est d'être très salubres à cause des émana- tions résineuses qu'ils dégagent. A ce point de vue nous recommandons surtout le Cupressus Lambertiana, et tout particulièrement le Cupressus Macnabian«, qui dégage une odeur qui rappelle un peu celle de la Pomme de reinette. . Le ‘is 4 — 281 — CHOIX DE ROSES (Suite, voir page 251) Rosiers nouveaux pour 1894. — ROSIER POLYANTHA (GRIMPANT) Turner’s Crimson Rambler (cramoisi rampant de TURNER), variété très vigoureuse et très rustique qui fleurit abondamment en corymbes pyramidales de forme très gracieuse, fleur moyenne pleine, coloris cramoisi vif (1). ROSIERS THÉ : Albertine Borgquet (SOUPERT et NOTTING), fleur grande, pleine, belle forme, large, jaune mauve, le centre jaune canari verdâtre très luisant ; — Comte François de Thun (SOUPERT et NoTTING), fleur grande, pleine, forme de coupe, les boutons de belle forme, en s’ouvrant, brun velouté, coloris de la fleur épanouie, rouge sang amarante nuancé acajou, passant au carmin foncé; — Comtesse Dusy (SOUPERT et NOTTING), fleur grande, pleine, de belle forme, imbriquée, d'un blanc magnifique, bouton allongé et bien formé, très florifère et de longue durée. Excellente variété pour la culture forcée, odorante; — Corinna (W" PAUL and Son), fleur moyenne, pleine, portée par un pédoncule droit et ferme, bouton très allongé: rose mêlé de jaune cuivré à la base des pétales, plus rose à la partie supérieure; — Madame Edouard Elfen- bein (GUILLOT), fleur grande, pleine, bien faite, jaune chamois abricoté nuancé de rose carminé strié et veiné de plus ou moins foncé ; variété remarquable; — Mademoiselle Yronne Gravier (BERNAIX), d'une incroyable floribondité ne cessant qu'aux gelées; fleur grande, pleine, d'une rare perfection, d’un beau jaune crème avec le revers des pétales d'un beau rose tendre, centre de la fleur nuancé de jaune canari, couleur coquette, très belle variété; — Perle de Feu (DUBREUIL), fleur moyenne, d'une forme agréable et gracieuse, rouge coquelicot nuancé de vermillon et de jaune nankin avec reflets chamoiïs, couleur très remarquable et très curieuse, très florifère. ROSIERS HYBRIDES DE THÉ : Mademoiselle Madeleine Trochon (PERNET- Ducxer), fleur grande, pleine, globuleuse; carné, saumoné, centre jaune nankin, orangé, bord des pétales nuancé de rose, extra; — Marquise Litta (PERNET-DUCHER), fleur extra grande, très pleine et bien faite, en forme de coupe, rouge carmin, à centre vermillon, très odorante ; superbe variété. Rosiers nouveaux pour 1895. — ROSIER DU BENGALE : Madame Eugène Resal (GuiLor fils), bouton allongé, rouge capucine sur fond orange. (1) Cette variété, originaire du Japon, fut importée par M. CHaRLes Turxer et a obtenu plusieurs médailles d’or aux expositions de Paris et de Londres en 1893. Illustrée dans le Journal des Roses. — 282 — Fleur grande, pleine, bicolore, variant du rouge capucine au rose de Chine, très vif sur fond jaune orange passant au rose. Rosiers THé : Comte Chandon (SOUPERT et NoTTING), fleur grande, pleine, les pétales de pourtour jaune laque clair, le centre jaune chrome citron luisant ; une des plus luisantes de ce genre; — E. Veyrat Hermanos (BERNAIX), fleur grande, pleine, bouton d'une jolie forme, corolle bicolore, à pétales jaune d'abricot et rose carmin tendre avec des reflets rose amarante; très odorante; — Grande-Duchesse héritière Anne Marie de Luxembourg (SOUPERT et NOTTING), boutons allongés, fleur grande, pleine, les pétales de pourtour larges, ceux du centre plus étroits, jaune de Naples très clair nuancé de rose, le centre rouge pêche retouché de jaune nouveau; le revers des pétales ainsi que les boutons flamboyant et strié comme « Luciole ; » odorante et florifère; — Madame Wagram comtesse de Turenne (BERNAIx), bouton très gros, fleur très grande, rose de chair en s'épanouissant, onglet soufre, passant à l'incarnat vif avec des reflets profonds rose de Chine; variété extra; — Miss Kathérine G. Warren (BERNAIx), fleur unicolore, très pleine, rouge carmin nuancé grenat, s’atté- nuant en rose de Chine brillant ; très florifère; — Rose d’Evian (BERNAIX), bouton allongé, d'un beau rouge magenta avant l'épanouissement, fleur très grande, très pleine, en coupe, beau rose de Chine sur le revers des pétales, incarnat carminé sur la face intérieure ; — VW. Vivo é Hijos (BERNAIX), fleur d'un coloris nouveau, très pleine, à pétales extérieurs grands, rose carminé, plus pâle au centre et à la base, ceux du milieu nombreux et chiffonnés, brillants, jaune aurore, saumoné, abricoté et souvent teintés d'incarnat. ROSIERS HYBRIDES DE THÉ : Clara Watson (PRINCE), fleur teintée d'un beau saumon et rose œillet: — Madame Abel Chatenay (PERNET-DUCHER), bouton très gracieux, fleur moyenne, pleine, pétales se recourbant sur eux-mêmes, rose carminé, ombré de rose vermillon pâle et nuancé saumoné, ton plus chaud et plus accentué à la base des pétales; variété splendide; — Rosomane Alix Huguier (BONNAIRE), fleur très grande, parfaitement imbriquée, d’un beau blanc nacré, saumoné intérieurement, avec des reflets rose chair; variété très remarquable; — Souvenir de Madame Eugène Verdier (PERNET-DUCHER), fleur portée par un pédoncule ferme, grande, très pleine, globuleuse, les pétales gracieusement recourbés en arrière, blanc de lait, fond jaune safran, parfois ombré de jaune plus foncé ; -— Souvenir du Président Carnot (PERNET-DUCHER), bouton long comme celui de « Niphetos, » se présentant admirablement Sur un pédoncule ferme et long, fleur très grande, pleine, à grands pétales de pourtour, rose chair très tendre au centre, ombré de blanc carné aux extré- mités des pétales. Magnifique variété très florifère et absolument rustique. ROSIERS HYBRIDES REMONTANTS : Clio (Wr PAUL and Sons), fleur grande, pleine, globuleuse, de belle forme, s'ouvrant bien, rose chair, centre rose ; : ï, 4 à — 283 — très florifère ; — Mrs R. G. Sharmam-Crawford (DicksoN and Sons), fleur grande, de forme parfaite, rose œillet foncé, les pétales de pourtour rose chair tendre sur fond blanc. Coloris nouveau dans les hybrides remontants. Rosiers nouveaux pour 1896. -— ROSIERS THÉ : Auguste Comte (SOUPERT et NOTTING), arbuste très vigoureux, fleur grande, d’une forme magnifique dans le genre de « Maman Cochet, » coloris rose garance, les pétales exté- rieurs rouge carmin avec un bord large plus foncé, le centre rose carné ocre; les boutons à moitié ouverts sont extraordinairement beaux et de longue durée; odorante et très florifère. Belle variété pour la fleur coupée. Issue de « Marie van Houtte X Madame Lombard; » — Comtesse Bardi (SOUPERT et NOTTING), arbuste vigoureux, fleur grande pleine, les pétales larges, de belle forme, coloris jaune de cuir clair rougeâtre, le centre rouge corail avec des reflets d'or; parfois des fleurs jaunes ombrées rougeâtre apparaissent sur le même pied ; odeur du « Réséda. » Variété très belle. Issue de « Rêve d’or X Madame Lombard; » — Comtesse Lily Kinsky (SOUPERT et NOTTING), arbuste très vigoureux, fleur grande, bien pleine, de belle forme, coloris blanc nacré avec une lueur jaunâtre, le centre légèrement jaune ocre parfois nuancé carné: odorante. Belle variété. Issue de « Marie Van Houtte X Victor Pulliat; » — Léon de Bruyn (SOUPERT et NOTTING), arbuste touffu comme «Perle de Lyon, » fleur grande, pleine, forme des roses cent feuilles, les pétales extérieurs larges, coloris jaune paille clair, le centre jaune de Naples ; odo- rante et très florifère. Issue de « Maréchal Robert X Rubens; » — Mie Lucie Jolicœur (SOUPERT et NoTTING), arbuste vigoureux, fleur grande, pleine, de belle forme, coloris rose blanchâtre très tendre sur fond rose vif satiné, le centre carmin; dans le genre de « Cathérine Mermet; » odorante et florifère. Issue de « Comtesse Caserta X Lady Mary Fitewilliam;» — Souvenir de Cathérine Guillot (GuizLor), arbuste vigoureux, bouton allongé rouge capu- cine mélangé de carmin au sommet; fleur grande, pleine, bien faite, coloris variant du rouge capucine carminé au jaune indien carminé ; très odorante. Variété très remarquable par son coloris superbe et extraordinairement beau. Variété d'élite. ROSIERS HYBRIDES DE THÉ : Antoine Rivoire (PERNET-DUCHER), arbuste vigoureux et rustique, beau feuillage vert clair, fleur grande, bien pleine, forme de Camellia: coloris rose carné très clair à fond jaune, ombré et liséré de carmin vif. Superbe variété. Très florifère. Issue de « D" Grill x Lady Mary Fitzwilliam; » — Beauté Lyonnaise (PERNET-DUCHER), arbuste vigou- reux, beau feuillage brun cuir; fleur très grande, très pleine, en coupe; coloris blanc à fond légèrement teinté de jaune très clair. Très belle variété issue d’un semis provenant de « Baronne de Rothschild; » — Belle Siebrecht (DicksoN and Sons), arbuste très vigoureux et rustique, beau feuillage brun — 284 — cuir: fleur très grande, très pleine, de forme globuleuse et élégante, érectée, portée par un pédoncule long et ferme; coloris beau rose clair. Variété d'élite et d'une floribondité extraordinaire. Issue de« La France X Lady Mary Fitz- william ; » — Madame Jules Girard (GoparD), arbuste vigoureux et trapu, feuillage d'un beau vert luisant, fleur grande, pleine, coloris d’un beau blanc carné glacé. Très florifère et odorante. Issue de « Madame Chédane Guinois- seau X Baronne de Rothschild; » — Mademoiselle Alice Furon (PERNET- Ducuer)\, arbuste très vigoureux, feuillage ample vert sombre; fleur grande, globuleuse, pleine, coloris blanc jaunâtre rappelant celui de « Gloire Lyon- naise. » Très florifère. Issue de « Lady Mary Fitzwilliam X Madame Ché- dane Guinoisseau; » — Mademoiselle Hélène Gambier (PERNET-DUCHER), arbuste très vigoureux, beau feuillage vert bronzé, fleur grande, très pleine, coloris variant du rose carné saumoné au rose cuivré, très souvent d’une belle teinte d’aurore, s’atténuant au complet épanouissement. Variété extra. Flori- fère. Issue d’une rose inédite; — Marjorie (Dicxson), arbuste vigoureux et sarmenteux, fleur grande, pleine, de belle forme, coloris blanc retouché de saumon. Bonne variété pour la culture forcée. Très florifère. ROSIER HYBRIDE REMONTANT : Helen Keller (Dicxson), arbuste très vigou- reux, fleur grande, pleine, de belle forme en coupe, pétales grands et larges, coloris d’un beau rouge cerise. Variété de grand effet; c'est une des variétés les plus hâtives et fleurissant jusqu'en automne. L'HÉLIOTROPE GÉANT Lors d’une visite que nous avons faite, pendant l'été, à l'établissement de MM. Vicror LEMOINE et fils, à Nancy, nous avons été réellement stupéfait et enchanté à la vue du spectacle fourni par deux grandes planches d'Héliotropes géants cultivés comme plantes annuelles. Ce ne sont pas des Héliotropes ordinaires, ni par leur stature, ni par leur origine. Celle-ci mérite d'être rap- pelée. Il y a une dizaine d'années fut introduite par l'intermédiaire d'une maison anglaise, l'Heliotropium incanum, espèce de haute taille, à larges feuilles blanchâtres et à inflorescences assez maigres et insignifiantes qui ne devait faire qu’un passage éphémère dans les cultures. MM. LEMOINE l'ont croisé avec les belles variétés d'Heliotropium peruvianum; ils ont obtenu cette belle race qu'ils sont parvenus à améliorer d'année en année. Nous avons eu sous les yeux des plantes vigoureuses atteignant en une saison 60 centimètres et même 1 mètre, couvertes d’inflorescences de 30 et même de 40 centimètres de diamètre, et ce sont des semis de ce printemps; la couleur varie du gr is blanchâtre au lilas, au mauve, au violet, au bleu, à l'indigo et au purpurin. Ca. DS. — 285 — HENRY KNIGHT La mort a enlevé inopinément, à l'affection des siens et de ses nombreux amis, un homme digne et probe, un professionnel de valeur et d'érudition, M. HENRY KNiGur, le directeur des Parcs et Jardins royaux, décédé à la ferme royale Stuyvenberg, à Laeken, le 9 septembre dernier. M. KniGur était le fils de ses œuvres; les journaux horticoles anglais lui consacrent des articles nécrologiques fort élogieux et le suivent dans sa Carrière si bien remplie, depuis son entrée, à l'âge de 15 ans, dans l'éta- blissement de MM. VEITCcH and Sons, jusqu'à son arrivée à Laeken où l'appela le Roi LÉOPOLD II sur la re- commandation qu’en avait faite M.le D' MAxWELL MASTERS, le savant rédacteur en chef du Gardeners’ Chronicle, à M. J. LINDEN qui avait été chargé par le Roi de lui « donner un bon chef de cultures. » Nos lecteurs savent avec quel ta- lent le regretté défunt a rempli ses nouvelles fonctions. Sous son intel- ligente direction, le grand jardin d'hiver de Laeken a complètement changé d'aspect, de nouvelles serres ont été construites, le parc a subi d'heureuses transformations, les cul- tures se sont développées, la rési- dence royale est devenue un centre M. Hexreyx Knicur important de culture. Grâce à lui, L'ORCHIDÉENNE, de Bruxelles a pu, à plusieurs reprises, décerner des diplômes d'honneur et des certificats de mérite à des spécimens d'Orchidées cultivés avec succès dans les serres royales. M. KNIGuT jouissait de la confiance et de l'estime du Roi; il était respecté de tous les membres de la famille royale. L'an dernier, à son retour d'une visite faite à LéopoLp II, le duc pe WESTMINSTER envoya par écrit à M. KNIGHT ses félicitations pour la tenue admirable et l'aspect artistique des jardins royaux. Les funérailles du directeur KniGur ont eu lieu le 12 septembre, au milieu M — d'un grand concours de monde. Sa Majesté le Roi était représentée par le baron DE GOFFINET ; LÉOPOLD II avait envoyé une splendide couronne d'Orchidées, dont le centre était formé de fleurs du Cattleya Léopold IT cultivé par M. KnicaT; cette délicate attention a produit une vive impression sur tous les assistants. Nous joignons nos compliments de condoléance à tous ceux que la famille éplorée a reçus en cette douleureuse circonstance. L'Ulustration Horticole, en publiant le portrait du défunt, rend hommage à ses rares qualités de cœur et de praticien consommé, paye un tribut de reconnaissance à l’homme qui a puissamment aidé le Souverain à faire de Laeken le premier établissement horticole artistique de la Belgique. CHARLES DE BOSSCHERE. CHRYSANTHÈMES A FLORAISON PRINTANIÈRE REMONTANT A L'AUTOMNE Les personnes qui ont visité l'exposition d’horticulture de mai 1896 aux Tuileries, se souviennent sans doute d'un lot de Chrysanthèmes en fleurs, exposé par M. LEMAIRE, horticulteur à Paris. Les plantes étaient à tige unique, terminée, à environ 60 centimètres au-dessus du sol, par une seule fleur. Elles appartiennent aux variétés : Gustave Grünerwald, rose tendre à revers plus vifs; Louis Lemaire, blanc, et Enfant de Paris, cuivre lavé de saumon et passant au rose à la périphérie. Ces plantes provenaient de boutures faites en janvier, c'est-à-dire de très bonne heure, et n'avaient pas été pincées. On avait provoqué, en les forçant et en ne laissant se développer que le bouton terminal, une floraison printanière. Les fleurs ainsi préparées ont été cueillies à longues tiges et vendues en fleurs coupées. Cette opération a tenu lieu de pincement. Les pieds ainsi traités constituent aujourd'hui, cultivées en pots, de magnifiques touffes, basses, trapues, solidement charpentées, et promettant une abondante floraison dès le mois de septembre. Le plus curieux est que la dimension des fleurs, étant donné l'éboutonnage auquel on se livre en ce moment, n'en sera cer- tainement pas amoindrie. Toutes les variétés de Chrysanthèmes ne pourraient supporter ce traite- ment, mais M. LEMAIRE a particulièrement réussi avec les trois que nous citions. (Revue Horticole.) ns CE. QUELQUES SOINS DE CULTURE POUR LE MOIS D'OCTOBRE () Lilium Harrisii. — Des pots de cinq à six pouces sont généralement de grandeur suffisante pour contenir un de ces bulbes. Si l’on désire de grandes plantes pour serres, il faut mettre trois ou quatre bulbes dans des pots de huit à neuf pouces ; dans les deux cas il est nécessaire d'employer de la bonne terre fibreuse et de la terre de feuille pas trop divisée. Placez les bulbes sur du sable et quand ils sont en pots, plongez-les dans la cendre pilée. Ce bulbe n'est pas aussi ferme que le sont quelques autres; et, en cas de forte gelée, ils devraient être protégés par des paillassons ou des feuilles. Cyclamens. — Les vieux tubercules plantés au dehors, sous châssis, mon- treront de bonne heure des signes de croissance. Couvrez les tous les soirs et tous les matins et surveillez-les étroitement jusqu'à ce qu'ils croîtront libre- ment. Dans la première période de croissance, l'ombre est indispensable et les châssis tournés vers le nord sont préférables. On devra également bien ombrager le jour. Les Cyclamens ne pourront jamais être exposés directement au soleil. Les jeunes plantes semées l’année dernière demandent un léger sup- plément de nourriture et dans ce but l'engrais chimique, tel que l’engrais pour fleurs « Corne d’abondance » est très favorable. Donnez-en à chaque plante une Cuillerie à thé deux fois par semaine et arrosez bien. Ce procédé aidera à un développement vigoureux et pourra être continué jusqu’à la venue des fleurs. Si vous désirez obtenir des semis, semez les graines au plus tard dans les premiers jours d'octobre en vous assurant de leur bonne provenance. Employez des terrines peu profondes et un composé de terre de feuille et de sable. Jusqu'à la germination de la graine, conservez cette composition bien humide. La position sur une planche près de la vitre, mais bien abritée, dans une tempé- rature intermédiaire conviendra parfaitement dans la première période. Cinéraires, Cannas et Roses. — Achevez autant que possible la crois- sance des. Cinéraires. Les plantes doivent être mises dans des pots remplis de terre fraiche sur un fond de cendre de charbon. Aucune nourriture ne sera donnée aux plantes avant que le pot ne soit plein de racines. Les Cannas qui ont terminé leur croissance en plein air peuvent encore servir ; il suffit de prodiguer à ces plantes transportées dans la serre quelque engrais artificiel Sans odeur. Les Roses en pots que l'on veut forcer de bonne heure doivent (!) D'après le Gardeners’ Chronicle. … 2 — rester sèches aux racines pour laisser müûrir le bois. Elles devront être émondées vers la fin de septembre ou au commencement d'octobre et ensuite remises en pots ou entourées de paille comme l'on voudra. Pour la mise en pots, employez de bonne terre forte, du sable de rivière et une très pelite quantité d’un engrais artificiel quelconque, tassez fort. Les hybrides sont préférables pour la culture en pots, parce qu'ils donnent une plus abondante floraison. Les Bouvardias mis en pleine terre dans des trous ou sous des châssis doivent subir un arrêt ; on coupe leurs racines à trois ou quatre pouces des tiges. Deux jours après l'opération, la plante peut être déplacée sans danger, mais on la laissera à l'ombre, jusqu'à ce qu’elle soit bien accoutumée au nou- veau s0l. Crotons et Dracaenas. — Enlevez les tètes de Crotons branchus et opérez la méthode de reproduction par marcottage annelé, c'est-à-dire en coupant l'écorce tout autour du moment que les têtes émettent assez rapidement des racines dans une serre humide. Dès qu’une racine paraît, un tampon de mousse de sphagnum doit se nouer autour de la tige et quand les racines le traverseront, la tête peut sans danger être détachée et mise en pots. Les feuilles de la base sont rarement endommagées ou perdues par ce pro- cédé. Aussitôt que le sommet est mis en pot, plongez-le dans la chaleur de fond du châssis de propagation jusqu'à complet établissement. Continuez à obtenir des boutures d’yeux de Dracaenas. Il vaut mieux cependant quand des plantes anciennes deviennent branchues, de couper la tige en morceaux de 2 pouces de long et de les mettre dans une couche de fibres de noix de coco Les Bambous. — Tous ceux qui connaissent les Bambous savent quel immense avantage on en peut tirer au point de vue de l’ornement des jardins ; aussi n'est-ce pas le côté que nous allons essayer de faire ressortir. Ce qu'on parait ignorer, c’est l'intérêt qu'ils présentent pour la composition des bou- quets, principalement des bouquets un peu forts, tels que gros surtouts de table, qui, à la masse, doivent unir la légèreté. A ce point de vue, peu de plantes, ou plutôt aucune plante, peut-être plus que les Bambous, sont plus avantageuses. En effet, leurs rameaux ténus, distants et excessivement solides, portant des feuilles très légères, distantes sur des ramilles tellement grèles qu'elles semblent suspendues en l'air, en font un ornement tout particulier des plus gracieux, et qui présente cet avantage de s'harmoniser avec toutes les autres plantes, qu’elles soient en fleurs ou non. Aussi les recommandons-nous — 289 — d'une manière toute spéciale à l'attention des amateurs. Ils constituent une ornementation sui generis, Comme on dit, qui jusqu'à présent ne paraît pas avoir été remarquée. Une autre propriété que présentent les Bambous, et qui vient encore en augmenter l'intérêt, pour l'usage auquel nous les recomman- dons, c'est de se conserver longtemps dans l'eau après qu'ils ont été coupés. Les Bambous sont d'autant plus propres à cette ornementation, qu'en général ce sont des plantes très vigoureuses, et qui se ramifient considérablement; il est une espèce surtout que l’on ne saurait trop recommander : c’est le Bambusa viridiglaucescens. Comme c’est principalement pendant l'hiver qu'on emploie ce mode d'orne- mentation, et que pendant cette saison les feuilles de Bambous sont parfois fatiguées par la gelée et les mauvais temps, on pourrait planter en pleine terre, dans un coin quelconque d'une serre, un ou deux pieds de Bambous, sur lesquels, pendant toute la saison d'hiver, on couperait les branches dont on aurait besoin. Nous hésitons d'autant moins à faire cette recommandation, que peu de plantes sont plus élégantes que les Bambous, et que si on ne les emploie pas à l'usage dont nous venons de parler, ils constituent un mode d'ornemen- tation tout particulier qu'on ne trouve pas chez les autres végétaux. LEBAS. * x + Les fleurs dans les hôpitaux. qui est encore à l'état de lettre morte, va recevoir un commencement d'exé- cution à New-York. Un des principaux hôpitaux de cette ville sera prochaine- ment pourvu d'un Solarium, vaste serre vitrée, munie de sièges, de plantes d'ornement et de fleurs, établie sur le toit et accessible aux malades dès que le soleil se montrera. Les hygiénistes américains s'efforcent d'introduire ce Solarium dans la pratique courante de la construction et d'en répandre l'usage dans toutes les maisons. Mais la sainte routine et Messieurs les architectes font ensemble fort bon ménage ! Ce projet caressé depuis longtemps et * *x * Collection de fruits imités en cire. — Le Muséum de Paris possède une admirable collection, consistant en une série de fruits imités des tropiques, et de grandeur naturelle. Chaque espèce est représentée avec la branche por- tant feuilles et fruits, et ce travail a dû demander à l'artiste qui l'a accompli une patience inouïe et un temps considérable. Cette collection a été formée par un ancien capitaine d'artillerie de marine, feu DE ROBILLARD D'ARGENTELLE, qui avait appris, pendant un séjour de plusieurs années en Italie, à manier la cire pour faire des reproductions. Arrivé dans l'Inde, puis à Maurice au com- mencement de ce siècle, il donna sa démission après l’arrivée des Anglais dans — 290 — cette île. C'est alors qu'il se livra pendant vingt-cinq ans à son goût favori et qu’il exécuta la belle collection qui prit le nom de Carporama. En 1826, le Carporama arriva en France, et un public choisi a pu l'admirer depuis cette époque dans un local disposé à à cet effet. Après la mort de l'artiste, cette collection passa à ses descendants, elle a été offerte généreusement à l'État par MM. Lerrovost p'Yrai et leur parente M" DE BRAS DE FER. M x Thunbergia grandiflora alba. — Le Thunbergia grandiflora, le type à fleurs bleu clair, est une vigoureuse plante grimpante de serre chaude, qui couvre en peu de temps une surface considérable et fleurit abondamment pen- dant quatre mois de l’année. C’est une plante très commune dans l'Inde, d'où elle a été introduite vers 4820. Ses feuilles sont hastées, atteignant 15 centi- mètres : ses fleurs, mesurant de 8 à 10 centimètres de diamètre, sont d'un bleu pâle avec la gorge blanc crème. La variété à fleurs blanches a été introduite il y a deux ou trois ans des environs de Calcutta. Elle est tout aussi vigoureuse et florifère que le type à fleurs bleues, avec lequel elle constituera l'un des plus jolis ornements d'une serre chaude. Le Garden, du 2 mars, en a fait paraître une très jolie planche coloriée. Un exemple datant de loin. — Les 22, 28 et 24 mai 1870, la Société d'horticulture de Seine-et-Oise faisait, à Versailles, dans le pare du château, une exposition des produits de l’horticulture et des objets d'art et d'industrie horticoles, à laquelle étaient conviés tous les horticulteurs et amateurs français et étrangers. En tête du programme traditionnel se trouvaient indiqués deux concours spé- ciaux : le premier, qui est particulier aux Héliotropes en arbre (belle culture), fut récompensé d'une médaille en or donnée par M° FURTADO, présidente du comité des dames patronesses ; le deuxième, qui était particulier à un lot de Résédas, en pot (belle culture), fut récompensé d’une grande médaille d'argent donnée par Me LussoN, dame patronesse. * Pour avoir des fleurs en hiver. — Il est parfaitement possible d'obtenir chez soi des fleurs en hiver, sans recourir aux serres chauffées des horticul- teurs; voici comment il faut opérer : On coupe obliquement, à la longuer de deux pieds environ, un certain nombre de branches de la plante dont on veut avoir des fleurs, et on les met dans un vase placé dans une chambre chauffée, à l'endroit le plus éclairé. Ce vase est rempli d’eau, et on renouvelle celle-ci toutes les semaines, en — 291 — employant de l'eau un peu tiède; en le faisant, on arrose en même temps les branches qui doivent toujours rester dans leur position primitive. La floraison se produira généralement au bout de trois ou quatre semaines, si on prend bien les précautions indiquées; elle sera d'autant plus rapide que l'atmosphère sera plus chaude et plus saturée d'humidité. * « Le Muguet en Angleterre. — Tout comme le Spiraea où Hoteia japonica, le Muguet est à présent vendu en fleurs en Angleterre en toute saison. C'est ainsi qu'à l'occasion du mariage de la princesse MaAUD de Galles avec le prince CHARLES de Danemark, cérémonie qui a eu lieu à Londres, le 23 juillet dernier, cette charmante fleur printanière disputait la palme avec les Roses et les Orchidées. Le Muguet est la fleur favorite de la princesse, aussi fut-il largement utilisé pour la décoration de la chapelle; les grilles de l'autel étaient garnies de doubles festons composés exclusivement de Muguet et de verdure, tandis que sur l'autel même se trouvaient deux larges vases remplis de cette mème fleur. Les autres fleurs employées, en cette circonstance, étaient des Roses rouges et blanches, des Orchidées et des Æucharis amazonica. Les Muguets sont conservés dans une chambre frigorifique, d'où ils sont tirés selon les besoins, ils épanouissent leurs jolies fleurs presque sans soins, ce qui ne les empêche pas de se bien vendre. G. SCHNEIDER. (Journal de la Soc. nat. d'Hort. de France, | cahier août 1896.) + Kew gardens. — Les travaux d'édification du grand jardin d'hiver tempéré, dans les jardins de Kew, marchent rapidement. Lorsque cette construction sera terminée, elle se composera, comme l'avait désiré feu le prince ALBERT, mari de la reine d'Angleterre, d'un pavillon central, flanqué d'une serre de forme octogonale, et d’une longue aile de chaque côté. Sa longueur sera de 200 mètres environ (600 pieds anglais), c’est-à-dire une fois plus longue que la grande serre des Palmiers. On aura de là, une vue superbe sur l'avenue centrale qui se montrera sur toute sa longueur. Une des ailes est déjà terminée et donne une idée de ce que sera le bâtiment lorsqu'il sera complètement achevé. Cette serre est plantée d’Araucarias de diverses espèces, de grands Rhododendrons de l'Himalaya, de Fuchsias énormes, de Fougères arborescentes d'Australie et de Nouvelle-Zélande, d’Acacias, d'Eucalyptus et autres végétaux ne réclamant guère que l'abri du verre. (1d.) Nepenthes Pervillei et Veitchii. — Des exemplaires de l'intéressante espèce de M. PERVILLE: ont fleuri en août dans la collection de Kew; ils pro- viennent de semences recues en 1894 de Mr. T. RISELY GRIFFITH, administra- teur des Iles Seychelles où l'espèce est indigène. Les plantes ont des feuilles d'un vert brillant, lancéolées, de 9 centimètres de long sur 3 1/2 de large, et des urnes de 4 1/2 centimètres de long, vert jaunâtre, teinté de rouge dans le jeune âge et passant plus tard au cramoisi foncé. D'après les figures des spéci- mens récoltés par le Dr. PERCEVAL WRIGHT et publiées dans les Transactions of the Royal Irish Academy, en 1868, les feuilles pourraient atteindre la lon- gueur de 30 centimètres sur une largeur de 10 centimètres, les urnes 18 centi- mètres sur 5. L'auteur des « Kew Notes » du Gardeners’ Chronicle, déclare que pour autant qu'il le sache lui-même, cette espèce n'a jusqu'ici pas été cultivée dans ces contrées, bien qu'elle ait été fréquemment introduite à Kew et ailleurs. Le Dr. WRIGaT l'appelle N. Wardii, ignorant que BLUME l'avait, avant lui, dénommé comme ci-dessus. Le N. Pervillei diffère des autres Nepenthes par l'étroitesse du bord de l'urne et par l'ampleur inusitée des feuilles. En mème temps que le précédent, un pied mâle du rare Nepenthes Veitchü, fleurissait dans les serres de Kew, pendant qu'un exemplaire femelle de la même espèce épanouissait ses fleurs dans l'établissement de MM. SANDER el ce, à St.-Albans. Il n'y a rien de remarquable dans les fleurs des Nepenthes, bien que le feuillage et les urnes de la trentaine d'espèces connues offrent des diffé- rences, leurs fleurs sont sensiblement les mêmes; les inflorescences des N. Veitchii, par exemple, sont identiques à celles des N. Curtisi, N. Rafflesiana, N. Rajah, ete. Le N. Veitchii a été introduit de Bornéo par TromAs LoBB, le collecteur de MM. VEITCx ; il a fleuri à Chelsea en 1858 et a été publié dans le Botanical Magazine sous le nom erroné de N. villosa. Les amateurs de Nepenthes trouveront, dans le 44% volume de L'Ilustration Horticole, p. 143, des indications sur la culture de ces plantes si étranges. Les Solanum. — Le Solanum Seaforthianum est une espèce introduite des Antilles, formant des tiges grimpantes chargées d'inflorescences de grande dimension. Ce sont des panicules pendantes, produisant par leur forme, leur ampleur et leur grandeur, l'effet des grappes de Glycines de Chine. Cette espèce est propre à la serre chaude, tandis que le S. Wendlandi convient en même temps aux serres chaudes et tempérées et à l’orangerie. Gelle-ci est ori- ginaire de Costa Rica ; ses tiges sont grimpantes, ses feuilles pinnatilobées ; Ses inflorescences grandes et terminales atteignent 30 centimètres de largeur. Les fleurs individuelles, qui mesurent 5 centimètres de diamètre, sont d'un bleu violacé foncé avec les anthères jaunes. Le S. jasminoides floribunda de serre tempérée et d’orangerie est une variété extrêmement vigoureuse, donnant toute l'année une profusion de fleurs blanches en larges ombelles. Ho. “NV 6e Série, TOME 3°. 19° Livraison. 15 Octobre 1896 LILLUSTRATION HOFTICO Journal international populaire de l'Horticulture DANS FOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de JL: LNEDRE SR DIRECTEUR : LUCIEN LINDEN RÉDACTEURS PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS Numéro paraissant le 15 du mois (LES PLANTES A L'AIR qe CH. DE BOSSCHERE Numéro paraissant le 30O du mois (LES PLANTES EN SERRES) Reproduction des articles intéressants ssants_ de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires es articles en assument seuls la responsabilité. ‘SOMMAIRE Pages Pages Chronique horticole ) TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE Plantes nouvelles ou fecinifihdables os 0 | F0 Begonia hybrida festiva Em. R. . . 299 Le jardin fruitier et le potager . a Fig. 26. Erigeron hybédhs r'oseus 301 Petites notes de culture. . . . . + . + 305 » 27. Phlox Drummondi nana ile a tés 301 Poe Abel Caitière 5 ©. . , . , . 20 ». 28, oil élire Weisse Dame, . Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s’abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles PRIX DE L’ABONNEMENT : H£» FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE POSITAIRES POUR LA FRANCE Messieurs Dallemagne et Ci, horticulteurs à Rambouillet (Seine et Oise). A a nc Le A te Gand, impr. Eug. Vander Haeghen. LES ANNONCES HORTICOLES INDUSTRIELLES (Graines, bulbes, Fran matériel, construction de serres, chauffages, engrais, insecticides, ameublements, etc.] L'ILLUSTRATION HORTICOLE JOURNAL DES ORCHIDÉES #=- LA MEILLEURE ET LA PLUS LARGE PUBLICITÉ “= Ces journaux sont vus et lus par tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à lhorticulture Les annonces paraissant à la fois dans L'ILLUSTRATION HORTICOLE et LE JOURNAL DES ORCHIDÉES, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux pro- ducteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux foJs par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d’hortieulture : LEUR CIRCULATION EST UNIVERSELLE. &fæ=> ON EST PRIÉ DE FAIRE PARVENIR LES INSERTIONS A LA RÉGIE DES ANNONCES DE < [Illustration Horticole > et du < Journal des Orchidées » 100, rue Belliard, à BRUXELLES, ayant le 8 et le 23 du mois Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. Tout Abonné de L'Illustration Horticole qui souscrira au Journal des Orchidées recevra les deux journaux pour le prix de 2O francs par an. — S'adresser au Bureau de ces journaux. en — 293 — CHRONIQUE HORTICOLE 15 Octobre 1896. Le Chelidonium. — Les journaux de St-Pétersbourg signalent l'efficacité de l'emploi du suc de Chelidonium contre les affections cancéreuses. La découverte de ce remède est attribuée à un docteur russe, M. DENISSENKS. Ce médecin a présenté plusieurs malades complètement guéris. Les affections extérieures ont été cicatrisées en fort peu de temps; les cas d'affections internes ont demandé un traitement plus long. On sait que le suc des Chelidonium est employé chez nous pour faire disparaitre les verrues. Société néerlandaise d’horticulture et de botanique. — Cette utile association comprend un certain nombre de sections dont les délégués se réunissent tous les ans en assemblée générale à l'effet d'examiner les proposi- tions diverses introduites par les sections et déjà étudiées par celles-ci. Cette année, les sections de Leyde et d'Arnhem demandent la mise au concours d'un ouvrage sommaire et pratique sur la géographie botanique. Les sections d'Amsterdam et d’Arnhem demandent la publication d'un journal horticole, théorique et pratique, assez étendu. D'autres sections proposent qu'il Soit créé auprès des écoles des jardins pour les enfants, que les leçons données par les conférenciers aient un programme régulier et que le nombre de ces leçons soit au moins doublé. En Néerlande la série de leçons est de six à huit; en Belgique chaque série de conférences est de quinze. Horticulteurs en Allemagne. — D'après la statistique oflicielle faite le 14 juin 1895, il existait dans l'empire d'Allemagne 14,845 horticulteurs, chefs d'établissement, y compris les fleuristes, les pépiniéristes et les bouquetiers. . À ce nombre de chefs il convient d'ajouter 53,745 surveillants, ouvriers, volon- taires, etc., s'occupant uniquement d'horticulture. En outre, 5,800 chefs de famille s'occupaient d'une manière accessoire d'horticulture et avaient 37,753 subordonnés ; enfin, il y avait encore 3,563 locataires dans la même condition avec 51,705 ouvriers. Au total 24,208 chefs et 143,203 ouvriers. LE) — 294 — Pain blanc et pain noir. — Dans une récente réunion de l’Académie française, M. A. GIRARD a soutenu que le pain blanc, fait de pure fleur de farine, est aussi nutritif que le pain noir contenant tout le son du blé moulu. Il a observé que la même proportion de gluten se trouve dans du pain blanc de fleur de farine blutée de manière à abandonner 40 °/, de son, que dans du pain noir fait avec de la farine dont on a seulement enlevé 25 °/, de son. On prétend que le pain blanc ne fournirait pas une quantité suffisante d'acide phosphorique à l'organisme humain; mais M. GIRARD soutient que la différence à l'avantage du pain noir est une quantité négligeable. M. GIRARD a trouvé, d'ailleurs, que dans les districts les plus pauvres l'analyse chimique a démontré que l'acide phosphorique absorbé journellement dans la nourriture s'élève jusqu'à six grains, ce qui est le double de la quantité rigoureusement nécessaire. D'après lui, le meilleur pain est celui qui est fait de farine dont on a enlevé 30 °/, de son. Ce déchet est donné aux animaux de la ferme et revient ainsi à l'homme sous forme de viande. Une fleur de soleil. — Notre confrère Sempervirens signale dans son numéro du 48 septembre une fleur d'Helianthus extraordinairement grande qu'il avait recue de M. MEEUW, à Muiderberg. Cette fleur, exactement mesurée, avait un pourtour de 1"50, soit un demi mètre de diamètre. Ces proportions dépassent celles qui ont été indiquées jusqu’à ce jour pour cette espèce. Exposition générale d'horticulture à Berlin. — Dès à présent on peut prédire le succès à cette grande floralie qui aura lieu du 28 avril au 9 mai 1897 pour fêter le 75% anniversaire de la fondation de la Société pour l'avancement de l'horticulture en Prusse. Déjà les produits annoncés occuperont dans le parc de Treptow une superficie de 6000 mètres carrés dont 2500 en plein air. L'im- portance de l'exposition de 1890 sera donc dépassée. * * Jardin d'hiver de Sefton Park. — L'édilité de Liverpool, à l'occasion de l'inauguration de la nouvelle serre à palmiers construite dans le parc de Sefton aux frais de M. YATES THoMmpsON, a offert à celui-ci une cassette contenant une clef en or de la serre. La construction de ce bâtiment a coûté plus de 250.000 francs. MM. VEITCH ET FILS en Ont fait avec succès l'ornemen- . tation florale. Il est question d'éclairer ce jardin d'hiver à la lumière électrique. ** Minéraux dans les plantes. — Le rôle de certaines substances minérales dans la structure des plantes ligneuses n’est pas encore bien défini. Le calcium, par exemple, existe sous. une forme ou une autre dans tout bois en général. — 295 — Le D' KRAUS a découvert récemment que les cristaux d'oxalate de chaux sont plus nombreux à la fin de la saison végétative qu'au commencement de celle-ci et qu’il y a une perte constante de ces cristaux durant l'hiver. Ces cristaux sont donc consommés par la plante alors même que la vie semble éteinte dans celle-ci. Il est hors de doute que la vie continue active durant le sommeil apparent des plantes. * . Conseils aux commerçants. — Un journal de New-York, le Florists’ Ex- change, avait ouvert, dernièrement, un concours à l'effet de connaître la meilleure méthode pour former et maintenir un établissement faisant conve- nablement ses affaires. Voici quelques-uns des conseils : Ayez recours à des employés compétents. — Payez promptement vos comptes. — Soyez ponctuel dans l'exécution des commandes. — Veiliez à votre renom d'honnêteté. — Travaillez ferme et étudiez avec intelligence. — Ne permettez jamais qu'on lambine dans votre magasin. — Ne cultivez que ce qui peut être vendu avec bénéfice. — Emballez gentiment ce que vous expédiez. — Renseignez vos clients sur les modes de culture. — Faites à tous un prix uniforme, — Graines et bulbes doivent être de première qualité. — Traitez vos employés comme vous voudriez être traité vous-même. — Devancez la mode et soyez toujours prèt à suivre ses caprices. — Si vous faites le commerce de plants de légumes et de fruits, que ce soit des meilleures variétés. Fleurs aux funérailles. — Dernièrement, aux funérailles d'un simple particulier, qui eurent lieu à West-Brompton, les compositions florales repré- sentaient une valeur de deux mille cinq cents livres, soit 62,500 francs. Il y avait une série de croix, de couronnes, d'ancres, de lyres, de colonnes brisées, toutes garnies de lis, roses, muguets, orchidées blanches. Ces funé- railles n'avaient aucun caractère ofliciel. Dans ce dernier cas, la valeur des décorations florales atteint des proportions très considérables, aussi, la culture des plantes à fleurs blanches est-elle générale en Angleterre. Hêtre géant de Hackwood. — Le Journal of Horticulture signale cet arbre comme un des plus beaux qui existent en Angleterre. Sa frondaison, parfaitement arrondie, a environ trente mètres de diamètre. Le tronc est énorme; à un mètre au-dessus du sol, il mesure plus de huit mètres de circonfé- rence. Cet arbre mérite de prendre place parmi les plus beaux qui soient connus. Poison végétal. — La Revue scientifique parle dans un récent numéro de l'irritation de la peau causée chez ceux qui manient le Cypripedium — 10 — spectabile. La matière qui cause cette irritation consiste en une substance _huileuse, secrétée par les poils des glandes qui se trouvent sur les feuilles et les tiges. Cette substance huileuse augmente à mesure que la plante se développe et atteint son maximum pendant la fructification. Société française d'horticulture à Londres. — M. GEORGE SCHNEIDER, président de cette Société, a été l'objet d'une manifestation flatteuse de la part de ses confrères, à l’occasion de sa nomination de Chevalier du Mérite agricole. M. C. HARMAN PAYNE lui a remis, au nom de ses nombreux ‘confrères, un service en porcelaine portant des inscriptions de circonstance. * x x Système métrique. — Le savant rédacteur en chef du Gardeners’ Chronicle rompt une lance en faveur de l'extension du système métrique aux mesures des fruits et des légumes, en remplacement des livres, douzaines, petits tamis, barils, plats, boites et autres mesures qui n'ont pas leurs égales chez nous. Depuis longtemps nos mesures ont pour base le système métrique; les acheteurs comme les vendeurs ont tous le même intérêt à connaitre exactement ce qu'ils achètent et ce qu'ils vendent. En adoptant les mesures et les poids basés sur le litre et le kilogramme, l'Angleterre facilitera de beaucoup les rapports commerciaux avec le Continent. * Une idée curieuse a été émise dans la dernière session de la Chambre des Représentants de Belgique concernant la plantation d’une seule ligne d'arbres au milieu de la route suivant l'axe de celle-ci. On aurait, d’un côté, une voie pavée et de l’autre un chemin de fer vicinal; d'un côté aussi, un chemin pour piétons et de l'autre encore un chemin pour les cyclistes. Si cette idée était mise en pratique, on pourrait renoncer quand même aux arbres d’alignement et les remplacer par des essences fruitières. Dans tous les cas, rien n'empèche- rait de planter des arbres fruitiers comme on le fait déjà dans le midi de la France avec le müûrier, dans le sud-est avec le noyer, dans le centre avec le châtaignier, sur les côteaux de l'est avec le cerisier à kirsch, avec le poirier ou le pommier à cidre en Normandie, en Bretagne, en Picardie. Les efforts sont encore isolés; mais les résultats sont tels que les administrations publi- ques doivent y puiser leurs inspirations et créer ces capitaux terriens, solide- ment assis, à gros intérêts fréquemment renouvelés. Destruction d'un vieil arbre. — M. le professeur WIrTMACK rapporte dans son journal Gartenflora que le grand chène de Breeselang, près de Berlin, dont les vestiges attiraient encore de nombreux visiteurs et que huit — 297 — hommes adultes avaient peine à embrasser a été détruit par un incendie attribué à la malveillance. Ainsi a disparu un colosse végétal, le plus grand peut-être du centre de l'Allemagne, qui était l'objet de la vénération générale. Le Müûrier de Jacqueline de Bavière. — Cet arbre vénérable, dont l’âge remonte déjà à 460 ans, puisqu'il fut planté vers 1430, se trouve à Goes, en Zélande, dans une cour murée du café Kasteel van Ostende. M. le D' van NooTenN en parle longuement dans Sempervirens. Le tronc de l'arbre est creux, à demi couché, mais la frondaison est jeune encore et, au moment de la visite du D' vAN NOOTEN, l'arbre était chargé de splendides fruits. Chêne géant de Dallwitz. — Ce chêne, connu sous le nom de Xürner Eïche est un autre vétéran signalé par le même journal. Dallwitz est situé dans le voisinage immédiat de Carlsbad. C'est un véritable colosse; le tronc est, dit-on, assez gros pour que huit personnes puissent à peine l'embrasser. * + x Congrès à Kief. — Le dixième Congrès des naturalistes et des médecins russes aura lieu à Kief du 21 au 30 août 1897. L'université de St Wladimir, à Kief, a voté une somme de 40,000 francs pour faire face aux frais de cette réunion. * * + _Gloxinia à fleurs doubles. — Il existe des cas de duplicature dans un très grand nombre de genres de plantes. Le fait s'est déjà produit dans les semis de Gloxinia ; cependant, un jeune amateur russe à bien voulu communi- quer à L'Illustration Horticole le dessin d’une fleur double si élégante et si remarquable que nous n’hésitons pas à en faire mention d’une manière spéciale. La fleur se compose de deux corolles emboîtées, le nombre des lobes est à peu près identique ; les étamines sont moins nombreuses et évidemment ces pièces ont été modifiées. Notre correspondant nous dit que le même phénomène de duplicature se produit d’une façon originale depuis trois ans avec la même régularité. La fleur est fort belle, la couleur est d'un blanc pur légèrement nuancé de rose au sommet des lobes de la corolle. Les variétés péloriées sont attribuées à des conditions spéciales de végéta- tion dues à la sécheresse du sol; néanmoins, le fait de la duplicature peut pro- venir aussi bien d’un excès de développement de la plante produit par une surabondance de nourriture. Le Gloxinia dont nous avons le dessin pourrait fort bien prendre rang parmi les fleurs doubles. Ce n'est pas ce qu'on appelle une fleur pleine, laquelle suppose la transformation complète ou l'altération de tous les organes reproducteurs. — 9298 — Hortus Boissierianus (!}. — Le titre qui précède est celui donné par MM. E. AuTRAN et Tx. DURAND à l'énumération des plantes vivaces réunies par M. EDMOND BOolSSIER dans sa campagne de Valleyres. Cette collection était une des plus riches qui aient jamais été formées. En effet, elle comprenait 4695 espèces appartenant à 1018 genres. Il eût été regrettable de ne pas conserver à la science botanique et à l'horticulture l'énumération de cet herbier vivant, digne pendant des exsiccata aujourd’hui conservés dans le Musée Boissier-Barbey que la munificence de M. WILLIAM BARBEY permet d'enrichir chaque jour. L'Hortus Boissierianus est un monument que MM. AurrAN et DURAND ont élevé à la mémoire du célèbre auteur du Flora orientalis. C'est un dictionnaire systématique de tous les genres, de toutes les espèces et mème des variétés les plus remarquables que BoïssieR cultivait en 1885, non seulement dans son domaine de Valleyres, mais aussi à sa campagne du Rivage, aux bords du lac Léman, où il habitait en hiver et où il avait créé un vaste arboretum devenu aujourd'hui splendide par la beauté et la rareté de ses essences. Nous partageons l'avis de M. FR. CRÉPIN, le savant directeur du Jardin botanique de Bruxelles, qui est persuadé que l'Hortus Boissierianus est une œuvre qui conservera toujours sa valeur. En effet, l'ouvrage contient la dénomination correcte de 4695 espèces avec l'indication de leurs synonymes, de leur distribution géographique et des ouvrages illustrés qui en ont donné la figure. MM. AUTRAN et DURAND ont eu soin de revoir, pour chaque espèce, tous les textes originaux et ont été ainsi à mème de conformer les dénominations aux lois qui régissent maintenant la nomenclature botanique. * x * Oranges ou tomates. — Les cultivateurs de la Floride réparent actuelle- ment, par leurs récoltes de tomates, les pertes qu'ils ont subies dans leurs plantations d'orangers endommagées par le froid. Les résultats que les tomates ont donnés dans ces régions sont énormes et le revenu a été aussi considérable que celui des oranges. C'est par cargaisons entières que les tomates ont été expédiées de toutes parts ; aussi cette culture est considérée comme devant prendre une plus grande extension. ÉM. RODIGAS. (*) Volume grand in-8, de 572 pages. Genève, Grore et Cie, 1896. Prix : 12 francs. 4 8 3 ; SH Si réh ste. PL, EVE RE AE nn late: 10 R. 9 EM. Le [ob a O ep) O L'un o = O) LS > Le} e) è) 6 +) 4 BEGONIA HYBRIDA FESTIVA 3 Rep ee RE RASE / 2 L'ILLUSTRATION HORTIGOLE ps — 299 — PL. LXVII BEGONIA HYBRIDA FENTIVA a. Après la série des fleurs de Begonia en forme d'œillets, bien pleines, aux pétales fimbriés, voici venir la catégorie en forme de pivoines ouverte d’une facon magistrale par l’obtenteur de tant de belles variétés de Begonia tubéreux, M. F. CRoUSSE, horticulteur à Nancy. En donnant à cette nouveauté le quali- ficatif de festiva, nous n'avons pas voulu faire ressortir le coloris charmant ou gracieux de cette immense fleur qui mesure une quinzaine de centimètres de diamètre, mais bien traduire le souvenir que sa vue à évoqué en nous par sa ressemblance avec la fleur de la pivoine de Chine bien connue, sous le nom de festiva, de tous ceux qui aiment les plantes vivaces. C'est presque la même forme, ce sont les mêmes pétales un peu réfléchis, parfois un peu déjetés ; c'est surtout la mème coloration rose carné délicat avec, de ci de là, une teinte saumonée et au fond des reflets quelque peu jaunâtres : en somme c'est une fleur d'élite, d'une forme encore inconnue dans les Begonias où, pourtant, on rencontre aujourd'hui tant de richesses. C'est à peine si l'on peut retrouver dans ces fleurs, dans ces boutons, dans ces feuillages immenses, les caractères primitifs du Begonia tubéreux. Ici peut-être plus que dans beaucoup d’autres types, il est permis de dire que la nature est inépuisable dans ses merveilleuses créations qu'on ne saurail assez admirer. b : : M. R. PLANTES NOUVELLES OU RECOMMANDABLES Primula acaulis et variétés. — L'espèce elle-même est une gracieuse petite plante dont les feuilles sont étalées sur le sol et dont les fleurs s'élèvent de quelques centimètres à peine au dessus des feuilles qu'elles finissent par cacher. Le nombre des variétés est considérable aussi bien dans la série des fleurs simples que des fleurs doubles. Voici quelques variétés que nous trouvons énumérées dans Sempervirens du 4 septembre 1896 : A. FLEURS SIMPLES. — Brillant, beau carmin écarlate; Crésus, jaune d’or foncé; Lady Symonds, rouge carmin velouté foncé ; Monarch, grande fleur rouge carmin; Naval Brigade, bleu violet centre orange; Old Blue, presque bleu; Platipetala; à fleurs étalées; Purpurea, pourpré; Purple Emperor, grandes fleurs rouge pourpré; Red Prince, presque écarlate; Rose Gem, d'un beau rose; Sir Thomas Symonds, carmin et violet; Scott Wilson, bleuâtre. B. FLEURS DOUBLES. — Alba, fleurs blanches; Amarantina, rouge ama- rante ; Arlequin, rouge, rosé strié carmin; Arthur Dumoulin, violet pourpré; Brillant, pourpre carminé; Cloth of Gold, jaune d’or foncé; Crousse, violet clair marbré de blanc; Crimson King, beau carmin; Double Blue, bleuâtre; Lilacina, rose lilacé; Lutea plena, jaune pâle; Negro, carmin velouté foncé; Old double Crimson, carmin foncé; Original, violet brillant bordé blanc; Purple King, pourpré; Purpurea, rouge pourpre; Sanguinea, rouge sang ; Violacea, rouge violet. Les variétés de la dernière série se multiplient le mieux par aa des touffes, les fleurs ne donnant que peu de graines. La séparation se fait en automne. Les variétés à fleurs simples peuvent être propagées par voie de semis; ce procédé donne beaucoup de variations. parmi lesquelles le choix n'est pas diflicile à faire. Ces variétés peuvent aussi bien ètre multiples, d'éclats. x * + Rudbeckia laciniata flore pleno. — Le type à fleurs simples, d'origine canadienne, est une belle espèce vivace de la famille des Composées atteignant par ses tiges une hauteur de deux à trois mètres et donnant en juillet des capitules floraux, à ligules d'un beau jaune. Une nouveauté a été primée au meeting de la Société néerlandaise d’horticulture. Elle est décrite dans Sem- pervirens sous le nom de Goldball et recommandée pour la fleur coupée. Les fleurs ont le volume de petits Dahlias et sont d'un coloris jaune d'or. Les ligules sont excessivement serrées et portées sur des pédoncules très longs. * TT — 301 — Erigeron hybridus roseus. — Cette nouveauté est un hybride obtenu dans les cultures de MM. HAAGE et ScHMipT, à Erfurt, par le croisement de l'Erigeron aurantiacus et de l'Erigeron Villarsi. Pour le port, la plante rappelle l'Æ. Villarsi, mais la forme de ses grandes fleurs d'un diamètre de deux centimètres et demi, rappelle celle de l'E. aurantiacus. Les ligules sont d'un rose violacé entourées de fleurons jaune d'or. Les inflorescences se produisent la première année depuis mai jusqu’en automne sans interruption. Les plantes atteignent environ 030 de hauteur. Gentiana Androwsl. — Notre sa- vant confrère M. le D' BECK VON MAN- NAGETTA décrit cette gracieuse espèce ESS + haha dans l'Austrirte Garten- pie. 26. — Erigeron hybridus roseus zeitung du mois de septembre. Elle appartient à l'Amérique septentrionale d'où elle fut apportée il y a.plus d'un siècle. Depuis, elle a disparu pour réapparaitre, quoique rare, il y a une dizaine d'années. Elle atteint plus de 0®20 de hauteur et porte des bouquets de fleurs d'un beau lilacé bleuâtre qui S'épa- nouissent en septembre et ne sont pas sans valeur comme fleurs coupées. Elle appartient à la série des Gentiana pneu- monanthe, section des Eugentiana. Phlox Drummondi nana coerulea stellata. — On peut s'étonner que le semis des Phlox Drummondi produise encore des nouveautés marquantes. En voici une qui est signalée par l'établisse- ment horticole HAAGE et SCHMIDT, d'Er- urt. Elle appartient à la race naine et se distingue par sa fleur grande, d’un bleu clair, avec une étoile blanche au centre. Le coloris nouveau est très méritant pour les parterres fleuris. Fig. 27. — Phlox Drummondi nana coerulea stellata Anemone sylvestris fl. pl. Elise Fellman. — Ceux qui ont herborisé ans nos régions ont certainement rencontré dans les bois des exemplaires — 302 — d'Anemone sylvestris à fleurs doubles. Notre confrère Flora en Pomona signale, sous le nom d’Ælise Fellman, une variété à fleurs beaucoup plus grandes et très doubles, d'un blanc pur. Les pédoncules sont, en outre, très longs, ce qui n'est pas à dédaigner pour les bouquets. La floraison a lieu en mai-juin et parfois la plante fleurit une seconde fois en septembre ou octobre. La plantation se fait le mieux en automne, dans un sol peu riche plutôt que dans une terre trop fumée. : Deux glaïeuls à fleurs blanches. — G/adiolus gandavensis var. Snow- white. — La race des Gladiolus gandavensis ne jouit pas de toute la vogue qu'elle mérite. La végétation de ces glaïeuls est vigoureuse, leur feuillage est beau et leur culture des plus faciles. On peut les planter à volonté au prin- temps ou à l'automne; dans ce dernier cas une mince couverture de feuilles leur fournit un abri suffisant contre l'hiver. Ilen existe de nombreuses variétés que les nouveautés des heureux semeurs de Nancy n'ont pas encore supplantées. Nous avons vu une planche formée de la seule variété G. gandavensis brench- leyensis produisant, dans un grand jardin, un superbe effet avec ses beaux bou- quets de fleurs écarlates. Notre confrère Sempervirens signalait dernièrement une autre variété, le G. gandavensis Snow- white, dont la fleur est d'un beau blanc teinté de crème au centre, ce qui en augmente encore la beauté. Les pétales se nuancent légèrement de rose pâle à l'extérieur si le temps est mauvais ; mais, Fig. 28. — Gladiolus gandavensis Weisse Dame à l'intérieur, les segments floraux restent d'une blancheur éclatante. Gladiolus gandavensis Weisse Dame (Dame blanche). — La maison HAAGE et ScHmipr, d'Erfurt, attache avec raison uné grande importance à cette variété de Gladiolus qui fut obtenue à l'établissement il y a quelques années et qui est mise au commerce cet automne. Ce glaïeul est décrit comme étant du blanc le plus pur sans aucune tache d'un autre coloris. Les pétales inférieurs seuls ont un reflet quelque peu jaunâtre, faisant mieux ressortir encore la blancheur du reste. Les fleurs sont particulièrement recommandées pour l'usage du bouquetier. La plante elle-même peut atteindre un mètre de — 303 — hauteur dans une culture normale. La variété a obtenu un certificat de mérite à l'un des Meetings de la Société d'Horticulture berlinoise. ca Groseillier épineux sans épines. — Plusieurs horticulteurs néerlandais se plaignent du peu de stabilité que semble avoir le caractère d'absence d'épines des nouvelles variétés de groseilliers mises au commerce l'an dernier par MM. LETELLIER et fils, de Caen. Les journaux horticoles en parlent avec méfiance. Nous devons à la vérité de déclarer que nous avons reçu trois jeunes pieds de ces variétés et que nous les avons plantées au jardin de l'École d’horticulture. Une seule de ces plantes a montré une apparence d'épine entièrement molle. Il n'y a pas trace d'épines sur les autres plantes. | * Aconitum lycoctonum. — Cette jolie plante vivace, bien rustique, mérite- rait de prendre place parmi les espèces qui décorent le mieux les parterres. Elle s'élève à 1 mètre de hauteur et donne chaque année de grands et nom- breux bouquets de fleurs, d'un beau jaune crème, disposés au sommet des branches. Les feuilles réniformes sont profondément découpées et dentées el longuement pétiolées. La plante vient le mieux dans une situation un peu ombragée. Em. R. LE JARDIN FRUITIER ET LE POTAGER LÉGUMES DE GRANDE CULTURE (Suite, voir p. 272) Tomates. —— Ce qui semblait une utopie il n'y à que peu d'années, la culture en grand des tomates, dans nos régions tempérées, est devenu aujourd'hui une réalité. Non seulement cette plante est cultivée pour la préparation de conserves ou la simple conservation en saumure, mais elle arrive sur tous les marchés pour les besoins journaliers, car elle est à cette heure un légume indispensable dans les potages, les sauces, les purées et mème on peut les servir en fruits farcis. Comme le disait M. G. ALLUARD dans un des premiers numéros de la Revue Horticole de 1895, il existe aux environs de Paris de nombreuses cultures de tomates, notamment dans les rayons de Palaisau, Longjumeau, Montihéry, Arpajon, ete., et ce n'est certes pas un des moins beaux spectacles offerts par l'automne que l'aspect empourpré de ces champs couverts de fruits dont la vive rougeur éclate dans la plaine déjà dénudée et qui, de loin, font l'effet de véritables champs de fleurs. — 904 — C'est que maintenant il existe des variétés de tomates qui se cultivent aisément en plein air, non seulement dans la France méridionale, mais même dans nos contrées. La tomate très hâtive de plein air est des plus recom- mandables, elle est à la fois rustique et très productive. Une plantation en a été faite cette année à un contr’espalier de plein air au jardin de l'Ecole d’horticulture de Gand et cette plantation a eu le meilleur succès. L'été chaud que nous avons traversé a été particulièrement favorable aux tomates. Sur plusieurs points du pays, le produit a été excellent; nulle part, peut-être, il n’a été aussi remarqué qu’à l'Ecole d’horticulture de l’État à Gand, où la grande serre à vignes, seulement terminée depuis deux ans, a été consacrée spécialement à cette culture. Des tomates en pots ont garni les tablettes latérales, réservées d'abord à des potées de haricots nains; le parterre central est planté au moyen de l'excellente variété de tomate Roi Humbert, à fruits ovoïdes, entièrement lisses, aussi bons que beaux. Tout autour se trouve une rangée de la variété Rouge naine hâtive, connue pour sa précocité et sa fertilité. Cette culture en pleine terre, dans la serre, ne saurait nuire aux vignes dont les racines n'arriveront que beaucoup plus tard dans la terre, que les tomates pourraient épuiser si on les y cultivait plusieurs années de suite, sans avoir soin de restituer au sol les principes que les plantes lui auraient enlevés, ou si l'on négligeait de renouveler celui-ci. Au milieu du mois d'août, ce parterre présentait un coup d'œil très agréable, chaque plante étant chargée de plusieurs racèmes de beaux fruits. Les graines avaient été semées vers le milieu de février, en terrines, sur couche, puis les jeunes plants avaient été repiqués en godets, dans du terreau léger, et jusqu'aux cotylédons. On les a rempotés ensuite en terreau plus gras dans des pots de 0"09 à 0m10 de diamètre lorsque les racines des jeunes plants eurent tapissé les parois des pots. Après un deuxième rempotage, les plantes ont été mises à demeure ; on les a ensuite écimées de manière à obtenir quatre ou cinq branches qu'on a palissées en éventail à des tuteurs ou en candélabres, ou bien en provoquant le développement de deux pousses et l'on a eu soin, d’ébourgeonner sévèrement les bourgeons naissant à l’aisselle des feuilles. Les tomates plantées en plein air retirent le plus grand bien d'un paillage fait de terreau de couche ou de fumier consommé. L'arrosement à l'engrais liquide, à l'occasion, ne doit pas être dédaigné. Cette année, la variété Tomate hâtive de plein air a donné partout une réussite complète. Plus d'une plante a produit trois kilogrammes de fruits mûrs vers le milieu du mois d'août. E. MILER. — 305 — PETITES NOTES DE CULTURE Verbasceum Myconi. — Cette jolie espèce de la famille des Cyrtandracées croit abondamment dans les Pyrénées et les Alpes du Piémont, dans les cre- vasses des rochers, surtout dans les endroits humides à l'abri du soleil. Nous l'avons vue cultivée pendant des années dans le jardinet de M. Louis BOSSAERTS, un des chefs de culture du Jardin botanique de Gand. Elle y produisait toujours en abondance, chaque printemps, ses grandes fleurs pourpres, pédicellées, dominant les touffes en rosettes de feuilles ovales, munies de poils courts et blanchâtres au-dessus et hérissés en-dessous de longs poils bruns. La plante, pour bien se développer, a besoin d’une situation ombragée et surtout d'une terre de feuilles ou de bruyère reposant sur un sous-sol très perméable. Durant l'été, il convient de l’arroser souvent. La plante se multiplie de graines ou de rejetons naissant sur les tiges souterraines. Les plantes obtenues de semis se développent très lentement. Les touffes peuvent tapisser gracieusement une roche artificieile. ; Maïs à feuilles panachées. — A la page 179 du présent volume de L'Illustration Horticole, il a été question du semis de plantes panachées se reproduisant plus ou moins exactement. À ce propos, notre ami, M. CHARLES BALTET, nous signale la constance avec laquelle le maïs reproduit sa pana- chure. En effet, nous avons constaté le mème fait à diverses reprises. Cette plante, avec quelques soins de sélection, deviendra une race. Pour arriver à ce résultat, il faudra cultiver seulement des plantes n'offrant pas de feuilles entiè- rement blanches, mais bien le vert et le blanc suffisamment combinés. En outre, les graines destinées au semis devront être choisies sur des exemplaires bien panachés. Enfin, il sera utile d'opérer la fécondation artificielle entre des plantes dont la panachure sera parfaite. * x + Tiges de rosiers. — L'amateur de rosiers doit-il, lors de son achat, donner la préférence à des tiges minces ou à des fortes tiges? D'après M. GRATAMA, de Hoogeveen, cité par Sempervirens, les Allemands qui s'occupent, plus que nous peut-être, de la culture des rosiers, préfèrent des tiges de sauvageons de peu d'épaisseur. Chez nos voisins du Nord, au contraire, on préfère les fortes tiges, parce que, dit-on, celles-ci résisteraient mieux à l'hiver. Il est vrai qu'un rosier greffé sur une tige pas trop jeune résiste mieux à la gelée que s’il est greffé sur une tige trop jeune. En Alle- magne on a l'habitude de courber les rosiers tiges vers le sol pour l'hiver- — 306 — nage; dès lors les tiges minces sont préférables. Les tiges quelles qu'elles soient ont besoin d’un tuteur, sans quoi les plantes sont ballottées par le vent. L'essentiel est donc qu'on fasse choix de tiges saines, de grosseur moyenne, bien enracinées et portant de belles têtes en formation. * x x Blanc du Groseillier. — Cette maladie cryptogamique, dont l'apparition a été signalée aux États-Unis d'Amérique depuis plusieurs années, a été constatée l'an dernier et plus encore cette année-ci sur des groseilliers, sur- tout de l'espèce épineuse. Nous avons vu des plantes nombreuses entièrement recouvertes d'une sorte de poudre d'un blanc sale. Ce champignon est le Sphaerotheca Mors Uvae. Les exemplaires attaqués finissent par perdre com- plètement leurs feuilles. C'est spécialement dans les lieux humides que le champignon se développe avec le plus de rapidité. On peut le combattre par l'emploi répété du soufre, absolument comme l’oïdium de la vigne. * x x Comment faut-il semer? — Le semis est une des opérations à la fois les plus aisées et les plus complexes de l'horticulture. Épandre les graines d'une manière assez uniforme sur le sol, puis les recouvrir plus ou moins, cela semble être le fait du premier venu; et pourtant, que de graines parfaites ne lèvent pas du tout, que d'autres lèvent irrégulièrement, parce qu'elles sont semées trop superficiellement ou trop profondément, parce que les germes ou embryons meurent étouffés! L'essentiel est de connaître la profondeur à laquelle il convient de semer et de donner une terre convenant à la nature des jeunes plantules qui doivent se développer et de leur continuer l'humidité dont elles ont besoin. Sur cet objet, on écrirait plusieurs pages. On peut dire cependant que les graines seront recouvertes seulement d'une quantité de terre légère égale en épaisseur à leur propre volume. Ensuite il faut tenir compte de la distance à laquelle les graines seront mises ou répandues et calculer cette distance suivant le développement que prendra la plante non repiquée à l'endroit où elle est semée. Époque de plantation des arbres. — On nous demande fréquemment quel est le moment le plus propice de procéder à la plantation des arbres fruitiers et même des arbres d'ornement. Nous pourrions répondre que tous les moments sont bons, même pendant l'été, pourvu que l'on accorde aux arbres tous les soins voulus. Toutefois il vaut mieux planter en automne plus particulièrement dans les sols bien drainés, En effet, les pluies et les neiges tasseront mieux la terre autour des racines et rempliront mieux les vides. Les radicelles se formeront plus tôt et plus aisément le printemps suivant, — 307 — ce qui assurera la bonne reprise de l'arbre. Enfin, les arbres plantés en automne sont mieux garantis contre la sécheresse. Anthracnose du haricot. — L'apparition dans notre pays de cette maladie, assez fréquente en Amérique, et connue dès 1875 en Allemagne, est signalée dans le Rapport sur les maladies cryptogamiques étudiées au laboratoire de l'Institut de Gembloux pendant le 1° semestre 1896, par M. EM. MARCHAL. Des champs entiers ont été dévastés, notamment dans les environs de Duffel ('). Cette affection très grave atteint en particulier les jeunes gousses qui se piquent de taches d’abord décolorées, puis brunâtres, entourées d’un cercle plus foncé; elles sont arrondies ou ovales, de dimensions variées, et imprimées dans les parties vertes. La maladie n'’affecte pas toujours les graines; le mycelium parasitaire ne pénètre que tardivement dans celles-ci; mais c'est par ces graines infectées que le champignon se propage d'une année à l'autre. Ce mycelium se développe dans les jeunes plantes qui, parfois, meurent à l'état cotylédonaire, le plus souvent poussent chétivement et se couvrent bientôt, sur les tiges, les feuilles et les gousses, des taches brunâtres indiquées plus haut. Les plantes infectées plus tardivement conservent le plus souvent leurs feuilles et leurs tiges indemnes; les graines sont alors seules attaquées. Cette maladie est l’anthracnose, Colletotrichum Lindemuthianum. On peut efficacement combattre la maladie par l'emploi de la bouillie bordelaise, en ayant soin de traiter préventivement les semences pour détruire les germes cryptogamiques. Dans ce but, on emploie la solution de carbonate de cuivre ammoniacal appelée eau céleste, qu'on obtient en dissolvant 150 grammes de sulfate de cuivre dans un litre d’eau et en étendant à 200 litres le liquide bleu ainsi obtenu. Les semences y sont plongées durant une heure. M. Em. MARCHAL recommande, en outre, d'enlever soigneusement les parties malades avant que les taches brunissent, c'est-à-dire avant la maturité des spores, et d'éviter le retour du haricot sur un terrain ayant porté une récolte malade, Le Colletotrichum s'attaque également à certaines Cucurbitacées, entr'autres au melon, ; Pivoines herbacées. — Dans une petite note de culture insérée p. 276 de L'Iustration, il a été dit qu'il vaut mieux ne pas toucher à ces plantes avant l'automne et qu'alors on peut les tailler impunément. M. J. P. GALESLOOT, horticulteur à Amsterdam, invoque une expérience de quinze années pour Le () Bulletin de l'Agriculture, 1896, XU, p. 174. — 308 — affirmer qu'il ne faut pas même les tailler en automne. On doit, dit-il, dans Sempervirens du 18 septembre dernier, laisser les tiges jusqu’au printemps. En agissant ainsi on peut être assuré que les plantes fleuriront bien, tandis que, en les taillant, on s'expose à avoir une floraison médiocre ou nulle. R. D'ÉELEN. ELIE ABEL CARRIÈRE La Revie Horticole de Paris vient de perdre celui de ses deux rédacteurs en chef qui était attaché à cette publication depuis trente ans. ELIE ABEL CARRIÈRE est mort à Montreuil, le 47 août 1896, après une longue maladie, entouré de quelqués membres de sa famille et d'amis anciens, au milieu de ses livres et de ses fleurs, Ses funérailles ont eu lieu le 20 août, au cimetière Montparnasse, en présence d'une foule d'amis qui avaient voulu rendre un pieux hommage de sympathie et de regrets à l'homme de bien qui consacra sa vie entière à l'horticulture. CARRIÈRE naquit à May-en-Multian (Seine-et-Marne), le 4 juin 1818. Il fut enfant de ses œuvres. Tout petit il devint aide-jardinier maraicher à Aunet. Jamais le travail ne le rebuta. Bientôt, après avoir passé chez des fleuristes parisiens, il fut admis comme simple ouvrier au Museum d'histoire naturelle. En dehors de ses heures de travail, le jeune philosophe trouva moyen d'acquérir des notions assez étendues de botanique et de physique et d'apprendre des langues étrangères. Plus tard, il devint chef des pépinières au même éta- blissement et y resta jusqu'en 1869. Alors il se retira à la suite d'un conflit avec le directeur du jardin. Sa retraite fut regrettée par tous les amis de l'horticulture. En 1884, il fut nommé Chevalier de la Légion d'honneur, distinction qu'il mérita amplement, aussi bien par l'élévation et la droiture de son caractère que par les immenses travaux qu'il ne cessa de publier et d'élaborer avec ardeur jusqu’à sa mort. ÉM. RODIGAS. 6e Série. [4] TOME 3°. 20° Livraison. 30 Octobre 1896 LLUSTRATION HORTICO Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de J:::: LAINDIEN DIRECTEUR : LUCIEN LINDEN RÉDACTEURS PRINCIPAUX : e ÉMILE RoDIGcAS LA CH. DE BOSSCHERE Numéro paraissant le 15 du mois Numéro paraissant le 30 du mois (LES PLANTES A L’AIR LIBRE) (LES PLANTES EN SERRES) Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Pages Pages a oo. LL, 2. 2%) 00 | Le Meeting de « L'Orchidéenne >» . . . . . 323 Un Cactus médicinal . . 314 | Le match franco-belge . LR ed oté Les fleurs aux fêtes plants à lRpetur à et à Y'I TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE mpératrice de Russie à ie à Paris , " à ; à et à Versailles . . : _ 317 PI. 68. Bertonerila Me Lucienne Linden L. Lind. 316 Les Erica . IV. CRD CH RE ne Les travaux : mois not bre= 4, 014 L6s |” Fig. 20. Erica codonôdes Lindl.. . . . . . 321 Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s’abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles PRIX DE L’ABONNEMENT : H£s FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POST OSITAIRES POUR : ni mais et Ci°, horticulteurs à Raimbodiée (Seine et Oise). Gand, impr. Eug. Vander Haeghen. LES ANNONCES TORTICULES INDUSTRIELLES | (Graines, bulbes, re we matériel, construction de serres, chaulages, engrais | insecticides, ameublements, etc.] | L'ILLUSTRATION HORTICOL E JOURNAL DES ORCHIDÉES #=- LA MEILLEURE ET LA PLUS LARGE PUBLICITÉ | Ces journaux sont vus et lus par tohs ceux qui s'intéressent de près on de loin à lhorticulture Les : annonces paraissant à la fois dans [} ILLUSTRATION | HORTICOLE et LE JOURNAL DES ORCHIDÉES, offrent | l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux pro- détient et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde + et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture : LEUR CIRCULATION EST, UNIVERSELLE. | fæ ON EST PRIÉ DE FAIRE PARVENIR LES INSERTIONS A LA RÉGIE DES ANNONCES DE « L'Illustration Horticole > et du < Journal des Orchidées >. 100, rue Belliard, à BRUXELLES, ayant le 8 et le 23 du mois Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l’un de ces journaux. Tout Abonné de L’Illustration Horticole qui souscrira au J ournal des Orchidées recevra les deux journaux pour le prix de ®2O francs | par an. — S'adresser au Bureau de ces journaux. | — 309 — CAUSERIE HORTICOLE 30 Octobre 1896. Au nombre des décorations florales, pour la plupart très artistiques, que Paris a vu naître lors du récent séjour des souverains russes, une des plus originales et des plus discutées à la fois, est celle du Bois de Boulogne. Cette garniture consistait en fleurs artificielles dont furent garnis les arbres déjà en grande partie dépouillés de leur feuillage. Ces fleurs ont fourni à M. BORELLI le sujet d'un charmant sonnet que voici : PRINTEMPS D'AUTOMNE On me disait : — « Assez parler de la Revanche « L'heure est à des pensers moins graves et plus doux. « Celle que l’on attend, Celle qui vient à nous « L’Impératrice blonde a des yeux de pervenche! » Je répondais : « Voyez! de la dernière branche « Le vent a secoué jusqu'aux feuillages roux ; < Et l’âge sur mon cœur sombre et ma tête blanche « À passé, plus que lui, desséchant et jaloux. » « Quand octobre est venu, que les jours . moroses, < Vit-on jamais pommiers, pêchers, amandiers roses « Charger leurs rameaux noirs de bouquets éclaténte? » J'avais tort, et Paris d’un miracle s'étonne : Les beaux yeux de pervenche ont fait, en plein automne, Se tromper la nature et fleurir le Printemps C'est gracieux et flatteur. À propos de fleurs artificielles, nous nous rappelons qu'il y a quelque temps nous avons reçu un catalogue de « Plantes naturelles impérissables. » Jmpé- rissables, ni plus ni moins. Si les organisateurs des splendides fêtes franco- russes avaient connu l'existence de ces merveilleux végétaux, ils auraient pu remplacer par ces nouveaux produits, les innombrables et splendides plantes fournies par les grands établissements horticoles, qui leur ont permis de com- Poser des groupes admirables de verdure. Malheureusement, les ingénieux inventeurs ou importateurs —— nous ne savons au juste — de ces « impéris- Sables » avaient négligé d'envoyer quelques exemplaires de leur catalogue — 310 — aux organisateurs de ces fêtes, sinon ceux-ci n'auraient certes pas manqué d'utiliser des produits aussi précieux, surtout en cette occurence. Ouvrons le catalogue, parcourons-le et glanons à droite et à gauche quelques perles, de vraies trouvailles. D'abord, cette enseigne empruntée à la devanture de quelque baraque foraine : HAUTE NOUVEAUTE GRAND SUCCÈS DU JOUR PLANTES NATURELLES CONSERVÉES Oyez ceci : « La vente des plantes conservées a pris un tel développement; l'admiration qu’elles excitent, tant par la beauté, l'élégance, la solidité, sans parler des autres avantages qu'elles ont sur les plantes vivantes, m'ont engagé à donner une plus grande extension à cet article. La renommée n’en est plus à faire. Tous ceux qui en ont eu en font le plus grand éloge, non seulement pour ce qui regarde la modicité des prix, mais pour leur aspect décoratif incompa- rable, leur longue durée et la facilité de l'entretien. » « Bien des personnes dépensaient jusqu'ici de grandes sommes pour l'en- tretien des plantes dans leur maison sans plus de résultat; il a sufli de l'essai d'une plante conservée pour m'assurer la faveur pour toujours. Ce n'est donc pas étonnant que la vogue en va toujours croissant. » Cela se passe de commentaires, d'autant mieux que le style est à la hauteur du produit. « Les plantes immortalisées (!2) sont composées de feuilles naturelles, 4 employées comme on les a coupées des arbres, après avoir subi différents procédés, qui les rendent impérissables sans changer ni leur forme, ni leur couleur. Ces plantes sont considérablement meilleur marché et de plus longue durée que celles fabriquées d'étoffes, de caoutchouc, etc. » Les feuilles ayant subi différents procédés me font rêver; ces procédés les rendent impérissables, mais pourquoi se borner aux plantes, n'y aurait-il pas lieu d’en rendre l'application plus générale, par exemple, en rendant impéris- sable la tête de l'inventeur du procédé? « Ces plantes se placent avec succès partout où l'air et la lumière manquent : dans les places où l’on fume (cafés, hôtels, fumoirs); à des endroits élevés où il est difficile d’arroser:; dans les salons où les plantes vivantes sont mangées par la poussière des tapis et des rideaux; dans les salles à manger pour donner plus de vie (la mort donnant plus de vie!!) et enjoliver la place; dans les hôtels; dans les couloirs et les vestibules où il est impossible de garder les plantes vivantes à cause des courants d'air, sur les escaliers, dans — 311 — les foyers des théâtres, dans les salles de concert, sur les buffets, sur les tables d'hôte, dans les coins sans lumière, dans les maisons chauffées par le calorifère, enfin partout où on ne réussit pas avec des plantes vivantes, les plantes conservées peuvent être employées pour la décoration et offrent à l'œil le même aspect agréable que les plantes naturelles. » Cela n'est pas plus compliqué que ça! Qui voudrait encore, à Ce prix, se priver d'un accessoire aussi décoratif que les plantes dont les formes et les couleurs donnent tant de cachet à un appartement; qui ne s’empresserait de remplacer par ces immortelles les vilaines plantes en étoffe ou en caoutchouc, qui, enfin, hésiterait un instant à remplacer par ces merveilleuses nouveautés les espèces végétales qui réclament des soins attentifs? * x x Le choix des plantes-momies est grand, oyez encore : des Latania à tronc court, grandeur (et décadence?), hauteur de la plante, nombre de feuillles, le tout au choix, au prix de 18 et de 25 francs, pour rien donc; — des Latania à tronc haut, mêmes indications : « les plantes de plus grandes dimensions et à tronc plus élevé se font sur commande. » Horticulteurs, vous voilà enfoncés ! Des Ruscus avec boules rouges, des Cyperus ÿ « Le Ruscus et le Cyperus sont deux petites plantes très gracieuses. Elles peuvent s’utiliser pour former un gentil milieu de table, où bien comme garni- ture de fenêtre; elles sont d'un très bel ornement pour garniture de jardi- nières, dans lesquelles elles apportent un peu de variation. » Des Dracaena australis, en attendant les dernières nouveautés, des Thrinax à tronc court et à tronc haut. « C'est un palmier qui est fort à la mode et qui Convient parfaitement comme second plan à un buste, un bronze, un marbre OU pour garniture d'un piédestal (1?). C'est une plante du plus grand effet décoratif. » Des Phoenix. — « Plante fort répandue, fort élégante et gracieuse. Gette plante s'emploie partout, elle donne de la vie aux appartements les plus Sombres ; — elle fait très bien entre deux fenêtres, s'emploie fréquemment pour Sarnir coins de salon, salles de billards, s'arrange particulièrement pour garnir les étalages des magasins, les ateliers de photographie, les buffets, ete. » N'est-ce Pas que c'est instructif! Ce catalogue est un parfait rade-mecum Pour tapissiers et garnisseurs. Des Isolepis pendula, des Chamaedorea, des Areca. — « Les tiges et les côtes du Chamaedorea et l'Areca sont trop faibles pour la longueur de la feuille, c'est Pourquoi on les renforce par un léger fil de fer tout à fait imperceptible, et qui ne prend rien de la souplesse ni de la beauté de la plante. » — 312 — Le même catalogue renferme une page de « notes » que nous ne pouvons passer sous silence. « Les plantes impérissables se divisent EN DEUX CATÉGORIES : les unes à tronc court et les autres à tronc haut. « 4° Les plantes à tronc court sont toutes montées. Pour la facilité de l'ex- pédition, on ferme la plante (comme un parapluie?), c’est-à-dire, qu'on place les feuilles l'une sur l’autre. A leur arrivée on n’a qu'à les fixer dans un pot de terre (pourquoi de terre?) au moyen de la mousse que l'on comprime assez fortement pour que la plante se tienne bien droite. » (Ne faudrait-il pas un élégant tuteur peint en rouge sang avec, au bout, un bouton en or ?) « Les premiers jours la plante, à force d’être fermée (on ne peut donc pas l'ouvrir en la plantant?) est plus ou moins raide, mais c’est l'affaire de quelques jours ; insensiblement en restant ouverte, elle gagne et reprend la souplesse et la forme naturelle qu'elle avait étant vivante. (Qui sait si elle ne reprendra pas vie, on a vu tant de choses déconcertantes qu'il ne faut plus s'étonner de rien.) On peut au besoin écarter les tiges en les courbant avec le pouce et l'index de bas en haut, mais très légèrement, car autrement on risque de casser Les tiges (ce qui serait vraiment dommage). « 2° Les plantes à tronc haut sont démontables, c'est-à-dire que les feuilles sont séparées du tronc. (Immense avantage au point de vue du transport, notamment quand ces plantes sont destinées aux grandes expositions interna- tionales d'horticulture où leur arrivée, leur déballage, leur montage, le der- nier coup de pouce et de brosse ne pourront manquer d'attirer et de révolu- tionner la foule. On pourrait même exiger un prix d'entrée spécial pour assister à l'opération ou organiser « le jour du montage » à l'instar du « jour de vernissage » aux salons de peinture). Les feuilles s’y appliquent au moyen de petites ouvertures pratiquées dans le tronc à cet effet. C'est très commode pour l'entretien de la plante (les petites ouvertures ?) » Pour finir, encore un AVIS IMPORTANT. « Contrairement aux plantes artificielles, pour lesquelles on craint de les déteindre en les nettoyant, IL EST NÉCESSAIRE d'épousseter les feuilles de temps en temps et puis de LES LAVER avec une éponge mouillée. La plante ne peut qu'y gagner (vraiment?) » « Les prix des plantes s'entend sans CACHE-POT, sans port ni emballage. » € GRANDE DIMINUTION POUR LE GROS(!?) » Avis aux administrations publiques, aux gouvernements comme aux mécènes de l'horticulture qui se payent le luxe de créer et d'entretenir à grands frais des jardins d'hiver et de nombreuses serres. Dorénavant, il sera tout à fait inutile dans les jardins botaniques, par exemple, de recourir à une foule de fonctionnaires et d'employés. Au lieu d'un directeur, de chefs de — 313 — culture, de jardiniers, etc., il suffira de quelques demoiselles de magasin, voire mème d'hommes de peine pour laver les plantes impérissables; plus de chauffage, de ventilation, d'arrosage, de rempotage, rien de tout cela, et l'effet obtenu sera non seulement aussi beau, mais, chose capitale, infiniment moins coûteux. Les nouveaux procédés pour immortaliser les plantes permettront, entre autres choses nouvelles et sensationnelles, de préparer pour la prochaine Exposition Internationale de Bruxelles, un véritable « clou. » Au lieu des trois ou quatre Expositions temporaires de plantes, il suflirait de garnir la vaste salle qui lui serait éventuellement destinée, d'un choix de « Plantes im- périssables » qui se prêteront naturellement à toutes les fantaisies. Nous ignorons si les procédés secrets employés ont permis, en même temps, d'immortaliser les parfums des fleurs; sinon, nous pourrions rappeler aux inventeurs qu'on fabrique aujourd'hui des essences imitant à souhait les par- fums naturels ; on pourra y avoir recours et comme il en faudra des quantités assez fortes, on obtiendrait probablement une « grande diminution pour le gros » tout comme pour les plantes immortalisées. Horticulteurs, patrons et ouvriers, avez-vous songé aux néfastes consé- quences de la « vogue qui va toujours croissant » de l'emploi des plantes impérissables? Quelle crise à l'horizon, celle-ci autrement terrible que celle occasionnée par le fameux Phylloxera! Une chose pourra rassurer le monde horticole. Il y aura toujours, quoi qu'on fasse et quoi qu'on invente, des personnes ayant assez de goût pour préférer les légers désagréments de la culture aux brillants avantages des plantes immortalisées. Il nous prend un serupule. Qui sait si ces brillants avantages ne cachent pas un sérieux danger; la plupart des couleurs vertes distillent un subtil Cu. DE BOSSCHERE. Expositions de Chrysanthèmes. — C'est le 8 novembre que s'ouvre l'Exposition de Chrysanthèmes de la Société royale d'Horticulture et d'Agri- Culture d'Anvers; le 15, ce sera le tour de la Société ruyale d'Agriculture et de Botanique de Gand. Ces deux concours promettent d'être fort brillants, malgré les désastres occasionnés chez les Chrysanthèmes par le fameux puceron qui attaque les jeunes pousses et détruit de la sorte des masses de boutons. Une Exposition d'Horticulture avec une Section Internationale s'orga- nise, à Florence, pour le mois de mai 1897. — 314 — UN CACTUS MÉDICINAL L’Anhalonium est un petit genre de Cactée trouvé par LEMAIRE en 1839, mais rapporté par les auteurs du Genera Plantarum, à un sous-genre des Mammilaria. M. COULTER (américain) rétablit ce genre et le divisa en quatre espèces très semblables par leurs tiges courtes, charnues et cependant effilées, par leurs feuilles charnues et ridées, d’un gris-vert, assez semblables à des excroissances et disposées en rosette. Ces plantes sont absolument différentes d'une cinquième espèce, appelée Lophophora, que le Botanical Magazine, 1847 (1. 4296), a représentée d'après une floraison de cette plante à quatre têtes obtenue dans les jardins de Kew et provenant des montagnes rocheuses du Real del Monte. Les plantes à tige simple sont en forme de carotte; elles ont 4 pouces de long et 1 1/22 pouce de largeur au sommet; elles sont brunes, ridées légère- ment et d'un gris vert. Dans l'ensemble, sa forme est plutôt celle d’un pudding coupé transversalement et portant des touffes éparpillées de fils laineux. D'une touffe plus épaisse située vers le milieu de la tige sortent des fleurs d'un pouce environ, en forme d'étoiles. Les pétales sont étroits et colorés de blanc et de rose. D'après M. COULTER, les plantes sauvages sont souvent très prolifères et forment des touffes hémisphériques (Mexique et Texas). Ce Cactus n'a pas de qualités décoratives, mais il offre pourtant dans son ensemble une très grande originalité. Jusqu'ici on ne connaissait l'Anhalonium que comme plante de jardin, les Indiens d'Amérique lui ont trouvé des propriétés médi- cales qui, si les rapports sont exacts, pourront être appliquées en Europe avec autant de succès. La Therapeutic Gazette, d'Amérique, donne les propriétés d’une des variétés de ce Cactus sous le titre de « Boutons de Mescal et leurs propriétés thérapeu- tiques » par les docteurs PRENTISS et MORGAN de Washington. Les Indiens ont longtemps regardé cette plante comme la panacée, la source d'inspiration, la clef qui leur découvrirait toutes les gloires d'un autre monde. Comme remède, les Indiens la considèrent comme souverain dans les cas de troubles consomptifs ou d’hémorragie ; ils l'emploient aussi pour les maux de têtes, les maladies de poitrines, les fièvres: les Indiens la prennent encore entre les repas comme tonique. L'usage du mescal sera fréquent dans les cas de maladies nerveuses, coliques, hystéries, il est spécialement recommandé comme remplaçant de l'opium et _ du chloral. Le médicament à base de mescal se prépare comme suit : 125 grammes de — 315 — la plante mélangés à un demi litre d'alcool et la même quantité d'eau; après un repos de 10 à 15 jours, la médecine est prête et peut s'administrer par cuillerées à thés à intervalles déterminés. — Un des effets physiologiques les plus intéressants de l'Anhalonium est la production de visions à transfor- mations extravagantes et brillamment colorées, dues, semble-t-il, aux effets stimulants de la drogue sur les centres optiques. Une dose surabondante pourrait même produire les effets de l’opium et le delirium tremens. Ce mescal que vendent les marchands Indiens, ne doit pas se confondre avec le mescal des Apaches, boisson intoxicante que l'on obtient au moyen des Agaves. Les Indiens des plaines du Sud mer cette plante comme l' incarnation végétale de la divinité. D'après JAMES MOoNEY, les premiers missionnaires en condamnèrent l'usage comme criminel, mais sans résultat. « En dépit de son très grand emploi, des multiples affirmations des Indiens au sujet de la valeur médicale de la plante et en dépit des fréquentes cérémonies religieuses auxquelles elle donnerait lieu, personne encore n’a pu donner un témoignage exact ou assister aux dites cérémonies. » M. MooNEY donne encore à ce sujet un court rapport publié par le bureau d'ethnologie d'où il résulte que les Indiens se réunissaient d'habitude le samedi soir et s'asseyaient autour d'un grand feu pour jouir durant 12 à 44 heures des effets intoxicants du mescal. Ils en mangent la tige séchée au son des tambours, chantant des chœurs bruyants et buvant de l'eau. Ils s’interrompent alors pour manger un mélange de viande, de sucre, de blé brülé et de fruits ; puis, de nouvelles tiges de mescal circulent et chaque homme en mange de 10 à 12. L'effet du mescal étant tel qu’il rend le sommeil impossible, le repos se fait à mesure qu'on mange les tiges du Cactus. Ce n'est pas un intoxicant en ce sens qu'il n’est pas suivi de réactions pernicieuses. M. MOONEY mangea sept tiges quoiqu'il les trouva très désagréables et nauséabondes. Leurs effets le satisfirent sur la vérité des effets moraux affirmés par les Indiens. De ceci il résulte que dans l'Anhalonium Williamsü, on trouvera une drogue ou plutôt un stimulant combinant toutes les jouissances dues à la quinine, à la morphine, à l'opium, au champagne, etc., sans avoir aucun de leurs pernicieux effets (Gardeners Chronicle.) W. W. — 9316 — PL. LXVIII BERTONERILA Mie LUCIENNE LINDEN z. uno. L'Ilustration Horticole a, dans son numéro du 30 juin de cette année, consacré une gravure noire au Bertonerila Me Lucienne Linden; aujourd'hui, nous sommes charmé de pouvoir offrir à nos lecteurs un superbe portrait colorié de cette toute gracieuse nouveauté, dont les feuilles se caractérisent par un vert un peu plus tendre que chez les congénères et dont les perles qui les parsèment sont plus mignonnes encore. Grâce à ces qualités de fraicheur et de délicatesse, cette excellente nou- veauté ne pouvait être mieux dédiée qu'à cette charmante et douce fillette du directeur de L'HORTICULTURE INTERNATIONALE, Mie LUCIENNE LINDEN. Nous ne pouvons que féliciter le père d’avoir, en l'occurence, songé à bap- tiser cette plante du nom de son enfant, et souhaiter que souvent encore, le Directeur-Administrateur de la Société anonyme saisisse l'occasion d’attacher le nom d’une de ses filles à une perle de la valeur du Bertonerila dont la planche ci-contre fait ressortir toutes les précieuses qualités. CH. DE BOSSCHERE. La culture des plantes par les ouvriers. — La Société horticole et agricole « Flora » de Borgerhout-Anvers, lors de son exposition annuelle de septembre, avait ouvert des concours auxquels seuls les ouvriers pouvaient prendre part dans les conditions que nous avons déjà fait connaître ici même(/). Les résultats obtenus sont des plus satisfaisants. Il nous a été donné d'y voir des Fuchsias en arbre et des Pelargonium zonale à fleurs simples et à fleurs doubles d’une culture parfaite, comme on n’en rencontrera pas de plus beaux aux grandes expositions. L'exemple de Borgerhout mérite d'être suivi par- tout; on trouvera bien, il faut l'espérer, des philanthropes qui, comme M. FLORENT PAUWELS, le zélé président de « Flora, » voudront se dévouer à une œuvre aussi utile que celle de la propagation du goût des cultures par la classe ouvrière, D. 8. (1) Voir [ustration Horticole, 41e vol., p. 3. L'ILLUSTRATION HORTICOLE PL. LXVIIT a SE à 3 O d < c À @ m ! + on ® D ® >. ® ©. | PP 4. 4 de La 6 6 D Tes" Fo.) FAP Se # » Fe LES +, ETS k # #0 “ x P'ARERS | ‘45% Me à ss den? BERTONERILA Mie LUCIENNE LINDEN L. LIND. J. De Bosschere pinx. l. De Pannemaeker chrom. db = + In : ES LIL TI [TE] servent LIL a … Ah + RE ÉTEND SEEN A C9 ge TE PO Eee PR Ar LE 2% RE L ANNE Fe AIDE LEA $ er — 317 — LES FLEURS AUX FÊTES OFFERTES À L'EMPEREUR ET A L'IMPÉRATRICE DE RUSSIE A CHERBOURG, A PARIS ET A VERSAILLES Les fleurs ont joué un rôle prépondérant à ces fêtes mémorables. Les fleuristes parisiens sont passés maîtres dans l'art délicat de travailler la fleur; aussi peut-on affirmer avec certitude que les présents offerts à la gracieuse Tsarine ont été autant de chefs-d’œuvre de goût et de distinction. Les jour- naux de la capitale de la France n'ont pu, malgré des prodiges de célérité et de talent, consacrer des descriptions détaillées aux innombrables œuvres et décorations florales qui ont marqué le passage des augustes Souverains. Nous cueillons de ci de là, quelques entrefilets qui permettront aux aimables Lec- trices de L'Illustration Horticole de se faire une idée de la magnificence déployée en cette exceptionnelle circonstance. Le dernier numéro de la Revue horticole publie, sous la signature de M. H. DAUTHENY, un intéressant article sur « Les fleurs aux fêtes franco-russes des 6-8 octobre 1896 »; M. HUGARD l'a illustré de dessins qui donnent une excellente impression de la beauté des décorations florales. Lorsque l'Empereur et l'Impératrice posent le pied sur la terre française, quatre corbeilles sont offertes à Sa Majesté Feodora Alexandrovna : La première, représentant un char de Roses, d'Œillets et de Violettes russes, guidé par des colombes, est offerte par le Président de la République; la deuxième, toute en Violettes Le Tsar avec rubans mauves, par l'amiral GERVAIS ; la troisième, de Lilas blanes avec rubans de même couleur, par la ville de Paris; la quatrième, du Directeur de la Compagnie de l'Ouest, un traineau russe rempli de Roses La France, de Cattleya labiata autumnalis et d'Odontoglossum crispum. Parmi les décorations les mieux réussies, il faut citer celle du pavillion de réception au Ranelagh, qui était véritablement d'un goût exquis. Aux bords et entre les colonnades du portique semi-circulaire qui relie le pavillon au quai du chemin de fer, des parterres de Chrysanthèmes et d'Orchidées, des plantes vertes ont été disposées. La facade est gris argent, couverte d'un treillis de bois doré. Un écusson en forme de bouclier est supporté par deux génies en relief et dorés que com- plètent des ornements de style rocaille. Des guirlandes de verdure confectionnées en Phalaris arundinacea variegata piqué de fleurs de Reines-Marguerites imbriquées mauves et d'un Chrysan- — 918 — thème blanc, sont disposées autour de la baie d'entrée. Même décoration à la baie de sortie, L'intérieur est drapé tout entier de satin plissé, vieux rose et crème. Des guirlandes de Chrysanthèmes blancs courent le long des panneaux. Un tapis d’Aubusson recouvre le parquet. A gauche en entrant, le salon particulier de l'Impératrice est tapissé d'une étoffe de soie bleu ardoise, brochée de palmes d'un ton plus foncé, avec par- terres et guirlandes d'Orchidées, de Roses thés et de Chrysanthèmes. Quatre fauteuils de bois doré recouverts de tapisseries anciennes y sont disposés. La cour d'honneur de l'ambassade de Russie, devenue le palais impérial, est fort élégamment ornée de fleurs et de plantes fort heureusement disposées. Les trottoirs, les bordures disparaissent, transformées en parterres de Roses, de Lilas, de Cyclamens, de Violettes, de Géraniums et de Chrysanthèmes, les plantes vertes du fond donnant plus d'éclat à l'ornementation florale. Le long des murs, à deux mètres du sol, courent des guirlandes de verdure du plus gracieux effet. Le perron, qu'abrite une jolie marquise, est également garni de plantes et de fleurs et complète ce merveilleux décor. Sous la marquise, est une splen- dide arcade de grands Phænix accompagnés d'une jolie galerie de plantes exotiques. Au-dessus, se balancent de gracieuses guirlandes de Medeola aspa- ragoides qui ornent les becs de gaz. L'escalier d'honneur est orné de grands arbustes fleuris et de superbes Palmiers que les tapisseries rouges à crépines d'or font merveilleusement res- sortir. Dans le vestibule des tapisseries sont drapées, de grands vases occupent les coins et là encore des plantes vertes et des fleurs à profusion. Au diner de l'Élysée, il serait difficile de se faire une idée exacte de la muni- ficence avec laquelle l'intérieur du Palais de l'Élysée a été décoré. D'après des renseignements recueillis par la Revue horticole, une seule vendeuse de fleurs coupées aux Halles aurait fait une livraison de 5,000 francs de roses! La table d'honneur se dresse dans le fond de la grande salle des Fêtes. Elle est élevée sur une estrade à laquelle on accède par une seule marche. Elle est séparée du reste de la galerie par deux colonnettes entièrement tapissées de Roses France et de feuillages. Des corbeilles de fruits et de fleurs d'une beauté extraordinaire alternent avec les diverses pièces d’un magnifique surtout en argent massif et avec sepl groupes en biscuit de Sèvres représentant des sujets de chasse. Des guirlandes de Medeola asparagoides courent le long de la table et retombent gracieuse- ment sur le devant. Elles sont retenues par de coquets nœuds de rubans orange et blanc ton sur ton, "519 Le service de table est en Sèvres avec bordure bleue, guirlandes de fleurs et fond blanc à fleurettes dorées. Disposées derrière la table d'honneur, des glaces donnent à la salle une pro- fondeur inouïe et reflètent les arbustes et les plantes vertes de la serre située à l’autre extrémité. Vingt grands lustres éclairaient la salle. Lors de l'inauguration du pont Alexandre IIL, les fleurs ont eu leur moment d'attention générale : Sur la rive gauche de la Seine est accostée la barque pavoisée et recouverte d'un velum en velours jaune qui, tout à l'heure, doit transporter les jeunes filles vêtues de blanc et ayant au corsage un bouquet de Roses Noisette, fleurs préférées de l’impériale visiteuse, chargées de remettre à l'Impératrice le beau vase offert par l'industrie et le commerce parisiens. Vers deux heures le vase, d’une hauteur d'un mètre, tout en argent, orné de cabochons d'onyx et de pierres précieuses et d'un grand camée, représentant une figure allégorique de la France, est transporté sur la rive droite et posé sur un socle couvert de peluche verte au bas de l'escalier provisoire qui descend jusqu'à la berge. Dans le vase est une belle gerbe de fleurs aux couleurs pales : du centre, émerge un splendide Croton Alexandre III, entouré d'Odontoglossum crispum et grande et de Cattleya gigas et labiata autumnalis. Le tout était traversé par an nuage d'Asparagus plumosus et garni au pied d’Adiantum divers. Le menu du diner de gala donné au palais impérial en l'honneur du Pré- sident de la République, était une très jolie aquarelle représentant une vue des Champs-Élysées avec l'Arc de Triomphe en perspective, étant bordé d'un cadre d'or entouré d'Orchidées, de fleurs de serres, nouées avec des nœuds de satin rose, bleu et lilas. A la Comédie-Francçaise, lors de la représentation demi-gala, face à la scène, est installée la loge oflicielle. Elle se compose des deux loges ordinaires de face et s'avance jusqu'au bord du balcon. Elle est drapée de soie bouton d'or sur fond blanc et surmontée d’un dais que domine la couronne impériale de Russie, Des guirlandes de fleurs naturelles courent tout le long du balcon. Du reste les fleurs sont prodiguées partout, dans l'escalier d'honneur, dans le foyer et dans la galerie des bustes. : Lors du départ pour Versailles, une magnifique gerbe, faite de Roses et de fleurs rares, est déposée sur les coussins de la banquette de devant du landau, à la gauche du Président de la République. Ces fleurs ont été offertes à la Tsarine par la Municipalité de Paris. Au diner de Versailles, dans la galerie des Batailles du château, offert par le Président de la République et M Faure en l'honneur des Souver ains — 320 — russes, la table offre un splendide coup d'œil. Toutes les corbeilles de fruits sont garnies de rubans aux couleurs variées. De longues guirlandes de fleurs font le tour de la table: de ces guirlandes émergent des petits globes en cristal éclairés à l'électricité. Les chaises sont de style Louis XVI avec tapisseries de Beauvais. Faut-il, après la lecture de ces quelques notes, insister sur le rôle important que les plantes et les fleurs ont joué aux fètes franco-russes ? LES ERICA Les Erica, vulgairement appelés Bruyères, sont des plantes d'une rare élégance et d'une grande délicatesse. À l'exception de l'odeur, qu'elle semble leur avoir entièrement refusée, la nature s'est montrée pourtant bien prodigne à leur égard : feuillage persistant, tellement ténu qu'il ressemble à certaines plumes; fleurs extrêmement nombreuses, de toutes dimensions, de toutes formes, de tout coloris, sauf le bleu; formes d'arbres et en même temps taille naine, quoique élancée ou touffue : tels sont à la première vue les avantages dont les Bruyères sont douées. L'Erica codonodes LiNpL. que nous figurons ici, grâce à l'obligeance des éditeurs du Gardeners Chronicle, montre jusqu'à quel point ces fleurs mignonnettes peuvent couvrir la plante; ses gracieuses clochettes pendantes, disposées en grappes nombreuses, sont nuancées de blanc et rose. L'espèce, originaire de l'Europe méridionale, peut atteindre une hauteur de 2"50. Nulle part, mieux qu’en Angleterre, on n’a réussi la culture des Erica. C'est pourquoi nous ne croyons pouvoir mieux faire que de reproduire les ren- seignements que fournit sur la multiplication et la culture de ces plantes, M. G. NICHOLSON, curateur des Jardins royaux de Kew, dans son remarquable dictionnaire pratique d’horticulture et de jardinage, traduit par M. S. MOTTET: Cette reproduction se justifie d’autant mieux que, dans ces derniers temps, la vogue semble revenir aux plantes du Cap comme à celles de la Nouvelle- Hollande, un phénomène que salueront avec joie tous ceux qui affectionnent les admirables espèces végétales qui peuplent ces contrées et qui comptaient, jadis, de nombreux et enthousiastes collectionneurs. Multiplication. — Les Bruyères peuvent facilement se propager par le semis ; ce procédé n'est cependant guère employé que pour obtenir de nou- velles variétés; le bouturage est le mode de multiplication le plus fréquemment en usage. On fait les boutures avec des extrémités de rameaux inférieurs, bien aoûtés. Les sortes subherbacées, qui commencent à végéter dès les premiers ss * N EE À | Fig. 29. — Erica eodonodes LinpL. — 9322 — mois de l'année, fournissent naturellement des boutures aoûtées avant celles dont la végétation est plus tardive, et il faut en conséquence les propager chacune à leur moment opportun. Les boutures doivent avoir environ 3 centimètres de long et après avoir enlevé avec soin les feuilles inférieures, on les repique assez près, dans des pots ou dans des terrines que l’on garnit sur environ deux tiers de leur hauteur avec des tessons, on achève de les remplir avec de la terre de bruyère sili- cieuse, finement tamisée, et sur celle-ci on étend une mince couche de sable. Après les avoir arrosées avec soin et à la pomme fine, on les place sous des cloches hermétiques et dans une température d'environ 15 degrés. Les cloches doivent être fréquemment essuyées, et on enlève immédiatement les plus petites parcelles de moisissure ainsi que les boutures qui viendraient à fondre. Lorsque les jeunes plantes commencent à végéter, on leur donne gra- duellement de l'air en même temps qu'un peu plus de lumière. On peut ensuite ralentir leur végétation et les laisser intactes jusqu'au printemps prochain, . époque à laquelle on les empotera séparément, et on les remettra en végétation. Ce procédé s'applique à toutes les Bruyères de serre; les espèces ligneuses ne se bouturent qu'à une époque plus avancée et ce sont en général les plus difi- ciles à reprendre. (A suivre.) LES TRAVAUX DU MOIS DE NOVEMBRE Serre froide, — On rempoie pendant ce mois les Cinéraires, les Calcéo- laires, les Primevères, etc. Serre chaude, — I] faut changer les petites plantes de pots, quand le besoin s’en fait sentir. Les fortes plantes ne seront pas rempotées avant l'hiver, mais on fera bien de leur donner encore un arrosement à l’engrais liquide. C'est surtout à cette époque de l’année qu'il faut soigner le lavage des plantes, car la chaleur artificielle dégagée par les tuyaux de chauffage aug- mente l’aridité de l'atmosphère de la serre et la vermine ne tarde pas à faire son apparition. Le bassinage des plantes à feuillage ornemental ne se fera plus qu'une fois par jour, de préférence le matin. Les Orchidées étant pour la plupart en repos, on diminue les arrosements pour toutes les espèces en général. Les Odontoglossum seront arrosés assez fortement, puisqu'ils sont en pleine végétation: les Cattleya Warocqueana défleuris ne recevront presque plus d'eau, si ce n'est que de temps à autre TT TE jee a ne pour empêcher les bulbes de se rider; les Cattleya Mossiae, Gaskelliana, _gigas et aurea doivent recevoir suffisamment d'eau, leurs bulbes étant en pleine formation; les Cypripedium recevront moins d'eau, mais ne seront pas tenus à sec; les Phalaenopsis, la plupart en pleine floraison ou sur le point de fleurir, ne seront plus arrosés; on laissera de temps à autre dessécher le com- post du Vanda, L. HENNEGHIEN. LE MEETING DE « L'ORCHIDÉENNE » Le meeting d'octobre a fait ressortir d'éclatante facon la sérieuse valeur d'un genre de Laelia dont jusqu'à ce jour la fleur n'avait guère attiré l'atten- tion autrement que par son coloris; les dimensions étaient insuflisantes pour qu'elle pût compter au nombre des bonnes Orchidées pour la fleur coupée ou comme espèce décorative. Nous voulons désigner le Laelia praestans Rens. où L. éminente, originaire de l'intérieur du Brésil, dont les fleurs brillantes restent longteinps fraiches et luxueusement épanouies; leur texture est des plus épaisses, des plus fermes. MM. LUCIEN LINDEN el Cie exposent une cinquantaine d'exemplaires sains et vigoureux, au feuillage luisant, à grandes fleurs et à floraison abondante. Cette importation de valeur va donner à ces jolis Laelia une vogue certaine. Le nombre des variétés contenues dans le lot présenté est grand; outre les nuances plus ou moins claires ou foncées des divisions florales, il y a lieu tout spécialement de signaler la remarquable coloration du labelle, dont la suprême beauté veloutée est relevée par une bande médiane d'un blanc crème ou pur, s'étalant, chez quelques-uns, en une ample tache aux contours capricieusement dessinés. Ajoutons que le coup d'œil offert par les deux tables chargées de ces ravis- santes Orchidées, était rehaussée par une pittoresque bordure de Sonerila, d'Adiantum Claesianum et lineatum. Deux Vanda Sanderiana ont des fleurs immenses d'un superbe coloris; l'un a les trois divisions supérieures d'un rose lilacé délicat, les deux infé- rieures, très foncé, de même que le labelle; Fautre a des divisions plus pâles, le reste de l'énorme fleur encore plus foncé. Ils sont. présentés, le premier, par L'HORTICULTURE INTERNATIONALE, le second, par M. le D' CAPART; un Catasetum revolutum var. roseo-punctatum et un Catasetum revolutum var. aureo-maculatum, sont deux splendides variétés à ajouter à la liste déjà longue des belles espèces et variétés de ce curieux genre d'Orchidées; ils sont à M. LINDEN, ainsi qu'un beau groupe de Cattleya labiata. Des spécimens à signaler sont le Miltonia Blunti Lubbersiana, avec de — 324 — grandes fleurs richement colorées, le Zygopetalum Wendlandi, avec son grand labelle lilas foncé très largement bordé de blanc, le Cypripe- dium X Massaïanum (Cyp. superciliare X ©. Rothschildianum) avec de belles fleurs pourva d'un labelle énorme, le Coelogyne pandurata avec une belle grappe de fleurs distinguées et qui a fait grande impression sur les ama- teurs; ces Orchidées sont présentées par M. ALF. VAN IMSCHOOT. Le domaine royal de Laeken a un magnifique Cattleya aurea; MM. LUCIEN LiNDEN et Cie nous montrent un Oncidium Lanceanum d'un coloris foncé très distingué, un Odontoglossum Hunnewellianum superbum ravissant ; M. Canuzac un Laeliocattleya illuminata (C. labiata autumnalis X L. pur- purata) avec les divisions du Cattleya et le labelle du Laelia, un bel hybride d’allure distinguée. MM. DALLEMAGNE et Cie envoient leur brillant Odonto- glossum Triomphe de Rambouillet qui est un des plus beaux connus :; M. CoppenNs a un beau Cattleya Eldorado blanc. H. DE BOSSCHERE. LE MATCH FRANCO-BELGE Après avoir provoqué M. LINDEN à prendre part à un match pour les douze plus beaux Cattleya labiata autumnalis, le « vrai Gantois » qui en avait pris l'initiative, n'a pu mettre en ligne aucun de ses confrères: ceux-ci ne cher- chaient probablement pas à se faire battre dans une rencontre qui eut infailli- blement attiré l'attention du monde horticole, M. DALLEMAGNE, l'orchidophile français si avantageusement connu, a, en présence de cette reculade, proposé à M. LUCIEN LINDEN, d'entreprendre le match avec lui et de le faire en deux manches, dont l'une aurait lieu à Bruxelles, l'autre, à Rambouillet. L'en- gagement à été pris sans hésitation. La première manche a eu lieu à L'HORTIGULTURE INTERNATIONALE, le dimanche 25 octobre. Le jury composé de MM. DE LOMBAERDE, chevalier DE WARGNY, DU TRIEU DE TERDONCK, LUBBERS, MITEAU, VAN WAMBEKE; VASSEUR et DE BOSSCHERE, a procédé au vote secret qui a donné Æuil VOix, l'unanimité done, au groupe de M. LINDEN; celui-ci a été proclamé vainqueur aux applaudissements nourris des membres du jury. Tout en reconnaissant volontiers que le groupe de M. DALLEMAGNE se COM- posait de bonnes variétés, il nous faut déclarer en toute franchise que les douze Cattleya de M. LINDEN sont autant de variétés d'élite; il ne pouvait y avoir le moindre doute sur l'issue de ce match en présence de l'écrasante supé- riorité de l'envoi de notre compatriote. Pas une voix ne saurait, en conscience, contredire ce que nous avançons ici. CH. DE BOSSCHERE. 6"° Série. > TOME 3re, 21° Livraison. 15 Novembre 1896 LILLUSTRATION HORTICOL Journal international populaire de Horticulture DANS TOUFES SES BRANCHES publié sous le patronage de J. LINDEN DrRECTEUR : LUCIEN LINDEN RÉDACTEURS PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS CH. DE BOSSCHERE Numéro paraissant le 15 du mois Numéro paraissant le 30 du mois (LES PLANTES À L'AIR LIBRE) (LES PLANTES EN SERRES) Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls l? “esponsabilité. SOMMAIRE Pages . Chronique horticole , fa? ET PLANCHE COLORIÉE Plantes nouvelles ou dattes : . 932 | PL 69. ke hybride Me Ch. De Bosschere, 331 Multiplication des fougères à bulbilles . 336 | Fig, 30. Godetia gloriosa . 232 Petites notes de culture . 338 31. Cheiranthus annuus fl. pl. vx 333 » 32. Heuchera sanguinea var. dis us. SUR Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s’abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles PRIX DE L'ABONNEMENT : A25 FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE SITAIRE RANCE nur: ages et Ci°, horticulteurs à Rambouillet (Seine € et Oise). Gand, impr. Eug. Vander Haeghen. LES ANNONCES HORTICOLES | ET INDUSTRIELLES | (Graines, bulbes, arbustes, outils, matériel, constraction de serres, chauffages, engrais insecticides, ameublements, ebc. TROUVENT DANS LA COMBINAISON DE L'ILLUSTRATION HORTICOLE ET. DU JOURNAL DES ORCHIDÉES #= LA MEILLEURE ET LA PLUS LARGE PUBLICITÉ “si Ces journaux sont vus et lus par fous ceux qui s'intéressent de près où de loin à l'horticulture Les annonces paraissant à la fois dans L'ILLUSTRATION HORTICOLE et LE JOURNAL DES ORCHIDÉES, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux pro- ducteurs ét aux industriels horticoles pour faire connaitre leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d’horticulture : LEUR CIRCULATION EST UNIVERSELLE. | HS ON EST PRIÉ DE FAIRE PARVENIR LES INSERTIONS A LA RÉGIE DES ANNONCES DE < L'Illustration Horticole > et du « Journal des Orchidées 100, rue Belliard, à BRUXELLES, avant le 8 et le 23 du mois Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas : abonnées à l’un de ces journaux. Tout Abonné de Illustration Horticole qui souscrira au Journa! des Orchidées recevra les deux journaux pour le prix de © francs par an. — S'adresser au Bureau de ces journaux. | RE Ru CHRONIQUE HORTICOLE 15 Novembre 1896. Les colons d'Oranienburg. — A Oranienburg, près de Berlin, il s’est établi, en 1892, une colonie de végétariens qui, aujourd'hui, se trouve dans une situation des plus florissantes. Elle compte à présent quarante-sept habita- tions occupées par trente-sept familles et une dizaine de célibataires. La colonie est entourée d'une plantation de noisetiers. En dehors des légumes que les colons cultivent pour leur usage et pour la vente, ils ont planté, nous dit le Journal of Horticulture, 35,000 arbres fruitiers et 15,000 arbustes à baies. Le thé en Dalmatie. — Notre confrère viennois, Wiener Ilustrirte Gar- tenzeitung, annonce que le ministre de l’agriculture, en Autriche, fait faire actuellement des essais de culture du thé. Certaines régions côtières de l'Au- triche et des parties de la Dalmatie sont considérées comme convenant fort bien à cette culture. On a fait venir à cet effet des plants de thé de Batoum. Ces plants ont été distribués sur des points divers. Des expériences ont été faites non loin du lac Garda par des particuliers; on n'en connaît pas encore _le résultat. * x x Les arbres à Paris. — M. A. CHARGUEREAU vient de faire paraître chez RoTscmiLp, à Paris, un traité des plantations d'alignement et d'orne- ment dans les villes et sur les routes départementales. Cet ouvrage est plein de détails sur les procédés de plantation et les espèces d'arbres à choisir pour l'intérieur des villes, ainsi que la plantation à la campagne. Cette dernière partie comprend également les routes fruitières. Dans les rues de Paris, les , arbres sont au nombre de 122,877, comprenant 26,000 platanes, 17,000 mar- ronniers d'Inde, 15,000 ormes, 9,000 ailantes, 6,000 sycomores, 4,000 érables, 4,000 robiniers, 2,000 tilleuls et 1,000 Paulownia. * s #- Succédané du thé. — Un des derniers numéros du Meehan’s Monthly fait Connaitre que les feuilles de Solidago odora sont employées dans plusieurs parties de la Pennsylvanie pour remplacer le thé. L'usage en est particuliè- — 90 — rement fréquent dans les familles allemandes de l’intérieur. Ce thé constitue un article de commerce; les feuilles sont récoltées pendant l'été et elles sont colportées de maison à maison pendant l'hiver. Il s’agit sans doute du Solidago fragrans WILLD., espèce très répandue dans divers états de l'Amérique septentrionale. * x * Aralia spinosa. — Ce bel arbre a été très admiré au Central Park, à New-York, au mois d'août dernier. Ses immenses panaches de fleurs blan- châtres, avec leur parfum de lilas, captivaient l'attention des promeneurs. Ses larges feuilles, gracieusement découpées, et ses énormes bouquets de fruits noirs font de cet arbre un ornement dans toutes les saisons. * + École d’horticulture de Wageningen. — L'École d'horticulture de l'État, nouvellement instituée à Wageningen, auprès de l'École d'agriculture dont elle est une section, a été inaugurée le 3 octobre 4896 en présence de Son Excellence le Ministre des Colonies et d'un grand nombre d'invités. À cette occasion, un arrêté royal daté de la veille avait nommé Chevalier du Lion néerlandais M. H. DE BEAUFORT, président de la Société néerlandaise d'horticulture et de botanique, et Chevalier de l'Ordre d'Orange Nassau, M. H. C. ZwarrT, secrétaire général de la mème Société. Nous souhaitons succès et prospérité à la nouvelle école. Histoire du Haricot. — Le journal de la Société nationale d'horticulture de France a donné sur ce sujet un travail de M. GEORGES GIBAULT qui dé- montre que le haricot (Phaseolus) était cultivé en Asie Mineure dans des temps préhistoriques. Il est certain qu'il existait, en Europe, au moyen-àge; donc l'hypothèse qui place l'origine de ce légume en Amérique doit être aban- donnée. En second lieu, le haricot ne fut connu en culture maraichère que vers le milieu du XVIIe siècle. Avant cette époque, il était considéré comme ayant peu de valeur, En 1651 on lui donnait déjà le nom de haricot el il est plus que probable que ce nom vient de l'usage qui existait de préparer le « haricot » avec l’adjonction des grains du Phaseolus vulgaris. Un chêne rouge. — Un des exemplaires les plus grands de ce chène d'Amérique, d'après Meehan’s Monthly, se trouve dans une forèt du comté de Peniscot, État de Missouri. Le tronc, bien droit, de cet arbre mesure près du sol une circonférence de neuf mètres, et à un mètre et demi au-dessus du sol il a encore plus de six mètres. On compte que le tronc a vingt mètres de hauteur avant la première branche. Pr Danger de l'emploi du trèfle incarnat. — Dans nos régions ce trèfle est considéré comme une bonne plante fourragère et, à notre connaissance, il n'a guère été question du danger que l'emploi de cette plante présenterait. Or, dans une notice préparée par M. le professeur CoviLLe et publiée par le Ministère de l'Agriculture aux États-Unis on insiste sur le danger de ce four- rage donné aux chevaux. Les calices à maturité aussi bien qué les pédoncules sont couverts de poils rigides et barbus; ces poils peuvent s'accumuler dans l'estomac et dans les intestins de manière à former des masses sphériques qui durcissent et s’accroissent par l'accession d'autres poils. Ces boules prennent parfois un diamètre de 0"10. Le trèfle incarnat ne devrait donc jamais être donné en paille. és Fait de dichroïsme. — La rose Augustine Guinoisseau s'est produite en lusus sur un rosier La France; on dit mème que la rose Augustine Gui- noisseau est une La France blanche. Un correspondant de Garden and Forest, en passant dernièrement dans une importante culture de rosiers, remarqua dans une rangée de rosiers Augustine Guinoisseau une branche portant à la fois une fleur parfaite de ce dernier type et en même temps une fleur égale- ment bien développée de La France. Ce fait peut être attribué à la force naturelle dite atavisme. Plus d’une fois nous avons constaté un phénomène analogue sur des Azalées de l'Inde et bien des variétés erronément attribuées à des semis ont trahi elles-mèmes de la sorte leur véritable origine simple- ment due au hasard. te “* Le Bois de marronnier. — Dans le récit d'une visite faite par M. W. R. RAILLEM aux pépinières de M. GEO BUNYARD, nous trouvons une mention assez curieuse (Journal of Horticulture, 1896, p. 358). Après avoir fait ressortir les grandes connaissances de M. BUNYARD, comme pomologue, M. RAILLEM ajoute : « Alors il alla avec moi à mon église et il sembla étonné de ce que je ne connaissais pas la raison pour laquelle il n'y avait pas de toiles d'araignées au plafond; c'était, me dit-il, parce que celui-ci était fait de bois de marron- nier. Je fus quelque peu honteux de mon ignorance ; cependant j'ai depuis mis ma honte de côté en voyant que tous les visiteurs à qui j'ai dit la chose, sauf un seul, ont partagé mon ignorance sous ce rapport. » École d'horticulture pour jeunes filles. — La première école d'horticul- ture pour jeunes filles fut créée à Friedenau, près de Berlin, en automne 1894. Cet institut dirigé par Me D' ELVIRE CASTNER comptait alors sept élèves. L'une des premières diplômées deviendra professeur dans une école analogue qui vient d'être créée à Riga. Une troisième institution a été établie en Saxe, = 9328 — près de Plauen, dans le domaine de Mme la baronne de BARTH. Les cours durent deux ou trois ans et comprennent, outre les diverses branches de l'horticulture pratique, un enseignement scientifique des principes sur lesquels se base l'horticulture et la connaissance des méthodes utiles au commerce. On veut, par là, ouvrir l'accès de l'horticulture pratique aux femmes des classes moyennés ayant reçu une certaine éducation, on veut surtout préparer les futures ménagères, femmes de docteurs et de pasteurs, à pouvoir diriger et soigner un jardin. Les premiers examens de sortie ont eu lieu le 13 sep- tembre avec un réel succès. : Le téléphone et les orages. — Une enquête officielle a été faite en Allemagne pour déterminer si la présence des fils téléphoniques réunis en quantités au dessus d'une ville a une influence marquée sur l'électricité atmos- phérique et si elle augmente ou diminue le danger de la foudre. D'après Das Wetter, Yenquête qui a été faite dans trois cent quarante villes munies d'un réseau téléphonique et dans cinq cent soixante non pourvues de téléphone, la présence des fils métalliques affaiblit la violence des orages et diminue le danger de la foudre. : L'Acacia du Jardin des plantes. — Cet arbre est sans conteste le plus vieux de Paris. Il est sur le point de compter trois siècles d'existence; mais, avec l'âge, la vétusté est venue et le tronc a dû être réparé avec du ciment et il a fallu, au moyen de cercles de fer, prévenir sa ruine complète. Cependant le vétéran décrépit, comme l'appelle Sempervirens, vit toujours et chaque année il se charge de nombreuses inflorescences d'un blanc rosé qui rem- plissent l'air de leur suave parfum. Notre confrère aurait pu ajouter que les bouquets de fleurs d'acacia servent à préparer de très bons beignets. Floralia. — Les plantes données gratuitement aux enfants des écoles et aux familles ouvrières d'Amsterdam sont arrivées de rechef, au commencement de septembre, dans la salle des concerts de la « Maison Stroucken » pour être jugées par un jury. Ces plantes, qui avaient garni pendant tout l'été les pauvres demeures et les locaux des écoles, formaient maintenant un gracieux jardin composé de nombreux parterres entourés d'une bordure de gazon. Notre confrère Sempervirens donne une liste des prix décernés. D'après la longueur de celle-ci, les apports ont dû être beaux et nombreux et l'institution des floralies marche donc de progrès en progrès. Légumes en Allemagne. — Dans le courant de 1895, il a été importé en Allemagne 82,513,700 kilogrammes de légumes, provenant, pour la plus — 329 — grande partie, de Néerlande, d'Autriche, d'Italie, d'Égypte et de Danemark. La Belgique n’a fourni que 1,021,200 kilogrammes. D'autre part, l'Allemagne a exporté, d'après Sempervirens, un total de 36,682,600 kilogrammes. Les principaux pays d'exportation ont été l’Autriche et l'Angleterre. Cette statis- tique ne comprend pas les légumes secs. * LE] Concombres et tomates en Angleterre. — M. G. MUNRO, un des principaux commissionnaires du marché de fruits de Covent Garden, a évalué le nombre des concombres fournis chaque jour au marché de Londres, depuis mars jusque juillet, à 50,000. Les quantités de tomates amenées sur le même marché, depuis mars jusqu'en novembre, sont évaluées à plus de deux millions de kilogrammes. Cette masse de fruits ne représenterait pas même un dixième de ce qui est consommé en Angleterre. * Un orme historique. — Voici encore un monument végétal. C'est un orme qui se trouve à Cambridge, près de Boston ; il est remarquable par son âge et le souvenir qui s’y attache. En effet, une pierre posée au pied de l'arbre porte gravés les mots suivants : Under this tree Washington first took command of the armies of America July 3"4 1776, c'est-à-dire : sous cet arbre WASHINGTON prit le commandement des armées d'Amérique, le 3 juillet 1776. L'arbre a un diamètre de près de deux mètres, et son âge est évalué à deux siècles. D'après la Gartenflora, qui reproduit une photographie de l'arbre, M. TEMPLE, de Boston, en a pris des greffons. Un de ceux-ci se trouve planté sur Mount Vernon, non loin de la capitale. Un autre a été envoyé par M. TEMPLE à M. SPAETH, pépinièriste près de Berlin. Cet exemplaire est en bonne végétation. : Nouvelle ornementation des jardins. — Sous ce titre, nous trouvons dans le Gurdeners’ Chronicle une note sur un mode de plantation qui romprait en réalité la monotonie que nous constatons actuellement un peu partout dans la composition des jardins. Ce sont toujours, sinon les mêmes parterres, tout au moins des parterres analogues, ce sont surtout les mêmes essences que nous rencontrons; c’est le même agencement : nulle part de la variété. L’au- teur de la notice recommande de faire usage d'arbres et d'arbustes à fleurs, d'arbres et d'arbustes à baies. Nous ne voyons pas pourquoi on n’ajouterait pas aux arbres et arbustes à fleurs des spécimens à beau feuillage et au besoin un rockwork pour les espèces alpines. Nous ne prétendons pas donner Comme un exemple ce qui a été fait, sous ce rapport, à l'École d'horticulture mm 890, — de l'État, à Gand, mais nous engageons néanmoins les amateurs à venir voir au printemps de quelle façon les plantes sont disposées. * x * Utilité du nie. __ On a tant médit du lapin, ça été si souvent le lapin qui avait commencé, que nous sommes charmé de pouvoir aussi lui attribuer quelque bien. On sait combien le Ranunculus acris, la renoncule jaunet, est nuisible dans les prairies et combien il est diflicile de détruire cette mauvaise herbe. Or elle avait pris possession, dit le Rural World, d'un pâturage situé enr les bords de la rivière Liffey et appartenant à un fermier dont le fils pos- sédait une petite colonie de lapins. Ceux-ci purent, tout l'hiver dernier, y brouter librement ; l'été suivant on constata que les renoneules avaient COm- plètement disparu et que les lapins avaient si bien creusé la partie centrale des racines que les plantes étaient détruites. * * x Budget de l'agriculture aux États-Unis. — Le budget de ce Ministère pour l'année présente s'élève à la somme de 16,277,660 francs. Les parts les plus considérables de ce budget sont attribuées au bureau de l'hygiène, aux stations agricoles, à la distribution de graines, bulbes, arbres, arbustes, boutures et plants recommandables dans les diverses parties de l'Union; puis viennent les divisions de la statistique agricole comprenant l'extension du commerce d'exportation, celle de l'entomologie et de la chimie, celle des forêts et de la biologie, de la physiologie et de la pathologie comprenant l'étude des maladies des végétaux et des remèdes. Il est alloué à la pomologie une somme de 62,500 francs. Herbier du Jardin botanique de S'-Louis. — En dehors des remal” quables collections d'espèces végétales que ce jardin renferme à l'état vivant, il possède un très riche herbier comprenant environ 250,000 exemplaires représentant plus particulièrement les végétaux d'Europe et ceux des Etats- Unis avec bien des spécimens recueillis dans les régions les moins accessibles. Le Jardin botanique de St-Louis présente donc des éléments très nombreux à ceux qui veulent se livrer à des études spéciales. La bibliothèque se compose déjà de 8,000 volumes et de 10,000 brochures avec un bon catalogue. Les dégâts causés par le dernier ouragan ont été réparés autant que possible. Néanmoins un immense tas de bois indique les ravages faits au jardin parmi les arbres abattus par milliers. ÉM. RODIGAS. NE LE lies sur SEE 10 copyright reserved L'ILLUSTRATION HORTICOLE PL. LXIX BEGONIA HYBRIDA Me CH. DE BOSSCHERE a — PL. LATX BEGONIA HYBRIDA M°° CH, DE BOSNCHERE La fleur de Begonia tubéreux figurée dans le présent fascicule de Z/Hustra- tion Horticole n'est pas moins remarquable que celle que le lecteur aura vue dans le numéro du 15 octobre. C'est également un produit de M. F. CROUSSE, horticulteur à Nancy, qui s’est fait une spécialité des semis de Begonias. Il est superflu de la décrire. C'est une fleur en pompon, fort pleine, aux pétales réfléchis, bordés d’une nuance carnée autour d'un fond jaune vitellin. La fleur rappelle, à première vue, certains types des anciens dablias, avec un peu moins de régularité dans l’imbrication. Ce n’est pas le hasard qui guide M. CROUSSE dans ses semis. Il suit une méthode de sélection des plantes qui mérite d'être renseignée et dont plus d'un semeur saura tirer parti. Sur la très grande quantité de semis qu'il fait annuellement et dont il connaît toujours les ascendants, il choisit, parmi les fleurs simples, les plus remarquables par le port, la grandeur des fleurs et la perfection des formes. Ces fleurs simples sont fécondées par le pollen recueilli sur les fleurs doubles des meilleures nouveautés : de cette façon, les résultats sont toujours perfectionnés. Voici ce que nous écrit M. F. CROUSSE : « Je ne féconde jamais les begonias doubles entr'eux. J'obtiendrais ainsi une plus grande quantité de fleurs doubles, mais j'aurais moins de nouveaux coloris et moins de belles et grandes fleurs. Je donne aussi la préférence aux plantes ayant un beau feuillage et un port rigide. Voilà pourquoi, après vingt années d’une culture suivie, intensive, et une sélection sévère, je suis arrivé à créer une race de begonias doubles, facilement reconnaissable et supérieure en beauté, au point de vue de la grandeur, du coloris et des formes, aux variétés répandues dans le commerce par les différents semeurs s’occupant de cette belle plante. Quant aux coloris, je puis dire qu'ils varient maintenant à l'infini, » La variété figurée ci-contre est superbe. Les fleurs sont bien portées et encadrées par un feuillage la et brillant. Lo RE nt EM. RK. — 932 — PLANTES NOUVELLES OÙ RECOMMANDABLES Viburnum cassinoides. — Plusieurs Viburnum, d'origine américaine, tels que W. pubescens, V. acerifolium, V. dentatum, V. molle, V. Lentago et VW. prumifolium, sont recommandables pour nos jardins, les uns par l'abondance de leurs fleurs, les autres par leur beau feuillage automnal, les autres par leurs jolis fruits. Mais la meilleure espèce d'ornement est le Viburnum cassinoides, qui habite naturellement les terres marécageuses depuis Terre Neuve jusqu'au sud du Nouveau Jersey. Dans ces parages, cet arbuste atteint parfois quatre mètres de hauteur; mais dans les jardins, il forme une touffe symétrique et compacte de deux mètres de largeur et de hauteur. Les feuilles sont épaisses, coriaces et d'un vert foncé; les fleurs, d’un coloris jaune paille ou presque blanches, sont disposées en cimes compactes, pédonculées, à cinq divisions. A ces fleurs succèdent en abondance des fruits d'abord vert pâle, puis rose vif et finalement d'un bleu noirâtre ; les baies montrent souvent ces trois couleurs réunies. Le Viburnum cassinoides a été planté en grande quantité pour orner les bords des chemins dans l'Arnold Arboretum. Ces plantes de semis, nous apprend Garden and Forest, témoignent une forte tendance à varier dans la grandeur et la forme des feuilles, la disposition des fleurs et le coloris de celles-ci. Godetia gloriosa. — Le genre Godetia, famille des Onagrariées, comprend une série d'espèces annuelles apparte- nant presque toutes à la Californie ou à quelques États situés dans des parties plus septentrionales de l'Amérique. La forme dont nous donnons ci-contre la figure est probablement une variété du Godetia rubicunda, synonyme de Oenothera purpurea. MM. HAAGE et SCHMIDT, d'Erfurt, introduisent cette nouveauté comme une variété très dis- tincte du Godetia Lady Albemartle compacta dont elle a le port toufft et nain, mais dont elle diffère par les grandes fleurs d'un rouge foncé écla- tant. C'est sans contredit le plus foncé des Godetia. Cette nouveauté est recom- mandée pour former des parterres destinés à être vus de loin. * TC r” OU , SET Fig. 30. — Godetia gloriosa. * * — 9333 — Fraise Mc Kinley. — Cette fraise nouvelle est mise au commerce par MM. ELLWANGER et BARRY, de Rochester, États de New-York. Le fruit est grand, rouge cramoisi, de très bonne qualité. La plante est vigoureuse, robuste et produit abondamment. La variété est recommandée pour la grande et la petite culture. *… Castanea dentata. — Cet arbre, originaire de l'Amérique septentrionale, ne se recommande pas seulement par la beauté de son feuillage découpé, mais aussi par ses inflorescences qui se produisent en bouquets de couleur crème ressortant admirablement dès le commencement de juillet parmi les sombres feuillages. C'est en même temps un arbre de première grandeur. Notre confrère américain, Garden and Forest, estime que par une sélection suivie on arriverait également à lui faire produire des châtaignes volumi- neuses et de très bonne qualité. “ Cheiranthus annuus flore pleno. — Les giroflées quarantaines ont atteint, dans ces dernières années, des perfectionnements successifs aussi bien dans la forme et la grandeur des fleurs, dans leur duplicature, dans la disposition des bouquets que dans la coloration, allant du rose au rouge, du blanc au cramoisi, du violet au jaune soufre, du carmin au mordoré et à toutes les nuances intermédiaires. Nous n’apprendrons rien de neuf aux lecteurs de L'IUlustration en leur disant qu'il en existe une série de races dans lesquelles on compte une quantité de variétés se distinguant par des caractères horticoles assez bien déterminés. On a ainsi les qua- rantaines d'Erfurt, les naines à bou- quets, les quarantaines anglaises à grandes fleurs, les quarantaines à rameaux, les quarantaines d'automne, les quarantaines lilliputiennes et les quarantaines pyramidales. MM. HAAGE et Scamipr, d'Erfurt, recommandent parmi leurs récentes nouveautés la giroflée quarantaine pyramidale d'été Feurigrosa, d'un coloris rose feu qui ne s'était pas encore produit jusqu'ici dans cette catégorie. La longueur des bouquets est particulièrement remarquable, il en est de même de la forme élégante des fleurs. Les diverses variétés de cette race sont toutes recomman- - CIS SA tee dr AY) ANSE ASE à te en) pt) NA Fig. 31. — Cheiranthus annuus fl. pl. — 334 — dables pour la culture en pots et la fleur coupée. Le semis donne environ . 80 °/, de fleurs pleines. : Coreopsis japonica. — Sous ce nom, des amateurs ont recu, tant en Amérique qu’en Europe, une plante annoncée comme nouvelle par des maisons de graines des plus honorables et ont éprouvé une désagréable déception. La plante n’était autre qu'une vieille espèce connue sous le nom de Helenium tenui- folium, plante sauvage répandue depuis l'Arkansas jusqu'au Mississipi et depuis la Floride jusqu'au Texas. ; Heuchera sanguinea alba. — Le type, Heuchera sanguinea, se dis- tingue par ses fleurs d’un beau rouge. La variété recommandée par MM. HAAGE et SCHMIDT, d'Erfurt, est signalée comme une nouveauté de premier ordre dont les fleurs sont du blanc le plus pur. C'est une plante vivace, rustique, dont la figure ci-contre indique assez bien le port, les élégantes inflorescences et le feuillage palmé. Les fleurs se conservent assez longtemps et leur jolie forme les rend propres à la confection des bou- quets. La plante fleurit de juin à sep- Fig. 32. — Heuchera sanguinea var. alba. tembre. Aster diplostephioides. — C'est une fort belle espèce que l'on rencontre trop rarement dans les jardins. Elle est considérée par les uns comme vivace et, à cause de son origine hymalayenne, elle devrait résister aux hivers de nos contrées. Malheureusement la plante n’est que bisannuelle et cela explique Sa rareté dans les cultures: certaines plantes fleurissent dans un jardin et ne fleurissent pas dans l'autre. La plante acquiert plus d'un demi mètre de hauteur et porte de grandes et belles fleurs ayant souvent 0"10 de diamètre. Les fleurons sont d'un bleu pourpré brillant, ayant une zone bronzée et un disque pourpre noirâtre. Le Journal of Horticulture de septembre dernier en donne une jolie figure. « Sagina subulata. — M. S. Morrer attire l'attention des lecteurs de la Revue Horticole sur quelques espèces du genre Sagina et plus particulièrement sur le Sagina subulata connu encore sous le nom de Spergula pilifera. c'ést ARE NA ET SM Ces Et — 335 — une petite plante vivace, trainante, touffue et gazonnante, haute à peine de Om04 à 0"05, dont les tiges, grèles et ramifiées, portent des feuilles opposées, linéaires, acuminées. À l'aisselle des feuilles terminales, naissent des pédoncules filiformes portant une toute petite fleur à cinq minuscules pétales blancs et produisant, malgré sa petitesse, un effet charmant sur le tapis vert mousse du feuillage. La floraison dure de mai en juillet. La plante convient à la formation de bordures dans les parties bien soignées du jardin d'agrément. On peut aussi en faire usage pour la composition de mosaïques. Rose thé D' Grill. — Peu de variétés fleurissent aussi longuement. C'est une des premières à s'épanouir et c’est aussi une des dernières. Un correspon- dant du Gardeners Chronicle en a cueilli un des premiers jours d'octobre un rameau de 045 de long portant une bonne fleur et onze autres fleurs mieux formées que celles produites d'ordinaire par des rameaux aussi longs. Autour de chacune des fleurs il y avait encore de cinq à huit boutons. On comprend quelle ressource une telle variété présente; de plus, le parfum en est fort agréable ; le coloris central jaune cuivré se fond si harmonieusement avec le rose clair des bords que réellement la Rose thé D' Grill mérite une place parmi les meilleures variétés. Polygonum Baldschunaicum. — Élégante liane vivace et rustique, qui fut introduite du Turkestan par le D' REGEL en 1884 au Jardin botanique de Saint-Pétersbourg. Cette espèce n'est pas autant connue qu'elle le mérite ; qu'on se figure une masse de tiges fixes et longues, couvertes de feuilles cordées et se terminant par d'élégants panicules branchus, de fleurs blanches teintées de rose. Toute cette masse recouvre des rames à pois assez élevées. Le Gardeners Chronicle du 26 septembre dernier signale la beauté de ce Polygonum. ; Phygelius capensis. — Cette jolie Scrophularinée qui se multiplie aisé- ment de boutures sous châssis est loin d'être une nouveauté; elle mérite, comme beaucoup d’autres vivaces, d'être tirée de l'oubli. Ses panicules de fleurs, d'un coloris écarlate sur les marges des lobes jaunes du limbe, sont fort jolies et attirent l'attention. D'après le Kew Hand List, la plante serait ori- ginaire du sud de l'Europe; n'est-ce pas le sud de l'Afrique qu'on a voulu indiquer? Quoi qu'il en soit, nous n'osons pas affirmer que l'espèce soit rustique, nous l'avons parfaitement conservée plusieurs années en l'hivernant en pot sous simple châssis. EM. R. — 336 — MULTIPLICATION DES FOUGÈRES A BULBILLES Le nombre des fougères qui se reproduisent par génération de bulbilles est plus considérable qu'on ne le pense et, dans la plupart des cas, ces productions se présentent, non pas aux aisselles des feuilles, mais bien à l'instar de véritables parasites, à la surface unie des divisions des feuilles. Le Gardeners’ Chronicle a publié récemment sur cet objet un travail de M. CH. T. DRUERY qui offre un réel intérêt et qui fait connaître toute une série de fougères se multipliant de cette façon. En réalité l’une d'elles, l'Asplenium bulbiferum, doit à ce procédé de multiplication une grande partie de sa popularité. Ne suffit-il pas de posséder une bonne plante adulte pour y récolter tous les ans une nombreuse colonie à repiquer dans le sol et en avoir autant d'exemplaires que l'on désire. Le plus souvent, les plantules demeurent normalement sur la fronde qui leur donne le jour, jusqu'au moment où leur poids oblige celles-ci à se courber jusqu’à terre et leur permet de s’enraciner. Le Woodwardia occidentalis produit des jeunes en foule; seulement ceux-ci sont pourvus de deux ou trois frondes ovales qui se disposent en parachute; le moindre choc les détache et il est curieux de les voir descendre dans la position voulue sur le sol où ils s'enracinent d'eux-mêmes. Une espèce voisine, le Woodwardia radicans, avec ses grandes frondes de plus de deux mètres de long, produit un ou deux bourgeons sur la nervure médiane près du sommet des frondes; ces bourgeons, qui sont solidement attachés, deviennent de grandes plantes avec des frondes d’une trentaine de centimètres de long et une touffe de racines aériennes dont le poids augmente encore la tendance de la fronde-mère à s’incliner jusqu'à ce que les nouvelles productions arrivent sur le sol. Le Camptosorus rhyzophylla se multiplie d'une façon analogue. La nervure médiane de la fronde se prolonge en un bourgeon terminal qui, par son propre poids, finit par arriver au sol et par s'affranchir. D'autres espèces se développent par une double voie, par bulbilles et par rhizomes. Tel est le cas pour les Struthiopteris germanica et pour plusieurs Nephrolepis. Un jour même un Nephrolepis exaltata, tenu dans une caisse à la Ward, développa avec une telle rapidité son rhizome comme pour se soustraire à la chaleur, que, à la vue de ce phénomène, M. DRUERY donna à la plante le sobriquet de Firescapia neverendigia pour bien faire comprendre la puissance stolonifère de cette plante. On trouve aussi des bulbilles ou bourgeons sur les frondes du Polystichum angulare, et plus spécialement dans les aisselles des subdivisions des ner- Gt vures primaires et secondaires. Il suffit de crocheter ces frondes contre le sol pour voir les plantes se développer en quantité. Le Scolopendrium cristatum porte de petites plantes sur ses frondes ou ses tiges. D'ailleurs les Lastrea montana , Athyrium filix ‘foemina, Asplenium ruta muraria, le rare Asplenium refractum, le Trichomanes yadicans, Y Adiantum Capillus Veneris et l Osmunda regalis offrent de nom- breux exemples de ce mode de prolification. Les jeunes plantes d'Osmunda regalis jouissent d'une grande faveur pour l'ornementation des milieux et des bouts de table. Nous connaissons un établissement horticole où l'on fait une spécialité de la multiplication de cette belle fougère par les bulbilles naissant sur les frondes. Dans beaucoup de cas, pour ne pas dire dans la plupart, les bulbilles se produisent à la face supérieure des frondes; cependant, le Lastrea prolifera produit ses bulbilles à la face inférieure en société avec les amas de spores. Le même phénomène a été remarqué aussi sur l'Athyrium filix foemina. Le professeur FARLOW a le premier découvert l'apogamie, par laquelle les fougères se reproduisent directement du prothalle sans autre fécondation. M. DRUERY à remarqué récemment un curieux exemple d'apogamie en voyant sur un de ses semis un prothalle à demi mort ayant développé deux longues cornes portant une bulbille près du sommet de chacune d'elles. Le mode de prolification naturelle d'un grand nombre de fougères peut servir de guide à ceux qui poursuivent la multiplication artificielle de ces végétaux. Les rhizomes des fougères peuvent être partagés en un nombre considé- rable de divisions ou boutures. Pour cela on enlève d'abord, au moyen de ciseaux bien tranchants ou d'un bon sécateur, toutes les racines fibreuses de manière à ne garder que la partie centrale dure ou caudex. Celui-ci est coupé en parties d'une couple de centimètres. Ces troncons sont généralement munis d'un ou plusieurs bourgeons. Ces boutures donneront lieu à autant de solides plantes. On les étend dans une terrine remplie de sable blanc en ayant soin d'appuyer quelque peu la partie rhizomateuse dans le sable. Peu importe du reste comment ces boutures sont tournées; On recouvre le tout d'un châssis froid, en donnant de la lumière mais jamais de soleil. Après Six semaines, au printemps ou en été, les boutures se couvrent à la surface de quelques taches blanches ; celles-ci, au bout d'une dizaine de jours, se développent en petites frondes et chaque petite masse sera une plante. EM. R. — 098 — PETITES NOTES DE CULTURE Plantes d'appartements. — Dans les chambres modérément chauffées un grand nombre de plantes peuvent vivre et se développer. Sempervirens cite entr'autres les suivantes : Cyclamen, Aralia, Calla, Cyperus, Libonia, Mimulus, Coleus, Nertera, Cliveia, Rochea, Begonia, Lantana, Abutilon, Fuchsia, Plectogyne et plusieurs Palmiers. Dans un appartement moins chaud on pourra tenir les Agapanthus, Acacia, Araucaria, Azalea, Rhododendron, Veronica, Myrtus, Eucalyptus, Fuchsia, Pelargonium, Pentstemon, Aucuba, Erica, Camellia, Polygala, Nerium, Yucca, Primula, Evonymus, Hydrangea, Chrysanthemum, etc. Naturellement les Aspidistra et les Phormium ont leur place dans ces conditions. * * + Pour exhausser de grands arbres on peut avoir recours au Chariot déplanteur que possèdent actuellement toutes les grandes villes. On peut aussi, sans grande difficulté, recourir au procédé employé dans le voisinage de Philadelphie et décrit par Meehan’s Monthly. Deux cables sont attachés au sommet de l'arbre de manière à pouvoir être tirés dans deux directions Oppo- sées. Une tranchée est faite autour du pied de l'arbre, sur une étendue pro- portionnée au développement de celui-ci. La terre est enlevée de la motte d'un côté et un bloc de bois est avancé sous les racines; on tire sur le cable de ce côté ce qui fait que la masse de racines est élevée du côté opposé. On place une légère couche de terre sous ces racines, puis on tire sous le càble du côté opposé. Dès lors, on ajoute de la terre du côté du bloc, la motte est de nouveau soulevée du côté opposé, puis addition de terre et ainsi de suite de sorte que, au bout de peu de temps, on atteint la hauteur voulue. Des arbres de vingt mètres de hauteur, avec des troncs à l'avenant ont été soulevés de la sorte sans dommage pour l'avenir. Les Hibiscus rosa sinensis peuvent être avancés ou retardés dans leur floraison en vue d'utiliser celle-ci à un moment précis. En les plaçant durant l'hiver dans une remise où la température ne descende pas sous Zéro, On peut les rempoter au printemps et les mettre en terre à l'endroit où on veut les voir fleurir en été. En les mettant en pleine terre et non en pot, les plantes donnent trop de bois et trop peu de fleurs. On bouture dès que le jeune bois est aoûté; ces boutures étant enracinées, sont replantées sur couche froide ; dès le mois d'août, elles forment des plantes d’un mètre de hauteur ayant de belles tètes et l'été suivant elles fleuriront avec abondance. * LE) — 339 — Iresine et Achyranthes. — Le jardinier qui s'occupe de mosaïculture doit y songer naturellement dès le mois d'août. Alors il convient de bouturer les Achyranthes et les Iresine et d’autres petites plantes à feuillage. En ce moment, fin d'octobre, les boutures du mois d'août, placées sur couche près du châssis sont en pleine croissance. Il convient de veiller à assurer un bon aérage et surtout à veiller à ce que les pucerons ne les envahissent pas, sinon les plantes sont perdues. à Ennemis de l’osier. — Deux insectes font actuellement des dégâts dans certaines oseraies, Le premier est le Rynchite coupe-bourgeon, qui parait au printemps et attaque l'extrémité des jeunes tiges à environ 0"05 du sommet. Il perfore ainsi le bourgeon qui est écimé et donne lieu au développement de bourgeons secondaires. Le second ennemi est l’altise, qui ronge les feuilles et ne laisse que les nervures desséchées. On a vu, en deux jours, dit le Bulletin de la Société centrale forestière de Belgique, des oseraies de plusieurs hectares entièrement effeuillées. L'unique remède contre les rynchites est de secouer les branches des osiers, matin et soir, et de recevoir les insectes sur une grande toile ou un grand papier étendu sous l'arbre. On devra, en mème temps, recueillir les feuilles roulées et les détruire par le feu pour tuer les larves et les œufs qu’elles contiennent. Quant aux altises, les insecticides en général, peuvent réussir. Une bonne composition indiquée, il y a quelque trente ans, par le professeur SCHEIDWEILER était de l'absinthe macérée dans de l’eau, dans la proportion d’un kilogramme d’absinthe sur douze litres d’eau. On doit d'autre part, faire dissoudre cinquante grammes d'asa fœtida, dans un quart de litre de vinaigre et verser cette solution dans l'infusion d'absinthe encore chaude. On ajoute ensuite encore dix litres d'eau et quand le mélange est froid on arrose les plantes attaquées. de la poudre de pyrèthre donne de bons résultats. : Spiraea Bumalda. — On a tort, fréquemment, de laisser les fleurs fanées se déssécher sur les arbustes. Cela est vrai pour un grand nombre d'entr'eux, comme les rhododendrons, les lilas, les rosiers, c'est vrai aussi pour le Spiraea Bumalda. Nous avons pu nous en convaincre cet été au parc de Gand. Une rangée de ces jolies Spirées était disposée en bordure autour d'un massif d'arbustes et d'arbres plus élevés. On a eu soin d'enlever chaque semaine les bouquets de fleurs fanées, il en est résulté que la floraison à continué beaucoup plus longtemps et que l'aspect a toujours été infiniment plus beau. Primula acaulis pour l'appartement. — L'an dernier, vers le milieu d'octobre, des plantes de Primula acaulis furent relevées de terre avec de — 340 — bonnes mottes et empotées en terre de jardin après qu'on en eut Ôté les trop longues racines. Ces pots furent placés à l'ombre, dans une planche, et cou- verts lorsque le froid survint. Vers le milieu de janvier, les plantes furent rentrées et placées près de la fenêtré dans une chambre claire à une tempéra- ture modérée. A peine à cet endroit, elles se remirent en végétation, d'abord vinrent les feuilles et puis les fleurs. Notre confrère Sempervirens qui donne ces détails, ajoute que la floraison ne fut pas de bien longue durée, mais que rien n'empêche de ne rentrer les plantes que successivement, afin d'avoir aussi une floraison successive. Les plantes défleuries pourront être mises dans un coin pour se refaire et fournir la seconde année une nouvelle floraison. * Tropaeolum tricolor. — Cette plante a besoin d'une place éclairée sans cependant être exposée à un soleil ardent. Il suffit d'un appartement à l'abri de la gelée. Sempervirens ajoute qu’elle doit ètre modérément arrosée pendant la végétation et qu’elle supporte plus d'eau lors de la floraison. Quand la plante a cessé de fleurir et que le feuillage s'est desséché on tient le bulbe sec dans son pot. En septembre-octobre on replante celui-ci dans un pot avec de la terre nouvelle, à peu de profondeur et à mesure qu'il entre en végétation on lui donne de l'eau. La meilleure terre est la terre de feuilles mêlée avec du sable blanc. Il arrive parfois que le bulbe, tout en étant sain, ne pousse pas. Il ne faut pas pour cela le rejeter, souvent il repousse l’année suivante quelquefois même après quatre ou cinq années de repos. La multiplication a lieu au premier printemps par boutures, sur une chaleur de fond modérée, sous une feuille de verre. On peut aussi propager ce Tropaeolum par yoie de semis. * x * Calochortus. — Pour répondre à la demande d'un lecteur de L'Illustra- tion nous devons répéter que la culture de ces belles plantes bulbeuses, à demi rustiques, ne présente guère de difliculté. Les bulbes sont plantés en automne, disons depuis septembre jusqu'en novembre, à une profondeur de 0"07 à 0"08, dañs un endroit exposé au soleil, de préférence un parterre quelque-peu incliné vers le midi. Le sol sera un compost de terre de feuilles, de terreau de couche et de sable en mélange par parties égales. La condition principale est d'assurer le parfait écoulement des eaux. Pour l'hivernage il suffit d'étendre sur le sol un paillis ou une couverture de feuilles sèches. R. D'ÉELEN. 4 . < . “Dies Ge Série. |’) TOME 3%, 22° Livraison. + 30 Novembre 1896 TLLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES 325 BRANCHES publié sous Le patronage de J. LINDEN Dimecreur : LUCIEN LINDEN RÉDACTEURS PRINCIPAUX : ÉMILE RODIGAS CH. DE BOSSCHERE Numéro paraissant le 30 du mois Numéro paraissant le 15 du mois (LES PLANTES A L'AIR LIBRE) Reprodaction des articles intéressants de la presse horticole étrangère (LES PLANTES EN SERRES) L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. ARR RENE RE SOMMAIRE Pages Pages Causerie horticole. . . . «+ + - ra Ga Les travaux du mois de décembre . + «+ + - 351 Les expositions de chrysanthèmes à Anvers et à TS D CU de dd Et 353 and RE Nébiologié à nine is ce nv 355 > 949 TEXTE ET PLANCHE COLORIÉ Les Erica. LORIÉE . 350 | PI. 70. Gladiolus Lemoinei Paul Margueritte Lem. 345 Vases garnis de fleurs automnales . Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s’abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles PRIX DE L'ABONNEMENT : LES FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE ÉPOSITAIRES D POUR LA NOE : Messieurs Dallemagne et Ci°, horticulteurs à Rambouillet (Seine et Oise). ge ms Gand, impr. Eug: Yander Haeghen. LES ANNONCES HORTICULES | INDUSTRIELLES | (Graines, bulbes, ne . matériel construction de serres, chauffages, gras insecticides, ameublements, etc.) L'ILLUSTRATION HORTICOLE JOURNAL DES ORCHIDÉES #= LA MEILLEURE ET LA PLUS LARGE PUBLICITÉ 3 Ces journaux sont vus et lus par tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à Fhorticulture | | Les annonces paraissant à la fois dans L'ILLUSTRATION, HORTICOLE et LE JOURNAL DES ORCHIDÉES, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux pro- ducteurs et aux industriels horticoles pour faire connaitre leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde enter et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d’horticulture : LEUR CIRCULATION ES UNIVERSELLE. } f== ON EST PRIÉ DE FAIRE PARVENIR LES INSERTIONS A LA RÉGIE DES ANNONCES DE < L'Ilustration Horticole > et du « Journal des chili» ; 100, rue Belliard, à BRUXELLES, ayant le 8 et le 23 du mois Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l’un de ces journaux. Tout Abonné de L’Illustration Horticole qui souscrira au J outil des Orchidées recevra les deux journaux pour le prix de 20 francs par an. — S'adresser au Bureau de ces journaux. | " 1 H — 341 — CAUSERIE HORTICOLE 30 Novembre 1896. La fleur de Chrysanthème, déjà la préférée en Extrême Orient du temps de Confucius, il y a 2500 ans, est devenue, dans notre Occident une fleur beaucoup plus belle et plus variée qu'elle ne le fut jamais en Chine et au Japon. Le développement inouï pris, en ces derniers temps, par cette fleur d'automne, est dû non seulement à l'habileté progressive et scientifique de nos horticul- teurs, mais aussi à l'extraordinaire souplesse de sa végétation qui permet, pour ainsi dire, d'en modifier la forme et la couleur au gré de ceux qui la cultivent. Rien n'est plus intéressant pour l'amateur de belles fleurs que de parcourir les expositions des « brumes automnales » ou de s'arrêter aux étalages des fleuristes, d'examiner, de comparer, de choisir les formes les plus artistiques ou les plus élégantes, les couleurs les plus chatoyantes ou les plus tendrement nuancées. 11 y a là un choix inouï et surtoui des plus embar- rassants: le nombre des superbes fleurs est immense, chaque année le génie du semeur en fait éclore de nouvelles et quelque grande que soit leur diversité, ils réussissent néanmoins à nous doter de quelque forme singulière, de quelque nuance poétiquement créée par la déesse des radieuses floraisons d’arrière- saison. Cette fleur choyée à l'égal de la Rose que les poètes ont chantée dans des vers immortels, que les peintres ont idéalisée dans des œuvres suaves, cette fleur de la « mélancolie, » avec sa beauté et son charme propres, mérite d'être présentée dans un cadre qui en fera saisir les moindres aspects, parce que tout en elle est digne d’être mis en relief. C'est ce que, à l'Exposition de Chrysanthèmes de Gand, un amateur distin- gué, M. O. DE MEULENAERE, avait fort bien compris. Ses fleurs munies d’une tige d’une quarantaine de centimètres étaient placées dans des fioles cachées par des flots de vaporeuse verdure d'Adiantum. Le Chrysanthème s'élevait dans toute sa beauté, au-dessus de cel élégant et léger tapis, tel que l’art et la science du cultivateur le produit. Les moyens employés pour faire valoir ses charmes étaient simples et par là mème atteignaient parfaitement le but. Ainsi les incurvées montraient leurs formes globuleuses dans toute leur correction — 342 — avec leurs ligules imbriquées avec une précision presque mathématique; les réflexes, avec cette mème forme, mais pliant leurs lames en dehors, offraient un ensemble plus dégagé qui varie suivant les variétés; chez d'autres fleurs, les ligules, repliant légèrement leurs bords en dessous, mettent mieux en vue la face supérieure du fleuron, celle qui est toujours le plus vivement colorée des deux. D’autres fois, les fleurons se tordent en un capricieux et fantastique ensemble ou se garnissent de poils courts, épaissis au sommet et d'aspect laineux ; un léger duvet donne à la fleur l'apparence d’une houppe de plumes légères. Et toutes ces formes qui, d'une variété à l’autre, passent par des transitions à l'infini, s’exhibent, comme cela se présente chez ces fleurs du chrysanthémiste gantois, en leur naturelle beauté, avec leurs dimen- sions et leurs formes propres; nulle exagération des premières, nulle défor- mation de la seconde. Tel aussi l’art de présenter les fleurs chez les Japonais, ce peuple artiste, amoureux de la fleur jusqu’à l'idolâtrie. Chez eux, c'est une étude sérieuse que celle qui cherche à saisir le caractère propre à chaque inflorescence et, une fois découvert, à le mettre bien en évidence, C'est un art qui s’en- seigne aux jeunes filles comme chez nous on leur apprend à toucher du piano. Il ne faut pas de grands efforts d'imagination pour conclure que la fleur, sous les doigts délicats de la femme, s’idéalisera bien mieux que le piano ne produira d’harmonieux accords. Le Japonais n’entasse pas les fleurs, il les veut seules ou par deux ou trois réunies en un vase; tout son art tend à la perfection du mode de présentation. Jamais il ne coupera une fleur d’or sans une longue tige et sans que celle-ci soit garnie de feuilles robustes, d'un vert sain, foncé, irré- prochables comme forme et absolument intactes. Pour tenir la tige droit dans le vase, il la fera passer par une ouverture pratiquée dans un ou deux disques glissés dans le col du vase; afin de pouvoir étaler les feuilles du bas, il les fera reposer sur un morceau de carton! Sans pousser les choses jusqu'à cette minutie, nous est avis que, chez nous, on pourrait donner un peu plus de soins à ce qu’il y a de plus gracieux et de plus artistique dans la nature. Nous avons eu à l'Exposition d'Anvers, des tentatives d'utilisation artis- tique de la fleur de Chrysanthème. Un des exposants en a encadré une grande glace en l’entremêlant de palmes de Phoenix et de Kentia et en faisant retomber sur la surface miroitante des festons du ravissant Medeola aspa- ragoïdes; un autre en a planté toute une brassée dans un grand vase en majolique posé sur un piédestal enguirlandé d'Asparagus Sprengeri. Tout en reconnaissant aux deux œuvres un certain mérite de composition, il nous re POST Me TER PT 1 à ARTE NET) Cu - — 343 — faut reconnaitre toutefois qu'elles ne réalisaient pas l'idéal. Est-ce parce que la fleur de Chrysanthème est trop grosse, trop massive ou peut-être parce qu’elle ne se prête point aux combinaisons qui exigent l'emploi d'un certain nombre d'entre elles? Probablement pour ces deux raisons; aussi la fleur seule dans un tube en verre ou en métal avec sa grâce toute de mélancolie et son feuillage terne comme une journée de novembre, nous plait infiniment mieux que les compositions les plus savantes. Il y a, dans ce domaine de l'emploi de la fleur, une lacune qui nous apparaît de jour en jour plus évidente : le manque général d'éducation esthétique, de culture artistique, de connaissances horticoles chez les spécialistes. Il y aurait quelque chose à faire pour combler cette lacune. En attendant qu'on ait trouvé un moyen, pourquoi l'artiste n'occuperait-il pas une place dans l’orga- nisation des expositions florales, au sein mème des conseils d'administration de nos sociétés horticoles ? Ce qui nous manque, à nous autres, savants dans la production de belles plantes, c'est le coup d'œil de l'artiste qui manipule nos productions pour en faire valoir les mérites et pour en composer des ensembles devant lequel le publie s'extasierait. Bien rares ceux qui travaillent la fleur et qui sont doués en même temps d’un tempérament d'artiste. Pourquoi alors ne pas songer à cette chose si simple, d'appeler à nous les artistes, amis de la fleur? Grâce à leur contact, à leurs conseils, les fleuristes arriveraient rapidement à donner à leurs œuvres ce qui leur manque trop souvent, la distinction et le cachet artistique. Ce n’est pas la fleur coupée seule qui gagnerait à être manipulée par des mains d'artistes, mais la plante tout aussi bien, sinon davantage. Ce que celle-ci peut gagner de la sorte, nous l'avons montré à cette mème place. Il nous en a été fourni un nouvel exemple à la dernière exposition du Casino, à Gand. Devant le grand escalier à double rampe, une table d'une quinzaine de mètres est adossée a une cloison formée de glaces encadrées de Lierre et, séparées les unes des autres par des frondes de Palmiers et de tiges de Bam- busa metule. Les deux glaces à chaque bout, placées en biais, sont adossées à des groupes de magnifiques Palmiers ; quelques-uns de ces décoratifs végétaux jaillissent au-dessus de cette enfilade de glaces et donnent à l'ingé- nieuse combinaison un cachet original. Sur la table, des collections de virgi- nales fleurs de Jacinthes romaines, de Broméliacées avec leurs inflorescences toute de raideur et de bizarre complexion, de Cypripedium aux sabots multi- colores et à l'aspect si éloigné de la grâce élégante de la plupart des fleurs d'Orchidées qui, plus loin, forment un groupe aussi varié que riche ; de Cattleya, ces grandes mauves étoilées aux reflets de satin et de velours et, enfin, le Si artistique lot de fleurs de Chrysanthèmes dont plus haut nous avons fait l'éloge. — 344 — La table, en sa presque totalité, était bordée de gains de Begonia au feuillage marbré et de ces mignonnettes aux profonds yeux bleu d'azur que sont les Saintpaulia ionantha. Toutes ces jolies plantes fleuries, dans ce cadre de verdure et devant ces glaces qui en multiplient les images, tout en réfléchissant les massifs de verdure et de Chrysanthèmes de la vaste salle, présentaient, certes, un coup d'œil ravissant. Et, cependant, combien plus séduisant eût pu être ce groupe si les spécimens n'avaient pas été serrés les uns contre les autres, si, le lot d'Orchidées, par exemple, eût pu s'étaler là de façon à donner à chaque fleur l'espace et la lumière qui auraient fait ressortir à merveille ses grâces délicates et ses harmonies ou ses violences de couleurs qui sont l'apanage de ces êtres bizarres que le public, toujours, recherche et dont il ne se lasse pas d'admirer les inépuisables ressources qui en font des fleurs hautement privilégiées ! Et ces ressources inépuisables, ce ne sont pas les Orchidées seules qui les offrent, mais toutes les fleurs, dans une mesure variable, il est vrai. Mais il n’est pas donné à chacun de les découvrir ou de les mettre en œuvre. La preuve nous en a été fournie par quelques artistes au concours d'affiches ouvert par la Société Royale d'Agriculture et de Botanique de Gand.Ce concours demandait une afliche destinée à être publiée, tant en Belgique qu’à l'étranger, en vue de la XIV Exposition Internationale quinquennale de fleurs ; les projets devaient comporter une composition attirant l'attention du publie sur le but de l'Exposition : l’horticulture et la floriculture. L’attention eût certes été attirée par les vingt-huit projets envoyés au Casino, mais pas précisément par les fleurs qui y étaient représentées, tant s’en faut. La fleur, chez la presque unanimité des artistes concurrents, à paru la chose secondaire; la crudité des tons, la bizarrerie des silhouettes de femmes, la recherche du symbolisme à outrance, ce je ne sais quoi de forcé qui s'en va droit à l'encontre de toute idée poétique, voilà ce qui caractérise la plupart des affiches qui auraient tout aussi bien, peut-être mieux, pu convenir à l'annonce de spectacles forains qu’à celle d'une grandiose glorifica- tion de l'idéale fleur! La fleur, mais je gage que pas deux des concurrents ne la connaissent, du moins ce qu'ils ont voulu faire passer comme telle n'y res- semble point. A les voir, ces figures torturées, maculées de couleurs criardes, on se demande si vraiment la nature a d'aussi abominables productions. Etudiez donc la fleur, messieurs les artistes, elle vous donnera plus d’une leçon et vous guérira peut-être de vos maladives et étranges visions que vous prenez pour des fleurs et qui, si elles existaient telles que vous nous les mOon- trez, dépareraient l’œuvre sublime de la Nature. CHARLES DE BOSSCHERE: S Ÿ © cs 3 A. à Ÿ ZX = À Ÿ À ea e. = à e En er meomd (ae = Aa eu < Len er = æ | < À FA | 4" Î jun | ae ea AE à me / A = = es | eS, nat PS 4 © & & > L'ILLUSTRATION HORTICOLE J, De Bossche) pous9s91 146u1AdoO9 OL — 345 — PL. LXX GLADIOLUS LEMOINET PAUL MARGUERITTE ven. Ilest des faits tellement connus de chacun que les signaler encore serait abuser de la patience des lecteurs. Tel est celui que nous rappellerait, si vrai- ment la chose était nécessaire, le superbe Glaïeul qui fait l'objet de notre planche chromolithographiée : les hybridateurs ont métamorphosé les fleurs, les ont rendues méconnaissables au point même que le créateur des formes primitives ne s'y retrouverait plus. L'homme a soumis les forces de la nature à sa domination: elles lui obéissent aveuglément. Bien des horticulteurs sont passés maîtres dans la délicate matière des croise- ments de fleurs; d'aucuns y ont acquis une réputation universelle. De ce nombre est M. Vicror LEMOINE, de Nancy, qui, avec un égal succès, s'est occupé de l'hybridation d'un grand nombre d'espèces végétales. Bien intéres- sante et instructive serait, à maints point de vue, l'histoire détaillée des travaux de ce célèbre’ Nancéen; son fils, M. ÉMILE LEMOINE, horticulteur comme son père, hybridateur à son tour et licencié ès-sciences, serait tout indiqué pour enrichir les annales de l'horticulture de cette œuvre qui serait en même temps un hommage aux précieuses qualités de cultivateur de son père. En attendant que nous puissions saluer l'apparition de pareil travail, ren- dons grâce au talent de l'obtenteur de la merveilleuse variété de Glaïeul dont on ne sait trop ce qu'il faut admirer le plus, ou l'ampleur de la fleur aux tons violets et pourpres, ou l'harmonieux ensemble des divisions, offrant chacune un fondu de teintes superbes où le blanc d'ivoire se résout en un vague et délicieux reflet de violet dont la pointe se tache comme d'une goutte d’aniline, ou bien, où le pourpre des deux segments inférieurs fait ressortir la grâce des autres divisions pour donner à l’ensemble de la fleur un caractère de réelle beauté. Combien superbe toute une tige de cette variété hors ligne telle que nous avons pu l'admirer chez M. LEMOINE. Involontairement, nous avons, en ce moment, songé aux amateurs qui continuent à donner, dans leurs jardins, une place à toutes ces vieilles variétés, aujourd'hui si totalement détrônées par les magnifiques obtentions d'un LEMOINE et tant d'autres habiles semeurs. La dépense qu'occasionnait l’acqui- — 846 — sition des bonnes nouveautés serait largement compensée par l'éclat et la valeur des remarquables variétés, si nombreuses aujourd'hui parmi les plus belles d'entre les plus choyées des fleurs de nos jardins. CHARLES DE BOSSCHERE. LES EXPOSITIONS DE CHRYSANTHÈMES A ANVERS ET A GAND Le nombre de plantes de Chrysanthèmes présentées à ces deux expositions est inférieur à celui de l’année dernière; la culture et les dimensions des fleurs semblent plutôt supérieures, malgré les conditions désavantageuses dans lesquelles nos amateurs et nos horticulteurs ont dû se livrer à leur culture favorite. Quant au nombre des exposants, s’il _ pas diminué, il est tout au plus resté stationnaire; nous n’avons donc pas à à signaler un progrès marquant dans le domaine de la fleur favorite de l’arrière-saison. L'an prochain, Anvers ni Gand n'ouvriront de salon automnal; il y aura donc, dans ces deux centres de chrysanthémophiles, un arrêt momentané. L’ardeur enfièvrera-t-elle à nouveau les spécialistes en 1898? Assisterons- nous à cette époque à une modification dans le genre de culture des Chrysan- thèmes? Nous l'ignorons. Toujours est-il que si la culture en vue des expositions n'a pas avancé cette année, le goût pour la fleur coupée, par contre, a pris une extension considé- rable ; tout le monde en veut; c’est par milliers de bottes que le jour des morts on en fleurit les tombes des chers défunts. Il va de soi que la prospérité croissante du commerce de ces fleurs n’accroitra pas le nombre des horticul- teurs disposés à prendre part à nos concours; ceux-ci ne sauraient leur rap- porter un bénéfice équivalent à celui que leur procurerait la culture en vue de la fleur coupée. De ce côté donc, il n’y a pas lieu d'espérer qu’on fera de nou- velles recrues en vue des expositions de la fleur d'or. Quant, aux amateurs, nous en avons perdu à Anvers, aucun nouveau n'est venu combler le vide laissé par les défaillants; nous croyons que la situation est la même à Gand. Nous avons cru utile de consigner ici ces constatations et ces réflexions. Ajoutons toutefois que Gand ne renonce à son exposition de Chrysanthèmes qu'en vue de sa XFV° quinquennale qui aura lieu en avril 1898; Anvers s'abstient pour ne pas entraver le succès de l'exposition de Chrysanthèmes projetée à Bruxelles pour la fin de 1897. De part et d'autre, à Gand comme à Anvers, nous croyons savoir que personne ne regrette l’abstention des deux Sociétés en 1897. Comme il est fort difficile de faire voyager les plantes de DES TEE Safe RER ER TEE — 947 — Chrysanthèmes, les horticulteurs hors de Bruxelles n'enverront dans la capitale que la fleur coupée. Quant à celles-ci, il a été donné au monde des chrysan- thémophiles belges de constater que les Anglais, quoique s'occupant presque exclusivement de la production de la grande fleur et ne se souciant pas de l'obtention de belles plantes, ne surpassent pas nos compatriotes. Les fleurs exposées à Gand par la National Chrysanthemum Society de Londres ne sont pas supérieures à celles de MM. FIERENS et DE MEULE- NAERE, de Gand, FLORENT VAN HAL et HENRI VANDERLINDEN, d'Anvers. Nos autres émérites chrysanthémistes, MM. ALB. LUNDEN et A. MEULEPAS, amateurs, FRANS VERMEULEN, LOUIS BERCKELAERS et FR. VERBOOGHEN, horticulteurs, à Anvers, MM. G. DE SAEGHER et À. DE VRIESERE-REMENS, horticulteurs, à Gand, produisent des fleurs aussi belles et aussi grandes que les Anglais, avec cette différence toute à leur avantage qu'ils en obtiennent des dix, des douze, des quinze et même davantage sur de superbes plantes. Chrysanthèmes de plus d'un an. — La Société royale d'Horticulture et d'Agriculture d'Anvers ouvre, à l’occasion de chacune de ses expositions de Chrysanthèmes, des concours spéciaux pour des exemplaires de la « fleur automnale » âgés de plus d’un an. Nous avons relevé cette année dans la collection d'un des horticulteurs-exposants, M. FR. VERMEULEN, les quelques spécimens que voici : Souvenir de Toulon, 2 m. de diamètre; 75 fleurs de 20 cm.; — Amiral Avellan, 45 fleurs de 20 cm. de diamètre et 15 cm. de haut (c'est la variété la plus difficile de toutes) ; — M. Benj. Giraud, plante de 1 m. de haut, 75 cm. au-dessus de la cuvelle, 100 fleurs de 40 cm. de diamètre; — Col. W. B. Smith, 50 fleurs de 20 cm. de diamètre; — Reine d'Angleterre, 50 fleurs de 25 cm. ; — Madame Taulier, plante de 1"50 de diamètre, 75 fleurs de 15 cm.; __ Florence Davis, plante de 1"50 de diamètre, 75 fleurs de 15 cm.; — M. Ad. Giraud, plante de 1"75 de diamètre, 75 Cm. au-dessus de la cuvelle, 60 fleurs de 20 em.; — G. W. Childs, plante de 1 m. de diamètre, 1 m. de haut, pot compris, 50 fleurs de 25 cm.; — William Seward, plante de 1 m. de diamètre, 50 fleurs de 20 cm.; — Mrs Irwing Clarke, 30 fleurs de 27 cm. de diamètre, 45 em. de haut; — M. Demay Taillandier, 30 fleurs de 24 cm. de diamètre et 17 cm. de haut. Les Chrysanthèmes favoris du Salon d'Anvers (1896) : Mrs D' Ward, Aïda, Kentish White, L'International, Silver King, Président Armand, Reine d'Angleterre, M. Ch. Molin, Louis Voraz, M. Max. de la Rocheterie, Madame Carnot, M. H. J. Jones, Irwing Clarke. Plantes en fleurs à l'Exposition de Gand. — Le relevé que nous avons fait de ces plantes donne une idée assez exacte des fleurs que les serres peuvent nous offrir au mois de novembre; le nombre de ces plantes est plus ee grand qu'on ne serait tenté de le croire à première vue; nous faisons abstrac- tion des Chrysanthèmes qui sont les vraies fleurs à la mode de l’arrière-saison” Yoici notre liste : Abutilon. Amaryllis splendens. Anthemis Étoile d’or. Re rs Lalandei (en fruits). Cyclame Epiphyllum truncatum. Eupatorium album : ide Preissii. Giroflée Lib romaines. Lasiandra macrantha. Laurus tinus. Medinilla magnifica Mimosa (Acacia) âcaïbats. Œillets remontants. Pelargonium zonale à fleurs simples et à fleurs doubles Philica cricoïdes. Polygala Dalmaisiana. Primula sinensis. Saintpaulia ionantha. Skimmia (en fruits). Sonerila Hendersoni. Stevia species. Tubéreuses à rs doubles. Veronica floribun Vriesea variés. ORCHIDÉES FLEURIES : (atileye Bowringiana. gu — labiata Imschotiana. X Cattleya qe &. Trianae X | C. aurea Cattleya Warocqueana. — — magnifica. — — marmorata. — Regina. Coelogyne Len qi specio te gigan EE Cypripedium hate ; — bellatulum. — Charlesworthii. Lawrenceanu — Leeanum: — Massaianum (C. superciliare X C. Rothschildianum). — oenanthum mére — md icerianum L supér but: HS TURE infandibn lum. — Phalaenopsis Schræderae. Laelia Dayana. Laelia REA Perrinii. Lésüe! Catteya Trianae X Perrin hyb ee (Trianae K purpu- rata). Lycaste Imschootiana. Miltonia vexillaria. Odontoglossum erispum (Alexandrae). — — sulfureum. —- Duvivierianum. Oncidium crispum. — Forbesi. nthum. — ornithorhynchum. hlimi. — sessile. — superbiens. varicosum Rogersi. Plejoné lagenaria. Promenea citrina Restrepia antennifera. — 9349 — LES ERICA (Suite, voir p. 320) Culture. — La terre la plus convenable pour la culture des Bruyères est une bonne terre de bruyère fibreuse, concassée en petits fragments et additionnée d'environ un tiers de bon sable blanc. Un bon drainage est un des points les plus essentiels de leur culture, et pour maintenir la terre bien poreuse, on peut même ajouter, lors des rempotages, quelques petits tessons dans le compost. Il ne faut jamais laisser les racines s'enchevèêtrer sur les parois des pots, surtout lorsque les plantes sont jeunes. Leurs racines sont rarement en repos complet, et le meilleur moment pour les rempoter est le printemps; dès le début de leur végétation, ou le commencement de l'automne, pour des plantes à floraison tardive ou bien établies. La motte ne doit jamais être brisée; du moins on ne doit faire tomber de terre que ce qui est absolument nécessaire pour enlever des tessons et la nouvelle terre devra être fortement foulée, pour éviter que l'eau des arrose- ments ne passe plus rapidement sur les parois que dans le centre de la motte. Il est aussi très important de ne pas enterrer la tige, dans le cas contraire, les plantes sont susceptibles de mourir par manque de cette seule précaution. | Les châssis froids sont la meilleure place où l'on puisse mettre les Bruyères bien établies, car on ne saurait leur donner trop d'air et de lumière, et lorsque le temps est sec, on peut même sans crainte enlever les châssis. Il faut toujours éviter de les tenir dans une atmosphère renfermée, humide ou sombre, car on favorise ainsi le développement des champignons sur les feuilles. On doit éviter de laisser l’eau des arrosements séjourner dans les feuilles des espèces ligneuses, car elle est susceptible de les faire pourir. ‘Pendant l'été, et depuis la fin de juillet jusqu'en septembre, on pourra sans danger mettre des plantes en plein air, en enterrant toutefois les pots pour garantir les racines des insolations; ce séjour à l'air libre contribue beaucoup à murir les pousses, et par suite à en obtenir une bonne floraison. Pour leur hivernage, une serre hollandaise bien éclairée et pourvue de nom- breux ventilateurs est le meilleur local dans lequel on puisse les placer. La chaleur artificielle ne leur est pas favorable, on ne doit l'employer que pour maintenir la température au point voulu ou chasser l'humidité. Pendant les temps froids, 5 à 6° sont préférables à une température plus élevée, et, lorsque le temps est doux, on doit les aérer le plus possible. Les arrosements ont une grande importance en toute saison, peut-être même plus grande que pour aucun autre genre de plantes. On devra, lorsque cela est — 900 — possible, employer de préférence de l'eau de pluie ou au moins celle qui aura séjourné dans un bassin, exposée à l'air et à la lumière pendant un cer- tain temps. Il ne faut jamais laisser les plantes souffrir de la soif, et d'autre part les arrosements trop copieux et trop fréquents sont également très nui- sibles ; les plantes doivent être examinées chaque fois une par une et arrosées selon leur besoin, mais on le comprend, l'expérience seule peut ici servir de guide. Les eaux dures, contenant presque toujours de la chaux en suspens, doivent être évitées le plus possible, car elles sont très nuisibles. Lorsqu'il est impossible de s'en procurer d'autre, il est bon de placer un sac de suie en permanence dans le fond du bassin où on va la puiser. La taille doit de préférence être faite lorsque la floraison est terminée. On rabattra les tiges des espèces sub-ligneuses à 3-5 centimètres au-dessus de leur point de naissance, et on supprimera toutes les extrémités des brindilles; dans quelques cas, il suffit de raccourcir quelques-unes des pousses les plus vigoureuses pour donner à la plante une forme symétrique et certaines espèces à végétation lente n'ont pas même besoin d'être taillées. VASES GARNIS DE FLEURS AUTOMNALES Les Chrysanthèmes se prêtent admirablement à la garniture des grands vases; où Coupe de longues branches feuillées qui permettent de disposer des fleurs avec une certaine légèreté et de les souligner de leur verdure propre. Les fleurs jaunes et brunes en mélange, les nuancées de blanc, seules, ou les blanches mêlées aux rouge carminé, les jaunes avec du rouge marron, pro- duiront beaucoup d'effet. Celui-ci peut être augmenté par l'emploi de longues tiges de l £uphorbia (Poinsettia) pulcherrima, dont les grandes bractées rouge écarlate ayant la forme de feuilles pourraient relever brillamment les fleurs blanches des Chrysanthèmes. Ces plantes produisent des tiges de plus d’un mètre de longueur qui conviennent ainsi parfaitement au but qu'on leur assigne. Une autre garniture qui ne manque pas de cachet, est celle d’un mélange de pâles fleurs de Chrysanthèmes avec des branches du Buisson ardent (Cra- taequs Pyracantha où Lalandei) avec leurs ombelles de fruits d'un beau rouge cocciné, d'environ la grosseur d’un pois, qui persisteront longtemps après que les fleurs de Chrysanthèmes seront fanées et oubliées; elles pourront même servir dans une série de combinaisons nouvelles et variées et produiront toujours de l'effet, surtout le soir à la lumière du gaz ou de l’électricité. — 351 — LES TRAVAUX DU MOIS DE DÉCEMBRE Pendant ce mois de l’année où le thermomètre descend très bas au dehors, il est prudent de surveiller attentivement le chauffage des serres. La serre froide sera chauffée, lorsqu'il gêle ou bien lorsqu'on prévoit une gelée nocturne; dans les serres tempérée et chaude, on fera du feu jour et nuit, en ayant soin . d'élever la température le jour et de l’abaisser la nuit. On arrosera très modérément pendant tout le mois, car la végétation reste plus ou moins à l'état latent, puisque les plantes ne disposent pas d'une quantité de chaleur suffisante et que les rayons solaires se font rares à cette époque. L'absorption par les racines diminue, conséquence naturelle de la transpiration moins intense. Une surabondance d’eau aux racines serait dangereuse, d'abord parce que ce surplus d'eau ne tarderait pas à se corrompre et ferait pourrir les poils radicellaires. L'absorption étant alors interrompue, tandis que la transpi- ration continuerait, les feuilles se faneraient et la plante finirait par mourir. Le danger résultant d'un arrosage trop copieux, est d'autant plus grand que l'on se trouve en présence de plantes de serre froide ou d'orangerie empotées en terre forte. D'autres points à observer sont l'aération et le drainage. L'addition de sable brut où de charbon de bois à la terre du rempotage est à recommander dans bien des cas; même le mélange au compost de sphagnum haché n'est nullement nuisible à beaucoup de plantes. Il est très important de bomber la surface du compost lors du rempotage ; l’eau d'arrosage s'écoule rapidement vers les bords du pot qui en reçoivent ainsi la plus grande partie. * Décembre est aussi l'époque où l’on commence la multiplication des Dra- caena, Sphaerogyne, Acalypha, Cyanophyllum, etc., plantes à grand effet et qui ne sont belles que lorsqu'elles sont jeunes et munies de feuilles à leur base. Aux plantes à tiges charnues, Dieffenbachia, Aglaonema, on coupe les tiges dégarnies pour faire place aux jeunes. Gette opération est indispensable pour faire des plantes-spécimens. C'est aussi le moment de profiter de la grande chaleur de fond des couches de multiplication pour faire les boutures de Nepenthes qui, étant bien enra- cinées, seront en état de former de belles urnes pour l'été prochain. En décembre, on fait un semis de Cyclamen qui auront l'avantage de faire de bonnes plantes pour l'automne. Aux Orchidées on donnera, en général, peu d'eau. On commencera à mettre les Cattleya Warocqueana en végétation. Afin d'obtenir une succession dans — 352 — la floraison de ces derniers, il est bon de ne les mettre en pousse que par moitié à quinze jours d'intervalle. Les premiers jours, on les éveillera par un arrosement très copieux, de façon à mouiller toutes les racines. Les Laelia purpurata qui achèvent leurs pousses seront placés dans la partie la plus éclairée et la plus chaude de la serre. Les Cattleya gigas et aurea se prêtant très difficilement au repos accusé, auront déjà bien poussé et deman- dent de la chaleur et beaucoup d’eau. Les Dendrobium se préparant à l'épanouissement de leurs tiges florales, seront tenus secs. Les Vanda ne rece- vront presque plus d'eau et les Aerides encore moins. Les Odontoglossum grande seront tenus en repos. Les Calanthe, montrant leurs tiges à fleurs, n'auront plus que la quantité d'eau suffisante pour nourrir les fleurs. Les Cata- setum, les Mormodes, ne seront mouillés qu’une fois par semaine et placés dans la partie la moins chaude de la serre chaude ou bien en serre tempérée. Les Phalaenopsis seront l'objet des mêmes soins que le mois précédent. On n'épargnera pas l’eau au Miltonia vexillaria, sauf à les laisser se ressuyer tous les quatre ou cinq jours. Les Cypripedium réclament les mêmes soins qu'en novembre. Les Odontoglossum Rossi majus sont en pleine floraison, on leur donnera moins d’eau. Les Laelia anceps et autumnalis seront tenus en lieu sec pendant la floraison. En décembre, on peut très bien surfacer les Odontoglossum crispum et autres espèces. Aux Dendrochilum, qui ont été condamnés à un repos de cinq mois, On n'épargnera pas l’eau en ce moment, pour leur permettre de donner de fortes pousses munies de belles grappes de fleurs. Une opération qui présente de sérieux avantages pour la végétation des plantes consiste à mouiller à l’aide d’une seringue, les pots et les tablettes, sans toucher au compost des pots. L. HENNEGHIEN. Les fleurs à la fête de la Reine de Roumanie. — « Ce matin-là, en entrant dans les appartements de la reine, j'avais été surpris d'y voir une profusion inaccoutumée de fleurs. Les salons, qui se communiquaient par de grandes baies aux draperies relevées, étaient pleins de roses comme des Sanc” tuaires d’idoles hindoues les jours d'adoration. Sur tous les sièges, sur les ban- quettes dorées, les coussins d'Orient, les tables précieuses, des bouquets étaient posés; d’autres apparaissaient suspendus dans des jardinières de roseau que nouaient des rubans aux couleurs du royaume; d’autres se tenaient debout sur des pieds, imitant des couronnes royales tout en boutons de roses d’un jaune d'or. » PIERRE LOTI. de AS SE Se cn ns Hé RTE PP es de ele ma — 353 — ST nn De en 2 dE te IE ME EXPOSITIONS L'Horticulture à l'Exposition internationale de Bruxelles, 1897. — Nous sommes toujours sans nouvelles officielles de cette exposition; s'il faut croire les bruits qui courent, le retard apporté à la publication du programme des concours serait dù à l'ignorance dans laquelle on est concernant le montant du subside qui sera alloué à la section horticole. L'Exposition d'Horticulture de Hambourg. Mai-septembre 1897. — Depuis la publication du programme en français de l'Exposition d'horticulture, les travaux préparatoires ont prodigieusement avancé. Le Comité d'organisation annonce un fait fort important pour tous ceux qui ont en vue de faire des envois à l'Exposition, c’est que la ligne A. KIRSTEN, de Hambourg-Anvers, la firme H. J. PERLBACH et Ci° (Londres et Anvers) et la Maison de Worms et Cie, du Hävre et de Bordeaux, ont généreusement consenti au transport de tous les objets destinés à l'exposition ne dépassant pas une tonne, franco de port, aller et retour, et de ceux plus lourds, à la moitié du tarif ordinaire. Les donateurs ont encore augmenté de beaucoup le nombre des prix d'honneur, qui dépassent en valeur tout ce qu'on a vu jusqu’à ce jour. Dans la 14° livraison de L’Ilustration Horticole, p. 226, nous avons fait connaître quelques-uns de ces prix d'honneur; en voici quelques autres : Mme M. BULAN, de Hambourg, 50 marcs pour l'arrosoir d'appartement le plus élégant et le plus pratique; —M° M. LiPpERT, de Hambourg, 500 marcs comme premier prix et par la « Société des Fabricants d'engrais, » 300 marcs comme deuxième prix, pour une collection de cinq cents plantes, sur lesquelles les effets des diverses engrais artificiels sont assez apparents pour pouvoir servir à en démontrer l'utilité. Cet envoi devra être accompagné d’une déclaration scien- tifique indiquant les dosages employés. Le Comité s’est décidé aussi à donner deux grandes médailles d'argent pour ce concours qui aura lieu à la troisième exposition spéciale du 30 juillet au 3 août; — M. le directeur $. VON DORRIEN, Hambourg, a) 400 mares pour le meilleur groupement dans des vases, suspen- sions ou objets de cette nature de deux ou trois plantes vertes sarmenteuses et d'une ou deux plantes grimpantes, convenant à la culture d'appartement (Exposition du printemps, 4-8 mai); — M. Émize MAGNUS, de Hambourg, 100 marcs à attribuer aux meilleurs plans et dessins pour la création d'un petit jardin devant les maisons, en tenant compte de la disposition de Ham- bourg ; —— 50 marcs pour une collection de cinq à dix plantes fleuries, 50 marcs pour une collection de cinq à dix plantes non fleuries, d'espèces convenant — 354 — particulièrement à la culture d'appartement, à l'exposition du printemps ; — M. H. Rognow, de Hambourg, 200 marcs pour le meilleur lot de fleurs de roses-thé, d'introduction plus récente que de 1893; — M CATH. J. SCHMIDT, de Hambourg, Bocal d'honneur pour le meilleur lot de Pelargonium peltatum à l'exposition du 30 mai au 3 juin, 100 marcs à attribuer au plus beau lot de Gloxinias à l’exposition du 2 juillet au 6 juillet; — « Janus Vers.-Ges. » de Hambourg, 200 mares pour le meilleur lot de Pelargonium Odier à l'exposition du 30 mai au 3 juin; — M. TH. TILEMAN, de Hambourg, a) 100 marcs pour le meilleur lot d'Echeveria, plantes ornementales en 25 espèces; b) 100 marcs pour le plus bel assortiment de Pelargonium zonale à feuillage tricolore ; — Société « Hamburger Gewerbe-Verein, » 300 marcs à attribuer aux outils ou machines horticoles; — Société « St. Pauli Bürgerverein, » deux prix de 100 marcs chacun à attribuer aux plus beaux massifs de plantes à fleurs odorantes ; — etc., etc. | La Belgique horticole, sans nul doute, prendra une large part à cette Exposition de Hambourg qui prendra les proportions d'un véritable événement. XIV: Exposition Internationale de la Société Royale d'Agriculture et de Botanique de Gand. Avril 1898. — Le programme provisoire de cette « Quinquennale » vient de paraître en une brochure de 45 pages in-8°. Il y est accordé une importance spéciale aux concours de plantes de culture, aux « specimen plants, » ainsi qu'aux plantes autrefois fort recherchées et trop délaissées aujourd’hui. Cu..D.-B. Les Aconits antidotes. — On savait déjà que, dans l'Inde, l'Affees ou Aconitum heterophyllum n'est pas considéré comme vénéneux. On emploi ses feuilles comme toniques et antipériodiques. Elles sont administrées à doses moins élevées comme fortifiantes dans la convalescence des maladies graves. En Chine, nous tenons du P. DELAvAY, qui vient de revenir en Europe, que plusieurs Aconits sont des contre-poisons. On accuse les mandarins d'avoir souvent recours à l'empoisonnement, principalement par les arseniCaux, quand ils veulent se débarrasser de certaines personnalités gènantes au point de vue politique ou religieux. Quand, à la suite d’un repas suspect, un de leurs invités éprouve les douleurs de l'empoisonnement, il prend jusqu'à une dizaine de tubercules de Toula, qui, dit-on, le guérissent très bien. Aussi le Toula se vend-il en quantités dans les grandes foires qui se tiennnent périodiquement: Or, ces Toula sont des Aconitum. L'un d'eux est l'A. Delavayi; et l'autre, fait bien plus remarquable, ne peut pas être considéré comme autre chose, d'après la détermination de M. FRANCHET, qu'une forme de l'A. Napellus. — 355 — NÉCROLOGIE Un célèbre naturaliste, Allemand d’origine, Sir FERDINAND DE MULLER, vient de mourir à Melbourne, d’une attaque de paralysie, à l'âge de soixante- onze ans. Après avoir étudié la médecine et les sciences naturelles à Kiel, il s'était rendu en Australie, en 1847, y avait fait de grandes explorations et était devenu botaniste du gouvernement dans la colonie de Victoria on 1852; c'est en cette qualité qu'il parcourut les montagnes de Barkly, fit l'ascension du Hotham, etc.; membre de l'expédition Gregory, il fut un des quatre Européens qui atteignirent, en 1856, le lac Termination. De 1857 à 1873 MULLER fut directeur du Jardin botanique de Melbourne. Il publia pendant cette période ses onze volumes : Fragmenta phytographiae Australiae, plus un grand nombre de traités botaniques spéciaux, et il collabora à la Flore australienne de Bentham. * Il y a quelques jours est mort à la maison Dubois, à Paris, dans sa soixante- dix-huitième année, le botaniste français LUCIEN TRÉCUL, membre de l'Aca- démie des sciences. Il était né à Mondoubleau (Loir-et-Cher), avait étudié la pharmacie et avait été recu interne des hôpitaux en 1841. A cette époque, il tourna ses études uniquement du côté de la botanique et publia, dès 1843, une - série de mémoires qui lui firent confier une mission scientifique aux États- Unis par le Muséum et le ministère de l'instruction publique. Il devait, au cours de cette mission, rechercher spécialement les racines féculentes employées par les tribus sauvages de l'Amérique du Nord pour leur alimen- tation. Parti au commencement de 1848, il traversa les États-Unis pour se rendre directement dans la contrée indienne, suivit seul une tribu sauvage dans ses pérégrinations à travers les immenses prairies qui séparent les Montagnes- Rocheuses des États-Unis et recueillit les collections de plantes et d'animaux qui lui étaient demandées et qui, expédiées en France par le consul de New- York, furent malheureusement perdues, dans les parages des îles Açores, avec le navire qui les portait. M. TRÉGUL passa un hiver rigoureux sur les prairies couvertes de glace et de neige au milieu de la tribu indienne Osage. En 1849, il herborisa dans les États de l'Ouest et du Sud et fit des études sur la croissance des arbres dicotylédonés. A la fin de 1849, il visita le Texas et le Mexique septentrional et expédia de belles collections de plantes pour le Muséum, principalement de la famille des Cactées, dont plusieurs espèces nouvelles portent son nom. — 356 — Le Matin, de Paris, raconte à ce propos quelques anecdotes sur ce savant d'un autre âge; nous en détachons une : « On sait combien mesurés sont, d'ordinaire, les crédits alloués aux chefs de mission. Nous ne savons quelle somme avait été mise à la disposition de TRécuL. Toujours est-il que, de retour à Paris, il n'eut rien de plus pressé que de présenter le compte détaillé de ses dépenses, qui se montaient à un chiffre insignifiant et de remettre au ministère le gros reliquat de l'argent qu'il avait emporté. C'était à croire qu'il s'était nourri lui-même de racines sauvages, comme les Indiens dont il avait partagé l'existence. « Et on eut beau lui montrer l'impossibilité de revenir sur des crédits régu- lièrement ordonnancés, il ne voulut rien entendre : l'État dut reprendre ses espèces. « Un tel homme n'était pas pour les fonctions publiques. Aussi n'en brigua-t-il aucune. Il continua à vivre au milieu de ses chères plantes, accu- mulant travaux sur travaux et édifiant patiemment une œuvre dont une . grande partie lui survivra. « En 1866, l'Académie des sciences consacra sa réputation en lui offrant le fauteuil laissé vacant par la mort de MonTAGNE. D'un naturel timide, il ne prit jamais très activement part à ses débats : une seule fois, il s'enhardit à à défendre des idées qui lui tenaient à cœur; il avait fait des études sur les fer- mentations, et ses conclusions, contraires à celles de PASTEUR, provoquèrent, en 4871 et 1872, des discussions orageuses au sein de la Compagnie. « Depuis lors, il ne sortit plus d’un mutisme que ses habitudes solitaires semblaient encore avoir u. eloppé. » Pour conserver les fleurs coupées. — On prépare un liquide en dissol- vant 20 grammes de copal clair mélangé avec son poids de sable ou de verre pilé dans 500 grammes d’éther. On trempe les fleurs dans la liqueur, on les en retire avec précaution et on les laisse sécher pendant dix minutes environ ; on répète cette opération quatre ou cinq fois de suite. Une jolie corbeille-jardinière est celle composée de Skimmia japonica en fruit entremèlés de tiges fleuries de Chrysanthèmes plantées dans du sphagnum ou dans un flot d'Adiantum ou autres petites Fougères. Le soir, à la lumière du gaz ou de l'électricité, l'effet est éblouissant, on dirait des masses de perles de corail au milieu de superbes fleurs aux nuances les plus richement variées. TRES “ "ARR Ses te à Vi ns s ; nn Lu Le SU ER PE PO EE j É GAS ARE CP Se co 7 tdi Q CS Ne Li x Ni: ass ue Moose Se + a Série. TOME 3e, 23° Livraison. H le 15 Décembre 1896 TLLUSERATION HORTICOL Journal international populaire de l'Horticulture DANS’ "TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de 3. LIN INDEN Drecreur : LUCIEN LINDEN RÉDACTEURS PRINCIPAUX : ÉMILE RODIGAS CH. DE BOSSCHERE Numéro paraissant le 30 du mois (LES PLANTES EN SERRES) Numéro paraissant le 15 du mois (LES PLANTES A L'AIR LIBRE) Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère _L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinionssérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Pages d Pages Chronique horticole 257 TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE Plantes nouvelles ou REA Fat EE PI. 71. Asters d'automne. . . . . : RE | Le jardin fruitier et le potager . 008 TPRASS Petites notes de culture . 71 Fig. 33. Aster sinensis BH. pl. Jamel . + . . 35 >» 34. Dianthus laciniatus nanus . . . . . 366 Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s’abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles PRIX DE L'ABONNEMENT : H2$ FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE SITAIRES D POUR LA NO: Messieurs Dallemagne et Ci°, horticulteurs à Rambouillet (Seine et Oise). Gand, impr. Eug. Vander Haëeghen. LES ANNONCES HORTICOLES INDUSTRIELLES (Graines, bulins Pa nn matériel construction da serres, chauffages, engrais, insecticides, ameublements, elc.] TROUVENT DANS LA COMBINAISON DE L'ILLUSTRATION HORTICOLE) ET DU JOURNAL DES ORCHIDÉES | = LA MEILLEURE ET LA PLUS LARGE PUBLICITÉ | Ces journaux sont vus et lus par tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à Fhorticulture | À LE + 7» + = Les annonces paraissant à la fois dans L'ILLUSTRATION HORTICOLE et LE JOURNAL DES ORCHIDÉES, offrent l’avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux pro- ducteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture : LEUR CIRCULATION EST UNIVERSELLE. == ON EST PRIÉ DE FAIRE PARVENIR LES INSERTIONS A LA RÉGIE DES ANNONCES DE < « L'Istration Horticole > et du «< Journal des Orchidées ? 100, rue Belliard, à BRUXELLES, avant le 8 et le 23 du mois Un numéro do à 2 est adressé aux personnes qui ne seraient pas nnées à l’un de ces journaux. | Tout Abonné de L’Illustration Horticole qui souscrira au Journal des Orchidées recevra les deux journaux pour le prix de ®O francs par an. — S'adresser au Bureau de ces journaux. — 391 — CHRONIQUE HORTICOLE 15 Décembre 1896. Consultation en matière forestière. — Les particuliers pourront obtenir gratuitement les renseignements qu'ils désirent en matière sylvicole en s'adressant par écrit à M. le Sous-Inspecteur des Eaux et Forêts, Avenue de l'Hippodrome, 108, à Ixelles, ou verbalement le mercredi, de 2 à 4 heures de relevée, au local de la Société centrale forestière de Belgique (Caves de Maestricht, Avenue Marnix), à Bruxelles. * x * Institut agricole de Gembloux. — La durée des études à l'Institut agricole de Gembloux, qui était de trois années, vient d'être portée à quatre années. Cette modification était déjà adoptée à l'Institut agronomique de Louvain: elle est justifiée par l'extension considérable du programme. La durée des études aux Ecoles d’horticulture de l'Etat est de trois années. Il est assez étrange que dans certaines écoles adoptées, cette durée soit limitée à deux années seulement. Décorations florales à Paris. — La livraison du 16 octobre de la Revue Horticole a été consacrée en très grande partie aux décorations florales prodiguées à Paris à l'occasion des fêtes offertes aux souverains russes, du 4 au 8 octobre. De prime abord, il semble quelque peu étrange d'avoir eu recours à des fleurs artificielles pour orner en cette saison les avenues et plantations auxquelles d'ordinaire le feuillage suflit amplement. Eh bien, des rafles sèches de raisins étaient habillées de fleurs en papier et simulaient des inflorescences de marronniers ; des rameaux effeuillés étaient garnis de camellias en papier glacé, et vivifiaient. les frondaisons des arbres dénudés ; mais cela était disposé avec tant de délicatesse et de grâce que tous ceux qui ont visité la capitale durant ces mémorables journées ont été empoignés par l'aspect féérique des décorations multiples qui embellissaient les grands arbres prématurément dépouillés par un cyclone d'une force inconnue en France. Les avenues, le rond point des Champs Elysées, les Tuileries, les abords du parc Monceau, — 958 — les rues de la Paix et du Quatre Septembre, la place de l'Opéra, l'Hôtel de Ville, les théâtres, l'ambassade russe, les palais visités par les hôtes impériaux, tout cela reflétait cette élégance et ce charme dont les fleuristes parisiens possèdent le secret. Les décorations intérieures étaient faites entièrement de plantes et de fleurs naturelles, cela se conçoit. Mais ceux-là mêmes qui avaient parlé d’un ton moqueur de ces compositions artificielles et qui avaient proposé de peupler aussi bien d'oiseaux chanteurs mécaniques les arbustes des avenues, ont dû reconnaitre que si les arbres peuvent avoir leur beauté naturelle en automne, l’art aussi peut les transformer encore et leur donner une beauté imprévue quoique peu durable. * x _*x Noms de roses menant à confusion. — Que de fois ne s'élève-t-on pas, dans la presse horticole, contre les dénominations étranges des plantes et malgré toutes les réclamations, malgré les lois de la nomenclature, les bizar- reries vont toujours leur train. Cela est vrai pour les indications spécifiques et plus encore pour les dénominations de variétés. Le Gardeners Chronicle citait dernièrement comme exemple de répétition de noms de roses ceux de Madame Victor Verdier (E. VERDIER), deux Souvenir de Madame Victor Verdier, Victor Verdier (LAGHARME) ; ensuite Æugénie Verdier, un rosier moussu Eugène Verdier, un rosier remontant Eugène Verdier, un autre du nom de Madame Eugène Verdier (GuiLLoT ainé), puis, une couple de variétés de Mademoiselle Eugénie Verdier dont une de GuizLor jeune. A cette liste viennent s'ajouter encore Madame Eugénie Verdier parmi les nouveautés de rosiers remontants, puis les Emilie Verdier, Marie Verdier, Paul Verdier et Souvenir de Charles Verdier. I faut être parfait connaisseur et posséder une mémoire prodigieuse pour se retrouver dans une famille aussi nombreuse. D'autre part, les noms de certaines illustrations sont fréquemment multipliés. Trop souvent aussi les noms sont d’une longueur inadmissible; on a raison de raccourcir des noms comme Grande duchesse héritière Hilda de Bade, Impératrice Maria Feodorowna de Russie, Regierungsrath Stockert. Nous ne dirons rien des difficultés éprouvées par les Anglais en face des noms français et allemands, par les Français en face des noms anglais, allemands et russes et ainsi de suite. Le mieux serait de simplifier les appellations le plus possible. Pois de senteur Cupido. — Il semble que la réputation que l'on a faite à cette variété serait exagérée, Les tiges florales des plantes venues en plein air manquent de vigueur et sont trop courtes. Peut-être cette nouveauté, d’une nature naine, a-t-elle besoin d'un procédé spécial de culture, On a voulu lui donner de l’engrais artificiel, mais absolument sans succès. + æ” — 959 — Palmiers à Buitenzorg. — Le Jardin botanique de Buitenzorg, Java, possède la plus riche collection de palmiers du monde. Elle comprend quatre cents espèces dont trois cents dénommées et une centaine encore à déterminer et paraissant bien distinctes, indépendamment des variétés d'espèces connues. Une mesure utile a été prise par la législature de l'Ohio en vue de prévenir l'extension des maladies contagieuses des arbres fruitiers. La loi ordonne la destruction par le feu des arbres contaminés par certaines maladies. La station expérimentale de l'Ohio a publié un bulletin donnant des détails complets concernant ces maladies. Quercus Prinus. — Ce Chène est un grand et bel arbre qui atteint, dans sa patrie, les États-Unis de l'Amérique septentrionale, jusqu'à trente mètres de hauteur. Il porte une belle cime touffue; ses feuilles, courtement pétiolées, sont largement dentées, d'un vert clair en dessus, glauques et légèrement pubescentes en dessous. C'est le Chêne-châtaignier des marais; il croit naturellement jusqu'au Canada. Jamais on n’a vu cet arbre chargé de glands comme cette année, aux environs de Philadelphie. Les branches ployaient sous le poids des glands comme les arbres fruitiers dans un verger. Cette abondance serait-elle le présage d’un hiver rigoureux? Blanc du hêtre. — Le Kermès du hêtre s'est répandu à l'état d'invasion sur les hôtres du Bois de la Cambre. Le Bulletin de la Société centrale forestière dit que beaucoup d'arbres ont le tronc littéralement couvert de cette vermine et souvent les plus gros, les plus beaux sont le plus attaqués. Que faire? Peut-on sacrifier ceux qui sont le plus envahis pour préserver les autres qui le sont moins? Ne serait-ce pas le moment d'essayer l'application des sels cupriques qui produisent partout de si bons résultats? Fleurs teintes. — L'industrie veut-elle lutter avec la nature ou cherche t-elle seulement à lui venir en aide? On sait que dans certaines grandes villes la mode exige que la boutonnière soit garnie d'une fleur où d'un minuscule bouquet. Vers le milieu d'octobre on vendait à Londres de gentilles petites fleurs qu'on aurait pu prendre pour des violettes de Parme ou des hépatiques. C'étaient, d'après le Gardeners Chronicle, des capitules d'une Composée, probablement l'Achillea Ptarmica, teints d'un bleu mauve. Le Domaine forestier de Belgique comprend actuellement environ 508,241 hectares dont 25,069 appartiennent à l'Etat, 158,002 aux communes, — 360 — 5,470 aux établissements publics et 315,000 environ aux particuliers. On estime à 200,000 hectares l'étendue des terrains encore incultes dans le pays, qui pourraient être mis en valeur. Par une série de mesures — création d'une inspection de l’agriculture, d'une station agronomique, de laboratoires agricoles, nominations d'agronomes, institution de conférences — le Gouvernement répand dans nos campagnes les connaissances agricoles. Il veut aujourd’hui, comme dit le Bulletin de la Société centrale forestière, compléter son œuvre par la diffusion de la science sylvicole. Un récent arrêté royal a institué un service spécial de recherches et d'expériences en matière forestière ou sylvicole. “ # * Leipzig paysager. — Depuis de longues années, l'administration de cette ville, située dans une plaine unie et monotone, avait prescrit le dépôt, dans un faubourg décoré de l'appellation quelque peu ironique de vallée des roses, de tous les décombres, cendres, etc., de la ville. Graduellement ce dépôt, appelé maintenant Mont Georgi, du nom du bourgmestre, auteur de la mesure concernant ce dépôt, a atteint une hauteur de quarante metres environ. Bientôt le Mont Georgi va être converti en un jardin ou parc public et relié à la,plaine par des vallonnements gazonnés. Une tour sera placée au sommet du parc. Le docteur H. Trimen, auteur d'un grand nombre de publications bota- niques, qui fut, depuis 4880 directeur du Jardin botanique de Ceylan, est mort à Ceylan, à l'âge de 53 ans. Sur la recommandation de la direction de Kew, M. J. C. WiLuis, connu par ses écrits scientifiques, a été appelé à succéder au D' TRIMEN, Comme directeur du Jardin botanique de Ceylan. Les fleurs à New-York. — Le luxe des fleurs ne semble avoir atteint nulle part un aussi grand développement que dans certaines villes américaines. On cite que les noces à New-York d'une riche héritière ont donné lieu dernière- ment à une dépense de 17,000 à 18,000 dollars, rien qu'en bouquets et décorations florales. Mais c’est surtout vers le nouvel an et à l'époque du carnaval que les fleuristes et les horticulteurs font les plus brillantes affaires. A ce moment le moindre prix d'un bouquet est de quinze dollars; les bouquets de cent dollars ne sont pas rares, une jolie décoration de table se paye de 500 à 600 dollars et les fleurs employées à certaines funérailles coûtent bien des fois un millier de dollars. Un fleuriste des environs de New-York envoya un jour du printemps dernier 10,000 tiges de muguet fleuri à raison de 60 centimes la pièce, soit 6,000 francs pour les dix mille fleurs. Il n'est pas étonnant qu'en — 361 — présence d'un tel besoin de fleurs on porte à 40 millions de dollars la valeur de l'ensemble des jardins et des serres des environs de New-York. "x M. J. H. Krelage. — La revue mensuelle néerlandaise Woord en Beeld a donné, dans son fascicule d'octobre, un beau portrait, très ressemblant, de M. J. H. KRELAGE, « le Grand Prêtre du culte de la tulipe, » le célèbre cultivateur de plantes bulbeuses à Haarlem, le digne président de l'Association pour la culture des plantes bulbeuses, officier de plusieurs ordres nationaux et étrangers. M. KRELAGE a atteint sa 73° année. Au soir de sa vie, il peut se réjouir d'avoir rempli une noble carrière; en même temps il a le bonheur de pouvoir constater que ses contemporains ont apprécié et apprécient hautement ses utiles travaux. Enseignement d'erreurs. — Dans une récente réunion, à Birmingham, de l'Association des jardiniers, le secrétaire de la Société a insisté sur la néeessité de confier seulement à des personnes capables la mission d'enseigner l'arboriculture et la culture maraïichère. Il a cité plusieurs exemples de pro- cédés erronés recommandés par des conférenciers. Un de ceux-ci avait enseigné, entr’ autres, à ses auditeurs, que les tomates doivent être cultivées dans des tranchées comme le céleri et fumées de la même manière. Peut-être pourrait-on trouver des exemples d'erreurs analogues enseignées ailleurs qu'à Birmingham. - Arrosoir Lhex. — Un nouveau système d'arrosoir dû à M. J. P. LHEX est recommandé dans le Journal des Inventeurs (paraissant le 1° et le 16 de chaque mois, rue des Princes, 8, à Bruxelles), à cause des avantages qu'il présente sur les autres arrosoirs. Le maniement en est plus facile; il est muni d'un flotteur qui prévient les éclaboussures de l'eau et les cahots de celle-ci. L'arrosoir LHEx est breveté. LI * * M. Auguste Trécul. — Cet éminent botaniste est mort à Paris le 45 octobre 1896, à l'âge de 78 ans. I1 s'occupa d’abord de médecine, mais bientôt il consacra toute son énergie à la botanique. Chargé d'une mission officielle, il pareourut, en 1848 et en 1850, les Montagnes Rocheuses, le Texas et le Mexique. C'est de ce dernier voyage qu'il rapporta des collections remarquables concernant la flore et la faune de ces régions. * x * Passage du papillon des Choux. — Notre confrère Sempervirens signale, d'après des feuilles allemandes, le passage de millions de ces papillons à la date — 362 — du 4 août dernier, dans la direction de l’ouest vers le sud-est au-dessus de Kôsen, vers Lengefeld. Toute la nuée s'abattit sur un champ de trèfle qu'elle couvrit comme d’un manteau blanc. Aucun papillon ne s'était écarté de la route et le vol avait été observé durant des heures entières. Ces papillons sont très nuisibles. Ils pondent un nombre très considérable d'œufs donnant lieu à la chenille verte qui détruit tant de végétaux. * x x Société néerlandaise d'horticulture et de botanique. — Aux meetings du 12 septembre et du 3 octobre 1896 des certificats de 1r° classe ont été décernés à M. C. G. vaAN Duck, de Zeist, pour Helenium autumnale superbum ; à M. C. G. vAN TUBERGEN, à Haarlem, pour des variétés de Dahlia à fleur de Cactus, des Canna et des Kniphofia ; à M. L. JoRNA, de Enkhuizen, pour une variété de Begonia; à M. P. H. DEeys, de Haarlem, pour un Begonia tubéreux à fleurs doubles; à MM. A. GLIJM DE Vos et Cie, à Utrecht, pour un nouveau Richardia. : Vitalité des plantes. — Nous avons raconté déjà le fait d’avoir conservé une bouture de Daphne indica pendant plus d'une année dans un petit pot sous Châssis vitré, à l’état de repos complet. M. C. van LENNEP rapporte dans Sempervirens qu'il avait mis, en même temps que d’autres plantes, une petite branche de Tradescantia discolor entre des feuilles de papier, sous sa presse pour l’insérer dans son herbier. Après trois semaines, toutes les plantes étaient bien sèches, sauf le Tradescantia. Il en coupa un petit morceau qu’il boutura dans un pot exposé nuit et jour à tous les temps. Trois semaines plus tard, de nouveaux bourgeons s'étaient formés aux aisselles des feuilles et la petite bouture s'était fort bien enracinée. * + + Jardin botanique de St. Louis. — Nous ayons sous les yeux le septième Rapport annuel publié par M. W. TRELEASE, un beau volume de 209 pages, renfermant une monographie des Juglandacées des Etats-Unis, par M. W. TRELEASE, une étude sur les Agavées des mêmes régions, par A. ISABEL MUNFORD, et un travail sur les Wolffia ligulés, par CHARLES HENRY THOMPSON. Ce volume contient en outre un mémoire sur l'étude de la botanique ainsi que le catalogue de la bibliothèque prélinnéenne que possède le Jardin. Le volume est orné d'un grand nombre de belles planches destinées à élucider les textes de cette remarquable publication. EM. RopiGas. Le O “a © on O Le +—s de D de > ©. e) O “ABPT % ASTERS D'AUTOMNE Alice Rodigas pinr. P. De Pannemaeker chrom.w — 363 — PL. LXXI ASTERS D'AUTOMNE Le genre Aster constitue, dans la famille des Composées, un groupe impor- tant qui compte au-delà de deux cent cinquante espèces définies, réf dues dans toutes les régions des Deux Mondes. Grâce à l'obligeance de M. le D° STOLL, directeur de l'Institut royal pomologique de Proskau, qui a bien voulu nous envoyer une collection de soixante espèces et variétés d’Aster, nous avons été à même d'étudier plus spécialement ces jolies fleurs d'automne qui ne demandent que peu de soins pour donner une abondante floraison se prolon- geant jusqu'aux gelées. Les fleurs qui ont servi à composer la planche ci-contre ont été cueillies dans la collection de l'Ecole d'horticulture de l'Etat, à Gand, et elles peuvent donner une idée de la variation des coloris que l'on y rencontre. La planche montre en n° 1 l'Aster Novae Angliae var. Constance ; en n° 2, l'Aster Novae Angliae var. ruber; en n° 3, l'Aster Novae Angliae var. Bowman; en n° 4, l’Aster amygdalinus et en n° 5, l'Aster Novi Belgi var. Rob. Parker. L'Aster Novae Angliae, originaire de l'Amérique septentrionale, a été intro- duit en Europe en 1740. Ses tiges sont rougeâtres, hautes de plus d'un mètre, portant vers le sommet des rameaux rapprochés; les feuilles sont lancéolées, entières, scabres, l'involucre est à écailles étroites, le type a les rayons d'un violét pourpré ; la variété Constance est d'un joli bleu, la variété ruber a des rayons rouge rosé; la variété Bowman se rapproche du coloris du type, mais les rayons sont plus allongés et plus étroits. L'Aster amygdalinus, originaire du Canada, a Îles tiges glabres portant au sommet des rameaux corymbiformes; les feuilles sont lancéolées. Cette espèce fleurit avant l'Aster Novae Angliae et ses capitules sont formés de nombreuses ligules blanches avec un très léger reflet lilacé. L’Aster Novi Belgii a les tiges d'un mètre, corymbiformes, les feuilles lancéolées, aiguës ; les capitules ont des rayons bleu pâle, très longs, dans la variété Robert Parker. Les espèces que nous venons de citer ont encore d’autres variétés, telles que : A. Novi Belgii minor, aux tiges très courtes ; À. Novi Belgii ampliflorus où floribundus, aux capitules très larges; À. Novae Angliae roseus, à capitules roses ; À. Novae Angliae hortensis, à tiges très élevées. — 9304 — .La culture de ces plantes ne demande guère de soins. Une terre franche, additionnée d'un peu de terreau, leur suffit amplement. Elles ont besoin d’être espacées d’un mètre et demi en tous sens, à moins qu'on ne réduise les touffes au moyen de la taille. EM. R. PLANTES NOUVELLES OÙ RECOMMANDABLES Spigelia marylandica. — Cette belle plante, vivace et rustique, fut pendant longtemps l'objet de nos soins particuliers dans le petit jardin que nous possédions étant enfant. Depuis des années nous la cherchons vainement dans les cultures; elle semble avoir complètement disparu. C'est avec un réel plaisir que nous voyons notre confrère Sempervirens appeler sur elle l'attention des amateurs. Comme son nom l'indique, la plante est originaire du Maryland, d'où elle fut introduite en Europe en 1694. Elle a les tiges annuelles hautes de 0"30 à 040, quadrangulaires; ses feuilles sont sessiles, ovales-lancéolées acuminées, ses fleurs sont d'un bel écarlate disposées en épis, et £Sénéralement au nombre de trois, L'intérieur de la corolle est hypocrate- riforme, le tube est d'un beau jaune à l'intérieur, la floraison dure de juillet en août. Nous nous rappelons que la plante venait fort bien en terre franche, additionnée de terreau de feuilles; nous la rempotions à l'automne et elle trouvait place sous un châssis froid pour l'hivernage. Elle se multiplie par séparation des touffes et par semis. Rubus phoenicolasius. — La valeur ornementale de ce Rubus est mise en doute par les uns et hautement affirmée par les autres. Un correspondant du Garden dit qu'à Dublin la plante excite toujours l'intérêt depuis la formation de ses boutons à poils rouges. Le jeune fruit, qui passe du jaune à l'orange, puis au rouge et enfin au rouge éclatant, contraste d'une façon heureuse avec le feuillage vert au-dessus et blanc pur au-dessous. En Irlande, ce fruit müûrit vers le 4° août et donne alors un surcroît au dessert. La plante est d'une rusticité parfaite. Il est plus que probable que par voie de’ sélection on arriverait à l'améliorer encore. Viburnum Demetrionis. — Cette nouvelle espèce a été découverte en juillet 1844 par M. DEMETRIO, près Cole Camp, dans l'Etat de Missouri. Elle se distingue du Viburnum dentatum, dit le Gardeners’ Chronicle du 3 octobre der- nier, par son fruit plus long et beaucoup plus comprimé. Il diffère du Viburnum pubescens, en ce que ses feuilles sont beaucoup plus arrondies, profondément L — 365 — cordées et beaucoup plus longuement pétiolées. Pour le feuillage, il rappelle celui du Viburnum dentatum. < Chrysogonum virginianum. — Cette plante, de la famille des Composées, fait partie d’un genre qui ne compte qu'une demi-douzaine d'espèces. C’est la seule qui soit en culture, elle est originaire des Etats-Unis d'Amérique. Ses capitules sont jaunes, l'involucre est formé de cinq bractées, les fleurs se pro- duisent dans les aisselles des rameaux. C’est une jolie plante vivace, herbacée et rustique, aimant une terre de jardin mêlée à du terreau. Le journal précité dit qu'elle produit un effet charmant vers la fin de l'été lorsqu'elle est cultivée en touffe. Aster sinensis flore pleno var. Juwel, — L'établissement HAAGE et ScHMipT, d'Erfurt, a obtenu une forme de Reine Marguerite d’une réelle beauté qu'il désigne sous le nom de Juwel (Joyau) et dont la figure ci-contre peut donner une idée. Parmi ses nou- veautés pour 1897 il annonce trois variétés remarquables, ? N une bleu d’azur,une autre rouge violet, une autre blanc pur. Toutes ont leurs pétales inflé- chis; le port et la forme de la fleur sont parfaits. La va- riété blanc pur est particuliè- rement recommandée pour les bouquets. Delphinium sulphureum. — Il est hors de doute que cette plante est vivace et non pas annuelle. Les uns la cultivent dans un sol argileux, d’autres dans une rocaille, tous semblent être d'accord pour vouloir lui donner un lieu assez sec pour station. C'est peut-être une des plus belles espèces vivaces de pleine terre. Fig. 33. — Aster sinensis fl. pl. Juwvel. * Cactus Dahlia « Fantazy. » — Les dahlia-cactus sont donc devenus jaloux des chrysanthèmes et encore des chrysanthèmes plumeux, poilus ou hirsutes, les moins beaux de tous. A l'une des expositions du Palais de Cristai, — 360 — à Londres, on a fait voir une variété nouvelle du Dahlia J'uarezi méritant bien le nom de Fantazy. Bien que la longueur de la tige florale paraisse ne pas être suffisante, cette nouveauté, exposée par MM. J. BURRELL et C°, de Cambridge, a obtenu plus d'un certificat de mérite. Plusieurs des fleurons sont très incurvés, d'autres sont comme tordus, d'autres encore comme enroulés en tire-bouchon. Avec les appareils de coiffure dont disposent nos voisins d'Outre- Manche, pour leurs chrysanthèmes, le Cactus Dahlia Fantazy, qui est d'un rouge vif, pourra revêtir les formes les plus capricieuses. * x x Dianthus laciniatus nanus. — Voici la série des Dianthus Heddewigi enrichie par la maison HAAGE et SCHMIDT, d'Erfurt, au moyen d'hy- brides qui se distinguent à la fois par leurs pétales incisés et plus ou moins risés. Ces hybrides proviennent du Dianthus Lachs Kônigin qui a paru en 4895. La nouvelle race se distingue du Dianthus laciniatus par son port beaucoup plus trapu, ses lacinies un peu plus petites et le riche coloris des fleurs. Sur un fond blanc, variant jusqu’au rouge foncé, les pétales por- tent des zones’ d'un coloris laque écla- | tant. L'effet produit par l'ensemble de ces fleurs dont nous donnons la figure noire est réellement remarquable. * Lan Fig. 34. — Dianthus laciniatus nanus. Carrierea calycina. — Nous mentionnons avec d'autant plus d'empres- sement le nom de cette nouveauté que c’est celui d’une espèce nouvelle et d'un genre nouveau dédié par M. A. FRANCHET au publiciste infatigable E. A. CAR- RIÈRE que la France a perdu récemment et qui contribua pour une très grande part à l'avancement de la connaissance des plantes. Personne mieux que CARRIÈRE n'a mérité le modeste honneur d'avoir son nom conservé dans le répertoire des dénominations végétales. Le Carrierea calycina est décrit dans la Revue Horticole du 1° n0- vembre 1896. Il appartient à la famille des Bixacées. M. A. FRANCHET le place à côté du genre Poliothyreis créé récemment par M. Over et dont il diffère par ses fleurs hermaphrodites et les caractères de son enveloppe florale. Les fleurs ont cinq sépales, libres jusqu'à la base, arrondis, largement rédupliqués; il n’y a pas de pétales, les étamines sont très nombreuses et insérées sur un torus È À s 3 À É ë € — 367 — élevé portant l'ovaire à son sommet. Le fruit est ligneux, capsulaire, trifide à la maturité, lancéolé, à épicarpe tomenteux. C'est un arbre de 15 mètres que le R. P. FARGES a récemment découvert en Chine dans le nord-est de la province de Se-Tchuen à une altitude de 1400 mètres. L'arbre était en fleurs le 6 juin 1894. Les feuilles, probablement caduques, sont alternes, à longs pétioles grèles ; le limbe, coriace et tout à fait glabre, est luisant en dessus, ovale ou légèrement penduriforme, à base arrondie. La nervation est celle des Idesia, c'est à dire que la nervure médiane est accompagnée à sa base de deux nervures secondaires et porte, à partir de son milieu, quatre ou cinq paires de nervures secondaires. Des graines fraiches de cet arbre ont été distribuées à plusieurs collectionneurs français. * * + Narcissus semipartitus flore pleno. — Nous ne savons si la duplica- ture de la fleur simple du Narcissus semipartitus est un embellissement ; en tout cas, la fleur du type est plus élégante et nous plait infiniment mieux. D'après M. ERNEST H. KRELAGE qui décrit les Narcissus semipartitus dans le numéro de novembre 1896 du T'ijdschrift voor tuinbouw, les Narcisses à fleurs doubles sont connus depuis trois siècles et alors déjà on les cultivait avec soin. Aujourd'hui le narcisse double Trompette van Sion et les formes doubles de Narcissus incomparabilis comme Oranje Phœnix et Sulferkroon sont très recherchés. Le N. semipartitus appartient à l'espèce incomparabilis. Il se distingue par son coloris jaune pâle et une couronne à six lobes irréguliers occupant environ un tiers de la corolle. Il y a une dizaine d'années, ce type montra dans les cultures de l'établissement E. H. KRELAGE et fils, à Haarlem, quelques fleurs avec tendance à la duplicature. Les bulbes furent tenus séparément et maintenant celle-ci est constante et dans le genre du N. poeticus fl. pleno. ; Callirrhoe involuerata. — Espèce recommandable de la famille des Malvacées, cette plante est couchée sur le sol et produit une succession de fleurs rouge vif portées sur des tiges longues et solides et par conséquent convenant au mieux pour les bouquets. C'est une plante vivace qui se plait dans un sol riche et une situation ouverte. Elle fleurit sans interruption de juillet en octobre. C'était cette année une des plus jolies Malvacées ayant fleuri au Jardin botanique de Northampton, Massachusetts. EM. RK. — 368 — LE JARDIN FRUITIER ET LE POTAGER NOUVEAUX FRUITS Cerise Délices d'Erfurt (Hochgenuss von Erfurt). — Un correspon- dant de l'Oesterreichische- Ungarische Gärtner-Zeitung mentionne cette nouvelle variété de cerise comme donnant des fruits mûrs seulement en octobre. C'est une agréable surprise, dit-il, lorsqu'on ne trouve plus de cerise ni au jardin ni au marché, de rencontrer un cerisier bien chargé de fruits. Celui qui peut planter cette variété dans son jardin, fera bien de consacrer une place à cet excellent fruit de marché, attendu que les variétés les plus précoces comme les plus tardives réalisent les prix les plus élevés. L'arbre croît avec vigueur et forme une tête bien arrondie, le feuillage est grand et d'un vert foncé. Le fruit est assez volumineux et d’un beau rouge brillant. L'arbre montre à la fois pendant cinq ou six semaines des fruits mûrs, d'autres à moitié mûrs, d’autres encore tout à fait verts au même moment. ‘Cerise jaune d'Ollans. — Cette jolie cerise, qui appartient à la section des guignes, originaire de la Franche Comté, est particulièrement recommandée par l'établissement de MM. BALTET frères, à Troyes. Le fruit est de grosseur moyenne; la peau, de couleur jaune citron, est légèrement ponctuée de brun orangé. Le fruit possède un jus très sucré, d'une saveur agréable, donnant, à la distillation, un kirsch d’une finesse et d’un arôme considérable. L'arbre, d’une bonne vigueur, est très fertile. Pêche Nectarine Lily Baltet. — On entend par Nectarine une pèche Brugnon dont la chair s'isole du noyau. La nectarine Lily Baltet est un pon gain de l'établissement BALTET frères, à Troyes, provenant de la Nectarine Précoces de Croncels. L'arbre est vigoureux, très productif; le fruit est gros, arrondi oblong, richement coloré d’un grenat violacé passant au pourpre vif sur un fond blanc crêmeux. La chair se détache libremeñt du noyau, elle est très blanche, d'une grande finesse, très juteuse, délicatement sucrée, relevée d'un goût acidulé rafraichissant. La maturité a lieu de fin juillet à la seconde quinzaine d’août. C'est une des meilleures nectarines précoces. Poire André Desportes. — Cette poire, un des nombreux descendants de de la poire William, est un fruit délicieux dont on est redevable au célèbre pomologue français ANDRÉ LEROY. Le fruit, de forme régulière et de grosseur EE moyenne a la peau verte, devenant jaune olive à la maturité. La chair, d'un blanc jaunâtre, est fine, parfumée et fondante; il faut entrecueillir ce fruit pour en prolonger l'usage. Il mûrit vers la mi-juillet. L'arbre se prête à toutes les formes ; il est d'une extrème fertilité. * Poire Eva Baltet. — C'est une nouveauté mise au commerce par l'éta- blissement BALTET frères, de Troyes, qui a été très remarquée aux expositions de Paris et de St-Pétersbourg en 1894. L'arbre est très vigoureux, d'un beau port et d'une grande fertilité. Le fruit est de première grosseur. La peau est jaune citron clair, frappé de carmin vermillonné à l'insolation. La chair est fine, d’un blanc de neige, fondante, juteuse, sucrée et relevée d'une saveur fort agréable. La maturité commence vers la fin de septembre et se termine un mois après. * * x Poire Hoosie. — Cette poire est un semis anglais provenant de la variété Hacon’s Incomparable ; elle rappelle par sa forme et son aspect les fruits bien venus du Beurré Diel. L'épicarpe est jaune d'or, quelquefois marbré de roux et régulièrement bronzé autour du pédoncule. L'arbre est fertile, vigou- reux, rustique, de végétation régulière. La maturité a lieu en octobre alors qu'on à l'embarras du choix. C'est un bon et un beau fruit. * x x Poire Marie-Louise d'Uccle. — Cette variété ne doit pas être confondue avec la Marie-Louise. La poire Marie-Louise d’Uccle, qui fait partie de la collection cultivée à l'Ecole d'horticulture de Gand, est un fruit pyriforme, ventru, d'un jaune verdâtre, recouvert presque entièrement d’une épaisse rouille brune; le calice est large, ouvert, à longs segments, implanté dans une cavité large et profonde; pédoncule courbé, ligneux, placé dans l'axe du fruit à côté d’une petite protubérance charnue. La chair est fine, fondante, sucrée, très parfumée, de toute première qualité, quoique parfois un peu granuleuse au centre. L'arbre se développe bien sur coignassier. La maturité a lieu en octobre-novembre. + + * Poire Notaire Lepin. — Cette variété fait également partie de la collection de l'Ecole d'horticulture de Gand. C'est un fruit d'hiver de premier ordre, assez gros, turbiné, vert passant au jaune pâle, pointillé de roux et marbré de fauve: chair ferme, quoique fondante, juteuse, sucrée, d'un parfum très agréable. Pédoncule de longueur moyenne, assez gros, un peu renflé au sommet, implanté dans une faible dépression. Œil petit, presque clos, placé superficiellement, Arbre de vigueur moyenne, bois lisse, d'un brun fauve, — 310 — Rameaux nombreux, dressés, généralement fluets et assez longs. La maturité a lieu de février en avril. ; Pomme Calville Duquesne. — Ce beau fruit est un gain de M. J. B. DUQUESNE, de Mons. L'arbre est un descendant du Calville blanc d'hiver dans l'obtention duquel serait intervenu le Ribston Pippin. L'arbre est vigoureux, robuste, d’une grande fertilité. Le fruit, qui est généralement très gros est d'un beau jaune de cire un peu lavé de rose, très parfumé, à odeur rappelant le melon et le coing. La chair est fine et très juteuse, de toute première qualité. La pomme Calville Duquesne présente cette particularité d'être à point pour la consommation au mois d'octobre et de pouvoir se garder néanmoins jusqu'en mai, grâce à l'abondante matière cireuse qui recouvre l'épicarpe dans toute son étendue. Pomme Reinette Descardre. — Cette excellente et belle pomme est un gain d'un pépiniériste de Chènée, Liège, M. BENOIT DESCARDRE. L'arbre est assez répandu dans la province de Liège, ailleurs c'est une nouveauté. Le fruit est à chair jaune, assez ferme, aromatique, légèrement acidulé; il a une coloration toute particulière, un ton gris bronzé dans lequel vient se confondre une jolie teinte rouge brique. L'arbre est des plus fertiles et d’une bonne végétation. Le fruit est à point de consommation dès le mois d'octobre et se conserve jusqu'en décembre. s Prune Burbank. — Cette variété a été obtenue en Californie par le semeur dont elle porte le nom. D'après l’obtenteur, elle est le résultat d'hybri- dation entre pruniers japonais et américains. Cette prune a été répandue par MM. A. LETELLIER et fils, de Caen (Calvados), et publiée dans le Bulletin d’arboriculture de 4894, p. 289. C'est une variété remarquable, se distinguant par la couleur, la grosseur et l'excellence du fruit et par la prodigieuse fertilité de l'arbre. Le fruit est rond, jaune, parfois entièrement rouge violacé, nuancé par endroits de rouge clair. La chair est fine, très tendre, jaune clair, très juteuse et fondante, sucrée, relevée d'un arôme particulier aux prunes japonaises. Le noyau est petit et se détache aisément de la chair à la maturité complète qui a lieu fin juillet. é EM. RoODIGAS. ne à — 311 — PETITES NOTES DE CULTURE -Giroflée toujours fleurie. — Le Cheiranthus Cheiri semperflorens est une nouveauté des dernières années dont le nom de semperflorens se justifie amplement quand on a soin d'en semer successivement et de réserver aux plantes une petite place dans une bâche pour l'hivernage. Voici comment Sempervirens recommande de procéder : On sème en mars, sur couche froide, on repique; on porte les plantes en plein air au commencement de mai; elles fleurissent dès le milieu du mois de juin sans interruption, En avril on fait un semis en pleine terre et les plantes qui en proviennent fleuriront au mois d'août. Nous avons eu ainsi des fleurs jusque fin septembre. Les fleurs de girofiées sont très utiles dans les compositions florales et ajoutent à celles-ci leur parfum spécial. : “x Champignons comestibles. — La culture forcée des champignons est devenue si générale qu'il n’est plus guère profitable de chercher à faire des cultures de champignons en plein air. L'essentiel est de se procurer le fumier nécessaire pour les couches; ce fumier, qu'il est bon de prendre dans les écuries où les chevaux reçoivent une abondante nourriture d'avoine, doit être remué assez souvent dans un hangar ouvert muni d'un toit, donc à l'abri de la pluie. Le fumier doit être remué fréquemment jusqu'à ce qu'il ait perdu son excès d'humidité et sa première chaleur. Il ne doit pas être absolument sec, mais aucun liquide ne peut plus sourdre à l'extérieur quand on en comprime une poignée dans la main. ‘ Culture des glaïeuls. — Une conférence a été donnée par M. BURRELL, de Cambridge, sur cette culture, au meeting du 8 septembre de la Royal Horticultural Society de Londres. Le conférencier s'est attaché spécialement à montrer l'erreur que l'on commet en donnant à ces plantes bulbeuses un sol trop fumé. Un excès d'humus est même nuisible. La terre franche doit être préférée. En outre, le sol doit être bien drainé, il peut être exposé au plein soleil. Il ne faut pas, non plus, que la terre soit trop sablonneuse; c’est aussi une grave erreur, il vaut infiniment mieux prendre une terre plutôt compacte et bien argileuse. Dans un sol même trop compact pour les roses, des glaïeuls prospèrent bien et donnent beaucoup de fleurs. Tel est surtout le Cas, d'après M. BURRELL, pour la section des gandavensis. Il recommande beaucoup de faire usage des bulbilles pour la multiplication. 1 — 312 — Influence du pollen. — Des expériences faites par M. MARTIN SMITH démontrent la prédominance du pollen. L'œillet Germania est une fleur d’une puissante individualité et cependant la couleur jaune en est effacée presque complètement par la prédominance du pollen étranger dans la grande majorité des cas. D'un autre côté, lorsque le pollen de l'œillet Germania a été employé, . il en est résulté très peu de fleurs jaunes, ce qui fait supposer que le jaune domine difficilement les autres couleurs. M. SMITH ajoute que, en faisant le croisement de couleurs très distinctes, comme pourpre et jaune, écarlate et jaune, il a obtenu des fleurs blanches en grande proportion. - CE Culture en pots des Asters. — Parmi les Aster d'automne on choisit les espèces et variétés qui se ramifient le mieux sans acquérir une trop grande hauteur. On en coupe des boutures au printemps pour les mettre sur couche avec chaleur de fond jusqu’à ce qu’elles soient enracinées. Alors on les met en pots pour les tenir à froid. Ces plantes en pots s'élèvent naturellement moins haut que les plantes mises à demeure en pleine terre. Tel est le conseil donné par notre confrère The Garden. * x x Rempotage. — Sempervirens rappelle avec raison dans son numéro du 30 octobre que l'approche de l'hiver est l'époque la moins propice pour le rempotage des plantes en général. En effet, les plantes bien enracinées résistent le mieux à toutes les influences fâcheuses, excès de froid, excès d'humidité, ete. Les plantes rempotées actuellement font d'ordinaire dificile- ment de nouvelles racines et sont, par suite, mal disposées pour l'hivernage. Plantes grimpantes pour murailles. — Un correspondant nous de- mande de lui indiquer des plantes autres que le lierre et les vignes vierges pour tapisser une muraille en vue d'un salon. S'il s'agit d'un espace assez considé- rable, nous recommanderons le Begonia radicans, ensuite le Wistaria sinensis, certains Magnolias, le Crataegus pyracantha et sa variété Lalande. Ces deux derniers, ainsi que les Cotoneaster Simonsi ct C. microphylla, sont recom- mandables pour les baies rouges dont elles se couvrent à la morte saison. L'Escallonia macrantha se distingue par ses feuilles et ses fleurs, mais la plante réclame une situation abritée. Le Ceanothus azureus, le Chèvre feuille, le Passiflora coerulea, les Rosiers sarmenteux, toute une série de Clématites présentent de grandes ressources pour tapisser une muraille en plein air. R. D'EELEN, Re à Me 4 CR ECRE TENTE. Et 2 Te + EMA NE RES Lt AR 4: ENS “dre Re SR PE me È RER Sn Te La Ent ES Val 6e Série. TOME 3. 24 Livraison. 30 Décembre 1896 ILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de l'Horticulture RCA TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de Hit il LAUDE D Directeur : LUCIEN LINDEN RÉDACTEURS PRINCIPAUX : ÉMILE RODIGAS CH. DE BOSSCHERE Numéro paraissant le 30 du mois Numéro paraissant le 15 du mois (LES PLANTES A L'AIR LIBRE) Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère (LES PLANTES EN SERRES) L'ILLUSTRATION HORTICOLE est unetribuneouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Pages Pages Causerie horticole. Pace 213 |. Nécaolagie : 5, serie 383 Les Chrysanthèmes en tapis LU CU. SN a 383 Floraisons de décembre , . . . + . 377 | Table des matières. . . . + . 385 Les travaux du mois de janvier, . . . + . 378 die Le jardin botanique de Lille, . . -. . 380 re #4 ce Le meeting de « L'Orchidéenne» . . . : + 38? PI, 72. Hippeastrum Muesserianum L. Lind. . 376 A8 Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On #abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles PRIX DE L’ABONNEMENT : 12 FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE OBITAIRES POUR LA FRANCE sosie une et Ci, horticulteurs à Rambouillet (Seine et Oise). AU DURS LE A Me en PU JT Gand, impr. Eug: Yander Haeghen. LES ANNONCES HORTICOLES ET INDUSTRIELLES (fraines, bulbes, arbustes, outils, matériel, construction de serres, chauffages, engrais, insecticides, ameublements, etc.] L'ILLUSTRATION HORTICOLE JOURNAL DES ORCHIDÉES #== LA MEILLEURE ET LA PLUS LARGE PUBLICITÉ ii Ces journaux sont vus et us par tous ceux qui s'intéressent de près où de loin à l'horticulture —_———— > 22 4 @—<———— Les annonces paraissant à la fois dans L'ILLUSTRATION HORTICOLE et LE JOURNAL DES ORCHIDÉES, offrent l’avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux pro- ducteurs et aux industriels horticoles pour faire connaitre leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d’horticulture : LEUR CIRCULATION EST UNIVERSELLE. “=> ON EST PRIÉ DE FAIRE PARVENIR LES INSERTIONS A LA RÉGIE DES ANNONCES DE « L'Illustration Horticole > et du « Journal des Orchidées » | 100, rue Belliard, à BRUXELLES, avant le 8 et le 23 du mois Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l’un de ces journaux. Tout Abonné de L’Illustration Horticole qui souscrira au Journal | des Orchidées recevra les deux journaux pour le prix de ®O francs | par an. — S'adresser au Bureau de ces journaux. — B18 — CAUSERIE HORTICOLE 30 Décembre 1896. A plusieurs reprises déjà, L’Illustration Horticole a attiré l'attention de ses Lecteurs sur les moyens à employer pour répandre le goût des cultures dans toutes les classes de la société, pour faire aimer davantage les fleurs, ces vivants symboles de toutes nos joies et de toutes nos douleurs. C'est ainsi qu'elle a parlé des « Floralia, » ces associations modèles de nos voisins d'Outre * Moerdijk qui s'évertuent à procurer, aux ouvriers, les bienfaits moraux qui sont l'apanage de ceux qui s’adonnent à la culture des plantes; c’est ainsi encore qu’elle a rappelé quels efforts l'on tente en Angleterre pour faire béné- ficier les modestes ménages des avantages multiples que procure le culte de la fleur ; ses Lecteurs ont été mis au courant aussi des mesures prises en Belgique, pour arriver au même but : organisation de concours pour balcons et fenêtres fleuris dans la plupart des grandes villes, œuvre de propagande auprès de l'ouvrier et de l'enfant pour amener ceux-ci à s’adonner à cette occupation récréative et moralisatrice, introduction de la culture dans les écoles publiques, mode d'encouragement en faveur des éducateurs qui entretiennent de façon exemplaire le jardin attenant à un bâtiment d'école et d’autres mesures encore. L'Illustration Horticole n'a pas oublié les malheureux ; elle a, maintes fois, plaidé leur cause. Aujourd’hui encore, elle y revient; l'occasion est propice, nous sommes en pleine saison hivernale, les cœurs compâtissants sont ouverts à tout sentiment de charité. Aussi, croyons-nous pouvoir, à présent, nous intéresser spécialement à une œuvre de charité et nous adresser à nos charmantes Lectrices par l'intermédiaire d'un chroniqueur parisien de renom, M. JACQUES LEFRANC, qui publia, il y a quelques années, l'appel que nous reproduisons aujourd'hui, qui n’a rien perdu de son actualité et qui mérite d'être entendu. Les amateurs et les horticulteurs nous pardonneront cette incursion dans le domaine de la charité en se souvenant que la plus noble récompense qu'ils pourraient ambitionner serait une larme de reconnaissance échappée aux malheureux à la vue de l'offrande d’une fleur. Cédons la parole à notre confrère parisien : Depuis quelques années, on a adopté à Paris, au Jour de l'An, une touchante — 3714 — coutume : c'est de distribuer des jouets aux enfants assistés, aux enfants soignés dans les hôpitaux; on leur prouve ainsi qu’ils ne sont pas tout à fait abandon- nés et qu'ils ont aussi, les pauvrets, le droit de connaître un moment la joie. A ce point de vue, que de bonnes choses il y a à faire! M. PAUL GinistTy parlait, un jour, d'une idée vraiment délicate qui est née en Suisse. Une association s'est organisée là-bas qui, à de certains jours, envoie aux malades des hôpitaux de petits bouquets de fleurs de la saison : on les dépose sur leur lit, et ils les trouvent, à leur réveil, comme un signe d'espérance. Ces envois de fleurs, il serait à souhaiter qu'on en fit aussi dans nos hôpitaux, qui abritent passagèrement les pires misères. C’est le triomphe de la charité quand elle est raffinée au point de songer aussi un peu au superflu de ceux qu'elle veut soulager, en leur montrant ainsi qu'ils ne reçoivent pas seulement d’humiliants secours, mais qu'on comprend qu'ils peuvent avoir les mêmes désirs, les mêmes aspirations que de plus heureux qu'eux. Comme le disait M. PAUL GINISTY, ce petit bouquet de fleurs, envoyé par des amis inconnus, de temps en temps, ce serait pour ceux qui souffrent une consolation qui leur arriverait, plus puissante, plus effective peut être qu'on ne croit : il leur parleraït, il leur dirait, apportant la vie du dehors, qu'il ne faut pas désespérer ; il pourrait changer tout à coup, avec son discret parfum, le cours de douloureuses réflexions ; il évoquerait des souvenirs et des visions qui égaleraient l'imagination et qui endormiraient le mal. à Oui, il faut la souhaiter, cette distribution de fleurs, au pied des lits d’hôpi- taux, de fleurs humbles, qui sont celles qu'on aime le mieux; elle rendrait, pendant quelques heures, moins morne et moins vide la longue salle où se coudoient tant d’afflictions. Il ne manquerait pas assurément, si elles savaient comment se grouper, . d'aimables et généreuses femmes qui voudraient s'associer à cette œuvre de gracieuse pitié, qui penseraient qu'il peut faire du bien, ce simple bouquet. Ne rappellerait-il pas au malade, dans la mélancolie de son oisiveté forcée, la rue populaire traversée par les petites voitures fleuries qu’il rencontrait en allant au travail, et ce refrain des marchandes qui jette comme une note attendrie dans le concert formé par toutes les rumeurs du pavé? Et ce serait aussi, dans le décor familier tout à coup revu, l'énergie revenant, le courage se relevant, des rêves osant, de nouveau, se former pour l'avenir ! + Ces touchantes offrandes seraient d'un précieux effet sur l'esprit des malades. A l’hôpital, on soigne leur corps, mais On n’a pas à songer aux — 375 — plaies de leur cœur. C’est ce qui semble inutile qui peut avoir une action bienfaisante sur ces plaies-là : ne méritent-elles pas autant d'attention que les souffrances physiques ? En nos villes, comme l'écrivrit M. PAUL Ginisry, les fleurs symbolisent tout et on les adore comme nulle part ailleurs. Pour beaucoup de gens, la privation de fleurs est presque pénible. C'est une histoire devenue banale que celle de la petite ouvrière de Paris qui économise deux sous sur son diner pour acheter un bouquet, et, pourtant, elle est toujours vraie. Ce méchant bouquet, c’est toute sa poésie, à elle! Ne serait-il pas d'une charité charmante qu’elle l’eût toujours, même couchée dans un lit d'hôpital? On est séduit par cette pensée de consolation ingénieuse aux abandonnés, faite surtout pour frapper aux approches de cette date du Jour de l'An, où l'isolement paraît plus amer à quelques-uns. LES CHRYSANTHÈMES EN TAPIS A l'Exposition de Chrysanthèmes du 142 novembre, à Troyes, très brillante et artistiquement organisée, on a remarqué quelques spécimens soumis à un traitement particulier. Pendant l'été, chaque brin partant de la souche fut couché horizontalement sur le sol, retenu par deux ou trois petits crochets en bois fichés dans la terre. Tous les yeux de la tige ainsi inclinée ne tardèrent pas à se développer et à produire des bouquets de fleurs émaillant les tapis de la verdure qui couvrent le sol et produisent un charmant effet, très décoratif. Les plantes étaient restées en pots sans engrais; des chevelus se formèrent sur quelques points des branches. La surface couverte représentait un carré de 1750 de côté environ. Six variétés furent travaillées de cette façon : Gloria mundi, jaune vif; Christine Golden, chamois orangé; Amarantina, carminée, aurore saumoné ; La Vierge, blanc pur; Mistress Heale, blanc mat, variété représentée, = outre, par une plante de culture ordinaire et une autre éboutonnée; Favorite du Mikado, aux ligules tourmentées, d’un blanc crémeux. Nous n'avons pas besoin de dire que l'abri d’un châssis mobile serait néces- saire pour obtenir ces résultats. M. CHARLES BALTET, qui exposait ces curieuses plantes, renouveler l'expérience en choisissant des types à bourgeonnement facile et surtout tenant droit leurs inflorescences. se propose de (Revue Horticole.) — 316 — PL. LXXII HIPPEASTRUM MUESSERIANUM 1. uno. L'Hippeastrum Muesserianum L. LIND. que nous figurons aujourd’hui, est originaire du Brésil, d'où nous sont arrivées et nous parviennent encore sans cesse de si prodigieuses fleurs. M. LINDEN l’a dédié à son énergique collecteur du Brésil austral, M. MUESSER. La couleur générale des longues divisions de la corolle étoilée est le saumon teinté de rose, une nuance rare encore chez les représentants du brillant genre des Amaryllidées. Les fleurs des Hippeastrum varient, en effet, du rouge vif au blanc presque pur, en passant par les innombrables et souvent insaisissables nuances qui toutes se distinguent par leur richesse et leur éclat, soit que la nature les leur a prodigalement distribuées, soit que d'habiles hybridateurs, comme les Verrcx, les TRUFFAUT, les SOUCHET et bien d'autres, les aient combinées de savante facon. Les Hippeastrum sont connus dans les cultures et dans le commerce sous le nom d'Amaryllis. Ce sont des plantes de culture facile à la portée du plus modeste amateur possédant une serre ou même des châssis. Leur multiplica- tion s'effectue par semis, lorsqu'on désire un grand nombre de plantes ou en vue de l'obtention de nouveautés, et par la séparation des caïeux pour la propagation des espèces-types et pour celles des variétés d'élite. En ce moment, les Hippeastrum sont au repos. Ce n'est qu'à la fin de février qu'on les place dans une température d'environ 15 degrés, qu'on les arrose et seringue modérément. Si les bulbes sont de force suflisante et qu'ils aient été bien aoûtés, les hampes ne tarderont pas à se montrer, ordi- nairement un peu avant les feuilles. : Pour obtenir une floraison régulière, il faut éviter le plus possible de mettre les bulbes à nu, et surtout de meurtrir ou de laisser sécher leurs racines. Lorsque leur pousse est entièrement terminée, il faut laisser les bulbes dans leurs pots et les mettre en état de repos sur les tablettes d’une serre froide. Les conditions d’une bonne culture des Hippeastrum ont déjà été, à plusieurs reprises, mentionnées dans les colonnes de ce journal; nous y renvoyons ceux de nos Lecteurs qui désireraient se renseigner sur tous les détails d'une cullure soignée. J. DE BARRIÈRE. EN be 7 è ARC: 1079 MIMT 2 a 10 copyright reserved HWTPPRARTE TIM MITRS&SEHR TA NUM VD PS 18 ND y nlror -h FA. disinieiviet ist LI — 311 — FLORAISONS DE DÉCEMBRE Nous avons, dans le numéro du 30 novembre, publié la liste des plantes en fleurs présentées à l'Exposition de novembre, au Casino de Gand. Nous don- nons aujourd'hui un relevé des plantes fleuries rencontrées au mois de décembre dans les serres de Me L£EMONNIER et de M. AD. VAN DEN HEEDE de Lille. Nous espérons contribuer ainsi au retour du goût pour les nombreuses jolies espèces de plantes à fleurs qui demandent en somme peu de soins et dédommagent généralement des peines que leur culture peut occasionner. Chez Me LEMONNIER : En serre chaude : Allamanda Hendersoni, plante grimpante aux très grandes fleurs jaune d'or; Allamanda neriüfolia, fleurs plus petites; Centropogon Lucianus, belles fleurs d'un rouge très vif; floraison abondante: Ruellia macrantha, fleurs bleu de ciel; Adamia versicolor, fleurs bleues: Anthurium Andreanum de semis; Aphelandra Roezli, très floribond ; Bougainvillea glabra Sanderiana, bractées roses; Cestrum aurantiacum, fleurs jaune orange pâle, à odeur suave; Clerodendron Balfouri, macrosiphon et Kaempferi; Cochliostema Jacobianum, fleurs bleues agréablement parfu- mées; Æuphorbia Jacquiniaeflora, la plus gracieuse des plantes en hiver; Medinilla Curtisi, mignonne espèce avec fleurs blanches en panicules; Justicia flava et velutina rosea, de très grand effet; Pavonia Makoyana et Wioti, aussi distingués que remarquables ; Plumbago coccinea, jolis épis de fines fleurs roses: Poinsettia pulcherrima, aux ravissantes bractées; Scutella- ria mocciniana, superbe; Manettia bicolor, gracieuse grimpante. En serre tempérée-froide : Abutilon variés, Amaryllis crispa, Eupatorium deltoïdeum, Bouvardia variés, Brachysema acuminatum, Gorrea variés, Cuphea platycentra, Eriostema seabrum et linifolium; Metrosideros semper- florens, Lasiandra macrantha, Sparmannia africana, Veronica diosmaefolia et Hendersoni, Jasminum splendens flore pleno, Stephanophysum lanceolatum, Toxicophlaea spectabilis, Heterocentrum glandulosum, Raphiolepis indica, Rogiera gratissima, Sericobonia ignea, Pentas carnea, Browallia speciost, Cyclamen persicum, Salvia Ingénieur Cleveland, etce., etc. Chez M. An. Van DEN Heepe : Bülbergia amoena, Ruscus androgynus, Peristrophe speciosa, jolies fleurs violettes de forme très originale, Peperomia verticillata, Chorozema ilicifolia Lorwi, Erica scabriuscula, prestans alba et globularis, Viburnum tinus, Vriesea Duvali et splendens, Agathea celestis, Medinilla Curtisi, Cyclamen persicum major, Primula obconica, COINS majalis, Anthurium Scherzerianum et Rothschildianum, Manettia bicolor, Phylicca ericoides. Ginéraires et Primevères de la Chine. — 318 — Ajoutons un Sfenospermum vittatum, Aroïdée aux fleurs blanches en forme de demi-sphère et au feuillage très harmonieux. Nous passons sous silence les Orchidées en fleurs dans les deux établis- sements. CH. D. B. LES TRAVAUX DU MOIS DE JANVIER Serre froide. — La serre froide sera aérée chaque jour que la température extérieure le permettra; les plantes seront arrosées à l'engrais liquide afin d'éveiller leur végétation. Les Cinéraires, Calcéolaires et Primevères recevront un dernier rempotage, à moins qu'ils ne soient déjà en bouton, ce qui dépendra de l’époque où le semis à été fait. Les Jacinthes et les Tulipes seront soumises au forçage de quinze en quinze jours, de façon à en avoir constamment en fleur. Les Muguets seront mis en végétation successivement, en lieu chaud, à une température de 28 à 30° C. Les Amaryllis qui, au préalable, auront subi un repos assez prononcé, seront rempotés et mis en pousse pour les forcer à fleurir. Il est bon de donner un rempotage aux Pelargonium zonale pour former de bonnes plantes au printemps. On commence déjà à faire les boutures de Chrysanthèmes destinés à devenir des plantes spécimens. Serre tempérée et serre chaude. — Elles recevront toutes deux, les mêmes soins, avec cette différence que, donnant plus de chaleur dans la seconde que dans la première, il faudra combattre davantage l’aridité de l'atmosphère par des seringages plus fréquents dans les chemins, sur les tuyaux de chauf- fage et sur les plantes. À Les boutures enracinées de Nepenthes seront empotées et suspendues près du vitrage en serre chaude, de facon à les faire travailler le plus possible. On leur donnera un compost formé de 1/3 de racines de Polypodium vulgare, 1/3 de sphagnum vivant et 1/3 de terre de bruyère nouvelle, On commencera déjà par mettre en végétation une partie de Caladium, si, bien entendu, on a de la place vacante dans la serre chaude. Pour obtenir de grandes et belles feuilles, on enlèvera aux bulbes tous les repercements qui se trouvent sur le côté et l'on ne conservera que l'œil principal ; on frottera les plaies avec du charbon de bois pulvérisé. On peut déjà forcer quelques bulbes de Gloxinia et faire un semis de graines de ce genre, ainsi que de Bégonias tubéreux, en terrines remplies de terre de bruyère très fine et sabloneuse. En janvier, les plantes à feuillage ornemental de serre chaude et tempérée recevront plus de chaleur que le mois antérieur: le soleil gagnant de jour en jour d'intensité, il n'y a plus à craindre pour le coloris des feuilles. — 379 — Le rempotage des jeunes plantes sera soigné et surtout celui des Sphoerogyne, Cyanophyllum, Dracaena, etc., dont la végétation est rapide. Aux Broméliacées, on donnera un rempotage et surtout beaucoup d'eau pour la plupart des variétés. Au besoin, on pourra déjà faire le rempotage des Croton et les placer sous chaleur de fond pendant une quinzaine de jours ou trois semaines. Il faudra les laver souvent. Les Anthurium seront arrosés assez fréquemment et engraissés : chaque fois que des plantes se dégarnissent de la base, on les soumettra au marcottage de façon à forcer des racines à se développer près de l’aisselle des dernières feuilles formées. Cette opération se fait à l’aide de pots en zinc fendus dans le sens de la longueur, dans lesquels on introduit du sphagnum qu'on aura soin d’affermir tout autour de la tige; au bout de quelques semaines, on procède au sevrage et à l'empotage; on évitera autant que possible de leur donner des pots trop grands dès le début. Orchidées. — On procède au rempotage des Cattleya autumnalis; comme c'est une espèce très volontaire, on ne doit pas craindre de la rempoter au besoin tous les deux ans. Les Cattleya labiata Warneri se mettant à pousser, on leur donnera plus d’eau, et, si le besoin s’en fait sentir, on les rempote, Les Cattleya Percivaliana sont en pleine floraison et déjà les Cattleya Trianae boutonnent. On leur donnera très peu d'eau, de facon à ne pas leur permettre de faire d’autres bulbes avant leur floraison. Il faudra donner un bon drainage aux Cattleya et jusque 5 centimètres de compost dans les pots. Chaque fois qu’on met la main sur des Cattleya qui n'ont pas été bien draînés et surtout si l'on a négligé de faire le rempotage à temps, on ne trouve plus une bonne racine; très souvent le champignon s'y attaque et la plante meurt alors en quelques jours. En ce mois, beaucoup de Dendrobium fleurissent déjà, on leur donnera peu d’eau et beaucoup de lumière. Les Cypripedium qui sont à végétation continue, seront arrosés convenable- ment; on aura soin de verser le moins d'eau possible dans le cœur des pousses. L. HENNEGHIEN. Un champignon monstre. — Un jardinier de Mandre, M. PAUL MARTIN, vient de récolter un champignon monstre, cultivé dans un carré de Choux. Ce cryptogame, qui pèse 7 kilog. 500, mesure 1045 de circonférence, et, malgré sa taille phénoménale, est comestible et du plus bel aspect. Il a atteint sa grosseur en moins de huit jours et la rapidité de sa croissance a été telle que l'heureux cultivateur a constaté que sa circonférence avait augmenté de 14 centimètres en une seule nuit. — 380 — LE JARDIN BOTANIQUE DE LILLE Le Jardin botanique de Lille se trouvait autrefois dans la ville. Depuis dix-huit ans environ, il est transféré dans la banlieue de Saint-Maurice, un emplacement qui nous semble trop à l'écart et dans un voisinage peu agréable, celui du grand cimetière municipal. La contenance du jardin est de 4 hectares. Le principal intérêt réside dans les collections de serre très riches en végétaux de toutes sortes, dont beaucoup d'espèces peuvent être considérées comme des raretés. Au moment d'une visite que nous y avons faite récemment, beaucoup d'espèces étant cultivées à l’air libre, les serres se trouvaient transformées en serres chaudes et tempérées. Dans la masse des plantes intéressantes, nous avons remarqué une série de Cycadées en grands exemplaires comprenant plusieurs Stangeria paradoxa et Bowenia serrulata, plantes rares dans les cultures; puis : Burbidgea nitida fleuri, à fleurs rouge orangé, réunies au sommet des tiges formant des touffes élégantes ; Calamus ciliaris, joli Palmier concurrent du Cocos Weddelliana, par la légèreté de ses frondes finement découpées et ciliées ; Au vitrage d'une petite serre chaude sont suspendues une série de Platy- cerium; de jolies Broméliacées naines des genres Anoplophytum et T'illandsia, cultivées sur blocs de bois, entre autres le rare et curieux 7. usneoïdes en- roulant ses tiges grèles sur un fragment de branche. Dans la même-serre se voient des Anoectochilus, notamment |A. Rollissoni en larges touffes superbes, des Cocos nucifera (noix germant et développant les premières feuilles), de nombreuses Aroïdées, telles que Alocasia, Cyrtos- perma, Aglaonema, Curmeria, etc., formant un groupe de plantes à belles feuilles que complètent une série de Dichorisandra divers, dont le joli D. musaica, des Bertolonia et Sonerila. Nous y trouvons également les deux Nephthytis connus dans les serres : le N. picturata recherché pour la belle panachure de ses feuilles, et le N. liberica, moins brillant par son feuillage, mais néanmoins très curieux par les agrégats de ses gros fruits orange qu’il porte en tout temps. Dans une autre serre, notre attention est appelée sur des groupes de Cryptogames vasculaires, Fougères et Lycopodiacées. Les premières, très nombreuses, comprennent quelques spécimens intéressants, entre autres des Marattiacées, des Hymenophyllum, des Actinopteris radiata, simulant quelque Latanier minuscule, les Rhipidopteris peltata et R. gracillima, de CRE NOR RS Pr et rt RAP ULE CN DM même que le Gymnogramma lanata, curieux par ses pétioles laineux et flexueux. Les Lycopodiacées forment une riche collection, sans doute la plus complète du continent, avec cinquante-quatre espèces de Sélaginelles récemment revues, dont quelques formes particulièrement curieuses, des Lycopodium pinifolium en grands exemplaires, le Psilotum triquetrum, de la Nouvelle- Hollande, tous représentés à profusion. Il nous semble que cette dernière plante pourrait sortir des jardins botaniques et rendre des services à l'horti- culture commerciale comme plante d'appartement. Comme plantes carnivores, nous trouvons vingt-cinq variétés de Nepenthes, dont le toujours rare N. Veitchi en plusieurs exemplaires, des Cephalotus, Dionées, plusieurs Drosera curieux, tels que D. binata, capensis, des Sarra- cenia variés et le Drosophyllum lusitanicum. L'entrée d'une serre chaude est agrémentée d'une façon originale par des Pothos celatocaulis, Aroïdée bizarre par la disposition imbriquée de ses feuilles, des Marcgravia dubia et des Ficus barbata, plantes offrant la même disposition de feuilles, fixant leurs racines adventives sur des supports moussés appliqués contre les montants de la charpente. De la voûte retombent des Gloriosa nom- breux, dont le G. superba aux curieuses fleurs ondulées, des Vanilles, des Ceropegia fleuris, d'espèces diverses. Nombreuse aussi la collection des Dioscorées qui renferme toutes les formes à feuillage coloré connues dans les serres : D. anoectochilus, argyrea, chryso- phylla, melanoleuca, discolor, illustrata, enroulant leurs tiges sur un faisceau de tuteurs ou grimpant le long des charpentes. A côté sont des espèces sans attrait pour l'horticulteur, mais ayant un intérêt scientifique : D. sinuata, pentaphylla et quantité d'autres dont l’une, non dénommée, porte à l'aisselle des feuilles d'énormes bulbilles noirâtres. Nous avons noté encore comme plantes intéressantes, le Baobab (Adan- sonia digitata), Antiaris toxicaria, Gnetum Gnemon, Theobroma Cacao, Bombax Ceiba, des Dillenia aurea, pentagyna, speciosa, qui forment des arbres d'une beauté rare, et toute une collection de Pipéracées dont quelques- unes fort belles. En plein air, près des serres, voici des plantes de serre froide, rangées en planches, où nous trouvons de nombreux représentants de la flore australienne et de l'Afrique du Sud, parmi lesquels le curieux T'estudinaria elephantipes, dont le tronc est formé de masses polyédriques ligneuses, qui lui donnent un aspect bizarre. Non loin de là, nous avons le groupe des Conifères de serre : Araucaria, Athrotaxis, Dammara, Podocarpus, Fitz-Roya, Torreya, Frenela, etc., la plupart représentés par un assez grand nombre d'espèces. La plus grande partie du terrain occupée par l'École de botanique, est — 9382 — coupée par une allée centrale, où l’on voit une suite de bassins circulaires à compartiments pour la culture de plantes aquatiques. Il n’y a ici que des plantes herbacées, les arbres étant groupés en massifs sur des pelouses d'une partie d'agrément et formant le cadre du jardin. Cette partie paysagiste permet d'isoler ou de grouper une foule de végétaux intéressants pour le public. En avant de l’École, sont installées des plates-bandes où sont réunies, chaque année, les plantes propres à la décoration des jardins dans la région du Nord, représentées par un spécimen de chaque espèce ou variété, et com- prenant les plantes grimpantes, les plantes à feuilles et à fleurs ornementales, de serre et de plein air. Septembre 1896. CH. DE BOSSCHERE. LE MEETING DE « L'ORCHIDÉENNE » L'Orchidée qui, au Meeting de décembre, a obtenu le plus franc succès est le Vanda coerulea var. Pauwelsiae avec une grappe de neuf énormes fleurs d'un admirable coloris bleu pâle très distingué, toutes les divisions marquées en damier d'un bleu azuré foncé au point que celte riche variété s'appelle- rait meleagris si les membres du jury n'avaient tenu à la dédier à l'heureux propriétaire, M. FLORENT PAUWELS, dont les serres du château de Boterlaer renferment un grand nombre de joyaux. Tels, entre autres, le Cypripedium Charlesworthi avec un superbe pavillon de grande dimension et le Cypripe- dium hirsutissimum à grandes fleurs également présentés au dernier Meeting de l’année 1896. Les deux Cattleya labiata var. de M. VAN WAssENHOvE de Gand, sont remarquables à cause du beau pourpre de leurs divisions parsemées de stries pâles et la nuance exceptionnellement riche du sommet du labelle. Fort distingué l’Oncidium Phalaenopsis var. et curieux comme tous les Catasetum, le Catasetuin macrocarpum var. bellulum, à M. LiNDEN; l'Odon- toglossum crispum var. de MM. LUCIEN LINDEN et Ci® avec de grosses macules sur les sépales et le groupe de Cypripedium insigne des mêmes exposants sont à signaler. S. À. R. la princesse CLÉMENTINE de Belgique a daigné couper de sa main une grappe de Cattleya labiata aux fleurs de nuance pâle d'une grande distinction. L'Orchidée, si délicate et si charmante, mérite bien cet honneur; les orchidophiles seront flattés de l'attention de la gracieuse Princesse. CH. DE BOSSCHERE. — 383 — NÉCROLOGIE Le 12 décembre est décédé à Anvers, à l’âge de 80 ans, le doyen des horti- culteurs belges, M. CHARLES PROSPER VAN GEERT; avec lui disparait une des figures les plus caractéristiques, un des hommes les plus sympathiques et un des professionnels les plus estimés du monde horticole. VAN GEERT était plus qu'un horticulteur; il était, à la fois, un lettré et un savant. Ceux qui ont eu le bonheur de le connaître de près, ont pu se rendre compte de l'étendue de ses connaissances horticoles et scientifiques, de l'amour qu'il professait pour les arts et les lettres. Les pépinières de Calmpthout, mieux que de longs articles nécrologiques, disent assez haut quelle fut la valeur du praticien et du savant. Ces cultures modèles, renommées dans le monde entier, ont été visi- tées par tous ceux qui, en horticulture, portent un nom, et ceux-là sont légion. CHARLES PRosPER VAN GgerT était le plus ancien membre du Conseil d'administration de la Société royale d’horticulture d'Anvers à laquelle il à rendu de signalés services. Le jour des funérailles auxquelles la foule des amis et admirateurs était accourue, la Société royale s'est fait représenter par les membres de son bureau et de son conseil; elle a déposé une immense Ccou- _ronne formée d’une quantité de fleurs de toute espèce; Van GEERT les avait aimées toutes; toutes venaient témoigner une dernière fois des sentiments de regrets unanimes de la Société dont il fut et le plus ancien et le plus sûr des conseillers. Cu. DE BOSSCHERE. EXPOSITIONS Exposition générale d'Horticulture de Hambourg, en 1897. — Le Comité général vient de créer une Section scientifique. Celle-ci comprendra aladies des plantes cultivées quelle qu'en soit la — les plantes et les animaux nuisibles pomologie, de la sylviculture, tout ce qui concerne les #» cause, les remèdes à employer, etc. ; de l’horticulture, de la culture maraichère, de la ement des espèces exotiques; leur destruction; — les plantes et les animaux utiles à la culture des plantes : A) les principaux insectes qui interviennent dans la fécondation des fleurs; B) les champignons utiles: c) les ennemis dés animaux et des plantes nuisibles; -— les modifica- tions de conformation des plantes par le forçage, etc.; — la comparaison des moyens d’engraissement des plantes; — les types sauvages de nos plantes de culture; — les principales plantes utiles exotiques en exemplaires conservés; en tenant compte éventuell — 384 — — les collections morphologiques et biologiques; — les résultats d'observations scientifiques sur la pollinisation; — les moyens scientifiques pour l'enseigne- ment horticole, l'architecture paysagiste, la pomologie, l'étude des animaux et des plantes nuisibles, de la pollinisation par les insectes, etc. ; — les tableaux, modèles, préparations microscopiques sur verre, ete. ; l'exposé graphique de la valeur nutritive des fruits et des légumes. Les prix consisteront en médailles d'or et d'argent et des prix d'honneur, ces derniers offerts par des particuliers et des sociétés de Hambourg; quel- ques-uns de ces prix d'honneur ont une valeur de 300, 400 et 500 mares. La Section scientifique s'ouvrira le 28 mai 1897. Les inscriptions devront ètre prises avant le 4° mars. Le programme sera envoyé à toute personne qui en fera la demande, par lettre affranchie, à M. CHARLES DE BOSSCHERE, 191/?, rue Lozane, à Anvers. : Le nombre de prix d'honneur qui, lors de notre dernier communiqué, Com- prenait 58 numéros, s'est élevé depuis à cent quarante-et-un! Parmi les der- niers arrivés signalons un don de 1000 marcs pour le plus beau groupe de Palmiers nouveaux et rares avec des feuilles caractéristiques; — un prix de de 400 marcs pour la meilleure garniture de balcon présentée en caisse; — 200 marcs pour la décoration florale la meilleure et la plus pratique de buffets de restaurants, brasseries, etc. ; —— 300 marcs pour 50 Caladium; — 200 marcs pour la décoration florale conservée dans la glace et exposée dans un bloc de glace; — 300 marcs à la disposition du Jury pour des nouveautés présentées à l'exposition printanière; — 200 marcs pour des nouveautés de Cyclamens présentées à la même exposition ;: — 100 marcs pour l’arrangement le plus coquet de bouquets pour cotillon: — deux prix de 100 marcs pour la collection la plus riche de Chrysanthèmes à floraison précoce; — 400 marcs pour le meilleur groupe de Cattleya Schroederae (exposition automnale); — un objet en argent de la valeur de 100 marcs pour un groupe de 25 Citrus sinensis avec fruits; — 100 mares pour 25 Araucaria, etc., etc. Le Gui de Noël. — C'est la Normandie qui fournit à l'Angleterre tout ce Gui si fécond en surprises galantes. Les pommiers en portent parfois jusqu'à vingt touffes. La centralisation des envois se fait à Grandville. Voulez-vous le détail de l'expédition de cette année? Les expéditeurs grandvillais, au nombre de sept, ont acheté aux cultivateurs de la région 44,500 touffes de Gui, qui ont été payées 8,950 francs environ. Ces 44,500 touffes de Gui expédiées par les vapeurs de Jersey formaient 434 colis, dont le prix du fret a été de 90 francs la tonne. Chaque touffe est vendue en Angleterre selon sa gros- seur; les plus fortes se vendent, parait-il, de 3 à 4 francs. — 385 TABLE DES MATIÈRES A Acacia du Jardin des ae Aconites antidotes Aconitum Frobsleaue - . Actes généreux Action de la anse 4 a l'humidité sur le parfum des fleur Adonis amurensis A General View of de Gent Ét. Alpinia nutan ns ing Anachronismes dans les se nn: Reine na — des jardin — pates n F Elise Pellmau Anthracnose du haric Anthurium (A propos — Mre du Trieu de Todime. Aquilegia coerulea hybrida . ne HIDE + Arabis alpina fol. var. . Aralia spinosa. i Araucaria CC nbiehent ; Arboretum Vanderbilé . Arbre à thé. Arbres à Paris — dans les villes (Les) — et arbustes — él ai — et la foudre 1e ; Arbustes décoratifs pour l'hiver ï Arrangement de fleurs. ; Aspidistra Mid . 328 Aster d'automne . — diplostephioides 5 — ‘sinensis flore pleno var. J sed Astilba hybrida Lemoinei. Attrapes, surprises . Balcons fleuris ambou — (Cnibyr His àu) A. F) — — Mn Ch. De Bosschere : Bertonerila M° Cahuza + — Mre de Brezetz — Mrne de T2 — Me Treyer ec . Lace Line — n0 : Betula Miss : Biltmore . Blanc du Gross =" qu Bois de tes — du Sequoia Hits | Bonnes vieilles plantes. Botanique systématique . Bougainvillea. . . . . Bouillie bordelaise . — — et pêc chers Bouleau nain (Le 190, 190, ) Bouquet d'hiver pour les appart men Bourreau Le nee de rar aux États- Uni Bulbes du Japon . 136 — japonais comestibles . 265 Bureau de renseignements 37 C Cactus Dahlia « ere ds » 365 — médicinal (Un) . 514 Caladium (Les) 59 — (Repos des) , 215 Calanchoe marmorata . 45 Callirrhoe ee é 367 Calla Elliottia 43 Calochortus . ' 340 Calycanthus proëco 51 Campagnols (Mulots et) 20 rare Li 270 Cann 244, 971 — M Eumanuc Chalendon bts — nouveaux 16 he: nes 13 Carriera calycina. . . 366 CARRIÈRE (ELIE ABEL) . 308 Carte des couleurs 106 Catasetum ie aureo- maculs- tum bn LS o : 333 Causerie hortisils 21, 53, 85, 117, 149, 181 213, 245, 309, 341, 373 Céleri-rave à feuilles panachées 271 Centaurée odorante Caméléon . . 76, 109 Centropogon Lucyanus. 178 Cephalotax Fortunei. 206 Ce qu’on exige d’un jardinier 42 Cercle horticole Van Houtte. DD — — — (Grande e_. du) 99 Cerise Délices d’Erfurt. 368 — jaune d'Orléans. 368 Chambourcey et ses choux-fleurs : 139 Chambre syndicale des horticulteurs belges . , 196 Champignon monstre 379 Champignons comestibles. 371 Crarces Bazrer (M.) . 10 Châssis en papier pour dti: 72 me x Dauphin 200 — del 229 — Nu ue Ve RE eu 40 Château royal de Laeken . 63 Cheiranthus annuus flore pleno. 333 Chelidonium (Les is 293 Chêne géant de Dullwiix ‘ 297 — rouge ( . 326 Choix de rose 251, 281 — des meilleures variétés de Pelar- gonium zonale à fleurs 221 — — — à fleurs doubles 260 386 Chronique horticole 5, 37, 69, 101, 133, 165, 197, 229, 261, 298, 395, 357 pe dires . 125, 209, 218, 245, 254 — à floraison ne remontant à l'automne . . . 286 — d'élite . 274 — en ? 379 — Modes de luiture - 25 Chrysogonum virginicum. 365 Cinérair né Er et Roses . 287 — des 137 Circulation végétaux en France . 168 Clianthus Dampieri 243 Clitoria ternatea . 15 Clivia Prince Albert. 217 Codiaeums . 158 Collection de drogaé : 234 — de fruits imités en cire . 289 Colons d’Oranienbourg . 325 Coloriage du bois 72 Concombres et jorbates en Angleterre 329 Congrès à Kief. 297 Congrès ilernational d'horlicultatek à : . 37, 106, 225 Conifères, cultures d'essai. ST BRU Conseils aux commerçants [+ Conservation des oranges. 124, 137 — des pom Sie — des ruines historiques 165 — du parfum des violettes . 102 Conserves d’Ananas : 166 - Constructions horticoles . 139 Consultations en matière forestière 397 Contre les ennemis des végétaux 197 — les mites . ; 8 Contribution to the ora of Yucatan RS: Convention de 39 — NAS 100 Coreopsis japonica 334 Correspondance 100 ostus speciosus 133 Couchage des sarments de rosiers. 82 Couleurs en horticulture Je 69 re re : M EN Cri d’alar ; 104 role fraise ct de frambäié. 135 Crotons et Dracaenas 288 Culture des Glaïeuls. Re je — des Phalaenopsis . 124, 153 — des plantes par les ouvriers 316 — industrielle du Bambou. 38 me apier 51 Curieux fait de séographie botanique 101 — phénomène Abe k rs Cyclamen one ARR RES En Me ASS En ie D RE ES A Ah |, telnet LE _ A5 A NE re EP D NE E Fute Cyclamen à sai fimbriées . . . . 235 — de Per et Ci ripoiiqu i insigne Lueanf. RE € Cytisus x ee PASS dt EN IE — nigrica PR éd SÉ S D Dahlia Cactus 20 Danger de l'emploi dé Trèfle jnstinnt 327 Décembre (Floraison de) 377 Décorations florales à Paris Dédié à M. le Ministre des _— e fer re Detavar (M. l'abbé) STE SONORE Delphinium sulphureum . . . . . 365 Desmodium penduliflorum . . . . 173 Destruction d’un vieil arbre. . . . 296 Deutzia crenata flore ral rite vx 10 — resté ; “ces 0 Pier LE Deux Glaïeuls à à fours bisaches "7 OUR prunes anglaises . . és 4TE Dianthus nanué "471" 006 Dicentra canadens 12 Dictionnaire de L'hoehiouilius e illustrée 217 nn (Les) . 190 Distinction . 87, 103 Domaine bassins de Belgique 4 399 Doronicum hi Fe — — excelsu Ps: : N.4 408 Dr J. Mur Soi sa + 0 Dracnens Rigoutsi : = +. . . 24 PM ss te Dos dicr (LE): - : . : . 2% ; E Echeveria glauca 211 École d'rticulte ‘de l'État à ds 31, 244 _— — de ion Et 1 is O0 — pour jeunes ms 7. oi Eichhornia crassipes __. dv: 401 Ezre ABez CARRIÈRE . Fi + À 70000 Emploi des insecticides . . . . . 233 Encore le verre coloré. . . . . . 70 Engrais chimiques otiis 00 — et les Cross (Les) . de à — liquide. ‘ ‘ : :0ù — pour Chrysanthèmes. nn à 10 — pour fleur : Ur à 0 — pour les de Se + 00 — pour les vignes 51 mates He Ennemi des relie à à grappes “= 118 Ennemis de l’osier . à 387 Enseignement d'erreurs Epanouissement brusque de fleurs d’Oenothera Epinard . 144 Epoque de l'épanouissement ‘dé fleurs (L’ : 151 — de plantation des arbres 6: 40008 Eremurus bucharicus . . PER eu Erica (Les) . 320, 349 — codonod ETES Erigeron hybridus roseus. . . . . 301 Erythronium Johnsoni . . . . . 239 Essence de fleurs d’ dpt +; CUIR Été de 1896 (L'). 4 008 Exemple datant de loi - . 290 Existe-t-il un Chrysanthème à fleurs vertes ? 262 Héposition… 199 — de Bu ; En 228 — de Chrysanthèm . . 89,818 — d’horticulture au Caire (Première 104 — — de Nancy. 219 — — etde viticulture : à Bayonne . 241 313 — — (Une) . ; — générale d'horticulture à Berlin - 294 aie alle 383 mhourg . — Internationale dhiitors à — — — de cr PC Te — mensuelle F se D — universelle 4 Berlin 1897 . +. Expositions belges . . . . . . . 36 — (Bruxelles, Hambourg) . . . 226 — (Bruxelles, Hambourg, Gand). . 593 — de Chrysanthèmes à Anvers et à Gand (Les). 8 Tee à Dresde, Berlin, Ham- bour 130 Eucharis amazonica. . . . . . . 114 — (Lé genre). |. . - + - + - : 101 Eupatorium probum du + JU Euphorbia facquitifiors ee 0» F Fait de dichroï 327 Fécondation artificielle des dette. Fr pêchers . . 82 Femme en horticlture (a À + 100 Fête des Orchidée " : Feuillage du ss FUN 2 à à: s 108 Fleur de Soleil (Une) . . . . . . 294 _— merveilleuse (Une) . 156 re à es fête de la fins de Réa- "4 02 à New-Tock nt Sn 7-00 Fleurs aux fêtes offertes à l'Empereur e : t l’Impératrice de Russie 07 — aux hôpitaux 168 — aux funérailles . 295 — au mariage de la Doc Hen- riette de Belgique . 58 — dans les hôpitaux j 289 — en Amérique . . 8 — pour les parnitéres doi v vases . 196 — teintes ; 359 Floraison Fa l'Asga foétida * 133 décembre 8724 — des ds : 198 — forcée des Lilas 19 Floraisons retardées + Floralia ’ 230, 328 Floralies de Lueburé . 103 Flore des rues de Paris 135 Fothergilla Gardeni 48 Frais de jardinage 261 Fraise Mc Kinl 382 — perpétuelle Lonis Gauthier 74 Fraisier (Le) : 144 Fruits d’'Asperges et de Houx . «N — du Canada, etc. FR 8 un … 90 nds macrostemma var. Riccartoni 111 triphylla 93 G Galanthus Elwesi var. Fr. Fell . 205 en (Le 23 Garniture orale de fi tabléc en Husis 69 Gazania pygm 73 Généreux cu ee me : 7 Genre Eucharis 101 Gentiana Andrewsi . 301 Géographie in Gui fait de) 101 Giroflée toujours fleurie Fi 0 Gladiolus Koningin Wilbelnina ri — Lemoinei Paul Margueritte 345 Glaïeuls à fleurs ve + 302 Gloxinia à fleurs double 297 Godetia gloriosa . . Grande Exposition du biche hortioole Van Houtte à Ledeberg-Gand 99 Groseillier ape sans pins 303 Gui de Noël 384 H Hannetons (Les) . 166 aricots . à 176 Heliconia ante Var. A ee 46 Héliotrope, etc. 257 géant 284 388 Hemerocallis aurantiaca ee ‘ 142 — mi À 13 Hexry KwicuT 285 Hepatica igguioss et Hepatic friloba 84 Herbier de Kew 105 — de M. Gecrgbs Vaidertii 70 — du Jardin botanique de St Louis . 330 mycologique . 198 Hètre géant de Hackwood, 295 Heuchera sanguinea alba . 334 Hibiscus rosa sinensis et var 238, 838 Hippeastrum re api . 916 “ne . hari 326 Hiver 134 Horticulture à Mxposition: lütèras tionale de Bruxelles (L’). . 253 — à Massachusetts SP — belge (L’) . à a An ÉD CR — en Allemagne » (L. ‘ 293 — Internationale es Fr serre chaude à l’) 95 nc 129 Hortus Boissierianus . 298 Hyacinthus candicans 180 Hybridation et fécondation Groinde 211 Hydrangea à fleurs bleu 81 — hortensis . 8l = involuerate 76 — otaxa cvEspaGuE 84 I Idée (Une) . 250 — curieuse (Une). 296 Impatiens Sultan 115 Importations de lanten en x Riséis. 167 Incarvillea Delavayi 243 Influence du pollen . , 372 Institut agricole de bles : 357 La ue ble ; 234 = (ab purpures var. pr.imperiale naise à feuilles mé 75 Iresine et Achyranthes ; 339 Irrigation Re n Iris Lorteti 140, 237 — orchioides : +. 286 a 14 J Jamesia americana . 178 Janvier (Les travaux de mois a) 378 Jardin botanique de Gand. 229 — — de Lille : * — — de Sahit-Lous . 230, 362 — de Kew en: Jardin de M. Marc Mronezx . — d'hiver de Sefton Parc 233 — fruitier et le potager (Le) 112, 144, 176 Jardins flottants de Mexico . — royaux de Kew . ? Jorexeaux (Monument æ Pie RE) Jolie pe RE po CU) Jozy (M ES) JULES ne (M. . Kaempferi rotunda . Kalmia angustifolia . Kew Gardens ee Kickxia africana . 14). L Lapeyrousia corymbosa Légumes d'Australie 207, 272, 303, 368 6 262 9 396 2 ee — de grande culture 144, 176, 207, 972, VA 328 — en Allemagne Leipzig paysager . LÉéox Say Leucoium carpaticum : Lilium auratum — ; D diiaber raie à Lis blanc ordinaire . : — en po Lychnis visctria:. Magnolia Kobus . - Maïs à feuilles értées, Maladie de la violette — d’œillet. Souvenir de la Malin — des rires É — des plan — des racines + Duinihet: Meeting de [> nca . . 323, — et assemblée générale de la ren eve des horti- culteur Meetings se % Gand de PF - 98, Bruxelles 382 194 Mesure utile (Une) . . é Mimulus hybride Diadème . Minéraux dans les plantes . Modes de culture des Chryanthèmes Moineau (Le), notre auxiliaire . . Monument de PIERRE JoIGNEAUX . Mulots et campagnols . ûre américaine Lucretia Mûrier de JACQUELINE DE Da vik Multiplication des she ri à bul- billes . — — par feuilles . N Narcissus semi partitus flore — Naturalist *s Journal . ts Nécrologie (DE Müiuxs, face — (Nicozas Fuxc . , — (CHarLes PosP n Van Gant) < Nepenthes Pari et Veitchii Nertera depres Nice (à) Noms de roses menéné À à Goifnitn Nouveau jardin botanique de Berlin . — Nymphaea ï à — square à Battsrses. ro N ouveaux Canna. . Ps Nouvelle leds des Concombres. — ornementation des jardins . — plante aquatique . . . . [e) Octobre (Quelques soins de culture pour le mois ; Odontoglossum crispun sagisiih : Œillet Mme Stepma : — en Miss Joliffa . Oignon Do Acantiel fi. sie: Ophiopogon Jaburan . Oranger de Californie < Orme historique (Un) . P Pain blanc et pain ré Palmiers à Buytenzo Pâquerettes à fleurs Dell Parc James Harrison . . Parc national de Sydney . . . . . 231 A propos d Ha nare 279 Parfums et parlais tee +0 DOS Passage des papillons des choux 5..." 00 Pavots d'Orient variés . ere e Pêche nectarine Lily Baltet . ee Pêches en Géorgie ne. 0 Pelargonium à féailles de Lune SR à — multibracteatum . . . . . . 110 a TE PRO CR Pépinières de Boskoop Petites notes de culture 19, 51, St, 113, 146, 78, 209, 242, 276, 305, 338, 371 Petrocosmea inonantha 138 Peuplier rouge régénéré Peut-on planter profondément ? ? Phalaenopsis (Culture des) : 276 124, 153 Philadelphus de Lemoine . 77 Philodendron (Les) . CAT Phlox Drummondi nana en stellata . ou Photographie de Pinvisiblé V2 eu Lou etats capensis . ds 0 + UD Pissenlit BR 0 Pioihes - 276 acées , Plantation ve Vignes dans les < serres 115 d’Olivi 170 — Hrailières 5 sur + “FR 2 Plante grimpante pour füurailles < v ot météorologiste : : » a0i Plantes COCRRRES. = "5 =: "070 — d'appartement — de serre cités à * L'Howu- TURE INTERNATIONAL — nouvelles ou ns labies 12, 44, 74, 108, 140, 172, 202, 236, 268, 300, L Poire André Desportes . . . . . 368 — Calville ner No, — Eva Balte RP es oi — François nn. nf cnavryre LES — Hoosic * + "10 — Marie Louise d'Uoëts. dre 008 — Notaire Lepin , . : 369 Poireau , ; 208 Poirée ; ne Pois a de senteur. nain in Cupide - à Poison végétal. Polygonum smplexicaule var. oky- ce li, . 295 46 + Baldschunaicum . . . . . . 235 Pomme ne a. . 11 US OR CE 390 Pomme Reinette Descardre . Pommes en nn : Pommiers séculaire Poteaux de papier, chaparnz de bois ’ Friinévère bosägot k Primevères bleues Première exposition _. colo au Caire Primula a caulis et va id: var. indifo flor ae dos de la Califoraie. Prune Burban Prunes anglaises (Deux) ; Puceron lanigè Pucraria Thunber rai ana. ‘ Pyrethrum à fleurs donbles ‘ Pyrus (Les). Ë ; Quelques arbustes décoratifs pour l'hiver — soins de culture pour Le: mois tobre Fr d'oc Quercus es Rameaux à is — de Mahon Ranunculus saatoli Re oee méritée Fos Rempota Repos rs Caladium Repiquage des oignons . Réséda (Le). . Résistance au fr di : Rhododendron RERO AUREES : — niveum. vis Rhus M haue ; Richardia re PRE : Rival du caoutchouc (Un). Rodriguezia Lindeni Rosa rugosa X Mn. Rose ere à T ra ‘ — Perle dé ads é Ë — Reine Marie- Hanristté è xhausser de grands arbres. Pouvoir see des graines de NP Pier URL IN OU Een Ross Thé D'OR. 6 0. + 00 — — Mar rjo Mu dx so 00 Roses (Choix de). . Si DEA 000 Rosier sarmenteux kglaca Se nr Rosiers en pots EN CN A D ns à 5 04 OÙ — grimpants. ae ee 610 — hybrides remontante D it 0 Rouille des Œillets HP Rue. CI HOUSE OO 2... A1 — phoenicolasius . . . . . . . 364 Rudbeckia lacinata flore pleno . . . 300 S Sagina subulata . s S'ÉSRCCRR Salsifis et scorsonère . 274 Scabieuse double grande Pompadour 109 Scilla sibirica des pelouses . 114 mis de plantes panachées . . . . 179 Senecio macrophylla . Ou ar 200 Sequoia gigantea (Bois du} PU + ns 10 Serres et conservatoires . . . . . 139 Sida rhombifolia Société vettésié dhottintiée- de DR os à — française d’horticulture à Londres 296 — ones d’horticulture et de 167, 265, 293, 362 — spas “hilton de Namur . Solan 292 Sols, . Q composts shiés en - horticultu Sonerila Mue Paul a Toict . rune 7 09 Souvenir de Linnée . ee Spigelia ARTE SR TR Spiracs Bumalda... 1. ,.. 999 Stephanotus Tana “14 M. des rate de vigne . 114 66 Streptoc : Strobilanthes Darinns UNS nr A Succédané de thé. . ue ss + Do Surprises végétales. . . . . . . 240 Système métrique . . . . . . . 296 Æ Table royale : : 229 Tagetes patula nana var. Gaiden d F +18 Taille de la _. un Dezei- meris "108 PSC. LS 4 -. D9 Loco SRE se à 107 Téléphone et les orages (Le) . 328 Température extérieure de la nuit . 106 Thé de roses ‘ + . 198 — en Dalmatie (Le) A 391 Théorie et pratique Thermomètre avortisnsits: Thunbergia grande flore alba . Thuya orientalis pendula . — — zuccariniana. . Thymus serpyllum fi. albo Tiges de rosiers . Tomates . Tourbe comme sméidemett . Traduction Travaux di mois és dore à mbre — — de janvier x Trécuz (M. AUGUSTE) . . Trente roses remontantes Trillium grandifloru Trois bonnes ae int Tupa montana. . ns rationnelle des fruits et des légumes. Utilité dt lapin . Vallota purpurea . à Variation des plantes ’ Vases garnis de fleurs sntonanles Vaste arboretum Végétation de la Nue Cniédonis : mi Nie ande Verbascum Myc : Véroniques néo- sétaniiss : Verre colorié (Encore le) — nouvelles expériences Vers à soie du Japon . . Verschaffeltia mes : erveines . ‘ Viburnum casinoides é — Demetrion ‘ Vieil éteblinboienit horticole. Vie ss. «5 plante Viola calca Violettes ri en n pots Volubilis ([pomaea) jours var. im- périale japonaise à feuilles pana- UT RS ee wW Wigandea caracasana . à < Yankée rusé... et peu honnête (Un). 337 392 COLORIÉES PLANCHES Alocasia Sanderiana var. (Gandavensis 267 Anthurium M®° du Trieu de Terdonck 185 Aquilegia hybrida 201 Asters d'automne . . ; 363 Begonia Gloire de Lorraiée à 152 — hybrida festiva Em. R. : 299 — — Mre Ch. De bosser : BB3 I Bertonerila Me Treyeran L. Lind. 250 — Mie Lucienne Linden L. Lind. 316 Calla Elliottiana . . 43 pr ss ilondens : aureo- asie 1 Olivia Price Albert Ch. Vérité 217 GRAVURES Alpinia nutans Roscoe . 259 Amarantus superbus 141 Aquilegia hybrida 201 Aster sinensis fl. pl. Joel 365 Astragalus hamosus. : 241 Bertonerila M'ie eme Lindos ; 189 Calanchoe marmorata 45 Canna hybrida Italia. 17 Centaurée scabieuse Caréléon , 76 Cheiranthus annuus fl. pl. 393 Codiaeum (Croton) roseo- “pictam 159 Dianthus lacinatus nanus . 366 Dracaena Rothiana . . 97 Erica codonodes Lindl. . 321 Erigeron hybridus roseus. 301 Fuchsia triphylla Linn .. #4 Gladiolus er E Was Dame. 302 Godetia glori 332 Hexey rats 285 Constructions horticoles . Costus speciosus Smith Cyclamen à fleurs fimbriées Cypripediumi insigne Luciani Ém. Rod. eux prunes anglaises Dracaena maires de B.. Gazania pygm Gladiolus Len dis Paul Marguerite Hippeastrum Run Philodendron Mam Sonerila M'° Paul du ToictL. Lo. Tecoma Smithi NOIRES Heuchera share var.alba . Ipomea Kerber Ipomée impériale japonaise à s fouilles panach : Mimulus hybride Disdèmie js 3 Odontoglossum ie augtstuso : Œillet Madame Stepman . ; Pelargonium mltactstan : Phalaenopsis Schilleria . Phlox Drummondi stellata Rodrigacsia Lindent. Scabieuse Pompadour . Sida rhombifolia . re multiflora . mètre avertisseur. Verschaffeltia en : Vitis tricuspidata . : nana Pr | l . 4 ; ë < + É LES ORCHIDÉES EXOTIQUES LEUR CULTURE EN EUROPE Par LUCIEN LINDEN TRAITÉ COMPLET consacré à la culture des Orchidées L'ouvrage, comprenant 1000 pages in-8° et de nombreuses gravures, est mis en vente au prix de 2% francs l’exemplaire broché, richement relié : 30 francs. Nous rappelons aux souscripteurs qu'une très riche couverture, en couleurs, destinée à la reliure de cet ouvrage est disponible au prix de 4 francs. 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Hubert, De Meulenaere, F. della Porta A. van den Heede, A. Wincqz, D. Massange de Louvrex, D° Muller, hefs de Culture de« L'Horticulture Internationale, » D: Van Cauwelaert, J. Nôtzli, E. Bartel, les C et de MM. Lucien Linden et Ci. de MM. Dallemagne et Ci Prix de l’Abonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L'UNION POSTALE 1e et le 16 de chaque mois Paraît le 100. rue Belliard, à Bruxelles On s’abonne au bureau du Journal, 176 Prix d'honneur et Médailles à 95 Expositions françaises et étrangères. LE CATALOGUE GÉNÉRAL DES GRAINES Er AUTRES ARTICLES, 120 pages, sous riche couver- ES EXPLICATIONS UTILES. be La liste des Oignons à fleurs. 60 La liste “En ” épais se collections. To pee Fri Out AE & FILS F re horticoles, etc., etc. C’est hr is er ie plus Jloiticulteure-G tCounLete intéressante de a cubes de LÀ £ contre fr. 0, 15 en re res 16, Rue d'Algérie, 16 Fes TE nr amet) ta TT sa a RER à 8 CATALOGUES PAR AN Et ematonale «Horticulture 4 H ambou rg FS9 2 Ne. Déclarations de participation à l Exposition printanière jusqu'au | 1 MARS 1897 JACINTHES — TULIPES ET TOUTES AUTRES PLANTES BULBEUSES AMATEURS DE PLANTES BULBEUSES Demandez le Catalogue de Monssreur EL CC HA R'TEVEL T Horticulteur-Propriétaire à LISSE, près Haarlem — (Hollande) Envoi gratis et franco sur demande affranchie CONDITION UNIQUE : L'emballage des oignons n’est pas porté en compte.